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JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGTE.
Paris, — Imprimerie FELIX MALTESTE et C°, Nue des Deux-Portes-St-Sauveur,
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGEE,
COMPRENANT
L'Étude des Animaux, des Coquilles vivantes
et des Coquilles fossiles,
PUBLIÉ
Sous la direction de M. PETIT DE LA SAUSSAYE.
TOME PREMIER.
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À PARIS,
CHEZ M. PETIT DE LA SAUSSAYE, Rue Neuve-des-Mathurins, 19,
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AVANT-PROPOS.
L'étude attrayante des diverses branches de l'histoire naturelle s’est considérablement développée en France depuis qu'un long état de paix a permis de visiter tous les points du globe, d'y multiplier les recherches, et d'y recueillir ces produits variés qui sont venus enrichir les collections publiques et les cabinets particuliers.
La Conchyliologie surtout présentait trop d'intérêt pour être négligée, car elle offrait un champ immense à explorer, soit que l'on s'attachât seulement à l'étude des coquilles, soit que l’on cherchät à connaître l’organisation des animaux auxquels elles servent d’abri, soit enfin que l'on demandât aux coquilles fossiles le secret de quelques- uns de ces mystères qui couvrent encore l'histoire du globe, Aussi a-t-on vu se multiplier depuis trente ans les ouvrages spéciaux dans lesquels des hommes habiles ont publié, ceux-ci le résultat de leurs explorations loin- taines, ceux-là d'importants travaux entrepris dans un esprit méthodique; on doit beaucoup à ces hommes qui marchent à la tête de la science; mais à la suite de ces maîtres viennent se grouper, en assez grand nombre, des disciples studieux, des voyageurs intelligents, des observateurs éclairés dont le concours, pour être plus modeste, n'en a pas moins été d’une utilité incontestable aux progrès de la Conchyliologie, 11 suffit pour prou-
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ver l'exactitude de cette allégation, de rappeler d'une manière générale tout ce que l’on rencontre de vues in- génieuses, de faits nouveaux , d'observations précieuses dans les annales, revues, bulletins consacrés aux sciences naturelles.
Toutefois, on doit reconnaître que la plupart du temps, les journaux dont il s’agit, ne satisfont pas complètement aux besoins des hommes d'étude, car ces recueils, dans lesquels sont traités indistinctement des questions de botanique, de minéralogie, de zoologie générale sont, par cela même, très volumineux; ils coûtent fort cher, et sont rarement à la portée des travailleurs, auxquels des publications périodiques , consacrées exclusivement à leur étude spéciale, présenteraient des avantages trop évidents pour que nous croyions devoir entrer à cet égard dans de plus amples détails.
Les réflexions qui précèdent ont déjà indiqué au lecteur quelques-uns des motifs qui ont fait naître eu nous la pensée d’entreprendre la publication d’un journai spécial de Conchyliologie, comprenant l'étude des ani- maux, et celle des coquilles vivantes et fossiles, journal qui serait plus particulièrement destiné à faire connaître les travaux des savants français, ct à tenir ceux-ci au courant de ce qui peut favoriser leurs études; mais nous avons pensé aussi qu'à cela seulement ne devait pas se borner l'action d'un journal de ce genre, et qu'il con- venait d'en faire un moyen de développer en France le goût de cette branche de l'histoire naturelle, de resserrer les liens qui existent entre la zoologie et la paléontologie, d'éclairer les hommes laborieux sur les points encore obcurs de la science, de guider les naturalistes et les voyageurs dans leurs explorations, de donner de la publi- cité au résultals de leurs recherches, d'aider au classement des collections.
Le programme suivant indiquera la nomenclature des
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inatières qui nous sembleraient devoir être traitées dans un journal de Conchyliologie.
1° Publication de mémoires spéciaux. 2° Description d'espèces nouvelles. 3° Articles critiques sur la synonymie des espèces. 4° Reproduction d'articles intéressants disséninés dans les annales, bulletins et recueils étrangers. 5° Catalosues synomyniques des espèces propres à certains genres. Go Monographie de genres peu nombreux en espèces. 7° Observation sur la distribution géographique des coquilles vivantes ou fossiles. 8° Indication des points sur lesquels il conviendra d'appeler l'atlention des observateurs et des voyageurs. g Notice sur la recherche des coquilles. 10° Article de terminologie Conchyliologique. 11° Analyse des ouvrages nouveaux publiés soit en France soit à l'étranger. 12° Compte-rendu du résultat des voyages scientifiques et des découvertes faites par les collecteurs. 13° Articles de bibliographie Conchyliologique. 14° Observations diverses, notices biographiques , mélanges, etc.
L'énumération qui précède donnera une idée du plan, peut-être un peu vaste, que nous nous proposons de suivre dans la composition du journal; nous ne dissimu- lerons même pas que nous aurions reculé devant unc tâche aussi étendue, si nous n'avions l'espoir, disons la certitude d'obtenir le concours des véritables amis de la science et de ses plus habiles interprètes.
Nous ferons aussi avec confiance un loyal appel à ces laborieux Conchyliologues que ne découragent point les difficultés du travail, et qui, loin de la capitale, n'en
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apportent pas moins un zèle infaligable à étudier les productions qui les entourent.
Nous comptons encore sur la coopération des per- sonnes qui, à d’autres titres, soccupent de Conchylio- logie, et qui auraient à nous signaler des observations ou des faits nouveaux. L'épi recueilli par le glaneur dans le champ de la science ne doit point être dédaigné, et nous accueillerons avec soin , comme avec reconnaissance , toutes les communications qui nous paraîtront offrir quelque intérêt.
En essayant aujourd’hui de fonder un journal spécial que nous considérons comme nécessaire aux progrès d'une branche importante de l’histoire naturelle, nous mettons de côté personnellement toute prétention à la science, et notre rôle ne sera, en quelque sorte, que celui d'éditeur; mais, à ce titre, nous reconnaissons qu'une entreprise de ce genre impose des devoirs au nombre desquels nous mettons en première ligne celui de n’ad- mettre que des travaux sérieux et utiles au point de vue scientifique, et rédigés, sous le rapport de la forme, avec les égards que les hommes d'étude, sans renoncer aux droits de la critique, peuvent et doivent toujours con- server entre eux.
S. Perir.
Paris, 25 janvier 1850.
ls Février 18650.
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Ménoire sur le genre Acreon d'Oken, par M. Soureyer.
1°, — Hisrorique.
On sait que le genre Actéon a été établi par Oken pour un petit mollusque nu découvert par Montagu sur la côte du Devonshire , en Angleterre, et que ce natura- liste avait rapporté aux Aplysies, sous le nom d'#plysie verte (1).
Bosc, qui avait eu l'occasion d'observer le même mol- Jusque dans la baie de Charleston, sur les côtes de l'Amé- rique septentrionale, l'a décrit, à peu près à la même époque, sous le même nom, bien quil eût remarqué, comme Montagu, quelques-uns des caractères qui le dis- tinguent des Aplysies (2).
Un peu plus tard, Risso, l'ayant aussi rencontré sur la côte de Nice, le désigna sous le nom d’Ælysie (3); mais,
(4) Transactions de la Société linnéenne de Londres, Tom. VII, p. 76, pl. 7, fig. 1. (1802.)
(2) Histoire naturelle des vers, Tom, 1, p. 64, pl. 2, fig. 4. (1802.)
(3) Mémoire publié en 1812.
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quelques années après, ce naturaliste crut devoir le rap- porter au genre Votarche de Cuvier (1), opinion qu'il abandonna également par la suite, puisqu'il le décrivit de nouveau sous le nom d'Elysie, dans son Histoire natu- relle de l’Europe méridionale (2).
Oken, n'ayant probablement pas connaissance du genre Elysie proposé par Risso, sépara l’A4plysie verte de Mon- tagu et de Bosc des véritables A plysies et en fit, comme nous l'avons dit en commençant, un genre nouveau sous le nom d'Actéon, dans son Traité d'histoire naturelle pu- blié en 1815 (3).
L'espèce sur laquelle ce genre était établi avait été dé- crite d’une manière si incomplète, par les naturalistes qui l’avaient fail connaître, qu'il n'est pas surprenant que peu de zoologistes aient ensuite adopté l'innovation pro- posée par Oken : aussi, à l'exception de Férussac (4) et de Latreille (5), qui en firent mention dans leurs classifica- tions, tous les auteurs systématistes, du moins en France, passèrent le genre Actéon sous silence, ou le rapportèrent provisoirement aux Aplysies (6). M. de Blainville cepen- dant, croyant le genre Actéon d’Oken différent du genre Elysie proposé par Risso, admit ce dernier genre dans son Manuel de Malacologie (7).
Rang adopta le genre Actéon qu'il plaça dans sa famille des Aplysiens (8); et plus tard, ayant pu examiner des individus qui avaient été envoyés de la Méditerranée à
(1) Journal de physique, Tom. 87, p. 375. (1818.)
(2) Voir cet ouvrage, Tom. 1V, p. 45, pl. 1, fig. 3-4. (1826.)
(3) Lehrbuch der Zool. Tom. I, p. 307. (1815).
(4) Tableaux systématiques. (1819).
(5) Familles naturelles, p. 176. (1825).
(6) Voir le Règne animal de Cuvier, {:° édition (1817) et la 2° édition (1850).— Voir Lamark, Hist. nat. des an. sans vertèbres, 1e édit. Tom.VI, 2e partie, p. 40. (1822).—Voir Blainville, Manuel de Malacologie, p. 472. (1825).— Voir Deshayes, Encycl. méthodique, Tom. IE, p. 6 et &9. (1830).
(7) Voir cet ouvrage, p. 474.
(8) Manuel de l'Hist. nat. des Mollusques, p. 146. (1829).
7
Férussac, il reconnut que ce genre ne différait pas du genre Élysie de Risso, et qu'il fallait changer les rapports qu'il lui avait assignés et le placer à côté du genre Placo- branche (1).
M. Delle Chiaje retrouva l'animal dont nous nous occu- pons ici dans le golfe de Naples, et, ignorant ce qu'en avaient déjà dit les auteurs que nous avons cités précé- deinment, il le décrivit, en 1829, dans ses Mémotres sur les animaux sans vertèbres du royaume de Naples, sous une dénomination générique nouvelle, celle d’Æ4plysiop - tère (2). Ce savant anatomiste donna, en outre, quelques détails sur son organisation intérieure, mais malheureu- sement si inexacts, qu'ils devaient plutôt augmenter que faire cesser l'incertitude des zoologistes sur ses véritables caractères et par conséquent sur ses affinités naturelles.
Depuis, MM. Quoy et Gaimard ont fait mention du genre Actéon dans leur Voyage de l’Astrolabe (3), et ont proposé d'y faire entrer une nouvelle espèce recueillie dans les mers australes : malheureusement encore, n'ayant eu à leur disposition qu'un seul individu de très petite dimension , ils n'ont pu ajouter que peu de documents nouveaux à son histoire.
Dans sa Malacologie méditerranéenne, publiée en 1840, M. Cantraine a consigné le résultat des observations qu'il a eu aussi occasion de foire sur l’Actéon, auquel il a resti- tué avec raison le nom d'Elysie, qui lui avait été donné, antérieurement à Oken, par Risso. Ce naturaliste a repré- senté d'une manière assez exacte quelques-uns des carac- tères extérieurs de ce mollusque, mais iln'a donné aucun renseignement nouveau sur son organisation intérieure, dont il paraît même s'être fait une idée fort erronée, puis- qu'il l’a crue semblable à celle des Aplysies (4).
(4) Voir l'ouvrage cilé, p. 375.
(2) Voir cet ouvrage, Tom. LV, p. 16, pl. 51, fig. 5.6. (1820.)
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\ (3) Zoologie, Tom. 11, p. 317, pl. 24, fig. 18-20. (1833). (4) Voir cet ouvrage, p. 65, pl. 5, fig. 8. (1810).
— 8 —
Plus récemment, en 1844, M. de Quatrefages a publié sur l'organisation de l'Actéon des détails un peu plus étendus que ceux qui avaient été donnés par ses prédé- cesseurs {1}. Nous avons déjà, dans deux communications faites à l'Académie des sciences, en août 1844 et en jan- vier 1845, relevé les erreurs nombreuses contenues dans ce travail, et nous aurons occasion d'y revenir dans le courant de ce mémoire.
Nous avons présenté à la même époque, à l'appui de nos observations sur le travail de M. de Quatrefages, un mémoire contenant l’anatomie complète de l’Actéon, mémoire dont les principaux faits seulement ont été insérés dans les comptes-rendus de l’Académie (2) et que nous reproduirons entièrement ici.
Presqu'en même temps que nous, M. Almann, profes- seur d'anatomie à Dublin, présentait à la section de z00- logie et de botanique de l'Association britannique, un mémoire très détaillé sur l'anatomie de l'Actéon, qui a été inséré plus tard dans le n° de septembre 1845 des Annales et Magasin d'histoire naturelle (3). Nous avons vu avec satisfaction que les observations de M. Almann concordaient sur plusieurs points avec les nôtres, et que cet anatomiste était arrivé à peu près aux mêmes conclu- sions que nous sur les doctrines nouvelles que M. de Quatrefages, d'après ses recherches sur l’Actéon et quel- ques autres mollusques, avait cherché à introduire dans Ja science.
Nous devons, d'avoir pu étudier complètement ce genre, à nos collègues MM. Richaud et Leroy de Méricourt, chi- rurgiens de la marine au port de Brest, ainsi qu'à M. Vé- rany de Gênes, qui ont bien voulu nous en procurer de
(1) Annales des Scinces naturelles, Tom. L de la 3° série, p. 129, pl. 3-4-5-6. (1844).
(2) Comptes-rendus de l Académie des Sciences, du 13 janvier 1845, p. 93,
(3) Annal. and Magaz. of nat. Hist, N° 104, septembre 1845.
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nombrenx individus et nous ont donné en même temps, sur ce curieux mollusque, des renseignements qui nous ont été très ufiles.
IL°. —_ DescriPTION EXTÉRIEURE.
” Les Actéons présentent dans leur forme une assez grande ressemblance avec les Aplysies, et c’est cette res- semblance qui les à fait ranger parmi ces derniers mol- lusques par la plupart des zoologistes. Aïnsi leur corps se dilate sur les côtés, de manière à former deux expan- sions membraneuses, et, en avant, il se prolonge en une espèce de cou que termine la tête. Gelle-ci présente à sa partie supérieure deux tentacules auriformes, en arrière desquels se trouvent placés les yeux qui sont sessiles.
Mais les Actéons diflèrent extérieurement des Aplysies 1° par l'absence des tentacules postérieurs , ce qui les avait déjà fait distinguer des Aplysies véritables par tous les zoologistes qui avaient cru devoir les rapporter à ce genre ; 20 par la forme de leur corps qui est très déprimé et non bombé supérieurement comme dans les A plysies ; 3° par l’absence de l'appareil operculaire qui recouvre les branchies dans ces derniers mollusques; 4° enfin par d'autres caractères que les Actéons présentent et qui ne se trouvent pas dans les Aplysies.
Ainsi, à la réunion de la partie cervicale avec le corps proprement dit, on observe supérieurement une poche légèrement saillante, recourbée, convexe en arrière, con- cave en avant, et qui se distingue aussi, du moins dans l'espèce que nous avons observée, par une coloration un peu moins foncée. La cavité de cette poche communique avec l'extérieur par un petit orifice arrondi, un peu pro- éminent, qui se trouve placé à sa partie antérieure, du côté droit Enfin, du bord postérieur ou convexe de cette même poche, partent plusieurs canaux qui se dessinent en relief à la face supérieure de l'animal et qui, après un court
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trajet, se divisent et se subdivisent successivement en un grand nombre de branches qui couvrent de leurs ramifi- cations les expansions latérales. Les deux ganaux les plus rapprochés de la ligne médiane se dirigent 1ongitudinale- ment en arrière, en fournissant, par leur bord externe, les branches ramifiées dont nous venons de parler, et par leur bord interne, deux ou trois autres branches qui s'anastomosent entrelles sur la ligne médiane. Ces ca- naux et les branches qui en émanent sont tout à fait superficiels et paraissent tenir seulement à l'enveloppe extérieure.
Ce système de canaux, que nous avons trouvé très apparent sur tous les individus que nous avons examinés, n'a été bien représenté que par M. Cantraine (1); iloffre, dans la figure donnée par M. Delle Chiaje, une disposi- tion un peu différente de celle que nous venons de décrire, car toutes les branches qui vont couvrir de leurs ramifica- tions les expansions latérales, partent d'un tronc central qui est placé sur la ligne médiane. Nous ne saurions dire si cette différence doit être attribuée à l'espèce observée par M. Delle Chiaje ou à une erreur d'observation com- mise par ce naturaliste, ce qui nous paraît plus probable, comme nous le verrons par la suite.
Un peu en avant de l'orifice de la poche que nous ve- nons de décrire et dont nous chercherons bientôt à don- ner la détermination, l’on voit, du côté droit, un tuber- cule saillant et percé, au centre, d'une ouverture qui est l'ouverture anale. De ce tubercule part un sillon assez profond qui descend vers la face inférieure de l'animal et dans lequel se trouve latéralement une autre ouverture qui est celle de l'oviducte. Enfin, du même côté, à la base du tentacule , se trouve une quatrième ouverture
(1) M. Vérany l’a représenté aussi d’une manière très exacte dans une figure qu’il a donnée récemment de l’Actéon : — Catalogue des Anim: . , É 5 n A T° invertébrés marins du golfe de Gères ot de Nice. — (1846).
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quelquefois saillante à l'extérieur et qui est celle de l'or- gane mâle ou de la verge.
Tels sont les détails que présente la face supérieure du corps. Quant à la face inférieure, elle est représentée, comme dans les autres mollusques gastéropodes, par le pied qui se confond, sans ligne de démarcation, avec les expansions latérales et ne s’en distingue que par sa coloration moins foncée. Cette forme du pied indique déjà que cet organe sert peu à la reptation chez les Ac- téons, ce qui s'accorde en effet, comme nous le verrons plus tard, avec les habitudes de ces mollusques.
Le pied est séparé de la tête, en avant, par un enfon- cement assez profond dans lequel celle-ci paraît pouvoir s'enfoncer ou rentrer en partie. Le bord antérieur de ce pied présente un indice de sillon marginal, comme dans un grand nombre d’autres mollusques gastéropodes.
Nous avons encore trouvé , sur tous les individus que nons avons examinés, un sillon profond divisant trans- versalement le pied au niveau de la réunion de la partie cervicale avec le corps proprement dit. Ce sillon nous a paru déterminé par la contraction de la partie antérieure de l’animal , contraction qui aurait pour but, comme dans d’autres mollusques, de faire rentrer, jusqu’à un certain point, cette partie antérieure dans la partie posté- rieure.
HIT. —— DescriPTION ANATOMIQUE.
Si les Actéons s'éloignent d'une manière bien tranchée des Aplysies par quelques-uns de leurs caractères exté- rieurs , ainsi que nous venons de le voir, ils ne s'en éloignent pas moins par les particularités de leur orga- nisation intérieure , qui en font un des types les plus curieux de l'embranchement des mollusques.
1° ORGANES DE LA RESPIRATION. — Ces organes nous paraissent avoir été méconnus par tous les zoologistes
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qui, jusqu'a ce jour, se sont occupés de l'organisation de l'Actéon.
Risso qui, le premier, en a fait mention dans sa des- cription, dit qu'ils sont situés à l'origine au dos et formés par de petites lames disposées en demi-lune ou en fer à cheval (1); mais, on ne voit rien de semblable à la place qu'il indique, et l'on cherche également en vain ces pré- tendues branchies sur la figure qu'il a donnée.
Après le naturaliste que nous venons de citer, presque tous les autres ont pris pour des vaisseaux branchiaux les canaux ramifiés que nous avons décrits à Ja face supé- rieure de l'animal; telle nous paraît être l'opinion qu'ont eue sur ces organes Férussac et Rang (2), MM. Quoy (3)et Cantraine (4); telle est aussi la manière de voir de M. Almann qui dit, en parlant des organes de la respiration, que les ramifications vasculaires observées sur la surface supérieure des expansions foliacées forment certainement un système de vaisseaux branchiaux, et que ces expansions elles-mêmes peuvent par conséquent être considérées comme de véritables organes respiratoires (5). Il est facile de s’as- surer directement que ces canaux ramifiés ne sont pas des vaisseaux ; du reste, nous avons déjà vu que ces mêmes canaux venaient tous aboutir à la poche que l’on voit sur la face dorsale de l'animal, on les voit s’aboucher d'une manière manifeste daus celte poche, et comme celle-ci communique avec l'extérieur par l’ouverture que nous avons indiquée , il est évident qu'on ne peut les considérer comme faisant partie du système vasculaire. L'erreur commise au sujet de ces canaux nous paraît devoir être attribute en grande partie à ce que les auteurs
(1) Ouvrage cité, p. 45.
(2) Manuel de l'Hist. nat. des Mollusques, p. 375.
(3) Onvrage cité, p. 318.
(4) Malacologie méditerranéenne, p. 65.
(5) Annal. and Magaz. ofnat. Hist , loc, cit. p. 149.
— 13 —
que nous avons cités précédemment, et surtout M. Al- mann, auraient pris la poche à laquelle ils aboutissent pour l'oreillette du cœur, quoique celle-ci en soit bien distincte, ainsi que nous le verrons par la suite.
M. Delle Ghiaje dit, en parlant des organes de la res- piration, que ces organes consistent en une fine ramification vasculaire cutanée (1); mais, comme il n'entre pas dans d’autres détails à ce sujet, et comme il nous paraît avoir pris pour le canal alimentaire le canal ramifié qu'il a figuré sur la face supérieure du corps de l'animal , il est assez difficile de comprendre ce que cet auteur a voulu ainsi désigner, à moins qu'il n'ait simplement placé le siége de la respiration dans l'enveloppe extérieure ou cutanée.
Enfin M. de Quatrefages a rejeté, on le sait, l'exis- tence d'organes de la respiration dans l’Actéon, et a pré- tendu que cette fonction était exécutée par le tube intestinal, ce mollusque étant un de ceux sur lesquels ce naturaliste avait élabli sa théorie du phlébentérisme (2).
Toutes ces opinions nous paraissent plus ou moins oin de la vérité; ainsi qu'Oken paraît l'avoir soupçonné, l'Actéon est un mollusque pulmoné, et son appareil respi- ratoire est tout à fait semblable à celui des mollusques terrestres.
Cet appareil est constitué par la poche dorsale dont nous avons déjà parlé dans la description extérieure de l'animal. En effet, lorsqu'on ouvre cette poche, on voit qu'elle est tapissée supérieurement par un lacis de vais- seaux entièrement semblable à celni des hélices et des limaces (3); nous avons déjà vu que sa cavité commu-
{) Voir l’ouvrage cité, p. 16.
(2) Voir le Mémoire cité de M. de Quatrefages et nos communica- tions à l’Institut.
(3) La disposition réticulée de cette partie apparaît même à l'extérieur et nous paraît avoir été bien vue par M. Almann qui seulement n’en a pas reconnu la nature, (Loc, cit, p. 148.)
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niquait avec l'extérieur par une ouverture. arrondie qui rappelle aussi tout à fait l'orifice pulmonaire de ces mol- lusques; enfin, les connexions de cette poche avec l'oreil- lette du cœur, par les vaisseaux qui rampent sur ses parois, nous semblent mettre hors de doute la détermi- nalion que nous en avons donnée, en la considérant comme une poche pulmonaire (1); d'après une organi- sation semblable, Cuvier n'a pas hésité à considérer l'Onchidie comme un mollusque pulmoné , bien que Péron lui eût affirmé l'avoir toujours trouvé dans l’eau, etil a pensé seulement que le mollusque venait de temps en temps à la surface, pour y respirer l’air en nature, comme le font les Planorbes, les Physes, etc. (2); or, ce mode de respiration concorde, tout à fait au contraire avec les habitudes des Actéons qui vivent le plus sou- vent à Ja surface de l’eau, à la manière des mollusques pulmonés fluviatiles.
L'appareil respiratoire de l'Actéon offre cependant une modification fort singulière qui le distingue de celui des autres mollusques pulmonés ; elle consiste dans ces ca- naux ramifiés qui partent de la poche pulmonaire et qui recouvrent la face dorsale de l'animal. Quels peuvent être les usages de ces canaux? Nous avons déjà fait voir quon ne peut les considérer comme faisant partie du système vasculaire, ainsi que l'ont pensé presque tous les naturalistes qui ont étudié l'Actéon ; il nous paraît tout aussi impossible de considérer ce système de canaux comme une espèce d'appareil aquifère , car l’eau ne pourrait pénétrer dans cet appareil qu'en traversant la poche pulmonaire qui n'est pas organisée pour recevoir de l'eau, et l’on ne conçoit pas en outre quelles seraient les fonctions d'un appareil semblable , sans analogue dans les autres mollusques. Il nous semble plus rationnel
(1) Voir notre communication faite à l’'Insitut le 13 janvier 1845. (2) Mémoire sur l'Onchidie, p. 6.
d'admettre que ces canaux sont destinés à recevoir de l'air, comme la cavité pulmonaire dans laquelle ils s'ouvrent et dont ils ne sont pour ainsi dire qu'une dé- pendance. Reste donc à expliquer leur usage comme canaux aériens. Faut-il croire qu'ils servent à mettre en contact avec l'air une plus grande surface du corps de l'animal, ce qui rapprocherait un peu leurs fonctions de celles des trachées des insectes? Ou bien, ont-ils seule- ment pour usage de tenir en réserve l'air nécessaire à l'exercice de la respiration , lorque l'animal se trouve dans l'eau? Ou bien encore, forment-ils une espèce d’ap- pareil hydrostatique analogue à celui de la Janthine, et qui servirait à ce mollusque pour se maintenir à la sur- face de ce liquide? 11 nous paraît difficile de décider cette question, à la solution de laquelle on n'arrivera proba- blement que par une étude suivie des mœurs et des habitudes des Actéons.
2° ORGANES DE LA CIRCULATION. — M. de Quatrefages a soutenu que l'appareil circulatoire n'existait pas dans l'Actéon (1), et les autres zoologistes qui se sont occupés de ce mollusque, n'ont donné sur cet appareil que des détails assez vagues ou inexacts. L'extrême ténuité des organes qui forment ce système, dans des animaux d'aussi petites dimensions, en rend en effet l'étude d’une assez grande difliculté.
Les vaisseaux qui forment le système veineux sont très apparents, au moment où ils viennent se ramifier dans la poche pulmonaire et former le réseau qui tapisse la paroi supérieure de cette cavité; ces vaisseaux sont bien distincts des canaux aériens que nous avons décrits précédemment et avec lesquels ils ont été confondus, comme nous l'avons dit, par plusieurs zoologistes. Après avoir cons-
(1) Voir le Mémoire cité de M. de Quatrefages et ses communicatiuns
à l’Institut, dans les comptes-rendus du mois d'octobre 1844 ct du mois de janvier 1945.
CHLORE
titué le réseau vasculaire pulmonaire, ils se rendent dans deux ou trois troncs principaux qui s'ouvrent directement dans l'oreillette.
Celle-ci est située à la partie antérieure de la poche pulmonaire, sur la ligne médiane, et se trouve appliquée contre la paroi supérieure de cette poche; elle s'abouche en avant dans un ventricule musculeux, pyriforme, tout à fait analogue par conséquent à celui des autres mol- lusques gastéropodes.
Le cœur entier est contenu dans un péricarde qui est adhérent à la paroi supérieure du corps de l'animal, comme dans les mollusques nudibranches ; aussi les mouvemens de systole et de diastole de cet organe sont très apparens dans ce point, pendant la vie, el ont été bien reconnus par MM. Quoy, Vérany, Gantraine, etc. M. Almann, qui a bien indiqué aussi la position du cœur, nous parait cependant avoir confondu cet organe avec la poche pulmonaire; c'est du moins ce que nous croyons pouvoir induire du passage suivant extrait de son mé- moire : après avoir décrit les ramifications qui recouvrent les expansions latérales du corps de l'animal, comme des rawmifications vasculaires branchiales, cet anatomiste dit que « ces ramifications viennent se rendre dans deux »troncs, un pour chaque moitié latérale, lesquels » marchant à peu près parallèlement à la ligne médiane et » à une courte distance de celle-ci, paraissent se terminer » à un canal circulaire dans lequel les vaisseaux de la » partie antérieure des expansions s'ouvrent aussi. Ce » vaisseau circulaire, qui ne saurait être vu d'une ma- » nière satisfaisante sans dissection, est placé immédia- » tement sousles téguments du dos et embrasse un organe » d’une figure irréguliérement circulaire, dans la struc- » ture duquel entrent des fibres très fortes, offrant une dispositiou réticulée ». — M. Almann ajoute que le , ventricule doit être vu dans l'organe rétliculé qui vient
Ce ©
2
= yes
» d'être décrit, quoique, d'après les difficultés de l'inves- » tigation, il n'ait pu découvrir ses connexions directes » avec les vaisseaux ». — Il pense aussi « que le vais- » seau circulaire peut être considéré comme exerçant les » fonctions d'une oreillette, ce qui apparaît au micros- » cope sous la forme d’un vaisseau circulaire, entourant » le ventricule, étant probablement le bord d'une oreil- » lette délicate, transparente, dont la partie centrale est » renduc invisible par un ventricule plus fort et plus » opaque ({) ».
M. Almann, qui fait remarquer très judicieusement que M. de Quatrefages n'a pas reconnu l'appareil circula- toire (ce qui l'a porté à en nier l'existence), à cause des moyens défectueux qu’il a employés dans ses recherches, M. Almann, disons-nous, nous paraît être tombé dans une faute semblable, car si, au lieu d’avoir étudié l'appareil circulatoire de la manière qu'il indique dans son mé- moire, il avait ouvert la poche quil considère comme l'oreillette et avait examiné attentivement ses parois, il aurait probablement reconnu que cette poche est bien distincte du cœur qui se trouve placé à sa partie anté- rieure et supérieure, comme l'indiquent nos figures; il aurait probablement reconnu aussi la nature véritable des vaisseaux & disposition réticulée qui tapissent sa paroi supérieure et qu il a pris pour les fibres du ventricule.
Ce ventricule donne naissance en avant à l'aorte qui se porte vers la partie antérieure de l'animal, traverse le collier nerveux et se perd dans la masse buccale, après avoir fourni dans son trajet, une branche profonde pour les viscères. La disposition du système artériel offre donc, dans l’Actéon, beaucoup d'analosie avec la disposition da même système dans les mollusques nudibranches.
3° ORGANES DE LA DIGESTION. — Les détails donnés sur
(1) Mémoire cité, p. 149.
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ces organes par Risso, MM. Delle Chiaje et de Quatre- fages sont tout à fait inexacls, et il nous paraît certain que l'appareil digestif a entiérement échappé aux recherches de ces zoologistes.
Risso, qui parle seulement de la términaison de Fin- testin, dit que l'ouverture anale est placée dansun tubercule creux situé à l'extrémité du pied (1), position singulière que M. De Blainville avait déjà révoquée en doute (2).
M. Delle Chiaje a décrit et figuré un canal médian et ramifié, qu'il a pris pour le canal alimentaire, ce qui l'a porté sans doute à voir dans l’organisation de ces mol- lusques de l'analogie avec celle des Planariées, Nous croyons que cet anatomiste s'est mépris sur l'existence d'un canal central et qu'il a été induit en erreur par une différence de coloration que l'on observe souvent sur la ligne médiane, surtout lorsqu'on examine l'animal par transparence (3); quant aux ramifications qui partiraient de ce prétendu canal central, il nous paraît évident que M. Delle Chiaje a pris pour des ramifications intestinales les canaux qui partent de la poche pulmonaire.
M. de Quatrefages a pris aussi la poche pulmonaire pour l'estomac, et les canaux qui partent de cette poche ponr des ramifications gastriques. Cet auteur a cru voir ensuite, sur la ligne médiane, un intestin étroit et sinueux partant de la poche stomacale et se rendant à une espèce de cloaque situe à la partie postérieure du corps ; à exemple de Risso, il place l'anus à la partie postérieure et médiane (4). Nous
(4) Voir l'ouvrage cité, p. 45.
(2) Manuel de Malacologie, p. 474.
(3) Cette différence de coloration tient à l’épaisseur moins considéra- ble des tissus sur la ligne médiane, ainsi que le montrent nos figures. — Nous sommes porté à croire, d’après la description de M. Delle Chiaje, que cet auteur a aussi pris pour des ramifications intestinales quelques-
unes des parties de l’appareil reproducteur, que nous ferons connaître par la suite.
(4) Mémoire cité, p. 138 et 142.
avons déjà eu occasion de dire et nous allons faire voir que cette description de l'appareil digestif de l’Actéon est entièrement inexacte.
M. Almann est le seul, des zoologistes qui ont étudié l'Actéon, qui ait bien vu l'appareil digestif de ce mollus- que. La description et la figure qu'il en a données s’ac- cordent presque sur tous les points avec ce que nous avions déjà vu et décrit nous-même (1).
La bouche est située à l'extrémité antérieure de l'ani- mal et un peu inférieurement comme dans les Aplysies ; elle a la forme d’une fente longitudinale qui se perd enar- rière, dans l’enfoncement qui sépare la tête du pied. Les bords de cette ouverture sont quelquefois légèrement pro- éminents et forment comme deux petites lèvres. D'après Risso, la bouche serait pourvue en outre de deux paires de filets tentaculaires que ce naturaliste n'a cependant pas figurés et qui n'existent certainement pas, ainsi qu'en a déjà fait l'observation M. Cantraine. Nous devons dire aussi que nous n'avons pas reconnu le voile échancré dans son milieu et assez semblable à celui des Lymnéens qui, d'après ce dernier naturaliste, recouvrirait l'ouverture buc- cale (2). |
La masse buccale, qui vient immédiatement après , est ovoïde et présente supérieurement des siries transver- sales très fines ; ses parois, très épaisses, sont entièrement musculaires et n'offrent aucune trace de pièces cornées. Dans sa cavité, on remarque inférieurement une saillie linguale très proéminente, allongée d'avant en arrière et armée de crochets cornés, transparents et comme imbri- qués, Nousavons figuré le renflement lingual et les crochets dont il est armé, tels que nous les avons observés ; mais il est probable que, dans les mouvements de la inasse
(1) Voir les Comptes-rendus de l Académie des Sciences, de janvier 1845, P: 94. (2) Ouvrage cité, p. 66.
buccale en avant et lorsque l'animal se sert de cette par- tie, ces crochets s'écartent les uns des autres et affectent alors la disposition que M. Almann a fiourée.
Le renflement lingual se continue avec un sac membra- neux qui fait saillie en arrière de la masse buccale et qui est rempli de crochets cornés tout à fait semblables à ceux que nous venons de décrire , adhérant par leur base à la paroi interne de ce sac. Nous ne saurions dire si ces crochets deviennent extérieurs, par le renversement de de la petite poche qui les contient, dans les mouvements de la langue en avant, et si l’animal s’en sert dans cette circonstance seulement, ou bien s'ils sont destinés à rem- placer successivement ceux de la langue, ainsi que Cu- vier l’a supposé pour les Turbots et comme cela paraît avoir lieu en effet dans quelques mollusques.
L’œsophage, qui prend naissance en arrière et en des- sous de la masse buccale, présente un calibre très peu considérable. Après avoir traversé l'anneau nerveux, il présente supérieurement une petite dilatation arrondie qui forme comme un premier estomac. Presque immédia- tement après, il se dilate de nouveau en une poche stoma- cale plus considérable, profondément située au-dessous de la partie antérieure de l’appareïil générateur, à peu près au niveau du cœur.
De la partie supérieure de cette poche, et près du point où aboutit l'œsophage, part l'intestin qui se porte d'abord un peu en avant, contourne l'appareil de la génération et se dirige ensuite en arrière et du côté droit, pour venir s'ouvrir du même côté, non loin de la ligne médiane. Cette ouverture, marquée par un petit tubercule saillant, se trouve placée un peu en avant de l'orifice pulmonaire, ainsi que nous l'avons déjà indiqué dans Ja description extérieure (1). Le calibre de l'intestin est le même dans
(1) Cette onvertnie est bien indiquée dans la figure de M. Cantraine
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toule son étendue et un peu plus considérable que celui de l’œsophage.
M. Almann a décrit et figuré deux paires de glandes salivaires situées, l’une en avant et l’autre en arrière de la masse buccale. Avant d’avoir lu le mémoire de cet anato- miste, nous avions bien vu les petites granulations blan- châtres qui sont situées sous la peau , autour de l'orifice buccal , et nous les avions considérées aussi comme des glandes salivaires ; maïs nous avons cherché inutilement les glandes salivaires postérieures que M. Almann fait aboutir en avant de l’origine de l'œsophage.
Le foie offre une disposition fort remarquable dans l'Ac- téon. Lorsqu'on déchire l'enveloppe extérieure de ce mol- lusque, on trouve partout, sous celte enveloppe et dans l'interstice des organes, une matière verdâtre à laquelle est due sa coloration. Si l’on étudie ensuite cette matière à un faible grossissement , l’on voit qu'elle est formée de petils cœcums ramifiés, présentant assez bien l'apparence de certains végétaux inférieurs; ces cœcums viennent se rendre dans des canaux qui, en se réunissant, donnent successivement lieu à des canaux plus considérables, les- quels viennent tous aboutir à deux troncs principaux qui, de l’extrémité postérieure du corps de l'animal, se por- tent en avant, de chaque côté de la ligne médiane, pour s'ouvrir dans la poche stomacale. Le foie forme donc dans l'Actéon comme un arbre immense dont les ramifica- tions enveloppent tous les autres organes, et nous offre ainsi un bel exemple d'un organe glanduleux rédnit à sa forme la plus élémentaire.
Ce fait et le peu de développement qu'offre le tube digestif dans un animal qui ne se nourrit pourtant que de substances végétales, comme nous le verrons par
la suite, nous paraissent avoir un assez grand intérêt, au
qui nous paraît seulement avoir commis l’erreur de la prendre pour l'ori- fice des organes de la génération.
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point de vue de l'anatomie et de la physiologie com- parées (1). | (La suite au prochain N°.)
QUELQUES OBSERVATIONS AU SUJET DE LA PERFORATION DES PIERRES PAR LES MorLusques; par M. Desnaves.
Quelle est la personne qui, réfléchissant avec quelque soin sur ce phénomène remarquable de la perforation des corps durs par les mollusques, pourra se persuader que ces animaux emploient des moyens mécaniques pour par- venir à leur but. Il faut se rappeler que tous les corps perforés sont ou du bois ou des calcaires plus ou moins durs, quelquefois des argiles durcis, ou plutôt des mar- nes argileuses ou des grès cimentés par du calcaire, Quels que soient ces corps, ils sont, dans le plus grand nombre des circonstances beaucoup plus durs que les coquilles des animaux qui les perforent. Il existe des mollusques dont la coquille est mince et fragile et qui s'enfoncent dans des calcaires très durs. La Modiole Lithophage, par exemple, à Toulon, vit dans des masses calcaires aussi du- res que les marbres les plus solides. Des marbres très durs sont criblés de trous, par la même espèce, aux environs de Bone. Dans ces mêmes calcaires, on trouve aussi des Saxicaves, des Pétricoles : le Gastrochène se joint sou- ventaux genres que nous venons de citer; souvent tous ces animaux attaquent des coquilles d'une grande du- reté qui présentent des parties suffisaminent épaisses, telles que les grands Turbos, les Avicules à perles, les Casques, les Patelles : enfin, sans exception, toutes
(1) Le tube digestif ne dépasse jamais la portion cervicale de l'animal, ainsi que le représente notre figme (voir la pl. III): — Souvent lesto- mac n'est formé que par un simple renflement cylindroïde, ainsi que l’a figuré M. Almann; nous avons trouvé ectte forme sur plusieurs indivi- dus.
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les coquilles perforantes corrodent les masses madrépo- riques qui jouissent, la plupart, d'une grande ténacité, comme Je savent les naturalistes.
Les autres genres de mollusques perforateurs, tels que les Pholades, pour le plus grand nombre, s'attaquent aux argiles durcies; elles y creusent des loges profondes en rapport avec leur propre volume. D'autres espèces du même genre vivent comme le Taret enfoncées dans le bois, On concevrait, jusqu'à un certain point, que les Pholades, qui vivent dans l'argile, pourraient creuser cette sub- stance molle par un moyen mécanique; mais ce qui prouve qu'il n’en est rien c'est que la même espèce se rencon- tre aussi bien dans des argiles très durs dont les parties ne peuvent facilement se désagréger. Quant aux Tarets, ils perforent les bois durs et neufs : il y a même des espèces, des mers chaudes, qui vivent dans l'enveloppe si dure du fruit du Cocotier; et ce sont ces espèces qui percent les bois les plus durs qui possèdent la coquille la plus rudi- mentaire et la plus fragile. Get examen rapide des faits, tels que chacun peut les observer, nous conduit naturel lement à établir qu'aucune coquille perforante n'aurait assez de solidité pour produire, sans usure sur ses bords, et sans altération des fines aspérités qu’elles portent, un trou, si petit quil soit, nous ne dirons pas dans Îles corps durs dont nousavons parlé, mais mêine dans ceux quiont le moins de cohésion. Nous engagerions les personnes qui voudraient soutenir l'opinion que nous combattons, celle de la perforation mécanique, d'essayer de creuser, avec une coquille perforante quelconque, en y meltant non-seule- ment lLoutes les précautions convenables, mais encore tout le temps nécessaire, un corps dur dela nature de ceux qui sont habituellement attaqués: cette expérience prouvera invinciblement qu'il n'est aucune coquille qui puisse résis- ter longtemps à l'eflort nécessaire, soit pour gratter le bois de manière à enlever de la poussière, soit pour userla pierre
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à l'aide des fines aspérités de la coquille. Ces aspérités disparaissent bientôt, avant même que l'on ait rayé Ja surface d'un calcaire aussi dur que celui de Toulon, par exemple, qui, pour le dire en passant , serait bien plus propre à user des coquilles que d'être rayé par elles. D’ail- leurs personne n'ignore que deux corps de la même na- ture, quand même ils seraient d’une inégale ténacité, ont de la peine à s’user par le frottement. Deux morceaux de marbre peuvent être longtemps frottés sans s'user beau- coup, et dans les faits que nous examinons les corps per- forés sont presque toujours beaucoup plus durs que les corps perforants. Ces seules considérations sont bien ca- pables d’ébranler la conviction des personnes qui croient à l'action mécanique des coquiiles.
On a toujours supposé au mollusque perforateur assez de liberté dans le trou qu'il se creuse pour y produire à volonté des mouvements de rotation à l’aide desquels il use doucement la pierre par le frottement de ses valves, comme le ferait un instrument à tarauder; mais on oublie que l’une des conditions de la vie des mollusques acé- phalés lithophages est une immobilité presque complète, commandée au reste par l’organisation même de ces ani- maux. Comment agit un instrument à tarauder? Il agit sur un corps dur, parce qu'on l'y appuie avec force, parce qu'il est fait d'un métal très dur auquel on a ménagé des tranchants aigus ; enfin on lui imprime un mouve- ment de rotation sur son axe.
Est-ce sérieusement que l'on a voulu comparer une coquille mince et fragile à un instrument perforateur ? Que l’on présente cette coquille au plus habile ouvrier, en lui disant de creuser avec elle la pierre calcaire d’où elle a été retirée, et cet homme regardera votre proposi- tion comme dérisoire : car il pourrait se faire que votre calcaire contint des grains de sable quartzeux capables «d'ébrêcher les outils les plus durs. Mais, dira-t-on, l’ou-
onto tatin tatin And d'est sSDÉRR tn d
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vrier voudra faire en quelques moments le trou auquel l’auimal consacre toute sa vie, 3, 4, 10 années peut-être, L'action de l’animal est faible, sans doute, mais elle est incessante, il n'a que cela à faire. Encore faut-il que, pour creuser, l'animal remplisse deux conditions : qu'il dispose d’une force au moyen de laquelle il applique sa coquille contre les parois de son trou, et qu'il imprime à sa coquille tous les mouvements rotatoires de va et vient sur son axe. Eh bien ! dans les animaux perforateurs dont nous parlons la force n'existe pas, et le mouvement rota- toire est impossible. L'examen rapide des genres Litho- phages le prouvera invinciblement, à commencer par la Clavagelle dont la coquille a une valve engagée dans le tube. Voilà évidemment un animal perforateur parfaite- ment immobile dont la loge est souvent aplatie, compri- mée et beaucoup trop large dans la direction des valves, pour que celle qui reste libre puisse frotter une partie quelconque des parois de la cavité que l'animal habite. Voilà donc un animal qui perfore la pierre, quoiqu'il soit immobile et qu'il manque à la fois des deux conditions pour accomplir une action mécanique sur la pierre qu'il habite. Cet exemple seui est tellement coneluant qu'il suffirait à la rigueur. Nous ne nous croyons pas dispensés pour cela de passer en revue tous les autres genres per- forateurs. Le Gastrochène a besoin , pour respirer et se nourrir, d'avoir constamment ses siphons étendus au dehors par les tuyaux calcaires qui terminent la cavité qu'il habite. Dans cette position, l'animal manque de point d'appui pour pousser la coquille contre les parois de son tube, et bien plus, il est condamné à une im- mobilité presque complète. S'il est vrai qu'il soit attaché par un byssus, ce byssus ne lui permettrait aucun mou- vement de rotation.
Ceque nous avons dit ailleurs du Taret nous dispense &en parler ici : car ect animal, extrêmement mollasse, n'a
ss toit.
pas même de muscles dans toute l'étendue de ses longs si- phons pour leur donner seulement un peu de rigidité, et l'absence de muscles le met dans l'impossibilité d'exercer avec sa coquille des mouvements de rotation; et quand même il existerait des muscles dans les parois des siphons et du manteau, les mouvements de rotation seraient presque impossibles chez un animal très irrégulièrement contourné sur lui-même.
Il suffit de constater le bel état de conservation des moindres aspérités qui ornent les individus de diverses espèces de Pholades connues , pour être convaincu que jamais ces coquilles, minces et délicates, n’ont éprouvé le moindre frottement.
Les Saxicaves perforantes, car toutes ne le sont pas, les Pétricoles , les Vénérupes, sont souvent des coquilles un peu aplaties; elles se creusent des trous qui ont leurs formes, et dans lesquelles il leur est impossible de se tour- ner : il y a même des espèces qui, en creusant leur loge, ménagent une crète saillante de la pierre qui s'interpose entre les crochets des valves ; et ces espèces sont comme les Clavagelles dans l'impossibilité absolue de se mouvoir. Il est à remarquer que, dans toutes les espèces de ces gen- res, les coquilles sont liérissées d’aspérités qu couvertes de stries fines sur lesquelles on n’aperçoit aucune trace de froltement et d'usure. On ne peut donc supposer, chez toutes ces espèces, un moyen mécanique de perforer la pierre, souvent très dure, qu'elles habitent.
Dans le genre Cypricarde, Lamark a compris quelques espèces perforatrices; elles sont minces, allongées ova- laires. Dans leur section transverse, les loges qu’elles se creusent dans les calcaires ou les coraux sont elles- mêmes ovalaires, et si justes pour la coquille que celle-ci ne peut y exercer des mouvements de rotation. Dans les animaux de ce genre, les siphons sont extrêmement courts, membraneux, assez semblables à ceux des Bucar-
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des, l'animal ne pourrait donc pas s'en servir comme d’un point d'appui, quand même il aurait des mouvements de rotation.
Enfin nous avons un dernier genre à examiner, et c'est l'un des plus connus, pour la propriété dont jouissent quelques-unes de ces espèces de perforer la pierre : nous voulons parler des Modioles. Guvier a proposé le genre Lithodome, pour les espèces perforantes. Nous connaissons l'animal de l'espèce la plus vulgaire, la Modiole Litho- phage; nous l'avons conservé vivant et nous en avons étudié les manœuvres. Get animal se tient suspendu an milieu du trou qu'il habite, au moyen d’un faible byssus et de manière à ce que sa coquilie laisse entre elle et les parois de la pierre un espace vide. Pour obtenir cette po- sition, l'animal est pour ainsi dire encré à l’aide du petit nombre de fils dont son byssus est composé; ces fils sont tendus à droite et à gauche, en avant et en arrière et fixés de telle manière que la coquille demeure immo- bile. L'animal a un pied beaucoup plus long, beaucoup plus grèle que les autres Modioles; il fait sortir cet organe de ses valves entrouvertes et s'occupe constamment à le promener doucement, en s’étalant un peu sur les pa- rois de la cavité pierreuse, il profite, pour cela, de l’es- pace qu'il a ménagé, en fixant les ‘ls de son byssus entre la coquille et les parois de son trou. Quelle que soit son extensibilité, le pied ne peut atteindre toutes les parties de la cavité pierreuse : aussi, après un certain Lemps, l'animal détache fil à fil son byssus, fait sur son axe longi- tudinal un quart ou une demi-révolution et recommence à promener son pied sur les parois de la cavité pierreuse. Il n'ya rien là, comme on le voit, qui annonce une perfo- ration mécanique de la pierre de la part des Modioles Lithophages. Ilest bien à croire que les animaux des au- tres genres agissent d'une manière analogue, soit par leur pied, soit par leur manteau et, peut-être, par les deux
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organes tout à la fois. Mais il est nécessaire de tenter de nouvelles observations, pour changer enfin en un fait certain et prouvé, ce que nous regardons seulement comme probable, à un degré qui approche de la cer- titude.
Mais ici ne se borne pas encore tout ce que nous avons à dire sur cette question intéressante de la perforation de la pierre par les mollusques ; nous avons encore à corro- borer nos probabilités par l’examen de ce qui se passe dans Je jeune âge. Comment les partisans de l’action mécanique des coquilles ponrraïent-ils concevoir qu'un animal, au sortir de l'œuf, ou peu de temps après, ayant un rudiment de coquille tellement mince et flexible qu'il ressemble plutôt à une membrane, peut cependant perforer la pierre avec cette coquille. Car il n’en faut pas douter, à peine sorti de l'œuf, l'animal commence son trou; nous avons vu des coquilles de Gastrochène et de Pétricole ayant à peine 2 ou 3 millimètres de longueur, déjà contenues dans une cavité proportionnée à leur volume. Tous les naturalistes le savent, l'accroissement des animaux est d'autant plus rapide qu'ils sont plus jeunes; et les parti- sans de l’action mécanique seraient forcés d'admettre que c'est au moment où la coquille est la plus mince, la plus fragile, par conséquent offre le moins de résistance, qu'elle doit supporter les plus grands efforts, sans que cependant elle subisse la moindre déviation dans son accroissement, la moindre altération dans sa forme, la moindre usure dans ses parties les plus délicates.
Si, malgré tous les faits que nous venons de mention- ner, nos raisonnements qui s y appuient trouvaient des incrédules, nous franchirions la limite des mollusques acéphalés et nous montrerions le Magile perforant lente- ment Ja masse madréporique dans laquelle il habite, quoi- quil y soit dans la plus parfaite et la plus constante im- mobilité. Si ce fait u'était pas encore assez convainquant,
nous ferions voir des Amélides molles , dépourvues de tube ou d’autres parties dures, se creusant cependant de longues et sinueuses galeries dans les calcaires tendres, et pouvant toujours maintenir les longs canaux qu'elles habitent d'un diamètre proportionné à celui de leur corps; nous pourrions enfin descendre plus bas encore, jusqu'aux derniers échelons du règne animal et montrer des Epon- ges perforantes, criblant de trous irréguliers les calcaires les plus durs, et produisant une véritable carie à leur sur- face.
Le but de cette dissertation s'aperçoit facilement. Une opinion, ancienne déjà, persiste dans la science ; d’après elle, les mollusques perforateurs ne peuvent percer la pierre qu'à l’aide de leur coquille agissant mécanique- ment,
Nous croyons cette opinion erronée et nous la com- battons par des faits et par les raisonnements que ces faits nous suggèrent. Nous voyons d'abord, et sans excep- tion authentique jnsqu'à ce jour, tous les animaux perfo- rateurs s'attaquer à des calcaires plus ou moins durs ou à du bois plongé dans l’eau. Nous remarquons aussi lPimmobilité presque absolue de tous ces animaux et l'im- puissance où ils se trouvent d'appliquer assez fortement leur coquille contre les paroïs de la cavité habitée pour l'user par le frottement. Nous sommes donc conduits, malgré nous, à cette conclusion : les mollusques qui per- cent la pierre ne la perforent pas par un moyen mécani- que.
Quand même tout ceci n'aurait servi qu'à détruire une erreur, sans pouvoir rien mettre à la place, nous n’aurions pas hésité un moment : cer on est plus près de la vérité, quand l'erreur n’existe plus. On voit les meilleurs esprits s'attacher à des théories vicieuses sanctionnées par le temps, uniquement parce qu'elles ont été admises par des auteurs haut placés dans la science. Et puis, dit-on, voilà
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une théorie qui paraît satisfaisante : si nous la rejelons, par quelle autre la remplacerons-nous ? Pour nous, l'His- toire naturelle, et la Zoologie en particulier, ne com- porte point de théorie. Des faits sont observés, s'ils le sont mal, la généralisation qui en résulte est fausse, s'ils le sont bien, cette généralisation est bonne, et elle est re- connue telle, parce qu'elle s'applique à tous les phénomé- nes observés : et c’est ici justement que ces réflezions trouvent leur application immédiate.
On a vu des coquilles dans la pierre. Commeni se perce la pierre, s'est-on demandé? Par un moyen mécanique. Doncles mollusques perforateurs , armés d'une seule par- tie solide, de leur coquille, creusent les corps durs avec elle et par un moyen mécanique : tel est le premier et le plus vulgaire raisonnement, Mais si l'on examine les faits
plus attentivement, on voit que des animaux qui devraient
jouir d’une certaine force sont sans force; qui devraient joindre le mouvement à la force sont sans mouvements; qui devraient être armés de corps plus durs que ceux qu ils creusent sont revêtus de pièces testacées, minces et friables, de telle sorte, que l'on pourrait assez facilement distinguer une coquille perforante par son peu d'épais- seur. Que résulte -t-il de tous ces faits? Une opinion con- traire à celle d'abord admise et qui peut s'énoncer d'une manière bien simple que voici : aucun mollusque ne per- fore la pierre à l’aide d'un moyen mécanique.
Quel moyen emploie l'animal, pour parvenir au but que la nature lui impose? Quand même la science ne se- rait pas encore assez avancée pour connaître avec certi- tude l'agent mis en jeu, ce ne serait pas un motif suffisant pour rejeter la proposition que nous venons d’é- tablir. Nous poserons à notre tour cette question : Si le mollusque ne peut perforer la pierre par un moyen mé- canique, a-t-il à sa disposition autre chose qu'un agent chimique préparé par des organes de sécrétion? De quelle
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nature sont les agents chimiques qui dissolvent le bois ei la pierre? Ce sont des acides; or le bois et la pierre sont dissous, bien évidemment. Donc pourrions-nous con- clure : les mollusques perforateurs sécrètent des acides assez puissants pour attaquer la pierre dans laquelle ils vivent. Ce raisonnement pourrait égarer, quoiqu'il pa- raisse juste : car, malheureusement, il ne s'appuie sur aucune observation directe. Il serait facile aux per- sonnes qui habitent les bords de la mer d'éclairer la science à ce sujet. Il suffirait peut-être des expériences les plus simples, avec des papiers sensibles ou d’autres réactifs de l'emploi le plus facile, pour décider si la sécré- tion des mollusques dont il s’agit est acide; probable- ment parviendrait-on,avec quelque patience, à découvrir quelle est la nature exacte de l’agent dissolvant; la solu- tion de cette question serait d’un grand intérêt pour la physiologie des mollusques.
Une autre objection se présente encore. Si les mollus- ques perforateurs se creusent leurs trous au moyen d'une sécrétion aeide, comment étant eux-mêmes plongés dans l'eau, ces animaux pourront-ils produire une assez grande quantité de suc acide pour dissoudre la pierre sans cependant corroder leur propre coquille. Il y a en effet ceci de très remarquable, c'est que jamais la coquille ne porte la moindre trace de dissolution : elle est toujours dans l’état de la plus parfaite conser- vation , au moment où elle est retirée de la loge qu'elle habite.
Cette objection semble détruire l'opinion que nous dé- fendons. Comment concevoir qu'un mollusque contenu dans un trou, en communication directe avec l'Océan, va sécréter une liqueur acide qui ne sera pas immédiate- ment dissoute, dans une quantité suffisante de liquide pour en détruire l'effet? Et dans le cas où l'animal, à l’aide de ses siphons, boucherait l'entrée de sa cavité
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pour sécréter sa liqueur acide, il arriverait nécessairement la corrosion simultanée des paroïs de la cavité et de la surface externe de la coquille. Or la coquille est toujours préservée; la cavité s'agrandit sans cesse, à mesure que l'animal s'accroît. Il faut donc que le mollusque ait une action spéciale qui concilie ces deux phénomènes.
Pour bien comprendre ce qui va suivre, nous devons rapporter quelques faits importants sur l'accroissement des Arrosoirs, des Clavagelles et de ceux des Gastrochè- nes, qui, tels que le Mumia, sont renfermés dans un tube calcaire isolé.
Une Clavagelle, un Arrosoir, s’accroissent lentement comme tous les autres mollusques; et l’on remarque que les jeunes individus sont pourvus d'un tube aussi com- plet que les grandes. Il semblerait donc que le tube de ces animaux s’accroit à la fois par tous les points de son étendue : ce qui supposerait chez lui un état de mollesse, d’extensibilité qui n’existe jamais : il faudrait que ce tube s'accrüt à la manière des os des vertébrés, et tout, dans sa structure, prouve qu'il ne s'accroît pas ainsi. Pour avoir un tube gn rapport avec son volume actuel, l'animal dis- sout le tube ancien dans lequel il se trouve à l'étroit : ce qui se passe chez les Clavagelles le démontre invincible- ment.
L'animal de la Clavagelle est renfermé entre deux val- ves très inégales : l'une, la plus petite, est comprise et fixée dans la paroi du tube; l’autre, articulée en charnière avec la première , joue librement dans la cavité du tube. Si l'animal n'a pas la propriété de dissoudre son tube, comment expliquer l’accroissement de la valve engagée ? L'animal ne peut ajouter à cette valve que pendant le moment assez court de la dissolution de son tube. Aussi- tôt que ce tube est reconstruit, l'accroissement de cette valve cesse, tandis qu'il continue toujours dans l’autre : ce qui explique aussi l'inégalité des valves, l’une s’accrois-
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sant sans discontinuité; l’autre ne pouvant le faire qué périodiquement et pendant les courts moments de la dis- solution du tube. Ge tube se reconstruit alors tout d’uné pièce; et cette opération est prompte, ainsi que le témoi- gnent les belles expériences de M. Laurent. Ge savant et ingénieux observateur a vu un Taret, extrait de son tube, en sécréter un nouveau, en quelques jours, aussi complet que le premier.
La manière dont s'opère la dissolution du tube, chez les Clavagelles et les Arrosoirs, prouve que ces mollus- ques perforateurs ont un organe doué d’une action spé- ciale : il accomplit le double phénomène de la dissolu- tion du tube et de la parfaite conservation de la coquille. Ce fait, qui paraît particulier aux mollusques tubuli- coles , nous le généralisons , et nous croyons qu'il existe chez tous les moliusques perforateurs, sans exception, avec celte légère différence que, là où il n’y a point de tube, l'organe sécréteur agit sans cesse sur les paroiïs pierreuses de la cavité habitée par Panimal.
Deux organes peuvent concourir à augmenter la cavité d’un mollusque perforateur : le pied et surtout le man- teau. Ge dernier organe est très épais chez les mollusques perforaieurs; il présente de grandes surfaces, soit dans le baillement des valves, soit en se renversant au-dessus d'elles, ainsi que nous l'avons observé dans les Clava- gelles et les Pétricoles vivantes. Dans le manteau de ces animaux, ainsi que dans celui des Gastrochènes, nous avons découvert un Organe sécréteur spécial qui, pour nous est indubitablement celui qui fournit à l'animal le dissolvant qui lui est nécessaire.
Si l'animal laissait tomber dans l’eau le produit de la sécrétion, il serait perdu et sans action, ainsi que nous le disions tout à l'heure. Pour l’employer utilement, l'or- gane sécréleur lui-même est appliqué longtemps sur la paroï qu'il doit attaquer : le liquide ambiant est déplacé
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par cette application la liqueur sécrétée est mise en contact avec le corps qu'elle doit dissoudre, sans être préalable- nent délayée dans l’eau. Ghez les Clavagelles, les Arro- soirs, la plupart des Pétricoles et des Vénérupes, l'organe est assez grand pour se mettre en contact à la fois avec toute la paroi du tube et de la cavité habitée. Chez les Gastrochènes, les Pholades, les Lithodomes, etc., cet or- gane est trop étroit, et le soin de l'animal consiste à lPap- pliquer successivement sur tous les points de la cavité qu'il habite.
Ainsi, il ne reste plus le moindre doute, les mollusques perforateurs ne creusent pas leur habitation par un moyen mécanique ; ils y parviennent par un agent chimique; l'organe qui le sécrète existe, il est connu; nous savons comment il s'applique pour agir sûrement, Un seul point de la question reste à étudier : c’est ce qui a rapport à la nature même de l’agent sécrété. Quelques observations bien faites par un chimiste habitant nos côtes, sur un point où les mollusques perforateurs abondent, suffiront pour résoudre complétement le problème. Ge que nous avons dit suffirait à la rigueur : car on peut déjà préju- ger que les mollusques n'attaquant jamais que les sub- stances calcaires, leur sécrétion est un acide, probable- ment il est en partie neuiralisé par sa combinaison avec les matières muqueuses; mais de quelle nature est cet acide : l'observation directe seule peut répondre à cette question.
NOTE SUR LA POSITION DE L'ORGANE DE L ODORAT Chez les Mollusques gastéropodes terrcstres ; par M. Le- py.— (Journal de l’Académie des Sciences natu- relles de Philadelphie, 2° Série, T. 1, p. 69.)
Lorsque l'on observe les mollusques gastéropodes
terrestres, on s'aperçoit qu'ils se dirigent sans trop d'in-
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certitude vers les lieux où se trouvent des alimens de leur choix. N'ayant point d'organes visuels assez parfaits pour voir distinctement les objets de près ou de loin, ces. animaux ne peuvent donc se guider par la vue des sub- stances qu'ils recherchent. Les naturalistes ont supposé l'existence d’un organe olfactif qui, jusqu'à présent, n'a pu être découvert par les anatomistes. Guvier, à la suite de ses recherches sur l'anatomie des limaces et des hélices, en parlant du sens de l'odorat, si manifestement prouvé par les mœurs de ces animaux, mais non démontré par le scalpel, dit qu'il est très probable que la sensation de l'odorat se produit par toute la surface cutanée qui, par sa structure , ne manque pas d'analogie avec un organe pituitaire. Mais pour admettre cette explication du célèbre anatomiste, il faudrait d’abord renverser les principes de physiologie par lesquels il est prouvé qu'un organe de sensation ne peut fonctionner qu'au- tant qu'il est localisé. Il faudrait supposer aussi une double fonction aux nerfs cutanés des mollusques, qui se trouveraient ainsi chargés des sens du toucher et de l’odorat; ce serait assurément le seul exemple que l'on pourrait citer de fonetions si diverses dans un appareil nerveux dont la destination ne saurait être équivoque. Un savant Américain, M. Leidy, annonce dans le journal de l’Académie des sciences naturelles de Phila- delphie, avoir découvert l'organe olfactif chez les gasté- ropodes terrestres. Il a observé à l'extrémité antérieure du pied une petite cavité tapissée d'une membrane vers laquelle se rendent deux grosses branches nerveuses qui partent de la portion inférieure et antérieure de l’anneau æsophagien. Gette même cavité reçoit également des vaisseaux qui proviennent de l'aorte céphalique. D'après ses indications il sera facile aux anatomistes de s'assurer de la réalité de la découverte de M. Leidy. Une série d'expériences deviendra ensuile nécessaire pour cons-
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tater le fait anatomique. On sait avec quelle facilité les mollusques terrestres supportent l’ablation de diverses parties de leur corps. Il sera donc possible de faire la section de l'organe olfactif et de voir ensuite si l'animal se dirige avec autant de sûreté vers le lieu où est déposé l'aliment de son choix. Si ces expériences réussisent, comme nous le pensons , elles donneront la consécra- tion la plus évidente à la découverte si intéressante de M. Leidy. DEsHAYESs.
Norice sur le genre Cycrosroma , et GaraLocue des espèces appartenant à ce genre; par M. Petit de la Saussaye.
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C'est Lamark qui, en 1801, a le premier, établi le genre Cyclostome, dans lequel il faisait entrer alors un certain nombre de coquilles diverses, dont les caractères principaux étaient: une ouverture ronde, régulière, avec un péristome continu, et fermée par un opercule. Parmi ces coquilles se trouvaient des espèces marines, fluviatiles et terrestres.
Cet illustre conchyliologue ne tarda pas à reconnaître Ja nécessité de retirer de ce groupe les coquilles marines, puis les coquiiles fluviatiles, et, en 1819, dans son his- toires des animaux sans vertèbres, il circonscrivit le genre Cyclostoma, en n'y laissant que les espèces terrestres.
Les formes dela coquille des Cyclostomes varient consi- dérablement depuis l'enroulement discoïdal jusqu’à l'al- longement pupoïde.
En ce qui concerne l'animal, Lister a publié, en 1694, une anatomie médiocre du C'ycl. elégant, travail qui a été repris en 1829, avec plus de soin et de succès par M. Ber- keley, dans le Zoological journal vol: IV p. 278.
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Les Gyclostomes s’éloignent des autres pulmonifères en ce qu'ils ont des sexes différents, sur des individus dis- tincts; ils n’ont que deux tentacules, les yeux placés à la base, et ils sont pourvus d’'opercule, caractères qui rap- prochent beaucoup ce groupe de la famille des tur- binacés, dans laquelle ils ont été placés par quelques zoologistes. D'autres attachant plus d'importance à l'or- ganisation du système respiratoire de ces mollusques, essentiellement terrestres, les ont placés à la suite des hélicidés; mais quelle que soit l'opinion à laquelle on voudra s'arrêter, on sera touiours entraîné à former une famille distincte des coquilles terrestresoperculées, famille dans laquelle devraient être rangés, avec le genre Cyclos- toma les genres Pupina et Helicina.
La caractéristique du genre Cyclostome peut être formulée comme il suit:
Testa dextra, polymorpha; anfractibus plerumque rotundatis ; apertura circinata, vel fere circulari, plus minus-ve posticè angulata; marginibus orbiculatim con- nexis, œlate refiexts.
Operculum vel calcareum, vel corneum, semper spirale.
Molluscum terrestre gasteropodum, pulmoniferum, sexibus separatis ; tentaculis duobus, bast occulatis; capite probos- cidi form.
Les différences notables qui existent dans la forme des coquilles du genre Cyclostoma, et quelques accidents particuliers à certaines espèces devaient naturellement attirer l'attention des conchyliologistes; aussi quelques- uns d'entre eux ont-ils songé à subdiviser ce genre.
Cest ainsi que dans les derniers temps M. Benson a établi sous le nom de Pierocyclos, et après lui M. Tros- chel, sous le nom de Steganotoma, un genre qui com- prendrait un certain nombre de Gyclostomes planorpu-
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laires présentant à l'angle supérieur du péristome une sorte de dépression plus où moins profonde en forme de gouttière, parfois relevée en forme de canal: il existe même une espèce (le Cyclost : spiraculum, Sow.) dans laquelle on remarque, indépendamment du earactère dont il vient d'être question , et à quelque distance de l’ouver- ture, un canal tubiforme saillant au-dessus de la suture.
M. Troschel s'appuyant, d'un autre côté, sur des carac- tères pris principalement dans l’organisation des oper- cules, a cru pouvoir établir plusieurs coupes, dont il a donné la caractéristique dans le Zeitschrift für malaco- zoologie, ann. 1847.
Peu après, M. Pfeiffer a étendu encore ces divisions, en les modifiant, et dans le même journal il a fondé de nouveaux genres.
D'après cet auteur le genre Cyclostoma se trouverait divisé comme il suit :
G. Aperostoma, Troschel. iyp. Cycl. giganteum, Sow. C. planorbulum, Lam. G. Cyclostoma, Lam. emend. typ. CG. naticoides, Recl. C. quaternatum, Lam. C. Labeo, Mull. C. calcareum, Sow.
G. Tropidophora, Troschel. typ. CG. Cuvicrianum, Petit. C. tricarinatum, Muüll.. G. Chaonopoma, Pfeif. typ. C. Lincina, L. G. Cyciophorus, Montf. typ. C. pernobile, Gould. C. oculus capri, Gmel. C. stenostoma, Sow. G. Leptopoma, Pfeif: typ. C. luteum, Less. C. perplexum, Sow. G. Chondropoma, Pfeif. typ. C. Sagra, Dorb. 3. Megalostoma, Guilding. typ. C. altum, Sow: C. tortum, Wood. G. Aulopoma, Troschel. typ. CG. Itieri, Guérin G. Craspedopoma, P/eif. iyp. G. lucidum, Lowe. G. Myxostoma, Trosch. typ. C. Petiverianum, Sow. 1. Piterocyclos, Benson. typ. C. anguliferum, Souleyet G- Geomelania, Pfeif. typ. C. Jamaicense, - Pf. G. Hydrocena, Parr. typ. C. Rubens. Quoy.
Ur. Pomatias, Stud. typ. C. patulum, Drap.
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Nous n'avons pas cru devoir adopter, dans la rédaction du catalogue ci-dessous, la classification de M. Pfeiffer, parce qu’elle ne nous semble pas fondée sur des caractères suffisants, ni même bien précis. Existe-t-il, comme le croit ce savant conchyliologue, un rapport intime entre les opéreules et les animaux des Gyclostomes, et les différences que présentent les premiers en annoncent- elles d’analogues dans l'organisation de ces mollusques? C'est ce dont il est permis de douter. La nature plus ou moins calcaire ou cornée des opercules résulte plutôt de circonstances secondaires, telles que l'habitation de ces animaux, leur nourriture, la nature du sol sur lequel ils vivent, l’action du soleil etc... Quant à la forme variable des tours de spire observée dans ces pièces accessoires, elle provient sans doute des modifications que présente l'organisation seule da muscle chargé de sécréter la matière, modifications qui ne Lanbterotent pas devoir suffire pour l'établissement de coupes génériques.
Quoi qu'il en soit, les travaux de MM. Troschel et Pfeiffer n’en auront pas moins été très utiles en ce qu'ils auront appelé l'attention des observateurs sur la nécessité d'étudier avec plus de soin des animaux dont les coquilles se présentent sous des formes si diverses.
Quant à nous, nous avons classé les Cyclostomes, en les réunissant par groupes, et dans l'ordre de leurs affinités : ce mode d'arrangement nous a paru d'autant plus satisfaisant, qu'il place les espèces dans un ordre qui s'accorde d’une manière assez remarquable avec leur distribution géographique.
Nous n'inscrivons dans le catalogue que les espèces réellement décrites, en indiquant, pour chacune d'elles, le nom de l’auteur qui en a le premier donné la caracté- ristique: nous citons, en synomynie seulement, les noms attribués à ces espèces soit dans les recueils de figures
ET
comme l’Index testaceologicus de Wood, soit dans de simples catalogues.
Indépendamment de l'habitat, et autant qu'il nous a été possible de le faire, nous indiquons, pour chaque espèce, la figure qui nous a paru donner l'idée la plus exacte de sa forme et de sa coloration, l'objet de notre travail étant de rendre plus faciles la détermination et le classement, dans les collections, des Gyclostomes décrits jusqu à présent. |
Nous avons probablement omis quelques espèces qui auront échappé à nos recherches; il en est, en outre, | quelques-unes que nous n'avons jamais vues, et que nous n’aurons peut-être pas placées dans le rang qu'elles doivent occuper, mais nous aurons soin par la suite de rectifier nos erreurs et de compléter le catalogue et l’his- toire d'un des genres les plus intéressants de la nom- breuse famille des coquilles terrestres: aussi nous rece- vrons avec reconnaissance la communication des espèces qui ne figurent pas dans la liste qui va suivre,
CATALOGUE DES CYCLOSTOMES.
Oculus capri Gmel.
Rafflesii Sow. Lara: Mousson Coq. Java. P.6.f. 2. Indicum. Philipp. L
Semisulcatum. Sow. I. Philipp. Thesaurus. f. 99. Woodianum. Lea. } ; Mem. 1840. FI. 12. f. 19. Luzonicum. Sow. | I Philipp.
Gironnieris. Souley.
C. Charpentieri. Mousson. Java. Coq. Java. PI. 6. f. 3. Pernobile. Gould. | Inde Kuster. PI. 3. f. 15. Aurantium. Schum. *
Speciosum. Philippi. Kuster. PI. 25. f. 1-5. Eximium. Mousson. Java. Coq. Java. PI. 7. f. 1. Volvulus. Hüll. Inde. Thes. f. 126.
Validum. Sow. L. Phitipp. Thes. f. 132-3. Involvulus. Müll. Inde Thes. f. 114-16. Polvulus. Chem. ) ;
Ceylanicum. Pfeif. Ceylan. Kuster. pl. 29. f. 1-3. Indicum. Deshayes. Inde. Voy. Belanger. Stencmphalum. Pfeif. À Inde Kuster. pl. 28. f. 5-6. Indicum var.? Desh. ) ’
Meukeanurm. Philippi. Ceylan? Kust. pl. 23. f. 6-8.
PRET
Linguiferum. Soiy. 1. Philipp. Thes. f. 198. Tigrinum. Id. Id. Thes. f. 201-4. Zebra. Giatel. Id. Ann.S. L. Bord. p. 3.f. 9. Canpaliferum. Sow. ld. Thes. f. 140-2. Lingulatum. Id. Id. Thes. f. 208-110. Turbo. Chem. } à Maculosum ? Jay. ue lus Santo par Singapoor. Thes. f. 131. unetalum. ratel. FÉES KES } Ceylan. Thes. f. 134 5. Tuba. Sow. Malaca. Thes. f. 129. 130. Perdix. Id. Tanasserim.Thes. f, 127-8. Variegalum. Philippi. Java. Abilà. pl. 1. f. 3. Lollingeri. Mousson. Id. Coq. Java. pl. 7.f. 2. Albicans. S0w. Oc. Pacif.? Thes. f. 110-12. ie Id. Thes. f. 1067. aticoides. Recluz. Thes. f. 108-9. Turbo foliaceus? Chem. [. Socotora. Guiilaini. Petit. Mogadoxa. Journ. de Conch. Clathratulum. Recluz. 1. Socotora. Thes. f. 15-16 Clausum. 0. Arabie. Thes. f. 266.-7. Cuvierianum, Petit. Madagase. Thes.f. 28-9. Dehayesianum. J4. ld. Mag. Zool. pl. 98. Modestum. Id. Abd-el-Gou.Journ. de Conch. Lamarkii. id. iMadagase. Delessert. pl. 29. f. 13. Orbella. Sour. \ Kuster. pl. 20. f. 4-6. Tricarinatum. Muüll. l . ! : Ein Par (Le Maurice. Thes. f. 122. Filosum. Sow. l Terveriarum. Grat. Madagasce. Thes. f. 14. Arliculatum. Gray. | Michaudi. Gratel. ll Carinatum. Sow. i Tbes. f. 117-6. Abeillei. Gratel. Id. Ann. S. L. Bord p.9. f. 6. SUEDE: Lam. I. Maurice? Delessert. pl. 29. sewerbyi. Pfeif. | Mega heilos. QE | I. Mayotte. Thes. f. 276. Ortyx. Eydoux. |) Multicarinatum. Jar. IL. Seychell. Thes. f. 27-28. SRE Gratel. U purcum. Sow. : es. f. 75-6. Conoideum. Pfcif. {1 Maurice. Cariniferum. Sow. Madagase. Thes. f. 98. Spectabile. Petit. Nosse Faly. Journal de Conch. iltatum. Sow. Madagase. Thes. f. 89-90. Desmoulinsii, Gratel. Id: : Thes®1-97,
Cinctum. Soiv, Id. Thes. f. 199
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Fulvescens. Soi. Madagasc. Thes. f. 79-80. Asperum. Mich. |! Id Cat. Douai. pl. 23. f. 15-16. FE MA { S
alcareum. . Pas Le E Id. Deless. pl. 29. f. Ictericum. . Sow. Thes. f. 268-9. co saint. de Madagasc. Thes. f. 105-6.
yrostoma. | Hæœmastoma. Gratel. Id: Thes. f. 200. Bicarinatum. ce Madagase. Thes. f. 121, Unicarinalum, am. nn en den TROIE ED. Campanulatum. Pfeif. Hd. Kuster. pl. {8.f. 45. Duisabonis. Grat. Id. Ann. S.L. Bord. p. 3. f. 2. Hanleyi. Pfeif. Id. Kuster. pl. 8. f. 9-11. Puichellum. Sow. Id. Thes. f. 236. Obsoletum. Lam. | Id Thes. f. 124-5. Madagascariense. Gray. ; Grif. Animal. Kingd. Zonatum. Petit. ld. Journ. de Conch. Mullifasciatum. Grat. Id. Ann. S. L. Bord. p. 3. f, 3. Citrinum. Sow. Thes. f. 104. Ligalum. Mill. Madagasc. Thes. f. 24. Goodotianum. Sow. 1d. Thes. f. 193. His He ld. Thes. f. 192.
ne ;
Ligatus. Wood. Thes. f. 25-6. Ligatulnm. Gratel. Madagasc. Bull pl. 3. f. 20. Cincinnus. Sow. Thes. f. 77-78. Flavilabre. Sow. I. Maurice ? Thes. f. 258-9. Listeri. 14. Thes. f. 22-3. Fimbriatum. Lam. Undulatum. $ow. fr Maurice. Thes.f. 29-30. Philippi. Gratel. - Hoœmastoma. Anton. Id. Kust. pl. 3. f. 3-4. Zanguebaricum. Petit. I. Zanzibar. Journ. de Conch. Gibbum. Eydoux. Teuranne. Thes. f. 247-8. Parvum. Saw. 1. Philipp. Thes. f. 254-5. Guimarasense. Sow. I. Philipp. Thes. f. 274-5. Philippmarum. Id. Id. Thes. f. 205-7. Immaculatum. Chem. ) Chem. f. 1063. Lœæve. So. Id. Thes. f. 220-2. Maculosum. Souley. | flaculatum. Lea. | jd Mem. f. 87. DATE var ra ) ,
urbinatum eif. ! EE Da Eee (1 Bohol. Thes. f. 2456. Politum. Id. Thes. f. 17. Atramentarium. 14. Thes. f. 236.
Nitidum. Id. L Philipp. Thes. f. 225-7
Multilineatum. Perlucidum. Concinnum. Vitreum. Lutceum. Luteum. Massenæ. Melanostoma. Luteostoma. Multilabre.
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Novæ hibernice. Insigne. Ciliatum. Ciliferum. Fibula. Perplexum. Atricapillum. Panayense. Helicoide. Staimforthii. Acutimarginalum. Goniostoma. Acuminatum. Pileus.
Petiveriarum. Lituus Breve.
Spiraculum, Princepsi. Anguliferum. Aibersi. Bilabiatum. Pictum. Biciliatum.
Ilieri. Hofimeisteri ?
Planorbulua. Cornu Venatorium. Annulalum. Opalinum. Stenostoma. Mucronalum. Discoideum. Corniculum. Pliebejum. Pusillum. Exiguum. Substriatum. Strangulatum.
Jay. Grat. Soir. Lesson. Quoy. Lesson.
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Voy. Coquill. pl. 13.
Voy Coq. pl. 13. f 5. Voy. Coq. pl. 13. f.7. Id. Magas. Zool. 1841.
L. Philipp. Thes. f. 228.9.
| N. Guinée ? Delessert. pl. 29.
N. Irlande. Voy. Astr. pl. 12. J. Mindoro. Thes. f. 132.
1. Philipp. Thes. f. 237-8. Java. Coq. Java. pl. 6. f. 4. Ï FREP: Thes. 240 2.
| N. Guinée. Otaiti ? N. Guinée.
Thes. 243-4. I. Mindoro. Thes. 230-1. 1. Philipp. Thes. 239. } Id. Thes. f. 215-17. Id. Thes. f. 138-9. L.Mindoro. Thes. f. 233-4. Id. Thes.-f. 235. I. Phlipp. Thes. f. 196-7. ! Pulocondor. Thes. f. 100-101. Trle, Thes. f. 270-3. Touranne. Voy. Bon. pl. 30. f. 6-11 - Zeitschrift. 1847. Madras. Thes. f. 81-2. Bengal. Phil. Abild. pl. 1. f 5. Java. Coq. Java. pl. 20. f. 9. ? Ceylan. Ris pl. 22. f. 1-3. Java? Thes. f. 83. Thes. f. 85, el 42? Ceylan. Kuster. pl. 22. f. 17-9. Java. Coq. Java. pl. 5. f. 12. Neelgheries. Thes. f. 261. I. Lucon. Thes. f. 91. Java. Thes. f. 87-86. Coq. Java. pl. 5. f. 11. J. Lucon. Thes. f. 40. 1. Philipp. The. f. 5. Thes f. 92. LI Philipp. Thes. f. 95.
Bengale. Zeitschr. 1846.
Distomella. Hebraicum. Papua ?
Giganteum. Cumingii. Inca.
Blanchetianum.
Cumingii. Striatum. Cingulatum. Maculosnm. Popayanum. Inconspicuum. Translucidum. Mexicanum. Asperulum. Duffianum. Stramineum. Semistrialum. Semidecussatum. Rugosum. Brasiliense. Prominulum. Sulurale. Rufescens. Orbella. Distinctum.
Jamaicense. Corrugatnm.
Lithidion. Niveum. Souleyetianum. Grotum.
Sulcatum. Affine. Polysulcatum. Aurantium. Siculum. Sulcatuim var. ? Glaucum. Striatum. Olivieri. Multisulcatum. Tenellum. Lœvigatum. Canariense. Costulatum. S'ulcatum. Elegans. Reflexzum. Striatum.
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F Id. Thes. f. 256-7. ea. )
rs { Id. Thes. f. 73-74.
Id. Colomb. oc. Thes. f. 4.
Menke Mexique Phil. rat pl. 1. Sow. Jamaïque. Thes, f. 3. Adams ; Boston proceed. 1845. Reeve Colombie. Thes f. 242. Sow Thes. £ 6. RÉ {EL Trinidad. Thes. f. 123. Id. Brésil Thes. f. 7. Dorb Id. Sow. Demerari. Thes. f. 1-2. 1d. Martinique. Thes. f. 36-7. Lam ) Sow \ Colomb. oc. Kuster., pl. 20. f. 7-9. Chem Jamaïque. Thes. f. 12-13. Sow. Id. Thes. f. 10-11. Sow. Arabie. Thes. f. 262. Petit. Id. Journ. de Conchyl. Id. Abd-el-Gou. Id. Id. Id. Id. Drap. HS NES France mér. Drap. pl. 13. f. 1. Anton. ri Îsi cile. Thes. f. 51-2. PAS | Syrie. Thes. f. 39. FE Id. Kuster. pl. 21. f. 20-21. MG. Sicile. Thes. f. 50. De LL Ténérife. Thes. f.623. ÉOSSM. ] Banat. Thes. f. 31. Müll. | Olivi. : France. Thes. f. 32-3.
da Costa. |
Marmoreum. Brown. Melitense. $ow. Ferrugineum. Lam. Productum. Turt. Fulvum. Wood. Dissectum. Sow Volizianum. Mich Mamillare. Lam. Ventricosum. Dorb Auriculatum. Id. Bicolor. Gould Alutaceum. Pfeif. Tortum. Sow. Croceum. Gmel Flavulum. Lam Flavidum . Wood Gooldianum. Petit. Croceum. S$ow. Seclilabrum. Gould Tortuosum. Chem Altum. Sow Pupiniforme. Id. Simulacrum. Morellet. Antillarum. Sow Megalosioma brun-
nea. Guild Minus. Soiw Pulchrum. Sow Fimbriatulum., Id. Scabriculum. 14° Ambisuum. Lam. Lincina. Id. Lincinella. Lam.
Turbo compressus. Wood.
Limbiferum. feif. Catenatum. Gould. Pretrei. Dorb. Pudicum. " Dorb. Radiosum. Morellet Gruneri. Pfeif. Ottonis. Id. Lima, Adams Lalilabre, Dorb. Tenebrosum. Morellet. Salebrosum. Id. Articulatum. Sow. Mirabile. Wooi Saulicæ. Id. Humphreyanum. Pfeif. P.ctum $ow.
en 4 lee Ecosse.
Malte.
Alger.
Alger. I. Cuba. ns
Id. Id.
I. Porto-R.
Tavoy:
1. Negros. 1.Lucçon Vera-Paz. I. Tortola.
L. Phlipp.
Jamaïque. 1. Id.
Jamaïque. ve Ii
Cuba.
Amér. cent.
Honduras. Cuba. Jamaïque. Cuba. Id. Demerari. Antilles. | Jamaïque.
Thes. f. 34-5. Thes. f. 276.
Thes f. 55-7.
Thes. f. 58-9. Thes. f. 45.
Thes. f. 183-1.
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Kuster. pl. 17. f. 18-19 Thes. f. 182.
Thes. f. 66-7.
Thes. f. 190-1
Bost. J.Sc. n.1844. Chem. f.1882-3. Thes. f 187.
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Fhes. f. 180. Tbes. f. 249.
Thes. f. 143-4. Thes.f.145-6. Thes. f 147. Thes.f.152. Thes. f. 148. Thes. f. 150-1
Kuster. pl. 21.f.6G. Coq. Cub. pl. 22. f, 9-11.
Coq. Cuba. pl. 22.
Kuster, pl. 10, f.28-9. Zeitsch. 1846. pl. 45. Bost.Pr. 1845. Th. f. 149. Coq. Cub. pl. 21. f. 12.
Thes. f. 160-1. Thes. f. 189. Thes.f.157-8.
Thysanoraphe.
Mesacheilos. Simile. Album. Mirabile. Chemnilzii.
Subasperum. Evolutum. Labeo. Dubium. Majuseulum. Quaternatum. Piicatulum. Semilabrum. Sagra Mahogani. Pictum. Poeyana.
Sagra ? var. min.
Pupiforme. Obesum. Elongalum. Rufilabre. Bilabre. Solidum.
Xanthostoma. Rubicundum. Chlorostoma. Binneyaoum. Pulchrius. Pupoides. Morelletiana. Disjuncitum Maritimum. Fascia. Bronni.
Var.? Fuscolirea-
tum. Banksianum. Lineolatum. Grayanum. Obscurum. Hillianum.
Dorbignyanum.
PBilabiatum. Largitlierti. Clathratum.
Rugulosum var.
Versicolor.
Aurantiacum.
Aurantium. Carneum. Columna.
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Id.
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Jamaïque. Demerari.
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Anlilles. Nouv, Holl.
Jamaïque. Vera-Paz. Demerari
Ï Jamaïque. L. des Pins. lp Jamaïque. Antilles. Jamaïque. Id. Antilles. | Jamaïque. Id. | Cuba. Yucatan Cuba.
Jamaïque.
Thes.f.162-3. Thes. f. 48-9.
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core:
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Jamaïque,
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S.-G. POMATIAS.
Adamsi. Pfeif. Crenulatum. Sow. Costatum. Pfeif. Decussatum. Lam. Crenulatum. Michaud. Guadelupense. Pfeif. Truncaturm. Rossm. Candeanum. Dorb. Dentatum. SGy. Auberreanum. Dorb. Crenulatum. Pfeif. Lineolatum. Anton. Dutertreanum. Dorb. Delatreanum. Id. Lucidum. Loive. Valv. Mucronata? Menke. Thiara. Gould Strigatum, Id. Plicatum. Id, Roseum. Gould. Succineum. Sow Australe. Anton. Flavum. Brod. Obligaturm. Gould. Dubium. Pfeif. Pygmœum. SOW . Minutissimum. Id. Rubens. Quor. Var.m.Rangiana. Mich. Aurautiacun. Deshaÿyes. Belangeri. Pfeif. Erosum. QuEr Novœæ hiberni®æ. Id. Terebrale. Gould. Vallatum. Id. Scitulum. 1d. Obseurum. Drap. Patulum. Sow. Excissilabrum. Mich. Auritum. Ziegl. Tessellatum. Rossm. Patulum. Drap. Obscurum. Sow.
Drap. pl. 1.f.13. Thes.f.169.
Cat. Douai. pl. 24. f.5-<6.
Kuster. pl. 26. f.7-9. Ce LE 1.f.9-11. 2140.
France mér.
| Dalmatie. I. Corfou.
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En. À : re Maculosum. Drap. TES Drap. pl.1.f.12: Studeri. Harbte. \France méd. ds
Striolatum. Porro. Italie. Rev, Z. 1840. Kust. pl. 26. Scalarinum. Villa. Dalmatie. Kuster pl.26.f. 19-24. Gracile. Kuster. Id. Ed. f.28-30. Cinerascens. Rossm. Id. Id. f.34-36.
Les recherches auxquelles nous avons été obligé de nous livrer pour parvenir à rédiger noire catalogue, nous ont conduit à constater certains faits, la plupart relatifs à des espèces de Lamark que nous avons pu examiner dans la riche collection de M. Delessert. M. Chenu nous a montré à cet égard beaucoup d'obligeance, et nous l'en remer- cions ici avec d'autant plus de plaisir et d'empressement que nous espérons pouvoir, par la suite, éclaircir aussi certains points douteux concernant d'autres coquilles dé- crites par notre célèbre conchyliologue.
1° Nous avons reconnu, d'après l'individu type du C. orbella Lam. (le carton portant ce nom écrit de la main de Lamark), que cette espèce est le C. distinctum de M. Sowerby, tel qu'il est figuré par M. Kuster, pl. 21, fig. 7-9:
L'espèce figurée sous le nom d'orbella, dans le recueil de M. Delessert, et par Kuster, pl. 20, fig. 4-6, devrait donc porter un autre nom, et nous proposerions de lui donner celui de Lamarkii.
2° Le type du C. planorbula Lam. a 42 millim. de diamètre : c'est celui que M. Sowerby a figuré dans son Thesaurus, sous le N° 83, et qui nous paraît-différer de la coquille qu’il représente sous le N° 85. Cette derniére représenterait alors le C. cornu venatorium Ch.
3° Le C. semilabrum de Lamark est bien réellement l'espèce de l’île de Cuba, décrite depuis par M. Dorbigny sous le nom de C. sagra, et par M. Gould sous le nom de C. mahogani.
4 Le C. sulcatum de Lam., auquel M. Sowerby a
ne Me
donné avec raison un autre nom ( celui de calcareum ), à cause de la priorité acquise à Draparuaud, est une espèce propre à l'île de Madagascar et se rapproche du C. aspe-
rum de Michaud.
5° Le C. multilabre Lamark ne nous semble être qu’une variété monstrueuse et accidentelle du €. læve Sow.; mais, dans ce cas, ce dernier nom devrait être conservé à cause de la signification tout impropre du nom donné par Lamark.
6° Le Cyclostome Ztieri Guérin (C. homeïsteri ? Pfeif.) est figuré par Kuster, pl. 22, fig. 1-3, sous le nom de C. cornu venatorium Ch. Nous ne pensons pas que ce soit l'espèce de Chemnitz, ni celle donnée sous le même nom par Sowerby. Quantau C. Jieri, il a été recueilli à Ceylan par M. Itier.
Nous avons inscrit dans le catalogue qui précède. sous les roms de C. spectabile, zonatum, modestum, Souleye- tianum, Guillaini, gratum , zanguebaricum, niveum, plu- sieurs espèces que nous croyons inédites et dont voici la caractéristique :
C. spectabile nobis (pl. HE, fig. 2).
T. orbiculari, conico-depressa, latè umbilicete sallide aurantiaca ; anfractibus 4-5, convexo-depresss, .incato- sulcatis, ultimo lineïs fusco fere articulatis aliquot subcari- natis, zona fusca intensiore infra mediana cincto ; apertura orbiculari, rubro-aurantia, margine reflexo.
Operculo calcareo, nucleo subcentrali, kyalino.
Diam. 36 mill. ; altit. 20 mul.
Coquille orbiculaire, déprimée, conique, d’une teinte générale orangée , sillonnée ; les sillons du dernier tour donnant naissance à des côtes assez saillantes pour présen- ter l'apparence de petites carènes de couleur plus foncée : ce dernier tour entouré, en outre, d'une zone brune, très
4
DO ==
âpparente à l’intérieur de la bouche : le bord de celle-ci très réfléchi et d'une couleur orangée vive et brillante.
Cette espèce, que nous devons à l'obligeance de M. le commandant Guillain, habite Nosse-Faly, petite île voi- sine de Nosse-Be.
Elle se rapproche beaucoup du Cycl. cariniferum Sow, mais elle est toujours plus petite et d’une couleur orangée très remarquabie.
C. modestum nobis (pl. IV, fig. 2).
T. ordiculato-depressa, late umbilicata, pallidissime fusca, spiraliter valde sulcata, subtricarinata, transversim tenue et crebre striata ; anfractibus quinis, depresso-convexis, su- tura profunda discretis; apertura suborbiculari, obliqua ; labro reflexo, antice quadrangulato ; angulis medianis ma- joribus.
Diam. 26 mill., altit. 12 mill.
Coquille déprimée, largement ombiliquée, profondé- ment sillonnée, et en quelque sorte multicarénée ; le bord de l'ouverture est très réfléchi, blanc, et présente exté- rieurement des pointes anguleuses correspondant aux principales carènes du dernier tour.
Je ne connais point l'opercule de cette coquille, que M. Guillain n'a pas rencontrée à l’état vivant, et sur la coloration de laquelle nous ne pouvons donner d’indi- cation précise.
Elle vit sur les montagnes arides de l'île Abd-el-Goury.
C. zonatum nobis (pl. IV, fig. 7).
T. conico-pyramridata, subumbilicata, levis, albo-cineras- cente ; spira conico-acuta ; anfractibus senis, rotundatis, lineis longitudinaliter transversimque absolete notatis, ul- timo fasciä nigrescente sub medium cincto; apertura sub- rotunda, intus luteo-fulva, zonts decurrentibus duabus,
a dé.
ONE ——
superiore lineart, inferiore latiori ornata ; labro lacteo, late reflexo ; umbilico concentricè tenue suleato.
Diam. 27 miil., altit. 32 mill.
Coquille d'un blanc cendré, pyramidale, lisse en appa- rence, mais finement striée longitudinalement , et trans- versalement. Elle est assez légère pour son volame, et entourée d'une zone d'un noir-brun à l'extérieur. Dans l'exemplaire de notre collection, il existe une autre fascie visible à l'intérieur.
Cette espèce m'a été donnée par M. Goudot, qui l'avait rapportée de Madagascar.
C. Guillaini nobis (pl. IV, fig. 3).
T. orbiculato-conica, perforata, albo-cærulescente , an- fractibus 5-6, convexis, superne longitudinaliter sulcatis et obsolete clathratis, ultimo ventricoso ; apertura circulari, superne vix angulata, intus crocea; labro tncrassato, extus marginato, postice valde calloso, callo umbilicum obtegente.
Operculo calcareo, 4 sptrali, anfractibus exterioribus plune concavis ; nucleo subcentral,
Diam. 26 mill., altit. 25 mil).
Cette espèce est très voisine du C. naticoïdes Recl., mais celle-ci habite l’île Socora, tandis que l’autre habite près de Mogadoxa, sur la côte N.-E. de l'Afrique (à 250 lieues de distance), où elle a été recueillie par le comman- dant Guillain, à qui nous la dédions.
Notre Cyclostome est plus petit que le C. naticoides dont il diffère aussi par une coloration plus blanche et une ouverture plus circulaire ; la forme de l'opercule pré- sente aussi un caractère tout différent de celui du Nati- coide, qui est presque plane, un peu bombé, tandis que dans le C. Guillaint il est concave.
— 52 —
C. niveum nobis (pl. IL, fig. 7).
T', suborbiculari-depressa, alba, late umbilicata, anfracti- bus 4-5, depresso-convexis, superne spiraliter obsolete stria- tis, ultimo medio subcarinato, subtus sublævigato ; apertura suborbiculari, obliqua, intus sordide crocea, labro vix reflexo.
Diam. {1 mill., altit. 5-6 mill.
Coquille déprimée , d'un beau blanc , d'une apparence luisante, remarquable par une sorte de carène qui appa- raît au milieu du dernier tour. Cette espèce est voisine du C. Lithidion, et nous croyons qu'elle vient comme celle-ci de la province d'Hyemen (Arabie); elle nous a été don- née par M. Halna Dufretay : nous n'avons pas vu l'oper- cule.
C. Souleyetianun nobis (pl. IE, fig. 6).
T'. orbiculart, conico depressa, profunde umbilicata, car- neo-fuscescente, vel roseo tincta; anfractibus quinis, spira- liter sulcatis, transversin subcancellatis, ultimo subtus lœvi- gato, nitido; apertura obliqua, semilunarti, crocea; labra albo vix reflexo; labio interno calloso.
Operculo testacev , subcentrali. Diam. 8-10 mill., altit. 3-5 mill.
Coquille orbiculaire, déprimée , conique , d’une teinte rose plus foncée en-dessus, beaucoup plus pâle en-dessous, cette partie lisse et brillante. Ce Gyclostome est du petit nombre de ceux qui sont loin d’avoir l'ouverture cireu- laire, laquelle est un des premiers caractères du genre; mais l'opercule dont il est pourvu ne peut laisser aucun doute à cet égard.
Cette espèce a été trouvée par M. Guillain sur les montagnes arides d'Ab-del-Gouri, île peu distante de Socotora.
OU
C. gratum nobis (pl. IE, fig. 10).
T. conica, perforata, pallide rosea ; anfractibus 5-6, ro- tundatis, spiraliter tenue sulcatis , transversim subtilissime cancellatis; sutura distincta, apice fuscescente ; apertura ro- tundata , hœmastoma ; labra simplict; umbilico angulo cir- cumdato.
Diam. 5 mill. ; altit. 6 mill.
Coquille conique, perforée , d’une jolie couleur rose; l'intérieur de la bouche d’une couleur plus intense; le bord réfléchi, aigu ; l'entrée de l'ombilic subanguleux : nous n'avons pas vu l’opercule.
Cette espèce vit, avec la précédente, sur les montagnes d’Abd-el-Goury, et a été rapportée par le capitaine Guil- lain.
C. zanguebaricum nobis (pl. IL, fig. 5).
T'. ventricoso-conica, umbilicata, albida vel lutescente; anfractibus 4-5 , convexis , ultimo ventricoso, lineis fuscis spiraliter picto, mediana majori ; apertura orbiculari superne subangulata ; labro vix reflexo, umbilico mediocri, spirali- ter sulcato.
Operculo calcareo, nucleo subcentralr.
Diam. 10-12 mill. , altit. 10-12 mill.
Coquille conique, ventrue; blanche , lorsqu'elle est très adulte; est ordinairement jaunätre ; son dernier tour est toujours orné de 4, 5, ou 6 linéoles brunes, dont une plus large. Le bord de l'ouverture ne prend une certaine épaisseur que dans les individus très adultes.
Cette coquille a été rapportée par M. Guillain, qui l’a trouvée en grand nombre sur l'île de Zanzibar : elle a quelques rapports avec des espèces propres à l'île Maurice.
Nous ne terminerons point cet article sur le G& cyclo- stome, sans faire remarquer que, selon toute apparence, uu certain nombre d'espèces, inscrites dans ce catalogue
MNT RE
ne sont réellement que des variétés, et que plusieurs de celles- ci devront être réunies plus tard, lorsque l'on aura un plus grand nombre d'individus sous les yeux, ét lors- que l'on aura pu apprécier les causes qui ont pu influer sur les formes de ces coquilles et les modifier dans cer- tains caractères peu importants, mais considérés jusqu'à présent comme suflisants pour servir à l'établissement d'espé es distinctes : aussi regardons-nous le genre Cylo- stome comme un de ceux sur lesquels il importe le plus d'appeler l'attention des personnes qui se trouveront à même d'en étudier les animaux.
Quant aux Cyclostomes fossiles, nous allons donner Ja liste des coquilles qui ont été décrites comme ap- partenant à ce genre, bien qu'il s'en trouve parmi elles quelques-unes que l’on devrait peut-être placer ailleurs.
GC. Abbreviaturr, Mathieu... À: du Var.
Aquense. id. d'Eguille. Arnouldi. Michaud. Mag.de Guér.1837. Bulimoides. Mathieu. du Var. Cancellatum. Gratel. de Dax. Coquandi. Mathieu. » Cornu-pastoris. Lam. de Grignon. Crassilabrum. Mathieu. du Var. Disjunctum. id. id. Draparnaudi. id. des envir. d'Aix. Elegans-antiquum. Brongn. de Fontainebleau. Heliciforme. Mathieu. du Var. Inflatum. Desk. de Maulette, près Houdan. Lcemani. Gratel. de Dax. Macrostomum. Lam. de Grignon. Microstomum. Desk. de Valmondois. Mumia. Lam. de Grignon.
Pjanorbuloides. id. id.
= $S =
C. Serresianuru. Mathieu. de Rognes. Solarium id. du Var. Spiruloïdes. Lam. de Grignon. Subearinatum. Michelotti. du Piémont.
SE.
Descripriox d'une nouvelle espèce d'Anodonte (décou- verte par M. Guizzain); par M. Récluz.
Anod. Guillaint, Récluz.
T. oblongo-depressa, crassiuscula, olivaceo-castanea, antice sulcata, postice concentrice striata interdum rugosa ; natibus parvulis integerrümis ; valvis intùs margaritaceis car- neo tinctis, antice tridescentibus.
Coquille oblongue déprimée, arrondie en avant, atté- nuée et rétrécie en arrière, à marge dorsale rectiligne ct coupée obliquement en arrière; elle est d’un brun oli- vacé, un peu pâle; sculptée en avant de sillons assez ré- guliers; le côté postérieur marqué de stries fines, serrées, régulières, également concentriques, et, comme les sillons antérieurs, dégénérant en rugosités avec l’âge.
Les sommets sont entiers, aigus, fléchis en avant; l'in- térieur des vaives couleur de chair nacrée, un peu irisée antérieurement; bord cardinal entier, faiblement mar- qué en avant d'un sillon qui ne se continue pas sur le reste de la lame : celle-ci, qui n'est qu'une nymphe profondé- ment tronquée en arrière, porte un ligament épais, brun, s'étendant depuis le côté postérieur des sommets jusqu’à Ja hauteur du côté antérieur de l'impression musculaire postérieure : ce ligament est cartilagineux.
Les impressions musculaires sont compliquées comme dans toutes les espèces de cette farnille. Dans notre Ano- donte, on en voit une petite transversale sous les sommets ; une autre oblique, oblongue, gran de et postérieure , qui
LM
se relie par une ligule étroite et palléale à une autre anté- rieure séparée en deux parties distinctes : les bords des valves sont tranchants.
La coquille avec laquelle l'Anod. Guillaint a le plus de rapports nous semble être l’Ænodonta Rubens, qui appartient aussi aux eaux du continent africain.
Dimensions : long. 120 mill., haut. 56 mill., épaiss. 27 mill.
Cette coquille remarquable, qui appartient à la eollec- tion de M. Petit de Saussaye, a été découverte par M. Guil- lain, près de Brava, côte N. E. de l'Afrique, dans une rivière à laquelle il a donné le nom de Denoy (lieu où elle prend sa source ) et qui, située dans la partie N.-E. de la côte d'Afrique, n'arrive pas jusqu à la mer et se perd dans des lacs voisins du littoral. C. KR. j
Descriprion de Coquilles nouvelles; par M. Petit de la Saussaye.
Bulunus Cleryi, nobis (pl. IV, fig. 1).
T. acuminaio-oblonga, perforata, subtenui, luteo-rufes- cente; anfractibus senis, subplanis, irregulariter rugoso- striatis, ultimo spira duplo longiore ; columella oblique late uriplicata ; apertura oblonga, basi effuso-rotundata, labro medio externe compressuisculo ; labio supra umbilicum com-
presso. Long. 100 mill.
Coquille oblongue, perforée, assez mince, relativement à son volume ; columeile oblique largement plissée ; ou- verture oblongue , aiguë à la partie supérieure, s'élargis- sant notablement vers la base. L’individu que nous pos- sédons n'a pas été pris à l'état vivant, en sorte que nous ne saurions rien dire de précis relativement à la colora- tion de a coquille.
Elle vient des îles Salomon, d'après ce que nous a dit notre ami le commandant Hanet Cléry, à qui nous devons cette espèce que nous lui dédions avec un grand plaisir.
Bulimus insignis, nobis (pl. IL, fig. 1).
T. oblongo-ovata, solida, imperforata, rufo-fusca anfrac- tibus 6-7, convexiusculis, perlongum rugostusculis, ultimo spiram æquante; columella sinuosa, superne calloso uniden- tata, inferne oblique plicata ; apertura subauriculata, intus spadicea, vel spadiceo tincta; labro crasso, reflexo, superne intus sinuato.
Var., t. perforata, apertura rufo-fusca.
Long. 65 mill.
Coquille ovale-oblongue, ordinairement assez solide, stries d’accroissement irrégulièrement rugueuses ; ou- verture d'un rouge-brun plus ou moins vif, columelle ayant une dent et un pli; lèvre épaisse plus ou moins réfléchie.
Cette espèce, que nous croyons appartenir à la Nouvelle Calédonie, a quelque rapport avec le Bul. Shongir Lesson, de la Nouvelle-Zélande : mais notre coquille est cons- tamment plus petite, et les caractères propres à sa Colu- melle nous la font regarder comme une espèce tout à fait distincte.
Nous devons cette intéressante coquille au capitaine Marceau, officier supérieur de la marine, qui comman-
dait l’4rche-d' Alliance.
Colombella haneti, nobis (pl. IL, fig. 4).
T. oblongo-acuta, imperforata, albida, maculis spadiceis irregulariter variegata; spira pyramidata, apice subulato- anfractibus 9, planis, lævigatis; ultimo ovato-convexo, inferne spiraliter sulcato ; apertura angustata , intus viola-
mi des cea; columella callosa; labro denticulato vel crenulato, incrassato, supra sinuoso ; canali recurvo, emarginato. Long. 20 mill.
Coquille oblongue-aiguë, ayant le tour inférieur ovale convexe ; inais Ja spire pyramidale subulée; le bord droit,
sinué à la partie supérieure et crenulée au-dessous ; Colu-
melle calleuse, ouverture étroite avec un canal recourhé en arrière.
Cette charmante espèce nous a été donnée par le com- mandant Hanet Cléry à qui nous devons un si grand nombre d'espèces nouvelles : nous croyons qu'elle se trouve aux environs de Mazatlan.
SP:
Des Nérimines, section des CréPinirormes ( sandalifor- mes ; Mitrulæ, Menke, Synop. moll. 1830), par C. 4, Recluz.
Les Néritines que nous rassemblons sous ce titre doi- vent former” une ‘section particulière du genre, par rapport à leur forme générale , qui ne permet pas de les confondre avec les espèces d'aucune autre section : leurs caractères les placent après les Piléoles et les Nériptères (sections plus voisines des Vavicelles), entre ces dernières et les 7’élates de Montfort ; elles ont le péritrème (peris- tome, Drap.) continu, circulaire et détaché de la spire des Piléoles et des Nériptères. Toutefois, elles se distinguent des premières en ce que leur cloison columellaire est calleuse, convexe, et que la marge de celle-ci adhère avec la partie interne da bord supérieur du labre. On sait que les Piléoles ont cette même cloison plane, simple , et la marge supérieure séparée de la partie interne et supé-
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rieure du labre par une échancrure, comme dans les Né- riles marines.
Les N. crépidiformes diffèrent des V’élates, en ce que leur plaque columellaire est détachée postérieurement de l'avant-dernier tour par un bord circonscrit par un espace vide en dessus ou touchant à peine, en un point seuleinent, à l'avant-dernier tour. Dans les /’élates, cetle partie de l'ouverture, beaucoup plus épaisse et convexe que celles des N. crépidiformes, s'épaissit et remonte de plus en plus, avec l’âge de la coquille, sur le tour qui précède louver- ture, l'enveloppe et se confond avec lui. De plus, les Vélates sont globuleuses dans le jeune âge, et les I. cré- pidiformes toujours ovalaires. Chez les félates, la marge supérieure de Ja cloison columellaire, qui n'est jamais arquée dans le centre, comme dans l'autre groupe, porte des dents fortes, inégales, dont la supérieure et l'infé- rieure de la série marginale sont séparées intérieurement du labre chacune par une forte échancrure. Dans nos Crépidiformes les dents sont très petites, presque toutes d'égale grosseur, et la marge de la cloison est toujours, supérieurement comme inférieurement, soudée avec Île bord intérieur du labre. Enfin, dans les f’élates, la spire a une forme conique, enroulée plus haut et formée de trois tours; elle s'enroule plus bas dans les W. crépidifor- mes, et la coquille n’a jamais plus d'un tour et demi de spirale, toujours situés plus postérieurement. Dans les Piléoles, la spire est plus courte et dirigée plus directe- ment en arrière vers le bord postérieur de la callosité co- Jlumellaire.
Les caractères qui peuvent servir de diagnose à cette section nous ont paru être les suivants :
T. solida, crepidiformis, subtus plana, dorso convexa ; spira brevissima , lateralis, ad marginem posticam obli-
ET
que incurva, eique arcte depressu ; peristomale continuo, soluto.
Les espèces connues qui appartiennent à ce groupe sont peu nombreuses, et, avant de les décrire, nous croyons utile d'entrer dans quelques explications sur celles que l’on regarde comme typiques.
L’appréciation des types est fort nécessaire, quand il s’agit de fixer irrévocablement les espèces, surtout lors- qu'il est question de coquilles dont la description don- née par les auteurs à une époque où les espèces voisines étaient encore inconnues, peut s'appliquer indistincte- ment à la plupart de ces dernières : c'est le cas dans lequel se trouvent les M. auriculata Lam., crepidularia Lam., Merita violacea Gmel., qui constituent un groupe bien circonscrit par le facies, et par une certaine unifor- mité dans les principaux caractères.
Nous avons mis tous nos soins à étudier ce groupe dont nous allons faire en sorte de bien déterminer les espèces.
Neritina crepidularia, Lam. Lamark avait placé dans sa collection deux petites Néritines, collées sur le même carton, avec le nom de W. crepidularia, écrit de sa pro- pre main. De ces deux coquilles, l’une était épidermée : c'est celle qui avait servi à la description de l'espèce dans ses An. sans vertèbres. On doit donc la considérer comme le véritable type. Voici les caractères qu'elle nous a pré- sentés :
NV. Testa ovata, subtus planulata, dorso convexa, striata ; striis decurrentibus exiguis, creberrimis, strias transversas majores decussantibus ; subepidermide fuscescente spadicea, lineis latiusculis maculisque luteolis trregulariter picta; spira brevissima, in margine postico incumbente, oblique incurva, eique compressd ; apertura ovato-rotundata, crocea 5 peritre- mate ovato-rotundato, continuo; labio incrassato, supra
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convexo, inferne ad marginem versus compresso, margine tenue arcuato eique denticulato ; denticulis 10-12 armato.
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« Coquille ovalaire, aplatie en dessous, convexe en des- sus et striée ; les stries décurrentes très fines, très rap- prochées, traversées, presque à angles droits, par des lignes concentriques plus fortes et plus apparentes qui rendent le test rude au toucher. Sous un épiderme bru- nâtre, le test est peint de rouge-brun, laissant des éclair- cies en forme de taches et de zones concentriques irré- gulières d’un jaune paille,
» La coquille, qui ne forme qu’un tour et demi de spire, a le côté postérieur du dernier tour abaissé jusque sur la marge externe latéro-postérieure droite du péri- stome qu'il touche; elle s’enroule en un sommet formé d’un demi-tour comprimé. Sur des individus bien ré- cents, On aperçoit encore le nucleus arrondi en bouton convexe et hyalin, ce qui dénote deux tours à la co- quille, dont un demi se perd par l'accroissement de celle-ci.
» Ouverture ovale-arrondie, d'un rouge safrané pâle en avant, et un peu plus foncé vers le centre de la cal- losité columellaire sur la plupart des individus; péri- trème continu où légèrement tronqué (lorsqu'il n'est pas arrivé à un complet développement de ce côté). Lèvre columellaire, un peu convexe, dans la moitié su- périeure (quelquefois un peu gibbeuse) comprimée ou aplatie et un peu en pente dans le centre de sa moitié supérieure ; à marge peu ou presque pas arquée, et fi- nement marquée de dix à douze dents aiguës, »
Le second des individus de la collection de Lamark
(absolument semblable à un exemplaire qui se trouve dans notre collection) est privé d'épiderme; il présente les ca- ractères suivans :
/
N. Testa ovata, lateraliter angustata (id est ovato-oblon-
— 62
ga), crassiore, subtus plana, dorso convexiore ac substriata; striis decurrentibus obsoletis, concentricis irregularibus dis- tantibusque (subepiderme fusca) ; violacea, zonis concen- tricis albis notata, | ostice lineis reticulata alboque punctata; : spira fere usque ad marginem incumbente, oblique incurva vix minus arcle compressa; apertura ovato-oblonga (sæpius carneo-fuscescente) ; 5 peritremate continuo, lateraliter rec- tiusculo ; labio convexiusculo; margine in centro vix ar- cuato eique denticulato; dentibus 8-9 sub'icutis.
« CGoquille ovale-oblongue, plane en dessous, à dos un » peu plus convexe que sur la précédente, el strié ; les
» stries décurrentes presque usées, pressées, régulières ;
LA
» les concentriques espacées, rugiformes et inégales entre » elles. L'épiderme, qui est d'un roux brun sur les nôtres, » manque à l’exemplaire de Lamark, et les masses colo- » rantes très variables sont, sur l'individu de la collection » de Lamark, disposées par larges zones d'un rose violet, » et par lignes blanches, étroites, excepté au côté posté- » rieur, où l'on aperçoit un réseau de lignes violettes » ponctuées de blanc Le bord postérieur * dernier tour » s'incline presque sur Ja marge Jatéro-postérienre et ex- » trême du périmètre sans la toucher, il s'arrondit ensuite »en un demi-tour à peine un peu moins comprimé que » sur l'espèce précédente.
» Ouverture ovale-oblongue (rarement ovale-arron- » die), d'une couleur de chair brunâtre ou d'un rouge » tou pâle ; péritrème continu, toujours un peu tron- » qué POSTÉAENEe ment; bord columellaire un peu con- » vexe, et à marge arquée dans le centr:, et là por- » tant huit à neuf petites dents aiguës. L'intérieur de » l'ouverture est blanchâtre. La callosité interne infé- » rieure provenant du point d'attache du muscle colu- » mellaire est triangulaire-aiguë ea arrière, s'effaçant en » avant et peu en relief; elle est toutefois plus large et
— 63 —
» plus longue que sur la N. melanostoma, dont il va être » question plus loin. »
Les deux Néritines dont nous venons de donner la des- cription sont de localités différentes. Le type de Lamark, ou l'individu épidermidé, vient de l'île Geylan, de la Jum - nha-Malabar, et de Timor (M. le Guillou, Mus. P.). L'autre, oblongue et privée d'épiderme, vient de Pondi- chéry (M. Deshayes) et de Tranquebar (Mus. Paris.).
Le type de Lamark a des rapports de forme avec les figures de Martini (Conch., pl. 13, fig. 133 et 13#), au reste assez mauvaises, et l'oblongue se rapproche un peu de celle que Lister a figurée{Conch. syn., pl. 603, fig.19), et de celle de Wood (nd. test., Sup., pl. 8, fig. 6.), d'au- tant que Lister dit : Mer. reticulatus, clavicula (spira) adunca, plurimis dentibus 8 (in medio) ad columellam. » Elle nous semble aussi être la même que la Ver. violacea de Gmelin : ’iolacea albo punctata solida, lævi. ;» mais il faut en exclure la synonymie, parce que les figures ei- tées de Meuschen (/n naturforch.), que nous avons exami- nées, représentent parfaitement bien la Wavicella elliptica Lam. L'espèce de Gmelin et l'individu oblong de la col- lection de Lamark sont solides et ornés d’un dessin en réseau de mailles violettes, entre les mailles duquel res- sortent des points blancs ou blanchätres. Leur surface pa- raît lisse, comparativement à celle de l'autre espèce;, au- cune autre, d'ailleurs, n’est réticulée ni ponctuée de blanc,
C'est à la W. crepidularia de Lamark qu'il faut rappor- ter la . plumata Menke, parce que les caractères que l’auteur donne à cette coquille vont parfaitement aux va- riétés à lignes fulgurantes des mêmes localités, tandis que la V. concentrica du même auteur doit se rapporter à la N. violacea de Gmelin, de même que la N, crepidularia de M. 'i roschel : on sait que la N. creprdularia de M. Lesson
22 NB appartient à la section des Clithons, ou Néritines épiueu- ses.
CLASSIFICATION DICHOTOMIQUE. Coquille tachetée de blanc ou de
jaunâtre sur un fond de colora- tion rougeâtre, rouge-brun ou
violet e ne ete ld'ertiel le). it eifls We: Ver bre 16 CETTE 2
Coquille linéolée sur un fond
blanchâtre où vérdäfret.. tee ts
rouge, rougeâtre, de rosé ou
notre" 24 GARE MON RNB LION PRE TE
Coquille à ouverture blanche ou JAHDAILE eee « D ere ea INC. I AleREs.
| 5 à ouverture teinte de
Côté postérieur du dernier tour
élevé de 3 à 4 millimètres au-
dessus du péritrème . . . . . MNer. exaltata. Côté postérieur du dernier tour
abaissé jusque sur la marge
33e
extérieure du péritrème PAPERS PES AU RTC En
de taches jaunâtres quadran- gulaires ; ouverture rougeûtre, rarement toute noire ou plom- bée ; cloison columellaire por- tant de 10 à 22 dents à sa marge. + . . Mer, crepidularia. Coq. d’un beau Solet: posa ce nement ponctué de blanc, ou zonée de cette couleur: cloison | portant 8 à 9 dents au plus à sa \ marge, Le So ete ee nm V er Mi ot eE
É d’un rouge-brun , maculée
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Linéoles transverses continues ; cloison columellaire tachée de noirâtre et portant 19 à 25 dents à sa marge; labre le plus souvent zoné d'orange à l’inté-
: FIGE. à ae cos octets 2e INeramelarostomü,
Linéoles transverses interrompues par des fascies décurrentes et couleur du test ; cloison brunä-
tre portant 15 dents à sa marge. Ner. Touranensis.
DESCRIPTION DES ESPÈCES.
N. Exazrara, nobis. (PI. IL, fig. 3.).
Testa ovata, crassa, valde convexa, dense striata ; striis concentricis irregularibus, decurrentibusque obsoletis ; sub- epidermide rufc-fusca, nigro-violacea reticu}ata, maculis z0- nisque albis vel lutescentibus picta ; spira a margine valde elata ; apice sæpius eroso ; aper tura crocea; labio depresso, in medio convexo, margine in Centro subarcuato, dentibus 7-8 subacutis armato. — Operculo carneo-rubente , nigro variegato.
N. Crepidularia var. maj. Recluz. Proceding. zool. Soc. Londres.
Hab. : L'île Negros. (Cuming.) Haut. 14-16. mill ; larg. 19 à 20 mill. — Long. 22-98 m.; ouverture, larg. 19 à 20 mill.
Cette espèce est la plus grande de la section, la plus épaisse, et celle dont le bord postérieur du dernier tour est le plus élevé au-dessus de la marge de l'ouverture: car s'il l’est de 2 1/2 mill. sur la N. prileolus dans les in- dividus les plus favorisés sous ce rapport, dans la N. exal- tata ce même côté s'élève de 5 millimètres, c’est à dire du
double.
Lab
Le peritrème de cette espèce forme un bord continu plus élevé que la cloison columellaire, ce qui fait paraître celle-ci déprimée; mais son centre se montre néanmoins convexe. Le bord de cette cloison ne porte que 7 à 8 dents plus ou moins saillantes selon les individus ct toujours circonscrites dans la portion arquée de sa marge, comme dans les N. pileolus et N. violacea. Le sommet est entiè- rement rongé ou usé. Tous les individus que j'ai observés ne mont présenté qu'un tour et demi au plus.
N. Pizrozus robis.
Testa ovata, crassa, subtus planulata, dorso elevata longitudinaliter, irrégulariter crebreque striata; sub epider- mide griseo-fuscescente nigro-violacea, maculis lineisque luteis sparsisque picta; lineis anterioribus nigro-violaceis inæqualibus transversim radiatis , spira a margine remotius- cula ; apertura rotundata alba, seu pallide flava; labio medio arcualo eique dentibus 8-9 mirimis acutis armato : operculo fusco-nigricante.
N. intermedia, Deshayes in Bellang. voy. aux Indes orientales. part. zool. 1834, p. 240, pl. 1, fig. 7.
Haut. 10-11 mill. longueur 17-18 m.
Larg. 12 mill. larg. de l'ouverture 12-13 mill.
Nora. M. Sowerby ayant décrit, en 1882, dans les Procedings de la Soc. zool. de Londres, une autre Neri- tine sous le nom de N. intermedia, le nom donné par M. Deshayes ne saurait être conservé.
Le N. pieolus diffère de l'espèce décrite plus haut par ses dimensions, les caractères de son ouverture et la dis- position de ses masses colorantes. Les dents de la cloison sont très aiguës et profondément séparées entre elles. Elle n’a pareillement qu'un tour et demi de spire, le premier en forme de point convexe et hyalin. Les stries concen-
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triques du dernier tour sont inégales, serrées ct nullement croisées par d’autres stries décurrentes.
Cette coquille porte souvent de petites balanes et de petites huîtres sur son dernier tour, et, ce qui nous a paru remarquable, c'est que les huîtres (du moins leur valve libre) ont exactement la coloration de la MVeritine.
NErITA VIOLACEA (Gmelin).
Testa ovata vellateraliter angustata ac nuncovato-oblonga, solida, crassiuscula ; subtus plana , dorso conveæa. regula- riter ac tenue concentrice striata ; subepidermide fusca vio- lacea seu violaceo reticulata, albo maculata et zonata ; spira submarginali ; apertura aurantia; labio incrassato, margine in medio vix arcuato, eique 8-9 denticulato.
Var. «. Testa ovata, violacea, albo punctata ; apertura ovata. Nerita violacea, Gmelin, syst. nat. ; Linnei ed. 13, p. 3686, n. 68., synonymis exclusis.
Var. 8. Testa ovata, lineis fulminatis violaceis et albis picta; apertura ovata, an Neritina plumata, Menke, syn. nuth. moll. ed. alt. 1830, p. 139.
Var. v. T'esta ovata, lineis angulato-flexuosis creberri- mis, maculis zonisque albis picta ; apertura ovata.
Var. d. Testa ovato-oblonga, violacea, albo zonata et postice lineis reticulata ; apertura lateraliter angustata. Ner. concentrica, Meuke, catal. malsb. et synops. moll. 1830, p- 48° Ù
Var. e. Testa ovato-oblonga , lineolis angulato-flexuosis concentricis, remotiusculis, vel angulis confluentibus reticu- lum albo-punctatum efformantibus apertura ovato-oblongd. Lister., Conch., t. 601, f. 19.
Var. #. Testa ovato-oblonga, violacea, albo anguste subzonata. An Nerita purpurea, Budgin ?
Le Ce Has. Pondichéry (M. Deshayes), Tranquebar (Mus.
Paris, mon cabinet).
Dimensions : long. 13-14 1/2 mill. ; larg. 20 1/2; épaiss. ou haut. 13 mill.
Cette espèce n'a pas élé reconnue par les conchyliolo- gues parce que sa forme et la disposition de ses masses colorantes sont variables; tantôt elle ressemble, par sa forme aux individus les plus élevés de la Ver. crepidula - ria de Lamark , de Timor, par exemple; tantôt les côtés de son ouverture , étant comprimés ou rétrécis , lui don- nent une configuration oblongue et rendent la partie supé- rieure de la coquille en forme de dos-d'âne, et son ouver- ture prend alors la figure d'un ovale-oblong. Ces deux races d’une même espèce ont les mêmes accidents de co- loration ; on les rencontre rarement uniformément violet; le plus souvent elles ont des zones concentriques blan- ches plus ou moins larges et d'un ton bien décidé; d’au- tres ont de larges zones reticulées de lignes violettes ac- compagnées d’autres zones violet-uni et blanches; enfin, il y en a chez lesquelles les lignes zigzaguées ou fulmi- nantes sont bien dessinées ou distancées les unes des au- tres, principalement dans la moitié ou les 2/3 antérieurs du dernier tour et presque effacées sur le côté postérieur; d'autres où ces lignes, devenues plus ou moins forte-
ment confluentes par leurs angles, produisent ainsi un ré- seau de mailles tantôt régulier, laissant voir alors des points blancs arrondis, tantôt irréouliers, au moins en partie, et montrant des taches blanches de forme variée.
Dans la race oblongue, le côté postérieur du dernier tour dépasse à peine parfois le bord externe du péristome et se trouve ainsi au même niveau que lui; de telle sorte qu’on aperçoit que la première couche du test, de ce côté du tour, s’est usée pendantla marche de l'animal ; d'autres sois il repose sur le côté externe ou supérieur de la marge
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du péristome et est alors marginal. Dans le plus grand nombre des cas, ce côté du dernier tour est séparé de la marge du péritrème par une distance d’un tiers à uu demi-millimètre; l'ouverture est d'un rouge-orange , un peu plus foncé sur le plan columellaire; ce plan est con- vexe dans Île centre, sa marge faiblement échancrée en arc el là armée de 8 à 9 dents, petites et quelquefois ob- solètes.
Opercule inconnu.
On ne counaît de cette espèce que des individus (8 à 9, à Paris) ayant généralement souflert, au moins privés en totalité ou en partie de leur épiderme, qui parait être d’un olive-brunâtre ou jaune-brun.
NERITA CREPIDULARIA (Lam.).
Testa ovata vel ovato-hemisphaerica, subtus planulata, dorso convexa, vel convexo-depressa; striata : striis decur- rentibus tenuibus , creberrinuis, longitudinalibus robustiori- bus acdecussentibus insculpta; subepidermide fuscescente-ru- bra, lineis maculisque luteis picta ; spira fere usque ad mar- ginem oblique incurva ; apertura ovata, crocea; labio con- vexo, margine arcuato, eique rugoso-denticulato : denticu- lis 10-20, acutis armato.
NERITINA CREPIDULARIA, Lamk., an. s. vert. 6, p. 186,
10, syn. ex cluso, Desh., in Lamark, an, s. v. ed. 2,
tome 8, p. 572, n° 10. /dem. Sowerby, Conch. illustr., f. 25, bonæ.
Var. 8. Testa rubra, postice maculis, lineis rubris et albis picta.
Var. ». Testa depressa, lineis rubris et luteis anguste fulminatis in postice picta, margine columellari 14-15 den- ticulis acutis vel obsoletis notata.
Var. 9. Testa major, depressa, rubra, maculis luteis tes- sellata; apertura fauceque nigris vel plumbeis; dentibus in margine columellari 20-22 acutis.
OR? ES
Has. La Jumnha-Malabar (Mus. Paris), Timor (Le Guillou), Trinquemalai à Ceylan (mon cabinet).
Dimensions : long. 15, haut. 8. — ouverture (en dehors) : long. 11 173, long. 11 1/3, larg. 13 mill.
C'est à cette espèce qu'il faut rapporter les figures de Martini Conch. s. t. 13 (f. 133 pessima, et 134 labio nimis ex cavato), quoique généralement mauvaises, et non à la Patella neriloidea de Linnée, qui est une vraie Crepidule figurée par Favanne, Conch. t. 4, f. E 2, blanche et ren- due rude en dessus par ses stries concentriques, à som- met subspiral et à cloison rouge-terne ou sanguin. C’est donc à tort que Martini et Dillwyn veulent faire de cette espèce de Linnée le type d'une Néritine analogue à la N. crepidularia de Lamark ou d’une des espèces de la même section. La meilleure figure que nous connaissions de cette espèce est celle publiée par M. Sowerby, elle se rapporte à la var. d, pour la forme générale.
NERITINA MELANOsTOMA (T'roschel).
Testa ovata, subtus planulata, dorso convexa, striata : strüs decurrentibus tenerrimis , obsoletis, longitudinalibus, trregularibus ; subepidermide olivacea pallide luteo-virides- cente, lineolis tenuibus nigris angulato-flexuosis continuis vel punctis efformantibus picta ; spira submarginali, sæpius rosea vel aurantia ; apertura ovali ; labio nigro aut auran- tio et nigrescente picto, margine arcualo et denticulis acu- tis 19-25 armato ; labro intus zona sordide aurantia notato
Neritina melanostoma. (Tr.), in Archiv. hist. nat. Ber- lin 1837, cahier n° 2, p. 179, n° 2. Ver. indica, Soun- leyet, Voy. de la Bonite. Zoologie 1845-46, pl. 34, fig. 32-35 optime.
Var. 8. T'esta convexo-depressa lineis latiusculis angu- lato- flexuosis picta ; dentibus columellæ 20-21.
Neritina melanostoma Philippi Abbildungen, pl. 1, £. 11 bene.
I
Hab. Le Gange (Trosch.), Diamond's-Harbourg, Hoo- gly river (M. Petit de la Saussaie.); l'île Luçon (Souleyet); Merguy, pays des Birmans (Petit).
Dimensions : haut. 10 mill., long. 19 mill., larg. 13 mill. — Ouverture : larg. 13 mill., long. 15 1/2.
Cette espèce, chez les individus adultes, a à peu près la forme de la MVeritina violacea, si ce n'est qu’elle n’est pas souvent comprimée latéralement : sa coloration d'ailleurs l'en distingue suffisamment. Elle est scupltée de stries dé- currentes, serrées, très fines et si peu marquées qu'on les distingue à peine sous le triple foyer d'une bonne loupe, et de stries concentriques un peu plus apparentes, égale- ment rapprochées et irrégulières; son épiderme est d'un brun-olivâtre, sous lequel le test est d’un blanc-bleuâtre ou d’un jaune pâle un peu verdâtre; il est peint concentri- quement de fines lignes noires fulminantes continues, pressées, quelquefois rares et très écartées, et le plus souvent formées par de très petits points rangés dans cette disposition et zigzagués. Sa columelle est peu calleuse, léocérement anguleuse transversalement vers le milieu, teinte, dans le jeune âge, d’orangé pâle, noircissant de plus en plus avec l’âge et devenant très noire chez les adultes; sa marge est arquée dans le centre et crénelée dans presque toute son étendue par de très petites dents aiguës , moins saillantes que dans la Nér. piléole, et va- riant entre 20 et 25. Le labre est orné intérieurement d'une zone circulaire d’un orangé plus ou moins fauve, qui s'étend parfois sur le contour de la columelle. M. Sou- leyet, ignorant qu'elle eût été décrite avant lui, l'a nom- mée ÎVer. indica.
NERITINA TOURANENSIS (Souleyet).
Testa ovata, subtus planulata, dorso-convexa, striata : strüs concentricis irregularibus, decurrentibus, obsoletis
En 7 au
distantioribus ; subepidermide pallide olivacea, luteoviri- descente vel rufescente, lineolis concentricis angulato- flexuosis in medio dorsi bis fasctas duas efformantibus or- nata; spira marginali; labio pallide fusco, margine ar- cuato , dentibus 15 parum exsertis armato ; labro intus
albido ; operculo pallide fulvo.
Var. 8. Minor. Testa minor, columella flavicante, margine dentibus 13-14; operculo pallide fulvo.
Meritina Touranensis, Souleyet, Voy. de la Bonite, Zoologie, 1845-1846, pl. 34, fig. 28-31.
Hab. Tourane, en Cochinchine, d'où elle a été appor- tée par MM. Souleyet et Eydoux.
Cette espèce est d’un roux-brunätre peu foncé sous un épiderme olivâtre pâle ; ses linéoles noires en zigzags, sont interrompues vers le dos de la coquille, principalement dans ses deux tiers postérieurs : ce qui donne à la coquille une apparence bifasciée dans le sens de la décurrence de la spire qui s'incline sur la marge et semble même la dé- passer; et fait que le côté postérieur du dernier tour est quelquefois usé par la marche de l’animal. Gette es- pèce qui paraît vivre dans les endroits vaseux, se recou- vre souvent de terre qui, en durcissant, use la surface du test. Son ouverture est d'un blanc brunâtre et devient plus foncée sur la columelle : celle-ci n'a que 15 petites dents peu saillantes à la marge qui est faiblement, mais sensiblement ceintrée dans le milieu. La var. 8 n’en diffère que par les dimensions.
Dimensions : haut, 9 mill., long. 15 172 m., larg. 11 172. —{uverture : long. 10 à 11 172 mill., larg. 12 à 13 23. — Var. 8. Haut. 5 m:, long. 8 172, larg. 6.— Ouverture : larg. 6 m., long. 6 172.
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Osservarions sur le ligament du Gnathodon cuneatum Conrad, Rangia cyrenoides Desm.
(Extrait d'une lettre qui nous à été adressée par M. de Sauley, ancien officier de marine.
Un séjour de plusieurs semaines au mouillage de Sacri- ficios (près de la Vera-Crux) me permit d'explorer le récif qui cerne en grande partie cet îlot du côté du large, et les plages de sable qu'il présente en regard de la côte du Mexique: parmi les coquilles que je parvins à me procurer, se trouva une multitude de valves de Gna- thodon (Gnathod. cuneatun), mais toutes, sans exception, étaient roulées et dépareillées.
J'avais déjà cette coquille provenunt de la Nouvelle- Orléans. Pendant une station dans la baie de Pensacola je retrouvai cette espèce par 3 ou 4 pieds de profondeur à peu de distance de la ville,
Une première remarque que je fis d’ abord c’est que les échantillons de la baie de Pensacola étaient beaucoup plus grands, mais aussi plus excoriés vers les crochets que ceux de la Nouvelle-Orléans; je _signalerai aussi la différence d'aspect que présentait la nacre intérieure de ces coquilles, selon quelles appartenaient à l'une ou à l'autre localité ; celles de la Nouvelle-Orléans sont lisses et brillantes surtout vers les bords; celles de Pensacola sont ternes et presque mates; mais le fait qui me parut le plus digne d'attention, c'est celui du prolongement ex- térieur du ligament qui dans ce genre est intérieur. Le ligament partant de la fossette qui le reçoit traverse l'épaisseur du test en suivant un petit canal, et sort sous le crochet de chaque valve, un tant soit peu en avant: quelquefois même ce ligament forme une saillie qui, dans quelques individus, n’atteint pas moins de deux milli- mètres.
Cette expansion très remarquable à l'état de vie, l'est
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beaucoup moins sur les échantillons conservés dans les collections; toutefois vous trouverez des traces très sen- sibles du fait que je mentionne, dans l’exemplaire que je vous adresse, et qui, déposé dans votre collection, servira à prouver l'exactitude de mon observation.
En considérant attentivement les valves roulées de Gnathodon que j'ai recueillies à Sacrificios, j'ai reconnu sur presque toutes le même caractère que je viens d'indiquer, mais plus ou moins apparent selon que la valve examinée avait appartenu à un sujet plus ou moins adulte. Chez les plus adultes, le test est entièrement perforé; chez d’autres, on ne voit sous le crochet qu'un petit trou visible seule- ment à la loupe; chez les plus jeunes enfin, le canal n'arrive pas jusqu’à l'extérieur, de telle sorte qu'on peut dire que le ligament de chaque coquille est d'autant plus robuste et plus saillant à l'extérieur que cette coquille enveloppait elle-même un animal plus adulte et plus fort.
On peut encore inférer de là que cette saillie du li- gament, si étrange, et si anormale au premier abord, peut s'expliquer facilement en admettant qu'elle est, d'une part l'effet de l'accroissement en épaisseur du test à mesure que l'animal augmente son enveloppe , et d'autre part le résultat de l'érosion de ce même test sous l’influence d'agents extérieurs.
On comprend en effet que plus l'animal prend d’ac- croissement, et plus la fossette, qui a reçu le premier rudiment de son robuste ligament, augmente elle-même en s'allongeant en entonnoir, mais avec cette disposition particulière qu'elle ne s’oblitère point vers le fond au fur et à mesure que la coquille devient plus grande. Cette fossette prend ainsi la forme d'un canal partant d’un point très voisin de la surface extérieure, sous les crochets, canal qui se trouve constamment rempli par la substance du ligament qui s'est allongé lui-même en proportion de l'âge du sujet.
— /)D —:
En même temps que cet accroissement progressif augmente la longueur du ligament, le test se dépouille de son épiderme vers les rates, les agents extérieurs l'excorient aux sommets, et ils rongent peu à peu sa surface sans attaquer la substance du ligament. Celui-ci se-trouve de la sorte mis partiellement à nu, et il finit par faire en dehors une saillie proportionnelle à l’âge du mollusque et à l’activité des substances qui ont agi chi- miquement , peut-être aussi mécaniquement, sur les parois extérieures de la coquille.
Que penser maintenant de cette multitude de valves dépareillées, et roulées que j'ai trouvées sur la plage de Sacrificios à 300 lieues des rivages où le Gnathodon s'en- fonce à moitié dans la vase à la facon des Anodontes et des Unios de nos rivières? Serait-ce peut-être que le golfe du Mexique, tourmenté dans la partie supérieure de ses eaux par le Gulf-Stream (ce grand courant qui les entraîne comme un torrent, en contournant les côtes de cette vaste Méditerranée depuis le cap Gatoche du Yucatan, jusqu’à la pointe de la Floride en face de la Havane), serait en même temps sillonné dans ses profon- deurs par des contre-courants qui, des rivages de la Nou- velle-Orléans et de Pensacola, rouleraient jusque dans les brisants de la Vera-Cruz les dépouilles d'animaux qui ont vécu sur les plages de la Louisiane et de la Floride? La question que je viens de soulever, à propos de valves roulées, conduirait forcément à un tout autre ordre d'idées, et à l'examen de phénomènes étrangers au sujet que je me suis proposé de traiter; aussi je marrête en vous répétant que je m'estimerai très heureux si mes observations ne vous paraissent pas tout à fait dépourvues d'intérêt.
DE Sauzcy.
Jo —
Norice sur les coquilles rapportées par M. Goizzan, officier supérieur de la marine, commandant le brick
le Du Couédic.
M. Guillain , aujourd'hui capitaine de vaisseau , avait été chargé, dans ces dernières années, d’une importante mission qui l’a conduit sur divers points de la côte Nord- Est d'Afrique, encore peu explorés sous le rapport de l’histoire naturelle. Ïl a, dans le cours de sa pénible cam- pagne, trouvé encore assez de loisir pour recueillir un certain nombre de coquilles dont il a eu l’obligeance de nous donner des échantillons, et parmi lesquelles nous avons découvert plusieurs espèces qui nous ont paru nou- velles, notamment les Cyclostomnes décrits ci-dessus à la suite de notre catalogue des espèces de ce genre.
Indépendamment de ces coquilles et de quelques-unes dont on trouvera la description plus loin, nous avons pu déterminer celles dont les noms suivent.
Cyclostoma. Naticoides. Recluz. I. Socotora.
— Clathratum Id. ld.
— Michaudi. Gratel. 1. Moheli, +
— Aspersum. Mich. Madagascar.
— Deshayesi. Petit. Id.
— Affine. Sow. ld.
Bulimus. Favani. Lam. S.-Augustin (Madagascar).
— Dussumieri. Recve. 1. Seychelles.
7. caicarus Brie, à Mer
— Pullus. 14. Abd-el-Goury.
— Socotorensis. Pfeif. {. Socotora.
— Mozambicensis. Recve. Moubaza. Achatina. Fulica. Fer. Madagascar. Pupa. Labiosa var. Brug. Haffoun.
Helix. Viridis. Desk. Madagascar.
— Labrella. var.: Carcollæ. Xisteræ. Pfeif Affinis. Neritina. Brevi-Spina. Lam. Madagascar. Melania. Faseiolata. Oliv.
Planorbis, Tranquebarieus ? Pyramidella. Plicala. Lam. Haffoun.
Cancellaria. Crispala. Sow. Id.
Magilus. Autiquus. (Exemplaire entier, à moilié enchâssé dans un : madrépore.) Bourbon.
Marginella. Sp. Nov.? Haffoun.
Bulimus. Sp. Nov.? Hd.
Buzimus GuizLaini mobis. (PL, IV fig :4098)
T. oblonga, cylindrarea, crassiuscula, imperforata, fus- cescente, albo variegata, interdum subfasciata , anfracti- bus 8-9, plano-convextis, oblique et crebre striatis ; columella profunde arcuata, inferne subplicata; apertura ovata ; labro acuto, subreflexo ; labio in adultis consolidato.
Long. 6 mil}.
Le pli columellaire de cette coquille a quelques rapports avec la truncature des Achatines : elle se trouve à Abd- el-Goury.
Avant de terminer cette notice, nous offrirons ici nos sincères remerciments à notre ami le capitaine du Du Couëdie, pour l'obligeance qu'il nous a montrée et à laquelle nous devons de pouvoir, cès aujourd'hui, remplir une des promesses de notre programme. Nous ne mettrons pas moins d'empréssement, par la suite, à porter à la connaissance des conchyliologistes les coquilles nouvelles recueillies par les personnes qui, à l'exemple du comman- dant Guillain , voudront donner à leurs recherches une direction et un résultat utiles aux progrès des Sciences naturelles.
S. Perir.
Article de TerminoLocr, par M. RecLuz.
CozumeLze (columella, petite colonne), de columen, dérivé lui-même de culmen, pièce verticale qui sou- tient le faîte d'un édifice.
La Columelle est cette sorte de colonne centrale ou sub-
De, 7
centrale des coquilles spirivalves formée par l’enroule- ment de la lévre intérieure de l'ouverture sur un axe fictif. Selon que la lèvre est mince, épaisse ou trés épaisse, la Columelle acquiert plus ou moins de solidité. Lorsqu'en s'enroulant , le bord interne laisse entre ses parois inté- rieures un vide plus ou moins grand , la Columelle est ombiliquée (umbilicata)ou simplement perforée (perforata), et, dans certains cas, subperforée. Si, au contraire , ces mêmes parois se pressent tellement entre elles qu'elles se confondent en une masse homogène, la Columelle est alors pleine. Dans le premier comme dans le second cas, quelques auteurs lui donnent le nom d'axe (axis, essieu, pivot) tels que Draparnaud et M. Gray.
Pour nous, l'axe est la ligne droite, courbe ou brisée, verticale ou oblique, fictive ou réelle, qui traverse la Colu- melle dans toute sa longueur, et la columelle le cylindre dans lequel passe cet axe : en d'autres termes, l'axe est la partie centrale, et la Columelle la partie externe qui l'en- vironne. L'un peut être représenté par la moelle d'une tige , comme la Columelle peut l'être par le boïs ou étui médullaire,.
Dans les coquilles du G. Viso, ou dans le Trochus umbil- caris par exemple, l'axe est la partie creuse qui, du côté antérieur de la coquille, remonte jusqu'au sommet de la spire; et la columelle est le cylindre ou cône creux et py- ramidal qui limite cette perforation.
Ainsi donc, la Columelle est cette colonne testacée creuse ou pleine autour de laquelle la spire tourne. On l’aperçoit facilement sur les coquilles qui ont été usées longitudinalement ou sciées dans leur longueur. (Woy. Eucyl. meth., pl. 348, fig. 3 et 5); et on juge ordinaire- ment sa forme par ce qu'elle présente dans l'ouverture de la coquille.
Les coquilles spirivalves ne sont pas toutes pourvues d'une Columelle ; celles qui en manquent sont :
1° Les coquilles à enroulement horizontal dont les tours sont séparés (Spirula), ou contigus comme les Vau- tilus, Planorbis, etc.
2° Celles qui sont involvées (znvolutæ) ou roulées (con- volutæ), comme les Bullæa, Bulla, Cypræa, Ovula, etc.
3° Enfin celles dont le cône spiral est très court et s’é- largit subitement pour former son dernier tour, comme les genres itrina, Sigaretus, Haliotis, etc.
La Columelle peut être considérée sous plusieurs rap- ports.
I. Par rapport à son étendue, elle est dite :
1° INTERROMPUE (interrupta), lorsqu'elle s'arrête vers un point correspondant à la partie inférieure , comme dans beaucoup de Sigarets, à la partie médiane (les Matica en général), ou à la partie supérieure (les £burnes).
2 Conrinue (continua), quand elle est terminée à la partie supérieure de la coquille , comme dans le Trochus conulus.
3° SaizLANTE (exserta, prolongata, caudata. Brug. Blv.), quand elle se prolonge au-delà dn dernier tour ( Cerit. telescopium, Janthina), ou lorsqu'elle se continue en canal comme dans les Fusus, Pyrula : alors elle peut être droite (recta), courbe (arcuata) ou repliée (replicata).
IT. Relativement à la manière dont la Columelle se termine, on dit qu’elle est :
1° TroNQuÉE (truncata, abrasa), lorsque son extrémité est terminée par un plan transversal. Ex. Æchatina, Me- lanopsis , etc.
2° Aicur (acuta), quand elle se termine en pointe. Ex. Janthina, Harpa, divers buccins, ete. 3° OmBiLiQuéE (umbilicata), quand elle a une ouverture
plus ou moins grande à la base. Ex. Vatica, Ampullaria, Solarium.
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Perrorée (perforata), quand l'ouverture a à peine le diamètre d'une tête d'épingle, comme dans quelques hélices.
5° ImPerrorée ( imperforata, integra), quand sa sub- stance forme une masse compacte et sans aucune perfo- ration, ni ombilic. Ex. Voluta, Mitra, etc.
6° Coxsorinée (consolidata), lorsque cette partie se trouve épaissie par un dépôt de matière testacée qui, dans certains cas, bouche le trou ombilical comme dans les Rotella, Natica mamilla, etc.
“III. Par rapport à sa direction, la Columelle est :
1° Droire (recta),quand elle forme un plan rectiligne. Ex. Mitra, Marginella, Harpa, etc.
2° Course (arcuata), quand elle est cintrée plus ou moins fortement en arc, comme dans les Planaxis, Na- ricas Murex.
8° OBLique (obliqua), lorsqu'elle est oblique par rap- port à l'axe collumellaire, comme dans le Bul. ovatus.
IV. Sous le rapport de la forme, elle est dite :
1° CyzinpriQue (feres, cylindrica, subcylindrica), lors- qu'elle présente la forme d'un cylindre plus ou moins parfait, quoique, à la rigueur, elle s’atténue insensible- ment jusqu'au sommet de la coquille. Ex. Fusus, Pyrulæ.
2° APLATIE, DÉPRIMÉE (depressa, compressa), lorsque sa surface présente un plan uniformément plane. Ex. Pla- naxis, Purpura hæmastoma, P. persica. etc.
3° Tonpus (torta, contorta, tortuosa Lam.), quand elle porte un pli peu saillant, ou lorsque ce pli semble u'être qu'une obliquité provenant de la torsion de la co- lumelle. Ex. Physa, Limnæa, etc.
4° SinuEusE (sinuata), quand elle présente des dépres- sions et des renflements, comme dans le Zuccinum unda- um, Natica flava.
Sn Dia
5° SpiRALE (spiralis), lorsque la partie qui dépasse l’ou- verture, est tordue comme une vrille. Ex. Cerithium teles- copium.
V. Enfin par rapport à sa us der on dit que la Go- lumelle est
1° Uxre (lævigata) quand sa surface ne présente aucune inégalité, G. Achatina, Succinea, Sigaretus etc.
2° CawaricuLée (canaliculata), quand il existe un canal dans son étendue, soit à la partie antérieure comme dans les Vatices à opercule testacé, soit sur son trajet extérieur comme dans les Lacuna, Eburna, et quelques Vatica, etc.
3° LamezLée, LAMeLLEusE (lamellata, lamellosa) quand elle porte des lamelles transverses, obliques ou longitudi- nales, régulières, comme dans certaines espèces des genres Bulimus, Clausilia, etc.
4° Pussée (plicala), quand ce sont des plis transverses et courant à l'intérieur de la cavité de la coquille comme dans les G. Mitra, Voluta, Pyramidella, etc.
5° Srriée (striala), quand à la place des plis ce sont des stries également spirales comme dans beaucoup de Z'u- seaux, Ulives, etc.
6° Rinér (rugosa), quand ses plis sont irréguliers et res- semblent à des rides. Ex. Ranella.
7° GRANULEUSE (granosa, granulata), quand ces inéga- lités sont des granulations. Ex. G. Columbella.
8° Poxcruée (punctata, calloso-punctata) quand elle porte des points calleux. Ex. Purpura neritordea.
9° Denrée (dentata, denticulata, crenulata), quand elle porte des excroissances en forme de dents. Ex. G. Auri- cula, Scarabœus, etc.
10° Renrzée (énflata, turgida), lorsque la partie anté- rieure est augmentée en grosseur par un renflement.
6.
*
G. Terebra ; mais quand ce renflement simule une varice, on la dit variqueuse (varicosa). Ex. Æncillaria; susvart- QUEUSE (subuaricosa), G. Oliva.
CR:
BIBLIOGRAPHIE.
Naruraz msrory or New-York. Palæontology of New- Fork ; by J. Hall. (Vol. 1.)
L'ouvrage de M. Hall est de ceux que doit étudier avec soin le naturaliste philosophe. 11 nous fait connaître les premiers êtres créés qui ont laissé des vestiges de leur existence dans les premières couches déposées à ia surface de la terre; il nous fait assister en quelque sorte à l'aurore de la création; il nous montre les premières ébauches des êtres vivants, de ceux du moins dont la structure assez solide à permis la conservation plus où moins parfaite. Il ne faut pas se le dissimuler, un nombre probablement très considérable de chaînons dans les deux règnes ont été à tout jamais détruits sans laisser la moindre trace de leur passage sur cette terre. Ces chaïînons disparus nous n'avons plus sous les yeux que les tronçons isolés de la grande série des êtres alors existants. 11] ne faut point nous étonner si ces tronçons n’ont plus entre eux que des rapports éloignés. Pourrions-nous, par exemple, nous faire la moindre idée de cette grande classe des Acalèphes, de cette autre classe des Salpa, de celle non moins variée des Ascidies d’après les vestiges que les couches de la terre en conserveraient? Assurément non, puisque ces animaux étant gélatineux ou charnus ne sont pas susceptibles de laisser la moindre empreinte. Parmi les zoophites il en est un trés grand nombre qui n'ont aucune partie con- crète propre à être garantie de tonte destruction, les
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Actinies, par exemple, et tant d’autres races appartenant > | p'e; ]
à la même classe. Si nous remontons vers des êtres plus
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de mous et dépourvus de parties solides conservables. Pourrions-nous nous faire une juste idée de la classe - . U) [1 .
entières des mollusiues d'après les coquilles seules ? Quelle grande lacune ne laisseraient pas toutes ces fa- milles de mollusques, nus dont la destruction a dû être entière au moment où se sont produits les grands chan- gements survenus à la surface de la terre! Dans la classe des poissso ns n'avoBs-nous pas aussi tous ceux qui ont le squelette cartilagineux, et pour lesquels une destruc- truction complète est inévitable?
parfaits nous en trouverons excore une grande quantité
Il est donc permis de croire que dans les premiers temps où la vie s’est manifestée à la surface de la terre, les eaux de la mer étaient peuplées d'un plus grand nombre d'êtres que ceux dont nous retrouvons les ves- tiges dans les premiers sédiments. Des plantes molles, vésiculaires, telles que nos mers en enfantent encore, n'ont pu êlre conservées dans ces herbiers naturels dont les feuillets pierreux constituent aujourd'hui une grande partie de la surface de nos continents. Malgré toutes ces lacunes à jamais regrettables, nous devons rechercher avec un vif intérêt tout ce qui peut aider à reconstruire cet ancien monde sur lequel nous marchons, et nous devons convier les observateurs de tous les pays à une œuvre sans laquelle l'histoire de notre planète resterait toujours impartaite,
L'ouvrage de M. Hall vient confirmer ce que l’on soupçonnait déjà, à savoir, que dans les premiers temps où la vie s'est produite, les phénomènes en Amérique out été semblables à ceux qui se passaient en Europe, et on peut le dire aujourd'hui, ils ont été identiques en même temps sur tous les points de la surface dela terre. En Amérique et:en Europe, depuis les régions glacées
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du Pôle jusqu'aux régions brüûlantes de l’Equateur, se trouvent répandus dans les mêmes couches des êtres, non seulement analogues, mais encore des espèces identiques, qui passent d’un continent à l'autre, Il y a plus, cette même analogie, ces identités franchissent l'Equateur et se montrent dant l'hémisphère austral. Dans ces temps reculés la terre n'offrait pas cette diversité de climats et cette variété si considérables d'êtres de toutes les classes appropriés pour ainsi dire et invinciblement enchaînés aux conditions actuelles que leur a préparées la nature. 11 régnait alors une uniformité remarquable: partout les mêmes plantes, partout les mêmes animaux. Cette con- formité des créations trouvait sa cause dans une tempé- rature également répartie: la surface de la terre jouissait encore d'une portion considérable de sa température sidérale, sous ce rapport, les régions polaires élaient aussi favorisées que celle de l'Equateur. L'ardeur du soleil était tempérée par une immense atmosphère remplie de vapeurs: il n’est pas étonnant de retrouver sur toutes les parties de la terre des plantes réfugiées aujourd'hui dans la zône intertropicale. Gette température égale permettait aussi aux animaux de se reproduire partout les mêmes. Assurément ces phénomènes qui ont présidé aux pre- mières créations sont bien faits pour exciter l'admiration des hommes, et si aujourd'hui l'histoire de la terre s’est enrichie de documents aussi précieux, on le doit à des ouvrages tels que ceux de M. Hall. Ils ont en effet recueilli un grand nombre de faits importants à l'aide desquels se dévoilent pour ainsi dire d'elles-mêmes les grandes lois de la nature.
Il est impossible à un seul homme d'aller visiter toutes les régions de la terre, de les étudier profondément pour arriver enfin à généraliser les phénomènes qu'il a ob- servés. [Il faut la vie d'un savant pour explorer un coin de notre demeure et soulever avec peine quelques lam-
2 ER
beaux du voile épais sous lequel la nature cherche à s'en- sevelir. Pour reconstruire l’ancien monde , il faut le concours d'un grand nombre d'ouvriers et nous devons rendre hommage aux savants Américains qui, depuis un demi-siècle, ont puissamment contribué à la générali- sation de la science en apportant de nombreux matériaux à la construction de l'édifice commun.
L'ouvrage paléontologique de M. Hall fait partie d’une coilection unique jusqu'ici dans les fastes de la science. L'état de New-Yock a compris toute lutilité que pouvait avoir, pour le peuple américain en particulier, ainsi que pour tous les autres peuples civilisés, la réunion dans un seul ouvrage de tous les documens propres à faire con- naître son sol et toutes ses productions. Au lieu de cher- cher dans des expéditions lointaines souvent trop dispen- dieuses des résultats de peu de valeur et la satisfaction d'une vanité mal comprise, les hommes sages qui gou- vernent l'état de New-Yorck ont voulu apprendre au peuple à connaître toutes les ressources, toutes les ri- chesses de la mère patrie, certains d'avance qu'ils agis- saient ainsi dans le plus pressant intérêt de la nation. Nos vieux pouvernements se sont laissés donner cette sage leçon par une nation bien jeune encore, mais bien grande par la sagesse de ses institutions. Espérons qu'un si bel exemple ne sera pas perdu: nous avons des corps savants richement dotés, des sinécures grassement stipendiées ; pourquoi le gouvernement n'impose-t-il pas le devoir d'explorer notre sol et d'en faire connaître les produc- tions? Au lieu d'abandonner ces recherches à des efforts particuliers souvent hostiles, sans ensemble, sans unité, le gouvernement aurait dù charger une compagnie savante de produire un ouvrage semblable à celui que publie l'état de New-York. Alors du moins la science prendrait une grandeur qu'elle n'a pu acquérir, par l'ensemble et par l'unité qui devraient présider à toutes ses
ape
conceptions. Il serait bien temps cependant que les gou- vernements de l'Europe consacrassent quelques parcelles de l'impôt à ces entreprises scientifiques destinées à dis- séminer chez les nations les connaissances utiles sur le sol qu'elles habitent. Mais, dit-on, l'état de New-York à dépensé des sommes considérables à la publication de ce grand ouvrage. Eh! qu'importe, si le résultat répond à la grandeur de l’entreprise; qu'importe, si vous obtenez à ce prix la dispersion de connaissances matérielles utiles; … qu importe, enfin, si de tels travaux ont pour résultats de rendre populaires des idées justes sur l'histoire de la terre que nous habitons, sur les admirables phénomènes de la création et sur la puissance infinie du Créateur.
Dans un prochain article nous examinerons avec toute l'attention qu'il mérite, l'ouvrage de M. Hall, et nous ferons ressortir d'une manière toute spéciale Îles faits nouveaux et importants qu'il renferme.
Desnayes.
Buzzerin de la Société impériale des naturalistes de
Moscou. Tome XXI, année 1848, N°1.
Le premier numéro du Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, pour l’année 1848, contient, relativement à la conchyliologie , plusieurs articles dont nous allons faire connaître l'objet.
Dans l’un de ces articles, M. Schrenk a donné une liste des coquilles terrestres et fluviatiles de Livonie, en y joi- gnant quelques notes sur les variétés que présentent les espèces propres à cette province de l'Empire russe,
Ce travail ne fait connaître aucune espèce nouvelle, si ce n’est une limace, Lima livonicus très voisine du Limax cinereus.
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Dans un autre article, M. Fischer de Waldheim a éta- bli un nouveau genre pour une coquille terrestre qui lui a paru pouvoir être détachée des Bulimes.
Ce genre, que l’auteur nomme (Chilonopsis xeirœv la- brum crassum odis adspectus), est caractérisé par lui ainsi quil suit :
T'. turrita, spiris septem convexis ; umbilicata ; apertura elongata, angustata; inæqualis ; columella valde dilatata, intus et infra sinuata, extus marginata, basicanalem cæcum
5 cum labio dextro intumido, extus triplicato formante.
Cmzoxorsis sulcata. Fisch.
T. turrita, septem spirata, spiris convexis, longitudina- liter sulcata. Alt. 50 mill., diam. : spiræ primæ 30 mill. Habitat St- Yago Americæ meridionalis
La coquille dont il s'agit nous est inconnue ; mais nous ne saurions y voir autre chose qu'un Bulime qui se rap- proche du Bul. auris signata, et plus encore du Bul. au- ris vulpina qu'on trouve à l'île Ste-Hélène.
Nous avons cru devoir reproduire (pl. 4, fig. 6) la figure qui accompagne le Mémoire de M. Fischer de Waldheim.
Le même auteur a décrit, en outre, dans le Bulletin dont nous rendons compte plusieurs coquilles fossiles, savoir : 1° Bellerophon macrostomus Fisch. — T. magna, ore
maximo ; unbilicalato, distante ; spira lata, depressa, non nisi leviter decrescente versus apicem, subcarinata.
Haut. du bord de l’ouv. à l'extrém. de la spire 0,116 mill.
2° Macrocheilus ampullaceus Fisch. — T. subturnita, spi.
Le 88 —
ris 4-5, valde convexis, longitudinaliter subsuleatis, pruma labiata ampla, reliquis duplo longiore. Long. 0.078, diam. du 1°" tour 0,068. 3° Cyprina piatigorskensis Fisch. — T. magna, solida, valvis lævibus, impressionibus muscularibus annula- ribus, cardini adproximatis.
Haut. 0,110.
Enfin le volume des Annales contient trois planches dans lesquelles sont représentées une série de coquilles fossiles des environs de Moscou, précédemment décrites ou citées dansles études progressives sur la paléontologie des environs de Moscou, par MM. Bouiller et Vossinski (année 1847).
Ces coquilles sont réparties comme il suit dans les genres
Panopæa 1 sp. Turbo 3 sp. Astarte 4 Buccinum à Lucina 1 Trochus Î Cyprina 2 Pleurotomaria !{ Cuculæa 5 Murex Î Pecten 1 Opis: Î Ostræa 3 Puschia 1 Terchratula 8
DU LE
TESTACEA NOVISSIMA INSULÆ CUBANÆ et Americæ cen- tralis, auctore Arth. Morellet.
Description de coquilles nouvelles de l'ile de Cuba, et de l'Amérique centrale. Fasci, in-8° 1649.
M. Arthur Morellet, déja connu par la publication
er GO ee.
qu'il a faite en 1845 d'un volume très intéressant sur les coquilles terrestres et fluviatiles du Portugal, a fait depuis cette époque, tant à Cuba que dans l'Amérique centrale, un séjour, trop court pour la science, mais dont il a profité pour réunir un bon nombre de coquilles terrestres et flu- viatiles presque toutes nouvelles.
Dans l’opuscule que nous annonçons aujourd'hui, M. Morellet a décrit, nous dit-il, la moitié seulement des coquilles qui lui ont paru inédites, et il promet de revoir et de compléter plus lard son travail. Il a donné, jusqu’à présent , la description de 85 espèces appartenant aux genres ci-après.
Helix 7 espèces. Cylostoma 7 espèces Bulimus 3. — dmpullaria 1 — Cylindrella 9 — Melania 8 — Glandina 13 — Neritina Dpeie Succinea 1 — Cerithium 1 — Planorbis 7 — Anodonta Î — Physa 2 . — Unio 12 —
Helicina 11
Nous devons à l'obligeance de M. Morellet la commu- nication de plusieurs des espèces qu'il a rapportées, et parmi lesquelles nous avons remarqué de très belles mela- nies, ainsi qu’une coquille fort jolie qu'il a classée parmi les Aélicines, sous le nom de f/el. constellata, mais qui nous semblerait appartenir au genre Helix.
5 ES
Die Lanp unD SUSSWASSER MOLLUSKEN vON Java bes- chrieben von Æ{bert Mousson.
Mollusques terrestres et d’eau douce de Java, décrits par Albert Mousson. ‘Zurich, 1849 ; 1 vol. in-8° avec 22 pl. coloriées.
M. Alb. Mousson a pul lié, sous ce titre, la liste d'un
EN
grand nombre de coquilles propres à l’île de Java, où elles avaient été recueillies par M. Zollinger, directeur du seminaire du canton de Zurich, ainsi que par MM, Oberst Winter et Junghuhn. Quel jues-unes de ces espèces étaient anciennement connues; un plus grand nombre avaient été publiées, depuis peu d'années, par MM. Pfeiffer, Philippi et van den Busch. M. A. Mousson en à décrit beaucoup d'autres qui lui ont paru nouvelles, savoir : dans les genres
Nanina 3 espèces. Melania 5 espèces. Helix (pee Neritina 2 — Bulimus 2 — Navicella DL Clausilia li Cyrena 2, — Limnæus UTP... Unio 4. — Auricula "2 — Alasmodonta 2 — Cyclostoma 7 — Anodonta. 1 —
Ambpullaria 1 =
Dans un appendice, M. A. Mousson a passé en revue un groupe de Bulimes remarquables par ce caractère que, dans chacune de ces espèces, on rencontre un grand nom- bre d'individus senestres : c’est à ce groupe qu'appartien- nent les Bul. inversus Mall., B. perversus L., B. sultanus Lam., B. læœvus Mull., etc.
Séparer ces Bulimes et leur assigner des caractères dif- férents a dû être assez diflicile, et nous devons croire que l'auteur ne s'est déterminé à porter à 13 le nombre des espèces de ce groupe qu'après avoir eu sous les yeux un grand nombre d'individus : toutefois nous pensons que le Bul. atricallosus, Gould est une espèce différente du B. perversus, L. : M. Gould a aussi décrit en 1846 (Pro- cedings of Boston), sous le nom de Zul. moniliferus , un autre Bulime qui appartient au même groupe et que M. Mousson ne cite pas.
==
M. Mousson, dans un article qui précède son travail sur les coquilles de Java, a présenté quelques observations sur le sens qu on doit attacher, en histoire naturelle, aux mots £spèce, Variété, etc. Après avoir fait observer avec raison que la détermination des espèces, d'après la forme des coquilles, est sujette à de nombreuses erreurs, et qu'il faut absolument recourir à l'examen des animaux, l'au- teur résume son opinion en disant qu'il convient de re-
garder
Fr: L'espèce comme étant la réunion d'individus de même origine et se reproduisant semblables, sous la con- dition d’une complète faculté de propagation.
3 La varieèté comme une déviation simultanée produite par une influence extérieure ou intérieure, mais de- venue héréditaire.
3° La sous-variéte (Spielart) comme un changement peu important de caractère qui ne se conserverait que faiblement.
4° La déviation individuelle comme un caractère variable
propre à l'individu isolé et se développant dans le même lieu,
S+ P:
Zerrsenrirr Fur MALAKOZOOLOG1E herausgegeben von
Karl. Theod. Menke D. M. und D: Louis Pfeiffer.
Journal de Malacozoologie, publié par MM. Menke, d. m., et Louis Pfeiffer. (Cassel).
Plusieurs naturalistes allemands se sont réunis, dès l'année 1843, pour fonder, sous le titre ci-dessus, un journal spécial destiné à suivre et à faire progresser les
ET
études conchyliologiques. Ge recueil, à la rédaction du- quel concourent MM. Menke, Pfeiffer et Philippi, déjà connus par d'autres travaux fort intéressants, continue de paraître, quoique avec un peu moins de régularité peut- être que dans le principe. Nous n'avons pas besoin de dire ici toute l'estime que nous faisons des savants distin- gués que nous venons de désigner, et dont nous imitons je louable exemple en essayant de fonder aussi en France un Journal spécial de Conchyliologie. Le tribut de recon- naissance que nous leur devons consistera à faire connaî- tre le zèle et le soin qu'ils apportent à poursuivre leur entreprise. Nous signalerons aussi à nos lecteurs les faits les plus saillants d'une publication écrite dans une lan- gue malheureusement encore Lien peu connue en France.
Nous ferons, dès aujourd'hui, une mention toute parti- culiètre de la découverte faite, dans l'ile de Cuba, d’une coquille que M. Pfeiffer considère comme devant consti- tuer un genre nouveau auquel il donne le nom de Gund- lachia.
La coquille dont il s'agit, découverte en 1848 par M. le D' Gundlach, qui l’a envoyée à M. Pfeiffer, avait été d'a- bord prise par celui-ci pour un nouvel Æncylus différent de l4nc. havanensis, précédemment décrit par lui; mais cette ressemblance trompeuse se bornait à la partie supé- rieure de la coquille : car elle est, en dessous, presque fermée par une lame horizontale laissant une ouverture semi-circulaire à l’extrémité antérieure.
Cette espèce, que M. Gundlach a fait connaître comme étant une coquille d’eau douce, ne peut être réunie, selon M. Pfeiffer, à aucun des genres admis jusqu’à présent. Sa ressemblance avec lAÆnceylus n'est que superficielle : elle aurait plus de rapport avec les G. Vavicella et Neritina ; mais On serait d'autant moins fondé à la rapporter à l'un de ces genres qu elle ne paraît pas pourvue d’opercule.
La coquille nouvelle ressemble le plus, pour la forme,
en
à celle de lÆnc. lacustris d'Europe; imais, par rapport à la longueur, elle est proportionnellement plus étroite. Les mesures données de quelques-uns des plus grands indi- vidus ne sont pas tout à fait constantes, parce que quel- ques-uns sont plus comprimés des côtés, et par là sont proporlionnellement plus élevés. Le sommet obtus de la coquille en bon état (en tant que nous devons considérer le côté de l'ouverture comme le côté antérieur ) est placé environ après les 2/3 de toute la longueur et forme le point le plus élevé du cône oblique déprimé. De là par- tent des stries serrées rayonnantes, non interrompues par une strie d'accroissement concentrique et se prolongeant jusqu'à la circonférence qui, cependant, ne paraît pas crénelée, et forme au bord un angle aigu avec la lame intérieure de Ja coquille.
Cette lame est horizontale, très finement rayée, imper- cepliblement voûlée, ettient, chez les jeunes individus, plus des deux tiers, et dans les adultes à peine les deux tiers de la longueur. L'ouverture est semi-circulaire , et bordée à l'intérieur par un bourrelet blanc, étroit, en lèvre.
La coquille est de couleur cornée claire ; mais la plu- part des individus, comme beaucoup de coquilles d'eau douce, sont revêtus d’un mince épiderme noirâire.
Voici la caractéristique de ce nouveau genre :
G. Gunpzacura Pfeiffer : Testa tenuis, ancyliformis, non spirata. obliquè conica, vertice retrorsum inclinato ; latere basali lamina plana, horisontali ad duos trientes clauso ; apertura antica, horisontali, semicirculart.
Operculum nullum Animal....?
Gundlachia. Æncyliformis : Pfeiff. ‘F. oblonga, con- fertim radiato-striata, pallidè cornea , vertice retrorsum
2 Eee
ad 2/3 longitudinis posito, obtusiusculo ; apertura 1/3 pa- ginæ inferioris subæquante , intus albo-labiata.
Long. 4 1/2, larg. 2.1/3, haut. 1 1/2-2/3 miil.
M. le professeur Troschel a fait, à l’aide du microsco/;e, quelques observations sur des animaux desséchés des Gundlachix envoyées de Guba, observations d’après les- quelles ce genre semblerait devoir prendre place dans la famille des Lymnéacées ; mais M. le D' Pfeiffer annonce qu'il espère pouvoir bientôt donner à ce sujet des obser- vations plus précises, et nous attendrons qu'il les publie pour les faire connaître à nos lecteurs.
Dans le même numéro de son journal (pag. 113), M. le D: Pfeiffer a émis l'opinion que la coquille décrite par M. Benson, sous le nom de Ænostoma Boysii (Annals and mag. of nat. hist. 1848, Ser. IT n° 9, p.164), ne pouvait raisonnablement être conservée dans ce genre, opinion dans laquelle il a été confirmé par l'étude qu'il a faite des quatre espèces de Tomigerus connues jusqu à présent et chez lesquels la disposition des dents constitue, non un caractère spécilique, mais bien un véritable caractère générique.
I arrive souvent, dit M. Pfeiffer, qu'en fait de classi- fication, le même caractère à, dans différents groupes, familles ou genres, ïine valeur et une importince très différentes. On doit évidemment, dans certains genres, comme parexemple dansles G.Cypræa, Conus, Oliva ete., considérer la couleur comme très utile pour la détermi- nation des espèces, tandis que, dans d'autres familles, elle ne peut suffire pour caractériser les variétés, ni même les déviations individuelles. De inêine les dents de la bouche, daus les G. helix et Bulimus, serviront très bien pour l'établissement de groupes, mais non pour la forma-
LR LE
tion de genres, tandis que ces dents ont, d’après l’auteur, une importance générique incontestable chez les Tomige- rus etles Ænostoma.
Sous ce rapport encore, la structure de la coquille de l'An. Boysi paraît très éloignée de celle des Tomigères et de celle des Anostomes, et semblerait se rapprocher davantage de celle des Pupa, ce qui a déterminé M. Pfeif- fer à séparer cette espèce du genre dans lequel M. Benson l'a placée pour en former, près des Pupa, un genre par- ticulier quil caractérise de la manière suivante.
G. Boysia. Pfeiffer. Testa conico-globosa, rimata, an- fractu ultimo arcuatim ascendente; apertu'a obliqua , sur- sum reclènata, subrotundata, continua, edentula.
La seule espèce connue jusqu'à présent fut découverte par le capitaine W. J. Boys, dont le noi fut donné par M. Benson à l'espèce, nom que M. Pfeiffer donne main- tenant au genre. Elle a été trouvée sous des pierres à Hügelfort de Chittore dans le Rajpootana : un exemplaire a été anssi trouvé à Ajmere. Le nom spécifique devant être changé, M. Pfeiffer propose de nommer cette coquille
Boysia Bensont, Pf.
Nous regrettons de ne pouvoir donner, du moins quant à présent, la figure des deux coquilles dont il vient d'être question; mais nous ferons en sorte d'obtenir la com- munication de ces espèces.
Les sept premiers numéros de 1849 qui nous sont par- venus jusqu à présent du Zeitschrift Für Malakozoolosie, contiennent un assez grand nombre d'espèces nouvelles décrites avec le soin et l'exactitude qui caracté:isent les travaux de MM. Philippi et Pfeiffer
SP:
OBSERVA'TION.
Ce premier cahier du Journal de Conchyliologie n'a pu paraître aussitôt que nous l'aurions voulu : ce qui s'ex- pliquera sans peine, si l'on réfléchit aux difficultés insé- parables d'une publication de ce genre, surtout à sou dé- but. Nous sommes les premiers à reconnaître que Îles retards sont préjudiciables aux auteurs, en ce qu'ils peu- vent compromettre l’antériorité de leurs travaux : aussi ferons-nous dorénavant tous nos efforts pour qu'il s'écoule le moins de temps possible entre le moment où les maté- riaux nous seront remis et celui où ils seront livrés à Ja publicité.
C'est aussi pour atteindre ce résultat que, dès à présent, nous invitons avec instance ceux de nos collaborateurs qui se proposent de nous donner des articles, ainsi que ceux de nos souscripteurs qui auraient des communica- tions à nous faire, à nous adresser leur manuscrit assez tôt pour que le travail soit compris dans l'un de nos pre- iniers cahiers.
Nous espérons pouvoir donner le second numéro du journal dans le courant du mois d'avril.
S. Perir.
15 Avril 1850.
VAR OMENNAR LE LEA LE LS VE LEVE LE ARR LAS LE ARLES LELS PEL LOUE ELLE LI AA LUI VELS ALL LE SARUS LU LR
Méuoire sur le genre Acréon d'Oken, par M. Souever.
(Suite).
4° ORGANES DE LA GÉNÉRATION. — L'appareil repro- ducteur est très compliqué dans l’Actéon et s'éloigne, par sa disposition, des formes observées jusqu'à pré- sent dans les divers types de la classe des Gastéropodes; M. Almann nous paraît être encore le seul qui ait bien reconnu quelques-unes de ses parties.
Cet appareil accupe presque tout le corps de l'animal et se trouve recouvert de toutes parts par les ramifications hépatiques qu'il faut enlever pour le mettre à découvert ; il réunit les deux sexes comme dans bgaucoup d'autres Mollusques.
L'ovaire est constitué par un grand nombre de petits corps arrondis, vésiculeux, disposés de manière à former, de chaque côté de la ligne médiane, une grappe ayant tout à fait l'apparence d'une grappe de raisin. Les deux oviductes qui partent de ces grappes se réunissent bien- tôt en un seul oviducte qui, après avoir traversé un corps ovoïde ou réniforme, se renfle d'une manière considéra- ble pour former le second oviducte que l'on désigne gé- néralement sous le nom de matrice. Celle-ci est peloton- née, comme d'ordinaire, en une masse globuleuse qui remplit, avec le tube digestif, presque toute sl portion
LL OUR
cervicale du corps de l'animal, et, après avoir reçu le ca- nal de cette vésicule à long col qui est connue sous les noms de vésicule de la pourpre, vésicule copulatri- ce, etc. (1), elle s'ouvre à l'extérieur, du côté droit, à la position que nous avons déjà indiquée.
Nous considérons la portion de l'appareil reproducteur que nous venons de décrire, comme ja partie femelle, d'a- près l'examen microscopique qui démontre d'une manière manifeste la présence des œufs dans les petits corps glo- buleux disposés en grappes, et d’après l’analogie qu’of- frent les conduits que nous avons décrits comme l’ovi- ducte et la matrice, avec ces parties de l'appareil générateur dans les autres Gastéropodes.
M. Almann a bien vu les petits corps vésiculeux de l’ovaire et même les œufs qui sont contenus dans leur in- térieur, mais il n'a pas saisi leurs relations avec l'ovi- ducte qu'il a cependant figuré d’une manière exacte, ainsi que le renflement ovoïde que cet oviducte traverse sur son trajet. Cet anatomiste a vu aussi la masse globuleuse formée par la matrice qu'il a moins bien représentée et qu’il a considérée à tort comme le testicule ; la conforma- tion de cette partie, sa structure ét ses connexions avec la vésicule à loñg col (2), que M. Almann a pourtant bien figurée aussi, ne peuvent laisser dans le doute sur sa nature et sur son véritable rôle.
La partie mâle est formée postérieurement, comme la précédente, de deux portions semblables situées de cha-
(4) Voir, pour les fonctions de cet organe, l’article de M. Gratiolet, contenu dans ce N° du Journal de Conchyliologie.
(2) La partie renflée de l’oviducte dans laquelle les œufs s’accumulent et séjournent avant la ponte, et que l’on désigne pour cela sous le nom de matrice, se reconnaît en effet assez facilement, dans la plupart des Mollus- ques hermapbhrodites, aux circonvolutions qu’elle forme ordinairement, à ses parois comme gélatineuses qui se gonflent et se boursouflent dans
l’eau, enfin à la présence de la vésicule à long col qui s’y abouche tou- jours, non loin de son orifice.
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que côté de la ligne médiane et offrant l'aspect de cœ- eums qui se ramifient dans les expansions latérales du corps de l'animal. Ces cœcums, dont les paroïs sont épais- ses, blanchâtres, et qui sont parcourus par un canal ca- pillaire à leur centre, aboutissent, des deux côtés, à un conduit déférent qui, après avoir communiqué avec l'o- viducte, vers le point où celui-ci se continue avec la ma- trice, se dirige en avant, en décrivant quelques flexuosi- tés, pour se rendre jusqu’à la verge.
Ce dernier organe, placé à l'extrémité antérieure de l'animal, du côté droit, a la forme d’un cône creux, re- courbé, dont l'axe est occupé par le conduit déférent qui va souvrir à son extrémité et qui offre un petit renile- ment ovoïde au niveau de sa base; quelques faisceaux musculaires très déliés servent à le retirer dans la cavité du corps ou à le faire saiïllir au dehors, par l'orifice que nous avons indiqué et qui se trouve à la base du tentacule.
Nous regardons les cœcums ramifiés comme l'organe sécréteur mâle, d’après les connexions du conduit excré- teur qui naît de ces cœcums avec la verge et d’après l’exa- men microscopique de leur tissu qui nous a montré d’une manière non douteuse les capsules dans lesquelles se dé- veloppent les zoospermes (1).
Outre les parties que nous venons de décrire, le sys- tème reproducteur de l'Actéon se compose encore d’un autre petit appareil qui offre quelque analogie avec l'o- vaire et qui est constitué en effet par un grand nombre de vésicules extrêmement petites, attachées par un court pé- dicule à un conduit central dont les divisions et subdivi- sions accompagnent rigoureusement les ramifications de la partie mâle. Lorsqu'on examine avec soin ces dernières
(4) Nous n'avons pu faire cet examen que sur des individus conservés depuis assez longtemps dans l’alcool ; pour bien constater la présence des z0ospermes dans ces organes, il serait nécessaire d'examiner des iudi- vidus frais et recueillis à l’époque de leur reproduction.
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ramifications, on voit ramper à leur surface celles du petit appareil dont nous parlons, ce qui peut faire confondre d’abord ces deux parties, comme l'erreur en a été commise par M. Almann ; mais on peut assez facilement les séparer et s'assurer ainsi qu'elles sont tout à fait indépendantes l’une de l’autre, comme le montrent nos figures. Ce nou- vel appareil forme donc aussi, sur les côtés de la ligne médiane, deux espèces de grappes dont les branches très grêles sont partout accolées aux ramifications de la partie mâle qu'elles accompagnent dans leur distribution, et aboutissent également en avant à un canal excréteur uni- que qui longe le conduit déférent et qui nous a paru s'ou- vrir dans | oviducte.
Nous avons cherché, comme pour les autres parties de l'appareil générateur, à déterminer les fonctions de cet organe en examinant au microscope les petites vésicules qui le constituent et les conduits dans lesquels ces vési- cules versent leur produit; mais nous n'avons jamais trouvé qu'une matière semi-fluide, contenant des globu- les qui ne ressemblaient ni aux ovules ni aux cellules spermatiques, ce qui nous porte à le considérer comme un organe sécréteur particulier, annexé à l’appareil re- producteur et probablement à la partie femelle de cet ap- pareil, d’après ses connexions avec l'oviducte.
M. Almann a bien figuré la verge, le canal déférent et la communication de ce canal avec la fin de l'oviducte (1); mais il n'a pu suivre ce même canal au-delà de sa bifur- ation postérieure et n'a pas vu par conséquent ses con- nexions avec les cœcums ramifiés de la partie mâle, qu'il a confondus, comme nous l'avons déjà dit, avec le petit
appareil sécréleur que nous venons de décrire et avec les corps vésiculeux de l'ovaire.
(1) Nous n’avons jamais rencontré, sur le trajet de l’oviducte, le petit renflement qui setrouverait au point où se fait cette communication, d’a- près la figure donnée par M. Almann.
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5° SxsTÈME MUSCULAIRE. — Ce système est fort peu dé- veloppé dans les Actéons qui diflèrent surtout des autres Gastéropodes par l'absence de ce disque musculaire qui constitue le pied chez ces derniers, ainsi que nous l’a- vons déjà fait remarquer en parlant des caractères exté- rieurs de ces Mollusques ; cette partie n'est plus repré- sentée que par quelques faisceaux musculaires qui, de l'extrémité antérieure de l'animal, se prolongent jusqu'à sa partie postérieure, et par une couche très fine de fibres transverses qui doublent l'enveloppe extérieure.
Le système musculaire de l'Actéon comprend encore, comme d'ordinaire, les petits faisceaux qui servent aux mouvements de la masse buccale et de la verge.
6° OrGaANEs pes sens. — Nous avons déjà parlé, dans la description extérieure de l'animal, des organes spé- ciaux du toucher, c’est à dire des tentacules, et nousavons indiqué leur position ainsi que leur forme qui est peut- être un peu variable suivant les espèces. Ges organes ne sont pas rétractiles comme dans la plupart des Mollusques pulmonés, mais ils paraissent jouir d’une assez grande contractilité,
Les yeux, placés en arrière des tentacules, se présen- tent sous l'aspect de points noirs, entourés d’un cercle blanchâtre. Lorsqu'on détache ces organes et qu'on les examine à un grossissement. convenable, on voit qu'ils sont formés par une capsule transparente dans laquelle on distingue un cristallin sphérique, comme enchässé dans une petite masse de pigment noiïrâtre qui se trouve placée en arrière, et dans laquelle on voit pénétrer le nerf optique; nous n'avons pu bien voir la disposition de ce nerf à sa terminaison, au centre de la masse pigmen- taire.
Les organes particuliers dont nous avons Îles premiers, M. Eydoux et moi, signalé l'existence dans les Mollus-
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ques gastéropodes (1), qui ont été décrits depuis avec beaucoup de précision, surtout par M. Siebold, dans un grand nombre de ces animaux et que l’on considère gé- néralement aujcurd'hui comme des organes d’audition rudimentaires, existent chez l’Actéon comme ils parais- sent exister du reste dans tous les Mollusques, même les acéphalés. Ils sont constitués par une petite capsule trans- parente, unie par un cordon de communication avec les ganglions cérébraux et contenant un nucléus également transparent et solide.
Nous n'avons rien à dire des organes du goût et de l’ol- faction, dont on ne connaît pas encore exactement le siége dans les animaux du type des Mollusques.
7° SysTÈME NERVEUX. — Le collier nerveux, situé en arrière de la masse buccale, se compose de sept gan- glions groupés autour de l’œsophage.
Deux de ces ganglions, les ganglions cérébraux , pla- cés au-dessus de l’æsophage et accolés sur la ligne mé- diane, fournissent, comme dans les autres Mollusques, plusieurs paires de nerfs qui se rendent aux yeux, aux tentacules, aux capsules auditives, aux lèvres et à la bouche. Ces derniers nerfs, c'est-à-dire les nerfs buc- caux , aboutissent à deux petils ganglions sphériques qui sont situés à l’origine et sur les côtés de l'œsophage et qui se trouvent réunis par une très fine commissure; de la partie antérieure de ces ganglions naissent plusieurs filets qui se distribuent à la langue et aux parois buccales, et de leur partie postérieure partent deux autres filets récur- rents qui accompagnent l'œsophage jusqu’à l'estomac, où ils aboutissent à deux ganglions analogues fournissant d’autres filets nerveux destinés à ce viscère.
En dessous des ganglions cérébraux se trouvent pla-
(1) Annales françaises et étrangères d’anatomie et de physiologie, Tom. Il, P : 805.
LOS E
cés deux autres ganolions tout à fait semblables pour la forme et pour le volume; ces ganglions sont également réunis sur la ligne médiane par une commissure très courte, et ils sont en outre unis supérieurement avec les ganglions cérébraux de manière à circonscrire, avec ces derniers, l'ouverture qui est traversée par l’œsophage; ils fournissent deux paires de nerfs qui se rendent au pied ou à la partie de l'enveloppe extérieure qui représente cette partie.
Les trois autres ganglions qui entrent dans la compo- sition du collier, placés en arrière des précédents, sont beaucoup moins volumineux et ne sont plus dispo- sés d'une manière aussi parfaitement symétrique. Deux de ces ganglions sont latéraux; le troisième est inférieur et médian. Des commissures très courtes paraissent les unir entr eux et aux deux paires de ganglions précédem- ment décrits; les nerfs qui en partent paraissent se ren- dre exclusivement aux organes de la respiration, à ceux de la génération et aux autres viscères.
IV°. — HisToirE NATURELLE.
Les Actéons vivent sur les bords de la mer, dans les lieux abrités et tranquilles; on les trouve ordinairement au milieu des plantes marines sur lesquelles ils rampent, et quelquefois aussi, d’après les observations de Risso et de Bosc, sous les pierres et sur les fonds vaseux; mais ces différences dans l'habitation ne tiennent peut-être qu’à quelque circonstance particulière, telle que l’accouple- ment ou la ponte des œufs.
M. Leroy de Méricourt, qui a bien voulu nous trans- mettre les observations qu'il a recueillies sur les Actéons, aux environs de Brest, nous a dit avoir toujours cherché inutilement ces Mollusques sur la côte, pendant les ma- rées ordinaires, tandis qu’il les trouvait, au contraire, en grande quantité dans certaines localités que la mer laisse
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à découvert dans les grandes marées, et où se trouvent en même temps des plantes marines, Ainsi, M. Leroy de Méricourt les a surtout rencontrés sur le banc de St-Marc, qui est ordinairement couvert par la mer, et où croît en abondance le genre Spongodium. M. Almann dit aussi, dans son mémoire, avoir recueilli un grand nombre de ces Mollusques, en draguant surles plantes marines du genre Zostera, qui poussent dans les havres de Glandore, de Castletownsend, etc.
Les observateurs ne sont pas d'accord sur l’époque de l’année à laqueile les Actéons se montrent sur les rivages. M. Cantraine dit ne les avoir trouvés que pendant l'hi- ver, depuis la fin de novembre jusqu'au mois de mars ; d'après Risso, ils n'apparaîtraient qu'en mars et avril; M. Delle-Chiaje ne les a également rencontrés qu'au printemps; M. Almann les a recueillis en août et en sep- tembre; M. Leroy de Méricourt les a trouvés en grande quantité, aux environs de Brest, pendant les mois de juin et de juillet, et ils sont devenus ensuite de plus en plus rares dans les mois d'août et de septembre; enfin, d’après M. Vérany, ils se montreraient quelquefois pendant toute l'année. L'apparition de ces Mollusques sur les rivages coïncide probablement, comme on l'a observé pour d’au- tres Gastéropodes nus, avec l'époque de leur reproduc- tion , ce qui pourrait expliquer peut-être les différences que nous venons de signaler. L'on peut remarquer, en effet, que cette apparition a lieu, d’après les observations précédemment citées, à une époque d'autant plus avancée de l’année que les lieux où ces observations ont été fai- tes sont plus rapprochés du nord et que la température y est par conséquent moins élevée.
Les Actéons vivent ordinairement en groupes plus ou moins nombreux et, pour ainsi dire, en familles : M. Le-
roy de Méricourt en a trouvé quelquefois jusqu'à vingt sur la mêine plante.
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Ces Mollusques rampent très lentement sur les plantes qu'ils habitent, quelquefois en étalant les expansions la- térales de leur corps , mais le plus souvent en relevant verticalement celles-ci qui forment alors une double crête sur le dos, comme chez les Aplysies. Si l’on vient à les toucher ou à les inquiéter, ils se contractent en rentrant presque entièrement leur tête sous le manteau, comme l’a observé notre ami M. Richaud, et ils donnent ainsi à leur corps une forme presque globuleuse.
Tous les naturalistes qui ont étudié les mœurs et les habitudes des Actéons ont aussi remarqué que ces Mol- lusques aimaient à se tenir à la surface de l’eau, dans une position renversée, à la manière de quelques autres Gas- téropodes , et surtout des Pulmonés fluviatiles ; la forme dilatée de leur corps et l'appareil aérien qui recouvre sa face dorsale leur permettent sans doute de se maintenir longtemps et sans eflorts dans cette position.
M. de Quatrefages dit avoir vu souvent les Actéons na- ger et glisser pour ainsi dire dans l’eau, sans mouvement apparent, à la manière des Pianaires , ce que ce natura- liste explique par l’action des cils vibratiles qui tapis- sent la surface de leur corps; mais si nous ne pouvons révoquer en doute le fait que M. de Quatrefages dit avoir observé, nous croyons fort contestable l'explication qu'il en a donnée.
Les Actéons sont phytophages comme le sont en général les Mollusques pulmonés ; M. Delle Chiaje les a vus faire leur nourriture de l'Ulva porphyria et de l'Ulva intesti- nalis ; M. Vérany, de l'épiderme de la Conferva linum ; M. Leroy de Méricourt, du Spongodium bursa et du Spon- godium adhærens. D'après ces observations, ces Mol- Jusques paraïtraient se nourrir exclusivement des plantes marines parmi lesquelles ils vivent. Leur cavité buccale étant dépourvue de dents tranchantes, comme dans les autres Mollusques phytophages, il faut croire que les Ac-
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téons se servent, pour déchirer les substances végétales qui leur servent d’aliment, des crochets cornés dont leur langue est armée.
M. Vérany s'est assuré que les Actéons ne produisent point la liqueur pourprée qu'émettent les Aplysies, con- trairement à ce qu'ont avancé Rang et Férussac (1) d’a- près l’idée, sans doute, que l'organisation des Actéons était semblable à celle de ces derniers Moilusques.
L'accouplement des Actéons a été observé par M. Vogt; d’après la description que ce naturaliste en a donnée, il ressemblerait beaucoup à celui des Limaces (2).
Les observations de MM. Vérany, Almann, Vogt, ont bien fait connaître la forme sous laquelle ces Mol- lusques déposent le produit de la génération ou leurs œufs au dehors. Ces œufs, enveloppés par une subs- tance albumineuse blanchâtre et un peu moins compacte que dans les Aplysies, d'après M. Vérany à qui nous empruntons surtout les détails que nous donnons ici, sont disposés en cordons de 40 à 50 millimètres de lon- gueur et de 1 millimètre et demi de diamètre; ces cordons sont enroulés en spirales régulières de quatre à cinq tours et forment ainsi des disques qui ont de 5 à 6 lignes de diamètre. On trouve un grand nombre de ces disques sur les feuilles des plantes marines qui servent d'habitation aux Actéons, et l'on a vu ces Mollusques les déposer sur les parois des vases dans lesquels on les tenait enfermés, comme M. Almann en rapporte l'observation dans son mémoire.
D'après M. Vérany, les œufs des Actéons ne contien- draient ordinairement qu'un vitellus; mais cependant ce naturaliste dit en avoir vu aussi dans lesquels se trouvaient
(1) Voir la Monographie des Aplysiens, par Rang, p. 80. — Voir le Dict. classique d’Hist. natur., art. Actéon, par Férussac, Tom. I, p. 105.
(2) Mémoire sur le développement de l’Actéon : Annales des Scienees naturelles, Tom. VI de la 3° série, pag. 18.
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plusieurs vitellus, comme dans les œufs des Aplysies.
Le développement de ces œufs paraît se faire d’une ma- nière assez rapide, car M. Almann a vu les jeunes Ac- téons s’en échapper six jours après la ponte.
L'embryologie de l’Actéon a fait le sujet des recherches de l’auteur que nous venons de citer, et plus récemment de celles de M Vogt (1); ces deux observateurs ont cons- taté le fait curieux, déjà signalé par M. Vérany et con- forine à ce qu’avaient vu chez les Doris, les Tritonies, les Aplysies, etc. MM. Sars et Van Beneden, savoir que ces Mollusques sont, dans le premier âge, contenus dans une coquille nautiloïde et operculée.
Le genre Actéon paraît répandu dans presque toutes les mers; on le rencontre en effet sur plusieurs points du littoral de la Méditerranée, sur les côtes de la Bretagne et de la Manche, sur celles de l'Angleterre. Comme nous l'avons vu précédemment, Bosc l’a trouvé dans la baie de Charleston, dans l'Amérique septentrionale, et MM. Quoy et Gaimard en ont fait connaître une espèce recueillie dans la rade de Sidney, au port Jackson. Il est probable que des recherches attentives feront constater l'existence de ces Moliusques dans d’autres points, car MM. Quoy et Gaimard ont aussi rencontré dans les iles de l'Océanie, à Tonga-T'abou, le genre Placobranche qu'avait découvert aux îles de la Sonde Van-Hasselt, et qui nous paraît très voisin des Actéons, s’il ne doit même être réuni à ce der- nier genre,
Vo. — CLASSIFICATION.
Les zoologistes ont classé très diversement l'Actéon, suivant l'idée qu'ils se sont faite de l'organisation de ce Mollusque : c’est ainsi qu’on l’a rapproché successivement
(1) Voir les Annales des Sciences naturelles, Tom. VI de la 3° série, pP. 5.
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des Aplysiens, des Pulmonés, des Placobranches, des Nu- dibranches et même des Planariées.
M. Almann s'est rangé à l'opinion de M. de Quatre- fages qui a placé les Actéons auprès des Eolides, en se basant sur l’analogie qu'il a cru reconnaître dans les prin- cipaux caractères anatomiques de ces deux genres de Mollusques. Cette opinion serait très fondée en eflet, si, comme l’a cru M. Almann, les ramifications qui recou- vrent supérieurement les expansions latérales du corps de l’Actéon étaient des ramifications vasculaires branchiales, ce qui rendrait parfaitement exact l’ingénieux rapproche- ment établi par cet anatomiste entre ces expansions folia- cées, dans lesquelles pénètrent les ramifications hépati- ques, et les papilles branchiales des Eolides. Mais nous avons vu qu'il n'en est pas ainsi : M. Almann s'est mépris sur Ja nature de ces ramifications et, par suite, sur celle le l'appareil respiratoire de l'Actéon, ce qui doit faire as- signer d’autres affinités à ce Mollusque.
Si nous accordons à ce dernier appareil l'importance qui lui a été donnée par tous les classificateurs, puisque les Gastéropodes ont été généralement distribués d’après la forme et la disposition des organes respiratoires, nous de- vons placer l'Actéon parmi les Mollusques pulmonés et nous nous trouvons ainsi conduit à le rapprocher, comine l'a fait Oken, de lOnchidie et en même temps des Pul- monés fluviatiles, auxquels il ressemble encore plus par les mœurs.
Cependant les Actéons tiennent aussi aux Nudibran- ches par quelques-uns de leurs caractères anatomiques et par les métamorphoses qu'ils subissent dans le premier âge; nous avons vu, en effet, que le foie offrait chez ces Mollusques, la disposition remarquable qu'il présente dans tous les Eolidiens et qui paraît exister également, d’après les belles observations de MAL. Alder et Hancock, dans certaines espèces de l’ancien genre Tritonie; l'appa-
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reil générateur, auquel les malacologistes ont encore ac- cordé une grande importance dans les classifications, est tout à fait semblable, comme nous le ferons voir dans un autre travail, à celui des Calliopées qui s'unissent aux Eolides par plusieurs points de leur organisation; enfin nous avons cité les observations de MM. Vérany, Almann et Vogt qui ont constaté que les Actéons, comme les Do- ris, les Tritonies, les Eolides, etc., sont contenus, à leur sortie de l'œuf, dans une coquille nautiliforme et oper- culée.
D'après ces considérations, les Actéons nous semblent devoir constituer une famille intermédiaire aux pulmonés fluviatiles et marins et au groupe des Nudibranches dans lequel on range aujourd'hui les Eolides, les Glaucus, les Tergipes, etc ; la transition des Actéons à ces derniers se ferait, d'après ce que nous avons dit ci-dessus, par les Calliopées.
Nous partageons entièrement l'opinion des malacolo- gistes qui ont rapproché le genre Placobranche de Van- Hasselt du genre Actéon, et nous pensons aussi que ces deux genres doivent être réunis dans une même famille; nous sommes même très porté à croire, d’après les ren- seignements qu'ont donnés sur les Placobranches MM. Quoy et Gaimard, dans la zoologie du voyage de l_1stro- labe (1), que ces Mollusques devront être confondus peut- être dans un même genre avec les Actéons.
VI°. — Esrèces.
Nous avons, dans la description extérieure que ncus avons donnée de l'Actéon, suffisamment indiqué les ca- raclères zoologiques qui peuvent servir à caractériser ce genre (2). Il nous reste, pour compléter son histoire, à
(4) Voir cet ouvrage, Tom. II, p. 319.
(2) M. Vérany est le seul zoologiste qui nous paraisse avoir donné d’une manière exacte ces caractères.
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dire quelques mots des espèces qui ont été proposées ou décrites, et des caractères sur lesquels la distinction de ces espèces nous paraît devoir être établie.
Parmi ces caractères, celui qui nous semble devoir servir surtout à la spécification, se trouve dans la forme du corps de ces Mollusques : les Actéons présentent en effet, sous ce rapport, des différences assez tranchées.
Dans les uns, les expansions latérales, larges en avant, vont ensuite en se rétrécissant jusqu'à l'extrémité posté- rieure , ce qui donne au corps de ces Actéons une forme oi : c'est la forme qu'offre l'espèce que nous avons figurée et que nous croyons être la même que celle qui a servi aux observations de Montagu, de MM. Delle- Chiaje et Cantraine, d’après les dessins qui en ont été donnés par ces naturalistes. Cette espèce paraît apparte- nir surtout à la Méditerranée (1).
Dans d’autres, ces expansions offrent leur plus grande largeur à la partie moyenne et vont ensuite en se rétré- cissant en avant et en arrière, de manière à représenter un losange tronqué à sa partie antérieure qui se continue avec la tête, et dont les angles latéraux sont plus ou moins arrondis. Nous avons trouvé cette forme sur tous les individus provenant des côtes de la Bretagne et nous la considérons comme appartenant à une espèce distincte de la précédente, avec laquelle elle nous paraît avoir été confondue par M. Almann. Cette espèce se distinguerait aussi par sa taille plus petite, car les plus grands indivi- dus observés par M. Almann et par nous n'ont jamais présenté plus de 15 à 16 millimètres, tandis que la taille de l'espèce précédente est ordinairement de 2 à 3 centi- mètres. Elle habite les côtes de la Bretagne, de la Man- che et celles d'Angleterre; mais elle paraît appartenir aussi à la Méditerranée, d'après la figure que Risso a don-
(1) Nous ne savons sur quoi s’est fondé M. Cantraine pour dire que l'individu figuré par Montagu provenait de la Méditerranée.
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née de son Ælysie timide, et c'est par conséquent sous cette dénomination spécifique qu'il faudrait la désigner.
La figure que Bosc a donnée de son Æplysie verte nous semble présenter une troisième forme différente des deux précédentes. Sur l'individu représenté par cette figure, les expansions latérales ne paraissent avoir ni la forme lancéolée , ni la forme losangique que nous venons d'in- diquer, mais ces expansions représenteraient un ovale allongé, un peu acuminé à sa partie postérieure. On peut donc le considérer comme constituant une troisième es- pèce qui se distingue en outre d'une manière tranchée par la forme de la tête; Férussac a déjà établi cette es- pèce qu'il a désignée sous le nom d’Aplysiforme (1) : nous avons dit que Bosc l’avait rencontrée dans la baie de Charleston, sur les côtes de l'Amérique septentrionale. Sa taille ne dépasserait pas 2 centimètres.
Enfin , l'espèce vroposée par MM. Quoy et Gaimard sous le nom d’Æctéon austral nous paraît également diffé- rer des précédentes, par la manière dont les expansions latérales se prolongent sur la portion cervicale, ainsi que par la forme et la longueur des tentacules. Cette es- pèce, trouvée au port Jackson, aurait à peine un centimé- tre de longueur.
On a encore établi quelques espèces d'après la colora- tion. Les Actéons offrent généralement une couleur verte qui est due, comme nous l'avons déjà fait remarquer, aux ramifications hépatiques qui doublent partout l'enveloppe extérieure; cette couleur est nuancée dans la plupart de ces Mollusques par des taches bleues , roses, etc., ou par de petites bandes d'un rouge pourpre, violacées ou noi- râtres; mais ces particularités de coloration , très varia- bles, ne nous paraissant pas offrir assez d’isportance pour qu’on puisse les faire servir à des distinctions spécifiques.
(4) Dict. classique d’Hist. nat., art. Acræon, Tom. I, p. 105.
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Nous n'admettons donc pas les espèces qui ont été pro- posées, d'après ce caractère, par MM. de Quatrefages et Cantraine.
Les espèces du genre Actéon se réduiraient donc, jus- qu'à présent, aux quatre espèces que nous avons indi- quées (1).
Explication des planches. Plefe
Fig. 1. — L'Actéon vu par-dessus, les expansions laté- rales du corps relevées. — à, orifice de l’anus.
Fig. 2. — Le même, vu par-dessous ou par le pied.
Fig. 3. — Le même, vu par le côté droit. — a, orifice de l'anus; 0, orifice de la matrice ou par lequel sortent les œufs; v’, orifice de la verge. (Dans ces trois figures, l'Actéon est grossi deux fois).
Fig. 4. — Actéon grossi plusieurs fois, les expansions latérales du corps abaissées pour montrer la poche pul- monaire et les canaux ramifiés qui en partent. La poche pulmonaire est ouverte dans presque toute son étendue, de manière à faire voir les orifices de ces canaux dans sa cavité. Deux de ces canaux, ceux qui se distribuent à la partie postérieure du corps, sont aussi ouverts à leur ori- gine pour montrer leur communication avec la poche.
En avant de la poche pulmonaire, la peau a été incisée sur la ligne médiane, jusqu à l'extrémité antérieure de l’animal. Cette coupe de la peau met à découvert, d’ar- rière en avant, le cœur renfermé dans son péricarde qui a été aussi ouvert; l'aorte qui en part et qui va se rendre
(1) Nous croyons, avec M. Gantraine, qu’il faudra substituer le nom d’Elysie proposé par Risso à celui d’Actéon donné par Ocken à ce genre, parce que cette dernière dénomination est postérieure à celle de Risso et qu’elle offre en outre l’inconvénient d’avoir été appliquée par Montfort à un autre genre de Mollusques, celui auquel Lamarck a donné depuis le mom de Tornatelle. :
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à la masse buccale, en traversant le collier nerveux ; ce collier nerveux et les nerfs qui en partent; l'intestin, qui s'en échappe en dessous et se dirige ensuite en arrière pour venir s'ouvrir à la position indiquée; en avant du collier nerveux, la masse buccale striée transversalement et, à sa partie antérieure, les granulations blanchâtres que nous avons considérées comme des glandes salivaires. Eufin, plus profondément, en dessous de l'intestin et de l'aorte, l'on voit les circonvolutions de la matrice et la vésicule à long col.
Les lettres de cette figure indiquent : p’, l'orifice de la poche pulmonaire ; a, l'anus; £, l'intestin.
PL.:46!
Fig. 1. — Cette figure donne l'aspect de l’animal, lors- qu'on a enlevé presque toutes les parties que montre la figure précédente, c’est-à-dire la poche pulmonaire, les canaux ramifiés qui en partent, la peau à laquelle ils adhè- rent, le cœur et l’aorte, l'intestin et le collier nerveux. On met ainsi à découvert la couche superficielle du foie qu recouvre toutes les autres parties ; cette couche a été en- levée ici dans une certaine étendue pour montrer l’appa- reil de la génération qui se trouve placé entre cette cou- che superficielle du foie et la couche profonde du même organe, — 0 , orifice de la matrice; v, la verge, en partie saillante au dehors.
Fig. 2.—Paroi supérieure de la poche pulmonaire, détachée par une coupe, pour montrer le réseau vascu- laire du poumon, l'oreillette dans laquelle s'abouchent ces vaisseaux, et le ventricule qui fait suite à l'oreillette. — c, ventricule du cœur .
Fig. 3. — Animal étalé, d'après un dessin fait sur le vivant par M. Vérany. On voit sur cette figure la poche pulmonaire, son orifiee, les canaux aériens et le tuber- eule de l'anus.
5
= HIMÉE = PI... :V:
Fig. 1.— Cette ligure montre le tube digestif en place. une couche du foie et les grands canaux biliaires auxquels aboutissent toutes les ramifications hépatiques. Ces rami- fications se rendent, en avant, dans deux petits troncs principaux qui viennent se jeter dans les deux grands ca- naux postérieurs, tout près de l'estomac. — e, l'estomac.
Fig. 2. — Le tube digestif grossi et détaché. On voit sur cette figure les ganglions buccaux, les ganglions gastriques, et une partie des nerfs qui partent de ces gan- glions.
Fig. 3.— La masse buccale vue par le côté, et une par- tie de l’œsophage ; en arrière de l’orifice buccal, on voit les granulations blanchâtres qui ont été considérées comme des glandes salivaires : nous n'avons jamais vu celles-ci constituées par de petites vésicules, comme l'a figuré M. Almann. — Î, la saillie formée par la langue, se ter- minant en arrière par un petit sac rempli de crochets cor- nés semblables à ceux de cet organe.
Fig. 4. — La masse buccale ouverte, pour montrer sa cavité intérieure et la langue.
Fig. 5. — La langue, vue de côté, avec les crochets cornés dont elle est armée.
Fig. 6. — Les crochets détachés, disposés comme ils le sont dans la langue.
Fig. 7.— Le collier nerveux vu par sa partie posté- rieure.
Fig. 8.— Le même, vu par sa partie antérieure. — Dans ces deux figures, les ganglions cérébraux occupent la partie supérieure du collier.
PE VT
Fig. 1. — L'appareil de la génération entièrement isolé de tous les autres organes. Pour qu'il n'y eût pas de con-
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fusion dans cette figure , nous avons coupé, du côté droit, toute la partie droite de l'appareil sécréteur mâle consti- tuée par les cæœcums ramifiés, et nous avons également enlevé, du côté gauche, la grappe de l'ovaire qui appar- tient à ce côté.— d’, l'oviducte; d, renflement ovoïde que l’oviducte traverse sur son trajet; m, m, m, la matrice ; æx, la vésicule à long col; 0’, l'orifice extérieur de la ma- trice ; v, la verge ; @, le canal déférent.
Fig. 2. — Une partie de l'ovaire grossie.
Fig. 3. — Une vésicule de l'ovaire considérablement grossie, avec les œufs contenus dans son intérieur.
Fig. 4. — Un des œufs contenus dans les corps vési- culeux de l’ovaire, grossi pour montrer sa composition, c'est-à-dire le Vitellus, la vésicule de Purkinje et la tache de Wagner ou germinative.
Fig. 5. — Un des cœcums de l'appareil sécréteur mâle grossi, pour montrer les ramifications du petit appareil sécréteur qui se trouve annexé à ces cœcums et qui est représenté détaché sur une partie de la figure.
Fig. 6. — Capsules spermatiques que l’on trouve dans les cœcums, et qui contiennent les cellules granulées dans lesquelles se développent les zoospermes.
Fig. 7. — Quelques-unes de ces cellules grossies.
Fig. 8. — Une vésicule de l'appareil sécréteur annexé aux cæcums de l'organe mâle, grossie pour montrer les globules contenus dans son intérieur.
Fig. 9.— Le cordon des œufs de l'Actéon , grossi deux fois.
Fig. 10. —L'Actéon, dans le premier âge, d'après la figure donnée par M. Almann.
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OBSERVATIONS SUR LES ZOOSPERMES DES [léLicEs ; par M. Pierre GRATIOLET.
6 L.
On sait aujourd'hui que l'organe en grappe des Gasté- ropodes hermaphrodites est à la fois un ovaire etun tes- ticule. MM. Wagner et de Siébold ont trouvé, dans la même glande génitale, des zoospermes et des ovules; on doit à M. Laurent des observations analogues ; j'ai répété souvent ces observations qui ne permettent plus le doute. Les zoospermes et les œufs paraissent contenus dans les mêmes follicules, et ce fait soulève une grande difficulté, puisque ces œufs, formés au contact des zoospermes, de- meurent néanmoins stériles et réclament, pour se déve- lopper, l'influence d’un sperme étranger déposé, pendant laccouplement, dans les organes copulateurs.
M. H. Meckel a essayé de résoudre ce paradoxe. D’a- près cet habile anatomiste, la confusion des éléments dans l'organe hermaphrodite n’est qu’une apparence. En réalité ils sont distincts et séparés. L'illusion dans laquelle on était tombé tient à ce fait singulier que le follicule tes- ticulaire est contenu dans l'intérieur du follicule ovari- que. Cette manière de voir est aujourd'hui généralement aeceptée par les meilleurs anatomistes.
C'est là en effet une manière ingénieuse de voir les choses ; mais les faits anatomiques sur lesquels on s’ap- puie sont-ils absolument démontrés ? N’a-t-on pas été trop loin dans l'interprétation d’un fait peut-être incom- plétement observé ? Je ne hasarde cette question qu'avec toute la réserve que commande l'habileté bien connue de M. Meckel. Mais je ne puis m'empêcher de le dire, après de longues recherches, répétées avec obstination, la sépa- ration de l'élément mâle et de l'élément femelle, dans l’or-
Mie
gane hermaphrodite, demeure à mes yeux un fait extré- mement douteux.
M. Meckel admet que l’ovule, au moment de sa forma- tion, est situé hors de la cavité qui contient les zoosper- mes : je le reconnais avec lui. Les cellules spermatopho- res se développent dans la cavité du cœcum de la glande : ce fait encore m'a paru exact ; à cette époque, les zoosper- nes et les œufs sont séparés : toutefois, il n’y a point deux cæcums invaginés.
L'œuf, en effet, naît, suivant toutes les apparences, d'un follicule temporaire dans l'épaisseur de la paroi du cœcuin : c'est une vésicule de Graaf, Avant la déhis- cence de cette vésicule, l'œuf est séparé des éléments z00- spermiques; mais, après la déhiscence, il tombe dans la cavité du cœcum et s'écoule, avec le sperme, par les mé- mes conduits.
L'examen de cette question réclamant absolument l'ap- plication du microscope, la préparation des objets qu'on étudie est une cause fréquente d'illusions et d'erreurs. On ne saurait donc aflirmer qu'avec de grandes précautions. Les cæœcums de l'organe en grappe des Hélices sont très délicats; les compressions les plus légères amènent sou- vent leur déchirure; ceux qui se rapprochent du point d'insertion du canal déférent dans la glande conviennent mieux en ce qu'il est plus facile de les isoler.
Quand on a vu les faits dans les /elix, il est bon de chercher des confirmations dans l'étude de l'organe en grappe des Limaces. La Limace commune de nos caves est un sujet d'observation plus facile. Les cœcums, assez transparents, sont plus grands et plus résistants que ceux des Hélices. J'ai fait tous mes eflorts, pour découvrir sur cette espèce les faits qu'annonce M. Meckel, etje n'ai pu y réussir. Toutefois, comme des résultats négatifs ne peuvent détruire des résultats d'observations, dont un habile au- teur accepte la responsabilité, je me bornerai à dire que
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cette question nest point aussi clairement résolue que quelques auteurs l'ont admis.
Quoi qu'il en soit, dans l'hypothèse même où se placent les partisans de l'opinion de M. Meckel, le problème subsiste encore. Aucun anatomiste, en effet, n'ignore combien est incomplète la séparation de l'utérus et du canal déférent dans les Hélices. Fréquemment on rencon- tre des filaments zoospermiques dans l'utérus d’indivi- dus qui ne se sont point accouplés. Il y à quelques années que M. Laurent ma fait voir un œuf de Limax flavus, dans l’albumen duquel était englobé un peloton de fila- ments zoospermiques. Or ces zoospermes ne pouvaient guère provenir d'un accouplement, ainsi que nous le verrons tout à l’heure. Or, que le rapport des zoospermes el des œufs ait lieu dans l'ovaire, qu'il ait lieu dans l'uté- rus, peu importe : ce rapport a lieu nécessairement. Il restera donc à expliquer comment les œufs demeurent inféconds au contact de l'élément zoospermique.
$ HE. LS
Les filaments Z00spermiques des Hélices ont été vus et décrits par tant d'observateurs qu'il est inutile d'insister sur leur description : ils sont très grêles ; leur longueur totale égale, à peu de chose près, 1 millimètre ; une de leurs extrémités est terminée en pointe aiguë ; l’autre ex- trémité est légèrement renflée ; elle se recourbe un peu et se termine en pointe; la longueur de la partie renflée égale 0" 0065 : cette partie est la tête, ou mieux le corps du filament zoospermique.
Ces filaments diffèrent singulièrement d'avec les z60- spermes des animaux supérieurs : il sont en effet à peu prés, et peut-être tout à fait immobiles. Toutefois, on peut éveiller en eux des mouvements , à l’aide du liquide alca- lin qui suinte du tissu de l'animal. L'eau distillée produit
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le même eflet, si, à l’aide d'un peu de soude ou de potasse on la rend légèrement alcaline. Les filaments excités par ce liquide s'agitent avec une certaine force , se contour- nent en tire-bouchon etse dissolvent. Les acides ne pro- duisent rien de semblable. L'eau pure n’a aucune action apparente sur eux : ils s'y conservent plusieurs jours sans altération.
L’immobilité singulière de ces filaments organiques soulève un soupçon naturel. Ne seraient-ils pas les élé- ments d’an sperme encore imparfait et infécond comme celui des sujets trop jeunes ou hybrides? Get état ne se- rait-il pas l’état primitif d’un zoosperme appelé à se per- fectionner ailleurs ?
Cette question n'a jamais été examinée, et peut-être est-elle digne de quelque attention.
$ I.
Afin de procéder avec méthode, je me suis proposé de résoudre deux questions qui se présentent naturellement à l'esprit.
1'° Question.
Dans quelle partie de l'appareil générateur femelle le sperme est-il déposé pendant l’accouplement ?
Cette question peut être résolue par induction, d'après la considération des organes de la génération. Cuvier soupçonnait que ce long canal qui fait suite au vagin et se termine par ce renflement qu'il désigne sous le nom de vessie, reçoit l'organe mâle, pendant l’accouplement : cette détermination a élé formellement acceptée par M. Deshayes et mise hors de doute par les observations de M. de Siébold et Wagner : la vessie mérite done le nom de bourse copulatrice, Jamais les zoospermes éjacu-
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lés ne sont déposés dans l'utérus, mais toujours dans le canal de cette vésicule, quoique à des hauteurs diverses. C'est un fait que j'ai vérifié un grand nombre de fois : au surplus, c'est là une conséquence nécessaire de l’orga- nisation des parties. La question qui vient d’être posée se résout donc ainsi :
Le sperme est déposé, pendant laccouplement, dans une vésicule copulatrice.
2me Question. Que devient Le sperme déposé dans la vésicule copulatrice ?
J'ai dû m'enquérir avec soin des modifications que le sperme subit dans la vésicule copulatrice. Les faits qu’on découvre ici étaient si peu prévus que je ne puis m’em- pêcher d'appeler sur eux toute l'attention des observa- teurs.
J'ai surpris, au moment de l'accouplement un grand nombre d'Hélix. Les filaments du sperme déposé dans la vésicule étaient immobiles et semblables à tous égards à ceux du canal déférent. Au bout d'un nombre de jours très variable, suivant l’âge des individus et suivant le degré de la température ambiante, on constate des chan- gements remarquables :
1° La partie caudale du filament s'est raccourcie ;
2° La partie céphalique grandit.
Ainsi, quinze jours après l’accouplement, les sperma- tozoaires du canal déférent et ceux de la vésicule copula- trice m'ont présenté les longueurs suivantes, dans leur partie céphalique.
Spermatozoaires du canal déférent : 0", 0065. Spermatozoaires de la bourse copulatrice : 0"", 0110.
Ces résultats sont assez tranchés : la longueur de la tête avait presque doublé. Ge n’est pas tout: de l'extrémité
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amiucie de cette tête se détachait un filament flagelliforme d'une extrême finesse.
Dans cet état, le zoosperme avait perdu son immobi- lité primitive et s'agitait avec force ; la tête surtout s’in curvait avec vivacité et agitait son filament flagelliforme.
Ainsi, la queue du zoosperme primitif s'était rac- courcie; la tête, au contraire, avait subi un accroissement notable. Enfin, le zoosperme présentait des marques d’un mouvement non équivoque.
Gette observaticn est importante, parce quelle établit une transition entre l’état primitif et l'état ultime du z00- sperme achevé.
Dans cet état, la queue a complétement disparu. Le z00sperme, réduit à sa partie céphalique, se présente sous l'apparence d'un ver fusiforme. Le filament flagelliforme a grandi. 1] s’est donc opéré une métamorphose singu- lière. L'extrémité caudale des filaments zoospermiques primitifs ayant disparu , le filament grêle qui pousse de l'extrémité opposée devient l'extrémité caudaie du z00- sperme parfait. Dans cet état, l’animalcule s’agite avec une extrême vivacité, il se contracte en tous sens ; ses mouvements rappellent ceux des zoospermes des Buccins, et particulièrement du Buccinum nudatum. Le liquide dans lequel il s’agite est lactescent. Si l’on ajoute un peu d’eau à ce liquide, l'animalcule se contracte, se contourne et se dissout rapidement.
J'ai mesuré avec soin les dimensions du corps de ces êtres singuliers.
La plus grande longueur du corps égale 0", 0200.
Sa largeur moyenne, dans l’état d’'exten-
sion, égale 0"®, 0033.
Je n'ai pu, jusqu'à présent , parvenir à déterminer l'é- paisseur et la longueur du filament caudal, à cause de son extrême finesse.
Les observations qui font le sujet de cette note sont
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faciles à vérifier sur les différentes espèces d'Hélices qui sont communes aux environs de Paris. Plusieurs des faîts que je signale ont été constatés par M. le professeur de Blainville, par MM. Deshayes et Laurent. Je crois donc pouvoir répondre à la deuxième question qui a été posée :
Le sperme infécond déposé dans la vésicule copulatrice Y subit des modifications, par suite desquelles il acquiert la propriété fécondante, et ces modifications consistent essen - tiellement dans une métamorphose du z00sperme primilif.
6 IV.
Afin de donner à ces interprétations le sceau d’une confirmation rigoureuse, j'ai dû étendre mes observations à d’autres genres également hermaphrodites. Ces obser- vations. qui ne sont point achevées, ne m'ont point encore donné des résultats dignes d’être publiés.
J'ai étudié plusieurs individus du Zimax flavus : le plus souvent j'ai trouvé des zoospermes dans la vésicule copu- latrice.
Chez tous ces individus, les zoospermes, comparés à ceux du canal déférent, présentaient une diminution no- table du filament caudal. Chez quelques-uns, le filament caudal avait absolument disparu : mais les têtes isolées conservaient leurs caractères primitifs; elles étaient abso- lument immobiles; il n’y avait à leur extrémité antérieure aucune trace de filament flagelliforme. Ces observations n'infirment point les observations précédentes, mais elles ne les confirment point dans toutes leurs parties : de nou- velles recherches sont donc encore nécessaires.
Mes observations sur les Lymnées et les Planorbes sont également trop incomplètes, pour qu'on en puisse tirer parti.
Ces observations seront continuées avec d'autant plus d'attention qu'ici il ne suffit pas de solliciter la nature : il
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faut la surprendre, pour ainsi dire, et, le plus souvent, attendre du hasard une occasion favorable.
Ç V.
Les faits qui viennent d'être signalés jettent, peut-être, quelque jour sur le fait inexpliqué de l'existence simulta- née de deux espèces de zoospermes, dans le liquide fécon- dant de la Paludine vivipare.
On y rencontre, en effet, à Ja fois :
1° Des filaments rigides à peine mobiles, à tête con- tournée en tire-bouchon, dont l’analogie avec les z00- spermes du canal déférent ne peut être méconnue: l’eau pure ne les altère en aucune façon.
2° De longs cylindres dont l'extrémité postérieure porte un pinceau de fils très fins. Ces corps singuliers se meu- vent avec une extrême vivacité : l'eau pure les tue instan- tanément.
Le sperme de la Paludine a été étudié en 1836 par M. deSiébold, qui ne s'explique point sur la nature de ces corps; on les cousidère , ici, comme des parasites (Ehremherg) ; ailleurs, comme des faisceaux de zoosper- mes normaux, ou comme des cellules sperimatophores très allongées (Paasch et Kallliker).
La première opinion ne peut être que bien dificile- ment acceptée : l'existence constante de ces éléments est un puissant argument contre l’idée de parasitisme. La seconde opinion ne peut être soutenue, et je me fonde sur les raisons suivantes.
1° Chez tous les animaux mollusques, comme chez les anknaux supérieurs, l’immobilité est le caractère du z00- sperme imparfait, le mouvement est le signe du z00- sperme achevé; le contraire aurait lieu, dans cette hypo- thèse, chez la Paludine vivipare , et cela par une excep- tion unique qu'on ne saurait admettre à priort.
— HDi
2° Si le zoosperme à tête en tire-bouchon des Paludi- nes est l'analooue du filament zoospermique du canal dé- férent des Limacinés, il doit se développer de la même manière : ce que Ja raison indique , l'observation le dé- montre. J'ai vu nettement des faisceaux de zoospermes à tête en tire-bouchon contenus dans des vésicules sper- matophores pareilles à celles des Hélices. Dans les uns et dans les autres, les faits se développent d’une façon paral- lle. Ainsi, les éléments mobiles du sperme de la Palu- dine vivipare ue peuvent, en aucune façon, être considé- rés comme des faisceaux primitifs de zoospermes.
Je proposerai à mon tour une troisième Rise sui- vant celte hypothèse,
1° Les filaments presque immobiles à tête en tire-bou- chon de la Paludine représentent les filaments zoosper- miques primitifs du canal déférent des Hélices.
2° Les zoospermes cylindriques à pinceau terminal des Paludines répondent aux zoospermes métamorphosés de la vésicule copulatrice des Hélices.
Cette hypothèse n'est point absolument gratuite.
Il est certain que, parmi les filaments zoospermiques immobiles de la Paludine, les uns sont plus petits et les autres plus grands : ceux-ci paraissent représenter un état de développement plus avancé.
Je regarde comme probable que la partie contournée, qu ‘on appelle la tête du filament, donne naissance au pinceau caudal qui caractérise le zoosperme arrivé à l'état parfait.
Je soumets cette hypothèse à la critique des observa- tions qu'intéresse la solution d'un problème, quen- toure une obscurité, peut-être à jamais mystérieuse, mais qui, pour charmer les regards de l'homme, a la puissance des abîmes.
Je serais heureux, si ces observations, incomplètes en- core, engageaient cependant les observateurs à suivre le
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développement des éléments zoospermiques, chez tous les animaux qui ont une vésicule copulatrice.
Nous avons déjà sur les liquides des testicules et de la vésicule copulatrice des Bdellinnes de belles remarques de M. Heule. Plus la difficulté de l'observation est grande, plus l'intérêt du problème se développe. On ne saurait, à cet égard, trop solliciter le zèle des micrographes dont les recherches ont déjà fourni tant de bases précieuses à l’in- terprétation de la nature (1).
Nomice sur le genre Gyrricarpe, par M. H. Mirrre, chirurgien-major de la marine.
Le genre Cypricardia, dont les espèces étaient rappor- tées, par les anciens auteurs, aux genres Chama et Myti- lus, a été créé, comme chacun sait, en 1819, par Lamarck, et placé, dans son Aistoire des Animaux sans vertèbres, dans la famille des Cardiacées, à côté des Cardites et des Bucardes.
Cuvier, prenant en considération la manière de vivre de ces coquilles, et supposant que les animaux qui les ha- bitent filent un byssus au moyen duquel ils se fixent aux masses madréporiques qu'ils creusent pour s’y établir, rangea le genre Cypricarde dans la famille des Mytilacées, et, à l'exemple de M. de Blainville , en sépara les espèces en deux groupes distincts : les Cypricardes proprement dites, comprenant les espèces de forme oblongue, à côtés inégaux et à charnière composée de trois dents, et d'une
(1) Cet article doit être suivi d’une planche qui paraîtra, avec l’explica- tion, dans le prochain numéro du Journal.
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dent latérale postérieure sur chaque valve; et les Coral- liophages, qui renferment celles qui sont perforantes, et dont la coquille est mince, fragile, la dent latérale effacée.
M. Deshayes, dans ses annotations publiées dans la dernière édition de l'ouvrage de Lamarck, et plus récem- ment, dans son article Cypricarde du Dictionnaire univer- sel d'histoire naturelle, conserve à ce genre les mêmes rapports que ceux établis par l’auteur des Animaux sans vertèbres, en émettant toutefois des doutes sur leur valeur et leur précision.
La connaissance de l’animal de la Cypricarde datte et de la Cyp. angulata, que nous avons eu l’occasion d'exa= miner sur les côtes de la Méditerranée et à Madagascar, a dissipé notre incertitude au sujet de ce genre d’acéphales, et nous permet de lui assigner le rang qu'il doit occuper dans la grande série des Conchyfères dimyaires.
Si, comme nous le pensons, les caractères du manteau, qui sont le moins variables et de plus facile observation, la disposition de ses lobes unis ou séparés, le défaut ou la présence des syphons, sont le guide le plus rationel et le plus sûr pour arriver à une division naturelle dans cette classe où les modifications organiques sont si nom- breuses et si inconstantes, les Cypricardes doivent être détachées de la famille des Cardiacées, pour prendre place dans celle des Lithophages, à côté des Pétricoles et des Vénérupes.
On pou juger de la valeur de ces RE par l'exposé des caractères zoologiques des deux espèces ci- dessus mentionnées, et que nous venons de vérifier de nouveau sur la Cypricarde coralliophage trouvée vivante dans la rade de Toulon.
« Animal ovalaire aplati, enveloppé dans un manteau mince et transparent, dont les lobes, unis dans les trois quarts de leur circonférence , offrent trois ouvertures : antéro-inférieure destinée au passage de l'organe locomo-
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teur, les deux autres postérieures, plus petites, arrondies, et munies de deux syphons; ces syphons contractiles, d'égale longueur, et réunis dans toute leur étendue; leur orifice extérieur est simple, dépourvu des appendices ci-. liés que lon observe dans un grand nombre de Mollus- ques acéphalés; à leur base vient s’insérer un petit muscle rétracteur, de forme triangulaire et à fibres déliées et rayonnantes.
» Le pied est petit, comprimé sur les côtés, falciforme ; la disposition de cet organe exclut toute idée de la pré- sence d’un byssus, et, en effet, dans les quatre individus qui ont été soumis à notre examen nous n'avons rencontré aucun indice de cette conformation. — Les branchies sont composées de quatre feuillets inégaux, les extérieurs plus étroits que les internes ; les uns et les autres se terminent en pointe en arrière et se prolongent jusque dans l’ou- verture de la trachée qui les met en rapport avec l'élément ambiant. — Enfin la bouche se montre au-dessous du muscle adducteur antérieur, sous la forme d’une fente transversale, bordée d'un voile membraneux auquel s’in- sèrent deux paires de palpes labiaux, larges, aplatis et de médiocre étendue.
» Quant aux caractères de la coquille , ils ont été par- faitement appréciés par Lamarck : seulement, nous avons noté que, sur plusieurs individus de la Cypricarde datte, la dent latérale postérieure manque complétement, et que l'impression palléale est fortement sinueuse en arrière. » (Voir la pl. VIT, fig. 1 et 2.)
Il résulte de ces simples faits d'organisation que les Cypricardes s’éloignent essentiellement des Cardites et des Bucardes par les caractères du manteau dont les lobes, chez les Cardites, sont séparés d'une impression musculaire à l’autre, et n'offrent en arrière ni ouverture ni syphons; tandis que, chez les Bucardes, le manteau ne présente dans ce sens que deux perforalions sans indice
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de trachée. C#s perforations sont bordées d'appendices ciliés, et totalement dépourvues de muscle rétracteur. Dans quelques espèces, le Cardium subangulatum entr'au- tres, il n'existe même qu'un seul orifice dans lequel le rectum vient aboutir, et les lobes du manteau, séparés dans la plus grande partie de leur circonférence, se réu- nissent seulement en arrière pour constituer cette ouver- ture exclusivement destinée aux déjections excrémen- tielles. Le pied des Bucardes offre d’ailleurs une disposi- tion bien différente ; il est long, cylindroïde , coudé dans son milieu, traversé par un canal qui s’élargit de la pointe à la base, et qui se termine en se ramifiant dans des lacunes de la masse viscérale. Ce canal nous paraît être un annexe de l'appareil branchial, de sorte que le pied de ces Mollusques remplirait à la fois l'office d'organe locomoteur, et de trachée aquifère. — Enfin les Cardites et les bucardes vivent dans la vase ou le sable vaseux, tandis que la plupart des Cypricardes habitent dans l'in- térieur des pierres et des masses de coraux qu’ils creu- | sent à la manière des Lithophages.
Les A céphales avec lesquels les Cypricardes ont le plus d'affinité sont sans contredit les Saxicaves, les Pétricoles et les V’énérupes.
Ces derniere ont , en effet, le manteau fermé de toutes partsetoffrant seulementtrois ouvertures, l'uneinférieure, plus grande pour le pied, les autres postérieures plus pe- tites, munies de trachées. Chez les Saxicaves et les Pé- tricoles, ces trachées sont séparées et fort inégales, linfé- rieure plus longue que la supérieure ; un muscle rétrac- teur assez fort préside à leurs mouvements. — Dans les Vénérupes, les trachées sont tantôt séparées (V’enerupis trus) , tantôt unies dans toute leur longueur (#enerupis perforans), de manière à constituer un seul tube percé de ‘deux canaux dont les orifices extérieurs sont couronnés d'appendices ciliés : ces appendices manquent le plus
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souvent, notamment dans la #. irus et la W. lajon- kairir.
Chez les Lithophages, le pied varie beaucoup dans sa forme : il est tantôt en languette, tantôt falciforme; mais en général il s'éloigne peu de la disposition qu’affecte ce- lui des Cypricardes. Néanmoins dans deux espèces de Saxicaves, que nous avons observées vivantes, dans la rade de Rio-Janeiro, cet organe nous offre une conforma- tion singulière : il est petit, rudimentaire en quelque sorte, et bilobé à son sommet. De ces deux lobes, l’un est co- noïde, pointu, coudé en avant; l’autre cylindrique, dirigé en bas, donne attache à un byssus qui sort par un orifice formé, dans ce point, par la désunion des lobes du inan- teau. — Les appendices buccaux, les branchies, et les muscles adducteurs des valves offrent la a:ême disposition dans les Petricolées que dans le genre qui nous occupe.
Enfin, la manière de vivre, et la faculté dont jouissent les Cypricardes de creuser les calcaires et les madrépores confirment ces rapprochements et rendent plus évidents encore les liens de famille qui les unissent aux trois gen- res indiqués plus haut.
En effet, à peu d’exceptions près, les Cypricardes sont des coquilles perforantes ; la Cypricarde datte se rencon- tre presque toujours dans l'intérieur des pierres calcaires qui ont été envahies par la Peétricole ruperelle. — Parmi les espèces libres, et qui vivent dans le sable, à la ma- nière des Nymphacées tellinaires , nous citerons la Cyp. angulata que nous avons trouvée sur le rivage de Nos- si-bé, près de Madagascar, et dont l’animal nous a pré- senté les mêmes caractères que celui de l'espèce méditer- ranéenne., — Le genre Coralliophaga, formé par M. de Blainville, pour les espèces perforantes, nous paraît donc devoir être supprimé et réuni au genre Cypricardia qu'il est utile de conserver, dans la méthode, tel que Lamarck l'a établi, en le transportant seulement dans la famille des
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Lithophages où sa place est DUT entre les Pétricoles et les F énérupes.
Il nous reste à examiner les caractères de la coquille dont nous devons tenir compte, quoiqu'ils soient pour nous d’une importance secondaire. Comme les Wéné- rupes et les Pétricoles, les Cypricardes sont des co- quilles oblongues, transversales, inéquilatérales , légère- ment bâillantes en arrière dans quelques espèces ; les trois dents de la charnière sont un peu divergentes, et
elquefois l’une d'elles avorte dans une valve ou dans les deux à la fois. Quant à la dent latérale postérieure que présentent les Cypricardes, nous savons que ce moyen d'union n’a pas de fixité, et que l'absence ou la présence des dents latérales dans les différentes espèces d’un même genre n'apporte aucune modification dans les caractères essentiels soit de l'animal, soit de la coquille elle-même. — Le genre Lucine nous offre un exemple remarquable de ce fait. — Enfin, comme les Vénérupes, l'impression palléale est sinueuse au côté postérieur, et les impressions des muscles adducteurs des valves ne diffèrent en rien, par la forme et la disposition, de celles de ce dernier genre.
C'est donc dans la famille des Zithophages de Lamarck, et à côté des V’énérupes, que les Cypricardes doivent prendre place dans une classification méthodique et fon- dée sur les lois de l’organisation.
PI. VIE, f. 1. Animal de la Cypricardia Corallio-
phaga. Id. f. 2. Forme du pied de ce Mollusque.
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Norice sur le genre Néara et sur le S.-G. NeriTina,
avec le Cararocur synonymique des NÉRITINES, par M. C. À. Recluz,
Le beau genre Nérite, tel qu’on le conçoit maintenant, se compose d'espèces variées dans la forme et la colora- tion, ainsi que par les habitudes de leurs animaux.
Ces différences ont tellement influé sur l'homogénéité de ce genre, que les espèces en ont été successivement groupées ou détachées en genres divers, selon la sagacité ou le caprice de ceux qui s'en sont occupés.
Dans l’histoire rapide que nous allons exposer de cette famille, on s’apercevra facilement du rôle qu'ont joué tour à tour deux systèmes suivis dans l'étude des sciences d’ob- servation, c'est-à-dire l'analyse et la synthèse. En effet, le rôle de la synthèse a prédominé, dans l’origine de la clas- sification des Nérites, et celui de l'analyse est venu un peu plus tard la supplanter pour être remplacé définitivement par la première. Il faliait d'abord commencer par rassem- bler les races qui avaient entr'elles quelque conformité; inais, après avoir posé ces bases préliminaires, des obser- vateurs comprirent qu'il importait d'élaguer de ces pre- mières associations les races ou espèces qui semblaient ne pas devoir rester réunies. Ils analysèrent donc les carac- tères acceptés d’abord, afin d'asseoir sur des données plus homogènes les espèces qui montraient entr'elles plus d’afinité pour en constituer de véritables genres. Toute- fois, on ne s'entendit pas de suite sur la nature de ces caractères, et bientôt on reconnut la nécessité de trouver uu guide plus certain que celui qu'on cherchait dans l'é- tude des coquilles : ce guide, on le trouva dans l’ensemble de l'organisation de l'animal qui les construit.
Lister, qu'on regarde à juste titre comme le pére de la Conchyliologie, est le fondateur du genre Nérite. C’est
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dans le 6° chapitre de son Synopsis sive historia.….. intitulé de Neritis, qu'on trouve la classification des espèces de cette famille qu'il divise en deux grandes sections ; l'une comprenant les espèces dentées à la Columelle, l’autre destinée aux espèces dépourvues de dents à l’un et à l'au- tre bords. La première section est sous-divisée en deux autres distinguées en celles qui ont le bord droit denté, où le bord simplement uni à l'intérieur.
Rumpbius, qui vint après Lister, ne suivit pas ce sys- tème. Ayant remarqué la forme générale et demi-ronde de l'ouverture de certaines coquilles, il se servit de ce caractère pour les réunir et pour former un groupe com- prenant nos genres Natice et Nérite.
Gualtiéri rejeta une association aussi hétérogène , et distribua ces espèces en trois groupes distincts correspon- dant aux Vatices, Nérites et Néritines de Lamark.
Linné, qui établit les genres sur la forme générale de l'ouverture pour les coquilles univalves, ne prit aucun souci des différences d'habitation dans la classification des vers testacés, et donnant trop d'extension à son système, il établit des genres qui ne présentérent, pour la plupart, que des groupes dans lesquels se confondaient des espèces terrestres, fluviatiles et marines; ses Nérites sont une réunion de Natices et de Nérites. Toutefois, il les sépara en deux grandes sections sous- génériques : une pour les espèces ombiliquées et à ouverture mutique, l'autre ne contenant que celles qui, privées d’ombilic, ont des dents à l'ouverture : dans ces dernières, il comprit les espèces fluviatiles aussi bien que les marines.
Dans le même temps que Linné, Adanson jetait les fondements de la méthode naturelle, en ce sens que, comprenant toute l'importance des caractères zoologiques dans la classification il fit intervenir à la fois ceux de l'animal et de la coquille : il fit le premier connaître l’a- nimal des Nérites, qu'il sépara génériquement des Natices.
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Si Linné procéda par la synthèse à la composition de ses genres, Montfort employa l'analyse pour sa classifica- tion, et s'exagérant l'importance des moindres particula- rités de l'ouverture et des formes extérieures des coquilles, il en usa pour démembrer la plupart des genres bien cir- conscrits, el pour les subdiviser. C'est ainsi qu'il sépara les Nérites en quatre genres : en conservant ce nom aux espèces marines à test épais et à ouverture dentée aux deux bords ; il répartit les espèces réputées fluviatiles en trois groupes : dans l’un, qu'il désigna sous le nom de Clithon, 11 plaça certaines espèces, non pas comme on l'a dit et répété souvent, parce qu'elles étaient armées d’ap- pendices épineux, mais à cause d’un autre caractère consistant en ce que leur bord externe était privé de dents et de crénelures à l'intérieur. Montfort ayant aussi remarqué que quelques espèces manquaient de dents et de crénelures à l’un et l’autre bord, il les comprit dans un genre particulier appelé theodoxis. Enfin , il forma un troisième genre avec une coquille fossile trochiforme, sou- vent enveloppée d'un dépôt testacé qui en masque les ca- ractères extérieurs, dont la cloison presque demi-sphéri- que a sa marge inégalement dentée et séparée de l’inté- rieur du péritrème par une échancrure située aux deux bords. Ce genre, mal caractérisé par son auteur, porte le nom de Wélates. Get exposé des genres de Montfort dé- montre qu'il a transformé ainsi les principales divisions des Nérites de Lister et remplacé seulement une division par les Vélates.
Lamark, dans son Système des Animaux sans nértabree adopta le genre Nérite, tel qu'il avait été présenté par Adanson; mais, dans son extrait du cours, il en sépara le G. Neritina, formé des espèces fluviatiles, et qui se trouve simplement mentionné dans la famille de Néritacés, di- visé en deux sections ; l’une renfermant les fluviatiles G. Neritina et Navicella, Yautre comprenant les espèces
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marines G. Merita et Natica. Toutefois, c'est plus parti- culièrement dans son Âistoire des Animaux sans vertèbres que Lamark fit connaître les motifs qui le déterminaient à constituer le genre Néririne, lesquels consistaient dans les différences d'habitation et les accidents du test.
On fait maintenant un reproche à Lamark, au sujet de l'établissement du G. Nérinine, sans lui tenir compte des difficultés qu'il a eu à surmonter à une époque où la con- naissance des Mollusques était si peu avancée : à cette époque c'était un progrès, et non une faute. D'un autre côté, si ce célèbre naturaliste s’est trompé en accordant une importance trop grande à l'habitat des Véritines, qu'il considérait comme fluviatiles, s’il était porté à séparer, en général, les coquilles d’eau douce des coquilles mari- nes et des coquilles terrestres, il ne faut pas oublier qu'il a réussi souvent, par ce moyen, à constituer de très bons genres.
Aujourd’hui que la Conchyliologie s’est enrichie d'un grand nombre d'espèces de Nérites et d'observations nou- velles sur les mœurs de ces animaux, nous savons :
1° Que beaucoup de Wéritines (Lam.) fréquentent la mer et y vivent continuellement : W. viridis, Rangiana, meleagris, pupa, et que d’autres se trouvent dans les eaux saumätres : {V. dilatata, tahitensis, etc.
2° Que la W. cornea L. se trouve souvent sur les arbres, d’après MM. Lesson, Cuming, Le Guillou.
3° Que la . fluviatilis (Var. thermalis Boubée) se trouve dans les eaux thermales des Pyrénées, et la N. Suc- cinea dans celles de la Guadeloupe.
De nombreuses observations nous ont appris aussi :
1° Que de véritables Nérites ont les dents de la lèvre septiforme aussi petites et aussi nombreuses que de vé- ritables Néritines, V. Oryzarum, Forskali, etc.
2° Que dans d’autres Nérites les dents manquent aux deux bords comme dans les V. Doreyana, Guamensis.
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3° Que les MVerita Patula et Nerita morio sont aussi minces que la plupart des Néritines, et la première tou- jours épidermée.
4° Que les Veritina cornea, morio, Guerint sont striées spiralement comme la plupart des Nérites.
5° Que la Weritina Éeclusiana a son opercule aussi gra- nuleux qu'aucune espèce de Nérite, tandis que les Merita patula, Rumphit, Guamensis, antiquata ont le leur sim- plement bordé au côté antérieur d'une bande de stries.
Cette série de faits inconnus à Lamark infirme la sé- paration qu il avait faite, et prouve que le genre Méritine ne peut scientifiquement être admis qu’à titre de sous- genre.
Peu de temps après Lamark, M. Sowerby proposa, dans son Genera of Shells l'établissement d'un g. nouveau, pour deux coquilles fossiles d'Angleterre, découvertes par M. Georges Cookson, qui le nomme Pileolus, en raison de leur ressemblance avec un petit bonnet pointu. M. Sowerby n'admit, dans ce nouveau genre, que deux espèces à péristome circulaire et à sommet non spiré, et rejeta la Ver. altavillensis, pour la reléguer avec les Né- ritines, quoique sa face inférieure ou disque, comme il l'appelle, ait les caractères de son genre.
M. Deshayes qui, presque dans le même temps, formait de son côté un genre distinct avec la Ver. altavillensis et une autre espèce découverte par M. Lambotin (Pil. né- ritoides), reconnut, peu de temps après, les grands rapports qui liaient celles-ci aux Piléoles, et les réunit toutes les quatre, en adoptant les conclusions du savant anglais. Il est de fait que, par ce rapprochement, il avait mieux jugé de leurs affinités que M. Sowerby, en prou- vant même ainsi qu'il y avait un véritable passage des Piléoles aux Néritines : c'est en eflet ce qu'on peut dé- montrer, en comparant les premiers avec les Mer. crépi-
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diformes ainsi qu'avec la Ver. Schmideliana, comme on va le voir.
Les Piléoles sont des coquilles calyptroïdes ou patelli- formes : il en est de même des Wélates, parvenues à leur plus grand développement.
Dans les unes comme dans les autres, le dernier tour forme toute la coquille, et se dilate d'autant plus qu'elle devient plus grande.
Le dos des Piléoles est vertical et occupe une position généralement subcentrale. Dans le Pileolus lævis et plica- tus, ce sommet n'est pas cependant tout à fait droit, comme le dit M. Sowerby; il tend à s’incliner sur le côté et conserve même une légère inclinaison, d’'a- près les figures même du Genera of Shells. Celles-ci ne montrent cependant qu’un tour, parce que leur nucleus est caduc, c’est-à-dire que la coquille le perd en s'accrois- sant comme dans les Emarginules, etc. Dans le Pil. alta- villensis et Neritoides, le dos de la coquille se dirige en arrière, et son sommet est, contrairement aux deux précé- dentes, persistant à tous les âges et se contourne en un tour dirigé sur le côté postérieur droit, représentant leur nucleus. Dans les ’elates (Ner. Schmideliana, Chemnitz; Ner. perversa, Gmel.), le dos de la coquille s'élève ver- ticalement en un cône dont le sommet s'enroule, sur le côté droit, en deux tours de spire proportionnellement plus grands, par rapport au volume gigantesque de cette coquille. On voit déjà s'établir un passage entre ces dé- pouilles de Mollusques.
La face inférieure (disque, Sowerby) des Piléoles pré- sente un péritrème (péristome, Drap.) continu et un peu plus saillant que la cloison, particularité qui, toute remar- quable qu'elle est, n’est pas sans exemple dans le MVeriti- nes, parce qu'elle se retrouve dans les Ver. exactata, Pi- leolus et semblables. Dans les J’élates adultes, cette même face du test offre également un bord continu , mais dont
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le contour, à l'exception de la partie antérieure, se trouve envahi par le dépôt testacé qui épaissit la cloison, la dé- borde avec l’âge, s'étend sur le dos de la coquille, et finit même assez souvent, par en masquer les caractères. Dans le jeune âge, la coquille des Vélates est globuleuse, et nous retrouvons cette même forme dans les jeunes du Pileolus nerttoides : dès lors la saillie du péritrème ne serait qu’un effet de l'accroissement de la coquille.
Dans les Pileoles, le bord interne et septiforme occupe près des deux tiers de l'étendue de la face interne de la coquille; sa marge est dentée et séparée de la partie in- térieure du bord circulaire par une échancrure située aux deux extrémités. Ces mêmes caractères appartiennent aussi aux /’élates. Nous ferons remarquer que si, dans ces dernières, comme dans les Pileolus lævis et plicatus, la série dentaire forme une ligne plus ou moins droite, daus le Pileolus neritoides cette même série se courbe dans le centre à l'instar de beaucoup de Néritines. Cette cloison a un peu de convexité dans les espèces de M. Sowerby; elle se montre de même, proportion gar- dée, dans les Nér, crépidiformes ; mais, dans les Félates, son renflement est des plus considérable, et tel que ce bord acquiert presque une forme demi-sphérique. Peut- on tirer avantage de ce caractère, malgré les passages nombreux que nous venons de faire connaître ? Nous ré- pondrons : pas plus quon ne peut s'appuyer sur ce que les Clithon émettent, sur le bord antérieur et submédian du labre un lobe qui, se recouvrant de matière testacée, constitue successivement des épines au point d’en armer les tours. Ce n’est donc là qu'un caractère purement spé- cifique, une faculté des bords du collier qui secrètent une abondante provision de matière testacée.
Les Piléoles ont l'entrée de l'ouverture plus étroite, relativement , que beaucoup d'autres espèces de Vérites vivantes : c'est aussi ce que l’on voit dans la Ner. Schmi-
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deliana, conséquence naturelle du prolongement du, bor septiforme et denté sur le côté antérieur de la coquille. Si on rapproche ce fait des Nérites grimaçantes (Ver. costata, Ghem. ; scabricosta, Lam. ; plicata, Linné, etc.), de la Ver. angistoma Desh., crepidularia, melanostoma et semblables, on verra encore s'établir, par ce caractère, un passage assez grand entre les unes et les autres.
Enfin, les Piléoles ont le bord intérieur de la lèvre externe légèrement anguleux à l'intérieur : il en est de même dans certains individus de la Ver. Schmideliana, où cet angle devient parfois très prononcé.
La concordance qui s'établit entre la coquille des Pi- léoles, celle des V’élates et Nér. crepidiformes est, comme l'on voit, des plus frappante, et conduit naturellement à faire entrer les Prléoles daus le sous-genre Wéritine.
M. de Blainville a aussi porté toute son attention sur le G. Nérite, ainsi quon peut le voir en consultant son manuel de. Malacologie. Ce savant, appréciant mieux qu'on ne l'avait fait avant lui les affinités existant entre les espèces qui en avaient élé distraites pour former dif- férents groupes, proposa de les réunir toutes en un seul et même genre, divisé en deux grandes sections représen- tent les G. Nérites et Néritines de Lamark. La section des Nérites est sous-divisée en petites tribus, ayant pour base le nombre des dents de la lèvre septiforme, et celle des Néritines en sous-divisions établies d’après les accidents du test.
Nous avons dit que la diversité des formes, dans les Néritines, est tellement grande qu'elle avait frappé beau- coup d’observateurs : M. Lesson a été de ce nombre, et il a proposé, dans la zoologie du Voyage de la Coquille (1830), une nouvelle tribu des Néritines, dans laquelle il rassemble toutes celles qui ont les côtés du bord externe prolongés, soit en haut, soit des deux côtés, en forme d’auricules ou d'ailes : il a donné à ce groupe le nom de
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Nériptères, en faisant observer qu'il conduit aux Navi- celles.
Jusqu'ici, on a pu remarquer que Lamark ne s'est pro- noncé pour la réunion des genres de Montfort avec les Néritines, et M. de Blainville, pour la fusion de ce dernier genre avec les Nérites, que sur l’ensemble des’earacières des coquilles, et sans faire intervenir les caractères pro- pres aux animaux. [l importait donc d’étudier ceux-ci : et c'est un soin qu'ont pris MM. Quoy et Gaymard, et M. Souleyet qui, d’après l'examen d'un grand nombre de ces animaux, choisis dans divers groupes, se sont assu- rés que leur organisation est tout à fait la même, sanc- tionnant par là les travaux de M. de Blainville.
CaracrTÉrisTiQue Du Cr. NERiTA.
AnimaL dioique, généralement #lobuleux, spiral, muni d’une téte large, aplatie, échancrée légèrement en avant, avec deux lobes arrondis sur les côtés; bouche large, plis- sée et sans mâchoires, mais pouvue d’une langue ruban- vée, qui se prolonge dans la cavité viscérale et garnie de cinq à six rangées de plaques en crochets. Tentacules tactaires allongés, grêles, flexibles, pointus, ayant à leur base d’autres tentacules courts, cylindriques ordinaire- ment, et oculés à leur sommet ; pied ovalaire, épais, ré- tréci sur les côtés, terminé en pointe en arrière, large en avant, avec un sillon et quelquefois une dépression quille fait paraître légèrement lobé ; organe excitateur mâle auriforme, situé au côté droit et en avant du tentacule de ce côté. Cavité pulmonaire grande, sans siphon ni autres appendices; contenant une seule grande branchie, allon- gée, triangulaire, à lamelles paraissant doubles. Ænus, dans cette cavité et à droite; lutérus, du même côté et en dehors.
Coquicie semi-globuleuse, ovale ou conique, rarement
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eblongue ou calyptroïde, aplatie en dessous, non ombili- quée ; à épiderme souvent persistant; ayant la spire peu ou point saillante; ouverture demi-ronde à bord externe denté. crenelé ou simplement uni à l'intérieur; à bord interne septiforme, oblique, tranchant, denté, crenelé ou uni en avant. /mpression musculaire double, imitant, dans son ensemble, un fer à cheval incomplet, et lais- sant à ses extrémités inférieures un petit appendice tes- tacé et plus ou moins saillant.
OrPercuLe testacé, subspiré, à sommet marginal à son extrémité gauche, portant deux apophyses sur la face in- térieure de son bord postérieur; une de forme variable derrière le sommet, l’autre un peu au-dessus du milieu de ce côté et souvent un angle aigu un peu plus bas. Impression musculaire longitudinale sur la face interne postérieure, multiple.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
Les Néritines sont plus répandues dans les pays chauds que partout ailleurs : principalement dans l'Océanie et les diverses parties de l'Asie. Elles aiment à vivre en famille, et l'on a fait l'observation que les familles de cha- que race se réunissent pour frayer, ou du moins sur un grand nombre d'individus ramassés sur un même point, on n'y a découvert que des femelles. Ces animaux vivent souvent à la manière des amphibies, suivant Denis de Montfort. D’après MM. Quoy et Gaymard, ils peuvent supporter l’action du soleil de l'équateur, sans paraître en souffrir , faculté qu'ils doivent à ce qu’en se collant, ils font provision de quelques gouttes d'eau qui rafraïchissent suffisamment leurs branchies.
Certaines espèces aiment à s’exposer à la fureur des flots ; et parmi celles qui recherchent les eaux douces, il en est qui vivent dans le haut des rivières, au milieu des courants les plus forts, tandis que d'autres se tiennent
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dans la vase des marais, sur les plantes aquatiques, dans les fontaines et même dans les eaux thermales d’une tem- pérature assez élevée : tous ces animaux sont aquatiques. Toutefois, ainsi que nous l'avons dit plus haut, la Veritina cornea, L. se trouve sur des arbres à une assez grande élévation au-dessus du sol, probablement dans les saisons où des pluies fréquentes permettent aux animaux de re- cueillir l’eau nécessaire pour baigner leurs branchies.
Quelques-unes des Néritines qui habitent les pays chauds, telles que les V. Domingensis, Jordant, etc. recou- vrent leur test d'une couche épaisse de limon, pour se préserver, probablement, d'une trop grande action du soleil.
On trouve certaines espèces de Méritines dont la spire est plus ou moins corrodée, dans certaines localités, tan- dis qu'elle est entière dans d’autres lieux; telles sont la N. nutalli, la N. Brasiliana qui vit à Fernando-Po. On n’a pu, jusqu'à présent, expliquer cette particularité : nous l’avions d’abord attribuée à la couche terreuse qui recouvre quelquefois ces coquilles ; mais ayant remarqué que la partie rongée semble avoir été enlevée par un ins- trument tranchant, nous croyons aujourd'hui que cette corrosion pourrait être due à l’action perforante de Mol- lusques carnassiers.
CaracTérisriQue du sous-genre NertrinA Lam.
Coe. globuleuse, ovale, turriculée ou conique, à test mince, épidermé, bord externe uni à l’intérieur; bord in- terne denticulé à la marge, rarement simple; opercule tes- tacé, lisse à l'extérieur, portant deux apophyses d'adhé- rence musculaire; la supérieure en bouton, parfois épa- nouie et découpée en crête, la latérale en forme de côte arquée et saillante en dehors.
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AnimAL généralement fluviale, rarement marin, pou- vant vivre parfois dans les eaux thermales, etsur les arbres dans les lieux où il pleut fréquemment.
Le bord latéral des coquilles de certaines espèces de Néritines prend un tel développement, lors de l’accrois- sement de l'animal, que des coquilles généralement glo- buleuses ou ovales acquièrent une forme demi-sphérique ou losangée, et que des coquilles elliptiques passent à la forme triangulaire; d’autres arment leurs tours d’une couronne d'épines plus ou moins longues et nombreuses.
Les mutations de ces coquilles dans leur développe- ment sont assez variées pour donner lieu à les grouper par tribus; mais il ne faut pas attribuer à ces groupes des caractères trop exclusifs, car certaines espèces d’une forme constante dans une localité, en prennent une toute diffé- rente sur un autre point : c’est ainsi que la VW. intermedia, globuleuse, à Guyaquil, devient semi-sphérique et même dilatée en aïle dans le golfe de Nicoya. Il en est de même de la N. Jordani qui, globuleuse dans les eaux des envi: rons de Smyrne , passe à l'état conique à spire saillante dans les eaux du Jourdain. La NV. Danubialis globuleuse, avec ses tours carénés, en Hongrie, devient ovale-trans- verse, dans le lac de Côme. La N. Sardoa elliptique, dans quelques parties de la Sardaigne, et semblable à la W. flu- viatilis par la forme et par la coloration, devient globu- leuse et épineuse dans d’autres parties de l’île,
Cette tendance des Néritines à se modifier par des cau- ses accidentelles de localité semble indiquer que les tribus qu'on a formées, et que nous acceptons dans le catalogue qui suit pour faciliter les recherches et le classement des espèces dans les collections, ne sont pas naturelles, mais purement systématiques, et qu'il vaudrait mieux dispo- ser les espèces plutôt en lignes rayonnantes qu’en série linéaire.
— 143 —
CATALOGUE DES NÉRITINES.
a"° Tribu.
Coquille calyptroïde, conoïdale, solide, à spire sublatérale, euroulée de deux tours à droite, face intérieure ovalaire et à péritrème continu ; bord septiforme, très convexe, pres- que demi-sphérique, occupant près des deux tiers de cette même face, à marge grossièrement et irrégulièrement den- tée ; la série dentaire limitée aux deux extrémités par une échancrure profonde : ouverture étroite; bord externe évasé.—G. VELATES, Montfort.
Perversa. Gmel.
| Schmideliana. Chem. Fos. de Soissons. Coq. Env. P. pl. 18. Conoidea. Roissy.
2° Tribu.
Coquille patelliforme, à sommet subcentral ou postérieur ; péritrême continu et plus élevé que la cloison; bord septi- forme, subconvexe, occupant près des deux tiers de la face inférieure, à marge denticulée ; la série dentaire séparée du bord externe par une échancrure de chaque côté; ouver- ture étroite, lèvre externe anguleuse à lintérieur.—G. Pr- LEOLUS, Sowerby.
a.) Sommet subcentral, non spiré, péritrème cir-
culaire. N. Plicata. Sow. Foss. d’Anglet. . Gen. of Shel.f. 1-4. Lœvis. Id. ld. f. 5-8.
6.) Sammet postérieur, spiré, péritrème elliptique.
N. Altavillensis. Defr. Fos. d'Hauterive. Gen. of Shel. f. 4.
N. Gallicana. Recluz. Fos. d'Houdan: Lou neritoideus. Desh. Ann. sc. nat. {. 1. pl. 12. f. 3. a. b.
8e Tribu.
Coquille crépidiforme, solide, à sommet tout à fait posté-
— 144 —
rieur, enroulé d’un demi-tour sur le côté; péritrême con- tinu et parfois détaché de l’avant-dernier tour ; bord septi- forme à marge soudée avec la portion interne du péritrème, légèrement arqué dans le centre et denticulé.—G. MirruLa, Menke.
N. Exaltata. Recluz. 1. Philippines. J. Conch. 1850. pl. 3. f.3.
Crepidulav.Maj. Id.
Pileolus. Id. Bengale. Voy. Bell. pl. 1. f. 7.
Intermedia. Desh.
Violacea. Gmel. Pondichéry. Sow. Thesaur. f. 143.
Plumata. Menke.
Concentrica. Id.
Purpurea. Budgin.
Crepidularia. Lam. Malabar. Sow. Conc. ill. f. 25. Plumata? Menke. Ceylan.
v. Melanostoma. Timor. Sow. Thes. f. 144.
Ovalis. Sow. Calcuta? Thes. f. 121-2.
Depressa. Benson. (Calcula. Id. f. 147-8.
Melanostoma. Trosch. Ougly. Voy.Bonit. pl.34.f.32-5.
Indica. Souley.
Tourannensis. Id. Touranne. Id. ill. 34. f. 28-31.
4e Tribu.
Coquille transverse, elliptique ou semisphérique, à spire latérale ou nulle, le sommet assez souvent bordé d’une la- melle saillante, bord septiforme plane, striolé, à marge fine- ment denticulée, ouverture et opercule peints.—G. CLyreo- LUM, Recluz.
a.) Elliptiques.
Pulligera. Lin. I. Mindauao. Sow. Thes.f 65-66. Rubella. Müll.
var. Knori. Sow. Id. f.78. 1659. Petitii. Recluz. Nouv. Calédonie. Id. f. 77. Canalis. Sow. L Taïti. Id. f.75-6. Bruguierii. Recluz. Nouv. Calédonie. Id. f.159. Bicanalis. Philippi. 1. Taiti. Zeitschrift. 1848. Sanguinea. Sow. Nouv. Irlande. Sow. Thes.f. 162. Asperulata. Recluz. 1. Luçon. Id. f.160-1. Knorri. Id. I. Mindanao.
Beckii, $ow. Id. f. 13.
Beckii.
: Squamæpicta. Powisiana. Rossmæsleriana.
Recluz. Revue Zool. 1841. Id. 1. Luçon. Sow. Thes. f.79. Id. Nouv. Irlande. ld. f. 149. Id. Zool. proceed. 1845.
b.) Semisphériques.
Labiosa. Punctulata. Cassiculum. Aperta. Pennata. Piperina.
. Sow. I. Luçon. Sow.Thes. f. 80. Lam. I. Martiniqne. Id. f.194. Sow. j.
Budgin. Born. Malabar. Sow. Thes. f.166-7. Chem.
5° Tribu.
Coquille navicelliforme ou suborbiculaire, avec les deux extrémités du bord externe ou le supérieur seulement pro- longés en auricules latérales ; spire subpostérieure et laté- rale ; bord septiforme finement denticulé à la marge.
a.) Coq. navicelliforme, à spire courte formée d'un tour très petit, cloison plane, striolée parfois sur le plan.—NéRiPTÈRES, Lesson.
Tabhitensis. Auriculata. Verspertina. Lamarkii. Biauriculata. Auriculata.
( Maurilicæ.
Sandwichensis. Subaüriculata.
Lesson. 1I.Taïli. Sow. Thes.f. 129-134. Sow. j. Nuttal. Desh. Recluz. 1. Luçon. Id. f.135-7.
Lamark. Nouv. Hollande. Enc. met. pl. 455. f. 6.
Lesson. 1. Maurice. Thesaur. f. 127-8. Desh. Recl. I. Negros. Id. f.138.
6.) Coq. suborbiculaire ayant deux tours à la spire, lèvre intérieure souvent calleuse :
Florida. Dilatata.
| Navicellina. Oweniana.
1° Coq. lisse.
Recluz. 1. Taïti. J.Conch.1850. p1.7.f.6 7. Brod. L. Taiti ? Sow. Thes. f. 123-5. Guillou.
Gray. Ava. Id. f.168. Jun.
10.
— 146 —
Nuttalli. Recluz. 1. Sandwich. Sow. Thes.f. 126. Alata. $0w. Cariosa. Gray. Conc. ill. f. 5. Solidissima. Sow. j. Thes. f. 273. Latissima. Brod. Real Lejos. f. 172-3. / Tutermedia. Sow. Id. f. 169-170. \ var. Dilatata. G. Nicoya. f. 174-5. { Globosa. Brod. F
Fontaineana. D’Orb. | Guayaquilensis. Sow. j. OEquinoxialis. Morelet. 1. du Prince.
v. Ovato-conica. Fernando-Po. Thes.f. 193. Afra. Gray. Africana Y. Atra. Recluz. Conc. ill. f. 193. Bahiensis. Id. Bahia. J.Conch.1850.pl.7. f. 10. / Jordani. Sow. le Jourdain. Thes. f. 204, 222. | Macri. Id. le Scamandre. f. 213, 215. Nitida. Par. Anatolica. Recluz. Anatolie. f, 2256. v. Conspurcata. Conc. ill. f, 56. \ Lutescens. Meg.
20 Coq. granuleuse.
( Granosa. Sow. Catal. Tank.
Papillosa. Jay. I. Sandwich. Jay. Catal. pl. 4.
| Gigas. Lesson. Rev. Zool. 1842. Ge Tribu.
Coquille subglobuleuse ou suborbiculaire, à tours cou- ronnés d’épines ou mutiques; bord septiforme denticulé; une des dents médianes toujours plus forte et plus saillante que les autres, obtuse et formant une rampe spirale inté- rieure.—G. Corona, Chem.; Cuiraon (Partim), Montfort.
a.) Suborbiculaire , sillonnée transversalement ; bord septiforme large, plane, et à crénelures marginales égales. Opercule ?
Aculeata. Chem. 1. Sumatra. Sow. Thes. f. 32-3. Sulcata. Nyst. var. $pinosa. Id. f. 34.
— 147 —
b.) Coq. globuleuse lisse ou rugueuse ; bord septi- forme généralement étroit, crénelé ou rugueux à la marge; une dent plus saillante que les autres : opercule épais, divisé par un sillon qui l'échancre au bord postérieur.
Longispiuis. Recluz. I. Maurice. Thes. f. 62-3. Corona. Müll. Madagascar. var. Mutica. Spinosa. Sow. 1. Sandwich. f. 61-64, Donovana. Recluz. 1.Negros. f. 39-40. Diadema. Id. Nouv. Irlande. f. 41-42. Michaudiana. Id 1. Luçon. f.108-9. f.217-8. var. Spinosa Id. Troschelit. Id. ? Souleyetiana. Id. L. Marquises. f. 59-60. Unidentala. Id. L. Oc. Pacif. J. Conch. 1850. pl. 7.f.8. Keraudrenii. Guillou. K.Nouka-Hiva. { Recluziana. Id. I. Taïti. Thes. f.56-7-8, | Armstrongiana. Hinds. Aspersa. Recluz. I.Sandwich. & f. 43-4. Australis. Chem. Nouv. Guinée. Deless. pl. 32, f. 1. Brevispina. Lam. Variabilis. Lesson. Nigris-Spinis. Id. L Taiti. Voy. Coq. pl. 13. Ruginosa. Recluz. I.Sandwich.= Bougainvillei. Id. L. Hamoa. Jour. Conc. 1850. Crepidularia. Lesson. I. Taïti. Corona. Lin. L. Philippines. Thes. f. 46-50. Montaguana. Recluz. Sowerbiana. Id. ld. f. 5-8. Avellana. Id. Id. f.9-10. Domingensis. Lam. I. S.-Domingue. Conc.ill. f.42? Subgranosa. Sow. I. Taïti. Î. 35-38. Cardinalis. Guil. Rugata. Recluz. 1. Negros. Thes. f. 3-4. Squarrosa. Id. I. Lebouka. f. 26-27. Hors Sow. j. { Menkeana. Recluz. I.Taiti. | Rugosa ? V. de B. Java. Ph. Abild. pl. f. 4. Fuliginosa. Philippi. Id. Id, f.5. Spinifera. Recluz. 1.Guam.
Subpuncetalia. Id. L. Philippines. Thes. f. 206.
— 148 —
Enterrupta. Reclus. I.Philippines. Thes.f. 11-12. Bicolor. Id. Id. f.204. Olivacea. Id. Id. f.207. Solium. Id. I. Sumatra. f.208. Solida. Sow. Circumvoluta. Recluz. 1.Philippines. f. 202-3. Angulosa. Id. L. Mendanao. Zool. proceed. 1842. Da Costæ. Id. I. Negros. Id. 1843. Celata. Id. I. Oc. Pacif. Thes. f.205. Obscurala. Id. I. Wallis. f. 28-29. Sadalina. Id. Sandal-Bay. f. 199. Cholerica. Gould. Bengalensis. Chem. Madagascar. f. 30-31. Barbabac. Fer.Coll. Coronoïdes. Lesson. Neuv. Guinée. Flavovirens. Philippi. Java. Ph. Abbild. pl.1.f.6. Inconspicua. Id. Id. Id. f.7. Pulchella. Recluz. Pangasinan. Thes. f. 209: 11. Faba. Sow. Singapoor. f.219-221. Tritoniensis. Guillou. Triton-Bay. f. 167-168. Leachii. Recluz, I. Bohol. Zoo!. proc. 1843. Gultata. Id. Triton-Bay. Id. Dringii. Id. Hanover-Bay. Thes.f.197-8. Doingii. Id. Zool. proceed. Tritonensis var. Sow. Cineta. Recluz. 1. Amsterdam ? Triserialis. S0w. Ceyian. Thes. f. 195-6. Chlorostoma. Brod. I.Taïiti. f.216. Luctuosa. Recluz. Nouv.Guinée. f.231. Parvula,. Guillou. 1.Lebouka. Sidera. Gould. .Pisiformis. Reclusz. Lessonii. Id. Sicile ? Sardoa. Menke. Sardaigne. Rarispina. Recluz. Bœtica vor. pus- tulala. Villa. 2e Tribu.
Coquille transversale lisse ou presque lisse; spire laté- rale, inclinée sur l’ouverture, peu ou point saillante; lèvre interne ordinairement plane, à marge simple ou denticulée ;
— 149 —
opercule uni et sans zônes colorées permanentes.—G. Tueo- poxus, Menke. 22% 4
a.) Bord septiforme denté à la marge. (G. Theo- doxis, Monif.)
\ Peloponensis. Recluz. Morée. Voy.Mor. pl. 19.f. 1-3. Bætica. Desh. | var. Maculata. ld. f.2-4. Numidica. Recluz. Oran. Thes. f. 179. Prevostiana. Terver. Bœælica. Lam. Andalousie. Deless. pi. 32. f.8. Fluvialilis var. Sow. Prevostiana. Pfeif. Conc. i!1. f. 46. Nigrita. Ziegl. Sicile. Mol. Sic. pl. 24. f. 18.4 | Cœrulæa. Parr. Baœlica? Phil. Meridionalis. Id. Sicile. Thes. f. 188. Tessellata. Zino. Philippiana. Recluz. Fluviatilis. Lin. Europe. Thes. f.178.181-4. Ticinensis. Villa. Villa. Sandri. Rhodocolpa. Jan. Dalmatica. Partsch. Conc.ill. f.57. Vidowichit. Sandri. Auranlia. Kutzig. Rivalis. Parreys. Conc. ill. f.58. Varida. Zino. Croatie. ÆHildreichii. Dendritica. Zeigl. Mittreana. Recluz. Toulon. Thes. f. 183. Zebrina. Id. Montpellier. f.178. var. Marina. Littoralis. Lin. Baltique. Haloplhila. Klet. var. Thermalis. Lacustris. Lin. Pyrénées. Thes. f. 177. Thermalis. Boubée. Toscane. { Trifasciata. Menke. le Wezer. f.189. | Trizona. Meg. Intexta. Villa. Italie. f. 189 mala.
Æransversalis. Zieg. Orient. f.151-2
Inquinata. { Serratilinea. \ Violacea. Danubialis. Danubiensi.. Benacensis.
v. Subcarinata.
Stragulata. Carinata. Atra. Elongatula. Velascoi. Analensis. Guadianensis. Valentina. Elliptica. Perotetiana. Jayana. Succinesa. Callosa. Panayana.
Morelet.
Sow.
Morelet.
Sadler. Sow. Stenz.
Meg. Korh.
Parreys. Morelet.
Graëls. Recluz.
Morelet.
Graëls.
Guillou.
Recluz. Id. Id,
Desh.
Recluz.
— 150 —
Espagne. Lombardie. Portugal. Hongrie.
Carinthie.
Carniole. Espagne.
Portugal.
Espagne.
1. Marquises. M. Neelgheries. New-York. Guadeloupe. Grèce.
Ï. Panay.
Coq. Port. pl. 9.f.2.
Thes. f. 156.
Coq. Port. pl. 9.
Conc. ill. f. 47.
Thes. f. 155. f.157-8.
Voy.Port.pl.9.f.4.
Voy. Port. pl.9.f.3.
Thes. f.200-1. J.Conch.pl.7.f.13. f.153-4.
f.191.
b.) Bord septiforme, crénelé à la base.
{ Bensoni.
| Reticulata. Obtusa. Reticularis. Cornucopia. Colombaria. Siquijorensis.
Rangiana.
Virids. v. Maj.
y. Roscolineata.
Viridis.
Pallidula. ( Malonia. | Miliacea. Minima.
Coquille globuleuse, ovale ou turriculée, lisse ou striée spiralement, souvent ornée de couleurs vives ou variées ;
Recluz. Sow. Benson. Sow.
Benson.
Recluz.
Guillou.
I. Hood. Calcuta.
Id. Bengale. Ceylan. L.Philippines. Madagascar.
Antilles. Guadeloupe. Méditerranée. Nice.
Sicile.
Ï. Marquises.
s° Æribu.
Thes.f.74? f.73-4. f.264-G.
Asiat. Jour. 1836.
Conc.ill.f.24. Thes. f.229-30.
— 151 —
bord septiforme crénelé, rarement uni.—G. Ciirnow, Mont-
fort. (Magna ex parte.)
Webbeiï. Recluz. Glabrata. Sow, Adansoniana. Recluz. Sangarana. Morelet. Turbida. Id. Tigrina. Benson. . Turricula. Menke. Brasiliana. Recluz. Virginea. Lam. Tigris. Jan. Fasciola. Christof. Sumatrensis. Brod. Coromandeliana. Sow. Zigzag var. Id Smithii. Gray. Cuvieriana. Recluz. Sayana. Id. Wallisiarum. Id. Variegala. Lesson. Pulchra. Sow. Gagates Part. Lam. Atra. Lesson. Zelandica. Recluz. Turtoni. Id. l Helvola. Gouid. | Royssii. Recluz. Cuprina. Id. Chrysocolla. Gould. { Strigillata. Lam. v. Lincol .creberr. v. Flam. serrula- lis. \v. Minor. Pfeifferi. Recluz Nebulata. Id. Nux. Brod. Striolala. Recluz Lillurata. Id. Plumbea. Id.
Cazamance.
Sénégal.
Am. Centr. Caleu!a.
Brésil. Antilles.
Coromandel.
Inde.
I. Titi?
I. Philippines. I. Wallis.
Nouv. Guinée.
IL. Witi. Nouv. Guinée. Ï. Salomon.
Sumatra.
I. Maurice. Nouv. lrlande
1. Taïti.
L. Philippines. Id.?
1. Bohol.
Thes. f. 256-63.
f.254-5.
Mém. 1849. Asiat.Journ.1836. Menk. Cat. 1830. Thes.f.232-4.f. 236,297.
Conc. ill. f. 27.
Cone. ill. f, 4. Thes.f.110.
f.117-8. f.94-5.
J.C. 1850. pl.7.f.11-12. Thes. f. 89-90.
Deless. pl.32.f.2.
Thes. f.92-3.
Thes. f. 105-7. f.91.
Conc. ill. f. 32.
Zool. proceed. 1843. Id.
Conc. ill. f, 29.
Thes. (.98-99.
f. 119-20.
Communis. Elegantina. Fimbria.
Semiconica. Cumingiana. | Turrita.
Epidermide ves-
lila.
Moquiniana. Waigiensis. Jovis. Aterrima.
( Lugubris.
| Caffra. Zigzag. Gagates. Zebra.
Striata. Sobrina. Gravis. Cassiculum . Lineolata. Zigzag. Clandestina. Reclivata. Microstorma.
\ Meleagris. Mutabilis.
Virginea var.
Picla.
{ Rufilabris Vestita. Gaymardii. Cochinsinæ. Listeri. Phasiana. Oualaniensis. Mortoniana.
Pupa (partim).
Pupa.
Venosa. Delineata. | Litiurata.
Quor. Philippi. Menke. Lam. Recluz. Chem.
Recluz. Lesson. Recluz. Philippi. Lam. Gray. Lam. Id. Brug. Besleri. Recluz. Morelet. $0w. Lam. $0w. Menke. Say. Dorb. Lam. Ziegl. Sow. Id. M. Berl. Souley. Id. Recluz. Pfeif. Recluz. Lesson. Recluz. S0w. Lin. Menke. Boubée. Schultz.
— 152 —
Il, Philippines.
Madagascar. I. Siquijor. Madagascar.
I. Oc. Pac. 1. Waigiou. ?
Nouv. Irlande.
Madagascar.
Madagascar. Cayenne.
Nouv.Orléans.
Chili. Guatimala. Id. Cayenne. Fiorides.
Mexic. Pensacola. Antilles.
Panama.
1. Lucon. Tourane. Cochinchine. Nicaragua. Nouv.lrlande
Cuba.
Thes.f.14-25.
Thes.f. 116.
.J.Conc. 1850. pl.3.f.9.
Chem. f. 1085.
J. Conc. 1850. pl. 3. f.8. Id. pl.7.f.9.
Thes.f.111.
Zoo!.proceed. 1843.
Abbild. 1849.
Deless. pl. 32. f. 1.
Thes.f.111.
f.103-4. En. meth. pl. 455. f.3-4. Thes. f.101-2. f.100. f.238. Conc. ill. f. 41. Thes. f.240-1.
f.237.252-3. f. 235.
f.267-9.
Voy.Bonit. pl. 34. f.1-4. Id. f.16-19.
Thes. f.249.
Conc. ill. f. Thes. f.242-46.
f.68. f. 69.
Tristis. Dorb. Cuba. Thes. {. 112. var. Migra. Sow. Conc. ill. f.30.
Arctilineata. Id. Thes. f.232-4.
Bella. Philippi. Abbild, pl.1.f.8.
Serrulala. Recluz. Sumatra. ‘Thes. f. 164.
Dubia, Chem. Java. Ch. f. 2019-20. | Reticulata. Quoy. Nouv. Irlande. f. 1080.
Zebra. Chem. Thes. f.81-8. | Zebroides. Lesson.
Pilippinarum. Sow. I. Philippines.
Apiata. Recluz. I. Negros. f.165.
b.) Test sillonné spiralement : 1. Animal sylvicole.
/ Cornea. Lin. Nouv.Irlande. Thes.f.67-70-1. Amphibia. Lesson. Nouv.Guinée. var. Olivacea. Sew. gen. f. 50. Ampullaria. Id. 1. Mindoro. Voy. Coq. pl. 16. Subsulcata. Sow. Morio. Desh. Sumatra. | Fasciata. Lam. I. Wii. En. meth. pl.455.f.5. \ Sulcata. Anton.
2, Animal marin.
a. Columelle denticulée : ce bord non séparé in- térieurement de la lèvre externe.
Guerinii. Recluz. Sumatra? Thes.f. 2727
Desmoulivsiana. Id. I. Nouka-Hiva.
Affinis. Id. 1. Sandwich. fo271: Lugubris. Philippi.
b. Deux dents à la columelle : ce bord séparé inté- rieurement de la lèvre externe par une échan-
crure. Morio. Sow. Haneti. Reclus, L. Marquises. Thes.f. 163.
ESPÈCES FOSSILES.
Aperta. Sow. d'Angleterre. Min. Conc. pl. 224. { Antoni. Recluz. d'Allemagne. Anton. conc.p. 29. | Rugosa. Anton.
Concava. Sow. d'Angleterre. Min. Cone. pl. 385. Consobrina. Fer. Epernay. Hist, Mol]. f. 12. Duchastelli. Desh. Bass. de Paris. Coq. P. pl. 17. Elegans. Id. Maulette. pl. 19. Elongata. Philippi. Tarente. Moll. Sic. pl. 24. Ferussaci. Recluz. Dax. Hist. Moll. 4. 4-7.
Picta. Fer.
Fluviatilis. L. Dax. Act. S. Lin. Bordeaux.
{ Globulus. Defr. Epernay. | Sow. Min. Conc. p.385. Uniplicata. S0w.
( Callifera. Id. d'Angleterre. _ Sow.Gen.f.7. Grateloupiana. Fer. Dax. Hist. Moll. f. 13. Inequidentata. Recluz.
Lineolata. Desh. Moulette. Coq. P. pl. 29. Liassina. Dunk. Allemagne. Zeiïtsch. 1845. Lœvigata. Sow. Angleterre, Min. Corc. pl. 217. Mammaria. Lam. Grignon. Coq. P. pl. 19. Minula. S0w. Angleterre. Miu. Cone. pl.463. Nucleus. Desh. Env. de Paris. pl. 25. Pisiformis. Fer. Epernay. Hist. Moll. f. 11. Podolina. Recluz. Podolie. Foss. Podol. Planospira. Grat. Dax. An. Soc. Lin. Bord. Polyzonalis. Id. Id. Id.
Aquensis var. Id. Id. Id. Sinuosa. Sow. d'Angleterre. Min. Conc. pl. 217. Vasconiensis. Recluz. Id. l. Virginea. Grat. Id. Id. Zonaria. Desh. Retheuil. Coq. Env. P.p1.25.
— 154 —
Descrirrion de Néritines nouvelles citées dans le Cata- logue.
1. Neririna Bamensis, »obis (PI. VII, fig. 10).
Testa semi-globosa, ventricosa, postice angustata, nitida, supernè depresso-planulata, lineolis nigris angulatis irre- gularibus maculisque parvulis lutescentibus ac inæquali- bus undique adspersa ; anfractibus quaternis planulatis ; spira vix prominula ; apertura dilatata, cærulescente vel
— 159 — pallida ; labio angusto, calloso, squalide rufeseente, tenue recte emarginato et denticulato; labro superne et inferne parum prolongato.
Var. 8. Testa nigrescente bifasciata ; labio planulato, albido.
Var. y. Testa fuligineo obscurata ; labio calloso rufes- centie.
Hab. : Bahia. (M. Janelle). Haut. : 16-17; larg., 18; épaiss., 9-10 mill.
Cette espèce avoisine la Ver. œquinoxialis de M. More- let, mais s’en distingue par le dessin de ses linéoles et et de ses taches, toujours irrégulières et plus fortes; par son brillant et par sa collumelle denticulée sur son centre et non ruguleuse dans toute sa longueur; par ses tours aplatis en dessus et non coniques; enfin par le côté supé- rieur et inférieur de son labre, un peu dilatés latéralement en aîle courte et arrondie : ce qu'on remarque à peine à la partie supérieure de la Ver. æquinoxialis.
2. NeririnA (Clithon) Taoscu£zn, nobis.
Testa ovato-globosa , parum obliqua, tenui, olivacea, maculis minimis longe triangularibus postice tuncatis et albo marginatis per pelluciditatem perspicuis crebre adspersa; anfractibus 1 1/2-2 ; supremo sepius eroso; apertura cœru- lescente ; labio convexiusculo sæpius calloso, margine al- bido-vicescente vix arcuato et tenue denticulato : dentibus obtusis ; mediana majori ; labro tenui superne declivo.
Var. & T. major oblique ovata, pallide fusco-rubente, antractu infimo ad suturam lineis latis nigris et luteis or- nato, infra medium fascia obscura cincto.
Var 8. Testa subglobosa, obscure fusco- rubicunda, junc- tis albis minimis obsita.
Var. >. T'esta oblique ovata, subglobosa, olivacea.
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Var. à. Testa nigrata, punctis minimis albis ; maculis triangularibus nigris albo marginatis externe perspicuis.
Haut. : 10 à 11 mill.; larg. : 12-13 mill.; épaiss. : 7 à 8 1/2 mill.
Il y a entre cette espèce et la Ver. michaudiana muti- que une telle ressemblance de forme générale et d’ou- verture, de ténuité du test et de ton de fond de coloration, qu'on serait presque tenté de les réunir comme variétés d'une même espèce.. Cependant la Ver. michaudiana est toujours ornée de fines lignes noires en zigzags et se com- pose de trois tours dont les deux premiers forment un sommet arrondi; la Troscheli n'a qu'un tour et demi, rarement deux, formant un sommet semblable à celui de la Ver. zigzag globuleuse. Dans celle-ci l'ouverture est bleuâtre et la callosité d'un blanc verdâtre; elle est au contraire, blanchâtre dans l’autre. La Ver. Troschelit va- rie dans le ton général de son fond de coloration ; la Ier. michaudiana est invariable.-
3. NeriTina Moquiniana (Recluz). PI. VIE, fig. 9.)
Testa parva, oblique ovato-conica, tenuiscula, luteo- Jfusca vel fusca, maculis nigris reticulata, seu transversim Jfasciis 3-4 irregulariter concatenatis ; anfractibus 2-3 ven- tricosis, subsutura depressis ; apice oculato vel eroso ; aper- tura intus albido-cærulescente ; labio plus minusve incras- sato, margine recto, in medio tenuiter denticulato.
Var. a T', tri aut quadrifasciata : fasciis e maculis conca- tenalis.
Var. 8. T. infernè bifasciata, supernè reticulata. Var. y. T. antice laxe reticulata, postice rufa.
Var. d. T. subglobosa, quadrifasciata : fasciis e lincolis
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obliquis fulguratis, penultima linea nigra decurrente ; an- fractibus duobus : supremo subacuto.
Habit. : les îles de la Mer du Sud.
Haut. : 10 mill.; larg. : 10 1/2; épaiss. : 7 mill.
Il n y a aucune espèce à laquelle on puisse comparer celle-ci, si ce n’est avec la Ver. turrita dont elle approche par la forme générale. Toutefois sa petite taille constante, sa coloration variable, différente, et la ténuité de son test, en font une espèce distincte. Par la disposition de l’en- roulement très oblique de ses tours, et surtout du pre- mier, qui ressemble à une feuille de papier roulée en cor- net, comme dans les Clithons, la Ner. moquiniana appar- tient à une petite tribu qui se compose des Ver. semico- nica, turrita, waïgiensis, afra, gravis, zebra, zigzag et sayana, tenant, d'un côté, aux Clithons et, de l’autre, aux Néritines à sommet en bouton.
4. Neririna Javana nobis. (PI. VII fig. 13.)
Testa parvula, transversa ovata tenui, concentrice tenue striata, subepidermide flavescente lineolis tenuissimis angu- lato-flexuosis reticulatis, nigris, maculis minimis albis in- termixtis picia : postice sæpius nigra et immaculata; an- fractibus tribus superne fere conicis sutura anguste canali- culata; spira laterali incumbente ; labio compresso, niveo,
nigro-maculato, edentulo et in medio vix arcuato : labro intus flavovirente.
Habit. : l'Amérique du Nord? Haut. : 4 1/2; larg. 6; épaiss. : 3 mill.
Nous devons cette petite espèce à M. le D' Jay, de New-York, auquel nous en faisons hommage. Elle repré- sente la Ver. fluviatilis, en Amérique. On ne peut con- fondre la Ver, Jayana avec celle d'Europe, ron seule- ment parce que sa coloration est constante, mais bien
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encore parce que le sommet de ses tours a une disposition conique et leur suture étroitement canaliculée.
5. Nerrrina (Clithon), cincra, mobs.
Testa globosa, tenui, nigerrima, albido-lutescente inæ- qualiter fasciata; anfractibus 1-2 : infimo superme planu- lato haut convexo; apertura subzonata; labio calloso, an- gusto, cærulescente, margine denticulato et in medio vix arcuatim emarginato : dente mediana et infera majoribus.
Habit. : nous l'avons rencontrée parmi des Coquilles provenant des îles de la Mer du Sud.
Haut. : 8; larg. : 8; épaiss. : 6 mill.
Quelques variétés globuleuses , minces et colorées comme la Ver. Brasiliana , semblent la représenter ; mais les caractères de l'ouverture l'en différencient consi- dérablement. Quelquefois le fond de sa coloration est ti- queté de jaunâtre, ou d’une teinte pourpre uniforme.
6. Nenirina (Clithon) uminenraranobis. (PI. VIT, fig. 8.)
Testa semiglobosa, ventricosa, tenui, olivacea, maculis oblongis punctisque lutescentibus variegata ; anfractibus quaternis : infimo suprà medium an gulato et sursum depresso- planiusculo; spira conico-depressa; apice hyalino rubi- cundo; apertura magna ; labio angusto, albido, margine in medio vix arcuato et supra unidentato ; labro tenui intus luteo-virescente supra medium anguloso.
Var. 8. Testa ad angulum labri breve unispinosa. Habit. : à Taïti (M. Petit de la Saussaie).
Haut. : 11-12; larg. : 12; épaiss. : 7 mill.
Ce Clithon a des rapports de culoration avec la Ver.
Souleyetiana; elle est toujours plus mince, plus dilatée et ne porte qu'une seule dent à la columelle : un seul indi-
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vidu sur vingt environ porte une seule épine à l'angle du labre, épine qui est courte et robuste.
7. NeriTina Cocinsinzæ nobis.
Testa oblique subovata, glabra, nitida, fusca, nigro un- dulatim flammulata ; anfractibus 3 172; spira rotundato- obtusa, vix prominente, decorticata ; apertura pallidefusca ; labio convexo, calloso, margine subarcuato, eique minute denticulato ; dente suprema majori; operculo nigricante, stria mediana œqualiter diviso.
Habit. : Tourane, en Gochinchine. Haut. : 10; larg. : 12 1/2; épaiss. : 11 mill.
Nous ne trouvons aucune espèce avec laquelle on puisse la comparer : un seul individu est notre seule fortune ; cependant ses caractères nous ont paru assez tranchés pour ne pas hésiter à la décrire comme espèce distincte : ceux de sa lèvre intérieure nous font présumer que sa place doit être au nombre des Glithons mutiques.
8. NErtTINA BoucaAiNviLLEt nobrs.
Testa subglobosa, longitudinaliter striato-rugosa, oliva- cea, maculis luteis variis et nigris triangularibus pelluciditate ostendentibus picta; anfractu infimo supr& medium com- presso et subtus angulato, spinis nigris vel olivaceis inter- dum maculatis coronato ; apice deroso ; apertura albido-cϾ-
rulescente ; labio plano, margine ruguloso-denticulato et in medio armato.
Var. « T, spinosa : spinis nigris; valde rugosa : rugis postice inœqualiter excavato-punctatis.
Var. 8. T. spinosa, spirula excavato-erosa, rugis striæ- formibus.
Var. y. T. major, mutica valde rugosa; labio postice fuscescente.
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Habit. : l'Archipel de Bougainville ou des Navigateurs à Hamoa.
Haut. : 11 mill. et plus; larg. 12 ; épaiss. 8 mill.; va- riété mutique ; haut. : 17 1/2; larg. : 18; épaiss. : 1. m.
Cette nouvelle espèce appartient au Cabinet de M. Mo- relet, auteur de l'Histoire naturelle des Mollusques fluvia- tiles et terrestres du Portugal et d’autres productions con- chylivlogiques d’un grand intérêt, qui a bien voulu nous permettre de la décrire; elle a des rapports avec la Mer. ruginosa, par sa coloration, mais non par ses stries qui sont toujours plus étroites et nullement semblables à celles de cette dernière. Son ouverture est proportionnel- lement moins dilatée; ses tours moins anguleux, là où les épines sont implantées; enfin elle manque de l'angle transversal et saillant qui borde la partie inférieure du dernier tour qui caractérise la Ver. ruginosa.
9. NeriTina FLoripA nobis. (PI. VIL, fig. 6, 7.)
Testa ventricosa, subglobosa, crassiuscula, concentrice dense et spiraliter obsolete striata, violacea, albo vel lutes- cente maculata, interdum zonis roseis pallidisve 1.2.3 fas- ciata ; spira incumbente, lateraliter revoluta; apice subcen- trali ; apertura albida seu luteo-virente, labio calloso plano nigrescente, margine in medio vix arcuato eique dentibus 4-6 armato ; labro postice breviter auriculato.
Habit. : Tahiti (M. Petit de la Saussaie). Journal de Conch.; Paris. (PI. VIL fig. 6, 7.)
Haut. :9 à 15 1/2 m.; lar.: 11 à 12 1/2; ép.: 6 1/2à 7 m.
Petite espèce, très élégante par sa coloration, ressemble par là et ses deux sortes de stries à la Ver. dilatata de M. Broderip : toutefois elle s’en distingue par sa forme constante, par son test plus épais et opaque, l’autre étant mince et transparent. Le dernier tour s'enroule largement
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sur le côté en un tour et demi de spire , dont le sommet s’avance plus ou moins fortement sur le centre latéral droit du corps de la coquille ; il est marginal et presque postérieur sur celui de la coquille de M. Broderip; sa callosité est plus nourrie, autrement colorée et variable en teinte, le plus souvent noire ou noirâtre; elle est moins échancrée et ne porte que 4 à 5 dents assez robustes pour sa taille; il y en a 11 à 15 très robustes et fort aiguës dans la Ver. dilatata. Son labre, au lieu de s'étendre en largeur, comme sur celle-ci, s'étend à peine en arrière en petites auricules, dont la supérieure est souvent la seule marquée : tous ces caractères nous la font considérer comme une espèce fort différente.
10: Neririna Wazuisianum nobis, PI. VIL, fig. 11, 12.
Testa globoso-oblonga, subglabra, nigerrima, punctis albis perluciditate perspicuis signata; anfractibus quaternis ad suturam sptraliter depressis ; supremis sæpius corrosis ; apertura albo-cærulescente ; labio calloso, planiusculo, au- rantio maculato, margine in medio arcuato tenueque denti- culato. — Operculo extus nigerrimo, apice albido.
Var. 8. Major, spira totaliter erosa. Journ. de Conch.; Paris; pl. VIL fig. 12.
Cette variété vient de la Nouvelle Calédonie, et a été donnée à M. Petit par le commandant Marceau.
Var. >. Testa nigerrima maculis parvis, fuscis, varis perluciditate perspicuis notata. Habit. : les îles Wallis, avec la Ver. Royssiana.
La Var. y : la Nouvelle Calédonie (M. Fabre-Ton-
nerre).
Haut. : 20 mill. et plus; larg. 20; épaiss. 15 mill.
Cette coquille, d’une couleur très noire à l'extérieur, l'E
7e
laisse voir, par transparence, de très petits points blancs; et dans la Var. >, des taches d'un jaune-brun, le plus souvent arrondies, quelques-unes oblongues et d’autres carré-long, mais d'un petit diamètre. Elle doit avoir, dans son intégrité, cinq tours de spire coniques; mais sur la majeure partie des individus, un à deux seulement sont conservés, et tous les autres tellement corrodés qu’on les dirait avoir été tranchés par un instrument coupant. Son labre semi-ovale et bordé d’un filet noir tout autour pré- sente, sur son tranchant supérieur, une pelite saillie ar- rondie. — Elle présente de l’analogie avec la Wer. Sayana: seulement, cette derrière n’a qu’un tour et demi de spire, arrondis, comme certains Clithons mutiques, et la 7’alli- siarum , dans les individus entiers, en a quatre à cinq, dont les premiers forment une spire conique; sa teinte géné- rale est le noir foncé et non l'olivâtre; ses taches ne s'a- perçoivent bien que par transparence; outre que sa cal- losité est tachée d'orangé; sa marge est légèrement cein- trée eb non pas rectiligne, comme celle à laquelle nous la comparons; elle a, de plus, une dent robuste au-dessus de la courbure marginale plus visible en dedans, et qui man- que à la Ver. Sayana. Elle a été apportée, pour la première fois, en Europe, par M. Fabre-Tonnerre, chirurgien de la marine militaire, il y a bientôt quatre ans.
11. Nerimiva Desmouzinsiana nobrs.
Testa transversa, ovata, solida, substriata, nigerrima, maculis albis, triangularibus ornata ; anfractibus tribus ; spira decorticata, convexo-rotundata; apertura lutea; la- bio angusto, plano, subcompresso, medio vix emarginato, ac tenue denticulato; labro semi-rotundato, nigro, margi- nato. — Operculo afterrimo, extus lævigato.
Var. 8. Testa anfrartu infimo postice spiraliter tenue sulcato.
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Var. 7. T'esta subglobosa ; labro superne expanso, sub- auriculato, infernè obtuse angulato.
Var. 2? Testa globosa, postice decorticata, antice macu- lata ; apertura lactea ; labio medio valde emarginato , den- tibus quaternis armato.
Habit. : lesîles Witi. Noukahiva. Haut. : 10; larg. : 14 1/2; épaiss. : 7 1/2 mill. La Var. d, haut. 13; larg. : 17, épaiss. 11 mill.
Coquille intermédiaire entre la Ver. Nuttalli, Var. glo- bosa (mediæ magnitudinis), et la Ner. Guerini. Elle diffère de la première par sa spire plus large, plus saillante, toujours décortiquée, son ouverture jaune citron et son bord ex- terne ne présentant jamais l'extension qu'il prend ordinai- rement dans celui-ci. Elle diffère de la seconde en ce que, quoique solide, elle est moins épaisse; son test, presque toujours strié concentriquement, ne montre des stries qu’au côté postérieur, et encore rarement ; de plus, son opercule est noir et non blanc. Elle n'a jamais, comme cette dernière, des fascies transverses en réseau ni au- trement, et ses taches sont plus grandes, plus abondantes et mieux dessinées que dans toutes les deux. L'ouverture de la Ver. Guerinii est constamment blanchâtre et son test rézulièrement couvert de petits sillons rapprochés et spi- raux. Nous dédions cette intéressante espèce à M. Charles Desmoulins, président de la Société linnéenne de Bor- deaux.
12. NerimINA TurrirA (Chemnitz). PI, ILE, fig. 8.
Nous avons cru devoir faire figurer cette Coquille, parce que Chemnitz l'a représentée sans épiderme , et que sa figure ne donne pas une idée suffisante de l'espèce : c’est par erreur que nous avons indiqué sur la couverture du Journal la fig. VIIL de la pl. 3, comme représentant Ja
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Mer. moquiniana. L'espèce portant ce nom est décrite plus haut et représentée sur la PI. VIT, fig. 9.
13. NenTina Cuminciana (Recluz). PI. IL, fig. 9.
Testa oblongo-acuta, crassiuscula, nigra, lineolis lutes- centibus picta; anfractibus quinis, convexiusculis ; spira prominenti, conico-acuta ; apertura oblique obconica ; labio vix convexo, supernè calloso, aurantio ; margine ruguloso, in medio valde emarginato.
Nerir. Cumingiana, Recluz (Revue zoolog. 1842).
Habit. : les îles Philippines.
Dernier tour ovale un peu plus convexe que ceux de la spire, mais non ventru; spire constamment entière, à sommet blanchâtre et pointu. Il ne faut pas confondre cette Coquille avec la Mer. turrita ou strigilata, parce qu'elle est plus solide, plus allongée, à tours bien moins convexes, non comprimés sous la suture et à spire tou- jours entière.
C. Réczuz.
MoxocraPmiEe d'un nouveau Genre de Coquilles bival- ves, G. Eucnans, par M. C. Réczuz.
Les personnes peu familiarisées avec l'étude de l'his- toire naturelle s'étonnent quelquefois de l'émission de genres nouveaux depuis l’époque où Lamark a publié son grand ouvrage sur les animaux sans vertébres. Il est vrai qu'on a établi, sans une nécessité absolue, un certain nom- bre de genres fondés plutôt sur des caractères de peu de
1
valeur, quoique particuliers à certains groupes, que sur
L tee
des caractères réellement importants : c'est ainsi que des coupes conslituant de simples sections ont été élevées au rang de Genre parmi les Hélices, Bulimes, Troques, Vé- aus, Lucines, etc.; mais ces divisions n'ont point été ad- mises par les auteurs sérieux qui les ont trouvées trop légèrement établies : sous ce rapport, l’hésitation des conchyliologues à sanctionner ces travaux ne saurait être blämée, et il serait préférable, lorsque les caractères sur lesquels on base de semblables divisions ne sont pas suf- fisamment nombreux et assez tranchés, il serait préféra- ble, disons-nous, de grouper seulement ces espèces parti- culières en sections du genre auquel elles appartiennent réellement.
Toutefois il ne faudrait pas inférer de la sévérité qui doit être apportée dans l'appréciation des coupes généri- ques, qu'il n'ya plus rien à faire, sous ce rapport, en conchyliologie. Parmi les genres nouvellement fondés il en est qui présentent des caractères bien distincts, tels que les G. Pholadomia, Gervilia, Gnathodon, Artemis, Periploma , Mesodesma ; Ervilia, auxquels il nous sera peut-être permis d'ajouter ceux que nous avons publiés dans la Revue zoologique : G. Syndosmya, Ligula, Poro- nia, Tugonia, Septifer ; et nous pensons que des études analytiques et sérieuses ayant pour objet l’établissement de bonnes coupes dans certaines familles ne peuvent qu'être utiles au progrès de la science, et doivent être en- couragées : la mise en relief de caractères jusque là moins bien appréciés aura l'avantage d'appeler l'attention des conchyliologues, et surtout celle du zoologiste qui cher- chera dans l'observation des animaux sil y a définitive- nent lieu d'admettre ou de rejeter le travail fondé sur ‘étude de la coquille.
Nous aimons à penser que l’on trouvera dans les obser- vations qui précèdent la justi‘ication des motifs qui nous ont déterminé à créer le genre qui fait l'objet de cet arti-
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cle, parce qu'il nc nous paraît pas possible de le rattacher, à titre même de section, à aucun autre genre de Bivalves connu.
L'espèce type a été publiée par M. Hinds, dans les Proceedings de la Société zovlogique de Londres (année 1843) et a reçu de cet auteur le nom de Corbula qua- drata.
Bien que M. Hinds soit un bon observateur, il nous paraît s'être trompé dans cette circonstance, car cette co- quille s'éloigne en beaucoup de points du G. Corbula. En effet, les Corbules sont des coquilles presque constam- ment épidermées, subrostrées, très inéquivalves, ayant sur chaque valve le ligament intérieur fixé dans une fos- sette du bord cardinal contiguë à la dent sous-apiciale : les impressions musculaires ovales-aiguës, et l'impression palléale plus ou moins excavée, sont toujours très mar- quées sur la face interne des valves.
La Corbula quadrata de M. Hinds n'est ni épidermée, ni rostrée, ni inéquivalve : son ligament est extérieur, porté sur des nymphes courtes et étroites; les impres- sions sont à peine apparentes; les impressions musculai- res sont orbiculaires, l’impression palléale tout à fait sim- ple, c'est-à-dire sans excavation, arqüre, ni truncature au côté postérieur.
Au premier aspect, nous avions pensé que cette co- quille appartenait aux Saxicaves; mais une étude plus attentive nous a démontré qu’il n’en était point ainsi, car les espèces de ce genre sont perforantes, ont deux dents cardinales le plus souvent avortées, ou du moins rudi- mentaires et fort courtes : l'impression palléale est pro- fondément excavée, horizontale. Dans notre coquille, chaque valve n’a qu’une seule dent toujours constante, très saillante, subulée et recourbée vers les sommets ; d’un autre côté, elle manque d'excavation palléale, et la pré- sence d'une carène constante, ainsi que la régularité qu'on
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trouve dans la contexture des valves, démontrent qu'elle n'est point perforante.
Ce n'est donc qu'à la suite d’un examen attentif de la coquille dont il s’agit que nous nous sommes déterminé à en faire le type d’un genre nouveau, que nous appelle- rons Eucuanis, en le caractérisant comme il suit :
G. Eucranis.
Testa æquivalvis ? inæquilateralis, ovata seu subglobosa, hians, apicibus antrorsüm flexis : cardo, in utraque valvula, dentem unicum, productum, subulatum ascendentum, mutuo latere junctos ferens ; ligamentum externum suprà nymphas infixum ; impressiones musculares duæ, orbiculatæ, aproxi- matæ, impressione musculari simplici conjunctæ.
Animal ignotum.
Genre £ucharide.
Coquille équivalve? inéquilatérale ovale ou subglobu- leuse, bâillante, à sommets recourbés en avant. Charnière portant sur chaque valve, une dent saillante, subulée, as- cendante, se joignant côte à côte dans le rapprochement des valves. Ligament extérieur, porté par de petites nym- phes : deux impressions musculaires, similaires, orbicu- laires, rapprochées par une impression palléale simple (1).
Les Eucharides sont des coquilles de petite taille, blanches, un peu transparentes, elles sont convexes, quelquefois ventrues, toujours marquées de stries d’ac- croissement fines et inégales. Leurs sommets sont proé- mineuts, recourbés en avant, avec le crochet aigu. Leurs rapports sont difficiles à établir sans la connaissance de
l'animal; toutefois elles semblent le rapprocher des Saxi- caves.
(1) Les valves ont un poli tel, que les impressions ne sont pas visibles davs cet état; ce n’est donc que lorsqu'elles ont perdu leur brillant qu’on peut les distinguer à leur aspect terne et crétacé,
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Nous ne connaissons que deux espèces du G. £ucharis, l’une fortement carénée des sommets à la base du côté postérieur, et à valves renflées; l’autre convexe, ellipti- que, et sans carène Voici le diagnose de ces deux es- pèces :
1° Eucharis quadrata.
Testa ovata, vel subglobosa, inflata, alba, transversim substriata, valvulis ab apice ad marginem posticam angulo acuto valde carinatis : arca postica subcordata, depresso- plana.
Coquille ovale ou globuleuse, enflée, blanche, striée transversalement ; valves très carénées par un angle aigu partant du sommet et aboutissant à la marge postérieure; plan postérieur presque cordiforme déprimé et plane.
Corbula quadrata, Hinds. Proceed. zool. Soc. Lon- dres, 1843.
Conchyl. Iconica, Revue monos. du G. Corbula, tab. 5, fig. 4 (maxima).
Habit. : la Guadeloupe (M. le command. Beau).
Dim. : haut.:11 m.; long.:14 mill.; épaiss. : 8 1/2 mill.
Forme variable; tantôt ovale, globuleuse ou presque carrée ; carène bien prononcée, mais quelquefois très éle- vée et très déprimée sur tous les côtés.
2° Eucharis elliptica, nobis.
Testa elliptica, convexa, tenui, albo-hyalina; valvis subangulatis, irregulariter ac tenue striato-rugosis, non ca- rinatis.
Coquille elliptique, convexe, mince, d'un blanc hya- lin, valves subanguleuses, non carénées, sculptées de stries‘rugiformes fines et irrégulières.
Habit. : la Guadeloupe.
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Dim. : haut. : 8-9 mill.; long. : 11-14 mill.; épais- seur : 7-8 mill.
Les valves de cette espèce sont presque anguleuses, sans êlre jamais pourvues d'une crête ou carène oblique d'avant en arrière et de haut en bas Malgré ses grands rapports avec l Eucharis quadrata, nous avons cru devoir en faire une espèce distincte.
C. Réczuz.
Descrirriox de Coquilles nouvelles, par M. Perrr DE LA SAUSSAYE.
ielix Guillaini, nobis. PI. VII, f. 3.
Testa solida, suborbiculari, glabra, depressa, olivaceo-lu- tescente, anguste umbilicata, umbilico subangulato ; anfrac- tibus 4, planis, ultimo basi convexiusculo, carinato, carina obtusa ; apertura irregulart, quadrangulari; columella sub- callosa ; peristomate albo-violacescente ; labro reflexo.
Diam. : 30 mill.
Coquille assez solide, presque orbiculaire, déprimée, épiderme de couleur olivacée-jaunâtre ; quatre tours de spire, dont le dernier présente une carène obtuse, ou an- gle arrondi; les tours supérieurs très planes : les bords de l'ouverture d’un blanc nuancé de violet, le bord ré- fléchi.
Cette jolie espèce, que nous devons à l'obligeance du commandant Guillain à qui nous la dédions, vient de l'île
de Sainte-Marie de Madagascar. Elle se-rappsoche par
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quelques-uns des caractères de certaines variétés de 17. labrella Linné (sepulchralis F.), et aussi de l'A. xystera Pfeiffer, qui toutes les deux vivent à Madagascar.
Partula Recluziana, nobis. PI. VIF, f. 5.
Testa rimato-perforata, ovato-conica, luteo-fusca, macu- lis albicantibus irregulariter ornata; spira brevi, obtusa ; anfractibus 4, convexiusculis; ultimo spiram superante ; opertura oblongo-ovali ; labro expanso, albo.
Long. : 20 mil].
{
Coquille à peine ombiliquée, ovale-conique, ayant un épiderme brun ou jaunâtre, recouvert lui-même de taches blanchâtres, irrégulières, quelquefois fulgurantes. Quatre tours de spire : le bord droit blanc étalé.
Hab. une des îles Salomon ?
Cette jolie Partule, qui nous a été donnée par le capi- taine de frégate Marceau, se rapproche de l’espèce décrite et figurée par M. Reeve sous le nom de ?. inflata (Con- chologia systematica), mais la nôtre est beaucoup moins veutrue, et plus régulière dans la forme; elle se distingue aussi par les accidents de coloration qui semblent dus à la présence de deux épidermes.
Buccinum Guillaini, nobis. PI. VIH, f. 4.
Testa imperforata, ovato-conica. Pallide nebuloseque fus- cescente, violaceo tincta, imperforata ; anfractibus 7-8, ul- timo ventricoso, ad marginem sulcato, superne subtubercu- lato, basi sulcato, superioribus nodosis, et spiraliter sulcatis ; spira acuta; columella valde arcuata, ad basim plicata et violacea ; apertura oblongo-ovali, intüs albido violacescente; labro intus subcancellato , infernè emarginato; margine acuto.
Operculum ?
és
171 — Haut. : 24 mill. ; larg. : 12 mill.
Coquille dépourvue d'ombilic, d’un fauve pâle, nuancé d'une légère teinte violette, ayant 7 ou 8 tours de spire, et la spire aiguë, le dernier tour un peu ventru, avec des côtes tuberculeuses en haut, et des sillons à la base; les tours supérieurs noduleux et striés spiralement ; la colu- melle très arquée presque angulaire, garnie de plis serrés à la base et d’une belle couleur violette : ouverture d’un blanc violacé, le bord droit échancré inférieurement.
Cette jolie espèce nous a été donnée par le comman- dant Guillain qui l'a trouvée près de l’île Abd-el-Goury. Elle se rapproche du 2. lyratum Lam., et ces deux espè- ces semblent appartenir au même groupe.
De la PERFORATION DES Pierres par les MorLusques.
Les observations présentées par M. Deshayes , dans le premier cahier du Journal de Conchyliclogie, au sujet de la perforation des pierres par les Mollusques, devait né- cessairement attirer de nonveau sur cet objet l'attention des personnes qui se sont occupées de cette étude. Une d'elles, M. Thorent, vient de nous adrésser à cet égard une note intéressante que nous nous empressons d'insé- rer textuellement comme pouvant aider à la solution de la question.
Voici ce que nous écrit M. Thorent :
« M. Deshayes, dans son article Observations au sujet de » la perforation des pierres par les Mollusques, prouve » d'une manière claire et précise que ce n'est point à
l’aide de moyens mécaniques que ces anïinaux parvien- nent à se loger dans la pierre et à y agrandir leur demere, au fur et à mesure de leur développement. Il n’y à pas, en effet, de Mollusque perforateur qui possède un ins- trument quelconque assez puissant pour résister à un corps plus ou moins dur, et moins encore pour le pé- nétrer : ce que dit M. Deshayes, en parlant du taret, est applicable à plusieurs autres genres de Mollusques, et particulièrement aux Gastrochènes, aux Pholades et à quelques Pétricoles. On sait combien les coquilles de ces animaux sont minces et friables, et cependant elles habitent toutes des calcaires souvent très durs. Com- nent supposer encore que les élégantes et fragiles aspé- rités qui ornent la surface de la coquille d’une Pholade conserveraient leur ténuité et leur fraîcheur , si cette coquille subissait le moindre frottewent sur un corps éminemment plus dur qu'elle. Pour prévenir toute ob- jection, nous ajouterons que les coquilles perforantes à surface lisse, comme les Gastrochènes, et notamment la Modiole lithophage, sont constamment revêtues d’un épiderme, ou drap marin, formé, comme on le sait, d'une matière muqueuse ou cornée : épiderme qui, par sa nature, ne saurait résister, moins encore que la co- quille, au plus léger frottement sur un corps qui aurait la moindre cohésion.
» Les observations de M. Deshayes sont donc suffisam- ment développées, et les conséquences qu'il en tire sont assez concluantes pour qu'il soit nécessaire de chercher de nouvelles preuves. Nous dirons donc avec lui qu'au- cun Mollusque ne perfore la pierre à l'aide d’un moyen mécanique.
» Il reste à découvrir le moyen fourni par la nalure au Mollusque perforateur. Nous croyons, sinon avoir ré- solu le problème d'une manière absolue, du moins être arrivé sur Ja trace de Ja vérité.
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» Il résulte d'expériences que nous avons faites, à l'aide des lumières de notre ami M. Rivet, habile chimiste, sur plusieurs individus de la Pholas crispata de nos côtes, que la présence d'un acide libre, secrété par cet animal, n'est pas douteuse, et que c’est dans les parties intestinales que cet acide existe, ainsi que nous l’a fait reconnaître l'application sur cette partie du papier de tournesol.
» La nature de cet acide n'a pas été déterminée faute des appareils et des réactifs nécessaires pour cette ex- périence; mais il y a lieu de penser qu'il s’agit d'acide chlorydrique, qui aura pu prendre naissance par la dé- composition des chlorures que l’eau de mer tient en dissolution. Quant à la quantité secrétée par l'animal, si elle est en rapport, comme c’est probable, avec la masse d’eau qu'il absorbe extérieurement et intérieure- ment, elle doit être considérable et d'une action inces- sante.
» Il nous paraît donc certain que le Mollusque perfo- rateur n'emploie pas d’autre moyen pour creuser dans la pierre la cavité dans laquelle il est enfermé, qu'en y déposant successivement les acides qu’il secrète et qu'il parvient aisément à étendre sur toute la paroi in- térieure, à l’aide de son pied et de son manteau : ce fait est confirmé par l'expérience suivante :
» Si lon recueille une certaine quantité de matière secrélée par le Moilusque avec le liquide qui l’accom- pagne, et si on le place sur une plaque de marbre poli, on reconnaît bientôt l’action corrosive de l'acide sur cette plaque.
» Il ne sagit plus maintenant que de découvrir le moyen einployé par l'animal pour préserver la coquille elle-même contre l'agent destructeur du calcaire : or il est tout trouvé et connu. C'est évidemment cette matière muqueuse ou cornée qui, lorsqu'elle recouvre
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la coquille, se nomme drap marin , épiphose, ou sim- plement mucosité lorsqu'elle est vue sortant du Mol- Jusque. Gette substance animale étant insoluble dans les acides et constamment existante et produite pen- dant la durée de la vie, elle neutralise les effets de l’a- cide sur le Mollusque et sur la coquille.
» Nous regrettons que nos expériences soient incom- plètes, et qu’il ne nous ait pas été possible, jusqu à présent, d'obtenir de résultats plus précis; mais nous y reviendrons : la question présente trop d'intérêt pour que nous l’abandonnions avant d’avoir essayé tous les moyens de la résoudre »
Au moment même où nous recevions de M. Thorent la
note qui précède, M. Lovell-Reeve nous écrivait de Lon- dres dans les termes suivants :
« Le mémoire de M. Deshayes sur la perforation des pierres par les Mollusques m'a beaucoup intéressé, d'autant qu'il confirme l'opinion que javais conçue depuis longtemps, que cette perforation avait lieu par une action chimique, et non par des moyens mécani- ques : c'est seulement depuis peu que j'ai eu occasion de soutenir cette opinion dans une discussion avec M. Buckland (dans une séance de l'Institution des in- génieurs civils), au sujet des ravages causés par le Taret (Teredo navilis), dans les boïs de construction de nos arsenaux, dommages qui, d'après ce savant, seraient produits par l'action d’une rape siliceuse, by séliceous rasping. »
11 s'agirait ainsi d'un troisième moyen, d’un nouvel
agent attribué aux Mollusques, pour pénétrer dans les matières calcaires et dans les substances ligneuses. Nous présumons qu'il est question, dans ce système, des grains siliceux que M. Hancok a trouvés dans le pied ou le man-
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teau de certains Mollusques et dont il prétend que ceux- ci peuvent se servir pour corroder la surface des corps qui se trouvent dans la mer. M. Récluz pense, sur ce point, que ces grains siliceux pourraient bien n'être que des cristaux calcaires.
S: P:
Osservarions sur quelques Mollusques du G. Hélix composant le groupe des espèces luisantes de France (indiquées par M. l'abbé Dupuy, dans son 3° fasci- cule de l'Histoire naturelle des Mollusques de France),
par M. Terver de Lyon.
Herx Vitida, Müll.; Lucida, Drap.
M. Dupuy se contente de citer, dans la Synonymie, la Pi. VIII de Drapanaud, sans indiquer le nom donné par cet auteur, ce qui pourrait induire en erreur les person- nes qui ne possèdent pas son ouvrage.
H. Olivetorum, Gmel.
Cette espèce est très distincte, et elle présente toujours en France les mêmes caractères quelle que soit la localité qu'elle habite. Il serait donc utile d'appeler l’attention des naturalistes sur l’espèce que l’on trouve à Gênes et en Sicile, et à laquelle M. de Charpentier a donné le nom de H. Zeopoldiana.
Nous avons eu bon nombre d'exemplaires de cette espèce à notre disposition, et nous l'avons toujours trou- vée plus volumineuse que notre H. Olivetorum : elle nous a paru relativement plus mince; son test est mince et n'offre jamais cet éclat vitreux de l'espèce de France.
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Il serait bon d'étudier les animaux de ces deux espèces, avant de se prononcer sur leur réunion en une seule.
H. Nitidula, Drap.
Cette espèce a été généralement confondue avec l’Hé- lix Vitens Mich. Cependant , en l'examinant avec soin, on voit qu'elle en diffère essentiellement. Indépendam- ment de l’écartement de l'ouverture plus prononcée dans V'H. Nitens, VH. Nitidula est plus solide, plus brune et les animaux ne se ressemblent pas.
En outre des localités indiquées par M. Dupuy, nous retrouvons l'espèce dont il s’agit aux environs de Lyon, en Loraine, en Alsace, à Valenciennes, .en Belgique, en Saxe et probablement dans tout le nord de la France. Elle habite les bois, dans les lieux élevés, sous les feuilles mortes : on la rencontre aussi dans les vallons boisés.
H. Glabra, Müll.
Cette espèce existe dans les Alpes suisses , ainsi que je l'ai signalé à M. Dupuy; elle se trouve aussi en Allema- gne; mais ce qui nous intéresse davantage c'est qu'elle a été trouvée dans les montagnes du Bugey, au Colombier où elle est fort belle et très développée. Il est probable qu’elle devra se rencontrer dans toute la chaîne du Bugey, du Jura et des Vosges, peut-être même dans le nord de la France : on la trouve parmi les pierres.
L'ombilic est trop grand, dans la fig. 6, pl. X, de M. Dupuy.
H. Alliacea, Jeffries;, Alliaria, Müli. ; fætida, Brown.
Voici encore une espèce à ajouter à celles de France. - Elle habite dans les bois , au mont Pelat, près Lyon, dans le Bugey. Lorsque nos montagnes auront été mieux
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explorées, il est probable qu'on la trouvera sur d'autres points : car entre l'Angleterre où elle vit et où elle est connue depuis longtemps, et le département du Rhône; il existe bien des points intermédiaires qui doivent lui convenir.
H. Cellaria, Müll.
M. Dupuy a séparé avec raison cette espèce de la sui- vante, car les animaux diffèrent essentiellement.
Elle se rencontre dans presque tous les boïs aux envi- rons de Lyon : elle habite également près de Valencien-
nes, la Belgique, et probablement tout le nord de la France.
H. Lucida, Drap.; Mitida, Drap.
Commune à Lyon, dans les lieux frais, mais on la trouve rarement avec la précédente : celle-ci recherche davantage les lieux humides ; elle existe dans Je Jura, les
Alpes et une grande partie de nos provinces septentrio- nales.
H. Mitens, Michaud.
Cette espèce se trouve à peu près dans toute la France, en Suisse, en Allemagne. J'appellerai néanmoins l’atten- tion des naturalistes sur ce Mollusque qui offre certaines variétés remarquables.
À Grenoble, par exemple, la plupart des échantillons sont d'un blanc. azuré, sans cependant tenir de l’albi- nisme.
H. Radiatula, Dupuy.
Cette jolie espèce a été confondue avec | Helix Vitidosa, dont la taille est à peu près égale. Elle existe aux environs de Lyon ; je l'ai reçue du dé- 12
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département de l'Oise, et sans aucun doute elle se re- trouve dans d'autres localités.
H. Mitidosa, Fer. ; Nitidulu Drap. Habite Lyon, l'Auvergne. H. Hydatina , Dupuy.
Nous avons trouvé cette espèce à Lyon, mais dans le Lemmer, ou terrain d’alluvion : j'ignore si elle existe en- core à l’état vivant.
Je la connais comme venant du Portugal.
Il y a donc lieu de croire qu'on finira par la rencon- trer sur quelqu autre point de la France.
H. Cristallina, et H. Hyalina, Dupuy.
Ces deux espèces terminent le groupe des Hélices lui- santes de France, indiquées par M. l'abbé Dupuy.
Nous croyons qu’il y aurait d’autres additions à faire, car déjà M. Foudras, jeune naturaliste de cette ville et excellent observateur, croit avoir remarqué cinq à six espèces de Crystallines, dont M. Dupuy ne signale que trois espèces. De nouvelles observations sont indispensa- bles pour être fixé d’une manière précise ; mais dès à pré- sent nous pouvons avancer qu'il existe des Crystallines :
{° A péristome simple, ombilic étroit ou à peine visible.
2° A péristome simple et à ombilic très ouvert.
3° A péristome bordé, avec l’ombilic très ouvert.
Nous croyons donc devoir appeler l'attention des natu- ralistes sur la recherche et sur l'étude de toutes les espèces
de ce groupe si intéressant et si peu connu. Il faut les chercher un peu partout : car ces espèces n'ont pas toutes
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la même manière de vivre, et telle exposition qui con- vient à l’une ne vaut rien pour uné autre.
Les Crystallines, ainsi que les petites espèces, préfé- rent en général les mousses ou à défaut les feuilles mor- tes; et c'est en secouant ces mousses au-dessus d'un linge ou d'un parapluie ouvert, cemme font les entomologistes, que l’on peut espérer de faire quelques découvertes, ou tout au moins recueillir quelques faits nouveaux pour arriver à éclaircir les points douteux.
TErver.
Norice sur un nouveau genre de Moilusques terrestres nommé SToasroMA, par M. C. B. Adams.
Dans un mémoire qui a paru à Amherst (Massachussett) en septembre 1849, M. C. B. Adams a fait connaître un nouveau genre de coquilles terrestres operculées, dont il a décrit en même temps onze espèces provenant toutes de l’île de la Jamaïque. Voici la caractéristique de ce genre :
G. Stoastoma Adams. — o70 Porticus et roux , aper- lura,
Testa, apertura accurate semictrculari, ora crassa ; labro producto, regulariter curvato, haud reflexo ; labio vix cur- vato ; operculo calcareo, perconcavo, exile et irregulariter lamellifero.
Coquille à ouverture exactement semi-circulaire ; bord épais ; labre prolongé, régulièrement recourbé ou réflé- chi; bord gauche à peine recourbé ; opercule calcaire, très concave, mince, portant des lamelles irrégulières.
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M. Pfeiffer, parlant de ce genre dans le Zeitschrift für Malakozoologie (année 1849, pag. 113), a fait remar- quer que le Cyclostoma succineum, Sow. devait être rap- porté à ce groupe qu'ilest disposé à placer dans la famille des Hélicinacées. Il avait été, dit-il, frappé, depuis long- temps de la forme toute particulière de cette espèce (1), et il en aurait fait lui-même le type d'un genre nouveau dans la famille des Cyclostomacés, s'il en eût connu l’o- percule. Depuis, ce conchyliologue a trouvé au fond d'un exemplaire de ce Cyclostome un opercule dans lequel il a reconnu les caractères de l’opercule des Stoastoma, très profondément concave, et sans spire réellement visible.
En outre de ce caractère, une disposition propre à ce genre consiste dans la direction du bord gauche qui, à sa réunion avec le bord droit, est linguiforme et présente un tuyau caréné retournant en arrière sur l'ouverture ombi- licale.
Toutes les espèces connues jusqu'à présent sont très petites. La plus grosse de celles décrites par Adams, le St. Pisum, est encore plus petit que je St. Succineum de l'île Opara. Elles sont sphériques, coniques ou discoïdes : les espèces propres à la Jamaïque sont loutes striées spi- ralement. Voici lés noms sous lesquels elles ont été dési- gnées par cet auteur. Stoastoma Gouldianum, Blandianum, Fadyanianum, Pfifférianum, Cumingianum, Chittianum, Pisum, Lyndsleyanum, Redfieldianum, Jayanum, Leanum, auxquelles il faudrait ajouter comme douzième espèce, suivant M. Pfeiffer, le Staostoma Succineum.
Nous terminerons, en faisant remarquer que cette der- nière espèce vient d’une île isolée au milieu de l'Océan Pacifique, tandis que les onze autres semblent se trouver
(4) M. Pfeiffer reconnaît au surplus que la figure qui représente le Cycl. suecineum dans le Thesaurus de Sowerby, n’est pas exacte, et que l’ou- verture est trop ronde.
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parquées dans l'île de la J amaïque. La distance qui sépare ces deux points du globe nous laisse, nous devons l'avouer, quelque incertitude sur l'exactitude du rapprochement fait par le savant conchyliologue de Cassel.
LOUE
NOTE.
Nous avons annoncé dans notre avant-propos que nous reprodui- rions dans le Journal de Conchyliologie quelques-uns des articles les plus intéressants publiés à l'étranger dans certains recueils qui trai- tent des différentes branches des sciences naturelles : le cadre du journal ne nous permettrait pas de faire remonter trop haut ce genre de recherches, à moins qu’il ne s’agît de quelques observations im- portantes ; mais nous croyons entrer dans une voie convenable en mettant sous les yeux de nos souscripteurs quelques-uns des travaux publiés hors de France dans le courant de l’année dernière : nous allons commencer, dans ce cahier, cette sorte de revue rétrospective en reproduisant plusieurs articles extraits du recueil qui paraît an- nuellement à Londres sous le titre : Annals and Magazine of natu- ral history including Zoology, Botany and Geology by Jardine, Selby, etc.
S. PETIT.
Nornice sur les espèces appartenant au G. Placenta de Retzius; G. Placuna de Lamark , par J. E. Gray.
(Extrait du Magasin de Jardine, août 1849.)
Lamark a décrit trois espèces de ce genre, d’après la forme extérieure, ondulée ou plate de la coquille, earac- tère sujet à des variations considérables, comme on peut le reconnaître à l'inspection d’un grand nombre d'exem- plaires.
J'ai observé, dit M. Gray, que la charnière présente un caractère plus permanent et qu'il donne les moyens de
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diviser les espèces en deux sections, en donnant aussi la possibilité de séparer les espèces elles-mêmes. Dans les deux divisions la valve droite est la plus plate, et porte les dents en forme de côtes de la charnière.
Sect. 1°. Coquille rougeâtre, les dents de la charnière divergentes et s’éloignant rapidement l’une de l’autre, en formant un angle d'environ 45 degrés ; l'impression mus- culaire sous le centre de la charnière ; les dents de lon- gueur presque égale.
PL. Sella. Gmel. — Coquille flexueuse, plutôt rhom- boïde, étant droite par devant. Les dents cardinales éga- les en longueur à la distance qui les sépare à la base.
Habit. : l'Océan Indien.
Var. : Presque plate, subquadrangulaire.
Habit. : la Nouvelle-Hollande.
PL. Papyracea, Lam.—Coquille subtétragone, plus pe- tite que la précédente; très mince, papyracée, blanchä-
tre, nuée de rouge-brun , présentant des stries très fines onduleuses.
PL. Lincolnii, Gray.— Coquille plate, de forme presque orbiculaire, arrondie devant et derrière ; les dents de la charnière prolongées , ayant une longueur plus considé- rable que la distance qui les sépare à la base.
Habit. : la Nouvelle-Hollande.
Secr. 2°. Coquille semi-transparente, plate, suborbi- culaire ; les dents cardinales s'éloignant très graduelle- ment l’une de l’autre; la dent postérieure plus longue ; lPimpression musculaire en avant du centre de la char- nière.
PL. Placenta, Lam.
Placenta, orbicularis, Retz. -— Anomia, Placenta, Linn. Coquille blanche, demi-transparente, très aplatie, rou-
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geâtre quand elle est jeune. Ges coquilles varient un peu dans l'inégalité des dents de la charnière , mais la posté- rieure est toujours plus longue.
Habit. : la Nouvelle-Hollande.
Nous ferons remarquer que Chemnitz donne la meil- leure caractéristique pour les espèces, et qu'il a tenu compte des caractères fournis par la charnière qui n'a- vaient été vus ni par Lamark, ni, autant que j'en puis juger, par aucun des auteurs récents (1).
Descriprion de quatre espèces de Pur, par M. H. Bx- son. Esq.
(Jardine’s Magazine, août 1849.)
M. Benson décrit quatre nouvelles espèces de Pupa de Chine et de l'Inde, en faisant remarquer qu'elles appar- tiennent bien à ce genre, tandis que d’autres provenant des mêmes localités, et décrits comme tels, seraïent plus convenablement placés dans le G. Bulimus. Voici la ca- ractéristique des espèces décrites par M. Benson.
1° Pupa regia, Bens.
Testa profundissime umbilicita, elongato-conica, subcy-
(1) M. Gray commet ici une erreur ; en effet voilà ce qu’on lit dans l’En- cyclopédie méthodique à l’article Placune.
« La forme des dents cardinales, leur longueur, leur divergence sont de » bons caractères pour distinguer sûrement les espèces, en les joignant + àvec d’autres différences extérieures, »
Plus loin, M. Desbayes dit à l’article Placuna placenta :
« Les dents cardinales sont très grandes, mais très inégales ; l’une d’el. » les, la plus grande, qui est aussi la postérieure, est tout à fait droite : + l’autre est légèrement arquée dans sa longueur, »
HE 5
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lindrica, solida, alba, lævigata, nitidiuscula, oblique et remote obsoleteque plicato-striata; spira supernè sensim attenuata, apice obtusiusculo , umbilico pervio; anfractibus undecim subplanulatis, ultimo anticè antecedente, validius plicato, ad basin compresso ; sutura lincarë, irregulariter cre- nata; apertura oblique truncato-ovata, sublaterali ab axe deviante, intüs fulvida; plica columellari profunda, dupli- cata, parietali elongata, remotiuscula; peristomate valde incrassato, reflexo, subtus latiori, marginibus callo junctis, collumelart expanso, supernè sinuato, extus angulum effor- mante, dextro medio antrorsum arcuato.
Coquille profondément ombiliquée, allongée-conique, subcylindrique, solide, blanche, lisse, luisante, munie de stries obliques, éloignées et peu marquées; pointe de la spire obtuse ; onze tours de spire presque planes; le der- nier tour plus fortement plissé, comprimé à la base ; su- ture irrégulièrement crénulée, ouverture ovale tronquée, fauve intérieurement; un pli columellaire profond , dou- ble ; le pli supérieur allongé; péristome très épais, réflé- chi; les bords joints par une callosité ; le bord columel- laire étendu, sinué à la partie supérieure , le bord droit arqué au milieu.
Long.: 43 mill. ; aperturæ long. : perist., incl. ; 18 m.; lat. : 9 mil].
Habit. : la Chine, près Nankin.
Cette espèce est une des plus grandes du genre Pupa; l'ombilic est si profond qu'en y introduisant un fil d’ar- chal, celui-ci pénètre presque jusqu'au sommet de la co- quille.
2° Pupa huttoniana, Bens.
Test. rimata, ovato-oblonga, subcylindracea, hyalina, glabra, apice obtuso ; anfractibus 5, convexis ; apertura ovato-rotundata, quinque-plicata, peristomate expansius-
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culo, marginibus callo tenu junctis ; plica unica irregulart, sinuata, parietali, columellaribus duobus, palatalibus duo- bus profundis.
Coquille à peine perforée, ovale-oblongue, subcylin- drique, hyaline, glabre ; ayant 5 tours de spire convexes; ouverture ovale-arrondie:; péristome étendu, les bords réunis par une callosité mince; deux plis à la columelle, un pli au-dessus irrégulier, sinueux, deux autres plis en haut de l'ouverture.
Long. : 1 1/2 mill.; Lat. x : { mill.
Habit. : Simla, et jusqu'ici n’a été trouvé sur aucun autre point de la chaîne de l'Himalo ya.
3° Pupa plicidens, Bens.
Best. umbilicata, ovato-conica, subtrochiformi, glabrius- cula, obscure striata, cornea; anfractibus quinque, con- vexis, ultimo ventricoso, antice ascendente, ad basin tu- mido ; sutura impressa; apice obtuso ; apertura irregulart, subtriangulart, 9-plicata; peristomate continuo, sinuato, exæpanso, marginibus callo appresso expänso junctis; dex- tro medio extus impresso, intus tuberculato-incrassato ; pli- cis parietalibus 3, quarum 2 superioribus elongatis, colu- mellari dentiformi, unica, palatalibus 5, quarum 2 sub-ba- salibus minutis, margine basali extus callo prœdito ; umbi- lico angusto.
Coquille ombiliquée, ovale-conique, subtrochiforme, un peu glabre, léoèrement striée, cornée; cinq tours de spire convexes ; le dernier ventru; ouverture irrégulière, subtriangulaire, ayant neuf plis ; le périsiome continu, sinué, étalé ; le bord droit épais, comprimé vers le milieu ; un pli columellaire unique , dentiforme; trois plis supé- rieurs, dont deux allongés; cinq autres plis dans le haut de l'ouverture dont deux petits; ombilic étroit.
Long. : 2 mill.; lat. : 1 1/2 mill.
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Habit. : Landour et Mussoorie, montagnes de l'Hima- laya.
Cette coquille, dit M. Benson, a une forme toute par- ticulière et semble indiquer un passage des Pupa aux Anostoma.
L'animal a quatre tentacules, la paire supérieure por= tant les yeux, les inférieures très courts; le pied est hya- lin ; les tentaculeset le mufle de couleur brune; la coquille est traînée horizontalement. L'animal se trouve parmi les mousses, sur les rochers humides et, en général, dans les endroits peu ou point accessibles aux rayons du soleil.
4° Pupa brevicostis, Bens.
Test. rimato-perforata, cylindraceo-ovata, cornea, apice obtuso; anfractibus 4 1/2, longitudine celeriter crescentibus; ultimo antice non ascendente, 1/3 longitudinis teste æœquante, superioribus convexis supernè remote semi-costulatis, ultimo et penultimo subplanulatis, dimidioque in feriori cæterorum sericeis, muticis ; apertura rotundato-ovata, 5-6 plicata ; plica prima angulari, brevi; secunda parietali profundiore, obliqua ; columellari unica; palatalibus 2-3 profundis ; peristomate expanso, subrefleæo.
Coquille médiocrement perforée, ovale-cylindrique, cornée; spire obtuse; quatre tours et demi; le dernier égalant le tiers de la longueur de la coquille; les tours supérieurs convexes, à moitié costulés; ouverture ovale- arrondie, munie de cinq plis; le premier court, angulaire, le second plus profond, oblique, un pli columellaire uni- que ; deux ou trois plis profonds à la partie supérieure de la coquille ; péristome étalé, un peu réfléchi.
iong. : 1 1/2 mill.; lat. : vi, 1 mill. Habit. : à Barrackpore, près Calcutta.
Les tentacules inférieurs de l'animal manquent ou sont
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invisibles comme dans les Vertigo ; les supérieurs portent les yeux au sommet.
Sur quelques individus envoyés, par la voie de terre, dans un tuyau de plume, deux arrivèrent vivants à M. Benson, et se mirent à ramper, lorsqu'il les eut exposés à l'humidité.
CaracrÈres du Ge DiPLOMMATiNA, genre nouveau de Mollusques terrestres appartenant à la famille des Carychidés, par W. H. Benson. Esq.
(Jardine’s Magazine, septembre 1849.)
Le capitaine Hutton a rapporté de l'Himalaya une petite coquille qu'il regardait comme appartenant au G. Cary- chium, mais que M. Pfeiffer à décrite sous le nom de Buli- mus folliculus (Symb. 3, n° 370, p. 83). M. Hutton s'était fondé, pour rapporter l'espèce au premier de ces genres, sur la position des yeux qui ne sont point placés à l'ex- trémité des tentacules. La coquille seulement, diflérant par la forme de l’ouverture et par l'absence de plis ou de dents, serait évidemment anormale dans ce genre : mais celui-ci semblait être le seul auquel on püût rattacher la coquille.
M. Benson ayant été à même de faire des observations répétées sur l'animal de deux espèces de ce groupe, en fait connaître le résultat de la manière suivante :
« Deux tentacules seulement, partant de la partie supé- » rieure de la tête, longs, filiformes; les yeux situés à la » partie postérieure et à la base des tentacules, composés » de deux lobes; un lobe profondément placé dans le » tentacule et plus grand que l’autre, qui est un petit
» point noir iuclinant sur le côté extérieur du grand lobe; » pied court.
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» Si l'animal eût été pourvu d’un opercule, il aurait pu » être rapporté à la famille des Cyclostomacés, à cause » de la position des yeux et de la forme de l'ouverture de » la coquille. Les différences qu'on peut remarquer dans » celle-ci, aussi bien que dans l'animal, permettent de » les séparer du G. Carychium. »
M. Benson propose donc de former dans cette occasion un nouveau genre, auquel il donne le nom de Diplomma- tina, dérivé du caractère particulier des yeux, et il en donne la caractéristique suivante :
G. Diplommatina, Benson.
Testa vix rimata, tenui, subovata; spira elongata ; an- fractibus convexis, costatis, ultimo subascendente ; apertura edentula, suborbiculari; peristomate duplicato, expanso ; marginibus callo parietali appresso junctis.
Operculo nullo.
Coquille à peine perforée, mince, subovale; spire allon- gée ; tours convexes, munies de côtes; ouverture non gar- nie de dents, suborbiculaire; péristome double, renversé, les bords réunis par une callosité pariétale.
Pas d'opercule.
DESCRIPTION DES ESPÈCES.
1° Dipl. folliculus, Pfeiff. — T. breviter rimata, ovato- acuminata, tenut, distincte et oblique costata, pallide fus- cescenti-albida ; spira conica, acutiuscula ; anfractus 7, convexis, ultimo angustiori, antice subascendente, [3 lon- gitudinis vix æquante; apertura subciculart ; peristomate simplici, breviter expanso, marginibus approximatis, callo junctis, dextro arcuato, columellari dilatato , patente.
Coquille brièvement perforée, ovale-acuminée, mince, garnie de côtes obliques distinctes; d’un blanc tirant sur
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le fauve pâle; spire conique, pointue; sept tours con- vexes ; le dernier plus étroit, égalant à peine le tiers de la longueur de la coquille; ouverture suborbiculaire; péris-
tome simple, à marge rebordée; le bord droit arqué; le bord collumellaire étalé.
Long.: 3 1/2 mill.; diam. : medio, 2 mill. Habit. : Simla, Landour, etc. (Inde).
2° Dipl. costulatum, Benson. — T. minima, subimper- forata, cylindrico-ovata, minute costulata, costulis obliquis regularibus, approximatis ; anfractibus quinis, superioribus celeriter decrescentibus ; ultimo angustiori, antice subascen- dente; sutura profunda ; apice obtuso; apertura rotundata, continua ; peristomate tenui, expanso, duplicato, labro se- cundo retromisso à costulis, satis distincto.
Coquille petite, presque imperforée, ovale cylindrique, finement costulée, les côtes obliques, régulières, rappro- chées; cinq tours de spire; les supérieurs décroissant rapidement; le dernier plus étroit; suture profonde ; spire obtuse; ouverture ronde, continue; péristome mince étendu, double; le second labre distinct.
Long. : 2 mill.; diam. : vix 1 mill.
Habit. : in montibus sub-Himalayanis occidentalibus.
Cette espèce diffère notablement par la forme et les dimensions du D. foll'culus, Pfeiff. ; elle est plus petite, et ne présente pas la même longueur; spire conique décrois- sant tout à coup vers la spire.
Dans les mêmes localités, habités par les Diplommatina, M. Benson a rencontré, maïs moins abondaminent, une nouvelle espèce de Carychiun , tout à fait distincte des
* a] . . espèces d'Europe GC. minimum et G. spelæum, Rossm.,
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ainsi que de l'espèce américaine C. exiguum, Say. Voici la caractéristique qu'en donne ce conchyliologue :
Caryc. indicum, Benson.
T. minima, rimata, ovato-cylindracea, hyalina, nitida; anfractibus quinis, superioribus convexis, ultimo et penul- témo subplanulatis ; apice obtuso; sutura impressa ; apertura ovata ; peristomate incrassato ; margine dextro intus medio callo dentiformi prædito; plica parietali unica, columellari obliqua. ,
Coquille petite, ovale-cylindrique, hyaline, brillante; cinq tours de spire ; le dernier et l'avant dernier presque planes; les supérieurs convexes; ouverture ovale; péris- some épais; le bord droit garni intérieurement d'une callosité dentiforme; un seul pli pariétal; pli columel- laire oblique.
Long. : 1 1/2 mill.; diam. : 243 mill.
Habit. : Simla. Landour, etc.
Nonice sur le périoste velouté de certaines Gythérées,
S.-G. Trigona de Megerle, par J. E. Gray.
(Jardine’s Magazine, octobre 1849.)
« Dans mon travail sur les espèces du G. Zrigona de » Megerle, j'ai mentionné que quelques espèces étaient » revêtues d’une sorte de drap velouté, argenté, cachant » la surface du périoste corné.
» Quand ce vêtement est examiné attentivement, on » le trouve formé de nombreux spicules de même lon- » gueur, placés côte à côte perpendiculairement à la » surface du périoste, de manière à former une sorte de » velours ou de peluche ; la longueur des spicules, et par
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conséquent l'épaisseur du vêtement, augmente vers les bords de la coquille : ce vêtement disparaît générale- ment dans la partie la plus convexe et la moins pré- servée de la coquille.
» Le R. D" Fleming a dernièrement appelé mon at- tention sur ce fait que ces spicules étaient siliceux et semblables à ceux des Eponges siliceuses. Par suite, il serait porté à regarder ce vêtement velouté comme étant une espèce de ÆZalichondria, parasite sur la co- quille, plutôt qu'une portion même du périoste, et le D'G. Johnson, de Berwick, qui a examiné avec moi les exemplaires de M. Fleming, a partagé cette opinion. » En présence de semblables autorités, en opposition avec ma manière de voir, j'ai dû examiner de nouveau la question ; mais, jusqu'à présent, je crois être dans le vrai, en considérant les spicules comme une partie de la coquille formée par l'animal en même temps qu'il produit le périoste. Voici les raisons sur lesquelles je me fonde :
» 1° Cette sorte de vêtement se trouve sur plusieurs espèces, connues pour habiter des parties différentes du globe.
» 2° Le vêtement s'étend uniformément sur la surface entière de la coquille. Sur tous les points, il est formé de séries de spicules placés les uns à côté des autres, et perpendiculairement à la surface de la coquille : ces spicules accroissent en longueur, et conséquemment le drap en épaisseur, à mesure que la coquille s'accroît elle-même.
» 3° Ce drap ne ressemble en rien à aucun des exem- plaires d'Eponge que j'ai examinés; les spicules ne sont ni entrelacés, ni méêlés, mais placés parallèlement d'une manière très uniforme : le vêtement présente constamment une même surface, sur laquelle on n'’a- perçoit rien qui ressemble à des proéminences ou à des
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branches, ce que présentent toutes les Eponges que j'ai vues soit enveloppant des coquilles, soit parasites sur d'autres animaux marins.
» 4° La connaissance que nous avons de l’organisation des Mollusques nous a disposé à croire qu'ils peuvent sécréter des corps siliceux et accessoires sur la surface du périoste distinct de la coquille. M. Hancock à mon- tré que les dents de divers Mollusques gastéropodes étaient siliceuses, et il a fait aussi connaître que la sur- face du pied et différentes parties du manteau de divers Acéphales et Gastéropodes étaient garnies de grains siliceux , au moyen desquels ces animaux peuvent cor- roder la surface des corps marins.
» Les exemplaires bien conservés de la Lucina Pensyl- vanica ont chacun des sillons concentriques, qui ornent la surface de la coquille, frangés par une expansion membranacée ou semi-cartilagineuse, qui est bordée d'une série de pièces belles, régulières, épaisses, con- vexes, en forme de perles : de même aussi les sillons con- centriques qui traversent les tours de la surface exté- rieurede l'opercule du Ziopa(Delphinula, sp. Lam.)sont frangés par des belles pièces régulières subglobuleuses. » Je dois faire remarquer de plus que la surface exté- térieure du périoste de quelques coquilles, univalves ou bivalves, est souvent eouverte d'une sorte de poils courts, serrés et formant un vêtement velu, comme on le voit, dans diverses espèces de Pectunculus, Buc- cinum, Triton, etc. s
» Je suis donc porté à croire que, dans les Trigona, chaque couche ou portion de périoste qui est ajoutée au bord, et avant d'être déposée, est fournie d'une série de spicules siliceux droits, lesquels, réunis à celles précédemment disposées, forment le vêtement velouté du périoste, tel qu'on le trouve dans ce genre de Bival- ves,
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» Bien que je ne puisse adopter l'opinion émise à cet » égard par mes amis les D'* St-Flemnig et Jo‘nson, je » pense néanmoins que la découverte faite par le premier » de spicules siliceux , formant l'enveloppe veloulée des » Trigona, constitue un fait des plus intéressants pour » l'étude des Mollusques. »
ObsenvaArTions sur l'animal vivant d'une /Vanina vitri-
noides (Desh.), par H. E. SrricxLanp.
(Magasin de Jardine, novembre 1849.)
Au mois de décembre 1847, le capitaine Boys m'offrit trois individus du Mollusque terrestre nommé par M. Gray Nanina vitrinoides (tiélix Deshayes), coquilles que cet officier s'était procurées bien longtemps avant, au moius un an, dans le district d'Ajmeer, dans l'Inde supé- rieure. Les animaux étaient encore dans la coquille ; mais par suite du long temps pendant lequel ils avaient été gardés au sec, ils s'étaient considérablement réduits de volume et s'étaient presque entièrement retirés du der- nier tour, ainsi que la transparence de la coquille permet- tait de le voir. De même que beaucoup d'Hélicidées des climats chauds, surtout lorsqu'elles ont été exposées long- temps à la sécheresse, la Vaninu vitrinoides sécrète une cloison calcaire, un faux opercule, chaque fois qu'elle se retire à l’état d'engourdissement. Les exemplaires dont il s’agit avaient formé deux ou trois cloisons successives, au fur et à mesure qu'elles se desséchaient.
Dans le but de les rappeler à la vie, je les plaçai sur de la mousse humide, dans une chambre chaude : deux des Mollusques ne présentèrent aucune ressource, mais je vis le troisième, à travers la coquille, augmenter de vo-
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lame par l'absorption de l'humidité, et avant la fin de la semaine il atteignait la porte de sa demeure, se défaisait de ses cloisons et commençait à ramper. I] dévora avide- ment un morceau de carotte qui lui fut donné, et bientôt il crut en santé et en vigueur : je conserve cet intéressant animal depuis une année.
Depuis sa résurrection, ma ÜWanina à grandi, ct elle a ajouté un tour de plus à sa coquille dont le diamètre est maintenant d'environ 20 mill.; sa nourriture favorite se compose de carottes bouillies et de feuilles de laitue crue. L'animal reste généralement en repos pendant le jour; mais il sort et prend une activité considérable vers le soir, ne montrant jamais aucun penchant à rester engourdi pendant longtemps.
La coquille de la VNanina vitrinoides est brune, brillante et transparente, et par sa forme et sa couleur elle ressem- ble beaucoup aux coquilles européennes du G. Zonites; mais l'animal est très différent, et il serapproche davantage, quoique bien distinct, du G. #itrina. Le pied, lorsqu'il est contracté, est trop volumineux pour entrer dans la coquille, à moius quil n'ait été, pendant quelque temps, exposé à la dessication. Lorsqu'il est déployé et complé- tement étendu, il est remarquablement long et étroit, ayant environ deux pouces de longueur sur un 1/5 de pouce en largeur ; s6n extrémité postérieure est brusque- ment tronquée et surmontée d'un court appendice corné semblable à celui qu'on remarque dans les larves de cer- taius genres de Lépidoptères. ‘Toutefois le caractère le plus particulier de l'animal des Van/na consiste dans les deux lobes allongés pointus qui partent du bord du man- teau, un de chaque côté de l'ouverture de la coquille ; ces lobes possèdent une certaine faculté de mouvement laté- ral, etont un granil pouvoir de rétraction et d'expansion; mais ils se tiennent Loujours en contact avee la surface de la coquille.
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L'animal a l'habitude d'exécuter fréquemment l'opéra tion ci-après, laquelle, autant que je puis en juger, n'avait été jusqu à présent remarquée chez aucun Moïlusque ter- restre, En rampant au sommet de sa prison (qui consiste en un gobelet renversé avec une petite ouverture pour le passage de l'air), il se suspend au verre par la moitié pos- térieure de son pied, et il retourne en rond l'autre moitié de manière à en mettre la surface inférieure en contact avec la coquille. En raison de la grande longueur et de la flexibilité de cette portion du pied, elle peut se tourner dans diverses directions, et aiusi ramper vour ainsi dire sur chaque partie de sa propre coquille, tandis que la portion postérieure de l'animal reste fermement attachée à la surface du verre. Pendant cette opération, les tenta - cules sont en partie contractés, et la bouche de l'animal, appliquée contre la coquille, s’étend et se contracte alter- nativement comme accomplissant un acte de succion. En fait, ce procédé ressemble à l’action d'un chat, quand il lèche ses pattes et son corps, et il paraîtrait, en vérité, être mu par le même motif, celui de nettoyer sa personne de toute matière étrangère et de se donner cet aspect de propreté et de beauté, qui est une des lois de la nature organique dans son état normal : c'est à cette loi qu'il faut rapporter ce lustre brillant qui distingue les coquilles des Mollusques.
il serait bon de vérifier si les genres voisins J’itrina et Zonites ont des labitudes analogues. Les coquilles des espèces de Zonites, propres à la Grande-Bretagne (Z. nitens, alliacea, cellaria, ete.), ressemblent beaucoup à la Nanina vitrinoides par la forme, la couleur et le lustré de leur surface, et il est probable que leur nature brillante est due à la même faculté de polir qu'aureient les animaux qui les habitent. D'un autre côté, il est difficile de com- prendre comment les animaux des Vitrina et des Zoni- tes, dont le pied est plus large et plus court que celui des
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Nanina, pourrait frotter chaque partie de leur coquille pour en nettoyer la surface.
L'animal de la ÂVanina vitrinoides est d’un cendré foncé, le manteau jaunâtre, les lobes latéraux plus obs- curs, la surface inférieure du pied d'un gris pâle, avec une bande jaune le long de chaque côté.
Nore sur quelques nouvelles espèces remarquables d'Ammomres des élages Néocomien et Aptien de France, par ALGiDE D ORmeNY.
De tous les genres de Mollusques perdus dans les cou- ches géologiques, le plus important, comme développe- ment spécifique et comme caractère stratigraphique des âges du monde, est sans contredit le genre Æmmonites. Ge genre, en effet, après les nombreuses réductions que nous avons fait subir aux espèces des auteurs, en y appli- quant le fruit de nos recherches sur les variétés dues à l'âge, au sexe et aux cas pathologiques (1) ; réductions qui s'élèvent peut-être à un nombre égal à celui qui reste, renferme encore cinq cent trente espèces bien positives. La forme spéciale à chaque espèce est d’un double intérêt: d'abord, parce qu'elle offre l'ensemble le plus gracieux, le plus varié dans sa conformation et dans les ornements qui la couvrent; puis par la distribution rigoureuse de ses formes spécifiques dans les époques géologiques qui se sont succédé à la surface de la terre. Les Ammonites ap- paraissent, pour la première fois, avec l’état saliférien, le sixième du monde animé, à la fin des terrains triasiques. Elles sont nombreuses dans les dix étages successifs des terrains jurassiques ; elles arrivent à leur maximum de dé-
(1) Voyez nos recherches spéciales sur les Ammonites, Paléontologie française, Terrains crétacés, T. 1, p. 369.
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veloppement d'espèces (au nombre de 86) avec l'étage néocomien, le premier des terrains crétacés, et après avoir successivement diminué de nombre dans les six étages crétacés, elles finissent par s'éteindre tout à fait avec l’é- tage sénonien , ou la craie blanche, sans qu'aucune soit connue dans les âges supérieurs. Les Àmmonites sont done nées à dix-huit époques successives, dans l'ordre chro- nologique de l'Histoire du monde, et chacune de ces épo- ques présente ses espèces différentes. On voit, en scrutant la manière dont les espèces sont distribuées dans ces épo- ques, qu'après l’anéantissement complet des espèces qui existaient, une nouvelle série bien distincte de la première arrive dans les mers et les repeuple de nouveau. C'est ainsi que, dix-huit fois de suite, chaque série d'espèces d’Am- monites se renouvelle à la surface de la terre, en donnant, par leurs formes diverses, à toules ces époques, les ca- ractères stratigraphiques les plus complets, les plus tranchés.
Pour donner une idée de la diversité de formes qu'af- fectent les Ammonites, nous allons en décrire trois espè- ces nouvelles rencontrées sur le sol de France, toujours inépuisable depuis que nous avons donné l'élan aux re- cherches : ces espèces proviennent des étages néocomien et aptien.
AMMONITES CAMELINUS, d'Orb. (PI. 8, fig. 1, 4.)
À. testä compressa ; anfractibus rotundatis , transversim oblique costatis, 6-9 sulcatis, sulcis externe tuberculatis ; tuberculis elevatis, obtusis, transversim costatis.
Dimensions. Diamètre : 36 mill. par rapport au dia- mètre ; largeur du dernier tour : 35/00 ; épaisseur du der- nier tour : %5/100, recouvrement du dernier tour : 9/00 ; largeur de l'ombilic : 35/4100.
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Coquille comprimée dans son ensemble, non carénée ; spire formée de tours réguliers, cylindriques, aussi larges que hauts, également convexes partout, ornés en travers par tours de six à neuf sillons transverses, très obliques en avant et passant sur le dos : entre chacun de ces sillons se remarque de trois à cinq côtes très aiguës, dont une souvent bifurquée, les autres simples, occupant toute la largeur des tours : on en voit en avant quelques autres interrompues obliquement par le sillon. En arrière de chacun des sillons, s'élève de chaque côté du dos un gros tubercule gibbeux très obtus, sillonné en travers par trois à cinq côtes aiguës semblables aux autres, seulement plus faibles ; le dos est marqué d'une dépression longitu- dinale, dans le jeune âge, mais régulier et entier chez les adultes; ombilic ouvert, laissant paraître environ la moi- tié des tours; bouche ronde, légèrement échancrée par le retour de la sphère.
Observation. Les seuls changements produits par l’âge consistent à avoir, dans les jeunes, les tubercules plus sail- lants, le nombre des sillons de six : et ce nombre aug- mente avec l’âge, jusqu'a neuf par tour de spire.
Rapports et différences. Par ses sillons transverses et ses côtes, cette espèce rappelle FA. intermedius, dont elle diffère néanmoins par les côtes moins nombreuses, plus aiguës et surtout par les tubercules. Ges tubercules rappellent ceux qui ornent l'A. mamillutus ; maïs à cette différence près que l'A. cumelinus les a costulés en travers, dans le sens des côtes, tandis que ces tubercules sont costulés en long transversalementaux côtes, chez l'A. ma- illatus.
Localité. Gette charmante espèce se trouve assez rare- ment dans l'étage néocomien supérieur à Escragnolles (Var.), où elle a été recueillie par M. Astier et par nous. Nous en possédons six échantillons.
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Explication des figures. PI. 8, fig. 1 : Coquille de vrandeur naturelle, vue de côté.
Fig. 2. La même vue, du côté de la bouche.
Fig. 3. Jeune individu de grandeur naturelle.
Fig. 4. Un tubercule grossi, vu de profil.
De notre Collection.
Aumonires Ricorpeanus, d'Orb. (PI. 8, fig. 5, 8.)
À. testa transversa, anfractibus depressis, transversim undatis, externe 9-14 tuberculis obtusts ornatis : dorso lato, complanato; aperturd transversd, depressd.
Dimensions. Diamètre : 25 mill. Par rapport au dia- mètre, largeur du dernier tour : 36/00; épaisseur du dernier tour, 136/190 ; recouvrement du dernier tour : 4/100; largeur de l'ombilic : 30/160.
Coquille non comprimée, plus épaisse que large, non carénée ; spire coissant très rapidement , formée de tours réguliers, déprimés, plus épais que larges, marqués en dehors de quelques côtes onduleuses incertaines parmi lesquelles une plus forte de distance en distance, ornés au pourtour de lombilic, suivant l'âge, de 9 à 14 tubercules extrêmement saillants, gros etobtus, droits, un peu com- primés ; dos très large presque plan, ou du moins à peine convexe, bouche transrerse déprimée, formant de chaque côté de fortes saillies latérales; cloisons symétriques, cou posées, de chaque côté, de trois lobes formés de parties impaires; le dos ne reçoit que le lobe latéral supérieur ; les deux autres sont intérieurs,
Observation. Gette espèce varie, suivant l’âge. Au dia- mètre de 6 millimètres elle à la même forme que l'adulte, mais elle est pourvue de 14 tubercules au pourtour; ceux-
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ci plus petits paraissent avoir formé des pointes. Le nom- bre des tubercules diminue ensuite, à mesure que la co- quille s'accroît : ils demeurent aussi plus gros, plus obtus, à mesure qu'ils sont moins nombreux.
Rapports et différences. Munie de gros tubercules, au pourtour de l’ombilic, comme l'A. coronatus , celle-ci en diffère par sa grande largeur transverse, et la saillie énorme de ses tubercules obtus.
Localité. Cette espèce, l'une des plus singulières du genre, a été découverte dans l'étage aptien de Gurgy (Yonne), par M. Ricordeau, savant modeste qui a exploré cette contrée avec autant de sagacité que de patience. Nous somines heureux de pouvoir la lui dédier comme un faible souvenir de reconnaissance.
Explication des figures. PI. 8, fig. 5 : Jeune individu, de grandeur naturelle, vu de côté.
Fig. 6. Le même, vu du côté de la bouche.
Fig. 7. Adulte, de grandeur naturelle, vu de côté.
Fig. 8. Le mêine, vu du côté de la bouche.
De notre Collection.
Ammonires Jauserrianus, d'Orb. (PI. 8, fig. 9, 10.)
À. testä compressiuscula ; anfractibus depressis, lœvigatis, lateribus carinatis ; dorso lato, complanato; aperturä trans- versd, latertbus acutd.
Dimensions. Diamètre : 32 mill. Par rapport au dia- mètre, largeur du dernier tour : 32/1603 épaisseur du der- nier tour : 82/1909; recouvrement du dernier tour : 2/100; largeur de l'ombilic : 33/100.
Coguille peu comprimée dans son ensemble, non ca- rénée ; spire croissant rapidement , formée de tours ré-
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guliers, déprimés, beaucoup plus épais que larges, en- tiérement lisses, fortement anguleux de chaque côté à la partie externe, où ils forment un angle saillant ; dos très large, aplati ou à peine convexe, lisse; ombilie occupant toute la largeur de la coquille et formant un vaste enton- noir; bouche transverse, déprimnée, plus large en dessus, terminée de chaque côté par un angle saillant; cloisons symétriques, composées, de chaque côté, de cinq lobes formés de parties impaires ; le lobe latéral-supérieur est sur le dos; le lobe latéralinférieur sur l'angle saïllant : les différents âges n'offrent point de différences.
Rapports et différences. Par sa forme singulière, cette espèce se distingue nettement de toutes les Ainmonites connues : c'est en effet la seule que nous connaissions, ayant le dos si large et l'ombilic occupant tout le côté de lombilic.
Localité. Elle est propre à l'étage aptien du midi de la France , elle a été recueillie dans les inarnes noires, à Barème, à Gévaudan, à Saint-André de Méouille, à Hyè- ses, dans Île département des Basses-Alpes, par MM. Astier, Jaubert, Charlavant et par nous. Elle est rare par- tout : néanmoins nous en avons vu plus de dix exem- plaires.
Explication des figures. PI. 8, fig. 9 : Coquille de grandeur naturelle, vue de côté.
Fig. 10. La même, vue du côté de la bouche.
De notre Collection.
Naruraz misrory OF New-York, Palæontology of
New-York; by Hall. (2"° Article.)
Les travaux géologiques de M. fall ont contribué à généraliser un fait important que M. Elie de Beaumont
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avait signalé à l'attention des savants de l'Europe. Au- dessous «les plus anciennes couches fossilifères (Silurien inférieur), là où la série des dépôts sédunentaires est la plus complète, on observe une formation puissante, dans l'épaisseur de laquelle on ne rencontre jamais la moindre trace de corps organisés fossiles. Quoique ce fait soit pu- rement négatif pour le paléontologiste, il doit acquérir une grande valeur, aux yeux de ceux des naturalistes qui veulent se rendre un compte exact des phénomènes qu'il faut étudier, avant de tracer l’histoire de notre globe. Ces premiers dépôts sans fossiles démontrent l'existence d'une longue période, pendant laquelle de vastes amas d'eau, ont agi sur les parties consolidées de la croûte terres - tre, en ont arraché des inatériaux-meubles, et les ont dé- posés sur de grandes surfaces à une époque où, selon tou- tes probabilités, la température de la terre et des eaux ne permettait pas encore l'existence des êtres vivants. Ainsi avant toute création, se sont produits de grands phènomè- nes géologiques, pendant lesquels la température sidérale de la terre, a diminué d’une quantité suffisante, pour per- mettre enfin lapparition dans des mers d'une tempéra- Lure encore élevée, des premiers êtres dont les débris ont été conservés dans des couches }lus récentes. Il était difficile, en effet, de concevoir le contact presque iminé- diat, des premières couches fossilifères, avec les roches de cristallisation. Un intermédiaire était nécessaire, pen- dant lequel la terre devait subir un refroidissement suffi- sant, et son existence récemment révélée vient compléter pour le géologue, la série des phénomènes dont il faut tenir compte dans l’histoire de notre globe terrestre.
Les premiers vestiges d'êtres organisés que M. Hall si- gnale dans son ouvrage, appartiennent à la fois aux deux règnes, et l’on conçoit que les végétaux ont dû, si ce nest précéder, du moins accompagner les animaux auxquels ils devaient servir de nourriture. Ces premiers végétaux
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ont appartenu à la grande classe des Algues, et, ce qui est remarquable, les premiers animaux sont des Mollusques de la classe des Brachiopodes, c'est-à-dire de l'organisa- tion la plus simple. C'est le genre Lingule qui apparaît le premier. Dans les couches immédiatement superposées (Calciferous Sandstone), des plantes plus volumineuses appartenant à la même «lasse et voisines sans doute des : Spongodiun branchus que nourrissent encore nos mers, ont laissé de nombreux vestiges. D'autres liollusques s’a- joutent aux premiers : ce sont particulièrement des Gas- téropodes se nourrissant de végétaux, des Evomphales, des Turbos, d’autres coquilles spirales peu faciles à déter- miner, el enfin les premiers vestiges de Moilusques cépha- lopodes pourvus d’une coquille droite, connus sous le nom d'Orthocères. C'est un peu plus baut que Fon ren- contre quelques zoophytes, les uns de la famille des Rété- pores, les autres reuirant dans la grande classe des ra yon- nés et dépendants du genre Actinocrinus. Enfin la classe des Crustacés commence en même temps par quelques ‘Trilobites des genres /ilænus, Æsaphus, Isotelus, etc.
La classe des Mollusques brachiopodes s'accroît assez rapidement en espèces, et les Gastéropodes prennent aussi plus de développement, lorsque lon remonte dans les couches superposées à celles dont nous venons de parler. Cependant, domine chez eux le genre Evomphale, qui subit quelques modificatious intéressantes , pour les- quelles Ni. Hall a créé plusieurs genres nouveaux, en- tr'autres celui qu'il nomme Aaphistoma. À ces êtres s'a- joute un type très intéressant, à cause du grand nombre d'espèces qu'il renferme, et de leur dispersion sur pres- que tous les points de la terre, où l'on observe les plus anciens terrains fossiliféres : nous voulons parler du genre Bellerophon. Lorsque Montfort a créé ce genre, il l’a placé dans le voisinage des Nautiles, en annonçant chez lui, l'existence de cloisons percées d’un siphon. M. Defrance a
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fait justice de ce mensonge scientifique: il s'agissait ensuite de placer convenablement le genre dans la méthode na- turelle, et à cet égard les opinions ont été très diver- gentes. Certains zoologistes considérant ces coquilles par- faitement symétriques, éroulées sur le même plan, ayant une larse ouverture, les ont rapprochées des Argonautes et entraînées dans la classe des Céphalopodes. M. de Blainville, croyant trouver entre ces coquilles et certai- nes Bulles, une analogie suffisante, a proposé de les intro- duire dans la famille des Acères. M. D'Orbigny, dans son tableau méthodique des Céphalopodes, persista à les maintenir dans la famiile des Octopodes. Cuvier adopte aussi cette classification, dans sa seconde édition du Règne animal. Dès 1830, nous avons rejeté les opinions que nous venons de rappeler. Nous fondant sur la ressemblance des Bellérophes et des Atlantes , nous avons proposé le rapprochement de ces deux genres, les considérant comme très voisins de ceux pour lesquels M. de Blainville a créé l'ordre des Nucléobranches. Nous ver- rons bientôt les observations de M. Hall justifier notre opinion à laquelle M. Benson et M. d'Orbigny lui-même se sont rangés en la modifiant lévérement. Parti d'autres considérations, tirées principalement de l'épaisseur du test et de la grandeur des callosités développpées sur la spire de certaines espèces, M. de Koninck a vu, dans les Bellérophes, une modification du type des Emargi- nules, et en conséquence il a proposé le rapprochement des deux genres. De toutes ces opinions, celle qui nous paraît la plus conforme aux faits connus, est celle que nous avous défendue et qui est confirmée par les récentes observations de M. Hall. Dans ce genre où sont rassem- blées aujourd'hui un grand nombre d’espèces, il y en a d’ombiliquées, et d'autres dont la spire est complétement enveloppée. M. Hall a cru nécessaire de former un genre nouveau, pour les espèces ombiliquées, mais il ne saurait
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être admis dans une méthode naturelle, parce que le ca ractère sur lequel il s'appuie, est variable à des degrés infinis; il n'implique, du reste, aucun changement dans l'organisation : c'est comme si l’on voulait faire un genre pour les hélices ombiliquées ou pour toutes les autres co- quilles chez lesquelles l'existence de l’ombilic est un ca- ractère indifférent,
En poursuivant, dans l'ouvrage de M. Hall, le déve- loppement des plantes et des animaux, nous voyons dans des couches plus récentes que celles dont nous ve- nons de parler (Birdsey limestone), d’autres espèces de Mollusques, parmi lesquels se dessinent les genres Murchisonia et Pleurotomaria. Les Orthocères se mul- tiplient et prennent un volume déjà considérable. Les zoophytes deviennent plus abondants et empruntent des formes nouvelles; mais ce qui est le plus intéressant c’est de voir se transformer le type de la famille des Nau- tilacées qui, de droit qu'il était d'abord, se courbe peu à peu et finit par s'enrouler. Maïs, par une tendance re- marquable, après un enroulement partiel, l'animal se re- dresse encore, voulant rappeler ainsi sa forine primitive. À côté du genre Lituite, viennent se placer d’autres mo- difications dans la série desquelles on compte les Phrag- moceras, les Campulites, les Gyrthoceras, etc., genres qui ne quittent pas les sédiments fossilifères inférieurs.
Le type des Orthocères, sans changer de forme, éprouve de nombreuses variations dans sa constitut'on intérieure. Les coquilles de ce genre se distinguent par leur forme droite, en cône très allongé. La plus grande partie du eône est divisée à l’intérieur, par un grand nombre de cloisons transverses, concaves en avant, et percées d’un siphon continu qui traverse, dans une même direction, toutes les cloisons sans en excepter une seule. Ce siphon est la partie la plus caractéristique des coquilles eloison- nées des Céphalopodes. Dans un certain nombre d'es-
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pèces d'Orthocères, il forme un canal continu et sim- ple; il est ouvert dans toute son étendue et lui-même reste dépourvu de cloisons ; chez d’autres espèces, le si- phon devient plus grand, et il a des étranglements qui correspondent aux cloisons. M. fall a cru nécessaire de faire de ces espèces un genre particulier, sous le nom de Ormoceras. Ce genre nous paraît peu utile, étant fondé sur un caractère qui ne se traduit pas au dehors et qui, d’ailleurs, se répète aussi dans le genre Nautile, à un moindre degré de développement. 1l est une autre modification, non moins intéressante que celle dont nous venons de parler: elle doit nous entraîner dans une courte digression, relative à la structure du siphon. Ce canal a pour usage, de recevoir un ligament de l’animal, au moyen duquel il conserve des rapjiorts avec toute la portion cloi- sonnée de sa coquille ; dans tous les genres cloisonnés con- nus jusqu ici, le siphon lui-même n’est jamais partagé par des cloisons; il n'est jamais obstrué au sominet, ce qui pourrait cependant avoir lieu, par suite de l'accroissement de la coquille et de l'épaississement qui résulte d'une sé- crétion qui, ordinairement, ne s arrête pas. Ge fait général souffre actuellement quelques exceptions remarquables dont l’une a été irrévocablement constatée par les nom- breuses observations de M. Hall. Dans les terrains que nous avons cités précédemment (Black River Limestone) se trouvent d'énormes espèces d'Orthocères. Ün savant paléontologiste français, du plus grand mérite, M. de Verneuil, en a rapporté un individu qui devait avoir près de deux mètres de longueur. Dans ces espèces, le siphon devient énorme, et alors il présente une sorte de cloison- nement qui résulte de l'engaînement de plusieurs couches successives que l’animal produit en avant et abandonne en arrière dans la période de ses accroïissements. Pour se faire une idée plus juste de ce siphon, il faut le com- parer à de très longs «ornets empilés les uns sur les autres,
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et dont l'extrémité aiguë resterait à des distances inégales, M. Hall a également cru nécessaire de créer un genre nouveau, sous le nom de Endoceras, pour ces Ortho- cères d’une structure si particulière. Pour nous, nous y voyons un simple phénomène d'accroissement, très in- téressant sans aucun doute, mais qui ne nécessite pas la création d’un nouveau geure. Nous devons ajouter ce fait, découvert par M. Hall, que les siphons emboités les uns dans les autres ne persévèrent pas dans toute la longueur d'une même coquille. Le premier s’arrête d'abord, un secoud lui succède à son tour, tout en le revêtant dans une partie de sa longueur; de sorte que, arrivé à la dernière cloison, le siphon n’a pas l’épaisseur de tous les engaînements quil a produits.
L'autre exception à la règle générale de la continuité du siphon est bien plus remarquable et bien moins fa- cile à expliquer. M. de Verneuil possède, dans sa belle et riche collection des fossiles du terrain paléozoïque, un échantillon d'Orthocère de la Suède, dans lequel an large siphon à étranglements successifs est cloisonné avec autant de régularité que la coquille dans laquelle il est contenu. On ne peut se faire aucune illusion à ce sujet; nous avons examiné cet échantillon unique avec le soin le plus scrupuleux. Il y a des rapports tels entre le siphon et les cloisons de la coquille d'un côté, et les cloisons du siphon lui-même de l’autre, que l’on ne peut révoquer en doute que le tout à appartenu à un même animal. On ne peut supposer ni une blessure, ni une monstruosité, à cause de la régularité de toutes les cloisons.
Comme on voit, l'ouvrage de M. Hall est une source féconde dans laquelle le paléontologiste peut puiser de très utiles renseignements. Continuons donc à l'explorer, pour faire ressortir les richesses qu'il renferme.
Üne des séries de couches les plus riches en fossiles intéressants est connue des géologues américains sous le
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nom de Trenton Limeston. Ce terrain dépendrait encore du silurien inférieur et correspondrait à la partie moyenne de cette formation. Ici les êtres organisés se multiplient beaucoup plus; ils varient dans leurs formes, et les végé- taux eux-mêmes sont. plus nombreux et appartiennent toujours à la famille des Algues. La classe des zoophytes a pris un développement considérable : ces êtres présen- tent, pour le plus grand nombre, l'organisation la plus simple, quoique l'on rencontre aussi un assez bon nom- bre de Crinoïdes et que l’on voie apparaître pour la pre- mière fois avec certitude le type des Astéries ou Etoiles de mer.
Les Mollusques brachiopodes augmentent considéra- blement dans le nombre de leurs espèces. À côté des Lin- gules on voit naître les Orbicules ; le type des Térébra- tules, qui s’est déjà manifesté précédemment, se continue en affectant de nouvelles formes, pour lesquelles les au- teurs ont créé les genres Spirifer, Orthis, Delthyris, ete. A côté de ce type, celui des Productus se manifeste à son tour, d'abord sous une forme particulière, pour laquelle Dalman a fait le genre Leptæna. Quant aux Mollusques lamellibranches, ils sont déjà assez nombreux, mais mal- heureusement il n'est pas loujours facile de reconnaître à quel genre ils appartiennent. Il faut en excepter cepen- dant le type des Nucules, dont les formes varient à ce point d'offrir parfois celle des Solens. Aussi ces formes ont été pour M. Hall le sujet d’un genre nouveau auquel il a donné le nom de Orthonota. 11 faudrait cependant que les paléontologistes ne créassent pas un trop grand nombre de genres, lorsqu'ils sont fondés uniquement sur des changements de forme; ils n'atteignent pas le but qu'ils se proposent; car au lieu d'éclairer la science, ils en surchargent la nomenclature et en rendent ainsi l'ac- cès plus difiicile. Les autres formes de Mollusques lamel- libranches dépendent très vraisemblablement du type des
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Cardium, de celui des Avicules et de celui des Moules. Cependant, pour rapporter avec certitude les espèces à leurs véritables genres il faudrait les soumettre à de nou- velles études et n'admettre les nouveaux genres proposés par M. Hall qu'ensuite de la constatation de caractères constants autres que la modification de formes extérieu- res dont M. Hall s'est servi trop exclusivement.
Aux Mollusques gastéropodes dont nous avons déjà parlé, s’en ajoutent plusieurs des genres Pleurotomaire, Murchisonie, Bellerophon, etc. Mais ici nous devons ci- ter spécialement un genre Carinaropsis dont l’une des es- pèces rattache évidemment les Bellerophons aux coquilles des Nucléobranches. C'est en effet un Bellerophe à co- quille extrêmement évasée, presque patelliforme, à spire extrêmement courte et marginale, Les autres espèces du même genre sont beaucoup plus patelloïdes, et peut-être appartiennent-elles à un autre type d'organisation : ques- tion délicate, qui ne peut être résolue que par l'examen des pièces en nature. Quant aux Céphalopodes, nous y retrouvons de nouvelles formes dans la famille des Nau- tiles : le type des Orthocères prédomine toujours; il se courbe plus ou moins; quelquefois la dernière loge se gonfle, devient ventrue, l'ouverture se rétrécit : c'est alors le genre Oncoceras de M. Hall.
Un autre type de Mollusques vient se joindre à tous ceux que nous avons mentionnés jusqu ici; c’est celui des Ptéropodes, représenté par de très grandes coquilles, ap- partenant au genre Conularia de Sowerby. Si nous pas- sons maintenant à la classe des Crustacés, nous trouvons dans un développement considérable le grand type des Trilobites, représenté par des Ogygies, des Calymènes, des Illœnus et surtout des Isotelus d’une très grande taille, puisqu'il y en a des individus qui atteignaient huit à neuf pouces de longueur. M. Hall s’est trouvé dans la néces- sité de créer quelques genres nouveaux dans cette classe
14.
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trés intéressante dont les espèces s’accroissent avec une rapidité vraiment effrayante.
L'ouvrage de M. Hall se termine par l'exposition des fossiles découverts dans quelques autres régions de l'Etat de New-York. C’est principalement dans le district de la rivière de Hudson que ces fossiles intéressants ont été re- cueillis. Ainsi que dans les groupes précédents, nous trouvons des plantes dont le nombre s'augmente, dont les forines varient, mais qui paraissent toujours appartenir à la même classe, celle des algues marines. L'une d'elles est vraiment trés singulière; elle a reçu le nom de Paléo- phicus. Ce que M. Hall en a découvert consiste en des tronçons cylindracés de la grosseur et de la longueur du doigt, irrégulièrement disséminés dans la roche. Il est à présumer que ces tronçons apparlenaient à une plante dont l’ensemble n'est point encore connu et qui était subarticulée. Il existe une singulière production pour laquelle Linnée autrefois a créé le genre Grapto- lithus. On a longtemps douté de la véritable nature des corps appartenant à ce genre ; formé d'articula- tions très étroites, empilées les unes sur les autres, et armées d'un crochet latéral, on ne savait si l’on devait rapporter ces Graptolithus au règne animal ou au règne végétal. Il reste encore quelque chose de problématique dans la structure de ces corps; on ne peut néanmoins les rapporter au règne animal, ce que viennent confirmer tous les faits rapportés par M. Hall, dans son ouvrage. Il montre la base des tiges, leur bifurcation et même la naissance de tiges de moindre longueur sur une tige plus importante. Il est vrai que des Zoophytes flexibles, tels que les Plumulaires, par exemple ; pourraient ofirir des accidents semblables; mais chez les Graptolithes on n'aperçoit aucun indice des loges des animaux, et souvent on reconnaît dans la malière conservée un véritable charbon qui, selon tou-
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tes les apparences, a été produit par une matière vége- tale.
Dans le groupe de couches dont nous parlons, la classe des Zoophytes s’est accrue de plusieurs types intéressants de Crinoïdes. Les Moflusques brachiopodes se sont enri- chis de plusieurs espèces dans des genres déjà connus. Îl en est de même aussi pour les Lamellibranches; cepen- daut il y en a quelques-uns pour lesquels M. Hall a cru utile de créer encore des genres nouveaux : celui qu'il nomme Lyrodesma, par exemple, nous paraît peu utile, étant destiné à réunir des coquilles très voisines des Nu- cules. Quant au genre Cleidophorus, il reste incertain pour nous, parce qu'il est quelques coquilles chez les- quelles se présente cette impression étroite et profonde sur laquelle M. Hall a créé son nouveau genre. On peut la rencontrer dans quelques espèces de Solen, dans les Anatines, les Périplomes, de sorte que ce caractère est réellement insuffisant. Il faudrait qu'il fût accompagné de quelques autres modifications dans la charnière, par exemple, pour justifier la création d’un genre.
Parmi les Moilusques gastéropodes, nous ne remar- quons rien qui mérite une attention spéciale. Dans les Céphalopodes se continue toujours le développement des Orthocères, et nous trouvons dans la famille des Nouti- lacés un genre trocholites qui ne nous paraît pas distinet des Nautiles proprement dits. Dans ce genre, la position du siphon est variable; ie plus souvent cet organe est subcentral, quelquelois il se rapproche un peu plus du bord ventral ou un peu plus du bord dorsal. Cette os- cillation est d’une faible importance, et il faudrait que le siphon devint complètement marginal ou ventral pour rendre nécessaire la création d’un nouveau genre. Or, les coquiiles nommées Trocholites par M. Hall n'ayant point le siphon marginal et conservant les cloisons simples, doït naturellement rentrer dans le genre des Nautiles.
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Malgré l'étendue que nous venons de donner à l'exa- men de l'ouvrage de M. iall, nous n'avons pu entrer dans tous les détails minutieux qu’exigerait une critique plus approfondie ; mais cela doit suffire pour faire appré- cier l'importance du travail du savant Américain. Le vo- lume dont nous venons de parler est le premier d'un ou- vrage qui en comportera trois ou quatre : ils sont attendus avec impatience du monde savant; toutes les sympathies sont acquises à son auleur qui a l'avantage de faire con- naître à notre vieille Europe les trésors cachés jusqu'ici dans le sol de l'Amérique.
Que M. Hall nous permette quelques légères observa- tions qui s adressent moins à lui qu'aux paléontologistes en général. Elles touchent moins au fond de l'ouvrage en lui-même qu'à la forme qui est actuellement préférée pour des publications semblables.
Les paléontalogistes oublient trop que leur science est une dépendance soit de la zoologie, soit de la botanique, selon qu'ils ont à parler des végétaux ou des animaux fossiles : ils négligent l'application de ces grands princi- pes tracés par le génie de Linnée et auxquels on doit tout ce qu'il y a de grand et de beau dans les fastes modernes des sciences naturelles. Ce n’est pas en vain qu'un génie comme le sien a posé des règles dont la sagesse a été dé- montrée par une longue expérience. Si elles avaient été repoussées, l'histoire naturelle serait encore aujourd’hui dans l'enfance. Aussi a-t-on vu les homimes les plus émi- nents adopter la forme des travaux de Linnée et favoriser ainsi la dispersion des connaissances nouvellement ac- quises : il faut bien s'en pénétrer, ce langage concis, d'une admirable précision, dans une langue universelle, qui ne souffre aucune amphibologie, est celui qui con- vient pour caractériser les genres et les espèces. L'es- prit de l'observateur est forcé de concentrer son atten- tion sur l’ensemble des corps qui constituent un genre,
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de découvrir chez eux les caractères communs qui les rattachent entre eux; cette attention doit devenir plus grande encore quand il faut distinguer les espèces ct re- connaître dans chacune d'elles ce qui les distingue es- sentiellement. Souvent alors il suffit de quelques mots heureusement choisis, pour rendre toutes les espèces d’un même genre comparables, Aussi lorsqu'il s’agit de cons- tater ou d'adopter des espèces nouvelles ou seulement de les discuter, l'attention n'est plus fatiguée de la lec- ture de longues et quelquefois diffuses descriptions qui ne sont pas faites avec l’art qui convient pour les rendre comparables.
Nous trouvons un autre inconvénient non moins grave à l'usage où sont actuellement tous les paléontologistes d'écrire leurs travaux dans la langue usuelle, sans y ajou- ter les phrases caractéristiques en latin des genres et des espèces. Le monde savant, on l'a dit depuis longtemps, est une véritable république : cest la république de l’in- tel'igence. Pour que la chose soit vraie, il faut donc que toutes les intelligences soient en communauté, et cette communauté est surtout nécessaire pour les œuvres des naiuralistes, parce qu'ils s’éclairent mutuellement par la constatation des faits; or des faits qui, par une cause quelconque, restent cachés dans l'ombre de l'incertitude, ne sont pas encore définitivement acquis à la science : il faudra donc qu'ils soient repris de nouveau pour être en- fin admis ou rejetés. Eh bien! les différences de langage sont des obstacles quelquefois invincibles à la propagation des faits matériels que l'on veut introduire dans la science. Un ouvrage entièrement écrit en anglais peut fort bien n'être pas compris par un grand nombre de savants qui appartiennent à des nations parlant une autre langue. Il en est de même des ouvrages écrits en allemand ou en français pour les savants anglais, car il faut le dire tout d'abord, on ne peut pas exiger d'un naturaliste quil soit
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polyglotte avant de devenir observateur. Le mal que nous signalons serait évité avec une grande facilité si les pa- léontologistes s'astreignaient aux règles de Linnée et ca- raclérisaient en latin, cette langue encore universelle Jeurs nouveaux genres et leurs espèces. Est-il nécessaire de retracer l'embarras où se trouve le naturaliste qui, en- touré d'un grand nombre d'ouvrages entièrement écrits dans des langues qui lui sont étrangères, n'a plus d'autre guide que des figures souvent mal faites et presque tou- jours insuffisantes ? S'il veut faire reutrer de tels travaux dans le cadre plus large d’une méthode générale, il est arrêté à chaque instant et se trouve dans l'obligation de passer sous silence ou de laisser dans une incertitude pro- fonde une foule d'espèces qu'il aurait pu reconnaître et utiliser si elles avaient été brièvement décrites se'on les préceptes Linnéens. Par cette abstention malheureuse des règles universellement adoptées par les zoologistes et les botanistes de toutes les nations, les paléontologistes ont plus nui qu'ils ne se l’imaginent à la dispersion de leurs travaux et à leur introduction définitive dans le cœur même de la science. Nous les conjurons donc de changer cette méthode nuisible, et nous ne craignons pas d’adres- ser nos vœux à des hommes qui, tels que M. Hall, se sont placés assez haut parmi les observateurs pour comprendre que nous exprimons ici un besoin bien senti de la science, et qu'en améliorant à cet égard leurs travaux ils agiront dans le meilleur intérêt de la réputation qu'ils méritent si bien d'ailleurs à tant d'autres égards.
DeEsnayes.
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Nore sur le moyen de conserver les Mocrusques.
On sait que les liqueurs alcooliques, dont on se sert généralement pour conserver les animaux, présentent de graves inconvénients, surtout en ce qui concerne les Mol- lusques dont les tissus contractés, durcis et parfois racor- nis ne peuvent plus se prêter aux préparations anatomi- ques.
Quelques personnes ont employé avec succès une li- queur conservatrice dont nous donnons ci-dessous la composition :
gr. ec.
Chlorure de sodium (ou sel commun). . . . . . . 125,00 APP MAT RAR RÉSISTER MONTE 68,00 Deuto-chlurure de mercure (ou sublimé corrosif). 0,12
HART NE de cr un HP.
Il faut ensuite filtrer la liqueur. S. P.
OBSERVATION.
Nous avons reçu, depuis peu de temps seulement, le N° 8 (1849) du journal publié à Cassel, sous le titre Zeit- schrifi fur Malakozoologie; nous y avons trouvé décrits, sous le nom de Cyclostoma paradoxum et Cycl. tricolor, Pfeiffer, deux espèces que nous venions de faire con- naître dans le premier cahier du Journal de Conchyliolo- gie, et que nous avions noinmées Cyel. Souleyetianum et Cycl. gratum.
Nous avons éprouvé, au premier abord, quelque re- gret de ne pas avoir reçu plus tôt ce N° du Journal alle- mand, qui, d'après le millésime, nous semblait avoir été publié au mois de septembre de l’année dernière ; mais
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en parcourant cette feuille, nous avons reconnu qu'elle contenait une lettre de M. Reeve portant la date de Lon- dres, 5 janvier 1850 ; nous avons vu aussi que cette lettre étant parvenue à M. Pfeiffer, celui-ci avait répondu, dans un article qui suivait la lettre de M. Reeve. Or, de ces cir- constances , nous sommes en droit de conclure que la feuille du journal publié à Cassel, et portant le N°8, an- née 1849, n'a été composée et n'a paru réellement que dans l’un des premiers mois de 1850.
Dans le principe, chaque N° du journal dont il s'agit portait l'indication du mois de l’année auquel il apparte- nait, et même une date précise était inscrite à la fin de la feuille. De cette manière, les droits de l’antériorité n’é- taient plus contestables, tandis qu’il sera peut-être diff- cile de décider à qui devra appartenir la priorité pour les noms donnés, à peu près en même temps, par M. Pfeiffer et par moi aux deux Cyclostomes désignés plus haut.
Sans attacher à ce dernier point plus d'importance qu'il n’en mérite, nous croyons cependant devoir consigner ici une observation que nos confrères de Cassel ne prendront point en mauvaise part, puisqu'elle n'a d'autre objet que de prévenir des causes de confusion préjudiciables aux intérêts scientifiques.
Nous profiterons aussi de cette occasion pour rectifier l'habitat assigné, par M. Pfeiffer, aux deux Cyclostomes dontil vient d'être question : ils ne proviennent point de l'île Zanzibar, mais de l’île Abd-el-Goury, qui en est
fort éloignée. S. Perir.
15 Août 1856.
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SurrLÉMENT au Mémoire sur le genre Actéon d'Oken, par M. Sourexer.
Dans les considérations historiques que nous avons
données sur le genre Actéon (1), nous avons involontai- rement passé sous silence les observations de quelques auteurs sur ce Mollusque ; nous allons réparer ici cette
omission.
MM. Audouin et Milne-Edwards en ont fait mention
dans leurs Recherches sur les animaux du littoral de la France, publiées en 1832; voici ce qu'en disent ces natu- ralistes : — « Nous avons rencontré aussi, dans les peti-
» » » »
»
tes mares abandonnées par la mer, quelques individus de l’Aplysie verte de Montagu. Ce petit Mollusque, dont les formes et les couleurs sont très élégantes et sur lequel les naturalistes ont eu les opinions les plus différentes, n'était encore conuu que très superficielle-
» ment. Oken qui, le premier, en forma un genre dis- » tinct, sous le nom d’Æctéon, le rapporta aux pulmonés
et le plaça à côté des Onchidies et des Limaces. M. de
» Férussac le rangea dans l’ordre des Tectibranches, à » côté des Aplysies. Enfin, M. Rang, après avoir hésité » pendant longtemps, a cru devoir le regarder, mais avec
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doute, comme ne différant pas du geure Ælysie de M. Risso. Vous verrons, en traitant spécialement des Mollusques, quels sont les caractères extérieurs de de ce curieux animal, et nous ferons conuaütre la place
» qu'il nous parait devoir occuper dans la classification » naturelle. Quoi qu'il en soit, les Actéons se tiennent » sur les fucus ou sur des pierres qui restent toujours
{4) Voir le {tr Ne du Journal de Conchylologie, page 5.
15
as 2F65 +
» baignées par l'eau. Ils ont la faculté de nager le dos en » bas et en s'appuyant , pour ainsi dire, sur les lames » les plus superficielles du liquide; mais, en général, ils » rampent, à l'aide de la partie antérieure de leur pied, » surles divers corps sous-marins et ne sortent pas de » l'eau. Lorsqu'on les inquiète, ils répandent une matière » mucilagineuse légèrement blanchâtre et se contractent » au point de devenir presque sphériques (1). »
Les renseignements que MM. Audouin et Milne- Edwards avaient promis, dans le passage que nous ve- nons de citer, de donner plus tard sur l’organisation des Actéons et sur leurs affinités naturelles , n'ont point été publiés; mais si l’on doit en juger par le rapport fait à l'Académie des sciences sur les recherches de ces deux naturalistes, leurs découvertes se seraient bornées à une simple hypothèse sur l'appareil respiratoire de ces Mol- lusques ; c’est du moins le seul fait qui se trouve signalé dans le passage de ce rapport qui est relatif au genre Actéon et que nous allons transcrire. —« D'après les ob- » servations de ces naturalistes (MM. Audouin et Milne- » Edwards), dit Guvier, l'auteur de ce rapport, l'Aply- » sie verte de Montagu, dont Oken a formé le genre Ac- » téon, présente cela de particulier qu'ayant la forme » générale des Aplysies, elle s'en éloigne par un des ca- » ractères les plus importans de Porganisation, En effet, » elle ne porte pas sur le dos de véritables branchies, et » ce sont les téguments communs qui paraissent être les » seuls organes de respiration (2). »
M. Sars a publié, en 1835, une assez longue description de l'Actéon, d'après une espèce des mers de Norvège, qu'il a désignée sous le nom d’Æctæon minutum (3). Les
(1) Recherches pour servir à l'Histoire naturelle du littoral de la France, tom. 4, pag. 152 (1832).
(2) Annales des sciences naturelles, tom 21, pag. 325. (1830).
(5) Beshrivelser ogiagttegelser, pag. 52 (4855).
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observations de ce naturaliste étant écrites en langue da- noise, nous n'avons pu en juger que par les figures qui les accompagnent et qui donnent une idée assez exacte de la forme de l'animal ; mais nous n'avons pas vu indiqués sur ces figures quelques caractères extérieurs importants, tels que les orifices de l'intestin et des organes de la géné- ration. M. Sars nous paraît avoir représenté, sur une de ces figures, les canaux ramifiés qui partent de la poche pulmonaire et qu'il a probablement pris pour des vais- seaux branchiaux. Quant à l’organisation intérieure de l'animal, il n'a donné, du moins dans ses dessins, aucun détail à ce sujet.
L'espèce qui a servi aux observations de M. Sars nous semble avoir beaucoup d’analogie avec celle qui se trouve sur nos côtes du nord et sur celles de l'Angleterre; cepen- dant les expansions latérales du corps de l'animal ont une forme moins triangulaire et leur bord externe est plus arrondi, comme dans l’Æctéon aplysiforme, ce qui devrait la faire rapprocher plutôt de cette derniére espèce, si elle n’en différait par la forme de la tête. Il serait possi- ble qu'elle constituât réellement une espèce différente de celles qui ont été décrites et à laquelle il faudrait conser- ver dès lors la dénomination d’Actæon minutum qui lui a été donnée par M. Sars. Sa taille est de 2 centimètres enviren.
M. Philippi, dans son ouvrage sur les Mollusques de Ja Sicile, a aussi parlé du genre Actéon ou Elysie , et en a décrit trois esvèces : l’une qu'il a rapportée à l’£lysie timide de Risso ; une autre, qui est la même que celle qui a été décrite et figurée par M. Delle Chiaje, sous le nom d'Aplysiopterus neopolitanus; enfin une troisième qu'il a considérée comme une espèce nouvelle et qu'il a dési- gnée sous le nom d’Ælysia fusca. Cette espèce se distin- guerait surtout par l'étendue des expansions latérales du corps de lantnal, par la forme anguleuse de ces expan-
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sions à leur partie antérieure, et par sa couleur brunâtre, tachetée de rouge. Elle a été recueillie aux environs de Palerme; sa taille serait de 4 à 5 millimètres seulement.
M. Philippi relève avec raison, dans la description qu'il donne de l’Ælysie timide, ce que Risso avait dit de la position de l’anus, des branchies et de la verge; il criti- que aussi très judicieusement la plupart des détails anatomiques donnés par M. Delle Chiaje sur ce Mollus- que (1).
Pour compléter l'exposé historique des observations dont le genre Actéon a été l’objet, et des opinions diver- ses qui ont été émises sur ses affinités naturelles, nous croyons devoir ajouter que M, Fleming, dans son His- toire des animaux d'Angleterre, publiée en 1828 (2), a considéré l'espèce qui a servi de type à ce genre, c'est-à- dire l’Æplysie verte de Montagu , comme un animal très voisin des Planaires, mais sans étayer de ses observations cette opinion qui a été reproduite peu de temps après par M. Delle Chiaje , comme nous l'avons déjà vu, et qui ne peut plus être soutenue aujourd'hui.
Nous ajouterons également ici, pour compléter ce que nous avons dit de Ja distribution géographique des Mol- lusques de ce genre, que M. E. Botta a trouvé des Actéons sur des raisins du Fropique (Fucus natans) et en a aussi observé dans les mers du Pérou. Nous devons ce rensei- gnement à M de Blainville qui nous l'avait communiqué peu de temps avant sa mort,
Enfin, nous profiterons encore de l’occasion que nous fournit ce supplément à notre mémoire, pour répondre au passage suivant, extrait d'un rapport fait à l’Académie des sciences par M. Milne-Edwards, et dont nous n'avons eu connaissance que depuis l'impression de notre travail. En rendant compte des recherches faites par M. Vogt sur
(4) Enumeratio Molluscorum Siciliæ, vol. 11, pag. 100 et 101 (1840). (1) History of britisch animals, pag. 291 (1828).
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l'embryologie de l'Actéon , et en énumérant les opinions très différentes qui ont été émises sur ce Mollusque, M. Milne-Edwards s'exprime de la manière suivante , à ce sujet : — « Guvier avoue qu'il ne sait quelle place assi- » gner à ce gastéropode; M. de Blainville adoptant l'opi- » nion de Montagu, en fait une Aplysie; M. Rang pense » quecestun nudibranche, voisin des Doris, etsurtoutdes » placobranches de van Hasselt; M. de Quatrefages le con- » sidère comme se rapprochant davantage des Eolidiens; » Enfin, si les observations de M. Souleyet venaient à être » confirmées, il faudrait séparer l’Acteon de tous les autres » Gastéropodes, car cet animal, au lieu de respirer par des » branchies ou par la surface de la peau, comme les espèces » aquatiques ordinaires, exercerait cette fonction à l'aide » d'un système de vaisseaux aériens qui se ramifieraïent » dans l'intérieur du corps, mode d'organisation que nous » ne saurions comparer qu'à l'appareil trachéen des in- » sectes (1). »
Les Mollusques aquatiques ordinaires respirent non seulement par des branchies ou par la surface de la peau, mais encore par une cavité pulmonaire semblable à celle des Mollusques terrestres ; tel est l'appareil respiratoire des Planorbes, des Limnées , des Physes, parmi les es- pèces fluviatiles ; tel est celui des Onchidies, dans les es- pèces inarines. M. Milne-Edwards sait cela sans doute aussi bien que nous. En disant donc que l'Actéon était un Mollusque pulmoné à la manière des Onchidies, des Planorbes, des Physes, etc., nous ne croyons pas avoir émis une opinion dont la confirmation devrait, comme le dit ce savant académicien, faire séparer l'Actéon de tous les autres Gastéropodes. N'est vrai que M. Milne-Edwards nous fait dire que l'appareil respiratoire de l'Actéon se- rait formé par un système de vaisseaux aériens se ramifrant
(1) Comptes-rendus de P Acad, des seicnces, tom. xx, p. 1012. Juin 846.
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dans l'intérieur du corps et par conséquent tout à fuit com- parable à Fappareil trachéen des insectes , ce qui justifie- rait bien en effet, s'il en était ainsi, le jugement qui porte sur notre prétendue manière de voir; mais nous avous toujours distingué dans l'appareil respiratoire de l’Actéon deux parties bien différentes ; la poche pulmo- naïre proprement dite, tout à fait comparable à celle des autres Mollusques pulmonés, et les canaux ramifiés qui partent de cette poche, qui établissent en effet une mo- dification fort remarquable, et sur les usages desquels nous n'avons donné que des hypothèses (1). Nous sommes d'autant plus surpris de l'interprétation que M. Milne- Edwards a donnée sur ce point à nos observations, que notre manière de voir se trouvait imprimée dans les comp- tes-reudus de l'Académie (2) et que nous l'avions en ou- tre longuement développée, en 1845, devant la eommis- sion nommée par l'Académie des sciences pour examiner notre travail et dont M. Milne-Edwards faisait partie,
Notre opinion sur l'appareil respiratoire de l’Actéon n’a du reste pas été acceptée par tout le monde, à ce qu'il pa- rait, et quelques zoologistes onL cru qu'il fallait plutôt voir, dans ce que nous avons décrit comme tel, un système aquifère. Nous lisons, en effet , dans le Traité d'anatomie comparée de M. Siebold, à propos du système aquifère dans les Moilusques, la note suivante relative à l’Actéon. — «Selon Souleyet, chez l'Actéon, un système aquifère » partant d'un réservoir d'eau situé derrière le cœur et » quil nomme poche pulmonaire, se répand dans la tota- » lité du corps. Vogt, à ce qu'il m'écrit, a distinctement
(4) Ces canaux ne se ramifient pas dans l’intérieur du corps, mais ce sont, evmme nous lPavons dit dans notre Mémoire, des canaux superficiels et qui tiennent seulement à la peau. Sous ce rapport donc, ils différent essen- tivllement des cauaux trachéens des insectes.
(2) Comptes-rendus de l Acad, des sciences, tom, xx, pag. 93 et 243. Jan- RiCL 1845.
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» vu ce système avec un canal aboutissant à droite der- » rière l'anus (1). » M. Sicbold qui n'a pas fait, que nous sachions, des observations sur l’Actéon , ne donne pas les raisons sur lesquelles il s'appuie pour changer la déter- mination que nous avions donnée de ce prétendu système aquifére ; aussi aurions-nous pu ne pas tenir compte de son Opinion, s'il n'y avait quelque moralité à tirer de ceci,
Lorsque nous annonçämes, devant l'Académie des sciences, « que la poche dorsale que M. de Quatrefages » ayait considérée, dans l'Actéon , comme l'estomac et » de laquelle naissent les canaux ramifiés qui recouvrent » supérieurement les expansions latérales de l'animal, » n'avait aucune communication avec le tube digestif; »._ que c'était un appareil particulier, s'ouvrant en dehors par un orifice propre placé en arrière de celui de l'anus, et paraissant servir & la respiration chez ce Mollusque (2), » on nous répondit que cet appareil n'existait bien certaine- ment pas chez les Actéons; que nous avions voulu parler sans doute d'un appareil aquifère, maïs que, indépendam- ment de l'observation directe, on démontrerait encore facilement que l'analogie seule devait faire rejeter comme inexacte cette observation d'un appareil destiné à porter de l'eau dans l’intérieur du corps (3). Gependant cet appareil est tellement apparent et facile à reconnaître, que ceux même qui avaient d’abord rejeté son existence d’une ma- nière si affirmative, furent bientôt forcés de l’admettre. Mais au lieu d'en faire un système aquifère, ainsi qu'on l'avait supposé un peu trop prématurément, nous l’avions considéré comme un appareil respiratoire analogue à ce- lui des Mollusques pulmonés , ce que nous fimes connai-
2 LA
2 LA
(1) Traité d’anat. comparée, par Siebold et Stannius , traduction de Lacordaire et Spring, tom. 1, 2° partie, pag. 832, en note.
(2) Comptes-rendus de l Acad. des sciences, tom. x1x, p. 360, Août 1844.
(3) Comptes-rendus de l’ Acad. des sciences, tom, x1x, p, 815. Oct. 484%
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ire dans les communications que nous adressâmes peu de temps après à l'Académie des sciences, en appuyant notre manière de voir de toutes les raisons que nous avons reproduites dans notre Mémoire. Alors, sans doute pour n'être pas du même avis que nous, on n'a plus voulu voir dans l'appareil en question qu'un système aquifère, sans donner aucune raison à l’appui et quoïqu’on eût même re- gardé déjà l'existence d'un semblable système comme con- traire à l'observation et à l'analogie. Nous trouvons donc en ceci un exemple de ce qui n'arrive malheureusement que trop souvent, c'est qu’on commence par nier, et qu'on n'en vient à accepter la vérité qu'après avoir passé par toutes les hypothèses de l'erreur.
Nous regrettons toutefois que M. Siebold, sur ce point comme sur quelques autres, ait cru devoir s’en rapporter plutôt aux communications qui lui étaient adressées de Paris, qu’à l'examen consciencieux des faits.
Onsscnvarionxs sur les genres Lophocercus et Lobiger, par M. Souceyer.
M. Krohn a proposé dernièrement ces deux genres, dans les Annales des sciences naturelles (1), pour deux Mollus- ques gastéropodes testacés dont la forme et l'organisation présentent des particularités assez curieuses, et qui n'a- vaient pas encore été signalés par les naturalistes , bien qu'ils ne soient pas rares dans quelques points de la Médi- terranée.
Nous avions eu occasion nous-même, en 1846, d'ob-
{4} Voir ee Recueil, année 1847, tom. 7° de la 8 serie (Zoologie), p. 52.
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server un de ces gasléropodes , celui dont M. Krohn a fait le genre Lophocercus, et nous nous proposions de le faire connaître, lorsque nous eùmes connaissance des ob- servations que ce naturaliste venait de faire à Messine sur le même Mollusque et qu'il était sur le point de pu- blier. La description que M. Krohn en a donnée en effet peu de temps après, ne laisse presque rien à désirer sous le rapport des caractères extérieurs ou zoologiques; mais les détails anatomiques, dans lesquels il est égalemententré, offraient quelques lacunes que nous avons cherché à com- bler. Nous aurons à présenter aussi quelques considérations nouvelles sur les affinités naturelles de ces Mollusques ; enfin, nous avons pensé que ces animaux étaient encore assez peu connus pour qu'il ne fût même pas sans intérêt de reproduire ici des détails déjà publiés.
Nous allons exposer d’abord le résultat de nos observa- tions sur le genre Lophocercus ; nous terminerons ensuite par quelques considérations sur le genre ZLobiger et sur les rapports naturels de ces deux genres.
Du genre Lophocercus.
Les Mollusques qui appartiennent à ce genre ou plu- tôt à l'espèce encore unique sur laquelle il a été établi, sont d'assez petits gastéropodes testacés, ayant de trois à quatre centimètres de longueur; ils se distinguent surtout, dans leur forme, par le prolongement considérable du pied en arrière du corps proprement dit, et par la ma- nière dont ce pied se dilate sur les côtés et en avant, au niveau de la coquille, de façon à former deux expansions assez grandes, semi-discoïdes qui, en se recourbant sur celle-ci, la recouvrent en grande partie. Ces expansions, en effet, n'appartiennent pas au manteau comme celles qui, dans quelques autres gastéropodes, les Vitrines par
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exemple, recouvrent plus' ou moins la coquille (1); elles prennent naissance sur les côtés du pied dont elles doi- vent être considérées comme une dépendance. En avant, elles sont séparées par toute la largeur de la tête; mais, en arrière, elles se confondent sur la ligne médiane et for- ment, par leur réunion, une arète saillante qui se pro- longe en dessus du pied, jusqu'à son extrémité posté- rieure (2).
La partie antérieure ou cervicale ressemble beaucoup à cette même partie, dans le genre Actéon. Comme chez ce dernier, les lentacules, au nombre de deux seulement, sont auriformes, mais placés tout à fait en avant de la tête. Les yeux, sessiles, se voient également, sous la forme de petits points noirs, en arrière de ces tentacules. Enfin, à la base du tentacule droit, se trouve encore, en dehors, un orifice qui est celui de l'organe mâle ou de la verge. Les autres ouvertures sont placées sur le bord de la cavité bran- chiale, comme nous le verrons bientôt dans la description des organes.
La tête présente inférieurement l’orifice de la bouche qui s offre sous l'aspect d'une fente longitudinale, un peu évasée sur les côtés; elle est bien distincte du pied, en avant duquel elle s’avance et dont elle est séparée par une rainure profonde.
Le pied est aussi bien distinct dans toute son étendue. Il ne se confond pas, par ses bords latéraux, avec les ex- pansions dont nous avons déjà parlé et qui s'implantent seulement sur ses côtés; son bord antérieur est parcouru par un sillon marginal que M. Krohn n'a pas indiqué.
La partie viscérale ou turbinée de l'animal est entière-
(1) Cette disposition du manteau existe anssi d’une manière très mar- quée, comme on le sait, dans le Lymneus glatinosus.
(t) C’est de cette configuration particulière du pied, en forme de crele, { de x6go7 crête , et xsox67 queue), que M. Krohn a tiréle nom de ce genre,
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ment recouverte par une coquille qui a Ja plus grande analogie avec celle de certaines Bullées. Gette coquille, cartilagineuse, très mince et d'une grande fragilité , est ovale, convexe, courtement involvée, à sommet presque aigu, non spiral ; son ouverture est grande, à lèvre externe aiguë, très mince, séparée du sommet et prolongée vers son extrémité supérieure; la lèvre interne est courtement réfléchie sur l’avant-dernier tour.
Le manteau et la cavité branchiale qu'il circonscrit sont disposés comme dans les Bulles, et nous ne pouvons en donner une idée plus exacte qu'en comparant ces par- ties aux mêmes parties dans la Bulle oublie (Bulla Lig- naria). La cavité branchiale s'ouvre sous le bord droit de la coquille, dans une étendue peu considérable et qui correspond seulement à la moitié postérieure de ce bord; M. Krohn parle d'un Siphon respiratoire qui serait formé par les parties molles et qui aurait pour usage de conduire l’eau aux branchies; mais cet auteur a probablement voulu désigner aïnsi autre chose que ce que l’on entend ordinairement sous le nom de Siphon, car le bord du man- teau ne présente rien de semblable , ce qui concorde du reste avec la forme de la coquille qui n’est ni échancrée, ni canaliculée à son ouverture.
La cavité branchiale ne contient qu'une seule branchie qui se porte obliquement d'avant en arrière et de droite à gauche, vers le fond de cette cavité, La structure de cette branchie est fort simple; M. Krohn en a donné une description exacte, en disant qu’elle est formée par une série transversale de feuillets simples, isolés, peu sail- lants, attachés au plafond de la cavité respiratoire et se ra- petissant progressivement vers l'extrémité gauche de la bran- chie.
Le bord droit ou postérieur de cette branchie est pars couru par l artère branchiale, tandis que la veine de même nom en longe le bord gauche ou antérieur. Le cœur est
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placé en avant, à peu près au niveau de sa partie moyenne, et nous semble faire exception, sous ce rapport, à ce qui a lieu ordinairement chez les Mollusques à coquille tur- binée, dont le cœur est situé à l’extrémité postérieure de la branchie, an fond de la cavité respiratoire; maïs cet organe est également placé dans une poche particulière qui l'isole des autres parties. Nous n’avons rien à dire des autres parties de l'appareil circulatoire, qui sont disposées comme dans les autres Mollusques de la même classe. L'appareil digestif offre quelques particularités assez singulières. La masse buccale est considérable et se com- pose de deux parties distinctes; l’une antérieure, plus volumineuse, est creusée d’une cavité à paroïs épaisses et entièrement musculaires, que M. Krohn décrit comme la cavité buccale; l'absence de pièces solides ou cornées dans l'épaisseur de ses parois et les replis qu'elle forme, nous portent à la considérer comme une espèce de trompe susceptible de se développer à l'extérieur. Cette première cavité communique, par une ouverture longitudinale dont est percée sa paroi inférieure, avec une seconde ca- vité plus petite ct que nous considérons comme la vérita- ble cavité buccale : en effet, c'est dans cette dernière cavité que se trouve la langue et que s'ouvre l'æsophage. La langue est entièrement semblable, par sa forme et par sa structure, à celle que nous avons décrite dans le genre Actéon. Toute cette partie de la masse buccale, de forme ovoïde et marquée de sillons transversaux, offre elle-même une conformation identique à celle de ce der- nier genre, comme on peut le voir par les figures que nous en dounons : elle n’en diffère que par le renflement infé- rieur dans lequel se prolonge la chaîne des crochets lin- guaux et qui, dans le genre Lophocercus, se présente sous la forme d'une espèce de disque débordant, en arrière et sur les côtés, cette partie de la masse bucvale. L'œsophage naît de la partie postérieure et inférieure
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de la masse ovoïde que nous avons considérée comme la masse buccale proprement dite; il est d’un très petit cali- bre dans toute son étendue. Après avoir traversé l'anneau nerveux, il se porte directement en arrière jusqu’au foie, dans lequel il se continue avec l'estomac; maïs avant de pénétrer dans cet organe, il fournit un long diverticulum ou cœcum d’un calibre plus considérable et disposé comme l’indiquent nos figures. La surface de cet appendice est, comme l’a déja signalé M. Krohn, recouverte de petites saillies tuberculeuses qui sont déterminées par autant de dépressions ou de petits enfoncemens que présente sa cavité intérieure (1). Nous ne connaissons pas d’exem- ple d’une conformation semblable de cette partie du tube digestif dans les autres Mollusques ; cependant, on peut voir un analogue de ce diverticulum dans la petite dilata- tion arrondie, en forme de gésier, que l'œsophage pré- sente également à son extrémité postérieure, dans le genre Actéon, et que nous avons aussi retrouvée dans les cal- liopées.
Après avoir fourni ce diverticulum, l'œsophage, devenu plus ample, s'enfonce dans le foie où il se continue pres- que immédiatement avec la poche stomacale : celle-ci n’est représentéeque par unrenflement presquecylindrique,d'un diamètre un peu plus considérable que la dernière portion de l'œsophage.L'estomac se continue, sans ligne de démar- cation bien tranchée, avec l'intestin qui est court, comme enchassé dans un sillon creusé sur la face supérieure du foie, et qui vient s'ouvrir directement à l'entrée de la ca- vité branchiale, vers l'extrémité postérieure de son bord inférieur.
L’estomac et l'intestin ont leurs parois assez épaisses,
(1) On peut regarder ces petils enfoncements comme des follicules ru- dimentaires, destinés à sécréter quelque liquide propre à agir sur les ali- ments qui séjonrnent probablement dans cette espèce de gésier, avant de parvenir dans l'estomac.
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doublées de fibres musculaires longitudinales et très ap- parentes; ils se distinguent, sous ce rapport, de l’œso- phage et de son diverticulum, dont les parois sont assez minces et transparentes.
Les glandes salivaires, au nombre de deux, offrent encore une conformation très singulière. Elles sont for- mées par des cœcums extrêmement fins, comme rameux, qui viennent s'ouvrir dans un canal excréteur très volu- mineux, ou plutôt dans une espèce de réservoir à parois musculeuses et résistantes qui, après s'être renflé à sa partie moyenne, se rétrécit insensiblement pour venir s’'aboucher à la partie postérieure de la masse buccale, sur les côtés de l'æsophage.
Le foie, de couleur verdâtre, forme presque toute la partie postérieure de la masse viscérale; il enveloppe com- plétement l'estomac, une partie de l'œsophage et de l'in- testin. Les canaux hépatiqnes aboutissent à deux ou trois troncs principaux qui s'ouvrent isolément dans la poche stomacale.
L'appareil reproducteur nous a offert la disposition sui- vante : l'ovaire, constitué par une petite masse granu- leuse, blanchâtre, occupe, avec le foie qui l'enveloppe presque entièrement, la partie postérieure de la masse viscérale. L'oviducte, qui en naît par des ramifications, est très grêle dans la première partie de son trajet; il pré- sente ensuite un renflement considérable, infléchi plu- sieurs fois sur lui-même, se rétrécit de nouveau et, après avoir formé encore quelques inflexions, il aboutit à la matrice qui occupe la partie antérieure et gauche de la masse viscérale, Celle-ci, facile à reconnaîlre à son aspect boursuuflé, dans l'eau, vient s'ouvrir à la partie anté- rieure du bord inférieur de la cavité branchiale, à l'extré- inité d’un tubercule saillant qui a été bien indiqué par M. Krohr. Tout près de son orifice, cet utérus reçoit les canaux de deux vésicules dont l'une correspond à la vési-
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cule à long col qui accompagne ordinairement cet orifice, et dont l’autre, à col très court, est plus petite et paraît avoir d'autres usages.
La verge occupe la partie antérieure ou cervicale de l'animal ; elle a la forme d’un tube charnu qui vient s'ou- vrir, comme nous l'avons dit, à la base du tentacule droit et qui se continue en arrière avec un canal flexueux et très grêle. M. Krohn a considéré ce canal comme un canal déférent qu'il a supposé être en connexion avec la matrice; mais nous n'avons pu nous assurer de cette communica- tion qui devrait se faire, d'après l’analogie, non avec la ma- trice, maisavec l’oviducte : nous n'avons, du reste, trouvé aucun organe qui püût être regardé comme l'organe sécré- teur mâle ou letesticule. Nous sommes done porté à croire que ce même canal nest qu'un simple appendice cœvcal de la verge, n'ayant aucune communication avec le reste de l'appareil générateur, ainsi que cela a lieu dans les Bulles, les Bullées, etc. Nous n'avons toutefois pas pu pousser nos recherches assez loin pour aflirmer que cette disposition, importante au point de vue de Ja classifica- tion, est réellement celle de l'organe mâle; nous devons dire, en outre, que nous n'avons pas trouvé, entre l'ou- verture de la verge et celle de la partie postérieure de l'appareil , le sillon qui joint ces deux orifices dans les genres que nous avons cités précédemment (1).
Le système nerveux central se compose de sept gan- glions formant un anneau très serré autour de l’œsophage. Les deux ganglions cérébraux , assez volumineux, four- nissent trois ou quatre nerfs qui se rendent à la bouche,
(1) Si la disposition de l'appareil générateur était, dans les genres Lo- phocerus et Lobigcr, semblable à celle du même appareil dans les Bulles, les Bullées, etc., comme nous le croyons, il faudrait regarder l’organe en grappe ou l'ovaire comme étant à la fois l'ovaire et le testicule. (Voir, à ce sujet, le Mémoire de M. Gratiolet, inséré dans le 2° N° de ce journal, page 446, sur les fonctions de cet organe dans les Gastéropodes hermaphro- dites.)
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aux yeux et aux tentacules : ces derniers nerfs ont un volume considérable. En dessous des ganglions cérébraux, sont deux autres ganglions un peu plus gros, dont les nerfs se distribuent exclusivement au pied et à ses appen- dices. Enfin, en arrière des ganglions précédents, se trouvent trois petits ganglions qui envoient des filets ner- veux aux viscères. Deux de ces ganglions sont placés à
auche; le troisième, extrêmement petit, est situé du côté droit. À la partie postérieure de la masse bucccale se voient encore, comme d'ordinaire, deux petits gan- glions sphériques dont les filets se distribuent à cette par- tie, aux glandes salivaires et à l'æsophage.
Les habitudes et les mœurs des Mollusques dont nous nous occupons ici ont beaucoup C’analogie avec celles des Actéons : on les trouve parmi les plantes marines dont ils paraissent faire leur nourriture. M. Krohn a recueilli les individus qu'il a observés, à Messine; ceux qui ont servi à nos observations proviennent de Malte, où ils pa- raissent être assez communs : nous les devons à notre Col- lègue et ami M. H. Mitire, médecin de la marine.
Du genre Lomicer.
Nous n'avons pu avoir, de ce genre, que la coquille dont la forme diffère un peu de celle du genre précédent.
Cette coquille est également cartilagineuse, très mince, très fragile, d’un blanc transparent; elle est ovale-oblon- gue, convexe, très finement striée en long, à sominet in- volvé; l'ouverture est plus haute que le sommet, deux fois plus longue que large, versante aux deux extré- mités; la lèvre externe, étendue au-dessus du som- met et arrondie supérieurement, se continue dans ce point avec la lèvre interne qui est réfléchie sur l’avant-dernier tour.
Quant à l'animal, il diffère extérieurement de celui du genre Lophocercus par la longueur moins considérable de
je
la partie postérieure du pied et surtout par ses appendices latéraux qui, au lieu de former une simple expansion aliforme, représentent de chaque côté comme deux na- geoires assez grandes, arrondies , pédiculées à leur origine.
L'organisation intérieure est à peu près la même dans les deux genres; d’après les détails donnés par M. Krohn, les différences ne seraient que dans la masse buccale qui est un peu plus développée dans le g. Lophocercus, si ce n'est pourtant l'appendice lingual qui, dans le geure Lobiger, se présente sous la forme d'un cœcum volumi- neux, se prolongeant en arrière de la masse buccale en formant plusieurs replis.
Nous ne savons si ces différences, tant extérieures qu'in- térieures, sont assez importantes pour justifier l’établis- sement des deux genres proposés par M. Krohn ; nous serions plutôt porté à croire que ces Mollusques devront être réunis dans un seul et même genre, car ils appartien- nent évidemment à un type d'organisation identique : leurs mœurs et leurs habitudes paraissent être aussi les mêmes.
En eherchant à établir les aflinités zoologiques de ces Mollusques, M. Krohn a très bien fait ressortir les anaio- gies nombreuses qu'ils présentent avec les Aplysies, les Balles, les Bullées, etc. . Parmi ces analogies, il en est une sur laquelle nous croyons devoir insister. Chez les Aply- siens et les Acères, le pied offre généralement cela de par- ticulier qu'il est également disposé pour la reptation et pour la natation ; ainsi, l'on sait que la plupart des Aply- sies nagent fort bien au moyen des larges expansions que leur pied forme sur ses parties latérales. Gette disposi- tion de l’organe locomoteur existe aussi dans la plupart des Bulles, etelle est tellement marquée dans le genre Grasté- roptère qui appartient à la même famille, que ce Mollus-
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que a été classé parmi les Ptéropodes par les premiers zoologistes qui l'ont fait connaître. Or, nous trouvons la même conformation dans les genres Lophocercus et Lo- biger dont le pied forme, sur les côtés, de véritables na- geoires qui servent, sans aucun doute aussi, à la natation chez ces Mollusques. Un autre trait caractéristique de l'or- ganisation des Aplysiens et des Acères, et qui est d'une grande importance pour la classification , se trouve dans la disposition de l'appareil générateur et dans la sépara- tion des deux parties qui constituent le sexe mâle. Il est vrai que ce point n’est pas encore complétement établi pour les deux genres dont nous discütons en ce moment les analogies; mais nos observations nous autorisent à l’ad- mettre provisoirement, et M.Krohn n'a émis, du reste, con- tre cette manière de voir, qu'une simple supposition.L’ab- sence du sillon qui réunit les deux orifices génitaux dans les Aplysies, les Bulles, etc., n'est pas une raison suff- sante pour faire rejeter une disposition analogue des or- ganes de la génération dans les g. Lophocercus et Lobiger, car ce sillon extérieur manque aussi chez certains Ptéro- podes qui offrent pourtant la disposition dont il est ici question, dans leur appareil reproducteur. Enfin la struc- ture de la branchie qui, d'après M. Krohn , devrait rap- procher les genres Lophocercus et Lobiger plutôt des Pec-
tinibranches que des Tectibranches, ne nous paraît pas
devoir être prise en si grande considération. L'importance de l'organe respiratoire, au point de vue de la classifica- tion, réside bien plutôt dans sa disposition que dans sa structure , à moins qu'il ne s'agisse de ces différences es- sentielles qui séparent, par exemple , les Mollusques à branchies des Mollusques pulmonés. Or, comme nous l'avons déjà vu, la disposition de la cavité branchiale est tout à fait semblable à celle que l’on trouve dans certains Tectibranches et s éloigne par conséquent beaucoup de celle qui existe chez les Pectinibranches; ct, si la bran-
52068
LE
Ce NOR ET
— 235 — chie, par sa forme et par ses feuillets simples et non dé- composés , se rapproche en eflet davantage de celle des Mollusques de ce dernier groupe, nous croyons qu'on ne peut accorder à ce caractère qu'une valeur tout à fait secondaire.
Si nos observations sur l’appareil générateur des g. Lo- phocercus etLobigervenaient à être confirmées, tous lescarac- tères ordinairement employés pour la classification, savoir, Ja forme de l'animal, la disposition de l'organe locomoteur, celle de la branchie et de l'appareil générateur, les carac- tères de la coquille (1), se réuniraient donc, pour faire ranger ces deux genres à côté des Aplysiens et des Acè- res. Dans le cas contraire, de grandes analogies n’en exis- teraient pas moins entre les uns et les autres, et peut-être faudrait-il les placer toujours dans le groupe des Tecti- branches, pour lier ceux-ci aux Pectinibranches, de même que les premiers lient les Gastéropodes aux Ptéropodes qui tiennent en eflet aux Acères par tous les traits de leur organisation, ainsi que l’avait pensé M. de Blainville et comme nous croyons l'avoir démontré dans notre tra- vail sur ce dernier groupe de Mollusques.
Explication des figures. PI. X,
Fig. 1. Le Lophocercus Sieboldit (Krohn), vu par des- sus.
Fig. 2. Le même vu par dessous ou par le pied.
Fig. 3. La partie antérieure du même, vue du côté droit, pour montrer l’orifice de la verge, v’.
Fig. 4, 5, 6. La coquille du même , vue sous ses diffé- rentes faces.
(4) Les coquilles des genres Lophocercus et Lobiger présentent une si grande ressemblance avec celles de certaines Bullées, que les conchyliolo- gistes les ont déjà inscrites parmi celles-ci. (Voir le Thesaurus conchylio- rum de Sowerby; Monographie du genre Bulle, part. x1.)
2. 0860
Fig. 7. Gette figure montre la cavité branchiale ou- verte et sa paroi supérieure, rejetée du côté gauche; à à, ex- pansions latérales du pied ; g, partie postérieure de la masse buccale; t, intestin, &, anus; f, foie; m, matrice; b, branchie; c, cœur; p, pied; n n, bord droit du man- teau.
Fig. 8. Cette figure montre tout le tube digestif : t, partie antérieure de la masse buccale; k, parlie posté - rieure, dans laquelle se trouve la langue ; «, renflement lingual en forme de disque; s,s, glandes salivaires; e’, œso- phage; y, diverticulum de ce dernier; e, estomac ; r, in- testin ; a, anus. — La ligne qui entoure l’estomac et l’in- testin indique la place occupée par le foie.
Fig. 9. Partie postérieure de la masse buccale ouverte, pour montrer la langue.
Fig. 10. Appareil de la génération : o, ovaire ou or- gane hermaphrodite; d,d', oviducte et son renflement ; m,m, matrice ; 0, orifice extérieur de cette partie de l'appareil; x, vésicule copulatrice ou à long col; 3, autre vésicule annexée à cet office; v, verge ; g, son appendice postérieur ou canal déférent; w’, orifice extérieur de cet organe,
Fig. 11. Collier nerveux.
Fig. 12. Une coupe du pied pour indiquer sa forme.
Fig. 18 et 14. Coquille du Lobiger Philippui (Krohn).
OgservarTions sur les zoospermes des Hélices , par M. Pierre GRATIOLET (1).
Explication de la planche relative a ces observations.
PIX: Fig. 1. — Organes générateurs de l’'Aelix pomatia dé-
(4) Voir le N° II du Journal de Conchyliologie, page 116.
roulés et ouverts, de manière à faire concevoir leurs relations réciproques et la composition sénérale de l'appareil génital.
5 PPARERS
a. Vulve ou orifice commun;
b. Vestibule antérieur ou vagin ;
c,c. Vestibule postérieur dans lequel vienuent s'ou- vrir plusieurs appareils accessoires;
d. Canal faisant suite au vagin;
e. Vésicule copulatrice terminant ce canal et dans laquelle les zoospermes sont déposés pendant l'accouplement.
Tous les organes de la génération s'ouvrent, dans l’un ou l’autre vestibule. z. Ouverture du fourreau de la verge qui se déve- loppe en A.
6. Orifice de la bourse du dard B.
2. Orifices des appareils multifides, dont les troncs ont été divisés en DD.
. Orifice de l'utérus, revêtu d'un bourrelet circulaire. On voiten EEE, l'utérus intestiniforme, avec ses plis formant des loges;
EE. Sommet de l'utérus, formant l'organe albumi- nipare ;
FF. Portion utérine du canal déférent ;
F’. Portion terminale du canal déférent ;
K. Organe éjaculateur accessoire du canal déférent;
L. Parüe intestiniforme du canal déférent;
M. Racine du canal déférent.
N. Organe hermaphrodite (ovaire et testicule).
Fig. 2. — Un cœcum de l'organe hermaphrodite ,
montrant un œuf contenu dans sa vésicule de
Graaf.
a. OEuf.
b. etc. Paroi dédoublée du cœcum, formant une loge qui contient l'œuf.
"Ji
Fig. 3. — Zoospermes du canal déférent.
Fig. 4 et 5. — Zoospermes de la vésicule copulatrice. a. Loosperme en voie de développement. b. Zoosperme métamorphosé.
Fig. 6. Zoosperme à tête en tire-bouchon de la Palu- dine vivipare.
\
Fig. 7. Zoosperme à pinceau caudal de la Paludine vivipare.
Norice sur les genres Diplodonta et Scacchia; par M. H. Mirree, chirurgien-major de la marine.
Le genre Lucine, établi d'abord par Bruguière, et adopté par Lamarck qui l'a compris dans sa famille des Nymphacées, renferme des coquilles si variables dans leurs caractères essentiels, que quelques auteurs ont cher- ché, de nos jours, à le diviser en plusieurs groupes dis- tincts : tels sont les genres Cryptodon de M. Thomson; Bulnaria de; Hartmann; Lentillaria de Schumacher. Il en est de même du genre Myritæa de M. Turton, qui a: pour type la Vénus spinifera de Montagne, et du genre Diplodonta proposé par M. Broÿn, en 1833, pour les es- pèces à ligament extérieur, et dont la charnière, dépourvue de dents latérales, offre deux dents, dont une bifide, sur chaque valve. Enfin. plus récemment, M. Philippi, dans le 2° volume de son Catalogue des Mollusques du royaume des Deux-Siciles, a créé les deux genres Scacchia et Pty- china, le premier, pour le Loripes elliptica de Scacchi; le second, pour une petite coquille voisine des Lucines, dont elle ne diffère que par le pli postérieur des Tellines.
Mais, de toutes ces coupes génériques, formées au dé- pens du genre Lucine et fondées sur les modifications de la charnière, que l’on sait être si nombreuses et si variées, les seules qui méritent d'être conservées dans une méthode
Le se l'r' es,
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naturelle, parce quelles sont confirmées par l'organisation des animaux, sont les genres Diplodonta et Scacchia.
Une relâche dans la rade de Rio-Janeiro, dans le cours d'un voyage à l'Ile de la Réunion et à Madagascar, m'a permis de me livrer à l'étude des Mollusques qui vivent dans cette partie du rivage américain, et, parmi les bival- ves que la mer avait jetées sur la plage, à la suite d'un coup de vent, je distinguai une coquille globuleuse, offrant tous les caractères assignés par M. Broÿn à son genre Diplodonte. Quelques jours après, dirigeant mes recher- ches dans la baie de Bon-Foyage, je rencontrai la même coquille, mais vivante et en assez grand nombre pour en faire l'examen anatomique , et je notai les faits d’organi- sation que cet acéphale me présenta , et qui l’éloignent essentiellement des Lucines, comme on peut le voir par le simple exposé de ses caractères extérieurs.
Animal, Ovoïde, globuleux, enveloppé dans un man- teau épais, à lobes unis dans toute leur circonférence, présentant seulement deux ouvertures; l'une antéro-in- férieure, assez grande, ovalaire, qui sert à la fois aux mou- vements du pied et à l'entrée de l'eau dans la cavité branchiale; l'autre, postérieure, au-dessous du muscle adducteur de ce côté, sorte de boutonnière à laquelle l'intestin vient aboutir, et sans indice de trachée. Les branchies sont composées de deux feuillets de chaque côté du corps, inégaux, les supérieurs plus étroits que les inférieurs, adhérentslesuns aux autres dans toute l'étendue de leur bord supérieur, et se terminant en pointe en avant. Pendant la vie, ces branchies recouvrent presque entiè- rement la masse viscérale, et arrivent jusqu’au contact de l'ouverture inférieure du manteau quiles met en rap- port avec l'élément ambiant,
La bouche s'aperçoit au-dessous du muscle adducteur antérieur, entourée d'un voile membraneux, sur les cotés duquel s’attachent deux paires de palpes labiaux. Ces
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palpes offrent la même disposition et sont seulement un peu moins étendus que dans la plupart des conchylifères dimyaires, notamment dans les Tellines et les Donaces.
La masse viscérale est arrondie, globuleuse,et le pied, qui lui fait suite, représente une cordelette douée d’une grande contractilité et terminée par un renflement glan- diforme, de couleur brune foncée. Ce gland, composé d’une sorte de tissu érectile, est traversé par un pertuis qui s'élargit à la base du renflement et qui parcourt, sous la forme d'un véritable canal, toute la longueur du pied, pour se terminer, en se ramifiant, dans les lacunes de la masse viscérale.
Enfin les muscles adducteurs sont presque égaux et se fixent très près du rebord des valves.
La coquille de ce Diplodonte nous paraît inconnue et inédite, et je propose de l'inscrire dans les Catalogues sous Je nom de Diplodonta Brasiliensis.
C'est une coquille libre, arrondie, globuleuse, équi- valve, inéquilatérale , un peu tronquée sur le côté anté- rieur. Le ligament est extérieur, proéminent et inséré sur le rebord même des valves. La charnière est composée de deux dents intrantes sur chaque valve, la postérieure de la valve droite, l’antérieure de la valve gauche, bifides. Absence complète de dents latérales. Les impressions musculaires sont subégales, la postérieure arrondie, l'antérieure ovalaire et jamais allongée comme celle des Lucines; l’impressien palléale est simple, sans sinuosité ; enfin le disque intérieur des valves est lisse, sans stries ni ponctuations. Toute la coquille est d'un blanc jaunûtre, et la surface extérieure des valves ornée de lignes d'ac- croissement concentriques et régulièrement disposées.
Elle habite la rade de Ric-Janeiro , dans la baïe de Bon-Foyage où elle vit dans le sable, à peu de profon- deur, en compagnie de la Lucina divaricata, et de plu- sieurs espèces de Tellines.
Les Diplodontes s'éloignent, comme on voit, des Luci- nes, par des caractères importants de l'organisation exté- rieure des animaux; car il est hors de doute aujourd’hui que les vraies Lucines n'ont qu'un seul feuillet branchial de chaque côté du corps, la bouchedépourvue de tentacules, et le manteau percé, en arrière, de deux ouvertures dont la supérieure est généralement munie d’une trachée, ainsi que j'ai pu le constater moi-même sur onze espèces de ce genre intéressant , sur lequel je me propose de publier prochainement le résultat de mes recherches.
Les coquilles diffèrent aussi dans les deux genres, puis- que, dans les Lucines, la charnière offre le plus souvent des dents latérales, et jamais les deux dents bifides des Diplo- dontes; le ligament, couvert par les bords du corselet ou enfoncé profondément derrière les nymphes, n'est jamais bombé et très saillant à l'extérieur ; enfin les impressions musculaires sont très inégales, la postérieure arrondie, l'antérieure étroite et très allongée.
Les Diplodontes ont avec les Ongulines les rapports les plus intimes d'organisation ; mais encore elles s'en dis- tinguent par les caractères de la coquille et par les habi- tudes des animaux des Ongulines, dont la plupart des espèces vivent dans les pierres et les madrépores, à la manière des Ÿ’énérupes et des Saxicaves; je dis la plupart des espèces, car j'ai sous les yeux l'animal du Félan d'A- danson, qui est une véritable Onguline, et que j'ai trouvé enfoncé dans le sable, sur le rivage de Dakar, près de l'île de Gorée.
Les Diplodontes forment donc un genre très naturel et distinct des Lucines, que l’on peut caractériser ainsi :
Æ4nimal, En veloppé d’un manteau fermé de toutes parts, percé seulement de deux ouvertures; l’une inférieure , grande, pour l'organe locomoteur; l’autre postérieure, pe- tite, pour'les déjections excrémentielles, et sans syphon ; branchies composées de deux feuillets de chaque côté ;
de.
OUTRE
bouche entourée de quatre palpes membraneux, foliacés, de médiocre étendue ; pied vermiforme, terminé par un gland érectile, et canaliculé dans toute sa longueur; mus- cles adducteurs des valves presque égaux, et insérés très près du rebord de la coquille.
Coquille. Libre, équivalve, régulière , inéquilatérale, fermée ; ligament externe, saillant;, deux dents cardinales sur chaque valve; la postérieure de la valve droite et l’an- térieure de la valve gauche, bifides; dents latérales, nulles; impressions musculaires subarrondies, presque égales; impression palléale sans sinuosité.
Les espèces qui appartiennent au genre Diplodonte sont encore peu nombreuses ; les seules que j'aie à men- tionner sont les suivantes :
1° DipLoponTA ROTUNDATA, Brofin. — Lucina rotundata , Montagne. — abitat : le golfe de Tarente, d'a- près Philippi; l'Océan d'Europe, près de Vannes.
2° Dircononra TRiGONULA, Broÿn. — Lucina trigona,
Scacchi. — Æabitat. : golfe de Naples.
3° Dipconoxra apicazis, Philippi. — Habitat : Sicile, à Palerme (Collection de M. Calcara); Corse, d'après M. Requien.
4° DipcoponTA 8RASsILIENtS , Nobis. — Habitat : Rio-Ja- neiro, baies de St-Domingue et de Bonvoyage.
5° DiproponrA niLATATA, Broÿn. — Espèce fossile des terrains tertiaires de la Sicile, Altavilla près Pa- lerme, et trouvée vivante dans la Mer Rouge, d'après Philippi.
6° DirLobonTA LuPinus, Broÿn. — Espèce fossile d’Alta- villa, près Palerme.
Quant au genre Scacchia qui a été créé par M. Phiippi, dans le 2° volume de son Catalogue (1844), il a été ca- ractérisé par cet auteur de la manière suivante :
— A
« Animal. Enveloppé d’un manteau à bords entiers, finement ciselés, et dont les lobes, largement désunis en bas, offrent en arrière une seule perforation anale? Pied comprimé s Ninguiforme À séparé:par ‘un étranglement de la masse viscérale; deux feuillets, branchiaux de chaque côté; bouche munie de quatre appendices labiaux.
Coquille. Transverse, mince, légère, équivalve, inéqui- latérale , légèrement tronquée au côté postérieur, et une ou deux petites dents cardinales sur chaque valve; dents latérales, obsolètes en forme de plis ; ligament double , l'externe plus petit, l'interne inséré dans une fossette oblongue ; impressions musculaires petites, subégales, arrondies ; impression palléale simple sans sinuosité. »
M. Philippi n'indique qu'avec doute l'ouverture pos- térieure du manteau, chez la Scacchie elliptique, mais le zoologiste napolitain l’a parfaitement observée, et j'ai pu constater moi-même cette disposition sur plusieurs indi- vidus de la même espèce que j'ai rencontrée l'année der- nière, vivante, dans le golfe de Naples et la rade d'Ischia. Cette perforation du manteau est une simple boutonnière à laquelle l'intestin vient aboutir, totalement dépourvue de siphon, semblable, en un mot, à l'ouverture anale des Diplodontes et des Ongulines,
Les Scacchies se rapprochent donc de ces deux derniers genres par l'organisation des animaux et par quelques caractères essentiels de la coquille; les branchies, les pal- pes labiaux, les ouvertures du manteau d'un côté; de l’autre, les impressions musculaires égales, arrondies, et l'impression palléale simple, sans sinuosité.
Elles avoisinent aussi les Amphidesmes, par la présence des dents latérales et la disposition du ligament qui est double en réalité; mais elles se distinguent de ces der- nières par des caractères d'une plus grande importance, puisque les Amphidesmes ont le manteau prolongé en arrière en deux siphons allongés, contractiles et séparés
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dans toute leur étendue; et que ces siphons sont mus par un muscle rétracteur qui laisse sur le test une impression sinueuse assez profonde,
Les Scacchies vivent dans le sable, à la manitre des Vénus et des Nymphacées; la Scacchia elliptica a été trouvée par des pêcheurs en compagnie de la Lucine lactée, de la Telline gentille, et de la Fénus vénitienne; rien n'indique d’ailleurs , dans l’organisation de ces Mollusques, qu'ils vivent comme les Ongulines, et qu'ils se logent dans les pierres et les masses madréporiques.
M. Philippi ne mentionne, dans son Catalogue que trois espèces de Scacchies, dont deux vivantes et une fossile.
SCACCHIA ELLIPTICA, Philippi.— Loripes elliptica, Scac-
chi. — Habit : Naples, Treparci, Sicile.
ScaccaiA OvaTA, Philippi. — Habitat : Naples, Sicile,
Ajaccio (Corse), d'après M. Requien.
ScacciA INVERSA, Philippi.—Espèce fossile d’Altavilla,
près Palerme.
Il résulte pour mai, de tout ce qui précède :
1° Que le genre Lucine, tel que Lamarck l’a conservé dans la méthode, renferme des coquilles qui lui sont étran- gères, et qu'il a besoin d’être épuré.
2° Que les genres Diplodonta et Scacchia constituent deux groupes distincts, parfaitement caractérisés et qui ont entre eux de nombreux points de contact.
3° Que ces deux genres sont très voisins, le premier surtout, des Ongulines dont ils diffèrent cependant par les caractères de la coquille et la manière de vivre des ani- maux qui l'habitent.
Aussi je proposerai d'établir avec ces trois genres, Dr- plodonta, Scacchia et Ongulina, une petite famille à part, que j'appellerai la Famille des Ongulines, pour consacrer le nom du genre intéressant qui lui servira de type et qui rappelera en même temps celuide Daudin, son fondateur.
T5
Quant au rang que celte famille doit occuper dans Îa série des conchyfères, il est dificile de l’assigner aujour- d’hui d'une manière rigoureuse et définitive, Toutefois, je ne partage pas, sur ce point, l'opinion de MM. Sowerby et Deshayes qui rangent les Ongulines dans le voi- sinage des Lucines, parce que celles-ci présentent cons- tamment un seul feuillet branchial de chaque côté du corps, la bouche sans appendices labiaux , et les lobes du manteau percés, en arrière, de deux ouvertures dont la supérieure est munie d’un siphon contractile et se repliant quelquefois, comme un doigt de gant, dans la cavité palléale; tandis que les Ongulines ont évidem- ment les quatre branchies, les appendices buccaux des autres conchyfères et le manteau à une seule perforation postérieure et sans indice de trachée; et ce n'est pas à un simple caractère spécifique, car les animaux de l'Ongu- lina rubra, du F'élan d’'Adanson et de l'Onguline blanche m ont offert les mêmes traits d'organisation.
Je pencherais plutôt vers l'opinior de M. Duvernoy qui place les Ongulines à côté des Mytilacées, si la disposition du pied, celle des muscles adducteurs chez les Moules et les Lithodomes, et la faculté qu'ont ces derniers Mollus- ques de filer un bissus n'étaient des motifs suffisants pour faire rejeter ces rapports.
Cette question de taxonomie , à l'égard du petit groupe qui fait le sujet de cette Notice, comme du reste pour un grand nombre de genres de la classe des conchyfères, est donc encore subjudice, et la science a besoin de nouveaux faits pour la résoudre. Ce n’est que lorsque les animaux de cette division seront bien connus que l'on pourra for- muler un arrangement méthodique des genres et des fa- milles, dans l’ordre des affinités zoologiques, et relier les uns aux autres tous les chaînons de cette longue série des acéphales, qui se trouve sur bien des points interrompue.
Nota. Je regrette de ne pouvoir donner ici la figure de
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l'animal de la Scacchra elliptica; mais les individus que j'ai cherché à conserver dans une préparation alumineuse, ont été tellement altérés par la liqueur, que je n'aurais pu en retracer fidèlement les caractères.
Explication des Jigures. PI. XII.
Fig. 1. 4 et B. Coquille du Diplodonta brasiliensis, Mittre.
Fig. 2. 4. Valve droite; B. Valve gauche.
Fig. 3. Charnière.
Fig. 4. Animal enveloppé de son manteau.
Fig. 5. Le même dépouillé du manteau, pour mettre à découvert la bouche et les tentacules labiaux,
les branchies, la masse viscérale et le pied (1).
Descrirrion d'un nouveau genre de coquilles unival- ves, par M. Soucever.
Parmi les coquilles pélagiennes que nous avons recueil- lies dans notre voyage autour du monde sur la corvette la Bonite, nous en avons trouvé une qui s'éloigne d’une manière assez tranchée, par ses caractères, de tous les gen- res connus de coquilles univalves, pour que nous nous croyions autorisé à la considérer comme le type d'un genre nouveau. Nous désignerons, sous le nom de Calca- rella (2), ce genre dont les caractères sont :
(1) La planche relative à ces figures paraîtra dans le prochain Numéro.
(2) De Calcar, éperon, à cause de la ressemblance de cette coquille avec la molette d’un éperon.
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G. CazcArELLA, nobis.
À NIMAL 18n0tum.
Tesra sub-globosa, cornea, pellucida, valdè tricarinata : carinis distantibus, eristato-dentatis: dentibus triangulo- acuiis, regularibus ; anfractibus tribus, supra planis; spira bicarinata, apice mamillato ;
Apertura triangularis, intus semi-lunaris, incrassata ; labro trispinoso : spinis triangularibus, acutis ; columella incrassata, sinuosa, medio anticè convexa.
OpErcuLum ?
Genre Calcarelle. ANIMAL inconnu.
Coquize sub-globuleuse, cornée, transparente, forte- ment tricarénée ; à carènes séparées, dentées en crête, avec les dents triangulaires, aiguës et régulièrement espa- cées ; trois tours de spire, aplatis en dessus; spire à deux carènes et à sommet mamelonné.
Ouverture triangulaire, semi-lunaire et épaissie à l’in- térieur; lèvre externe portant trois épines triangulaires, aiguës; lèvre interne calleuse, formant un bourrelet sail- Jant en dehors, sinueuse, avec le centre convexe en avant.
OPERCULE ?
Observations. — Ge genre, que nous proposons d’après la coquille seulement, n'ayant malheureusement pas pu en observer l'animal, nous paraît devoir être caractérisé surtout par la nature cornée de cette coquille, par sa trans- parence, par les carènes très prononcées dont elle est ar- mée, par la forme de l'ouverture et par celle de la colu- melle. Des genres connus jusqu'à présent, le genre Tri- chotropis de M. Sowerby est celui dont notre nouveau genre paraît se rapprocher le plus; mais il en diffère par des différences importantes que nous allons faire ressortir :
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La coquille du g: Calcarella est cornée, sans épiderme ; celle du g. Trichotropis est calcaire et épidermée ;
Le g. Calcarella à Va spire à peine saillante; dans le g. Trichotropis la spire est presque aussi grande que l’ou- verture;
Le g. Calcarella à les carènes régulièrement distancées etau nombre de trois; dans le g. Trichotropis, elles sont irrégulièrement disposées et au nombre de deux (T°. uni- carinata, Sowerby), ou au nombre de trois (T°. bicari- nata, Sowerby);
Dans le g. Calcarella , les divisions ou dents des carè- nes sont de même nature que le test; dans le g. Tricho- tropis , ces dents sont formées surtout par des prolonge- ments épidermiques ;
L'ouverture du g. Calcarella est semi-lunaire intérieu - rement et entière ; celle du g. Trichotropis est ovale ou trigone et canaliculée à la base;
La Columelle est large, calleuse, sinueuse et renflée en bourrelet dans le g. Calcarella ; elle est arquée ou sinueuse dans leg. Trichotropis, mais mince et réfléchie;
Dans le g. Trichotropis, la Columelle est obliquement tronquée à la base; rien de semblable n'existe dans le g. Calcarella;
Dans le g. Calcarella, la coquille n'est ni ombiliquée, ni perforée ; celle du g. Trichotropis est, au contraire, large- ment ombiliquée ou perforée.
Telles sont les différences qui séparent ces deux genres, en n'ayant égard qu'à la coquille; mais il est plus que probable que des différences bien plus grandes encore les éloignent sous le rapport des animaux, car les espèces du g. Trichotropis sont littorales et paraissent se rapprocher beaucoup des Pourpres, tandis que la coquille du g. Cal- carella est, comme nous l'avons déjà dit, une coquille pélagienne dont l'animal doit offrir par conséquent une organisalion analogue à celle des Mollusques qui vivent
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loin des rivages. Nous ne pourrions émettre ici que des hypothèses sur la forme de cet animal, la coquille n'ayant de rapports bien évidents avec aucun des genres connus, parmi les coquilles pélagiennes. Il est donc nécessaire qué des observations nouvelles viennent nous éclairer à cé sujet , car ce n’est que par la connaissance de l'animal que la valeur du genre que nous proposons pourra être définitivement établie, ct qu'il sera surtout possible de le placer dans ses rapports naturels. C'est pour provoquer de nouvélles recherchés de la part des naturalistes qui se trouveront placés dans des circonstances favorables pour les faire, que nous avons cru devoir signaler cette coquille curieuse à leur attention.
Calcarella Spinosa, nobis.
Nous désignons sous ce nom l'espèce unique sur la- quelle nous établissons ce genre.
Quoique transparente, cette coquille a une assez grande épaisseur ; très apparente à l'ouverture, cette épaisseur se continue dans les tours de spire, comme le montrent les dessins que nous en donnons. Sa surface externe est très lisse, dans l'intervalle des carènes. Les angles épi- neux de la lèvre externe sont séparés par des échancrures assez profondes.
Dimensions.— Largeur de la coquille au dernier tour, 5 millimètres; hauteur, 4 millimètres.
Habit. — Cette espèce provient des mers du Sud : nous en avons recueilli trois exemplaires absolument semblables pour les caractères et pour le volume. Au- cune de ces trois coquilles ne contenait son animal,
Explication des figures.
Pl Xe N°15, 16 et 17. — Coquille vue sous ses différents faces. N° 18. — Grandeur naturelle.
17
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RecnencHes sur les mœurs des Turets, par M. L. Lau- renT, docteur ès-sciences, en philosophie et en mé- decine ; ancien professeur d'anatomie, de physiologie et chirurgien en chef de la marine, en retraite ; ancien suppléant de M. de Blainville à la Faculté des sciences et membre des Sociétés Philomatique et Biologique de Paris, etc. , etc.
Si nous parvenons à prouver que les Tarets ne pondent pas des œufs et n’éja- culent pas de sperme, à quoi peut servir le projet de tuer dans l’eau les sperma- tozoïdes qui doivent féconder les œufs desquels doivent naître les Tarets ?
Les études faites sur le genre Taret, depuis Aristote et Théophraste, jusque vers la fin du xvin siècle, n'ont pu avoir un caractère vraiment scientifique, en raison du peu de progrès de la Malacologie, et ce n'est que depuis les grands travaux systématiques faits en zoologie, par Adan- son, G. Guvier, Lamarck, de Blainville, qu'on commence à faire surgir de toutes ces études, la caractérisation nette de ce genre, de ses rapports avec les Pholades, et de son rang dans la classe des Mollusques acéphalés.
On conçoit facilement toutes les difficultés qu'il a fallu vaincre, pour arriver au point où nous sommes actuelle ment, par suite des études anatomiques de plus en plus soignées, depuis Swammerdam, Lister, Poli, G. Cuvier et surtout depuis que M. de Blainville, résumant les travaux de ses prédécesseurs, a proposé de faire marcher de pair l'anatomie des Mollusques avec la Conchyliologie. Nonobstant tous ces travaux si utiles et si fructueux, dont la science s'est enrichie, on ne peut s'empêcher de recon- naître toutes les difficultés qu’il faut encore vaincre, pour perfectionner l'anatomie et la physiologie des Mollusques, etsurtout de ceux de la classe des acéphalés, parmi lesquels
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se range le genre Taret, dont les aflinités avec les genres voisins, sont suffisamnent bien déterminées. Mais comme on le verra dans le cours de ce Mémoire, les études ana- tomiques et physiologiques fournies par les naturalistes français, anglais, allemands et italiens sont non seulement incomplètes, mais encore poursuivies suivant une direc- tion qui ne permet guère d'espérer d'arriver à une con- naissance exacte de l'organisation de ces animaux. Ce sont les obstacles contre lesquels nous nous sommes heurtés, en étudiant l'anatomie , l’ovologie, et l'embryologie de plusieurs genres de gastéropodes et de quelques acéphalés qui nous ont suggéré l'idée de trouver les moyens d’apla- nir des difficultés que je crois insurmontables pour les observateurs les plus habiles ét les plus patients; et l’on reconnaîtra, je l'espère, qu'on ne pourra les vaincre qu'en poursuivant, avec persévérance, des recherches expéri- mentales sur les mœurs de ces animaux, pour frayer une voie sûre à des études anatomiques et physiologiques aussi exactes que possible.
Quand on a été dans l’obligation de lire attentivement en première ligne les Mémoires originaux publiés succes- sivement sur les Tarets par Valisnieri (1715), Sellius (1733 et 1753), par Adanson (1756 1759), par Delle Chiaje (1830), et les recherches les plus modernes de M. Deshayes, dans son Traité élémentaire de Gonchylio- logie et dans ses notes à la deuxième édition des Animaux sans vertèbres de Lamarck; lorsqu on a dû examiner en- suite les publications successives de Deslandes 1720, de Rousset et de Massnet, on arrive à constater que tous ces auteurs ou gardent prudemment le silence, au sujet de Ja sexualité des Tarets, ou les considèrent comme étant her- maphodites et n'ayant pas besoin de s’accoupler, et que tous s'accordent à dire que les Tarets sont ovipares et pondent des œufs. Ces œufs et les embryons des Tarets ont été même si mal figurés par Sellius qu'on ne peut en
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tirer aucun parti avantageux; et M. Delle Chiaje a donné aussi une figure de l'embryon du Taret, qu'il donne pour celle de l'œuf de cet animal.
C'est ici le moment de faire observer que M. Deshayes, auquel on doit des recherches anatomiques sur les Ta- rets(1}, avoue avoir rencontré des difficultés fort grandes, à l'égard du système nerveux et des organes de la re- production de ces animaux. Il est beaucoup à regretter que M. Deshayes, dont les études ont porté sur le Faret à palettes ovales, n'ait point trouvé les individus en état de reproduction : ce qui lui aurait permis d'en décrire les œufs et le développement des embryons.
Tous les auteurs que nous venons de citer s'accordent donc à regarder, en général, les Tarets comme se repro- duisant par des œufs qui se développeraient au dehors et comme étant hermaphrodites. Tous s'accordent également à parler des ravages qu'ils produisent dans les bois, au moyen de leur tarière ou coquille bivalve (Adanson) ou d’un suc acide (Turton, Deshayes). Valisnieri, Rousset, Massuet ajoutent à leurs observations sur les Tarets l’in- dication des moyens de remédier à leurs ravages. Dans cette énumération rapide des Mémoires publiés sur ces animaux nuisibles, nous avons négligé, à dessein de men- tionner les Mémoires de plusieurs naturalistes anglais, soit parce que ces études n’ont pas élé faites sur les ani- maux vivants (Everard Home), soit parce que nous au- rons souvent l’occasion de eiter l'excellent travail sur le Teredo navalis et le Limnoria terebrans publié par M. Wil- liams Thompson en 1835 (dans le nouveau journal phi-
losophiqne d'Edimbourg (2).
(1) Voyage scientifique en Algérie.
(2) Ce travail de M. Williams Thompson et un mémoire du docteur Coldstram sur le Limnoria terebrans (New Philosophical Edin burgh Jour- nal) ont été traduits de l’anglais, sur ma demande, par l’ordre du Minis- tre de la marine, M. le baron de Mackau, et cette traduction fait partie des pièces du dossier relatif à notre mission scientifique.
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Pour compléter celaperçu historique des travaux faits sur les Tarets, il ne nous reste plus qu’à mentionner les études de M. Quatrefages, sur ce genre de Mollusques, qui ontété publiées dans les Annales des sciences naturelles, en 1849.
M. de Quatrefages, dont je suis ici dans la nécessilé d'examiner, au double point de vue zoologique et écono- mique, les recherches sur les Tarets, en a donné de pre- mières notes insérées dans le Bulletin de la Société philo- matique. Ces communications donnaient prise à des re- marques critiques de ma part, en raison de ce que ses assertions étaient contradictoires des résultats de mes ob- servations sur les Tarets; résultats que j'avais consignes dans quatre rapports que j'avais adressés au Ministre de la marine, à la suite de mes voyages dans les grands ports militaires et au Havre.
M. de Quatrefages ayant développé, in extenso, dans les Annales des sciences naturelles, la substance de ses notes, je me trouverai ainsi en mesure de mieux dis- cuter Ja valeur scientifique de ses résultats comparés aux miens. En l’état actuel, il me paraît très probable que les matériaux recueillis par M. de Quatrefages, pendant envi- ron quatre mois au port des Passages (Guipuscoa, en Es- pagne), ne sont pas en nombre suflisant, ni élaborés avec toutes les précautions convenables, pour éviter l'erreur ; et c’est ce qu'il me sera facile de démontrer en opposant des observations et des remarques très judicieuses de M. Quatrefages lui-même, à ses propres assertions que je crois hasardées, ou du moins prématurées.
Les considérations que nous venons de présenter suffi- sent déjà pour faire pressentir tout l'intérêt qui s'attache au genre Taret, soit au point de vue zoologique, soil au point de vue économique, afin de pouvoir se garantir des ravages que ces animaux produisent dans les bois em- ployés dans les constructions navales et et hydrauliques, et surtout dans les grands approvisionnements de bois de
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marine conservés dans l’eau. Nous nous proposons main- tenant d'exposer, dans ce Mémoire, les résultats de nos observations sur les mœurs des Tarets et d'indiquer l’ordre dans lequel on devra utiliser ces résultats, afin de les appli- quer à la conservation des bois. Maïs avant d'aborder cet exposé, il ne sera pas inutile de faire connaître ce qui nous a déterminé à entreprendre et à poursuivre ces recherches.
Nous avions terminé, en 1841, nos recherches sur l’Hy- dre et l’Eponge d’eau douce, nous les avions adressées à l'Académie des sciences , pour le concours des prix Mon- tyon 1842, et les résultats importants au point de vue zoologique, et surtout à celui de la zoogénie, résultats qui nous avaient coûté trois années d'observations expéri- mentales, nous suggérèrent l’idée que, si de semblables études étaient poursuivies à l'égard des animaux nuisibles ou utiles au matériel d'un grand service public, elles pourraient être d’une très grande opportunité : c'est là le motif qui nous détermina à soumettreà M. le Ministre de la marine (M. l'Amiral de Mackau) une demande de vouloir bien prendre en considération nos vues, dans l'intérêt du département qu'il dirigeait. Ma proposition présentée, sur la fin de 1843, fut soumise au directeur des travaux maritimes des ports ; il me fut prescrit d'indiquer les espèces d'animaux sur lesquelles il serait plus urgent de faire des recherches. Mon attention dut se porter de suite sur les Tarets et le Termite lucifage. L’administra- tion de la marine agréa ce choix et y joignit le Lyméxy- lon naval, et il fut décidé, sur la fin de 1844, que je rece- | vrais la mission d'aller étudierles mœurs de ces animaux, dès le printemps, dans les deux ports que j'avais désignés comme plus favorables à ce genre d'études.
Après avoir reçu de l’Amiral-Ministre l’ordre d'aller remplir cette mission scientifique telle que je l'avais con- çue, m'étant muni de documents et d'objets que j'avais obtenus de l'administration, je partis, en avril 1845, pour
ne
le port de Toulon, dans lequel je me livrai aux études pré- paratoires, et surtout à la connaissance pratique de toutes les opérations qu’exige l'approvisionnement et la conserva- tion, pendant le séjour des bois dans les lieux et les mi- lieux choisis pour leur dépôt. Cette connaissance préli- minaire m'était indispensable, afin de pouvoir bien dis- cerner dans mes études de mœurs, la partie de ces études qui pouvait être la seule applicable ou la plus impor- tante, à l'égard de l'application qu’il convenait d’en faire.
Je ne me dissimulai pas les difficultés de divers genres que je devais rencontrer dans mon travail scientifique; : mais ce travail devant confirmer des vues qui m'avaient été suggérées, par mes recherches sur les Mollusques gas- téropodes, devant servir surtout à éclairer MM. les Ingé- nieurs, les oMciers militaires et les administrateurs de la marine, dans les questions diverses de la conservation des bois, si débattues de nos jours chez toutes les nations maritimes, principalement en France et en Angleterre ; ce travail, disons-nous, devait avoir un caractère en même temps théorique, pratique et critique.
Les données théoriques devaient être fournies par les Sciences naturelles, physiques et chimiques. L'examen de nombreux documents et de faits recueillis par les hommes du métier, en constituait la partie pratique ; enfin l'énorme importance d’arriver au but proposé, en em- ployant les moyens, les procédés et les méthodes les meil- leurs et les plus économiques, devait servir de poirt de départ et de fondement dans les études critiques.
Nous insisterons plus particulièrement, dans ce Mé- moire, sur le choix à faire à l'égard des données théori- ques qu'il nous faut maintenant caractériser. Voici quelles sont ces données auxquelles nous avons été conduits dans nos recherches :
L'observation et l'histoire naturelle exactes, autant que possible, des mœurs des animaux, sont, avec juste raison,
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susceptibles d'être considérés comme les fondements d'une science en quelque sorte nouvelle, puisqu'elle est l'étude scientifique du développement complet des êtres vivants. Or cette étude, que nous avons proposé, le pre- nier en France, d'instituer, sous le non d’Ethicologe, après nos cours faits pendant quatre années sucessives à l’ancien Athénée-Royal de Paris, n'est et ne doit être que l'histoire de la série complète des phases de l'existence des êtres vivants, en les examinant d’abord dans leur état constitutif, c’est-à-dire adulte ou parfait et en état de reproduction, ensuite pendant la série des états suc- cessifs et alternatifs des nouveaux individus, depuis l'ori- gine de l'œuf jusqu'à la mort; enfin dans leurs états des- titutifs, c’est-à-dire de cadavre ou de fossile, ou de vesti- ges, dont l'étude permet d'arriver à la restitution des espèces perdues, plus ou moins voisines des espèces vi- vantes auxquelles il est nécessaire de les comparer.
Tel est le cadre zoologique que tout observateur un peu sévère doit adopter, et nous aurons à en démontrer l'utilité, à l'égard des diverses questions que soulève l’é- tude des Tarets et celle de tous les autres animaux nuisi- bles aux bois de marine.
Nos premières recherches, faites dans cette direction et en insistant plus particulièrement sur l’ovologie et l'em- bryologie comparée, nous permirent d'en appliquer les données acquises et celles que nous recueillions nous-même, à la classification méthodique du règne animal (1). Nous
(4) Voir le tableau de cette classification présenté dans nos considérations postliminaires, à la suite de nos recherches sur l’'Hydre et l’Eponge d’eau douce. Ce travail, couronné par l’Académie des sciences de Paris, en 1844, pour le prix Mon'yon, de Physiologie expérimentale de 1842, fait partie du Voyage decircumnavigation de la Bonite, publié par Arthus-Bertrand.
Cet essai, d’une nouvelle classification-méthodique des animaux, fondée sur les données de leur embryologie comparée, a paru, pour la première fois, dans nos recherches sur les Marsupiaux en 1838 et 1839 (Voyage de ciicumnavigation de la Favorite, par le capitaine de vaisseau Laplace), el se trouve antérieur de quelques années aux classifications nouvelles du
règne animal, publiées par M. Milne Edwars en 1844 et M. Vanbeneden en 1846.
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avions reconu préalablement que la déterminalion des di- vers genres et degrés d'individualité des animaux coïnci- dant avec les études de leur sexualité apparente, cachée ou nulle constituaient un ordre d'études très importantes, sur lesquelles des expériences relatives aux mœurs des animaux fournissaient des éléments essentiels que l'ana- tomie et la physiologie comparées n’ont pu donner, jus- qu’à ce jour. Les résultats de ces expériences sont en eflet et doivent être des arguments péremptoires , et ces faits manquent encore à la science.
Ce sont des études de ce genre qui, déjà appliquées par nous pour la détermination des organes génitaux des Limaces et des Helix trouveront leur application dans les recherches à faire sur la sexualité des Tarets.
On doit voir par cet exposé succinct des principes que nous professons, etque nous avons mis en pratique, depuis plus de dix ans, combien il est intéressant de faire des observations expérimentales de mœurs des animaux nuisi- bles ou utiles, toutes les fois qu'il y a moyen de résoudre ainsi complétement, à leur égard, des questions que l’em- ploidesmoyensanatomiquesetphysiologiquesles plus puis- santslaisse encore indécises. C’est donc la connaissance spé- ciale des mœurs decesanimaux qui doitguider l'observateur dans le choix et l'opportunité des moments pour faire les dissections anatomiques, et les expériences physiologiques qui dévoiïleront alors les particularités de structure et de fonctions des organes, correspondantes aux particularités de mœurs. Nous devons donc prévoir, pour répondre à toute objection qui pourrait nous être faite, qu'en faisant préalablement des recherches éthicologiques ou de mœurs, nous ne nous croyons dispensé, dans aucun cas, de faire ensuite les études anatomiques et physiologiques confir- malives et complétives.
Ces objections étant prévues, on voit clairement que nous ne népgligeons aueunc des données scientifiques,
en
nécessaires, et que si nous nous sommes décidé à mettreen première ligne les observations de mœurs, ça été parce que nous nous sommes trouvé en présence de questions anato- miques et physiologiques non résolues par les zoologistes etles malacologistes les plus recommandables, et que, ren- contrant les mêmes obstacles insurmontables , par la voie anatomique, nous avons dû essayer de les tourner et d’ar- river à la solution desirée par des expériences éthicologi- ques ou de mœurs, que nous répétions en nombre sufk- sant, dans des conditions grandes, moyennes et petites, afin de nous procurer un très grand nombre de faits.
Cette partie de nos recherches, qui est en train d’exé- cution, est donc toute nouvelle, et elle nous servira à cons- tater la prédominance de la science des mœurs sur l'ana- tomie et la physiologie, dans tous les cas où l'insuffisance de ces deux sciences, agissant isolément , sera bien dé- montrée.
Nous avons dû prendre ici toutes nos précautions ora- toires, pour être à l’abri de toute imputation imméritée, pendant la polémique déjà engagée, au sujet des Tarets, au sein de la Société philomatique de Paris, entre M. de Quatrefages et nous.
Après avoir exposé les principes qui nous ont guidé dans nos recherches, après avoir prévu, autant que pos- sible, les principales objections qui pouvaient nous être faites, nous en avons réservé une seule qui se présente de prime-abord aux naturalistes habitués à publier de suite leurs recherches, pour en recueillir plus promptement le fruit. Cette objection sera présentée, lorsque nous aurons développé la série des faits qui semblent la justifier ; mais un examen altentif en fera promptement justice.
Cette objection, (nous devons l'indiquer seulement ici), consiste en ceque le travail qu'exigent les recherches demæurs est, dit-on, trop long. Nous espérons pouvoir démontrer le contraire , et dans ce but nous n’aurons qu'à laisser parler
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les faits qui ont toujours la puissance de prouver la réa- lité cachée sous des apparences souvent trompeuses.
E xposé des recherches sur les mœurs des Tuarets.
Quoique nous ayions suivi, dans nos études scientifi- ques l’ordre théorique indiqué ci-dessus, pour donner plus d'exactitude à nos recherches, nous ne devons point, cependant, entrer ici dans des détails étrangers au but principal de notre mission; c'est pourquoi nous passons, à dessein, sous silence, les résultats de nos études ovolo- giques et embryologiques, parce que, évidemment, les produits de la génération (œufs, spermatozoïdes et em- bryons très jeunes) ne peuvent exercer aucune action nuisible sur les bois; mais nous avons pris soin de coor- donner les données de ces recherches dont la connais- sance est applicable à la conservation des bois, en les rattachant à cinq chefs principaux pour en simplifier l’é- tude et en rendre l'application facile.
Ces cinq chefs de coordination des données scientifi- ques les plus importantes sont les suivants :
1° L'introduction des Tarets dans les bois ;
2° Leur nutrition;
3° Leur propagation ;
4 Leur viabilité;
5° La connexité de leurs dégâts avec les autres causes de destruction.
Introduction des Tarets dans les bois.
Toute la partie des mœurs de ces animaux qui a trait à leur pénétration dans les bois doit être étudiée en pre- mière ligne, parce que c’est évidemment celle dout la con- naissance doit contribuer le plus au perfectionnement et au choix des méthodes de préservation et de conserva-
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tion des bois considérés dans les trois états dits d’avéne- ment, d'approvisionnement et de rendement.
Voici quels sont les résultats de nos observations sur ce sujet :
I. Les Tarets jeunes ou adultes, extraits des bois dans lesquels il ont établi leur habitat et qu'on place dans des vases remplis d'eau de mer très propre, près desquels on place des morceaux de bois, ne peuvent plus y rentrer en perforant de nouveau le bois. La térébration leur est im- possible, en raison de ce qu'ils manquent d’un point d’ap- pui et de ce qu'ils ne peuvent exercer une pression suf- fisante pour faire agir leur tarière ou coquille en forme de rape, ou leur suc acide. Mais lorsque les individus extraits des bois sont très vigoureux, ils peuvent repro- duire complétement leur tube calcaire complet et même s y renfermer du côté de la tête, en bouchant l'orifice cor- respondant au moyen d'une cloison transversale, convexe en avant. Un fait semblable a été recueilli par M. Ey- doux, médecin de la marine, notre délégué, pour conti- nuer nos études au port de Toulon. Ce fait, que nous avons communiqué à la Société philomatique, dans sa séance du 9 juillet 1848, m'a été attribué, par inadver- tance, par M. Deshayes (1), puisque, depuis près de deux ans, la publication de ma communication à la Société philomatique fait connaître que cette observation et cette expérience ont été faites, pour la première fois , par le médecin de la marine, notre ancien élève, qui a bien voulu nous suppléer, depuis notre départ de Toulon, et auquel il nous est agréable de témoigner ici notre recon- naissance, en faisant cette rectification. Si l'expérience de M. Eydoux eût réussi, et nous l’avons prié de la répéter encore plusieurs fois, on aurait pu se procurer fréquem-
(4) Voyez au n° 4 du Journal de Conchyliologie les observations très intéressantes de M. Deshayes, au sujet de la perforation des pierres par les Mollusques, page 33, et la Note à la fin de cette 1° partie de ceMémoire.
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ment l'occasion d'observer directement le mécanisme de la perforation des bois par les Tarets. Mais cette expé- rience nous l'avons tentée sous trois autres formes :
1° Nous avons renfermé le Taret, bien vivant, extrait du bois, dans un tube de verre très transparent, ouvert à ses deux extrémités, fermé, du côté de la tête du Taret, par un bouchon en bois de sapin dont la surface, en con- tact avec la bouche de l'animal , était concave , et nous espérions voir le Taret faire quelques tentatives de per- foration , mais nous ne l'avons jamais vu en donner le moindre indice , ce que nous avons attribué au défaut de point d'appui nécessaire pour quil pût exercer une pression sufhisante contre la surface du bouchon en bois.
2° Nous avons enlevé avec précaution, au moyen d’une gouge, la moitié inférieure d'une portion de la circonfé- rence du canal creusé par le Taret dans le bois, et nous avons remplacé le segment ligneux enlevé, par une lame de verre transparent, afin de voir encore directement le Taret ronger le bois pour prolonger son canal ligneux. Quelque patience que nous ayions mise à surprendre l'animal daus ce travail, nous n'avons pu encore réussir.
3° Enfin nous n'avons pu voir, que quelquefois, le Taret bipalmulé de la Méditerranée, dont nous avions pu nous procurer quelques individus, mouvoir les valves de leur coquille contre le fond du canal ligneux, lorsque nous soulevions l'écorce d'une branche, du diamètre d’un centimètre, dont l'animal avait rongé une grande partie de l'épaisseur de la tige.
Ces observations directes sur des Tarets adultes, jointes à celles que nous avons pu multiplier sur les très jeunes Tarets, me portent à admettre l’action térébrante , au moyen des deux valves de la coquille agissant chacune comme une rape et une lime très fines et demi-circulai- res, sur les parois et sur le cul-de-sac du canal ligneux du ‘Faret. Cette manière de raper et de limer le bois,
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sans cesse ramolli par l’eau, coïncide-t-elle avec l'action dissolvante d’un suc acide; je n’ai nulle raison de nier son concours; mais il m'eût été impossible de recueillir ce suc et d'en démontrer l'acidité, au moyen du papier de tour- nesol. Je n'ai donc pas tenté de le faire, et j'ignore encore si les naturalistes, qui admettent la corrosion du bois par un suc acide, fourni par une glande ou par la peau du pied du Mollusque, sont parvenus à démontrer par l'ex- périence leur interprétation du fait de la térébration des bois.
Quel que soit le mécanisme de la perforation (1), ou plutôt de l'agrandissement et de la prolongation du canal ligneux qui sert d'habitat aux Tarets, il nous a été bien démontré que les adultes et les jeunes, extraits de leur loge ligneuse, n y peuvent plus rentrer. Pour assister à l'entrée des Tarets dans l’habitat ligneux qu'ils doivent se pratiquer, il nous a fallu assister au premier moment de cette introduction. Nous n'avons jamais vu d'œufs non embryonés, ni isolés, ni sous forme d'amas, ni sous forme d’une nappe glaireuse sur la surface des bois; et nous avons pris tant de soins pour tâcher de confirmer à cet égard l'opinion des anciens naturalistes et celle pro- fessée par Duhamel du Monceau , que nous aurions dû parvenir à découvrir ces œufs et le frai des mâles, si, comme M. de Quatrefages l'a avancé et soutenu, ces deux produits de la génération de ces animaux étaient expul- sés par des femelles et par des mâles, ce qui d'après mes observations, très nombreuses à cet égard, ne nous pa- rait nullement probable.
Sur les trois espèces (Taret naval, Taret d'Adanson et Taret bipalmulé de la Méditerranée) que nous observions, le Taret naval est et a élé, à Toulon et à Brest, la seule sur laquelle nous avons pu multiplier nos observations
(1) Nous reviendrons sur ce point, en étudiant les mœurs des jennes T arets.
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dans le but de déterminer le véritable état dans lequel un jeune Taret pénètre, pour la première fois, dans le bois.
N'ayant jamais vu des œufs pondus ni du sperme éja- culé par les Tarets, il m'eût été impossible de les voir éclore au dehors et d'en voir sortir les jeunes Tarets pour s'acheminer vers les bois. Mais ce que nous avons observé constamment, c’est l'expulsion rapide et fréquente des pe- tits qui sortent par l’un des deux siphons de leur mère{1), sous forme d’un globule jaune à peine visible à l'œil nu et se mouvant de suite au moyen de cils natatoires.
C'est l'observation des habitudes et des manœuvres qu'exécute le jeune Taret, à partir du moment de son expulsion hors du corps de sa mère, jusqu’à ce qu'il soit définitivement niché et logé dans le bois, qui constitue le point le plus intéressant et le plus curieux de l’histoire des mœurs de ces animaux, parce que ce doit être sur cette connaissance que devront être fondées les méthodes de préservation et de conservation des boïs placés dans l’eau, considérés dans les deux états dits d'approvisionnement et de rendement; car ce n’est que très rarement que des bois, encore dans leur état d'avénement, se trouvent, par hasard, au moment de l'exploitation , après l’abattage, jetés dans la mer, en raison de ce que la forêt d’où on les tire est sur le rivage, comme nous en avons observé un cas sur une pièce de chêne venant de Sardaigne.
Cette connaissance des mœurs et habitudes du trés jeune Taret nous semble donc, au point de vue pratique, devoir former le point de départ de son histoire, puis- que c’est le seul moment où il est possible de l’observer directement au dehors et de le voir débuter dans son action nuisible; aussi croyons-nous devoir insister plus particulièrement sur ce point important.
(4) D’après les observations de M. Eydoux, mon délégué, ce serait par le siphon excréteur ou supérieur que se fait l'expulsion des petits.
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L'importance réelle de ce fait est très facile à coinpreri- dre, puisque, nonobstant les observations de Sellius, qui avait observé l'embryon et la larve de cet animal, et en avait donné de très mauvaises figures, dès 1733, l’ovovi- viparité des Tarets n'était connue ni d'Adanson, ni de Duhamel du Monceau, ni même de Delle Chiaje, qui, en 1830, donnait une figure peu exacte de cette larve, dont les mœurs étaient ignorées jusqu'en 1845, époque à laquelle je les ai décrites dans mon premier rapport au Ministre daté du 19 novembre même année. J'ai ensuite décrit, avec beaucoup plus de détails, les particularités des mœurs de ces jeunes Tarets, en 1848, dans une note déposée au secrétariat de l'Académie des sciences, afin d'établir mes droits de priorité, du moment où un autre observateur pouvait se croire en mesure de publier très prochainement des observations semblables ou identiques aux miennes; et c’est ce qui a eu lieu en effet, puisque M. de Quatrefages, dans une première communication faite à la Société philomatique, dans la séance du 6 mai 1848, était conduit, par ses études sur l'ovologie et l’embryologie des Tarets, à parler de cette larve dont, à la vérité, 1l n'a point décrit les mœurs avec détails.
D'après le grand nombre de faits recueillis par nous et par notre délégué, au port de Touion (M. Eydoux, mé- decin de la marine), d’après des communications de figu- res prises sur des individus vivants, du Taret bipalmulé de la Méditerranée, par M. de Blainville, et en rappro- chant nos observations et celles de M. de Blainville, des figures données parBruguières, dans l'Encyclopédie métho- dique, du Taret nucivore, je me crois autorisé à considé- rer la majorité des espèces de Tarets comme étant ovovi- vipares et hermaphrodites suffisants, et il ne me reste de doute qu’à l'égard du Taret du Sénégal ou d’Adanson dont j'ai trouvé l'ovaire rempli d'ovules bivésiculaires dans tous les individus que jai ouverts, et n'ayant
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point eu l'occasion de rencontrer des individus dont la glande génitale ne contint que des capsules pleines de zoospermoïdes , ne les ayant jamais vu pondre des œufs ni éjaculer du sperme, ni produire des petits vivants, ni contenir des embryons à divers degrés de développement, je suis fondé à suspendre mon jugement sur le mode de reproduction de cette espèce, qui doit finir pourtant par être connu, quel qu'il soit.
D'après l'examen sérieux des opinions des anciens z00- logistes que nous avons dû faire, l'ovoviviparité de la majorité des espèces de Taret était un fait ignoré des naturalistes jusqu'en 1845. Nous l'avons constaté et signalé le premier, contradictoirement aux traditions de Duhamel du Monceau dont l'opinion sur le frai (œufs et zoospermes des Tarets déposés sur les bois) était encore en grand crédit chez tous les ingénieurs de la marine qui, cependant, n'avaient jamais pu le recueillir. Comment a-t-il pu se faire que M. de Quatrefages ait pu être en- trainé à penser et à écrire, dans sa Note sur les Tarets, publiée dans le bulletin de la Société philomatique, séance du 10 juin 1848:« Ge fuit... peut expliquer l'er- reur dans laquelle sont tombés les anciens zoologistes qui ont cru que les Tarets étaient ovovivipares, opinion que M. Laurent est porté à partager. Ayant proposé à M. de Quatrefages de lui prouver, par la citation des textes que les anciens zoologistes croyaient au contraire que les Tarets étaient ovipares, il a fini par convenir verbalement qu'il avait fait erreur à cet égard.
Mais le fait de l’ovoviviparité pourrait très bien exister avec la bisexualité ou la séparation de sexes comme on en voit des exemples chez les Mollusques acéphalés, quoi- que, pour plusieurs raisons que nous exposerons plus tard, nous persistions toujours à croire que les Tarets sont en même temps ovovivipares et hermaphrodites.
Comine on le voit, l'expulsion des jeunes Farets sous
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forme de larve se présente naturellement comme une preuve non équivoque de l’ovoviviparité à l'occasion de laquelle nous avons fait une digression nécessaire pour relever une imputation erronée et une erreur commises par M. de Quatrefages à ce sujet, et nous aurons, plus tard, en uous occupant de l’ovologie des Tarets, occasion de lui soumettre des remarques critiques, au sujet des observations très judicieuses qu'il a faites sur les œufs de ces Mollusques, qu'il a comparés aux œufs des Mammi- fères. Nonobstant ce rapprochement fort judicieux, M. de Quatrefages partage l'opinion des anciens zoologistes, et croit, comme eux, que toutes les espèces de Tarets sont ovipares et n'en différent qu'en ce qu'il pense (sans en avoir donné la démonstration dans les figures de son tra- vail) que les sexes sont séparés chez les Tarets, et quoi- qu'il ait avancé qu'il a pu rencontrer seulement cinq à six mâles, sur environ une centaine d'individus : il a néoligé à tort de figurer un de ces mâles dont l'organe testicu- laire aurait offert quelque caractère diflérentiel pour le bien distinguer de l'ovaire. On sait, en effet que, soit chez les Pecten, soit chez les Mytilus, la couleur et la
ranulation de l'organe testiculaire ne sont pas les mêmes que celles de l'ovaire,
Nous revenons à l'étude des mœurs du jeune Taret, depuis le moment de son expulsion jusqu'à celui de sa pénétration définitive dans le bois. Nous compléterons ici la description succincte que nous en avons donnée, d’a- bord en novembre 1845, et ensuite celle plus étendue donnée en février 1848, dans la note déposée en paquet cacheté au secrétariat de l'Académie des sciences, dans le but d'établir, au besoin, nos droits de priorité.
Le très jeune Taret, qu'on a considéré avec quelque raison comme la larve de ce Mollusque, n’est autre chose que l'embryon parvenu à son état parfait comme tel, ou au dernier âge de la vie embryonnaire, Au moment de
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son expulsion ou de son apparition au dehors, il se pré- sente, avons-nous dit, sous forme d’un globule jaunâtre qui se meut de suite et ne tarde pas à se mouvoir et à na: ger dans l'eau, au moyen d'une collerette de cils vibra- tiles. Porté sous le microscope, où même observé à la loupe, on lui reconnaît une forme de coquille sphérique et bivalve, semblable à celle desémbryons des Mollusques acéphalésen général, Ce premier caractère , le peu de dé- veloppement des deux siphons, la présence d'une cou- ronne de cils vibratoires et enfin celle d’un long pied qu'il fait bientôt sortir pour marcher sur les corps solides, sont autant de traits distinctifs qui ont dû nous suggérer l'idée de considérer ces très jeunes Tarets encore libres, comme une sorte de larve : ce qui a été interprêté depuis de la même manière par les observateurs qui nous ont succédé dans nos recherches (MM. Eydoux et de Quatrefages), Mais lorsque nous publierons nos études ovologiques et embryologiques sur les Tarets, nous verrons quelles doi- vent être les restrictions qu'il convient de faire dans cette interprétation Le jeune ‘Taret, sous cette forme larvée, en raison de celle qu’il ne tardera pas à prendre, est très petit, puisque sa taille n’est que d'un demi à deux tiers de millimètre. Il est pourtant visible à l'œil nu, surtout lors- qu’on l'observe sous des incidences de lumière qui réflé- chissent la couleur jaunâtre de la coquille et la font con- traster avec la blancheur étincelante de la collerette pour vue des cils natatoires. Lorsque cette larve cesse de nager et se promène sur les corps solides, on la voit entr'ouvrir et fermer, de temps en temps, les deux valves hémisphé- riques de sa coquille et exécuter ce deuxième mode de locomotion, au moyen d'un très long pied linguiforme qui est développé de très bonne heure, chez les embryons, longtemps avant leur expulsion. On voit dans les belles journées des quatre saisons de l'année les nombreux indi- vidus de l'espèce Taret naval à palettes bicornes qui four-
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millent dans les bois, expulser fréquemment leurs petits et ceux-ci vaguer dans l’eau, s'élever jusqu'à la surface de de la mer, s'y mouvoir quelquefois circulairement en formant des groupes de deux ou trois individus qui sem- blent se jouer et prendre leurs ébats. D'autres fois on les voit fermer leur coquille, la faire saillir à la surface, la mouiller d'air et rester ainsi adhérents et immobiles à cette surface, puis plonger, revenir de nouveau à la sur- face pour se précipiter encore au fond de l’eau et y remon- ter de nouveau, exécuter ces manœuvres pendant envi- ron vingt-quatre heures, et enfin se décider à aller mar- cher sur les bois immergés. Nous pensons que, pendant tout le temps que dure la locomotion natatoire, le jeune Taret, dont la respiration doit être très active, augmente ses forces et se prépare à déployer loute son énergie vitale pour perforer le bois et y creuser son habitat. Il est impos- sible de distinguer si, pendant la nage, le jeune Taret peut avaler des substances nutrilives et les digérer. Nous eussions pu cependant essayer de nous en assurer expé- rimentalement, en mettant dans l’eau des vases où ils nagent, des substances colorantes, comme on le pratique à l'égard des animaux infusoires, eten ayant soin de ne mettre aucun fragment de bois dans les vases. Il ne serait pas impossible que le jeune Taret püt avaler et digérer et même excréter ces substances colorantes avant de s'être fixé. C’est donc une expérience que nous nous proposons de faire nous-même ou de faire tenter par notre délégué, dont nous aurons occasion de citer les observations impor- tantes qui lui sont propres ou confirmatives et complétives de celles que nous avons faites nous-imême.
A ce premier mode de locomotion (la nage), on voit au bout d'un jour, et rarement de deux, succéder la marche d'abord sur le fond et sur les parois latérales des vases, enfin le jeune Taret arrive sur les bois, les reconnait au moyen de la sensibilité tactile, probablement très délicate
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de son pied, et finit par s'arrêter sur le point qu'il choisit pour s'y fixer.
Voici comment se fait la marche de la larve sur les corps solides. Elle allonge son pied linguiforme , autant qu'elle le peut, puis elle en applique l'extrémité sur le plan solide, s’y fixe, y prend son point d'appui et rappro- che de suite le corps renfermé sous la coquille, en recour- bant en haut et raccourcissant un peu toute Ja portion du pied intermédiaire à l'extrémité et au corps, comme le font les chenilles arpenteuses. Les observations de M. Eydoux sont conformes aux miennes.
Après s'être promené ainsi pendant quelques temps sur le sol et sur les bois, le jeune Taret finit enfin par choisir le point par lequel il veut pénétrer : ce choix ne porte point sur telle ou telle autre essence de bois plus ou moins neuf ou vieux, plus ou moins dur ou mou, plus ou moins sain, ou pourri même, tous lui sont bons pourvu qu'il puisse y pénétrer. Mais son choix nous a paru être dirigé sur le nombre plus ou moins grand de pores, c'est- à-dire d'orifices des cellules des rayons médullaires pla- cés entre les couches formées par les faisceaux fibreux, ou bien sur les orifices des vaisseaux placés dans les cou- ches ligneuses ; aussi trouve-t-on, en général, un plus grand nombre de Tarets sur les surfaces des tranches de section des bois tronçonnés et autour de l’origine des branches et des nœuds. On peut se convaincre très facile- ment, en observant la surface des bois écarris, tronçonnés et à l’alentour des nœuds, de la facilité que les larves de Taret, en raison de leur petitesse , trouvent à se nicher dans ces petits pertuis de la surface des bois, surtout lors- que le séjour plus ou moins prolongé de ces bois dans l'eau en a altéré et ramolli, à partir de la surface, une épais- seur plus ou moins grande de couches ligneuses et médul- laires. Il est très important de constater cet état de ramol- lissement et de porosité des bois qui donne aux larves des
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Farets les plus grandes facilités pour y établir leur premier domicile. Si, à cette époque la larve des Tarets peut déjà employer des moyens chimiques où mécaniques pour for- iner la première dépression, qui est l’origine du trou de perforation, il est certain qu’en raison de l'extrême peti- tesse de ces animaux, les premiers (moyens chimiques sucs acides) seraient insaisissables et inappréciables. Mais les moyens mécaniques, quelques faibles qu'ils puissent paraître, peuvent tomber sous le sens et sont visibles et appréciables. En effet, le jeune Taret, dont la co- quille embryonnaire est bivalve, sphéroïde, ‘très lisse et jaunâtre, se niche sans peine dans l'un des pertuis du bois, et par la pression qu'il exerce en se mouvant de droite à gauche, et vice vers, produit facilement sur ce point de la surface du Lois, plus ou moins ramolli par l'eau, un petit godet pour y loger la moitié de son corps. Il éprouve encore plus de facilité, lorsque les bois sont encore recouverts de leur écorce et de leur aubier. Le godet est le premier commencement du trou et du ca- nal qu'il doit creuser dans l'épaisseur du bois. Aussitôt niché dans ce godet, le jeune Taret se recouvre d’une cou- che de substance muqueuse qui se condense, brunit un peu et offre au centre un et quelquefois deux trous pour le passage des deux siphons. Cette première couche mu- queuse qui, le lendemain et surtout le troisième jour, devient calcaire, est le commencement du tube calcaire de l'animal. On ne peut voir ce qui se passe au-dessous à cause de son opacité; mais en sacrifiant et détachant des bois les jeunes Tarets, le deuxième, le troisième et les jours suivants on reconnaît que l'animal sécrète, avec une très grande promptitude, une nouvelle coquille blan- che sous une forme tout à fait semblable à celle de l’a- dulte. Cette nouvelle coquille offre déjà deux premières zônes ( l’antérieure et la moyenne) qui se rencontrent à angle presque droit, et sont recouvertes de stries plus
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espacées et à dentelures très aiguës , dans la zône anté- rieure, et plus serrées et à dentelures mousses dans Ja deuxième zône. Son accroissement est si rapide qu'elle déborde promptement, dans tous les sens,excepté en haut la coquille embryonnaire.
L'apparition de la nouvelle coquille coïncide si exacte- ment avec la térébration du bois et la formation d'un trou relativement profond qu'on doit la considérer comme étant évidemment l'instrument principal de la perfora- ration. D'ailleurs le jeune Taret mange les molécules du bois rapé et en rend les feces.
Pendant que la nouvelle coquille fonctionne et grandit très rapidement, la coquille embryonnaire adhérente à la face externe et postérieure de la nouvelle semble de plus en plus rejetée vers le dos, s'use et disparaît graduelle- ment de haut en bas ou du dos vers le ventre, soit par absorption, soit par l'effet des frottements réitérés contre les paroïs du canal creusé dans le bois, frottements qui résultent des mouvements des deux valves qui agissent chacune comme une rape et une lime très fines sur Ja périférie du bois sans cesse ramolli par l'eau.
A cette époque, il serait encore plus impossible que dans l'âge adulte de recueillir un suc acide fourni par l'animal, pour produire ou faciliter la perforation. On ne pourrait également pas constater la présence du drap ma- rin qui recouvre la jeune coquille térébrante.
Le petit tube calcaire a la forme d'un cône à sommet mousse et percé d’un ou de deux trous pour l'accès de l'eau et le passage des deux siphons. Au milieu de ce trou du sommet du tube calcaire se voit l'extrémité alors blanche de chaque palette qui n'existe que très rudimen- tairement et qu'il est très difficile de recueillir.
Les jeunes Tarets, surtout ceux de l'espèce Teredo ra- valis, que nous avons observés, étant une fois introduits dans le bois, et en même temps qu'ils sécrètent leur nou-
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velle coquille s accroissent rapidement et passent de la forme sphéroïde qu'ils avaient primitivement à la forme conique de plus en plus allongée, ce qui fait que le corps ne pouvant plus être contenu dans la coquille serait à nu, s'il n’était recouvert et protégée par le tube calcaire adhé- rent à la paroï du canal ligneux qui sert d'habitat à l’ani- mal. Non seulement l'accroissement de ces jeunes Tarets est très rapide, après leur introduction dans le bois; mais il paraît encore que les jeunes individus de l'espèce Te- redo navalis à palettes bicornes et noires au bout sont de très bonne heure en état de se reproduire, puisque, chose qui nous a paru extraordinaire, nous en avons observé plusieurs qui, quoique encore très petits, contenaient cléjà quelques embryons assez bien développés. M. Ey- doux a observé et étudié avec soin le même fait, sur lequel nous reviendrons, lorsque nous parlerons de la propaga- tion des T'arets.
Il est très probable que les deux autres espèces de Ta- rets (le T°. bipalmulé de la Méditerranée et le Térédo nu- civorus), dont on a déjà figuré des individus pleins d’em- bryons à divers degrés de développement , sont aussi ovovivipares et expulsent aussi des larves qui doivent se comporter de la même manière que celles du Teredo na- valis. Il est permis de croire qu'il doit en être de même à l'égard des larves du Teredo senegalensis et probable- ment de toutes les autres espèces des Tarets plus ou moins connues. Mais l'observation directe n'ayant point encore fourni les faits qui doivent confirmer ces inductions, il convient d'attendre et de ne point juger par anticipation.
Tels sont les faits les plus saillants, relativement à l'in- troduction de Tarets dans les bois, sous forme d’une larve dont nous avons le premier assigné le véritable caractère et que nous n'avons point prise pour l’œuf des Tarets, ainsi que l'ont fait Sellius et Delle Chiaje. Nous le répé- tons ici à dessein, cette larve des Tarets avait déjà été
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vue et mal figurée par Sellius et Delle Ghiaje, mais elle avait toujours été regardée comme un œuf. Ce n’est donc que depuis 1845 que ce fait, maintenant bien constaté par nos recherches, par les observations subséquentes de M. Eydoux, peut être considéré comme définitivement acquis à la science.
Nous avons dit que le point le plus intéressant et le plus curieux de l'histoire des mœurs du Taret naval nous pa- raissait être l'étude des formes, de la taille et des mœurs de la larve, nous les avons décrites avec tous les détails convenables, non seulement parce que les faits relatifs à ses mœurs nous ont paru être entièrement nouveaux, mais encore parce que la connaissance de ces faits nous semble devoir être la seule dont l'application, qui en a déjà été faite d'aprés nos indications à Brest, doit servir au perfec- tionnement des diverses méthodes de préservation et de conservation des bois de marine, considérés dans tous leurs états successifs d'avénement, d'approvisionnement et de rendement.
La constatation de ce fait servira à apprécier à sa juste valeur l'opinion des anciens naturalistes qui croyaient que les petits Tarets sortaient d’un œuf fécondé , déposé à la surface des bois et s’y introduisaient sous forme d'un ver. Adanson, qui avait combattu cette opinion erronée, ne connaissait point cependant les larves des Tarets.
Faudra-t-il, maintenant, croire , avec M. de Quatre- fages, que toutes les espèces de Tarets sont ovipares, et à sexes séparés, qu'elles pondent réellement des œufs et qu'elles éjaculent du sperme, et qu il est facile de faire des fécondations artificielles et d’avoir , en dehors des mères des couvées de ces œufs ?
Faudra-t-il admettre sans vérification l’une des deux hypothèses qu'il propose pour expliquer l’oviparité et la ponte des 'arets.
Mais M. de Quatrefages n'est pas certain lui-même de
— 274 —
J'oviparitéet de la pontedes œufsdes Tarets. Voici les preu- ves de son incertitude : 1°Aprèsavoirdit(Ann.sc.nat., 3%* série) (Cah. de janv. 1849 et T. x1, p.36): Les œufs porrdus par les femelles s'arrêtent dans le canal branchial où ils sont fécondés par l’eau chargée de spermatozoïdes qu'y introduit l'acte de la respiration ; c'est dans ce canal que j'ai trouvé des amas de larves à diverses périodes de croissance. M. de Quatrefages ne s'aperçoit pas que si les œufs, une fois sortis de l'ovaire de la femelle (ce qui est l'expression plus exacte du fait) s'arrêtent dans le canal branchial de cette femelle où ils sont fécondés par l’eau chargée de spermalozoïdes qu introduit l'acte de la respiration ; ils ne peuvent être considérés comme étant pondus, c'est-à- dire expulsés du corps de la femelle. Il est par trop évi- dent que des œufs pondus au dehors ne peuvent que ren- trer et non s'arrêter dans le canal branchial, où il a trouvé des amas de ces œufs embryonnés qu’il nomme des lar- ves. Il n'y a donc pas lieu d'admettre dans ce fait une vé- ritable ponte,et il n'y a pas réellement de ponte; et M. de Quatrefages est si peu salisfait de cette première expli- cation, que, pour qu'il y ait réellement ponte, il s'exprime ainsi (p. 36) : « Cependant on pourrait expliquer d’une » autre manière leur présence, dans ce lieu, c'est-à-dire » celle des larves à divers degrés de croissance dans le » canal branchial.
» Î se pourrait faire que les œufs fussent d'abord chas- » sés au dehors où ils se féconderaient et se changeraient » en larves; puis ces dernières, entraînées par les courants « respiraloires, pourraient revenir se loger dans le lieu » où elles doivent habiter pendant cette première pé- » riode de leur vie (p. 36). »
Dans ce cas , il y aurait vraiment ponte d'œufs, mais cette expression, 1} se pourrait faire que, etc., prouve bien que M. de Quatrefages, dans le moment de sa rédaction, n'était pas sûr d'un fait qu'il n’a point encore observé.
#5
Mais avant d'écrire ce paragraphe de son Mémoire, M. de Quatrefages croyait à la réalité de a ponte, lors- qu'il écrivait celui-ci (Ann. sc. nat., 3"° série, Cahier de janvier 1849. T. x, p.35) : « La ponte des Tarets doit être successive et durer un temps assez considérable, si j'en juge par ceux que je gardais dans mes vases et qui me donnaient des œufs pendant plusieurs jours de suite, bien que les ovaires fussent loin d’être vides.» M.de Qua- trefages ne dit point : j'ai vu les Tarets expulser, dans mes vases, de petits corps que j'ai reconnu être de véritables œufs, après les avoir étudiés sous le microscope, et cest là ce quil aurait dû faire.
D'après le très grand nombre d'observations très atten- tives que nous avons faites sur le Taret naval, à palettes bicornes qui, de même que le Taret pédicellé, étudié par M. de Quatrefages contient, dans son canal branchial nn très grand nombre d'embryons à divers degrés de crois- sance, nous nous croyons fondé à proposer à M. de Quatrefages de lui prouver que les ‘Farets qu'il gardait dans ces vases lui ont donné non des œufs, mais bien de véritables embryons parfaits qu'on peut appeler des lar- ves qu'il a prises pour des œufs, lui-même. Dans ce cas à, un examen attentif Jui aurait démontré qu'il n’y avait pas de ponte. Et ce qui me porte à croire que M. de Qua- trefages a négligé de s’en assurer, c'est la forme du doute sous laquelle il admet la possibilité de la ponte des œufs, de leur fécondation et de leur développement au dehors, et puis la rentrée de ces mêmes œufs devenus des larves, au moyen des courants respiratoires qui les placent de nou- veau dans le canal branchial.
Ce sont ces variantes et ces doubles explications, sous des formes dubitatives, à l'égard de faits faciles à consta- ter pourtant, et les vérifications que nous en avons faites, qui nous donnent d'avance la conviction de l’erreur com- mise par M. de Quatrefages qui, lui aussi, comme Sel-
0e
lius, a pris des embryons, qu'il nomme des larves, pour des œufs. L'erreur de Sellius , en 1733, et celle de Delle Chiaje, en 1830, me paraissent fort excusables ; mais celle de M. de Quatrefages, en 1847 et 1848, en raison des progrès de l'ovologie et de l’embryologie comparées, ne me paraît pas mériter la même indulgence.
Nous avons à produire encore d’autres arguments con- tre l'oviparité des T'arets et à examiner ensuite les faits sur lesquels M. de Quatrefiges fonde son opinion, sur la séparation des sexes, dans toutes les espèces de ce genre de Mollusques.
Si nous parvenons à prouver que les Tarets ne pondent pas des œufs et n éjaculent pas de sperme, à quoi peut servir son projet de tuer dans l'eau les spermatozoïdes qui doi- vent féconder les œufs desquels doivent naître les Tarets?
(La suite au prochain Numéro.)
M. Eydoux vient de m'informer que, depuis qu il a ob- tenu pour la première fois d'un Taret extrait du bois un nouveau tube calcaire complet, il a répété plusieurs fois cette expérience avec le même succès, seulement avec quelques, variations dans la densité des tubes calcaires, dont il conserve les échantillons depuis l’état mucoso-calcaire jusqu’à l’état concret très solide. Les renseignements que ne fournit à ce sujet M. Eydoux me font connaître qu'il a toujours expérimenté sur le Taret d’Adanson ou du Sé- négal. Nous le prierons de répéter ces mêmes expé- riences sur les deux autres espèces de Taret qu'on trouve dans la rade de Toulon.
— 277 — SuirE du Mémoire sur le genre Nénire, par M. Reczuz.
Nerimiwa Basreroru. Testæ ovata, transversa, ven- tricosa, crassiuscula, sublævigata; spira semi-globosa ; sutura obliterata; apertura extüs sub-ovata; labio an- gusto, compresso, margine arcuato , suprà vix unidentato ; labro crassiusculo, lateraliter margine depresso.
Habit. Fossile de Gunandilose, près Dax. Haut. 11, larg. 13, épaiss. 7 172 mill.
Coquille ovale, transverse, assez épaisse, sans aucune trace de stries et presque lisse ; spire demi-globuleuse , à sommet obtusément arrondi et à sutures fondues. Péri- trème presque ovale à l'extérieur, à peine tronqué posté- rieurement. Lèvre interne très étroite, comprimée, légè- rement concave, à marge ceintrée dans le centre et pour- vue, au-dessus de cette excavation, d’une très petite dent aiguë ; lèvre externe solide et plus saillante en avant, sur son tranchant , que sur les côtés qui sont comme échan- crés. L’avant-dernier tour a une légère apparence angu- leuse au-dessus de son milieu.
Nenirina Noureri. T'esta oblonga, limneiformis, anfrac- libus convexis, quaternis, lœviusculis : infimo maximo, spi- ram superante; spira conico-subacuta ; apertura obliquis- sima ; labio angusto, calloso, margine tridentato : dentibus inferioribus minoribus ; labro margine acuto, supernè, in- Jernè extusque compresso, basim versus subangulato, intüs parum incrassalo.
Habit. Fossile de Soissons. Haut. 12, larg. 9, épaiss. 6 1/2 mill.
Coquille oblongue, limnéiforme, à quatre tours con- vexes et un peu lisses, le dernier plus grand que la spire ; celle-ci conique et presque aiguë. Ouverture très oblique, descendante ; lëvre externe étroite, épaisse, convexe, por-
— 278 —
tant à la marge trois petites dents graduellement dimi- nuées en volume vers la base de l’ouverture; lèvre exté- rieure à marge tranchante , comprimée extérieurement à la base et au sommet, anguleuse vers la compression su- périeure et inférieure : à cette dernière place, elle tend à devenir versante, et sa marge intérieure présente un peu d'épaississement.
NemriNa LEevesquet. T'esta globosa, subovata, sublævi- gata, convexa; anfractibus tribus ; infimo maximo ; spira minima, rotundato-obtusa, interdum depresso-planiuscula ; apertura exlus semi-ovata ; labio convexo, basi transversim canaliculato, margine tridentato : dentibus gradatim mino- ribus ; labro dilatato, acuto.
Habit. Fossile à Soisons (M. Lévesque.) Haut. 8, larg. 7, épaiss. 5 mill.
Coquille globuleuse, presque ovalaire, dans le sens de de l'axe spiral, convexe, presque lisse, à trois tours de spire dont le dernier est très grand, relativement aux deux autres qui forment un sommet tantôt convexe et arrondi, tantôt déprimé et plane. Ouverture demi-ovale à l'extérieur; lèvre intérieure convexe, traversée infé- rieurement par un sillon canaliforme, portant à sa marge antérieure trois dents graduellement plus petites de haut en bas; lèvre extérieure évasée et tranchante.
NeriTina ARATA. T'esta ovata, transversa, temiuscula ; anfractibus tribus regulariter striato aratis et minute &amel- latis : infimo fusco-nigricante trifasciato ; spira conico-de- pressa, acuta; apertura ampla, externe ovata ; labio largo; plano, marginé acuto ac vix emarginato ; labro dilatato, tenut, aculo.
Habit. Fossile de Dax. (M. Mathieu) Haut, 7 1/2, larg. 9, épaiss. 5 mill,
_— DA.
Coquille ovale, transverse, ventrue, mince, formée de trois tours labourés de stries régulières , décurrentes sur la spire, coupées en long par d’autres stries plus menues, trés serrées, donnant lieu à un treillis très fin : le dernier tour ceint de trois facies d’un brun-noirâtre , situées à égale distance; spire conique, déprimée, à sominet pointu. Ouverture grande, ayant le péritrème ovalaire; lèvre in- terne large, plane, inclinée, à marge tranchante et pres- que ceintrée; lèvre extérieure évasée, à bord mince et tranchant.
2e Sous-genre Nérire. (Werita Lamarck)
Coquille généralement solide, épaisse, demi-globuleuse, le plus souvent sillonnée spiralement, le bord externe denté, crénelé ousillonné à l’intérieur : l'interne pourvu, à sa marge antérieure, de dents assez fortes et peu nom- breuses. — Opercule solide, chargé en dehors de granu- lations, ou quand il est lisse, de sillons circulaires ombrés de stries au côté antérieur. — Animal essentiellement marin, ayant le manteau festonné sur les bords.
OBSERVATIONS.
Les Nérites, proprement dites, ne présentent pas les modifications de forme que l’on observe dans les Néri- tines ; on ne les voit jamais dilater les extrémités de leur bord extérieur en auricules latérales, ni le centre de ce bord s'échancrer et se prolonger en épines : c’est là ur caractère qui leur est propre. Quelques-unes, néanmoins, offrent des accidents assez singuliers. C’est ainsi qu'une variété de la Nerita plexa, qui vit aux Seychelles dans læ vase, revêt ses côtés d'appendices lamelleux larges et courts; d’autres, telles que la MWertta erÿthrodo3 (Ner. peloronta, Lk.) a une variété, d'une localité qui nous est
inconnue, qui se recouvre aussi d’un limon épais perma-
— 280 —
nent qui rend la surface des tours dépolie, comme corro- dée par un acide. Gette enveloppe doit être assez épaisse, car, dans l'accroissement de la coquille, l'animal en dépo- sant de nouvelles couches sur le plan columellaire l'élève postérieurement de plusieurs millimètres au-dessus de l'avant-dernier tour. Nous avons remarqué aussi que la Ner. Senegalensis, au Sénégal; la Ner. Antillarum, de FIle Rodrigues; la Ver. Albicella, de la Mer Rouge, ont la surface de leurs tours plus ou moins corrodés; et cette dernière modifie assez les caractères de son ouverture pour montrer le plan columellaire privé de granulations et parfois de dents. La Mer. senegalensis est sujette à changer de forme au point que sa spire, ordinairement presque pas saillante, s'élève assez pour donner à l'espèce une figure conique. Schroëter, Æinl. in Conch. 2, pl. 4, fig. 16, fait connaître une variété d'une espèce qui se rapporte à la Ver. Squamulata , Le Guillou , dont le bord droit semble bordé d'un bourrelet externe, ce qui u'ar- rive jamais aux Nérites et ne paraît être que le résultat d'une cassure réparée par l'animal.
On a essayé de grouper les Nérites par sections, et c'est Lister le premier qui s’est occupé de ce soin; il les divisait en celles qui ont les denis fortes et en celles qui les ont exiguës. 1] sous-divisait ces dernières selon qu'elles ont le sommet un peu saillant ou comprimé.
M. de Blainville a proposé de les classer d’après le nom- bre des dents de la marge de la cloison. La première sec- tion est formée des Nérites à une seule dent; la seconde à deux dents ; la troisième à deux ou quatre dents. Mais ce caractère est si variable, dans certaines espèces, qu'on ne peut l’employer avec avantage. En effet, dans la pre- mière section, M. de Blainville admet pour type la Ver. Peloronta Lamk. qui, le plus souvent en a deux, tandis que sa variété à une dent est peu commune; de sorte que l'exception ferait ici la règle.
— 281 —
Nous avons essayé, à notre tour, de les grouper d'après la sculpture du plan septiforme, parce que les caractères que présente ce plan à l'observation sont moins sujets à varier. Lorsqu'on observe ce plan de la cloison, on re- connaît qu'il est lisse, granuleux ou ridé et que, dans cé dernier cas, les deux bords sont simplement dentés ou rendent l'ouverture grimaçante. Les anomalies qu'on y remarque quelquefois ne détruisent pas la règle et sont faciles à corriger, par rapport à l'ensemble des autres caractères.
Une circonstance heureuse nous a fait découvrir que les Nerita histrio Gmelin et N. maura nobis ne sont que des variétés de la Verita maxima de Ghemnitz. Un de nos individus du type de Ghemnitz représente, dans sa moitié postérieure, la Ver. maxtima, et dans sa moitié antérieure la Mer. histrio de Gmelin. Cette anomalie, en dévoilant leur origine, nous a conduit à les réunir sous le premier nom connu.
Parmi les Nérites de Linné, :l en est quelques-uns qu'on n’a pu ramener aux espèces qui nous sont connues : telles sont, 1°sa ÂVerita histrio, que nous croyons être la Mer. squamulata de M. Le Guillon ; 2° sa Verita peloronta;, qui nous paraît être la même que notre Verita patula ; 3° sa Merita bidens, tantôt noire, tantôt jaune, à deux dents à cloison et de la grosseur d'un pois, que nous ne pouvons rapporter, quant à présent, qu'à des jeunes de la Ver. Rumphii, 4° sa Nerita virginea, que Linné com- pare à la figure P, pl. 10, de D'Argenville, laquelle re- présente la Mer. strigilata Lamk, et à la figure 204 de Bonanni, Âecreatio mentis et oculi, qui appartient à notre Ver. brasiliana. Si sa Ner. virginea était notre NWer. brasiliana, Linné aurait trouvé dans Bonanni et Lister un certain nombre de figures propres à représenter son espèce et y aurait renvoyé. Nous croyons que sa Ver. virginea est un mélange des Ner. zebra et zigzag de Lamk:
19
— 282 —
En attendant que nous puissions donner des preuves suf- fisantes de ces assertions, nous pensons qu'il convient de laisser ces noms en synonymie avec un point de doute.
CATALOGUE DES NÉRITES.
a'e Eribus Plan septiforme lisse ou presque lisse.
A. Opercule bordé d'une bandelette de stries au côté antérieur.
N. polita. Linné. La Malaisie. Chemn. C.5.t.193. f.2001 var. rubro-trifasc. Vawao. Regenf. Rec. c. 1.4.f.43. v.nigro-bifasciala. I. Gambier. Chem. 5.t.193. f.2015. N. nigra. Chemnilz.l.des Amis.
N bifasciala. Gmelin.
v.omnino alba Sandal bay,Lebouka.
N.hyerogliphica. Chemn. Iles Viti. Chem. C. 5.t. 193. f. 2016. N.litterata. Gmelin.
N. larva. Id. Le Havre Carteret.Chem.5.t.193.f.2017. N. flavescens. Chemn. Mindanao? 1d.10.t.165.f. 1594-95.
N. bidens var. B. Gmelin.
Ner.Rumphii. Récluz. Philipp., N. Holl. Petiver,Gaz. pl. 11.f.22? v.apert. crocea. : Île Warior. Chemn.C.5°1.193.f.2013. N. polita O.austr. Chemn. Détr. de Torres.
N. Orbignyana. Récluz. Mer Rouge.
N. Umlaasia. Krauss. Emb. de la Knysna.Sudafricanischen.t.4.f.24 N. Olivaria. Guillou. Wavao,l. d. Amis.
N. Guamensis. Quoy et G.lle Guam. V. Astrol.3.pl. 65.f.45. N. Doreyana. Id. H.de Dorey,N.G. Id.pl. 65.f.43.44.
B. Opercule privé de bandelette striée au bord an- térieur.
N.tenebrosa. Récluz. 1.Solo, N. de Borneo.
pe Kiset. Adanson.Sénégai olim. Adans.Sén.C.t.13f.5.j". N. magdalenœ. Gmelin. Antille., Madag. Chemn.5. 1.192. f 1987. N. antillarum. Gmel. Desh. N. picea. Recluz. Nes Sandwich. Souleyet.V.Bonite.t.34. N. radiala. Id. Mer Rouge. f.8-11. N. insculpta. Id. Tourane, 1. Sandw.
N. Georgina. Id. Port roi Georges. Souleyet.l.c.t.34.f.5-7.
…
114 a
{ N. Pacifica. id. Océan Pacifique. Y. Conch. pl. 41, fig. 16 7 tn. Listeri. Id. LD _—— hs N. Lineata. Linnée. Sincapour, Malac. Chemn. C. 5.t. 191. }- v.pallide fasciata. Baie Rafflès. 1958-59. v.cosiis albo mac. Pula-Pinang, Tim. N. erythrodon. Récluz. Antilles. Chemn. Conch. 5.t. 192. N. sanguidens. Id. Mer Rouge. f.1977-81.
N. dens-sanguin.Chemn. N. Peloronta. Lamarck.
var. unidens. Blainv.Malacol. t. 36 bis. N. Peloronta. Biainville f. G. Gen. Peloronta. Oken. V. Superf. COTTU£. Hab.? 5 Forskaolii. Récluz. Mer Rouge. . COTREG. Forskaol. 2 Tribu.
Plan septiforme rugueux. A. Bord externe faiblement denté.
N, antiquata. Récluz. Trit.-Bay, Ne-Gui.Klein,Méth.Ostr. t.1.f.29
N. undata, Linné. 1. Salomon. Chemn.5.t.190.f.1950-51. v. maculis confl. Sandal-Bay,l, Witi. { N. undulala. Gmelin. Amboine. Chemn.5.t.191,f.1970-71 Ë N. striata. Burow. Timor. Burow.Conch.1.20 f.8. N. undata. Quorumd. N. Lagar. Andans. C.Vert,C.Manuel.Adans.Sénég. Coq. t.13. dé promontori. Gmelin. Gaine: N. aurantia Recluz Philippines. J. Conch. pl. 11,f.8. !
N. novæ-Hiberniæ. Lesson. P.-Praslin, N°-Irl.
N. novæ-Guineæ. Id. H. Dorey, N.-Guin.
N. quadricolor. Chemn. Java, mer Bouge. Chemn 5.1.191 f.1974-.5 N. striata. Mariyn.
N. Chrysostoma. Récluz. Nouv. Guinée.
N. grossa. Linné. Port-Praslin. Cheran. 5. 1. 191.f. 1968. N. ascensionis. Lamarck.
N. textilis. Valencien.B. des Chiens mar. Val. in Obs. z007z. Hub. N. papilionacea. Id. Acapulco. Idem. N.semirugosa. Récluz Timora, Ne-Holl. Argenv.Conch. t.7.f.,8. N. elegans. Sorverbr. Gêve Conch. t. 22. f. 218.
? v. fasciata. a. b
— 284 — N. Chemnitziü. Récluz. Port du R. Georg. Chemn. 5.t.191.f.1960-1. N. histrio. Quorumd.
v. flammulata,
{r maxima. Chemnilz.Ne-Hollande. Chemn.5.t.190.1.1942-43. N.maura. Récluz. Amboine, Madag.?Chemn.5.t.190.f.1948-49. N. histrio. Gmel. non L. var.nigra. Ne-Hoïlande.
N. atrata. Lamk. St-Pierre, St-Fra. N. papuara. Récluz. Triton-Bay, N°-H. L
N. flammulala. Id. Hab.? ... J.Conch. pl. ff, fig.\7.
N. asceusionis. Gmelin. I. de l’Ascension. Chemn. 5.t.191.f.1956-7. var. nigTA, Brésil. Argenv.c.t.7.f,1.
v. apertura chlor.
N. chlorostoma. Lamarck.Cayenne, Bahia. : N. trifasciata Le Guill. Triton-Bay. : J, Conch. pl. 11, fig XS 1%
N. Essingtoni. Récluz. Port Essinglon. J.Conch. pl. 11, fig. 9. N. maculifera. Le Guill. Wavoo, Tunga. an v. priori?
N. corrosula. Récluz. Triton-Bay. N. Le Guillouana. Id. Tervate. v. trifasciala. Iles Salomon. N. ornala. Sowerby. Reall-Lejos. Sembl. Sow. Gen. of shiüls. f.3. v. ovala. N. Deshayesii. ÆRécluz. Californie.
N. scabricostata. Zamarck.Timor (Mus.Paris).J. Conch. pl. 11, f. 1-2. N.multijugis. Menke. Mexique à Mazatl. Zeilchrist 1847.
B. Bord externe fortement denté : ouverture gri-
maçante. costala. Gmelin. Bourou. Chemn.5.1.191.f.1966-7 e fi grossa. Born.
N. scabricosla. Chenu. Ceylan. Deless.R. C. Lamk, pl. f. N. Selot. Adanson.Sénégal, Antilles. Adans.Sén.C.pl. 13.f. 4. N. flammea. Gmelin. Cheran.5. pl. 172. f. 1992. N. tricolor. ld. Tunga-Tabou. Id.1.191.f. 1952-63. N. striata. Chem. Q.et G.,V.Ast.3.1 65.125 N. pica. Chemn. Ile Ticopia. Chem. 5. 1.191.f. 1964-65 N. versicolor. Gmelin. Cuba, Martinique. N. plicata. Linné. N°-Hollande. Chemn. 5.t. 190. f. 1952-3 v.nigro-maculata. Le havre Carteret. v. pallide-vinosa. Madagascar, Guam. N. plicata. Lamarck. v. lactea. N. lactaria. Linné. Iles Gambier. v. labio-lævi, min. Sandal-Bay,Tahili.
\ W.O-Tahileusis. Lesson. Borabora.
A \Lk À
N î
— 285 —
3e Tribu.
Plan de la cloison granuleux ou tuberculeux.
N. plexa. Y. major. N. exuvia. Y. Minor. N. textilis.
Lamarck. Idem.
Gm. Lam.Bombay. v.costis appendic. Seychelles.
N.exuvia Linné. N.malaccensis. Lam. Mindanao.
.chlorostoma. Sowerby. N.gemmifera. Quoy. N. fulgurans. Gmelin. Mexique. v. albo-nigroque. N. Bernhardi. Récluz. Panama. N. Tadin. Adans. Sénégal. N. tessellata. Gmel.
Adans. Sénégal.
N. atrata. Deshayes.
N. Senegalensis. Gmel. N. Largillierti. Philippi. Le Gabon. an var.n. Dun.?
. nigerrima, Chemn. Ile Bourbon. N aterrima. Gmel. N. punctala. Quoy G. v.coslis macul. majoribus. N, Mascareignar. Récluz. Ile Rodrigue. N.Mauriliæ. Id.
N. atrata. Chemn. Timor.
N.nigerrima. Desh. I.St.-Pierre. e atropurpurea. Récluz. À planospira.
| à | | N. Dunar. | |
N.reticulata. Karslen. Amboine. NV. signata. Lamk. I. Salomon. N. rudis. Wood. Portdur. George. N. palula. Récluz. Amboine. | Jun. semiglobosa. N.Peloronta. Linné. N. Dombeyi. Récluz. Bombay.
Guillou, Sandal. Récluz. Rio-Janeiro.
N. Ocellata. N. Argus.
Chemnitz. Madagascar.
Apia, L Witi. Anton. Port du r. George.
E. méth. pl. 454. f.1.a. b. Argenv.C. pl.7.f.B.
Chem. 5.1.190.f. 1944-45
Bourou D. de Mal. Chem. 5. t. 491. f, 1970-71.
Seba Mus.t. 56. Sow. Gen. of Schells. f. 3.
Chemn. 5.t.192. f. 1996.
Ch. 5. t, 102. f. 1998-99.
Adans.Sén.C, 1.13.f 1.
Zeitchrist. 1848. Chemn.C.5. t. 192. f. 4985
Q.et G, V.Astr. 3. 1.65. f. 41-42.
Chem. 5. t.180.f. 1954.
J. Conch. pi. 11.f.3.
Karst. Mus. Lesk. pl.3.f.8
J. Conch.pl.11.f.8. 7
986
\N. Yoldii. Id. Philippines. Souley. V.Bon. 1.34. f. 1,
lv, Quori. Guillou. Mindanao.
N. Chamæleon. ZLinné. I.Sandwich, Chemn. 5. t.193.f.1988.
Le stella. Chemn. Reg.R.Coq.t.3.f.26. N.bizonalis. Lam. Encyel.méth. t.454.f.3. N. squamulala. Guillou, 1. Arrow. :
Jm Chamaæleon. Lamk.
! N.marginata. Gmel. Sehroët. Cini. 2.1. 4. f. 16 N. oryzarum. Récluz. Bombay. Fab. Coïumna, p. 20. N. Longii. Id. Ideun, Nieobar. J. Conch.pl. 11. f. 4.
/N albicilla. Linné. Tougatabou. Chemn. 5. t.193. f.2000.
| v nigra albo bifas. Lebouka. Q.G. V.Ast. 3.t.68.f.17. v.rubro maculala.
; Mer Rouge.
sepio lævissimo. | N.erythrea. Mus. Paris. \ 0. sanguinolenta.Menke ?
Desh. Lab. V. m.Rouge,
ESPÈCES FOSSILES.
.N. angistoma. Desh. Valmondoïs. Desh. C.foss.Paris.2.t.19. N. asperala. Dujard. Touraine. Duj. Tour.t.19.f.15-16. N.Basterolii. Récluz. Dax. Gratel. Soc. Lin. Bord. N. plicata. Gratel. t.11.1.7..27-28. N.Burdigalensis. Récluz. Dax. Grat.id. t.7.f. 31-32. N.intermedia. Gratel. var. «.flavescens. id.f.31.
\ var. B.trifasciala. ld. f. 32.
(N. costulata. Desh. Angleterre. Sow.Min. C. t. 463. f.5-6 N.costata. S0w.
N. Caronis. Brongn. Castelgomberto. Brong. Vicent3 t.2.f.14.
N.crenala. Anton. Allemagne. Ant. Conch. p.30.n.1155
(N. Eburnea. Hoœning. Dax. Grat.1.c.t.11.f.34. 35. N.cornea. Gratel.
N. funata. Dujard. Touraine. Duj.l.c.t.19.f.14.
N. granulosa. Desh. Valmondois. Desh. I. c.t.19.f.13-14. N. globosa. S0w. Angleterre. Sow.l.c.pl.424.f.1. N.plutonis. Past. Bordelais. Bast.S.O. France.i.2.f.1. N. plicatula. Antou. Allemagne. Ant. Conch. p. 30. n. 1167 N. spirata. Sow. Angleterre. Sow. 1. c. pl. 463. f. 1-2. N. striata. Flem. Id. Flem. Brit. an.p. 391. N. sulcosa. Gratel. Dax. Grat. 1. c. t. 7. f. 33.
N. subalpina. Risso. Niee à la FrinHé. Risso, Eur. mér. v.4.f.14.
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Ce Catalogue comprend 294 espèces de Nérites, dont 187 Néritines vivantes et 24 fossiles, 66 Neérites vivantes et 17 fossiles; mais nous ne croyons pas que ce nombre soit définitif, parce que nous en connaissons encore d'au- tres vivantes non décrites, et un certain nombre de fos- siles que nous n'avons pu examiner. De sorte que l'on peut avancer avec certitude que ce genre, qui ne comptait guère que 65 espèces, connues en 1830, en possède plus de 300 aujourd'hui.
NÉRITE A CÔTES RUDES. — NERITA scABricOsTA Lamarck.
N. Testa subglobosa, transversim costata ; costis ele- vais, angustis, 24-25 nigris, interstétiis albis; spira bre- vissima, obtusa ; apertura alba; labio convexo, supra rugo- sissimo granulosoque, margine dentibus 3-4 armato ; labro aculo, intus sulcato, spiram versus bidentato : dente secundo
ma Ort.
NeriTA scAgricosTA Lamarck, Ænim. sans vertèbres 6, pag. 194, n° 4. Journal de Conch., pl. 11, fig. 1 et 2.
Habit. l'Ile de ‘Timor. Très rare. (Cab. du Muséum et pas ailleurs.)
Coquizce subglobuleuse, d'un brun-noirâtre mat, trans- versalement ornée de petites côtes saillantes et étroites, au nombre de 24 à 25, d’une dimension égale, décur- rentes sur la spire et rendues rudes au toucher par des stries longitudinales. Les petits sillons qui les séparent sont d'une couleur blanchitre et plusieurs conservent la couleur noirâtre des côtes. L'individu de Lamarck a la côte du milieu du dernier tour d’un jaune doré. Sa spire et peu saillante, obtuse et arrondie, rendue blanchätre par la perte de son épideme. Ouverture blanche, d’un moyen diamètre, nullement grimaçante, bien que La- imarck ait fait un caractère essentiel de cette particularité
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qui n'existe pas, car sa forme est analogue à celle de la Nérite ondée. Son bord interne est convexe, très ridé, semé de quelques granulations et porte trois à quatre dents à sa marge; son bord droit est entier et tranchant à sa marge, sillonné intérieurement de quatorze à quinze rides comprimées, étroites, avec deux dents saillantes, du côté la spire, dont la seconde est plus robuste.
Cette espèce se rapproche beaucoup de quelques varié- tés de la Mérite ondée; elle en diffère par sa forme plus arrondie, par sa spire moins saillante, arrondie et cbtuse; par ses côtes transversales plus petites, mieux circonscri- tes, striées d’une façon plus serrée, ce qui rend ses côtes beaucoup plus rudes; par le ton mat de sa couleur brun- noirâtre, par l'absence constante des dents bifides de sa marge columellaire et de cette compression qu'on remar- que au-dessus du milieu de la callosité de ce même bord dans la Vérite ondee.
Je ne puis donner les proportions diamétriques de cette coquille, parce qu'elle n'a été mise, autrefois, à ma dis- position que le temps nécessaire pour l’observer et tracer, subito, sa description. Les figures publiées dans ce Jour- nal en tiendront lieu suffisamment.
Descrirrion d'un nouveau genre de Coquilles bivalves, nommé Myllite (Myllita), par MM. A. D'Onsieny et
C. Réczuz.
Le Mollusque qui fait le sujet de cet article a été pri- mitivement classé par l’un de nous, en tête d'un catalo- gue monographique des Érycines, dont il représentait exactement les caractères généraux conchyliologiques; et, sans une circonstance particulière qui est venue infirmer
\ fe
sa place au milieu des coquilles de ce genre, il est indubi- table qu'il en aurait fait partie pendant longtemps. Cette circonstance se rapporte à ce fait que l’un de nous ayant recu de M. l'amiral Cécile une valve de cette même espèce, nous y observâmes parfaitement l'empreinte bien mar- quée d’une excavation palléale qui ne se montre jamais sur Ja portion intérieure des valves des véritables Ery- cines. Ce caractère essentiel et de première valeur, nous a déterminés à faire de cette coquille le type d’un nouveau genre que nous avons nommé WMyllite, de l’un des surnoms attribués à Vénus.
Quand on étudie un groupe d’Érycines, tant vivantes que fossiles, on y voit des coquilles qui passent insensi- blement de la forme suborbiculaire et subovale à la forme elliptique (ovale ou oblongue); toutes sont minces, lisses ou à peine marquées de stries concentriques; leur limbe est entier; leurs valves plus ou moins translucides dans l'état récent passent, après la mort de l'habitant, à l’état opaque, et toutes manquent d’excavation palléale.
La coquille qui nous occupe (ou Ærycina Deshayesit) est suborbiculaire, mais solide, opaque, fortement rayon- née de plis dont ceux du centre convergent vers les som- mets et à limbe fortement crénelé. Elle porte à l'intérieur de ses valves et au côté postérieur l’empreinte d’une exca- vation palléale exactement triangulaire, comme dans les Artheémides de Poli : ces différences nous ont conduit à séparer cette coquille des Erycines.
Reste à savoir si elle ne cadrerait point avec tout autre senre de Bivalves , les Ærthémides, par exemple. Après une comparaison minutieuse, On arrive à reconnaître que deux caractères tranchés ne permettent pas de con- fondre l'Erycine de Deshayes avec aucune espèce d’'4r- thémis connue, quant à la caractéristique générique. Dans ces dernières, on remarque que la charnière se compose de quatre dents sur la valve gruche, dont deux saus-api-
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cales, divergentes, une latérale lunulaire, rudimentaire et deux autres latérales, obliques, parallèles, situées sous le ligament. Dans la valve droite, il y a deux dents sous- apiciales rapprochées, peu divergentes; une dent lunulaire bifide, souvent représentée par une fossette , par rapport à ses parois peu élevées, et une dent latérale postérieure canaliculée. Le ligament cartilagineux repose dans un canal margino-dorsal (souvent précédé d'une lacune pos- térieure aux crochets, comme dans les Cyprines de La- marck), recouvert par un autre ligament fibreux souvent en partie détruit. Les impressions musculaires sont gran- des, ovales et verticales; l'excavation palléale subcentrale, oblique et triangulaire ou pyramidale. —Cette combinai- son de caractères génériques tient, d'un côté, par la char- nière, aux Cythérées de Lamarck, et, de l’autre côté, par la situation des ligaments, aux Lucines Au même auteur.
Nous allons voir qu'ils n'ont rien de commun avec l'£rycine de Deshayes. Dans cette dernière, la valve gau- che a deux petites dents verticales sous-apiciales et deux dents latérales simples, triangnlaires, transversales aux crochets; la valve droiîte a une petite dent sous-apiciale et verticale qui se loge entre les deux opposées de l'autre valve; plus, deux dents latérales bifides, horizontales, dont la cavité est destinée à recevoir les dents latérales simples de la valve gauche. Les ligaments n'ont pas la même situation : l'externe, très étroit , se trouve en tra- vers des crochets et est partagé par eux en deux parties égales, et non en arrière d'eux, comme daus les Arthémis; et le cartilagineux, au lieu d'être placé dans un canal pa- rallèle au limbe dorsal des valves , se trouve, au con- traire, partir du dessous des crochets et courir presque verticalement à ceux-ci, mais un peu obliquement en dessous de la dent latérale postérieure , dans un canal étroit. Dans l’EÆrycine de Deshayes on voit la charnière des Erycines un peu exagérée et l'excavation palléale des
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Arihémides, mais plus latérale : il n'y a donc aucune pari- té entre les deux genres.
En présence de toutes ces dissemblances, nous nous croyons suffisammentautorisés à former, avec cette espèce, un nouveau genre deBivalves, dont voici la caractéristique :
CaARACTÈRES GÉNÉRIQUES. ANIMAL inconnu.
Coquizre. Équivalve, équilatérale, libre, presque orbi- culaire, solide , à sommets très petits et opposés. Char- nière formée sur la valve gauche de deux petites dents courtes, inégales, parallèles et deux dents latérales fortes, obliques , simples et triangulaires; sur la valve droite, d'une petite dent centrale et de deux latérales bitides, pour recevoir les deux dents simples de l’autre valve. Deux ligaments : l'un externe, fibreux, très étroit, fili- forme, partagé par les sommets ; l'autre, cartilagineux, fixé dans une fossette linéaire, courant obliquement des crochets jusqu à la base et en dessous de la dent latérale postérieure. /mpressions musculaires similaires, arrondies, Impression palléale excavée en triangle, au côté posté- rieur des valves, avec l'angle palléal de même forme.
CHARACTERES GENERI,
ANIMAL Lan oLu .
esta æquivalvis, æquilateralis , libera , suborbicularis. Apices minimi, oppositi. Cardo in valvula sinistra denti- bus cardinalibus binis parvulis, inæqualibus, parallelis, cum lateralibus friangularibus simplicibus, validis; in dextra cardinali unico , lateralibusque medio bifidis pro appositis. Ligamenta duo, externum fébrosum, lineare, centrale, bre- viusculum; internum cartilagineum , robustum , in fossula lineari ab apice ad anticam partem dentis lateralis postici
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oblique excurrente affixum. Impresiones musculares æqua- les, orbiculares. Excavatio palliaris postica cumaue sinu
, q palliari exacte triangularibus.
Mxcerra Desnayesu (nobis).Testa suborbicularis, radian- ter plicata : plicis validis , medianis superne convergenti- bus, lateralibus basim versus sensim elevatis , superioribus spiniformibus ; umbonibus lævigatis, corrosulis ; margint- bus valvarum inciso-crenatis, interstitiis rotundatis.
Journal conchyl., pl. 11, fig. 12-13, et pi. 14 pour le
grossissement de la charnière.
Hab. La Nouvelle-Hollande, sur les plages sablon-
neuses (M. l'amiral Cécile).
Dimensions. Hauteur 11, longueur 13, épaisseur 7 à 8 millimètres.
Coquille singulière par sa forme, imitant celle d’une boîte, dont on ne connaît guère que trois individus à Paris, appartenant aux Cabinets de MM. Deshayes et D'Orbigny.
Article de TEerminozocie, par M. Reczuz.
Tenracuzes (T'entacula, pl. de Tentaculum, à, s. m., dérivé de Tendo, je tends, parce qu'ils sont ordinai- rement tendus.)
En général, les Mollusques portent, sur la partie an- téro-supérieure de la tête, des appendices charnus, espèce de cornes mobiles, comme les nomme Adanson, qu'on avait voulu comparer aux antennes des insectes et qui en différent parce qu'ils ne sont point articulés. Si, parfois,
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on en trouve d'une apparence annelée, tels que ceux des Littorines, Planaxes, Cérithes, etc., ils ne le sont jamais que par des lignes circulaires colorées.
On distingue deux sortes de tentacules par rapport à l'usage qu’en font ces animaux. Les premiers sont desti- nés à supporter les yeux de la plupart des Mollusques gastéropodes, quelles qu’en soient la forme et l'étendue ; les seconds n’en portent jamais ; et comme ils sont doués d'un sentiment très fin et plus délicat que celui d'aucune autre partie du corps de ces animaux, on les considère comme le siége du toucher. En raison de ces usages, on appelle les premiers tentacules oculés, oculaires ou oculi- fères; quant aux seconds, nous les nommerons tenta- cules absisaires où mieux tentacules factaires, pour les distinguer dorénavant des autres.
Selon M. de Blainville, les tentacules tactaires seraient aussi le siége de l’olfaction; mais cette propriété leur est contestée par ce fait quon vient tout récemment d'en attribuer l'usage à un organe situé vers le centre de la partie antérieure du pied des Mollusques.
Des expériences répétées ont fait connaître que ces deux sortes de tentacules, peuvent être coupés et néanmoins repousser au bout de quelque temps sans perdre de leurs facultés.
La structure des tentacules présente quelques particu- larités distinctes : ainsi les uns sont simplement exsertiles, et quand on les touche, ils fléchissent simplement à droite et à gauche, en avant et en arrière; les autres sont con- tractiles, peuvent également se diriger en tout sens, et encore s’'allonger et se raccourcir, selon la volonté de l'animal; il en est cependant chez lesquels cette faculté est plus ou moins restreinte. Enfin il yen a d'autres qui sont rétractiles, ont les mêmes usages et de plus peuvent rentrer complétement en eux-mêmes, jusque dans l'inté- rieur de la tête.
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Ces facultés proviennent de ce que les premiers sont formés de fibres longitudinales assez puissantes pour les tenir constamment tendus; que les seconds, ont leurs muscles composés de fibres longitudinales entrecoupées de fibres annulaires qui leur permettent de raccourcir les tentacules à leur gré sans les faire rentrer ; que chez les troisièmes, ce sont des sortes de tuyaux creux, contraire- ment aux deux autres qui sont pleins, pourvus d’un mus- cle qui, passant en dedans, va s'attacher à leur sommet et dont les fonctions consistent 1° à le faire rentrer, par sa contraction, jusque dans l'intérieur de la tête, en les retournant sur eux-mêmes, comme nous le faisons quel- quefois avec le doigt d'un gant; 2° à les faire sortir, par son relâchement.
On classe dans les Tentacules :
1° ExserTiLEs, ou toujours permanents au dehors ét et non rétrécibles, ceux des Ombrelles, etc.
2° Coxrracrires, ou susceptibles de se rétrécir sur eux- mêmes, sans rentrer en dedans; ceux des Mollus- ques suivants, en considérant que les uns le sont fort peu, tels que ceux des Janthines, Crépidules, Cyclostomes, etc. : les autres davantage, comme ceux des Onchidies Coriocelles, Limnées, Paludi- nes, Troques, Planaxes, etc.
3° RérrAcTiLes, ou rentrants, ceux des Péronies, Li- maces, Arions et des Colimaces.
Tous les Mollusques n'en sont pas également pourvus; ceux qui en portent, et ce sont les plus nombreux, n'en ont jamais moins de deux et toujours disposés par paires. Parmi les premiers, nous citerons les Siphonaires, Acères, Bullées, Gastéroptères, Ancillaires, Ampullacères, Osca- brions, Dentales, etc.
On s’est servi du nombre des Tentacules pour établir
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des divisions dans les familles et dans les ordres, telles que celles des Dicères, Tétracères ; Octo et Décacères, et Polycères pour les genres de Mollusques qui portent sur la tête deux, quatre, huit, dix, ou un plus grand nombre de tentacules.
On classe au nombre :
1° Des Dicères, les Limnées, Physes, Planorbes, Ancy- les, Placobranches, Nucléobranches, etc.
2° Des Surnicères, ou dont les tactaires sont soudés avec les Oculaires, les Strombes, Cônes, Rochers, Pourpres, Cérites, etc.
3° Des Térracires, les Glaucus, Eolides, Aplysies, les Limaciens, Colimacés, Janthines, etc.
4 Des Susrérracères, les Ampullaires, Paludines, Néritacés, Trochoïdes, Mélanopsides, Calyptrées, Emarginules, Porcelaines, Raelles, etc.
Quant aux Octocères, Décacères et Polycères, nous en dirons un mot plus bas.
Chez les Molusques terrestres , les tentacules tactaires servent, comme leur nom l'indique, à täter le terrain sur lequel ils progressent, à en écarter les obstacles, et lors- qu'ils sont operculés à rejeter au dehors les corps étran- gers, quand ils veulent se renfermer dans leur coquille: c'est du moins ce que l’on a remarqué chez les Cyclosto- mes. Dans les Mollusques aquatiques , ils servent quel- quefois à la natation, concurremment avec les expansions du manteau, par exemple, chez les Phylliroës, les Glau- cus et autres.
Leur situation sur la têle varie assez, ils sont :
{° Réunis par LA BASE, dans le fuseau austral, les Euli- mes, Fossars, Pyramidelles, etc.
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2° RaPPROCHÉS MAIS NON CONTIGUS, dans les Cyprées ou Porcelaines, Pourpres, Murex, etc.
3° RaPPROCHÉS ET DIVERGENTS, dans les tritons, Ra- elles, Trochus nassaviensis, Buccinum maculosum , Orbignyi, Linner, etc.
4° Ecantés (situés sur les côtés de la tête), dans les Cônes, Vis polie, Cérithes, Vélutines , Calyptrées, Eolides, etc.
Il ÿ en a qui les ont implantés verticalement sur la tête, comme dans les Piétens; ou énclinés vers la terre, dans la marche, dans les Colimaces, Gyclostomes, etc. ; ou enrou- lés soit dans le repos, comme dans la Berthelle poreuse, soit dans le mouvement, comme dans la Phylliroës; ou enfin simplement recourbés, dans le Phos. senticosus.
Leur forme présente encore beaucoup de variétés ; il y en a de :
1° TriancuLaiRes, dans les Bryarces, Volutes, Natices, Littorine pagode, Limnées, Vis, etc. 2° Prismariques, dans les Varica, Chemnitzies, etc.
3o Cyczinpriques, chez les Atlantes, Janthines, Auri- cules, Marginelles, Porcelaines, etc.
4 Cyrinpracés, chez les Eulimes, Valvées, Cyclos- tomes, Elysies, Cabochons, etc.
5° Cyrinprico-coniQques, chez les Aporrhaïs.
6° Coniques, chez les Callyopés, Palludines, Ver: mets, Navicelles, Phasianelles, Fissurelles, Emar- oinules, elc., etc,
7° SueuLés, chez les Olives, Cerithinum lima, etc.
8° Séracés (filiformes ou linéaires), dans les Nérites; Physes, Hélicines, Mélanies, Troques, etc., etc.
9° 10°
— 997 — Onconiques, chez les Vertigo et Vélutines.
CLavirorMes (er massue), dans les Polycères, Vil: liersies, Doris, Onchidores, Idalies, etc.
11° Aurirormes, dans les Pleurobranchées et les Atlas ?
190 LancéoLés, dans les Tormatelles, la Bulle striée.
D'autres sont :
1°
3°
4° 5°
6°
7°
RenrFLés Au $OMMET 1° en bouton, chez les Limaciens, les Colimacés ; ou 2° en forme de gland, chez les Cyclostomes, Auricules, Conovules, Cassidules et Pneumodermeés.
Encaïînés (ou situés au centre d’une gaîne), qui est cylindrique, dans les Tritonies , Hyales, Doris, Onchidores; infundibuliforme, dans les Scyllées et Tergipèdes ; comprimée, dans les Téthys ; en forme de petite cavité, dans les Clios et Phyllidies.
DascicuLés ET TERMINÉS EN POINTE, dans les Clios, ou en bouton , dans les Pneumodermes,
PROFONDÉMENT BIFIDES, dans les Janthines.
Fenpus £r TroNQuÉs, chez les Ombrelles ; comiques, chez les Aplysies; tubuleux, chez les Pleurobran- ches; en cornet, chez les Pyramidelles; ramifiés, chez les Bursatelles.
Courts dans les Littorines exotiques, fuseaux, Tri- ton pilcare, Murex zélandique ét octogogne, etc.
Lowcs, chez le Solarium variegatum, Stomatelle tachetée, Paludine noire, etc.
Les Tentacules oculaires présentent plusieurs des ca- ractères de ceux dont nous venons de parler. Ils sont tantôt allongés, tantôt courts ou réduits à l’état de tuber- cule et quelquefois seulement à celui de simple renfle-
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ment, plus ou moins apparent. Dans les deux premiers cas, on dit que les yeux qu'ils supportent sont pedicellés ou pédiculés et même pédonculés. Ils sont avortés chez quelques Mollusques, et l'on exprime alors leur dispa- rition, en disant que les yeux sont sessiles, bien entendu quand ils sont apparents , car ils peuvent ne pas paraître et cependant être présents, enfoncés qu'ils sont alors au- dessous de la peau, comme dans l’Æuricule Midus.
[l y a des tentacules qui, situés à la place des tenta- cules occulaires, sont néanmoiïns aveugles, tels que ceux des Janthines.
Il arrive assez souvent que les tentacules occulaires sont adhérents avec la base des tentacules tactaires ou greffés, en tout ou en partie, avec ces derniers. S'il est aisé de reconnaître l'adhérence du premier, il l’est beaucoup moins d’apercevoir la suture des seconds, quand les deux tentacules sont soudés tout le long les uns des autres. On peut néanmoins la suivre dans une sorte de renflement que fait le tentacule oculaire, ou le reconnaître par le moyen du point sur lequel l'œil est fixé, soit par la bifur- cation que ce tentacule fait à une certaine distance, en se détachant de lui; soit encore par le prolongement du ten- tacule tactaire, alors qu'il est plus long et plus étroit que l'oculaire. Ce dernier exemple de la connexion des deux sortes de tentacules est des plus remarquables en ce qu'il figure un tronc oculaire surmonté d'un appendice fili- forme.
Dans les Céphalopodes, la situation des tentacules n'est pas tout à fait de même que celle des Gastéropodes ; dans les premiers, ces organes forment une sorte de couronne autour de la bouche de l'animal, et selon l'usage qu'ils en font, on ne les considère pas de la même manière. En effet, ils sont oculifères ou simplement tactaires dans les Gastéropodes ; ils sont, au contraire, toujours aveugles, plus nombreux et agissent comme organes de préhension
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et même de mouvement, chez les Céphalopodes : ceux-ci les ont tantôt simples, tantôt garnis de ventouses cupuli= formes, ou suçoirs pour retenir les corps qu'ils saisissent, ou de grifles pour les appréhender, = Dans les Céphalo- podes à coquille extérieure , tels que les Nautiles, les Tentacules sont revêtus d’une gaîne, et leur nombre est de quarante. Dans ceux qui manquent de coquille exté- rieure on remarque que les uns ont des expansions mem- braneuses à leur base pour faciliter la natation, et qui leur donnent une apparence palmée, et d’autres les portent à l'extrémité de deux longs appendices, dont l'usage est tout à fait différent. Les auteurs veulent, d'après Aristote et Pline, qu'ils fonctionnent comme des voiles ; mais on prétend aujourd'hui qu'il servent 1° à sécréter la coquille, et à la réparer, quand elle a éprouvé quelques dommages, ce qui ne nous paraît pas probable ; et 2° à la soutenir dans les mouvements de l'animal. Ces organes ne sont donc pas de vrais tentacules, parce qu'ils agissent à l'instar des pieds et des bras; et c'est probablement pour ce motif qu'on leur donne le plus souvent le nom de bras. M. de Blain- ville a proposé dernièrement de les appeler Brachiocères pour les différencier de ceux-ci et des véritables tenta- cules.
On désigne encore par le mot Tentacule, d'autres ap- pendices de Mollusques. C'est ainsi que les uns appellent 1° Tentacules labiaux, les palpes des Mollusques acépha- les; 2° T'entacules du manteau et des Siphons les filets qui bordent les lobes du manteau et l’orifice extérieur des tubes destinés à la respiration et aux déjections des mêmes animaux : ces derniers sont des processus appelés généra- lement Cirrhes, etc.
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Descriprion de quelques espèces de coquilles terrestres fossiles de Sansan, par l'abbé D. Duruy.
Le côteau de Sansan, si connu par les belles découver- tes de M. Edouard Lartet, n'avait guère été signalé jus- qu'à présent que pour les ossements fossiles qu'il ren- ferme. Ces ossements ont été, comme tout le monde le sait, acquis par le Muséum d'histoire naturelle, où l’on en voit un grand nombre déposés soit aux galeries de géolo- gies, soit au Cabinet d'anatomie comparée.
Mais, jusqu à ce jour, en présence des espèces nom- breuses el nouvelles d'animaux vertébrés de presque tous les ordres , on avait peu signalé les restes d'animaux in- vertébrés qui sont néanmoins assez intéressants sous bien des rapports, pour mériter d'être mentionnés.
Toutes les coquilles dont je donne la description ont été trouvées dans une marne argileuse friable , sise entre deux bancs de roche calcareo-marneuse, dure, sous-jacente à la terre végétale assez maigre du sommet du coteau.
Depuis assez longues années, mon ami M. Lartet avait fait prendre une quantité considérable de cette marne, en lui faisant subir plusieurs lavages successifs, afin de re- tirer les ossements de petits vertébrés qui abondent dans cette couche; il eut soin de me réserver les petites co- quiiles qu'il rencontrait en même temps. Il ne tarda pas à s'apercevoir que plusieurs des genres et des espèces pou- vaient offrir de l'intérêt : aussi saisirai-je avec empresse- ment cette occasion de le remercier d’avoir bien voulu me confier le soin de les faire connaître.
Ce qu'il y a de fort remarquable dans ces fossiles, c’est que l’on y voit plusieurs espèces qui vivent encore dans nos contrées mêlées à un plus grand nombre d'espèces entièrement nouvelles, mais dont la forme, sauf quelque rares exceptions, a la plus grande analogie avec les co- quilles de Mollusques de France.
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‘Un fait qui me paraît nouveau dans les observations paléontologiques faites jusqu'à ce jour, c'est la présence, dans ce terrain, de deux espèces appartenant à deux genres qu'on n'avait pas encore trouvés à l’état fossile, savoir : les genres Limace et TEsrACELLE ; ce sont deux nouveaux anneaux qui viennent rattacher les espè- ces vivantes et montrer une analogie plus intime entre les espèces paléontologiques et celles qui vivent encore.
Ainsi le côteau de Sansan, qui avait fourni dès 1837 le premier singe fossile connu , fournit aujourd'hui à la Conchyliologie paléontologique les premières Limaces et les premières Testacelles fossiles.
1° Genre. LIMAX. — LIMACE. 1. Lamax Larrern. Tab. XV, fig. 1.
LimacE DE LARTET.
Testa ovato-oblonga , anticè fat profundè emarginata, suprà convexa, concentricè validè ovato et irregulariter striata; centro anteriüs sito; subtus irregulariter rugosa et in medio subconcava; margine sinistro in medio retu- siusculo, dextrorso obtuso.
Coquille ovale un peu allongée, avec une échancrure assez profonde au bord antérieur, tandis que le bord pos- térieur est assez bien arrondi ou à peine légèrement angu- leux; surface supérieure convexe, avec de fortes stries irrégulières , ovales et concentriques, à l'exception de la plus intérieure qui est spirescente; le point central est assez rapproché de l'extrémité antérieure et légèrement courbé vers le bord droit; celui-ci est très obtus, tandis que le bord gauche est, au contraire, sensiblement rétus; la surface inférieure est obscurément rugueuse et légère- ment concave vers le milieu.
Long. 4-6 mill. ; larg. 2-4; épaiss. 1 114 — 1 p2.
= ne
Habit. Fossile du eôteau de Sansan, dans la marne ar. gileuse et friable ci-dessus mentionnée.
Discussion de l'espèce, rapports et différences. — Cette Limace, la première indiquée à l’état fossile, est très re- marquable par l'échancrure de son bord antérieur, et ce caractère suflit pour la distinguer, du premier abord, de de toutes les autres Limaces qu'il nous a été possible d'examiner. Elle est incontestablement différente de tou- tes les espèces de France; elle nous a paru distincte aussi des autres espèces publiées dans les divers ouvrages. Toutefois, nous ne pouvons pas aflirmer avec une entière certitude qu'elle soit complétement différente de toutes, parce qu'il en est plusieurs qu’il ne nous a pas été donné de voir en nature, et qu'il est souvent impossible de juger en dernier ressort de l'identité d'une espèce sans en avoir eu des échantillons authentiques. Si cette observation est exacte pour les espèces en général, elle est à coup sûr incontestable, lorsqu'il s'agit du test inté- rieur d'une Limace.
L'espèce de France dont le Limax Lartetit se rappro- che le plus est le Zimax Gagates Drap.; mais elle en dif- Ière essentiellement par son échancrure antérieure, par son test un peu moins épais, par sa forme plus allongée et par son bord gauche rétus.
Si l'on juge par analogie de la forme de l’animal de notre espèce fossile, on doit penser qu’il a été plus allongé que celui des espèces qui vivent aujourd’hui sur notre sol,
2° genre. TESTACELLA. — TESTACELLE. 1. Tesracezza Larrern. Tab. XV, f£. 2.
TEsrAcEezLE pE LARTET. + Testa ovato-auriformis, anticè latior, posticè angustior,
suprà convexa, irregulariter et sat profundè striata; spiræ
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rudimento exserto et reliquà testulà sensim separato, apice acutiusculo aperturà amplissimä , profundà , coch- leata antennis rotundata, posterius angustalä et quasi an- gulatà, margine externo vix subacuto, columellari rotun- dato nec depresso.
Coguille ovale-auriforme, un peu allongée, plus élargie antérieurement que dans sa partie postérieure, très con- vexe en dessus, avec des stries irrégulières et assez pro- fondes; rudiment de spire saillant en dehors, quoiqu'il soit plus bas que le reste de la coquille et sensiblement séparé du bord columellaire; sommet presque aigu; ou- verture très ample, formant à elle seule la presque tota- lité de la coquille, profonde et creusée en dessous presque jusqu'au sommet du rudiment de la spire, arrondie en avant et presque anguleuse à son extrémité postérieure ; bord externe à peine un peu tranchant; bord columellaire arrondi, sans être déprimé comme dans nos espèces françaises.
Long. 6; larg. 3; haut. 2.
Habit. Fossile de la marne argileuse et friable du cô- teau de Sansan.
Cette espèce, dont M. Lartet n’a trouvé encore qu'un seul exemplaire, diffère entièrement des espèces qui vi- vent en France par la profondeur de l'ouverture qui lui donne un aspect beaucoup plus convexe en dessus. Elle est, en outre, assez profondément excavée : ce qui lui donne un facies tout particulier. Les Testacelles exotiques, beaucoup plus creusées que celles de l'Europe, diffèrent néanmoins de la nôtre par leur spire moins exserte et leur ouverture plus régulière.
’ Parmi les espèces européennes, la Testacelle de Maugé, trouvée en Portugal, par M. Morelet est celle qui s'en rapproche le plus, mais sa forme régulière et sa surface
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régulièrement et finement striée la séparent du premier coup d'œil de notre coquille fossile,
3° genre HELIX. — HÉLICE. 1. Herix Sansaniensis, tab. XV, fig. 3.
Hézice DE SANSAN.
Testa globoso-subconoïdea, imperforata, vix tenuissimè striatula, nitida ; aperturâ obliquè subovato-lunata, angus- tata, peristomate reflexiusculo et acuto, marginibus sub- approximatis, callo nitido unitis; anfractibus quinis vel
sextis convexiusculis suturä sat perspicuà unilis; apice obtuso.
Coquille globuleuse , légèrement conoïde, imperforée, couverte de stries peu régulières et tellement déliées qu'el- les ne paraïssent guère qu à la loupe ; luisante; ouverture oblique ovale, échancrée par l’avant-dernier tour et rétré- cie; péristôme légèrement réfléchi au bord externe, réflé- chi et calleux au bord columellaire, la callosité se pro- longe d’un bord à l’autre; cinq à six tours de spire légère- rement convexes et séparés par une suture assez marquée, le dernier, fort grand, comparativement aux autres, est obtusément subcarène à sa naissance, mais cet indice de carène disparaît complétement, dès le milieu du tour, L sommet est obtus.
Haut. 15, diam. 29 mill.
Habit. avecles précédentes. Cette Hélice, extrêmement commune à l'état de débris dans cette couche, yest excessi- vement rarement bien conservée; nousn'avons puenavoir
, . Q ! , [RC] qu'un seul échantillon parfaitement conservé : c'est celui dont nous donnons la figure.
Voisine de l’Æ. Larteti Boissy (1), notre espèce en dif-
(4) Magaz. Zool.
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fère par sa forme un peu moins globuleuse , par son ou- verture proportionnellement moins arrondie et par son péristéme plus tranchant et moins réfléchi.
Elle à de grands rapports avec l'A. nemoralis, mais elle en diflère par son ouverture moins arrondie et plus rétrécie, comme aussi par son péristome plus étendu et plus réfléchi.
Sa coloration paraît avoir été entièrement analogue à celle de l'A. nemoralis, car nous en avons vu quelques fragments qui présentaient des restes de bandes colorées en brun, tandis que d’autres échantillons comme celui que nous avons fait figurer n’en présentent pas le moin- dre vestige.
2. Hezix puLCHELLA (1).
HÉLICE MIGNONNE.
Entièrement semblable à l'espèce qui vit encore aujour- d'hui et que nous trouvons si abondante dans presque toute l’Europe et dans l'Amérique du Nord; cette espèce paraît avoir été plus rare dans le dépôt de Sansan : ôn en trouve néanmoins de temps en temps, mais la plu- part sont cassées.
3. Hezix cosrarTa (2).
HÉLICE COTTELLÉE.
Très rare à Sansan; nous n'en avons rencontré que trois ou quatre échantillons, mais ils ne présentent pas la plus légère différence, lorsqu'on les compare avec les H. costata vivantes.
Les côles assez profondément imprimées dans la co- quille fossile, dépourvue de son épiderme, sont une
(4) Voir pour la Synonymie notre ouvrage sur les Mollusques de France.
(2} Id.
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bonne et nouvelle raison de séparer comme espèces les H. pulchella et costata.
Observation. On rencontre à Sansan plusieurs autres espèces du genre {elix, mais elles sont tellement brisées qu'il n'est guère possible de les déterminer d'une manière certaine; aussi aimons-nous mieux les omettre, pour le moment, et attendre que de nouvelles recherches les aient fait suffisamment connaître.
4®* genre CLAUSILIA.— CLAUSILIE. 5. CLausizi1A? Larreru, tab. XV, fig. 4.
Czausiz1E pe LARTET.
Testa sinistrorsa, subeylindrica, subimperforata ; apice truncata, tenuiter et sat regulariter striata; aperturä ovalo-pyriformis, lamella superiore mediocri margini exteriori parüm approximata, lamella inferiore parum exsertà, plicis nullis anfractibus in adultis truncatis sub- quinis , paulatim accrescentibus planiusculis et suturä distinct separatis.
Coquille sénestre, subcylindrique, presque imperforée, tronquée au sommet, dans l’âge adulte, finement et assez régulièrement striée; ouverture ovale-pyriforme; lame supérieure médiocre et assez éloignée de l'angle du bord extérieur, lame inférieure peu saillante et s’enfonçant en spirale dans l’intérieur de l'ouverture; plis du palais etlu- nulé nuls, ou du moins nous n'avons pas pu en découvrir de trace; cinq tours de spire, dans les individus adultes et ironqués ; la troncature me paraît, dans cette espèce, ne supprimer qu'un pelit nombre de tours, les tours supé- rieurs avant la troncature présentent une forme conique à sommet très obtus, lorsque la coquille est définitivement tronquée, les tours sont aplatis, s'accroissent assez insen- siblement et sont séparés par une suture bien distincte.
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Habit. avec les espèces précédentes. Elle est rare; on n’en trouve avec le test que des fragments rapprochés du sommet de la spire; nous n'avons jamais vu les tours in- férieurs dans cet état : ce n’est qu’à l’état de moules qu'ils ont été rencontrés.
Aussi n'est-ce qu'avec doute que nous rapportons cette espèce au genre Clausilie, puisqu'il nous a été impossible de vérifier si le Clausiliun y existe. Une autre raison qui nous fait douter aussi c'est que la lame supérieure est as- sez éloignée du bord externe : aussi serais-je assez porté à rapporter cette espèce au genre Megaspira Spinx.
Quoi qu'il en soit, je la crois entièrement nouvelle, et si le genre est douteux, ilest, ce me semble, hors de doute que l'espèce ne soit bonne.
On peut la rapprocher, par sa taille, des deux Clausi- lies décrites par M. Grateloup (1) et M. de Boïssy (2); mais il suffit de jeter un coup d'œil sur les figures de ces antennes pour voir qu'il y a une énorme différence entre Jeurs espèces et la nôtre.
5"° genre. PUPA.— MAILLOT. 1. Pura Larreru, tabl. XV, fig. 5.
Maizzor DE LarTer.
Testa dextrorsa, parva, ovata, ventricosissima, obtusa rimata, vix striatula, striis minutissimis sublente valido tanlüm perspicuis et irregulariter dispositis; aperturä transversèé subovatä, coarctatà, subquadridentatâ, dente altero lamelliformi in pariete aperturati obliquè e margi- ais externi angulo ad intüs provecto , altero columellari et binis palatalibus marginem externum attengentibus, quorum inferior superiore major, denticulis duobus inter.
(1) Gonch. foss, du bassin de l’Adour. (2) Coq. de Billy, Mém. Soc, geol,
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dentes palatales validos et dentem columellarem sitis ; peristomate subincrassato et rectiusculo, marginibus sub- approximatis; anfractibus 4-5 convexis, suturâ valdè
perspicuâ separatis, inferiore maximo cateris omnibus subduplo majore.
Coquille dextre, petite, ovale, très ventrue , obtuse, munie d'une fente ombilicale bien marquée, à peine striée; stries irrégulières et si fines qu'elles ne sont guère apparentes que par une forte loupe ; ouverture transver- salement subovalaire, resserrée, subquadridentée; une dent lamelliforme obliquement étendue de l'angle supé- rieur du bord externe vers l'intérieur de l'ouverture, où elle s'enfonce ; une autre assez avancée sur la columelle, et deux autres palatales arrivant jusqu’au bord externe et dont l'inférieure est plus grande que la supérieure; on voit, en outre, deux autres petites dents placées, l’une, entre la dent columellaire et la dent palatale inférieure, et l’autre, entre les deux dents palatales ; péristome droit et légèrement épaissi; bords assez rapprochés; l'extérieur brusquement coudé vers l’intérieur ; à sa partie supérieure, 4-5 lours de spire bien convexes, séparés par une suture très marquée ; l'inférieur deux fois plus grand que tous les autres ensemble.
Haut. 2 1/2, 3, diam. 2 mill.
Habit. avec les espèces précédentes.
Discussion de l'espèce. Le maillot que nous décrivons et qui doit, comme ia plupart des espèces suivantes, rentrer dans la section des ’ertigo, est certainement bien distinct de tous ceux qui vivent ajourd hui. Il est assez abondant à Sansan, pour que noùs ayons pu en avoir une cinquan- taine d'échantillons qui nous ont tous présenté la même forme générale et les mêmes détails dans l'ouverture. La forme et les dents lui donnent quelque ressemblance avec
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le Pupa anglica (4), mais il en diflère par sa dent lamel- liforme très oblique, tandis que celle du Maillot an glais est presque perpendiculaire ; dans celui-ci, on voit aussi une seconde lame plus petite à côté de la première , ce qui n’a jamais lieu dans notre espèce; en outre, le Maïil- lot de Lartet est toujours beaucoup plus ventru; et enfin le dernier tour qui, dans le P. anglica atteint à peine la moitié de la hauteur totale de la coquille dépasse souvent les deux tiers dans le P. Lartetir.
I] se rapproche aussi du P. Moulinsiana Dup. (2), mais il s'en distingue par sa dent lamelliforme oblique, tandis qu'elle est perpendiculaire dans le M. de des Moulins, dans ce dernier, d’ailleurs, la dent columellaire est plus petite que dans notre espèce.
9. PupA ANTIVERTIGO.
MAILLOT ANTIVERTIGO,
Assez abondante à Sansan et entièrement identique avec l'espèce vivante.
3. Pura Noureriana, tab. XV, fr. 6.
Muizror pe Nourer.
Testa ovato-elongata, dextrorsa, obtusa , rimata, vix striatula ; aperturâ subrotundatä, sub 5 dendata, dente altero lamelliformi vix obliquo in pariete aperturali ad angulum superiorem sito, binis columellaribus et binis palatalibus marginem externum subattingentibus, peri- stomate tenui, acuto et reflexo; marginibus sub approxi- matis ; anfractibus 5-6 convexiusculis; suturâ perspicuä separatis ultimo maximo, testæ mediam partem sub ef- formante.
(4) Voir notre Hist. nat. Moll, de France, pl. XX, f, 7. (2) Idem, pl XX, f, 14.
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Coquille ovale-allongée, dextre, obluse, munie d'une fente ombilicale presque recouverte par le bord columel- laire, à peine légèrement striée; ouverture à cinq dents
lus ou moins lamelliformes bien marquées, dont une Jamelliforme, peu oblique, très saillante, striée vers l’an- gle supérieur de la paroi operturale; deux sur la colu- melle et deux autres palatales arrivant jusqu'au bord ex- terne. Outre ces dents, on voit souvent un nombre con- sidérable d’autres petites, placées entre les premières. Péristome mince, tranchant et réfléchi; bords assez in- clinés l'un vers l’autre; 5-6 tours de spire convexes et séparés par une suture assez bien marquée; le dernier très grand, formant à lui seul au moins la moitié de la co:
quille. Hauteur, 2 2 172 mill.; diamètre, 1 1 174. Habit. avec les précédents,
Cette espèce na de rapports avec aucune de celles qui vivent aujourd'hui.
4 Pupa Irariana, Tab. XV, f. 7.
Muirzor pIrar.
Testa dextrorsa ovato-elongata, cylindrica, apice ob- tusa, vix rimata, et sublente tenuissimè et regulariter striatula ; aperturà semirotundatà , quadridentata, dente altero in parietis aperturalis medio, altero columellari superiüs sito et binis palatalibus immersis nec ad margi- nem exteriorem provectis; peristomate incrassato, subre- flexiusculo, acuto, externe validè marginato, marginibus callo lamelloso subunitis; anfractibus 6 paulatim accre- scentibus, suturâ perspicua separatis.
Coquille dextre, ovale-allongée, cylindrique, obtuse au sommet , avec une fente ombilicale à peine marquée,
très finement striée; stries régulières à peine visibles à
— II —
la loupe ; ouverture demi-ronde, quadridentée; une dent sur le milieu de la paroi aperturale, une autre vers le haut de la columelle, et deux autres palatales profondé- ment situées dans l'intérieur de l'ouverture, et réduites à deux callosités qui ne se prolongent jamais vers le bord externe ; péristome épaissi, subréfléchi, tranchant au bord, avec un fort bourrelet extérieur; les deux bords unis par une lame de callosité ; 6 tours de spire augmen- tant graduellement, presque aplatis et séparés par une su- ture bien marquée.
Hauteur, 2 172 mill.; diamètre, 1 174.
Habit. avec les précédentes ; mais il y est fort rare, car M. Lartet n’en a trouvé que deux échantillons.
Cette espèce a des rapports avec le P. triplicata Stud. (1); mais, outre sa forme beaucoup plus cylin- drique, ses deux dents palatales s'en séparent de prime abord, puisque l'espèce du naturaliste de Berne n'en z qu'une seule.
Pupa BLainvizzeana , Tab. XV, f. 8.
MaizLzor DE BLAINVILLE.
Testa sinistrorsa, ovata, subyentricosa, apice obtusa rimata, sublente irregulariter et oblique striatula aper- turâ rotundata, triplicata, dente altero in medio parietis aperturalis et binis palatalibus immersi et callosis; peri- stomate reflexiusculo incrassato, marginibus approxima= tis lamellä callosä unitis ; anfractibus 5 convexis, ultimo maximo testæ mediam partem efformante.
Coquille sénestre, ovale, un peu ventrue, obluse au sommet, avec une fente ombilicale assez marquée, fine- ment et obliquement striée ; stries irrégulières et visibles
(4) Icon. hist, Moll, de France, Tab, XX, f, 8,
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seulement à la loupe; ouverture arrondie, tridentée ; une dent sur le milieu de la paroi aperturale, et deux au tres palatales réduites à des callosités profondément si- tuées dans l'intérieur ; péristome réfléchi , épaissi; bords rapprochés, inclinés l’un vers l'autre ; l'extérieur brus- quement coudé à sa partie supérieure, unis entre eux par une lame de callosité ; cinq tours de spire convexes et sé- parés par une suture bien marquée, le dernier très grand formant à lui seul plus de la moitié de la coquille entière.
Haut. 2, diam. 1 1/4 mill.
Habit. avec les précédentes, mais extrêmement rare
P ; , puisque, jusqu'ici, nous n'en avons eu qu'un seul exem- plaire.
Il ne peut être rapproché que du précédent, dont il dif- fère et par sa forme et par son ouverture.
6° genre. GARYCHIUM. — CARYCHIE.
1. CARYCHIUM MINIMUM.
CARYCHIE PYGMÉE.
Habit. avec les précédents, mais assez commun. Entié- tement semblable à l'espèce qui vit encore abondamment dans nos contrées.
En résumé les coquilles fossiles trouvées à Sansan sont réparties entre six genres divers de la manière suivante : Une Limace, Trois Hélices, Une Clausilie ou Mégaspire, Cinq Maillots, Une Carychie.
Parmi ces douze espèces observées, trois seulement vi< vent encore dans le voisinage de Sansan.
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Onze présentent des formes analogues à nos formcs
européennes. Une seule paraît devoir se rapprocher d’un genre de
l'Amérique méridionale (1).
Sur deux nouvelles espèces de coquilles trouvées par M. W. Crank. ( Magazine of natural history de M. JarD:xE (décembre 1849).
M. William Clark trouva, dans le courant de l'été 1849, à Exmouth, sur la côte de Devou, deux espèces dé co- quilles nouvelles dont il a donné la description suivante, dans le Magazine of natural history de Jardine, numéro du mois de décembre 1849, Ces deux coquilles appartien: nent : l’une au G. Skenea et l'autre au G. F'usus:
Skenea Cutleriana, Clark.
Testa süborbicularis, albida aliquantulum producta, an: fractibus tribus spicaliter exaratis ; striis subtilibus, nudatrs, transversis, hic et illic sparsis, notata; sutura simplez ; apertura subrotundata, integra supernè in canalem brevis- simam desineus ; umbilicus inconspicuus ; margine columel-
lari paululum obtectus. Animal et operculuim àd liuc latent. Long. et larg. circa 3 will. & Au premier abord, dit M. Clark , je pensai que cette
» jolie petite espèce pouvait être l'hélix Serpuloides de
(4) La planche relative à ces coquilles fossiles paraîtra dans le prochain
Numéro:
21
EE À
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Montagu, enveloppée d'obscurité jusqu'à présent, mais l'existence des tours, complètement striés , ne permet pas d'admettre cette opinion. Quant au Skenea divisa, que quelques conchyliologues regardent comme étant l'hélice Serpuloides, notre espèce en diffère par la forme plus globuleuse et par ses tours de spire distinctement striés; elle ne peut non plus être confondue avec la Margarita pusilla nouvellement découverte.
« L'animal et l’opercule de la coquille que nous décri- vons n'ayant point été observés, elle peut être une Margarita, où une Ædeorbis, ou être rapportée au G. Skenea ou au Trochus subcarinatus.
« Je préfére la placer provisoirement avec les Skenca, parce que le caractère de ce petit groupe, quoique ar- tificiel, consiste dans l’ouverture suborbiculaire, et dont l’ensemble est à peine interrompu à la partie supérieure par ün canal court et très petit.
« Par ces mêmes raisons, je considère la Margarita pusilla et le Trochus subcarinatus, comme étant des Skenea ou des Adeorbis, ou tout autre nom qu’on vou- dra leur donner. Les ‘Trochidés ont toujours l’ouver- ture plus ou moins angulaire; et dans cette famille, aussi bien que dans les Margarita, elle n’est jamais en- tière et n’a point de trace de canal. Je ne connais point les Adeorbis, que je crois être un genre de TFrochidés : S'ils ont, comme ceux-ci, l'ouverture angulaire ; ee genre n’a point de rapport avec notre espèce.
« Les Margarita vulgaris, pusilla, Skenea divisa, de- pressa, bicolor, ontun opercule corné mince, composé de trois tours larges, qui n'ont en rien l'aspect des tours nombreux, compactes et serrés de ceux des Trochidés.
Fusus branscombi, Clark.
Vesta elongata, pallide lutca, anfractibus octo repente
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attenuatis ; varicibus validis novem striis spiralibus confer- tis perspicue cælata; sutura simplici; apertura subovalis, in canalem branchialem subrectam producta, superne vix emarainata.
Animal ignotum ; operculum ? Long. 10 mill. larg. 3-4 mill. Cette espèce a, jusqu'à présent, été trouvée sur les
mêmes fonds que la Skenea cutleriana : je ne saurais la comparer à aucune de ses congénères.
De la Cuasse Aux Limacons sous les Tropiques, par M: Arraur Morecer (1).
Les renseignements qui vont suivre sont adressés ex- clusivement aux voyageurs et aux marins qui manquent de direction ou d'expérience dans la recherche des Co- quilles. On a décrit des chasses plus piquantes et plus dramatiques, mais aucune assurément qui convienrnie mieux à l'esprit et au but de ce Recueil.
Ce n’est pas que la chasse aux Limaçons manque pré- cisément du caractère d'aventure, dans les circonstances où nous l'envisageons ; je pourrais conduire le lecteur au sein des forêts primitives où la nature sauvage s'enveloppe d’une mystérieuse horreur; le conduire à travers les vas-
(1) Si une abondance de matières d’un plus gränd intérêt n’y met obs: tacle, nous donnerons, dans le prochain numéro du Journal de conthy-
liologie, une notice spéciale sur la recherche des coquilles marines ; fluvii- tiles et terrestres. S; P:
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tes marécages où le soleil ardent pompe des germes de mort; lui montrer la trace récente des animaux féroces ou les anneaux du Trigonocéphale roulé dans les hautes her- bes; je pourrais , en un mot, lui peindre les hasards qui accompagnent, dans les pays lointains , tous les pas du naturaliste , surtout celui que de minutieuses recherches courbent plus assidûment vers le sol; mais je perdrais de vue le véritable objet de cet article, qui n’a d'autre pré- tention que celle de résumer un petit nombre d'observa- tions pratiques dans l'intérêt des Sciences naturelles.
Les Mollusques terrestres sont des animaux nocturnès à divers degrés; la fraîcheur et l'humidité conviennent à la mollesse de leur structure et favorisent le jeu de leurs organes. La nuit, si l'obscurité le permettait, serait le moment propice pour leur donner la chasse. Pendant le jour, il faut les découvrir dans les retraites variées qui les abritent : sous les pierres, les feuilles mortes, sous les troncs ren versés, à l'ombre des rochers et dans leurs cre- vasses, à moins que l'humidité de l'atmosphère ne les invite à rester au dehors. En général, la retraite diurne de ces animaux est celle que le hasard leur offre. C’est sinsi que les feuilles imbriquées des Aloës ou des Agaves, cachent souvent des hélices qui s’y arrêtent pendant l’ar- deur du jour ; que le bois de Campêche recèle habituelle- ment des Bulimesetdes Achatines, dans les cavités innom- brables qui accidentent son tronc, etc. On peut faire naï- tre de nouvelles chances de succès, en créant soi-même des abris temporaires dans les localités que l’on veut ex- plorer à fond; par exemple, en y abandonuant des plan- ches , des fagots; en y semant de grosses pierres, en ÿ roulant un tronc d'arbre, etc. : ce sont de véritables pié- ges, surtout dans les prairies et dans les savanes, où la multiplicité des graminées permet difficilement d'aperce- voir les petites espèces.
Certains Mollusques, mais en petit nombre, montrent,
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dans le choix de leur retraite, un instinct particulier qu'il n'est pas inutile de signaler. Aïnsi, les dunes mouvantes de la Casse, en Algérie, sont fréquentées par une petite Hélice assez voisine de lZ. Turbinata, qui s'enfonce, pen- dant le jour, à une profondeur de plusieurs centimètres, jusqu'à ce qu'elle ait rencontré humidité saline absor- bée par la capillarité du sable.
Il y a néanmoins une petite quantité de Mollusques terrestres dont l’organisation semble moins délicate, et qui supportent sans inconvénient les rayons ardents du soleil, Je ne m'y arrête que pour faire remarquer l’enve- loppe épaisse, mate et blanchâtre dont la nature les a pourvus. Les grands Pupas des Antilles, les Hélices Can- didissima, irregularis, ete., sont dans ces conditions. Au contraire, les Fee qui se dérobent soigneusement à la lumière du jour sont minces, souvent diaphanes, et parti- cipent à cette loi générale qui revêt les animaux noctur- nes de couleurs tristes et uniformes. Les nuances les plus brillantes appartiennent à celles qui vivent dans les fo- rêts splendides où l'éclat de la lumière est tempéré par de magnifiques ombrages, et où l'humidité constante de l'atmosphère permet à ces animaux de remplir leurs fonc- tions au grand jour, Cependant je dois avouer que ces observations ne sont point absolues, et que la nature échappe encore ici, par plus d'une exception, aux règles que nous croyons avoir surprises.
La majeure partie des Mollusques terrestres s'enfouit profondément pendant une partie de l’année, et les recher- ches alors deviennent extrêmement difficiles. Dans les pays où la température est inégale, comme l'Europe et les Etats-Unis, c'est le froid qui suspend chez eux l'activité vitale; sous les Tropiques, c’est la sécheresse qui produit ce phénomène. Ils s'enfoncent alors isolément ou en famille, selon leur genre et parfois selon leur espèce, dans les profondeurs du sol, en profitant des accidents et
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en choisissant les terres légères dont la résistance leu& offre moins d’obstacle. C'est à la racine des arbres ou des haies, à la base des rochers, où s’accumule la terre végé- tale, sous les décombres, au pied des plantes marines qu'ils cherchent un asile. Néanmoins l'action du froid est plus complète que celle de la chaleur; car, partout où le thermomètre ne s'abaïsse pas au-dessous de zéro, on voit un certain nombre d'espèces persister, pendant toute l’année, dans ses habitudes : c'est ce qui a lieu sous les Tropiques.
Après avoir puisé ces généralités dans la nature même du sujet, j'en déduirai quelques autres des circonstances qui accompagnent son existence.
L'observation m'a prouvé que les Mollusques terrestres préfèrent un sol calcaire à tout autre terrain. Je n'en cher- cherai pas la cause : c'est une question que j'ai traitée ailleurs (1). Je me borne à constater un fait que j'ai véri- fié en Europe , en Afrique eten Amérique. C'est au sein des montagnes calcaires que le chasseur rencontrera les espèces les plus diversifiées et le plus grand nombre d'in- dividus. En général, larégion montagneuse, quelle quesoit la constitution minéralogique du sol, nourrit plus de co- quillages que la plaine ; les espèces, en outre, se modifient souvent, comme les végétaux , à diverses hauteurs. C’est donc droit aux montagnes que le naturaliste doit mar- cher, s’il veut être dédommagé de ses peines ; l'explora- tion commencera avec les premières ondulations du sol. Partout où le rocher se montre, le regard doit se prome- ner avec attention; les pierres qui gisent sans adhérence doivent être retournées : c'est là surtout, sur la face inférieure, que se cachent, pendant le jour, les petites espèces. Les mousses, lorsque le terrain en produit, doi- vent être visitées minutieusement; les vieilles écorces
Q) Descript, des Moll. du Portugal.
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doivent être soulevées ; les feuilles sèches dispersées, etc, Dans la saison pluvieuse, la tâche est beaucoup plus facile: les Mollusques jouissent alors de la plénitude de leurs fa- cultés; on les voit, surtout le matin, fixés aux feuilles des arbres, suspendus à leurs troncs ou rampant sur le sol humide.
Il est une autre région qu'aflectionne particulièrement un nombre limité de Mollusques terrestres : je veux par- ler de la zône maritime. Est-ce l'huinidité saline qui fixe ces animaux sur un rivage souvent dénué: d'abri? Je le crois d'autant plus volontiers que, dans les pays chauds, la période de sécheresse n'apporte aucun changement à leur manière de vivre. Gest ainsi que les grands Papas jonchent, par milliers, le littoral des Antilles, à l'époque Ja moins favorable de l'année. Cette influence incontesta- ble exerce son action partout où l’abaissement de la tem- pérature ne vient pas la paralyser, Nous pouvons lob- server en Europe où les conchyliologues ont classé, dans une tribu méditerranéenne les espèces qui y étaient sou- mises. La qualification plus large de tribu maritime expri- merait mieux, peut-être, ce genre de relation. Quoi qu'il en soit, les bords de la mer, surtout dans les parties ro- cheuses, doivent fixer l’attention du voyageur qui débar- que : cette première exploration le conduira à des résul- tats qui diffèreront sensiblement de ceux qu'il obtiendra dans la montagne.
Les savanes intermédiaires ne sauraient étre absolu- ment négligées, surtout dans la saison pluvieuse ; les gen- res y sont peu variés, excepté à l'approche des montagnes; ou y trouve, le plus habituellement des Bulimes qui se distinguent de loin, sur les hautes tiges des graminées.
Les forêts présentent plus de ressources dans les clai- rières accessibles à la lumière que dans les taillis trop ser- rés, où l'air ne circule pas et où règne un crépuscule éter- nel, Lorsquelles sont entrecoupées de marécages, les
Mollusques s'en écartent et n'y multiplient pas : ils se réunissent au contraire en grand nombre, partout où la végétation est entremélée de rochers. La configuration du sol joue encore ici un rôle important, et les bois acci- dentés l’emportent de beaucoup sar ceux qui s'étendent uniformément dans la plaine.
_‘Telles sont les données principales qu'une observation répétée sur divers points du globe m'a permis de recueillir et que joffre à la méditation du chasseur : il peut être certain, en appliquant ces règles, d'économiser un temps précieux et d'obtenir des résultats nouveaux sur un grand aombre de points qui ont été explorés à l'aventure.
Des cozzecrions en histoire naturelle, et notamment en CONCHYLIOLOGIE, par M. Perir DE LA SAUSSAYE.
Ce n’est point dans un journal spécialement consacré aux études conchyliologiques qu 1] sera nécessaire de com- battre sérieusement cette sorte de défaveur, dont quel- ques personnes frivoles ont parfois voulu frapper ce qu'elles appellent la manie des collections : cet anathème innocent, ridicule, lorsqu'il cache une certaine prétention à la supériorité de l'esprit, n’a point empêché la maladie de se répandre partout, et toujours en raison du progrès intellectuel des sociétés modernes. Nos lecteurs, atteints comme nous de la contagion, ne trouveront donc pas mauvais que nous nous abstenions d'énumérer ici les avantages qu offrent pour l'étude de l’histoire naturelle, non pas seulement les vastes établissements des capitales, mais les cabinets plus modestes des villes secondaires, et
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plus encore peut-être les collections des simples parlicu- liers: quand à ceux-ci, on ne rend pas loujours justice entière à leurs eflorts, ou plutôt, dirons-nous, il arrive parfois que nos amateurs n'apprécient pas complétement la nature des services qu'ils pourraient rendre à la science, s'ils donnaient à leurs efforts une bonne direc- tion, et s'ils cherchaient les moyens d'atteindre le but en limitant leurs sacrifices saus diminuer Ja source de leurs jouissances.
Il nous a semblé que, sans sortir des conditions que nous nous sommes imposées en fondant le Journal de Conchyliologie, nous pourrions y prendre une petite place pour soumettre à nos souscripteurs quelques réflexions que nous 6nt suggérées sur cette matière notre opinion de collecteur et nos relations avec des personnes plus versées que nous dans la science.
La Conchyliologie comprenant l'étude des mollusques, des coquilles vivantes et des coquilles fossiles présente au- jourd'hui un champ sans bornes à explorer : le nombre des espèces connues est déjà très considérable, et il s'ac- croît sans cesse, à ce point que le savant le mieux placé et le plus infatigable n’embrasse qu'avec une sorte d'ef- froi l’ensemble des matières qui se rattachent à cette bran- che del'histoire naturelle, dont aucune partie, cependant, ue doit lui rester étrangère: la tâche qu'il a entreprise lui devient chaque jour plus épineuse et plus lourde, car, chaque jour, abondent de nouveaux matériaux à étudier, et aussi de nouveaux ouvrages à compulser : il lui faudrait, pour tenir sa collection au courant et sa bibliothèque au complet, une fortune princière, qu'il n’a pas, et il ne peut y suppléer, même imparfaitement, qu'en sacrifiant une portion du temps qu'il destinait à ses travaux.
Si telle est la situation trop réelle du conchyliologue entouré des richesses scientifiques qu'on trouve dans une grande capitale, combien sera plus défavorable encore ka
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position de l'amateur qui aura eu la pensée de chercher, dans la formation d'une collection générale de coquilles, un moyen d'occuper agréablement ses loisirs, en donnant à ses sacrifices un résultat utile : Il ne se sera pas livré longtemps à ce plaisir sans y trouver un altrait assez puissant pour lui faire acquérir bientôt des connaissances assez élendues ; or, celles-ci feront naître en lui le désir d'accroître le nombre de ses espèces, et bientôt le besoin de les étudier dans des ouvrages en général d'un prix très élevé: cependant, plus il réunira d'espèces dans ses ti- roirs, plus, par ses études, il y remarquera de vides à combler; et, en même temps que les dépenses s’accroï- tront, arriveront les regrets d'avoir voulu trop entrepren- dre, puis les dégoûts, et enfin l'abandon à vil prix d'une collection incomplète qui aura néanmoins été payée bien cher.
Si nous traçons un tableau aussi sombre des désap- pointements qui peuvent atteindre un collecteur impru- dent, ce n'est pas à dire que nous veuillions détourner nos confrères d'une étude favorite, qui, restreinte dans cer- taines limites, leur procurerait des jouissances non moins vives, et leur permettrait de se rendre utiles à la science sans se voir entraînés dans des dépenses exagérées : Beaucoup d'amateurs, au surplus, n'ont point attendu ces avertissements pour entrer dans la voie que nous al- lons indiquer, et nous aurions de nombreux exemples, des autorités notables à citer à l'appui de conseils que nous n'adressons évidemment qu'à des collecteurs jeunes ou inexpérimentés. À ceux-ci nous dirons :
» Mesurez vos forces, consultez vos ressources avant » d'entreprendre de former une collection générale de- » vant comprendre Jes coquilles vivantes, les coquilles » fossiles, les espèces marines, les fluviatiles et les ter- » restres; remarquez que s'il doit vous être très utile de » connaître les rapports qui lient les grandes divisions,
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les familles et même les genres, il ne vous est pas aussi indispensable d'avoir sous les yeux cette multitude d'espèces qui entrent aujourd'hui dans le domaine de la Conchyliologie. 11 vous suffira de posséder d'abord une collection de genres, que vous ne parviendrez même pas à former si promptement que vous n'ayez pendant longtemps quelque chose à trouver : Lorsque vous aurez obtenu ce résultat, vous vous sentirez tout naturellement porté à donner la préférence à quelqu’une des familles que vous aurez observées soit en raison de la richesse des couleurs des espèces de celle-ci, soit à cause des variétés de formes qu'on rencontre dans tel autre groupe. Saisissez avec empressement cette indi- cation, et, vous mettant à l’œuvre, attachez-vous uni- quement à réunir les espèces propres à la famille que vous aurez adoptée : Vous éprouverez bientôt un vif plaisir à augmenter le nombre de ces espèces, que vous pourrez vous procurer sans être obligé à de trop grandes dépenses : avec du zèle et de la persé- vérance, vous parviendrez à compléter ainsi une col- lection spéciale, que l’on consultera avec un véritable intérêt ; enfin, vous pourrez vous-même en faire un objet d'études sérieuses, en vous procurant à peu de frais un petit nombre de monographies. »
C'est en suivant cette marche prudente et rationnelle
que M. G. Récluz est parvenu à former dans quelques genres, et notamment dans les g. Nerita et Neritina, des collections importantes qui l'ont mis à même de publier sur cette famille des travaux dont nos lecteurs peuvent aujourd'hui apprécier toute la valeur. Si nous ne crai- gnions d’être indiscrets, nous pourrions multiplier nos exemples; mais nous croyons avoir signalé d’une manière suffisante les avantages qu'un amateur intelligent trou- vera à restreindre dans certaines limites les collections conchyliologiques qu'il entreprendra de composer.
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il est une autre méthode adoptée aussi par un assez grand nombre de personnes qui ont sagement subor- donné leur zèle pour la science aux ressources bornées dont elles pouvaient disposer : nous voulons parler des collections contenant seulement les coquilles particu- lières à une contrée plus ou moins circonscrite, collec- lions que nous appellerons géographiques. Il est inutile de faire remarquer que l'attrait que l'amateur trouve à les former n'entraïîne pour ainsi dire ni peine ni dépense, lorsqu'il habite Ja localité : Aussi voyons-nous se multi- plier en France ce genre de collections, qui offrent l'in- contestable avantage de faire connaître successivement nos richesses conchyliologiques, surtout en ce qui con- cerne les fossiles, les coquilles terrestres et les coquilles fluviatiles, qui ont fait l'objet de travaux spéciaux d'un vrai mérite. À cet égard , nous n'aurons pas besoin de stimuler un zèle dont les résultats seront signalés dans un résultat bibliographique, que M. l'abbé Dupuy a eu la bonté de nous promettre; mais nous profiterons de l'occasion pour appeler l'attention de ceux de nos jeunes conchyliologues qui habitent le littoral de notre pays sur les services qu'ils pourraient rendre en s’occupant plus particulièrement des coquilles marines propres à nos côtes.
MM. de Gerville, Bouchard-Chantereaux , Collard Descherres, Payraudeau, etc., ont donné, il est vrai, des catalogues des mollusques marins observés par eux sur les côtes de la Manche, à Brest, en Corse ; mais ces tra- vaux remontent déjà à des époques un peu éloignées, et ils ne sont pas complets : On a trouvé, depuis, beaucoup d'espèces qu'ils n'ont pas mentionnées, et, si nous en ju- geons par les découvertes que les Anglais ont faites chez eux, nos côtes de la Manche doivent être plus riches qu'on ne le pense. Nous n'avons presque rien sur les mollusques des côtes de l'ouest de la France, depuis
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Brest jusqu à Bayoune, et nous pourrions en dire autant de notre littoral méditerranéen : Il y a donc là de très ütiles recherches à faire, et c'est tout à fait rentrer dans le sujet que nous voulions traiter, que d'engager noscon- frères des ports à combler de fâcheuses lacunes en s’atta- chant à réunir avec soin les mollusques marins qu'ils ont en quelque sorte sous la main. Les petites espèces et les bivalves sont principalement celles dont on s’est peu oë- cupé jusqu à présent, et parmi lesquelles un collecteur aë- tif trouverait certainement des objets d'étude d'un grand intérêt. En réunissant ainsi toutes les espèces (avec leurs variétés) propres à une localité, à l'exclusion de celles de toute autre provenance, un simple amateur serait bientôt possesseur d'une coilection précieuse, qui serait consul- iée avec d'autant plus d'empressement, que les conchylio- logues savent aujourd'hui à quel point des notions exactes sur la distribution géographique des mollusques facili- tent la classification et la détermination des espèces. Nous ferons à ce sujet un semblable appel aux conser- valeurs des cabinets d'histoire naturelle de nos villes ma- rilimes, et nous inviterons chacun d'eux à former, en dehors de leur collection générale, une collection spéciale des espèces propres au littoral avoisinant : ils groupe- raient, de cette manière, sur différents points, des maté- riaux importants, qui rendraient facile l'exécution d'un grand travail vivement désiré : l'histoire des productions
des côtes de la France. S. Perir.
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Tasceau méthodique et descriptif des Mollusques ter- restres et d'eau douce de l’Agenais, par M. J.B. Gassiss ; 1 vol. in-8° (1849).
M. Gassies a publié, l’année dernière , sous le titre ci- dessus, la description des Mollusques terrestres fluviatiles qui se trouvent dans les environs de la ville d'Agen qu'il habite. L'auteur, à qui ce travail a demandé neuf années d'études, ne s’est pas borné à présenter une simple nomen- clature des espèces ; il a fait connaître les caractères exté- rieurs des animaux, en même temps qu'il donnait la des- cription de la coquille; il y a aussi ajouté le résultat de ses observations personnelles, au nombre desquelles il en est de fort intéressantes, notamment celles quil a faites sur le Bulimus decollatus; sur ses habitudes, son mode d’accroissement et sur les moyens que l'animal emploie pour se débarrasser des tours supérieurs de la spire de sa coquille. :
On trouve représentées sur quatie planches coloriées avec soin, plusieurs espèces nouvelles ou peu connues; ‘lu moins comme variétés.
Les premières sont :
Limnæa Trencaleonis, Gassies. Limnæa Mouletiana, id. Anodonta Gratelupeana, id.
Pisidium Grassiesianum, Dupuy. Les secondes sont les suivantes.
Arion Empiricorum, Fer.
Limnæa Opata. Var. Pellucida, etvar. Crassa:
A DNS Paludina’ Diaphana, Mich. Valvata Minuta, Drap. Unio Requienui, Mich.
Cyclas Caliculata. Var. Mancillare.
L'intéressant travail de M. Gassies est précédé d’une note sur les mots techniques en usage en conchyliologie, d'observations sur la recherche et la conservation des Mollusques et de considérations sur l'anatomie, l'embryo- génie et les maladies de cette classe d'animaux. Ce petit volume, qui contient cependant plus de 200 pages, estun de ces ouvrages qu'if est bon de faire connaître : car il sera utile à tous ceux qui se livrent à l'étude de la Conchylio- logie, et il sera indispensable à ceux qui s'occupent plus particulièrement des coquilles propres à la France.
On ne saurait trop louer les personnes qui, comme M. Grassies, consacrent quelques loisirs à l'étude sérieuse des productions naturelles de leur pays; et nous engage- rons vivement ce laborieux conchyliologue à poursuivre ses recherches : car il est très probable qu'avec sa persé- vérance et avec l’expérience qu'il a déjà acquise, il trou- vera de nouvelles occasions d'étendre le domaine de lx science.
D: -P;
A M. le Rédacteur du Journal de Conchyliologie:
Monsieur le Rédaeteur,
M. Deshayes m'ayant attribué, par inadvertance, d'a- voir fait l'observation d'un Taret vivant extrait du bois
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qui est parvenu à sécréter un nouveau tube calcaire com- plet (1), je dois, pour rendre hommage à la vérité, rap- porter à l'auteur véritable, M. Eydoux, médecin de la marine et mon délégué, au port de Toulon, ce fait qui a une double importance , que j'ai cherché à établir, dans une communication faite à la Société philomatique de Paris. En outre de cette réclamation , j'ai encore rectifié cette erreur involontaire de M, Deshayes, dans mon Mé- moire sur les Tarets , inséré dans ce même numéro de votre journal. (7oir la page 250.)
Veuiliez agréer, etc.
L. Laurenr.
(4) Voir la pag. 33 du n° #+° du Journal de Conchyliologi-.
— GT Q Re — +
ERRATA.
Pag. 236, ligne 6, ajoutez : o’, orifice postérieur de Pappareill: Même pag., ligne 25, lisez: fig. 43 et 14;
i5 Décembre 1850,
A NE AO ER OR OR AO OA DNA OR AO AA AR OR AR AT RAR AR ON AU AN MON AA A PR A AR AA EE A A EN AN EN On fm
Recuerces sur les mœurs des Tarets, par M. L. Lau- nenr, docteur ès-sciences, en philosophie et en mé- decine ; ancien professeur d'anatomie, etc. (1).
(2° et dernier article.)
Etudes de mœurs des T'arets relatives à leur nutrition et à la conservation de leur vie comme individus.
En exposant les faits relatifs aux particularités des mœurs des Tarets concernant leur première introduction dans les bois, nous avons déjà indiqué qu'en perforant et en creusant les bois, ils en avalent les molécules, qui consti- tuent la plus grande partie de leurs excréments. Nous aurons donc à examiner pour quelle part les molécules ligneuses contribuent à leur nourriture. Mais devant ex- poser les signes extérieurs au moyen desquels on peut saisir les particularités des mœurs de ces animaux relati- ves à toutes leurs fonctions nutritives, nous aurons à exami- ner successivement ce qui a trait {°à l'absorption de l’eau et à leurs diverses excrétions, 2° à leur respiration aquatique, 3° à leurs fonctions digestives. On doit prévoir d'avance que nous ne pouvons et ne devons point entrer ici dans une description particulière des phénomènes physiolo- ques de toutes ces fonctions. Nous nous proposons seule- ment d'exposer succinctement les résultats de nos obser- vations, corroborées par celies de M. Eydoux, sur ce point de l'histoire des mœurs des Tarets.
Dans l'exposé succinet de ces observations, il importe
(4) Voir pages 250-276, 22
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de faire connaître 1° les circonstances dans lesquelles sont placés les animaux qui en sont le sujet ; 2° les signes éthi- cologiques ou des particularités de mœurs qu'elles nous ont fournis, 3° comment on peut en tirer des consé- quences scientifiques, en les rattachant aux principes po- sés ci-dessus. (77. p. 255-258.)
A. Circonstances. Gelles dans lesquelles les Tarets sont placés natureilement sont très variables. C'est, en géné- ral sur le littoral de la mer, plus ou moins tourmenté par les mouvements des marées, par des courants et par les chocs des lames ou des flots qui remuent plus ou moins profondément les galets, la vase et le sable, qu'on peut observer ces Mollusques, qui peuvent même vivre et se reproduire dans des circonstances défavorables, pourvu au'ils puissent y trouver des bois pour s’y établir.
Pendant le cours de nos voyages sur mer, ayant eu l’occasion de visiter des bois recueillis sous voile à une très grande distance de la terre, nous n'avons jamais ob- servé que ces bois, quiétaientdes pièces de mâture, fussent piqués par des Tarets. Nous n’y trouvions que des bala- nes et des fucus. Tout ce qu'on connaît des mœurs des Tarets porte donc à croire que, dans aucun cas, ces ani- maux ne peuventêtre considérés comme pélagiens, en rai- son de ce que, lors même qu'on trouverait en pleine mer divers bois piqués par des Tarets (portions d'arbres entraî- nés par des fleuves, épaves et pièces de mâture neuves), on devrait les considérer comme ayant pu être transpor- tés plus ou moins au large par les grands mouvements et les courants des grands fleuves et de la mer, soit norma- lement, soit à la suite d’ouragans ou de tempêtes et de grandes inondations. On ne doit donc point s'attendre à faire des observations sur les T'arets en mer: il serait possible de faire quelquesrecherches sur les rades foraines; mais c’est particulièrement dans les rades et les ports, plus ou moins bien fermés (lorsque les aflluences d’eau douce
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plus cu moins pure ou fétide ne se mélangent pas en très grande proportion à l'eau de mer, de manière à tuer ces Mollusques), qu'on peut se livrer à des études fructueuses.
L'étude particulière des localités dans lesquelles les Tarets peuvent vivre a semblé, à quelques ingénieurs de la marine française, pouvoir permettre la distinction en deux catégories, savoir :
1° Les localités dans lesquelles les Tarets peuvent con- tinuer de vivre, mais sans se reproduire.
2° Celles dans lesquelles ïis peuvent en même temps vivre et se propager.
Nous aurons occasion de prouver que, dans aucun cas, si ce n'est très exceptionnellement, cette distinction pour- rait être admise.
Les études de quelques points du littoral de la France, que les instructions relatives à notre mission scientifique nous prescrivaient d'explorer, et celles que nous avons avons cru devoir y ajouter, proprio motu, nous ont con- duit naturellement à constater les résultats suivants :
Ie Il convient, dans l'étude des mœurs des Tarets sur les lieux dans lesquels ils exercent leurs ravages, d'établir d'abord la distinction des rades, ports et darses en ceux à marée et ceux sans marée, et d'avoir égard en même temps à la situation de ces ports, soit sur le littoral de la mer, soit sur un fleuve à une distance plus ou moins grande de son embouchure, soit enfin en même temps sur le littoral de la mer ct à l'embouchure d’un ou de plusieurs fleuves.
II° Au moyen de ces premières distinctions, auxquelles on doit joindre une étude topographique détaillée, on on peut facilement apprécier trois ordres de circonstan- ces qui sont les suivantes :
1° Les affluences des eaux de la mer, en ayant égard aux mouvements de la marée, aux vents régnants et aux saisons, selon les climats.
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3° Les afiluences des divers cours d'eau douce, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits, soit permanents, soit temporaires, en ne négligeant point la qualité de l’eau, soit pure, soit plus ou moins putride.
30 La conformation des lieux (relief du sol et sinuosi- tés du rivage) et surtout les divers établissements formés dans ces lieux pour les besoins de la marine militaire, et pour ceux de la marine commerciale et pour les pêches.
HI Enfin toutes les données qu'on recueille, en étu- diant avec soin les distinctions et les circonstances que ous venons d'indiquer, fournissent les moyens d’appré- cier les circonstances biologiques dans lesquelles les Ta- rets peuvent ou ne peuvent pas vivre ou se reproduire.
Il nous suffit, ici, de distinguer ces circonstances en favorables, en mixtes et en défavorables. Les détails sub- séquents qui nous seront fournis par l'étude des signes éthicologiques nous permettront bientôt de les apprécier expérimentalement.
B. Signes éthicologiques. Les malacologistes, familiarisés avec les connaissances acquises en anatomie et en physio- logie des Mollusques en général, avec les mêmes notions à l'égard des Mollusques acéphalés et avec celles de la famille des Tubicolés de Lamarck, sont ainsi mis sur la voie des déterminations nécessaires pour apprécier le genre d’exis- tence et les habitudes des animaux de cette dernière fa- mille, parmi lesquels les Tarets occupent un rang assez remarquable entre les Gastrochènes et les Pholades. Mais lors même que les données fournies par l'anatomie et la physiologie comparée des Mollusques ne seraient point acquises, tout observateur judicieux reconnaîtrait facile- ment que Îles eaux de la mer et l'intérieur des bois doi- vent fournir aux Tarets et aux autres Mollusques Xylo- phages, tout ce qui est nécessaire à leur vie nutritive. On sait que le bois creusé en une seule galerie par chaque individu sert d'habitat étroit dans lequel l'animal se
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trouve néanmoins à l'aise pour y remplir et exécuter tou- tes ses fonctions. Il peut, en effet, s’y mouvoir en s’allon- geant pour appliquer ses deux coquilles, en forme de ta- rière, contre le fond de la galerie, et s’en servir pour creu- ser sur ce point et enlever, en l’avalant, la rapure : et c’est ainsi que la galerie, toujours plus grande dans cette por- tion correspondante à l'extrémité orale de l'animal, se trouve prolongée et se prête ainsi à l’accroissement pro- gressif du Taret. La plupart des malacologistes et des observateurs sont tous d'accord sur ce point. Le Taret ne sort pas et ne pourrait même sortir de son habitat ligneux, pour aller chercher sa nourriture; aussi est-il entièrement dépourvu de moyens de locomotion générale et transla- tive, et il ne peut qu'exécuter sur place les mouvements d'élongation et de rétraction de son corps, pour s’appli- quer contre le fond de sa loge, ou s'en éloigner dans cer- tains cas, qui constituent une particularité de ses mœurs encore peu conrues.
Ces réflexions sur le lieu dans lequel chaque individu du genre Taret et de plusieurs espèces de la famille des Tubicolés de Lamarck est emprisonné fatalement, étaient convenables pour faire mieux sentir la nécessité indispen- sable de toutes les conditions d'existence que les eaux de la mer fournissent à ces animaux. Nous avons étudié les Farets sous le point de vue de leurs fonctions nutritives dans trois états ou situations, afin d'avoir à cet égard des résultats positifs et négatifs confirmatifs les uns des autres. : Ges trois états ou situations sont : 1° l’état naturel, 2° l'ani- mal extrait du bois et placé dans l’eau de mer, 3° l’ani- mal dans le bois ou hors du bois et placé dans l'air.
Observations sur les signes extérieurs des fonctions nutritives des Tarets dans leur état naturel; c'est-à-dire laissés dans les bois et dans l’eau de mer pure et renouve- lée soigneusement. On sait que ces animaux, étudiés par un très gran] nombre d'observateurs, font sortir près
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de l’orifice extérieur, en général petit, de leur loge, deux longs tubes ou siphons qui sont absolument semblables à ceux d’un très grand nombre d'espèces de Mollusques acé- phalés. Ces siphons, qui sont très longs et très saillants en dehors de l'orifice du bois, lorsque l’animal est tran- quille, et pendant le beau temps, rentrent et ressortent fréquemment, lorsqu'on l'inquiète, ou bien ne saillent que très peu en dehors de l’orifice du bois, ou même res- tent béans au niveau de cet orifice. De toutes les parties du corps du Taret, il ne paraît donc à l'extérieur que les deux siphons qui, de même que dans tous les Mollusques acé- phalés, remplissent les fonctions, l’un (l’inférieur) de tube afférent, et l’autre (le supérieur, plus petit,) de tube eflé- rent. Le premier introduit dans le corps de l'animal les matériaux nutritifs, et le deuxième rejette tout ce qui doit sortir de leur organisme. Il arrive aussi, quelquefois, que ces deux siphons, rapprochés ou écartés, sécrètent une sueur mucoso-calcaire qui forme alors une tube calcaire extérieur simple ou double et saillant au-delà de l'orifice ou trou du bois.
Ces trois faits (introduction de l'eau par le tube afférent, rejet des matériaux excrétés par le tube efférent, et quel- quefois formation d’un tube calcaire, fonctionnant comme étui protecteur des siphons) peuvent être considérés comme trois signes éthicologiques extérieurs qui peuvent très bien servir à la détermination des fonctions nutriti- ves qui s’accomplissent dans toute la partie du corps de l'animal plus ou moins profondément cachée dans le bois.
1° L'eau introduite par le tube afférent parcourt tout le canal cutané, constitué par le manteau fermé en des- sous du corps de l'animal, et arrive jusqu'au fond ligneux de la galerie.
Cette eau étant aérée est le véhicule de l'air qui sert à une respiration brarchiale aquatique; elle tient cons-
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animent en suspension les molécules provenant du dé- tritus des corps organisés marins et des animaux ou des végétaux microscopiques ; et ces molécules, provenant de l'extérieur, se joignent aux molécules ligneuses de la ra- pure du bois sans cesse ramolli ou macéré par l'eau pour constituer aliment habituel des Tarets. Cette déglutition des molécules alibiles venant du dehors ou provenant du fond de la galerie ligneuse n'est point observable directe- ment, mais il devient facile de la constater, en étudiant les phénomènes subséquents que nous allons bientôt exposer. On peut préalablement déterminer, par l'obser- vation microscopique, l'existence des molécules organi- ques et celle des animaux et des végétaux microscopiques que l’eau de mer contient, et étudier également, sous le microscope, les molécules des bois dans lesquels vivent les Tarets, après avoir détaché ces molécules au moyen d'uue lime très fine. Cette étude préalable des matériaux présumés nutritifs des Tarets aura bientôt son application.
Si l’eau de mer introduite par le tube afférent fournit à l'animal les matériaux nécessaires pour la respiration et pour la digestion, on est en droit de penser qu’en outre de la portion de cette eau mêlée aux substances alibiles, une autre portion de celle qui baigne toute la périférie des siphons, du canal des branchies, et de la cavité du manteau qui enveloppe la masse des viscères digestifs et reproducteurs, est absorbée par les tissus périfériques de ce canal, et pénètre dans l'intérieur de l'organisme pour entretenir, dans tous les autres tissus vivants, leurs pro- priétés vitales.
Lrois grands phénomènes physiologiques (respiration, digestion et imbibition des tissus vivants), nonobstant l'impossibilité de voir les Tarets respirer, digérer et ab- sorber de l’eau, sont cependant indiqués à l'extérieur par le besoin plus où moins vif qu'éprouve le Taret de faire pénétrer l'eau de mer dans son corps, au moyeu de son
==.330 tube aflérent dont l'orifice, garni de papilles, s'épanouit pour l'aspiration de l’eau et se resserre pour fermer le passage aux corps étrangers non imoléculaires. Ce qu'on est en droit de soupçonner à cet égard peut, au reste, être confirmé en étudiant les matériaux expulsés par le tube efférent ou le siphon supérieur plus petit.
2° L'étude de ce qui sort par ce siphon en fournit l'énu- mération suivante savoir : d'abord l’eau, qui après avoir servi à la respiration, a besoin d’être renouvelée, puis- qu'elle contient de l’air vicié par cette fonction, ensuite les matières fécales, résidu de la digestion stomacale et intestinale; quelquefois des mucosités excrétées par le canal du manteau , et enfin les produits de la génération que nous étudierons en traitant de la propagation des Tarets.
L'excrément de la respiration ou l'eau viciée ne peut être démontré que par l'expérience, en asphyxiant ces animaux au moyen d’une nappe d'huile à la surface de l'eau de mer contenue dans les vases où sont placés les bois remplis de Farets vivants.
Mais l'excrément de la digestion étant solide et sous forme d'un bol fécal cylindroïde, on peut en recueillir une très grande quantité, On y distingue d'abord, à la vue simple, ensuile à la loupe, et enfin au microscope, les molécules ligneuses des bois ravagés par ces animaux, et ces molécules qui constituent la plus grande partie de ces excréments sont mélés aux résidus des autres substances organiques apportées par l’eau venue de l'extérieur. Les résultats de ces observatisns confirment donc ce que l’é- tude préalable de l’eau de mer et des bois limés et non ingérés a dà fournir à ces résultats d'observations micro- graphiques comparatives; il faut encore joindre ceux que peut fournir l’analyse chimique comparative des substan- ces alibiles avant et après leur ingestion et leur rejet; mais ces données fournies par l'observation microsCOpi-
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que et par l'analyse chimique appartiennent plutôt à la physiologie comparée et peuvent être négligées dans des études de mœurs.
Attendu que ce n’est qu'éventuellement et dans des cas de maladie que les deux tubes ou siphons des Tarets peuvent rejeter des flocons ou des amas de mucosités plus ou moins abondantes, il n’y a point lieu de s'arrêter à la considération de ce phénomène exceptionnel; mais toute la peau externe des Mollusques, en général, sécrélant un suc mucosocalcaire qui, dans les Acéphalés, en forme les coquilles et leurs annexes, il importe beaucoup d'avoir égard à la formation du tube calcaire, simple ou double, qui, se prolongeant au-delà de l'orifice du bois, sert d’étui aux deux siphons.
3° Quoique ce fait soit exceptionnel, attendu qu'il se produit, à l'extérieur du bois, dans des Tarets parfaite- ment sains, nous pensons qu'on peut et qu'on doit même le considérer comme un signe éthicologique qui indique à l'extérieur ce qui s'effectue dans les autres régions de la peau qui sont cachées dans le bois. On sait, en eflet, qu'en outre de l’excrétion mucosocalcaire du rebord anté- rieur de la portion du manteau qui entoure la bouche et le pied tronqué des Tarets, il se fait dans tous les Mol- lusques de ce genre, une autre excrétion mucosocalcaire sur toutes les autres parties de leur peau externe. C'est à l’excrétion du rebord antérieur du manteau qu'est due la formation de la coquille bivalve, relativement si petite et si courte dans toutes les espèces de Tarets; tandis que l'excrétion mucoso-calcaire fournie par toute la peau, au- delà, et en arrière de la coquille, forme le tube calcaire adhérent au canal ligneux qui nous a paru devoir étre considéré comme représentant simplement la lame in- terne et blanche des coquilles de tous les Mollusques en général, Nous reviendons , au reste , bientôt sur ce sujet et nous bornons là l'étude des signes éthicologiques four-
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nis par l'observation des Tarets dans leur état naturel, c'est-à-dire vivant en pleine santé dans les bois, placés dans des vases contenant de l’eau de mer renouvelée fré- quemment et ne montrant à l'extérieur que leurs siphons.
Nous passons maintenant à l'étude des Tarets extraits du bois et susceptibles de vivre quelques mois dans des vases contenant de l’eau de mer très propre et renouvelée.
Observations sur les signes extérie rs des fonctions nutri- tives des Tarets extraits du bois et placés dans l'eau de de mer fréquemment renouvelée.
Il ne paraîtra pas inutile d'indiquer ici les précautions que nous avons dû prendre pour extraire les Tarets des bois sans les blesser.
Attendu qu'on détruit et qu'on déchire un très grand nombre de ces Mollusques, lorsqu'on fend les bois qui en sont remplis, d'abord avec la hache, ensuite avec des coins en fer ou en bois qu'on enfonce avec des marteaux, nous avons été conduits à éviter une très grande partie de ces inconvénients, en formant des pièces de bois de quinze centimètres d'épaisseur, avec des planchettes très minces (chacune de trois millimètres et un mètre de longueur). Ces planchettes étaient fasciculées et fortement pressées Îles unes contre les autres; et lorsque les pièces de bois, préalablement divisées en planchettes très minces, ontété exposées à l'action des Tarets, il a été possible, en écar- tant les planchettes, après avoir enlevé l'appareil qui les pressait l’une contre l'autre; il a été possible, disons-nous, d'obtenir ainsi un très grand nombre de ‘Farets entiers, bien vivants et très sains, en raison de ce que ces animaux avaient le plus généralement travaillé dans la Jongueur du bois entre deux planchettes, de manière à ce que cha- cune d'elles portait la moitié de l'empreinte de la galerie. Quelques Tarets pourtant avaient percé le bois perpendi- culairement à la longueur de ses fibres,
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On voit que, par ce procédé expérimental, on peut ouvrir les bois piqués par des Tarets vivants comme on ouvre, en les séparant, les feuillets d’un livre. Ce résultat, que nous avions prévu, et qui permet d'obtenir des Tarets dans les conditions les plus favorables pour les observer après leur extraction du bois, a été confirmé par la véri- fication qui en a été faite par M. Eydoux , en novem- bre 1848.
Les Tarets extraits avec soin du bois et placés dans des vases contenant de l’eau de mer propre et renouvelée, en sont toujours retirés nus et dépouillés de la totalité de leur tube calcaire, qui reste adhérent au bois. Dans quel- ques cas seulement ces animaux entraînent avec eux quel- ques portions de leur tuyau calcaire, soit du milieu, soit celle qui recouvre les siphons.
Ces animaux, soit complétement nus, soit recouverts de quelques fragments ou segments de leur tube, nonobs- tant la pureté de l’eau de mer etla température favorable de la belle saison, ou celle d’un appartement non froid, n'en sont pas moins dans des circonstances insolites qui, sans nuire à leur existence et à leur santé, ralentissent au moins tous les phénomènes de leur vie.
Il convient de distinguer ces individus extraits du bois en ceux d'une vitalité moindre, ceux assez vigoureux et ceux qui ont le plus d'énergie vitale.
A l’époque où nous faisions ces observations (1845 et 1847), c'était sur des individus de l'espèce Teredo senegalensis, ou d'Adanson, que nous opérions; et les individus que nous recueillimes étaient de la première catégorie, c'est-à-dire les moins forts ; aussi les trois faits que nous avons constatés à l'extérieur, sur Îles T'arets vivant dans le bois, ont été modifiés ainsi qu'il suit :
{° Le courant de Peau entrant par le siphon afférent, moins rapide et moins fréquent, porte bien dans l'animal l'eau aérée pour la respiration et les molécules alibiles
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pour la digestion, en outre de l'eau nécessaire pour l'im- bibition des tissus, mais, comme nous allons le voir, le Faret est privé de la substance nutritive fournie par des molécules ligneuses et imprégnées d’eau, et mêlées à d’au- tres substances organiques.
2 Le courant de l’eau sortant par le siphon efférent porte bien au dehors de l'animal l'eau viciée par la respi- ration et des molécules imperceptibles, résidu des feces de la digestion, mais on ne recueille aucun bol fécal for- mé par les molécules ligneuses, surtout lorsque le Taret est depuis quelques jours extrait du bois ; aussi l'animal diminue de volume et de taille graduellement, mais len- tement.
3° Toute la peau externe laisse suinter une couche de mucosité plus ou moins abondante, et l'on voit à travers cette peau translucide le cœur (ventricule et ses deux oreillettes), dont les pulsations semblent être ralenties, de même que les autres fonctions : ce qui est indiqué par les mouvements lents et peu fréquents des deux siphons que le Taret n’allonge et n'épanouit que très rarement.
Dans les individus extraits du bois et moyennement vigoureux, toujours placés dans les mêmes circonstances; le ralentissement de tous ces phénomènes physiologiques est moindre; mais d'après les observations propres à M. Eydoux, la sueur ou l'excrétion cutanée plus abon- dante, fournit une mucosité calcaire suffisante qui se mou- lant sur le corps de l’animal, devient un tube calcaire très mince et plus ou moins incomplet. Mais dans un certain nombre d'autres Tarets, appartenant à l'espèce Teredo senegalensis , ou d'Adanson, chez lesquels le ralentisse- ment des fonctions vitales était moindre, et qui ont sem- blé à M. Eydoux tenter de ronger les morceaux de bois qu'il mettait auprès d'eux, la sécrétion de la peau fournit une matière mucoso-calcaire assez abondante pour former un nouveau tube calcaire complet dans lequel l'animal
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se retire, se renferme complétement, du côté de la bouche, au moyen d'une cloison épiphragmaire complète, et se relire aussi du côté des siphons, en y formant des cloisons incomplètes, pour laisser sortir, au besoin, ses deux tu- bes charnus. Nous avons constaté que le même phéno- mène doit se passer chez les Tarets vivant dans les bois, et que, dans certains cas, dont les conditions sont ignorées, ces animaux semblent être dans un état d’hibernation, puis. qu'on voit, dans des morceaux de bois criblés de Tarets, leur tube calcaire, fermé du côté de la bouche par plusieurs cloisons épiphragmaires, ce qui indique le retrait succes- sif du corps de l'animal de ce côté, puisqu'on trouve éga- lement un très grand nombre de cloisons calcaires incom- plètes du côté des siphons.
Les observations de M. Eydoux, jointes à celles que nous avons faites sur les tubes calcaires cloisonnés des Tarets, renfermés dans le bois, nous semblent suffisantes pour admettre que les Tarets, plus ou moins âgés, sont sujets à l'hibernation.
Il ÿ aura lieu de déterminer ultérieurement les circons- tances qui président à cette particularité de mœurs de ces animaux, et den constater la durée, si cela est possible.
Observations sur les signes négatifs des fonctions nutritives des T'arets retirés de l'eau de mer.
Ces animaux, retirés du milieu ambiant où ils vivent, doivent être distingués en ceux qui sont dans le bois, ceux qui en ont été retirés, et enfin ceux qu'on peut alter. nativement retirer du bois et y replacer.
Lorsqu'ils sont hors de la mer, ces animaux, encore dans le bois, ou en ayant été retirés, peuvent être recou- verts de sable ou de vase qui, dans le second cas (animal hors du bois), comprime et aplatit le corps du Taret, qui ne tarde pas à mourir. Mais dans le premier cas (animal
dans le bois), toutes les fonctions nutritives sont suspen- dues ou trés ralenties , surtout si l’humidité du sol y fait pénétrer l'aliment de la respiration (un peu d’eau aérée). Hors de l’eau de la mer, le Taret adulte, placé dans sa loge dans un boïs plus ou moins humide et sur un sol plus ou moins impréoné d'eau, et en contactavec l'air, dans les climats divers et pendant les différentes saisons, n éprouve qu'un ralentissement de ces fonctions nutritives les plus nécessaires à la vie, et il est probable que la manducation et la digestion sont suspendues, soit pendant l'intervalle des marées, soit pendant tout le temps du séjour des bois humides qui renferment des ‘Farets vivants, sur un sol et dans un air plus ou moins humide. Dans ces cas, l’ani- mal, quoique vivant, même pendant plusieurs jours, ne sort point des siphons et ne donne aucun signe extérieur de vie.
Lorsque les bois, soit nus, soit recouverts d'algues ma- rines, ne sont plus recouverts d'eau de mer, pendant le jusant, ou lorsqu'on les a retirés de l’eau, les très jeunes Farets à l’état de larve peuvent encore vivre pendant plu- sieurs heures, et même pendant plusieurs jours, si la su- perficie des bois dans lesquels ils se sont nichés conserve son humidité entretenue par celle des fucus et des algues marines, surtout pendant les saisons et dans les climats pluvieux. Mais dans tous ces cas, lorsqu'une nappe d'eau de mer ne recouvre pas les bois, les fonctions nutritives sont au moins ralenties, sinon complétement suspendues.
Enfin, lorsque les Tarets adultes et les três jeunes à ‘état de larves sont extraits du bois et placés dans l'air, la partie du corps des premiers qui est à uu et sans tube calcaire s affaisse, s'aplatit, laisse suinter l’eau qui imprè- gneses Lissus vivants, et la dessiccation qui s'opère plus ou moins rapidement, dans un air plus où moins sec, sus- pend ou détruit toute l'activité vitale de l'animal. Nous a'avons point encore expérimenté si, de même que cer-
— 343 — tains Mollusques, les Tarets, desséchés lenteinent, sont susceptibles d'être rappelés à la vie : ce qui ne serait pas impossible, en prenant certaines précautions.
On concoit très facilement que les larves de Tarets extraites du bois et placées dans un air plus ou moins humide ou sec, se cachent complétement sous leur co- quille embryonnaire qui recouvre entièrement leur corps, et que l'action desséchante de l'air a d'abord moins de prise sur eux. En se cachant sous cette coquille, pour se dérober à l’action nuisible pour eux de l'air, ils suspen- dent toutes leurs fonctions nutritives, qu’on peut alterna- tivement ranimer et raviver ou ralentir, en leur rendant, ou leurretirant l’eau de mer; etdans ce cas, ce sonttoujours les deux siphons, lafférent surtout, qui donnent à l’exté- rieur les signes positifs ou négatifs de ces fonctions plus ou moins nécessaires à la vie de ces animaux.
Les phénomènes de l'hibernation et de la possibilité de résurrection des Tarets adultes et de ceux à l’état de larve nous semblent, en l’état actuel de la physiologie et de l'éthicologie comparées, mériter de fixer l'attention des observateurs et des expérimentateurs, en raison de Fim- portance de lapplication des connaissances qu'il serait urgent d'acquérir, sur ces deux points, aux sciences z0olo- giques ét aux arts industriels.
Conséquences qu'on peut tirer des études qui précèdent.
En rattachant nos observations sur les mœurs des Ta- rets relatives à leurs fonctions nutritives, aux circons- tances diverses dans lesquelles ces animaux peuvent vivre, il devient maintenant facile d'apprécier la nécessité de la distinction de ces circonstances en favorables, en mixtes et en défavorables à la vie de ces animaux.
Les premières sont évidemment : 1° l'abondance de l'eau de mer, dont la pureté est entretenue par les mouvements des marées, ceux des courants et ceux des
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flots, ete.; 2° la présence des bois, quelles que soient leur essence , leur dureté ou leur mollesse , leur fraîcheur ou leur vétusté et même leur décomposition ; 3° l’absence de leurs ennemis, qui sont très nombreux el parmi lesquels figurent surtout les Annélides, un grand nombre d'es- pèces de crustacés, parmi lesquelles figure au premier rang la Limnoria terebrans.
Les circonstances défavorables ou contraires à la vie des Tarets sont toutes les causes qui altèrent la pureté de l'eau de mer (affluences d’eau douce pure ou putride), les fonds vaseux , la stagnation et le retrait permanent de la mer, le manque de bois pour s’y micher et la pullu- lation des animaux qui les attaquent et s'en nourrissent.
Les circonstances mixtes sont nécessairement les alter- nances périodiques ou irrégulières de ces influences, les unes favorables , les autres défavorables , auxquelles il faut joindre les tempêtes, les ouragans qui détruisent une portion des constructions hydrauliques fixes, qui, en dis- persant les débris de navires, en tuent d’une part un très grand nombre, et, d'autre part, disséminent ceux qui vont pulluler dans d'autres localités (1).
Une autre conséquence de ces études nous semble de- voir être, dans un avenir plus ou moins éloigné, l'insti- tution d’un système d’'expérimentation sur les Tarets et les autres animaux nuisibles aux bois et aux matériaux employés dans les constructions hydrauliques et navales. Ce système d'expériences scientifiques , relatives aux mœurs de ces animaux et aux applications qui devraient en être faites au perfectionnement de la malacologie et des autres branches de la zoologie, ainsi qu’à l'économie du matériel des grands services publics, pourrait être ex- posé et développé dans des cours en même temps théo-
(1) Voyez , au sujet de l'apparition et de la disparition des Tarets dans quelques parties des côtes de l'Angleterre , le Mémoire de Wil- liams 1 hompson, inséré dans le nouveau Journal philosophique d’Edin- burg, 1835, 18° vol.
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riques, pratiques et critiques chez les nations maritimes de l'Europe, quien reconnaîtront plus ou moins prochai- nement la nécessité,
Enfin, la conséquence scientifique qu'on peut en tirer le plus immédiatement doit être, sans contredit, de com- parer les données fournies par ces études de mœurs avec celles de l'anatomie et de la physiologie comparées des Mollusques en général, et principalement des Mollusques acéphalés et surtout de la famille des Tubicolés de La- marck. Mais, si la comparaison des études de mœurs des Tarets relatives à leurs fonctions nutritives avec celles qu'on peut faire sur le même sujet dans d’autres familles malacologiques, doit être d’une utilité incontestable, cette utilité se fait encore plus vivement sentir, lorsqu'il s agit de l'étude des mœurs des Tarets relatives à leur re- production ou à leur propagation.
Etudes de mœurs des Tarets relatives à leur propagation ou à la conservation de leur vie comme espèce.
Nous avons déjà constaté que les Tarets qui appartien- uent au groupe des animaux dont l'individualité isolée est bien distincte, et qui sont fixés dans un lieu et un ha- bitat duquel ïls ne doivent et ne peuvent plus sortir, n offrent à l'observateur qui étudie leurs mœurs relatives à leurs fonctions nutritives, qu'un petit nombre de phé- nomènes extérieurs, qui sont cependant des signes éthi- cologiques suffisants pour, à l’aide de ce qu'on sait en anatomie et en physiologie comparées des Mollusques acé- phalés, en déduire des notions assez positives à l'égard de toutes les fonctions relatives à la conservation de la vie comme individu; et l’on doit déjà présumer qu'il en sera de même à l'égard des fonctions relatives à la vie comme espèce, c'est-à-dire à tous les phénomènes dont la succession constitue l'acte de la reproduction et de la
pro pagation à 23
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Voici à quoi se réduit le petit nombre de signes éthico- logiques des fonctions de la reproduction, dont les unes s'effectuent dans la portion du corps de l’animal cachée dans le bois, et dont les autres se passent à l'extérieur et dans l'eau de mer placée autour des pièces de bois plus où moins ravagées par les Tarets.
Ces signes, dont l'interprétation doit être faite avec prudence, sont : 1° les mouvements de deux siphons qui saillent du bois, et surtout ceux du siphon supérieur où le plus petit (1); 2 l'expulsion de petits corps sphériques jaunes entraînés par le courant qui sort du siphon supé-- rieur et cflérent (2); 3° les mouvemens qu'exécutent bien- tôt ces corps jaunes, que nous avons déjà fait connaître comme étant les très jeunes Tarets à l’état d'embryons par- faits et naissants, qu'on a pu considérer comme des sor- tes de larves de ces animaux, ce que nous avons dit en traitant Ja question de leur introduction dans les bois.
1 Eur. Mouvements des siphons. Parmi les premiers observateurs qui ont étudié les mœurs des Tarets, il s'en est trouvé (V, le mémoire de Rousset sur les Tarets, 1733) qui, croyant que les sexes étaient séparés chez ces Moilus- ques, avaient pensé que les individus mâles etles individus femelles, rapprochés dans l'intérieur des bois qui en sont remplis, se inettaient en reiation pour l’acte générateur ,
(4) Pour justifier la dénomination de siphon supérieur donnée au siphon excréteur, qui est aussi le plus petit, il faut, quelle que soit la position des bois dans la mer et celle d’un Taret dans l’intérieur de ces bois, il faut, disons-nous, supposer que l’animal extrait du bois, ou laissé dans son habitat, est placé horizontalement devant l’observateur et que, dans cette position, toute ia partie du corps où se trouve la charnière de la coquille et le cœur, partie considérée comme le dos de l’animal, soit dirigée èn haut ou vers le ciel.
(4) Nous n’avons jamais vu sortir par ce siphon un liquide blanchôtre contenant des zoospermes. Il nous estarrivé, deux ou trois fois seulement, de recueillir pres du corps des Tarets, extraits du bois et placés dans des vases contenant de l’eau de mer, une petite quantité d’un liquide vis-
queux blanchâtre qui, étudié sous le microscope, ne nous a présenté que des globules et des granules très petits.
— 347 — etqu'en rapprochant jusqu'au coutact leur siphon, ils exé- cutaient une sorte de copulation, et qu’ils pouvaient même s’exciter réciproquement soit à la sécrétion, soit à l’ex- pulsion des produits reproducteurs (œufs et zoospermes), ce qui pouvait bien être ; mais ce n'était là qu'une hypo- thèse dont la vérification n’a pu être faite.
Si l'on pouvait parvenir à démontrer que les sexes sont réellement séparés dans toutes les espèces du genre Ta- ret, les mouvements et le contact de ces siphons ne se- raient même pas une condition sine qui non , pour l'ex- pulsion des deux produits générateurs (œufs et zoosper- mes), en admettant que les Tarets soient ovipares et que Ja fécondation des œufs se fasse à l'extérieur, ce qui a lieu, en effet, chez un assez grand nombre d'espèces de Mollusques acéphalés, dont la dioïcité ou séparation des sexes est maintenant bien constatée.
D'après nos observations fréquemment répétées, les mouvements des deux siphons, et surtout ceux du siphon excréteur, n'auraient aucune signification relative au phé- nomène de la reproduction, et il y aurait lieu seulement de s'enquérir de la position et des degrés d'allongement et peut-être de quelques mouvements du siphon excré- teur, pendant qu’il expulse les corps jaunes sphériques en les rejetant à une distance plus ou moins grande de l'extrémité de ce siphon.
2° Far. Æxpulsion des produits nécessaires à la re= production. Nous venons de constater que les siphons, qui sont les seules parties des Tarets visibles à l’exté- rieur, ne donnent aucun signe qui puisse faire croire à une véritable copulation, et nous avons fait remarquer qu'un véritable accouplement n'est pas nécessaire chez les Mollusques acéphalés dioïques, chez lesquels, en gé- néral, on ne peut reconnaître les sexes et différencier les mâles des femelles au moyen de quelques signes ex térieurs (différences de taille, de forme extérieure et dé
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celle des siphons). Il re reste donc que le deuxième fait, c'est-à-dire l'expulsion des produits reproducteurs, qui puisse guider d'une manière certaine un observateur dans la recherche des particularités de mœurs relatives à ce fait. Mais, si les T'arets renfermés dans le bois ne four- nissent aucune autre indication , pourrait-il en être diffé- remment à l'égard des Tarets extraits du bois et pouvant vivre dans des vases contenant de l’eau de mer , en ad- meéltant que ces animaux ne se recouvrent point d'un rouveau tube calcaire , qui cacherait de nouveau toute la partie de leur corps dans laquelle se passent les prin- cipaux actes de la reproduction.
Tout le corps de ces Farets, assez vigoureux pour vi- vre hors du bois un temps plus ou moins long dans l'eau de mer, restant toujours nu, ne nous a offert, dans les nombreux individus de l'espèce Teredo Senegalensis ou d'Adanson, que nous avons observés, d'autre signe exté- rieur, c'est-à-dire visible à travers la peau, plus ou moins transparente , autre chose que l'existence d'un organe qui nous a toujours semblé devoir être considéré comme un véritable ovaire ou, mieux encore, comme une glande hermaphroditesemblable à celle des Hélix etdes Limaces, etM. Deshayes, toutensignalant les nombreuses particula- rités qui constituent des différences assez remarquables dans l'anatomie des Tarets, qu'il a publiée dans la partie zoologique de l'expédition scientifique de l'Algérie, s’est aussi cru fondé à considérer le seul organe glandulaire annexé au foie comme un ovaire (1).
Les recherches anatomiques de M. Deshayes , et l’im- possibilité où il s’est trouvé d'observer des individus pré- tendus mâles, et de trouver, en Algérie, en état de repro- duction, l'espèce qu'il nomme Teredo navalis (2), ne lui
(4) Voyez Exploration scientifique de l'Algérie (Zoologie, classe des
Mollusques, p. 6{ et 62). (2) Cette espèce, dont les palettes sont ovales, est celle décrite par la
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ont pas permis d'en étudier les produits reproducteurs ailleurs que dans l'ovaire ; mais, dans tous les individus de cette espèce , qu'il a disséqués et observés, au besoin, sous le microscope, il n'a vu que les œufs, et il ne dit rien des zoospermes.
Quant à nous, il nous a été possible de trouver en imême temps les ovules et les spermatozoïdes, quoique ra- rement, et, si nous n'avons pas insisté sur la nécessité de bien mettre en lumière ce fait de la co-existence des ovu- les et des zoospermes chez tous les individus que nous observions, c'est que notre croyance à l'hermaphrodisme, non de tousles Mollusques acéphalés, mais bien sur un assez grand nombre de genres et d'espèces des animaux de cette classe, nous paraissait fondée non-seulement sur quelques observations directes qui nous avaient paru suf- fisantes, mais encore sur l'indispensable nécessité où se trouvent les œufs d'être fécondés chez les T'arets, peut- être dans l’ovaire même, par un mécanisme physiologi- que encore ignoré. Cette opinion repose sur des faits très nombreux et facilement vérifiables, que nous avons ob- servés sur la véritable espèce Teredo navalis, qui pullule dans les rades de Brest et de Toulon. Voici quels sont les faits très nombreux qui nous semblent, jusqu'à présent, devoir légitimer l'opinion ou, mieux , l'interprétation scientifique que nous avons cru pouvoir en donner.
Nous ferons d'abord remarquer que ces faits n'ont pu encore être observés sur l'espèce Teredo Senegalensis (Teredo navalis de Deshayes et Teredo Deshaïesii de Qua-
plupart des malacologistes et par M. de Blainville, sous le nom de Tered Senegalensis, Tarct du Sén‘gal ou d’Adanson, qui en a donné une très bonne figure, et par M. Dellechiàje, sous la dénomination de Taret de Brugnière (Voyez Mémoire d’Adanson, lu à l’Acad. des sciences, en 1756, et inséré dans le Recueil des mémoires de l’Académie royale des sciences, année 1759, p. 249 et suiv. ; du même auteur, voyage au Sénégal, arti- cle ConQues MuLtiVALVES, p. 260-268, publié en 1759. Voyez, en outre, Dellechiaje, Animali sensa vertebra, Vol, 4, p. 21-28.)
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trefages) par aucun observateur, n1 même par MM. Des- hayes et de Quatrefages, qui ont cependant eu l'occasion de l'étudier, le premier en Algérie, et le deuxième au port du Passage ; car l'espèce que M. de Quatrefages nomme Taret fatal, qu'il a trouvé au port du Passage, en Espagne, semble être toujours la même que le Taret d'Adanson ou du Sénégal ou n’en être qu’une variété; c’est du moins ce qui nous a paru ressortir de sa descrip- tion. Ainsi, M. de Quatrefages aurait non-seulement commis la même erreur que M. Deshayes, en prenant le Taret d'Adanson pour le Taret naval de la majorité des auteurs et de M. de Blainville, mais il aurait encore considéré à tort comme une espèce distincte son Taret dit fatal du port du Passage, qui n’est tout au plus qu'une variété du Taret du Sénégal. On reconnaîtra en l'état actuel de la malacologie combien il peut être im- portant de bien caractériser cette espèce, le Teredo Sene- galensis, que nous avons étudiée à Toulon, à Hières, à Bandols, à Lorient et à Brest, parce que, quoique nous l’'ayons observée avec soin pendant plusieurs mois de l’année sur le littoral de la Méditerranée et sur celui de l'Océan, nous ne l'avons jamais trouvée en état de repro- duction, c’est-à-dire contenant des embryons de Tarets plus ou moins avancés dans leur développement et ex- pulsant ceux en état de passer à la vie indépendante. Et c’est précisément celte même espèce, sur laquelle MM. Deshayes et de Quatrelages n'ont jamais observé, dans l’intérieur du corps, les embryons plus ou moins dé- veloppés et surtout à l'état de larves. M. Deshayes n’a vu que des œufs dans l'ovaire des T'arets de celte espèce; mais M. de Quatrefages, qui croit que, sinon toutes, du moins la plupart des espèces du genre Taret sont ovipa- res et à sexes séparés, a vu non-seulement Îles œufs et les z00spermes dans les organes génitaux, mais encore ayant eu occasion d'observer les embryons qu'il nomme des
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larves et qu'il dit séjourner dans le canal branchial du Taret pédicellé du port du Passage ; il dit à ce sujet : « Je rai constaté ce que je viens de dire du sejour des » larves dans le canal branchial que chez le Taret pé- » dicellé, ont la PoNTE se fait évidemment à une autre » époque que celle du Taret fatal (Teredo Senagalen- » sis); » et il ajoute : « Celui-ci ne n'a montré pendant » tout l'hiver des œufs et des zoospermes que dans lin- » térieur de l’organe reproducteur (7. Ann. des Sc. » Natur., 3° sér., T. XI, p, 36.—1849). » Nous avons cependant remarqué qu’en s’occupant des études em- bryogéniques des Tarets, M. de Quatrefages semble avoir eu occasion d'observer les embryons ou les larves de son Taret fatal, puisqu'après avoir établi, dans le dé- veloppement des embryons des Tarets, plusieurs pério- des dont la quatrième, est celle qu'il nomme Wie intra branchiale, dont la durée lui est inconnue, il dit : « Les » observations précédentes (celles faites sur les larves) ont » été recueillies sur des larves provenant d'œufs de Taret » fatal; je n'ai pu les continuer au-delà ; mais, comme à » l'époque de mes recherches les branchies du Taret » pédicellé étaient remplies de larves, j'ai pu recueillir » sur le développement ultérieur de ces Mollusques quel- » ques observations qui complètent les précédentes (7. » Ann. des Sc. Natur., 3° sér., cahier d'avril 1849, » p.215 et 216). »
Il semble évidemment, lorsqu on rapproche ces deux passages des recherches sur les Tarets par M. de Quatre- fages, que, s'il n’y a pas contradiction, cet auteur n’au- rait point vu les larves dans le canal branchial de son Taret fatal en hiver, et qu'il aurait cependant eu l’occa- sion de les observer en automne ou dars toute autre sai- son sur cette espèce, qui, nous le répétons à dessein, nous semble être le Teredo Senegalensis ou d'Adanson.
Nous sommes très porté à croire que M. de Quatrefa-
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ges aura pu observer les larves sur cette espèce ; et ce fait, qui mérite d’être confirmé et qui sera probablement vérifié plus ou moins prochainement, doit avoir une très grande importance , que nous prendrons soin de faire ressortir en réunissant tous les documents que nous avons recueillis.
Ces documents contiennent trois catégories de faits, savoir :
{° Ceux soupçonnés ou pressentis, mais ne reposant nullement sur l'observation directe; c'est dans cette pre- mière catégorie qu'il convient de ranger ce qui a été dit successivement par Valisnieri (1715), par Deslandes (1720), par Rousset et par Massuet (1733), à l'égard de la question des sexes et du mode de reproduction des Ta- rets qu'ils croient être hermaphrodites et ovipares, c'est- à dire devant pondre des œufs fécondés avant ou après la ponte ;
2 Les faits incomplètement observés et mal interprè- tés par des naturalistes qui avaient cependant sous leurs yeux, et en nombre suffisant, des Tarets de diverses es- pèces en état de reproduction.
Ges observateurs ont pu errer à l'égard de la question du sexe ou bien au sujet du mode de reproduction.
Eneflet, Sellius, dès 1733 eten 1753, croit les Taretsan- drogynes ou hermaphrodites et ovipares. Les faits qu'il a observés, et qu'on peutaccepter comme preuves suffisantes del'hermaphrodisme,quoique développés troplonguement et sans précision, devront être revus et vérifiés de nou- veau, et convergent avec les résultats de nos observations propres. Mais, évidemment, Sellius s’est trompé en con- fondant les ovules avec les embryons et en méconnais- sant l’ovoviviparité réelle et effective de l’espèce Teredo marina, qu'il a observée sur les côtes de la Belgique, quoiqu'il ait vu distinctement les mouvements de ces em- bryons, qu'on peut considérer comme les larves, lorsque
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les mères les ont expulsés de leur corps. On peut facile- ment constater, dans l'ouvrage de Sellius ; limperfection des figures destinées à représenter de véritables embryons pourvus d'organes locomoteurs; et cette imperfection nous paraît tenir à la préoccupation de cet observateur, qui croyait n'avoir sous les yeux que des ovules ou des œufs non embryonés. Ceci, nous le répétons à dessein, me paraît fort pardonnable en 1733 et en 1753, à cause de l'imperfection de l'anatomie et de la physiologie com- parées dont les progrés n'avaient point encore permis d’instituer les deux sciences nouvelles (l’ovologie et l'em- bryologie comparées des animaux), qui, jointes à l'étude des mœurs, sont indispensables pour le perfectionnement de la zoologie.
C'est à cette imperfection des études anatomiques qu'il faut attribuer le silence et la réserve d'Adanson, dans son Mémoire original sur le Taret du Sénégal, publié en 1759, au sujet du sexe, et de la reproduction de ce Mollusque. C’est à cette même cause quest due certaine- ment l’insuflisance des assertions de Ev. Home, en 1806, et de celles de Dellechiaje qui, en 1830, a encore consi- déré comme un œuf, l'embryon du Taret, dont il donne pourtant le premier une figure passable, en raison de ce qu'il a représenté les cils vibratiles et locomoteurs dont est pourvu cet embryon.
Nous devons faire remarquer que Sellius et Dellechiaje, qui professent avec fondement, selon nous, l’hermaphro- disme, croient encore que les Tarets sont ovipares, quoi- qu'ayant eu sous les yeux toutes les preuves de leur ovo- viviparité.
Ce mode de reproduction, qui ne peut et ne doit point être considéré, dans aucun cas, comme une ponte d'œufs et qui consiste dans l'expulsion de petits vivants, a été déjà soupçonné par M. de Blainville (7, son article Taret Diction. de Levrault.), lorsqu'il dit : « Mais par quel pro-
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« cédé cet animal qui, très probablement, est ovovivipare et « rejette le produit de la génération déjà pourvu de sa co- « quille, creuse-t-il ainsi les bois les plus durs et d’une « manière tout à fait prompte ? »
On a pu voir, par la description que nous avons don- née des mœurs de l'embryon expulsé ou de la larve des Tarets, combien était fandé le soupçon émis par M. de Blainville.
La démonstration de l’ovoviviparité des Tarets me sem- ble donc être un fait acquis à la science et aurait pu être déduite des observations de Sellius, de Dellechiaje (non- obstant l'inexactilude de leur interprétation), si l'on avait su distinguer à leur époque les ovules ou œufs des em- bryons plus ou moins avancés dans leur développement.
3° La troisième catégorie de documents doit compren- dre les faits, sinon complétement du moins suffisamment bien observés, interprétés exactement et exprimés conve- nablement. Je crois avoir, le premier, constaté exactement sur l'espèce Teredo navalis, que le produit nécessaire à la reproduction des Tarets qui est expulsé, sous forme d’un globule jaune, n’est pas un œuf, mais bien un embryon à l'état parfait, qu’on peut appeler une larve, et ayant cons- taté également que les œufs passentàla vie embryonnaire dans l'ovaire et en sortent pour continuer leur développe- ment dans le canal branchial, j'ai été porté à croire que les ovules sent fécondés sur place, c'est-à-dire dans l'ovaire même, et que cette fécondation s opérait dans les cœcums ovariques, au moyen des spermatozoïdes sortis des capsules spermatiques qui se développent dans le parenchyme des cœæcums de l'ovaire : ce qui, comme on le sait très bien de nos jours, a été déjà constaté sur tous les Mollusques céphalés ou acéphalés, dont l'organe générateur est hermaphrodite, c'est-à-dire produit en même temps des ovules et des capsules spermatiques.
Je crois donc que les Tarets n'éjaculent jamais de
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sperme, pour féconder des œufs à l'extérieur; je crois que le fluide fécondant, après avoir exercé son action sur les ovules dans l'ovaire, doit être résorbé, et qu'il ne pourrait être expulsé au dehors que dans des cas très rares que je n'ai pas eu occasion d'observer ; et, dans ce cas, l'expul- sion du sperme n'aurait aucune utilité, puisque les œufs ne sont jamais pondus au dehors, et qu'après être sortis de l’ovaire à l’état d'embryon, plus ou moins avancés dans leur développement, ils s'arrêtent dans le canal bran- chial où ils séjournent un temps plus où moins long, qui nous a paru être subordonné à la volonté de l'individu, mère et père, qui ne les expulse que dans les jours de beau temps, pendant les quatre saisons de l'année, dans les localités favorables : c'est ce qui nous a été démontré par la constatalion de ce qui suit.
3° Fair. Mouvement du globule jaune. Lorsque l'indi- vidu que nous avons dit être père et mère, puisqu'il fé- conde lui-même les ovules qu'il a produits et qu’il incube dans son corps, expulse par le siphon supérieur ou efférent des corpuscules sphériques et jaunes, on pourrait, au pre- mier aspect, les prendre pour des œufs, et on serait pres- que en droit de le faire, si ces corpuscules restaient com- plètement immobiles, après être tombés au fond du vase dans lequel sont placés les bois immergés pleins de Tarets. Cependant on ne peut être dispensé de constater, sous le microscope, deux faits importants, savoir : 1° Si ces co- puscules jaunes sont vraiment des ovules sains ou altérés, lorsqu'on est habitué à les reconnaître ; 20 si ces mêmes corpuscules sont déjà des ovules embryonnés ou des em- bryons morts ou vivants, mais non encore pourvus de leurs cils vibratiles : ce que savent faire maintenant les embryo- logistes exercés.
Lorsqu'on a eu soin de se prémunir contre des erreurs possibles, assez fréquentes dans les recherches microsco- piques, relatives aux études ovologiques et embryologi-
ques, on est ainsi en mesure d'apprécier exactement les causes de l'immobilité des corpuscules jaunes et sphéri- ques expulsés par le T'eredo navalis, pendant les jours de beau temps.
Attendu qu'il est bien prouvé, par tous les faits acquis à la science, qu'aucun œuf, avant d’être embryonné , ne jouit d'aucun mouvement de locomotion translative , at- tendu qu'un œuf embryonné, ou pour parler plus exacte- ment, l'embryon qu'il contient peut exécuter 1° des mou- vemenis giratoires, 2° des mouvements partiels de ses di- vers organes, et 3° enfin, lorsqu'il est à l'état parfait, des mouvements de translation en se dégageant de ses enve- loppes ; attendu, disons-nous, que tous ces phénomènes physiologiques sont bien connus et bien distincts, on se trouve , par là même, en état d'apprécier les causes des mouvements du globule ou du corpuscule jaune, expulsé par le Taret, qui, soit avant de tomber au fond du vase, soit après y être arrivé, ne tarde pas à se mouvoir, au moyen de sa collerette de cils vibratiles, et à exécuter tou- tes les manœuvres que nous avons déjà décrites, en trai- tant de l'introduction des Tarets dans les boïs (7. pa- ges 263 et 266 el suivante, dans notre premier article.)
L'expulsion de ces globules jaunes, qui sont des em- bryons parfaits passant à la vie indépendante, n'est pas une ponte, elle est une véritable parturition ou le genre d'accouchement auquel les zoologistes ont donné le nom d'ovoviviparité, lorsqu'on ignoraitque les mammifères ou les vertébrés, dits vivipares, proviennent demême d’un œuf ou ovule. Et ce qu'il y a de très remarquable, c'est que l'ovule des Tarets ressemble tellement à l’ovule des Mam- mifères (qui sont tout aussi ovovivipares que ces Mollus- ques acéphalés), que M. de Quatrefages, qui croit cepen- dant toutes les espèces de Tarets ovipares, a cru pouvoir comparer cet ovule (celui des Tarets) à celui des Mammi- fères. Voici ce qu'il dit à ce sujet : « Je pourrai repro-
— 357 — « duire ici tous les raisonnements (au sujet de l'œuf des « Hermelles).... en faisant observer seulement que, en « comparant de la même manière l’œuf des Tarets à celur « des Mammifères, on est amené à regarder le vitellus « comme jouant le rôle de blastoderme, etc., etc. (1) An- « nales des Sciences naturelles 1848.»
Nonobstant ce rapprochement très judicieux et très exact, qui confirme les résultats déjà publiés depuis long- temps, de nos recherches sur lembryogénie comparée des animaux ; nonobstant ce rapprochement, disons-nous, M. de Quatrefages n’en persiste pas moins à croire les Tarets ovipares, et dit en avoir recueilli les œufs à l’exté- rieur, avoir opéré des fécondations artificielles, et cela sur l'espèce qu'il a nommée Taret pedicellé, espèce qui, d’a- près l'examen de la figure qu'il en a donnée (Annales des Sc. nat. 1849), et d'après les doutes qu'il a émis sur la manière dont les œufs sont pondus (Ÿ. notre premier article, pag. 273, au bas et suiv.) ne doit point être ovi- pare.
Ge sont ces doutes sur le mode de la prétendue ponte des œufs du Taret pédicellé, émis par M. de Quatrefages, et la ressemblance frappante de la figure qu'il a donnée d’un individu de cette espèce, qui était rempli d'embryons à divers degrés de développements, ressemblance fra-
(1) Cette remarque de M. de Quatrefages, et ce rapprochement très judicieux de l’ovule des Tarets et de celui des Mammifères qui sont des vertébrés vivipares, auraient dû faire soupçconner à ce naturaliste que les Tarets pouvaient et devaient même être considérés comme ovovivipares, d’après le soupçon déjà indiqué de M. de Blainville à cet égard.
Quant au rôle physiologique que fait jouer M. de Quatrefages an vitel- lus de l’ovule des Tarets, c’est pour nous un fait que nous avons déjà cons- taté, sur un grand nombre d'animaux invertébrés, et on peut dire en général sur tous ceux dont le vitellus, entouré ou non enveloppé d’albu- men ou blancd’œuf, est très petit. (Voyez nos recherches sur les Helix et Limaces, les Arions, in Ann. d’anat. et de physiol., année 1838 et surtout notre Note sur les résultats de nos recherches sur la zoogénie, dans les comptes-rendus des séances de l’Acad, des scienc. Institut, année {840.)
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pante, disons-nous, avec les nombreux individus pleins d'embryons vivants de lespèce Teredo navalis, dont nous avons constalé l'ovoviviparité, ce sont ces doutes el cette ressemblance qui ncus semblent devoir légitimer notre conviction à l'égard de l'ovoviviparité des Tarets, et qui nous portent à croire qu'il y aerreur d'observation et d'interprétation dans les études de M. de Quatrefages sur les ‘Forets. 1] ÿ a également erreur de dénomination, lorsque ce naturaliste donne à tort, selon nous, le nom de larve à tous les embryons de Tarets plus ou moins dé- veloppés. Si cette erreur ne résidait que dans l’acception plus ou moins arbitraire d'un mot, elle n'aurait aucune conséquence fâcheuse; mais M. de Quatrefages , confon- dant les métamorphoses de la vice embryonnaire avec cel- les qui ont lieu pendant la vie indépendante ou téleion- uaire, a été entraîné par l'effet de cette confusion , à ad- mettre que les Farets présentent des métamorphoses bien distinctes , comparables à celles de plusieurs espèces d'invertébrés.
Nos études et les faits très nombreux que nous avons recueiilis à ce sujet nous ont démontré le contraire, et nous nous sommes assuré que les très jeunes Tarets pas- sent si rapidement de la forme d’embryon parfait, sous laquelle ils sont expulsés, à la forme de plus en plus al- longée des Tarets adultes, quil n'y a point lieu d'admet- tre de véritables métamorphoses au-delà de la vie em- bryonnaire de ces Mollusques.
Nous ninsistons pas davantage sur la question du vé- ritable mode de reproduction, question que nous croyons avoir résolue à l'égard de l'espèce la plus vulgaire, et dont la solution doit faciliter celle que la science réclame encore à l'égard des diverses espèces du genre Taret.
Nous eussions désiré pouvoir traiter avec le même succès la question des sexes ; mais celle-ci nous entraîne- rait dans des détails trop étendus, et doit être abordée
dE g ie
avec beaucoup plus de circonspection, en raison de l'im- perfection réelle de l'anatomie et de la physiologie com- parées des Mollusques acéphalés. Nous avons toujours la conviction que les deux sexes sont réunis dans un même individu. I n'ya, ni dans les organes extérieurs, ni dans ceux de l'intérieur aucun trail distinctif qui puisse per- mettre de caractériser des mâles et des femelles. Ceci ré- sulte de l'aveu même de ceux qui ont admis la séparation des sexes. Mais nous devons prévenir d'avance nos lec- teurs qu'en prenant en considération l'ensemble de don- nées simples mais exactes que nous possédons , savoir : 1° l'absence de traits distinctifs ds sexes; 2° la non-éja- culation à l'extérieur d'un produit fécondant; 3° la dé- monstration qu'il n'y a pas ponte d'œufs ; 4° l'incubation de ces œufs et le développement embryonnaire dans leur corps des individus en état de reproduction; et 5° enfin l'expulsion de petits vivants en état d'attaquer les bois, on est fondé à admettre la réunion des sexes, ce qui nous semble déjà démontré par les observations directes de Sellius et par les nôtres, puisque nous avons trouvé dans une glande hermaphrodite les ovules et les capsules spermatiques. On voit nettement que nous n'avons point négligé de confirmer les premières observations du natu- raliste belge ; mais nous devons y joindre un autre genre de confirmation, qui consiste à se procurer des individus de Tarets complètement seuls et isolés dans un morceau de bois, et à les faire vivre sous les yeux de l'observateur dans cet état d'isolement complet. Nous espérons pouvoir démontrer ainsi complètement, et par de simples obser- vations de mœurs, que les ‘Tarets sont hermaphrodites.
La propagation des Tarets, c'est-à-dire leur introduc- tion dans toutes les sinuosités du littoral des mers et des fleuves à marées, leur dissémination, leur pullulation, leur disparition, leur réapparition sont nécessairement subordonnées aux circonstances favorables ou défavora-
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bles à leur existence, au nombre plus ou moins considéra- ble de constructions fixes ou flottantes établies par les nations inaritimes et commerciales, et surtout à l’arri- vage des navires, dont les bois sont plus ou moins atta- qués par ces Mollusques , qu'on pourrait utiliser cepen- dant dans !es cas où l’on voudrait faire détruire la partie des carcasses de navires naufragés, placée au-dessus du niveau du sol sous-marin ou sous-fluviatile.
Nos observations nous ont permis de constater l'exis- tence de divers foyers de propagation des Tarets dans les rades d'Hières, de Bandols et de Toulon sur la Médi- terranée , et dans celles de Lorient, de Brest et du Ha- vre sur l'Océan. On sait que Duhamel du Monceau a fait et publié sur le même sujet des études très importantes, surtout en ce qui concerne la propagation des Tarets dans les eaux de la Charente. Mais, par propagation, on ne doit entendre ici que ce qui a trait à la présence de ces animaux, qui remontent plus ou moins avec la marée dans le fleuve et à leur dissémination sur les diverses lo- calités des deux rives. Duhamel ignorait, en effet, en 1776, tout ce qui a trait à la reproduction des Tarets, et, nonobstant la publication des mémoires de Sellius et d’A- danson, il s’est exprimé à ce sujet en termes si vagues, qu’on peut dire qu'il croyait seulement à l'oviparité et à l'hermaphrodisme des ‘Farets.
Nous bornons là, pour le moment, ce que nous avions à dire de plus saillant sur la reproduction et la propaga- tion des Tarets.
De la viabilité des Tarets.
Sous ce nom, qui signifie pour nous force vitale et sus- ceptihbilité de vivre dans des circonstances les unes favo- rables, les autres plus ou moins défavorables, il convient de grouper les études de mœurs qui ont trait à ce sujet,
— 361 — en observant ces animaux 1° dans leurs sites naturels; 2° dans des conditions artificielles et expérimentales ; 3° sous le point de vue de la durée de la vie dans les dif- férentes espèces de ce genre.
Vie des Tarets dans leurs sites naturels. À Ja notion des diverses localités du littoral des mers et des fleuves, dont les eaux sont plus ou moins agitées ou tranquilles, il faut joindre celle de la qualité de ces eaux, en général salées, saumâtres ou plus ou moins douces, mais pures. Nous avons constaté aux salines d'Hfières que, lorsque la salure de l'eau de mer est trop forte, les Tarets ne peuvent plus y vivre. Les eaux salées de la mer, les eaux plus ou moins saumâtres du littoral leur permettent d'y vivre. Ils meu- rent en général dans l’eau douce, et Adanson est le seul naturaliste qui ait dit que les Tarets peuvent y vivre dans le fleuve Niger au Sénégal, ce qui mériterait con- firmation.
Wie des Tarets dans des conditions expérimentales. Les études que nous avons faites sur ce sujet, jointes aux ob- servations de Duhamel du Monceau, à celles de quelques ingénieurs de la marine consignées dans les archives du ministère, auxquelles il convient d’annexer celles répé- tées par M. Eydoux, notre délégué au port de Toulon, constituent une catégorie de documents qui ne sont qu’accessoires à la malacologie, ce qui nous dispense d'en parler ici.
Durée de la vie des diverses espèces de Tarets. 1 n’est guère possible de la déterminer d'une manière exacte en l'observant sur les individus qui pourraient devenir très vieux. En négligeant ici tous les cas éventuels qui font périr un très grand nombre de Tarets dévorés par des annélides et des crustacés ou déchirés et lacérés dans les bois brisés par la mer ou par la main des hommes, nous avons été conduit à penser que la vie moyenne de ces
Mollusques ne peut être que d’un nombre peu considéra- 24
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ble d'années (2 3, 5 et rarement plus), que la durée de cette vie est plus courte dans l'espèce Teredo navalis qui se reproduit de très bonne heure, et en toute saison, que dans l'espèce T'eredo Senegalensis, ou d'Adanson, qui at- teint une taille plus grande et dont le mode de reproduc- tion n’a point encore été constaté. Nous avons aussi re- connu queles individus de l'espèce Teredo marina de Sel- lius qui, sur le littoral du Havre résistent, aux circonstan- ces défavorables dans lesquelles ils sont placés, peuvent vivre quelques années.
Nous ne pouvons rien dire sur ce même sujet, à l'égard du Taret bipalmulé de la Méditerranée dont nous n'avons observé qu'un petit nombre d'individus.
Connexité des dégäts produits dans les bois par les Tarets, avec les dégäts produits par d'autres causes.
Les causes, qui joignent leur action destructive des bois à celle des Tarets, sont toutes les altérations des circons- tances atmosphériques et marines ou fluviatiles qui macé- rent et pourrissent les substances ligneuses; 2° toutes les circonstances éventuelles produites par des agents méca- niques, et 3° la corrosion des boïs par diverses espèces d'animaux invertébrés, parmi lesquelles la Zimnoria tere- brans (Crustacé isopode) doit figurer au premier rang.
Nous ne vivons plus dans un temps où il serait permis de croire que la pourriture du bois a pu engendrer les Tarets. Il y a donc possibiité de coïncidence, mais jamais connexité. Mais les bois ramollis à leur surface sont re- cherchés en même temps par la Zimnoria terebrans qui s'en nourrit et se niche dans les rugosités et les petites excavations de cette surface, et par les Tarets qui, comme on le sait, y pénètrent très profondément. Il y aura lieu plus tard, de constater plus exactement la coïncidence de tous ces dégâts ; ce qui n'intéresse nullement la Malaco- logie.
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En terminant cet exposé rapide des résultats de nos recherches sur les mœurs des Tarets, nous devons faire remarquer que nous avons dû en traiter les points les plus saillants, et que si nous nous sommes en quelque sorte borné à indiquer ce qui a trait au mécanisme de la perforation des bois par les Tarets, c'est que notre travail sur ce point, qui exige un exposé accompagné de figures, n'est point encore terminé.
LAURENT.
NouvELLES OBSERVATIONS au sujet de la perforation des pierres par les Mollusques ; par M. F. Caizziaup.
Dans le premier numéro du Journalde Conchyliologie, M. Deshayes a présenté de très judicieuses observations sur la perforation des pierres par les Mollusques à J'aide d’un acide qui leur est propre, ce qui, selon cet auteur, serait le seul moyen employé par eux pour pénétrer dans les corps durs.
Tout en reconnaissant l'importance des faits et des ar- guments présentés à l'appui de cette opinion, nous ferons remarquer que M. Deshayes s'est peut-être trop avancé, en disant d'une manière absolue qu'il n'est point de Mol- lusque qui puisse s'introduire dans la pierre par un moyen mécanique , c'est-à-dire par le frottement de sa coquille.
L'auteur de l’article paraît si convaincu à cet égard, qu'il a cru devoir engager les personnes qui ne partage- raient pas son opinion, à essayer de creuser, avec une ce-
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quille perforante quelconque, un corps dur de la nature de ceux qui sont attaques.
« Cette expérience prouvera, ajoute-t-il, qu'il n’est » aucune coquille qui puisse résister longtemps à l'effet » nécessaire pour user la pierre à l'aide des fines aspérités » de la coquille, ces aspérités disparaissant bientôt, avant » même quon ait rayé la surface d'un calcaire aussi dur » que celui de Toulon, qui serait bien plus propre à » user des coquilles qu'à être rayé par elles. »
Nous nous permettrons de combattre l'opinion du sa- vaut conchyliologue, du moins en ce qu'elle a de trop absolu.
Dans notre notice sur Je genre Gastrochæna, publiée en 1843 (1), nous disions avoir reconnu un mouvement de rotation dans les excavations des Pholades qui habitent les calcaires de Mazre, et dont les trous sont souvent empreints de stries très prononcées, formées, selon nous, par les parties anguleuses de la coquille. Nous avons été confirmé dans cette opinion par de nouvelles observa- uns faites sur divers points des côtes de la Méditerranée, ainsi que sur celles de Lx RocnELLE, où nous avons sou- vent trouvé ces trous striés ou hachés par les aspérités mêmes des valves.
Pour nous assurer de la réalité du fait, nous avons cherché à obtenir le même résultat au moyen des valves d'une Pholade, en nous en servant comue d’une lime, et nous avons creusé, dans l’eau, sur la pierre même d’où elles étaient sorties, des cannelures assez profondes pour être certain que la coquille usait bien réellement la pierre.
Donnant suite à ce premier essai, nous avons pris une jeune Pholade (PA. Collosa) de 22 mill. de longueur, ayant même les pièces accessoires : nous avons sensible-
(1) Magasin de zoologie 4845.
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ment ouvert la coquille en écartant les deux valves de 2 mill. 1/2, au moyen d'un bout de côte de plume que nous y avons enfoncé d’un centimètre, et qui a été en- suite mastiqué avec de la cire à cacheter, de manière à nous servir de poignée.
Nous avons pris un fragment de calcaire déjà rempli de trous de Pholades, provenant, ainsi que la coquille, des environs de La Rochelle, Nous avons laissé séjourner l'un et l’autre dans l’eau pendant vingt-quatre heures, et nous avons procédé à la perforation en prenant la co- quille à son extrémité supérieure, en Pinclinant, pour ne faire porter qu'une valve sur la surface lisse de la pierre. Nous opérions toujours dans l’eau, et par un léger mouve: ment de rotation. Nous avons vu presque aussitôt la pierre se délayer et se creuser assez vite. Le trou étant devenu assez évasé nous à permis de faire porter per- pendiculairement les deux valves à la fois. Après cin- quante minutes de travail, nous avons mesuré les dimen- sions du trou, qui avait {1 millim. de profondeur sur 10 millim, 1/2 de diamètre.
Nous ferons remarquer que nous nous servions alors de deux Pholades de même dimension, l'une les valves fermées, et l’autre les valves ouvertes, pour augmenter la circonférence du trou, et ménager ainsi le plastron qui couvre les crochets. En cela ,nous agissions comme peut et doit le faire l'animal lui-même, puisqu'avec sa seule coquille il peut opèrer ces changements, c'est-à-dire ou- vrir ou fermer ses valves à volonté.
. Nous avons continué notre travail par intervalles, et à huit reprises, et au bout de quatre-vingts minutes, nous avions introduit encore dans la pierre 7 mill. de la co- quille; de sorte quen moins d’une heure et demie, nous avions un trou de 1{ mill. 1/2 de diamètre et de 18 mil]. de profondeur. Le trou communiquant à un autre, nous
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nous sommes arrêté. 4 millimètres seulement manquaient pour qu'on pût y introduire la coquille en entier.
Remarquons d'abord que les deux coquilles étaient, après le travail, encore en état d'entreprendre le même service, et que nous agissions, comparativement, avec plus de force que n’en peut employer l'animal, ce qui explique la rapidité de l'opération. Quant au Mntioqie il doit mettre évidemment plus de temps pour exécuter la perforation de la pierre; son action est moins puissante : mais il emploie la durée de son existence à parfaire le travail opéré presque entièrement par nous en une heure et demie, et encore dirons-nous qu'il possède une res- source qui nous manquait : en effet, le Mollusque peut élever par accroissement, sur le bord de ses valves, de nouvelles séries de dents continues, plus fortes dans la partie inférieure et échancrée de ces valves. Ces sortes de rapes, il les renouvelle non seulement pour l'accroisse- ment de sa coquille, mais évidemmeut aussi pour servir à l'agrandissement de sa demeure.
Passant maintenant à un autre ordre de faits, nous fe- rons connaîlre le résultat de nos remarques, d’abord, sur l'état des coquilles de Pholades que nous avons observées, puis sur l’état des trous que nous avons examinés.
Sur 350 Pholades (Pnor. Callosa et P. Dactylus) que nous avons sous les yeux, nous en remarquons un bon nombre dont les coquilles présentent une usure très mar- quée de leurs aspérités, comme si elles appartenaient à des animaux qui viennent d'achever un long travail de perforation; dans d’autres, quoique l’usure de leurs plus fines aspérités soit encore visible, les échancrures, ainsi que la partie la plus ventrue des valves, sont garnies de nouvelles lamelles dentées, saillantes, au-dessus des pré- cédentes déjà émoussées par un travail antérieur.
En ce qui concerne les trous pratiqués par les Pholades, nous apercevons :
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{° Au fond des trous, des cercles ondulés ou pointillés, qui doivent être produits par le choc des extrémités des valves, non par un mouvement de rotation, mais par un mouvement de va et vient de haut en bas, le Mollusque se servant alors de sa coquille comme d'un pilon.
2 Des lignes obliques guillochées, produites par l'é- chancrure des valves, dont les aspérités sont obliquement placées, comparativement aux aspérités supérieures de la coquille, tandis qu'avec la partie ventrue de sa coquille, le Mollusque creuse des cercles pointillés très réguliers, en portant son travail de droite à gauche.
3° D’autres hachures plus prolongées, en lignes hori- zontales, et de 6 à 10 mill. de longueur, le plus souvent sans ordre, et qui doivent provenir d'un mouvement de rotation partiel donné par saccades. La partie ventrue de la coquille s’ouvrant à volonté, élargit l’excavation, adoucit les fortes hachures du calcaire, lesquelles dispa- raissent dans Îa partie supérieure de la coquille, dont les aspérités sont plus fines; plus haut, les siphons achèvent par leur frottement d’unir ces surfaces, en laissant ce- pendant parfois, ça et là, d’assez fortes hachures circu- laires, comme imperfection du travail.
Nous ajouterons aux observations qui précèdent, que nous n'avons jamais vu de Pholades, soit sur les côtes de Gênes, soit sur les côtes de Toulon, ou dans la darse de Ville-Franche, près de Nice, où les calcaires durs sont au contraire remplis de Modioles lithophages, et souvent de Pétricoles qui y pénétrent sans doute par le moyen de la sécrétion d’un acide. Toutefois, nous dirons ici qu’à la rigueur, certaines Pholades pourraient encore s'intro- duire dans ces calcaires, car nous les avons parfaitement limés avec la Pholas Dactylus,
Quant à la question de savoir comment le Mollusque procède à la perforation de la pierre, nous pensons qu'il
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se sert de son pied, lequel sortant par l'échancrure des valves, happeraït la pierre, en s’y attachant comme un suceur, de manière à opérer une pression de sa coquille. C'est dans cette position que l'animal dirige le mouve- ment qu'il a besoin d'imprimer à sa coquille, à moins encore qu'il ne trouve son point d'appui dans l'excavation même, par un gonflement de ses syphons au-dessus de sa coquille. D'ailleurs, ces animaux ont-ils besoin d'employer une forte pression pour parvenir à user, dans le cours d’un long espace de temps, les calcaires où ils veulent péné- trer, et qui sont constamment immergés dans l'eau de la mer, dont la composition contient peut-être des substan- ces propres à faciliter le travail dont il s’agit?
Le jeune âge des Mollusques ne pourrait nous être op- posé comme une difliculté. En effet, les plus jeunes Pho- lades que nous avons pu observer, avaient 5 millimètres de longueur, et déjà elles avaient pénétré dans la pierre au-delà de leur longueur. Le diamètre de leur trou, à la surface du calcaire, était de 2 millimètres, Après avoir enlevé la coquille et scié longitudinalement la pierre, nous avons reconnu, à l'aide de la loupe, la présence des mêmes cercles rotatoires et des hachures proportionnés aux coquilles, comme dans les adultes.
Nous reconnaissons que le mode de perforation em- ployé, selon nous, par les animaux des Pholades, n'est pas celui dont se servent d'autres Mollusques perforants, qui nous paraissent se servir de l’action d'un acide, Ainsi, nous avons comparé attentivement les trous des Modioles lithophages avec ceux des Pholades, et nous avons re- connu que les premiers, en partie oblongs, ne sont point d'une forme assez régulière pour avoir été produits par une action mécanique, mais qu'ils ont été formés par l'emploi d’un acide qui n’a pu être distribué sur tous les points dans une même proportion, il en résulte naturelle- enent des irrégularités fréquentes, tandis qu'au contraire
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les trous des Pholades sont circulaires, et, dans leur lon- gueur, d’une régularité qui ne peut être obtenue que par un mouvement de rotation.
D'un autre côté, les hachures et les stries diverses que l'on remarque dans le pourtour de la demeure des Pho- lades, on ne les retrouve pas dans les trous que certains Mollusques parviennent à faire au moyen d’une liqueur acidulée, qui doit corroder le calcaire sans laisser de tra- ces. Il y a donc deux modes d'action différents.
En résumé, l'examen minutieux que nous avons fait d'un grand nombre de coquilles appartenant au G. Pho- lade, et des trous creusés par leurs animaux dans des pierres de différentes natures, nous a convaincu que ceux- ci n'emploient point pour s’y loger l’action chimique d’un acide, mais l’action mécanique du frottement de leur co- quille. Nous avons, en outre, été confirmé dans cette Opinion par les essais auxquels nous nous sommes livré avec succès pour perforer nous-même avec ces coquilles les calcaires qu'elles habitent.
Nous en conclurons donc, qu’on ne saurait dire d’une manière absolue :
« Qu'aucun Mollusque ne perfore la pierre à l’aide d'un » moyen mécanique (1). »
F. Caizztaup.
(4) M, Caiïlliaud, en nous adressant ses observations, a bien voulu nous envoyer en même temps les fragments de pierre et les coquilles qui ont servi à ses expériences, en nous autorisant à garder ces objets pendant quelque temps, pour pouvoir les mettre sous les yeux des personnes qui desireraient constater l'exactitude de ses assertions. Sans prétendre juger ici la question, nous ne pouvons nous empêcher de reconnaitre que l’état des pièces s’accorde parfaitement avec les conclusions posées par l’auteur de l’article.
S, Perir.
== #70
Nornice sur le genre Naviceze (Navicella Lam.) et Cararoeue des espèces appartenant à ce genre, par
M. Reczuz.
Les Navicelles sont des coquilles fluviatiles qui ont été figurées, pour la première fois, par M. Neh. Grew, en 1681, et par Rumphius, en 1705. Linné classa l’es- pèce qu'il connut parmi les Patelles labiées ; Chemnitz, avec plus de raison, plaça cette espèce parmi les Nérites, avec lesquelles elle a des rapports naturels.
Malgré les affinités qui existent entre ces coquilles, des observateurs remarquant des différences notables dans leurs caractères essentiels proposèrent de retirer du groupe des Nérites, les Navicelles, dont ils constituèrent un nou- veau genre. En effet, la forme patelloïde de ces coquilles, l'absence de spire, la direction tout à fait postérieure de leur sommet, l'étendue considérable de leur ouverture, la dépression de leur lèvre interne, toujours dépourvue de dents et de crénelures justifiaient la séparation dont il s'agit.
Ce nouveau genre fut indiqué dans un catalogue sous le nom de Catillus, par Humphrey, en 1797 (selon M.Gray), puis sous celui de Septaria, par Férussac, en 1807 ; sous le nom de Cimber, par Denis de Montfort en 1810; de Nacelle, en 1809, et ensuite de Vavicella, par Lamarck, en 1812; enfin, en 1817, sous la désignation deSandaliura, par Schumaker qui, cependant, confondait ce genre avec des Crépidules.
La priorité du nom donné par Humphrey, dans un livre qui ne présente point un caractère scientifique, ne saurait raisonnablement être consacrée, d'autant que ce même non a été adopté pour un genre de Bivalves : il en est de même du nom de Septaria. D'un autre côté, celui de ÂVa-
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vicella est si généralement reçu aujourd’hui qu'il y aurait plus d’inconvénients que d'avantages à ne pas l’adopter dans la nomenclature conchyliologique : c'esta ce parti que nous croyons devoir nous arrêter.
Les Navicelles sont des coquilles patelliformes , subhé- misphériques ou elliptiques, variant entre la forme sub- orbiculaire et l’oblongue, plus convexe que déprimée, d'une texture analogue à celle des Néritines, plus mince qu'épaisse, et ordinairement {ranslucide. Leur sommet, plus solide que le reste du test, est court, couché sur le bord postérieur, tantôt médian, symétrique et prolongé au-delà de ce bord, tantôt placé un peu avant la termi- naison de ce bord, obliquant légèrement à droite et re- courbé.
La surface extérieure de ces coquilles est revêtue, comme dans les autres genres de la famille, d’un épiderme corné, olivâtre, plus persistant, mais se dissolvant parfai- tement dans une solution alcaline faible en ébullition. Cet épiderme, assez mince, laisse apercevoir à l'œil nu, ou par transparence des taches et linéoles formant des dessins variés comme des réseaux, des rayons, une sorte de marquetterie, etc..., de couleur noire, brune, rouge- brun, pourpre ou rose violacé. Cette même surface n'est jamais parfaitement lisse, quoiqu’elle présente parfois un aspect très uni : on y aperçoit toujours, à l'aide de la loupe, des stries d'accroissement très fines. Dans beau- coup de d'espèces ces lignes sont visibles à l'œil nu : il en est dans lesquelles on remarque des lignes longitudi- nales, exiguës, rapprochées.
La face inférieure présente un péritrème circulaire et tranchant ; elle porte au côté postérieur et un peu au-des- sous de la marge, une lèvre intérieure simulant une de- mi-cloison ordinairement semi-lunaire , cintrée et rectili- gne. Dans quelques espèces, cette lèvre s’avance comme une sorte de languette qui donne une figure cordiforme
— 372 — à la cavité intérieure de la coquille. La surface de cette lèvre plane ou un peu convexe, rarement anguleuse à son centre, plane ou inclinée sur les côtés, présente une ap- parence ridée, comme dans certaines Néritines à cloison plane.
La cavité, unie à l'intérieur et d'une couleur blanchà- tre ou d'un rouge-gris bleuâtre, est, dans certaines espè- ces, tachée de jaune, d'orangé, de safrané, de noir ou de brun, plus particulièrement vers le côté postérieur et sous le sommet. Des taches noires se montrent aussi, parfois, sur la lèvre qui est également, selon les espèces, teinte de jaune ou d'orangé.
Ces Mollusques vivent dans les eaux douces et claires: ils sont tous exotiques : on les trouve principalement dans les îles de l'Océan pacifique, en Asie et dans les îles si- tuées sur la côte orientale de l'Afrique. On n’en a trouvé aucune jusqu à présent en Europe, sur le continent afri- cain ou en Amérique. Les Navicelles habitent les rivières, les ruisseaux, les lacs et les étangs, soit sur les bords, soit sur les pierres immergées. Elles paraissent se plaire au milieu des cascades : quelques-unes, la MN. lineata et la N. ambigua se trouvent à l’île Bourbon dans les étangs d’eau salée, en compagnie de Kéritines, et d'Aplysies : aucune espèce n'a été signalée encore à l’état fossile.
Quelques espèces Lacustres ont souvent leur face exté- rieure recouverte d'une couche épaisse de limon pour la préserver sans doute de l’action d’une trop grande cha- leur : telles sont, par exemple, les W. suborbicularis, Frey- cineli, Bougainvillei, Luzonica, etc.
La Navicelle porcelaine (Nav. Porcellana.) sert, à Ile de France, concurreniment avec les Néritines, à la nour- riture de la classe pauvre, et à la préparation de bouil-. lons pour les malades.
Avant que l’auimal de la Navicelle fût connu , on était fort incertain sur la place qu'il devait occuper. De Roissy,
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Cuvier, Férussac rapprochaient, avec Linné, les Navicelles des Crépidules. Lamark, se rangeant à l'opinion de Chem- nitz, les comprit d’abord dans la première section de la famille des Neritines (extraits de son cours). Ferussac contesta longtemps cette opinion, qui fut vivement ap- puyée par M. Deshayes, qui trouvait une grande affinité dans les caractères de la coquille et des opercules des Ne- rites et des Navicelles. Quelques personnes conservaient encore quelques dontes sur ce point , lorsque MM. Quoy et Gaymard rapportèrent l'animal de la Navicelle. M. de Blainville vint démontrer alors les affinités qui existaient entre cet animal et celui des Néritines, ct prouva que l'opinion émise par Chemnitz, Lamark, soutenue par M. Deshayes, était seule admissible.
Les Navicelles sont donc des Mollusques gastéropodes pectinibranches, de la famille des Néritacés. En voici la caractéristique :
Caractères génériques.
AnimAL Oval, non spiral, ayant une féte très large, se- milunaire, portant des tentacules voniques, contractiles, très distants, à la racine desquels sont des yeux courte- ment pédiculés. Bouche grande, longitudinale, sans dent supérieure, ayant une langue à plusieurs rangées de cro- chets, prolongée dans la cavité viscérale, et fendue à son origine ultérieure, simulant ainsi deux lèvres longitudi- nales ; anus à l'extrémité &d'un tube flottant à droite au plafond de la cavité branchiale; une seule grande branchée pectinée et oblique; orifice de l’oviducte dans la cavité branchiale; celui du canal déférent à la racine, et en-des. sous de l'organe excitateur situé en avant du tentacule droit. Pied fort grand, elliptique, à bord mince, subpa- pillaire, assez avancé antérieurement, sans sillon margi- nal, réellement trachélien, mais attaché de chaque côté dans toute sa partie postérieure à la masse viscérale, de
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manière à former entre elle et Jui une sorte de cavité ou- verte transversalement en arrière.
Coquice épidermée, patelloïde, à sommet non spiré, presque symétrique, abaissé sur le côté postérieur; péri- trème continu; point de columelle, et, à la place, une demi-cloison, à bord tranchant et uni. Impression mus- culaire en fer à cheval interrompu en arrière, ouvert en avant avec les extrémités prolongées et visibles sur les cô- tés de la cavité.
Opercule testacé, mince, quadrilatère, radié à sa sur- face, portant une dent subulée et latérale au bord posté- rieur adhérent, aminci et tranchant sur les autres bords, appliqué à la face dorsale du pied et caché dans la cavité que celui-ci forme avec la masse viscérale.
Un arrangement purement linéaire des espèces de Na- vicelles ne serait guère scientifique : les coupes en sec- tions servent beaucoup mieux pour la détermination ; néanmoins , il n'est pas toujours facile de rencontrer un caractère propre à ce classement. En l'absence d’un meil- leur, nous avons fait choix, dans notre prodrôme d'une monographie du genre (Revue zoologique, année 1841), d'un caractère qui nous a paru constant et qui repose sur la place qu'occupe le sommet.
Dans la première section, nous avons rangé les Navi- celles à sommet tout à fait postérieur, prolongé au-delà du bord toujours usé par la marche de l'animal, ou rongé, nous le supposons, par d'autres animaux.
Dans la seconde section entrent les espèces dont le sommet est submarginal et entier.
Dans la troisième, nous avons placé celles dont le som- met s'arrête bien avant d'arriver à la marge, ou dont celle-ci forme une saillie au-delà du sommet, lequel est alors entier et recourbé latéralement à droite en une sorte de crochet.
Toutes nos espèces ont été décrites dans la Revue z00-
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logique, année 1841, et dans les Proceedings de la So- ciété zoologique de Londres, dans les années 1842 et 1843, à l’exeeption de la N. Cærulescens.
GararocuE des espèces du G. NAviICELLA.
J, Sommet saillant au-delà de la marge, souvent corrodé.
Voy.Uranie.pl.71.f.3.6 Voy.il. afr. pl. 37.f.2. Buffon Moll. pl. 5.p. 239. Encyel. méth, pl. 456. f. { Rev. Conc. Syst. f.5.8.11. Thes. Sow.f.1 et 2. Sow. Thes. f.8 ot 10.
Sow. Thes.f.1 et 2? Id. f,6 et 7. Coq. Java. pl.22. f. 6.
Sow.Thes.f.11-13.
Id. ::1:19:20. Hd 139: As Fi0c18.
Rev. Zool. 1841. Sow.Thes.f. 4.5.
Rev. Zool. 1841. Sow. Thes. f. 40-42.
Enc. méth. pl. 456.f,3.
ld, f.4.
Sow.Thes. f.26.27. Id. f. 45-47. Id. f.48?
Ent, méth. pl. 456. f.2. Sow.Thes.f. 21-24.
/ Porcellana (Pat.) Linné. Madagascar. Borbonica. Bory S.V.
Borbonica (Crép.)deRoissy.1. Bourbon. Elliptica. Lam.
Sandal. Pictum. Schum.
Perousi. Sow. j
{ Depressa. Lesson. Nouv.Guinée.
{ Zebra Id. I.Tahiti? Macrocephala. Guillou. Nes Viti. Luzonica. Souleyet. Nes Philippines. Parva. Mousson. Java.
Luzonica jun?
Javellei. Recluz. Iles Philippines. Freycineti. Id. Madagascar. Apiala. Guillou. I.Noukahiva. Cumingiana. Recluz. 1.Mindanao. Bougainvillei. Id. I. Vili.
| Var.major. Nouv. Calédonie.
.Macrocephala. Sow j. Sufreni. Recluz. 1.Lebouka. Variabilis. Id. I. Mindanac. IT. À sommet submarginal entier. Tessellata. Lam. IL. Philippines.
Tessellaria. Id, Entrecastreauxi. Sow. j.
Cookii Recluz. 1.Commores. Enirecasteauxi. Id. Nouv.-Holl, Lineata, Lam. Madagascar.
Sept.navicula. Fer. I. Philippines.
_Var.minor. Ceylan. Calcuta.
Id. f.25.
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III. A sommet situé un peu avant le bord postérieur.
/ Clypeolum. Recluz. 1.Phiippines. Sow.Thes.f.32.35. Atra. Reeve Id. Id. f. 34. Radiata. Id. Id. Id. f.35. Recluzit. Id. Id. Conch. Syst. f. 6. Maculifera. Mousson. Java. Coq. Java. pl. 12.f.13, Ambigua. Recluz. Sumatra. Sow. Thes. f. 32. 33.
Tessellata var. E. Id. Rev. Zool. 1841. Cœrulescens. Id. Beugale. Sow.Thes. f. 29.36-38. Compressa. Benson Id. Asialic.Journ.v. 5. p. 479. Laperousei. Recluz. I. Viti. Sow.Thes. f.3. Suborbicularis. Sow. Amboine. Rumphius. PI. 40. f. 0.
var. L. Philipp. Sow. Thes. f. 30-31. Durvillei. Recluz. Amboine? Rev. Zool. 1841.
Suborbicularis var? C. R.
DescriPr10x d’une coquille appartenant à la famille des Bulimes , Genre Macroceramus, de Guilding, par M. Petit de la Saussaye,
M. le docteur Guilding {1) a établi, sur une petite co- quille terrestre des Antilles, qui lui semblait appartenir au groupe des Pupa ou à celui des Bulimus, un nouveau genre qu il désigna sous le nom de MacrocerAmus.
Voici la caractéristique qu'il donnait :
Animaz héliciforme, terrestre, caput subbilobatum ; tentacula quatuor, duobus superioribus capitatis, ocu- ligeris ; pes brevis, posticè attenuatus, simplex.
(4) Zoological journal, octobre 1828, tom. 4, p. 168.
ER ÇA
Tesra cylindrico-conica, crassa, opaca, umbilicata; an- fractibus sensim decrescentibus ; apertura regularis, se- miovata; labro subito reflexo ; columella Iævis, simplex.
M. Guilding donnait en même temps la description d'une espèce de l’île Tortola. Macroc. signatus.
Plusieurs auteurs ont cru devoir faire rentrer les espè- ces de ce geure dans la famille des Bulimes, et M. Reeve les a comprises dans sa monographie du genre Bulimus. Toutefois, bien que nous ne soyons pas partisan de la multiplicité des coupes introduites dans la famille des Hélicidés, nous ne pouvons cependant nous empêcher de reconnaître, dans le groupe des Macroceramus (1), des caractères assez constants, et assez distincts pour être fondé à admettre provisoirement le genre établi par l'au- teur anglais.
Voici la description d'une nouvelle espèce de Macro- ceramus, qui nous a été rapportée de Saint-Domingue par M. le docteur Richaud, chirurgien de la marine, à qui nous nous faisons un plaisir de la dédier.
Macroceramus, Richaudi nobis (Notre collection).
(PL XII, fig. 4.)
Testa pyramidali-turrita, albido -fuscescens, nitens, vix umbilicata; anfractibus 13-14, subplanis, longitudinaliter costulato-striatis , et strigis purpureo-nigrescentibus pictrs, ultimo anfractu zona fusca cincto. Apertura rotundata.
Coquille pyramidale, turriculée , d'un blanc légère- ment teinté de brun, brillante, ayant environ treize tours de spire élégamment et finement costulés dans leur longueur-et ornés de fascies longitudinales d'un brun
(1) M. Albers, de Berlin, dans un ouvrage que nous annoncçons plus loin (Bulletin bibliographique), a formé, pour ce même groupe, un sous-genre, auquel il donne le nom de Colobus, sans tenir compte, nous ne savons pourquoi, du travail de M. le docteur Guilding.
SH
0
foncé, le dernier tour ceint inférieurement d'une petite bande de même couleur.
Longueur, 15 millimètres. Habite l’île Saint-Domingue (Gonaïves).
Cette jolie petite espèce et ses congénères viennent
des Antilles ou des parties du continent américain qui avoisinent ces îles.
M. Reeve a donné la description et la figure de plu- sieurs espèces dans sa monographie du genre Bulimus ; mais nous croyons qu'il a commis une erreur dans la dé- termination d'une de ces espèces. Ainsi, celle qu’il figure sous le n° 444 ne nous paraît point être le Macr. signatus de Guilding, si nous nous en rapportons du moins aux figures que Turton, dans son Manual, fig. 68, et M. So- werby (Conch. illust., fig. 57) avaient déjà données de cette dernière espèce : celle-ci serait alors le P. Guildin- gù de M. Reeve, n° 445. Nous serions en outre confir- mé dans notre opinion par cette considération que le B. Guildingii est de l'île Tortola, Labitat indiqué par M. Guilding pour le M. signatus; tandis que l'espèce que M. Reeve décrit sous le n° 444 est de St-Domingue, où elle a été trouvée avec la nôtre par M. le docteur Ri- chaud. Nous donnons la fig. de cette coquille (pl. XIII, fig. 5) : cette figure, et celle de notre espèce (pl. XII, fig. 4), sufliront pour faire reconnaître les coquilles qui appartiennent à ce groupe, car elles ont, dans leur en- semble, des rapports faciles à saisir.
Nous pensons que M. Morelet aurait dû rattacher à ce groupe une coquille qu'il a classée parmi les Cylindrelles sous le nom de Cylindrella concisa.
Nous donnons ci-dessous la liste des coquilles, décrites jusqu’à présent, qui nous semblent appartenir au groupe dont il est question, petite famille qui semble parquée,
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comme nous l'avons fait remarquer plus haut, dans une partie assez circonscrite du globe.
G. Macroceramus Guilding.
{ Signatus. Guilding.I.S.-Domingue. Conc.ill.Sow.f. 57.
Cylindricus. Turton. Conc. Mannal. f. 68. Guildingi. Recve. Monog. Bul. f.445. Guildingii. Nobis. I. S.-Domingue. as D ie 5. Kieneri. Pfeiffer. Horduras. Reev. Mon. Bul. f. 463. Formosus. Reeve. I. St.-Thomas. ld. Id. f. 448. Unicarinatus? Lam. Delessert. pl. 27. f. 4
Canimarensis. Pfeif Cuba. Reev. Mon. Bul. f. 468. Richaudi. Nobis. I.S.-Domingue. Journ.Conchyl.pl.13. f.4. Gossei. Pfeif. Jamaïque. Rev. Mon. Bul. f. 462. Turricula. Id Cuba Id. ld. f.497. Concisus. Morelet. Yucatan.
Cylindrella concisa. Id.
Nous terminerons, au surplus, ce petit article en ap- pelant l'attention des conchyliologues qui se trouveraient aux Antilles, sur la nécessité d'examiner de plus près les animaux de ce groupe intéressant, afin de s'assurer de la place qu'ils doivent réellement occuper dans la nomen- clature.
see
Descriprion de Narices nouvelles ; par M. C. Reccuz. Narica perspicua, Recluz.
(PI. XIV, f. 1 et 2.)
N. Testa ovata, exalbida, glabra, nitida ; anfractibu. septenis,quinis superioribus angustis ; suturis superficialibus;
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spira laterali, conico-depressa, acuta, extrorsum parum erecta ; infimo oblique ovato, supernè spiratim parum de- presso et fascia albo-lutescente late cincto ; apertura obli- qua, albida; labio obliquo, medio convexiusculo ; umbilico, extus fusco late cincto, intus callo magno fusco inferne sptraliter partim occultante, superne pervio. Operculo carti- lagineo.
Hab. Les Philippines. (Collection Recluz).
Coquille ovale, légèrement oblique, dépourvue d'épi- derme, d’un blanc pur, lisse et luisante malgré ses stries longitudinales usées. Elle est formée de sept tours, les cinq supérieurs très petits, le sixième cinq à six fois plus grand que les premiers, faisant ensemble une spire laté- rale, cônique et déprimée, aiguë et relevée un peu en ar- rière, au-dessus de l'ouverture. Le dernier est ovale, oblique, légèrement déprimé à sa partie supérieure, où règne une large fascie d'un blanc opaque, à peine lavée de jaunâtre; ouverture oblique, brillante, blanchâtre, semi-lunaire, rétrécie et arrondie en haut par la callo- sité du sommet de la lèvre interne. Bord interne convexe vers le centre antérieur, épais et réfléchi sur l'avant der- nier tour en une callosité un peu convexe, et portant vers le centre un sillon transversal peu marqué. Ombilie moyen, bordé à l'extérieur par une large zone roux- brunätre, occupé, à l'intérieur et à sa partie inférieure, par un funicule spiral, roux-brunâtre, à sommet aplati, lon- gitudinal; laissant voir, au-dessus et postérieurement, un trou ombilical profond. Opercule corné.
Dimension : hauteur, 36 mill.; largeur, 29 mil].
Ouverture : hauteur, 22 mill.; largeur, 13 mill.
— 381 — Narica Euzona, Recluz. (Proceedings Zoological Society 1843.) (PLAINES 3)
N. Testa subglobosa, tenut, lœvigata, lœviter albido- cærulescente, lineis longitudinalibus luteo-rubris et fascis tribus angustis albis tranversis maculis luteo-rubis articu- latis ornata ; spira semi-globosa, supernè acuta ; infimo transverso, ventricos0, supernè convexo-depresso ; suturis angustis; apertura obliqua, intus fusca; labio arcuato; umbilico pervio, callo inferne angustante.
Hab. Les Philippines. (Collection Recluz).
Coq. subglobuleuse, mince, légère, lisse, ayant un fond d’un blanc légèrement bleuâtre, orné de lignes fines arquées, d’un jaune-rouge, formant de distance en dis- tance, sur les fascies blanches et transverses, au nombre de trois, sur le dernier tour, des articulations assez lar.- ges, d'un bel effet. Spire subglobuleuse. Dernier tour transverse, ventru ; ouverture aussi large que haute, d’un roux-brun dans le fond. Bord interne arqué en avant, portant une callosité étroite et peu épaisse, réfléchie sur l’avant-dernier tour, au-dessus de lombilic. Ombilic pro- fond, au-dessus d’un fanicule spiral à sommet convexe et arrondi.
Dimension : hauteur, 28 mill.; largeur, 22 mill.
Ouverture : hauteur, 18 mill.; largeur, 12 mill.
Narica elegans, Recluz. (PL:XEV E 4.)
N. Testa subglobosa, ventricosa, lævigata, albo anguste fasciata ; fasciis maculis spadiceis arcuatis ærticulatis, inters-
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tüiis fasciarum longitudinaliter lineolis luteis creberrimis pictis orndta; spira convexo-depressa, subacuta, unifas- ciata ; infimo anfraclu ventricoso, parum transverso , su- pernè depresso, glaberrimo ; apertura semi-circulari. intus violacea ; labio obliquo, subrecto, supernè reflexo ; umbili- cum callo maximo, albo fere occultante.
Hab. :...
(Collection Recluz).
Coq. subglobuleuse. ventrue, très lisse, fasciée de rubans étroits, blancs, articulés de taches arquées rouge- brunes. Entre ces fascies, des lignes très étroites, lon- gitudinales et très rapprochées garnissent les espaces. Spire conique, déprimée, presque aiguë et ornée d’une seule fascie. Dernier tour ventru, déprimé près de la su- ture et dépourvu de stries rayonnantes. Ouverture demi- circulaire, teinte de violet en dedans. Lèvre interne obli- que, presque droite, réfléchie supérieurement sur l'avant- dernier tour en une plaque mince et étroite. Ombilic semi luraire, et en très grande partie obstrué par une callosité épaisse et blanche. Opercule calcaire ?
Dimension : hauteur, 24 mill.; longueur, 24 mill.
Ouverture : hauteur, 16 mill.; longueur, 11 mil].
Narica Senegalensis, Recluz. (PILLXREV 4,5)
N. Testa subovata, ternuissime striata, albido-lutescente, maculis lineisque fusco purpureis angulato-flexuosis vel confluentibus picta ; spira conico-acuta ; infractibus ventri- cosis; infimo anfractu subgloboso; apertura obliqua semi circulari, albida; labio oblique recto ; umbilico callo cras- siusculo modificato.
Hab. Le Sénégal.
— 383 — (Collection Petit).
Coq. presque ovale, plus solide que mince, très fine- ment striée, d’un blanc jaunâtre , peinte de lignes ou de taches d’un brun-rouge, fulgurantes, dont la plupart se mélent et donnent lieu à des dessins informes. Spire coni- que, aiguë, maculée. Tours ventrus, le dernier subglobu- leux et plus particulièrement orné de taches. Sutures très étroites. Ouverture oblique, blanchâtre en dedans. Lèvre interne oblique, droite, légèrement refléchie sur l’avant- dernier tour, et peu calleuse. Ombilic demi-rond et en partie obstrué par un funicule proportionnellement assez gros, à sommet arrondi, convexe, blanc et luisant. Oper- cule corné ?
Dimension : hauteur, 25 mill.; largeur, 19 mill.
Ouverture : hauteur, 14 mill ; largeur, 10 mill.
Narica Cayennensis, Recluz.
(PI. XIV, f. 6.)
N. Testa globoso-acuta, pallide luteo-fuscescente, medio versus anguste pallide fasciata maculis spadiceis angulatis fere obsoletis, medio interruptis picta; spira conico de- pressa, acuta; anfractu infimo globoso, superne radiatim striato ; apertura lata, semi-circulari intus pallide violacea; labio medio arcuato, superne reflexo et parum calloso ; um- bilico superne pervio, profundo, medio callo largo spirali partim angustante.
Hab. Cayenne.
e
(Collection Recluz).
Coq. globuleuse aiguë, d'une couleur jaune-brun très pale, ornée de lignes formant des taches anguleuses de distance en distance, interrompues au-dessous du milieu
— 384 —
du dernier tour par une fascie étroite, de la couleur du test, au-dessous de laquelle les taches se prolongent. Ces taches semblent gazées de telle sorte, que sur d’autres in- dividus elles sont presque effacées. Spire en cône dé- primé, et aiguë au sommel. Dernier tour globuleux, rayonné de stries à sa partie supérieure qui est convexe. Ouverture assez grande, semi-circulaire, blanchâtre, teinte de violet dans le fond. Bord interne arqué dans le centre, réfléchi supérieurement sur l’avant-dernier tour en une plaque peu épaisse et médiocrement étendue. Ombilic semi-circulaire, ouvert, profond supérieurement, et garni dans ses deux tiers inférieurs d’une large callosité funiculaire déprimée. L’opercule est testacé, très épais et muni dans le centre et en long d’une callosité de même matière, dont la surface est dépolie.
Dimension : hauteur, 29 mill.; largeur, 23 mil].
Ouverture : hauteur, 20 mill.; largeur, 12 mill.
NaricA cincta, Recluz.
(PI. XIV, f. 7.)
N. Testa parva, subglobosa, ventricosa, alba, punctis innumerts, fascits que albis quaternis fusco maculatis picta ; anfractibus quinis, superne depressis, fascia lutea cinctis ; spira conico-depressa, apice acuta; apertura semi-lunari , intus pallide fusca ; labio obliquo, recto; umbilico callo maximo convexo, albo obtegente.
Hab. la côte de Malabar. (Collection Recluz).
Petite coquille subglobuleuse, ventrue, blanche, peinte d'un nombre considérable de points, etornée de quatre fas- cies blanches, étroites, tachées de brun. Elle a cinq tours
— 385 — de spire déprimés supérieurement et ornés d'une large fascie jaune décurrente. Spire coniquement déprimée, à sommet aigu. Ouverture demi-ronde, d'un brun très pâle en dedans. Bord interne oblique et droit; ombilic entiè- rement fermé par une callosité épaisse, blanche et con- vexe.
Dimension : hauteur, 17 mill.; largeur, 15 mill.
Ouverture : hauteur, 10 mill.; largeur, 7 mill,
Narica Souleyetiana, Recluz.
(PI. XIV, f£. 8.)
N. Testa parva, subglobosa, ventricosa, albido-cinerea quadrifasciata : fasciis angustis albis punctis spadiceis qua- dratis articulatis, in infimo maculis majoribus ; anfractibus quaternis superne sulcis crebcrrimis, arcuatis ; spira conico- depressa, apice nigra; infimo anfractu ventricoso, transver- sal ; apertura dilatata, semx ctreulari, intus purpureo trizo- nata; umbilico superne parvo, pervio, medio callo lato modificato ; labio obliquo subrecto.
Hab. Océan Pacifique? (Collection Petit).
Petite espèce assez mince, presque globuleuse, ventrue, d'un blanc-cendré légèrement bleuâtre, formée de quatre tours rayonnés supérieurement de sillons profonds, arqués et dirigés d'avant en arrière. Spire courte, en cône surbaïissé et à sommet noir et pointu. Le dernier tour est transverse, ventru, et orné de quatre fascies blanches circulaires, très étroites, articulées de points carrés rouge-bruns, dont ceux de la fascie inférieure sont plus grands. Les trois inférieures sont plus rapprochées entre elles que la seconde de la première : celle-ci re- monte sur le troisième tour de spire. Ouverture proportion-
— 386 —
nellement assez grande, oblique, blanchätre, et peinte de
trois zones décurrentes pourprées. Lévre interne oblique,
presque rectiligne. Ombilic profond, ouvert supérieu-
rement, et obstrué dans le reste par une large callosité
épaisse et convexe. Bord externe mince et tranchant. L’opercule doit être testacé.
Dimension : hauteur, 17 mill.; largeur, 15 mill.
Ouverture : hauteur, 12 mill.; largeur, 8 mill.
Narica zonalis, Recluz. (PI. XIV, fig. 9-10.)
N. Testa subglobosa, ventricosa, sub epidermide fusces- cente tenuissima alba, fasetis binis et maculis spadiceis pic- lis ornatv; anfractibus quaternis suprà convexiusculis ; spira brevi, conico depressa, acuta ; anfractu infimo subgloboso; apertura obliqua, intus albida ; labio obliquè recto; umbilico callo albo, crassiusculo inferne partim occultante; labro tenur.
Operculo testaceo supra spiraliter sulcato, subtus radiatim striolato. Fig. 10.
Hab. Iles Witi ou Fidji. (Collect. de M. Recluz.)
Petite coquille subglobuleuse, ventrue, formée de qua- tre tours de spire convexes, arrondis, revêtus d'un épi- derme très mince, brunâtre, au-dessous duquel on aper- coit deux fascies de taches longitudinales rouge-brunes, parfois confluentes, sur un fond blanchâtre; spire courte, en cône déprimé et aigu; dernier tour subglobuleux.Ou- verture oblique, demi-ronde, blanchâtre en dedans; lèvre interne oblique et droite ; ombilic en partie obstrué in- férieurement par un funicule épais ayant son sommet ar- rondi et blanc. Bord externe mince.
L'opercule ressemble assez à celui de la . canrena : N
— 3837 —
est testacé, blanc, sillonné concentriquement en dessus et finement strié en rayonnant en dessous. (#7. la f. 10.)
Haut. -: 17 oulls lacs. : {€ mil. Ouverture : Haut. : 12 mili.; larg. : 8 mill.
Namica gracilis, Recluz. (PL XIV Me 11.)
N. Testa minima, globoso-acuta, crassiuscula, alba, lin- eolis obliquis luteo-rufis picta; anfractibus quaternis con- vexis; spira conico-depressa; apice acuta, nigra; infimo an-
fractu superne breviter et radiatim striato, apertura obli- qua, semi-circulart, intus dilute violacea; labio oblique rec-
to; umbilico reniformi, callo mediano, supra plano angu- starite.
Hab. les Philippines. (Collect. de M. Petit.)
Coquille très petite, d’une forme globuleuse aiguë, as- sez solide pour sa petite taille, blanche, ornée de lignes jaune-rougeâtre et obliques. Elle a quatre tours de spire convexes}, nullement déprimés en dessus, mais rayon- nés, à cette place, par des stries profondes et courtes; spire conique, déprimée, assez saillante, à sommet aigu et noir. Ouverture oblique, demi-ronde, légèrement teinte de violet à l’intérieur; bord interne obliquement droit. Ombilic réniforme, contenant un funicule médian et à sommet aplati. L'opercule doit être testacé.
Cette coquille semble n'être qu’un jeune de la Wat. lineata; cependant elle a toujours la même taille, un test plus épais et un ombilie autrement conformé. Sa forme est plutôt ovale que globuleuse.
Dimensions : Haut. : 10 mill.; larg. : 9 mill.
— 388 —- NaricaA tenus, Recluz.
(PI. XIE, fig. 7.)
N. T'esta ovata, parva, tenu, albida, glabra ; anfractibus senis convextis, supernè rotundatis ; suturis angustis ; spira conico-acuta; anfractu infimo ventricoso, antice dilalato; apertura subovali; labio valde obliquo, subrecto, postice in lamina tenu reflexo ; umbilico rimali.
Var. 8. Testa globosa, ventricosa ; spira breviore; um- bilico parum aperto.
Hab. Valparaiso. (Gollect. Recluz. )
Coquille ovalaire, mince, fragile, d'un blanc sale, presque transparente, glabre, peu brillante ou plutôt presque terne; formée desix tours arrondis et séparés par une suture étroite; spire conique, aiguë; dernier tour un peu transverse, dilaté antérieurement. Ouverture subo- vale ; bord interne très oblique, presque rectiligne, réflé- chi supérieurement en une lame très mince, étendue in- férieurement sur lombilic qu'il masque tellement, que celui-ci est réduit à une simple fente oblique.
La var. £, qui en est peut-être la femelle, est globu- leuse, à spire plus courte, à dernier tour plus ventru et à ombilic un peu ouvert et profond.
L'opercule doit être corné.
Haut. : 24 mill.; larg. : 19 mill.
Ouverture : Haut. : 14 mill.; larg. : 9 mill.
N arica virginea, Recluz. (PI. XII, fig. 6:)
N. Testa parva, subovata, convexa, exalbida, subpellu- cida, glabra, nitida; anfractibus quinis, convexo-depres-
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sis; suturis superficialibus ; spira conico-depresso acuta; ani- fractu infimo fascia lactea opaca superne ornato; apertura obliqua, alba; labio oblique recto, callo elongato, postice reflexo, crasso et convexo ad umbilicum sulco parvo tran- sverso notato et transversim truncato ; umbilico parvo, in- fero, pervio, profundo; labro tenur. Hab. Realejos. (Collect. Petit et Recluz.)
Petite coquille subovale, convexe, d’un blanc transpa- rent, glabre, brillante, à cinq tours de spire convexes et déprimés, sutures superficielles; spire conique et dé- primée, terminée en pointe. Dernier tour orné supé- rieurement d’une fascie d’un blane de lait, opaque et re- montant sur les tours de spire. Ouverture oblique, blan- che; bord interne oblique droit, épaissi supérieurement et postérieurement par une callosité allongée, épaisse et convexe, prolongée sur le trou ombilical qu’elle recou- vre en partie, et où elle présente une troncature hori- zontale ; néanmoins, celui-ci est ouvert, profond et ponc- tiforme. Près de l'ombilic, et à la partie supérieure de celui-ci, on remarque un sillon transversal, peu profond, qu'on retrouve dans toutes les espèces mamilliformes, comme les N. mamillaris, mamilla, macrostoma, uber, uberina et semblables.
Cette espèce diffère de celles de sa section par sa spire courte et exactement conique.
Haut. : 22 mill.; larg. : 18 mill.
Ouverture : Haut. : 13 mill.; larg. : 8 mill.
Namica Haneti, Reciuz.
(PI. XIII, fig. 6, 7.)
N. Testa subglobosa, longitudinaliter supernè sulçata:
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sulcis creberrimis, transversis, tenue striata, lutescente, li- neolis longitudinalibus subundulatis spadiceis ornata; an- fractibus quinis, convexis, supernè depressis ; spira conico- depressa, apice acuta; apertura magna, basi angulata, albi- do-lutescente in fundo violacea ; labio interno obliquo, me- dio parum arcuato ; umbilico largo, superne pervio, inferne callo maximo spirali partim occultante; operculo testaceo?
Habit. la côte de Bahia, d’où elle a été rapportée par M. Hanet-Clery.
Coq. globuleuse, peu épaisse, formée de cinq tours de spire d’un jaune blanchâtre, rayés longitudinalement de lignes rouge-brunes légèrement ondulées et très rappro- chées. La surface des tours paraît finement striée par des lignes creuses, très rapprochées et spirales , croisées par des sillons longitudinaux un peu obliques, rapprochés, colorés et s'étendant jusque sur la moitié du dernier tour et occupant toute la surface des tours supérieurs. La par- tie supérieure des tours est déprimée , presque plane, et cet espace est limité inférieurement par un angle assez apparent. Spire latérale, conique et déprimée, à sommet aigu ; dernier tour ventru et plus large que haut. Ouver- ture oblique, semi-cireulaire, d'un blanc-jaunâtre et d'un beau violet dans le fond; lèvre interne très oblique, réflé- chie sur l'avant dernier tour et formant là une plaque cal- leuse, transverse et presque carrée au-dessus du trou om- bilical. Sa marge antérieure est un peu concave dans le centre et porte en avant cette dépression longitudinale et linéaire qui indique un opercule testacé. Ombilic très grand, occupé inférieurement par une grosse callosité, lorge et coupée obliquement à sa surface, contournée postérieurement en une spirale intérieure et ascendante qui laisse vers la partie supérieure et antérieure un trou assez grand et profond.
— 391 — Hauteur : 38 mill, Largeur : 34 mil].
Ouverture : Hauteur : 30 mill. Largeur : 18 mill.
L'exemplaire figuré appartient à Collection de M. Petit.
Narica ochrostoma, Recluz.
(PI. XIII, fig. 10.)
N. Testa parva, ovata, albida, perlongum substriata ; anfractibus quinis, superioribus convexo- depressis, angus- ts, infimo subovato; apertura obliqua, subquadrata, intus ochracea; labio vix convexo, valde obliquo, supernè reflexo, calloso, umbilicum pervium, angustatum, inferum partim occultante.
Habit... (Collection Recluz.)
Petite coquille ovale, blanchâtre, substriée en long, formée de cinq tours de spire dont les supérieurs sont très étroits, d'un violet pâle et sale, faciés de blanc près des sutures, et le dernier presque ovale, convexe et unicolore; spire courte peu saillante en cône surbaissé et aigu ; ou- verture oblique, presque carrée, d'une couleur d’ochre pâle à l'intérieur. Bord interne très oblique, un peu ven- tru en avant, réfléchi supérieurement en une callosité peu épaisse et de couleur ochracée pâle. Cette callosité s'étend sur l'ombilic, qui est inférieur, et en masque une grande partie. L'opercule doit être cartilagineux.
Dimension : Hauteur : 20 mill. Largeur 16 mill. Ouverture : Hauteur : 11 mill. Largeur 7 mill, Narica puncticulaia, Recluz.
N. parva, subglobosa , ventricosa, albido-cinerascente, punctis innumeris spadiceis adspersa, fasciis tribus albis
PTT
angusus cum maculis luteo-rufis articulatis vel inordinatis picta; spira brevissima, depresso-planiuscula; sutura an- guste canaliculata ; apertura valde obliqua, angustata, semi- circulari, intus purpurea ; labio oblique recto, supernè et postice reflexo, calloso, albido ; umbilico infero, angusto, rotundato, pervio, externe rufo late cincto.
Hab..:.… (Collection Recluz.)
Petite coquille subglobuleuse, à quatre tours déprimés supérieurement et séparés par une suture étroite, pro- fonde et subcanaliculée. Elle a un fond blanc sur lequel règne un nombre considérable de points bruns très pe- tits. Le dernier tour est ornéde trois fascies blanches, étroites,articulées de taches jaunes roussâtres régulières ou inégalement disposées; la fascie supérieure a des taches plus grandes qui se montrent sur les tours de spire. Spire très courte, déprimée et presque plane. Ouverture très oblique, étroite, pourprée dans le fond. Lèvre interne très oblique, rectiligne , réfléchie supérieurement en une lame calleuse,blanchâtre,ombilic inférieur,étroit, arrondi, profond, entouré à l’extérieur d’une large zone rousse. Opercule cartilagineux.
Dimension : Hauteur : 17 mill.; Largeur : 15 mill.
Narica Cailliaudi, Recluz.
(PI. XI, fig. 9.)
N. Testa minima, subglobosa, alba, supernè lactea, ma- culs luteo-fuscis, superioribus ovatis, radiatis, alteris qua- dratis;, spira brevissima , vix convexa; apertura oblique , semi-circulart, intus alba; labio obliquè recto ; umbilico parvo callo omnin occultante.
— 393 — lab. la côte d Amboine. (Collection Recluz.)
Coq. très petite, subglobuleuse, blanche ou d'un blanc transparent ; elle a trois tours de spire dont les deux pre- iniers forment un sommet à peine saillant et convexe ; le dernier est ventru, globuleux d’un blanc lacté supérieu- rement et inférieurement, et orné de quatre rangs de ta- ches : le premier rang a les siennes ovales, rayonnées et espacées, le second et le quatrième ont les leurs carrées et le troisième carré-long et un peu plus séparées. Ouverture oblique, demi-ronde et blanchâtre. Le bord interne est obliquement droit, épaissi en arrière avec une callosité qui recouvre tout à fait l'ombilic. Opercule..…
Cette petite espèce, constante dans ses dimensions, dif- fère de la Nat. pavée par sa taille, sa coloration et son ombilic.
Dimension : Hauteur : 8 1[2 mil]. Largeur 7 mill.
Narica Malabarica (Nobis).
N. Testa subglobosa, parvula, glabra, subepidermide olivacea punctis maculisque albis et rufis minutis undique adspersa, superne ac ad umbilicum maculis lacteis et spa- diceis majoribus cincta; spira conico-depressa ; apertura semi-rotundi, intus violacescente; labio oblique recto, fusco, postice reflexo, tenut, callo umbilicum parvum partim vel omnimÔ obtegente.
Hab. Mahé, sur la côte de Malabar.
Petite coquille presque globuleuse, lisse, recouverte, dans l'état frais, d'un épiderme olivâtre, sous lequel sa robe est criblée de taches et de points très petits, bruns et blancs. Elle à quatre tours convexes et arrondis, les trois premiers formant une spire conique, déprimée, ob-
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tuse : le dernier très ventru, déprimé autour de la suture et portant là une fascie formée de taches lactées et rouge- brun, qui se répète tout autour de l'ombilic. Ouverture oblique, demi-ronde. Bord interne obliquement droit, brun, réfléchi sur l’avant-dernier tour en une plaque mince. Ombilic étroit, garni d'une callosité spirale qui en bouche une partie ou la totalité. Bord externe, mince, tranchant. Opercule testacé, mince, lisse, ayant une côte subspirale autour du nucleus.
Dimensions : hauteur, 14 mill.; largeur, 15 mill; épaisseur, {{ mill.
Narica Columnaris(Nobis).
gs ÊT N. Testa subglobosa, transversa, glabra, alba, aurantio- fuscescente interdum latè fasciata; anfractibus quinis, con- vexiusculis : infimo transverso, ventricoso; spira valde depressa, acuta ; apertura obliqua, angustata, arcuaia; labio crasso, antice ventricoso, supra calloso, angusto. Umbilico
largo, callo maximo, prolongato ; operculo corneo.
Hab. Les Iles Philippines, à Manille.
Coq. presque globuleuse, transverse, glabre, toute blanche (les jeunes sont hyalins), ou, par fois, ornée d'une fascie orangée-brunâtre, tellement large, que le dernier tour paraît presque tout à fait peint de cette cou- leur, à l'exception d'une zone blanche près de la suture. Sa spire est semi-globuleuse, à sommet aigu. Dernier tour ovale, transverse, ventru, un peu déprimé près de la su- ture. Ouverture très oblique, rétrécie, arquée. Bord in- terne ventru en avant, épais, réfléchi sur l’avant-dernier tour, et là, portant une callosité convexe. Ombilic très grand, continué en un canal arqué, large et profond. Un funicule large et épais, aplati en dessus, se contourne dans cet ombilic, et montre une grande partie de sa substance
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aù déhors. La forme transversale de cetté coquille, son épaisseur et son poids, non moins que la figure de son ouverture et les caractères de son ombilic, ne permettent pas de la confondre avec la Vatica (Nerita) pes-elephantis
de Chemnitz.
Dimensions : hauteur, 34 mill.; largeur, 40 mill.; épaisseur, 23 mil].
Nawica bicincta (Nobis).
N. Testa ovato-subglobosa, ventricosa, longitudinaliter striata, albida, maculis oblongis spadiceis, bis-cincta; an- fractibus quinis ; infimo maximo; apertura ovata, dilatata, basi angulata; labio arcuato, superne fusco, subtus albido; umbilico rimali, ad periphæriam albido.
Hab. Les Philippines,
Coq. ovale, presque globuleuse, mince, ventrue, striée fortement en long, blanchâtre, et ceinte, sur le dernier tour, de deux rangs de taches oblongues, obliques, dis- posées à égale distance, et de couleur brun-rouge. Spire en cône surbaïssé, à sommet pointu. Le dernier tour est très grand et forme presque à lui seul toute la coquille. Ouverture ovale, dilatée, anguleuse en haut et en bas, blanchâtre. Bord interne concave, réfléchi sur l'avant- dernier tour en une lame si mince, qu'on n’en aperçoit presque pas la trace. Près de l'ombilic, on aperçoit une zone brune, décurrente à l'intérieur, et qui colore seule- ment la partie supérieure de ce bord : le reste est blan- châtre. Ombilic en forme de fente, de la même couleur que le test, ainsi que le canal et son pourtour. Opercule corné.
La forme etla couleur de son intérieur, de même que la figure de son ouverture, différencient cette espèce des Natica sœbæ et melanostoma.
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Dimensions : hauteur, 39 mill.; largeur, 33 mill.; épaissseur, 22 mil].
Namca Tournefortit (Nobis).
N. Testa subovata, nitida, albida vix cinerascente ; an- fractibus supernè radianter striatis, convexis : infimo su- pernè ascendente; spira prominula ; conico-depressa , acuta wmbilicum callo maximo occultante ; apertura obli- qua, semi-rotunda; labio oblique recto, superne reflexo, valde calloso ; callo transversim anguloso.
Hab. Les Seycheiles. #
Coquille ovale, lisse, brillante, d’un blanc un peu cendré dans l’état récent, et très légèrement fauve quand elle a séjourné sur la grève. Elle a quatre à cinq tours convexes, dont les premiers forment une spire en cône déprimé et aigu. Le dernier, de forme ovalaire est ascen- dant à sa partie supérieure, et est marqué, près de la su- ture, de strias imprimées et rayonnantes, qui remontent sur les tours supérieurs. L'ouverture est très oblique, demi-ronde, peinte d’une large zone brun pâle en dedans. Bord interne obliquement, droiten avant, aplati en dessus, très calleux dans tout son trajet, et principalement à sa partie supérieure qui est réfléchie sur l’avant-dernier tour. La callosité, très épaisse et rebombante, est anguleuse transversalement. L'ombilic se trouve rempli par un fu- nicule épais, ne laissant qu'une fente pour en dessiner le contour. L'opercule doit être calcaire.
Dimensions : hauteur, 25 mill.; largeur, 21 mill.; épaisseur, 17 mill. Narica gualteriana (Nobis).
N. Testa minima, subglobosa , levigata, lactea, liners spadiceis anguste bifasciata, interstitiis fasciarum lineis
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concoloribus per longum picta; anfractibus quaternis ; su- pernè strüs radiantibus impressis, infimo ventricoso; spira brevi, conico-depressa, acuta, alba; umbilico angusto, funi- culo depresso modificato.
Hab. Les Philippines, à la Jacna (Ile Bohol).
Petite coquille subglobuleuse, lisse, d’un blanc de lait. formée de quatre tours de spire imprimés de stries creuses et rayonnantes. Spire surbaissée, conoïdale, aiguë et tout à fait blanche. Dernier tour très grand, orné d’une fascie linéaire, rouge-brun, près de la suture, et d'une autre plus päle sur le centre, avec les espaces intermédiaires peints de lignes rouge-brun, espacées, courtes et rayon- nantes. Ombilic étroit, profond, modifié par une callosité spirale interne, dont le sommet est aplati d'avant en ar- rière. Ouverture oblique, demi-ronde. Bord interne droit, réfléchi sur l’avant-dernier tour en une plaque mince et très courte. Bord externe mince et tranchant.
Dimensions : hauteur, 7 mill.; largeur, 6 mill.; épais- seur, 4 1/2 mill.
Les caractères de cette espèce de Natice ne permettent pas de la confondre avec aucune autre.
Narica pallium. (Nobis.)
N. Testa magna, ovalo-conica, ventricosa, ponderosa, in- ferne fulvo rubente pallido, medio late et intense rufo-fus- ca, superne fascia lutea larga picta ; spira brevi, conico-de- pressa, acuta, lutea vel alba; apertura semi-circularë, intus albido-fulvescente ; labio albo, crasso, antice convexo, su- perne incrassato, calloso : callo suprà umbilicum sulco transverso notato ; umbilico pervio, extus semi-lunari, ef- Juso, lutescente, angulo nullo spirali, funiculo ovato, albo, intus valde depresso umbilicum modificante.
Hab. Poulo-Pinang (Souleyet).
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Belle et grande espèce rapportée par M. Souleyet , as- sez semblable à la Vatica mamillaris Lamark (laquelle n’a pas de rapport avec l’Æelix mumillaris de Linné, qui est un Sigaret), en différant par sa coloration, son bord in- terne moins convexe en avant et son ouverture plus lar- ge , semi-circulaire et non point presque réniforme. Le sillon qui se voit à la base de sa callosité columellaire est moins large que dans la N. mamillaire; son canal ombi- Jical est plus étroit, sans trace d'angle saïllant; mais la callosité funiculaire a plus de largeur à la surface et plus le saillie à l'intérieur. La nôtre vient de Poulo-Pinang en Cochinchine, et celle de Lamark des Antilles.
Cette Natice est ovale, conique, épaisse, pesante, à tours convexes horizontalement et déprimés près de la suture ; les trois premiers sont jaunes ou blancs, selon les variétés ; le quatrième a sa base rouge-brun, et le cin- quième ou dernier présente trois zones différemment co- loriées. La zone supérieure est jaune, parfois bordée de blanc inférieurement ; la médiane, rouge-brun ; peu in- tense, et l'inférieure d'un fauve-rongeâtre : c'est la plus large de toutes. La spire, assez courte et saïllante , forme un cône surbaissé et aigu ; le dernier tour, ovale-oblique, est très-ventru et marqué de stries obliques d'avant en ar- rière, assez bien marquées pour ne rien Ôter du poli que montre la surface de cette coquille. La suture est superti- cielle. Ouverture oblique demi-ronde , plus haute que large, d'un blanc légèrement lavé de fauve. Lèvre in- terne épaisse, un peu ventrue en avant, blanche, et très calleuse au-dessus ; cette callosité est marquée au-dessus de l’ombilic d'un sillon transverse et superficiel, comme sur les V, mamillaris, mamilla et autres du même groupe. Ombilic profond, étendu en dehors en un canal semi-lu- naire blanc, dont la forme est occasionnée par un funi- cule ovale à la surface et très déprimé en dedans. Oper- cule cartilagineux. Bord externe tranchant.
— 399 — Dimension : Haut. : 55 mill.; larg. : 47 mill.
Ouverture : Haut. : 39 mill.; larg. : 22 mill.
Narica bahiensis. (Nobis.)
N. Testa ovata, ventricosa, solida, supernè cervina, in- fernè albido-cinerascente; spira vix exserta, conico-de- pressa, albida; anfractu infimo versus suturam compressius- culo; apertura obliqua, semi-circulari, intus rufo-fusca; la- bio oblique-subrecto, superne et extus callo, incrassato, me- dio sulco diviso; umbilico pervio, canali lato, intense luteo rufo , medio spiraliter anguloso.
Hab. la côte de Bahia.
Coquille ovale, ventrue, solide, à quatre tours de spire séparés par une suture superficielle; les trois pre- miers forment une spire très courte, en cône très dépri- mé, pointu et d'une couleur plus blanchätre. Dernier tour ovale, oblique, de couleur fauve-bleuâtre dans sa moitié supérieure et d'un gris-blanc dans l’inférieure, avec le sommet de ce tour légèrement étranglé sous la suture. Ouverture oblique, demi-ronde, d'un rouge-brun intense en dedans ; bord interne obliquement droit, ré- fléchi et calleux sur lavant-dernier tour ; la callosité di- visée dans son milieu par un sillon transversal peu pro- fond. Ombilic profond et étroit en dedans, élargi en de- hors en un canal large d’un roux-bran intense, avec un angle étroit et spiral dans le milieu; funicule effacé. Opercule cartilagineux.
Cette coquille a des rapports avec les individus moyens de la N. mamillaris Lamark ; elle en diffère par sa colu- melle non ventrue en avant, par son ouverture plus grande, et surtout par son canal ombilical constam- ment roux-brun intense, ayant l’angle interne de son ca- nal moins saillant , et par son funicule non apparent ni
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en dehors ni en dedans. La coloration de sa robe n'est pas la même, ni celle de l’intérieur de l'ouverture.
Dimension : Haut. : 28 mill.; larg. : 26 mill. Ouverture : Haut. : 20 mill.; larg. : 12 mill.
Obs. Cette espèce et la précédente ne sont peut-être que des variétés locales de la N. mamillaris Lamark; ce- pendant, elles sont constantes dans leurs caractères.
Narica funiculata. (Nobis.)
N. Testa orbiculata vel transversim ovata, ventricosa, alba, polita, nitida ; anfractibus quinis, superioribus spiram brevissimam vix exsertam efformantibus; sutura suboblitte- rata; infimo anfractu ovato-rotundato, oblique transversal; apertura obliqua , semi-rotundata, lactea; labio obliquo, crasso, supra calloso , superne anguloso: callo maximo; extus rotundato, umbilicum valde occultante.
Hab. les Philippines ou la côte du Coromandel.
Coquille demi-ronde dans le jeune âge et ovale trans- verse dans l’état adulte, d'un blanc.de lait uniforme, lisse et luisante, composée de cinq tours, dont les quatre pre- miers donnent lieu à une spire à peine saïllante, en cône très surbaiïssé et aigu au sommet. Tours séparés par une suture superficielle : le dernier, ovale transverse et très ventru. Ouverture oblique d’un bianc de lait, demi-ronde, ayant le bord externe tranchant, arrondi dans le haut et avançant fortement sur l'ouverture dans cette portion de la lèvre. Bord interne obliqué, convexe en avant, épais et réfléchi au-dessus de l’ombilic, sur l’avant-dernier tour en une lèvre épaisse, calleuse et anguleuse vers la jonction des deux bords; un sillon léger se remarque vers l'ombilic dans le jeune âge et s'efface de plus en plus dans l’état adulte, Ombilic tout à fait recouvert par une callosité épaisse, en forme de bouton convexe dans le
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jeune âge, mais ouvert postérieurement en arc, parce que la callosité en laisse une partie non occupée par elle; cet ombilic est alors bifide, comme Linné le nomme dans sa Ner. {Natica) canrena.
Par la forme constante du contour de son ombilic, par celle de sa callosité toujours plus robuste en dedans, par son bord interne moins ventru en avant, cette espèce se différencie de la W. pes-elephantis de Chemnitz.
Dimensions : Jeunes : Haut. : 22 1/2 mill.; largeur : 22 1/2 mill. Ouverture : Haut. : 18 mill.; larg. : 10 mill. —Adultes : Haut. : 33 mill.; larg. : 37 mill. Ouverture: Haut. 26 1/2 mill.; larg. : 15 mill.
Navwica stercus muscarum. Gwmelin.
N. Testa ovato-globosa, pallide lutescente glabra, cras- siuseula, punctis spadiceis undique adspersa; anfractibus senis, ventricosis, supra depresso-planis ; suturis angustis ; infimo subrotundo, parum transverso, superne spadiceo pallido late zonato et punctis in adultis per series zigzag-
formibus, interdum confluentibus , inferne luteo , punctis rarioribus ornato; spira valde exserta, conico-acuta; um- bilico parvo, callo spirali depresso modificato ; apertura valde obliqua, albida, in fundo fusco tincto ; labio interno
oblique recto, superne postice parum reflexo ; operculo tes- taceo.
Hab. la côte du Goromandel et Java.
Dimensions : Haut. : 35 mill.; largeur : 32 1/2 mill.
Ouverture : Haut. : 22 1/2 mill.; larg. : 10 mill.
Les jeunes individus sont presque globuleux.
Obs. Chemnitz n'a figuré que le jeune âge de cette es- pèce, et nous l'avons décrite dans l’état adulte. La N. ja-
vanica de Lamark en est une variété plus étroite, moins ventrue et à ombilie moins ouvert. Quant à la robe et au
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nombre des tours, elle ne diffère point de la coquille de Chemnitz ; elle est moins allongée que la N. pellis tigrina (W. maculosa Lamark), et en diffère encore par sa robe à tours fasciés de rouge-brun pâle dans la moitié supé- rieure.
C. KR.
Descriprion de coquilles nouvelles, par M. Perir 5 LA SAUSSAYE.
(Purpura GRATELOuPIANA nobis. (PI. VIIL, fig. 1.) (Notre collect.)
Testa ovata, biconica, crassa, imperforata, transversim ? 2 9 sulcata; anfractibus supernè angulatis ; columella subcallo- ù $ . . \ . sa, fusco-lutescente ; labro margine crenato, intüs costulis 4-5, fuscis ornato.
Long. : 29 mill.; larg.; 18 mil]. Hab. les Moluques.
Coquille ovale, biconique, épaisse, pesante , sillonnée transversalement, les tours de spire anguleux à la partie supérieure, columelle calleuse, d'un jaune nuancé de brun ; le bord du labre crénelé, le bord droit ayant in- térieurement quatre ou cinq côtes brunes, linéaires, mais qui s’élargissent en approchant de la marge.
Cette espèce est très voisine du ?. Gradata , Jonas, mais elle nous a paru en différer par sa forme générale, l'élévation de sa spire et les côtes brunes qui se trouvent constamment à l'intérieur. D'un autre côté, M. Jonas
au APS >
donne pour synonymie à son espèce la Purpura trigona de M. Reeve, qui est évidemment différente de la nôtre. Enfin celle-ci, qui n'habite pas les mêmes localités, pré- sente toujours les mêmes caractères, ou du moins nous avons vu entre les mains de M. le docteur Grateloup, à qui nous dédions cette espèce, un certain nombre d'exemplaires absolument semblables pour la dimension, la forme et la coloration.
Purpura Laurentiana nobis. (Notre collect.)
(PI. XII, fig. 2.)
Testa abreviata, globosa, crassa, imperforata; spira de- pressa, brevissima; 3-4 anfractibus, squamatis, squamis angustatis s@pè subcanaliculatis, ultimo anfractu transver- sim quadriseriatim tuberculato; apertura semi-ovata; fauce quinque dentata, roseo vel aurantiaco-lutea.
Long. : 20 mill.; larg. : 16 mill. Hab. Océan-Pacifique.
Coquille courte, globuleuse, épaisse, dépourvue d'om- bilic, à spire déprimée ; trois ou quatre tours, dont le dernier présente quatre rangs de tubercules placés en sé- ries transversales; ouverture semi-ovale d’un jaune vifet brillant , légèrement teint de rose ou d'orangé, comme dans la Aicinula digitata; quatre ou cinq dents sur le bord intérieur du labre.
Cette coquille est remarquable par la forme déprimée de sa spire et par les espèces de squamules dontelle est couverte, lesquelles, au premier aspect, ressemblent à des épines obtuses ; en les examinant avec attention , on reconnait que ces écailles sont en partie canaliculées, comme dans certains Spondyles.
Nous dédions cette espèce à M. le docteur Laurent.
— 404 — Burimus Cailliaudi, Nobis: (notr. Collec.) (PI. XIIE, fig. 3.)
Testa elongato-ovata, albida, epidermide luteo-cornea induta, subperforata ; anfractibus senis, subplano-convexis; columella obliqua; apertura subeffusa, intus albido-rosas- cente, labro expanso, vix reflexo, margine rosaceo-fulves- cente.
Long. : 60 imill. Larg. : 30 mill. Habite les îles Philippines. (I. Lucon.)
Coq. ovale oblongue, assez légère, d'un blanc nuancé de rose à l’intérieur, et couverte à l'extérieur d’un épiderme jaunâtre, plus intense sur le dernier tour; ouverture assez large, le bord droit épanoui, peu réfléchi, la marge d'un fauve rosacé, tirant sur la couleur lie de vin.
Gette espèce, qui se rapproche un peu des Bul. Dacty- lus, Sylvanus et Dryas, s'en éloigne cependant par divers caractères qui lui sont propres, tels que la présence d’un ombilic, sa contexture moins solide, le nombre de ses tours de spire, sa coloration et son ouverture plus évasée.
Nous dédions cette espèce à notre collaborateur M. Cail- liaud, comme une preuve de notre gratitude pour l'inté- rêt quil porte à la publication que nous avons fondée.
Bucaxum (nassa) Webbei, Nobis. (notr. Collec.) (PI. XIE, Gg. 8.)
Testa oblongo-conica, crassiuscula, sordidè albida, can- cellato-granosa; spira turrita, conico-acuta; anfractibus septenis, subconvexis, gradatis, sutura profunda discretis ; apertura ovali; labio sinuato, quadriplicato;, labro supra
reflexo , intus calloso et sulcato, sulcis inferis dentiformi- bus.
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Long. : 18 mill. Larg. : 11 mill. Habite la côte occidentale d'Afrique.
Coq. conique-oblongue, épaisse, blanchâtre, garnie de côtes longitudinales qui, traversées par des sillons assez profonds, présentent de fortes granulations ; spire conique aiouë ; les tours, au nombre de sept étages, avec une su- ture assez profonde; le bord columellaire sinué, garni de quatre plis ou dents, le pli supérieur bifide; le bord droit calleux, sillonné, les sillons inférieurs dentliformes.
Ce Buccin est remarquable par la forme etles accidents de l’ouverture qui la rapprochent de celle du Buc. retusum, Lam., que M. Gray a pris pour type d’un genre qu'il a nommé Demoulia. dans le Magazin of natural History de Charlesworth, ann. 1838.
Nous dédions cette espèce à M. Webbe, à qui nous devons de précieux renseignements sur la faune conchy- liologique des côtes occidentales d'Afrique.
AuxicuLA Scheepmakerr, Petit.
Testa oblonga , ponderosa, alba, epidermide olivaceo- virescente induta ; anfractibus octonis convexo-depressts, rugosis, supernè granulosis ; columella vix callosa, infernè crassa et biplicata; apertura elongata, obliqua, spiram œquante, intus cærulescente; labio incrassato, albo, infernè posticè subreflexo.
Hab. I. Sumatra.
Coquille oblongue, épaisse, blanche. couverte d’un épiderme d'un vert olivacé un peu clair; huit tours de spire, convexes-déprimés, rugueux, granuleux à la partie supérieure ; la collumelle peu calleuse, et ayant deux plis vers la partie inférieure ; ouverture oblongue, oblique, ayant à peu près la longueur de la spire, bleuâtre inté- rieurement, avec le bord marginal plus blanc; le bord
épais.
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Longueur, 84 mill.; largeur, 38 mill.
Longueur intérieure de l'ouverture, 39 mull.
Cette belle coquille appartient au genre Auricula, et se rapproche de l'Auricula midæ, mais elle en diflère par des caractères essentiels; ainsi, elle est plus oblongue; sa couleur est d’un vert olivacé assez clair, elle est moins granuleuse. Son ouverture surtout est moins longue et moins étroite que dans l'Auricule de Midas.
Nous devons la communication de cette belle espèce à M. Scheepmaker, d'Amsterdam, à qui nous nous faisons un plaisir de la dédier.
D
DE LA rAcuLTÉ attribuée à certaines espèces de Porce- laines (cyprœa) de reconstruire leur coquille.
A l’occasion de l’emploi fait par quelques Mollusques d’une sécrétion acide pour se loger dans l’intérieur des corps calcaires, nous croyons utile de rappeler qu'on a attribué à d’autres animaux de la même classe la faculté de se servir de cette sécrétion dans un t6ut autre but.
En 1845, M. Lowell Reeve fit connaître dans les procee- dings de la Société zoologique de Londres le résultat des observations faites par un officier de la marine anglaise, relativement à un procédé que l'animal des Porcelaines employait assez souvent pour reconstruire sa coquille. Avant de mettre ces observations sous les yeux de nos lecteurs, nous devons dire quelques mots des faits qui avaient appelé l'attention des conchyliologues sur cette même question.
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Il n'est point de collecteur qui n'ait remarqué que dans le genre Porcelaine (cypræa), et notamment dans quel- ques espèces, telles, par exemple, que la Cypr. tigris, on trouve souvent : 1° les coquilles dans l'état parfait et com- plet à différentes tailles; 2° des coquilles très volumineu- ses, ayant cependant le test très mince et l'apparence de coquilles jeunes ou plutôt à l'état imparfait.
Bruguière en tira cette conclusion que le Mollusque, après avoir formé une coquille complète, et ayant encore la faculté de grandir, se trouvait trop à l’étroit dans sa demeure, et qu'il la quittait pour en former une nouvelle plus en harmonie avec le nouveau volume de son corps. Lamark admit cette opinion dans son Histoire des Ani- maux sans vertèbres.
M. Deshayes combattit cette hypothèse, dans son arti- cle Porcelaine (Encyclopédie méthodique), en faisant re- marquer que l'animal est lié à la coquille d’une manière invincible, que ce sont des causes locales qui agissent sur le développement des individus, et que ce développement ne dépasse pas certain âge et certaines limites. Le savant conchyliologue ajoutait que, dans le genre Porcelaine, le terme de l'accroissement pouvait être d'autant plus voisin du jeune âge que l'animal a un puissant moyen de reje- ter au dehors de la coquille, par la sécrétion de son man- teau, toute la matière calcaire, qu'à l'exemple de presque tous les autres Mollusques, il ne peut déposer à l'intérieur ou sur le bord droit.
M. Deshayes a regardé avec raison l'hypothèse présen- tée par Bruguière et admise par Lamark comme étant en opposition avec les lois qui président à l'organisation des Mollusques; mais il n'a pas expliqué les causes de ce fait assez singulier qu'on rencontre souvent dans la famille des Cypræa des coquilles ayant en même temps un vo- lume très considérable, et la contexture mince et fragile d'un individu jeune : c'est ce point qui a éte traité par M, Lo-
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well Reeve, et voici ce qu'il dit dans l'ouvrage que nous avons cité plus haut.
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« Il est certain que l'animal de la Porcelaiue peut effec- tuer un changement très important dans sa coquille, durant une ou plusieurs périodes de sa vie, Ce fait est prouvé par les observations d’un officier de marine,. dont le récit rapporté ci-dessous, constate le phéno- mène dont il a été lui-même témoin oculaire : voici la lettre de cet officier :
« Mon cher Monsieur,
« Veuillez me permettre de vous adresser quelques observations sur les habitudes de la Cypræa, relative- ment à la manière dont elle refait elle-même sa coquille à un âge avancé, ce dont j'ai été personnellement témoin oculaire dans plus d'une circonstance. J'ai vu la Porce- laine se traîner dans quelque trou, à l'abri de la lumière, évidemment dans un but particulier. La grosseur de l'animal semblait être devenue trop considérable pour sa demeure ; il s’enflait graduellement et faisait fendre sa coquille : je pense que quelque puissant dissolvant ou fluide décomposant devait être répandu sur la sur- face extérieure de celle-ci parle manteau du Moïlusque, car le test semblait être d'une substance plus mince et d'une couleur plus sombre; la coquille ensuite dispa- raissait entièrement, la Cyprœæa prenait toute l'appa-
rence d’un Mollusque nu sans autre couverture que
son manteau membraneux, eten peu de temps elle sé- crétait une mince couche de matière glutineuse, qui, peu de jours après, prenait la consistance de la laque en écaille. À partir de ce moment, la croissance était plus rapide, elle se consolidait de plus en plus et deve- nait coquille adulte. Lorsque, pendant la première pé- riode de renouvellement , la coquille est mince et fra- gile, elle a toujours la forme de la Cymba, maïs je n'ai
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jamais réussi à conserver aucun individu dans cet état, à cause de son extrême fragilité. » A ce récit, M. Lovell Reeve ajoute les réflexions sui-
vantes :
« Il'est évident, d’après les observations du lieutenant Hawkey, que c'est seulement la partie extérieure de la coquille qui est détruite et reconstruite par l'animal, et que la partie columellaire reste intacte. L'animal ne refait pas complètement sa coquille, comme Lamark l’a pensé, mais il dissout la partie extérieure au moyen d'une sécrétion acide : toute trace visible de la coquille peut ainsi disparaître, sans que ce fait affaiblisse la proposition de M. Deshayes fondée sur l'opinion que le manteau est le seul organe sécréteur. Le manteau est toujours susceptible d'extension sur la coquille, et la même faculté, qui fournit à l'adulte Ja dernière couche d'émail, peut servir à la formation d'autant de couches superposées qu'il est nécessaire pour remplacer tout ce qui a été décomposé. Qu'il y ait une dissolution, cela ne fait aucun doute. L'animal s’enfle graduellement, dit le lieutenant Hankey, la coguille se fend, devient plus mince, se ternit el disparaït, ce qu'on peut admettre faci- lement, quand on se rappelle que le Murex possède la faculté de détruire les épines ou autres obstacles qui s'opposent à sa croissance, et que les Pholades et autres Mollusques térébrants ont le pouvoir de pénétrer dans les roches calcaires les plus dures.
« Il est an autre point du récit de M. Hankev auquel il importe de prêter attention et qui se rapporte à la formation de la nouvelle coquille. La matière gluti- neuse, qui a l'apparence de la laque en écaille, est si fragile qu’elle cède au toucher, ne prend pas la forme étroite et cylindrique des Bulles ; elle ne suit pas le plan originaire, en tournant autour de l’axe columellaire, mais elle prend la forme large et ventrue d'une Cymba :
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« elle se consolide rapidement, pour devenir coquille “ M id
« On peut conclure de ce qi précède que la Porcelaine « M à diverses époques de son existence, la fa- « culté de décomposer une certaine partie de la coquille « qui pourrait empêcher son développement, que le re- « nouvellement de cette portion du test s'accomplit dans « un espace de temps comparativement court, et que Ja « partie intérieure de la columelle reste intacte : on peut « supposer toutefois que ce travail n’a lieu que rarement, « et dans des conditions particulières. » Bien que les observations qui précèdent remontent déjà à quelques années, nous avons cru néanmoins qu'il ne serait pas sans intérêt de les reproduire dans le journal, d'abord parce que beaucoup de nos souscripteurs n'ont pas sous la maïn les proceedings de la Société zoologique de Londres, et, en second lieu, parce que les circons- tances rapportées par le lieutenant Hankey et les con- séquences qu'il en tire tendent à prouver qu'à côté de Ja sécrétion calcaire il y aurait aussi chez les Mollusques une sécrétion acide, fait important et qui mérite d’être étudié désormais avec un grand soin. C’est donc pour provo- quer de nouvelles observations que nous apppelons sur cet objet l'attention des personnes qui seront en position de se livrer à ce genre de recherches.
S. P:
Osservarion sur la Verita scabricosta, Lamark.
M. Recluz avait fait, il y a déjà un certain nombre d'années, la description de la Ver. seubricosta, Lam., sur
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l'exemplaire unique de la collection du prince Masséna, et c'est cette description qui a été reproduite dans le Journal de Conchyliologie, page 287. M. Recluz n'ayant pas eu le temps d'examiner de nouveau l’exemplaire d’a- près lequel nous avons représenté cette coquille, planche 11, 6g. 1-2, n’a pu la comparer alors avec les espèces voi- sines, et il l’a inscrite dans son catalogue synonymique (pag. 284), à la suite de la Verita ornata, Sow.;, mais il a reconnu depuis que ces deux espèces n'en font réellement qu'une, et que le nom donné par M. Sowerby doit dé- sormais Venir en synonymie, celui de Lamark ayant la priorité. L’exemplaire d'après lequel cet auteur a fait sa description, et qui est figuré dans le journal. pl. 11, fig. { et 2, n’a point cette teinte rougeâtre qu'on retrouve presque toujours sur les exemplaires rapportés des côtes Quest de l'Amérique septentrionnale. S.1P:
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
MorLusques MÉDirERRANÉENS observés, décrits, figurés, cromolithographiés d’après nature, sur des modèles vivants, par J. B. Véranv, membre correspondant de l’Académie royale des sciences de Turin, etc.
Malgré toutes les observations recueillies depuis un certain nombre d'années sur les animaux mollusques, la malacologie est encore aujourd'hui, on peut le dire, une des parties les moins avancées de la zoologie. Combien de ces animaux, en effet, dont on ne connaît que l'en- veloppe solide? combien d’autres sur lesquels on n'a que des notions vagues, incomplètes ou inexactes? Cet
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état d'imperfection de nos connaissances sur cette partie de la science, doit être attribué en grande partie à la dif- ficulté réelle du sujet. Les Mollusques, en effet, se pré - tent bien moins à l'observation que la plupart des ani- maux appartenant aux aulres groupes du règne animal; chez les animaux vertébrés et même dans le plus grand nombre desanimaux sans vertèbres, les caractères qui ser- vent à la distinction et, par suite, à la classification des es- pèces, sont généralement fixes, invariables ; il n’en est pas ainsi chez les Mollusques; les parties, sur lesquelles reposent ces caractères, sont ici, comme on le sait, essentiellement variables dans leur forme; elles s’altèrent toujours plus ou moins complètement après Ja mort; il en résulte, pour l'étude, des difficultés souvent très grandes qui n'ont pas permis jusqu'à présent de caractériser d’une manière suffisante la plupart des êtres qui composent cet embran- chement, et d'apporter par conséquent tous les perfec- tionnements nécessaires à leur disposition méthodique. Il est donc bien à désirer que de nouvelles observations, faites avec exactitude et précision, viennent remplir les lacunes que la science présente encore à cet égard, et mettent ainsi un terme aux doutes et aux incertitudes des zoologistes.
L'ouvrage dont nous avons à parler nous semble avoir été conçu dans ce but. L'auteur, M. Vérany, à qui la science doit déjà d'importants travaux, a réuni sur les Mollusques de la Méditerranée qu il explore, sous ce rap- port, depuis plusieurs années, un nombre considérable d'observations dont on peut apprécier tout l'intérêt par celles qu’il a déjà publiées et dont nous allons rendre un compte succinct dans cetarticle.
M. Vérany a consacré la première partie de son travail aux Céphalopodes; dans une seconde partie, il doit faire connaître les Ptéropodes et les Gastéropodes appartenant aux ordres des Nucléobranches, des Nudibranches et
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des Scutibranches. Quoique l'auteur n'ait encore an- noncé que ces deux parties, nous avons tout lieu de croire qu'il étendra aussi son œuvre aux autres grou- pes du type des Mollusques ou, tout au moins, de la classe des Gastéropodes.
La première partie consacrée, comme nous venons de le dire, à la classe des Céphalopodes, se compose de 40 planches in-4°, dans lesquelles sont représentées près de cinquante espèces appartenant à la plupart des divisions génériques élablies dans cette classe, et dont la plupart sont dues aux recherches de M. Vérany.
Le genre ELÉDON, qui commence cette série, est repré- senté par trois espèces qui sont: l'Æledon moschatus (Leach), l'£ledon aldrovandi (Delle-Chiaje), et une troi- sième espèce que M. Vérany a ajoutée à ce genre, sous le nom d'£ledon Genet.
Le genre Pourr, octopus, qui vient ensuite, comprend onze espèces qui, à l'exception des ©. vulgaris (Lamk.), tetracirrhus (Delle-Chiaje), macropus (Risso) et tuberculatus (Blainv.), sont encore toutes dues aux recherches de l’auteur. Parmi celles-ci, se trouvent les deux espèces re- marquables que Férussac, à qui M. Vérany les avait gé- néreusement communiquées, a fait connaître sous les noms d'O. catenulatus et velifer, et une autre espèce qui nous a paru aussi fort curieuse par la longueur et la gracilité des bras, et qui est désignée sous le nom d’O. L'ilippi.
Après le genre Poulpe, se trouve placé le genre Tremoc ropus, établi par M. Delle-Chiaje pour une espèce de Poulpe qui a la plus grande analogie avec l'O. velifer, et qui sembie même n'en différer extérieurement que par l'existence de quatre grands pores aquifères situés, deux en dessus, et deux en dessous de la tête. M. Vérany pa- raîtavoir adopté ce genre qu'il a reproduit d'après ses propres observations.
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Deux planches consacrées au genre ARGONAUTE, mon- trent le Céphalopode que la plupart dés naturalistes dési- gnent sous ce nom, sorti de sa coquille, et dans ses diffé- rens rapports avec celle-ci, pendant la natation.
Le genre Hisrioreurue, établi par M. d'Orbigny pour une autre espèce remarquable de Céphalopode que Férus- sac avait rapportée au genre Cranchie, sous le nom de C. Bonelliana, et dont la découverte est encore due à M. Vérany, renferme maintenant une seconde ‘espèce qui se rapproche beaucoup de la première ou de l'espèce type par l'ensemble de ses caractères , maïs qui s'en dis- tingue cependant d'une manière assez tranchée par les proportions des bras qui sont tout à fait différentes. Cette espèce appartient également à M. Vérany, qui l’a dési- gnée sous le nom d'A. Ruppelii.
Après le genre SérioLe, qui ne contient qu'une seule espèce, la S. rondelettis (Gesner) , vient le genre Rossia, établi pour des Céphalopodes qui offrent la plupart des caractères des Sépioles, mais en différent par la forme de l’osselet intérieur, qui est un peu différente, et surtout par la disposition du bord antérieur du sac, qui est distinct tout autour du corps, comme dans la plupart des Céphalopodes décapodes ; ce dernier géitre contient deux espèces : la À. Macrosoma (Delle Ghiaje), et une au- tre espèce découverte par Ruppel à Messine, et nommée R. dispar par ce naturaliste.
Le genre SEICHE n'est représenté dans la Méditerranée que par un petit nombre d'espèces ; nous n’en trouvons, dans l'ouvrage de M. Vérany, que trois, qui sont : la S. oficinalis (Linné), la S. elegans (Blainv.) et la S. bisseria- lis (Montfort).
Jl en est de même du genre SePloTEuTRE, qui n’est même représenté que par une seule espèce, la S. sicula, recueillie par Ruppel à Messine.
Vient ensuite le genre VeraniA, établi par M, Krohn
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pour un Céphalopode recueilli à Messine par ce natura- liste, et qui est fort remarquable sous plusieurs rapports, entre autres par la présence de crochets sur tous les bras, à l’exception des bras pédonculés ou tentaculaires qui sont armés de ventouses seulement, et qui, contruire- ment à ce qui a lieu d'ordinaire dans les Céphalopodes décapodes, sont beaucoup moins développés que les bras ordinaires. Les Céphalopodes du genre ferania présen- tent donc l'inverse de ce qui existe dans les Onychoteu- thes ; ils diffèrent en outre de ces derniers par la forme de l’osselet qui est semblable à celui des Galmars, de la division des Calmars-plumes de M. de Blainville.
Le genre Onvcuoreurne ne renferme que deux espè- ces : l'O. Lichtensteinit (Férussac) et une seconde espèce, qui appartient à M. Vérany, et quil a désignée sous le nom d'O, Arohni; c'est donc encore un genre quicompte peu d'espèces dans la Méditerranée.
Le genre Exorcoreurue, formé par M. d'Orbigny pour des Céphalopodes qui ressemblent beaucoup à ceux des deux genres précédents, mais qui en diflèrent surtout par la présence de crochets sur tous les bras, :se trouve repré- senté par trois espèces, dont deux, les Æ. margaritifera et verantii, sant dues à Ruppel, et la troisième, VE. owent, à M. Verany.
Le genre Carmar (Loligo) est, avec le genre Poulpe, le plus nombreux en espèces; il comprend également onze espèces, dont sept ont encore été trouvées et dénommées par l’auteur; les autres sont le Z. sagittata (Lamark), le L. todarus (Delle Chiaje), le L. Fulgaris (Lamark) et une espèce décrite par Ruppe! sous le nom de Z. œquipodu.
Une des découvertes les plus intéressantes de M. Vé- rauy dans la casse des Céphalopodes, est, sans contredit, célle du Mollusque de ce groupe, que Férussac a rap- porté au genre Loricorsis sous le nom de L, veranir, et dont M. d'Orbigny a fait depuis, peut-être avec raison,
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un genre nouveau sous le nom de Cmiroreurms; cette es- pèce, une des plus curieuses de la classe , est reproduite par l’auteur avec des détails qui la font connaître de la manière la plus complète. Deux autres espèces, également fort remarquables, sont encore placées dans ce genre, l'une, découverte par Ruppel et désignée par ce natu- raliste sous le nom de ZL. vermicularis, autre, appelée L. zygæna par M. Vérany ; mais ces deux espèces appar - tiennent-elles réellement au genre Loligopsis ou Chiro- theuthis? {1 nous paraît possible d'avoir quelques doutes à ee sujet.
Dans l'analyse très succincte que nous venons de don- ner de cette première partie de l'ouvrage de M. Vérany, nous nous sommes presque borné à une simple énumé- ration des espèces qui s'y trouvent mentionnées ; l’auteur n'ayant pas encore publié le texte de cette partie, nous renvoyons à plus tard un examen plus approfondi de ses observations et lorsqu'elles nous seront mieux connues par leur publication.
Nous n'apprécierons donc guère ici que la partie ico- nographique du travail de M. Vérany , la plus impor- tante, à notre avis, car les descriptions les plus longues et les plus détaillées ne peuvent jamais suppléer de bonnes figures; notre auteur paraît avoir parfaitement compris tout ce que les ouvrages de malacologie laissent générale - ment à désirer sous ce rapport, et par conséquent tout ce qu’il y avait à faire pour répondre aux besoins de la science. Dessinateur habile autant qu'observateur exact et consciencieux, M. Vérany a donné, de toutes les es- pèces de Céphalopodes qu'il a pu étudier, des figures représentant ces espèces sous les aspects les plus divers, dans leur ensemble comme dans leurs détails; les chan- sements si remarquables qui, chez ces animaux, se mani - festent dans la coloration et dans l’état de la peau, chan- zements que des observateurs inattentifs ont pu prendre
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pour des caractères spécifiques ; les différences qui tien - nent au sexe, et d'autres particularités ont été indiquées par lui avec un soin et une vérité que nous ne saurions trop louer. Nous ajouterons que les procédés de la cro- molythographie employés par ce naturaliste paraissent lavoir très bien servi pour rendre l’aspect et, si l'on peut ainsi dire, la physionomie de ces animaux.
Nous avons dit qu'à la suite des Céphalopodes, M. Vérany devait, dans une seconde partie, faire connai- tre les Ptéropodes et les Gastéropodes appartenant aux ordres des Nucléobranches, des Nudibranches et des Tectibranches. Cent espèces au moins, dont plus de la moitié nouvelles, doivent être représentées dans cette se- conde partie. L'ordre des Nudibranches, devenu aujour- d'hui un des plus remarquables par le nombre et la varicté des espèces, est, d’après ce que nous croyons sa- voir, celui qui se trouve surtout enrichi par les découver- tes de l’auteur. Ainsi, dans la famille des Eolidiens seu- lement, M. Vérany a pu recueillir une admirable série d'espèces dont plusieurs formeront probablement des divi- sions génériques nouvelles. Les recherches de ce natura- liste viendront donc compléter celles qui ont été faites, dans ces dernières années, sur les Mollusques de ce groupe, par un assez grand nombre de zoologistes , mais surtout par MM. Alder et Hancock, qui en ont publié récemment, en Angleterre, une si belle monographie. Ses observa- tions forn:eront également un complément nécessaire de celles que la science doit déjà à MM. Risso, Delle-Chiaje. Deshayes, Cantraine, etc., sur les Mollusques de la Mé- diterrauée.
L. SouLeyer.
Hi
Norss, on an examination of Lamarck’s species of fossil terebratulw by 1h. Davinson. (Aunals and magaz. of jardine, juin 1850.)
Revue critique des espèces de Térébratules fossiles de Lamarck, par M. Davidson, accompagnée de trois planches.
Ce serait mal servir les intérêts de Ja science, si nous négligions d'attirer l’attention des lecteurs du Journal de Conchyliologie sur un opuscule récemment publié par M. Davidson. Ge savant est déjà connu por les recherches assidues qu'il a entreprises sur toute la classe des Brachio- podes. Des matériaux immenses ont été rassemblés par lui avec une louable persévérance; il s’est attaché surtout à découvrir la structure intérieure des espèces fossiles, et il est parvenu à réunir sur ce sujet plusieurs milliers de dessins exécutés par lui-même sur les pièces originales.
Dans le cours de ses investigations, M. Davidson à souvent éprouvé de l'embarras, pour reconnaître les es- pèces mentionnées par Lamarck, dans son Æistoire des animaux sans vertèbres. Dans la seconde édition de cet ouvrage, nous n'avons pu annoter, autant que nous l'au- rions voulu, cette parlie importante des travaux du célè- bre professeur, parce que nous n'avons pu avoir à notre disposition les matériaux qu'il possédait dans sa collection. Aussi nos remarques sur les Térébratules en particulier ont laissé bien des espèces incertaines, puisque, pour elles, Lamark n'avait ni figures ni synonymie à citer.
M. Davidson, profitant des bonnes dispositions des détenteurs actuels des espèces de Lamarck, obtint la com- munication des types eux-mêmes, nommés par lui, tant dans Ja collection du Muséum que dans la sienne propre. Aïdé de cette communication aussi généreuse qu'éclairée, à laquelle nous -ne-saurions trop applaudir, M. Davidson à publié récemment un travail plein d'in- térêt sur les Térébratules inscrites dans l’ÆHist. nat. des animaux sans vertèbres. La concordance synonymique est
= #fet
établie d'une manière certaine; des notes critiques sont ajoutées à presque toutes les espèces, et quand on en a reconnu la justesse ct l’apropos, on éprouve le regret de trouver si-peu d'espèces dans l'ouvrage de Lamark. On ai- merait à voir passer sous les yeux de M. Davidson toutes ces espèces obscures et contestées qui encombrent l'his- toire des Brachiopodes : on sent qu'il est en état de ré- pandre sur elles de vives lumières.
A son texte si intéressant par lui-même, l’auteur à joint la figure dés types de Lamarck ; toutes ces figures, dessi- nées par l’auteur ont une perfection qui les ferait envier des plus habiles artistes.
Cet opuscule de M. Davidson sera consulté avec fruit, non-seulement par les conchyliologues, mais encore et surtout par les paléontologistes. qui y trouveront le moyen de classer avec certitude des espèces dont la nomencla- ture était restée incertaine, et souvent attribuée à d’autres naturalistes qu'à celui auquel elle appartient de droit.
A la suite de cette revue des Térébratules de Lamarck, M. Davidson a ajouté une note sur la structure intérieure de plusieurs espèces intéressantes de Térébratules fossiles, et il a fait connaître un genre nouveau, sous le nom de W'altonia, pour la Terébratula sanguinea, dans laquelle les osselets intérieurs prennent une disposition comparable à celle du Magas pumnilus. Nous ne voulons pas actuellement discuter la valeur du genre nouveau : seulement, nous témoignerons Île regret de voir un observateur aussi consciencieux que M. Davidson se soustraire à la règle im- prescriptible de la zoologie, d’après laquelle toutes les espèces ét tous les genres nouveaux doivent être caracté- risés dans la langue latine, langue la plus universelle, et par conséquent la seule scientifique. Espérons que dans les travaux plus considérables qu'il prépare, M. Davidson corrigera ce léger défaut, qui est un obstacle sérieux à d'introduction des travaux des paléontologistes dans le cœur même de la zoologie. DESHAYESs.
+ AE
Inpicis GENERUM MALACOZOORUM PRIMORDIA. Autore À. N. Herrmannsen, D. M. 2 vol. in-8°. Cassel.
Inpex des genres adoptés dans la classification des Mollusques, par M. A. N. Herrmannsen, D. M. Cassel. 1846-1847.
Bien que l'ouvrage dont il s’agit soit publié depuis trois ans, nous avons pensé qu'il serait cependant utile de le signaler à l'attention de nos iecteurs, parce que nous le croyons encore peu connu, du moins en France.
Ï nest point de conchyliologue qui, ayant à s'occuper de l'étude d'une famille ou d’un genre de Mollusques, ne soit obligé de compulser les ouvrages dans lesquels il sait ou présume que Île même sujet a été traité; or, pour faci- liter ce genre de recherches, chacun a bien soin de pren- dre à l'avance des notes, et de les classer dans un ordre méthodique, de manière à pouvoir, au moment du besoin, retrouver la série des livres qu'il doit consulter : ce tra- vail, résultat de tant de labeurs et de peine, on le garde précieusement, sans le communiquer, et c'est chose assez naturelle. Un Allemand, M. Herrmannsen, a pensé que le moment était venu d'en faire le sujet d’une publication spéciale, pour ce qui concerne la Gonchyliologie ; il s'est inis à l’œuvre, et il a publié, sous le titre de Primordia indicis generum malocozoorum, un ouvrage dans lequel sont inscrits, par ordre alphabétique, les noms de clas- ses, d'ordres, de familles, de genre et de sous-genres connus. Pour chaque nom de famille, tribu, genre, etc., l’auteur donne par ordre chronologique la série des ou- vrages, annales, mémoires, dans lesquels la matière a été traitée scientifiquement; à la suite de chaque article se trouvent les synonymies. Les indications, présentées sous une forme abrégée, sont néanmoins très claires.
Il suffira d’avoir lu ce peu de lignes pour reconnaître que M. Herrmannsen, en publiant son travail, a rendu
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un très grand service aux amis de la science, et chacun d'eux s’empressera de placer dans sa bibliothèque un ou- vrage qu'il aura souvent à consulter, sauf à le rectifier ou à le compléter dans certaines parties. À cette occasion, et dans la vue d’être utile aux personnes qui achèteront l'ouvrage, nous les engagerons à faire intercaller entre chaque feuille du volume un feuillet blanc destiné à re- cevoir les corrections ou annotations qui pourront être signalées, car, sans en faire l’objet d'un reproche à M. Herrmannsen, nous devons dire que ses citations ne sont pas toujours exactes, et ses articles toujours coin- plets; ainsi, par exemple, nous ne nous expliquons pas comment il a attribué à M. Gray la création du G. Meri- topsis, qui a été établi en 1832 par M. de Grateloup, dans les Annales de la Société linnéenne de Bordeaux, ouvrage cité souvent cependant par M. Herrmannsen.
Quoi qu'il en soit, et malgré les erreurs qui ne pouvaient manquer de se glisser dans un travail aussi considérable, nous n'en regardons pas moins le livre dont il est ques- tion comme une œuvre d’une haute utilité pour les hom- mes d'étude ; mais nous adresserons à l’auteur, ou plutôt à l'éditeur, un reproche, ou si l’on veut une observation qui n’est pas sans importance : il s'agit du prix de l’ou- vrage (33 fr.), prix réellement trop élevé eu égard du moins à la composition au point de vue matériel; c’est une chose fâcheuse, parce qu'on devrait faire en sorte de mettre des travaux aussi utiles à la portée du plus grand nombre possible de lecteurs.
D'un autre côté, ce n'est pas sans danger pour l'éditeur lui-même, qui s'expose à voir refaire cet ouvrage pat quelque étranger, lequel mettant à profit l'œuvre de son devancier, pourrait le modifier, le rectifier et le complé- ter, et en même temps le livrer à moitié prix. L’opéra- tion, commercialement parlant, serait encore bonne, nous le croyons ; elle profiterait aussi à la science, et nous ne
2. A
serions pas surpris d'apprendre bientôt la prochaine pu- blication d’un nouvel /ndex generum malacozoorum.
SE
CaracoauE Des Coquirres DE L'ILE DE Conse, par M. Requien, administrateur du Museum d'Avignon. In-8°, 1548.
En parlant dernièrement (page 324) des collections géographiques ; et des travaux publiés sur les coquilles propres aux côles de la France, nous émettions le vœu de voir les conchyliologues se livrer à de nouvelles re- cherches, dont le résultat serait probablement d’augmen- ter d’une manière notable la série de nos espèces. Nous ignorions alors que M. Requien, administrateur du Mu- seum d'Avignon, avait fait paraître, à la fin de 1848, un catalogue des coquilles recueillies par lui dans l'intérieur et sur les côtes de l'Ile de Corse. Ge savant ayant bien voulu nous envoyer dernièrement un exemplaire de son travail, nous nous empressons de réparer une omission involontaire.
M. Requien donne, dans ce catalogue, la liste de six cent vingt-quatre espèces de Mollusques, parmi lesquelles il y en a environ cinquante qu'il considère comme iné- dites, et dont il donne la caractéristique en termes clairs, mais parfois sous une forme un peu trop concise; ces cinquante espèces sont réparties dans vingt-six genres, dont sept appartiennent aux bivalves, et dix-neuf aux univalves.
M. Payraudeau, son devancier, n'ayant trouvé dans les mêmes localités que trois cent vingt-quatre espèces, la liste des espèces particulières à la Corse se trouve presque doublée par le fait des recherches de M. Requien. Toute- fois, ce dernier fait remarquer, tout en les citant, qu'il n’a
= 4 —
pas rencontré soixante-quatre des espèces indiquées par Payraudeau.
L'auteur du nouveau catalogue reconnait, au surplus, qu'il n'a pas exploré toutes les parties de la Corse, et que son intention est d'y revenir pour compléter ses recher- ches, afin de pouvoir publier plus tard une histoire natu- relle des Mollusques de cette île, avec la description dé- taillée et la figure de toutes les espèces nouvelles.
Nous exprimerons ici notre vif désir de voir réaliser cet excellent projet, dont l'exécution ne pourrait tomber en meilleures mains, car M. Requien est aussi bon obser- vateur qu'habile collecteur.
9: P:
CATALOGUE DES COLLECTIONS du Museum d'histoire na- turelle de Paris, par MM. les professeurs de cet cta- blissement.
La maison de librairie de Gide et Baudry annonce sous ce titre la prochaine publication du catalogue général des collections du Museum de Paris. Elle a déjà même misen vente : Une première livraison du catalogue entomologt- que, catalogue des Coléoptères, dressé par MM. Miixe- Epwarps, BLancuarp et Lucas.
On annonce, comme étant sous presse : le calalogue des Mammifères et celui des Reptiles.
Il est probable, bien que les éditeurs n'en parlent pas, que nous verrons paraître aussi bientôt le catalogue des collections conchyliologiques de cet établissement natio- nal, dont on ne connaît les richesses que bien imparfai- tement.
La publication dont il s’agit était vivement réclamée depuis longtemps, et les noms des honorables profes- seurs du Jardin des Plantes ne nous laissent aucun doute sur l'exactitude d’un travail qui prendra, sous leur plume,
=
un caractère scientifique. Toutefois, nous ferons dés à présent une observation que voici :
Le catalogue général des collections du Museum n'est pas seulement une œuvre de science, destinée à prouver les connaissances étendues de nos savants professeurs ; c'est aussi, et peut-être avant tout, une opération d'ordre; c'est un inventaire des richesses renfermées dans l'établis- sement, et il nous semble qu'à ce titre le travail aurait dû être entrepris sous les auspices de l'administration su- périeure, et exécuté, sous sa direction, soit aux frais de l'Etat, soit au moyen d'un traité, en vertu duquel les catalogues auraient pu être livrés à un prix raisonnable.
Il est évident qu'au prix de cinq francs, fixé par les éditeurs pour chaque livraison, le catalogue des col- lections nationales du Jardin des Plantes coûtera fort cher (1). Dès lors, cette publication prend, selon nous, un tout autre caractère que celui qu'elle devrait avoir.
Au surplus, nous tiendrons nos souscripteurs au cou- rant de la publication du catalogue des mollusques et des coquilles vivantes et fossiles. Nous nous bornerons au- jourd'hui à exprimer le vœu que la personne chargée de diriger cet important travail, adopte le plan tracé par M. Milne-Edwards pour le catalogue de la collection entomologique.
Se
Tue zooLoeyx of the voyage of Samaranc under the command of capit. Belcher 1843-46. Morzusca. by, Lowezz Reeve et Arru. Apams
ZooLocir du voyage du bâtiment le Samarane, sous le
{14) La première livraison contient le catalogue des Cétoineset d’une partie des Mélolonthes, environ {,000 espèces : on peut, d’après cela, éstimer que le catalogue seul des Coléoptères exigera au moins 25 à 30 livraisons.
= 4% —
commandement du capitaine Belcher, pendant Îles années 1843-46 — Partie Mozzusques. in-4°, avec 24 planches coloriées.
Cette publication, entreprise en 1848 et terminée en 1850, prouve de nouveau avec quel soin le capitaine Belcher s'est attaché, pendant la campagne du Samarang, à enrichir le domaine de la conchyliologie. On trouve, en effet, dans cet ouvrage, la description et la figure de plus de 260 espèces nouvelles recueillies, pour la plu- part, dans les mers qui baïgnent les côtes de Borneo et de la Chine. Pour un certain nombre de ces espèces, MM. Reeve et Adams ont fait représenter les organes ex- térieurs des animaux; mais, ce qui intéressera le plus les anatomistes, ce sera le travail donné par M. le profes-
seur Owen, sur l'animal de la Spirule, quoique les figu- res laissent à désirer.
Die senceen nach naturlicher Verwandtschaft systema- tisch geordnet von. J3.-Ch. Arsers. 1 vol. in -8°. Ber lin, 1850.
Les Hérices classées systématiquement d'après leurs rapports naturels, par M. J.-Ch. Azsers, docteur- médecin. Berlin, 1850. 1 vol. in-8° de 262 pages.
M. Albers a fait paraître, dans le courant de cette an- née, l'ouvrage dont le titre, qui précède, promet plus qu'il ne pouvait tenir. Tout le monde sait qu’on a divisé à J'infini la famille des Hélices, à ce point que l'on compte aujourd hui près de 300 noms attribués par divers au- teurs à des groupes soi-disant distincts, et toujours éta- blis d’après leurs rapports naturels. Un bon nombre de ces conchyliologues se sont contentés, le plus souvent, de réunir les noms de quelques Hélices ayant entre elles
28
— is
quelque analogie, et de dire : Voici mon genre A, voila mon genre B; tâchez, si vous le pouvez, d'en découvrir la caractéristique. M. Albers y a mis plus deconscience, car il donne, pour chacun des groupes qu'il établit à son tour, une indication des caractères qui doivent servir au classement des espèces.
L'auteur admet, dans la famille des Hélicidées, 23 gen- res qu'il sous-divise en 158 sous-genres, auxquels il ap- plique des noms particuliers, parmi lesquels il en est 87 nouveaux qu’il est parvenu à trouver, ce qui aujour- d'hui nest pas chose facile. Il n’y a pas moins de 50 noms de sous-genres dans le genre Bulimus.
Parmi les 158 groupes admis par M. Albers, il en est beaucoup qui ne comptent qu’un petit noinbre d'espèces : il yen a 30 qui semblent ne devoir se composer que d’une seule, du moins quant à présent.
Les caractéristiques sont en général un peu vagues, et l'on y rencontre trop fréquemment les mots sæpius, plus minus-ve, etc.
Enfin, c’est sur la forme de la coquille seule que l’au- teur a établi ses nombreuses divisions, la coquille devant, d’après lui, être considérée comme l'empreinte de l'ani- mal lui-même, avec lequel elle a une conformité organique constante.
On peut pressentir, d’après ce rapide exposé, que nous ne regardons point le nouvel essai tenté par le savant docteur de Berlin comme devant être d'une grande utilité pour le progrès de la science, dont la nomenclature va se trouver surchargée de près d’une centaine de noms nou- veaux ; néanmoins, nous devons rendre cette justice à l'auteur, qu'il a mis dans son travail plus de soin qu'au- cun de ses prédécesseurs, qu'il y a joint de très bonnes observations sur la distribution géographique des espè- ces, et que les divisions qu’il a établies pourront souvent mettre le zoologiste sur la voie à suivre dans l'étude des animaux.
— 4927 — En résumé, l'ouvrage de M. Albers, s’il laisse à dési- cer, sera cependant indispensable à tous ceux qui vou- dront s'occuper spécialement de la famille des Hélicidées.
L'auteur décrit aussi un petit nombre d'espèces nou- velles. S: P.
Die LEBENDEN SCHNECKEN up MuscueLn der umgegend Berlins , beschrieben von. Fried. Sren. Berlin, 1850.
Carazoeue descriptif des Mollusques et coquilles vi- vantes des environs de Berlin, par M. Fr. Srein. 1 vol. in-12. Berlin, 1850.
M. Stein a donné dans ce petit ouvrage la série proba- blement complète des Mollusques qui se trouvent aux en- virons de Berlin, à la distance d’une dixaine de lieues.
73 espèces sont représentées sur trois planches.
CHARARTERISTIK DER SCHICHTEN UND PETREFACTEN, des Sachsisch-bomischen Kreidegebirges sowie der Vers- teinerungen von Kieslingswalda, von D' Hanns Bruno Geinirz.
DECRIPTION DES TERRAINS CRÉTACÉS ET DES FOSSILES DES MONTAGNES DE LA BOHÈME SAXONNE, ET DES FOSSILES ou KiesciNG@swALDA, par le docteur H. Bruno Geinrrz, professeur de minéralogie à l'École royale des sciences de Drespe; un vol. in-4°, avec 31 planches noires. Leirzic, 1850.
M. le docteur Geinitz a réuni dans ce volume divers travaux qu'il a fait paraître en 1839, en 1840, 1842 et 1843, en y apportant quelques modifications ou correc- tions qui devaient être la conséquence des découvertes nouvelles, ou d'ouvrages publiés postérieurement.
— 428 —
La publication dont il s’agit ici se recommande, en outre, par une baïsse considérable de prix : le volume ne coûtant aujourd’hui que 14 francs.
PALOEONTOGRAPHICA : Beitrage zur naturgeschichte der Vorwelt. Von D' #ilh. Dunrker und HERMANN von Msver. 3. band., 1"° lieferung. Cassel 1850.
PazéonrocrApnte. Mémoires pour faire suite aux tra- vaux de nos prédécesseurs sur l'Histoire naturelle, publiés par les soins de MM. les docteurs W. Dux- KER et Hermann DE Meyer; in-4°, 1850; 3° vol., 1"° livraison, avec 10 planches.
Cette premitre livraison du 3° volume de la publication entreprise par MM. H. de Meyer et W. Dunker contient deux Mémoires dont le plus important est l'œuvre de M. Ad. Romer, et a pour objet de faire connaître, au point de vue paléontologiqne, la constitution géologique des montagnes nord-ouest du Hartz.
La livraison est accompagnée de cartes et de {0 plan- ches dont les figures sont dessinées avec soin.
DAS QUADERSANDSTEINGEBIRGE ODER KREIDEGEBIRGE IN DeurscnLanD, von Æan. Bruno Gximrz.
LES TERRAINS CRÉTACÉS DE L' ALLEMAGNE, par H.B. Gei- NITZ ; in-12. Freiberg, 1849-1850.
M. Geinitz publie, sous le titre qui précède, un Cata- logue des fossiles qui se trouvent dans les terrains créta- cés des diverses parties de l'Allemagne. Deux livraisons ont déjà paru, et chacune d’elles est accompagnée de six planches lithographiées.
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— 429 —
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LISTE DES SOUSCRIPTEURS-FONDATEURS.
BoucHArD-CHANTEREAUX,
MM. Anams, à Ambherst. AUCAPITAINE, La Rochelle. Bacçua, D.-M, Nantes. Bara (abbé), Lorient. BARTHÉLEMY, Marseille. Beau, Guadeloupe. Beraun, Angers. BERNARD, Paris. Biaxconi, Bologne. Bizneusr DE SainrT-GEorGEs, Lorient. Boissy (de), Nantes. Boivin, Paris. BonNEau, Marseille. BoucauLr, Semur.
Boulogne-sur-Mer.
CaicLiaup, Nantes. CaizLo, Le Croisic. CANTRAINE, Gand. CATELIN, Marseille. CHARPENTIER (de), Bex. Conpucné, Toulouse. Couperr, Bordeaux. Crosse, Paris. CrozET, Marseille. Cuminc, Londres.
— 430 —
Daniez, D.-M., Dannecy,
Davipsow, Dezze-Cmayr, Desuayes,
DE LaLan»E (abbé), DELESsERT,
Dezsos,
Desmarriz, D.-M.; Desmouins (Charles), D'Orrienx (Alcide), Doumer,
Duvai,
Dupuy (abbé),
DurTEMPLE,
Ecrezxamr, D.-M.. EnNoQuE,
FavssE, Foxrenay (de), Former.
GaASSIEs,
Geszin (Bertrand), Grarezour (de), D.-M., GrarioLer, D.-M., GrezLots, D.-M., GouLp, Guérin-MÉNEVILLE, Guiaou,
Guxor.
UaAMiLLe,
Brest. Bordeaux. Boulogne. Naples. Paris. Nantes. Paris. Bordeaux. Id.
Id.
Paris. Cette. Rennes. Auch. Pierry.
Saint-Malo. Metz.
Arles. Marseille.
Rennes.
Agen. Nantes. Bordeaux. Paris. Toulon. Boston. Paris. Toulon. Rennes.
Paris,
HErKkLOTrz,
Jay. JEANGÉRARD,
KaunoLrTz, KieENER,
LARGILLIERT, LAURENT, LauriÈres (de), LAFRESNAYE (de), Lecoo.
Lorois,
Marre, D.-M., Mérian, Micuaun, MizLer, MirrRe, MoiTessier, Moquix-Tanpon, Morann, MorELET, Moricanp, Mousson,
NorMann, NouLer,
= At =
Pincuinar, D.-M.,
PirONNEAU, Poucuer, Praro,
Leide.
New-York. Toulon.
Montpellier.
Paris.
Rouen. Paris. Id. Falaise.
Clermont-Ferrand:
Nantes.
Saint-Malo. Bâle.
Lyon. Angers. Cayenne. Montpellier. Id.
Vars.
Dijon. Genève.
Zurich.
Valenciennes. Toulouse.
Port-Vendres. Paris.
Rouen. Marseille.
— 43 — Reczuz (C.), Reczuz (J.), REEvE, REQ-Cazier, REQUIEN, Rernan Macaré (baronne), Rozanp pu Roquan. KycknozT (baron de),
SauLcy (de), SCHEEPM AKER, SCHUTTLEWORTH, SAINT-OIMON (de), SOULEYET, SPINOLA,
Tascé, TERVER, TmozLière, THORRENT,
Vanvince (M°), VErANY, VERREAUX, Vesco,
WALLAYS, WEBBE, Wi1zs0N,
Paris.
Id.
Londres. Gand. Avignon. Utrecht. Carcassonne.
Gand.
Metz.
. Amsterdam.
Berne. Toulouse. Paris. Gênes.
Vannes. Lyon.
Id. Perpignan.
Rouen. Gênes. Paris. Toulon.
Courtray. Paris.
Philadelphie.
DD NE BRAVE LR NS LE AR BAR À A RARE A LR LS LAURE LE LRU LR LE RE LR LR LE LR LE LE LR LE LR LE LE LA UE VE LE UE DAS
TABLE DES MATIÈRES.
Articles généraux.
Avant-Propos, par M. Perir DE LA SAUSSAYE. F.
Mémoire sur le G. Æctéon, par M. Souceyer. 5-97-217. — sur la perforation des pierres, par M. Desnayes 22.
Notice sur la position de l'organe de l'odorat, dans les Mollusques gastér. terrestres, par M. Desnayes. 34.
Notice sur le G. Cyclostoma, par M. Perir. 36. Observation sur le ligament du Gnathodon , par
M. DE SauLcy. FE 8 TerminoLo@1E. Art. Columelle, par M. Reczuz. 14 Notice sur les zoospermes des Hélices, par M. Gra-
TIOLET. 116-236. Notice sur l'animal de la Cypricarde coralliophaga,
par M. Mirrre. 125. Notice sur le G. Meritina, par M. Reczuz. EUR De la perforation des pierres, par M. THoRRENT. 171. Notice sur le périoste velouté des Trigona. 190. Sur le moyen de conserver les Mollusques. 215:
Sur les G. Diplodonta et Scacchia, par M. Mirrre. 9238.
Recherches sur l’organisation etles mœurs des Tarets,
par M. le docteur LAURENT. 250-329. Notice sur le G. Mérite, par M. Reczuz. 209! TerminoLoeie. Article Tentacules, par M.Reczuz. 292. De la chasse aux Limaçons, par M. Morezer. 319:
Des Collections en histoire naturelle, par M. Perir. 320. Nouvelles observations sur la perforation des pierres
par les Mollusques, par M. Carziaun. 363. Notice sur le G. Navicelle, par M. Reczuz. 370.
— 434 —
Sur la faculté qu'ont certaines Porcelaines de dissoudre une partie de leur coquille. 406.
Bibliographie.
ParronroLocy of New-York, by M. Hazz. 82-201. Buzzerin de la Soc. impériale des natural. de Moscou. 86. T'EsrAcEA NovissimA insulæ cubanæ, etc., M. MoreLer 88. Die land und Suswasser Mollusken von Java,
Albert Moussox. 89. Zeirscunirr für malakozoologie. 91. Taszeau des Mollusques de l'Agennais, M. Gassies. 326. MorLusquEs MÉDITERRANÉENS, par M. Vérany. 411. Nores, on an examination of Lamark’s species of
fossil terebratulæ, by Tu. Davipson. 418. Ixpicis Generum malacozoorum primordia.auct.
HERRMANNSEN. 420. Cararoeue des coquilles de l'Ile de Corse, par
M. Requien. 4292. Cararoques des collections du Muséum de Paris. 423 Tue zooLoey of the voyage of Samaranc. 424. Die HeuicEEN nach naturalicher Verwandtschaft
systematisch geordnet, von Cu. ALErs. 425. Die LEBENDEN SCHNÉCKEN und Muscheln der umge -
gend BErziws, von Stein. 427. CunaracrerisTicx der Schichten und Petrefacten ,
etc., von D' Bruno Geinitz. 427. PazoronToGrAPHICA Beitrage zur Naturgeschichte,
etc., von Dunxer et Hermann von Meyer. 498. Das QUADERSANDSTEINGEBIRGE Oder Kreidegebirge
in DeurscuLan», von H. B. Geinirz. 428.
AR AA AR VDS AE ROLE AR BALE LED LEE VE LEE NE 4 LE UVRNE LA EE AD
Acréon Oken (G). . . ARS UPS TON OUT, Ammonres camelinus, D’ Org Mt em 107. 2.1; Faubertianus: 44 MON 20900. —_— Ricordeanus ;4 220 0RS SEINE: 22100,
ANononra, Guillanis Recluz}9 à QENENES 2e 055. AnosromA Boysiü, Benson. : : +. . . . . 94. AURICULA a RON cet ADS, AvantT-ProPos. . . or EEE le BELLEROPHON bn à Fish. F. Re ce ei D, Poysra., Pie HG EMRNIPEIMAQN, 2e 06,
— PBensoni, Peiff, US A eOARAIODME «ie 05, Beccnum Guillaini,. Pet. 0), AB, ee 170. 2 NNebben M s «a eo 204. Bonus :Callaadi, 422" 4 UNOMEN ONU 1 4OE, Sd Clones, 27, et 1e GAMES", 56, = iGuillain 24: 100080 2 RRPNOS SUSAUAIE TER, = MUSISNIS: 010. MERE) RE ONMENRSIRN PAPER en L ADETMETSUS 3e ire pe ui PN0/ A HNTRASENON GCALCARELEA Souleyet (Os HERMANN. 9 — Spanosa, wSouley. ‘+77. °] 1908980) Carychium indicum, Benson. . . . . . . 190. Catalogue des Gyclostomes. . . . . . . 40. _ des Navicelles: (0 Hosnod immo.
— des} Nérites. col. lies LL + 982
— des Néritines. AO ENT es TO Giconopsis;-Pisch (6). 14. M Rue cer. _— sulcatar, Fischiif à tonte. 4187: Gläusiha Lerietu, Dup: EF. hot Job . 306.
Criraon, Montfort (G).. Anal}, Sami. 146- 151. Grxrrozus, Recluz/(G). 4. subi .205D12008E.
— 436 —
Cocuserzztläneli., Pets. Lane ie ST, Cozumeze (Terminologie). . . . . . . . 77. CycLosroma CRIS NS NS SEA AN SE — DisincumaSomaisaus. van Deer vers 4 60e — Gratuin., PE US MR Rae
— Gullaisiids cex be M: Hoi es at _— Tiers, Guérin ét sun. aber 40 — modestum MPa er A As x D. — multilabre: amie ares "49. —— niveum, Pefilau s stp ne. — Paradozums BBA g - Lao stone — planorhula ; Lane: 14,241 0e.,148. — Sara Dorbetve, 10 Ge M'A R = semilatre,; dam. ARR Abe 2 AR
_ Souleyetianum, Petit). na Le —— spectabile Pestnmqu ss en. "#9. _— séleatum, Lam. ge: je séces AS — incolor,: Pete. Craie 29h _ Zanguebaricum, Petit. :1,,.11: 84.
— Zonatum: Peutie Mondeon de ere, 60, Gylindrella concrsa, Morelet.)-: 41 mp. : 378. Cyprina piatigorskensis, Fisch. F. . . . . 88. COPRICABAMIGE En MON LR, OR Se. 126,
— coralliophaga’; : Lame 8e 912126. Grenoe A G), 0 EL alor date = se 406:
Diconorri,. Bronn. (G).1020ué" NET Aie ya:
— Brasiliensis, Mittre:0.,:1 51 1501940. Dipcomarina, Benson {G). . . . . . . . 187. — costulatum ; : Bens. 64:73 Mb. 189:
— Mfolliculus,' ide". "25 ne I86: Evenams, Recluz (QG)... aid amour —, | «elliptica,. RecluzisaiA) sm "168, —— quadrata, Hinds. . 4 «4 dent silieutés. Fusus)\branscombi, Clark. ..(:)) 110400 . 2onvraS4: GA THODON. cuneatum… . :. As) MIE Pa.
— 437 —
GunpzacmiaA, Pfeiff. (G}). . . — ancyliformis, Pfeifr. Hezix Guillaini, Petit.
— sansanieusis, Dup. KE. Lamax Lartetü, Dupuy. F. Losiéer, Krohn (G).
— Philippü, Krohn.
Loruocercus, Krohn (G). . .
_ Sieboldit , Khron. Macroceramus, Guilding (G).
— Guildingü, Reeve.
2 signatus ; Guilding.
Le Richaudi, en MacrocueiLus, Fish. (G).
== ampullaceus, : “sh. E: Mirruza, Menke (G). : Mollusques perforants. x Myzzra, Recl. et D'Orb. (G).
— Deshayesii, Recl. et D'Orb.
Nana yitrinoides, NaricA Bahiensis, Recluz. 2— _ Bicincta, id. UE eCullhaudi,,7d. — Cayennensis, id. — cincta, id. — columnaris, id. — elegans, d. — euzona, td. — funiculata, id. — gracilis, id. — Gualteriana, id. EE, Hanekh, 24: : — Malabarica, id. — ochrostoma, id. — pallium, td.
22
“71:
92.
93. 169. 304. 301. 232. 232. 225. 225. 376. 378. 378. 377.
87.
87. 144. 363. 288. 292. 193: 399. 395. 392. 383. 384. 394. 381. 381. 400. 387. 396. 389. 393: 391: 3974
— 438 —
— perspicua, Recluz. — puncticulata, id. — Senegalensis, id. — Souleyetiana , id. — stercus muscarum, Gwmel. — tenuis, Recluz. — Tournefortii, td. — Virginea, id. =, ,zonalis, id. NavicezLA (G). NeripreroN, Lesson (G). Nerira (G). : — scabricosta, Lam. NeEriTina (QG). . . . . — arata, Recluz. F. — Bahiensis, id. — Basterotii, id. F. — Bougainvillei, id. =. eincta, id — cochinsinæ, id. — crepidularia, Lam. — Cumingiana, Recluz. — Desmoulinsiana, td. =— |exaltata, 1d. =— Florida, 14. — Jayana, id.
— Levesquei, id. F.
— melanosioma, Troschel.
— Moquiniana, Recluz. — Nouleti, id. F.
— pileolus, td.
— Troschelii, id.
— turriüa, Chemn.
— Touranensis, Recluz. — unidentata, id.
377: 391. 382. 385. Lie #40 +! 5213881 396. 388. 386. 370. 145.
139. 279. 282°
« 287. 410. 08. 131. 141. 278. 154. 277. 157. 158.
.» 189 60. 69. 164. 162. 65. 160. 157. 278. 70. 156. 277. 66. 155. 163. 71: 158.
— 439 —
= ouiolacen mel a Us 4", = 67!
— NNallsarum Becte 0e …. : : ID. Organes de l’odorat chez les Gastéropodes. . . 34. Paléontologie de New-York. . . . . . 82. 201. Pense Reclusiana, Petit. OU Ce: umk70. Perforation desipierres.” 422% :%h6%mar 29. 171.:363. Périoste velouté des coquilles. . = . . . . ‘190. Pize00s 50m (C) OPA O Et AS 197.143. Prato ame (GORE EN UR HORS — .Lincoinu, ces UT na RSR UE 1: RD Pomarus.(G). . . OP SES ET 7 Pupa Blainvilleana, Dane RSR 7 RUE 0 LR —#brevreostis Benson an Em. ST, er IOTS6. — huttoniana, id. . splits Mahé MAR ce FA — Jratiana, Dupuy. F. 5 Sms age AR RME E Tee + 17 A — Rare ES dun À cime ds Ne. +: #207. = Nouletianasnids (F6 oi 0) 2 at 2.1, 909. re plicidens , Bensous) TAN. PO EET JMS5. Te UTESTL, CENT PE Ms ot or ET 0 PurpurA Grateloupiana, Petit. Ne Te MAD De —— @'ÉAUrTENUANA, 24. D AN 0 .#e: .: ll. SescchlisPhilippt. (G). “ent - 0e Al: 4242. SRENEA CM era Clark 20 54 à A, A9 STOÂSTOMR Adams (GMSPAR .. 7, 06 +, .4999, Lenricures (Feérmimolopie).".""," . 2°. 999. Leneno QU) "MN LEE OA OPEN ST À ARE 1 12 2 TesracezcA Larteti, D F. A rl 0. P209: Tasopoxus, Menke (G}:aNimaeo.".. 4h 133.2149; Verres, Montfort (GPS NT AL 136.143.
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M, 110 —
h2, Zi 29, FA 455, — 925, — 175, — 26, — 178, — 29, — 236, — 25, — 242, — 16, — 278, — 14, — id., — 26, — 279, — 30, — 282, — 283, —
id, — 28h, — 10, — id, — 15, — 984, — 22, — id, — 2», _ 285, — 36, —— 286, — 10, - 287, — 29, = id, — 30, — 299, — 9, — 296. — 3. — 296, — 10, — 297, —: 5, — 813, — 16, — 324, — 18, — 326. — 925, — 927, — LH, — id, — 16, —
ERRATA (1).
15, au lieu de : encré,
amélides, flavilabre, vicescente, mince, Pelat,
fig. 18, Montagne, Soisons, camellatis,
Erythrodoz, 35, (N, georgina) ajouter : J. conch., pl. 11, fig. 40. 1, supprimer J. Conch., pl. 11, fig. 10.
27, au lieu de: fig. 5 (N. aurantia), lisez : fig. 411.
—
ancré. anélides. flexilabre. virescente. terne, Pilat.
fig. 13. Montagu. Soissons. lamellatis. Erythrodon.
fig. 7 (N. flammulata), lisez : fig. 6. fig. 6 (N. trifasciata), lisez : Î. 5, 8,
Reall-lejos,
Scabricostata,
fig. 8 (N. putula), —
ideun,
et peu, épideme, et pl. 14, Raelles Pielens,
Tormatelles,
Spicaliter, un résultat,
Grassiesianum, —
mancillare, GRASSIES,
lisez : Realejos.
Scabricosta. fig. 7. idem.
est peu. épiderme. et fig. 14, Ranelles. Pietins. Tornatelles, Spiraliter. un travail, Gassiesianum: mamillare. GASSIES.
{1) ILimporte d’annoter dans le texte les rectifications indiquées ci-
dessus.
A RU LE AA LR US VAL LE LR VB LR LR LEE LR ER RUE LA LE AA VERRE VERRE RR RE VER RAR LE EN LU RAR LR UE ER AR UE
EXPLICATION DES PLANCHES. PL: Det paire Anatomie de l'AcTEoN véridis.
Voir pour l'explication de ces planches, les pages 112 et suivantes.
PIEPLIE
T ua
Burimus insignis, Petit. GycrosromA spectabile, Petit. Neririna exaltata, Recluz.
. Coromeeccza Haneti, Petit, Cyczosroma Zanguebaricum, Petit. . Cyccosroma Souleyetianum, Petit. CyceLosromaA niveum, Petit, Nerimina turrita, Chemnitz. Neririna Cumingiana, Recluz. CyczosromA gratum, Petit.
= SSDUAIDUR LS D —
PIRE
{. Bucimus Cleryi, Petit.
2. Cvccosroma modestum, Petit. 3. GyczosromA Guillaini, Petit.
4-5. Buzimus Guillaini, Petit. 6. CniLoxorsis sulcata, Fischer. 7. CycrosromA zonatum, Petit.
PheFretpeT.
Anatomie de l’AcrEon viridis. Voir pour l'explication de ces deux planches les pages 114 et 115. 29
PONEN
. Animal de la Cypricardia coralliophaga. . Forme du pied de ce mollusque. . Heux Guillaini, Petit.
. Buccicum Guillaini, Petit.
. Parruza Recluziana, Petit.
. Nertrina Worida, Recluz.
. Nerrrina unidentata, Recluz.
. NeriTinA moquiniana, Recluz.
. NeniTinA Pahiensis, Recluz.
. NeriTinA Wallisiarum, Recluz. . Neririna Jayana, Recluz.
PI FAIT.
. Ammonires camelinus, D'Orbigny. . Ammonires Ricordeanus, D'Orbigny. . Ammonires Jaubertianus, D'Orbigny.
HCIX,
Voir pour l'explication de cette planche, relative aux zoospermes des Hélices, à la page 236.
Fig:
PI. À.
Loruocercus Sieboldit, Krohn, vu par des- sus.
. Le même vu par dessous, ou par le pied. . Partie antérieure du même, vue du côté
droit pour montrer l’orifice de la verge. P
. La coquille du même, vue sous ses diffé-
rentes faces. Détails anatomiques de l’animal. (Voir page 236). + Coquille du Lomcer Philippi, Krohn, CazcarezLA spinosa, Souleyet, grossie. La même de grandeur naturelle.
Fig. 1-2. $.
4. 5-8.
6.
7
9.
10.
11. 19-13. 14.
Fig. 1.
D. 3. 4.
D.
6. 7,
Fig. 1. DE
5 À
4,
Se
6-7,
— [11 —
PIX:
NertrA scabricosta, Lamark. Nenrra atropurpurea, Recluz. NerrrA Longt, Recluz. Nenra trifasciata, Recluz. Nerira fammulata, Recluz. Nerira patula, Recluz. NenrA Essingtoni, Recluz. Nenira Georgina, Recluz. NerirA aurantia, Recluz. Myzura Dehayesii, D'Orbigny et Recluz. Détails de la charnière.
Pl. AT.
A. B. coquille du Dipcononra Prasiliensis, Mittre.
À. valve droite. B. valve gauche.
Charnière.
Animal enveloppé de son manteau.
Le même dépouillé du manteau, pour mettre à découvert la bouche et les ten- tacules labiaux, les branchies, la masse viscérale et le pied.
Narica virginea, Recluz.
Namica tenus, Recluz.
PI. XIII.
Purpura Grateloupiana, Petit. Purpura Laurentiana, Petit. Burimus Cailliaudi, Petit. Macroceranus Richaudi, Petit. Macroceramus Guildingü, Petit. Narica Haneti, Recluz.
1
8. Buccnum (nassa) Webber, Petit. 9. Narica Cailliaudi, Recluz. 10, Narica ochrostoma, Recluz.
PLHAEFE
Fig. 1-2. Narica perspicua, Recluz.
3. Narica euzona, Recluz.
4. Narica elegans, Recluz.
5. Narica senegalensis, Recluz.
6. Narica cayennensis, Recluz.
7. Narica céncta, Recluz,
8. Narica Souleyetiana, Recluz.
9. Narica zonalis, Recluz.
0. opercule de la N. zonalis, Recluz. 1. Narica gracilis, Recluz.
PL A
. Lamax Lartetii, Dupuy.
. TesracezLA Lartetit, Dupuy. . Hexx sansaniensis, Dupuy. . Crausiria ? Lartetit, Dupuy. . Pura Lartetit, Dupuy.
. Pura Nouletiana, Dupuy.
. Pupa iratiana, Dupuy.
. Pura Plainvilleana, Dupuy.
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