m\^ '■C?-', :T■VV-^*.■^ ^H^. ijr:-r V*.'- "-■.—il ^ v-?^;' ^X*: ^'i :?^-; >T ^^ ^ r¥-.f f>^.^ ■r--v yjf^r^ :}îMi V^-s, v^n£î^ ■/• JOURNAL DV. BOTANiQUE JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT Docteur es sciences, assistant au laseum d'Histoire naturelle. Tc o iM. ô 2s:sL — ±©oe BUREAUX DU JOURNAL. 9, rue du Regard, 9 PARIS, V I« A R Rt 2o' ANNÉE. N' 1-5 JANVIER-MARS 1906. - LinduM Beli^. li'eftnift. Gait. Gyrophora, p. a8, exprime mieux que l'expressic h pseudoparenchyme la nature lîe la structure de certains Lichens et évite tout*: espèce d'équivoque. Abbé HuK. — Quelques espèces du genre Collema Hill. rieurement, croît en même temps querhymenium, se resserre en face de l'inférieure et la cupule se trouve ainsi formée. C'est de cette façon que se constituent les apothécies sessiles, mais dans certaines espèces elles sont pédicellées, parce que le thalle soua- jacent s'est élevé tout autour et a ainsi formé un pédi- celle creux à l'intérieur. Toutes ces apothécies possèdent deux enveloppes : l'une extérieure ou excipule et l'autre intérieure ou périthèce. L'excipule est ordinairement concolore au thalle, mais dans deux espèces, n. 5 et 15, il est d'un roux pâle ou foncé ; à l'intérieur il est, comme le thalle, rem.pli d'hyphes et de gonidies plongés dans la g-élatine gonidiale. Les hyphes conservent la direction qu'ils avaient dans le thalle et pAr con« séquent dans la paroi de la cupule, ils sont horizontaux ou perpendiculaires aux paraphyses et vers la marge disposés en éventail, tandis qu'à la base ils demeurent verticaux. Les goni- dies y sont dispersées comme dans le thalle, toujours plus nom- breuses près du cortex soit latéral, soit inférieur, et parfois elles manquent au-dessous du périthèce. Quant à la structure du cortex, dans les espèces n. 2, 3, 4, 6-12 et 16, elle est à peu près près semblable à celle du thalle, quelquefois seulement un peu serrée ou présentant des hyphes capités plus nombreux. Dans les espèces n. 5, 13-15 et 17-19, elle est toujours plus simple dans les jeunes apothécies, puis, dans celles qui sont adultes, elle varie suivant la place où on la considère ; toujours assez simple vers la marge, c'est-à-dire dans la moitié supérieure de la paroi de la cupule, elle devient un tissu en plectenchyme au point de constriction, et ce tissu s'étend un peu au-dessus et un peu au-dessous de ce point, c'est-à-dire dans la moitié infé- rieure de la paroi de la cupule et dans une portion du pédi- celle ; il n'existe à la base que dans les n. 15 et 19. Dans ces espèces la structure du cortex de l'excipule est donc partielle- ment très différente de celle du thalle et par conséquent il n'y a aucune corrélation entre ces deux structures, si ce n'est toute- fois dans le n. 19. Le périthèce entoure complètement le thé- cium, c'est-à-dire les paraphyses avec les thèques et leurs spores, ainsi que les hyphes rampant à la base des premières et destinés à produire de nouvelles thèques ; il se présente sous la forme d'une couche d'hyphes horizontaux sous les paraphyses, et verticaux latéralement, très compacte, colorée en roux dans 8 JOURNAL DE BOTANIQUE le haut, plus ou moins épaisse dans la partie horizontale et plu étroite dans la verticale. Ces hyphes ne sont que la continuatio des hyphes de l'intérieur de l'apothécie et principalement d ceux qui, à la base, sont dirig-és verticalement ; chez eux le articulations se rapprochent, quelques rameaux sont émis çà e là et le diamètre tantôt reste à peu près le même et tantôt se dilate d'une façon notable. Il en résulte que, dans cette constitu- tion unique du périthèce, on distingue deux états principaux et un intermédiaire. Dans le premier (espèces n. 7, 8, 13, 14, 15, 16, 17 et 19), le diamètre des hyphes reste le même ou est légè- rement augmenté. Dans le second (espèces n. 2-4, 6, 9, 12, 14, f. csesiumtX. 18), ce diamètre change peu dansla zone supérieure, tandis qu'il devient très large dans la zone inférieure et forme un tissu en plectenchyme. Enfin dans l'état intermédiaire, ce n'est que dans une zone étroite de la base que le diamètre des hyphes est un peu augmenté (espèces n. 5, 10, 11, 12 f, cosia- tuin et parfois dans le n. 14). Dans le n. 2 et sa forme i, les deux zones sont séparées par un espace étroit et reliées l'une à l'autre çà et là par des hyphes. On remarquera qu'il n'y a aucune corrélation entre la structure du thalle et celle du périthèce ; dans le n, 5, le cortex du thalle est rudimentaire et la zone infé- rieure du périthèce en plectenchyme, tandis que dans le n. 19, où les cortex du thalle et de l'excîpule sont en plec- tenchyme, le périthèce est entièrement composé d'hyphes à peu près semblables à ceux du thalle. Les paraphyses sont colo- rées au sommet en roux clair ou foncé, hautes de 90 à 150 |x, épaisses de 4-5 [x et souvent élargies au sommet et mesurant alors de 7 à 10 jx, toujours articulées, les cloisons sont plus ou moins épaisses et les articles plus courts v^ers le sommet et leur tégument est assez épais; elles sont presque toujours bifurquées vers le haut. Les spores, aunondnede huit dans chaque thèque, sont hyalines, distiques dans les thèques, quand elles sont courtes, et placées verticalement sur deux rangs se recou- vrant en partie, quand elles sont longues. Elles sont ellip- soïdes et triseptées avec quelques cloisons verticales ou obli- ques entre les transversales dans les espèces n. 6, 8 et 9 ; oblongues ou fusiformes dans les autres espèces, avec des cloi- sons dont le nombre varie de 5 a 11, longues de 30 à 76 ;ji et d'autant plus étroites que leur longueur est plus grande. Abbé HuK. — Quelques espèces du genre Collema Hill. 9 Dans le n. 19, C . Jlaccidmn Ach., le cortex est, au moins en partie, d'une structure plus élevée que dans la plupart des 1 .epiogmm , chez lesquels il est constitué uniquement par la tète des hyphes verticaux, laquelle prend souvent la forme tétrago- nale ; par conséquent ce cortex n'est nullement en plecten- chyme, comme on l'a dit et comme je l'ai écrit moi-même à tort. La tête de ces hyphes capités est quelquefois plus ou moins arrondie et superposée à d'autres articles plus étroits, comme on oeut le voir dans Schwend. Untej'such. Flechienthall. tab. XIII, fig. I, Malloiiiim toinentosum, et là encore il n'y a pas de plec- tenchyme. On peut se demander ce que pourra devenir, au point de vue aiiatomique, le genre Lepfogî'ttm, d'autant plus que dans une des espèces décrites ci-dessous, n. 15, Collema atro- phimbewn, lequel par son cortex est un vrai Collema, le thalle est d'un plombé noirâtre et les apothécies sont colorées comme dans la plupart des espèces du genre Leptogmin. L'anatomie des espèces de ce genre pourra seule répondre à cette question. J'ignore si dans cette courte analyse j'ai rencontré toutes les sortes de structure qui existent dans le genre Collema, mais il est incontestable que cette étude part d'une structure excessi- vement simple pour arriver à celle qui est la plus parfaite de toutes. Enfin je n'ai pas conservé le nom d'hypothécium (on devrait dire hypothèce), pour la zone supérieure du périthèce, dénomination admise par tous les auteurs, parce que la plupart du temps, cette zone monte le long du thécium, puis et surtout parce que j'ai observé clairement que toute la couche d'hypo- thèce provient d'une formation unique; par exemple on voit les articles de la zone plectenchymateuse décroître progressivement de largeur à mesure qu'ils montent pour la retrouver bientôt avec un diamètre à peu près égal à celui qu'ils possédaient avant d'entrer dans cette couche. Quand toutes les espèces du genre Collema auront été examinées au point de vue anatomi- que, il sera facile de les diviser par sections, suivant la structure du cortex de leur thalle ; puis, d'après la forme et la longueur des spores, on fera dans ces sections des divisions secondaires. » I . Gollema gemmascens Hue ; Pannatia gemmascens Nyl. Lich. Japon. (1890) p. 36. In Asia : in Japonia supra truncorum arborum Muscos legit ïo JOURNAL DE BOTANIQUE R*. P. Faurie in parva insula Kin Kuwasan, prope Sendai sinum sita, n. 5198, 2 junii 1902. Thallus luride flavicans, tenuis (crass. 0,15-0,16 mill.), opacus et squamosus ; squamae 2-3 mill. latae, varie et profonde lacinulatas; in superficie tenuiter venosaî venis parvis parallelisque ac in ambitu isidiata? isidio caesio, g-lobuloso, 0,1-0,2 mill. lato, et fréquenter ramoso ; subtus nigra; ac fibril- lis concoloribus, fasciculatis et ramosis munitai. Intus hyphae 3-3,75 u. crassœ, articulatae, raniosa^, varie directae et sat laxae: pag-inam superam versus magis approximatœ, sed non crassiores atque zona gelatinosaangusta obtectae ; inferara versus, in ïona 15-20 u. lata, denigrata; aut nigrae, horizontales, arcte coalitae et subtus fibrillas 5-10 p. crassas, articulatas, pariete crasso, libé- ras aut fasciculatas efficientes. Gonidia pallide viridia et in cen- tro violascentia, nostocacea, sphaerica, 3-4 {x lata, in longis et flexuosis monilibus aggregata et inter hyphas, vigentia. Je n'ai pas vu l'exemplaire type, également stérile, mais les notes extérieures sont tellement caractéristiques qu'il ne peut pas y avoir de doute sur ridentification de ces deux spécimens, lesquels ont en effet l'aspect d'un Pannaria. 2. G. g-laucophthalmuni Nyl. Lûk. colleci. in Mexico a Fr. Muller in Flo7'a 1858, p. 377, et Synops. method. Lich. t. I, p. 114, d'après l'échantillon archétype récolté sur une branche d'arbre au Mexique par Fr. Muller, in herb. Mus. paris. Thalle olivacé, noirâtre dans les rugosités et dans la marge, membraneux, très mince (épais de 0,09-0, 13 mill.), mat, appli- qué sur le substratum, lobé par des lobes larges de 3-5 mill., peu profonds et sinués à la périphérie avec la marge couverte de petites granulations ; parcouru en dessus par de petits cor- dons ramifiés formant un réseau irrégulier dont les mailles mesu- rent environ 0,5-1 mill., et finissent fréquemment par être per- forées ; parfois plusieurs de ces cordons se réunissent et se hérissent d'aspérités ; en dessous concolore et çà et là concave. A l'intérieur, hyphes épais seulement de 1-1,5 1^> perpendicu- laires à la surface du thalle avec d'autres parallèles et moins nombreux, à paroi très mince, à articulations et à ramifications très éloignées les imes des autres et formant un tissu avec de Abbé Hue. — Quelques esi>eces du genre CoUema /////. n grandes lacunes ; près de la face supérieure, les ramifications et les articulations se multiplient et se rapprochent, sans augmenta- tion de diamètre, laissant entre elles des méats et formant ainsi une apparence de cortex. Gonidies nostocacées, d'un bleu très pâle, sphériques ou oblongues, larges de 2,5-3 H^» formant de longs chapelets dispersés entre les hyphes et montant jusqu'au bord supérieur du thalle ; gélatine gonidiale insensible à l'action de l'iode. Apothécies larges de 0,5-1 mill., dispersées sur le thalle, sphériques, sessiles et resserrées à la base ; excipule con- colore au thalle et parfois finement sillonné dans le sens verti- cal ; marge entière ou sillonnée et peu proéminente ; disque d'un roux foncé, concave et devenant parfois presque plan, tou- jours couvert d'une épaisse pruine bleuâtre. Dans l'excipule, hyphes et gonidies comme dans le thalle. Périthèce composé de deux zones: l'inférieure incolore, épaisse à la base de 40-50, et latéralement de 20 jx en plectenchyme avec des cellules dis- posées en séries verticales, sphériques ou oblongues, larges de 7,5-10 [JL à paroi épaisse, plus petites dans la partie verticale; la supérieure légèrement brunie, épaisse de 30-40 a, reliée çà et là à l'inférieure par quelques hyphes, formée d'hyphes horizontaux, ramifiés et étroitement unis. Paraphyses hyalines et roussâtres au sommet, hautes de 1 10-120 [x, épaisses de 4-5, et vers le sommet de 7-8 a, agglutinées, articulées par des articles de 15-20 [x, le dernier ne mesurant que 6-7 [i, avec des cloisons assez minces et une cavité large de 1,5-2, et vers le sommet de 3 [x, bifurquées vers le haut et bleuissant parl'iode. Thèques longues de 90-100 [j., larges de 15-18 et atténuées à la base; spores au nombre de 8 dans chaque thèque, 5-9 septées, très atténuées aux deux extrémités, ayant en longueur 50-75, et en largeur 3-5 .x, quel- ques-unes mesurant 70 |x sur 6 ; d'après M. Nyiander, Lïch. in Triana et Planchon, Prodr. Flor. N. Granat, Cryptog. p. 2, elles atteignent 77-92 «. sur 6-7. — f. ANDENSfe Hue, form. nov. ; Collema leucocarptim Nyl. Addii. Lïchenogr. And. Eoliv. in Annal. Scienc. nai., Botan,, 4° sér., t. XV, 1862, p. 367, d'après Mandon, Plant. And. B0I2V. n. 1714, inHerb. Mus. paris. Cet échantillon a été récolté prov. Larecgjà, viciniis Sorata, monticula de Pocara, ad cortices, altit. 2.700-3.200 m., febr. 1859. Thalle plus épais que dans le type, lobé à lobes tantôt char- 12 JOURNAL DE BOTANIQUE gés de granulations qui se gonflent par riiumidité, tantôt par- courus par des cordons saillants, anastomosés et formant des mailles petites et parfois perforées. A l'intérieur, les hyphes, surtout dans les parties gonflées, sont un peu plus épais et mesu- rent en diamètre 2-4 ;x ; leurs ramifications sont plus rappro- chées et leurs articles plus courts que dans la forme typique ; il en résulte qu'à la partie supérieure du thalle et dans le contour de Texcipule l'aspect de la partie corticale est peu différent de celui de l'intérieur. Gonidies larges de 3-4 jx. formant des chape- lets atteignant 400 \t.en longueur. Apothécies larges de 1-2 mill,, plus concaves que dans le type, à marge parfois un peu granu- leuse et à disque couvert d'une épaisse pruine bleuâtre. Zone inférieure du pén'thèce épaisse à la base de 50-80, et dans la par- tie latérale de 20 a, formée également de cellules disposées en séries verticales et ayant en diamètre 10-14 u; zone supérieure large de 20 [x et reliée à l'inférieure par des hyphes plus nom- breux. Thèques longues de 80, et larges de 18 [x ; spores 5-9septées, légèrement atténuées aux deux extrémités, longues de 56-66 'j. et larges de 5-6 a, quelques-unes ayant 54-60 sur 6-7 :^. r^es caractères internes non exprimés ici concordent avec ceux de l'espèce typique ; les différences indiquées sont peu importantes, et au plus suffisantes pour légitimer une forme distincte; il faut remar- quer cependant que tout rhyméuium est parfois coloré par un roux léger, comme la partie supérieure du périthèce. Il est donc impossible de voir dans ce Lichen des Andes le C. leu- cocarpiim Hook. etTayl., Lich. atifarct. vsxLondon Jotirn. ofBoian.^ 1844, p. 657, lequel, d'après la description des auteurs, présente des apothécies carnées, couvertes d'une couche pruineuse et devenant telle- ment convexes que la marge se trouve recouverte. De plus M. Mûller d'Argovie a trouvé dans l'échantillon original des spores longues de 36-48 [j. et larges de 5,5-7 [j^, Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 11 16 in Flora 1887. — var. GRANATENSE Hue ; C . glaitcopJitîialmum'^yX. Liche- nog. N. Granaf. Prodrom. p. 14, in Ad. Soc. scient. Fennicx, t. VII, 1863, et Lich. In Triana et Planch. Procir. FI. N. Granat.,Cyp/og. 1863-O7, p. 2, in AjinaL scienc.naL, Botan., 4^sér., t. XX, 1864, d'après l'échantillon corticole de l'Herb. Abbé Hue. — Qm'lqties espèces du gettrc Collerna Hill. 13 Lind. II. 813, récoîté à Choachi, altit. 2.600 m., 1S60, dans l'Herb. du Mus. de Paris. Thalle d'un vert sombre ou noirâtre, membraneux, mince, (épais de 0,1-0,14 mill.), opaque, monophylle, couché, lobé par des lobes larges de 5-7 mill., peu profonds, oblongs ou arron- dis, sinués dans leur pourtour ; en dessus parcouru par des cordons étroits ou plus larges et aplanis, s'anastomosant et formant un réseau à mailles très petites, déprimées et çà et là perforées et portant vers la périphérie de petites pustules ; en dessous, d'un vert plus clair, iné(.;;al et concave sous les pus- tules. La structure intérieure et les g-onidies sont celles du C.glau- cophihalimwt Nyl. Apothécies, ou rondes et larges de 0,5-1, ou obîongues et ayant dans la plus grande largeur 1,5 mill., nais- sant sur les cordons ou sur les pustules, dispersées et resser- rées à la base; excipule concolore au thalle et lisse; marge entière, égalant d'abord le disque, puis recouverte par lui ; dis- que d'un roux incarnat, d'abord plan, puis convexe et même un peu replié en dessous et couvert d'une pruine d'un bleuâtre pâle, finissant parfois par disparaître. Zone inférieure du péri- thèce incolore, épaisse à la base de 30-40, et surlecôtéde 10-15 {x,, plectenchymateuse avec des cellules sphériques, un peu anguleuses, larges de 8-14 p. et à paroi assez épaisse; zone supé- rieure épaisse de 20-25 jx (manquant parfois au moins en par- tie), intimement unie au périthèce et se confondant avec les hyphes formant les thèques. Paraphyses hyalines et d'un roux pâle au sommet, hautes de 90-100 [ji, larges de 4-5 ;x, droites, agglutinées, articulées par des articles longs de 12,5, et au sommet de 7-8 ;/. avec des cloisons peu épaisses et une lumière large de 1,5-2 [iramifiéesdanslequartsupéricur et bleuissant par l'iode. Thèques longues de 80 ;i et larges de 22 j/., épaissies au sommet et atténuées à la base ; spores au nombre de 8 dans cha- que thèque, contournées en spirale dans la thèque, libres, un peu flexueuses ou légèrement courbées, longuement atténuées aux extrémités. Apud Nyl. loc. citât., 7-1 1 scptées, longues de 62-74, et larges de 5-7 p.. Cette variété se distingue du C. glaucophthalmum Nyl. par son thalle lisse, c'est-à-dire non couvert d'aspérités, et moins souvent per- foré, et surtout par ses apothécies moins élevées, moins pruineuses et H JOURNAL DE BOTANIQUE devenant toujours convexes et souvent oblongues. La structure interne du tha!le est semblable, maïs le périthèce est autre et les spores un peu plus larges. — — f. BRASILIENSE Hue ; Collema glaucophthahnwm Wain. EtH^. classif. nat. et morphol. Lie h. Brésil, I, p. 236, in Ad, Soc.pro Fatcn. etFlor. fennic, t. VII, Helsingf., 1890, tx Lich. brasïlieTis. exsicc. n. 1050. Thalle d'un vert très foncé, foliacé, membraneux, mince (épais de 0,09-14 mill.), mat, monophylle, suborbiculaire et formant une rosette d'un diamètre de 45 mill., à peine lobé par des lobes larges de 5-12 mill., arrondis ou oblongs dans leur contour et un peu sinués ; en dessus, glabre, parcouru par des cordons minces et saillants, allant du centre à la circonférence, fréquemment anastomosés et formant un réseau à mailles peti- te8, très souvent criblé de petits trous, larges de 0,3-0,6 mill., et portant çà et là quelques petites pustules ; en dessous, d'un vert intense, également rugueux et percé de trous. La struc- ture interne est celle de la variété précédente. Apothécies lar- ges de 0,6-1,4 niill., rares et dispersées, arrondies ; excipule concolore au thalle et lisse ; marge entière et dépassant à peine le disque, qui est d'un roux obscur, plan et couvert d'une pruine bleuâtre assez épaisse dans le jeune âge et devenant ensuite très mince. Zone inférieure du périthèce incolore, épaisse à la base de 25-30, et sur le côté de 16 |;., en plectenchyme avec des cellules sphériques et anguleuses, larges de 6-8 [x et à paroi mince ; zone supérieure large de 20 [jl et constituée par des hyphes horizontaux, agglutinés, et intimement unie à l'infé- rieure. Paraphyses hyalines et d'un roux foncé au sommet, hautes de 1 10-120 [Jt, épaisses de 5-6 ;^, droites, adhérentes, arti- culées par des articles longs de 10-17, et au sommet de 5-6 [x, avec des cloisons assez minces et une lumière large de 1,25- i>50 v-i très souvent bifurquées vers le sommet et bleuissant par l'iode. Thèques longues de 76 \x et larges de 16 [x, peu épaissios au sommet et très longuement acuminées à la base (sans cette queue la thèque est longue seulement de 55-60 p.) ; spores 5-9 septées, droites, peu atténuées aux extrémités, mesurant d'après Wainio, loc. citât., 42-58 {isur 4-5 y. ; j'en ai même vu de 40 sur 5 ;i. Abbé HvR. Qurlques espèces du genre Co\\ç.m2i IlilL 15 Le thalle de cette forme, également corticole, est plus rugueux que dans la var. granatetise^ moins que dans le C.-glaucophthalmum Nyl, et plus souvent perforé que dans ces deux Lichens. Les apothécies se rapprochent de celles de la var. granatense^ mais elles sont encore moins pruineuses ; le périthèce est semblable, mais les spores sont sen- siblement plus courtes et, d'après M. Wainio, elles seraient un peu courbées. Comme la structure du thalle est semblable dans ces quatre échantillons, je n'ai pas cru pouvoir les séparer spécifiquement. 3. G. venustuxn Hue, sp. nov. ; C. m'grescens Mont, et V. d. Bosch Lî'ch. in Plant. Jiiughuhnian. fasc. IV, 1855, p. 492 pr. p., secundum spécimen corticolam n. 65, ab ipso cl. Junghuhn lectum ; C. ihysaiiœuni Nyl. juxta exemplar etiam corticolam a cl. Bonpland Herb. Mus. paris, datum. Thallus olîvaceus, foliaceus, membranaceus, tenuissiraus (crass. 0,07-0,12 milL), opacus, monophyllus, adpressus, orbi- cularis, rosulas 3-7 cent, latas formans, vix lobatus lobis 5'20 mill. latis et in ambitu leviter sinuatis ; supra plicato- costatus costis centro adperipheriamdirectis, acutis vel planis, nunc approximatis, nunc remotis, plus minusve ramosis et passim peripheriara versus pustulatus pustulis veris et rotundis vel oblongfis et e costis interruptis formatis ; subtus pallidior vel obscure viridis, costatus et inter costas ac sub pustulis concavus. Intus hyphae 1,5-2,5 u crassae, superficiel perpendiculares cum paucis parallelis aut obliquis, remote ramosae articulatseque et satis strictae, paginam superiorem versus frequentius articu- latae et magis ramosae ramis paulum approximatis. Gonidia pal- lide virent! caerulea, noatocacea, 2,5-3 [x lata, saepe oblonga, in longismonilibus disposita et usque ad oram superiorem ascen- dentia. Apothecia 1-1,5 mill. l^ta, in costis praesertim enata, in centro satis conferta et peripheriam versus sparsa, rotunda aut oblonga, breviterpedicellata, in basi constricta, excipulo thallo concolore et laevi, maigine integro, vix prominulo et demum interdum excluso atque disco rufo, piano, sic rémanente aut convexo evadente, primum passim leviter albo pruinoso et deinde vel ab origine nudo instructa. In excipuli zona çxterna 10-20 \u lata, hypha; non inilatae sed magis ramosaî, ramis approximatis, etmeatus tamen praebentes. Peritheciizona inferior incolorata in basi 50-80, et lateraliter 30, et sursum 20 fx crassa, plectençhy^ matica cum cellulis aphaericis vel parum oblongis, 10-20 [4 latis, i6 JOURNAL DE BOTANIQUE parietecrasso ; zona superior 20 jx lata exhyphis horizontalibus, ramosis, articulatis et inmarginem vix ascendentibus composita. Paraphyses hyalînse etsursum rufa;, 100-120 ;j.alta3, 5 jj. crassae, rectae et paucae flexuosae, arcte cohaerentes, articulata; articulis 8,75-15, et in apice 6-7 jx longis, cum sepîmentis parum crassîs et lumine 1,25-1,50 jx lato, raro apicem versus breviter furcatœ et iodo caeruleaî. Thecœ 75-90 [xlongae, 16-17,5 !'• latae, sursiim parum in crassatai et inferne attenuata;; sporœ octonae, hyalinaî, 5-septataE, in utroque apice attenuatîE, 32-48 ;x longae et 5,5- 6,5 a latae. Cette espèce se rapproche beaucoup par son aspect extérieur du C. complanatum H., mais la structure interne est très différente, puis- qu'il n'y a qu'un cortex rudimentaire et les spores sont plus courtes. 4. G. pustuligeruxn Hue, sp. nov. In Asia : in Japonia, in ins. Yeso, in prov. Teshio, in Nayoro, corticolara legit R. P. Faurie, n. 6203 et 6242, septembri 1904. Thallus furvus, foliaceus, membranaçeus, tenuissimus (crass. 0,07-0,08 mill.), opacus, monophyllus, primum orbicu- laris et rosulas 1-2 cent, latas formans, dein magis expansus et irregularis, omnino adpressus, lobatus lobis 3-6 mill. latis, paulum imbricatis et in ambitu leviter sinuatis ; in superficie, raro in centre, rugoso costatus rugis brevissimis et interdum ramosis, vulgo ubique et usque ad summum margincra pustu- latus pustulis subsphœricis vel oblongis, elevatis et satis latis ; subtus concolor, sub pustulis concavus et passim hypharum ope substrato adhœrens. Intus hyphae 2-3 {x crassae, plerœque super- ficiel perpendiculares, accedentibus paucis parallelis vel obli- quis, reraote articulatae ramosœque, pariete tenui,plus minusve laxae atque paginam superiorem versus leviter turgidae et magis ramosae ramis approximatis et anastomosantibus. Goni- dia pallide virenti caerulescentes, 3-4 }x lata, sphaerica, raro oblonga et moniliforraiter conjuncta. Apothecia 0,6-1,2 mill. lata, supras rugas pustulasve enata, primum parvo tubercule indicata, dein emersa, sessilia, rotunda, conferta et hic ac illic summum thalli marginem attingentia, excipulo thallo concolore et laîvi, margine integro non prominulo atque disco obscure rufo, primum piano et demum convexe nudoque ornata. In exci- Abbé HoK. — Quelques espèces du genre Collema Hill. 17 puli zona externa hyphae passim capitata?. Perithecii zona infe- rior incolorata, in basi 46, et lateraliter 30 u crassa et plec- tenchymatica cum cellulis 5-12, et etiam 20 \x latis, sîepe sphaericis, passim verticaliter seriatis, pariete crasse et in parte ascendente multo rainoribus ; zona superior 40-45 fz crassa ex hyphis horizontalibus, raraosis, articulatis, lumine parvo, stricte conglutinatis composita. Paraphyses hyalinse, sursum obscure rufae ac strato amorpho, continu© et 10-12 \i. crasso obtectae, 140-160 [j. altae, 3,5-4 ,u crassaî, rectae, arcte cohaeren- tes, articulatae articulis 10-12, et apiceni versus 5-6 \x longis, cum septis crassis et lumine 2, et in ultimo articule 2,5-3 l^ lato, apicem versus crebre connexo ramosae et iodo ca^ruleae. Thecae 95 jjL altae, i8 ;jl crassae, sursum parura incrassatae et înferue attenuatae; spora; octonae, hyalinae, 5-septatai, 50-60 jjl longae «t 5»5-6 F latae. A première vue, cette ^espèce ressemble à certaines formes du Ç. nigrescens Ach., dont le thalle est plus boursouflé que plissé ; cepen- dant ses lobes complètement aplanis permettent de le distinguer faci- lement, et d'autre part sa structure interne est beaucoup plus simple. 5. G. g-laucinum Hue, sp. nov. ; C. iilvaceum et C. nigres- cens Mont, et V. d. Bosch Lïch. in Plant. Jîinghuhnian., fasc. IV, 1855, p. 492 pr. p., secundum spécimen corticolam h. 76 a cl. Junghuhn in ins. Java lectura. Thallus glaucus, foliaceus, menbranaceus, tenuissimus (crass. 0,06-0,07 mill.) et huraectatus diaphanus, orbicularis et plagam 4 cent, latam for nans, raonophyllus et lobatus ; lobi 5-10 mill. lati, parum profundi, in arabitu vix sinuati, supra glabri, partim aequati, partira costis brevibus, elevatis, acutis aut planis onerati ; subtus concolores, lœves aut parum rugosi. In statu vegetativo lobi paulum concavi et costae turgidae, intus cavae et tubulis similes. Intus hyphae 2-3 [x crassae, superficiei perpendiculares cum paucis aut numerosis parallelis, remote ramosae articulataeque, pariete tenui, laxae et in zona superiore 6-7 ji lata, rarum rami approximati. Gonidia pallide virenti caerulea, nostocacea, 2,5-3 |i lata et longa monilia praebentia. Apothecia 1-1,5 mill. lata, in costarum dorso etiam prope peri- pheriam enata, sessi a, rotunda etp:^ssim flexuosa, in basi cons- i8 JOURNAL DE BOTANIQUE tricta, excipulo Isevi et pallide rufo, margine integro et parum prominulo atque disco rufo, piano et leviter albo pruinoso, raro demum nudo instructa. Excipuli cortex rufus 20-25 y- l^tus ; in eo hyphaî t'astigiatae articulos sphsericos aut paulum oblongos, 5 -6 tj. latos, pariete tenui et stricte ag-gluiinatos efficientes; in puncto geniculato cortex 20-40 ^ latus et plectenchymaticus. Perithecium luteolum in basi 60, et lateraliter 20 ^ latum ; m eo hyphae horizontales et lateraliter ascendentes^ ramosae, articulatae et stricte coalitae, lumine parvo, atque in zona infera, 20 Y- iata, cellulas sphaericas, 6 [x latas, irregulariter efficientes. Paraphyses hyalinae et sursum rufae, 1 10- 120 |ji altae, 4-5 [j. cras- see, rectae, arcte cohaerenics, articulatae articulis 15-18, et in apice 6-7 |JL longis, cum sepimentis crassis et lumine 2-2,5 '^ l^to, apicem versus furcatae et iodo caeruleae. Thecse 8095 ix longae, 20-22 fjL latae, in apice incrassatae et in basi leviter attenuatae ; sporai octonse, hyaliiïae, 7-septatae, in utroque apice attenuatae, 44-48 u, longss et 6-y ;x latae. Cette espèce est très remarquable par la couleur glauque de sou thalle, les côtes creuses ou tubes qui en parcourent les lobes et ses apoihécies entièrement rousses. Ce n'est pas le C. ulvaceum Fers., lequel d'après la description donnée par Persoon,Z/<;^. in de Freycinet, Voyag. aut. du monde sur l'Uranie et la Physicienne^ Botafi. par Gaudich., 1826, p. 203, est un Leptogium ; voir Nyl. Synop. Lich. I, p. 145. [A suivre). ~ X'ZI- CONSEILS AUX VOYAGEURS POUR LA PRÉPARATION DES ALGUES Par M. Maurice GOMONT. Les Algues n'occupent en général qu'une très faible place parmi les matériaux récoltés pendant les voyages d'explora- tion et l'état dans lequel les échantillons nous parviennent les rend trop souvent inutilisables. Ce serait donc rendre à la Science un signalé service que de consacrer un peu plus de temps qu'on ne l'a fait jusqu'ici à la récolte de ces végétaux et de les préparer suivant des méthodes qui permettent d'en tirer parti. M. GoMON f . — Conseils aux voyageurs pour la préparation des Algues i g Ces procédés très simples peuvent être exposés en quelques lignes. Ce que nous allons dire ne s'adressera pas d'ailleurs aux Algologues de profession ; nous indiquerons exclusivement des modes de préparation pouvant être employés par les voya- geurs, c'est-à-dire par des personnes qui disposent de peu de place, de peu de temps et d'un matériel restreint. Appliqués avec quelque soin, ils fourniront des matériaux susceptibles, suivant la méthode employée, d'être soumis immédiatement à l'étude, ou repris ultérieurement et préparés pour l'herbier d'une manière détlnitive. Pour le but dont il s'agit, il suffira de diviser les Algues en deux catégories, les grandes et les petites. Les premières com- prendront toutes celles dont les individus peuvent s'apercevoir à l'œil nu et les secondes les espèces microscopiques qui ne deviennent visibles, sans l'aide d'instruments grossissants, que lorsqu'elles forment des amas considérables. Les unes comme les autres se rencontrent dans les eaux douces ou salées, sur la terre humide et les rochers suintants, mais les espèces de très grande dimension croissent seulement dans la mer. Avant de préparer sa récolte, il est très important d'étiqueter soigneusement tous les échantillons en indiquant non seule- ment le nom de la localité, mais encore la nature du milieu où la plante s'est développée. Ajoutons que, si elle est fixée, il est essentiel de la recueillir avec sa base en la détachant, soit par une simple traction, soit à l'aide d'un couteau émoussé. Pour conserver les espèces robustes, il suffit de les laisser sécher à l'ombre en les suspendant sur une corde tendue, ou bien en les étendant sur des claies ou des tables. Les formes plus délicates peuvent, à la rigueur, être traitées de la même manière, mais il est préférable d'étaler les plantes le mieux qu'on pourra sur une feuille de papier collé, de les recouvrir d'un morceau de calicot destiné à empêcher l'adhérence et de les mettre sous presse entre deux coussins de papier buvard, comme des Phanérogames. Les coussins et le calicot doivent être changés fréquemment, de manière que la dessiccation soit aussi prompte que possible. Ce résultat une fois obtenu, on enlève définitivement le calicot, on empile les feuilles qui por- tent les échantillons et on les dispose en paquets comme les autres plantes. 20 JOURNAL DR BOTANIQUE Si le collecteur peut disposer d'un peu plus de temps, il obtiendra des résultats encore meilleurs en faisant flotter les Algues dans un grand plat ou une cuvette à photographie et en glissant sous réchantillon une feuille de papier collé de dimen- sions suffisantes. Sur le papier ainsi immergé il étalera la plante de manière que les rameaux ne se trouvent pas enchevê- trés, puis, soulevant le tout avec précaution, il le mettra à égoutter sur un plan incliné. La dessiccation sera ensuite obte- nue par le procédé précédent. On aura soin d'employer de l'eau de mer pour préparer les Algues marines et non de l'eau douce qui les altère rapidement. Si cependant on n'a que cette dernière à sa disposition, on aura soin d'y ajouter 35 à 40 grammes de sel marin par litre de liquide et d'opérer très rapidement. Toutefois il est utile de faire observer que la dessiccation sur la corde ou le papier à sec est le seul procédé qui permette au vo^^ageur de rapporter une grande quantité d'échantillons. Or, des échantillons nombreux sont indispensables pour faire con- naître les différentes formes d'une même espèce et pour per- mettre de trouver ses diverses sortes d'organes reproducteurs. On peut encore employer, maispour les Algues marines seu- lement, la conservation dans le sel, qui est simple et rapide, mais exige certaines précautions. Les plantes devront être d'abord parfaitement égouttées; ensuite on les disposera dans un vase de grès ou tout autre récipient, par lits assez minces alternant avec des lits de sel marin bien sec. A la suite de cette opération, elles rendent beaucoup d'eau que l'on devra enlever avec soin, car il faut éviter à tout prix que les Algues flottent dans une saumure qui les altérerait complètement. Le vase une fois rem- pli est fermé hermétiquement. Les plantes en sortiront consi- dérablement racornies, mais, plongées dans l'eau, elles repren- dront rapidement leurs formes et pourront être préparées pour l'herbier suivant la méthode ordinaire. Ce mode de con- servation donne de bons résultats pour les courtes excursions où l'on doit se contenter d'un léger bagage, mais il semble réussir moins bien dans les voyages lointains. Les plantes s'altèrent en effet par un long séjour dans le sel. Les Algues microscopiques, composant notre seconde caté gorie, comprennent quelques familles d'Algues vertes, toutes M, GoMONT. — Conseils aux voyageurs pouf la préparation des Algues 21 les Algues v^ert-bleu ou Cyanophycées et toutes les Bacillariées (Diatomées). Le seul mode de préparation qui leur convienne est la dessiccation à l'air libre aussi rapide que possible sur une feuille de papier collé, sans calicot ni coussins. Celles qui peu- vent être mises en suspension dans Feau, comme les Diato- mées et les Desmidiées, seront placées sur le papier dans une goutte de liquide qu'on laissera s'évaporer naturellement. D'autres espèces forment des croûtes sur la terre, la vase ou les rochers ; on les détachera à l'aide d'un couteau et on étalera sur le papier les lames ainsi obtenues, mais il sera prudent démettre dans des sachets, après dessiccation, toutes celles qui n'adhére- raient pas solidement au papier ou seraient devenues friables. Certaines de ces Algues, comme les Nostocs et les Rivulaires, sont renfermées dans une gelée qui absorbe beaucoup d'eau et forment des masses parfois considérables. On pourra les écraser légèrement, pour hâter la dessiccation, mais en évitant d'altérer la forme de l'ensemble. Pour les Cyanophycées le dessèchement à l'air libre doit être employé à l'exclusion de tout autre procédé. Il fournit d'ailleurs d'excellents échantillons qui, plusieurs années après, sont souvent encore comparables à la plante fraîche, une fois qu'ils ont été ramollis dans l'eau. L'emploi des liquides, quelle qu'en soit la composition, et celui du Formol en particulier, doit rtre absolument rejeté pour la conservation des Algues entières. Pour les portions de plantes destinées à des études anatomiques ultérieures on emploiera exclusivement l'alcool à 90° ou une solution d'acide picrique. Le premier de ces liquides conserve parfaite- ment les tissus tout en les décolorant, mais il ne peut être utilisé pour les Cyanophycées dont les formes seraient altérées d'une manière irrémédiable ; quant à la solution d'acide picrique, elle sera employée seulement pour les Algues vertes d'eau douce. L'alcool ne doit pas être trop concentré, ce qui aurait l'incon- vénient de rendre les matériaux très fragiles et, du reste, on se trouvera bien d'y mélanger une certaine quantité de glycérine, ce qui évitera la perte complète de Téchantillon, si l'alcool venait à s'évaporer. Lorsqu'on emploiera les liquides, ori se gardera bien d'y plonger pêle-mêle les fragments de plantes, mais on placera 33 JOURNAL DE BOTANIQUE chaque espèce séparément dans un sachet de papier percé de trous sur lequel on inscrira au crayon un numéro d'ordre per- mettant de retrouver les renseig-nements nécessaires. L'acide picrique sera employé en solution concentrée, ce qu'on obtien- dra en maintenant toujours dans le liquide un excès de réac- tif. Il ne peut être utilisé pour la conservation des Algues ma- rines qu'il altère fortement. Quand tous les échantillons auront été déposés dans le flacon, on achèvera de le remplir complètement avec de l'ouate de manière à ce qu'il ne reste plus de liquide coulant. Entre autres avantages cette précaution permettrait de sauver la récolte dans le cas où le récipient viendrait à être brisé. Le procédé de conservation dans les liquides ne peut fournir des échantillons pour l'herbier, mais il permet de réunir des collections du plus haut intérêt peur les études anatomiques de laboratoire. Elles seront d'autant plus précieuses que, nulle part, que nous sachions, il n'en existe de semblables pour les Algues exotiques. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE DES PLANTES A GUTTA-PERCHA ET D'AUTRES SAPOTACÉES {Suiie) Par A. CHARLIER Genre Achras. A. Sapoia L. Les laticifères, de longueur variable, sont presque toujours disposés à la face supérieure des nervures. Les plus importantes de celles-ci sont accompagnées sur tout leur trajet par un lati- cifère formé de cellules courtes placées bout à bout et séparées les unes des autres par des membranes intactes. Ce laticifère reste simple ou présente sur ses faces latérales des ramifications semblables qui cheminent dans le mésophylle en empruntant le plus souvent la voie d'une nervure moins importante (fig. 52). A. Chabliek. — Elude anatomiqiie des plantes à gutta-pevcha. 23 Dans le mésophylle, d'autres sont complètement indépendants: ils sont généralement courts et formés quelquefois seulement de une à deux cellules. Le latex de couleur jaune grisâtre se colore assez mal par l'orçanette. Vues de face, les cellules épiderraiques sont grandes, à parois sinueuses. Elles ne portent pas de poils et certaines d'entre elles, à la face inférieure, renferment un petit cristal pris- matique d'oxalate de chaux. Les stomates, très nombreux, à ^'£•52. — Achras Sapola Disposition des laticifères au voisinage du bord de la feuille, celle-ci étant vue de face. Le quadrillé représente les nervures principales. Gr. : 12. peine séparés les uns des autres, ont une forme arrondie ; ils sont accompagnés de trois cellules annexes dont les parois externes plus fortement épaissies que les autres, délimitent ainsi très nettement un stomate. E)ans cette feuille, le dévelop- pement des nervures est considérable ; elles forment par leurs nombreuses ramifications, qui s'articulent les unes avec les autres, un véritable réseau dont les mailles sont occupées par les cel- 24 JOURNAL DE BOTANIQUE Iules du mésophylle. Aussi, examinée par sa face supérieure, la feuille présente un aspect gaufré ; les nervures sont très appa- rentes à cause des files de cristaux prismatiques d'oxalate de chaux qui les accompagnent et aiissi à cause de leur puissant appareil de soutien. Elles sont en effet protégées par des fibres ramifiées à lumen large, qui s'en détachent souvent pour courir sous répiderme en s'entrecroisant en tous sens. En coupe transversale, on rencontre : l'épiderme supérieur à cellules étroites, allongées, à cuticule lisse; une assise hypo- dermique souvent interrompue ; deux assises de cellules en palissade; un tissu lacuneux formé de cellules de grandes dimensions. Les nervures sont étroites et hautes, car leur bois et leur liber peu développés sont surmontés de paquets de fibres et de cellules à oxalate de chaux prismatique. Ces fibres, comme nous l'avons dit, sont ramifiées; aussi les rencontre-t-on souvent, tantôt allongées sous l'épiderme, tantôt disposées plus ou moins perpendiculairement à lui et traversant même complè- tement le limbe; leur lumen, par endroits, est très élargi. La nervure médiane est fortement convexe à sa partie inférieure. Le système libéro-lig-neux fermé est entouré par un anneau de fibres épaisses. La moelle, où les laticifères sont nombreux et de grande dimension, renferme des paquets de tubes criblés. On observe aussi les laticifères dans le liber et dans le parenchyme qui entoure l'appareil vasculaire. L'oxalate de chaux, en gros prismes, est localisé dans le même paren- chyme et dans la moelle, mais surtout dans la partie sous-épi- dermique, qui est en même temps collenchymateuse. Genre Sidercxylon. vS. MasWchodendron Jacq. La nervure médiane est parcourue par des laticifères qui passent dans les nervures secondaires, suivent celles-ci dans toute leur longueur et viennent finir avec elles au voisinage du bord de la feuille. Ces laticifères, très longs, de forme régu- lière, renferment un latex qui se colore par Torcanette. Mais beaucoup plus nombreux sont les laticifères dont le contenu ne se colore pas par ce réactif. Entre les nervures secondaires, en A. Chablibk. — Etude anatontique des plantes a gutla-perclia. 25 effet, sont disposés, dans le limbe de la feuille, des laticifères parallèles aux premiers, mais en différant à la fois par leur forme et par la nature de leur contenu. Ce dernier, gris noirâtre, grossièrement pulvérulent, est insoluble dans le xylol. Il est biréfringent et est en grande partie constitué par de l'oxalate de chaux. Les cellules qui le renferment sont courtes, souvent bosselées, renflées par endroits (fig. 53) et forment des files dont les nombreux étrangle- ments sont comparables à des I If \ f^ Fie Sî. — Sideroxylon Mastichodendron. anses inteStmaleS (flg. 54). Ces ^^ -^ tangentielk de la feuiUe. Gr. : 240. files sont fréquemment ramifiées et accolées deux à deux. Les parois latérales sont épaisses et s'amincissent au point de contact; quant aux cloisons transvar- sales, elles sont presque toujours entières. La direction des ^y^' 54- ~ Sideroxylon Maslidiodendror,. Laticifèrr; de la feuille. Gr. : 240. laticifères est celle des nervures secondaires. Ces laticifères, complètement indépendants ou plus souvent en contact avec les nervures de moindre importance (fig. 55), se terminent contre les cellules du parenchyme lacuneux ou palissadique, ou contre les fines trachées que ces nervures envoient dans le mésophylle, par une cellule plus ou moins renflée et quelquefois dédoublée par une cloison longitudinale; quelques-uns se recourbent à angle droit pour venir se terminer sous l'épi- derme. L*épiderme, vu de face, est tormé de cellules polygonales allongées, à paroi peu sinueuse, à cuticule lisse. Les poils sont rares et il n'y a pas d'oxalate de chaux. Les stomates de forme ovale sont régulièrement accompagnés de trois cellules 36 JOURNAL DE BOTANIQUE annexes. En coupe transversale, les cellules épidermiques sont étroites sur la face supérieure, très irrégulières et souvent ren- flées du côté interne, à la face inférieure. Sous l'épiderme supérieur s'étend l'unique assise palissadique très lâche, dont les cellules, plus étroites à la base, laissent entre elles des espaces plus ou moins g-rands. Elle occupe environ le tiers de -■ W- P'g- 55* — Sideroxylon Mastichodendron. Coupe tangentielle de la feuille passant par le tissu lacuneus : L, laticifères. L'un d'eux, perpendiculaire aux épidermes, a été coupé transversalement. Gr. : 240. l'épaisseur totale du limbe. C'est surtout dans le parenchyme lacuneux et sur les faces des faisceaux que l'on rencontre les laticifères; leur largeur les différencie nettement des cellules voisines. Par endroits, les cellules du mésophylle sont considérable- ment hypertrophiées; elles se sont cloisonnées et leur mem- brane se colore par le vert d'iode. Nous avons déjà dit que de semblables formations pouvaient s'observer chez toutes les Sapotacées, mais n'étaient probablement pas caractéristiques de cette famille. En tout cas, le iS. Mastichodendroii Jacq. en est un exemple d'observation facile. Les nervures sont protégées par des paquets de fibres qui forment autour des plus importantes un anneau complet. A leur partie supérieure sont disposées des files de cellules cristal- A. Charlihr. — Etude anaiomique des plantes à gutia-percha. 27 ligènes dont chacune renferme un cristal prismatique d'oxalate de chaux. Il n'y en a pas ailleurs dans le mésophylle. La nervure médiane est plane à sa face supérieure, peu saillante à sa face inférieure. Le parenchyme fondamental, à peine coUenchyma- teux sous les épidermes, renferme des laticifères, mais n'est pas très développé. Le système libéro-ligneux, au contraire, occupe la plus grande partie de la nervure. Il est entouré par une gaine complète de gros éléments sclérifiés, souvent très épaissis. La moelle est également sclérifiée et les laticifères y sont rareSj mais de grande dimension. On observe quelques cristaux d'oxalate de chaux au voisinage du péricycle. kS". brevipes Baker. Cette espèce présente avec la précédente de grandes diffé- rences. Elle est remarquable par la présence de nombreux sclérites, lOngs, ramifiés, à lumen étroit, qui courent sous répiderme ou accompagnent les nervures (fig. 56). Comme pour X Achras Sapota L., la feuille, vue de face, paraît divisée en un grand nombre de segments, sensiblement d'égale gran- deur, par les nervures qui, étant toutes en relation les unes avec les autres, forment un réseau et ne paraissent pas avoir de terminaisons libres dans le mésophylle. Les laticifères sont, en général, plus courts que dans les autres espèces ; les plus longs sont disposés sur les principales nervures, tandis que, dans les mailles du réseau, on observe de nombreu- ses cellules à latex isolées ou groupées par deux ou trois (fig. 57). Ces cellules sont tout à fait caractéris- tiques du ^S. brevipes Baker et, nulle part ,Scl Fig. 56. — Sideroxylon brevipes. Coupe tangsntielle de la feuille passant par le tissu palissadique : Sci, scl«>- rites parallèles à l'épiderme. Gr. : 290. 7ii JOURNAL DE BOTANIQUE ailleurs, nous n'avons rencontré semblable disposition. Sur des coupes tang-entielles, elles apparaissent ovales ou rondes, à membrane épaisse et pourvues d'un noyau légèrement allongé (fig-. 58). Leur contenu est uniformément g-risâtre, pulvérulent, et ne se dissout qu'en partie dans le xylol : la partie insoluble est constituée par un sable cristallin d'oxalate de chaux. Le latex des laticifères des nervures est moins homo- g-ène; dans une même file, il présente d'une cellule à l'autre des différences de coloration ; tantôt grisâtre, tantôt jaunâtre, il ne se colore pas ou se colore mal par l'orcanette et doit être considéré comme étant plus résineux et moins riche en oxalate. ^'K- 57- — Sidsroxylon brevife.s. Dibposition des laticifères dans la feuille vue de face. Le quadrillé représente les nervures : ntn, nervure ni'>diane. Gr. ; la. Sa différenciation se fait également pkis tôt : en examinant des feuilles jeunes éclaircîes à l'eau de Javel, — après les avoir grattées à l'aide d'un scalpel pour enlever l'épais feutrage de poils qui les recouvrent — nous avons constaté que les latici- fères des nervures seuls sont visibles; les cellules isolées ne se différencieront que plus tard. En coupe transversale (fig. 59), l'épiderme est formé de A. Chaf),ikk. — Etîtde anatotnique des plantes à gutta-percha. 29 cellules dont l'épaisse cuticule forme à la face inférieure une lig-ne très sinueuse. L'assise palissadique unique est en contact direct avec l'épiderme supérieur et ses cellules sont étroites et hautes. Le reste du mésophylle est occupé par un parenchyme très lacuncux. De nombreux sclérites assurent à la feuille sa rigidité nécessaire, compromise par ses nombreux et grands méats; ces sclérites sont fortement épaissis, ils courent sous les épidermes et vont de l'un à l'autre. D'autre part, les nervures sont coiffées sur leurs deux faces de paquets de fibres qui les relient aux épidermes; leur bois et leur liber sont peu déve- loppés, et il arrive même qu'ils manquent complètement. On n'observe plus alors qu'une colonne de fi- bres qui relient entre eux les deux épider- mes. Les cellules à latex se rencontrent uniquement dans le tissu lacuneux, où elles sont très visibles, car, non seulement leur contenu noirâtre n'est pas attaqué par l'eau de Javel, mais leur tailip est générale- ment supérieure àcelle des cellules voisines. L*épiderme inférieur porte de nombreux poils incolores en na- vette. La nervure médiane, en coupe transversale, a une section allongée ; le système libéro-ligneux complètement fermé est protégé p-.r un anneau sclérenchymateux qui se rattache à l'épi- derme supérieur par un paquet de fibres plus ou moins épaissies. Le liber est très développé, tandis que le bois est plutôt réduit. La moelle est en grande partie sclérifiée, sans F'g- 58. — Sideroxylon brevipes. Coupe tangentiellc de la feuille, montrant au milieu du tissu lacuneux les cellules à latex isolées, pourvues de leur noyau. Gr. : 225. 30 JOURNAL DE BOTANIQUE )rn^^c:Z ,---•. r- -, ! _^' *-" '-■3 OT) Q:^! r~^\ ctj ,Fig. 5Q. — Sidero.xylo7t brevi^es. Coupe transversale du limbe : L, laticitère ; Sel, sclérites. Gr. : 290. Genre Buxnelia. B. ienax Willd. traces fasciculai- res. Les. latici- fères s'y rencon- trent, ainsi que dans le paren- chyme fonda- mental, dont les cellules voisines de l'anneau péri- cyclique renfer- ment en outre presque toutes un ou plusieurs cristaux d'oxa- late de chaux. Les laticifères sont nombreux et la meilleure façon de les étudier consiste à éclaircir la feuille par l'eau de Javel et à examiner directement après lavage à l'eau acétique. L'orca- nette et le Soudan, en effet, ne colorent pas le contenu, qui est noirâtre. Comme toujours, ces laticifères suivent les nervures, mais ils vont rarement de la nervure médiane au bord de la feuille. La plupart se terminent à moitié chemin sur la nervure même, et c'est un second laticifère, formé latéralement par rapport au premier, plus souvent que dans son prolong-ement, qui effectue le reste du trajet. C'est pourquoi on les voit fréquemment, par endroits, disposés côte à côte, deux par deux. Ils sont, d'autre part, souvent ramifiés et formés de cellules étroites et courtes. Dans les intervalles que ces laticifères des nervures laissent entre eux, d'autres sont complètement indé- pendants et seulement formés de quelques cellules. D'une façon générale, ils sont plus rapprochés de l'épiderme inférieur. Ce dernier porte de très nombreux poils résineux à longs bras qui lui donnent un aspect argenté. Les cellules, vues de face, sont polygonales, à parois rectilignes. Celles de la face supérieure sont semblables, et on d;:'«.inguc. p:a- traiispirence, A. Charlier. — Etude anaioniique des plantes à gutta-percka. ^i les nervures aux files de cellules à oxalate de chaux dont elles sont surmontées. En coupe transversale, les cellules épidermiques, dont beau- coup renferment un gros cristal d'oxalate de chaux, offrent une épaisse cuticule. Au-dessous de l'assise des cellules en palis- sade, on n'observe que 334 assises de cellules rameuses. Les stomates de l'épiderme inférieur sont saillants. Les nervures sont surmontées de paquets de fibres qui se prc^ong-ent dans le mésophylle. Elles sont, comme nous l'avons déjà dit, accompagnées de cellules cristalligènes, grandes et rondes, qui renferment chacune un gros prisme d'oxalate de chaux. La nervure médiane, plane à sa face supérieure, a un système fasciculaire complètement fermé et entouré par une gaîne sclérenchymateuse ; la lame libéro-ligneuse supérieure est déprimée à sa partie médiane, et la moelle, très réduite, ne renferme pas de faisceaux. Sous l'épiderme supérieur, le parenchyme est coUenchymateux et contient de l'oxalate de chaux. Chez le B. lycioïdes Willd, la nervure médiane forme, à sa faee supérieure, une saillie hémisphérique soutenue par du collenchyme, et la lame libéro-ligneuse n'est pas déprimée. A part ces légères différences, la structure anatomique est la même. Genre Hormog^yne. H. ferrugùiea var. cochinchùiejisïs Pierre. Les laticifères sont nombreux, très longs, allant de la nervure médiane au bord de la feuille, tantôt en suivant les ner- vures secondaires, tantôt en passant au travers du mésophylle. Quelquefois ramifiés, ils se présentent le plus souvent en files distinctes qui s'entrecroisent avec les files voisines. Des points de contact s'observent ainsi fréquemment, par suite de juxta- position ou de superposition, mais les anastomoses sont rares et problématiques. Ces cellules à latex sont beaucoup plus longues que larges et elles s'ajustent les unes aux autres par leurs extrémités légèrement renflées. Les cloisons transversales sont minces, surtout vers leur milieu, où elles sont quelquefois rompues. Les membranes longitudinales sont aussi peu épaisses 3» lOURNAL DE BOTANIQUE et il arrive ({u'elles prennent la forme du parenchyme environ- nant. Ce fait se constate bien pour des files de cellules beaucoup plus petites, beaucoup moins nombreubes, isolées dans le parenchyme foliaire qui, comme nous l'avons déjà dit pour d'autres espèces, sont plutôt des cellules à sable. Le latex des premiers se colore seul par l'orcanette. L'épiderme de ces feuilles (provenant du Muséum d'Histoire naturelle), vu de face, est formé à la partie supérieure de la feuille, par de. grandes cellules dont les parois sinueuses des- sinent des ang-les aigus très prononcés, à sa face inférieure, par des cellules plus petites, plus régulières, et l'on observe, à côté des cicatrices de poils et des stomates ordinaires, des formations anormales qui vont nous arrêter quelques instants. Le poil laisse, en tombant, une cicatrice dont les bords sont sclérifîés, et il peut arriver que la sclérification envahisse de plus en plus la paroi du poil, lui don- nant ainsi, vu de face, l'ap- parence d'une cellule sclé- reuse. On peut encore ob- server sur cet épiderme, à côté de cellules ainsi scléri- liées, de simples fentes à bords irréguliers, plus ou moins épaissis, se colorant par le vert d'iode et occupant la place d'un stomate, dont elles rappellent d'ailleurs la forme par leur position entre trois cellules disposées à la manière des cellules annexes (fig. 60). D'autre part, certains stomates ont leurs cellules annexes et même leurs cellules propres plus ou moins épaissies ou sclérifiées; enfin, d'autres paraissent n'avoir, à côté des cellules annexes normales, qu'une seule cellule stomatique bien développée en formé de rein, à con- tenu résineux réfring-ent. La deuxième cellule stomatique n'est pas distincte, soit parce qu'elle ne s'est pas développée, soit parce qu'elle s'est atrophiée. Ces anomalies se retrouvent sur toutes les feuilles examinées et les coupes transversales nous ont permis de nous rendre un Fig. 60 — Hormogyne femtginea. Épiderme inférieur de la feuille vu de face : stomate normal et stomates anormaux. Or. : 520. A. Chaklibr. — Elude anatontiqrte des plantes h ^utta- percha. 33 compte exact des transformations subies par les stomates. Les stomates normaux (fig. 61), comme ceux des autres Sapotacées, possèdent deux cellules stomatiques qui renferment deux glo- bules réfringents, colorables par l'orcanette, inattaquables par l'hypoclilorite de soude et solubles dans l'alcool absolu, le chloroforme ou le xylol. Ces globules résineux ne se rencon- trent que dans ces cellules, et ils permettent, indépendamment Fig 61. — Tfo*->mgyne firrugtnea. Coupe Iransversale d'un stomate normal, dont, tes ccIIuIps oat un , couvent' résineux. Gr. 5^0, ' Fig. 62. — Horniogyrtf /errugrmea. Coivpe trsnbve'S^te d'un stomate dont les cellules sous-jacentes sont cloisonnées «l hypc-rtrcphiées. Gr. : 5SO. de la forme, de caractériser les cellules stomatiques. L'ostiole s'ouvre au travers de la cuticule très fortement épaissie et communique par un canal formé par lecartement des deux cellules sous-jacentes, avec la chambre sous-stomatique. Or, il ( >v ^"'g- ^3- "" fff'fTKOgyne Jerruginea. Sto- luar.e AnortDal avec i.Ioisonneraent et sclerihcation dcR cellules sous-iacentes hypetirophiécs. Gr. : 520. Fig. 64. — Hormogyne ferruginea. Sto- mate atrophié. Gr. : 520. n'en est pas toujours ainsi : certaines de ces cellules sous- jacerites ont subi des cloisonnements, sont hypertrophiées et leurs parois, d'ordinaire cellulosiques, sont plus ou moins sclérifiées (fig. ^2). En même temps, Ion peut voir aussi que, 3 34 JOURNAL DE BOTANIQUb: dans certains cas, l'une des cellules stomatîques ne s'est pas développée (tig. 6^, et 64). Quelquefois encore, les cellules s'.oraatîqiies âoftt d'égale grandeur et semblables aux cellules voisine», sâ«s contenu résineux; leurs parois sont appliquées l'une contre l'autre et le canal atrophié conduit à une chambre sôUS'Stomatique très réduite. Cette disposition, vue de face, ctirrespond aux fentes sclériâées que nous avons signalées tout à l'heure. En tout cas, la cause de ces formarioris anormales reste inconnue. Le limbe, en coupe transversale, est peu épais (iig-. 65). ^gr^r^QOQôooÔcioOc ^''"^ l'épiderme supé- rieur s'étend une assise palissadique à cellules presque aussi larges que hautes, dont quelques- unes arrondies et à pa- rois plus épaisses, ren- ferment un gros cristal irrégulîer d'oxalate de chaux. Le tissu lacuneux est riche aussi en oxalate, mais les cristaux y sont plus petits. Les laticifè- res se rencontrent indifFé- ~PJ cW Fig-.65. ^-^ Hormofytie ft.rr%ig(nf.a. Coupe trans- versale du limbe : ch, cellules hypertrophiées et sclériiiéca. tir. î 240. remment dans l'un et l'autre tissu. Eiîfin, de nombreuses plages de cellules du mésophylle ont subi des cloisonnements, se sont hypertrophiées et leursparois, primitivement cellulosiques, sont plus ou moins imprégnées de lignine. Dans la nervure médiane, les laticifères Sont abondants dans le collenchyme sous-^épidermique, le parenchyme ambiant, le liber et la moelle, où, en particulier, ils sont fort larges. L'oxa- late de chaux, au contraire, s'observe en cristaux isolés peu nombreux dans le parenchyme et la moelîe. Le système libéro- ligneux est protégé par un anneau de 4 à 5 rangées d'éléments sclérifiés à large lumen. La moelle ne renferme pas de faisceaux. Genre Bassia. B, Fraser t. La disposition et la forme des laticifères dans la feuille de A. Charliek. — Eiude anatomique des plantes a gutta-percha. 35 cette espèce sont comparables à ce qui a été dit précédemment pour V Hormogyne ferrugiuea Pierre et à ce que nous verrons plus tard chez le Chryscphyllmn Cainïto L. L'épiderme est formé de cellules à parois sinueuses et on peut y observer des anomalies semblables à celles que nous venons de décrire chez V Hormogyne ferrtiginea. On remarque surtout, par endroits, des cellules épidermiques sclérifiées, en reg-ard desquelles les parois des cellules voisines sont recti- lignes, tandis que sur les autres faces, elles restent sinueuses. Le limbe est mince, la cuticule de l'épiderme supérieur est épaisse et l'épaississement se fait aussi sentir quelquefois sur les parois latérales des cellules, en rétrécissant ainsi la cavité. En même temps et principalement dans ces mêmes cellules, il y a cloisonnement et formation d'un hypoderme qui n'est jamais continu. Le tissu palissadique comprend deux assises de cellules qui ne sont guère plus hautes que larg-es. L'oxalate de chaux s'y rencontre abondamment, ainsi que dans le tissu lacuneux sous forme de gros cristaux prismatiques. Il ne forme pas de files au-dessus des nervures ; par contre, c'est au voisi- nage de celles-ci et à la limite du tissu palissadique et du tissu lacuneux que l'on rencontre les laticifères. Les nervures sont toutes protégées par un arc fibreux, maÎ9 elles n'atteignent pas les épidermes. La nervure médiane forme, à sa face supérieure, une saillie hémisphérique prononcée, qui est occupée par un tissu collenchymateux riche en petits cris- taux d'oxalate de chaux. Le parenchyme non épaissi qui sépare le collenchyme, de l'arc, renferme avec des cellules scléreuses et 'des cellules écrasées, des laticifères de diamètre étroit. Le liber des faisceaux possède de très nombreuses cellules à latex et il est entouré par une gaine de 7 à 8 rangées d'éléments sclé- reux à lumen large. La moelle abondante n'a pas de faisceaux, ni d'oxalate de chaux. Elle est sclérifiée, à l'exception de quelques cellules étroites qui sont les cellules à latex et les cel- lules voisines de ces dernières. B. longtfolia L. Les laticifères, moins nombreux que dans l'espèce précé- dente, ont aussi une longueur moins considérable et leur contenu ne se colore pas par l'orcanette. Leur direction est celle des 36 JOURNAL DE BOTANIQUE nervures, mais ils sont le plus souvent indépendants dans le parenchyme foliaire et fréquemment ramifiés. Les coupes tan- gentieîlcs montrent qu'ils sont rares dans le tissu lacuneux. Ce sont des cellules étroites, renflées à leurs extrémités, dont la membrane mince dessine les sinuosités des cellules palissadiques auxquelles elles sont accolées. L'épiderme est formé de cellules à j^arois sinueuses et très épaisses à la face inférieure ; quelques-unes renferment de l'oxa- late de chaux en poussière. Les stomates sont enfoncés dans l'épiderme et les cellules annexes qui les accompagnent sont plus nombreuses que d'habitude. Les poils, caducs de bonne heure, ont laissé des cicatrices sclérifiées. Par transparence, les princip.ales nervures montrent des files de cellules à oxalate de chaux prismatique. Dans la nervure médiane, le système libéro-Iigneurc est complètement fermé et le liber de la lame supérieure déborde dans la moelle aux deux angles. La moelle est presque entiè- rement occupée par ce tissu criblé en dehors duquel on observe deux larges laticifères. Les laticifères sont beaucoup plus étroits dans le parenchyme ambiant. L'oxalate de chaux s'y présente sous forme de cristaux isolés ou mâclés, uniques par cellule ou accompagnés de nombreux cristaux plus petits, sur- tout abondants dans le tissu collenchymateux sous-épider- mique, I>e limbe est peu épais ; à l'épiderme supérieur, font suite deux assises de cellules en palissade, et c'est dans la deuxième assise que l'on rencontre surtout les laticifères qui viennent quelquefois se terminer sous l'épiderme. L'oxalate de chaux existe au-dessus de la gaine fibreuse des nervures et dans le tissu lacuneux. Les cellules de l'épiderme inférieur sont régu- lières, hautes et presque quadrangulaires. Genre Arg-ania. ^. Sïderoxylon Rœm. Les feuilles, petites, de i à 2 centimètres de longueur environ, sont sessiles et s'insèrent par groupes de 4 à 5 sur une A. ("HAKr.iKr:. — Elude anatomique des plantes à gutta-percka 37 tîye ép'iieiJFe. Les latîcifères sont eux-mêmes courts et de forme très irrég-ulicre.Les plus larges s'observent au-dessus de la nervure médiane et de quelques nervures secondaires (fig. (>G) et leur latex se colore par Forcanette. Les autres, beaucoup plus nombreux, sont disposés, soit sur les petites nervures, soit dans le méso- phyîle, et leur contenu surtout cristaîligène est noirâtre, pul- vérulent et ne se colore pas par le réactif. Tandis que les premiers sont formés de long-s segments rég^uliers, les seconds ont des cellules courtes, à pa- rois sinueuses, et leurs files peu allongées se ramifient et s'accolent souvent en se super- posant les unes aux autres (fig. 67). Les cellules épidermiques, à parois sinueuses, sont recou- vertes d'une cuticule épaisse, striée, dont les épaississements Fi^;. 66. — Aygayaa Siderojcyion. Dispo- sition dt;» lati-.-ii"èies dans la feaille vue tic facft. Le «juadrilié représente les nervures principales. Gr. : !o. très nets à la face su- -^ peneure, ne sont guère visibles à la face infé- rieure qu'au voisinage des stomates, autour desquels ils semblent rayonner. Les stoma- tes, peu nombreux, sont accompagnés de cellules annexes sem- blables aux cellules voisines. Les cicatri- ces de poils sont rares / \ >-) K y-ih 1 -\ "V ai ~^, Fig, 67. — Argania SiJeroxylon. Coupe tangen- liellt* de la fouille passant par le tissu lacuneiix et montrant !•_■$ latîcifères à cellules courtes, bosse-, tees, accolées aux nervures. Gr. : J40. 38 JOURNAL DE BOTANIQUE et des files de cellules renfermant un cristal prismatique d'oxa- late de chaux apparaissent sur les nervures. La feuille de VA. Sideroxylnn Rœm. est très mince. Sous l'épiderme supérieur, on rencontre une assise palissadiq^e unique et quelques assises de tissu lacuneux, dont plusieurs cellules sont cristallig^ènes. Les laticifères ne s'observent g-uère qu'au-dessus et au-dessous des nervures. Celles-ci sont petites, réduites à quelques tubes criblés et à quelques vaisseaux, et la nervure médiane elle-même qui n'en diffère pas, est seulement protégée par quelques fibres. Sur l'épiderme inférieui , les sto- mates sont légèrement saillants. Genre Lucuina. L. deh'ctGsa Planch. Le genre Lucuniay et le L. deliciosa Planch. en particulier, nous montre une fois de plus combien le contenu des laticifères peut varier dans sa composition. Le réseau laticifère est ici très développé, mais si l'on traite les feuilles éclaircies à l'aide de l'eau dejavel par l'orcanette ou lé Soudan, on s'aperçoit que certains laticifères seulement se sont colorés en rouge, tandis que d'autres ont conservé leur aspect noirâtre (fig-. 68). Ainsi que nous l'avons déjà fait pres- sentii", le latex des premiers qui n'est pas homogène, mais par- semé de plus ou moins gros globules jaunâtres, est facilement, et à peu près sans résidu, soluble dans le xylol ou le chloro- forme ; celui des seconds au contraire, homogène et pulvérulent, n'est pas touché par ces réactifs neutres, pas plus que par l'alcool hydraté ou anhydre, par l'éther, l'acide acétique : il ne se dissout complètement que dans les acides chlorhydrique et sulfurique. En outre, examiné en lumière polarisée, il se montre constitué par une multitude de petites masses très bril- lantes, très réfringentes qui ne sont autre chose que de très petits cristaux d'oxalate de chaux. Déjà, dans les espèces pré- cédentes, nous avons rencontré, à côté des laticifères à gutta, des cellules sécrétrices dont le contenu résineux était plus ou A. Charuer. — Etude anaiomique d^s plantes à gutta-percha. 39 moins mélangée d'oxalate de chaux. Ces eellules, isojces chez le 6*. brevipes Baker, forment de courtes files chf"? le >S, Masti- chodendron ]î\.ci\. ^ \ Argania Sid^roxylçin Rœm., etc. ; et même dans les bonnes espèces à g"utta, comme le Palaqnùtnt Gtifiçi Burck, des laticifères, à peine cristallig-ènes il est vrai, différaient néanmoins déjà des autres par leur longueur et leur épaisseur moindres. Chez le Z. delieiosa Planch., ces laticifères ont pris qn Pig. 08. ^- Lucuiua delieiosa. pispobltloii des latielleFes du vpisinage du tord de Jii feuille celle-ci étant vue de face. J^e quadrillé représente les nervuies principales, le trait fo; t, les la'Icifères résineux, le trait faible, les laticifères à sable. Gr. ; la. grand développement et contenant à peu près exclusivement de l'oxalate de chaux en cristaux très ténus, ils justifient l'appel- lation de « laticifères à sable » que, par opposition aux latici- fères résineux, nous leur avions précédemment donnée. Leur direction est la même pour les uns et pour les autres : c'est celle des principales nervures, mais ilj se distinguent non seuleraeat par le contenu, mais aussi par la forme. Les latici- fères résineux en effet sont très longs et après avoir cheminé quelque temps dans la nervure médiane, ilr. se courbent pour passer soit dans les nervures secondaires, soit dans le méso- ^^ JOURNAL DE BOTANIQUE phylle OÙ îts chevauchent souvent sur les nervures moins impor- tâmes. Us viennent enfin se terminer au voisinage du bord de la feuille après Tavoir suivi plus ou moins longtemps. Les lati- cifères à sable au contraire^ quel- quefois seulement formés de une à ileux cellules, sont toujours plus courts et souvent complètement in- tlépendants des nervures. Les cellu- les à gutta sont longues, générale- mont renflées à leurs extrémités et présentent des cloisons transversales minces ou amincies en leur centre ; les cellules à sable, moins allon- gées, sont partout d'égale épaisseur et les cloisons qui les séparent cou- pent à angle droit les parois longi- tudinales dont elles ne diffèrent pas. Enfin les laticifèrcs résineux restent généralement simples sur toute leur longueur et se terminent vers le bord de la feuille par une cellule à peine Fig. 6q — Lucttuta deliciosa. Termi- naison en forme de boucle d'un lalicifére à sable de la feuille. Gr. : 240. ":. • ■<^-''\ii^^^^>^>^ .^.^ff^' Fig . 7c ~ Lucti ma. deliciosa. Feiiil le ; laticifère à sable. Gi. .• 340. renflée, semblable aux autres ; les la- ticifèrcs à sable, au contraire, sont fréquemment ramifiés et, au mo- ment de se terminer dans le paren- chyme foliaire, leurs cellules sou- vent se dédoublent pour donner deux fdes qui se séparent ou restent accolées. Parfois aussi, les cellules extrêmes restant simples, décrivent une courbe et viennent se rattacher plus bas à la file primitive, formant ainsi des boucles caractéristiques (fig. 69). Des boucles semblables se ren- contren» aussi sur leurs parois latérales (fig. 70) et, au lieu d'en être la terminai- son, ces bouclcv^ sont dans certains cas constituées par le laticifère tout entier Fig. 71. - L-cuma dtiiciosa TonLcs les différences que nous venons Laticifère à sable du mé- , . , ,, .,, sophyiie. Gr. : 340. dc Signaler ne sont d ailleurs pas essen- A. (.'•aArt.iKK. — Eiude anatomiqtce des plantes à gutta-Percha. 41 tielles et il ne faudrait pas voir dans ces îatîcifères des for- mations complètement distinctes, alors qu'en réalité, il existe tp entre eux des termes de passage. Nous avons voulu montrer seulement comment la différenciation du contenu pouvait entraîner des modi- fications de la forme. Mais ce contenu étant essentielle- ment variable dans sa com- position et cela d'une cellule à l'autre d'un même laticifè- re, il est possible d'observer dans les laticifères à gutta des cellules qui se colorent Fig 7». — Lufuma deiiciosa. Feuille : Lr, lati- mal par l'orcanctte, tandis c..èrcàrc.ine.;/^,laticifèreà.able.Gr.:.4o. ^^^ ^^^^ 1^3 laticifèrCS à sable, certaines parties retiennent ce réactif. D'autre part, ces derniers très ramifiés appuient souvent leurs ramifications sur les autres (fig. 72) et s'il ne se forme pas entre eux d'anastomoses proprement di- tes, du moins peut-on cons- tater une tendance à l'anasto- mose dans les prolongements que certaines cellules de files différentes envoient au-devant l'un de l'autre (fig. 73). T/épiderme, vu à plat, est formé de cellules à parois sinueuses. Sur sa face supé- rieure, il porte quelques poils autour desquels les cellules voisine* sont disposées en ro- sette, Ces poik- sont plus nom- breux à la face inférieure où 1 on observe aussi des stomates de forme allongée, dont les cellules, ainsi que les trois cellules annexes, ont des parois moins épaisses que les autres, Beau- Fij{. 73. LncufHc deiiciosa. Feuille : Lr, lati- cifère à résine; L^, laticitère à sable. Gr, : a4o, ^2 JOURNAL DE BOTANIQUE coup de cellules épidermiques renferment un ou deux cristaux prismatiques réguliers d'oxalate de chaux. Les laticifères à g-utta aont plus rapprochés des épidermes que les laticifères à sable. Des files de cellules à oxalate de chaux parcourent les nervures. La feuille du L, deliciosa Planch. est très épaisse. Sous l'épiderrae formé de cellules étroites, se place un hypoderme dont les cellules polygonales, plus grandes et épaissies, forment une assise continue à la face supérieure et discontinue à la face inférieure. Le tissu palissadique comprend 3 à 4 assises de cel- lules qui ne sont guère plus hautes que larges. Au niveau des faisceaux très nombreux, mais de petite taille et entourés d'une gaîne épaisse de fibres, le tissu lacuneux forme une assise de cellules écrasées qui, en s'articulant les unes avec les autres, laissent entre elles de grands méats circulaires. Deux à trois assises de petites cellules à section ovale ou arrondie conduisent ensuite à l'hypoderme et à l'épiderme inférieur dans lequel les stomates sont enfoncés et où les poils possèdent deux bras très courts. L'oxalate de chaux est abondant dans le paren- chyme lacuneux sous forme de mâcles et de cristaux prisma- tiques. Quant aux laticifères, ils sont très nombreux et répartis dans tout le raésophylle, mais surtout entre le tissu palissadique et le tissu lacuneux et autour des nervures. La nervure médiane est très parenchymateuse. Sous l'épi- derme supérieur presque rectiljgne, le tissu palissadique continu est séparé des faisceaux, d'abord par plusieurs assises de col- lenchyme, puis par un parenchyme de grandes cellules à paroi mince. La structure est la même sous l'épiderme inférieur et parmi toutes ces cellules, qu'elles soient épaissies ou non, les unes renferment de l'oxalate de chaux, les autres, plus grandes, contiennent du latex et rappellent par leur aspect les canaux sécréteurs. Le bois et le liber, assez peu développés, forment un cercle complet qu'entourent plusieurs rangées d'éléments péricycliques sclérifiés. La moelle qu'ils délimitent est formée de larges cellules à paroi mince, cellulosique dont les plus grandes, semblables à celles du parenchyme ambiant, ren- ferment un latex jaune verdâtre, L'oxalate de chaux se pré- sente surtout sous forme de cristaux à faces concaves. Au yoi' sinage de la lame libéro-ligneuse supérieure, est disposée une A. Chaklier. — Eèitde inaiotnique des plantes à gutta-percka. 43 assise de faisceaux cribro-vasculaires à bois réduit par rapport au liber et à orientation normale. Le pétiole possède trois faisceaux, dont deux petits situés aux angles d'un g-rand faisceau médian. Ils sont tous entourés par une gaîne de sclérenchyme et dans le tissu péridesmique du plus grand, on retrouve, au voisinage de la lame libéro- ligneuse, les faisceaux médullaires dont le bois, au fur et à mesure qu'on se rapproche de la tige, se réunit au bois normal ; ils sont alors réduits à leur liber qui se présente sous forme d'amas circulaires et finit par disparaître. En suivant les fais- ceaux en sens inverse, c'est-à-dire du pétiole au limbe, on les voit se diviser et à un certain moment se diriger dans les ner- vures secondaires. Finalement, il n'en reste qu'un qui suit la nervure médiane jusqu'à son extrémité et est réduit à son liber. L. -iteriifolïa Hook. La feuille de cette espèce renferme des laticifères riches en oxalate de chaux, qui ne se colorent pas par l'orcanette. Ils sont peu nombreux, même dans la nervure médiane, et leur longueur n'est jamais considérable. En somme, leur étude ne présente pas beaucoup d'intérêt. L. Arguacoensïufn Karst, Il n'y a rien à ajouter pour cette espèce à ce qui a été dit concernant le L. delïciosa Planch. La forme, la répartition des laticifères et la structure anatoraique du limbe et des nervures sont tout à fait comparables. Les échantillons examinés pré- sentent, surtout sur leur face supérieure, de petites taches bru- nâtres qui atteignent quelquefois i mm, à i mm. 5 de largeur ; en coupe transversale et à ces endroits, l'épiderme est souvent rompu et les cellules du mésophylle ont subi un allongement plus ou moins considérable. Elles se sont cloisonnées et leur paroi est sclérifiée. Sur les coupes tangentielles, elles semblent rayonner tout autour d'une petite lacune centrale, qui est pro- bablement due à la piqûre d'un insecte. Dans la nervure médiane elle-même, le tissa coUenchymateux sous-épidermique est . envahi par la sclérification, et ses épaississements tantôt se colorent par le carmin, tantôt par le vert d'iode ; le plus sou- vent, la coloration est mixte et manque de netteté. ^^ JOURNAL DE BOTANIQUE Coraraechez le L. deh'aosa Planch., le tissu parenchymateux est très développé aussi bien en dehors qu'en de- dans des faisceaux. Il renferme de nombreux '^''=?p^SiPSS^MooodôQO DCpCÔOc ^ ij î$s^^«^®y^i« :e O rV*- ^►^.S F'K- ■74- — Lucnma Arguacoensium. Coupe transversale de la ncnurc mi^tliane. : p, péri- cyci'- se prolongeant au travers du liber; /.liber; ^,hot3:y/,^, faisceaux liLéro-Iigneux de îa inoelle. Cr, ; »40. et larg-es laticifères à section polygonale, mais presque pas d'oxalate de chaux. Le çoUen- chyme sous-épidermique présente la forme typi- que. Le système libéro- ligneux est entouré par un anneau de plusieurs rang-ées de cellules peu épaissies dont beaucoup sont encore cellul o siques . Cet anneau se relie au cercle ligneux par les rayons médullaires qui se prolongent au travers du liber par des cellules à paroi lignifiée (fig. 'jâ^. La moelle est sclé- rifiée autour des fais- ceaux cribro-vasculaires, situés au voisinage de la lame libéro-ligneuse supérieure et le liber de ces faisceaux renferme des fibres épaisses, alors que le liber de l'arc en est dépourvu. L.. niainniosa Gaertn. Ainsi que chez le Z.. de- //Wbù-^Planch. on rencon- tre dans cette espèce deux sortes de laticifères, A. CnAELiBB. — Etude anatontique des plantes à gutta-pe relia. 45 ti'<;s nombreux les uns et les autres et différant par leur forme et leur contenu. L'épitlerrae formé de cellules à paroi sinueuse, ne renferme pas d'oxalate de chaux. Les stomates sont petits et arrondis, tandis c[ue les poils en navette ont daux bras courts. Sur ses deux faces, lepiderme fait suite à une assise hypodermique souvent interrompue de cellules polygonales à parois épaisses. Le tissu palissadique comprend plusieurs assises de cellules aussi larges que hautes sous lesquelles le tissu lacuneux forme entre les nervures de larges méats que séparent des cellules écrasées, tandis qu'au voisinage de l'épiderme inférieur^ ses cellules sont petites et serrées. Les nervures nombreuses et en général de petite taille, sont également distantes de l'un et l'autre épiderme et entourées par une gaine épaisse de fibres L'oxaîate de chaux, abondant en gros cristaux prismatiques dans le tissu lacuneux:, n'est pas moins répandu dans la nervure médiane où ses cris- taux présentent souvent des faces concaves. L. Rtvicoa Gaertn. Les latîcifères sont semblables à ceux du T.. dsttciosa Planch. Le limbe est moins épais et son épiderme, vu de face, est recouvert par une cu- ticule dont les épaississements affectent une forme et un déve- loppement tout particuliers, surtout autour des stomates ; au lieu d'être striée, comme c'est le cas habituel, la cuticule envoie à l'extérieur des prolon- { V_ „ .-<-_^ i gements plus ou moins longs, Q^WLil^'f^/V^:^^- -■;_^^ J j sortes de petites papilles min- J \ ")/^,?~"Tfy^y>yi^9 O; ces à bords irréguliers qui tan- ''^^ '' -^ il ^ '^ S tôt droites, tantôt recourbées, pig. 75. - .Utcuma RivUoa. Coupe nans- restent isolées ou s'annuient versale du limbe, montrant les papilles Je restent ISOieeS ou s appuient l'épiderœe inférieur, Gr. ; 520. les unes sur les autres (fîg. 75). Sous répiderme supérieur, l'assise palissadique unique est» 46 JOURNAL DE BOTANIQUE par endroits, cloisonnée transversalement. Elle occupe environ le tiers de Tépaisseur du limbe, le reste étant rempli par un tissu lacuneux homogène, très riche en gros cristaux prisma- tiques d'oxalate de chaux. Les nervures protégées par des fibres épaisses sont aussi accompagnées de longues et nombreuses files de cellules cristalligènes. La nervure médiane présente, à sa face supérieure, une crête très saillante à la base de laquelle s'arrête le tissu palissadique. Cette crête est occupée par du collenchyme auquel fait suite un parenchyme de cellules plus grandes et plus minces dont beaucoup sont cristalligènes, mais relativement peu sont sécré- trices. Il en est de même dans la moelle, assez réduite par rap- port aux autres espèces de Lucuma, qu'entoure l'anneau libéro- ligneux compact, protégé par une gaine de plusieurs rangées de fibres épaisses, au voisinage desquelles les cellules libé- riennes sont souvent cristalligènes. On n'observe pas à l'intérieur de la moelle de faisceaux cribro-vasculaires distincts, mais la lame libéro-ligneuse supérieure est rompue en un endroit où le liber fait saillie dans la moelle et vient tapisser le bord interne du bois. Cette rupture de l'arc est probablement causée par le départ d'un faisceau médullaire. L. Cainiïto Rœm. Les laticifères sont nombreux et leur contenu a une compo- sition variable ; mais les différences entre les laticifères à sable et les laticifères à gutta sont moins tranchées que chez le L. dciîcïosa Planch. Les uns et les autres portent des ramifica- tions courtes; les premiers sont toujours très petits et isolés dans le parenchyme, tandis que les seconds, sans atteindre la grandeur de ceux du L. deltciosa Planch., sont néanmoins assez longs et accompagnent assez régulièrement les nervures (ng. 76). Remarquons cependant que, fréquemment, leurs cellules termi- nales aussi bien que les ramifications latérales qu'ils présentent sur leur trajet, ne se comportent pas, vis-à-vis des réactifs, autrement que des cellules à sable. Les cellules épidermiques, petites, très sinueuses, sont A. Charmbr. — Etude anaiontiqrie des plantes à gutta-percha. 47 face supérieure, par une cuticule fortement inférieure, les stomates sont peu nombreux, n'}'^ a pas de poils. Sous l'épiderine supérieur, recouvertes, sur la plissée. A la face de petite taille et il l'assise palissadi- que est unique et le tissu lacuneux comprend 3 à 4 assises de cellules rameuses dont quelques-unes plus grandes renfer- ment de très gros cristaux octaédri- ques d'oxalate de chaux. Les latici- fères se rencon- trent fréquemment au-dessus des ner- vures, protégées par un arc fibreux et ils contiennent un latex jaunâtre. La nervure mé- diane, comme celle du L. Ri- z//(r<7rtîGaertn., for- me une crête très prononcée sur sa face supérieure . La structure ana- tdtnique est sem- blable, mais il n'y a pas de faisceaux médullaires. ^ r-^^ X^Pr-'U X]-X- Fig». 76. — Lticunta CaimUo. Disposition des laticifères dans la. feuille vue de face. Le quadrillé représente les nervures prin- cipales, le trait fort les laticifères résir.eux, le trait faible les laticifèreS à sable; ntn, nervure médiane. Gr. : lo. (A suivre.) Le Gérant : Louis Mokot. Paris. — J. aieii ;U. imp > V-, A.v. deChàliUon 2o' ANNEE N" 4-6. AVRIL-JUIN 1906. JOURNAL DE BOTANIQUE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE DES PLANTES A GUTTA-PERCHA ET D'AUTRES SAPOTACÉES (Fin) Par A. CHARLIER Genre Ghrysophyllum. C. Cainito L. Cette feuille présente de nombreux laticifères (fig. 77) qui, par leur forme, leur nm disposition et la na- ture de leur conte- nu, sont tout à fait comparables aux la- ticifères à gutta du L.delïciosa Planch. Comme eux, on les voit parcourir la nervure médiane et s'en échapper pour suivre les nervures secondaires ou pour entrer dans le pa- renchyme et s'in- fléchir ensuite au- près du bord de la feuille où ils vien- nent se terminer ^'°' 77- ~ Chrysophyllum Cainilo. Disposition des latici- fères dans la feuille vue de face. Les nervures princi- Leur trajet forme paies sont représentées par du quadrillé; nm, nervure .. , médiane. Gr. : 12 une ligne assez ré- gulière ; un certain nombre sont ramifiés et ils présentent entre AVEIL-JUIN 1906. . I 50 JOURNAL DE BOTANIQUE eux de fréquents points de contact, mais pas d'anastomoses nettes. Leurs cellules, plus larges et moins longues que celles des Palaquinm, sont souvent renflées à leurs extrémités et les cloisons transversales, moins épaisses que les parois longitu- dinales sont fréquemment plus minces encore en leur partie centrale. Sous la poussée du latex, il se forme ainsi, sur plu- sieurs de ces cellules, des diverticules qui se terminent de suite dans le parenchyme ou viennent se mettre en contact soit avec un laticifère voisin, soit avec un diverticule de ce dernier, mais la membrane commune ne disparaît pas. Il peut arriver aussi que ces expansions, d'ordinaire allongées en forme d'éperon, s'élargissent pour servir de base à une file secondaire de cellules à latex, qui aura ainsi l'apparence d'une ramification dichoto- mique. A côté de ces laticifères résineux, dont le latex serait peut-être utilisable, on observe aussi quelques laticifères beau- coup plus petits, plus ramifiés, formés de courtes cellules irré- gulièrement renflées, qui renferment surtout de l'oxalate de chaux. L'épiderme, vu de face, est formé de cellules à parois sinueuses, à cuticule plissée. Les poils portent deux longs bras dont l'un est souvent atrophié; leur base est entourée par 5 à 6 cellules beaucoup plus petites que les voisines. Les sto- mates, de forme allongée, sont accompagnés de trois cellules annexes. Par transparence, sous l'épiderme, on aperçoit de gros prismes d'oxalate de chaux et les longues trachées, terminaisons des nervures dans le parenchyme. Ces trachées, qui sont élargies en leur milieu et dont chacune rappelle la forme d'une sangsue, se rencontrent chez tous les CJirysophyllîim examinés, mais elles n'en sont pas néanmoins caractéristiques. En coupe transversale, l'épiderme supérieur est formé de cellules pol)^gonales isodiamétriques, à cuticule sinueuse. L'assise palissadique unique, renferme de nombreuses cellules cristalligènes qui sont plus grandes et ont des parois plus épaisses que les autres. Elles ont même souvent écrasé les cellules épidermiques qui les recouvrent, et le cristal d'oxalate qu'elles contiennent les remplit totalement ou en partie : c'est en général un prisme régulier dont les faces sont planes ou concaves. Cette assise occupe environ le tiers de l'épaisseur du limbe ; le reste est formé par un parenchyme très lacuneux de A. Chaeliee. — Etude anatomîque des plantes à gutta-percha. 51 cellules rameuses dont beaucoup renferment un cristal d'oxalate de chaux. Les laticifères se rencontrent surtout sous l'assise palissadique au voisinage des nervures. Dans l'épiderme infé- rieur, les stomates sont légèrement enfoncés; quant aux poils, ils sont en navette ou d'apparence capitée, s'ils ont été coupés dans un plan perpendiculaire à celui des bras ; l'allongement du pied est très variable. La nervure médiane est formée par un système libéro-ligneux complètement fermé, entouré par une gaine de sclérenchyme. En dehors d'elle, le parenchyme est coUenchymateux sous les épidermes, dont les cellules quadrangulaires régulières ont leur face interne épaissie et portent de nombreux poils. Les latici- fères, nombreux dans ce parenchyme et dans le tissu pérides- mique, sont particulièrement abondants dans le liber. L'oxalate de chaux se rencontre fréquemment en cristaux prismatiques danslecoUenchyme et la moelle, cette dernière étant dépourvue de faisceaux cribro-vasculaires. C. albidum Don. Il ne possède que des laticifères peu nombreux, surtout répandus sur les nervures. La feuille, vue par sa face inférieure, a une couleur blanchâtre qu'elle doit aux nombreux poils qui la recouvrent. Ce sont des poils en navette à deux bras courts et larges. Des files de cellules à oxalate de chaux marquent la trace des nervures. En coupe transversale, l'épiderme supérieur, formé de grandes cellules polygonales à cuticule peu épaissie, recouvre une assise de cellules en palissade dont quelques-unes renferment un cristal d'oxalate de chaux, tandis que d'autres, cloisonnées transversalement, en contiennent deux superposés. Après deux assises de cellules plus petites, on rencontre une zone de grands méats qui sont délimités par des cellules écrasées et semblables à ceux des Lticîiina; puis, 2 à 3 assises de petites cellules con- duisent à l'épiderme inférieur, dont la cuticule forme une ligne très sinueuse. Cet épiderme porte de très nombreux poils dont les bras se relèvent pour former une sorte de coupe et laissent en tombant une cicatrice sclérifiée qui fait saillie au-dessus de l'épiderme. Les nervures sont accompagnées de fibres épaisses qui, sur- 52 JOURNAL DE BOTANIQUE tout à la face supérieure, se prolongent en massif jusqu'au voisi- nage de l'épiderme. On y observe fréquemment des cellules à oxalate de chaux et un laticifère. La nervure médiane n'est pas très parenchymateuse. Sous un épiderme à g-randes cellules quadrangulaires, le tissu palissa- dique est interrompu par du coUenchyme qui est séparé de l'anneau fibreux par quelques assises de parenchyme, renfer- mant de l'oxalate de chaux et des laticifères. Il en est de même du liber qui est peu développé par rapport au bois; ils forment l'un et l'autre un cercle complet qui délimite la moelle dans laquelle on observe des faisceaux cribro-vasculaires à orienta- tion normale, des laticifères, mais pas d'oxalate de chaux. C. impériale Benth. Les feuilles examinées mesurent plus de o mètre 50 de lon- gueur et sont en outre caractérisées par les dents épineuses qu'elles portent sur leurs bords. Les laticifères, nombreux et semblables à ceuc du C. Cainito L. se colorent pour la plupart par l'orcanette. Leur direction est celle de la nervure médiane et des nervures secondaires, très saillantes à la face inférieure. Arrivés au voisinage du bord de la feuille, ils pénètrent dans les dents qui accidentent ces bords, en faisant un angle aigu, puis poursuivent leur course suivant une ligne à peu près droite. D'autres, peu nombreux, petits et irréguliers ne se colorent pas par l'orcanette, car leur latex est fortement mélangé de sable cristallin. L'épiderme, vu de face, est formé de petites cellules à parois très sinueuses; il porte des poils sur ses deux faces. Les grosses nervures sont accompagnées de cellules à oxalate de chaux disposées en files. Des cristaux prismatiques réguliers s'observent aussi fréquemment dans les cellules de l'épiderme inférieur. En coupe transversale les cellules épidermiques étroites se montrent recouvertes d'une cuticule très épaisse. Le tissu palissadique ne comprend qu'une assise, par endroits dédoublée, de cellules allongées dont beaucoup sont cristalligènes. Elles ne diffèrent d'ailleurs pas des autres et renferment un seul cristal toujours de petite taille, ou deux cristaux semblables séparés par une cloison transversale. Le tissu lacuneux homogène qui remplit le reste du limbe contient aussi de l'oxalate de chaux. A. Char LIER. — Etude an atomique des p la 7: tes à gutta-percha. 53 Les laticifères suivent de préférence le bord interne des cellules en palissade et les nervures sont toujours entourées par une g-aîne épaisse de fibres. La nervure médiane est remarquable en ce que le système libéro-ligneux est fractionné; ses faisceaux, bien que disposés sur une ligne circulaire, sont isolés les uns des autres et les deux faisceaux ligneux les plus externes de l'arc supérieur sont presque complètement entourés par le liber. Celui-ci, plus développé que le bois, renferme peu de laticifères, et les rayons médullaires, formés de plusieurs rangées de grandes cellules allongées, qui divisent le bois, se prolongent souvent à son intérieur. La moelle est presque complètement sclérifiée; les cellules à latex y sont rares et l'oxalate de chaux manque complètement. Tout ce système fasciculaire est entouré par une gaine lâche de 15 à 16 rangées de fibres peu épaissies. Le parenchyme voisin, coUenchymateux dans sa partie externe, renferme de nombreux laticifères souvent accolés deux à deux et quelques cristaux d'oxalate de chaux. A la face supérieure, le tissu palissadique est continu, mais ses cellules sont plus petites et plus nombreuses que dans le limbe. Les cellules épi- dermiques sont petites, régulières et recouvertes d'une cuticule très épaissie, interrompue sur les deux faces par des ouvertures stomatiques. C. glabrtim Jacq. Malgré sa dénomination, cette espèce porte des poils assez nombreux, mais qui sont caducs de bonne heure, comme dans beaucoup d'autres Sapotacées. Les laticifères de la feuille sont très nombreux et semblables comme forme et comme direction à ceux du C. Caïnïio L. La plupart se colorent par l'orcanette. Sur les coupes transversales, on les rencontre, de préférence, sous l'assise palissadique. L'épiderme supérieur est formé, en section transversale, de cellules quadrangulaires, à cuticule mince, à bord interne épaissi, qui, vues de face, ont leurs parois sinueuses. Sous cet épiderme, les cellules en palissade, à peine plus hautes que larges, sont disposées en une assise unique; un certain nombre d'entre elles, plus grandes et à parois plus épaisses, renferment un cristal d'oxalate de chaux; d'autres présentent des cloisons 54 JOURNAL DE BOTANIQUE transversales, mais leurs parois n'ont pas subi les épaississe- ments que nous avons constatés jusqu'ici dans la formation de l'hypoderme. Le reste de la feuille est occupé par un tissu lacu- neux cristalligène, dont les méats sont petits et nombreux. Entre le tissu palissadique et le tissu lacuneux, les nervures envoient des trachées semblables à celles que nous avons décrites chez le C. Cainito L. ; ces nervures sont de petite taille et protégées par des fibres. Dans la nervure médiane, sous les grandes cellules polygo- nales de l'épiderme supérieur, le tissu palissadique est continu et ses cellules sont souvent cloisonnées. Celles de la zone médiane ont leurs parois épaissies, mais le collenchyme n'est guère développé que sous l'épiderme inférieur. Le bois forme un cercle complet dont l'arc supérieur concave rejoint par ses bords extrêmes la gaîne sclérifiée, isolant ainsi complètement la lame libérienne. Les éléments péricycliques de soutien sont peu épaissis et disposés par îlots. La moelle très abondante a presque toutes ses cellules remplies de latex et ne renferme ni faisceaux, ni oxalate de chaux. Les laticifères sont, comme dans la moelle, nombreux dans le liber et le parenchyme fondamental. C. argenietmi ]3.ci\. La structure de la feuille rapproche beaucoup plus cette espèce des Bumelia que des Chrysophylliiui. Vue de face, elle présente absolument le même aspect que le B. tenax^WVA.^ par exemple : l'épiderme, à la partie supérieure, est formé de cel- lules polygonales à parois droites. Les nervures, en s'articulant les unes avec les autres, partagent la feuille en un certain nombre de segments et elles sont complètement recouvertes de gros prismes d'oxalate de chaux, qui donnent à la feuille un aspect caractéristique. Les cristaux sont encore plus nombreux que chez le B. tenax. Les laticifères ne sont pas visibles et il faut pour les distinguer pratiquer l'examen par la face inférieure : leur disposition se montre alors tout à fait comparable à celle du B . tenax Willd. Ils sont formés de cellules courtes et ren- ferment un latex noirâtre, non colorable par l'orcanette. Les cellules de l'épiderme inférieur ont la même forme que celles de l'épiderme supérieur, mais elles sont beaucoup plus petites. Les stomates nombreux sont arrondis et complètement masqués par A. Charliek. — Etude anatotnique des plantes a gutta-percha. 55 un feutrage épais de poils à deux bras longs et étroits qui donnent à la feuille son aspect argenté. Les nervures principales seules sont distinctes, à cause des cristaux qui les accompa- gnent. En somme, tant par la structure anatomique que parla forme de l'appareil laticifère, cette feuille s'éloigne des autres Chrysophylltitn, tandis qu'elle ne présente pas, pour ainsi dire, de différences avec les Bitmelïa. L'étude de la tige nous avait déjà, d'ailleurs, conduit au même résultat. Cette feuille diffère néanmoins des deux Buinelïa que nous avons examinés en ce que, au lieu d'être atténuée à la partie supérieure, elle est au contraire élargie et présente, à l'extrémité de sa nervure médiane, une échancrure analogue à celle des aboraiidis . L'épiderme supérieur, garni de poils, offre, en coupe trans- versale, de grandes cellules quadrangulaires à cuticule très épaisse. Il n'y a pas d'hypoderme ; le tissu palissadique comprend deux assises de cellules hautes et étroites qui occupent plus de la moitié de l'épaisseur du limbe; quelques-unes plus larges renferment un gros prisme d'oxalate de chaux, mais c'est surtout au-dessus et au-dessous des nervures que l'on rencontre les cristaux. Il n'y en a pas dans le tissu lacuneux, formé de 2 à 3 assises, qui conduit à l'épiderme inférieur. Celui-ci, formé de cellules beaucoup plus petites que celles de l'épiderme supé- rieur, porte de nombreux poils et des stomates légèrement sail- lants. Les nervures sont peu développées, mais protégées, surtout à leur face supérieure, par un paquet de fibres épaisses dont quelques-unes courent de l'une à l'autre dans le mésophylle. Ces nervures ne sont séparées de l'épiderme que par une assise de cellules rondes ou ovales, qui contiennent chacune un gros octaèdre d'oxalate de chaux. Au-dessous du tissu criblé de la nervure, les fibres manquent ou sont moins nombreuses, mais on observe souvent à leur place un laticifère. La nervure médiane, semblable à celle du B. ienax Willd. est à peu près plane sur la face supérieure; lalamelibéro-ligneuse est déprimée et la moelle réduite à quelques éléments sclérifiés. 56 JOURNAL DE BOTANIQUE Genre Mimusops. M. Balata Gaertn. La feuille du M. Balata Gaertn. renferme des laticifères lono-s, mais peu nombreux, qui sont surtout disposés à la face supérieure ou inférieure des nervures, très près de l'épiderme. Ils sont peu ramifiés et leur cellule terminale vient souvent s'appuyer contre une file de cellules à oxalate de chaux (fig. 78), Ils renferment un latex qui se colore bien par l'orcanette. L'épiderme, vu de face, est formé de grandes cellules à parois sinueuses portant de petits renflements. Les poils ont deux bras courts, les sto- mates sont très nombreux, en- foncés dans l'épiderme et ac- compagnés de trois cellules annexes. Par transparence, on aperçoit de nombreux sclérites à lumen assez large, qui s'en- trecroisent en tous sens. Les cellules qui recouvrent les ner- vures sont littéralement bour- rées defdes de cristaux prisma- tiques d'oxalate de chaux. En coupe transversale (fig. 79), sous l'épiderme supérieur protégé par une cuticule épais- se, on rencontre une assise pa- lissadique et un parenchyme rendu très lacuneux par les grandes et nombreuses chambres sous-stomatiques qui nous amènent à l'épiderme inférieur. Les sclérites, longs et ramifiés, courent d'un épiderme à l'autre et très souvent même parallèle- ment à la surface de la feuille. C'est aussi là que l'on rencontre de préférence les laticifères. Le mésophylle renferme de l'oxalate de chaux, surtout au voisinage des nervures qui sont entourées par unegaîne de fibres. Dans la nervure médiane, le bois et le liber forment un an- Fig. 78. — Minutsops Balala. Coupe tan- gentielie de la feuille : L, laticifère au voisinage de sclérites et de cellules à oxalate de chaux. Gr. : 240. A. Charlier. — Etude anaiomique des plantes à ^utta-perchn. 57 neau complètement fermé, protégé également par des éléments sclérifiés. Le parenchyme fondamental, coUenchymateux sous l'épiderme, renferme de l'oxalate de chaux prismatique et des Sel L ^*S- 79 — Mimusops Balata. Coupe transversale du limbe : L, laticifère ; Sci, sclérite. Gr. : 240. lacitifères de large diamètre, à section arrondie ou polygo- nale. On trouve aussi des laticifères dans le liber et dans la moelle, qui contient en outre du tissu criblé et de l'oxalate de chaux. M. ElengiW\gh.\.. Dans cette espèce, les laticifères sont peu nombreux et leur contenu se colore mal par l'orcanette. Ils suivent la même direc- tion que les nervures, sans y être accolés, car on les observe souvent dans le parenchyme foliaire même (fig-. 80). Ils sont caractérisés par des ramifications, courtes en général et surtout nombreuses vers leurs extrémités (fig. 81). Ces ramifications se réduisent quelquefois à une seule cellule polygonale, à contour anguleux, accolée au laticifère ; le plus souvent, elles sont for- mées de cellules courtes (fig. 82 et 83), plus larges que celles du laticifère qui les porte. On les observe très facilement dans les feuilles qui ont été éclaircies à l'eau de Javel, car leur con- tenu forme autant de masses carrées noirâtres, séparées des parois du laticifère par un petit espace qui est probablement occupé par le protoplasme. Ces parois sont épaisses et présen- tent de nombreux renflements (fig. 84). Les cloisons transver- 58 JOURNAL DE BOTANIQUE sales plus minces persistent néanmoins dans toute leur intégrité. L epiderme, vu de face, est formé de cellules sinueuses, à nm Fig. 80. — Mhnusops Elengi. Disposition des laticifères dans la feuille vue de face. Le quadrillé représente les principales nervures; nnt, nervure médiane. Gr. : 12. cuticule plissée et il porte des traces d'insertion de poils. Les stomates ne sont pas très visibles, car ils sont profondément Fig. 81. — Mintusops Elengi. Ramifications des laticifères au voisinage du bord de la feuille. Gr. : 12. enfoncés. De nombreux cristaux prismatiques d'oxalate de chaux dans des cellules en fdes marquent sousl'épiderme, surtout A. Chaelier. — Etude anatomique des plantes à gutta-percàa. 59 du côté inférieur, la trace des nervures. Il n'y a pas d'hypoderme; toutefois, au voisinage des bords laté- raux de la feuille, des cel- lules sous-épiderraiques sont fortement épaissies. Le tissu palissadique comprend i à 2 assises de cellules, dont quelques-unes renferment un ou deux cristaux d'oxa- late de chaux, de petite taille, de forme allongée, séparés par une mince cloi- son horizontale. Le paren- chyme lacuneux contient de semblables cristaux. Les laticifères se rencontrent dans toute l'épaisseur du p.-m Fig. 82. — Mimusops Etengi. Coupe tangen- tielle de la feuille, passant par le tissu palis- sadique et montrant les laticifères ramifiés. Gr. : »4o. Fig. 83. — Mimusops EUngi. Laticifère de la feuille et ses ramifications. Gr. : 240. 6o JOURNAL DE BOTANIQUE limbe, mais surtout sous l'assise palissadique. Ils sont remar- quables par leur large section et l'épaisseur de leur paroi et ils viennent quelquefois se terminer sous l'épiderme supérieur. Les nervures sont petites, entourées de fibres à lumen réduit, et on n'observe pas de sclérites semblables à ceux du M. Balata. La nervure médiane pré- sente avec cette espèce Fig. 84. — Mtjnusops Ehngi. Epaississements de la pCU Qe QltterenceS. i^a paroi des cellules à latex. Gr. : 520. mocUe cst moins dévelop- pée, occupée en grande partie par de larges laticifères et par trois faisceaux réduits à leur liber, dont deux petits placés aux angles d'un médian plus important traversé par des fibres épaisses. Les laticifères sont encore nombreux dans le liber et le parenchyme fonda- mental. L'oxalate de chaux très abondant s'observe en gros cristaux isolés ou entourés de nombreux cristaux très petits. VI. — STRUCTURE ANATOMIQUE DE LA FLEUR, DU FRUIT ET DE LA GRAINE Lîicuma Caimito Rœm. Les fleurs sont petites, avec un périanthe formé de deux ver- ticilles, l'un de quatre sépales, l'autre de cinq pétales, sembla- bles comme forme et comme couleur. Ces derniers sont un peu plus grands et portent chacun une étamine qui lui est concres- cente par son filet. Sépales et pétales sont couverts d'un épais feutrage de poils en navette, à bras allongés, qui renferment une matière résineuse brunâtre. Les épidermes sont formés de cellules allongées, dont la cuticule présente des epaississements striés. En colorant l'organe par l'orcanette après traitement à l'hypochlorite de soude, on observe (fig. 85) de nombreux laticifères qui le parcourent d'un bout à l'autre et qui sont formés de cellules courtes, à parois minces, séparées par des cloisons transversales. Ils sont, par conséquent, semblables à ceux de la feuille, et, comme dans cette dernière, ils ne sont pas anastomosés. Les étamines ne renferment de laticifères ni dans le filet ni dans l'anthère. A. Charlier. — Etude anatomique des plantes a gutta-percka. 6i L'ovaire est à cinq loges, chacune d'elles renfermant un ovule dont un seul g-énéralement arrive à maturité. Les parois de l'ovaire sont parcourues par des faisceaux libéro-lig-neux et des laticifères excessivement nombreux, surtout au voisinage de l'épiderme. Leur taille va en aug- mentant de la périphérie au centre. Sur les coupes transversales, leur section est polygonale, beaucoup plus grande que les cellules voisines, qui ont été comprimées et l'entou. rent à la façon des cellules d'un canal sécréteur. En coupe longitu- dinale, les laticifères, souvent rami- fiés, se montrent formés de cellules courtes à parois minces, dont les cloisons transversales, tantôt sont intactes, tantôt en grande partie dé- truites et réduites à leur partie péri- phérique qui persiste en forme d'an- neau. Le latex, de couleur jaunâtre, retient énergiquement Torcanette. Le style est parcouru par des laticifères. Les ovules de L. Caimiio Rœm. donnent des graines sans albumen, dont on dis- tingue deux variétés, ne différant d'ailleurs entre elles que par la taille. Ces graines ont une cou- leur gris noirâtre et pré- sentent deux arêtes lon- gitudinales, dont l'une plus large, correspon- dant au hile, est bien marquée par la différence d'aspect du tégument qui devient rugueux et plus clair à cet endroit, alors qu'il est lisse partout ailleurs. En coupe transversale, ce tégument pré- sente trois zones différentes. La plus externe est formée de cel- lules scléreuses à large lumen, la seconde de cellules plus épais- sis- ^5- — Liictitna Caimiio. Dispo- sition des laticifères dans un pé- tale vu de face. Gr. : lo. -H Fig. 86, — Lucitnta Cainiito. Coupe transversale de l'embryon passant par l'axe hypocotylé : R, radi- cule et ses laticifères dans la zone de différencia- tion des faisceaux. De la radicule, les laticifères divergent dans les cotylédons. Gr. ; lo. 62 JOURNAL DR BOTANIQUE ses, tandis que la plus interne, parcourue par des faisceaux libéro-lig-neux, a ses cellules écrasées. L'albumen fait totalement défaut et n'est même pas repré- senté par une unique assise de cellules. — L'embryon occupe donc toute la cavité ; il est constitué par deux cotylédons plan convexes, très développés, soudés l'un à l'autre par un axe hy- pocotylé très petit. Les faces internes des cotylédons, qui sont en regard l'une de l'autre, sont concaves et se rejoignent seu- lement à l'extrémité. Ils sont formés de grandes cellules poly- gonales, bourrées d'a- .- \i'''ô ©'e' ^ ^ '^°'^°®ô'*°o°"W>>^ midon, et renferment de l ©i ® ®^®- o^© °'^''°'°°'^v?>K très nombreux latici- o<ïs ® n° ° Q ® e® e\ leres qui les traversent ® f? ® © ., °l d un bout a 1 autre et paraissent converg'er Fig. 87. — Liiciima Caimito. Coupe transversale d'un -, _, cotylédon, vers l'extrémité opposée à la radicule : fais- VCrS 1 aXC, L^CttC QlSpO- ceaux et laticifères. Gr. : lo. „•, • „t j sition explique que des coupes pratiquées perpendiculairement à l'axe les rencontrent à cet endroit dans le sens longitudinal (fig. 86), tandis que, de plus en plus bas, elles deviennent transversales (fig. 87). Dans ce cas, la disposition est semblable à celle de l'ovaire, c'est-à-dire qu'ils ont l'apparence de canaux sécréteurs. En coupe longitudinale, on voit qu'ils sont formés de cellules courtes, mais larges, géné- ralement plus larges que hautes, incomplètement séparées les unes des autres par des cloisons transversales, minces, dont le plus souvent les bords seuls persistent, tandis que la partie centrale fait défaut. Le latex est jaunâtre et se colore bien par l'orcanette. On n'observe pas, comme dans les feuilles, de lati- cifères à sable. Nous avons dit que l'axe hypocotylé était très court. En coupe transversale, on y observe une zone circulaire de cellules très petites, serrées, parmi lesquelles quelques-unes plus grandes renferment du latex. D'après ce que nous avons vu dans l'étude de la racine, c'est la zone de différenciation des faisceaux libériens et des faisceaux ligneux avec les premiers laticifères libériens. A. Charlier. — Etude anaiomique des plantes à gutta-percka 63 L. Rïvïcoa Gaertn. La fleur est semblable à celle du L. Caiinito Rœm. L'ovaire possède cinq carpelles qui renferment chacun un ovule, dont un seul se développe complètement. Nous avons tenté l'étude de cet ovule et de son embryon, en les coupant soit directement, soit après inclusion à la paraffine ; mais les résultats obtenus sont trop peu importants pour nous arrêter plus longtemps. Nous dirons simplement que l'embryon, dans les premières pé- riodes de son développement, paraît toujours enfoncé dans le sac embryonnaire par suite du développement considérable du suspenseur. De telles recherches dépassent le cadre de ce travail, car non seulement elles nécessitent de nombreux échantillons qu'il n'est pas commode de se procurer, mais elles présentent des difficultés d'exécution considérables, surtout en particulier pour l'étude des laticifères. La technique habituelle des inclusions à la paraffine n'est guère en effet dans ce cas susceptible d'être appliquée, le latex se dissolvant dans le xylol. Les laticifères, qui ne se reconnaissent dans ces organes jeunes qu'à leur contenu, échappent ainsi à l'observation. L'ovaire donne un fruit charnu arrondi, à la base duquel persistent les sépales. Son pédoncule a la structure d'une tige dans laquelle le péricycle forme seulement quelques groupes de fibres à lumen large ; le liber a des cônes bien développés, le bois est peu lignifié. Ce pédoncule renferme de nombreux lati- cifères qui se rendent dans le fruit. Les cellules à latex sont longues et présentent entre elles des anastomoses fréquentes qui se traduisent par l'amincissement de la membrane commune. Dans le fruit, les laticifères sont comparables à ceux duZ. Cai- inito Rœm. Les graines sont arrondies ; elles ont une face plane rugueuse, de couleur gris blanchâtre et une autre plus claire, jaune brunâtre, qui est lisse. La première est formée de cel- lules scléreuses beaucoup plus épaisses vers la zone externe, tandis que la seconde est homogène, à cellules très épaissies, parcourue sur sa face interne par des faisceaux libéro-ligneux qui font saillie sur les cotylédons. L'albumen n'existe même pas sous forme d'assise protéique. Les cotylédons très gros, plan convexes, étroitement appliqués l'un contre l'autre par 64 JOURNAL DE BOTANIQUE leur face plane, sont très riches en amidon. Les laticifères y sont moins nombreux que chez le L. Caimito. La radicule, à peine visible, a la même structure. L. neriifolïa Hook. Cette espèce a des graines ovales plus petites (i cent, à 1 cent. 5 de longueur). Le hile forme latéralement une ligne blanchâtre qui se détache nettement sur les faces brillantes et lisses de la graine. Le tégument a une structure homogène et il est formé de cellules scléreuses très épaissies. L'amande qu'il enveloppe est constituée par un albumen volumineux qui renferme en son centre l'embryon dont les co- tylédons sont serrés l'un contre l'autre. La présence de cet albumen mérite d'être signalée, car les caractères génériques que Engler (i), dans sa classification, attribue aux Lucuina, « graines sans albumen ou à tégument faible », paraissent dans ce cas plutôt insuffisants. Nous n'avons rencontré de laticifères, ni dans l'albumen, ni dans l'embryon. Il aurait été intéressant de noter leur appari- tion; malheureusement nous n'avons pu obtenir la germination des graines que nous avons semées. RÉSUMÉ RACINE Dans la racine des Sapotacées, les laticifères apparaissent d'abord dans la région libérienne, mais avant la différenciation des tubes criblés et, à plus forte raison, avant la formation des vaisseaux du bois. Ils existent déjà dans l'embryon avant la germination sous forme de cellules qui, ayant cessé de se cloi- sonner pour s'allonger dans le sens de l'axe, se distinguent fa- cilement par leur plus grande taille des cellules voisines. Ils apparaissent ultérieurement dans le parenchyme cortical et, avec le développement de la plante, se multiplient ensuite dans l'une et l'autre région. Il n'y a pas de différence fondamentale entre ces laticifères. I. Englek et Pbantl, Die natûy lichen PJian::!enfainilien. A. Chakliek. — Etude anatomique des plantes à gutta-percha. 65 Ce sont des cellules placées bout à bout, séparées par des cloi- sons transversales, minces, horizontales ou obliques. Néanmoins, dans le liber, les cellules plus courtes s'adaptent les unes aux autres sur une portion plus ou moins considérable de leur paroi longitudinale commune, formant ainsi un véritable réseau. Cette dernière expression semble d'autant plus juste que si la direc- tion générale des cellules à latex est celle de l'axe même de la racine, il arrive aussi que, dans le liber externe, des branches transversales relient entre elles ces files longitudinales. En outre, les parois communes présentent, du moins dans toutes les espèces examinées, des plages amincies, sortes de larges ponctuations au travers desquelles le contenu des cellules voi- sines semble pouvoir communiquer. Dans le parenchyme cortical, au contraire, les laticifères forment des files de cellules séparées les unes des autres par des cloisons transversales, amincies sur toute leur surface ou seu- lement en leur centre, presque toujours perpendiculaires aux parois longitudinales, alors que dans le liber, elles sont plus ou moins obliques. De plus, ces files ne s'anastomosent pas et restent généralement complètement distinctes. D'ailleurs, bientôt après le fonctionnement d'une assise génératrice péricyclique, ces dernières ne tardent pas à être exfoliées entièrement, tandis que dans le liber, par suite de l'ac- tivité du cambium, se différencient continuellement des plages de cellules à latex qui atteignent une taille considérable et vont se répétant régulièrement entre les nombreuses strates de fibres qui divisent tangentiellement le liber. En outre, dans les racines âgées, on observera toujours faci- lement les laticifères du liber primaire très larges, repoussés vers l'extérieur entre les formations libériennes sclérifiées et le liège périphérique. Ces laticifères sont souvent envahis par des thylles et leur contenu, comprimé par ces dernières, se trouve écrasé contre la paroi et finit par disparaître plus ou moins com- plètement. Quant au phelloderme, il est généralement peu développé et ne renferme pas de laticifères. TIGE La structure anatomique de la tige varie peu avec les difïé- ts genres de Sapotacées. L'épiderme porte souvent de nom- 66 ■ JOURNAL DE BOTANIQUE breux poils unicellulaires en navette; l'assise sous-épidermique est le siège de la formation du premier périderme auquel succèdent des péridermes plus profonds qui exfolient en partie le parenchyme cortical. L'apparition de ces formations secon- daires périphériques est souvent tardive et les éléments de liège qui en résultent ont tantôt leurs parois minces, tantôt au con- traire épaissies en fer à cheval. Le parenchyme cortical, qui peut être collenchymateux dans sa région externe, renferme souvent de l'oxalate de chaux sous forme de prismes, de màcles ou de sable, mais jamais sous forme de raphides. Le péricycle forme autour du liber un anneau compact de sclérenchyme, dans lequel des groupes de fibres sont reliés entre eux par des cellules scléreuses de grande taille qui renfer- ment souvent un cristal d'oxalate de chaux. Le liber est partagé tangentiellement par de nombreuses stra- tes de fibres à lumen étroit et il est parcouru dans sa moitié externe par des massifs plus ou moins puissants de tissu sclérifié qui ne se différencient des formations péricycliques que par leur origine. Le bois possède une structure normale ; les vaisseaux sont souvent envahis par des thylles. La moelle plus ou moins déve- loppée se sclérifié de bonne heure. Tous ces tissus, parenchyme cortical, liber, bois, moelle, renferment, suivant les espèces, plus ou moins d'amidon. Les laticifères apparaissent de bonne heure. Comme dans la racine, on peut déjà les observer dans l'embryon, disséminés sans ordre apparent dans les régions du parenchyme cortical et de la moelle; mais, à l'inverse de celle-ci, la zone de différen- ciation des faisceaux libéro-ligneux n'en renferme pas et c'est seulement à la suite du fonctionnement du cambium qu'ils se forment dans le tissu libérien. C'est de plus uniquement dans ce liber secondaire que leur nombre va s'accroître durant toute la vie de la plante, par suite de leur différenciation dans les nou- velles assises que l'activité cambiale ajoute constamment aux anciennes. Il en résulte que, dans les tiges âgées, on les observe : en petit nombre, isolés au milieu de cellules presque toutes sclé- rifiées, dans un parenchyme cortical dont la plus grande partie aété exfoliée, très nombreux au contraire dans les cônes libériens où ils sont serrés les uns contre les autres et forment des assises A. Charf^ier. — Etude anatotnique des plantes a gutta-percha. 67 parallèles qui alternent rég-ulièrement dans toute l'épaisseur du liber avec les strates de fibres et les plag-es de cellules écrasées, dans la moelle enfin plus ou moins abondants surtout à la péri- phérie. Ils manquent totalement dans cette dernière région chez V Argam'a Sideroxyloii Roem. Les laticifères libériens sont de tous points comparables à ceux de la racine. Ils sont remarquables par leur disposition en réseau, par leurs membranes communes, plus ou moins obliques par rapport aux parois longitudinales, et par les nombreuses anastomoses qu'ils présentent entre eux. C'est surtout leur latex qui est recueilli dans l'exploitation des arbres àgutta. Les laticifères du parenchyme cortical jeune forment de très longues files dont les cellules considérablement allongées ont des extrémités souventrenfléeset sont séparées lesunes desautres par des cloisonstransversales, horizontales ouobliques, qui ne tar- dent pas à s'amincir surtout en leur partie centrale, quelquefois même à se rompre. Notons en passant que les renflements ne sont pas caractéristiques àç^s^^nxç.'à Palaqîiùimçx Payena, comme l'a écrit Chimani (i). On les rencontre pour ainsi dire dans tous les autres genres de Sapotacées et ils y sont même souvent plus prononcés. La largeur des cellules à latex est peu différente de celles des cellules environnantes. Elle lui est le plus souvent un peu supérieure. Dans certains laticifères, la largeur des seg- ments égale la hauteur, et ces formes morphologiquement diffé- rentes peuvent se rencontrer côte à côte dans une même préparation. Toutefois, les divergences sont moins accentuées entre les cellules d'une même file. Les cellules à latex sont des cellules vivantes qui possèdent encore leur noyau et leur protoplasme. Leur contenu exerce des pressions sur les parois latérales qni tendent à s'écarter l'une de l'autre et cela nous explique comment les cloisons transversales sollicitées de part et d'autre s'amincissent et finissent par se rompre au point le moins résistant, c'est-à-dire au centre. Cela nous explique aussi pourquoi la section de ces laticifères a sou- vent l'aspect d'un canal sécréteur, les cellules de bordure étant simplement les cellules voisines plus ou moins comprimées, sans rôle physiologique spécial. I. Chimani, loc. cit. 68 JOURNAL DE BOTANIQUE Les files de laticifères sont disposées dans les entre-nœuds, dans le sens de Taxe, et elles courent parallèlement les unes aux autres en restant le plus souvent isolées et indépendantes ; néan- moins, elles peuvent aussi, par endroits, former des branches latérales qui n'en diffèrent en rien, ni par leur structure, ni par leur direction. Dans les nœuds, un certain nombre passant dans les rameaux ou les feuilles ont des segments beaucoup plus courts. Les anastomoses sont rares, surtout dans les org-anes jeunes. On les observe plus facilement dans les tiges âgées, où les lati- cifères se trouvent comprimés et rapprochés les uns des autres. Leur direction n'est plus alors aussi régulière; ils s'élargissent dans les endroits restés parenchymateux, tandis qu'ils sont resserrés entre les amas de sclérites. Lorsque deux laticifères sont en contact, leur membrane commune, qui est toujours cellu- losique, s'amincit sur un espace plus ou moins grand pour donner les anastomoses que nous avons déjà décrites dans le liber. En tout cas, ces anastomoses sont toujours beaucoup moins fré- quentes dans le parenchyme cortical que dans cette dernière région. Le latex qui est contenu dans ces laticifères présente, avec l'âge de la plante et avec l'espèce, de grandes variations dans ses propriétés physiques et dans ses affinités vis-à-vis des réactifs. Sa couleur est légèrement jaunâtre au moment de sa formation, ainsi que nous l'avons constaté dans certaines espèces où nous avons pu assister en quelque sorte à sa différenciation aux dépens du protoplasme. Il ne tarde pas ensuite à se foncer et à prendre un aspect grisâtre ou gris noirâtre. Dans les tiges âgées, il peut arriver aussi que le latex disparaisse plus ou moins complètement du laticifère, quand la cavité de celui-ci vient à être obstruée par des thylles, comme nous l'avons signalé en particulier chez le Palaquiuin. sumairanum Burck. Le bois ne renferme pas de laticifères ; mais fréquemment, surtout au voisinage du cambium et de la moelle, un certain nombre de vaisseaux sont de bonne heure remplis par une matière qui, par ses propriétés physiques et ses réactions vis-à- vis des dissolvants et des colorants, ne paraît pas se distinguer du latex. Nous n'avons pu observer de communication entre le laticifère et le vaisseau du bois, mais cette communication n'est A. Chablikr. — Etîide anatomique des plantes a gutta-percha. 69 pas impossible et pourrait très bien se faire quand les deux organes sont encore voisins, au début de leur différenciation dans le cambium. Plutôt que de voir en cela l'indice d'une même fonction, nous pensons qu'il s'agit simplement d'une question de contact. Les laticifères de la moelle ont une structure analogue à ceux du parenchyme cortical, mais leurs parois longitudinales présentent les mêmes ponctuations que les cellules voisines, et comme elles, mais plus tardivement, elles finissent par se sclérifier. En somme, les laticifères de la tige des Sapotacées sont des laticifères articulés, si l'on entend par là des files de cellules séparées les unes des autres par des cloisons transversales, sans vouloir préjuger des divisions possibles, mais non observées de leurs noyaux. Ils sont en outre toujours anasiouiosés dans le liber et beaucoup plus rarement dans le parenchyme cortical et la moelle. De plus, les cloisons transversales ne restent pas intactes, mais elles sont amincies en leur centre, quelquefois même rompues et il n'est pas téméraire de penser que dans les tiges suffisamment âgées et c'est le cas de celles qu'on exploite, elles finissent par se résorber complètement : d' artz'ctdée , la forme deviendrait donc continue. Dans le genre Buinelia, les laticifères proviennent d'un agrégat de cellules irrégulièrement disposées qui résorbent de bonne heure leurs parois séparatrices. FEUILLE On peut dire avec Holle (i) que l'étude anatomique de la feuille des Sapotacées est particulièrement intéressante, car cet organe présente des caractères tels qu'ils suffisent pour recon- naître avec certitude une plante de cette famille. Ces caractères sont au nombre de trois, dont deux au moins sont constants : 1° la présence des laticifères; 2° la présence dans les cellules du mésophylle de a kautschukkôrper » ou petites masses résineuses biréfringentes. Le troisième caractère moins important, car il peut faire défaut, réside dans la forme des poils qui sont toujours des poils unicellulaires, en navette, I. Holle, loc. cit., p. 5. 70 JOURNAL DE BOTANIQUE à pied court ou allongé, portant deux bras de longueur variable dont l'un est quelquefois atrophié; ces poils sont caducs de bonne heure et certaines feuilles n'en possèdent pas ou très peu. A côté de ces caractères de famille, l'anatomie de la feuille en fournit d'autres qui, s'ils sont insuffisants à eux seuls pour dif- férencier les genres et les espèces, n'en constituent pas moins des données précieuses et non négligeables pour la systéma- tique. Nous allons les rappeler brièvement. La structure de la feuille est toujours bifaciale. Les cellules épidermiques, de grandeur variable, ont une cuticule lisse ou épaisse et les épaississementssont généralement plus abondants et plus marqués à la face inférieure et au voisinage des stomates autour desquels ils semblent rayonner ; en particulier, ils forment des appendices très développés chez le Lucuina Rivicoa Gaertn. Il n'y a pas d'autre forme de poils que celle décrite plus haut, c'est-à-dire des poils malpighiacés,dont les parois ordinairement minces brunissent de bonne heure, qui renferment un contenu résineux auquel les feuilles doivent leur couleur tantôt ferrugi- neuse ou dorée, tantôt argentée. Les stomates se rencontrent dans le plan des cellules épidermiques, mais ils peuvent aussi être enfoncés {Palaqiiùim, Minmsops^^\.c.) ou au contraire sail- lants {Bîtmelia). Ils possèdent des cellules stomatiquesà contenu réfringent résineux qui sont généralement entourées par trois cellules annexes. Dans quelques cas, il n'y en a que deux paral- lèles à l'ostiole ; plus souvent, au contraire, leur nombre est supérieur. En somme, il n'y a pas de type caractéristique de stomates. On les rencontre surtout à la face inférieure des feuilles; néanmoins beaucoup d'espèces en possèdent au-dessus de la nervure médiane. Le Payena Leerïi Burck est une des rares espèces qui en portent sur l'épiderme supérieur en dehors des nervures. Leur développement présente dans certains cas [Hormogyne ferrugitiea var. cochinchinensis Pierre) des ano- malies assez curieuses. L'épiderme, comme nous l'avons constaté chez le Bassia Fraseri, donne, en se cloisonnant, un hypoderme dont les cellules plus grandes que les cellules épidermiques ont des parois épaisses et cellulosiques. La présence de cet hypoderme est fré- quente, sans cependant être constante. Le nombre de ses assises A. Chablier. — Ettide anatomiqne des plantes à gutta-percha. 71 est variable et, dans quelques cas, il existe aussi à la face infé- rieure {Lucîtma delïciosa L.). HOLLR (i) en fait un caractère de section pour le genre Sidei'oxylon. Le parenchyme palissadique est très variable dans le nombre de ses assises comme dans la forme de ses cellules. Les « kaut- schukkôrper» s'y rencontrent constamment, du moins dans les feuilles adultes, et ils y sont toujours plus nombreux dans le tissu palissadique que dans le parenchyme lacuneux. En particulier, ils sont très gros et très serrés chez le Palaquium borneense Burck et d'une façon générale dans les espèces riches en latex, car la production de ces corps et la formation du latex sont deux phénomènes qui semblent bien intimement liés l'un à l'autre. Le parenchyme lacuneux présente des méats de grandeur variable. Dans le genre Luaima, sa forme est caractéristique; on y rencontre en effet, sous le tissu palissadique, une assise de grandes lacunes séparées les unes des autres par des cellules écrasées, tandis qu'au voisinage de l'épiderme inférieur, les cellules tout à fait différentes sont de petites cellules rameuses beaucoup plus denses et peu lacuneuses. Le tissu palissadique, de même que le tissu lacuneux, est souvent le siège de formations anormales, résultant de l'hyper- trophie et de la sclérification de plages de cellules que nous avons pour ainsi dire rencontrées dans toutes les feuilles exa- minées et qui correspondent aux taches qui en marquent la surface. Les nervures qui parcourent la feuille n'ont en général qu'un développement relativement faible, surtout dans les feuilles où les laticifères ont pris beaucoup d'extension, comme chez le Palaqîiïum Gutfa Burck. Elles sont le plus souvent protégées par des fibres plus ou moins épaisses, disposées en paquets à leur face supérieure ou inférieure, ou les entourant complète- ment. Dans certaines espèces, elles s'étendent jusqu'à l'épiderme {Bujnelia tenax Willd. , B, iycioides Willd. , Sideroxylon brevipes Baker, etc.). Dans la nervure médiane [Argatim Sideroxylon Rœm. excepté) le système libéro-ligneux forme un cercle complet entouré par une gaîne plus ou moins épaisse de sclérenchyme I. HoLLE, loc, cit. p. 19. 72 JOURNAL DE BOTANIQUE péricyclique. Le tissu péridesmique est fréquemment parcouru par des faisceaux cribro-vasculaires, qui l'occupent quelquefois à peu près entièrement [Palaquinm Gutia Burck)etsont souvent réduits à leur liber. Ces faisceaux, dont l'orientation est normale, viennent des nervures secondaires et ils se rattachent à la lame libéro-ligneuse supérieure de la nervure médiane ou du pétiole, toujours avant leur jonction avec la tige [Palaquiitm argenta- Umt Burck, Payena maa^ophylla Benth. et Hooker). Le paren- chyme sous-épidermique est fréquemment collenchymateux. Les fibres sclérenchymateuses qui entourent les faisceaux s'en déta- chent quelquefois pour courir dans le parenchyme, le plus souvent sous les épidermes; d'autres sont indépendantes des nervures et traversent le limbe d'un épiderme à l'autre. Ces scié- rites sont très longs, à lumen souvent réduit {Sideroxylon bre- vz'pes Baker) , plus large chez VAckras Sapoia L. L'oxalate de chaux se rencontre sous trois formes différentes : mâcles, cristaux prismatiques isolés ou accompagnés de cris- taux plus petits, sable cristallin, et la forme et la place des cris- taux sont des caractères importants pour la systématique. Ce sont toujours des cristaux isolés dans des cellules en files qui accompagnent les nervures [Mzmusops , Btimeh'a, etc.), mais on les observe tout autant que les mâcles dans les cellules épider- miques, les cellules en palissade, et les cellules du tissu lacu- neux. Les cellules épidermiques cristalligènes sont généralement plus petites que leurs voisines, tandis que les cellules palissa- diques sont de taille plus grande et se cloisonnent quand elles renferment deux cristaux. Le genre Palaqzmmi renferme sur- tout des mâcles, le genre Chrysophylhtm des cristaux prisma- tiques qui occupent les cellules en palissade. L'oxalate en sable se rencontre rarement dans quelques cellules épidermiques {Bassia longifolïa L.), mais il est fréquemment plus ou moins mélangé au latex. Les laticifères de la feuille des Sapotacées sont formés de files de cellules placées bout à bout, peu différentes en somme de celles de la tige, dont elles sont en quelque sorte le prolon- gement. De la tige en effet, les laticifères passent dans le pétiole, ceux du parenchyme cortical, du liber et de la moelle, se cor- respondant région par région. Du pétiole, ils se prolongent dans la nervure médiane et, A. Charlier. — Etude aiiatomique des plantes à gutta-percha. 73 de là, dans les nervures secondaires et le mésophylle. Dans le limbe, ils accompagnent le plus souvent les nervures les plus développées et viennent avec elles se terminer au voisinage du bord de la feuille; mais il arrive aussi que, durant leur trajet, les laticifères qui viennent du parenchyme cortical de la tige passent de la nervure médiane sur des nervures de moindre importance, et, de là, dans le parenchyme foliaire. D'autres entrent directement de la nervure médiane dans ce parenchyme où ils cheminent, soit entre les celludes en palissade, soit au milieu des cellules rameuses ; ils sont indépendants des nervures ou vont de l'une à l'autre, mais en restant toujours, d'une façon générale, parallèles aux premiers. D'autres, enfin, sont complè- tement isolés dans le parenchyme foliaire, sans aucune relation avec les nervures, et ils sont loin d'être aussi rares que le dit SOLEREDER (i). Des ramifications en tous points semblables viennent souvent se greffer sur tous ces laticifères ; aussi en résulte-t-il que la feuille est parcourue, drainée en quelque sorte, par un réseau parfois très complexe de laticifères [Pala- qîiiu7}i Gutta Burck, P. borneense Burck, P. argeiitatuin Burck, Payena LeernBurck.^ Chrysophyllui7t Caiiiito L.). Mais, malgré leur nombre, il semble bien qu'ils restent toujours indépendants les uns des autres. Tout au plus, pourrait-on voir des tendances à l'anastomose dans les parties amincies des parois communes — l'observation en est d'ailleurs toujours rare — et dans les prolongements en forme de doigt de gant qu'ils émettent parfois en regard l'un de l'autre. Mais, même dans ce dernier cas, quand ces expansions se sont suffisamment développées pour arriver en contact, la membrane qui les sépare persiste dans son intégrité, tandis que dans la tige, nous avons, au contraire, constaté sa disparition. Les cellules à latex qui, par leur disposition en files, cons- tituent le laticifère, sont de longueur et de largeur variables suivant les espèces; leur maximum de longueur s'observe chez le Palaqtuum Gttita Burck. Elles sont assez souvent renflées à leurs extrémités et s'articulent les unes avec les autres, soit par superposition de ces extrémités, soit plus fréquemment et plus simplement par juxtaposition dans le sens longitudinal. Les I. SoLEREDER, Systentatiscke Aiiatoiiiie der Dicotyledonen, 1899. 74 JOURNAL DE BOTANIQUE cloisons transversales sont donc obliques, mais plus souvent horizontales, perpendiculaires aux parois longitudinales. Elles sont, en général, moins épaisses que celles-ci, et fréquemment, leur partie centrale est très amincie. C'est ce que HOLLE (i) traduisait en disant que le laticifère avait une nature vasculaire. Il est fort probable, comme nous l'avons dit pour la tige, que les contenus de cellules voisines se fusionnent au travers de cette fine pellicule; en tout cas, nous ne pouvons dire d'une façon certaine si elle persiste ou disparaît à un stade ultérieur. Les parois longitudinales, minces, cellulosiques, ne sont jamais ponctuées. Elles sont épaisses et irrégulièrement renflées du côté interne chez le M. Elengt Wight. La cellule terminale ne diffère pas des autres cellules de la même file. Elle est renflée ou aplatie, soit contre les cellules du parenchyme environnant, soit contre les terminaisons des ner- vures, mais sa paroi est toujours intacte, sans solution de con- tinuité. Le latex que renferment ces cellules présente souvent, d'une cellule à l'autre, de notables différences dans ses réactions vis-à-vis des colorants et des dissolvants, et, par suite, dans sa composition chimique. Il n'est pas facile d'apprécier les pro- portions de gutta et de résines qu'il contient, mais nous pouvons assez facilement, et cela a beaucoup plus d'importance au point de vue pratique, connaître la quantité d'oxalate de chaux dont il est souvent mélangé. Le latex des Sapotacées et surtout celui des feuilles est, en effet, plus ou moins mélangé d'un sable fin d'oxalate de chaux, et à côté de cellules dont le contenu en est à peu près exempt {Palaqtmwi Guita Burck), il en est d'autres qui en sont au contraire presque uniquement remplies [Liicîima deliciosa L.). Ces « laticifères à sable » ne sont pas essentiellement diffé- rents des autres; il existe entre eux des termes de passage, et c'est surtout la variation de leurs éléments constitutifs ou, si l'on veut, l'imprégnation plus ou moins grande du latex par l'oxalate de chaux, qui nous les fait opposer les uns aux autres. Néanmoins, ils diffèrent encore par leur morphologie. C'est ainsi que les laticifères à sable sont toujours moins longs et I. HoLLE, loc. cit., p. 53. A. Charlier. — Etude aitatomique des plantes a gutta-percha. 75 plus ramifiés; ils se présentent quelquefois en cellules isolées {Sïderoxylon bi'evipes Baker, Ltictifna delïcïosa L.) ou groupées par 2 ou 3. Leur direction est aussi beaucoup moins régulière et leurs cellules sont, dans certaines espèces {Sïderoxylon Mas- tïchodeudrou^2iQ.(\. ^ ArganiaSîderoxyloit^çe,va..)^\xx^g\xY\h.x&v[\ç.x\X. renflées, bosselées. Les articulations des cellules entre elles se font brusquement, tandis qu'elles sont atténuées par la courbure de la paroi dans les laticifères résineux. Les cloisons transver- sales y sont entières et de même épaisseur que les parois longi- tudinales. Ces différences, d'ailleurs, diminuent au fur et à mesure qu'augmente dans la cellule la proportion des résines. Le développement des laticifères à sable et leur nombre par rapport aux laticifères résineux sont très variables suivant les espèces. Dans la tige, ils sont toujours rares, localisés au voisi- nage de l'épiderme; il en est de même dans la nervure médiane et les nervures secondaires. C'est surtout dans le parenchyme foliaire qu'on les rencontre, le plus souvent complètement isolés ou en contact avec les nervures moins importantes. Dans la feuille du P. Gutta Burck et des Palaqîtitim en général, les laticifères à sable sont très réduits et peu nombreux. Dans le genre Lticuma^ au contraire, ils ont pris une extension considérable; leur forme et leur disposition sont typiques et peuvent, autant que nous avons pu en juger, constituer dans ce cas un caractère géné- rique, tandis que, dans le genre Sïderoxylon, elles seraient susceptibles d'être utilisées comme caractère spécifique. Tels sont les résultats de nos recherches qui, pour ne s'appliquer qu'à un nombre relativement restreint d'espèces, ne viennent pas moins apporter une assez large contribution à nos connaissances sur la structure anatomique des Sapotacées et leur appareil sécréteur. Notre prétention n'est toutefois pas d'avoir dit sur les laticifères de ces plantes le dernier mot, car si l'anatomie n'a plus rien à nous révéler, le côté physiologique nous offre encore un vaste champ d'expériences. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE De Bary. — Vergleiche7ide Aiiatomie der Vegeiationsorgane der Phanerogamen und Famé (158-160, 1877). W. 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ANATOMIE DE QUELQUES ESPÈCES DU GENRE COLLEMA HILL {Suite) Par M. l'abbé HUE. 6. Collema furvum Ach. Lichenogr. umv. (1810) p. 650 &tSynops. Lich. p. 323 (in utroque loc. exclus, var.) et Nyl. Synops. method.Lz'ch., I, p. 107 ; Lichen furvus Ach.. Lichenogr . Sîiecic. Prodrom. (1798) p. 132 ; Parmelia furva Ach. Method, Lich . ( 1 803 ) p . 2 30 . -j^^;.^^ UBRARY AV. 78 JOURNAL DE BOTANIQUE Thalle d'un vert noirâtre ou bruni, foliacé, membraneux, (épais de 0,11-0,16 mill.), mat, composé en grande partie de lobes larges de 3-5 mill,, ascendants, concaves, souvent ondu- lés, à contours entiers ou un peu flexueux, çà et là à la péri- phérie couchés, allongés et plus découpés, couverts sur les deux faces, quand ils sont ascendants, de petits granules con- colores, se raréfiant ou disparaissant dans ceux qui sont cou- chés ; en dessous, d'un vert assez clair, lisses et fréquemment attachés au substratum. A l'intérieur, hyphes épais de 2-3 [x, à paroi mince, quelques-uns seulement verticaux, la plupart di- versement dirigés, à articles courts, à ramifications rappro- chées, conservant le même diamètre vers la face supérieure, mais devenant plus fréquemment verticaux et présentant un grand nombre de ramifications ; granules hauts de 30 a 140 a et remplis intérieurement d'hyphes et de gonidies qui ont monté du thalle ; gélatine gonidiale rougissant par l'iode. Go- nidies nostocacées, d'un bleu très pâle, larges de 3-4 [jl, et réunies en chapelets assez courts. Apothécies larges de 0,6-1, rarement de 1,5 mill., nées sur le sommet ou sur la surface des lobes, peu nombreuses, sessiles et resserrées à la base ; excipule lisse ou parfois granuleux ; marge entière et dépassant peu le disque, qui est d'un roux foncé ou noirci, plan, à la fin un peu con- vexe et nu. Dans l'excipule, cortex rudimentaire, comme dans le thalle. Périthèce formé de deux zones d'hyphes intimement unies; l'inférieure large à la base de 50-80, et sur le côté de 20-40 [J^, en plectenchyme avec des cellules sphériques ou oblon- gues, un peu anguleuses, larges de 10-18 [j., plus petites dans la partie montante et très étroites dans le haut ; la supérieure co- lorée en roux foncé, épaisse de 20-50 a, et formée d'hyphes ho- rizontaux, ramifiés, articulés, avec une lumière de 2,5 i-i, très serrés et quelques-uns montant dans la marge. Paraphyses d'un roux obscur au sommet et recouvertes d'une zone amorphe, continue et large de 10 ix, hautes de 130 [/, larges de 7-8 i-i, droi- tes, agglutinées, articulées par des articles longs de 10-16, et vers le sommet de 4-5 [x, avec des cloisons assez épaisses et une lumière large de 2,5, et dans les derniers articles de 3-4 ja, rami- fiées au sommet et bleuissant par l'iode. Spores au nombre de 8 dans chaque thèque, hyalines, le plus souvent triseptées avec une cloison oblique dans un ou deux compartiments, un peu Abbé HuK. — Quelques espèces du genre CoUema /////. 79 arrondies aux extrémités, dans un des échantillons longues de 24-28 [Jt- et larges de 10-12 1^, avec quelques-unes ayant 20 [i. sur 12, parfois 5-septées et mesurant 25 sur 12 [x ; dans l'autre échan- tillon, longues de 18-20 [Jt et larges de 10,5-11 ix. Cette diagnose, qui paraît bien se rapportera la description d'Acha- rius, et représenter par conséquent le véritable C. furvmn Ach., a été tirée de deux échantillons récoltés par M. Nylanderà Helsiogfors en 1858 et donnés par lui à l'herbier du Muséum de Paris. Dans ce même herbier se trouvent deux échantillons nommés C y«rz;«/« par M. Nylancier, Circa Lich. Armor. et alp. Delphm. oôserv. in AcL Soc. scient. Feniiic.^ t. VII,januario 1863, p. 394., et Cz'r^ra Lich. reg. alpin. Delphin. observ. in Bull. Soc. botan. Frattce, t, X, 1863, p. 258, et récoltés par lui sur des rochers au-dessus de La Grave, (Hautes-Alpes), à l'altit. de 1600 m., en 1860. Ils ne sont pas semblables et ni l'un ni l'autre n'appartient à l'espèce citée ; ils sont placés dans l'herbier sur la même page et l'un au-dessus de l'autre et j'ai marqué le supérieur du n. i, et l'inférieur du n. 2. Dans le n. i, le thalle est bien noir, assez épais et composé de lobes assez étroits, tantôt ascendants, tantôt couchés et roulés en dedans, assez profondément incisés dans leur contour et lisses. Les hyphes épais de 4-5 tx, horizontaux ou obliques dans le milieu et vers la base, pren- nent la direction verticale vers la page supérieure et forment de petits compartiments dans lesquels il envoient des rameaux plus ou moins serrés et d'un diamètre plus étroit. Les gonidies d'un bleu pâle, larges de 3 [i, forment de courts chapelets et sont nombreuses dans ces com- partiments ; leurs gaines sont insensibles à l'iode. Les apothécies larges de 1-3 mill., nées sur le dos des lobes, sessiles, resserrées à la base, ont unexcipule concolore au thalle et lisse, une marge entière, assez épaisse et dépassant un peu le disque qui est d'un brun noir, plan ou devenant très légèrement convexe et nu. Dans l'excipule les hyphes formentdes compartiments un peu plus grands et le cortex est également nul. La zone inférieure du périthèce épaisse à la base de 80-90, sur le côté de 30, et dans le haut de 15 [x est un tissu en plectenchyme avec des cel- lules sphériqurs larges de 12-26 [x, à paroi épaisse, et plus petites dans la partie montante ; la zone supérieure d'un jaune bruni, large de 40 [x, est formées d'hyphes entrelacés avec des articles courts et une lumière large de 3 4'x. Les paraphyses d'un roux foncé au sommet sont hautes de II 0-120 ;x. Les thèques sont longues de 80 90 jx et larges de 16-20 fx; les sport-s hyalines sont triseptées, arrondies aux deux bouts et mesu- rent 40-48 IX sur 6-6,5 [X. Dans le n. 2, le thalle est d'un olivacé grisâtre, mince et formé de 8o JOURNAL DE BOTANIQUE lobes ascendants, arrondis, entiers dans leur pourtour, profondément ondulés et complètement lisses sur les deux faces. Les hyphes épais de 3-4 p. forment vers la page supérieure des compartiments plus petits que dans l'échantillon précédent. Les gonidies sont d'un bleu pâle et larges de 4-5 [i] la gélatine n'est pas teinte par l'iode. Les apothécies larges de 0,8-1,2 mill., nées sur le sommet des lobes, ont un excipule concolore au thalle, une marge entière, un peu épaisse et dépassant légèrement le disque qui est d'un roux foncé, plan et nu. L'excipule est, comme le thalle, sans cortex véritable. La zone inférieure du péri- thèce est large à la base de 60-90 et sur le côté de 40 [j. et en plecten- chyme avec des cellules sphériques ou le plus souvent oblongues et ayant 10-18 |x dans le plus grand diamètre et une paroi assez épaisse ; la zone supérieure brunie, épaisse de 30 [x, formée d'hyphes horizontaux, ramifiés avec une lumière étroite, est peu distincte des hyphes qui for- ment les paraphyses. Celles-ci d'un roux obscur ont loo [i en hau- teur et les thèques 70 sur 20 [x.. Les spores hyalines, trisepsées, arron- dies aux deux extrémités, sont longues de 22-28 i± et larges de 6-8. Il m'est impossible d'indiquer le nom de ces deux exemplaires, car pour le faire avec certitude il faudrait avoir étudié anatomiqueraent toutes les espèces de Collema qui ne sont pas représentées ici, mais on voit qu'elles sont absolument distinctes du C.furvum Ach. Je les ai néanmoins mentionnées à cause de la structure de leur thalle, un peu différente de celle des espèces analysées dans le Mémoire. Cette struc- ture se trouve également dans le genre Physma Mass. (voir Hue Physmain Bull. Soc. Linn. Normand.., 5*^ sér., t. IX, 1905. 7. G. polycarpon Krempelh. Lich.-Flor. Bayeras in Deiikschr. k. bayer, botan. Gesellsch. Rege^tsb., Band IV, 1861, p. 90 ; C. vtultifidum 8. polycarpon Schaer, Enum. critic. Lich. europ. (1850) p. 255 et tab. X, fîg. 4, d et e ; Parmelia multi/ida ^. polycarpa Schs^r. Lïch. helvet. exsz'cc. n. 421, in herb. meo. Thalle, dans cet exsiccata, noirâtre, orbiculaire, épais de 0,18-0,26 mill., formé de lanières larges de 3-5 milL, rayon- nantes du centre à la circonférence, crénelées ou découpées à la périphérie et en dessus couvertes presque jusqu'au bord de petits lobules verticaux, plus ou moins aplatis, mais se gon- flant par l'humidité et portant à leur sommet, plusieurs apothé- cies larges de 0,6-1 mill., à bord très entier et à disque d'un roux noirâtre, d'abord plan, puis convexe. A l'intérieur, hyphes épais de 2-3,5 (jl, horizontaux dans le milieu, avec des ramifi- Abbé Hue. — Quelques espèces du genre Collema Hill. 8i cations éloignées et de longs articles, sans contriction à l'arti- culation, devenant verticaux vers les deux pages avec des articles plus courts et des rameaux plus rapprochés et s'anastomo- sant. Cortex supérieur indistinct, les gaines des gonidies étant très visibles, et un peu brunies, les hyphes conservent leur dia- mètre, et ou pénètrent en elles, ou passent entre elles et même parfois les entourent au sommet. Vers la page inférieure les hyphes sont plus visibles ; ils deviennent çà et là capités avec une cellule terminale large de 4;^, et les articles se gonflent lé- gèrement. Le thalle est limité par la gélatine gonidiale dont la réaction par l'iode est très irrégulière, tantôt rougissant entiè- rement ou partiellement, tantôt demeurantincolore. Gonidies nos- tocacées, d'un bleu très pâle, larges de 3-5 a, disposées en longs chapelets dans le milieu du thalle et vers la face inférieure, entassées dans des gaines à la face supérieure. Même structure dans l'excipule, si ce n'est que les hyphes entourent plus fré- quemment le sommet des gaines des gonidies. Périthèce légère- ment roussàtre, épaisàlabase de 40-50, etsur le côté de 8-10 u^ formé d'hyphes horizontaux articulés par des articles très courts avec une lumière de 2,5 a, étroitement unis et montant le long des paraphyses. Celles-ci ont en hauteur 90-100 [j^. Je n'ai trouvé dans cet échantillon que des spores à une ou deux cloisons, longues de 16-20 iji, et larges de 6-7. D'après Arn., Lï- cheiiolog. Fragm.^ tab. III, fig. 67, elles sont, dans ce même exsiccata 1-3 septées, longues de 22 ;jl et larges de 6-7 ^.. Dans un échantillon récolté par Krempelhuberdans les Alpes bava- roises et donné par lui en 1857 à l'herbier du Muséum de Paris, la structure est identique, mais les lobules verticaux du thalle sont plus élevés et les spores triseptées. Cet échantillon qui se rapporte à l'ou- vrage de cet auteur, cité ci-dessus, a été étiqueté par lui C. poly- carpon (Schaer.) Krempelh., < species autonoma » . C'est donc dès l'année 1857 que ce lichénologue a séparé spécifiquement le C.polycar- poii (Schaer.) du C. multifidum (Scop.) Schaer. L'exsiccata Claud. et Harm., Lich. gallic. prsBcip. n. 210 est sem- blable tant pour l'extérieur que pour l'intérieur à la description donnée ci-dessus et les spores sont triseptées, un peu atténuées aux deux extrémités, longues de 22-24, et larges de 7-8 [jl, mais le périthèce est un peu plus étroit et formé d'hyphes qui ne diffèrent guère de ceux du thalle. 82 JOURNAL DE BOTANIQUE 8. G. pulposum Ach., d'après Harm. Lïch. gallïc. prsecip. ex SI ce. n. i. Dans le milieu des lobes du thalle, dont l'épaisseur est de 0,2 1 -0,48 mill. ,hyphes médullaires épais de 3-4,5 [J.,peu nombreux et écartés ; vers les deux faces, hyphes verticaux, présentant des articles assez longs et des ramifications assez rapprochées et anastomosées, formant avec les gonidies un tissu lâche et plus serré vers la face supérieure. Cortex supérieur rudimen- taire constitué par des ramifications plus rapprochées et pré- sentant un réseau à mailles médiocres et inégales ; ç,à et là quel- ques hyphes se gonflent et se terminent par un article large de 5 [j-, arrondi au sommet et étranglé à la cloison ; parfois un autre article un peu moins large se montre au-dessous du pre- mier ; assez fréquemment quelques ramifications augmentent leur diamètre. C'est cette dernière modification qui s'observe vers la face inférieure. Gonidies nostocacées, larges de 3,5-4[JLet formant de longs chapelets ; leurs gaines délimitent le thalle, et leur gélatine est insensible à l'action de l'iode ; le cortex de l'excipule a la même structure que celui du thalle, mais les hyphes capités manquent vers la marge. Périthèce incolore, épais à la base de 40-50, et sur le côté de 20-25 ;^, formé d'hyphes non gonflés, horizontaux, verticaux sur le côté, ra- mifiés, articulés et étroitement agglutinés. Paraphyses hautes de loo-iio |JL, Spores (Harm., loc. citât.) triseptées, longues de 16-27 |JL et larges de 6-10 p. avec quelques divisions verticales ou obliques entre les transversales. 9. G. ïïiultifidum (Scop.) Schaer. Emun. critic. Lïch. etirop. p. 254, tab. X, fîg. 4 a et b; Harm Lïch. France^ p. 180 ; C. melœnuiii Ach., d'après Schaer. Ltch. helvet. exsïcc.n. 421, Parinetïa inultïfïda £ polycarpa, in herb. Mus. paris. ; non C. imdtï/ldumô. polycarpojî Schaer. loc. citât, p. 255, de quo supra n. 7. Hyphes médullaires épais de 2-3 [j-, horizontaux et assez ser- rés ; tissu général également assez serré. Vers la face supé- rieure, un des hyphes verticaux ou deux ou trois réunis for- ment des compartiments d'une largeur irrégulière. Cortex su- périeur large de 10-12 jx composé d'hyphes parfois bifurques au sommet et d'articles horizontaux ou obliques, laissant entre eux Abbé Hue. — Quelques espèces du genre Collcma Hill. 83 de très petits méats et touchant la bordure formée par la géla- tine g-onidiale, laquelle est insensibleà l'action de l'iode. Gonidies nostocacées, d'un bleu très pâle, larges de 3,5-4 \j- et disposées en longs chapelets. Dans le cortex de l'excipule, même dispo- sition que dans celui du thalle, mais à la base les hyphes sont parfois capités, plus souvent bifurques, plus gonflés et offrant des cellules terminales, larges de 6-7 \i-. Périthèce formé de deux zones : l'inférieure épaisse de 60-80 [ji, est en plectenchyme avec des cellules plus ou moins sphériques et toujours angu- leuses, à cavité large de 6-10 \^. et à paroi mince ; la zone supé- rieure large de 20-30 [x et légèrement roussàtre, est formée d'hyphes horizontaux disposés comme dans les autres espèces ; la marge latérale large de 40-50 \^ est constituée principalement par la zone inférieure avec des cellules plus petites. Paraphyses hautes de 1 10 h- et rousses à la partie supérieure. Spores trisep- tées avec une ou deux cloisons verticales ou obliques, longues de 25-28;^^ et larges de 11-12 [j-, quelques-unes mesurant 26 sur 12, et 28 sur 10 [JL. Comme on le voit, rexsicc. Schaer. n.421, dans l'herbier du Muséum de Paris, représente le C. multifidum typique, à thalle orbiculaire, et non le C. polycarpon dont il porte à tort le nom; pour ce dernier, voir ci-dessus, n. 7. 10. G. japonicum Hue Lich. extra- etir op. in N. Arch. Mus., 3^ sér., t. X, 1898, p. 220 et n. 18 ; SynechoblasHis j'apom'cus yixxW. Arg. Lie h. Beitr. n. 131, m Flora 1880. Hyphes médullaires épais de 3-4 [x, à paroi mince, horizon- taux et écartés. Cortex supérieur formé d'hyphes rarement ca- pités et présentant un article large de 4-6 a, plus souvent arti- culés par des articles horizontaux longs de 8-12, et larges de 4-5 u, laissant des méats entre eux. Gélatine gonidiale insen- sible à l'action de l'iode. Dans l'excipule, cortex large de 12 u. et formé d'articles courts, subsphériques et subquadrangulaires, serrés et ayant une lumière de 3-6 ^. Périthèce large de 40 ul, formé d'hyphes horizontaux, articulés par des articles larges dans la moitié inférieure de 3-6 \j. et très étroits dans la moitié supérieure, verticaux sur le côté dans une marge large de 10 [x. Paraphyses hautes de 120-140 a, articulées par des articles assez longs avec des cloisons minces. Spores (MuU. Arg., loc. 84 JOURNAL DE BOTANIQUE ci'fat.) 3-5 septées, longuement acuminées à chaque extrémité, longues de 30-40 [jl et larges de 5-7 a. U.C. Faurii Hue, sp. nov. In Asia ; in Japonia saxicolam legit R. P. Faurie in ins. Ya- kushima, in unaex ins. Riukiu, n. 2440, juHo 1900. Thallus obscure vel atrato olivaceus, tenuis, opacus, mono- phyllus, plagulam 3 cent, latam formans, in peripheria lobatus lobis 3-10 mill. latis, discretis et in ambitu integris vel auguste lobulatis ; supra plicatissimus plicis numerosissimis, contiguis, varie directis, costasque validas et elevatas efficientibus, caete- rum omnino laevis ; subtus pallidior et similiter plicato costatus. Hyphae 2-3 p- crassae, pariete tenui, in medio thallo paucae, 1-2, horizontales, plures ex una facie ad alteram obliquas, superiorem versus verticales, articulatae, ramosae et in apice aut capitatae articule 4-5 \j- crasso aut magis ramosse ramis paulum turgidiori- bus, meatus parvos praebentes ac zona gelatinosa 4-6 crassa obtectae ; paginam inferiorem versus laxissimae. Gonidia pallide virenti caerulescentia, nostocacea, 3-4 [j- lata, longa monilia superne formantia et inferne rara. Apothecia 0,8-1,5 mill. lata, supra costas enata, dispersa, rotunda, in basi constricta, excipulo thallo concolore et laevi, margine paulum prominulo et integro atque disco rufo, piano et demum leviter convexo nudoque ornata. In excipulo summo hyphae velut in thallo dispositae et zona gelatinosa 6-14 |ji latatectae ; inferius, capitatae, unicum vel duplicem articulura, superiore 5-6 [j. crasso, praebentes et con- tiguae ; inferne stratum 20-25 H- crassum formantes cum articulis in 3-4 seriebus dispositis, e basi ad perithecium verticales atque gonidia prope corticem tantum foventia. Perithecium incoloratum in basi 40 80 et lateraliter 15-20 \t. crassum ; in eo hyphae horizon- tales et lateraliter verticales, arcte coalitae, articulatae articulis in dimidio infero crassis, lumine 5-8 [ji lato et in supero, lumine parvulo. Paraphyses hyalinae et sursum rufescentes, 140-150 [jl altae, 4-5 \i- crassae, rectae, arcte cohaerentes, articulatae articulis 13-15, et in apice 6-7 \>- longis cum septis tenuibus et lumine 1,25-1,50, et in ultimo articulo 2-2,5 I^ lato, passim sursum fur- cataeaciodocaeruleae. Thecae iio [j. longae, i6[Jilataeet longe cau- datae ; sporae octonae, hyalinae, rectae, 9-1 1, septatae, in utroque apice attenuata2, 65-76 |j. longae et 4 [x latae. Abbé Hue. — Quelques espèces du çrgnre Collema /////. 85 Cette espèce, par sa structure interne, se rapproche du C. complana- tum H., mais elle en est tout à fait distincte par son aspect extérieur, ainsi que de la variété costaium^ car les intervalles entre les côtes ne sont presque jamais visibles. Dans les apothécies jeunes, on voit que la partie inférieure du périthèce est évidemment formée par des hyphes horizontaux ; dans les apothécies plus âgées cette partie prend tout à fait l'aspect d'un tissu en plectenchyme. 12. G. complanatum Hue, sp. nov. In Asia : i. injaponiacorticolamlegit cl. Wrig-ht, Herb. U. S. North Pacific explorât. Exped. under coimnaiid . Ringgold and Rodgeî'S, 1853-56, in herb. Mus. paris. — 2. In ins, Formosa etiam corticolam legit R. P. Faurie in Tamsui, n. 15 et 305, 18 maii et junio 1903. Thallus olivaceus et desiccatus nigricans, foliaceus, mem- branaceus, tenuissimus (crass. 0,07-0,08 mill.), opacus, mono- phyllus, orbicularis et rosulas 3-7 cent, latas formans, parum profunde lobatus lobis 1-2 cent, latis, omnino adpressis, in peripheria sinuatis et lateraliter paulum imbricatis ; supra gla- ber, plicato costatus costis e centre ad peripheriam directis et hancplerumque non attingentibus, angustis, convexis vel planis, parum ramosis, nunc confertis, nunc et saepius discretis, non raro peripheriam versus pustulatus pustulis parvis, angustis et oblongis ; subtus pallidior aut obscure viridis,similiter costatus, sub pustulis concavus et fréquenter hypharum ope cortici arbo- ris adhserens. Intus hyphàe 2-3 [x crassae, laxae, remote ramosœ et articulatae, pariete tenui, sursum magis ramosae ramis brevi- bus et approximatis, passim capitatae articulo 6-7 u crasso. Gonidia pallide virenti caerulescentia, nostocacea, 2,5-3 I^ lata, sphaerica aut oblonga et fréquenter longa, monilia inter hyphas et praesertim sub cortice formantia. Apothecia 0,5-1 mill. lata, supra costas praesertim enata, rotunda, sessilia vel brevissime pedicellata, sparsa, excipulo thallo concolore et laevi, margine integro et non prorainulo atque disco rufo, piano aut demum convexo nudoque instructa. In excipulo hyphae lateraliter radian- tes et in basi verticales, et oram versus corticem in dimidio supero cortici thallino similem, in dimidio infero et in basi 15-20 p. latum efficientes et tune articulatae articulis fere sphaericis 6-10 \i- latis, pariete tenui, et stricte coalitae; in puncto geniculato cortexsimilis et in thallo subjacente, articuli rarescentes ; inter hyphas goni- 86 JOURNAL DE BOTANIQUE dia sicut in thallo. Perithecii zona inferior incoloratain basi 40, et lateraliter 20 [j- crassa, plectenchymatica cum cellulis fere aut omnino sphaericis, 6-10, et etiam 14 {j- latis, pariete tenui, et lateraliter minoribus ; inferior vero 40 [j. crassa, ex hyphis hori- zontalibus, ramosis, articulatis et stricte conglutinatis constans. Paraphyses hyalinae, sursura rufae, 140-150 [l altœ, 4-5 [j^, crassœ, rectae, arcte cohaerentes, articulatae articulis 12-15 [/. longis et in apice paulo brevioribus cum septis parum crassis et lumine 1,5, ac in summo articulo 2,5 ^i lato, apicem versus longe fur- catae et iodo caeruleae. Thecae 1 10-120 [j^ longae et 76-18 [j.latse,in basi longe attenuatae ; sporae octonae, hyalinae, 5-7 septatae, in uno apice longe attenuatae, in specimine japonico, 60 70 [j. longae et 4-5 p- latse, ac in altero 64-70 [j- longae et 4-5 p- latae, immixtis 54 p- longis et 5 p. latis. Cette espèce se distingue facilement du C. nigrescens Ach. par son thalle entièrement couché sur le substratum et par ses plis beaucoup moins nombreux, moins anastomosés et laissant çà et là entre eux des intervalles lisses et assez larges. Le C. 7iigrescejis Ach. a été indiqué par M. Nylander, Lich. Japoît. p. 14, comme ayant été récolté dans le Japon. M. Millier d'Argovie affirme de son côté, Lich. Myosh. in N. Giorn. botan. ital. t. XXIII, p. 120 et Lich. Yatab., dans le même Journal, t. XXIV, p. 189, avoir aussi reçu du Japon cette même espèce qu'il nomme Synechoblastus nigrescens Trev. ; il y a lieu de vérifier ces déterminations et de voir si ces échantillons n'appartiennent pas à notre C. complanatumoxxksdi variété ou encore au C. pustuligerumYi.^ ci-dessus n. 4. — f. costatum Hue, f. nov. In Asia : in Japonia corticolam legit R. P. Faurie, i . in ins. Rebunshiri, n. 1381, i augusti 1899. — 2. In ins. Nippon, in Aomori, n. 2219, in Odate, n. 2276, octobri 1900, et in Tonabu, n. 5317, 4 octobris 1902. — 3. In ambabus ins. Riukiu, in Yakushiraa, n. 2434, et in Oshima, n. 2469, octobri 1900. — 4. In parva insula Tanegashima, n. 3007, octobri 1900. Thallussicut in forma genuinaformatus (crass. 0,06-0,09 mill.) et dispositus ac rosulas 3-5 cent, formans ; in superficie etiam glaber et plicato costatus costis angustis, ssepe convexis et etiam acutis, e centre ad ipsam peripheriam radiantibus, passim Abbé Hue. — Quelques espèces du genre Collema Hill. 87 ramosis ramis anastomosantibus reteque maculis magnis et mar- o-inem versus multo minoribus efficientibus, paucas et parvas pustulas ferens. In thallo hypha^ sursum magis ramosae cum meatibus et raro capitatae unico articule Apothecia 0,5-1 mill. lata, supra costas vel inter eas nata, sessilia, sparsa, rotunda in basiconstricta, excipulo thallo concolore, laevi et subtusdentato, margine intègre et non prominulo atque disco rufo, piano aut demum leviter convexo nudoque ornata. In excipulo cortex 7-20, a crassus ; in eo hyphae paulura incrassatae, crebre ramosae, stricte conglutinatae et interdum in apice capitatae articulataeque articule 5 \i- lato ; in puncto geniculato, in excipulo infero et in thallo subjacente cortex similis. Perithecium leviter luteolum, in basi 80, et lateraliter 8-10 \i. crassum ; in eo hyphae hori- zontales et lateraliter ascendentes, ramosae, articulatae articulis brevibus cum lumine in zona infera, 3-6, jx, et in supera 1,5-2 ;jl lato. Thecae 95-110 ;j. longae, 16-20 [x latae et inferne longe attenuatae; sporae 7-septatae, in uno apice truncatae et in altero longe attenuatae, 60-72 [j. longae et 4-5 \x latae. Les autres notes, non indiquées ici, sont les mêmes que dans le C. complanatum. Cette forme en diffère extérieurement par les côtes du thalle plus nombreuses, plus allongées et plus anastomosées ; à l'intérieur par une structure un peu plus simple, mais de même nature et par le perithèce qui n'est pas du plectenchyme, 13. G. thysanizum Nyl. Addend. nov. adlïchenogr. europ., Contin. XLI, in Flora 1883, p. 534; C. thysanœoides Nyl. in Nyl. et Cromb. Lich. East Asm p. 50 ; C. nigrescens ex herb. Jungh. in Hort. Acad. Ltigd. Batav. et postea C. aggregaiu7n var. thysa7iœîwi'^y\. ^ in herb. Mus. paris. Thallus nunc laete, nunc obscure viridis, foliaceus, membra- naceus, tenuissimus, opacus, suborbicularis, monophyllus, adpressus, vix lobatus et in margine integer ; supra glaber, plicato costatus costis e centro ad peripheriam directis, nunc remotis, nunc approximatis, non aut parum ramosis et tune maculas magnas aut parvas efficientibus ; subtus laevis et sub costis concavus. Intus hyphae 1,5-2 [^ crassae, superficiel perpen- diculares cum paucis horizontalibus, parum ramosae, sat laxae atque paginam superam versus magis ramosae atque hic et illic capitatae. Gonidia pallide virenti caerulea, nostocacea, 2-2,5 1^ 88 JOURNAL DE BOTANIQUE lata, saepe oblonga et in longis monilibus aggregata ; eorum gelatina iodo non tincta. Apothecia 0,5-1 mill. lata, in cos- tarum dorsis enata, dispersa, sessilia, in basi constricta, excipu- lo laevi et disco concolore, margine integro, non prominente atque disco obscure rufo, piano et nudo instructa. Excipuli cortex 15-20 a latus ; in eo hyphae turgidae, 1-2 articulos oblon- gos et in capite cellulam sphaericam 4-6, et etiam 10 u. latam formantes ; in puncto geniculato cortex 30 \j. crassus et plectenchymaticus cum cellulis 8-12 [/. latis atque infra angus- tior et non longe continuatus. Perithecium brunneolum in basi 50-70 et lateraliter 15-20 \j. latum ; in eo, hyphœ hori- zontales et lateraliter ascendentes, ramosae, articulatae, lumine parvo, stricte coalitae et in zona infera et média tantum inflatae paucasque cellulas fere sphaericas, 6-10 \x latas, irregulariter formantes. Paraphyses hyalinae et sursum obscure rufae, 120-150 \j. altae, 5-6 a crassae, rectae, arcte cohaerentes, arti- culatae articulis apicem versus 6-7 Gallic. prœcip. exsicc. n' 308. Thalle noirâtre à lobes concaves et boursouflés, comme dans la forme typique, mais couverts sur les deux faces de petites granulations. — f. 2. csesium Ach. Synops. Lùk. (1814) p. 321 ; Syne- choblastus ufgresceiis p cassms MûU. Arg. Lich. Beitr. n. 376, in /^/cr<2 1882 ; Collema nigrescens var. leiicopep la [r&cûxxs leiLcopepliini) Tuck. Geiier. Lich. (1872) p. 92 et Synops. North Aineric. Lich. I, p. 148 ; C. nigrescens var. glaucocarpum Hue Lich. extra europ. n. 17 in N. Arch. Mus., 3® sér., t. X, 1898. Amérique septentrionale, Louisiane occidentale, récolté sur un tronc d'arbre, par l'abbé Langlois, n. 89, le i6 mai 1885. Thalle olivacé, formant des rosettes de 2-3 cent, de largeur, moins plissé que dans la forme typique, mais couvert de petites pustules, Hyphes épais de 2,5-3 [ji, souvent parallèles à la sur- face, çà et là perpendiculaires, peu serrés, plus brièvement articulés vers la face supérieure, par un ou deux articles presque sphériques ou oblongs, larges de 4-10 [/. et formant ainsi un cortex souvent interrompu. Gonidies nostocacées, d'un bleu verdàtre et pâle, larges de 4-4,5 [J-. Apothécies larges de 0-4- 0,6 mill., espacées dans le centre du thalle, pédicellées et resserrées au sommet du pédicelle ; excipule concolore au thalle et lisse ; marge dépassant à peine le disque plan, puis convexe et légèrement pruineux. Dans le cortex de l'excipule, épais de 25-30 i^^, les hyphes formant des articles oblongs, arrondis aux extrémités, larges de 6-9, et même parfois de 14 [ji, à paroi mince et agglutinés ; au point où le pédicelle s'infléchit pour former l'excipule, le tissu du cortex est en plectenchyme et parfois large de 50-100 v- ! le cortex du pédi- celle est à peu près le même que celui de l'excipule. Zone infé- rieure du périthèce incolore, large à la base de 40, et latérale- 94 JOURNAL DE BOTANIQUE ment de 6-10 [/., en plectenchyme avec des cellules larges de 8-12 [A, à paroi mince; zone supérieure formée par des hyphes horizontaux, ramifiés, ayant une cavité de 1-2 [jl et étroitement agglutinés. Paraphyses hautes de 110-120 [jl, épaisses de 4-5 et dans le haut de 6-7 [ji, articulées par des articles longs de 6-13 [jl avec une lumière large de 1,5 et vers le sommet de 3 [^, çà et là unies par un court rameau transversal et bleuissant par l'iode. Thèques longues de 84 ijl et larges de 20 ; spores longues de 60-70 ^i et larges de 4-5 [j-. Tuck. Synops. p. 148 leur attribue 50-80 jjl en longueur et 3-5 \i- en largeur. Cette forme se distingue facilement du type par les nombreuses pustules du thalle et ses apothécies plus espacées et pruineuses. Elle n'est pas rare dans l'Amérique du Nord. Le D"' Mûller Arg. l'indique dans l'Amérique du Sud, dans le Brésil, Lich. Schenck. in Hedwigia 1891, p. 220 et Lich. Ulean. in eod. diario, 1895, p. 40, in Costa Rica, Lich. apud Durand et Piitier Primit. Flor. Costaric, 1'* part., 1894, p. 2 et en outre dans l'île de Tenerifïe. 15. G. atroplumbeum Hue, sp. nov.; C. aggregaiiim f. thysanœuin Nyl. secundum spécimen a cl. Barreau, supra saxa granitica, in Aveyron, anno 1831, lectum, in herb. Thuret. Thallus obscure plumbeus, foliaceus, menbranaceus (made- factus diaphanus) tenuis (crass, 0,08-0,11 mill.), et lobatus ; lobi 4-8 mill. lati, in ambitu orbiculares et integri, prostrati et marginem versus ascendentes et paulum crispati ; supra nunc laevesetaequati, nunc parvulis foliolis obtecti aut parce rugulosi; subtus pallidiores et parum inaequales. Intus hyphae 2,5-4 [Jt crassae, pariete tenui, aliae verticales, alise horizontales obli- quaeve, remote ramosae, fréquenter articulatae et satis strictœ ; paginam superiorem versus turgidae, rarai etiam turgidi arti- cules fere sphaericos, 5-6 \x latos, nunc contiguos, nuncmeatibus separatos praebentes atque zona gelatinosa angusta obtectae ; in pagina inferiore eidem articuli saepe conspicui, sed minus nuraerosi. Gonidia nostocacea, violacea, sphaerica vel oblonga, 3-4 [JLcrassaet moniliformiter aggregata. Apothecia 0,8-1 mill. lata, in parte lobulorum plana enata, discreta, rotunda, in basi constricta, excipulo obscure luteo et laevi, margine integro et vix prominulo atque disco obscure rufo, piano aut demum Abbé Hue. — Quelques espèces du genre Collema /////. 95 leviter convexo nudoque instructa. Excipuli cortex luteus in basi 60-100, in puncto g-eniculato 25-40, lateraliter 20, et sur- sum 10-15 \i. latus ; inferne plectenchymaticus cum cellulis aut sphaericis aut oblongis, saepe simul ang-ulatis et interdum fere tetragonis, 8-16 \i. latis, pariete sat tenui, in puncto geniculato etiam plectenchymaticus et deinde sive supra, sive infra sicut in thallo formatus. Perithecium obscure luteum, in basi 60 et late- raliter 20 [X crassum, ex hyphis horizontalibus et lateraliter ascendentibus breviter articulatis articulis 3-5 ;jl latis et stricte coalitis constitutum. Paraphyses hyalinae et sursum obscure rufas, 120-130 \i. altae, 5-7 \j. crassae, rectae, arcte cohaerentes, articulatae articulis 12,5-17, 5 et in apice 6-12 \x longis cum sepimentis parum crassis et lumine 1,5, ac interdum superne 3 \i- lato, apicem versus furcataï et iodo caeruleae. Thecae iio ;jl longae, 20 \x latae et in basi longe attenuatae ; sporae octonae, hyalinas, distichae, 5-septatae, in utroque apice leviter atte- nuatae, 32-50 \i. longae et 7-8 ;jl latae, immixtis 36-49 ;x longis et 9 \i. latis. Cette espèce est très remarquable par ses apothécies colorées comme celles de certaines espèces de Leptogiuui. Je ne crois pas que ce soit l'échantillon original du Collema aggregatum f. thysanœiim Nyl., parce que M, Nylander a dû n'examiner l'herbier Thuret qu'après la publication du premier volume de son Synopsis; il ne le cite que dans le second volume. 16. G. méridionale Hue ; C. thysanasuin Nyl. Addend. nov. Lïche)iogr. europ., Contin. XLIIl, Observ., in Flora 1885, p. 43, non C. thysanasufH Ach. Thallus obscure vel etiam atrato olivaceus, foliaceus, men- branaceus, tenuis (crass. 0,07-0,1 mill.), opacus, raonophyllus, rosulas 5-6 cent, (apud Nyl. 10-22 cent.) latas formans, lobatus lobis 5-10 mill. latis, parum profundis, concavis, in ambitu rotundis, nudis et integris aut vix sinuatis ; supra bullatus bullis prope peripheriam pustulas elevatas et plus minusve latas et in centro costas sat latas, elevatas, varie directas atque omnino laeves efficientibus ; subtus pallidior, concavus sub bullis et inter eas convexus. Intus hyphae 2-3 v- crassae, pariete tenui, pleraeque verticales seu superficiel perpendiculares,cumpaucio- ribus obliquis vel horizontalibus et interdum medullae speciem 96 JOURNAL DE BOTANIQUE angustae et interruptae praebentibus, raraosae, articulatae articulis longis et satis strictae; superne hyphae capitatae, articulatae unico vel duobus articulis et rami approximati ; gelatina iodo non tincta. Gonidia pallide viridi caerulea, nostocacea, 3-4 i-i lata sphaerica vel oblonga et moniliformiter aggregata. Apothecia 0,5-1,5 mill. lata, supra buUas vulgo enata nunc dispersa, nunc et praesertiraincentro approximata, rotunda, pedicellata, inbasi constricta, excipulo thalloconcolore etlaevi, margine integro et non prominente atque disco obscure rufo, piano et nudo. Exci- puli cortex 20-25 [j- crassus ; in eo hyphae capitatae, turgidae, magis ramosae ramis etiara inflatis, articulatae articulis fere sphaericis, 6-10 ijl latis atque stricte coadunatae ; in junioribus apotheciis, hypharura rami minus approximati ac etiam meatus praebentes ; excipuli cortex in pedicello continuatus. Perithe- cium leviter brunneum, in basi 50-80, et lateraliter 10-20 u cras- sum, ex hyphis horizontalibus, in latere ascendentibus, ramosis, articulatis articulis brevibus, lumine 2-3 [jl lato, et stricte agglu- tinatis compositum. Paraphyses hyalinae et sursum obscure rufae, 100 jji altae, 5 [j. crassae, rectae, cohaerentes, articulatae articulis 10-15 ijl longis cum septis crassis et lumine 2 ulato, non ramosae et iodo caeruleae. Sporae octonae. hyalinae, 5-sep- tatae, rectae, 30-40 [x longae et 7-8 [x latae, cum pluribus 3-septa- tis 26 IX longitudme et 7 i-i latitudine metientibus. fA suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch. imp . 4'"-, Av. de Chàtillon 2o« ANNÉE N«* 7-12. JUILLET-DÉCEMBRE 1906. JOURNAL DE BOTANIQUE ANATOMIE DE QUELQUES ESPÈCES DU GENRE COLLEMA HILL [Suite) Par M. l'abbé HUE. Celte diagnose m'a été fournie par des échantillons récoltés, i" par M. Letourneux, en Tunisie (Hue Lich. extra-europ. n. 11, m N. Arch. Mus., 3" sér,, t. X, 1S98) ; 2° par M. le docteur Flahault à Port-Cros (Hue Lich. massif Maures in Bull. Soc. bot. France., t. XLVI, Session extraord. Hyères., 1S99, p. LXXII) et enfin 3' par moi en Corse, près de Corbara. Cette espèce se rapproche, par son aspect extérieur, du C. nigrescens Ach. et, par sa structure interne, du C. complanatum Hue. Telle qu'elle a été exposée ci-dessus, elle me paraît être bien le C. thysanœum Nyl. que cet auteur avait en vue in Flora 1885, p. 43, quand il dit que son aspect est celui du C. ?iigres- cens Ach. et qu'il croît sur les rochers de la France méridionale et de la Corse. Mais ce n'est certainement pas le C. thysanœum Ach. Lichenogr. univ., p. 631 et Synops. Lich.., p. 323, lequel en premier lieu est corticole et originaire de la Suisse, région beaucoup plus froide. En second lieu, Acharius le décrit comme ayant l'aspect du C. furvum, mais nu et très lisse sur les deux faces et orné sur la marge de très nombreuses granulations. Comme le Lichen du Flora 1885 ne mérite en rien le nom de thysanœujn (ce mot venant du grec 6'j(îav6£'.c, garni d'une frange, ne peut pas s'écrire thysanœum comme l'ont fait M. Nylander et après lui tous les lichénographes, mais il doit conserver l'orthographe que lui a donnée Acharius et après lui Schaerer), puisque ses bords ne sont ni frangés, ni granulés ; il était donc nécessaire de ne pas laisser cette erreur se perpétuer plus long- temps et de désigner par un nom nouveau cette espèce méridionale. Quant aux lichénographes suisses, Schaerer, Enum. cri tic. Lich. europ.., p. 252, fait du C. thysanœum Ach. un synonyme de son C. nigrescens a. Vespertilio furfuraceum et Stizenberger dans ses Lich. helvet. le passe sous silence. Il n'était pas moins indispensable de séparer cette espèce des "autres C. thysanœum Nyl, qui ne lui ressemblent pas, d'après les JUILLBT-DÉCBMBRB I906. t 98 JOURNAL DE BOTANIQUE descriptions, et qui paraissent n'avoir guère de ressemblance entre eux. En effet, M. Nylander, Synops.method. Lich.l^^. 115, donne C.aggre- gatum var. thysafzœum (voir ci-dessous n. 13 et 15) et dans son Addii. Lich. And. Boliv. p. 367, il en fait une espèce autonome et la ditsem- blable au C. plicatile, mais plus grande ; dans le Flora 1883, p. 104, cette même espèce peut être confondue avec le C. polycarpon (Schaer.). En ajoutant la ressemblance avec le C. nigrescens Ach,, citée plus haut, ce C. thysanœum^y\. aurait donc l'aspect de quatre espèces très distinctes les unes des autres, ce qui est complètement impossible. Du reste on peut voir dans ce mémoire n. 3, 13 et 15, combien est vague chez M. Nylander la conception du C. thysanœum. 17. G. g-laucocarpum Hue ; C. nigrescens Ach. forma « glmtcocarpa » Nyl. Addii. Lichenogr . And. Boliv. in Amial scienc. nat., Botan., 4® sér., t. XV, 1862, p. 367 in notula, d'après l'échantillon récolté par Letourneux, en Algérie, sur le tronc d'un arbre, Dj. Edough, en 1862, dans l'herbier du Muséum de Paris. Thalle d'un vert noirâtre ou olivacé, foliacé, membraneux, mince (épais de 0,07-0,1 milL), mat et lobé par des lobes larges de 5-10 mill., peu profonds, aplatis et à marge entière ou légèrement sinuée ; en dessus, dépourvu d'isidium, le plus sou- vent parcouru par des plis allant du centre à la marge et for- mant des côtes élevées, épaisses, très rapprochées et ramifiées, parfois lisse et présentant quelques pustules assez grandes ; en dessous^ d'un vert moins foncé, parcouru également par des côtes et concave sous les pustules. Dans l'intérieur, hyphes épais de 2-2,5 H-i à paroi mince, à ramifications éloignées, arti- culés par de longs articles, verticaux ou perpendiculaires à la surface, avec quelques-uns horizontaux ou obliques peu rap- prochés, se gonflant vers la face supérieure, arrondis au sommet et formant 1-2 articles oblongs, larges de 3-4 p., présentant ainsi un cortex étroit et assez serré ; vers la page inférieure, les hyphes ou leurs ramifications s'épaississent également et forment des articles plus courts ; parfois quelques-uns des horizontaux se rapprochent dans le milieu du thalle en une sorte de médulle étroite ; gélatine insensible à l'action de l'iode. Gonidies d'un bleu pâle ou verdàtre, nostocacées, larges de 2,5-4 ;jL, très souvent sphériques formant de longs chapelets. Apothécies larges de 0,5-1,2 mill., naissant sur les côtes ou Abbé Hue. — Quelques espèces du genre CoUema Hill. gy dans les intervalles qui les séparent, pédicellées, arrondies, très rapprochées surtout dans le centre et resserées au sommet du pédicelle ; excipule concolore au thalle et lisse ; marge entière, d'abord proéminente, puis disparaissant sous le disque ; celui-ci d'un roux brun, d'abord concave, puis plan et enfin convexe, couvert dans le jeune âge d'une pruine blanche et épaisse, qui finit par disparaître. Cortex de l'excipule épais de 10-14, et même de 20 \^, montant jusqu'au sommet de la marge, formé, comme celui du thalle, par des hyphes fastigiés, épaissis et plus ramifiés à leur sommet, mais présentant des articulations plus nombreuses, plus larges (4-6 [/-), très souvent sphériques et ne laissant pas de méats entre elles ; au point de courbure, le cortex devient presque un tissu en plectenchyme et dans le pédicelle, il est semblable à celui de l'excipule. Périthèce jaunâtre, large à la base de 50-60, et sur le côté de 12-20 [J^, formé d'hyphes horizontaux et dans la marge verti- caux, ramifiés, articulés et étroitement agglutinés, la lumière n'ayant que 2-3 jjl de largeur. Paraphyses hyalines et d'un roux bruni à leur sommet, hautes de 120-130 \^^ épaisses de 4-5 [x, droites, cohérentes, articulées par des articles longs de 12-15 F- avec des cloisons peu épaisses et une cavité large de 1,5-2 ;jt, longuement fourchues vers leur sommet et bleuissant par l'iode. Thèques longues de 65 p-, larges de 15, longuement atténuées à leur base et leur membrane étant plus ou moins épaissie à leur sommet ; spores au nombre de 8 dans chaque thèque, placées, comme dans toutes les espèces voisines sur deux rangs, les 4 supérieures recouvrant en partie les inférieures, un peu atténuées à chaque extrémité ou parfois arrondies à l'un des deux bouts, ordinairement droites, rarement légèrement courbées, 5-7 septées, longues de 32-34, et larges de 7-8 (jl, quel- ques-unes mesurant 32 sur 9 [jl. Cette espèce se rapproche du C. nigrescens f. csBsium Ach. ; elle s'en distingue extérieurement par les côtes plus saillantes et les bour- souflures beaucoup moins nombreuses ; à l'intérieur la structure du cortex est plus simple, celle du périthèce est différente et les spores sont plus courtes et plus larges. Dans ce Collema^ comme dans plu- sieurs espèces voisines, le sommet des hyphes du cortex n'atteint pas toujours la marge du thalle ou de l'excipule et laisse libre une bande étroite de gélatine. loo JOURNAL DE BOTANIQUE i8. G. melanochlorum Hue, sp. nov. In Asia : in Japonia leg-it saxicolam R. P. Faurie in ins. Kin-Kuwasan, prope Sindai fretum sita, n. 5190, junio 1902. Thallus atroviridis, foliaceus, parum crassus (crass. 0,01-0,2 mill.), opacus et lobatus ; lobi 4-8 mill. lati, varie directi et in centro imbricati vel etiam superpositi con- nexique ; in ambitu rotundi vel subacuti atque vel sinuati vel breviter dentati ; supra laeves et simul valde inœquati, satis fréquenter plicati plicis non costas effîcientibus et plus minusve elevati atque inter plicas cavi ; subtus pallidiores, sequati aut paulum rugosi. Intus hyphaî 3-4 \j. crassœ, in medio horizontales aut obliquas et non fasciculatae, utramque faciem versus verti- cales, articulatae, ramosae, satis strictae atque in zona supera 25-30 H- crassa, interdum inaequata et minore, gradatim cum rainis inflatae, et constricte articulatae duobus vel tribus arti- culis sphaericis aut tetragonis, 6 ;-i crassis et contiguis ; etiam in pagina infera unicum vel duos articulos praebentes. Gonidia nostocacea, pallide virenti caerulea, 2,5-3 i^ lata, saepe sphaerica et brevia monilia formantia ; gelatina gonidialis iodo non tincta. Apothecia pleraque rotunda et 0,6-1,5 n^iH- lata, interdum oblonga et 2,5 mill. metientia, supra thallum aequatum vel super ejus rugas enata, in basi constricta, excipulo thallo concolore et laevigato, margine integro et vix prominente atque disco rufo, piano aut demum convexo nudoque instructa. Excipuli cortex subtus 50-80, et in puncto geniculato 30-60 a latus et plectenchymaticus cum cellulis sphaericis vel oblongis angulosisque et 10-12 ;jl latis, pariete parum crasso ; in latere 20-40 et in suramo margine 10-20 ;-t latus et sicut in thallo formatus, et adhuc magis inaequalis ob duas vel très hyphas fasciculatas et numerosiores articulos praebentes. Perithecii zona inferior incolorata in basi 50 et lateraliter 15-20 crassa et plectenchymatica cum cellulis oblongis 11-21 a latis, pariete crasso ; in parte ascendente cellulae multo minores ; zona superior etiam incolorata ex hyphis horizontalibus, ramosis, articulatis, lumine parvulo et arcte conglutinatis constans. Paraphyses hyalinae et superne pallide rufae, rectae, arcte cohaerentes, 140-150 \i. altae, 8-10 p- crassae, articulatae articulis 18-25, et in apice 5-7 \j- longis, cum dissepimentis crassis et lulnine 2,5-3 ^^ '^"^ ultime articulato 4-4,5 \>- lato, apicem ver- Abbé Hue. — Quelques espèces du genre Collema Hill. loi SUS furcatae et iodo caeruleae. Thecae 120 [ji longae, 18 r^ crassae et in basi longe caudatae ; sporœ octonae, hyalinae, 5-septatae, in utroque apice leviter attenuatœ, 44 u, longae et 8 \i. crassae. Cette espèce a un aspect tout particulier et la couleur de son thalle qui est beaucoup plus vert que noir permet de la distinguer facile- ment. 19. G. rupestre Wain., Lie h. Caticas. in Tennèszetrajzi Fuzeiech, t. XXII, p. 310 ; Lichen ritpestrisl^.m Sw. Meihod. Musc, ilhisir. (1781) p. 37 et Wain. Revis. Lich. herb. Linn. p,'^; Synechoblastîisriipestris Trev. Carait. irin. gen. Collent., 1853 ; Leiliagrium rtipestre Mass. Meinor. lichenograf, (1853), p. 92 ; Lichen flaccidtts Ach. in Kongl. Veiensk. Acad. N'y a Handl., t. XVI {1795), p. 16 etSmithand Sowerb. Eugl.Botan., tab, 1653; Parfnelia jïaccida Ach. Method. Lich. (1803) p. 229 ; Collema flaccidiun Ach. Lichenogr. univ. (18 10) p. 647 (exclus, var.) et Synops. Lich., p. 322, Nyl. Synops. meihod. Lich., I, p. 107 et Harm. Lich. France, p. 98, pi. XI, fig. 10: Synechoblastus flaccidns Kœrb. Syst. Lich. Germ. (1855) p. 413 ; Lethagrium flaccidîLin Arn. Lichenolog. Fragm. III, m Flora, 1867, p. 135 et tab. III. fig. 73-76; Parmelia mpeslris y- flaccida Schœr. Lich. helvet. Spicileg., sect. XI, 1842, p. 527 ; Collema rupestre y. flaccidum Schaer. Enum. criiic. Lich. europ. (1850) p. 252. Thalle tantôt vert, tantôt vert obscur ou noirâtre, parfois un peu grisâtre, foliacé, membraneux, mince (épais de 0,12-0,20, et apud Norrl. n. 358, 0,05-0,08 mill.), mat, lobé par des lobes larges de 8-12 mill., profonds, allant du centre à la périphérie, à contours tantôt entiers, tantôt sinués ou même dentelés, sur le sec imbriqués, mais en état de végétation dressés, formant parfois une rosette suborbiculaire de 30-35 mill. de diamètre ; en dessus, glabre, le plus souvent uni, parfois présentant quelques petites côtes et entre elles un peu concave, ou lisse ou chargé de granulations ou de petites folioles ; en dessous, d'un vert moins foncé et même clair, un peu inégal et attaché au substratum, principalement vers le centre. A l'intérieur, hyphes épais de 2-4 [j., à paroi mince, à ramifications assez rapprochées et à articulations assez longues, quelques-uns verticaux, d'autres horizontaux, d'autres enfin plus nombreux diversement dirigés I02 JOURNAL DE BOTANIQUE et formant un tissu assez serré. Cortex dans le thalle jeune et stérile, épais de 10-12 p. et constitué par la tête des hyphes verticaux ou obliques et par leurs rameaux, tous gonflés et présentant des articles presque sphériques, larges de 10-12 [jl ; ce cortex existe aussi souvent à la face inférieure. Dans le thalle bien constitué, il a une épaisseur de 30-40 et même de 60 [Xj en plectenchyme avec des cellules arrondies et un peu anguleuses, parfois tétragonales, larges de 14-16 p., et dans le rang supé- rieur n'ayant que 6-10 ,a, à parois peu épaisses. Quelquefois, les hyphes horizontaux s'unissent et forment dans le milieu du thalle 2 ou 3 cordons assez rapprochés. Gonidies nostocacées, d'un vert bleuâtre pâle, larges de 2-4 ;jl, sphériques ou oblon- gues, formant de longs chapelets dispersés dans toute l'épais- seur du thalle et entourées d'une gaîne gélatineuse, insensible à l'action de l'iode. Apothécies larges de 0,5-1,5 mill,, dispersées sur les lobes, du centre à la circonférence, d'abord un peu éle- vées, puis sessiles, arrondies et resserrées à la base ; excipule concolore au thalle et lisse ; marge entière et égalant le disque, qui est d'un roux plus ou moins foncé, plan ou à la fin un peu convexe et nu. Cortex de Texcipule épais de 10 ix dans le haut de la marge, de 20-25 H- dans la face latérale de l'apothécie, en dessous de 40^ et près du point de la courbure du thalle de 95 jj^, en plectenchyme avec des cellules larges de 10-12 jji, sphériques ou oblongues ; ce cortex se continue dans le thalle sous-jacent et en diminuant de largeur, allant de 60 à 30 jji. Périthèce légèrement bruni et un peu plus foncé dans la moitié supérieure, large à la base de 60-100 [ji, et dans la partie mon- tante de 10-12 [JL, constitué par des hyphes horizontaux, verti- caux sur le côté, ramifiés, brièvement articulés, agglutinés et ayant une lumière de 1-2 p.. Paraphyses hyalines, avec les sommets roux et recouverts d'une zone incolore, amorphe, continue et large de 8-10 ;ji, hautes de 120-170 ;jl, épaisses de 5-6 p, droites avec quelques-unes flexueuses, cohérentes, arti- culées par des articles longs de 11-15 [Jt, le supérieur ne mesu- rant que 7-8 [x avec des cloisons assez épaisses et une cavité large tantôt de 1,5, tantôt de 3 [x, çà et là brièvement ramifiées par de courts rameaux connexes, fréquemment fourchues vers le sommet et bleuissant par l'iode. Spores au nombre de 8 dans chaque thèque, hyalines, 3-7 septées, apud Nyl. Syiiops., Ph. Van TiEGHEM. — Sur les veyticilles foliaires hétérogènes. 103 Lich., I, p. 109, longues de 23-28 \x et lai-ges de 7-10, apud Harm. Lùh. France, p. 98, mesurant 25-40 sur 6-9 u.. Cette diagnose est tirée du Lethagrium rupestre Arn. Lich. exsicc. n. 617 b, dont un fragment est fructifié, et du Collema flaccidum Ach., Nyl. et Norrl. Herb. Fenn. n. 358, stérile, et de plusieurs échantillons de l'herbier Richard, parfaitement fructifies, tous dans mon herbier. SUR LES VERTICILLES FOLIAIRES HETEROGENES Par M. Ph. Van TIEGHEM. Quand les feuilles sont insérées plusieurs ensemble sur un même nœud de la tige, quand elles forment, comme on dit, un verticille, elles sont d'ordinaire toutes de même forme et de même grandeur et portent aussi chacune un bourgeon axillaire ; en un mot, le verticille est d'ordinaire homogène. L'homogénéité normale se trouve déjà amoindrie si certaines feuilles du verticille portent seules un bourgeon, sont seules fertiles, tandis que les autres en sont dépourvues, sont stériles. La chose n'est pas rare. On l'observe, par exemple, dans les verticilles polymères des Characées, qui n'ont de bourgeon qu'à leur première feuille chez les Charagnes(C/^^r^), qu'à leurs deux premières feuilles chez les Nitelles [Niiella). De même, dans les verticilles trimères de certains Orpins {Sedimi)^ de certains QQnévv\Qrs(Jumperus)., etc., une seule feuille estfertile, les deux autres stériles et, d'un nœud à l'autre, les feuilles fertiles s'y succèdent avec une divergence 1/2 ; de sorte que, les feuilles étant hexastiques, lesbourgeons sont distiques. De même encore, dans les verticilles dimères des plantes les plus diverses, l'une des deux feuilles opposéesporteseuleunbourgeon, l'autre est stérile, et, d'un nœud à l'autre, les feuilles fertiles, comme les stériles, se succèdent suivant 1/4; ou bien, si chaque feuille a un bour- geon, ils sont inégaux et leur développement en rameau est en avance sur l'une, en retard sur l'autre. L'homogénéité normale subit une atteinte plus profonde lorsque les feuilles du verticille sont elles-mêmes inégales, de forme et de grandeur différentes. Il en est ainsi, comme on sait, sur la tige des Sélaginelles (Selagmella)^ oti les feuilles, verti- 104 JOURNAL DE BOTANIQUE cillées par deux, sont très inégales dans chaque paire, l'une plus grande, l'autre plus petite, et de manière que, dans la suite des verticilles, toutes les grandes feuilles sont situées sur une face de la tige, toutes les petites sur la face opposée. Il en est de même dans les verticilles floraux, toutes les fois que, d'une manière ou d'une autre, il n'ont qu'un seul plan de symétrie, en un mot qu'ils sont zygomorphes. Mais nulle part, à ma connaissance, l'hétérogénéité du verti- cille n'atteint le haut degré qu'elle présente dans les Platythèces {Platytheca Steetz), l'un des trois genres qui composent , comme on sait, la petite famille australienne des Trémandracées. Elle mé- rite d'autant plus d'être signalée que le verticille, ici polymère, a toutes ses feuilles semblables de forme et de dimension, et paraît donc homogène. Voyons d'abord comment les feuilles sont disposées et insé- rées dans les deux autres genres, savoir: les Trémandres (Tre- inandra R. Brown) et les Tétrathèces (Teiratheca Smith). Dans le premier, elles sont opposées et prennent chacune à la stèle de la tige une seule méristèle, pourvue d'un seul fais- ceau libéroligneux. Dans le second, elles sont, suivant les es- pèces, isolées, opposées ou verticillées par 3, 4 et 5, ces di- verses dispositions pouvant aussi d'ailleurs serencontrer réunies dans une seule et même espèce. Quel qu'en soit le nombre à chaque nœud, elles reçoivent chacune de la stèle de la tige, comme dans les Trémandres, une seule méristèle indépendante ; ainsi, par exemple, la série des sections transversales d'un nœud à trois feuilles de T. ciliée (7". ciliata Lindley), d'un nœud à quatre feuilles de T. thymifoliée {T. thyinïfolïa Smith), d'un nœud à cinq feuilles de T. éricifoliée (T, erî'cifoh'a Smith), montre la stèle émettant respectivement trois, quatre et cinq méristèles équidistantes, qui pénètrent indépendamment dans les feuilles correspondantes, munies chacune d'un bourgeon axillaire. C'est tout autrement que les choses se passent aux nœuds des Platythèces, en particulier de la P. g'sXidià.o. (P. galmdes Steetz),qui portent chacun sept à onze, ordinairement huit à dix feuilles linéaires, toutes semblables et paraissant équivalentes dans le verticille qu'elles forment et qui semble homogène. Pour s'en convaincre, il suffit d'étudier la série des coupes Ph. Van TiEGHEM. — Sur les verticilles foliaires hétérogènes. 105 transversales de la tige pratiquées dans un nœud, en considé- rant successivement les verticilles à sept, huit, neuf, dix et onze feuilles, ceux à huit ou neuf feuilles étant les plus nombreux. Dans un nœud portant sept feuilles, la stèle émet seulement trois méristèles équidistantes, comme on l'a vu plus haut dans un nœud à trois feuilles de laTétrathèce ciliée. Mais ici ces mé- ristèles sont inégales ; il y en a deux plus grandes et une plus petite. En superposition avec l'une seulement des deux grandes, la stèle détache de son flanc une petite stèle destinée à un bour- geon axillaire. Aussitôt dans l'écorce, les deux grandes méri- stèles se trifurquent tangentiellement et les six branches ainsi for- mées pénètrent, avec la petite méristèle restée simple, dans les sept feuilles du nœud. Celles-ci ne sont donc pas équivalentes, mais de deux sortes. Heptamère en apparence, la verticille qu'elles forment est seulement trimère en réalité ; mais il est hétérogène, composé d'une feuille simple et de deux feuilles composées palmées à trois folioles sessiles, dont une seule porte un bourgeon à l'aisselle de sa fohole médiane. Dans un autre nœud à sept feuilles, la stèle sépare cinq mé- ristèles équidistantes, comme on l'a vu plus haut dans un nœud à cinq feuilles de Tétrathèce éricifoliée, dont une seule, plus grande, se trifurque tangentiellement, les quatre autres demeu- rant simples. Après quoi, elles pénètrent toutes dans les sept feuilles correspondantes. Ici, le verticille réel est donc penta- mère, mais encorehétérogène, formé de quatre feuilles simples et d'une seule feuille composée trifoliolée, portant aussi un bour- ofeon à l'aisselle de sa foliole médiane. Un verticille heptamère apparent peut donc provenir soit d'un verticille trimère réel par la trifurcation de deux feuilles, soit d'un verticille pentamère réel par la trifurcation d'une seule feuille, et le bourgeon unique de ce nœud est toujours axillaire de la foliole médiane d'une feuille trifoliolée. Dans un nœud à huit feuilles, ce qui est le nombre ordinaire, la stèle n'émet que quatre méristèles en croix, comme il a été dit plus haut pour un nœud à quatre feuilles de la Tétrathèce thymifoliée. Mais ces méristèles sont inégales; il y en a deux, diamétralement opposées, plus grandes, qui, dans l'écorce, se trifurquent tangentiellement, et deux, également opposées, plus petites, qui demeurent simples. Puis, elles passent toutes dans io6 JOURNAL DE BOTANIQUE les feuilles correspondantes. Octomère en apparence, le verti- cille est donc seulement tétramère en réalité ; mais il est hété- rogène, composé de deux feuilles simples opposées et de deux feuilles composées palmées à trois folioles sessiles, en croix avec les premières. Unique d'ordinaire, le bourgeon du nœud est situé [à l'aisselle de la foliole médiane de l'une des deux feuilles trifoliolées ; mais il y aussi parfois deux bourgeons opposés, chaque feuille trifoliolée ayant le sien. Dans un nœud à neuf feuilles, ce qui est aussi un nombre fréquent, la stèle émet successivement, suivant la divergence 2/5, cinq méristèles inégales, les deux premières plus grandes, à chacune desquelles correspond une petite stèle de bourgeon, les trois suivantes plus petites et stériles. Entrées dans l'écorce, les deux premières se trifurquent tangentiellement et leurs six branches passent, en même temps que les trois autres demeurées simples, dans les neuf feuilles du nœud. En apparence ennéa- mère, le verticille est donc pentamère en réalité; mais il est hétérogène, formé de trois feuilles simples stériles et de deux feuilles trifoliolées presque opposées, portant chacune un bour- geon à l'aisselle de leur foliole médiane. Dans un nœud à dix feuilles, la stèle sépare quatre méris- tèles en croix, dont trois se trifurquent latéralement dans l'écorce, tandis que la quatrième demeure simple. Décamère en apparence, le verticille est donc seulement tétramère en réalité ; mais il est hétérogène, composé d'une feuille simple et de trois feuilles composées trifoliolées, dont une seule porte un bour- geon à l'aisselle de sa foliole médiane. Dans un autre nœud à dix feuilles, la stèle forme cinq méristèles, dont trois se trifur- quent tangentiellement avec avortement d'une branche dans l'une d'elles, tandis que les deux autres demeurent simples. Ici, le verticille réel est pentamère, avec deux feuilles simples et trois feuilles trifoliolées, dont une fait avorter l'une de ses folioles latérales. Dans un nœud à onze feuilles, la stèle sépare sept méristèles équidistantes, mais inégales, deux plus grandes presque oppo- sées et cinq plus petites ; puis les deux" grandes se trifurquent latéralement et leurs six branches passent, avec les cinq petites demeurées indivises, dans les onze feuilles du nœud. Le ver- ticille réel comprend donc ici sept feuilles, cinq feuilles simples Ph. Van TiEGHEM. — Sur les verticilles foUaiyes hétcyogènes. 107 et deux feuilles composées trifoliolées. C'est à l'aisselle de la foliole médiane d'une de celles-ci que se trouve l'unique bour- geon du nœud. Dans un autre nœud à onze feuilles, enfin, la stèle ne produit que quatre méristèles, dont trois se trifurquent tangentiellement, tandis que la quatrième, à laquelle correspond l'unique bour- g-eon du nœud, ne donne que deux branches, la troisième avor- tant. Ici, le verticille réel est donc seulement tétramère, mais ses feuilles sont typiquement trifoliolées toutes les quatre et l'hétérogénéité s'y réduit à ce que l'une d'elles n'a que deux folioles au lieu de trois. Si cet avortement n'avait pas lieu, le verticille apparent aurait douze feuilles et le verticille réel se- rait homogène, formé de quatre feuilles trifoliolées. C'est une disposition qui se rencontre sans doute çà et là, mais qui est rare et que je n'ai pas encore pu observer. En résumé, de cette analyse comparative des diverses sortes de nœuds de la tige, il résulte que les feuilles de la Platythèce galioïde sont réellement verticillées par trois à sept, ordinaire- ment par quatre ou cinq, disposition qui se rencontre, comme on sait, avec les mêmes variations numériques dans plusieurs espèces de Tétrathèces, notamment dans la T. éricifoliée. Ce que cette plante offre de très particulier, c'est que le verticille y est hétérogène, formé d'un certain nombre, variable de un à cinq, de feuilles simples, et d'un certain nombre, variable de un à trois, de feuilles composées palmées, à trois folioles sem- blables aux feuilles simples, de manière à simuler un verticille homogène de sept à onze feuilles simples équivalentes. C'est à l'aisselle de la foliole médiane de l'une ou de deux des feuilles trifoliolées que se trouvent situés le bourgeon ou les deux bourgeons du nœud. Comme il y a d'ordinaire deux feuilles trifoliolées dans chaque verticille, pour connaître le nombre réel des feuilles d'un ver- ticille donné, il suffira donc d'ordinaire, sans qu'il soit néces- saire d'y couper le nœud, de retrancher quatre unités au nombre apparent. Ainsi, avec onze feuilles apparentes, le verticille réel est d'ordinaire heptamère, avec neuf pentamère, avec huit té- tramère, avec sept trimère. Pourtant, il faut remarquer que le même nombre de feuilles apparentes peut être obtenu avec des nombres différents de io8 JOURNAL DE BOTANIQUE feuilles réelles et qu'un même nombre de feuilles réelles peut conduire à des nombres différents de feuilles apparentes. Ainsi on a vu qu'un verticille heptamère apparent peut provenir d'un verticille réel trimère par la trifurcation de deux feuilles ou d'un verticille réel pentamère par la trifurcation d'une seule feuille ; on a vu aussi qu'un verticille apparent de onze feuilles peut être obtenu avec un verticille réel heptamère par la trifur- cation de deux feuilles ou avec un verticille réel tétramère par la trifurcation de trois feuilles et la bifurcation de la quatrième. De même, on a vu qu'un verticille réel tétramère peut donner en apparence soit huit feuilles par trifurcation de deux, soit dix par trifurcation de trois, soit onze par trifurcation de trois et bifur- cation de la quatrième ; on a vu aussi qu'un verticille réel penta- mère peut conduire en apparence soit à sept feuilles par trifur- cation d'une seule, soit à neuf par trifurcation de deux, soit à dix par trifurcation de deux et bifurcation d'une troisième. Pour savoir exactement et sûrement comment les choses se passent dans un verticille donné, il faudra donc nécessairement procéder toujours à l'analyse anatomique du nœud correspondant. Le nombre des feuilles du verticille réel et la manière dont il se répartit entre les feuilles simples et les feuilles composées étant, comme on vient de le voir, variables d'un nœud à l'autre, il en résulte qu'il n'y a ici, et qu'il ne saurait y avoir, de relation constante de position ni entre les feuilles réelles, ni entre les feuilles apparentes de deux verticilles consécutifs. Pour les unes, comme pour les autres, la règle d'alternance se trouve donc ici en défaut. Cette hétérogénéité des verticilles, due à l'introduction parmi les feuilles simples d'un certain nombre de feuilles composées à trois folioles pareilles aux feuilles simples, en d'autres termes, à la substitution d'une ou de plusieurs pareilles feuilles com- poséesà tout autant de feuilles simples, d'oùrésulte uneapparente polymérisation, non seulement distingue nettement les Platy- thèces de deux autres genres de la famille, mais encore, puis- qu'elle est sans exemple ailleurs, leur donne un grand intérêt au point de vue de la Morphologie générale. On peut bien à leur sujet penser à nos Rubiacées indigènes, notamment aux Gaillets [Galïiun Linné), où les feuilles, tou- jours opposées, forment aussi des verticilles apparents à pièces R. Hamet. — Note sur une nouvelle espèce de Kalanchoe. 109 plus OU moins nombreuses. C'est ce que n'a pas manqué de faire l'auteur du genre, Steetz, et c'est ce qui l'a conduit à don- ner à l'espèce principale le nom de galioïde. Mais la ressem- blance n'est qu'apparente; au fond, la chose est tout autre. Les Rubiacées ont, en effet, des stipules et c'est au développement particulier et très remarquable de celles-ci que le verticille des Rubiées, toujours binaire, doit la multiplication de ses parties. Les Trémandracées n'ont pas de stipules et c'est, comme on vient de le voir, à la trifurcation d'une ou de plusieurs des feuilles de chaque verticille, en d'autres termes, à la substitution d'une ou plusieurs feuilles composées trifoliolées à tout autant de feuilles simples, que les Platythèces doivent la multiplication des pièces à chaque nœud. NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPECE DE KALANCHOE Par M. R. HAMET. Je me propose, dans la présente Note, de décrire et d'indi- quer les affinités d'une nouvelle espèce de KalancJioc ^ récoltée à Madagascar par M. Grandidier fils, et provenant de l'herbier Drake del Castillo. Cette espèce appartient au groupe malgache fort remar- quable constitué par le KalancJwe eriophylla et le K. tomeniosa^ groupe caractérisé par la présence, sur toutes les parties des espèces qui le composent, de poils très serrés formant une sorte de velours. Le KalancJwe eriophylla décrit par L,-R. Tulasne (i), en 1857, rattaché par J.-G. Baker (2), en 188 1, au genre Cotylédon^ et nommé par lui Cotylédon pannosa, puis replacé plus tard par ce même auteur (3) dans le genre Kalanchoe sous son premier nom de K. eriophylla^ se caractérise par des feuilles connées ovées, obtuses, rassemblées à la base de la tige florale ou au 1. HiLSEMB. et Boj. in sched. msc, ex L.-R. Tulasne, Fions Madagasca- riensis Fragmenta, in Ann. des Se. nat., Botan., 4' sér., t. VIII, p. 140 (1857). 2. J.-G. Bakek, Notes on collection of Jîoiuering plants tnade by L. Kitching in Madagascar in iSyg^ in The Journ. of the Linn. Society, Botany, t. XVIII, n" iio, p. 269(21 févr. 1881). 3. J.-G. Baker, Contributions to tke Flora of Central Madagascar, in Trimen's Journal of Botany, new séries, t. XI, p. 110 (1882). iio JOURNAL DE BOTANIQUE sommet des tiges stériles, par une inflorescence pauciflore, grêle, simple, par un calice à segments deltoïdes subaigus, par une corolle à lobes oblongs obovés, légèrement mucronés, plus hauts que larges, par des écailles linéaires légèrement émargi- nées, dont la longueur dépasse de beaucoup la largeur. Cette plante a été recueillie par M. Bojer dans les monts Antoungoun, de la province d'Emerina. Le KalancJwe iomeiiiosa^ décrit par J.-G. Baker, en 1882, diffère du K. eriophylla par une plus grande hauteur (55 cm. au lieu de 20 à 30 cm.), par son inflorescence multiflore ramifiée, à fleurs rassemblées en pseudo-glomérules au sommet des pédon- cules secondaires, par les segments de sa corolle semi-orbicu- laires très obtus, plus larges que hauts, et par ses écailles semi- orbiculaires profondément émarginées, dont la largeur dépasse la hauteur. Cette plante a été récoltée par M. R. Baron, dans le centre de Madagascar (Baron, n° 3560). Dans ces deux espèces, les filets des étamines sont larges (o mm., 50 à G mm., 90), les sépales deltoïdes subaigus, et les styles courts (i mm., 25 à 2 mm.). La plante que je vais décrire s'éloigne nettement du groupe homogène formé par les deux espèces ci-dessus. En effet, les filets de ses étamines sont presque filiformes (omm., 10) dans leur partie libre, ses sépales sont aigus et ses styles longs (6 mm. ,5). De plus ses carpelles sont plus allongés et plus lon- guement atténués. Je donnerai à cette espèce le nom de Kalanchoe Van Tïe- gheîni, du nom de mon maître, en hommage de ma profonde reconnaissance. Kalanchoe Van Tieghemi R. Hamet nov. sp. — Radix ignota. Planta caulescens. Folia ignota. Flores in inflorescentiam, verosimiliter cymosam,compositamdispositi,lloriferam et villosamapice pedunculo- rum secundariorum solum. Pedicelli pilis densis obtecti. Calyx, pilis densis tectus, profunde 4-partitus , tubo bre vi , laciniis ovatis leviter acumi- natis. Corolla, pilis densis tecta, tubo basi dilatato, ad faucem angus- tato, profunde 4-lobato, lobis tubo subasquilongis, linearibus, oblon- gis, obtusissimis. Stamina 8, biseriata, superiora alternipetala ad 2/3 longit. laciniorum corollinarum, inferiora oppositipetala ad dimidium laciniarum corollinarum attingentia. Filamenta usque ad 2\'^ longit. tubi corollx' adnata, sursum libéra, in parte concreta complanata, R. Hamet. — Note sur une nouvelle espèce de Kalanchoe. m linearia, lata,in parte libéra filiformi-complanata. Anthera; reniforraes. Conaectivus dilatatus, triangularis, apiceacutus. Carpella 4, conniven- tia, ovato-lanceolata, a dimidio usque ad apicem attenuata, apice leviter dilatato, disjunctionem carpelli cum stylo indicante. Styli 4 filiformes, longissimi,conniventes. Stigmata terminalia, dilatata. Squa- mulae semi-orbiculares, latae, leviter emarginatae. Semina angusto-obo- vata, costis rugosis instructa. Intlorescentia 20 cm. longa, 12 cm. lata. Pedicelli 6 mm. longi. Calycis tubus i mra.-i mm., 5 longus. Calycis laciniae 5 mm., 5-6 mm., longae, 2 mm., 5-3 mm. 5 latae. Coroilae tubus 6 mm., 5 longus. Corollas laciniae 5 mm., 5-6 mm. longae, 2 mm., 5-3 mm. latae. Filamenta in parte concreta o mm., 60 in parte libéra o mm,, 10 lata. Carpellae o mm., 5 longae, 2 mm., 5 latae. Styli 6 mm., 5 longi. Squamulaeo mm., 6 longae, I mm., 5 latae. Semina o mm., 75 longa. Madagascar : Behara, 6 à 8 juillet 1901 (Grandidier fils). Dans l'herbier Drake del Castillo. Tableau analytique A Styles courts (i mm. 25-2 mm.). Sépales obtus. \ Inflorescence grêle, pauciflore simple. Seg- ments delà corolle ovés mucronés, longs de 6 mm., larges de 5 mm., 5. Ecailles linéaires, légèrement émarginées, longues de 2 mm., 50, larges de o mm., 75. . . K. eriophylla. jf Inflorescence multiflore, ramifiée, à fleurs rassemblées en pseudo-glomérules au sommet des pédoncules secondaires. Seg- ments de la corolle semi-orbiculaires, longs de 3 mm., 5 , larges de 6 mm. Ecailles semi-orbiculaires, profondément émargi- nées, longues de o mm., 50, larges de I mm., 25 K. tomentosa. AA Styles longs (6 à 7 mm.). Sépales aigus, acu- minés K. Van Tieghemi. 112 JOURNAL DE BOTANIQUE ESSAI SUR LA VALEUR ANTITOXIQUE DE L'ALIMENT COMPLET ET INCOMPLET Par M. A. LE RENARD Avant-Propos On voit souvent apparaître et croître dans les liquides con- sidérés comme antiseptiques puissants ou toxiques, des végéta- tions informes auxquelles Agardh a autrefois donné, sans bien connaître leur personnalité, le nom d' Hygrocrocù. Ces produc- tions submergées étant végétales, on les a longtemps regardées comme des Algues, mais on sait aujourd'hui que ce sont exclusi- vement des Champignons. On a même pu en forcer quelques- uns à se montrer sous leur véritable aspect, c'est-à-dire sous une forme déterminable, et c'est ainsi que l'espèce la plus fréquem- ment dévoilée a été le Pénicillium glaucnm (Guéguen, Plan- chon, etc.). L'observateur se demande alors par quel mécanisme particulier des Champignons peuvent se développer dans les milieux toxiques et quelles y sont leurs conditions d'existence. Il est ainsi amené à rechercher quels sont les agents protecteurs et nutritifs de ces organismes dans ces milieux et quelle est la dose de toxique à laquelle tout développement leur est interdit en présence des substances nutritives ordinaires. Notre bien cher maître, M. le P' Gérard, de l'Université de Lyon, a appelé notre attention sur ce sujet et sur l'intérêt qu'il y aurait à connaître les doses maxima de toxiques qui permettent la ger- mination en présence de l'aliment complet et incomplet, et l'influence de quantités variables d'une substance alimentaire sur la résistance aux toxiques. Nous nous sommes mis à l'œuvre, comptant expérimenter sur la plupart des Champignons des solutions qu'on a réussi à déter- miner, en essayant sur chacun d'eux un grand nombre de poi- sons. Mais en même temps que le travail devenait plus métho- dique, il se montrait de plus en plus gigantesque, interminable, et c'est ainsi qu'aujourd'hui nous ne présentons qu'une contribu- tion à l'étude de cette question. Après d'assez nombreux essais, nous n'avons retenu qu'un seul Champignon, le trop commun A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 113 Penïcilliuin glauciun, et un seul genre de toxiques, les sels de cuivre solubles (acétate, chlorure, nitrate, sulfate). Nous avons été guidés dans le choix du Champignon, non seulement par cette raison que le Pénicillium est ubiquiste, omnivore, et cons- titue le plus souvent l'organisme des solutions, mais encore par ce fait qu'on le représente, en général, comme résistant à de nombreux poisons et à de fortes doses de ces poisons. Quant aux sels de cuivre, leur importance est telle dans la lutte contre les maladies cryptogamiques que ce seul motif justifierait notre préférence. Avant de décrire les expériences et d'énoncer leurs résultats, il n'était pas inutile d'établir, autant que possible, la valeur ali- mentaire relative des différentes parties de ce qu'on appelle l'ali- ment complet et de rappeler le peu qu'on sait de leur rôle physio- logique, de façon à pouvoir au besoin comparer la valeur alimen- taire et la valeur antitoxique. Les connaissances nouvelles sur les actions des poisons dans le règne végétal tendent à démontrer que ces dernières ne s'éloi- gnent pas tant qu'on pourrait le croire de ce qu'on constate dans le règne animal, en ne les prenant, bien entendu, que dans le sens le plus général et en tenant compte de la moindre différen- ciation des organes et des fonctions. Dans les études préliminaires, nous avons relevé quelques observations inédites, au moins en France, sur le développement, la physiologie du Penicilliiun , et nous avons jugé convenable de les faire connaître, d'autant plus que la plupart de ces observa- tions se rattachent à notre sujet. Le présent travail n'a pas demandé moins de huit mille cul- tures, tant pour les expériences elles-mêmes que pour les études préliminaires et la confirmation des résultats, puisque tout ou partie de chaque ensemble a toujours été repris au moins trois fois. En terminant cet avant-propos, je dois à M. le P'" Van Tie- ghem l'expression de ma profonde reconnaissance pour la bien- veillance avec laquelle il m'a accueilli dans son laboratoire et les facilités qu'il m'a ainsi données pour exécuter ce travail. Je dois remercier aussi un autre maître de la Botanique française, M. le P' Bonnier, de l'honneur qu'il m'a fait en présidant cette thèse, pour laquelle il a bien voulu me donner des conseils. Je ne puis 114 JOURNAL DE BOTANIQUE oublier M. Morot, l'aimable assistant du laboratoire de M. Van Tieghem, qui m'a permis de puiser dans sa bibliothèque et de consulter ainsi nombre de travaux originaux peu répandus, ce dont je le remercie bien vivement. Enfin, il est encore un maître auquel je dois beaucoup et il ne m'est pas permis de le négliger, puisque c'est lui l'inspirateur de ce travail; j'ai nommé M. le P"" Gérard, de l'Université de Lyon; je lui envoie mon souvenir plein d'affection et de respect. Historique. Le sujet qui nous occupe ne semblait pas, à vrai dire, com- porter d'historique, car ce genre d'études ne remonte guère qu'à quelques années. Néanmoins, en cherchant dans l'ancienne littérature, on peut trouver çà et là des données qui ne s'éloi- gnent pas trop de notre cadre. A mesure que nous nous rappro- chons de ces dernières années, les observations augmentent, non seulement en nombre, mais encore en précision et nous trouve- rons alors quelques travaux se rapportant réellement à l'étude de la variation de la toxicité par la variation de l'aliment, en qualité surtout, rarement en quantité. Il est bien entendu que jamais ce travail n'a été fait avec la méthode et la précision que nous y avons mises; jamais on n'a songé à ne considérer qu'un seul élé- ment et même dans les travaux qui se rapprochent le plus du nôtre, les auteurs ont toujours en vue une association d'éléments, de sels. Jadis, on ne s'occupait pas de l'action des toxiques sur les végétaux ; je ne sais même pas si on croyait qu'ils pussent être empoisonnés. Ce n'est que vers la fin du XVIII® siècle seulement que cette idée a pris corps, en correspondance du reste avec les progrès de la chimie, et les premières expériences les plus con- nues sur les actions toxiques datent du commencement du der- nier siècle. En effet, en 1804, ^^ Saussure (i) a expérimenté divers sels métalliques sur les végétaux et a constaté la très grande toxicité du cobalt et attribué l'action nocive des sels de cuivre à leur pouvoir corrosif. Dès lors l'élan est donné, les recherches se poursuivent I. De Saussure, Recherches chimiques sur la végétation, 1804. A. Le Renard — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 115 avec l'idée de comparer les effets des poisons sur les animaux et les végétaux. On croit toujours que ces derniers n'ont besoin pour vivre que de substances organiques et que tous les sels minéraux sont pour eux des poisons, jusqu'à ce que les expé- riences variées d'Achard, Gôppert, Marcet, Treviranus, Rûc- kert et surtout Schûbler, aient, petit à petit, démontré le con- traire. Alors Liebig annonce que l'alimentation des végétaux est exclusivement minérale, répétant ainsi ce qu'avait déjà dit Lavoisier cinquante ans auparavant. On distingue peu à peu des sels minéraux utiles et d'autres inutiles ou dangereux, on cherche à savoir l'action de doses différentes de ces divers sels, comme le fît Bouchardat, en 1843. Je m'étendrai sur le travail de ce dernier auteur, bien qu'il n'y soit traité que des Phanéroga- mes, car il présente des faits qui ne sont pas sans intérêt pour nous. L'auteur a placé des rameaux de Mimosa pudïca, munis de racines adventives, dans des solutions de carbonate, de bicar- bonate, de sulfate et de nitrate d'ammonium à diverses con- centrations. Au bout de six jours, les plantes étaient mortes dans des solutions de ces sels à i/iooo et 1/1500. En solution à 1/3000, ces sels exerçaient encore une action nuisible ; à une dilution plus élevée ils étaient inactifs et la limite de toxicité se trouve être ainsi pour eux à 1/3000. Le même auteur a ensuite essayé l'action de substances véritablement toxiques et il a trouvé que les préparations arsenicales empoisonnent les plantes à la dilution d'un millionième; le sublimé à 1/ 1000 est éga- lement toxique ; viennent ensuite le nitrate d'argent, le chlorure d'or, le chlorure de platine. Les sels de cuivre solubles ont une action bien moins accentuée que les composés précédents. Les sels de potassium ne sont pas non plus inoffensifs : au premier rang de toxicité se placent le cyanure et l'iodure, puis le sulfate. Les sulfates de sodium et de magnésium ont une action encore plus faible, qui n'est due qu'à leur accumulation dans la plante, et qui, par conséquent, ne se produit qu'à la longue. L'auteur mon- tre encore que les acides minéraux en solution à i/iooo ont une action corrosive sur les spongioles des racines, ce qui en- traîne la suppression de l'absorption. Certains acides organi- I. A. Bouchardat, De l'action qu'exercent sur les plantes les substances organiques et inorganiques toxiques pour les animaux (C. R. Ac. Se, t, XVII, 1S43), ii6 JOURNAL DE BOTANIQUE ques (acétique, tartrique, citrique, oxalique, etc.) agissent de même, mais à des concentrations plus élevées ; enfin l'étude se termine par l'expérimentation de certains corps organiques non acides (sucre de canne, glucose, mannite, etc.) qui, inoffensifs en solution à i/iooo, deviennent nuisibles par l'augmentation delà concentration (solutions à 1/500, i/ioo, 1/50, 1/25, i/io). Pour déterminer la valeur alimentaire de ces divers sels utiles, on a fait des cultures dans des solutions aqueuses de ces sels mélangés et on est ainsi arrivé à déterminer des formules d'aliment complet exclusivement minéral. On ne s'occupe que des Phanérogames jusqu'à ce que Rau- lin vienne démontrer à son tour que les Champignons se com- portent comme les végétaux à chlorophylle, à condition de leur fournir le carbone que l'absence de chlorophylle les empêche de puiser dans l'air. On peut trouver dans le célèbre Mémoire de cet auteur (i) un véritable exemple de recherche d'antitoxi- cité. Nous le rencontrerons dans l'étude de l'action de la solu- tion complète vis-à-vis des différents sels métalliques ; nous lais- serons de côté les sels de mercure, de platine, etc., pour ne relever que les résultats obtenus avec le sulfate de cuivre. L'au- teur, cela va sans dire, ne cherche pas de dose limite, vu que l'objet de ses recherches n'était véritablement pas la toxicité, mais la plus ou moins grande valeur nutritive des sels expéri- mentés. Voici les résultats au bout de sept jours d'expérience : SO*Cu Récolte totale. 3 gr. = 1/160 I gr. 6 2 gr. = 1/240 2 gr. 5 I gr. = 1/480 3 gr. 2 o, 5 = 1/960 3 gf- 3 o =0 3 &•■• 2 ce qui prouve que, pour un même aliment, la valeur antitoxique ne diminue pas proportionnellement à la quantité de toxique. De ce tableau, du reste, ressort nettement ce fait, dont la valeur a échappé à l'auteur, que l'addition d'une certaine quantité de SO*Cu augmente le poids sec de la récolte. Ajoutons que, pour I. Raulin, Etudes chimiques suf la végétation (Ann. des Se. nat., Bot., t. XI, 1869). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 117 Raulin, la toxicité n'est pas due en totalité à l'oxyde métalli- que et qu'en particulier, pour le sulfate de cuivre, l'effet observé appartient peut-être en entier à l'acide sulfurique. Cette opinion est rectifiée un peu plus loin dans le Mémoire, où il est dit que les effets apparents de l'acide sulfurique résultent en réalité de l'acide nitrique du nitrate d'ammoniaque mis en liberté, cet acide nitrique étant encore bien plus funeste à la végétation que l'acide sulfurique. Le silence se fait encore pendant quelques années, les recherches se portant surtout dans la voie ouverte par Raulin. Nous arrivons enfin à l'époque actuelle. Les idées sur l'alimen- tation des vég-étaux, tant inférieurs que supérieurs, se sont complètement transformées, les connaissances physiologiques se sont agrandies. On peut faire des cultures sur un milieu défini ; aussi n'est-on pas surpris quand on voit annoncer que le degré de toxicité d'un acide varie, pour le même organisme, avec la composition du substratum et d'autres conditions exté- rieures, telles que la température. Il s'agit ici de l'acide sulfu- reux, dont l'action à 35° est plus énergique qu'à 20° ; cette action est encore considérablement augmentée par l'addition de petites quantités d'acides minéraux, inoffensives par elles- mêmes (i). La recherche de la toxicité relative des différents sels dans un même milieu se rattache en quelque sorte à la variation de l'action toxique. Aussi le travail de Richet (2) sur la fermenta- tion lactique n'est pas sans intérêt, d'autant plus qu'il fait inter- venir la molécule d'un corps dans l'estimation du degré de toxi- cité de ce corps. Il y a là un véritable progrès. Il est arrivé aux résultats suivants : une molécule de sulfate de zinc est cent fois moins toxique qu'une molécule de sulfate de cadmium ; une molécule de sulfate de nickel ou de cobalt est cent fois moins toxique qu'une même quantité de sulfate de fer ou de manga- nèse. Cet auteur nous donne une liste des métaux par ordre de toxicité pour le ferment lactique, en indiquant la fraction de molécule qui empêche le développement du ferment. 1. hinossiei, Acizoft de l'acide sulfureux sur quelques Champignons infé- rieu*s et en particulier sur les levures alcooliques C^xm.. Instit. Pasteur, 1891). 2, C. Richet, De l'action de quelques sels métalliques sur la fermentation lactique (C. R. Ac. Se, t. CXIV, 1892). ii8 JOURNAL DE BOTANIQUE Avec Sauvageau (i), nous trouvons, pour la première fois véritablement, la recherche de la variation de la toxicité sous l'influence de la variation de l'aliment. Dans ses expériences sur la germination des spores d'Isaria farmosa, cet auteur avait remarqué que la solution de sulfate de cuivre à 0,25/1000 constituait une dose limite quand on faisait germer ces spores dans l'eau distillée. Si on prenait de l'eau de rivière additionnée de i/iooo d'acide tartrique, la dose limite s'élevait à 10/1000. Pour savoir si on devait attribuer la moins grande toxicité de cette solution à l'acide tartrique ou simple- ment à l'emploi d'eau ordinaire, Sauvageau a fait ces mêmes cultures en remplaçant l'eau ordinaire par l'eau distillée et a obtenu les mêmes résultats. Donc c'est bien l'acide tartrique qui rend le sulfate de cuivre quarante fois moins toxique. On peut doubler la dose d'acide tartrique sans observer aucun changement et l'auteur pense que l'acide tartrique n'agit pas simplement par les éléments nutritifs qu'il apporte au Champi- gnon, mais encore comme un contre-poison du sulfate de cuivre. Un peu plus tard, Trabut ( 2), en faisant macérer pendant vingt- quatre heures du Blé dans des solutions de sulfate de cuivre, a pu augmenter la résistance du Peiiicillmm de telle sorte que la quantité de sel de cuivre supportée passait de 2 7o à 9,5 7o- ^ est regrettable que nous soyons ici en présence d'un simple fait sans précision, que nous ne sachions rien de la composition réelle du milieu nutritif, du poids sec de la récolte fongique, etc. Du reste, de Seynes (3), qui a repris ces expériences, n'a pu obtenir le développement du Pénicillium qu'avec 2,5 °/o et 5 "/o de sulfate de cuivre, sans atteindre jamais la dose de 9 °/o don- née par Trabut ; il attribue cette différence aux impuretés con- tenues dans le sulfate de cuivre employé par Trabut, et qui en diminuaient la teneur en cuivre. Kahlenberg et True (4) nous donnent, sans le savoir, quel- ques renseignements sur les changements de la toxicité à la suite 1. C. Sauvageau, Variabilité de l'action du sulfate de cuivre sur /'Isaria farinosa (Bull, de l'Herbier Boissier, vol. II, n" lo, 1894). 2. L. Trabut, Sur tin Pénicillium végétant datis des solutions concentrées de sulfate de cuivre (Bull. Soc. bot. de Fr., t. XLII, 3" sér., t. Il, 1895). 3. J. de Seynes, Résultats de la culture du Pénicillium cupricum Trabut (Bull. Soc. bot. de Fr. t. XLII, 3" sér., t. II, 1895). 4. L. Kahlenberg- et H.-R. True, On the toxic action of dissolved salts and their electrolytic dissociation (Bot. Gaz., vol. XXII, 1896). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 119 de modifications de milieu. Cette observation n'a pas ici tout l'intérêt qu'elle comporterait s'il s'agissait d'un milieu pour Champignon : les auteurs ont en effet expérimenté sur les graines de LiipùiîLS albns germées et transportées ensuite sur le milieu toxique. Avec SO*Cu, les auteurs donnent comme limite 1/51200 gr. mol. par litre; par l'adjonction de sucre et de potasse dans les rapports suivants I SOCu -j- I C"H^^O<' + 3 KOH cette valeur tombe à 1/400 gr. m. La même formule, dans laquelle Ca(OH)' en solution saturée remplacé 3 KOH, donne à son tour 1/704. On a ainsi la variation de toxicité de SO*Cu en trois milieux différents assez nettement constitués. Avec le cyanure de potassium, la limite est au voisinage de 1/6400 gr, mol. par litre, le ferrocyanure de K, comme le ferricyanure de K, l'amène à 1/200, mais il y a à tenir compte ici du change- ment de rapport entre les quantités de Cy et de K et du rem- placement de I et 2 K par i Fe. Le chlorure mercurique est supporté par le Lupin à 1/12800 gr. éq. par litre ; si ce sel est additionné de dextrine et de potasse caustique, la concentration supportée s'élève à 1/6400 et Hg, par son entrée dans un ion complexe, devient quatre fois moins toxique. L'azotate d'argent, d'une toxicité extrême, n'est toléré qu'à la dose de 1/409600, mais l'adjonction de cyanure de potas- sium, cependant toxique lui-même, fait descendre la limite à 1/25600 d'Ag présent, grâce à la formation d'un cyanure double KAgCy^ qui se dissocie dans les solutions aqueuses en ions K et AgCy^ Soit encore l'acide borique supporté à 1/25 gr. mol. ; sa toxicité n'est pas modifiée par la présence du sucre de canne, mais si on y ajoute de la mannite, substance inoffensive en soi, elle augmente la toxicité à un tel point que le mélange est toxi- que à une concentration de i gr. mol. d'acide borique pour 100 litres, c'est-à-dire quatre fois plus. Les auteurs attribuent cette toxicité à l'augmentation du nombre d'ions H dans la solu- tion, augmentation due à la formation d'un acide boromanni- tique. On pourrait encore citer les modifications apportées dans la toxicité de l'acide acétique par l'introduction progressive I20 JOURNAL DE BOTANIQUE du chlore dans sa molécule (acides mono-, di-, trichloracétique), dans celle de l'acide benzoïque par un procédé analogue, mais nous devons nous arrêter dans ces citations, d'autres auteurs demandant place à leur tour. Heald (i), dans ses études sur la toxicité des ions, ne cher- che pas la valeur antitoxique des composés qu'il emploie, mais, par ses comparaisons sur la variation de la toxicité à la suite de la formation d'ions plus complexes, il en fait entrevoir la con- ception. Ainsi, il compare le cyanure de K avec le ferro- et le ferricyanure de K. Il constate que la toxicité de CyK étant due à l'ion Cy (cyanogène), il faut, pour produire le même effet sur le Pîsiim satïvittn^ 384 fois autant de cyanogène sous la forme de Fe Cy^ et sur le >^^<î Mays 192 fois autant, la différence de résistance des deuxplantesétant expliquée, une fois pour toutes, par la différence des aliments de réserve prédominant dans cha- que graine : hydrates de carbone dans le Pois, corps gras dans le Maïs. Les sels d'argent permettent à l'auteur d'établir une seconde comparaison par l'emploi du mélange AzO^Ag-j- 3 CyK, qui se complète à la suite du double échange par AzO'K-|-KAgCy* 4- KCy. Malheureusement Heald n'envisage que l'ion CyAg, et, le comparant avec l'ion simple Ag, déclare qu'il faut quatre fois autant d'argent sous la forme AgCy que sous la forme Ag pour tuer les graines de Pistmi et huit fois autant pour celle du Zea Mays. Le résultat est pourtant bien difficile à apercevoir par suite de la présence de multiples ions toxiques Ag et Cy. True et Hunkel (2), dans leur étude sur la toxicité des phé- nols, ont encore étudié la variation de la toxicité par la varia- tion des éléments du composé toxique, ou par l'addition à ces composés toxiques de substances indifférentes pour les végétaux; ce qui revient en somme à une modification du milieu sur lequel ils transportaient les graines de Liiptmts albns ou les filaments de Spirogyra . C'est ainsi qu'ils ont trouvé que l'addition de I NaOH, 1 NaCl, 2 NaCl et même 3 NaCl au benzophénol ne mo- 1. F.-D. Heald, On the toxic effect of dilute solutions of acids and salis upon plants (Bot. Gaz., vol. XXII, 1896). 2. H.-R. True et Ph.-D. et C.-G. Hunkel, The poisonous ej^ect on living plants by phénols (Bot. Centralbl., Bd LXXVI, 1898). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 121 difiait pas la valeur toxique de cet alcool pour le Lupin, dont il sera seulement question ici . Le résorcinol voit son action toxi- que diminuer progressivement quand on ajoute i puis 2 NaOH; il en est de même pour l'orthocrésol, le métacrésol ; le paracré- sol, le carvacrol, le thymol, le paranitrophénol ne sont pas modifiés par l'addition de i NaOH. Cette même quantité de soude ajoutée à l'orthonitrophénol diminue la toxicité d'un tiers, et au trinitrophénol d'un quart. Il est intéressant de sui- vre la variation de la toxicité amenée par la modification de la molécule de phénol, C^H'(OH).Si laquantitétoxique de phé- nol est de 1/400 gr. mol. par litre, le remplacement du groupe hydroxyle par AzO% donnant le nitrobenzène, C''H'(AzO'), la rend égale à 1/3200 gr. mol., soit une quantité huit fois plus petite. L'introduction du groupe CH'O, donnant l'anisol, C'H' (CH'O), ne modifie pas la valeur primitive; le remplacement d'un atome d'hydrogène dans l'anisol par un groupe OH donne legaïacol, deux fois plus toxique que l'anisol. Si on fait la même opération sur le gaïacol on obtient l'orcinol C^H= — CH'OHOH, moins toxique que le gaïacol. Enfin l'acide salicylique, à la fois acide et phénol, est toxi- que à 1/6400 gr, mol. La formation de salicylatede soude réduit cette toxicité à i/ioo ou 1/200 de gramme-molécule, tandis que celle de salicylate de méthyle ne l'abaisse qu'à 1/1600 gr. mol. Dans ce dernier cas les auteurs n'attribuent pas la toxicité plus grande du salicylate de méthyle au groupe C H% mais à la for- mation, à la suite de la dissociation électrolytique, d'alcool méthylique et d'acide salicylique, les ions H de cet acide ren- dant le salicylate de méthyle beaucoup plus toxique que le sali- cylate de soude. Les auteurs concluent de l'ensemble que les ions OH n'ont qu'une faible influence sur l'action toxique des phénols. Je laisse de côté les modifications apportées dans la toxicité du crésol par l'introduction du groupe isopropyle et du groupe hydroxyle. Doit-on comprendre dans l'historique cette remarque faite par Stevens (i), à propos de la bouillie bordelaise, qu'il faut une quantité de ce mélange correspondant à nJ200 de cuivre, 1, F.-L. Stevens, The effect of aqueous solutions upon tke germination of fungus spores (Botan. Gaz., Chicago, vol. XXVI, 1898). 122 JOURNAL DE BOTANIQUE n désignant la solution normale, pour entraver la germination, alors qu'avec les sels de cuivre seuls une quantité de 7^/3200 suffit? L'auteur explique cette différence, comme l'avaient fait Kahlenberg et True en des circonstances analogues, en admet- tant que l'ion ordinaire Cu est modifié par son entrée dans une molécule complexe contenant évidemment de la chaux. Bien que l'auteur ne le dise pas expressément, ce serait à la chaux que la bouillie bordelaise devrait sa valeur antitoxique et le cuivre mélangé avec elle a une force toxique seize fois moindre. Ces résultats perdent quelque peu de leur importance quand on connaît la trop courte durée des expériences et la diversité des procédés de culture employés par l'auteur pour les diffé- rents Champignons. La chaux joue ici le même rôle que le sulfate d'ammoniaque dans les expériences de Maillard dont nous allons parler. Aupa- ravant, je dois rappeler cette observation de Clark (i) qui con- firme ce que nous avons déjà vu à propos de l'acide acétique et du remplacement successif de ses atomes d'hydrogène par des atomes de chlore : c'est que la toxicité des acides obtenus ainsi successivement augmente avec le nombre des atomes de chlore, l'acide monochloracétique étant déjà plus toxique que l'acide acétique lui-même. Clark explique cet accroissement de toxicité non seulement par une augmentation de la toxicité des molé- cules, mais encore par l'augmentation du nombre des molécules dissociées. Maillard (2) recherche si la présence du sulfate d'ammonia- que favorise l'apparition du Pe7ticilh'nin par suite de la diminu- tion de la toxicité, l'addition d'un cathion non toxique dimi- nuant l'ionisation propre du cuivre. Les résultats sont les sui- vants : I" à teneur égale en SO* (AzH*)», plus il y a de SO*Cu, moins le Champignon se développe ; 2° à teneur égale en SO*Cu, plus il y a de SO^(AzH*)% meilleur est le développement ; 3° quand l'augmentation du cuivre par rapport à l'ammonia- 1. J.-F. Clark, On tlie ioxic effect 0/ de leter tous agents on ike germination and development of certains filamentous ftiiigi (Bot Gaz., vol. XXVIII, 1899). 2. L. Maillard, Rôle de l'ionisation des sels métalliques^ sulfate de cuivre ^/ Pénicillium glaucum (Bull. Soc. chim. Paris, 1899). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 123 que est inférieur à 1/2, la culture plus riche en ammoniaque a mieux prospéré; 4° quand le cuivre augmente plus vite que l'ammoniaque, l'action de SO* (AzH*)= est impuissante à contrebalancer une trop grande augmentation du toxique. On sait que l'auteur a surtout en vue l'étude des actions des deux éléments constituants de SO'(AzH*)- à un point de vue particulier ; de sorte que nous ne pourrions conclure ici que pour les deux éléments S et Az ammoniacal simultanément; il eût été encore avantageux que les rapports entre les quantités de SO*(AzH*)' fussent en progression plus régulière et que la formule fût moins compliquée et plus nettement définie. Dans l'ouvrage de Beauverie (i), on sent que le travail, com- mencé dans le sens qui est le nôtre et sous la même inspiration, a peu à peu changé de direction et l'étude de la toxicité est restée incomplète et imprécise, faisant place à celle du polymor- phisme de quelques Champignons en milieux variés. Nous rele- vons cependant les observations suivantes qui justifient notre appréciation. Beauverie tente de savoir si, dans les expériences de Sauva- geau, l'action antitoxique de l'acide tartrique est due à la valeur nutritive ou à toute autre cause. Il cherche la « dose limite infé- rieure » du sel de cuivre permettant la germination des spores de Peiiicilliîim dans l'eau pure, puis la « dose limite supérieure » pour une solution additionnée de sel de Seignette ou d'acide tartrique à i/iooo par exemple. Il est facile alors de savoir combien de fois i gr. de sel de Seignette ou d'acide tartrique rend le cuivre moins toxique. Le Pcnicilliuni provenait de cul- tures sur pommes de terre et les cultures d'expériences étaient faites dans des gouttes suspendues en cellules Van Tieghem. Ces gouttes étaient ainsi disposées en séries : SO*Cu . . . ogr. 10 0,20 0.30 0,40 0,50 0,60 H'O . . . I.OOO I.OOO I.OOO I.OOO I.OOO I.OOO Dans l'eau pure les spores avaient germé en quelques heures ; mais à mesure que la dose de cuivre augmente, la ger- mination retarde, en même temps que le nombre des spores I. J. Beauverie, Etudes sur le -polymorphisme des Champignons (Thèse de doctorat, Lyon, 1900). 124 JOURNAL DE BOTANIQUE germées diminue et ainsi jusqu'à o gr. 50 de SO*Cu, où il n'y a presque plus de germination. La dose limite inférieure est donc 0,5/1000 environ. On fait alors une autre série de cul- tures : SO*Cu 0,50 I 2 3 4 5 10 Sel de Seig-nette .1 i i i i i i H'O i.ooo i.ooo 1.000 i.ooo i.ooo i.ooo i.ooo La dose limite est ici un peu supérieure à 2 ; il en est à peu près de même avec l'acide tartrique. La présence de i gramme de sel de Seignette ou d'acide tartrique a donc rendu le cuivre quatre fois moins toxique (2/0,5). Cette atténuation de la toxi- cité du cuivre augmenterait proportionnellement (jusqu'à une certaine concentration) à la quantité d'aliment employé; par exemple : SO*Cu 2 4 6 Ac. tartrique ... i 2 3 H'O i.ooo i.ooo i.ooo Nous dépassons 4 de cuivre. Si on emploie un meilleur ali- ment, soit l'azotate d'ammoniaque, on obtient de nombreuses germinations avec : SO*Cu 6 Ac. tartrique i AzO'AzH* 4 H*0 i.ooo Avecle bouillon de viande = 1000 etSO*Cu = 10, on constate des germinations assez rapides. Mais déjà, à partir de l'emploi des doses variables d'acide tartrique, il n'est plus question de dose limite; ce sont des quantités prises au hasard, elles donnent des résultats favorables et l'auteur conclut : « en résumé, l'action du sulfate de cuivre et probablement de beaucoup d'autres substances toxiques, varie vis-à-vis des Champignons en s'atté- nuant proportionnellement à la quantité et à la qualité des substances nutritives qui l'accompagnent. L'importance de cette faculté d'atténuation est variable encore suivant les espèces de Champignons. » Je dois dire que, malheureusement, les résultats de mes expériences ne concordent guère avec ce tableau si séduisant ; nous sommes loin de cette agréable simplicité et les lois qui A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 125 règlent la variation de la toxicité ne peuvent se formuler de façon si simple et si précise. Du reste, si on peut admettre que l'acide tartrique représente un élément carboné, le nitrate d'ammoniaque représente, lui, deux sortes d'azote; le sel de Seignette, trois éléments au moins; quant au bouillon de viande, c'est la réunion de tous les éléments organiques et inorga- niques. On voit par ces quelques mots combien erronées doi- vent être les conclusions de cette étude. Plus nous avançons dans ce genre de recherches, plus celles- ci se précisent; les données du problème, encore obscures jus- qu'ici, se posent plus nettement et la rigueur scientifique avec laquelle on se met à étudier la question montre qu'elle possède en elle-même un véritable intérêt. Relevons en passant deux travaux de Coupin (i) dans la comparaison desquels nous trouvons quelques faits intéressants, portant encore sur les Phanérogames et en particulier sur le Blé de Bordeaux. Nous ne retiendrons que les sels de potassium, dont la comparaison est seule instructive. Avec lephosphate mo- nopotassique, l'actionutile commence àpartir de o gr. 00000025 et l'action toxique est complète à 6 "/o- Il y a donc variation dans la quantité de l'aliment jusqu'à la variation de ses effets, de telle sorte que, finalement, il comprend à la fois une dose toxique atténuée par une dose utile, dont il serait intéressant de connaître le maximum, afin de savoir si cette dose utile est tellement minime par rapport à la dose toxique que son effet peut être considéré comme nul. Voici en tableau les effets des autres sels de potassium. KCI. AzO'K CO'K* PhO'H'K Effet utile à partir de gr. 000003 gr. 000004 o gr. 000000 I o gr. 0000008 o o gr. ouuoooo gr. 00000025 Effet complet toxique à 1.9 % 3 1,7 2,3 6 I. H. Coupin, Sur la toxicité des composés du sodium, du potassium et de l'ammonium sur les végétaux supérieurs (Rev. gén. de Bot., t, XII, 1900). — Sur la sensibilité des végétaux supérieurs à l'action utile des sels de po- tassium (C. R. Ac. Se, t. CXXXII, 1901). 126 JOURNAL DE BOTANIQUE Selon l'auteur, le plus toxique des sels de potassium pour les végétaux supérieurs est l'oxalate (0,0033 ""/o), qu'on sait au contraire l'être assez peu pour les Champignons. Ajoutons que, pour les divers sels du potassium, du sodium et de l'ammonium formés avec les métalloïdes Cl, Br, I, la toxicité augmente avec le poids moléculaire de ces derniers corps, et qu'aucun com- posé ammoniacal n'est éminemment toxique. Duggar (i), de son côté, a cherché à connaître quelques- uns des facteurs spéciaux qui peuvent influencer la germination des spores de Champignons. II s'agit, en particulier, de savoir si la germination a besoin d'un aliment parfait ou d'un aliment particulier ; si un aliment chimique ou un poison qui n'est pas en lui-même une substance alimentaire peut fonctionner comme un moyen d'excitation. D'après lui, l'addition de nitrate de potassium à une solution de sucre n'augmente pas le nombre des germinations, et par suite il considère l'action des composés potassiques comme peu stimulante sur la germination. Les sels des métaux lourds n'ont pas non plus une action bien puissante; cependant voici, pour V Aspergiilus flavîts &X. le Sterigmatocystis nïgra, les résultats obtenus avec deux sels de cuivre. Force de la solution en {i VzO'fv'Tu Sterigi molécules. Aspergillus. Tiatocystis n/io 0 0 n/ioo CJ 0 n/iooo 0 0 n/ioooo 0? 0 n/iooooo 5-IO 0 Force de la solution % SO*Cu. Aspergillus. Sterigmatocystis, I 0 0 0,1 G G 0,01 0-40 0 0,001 3-5 15-30 0,0001 25 0 0,00001 3-10 G I. B.-M. Duggar, Pkysîolo0cal studies with référence io the germination of certain fîU! go us spores (Bot. Gaz., vol. XXI, 1901;. A. Le Renard. — Sui- la valeur antitoxique de l'aliment 127 On peut ainsi observer que, pour \ Aspergillus flavtis , l'azo- tate de cuivre ne cesse d'être absolument toxique (^u'à la con- centration /«/lOOGGO et que, pour le Sterïgjnatocysit'Sy ce même sel est constamment toxique dans les limites de l'expérience. Le sulfate de cuivre se montre bien moins toxique, puisque sa toxicité pour \ Aspergillus cesse à partir de la concentration 0,01 7o et atteint son minimum à 0,0001 7o- ^ est vrai que, pour le Steriginatocystis^ la seule concentration 0,001 '7o permet la germination ; en deçà et au delà, l'effet toxique seul se fait sen- tir. Ces deux doses à effet minima correspondent évidemment, pour le sulfate de cuivre, au point où s'exerce le stimulus comme dirait Duggar. En effet ce stimulus est constant, comme nous avons pul'observer, mais, au cours de mon travail, je ne le signa- lerai qu'en passant, me réservant d'y revenir ultérieurement. Duggar a examiné également l'action de quelques acides minéraux et organiques, mais la citation des effets produits s'éloigne un peu trop de notre cadre, la partie d'analyse que nous venons de faire ne s'y rattachant que par un faible point. Je ne voudrais pas omettre ce détail que les cultures ont été faites en gouttes suspendues, dont l'auteur apprécie lui-même l'emploi avecbeaucoup dejustesse en en faisant inconsciemmentle procès. Clark (i), dans de nouvelles expériences qui avaient surtout pour but l'étude de la valeur toxique de la bouillie bordelaise, a trouvé quelques résultats dignes d'attention sur lesquels je m'étendrai. Le cuivre dissous dans l'eau pure est beaucoup plus toxi- que que dans tout autre milieu, puisqu'à 0,0002 n, il est fatal en vingt-quatre heures ; une concentration du cuivre quarante fois plus forte est nécessaire pour arriver au même résultat avec la décoction de Betteraves à sucre. Cette décoction de Bette- raves est pour ainsi dire la base de tous les milieux de cultures. L'auteur a expérimenté tout d'abord quinze espèces de Cham- pignons sur ce milieu avec sulfate de cuivre et il est curieux de constater que la résistance au cuivre se ressemble beaucoup pour toutes les espèces ; pour douze Champignons sur quinze la concentration mortelle de ce sel de cuivre oscille entre 0,0099 n (0,24651 7o) et 0,0168 n {0,41832 7o)- Voici du reste la I. J.-F. Clark, On the toxic properties of some copper compounds zuith spécial 7-eference to Bordeaux mixture (Bot. Gaz., vol. XXXIII, 1902). 128 JOURNAL DE BOTANIQUE limite de résistance de quelques-uns de ces Champignons sur ce milieu additionné de SO*Cu : Rhisopus nigricans . . Mucor spinostis . . . . Œdocephaliitn albidutn Saccharomyces .... Botrytis vulgaris . . . Sterigmatocystis nigra. Pénicillium glaucum no i — — no 2 Aspergillus flavus . . . 0,0062 n de SO*Cu = 0,15438% 0,013 n — = 0,3237. 0,016 n - = 0,39^4. 0,025 n — = 0,6225. 0,04. n — = 0,996. 0,04 n — = 0,996. 0,064 n — = i>5936. 0,058 n — = 1,442. 0,064 ^ — = 1.5936. Par l'addition de i ,5 '7,, d'asparagine à la même décoction de Betteraves, la quantité toxique de cuivre est à celle du même métal dissous dans l'eau pure comme 241 à i ; et par le mélange d'asparagine et de sels inorganiques, le même rapport est comme 285 à I ; mais, dans ce dernier cas, il existe un précipité cuprique, probablement du phosphate, et à notre avis le cas paraît discu- table. Voici du reste le tableau donné par l'auteur pour SO*Cu avec Œdocephalum albidîwt et Rhizopîis nigi^tcans^ pour les- quels les résultats sont essentiellement les mêmes. Somme relative de Cu Milieu. Concentration mortelle. nécessaire comparée avec une solution dans l'eau pure. SO* Cu dans l'eau pure .... 0,0014 n Décoction de Betteraves : — force normale . . 0,0076 n 38 fois. — diluée dans 2 vol. 0,0054 n 27 — — — 4 vol . 0,0034 n 17 — — réduite à 1/3 par évaporation. . 0,0163 " 82 — — + 1.5 % d'aspa- ragine .... 0,0284 n 142 — L'auteur fait remarquer lui-même que, dans les conditions de l'expérience, il n'est pas possible de déterminer avec quel- que précision la part qui revient à l'un quelconque des facteurs, mais que toutefois, avec différents milieux, on peut obtenir une grande différence dans la valeur toxique du cuivre et il signale la façon très extraordinaire dont l'asparagine réduit la toxicité A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment iig du cuivre, grâce, dit-il, à la faculté qu'a l'asparagine de s'unir aux sels de cuivre. Il est regrettable que l'auteur n'ait pas spécifié ce que pou- vait être une décoction de Betteraves de force normale et qu'il n'y ait pas concordance absolue entre les deux tableaux donnés à deux endroits différents ; il est évident que l'auteur a voulu faciliter la comparaison des valeurs toxiques. Voici du reste le deuxième tableau correspondant à celui qui précède, seulement il provient de la fin de l'ouvrage et semble devoir être préféré, car il donne les deux limites de l'effet toxique : La toxicité Apparaît à est complète à SO* Cu dans Peau pure 0,00014 n 0,00016 n — bouillon de bœuf 0,006 n 0,01 n — décoction de Betteraves 0,0075 n 0,016 n — — diluée dans 2 vol 0,0058 n 0,00780 — — diluée dans 4 vol 0,00340 0,0050 — — -f-i>5% d'asparagine. . . 0,0280 0,0360 — décoction de pruneaux 0,020 0,0650 — SO*Mg = 5%,PhO*H^K = iVo,aspa- au-dessus de rag-ine 2 °/o, Fe'Cr' traces 0,06 n 0,0790 Nous avons ainsi la variation de la toxicité du sulfate de cuivre en présence de l'aliment varié, mais malheureusement celui-ci ne varie pas ses proportions, sauf la décoction de Bette- raves, de formule indéfinie. L'auteur a poursuivi ses expériences sur V Œdocephahim et le RhizopHS nïgricans et a continué à trouver la concordance dans les résultats pour ces deux Champignons, Cette fois il a expérimenté les cinq sels de cuivre suivants : nitrate, formiate, acétate, chlorure et sulfate, et il a trouvé que, dissous dans l'eau pure, ces cinq sels avaient approximativement la même valeur toxique, la variation (0,00004 ^) restant dans les limites de l'erreur d'expérience ; cette valeur varie entre 0,0002 n et 0,00024 ^ de SO*Cu (soit environ 0,005 °/o de sel cristallisé). A quelques-unes de ces solutions cupriques, il a été ajouté différents corps, bien définis cette fois, et on a pu enregistrer les variations suivantes pour le sulfate de cuivre. Le saccharose et le lévulose à 5 °/o ne changent guère la toxicité; avec la glycérine à 4 °/o, la concentration du sel de cuivre s'élève à 0,0003 ^^i soit 0,0075 "/o- >lK^'*'^^/'*\ I Ï30 JOURNAL DE BOTANIQUE L'azotate d'ammonium à 5 ''/„ amène un écart formidable et la dose toxique s'élève à 0,0016 n environ, soit 0,044 7o- Les sulfates font encore croître la teneur en cuivre néces- saire pour l'apparition de la toxicité et si le sulfate de sodium à 5 "1^ contrebalance 0,0032 n (0,08 "/n), le sulfate de potassium également à 5 7o contrebalance 0,014 n environ, soit 0,3 "/q. A propos du sulfate de potassium, l'auteur a essayé diverses con- centrations de ce sel qui permettent de mesurer en quelque sorte les modifications apportées à la toxicité du sulfate de cuivre par les variations dans les quantités de l'aliment fourni : SO*K* 2 'Vo = OfOi n environ = 0,25 % SO*Cu. — 2 '^/o = 0,008 n environ = 0,20 % — — 5 0/0 = 0,014 n environ ==; 0,3 % — La valeur antitoxique de la solution de SO*K* à 3 "/^ est moins élevée que celle du même sel à 2 '^/„ ; mais les actions réciproques du toxique et du sel ont duré dix jours, tandis que pour les autres expériences la durée de contact n'est que de vingt-quatre heures. Cependant si, dans l'idée de l'auteur, la durée d'action a une grande influence, nous avons pu observer le même fait avec des doses différentes d'un même aliment et une durée de contact semblable pour toutes les différentes quantités du même aliment. Quoi qu'il en soit, on peut voir que, pour une dose de SO*K* deux fois et demie plus élevée, la valeur antitoxique n'augmente que d'un cinquième. Enfin, de tous les sels expérimentés avec le sulfate de cuivre, le chlorure de potassium à 5 "/o procure au Champignon le maxi- mum de résistance au poison ; il ne compense pas moins de 0,0148 n, soit 0,3685 "/o de sel cuprique. Si on compare l'action du chlorure de cuivre à celle du sul- fate de cuivre, on constate que l'action toxique du premier sel est un peu plus accentuée que celle du second, mais marche paral- lèlement avec elle par rapport aux divers sels expérimentés. Enfin Clark, après avoir affirmé que les décoctions animales ou végétales ont presque toutes, à un plus ou moins haut degré, la propriété de dissoudre le cuivre, même à l'état métallique, Clark, dis-je, en a profité pour faire une série d'expériences comparatives avec les différents sels de cuivre solubles, peu solubleset insolubles sur trois espèces de Champignons : Asper- gilluSy, Œdocephaliun et Botrytis. Le résultat général de cette A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 131 série est que le cuivre, ajouté à une décoction de Betteraves, a la même valeur toxique, quelle que soit la forme du sel de cui- vre employé ; les différences qui se montrent ne sont qu'appa- rentes et dues à l'action propre du corps combiné avec le cuivre. Le chromate de cuivre (CuCr^O') est de beaucoup le plus toxique, surtout pour le Botrytis ; ensuite vient la solution ammoniacale de carbonate de cuivre (CuCO' ~\- Kz H*HO), etc. Voici, du reste, le tableau donnant la limite de toxicité pour les trois Champignons : Aspergillus Œdocephalura Botrytis CuCr*0'' 0,001 n o,(XJi n 0,0002511 CuCO' -\- Az H* HO . . 0,064 n 0,008 n 0,004 " Bouillie bordelaise. . . 0,03211 0,008 n 0,016 n Cu(CO'H)"- o,oi6n o.oiôn o,oi6a CuCl* 0,016 n 0,016 n 0,016 n Cu(C*H'0-)^ 0,0320 0,016 n 0,016 n CuSO* 0,12811 0,016 n 0,0320 Cu(AzO")* 0,128 n u,oi6n 0,0320 Ces chiffres n'indiquent pas l'inhibition de la spore, mais la mort réelle de cette spore. Je terminerai cette revue quelque peu critique par l'examen d'un ouvrage mentionné par Pfeffer dans la nouvelle édition de sa Physiologie et produit sous l'inspiration de ce maître : c'est celui de C. Pulst (i), dans lequel l'auteur a essayé sur quatre moisissures, Mitcor Miicedo, Aspergïllus niger, Botrytis cine- rea et Pem'cillùifn glatictini, d'établir et de comparer la résis- tance à quelques poisons métalliques. Ici il n'est plus question d'empêcher la germination, mais seulement un certain degré de développement, et l'étude porte surtout sur l'accommodation des Champignons aux poisons. Voulant savoir s'il existait une accommodation héréditaire et progressive dans l'hérédité, Pulst a d'abord cherché la limite de concentration nécessaire pour em- pêcher le développement de la spore chez un Champignon non accommodé. Puis, cette limite trouvée, l'existence de l'accom- modation établie, il s'est demandé si cette accommodation était propre au sel expérimenté ou était valable pour d'autres poi- sons et, enfin, quelle était la durée de cette propriété, si elle était passagère ou acquise, I. c. Pulst, Die Widerstandfàhi gkeit einiger Schtmmelpilse gegen Metallgi/te(]3hxh.î. wiss. Bot.,Bd LXXIII, 1902). 132 JOURNAL DE BOTANIQUE Les toxiques employés ont été un grand nombre de sulfates : SO*Cu, SO*Zn, SO*Ni, SO*Mn, Fe*(SO*)S etc.; letartratecu- pro-sodique (OH^O'^)^Na-Cu, etc. Le tableau des limites de développement et de fructification à.Vi Penicillmin glaucuin , dans diverses solutions toxiques, est donné plus loin ; pour les autres Champignons, en ne considérant que le sulfate et le tartrate de cuivre, il a été trouvé : SO'Cu . . . Cu (C* H* Ooj' Mucor Mucedo Dévelop' 2.000 1. 200 1. Fructif. 2.()0() 1. I .ooo 1. Aspergilhis niger Dévelop' 2. ooo 1. lol. Fructif. 2. ooo 1. lol. Botrytis cinerea Dévelop' 2. ooo 1. lol. Fructif. 2. ooo lol. Comme le fait remarquer l'auteur, s'appuyant du reste sur des travaux antérieurs, il est extraordinaire de voir la résistance du PenicilliMin glaucuin^ si on la compare avec celle des autres Champignons. Le chiffre trouvé pour le sulfate de cuivre cor- respond à celui donné par Clark. Ensuite, on peut observer que le remplacement d'un acide minéral par un acide organique à radical ternaire exerce une influence réellement favorable sur le développement et que cet acide organique possède par lui- même une réelle valeur antitoxique, observation déjà faite anté- rieurement par d'autres chercheurs justement à propos de cet acide tartrique. C'est à la présence du carbone qu'il doit incon- testablement cette valeur que je n'ai pas pu lui trouver. Quant au changement dans la toxicité produit par le remplacement d'un métal par un autre, il n'a rien que de naturel et nous ver- rons que la valeur antitoxique est aussi modifiée par le chan- gement des bases dans un même acide. Je m'arrête ici : le lecteur a pu s'apercevoir que j'ai eu grand'- peine à glaner de quoi réunir un assez grand nombre de docu- ments pour constituer un historique; il a dû voir que j'ai été quelquefois un peu long, un peu diffus, pour faire dire aux au- teurs ce qu'ils n'avaient pas dit et extraire la quintessence de leurs expériences ; je lui demande son indulgence. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 133 Histoire, biologie, physiologie du Pénicillium g-laucum Link. Après bien des expériences sur divers Champignons (Mucor Mucedo, Aspergilhis glaucus^ Botryiis cinerea, etc.), j'ai arrêté définitivement mon choix sur le Pemcïllïuin glauctim Link. C'est le plus ubiquiste des Champignons, et la grande facilité avec laquelle on se le procure l'a fait mettre à contribution par le plus grand nombre des expérimentateurs. On l'a donc étudié sous bien des faces et on ne se figure pas l'intérêt qu'on trouve à passer en revue tout ce qu'on connaît de sa vie intime. N'est- ce pas ainsi que, de nouvelles expériences, on peut tirer la par- tie inédite et trouver peut-être le lien qui réunit des expériences disparates en apparence. La véritable individualité du Pemcillnim glauctim n'est con- nue de façon précise que depuis quelques années seulement. Je voudrais citer sa longue synonymie et il y aurait beaucoup à dire sur son polymorphisme, en prenant le mot dans son sens réel et limité, c'est-à-dire les modifications dans la largeur des hyphes, les changements de coloration de ces hyphes et des conidies. Je n'insisterai que sur deux points : la forme irrégu- lière des filaments submergés et, en certaines circonstances, les colorations des conidies. Dans le premier, il s'agit de ces grosses sphères hyalines que de Seynes considérait comme des flotteurs et que d'autres ont interprétées comme des kinospores, voire même comme une forme levure; je dirai que, d'après mes observations, ces cellules fortement grossies répondent le plus souvent à une déformation de l'appareil conidiophore et sont pour moi les cellules stérigmatiques considérablement grossies des conidiophores stériles ; on peut en effet, dans certaines con- ditions, voir des chapelets de conidies mal formées naître sur ces sphères lorsqu'elles arrivent en contact avec l'air extérieur. Je veux encore parler de la coloration des conidies sur les milieux nutritifs additionnés de cuivre. S'il y a peu de sel de cuivre, les conidies sont d'un beau vert sans nuance glauque ; si le milieu est peu nutritif ou chargé en cuivre, elles prennent une couleur chamois ou rosé ; c'est alors le Penïcillium aipriaim, de Trabut, De Seynes a démontré que ces spores chamois se- mées sur milieu sans cuivre donnaient le Pèmcillium type, vert 134 JOURNAL DE BOTANIQUE g^lauque. J'en ai fait pour mon compte la démonstration d'une façon assez élég-ante. Ayant obtenu sur la solution de Zopf ad- ditionnée de cuivre de petits îlots crustacés rose-saumon, j'ai transporté plusieurs de ces petits îlots sur le même milieu sans cuivre ; j'ai eu la satisfaction de voir le plus grand d'entre eux continuer à croître sur l'un des points de sa périphérie, mais sur les nouveaux fdaments les conidies étaient redevenues de cou- leur normale sans modification de hauteur, de telle sorte que j'avais un thalle continu, très dense, mi partie vert, mi partie rose. Lorsque les conidies deviennent âgées, dans les vieilles cul- tures, elles prennent un aspect marron. A partir de ce moment, il se produit un changement dans la faculté germinative : le nom- bre des conidies aptes à germer diminue avec le temps. De Bary considère le pouvoir germinatif comme persistant au delà d'une année : un an et demi, un an trois quarts pour les conidies, deux ans pour les ascospores. Mes observations ne concordent pas tout à fait avec cette donnée. J'ai, à plusieurs reprises, laissé s'épuiser des cultures de Penicillmnt glaucimt faites sur solution de Zopf en grandes boîtes de Pietri ; au bout de huit à dix mois, quand les thalles laissés intacts étaient desséchés et avaient pris leur couleur caractéristique, on versait sur la mem- brane ainsi formée une nouvelle quantité de solution nutritive. On remarquait alors qu'au lieu des germinations innombra- bles qu'on aurait dû obtenir si le pouvoir germinatif persistait, on n'en voyait apparaître qu'un nombre très limité, une dizaine par exemple. On pourrait attribuer cet échec à la présence des toxines sécrétées par le Champignon dans le premier milieu nu- tritif et dissoutes ensuite dans le second, mais si on ensemence ce milieu, supposé intoxiqué, avec des conidies fraîches, la ger- mination et le développement sont normaux, et inversement, si on ensemence un liquide frais avec les spores provenant des vieilles cultures, on n'obtient que très peu ou pas de germina- tion. J'ai signalé plus haut les modifications morphologiques, mais le Penicilliiini modifie aussi les processus pour l'échange de substances. C'est ainsi qu'il sécrétera de l'acide oxalique pour neutraliser un milieu trop alcalin. Il ne peut en effet germer en présence de traces de base libre, de traces de lessive de potasse A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 135 fortement diluée, de la chaux ; le Champignon semble cependant supporter de faibles quantités de carbonate à réaction alcaline. Les acides libres, non seulement les acides minéraux, mais en- core des acides organiques considérés comme alimentaires, exer- cent la même influence sur la germination : par exemple i ^j^ d'acide acétique ajouté à une solution nutritive (Wehmer, Be- necke). Pour produire les modifications de milieux, non plus pour se défendre comme tout à l'heure, mais pour vivre, il sécrète encore des enzymes; on lui en a déjà trouvé beaucoup, on lui en trouve tous les jours, je crois qu'on les lui trouvera toutes, et c'est là l'explication de ce fait que le Peiucillium est partout chez lui. Il sécrète de l'invertine, ou sucrase, de l'amylase, de la caséase, qui manifestent leur présence dans le milieu extérieur, mais si on va chercher les diastases dans l'intérieur de la cellule, on y ren- contre, en plus de celles que nous venons de nommer, de la tréha- lase (Bourquelot) (i), de l'inulase (Bourquelot), de la présure et de la caséase (Duclaux (2)), de la lipase (Gérard (3)). La- borde (4) admet même une diastase spéciale, capable de trans- former immédiatement l'amidon en dextrineet glucose, sans don- ner de maltose comme le croit Duclaux, mais susceptible cepen- dant d'hydrolyser le maltose, et il lui donne le nom d'amylomal- tase. Suivant Grimbert, la diastase amylotique du Penicilliufn donne un mélange de maltose et de glucose ; enfin, Cuisinier voit la saccharification directe de l'amidon en glucose par une seule diastase, la glucase, aussi bien répandue dans le règne animal que dans le règne végétal. Quoi qu'il en soit, le terme ultime de la transformation des matières amylacées et sucrées est le glu- cose et nous verrons plus loin que le Pemcillïum contient dans ses cellules des matières sucrées autres que le glucose. On com- prend maintenant comment il peut décomposer les glucosides, 1. R. Bourquelot, Remarques sur les ferments solubles sécrétés par l'As- pergillus niger et le Pénicillium glaucum (Soc. de Biol., 1892). — Siir la pré- sence et la disparition du tréhalose dans les CItampi gnons (C. R. hebd. Soc. de Biol., sér. 9, t. II, 1890). — Transformation du tréhalose en glucose par un ferment soluble, la tréhalase (Bull. Soc. myc. de Fr., t. IX, 1893). 2. Duclaux, Traité de microbiologie, t. II, 1898. 3. E. Gérard, Sur une lipase végétale^ extraite du Pénicillium glaucum (Jourd. de Pharm. et de Chim., 1897 ; C. R. Ac. Se, t. CXXIV ; Bull. Soc. myc. deFr., t. XIII, 1897). 4. J. Laborde, Recherches physiologiques sur une moisissure nouvelle, Eurotiopais Gayoni (Ann. Inst. Pasteur, t. XI, 1897). 136 JOURNAL DE BOTANIQUE même ceux considérés comme toxiques. Ainsi le tannin est dé- composé en glucose et acide gallique, qui est attaqué à son tour lorsque tout le glucose a disparu, du moins lorsque les thalles sont submergés ; car, à la surface du liquide, au contact de l'oxy- gène, le tannin est brûlé directement et dans le liquide on ne trouve ni glucose, ni acide gallique (i). Et cependant si, par l'action du chloroforme, on enlève au Champignon de son acti- vité vitale, sa membrane mycéliale peut fixer des quantités considérables de tannin (jusqu'à 60,2 °j^ de la substance sèche en dix-huit jours) et subir par ce fait une sorte de tannage (2). Mais si la décomposition des glucosides en leurs éléments est facile à expliquer, quelles affinités existe-t-il entre les élé- ments vitaux du Penicillùon et la forme cristalline des sels de composition chimique semblable ? Pourquoi, le paratartrate d'am- moniaque indifférent décomposé en ses deux éléments par le Pénicillium, celui-ci n'absorbe-t-il le tartrate gauche qu'après disparition complète du tartrate droit (3)? Il peut encore saponifier l'huile en s'y développant, lui sous- trayant de l'hydrogène pour former ses conidies et lui enlevant son oxygène dissous; il ne lui faut qu'un peu d'eau pour y ger- mer (4). Comme il peut utiliser les corps gras, il lui arrive par- fois d'en accumuler dans ses cellules, mais la véritable substance de réserve du Penicilliiim est un autre corps hydrocarboné qu'on sait se transformer parfois en huile: c'est le sucre de Champignon de Braconnot, la mannite. Mûntz (5) a démontré que le Penicillitiin glatiaiin^ quel que soit le miheu d'où il provient, contient constamment beaucoup de mannite et cet auteur admet que, dans le cas où l'acide tartrique sert de solution nutritive, la mannite doit naître de cet acide par synthèse. Toujours selon Mûntz, le Penicillimn se distingue de bon nombre de Champignons en ce que, chez ceux-ci, la mannite I- Ph- Van Tieg:hem, Recherches pour servir à l'histoire physiologique des Mucédinées (Ann. Se. nat., t. VIII, 1867). 2. A. Mûntz, Sur la fixation du tannin par les tissus végétaux (C. R. Ac. Se, t. LXXXIV, 1877). 3. Pasteur, C. R. Ac. Se, t. LI, 1860. 4. Ph. Van Tieghem, Sur la végétation dans l'huile (Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXVII, 1880). — Recherches sur la vie dans l'huile (Bull. Soc. bot de Fr., t. XXVIII, 3' sér., t. III, 1881). 5. A. -M. Mùntz, De la matière sucrée contenue dans les Champignons (C. R. Ac. Se, t. LXXIX, 1874). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 1-^7 s'accompagne de tréhalose et en provient probablement, tandis que chez lui, si on y trouve de la mannite, on n'y a pas encore décelé de tréhalose, et cependant Bourquelot (i) y a découvert la tréhalase, ferment qui transforme le tréhalose en glucose. Diakonow (2) affirme que le Peiiicillmm cultivé à l'air avec de la mannite ne dégage pas d'hydrogène. Mûntz (3), de son côté, constate la présence d'hydrogène dans une atmosphère d'azote pur. Ce dégagement d'hydrogène a lieu dans les mêmes conditions pour les Phanérogames contenant de la mannite, avec cette différence que celles-ci périssent rapidement dès qu'elles ne contiennent plus d'hydrocarbures (4). Cette excrétion d'hy- drogène est en rapport direct avec la présence de la mannite, car les Champignons à tréhalose n'en dégagent pas, et elle se ferait suivant la formule : C«H'*0' = 2 C'-H^O -f- CO'' -j- CO'H* = 2 C=H"0 -f- 2CO*+2H (5). La transformation de la mannite se fait dans une fermentation alcoolique et seulement lorsque l'oxygène vient à manquer. Dans la levure ce processus est typique et Brefeld (6) a démontré que le Pemcillium n'en était pas tout à fait incapable ; toutefois, pour lui comme pour Mayer (7), le manque absolu d'oxygène ne suffit pas toujours pour amener la fermentation : il faut encore l'absence d'autres substances nécessaires à la croissance; peut-être même des con- ditions défavorables quelconques suffisent-elles. Ce besoin d'oxygène démontre que l'assimilation du Cham- pignon se fait par l'oxydation des substances qui constituent son milieu nutritif. Pasteur (8), puis, plus tard, Jodin (9) ont 1. E. Bourquelot, Sur la présence et la disparition du tréhalose dans les Champignons (C. R. de la Soc. de Biol., sér. 9, t. II, 1890). — Transforma- tion du tréhalose en glucose par un ferment soluble, la tréhalase (QuW. Soc. myc. de Fr., t. IX, 1893). — Sur l'époque de l'apparition du tréhalose dans les Chatnpignons. (Id.) 2. Diakonow, Ber. d. d. Bot. Ges., Bd IV, 1886. 3. A. -M. Mûntz, Recherches sur les fonctions des Champignons (Ann. de Chim. et Phys., t. VIII, 1876). 4. O. Brefeld, Untersuchungen ûber Alkoholgàhrung (Verhandl. d. Wûrz- burger phys. med. Ges., Bd. VIII, 1874). 5. Czapek, Biochemie der Pflansen^ Bd I, 1905. 6. O. Brefeld, /. c, 1874. 7. Ad. Mayer, Saccharomyces Cerevisiae und der freie Sauerstoff {^&x . d. d. chem. Ges., 7'' sér., 1874). 8. L. Pasteur, Conditions de culture du Pénicillium glaucuna (C. R. Ac. Se, t. LI, 1860). 9. F. Jodin, Oxydation des liquides mycogènes par les m.oisissures (C. R. Ac. Se, t. LIV, 1862). 138 JOURNAL DE BOTANIQUE entrevu l'oxydation des substances organiques mises à la disposi- tion du Penicïlliuin^ et dans le voisinage même du Champignon. Ainsi l'acide acétique est transformé complètement en CO* ; de même l'acide formique, qui ne peut cependant servir d'aliment au Penicillmm. L'oxydation serait presque intracellulaire, se faisant au contact de la couche membrane du protoplasma par la rencontre d'une substance oxydable et d'un milieu oxy- dant (i). Pfeffer (2) a essayé d'obtenir des oxydations extracel- lulaires par excrétion de sécréta. lia mélangé à des cultures de Pêmcillïiini sur glucose et sels minéraux, légèrement acidulées avec de l'acide chlorhydrique, des réactifs donnant des colora- tions caractéristiques des oxydations; ou bien encore il a trans- porté le Pem'cilliuin dans ces réactifs après l'avoir débarrassé par lavage delà solution nutritive. Les résultats ont toujours été négatifs et sont défavorables à l'idée d'une action oxydante extracellulaire et en même temps d'une action active intracellu- laire. Le Pem'cï/lïum n'emploierait pour sa respiration que l'oxygène passif dont la présence est démontrée dans les cel- lules, et par suite, il doit exister dans le plasma certaines dispo- sitions qui permettent l'oxydation à la température ordinaire, soit par la naissance de substances autoxydables, soit par la collaboration de substances qui servent à transporter l'oxy- gène. Peut-être le Pemcilliuni sécrète-t-il ce ferment oxydant que signale Ferry (3) dans certains Champignons et qui n'est autre qu'une oxydase, la tyrosinase, ce qui ne serait pas trop en désaccord avec l'idée de Purjewitsch (4) qui déduit d'expé- riences sur le respiration des plantes qu'il n'est pas impossible que, dans le processus respiratoire, il revienne un rôle aux enzymes oxydantes. A côté de ces oxydations et probablement même à cause d'elles, s'accomplissent des réductions; la formation de la man- nite avec le lactose ou le glucose n'est pas autre chose, qu'elle 1. J. Reinke, Die Autoxydation in der lebenden Pflan::enselle (Bot. Zeit., Bd XLI, 1883). 2. W. Pfeffer, Beitràge sur Kenntniss der Oxydationsvor gâ nge in leben- den Zelien (Abhandl. d. math.-phys. Classe d. Sachs. Ges. d. Wiss., XV, n° 5, 1889) . 3. R. Ferry, L' oxydase des Champi gnons [tyrosinase) et les recherches de M. le Prof. Bourqueloi {i\cv. myc, 1897). 4. K. Purjewitsch, Physiologische Untersuc hungen ùber die Athmung der PJlafixen (Schrift. d. Naturforscherges. in Kiew, XVII, 1899). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 13^ se fasse dans un organisme vivant comme le Pénicillium, ou bien dans les processus secondaires de la putréfaction (i). Cette réduction est toujours provoquée par l'hydrogène à l'état naissant (2). Grâce à ce pouvoir réducteur, \ç. Petiicilliuni trans- forme encore les nitrates en nitrites qui ne sont pas assimilables et paraissent même être vénéneux, non par eux-mêmes, mais par l'acide nitreux très nuisible qu'ils mettent en liberté dans les cultures (3). Je rattache à ces phénomènes d'oxydation et de réduction l'apparition d'éther que j'ai pu observer dans certaines cultures de Penicillimn à développement extrêmement ralenti, où le liquide nutritif contenait de l'asparagine. Bien que l'atmos- phère fût limitée, je ne crois pas que la production d'éther ait été précédée de production d'alcool, ou tout au moins la pro- duction d'alcool se perd dans la complexité des réactions qui se font simultanément. Il se forme théoriquement de l'urée et de l'acide nitreux, mais en réalité la réaction de l'acide azoteux sur l'urée se fait statu nascendï et ni l'un ni l'autre ne peuvent se déceler par les réactifs ; il y a production immédiate d'acide carbonique, d'eau et d'azote ; celui-ci est assimilé ou se dégage à l'état gazeux libre, ce qui n'aurait rien de surprenant, le fait ayant été observé de façon précise par Lutz (4) dans ses re- cherches sur l'alimentation des végétaux avec les aminés et les alcaloïdes. Cette dernière réaction peut s'écrire : COAz* H* + Az' O' r= CO» -f 2 H' O 4- 4 Az. Quant aux éthers naissant, je n'en ai pas déterminé le genre et je donne les trois réactions suivantes s'appliquant à trois éthers différents, ce qui est une sorte de démonstration de la généralité du processus : 1. Hoppe Seyler, Ueber die Processe der Càhrungen und ihrer Besie- hungen 2um Leben dey Orgams>nen (Pflug;er's Archiv., Bd XII, 1875). 2. Mûntz, Sur la matière sucrée contenue dans les Champignons (C. R. Ac. Se , t. LXXVI, 1873). 3. E. Laurent, Recherches sur la valeur comparée des nitrates et des sels am.moniacaux comme aliments de la levure de bière et de quelques autres plantes (Ann. Inst. Pasteur, vol III, 1889). 4. L. Lutz, Recherches sur la nutrition des végétaux à l'aide des substances aaotées de nature organique (Ann. Se. nat., 8° sér., t. VII, 189b). MO JOURNAL DE BOTANIQUE 2C^H' Az* O-^ = ) ^^, aV' "* + -2-ÏÏ12!- — -. + 2 CO» 4- 2 H*0. / Az'O' éther éthylpropionique 2C*H''Az'0^ = : ^ A ^:^Jl^ L 3 CO' + 2 H»0. ^ Az-O' ' éther acétique ' ^ ' 2C^H«Az»0' = , ' r^, " + .— ^^JJ- 1- 3 CO* 4- H«0. ( Az* O' ^ éther ordinaire ^ '^ ^ Il est à remarquer que dans toutes ces formules, c'est l'alcool éthylique qui entre enjeu. Dans les deux premières le proces- sus est normal, tandis que, dans la troisième, l'éther est formé par la condensation de deux molécules d'alcool avec élimination d'une molécule d'eau. L'odeur des cultures se rapproche de l'éther ordinaire, mais la présence des acides acétique et pro- prionique (Pfeffer, Pasteur, Kônig) nous conduit à admettre la formation d'éther acétique et d'éther éthylpropionique. La réaction totale s'écrit comme suit, en prenant comme exemple l'éther acétique : 2 C'H'Az'O' -f- 8 O = C'e^O» + 4 C O' + 4 H»0 + 4 Az. Une partie du carbone mis en liberté pourrait être assimilé comme l'azote à l'état naissant, mais il existe plutôt sous forme de CO* et le glucose constitue à lui seul une source de carbone suffisante ; c'est lui qui fournit l'oxygène nécessaire par suite de sa réduction en mannite en passant par le terme isostéréo- chimique de mannitose. Le glucose a fourni à ses dépens, comme dans la fermentation alcoolique, de l'acide acétique, de l'acide lactique, et il se passerait quelque chose d'analogue à ce qu'a observé Linossier dans une solution de lactate d'ammo- niaque soumise à l'influence du Pemcillmm glauc2C7n^ c'est-à- dire l'apparition d'un corps transformable en éther (i). Le Champignon s'éloignerait ainsi des Phanérogames chez lesquelles l'asparagine et le glucose sont pour ainsi dire com- plémentaires, l'un s'unissant à l'autre pour régénérer l'albumine, tandis que, chez le Penicillmm, c'est la mannite qui remplirait le rôle du glucose et contribuerait ainsi à la régénération des sub- stances albuminoïdes et à la fabrication des matières grasses. En présence d'un sel ammoniacal, tel le nitrate d'ammonium, il peut se passer autre chose. L'oxygène mis en liberté par la I. G. Linossier, Suy le dédoublement de l'acide lactique par les moisissures (Bull. Soc. chim. Paris, t. V, 1891). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 141 réduction du glucose peut agir à son tour sur le glucose restant et rendre disponible le groupe CH'. Or, on a démontré qu'après dissociation des nitrates, l'azote nitrique disparaît le premier dans les milieux de culture où croît le Fe/iz'cï/à'um, de l'azote ammoniacal est mis en liberté (i), qui peut se combiner au groupe CH^ en donnant une aminé. Mais ce groupe CH' peut encore être oxydé à son tour pour donner de l'acide carbonique et de l'eau, et c'est ce qui doit se produire en présence d'un sel minéral à base autre que l'ammonium. Je ne ferai que signaler le pouvoir d'élection du Fem'czV/ïum, en rappelant que, d'après les expériences de Manabu Mihyosi(2) sur le chémotactisme, les préférences du Champignon vont tout droit aux hydrates de carbone et aux composés azotés, expé- riences confirmées par celles de Pfefifer (3), qui a relevé les curieuses observations suivantes : si une quantité suffisante de dextrose ou de peptone couvre toujours la glycérine, l'acide lactique, aucune quantité ne peut couvrir l'acide acétique, qui est toujours entraîné dans le mouvement d'assimilation, sans pouvoir cependant jamais couvrir le dextrose, qui est toujours consommé jusqu'à la dernière trace. Duclaux (4) avait déjà observé la même chose pour VAspergilljis niger, qui sait aussi atteindre l'acide acétique, même mélangé à des acides orga- niques plus nutritifs que lui. Pfefïer relève encore cette singula- rité que l'acide tartrique gauche isolé ne peut être assimilé, tandis que l'acide tartrique droit est un bon aliment; cependant, en présence de l'acide tartrique droit, son isomère lévogyre est entraîné dans le processus d'assimilation. Du reste, ce n'est pas le seulcasoù deux corps stéréoisomères présentent une valeur physiologique différente. C'est ainsi que le Pe7iicillhwt préfère les acides lactique (5) et éthoxylsuccinique (6) gauches aux mêmes acides dextrogyres, l'acide fumarique à l'acide ma- léique (7), etc. 1. Tanret, Aciion du nitrate d'ammoniaque sur /'Aspergillus niger C. R. Ac. Se, t. CXXIII, 1896). 2. Manabu Miyoshi, Ueber Chemotropismus der Pilse {Qo\..7.e\i., LU, 1894). 3. Pfeffer, Ueber Elektion organischer Nâkrstoffe (Pringsheim's Jahrb. f. wiss. Bot., Bd XXXVIII, 1895J. 4. Duclaux, Ann. Inst. Pasteur, vol. III, 1889J. 5. Linossier, /. c, 1891. 6. Purdie et Walker, Jahresber. ûber Gâhrungsorganismen von Koch, IV, 1893. 7. Buchner, Ber. d. deutsch. chem. Ges., 1892. 142 JOURNAL DE BOTANIQUE Pour terminer cette rapide étude, il reste à dire quelques mots sur les influences qu'exerce le milieu extérieur sur le développement du Pem'cïlliuin : lumière, température, électri- cité, humidité, concentration des milieux, etc. La lumière n'est pas indispensable à la germination. Soro- kin (i) a vu celle-ci se faire à l'obscurité, même mieux que dans les rayons colorés, mais beaucoup moins bien qu'à la lumière blanche. Ces données sont confirmées par Elfving (2), qui signale l'action dépressive considérable exercée par les rayons ultra violets sur le développement du Champignon.il est cepen- dant susceptible de phototropisme, puisque, cultivé dans l'huile, ses filaments s'étendent presque exclusivement sur la paroi du vase tournée vers la lumière (3). Si je n'ai pu observerlinfluence de la lumière sur le développement mycélial, je dois noter qu'il n'en est plus de même sur la formation des conidies et j'ai toujours vu les cultures tenues à la demi obscurité rester blanches bien plus longtemps que celles exposées à la vive lu- mière, cultures sur même milieu, bien entendu, et faites en même temps ; il suffisait de transporter ces cultures décolorées en un lieu bien éclairé pour que le verdissement se fît rapidement. En plus de cette accélération dans la maturation des conidies, j'ai remarqué une transpiration beaucoup plus abondante et, si on transporte au soleil des thalles immergés, un développement gazeux très accentué. Je n'ai pas déterminé la nature du gaz contenu dans les nombreuses bulles qu'on voit ainsi appa- raître le long des filaments, mais ce phénomène doit se ratta- cher à la respiration. Je n'insisterai pas sur l'action de la température. Je dirai seulement c}ue Hoffmann a vu \ç. Pente illnint germer à i" et 1/2 et que, suivant Woronin, les spores en germination résisteraient encore à des températures inférieures à o". Pasteur affirme qu'une température de 108'' (chaleur sèche) ne les modifie nul- lement et qu'il faut aller jusqu'à 127°, 132" pour les tuer; à la chaleur humide la température mortelle est bien moins élevée 1. N. Sorokin, Ueber die Wirkung des Lichtcs au f die Pilse (Sitzungsber. d. Naturforscherges. an d. Univ. zu Kasan, 47 Sitz., 1873). 2. Fr. Elfving, Studien iiber die Eitiwirkung des Lichtes au/ Pilse (Hel- singfors, i8qo). 3. Ph. Van Tieghem, Action de la lumière sur la végétation du Pénicillium glaucum (Bull. Soc. Bot Fr., t. XXVIII, 2» sér., t. III, i88ij. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 143 et varie suivant les milieux ; dans un liquide, les spores sont déjà tuées à 82"-84'' (Tarnowsky ( i ) ) ; elles ne g-erment plus à 48" ; le développement de thalles s'arrête à 40". La température op- tima pour la germination et le développement est de 22". Les auteurs n'étant pas d'accord sur les températures maxima de croissance, Klebs (2) attribue une partie de ces diverg-ences à ce que le Penicillïum offre un certain nombre de races très différentes, mais on sait que la qualité et la concentration de l'aliment influent sur les limites de la température néces- saire à la croissance et à la fructification. La concentration est de première importance et sa limite supérieure dépend tout d'abord de l'action osmotique à laquelle viennent s'ajouter les propriétés chimiques de l'aliment expérimenté (3). Les fonc- tions sont atteintes les unes après les autres à mesure qu'aug- mente la concentration : tout d'abord la fonction de reproduc- tion, et encore la sensibilité varie avec la forme de fructification, la forme supérieure étant plus sensible que la forme conidiale. Pour les conidies, si la concentration augmente, il y a au début retard dans leur formation, puis elles deviennent plus petites, ensuite les conidiophores se raccourcissent en même temps que les conidies deviennent plus foncées et finalement il ne se forme plus de conidies (4). D'après mes observations sur le Pemcilliiiin, il en est à peu près de même si on diminue la concentration; mais si les conidies deviennent plus petites, elles se décolorent en même temps, et ici l'influence est peut-être moins grande qu'aux fortes concentrations, car, avec certains composés, la fructification conidiale se montre même à des con- centrations excessivement faibles et, fait caractéristique, assez souvent la conidie donne presque directement naissance au conidiophore, qui ne porte plus alors qu'un seul chapelet de conidies, très court, mais déjà presque aussi long que son support. Le /'^//zi:///?'^?-'^ peut, comme la majeure partie des Cham- 1. In Sachs, Traité de Botanique, 4" éd., 1884 2. G. Klebs, Zur Physiologie der Fortpflansung einiger Pil~e (Jahrb. f. wiss. Bot., Bd XXXV, Heft i, 1900). 3. F. Eschenhagen, Ueber den Einjïuss von Lôsungen verscltiedener Con- centration -liber das Wachstuin von Schimmelpilsen, Stolp. 1889, Inaug;. Diss. 4. A. Yasuda, On the influence of inorganic salts upon tke conidiaforma- ^j<7« énée, qui par leur réunion constituent l'azote mi- néral complet (azotate d'ammonium). Nous examinerons ces trois formes . Le soufre et le phosphore ne seront vus que dans leurs com- binaisons oxygénées à fonction acide les plus répandues, le potassium et le magnésium à l'état d'oxydes, combinés parfois avec des acides minéraux qui ne font pas partie de l'aliment complet ou des acides organiques plus ou moins assimilables, composés qui donnent lieu à un meilleur développement qu'avec l'aliment type : tel le chlorure de potassium, qui agit plus favo- rablement sur le Sarrazin que le phosphate, le nitrate ou le sul- fate de la même base. C'était autrefois, pour ainsi dire, une opinion courante que les sels ammoniacaux étaient toxiques pour les végétaux. En 1843, c'est-à-dire à l'époque où les théories de Liebig venaient de bouleverser les idées qu'on se faisait sur le mode de nutrition des plantes, Bouchardat trouvait, comme nous l'avons vu, que le carbonate, le bicarbonate, même le nitrate d'ammoniaque en solutions étendues tuaient rapidement les végétaux ; Kohlmann, la même année, considérait le nitrate, le sulfate et surtout le chlorure d'ammonium comme de mauvais engrais. Puis un revi- rement se produit, il n'y a plus que les sels ammoniacaux qui soient alimentaires. On avait bien remarqué l'action fertilisante des nitrates, mais ils la doivent à leur transformation en ammo- niaque. 11 en fut ainsi jusqu'à ce que Boussingault (i) eut prouvé que non seulement les nitrates sont absorbés comme tels, mais qu'en leur absence le gain d'azote fait par la plante est nul, le poids de ce corps simple étant alors le même dans la plante que dans la graine. Plus tard Schlœsing etMûntz, et, simultanément avec eux, Warrington, démontrèrent que, dans le sol, il se forme constamment de l'azote nitrique aux dépens des matières ammo- niacales et organiques azotées par l'intermédiaire d'un ferment nitrique, les nitrobactéries. En tant qu'il s'agit des végétaux supérieurs, l'azote nitrique vaut mieux que l'azote ammoniacal et celui-ci est préférable à l'azote organique (2), mêmeencombi- 1. Boussingault, De l'action du salpêtre dans la végétation (C. R, Ac. Se, 1855 et Ann. Se. nat., 4' sér., t. IV, 1855). 2. H. Joulie, Influence des divers éléments sur le développement de la Bet- terave et sur sa richesse en sucre (C. R. Ac. Se., t. LXXXII, 1876). 148 JOURNAL DE BOTANIQUE naison humique (i). Mais les sels ammoniacaux peuvent, eux aussi, être absorbés tels quels par les plantes sans nitrification préalable (2). Du reste, l'ammoniaque existe bien dans les plantes et, au dire de Pellet (3), serait plus répandue qu'on ne l'admet généralement, mais elle n'y existe toujours qu'en faible quantité. Elle peut encore provenir de l'ammoniaque contenue dans l'air, étant absorbée directement par les feuilles. Quelle que soit sa provenance, elle trouve dans le végétal un milieu réduc- teur; les nitrates qui y sont parvenus sont réduits par la chloro- phylle sous l'action de la lumière solaire (Schlœsing fils, Schim- per),ou sans elle (Kinoshita). Suivant Bach, la réduction nitrique se ferait par l'intermédiaire de la formiamide, qui, par simple hydratation, donne du formiate d'ammoniaque, lequel peut encore provenir de l'hydratation, l'oxydation et réduction de la l'acide cyanhydrique (A. Gautier), D'où, pour les végétaux, une nouvelle source d'ammoniaque. Que devient tout cet azote ammoniacal? Il est entraîné dans le processus d'assimilation où il joue ainsi le principal rôle. Ceci est démontré éloquemment par les expériences de Schlœsing (4), Cet auteur a voulu voir si les moisissures, entre autres le Peiiicilliîiin glmicîim^ étaient capables d'oxyder l'azote ammoniacal ou organique, de le trans- former en acide nitrique. Il a toujours constaté, à la fin de ses expériences, l'absence de nitrates. C'est dire que ces végétaux ne peuvent pas oxyder l'azote ; bien plus ils transforment les nitrates quand on leur en fournit comme aliment, faisant passer l'azote nitrique comme l'azote ammoniacal à l'état d'azote organique. Mais, au moment de la fructification, le Champignon brûle une partie de l'azote organique qu'on lui a fourni ou qu'il a formé et l'élimine à l'état gazeux. Si l'azote nitrique est très abondant, il le transforme en azote ammoniacal et comme, en présence de l'azote minéral complet , les moisissures absorbent en plus grandes proportions l'azote ammoniacal, on voit qu'elles transforment 1. F. -H. Storer, Ueber die Bedeuiitng der stickstoffkaltigeit humosen Subs- tamen als Pflansennahrungsmittei (Biedermann's Centralbl. Bd XII, 1877, d'après Bullet, of the Bussey Instit., 1874, 3* part.). 2. A, Mûntz, Sur le rôle de l'ammoniaque dans la nutrition des végétaux (C. R, Ac, Se. t. CIX, 1889). 3. Pellet, De l'existence de l'ammoniaque dans les végétaux, la chair Tnusculaire et la levure (Ann. agr., vol. VF, 1880). 4. Th. Schlœsing, Contribution à l'étude de la chimie agricole (Encyclop. chimiq., t. X, 1885). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 149 l'azote nitrique en la forme la plus assimilable. Marchai (i), qui a, en quelque sorte, complété les expériences de Schlœsing-, est arrivé aux mêmes résultats. Les moisissures ne peuvent former d'acide nitrique, ni au moyen de l'azote ammoniacal, ni au moyen de l'azote organique. Comme tout à l'heure pour l'acide nitrique, ces Champignons n'assimilent l'azote des composés organiques (albumine, peptones, etc.), qu'après l'avoir trans- formé en ammoniaque. Suivant Wehmer (2), cette transforma- tion dépasse la consommation d'ammoniaque que peut faire le Champignon ; cette ammoniaque s'accumule, pouvant ainsi devenir nuisible si le Champignon ne la neutralisait, la mettant en quelque sorte en réserve, au moyen d'un acide, par exemple l'acide oxalique. La présence du sucre modifie le phénomène, le régularise, car la production ne dépasse plus alors la con- sommation ; l'ammoniaque est consommée au fur et à mesure de son apparition par suite de sa combinaison avec une forme de carbone appropriée et il n'est plus besoin d'un acide neutrali- sateur. Chez les végétaux supérieurs on assiste à des processus analogues, mais ici l'accumulation est précédée d'une transfor- mation ; de façon que si le végétal a à sa disposition de fortes quantités d'ammoniaque, il l'accumulera sous une forme déter- minée qui, suivant Kinoshita et Suzuki (3), est l'asparagine : ici aussi la présence du sucre est nécessaire à cette transforma- tion. Il va sans dire que l'action de l'ammoniaque doit être pro- longée pour compenser les faibles doses qu'on doit employer, car les sels d'ammonium sont nuisibles dès que la concentration s'élève un peu. Mais là encore la valeur de cette action nuisible est sous la dépendance directe de la présence des hydrates de carbone; plus il y a de sucre, plus l'action toxique nécessite pour apparaître une dose élevée de sel ammoniacal et plus elle se fait tardivement (4), Takabayashi, comme Suzuki et Kinoshita, admet lui aussi qu'il se forme de l'asparagine, mais, dans tous ces cas, il est plus vraisemblable que, comme l'a vu Kiliani, le 1. Em. Marchai, De l'action des moisissures sur l'albumine (Bull, de la Soc. belg-e de Microscopie, t. XIX, 1893). 2. C. Wehmer, Oxalsaiiresamm.on als pilsliclies Staff szvechselprodukt bet Ernàhrun g durcit Eiweiss (Jahrb. d. naturhist. Ges. zu Hanover, 1892). 3. U. Suzuki, Ueber die Bildung von Asparagin unter verschiedenen Bedingungen (Bull. Coll. of Agrik., Tokio, 1897, t. II). 4. S. Takabayashi, Ueber das Giflwîrkung von Ammoniaftsahen au/ Pflanzen (Bull. Coll. of. Agrik., Tokio,| t. III, 1897). I50 JOURNAL DE BOTANIQUE sucre s'unisse à l'acide cyanhydrique, qui, au dire de Gautier, existe dans les cellules végétales et forme la base des composés albuminoïdes. Puriewitsch (i) fait une observation analogue sur les moisissures {Pemcillmin glauaint et Aspergilliis nïger)^ quand il constate que l'assimilation de l'azote sous forme de nitrate d'ammonium est à peu près proportionnelle à la quan- tité de sucre ajouté, et cette quantité d'azote assimilé croît plus rapidement avec la teneur progressive en sucre que la quantité de substance sèche, c'est-à-dire que les Champignons travail- lent de moins en moins économiquement à mesure qu'augmen- tent le sucre et l'azote minéral. La façon dont l'ammoniaque se combine pour arriver à la molécule d'albumine a été envisagée de manière un peu diffé- rente suivant les auteurs. D'aprèsSullivan (2), l'ammoniaque don- nerait naissance à des amides, à des aminés, qui seraient ainsi le point de départ de toutes les combinaisons dont le résultat final est la formation des albuminoïdes. Pour Lœw (3), l'ammoniaque s'unit à l'aldéhyde formique que fournissent les cellules chloro- phylliennes, donnant ainsi un aldéhyde hypothétique qui, en passant par l'asparagine, arriverait, par des condensations et des réductions successives, à la formation de la molécule d'al- bumine. Nous avons vu un peu plus haut comment les nitrates con- duisaient également à l'albumine, donnant par réduction de l'hydroxylamine qui s'unirait avec des aldéhydes pour se réduire encore en amides en passant, suivant les uns, par l'intermédiaire d'oximes (V. Meyer et Schulze), suivant les autres, par les stades successifs de formaldoxime et de formiamide : ces amides sont ici la base de l'albumine végétale. Enfin, l'acide azotique peut encore réagir sur l'aldéhyde formique, donnant de l'acide cyanhy- drique qui, à son tour, par union avec l'aldéhyde formique et condensation des combinaisons ainsi obtenues, finirait par don- ner des corps albuminoïdes (A. Gautier). La chose est vraisem- blable, étant donné la grande diffusion de l'acide cyanhydrique ï. K. Puriewitsch, Uebey Stickstoffsassimilation bei den Schimmelpilsett (Ber. d. d. bot. Ges., 1895). 2. W.-K. Sullivan, Sur la présence de l'ammoniaque et de l'acide aaoiique dans la sève des végétaux (Ann. Se. nat., 4" sér., t. IX, 1858). 3. Loew et Bokorny, Die che7nische Ursache des Lebens theôretisch und experimentell nachgewiesen, 1881. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 151 dans tout le règne végétal, aussi bien chez les Phanérogames que chez les Cryptogames (i). Donc, si nous voulons ranger les composés azotés miné- raux par ordre de valeur alimentaire, nous devons placer en tête le nitrate d'ammoniaque, bien que pour les Champignons l'am- moniaque soit à peu près seule à considérer. Ensuite, pour les sels ammoniacaux : le sulfate, le phosphate, le chlorure, le car- bonate. Ce dernier sel, inoffensif suivant les uns, serait toxique suivant d'autres ; il est certain que, comme le dit Mayer, son alcalinité doit le rendre nuisible, surtout aux Champignons, car il nécessite la formation d'un acide pour lui faire perdre son alcalinité. Le chlorure d'ammonium ne remplit pas les condi- tions voulues pour parvenir jusqu'à l'albumine, et le processus dans lequel il entre s'arrête à la formation d'asparagine, du moins chez les végétaux supérieurs ; on ne sait ce qui se passe au juste chez les Champignons. Le phosphate d'ammoniaque agit davantage sur la croissance parce qu'il favorise la division cellulaire par la formation de substance nucléaire et, par suite, la formation d'albumine. Quant aux nitrates, leur classement par ordre d'utilité sera le suivant, le nitrate d'ammonium mis hors rang .'nitrate de potassium, nitrate de magnésium. Pour les végétaux inférieurs on ne s'est jamais occupé de ce dernier nitrate et nous verrons plus loin que si, peut-être, il est peu alimentaire, il constitue un stimulus remarquable pour la germination de certaines coni- dies et possède une valeur antitoxique remarquable. Le potas- sium, suivant Wehmer, n'est pas indispensable, comme du reste le magnésium, et il en donne comme preuves que Naegeli et Benecke ont toujours obtenu des germinations sans potassium ou sans magnésium, attribuant pour leur part ce résultat aux impuretés contenues dans les solutions. Il s'est même engagé entre eux une discussion à ce sujet et pourtant la solution est facile, comme on le verra dans nos conclusions. Le potassium peut cependant être indispensable aux végétaux supérieurs, car il augmente la formation de l'amidon dans les grains de chlo- rophylle en même temps que le développement des cellules. Nous avons vu ce qu'il fallait penser du potassium combiné à I. A. Jorissen, Recherches sur la production de l'acide cyanhydrique dans le régne végétal (Bull. Ac. roy., Bruxelles, VIII, 1884). 152 JOURNAL DE BOTANIQUE l'acide nitrique; combiné au chlore, ce métalloïde contrecarre l'action du métal, bien que favorisant son absorption, mais, par contre, le sel ainsi formé accroit, à hautes concentrations, le pouvoir fermentatif de la diastase du malt de Blé et d'Orge (Lintner). Combiné au soufre, le potassium voit son action favorisée, et pourtant le sulfate de potassium empêcherait la formation des fruits. Quant à sa combinaison avec l'acide phosphorique, il est préférable de chercher ses effets en s'occupant de cet acide. Le phosphore a une fonction spéciale dans la végétation. Il est contenu dans les nucléines, qui, suivant Posternak, procé- deraient de l'acide oxyméthylphosphorique, et par suite il accompagne toujours les substances albuminoïdes, et partout où celles-ci sont en voie d'évolution ou d'apparition, division cellulaire, formation de la graine (i), on le trouve en grande abondance. Le processus respiratoire de la plantule en exige aussi une certaine quantité et il s'offre alors sous la forme d'acide orthophosphorique dans la lécithine, terme intermé- diaire de la transformation des acides gras supérieurs. L'acide phosphorique favoriserait donc la multiplication des cellules et la transformation des corps gras et des corps albuminoïdes qui s'accumulent quand il manque (2). Chez les végétaux supérieurs, il est nécessaire à la formation de la chlorophylle, et parfois il existe un rapport entre une substance produite en grande quantité par le végétal et le poids de l'acide phosphorique, par exemple sucre et acide phosphorique (Pellet), azote et acide phospho- rique (Berthelot). Combiné à la potasse, il est non seulement indispensable à la production des albuminoïdes, mais aussi à la migration des hydrates de carbone (3). Mais c'est surtout sa combinaison avec le magnésium qui présente le plus d'intérêt. Si, dans un mélange de sels nutritifs, il se forme du phosphate de magnésium secon- daire, on peut expliquer d'une manière générale la formation 1. M. Berthelot et G. André. Sur le phosphore et l'acide phosphorique dans la végétation (C. R. Ac. Se, t. CVI, 1888). 2. O. Lœw, Ueber die physiologischen Functionen der Phosphorsaiire. (Biolog. Centralbl., ii, 1891 ; — Sitzungsber. d. Ges. f. Morphol. u. Phys., Mûn- chen, 7, 1891). 3. G. André, Sur les débuts de la germination et sur l'évolution du soufre et du phosphore pendant cette période (C. R. Ac. Se, t. CXXXII, 1901). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 153 de nucléines et de lécithines, car aucun autre composé du phos- phore ne fournit aux plantes autant d'acide phosphorique que celui-ci (i). A leur tour les phosphates peuvent provenir ou bien de la décomposition des lécithines, qui mettent en liberté du phosphore qui s'oxyde, ou bien de la décomposition des albu- minoïdes qui en contiennent. Suivant les recherches de Schmied- berg-, les grains de protéine seraient formés par du vitellinate de magnésium. D'un autre côté, le phosphate de magnésium se montrerait comme inclus dans les substances albuminoïdes sans entrer dans la constitution de la molécule albuminoïde (2), et Naegeli (3) a peut-être raison quand il écrit que « les sels inclus dans les albuminates sont des phosphates, et par analogie on devrait dire que les spores contiennent des phosphates de ma- gnésium ». Le soufre joue dans les végétaux un rôle quelque peu ana- logue à celui du phosphore. Il entre dans la combinaison de la molécule albuminoïde, dans la formation de composés orga- niques sulfurés, mais se rencontre aussi sous une forme minérale, celle de sulfates. La présence de ceux-ci serait due à l'accumu- lation de sulfate de calcium dont le soufre sera utilisé ultérieu- rement. Le soufre qui provient de la transformation des composés albuminoïdes est employé à la reconstitution de nouveaux albu- minoïdes, sans oxydation ou après oxydation, c'est-à-dire, dans ce dernier cas, après sa transformation en sulfate, et alors il subit de nouveaux changements pour arriver à la molécule albumi- noïde (4). Des composés minéraux du soufre, nous avons vu le peu qu'on sait pour les sulfates de potassium et d'ammonium ; il n'y en a pas davantage à dire sur le sulfate de magnésium qu'on croit propre à augmenter l'amidon de la plante et à réduire la teneur en potasse. Il resterait à parler du magnésium si, en passant en revue les autres corps, nous ne l'avions rencontré dans les combinai- sons où on peut envisager son rôle. 1. Lœw, /. c. 2. Schmiedberg, Zeitsch. f. physical. Chemie, 1877. 3. C. Naegeli, Ernàhrungscheniismus der 7iiederen Pilse. — Ernàhrung der niederen Pilze durch Miiieralstoffe (Bot. Mittheil., III, 1879). 4. G. André, /. c. 154 JOURNAL DE BOTANIQUE De l'action toxique. — De ses effets. On doit entendre par action toxique le trouble fonctionnel ou la lésion plus ou moins grave résultant de l'absorption ac- tive ou passive par un être vivant d'un corps organique ou minéral. Cette définition, absolument générale, s'applique aux deux règnes en même temps qu'à certaines actions physiques ou chimiques venues de l'extérieur qui amènent la mort par dégradation : telles sont les actions corrosives, osmotiques, etc., qui souvent ne sont, en somme, qu'une manifestation plus intense de la toxicité due à une plus grande concentration. Cette défini- tion permet encore de considérer comme appartenant à l'action toxique les phénomènes particuliers d'excitation qu'exercent sur les êtres certains poisons à certaines doses, et qui, loin d'être nuisibles, exercent plutôt une influence favorable sur l'organisme expérimenté. L'action toxique, lorsqu'on l'envisage dans les deux divisions du monde vivant, n'offre guère de différences que celles qui peuvent résulter d'une différenciation bien plus accentuée dans un règne que dans l'autre ; dans le règne animal on peut avoir des poisons spéciaux, c'est-à-dire agissant sur tel organe ou telle fonction; dans le règne végétal on en est encore à esquisser la localisation des fonctions, et une portion de plante peut être empoisonnée et périr sans que le reste de la plante subisse en aucune façon l'action de ce poison. En plus, il existe chez les végétaux un stade de leur existence qui leur est absolument particulier, la période de vie latente ou ralentie, sous forme de graines ou de spores. Le milieu extérieur intervient pour modi- fier cet état, et si ce milieu est chargé de fournir l'aliment, la présence d'un composé chimique étranger à l'alimentation peut agir de façon favorable ou défavorable, pénétrant passivement dans le corps végétal sans y être appelé par un processus d'as- similation. On peut dès lors prévoir qu'il y aura non seulement différence dans la rapidité de l'action toxique, mais encore dans les quantités de toxique nécessaires pour arriver au même effet, suivant qu'on aura affaire à une graine qui contient des aliments de réserve ou à une spore qui n'en contient pour ainsi dire pas. On doit donc encore distinguer une action toxique s'exerçant A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 155 sur le vég-étal développé et une action toxique s'exerçant sur le végétal au début de son développement, et ici encore on trou- vera une différence entre les végétaux avec et sans chlorophylle. Si la constitution de la spore l'oblige, il est vrai, à puiser presque immédiatement la nourriture dans le milieu extérieur, elle dif- fère du thalle en ce que sa membrane d'enveloppe est particu- lièrement constituée et qu'elle ne contient que fort peu ou pas du tout des substances abondamment représentées dans le thalle lui-même. Aussi ne germe-t-elle pas dans des milieux où le thalle peut continuer à croître, alors même qu'on augmente considérablement la dose antigerminative. En un mot l'inhibition de la germination a lieu avant l'inhibition de la croissance. Mais pour le thalle l'augmentation de toxique doit être graduelle, car à chaque changement de concentration il doit modifier son contenu cellulaire et, si le changement est trop brusque, la modification ne peut plus se faire et le thalle meurt. Pour laconidie, l'adaptation se fait par générations, c'est-à-dire que des spores provenant d'un thalle adapté à un milieu donné germeront sur un même milieu de concentration supérieure au précédent; la transition a moins besoin d'être ménagée que pour le thalle et un profond changement de concentration se traduit surtout par un retard dans la germination. Chez les végétaux supérieurs, en thèse générale, c'est plutôt l'inverse; des graines peuvent séjourner pendant longtemps, sans dommage réel, dans des solutions qui agiraient violem.ment sur l'individu développé; chez eux aussi on peut trouver l'adaptation du végétal développé, mais les doses toxiques sont bien plus vite atteintes en même temps que les transitions doivent être bien plus ménagées. On a essayé de distinguer les différents degrés de l'atteinte d'un toxique en donnant des noms particuliers aux différentes doses nécessaires pour amener constamment le même trouble fonctionnel chez le même végétal. Ainsi Chassevant et Ri- chet (i), à propos de la fermentation lactique, ont distingué une dose antigénétique, c'est-à-dire empêchant la multiplication, et une dose antibiotique arrêtant l'action vitale. La dose antigé- nétique est forcément inférieure à la dose antibiotique ; cepen- dant il peut arriver, pour des végétaux tout à fait inférieurs, que I. Chassevant et Richet, De l'influence des poisons minéraux sur la fer- mentation lactique (C. R. Ac. Se, t. CXVII, 1893). 156 JOURNAL DE BOTANIQUE la dose antibiotique et la dose antigénétique se confondent. On peut, dans l'action toxique, distinguer d'autres degrés que nous énumérerons en suivant les résultats produits par la diminution progressive des doses. Cette classification est rigou- reusement vraie pour certains végétaux ; pour d'autres elle est simplifiée, soit que les différents degrés se confondent à une seule et même dose, soit que le végétal reste stérile quelle que soit la dose. Pour les végétaux inférieurs, le terme extrême est celui qui, non seulement empêche la germination, mais amène la mort de la spore; à un degré atténué, la spore ne germe pas, mais peut mourir si on prolonge l'action ; cependant, si on soustrait à temps cette spore à l'action nocive, et qu'on la transporte dans un milieu favorable, elle se développe en un thalle plus ou moins vigoureux. Nous avons ainsi la dose antigerminative mortelle et la dose antigerminative inhibitrice. Pour certains poisons et certains végétaux, cette dernière seule existe, comme on l'admet pour le Pénicillium, et les sels de cuivre. Au-dessous de ce degré vient la dose qui permet la germination, c'est-à-dire l'apparition d'un tube germinatif plus ou moins long, plus ou moins grêle, plus ou moins ramifié, toujours stérile, sans jamais donner un véritable thalle, par conséquent ne formant jamais dans les cultures en masse une membrane continue à la surface du substratum : c'est la dose antiauxique. On obtient souvent ce résultat dans les cultures de Pénicillium en milieu pauvre additionné de sels de cuivre en petite quantité. Puis, si l'on diminue toujours la quantité de toxique, vient la dose qui permet un développement luxuriant, mais empêche la fruc- tification, ce mot étant pris dans son sens le plus large; ce sera la dose antigénétique. Nous avons ainsi atteint une dose minimadans ses effets et sa quantité, et agissant sur un thalle développé. Celui-ci, soumis à son tour à des doses croissantes de toxique, présentera des phénomènes particuliers d'intoxication. Si la dose devient assez élevée, le thalle meurt : on a atteint la dose antibiotique. Cependant, avant d'arriver à cette dose mortelle, le végétal peut cesser de se développer, soit que l'action toxique se porte directement sur le développement, soit que celui-ci s'arrête par suite du trouble apporté par le poison, à une fonction indispensable. Nous retrouvons alors A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 157 une nouvelle dose antiauxique différente de celle que nous avons signalée tout à l'heure; aussi, pour séparer ces différents modes d'action du toxique et rapprocher la nouvelle dose anti- auxique de la dose antibiotique, il serait utile de distinguer deux doses antibiotiques, l'une à action partielle et l'autre à action totale. La dose antibiotique à action partielle est repré- sentée par une action analogue à celle del'éther, du chloroforme. Elle peut ralentir ou supprimer une fonction; aussi pourrait-on déjà en rapprocher la dose antigénétique ; il peut arriver qu'une action prolongée amène la mort, mais celle-ci ne résulte plus de l'action directe du toxique, elle n'arrive que par répercussion. La dose antibiotique à action totale cause la mort comme la dose antigerminative mortelle, mais dans des conditions absolu- ment différentes, et ces choses ne peuvent se confondre. Nous l'avons déjà dit, la seconde n'existe pas pour le Pemcz7/m»i avec les sels de cuivre et la première apparaît dans des circonstances qui varient avec les conditions de milieu. En effet, s'il y a accommodation, toutes les doses sont plus ou moins modifiées, la dose extrême se trouve ainsi reculée et parfois de façon consi- dérable, de telle sorte qu'on peut définir la dose antibiotique à action totale : la dose d'un toxique mortelle pour un végétal donné quel que soit le pouvoir d'adaptation de ce végétal au toxique expérimenté. Ainsi définie, cette dose n'existe pas non plus pour le Penicillùujt avec les sels de cuivre. Toutes ces doses différemment toxiques méritent de retenir l'attention, car un même effet peut apparaître avec deux doses différentes d'un même composé et résulter de deux causes con- traires. En effet, pour rendre plus clairs et plus évidents les phénomènes dont nous allons parler, prenons la dose anti- auxique et, parmi les composés chimiques, un de ceux que l'on considère comme alimentaires, l'acétate de potassium. Qu'on suive son action en partant des doses infinitésimales et en prenant des doses progressivement croissantes, on trouvera deux doses antiauxiques, l'une correspondant à une quantité infinitésimale de sel, l'autre au contraire à une concentration assez élevée. Entre les deux, le développement sera normal, fléchissant plus ou moins brusquement suivant que l'on se rapproche de la forte ou de la faible dose. Il y a donc une dose antiauxique par défaut et une dose anti- 158 JOURNAL DE BOTANIQUE auxique par excès. La dernière seule semblerait rentrer dans le domaine des actions toxiques, si les théories catalytiques qui s'introduisent de plus en plus dans l'étude des phé- nomènes biologiques ne donnaient à la première une grande importance. Ceci s'applique à peu près à toutes les doses toxiques de différents genres que nous avons énumérées. Aussi un corps alimentaire ne se distingue-t-il peut-être d'un corps toxique qu'en ce que, pour ce dernier, les doses par défaut manquent complètement et qu'il n'existe plus que les doses par excès. En effet, pour la plupart des poisons, les phénomènes d'excitation ne se produisent qu'à des doses très faibles et le végétal ne souffre pour ainsi dire pas de leur absence. Je ne m'occuperai pas de la classification des poisons : je voudrais seulement examiner rapidement quelles ont été les hypothèses et les observations faites pour expliquer l'action des différents poisons. Pour envisager l'action d'un toxique, on peut, comme Pfeffer (i), ne considérer qu'une cellule prise isolément, puisqu'en dehors du phénomène d'osmose, dans lequel intervient la membrane, toutes les réactions se passent entre le proto- plasma et le toxique ou ses éléments. La première condition est donc la pénétration du toxique dans le plasma, sans que pour cela il y ait assimilation, sinon le toxique peut s'accumuler dans le suc cellulaire et rester inoffensif. Le degré de toxicité dépendra donc de la rapidité de la pénétration dans le proto- plasma, à moins que, par suite de réactions intimes, le poison ne s'unisse au sein de ce protoplasma à d'autres produits, en donnant un composé insoluble ou inoffensif. On a longtemps cru qu'une des premières causes de l'action toxique se trouvait être dans les différences de densité existant entre le milieu toxique extérieur et le milieu interne proto- plasmique, c'est-à-dire que la toxicité résidait dans des pro- priétés osmotiques. Des recherches assez récentes ont montré que, souvent, il n'y avait aucun phénomène toxique avec des solutions de composés inoffensifs en eux-mêmes, mais sensément rendus nuisibles par une concentration si élevée qu'elle devait provoquer des phénomènes osmotiques intenses ; bien plus, I. Pfeffer, Pflansenpkysioloç^ie , 190 1. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment 159 ces phénomènes osmotiques n'avaient même pas lieu, par suite de la régularisation de la turgescence accomplie non pas passivement et par introduction du liquide extérieur dans l'intérieur cellulaire, mais par la création rapide par le protoplasma de certains composés qui viennent faire équilibre à la différence de pression (i). Si le protoplasma sait se défendre contre les variations osmotiques, il doit en être de même vis- à-vis des variations chimiques du milieu ; nous avons déjà vu comment le Pénicillium contrebalançait la présence d'un excès de chaux par la sécrétion d'acide oxalique, et on sait que les animaux aussi bien herbivores que carnivores ont la faculté de produire de l'ammoniaque pour neutraliser l'excès des acides introduits ou produits dans l'organisme par des phénomènes d'oxydation (2). De telle sorte que des acides et des alcalis qui semblent devoir agir comme poisons par leurs simples affinités chimiques, en soustrayant au protoplasma respectivement des bases ou des acides, peuvent nuire au végétal par la production de phénomènes beaucoup plus complexes. Si, en vue d'arriver à l'accommodation, le végétal crée des substances qui peuvent lui être nuisibles, soit directement, soit par combinaison ulté- rieure avec le toxique, il peut se présenter ce qu'on observe dans les plantes sécrétant simultanément deux produits qui, tant qu'ils sont séparés, restent inoffensifs, mais deviennent un toxique redoutable dès qu'ils se mélangent (amygdaline -[- émulsine = acide cyanhydrique). Ici encore, la plante peut fournir un des éléments et le milieu extérieur l'autre. Ailleurs, c'est la décompo- sition d'un des éléments du milieu qui amène la mort, comme on le voit dans la décomposition par les Algues du chlorhydrate d'ammoniaque en acide chlorhydrique et ammoniaque, ce qui les tue. Les modifications du milieu extérieur peuvent être d'un autre ordre. Ainsi, dans le chlore à sec, des spores de Penicilliitm se montrent indemnes; mais, qu'on humecte la plaque de verre sur laquelle sont ces spores , ou bien qu'on les sème sur des tranches de Pomme de terre humides et qu'on les expose alors à l'action des vapeurs de chlore, on voit au bout d'une minute leur couleur I Ottomar Heinsius von Mayenburg-, Là sungsconcentration ujtd Turgor- regulation bei den Schimmelpihen (Jahrb. f. wiss. Bot., Bd XXXVI, 1901). 2. H. Winterberg, Sur la théorie de l'intoxication par les acides (Zeitsch. f. phys. Chem., t. XXV, 1899.) i6o JOURNAL DE BOTANIQUE gris-vert disparaître pour faire place à une teinte jaunâtre ; au microscope, leur structure ne semble pas modifiée, ellesparaissent jaune clair, mais l'eau ne peut plus les faire gonfler, ni germer : elles sont tuées. Des thalles de Pem'cïllmm bien vivants, placés dans les mêmes conditions, subissent le même sort. L'examen microscopique montre ici le protoplasma rétracté et divisé en nombreux petits fragments répartis dans les diverses cellules des filaments (i). Un phénomène curieux a été observé avec les vapeurs du phénol. Un peu au-dessus d'une assiette remplie de Pommes de terre ensemencées partout avec des spores de Pénicillium^ on place une lame de verre parallèlement à la surface du substratum qu'elle n'abrite que partiellement, et sur l'ensemble on fait arriver un courant de vapeurs d'acide phénique. Aux places protégées, les moisissures prospèrent ; sur la surface non couverte il n'appa- raît pas de moisissure et les thalles qui y parviennent meu- rent. L'action des vapeurs de phénol est donc superficielle et il semble qu'elles soient entraînées avec la vapeur d'eau, retombant avec celle-ci lors de sa précipitation. Il est vrai que des spores semées sur l'eau, sur de la Pomme de terre ou sur du pain, dans un air confiné où se trouve une soucoupe avec de l'acide phénique, germent en abondance au bout de deux jours, mais sans développement ultérieur appréciable, par conséquent sans fructifier. L'acide phénique à l'état de vapeur n'agit donc que par une action constamment renouvelée; la solution aqueuse est naturellement plus toxique (i). L'acide phénique n'est pas le seul corps qui ait besoin d'être renouvelé cons- tamment pour exercer une action destructive : le permanganate de potassium est encore dans ce cas. Sur des solutions fortes de ce sel, les spores de Penicilliîim germent, donnent des thalles vigoureux qui fructifient en abondance; mais si, à des spores placées sous le couvre-objet, on ajoute à plusieurs reprises des gouttes fraîches d'une solution concentrée, ces spores finissent par l'absorber et meurent après s'être colorées en brun. Le mode d'action de l'acide phénique ne doit pas être le même que celui du permanganate ; le sel n'agit pas comme i.J. Schroeter, PHïfung cinigerDesinfcciionsmitteldurch Beobachtung ihrer Einwirkung an/ niederen Organisincn (Cohn's Beitràge z. Biologie der Pflanzen, Bd I, 1874). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment i6i corrosif, car il s'altère rapidement, surtout en présence des matières organiques ; mais le contact persistant de l'organisme avec le sel non altéré finit par permettre à celui-ci de pénétrer intact dans l'organisme où il exerce son action oxydante, for- mant avec les albumines des combinaisons manganiques. Pour en revenir à l'action des vapeurs, citons les expériences faites par Lesage ( i ) sur des spores de Penicillinm dans l'air humide chargé des vapeurs du toxique à expérimenter. L'action a varié avec les substances et tantôt le résultat a été négatif, tantôt il y a eu du retard, mais le plus souvent il y a eu arrêt complet de la germina- tion (38 substances sur 63). Je retiens seulement que, sur l'acide acétique à 1/156, la germination a eu lieu, suivie d'un dévelop- pement misérable, et que, sur une solution à 1/64, aucune spore n'a germé. Quant à l'alcool éthylique, il résulterait de premières expériences que la germination et un faible développement se font au-dessus d'une solution à 4, i «/g et non plus au-dessus d'une solution à 6,20/0, tandis que des expériences ultérieures abaissent ces chiffres au voisinage de 1 5°/,, pour la limite de germination (2). De toutes ces expériences il résulte que la présence de l'eau ou de l'état liquide est indispensable pour l'apparition des phénomènes toxiques, car également, dans les expériences de Lesage, les conidies sont bien plus rapidement tuées au contact de solutions aqueuses qu'au contact des vapeurs, et la concen- tration mortelle de la substance toxique est bien moins élevée. Les acides, surtout l'acide sulfurique, en solutions très étendues, agissent comme l'eau pure, ils ne détruisent pas les formations organisées, mais leur absorption provoque un fort gonflement en même temps qu'il apparaît dans le protoplasma de nombreux granules formés de substances protéiques et que la plasticité vivante s'abolit. Ce phénomène s'exagère extraordinairement à mesure que la concentration augmente et finit par détruire la structure moléculaire des corps végétaux. L'action de la potasse débute également par un gonflement de l'organisme végétal, mais les phénomènes ultérieurs sont différents de ceux produits par les acides ; il se forme des vacuoles qui grandissent rapide- 1. Lesage, Recherches expérimentales sur la germination des spores de Pénicillium glaucum fAnn. Se. nat , 8' série, t. I, 1896). 2. Lesage, Action de l'alcool sur la germination des spores de Champi- gnons (Ann. Se. nat., 8" sér., t. III, 1896). i62 JOURNAL DE BOTANIQUE ment et finissent par remplir la cellule d'un tissu spumeux, où on ne peut plus reconnaître le suc cellulaire primitif, à moins de l'avoir coloré au préalable. Les acides agiraient donc par pré- cipitation et les acides par dissolution (i). Suivant Lœw (2), la destruction de la structure plasmique se fait soit par une action directe, chimique, qui modifie le groupement des atomes labiles, soit en disloquant tout d'abord la tectonique moléculaire de la cellule par l'apparition d'une combinaison centripète moléculaire du poison avec l'albumine active, qui par là-même devient immobilisée. Cette albumine active aurait une propension à former avec certains corps des composés insolubles, tandis qu'elle ne saurait se combiner avec des corps très voisins, ses propriétés variant du reste avec les différentes sortes de végétaux. Soit, par exemple, l'acide arsé- nieux qui se combine avec le plasma des Algues, mais non avec celui des Champignons inférieurs. Tout le monde sait que l'albumine se dissout dans les acides, aussi bien minéraux (nitrique, sulfurique, chlorhydrique, etc.) qu'organiques (acé- tique, etc.,); il se forme alors des combinaisons que beaucoup regardent comme des sels d'albumine, qu'on peut distinguer les uns des autres par l'emploi de réactifs. L'albumine se comporte ainsi comme une base, ou plutôt comme un mélange de bases, mais vis-à-vis des composés métalliques, elle se conduit en quelque sorte comme un acide, en fixant les oxydes métal- liques. C'est ainsi que les corps albuminoïdes en dissolution dans un milieu acide ou alcalin se combinent avec l'oxyde de cuivre sans modification de leur composition et de leurs propriétés, l'oxyde ne se substituant ni à l'eau ni à l'ammo- niaque. La quantité fixée est constante pour chaque corps albuminoïde, mais varie avec chacun de ces corps; ainsi le gluten demande 10 à 12 °/o d'oxyde de cuivre, la légu- mine environ 15 °/o (3). Harnack (4), qui a étudié l'albu- minate de cuivre, en distingue deux sortes, différant entre 1. P. Klemm, Desorganisationerscheinungen . (1898-99). — S. multiformis ^ hippophaifolia Anderss., in DC, Prodr., XVI, p. 272, et auct.plur. — aS. hippophaifolia ^ hippophai- folia Koch, Si/n., éd. Hall, et Wolf., p. 2366. — S. virescens P"orbes, Sal., n" 7; Loud. Arbor., III, 1581. — S. violacea HoUandre, Fl. Moselle. — S. alba hippophacfulia Seringe, Fssai, p. 84. — aS*. Uïidulata c hippophaefolia Mutel, Fl. fr.., III, p. 195. S. triandra-viminalis c polijphylla Wimm. in Denksch. d. Schles. Ges. p. 157. — S. triandra-viminalis Wimm. b hippo- phaifolia Wimm. 8al. F.ur.,^. 142. — .S', ruhra Seringe, Exsicc. S. de S. n''" 3o, 75. — S. undulata Loisel., Fl. gall., II, p. 844. Icon. — Reichb., XI,t. 6o7,f. 1262; Coss. et Germ., Atlas, XXVIII, F.; Cus. et Ansb., XX, t. 9 ; A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 24, f. B.-H. Exsicc. — Fries, Herb. n., X, n° 59; Wimm. et Kr., Herb. n° 114; Seringe, S. de S. n^' 44, 80 et 75 ; Billot, n° 2188; Soc. et. fl. fr.-helv., n° 85. — Magn., F/, gall.etbelg. n" 297. cf, (s. n. S. undulata); Soc. Dauph., n°' 488 et 488 bis 9 cr"; Soc. Rochel. n" 8697. Morphologie externe. Arbrisseau à rameaux olivâtres ou jaunâtres, plus grêles que ceux du S. undulata. Feuilles étroitement lancéolées, I [loj JOURNAL DE BOTANIQUE linéaires, aiguës, longuement acuminées, denticulées, à bords réfléchis dans le jeune âge, d'abord pubescentes puis glabres- centes ou glabres. Dans les rameaux nouveaux et stériles, les feuilles sont un peu plus larges et parfois à bords un peu ondu- lés. (Ces deux formes de feuilles existant souvent sur le même individu, nous n'avons pu admettre, même à titre de sous-varié- tés, les variétés planifolia et undulatifolïa Koch). Stipules se- micordiformes ou lancéolées falciformes, faisant parfois défaut. Chatons contemporains, un peu plus courts et un peu moins gros que ceux du S. undidata. Ecailles brunâtres ou rosées, velues surtout au sommet qui est subobtus et non tronqué. Etamines 2!, à fdets libres. Chatons Cassez denses. Capsules ovoïdes ordinairement pubescentes, rarement glabres ; pédi- celle égalant environ la longueur du nectaire. Style assez long. Stigmates bifides, étalés. Forma trichocarpa . — Capsules velues ou tomenteuses. Forma leiocarpa. Var. leiocarpa Koch, Syn. — Capsules glabres. Rare. Monstruosité. — Forma, pseudo-androffi/ita. Cf. G. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., XLVI (1899), p. 1S8 et pi. VI. — Même monstruosité que celle décrite dans le S. undulata. — Sur le même rameau on trouve des chatons o^, des chatons Q, des chatons androgynes renfermant des fleurs cT', des fleurs Ç et des fleurs irrégulièrement hermaphrodites. Nota. — Ainsi qu'on l'observe pour le S. undulata.^ dans les individus maltraités, il y a assez souvent une floraison tardive (juillet), les chatons sont normaux, peu nombreux et accompa- pagnés de feuilles adultes. Les échantillons o^ qui ont servi à notre description nous ont été envoyés vivants de Maray, vers Saint-Croix, rives du Cher, par M. l'abbé Segret, qui a recueilli une collection im- portante des Saules de sa région. Morphologie interne (Atlas, pi. I, fig- i, 4 et u; pi. VII, fig^. 86-90). Racine. — Ecorce s'exfoliant tôt. — Liège assez développé. Liber peu développé, tannifère et amylifère. Fibres libériennes à parois très épaisses. — Bois des faisceaux primaires très re- connaissables dans la racine âgée (pi. I, fig-. i) assez éloignés, formés de vaisseaux à section de 15-25 \j- de grand axe. Vais- A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saziles de France. [ii] seaux très nombreux, à section de 40-60 \i. de grand axe. Fibres du bois à parois assez épaisses ; à lumen grand, très amylifère, peu tannifère. Rameau de 2^ année. — Epiderme portant quelques poils ; paroi externe épaisse de 8-10 ;-i, rugueuse à sa surface. — Liège et phelloderme précoces. — CoUenchyme et écorce interne renfermant ; du tannin, peu d'amidon et des mâcles en files longitudinales. — Liber peu développé, égalant environ la moitié du bois sur le rayon d'une section transversale, contenant des files assez courtes de màcles et des files très lonofues de cristaux simples, beaucoup de tannin et de rares grains d'amidon. Il ne se forme d'ordinaire qu'une couche de fibres la i''" année. — Fibres du bois à parois plus épaisses que chez le S. viminalis. Vaisseaux à section souvent quadrangulaire, de 80-40 [j- de côté, ceux des faisceaux primitifs à section de 6-15 [x environ. Rayons tannifères et amylifères. Bois des faisceaux primaires peu sail- lants, s'étalant légèrement en éventail vers l'extérieur, rayons peu brisés. — Moelle pentagonale, égalant à peu près le bois sur le rayon d'une section transversale, formée de cellules sem- blables à celles des parents. Cellules périraédullaires à parois minces, sauf celles situées à la base des bois primaires qui sont peu épaissies (comme chez le .S. viminalis)., renfermant une faible quantité de tannin. Moelle centrale renfermant : des tan- nifères rares et pauvres en tannin (comme dans le S. viminalis) ., peu d'amidon, des files assez longues et assez nombreuses de cellules (pi. I, fig. 12) très allongées longitudinalement, conte- nant des màcles. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — Trois faisceaux libéro-ligneux arqués à l'initiale, se mettant chacun en anneau peu au-dessus de ce niveau, le médian assez développé, allongé, les latéraux peu développés, arrondis comme chez le S. triandra et tous trois peu rapprochés de la partie supérieure de la section. Ils se soudent vers la médiane en un seul. Caractéristique. — Coupe arrondie, munie de petites ailes. Diamètre vertical un peu inférieur au diamètre horizontal. Epi- derme à cuticule lignifiée portant quelques poils. CoUenchyme peu tannifère. Ecorce à méats, canaux aérifères contenant des tannifères pauvres en tannin, des grains d'amidon nombreux [i2| JOURNAL DE BOTANIQUE dans l'endoderme surtout, Méristèle située vers la partie supé- rieure de la section, à peine allong-ée, anneau libéro-ligneux de forme triangulaire coupé de rayons tannifères contenant peu d'amidon, à partie supérieure plus développée que chez le S. mollissima. Liber tannifère et amylifère. Péridesrae non li- gnifié comme chez le S. viminalis ; moelle interne assez peu développée, moins réduite pourtant que celle du S. mollissinin, contenant du tannin et de l'amidon. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Même struc- ture qu'à la caractéristique. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Péridesme légè- rement lignifié, à parois minces ; au milieu du péricycle et de la moelle interne, il n'y a pas trace de lignification. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section plane-convexe, très nettement saillantes à la partie inférieure, munies de deux arcs scléreux (sauf les nervures de la base), de deux hypodermes coUenchymateux à parois peu épaisses et d'écorce à la partie inférieure. Limbe (PI. VIT, fig. 87, 88.). — Epaisseur du limbe = i3o- 150 H- près de la nervure médiane; cette épaisseur décroît beau- coup vers les bords. — Epiderme supérieur glabre, haut de 10-12 jji, quelques cellules prenant très rarement une cloison tangentielle, à paroi externe peu épaisse, peu bombée, forte- ment cuticularisée; cellules vues de face (pi. VII, fig. 86) de 3o-35 [/. de grande diagonale à parois assez rectilignes, sans stries ou à stries peu nombreuses. Comme chez le S. riminalis, nous n'avons pas observé de stomates dans la feuille adulte. — Limbe hétérogène à peu près également chlorophyllien comme chez le S. viminalis. 2-3 assises palissadiques. Tissu lacuneux formé de 3-4 assises de cellules souvent arrondies, parfois ra- meuses, toujours interrompu vis-à-vis des stomates comme dans le S. triandra. Màcles moins nombreuses que chez le 5. vimi- nalis. — Epiderme inférieur haut de 6-9 , à paroi externe très bombée, portant parfois un peu de cire, quelques poils; cellules vues à plat, petites, de i2-3o |ji de grande diagonale. Stomates très nombreux, longs de 8-22 [ji, situés au niveau des cellules épidermiques ou parfois légèrement repoussés vers l'extérieur (caractère atténué du S. viminalis). A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [13J Bords du limbe amincis, coUenchymateux, révolutés, dents Pflanduleuses. Pollen. — Grains normaux très peu nombreux, ovales-ellip- tiques, parfois tronqués aux pôles. L = 22-3o jj. environ. Habitat et répartition géographique. — Bords des rivières et des ruisseaux. — France : Environs de Paris, bords de la Seine, de la Marne, de l'Oise; Normandie, Anjou, Centre, Est, etc. — Manque bien entendu où le S. viminalis fait défaut. — Belgique, Allemagne, Danemark, Bohême, Transylvanie. D.— X S. mollissima Ehrh. $, cf? X S. MOLLISSIMA Ehrh., Beitr., VI, p. loi (1791); Willd., Spec., IV, p. 707, n" no; Hoffm., lasch., 265; Seringe, Essai, p. 34; DC, FI. fr., V, p. 849; Desv., FI. Anjou, p. m; De- lastre, 7*7. Vienne, p. 892; Duby, Bot. galL, p. 428; Seringe, Essai, p. 84; Koch, Comment., p. 28; Syn., éd. 2, p. 647, éd. ,^, p. 560; Reichb., Excurs., p. 1085; Mutel, FI. Fr., III, p. 198; Dumortier in Bull. Soc. roy. Bot. Belgique, I, p. 144; Gr. et Godr., FI. Fr., III, p. 127; et auct. plur. 5. multiformis y. mollissima Anderss,, Prodr.., XVI, p. 272 ; et auct. plur. — S. hippophaifolia a mollissima Koch, Sgn., éd. Hall, et Wolf., p. 2866. — S. hippophaefoUa-viminalis Wimm. in Jahresb. d. Schles. Ges. (1848), p. 24. -j- \S. {trian- dra X riminalis) X viminalis.] — S. amygdalina-viminalis a. Wimm. ; Regensb., FI. (1848), p. 15. — S. triandra-tnminalis mollissima id. et ib. (1849), p. 89; Denkschr. d. Schles. Ges., p. 157 ; Sal. Eur.,p. 142; Meyer, FI. Han., p. 501. — S.super- viminalis ,< amygdalhia ]. Kerner in Oest. bot, Zeit., XXIV, p. 278 (1874). — S. Smithiana DôU, Rhein. FI., p. 264, non Willd. — S. pubera Koch ap. Bœningh. ^ Prodr. fl. Mo7îast., p. 800(1824). — S. viminalis viri dis Ehrh. Verzeich. d. Herren. Pfl. (?), p. 27, sec. Wildeman. Icon. — Cus. et Ansb., XX, t. 10; A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 24, f. A ; de Wildeman, Icônes selectas horti thenensis, pi. CXL (juin 1903). Exsicc. — Ehrh., Arb., n° 79; Seringe, S. de S., n° 59 ex horto bot. Bern. ; Reichb., n° 957; Pries, Herb. n. (leg. Rin- gius) ; Wimm. et Kr. , Herb. Sal., n<* 116; Coll., n" 252 ; Baenitz, Herb. Fur.; Magn., FI. sel., n° 1799. [i4j JOURNAL DE BOTANIQUE Morphologie externe. Port général du S. viminalis. Rameaux allongés brunâtres, glabres à l'état adulte, ayant un port qui se rapproche du S. vi- minalis. Feuilles lancéolées allongées, acuminées, finement den- ticulées, à face supérieure verte en dessus, munies de poils très courts qui donnent un aspect glabre, sauf sur la nervure médiane qui est velue ; blanchâtres, finement et courtement pubescentes en dessous, à pubescence en partie caduque à l'état adulte donnant alors une teinte grisâtre. Stipules nulles ou ovales-aiguës. Chatons o^"? Chatons Ç cylindriques, compacts, assez gros, naissant presque en même temps que les feuilles, feuilles à la base. Ecailles concolores. Capsules ovoïdes-co- niques, tomenteuses, subsessiles. Style allongé. Stigmates pro- fondément bifides, à divisions linéaires, ordinairement enve- loppées par les longs poils des écailles. Nectaire assez long, cylindrique, évasé au sommet. — ^. — Avril-mai. Morphologie interne. Se distingue surtout du S. viminalis par les caractères sui- vants : Rameau de 2^ année. — Tannifères de la moelle un peu moins rares et moins pauvres en tannin. Feuille. — Pétiole. — Caractéristique. — Coupe munie d'ailes peu développées. Diamètre horizontal supérieur au dia- mètre vertical. Nervures secondaires. — Arcs scléreux formés de fibres plus nombreuses et à parois plus épaisses et accompagnant même les nervures naissant peu au-dessous du milieu de la feuille. Limhe. — Stomates adultes de l'épiderme inférieur peu ou non soulevés en dehors ; poils de l'épiderme inférieur bien moins nombreux. Bords du limbe amincis, très légèrement coUenchymateux, extrémité des dents glanduleuse. Habitat et répartition géographicjue. — Bords des rivières. — Environs de Paris, Anjou, Vienne. — Alsace. — Allemagne, Suède, Danemark, Transylvanie, Russie. — Le S. mollissima signalé au marais de Quend (Somme) est un S. ruhra à feuilles sublinéaires. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [15] S. cinerea -|~ triandra Ç cr"? X S. Krauski Ande.rss., Mono gr., p. 29, t. II, f. 20 (1867) ; et in DC, Prodr., XI, p, 204 ; Préaubert in Bull. Soc. et. se. Angers (1900). — S. triandra-c'merea Wimm., in Regensb, FI. (1849), n° 3, in Denkschr. d. Schles. Ges. (1853), p. 158; FI. V. Schles. (1857); Sal. Fur., p. 146; Anderss,, loc. cit. — S. triandi'a-aurita Wimm., FI. v. Schles., éd. 3, p. 207. — S. cinerea X triandra Gûrke, PI. Fur., II, p. 5. Icon. — Anderss., loc. ci7. ; Jahresb. d. Schles. Ges. (1847), t. 2, f. II ; A. et E.-G. Cafti., Atlas, pi. 25, f. A.-D. Exsicc. — Wimm. et Kr., Flerb. Sal., n" 4; Coll., n°' 248 et 248 b. ; Herb. Fur., Baenitz. Arbre de grandeur médiocre, à rameaux étalés divariqués, d'un brun olivâtre ou rougeàtre, d'abord pubérulents puis glabres à l'état adulte. Feuilles assez petites largement lancéo- lées, brièvement et subitement acuminées, à sommet un peu déjeté, atténuées à la base, à bords munis de dents assez fortes et glanduleuses ; glabres, un peu luisantes sur la face supérieure ; à face inférieure munie d'une glaucescence cireuse et pourvue de poils peu nombreux ; les jeunes feuilles rougeàtres, devenant rigides à l'état adulte. Pétiole assez court, pubérulent. Stipules grandes, obliques, dentées-cuspidées. Chatons contemporains, cylindriques, denses, étalés-dressés, à pédoncule feuille. Ecailles pâles, velues, atteignant à peine la base de la capsule. Capsules courtes, coniques, verdàtres, glabres ou velues au sommet, à pédicelle long, pubérulent. Style court, épais. Stigmates très courts, presque bifides. — 1/. . — Avril. Habitat. — Cette plante a été signalée dans les Vosges, près de Rambervilliers (Claire). Cet auteur a distribué sous ce nom (Soc. Rochel,, n" 369) une forme du S. nigricans l — Nous l'avons décrite sur des échantillons de provenance allemande. Elle est à rechercher en France, où elle pourra être trouvée sur- tout dans les pays de plaines. [i6] JOURNAL DE BOTANIQUE % Y. — Hybrides du S. purpnrea. S. purpurea -|- viminalis; S. Caprea -\- purpurea; S. ci- ?ierea -\- purpurea; S. pedicellata -\- purpurea; S. aurita ~\- purpurea; S. jmrpurea -\- repens. Ces hybrides sont caractérisés par leurs étamines plus ou moins longuement soudées, parfois entièrement libres, mais con- tiguës à la base. S. purpurea -|- viminalis cr" $. X S. RUBRA Huds., FI. angl., éd. i, p. 864 (1762), éd. 2, p. 428; Smith, FI. Brit., p. 1042; Koch, Comment., p. 26; Sijnops., éd. 2, p. 745; éd. 3, p. 560; éd. Hall, et Wolf., p. 2869; Loisel., FI. gall., 2, p. 844; Gr. et Godr., FI. Fr., III, p. 129; Godet, FI. Jura. p. 644; Gren., FI. ch. jiirass., p. 710; Coss. et Germ., FI. env. Paris, éd. i, II, p. 504; éd. 2, p. 617; Wimm., Sal. Eur., p. 174; Anderss. in DC., Prodr., XVI, p. 807; Dumortier in Bull. Soc. roy. Belg., i, p. 145; Wesmaël, Monogr. Saul. belg. ; E. Martin, Catal. Romorantin, éd. 2, p. 852; Le Grand, PI. Berry, éd. i, p. 240; Bonnet, Pet. FI. paris., p. 859; Mathieu, FI. forest., p. 402; éd. rev. p. Fliche, p. 468; Godr., FI. Lorr., éd. Fliche et Lemonn., p. 65; Ravin, FI. Yonne, p. 82(3; Viall. et d'Arbaum., FI. Côte-d'Or, p. 852; Gagnepain, Topogr. bot., p. 140; Mouillefert, Trait, arbr. et arbriss., p. 1097; Callay, Catal. Ardennes, p. 864; et auct. plur. S. fissa Hoffm., Sal., p. 61 ; t. XIII, f. i, 2; t. XIV, f. 84; Ehrh.,^r^'.. III, n° 29. S. viminalis-purpurea Wimm., Sal. Eur., p. 178; Hariot et Guyot, Contr. fl. Aube, p. 105 ; ^S. purpurea X viminalis Gûrke, PI. Eur., II, p. 44. Arbrisseau de 1-2 mètres, à rameaux olivâtres ou d'un vert jaunâtre, pubérulents dans leur jeune âge. Feuilles étroitement lancéolées, allongées ou sublinéaires, plus ou moins acuminées, denticulées manifestement ou obscurément, à bords souvent révolutés dans leur jeune âge, d'abord pubescentes-soyeuses surtout en dessous, puis à l'état adulte glabres en dessus, glabres A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [17] OU glabrescentes, plus rarement un peu soyeuses en dessous. Pétiole court ou médiocre. Stipules linéaires, petites ou nulles, rarement un peu g-randes (S sericea). Bourgeons ovales-oblongs, souvent rostres, pubérulents. Chatons naissant un peu avant les feuilles, subsessiles et feuilles à la base. Chatons (f ovoïdes allong'és, densiflores. Ecailles ovales spatulées acutiuscules ou subobtuses, d'un brun noirâtre au sommet, très velues. Eta- mines 2, à filets plus ou moins longuement soudés (caractère variable dans le même chaton, la partie libre plus accrescente que l'autre). Anthères d'un rouge vif avant l'anthèse, puis bru- nâtres. Chatons $ denses, cylindriques. Capsules tomenteuses, sessiles, obovales, coniques, à nectaire dépassant la base de la capsule. Style filiforme court, mais égalant au moins la longueur des stigmates ; ceux-ci linéaires, entiers, arqués. — ^. — Mars- avril, peu après le S. purpurea. Morphologie interne. {Atlas, pi. I, ïvg. 11 ; pi. VII, fig-. 91-92.) Rameau de 2^ année. — Epidémie portant quelques poils comme chez le S. viminalis, mais à paroi externe moins ru- gueuse et épaisse seulement de 8-12 p environ. CoUenchyme tannifère, renfermant plus d'amidon que chez le S. viminalis. Ecorce interne formant un tissu plus lâche que dans le S. pur- purea, et plus serré que chez le *S. viminalis, à méats et rares chambres aérifères ; contenant des màcles en moins grand nombre que chez le S. viminalis, mais moins d'amidon, beau- coup de cellules tannifères. — Même dans la variété viminaloides, màcles peu nombreuses et cellules à cristaux simples bien plus abondantes dans le liber, très peu d'amidon dans le S. For- byana et tannin en quantité considérable. — Fibres à parois bien plus épaissies dans le S. Forhijana que dans le S. rubra et différence bien moins grande entre le bois de printemps et celui d'automne. Vaisseaux à section atteignant 45 jj. de grand caxe dans le »S'. rubra et dépassant rarement 85 [j. dans le S. Forbyana. Rayons formés de cellules peu allongées radiale- ment, assez grandes, contenant peu d'amidon et beaucoup de tannin. Bois des faisceaux primaires un peu plus développés que chez le S. purpurea, moins que chez le S. viminalis; s'éta- lant extérieurement en éventail, à rayons extérieurs se brisant. — Moelle pentagonale, un peu plus développée que le bois sur [i8] JOURNAL DE BOTANIQUE le rayon d'une section transversale, formée de cellules poly- gonales, à parois minces, sauf celles des cellules de toute la périphérie dans le S. Forbyana, et seulement celles des cellules situées à la base des bois primaires qui sont épaissies dans le S. rubra. Cellules périmédullaires tannifères, contenant peu d'amidon comme chez le S. viminalis. — Moelle centrale ren- fermant : des màcles extrêmement rares même dans le S. rubra; des tannifères en files longues, assez nombreuses (pi. I, fig. ii), plus riches en tannin que chez le S. viminalis. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — Coupe très allongée. Trois faisceaux libéro-ligneux légèrement arqués à l'initiale, formant souvent peu au-dessus trois anneaux allongés, le médian de forme trian- gulaire, très développé. La fusion en un anneau s'opère bien plus tard dans le S. For- byana que dans le S. rubra, toujours au-dessus de la médiane. Caractéristique. — Coupe allongée. Diamètre horizontal plus grand que le diamètre vertical et ailes marquées dans le S. For- byana. Diamètre vertical à peu près égal au diamètre horizon- tal et ailes peu marquées dans le S. rubra. Epiderme portant quelques poils. CoUenchyme très amylifère et tannifère. Ecorce présentant beaucoup d'amidon, quelques cellules tannifères, des méats, de petites chambres aérifères peu nombreuses. Fusion des 3 méristèles en une seule souvent non achevée dans le 6'. For- byana. Un seul anneau libéro-ligneux allongé dans le S. rubra. Liber contenant de très nombreux grains d'amidon, du tannin surtout dans les rayons. Péridesme coUenchymateux, non lignifié, tannifère; moelle interne développée, gorgée d'amidon et de tannin. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Anneau libéro-ligneux fermé. Péridesme parenchymateux et moelle interne très comprimée dans le S. rubra. Péridesme lignifié, sauf le péricycle et la moelle interne, à parois peu épaisses; moelle interne assez développée dans le S. Forbyana. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Anneau libéro- ligneux ordinairement non disjoint dans le S. rubra, plus ou moins disjoint dans le S. Forbyana. Péridesme parenchymateux ou à îlots lignifiés, à parois peu épaisses dans le S. rubra. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. figj Péridesme liVnifié, sauf dans le péricycle et la moelle interne, dans le .S. Forbyana. Xervures secondaires . — Dans le .S'. Forhijana les nervures secondaires sont à section plane-convexe, mais peu saillantes à la partie inférieure, munies de deux hypodermes coUenchymateux, de deux arcs scléreux, comme chez le S.purpureasdins écorce àla partie inférieure. Dans le S. rubra les nervures secondaires sont plus saillantes à la partie inférieure munies de deux hypodermes coUenchymateux à parois peu épaisses et d'un peu d ecorce à la partie inférieure, seules les nervures de la partie supérieure de la feuille ont deux arcs scléreux. Limbe. — Epaisseur du limbe = 1 10-140 1^ dans les feuilles des rameaux fertiles et 160-170 p. dans celles des rameaux sté- riles. Epiderme supérieur portant parfois quelques poils comme chez le S. viminalis; haut de 10-14 ;j- (comme chez les parents, nous n'avons pas observé de cloisons tangentielles) ; à paroi externe pas très épaisse, à peine bombée, fortement cuticula- risée ; cellules vues de face ayant de i5-3o [>■ de grande diago- nale nombreuses bases de poils tombés avec leurs cellules annexes comme chez le S. viminalis. Nous n'avons jamais observé destomates sur l'épiderme supérieur des feuilles adultes même dans la variété Forbyana. — Mésophylle ordinairement hété- rogène et semblable à celui du S. viminalis, rarement homogène palissadique et semblable à celui du 5. purpiirea. — Epiderme inférieur haut de 8- 11 |jl, portant des poils bien moins nombreux que chez le S. viminalis, parfois même rares, et des bâtonnets de cire peu abondants (toujours bien moins nombreux que chez le S . purpurea) ; paroi externe peu épaisse, bombée (nous n'avons jamais observé de cloisons tangentielles) ; cellules vues de face de i8-3o (JL de grande diagonale. Stomates adultes aussi hauts que l'épiderme, le plus souvent au même niveau que les autres cellules, rarement soulevés comme chez le S. viminalis, petits et très nombreux. Bords du limbe amincis, comme chez le S. viminalis non col- lenchymateux, récurvés. Pollen. — Grains normaux elliptiques rarement tronqués aux pôles. L. = 22-28 \>. (pi. VII, fig. 91-92). A, — S. RUBRA Huds., PL angl., p. 864(1762), sensu stricto; Smith, FI. Brit., 1042; Willd., Spec, IV, p. 674, n°4o; Koch, I 20] JOURNAL DE BOTANIQUE Syn., éd. 2, p. 745; éd. 3, p. 560; Loisel., Fl.galL, III, p. 129; Michal., Hist. nat. Jura, p. 281 ; Gren., FI. ch. jurass., p. 710; Martrin-Donos, FI. Tarn, p. 647; Boreau, FI. Centre, éd. 3, p. 582; Mig-out, FI. Allier, p. 857; Godr., FI. Lorr., éd. 2, p. 225; Franchet, FI. Loir-et-Cher, p. 550; Brebis, et Morr,, FI. Norm., p. 36i ; Corbière, Nouv. FI. Norm., p. 528; Car. et Saint-Lager, Flore, p. 528; Lloyd et Fouc, FI. Ouest, p. 817; Willk. et Lange, Prodr. Hisp., suppl. n° 955 bis, p. 56; F. Gérard, in Revue de Botanique (1890), p. 207; Bonnet, Pet. FI. paris., p. 859; Touss. et Hoschédé, FI. Vernon, p. 361; G. Cam., in Bull. Soc. bot. Fr. (1900), p. 256; et auct. mult. — S. fissa Ehrh., Arbor., n" 29 ; Hoffm., Sal., p. 61 (1787), t. XIII et XIV; Seringe, Fssai, p. 82; DC, FI. fr., V, p. 849; Gaud., FI. helv., VI, p. 257; Duby, Bot. galL, p. 425; Graves, Catal. Oise, p. 118, n"994; Kirschleger, FI. Alsace, éd. 2, p. 69; et auct. plur. — S. virescens Vill., Hist. Dauph., 8, p. 885 (1789)? S. olivacea et S. membranacea Thuill., FI. env. Paris, éd. 2, p. 515 (1799). — S. înollissima Wahlenb., FI. Carpat., n" ioi3 (1814); non Ehrh. — S. bifurcata Chevall., FI. env. Paris, p. 857(1827). — S. concolor Host^ Sal., p. 10(1828). — S. Hélix L., Spec, éd. i, p. 1017? — S. Hoffmanniana, S. tenais, S. fuscata, S. elœagnifolia Tausch. — iS. Onites, S. stigmato- phora, S. oligodon, S. meridionalis Gandg., Sal. nov., n°^ 29, 3o, 81, 82, 88. S. RUBRA a VIMINALOIDES Gr. et Godr., FI. Fr., m, p. 129; Anderss., Prodr., XVI, p. 807; Mouillefert, Trait, arbr. et arbr., p. 1097; Vial. et d'Arbaum., FI. Côte d'Or, p. 852; et auct. plur. S. viminalis-purpurea Wimm., FI. v. Schles. (1845); Con- tejean, Mém. Soc. éra. Doubs (1858), p. 189 et Rev. fl. Montbé- liard, p. 219. N. V. — Saule rouge. Par confusion porte aussi les noms du S. purpurea. Icon. — Hoffm., Sal., t. XIII, f. i, 2 ; t. XIV, f. 84; Ehrh., Arb., III, n° 29; Coss. et Germ., Atlas, t. XXIX, H; Reichb., Icon., XI, t. 586, f. 2086; Cus. et Ansb., XX, t. 15 ; A. et E.-G. Cam., Atlas, pl. 25, f. E.-J. Exsicc, Gunth., Cent, siles., 11 ; Seringe, S. de S., n° 75 o^; Soc. et. fl. fr.-helv., n''^ 205, 205 bis; Billot, n° 286 ; Fries, Herb., A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [21] n.} Ç; Kerner, FI. Aust.-Hung., n° 1456; Wimm, et Kr., Ilerh. S., n" 86 cf; Coll., n'' 230 $; Baenitz, Herb. Eur., $ et cf. Feuilles assez longuement pétiolées, lancéolées-linéaires, longuement acuminées, à bords un peu révolutés surtout dans le jeune âge, glabres, glabrescentes ou peu velues à l'état adulte. a. glahra. — Feuilles à face inférieure glabre. Etamines àfilets plus ou moins longuement soudés. — Forme la plus répandue. 3. ligerina. — Hy in Exsicc. Soc. et. fl. fr.-helv., n° 668. — aS. rnhriformis Tourlet in Bull. Soc. bot. Fr., (1908), p. 3i 1 . — Icon. A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 25, f. O et P. — Feuilles à face inférieure pubescente, acuminées assez brièvement. Eta- mines peu soudées ou seulement contiguës à la base. y. arujustissima Wimm., Sal. Eur., p. 174; augustifolia Anderss. in DC, Prodr., XVI, p. 3o8; Tausch, P/. sélect. \ Kerner, Nied.-Oester. JVeid., p. 99. — A. etE.-G. Cam., loc. cit., pi. 25, f. U. — Exsicc. Soc. Rochel., n° 1819^ Feuilles étroite- ment linéaires, assez courtes, atténuées aux deux extrémités, plus ou moins munies de poils sur la face inférieure. Stigmates courts. S. 5mce« Koch, Sgn., éd. i, p. 560; Wimm., Sal. Ear., p. 174; Viall. et d'Arbaum., Fl. Côte-d'Or, p. 852. — forma latifolia Anderss., loc. cit. — S. eleagnifolia Tausch, PI. sel.\ Kerner, Nied .-0 ester . JVeid., p. 98. — S. supei^viminabs-pur- purea A. Kerner, in Verh. zool.-bot., Ges. Wien, X, p. 219 (1860). — Icon. — A. et G. Cam., loc. cit., pi. 25, f. R. S. — Exsicc. — Seringe, S. de S., it' 3o; Wimm. et Kr., Coll. S., n°^ 281 et 282; A. et J. Kerner, H. Weid., n°44; Soc. Rochel., n"4489 Ç (var. purpureoides). — Feuilles étroitement lancéolées, souvent obscurément dentées, velues ou velues-soyeuses sur la face inférieure. Style et stigmates médiocres ou courts. Répartition en France. — a. Envir. de Paris, vallée de la Canche (R) ; Normandie, Centre, Est, etc. — ^. et y. Ouest, environs de Paris, etc. — 8. Est, environs de Paris. — Angleterre, Belgique, Suisse, Danemark, Autriche-Hongrie, Russie moyenne et méridionale, nord de l'Espagne; de l'Italie? B. X S. FORBYANA Smith, Fl. brit., III, p. 1042; Engl. FL, IV, p. 191 (1828); WiUd., Spcc, IV, n'^ 39; Loisel. , Fl. gall., 2, p. 844; Forbes, Sal. IVob., t. 5; Kerner, Nied.-Oest. JVeid., p. 99 ; Mail, et d'Arbaum. , Fl. Côte-d'Or, p. 852 ; G. Cam. in [22] JOURNAL DE BOTANIQUE Bull. Soc. bot. Fr. , (1900), p. 256, et auct. mult. — S. helicifolia Tausch sec. Anderss., in DC. , — S. riibra ^ Forhyana Coss. et Germ. , FI. env. Paris, éd. 2, p. 618; Bonnet, Pet. FI. paris., p. 36o. — S. ruhra p purpureoides Gr. et Godr. , FI. Fr., III, p. 129; Anderss. in DC. , Prodr., XVI, p. 3o8; Touss. et Hoschédé, FI. Vernon, p. 251. Icon. : A. etE.-G. Cam., Atlas, -çii. 25, f. K., L. Exsicc. : Wimm. et Kr., Herb. SaL, ïf 15; Coll., n" 285; Soc. et. fl. fr.-helv. , n°2o6; Magn., FI. sel., n° 8857 Ç (biovarié). Feuilles adultes à bords ordinairement munis de dents petites et nombreuses, oblongues ou ovales-oblongues, briève- ment acuminées, ayant souvent leur plus grande largeur vers le sommet, glabres à l'état adulte, noircissant facilement par la dessiccation. Capsules subovales, à style court et à stigmates médiocres oblongs. Monstruosités . — i' Forma bicapsularis. — S. rubra L. var. biovariée, de BuUemont, in Magn., Fl. sel. exsicc., \f 8857; ^^• G. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., (1899), p. 187 et pi. VI, f. I, J, K, L, M. — var. dicarpa Fréaubert, in Bull, Soc. et. se. Angers, 1900. — L'examen de fleurs nombreuses de ce Saule nous a permis de constater que les chatons sont hétéromorphes et com- posés : i" de fleurs dont chaque écaille est munie de 2 capsules paraissant normales; 2° de fleurs dont l'écaillé est munie d'une seule capsule surmontée de 2 styles superposés; 3*^ de fleurs munies d'une écaille et d'une capsule à laquelle est plus ou moins soudée une étamine. Ce Saule, à notre avis, est un individu mâle dont les étamines ont été plus ou moins complètement transfor- mées en pistils. 2" ¥orm2i androgyna. — Chatons androgynes. — A. etE.-G. C2im., Atlas, pi. 25, f. V, V, V". Répartition en France. — Env. de Paris, Ouest, Est, Centre, etc., plus rare que le *S. rubra. — Angleterre, Allemagne, Suisse, Tyrol, Autriche-Hongrie. S. Gaprea-j-purpurea cr'Ç. X S. WiMMERlANA Gr. etGodr., Fl. Fr., III, p. 180 (1855) ; Gren.,fl.ch.jurass., p. 7 10; non 5. JVimmeri Kerner (i); Koch, I. Nous ne pouvons comme M. Parmentier (7^/. c/t. jurass., p. 212) considérer cette plante comme une simple modification du 6". rubra. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Sajiles de France. [23] Syn., éd. Hall, et Wolf., p, 2372. S. Pontedcrana^z\A.€\z\\.., Catal., 1809-1821 ; DC, FI. fr., V,p. 348; Seringe, Essai, p. 89; Koch, Comment., -p. 24; Syn.,éd. 2, p, 744 et éd. 3, p. 559;Gaud., FLhelv.,Vll,p. 238 ; Reuter, Catal. Genève, éd. 2,p, 192 ; Cariot et Saint-Lager, Flore, p. 753 ; Bouvier, Fi. Alpes, éd. 2, p. 593. — S. Pontederana a Grenier iana Anderss. in Prodr., XVI, p. 311 . — Var. ^Mathieu, FI. forest., éd. rev. p. Fliche, p, 464. — S. discolor Host, Sal., p. 18 (1828) non Wahlenb., Mùhl, nec Willd, — S. oleifolia Host, fide specimenis in Herb. Viennensi (H. Fenzl.), quod nomen deest in Flora austriaca. — S. maiiter- nensis A. Kerner in Nied .-Oesterr . IVeid., p. 139 et in Verh. Zool.-bot. Ges, Wien, X, p. 261 (1860). — S. Rapini Ayasse in Bull. Soc. bot. Fr., XXVI (1879), p. 341. — S. syntriandra Beck, A7e HP; Magn., FI. sel., n° 3591 ; Callier, FI. siles., n° 467. Feuilles vertes sur la face supérieure, glabres, ou gla- |3o] JOURNAL DE BOTANIQUE brescentes en dessus à l'état adulte ; munies de poils épars et courts, glaucescentes en dessous. Chatons assez grêles. Cap- sules aiguës, parfois obtuses. Style court ou nul. Ecailles noi- râtres au sommet. Répartition en France. — Puy-de-Dôme (Billet) ; Loir-et- Cher (Segret) ; Sarthe (Gentil) ; Ardennes (Fliche) ; Bonifacio (Grenier) in herb. Muséum Paris. B. — X S. SORDIDA Kerner in Verh. zool.-bot. Gesell. Wien, X, p. 267 (1850) et in Nied-Oester PFeid., p. 125 (1860). — iS. sub-purpurea-cinerea Kerner, loc. cit. — S. cinerea-pur- purea '^ cinerascens Wimm., Sal. Eur., p. 163. — S. Pontede- rana var. sordida Anderss. in DC, Prodr., XVI, p. 3i2, Exsicc. — Wimm. et Kr., Herb. Sal., n" 59 ; Coll., n'" 148, 143 ; Oborny in Baenitz, Herb. Eur. Feuilles grisâtres glauques en dessous, d'abord pubéru- lentes sur les deux faces puis glabres. Etamines à filets sou- vent longuement soudés. Capsules aiguës. Style court. Répartition en France. — Vosges (Berher, F. Gérard). C. — X S. Lloydi Nob. — S. RUGOSA Lloyd, FI. Ouest, éd. 4, p. 318; Boreau, FI. Centre^ éd. 3, p. 583 ; Sauzé et Maill., FI. Deux-Sèvres, I, p. 433. Cf. G. Cam. inBuU. Herb. Boissier (1899), app. III, p. II ; non Smith ex Leefe in Sal. brit. exsicc, n" 32. S. Pontederana Callay, Catal. Ardennes, p. 165. — S. Smi- thiania cnuitens, G. et Godr., FI. Fr., III, p. 131. — S. Ponte- derana forma rugosa Koch^ Conunent., p. 24. — S. cinerea-pur - ptirea Gentil, Invent. pi. Sarthe, p. 234 (non Wimm., sensu stricto). — S. {purpurea X viniinalis) X cinerea ? — S. viminali- cinerea, Auct. plur. (nom faux). Icon. : A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 26, f. N. (Nous n'avons pu donner le nom de «S. nitens qui a déjà été employé par Gilibert {Exerc. phyt.) pour une forme du S. Lap- ponum). Exsicc, — Soc. Rochel. n" 3614; Soc. et. fl. fr.-helv., n'' 202 ; Magn., Fl. sel., n" 1798 ; Soc. Dauph., n"^ 207, 207 bis, 4266. Feuilles ressemblant à celles du S. cinerea-viminalis, mais plus petites, étroitement ovales-lancéolées, ordinairement arrondies à la base, à bords ondulés crénelés, acuminées au sommet, munies sur la face supérieure de poils courts, velues- A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [31] soyeuses en dessous. Chatons gros ; écailles noirâtres au sommet. Étamines à filets ordinairement un peu soudés ou rarement contigus à la base. Réparlilion. — Puy-de-Dôme (Fr. Héribaud) ; Maine-et- Loire (Hy) ; lUe-et-Vilaine (Picquenard) ; Sud-est (Cariot et Samt-Lager) ; Ardennes (Callay); etc. S. ATROCINEREA Brotero, FI. lusit., I, p. 31 (1804) ; Buser in Magn., FI. sel. — S. nigra Link, Voyage en Portug., I, p. 97 (1803) ; Cf. Koch, Comment., p. 36 (1828), non Marsh. (1785), — S. acuminata Thuill., FI. env. Paris, p. 518 (1799). — S. oleifolia Smith, Brit. FI, III, 1065 (1804), Engl. FI. (1828), IV, p. 219 : Forbes, Sal. Woh., t. 251 ; Willd., Spec, IV, p. 702, f. glahrior (non Vill.). — S. cinerascens Link ap. Willd., Spec., IV, p. 706. — S. rufinervis DC, Rapports sur deux voyages bot., 1808, p. II ; FI. fr., V, p. 341; Boisduval, FI. fr., III, p. 21 ; et auct. plur. — S. incerta Lapeyr., Abr. Pyr., p. 594, ex DC. — 6'. fruticulosa Lacroix in Bull. Soc. bot. Fr., VI (1859), p. 565 ? non Kerner (i). — S. tephrocarpa [cinereo-lau- rina) Wimm. ap. Wichura Bastardbefrucht., 1865, p. 60; Wimm., Sal. Eur., p. 205. S.KUBRA X CINEREA {purpurea X viminalis X cinerea). Billet in Bull. Soc. Dauph.(i884), p. 470 et exsicc, n" 4253 ; Magn., FI. sel., n" 1800; Podpera in Herb. Eur., Baenitz [S. cinerea X aurita X purpurea). S. cinerea X purpurea Gillot. Icon. — A. et E.-G. Cam., Atlas, pi, 26, f. o. Jeunes rameaux et face supérieure des feuilles à pubescence fine et fugace ; face inférieure à l'état adulte presque glabre sur le limbe qui est glauque cendré, mais à nervures munies de longs poils roussàtres qui justifient le nom de rufinervis. Eta- mines assez longuement soudées dans tous les échantillons que nous avons vus. Anthères orangées avant l'anthèse. Répartition. — Ouest de la France, Centre. — Allemagne. S. pedicellata 4- purpurea cr' 9. X S. PELORITANA Prestrand. ap. Tineo, Pi. rar. Sicil.,2,, p. 31 (1817) ; Parlât., F/. z7«/., IV, p. 246; Arcang., Compend.,Y>.6i'j\ 1. Le vS". fruticulosa Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr., XIV, p. 368 (1864). = 5". grandifolia-arbuscula. Par suite de l'antériorité du nom de Lacroix, il sera plus convenable de le désigner sous le nom de S. ramosissima. [32] JOURNAL DE BOTANIQUE Ces, Pass. Gibel., Compend., p. 226. — S. Pontederana var. Y Fliche in Mathieu^ FI. forest.^ éd. rev. p. Fliche, p. 464. — »S'. nigricans Bert., FI. ital., X, p. 3i, pp., non Smith. — S. Villarsiana Guss., FI. sic. Syn., éd. 2, p. 624, non Willd. — S. purpurea y^iiedicellala Nym., Consp. j)l. Eur., p. 665 ; Borzi Çompeiid. fl. forest. ital., p. 140 (1885). — S. pedicellata X purpurea Fliche in Bull. Soc. bot. Fr,( 1889), p. 365. — S. purpurea var, peloritana Nicotra, Prodr. fl. Messan., p. 1878. — S. Ponte- derana ù dichroa 2" glaucescens forma Anderss, in DC, Prodr., XVI, p. 312. Exsicc. — Baenitz, Herb. Fur. Icon. — A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 20, f. H.-J. Morphologie externe. Rameaux grêles, plus ou moins velus dans leur jeune âge, souvent rougeàtres. Feuilles de la taille normale de celles du iS. purpurea du nord de la France, mais plus larges et nulle- ment subopposées ; les jeunes velues-blanchàtres surtout en dessous, à l'état adulte elliptiques ou obovales-oblongues, briè- vement acuminées, dentées, vertes en dessus, plus pâles en des- sous, glabres sur les deux faces, rarement glabrescentes. Pétiole court. Stipules lancéolées semi-cordées. Bourgeons glabres. Chatons presque contemporains, cylindriques ; les o^densiflores, subsessiles, souvent munis de petites feuilles à la base. Ecailles discolores, obtuses-oblongues, velues. Anthères d'abord jaunes, violacées après l'anthèse. Chatons Ç brièvement pédoncules, feuilles à la base. Capsules assez longuement pédicellées, pubescentes. Pédicelle 2-3 fois plus long que le nectaire. Style court. Stigmates bifides, — %. Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme glabre, à paroi externe épaisse de 26 \i., à surface rugueuse, — Collenchyme amylifère et tannifère. Ecorce interne à rares canaux aérifères et conte- nant quelques màcles, beaucoup de tannin, de l'amidon. — Liber développé, égalant un peu plus de la moitié du bois sur le rayon d'une section transversale, renfermant de l'amidon, beau- coup de tannin. Assise génératrice donnant quelques saillies ligneuses (caractère atténué du ^S. pedicellata). — Rayons très A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [33] amylifères (comme chez le S. purpurea) et très tannifères, à parois très épaisses. Fibres à parois épaisses comme celles du S. ptirpiirea. Vaisseaux peu nombreux, à section de 20-35 \>- de côté environ, ceux des bois primaires de 8-26 j-».. Bois des faisceaux primaires bien moins développés que dans le S. pedi- cellata, peu saillants, s'étalant légèrement en éventail vers l'extérieur, rayons voisins peu brisés au-dessus d'eux. — Moelle pentag-onale à côtés concaves, petite, égalant à peu près la moitié du bois sur le rayon d'une section transversale, formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périraédul- laires très tannifères, à parois minces, sauf les cellules situées à la base des faisceaux des bois primaires qui sont épaissies. Moelle centrale renfermant : des tannifères très nombreuses, en longues files plus riches en tannin que chez le S. purpurea et de rares mâcles. Tannin coloré en vert foncé par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale les deux faisceaux latéraux sont très arqués, le médian l'est à peine ; les trois anneaux se fusionnent en un seul vers la médiane. Caractéristique . — Coupe munie d'ailes assez longues. Dia- mètre horizontal plus du double du diamètre vertical. Epiderme portant des poils peu nombreux ; cuticule à peine lignifiée. Collenchyme peu tannifère. Ecorce formant un tissu assez serré, contenant quelques tannifères peu nombreuses, riches en tannin et de rares grains d'amidon. Méristèle située vers la partie supé- rieure de la section, allongée perpendiculairement au plan de symétrie ; partie supérieure de l'anneau libéro-ligneux peu incurvée, partie inférieure plus incurvée, anneau à peu près fermé, coupé de rayons contenant peu d'amidon et de tannin. Péridesme parenchymateux; moelle interne peu développée. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Péridesme scléreux sauf dans le péricycle comme chez le S. purpurea. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Trois faisceaux libéro-ligneux provenant de l'anneau disjoint, les deux supé- rieurs très réduits. Péridesme scléreux, fibres à parois très épaisses; moelle interne réduite. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section plane-convexe, légèrement saillantes à la partie inférieure (bien moins que chez le S. pedicellata\ munies de deux hypo- 3 [34] JOURNAL DE BOTANIQUE dermes coUenchymateux, de deux arcs scléreux, d'un peu d'écorce à la partie inférieure comme chez le S. purpurea. Limbe. — Epaisseur du limbe := 90-130 environ. Epiderrae supérieur haut de 14-17 [Jt, glabre ou portant de rares poils; à paroi externe assez épaisse, non ou à peine bombée, fortement cuticularisée, plus ou moins striée comme chez le S. pedicellata. Nous n'avons jamais observé de stomates. — Mésophylle homo- gène comme chez le S. purpurea, à assises palissadiques infé- rieures très peu allongées, ou hétérogène comme chez le S. pe- dicellata. — Epiderme inférieur haut de 10-13 I^i portant des poils peu nombreux et des bâtonnets de cire, paroi externe, à peine bombée; cellules vues de face à parois rectilignes, de 20-30 \i. de grande diagonale Stomates très nombreux, longs de 10-15 1^5 situés au niveau des cellules épidermiques et de même hauteur qu'elles. Bords du limbe plus épais que la partie du mésophylle avoi- sinant la nervure médiane, très coUenchymateux, récurvés, à petites dents parfois glanduleuses. Habitai. — Corse près de la route de l'Ile Rousse (Fliche). — Sicile : Messine (Nyman, Tyneo, Sequenza, Borzi). — Plante signalée en Corse en 1889 par M. Fliche ; non indiquée comme plante française dans Rouy, Icon., VI, p. 48 (1896), S. aurita -j- purpurea o' Ç. X S. DICHROA DôU, FI. Bad., p. 511 (1859) ; Koch, Sijn., éd. Hall, et Wolf., p. 2373. — *S. Kochiana Hartig, Forst. Culturpfl., p. 27 ? — 5. Pontederana 8 dichroa Anderss. in DC, Prodr., XVI. — -S. aurita-purpurea Wimm., Sal. Eur., p. 165; Hariot et Guyot, Contrib. fl. Aube, p. 105; Gérard in Rev. de botanique, p. 467 (1891). — S. purpurea-aurita Wimm. in Regensb. bot. Zeitschr., p. 324 (1848). — S. aurita X pur- purea Gûrke, PI. Eur., p. 42. Icon. — Reichb., Deutsch. Fl. in Abb., 2050 (s. nom. S. mollissima); Wimm. in Jaresb. d. Schles. Ges. (1847), t. i, f . 5 ; A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 27, f. A.-J. Exsicc. — Kerner, Herb. Sal. Autr., n° 22; Fl. Autr.-Hung., n° 1467 ; Soc. Rochel., n" 3821 ; FL Siles., n° 951. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [35J Morphologie externe. Arbuste à rameaux étalés-dressés, ou parfois divariqués, arqués, grêles, d'un jaune olivâtre ou pourprés, glabres d'abord et luisants à l'état adulte. Feuilles oblongues ou lancéolés-obo- vales, plus ou moins acuminées, à bords à peine enroulés, dentées dans leur partie supérieure, glabres sur la face supé- rieure, à face inférieure pubérulente, glabrescente à l'état adulte, plus ou moins glaucescente, à nervures proéminentes un peu rugueuses. Pétiole court pubérulent. Stipules lancéolées ou semicordées. Chatons d" ovales, oblongs, précoces, subses- siles, arqués. Ecailles subaiguës, oblongues, jaunâtres, souvent pourprées jusqu'à leur partie moyenne, velues longuement. Etamines 2, à filets plus ou moins soudés à la base, à partie inférieure velue ; anthères ovales subglobuleuses, pourprées, brunâtres après l'anthèse. Chatons Ç à pédoncule bractéolé, médiocres ou longs, grêles, cylindriques, denses. Ecailles en forme de langue, subaiguës, ferrugineuses, à sommet d'un rouge noirâtre, velues. Capsules petites, subsessiles, ovales- coniques, aiguës, tomenteuses. Style court ou presque nul. Stigmates ovales-oblongs, contigus, étalés. Nectaire dépassant la base de la capsule. Morphologie interne. Ratneau de 2^ année. — Epiderme glabre, à paroi externe non ou à peine rugueuse, épaisse de 8-10 \i.. — Collenchyme et écorce interne contenant beaucoup de tannin, de l'amidon, des màcles. Liber égalant environ le tiers du bois sur le rayon d'une section transversale, contenant de nombreuses et longues files de cristaux simples et quelques files courtes de mâcles, du tan- nin et de l'amidon. — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses moins nombreuses et moins développées que chez le S. aurita. — Vaisseaux à section atteignant de 80-40 \t- de grand axe, ceux des bois primaires à section de 20-3o [t.. Fibres très nombreuses, à parois très épaisses. Rayons amylifères et tanni- fères. Bois des faisceaux primaires bien plus développés que ceux du S. purpurea, saillants, s'étalant en éventail vers l'exté- rieur, à rayons voisins brisés au-dessus d'eux. — Moelle poly- gonale à côtés à peine convexes, un peu plus petite que le bois \t,6\ journal de botanique sur le rayon d'une section transversale, formée de cellules sem- blables à celles des parents. Cellules périméduUaires tannifères. Moelle centrale contenant : des tannifères en longues files nom- breuses, pauvres en tannin comme chez le S. 'piirpurea, des mâcles et de rares grains d'amidon. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — - Trois faisceaux libéro-ligneux incur- vés à l'initiale, plus développés que ceux du S. purpurea^ se fermant ensuite chacun en un anneau aplati comme chez le S. purpurea et se fusionnant en un seul toujours au-dessus de la médiane et plus tardivement que dans le S. aurita. Caractéristique . — Coupe allongée, munie d'ailes. Diamètre horizontal près du double du diamètre vertical comme chez le S. purpurea. Epiderme portant des poils, cuticule lignifiée. CoUenchyme tannifère et amylifère. Ecorce à canaux aérifères et contenant des mâcles, des grains d'amidon, des tannifères nombreuses riches en tannin. Méristèle située à peu près au milieu de la section ; anneau libéro-ligneux très allongé (rare- ment la fusion en un seul anneau n'est pas opérée), coupé de rayons amylifères et tannifères. Péridesme tannifère et amyli- fère, scléreux dans la moelle externe; moelle interne assez dé- veloppée. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Péridesme scléreux dans la moelle externe et une partie du péricycle. Milieu de la feuille. — Même structure qu'au niveau pré- cédent. Nervures secondaires . — Nervures secondaires à section plane-convexe comme dans le S. aurita munies de deux arcs scléreux, de deux hypodermes coUenchymateux et d'écorce à la partie inférieure en moins grande quantité que chez le S. au- rita. Limbe. — Epaisseur du limbe = 90-120 [x. Epiderme supé- rieur portant quelques poils, haut de i2-i3 \x (nous n'avons ja- mais observé de cloisons tangentielles), paroi externe non ou à peine bombée, pas très épaisse, fortement cuticularisée, à partie non cuticularisée très mince, se gélifiant ; cellules vues de face à parois très rectilignes de 10-25 !^ de grande diagonale. Comme chez le S. aurita^, l'épiderme supérieur de la feuille adulte n'a A. et E.- G. Camus. — Mono^^raphie des Saules de France. [37] pas de stomates. — Mésophylle hétérogène comme celui du 5, aurita. — Epiderme inférieur haut de 7-9 \x, portant d'assez rares poils et de nombreux bâtonnets de cire, à paroi externe non ou peu bombée; cellules vues de face ayant 10-25 H- de g-rande diagonale. Stomates bien plus nombreux que chez le *S. aurita, petits, et situés au niveau des cellules épidermiques, de même hauteur qu'elles. Bords du limbe collenchymateux, rarement munis de dents glanduleuses. Pollen. — Grains normaux elliptiques, allongés, parfois tronqués aux pôles. L = 22 3o \j- environ. Forma glaiœescens Wimm.^ Sal. Eur.; Gérard, loc. cit. — Exsicc. — vSoc. Rochel., n° 3821 ; Wimm. et Kr., Herb. Sal. Ç, n« 61; Coll. o\ n°^ 154; 9 151, 153, 155, 158; flerb. Sal. Ç, n° 137; Coll. Ç, 150, 152. — Feuilles vertes, glabres à l'état adulte, plus ou moins glauques en dessous. Forma pitrpureoides Claire in Exsicc. Soc. Rochel., n'^ 4492 et in Bull. Soc. Roch., (1900), p. 44. — Feuilles petites, vertes en dessus, à nervures relativement peu saillantes en dessous. Forma cinerascens Wimm., loc. cit. — S. auritoides Kerner, Xied.-Oester. Weid., p. 13 (1860); Gérard in Revue de bot,, p. 467 (1891). — S. siihinir'piirea-aurita Kerner, loc. cit. Exsicc. — Soc. Rochel., n" 3986; Wimm., Herb. Sal., n'' 60; Coll., ïi" 156 (f. — Feuilles grisâtres, pubérulentes sur la face supérieure, glaucescentes pubérulentes sur la face inférieure, puis glabres à l'état adulte. Habitat et répartition géographique. — France : rare. — Vosges : Autray (Claire) ; bords de Vologne, près de Gérard- mer, Aube, etc. — Angleterre, Allemagne, Autriche, Suisse. S. repens -}- purpurea cr'?. X S. DONIANA Smith, Engl. FI., IV, p. 213 (1828); Forbes, Sal. Wob., n° 85; Koch, Sgn., éd. 2, p. 657; éd. Hall, et Wolf., p. 2375; DôU., FI. bad., p. 512; Anderss. in DC, Prodr., XVI, p. 315. — S. parviflora Host, Sal., p. 142, t. 49 ; Kerner, Nied.-Oester. Weid., p. 271 . — 5. repens-purpurea Wimm., FI. v. Schles. (1840); éd. 2, p. 205, et iVacA/., p. 482 (1845) ; Regensb. FI. (1845), II, p. 435 ; Hariot et Guyot, Contrib. fl. Aube, p. 106. — aS. repenti-purpurea Mey., FI. Hannov., [38] JOURNAL DE BOTANIQUE p. 503; Patze Elk. et Meyer, FI. prov. Preuss., p. 134. — S.purpiirea X repens Gûrke, PI. Eur., II, p. 43. Icon. — Engl. Bot., t. 2599; Forbes, Sal. Woh., t. 85; Wimm., Jaresb. d. Schles. Ges. (1847), *• i > ^ • 4) *• 3» ^- i^! Reichb., Icon., i833; A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 27, f. K.-P. Exsicc. — Wimm. et Kr., Herh. S., n"^ 9, 19, 54, 56; Coll., n°^ '22)6-'26i ; Riesse, Tcherning, Schatz in Baenitz, Herh. Eur.; Soc. et. fl. fr.-helv., n° 33o 9; Soc. Rochel., n° 4651 9. Morphologie externe. Arbrisseau atteignant un peu plus d'un mètre, à rameaux grêles, étalés-dressés, jaunes ou rougeâtres, les jeunes pubé- rulents, ceux d'un an glabres. Feuilles de forme assez variable, ordinairement étroitement lancéolées, atténuées à la base, plus larges vers le sommet, brièvement apiculées, entières à bords un peu révolutés ou un peu denticulés au sommet, vertes sur la face supérieure, glauques en dessous et à la fin glabres. Sti- pules petites, linéaires, faisant souvent défaut. Chatons pré- coces, oblongs ou cylindriques assez grêles. Ecailles obovales, arrondies, très obtuses, noirâtres au sommet, velues. Cha- tons d" cylindriques. Capsules sessiles, obovales-coniques. Style court. Stigmates courts étalés. A. Hebecarpa. — Capsules velues-tomenteuses. — Forme nor- male. 3c. latifolia Anderss., loc. cit. — Feuilles obovales-lancéo- lées, vertes sur les deux faces. p. lingulata Anderss., loc. cit. — Feuilles ovales-lancéolées, longuement atténuées à la base, d'un vert brillant en dessus, à face inférieure glabre ou glabrescente, glauque. y. linearis Anderss., loc. cit. — Feuilles linéaires lancéolées, aiguës, à face inférieure soyeuse argentée. B. Leiocarpa Anderss., loc. cit. — Capsules glabres ou gla- brescentes. — Cette forme (que nous n'avons pas vue de France) est un lusus curieux puisque les deux parents ont ordi- nairement des capsules velues. Monstruosité. — Forma androgyna. — iS. mirabilis Host, p. i3, t. 46. — Chatons androgynes à fleurs mâles ayant les filets staminaux beaucoup moins longuement soudés que les autres formes de l'hybride. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [30] Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme glabre, à paroi externe épaisse de 10-20 \j., rugueuse à la surface. — CoUenchyme et écorce interne renfermant du tannin et de ramidon, de rares màcles, — Liber plus développé que chez le S. repens, conte- nant de nombreuses files de cristaux simples d'oxalate de cal- cium, de l'amidon et beaucoup de tannin. — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses très petites. Fibres très nom- breuses à parois très épaisses ; bois dense comme chez les deux parents ; peu de différence entre la texture du bois d'automne et celle du bois du printemps. Rayons amylifères et tannifères. Vaisseaux à section de 20-25 V- de grand axe, ceux des bois primitifs à section de 5-15 [j^ seulement. Bois des faisceaux pri- maires non saillants, très peu développés, ne s'étalant pas en éventail vers l'extérieur comme chez le S. purpurea, à rayons voisins à peu près rectilignes. — Moelle obscurément pentago- nale-arrondie à côtés convexes , plus grande que celle du S. repens, formée de cellules polygonales à très petits méats, à parois minces, sauf les cellules situées à la base des bois pri- mitifs et rarement quelques-unes de la périphérie qui ont leurs parois épaissies. Cellules périmédullaires très tannifères et amy- lifères. Moelle centrale contenant : des tannifères nombreuses comme chez le S. purpurea et pauvres en tannin ; quelques màcles assez rares. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale trois faisceaux plans situés à la partie supérieure de la section, se fusionnant bien au-dessus de la médiane. Caractéristique. — Coupe triangulaire, à ailes non ou à peine marquées. Diamètre horizontal près du double du dia- mètre vertical. Epiderme glabre à cuticule lignifiée. CoUen- chyme contenant des grains d'amidon, les assises externes beaucoup de tannin. Ecorce renfermant : des màcles, des tanni- fères riches en tannin, des grains d'amidon bien plus nombreux que chez le S. repens. Trois faisceaux libéro-ligneux ; les laté- raux très incurvés, presque fermés en anneaux un peu allongés, le médian situé à peu près au milieu de la coupe, tous parcourus par des rayons tannifères et amylifères. Liber contenant du [4ol JOURNAL DE BOTANIQUE tannin et de l'amidon. Péridesme collenchymateux, fusionnés latéralement ; moelles internes peu développées, amylifères et tannifères. Nervure médiane . — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Anneau libéro-ligneux bien fermé, vaisseaux à très petite section ; méristèle allongée. Péridesme scléreux sauf latéralement, au milieu du péricycle et dans la moelle interne, où il n'est pas li- gnifié. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Partie supérieure de l'anneau libéro-ligneux peu développée. Moelle interne très comprimée, non lignifiée. Nervures secondaires . — Nervures secondaires à section lé- gèrement plane-convexe, très peu saillantes à la partie infé- rieure, munies de deux hypodermes collenchymateux, de deux arcs scléreux et souvent de quelques assises d'écorce à la partie inférieure, au moins à la base des nervures comme chez le S. repens. Limbe. — Epaisseur du limbe = 180 [a. — Epiderme supé- rieur haut de 12-14 K environ ; paroi externe non ou à peine bombée, épaisse, à partie non cuticularisée très mince, se gélifiant; cellules vues de face petites, de 15-35 [j^ de grande diagonale, à parois très rectilignes. Nous n'avons jamais obser- vé de stomates. — Mésophylle homogène, palissadique comme chez les parents ; mâcles d'oxalate de calcium dans les assises supérieures. — Epiderme inférieur haut de 7-12 [x, ne portant pas de poils ou en portant en petite quantité ; nombreux bâton- nets de cire; paroi externe mince, à peine bombée; cellules vues de face à parois rectilignes ayant 20-25 \x de grande dia- gonale. Stomates très nombreux, longs de io-i5 h» de même hauteur que les cellules épidermiques et situés au même ni- veau qu'elles. Bords du limbe révolutés, collenchymateux ; parfois dents glanduleuses. Pollen. — Grains ovales elliptiques. L = 20-26 \i. Habitat et répartition géographique. — France: Lozère: bords du Bès entre Nasbinat et Marchastel (Soulié) ; Aube : Vallant Saint-Georges (Hariot). — Ecosse, Angleterre, Suisse, Allemagne, Autriche, Pologne. A. et R.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [41 j %S\. — Hybridf:s du S. incana. 8. Caprea -|- incana. S. cinerea -j- incana. S. grandifolia A;- incana. S. aurita-\- incana. S . incana -{- repens . 8. daph- noides -j- incana. S. caprea -j- incana d^ X S. Seringeana (Seringiana) Gaudin, ap. Seringe Essai., p. 37(1815); Gaud.,/^/. /«e/., VI,p. 261; Koch, Comment., p. 33; Si/n., éd. 2, p. 747 (excl. S. intennedia); éd. 3, p. 562; Reich., FI. exciirs., n" 1033; Hegest., FI. d. Schiv. 2831 ; Hartig, /'or^^. Culturjifl.^p. 29; Kerner, Nied. Oester. Weid., p. 222; Godet, FI. Jura, p. 646; Willk, et Lange, /^"o«?r. Hisp.^ p. 228 ; Mathieu FI. forest,, p. 400; éd. rev. p. Fliche, p. 461; Garcke, i^/ DeutscJil.., p. 360; Mouillef., Trait, arbr. et arbriss.^p. 1096; Par- lât., FI. //r//.,IV,p. 227 ;-et auct. plur. — S. oleifolia Vill., Hist. Dauph., III, p. 784 (i8i5), pp. — S. FlnggeanaWiWd., Spec , IV, p. 709 (i8o5); pp. — S. longifolia Schleich., Catal. (1809), non Muehlenbg. — *S'. lanceolata Seringe, Essai, p. 37 (j8i5); DC, FI. fr., V, p. 348; non Smith (i8o5). vS. holoseri- cea Seringe, 6". d. S., n°® 70, 72, 104, io5 ; non Willd. — S. ca- nescens Willd, Herb. ? — S. Kanderiana Seringe, 6'. d. 5.,n"^ 42 68, et Essai, p. 37 (i8i5). — 5^. Caprea X incana Wiram, Regensb. FI. (1849), p. 46; Denkschr. d. Schles. Gés., p. 159; FI. V. Schles. (1867), p. 203; Neilr., FI. v. U. Oester., p. 260; Wimm., Sal. Eur., p. 149; Garcke,/^/. Deutschl., p. 360. — S. Caprea X vimiîialis Vill. [vimi?ialis Vill. = incana Schrank). — S. cinerea X incana Wimra. olim ; Gr. et Godr., FI. Fr., III, P- 133; PP- Icon. — Seringe, Essai, pi. i; Reichb., Deutschl.FL, 2028; A. et E.-G. Gara., Atlas, pi. 28, f. H.-L. Exsicc. — Seringe, ^. d. S., n°s 70 $^ 71 fol., 72 {S. holo- sericea angustifolia), 42 d* [S. Kanderiana) ; Wimm. et Kr. , Herb. n° 63, Coll. n"^ 221, 222; A. et J. Kerner, H. S. A. n°^ 2, 49, 70 [holosericea), 71 (gemmata); FI. A.-H. n° 3082; Soc. et. fl. fr.-helv. Vf' 848!, 10 19 ! [42] JOURNAL DE BOTANIQUE Morphologie externe. Arbrisseau ou arbre peu élevé, à rameaux étalés-dressés, ceux d'un an presque lisses, les jeunes pubescents et blanchâ- tres. Feuilles oblongues ou lancéolées-oblongues, brièvement acuminées, d'un vert foncé en dessus, à la fin glabres et lui- santes, à face inférieure tomenteuse, souvent d'un beau blanc, à bords munis de petites dents et un peu révolutés au début. Pétiole moyen, velu. Stipules petites, obliques, subréniformes. Bourgeons velus ou pubérulents. Chatons d* à pédoncule court, cylindriques, arqués, penchés; écailles lancéolées triangulaires au sommet, acutiuscules ou tronquées, velues. Etamines 2 à filets connés ou contigus et velus à la base. Anthères oblongues d'un jaune doré. Chatons 9 presque contemporains, pédoncules, arqués, penchés ; écailles velues, ferrugineuses. Capsules étroi- tement coniques subulées, d'abord pubescentes blanchâtres, puis verdàtres, glabrescentes à leur base. Style médiocre. Stig- mates longs filiformes. — Bois dépourvu d'écorce non Diuni de stries superficielles. — '2L . — Avril-mai. Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme glabre ou portant quel- ques poils; à paroi externe épaisse de 25-30 ;jl, très rugueuse. — Liège et phelloderme tannifères. — Collenchyme et écorce renfermant: des mâcles, de l'amidon, du tannin en plus grande quantité que chez le S. Caprea. Liber moins développé que chez le ^S. incana, 2 fois 1/443 fois plus petit que le bois sur le rayon d'une section transversale, contenant des cristaux sim- ples, des mâcles, du tannin, de l'amidon. Dans un rameau d'un an révolu, nous avons observé une seule zone de fibres libérien- nes lignifiées. Assise génératrice non sinueuse. Vaisseaux à section polygonale de 30-50 [jl de grande diagonale, ceux des faisceaux primitifs à section de 30-3 5 ;j^. Rayons amylifères et tan- nifères peu allongés radialement . Bois des faisceaux primaires très développés non ou peu saillants, situés dans les angles très grands et très arrondis de la moelle comme chez le 6". Caprea y à rayons brisés au-dessus des bois primitifs. — Moelle bien moins déve- loppée que chez le ^S. Caprea^ égalant environ le bois sur le rayon d'une section transversale, polygonale-arrondie à côtés légè- A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [43] rement convexes, formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périméduUaires très tannifères, contenant un peu d'amidon ; celles situées à la base des faisceaux de bois primaires seules à parois épaissies. Moelle centrale contenant : des tannifères nombreuses, moins riches en tannin que celles du S. incann, de rares grains d'amidon, des cristaux simples d'oxa- late de calcium et de nombreuses màcles. Tannin coloré en bleu ou en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale deux faisceaux libéro- ligneux latéraux en anneaux peu allong-és, presque fermés, le médian arqué allongé, tous trois assez développés. La fusion en un seul anneau a lieu au-dessus de la médiane. Caractéristique . — Coupe arrondie munie d'ailes. Diamètre horizontal légèrement plus grand que le diamètre vertical. As- sises externes de collenchyme tannifères. Ecorce à canaux aéri- fères, màcles, rares grains d'amidon, tannifères assez nombreu- ses et riches en tannin dans les assises internes. Anneau libéro- ligneux coupé de rayons très tannifères, fermé, plus allongé que chez le S. Caprea, à partie supérieure plane, assez développée, à partie inférieure très incurvée. Péridesme tannifère, non ou à peine lignifié, moelle interne peu développée. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Nervure non ou à peine enfoncée au-dessous du niveau du mésophylle, à section légèrement bicon- vexe, à peine saillante à la partie supérieure comme chez le ►S. incana. Collenchyme non lignifié. Péridesme plus ou moins lignifié. Milieu de la nervure. — Anneau libéro -ligneux le plus sou- vent disjoint aux extrémités ; raéristèle allongée perpendiculai- rement au plan de symétrie comme chez le ^. incana. Péri- desme scléreux, moelle interne peu développée ainsi que chez le iS. incana. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section plane-convexe, munies de deux hypodermes coUenchymateux, de deux arcs scléreux et d'un peu d'écorce à la base et à la partie inférieure des nervures. Limbe. — Epaisseur du limbe = 1 10- 120 [j.. Epiderme supé- rieur haut de 13- 15 p-environ, portant quelques poils, ne contenant pas de sphéroïdes; paroi externe assez épaisse, bombée, à peine [44j JOURNAL DE BOTANIQUE plus mince que chez le ^S. incana, à partie cuticularisée plus grande que la partie non cuticularisée, celle-ci se gélifiant ; cel- lules vues de face plus petites que chez le vS. Caprea, de 10-25 [jl de grande diagonale, à parois rectilignes et plus épaisses ; pas de stomates. — Mésophylle homogène, palissadique, à assises inférieures toujours courtes, présentant parfois vers les bords de la feuille un tissu lacuneux ; mâcles nombreuses surtout dans la deuxième assise. — Epiderme inférieur haut de 8-10 f^, portant de nombreux poils et bâtonnets de cire; paroi externe mince, à peine bombée. Stomates assez nombreux, petits, un peu moins hauts que les cellules épidermiques et affleurant leur paroi interne. Bords du limbe révolutés, coUenchymateux, extrémité des dents souvent glanduleuse. Pollen. — Grains normaux ovales assez arrondis. L. = 20- 30 [/. environ. Nous ne pouvons donner que des indications très sommaires sur cette plante qui a assurément été confondue avec les autres hybrides du 6". incana. France. Rare. Dauphiné. Pyrénées espagnoles de la Cata- logne, Suisse, Tyrol, Autriche, Allemagne, S. grandifolia -j- incana cf 9 X S. INTERMEDIA Host, Sal., p. 17 ; t. 56 et 57 (1828); Wimm.,5'«/. Eur.,p. 154; Anderss. inDC, Prodr., XVI, p. 304. — S. siibalpina Schleich., Catal. 31 (1821) ; non Forbes (1823). — S.Seringeana p angustifoUa Gaud., FI. Ae/y,, VI, p. 252 (1830). 5. grandifoUa X incana J. Kerner in Verh. zool.-bot. Ges. Wien,XIV, p. 100(1864); Gûrke,/^/. Eur., II, p. 39. — S. gran- difoUa-incana Wimm., Sal. Euf\,p. 154 (1866). — S. super- grandi folia X incana Kerner in Oester. bot. Zeitschr. (1866), p. 338. — S. Eleagnos X incana A. Schmidely in Magn.,/^/. sel. exsicc. n" 3594 (1895). — S. incana-cinerea Wimm. Denk- schr. d. Schles. p. 159(1853), non Sal. Enr. Exsicc. — A. et J. Kerner, llcrh. Oest. ?F., n" 51 ; Wimm. et Kr., Herb. S., n^' 655 ; Coll. n°^ 223 $, 224 d"; Magn., FI. sel., n° 3594$, cuit.; Gelmi in Baenitz, Herb. Eur. 9. A. et E.-G. Camus. — Alonograpkie des Saules de France. [45] Morphologie externe. Arbuste de 2 à 3 mètres, à rameaux divariqués, allongés, arqués-étalés, ceux d'un an d'un brun olivâtre, presque glabres ; les jeunes munis d'une pubescence blanchâtre apprimée. Feuilles linéaires-lancéolées ou ovales-lancéolées, brièvement acuminées, subsymétriques, dentées-glanduleuses, d'un vert obscur sur la face supérieure qui est d'abord un peu pubescente puis glabre ; à face inférieure glauque-cendrée finement velue blanchâtre, farineuse, à nervures saillantes. Pétiole court. Stipules ovales lancéolées, dentées. Bourgeons oblongs, fauves, pubescents. Chatons de grosseur moyenne, presque contemporains; les d* cy- lindriques, arqués ; écailles linguiformes ou spatulées, velues, souvent d'un jaune pâle. Etamines 2, à filets un peu velus; an- thères oblongues ovales, d'un jaune doré. Chatons 9 arqués ou sinueux, assez denses. Capsules étroitement coniques, d'abord à pubescence apprimée grisâtre, puis verdâtre, enfin glabres- centes. Pédicelle plus long que le nectaire. Style médiocre égalant environ le quart de la longueur de la capsule. Stigmates divisés en lanières filiformes. Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme portant des poils, très nombreux ; paroi externe épaisse de 25-80 jj^, très rugueuse à la surface. — Collenchyme et écorce interne contenant : du tan- nin, de l'amidon, des cristaux simples et desmâcles d'oxalate de calcium. — Liber renfermant : des mâcles et des cristaux simples, beaucoup de tannin, très peu d'amidon. — Vaisseaux à section de 40-50 \i- de grand axe, ceux des faisceaux primitifs de 80-40 \i-. Rayons tannifères et amylifères. Bois des faisceaux primaires très développés près de la moelle comme chez le S. grandifolia, situés dans les angles très arrondis de la moelle et s'étalant en éventail vers l'extérieur, à rayons externes brisés. — Moelle polygonale à angles très arrondis, à côtés presque rectilignes, formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périméduUaires tannifères et amylifères, celles situées à la base des bois primaires seules à parois plus épais- sies. Moelle centrale renfermant : des tannifères assez nom- breuses, contenant souvent de l'amidon, des mâcles et des |4bJ JOURNAL DE BOTANIQUE cristaux simples d'oxalate de calcium. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale trois faisceaux libéro- ligneux, légèrement arqués, peu développés, un peu au-dessus trois anneaux, le médian allongé, les latéraux arrondis ou peu allongés. La fusion en un anneau a lieu au-dessus de la médiane. Caractéristique. — Coupe arrondie, ailes petites. Dia- mètre horizontal plus grand que le diamètre vertical. Épiderme lignifié, portant de nombreux poils. Collenchyme tannifère, peu amylifère. Ecorce à méats, petites chambres aérifères et contenant des màcles, des grains d'amidon et des tannifères, trois méristèles non fusionnées (comme cela existe d'ordinaire chez le ^S. incana). Liber tannifère. Péridesme non lignifié ou en partie scléreux ; moelles internes petites, tannifères, peu amylifères. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe, un anneau libéro-ligneux allongé, à partie supérieure peu développée, comme chez le 5. incana, et à moelle interne comprimée. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Nervures secondaires . — Nervures secondaires à section plane- convexe, munies de deux hypodermes coUenchymateux, de deux arcs scléreux et d'écorce à la partie inférieure ; bien moins sail- lantes à la partie inférieure que chez le ^. grandi fo lia. Limbe. — Epaisseur du limbe = 90-140 jjt. — Épiderme supé- rieur haut de 12-18 ;jl (à cellules peu nombreuses, se cloison- nant tangentiellement) glabre ou portant des poils, contenant quelques sphéroïdes semblables à ceux du *S'. grandifolia, lorsque les feuilles sont desséchées ou ont macéré dans l'alcool ; paroi externe non ou peu bombée, à partie cuticularisée à peine plus grande que la partie non cuticularisée, cette dernière plus développée que dans le S. grandifolia et se gélifiant; cellules vues à plat de 20-40 ;ji de grande diagonale (plus grandes que chez le 6". incana) et à parois recticurvilignes. — Limbe hété- rogène comme dans le 6^. grandifolia, rarement les assises infé- rieures un peu allongées. — Epiderme inférieur haut de 10-14 [ji, portant des poils et beaucoup de cire, contenant quelques sphé- roïdes dans les mêmes conditions que l'épiderme supérieur; paroi externe mince, peu bombée. Stomates nombreux, longs A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [47] de 16-20 [JL, un peu moins hauts que les cellules épidermiques et affleurant leur paroi interne. Bords du limbe coUenchymateux ; dents parfois glandu- leuses. Pollen. — Grains normaux ovales assez arrondis aux pôles. L = 17-22 [JL. A rechercher dans le Jura et les Alpes. — Suisse, Tyrol, Carniole, Autriche inférieure. S. cinerea -|- incana 9. X S. HIRCINA Kerner in Verh. d. zool.-bot. Ges. Wien,XlV, p. 99(1864); Wimm., Sal. Eur., p. 153; Anderss. in DC, Prodr., XVI, p. 804. ►S. hicana-cinerea Kerner, loc. cit. ; Wimm., Sal. Eur., p. 153, non ante, nec Gr. et Godr., FI. Fr., III, p. 133. — ►S. Seringeana Kirschleger, FI. Ah., II, p. 68 (ap. descr.). — ^S. cajmoides A. et J. Kerner, Herb. Ocst. Weid., IX, n" 85 (i). Exsicc. — Magn., FI. sel., n° 31 16 (sub.nom. ►S. Caprea X in- cana); 31 16 bis; Soc. Roch., n" 3144. Icon ; A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 28, f. A.-C. Morphologie externe. Feuilles longues comme dans le ^. incana, mais plus larges vers le milieu, aiguës, ondulées-dentées, d'un vert sordide en dessus, à nervures moins saillantes que dans le -5. cinerea?; rugueuses sur la face inférieure, qui est d'abord révolutée, puis plane. Stipules semicordées. Chatons précoces subsessiles, feuilles à la base, grisâtres-velus avant l'anthèse, grands, à fleurs ténues. Capsules glabrescentes à la base. Style long. Stigmates assez courts, presque entiers. Morphologie interne. Rameau de 2"" année. — Épiderme à paroi externe épaisse de 30 [JL environ, rugueuse à sa surface; poils assez nombreux. Collenchyme et écorce interne renfermant de l'amidon, beaucoup de tannin, des màcles. — Liber contenant de nombreuses files I. Suivant Gûrke, PI. Eur., II. p. 40, X ^S". hircina J. Kerner = S. Caprea X incana. b) . [48] JOURNAL DE BOTANIQUE de cristaux simples et màclés d'oxalate de calcium, de l'amidon et beaucoup de tannin. — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses moins développées et moins nombreuses que chez le ►S. cinerea. Vaisseaux à section ovale de 80-40 h^ de grand axe, ceux des faisceaux primitifs à section de 18-25 [x. Rayons amylifères et tannifères, peu allongés radialement sur une sec- tion transversale. Bois des faisceaux primaires peu développés, saillants, s'étalant en éventail vers l'extérieur, rayons brisés au-dessus d'eux. — Moelle polygonale à côtés concaves, n'éga- lant pas tout à fait le bois sur le rayon d'une section transver- sale, formée de cellules polygonales-arrondies, à méats, à parois lignifiées, minces, sauf celles des cellules de la périphérie qui sont à peine épaissies; celles des cellules situées vis-à-vis des bois primaires sont notablement plus épaisses. Cellules péri- méduUaires très tannifères et très amylifères. Moelle centrale contenant : des tannifères nombreuses riches en tannin et souvent en amidon, des mâcles, de l'amidon. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale, faisceaux incurvés, se mettant ensuite en petits anneaux allongés. La fusion en un seul anneau a lieu au-dessus de la médiane. Caractéristique. — Coupe allongée munie d'ailes. Diamètre vertical à peine plus petit que le diamètre horizontal. Epiderme lignifié^ portant des poils. Collenchyme légèrement lignifié, tannifère. Ecorce contenant : des tannifères nombreuses, riches en tannin, des cristaux simples et màclés d'oxalate de calcium, des grains d'amidon nombreux dans l'endoderme. Méats dans l'écorce supérieure; chambres aérifères dans l'écorce inférieure. Méristèle très allongée située vers la partie supérieure de la section ; un seul anneau libéro-ligneux encore incomplètement fermé. Péridesme entièrement scléreux, comme chez,le S. incana; fibres petites, à lumen étroit et tannifère ; moelle interne peu développée, contenant un peu d'amidon. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Collenchyme lignifié. Anneau libéro-ligneux disjoint aux extrémités ; faisceau supérieur assez développé. Milieu de la nervure. — Section biconvexe. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [49] plane-convexe, munies de deux arcs scléreux, de deux hypo- dermes coUenchymateux, d'un peu d'écorce à la partie infé- rieure, au moins à leur base, comme dans le *S. cmerea. Limbe. — Epaisseur du limbe = 120-140 \i.. — Epiderme supérieur haut de 18-20 {ji, portant quelques poils; formé de cellules se cloisonnant tangentiellement, contenant quelques sphéroïdes semblables à ceux de S. cinerea dans les feuilles desséchées ou ayant macéré dans l'alcool; paroi externe de cet epiderme assez épaisse, légèrement bombée, à partie non cuti- cularisée plus grande que chez le S. cmerea, mais un peu plus petite que la partie cuticularisée et se gélifiant; cellules vues de face ayant 8-20 jx de grande diagonale, à parois rectilignes ; pas de stomates. Mésophylle hétérogène comme chez le S. cmerea, ou homogène comme chez le S. incana, à cellules très courtes vers la nervure médiane. — Epiderme inférieur haut de 10-12 [Ji environ, portant de nombreux poils intriqués de 7-9 [JL de diamètre environ, de très abondants bâtonnets de cire pouvant contenir des sphéroïdes comme l'épiderme supérieur; paroi externe mince, peu bombée ; cellules vues de face de 20-30 [jl de grande diagonale. Stomates un peu moins hauts que les cel- lules épidermiques, affleurant la paroi interne de l'épiderme, plus nombreux que chez le S. cinerea. Bords du limbe coUenchymateux ; extrémité des dents légèrement glanduleuse. Répartition. — France : Isère : La Mothe-Saint-Martin(R. Mou- tin) ; Suisse, bois de la Bâtie près de Genève à la jonction du Rhône et de l'Arve, non loin de la frontière française ; Alle- magne, Autriche. Cette plante a été confondue avec les 5. Caprea + incana et S. aurita -f- incana, sous les noms de S. oleifolia et S. Serin- geana. A rechercher dans le Jura, les Alpes, etc. S. aurita + incana $. S. OLEIFOLIA Vill., Hist. Dauph., IV, p. 784 (1789); p. p^ ; Chaix in Herb. Pourr. Mus. Par. ; Seringe, S. de S., n° i ; Gr. et Godr., FI. Fr., III, p. i33, pp. ; Willk. et lange, Prodr. Hisp.j p. 229 et suppl. p. 57; Garke, fl. Deutschl., p. 36o; 4 [5o| JOURNAL DE BOTANIQUE Mouillefert, Traité arb. etarbriss., p. 1096; Anderss., in DC, Prodr., XVI, p. 304 et auct. plur. — S. jmtula Seringe, Essai, p. Il (1815) etexsicc, 11094; Hegetschw., n°285o; Gaud., FI. helv., VI, p. 247, pp. — S. Flïiggeana Willd., Spec; IV, p. 709, pp. (1805) ; Loisel., FI. cjall., II, p. 344. — S.Seringeana Lee. et Lamt., CataL, p. 336, non Gaud. — S. imllida Forbes, Sal. Wob., t. 96, p. 191 (1829). — S. salviiefolia Koch, Comment., p. 34; Syn., éd. 2, p. 649; Reichb., Exciirs., 1032; Hartig, Fôrst. Culturpfl., p. 29. S. aiirita X incana GûvkQ, PI. Fin:, II, p. 39. — ^. atirita- incana Wimm., Regensb. FI. (1849), n° 3; Sal. Fur., p. 151; Mouillefert, Tr. arhr.et arbriss., p. 1096 ; Garke, FI. Deiitschl., p_ 260. — 6". incana-aurita Wimm., Denkschr. d. Schles.'Ges., p. 159; FI. v.Schles. (1857), p. 203. — ^. cinerea-incana Gr. et Godr., loc. cit. et auct. plur. Icon. — Forbes, loc. cit., n° 96; Wimm., Jaresb. d. Schles. Ges. (1847), t. I, f. 5; ^^ill., /oc. c//.. t. 5i,f. 28: A. et K.-G. Cam., Atlas, Y>\. 28, f. N.-P. Exsicc. — Seringe, 6". de S., n" i ; Wimm. et Kr., Herb. S., n° 66; Coll. n"^ 225-226. Les Saules distribués sous les n°' 31 16 bis, Magnier, et 3144, Soc. Rochel., sont pourvus sur le bois des stries caractéristiques. En raison de la jeunesse des feuilles et en l'absence de renseignements, il se pourrait qu'ils eussent le S. cinerea comme l'un des parents. Morphologie externe. Arbrisseau ou arbre peu élevé, à rameaux ordinairement étalés-dressés, les jeunes pubescents blanchâtres, presque lui- sants à l'état adulte. Feuilles à bords un peu révolutés, à dents un peu espacées et peu marquées, oblongues ou oblongues- lancéolées, assez brièvement acuminées, pubérulentes et d'un vert grisâtre en dessus, tomenteuses blanchâtres un peu rugu- leuses, à nervures proéminentes en dessous. Stipules médiocres semi-ovales, aiguës, obliquement dressées. Bourgeons glabres ou pubescents. Chatons $ cylindriques, grêles, arqués, laxi- flores à la base. Écailles oblongues, tronquées, velues-ciliées, ferrugineuses. Capsules à pédicelle médiocre, cylindriques, subulées, obtuses, d'abord hérissées-tomenteuses, à la fin gla- brescentes à la base. Nectaire plus court que le pédicelle. Style A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [51J court. Stigmates oblongs, courts, bipartits. — Bois, préalable- ment décortiqué, muni de stries! %. — Avril. Morphologie interne Rameau de 2° année. — Epiderme glabre ou portant quelques poils; à paroi externe épaisse de 20 jj-environ, rugueuse à la surface. — CoUenchyme et écorce interne renfermant : des màcles, des cristaux simples d'oxalate de calcium, du tannin et de l'amidon. — Liber égalant la moitiédubois sur le rayon d'une section transversale, contenant : des cristaux simples et màclés d'oxalate de calcium, de l'amidon, du tannin ; fibres lignifiées dès la v^ année. — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses moins nombreuses et moins fortes que chez le S. aurita. Vaisseaux ovales à section de 20-45 >'-'• <^^ grand axe, ceux du bois primaire de 8-20 ;ji. Bois des faisceaux primaires développés, s'étalant en éventail vers l'extérieur à rayons brisés au-dessus d'eux. — Moelle pentagonale à côtés légèrement convexes (comme chez le S. aurita\'ç\\is petite que le bois sur le rayon d'une section transversale, formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périmédullaires épaissies et conte- nant beaucoup de tannin et d'amidon. — Moelle centrale renfer- mant: des tannifèresen longuesfilesnombreuses, richesen tannin, parfois amylifères, de nombreux cristaux simples et màclés d'oxa- late de calcium. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — Caractéristique. — Coupe arrondie munie d'ailes. Diamètre vertical égalant presque le diamètre horizontal. Epiderme portant des poils nombreux. CoUenchyme à parois parfois lignifiées, contenant du tannin, peu d'amidon. Ecorce à canaux aérifères et renfermant des grains d'amidon nombreux dans l'endoderme, des mâcles, des tannifères peu nombreuses. Méristèle allongée; anneau libéro-ligneux souvent disjoint aux extrémités. Péridesme parfois entièrement scléreux, fibres petites à lumen tannifère et amylifère ; moelle interne petite, très riche en tannin et contenant peu d'amidon. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Nervure située au-dessous du niveau du mésophylle ; section légèrement biconvexe. CoUen- chyme lignifié. [52 1 JOURNAL DE BOTANIQUE Milieu de la feuille. — Structure à peu près semblable à celle du niveau [)recëdent. Nervures secondaires . — Nervures secondaires à section plane- convexe, plussaillantesàlapartieinférieurequechezle S. incana, munies de deux arcs scléreux, de deux hypodermes coUenchy- mateux et d'écorce à leur partie inférieure au moins à leur base. Limbe. — Épaisseur du limbe =z iio-i3o \j-. — Epiderme supérieur haut de 15-16 (jl, portant quelques poils et à paroi externe assez épaisse, peu bombée, la partie cuticularisée égalant environ la partie non cuticularisée, celle-ci se gélifiant; cellules vues à plat très petites, de 8-20 \x de grande diagonale, à parois épaisses, rectilignes ; pas de sphéroïdes; pas de stomates. — Mésophylle hétérogène comme chez le ^S. aiirlta, contenant des mâcles. — Epiderme inférieur haut de 9-12 \x\ à paroi externe mince, bombée ; portant de nombreux poils et beaucoup de cire ; cellules vues de face à parois rectilignes de 8-20 V- de grande diagonale environ. Stomates plus nombreux que chez le ►S. aurita, moins hauts que les cellules épidermiques et affleu- rant leur paroi interne comme chez le 6'. incana. Bords du limbe collenchymateux, extrémité des dents ordi- nairement glanduleuse. Habitat et répartition gêographlciae. — France : Lozère ; Mende (Pierrat); bois de la Vabre (Lecoq et Lamotte). — Espagne, Allemagne, Suisse, Tyrol. S. incana -\- repens d* 9 X S. SUBALPINA Forbes, Sal. Wob., p. 185 (1828) ; Anderss., Monog., p. 124; et in DC, Prodr., XVi, p. 240; Schmidely in Baenitz, Herb. Eur.; non Schl. — 6^. Forbesiana Anderss. (S. rosmarinifolia X incana)., Monogr.^ p. 117. ? sec. Gûrke, PI. Eur. II. p. 17. ^. repens-incana Wimm., Sal. Eur., p. 155; Wimm, et Kr., Coll. S. (1858) n" 229. Cf. Wichura : Die Bastardbe/ruch- tung, p. 70-72. — 5*. incana X repens Gûrke, loc. cit. Icon. — Anderss., Monogr.., t. VI, f. 68; A. etE. G. Camus, Atlas, pi. 28, f. Q. T. Arbrisseau peu élevé, à rameaux dressés, d'un brun noirâtre, les jeunes velus, puis glabrescents ou pubérulents. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [53] Feuilles lancéolées ou lancéolées linéaires, également atténuées à la base et au sommet, abords un peu révolutés et non dentés ; à face supérieure d'un vert foncé, munie de poils courts peu nombreux à l'état adulte; à face inférieure densément velue, à poils crépus et à nervure moyenne, jaunâtre, très visible. Pétiole court, velu. Stipules très petites. Chatons presque précoces, à pédoncule feuille. Chatons d* oblongs cylindriques, un peu courbés, denses. Ecailles obovales fauves, à sommet arrondi, rougeàtre, dorsalement velues, Etamines 2, à filets velus un peu soudés à la hase!\ anthères d'un beau jaune. Cha- tons 6 denses; écailles moins longues que celle des fleurs d*. Capsules obovales oblongues coniques, très velues soyeuses- grisâtres, atténuées à la base en un pédicelle plus long que le nectaire. Style long. Stigmates bifides peu ou non étalés. Morphologie interne Rameau de 2^ année. — Epiderme portant des poils, à paroi externe épaisse de 25-3o i^, à surface rugueuse. — Collenchyme et écorce interne tannifères et amylifères, Ecorce interne formée de cellules à parois un peu épaisses. Liber contenant de nombreuses files de cristaux simples et quelques-unes de màcles d'oxalate de calcium, de l'amidon, du tannin, — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses, peu nombreuses et courtes. Vaisseaux à section de 20-45 V- ^^ grand axe, ceux des faisceaux primitifs de 8-20 ;jt. Rayons amylifères et tannifères. Bois des faisceaux primaires peu développés, situés dans les angles saillants de la moelle; rayons à peine brisés, — Moelle polygonale formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périraédullaires tannifères et amylifères. Moelle cen- trale renfermant : des tannifères en files moins nombreuses et moins riches en tannin que chez le S. incana et des màcles. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale : trois faisceaux libéro- ligneux à peu près plans, peu développés, formant ensuite cha- cun un anneau légèrement allongé, La fusion a lieu au-dessus de la caractéristique. Caractéristique. — Coupe munie de petites ailes. Diamètre vertical égalant à peu près le diamètre horizontal. Epiderme portant des poils nombreux. Collenchyme légèrement tannifère [54] JOURNAL DE BOTANIQUE Ecorce formant des méats et chambres aérifères et contenant : des mâcles nombreuses, des tannifères riches en tannin, en grande quantité, et quelques grains d'amidon. Méristèleallongée, située à la partie supérieure de la section ; anneau libéro-ligneux à partie inférieure légèrement incurvée. Liber tannifère. Péri- desme tannifère lignifié dans la moelle externe; moelle interne réduite. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe, nervure souvent un peu enfoncée au-dessus du niveau du mésophylle. Anneau libéro-ligneux plus réduit que chez le S. incana. Péridesme plus ou moins lignifié. Milieu de la feuille. — Section biconvexe, nervure à peine saillante à la partie supérieure. Anneau libéro-ligneux plus ou moins disjoint aux extrémités. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section plane-convexe, munies de deux arcs scléreux, de deux hypo- dermes collenchymateux et d'écorce à la partie inférieure. Limbe. — Epaisseur du limbe = 120-140 ;jl. — Epidémie supérieur haut de 15-18 ;j., portant des poils (nous n'avons jamais observé de cloisonnements tangentiels comme chez le S. repens)] paroi externe à peine bombée, assez épaisse, à partie cuticularisée un peu plus grande que la partie non cuticularisée, celle-ci se gélifiant ; cellules vues de face à parois très rectilignes de 10-30 \>. de grande diagonale environ. Pas de stomates. — Mésophylle homogène, palissadique, les assises inférieures courtes comme chez les parents. Quelques màcles. — Epidémie inférieur haut de 8-10 [i, portant de nombreux bàton- tonnets de cire et des poils; paroi externe mince, peu bombée. Stomates nombreux, un peu moins hauts que les cellules épi- dermiques et affleurant la paroi interne de l'épiderme. Bords du limbe renflés, collenchymateux, récurvés, à dents glanduleuses. Pollen. — Grains normaux elliptiques allongés. L. = 22-27 '^ Notre description a été faite d'après des échantillons prove- nant de pieds cultivés à Genève par M. R. Buser. Ces pieds sont originaires de la localité authentique des rives du lac de Joux dans le Jura helvétique, non loin de la frontière française. — Cette plante est à rechercher dans le Jura français et les Alpes A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [55] S. daphnoides + incana cf 9 X S. Reuteri Moritzi, FI. d. Schw., p. 459 (1847); Reuter, Catal. Genève, éd. 2, p. 192; Koch, Syn.., éd. Hall, et Wolf., p. 2379. — S. IVinimeri Kerner in Verhandl. bot.-zool. Ver. (1852), II, p. 61 ; Kerner, Nied.-Oester. PFeid.^ p. 230; Anderss. in DC, Prodr., XVI, p. 303. — S. fissa Reuter^ Catal. Genève., éd. I, p. 35, non Hoffm. S. daphnoidi-incana Reuter ex Anderss. in DC, Prodr. , XVI, p. 303. — S. Daphnoides-incana A. Kerner ap. Wimm. in Denkschr. d. Schles., p, 158 ; Sal. Eur., p. 158, — S. daphnoi- des X incana Gûrke, PI. Eur., p. 40. — S. incano-daphnoides Wimm. Jaresb. d. vSchles. Ges., p. 64 (1852). — Neilreich, jF/. v. Nied.-Oest., p. 256. Exsicc. — Wimm. etKr. , Ilerù. S. n" 88; Coll. n" 228; A. et J. Kerner, Herb. Saiil. A.^rf i ; Dorfl., FL, n'"" 43, 44, 45 ; Herb. norm.n:'2'2'2g]Magn.,Fl.sei.n'' g66 ;Soc.Dauph. n"'4262, 4669. Icon. — A. et E.-G. Camus, Atlas., pi. 27 R.-X. Morphologie externe. Arbre assez élevé, à rameaux dressés-étalés, les jeunes velus au sommet, ceux d'un an glabres, d'un brun olivâtre ou rougeàtre, un peu pruineux (glaucescence cireuse). Feuilles oblongues, linéaires-lancéolées, à dents petites, glan- duleuses, à nervure médiane proéminente en dessous, ressem- blant, à l'état jeune, à celles d'un S. incana robuste, à bords révolutés, couvertes de poils sur les deux faces, le tomentum de la face supérieure assez promptement caduc et laissant cette face glabre et verte; souvent aussi, à l'état adulte, la face inférieur devient aussi glabre ou glabrescente, comme dans le S. daph- noides. Stipules semilunaires, faisant souvent défaut. Pétiole pubérulent. Chatons précoces, sessiles ou subsessiles, nus ou peu feuilles à la base du pédicelle. Chatons d cylindriques, arqués. Ecailles ovales tronquées, velues, d'un brun fuligineux. Etamines 2, à filets velus etun peu soudés à la base. Chatons$à la fin brièvement pédoncules, arqués ascendants ou penchés, densiflores. Capsules comprimées, ovales-coniques, verdàtres. [56] JOURNAL DE BOTANIQUE glabres en avant et en arrière, à bords velus. Pédicelle égalant le nectaire. Style médiocre. Stigmates dressés-étalés. % . — Avril-mai. Forma a. longifolia Anderss. in DC, Prodr. — Feuilles longues ou linéaires-lancéolées, longuement acuminées, bril- lantes et d'un ton vert foncé en dessus, glabrescentes ou blan- châtres velues en dessous. Forma p. hrevifolia Anderss. in DC, Prodr. — Feuilles elliptiques oblongues, brièvement aiguës, d'un vert sordide en dessus; pubescentes, glauques blanchâtres en dessous. Forma y. de7îudata Anderss., loc. cit. — Feuilles brillantes en dessus; opaques et glabres en dessous, à dents assez pro- noncées, ordinairement glanduleuses. Monstruosité . — Forma Monstrose digijnis Reuter, Catal. Genève^ éd. 2, p. 192. Etamines plus ou moins régulièrement transformées en ovaires. Morphologie interne (Atlas, pi. VII, fig-. 104-105). Rameau de 2" année. — Cellules épidermiques possédant un revêtement cireux un peu moins développé que chez le S. daphnoides . Contour de la section très ondulé. Epiderme glabre ou à peu près, à paroi externe épaisse de 30 ix environ, ru- gueuse à sa surface, — CoUenchyme et écorce interne renfermant du tannin en assez grande quantité, de l'amidon, des mâcles. — Liber contenant : des cristaux simples et mâclés d'oxalate de calcium, de l'amidon, beaucoup de tannin. Rayons amylifères et tannifères. Vaisseaux à section de 30-35 jx de grand axe, ceux des bois primaires à section de 8-20 [j.. Bois des faisceaux primaires très saillants, plus développés que ceux du S. incana, s'étalant en éventail vers l'extérieur ; rayons brisés au-dessus d'eux. — Moelle à peu près aussi développée que le bois sur le rayon d'une section transversale, polygonale, à côtés concaves, formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périmédul- laires tannifères et amylifères à parois minces, sauf celles situées à la base des bois primaires qui sont à parois épaissies. Moelle centrale contenant : des files de tannifères longues, nombreuses, moins riches en tannin que chez le .S', incana et quelques cristaux simples et mâclés d'oxalate de calcium. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. A. et E.-G. Camus. — Afonogyap/iie des Saules de Fyance. I57I Feuille. — Pétiole. — A l'initiale trois faisceaux libéro-ligneux légèrement incurvés, développés, formant chacun peu au-dessus un anneau allongé. La fusion a lieu vers la médiame. Caractéristique . — Coupe arrondie munie d'ailes. Diamètre horizontal plus grand que le diamètre vertical. Epiderme à cuti- cule lignifiée, portant despoils. Collenchymeà parois légèrement lignifiées, contenant peu de tannin. Ecorce formée de cellules à parois minces, à canaux aérifères et contenant des màcles, des tannifères assez nombreuses, riches en tannin, des grains d'amidon surtout dans l'endoderme. Méristèle occupant à peu près le milieu de la section; anneau libéro-ligneux allongé, fermé; liber tannifère et amylifère. Péridesme tannifère, possédant un fort arc scléreux dans le péricycle et un autre dans la moelle externe ; fibres à parois très épaisses et à lumen étroit comme chez le S. incana. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Anneau libéro-ligneux plus ou moins bien fermé aux extrémités. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Nervures secondaires . — Nervures secondaires à section légèrement biconvexe, assez peu saillantes à la partie supérieure, munies de deux hypodermes coUenchymateux, de deux arcs scléreux et d'écorce à la partie inférieure comme chez le 6'. daphnoides. Limbe. — (PI. VIT, fig. 104.) Epaisseur du limbe = 120 \i-. — Epiderme supérieur glabre, formé de cellules hautes de 18-22 [x, la plupart prenant une cloison tangentielle, contenant d'assez nombreux sphéroïdes dans les feuilles desséchées ou ayant macéré dans l'alcool ; paroi externe épaisse de 7-10 jjt, à peine bombée, à partie cuticularisée plus petite que la partie non cuticularisée, celle-ci se gélifiant ; cellules vues de face (pi. VIT, fig. 105) à parois plus minces et moins rectilignes que chez le kS. incana, de 25-30 \]. de grande diagonale. — Mésophylle homogène palissadique, 4-5 assises palissadiques. Màcles assez nombreuses. — Epiderme inférieur haut de 10-12 jjt, se cloison- nant tangentiellement, portant de rares poils et de nombreux bâtonnets de cire ; paroi externe mince, moins bombée que chez le S. daphnoides ; sphéroïdes dans les feuilles très desséchées ou ayant macéré dans l'alcool. Stomates nombreux, petits, longs 4 [58] JOURNAL DE BOTANIQUE de 10-15 !-•■) moiiis hauts que les cellules épidermiques et affleu- rant la paroi interne de celles-ci. Bords du limbe coUenchymateux, dents glanduleuses. Pollen. — Grains normaux elliptiques, arrondis aux pôles. L = 18-24 [j.. Habitat et répartition géographique. — France : bords du Drac près de Grenoble, var. a (A. Richard) ; entre Thonon et Evian ; La Clusaz, dans les sables du Nom (A. et E.-G. Camus) var. a. — Gaillard près de Genève, monstruosité (Ramu) ; bords de l'Arve (Plur. auct.). — Suisse, Allemagne, Tyrol, Autriche. § VII. — Hybrides du S. vimînalîs. iS". Caprea -j- viminalis, S. cinerea -j- viniinalis, S. aiirita- viminalis, X «S", stipularis, X •5'- Boulayi. S. Caprea -f- viminalis o" Ç. X S. LANCEOLATA DC, FI. fr., V, p. 348, n° 2097 b (pr. max, part. ; pi, paris.) excl. Syn. S. Kanderiana (i) ; et auct. plur. — kS. Smithiana Koch, Syn., éd. 2, p. 648, pp. ; éd. 3, p. 560, pp. ; Hartig, Fôrst. Culturpfl., p. 30, pp. ; Nacht., p. 7. — Anderss. in DC., Prodr., p. 267, a scricans; Dumortier in Bull. Soc. roy. Bot. Belg., I, p. 141 ; Coss. et Germ., FI. env. Paris, éd. 2, p. 267 (pp.); Graves, Catal. Oise, p. 119 (pp.); Niel, Catal. Eure, p. 94 (pp.); Ed. Bonnet, /V/. Fi. paris., -p. 360 (pp.); Mathieu, FI. forest., p. 398 et éd. rev. p. Fliche, p. 458 (pp.) ; Magnin et Fr. Hétier, Observ. fl. Jura ? ; F. Gérard in Revue de Botan. (1900), p. 209 ; et auct. plur. — S. acuminata Koch, Comment., p. 30 (1828) ; Kirschleg., Fl. Alsace, 2, p. 68 (pp) ; I. Suivant l'exemple d'un grand nombre d'auteurs, nous n'avons pu admettre le nom de S. Smithiana qui correspond à la plante sig^nalée par les auteurs que nous citons et ne convient pas a la plante de Willd. Le nom 6". loii^ifolia Host est applicable au vS". Caprea -\- viminalis et au S. stipularis, forme du .5". cine- rea 4- viminalis. Les noms de 5". acuminata et Seringeana proviennent de fausses attributions, nous avions donc à choisir entre 5". lanceolata DC. (1815) plante assez bien décrite (la synonymie n'étant cependant exacte qu'en partie) et le o. af finis de Grenier dans la Flore de France. Nous avons nous-mènie appli- qué ce dernier nom jusqu'à présent et nous devions reconnaître qu'il convient de re- prendre le nom de DC. A. et E.-G, Camus. — Monographie des Saules de France. [59] Dumortier, loc. cit. (pp.) ; Koch, Sijn., éd. 2, p. 649 ; Reichb., FI. excurs., 1034; DôU., FI. had., p. 513 ; Godet, FI. Jura, p. 645 (pp.), non Smith (1804). -— ^. Scrlngeana Coss. et Gerra., FI. env. Paris, éd. i, p. 505 et Atlas, t. 30, f. L ; et auct. plur., non Gandin. — ►S', af finis Gr. et Godr., FI. Fr., III, p. 132 (1855) et auct. plur. — 5*. holosericea Gaud., Fl.helv., VI, p. 243 (1830) ; non Willd. S. Caprea-viminalis Wimm., FI. v. Schles. (1845); Regensb. FI. (1849), n"3; Denkschr. d. Schles. Ges., p. \6q,\FI. v. Schles., p. 197 (1S57); Sal. Fur., p. 178; Hariot et Guyot, Contr. II. Aube, p. 105. — .S. caprea X viminalis Gùrke, PL Fur., II, p. 26. Icon. — Hartig-, Fôrst. Culturpfl., n" 40; FI. Dan., t. 2551 ; A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 29, f. A.-C. Morphologie externe. Arbrisseau ou petit arbre à rameaux allongés dressés, droits ou un peu étalés, finement tomenteux dans le jeune âge. Feuilles ovales lancéolées oblongues, ou lancéolées-acuminées, acutius- cules, à bords ondulés crénelés, non révolutés, à nervures sail- lantes surtout sur la face inférieure, glabres ou pubérulentes en dessus ; à face inférieure tantôt blanche tomenteuse et même soyeuse, tantôt pubescente, un peu verdàtre en dessous. Stipules semi-cordiformes ou ovales acuminées falciformes, ordinairement assez grandes. Pétiole médiocre, velu-laineux. Bourgeons ovales pubérulents. Chatons un peu arqués, subsessiles ou légèrement pédoncules, feuilles à la base, paraissant les d" un peu avant les feuilles, les Ç presque en même temps. Chatons d" assez gros, ovoïdes, allongés, assez promptement caducs; écailles obovales acutiuscules, noirâtres au sommet, longuement velues. Eta- mines 2, à filets libres, longs; anthères grosses, d'un jaune doré, brunissant après Tanthèse . Chat ons Ç persistant jusqu'au commen- cement de juin, cylindriques, gros, denses; écailles longuement barbues. Capsules lagéniformes, tomenteuses, à pédicelle une fois plus long que le nectaire. Style long ou moyen. Stigmates bifides. — Se distingue du S. cinerea-viîninalis par les feuilles plus grandes et surtout par l'absence de stries ou lignes saillantes sur le bois décortiqué. A. — Capr/eformis, s. Caprea X viminalis 2) caprœformis Gûrke, PI. Fur., II, p. 26. — S. af finis ^ caprœfohnis Gr. et [6o] JOURNAL DE BOTANIQUE Godr. , FI. Fr., III, p. 133 (1855). — S. Caprea-viminalis % latifolia Wimm., Denkschr, d. Schles. Ges., p. 162 (1853), nonForbes; F. Gérard in Revue de Botan. — S. caprœformis Wimm. in Flora, XXXII, p. 42 (1849). — Feuilles lancéolées-oblongues. Styles et stigmates courts. a. sericans. S. Caprea X vimmalis c) sericans Gûrke, PI. Eur., II, p. 26. S. siibviminalis Caprea A.Kerner in Verh.zooL- bot. Ges. Wien., X, p. 217 (1860). — S. inollissima Smith, FI. brit.,ip. 1070; nonElirh. — A. et E.-G.Cam., Atlas, -pi. 29, f. a. Exsic. Kerner, FI. A. -H., n" 145; Baenitz, Herb. Eur., f. vestita et f. calvescens. — Feuilles très grandes, 4-5 fois plus longues que larges, atténuées-arrondiesà la base, longement acuminées ; à face tomenteuse, très rarement glabrescente. p. Neisseana. S. Caprea X vimmalis h) Xeisseana Gûrke, loc. cit. — S. Caprea X vimiualis a) intermedia Wimm., Sal. Eur., p. 178; non S. intenned ia Host, Sal., 17. — S. Xeissea- na A. Kerner inVerh, zool.-bot. Ges. Wien., X, p. 217 (1860). Tomentum de la face inférieure des feuilles un peu grisâtre, peu ou non brillant. y. Sniithiana Wimm., Sal. Fur., p. 179 (sensu stricto). Icon, — A. et E.-G. Cam., Atlas, pi 29, f. E.-G. Exsicc. — Ilerb. Sal., n"' 32 Ç, 141 d"; Coll., n°' 160 $, 165 cf. Feuilles oblongues ou ovales-lancéolées, à tomentum de la face inférieure apprimé et presque soyeux. 8. argentea Wimm., loc. cit. et Herb. S., n" 74 ; Coll., n° 168 ; var. ancjustifolia Wimm. in Denkschr. Schles. Ges., p. 162 (1853) ? ; — S. Vratislaviana A. Kerner in Verh. zool.-bot. Ges. Wien, X, p. 216. Feuilles oblongues-lancéolées, à tomentum de la face infé- rieure abondant, soyeux-argenté. t. denudata Wimm., Sal. Eur., id>66\ Ilerb. Eur., Bsenitz. Feuilles d'un vert pâle, en dessous et glabres ou glabrescentes à l'état adulte. B. — Ancjustifolia Wimm., Sal. Eur., p. 179; DôU, loc. cit. — 5. af finis acuminata Gr. et Godr., FI. Fr., pp. (1855). — S. acuminata Koch, Comment., p. 30 (1828); Syn., éd. 2, p. 747 ; éd. 3, p. 561. — S. mollissima Wimm. et Kr., Coll.., 163. — S. Smithiaua WiWd., Ilerb.^ 1824. — S. IIostiiKerner in Verh. zool.-bot. Ges. Wien, X, p. 213 (1860). — S. supervimiualis- A. et E.-(i. Camus. — Moiw graphie des Saules de France. |6i] caprea Kerner, loc. cit. — 5. viminalls-cinerea ap. Billot, Exsicc. n° 461. — Exsicc. : Wimm., Herb.S., n°^ 119 9, Coll., 167 9 ; Soc. et. fl. fr.-helv. ; n°^ 203 9, 431 d*, Soc. Rochel., 3352 ; Wimm. et Kr., ir^ 32 9, 74 d*. Feuilles étroitement ovales lancéolées ou lancéolées acumi- nées, pubescentes soyeuses en dessous. Styles et stigmates allongés. ^. — Mars-avril pour les individus d"; avril-mai 9 (i). Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme tannifère, portant de nombreux poils, à paroi externe épaisse de 10-20 \x environ, très rugueuse à la surface. — 5-6 assises d'hypoderme collen- chymateux, à parois parfois lignifiées comme chez le S. Caprea., contenant de l'amidon et du tannin. 3-4 assises d'écorce interne très différenciée de l'écorce externe, formant des canaux aéri- fères et renfermant beaucoup de tannin, de l'amidon et quelques màcles. — Liber peu développé, égalant environ le tiers du bois sur le rayon d'une section transversale, tannifère, amylifère, contenant des mâcles et des files de cristaux simples d'oxalate de calcium ; ordinairement une seule couche de fibres lignifiées. — Assise génératrice ne donnant pas de saillies ligneuses. Vaisseaux à section de 20-40 \j. de grand axe, ceux des bois primaires de 8-20 ;j.. Fibres à parois moins épaisses que chez le •S. C«prer■, se cloi- sonnant parfois, pouvant contenir des sphéroïdes comme chez le lS". cinerea; paroi externe assez épaisse, peu bombée, à partie non cuticularisée très mince, se gélifiant ; cellules vues de face plus petites que chez le 6". cinerea et à parois plus rectilignes ; pas de stomates. — Mésophylle semblable à celui des parents; mâcles abondantes. — Epiderme inférieur portant des poils et des bâtonnets de cire nombreux, formé de cellules hautes de 8-10 ;j., pouvant contenir des sphéroïdes comme chez le 6'. ci- nerea; paroi externe mince, très bombée. Stomates rares, longs de 10-15 !^> ^^ même hauteur que les cellules épidermiques, et situés à leur niveau. Bords du limbe révolutés, à peine coUenchymateux. Pollen. — Grains normaux elliptiques, légèrement tronqués aux pôles. L = 26-33 ;'^' Répartition cjéographiqïie. — France: Vosges (Gérard); envi- rons de Paris (G. Cam.); Maine-et-Loire (Préaubert). — Ecosse, Angleterre, Belgique, Suisse, Allemagne, Autriche, Russie. Nota. — En 1879, c'est-à-dire vingt années après Dell, MM. Franchet et Savatier (i) ont donné le nom de 6^. multinervis 2l une plante récoltée au Japon. Ce nom n'est pas valable et nous proposons de nommer 6". Savalieri la plante décrite par ces auteurs. S. Gaprea -|- cinerea d* 9. S. Reichardti a. Kerner in Verh. zool.-bot. Ges., X, p. 249 et in Nied.-Oester., Weid.., p. 127 (1860); Anderss., Monogr, p. 78 et in DC., Prodr.^ XVI, p. 223 ; Wesmaël, Monogr. Saul. I. Enumeratio Plantarum in Japonia sponte crescentium. [76] JOURNAL DE BOTANIQUE fl. belge; Koch, Syn. éd. Hall, et Wolf., p. 2840 ; G. Cam., in Bull. Soc. bot. Fr. (1900), p. 256. — 6". polymorpha b. Host, SaL, 1.69(1828), pp. — vS. aquatica Smith, Brit., p. 1065, 1804 et Engl. Bot., t. 1437 sec. Doll. et Wimm. ►S. Caprea-cinerea Wiram. in Regensb. Fl. 1849, p. 43, et Denkschr.d.Schls.Ges.p.i62;F/. t?. Schies.,p. 199; 6"«/. Eur., p. 199 ; Hariot et Guyot, Contrib. fl. Aube, p. 106; Royer, Fl. Côte-d'Or ; F. Gérard, in Revue de Botan., p. 214. — ^. Caprea X cinerea Gûrke, PI. Fur., II, p. 11. Icon. — Forbes, Sal. Wob., t. 127 ; A.etE.-G. Cam., Atlas, pi. 30,f. K.-R. Exsicc. — Wimm. et Kr., Coll. S. n^'^g, 185 ; Soc. et. fl. fr.- helv. rf' 333 9, 667 cT; Fl. siles., n° 478 ; Magn., Fl. sel. n° 968. Kerner, Herb. S. rf 163; Soc. Dauph., n" 5088; Baenitz, lïerb. Fur. Morphologie externe. Port du S. Caprea. Feuilles oblongues-obovales, environ deux fois plus longues que larges, à sommet plus ou moins acu- miné, souvent atténuées à la base, d'un vert foncé et pubéru- lentes en dessus, à face inférieure mollement velue-tomenteuse et à glaucescence cireuse. Chatons précoces, intermédiaires comme grosseur entre ceux du .S. Caprea et ceux du ^S. cinerea. Bois dépourvu d'écorce muni de lignes saillantes moins nom- breuses et surtout plus courtes que celles du 6*. cinerea. %. — Mai-juin. Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme à paroi externe épaisse, rugueuse à la surface, portant des poils. — Collenchyme (d'or- dinaire non lignifié) et écorce interne renfermant des files longitu- dinales de cellules à mâcles, du tannin, de l'amidon. — Liber col- lenchymateux environ 1/2, 1/3 du bois sur le rayon d'une section transversale contenant des files de cristaux simples et mâclés d'oxalate de calcium, de l'amidon et beaucoup de tannin. — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses moins nom- breuses que chez le S. cinerea. Vaisseaux du bois secondaire à section souvent polygonale, de 20-45 v- de grande diagonale, ceux du bois primaire à section de 20-35 i^ de diamètre environ A, et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [77 Rayons tannifères et amylifères. Parenchyme ligneux relative- ment assez développé. Bois des faisceaux primaires développé, léo-èrement saillant, à rayons voisins légèrement brisés au-des- sus d'eux. — Moelle polygonale, moins arrondie que chez le S. Caprea, plus grande que chez le 5. cinerea, formée de cellules semblables à celles des parents. Cellules périmédullaires moins épaisses que chez le S. chierea, tannifères et amylifères. Moelle centrale renfermant des tannifères assez riches en tannin, des grains d'amidon et des mâcles. Tannin coloré en bleu par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale trois faisceaux peu incur- vés se mettant peu au-dessus en petits anneaux arrondis. Se fusionnant vers la médiane. Caractéristique. — Coupe arrondie, munie d'ailes. Diamètre vertical un peu supérieur au diamètre horizontal. Epiderme portant des poils. CoUenchyme d'ordinaire non lignifié, con- tenant peu d'amidon, et vers l'extérieur surtout du tannin. Ecorce à méats, chambres aérifères, et contenant des mâcles, des tannifères nombreuses, riches en tannin, des grains d'ami- don abondants dans les assises internes. Méristèle située à peu près au centre de la section. Anneau libéro-ligneux arrondi, plus ou moins disjoint aux extrémités, coupé de nombreux rayons tannifères. Péridesme amylifère et tannifère, scléreux, sauf dans la moelle interne et une partie du péricycle; moelle interne assez développée. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Nervure à section biconvexe. CoUenchyme légèrement lignifié. Péridesme scléreux sauf quel- ques îlots dans le péricycle et parfois dans la moelle interne qui ne sont pas lignifiés. Quelques fibres d'origine secondaire dans le bois de la méristèle. Milieu de la feuille. — Nervure à section biconvexe. An- neau libéro-ligneux disjoint aux extrémités. Nervures secondaires . — Nervures secondaires à section plane-convexe, semblables à celles des parents. Limbe. — Epaisseur du limbe = 1 10-150 [jl. — Epidermesupé- rieur haut de 16-25 l^» presque toutes les cellules se cloisonnent tangentiellement ; contenant des sphéroïdes comme chez le S. cinerea dans les échantillons très desséchés ou ayant macéré [78] JOURNAL DE BOTANIQUE même peu de temps dans l'alcool, donnant naissance à quelques poils ; paroi externe peu bombée, plus épaisse que chez le S. Caprea, à partie non cuticularisée très mince, se gélifiant ; cellules vues de face moins grandes que chez le S. Caprea^ à parois latérales moins épaisses et moins rectilignes que chez le S. cinerea. Pas de stomates. — Mésophylle hétérogène sem- blable à celui des parents. — Epiderme inférieur haut de 7-10 ;jt ; pouvant contenir quelques sphéroïdes semblables à ceux de l'épiderme supérieur, mais moins nombreux; portant des bâton- nets de cire et des poils nombreux ; paroi externe mince, moins bombée que chez le S. cïnerea ; cellules vues de face un peu plus grandes que celles du S. cinerea, à parois assez rectilignes. Stomates rares, longs d'env. 10-15 j^, de même hauteur que les cellules épidermiques et situés au niveau de celles-ci. Bords du limbe révolutés, collenchymateux. Pollen. — Grains normaux légèrement tronqués aux extré- mités. L = 30-37 env. Habitat et répartition géographique. — France : Puy-de- Dôme ; Pas-de-Calais (A. et G. Camus) ; Seine (A. et G. Camus); Oise (A. et G. Camus) ; Seine-et-Oise (Jeanpert et G. Camus); Vosges (Gérard). — Ecosse, Angleterre, Suisse, Allemagne, Autriche-Hongrie, Suède. S. cinerea -\- nigricans $. X S. PUBERULA DôU, FI. V. Bad., p. 518 (1859), Emend. ; Anderss. in DC, Prodr.^ XVI, p. 249 ; et auct. plur. — S. van- densis Schleich., Cat. Helv. (1807); Forbes, vSa/. Woh., n" 117 (1828), non Kerner. — 6^. strepida Schleich. ; Forbes, Sal. Woh., n"" 100 (1828). — 5". fallax Voloz. in Verh. zool.-bot. Ges., XXV (1875), p. 499. — 6". cinerea-nigricans Wimm. in Denkschr. d. Schles. Ges. (1853), p. 169; Wimm., Sal. Eur., p. 224. Exsicc. — Wimm. et Kr., Col. Sal., n" 74 ; Herb. Baenitz ; F. Schultz, Herb. n., n*^" 922, 1654; Magn., FI. sel., n° 3662. Morpholog-ie externe. Petit arbre ou arbuste à jeunes rameaux velus-tomenteux à leur sommet, pubérulents à l'état adulte. Feuilles ovales- A. et E.-G. Camus. — Alotiographie des Saules de France. [79] oblong-ues ou lancéolées oblongues, brièvement apiculées, aiguës ou subobtuses au sommet, à base arrondie ou un peu cunéiforme, munies sur les 2 faces de poils épars, la face infé- rieure plus poilue sur les nervures et à glaucescence bleuâtre ou d'un gris verdàtre. Pétiole médiocre plus ou moins velu. Stipules semi-réniformes velues. Chatons denses, presque pré- coces, oblongs à pédoncule bractéolé. Ecailles linguiformes subaiguës ou un peu obtuses, munies de poils longs et peu nombreux. Chatons 9 à capsules longuement et étroitement coniques, entièrement velues-tomenteuses ou un peu velues à la base ou encore entièrement glabres. Pédicelle 8-4 fois plus long que le nectaire. Style moyen ou long. Stigmates dressés ou peu étalés. — % — Mai-juin (i). Forma ^. puberula Wimm., loc. cit., p. 224 ; S. puherula DôU. — Feuilles lancéolées-oblongues, aiguës ou subobtuses, à face inférieure munie de poils épars, verdàtres. Chatons laxi- flores. Capsules tomenteuses grisâtres à pédicelle plus court que la capsule. Style long. Stigmates divisés en lanières diver- gentes. Forma [i. vauchnsis'^\vivix\.^ loc. cit. ; K. et E.-G. Q2i.m.^ Atlas, pi. 30, f. D.-F.; kS. vaudensis Schleich. Forbes. — Feuilles ovales, à face inférieure munie d'une pubescence ténue. Chatons laxiflores, capsules tomenteuses grisâtres à pédicelle beaucoup plus court que la capsule. Style médiocre. Stigmates contigus, oblongs. Forma y. nitida Wimm., loc. cit.; A. et E.-G. Cam., loc. cit., f, A.-C, G.-I. — Feuilles oblongues ovales acutiuscules, les jeunes mollement pubescentes tomenteuses, un peu velues, gla- brescentes à l'état adulte et glauques en dessous. Capsules ver- dàtres, glabrescentes au sommet ou munies de poils épars peu nombreux ou encore entièrement glabres. Pédicelle un peu plus court que la capsule. Style médiocre. Stigmates bipartits. Morphologie interne. Rameau de 2" année. — Épiderme à paroi externe épaisse de 25-30 et portant des poils. — ■ Collenchyme et écorce I. La description de Wimmer reproduite en partie par Anderss., établie sur des documents peu nombreux, n'est pas entièrement conforme à la nôtre. On ne sera pas étonné de voir des formes un peu dissemblables issues d'un même croisement si l'on considère la grande polymorphie du 5". nigricans. [8o] JOURNAL DE BOTANIQUE interne renfermant beaucoup de tannin, peu d'amidon, quelques mâcles. — Liber contenant des cristaux simples et mâclés d'oxalate de calcium, beaucoup de tannin. — Assise généra- trice donnant des saillies plus fortes, plus nombreuses, moins interrompues que chez le ^S. nigricans. Vaisseaux à section de 25-45 (Jt de grand axe environ, ceux des faisceaux primaires de 25-30 \i environ. Rayons très tannifères comme chez le S. ci- nerea, contenant un peu plus d'amidon que dans le ^S. nigricans. Bois des faisceaux primaires peu développé, s'étalant en éven- tail vers l'extérieur, rayons très brisés au-dessus d'eux. — Moelle polygonale à côtés concaves égalant un peu plus de la moitié du bois sur le rayon d'une section transversale formée de cellules polygonales, à méats, à parois lignifiées, minces sauf celles des cellules de la périphérie qui sont épaissies. Cel- lules périmédullaires très tannifères, peu amylifères. Moelle centrale renfermant des tannifères en files assez longues, nom- breuses, moins riches en tannin que chez le ^. nigricans ; des mâcles assez nombreuses. Tannin coloré en bleu très foncé par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale 3 faisceaux, les 2 latéraux très incurvés, le médian moins arqué, formant ensuite chacun un anneau, les latéraux à peu près arrondis, le médian allongé. La fusion a lieu vers la médiane. Caractéristique. — Coupe arrondie munie d'ailes. Diamètre vertical un peu plus grand que le diamètre horizontal comme chez le 6*. cinerea. Épiderme à cuticule lignifiée, portant des poils nombreux. CoUenchyme légèrement tannifère. Écorce formée de cellules à parois minces, à chambres aérifères, mâcles, cellules tannifères. Anneau libéro-ligneux situé à peu près au milieu de la section, coupé de rayons tannifères et amy- lifères, très allongé, à partie supérieure très développée presque plane, à partie inférieure peu incurvée. Péridesme scléreux, sauf dans la moelle interne et le péricycle, moelle interne très réduite comme chez le »S. nigricans, contenant un peu d'amidon. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Anneau libéro-ligneux plus ou moins disjoint aux extrémités. Péridesme scléreux. A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [81] Milieu de la feuille. — Réduction du collenchyme et de l'écorce. Anneau libéro-ligneux disjoint aux extrémités. Nervures secondaires . — Nervures secondaires semblables à celles des parents. Limbe. — Epaisseur du limbe = loo-iio [i. — Epiderme supérieur haut de 15-18 [ji, se cloisonnant tangentiellement, por- tant quelques poils, contenant de nombreux sphéroïdes dans les feuilles sèches ou ayant macéré dans l'alcool ; paroi externe assez épaisse, à peine bombée, à partie non cuticula- risée très mince ; cellules vues de face de 30-40 [j- de grande diagonale, à parois assez rectilignes. — Mésophylle hétérogène semblable à celui des parents. — Epiderme inférieur haut de 10-12 u^, portant des poils et de la cire, formé de cellules se cloisonnant parfois tangentiellement, à paroi externe mince, peu bombée, contenant des sphéroïdes dans les feuilles des- séchées ou ayant macéré dans l'alcool. Stomates plus nombreux que chez le S. cinerea, longs de 18-20 y- environ, situés au ni - veau des cellules épidermiques. Bords du limbe coUenchymateux, amincis comme dans le S. cinerea, récurvés, à dents parfois glanduleuses. Répartition géographique. — Suède, Ecosse, Allemagne, Suisse, Tyrol, Autriche. — France : la var. y seule constatée ; Le Lauzet près de Briançon (Brachet in Herb. Camus). S. cinerea -f- repens 9. X S. SUBSRRICEA Dôll, FI. V. Bad., 517 (1859). Koch, Syn., éd. Hall, et Wolf., p. 2342. — S. SendtneriBrûgg. in Jahresb. Naturf. Ges. Graûb., XXIII-XXIV, p. 1 17 (1880) ; nomensolum. — S. cinerea-repens Wimm. in Denkschr. d. Schles. Ges., p. 171 in Flora (1849) p. 45 ; FI. v. Schles., éd. 3, p. 206 ; Wes- mael, Monogr. Saules fl. belge; Wimm., Sal. Eur., p. 236. — S. cinerea X repens Gûrke, Sal. Eur., II, p. 15. — S. repens- cinerea Anderss., in DC., Prodr., XVI, p. 238. Icon. — A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 30, f. A.-E. Exsicc. — Wimm. et Kr., Herb. Sal., n° I, Coll., n° 245. [82j JOURNAL DE BOTANIQUE Morphologie externe. Arbrisseau peu élevé à rameaux allongés, flexibles, les jeunes velus pubescents, ceux d'un an velus seulement au sommet. Feuilles oblongues ou elliptiques ovales ou encore obovales, arrondies ou atténuées ! à la base, brièvement et subitement acuminées au sommet, lequel est souvent oblique, à bords sinués-dentés, d'un vert grisâtre, pubescentes d'abord, puis glabres sur la face supérieure, à face inférieure d'un glauque grisâtre, d'abord tomenteuse puis légèrement velue, à nervures un peu proéminentes. Bois pi'éalablenient décortïquè muni de lignes saillantes. Bourgeons obtus pubérulents. Cha- tons 9 seuls connus, le plus souvent à nombreuses fleurs avortées ; ces chatons précoces, subssessiles. Ecailles spa- tulées, ferrugineuses à la base, noirâtres au sommet, plus ou moins velues. Capsules obovales coniques, velues-blanchàtres, à pédicelle bien plus long que la glande. Style court ou presque nul. Stigmates courts, linéaires oblongs, d'abord dressés-étalés, puis lobés. — Ql — avril-mai. — Se distingue du 5. aurita X 'f'i- pens par sa tailUe plus élevée, les rameaux moins divariqués ; les feuilles plus allongées moins rugueuses en dessous. Les chatons sont en outre plus gros et les capsules à pédicelles un peu plus longs. — Nous avons récolté en 1903 dans les dunes du Pas-de- Calais, près de Berck, une forme hybride du -S. cinerea et du iS. [repens) arcjentea, caractérisée par sa taille plus robuste, ses feuilles plus grandes et plus nettement poilues sur la face supé- rieure. Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epidémie portant quelques poils, à paroi externe épaisse, très rugueuse à la surface. — Collen- chyrae et écorce interne renfermant des màcles, du tannin, de l'amidon. — Liber contenant de nombreuses fdes de cristaux màclés d'oxalate de calcium, des files assez rares de cristaux simples, peu d'amidon, beaucoup de tannin. Assise génératrice donnant des saillies ligneuses plus marquées que chez le iS. repens. — Rayons amylifères et tannifères ; limites annuelles plus marquées que chez le S. repens. Vaisseaux à section de 8-30 l^^ de grand axe, ceux des faisceaux primaires à section A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. [83] de 8-12 [Jt. Bois des faisceaux primaires très peu développé, à peine plus développé que chez le S. repens, rayons voisins non brisés. — Moelle polygonale égalant à peu près le bois sur le rayon d'une section transversale, toujours plus développée que chez le S. repens, formée de cellules polygonales, à très petits méats, à parois à ponctuations rares, lignifiées, minces, sauf les cellules situées à la base du bois primaire, ou toutes les cel- lules périméduUaires, qui sont petites, épaissies très lignifiées. Cellules périméduUaires épaissies ou non, trèstannifères, conte- nant peu d'amidon. Moelle centrale renfermant des tannifères en files peu longues, peu nombreuses, pauvres en tannin, quelques grains d'amidon, de rares màcles. Tannin coloré en vert ou en bleu par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale, 3 faisceaux plus ou moins incurvés, se mettant ensuite chacun en anneau, les latéraux arrondis ; formant un seul anneau plus tard que chez le S. cine- rea, et se fusionnant tous vers la médiane ou peu au-dessus. Caractéristique. — Coupe allongée, ailes bien découpées comme chez le S. cinerea. Diamètre horizontal i fois 1/4- I fois 1/2 plus grand que le diamètre vertical. Epiderme à cuti- cule lignifiée, nombreux poils. CoUenchyme légèrement tanni- fère. Ecorce contenant des màcles, des tannifères assez nom- breuses et riches en tannin, de rares grains d'amidon dans l'endoderme. Méristèle moins développée que chez le .S. cinerea et plus allongée. Anneau libéro-ligneux à partie supérieure plus réduite que chez le S. cinerea, à partie inférieure peu incurvée, coupé de rayons tannifères et légèrement amylifères. Liber contenant du tannin et quelques grains d'amidon. Péri- desme tannifère, à rares îlots scléreux ; moelle interne très comprimée plus petite que celle du iS. cinerea. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Méristèle allongée, à bois peu développé dans la courbe supérieure de l'anneau ; vaisseaux à très petite section comme chez le S. repens. Péridesme scléreux sauf dans la moelle interne et latéralement, à fibres à parois plus épaisses dans le péricycle que dans la moelle externe ; moelle interne peu développée. Milieu de la feuille. — Section biconvexe. Anneau libéro- [84] JOURNAL DE BOTANIQUE ligneux disjoint en i faisceau inférieur peu incurvé à bois supé- rieur et 2 petits faisceaux supérieurs à bois inférieur. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section plane-convexe, munies de 2 hypodermes collenchymateux, de 2 arcs scléreux et d'écorce à la partie inférieure en moins grande quantité que chez le S. cinerea. Limbe. — Epaisseur du limbe = 120-140 \j.. — Epiderme supérieur portant quelques poils longs de 20-40 environ, formé de cellules hautes de 20-25 I^) ^^ plupart prenant une cloison tan- gentielle, contenant des sphéroïdes moins nombreux que chez le S. cinerea, dans les échantillons desséchés on ayant macéré dans l'alcool; paroi externe épaisse, légèrement bombée, à partie non cuticularisée très mince, se gélifiant ; cellules vues de face à parois latérales assez épaisses, rectilignes, ayant de 8-30 |JL de grande diagonale ; pas de stomates. — Mésophylle hétérogène semblable à celui du S. cinerea. à màcles bien moins nombreuses — Epiderme inférieur haut de 6-10 [jl, conte- nant des sphéroïdes peu nombreux dans les feuilles desséchées ou ayant macéré dans l'alcool, portant des poils et des bâtonnets de cire nombreux; paroi externe mince, bombée; cellules, vues de face, de 8-20 fjt de grande diagonale. Stomates assez nombreux, situés au niveau des cellules épidermiques et de même hauteur qu'elles. Bords du limbe collenchymateux, à dents rarement glandu- leuses. Pollen. — Grains elliptiques, allongés, parfois tronqués aux pôles. L = 22-28 [x environ. S. cinerea -f {repens) argentea {Atlas, pi. VII, fig. 99-100.) Caractères le différenciant du précédent. Rameau de 2° année. — Faisceaux de bois primaire un peu développés. Tannifères de la moelle centrale plus nombreuses, plus longues, plus riches en tannin, contenant souvent de l'amidon. Feuille. — Pétiole. — Caractéristique . — Moelle interne plus développée. Partie supérieure de l'anneau libéro-ligneux plus développée. Limbe. — (PI. VII, fig. 99). Epaisseur du limbe = 150-220 (ji. Epiderme supérieur portant de nombreux poils, longs de 250- A. et E.- G. Camus. — Monographie des Saules de France. [85] 3oo (Jt environ ; cellules vues de face plus grandes, à parois latérales recticurvilig^nes (pi. VII, fig-, loo). Habitat et répartition géographique. — Lieux humides, marais tourbeux. — Aveyron : le Levezou, l'Aubrac (Coste et Soulié) ; Seine-et-Oise ; forêt de Rambouillet (G. Camus). — Pas-de-Calais (A. et E.-G. Camus). — Sllésie, Duché de Bade, Bohème, Suède. S. cinerea -f hastata 9- + S. BOUTIGNYANA A. et G. Camus. — S. CINEREA X HASTATA Boutigny in Herb. Muséum Paris. — A. et E.-G. Cam., Ati., pi. 31. Morphologie externe. Arbuste à feuilles lancéolées-obovales à pointe un peu déjetée ou un peu acuminée (ce sur le même rameau) ou encore arrondie dans les petites feuilles ; glabres ou glabrescentes en dessus, glabrescentes à nervures assez visibles en dessous. Stipules semi-cordées ou falciformes acuminées et n'existant que sur les rameaux stériles. Chatons 9 gros, cylindriques, assez denses. Capsules glabres ou glabrescentes. Style long. — Bois dépourvu de son écorce muni de lignes saillantes. Forêt de Bragousse, 4 août 1861 (Boutigny), Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme à paroi externe épaisse de 2o-3o [i, à surface très rugueuse, portant des poils nombreux. — CoUenchyme et écorce interne renfermant du tannin, de l'amidon, des mâcles. — Liber contenant des màcles et des cristaux simples d'oxalate de calcium, de l'amidon, du tannin. — Assise génératrice donnant des saillies ligneuses plus rares que chez le S. cinerea. Fibres du bois à lumen contenant du tannin et peu d'amidon. Rayons amylifères et tannifères. Bois des faisceaux primaires peu développés, formés de vaisseaux à petite section. — Moelle pentagonale, formée de cellules sem- [86| JOURNAL DE BOTANIQUE blables à celles des parents. Cellules périmédullaires tannifères et amylifères. Moelle centrale renfermant des tannifères assez riches en tannin, nombreuses, parfois amylifères, et des cel- lules oxalifères. Tannin coloré en vert par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — Trois faisceaux libéro-lig-neux incurvés à l'initiale se fusionnant vers la médiane. Caractéristique. — Coupe arrondie, munie d'ailes. Diamètre horizontal bien plus grand que le diamètre vertical. CoUen- chyme très tannifère. Ecorce à chambres aérifères, mâcles, grains d'amidon assez rares, tannifères nombreuses dans les assises internes. Méristèle allongée comme chez le S. hastata, située à la partie supérieure de la section, anneau libéro-ligneux coupé de nombreux rayons très tannifères, peu amylifères ; partie supérieure de l'anneau à peine incurvée. Liber très tanni- fère contenant de rares grains d'amidon. Péridesme scléreux, sauf dans une partie de la moelle interne, fibres péridesmiques petites, à lumen étroit, tannifère ; moelle interne très com- primée comme chez le S. liastata^ très tannifère. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm au-dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Milieu de la feuille. — Structure semblable à celle des niveaux précédents. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section plane-convexe ou légèrement biconvexe, munies de 2 arcs scléreux, de 2 hypodermes collenchymateux et d'écorce à la partie inférieure au moins. Limbe. — Epaisseur du limbe = 120-160 [jl. — Epiderme supérieur glabre, haut de 15-20 [j., un assez grand nombre de cellules se cloisonnant tangentiellement, contenant des sphé- roïdes dans les feuilles très desséchées ou ayant macéré dans l'alcool ; paroi externe moins épaisse que chez le S. cinerea, légè- rement bombée, à partie cuticularisée égalant environ la partie non cuticularisée, celle-ci se gélifiant ; cellules vues de face de 20-40 de grande diagonale, à parois rectilignes, cuticule faible- ment striée ; pas de stomates. — Mésophylle hétérogène comme chez les parents ; tissu lacuneux à petits méats, — Epiderme inférieur haut de 9-12 p., la plupart des cellules se cloisonnant tangentiellement ; renfermant des sphéroïdes dans les feuilles A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. I87] très sèches ou ayant séjourné même peu de temps dans l'alcool, portant de la cire et quelques poils ; paroi externe mince, bombée ; cellules vues de face de 30-40 [jl de grande diagonale. Stomates assez nombreux, longs de 18-24 [j., situés au niveau des cellules épidermiques. — • Bords du limbe collenchymateux. S. cinerea 4^ phylicifolia 5 o^. X S. Wardiana B. White in Journal of Bot., XXVII (1890), p. 403. — P. a//o6r«ce«52^,CosteinBull. Soc. bot. Fr., 43, p. 511 ; et 44, sess. extr. Barcelonnette. — S. cinerea X 'phylicifolia Hjelt. in Meddel. Soc. p. Fauna et FI. fenn. XI, p. 170 (1885). — S. cinerea-phylicifolia Linton in Journal of Botany, XXX (1892). — Non 8. tepJirocarpa Wimm., Sal. Eur.^ p. 205. — aS. hicolor X cinerea Gûrke, PI. Eur.., II, p. 21 (1897). — S.pen- tendra-cinerea Coste, loc. cit. Icon. — A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 31, f. S.-U. Exsicc. — Soc. et. fl. fr.-helv., n°® 900 et 900 bis\ Soc. Rochel., n" 432. — O. A. F. Lônnbohm, Plantœ fennicseSavoma borealis Knopia cf et 9. Cette plante a été pour nous l'une des preuves des immenses services que peut rendre l'étude anatomique pour la classifica- tion. L'examen morphologique externe était simplement négatif, nous reconnaissions bien une plante hybride ayant le S. cinerea pour l'un des ascendants, mais pour l'autre nous avions des hésitations, tout en ne voyant aucune trace du S. pentandra. L'examen anatomique nous a fait connaître la présence du S. phylicifolia et nous avons eu comme contrôle le X S. cine- rea -^phylicifolia de Lônnbohm qui correspond parfaitement au S. altobracensis . Malgré l'erreur d'attribution fort excusable de M. l'abbé Coste, la plante de l'Aubrac ne constitue pas moins une découverte très intéressante pour l'histoire des Saules. Morphologie externe. Arbuste ou petit arbre à rameaux un peu étalés, les jeunes pubescents ou pubérulents, ceux d'un an glabres ou gla- brescents, brunâtres. Feuilles ovales lancéolées, assez briève- ment pétiolées, atténuées à la base, atténuées également au [88] JOURNAL DE BOTANIQUE sommet (pour la plante de l'Aubrac), atténuées ou arrondies au sommet (caractère variable sur le même rameau dans les plantes boréales), obscurément sinuées-dentées, glanduleuses ; face supérieure glabre ; face inférieure glauque, glabre ou glabres- cente à l'état adulte. Chatons mâles assez petits ou moyens, à écailles velues, ovales, spatulées, noirâtres au sommet ; étamines 2 à filets un peu soudés ou contigus à la base. Chatons $ un peu plus petits que ceux du 5. cinerea ; capsules lagéniformes lon- guement pédicellées, tomenteuses grisâtres, à poils en partie au moins caducs à la maturité. Nectaire plus court que le pédicelle. Style long. Stigmates bifides. ^. — Mai-juin. Morphologie interne {Atlas, pi. VII, fig^. 103). Rameau de 2" année. — Epiderme portant quelques poils, à paroi externe épaisse de 30 |ji environ, à surface rugueuse. — Collenchyme et écorce interne très tannifères, peu amylifères. Ecorce interne renfermant quelques mâcles. — Liber n'égalant pas tout à fait la moitié du bois sur le rayon d'une section trans- versale, contenant des cristaux simples et mâclés d'oxalate de calcium, quelques grains d'amidon, du tannin. — Assise généra- trice donnant des saillies ligneuses. Vaisseaux à section de 25-40 fJL de grand axe, ceux des faisceaux primitifs 10-25 I^- Rayons très tannifères, peu amylifères. Bois des faisceaux pri- maires situés dans les angles assez saillants de la moelle, pas très développés, s'étalanten éventail vers l'extérieur, à rayons légè- rement brisés au-dessus d'eux. — Moelle polygonale-arrondie, petite, égalant environ les trois quarts du bois sur le rayon d'une section transversale, formée de cellules polygonales, à méats, à parois ponctuées, lignifiées, minces, sauf les cellules de la péri- phérie qui sont épaissies. Cellules périmédullaires très tannifères, contenant de rares grains d'amidon. Moelle centrale renfermant des tannifères nombreuses, en longues files, plus riches en tannin que chez le S. cinerea et des mâcles. Tannin coloré en bleu par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale, faisceaux libéro-ligneux incurvés à moelle interne grande, développée, le médian s'incur- A. et E.-G. Camus. — Alonographie des Saules de France. [89] vant davantage, arrondi, ne se fermant pas entièrement au sommet, avant de se souder aux autres. Caractéristique. — Coupe munie de petites ailes. Diamètre vertical un peu plus petit que le diamètre horizontal. Epiderme à cuticule lignifiée, portant des poils. Collenchyme contenant du tannin, peu d'amidon. Ecorce formant quelques chambres aérifères et contenant des màcles, des grains d'amidon, des tannifères nombreuses riches en tannin. Méristèle bien moins allongée que chez le S. phylicifoKa. Anneau libéro-ligneux fermé, coupé de nombreux rayons amylifères et tanni- fères ; à partie supérieure développée, à peu près plane, à partie inférieure légèrement incurvée ; situé à peu près au milieu de la section ; plus développé que chez le S. phylicifolia. Liber tannifère et contenant un peu d'amidon. Péridesme scléreux sauf dans une partie du péricycle et dans la moelle interne ; fibres à lumen tannifère ; moelle interne triangulaire peu développée, moins grande que celle du aS. cinerea^ ayant la plupart de ses cellules tannifères et amylifères. Nervure médiane. — Base de la feuille à environ S mm. au- dessus de la caractéristique. — Section biconvexe. Méristèle développée dans les hybrides se rapprochant du 8. cmerea, moins développée dans les individus se rapprochant Aw. S . phylicifolia. Anneau libéro-ligneux souvent disjoint en 3 faisceaux, l'un infé- rieur à bois supérieur, les autres supérieurs à bois inférieur. Péridesme scléreux sauf dans la moelle interne et le péricycle ; moelle interne peu développée. Milieu de la feuille. — Il ne reste souvent rien de la partie supérieure de l'anneau ou même structure qu'au niveau précé- dent. Péridesme scléreux. Nervures secondaires. — Même structure que chez les parents. Limbe. — (PI. VII. fig. 103). Épaisseur du limbe = 150- 160 (Ji. — Epiderme supérieur glabre, haut de 14-25 \j-, contenant des sphéroïdes dans les feuilles desséchées ou ayant macéré dans l'alcool, prenant une cloison tangentielle ; paroi externe peu bombée, assez mince, à partie non cuticularisée plus mince que la partie cuticularisée et se gélifiant ; cellules vues de face à parois recticurvilignes, ayant 30-40 h^ de grande diagonale ; pas de stomates. — Mésophylle hétérogène semblable à celui des |90l JOURNAL DE BOTANIQUE parents. — Epiderme inférieur, haut de 14-20 -. — Epiderme supérieur glabre, haut de 12 \i. environ, se cloisonnant parfois tangentiellement ; paroi externe peu bombée, assez épaisse, à partie cuticularisée plus épaisse que la partie non cuticularisée ; cellules vues à plat ayant 20-35 '^ ^^ grande diagonale, à parois moins sinueuses que chez le ^S. Arbuscida. Pas de stomates dans la feuille adulte. — Mésophylle hétérogène à vastes lacunes à la partie inférieure; màcles rares. — Epiderme inférieur haut de 13-14 jj^, glabre, se cloisonnant parfois tangentiellement; paroi externe mince, bombée, portant de la cire. Stomates assez nom- breux, longs de 15-20 [j^, à peu près de la hauteur des cellules épidermiques et situés au même niveau qu'elles. Bords du limbe collenchymateux; dents glanduleuses. Basses- Alpes : Col de l'Arche ( 15 juillet 1867), Thisebard in Herb. Muséum Paris. — Suisse, Tyrol. XII. — Hybride du S. liapponuni. X S. GiLLOTl A. et E.-G. Cam., Atlas, pi. 33, f. B et C ; S. Lapponum y<^ phyl ir if o lia G'iWot in Revue de Bot., 1890, p. 517. Morphologie externe. Arbuste très rameux dès la base, à rameaux très divisés en fausse dichotomie, à écorce brune luisante, verruqueux parla forte saillie des cicatrices foliaires, velus dans le jeune âge; bourgeons fauves, puis brunissants, d'abord velus-hérissés, puis glabres. Feuilles des jeunes rameaux d'une longueur moyenne de 7 centimètres, d'une largeur de 3 centimètres, avec pétiole de 2 centimètres, oblongues-lancéolées, arrondies, si- nuées ou légèrement décurrentes à la base, aiguës-acuminées au sonumet, entières ou légèrement sinuées à la partie supé- rieure, d'un vert terne, velues sur les deux faces, et blanches- tomenteuses en dessous au début, puis glabrescentes ou parse- [ii4l JOURNAL DE BOTANIQUE mées de poils rares en dessus et seulement sur les nervures et toujours plus ou moins velues en dessous le long- des nervures ; celles-ci saillantes à la face inférieure, déprimées à la face supé- rieure en élég-ant réseau. Stipules ovales, très petites et ca- duques. — Puy-de-Dôme : Mont-Dore, marécage de la base du Puy de la Perdrix. Gillot, loc. cit. Morphologie interne. Rameau de 2^ année. — Epiderme glabre, paroi externe à surface peu rugueuse. ■ — Collenchyme très tannifère, contenant de rares grains d'amidon. Ecorce interne extrêmement riche en tannin dans toutes ses parties, très pauvre en amidon ; canaux aérifères peu nombreux. — Fibres péricycliques développées. — Liber contenant des cristaux simples et mâclés d'oxalate de calcium, peu d'amidon, beaucoup de tannin. — Assise généra- trice donnant de très rares petites saillies ligneuses. Vaisseaux peu nombreux, à section de 25-35 î^ ^^ longueur, ceux des faisceaux du bois primaire à section bien plus petite, de 8-20 \s. de diamètre. Fibres du bois nombreuses, à lumen souvent tanni- fère. Rayons tannifères et amylifères. Bois des faisceaux pri- maires assez peu développés, s'étalant en éventail vers l'exté- rieur, à rayons voisins brisés. — Moelle pentagonale-arrondie, formée de cellules polygonales à parois lignifiées, minces, sauf les cellules situées à la base des faisceaux du bois pri- maire qui sont légèrement épaissies. Cellules périméduUaires, très tannifères, peu amylifères. Moelle centrale renfermant des tannifères très nombreuses, riches en tannin, souvent groupées par 2-5 et quelques grains d'amidon ; nous n'avons pas observé de màcles. Tannin coloré en noir bleuâtre par le perchlorure de fer. Feuille. — Pétiole. — A l'initiale trois faisceaux libéro-li- gneux presque plans. Caractéristique. — Diamètre vertical bien plus petit que le diamètre horizontal. Epiderme portant des poils. Collenchvme très tannifère. Ecorce formée de cellules à parois minces, à tan- nifères nombreuses, riches en tannin, à rares màcles et grains d'amidon. Méristèle allongée. Anneau libéro-ligneux fermé, à partie supérieure et à partie inférieure incurvées, à rayons A. et E.-G. Camus. — Monographie des Saules de France. ["SJ tannifères. Liber tannifère contenant de rares grains d'amidon. Péridesme formé d'un anneau scléreux et d'une moelle interne assez développée, non lignifiée, composée de cellules à parois très minces, à tannifères nombreuses. 'Scrvurc médiane. — Base de la feuille à environ 5 mm. au- dessus de la caractéristique. — Section légèrement biconvexe. Partie supérieure de l'anneau libéro-ligneux réduite. Milieu de la feuille. — Nervure à peine saillante à la face supérieure, à section presque plane-convexe, comme chez le S. Lapponum. Un seul faisceau libéro-ligneux peu développé, les deux supérieurs ayant disparu ; rarement ceux-ci existent encore à l'état de rudiments. Péridesme scléreux. Nervures secondaires. — Nervures secondaires à section légèrement biconvexe, munies de deux hypodermes collen- chymateux, de deux arcs scléreux peu développés, et même celles des feuilles des rameaux fertiles d'écorce en grande quantité à la partie inférieure comme chez le »S. phijlicifolia. Limbe. — Epaisseur du limbe = 1 10-130 p.. — Epiderme su- périeur haut de 18-25 [jl, portant des poils moins nombreux que chez le -S. Lapponum (toutes les cellules prenant 1-2 cloisons tangentielles), contenant de très rares sphéroïdes comme chez le S. ph]ilicifolia lorsque les feuilles sont très desséchées ou ont macéré dans l'alcool ; paroi externe peu épaisse, peu bombée, à partie non cuticularisée très mince et se gélifiant ; cellules vues de face à parois minces de 20-50 tjt. de grande diago- nale; pas de stomates. — Mésophylle hétérogène comme chez les parents ; mâcles très rares. — Epiderme inférieur haut de 10-25 [x (presque toutes les cellules prenant 1-2 cloisons tan- gentielles, sauf beaucoup de cellules annexes des stomates), portant de nombreux bâtonnets de cire et des poils, pouvant contenir comme l'épiderme supérieur de rares sphéroïdes ; paroi externe mince, bombée. Stomates très nombreux, longs de 18-22 \x. Bords du limbe récurvés amincis, non collenchymateux. [ii6] JOURNAL DE BOTANIQUE LISTE DES ESPÈCES ET HYBRIDES qui croissent dans le Nord de la France et les envirotis de Paris. S. BABYLONICA L. ; S. ALBA L. var. argentea, acuminaia, cserulea, vitellina ; S. FRAGILIS L. var. discolor, ccncolor^ decipiens ; S. PENTAN- URA L., cultivé et planté; S. triandra L. var. discolor et concolor., f. microphylla et f. ameuta-serotina S. PURPUREA L. ; var. gracilis^ Lambertiana., Hélix /S. REPENS L. et ses variétés; S. ARGENTEA Smith ; S, AURITA L. var. nemorosa^ tiligi7tosa, microphylla ; S. CINEREA L. var. ovalifolia, obovata, angusti/olia^ brevifolia ;S. NIGRICANS Smith, natu- ralisé; S. Caprea L. ; S. viminalis L. et ses variétés; S. incana Schrank, naturalisé. Hybrides. 6". babylonica -\- fragilis = y, S. blanda Anderss. .S", alba -\- babylonica =: X -S*, sepulcralis Simk. S. alba -\- fragilis = X 'S", viridis Pries ; X •^- Russeliana Koch ; X ^, palusiris Host. iS". fragilis -j- triandra = Y^ S. speciosa Host. Bords de l'Oise, de la Seine. S. fragilis -\- pentandra r^ X >S". cuspidata Schultz. Cultivé. 6", triandra -f- viminalis = X ^. multiformis Dôll ; X >S". undulata Ehrh. ; X ^ hippophaefolia Thuill. ; X •S. Trevirani Spreng. ; X ■5". mol- lis sim.a Ehrh. S.purpurea -f- viminalis = y^ S. rubra Eluds. ; 6^. Forbyana Smith. vS". Caprea -|- purptirea = Y^ S. Wimmeriana Gr. et Godr. A recher- cher ; Aube ; cultivé. .S. cinerea -\- purpurea = y S. Pontederana Schleich., bords de rOise; X >^' Lloydi = S. rugosa Lloyd; Ardennes. vS". atirita -[-purptirea = y S. dichroa Dull. A rechercher; Aube. kS". repens -\- purpurea =z \ S. Doniana Smith. Cultivé au Muséum de pied récolté à Malesherbes. A rechercher surtout dans les Ardennes. ^. Caprea -f- viminalis = X ^S". lanccolata DC. ; .S", caprseform-is Wimm., et ses variations ; 6". acuminata Koch. 6". cinerea -\- viminalis — X 'S', holosericea Willd. ^ y^ S. Smithiana Forbes ; X 'S', stipularis Smith. Ce dernier en Normandie, à rechercher dans le Nord. 6". atirita ■\- viminalis r= y S. fruticosa Doll. Pas-de-Calais. 6". aurita -}- Caprea ^ X S. capreola Kerner, Aube, à rechercher. iS". aurita -|- cinerea = y^ S. multinervis Doll. iS". Caprea -(- cinerea ^ X -S". Reichardti Kerner. Environs de Paris, Oise, Pas-de-Calais. 6". cinerea -\- repensa X -S", subcinerea Dôll. Environs de Paris; Pas- de-Calais. .S. aurita -\- repens = X ^S". ambigua Ehrh. Environs de Paris ; Var. 7na- ritima^ Pas-de-Calais. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de î'alinient I117I ESSAI SUR LA VALEUR ANTITOXIQUE DE L'ALIMENT COMPLET ET INCOMPLET Par M. A. LE RENARD. Technique Je me suis servi, pour mes expériences, de boîtes circulaires en verre, d'environ 3 cent. 1/2 de haut sur 7 de large, fermées par un couvercle plan à rainure circulaire, dans laquelle s'emboîte le bord libre de la boîte; la rainure et le bord de la boîte sont rodés, ce qui assure une bonne fermeture. Avant d'être employées, les boîtes étaient lavées à grande eau, puis relavées, une première fois avec de l'eau distillée additionnée d'acide chlorydrique pur, et une seconde avec de l'eau distillée pure, et enfin soigneusement essuyées. Au moment d'y mettre le liquide à expérimenter, boîtes et couvercles étaient passés à la flamme d'un bec de Bunsen. Les différentes solutions constituant le milieu étaient alors successivement introduites dans les boîtes avec le plus de rapidité possible. L'ensemence- ment était fait avec un pinceau scrupuleusement lavé à l'eau distillée après l'ensemencement de chaque culture, puis essuyé. Le pinceau était largement garni de spores, et en même temps qu'on ensemençait, on remuait activement le liquide de façon à assurer le parfait mélange des différentes solutions ajoutées successivement et aussi, à obtenir l'immersion d'une certaine quantité de spores, ce qui a toujours réussi. L'ensemencement terminé, la fermeture des boîtes était rendue hermétique par la mise dans la rainure du couvercle de deux ou trois fines gouttelettes d'huile de vaseline. Les cultures étaient placées dans l'étuve et soumises pendant quinze jours à une température qui a oscillé entre 20° et 22° C. L'éclairage était modéré. La quantité de liquide dans chaque récipient était de 20 ce. [ii8] JOURNAL DE BOTANIQUE Pour relever les résultats, il suffit, soit d'observer directe- ment la surface du liquide sous le microscope, soit d'enlever les spores de la surface sur une lamelle glissée sous elles dans le liquide, soit de les puiser, dans la profondeur, au moyen d'une pipette capillaire et de les porter sur la platine du microscope. J'ai eu bien rarement besoin de recourir aux deux derniers procédés. Les produits chimiques dont je me suis servi étaient tous chimiquement purs et provenaient de la maison Poulenc frères. Toutes les fois qu'il m'a été possible de le faire, j'ai usé de sels anhydres ou de sels fondus, sauf pour le cuivre. Si on admet que les produits chimiquement purs ne le sont que relativement, on peut considérer que les produits employés ont toujours été les mêmes, les résultats peuvent donc se comparer entre eux et les conclusions restent vraisemblables et valables. Un mode d'expérimentation quelconque prête toujours à la critique et il semble bon de mettre en évidence les raisons pour lesquelles on a fait choix de tel ou tel procédé. 11 ne m'a pas paru d'importance d'avoir à tenir compte delà composition chimique du verre des récipients; ceux-ci étaient tous de même provenance et il était à admettre que leur composition et leur mode de fabrication étaient les mêmes, introduisant, si l'on veut, une cause d'erreur qui restait la même pour toutes les cultures. La capacité des récipients était relativement restreinte, d'autant qu'ils étaient hermétique- ment clos; mais bien qu'en milieu gazeux confiné le Peiiicilh'îint absorbe au cours de son développement jusqu'à la moindre trace d'oxygène (Pasteur), il n'en est pas moins vrai qu'il croît en certains cas dans des milieux où la quantité d'oxyg-ène est réduite, par exemple dans l'huile et bon nombre de liquides, où il se contente de l'oxygène dissous (Van Tieghem). Néanmoins, sur les conseils de M. le professeur Bonnier, j'ai cherché à savoir si la fermeture de mes boîtes était hermétique et si, dans le cas d'une fermeture hermétique, la germination était possible. Dans ce but, j'ai fait trois séries de cultures de Penicillmni glmtciint sur milieu alimentaire complet, sans sel de cuivre. Dans chaque série de six boîtes, la moitié des boîtes avec leur contenu avait été stérilisée. Les boîtes étaient fermées avec des gouttelettes d'huile de vaseline déposées dans la rai- A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment \ i igj nure, puis garnies tout autour sur la fente d'ouverture d'une large bande de tafifetas gommé bien appliquée, prenant à la fois le couvercle et le récipient ; enfin, sur cette bande et ses bords, les dépassant bien au delà, on ajoutait un large et épais enduit qui consistait, suivant les séries, en paraffine fondue, en vernis copal ou en baume de Canada dissous dans le xylol. La ferme- ture était ainsi hermétique. Dans tous les récipients, stérilisés ou non, et quel que fût le mode de fermeture, non seulement la germination s'est faite, mais il y a eu un développement dont le degré d'intensité variait avec la nature de l'enduit. Celui-ci exerce donc une influence sur la germination, fait en concordance avec les observations de Le- sage et de Duggar, qui ont vu des corps placés à distance des conidies exercer sur leur germination une action favorable ou défavorable, suivant la nature des corps. Je me demandais si, dans mes cultures, cette influence n'était pas due à une occlusion imparfaite des boîtes, mais un examen attentif m'a démontré que, par suite de la grande quantité de la substance déposée sur la bande gommée et autour d'elle, une certaine quantité de cette substance s'était introduite par capillarité dans les rainures, as- surant ainsi une fermeture parfaite, mais permettant aussi l'action des vapeurs de ces corps. En effet, la paraffine assure le meil- leur développement ; les revêtements fongiques sont d'un beau vert et leur masse suffisante pour qu'on puisse en mesurer le poids sec : la paraffine est fort peu volatile. Puis venaient le vernis copal et le baume du Canada, celui-ci ne permettant qu'un mini- mum de rendement qu'on doit attribuer au baume ou au xylol. On pourrait objecter que la fermeture des boîtes crée un milieu gazeux spécial par suite de l'absence du renouvellement de l'air. Mais dans mes fort nombreuses expériences prélimi- naires, avant d'opérer dans les boîtes en verre, mes cultures étaient faites dans des tubes stérilisés fermés par des tampons d'ouate. Or, dans ces conditions, malgré une moindre quantité de liquide et de spores, les résultats sont de même ordre et de même valeur que ceux que j'ai retrouvés plus tard en employant les boîtes de verre fermées. On sait la difficulté que l'on éprouve à opérer le mélange exact de liquides de densité et de nature différentes ; aussi ai-je voulu éviter d'avoir affaire dans mes cultures à de grandes quan- [i2oJ JOURNAL DE BOTANIQUE tités de solutions. Le volume total du liquide dans chaque culture était de 20 ce, quantité préconisée par Detmer(i) pour la recherche de la valeur comparative des divers éléments nutri- tifs pour les Champignons, et qui lui a permis d'obtenir avec le Peiiicillùim des poids secs appréciables. Dans mes cultures, cette quantité de liquide avait une épaisseur suffisante pour per- mettre le développement de thalles immergés et laisser cepen- dant au-dessus d'elle assez d'espace pour que les conidiophores de grandes Mucédinées aient pu y croître. Du reste, une fois le stade de germination obtenu, le développement ultérieur nous importait peu et il y a toujours eu assez d'air pour assurer cette germination. Cette épaisseur de liquide n'était pas tellement grande que la lumière ne la traversât et ne permît l'observation directe de l'état des spores, même à un fort grossissement. Il en était donc de même qu'avec les gouttes suspendues, avec cette différence que les troubles apportés dans la germination par ce procédé de culture n'existaient plus. En effet, ici plus de coni- dies semées en nombre trop limité, plus de ces variations de concentration qu'on observe dans les gouttes suspendues entre le centre et la périphérie, plus de modifications apportées au milieu par l'évaporation; la fermeture hermétique des récipients parait à ce dernier inconvénient, qui devenait appréciable pour des liquides soumis pendant quinze jours à une température de 20° C. environ. On évitait encore, par ce moyen, l'introduction permanente de vapeurs utiles ou nuisibles dans l'atmosphère particulière de la culture. Cette atmosphère était évidemment saturée de vapeur d'eau, mais cette saturation favorisait plutôt la germination du Pénicillium qui, au dire de Klebs (2), forme admirablement ses conidies dans ces conditions. La température n'a jamais dépassé 22° C, qui représente l'optimum pour la germination des conidies du Penicillimn. On évitait par là même le ruissellement d'eau sur les parois d'un récipient clos, ruissellement qui se produit dès 26''-28" et fausse évidemment le résultat, soit en créant des zones de concentra- tions différentes, soit en entraînant dans le liquide les spores 1. Detmer, Manuel technique de physiologie végétale (trad. fr. de Micheels), 1884. 2. G. Klebs, Die Bediiigungen der Fortpflansung bei einigen Algen und Pilzen (Jena, 1896). A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [121] qui ont pu germer sur la paroi, au-dessus du niveau de ce liquide. De plus, une élévation de température amène dans les mé- langes de glucose et de sels cupriques des perturbations que Ton connaît, tout au moins lorsqu'il existe une assez forte pro- portion de sel de cuivre. C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas fait la stérilisation, en même temps que je me rappelais que Raulin avait fait ses cultures dans les mêmes conditions et que ses résultats avaient été confirmés par des expériences ultérieures, faites avec le même milieu stérilisé. Néanmoins, pour être assuré que, dans mon cas, cette non-stéri- lisation n'entraînait pas d'écarts avec les résultats qu'on obtien- drait en stérilisant, j'ai, toujours sur les conseils de M. le profes- seur Bonnier, fait, avec différents sels, des séries de cultures pour lesquelles la stérilisation a été opérée lorsque le milieu était dans les boîtes et muni de sel de cuivre. L'expérience m'a alors démontré deux choses : i" qu'avec les quantités minimes de sels de cuivre qui figurent dans la majorité de mes cultures, la stérilisation était possible, sans apparence de précipité; 2° que, dans le cas présent, les résultats étaient de même valeur que ceux que l'on obtient sans stérilisation, ou même absolu- ment identiques. Ces faits, qui m'ont quelque peu surpris au premier abord, s'expliquent, après réflexion, par l'analogie avec ce qui s'est passé pour les expériences de Raulin, par l'absence de réduc- tion apparente en même temps que par une observation que j'ai faite à propos des phosphates alcalins. Il se fait avec ces sels, en présence des sels de cuivre, un précipité de phosphate de cuivre ; or, malgré l'addition de phosphate alcalin qui augmente la quantité de précipité, la valeur antitoxique ne s'élève pas ; ce qui tendrait à faire admettre que le cuivre est actif sous forme de sel presque insoluble. La stérilisation eût été du reste encore inutile avec le mode d'ensemencement adopté, qui semble devoir contaminer les cultures. Mais la rareté des Bactéries et des autres Champignons dans mes cultures est venue confirmer le dire de Benecke, qui affirme que la stérilisation est inutile, si les opérations sont faites avec soin. La durée de l'expérience n'a pas dépassé quinze jours, car 4 [i22] JOURNAL DE BOTANIQUE j'ai appris que ce laps de temps suffisait au Penicillnim pour g-ermer dans les conditions même les plus défavorables. J'ai gardé des ensembles intacts et stériles pendant six mois et un an, et je n'ai observé de germination que dans des circonstances particulières. Une nécessité pour obtenir des résultats comparables est d'agir sinon sur le même individu, du moins sur des individus ayant la même origine, provenant les uns des autres et d'un milieu de culture toujours le même. En effet, il existe dans le Penicilliuiii glmicunt de nombreuses races dont la résistance au poison doit être très différente ; tel est du moins l'avis de Pfeffer à la suite d'une remarque faite sur la différence de tem- pérature maxima supportée par le Pemcillium dans deux obser- vations d'auteurs différents. J'ai donc cultivé le Penicillïuin sur mie de pain stérilisée et ensemencée avec des conidies provenant toujours de la culture antérieure. A propos de ces cultures, un point de haut intérêt est l'état de maturité des conidies. Pour obtenir des résultats concordants, il faut que les conidies soient très approximative- ment au même degré de maturité, et une culture de Penicillùmt, bien que d'un beau vert glauque, donnera des spores plus sen- sibles au poison qu'une autre culture, à peu près de même aspect, mais plus âgée de quatre à cinq jours. Mais dans le premier cas, les conidies se détachent mal et le pinceau qui les effleure n'en fixe que fort peu; dans le second, le gazonnement des hyphes et des conidiophores est plus intense et les conidies se détachent en masse ; c'est le moment qui précède celui où la culture va changer de couleur et où les spores auront encore perdu de leur pouvoir de résistance au toxique, mais la différence avec une culture à point est moins grande qu'entre celle-ci et une culture trop jeune. Un dernier point à traiter est l'établissement du critérium qui doit servir de base à l'appréciation de nos résultats. De prime abord, bien qu'il exige une certaine précision, il ne peut être absolu. Celui auquel on se rapporte ordinairement est le poids sec ; ici il ne peut être question de poids sec, car nous employons souvent des milieux trop pauvres pour espérer obtenir un poids sec appréciable. La disparition des appareils conidifères peut aussi servir de point de repère, mais il arrive A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [123J que parfois le Champig-non prend un grand développement sans appareil fructifère, et inversement. Ce critérium est donc égale- ment à rejeter. Il en reste un troisième qui consiste à observer l'absence de germination, et ici il faut se rappeler que la spore peut cesser de germer, soit parce que le milieu n'est pas favorable, soit parce qu'elle est tuée. Mais sur les sels de cuivre employés, même aux plus hautes concentrations, la spore de Pemcilliuin ne meurt pas, il y a seulement inhibition de la germination. Il faut donc préciser les phénomènes qui annoncent l'apparition de cette inhibition. Comme on le sait, la première influence d'un toxique est de diminuer le nombre des germinations, en com- prenant que, dans le meilleur milieu de culture, toutes les coni- dies ne germent pas et qu'une germination généralisée ne peut être que relative. Les spores germées émettent des tubes ger- minatifs qui deviennent de plus en plus courts à mesure qu'augmente la quantité de toxique ; il arrive même un moment où les tubes germinatifs n'existent pour ainsi dire plus, mais il y a encore une différenciation bien nette entre les spores non germées et celles qui ont subi ce que j'appelle la germination titricîilaire . Ce point, quand il existe, précède exactement et toujours la disparition totale de la germination. Ce mot de ger- mination utriculaire étant nouveau, demande quelques explica- tions. En lisant les travaux de Benecke et autres auteurs sur la nécessité de certains éléments pour le développement des Cham- pignons, on voit que, par exemple, sans potassium, il y a une germination d'aspect caractéristique : les conidies sont forte- ment grossies, elles offrent souvent une forme plus ou moins elliptique en même temps qu'une sorte de bourgeonnement en forme de levure ; il n'existe pas de tube germinatif. J'ajouterai que leur contenu semble réuni en une ou plusieurs masses à peu près sphériques, plus ou moins volumineuses, munies souvent de vacuoles ou de noyaux transparents. Le volume de ces coni- dies utriculées est parfois énorme, gigantesque, et reste tel tant que le milieu ne se modifie pas ; mais ces conidies, transportées sur un milieu favorable, émettent immédiatement de longs fila- ments, d'abord volumineux, mais qui deviennent rapide^ ment de taille normale. Telle est ce que j'appelle la germina- tion utriculaire. L'augmentation graduelle du toxique fait dimi- [i24j JOURNAL DE BOTANIQUE nuer le volume de ces conidies utriculées en même temps que leur nombre, jusqu'à ce qu'elles ne se distinguent plus des spores non germées que par un double contour et un contenugranuleux. Mais il peut arriver qu'on rencontre des cultures où toutes, je dis toutes, les conidies ont la taille de petites utricules, c'est-à-dire sont triplées ou quadruplées de volume, sans avoir de tube ger- minatif. Mais qu'on regarde bien ces conidies, on verra qu'elles ont bien toutes la même taille, le même aspect, et qu'il n'y a ni double contour, ni nucléation : ce n'est plus là de la germination utriculaire. En effet, le phénomène ci-dessus se montre parfois en même cemps que cette dernière et persiste après elle quand on augmente le toxique. On l'observe avec les solutions salines seules, à la concentration ~ — ' et dans certains mélanges où domine l'azote nitrique. Il y a là, évidemment, un phénomène d'osmose, mais sa généralisation absolue dans une même cul- ture, sa limitation à un certain volume, le même pour toutes les conidies d'une même culture, par suite sa régularité, lui enlè- vent toute signification au point de vue germinatif : aussi le désignerai-je sous le nom d'osmose passive, pour le distinguer de la germination utriculaire où V osmose sera dite active, puis- qu'elle est accompagnée d'excitation germinatrice. Du reste, d'une manière générale, l'osmose passive n'entraîne jamais entre les spores d'une même culture la différence de volume accentuée qu'amène si souvent la germination utriculaire. Lorsque le résultat est négatif, comme nous le comprenons, l'aspect de la culture est donc caractéristique : les spores sont toutes semblables, ayant presque toujours le même volume qu'au moment de l'ensemencement, parfois aussi, ayant toutes subi la même augmentation de volume sans modification appa- rente de leur contenu. Un tel examen nécessite le microscope et c'est l'avantage de mes cultures d'être des cultures en masse susceptibles d'être observées directement sous un objectif à fort grossissement. Pour les chiffres donnés comme résultats, ils représentent la moyenne de trois séries d'expériences ou de deux seulement, lorsque, ce qui était le cas le plus fréquent, deux résultats suc- cessifs concordaient exactement. Lorsqu'il était nécessaire de A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment ['25J faire trois séries, l'écart maximum entre les trois résultats n'a jamais dépassé o gr. 002 de sel de cuivre et encore, dans ce cas, avec la quantité de sel de cuivre la plus forte, il y a une telle atténuation dans le nombre et la force des germinations que ce résultat représente les derniers efforts d'une résistance bien affaiblie. On pourra se rendre compte de ces données par les trois tableaux détaillés donnés plus loin (ensembles V, VI, VII). Je n'ai pas dressé de tels tableaux détaillés pour tous les ensem- bles, la répétition en eût été fastidieuse. Quant à la représentation des résultats par des graphiques, elle paraît logique et facile; mais il n'en est pas ainsi. Le graphique ci-joint, que je donne comme exemple, est le plus frappant, mais le moins typique, car, le plus souvent, les cour- bes se superposent sur une grande partie de leur trajet. Alors, non seulement l'aspect des graphiques est peu élégant, mais leur rôle devient inutile. Dans le cours de l'ouvrage, j'emploierai assez souvent les mots ensemble, série, file. Un ensemble comprend toutes les cultures faites sur un même milieu, quelles que soient la con- centration de ce milieu, la quantité et la nature du sel de cuivre. Dans chaque ensemble on distingue des séries constituées par les cultures faites à une même concentration d'un même milieu alimentaire avec les différents sels de cuivre, qui, dans chaque série, caractérisent chacun une file, de telle sorte que les têtes de files représentent les doses les plus faibles du sel de cuivre. D'un autre côté, il va sans dire que l'abréviation p. in. signifie « poids moléculaire », et que le dénominateur qui se trouve souvent au-dessous de ce signe indique le nombre des litres dans lequel ce poids moléculaire est dissous ; il faut aussi se rappeler que les quantités de sel de cuivre indiquées se rap- portent à 20 ce. des solutions alimentaires. [1261 JOURNAL DE BOTANIQUE Expériences Sels ininéraux isolés Tous les sels minéraux ont été expérimentés, comme on le sait, en solution normale (p. m.), décinormale \^ — '\, etc., jus- qu'en solution centimillinormale -^^—, avec cette particularité ^ lOO.OUO que, pour les sels dont l'acide ou la base sont bivalents, ces quantités ont été divisées par 2. Les sels employés ont été, pour le potassium et l'ammonium, les sulfates, nitrates, phosphates et chlorures ; pour le magnésium il a fallu supprimer le phos- phate, par suite du peu de solubilité des phosphates magné- siens. Sulfates. — SO*K^ (p. m. = 174, 2). — La solution de SO*K^ (^~7~) permet de constater une osmose passive assez accentuée, même une tendance à la germination avec SO*Cu := 0,000001 ; du reste cette osmose passive se retrouve dans toutes les tètes de files des autres séries, sauf avec Ac^Cu. Cette même concentration exerce aussi une mfluence excita- 2 trice légère, mais manifeste, avecCuCl' (0,0001), Ac'Cu (0,001), SO*Cu (0,00125). On la voit encore dans les séries inférieures, mais elle s'atténue avec la diminution delà concentration et ne reste bien nette que jusqu'à ^ — '- avec CuCl*. ^ -" ^ 2000 SO*(AzH*)- (p. m. = 132). — Le résultat est analogue au précédent, mais quelque peu inférieur ; même osmose passive dans les premières têtes de file et même excitation accentuée pour Hii^, surtout avec Ac*Cu (0,001). Néanmoins, dans les séries inférieures, il n'y a plus trace d'osmose passive, ni A. Le Renard. — Si(r la valeur antitoxique de l'aliment [127] d'excitation ; les conidies ont pris la forme ovalaire caractéris- tique d'une violente action toxique. SO*Mg(p.m.=246). — La solution ^-^ donne seule quelques résultats, osmose passive et excitation avec 0,0001 d'Ac^Cu, 0,00125 de CuCl^ et de SO*Cu ; l'azotate de cuivre ne montre pas de niveau distinct. En résumé, avec une dose de sel de cuivre égale à 0,000001 par culture, soit o gr. 00005 par litre, la germination ne se fait pas avec ces sulfates. Nitrates et chlorures. — Je n'insisterai pas sur ces sels, car les faits observés sont les mêmes qu'avec les sulfates ; cependant il faut noter qu'AzO'AzH^ considéré comme excel- lent aliment, n'exerce pas plus d'action que SO*(AzH*)% qu'au contraire (AzO'')'Mg est relativement un excitateur assez fort et que les chlorures sont inférieurs comme effet aux sulfates et aux nitrates. Phosphates. — Les phosphates méritent d'appeler l'atten- tion, car en solution p. m. et — — '-, ils donnent avec les sels de ' ^ 10 cuivre un précipité dont l'abondance varie suivant la concentra- tion. On pourait croire que ce précipité diminue l'action toxique, il n'en est rien ; au contraire, les quelques légers signes qui trahissent à peine une action antitoxique ne se manifestent que dans les solutions moins concentrées, à partir de— — '-. dans '■ 100 ' lesquelles il ne se fait plus de précipité. Les phosphates ne témoignent d'aucune valeur ni antitoxique, ni excitatrice ; cepen- dant les thalles accommodés forment très rapidement des coni- dies, ce qui semblerait indiquer que le phosphore prend une certaine part à la fructification. Conchisi'on. — Aucun sel minéral pris isolément, qu'il soit dissocié ou non, ne possède de valeur antitoxique appréciable. Composés orga7iiques isolés. Sucres. — Les premiers composés organiques à expéri- menter sont évidemment les sucres. En tête viennent les hexoses : [i28] JOURNAL DE BOTANIQUE aldoses (glucose et galactose) et cétose (lévulose). Essayés en solutions de concentrations très variées p. m. , , ^ 3 p. m. p. m. p. m p. m. p. m. p. m. i8 p. m. p. m. p. m. p. m. p. m. 4 p. m. 6 ' p. m. 30 60 ' 100 300 ' 600 ' looo' 3000' y^ — '-, etc., ces sucres n'ont absolument rien donné. Le fait n'a 6000 rien de surprenant pour les hautes concentrations, puisque jus- qu'à 50 "^/o l'action chémotropique est répulsive, mais paraît anormal pour les faibles concentrations, le maximum d'attrac- tion se trouvant, par exemple, à 2 °/o pour le glucose. lien a été de même pour leur dérivé hydrogéné, la mannite, soit en solu- tion normale faite à chaud, dans laquelle cet hexol s'est déposé par refroidissement par suite de son peu de solubilité, ce qui en a fait une solution saturée, soit en solutions déci- males de p. m. Les hexoses composés (saccharose et maltose) sont, comme il fallait s'y attendre, également inactifs. Conclusion. — Aucun sucre, pris isolément, ne possède de valeur antitoxique appréciable. Sels organiques. — Nous avons déjà indiqué ci-dessus le genre de sels que nous devions examiner. Nos expériences ont d'abord porté sur les formiates de potassium, d'ammonium et de magnésium, sur les mêmes acétates, puis nous nous sommes restreints et n'avons pris que le sel de potassium de chaque acide en présence d'un seul sel de cuivre, le sulfate. Nous faisons en somme ici une partie de l'étude du carbone et nous aurons recours un peu plus loin aux résultats présents. Les formiates n'ont donné aucun résultat. Les acétates méritent de retenir longuement l'attention, car avec eux nous voyons apparaître un fait nouveau. Néanmoins, pour dégager la situation, nous terminerons le bret aperçu des résultats obtenus avec les sels de potassium d'autres acides. Les oxa- lates, les tartrates se comportent comme les formiates ; quant aux succinates, ils sont à rapprocher des acétates par suite de leur action ; les fumarates et les maléates également, mais bien loin après eux. J'aurais voulu expérimenter les glyoxylates et les dioxy tartrates, mais je n'ai pu m'en procurer. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment ['29] Acétate de potassium (p. m. =:gj,g). — Cet acétate est très répandu dans le monde végétal, mais nous nous occuperons plus spécialement de ses propriétés dans la partie réservée au carbone, exposant seulement ici les résultats obtenus. ENSEMBLE I (i) Dose limite des sels de cuivre pour 20 ce. des solutions ci-contre : Ac'Cu CuCl'' (AzO=)'Cu SO*Cu 0000 0000 0,0005 0,0001 0,001 0,0001 0,001 id. id. id. 0,0001 0,00001 0,0005 id. 0 0 0 0 C« H^ 0-- K I C« H» O' K 2 C* H' O* K 10 C^ H' O- K 20 C- H" O' K 100 C H^ Q'' K I.OOO Les solutions normale et demi-normale, recommencées trois fois, ont toujours été stériles. On peut voir dans la solution ^^^' l'influence de l'acide qui est combiné avec le cuivre, c'est-à-dire des ions AzO',C'H'OS Cl et SO*. L'ion Cl se montre le plus actif au sens toxique, le moins actif au sens antitoxique ; l'ion AzO^ est le plus antitoxique, mais il est vrai de dire que, des quatre sels de cuivre employés, le chlorure est le plus riche en métal; d'un autre côté, l'acétate en contient plus que le sulfate, et cependant est moins toxique; il faut sans doute l'attribuer à la présence de l'ion C-H-^O-. Ce rapport est constant pour les diverses concentrations d'acétate de potassium. Remarquons toutefois que la valeur antitoxique de C-H^O-K atteint son » 1 . p. m. , , , p. m. ,, ^^ maximum a la concentration et qu au-dessousde 1 enet jo ^ 100 est sensiblement nul. Il y a une concentration optima comprise entre deux zéros et l'origine de la disparition de la valeur antitoxique n'est pas la même dans les deux cas. Anticipant I, 20 ce. de '^""^^''^=0^-^958 ; 20 ce. de '^'"'^''^ =0,0979, etc. [i3o] JOURNAL DE BOTANIQUE sur ce que nous verrons plus loin, nous pouvons dire que cette disparition est attribuable, d'une part à la diminution trop considérable du carbone et d'autre part à la toxicité de l'acide acétique lui-même que ne peut contrebalancer la présence du potassium combiné avec lui. La dissociation assez avancée à — — '- met en liberté un certain nombre d'ions K et C^H^O^ ; les lOO ' résultats sont inférieurs à ceux des précédentes concentrations et supérieurs à ceux de la concentration — — '-. où la dissociation ^ lOOO est complète et le résultat négatif. Donc les ions K et C^H'O* n'ont aucune valeur antitoxique, ou bien l'ion C^H^O^ est plus toxique que l'ion K n'est antitoxique. L'examen du tableau montre que la valeur antitoxique de C^H'O^K C'H'O^K ., 1 - 1 ,, ,, et est sensiblement eg"aie; elle 1 est même tout lO 20 » ' à fait pour le chlorure, le nitrate et le sulfate de cuivre, ce qui indique que le dédoublement d'une solution n'exerce pas grande influence sur son action antitoxique. Le sulfate de cuivre est C'H'O-K encore couvert en même quantité par ,de telle sorte que la dissociation n'exerce là réellement son action que quand elle est complète et que, comme ci-dessus, le nombre des mo- lécules C-H^O-K doit varier dans des limites étendues pour que cette variation se fasse sentir. amène un affaiblissement lOO de la valeur antitoxique en présence des trois autres sels de cuivre : dix fois avec le chlorure, deux fois seulement avec l'azotate; on doit évidemment à l'ion AzO= cette diminution peu accentuée. Voici, indiqué en dénominateur, le nombre de litres dans lesquels figure réciproquement une molécule des sels ali- mentaire ou cuprique ou un atome du cuivre pour se faire équilibre. Ac'Cu _ Cu / Ac'Cu 7 . 260 400 .000 3 . 630 Cu Cl'- _ Cu V Cu Cl^ _ 26.900 1. 714. 285 C^H'O^KJ 26.900 1. 714. 285 (AzOVrCu _ Cu 20 j (AzQ")^Cu Cu 3.75CJ 240.000 / 3 750 240.000 SO*Cu Cu SO*Cu Cu 3 I . 900 2 . 500 . 000 \ 31. 900 2.500.000 A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment Ac* Cu Cu l'3ï] 36.300 Cu Cl^ 2 . 000 . 000 Cu C H» O^ K 100 26q.ooo 17. 142.857 (AzO')'Cu Cu 7.SOO SQ* Cu 31.900 480 . 000 Cu 2 . 500 . 000 Ajoutons qu'à la concentration — — ', il existe avec l'acétate 1000 et le nitrate de cuivre une légère valeur antitoxique égale tout au plus à 0,000001 de sel de cuivre. Acétate d'ammonium (p. m. = 76, 87). — Ce sel confirme ce que nous venons de dire, car il constitue lui aussi un com- plexe de constitution identique au précédent. ENSEMBLE II (i) Dose limite des sels de cuivre pour 20 ce. des solutiofis ci-contre C^H'0*AzH' C*H»0»AzH* C^H^O^AzH^ ■ 10 C'^H='Q-AzH> 100 C'H'O^AzH^ lUOO C'H»0'AzH* 10.000 Ac'Cu G O 0,0005 0,0001 0,000001 O CuCl» o o 0,0005 0,0001 o o (AzOVCu o o 0,0005 0,0001 0,00001 o SO'Cu o 0,0005 0,0001 o o Comme pour l'acétate de potassium, les concentrations p. ra. ^ p. m. ^ rr- T . p. m. , et sont sans effet. La concentration a une valeur anti- 10 toxique très voisine de celle de -^ , mais ici l'influence des 10 ions acides ne se fait pas sentir de la même manière et la valeur antitoxique n'est déterminée avec les quatre sels de cuivre que I. 20 ce. de C»H'0*AzH* 10 =z 0,15374, etc. [i32] JOURNAL DE BOTANIQUE par la teneur différente en métal de ces sels. Ce qui donne pour les équivalences de dissolution des molécules et atomes : Ac^Cu Cu Ac*Cu Cu 7.260 \ CuCP 400 . 000 Cu C=H^O=AzH* 100 36.300 l Cu Cl= ) 26 . 900 (AzO')=Cu 2 . OCO . 000 Cu C'H'O'AzH'j 5.380 10 j(AzO=)^Cu 342 . 857 Cu I. 714. 285 Cu / 7 500 SO*Cu 480 . 000 Cu 37.500 SO*Cu . 31 .900 2 . 400 . 000 Cu l 6.3«o 500 . 000 2 . 500 . 000 On remarque que la quantité d'acétate d'ammonium diminuant dix fois la valeur antitoxique est seulement cinq fois plus faible. Ici la concentration i-^ — ^ indique que le minimum de valeur 1000 antitoxique est dans son voisinage, car les tètes de files indi- quent plus qu'une osmose passive et même avec Ac*Cu et (AzO^)'Cu, on trouve une valeur égale à Ac'Cu 20Û.000 000 (AzO')'Cu et , 375.000 C*H'0*AzH* c'est-à-dire dix fois plus faible qu'avec . Or comme 100 la concentration est dix fois plus faible, la valeur antitoxique a donc baissé parallèlement à la concentration. Il y a encore ici une concentration optima comme pour le potassium, comprise également entre deux zéros, mais le carbone est un peu plus actif en présence d'AzH* que de K, ou AzH* est un peu plus antitoxique que K. Acétate DE MAGNÉSIUM (p. m. = 214). —On peut dire de cet acétate, comme des précédents, qu'il constitue un complexe antitoxique, car il donne également des résultats, quoique de façon peut-être moins brillante. Le premier fait frappant est l'absence presque absolue de résultat avec ^^ — -', le second est le déplacement de l'optimum antitoxique. De sorte que si, d'une part, les effets sont moins accentués qu'avec AzH* et K, d'autre part, ils se manifestent à une concentration moindre qu'avec ces deux corps et se prolongent à des concentrations qui, avec les deux acétates précédents, étaient indifférentes. c'est-à-dire jusqu'à p. m. 200.000 , où ces effets sont si affaiblis que je A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [133] les ai marqués du signe négatif. Cette action est très faible, il est vrai, puisqu'elle ne dépasse pas 0,000001 des sels de cuivre, mais elle est bien nette. ENSEMBLE III (i) Dose limite des sels de cuivre pour 20 ce. des solutions ci-contre : Ac*Cu CuCl* (AzO')*Cu SO*Cu C*H'0')'Mg-) 20 200 2.000 20 . 000 (C*H'0'f Mg 200 . 000 o 0 o o o o o o 0,00001 0,00001 0,0001 0,0001 0,0001 0,00001 0,0005 0,0001 0,000001 0,000001 0,000001 0,000001 0 0 0 0 L'absence de résultats avec les concentrations p. m. et^-^— ' '^ 20 pourrait provenir ici du peu de solubililité de l'acétate de Mg ,. . ^ , » 1 ^ . p. m. qui ne se dissout entièrement qu a la concentration , mais ^ ^ 200 ' dans les concentrations supérieures il y a autant d'acétate dissous qu'à ^' "*' et pas d'effet antitoxique ; c'est donc que l'acétate de magnésium non dissous exerce une action de présence et une action toxique, parfaitement admissible, car un antiseptique connu le « Sinodor », n'est qu'un acétate basique de magnésium. Néanmoins le déplacement de l'optimum antitoxique qui se trouve à ^'"^' au lieu de — — -, comme on le voit avec les autres 2000 20 acétates, indique que de ce côté il y a augmentation de la valeur antitoxique; il est à remarquer que cet optimum correspond à la dissociation complète, de telle sorte que les ions Mg sont plus actifs que les molécules intactes du sel et que leur action diminue quand diminue le nombre des ions. Ce fait indique que le magnésium occupe une place intermédiaire entre les métaux I. 20 ce. de 2QÔ r= 0,0214, etc. LIBRARYJzoi [134] JOURNAL DE BOTANIQUE alcalins et les métaux lourds, et se rapproche de ces derniers pour lesquels l'action excitatrice ne se produit qu'avec les doses infinitésimales. Enfin, on voit apparaître nettement ce fait que l'action anti- toxique d'un sel à une concentration donnée avec un sel de cui- vre donné ne décroît pas avec l'augmentation du sel de cuivre, mais au contraire, faible au début quand il y a peu de cuivre, elle s'accroît avec l'augmentation de ce cuivre pour disparaître plus ou moins brusquement après avoir passé par un maximum. Ce maximum ne se trouve déterminé que par l'aspect des ger- minations, soit par le degré de développement plus ou moins avancé, soit par une différence considérable dans la quantité des conidies germées, si le degré de germination est le même. TkT • 1 ' 11 . p. m. p. m. Ne considérant que les deux concentrations et , on ^ 200 2000 aura pour les sels de cuivre : Ac*Cu Cu / Ac-Cu Cu (C»fW)'MgJ 200 363 , 000 CuCl* 20.0: )o. 000 Cu 36.300 i Cu CI2 (C'H'0*)'M^) 269.000 2.000 j(AzO')-Cu 1 7-5"" SO'Cu \ 31- 9"" 2.000.000 Cu 269.000 (AzO')^Cu 17.142.857 Cu 17.142.857 Cu 37-5"" SO'Cu 2 . 400 . t)00 Cu 480.000 Cu 31.900 2 . 500 . 000 2 . 500 . 000 Ce qui permet de voir qu'avec Ac*Cu la concentration du complexe antitoxique étant dix fois plus faible, celui-ci couvre dix fois plus de sel de cuivre, qu'avec (AzO')*Cu dix fois moins de (C'H'O-)^Mg ne couvre que cinq fois plus de cuivre, qu'enfin SO*Cu et CuCl* gardent la même valeur toxique malgré la diminution d'acétate magnésien. SucciNATEDEPOTASSlUM(p.m.=23o). — Avec ce sel de potas- 1 ' 1 ^ ^' p. m. sium comme avecles acétates, les concentrations p. m. et '— — sont inactives. Avec — — '- nous atteignons seulement 0,0001 de sulfate . SO*Cu de cuivre, soit , avec une osmose passive accompagnée d'une tendance à la différenciation pour la dose de sel de cuivre supérieure à 0.0005. A. Le Renard. — Sur lo valeur antitoxique de l'aliment ['35] Avec la concentration nous n avons plus que 0,0001 de SO*Cu,soit ^ „ ' ou une dose dix fois moins forte, par consé- ^ I • »_/uO quent la valeur antitoxique décroît proportionnellement à la concentration. A la concentration - — — il n y a plus qu une ten- 2000 J tr -1 danceà la différenciation avec 0,000001 de SO*Cu ; on peut donc r . . , - 11 . p. m. p. m. T en fait ne considérer que les deux concentrations et . Les ^ 20 200 succinates se rapprochent par conséquent beaucoup des acétates ; ils ont la même valeur antitoxique ; ils ont un optimum compris entre deux zéros et cet optimum se trouve à la même concentra- tion que pour les acétates. Il y a cependant lieu de faire remarquer C*H*0*K- qu'avec les g-erminations sont meilleures avec 0,00001 ^ 200 ** de sel de cuivre qu'avec 0,000001 , ce qui indique une excitation comme nous l'avons déjà signalé avec l'acétate de magnésium. FUMARATE ET MALÉATE DE POTASSIUM, — Ces deux sels ne donnent avec le sulfate de cuivre de résultat sensible qu'à la p. m. I . . , concentration et encore les g-erminations ne s y montrent 20 * -' même pas sous la forme utriculaire ; il y a seulement une osmose passive assez accentuée avec légère tendance à la différencia- tion qui se maintient jusqu'à la dose de 0,001 de sel de cuivre. Les résultats obtenus avec ces derniers sels organiques tiennent évidemment à la présence simultanée dans ces sels (acétates, succinates, même fumarates) d'éléments que nous n'avons trouvés réunis ni dans les sels minéraux, ni dans les autres composés organiques. Ces éléments sont, à n'en pas dou- ter, le carbone et un corps minéral alimentaire ; mais encore faut-il que le carbone se présente d'une façon particulière, puisque nombre de composés organiques, dont beaucoup de sels, contiennent ces deux corps à la fois et sont inactifs ou même toxiques ; ensuite il est nécessaire que le carbone et le corps alimentaire soient reliés de certaine façon. Si nous analy- sons les trois sels actifs, nous trouvons dans chacun un groupe résiduel, soit respectivement pour chacun d'eux CH', CH% CH, et un minéral considéré comme alimentaire (K, AzH*, Mg) réu- nis par le groupement acide CO*. Ce groupement acide ou [i30] JOURNAL DE BOTANIQUE groupe carboxyle est indispensable, il est d'orig-ine organique et, d'après les résultats acquis avec les autres sels organiques, il est à prévoir que son action antitoxique est de peu d'impor- tance, si même elle n'est pas nulle. Des expériences ultérieures nous apprendront qu'il peut être remplacé par des acides miné- raux de telle sorte que la conclusion de ce chapitre est la sui- vante : Conclusion. — Pour qu'un composé chimique ait une valeur antitoxique, il faut qu'il soit formé d'un élément carboné appro- prié relié de façon plus ou moins stable à un élément minéral alimentaire par l'intermédiaire d'une molécule électro-négative, c'est-à-dire acide. Je désigne cette association sous le nom de complexe. Si cette conclusion est vraie, il suffira, pour rendre antitoxi- que un sel minéral quelconque, soi-disant alimentaire, de lui adjoindre une source carbonée appropriée. La recherche de cette source carbonée fera le sujet du chapitre suivant et l'application du principe énoncé ci-dessus le sujet de ceux qui le suivront. Dîi carbone. La réciproque de la conclusion précédente doit être vraie et nous allons d'abord voir l'effet produit par l'adjonction à un sel minéral approprié d'une source carbonée considérée comme alimentaire et variant dans sa quantité. Toutes ces sources de carbone n'ont été expérimentées qu'avec le sulfate de potassium comme sel minéral et le sulfate de cuivre comme toxique. Glucose (p. m. =: i8o). — Avec ce sucre, les résultats sont les suivants. A. Le Renard. — Sur la valeur antîtoxiqiie de l'aliment ['37] ENSEMBLE IV (i) Dose limite du sulfate de cuivre pour so ce. des solutions ci-dessous : p. m. p. m. p. m. p. m. p. m. p. m, p. m. p. m. SO*K^ 200 SQ4Ç 200 200 SO'K^ 200 SO'K= 200 2 10 20 100 200 I . 000 2.000 -|- C* H'- O" (glucose) 0,001 » 0,0005 > o » o » -f-C" H" O" (g-alact.) 0,002 » 0,0005 » 0,00001 » o » -j-C'H'-O'' (lévul.) 0,004 * o,ooooi » 0,00001 j> 0,00001 > -|-C"H"0"(sacchar.) > 0,0005 » 0,0005 > 0,0001 » 0,0001 _j_Qi2j^îîQi« (tnaltose) » 0,002 > 0,0005 » 0,00001 » » La solution normale présente le maximum d'action, mais il ne faut pas oublier que Ton a affaire à un complexe dans lequel SO*K' agit non seulement par sa base, mais encore par son acide ; il est à remarquer qu'ici la solution SO*K' est partiellement dissociée; les sels de cuivre le sont totalement; quant à la molé- cule de glucose on peut la considérer comme intacte même à la plus grande dilution ; cependant il faut se rappeler qu'au point de vue électrolytique, elle peut jouer le rôle d'acide faible. La solution décinormale donne une valeur antitoxique cinq fois plus faible que la précédente, de sorte que dix fois moins de molécules de glucose compensent cinq fois moins de cuivre; la valeur antitoxique baisse deux fois moins vite que la concentra- tion. La solution centinormale est inactive ; on peut en conclure que la quantité de carbone est insuffisante malgré la richesse du glucose en ce dernier corps et que tout le carbone de la molécule n'est pas utilisé dans le complexe. C'est à cette insuffisance de carbone qu'est évidemment due l'inactivité des solutions millinormale et centimillinormale des acétates de potassium, d'ammonium et de magnésium, bien que ces deux derniers métaux prolongent l'action du complexe, grâce à leurs propriétés particulières. I. 20 ce. de — j — := 3- 00, etc. ; 20 ce. de ^ =: i*- 71 pour le saccharose, := 3^60 pour le maltose, etc. [138J JOURNAL DE BOTANIQUE Galactose (p. m. = 180). — Le galactose se comporte de même manière que le glucose (v. l'ensemble IV) ; il est peut- être un peu plus actif puisque p. m. dépasse légèrement 0,001 de sulfate de cuivre et qu'avec — — - il y a une indication assez ^ 100 -^ nette d'action antitoxique. Le fait est très intéressant parce que le glucose et le galac- tose sont tous deux des aldoses, dont la constitution stéréochi- mique n'est pas identique. En effet, dans ces deux hexoses de formule CH-0(CHOH)*CHO, les hydroxyles des carbones asymétriques sont d'après ce schéma : H H OH H H OH OH H I I I I I I I I CH*OH — C— C — C— C-CHO CH»OH— C— C— C— C-CHO I I I I I I I 1 OH OH H OH OH H H OH glucose droit galactose pour le glucose dans la position ^^-^— et pour le galactose dans celle ^; ce qui démontre que la position de ces groupes hydroxyles exerce une influence réelle, quoique peu sensible, sur la valeur antitoxique. LÉVULOSE (p. m, = 180). — La présence de la fonction céto- nique modifie de façon sensible le pouvoir antitoxique des hexoses, puisque le lévulose est distinct du glucose et du galac- tose. SO'K* La concentration p. m. toujours en présence de et de SO*Cu, a une valeur antitoxique quatre fois plus grande que celle du glucose et un peu plus de deux fois celle du galactose ; mais sa plus grande caractéristique est la persistance de l'action ^ ^. p. m. ^ p. m. toxique aux concentrations et ~ , en même temps que sa ^ K)0 1000 ^ ^ brusque descente en passant de p. m. à £^— ^. Aux concentra- tions maxima et minima, il se trouve donc être plus actif que les aldoses, mais à la concentration moyenne il est moins actif. Sa constitution indique une différence considérable avec le glucose ; A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [139] il possède un nombre moindre de groupes alcools secondaires et deux groupes alcools primaires : H H OH CH'OH — C — C— C — CO— CH'OH. I I I OH OH H Il y a à retenir que dans les aldoses la fonction aldéhydique est terminale, et que dans les cétoses la fonction cétonique est simplement voisine du carbone terminal. Saccharose (p. m. = 842), Maltose (p. m. = 360). — Comment se comportent les sucres composés de deux molé- cules d'hexoses? On admet, sans grandes preuves du contraire, que ces sucres ne peuvent être assimilés sans un dédoublement préalable sous l'influence de diastases et nous admettrons, nous aussi, le fait comme démontré. Nous avons pris le saccharose formé par la réunion de glucose et de lévulose, et le maltose qui résulte de l'union de deux molécules de glucose. Or les actions antitoxiques ne sont point ce que la théorie fait prévoir. En effet, le saccharose qui devrait couvrir une quantité élevée de sel de cuivre, puisqu'il contient après dédoublement la fonction cétonique, se trouve, à la concentration — — ', inférieur non seulement au lévulose, mais même au glucose, comme si les fonctions aldéhydique et cétonique n'étaient pas entièrement dégagées. Tandis que le maltose, qui, après hydrolyse, ne contient que la fonction aldéhydique, a, à la même concentration, une valeur antitoxique égale à celle du lévulose à la concentration p. m. et quatre fois plus élevée que celle du glucose à la même dilution. Il faut donc admettre, ou que ces sucres ont sans dédouble- ment une valeur antitoxique propre, ou bien que les spores du Pe^iicillium n'ont que très peu sécrété d'invertine, tandis qu'elles auraient sécrété beaucoup de maltase. Les faits ne vont pas à l'inverse de cette dernière hypothèse. En effet le saccharose est intermédiaire entre le glucose et le lévulose; il se rapproche du glucose par son peu de pouvoir antitoxique à la concentration — — '- et sa haute valeur antitoxique à la con- [i40l JOURNAL DE BOTANIQUE centration ^ — '- ; il s'éloigne du glucose et se rapproche du lévulose par la continuation de son effet antitoxique aux con- p. m. p. m. » „ r . 1 '1 ' centrations et , ou cet eflet est a peine plus eleve 200 2000 -^ ^ , 1 1 ' 1 ^ p. m. nu avec le lévulose a . ^ 1000 Après hydrolyse complète, une demi-molécule de maltose ne doit fournir qu'une quantité de glucose égale à celle conte- nue dans la solution normale de ce dernier sucre et cependant, à la concentration — — -, sa valeur antitoxique égale 0,004 ^^ SO*Cu, par conséquent est quatre fois supérieure à celle de la même quantité de glucose. 11 est possible qu'on doive consi- dérer ici, non pas la quantité totale de glucose, mais le nombre de molécules mises en liberté successivement, de telle sorte que l'effet n'est plus immédiat, et ne provient plus d'une ou de plusieurs molécules immobilisées instantanément et simulta- nément. Connaissant la composition de ces sucres, il est intéressant de savoir quelle est la partie qui joue un rôle dans l'apparition de la valeur antitoxique. Sont-ce les groupes alcooliques ou la fonction aldéhydique ou cétonique.'' Si ce sont les groupes alcooliques, la mannite, qui en est uni- quement formée, devra montrer une action antitoxique, d'autant plus que cet hexol a été signalé dans différents Champignons, notamment dans le Penïcilliiint. La mannite contient deux fonc- tions alcools primaires, comme le lévulose, et quatre fonctions alcools secondaires dont les groupes hydroxyles sont disposés de la manière suivante : H H OH OH I I I i CH»HO — C — C — C— C— CH'HO. I I I I OH OH H H Elle ne diffère des hexoses que par la présence d'un groupe alcoolique de plus et l'absence d'un groupe aldéhydique ou cétonique. L'importance de la disposition des groupes hydro- xyles est à peu près nulle, comme nous l'avons vu. Si la mannite ne présente pas d'action antitoxique, c'est donc à l'absence de la A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [141] fonction cétone ou aldéhyde qu'elle devra sa neutralité. Or la mannite est complètement inactive au point de vue antitoxique, bien que favorisant non seulement la croissance du Champi- gnon, mais encore la formation des conidies. On peut se deman- der si cette inactivité n'est pas due à l'absence d'un radical acide rattaché directement à la molécule de mannite, puisque la présence de SO* n'est pas suffisante. L'acide tartrique donne la réponse : cet acide, donné sous forme de tartrate neutre de potassium, CO* K — CHOH — CHOH — CO^K, n'a fourni aucune trace d'action antitoxique. On sait que le? groupes hydroxyles sont considérés par certains auteurs comme toxiques ; aussi, quand ils sont fixés aux groupes rési- duels CH et CH' dont on a vu la faible valeur antitoxique, ils annihilent cette valeur, et peut-être même, pour les alcools secondaires, rendent-ils le groupe CHOH toxique. Du reste, si on admettait que le métal du sel alimentaire ou toxique se com- binât seulement aux alcools, cette combinaison mettrait en liberté des ions H dont la toxicité est encore plus grande que celle des groupes HO ; mais comme d'autre part l'hydrogène naissant transforme les aldéhydes en alcools primaires et les acétones en alcools secondaires, il en résulterait dans les sucres la destruction du groupe aldéhydique ou cétonique, et l'appa- rition d'un corps uniquement constitué par des fonctions alcools, corps dont nous savons l'action antitoxique nulle. Donc les fonctions alcooHques sont au moins indifférentes, et c'est du côté aldéhydique ou cétonique qu'il faut chercher la raison du pouvoir antitoxique des sucres, leur permettant de prendre part à la formation d'un complexe. Dans ce complexe, par quel procédé ces fonctions remplis- sent-elles leur rôle? Est-ce par la formation d'un acide à la suite d'une oxydation, acide qui pourrait fixer le métal? Or, si l'aldéhyde donne par simple oxydation un acide renfermant le même nombre d'atomes de carbone que le sucre expérimenté, par exemple l'acide glucosique pour le glucose, il n'en est plus de même pour la cétone, qui, plus stable en présence des agents d'oxydation, ne peut donner avec eux ni acide monobasique, ni acide bibasique correspondant. Comme la fonction cétone est [142] JOURNAL DE BOTANIQUE aussi très activement antitoxique, ce n'est donc pas par oxy- dation que se fait l'enchaînement. La fixation est donc tout à fait directe. Sans vouloir préjuger des transformations ultérieures de la molécule sucrée, nous savons de façon certaine que la cétone, comme l'aldéhyde, peut donner des dérivés qui contiennent des métaux. Ainsi, pour la cétone, le dérivé potassé : CH' — C = CH» I O — K. et pour les aldéhydes l'union avec des sels minéraux, tels que les bisulfites alcalins : CH» — CH .O-H ^SO'K. Les cétones ne peuvent faire cette dernière combinaison que si elles possèdent un groupement méthyle lié au groupement cétonique, soit les cétones de formule générale R — CO — CH'. Les sucres possèdent également ces propriétés, particulière- ment le glucose ; ils peuvent se combiner avec les bases donnant des sels bien définis, ainsi le glucosate de potassium de formule CH^O^K ; avec les acides minéraux et organiques, ils forment des acides de formule assez bien déterminée dont les sels sont en général solubles dans l'eau. Parmi ceux qui nous intéressent, citons l'acide glucososulfurique (C''H*^0'')*SO% l'acide glycoso- phosphorique, CH^'O'^PO^H, le diacétate de glucose OH"0« (OH'0^)% etc. Mais comme l'action antitoxique a lieu même avec les nitrates, dont l'acide pris isolément donne par oxydation avec le glucose et le lévulose de l'acide gulonique, il parait évident que le glucose se combine plus ou moins directement avec les sels qu'on lui offre et que rapidement se font des formules telles que OH»'0''P0»K», (C'H"0^)*S0='4 CuO, avec élimination d'un plus ou moins grand nombre de molécules d'eau. Ces formules globales doivent être la suite de réactions nombreuses et compliquées ; il est certain que naît le groupe mé- thyle qui fait partie d'acides et de groupements divers qui subis- A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment ['43] sent à leur tour de multiples transformations. Il se passerait sans fermentation quelque chose d'analogue à ce qu'on observe dans la dig-estion des sucres par la levure (Buchner, Mazé). Formiates et glucose. Continuons l'étude du carbone en prenant successivement un acide organique qui, isolément, n'a pas de valeur antitoxique et un autre acide qui isolément en possède une ; soient l'acide for- mique et l'acide acétique comme formiate et acétate. FORMIATE DE POTASSIUM (p. m. = 84). — Soit tout d'abord le formiate de potassium. D'après l'ensemble V, le complexe pflucose et formiate de potassium, à la concentration — — '- pour ce dernier sel, semble avoir la même valeur antitoxique avec tous les sels de cuivre sauf le nitrate, et cette valeur se déduit de leur teneur en cuivre, de telle sorte que le maximum de résis- tance se trouve être avec CuCl*, puis viennent l'acétate et le sulfate. Avec le nitrate de cuivre, la valeur antitoxique est cinq fois plus forte. A cette concentration, on peut calculer en atomes l'équivalence de K et de Cu avec les différents sels cu- priques, en ne tenant pas compte de la présence du glucose et en attribuant au potassium toute l'action antitoxique. On obtient ainsi : Ac»Cu -^ < > — ^ d'où K <> — ou Cu <> 400 K. 5.00U 2.000.000 400 /^ ^^1. K 7 Cu ,, , ,, Cu ., T^ CuCl* < > — d'où k < > ou Cu < > 343 K. 5.000 i2. ^^" d'où K <> ^ ou Cu <> 96 K. 5 .coo 400.000 96 SO* Cu -ï^ < > — ^ — d'où K <> — ou Cu <> 500 K. 5.000 2.500.000 500 Pour la série II, il y a descente rapide de la valeur antitoxi- que qui, compensant 0,00001 de sel de cuivre avec l'acétate, le chlorure et le sulfate, en contrebalance dix fois plus avec le nitrate (0,0001). [144] JOURNAL DE BOTANIQUE ENSEMBLE V (» C H»^ O' -\- [CHO'K var.] Il « . 1 Série I Série II Série III Série IV Doses des se de cuivre ci-contre pou 20 ce. p. m K= 100 I.OOO K — ^' "^ I 0 . 000 100.000 U (j < 0 6 3 u "c N 3 u ô 3 U u < 3 u 9' "0 N < 3 u 0 3 U 01 u < 11 u 3 U ^3 0 N 3 0 ô 7) 3 U < û 3 u 3 u •• n 0 N 3 u ô 0,000001 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? ,0? 00? 00? 00? 00? 00? co? O,OO00I 00? 00? 00? 00? + + 00? 00? 00? + 00? 00? 00? + 00? 00? 0,0001 + 00? 00? + 0? 0 00? 0? 0? 0? + 0? 0? 0-? + 0? o,ooo5 0? 0? 00? 0? 0 0 0? 0 0 0 0? 0 0 0 0? 0 0,001 0? 0? 0? 0? 0 0 0? 0 0 0 0? 0 0 0 0? 0 0,002 0 0 0 0 0 0 0 0,004 0 0,000001 00? 00? 00? 00 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 00? 0,00001 00? 00? 00? 00 00? co? 00? 00? 00? + 00? 00? 00? 00? 00? 00? 0,0001 -I- + 00? + 0? 0? 00? 0? 0? +-^ 00? +'^ 0? 0? 00? +? o,ooo5 0? 0? 00? 4--' 0 0 0? 0 0 0? +•' 0? 0 0 0 0 0,001 0? 0 +? 0? 0 0 0 0 0 0 0? 0 0 0 0 0 0,002 0? 0 0? 0? 0 0 0 0 0,004 0 0 0,000001 00? 00 00? 00? 00? 00? 0,00001 00? 00 + 00? 00? 00? 0,0001 00? + 0? +•' 0? 0? o,ooo5 00? 0? 0 0? 0 0 0,001 0? 0 0 0 0 0 0,002 0 0 0 0 0,004 0 Chiffres adoptés h- 1 0 6 0 0' 8 0 0" 0 9 0 6 0 6 0' 0 s 6 2 'je C 6 6 c" 1— 1 s 0" 0 0 0 0' Q 1— ( X 0' 0 CHO-K , , , CHO-K I. 20 ce. de la solution z=o, 0168 de ce sel: 20cc.de ^0,0168, etc. 100 ' 1.000 Les signes 00 et 00 ? indiquent une germination tout à fait ou à peu près généra- lisée ; + de nombreuses germinations ; + ? un résultat positif, mais des germi- nations très peu nombreuses ou une osmose active très accentuée ; O? un résultat négatif avec une osmose passive plus ou moins prononcée ; O un résultat abso- lument négatif. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment I145I Ce tableau donné comme exemple de la marche suivie pour l'établissement des doses limites peut être résumé comme les précédents. CHO^ K 100 + \ CHO- K C (M X 6 I .OdO CHQ^ K 10. 000 CHO' K 10(1. OOf) Ac^Cu CuCl^ (AzO'j^Cu SO*Cu 0,0001 0,0001 0,0005 0,0001 0,00001 0,00001 0,0001 0,00001 id. id. id. id. id. id. id. id. Ces chiffres restent constants jusqu'à la 4° série, bien que la quantité de potassium soit dix et cent fois plus faible que dans la 2° série. Il est à remarquer que dans la série II, la dissociation est complète, et cette solution comme les suivantes ne contient plus que des ions et du glucose, à moins que la portion fixée par le glucose ne se dissocie plus et constitue un certain nombre de molécules indissociables. Admettons la dissociation; celle-ci amène la diminution de la valeur antitoxique et comme à la con- centration — — '- il existe encore des molécules, on peut dire que 100 ^ ^ les ions sont moins énergiques que les molécules. D'un autre côté, le nombre des ions diminue proportionnellement à la dilution et cependant la quantité de cuivre neutralisée reste constante. Il en résulte ce fait, qui paraît anormal, que le rap- port entre les ions K et les ions Cu varie, en attribuant aux ions K une valeur antitoxique croissant au fur à mesure que leur nombre diminue. En effet si, par exemple, avec l'acétate de K Pli cuivre dans la solution millinormale -< > ou 50.000 20.000.000 Cu < > 400 K, exactement comme à la concentration centinor- raale, dans la solution suivante (— — -) est toujours ' Vio.ooo/ 500.000 •' l'équivalent de , soit 40 K < > Cu et pour la der- ^ 20.000.000 ^ ^ nière solution (j^;^) 4 K <> Cu. Il en est de même pour les autres sels de cuivre qui four- f^HO-K nissent respectivement avec ^^^^^ : pour CuCl% 343 K < > Cu, [146] JOURNAL DE BOTANIQUE pour (AzO')^ Cu, 48 K < > Cu et pour SO*Cu, 500 K <> Cu, chiffres qui permettent, en les divisant par 10 et par 100, de trouver les autres valeurs de K dans les solutions suivantes. L'explication en est bien difficile à donner et nous en sommes réduits aux hypothèses. Ou bien la valeur de C^H'^O^ augmente proportionnellement à mesure que diminue le potas- sium, de manière à maintenir le résultat constant, ce qui semble invraisemblable puisque le glucose seul est inactif. Ou bien, dans ces solutions presque uniquement composées d'électro- lytes dissociés, l'action des anions et des cations existant en nombre limité est la même pour une quantité d'ions qui peut va- rier dans une certaine mesure, autrement dit, étant donnée une quantité d'ions, elle produit un effet qui ne variera que lorsque les ions se seront accumulés en qnantité considérable, les anions et les cations produisant chacun leur effet à moins que n'inter- viennent des molécules. Du reste, il est possible que la disso- ciation rende moins complète l'adhérence des éléments consti- tuants du complexe et arrête en partie les réactions qui s'y passent. Ce qui rend vraisemblable cette dernière hypothèse, c'est que la valeur antitoxique du potassium n'est pas la même avec le nitrate de cuivre qu'avec les autres sels de cuivre. Si l'on considère que o gr. 0001 de sel de cuivre repré- sente, dans la solution centinormale, l'action des ions K, CO'H et SO'; K, CO'H et Cl ; K, CO'H et C'H'O», on pourrait par comparaison avec les solutions inférieures, admettant que la pre- mière contienne des molécules et les autres point, on pourrait à la rigueur calculer la valeur antitoxique de la molécule repré- sentée par CHO'K ; mais l'enchevêtrement provoqué par la for- mation du complexe rend ces calculs bien difficiles. FORMIATE d'ammonium (p. m. = 63). — Ce formiate se com- porte de façon sensiblement différente du précédent. La plus grande particularité est l'existence d'un maximum antitoxique. A la concentration '^' ', ce maximum est bien net avec le chlo- 1 .000 rure et à la concentration — — - avec le nitrate de cuivre. Il est 10.000 suivi d'une descente plutôt lente. Cette réserve faite, on peut dire qu'avec les deux autres sels de cuivre, la valeur antitoxi- que est constante et est la même, soit 0,0001, quelle que soit A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [•47.1 ENSEMBLE VI (M C^H'^O" + (CHO^ AzH* var.) en 5 o Q 3 O a o,oooooi 0,00001 0,OOOI o,ooo5 0,001 0,002 0,004 0,000001 0,00001 0,0001 o,ooo5 0,001 0,002 0,004 0,000001 0,00001 0,0001 o,ooo5 0,001 0,002 0,004 Série I p. m Az z= 100 3 «> u c; »> I-: 3 0 t ; n: 00 00 00? +•' o o () 00 00 00? o? o () 00 00 00? o o o o o o Série II Az=H.^ I.OOO 3 3 •t 0 0 c; ^ U 3 r. < u 3 o ô 00 00 00 00 00 00 00 00 00 0 0 0 0 0 0 0 0 0 00 00 00 o o o 00 00 00 00 CX3 00 00? 00? 00? 0? () () 0 0 () () 0 () 00 00 00 o o o Série III p. m Az = 1 o . 000 3 u c; 3 0 u N < 3 U Ô c/} 00 00? 00 00 00 00 00 00? 00? 0 0 00? 0 0 0? 0 0 0 0 oc .' 00 00 o? o? O 00 , 00 " o () 0 00 00 00 C30 + 00? 0 0 0 + -^ 1) 0 00 00 00? O? o O 00 00 00 + o o o o o o Az = Série IV p. m 100.000 3 3 ,. u u c; ^ 01 t> u 3 n Cu CuCl- 3.428 AzH' < > Cu (AzO^j'Cu ^ 480 Az H* < > Cu SO' Cu 500 Az H' < > Cu ce qui attribue à l'ammoniaque la plus grande valeur antitoxique en présence de l'acétate de cuivre, et la plus faible en présence du chlorure. Pour obtenir les valeurs des autres concentrations, il suffit, pour l'acétate et le sulfate, de diviser les facteurs ci-dessus suc- cessivement par 10, 100, 1000. On arrive alors à ce résultat bizarre qu'un atome d'AzH* ne couvre même plus un atome de cuivre, ce qui reviendrait à dire qu'une partie de l'action obte- nue revient au cuivre lui-même. Nous verrons plus loin que cette manière de voir, si paradoxale qu'elle paraisse, le cuivre son propre contre-poison, est très proche de la vérité. FORMIATE DE MAGNÉSIUM (p.m.= 150). — Cet ensemble est absolument remarquable par la grandeur de la valeur anti- (CHO-)*iMg . , . , . . ,, , , toxique pour — ^, qui est bien supérieure a celles obte- nues jusqu'ici. Comme on le voit, en prenant les sels de cuivre deux à deux, le magnésium compense une même quantité de sel de cuivre pour deux sels différents sans avoir la même valeur antitoxique dans ces deux sels. En effet nous trouvons : pourAeCu, ^^0 _^lî_ d'où 5 M^OCu ' 10.000 ^ -^ 50.000 ^ s,^^ pour CuClS ^^ < > _Z_2lL_ d'où 8,57 MgOCu ^ 10.000 600.000 -^ ê> ^^ pour (AzO'-)»Cu, -^^O r-^^ d'où 6 Mg^OCu '^ ^ 10.000 60.000 pour SO*Cu, -M^ <; > — ^dL_ dbù 12,5 Mg<>Cu. ^ ' 10.000^-^125.000 ^ s^-^ La plus grande valeur antitoxique est donc atteinte avec l'acétate de cuivre, puis viennent, par ordre, le nitrate, le chlo- [150] JOURNAL DE BOTANIQUE ENSEMBLE VII d) C«H'^0« + [(CHO^)^ M^ var.] Il .. 1 Série I Série II Série III Série IV Doses des self de cuivre ci-contre pour 20 ce. Mg: = p. m 200 p. m Mg = ^ * 2.000 p. m Mer = ^ '^ 20.000 Mg p. m 200.000 3 U c < 0 3 0 0 Cl 6 6 < 0 0 •• 3 6 3 < C 3 U 3 u CI 6 N < 3 C 3 ») 0 < •* u 3 U 3 u C < 3 U (h 0,000001 00 00 00 00 00 co 00 00 00? 00? 00 00 co 00 00 00 0,00001 00 00 00 00 00 00 00 00 00? 00? CO? 00 oo co? 00? 00 0,0001 00? 00? 00 00? 00? + 00? co? + + 00? 00? + + CO? co? o,ooo5 + 00? 00? + 0? 0? 00? 0 0 0? + +? 0 0 0? 0? 0,001 00? 00? 00? 00? 01 0 + 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,002 00? -f 00? 00? 0 0 0 0 () 0 0 0 0 0 0 0 0,004 00? 0 00? 0 0 (» 0,006 +? 0 + ? 0 0 0,008 0? 0 0 0 0,01 0 0 0,000001 co 00 00 co co 00 00 00 00? 00? 00 00? 00? 00? CX3 00? 0,00001 00 00 00 00? 00 00 00? 00 00? 00? 00? 00? co? co? 00? 00 0,0001 00? 00? 00 V 00 v 00? 00? 00 ■? 00? + + CO? 00? + -i- 00? 00? 0,00(n 00? 00 00? + 0 0 00? 0 0 0? 4- 0? () 4-? + •' + ? 0,001 00? 00? 00? 00? 0 0 + 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,002 00? 00? 00? 00? 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,004 00? 0 00? 0 0 () 0 0 0 OjOoG 0? 0 0 0 0,008 0 0 0 0 0,01 0 0 0,000001 00 00 co 00 00? 00? 0,00001 00 00 co 00? 00? 00? 0,0001 00 ? 00 ? co? + 00? 00? o,ooo5 c«? 00? 0 0? 0? 0? 0,001 00? 00 ? 0 0 0 0 0,002 00? 00? 0 0 0 0 0,004 + 00? 0,006 0 0 0,008 0 0 0,01 0 0 Chiffres adoptés s c 7^ S 6 -t 5 o' d 1— « X X >~4 c 1 ir, X c 0' 5 0 6 c i 6 6 q ^ (CHO')-Mg 1. 20 ce. de ^ = o gr. 015, etc. 200 A. Le Renard. ^- Sur la valeur antitoxique de l'aliment ['SO Soit en résumant : Dose limite des sels de cuivre pour 20 ce. des solutions ci-contre. Ac*Cu CuCl* (AzO')*Cu SO* Cu (CHO*)*Mg 200 + \ (CHO*)'M^ O J.OOO 20.000 (CHO')*Mg 200.000 o,0(j4 0,002 0,004 0,002 0,0001 0,0001 0,001 0,0001 id. id. 0,0005 id. id. id. 0,0001 id. rure et le sulfate. Avec ce dernier, cette valeur est deux fois et demie plus faible qu'avec l'acétate. L'influence des différents ions acides est donc encore ici bien nette. A la concentration — — '- , nous constatons comme auparavant 2000 une descente brusque, plus accentuée même que partout ailleurs. En effet, la quantité de sel de cuivre compensée tombe avec Ac'Cu de o gr. 004 à o gr. 0001 ; avec le chlorure et le sulfate de cuivre, la quantité de sel toxique passant de o gr. 002 à o gr. 0001, la chute de la valeur antitoxique est moins pronon- cée par conséquent, comme elle l'est également peu avec le nitrate qui passe de 0,004 à 0,001. Ce qui donne comme . (CHO'^)*Mg . Mg valeurs respectives a , soit ^— : ^ 2.000 100.000 Avec Ac* Cu 20 Mg Avec Cu Cl- 17,14 Mg Avec (AzO^)^ Cu 2,4 Mg j <> *""• Avec SO* Cu 25 Mg [ Pour l'acétate, le chlorure et le sulfate de cuivre, on obtien- dra les valeurs antitoxiques de Mg dans les solutions ^^' ^^'^ et en divisant par 10 et par 100 les derniers chiff 200.000 P' '"' en divisant par 10 et par 100 les derniers chiffres obte- 00.000 '^ ^ nus ; avec l'azotate, on trouve comme valeur antitoxique à la con- [i52] JOURNAL DE BOTANIQUE centration -~^ — '- : 0,48 Mg Cu, lequel divisé par 2 donnera la valeur antitoxique de Mef à la concentration — — '- soit 0,24 ^ *» 200.000 ' ^ Mg- pour I Cu. On constate toujours l'influence de la dissociation sur la va- leur antitoxique, en même temps que celle des anions, particu- lièrement celle de l'anion AzO% qui maintient un peu le niveau j 1 1 • • r- • ^ (CHO')*Mor vil '-1 dans les solutions mfeneures a ^. On voit de plus qu li 2.000 est constant que la valeur antitoxique augmente avec la diminu- tion du nombre d'ions. On remarquera qu'avec (AzO')*Cu la quantité de cuivre compensé diminue progressivement en même temps que les concentrations du sel magnésien. RÉCAPITULATION. — Si on compare les trois bases que nous venons d'expérimenter, on voit qu'elles subissent de même ma- nière l'influence de la concentration, qu'elles ont une valeur antitoxique propre qu'on peut exprimer ainsi pour les solutions centinormales : Avec Ac* Cu — 400 K <> 400 Az H* < > 5 Mg- < > Cu Avec Cu Cl* — 343 K <> 3.428 Az H^ < > 8,57 Mg <> Cu Avec (Az O')* Cu — 96 K <> 480 Az H' < > 6 Mg- < > Cu Avec SO*Cu — 500 K <> 500 Az H' <> 12,5 Mg < > Cu D'où, avec Ac'Cu, la valeur antitoxique de Mgest 80 fois plus grande que celle de K et d'AzH* ; avec SO*Cu, elle n'est que 40 fois plus grande ; avec (AzO')Cu, cette valeur de Mg est 16 fois plus forte que celle de K et 80 fois plus que celle d'AzH* ; avec CuCl*, la différence est bien plus considérable et Mg est 40 fois plus antitoxique que K et 400 fois plus qu'AzH*. Dans les concentrations faibles, soit à la concentration — ^^^ , on obtient les résultats suivants : 100.000 Avec Ac'Cu, 4 K <> 0,4 AzH*<>o,2 Mg- < > Cu Avec Cu Cl*, 3,43 K <> 3,43 AzH* <> 0,17 Mg < > Cu Avec ( AzO')' Cu, 0,48 K <> 0,096 Az H* <> 0,24 Mg <> Cu AvecSO'Cu, 5 K <> 0,5 AzH' 00,25 Mg <> Cu A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment ['531 Le résultat général est qu'à la concentration centinormale le magnésium a une bien plus grande valeur antitoxique que le potassium et celui-ci, une valeur seulement un peu plus élevée que l'ammonium, et encore avec Ac^Cu et SO*Cu, elle est la même, A la concentration minima, le magnésium garde encore la tête, mais avec peu d'écart, et l'ammonium vient avant le potassium. Du reste, à mesure que diminue la concentration, les valeurs antitoxiques tendent à se rapprocher, sauf pour les milieux avec azotate de cuivre. Si on rapproche le rang de valeur antitoxique des bases de la grandeur de leur poids atomique, on voit qu'elles ne se rangent pas suivant cette grandeur. Il reste à dire que les rapports entre les diverses valeurs antitoxiques que nous venons de donner sont exacts, car, pour chaque solution, le nombre des molécules et des ions du sel ali- mentaire est le même pour une même concentration ; cepen- dant, pour le magnésium, il faudrait peut-être doubler les quantités d'atomes fixées. Acétates et glucose. Acétate de potassium. — Le premier fait à signaler est que les solutions normale et demi-normale additionnées de glucose en solution — — ^sont toujours restées stériles. Ce fait démontre que, lorsque le phénomène se produisait avec C*H'0*K seul, il prove- nait bien de phénomènes toxiques dus à la présence d'une trop grande quantité d'acide acétique. Il est en effet à noter que si cet acide est une des premières substances entraînées dans l'as- similation, il n'en est pas moins vrai qu'il est toxique à des doses relativement faibles (Wehmer), bien que Duclaux l'ait vu toléré et brûlé à des doses de 8 et lo °/o. Le second point remarquable est la prolongation de l'action antitoxique au delà de la concentration ^^^ qui démontre qu'à cette concentration la non-germination avec C'H'0*K seul était bien due à une insuffisance de carbone. 8 h54] JOURNAL DE BOTANIQUE ENSEMBLE VIII Dose limite des sels de cuivre pour ao ce. des solutions ci-contre. lf)0 + \ C'H'0*K O « o I . ooo s ^j C'H'O'K lO.OOO C*H'0*K lOO.OOO Ac»Cu 0,0005 0,0001 id. id. CuCl» 0,00001 id. id. (AzO»)*Cu SO*Cu 0,0005 0,0001 0,tX)OI id. id. id. id. 0,00001 En présence de OH"0*, il semble que la dissociation du sel C*H'0*K soit moins complète, ou du moins soit retardée, puisque r •> J I- -1 i.ooo avec représente les mêmes eriets que seul et 10 '^ ^ i( -] se rapproche de . 100 100 Pour l'acétate comme pour les formiates, les quantités de sel de cuivre compensées sont les mêmes à partir de la concentra- tion P' "^', notamment avec l'acétate, le chlorure et le nitrate de i.ooo cuivre, car le sulfate présente un fléchissement au minimum de concentration. Si, négligeant le glucose et l'acide acétique, on envisage le potassium comme seul actit, la solution centinormale donne comme valeurs antitoxiques respectives : Avec Ac= Cu, 40 K <> Cu Avec Cu Cl% 342,8 K <> Cu Avec(AzO')^Cu, 48 K <> Cu Avec SO*Cu, 500 K <> Cu. puis, avec la concentration suivante, les valeurs ci-dessous qu'il suffira de diviser par 10 et par 100 pour avoir celles des concentrations inférieures (sauf avec le sulfate de cuivre). Avec Ac*- Cu, 40 K <> Cu Avec Cu Cl», 342,8 K <> Cu. Avec (Az OM* Cu, 48 K <> Cu Avec SO* Cu, 50 K <> Cu A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment ['55j Retenons seulement les valeurs antitoxiques obtenues avec Ac*Cu ; elles sont particulièrement intéressantes en ce qu'elles permettent la comparaison entre C*H^O^K seul et OH'O'K -^-C^H*^0^ Dans un cas, on a affaire à de l'acide acétique, du cuivre et du potassium, auxquels s'ajoute, dans l'autre cas, une dose donnée de glucose. On peut essayer d'estimer la va- leur antitoxique du glucose par l'augmentation qu'il amène dans la valeur antitoxique aux diverses concentrations : <; > o gr. 0005 Ac- Cu -\- 0 0,001 1 10 '10 ' < > o p^r. 0001 Ac" Cu 100 100 10 H — — < > 0,0005 •O o gi . 0000 1 Ac*Cu 1 1 . 000 I • 0,0001 [ i.ooo 10 ^ -^ 1 C-H'0"K A la concentration le glucose augmente la va- leur antitoxique du double ; avec • la valeur antitoxi- ^ 100 que est augmentée cinq fois par l'addition du glucose, et à la concentration—^ , de dix fois. Cet accroissement de la 1000 valeur antitoxique est donc de plus en plus fort pour une même dose de glucose, à mesure que diminue C-H'O^K. Mais il doit arriver un moment où la quantité de potassium devient trop faible pour former un complexe et où le glucose perd toute valeur antitoxique comme lorsqu'il est seul ; on peut voir qu'avec le glucose cette quantité de potassium est impondé- rable. Avant d'atteindre cette limite, il est probable que le mélange passe par un point critique où la quantité de carbone introduite par l'acide acétique peut être considérée comme nulle et où on peut envisager l'action du potassium et du glucose seul ; l'expérience nous a montré que ce moment apparaît quand la concentration de C^H^O*K est aux environs de EiilL' 1000 [156] JOURNAL DE BOTANIQUE d'où on peut déduire qu'à partir de cette concentration le car- bone de l'acétate de potassium (qui est alors C = 0,00048) n'a plus aucune valeur. On peut rechercher quelle est la valeur de CO"H dans le mélange. Une observation du même genre que celle qui vient d'être mentionnée nous amène à conclure d'emblée qu'à la p. m. . ,1 concentration son action est nulle. i .000 En est-il de même aux concentrations supérieures à cette der- nière? Comparons les résultats obtenus avec le formiate et l'acétate de potassium étant, pour plus de netteté, respective- ment en contact avec le formiate et l'acétate de cuivre. Je dois faire remarquer que, pour toutes les concentrations où nous avons pris le formiate de cuivre avec le formiate de potassium, les quantités d'acétate de cuivre couvertes par les mêmes doses de formiate de potassium, sont absolument identiques aux quan- tités de formiate de cuivre, ce qui indique que, dans le cas présent, la quantité de CH' introduite avec le sel de cuivre est négligeable. Voici les équivalences de comparaison. C^ H= 0^ K 10 C«H'^0« 10 C* H» 0« K ~^ 10 10 CHO^ K "^ 10 c:= H' 0"- K 100 CH'-O^ ~ 100 10 C" W"- O' 1 CHO^K 10 ' 100 0 H» 0^ K 1 . 000 C« H'"- 0« "'" 1 . 000 10 C^H'-O" CHO^ K < > 0,0005 d'Ac* Cu <; >• 0,001 < > 0,0005 de (CHO^)^Cu < > 0,0001 d'Ac* Cu < > 0,0005 < >» 0,0001 de (CHO^)- Cu "< > 0,000001 d'Ac" Cu 10 1 .000 0,0001 < > 0,000001 de (CHO-)»Cu A. Le Renard. — Sur la valein- antitoxique de l'aliment [157] En rapprochant la première et la troisième équivalence de chaque accolade, la première remarque qui saute aux yeux est que le groupe CH' se présente comme ayant la même valeur antitoxique que OH'-O', c'est-à-dire que l'augmentation de résistance qu'il provoque est exactement la même que celle produite par le glucose, en tenant compte de ce fait qu'il suit CH' dans ses variations de valeur, comme s'il fixait la même quantité de potassium et qu'il y eut la même quantité de carbone mise en œuvre; il n'y aurait donc alors qu'un seul atome de carbone intéressé dans la fonction, sans compter bien entendu, le carbone intermédiaire représenté par C 0% qu'on retrouve dans toutes les formules ci-dessus. Cette réserve faite, on peut dire que CH^ < > C'H'-0% quelle que soit la concentration. S'il en est ainsi, alors est confirmé ce que nous avons énoncé plus haut pour le rôle joué par la fonction aldéhydique ou cétonique des hexoses, surtout si on peut démontrer que le groupe CO' qui figure dans l'acide acétique et l'acide formique ne remplit qu'une fonction d'intermédiaire indifférent. J'ex- plique ces faits par la figure hypothétique suivante, qui n'a rien de contraire aux lois chimiques. Dans le mélange formiate de potassium et glucose, un atome de carbone du glucose, et j'ai admis que c'était celui de l'aldé- hyde, est relié d'un côté au groupement acide CO*H, de l'autre à l'élément basique, soit K, par exemple, qui se partage par moitié entre l'atome d'oxygène de l'aldéhyde et le groupe acide O — K R- C<^ XO* H Ce groupe CO'H, quoique indifférent, immobilise la moitié du carbone et la moitié du potassium ; si dans ce schéma on remplace CO'H par KCl, dont nous supposerons l'acide anti- toxique, nous avons /O— K R-c/ / 1 1 B R A R Ykaa [158) JOURNAL DE BOTANIQUE Par suite de sa liaison à deux groupes actifs, l'un basique, l'autre acide, le groupe carboné voit sa valeur antitoxique augmenter considérablement suivant son affinité pour l'acide ; il en est de même pour le potassium, dont la valeur est augmentée par suite de sa fixation à un second groupe actif. Cet acide peut être organique, à la condition qu'il contienne, en dehors de CO% certains groupes carbonés déterminés, comme on le voit par exemple dans l'acétate de potassium, et alors l'élément carboné qui lui est propre (CH^ dans l'exemple choisi) intervient à sa manière, de façon à remplacer en partie ou totalement l'action indifférente du groupe CO^ auquel il est combiné ; le schéma serait le suivant O-K R-c/ \ ^CH' - CO* où l'on voit que le potassium se divise encore par moitié entre le groupe aldéhydique et le groupe méthyle, rattaché à ce der- nier par la fonction CO*. L'action du groupe méthyle égale alors l'action du groupe aldéhydique et se multiplie autant de fois que celle-ci se multiplie ; chaque moitié du potassium a une valeur, soit équivalente à celle qu'il avait tout à l'heure globa- lement sans l'intervention de CH% soit multipliée par le même facteur qui multiplie l'action des groupes carbonés. Il y a ainsi renforcement de la valeur antitoxique du carbone et du potas- sium, et ce renforcement, faible avec une seule base, et variable suivant la base employée, peut, dans certaines conditions, et avec certaines bases, augmenter considérablement si le nombre des bases augmente et dépasser parfois de beaucoup la somme des valeurs antitoxiques de ces différentes bases prises isolé- ment avec le glucose, tout au moins à la concentration — — - ^ 100 Il va sans dire que la valeur antitoxique peut être diminuée, si, par un. procédé analogue, il entre dans le complexe un acide ou un résidu carboné toxique. Mais avant d'aller plus loin, il est intéressant d'essayer de rechercher la part qui revient dans l'action antitoxique aux composants d'un complexe. Rapprochant certaines des équiva- lences exposées ci-dessus nous trouvons : A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [159J C*H'0*K CH^O" , CHQ-K C/H'^O" C°-Hn)^K 10 C°- H' O"- K <> 10 10 CH'-^O" , CHO°-K soit I 00 ^ ' 10 4- 100 <> 10 100 10 + 1 .000 10 + C" H'^ O" fOW"-0' C* H' O^ K d'oùC«H*'0" <> et CHi^O*' <> 100 J " 10 ' V 10 100 I.OOO I.OOO d'une part, 10 100 d'autre part, ce qui donne ; C^ H' O* K O H'- O'^ < > 0,00009 d'acétate de cuivre pour et O H*- O^ < > 0,0004 du même sel de cuivre pour 100 C^ H-= O'^ K ^ ^ /C- H^ O^ K C* H'-= 0« ou mieux comme — < > 5i - — r;;;; C^ H' O'^ K 10 100 on a C H'^ O» < > 0,00045 d'Ac' Cu pour 10 On peut alors en tirer les chiffres suivants, sachant que CH'-C^ < > CH^ et que, par là même, lorsqu'ils se trouvent ensemble, la valeur antitoxique du potassium est doublée comme si chacun des groupes carbonés en fixait une quantité équivalente. Prenons un exemple avec ces valeurs. C^H'^O" , CHO*K ^^ , .^ <' ~> 0,000s Ac- Lu 10 ' 10 -^ 0,00045 -\- 0,00005 = 0,0005. C^ H' O^ K < > 0,0005 10 CH' 0,00045 ~l~ 0,00005 ^= 0,0005. -| — < > 0,001. 10 10 G* H'^ O" =: 0,00045 ^ I K" ^ ^^ 0,00005 \ CH= = 0,00045 S ( = 0,00005 ' [i6o] JOURNAL DE BOTANIQUE OH"0» , CHO^K ^ ^ •< >► O.OOOI lO lOO o,oooog -}- 0,00001 = 0,0001 -O 0,0001 1 00 II <î j CH' CO^K [ 0,00009 4" 0,00001 := 0,0001 H ::::: — 00,0005. 10 100 C«H'^0« = 0,000225 CH" 0,000225 l + K ^0,000025 = 0,000025 0,0005. OH'^O'' , CHOMv <'~>o,oooooi. 10 I.OOO 0,000000g -j- 0,0000001 = 0,000001. C'^ H= O^ K ■<> 0,000001 CO^'K 1 .000 IlW 1 CH' o,ooùooog -|- 0,0000001 = 0,000001. "O 0,0001. 10 I.OOO Qc J-Jii O"^ ^ 0,000045 CH' = 0,000045 + K = 0,000005 = 0,000005 0,0001, Dans la troisième équivalence du groupe III, il est intéres- sant de relever qu'à cette concentration CH' est égal à O, quand on emploie l'acétate de potassium seul, de telle sorte qu'il ne fixe plus de K. Ici, on peut donc faire deux hypothèses : ou bien la présence du glucose relève la fonction CH^, ou bien le glucose seul fixe la totalité du potassium. Cette dernière hypo- C* H'- O* thèse est à rejeter, car nous voyons que en présence P H O- K de , c'est-à-dire en présence d'une quantité de potas- sium égale à celle que nous admettons mise en liberté quand CH= = O, compense une quantité d'acétate et cuivre dix fois .. . , . , C^H^O^K moins élevée qu en présence de . ^ ^ 1000 On peut déduire de ce qui précède la valeur réelle de K dans le complexe et on trouve qu'à la concentration ^' "' (I) A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [i6i] 1 Tr 4.000 , . ,, - un atome de Iv compense ^. — , ou bien il faut 4.000 atomes de potassium pour compenser un atome de cuivre; à ^ "^' (II) il n'en faut plus que 800 et avec — — ^ (111)400 seulement. Quant au carbone, on est réduit, pour son estimation, à admettre que C'H'^O' est saturé quand C'H^O'-K est à la concentration ^' "^' (I), et en effet, à cette concentration, la valeur de C'H'-O" 10 ^ '^' est la même avec CHO-K et C"-H'0'^K. D'un autre côté, la valeur antitoxique totale du carbone se partage par moitié entre CH' et C H*- 0^ On peut dès lors trouver la valeur de CH' et par suite de C'''H'- 0° en atomes de cuivre puisque dans toutes les égalités précédentes CH^ ou O H'- O*^ = 9 K, 11 suffira donc de diviser par 9 ou 18, suivant que CH.'' et CH'^O* sont isolés ou réunis dans une même formule, le nombre d'atomes de Cu que compense le potassium à chaque concentration pour trouver le nombre d'atomes de Cu que compensent respective- ment ces deux composés carbonés, se rappelant que pour C^ H'' 0\ il n'y a que le seul groupe C O H qui semble intéressé. Nous avons posé que la valeur antitoxique du groupe CO^K combiné à la fois au glucose et au groupe CH^ figure toujours pour la moitié dans la valeur antitoxique totale, c'est-à-dire que le glucose fixe de moitié avec CH' les molécules de CO-K et que ces demi-molécules jouissent dans leur combinaison de la même valeur antitoxique que des molécules entières, autrement dit le potassium double sa valeur antitoxique par rapport à celles des deux composés carbonés qui l'entourent et qui ont chacun une valeur égale. Le tableau des équivalences nous indique d'autre part que CO^H est sensiblement égal à O. En effet nous avons les équi- valences suivantes : C^H'^0" , CHO°-K ^^ CH'-^O" , C-H=O^K 10 10 10 ' 100 C^H'^O» , CHO^K ^^ C«H'-0» , C^H'O^K et <> \- . 10 100 10 ' I.OOO Dans la première équivalence, qui est égale à 0,0005 d'acé- tate de cuivre, nous avons, d'un côté : C'H'-0^< > 0,000125; CH' <> 0,000225 ; K <> 0,00005 [i62] JOURNAL DE BOTANIQUE de l'autre : CH'^O' <> 0,00045 ! K <> 0,0005. où l'on voit que la valeur de K ne change pas, bien qu'il y ait dix fois plus de métal dans un cas que dans l'autre et que si on veut rétablir l'égalité d'une autre manière, il faudrait que — — - C H' ait la même valeur que , ce qui ne saurait être, puisque C O- . C* H^ O' K existe déjà dans — dont la valeur n'est pas double 10 10 de celle de 7- j- 10 10 Donc CO^HO O. Dans la seconde équivalence, la démonstration est plus déli- cate, quoique aussi nette, car nous avons vu plus haut qu'à ce moment CH' devrait être < > O et que le glucose se comporte exactement comme nous venons de le dire. Donc dans un complexe où figure uniquement le groupe CO*H à côté d'un autre groupe carboné ou d'un composé hydrocarboné, on doit n'envisager que l'action du composé carboné plus le métal; ce qui, pour une faible concentration, revient presque à l'action des ions minéraux et du carbure, ou de l'hydrate de carbone. La valeur antitoxique du carbone varie donc par suite de la diminution de la quantité mise en œuvre et fixée au potassium, le total global étant le même avec un reste inutilisé pour le cas présent. Pour obtenir un effet avec un minimum d'aliment, il faut, comme on peut le penser d'après ce qui précède, une quantité niinima de carbone; nous allons essayer de la déter- miner. La quantité de carbone contenu dans 20 ce. de = o gr. 144 dont 0,024 seulement sont probablement 10 1 , C*H=0*K , employés avec ; ces deux composes se combinant 10 ainsi molécule à molécule, se partageant ensuite le potassium par moitié; il existe alors, en y comprenant CO-, un total de carbone égal à o gr. 192, dont 0,048 seulement ont une action antitoxique réelle. A la concentration "^^ ' , la totalité du car- 100 bone aldéhydique n'est pas intéressée, il ne doit y en avoir que C= H' O* K lamoitié, soit 0,012 pour , et au total 0,0144 ^^ car- A. Le Renabd. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [163] bone utile. Enfin, pour la concentration î- — -, il n'y en a qu'un ' ^ 1000 •' ^ dixième, avec 0,024 de carbone aldéhydique, le groupe CH' n'étant plus ici réduit à o, en fournit 0,00024, ce qui donne un total de 0,00264 de carbone utile. Nous avons ici la quantité minima de carbone; elle est constante, pour ainsi dire, jusqu'à la disparition des phénomènes antitoxiques. Son chiffre peut paraître peu élevé, il est cependant sensiblement égal à celui qui C^ H' O" K existe pour CH^ dans (0,0024 pour 20 ce, soit o, 12 SO* K' par litre), et même à celui du glucose avec . La conclu- f /^ fe 2.000 sion sera la suivante. La valeur antitoxique du glucose varie, mais cette variation est sous la dépendance directe de la quan- tité offerte du corps alimentaire avec lequel ce glucose se combine, les effets antitoxiques de ce corps alimentaire se poursuivant sous l'influence de cette source de carbone, à des doses infinitésimales dont l'effet est nul quand ce corps est seul. Je terminerai ce chapitre en appelant l'attention sur la va- leur antitoxique élevée que prend tout d'un coup le mélange Qep^lîQo CHO* K 1 en présence du formiate de cuivre. Ce mé- 10 ' 10 ^ lange ne compense pas moins de ogr. 004 de ce dernier sel, quatre fois plus par conséquent que 1 . Il y a là une action particulière qu'on penserait attribuer aux impu- retés contenues dans le formiate; mais la diminution de cette valeur avec la solution demi-normale et surtout avec la solution normale (0,002), comme aussi le résultat négatif avec le for- miate de potassium seul à ces concentrations, réfute cette ma- nière de voir. La seule explication rationnelle se trouve être, à notre avis, qu'à cette concentration qui est une concentration optima, la dissociation est assez peu accentuée pour que les ions H de CO'H ne puissent intervenir et que les molécules CO'HK soient en nombre suffisant pour occuper le maximum d'atomes de carbone du glucose, sans laisser trop de molécules libres; en un mot on serait au voisinage de la saturation réci- proque. En effet aux concentrations supérieures p. m. et — — -, la force antitoxique diminue à mesure qu'augmente le nombre des molécules libres. J'aurais pu dire auparavant que la différence [i64J JOURNAL DE BOTANIQUE d'action entre le formiate et l'acétate de potassium s'explique parce que, dans l'acide du premier, le carbone est fixé à deux atomes d'hydrogène monovalents, dont un seul est remplacé par un atome de K; il reste donc un atome d'hydrogène dont on connaît la toxicité énergique. Tandis que, dans l'acétate de potassium, ce métal remplace l'hydrogène du groupe hy- droxyle CH^COOH et il n'existe pas d'ions H qui puissent apparaître dans une dissociation très prononcée. Acétates d'ammonium et de magnésium. — Des expé- riences ont été faites avec C*H='0=AzH* et (C*H=0-)-Mg, mais comme il existe une légère variation dans la progression des doses de cuivre à partir de o gr. oo i , je ne reproduis pas les tableaux d'ensemble. Néanmoins, la comparaison avec C"H'0-K est possible, car j'ai fait également des cultures avec ce dernier sel dans les mêmes conditions. On y observe comme ci-dessus la même différence de valeur antitoxique pour ces trois bases, le potassium et l'ammonium . . V , . p. m. . étant très voisms a la concentration , le magnésium consi- dérablement plus actif, il en est de même qu'aux concentrations p. m. p. m. . 1 . p. m. 1 . ,, et . A la concentration , le potassium et lammo- 200 2000 100 ' ^ nium diffèrent quelque peu, ce dernier ayant déjà la même va- leur faible (0,0001) qu'il conserve régulièrement pour les quatre sels de cuivre jusqu'à la concentration minima et qu'on 1 . ^ . 1 p. m. 1 , . ~ rencontre pour le potassium a partir de avec de lep-eres ^ ^ ^ 1000 *= variations dues aux ions acides des sels de cuivre. Cette va- leur réduite ne se présente avec le magnésium qu'a partir de p. m. 10.000 Composés organiques azotés. — Pour en finir avec ce qui concerne les sels organiques, je citerai quelques expérien- ces, négatives du reste, faites avec des composés organiques azotés. Comme il était à prévoir, les aminés : méthylamine /^"^ CH' AzH' CH' — Az <( , éthylénediamine | , et éthylamine \^ CH* AzH' CH' — CH^ — Az H^ n'ont rien donné ; leur caractère pro- A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [165] fondement alcalin en est la cause. Nous savons que les groupes résiduels CFP et CH- sont antitoxiques quand ils sont liés à un corps alimentaire par l'intermédiaire d'un acide. S'il était possible d'introduire la fonction araine dans un groupe tel que CH='CO=K, on connaîtrait l'influence de l'aminé. La chose est faisable et il apparaît alors un sel l'aminoacétate de potassium ou glycocolle potassique, CH^ — AzH- — CO^K, également mo- nobasique, dans lequel CH^ est forcément remplacé par CH^ qui possède lui aussi une valeur antitoxique propre quoique plus faible. Or, le résultat est négatif. Donc la fonction aminé détruit l'effet antitoxique. Elle peut ne pas être toxique en elle-même et simplement immobiliser le groupe CH'; il n'y aurait là qu'un dé- faut de carbone, mais elle peut également être toxique et neu- traliser et au delà la valeur antitoxique de CH'-]-K. L'addition de glucose trancherait la question. La fonction imide expérimentée avec le cyanate de potas- sium COAzK ne s'est pas montrée plus favorable. Vraisembla- blement ce sel n'est pas toxique, mais comme CO représente ici une fonction acide, il ne pourrait servir que de terme inter- médiaire pour unir un groupe carboné utile à un minéral ali- mentaire. Il est vrai qu'on y trouve de l'azote qui, pris isolément, ne semble pas jouir de propriétés antitoxiques, bien au con- traire. Ici encore l'addition de glucose trancherait la question. La fonction nitrile, sous forme de cyanure de potassium, CAzK, offre encore un atome d'azote uni cette fois directement à un atome de carbone. Si la toxicité de l'acide cyanhydrique est indiscutable pour les animaux, elle est fort atténuée pour les végétaux et on pourrait penser qu'à dose modérée en lui adjoi- gnant une source carbonée appropriée, le groupe CAz, qui remplit le rôle d'acide, puisse servir de chaînon intermédiaire entre le carbone utilisable et le minéral antitoxique. Employés tels que, on dirait que le cyanure, et par suite le groupe CAz, sont inactifs, si l'adjonction de glucose ne venait, par son inutilité, démontrer qu'ils sont toxiques. Enfin j'ai voulu voir ce que donnerait la fonction amide (COAzH*) unie par la fonction acide à un minéral approprié; je n'ai pu me procurer d'oxamate de potassium qui remplit admi- rablement les conditions voulues; aussi j'ai dû recourir à un composé bien connu, très répandu dans le monde végétal et [i66] JOURNAL DE BOTANIQUE qui est à la fois amide, aminé et acide : j'ai nommé l'asparagine CO^H — CH= — CHAzH^ — COAzH-^ Le résultat au point de vue antitoxique est peu brillant. D'abord, le corps, assez peu soluble à la température ordi- naire, ne permet pas l'étude de la solution normale; j'ai dû me contenter comme maximum de concentration de la solution sa- turée à froid, obtenue par le refroidissement de la solution nor- male faite dans l'eau bouillante. A la limite de saturation le cas est ditficile à observer, car il se fait de très nombreuses g^erminations dans les amas, et les thalles qui en proviennent prennent rapidement un développement considérable, et se cou- vrent d'abondantes fructifications. Néanmoins à la concentra- tion m. 20 , proche de la précédente, c'est à peine si ontrouve un indice de germination, ce qui semble indiquer que l'asparagine ne possède pas de valeur antitoxique appréciable. En analysant sa constitution, le fait n'a rien de surprenant : la plupart de ses éléments étant indifférents ou toxiques, les rares éléments anti- toxiques sont neutralisés par des groupes toxiques tels que AzH*; du reste la question n'est pas ainsi complètement tran- chée et il faudrait expérimenter l'asparagine avec un élément minéral approprié. La conclusion générale de ce chapitre est que, pour que la fonction antitoxique puisse s'exercer, il faut que le carbone et l'élément minéral se trouvent, chacun, à une certaine dose, qui doit être assez élevée pour le premier corps, relativement au second pour qui cette dose peut être infinitésimale ; que le car- bone lié organiquement est seul actif, à la condition qu'il ne représente pas une fonction acide, auquel cas il est indifférent et ne sert que de chaînon intermédiaire; que l'azote lié organique- ment ne peut remplacer l'azote minéral et possède plutôt au contraire une action toxique. A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [167] Toxique et antitoxique Avant d'entrer dans l'étude des sels minéraux et d'étudier ainsi des complexes plus compliqués, il est bon de jeter un coup d'œil d'ensemble sur ce que nous venons de voir. Ces expérien- ces répandent un jour nouveau sur ce qui se passe dans la co- nidie et en dehors d'elle, et la réflexion amène à des rapproche- ments bien sugfoestifs et bien curieux. Comment agissent les sels de cuivre, d'abord pour paraly- ser, puis, si l'action se prolonge, tuer la conidie en expérience? La conidie contient, comme on le sait, des substances de ré- serve que les rares analyses faites permettent de considérer comme constituées par des hydrates de carbone et des matières minérales ; les substances hydrocarbonées peuvent y être de deux sortes : des sucres et des graisses. Overton (i) a montré l'importance de ces corps gras et des aldéhydes pour la péné- tration des substances chimiques et en particulier des matières colorantes dans la cellule. Il est donc évident que, dans une conidie plongée dans une solution cuprique, ces hydrates de carbone, ces substances de réserve fixeront une partie du sel de cuivre comme elles fixent déjà une partie des substances miné- rales, et lorsque la quantité de cuivre sera dans un rapport déterminé avec le total des substances minérales basiques, il y aura immobilisation immédiate de ces substances et leur mise en œuvre par leur processus germinatif ne pourra plus se faire, d'où arrêt de la germination. Cette fixation est suffisamment forte pour qu'un simple lavage ne puisse faire disparaître le sel de cuivre, et même l'action d'un sel minéral ne peut en faire que difficilement le déplacement. Cela tient sans nul doute à une sorte d'électivité de la substance vivante et des hydrates de carbone pour le cuivre et qui est telle que, pour une portion infinitésimale de ce métal dissoute, la cellule en attire la plus grande partie. On connaît d'autres exemples de cette fixation du cuivre et les fameuses expériences de Naegeli sur les phéno- mènes olygodynamiques ont montré que la paroi d'un verre pouvait elle-même conserver du cuivre de façon fixe. L'atténua- tion de la toxicité des solutions cupriques par la présence de I. E. Overton, Studien iiber die Aufttahme der Anilinfarben durck die lebende Zelle (Pringaheim's Jahrb. f. wiss. liot., Bd XXIV, 1900). [i68] JOURNAL DE BOTANIQUE corps étrang-ers (sable, verre, papier) appartient encore à cette catégorie de phénomènes. Nous avons vu la création d'un complexe qu'on peut suppo- ser, sans exagération, analogue à celui qui existe dans la cellule (hydrates de carbone et métaux). Là nous avons trouvé des rapports quantitatifs constants entre le poison et l'aliment ou contrepoison, rapports qui sont toujours simples et qui in- diquent la constitution d'un composé chimique défini. Or ces rapports quantitatifs existent aussi pour les poisons et les con- trepoisons organiques, les toxines et les antitoxines, et comme l'obtention de ces produits à un état de pureté de plus en plus grand conduit aujourd'hui de plus en plus à nier leur nature albuminoïde (i), on voit que nous arrivons à des composés d'un genre bien voisin, non seulement de ceux qui se forment dans la cellule, mais encore de celui que l'on construit en dehors d'elle et dont l'effet sur elle traduit les rapports entre le poison et le contrepoison. L'analogie est encore plus complète qu'on ne pourrait le penser. L'organisme se défend contre les toxines par la production d'une substance protectrice et si Behring et Ehrlich ont tout d'abord admis que cette substance protectrice détruisait la toxine, ces deux auteurs ont ensuite reconnu qu'il y a simplement neutralisation d'une substance par l'autre et Ehrlich admet l'action d'un processus analogue à la formation de sels doubles. Ajoutons que, suivant Buchner, toxines et antitoxines sont des produits de môme nature et que, d'après Pfeiffer, les substances toxiques et immunisantes sont iden- tiques. Si on se rappelle la théorie d'Ehrlich (2) sur les chaînes laté- rales, on voit un noyau vivant relié au monde extérieur par des chaînes latérales contenant des groupes qu'il nomme « g^roupes haptophores » doués d'affinités chimiques qui diffè- rent avec les organes. La conidie est un organisme relativement simple et le peu de variété de ses composants entraîne une pauvreté relative d'affinités. De plus, son immobilité biologique, si elle n'est pas en germination, ne lui permet pas de remplacer les chaînes laté- I. C. Oppenheimer, Toxine nnd Schutsstoffe (Biolog:. Centralbl., Bd 19, 1899). 1. Ehrlich, Das Sauerstoffebediirfniss des Organismus (Klin. Jahrb., 6 1885). P A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment L169] raies occupées. Il n'en est plus de même si, par la présence d'un contrepoison, la conidie germe et le champignon se développe en présence du sel de cuivre ; il peut naître un grand nombre de groupes haptophores à la suite de l'excitation bioplastique qui résulte du déficit physiologique causé par la fixation du groupe haptophore, qui primitivement n'a pas dans la cellule cette destination. Je m'arrête, car je neveux rien pré- juger de la nature de ce groupe et s'il se rattache aux hydrates de carbone. En tout cas, la production de groupes haptophores combinés au toxique mène à l'immunisation par la formation d'un excès de chaînes latérales, et nous savons que, pour les Champignons, cette immunisation est transmissible en quelque sorte héréditairement si l'on admet que le développement de conidie à conidie constitue une génération. Cette immunisation n'est que partielle, mais on peut arriver par une suite d'immuni- sations partielles à une immunisation totale, c'est-à-dire que la conidie peut, par exemple, germer dans une solution de sulfate de cuivre saturée. Un thalle lui-même peut être amené à cette immunisation en le faisant passer par des doses croissantes de sel de cuivre . On peut supposer qu'il y a non seulement diminution des chaînes latérales, et par suite des groupes haptophores, mais encore et surtout diminution de l'affinité de ces groupes pour le cuivre, jusqu'à la suppression complète de cette affinité lors de l'immunisation totale ; le Champignon n a plus besoin d'être protégé. Pour en revenir à la conidie plongée dans une solution de sel de cuivre et intoxiquée, la chaîne latérale la plus extérieure représentée par les hydrates de carbone et minéraux est d'abord atteinte et ce n'est qu'un peu plus tard que les chaînes latérales plus intimes sont atteintes et alors, ou bien il se forme de nou- velles chaînes latérales en nombre limité qui retarde l'échéance fatale, ou bien l'invasion ne se fait que lentement, les chaînes latérales sont toutes plus ou moins vite immobilisées selon leur affinité et à ce moment la conidie meurt. Le processus ne dure- rait pas plus d'une dizaine de jours; du moins telle est la limite fixée par Clark à la durée de la vie d'une conidie passée à l'état d'inhibition par une dose modérée de sel de cuivre. Nous pouvons empêcher l'évolution complète de ce pro- cessus ou tout au moins la retarder, la modifier, en plongeant [i7o] JOURNAL DE BOTANIQUE la conidie dans un milieu cuprique mitigé par la présence de différents métaux et de composés carbonés approprié, c'est-à- dire par la création d'un complexe extérieur à elle. Ce com- plexe se constitue exactement comme une chaîne latérale dont un groupe carboné représenterait le groupe haptophore; cette chaîne latérale est susceptible elle-même après absorption de substances minérales sous une forme déterminée de se décom- poser en autres chaînes latérales plus simples, dont le nombre se limite à celui des atomes de carbone capables de subir des modifications par addition ou soustraction d'hydrogène, d'oxy- gène ou du groupe hydroxyle. Si la vie n'intervient pas pour produire de nouvelles chaînes latérales, l'effet s'arrête bientôt. Nous savons comment agit le groupe haptophore de cette chaîne qui fonctionne ainsi in vitro. Si nous prenons le glucose, il possède par son groupe aldéhydique et ses fonctions alcooli- ques, des affinités aussi bien pour les acides que pour les bases, de telle sorte qu'il peut absorber des sels complets. En présence d'un sel de cuivre et de sels alimentaires mélangés, il se combine simultanément avec eux tous dans les proportions où ces sels se trouvent quand on les lui offre, puis au contact de la conidie ce complexe y pénètre, peut-être sans modifications, se relie immédiatement au noyau central dont il devient ainsi une chaîne latérale venue de l'extérieur, qui mettra en branle tout le sys- tème. Il se passe alors ce qui se passait tout à l'heure quand la conidie n'était en contact qu'avec des sels de cuivre; sa richesse en éléments hydrocarbonés et minéraux s'est simplement accrue et sa résistance s'est augmentée. Quelle est cette limite de résis- tance ? Elle se trouve indiquée par la proportion existant entre le sel de cuivre et l'aliment dans le complexe; elle est variable, par conséquent, avec l'aliment et le sel de cuivre. C'est ainsi qu'avec le glucose en solution décinormale et le formiate de ^ , . p. m. , potassium a la concentration , le rapport se trouve être, en comprenant l'action du groupe hydro-carboné, de 400 d'atome de cuivre pour i atome de potassium avec l'acétate de cuivre, de -:^--^ d'atome de cuivre pour i de potassium avec le chlorure de cuivre, de -^ de cuivre pour i de potassium A. Le Renard. — Sur la valeur antitoxique de l'aliment [171] avec le nitrate de cuivre et de -^ — de cuivre pour i de po- tassium avec le sulfate de cuivre. On voit que l'élément électro- nég-atif n'est pas sans influence dans la chaîne latérale. L'élément électro-positif exerce une action prépondérante comme le montre la différence dans les effets du potassium et du magné- sium. Il y a donc ici, comme pour les toxines et les antitoxines, neutralisation du poison minéral par un autre corps minéral, mais avec la présence nécessaire d'un corps organique, et la seule différence, c'est que dans l'organisme vivant, c'est cet organisme lui-même qui produit le contrepoison, toutefois avec des éléments provenant de l'extérieur. (A suivre. J i'avts — j, Merschj imp., 4 ittSj Av. de CUdtiUon, (173 TABLE DES MATIERES PU JOURNAL PE BOT/INIQUE Tome XX — iÇ)o6 Cl\.\ius (A. et E.-G.). — Classification des Saules d'Europe et Mo- nographie des Saules de France [suite) (i), (73) Charlier (A.). — Contribution à l'étude anatomique des plantes à gutta-percha et d'autres Sapotacées (iz/î7^) 22, 49 GoMOXT (M.). — Conseils aux vo3'ageurs pour la préparation des Algues 18 Hamet (R.) — Note sur une nouvelle espèce de Kalanchoe .... 109 Hl'e (l'abbé). — Anatomie de quelques espèces du genre Collema Hill 5, 77, 97 Le Renard (A.). — Essai sur la valeur antitoxique de l'aliment com- plet et incomplet 112, (117) \'an Tieghem (Ph.). — Sur les verticilles foliaires hétérogènes . . 103 AVIS AU RELIEUR Le tome XX — 1906 se .compose de 24 numéros, numérotés 1-3, 4-6, 7-12, et I bis à 6 bis, 7 bis à 12 bis. Le Texte comprend 19e pages et (173) pages avec la table. Il n'y a pas de Bulletin bibliographique et pas de planche hors texte. 3 4518 i rf^.. MBl. WHOI I.IIÎRARY UH 1' ô ^^ '■ V^ \-Ja^. ^' l .-^^ ^'^NV-: ,if >£■■ -^..- ^>^^ X. -V A > -f ^^^^. i^TA ^-^: vv/ .. 5rn^