^ 'i *>z c^\ CSL'Ol m-^. .^ Î^M»^. W^ cr ^ .Î|X>^ •il^-iT ^'..^■^*' ^'r>/): r . n ^ , ^ ^^i^'î^.^x'^^^ ■A-%:/ a~c H L.£k '/^i^N.-^^w^Ll^.^"^Z-.<.^^' 1 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCK Série III. T. XVIII. Cahier de janvier publié le 5 février 1896. I Yor^' viAy AVIS DIVERS Section des Roses. — Une section spéciale pour l'étude des Roses est actuellement en formation dans le sein de la Société : les cultivateurs et amateurs de Roses qui désirent en faire partie, sont priés d'adresser leur demande à M. le Président de la Société. Un règlement intérieur sera publié à bref délai. Les élections pour la constitution du Bureau de cette section auj*ont lieu le jeudi 13 février. Section des Chrysanthèmes. — Une section spéciale, pour rélude des Chrysanthèmes, s'est formée dans le sein de la Société. Les cultivateurs et amateurs de Chrysanthèmes qui désirent en faire partie sont priés d'adresser leur demande à xM. le Président delà Société. Un règlement intérieur est à l'étude et sera publié à bref délai. Médaille du Conseil d'administration. — Pour Tintroduction ou l'obiention de Plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les Horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de Plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au Comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les Membres des Comités peuvent propo- ser les Plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaiiue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque Comité compétent, un Membre chargé de faire un Rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à détermines l'attribution de la médaille. ^ EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE Q^ IDE FRANGE p La prochaine Exposition printanière annuelle se tiendra ^ du 20 au 25 mai 4896. y Un Congrès horticole aura lieu à la même date ; le pro- i> gramme en sera publié dans le prochain cahier du journal. 6 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ. OFFRES ET DEIY1ANDES D'EIVIPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'Agence de la Société pour rinscriptioii des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Des Concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en séance les 27 février, 23 avril, 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'a- dresser, huit jours à l'avance, à l'Agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours permanent. Prix Laisné.VouT l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture ; des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« série, IV, 1882, pp. 631 '. et 733.) Concours annuels. Médaille Veiller. Pour le plus beau lot de Pentslemon. Pi'ix Jouhert de VHiberderie. — Le dO janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D^ Joubert de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un Concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devr-i être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tepu d'en faire la publication clans le délai d'un an. (Voyez le ■ Jowrna^ 3e série, XI, 1889, p. 0 et 81.) ' • ;. COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ d'hORTICULTURE. T COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE PENDANT l'an .NÉE 1895 par M. D. Bois, secrétaire-rédacteur. Messieurs, Il faut remonter très loin dans l'histoire de la Société natio» nale d'Horticulture de France pour trouver une année aussi féconde en travaux et en résultats utiles. C'est ce qui ressortira du tableau que j'ai l'agréable mission de vous tracer. TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ EX JSG.j Expositions et Concours. Expositions. — La Société a tenu deux expositions en 1895 ^ Fuue printanièro, du 22 au 28 mai, comprenant tous les produits des jardins; l'autre du 11 au 17 novembre, spécialement consa- crée au Chrysanthème. L'Exposition printanière était interna- tionale et avait donné lieu à de nombreuses présentations de plantes nouvelles, rares ou remarquables parleur bonne culture, venues de différents points de la France et de l'étranger. Le nombre des exposants dépassait quatre cents. Cette exposition, installée dans le jardin des Tuileries, a été,, de l'avis unanime, irréprochable comme organisation; elle a montré une fois de plus le savoir-faire de notre commission des expositions qui n'a pas eu moins de 7,000 mètres de superficie de tentes et d'abris de toutes sortes à édifier, pour donner asile aux merveilles que nous avons contemplées. L'exposition a été ouverte au public pendant sept jours et c'est à plus de cent mille qu'il faut évaluer le nombre des visi- teurs. Le jury, composé d'horticulteurs et d'amateurs d'Horticultura choisis parmi les plus compétents de notre pays et de l'étranger a eu à décerner de nombreuses récompenses, notamment 23 prix d'honneur et 7 médailles d'honneurofferts par le Gouvernement^ 8 COMPTE RENDU DES TRAVAUX la Ville de Pari?, le Conseil général de la Seine et les généreux donateurs dont la liste figure dans notre journal, page 'i^\. En même temps que celte exposition se tenait un congrès d'Hurliculture auquel ont pris part de nombreux membres fran- çais et étrangers et dont les actes ont été publiés en un fascicule offert à tous nos sociétaires. Le mercredi 22 mai, laSociélé offrait, dans son hôtel, un ban- quet à ses invités et l'on Irouvei'a dans le journal, pages 363 et Suivantes la série des toasts qui y ont été portés. Des comptes rendus de l'Exposition prinlanière ont été publiés : par M. D. Bois (partie florale, journal, p. 421); M. Abel Chalenay (arboriculture ornementale et fruitière, p. 450); M. E. Chouvet (culture potagère, p. 458); M. C. Marcel (enseignement horticole et architecture de jardins, p. 462); M. Brochard (partie industrielle, p. 52î). M. Abel Ghatenay, secrétaire général de la Société a, en outre, donné un tableau d'ensemble dans un préam- bule à la distribution des récompenses accordées aux expo- sants (p. 360). V Exposition de Chi'i/santhêmes a eu aussi un grand succès; elle a prouvé que la fleur d'automne n'a rien perdu de sa vogue et qu'e'le continue au contraire à trouver de nouveaux et nom- breux admirateurs. Malheureusement, les recherches faites en vue de trouver un local bien approprié pour cette exposition sont restées stériles et il a fallu cette année, encore, s'installer tant bien que mal dans l'hôtel de la Société, dont les salles sont devenues beaucoup trop exiguës pour contenir les collections de plus en plus nombreuses des exposants et permettre la circula- lion des visiteurs dont l'affluence augmente chaque année. Ces regrets exprimés, il convient d'ajouter que la commission des expositions avait tiré un excellent parti de l'emplacement dont elle disposait et que l'arrangement ne laissait rien à désirer. Dans le préambule de la distribution des récompenses accor- dées aux exposants (p. 822), M. Abel Chatenay, secrétaire général a exprimé l'espcir qu'en 1896 la Société disposera d'un local mieux approprié. Des démarches ont été entreprises par votre Bureau, et il y a tout lieu de penser, dès aujourd'hui, qu'elles seront couronnées de succès. DE L.A. SOCIÉTÉ NATIONALE d'hORTICULTURE DE FRANCE. 9 Le compte rendu de l'exposition des Chrysanthènnes a été rédigé par M. Chargueraud, voir cahier de novennbre, page 746. Comme complément des expositions, on peut mentionner les concours en séances qui, cette année, ont été au nombre de six : Quatre (ïOrchidpes ; l'un tenu le 28 février, dont le compte rendu a été fait par M. Opoix (p. 177); un autre le 25 avril; compte rendu par M. Landry (p. 119); le troisième le 27 juin, voir le Palmarès p. 495; pas de compte rendu; le quatrième le 28 no- vembre ; compte rendu par M. Vacherot (p. 855); Un Concours de Dahlias et de Glaïeuls^ tenu le 12 septembre; compte rendu par M. Opoix (p. 688); Un Coticours de Cyclamens et d'Œil/els, tenu le 28 novembre; compte rendu par M. Poiret-Delan (p. 858). Les [irésentations auxquelles ont donné lieu ces concours ont été, dans certains cas, si nombreuses, qu'elles ont constitué de véritables expositions spéciales; elles ont augmenté considéra- blement l'intérêt de nos séances. Mais, la Société nationale d'Horticulture de France ne limite pas ladistribution deses récompenses aux présentations de plantes dans les expositions, dans les concours et dans les séances des comités. Gomme on peut s'en rendre compte par la lecture des procès-verbaux de la commission des récompenses, voir pages 499 et 814, de nombreuses médailles ont été attribuées cette année à des jardiniers, pour longs et bons services; à des auteurs d'ouvrages; à des horticulteurs, des jardiniers et des amateurs d'Horticulture dont les cultures ou les procédés de culture ont été examinés par des commissions spéciales; à des inventions nou- velles ou à des perfectionnements dans le domaine du matériel horticole. Pour compléter cette énumération il convientd'ajouter l'attribution des Prix Joubert de l'Hiberderie (Rapport de M. Verlot, p. 232) et des Prix Laisné (Rapport de M. Michelin, p. 4! 5). Séances. Le nombre des membres qui ont assisté aux séances a été de 150, en moyenne. La Société a créé dans son sein des comités dans le but de 10 COMPTE RENDU DES TRAVAUX grouper les spécialistes qui peuvent étudier et juger avec compétence les objets présentés et qui sont de leur ressort. Un nouveau comité, spécial aux Orchidées, a été créé sur la demande d'un grand nombre de sociétaires et deux nouvelles sections, l'une pour l'étude des Chrysanthèmes, l'autre pour les Roses, sont actuellement en voie de formation. Les objets présentés dans les comités ont été, cette année, si nombreux et si intéressants que la Société a accordé 1 1 certi- ficats de mérite de P'^ classe et 1 de 2' classe; 124 primes de 1'^ classe ; 73 de 2^ classe et 37 de 3^ classe. Des communications ont été faites en séances par un certain nombre de nos collègues; on peut citer notamment : celles de M. Maxime Cornu, professeur au Muséum, sur le Bouturage d'été (séance du 14 mars) et sur un Nouveau procédé de multiplication [greffe herbacée sur germination] (séance du 11 juillet); de M. Mangin, sur V Emploi du naphtolate de soude en Horticulture et dans le traitement des maladies parasitaires (séance du 28 mars); de M. de Noter, sur VOccidine (séances du 25 Juillet et du 12 septembre); de M. Mussat, sur V Emploi du Lysol en Horticulture (séance du 8 août); de M. Jamin (Ferd.), compte rendu sommaire du 37^ Congrès de l'Association pomologique de France (séance du 26 septembre); de M. Martinet, sur les Fruits du Tyrol (séance du 24 octobre); de M. Georges Truffaut, sur les lâches noires des feuilles d^Orchidées (séance du 24 octobre). La Société a spécifié dans l'article 31 de son Règlement, que les divers comités doivent présenter à l'assemblée des Sociétaires, dans l'une des séances du premier trimestre, un compte rendu de leurs travaux pendant l'aimée précédente. Tous les comités ne se sont pas soumis à cette utile disposition réglementaire et il est regrettable de ne pouvoir citer comme y ayant répondu que le comité de floriculture dont le compte rendu a été rédigé par M. L. Cappe (p. 237 et 312); le comité d'arboriculture frui- tière (compte rendu de M. Michelin, p. 631 j; le comité des Arts et industries horticoles (compte rendu de M. Pradines, p. 704). de la société nationale d*horticulture de france. 11 Journal. Des modifications importantes ont été apportées au Journal dont les cahiers paraissent maintenant régulièrement dans les dix jours qui suivent le mois dont ils portent la date. Une chro- nique et une revue des publications françaises et étrangères ont été ajoutées à la revue des plantes nouvelles seule publiée autrefois et à laquelle une grande extension a été donnée. Enfin le Journal est livré coupé, amélioration matérielle qui paraît avoir été généralement appréciée. Il me reste à citer comme dernière modification; la publica-; tion en fascicule distinct des actes du congrès horticole qui autrefois étaient imprimés par fragments dans plusieurs cahiers. Y compris le fascicule du congrès qui compte 148 pages, le Journal a formé, en 1895, un volume de 1051 pages, illustré de 11 figures noires, soit 151 pages de plus qu'en 1894, année qui était elle-même en augmentation sur 1893. Les documents officiels qui constituent le fonds de la publica- tion sont les procès-verbaux des séances, les palmarès et comptes rendus des expositions et des concours tenus par la Société, auxquels s'ajoutent les rapports des commissions char- gées d'examiner des cultures ou des produits de jardins, au nombre de treize cette année, et rédigés par MM. Gh. Delavilley G. Truff'aut, Morin, Gorion, J. Chrétien, Faroult, Boucher, Guil- lochon, Marcel, Michonneau, Paillet fils, Lecointe; les rapports sur des ouvrages soumis au jugement de la Société, au nombre de quatorze, dus à MxM. Chenu, Barre, Maurice de Vilmorin, Mussat, Hariot, le D"" Trabut, Eugène Verdier, Ferdinand Jamin, Michelin, Ernest Bergman etDebille; les rapports sur des objets faisant partie du matériel horticole, au nombre de trois, écrits par MM. Henri Lebœuf, Besnard et Grenthe; et enfin les comptes rendus des membres que la Société a délégués dans les exposi- tions tenues par des Sociétés correspondantes; ces comptes rendus, au nombre de treize sont dus à MM. E. Cappe, Massé, H. de Vilmorin, Michelin, Chemin, Vacherot, Chatenay, Boucher, Dallé, Hariot et Martinet- 12 COMPTE RENDU DES TRAVAUX En dehors des documents officiels il y a à citer : Les observations ni(Mé(>rolo>^iqiies publiées régulièrement chaque mois par notre dévoué collègue, M. Jamin; Douze notes ou mémoires originaux : Biographie de M. P. Ducharfre, notre regretté secrétaire- rédacteur, par M. II. de Vilmorin (p. 39); Le premier projet de jardin pittoresque en France, par MM. D. Bois et G. Gibault (p. 309); Culture du Crambê, par M. Dncerf (p. 81); Les variétés de coloration en Horticulture et nomenclature des pnncipales couleurs, par M. Viviand-Morel (p. 290); La jaunisse du flécher, par M. Gh. Joly (p. 269); Le^ genres Nidularium et Cawstrtin?, par M. Hariot (p. 575); Un traitement d'extinction du puceron lanigère, \rdv M. Magni^n (p. 629); Le Potager-marais parisien, par M. Viucey (p. 615); Description d'une serre souterraine pour la culture du Champignon en toute saison, par M. Rousselet (p. 737); La 24^ session de la Société pomologique américaine, par M. Joly (p. 832) ; La véifétation et les productions horticoles des îles Canaries, par MM. D. Bois et G. GibaiiU (p. 839); Etude chimique sur la chlorose du. Poirier, par M. Crochetelle (p. 850). MOUVEMENT DE LA SOCIÉTÉ Sur la proposition du Conseil d'administration, le titre de membre d'honneur de la Société a été conféré à M. Viger, aujourd'hui ministre de l'Agriculture. M. Charles Joly a été nommé vice-président honoraire et M. Chargueraud secrétaire honoraire. M. Joly a rempli les fonc- tions de vice-président pendant quatorze années et M. Char- gueraud celles de secrétaire pendant douze années. Ces nominations de membres du bureau lionoraire ont été faites conformément à l'article 4 du Règlement; elles assurent à la Société le concours permanent et éclairé de collègues qui ont donné de si nombreuses preuves de leur dévouement. La Société a admis, cette année, 18 nouveaux membres correspondants. Le nombre des membres titulaires qui, l'an dernier, faisait ressortir une augmentation sur celui de l'année précédente, s'est accru, en 1895, dans. une proportion absolu- DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DHORTICULTURE DE FRANCE. 13 ment inaccoutumée; il a été admis en effet, 233 membres titu- laires ncmveaux et 12 Dames palronnesses, soit 77 membres payant cotisation, de plus qu'en i894. Il faut remouler au delà de trente années dans les annales de notre association pour trouver un nombre d'admissions aussi conpidéral)le. Plusieurs membres de notre Société ont été l'objet de distinc- tions honorifiques bien méritées. L'un d'eux a été nDmmé officier de la Légion d'honneur; 3 autres ont reçu la croix de chevalier du même ordre. Dans l'ordre du Mérite agricole, il de nos collègues ont été nommés olficiers et 39 chevaliers. Un a reçu les palmes d'officier de l'Instruction publique et un autre celles d'officier d'Académie. Comme cela arrive chaque année, un certain nombre de membres ont négligé de payer leur cotisation ; après un appel resté vain, la Société s'est vue dans la nécessité de prononcer leur radiation. Celte mesure a été appliquée à 41 membres, soit 12 de moins qu'en 1895. Malheureusement les vides que la mort a faits dans nos rangs ont été plus nombreux que l'année précédente. 61 de nos collègues nous ont en effet été ravis, ce qui fait 25 décès de plus qu'en 1894. l*armi les collègues dont nous avons à déplorer la perte je citerai : M. Larivière, dont M. Lavoivre a rappelé les mérites dans une allocution prononcée sur sa tombe (v. Journal, p. 172); M. Lefèvre (Eugène), qui faisait partie de la Société depuis l'année 1864 et qui a pris part, pendant de nombreuses années, aux travaux de la commission de rédaction; M. Charles Truf- fant, membre honoraire, qui a rempli, à diverses reprises, les fonctions de vice-président de notre association, et dont M. Jamin a retracé la vie si bien remplie, dans une notice nécrologique insérée dans le Journal (p. i73). M. le comte Joseph Vigier, membre de la Société depuis 1862; M. Auguste Berger, membre honoraire, qui appartenait à notre association depuis l'année 1853; M. Benjamin Chevalier, socié- taire depuis 1855; M. Hivert, membre honoraire, qui faisait partie de la Société depuis 1857; M. Léo d'Ounous, membre honoraire entré dans la Société également en 1857; AI. le 14 . CHRONIQUE. D"" Marjolin et M. Henri-Philippe Rourgaud tous les deux socié- taires depuis l'année 1853; M. Lémon, l'un des doyens des horticulteurs parisiens, membre de la Société depuis 1842 et dont M. Eugène Verdier a rappelé les services rendus (p. 289); M. Deligne, membre honoraire qui faisait partie de l'association depuis 1857; M. le D"" Brun, qui a été vice-président de la Société et M. Brunetle, tous les deux membres honoraires et entrés dans la Société en 1835; M. Royer, membre honoraire; M. le D"" Bâillon, professeur à la Faculté de médecine, botaniste éminent dont les travaux sont universellement connus et appréciés ; M. Glady, membre honoraire, qui faisait partie de la Société depuis 1858; M. Bellanger, membre honoraire, socié- taire depuis l'année 1859. Malgré ces pertes éminemment regrettables l'effectif de la Société s'est trouvé considérablement augmenté cette année. 11 faut attribuer cet heureux résultat à l'activité déployée par tous les membres dans un intérêt commun. Puisse cette fructueuse activité, ne pas se démentir, et nous maintenir constamment dans la voie du progrès. CHRONIQUE La culture de la Vigne aux environs de Paris. — Dans là région de Paris, la culture de la Vigne diminue chaque année. En 1850, les statistiques officielles évaluaient la production des départements composant l'Ile-de-France à 1,705,344 hectolitres, avec une moyenne de 42 hectolitres par hectare. En 1894, la diminution du vignoble comme superficie est de 69 p. 100 et de près de 80p. 100 comme production. On a récolté 362,379 hectolitres seulement. Les principales causes de cette décroissances de la viticulture dans la zone parisienne sont : 1° L'envahissement des centres populeux, l'augmentation de la valeur vénale et locative des terrains ; 2° La rapidité des communications par les chemins de fer, CHRONIQUE. 15 permettant d'apporter non seulement les vins du iMidi, mais aussi le Raisin ; 3° La fréquence des gelées, de la coulure, dans la zone extrême de la culture de la Yigne, comparativement au Midi favorisé par son climat ; 4° Les ravages de l'oïdium en 1853 et 185i. A Argenleuil, Andrésy, Rueil, Limay et Bonnières, près de Mantes, la Vigne donne encore de 70 à 80 hectolitres à l'hectare. (Extrait du Rapport de M. Mouillefert, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Grignon). (Informations du ministère de V Agriculture^) Destruction du Gastrophysa raphani. Le Gastrophysa raphani est un insecte Goléoptère de la famille des Ghrysomé- Hdes, qui a causé de grands ravages dans les jardins potagers de Saint-Germain-en-Laye et du Pecq, dans les plants d'Oseille, notamment. Le directeur de la Station entomologique de Paris indique le procédé de destruction suivant qui a le double mérite d'être très simple et peu dispendieux. Au printemps, au moment de l'éclosion des larves, on sau- poudre les feuilles avec une poudre composée]de cendre de bois bien tamisée mélangée d'une petite quantité de soufre sublimé et de chaux très pulvérisée qui augmente l'adhérence. Cette poudre, en obturant les orilîces respiratoires, amène infaillible- ment la mort des insectes. [Informations du ministère de V Agriculture.) Exportation des Pommes à cidre en Allemagne. Fabri- cation du Cidre à Francfort. — Les Pommes de Normandie et de Bretagne importées en Allemagne sont exclusivement desti- nées à la fabrication du cidre, boisson consommée sur place à Francfort. Dans cette ville et aux environs, la consommation du cidre est à peu près égale à celle de la bière du pays, qui se vend le même prix. Le cidre, pris chez le brasseur, vaut en moyenne 0,24 pfennigs (30 centimes) la bouteille d'une conte- nance de trois quarts de litre. On expédie de Francfort le cidre 16 CHRONIQUE. en fûts dans diverses parties de l'Allemagne et le cidre champa- gnisé en bouteilles aux Étals-Unis. [Informations du ministère de VAgi-icutture.) Plantation de Pommiers sur les routes. — Sur les ordres de l'ingénieur en chef du département de la Somme on a planté l'automne dernier, quinze cents Pommiers à cidre sur les routes du département. Cette innovation a été bien accueillie par les cultivateurs qui se plaignaient du voisinage des Peupliers. Afin d'avoir moins d'ombre on a choisi les variétés à bois érigé, comme le Bramlot, la précoce David, le Vice-président Héron. {Informations du ministère de V Agricidture.) La loi sur les Halles. — L'Union des syndicats agricoles et viticoles de Bourgogne et de Franche-Comté demande le vote intégral de la loi sur les Halles, et que le projet de règlement d'administration publique, fixant la commission due aux com- missionnaires aux ventes et les frais accessoires, soit communi- qué aux syndicats agricoles et viticoles avant d'être définitive- ment arrêté. [Infvrmations du ministère de V Agriculture.) Réduction des tarifs de chemins de fer en Angleterre en faveur des produits agricoles. — Les directeurs des Com- pagnies de chemin de fer dont le-i réseaux aboutissent à Londres ont été convoqués par le ministère du commerce afin d'examiner les mesures à prendre ()Our favoriser l'expédition des produits des fermes aux consommateurs. Cette entrevue a été fixée au 30 janvier. Des réductions «le tarifs avaient élé proposées, dès le mois de décembre, pour le transport des colis maraîchers par la Compagnie du « Great Eastern Railway ». La « London and South Western Company » doit niettre en vigueur une série de laiifs destinés à faciliter l'envoi à Londres des fruits et des légu- mes dans des conditions avantageuses pour les producteurs. [I n for I nations du ministère de l'Agriculture.) L'Horticulture française et l'Angleterre. — Deux faits à notre point de vue très impoilanls ont marqué la fin de l'année 1895 et le commencement de l'année 1896 en Angleterre. Le premier consiste en la distinction honorifique accordée par la CHRONIQUE. 17' Société royale d'Horticulture à M. Henri de Vilmorin à qui elle a décerné en même temps qu'à trois autres lauréats distingués : MAI. J.-W. Biirbidge, de Dublin, Malcolm Dunn, de Dalkeilh et le professeur Sargent, de Boston, en Amérique, la Médaille com- mémoralive de Veitch. C'est la plus haute récompense à la- quelle puisse aspirer toute personne dévouée à l'Horticulture. Car peut-être n'est-il pas superflu de rappeler ici qu'en Angle- terre il n'y a ni décorations ni distinctions honorifiques officielles pfour horticulteurs ou jardiniers. Nous constatons avec grand plaisir que le choix de la Société a été approuvé unanimement en Angleterre, et nous ne doutons pas qu'il ne soit également populaire en France où la maison Vilmorin-Andrieux et C'° a tant fait pour le jardinage. Le second événement, aussi de grande importance, se rapporte à la célébration du septième anniversaire de la fondation de la Société française d'Horticulture de Londres qui eut lieu le 11 jan- vier, au local de ladite Société. Les membres réunis en cette occasion spéciale étaient nombreux, et plusieurs notabilités de nationalité anglaise honoraient de leur présence la réunion spé- cialement convoquée pour la circonstance, et lui donnaient ut» cachet des plus cosmopolites. Ceci faisait ressortir les avantages offerts à tous les Sociétaires, à quelque section qu'ils appartien- nent. Cette Société rend déjà de grand services et est appelée a en rendre de bien plus grands encore à nos compatriotes. Le président de la fête en cette occasion était M. C. Harmau Payno bien connu de tous les Chrysanthémisti s français, pour lesquels il a la plus profonde estime. Il a su, en quelques phrases bien choisies, exprimer ses vives sympathies pour nos obtenleurs nationaux, qui assurément lui sont bien redevables pour le pla- cement de leurs gains et l'extension de la culture du Chrysan- thème en France. II est inutile d'ajouter que sous une telle direc- tion, la concorde et l'harmonie n'ont cessé de régner parmi tous les membres de diverses nationalités, mais parlant français qui se trouvaient assemblés, et l'on s'est séparé avec la ferme con- viction de se rencontrer, en plus grande force encore, sinon en plus grand nombre, Tan prochain. (G. Schneider ) ■ ■ ♦ — IB PROCÈS-VERBAUX. PROCÈS -VERBAUX SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. P-RésiDENCE DÉ M. Heurî de Vilmorin, premier vice-président. La séance est ouverte à 3 h. 30. Le nombre des membres qui ont apposé leur signature sur les livres de présence est de 285 : 24 honoraires et 261 titulaires. Dans une allocution très applaudie, M. le Président fait ressortir l'importance des travaux de la Société pendant l'année qui vient de s'écouler. Les présentations dans les comités ont été nombreuses et intéressantes; l'exposition internationale du mois de mai et l'exposition de Chrysanthèmes ont eu le plus grand succès et notre association a vu le nombre de ses mem- bres augmenter dans une proportion considérable. Il souhaite que l'année 1896 soit encore plus prospère et il demande à chacun de contribuer à l'activité de la Société en suggérant des idées nouvelles, en poursuivant des expériences, en présentant des produits nouveaux ou intéressants à divers titres. Notre association continuera ainsi à rendre les plus grands services à l'Horticulture. Il est heureux, dit-il, de voir que les travaux de nos socié- taires sont appréciés en haut lieu, comme le témoignent les distinctions honorifiques qui viennent d'être accordées. C'est ainsi qu'au nombre des nouveaux chevaliers de la Légion d'honneur figure M. Nanot, directeur de l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles. Deux autres de nos membres : M. Carriat, horticulteur à Antibes et iM. Schwartz (Charles), jardinier en chef, villa Rothschild, à Cannes, ont été nommés chevaliers du Mérite agricole. M. Huard, trésorier de la Société; M. Bultot (Elouard), de iV. B. — La Commis sioQ de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. 1§ Valenciennes; M. Bunel, architecte en chef de la préfecture de )a Seine ont reçu les palmes d'officier d'Académie. Il annonce enfin que M. Charles Baltet s'est vu attribuer un prix par l'Académie française, pour son ouvrage V Horticulture dans les cinq parties du monde. Ces bonnes nouvelles sont accueillies par des applaudissements répétés. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans observation ; Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclama l'admission de 43 nouveaux membres et celle d'une Dame patronnesse. 11 fait part des pertes que la Société vient d'éprouver par les décès de M. Dolley, de Paris, membre titulaire; de M. Libaude (Ch.), de Paris, membre titulaire; de M. Moreau (Louis- François), membre honoraire, jardinier à Cires-lès-Mello (Oise), qui faisait partie de la Société depuis l'année 18oi; de M. Debray, membre honoraire, constructeur de pompes, à Paris, qui faisait partie de la Société depuis l'année 1863. M. le secrétaire général annonce qu'une section spéciale pour les Chrysanthèmes est définitivement constituée dans le sein de la Société; il invite les membres qui désireraient en faire partie à se faire inscrire à l'agence. Les membres de l4 nouvelle section pourront aussi faire partie, en même temps, des autres comités. Les élections, pour la constitution du bureau de la section des Chrysanthèmes, auront lieu dans la prochaine séance. Il annonce que MM. Prillieux et Mussat ont été désignés par le conseil, pour représenter la Société au congrès des Sociétés savantes. Il procède au dépouillement de la correspondance, qui com- prend ; A. — Correspondance MANUSCRITE : Lettre de M. Jarry, de Sancerre, sur la destruction des Gourr tilières (Renvoyée à la commission de rédaction). 20 PROCÈS-VERBAUX. B. — CoimESPONDANCE IMPRIMÉE : Programme de l'exposition que la Société des Horticulteurs d^î Nan!e3 tiendra à Nantes les 25, 26 et n avril 1896. C. — Ouvrages destinés a la bibliothèque : 1° Les engrais minéraux dans V Horlicullure, conférence faite par M. J. Tribondeau, professeur départemental d'Agriculture de l'Aube. Don de M. Ch. Baltet (Brochure in-8" de 7 pages) ; 2° Fruit culture in France, par M. Ch. Baltet. (Extrait du Journal la Société roijale d' Horticulture de Londres.) Brochure de 60 pages. Don de M. Ch. Baltet; 3'^ Feuilles d'informations du Ministère de t Agriculture. n°* 2 et 3. Note et compte rendu déposés sur le Bureau. 1° Étude sur la culture et la végétation des Chrysanthèmes, par W. Trijfîaut, fils. 2° Compte rendu de l'exposition de Chrysanthèmes, tenue à Dijon, du 13 au 17 novembre 1895, par M. B. Verlot. M. le secrétaire général fait connaître la constitution du bureau des difTérents comités, telle qu'elle résuite des élections qui viennent d'avoir lieu pour le renouvellement annuel. Ont été nommés : Dans le Comité scientifique : président, M. le D'^ Bornet; vice- président, M. Mussat; secrétaire, M. P. Ilariot; vice- secrétaire, M. le D"" Henneguy; délégué au Conseil d'adminis- tration, M. le D' Bornet; délégué à la commission de rédac- tion, M. Malinvaud; conservateur des collections, M. Gomont. Dans le Comité de culture potagère : président, M. Niolet; •vice-président, M. Duvillard; secrétaire, M. A. Hébrard ; vice- secrétaire, M. Beudin ; délégué au Conseil d'administration, M. Hémar; délégué à la commission de rédaction, M. Pivei'; conservateur des collections, M. Chemin. Dans le Comité d" Arboriculture fruitière : président, AI. Cou- iombier; vice-président, Al. Boucher; secrétaire, M. Aliclielin (nommé à l'unanimité); vice-secrétaire, M. Nomblot; délégué SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. 21 au Conseil d'administration, M. Lapierre ; délégué à la com- mission de rédaction, M. Ghouveroux; consetvateur des collec- tion?, M. Michelin; conservateur adjoint, M. Gharoloi?. Dans le Comité de Floriculture : président, M. Savoye, père; vice-président, M. Tavernier; secrétaire, M. Vacherot ; vice- secrétaire, M. Lange; délégué au Conseil d'administration, M. Delavier (Eugène); délégué à la commission de rédaction, M. Cappe, père; conservateur des collection?, M. Boizard. Dans le Comité des Orchidées : président, M. Manlin ; l^' vice- président, M. Doin; 2" vice-président, M. Lesueur; secrétaire, M. Duval (Léon); vice-secrétaire, M. Page, fils; délégué au Conseil d'administration, M. Martin Gahuzac. Dans le Comité d'Arboriculture d'ornement et forestière : pré- sident, M. Maurice de Vilmorin; vice-président, M. Chargue- raud ; secrétaire, M. Luquel ; vice-secrétaire, M. Buuré; délé- gué au Conseil d'administration, M. Croux; délégué à la com- mission de rédaction, M. Cliargueraud; conservateur des col- lections, M. Lasseaux. Dans le Comité de l'Art des jardins : président, M. Touret ; \'''' vice-président, M. Nanot; 'i^ vice-président, M. Redont; secrétaire, M. Lemée; vice-secrétaire, M. Plançon; délégué au Conseil d'administrution, M. Touret; délégué à la commission de rédaction, M. Lemée. Dans le Comité des Industries horticoles : président, M. Hano- teau ; l^"" vice-président, M. l'radines; 2^ vice-président, M. Bes- nard ; secrétaire, M. Ozanne; vice-secrétaire, M. Brochard > délégué au Conseil d'administration, M. Quénat; délégué à la commission de rédaction, M. Chauré; conservateiir des collec- tions, M. Lavoivre. Le Conseil d'administration a, comme chaque année, procédé au renouvellement partiel ou intégral des commissions adminis- tratives qui se trouvent ainsi constituées pour l'année 1896 : Commission de comptabilité : MM. Jamin, Ch. Joly, D. Vitry, Paillet, père. Commission du contentieux ; MM. Delessard, Barre, Chouve- roux, Huard, et le secrétaire général qui en est de droit le président. 22 PROCES-VERBAUX. - Commission du logement : MM. Léon Say, Henri de Vilmorin ^ Chatenay, Chouvet fils, Huard, Paul Lebœuf, Eugène Verdier, Gh. Joly. Commission des expositions : MM. Villard, Yitry, Ghagueraud, Emile Ghouvet, Alexandre Hébrard, Hémar (Honoré -Marie), Dormois, Hémar (Honoré-Jean), Boizard, Goulombier, Lacial, Delamarre, Savoye, Tavernier, Laurent Hébrard, Marcel, Qué- nat, Léon Delà ville, plus les secrétaires généraux, les tréso- riers, le secrétaire rédacteur et l'architecte de la Société, qui en font partie de droit. Commission des ^récompenses : MM. Gh. Joly, président; D. Bois, secrétaire; Chatenay, Yitry, Eugène Verdier, Mussat, Ernest Bergman, Chargueraud, Henri de Vilmorin; plus les présidents des différents comités. Commission de rédaction et publication : MM. Ernest Berg- man, Gh. Joly, Ghouvet père, Alexandre Hébrard, Marcel, Chouveroux, Opoix, Paul Lebœuf, Parisot, Ghappellier, Appert, Ketelêer; plus le secrétaire général, le secrétaire-rédacteur et les délégués des différents comités. Commission de secours : M^^^ Bassot, Maurice de Vilmorin et Villard; MM. Barre, Maurice de Vilmorin, Delessard, Stinville, Laurent Hébrard, Lecoq Dumesnil, Ghatenay. M. le Président propose de ratifier par un vote les proposi- sitions faites par le comité des Orchidées, dans la séance du ^6 décembre, relativement aux récompenses à attribuer à des présentations. Ges propositions sont adoptées. En conséquence, il est accordé : Une prime de 2^ classe à M. Gardoso, 31, boulevard Beausé- jour, à Paris, pour 1 Zygopelatum Machaiji portant deux tiges florales ; Une prime de 1'® classe à M. Bert, rue Victor Hugo, 68, à Colombes (Seine), pour un superbe Cattleya Trianœi ; Une prime de 2^ classe, au même présentateur, pour un Lselia unceps alba; Une prime de 2^ classe à M. Garden, avenue de Bellevue, 4, à Bois-Golombes (Seine), pour un Ly caste Skinneri alba. SÉANCE DU 9 JANVIER 1895. 23 Des remerciements à M. Aufroy fils, d'Andilly (Seine-et-Oise), pour un panier à Orchidées en Pitch-pin. Objets présentés pour être jugés par les comités : Au comité d'arboricullure fruitière : Par M. Pathouol, jardinier-horticulteur à Corbigny (Nièvre), 4 Poires Doyenné d' hiver ; 3 Pommes Calville blanc et 3 Pommes Reinette du Canada; fruits très sains pour être venus en plein air et pour lesquels le comité' demande l'attribution d'une prime de 3'' classe. Au comité de floriculture : \^ Par M. Sallier, horticulteur à Neuilly-sur-Seine, un Aspi- distra elatior portant deux fruits, dont un parvenu à maturité entr'ouvert et montrant les graines. La fructification de cette plante est un fait intéressant et assez rare, aussi propose-t-on de voter des remerciements au présentateur ; 2° Par M. Lefièvre, jardinier chez M™' Lefebvre, château de Conches par Lagny (Seine-et-Marne), un lot de Cyclamens obtenus d'un semis fait le 25 novembre 1894 et deux 6r/oa?mia5 provenant d'un semis de l'année. Ces plantes sont belles et bien cultivées. Le comité propose d'accorder une prime de 2« classe pour les Cyclamens et une prime de 3*^ classe pour les Gloxinias. Au comité des Orchidées : 1° Par MM.Duval(Léon) et fils, rue de l'Ermitage à Versailles, une Orchidée nouvelle que les présentateurs désignent sous le nom à'Odontoglcssum Henrici. Cette belle plante semble devoir être placée dans la même section que VO, Andersonianum. Le comité en apprécie les mérites; il demande qu'une prime de V classe soit attribuée à MM. Duval et fils auxquels il vote en outre des félicitations; ^° Par M. Belin, horticulteur à Argenteuil (Seine-et-Oise), un Cycnoches reçu dans une importation du mois d'août dernier et dont le présentateur désire connaître le nom. Le comité rattache cette plante au Cycnoches peruvianum Rolfe ; 3° Par M. Nilsson, horticulteur fleuriste, rue Auber, Paris, un 24 PROCÈS-VERBAUX. Vanda cœrulea pour lequel il est volé un rappel de prime de 2^ classe; 4^' Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, Paris, un Odonloglossum Insleaij't leopardimim, un Saccolabium illustre Hef/nieri et un Catlleyaaurea, qui lui valentdes remerciements; 5^ Par M. Cardoso,3l, boulevard Beauséjour, Paris, un Cypri- pecfivm hybride nouveau qu'il désigne sous le nom de C. Gautieri, Celte plante est issue du C. villosum croisé par le C. Harrisia- num\ elle a été obtenue par M. Gautier, ancien jardinier de M. Moreau, qui l'a donnée au présentateur. M. Cardoso pré- sente en outre un Cypripedium Leeanum, var. Le comité lui vole des remerciements; 6° Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Yésinet (Seine-et- Oise), un Epidendrum trouvé dans une importation de Cattleya Slxinneri, présenté pour en savoir le nom. Le comité reconnaît dans celte plante V Epidendrum aurantiacum; T° Par M. Gautier, rue Saint-James, à Neuilly (Seine), un Cypripedium Lawrenceanum, belle variété, et un Oncidium Lan- ceanum remarquable par sa bonne culture. Pour ces deux plantes il est proposé une prime de 2° classe avec félicitations ; 8° Par AL Truffant, horticulteur, rue des Chantiers, à Versailles, un Cypripedium nouveau, très beau, que le présentateur désigne sous le nom de C. villosum Truffauti et qu'il suppose être un hybride naturel dont les parents seraient les C. villosum et Hoxalli. Un certificat de mérite de T'' classe est demandé pour ce remarquable apport. 9° Par M. Page, jardinier-en-chef chez M. Robert Lebaudy, à Bougival, 2 Angrœcum sesquipedale, très beaux, bien fleuris, ayant l'un 10 fleurs, l'autre 6; un Cypripedium Leeanum, var., portant 5 fleurs, 1 C. Nilssotii, hybride issu du C. Chantini, croisé par le C. Boxalli ; \ C. Harrisii-villosum, hybrides obtenus par le présentateur. Le comité propose d'attribuer une prime de 2® classe pour les Angrsecum et une de l''^ c'asse pour les Cypripedium hybrides. M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen- tations de sociétaires. La séance est levée à i h. 10 m. SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 25 SÉANCE DL 23 JANVIER 1896 Présidence de HI. Albert Truffaut, vice-président. La séance est ouverte à 3 h. 10 m. Les membres présents sont au nombre de 224 : 23 honoraires et 201 titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président prie M. Joly, qui se trouve dans la salle des séances, de venir prendre place au Bureau. La Société, en lai donnant le titre de vice-président honoraire a voulu reconnaître les importants services que ce dévoué collègue lui a rendus ; elle espère que M. Joly voudra bien lui conserver sa collaboration active, si précieuse. Ces paroles sont accueillies par de chaleu- reux applaudissements. M. le P."ésident annonce que plusieurs de nos collègues ont été l'objet de distinctions honorifiqties. Ont été promus au grade d'officier du Mérite agricole : M. Eugène Barbier, de la Ferté-Saint-Àubin ; M. Delaville aîné, de Beauvais; M. Deseine fils aîné, de Bougival. Ont été nommés chevaliers du même ordre : M. André Boutard, de Montreuil-sous-Bois; iM. Eugène Gochu, de Saint-Denis; M. Paul Edouard Darbour, de Torcy- Sedan; M. Paul Dubreuil, directeur de la France agricole; M. Henri Kaczka, commissionnaire en fleurs: M. Auguste Nonin, horti- culteur à Ghâtillon-sous-Bagneux; M. Touret, architecte-paysa- giste à Paris; M. Dessert, à Chenonceaux ; M™^ Bourgette, à Nantes ; M. Rjuyer-Turlat, à Neufchâleau. M. le Président adresse les félicitations de la Société aux nouveaux décorés et particulièrement à M. Nonin, qui a été plu- sieurs fois lauréat dans les expositions de la Société et qui, aujourd'hui même, vient d'être élu président du comité' des Chrysanthèmes i Applaudissements). Il proclame l'admission de 24 nouveaux membres titulaires dont la présentation a été faite dans la dernière séance. M. le secrétaire général annonce les décès de cinq de nos col- ièeues : M. Jean-Pierre Cassier, de Suresnes, membre honoraire, 26 PROCES-VERBAUX. qui faisait partie de la Société depuis l'année 1854; M. Evelin Waddington, sociétaire depuis 1872; M. Moisy, de Paris, mem- bre honoraire, sociétaire depuis l'année 1858; M. Henri Prud- homme, de Montreuil-sous-Bois, membre titulaire depuis l'an- née 1887; M. Bienfait, du Raincy, sociétaire depuis 1870. Il fait connaître le résultat d'élections complémentaires qui viennent d'avoir lieu. Dans le comité des Orchidées, M. Libreck a été nommé délé- gué à la commission de rédaction et M. Henri Duval, conser- vateur des collections. Dans le comité d'arboriculture fruitière, M. Delessart a été nommé délégué à la commission de rédaction en remplacement de M. Chouveroux appelé à d'autres fonctions. La section des Chrysanthèmes a constitué son bureau de la manière suivante : président, M. Nonin ; vice-présidents, MM. Delavier et Cordonnier ; secrétaire, M. Chargueraud; vice- secrétaires, MM. Lionnet et Yvon fils; délégué au Conseil d'ad- ministration, M. Nonin; délégué à la commission de rédaction, M. Chargueraud. La commission du contentieux a élu comme secrétaire M. De- lessard; elle a désigné comme délégués à la commission de loge- ment MM. Chouveroux et Delessart. M. le secrétaire général annonce ensuite qu'une section des Roses se forme dans le sein de la Société et que les membres qui désirent en faire partie peuvent dès maintenant se faire inscrire à l'agence. Les élections pour la constitution du bureau auront lieu dans la séance du 13 février. Il procède au dépouillement de la correspondance qui com- prend : A. — Correspondance manuscr[te : Lettre de M. Perrier fils, constructeur d'appareils de chauffage de serres, rue Michel-Bizot, 164, à Paris, demandant la nomina- tion d'une commission pour examiner un châssis à verre débor- dant, destiné à éviter la buée dans les serres, et dont il est l'inventeur. Le comité de floriculture a désigné pour faire partie de cette commission : MM. Henri Vacherot, Opoix, Savoye père, SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 27 Billiard, Nonin, Jobert, Tavernier, Welker fils, Massé, Gappe père et Cappe fils. B. — Correspondance imprimée : Règlement et programme de l'exposition que la Société horti- cole dauphinoise tiendra à Grenoble du 1 1 au 15 juin 1896. Règlement et programme de l'exposition que la Société d'A- griculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de Cannes, tiendra à Cannes du 19 au 23 mars 1896. Programme des concours de l'exposition que la Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers, tiendra à Anvers du 8 au 10 novembre 1896. Programme de l'exposition que la Société royale d'Horticul- ture et de Botanique de Gand tiendra à Gand du 15 au 17 no- vembre 1896. G. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque : 1" Rapport sur V ouvrage intitulé : ^< L Horticulture dans les cinq parties du monde », par M. E. Bedenne; 2° Quelques conséquences pratiques de la loi des accidents du travail, votée par le Sénat en première lecture, par M. Léon Lan- dais^ brochure in-4° de 11 pages; 3° 45^ livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture et de jardinage, par M. G. Nicholson, traduit par M. S. Mottét; 4° Feuille d' informations du ministère de VAgjHculture, n°H et 5. Note, Rapport et Compte rendu déposés sur le bureau : Les deux premières variétés de Pommes de terre connues en Europe, par M. E. Roze. Notice nécrologique sur M. Célestin Debray, par M. Dormois. Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes, de M. Lionnet, jardinier-en-chef au château de Jouy-en-Josas(Seine-et-Oise), par M. Nonin. . Les conclusions de ce rapport demandant le renvoi à la com- mission des récompenses et l'insertion dans le journal sont adop- tées par l'assemblée. î8 procès-verbaux. Objets présentés pour être jugés par les comités : Au comilé r/e (loricuUure : 1° Par M. G. Boucher, horticulteur, avenue d'Italie, 164, Paris, des fleurs de Dalura à fleur rouge [Bnigmansia sanguineà) pour lesquelles des remerciemenis sont adressés au présentateur ; 2" Par MM. Yvon et lils, horticulteurs, route de Chatillon, 44, à Malakoiï (Seine), des fleurs de Chrysanthèmes tardifs, variétés John H. Tayloi\ Madame Calvat, Madame Massé, Masiev Bats, Spaulding, Marie Recoura, Primrose League^ qui, selon les pré- sentateurs peuvent se conserver jusqu'en février. En raison de la beauté de ces fleurs, le comité propose de leur attribuer une prime de 2<^ classe. Au comité d'arboriculture fruitière : Par M. Anatole Cordonnier, de Bailleul (Nord), une caisse de Raisin Black AHcante cueilli le 22 janvier sur Vigne soumise à la culture relardée et cultivée à l'engrais des grapperies. Ce Rai- sin, très beau, a été tiès admiré par les membres du comité qui demandent qu'une prime de l""*" classe soit accordée au présen- tateur. Au comité d'arboriculture d'ornement : Par M. Maurice de Vilmorin, 22 photographies d'arbres et d'arbrisseaux destinées à prendre place dans les collections du comilé. De vifs remerciements sont adressés au donateur. Au comité des Orchidées : \° Par MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage, à Versailles, \ Brassavola glauca (Laelia glauca), plante quelque- fois cultivée dans les serres, mais qui fleurit assez rarement; un Cypripedium Harrmano-superbum (vrai), à grandes et belles fleurs; un Cypripedium Charlesworlhi^ remarquable par son labellequi a une teinte rose assez accentuée; 1 Odontoglossum. Roezli, à macules violettes, variété devenue relativement rare; 1 Dendrochilum glumaceum, charmante plante aux fleurs petites mais très abondantes, groupées en grappes légères, exhalant SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 29 une odeur très suave. Pour l'ensemble de celle présentation, le comité propose l'attribution d'une i)rinie de -l'"'' classe ; 2° Par M. Belin, horticulteur, route de Sannois, à Argenteuil (Si'ine-et-Oise), 1 Caltleya Luddemanniana pour lequel on pro- pose d'accorder une prime de 3*^ classe ; 3° Par M. Gautier, chez M. le D^ Fournier, rue Saint-James, 28 bis àNeiiilIy-sur-Seine, le L;elia anceps alba, var. Stella, très belle variété qui commence à se répandre un peu dans les cul- tures et pour laquelle une prime de 2^ c'asse est demandée ; 4° Par M. Garden, horticulteur, à Bois-Colombes (Seine), le Cyprlpedlum Harrhlano-Spicerianum, hybride nouveau obtenu par le présentateur qui lui donne le nom des espèces dont il est issu. Remerciements; 5° Par M. Truffant, horticulteur, rue des Ghanliers, 40, à Ver- sailles, un superbe Seleniped'wm Schroderœ, var. splendens et un Cypripedium Fxul, présenté à litre de curiosité. Pour ces deux plantes, le comité propose l'attribution d'une prime de 2e classe; 6° Par M. Vacherot, horticulteur à Boissy-Saint-Léger (Seine- et-Oise), un Dendrobium nobile, remarquable par son abondante floraison (il porle 72 fleurs). Des félicitations sont votées au pré- sentateur et l'on demande qu'une prime de 3® classe lui soit ac- cordée ; 7° Par M. Thibaud, jardinier chez M. Libreck, rue du Rane- lagh, 63, à Paris, un Cypripedium Latkamianum, un Warscewic- zella velatal et un Anœclochtliis Sanderianu<, plante nouvelle importée par la maison Sander. Une prime de 2® classe est demandée pour ces trois plantes; 8° Par MM. Cappe, père et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine- et-Oise), un Cypripedium Arthurianum., un C. Calypso, un C. insi- gne, var., un C. Barteti, un C. Leeanum super bum, un C. hirsuto- villosum, superbe hybride obtenu par les présenlaleurs qui en ont observé la première floraison en 1890. Ce Cypriptsdium a les mêmes parents que le C, Germinyanum de Veitch, mais il se distingue nettement de ce dernier. Les mêmes présentateurs montrent. en outre 4 Dendrobium 30 NOMINATIONS. nobile, variétés diverses. Pour l'ensemble de ce bel apport, le co- mité propose l'attribution d'une prime de 1^"^ classe. L'un de MM. les secrétaires annonce des présentations de nou- veaux membres et la séance est levée à 3 h. 30. NOMINATIONS SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. MM. 1. Bâton (Ernest), o, rue de Sfax, à Paris, et avenue du Raincy, à Villemonble (Seine), présenté par MM. Cochet (Scipion) et Cochet-Cochet. 2. Besnard (Louis), jardinier chef chez M. Poirrier, au château de BéhoList, par Orgerus (Seine-et-Oise), présenté par MM. Pou- lailler (A.) et Chargueraud. 3. Blet (Jean), jardinier de M. Darblay, à Corbeil (Seine-et-Oise), présenté par MM. Lévéque et Chatenay (Âbel). 4. BoLUT (Lucien), secrétaire général de la Sociélé d'Horticulture de la Haute-Marne, à Chaumont (Haute-Marne), présenté^ par MM. Chatenay (Abel) et Berthier. 5. Carillon (Stanislas), horticulteur-rosiériste, 30, rue Malassis, Bagnolet (Seine), présenté par MM. J. Girardot et P. Cochet. G. Chévrier (Adolphe), conseiller à la Cour de cassation, 13, rue de Téhéran, à Paris, présenté par MM. Huard et Chatenay (A.), 7. CosTANTîN (Julien) (membre à vie), maître de conférences à l'École normale supérieure, 57, rue Claude-Bernard, à Paris, présenté par MM. Bonnier et Dufour. 8. Le Coulteux fils, horticulteur, à Igny (Seine-et-Oise), présenté par MM. Léon Duval, H. Duval et L. Guillochon. 9. Desprez (Jules), au château de Drancy, Porte-Bourget (Seine), présenté par MM. Ch. Joly et Huard. 10. Epaulard (Emile), 2, place Mauconseil, à Fontenay-so us-Bois (Seine), présenté par MM. Mainguet fils, et Hébrard (A.). 11. FossEY (J.), rédacteur au journal Le Jardin, 10, rue Notre-Dame- de-Nazareth, à Paris, présenté par MM. Martinet et J. Nanot, 12. Fréret (Louis), 43, rue des Boulets, à Paris, présenté par MM. Chatenay (Abelj et Huard. 13. Gayffier (Eugène de), ancien conservateur des forêts, La Ches- naye, commune de la Bussière (Loiret), présenté par MM. Huard et Chatenay (Abel). SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. 31 14. GouRLOT (Alphonse), administrateur des journaux Le Jardin et Le Petit Jardin illustré, 167, boulevard Saint-Germain, à Paris présenté par MM. Maxime Cornu et Martinet. 15. Graindorge (J.-B.), 37, rue de Montreuil, à Bagnolet (Seine), pré- senté par MM. Lepère et fils et Héaault. 16. GuiLLOux (Charles), propriétaire, 142, rue Houdan, à Sceaux (Seine), présenté par MM. Paillet père et Jobert (Maxime). 17. Hariot (Edmond), propriétaire, 15, rue de Chàteaudun, à Paris, présenté par M™*' Poupon et M. Huard. 18. JiLCOT (Paul), 28, quai de Bercy prolongé, à Charenton (Seine), présenté par MM. Chargueraud et Bois. 19. Le Borgne (G.), horticulteur, 23 bis, rue de la Mairie, à Brest (Finistère), présenté par MM. Greuthe et Truffant (Albert). 20. Ledoux (Alexandre), cultivateur, 15, rue de Rosny, à Fontenay- sous-Bois (Seine), présenté par MM. Hébrard (A.), Mainguet (H.) et Héricourt (L.). 21. Legrain (Emile), horticulteur à Breuille-Pont, par Bueil (Eure), présenté par MM. Battut (F.) et Boucher (G.). 22. Lefebvre, 108, rue de Longchamp, à Paris, présenté par MM. Touret et Lemée. 23. Lefebvre (Edmond), Palais-Royal, 34, galerie Montpensier, à Paris, présenté par MM. Michelin et Templier. 24. Lefrang (Victor), quincaillier, Grande-Rue, à Bourg-la-Reine (Seine), présenté par M. Jamin (F.). 25. Le Melle (Auguste), constructeur, 42, rue Lafayette, à Paris, présenté par MM. Poulailler (A.), et Chargueraud. 26. Lergh (Félix), 61, boulevard Richard-Lenoir, à Paris, présenté par MM. Chatenaj (A.) et Lebœuf (Paul). 27. Leroux (Ferdinand), grainier-fleuriste, 12, rue de la Ferronnerie, à Paris, présenté par MM. Poulailler (A.) et Mangin (L.). 28. Lesueur (Georges), horticulteur, 61, quai de Saint-Cloud, à Saint-Cloud (Seine-et-Oise), présenté par MM. Lesueur (J.), Jamin (F.) et Lesueur (V.). 29. Marin, propriétaire, 3, rue de Berri, à Paris, présenté par MM. Maurice de Vilmorin et Ch. Joly. 30. Maumené (Albert), rédacteur au journal Le Jardin, 167, boulevard Sainl-Germain, à Paris, présenté par MM. Martinet et Hariot. 31. MÉziÈRES (François), 290, rue de Chai-enton, à Paris, présenté par MM. Hébrard (A.) et Hébrard (L.). 32. MoREAQ (Théodule), cultivateur, 25, rue Mauconseil, à Fontenay- sous-Bois (Seine), présenté par MM. Hébrard (A.), Héricourt (H.) et Mainguet (L.). 33. NÉ-JER (Pierre), entrepreneur de treillages et de rustiques, 6, route d'Orléans, à Montrouge (Seine), présenté par MM. OpoixetPlomb. 32 NOMINATIONS. 34. Personmer (Claude), horliciilteiir, marchand grainier, 7, boule- vard du Deuxième-Zouaves, présenté par MM. Sallier (J.), Férard et Schwarz. Xô. Petit (Hippolyte), propriétaire, 10, avenue de Villiers, à Paris, présenté par MM. Vitry (D.) et Savart (E.). 36. Pinson (Louis), ancien maraîcher, 381, rue de Vaugirard, à Paris, présenté par MM. Héhrard (L.) et Michel. 37. QuiNTiNE (Arsène), jardinier chez M™° GornuauU, avenue de Ville-d'Avray, à Chaville (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ta- bernat et Hoibian. 38. RÉVILLON (M"»" A.), 122, avenue Victor-Hugo, à Paris et à Mignaux près Poissy (Seine-et-Oise), présentée par MM. Michelin et Templier. 59. RiOMSE (Henri), 108, rue de Longchamp, à Paris, présenté par MM. Touret et Lemée. 40. RoBERTs (Edmond-James), lo, rue de Chanaleilles, à Paris et château de Caumon-Villequier, par Caudebec-en-Gaux (Seine- Inférieure), présenté par MM. Huard et Ghouvet (E.). 41. Tapret (D""), 8, rue Volney, à Paris, présenté par M. Bergman .(Ernest). 42. TissELiN (Jules), propriétaire, 22, rue de TÉglise, à Neuilly (Seine), présenté par MM. Poiret-Delan, et Savoye père. 43. VoisENET, 108, rue de Longchamp, à Paris, présenté par MM. Touret et Lemée. Dame Palronnesse. Tapret (M°^'-), 8, rue Volney, à Paris, présentée par M. Ernest Bergman. SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. MM. i. Baudrand, fleuriste, 26, rue d^Aligre, à Paris, présenté par MM. Robert (Georges) et Jobert (Maxime). 2. Blet (Florentin), jardinier, à la Ferté-Vidame (Eure-^t-Loir), présenté par MM. Huard et Ghatenay (A.). 3. Bobenrieth, jardinier-ileurisle, 2, chemin de la Station, à Meudon (Seine-et-Oise), présenté par MM. Mauvoisin, Ghevalier (Gh.), Landais (P.) et Lecoinle. 4. DÉGOUTiN (rabbé), chanoine, 163 bis, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), présenté par MM. Huard et Ghatenay (A.). o. Devaud (Joseph), 25, rue Ménaue, à Angers (Maine-et-Loire), présenté par MM. Perrault (E.). fils aîné, et Boucher. 6. DoRMiGNY (Louis), jardinier, 12, rue de la Plaine, au Vésinet (Seine-et-Oise), présenté par MM. Gappe (E.) et Gappe (L.). SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 33 7. DucHESNE-BiLLOuiN (M™^), à la Grille par Chinoii (Indre-et-Loire), pi ésenlée par MM. Hiiard et Chatenay. 8. Forestier (Louis), horticulteur, à Larne, près Bour^-la-Reine (Seine), présenté par MM. Robert (Georges) et Jobert (Maxime). 9. Fouret (Alfred), jardinier chez M, le comte de Roy de Ville, à Choisy-au-Bac (Oise), présenté par MM. Courtois (E.), de Maintenant. 10. Frissard (Gaston), 13, rue Cardinal-Lemoine, à Paris, présenté par MM. Cayeux et Le Clerc. \i. JouAN (Charles), jardinier chef chez M. le comte Ch. Pozzo di Borgho, à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, présenté par MM. Hoï- bian (J.) et Francin. 12. Lecaplain (Charles), 26, rue Jean-Jacques-Rousseau, à Issy-les- Moulineaux (Seine), présenté par MM. Beudin, et Niolet. 13. Lefkbvre fils, horticulteur-amateur, à Saint-Just, près Vernon (Eure), présenté par MM. Nonin, Géraud et Vacherot. 14. Lemoine (Henri), jardinier-en-chef du jardin botanique de la ville de Tours, à Tours (Indre-et-Loire), présenté par MM. Henry et Gérome. 15. Lortet (Francis), jardinier à l'École d'arboriculture de la ville de Paris, 12, rue de l'Épinette, à Saint-Mandé (Seine), présenté par MM. Chargueraud et Schmitt. 16. Lutinier (Pierre), jardinier chez M. Lepelley, à Robinson, arrondissement de Sceaux ; Seine), présenté par MM. Thi- monier (E.) et Martineau. 17. Maréchal (Albert), jardinier chez les Dames Auguslines anglaises, 24, boulevard Victor-Hugo, à Neuilly (Seine), présenté par MM. Huard et Chatenay (A.). 18. Morlet (Jules), 43, rue Saint-Honoré, à Paris, présenté par M. Batlut(F.). 19. Paly (Achille), jardinier au bois de Vincennes, 12, rue Jean- Pigeon, à Charenton (Seine), présenté par M. Chargueraud. 20. Picard-Baillet, cultivateur-grainier, 23, avenue de la Gare, à Joigny (Yonne), présenté par MM. Huard et Chatenay. 21. Ragoût (Benoît), horliculteur, 12, route de la Plaine, au Vésinet (Seine-et-Oise), présenté par MM. Cappe (E.), Cappe (L). et Bernard. 22. Rameau, fils, horticulteur, à Larne, par Bourg-la-Reine (Seine), présenté par MM. Robert (Georges) et Jobert (Maxime). 23. Renard, banquier, 10, rue Grange-Batelière, Paris, présenté par MM. Léon Say et Huard. 24. Trémaux, horticulteur, 46, avenue de Bonneuil, à la Varenne Saint-Hilaire (Seine), présenté par MM, Vacherot et Nonin. 3 34 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT l'aNNÉE j 895. Algérie agricole (L'), Bulletiu de la Colonisation, Agriculture, Viti- culture, Horticulture, Économie rurale, n"^ 145 à 168 inclu- sivement, 1895. Alger; in-4. A7i7îales de la Société d'Émulation {Agriculture, Sciences, Lettres et Arts de TAin), 2« trimestre. Bourg, 1895; in-8. Annales de la Société d'Agriculture du déparieïnent de la Gironde^ n°« 11 et 12, 1894; n"^ 1 à 12, 1895. Bordeaux; in-8. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du département de la Charente, janvier à décembre 1894; janvier à novembre 1895. Angoulême ; in-8. A7inales de la Société d'Émulation des Vosges, année 1895. Epinal, in-8. Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne, t. LXI, 1894; janvier à octobre 1895. Toulouse; in-8. Annales de la Société d'Horticuliure de Maine-et-Loire, 1", 2*, 3* et 4*' trimestres, 1894; l®"" et 2'' trimestres 1895, Angers; in-8. Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, n°« 1 et 2, 1894; 4, 5 et 6, 1894; n*^ 1, 3 et 4 1895. Montpel- lier ; in-8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de TA î<6e, janvier à décembre 1894; janvier à novembre 1895. Troyes; in-8. Annales de la Société horticole, viticole et forestière de la Haute- Marne, n°^ 78 à 87, année 1894; n°s 89 à 100, année 1895. Chaumont; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de la Gironde (Nouvelles). n°* 69 à 72, année 1895. Bordeaux; in-8. Annales du Commerce extérieur, i'"', 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11® fas- cicules, 1895. Paris; in-8. Boletin Agricola y Comercia/, janvier au 15 juin 1895. San Salvador; in-8. Boletim da Sociedade Broteriana, t. XII, fascicules 1 et 2, 1895. Coïmbre ; in-8. Botanical Magazine, n"* 601 à 606, 609 à 612, année 1895. Londres; in-8. Bulletin agricole [Le), journal hebdomadaire, organe de FAgricul- ture et des Industries rurales, n°« 664; 666 à 682; 684 à 686; 688 à 713; année 1895. Paris; feuille in-2. Bulletin de V Association pomologique de l'Ouest, t. XII, année 1895. Rennes; in-8. REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT L'ANNÉE 1895. 3o Bulletin de la Société artésienne d^ Horticulture, l^^, 3« et 4^ tri- mestres, 1894-1895. Arras; in-8. Bulletin de la Société botanique de France. Session extraordinaire ea Suisse, P° et 2® parties. 1894. Comptes rendus des séances, janvier à décembre 1894 (n°^ 1 à 9). Comptes rendus d«s séances, janvier à juillet 1895, n^^ 1 à 7. Paris; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy, n'^^ 2, 3, 4 et 5, année 1894.; n«^ 1, 2, 3, 4 et 5, année 1895. Nancy; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de Caen, année 1895. Caen; in-8. Bulletin de la Société d' Agriculture de Clermont (Oise), (Le Musée), n^s 13 à 18, 1895. Clermont; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement dWutun, de ki Société autunolse d'Horticulture et du Syndicat agricole autu- nois, n** 31, année 1895. Autun; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Boulogne- sur-Mer, n° 8, année 1894; n<^* 1 à 6, année 1895; Boulogne- sur-Mer; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d' Horticulture de l'arrondissement de Pontoise, 1°^, 2«, et 3^ trimestres 1895. Pontoise; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture du département du Cher, n° 11, année 1894; n°M2, 14 à 17, année 1895. Bourges; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de llndre, n*"^ 5 et 6, année 1894; n°s 1 à 4, année 1895. Chàteauroux; in-8. Bulletin de la Société philomatique de Paris, n'^^ j^ 2 et 3, année 1894- 1895. Paris; in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement pour llndustrie nationale, n«s 109 à 120, année 1895 et table générale des matières 1884 à 1893 (inclusivement). Paris; in-4. Bulletin de la Société de Géographie, 1", 2°, 3® et 4«^ trimestres 1894; 1«% 2% 3« trimestres 1895. Paris; in-8. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n°* 1 à 4, année 1895; |er^2«, 3°, 4« fascicules de la session générale de 1895. Paris; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arboriculture et de Viticulture du canton d'Argenteuil, n° 8, année 1894; n""" 9, 10 et 11, année 1895. Argenteuil; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d' Apiculture de Beauvais, décembre 1894; janvier à décembre 1895. Beauvais; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture du département de la Lozère, juiliet- aoùt, 1895. Mende; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne, n° 10, année 1894; n°Ml à 20, année 1895. Compiègne; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Douai, n«s 11 et 12, année 4894; n°* 1 à 5, année 1895. Douai; in-8. 36 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, !'•«, 2^ 3% 4®, 5% 6^, 7% 8% 9^ 10«' et 12^ livraisons, année 1895. Genève; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Clermont (Oise), n*>s 31 à 36, année 1895. Giermont (Oiso); in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Meaux, n" 6, année 1894; n^^^ 1 à 6, année 4895. Meaux; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de ValencienneSy 4*= trimestre de 1893; 1", 2% 3^ et 4« trimestres de 1894; l«f, 2<^ et 3^ trimesires de 1895. Anzin; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Botanique du centre de la JSonnandie, n° 3, 1894. Lisieux; in-8. Btdletin du Muséum d'Histoire naturelle, n»* 1 à 7, année 1895. Paris; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture de l'Orne, 9" semestre de l'année 1894; 1" semestre de l'année 1895. Alençon; in-8. bulletin- Journal 'de la Société d'Horticulture de Vichy-Cusset ; l^*" tri- mestre 1895. Vichy; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie, n°* 1 à 9, année 1895. Amiens; in-8. Bulletin de la Société régionafe d'Horticulture de Montreuil-sous-Bois, lei- et 2" trimestres 1895. Montreuil; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et d'Apiculture de l'arrondissement de Senlis, n° 24, année 4894; n»* 1 à 12, année 1895. Senlis; in-8. Bulletin de la Société horticole du Loiret, 1" trimestre 1893. Orléans; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture de la Côte-d'Or, n° 6, année 4894; n°* 1, 2, 4 et 6, année 1895. Dijon; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Epernay, janvier à novembre, inclusivement, année 1895. Epernay ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges, n» 106, année 1894; n°* 107 à 111, année 4895. Epiual ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, 1«% 2° et 3'^ trimestre 4895. Orléans; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir, n°s 23 et 24, année 1894; n»^ 4 à 11, année 1895. Chartres; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de Poligny, n°^ 2 et 3, année 1895. Jura; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture du Puy-de-Dôme, i^'' et 2® trimestres, année 1895. Clermont-Ferrand ; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d'Arbois (Jura), n° 4, année 1894; n»» 4, 2 et 3, année 1895. Arbois; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de Reims, n°* 4 à 11, année 1895. Reims; in-8. REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT l' ANNÉE 1895, 37 Bulletin trimestriel de la Société cF Horticulture d'Armeyilières {Nurd), l^', 2«, 3« et 4^ trimestres 1895. Arnientiéres ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture du Doubs, Besançon, n°^ 49 à 60, année d89o. Saint-Vit ; in-8. Bulletin trimestriel de la Société d'Horticidture de Limoges, n° 3, 1895. Limoges; in-8. Bulletijî de la Société libre d'émulation du Commerce et de Vlndustrie de la Seine-Inférieure. Exercice 1894-189o. Rouen; 1 vol. in-8. Bulletin de la Société tourangelle d'Horticulture, l^"" semestre d89.ï. Tours; in-8. Bulletin de la Société pratique d'Horticulture de l'arrondissement d'Yvetot, décembre 1894; février à novembre inclusivement. année 1895. Yvetot; in-8. Bulletin de la Société régionale d'Horticulture de Vincennes, u^ 40, année 1894; n°^ 42 et 43, année 1895. Vincennes; in-8. Bulletin de la Société vigneronne de V arrondissement de Beaune, n« 2.5, année 1894; n^* 26 à 30, année 1895. Beaune; in-8. Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de Vrance, n°s 1 à 8, année 1895 ; Mémoires, t. CXXXVI, année 1895. Paris ; in-8. Bulletin des travaux de la Société d'Horticulture, d'Agriculture et de Botanique du canton de Montmorency, 4^ trimestre 1894; 1^'", 2*^ et 3® trimestres 1895. Montmorency; in-8. Bulletin du ministère de V Agriculture, Documents officiels, Statistiques, Uapports, Comptes rendus de missions en France et à l'Étranger, n°5 8, année 1894; n°* 1 à4; n° 7, année 1895. Paris; in-8. Bulletin da (Jercle horticole du Nord^ n°^ 12, année 1894; n^^ i à 12, année 1895. Lille; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du département de la Seine-Inférieure, 1^"^ et 2^ cahiers 1895. Rouen; in-8. Bulletin du Comité de l'Afrique française, n°^ 1 à 3, n<^* 5 à 12, année 1895. Paris; in-8. Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'École natinale d'Horticul- ture de Versailles, 12 volumes, années 1885 à 1895, Versailles; in-8. Bulletin du Syndicat agricole de l'arrondissement de Meaux, n°s l à 12, année 1895. Meaux; in-8. Bulletin horticole et apicole de Saône-et-Loire, janvier à décembre, inclusivement, année 1895. Chalon-sur-Saône; in-8. Bulletin international de V Académie des Sciences de Cracovie, décembre 1894; janvier à juillet, octobre et novembre, année 1895. Cra- covie; in-8. Bulletin-Journal de la Société d'Agriculture de VAllier, n°^ 12 et 13, année 1894; n°* 11, 14 et 15, année 1895. Moulins; in-8. 38 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Bulletin- Joutmal de la Société centrale d' Agriculture et d'Acclimatation des Alpes-Maritimes, n" 12, année 1894; n"^ 1 à 10 et 12, année 1895. Nice; in-8. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes, n°« 182 à 191, année 189o. Mantes; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture de Joigny, n°^ 156 et 157, année 1895. Joigny; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Mâcon, n'^^ 1 à 7, année 1895. Mâcon; in-8. Bulletin m.ensuel de la Société des Sciences, Agriculture et Arts de la Basse-Alsace, fasc. 8, 1894; fasc. 3, 4, 5, 8, 9 et 10, annéa 1895. Strasbourg; in-8. Bulleihi mensuel de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons, novembre- décembre 1894; janvier à octobre, année 1895. Soissons; in-8. Bulletin mensuel du Cercle horticole de Rouhaix, n°s 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 11 et 12, année 1895. Roubaix; in-8. Bullettino délia R. Société toscana di Orticultura (Bulletin de la Société R. toscane d'Horticulture), numéros de janvier à mars et de mai à octobre 1895. Florence ; in-8. Bulletin trimestriel de la Société cV Horticulture, d'Arboriculture, de Viticulture et de Sylviculture de la Meuse, n°^ 20, 21, 22 et 23, année 1895. Verdun; in-8. Chronique horticole, Journal mensuel de la Société d'Horticulture pratique de l'Ain, n°s 1 à 12, année 1895. Bourg; in-8. Chrysanthemum year book{The) 1 vol., 1895. Londres; in-8. Comptes rendus des séances de la Société de Géographie, n°^ 18 et d9, année 1894; n«^ 1 à 12, année 1895. Paris; in-8. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences^ l^"" semestre, n»* 1 à 5, 7 et 8, 10 à 15, 19, 23 à 25, 2'^ semestre, n^^ 14 à 21 ; Tables des premier et second semestres. Paris ;in-4. Compte rendu sommaire des séances de la Société philomathique de Paris, no« 2 à 19, année 1894; n°« 6 à 19, 1, 2, 3, 4 et 5, année 1895. Paris ; in-8. Eleveur (L'), et la Revue Cynégétique et Sportive réunis, n°* 538, 540, 567 et 568, année 1895. Extrait des travaux de la Société centrale d'Agriculture du départe- ment de la Seine-Inférieure, 239<= cahier, année 1894; 237%. 238^ et 239^ cahiers, année 1895. Rouen; in-8. Feuille d'Informations du Ministère de V Agriculture, n"^ 1 et 2, décembre 1895. Paris ; in-4. France agricole {La) et horticole, n"^ 1 à 52, année 1895. Paris; in-4. Garden and Forest (Jardin et Forêt), journal d'Horticulture, Paysage, Art et Sylviculture, n^^ 358 à 383, de janvier au 26 juin 1895 ;. REÇUES PUR LA SOCIÉTÉ PENDANT l'aNNÉE 1895. 39 nos 388, 390, 391, 392, 393 à 409 (30 octobre d89o.) New-York; in-4. Gartenflora, Zeitschrift fur (jarten-und Blumenkimde (Flore des jardins, Journal d'Horticulture et de Botanique) édité par le D^" L. WiTTMACK, n°^ 3 à 12 et noM7 à 20, et n°s 23 et 24, année 1895. Berlin; in-8. Eet nederlandsche Tainbouwblad (Gazelte horticole néerlandaise, or- gane de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Bota- nique), n°^ 1 à32 et34 à 52, année 1895. Amsterdam; in-4. Jardin (Le), Journal bi-mensuel d'Horticulture générale, n°^ lft3 à 212 inclusivement (mars à novembre), année 1895. Paris; in-4. Le Jardinier pratique, janvier 1895, Paris; in-8. Jardinier suisse {Le), Journal de la Société helvétique d'Horticulture de Genève, n»^ 10, 11 et 12, année 1894; n°M0, 11 et 12 du t. XXII; n°s 1, 2 et 3 du t. XXIII; année 1895. Genève; in-8. Journal de V Agriculture, n°s 1468 à 1469; 1471 à 1519, année 1895. Paris; in-8. Journal de V Agriculture "pratique et d'Economie rurale pour le midi de la France, t. XG (novembre et décembre), année 1894. t. XGI (janvier à novembre), année 1895. Toulouse; in-8. Journal de la Société centrale d'Agriculture de Belgique, t, LU, n°^ 3 à 8, année 1895; t. LUI, n°» 1 et 2, année 1895. Bruxelles; in-8. Journal de la Société de Statistique de Paris, n°^ 1 à 12, année 1895. Paris; in-8. Journal des Gartenbau-Vereins von Unter-Elsass, n^^ 4 à 8, année 1895. Strasbourg; in-8. Journal de la Société d'Horticulture pratique du Rhône, ti°^ 1 à 10 et 12, année 1895. Lyon; in-8. Journal of the royal Horticultural Society, vol. XIX; part. 2<'; année 1895. Londres; in-8. Journal de la Société régionale d'Horticulture du Nord de la France, n» 12; année 1894; n°* 1 à 12; année 1895. Lille; in-8. Journal des Agriculteurs, n°* 41 à 46, année 1895. Paris; in-fol. Journal des Campagnes {Le), Revue hebdomadaire des châteaux, fermes, maisons de campagne, etc., n^^ l à 51; année 1895. Paris; in-4. Journal d'Agriculture pratique, n"* 14 à 52, année 1895. Paris; in-8. Journal des Roses, n^ 12, année 1894 ; n°H à 8 et 10 à 12, année 1893. Melun; in-8. Lindenia, Iconographie des Orchidées, 10° vol.; 6% T, 8% 9% 10« et 11» livr.; 11« vol.; ^% 2% 3% 4e et 5« livr., année 1895. Bruxelles; in-4. Lyon horticole, Revue bi-mensuelle d'Horticulture, n°« 1 à 24, année 1895. Lyon; in-8. 40 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR lA SOCIÉTÉ EN 1895. Maandblad van de Vereeniging ter bevorderingvan Tuin- en Landbouw (Bulletin mensuel de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture et de TAgriculture dans le duché de Limbourg), nos 1 à 12, année 1895; iii-8. Maestricht. Maison de Campagne [La], Journal horticole et agricole illustré des châteaux, villas, propriétés rurales, n"* 1 à 24, année 1895. Bergerac; in-8. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg^ 1 vol. 1892-1895. Cherbourg; in-8. Mémoires de la Société d'Agricidture et des Arts de Seine-et-Oîse^ t. XXVIII et XXIX, année 1895. Versailles; in-8. Monatsschrift des Garlenbauvereins zu Barnif^tadt (Bulletin mensuel de la Société d'Horticulture de Darmstadt, n"^ 1 à 7 et 9 à 12, année 1895. Darmstadt; in-8. Moniteur d'Horticulture (Le), n^^ 1 à 24, année 1895. Paris; in-8. Pomologie française [La), Bulletin de la Société pomologique de France, n°® 1 à 12, année 1895. Lyon; in-8. Progrès (Le), Journal du Syndicat horticole de Seine-et-Oise, n^^ 34 à 45, année 1895. Versailles; in-2. Provence agricole [La), Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation du Var, u°^ 13 à 24, année 1895 (janvier à décembre). Toulon; in-8. Revue de l'Horticulture belge et étrangère, n^M à 6 et 9 à 12 inclu- sivement, année 1895. Gand; in-8. Revue des Eaux et Forêts, n°s l à 24 inclusivement, année 1895. Poitiers; in-8. Revue des Sciences naturelles appliquées, n°' 1 à 16 inclusivement, année 1895. Paris; in-8. Revue horticole des Bouches-du-Rhône, Journal des Travaux de la So- ciété d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n®* 485, année 1894; n^^ 486 à 493 et 495 à 496, année 1895. Marseille; in-8. Revue horticole. Journal d'Horticulture pratique, n^* 1 à 24 inclu- sivement, aimée 1895. Paris; in-8. Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication du Com.ice agricole de Rome, dirigée par M. Aug.PooGî), n°^ 23 et 24, année 1894 ; n'^ 5, 8, 9, année 1895. Rome ; in-8. Rivista agraria, n"» 1, 14, 15, 16,24 à 52, année 1895. Naples; in-fol. Revue scieniifique du Bourbonnais et du Centre de la Frarce, n^^ 85 à 96, année 1895. Moulins; in-8. Royal Gardens, Kew. Bulletin of miscellaneous Information (Jardins royaux de Kew. Bulletin d'informations variées), n"' 96, année 1895; n-^sQ? à 107, année 1895. Londres; in-8. Sempervirens, Geillustreerd Weekblad voor den Tuinbouw in ISederland LES JARDINS ALPIÎSS. 41 (Sempervirens, Bulletin hebdomadaire illustré pour l'Hurti- culture aux Pays-Bas, ii°* 1 à 22, 24 à 28, 30, 32 à o2, année 1895). Amsterdam; gr. iii-8. Société lV Horticulture d'Ahbev'dle^n''^ 1 à 6, année 1895. Abbeville; in-8. Société horticole dauphinoise, ianv'ier à décembre 1895. Grenoble; in-8. Société régionale de Saint- Maur-des-Fossés, un cahier; année 1895. Saint-Maur; iu-8. Société horticole et botanique de r arrondissement de Melun, 1", 2'^ et 3" trimestres, J895. Melun ; in-8. Sud-Est (Le), Bulletin du Conseil départemental d'Agriculture et des Associations agricoles de l'Isère, janvier au l'^'' décembre, année 1895. Grenoble; in-8. Syndicat horticole (Le), Organe du Syndicat de Saint-Fiacre, n»* 37 à 48, année 1895. Paris; in-8- TheGarden (Le Jardin, Journal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d'Arboriculture, n°^ 1207 à 1232, 1238, 1240 à 1258, année 1895). Londres; in-4. The Gardeners Chronicle (La Chronique des jardiniers, fondée en 1841, n«^ 419 à 444,450, 452 à 470, année 1895). Londres; in-4. Travaux de la Société impériale libre d'Économie, 1894, n° 1; 1895, n"* 1 à 6. Saint-Pétersbourg; in-8. Viestnik imperalorskayo rossiibkago obchtchestva Sadovodstva (Messager [Bulletin] de la Société impériale russe d'Horticulture), n°^ 1 à 5, année 1894; n« 1, année 1895. Saint-Pétersbourg; in-8. Wiener illustrirte Garten- Zeitung (Gazette horticole illustrée de Vienne, n°* 1 à 6, 8 à 12, année 1895). Vienne; in-8. Zeitschrift des Landwirthschaf (lichen Vereins in Bayern (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de janvier à octobre, année 1895). Munich; in-8. NOTES ET MÉMOIRES Les jardins alpins (1), par M. H. Gorrevon Il n'y a guère qu'une quinzaine d'années que ce terme «jardin alpin » a pris place dans la littérature alpine et horticole; et il n'y a pas plus de cinquante ans que les cultures de plantes (1) Déposé le 28 novembre 1895. 42 NOTES ET MÉMOIRES. alpines sont entrées dans nos mœurs. En Angleterre certaines espèces montagnardes (Gentianes^ Œillets, Rhododendrons) se cultivent, il est vrai, depuis plus de deux siècles. Sur le con- tinent les cultivateurs n'ont guère commencé à s'occuper de plantes alpines que vers 1840 et c'est en Suisse, croyons-nous, et dans le jardin du botaniste Edmond Boissier, que se sont faits les premiers essais de ce genre. Il commença par cultiver des espèces saxatiles, espagnoles et orientales, dans les fentes d'un grand mur de soutènement; puis il fît étabir des rochers artificiels, les premiers qui se soient faits dans un but cultural, bien certainement. C'était une agglomération savante de pierres calcaires moutormées et travaillées par l'érosion, entre lesquelles on avait ménagé des niches plus ou moins profondes qu'on remplissait de terreaux de différente nature suivant les besoins de l'espèce qui était introduite. Vers 1860 on construisit au Jardin botanique de Genève un enrochement semblable dû à l'inspiration du botaniste Reuter, alors directeur du Jardin; mais ce n'est que depuis 1870 que la construction de rocailles et la culture de plantes de montagnes se vulgarisa chez nous. Ce goût semble avoir éclaté spontané- ment de plusieurs côtés car il en est des innovations comme des inventions, elles surgissent sur différents points à la fois et semblent être la conséquence de l'esprit du siècle et de la culture intellectuelle d'une époque. Le sport de l'alpinisme, qui s'est développé d'une manière si intense chez nous depuis une trentaine d'années, n'est pas Tune des moindres causes de ce changement dans les goûts horti- coles. A. l'heure qu'il est on peut dire qu'en Suisse, que ce soit à Genève, à Bâle ou à Zurich, les cultures de plantes alpines sont entrées dans les mœurs. Il n'est si petit jardin qui n'ait sa rocaille ou son alpinum. Notre Ecole suisse d'Horticulture à Waerdensweil, sur le lac de Zurich, a un cours de cultures alpines et il n'est pas jusqu'à nos collèges cantonaux et nos écoles normales qui n'aient leurs cultures montagnardes, ou leur petit jardin alpin. C'est un « mouvement » qui est loin d'avoir atteint son entier développement et qui se propage par- tout et jusque dans les jardins des villages. La flore alpine et LES JARDINS ALPINS. A'S montagnarde détrône celle des régions exotiques dans beaucoup de cas. Y aurait-il là une explication du degré d'infériorité que la Suisse occupe, horticulturalement parlant, vis-à-vis des pays voisins? Gela est fort possible, car l'esprit du Suisse semble porté plutôt vers les choses de la nature et vers le sport de la montagne que vers les jouissances des yeux. Un jardin brillant nous dit moins qu'une intéressante collection dont les sujets parlent à l'esprit plus qu'aux sens. Il ne faudrait pas conclure delà que nous abandonnons les brillantes filles de l'Horticulture pour les végétaux de nos rochers alpins. Nous avons même en Suisse, il faut le recon- naître, des établissements horticoles de première force. Celui de M. Otto Froebel, à Zurich, fondé vers 1830, est considéré avec raison comme l'une des premières maisons de l'Europe. Aussi a-t-il été le premier à s'occuper des plantes alpines pour la vente. Vers 1 870, déjà, son catalogue contenait des Androsaces et des Saxifrages. Après lui est venu le Jardin alpin d'acclimatation, à Genève, quis'établit il y adouze ans, sur le terrain qu'occupait un établissement horticole s'occupant de plantes exotiques, celui de MAI. Paris frères et dont le but unique est l'élevage et la multiplication pour la vente des végétaux des Alpes et des autres montagnes. Il publie les seuls catalogues, exclusivement destinés aux plantes alpines et aux graines d'espèces monta- gnardes. G'est donc, non seulement une question de mode qui pousse notre public vers les cultures alpines, mais une disposition de l'esprit actuel, un résultat de l'éducation populaire, une consé- quence des courses en montagnes qui sont de plus en plus dans nos mœurs. En France, et surtout dans les contrées monta- gneuses, il en est de même et l'Horticulture commence, elle aussi, à se transformer dans ce sens. N'avons-nous pas vu les Edouard André, les Vilmorin, grimper à l'alpe aimée et en rapporter le génie dans leurs œuvres ou dans leurs jardins? Mais ce qui nous préoccupe le plus, nous autres Suisses, en ce moment, c'est rétablissement dans nos Alpes, de jardins bota- niques destinés spécialement à la culture des plantes alpines ou 44 NOTES ET MÉMOIRES. de monlagnes. Les uns ont un but « phytophile » ou protecteur ; tel le jardin de la Linnsea. à Bourg-Saint-Pierre, dans la région du grand Sainl-Bernard et à 1,700 mètres d'altitude. C'est un musée vivant, un jardin conservatoire où se cultivent les plantes de toutes les régions montagneuses du globe pouvant vivre à cette altitude. Il n'a que six années d'existence mais compte déjà un nombre respectable de rochers représentant autant de régions ou de chaînes de montagnes. (1) Le Gouvernement fédéral a, lui, un jardin botanique alpin dans les Grisons, lequel est placé sous la direction du D"" Slebler, directeur de la station fédérale pour le contrôle des semences à Zurich. Ce jardin-là a un but d'utilité pratique en même temps que scientifique. On y cultive des Graminées, céréales, Légu- mineuses, fourrages, etc., à une altitude très élevée et l'on publie des rapports fort intéressants. En Valais, la Société Murithienne a fondé trois jardins semblables placés à des altitudes très diffé- rentes; l'un est à Zermatt (1,600 mètres), l'autre à Sion, (300 m.) le troisième au grand Saint-Bernard (2,500 m.). Ces jardins ont un but purement scientifique. Le gouvernement vaudois a fondé deux jardins botaniques alpins qui dépendent de l'Université de Lausanne ; l'un est aux Plans-de-Trenières-sous-Bex, à 1,200 mètres, l'autre à Saint- Gergues, dans le Jura, à 1,000 mètres d'altitude. Enfin différentes Sociétés, plusieurs sections de clubs alpins et plusieurs particuliers établissent, un peu partout, des jardins alpins dans la montagne. C'est un mouvement qui se propage de part en part et il n'est si petit hôtel qui ne semble avoir son « jardin botanique ». Qu'adviendra-t-il de cela? Est ce que la flore locale sera débordée par les nouvelles venues et verra-t-on se produire ici ce qui s'est passé avec les plantes nord-fiméricaines qui ont (1) Le premier essai de ce genre a été tenté dans le val d'Anni- viers, en Valais. Il y a là, à 2,300 mètres d'altitude, un hôtel (Weisshorn) placé dans une situation merveilleuse. Nous y établîmes, en juillet 1885, un petit jardin alpin dont il reste encore quelques traces, bien qu'il n'ait pas été soigné et qu'il ait souffert grandement à la suite d'un incendie du dit hôtel. LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 45 envahi notre Europe? Ou bien les espèces introduites dans tous ces jardins se conduiront-elles comme des hôtes qu'on veut bien héberger et qui doivent ne se mouvoir, ne se reproduire, que dans certaines limites, qui leur sont assignées? c'est ce que prouvera l'avenir. Les Nepentdes et leur culture Étude botanico-horticole sur les Nepentues, par M. Jules Ru'wolpu (1). Considérations générales sur ces plantes. S'il est sur la terre des êtres et des choses possédant un don curieux qu'on appelle l'originalité et qui les rend intéressants même aux yeux des plus vulgaires et à l'esprit le moins éclairé, les Nepenthes sont peut-être parmi tous les végétaux ceux qui possèdent au plus haut degré ce mérite particulier. C'est déjà un titre à la culture, et n'eussent-ils que celui-là, il devrait servir à les faire admettre un peu plus généralement dans nos serres; mais ce sont aussi des plantes décoratives au premier chef, et, si on les considère à ce point de vue, on est frappé des ressources de toute sorte qu'ils offrent pour la gar- niture de nos abris chauds. Gomme plantes grimpantes, certaines espèces et hybrides de Nepenthes sont remarcjuables par le port, l'ampleur et la vigueur du feuillage et de la végétation; d'autres espèces luttent de richesse dans le coloris des ascidies, de fantaisie dans la bariolure et la moucheture de celles-ci, de diversité et d'élé- gance dans leur forme et leur grandeur. Tout, chez les Nepenthes^ est ornemental, et qu'on les cultive suivant leur état naturel ou en pots ou paniers suspendus, ils (4) Déposé le 10 octobre 189o. 46 NOTES ET MÉMOIRES. montrent à l'envi tout ce que leur nature a d'étrange et d^exolique. On a des griefs contre leur culture réputée difficile — mais est-ce une vérité que de dire qu'une plante est incultivable si on n'essaye pas de lui octroyer dans nos serres les éléments que lui prodigue la nature dans son pays d'origine? — et les soins qu'ils demandent, s'ils sont nombreux et constants, ne sont-ils pas récompensés par une brillante réussite! On allègue encore qu'ils sont d'un entrelien dispendieux — mais combien d'ama- teurs supportent des frais élevés pour la culture d'Orchidées dont les JVepenthes peuvent être des rivaux! Ils sont assez nombreux et divers pour satisfaire tous les goûts de leurs amateurs, mais dans le nombre, et suivant le Lut auquel on les destine, il y a lieu de créer des séries ayant des aptitudes spéciales pour tel ou tel emploi; une espèce recommandable pour la beauté de ses ascidies, ne l'est pas tou- jours pour pouvoir être cultivée en pots suspendus, de même qu'une autre remarquable par l'abondance de ces mêmes ascidies et la facilité de sa culture, ne doit pas être recherchée comme plante grimpante. Il y a, de même que dans les autres genres végétaux, des Nepenthes délicats et difficiles à conserver et des variétés rustiques et vigoureuses qui se contentent de soins ordi- naires; c'est cette ignorance du choix des espèces qui est bien souvent la cause des échecs que certains amateurs éprouvent €n essayant cette culture. Si nous n'insistons pas davantage pour essayer de décrire la beauté et l'originalité des Nepenthes, c'est que nous savons qu'ils sont assez connus, au moins de nom, et que c'est la réputation de leur culture jugée excessivement difficile, qui est le seul obstacle sérieux à leur diffusion dans les serres, sur- tout en France. Nous l'avons pratiquée pendant nombre d'années avec des résultats heureux, et, en publiant ce petit travail, nous vou- drions avoir l'espoir qu'il servira peut-être un peu à faire prendre goût à la possession de ces végétaux exotiques et étranges, une des plus intéressantes créations de la nature et l'un des plus curieux ornements de nos serres chaudes. LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 47 FîG. 1. — Nepenthes Sedeni cultivé en panier suspendu (i). (1) Ces clichés proviennent de la maison Veitch et Sons, horti- culteurs à Ghelsea-Londres. 48 NOTES ET MÉMOIRES. Nepenthes est dérivé du grec ne, privatif et joe?î^^o*, chagrin. Beaucoup d'auteurs diffèrent d'opinion au sujet de savoir pourquoi Linné a appelé ces végétaux de ce nom. Certains veulent y voir une allusion au liquide sécrété par les urnes et qui posséderait des vertus extraordinaires, telles celles du Nepenthes d'Homère, qu'Hélène, la fille de Jupiter, versait à boire aux convives pour qu'ils oubliassent leurs maux. Or, ce Nepenthes qu'a chanté Homère doit être, de l'avis de plusieurs savants, tout simplement l'opium qui, en préparation liquide, peut se mélanger au vin et dont les effets sont bien ceux décrits par le poète. D'autres personnes croient que la dénomination du botaniste d'Upsal a été appliquée à ces plantes parce que leur vue, excitant la curiosité, fait oublier momentanément les peines. Ce fut vers <669 que les premiers Nepenthes furent introduits en Europe par les soins du D*" P. Hermann qui les envoya de Geylan à son ami Gommelyn, à Amsterdam. Ils furents décrits par J. Bryne, puis par Grimm, sous le nom de 'planta mirabilis, distillatoria. En 1702, Rumph en fit une nouvelle description et en 1735 Linné réunit toutes les plantes connues jusqu'à ce jour sous le nom de Nepenthes distillatoria. Différents botanistes entreprirent après lui l'étude de ce genre et distinguèrent plu- sieurs espèces. En 1789 on importa dans les serres d'Europe les N. distilla- toria L., de l'île de Geylan, N. ampullariaV^ . Jack, de Bornéo, N. khasiana Hook. f., de Chine, puis il y eut un ralentissement dans la recherche de ces plantes. Le N. Rafflesiana W. Jack est introduit en 1815 de Bornéo, puis d'autres magnifiques espèces viennent enrichir les collections : N. sanguinea LindL, 1849, N, Edwarsiana Low, 1815, de Bornéo, A'. Rajah Hook. f., 1859, de Bornéo ainsi (jue le N. Veitchi Hook. f., 1859, etc. En 1868, le N. ruhra Hort. est apporté de Geylan; en 1872, Veitch et fils, célèbres horticulteurs anglais, annoncent les A^ Chelsoni et N. Domimji, deux hybrides remarquables obtenus chez eux. C'est d'ailleurs de leur établissement que sont sortis beaucoup d'hybrides de Nepenthes. En 1876, le A^. lanata Hort. est introduit de Bornéo; en 1881 , LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 49 le N. Norihiana Hook., du même endroit. A partir de 1879-1880 commence l'apparition de toute une série d'hybrides, la plupart nains et convenant particulièrement pour la culture en pots ou paniers suspendus. D'après M. Moore^ directeur du jardin botanique de Dublin, la culture des Nepenthes n'est pas plus difficile que celle des Orchidées de serre chaude humide. Cependant les belles collec- tions de ces plantes si curieuses sont relativement rares, tant en France qu'à l'étranger. Toutefois en France comme en Angleterre, on a pu remarquei- quelques belles collections de y^penthes ; nous indiquerons entre autres, outre celle du Jardin botanique de Lille, celle du Muséum, de M. le baron de Rothschild à Ferrières et de MM. Chantrier frères, horticulteurs à Mortefontaine, dont la richesse et la variété ne le cèdent pas à celles si réputées des jardins botaniques d'Edimbourg et de Dublin; c'est, il faut le rappeler, dans les serres de Glasnevin, près Dublin, que M. Do- miny, auquel l'horticulture est redevable d'un grand nombre d'Orchidées hybrides, que cet habile jardinier a obtenu de fort remarquables Nepenilies hybrides, et répétons que par le croise- ment entre espèces distinctes, la maison Veitch a puissamment contribué à augmenter le nombre des Nepenthes hybrides actuellement cultivés. Le genre Nepenthes forme à lui seul la petite famille des Népenthées, qui est voisine des Aristolochiées. Dans son Pro- drome, A. de Gandolle en décrit 33 espèces originaires de l'Aus- tralie tropicale, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie, Ma- dagascar, l'Archipel malais, les Seychelles, les régions chaudes de l'Asie, les Indes tropicales, la Gochinchine. Les Nepenthes croissent dans des vallées généralement maré- cageuses, au moins humides, dans dei endroits découverts où l'air et la lumière ne leur font pas défaut; on en trouve aussi sui- des lieux élevés de montagnes, tel le 7\^ villosa Hook. fils, que M. H. Low collecta dans File de Bornéo, au lieu dit Kina-Baiou à une altitude de 8,000 pieds au-dessus du niveau de la mer (2,500 mètres). Ce sont des plantes sous-frutescenles, à tiges quelquefois cou- 50 XOTES ET MÉMOIRES. chées, le plus souvent sarmenteuses, grimpantes par des vrille» qui s'accrochent aux corps voisins et développent alors un appendice foliaire en forme d'amphore ou d'urne muni d'un couvercle et que les botanistes appellent ascidie. Ces ascidies sont très variables de forme^ grandeur et couleur; elles sécrètent avant leur ouverture un liquide aqueux, quel- quefois coloré suivant les espèces, et qui les remplit jusqu'au tiers environ de leur hauteur. Les feuilles, alternes, ont le pétiole développé en limbe se rétrécissant en cirrhe arquée ou le plus souvent en spirale, et se terminant en une deuxième expansion presque toujours colorée, affectant la forme d'une urne possédant quelquefois des ailes ciliées et frangées et surmontée d'un cou- vercle appelé opercule. Fleurs dioïques, nombreuses, disposées en panicule sub-termi- nale ou en grappe, devenant latérale par l'accroissement de la tip^e. Elles sont vert-jaunâtre, insignifiantes et exhalent une odeur sui generis; le calice est quelquefois coloré, jaune ou rougeâtre. Fleurs (^ k périanthe simple (calice), quadripartite, à lobes sub-» ovales, hérissés extérieurement, creusés de fossettes intérieure- ment, imbriqués dans l'estivation, les deux extérieurs un peu plus grands. Etamines soudées en colonne centrale pleine; anthères environ 16, extrorses, réunies en tête sphérique, à deux loges opposées et conliguës, à déhiscence longitudinale. Fleurs Ç à péjianthe semblable à celui des fleurs mâles. Pistil libre, tétragone, composé de 4 carpelles opposés aux lobes du périanthe, soudés valvairement en un ovaire quadriloculaire.- Stigmate sessile, discoïde, obscurément quadrilobé. Capsule coriace, oblongue, tronquée, couronnée par le stigmate ; graines allongées, fusiformes. Albumen charnu. LISTE DES ESPÈCES DE >]EPE>^THE3 décrites dans le Prodrome de A. de CaadoUe (vol. 17, p. 91 et s.). Nepenthes L. = Phyllamphora Lour. = Cantharifera Rumph^, Bandura Burm. Amramalico Flacourt. Section I. — Anourosperma. N. Pervillei Blume. Seychelles, 2 à 3,000 pieds d'altitude^ N. Wardii Wright. LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 51 FiG. 2. — Urne de Nepenthes bicalcarata (espèce). (Grandeur naturelle.) 52 NOTES ET MÉMOIRES. Section II. — Eunepeîsthes. A. — Fleurs paniculées. N. madagascariensis Poir. — Madagascar. TV. disiillatoria L. — Ceyian. = N. indica Poir., 1789. B. — Inflorescence en grappes paniculées. N, ampuUcuia iack. — Singapore, Malacca, Sumatra, Bornéo, = N. ampullacea Blume. 1789. — &. picta Hort. — p. vittata major Horl. C. — Inflorescence en grappe. A. Lowii Hook f. — Bornéo. Mont Kina Baloo, à une alti- tude de 6 à 8,000 pieds, 1859. N. villosa Hook f. — Bornéo, Mont KinaBaloo, à une altitude de 7 à 9,000 pieds, 1855. iV. Edioardsiana Low. — Bornéo, Mont Kina Baloo, à une alti- tude de 8 à 9,000 pieds, 1851. N. echinosloma J. D. Hooker. — Bornéo. TV. Rajah Hook f. — Bornéo, Mont Kina Baloo, à une alti- tude de 5,000 pieds, 1859. A^ Veitchii Hook f. — Bornéo, à une altitude de 1 à 3,000 pieds, 1859. A. Rafflesiana Jack. — Singapore, Sumatra, Bornéo. -= A'. Hookerik\ph. 18)5. — p. nivea. — Singapore et !3ornéo. 6. glaberrima. — Bornéo, Sumatra, Singapore. — jS. insignis Horl. 1882. — fi. nigro-purpurea Hort. — Bornéo, 1882. A', phyllamphora ^iWd. — Singapore, Sumatra, Java, Bor- néo, Cochinchine, Chine, Nouvelle-Guinée, Archipel de la Loui- siade. = A. macrostachya et A. fimhrlai.a Blnme = TV. Bur- bidgei Hook f. — p. macrantha. — Sarawak et Bornéo. N. bicalcarata J. D. Hook. — Bornéo, Sarawak. (Voir fig. 2.) LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 53 jV. Boschiana Korth. — Bornéo, Mont Mooloo, à une altitude (le 3.0O0 pieds; mont Poe, rr'gion de Sarawak, à 5,000 pieds. — |3. sumairana Miquel. — 8. Loicii. — Bornéo, Sarawak, à 3,000 pieds. N. Kennedyana F. Muell. — Australie tropicale, Cap York. N. hirsuta J. D. Hook. — Bornéo, Mont Maltan, à 2,')00 pieds d'altitude. N. alata Blanco. — Iles Philippines. N. eustachya Miq. — Sumalra. yV. sangidnea Lindl. — xMalacca. = N. sanguinea Grlff, 1849. TV. ventricosa Blanco. — lies Philippines. N. celebica J. D. Hook. — Gélèbes. N. Bongso Koithals. — Sumalra. N. tentaculata J. D. Hook. — Bornéo, région de Sarawak, à une altitude de 2,500 à 5,000 pieds. N. fnelamphora Bl. — Java, à une altitude de 3 à 5,000 pieds. = N. gymnamphora Reinw. — p. lucida Bl. — Bornéo. — S. hœmataniphora Miq. — Java. A', khasiana J. D. Hook. — Chine. = N. dlstillatoria Gra- hani. = N. phyllamphora Hook. f. et Thoms. 1789. A'^. albo-marginata Lobb. — Singapore, Sumatra, Bornéo. = N. tomentella Miq., 1848. — |3. villosa. N, Reinwardt'iana Miq. — Singapore, Sumatra, Bornéo, au mont Mooloo, à 3,000 pieds d'altitude. ^V. gracilis Korlh. — Malacca, Singapore, Sumatra, Bornéo. :^ N. Korthalsiana Miq. = N. Uevls Korth, N. Teysmanniana Miq. — Sumatra, Bornéo. = N. lœvis Morren. IV. trichocarpa Miq. — Sumatra. — ^. erythrodicta. N. Vieillardi J. D. Hook. — : Nouvelle-Calédonie. Espèces non classées p;ir J. D. Hooker. N. maxima ReiïWY . — Célèbes, 1824. A'. Blancoi Blume. — lies Philippines. 54 ^OTES ET MÉMOIRES. Espèce douteuse. N. cristafa Brong. — Madagascar, Philippines, 1824, IMPORTATIONS POSTÉRIEURES A LA PUBLICATION du Prodrome de De Gandolle. N. angiistifoUa Mast. Malaga, 1881. N. Bernaysii F. M. Bailey. Australie, 1881. N. cincta Mast. Bornéo, 1884. N, gymnamphora Miq. Java. • N. Hookeriana l.ow. Bornéo. N. lanata Hort. Linden. Bornéo, 1876. N, Lindleyana Low. Bornéo. N, Loddigesii W. Paxt. Bornéo. N. Northiana Hook. f. Bornéo, 1881. N. Burkei Mast. Bornéo, 1889. — p exce liens Mast.. 1890. — ^prolifica Mast., 1890. N. Curthii Mast. Bornéo, 1887. N. O'Brieniana L. Lind. etRod. Bornéo, 1890. LISTE DES HYBRIDES DE NEPENTHES les plus généralement cultivés. N. amabiUs Hort. 1886. N. A7nesia72a Hort. 1893. N. atro-sanguiyiea Hort. 1882. N. CheUonii Hort. Yeitch. 1872. N. coccinea Mort. 1882. N. compacta ïLori. 1881. N. Courtii Eori. Yeitch. 1881. N. cylindrica Hort. 1887. N. Dicksomana Mast. 1888. (Voir fig. 3.) N. Bominii Hort. Veitch. 1872. N. Dormanniana'^oTi, 1882. N, excelsior Hort. 1883. N, Findlayana Hort. 1886. N. Henryana Hort. N. Harryana Burb. Bornéo, 1882. FiG. 3. — Urne de Nepenthes Dicksoniana (hybride). 'Grandeur naturelle.) 56 NOTES ET MÉMOIRES. N. Hibberdu Mort. 1883. N.hybrida Hort. Veitch. 1872. N.. hybrida maculala Hort. N. intermedia Hort. 1875. (Voir fig. 5.) N. Lawrenceana Hort. 1880. N. Mastersii Hort. 1881. N. mixia Hort. 1893. N. Morganiana Hort. 1881. N. OutramianaUovl. 1879. TV. Parad'isx Hort. 1883. lY. Ratcliffiana Hort. 1882. N, robuslaRori. 1880. N. rubro maculata Hort. Veitch. 1882. N. rufescens Hort. Veitch. 1888. TV. Sedenii Hort. 1872 (Voir fig. i). N.superba Hort. 1881. N. Stetumrthu Hort (Voir tig. 4 . TV. Williamsil Hort. 1880. .iV. H''?%/eî/a/?r/, Hort. 1882 CHOIX DE XEPENTHES pour culture en pots ou paniers suspendus. N. albo-marginata. — Plante naine, feuilles étroites et courtes, urnes vert rougeâtre, a'vec un anneau blanc à la gorge. N. coccmea. — Plante vigoureuse, à urnes cramoisies, un 13eu ponctuées de jaune, grandes et belles. N. compacta. — Plante compacte, à urnes très nombreuses, moyennes, pourpre maculé de blanc crème (extra). N. Findlayana. — Urnes nombreuses, moyennes, vertes, fortement maculées de cramoisi. N. hybrida maculala. — Urnes grandes, assez nombreuses, vert foncé légèrement strié de pourpre. N. Mastersii. — Plante superbe et d'un vert gai, feuillage ample, urnes grandes, rouge vineux foncé, maculé de pourpre. L'espèce vraie est très rare (extra). N. Morganiana. — Plante vigoureuse et naine, urnes LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 57 moyennes et nombreuses, presque entièrement rouge sang (extra). FiG. 4. Urne de Nepenthes Stewarthii. (Grandeur naturelle.) N. Outramîana. — Vigoureuse, urnes moyennes, légèrement maculées de rouge. 58 NOTES ET MÉMOIRES. N. Batcliffiana. — Urnes nombreuses, moyennes, vert maculé de rouge (extra). A^. robusta. — Plante vigoureuse, urnes moyennes, vertes maculées de rouge. TV. Stewarthii, — Plante naine, urnes très nombreuses, moyennes, presque entièrement maculées de rouge. C'est le nec plus ultra comme plante de suspension (Voir fig. 4). TV. Wrigleyana. — Urnes moyennes, d'un vert jaunâtre maculé de cramoisi (extra). CHOIX DES >;epemhes pour cultiver comme plantes grimpantes. N. bicalcarata. — Espèce vigoureuse à feuilles atteignant jusqu'à 70 centimètres de longueur, amples et d'un vert foncé, urnes de 8 à 10 centimètres de longueur, vertes, opercules munis de deux appendices récurvés simulant des crocs de serpent. Plante superbe (Voir fig. 2). TV. Chelsonii. — Plante vigoureuse, feuillage ample, urnes grandes, largement maculées de rouge. N. distillatoria — L. — Espèce urnant facilement, urnes moyennes. A^. Dominyi. — Plante vigoureuse, urnes grandes, vert foncé légèrement maculé de rouge. N. Hookeriana. — Plante vigoureuse, feuille coriace luisante, urnes moyennes, -différentes de forme sur la même plante, vert très pâle maculé de rouge, espèce élégante. N. khasiana Hook. f. — Feuilles glabres, urnes grandes vert maculé de pourpre; fleurit facilement. N. Outramiana. — Yigoureuse, urnes moyennes, largement maculées de rouge. ]S. jihrjllamphora. — Feuilles d'un vert clair, urnes moyennes de même couleur, espèce vigoureuse pouvant atteindre plus d'un mètre en un an. TV. Rafflesiana. — Voisin du A. Hookeriana^ très belle plante. TV. Sedeni, — Plante vigoureuse, feuilles glabres luisantes, urnes moyennes, très nombreuses, maculées de rouge brunâtre; grimpe très facilement (Voir fig. \). LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 59 FiG. o. — Urne de Nepenthes intermedia. (Grandeur naturelle.) 60 NOTES ET MÉMOIRES. LrSTE DES NEPENTHES donnant facilement et abondamment des urnes. Nepenthes albo-marginata. — Mastersii^ — amabilis, — Morganiana^ — Che/sonii, — Norihiana, — cocdnea^ — Outramiana^ — compacta^ — phgllamphoray — distillatoria />., — Rafflesiana, — Ddminyi, — Ratcliffiana, '- Findlmjana. — Sedenii, — Hookeriana^ — Ste,varthu., — hybrida-maculata, — Wrigleynna. — khasiana^ LISTE DES NH:PENTHE5 remarquables par la beauté de leurs urnes. Nepenthes bicalcarata, — lanala Hort., — Bui'kei, — Masters'ù^ — Chelsonii, — Northiana, — cincla, — Bafflesiana, — Dormanniana , — liajah^ — excehioi\ — Veitchii Hook. f., — Hookenana, — villosa. DÉGÉNÉRESCENCE DU N. MASTERSII. Le Nepenthes Mastersii vrai est très rare dans les cultures. Cette situation ne provient pas de sa qualité de plante nouvelle, qu'il occupait il y a quelques années, ni de la difficulté de la culture ou celle de la reproduction de l'espèce, mais bien — et ceci est encore généralement inconnu par la plupart des jardi- niers — par une dégénérescence graduelle des caractères spé- cifiques de cette plante, produite par le bouturage et le marcot- tage. Expliquons-nous : Ces deux moyens de propagation des plantes, les plus généra- lement et les plus efficacement employés pour obtenir des sujets doués des caractères invariables de leur mère, sont au contraire, chez ce Nepenthes, la cause d'une instabilité de ces mêmes LES NEPEXTHES ET LEUR CULTURE. 61 caractères, instabilité trop remarquable pour passer inaperçue d'un connaisseur, et qui entraîne par là la grande difficulté de se procurer un A\ Mastersii typique. Nos observations personnelles nous ont conduit à vérifier de visu cette opinion émise par l'un de nos amis, et voici en quel- ques mots quelles ont été nos remarques particulières, qu'il est aisé à chacun de vérifier par l'expérience. Nous possédons — et nous sommes un des rares possesseurs — l'un des Nepenthes Mastersii de semis, sorti de la maison Veitch et fils, de LonJres. On sait qu'au moment de son appari- tion, cet hybride remarquable n'était représenté que par quel- ques rares exemplaires. Si aujourd'hui la valeur commerciale en est baissée, c'est que l'on est arrivé à obtenir, par une multipli- cation suivie, une grande extension de cet entant dont le père est le N. dislillatoria, et la mère, le N. sangulnea. Mais — puisque la multiplication s'était produite par le bou- turage et le marcottage — les amateurs possesseurs de plantes de semis sont les seuls détenteurs de la véritable espèce, — les plantes issues de ces deux moyens de propagation précités ne possèdent pas les vrais caractères du N. Mastersii', les urnes changent de coloris, de formes; les feuilles ont moins d'ampleur et par là l'ensemble n'a plus pour le connaisseur l'aspect qu'il devrait présenter. Voici nos comparaisons : le .V. Mastersii vrai, de semis, est pourvu de feuilles (portion vaginale ou pétiole limbe), larges de 4 à 6 centimètres et d'un beau vert clair; ces feuilles sont très rapprochées sur la tige. Les urnes (limbe) — et ici est la remarque la plus importante, — ont en moyenne de 17 à 20 centimètres de longueur, et de 18 à 20 centimètres de circonférence, prise au- dessous de l'anneau qui étrangle l'urne vers son milieu. Les deux ailes sont très développées. La couleur est rouge sang, sur laquelle s'aperçoivent les macules du N. distillatoria, son père. Chez le N. Mastersii obtenu de bouture prise sur le sujet décrit précédemment, les caractères généraux sont tout diflé- rents, comme on va le voir. Les feuilles sont moins larges. moins grandes, et aussi moins rapprochées sur la tige; les urnes ont de 20 à 2*2 centimètres de longueur, leur circonférence est 62 NOTES ET MÉMOIRES. seulement de 14 à 16 centimètres ; les ailes sont nulles, le coloris aussi moins vif. Quelquefois, n'était leur nuance, elles donne- raient l'idée d'urnes d\i N, Sedeni. Cette dégénérescence s'ac- centue davantage à chaque reproduction qui a lieu par le bouturage où le marcottage, si bien qu'après trois générations, il est presque impossible de pouvoir reconnaître sous ce nom de Nepenthes Mastersii une plante si différente de la véritable. Il ne faut pas croire ce que certains praticiens pensent peut- être, que ce changement anormal est dû à un autre mode de culture auquel auraient été soumises ces plantes, ou que nous voulons parler de cette variété médiocre de N. Mastersii, mise au commerce en même temps que lui, aux urnes paiement san- guines et le plus souvent seulement mouchetées de rouge, con- fondue avec lui et vendue comme telle par des horticulteurs malhonnêtes ; nos observations ont été rigoureusement con- trôlées. De là nous concluons que la multiplication par le semis serait la seule franchement reproductrice des caractères de cette plante; les autres moyens fournissent des sujets à grande vitesse, et à variations qui, quoique peu notables, sont loin de valoir les qualités de leur mère. La reproduction du A^. Maslersii par graines est très difficile : ]^ parce que les membres de cette famille sont des végétaux dioïques, c'est-à-dire à organes sexuels distincts sur chaque pied; 2° par la grande dissémination des premiers sujets du vrai N. Mastersii. SUR QUELQUES QUALITÉS ATTRIBUÉES AUX NEPENTHES. A part leur renom d'originalité, les Nepenthes ont encore la réputation d'être des plantes carnivores comme les Drosera^ Dionœa, Cepkalotus, Sarracenia^ Utricularia, Pingmcula, etc. Cette réputation, qui n'a jamais été basée sur des faits positifs, a toujours été l'objet de vives discussions de la part de ceux qu'intéresse celte question physiologique. On a allégué que le liquide sécrété par les urnes de ces plantes était digestif; M. D. Hooker, à la suite de ses expériences s'était LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 63 formé cette opinion : « On ne peut douter que les Nepenthes ne possèdent un véritable procédé digestif, tel que celui qui a été démontré pour les Drosera^ Dionsea^ Pinguicula. Il paraît pro- bable qu'une substance agissant comme la pepsine est émise par la paroi interne de l'urne, mais principalement après qu'on a mis de la matière animale dans le liquide. » MM. Gorup, Besanez et Wiil avaient formulé cette conclusion : « Nous n'hésitons pas à regarder le suc acide des urnes de Nepenthes comme une solution végétale de pepsine. » Or, comme l'a dit M. Duchartre dans son remarquable travail, publié dans ce ]onTnSi\ [Remarque sur les plantes dites carnivores, année 1890, page 582) : « Les progrès récents delà science ont eu pour effet de saper par sa base cette théorie et de prouver que les plantes dont il s'agit sont dépourvues de principe digestif, que dans le liquide sécrété par elles, la chair, le blanc d'œuf durci, etc., ne sont pas digérés, mais se décomposent et pour- rissent sous l'action de micro-organismes (bactéries) ; par consé- quent aussi que les curieux appareils dont elles sont pourvues ne sont nullement comparables à un estomac, et, par suite, que ces plantes ne méritent pas la qualification de carnivores. » A la suite d'intéressantes expériences, M. Dubois Raphaël conclut : « 1° que le liquide des urnes de Nepenthes ne renferme aucun suc digestif comparable à la pepsine, et que les Nepenthes ne sont pas des plantes carnivores; 2° que les phénomènes de désagrégation ou de fausse digestion observés par J. D. Hooker étaient dus sans aucun doute à l'activité de microorganismes venus du dehors et non à une sécrétion de la plante ». D'autres auteurs, fantaisistes, cette fois, ont cru voir dans les urnes de Nepenthes des récipients destinés à fournir aux voya- geurs altérés une eau limpide et que la plante maintient toujours fraîche en fermant les ascidies au moyen du couvercle dont elles sont munies. Nous répondons à cela : 1^ que les Nepenthes ne croissent en général que dans des lieux marécageux et où l'eau n'est pas rare; 2° que les urnes, une fois ouvertes, ne se referment yamazV; la disproportion qui existe chez certaines espèces, tel le Nepen^ thés lanata, entre la grandeur de l'ouverture de Turne et la 64 RAPPORTS. petitesse de l'opercule, suffît à elle seule à détruire cette opi- nion ; 3° que le liquide sécrété par les urnes n'augmente pas, et s'il s'évapore, il ne se renouvelle plus. Si les urnes viennent à s'emplir de liquide — et alors le pétiole ne peut en supporter le poids, s'abaisse et se casse — il faut en attribuer la cause à la pluie dans les pays d'origine, aux bassinages et aux arrosements dans nos serres. De petits animaux se noient facilement dans le liquide sécrété par les urnes ; nous y avons souvent trouvé des mouches, des cloportes, et surtout des fourmis, ces dernières quelquefois en nombre considérable. [A suivre.) RAPPORTS Sur un Livre de M. Opoix intitulé : « LA Culture du Poirier; « M. Ch. Chevallier, rapporteur (1). M. Opoix, jardinier-en-chef du Luxembourg, chargé de la con- tinuation du Cours d'arboriculture fruitière créé dans ce jardin par M. Hardy père, en 1836, a fait hommage à notre Société d'un petit livre publié par lui et qui est intitulé: La Culfure du Poi- rier. Le Comité spécial de la Société a bien voulu me charger de faire un compte rendu de cet ouvrage et après l'avoir examiné attentivement, je vais essayer de m'acquilter de cette mission. L'auteur, dans sa préface, annonce qu'il s'est rendu aux solli- citations d'un grand nombre des auditeurs de son cours en publiant un petit traité sans prétention, contenant, en résumé, tout ce qui a trait au Poirier. Ce travail est divisé en dix parties; L — De l'origine du Poirier et notions botaniques sur cet arbre. M. Opoix fait, je crois, remonter un peu trop haut la culture du Poirier, je ne pense pas que les Hébreux ni les anciens Grecs (1) Déposé le 26 décembre 1895. SUR UN LIVRE DE M. OPOIX. 65 aient jamais connu cet arbre qui est évidemment indigène des forêts de l'Europe, ainsi du reste qu'il le reconnaît lui-même. Cet arbre ne réussit pas sous les températures élevées. IL — Du Poirier en général et des sols favorables à sa culture. III. — Des différents engrais qui lui conviennent, création du jardin fruitier, murs, abris, etc. En ce qui concerne la préparation du sol, M. Opoix prescrit des défoncements qui nous paraissent un peu profonds, un mètre, c'est beaucoup; ou alors il faudrait distinguer; si le sous-sol est argileux ou très calcaire, on se trouvera bien de défoncer à cette profondeur, mais en a^^ant soin de garnir le fond de la tranchée de plâtras ou pierrailles pour l'assainir. Si le sol était léger, argilo-siliceux par exemple, nous croyons qu'il faudrait se contenter d'un défoncement de 70 centimètres, sur- tout pour les sujets greffés sur Cognassier qui sont généralement ceux ^employés dans les jardins. Après avoir donrjé d'excellents conseils sur l'habillage de l'arbre et sa plantation, l'auteur recommande avec raison de ne pas tailler ce jeune ai'bre en le plantant et d'attendre l'année suivante pour faire la première taille. Nous avons toujours sou- tenu ce système qui est le plus rationnel. Les pousses de la première année de plantation sont généralement mal cons- tituées. IV. — Des différents organes de la branche charpentière et de leur traitement. Cette partie du livre est clairement développée; la manière de traiter le rameau fruilier est tout à fait conforme aux prin- cipes enseignés par M. Hardy père et qui ont été depuis adoptés par ses successeurs et par les meilleurs arboriculteurs de notre époque, ainsi que par M. A. Hardy fils à Versailles, Cependant nous nous permettrons quelques légères obser- vations. Page 79, il est dit : Le premier pincement (du rameau fruitier) se fait sur une, deux, trois ou quatre feuilles possédant des yeux bien constitués. Nous croyons que le pincement à un œil est toujours dangereux; si peu que l'arbre ait de vigueur, cet 66 RAPPORTS. œil partira. Il faut donc toujours, même sur un arbre faible, pincera deux yeux au-dessus de ceux de la base qui sont inertes généralement. M. Opoix n'est pas partisan du cassement du bourgeon devenu ligneux; nous comprenons cela d'une manière générale, mais il y a quelques exceptions; par exemple, lorsqu'un bourgeon a été oublié lors des pincements ou sur un arbre très vigoureux, lorsqu'un pincement long a été fait, il est bon alors, vers le mois de juillet, de faire un demi-cassement au-dessus de deux ou trois yeux sur le bourgeon ligneux. Le demi -cassement entrave l'ascension de la sève et ne provoque pas la sortie des yeux inférieurs. Notre collègue, M. Mauvoisin, a toujours obtenu d'excellents résultats de ce procédé sur des arbres vigoureux. Doit-on faire l'éclaircie des fleurs? c'est-à-dire supprimer une partie de l'inflorescence du Poirier. M. Opoix paraît en être par- tisan; il est certain que cette opération n'est pas nuisible, mais est-elle bien utile? c'est une question non résolue; dans tous les cas c'est un travail fort long, lorsqu'on a beaucoup d'arbres fruitiers. Un amateur peut essayer d'éclaircir les fleurs dans un petit jardin et sur quelques Poiriers, surtout ceux qui sont peu vigoureux, mais sur un grand nombre c'est impossible. Il est préférable de faire l'éclaircie des fruits, celle-là est indis- pensable et est plus tôt faite. V. — Des formes diverses à donner au Poirier. Ce sont les meilleures qui sont indiquées et notamment la Palmette, à branches verticales à une, deux, trois séries et plus. VI. — Le Contre-espalier est recommandé avec raison ainsi que la première formation de l'arbre à haute tige pour les Tergers. L'auteur est partisan de la plantation des Poiriers à cidre sur les routes. Nous sommes bien aussi de son avis, mais c'est en vain que l'on réclame cette mesure des administra- tions départementales; on se heurte à l'indifférence, au mau- vais vouloir et à la routine des ingénieurs des ponts et chaussées et des agents voyers, c'est à peine si quelques plantations modestes ont été essayées dans certains départements. Les chapitres vu, vm, ix et x traitent de la greffe du Poirier ; SUR LES CULTURES DE CYCXAMENS DE M. JOBERT. 67 des maladies ordinaires de cet arbre ; de la récolte et de la conservation des fruits et enfin du choix des meilleures variétés. Tout cela est parfaitement indiqué; nulle observation à faire. Le choix des fruits est excellent. En résumé, le petit traité de M. Opoix est un très bon guide pour les commençants, pour les amateurs et pour les garçons jardiniers; ils y puiseront tous les bons principes de culture et de taille du Poirier. Nous l'avons dit plus haut, M. Opoix est un continuateur des Hardy, et on se trouvera bien de suivre ses conseils. Les modestes observations que nous avons faites ne peuvent en rien modifier Tintérèt de ce livre qui est d'un prix très modéré. Nous proposons d'adresser de vifs remerciements à l'auteur et d'autoriser l'insertion du présent rapport dans le journal de la Société. Rapport sur les cultures de Cyclamens DE M. Jobert (Maxime), horticulteur a Chatenay (Seine). M. Welker fils, rapporteur (1). Le dimanche 26 octobre 1895^ une commission, composée de MM Opoix, Robert, Nonin, Vacherot, Urbain fils, Massé, Fortin et Welker fils, s'est réunie pour visiter les cultures de Cyclamens de M. Jobert Maxime, horticulteur à Chatenay. MM. Page fils, Cappe fils et Boizard s'étaient fait excuser. M. Opoix fut désigné pour remplir les fonctions de président et M. Welker celles de rapporteur. Depuis quelques années, M. Jobert s'est fait une spécialité dans la culture des Cyclamens. Il en cultive actuellement de 15 à 18,000 pots répartis dans 8 serres différentes et environ 100 châssis. Toutes les plantes que nous avons vues dénotaient une culture parfaite et bien comprise; leur vigueur était exceptionnelle. Les premières serres que nous avons traversées étaient occupées (i) Déposé le 28 novembre 4895. 68 ' RAPPORTS. par des plantes que M.. loberl avait obtenues de graines provenant du commerce. Ces exemplaires étaient parfaits, mais différaient énormément des plantes que M. Jobert a créées par sélection et que nous pouvons désigner sous le nom de imce Maxime Jobert. Ces plantes sont supf'rieures aux autres par leur vigueur et l'ampleur de leur feuillage argenté dont l'aspect rappelle assez le feuillage du Bégonia Rex. Les feuilles en sont épaisses, très grandes, en forme de cœur, et à pétiole très gros. Les fleurs sont de grandeur moyenne, mais par contre, elles se montrent en plus grande quantité que dans les plantes à grandes fleurs dont nous avons vu quelques exemplaires. Les fleurs dou- bles étaient représentées sous trois formes : 1°, à pétales larges, formant hélice; 2°, à pétales en hélice tous relevés ; et 3°, à pétales dont les uns s'abaissent alors que les autres se relèvent. La moyenne des plantes, type Jobert, cultivées dans les serres atteignait de 0™,35 à O^.iO de diamètre; un bon nombre allait jusqu'à 0'°,45, alors que quelques-unes parvenaient à 0",50. Pour la fin de notre visite, M. Jobert nous réservait une surprise très agréable. Dans une serre se trouvaient placées un certain nombre de plantes de deux ans, dont les dimensions et la vigueur étaient extraordinaires. Nous en avons mesuré une qui n'avait pas moins de 0™,65 de diamètre avec une cinquantaine de fleurs épanouies et une innombrable quantité de boutons, M. Jobert sème ses Cyclamens dans la deuxième quinzaine de septembre; les repique une fois en boite, puis les met en godet 'de 0™,06 et les livre à la pleine terre du 15 mai au l*"" juin, selon le temps, et la vente de ses Pélargoniums dont ils prennent la place. Relevés au mois de septembre, ils sont rempotés dans un mélange préparé un an à l'avance et composé ainsi qu'il suit : un tiers de terre franche sableuse; un tiers de terre de bruyère et un tiers de terreau de feuilles. Comme drainage, un seul tesson suffit. Le rempotage terminé, les plantes sont mises sous châssis à froid, sans couche de fond. On les rentre dans les serres au fur •et à mesure, d'après le besoin de la vente. M. Jobert, dit que dans la plante cultivée en pots, le bouton monte plus tôt. Il lient le feuillage toujours humide ainsi que le sable des bâches sur lesquelles les pots sont placés. Ces serres sont chauffées de façon SUR LES CLLTURES DE M. PARRAIN. G9 à avoir continuellement — sauf les variations apportées par le soleil — une température minima de -|- 12 degrés. Les plantes sont maintenues dans des pots de calibre plutôt petit et variant de 0°',09 à 0'^,\.S de diamètre; nriais toutes révè- lent une vigueur exceptionnelle. Une certaine catégorie do plantes est réservée pour être cultivée l'année suivante d'une manière spéciale. Cinq serres ont été construites cette année pour la culture des Cyclamens. Chacune mesure 26 mètres de long et est divisée en deux compartiments; la Commission les a jugées à la fois très pratiques et très économiques. Elles sortaient de chez M. Perrier, constructeur, rue Michel-Bizot, à Paris, La commission est unanime à reconnaître que M. Jobert a porté la culture des Cyclamens au plus haut degré de perfection. Déplus, nous pouvons affirmer, sans crainte d'être démenti, que ce travail peut soutenir avantageusement toute comparaison avec les cultures étrangères. En présence des résultats acquis^ nous demandons l'insertion de ce rapport au Journal de la Société et le renvoi à la commis- sion des récompenses. Nous avons remarqué avec plaisir que M. Jobert commence à s'adonner à la culture des Orchidées. Nous lui souhaitons dans ce genre le même succès qu'avec ses Cyclamens. Rapport sur les cultures de M. Parrain, jardimer-cref, CHEZ M"'^ Gripon, a Limours (Seine-et-Oise), M. Lionnet, rapporteur (1). La commission nommée pour visiter les cultures de M. Parrain s'est réunie, comme l'indiquait la lettre de convocation, le 16 août. Etaient présents ; MM. Fichot, Launay, Grandet et Lionnet. M. Grandet fut nommé président, M. Lionnet reçut les fonc- tions de Rapporteur. (d) Déposé le 28 novembre 1895. 70 COMPTE RENDU Le but principal de la commission était surtout d'examiner toute une série de Goléus de semis, groupés sur le gradin d'une serre tempérée. Parmi tous ces semis la commission en a surtout remarqué une dizaine, très intéressants au point de vue des coloris. En sortant de cette serre, M. Parrain nous a fait voir quelques semis de Pélargoniums zonale provenant de la variété « Gloire Lyonnaise » qui paraissent très bons; je dis qui paraissent très bons, car M. Parrain ne fait que de commencer Fessai en cor- beilles de ses nouveaux semis, et ce n'est qu'après une saison passée en pleine terre que l'on pourra voir si les semis tiennent tout ce qu'ils piomettent. Nous avons encore vu quelques semis de Glaïeuls très beaux; et apiès une visite au potager qui était très bien tenu, nous sommes revenus près du château pour examiner les massifs qui sont ornés avec goût. En résumé, pour la bonne tenue des cultures de M. Parrain, et les bons soins qu'il donne à ses plantes, votre commission émet le vœu que le présent rapport soit renvoyé à la Commis- sion des récompenses, et demande l'insertion du présent rap- port dans le Journal de la Société. COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu du douzième concours général et treizième CONGRÈS de l'Association pomologique de l'ouest, par M. Michelin (1). L'Association pomologique de l'Ouest, pour la treizième fois, réunissait ses membres en congrès ; ils devaient se trouver à Laval (Mayenne), du 3 au 6 octobre 1895; l'élude des fruits à cidre, comme celle de la fabrication de la boisson qui en est le produit, offrait de l'intérêt pour les habitants de la Mayenne, l'un (1) Déposé le 28 novembre 1895. DU 13® CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DS l'OUEST. 7Î des départements où le cidre est fabriqué comme boisson ali- mentaire locale. A cette occasion notre collègue M. Charles Baltet et moi, nous avons été délégués pour représenter à ce congrès la Société nationale d'Horticulture de France. Un concours départemental des produits de l'agriculture devait être tenu à la même époque, de telle sorte que l'activité que l'on pouvait remar- quer au sein de cette ville, sans doute habituellement beaucoup plus calme, avait pour objet les divers produits de la culture^ les animaux comme les fruits des arbres à cidre. La ville de Laval est séparée en deux parties par la Mayenne; la plus ancienne est sur la hauteur et la partie moderne se déve- loppe depuis la rivière jusqu'à la gare du chemin de fer. De belles promenades avoisinent le cours d*eau, L'Hôtel de Ville se trouve sur une grande place, dans une situation assez centrale, entre les deux fractions de la ville. La cathédrale qui a subi de fortes réparations et le Palais de Justice sont dignes d'appeler l'atten- tion des visiteurs. L'exposition pomologique était installée, dans un grand hall destiné aux fêtes, aux exhibitions de toute nature, qui a nom Galeries de l'Industrie. C'est un très vaste local, propre aux usages auxquels il a été destiné; il a néanmoins l'inconvénient d'être placé dans la partie la plus élevée de la ville. A côté de cet édifice est le marché aux chevaux, très vaste empla- cement autour duquel était disposé tout l'agencement nécessaire pour le logement des animaux qui faisaient l'objet du concours» Au centre étaient exposés tous les instruments aratoires. Les vaches, les taureaux, les chevaux étaient en grand nombre et présentaient de beaux spécimens. Les opérations du congrès pomologique commencèrent par une séance d'ouverture tenue à l'Hôtel de Ville et dans laquelle M. le maire, qui la présidait, souhaita la bienvenue aux membres du congrès dont les enseignements devaient laisser dans le sou- venir des habitants du pays, sur les questions qui se rattachent au cidre, des indications qui pourraient être mises à profit par les cultivateurs, les propriétaires et fabricants de cidre. M. le président Lechartier répondit à la bienveillante allocu- tion de M. le maire, le remerciant de l'accueil que la ville de ri COMPTE RENDU Laval voulait bien faire au congrès, à Tinslar de la ville du Mans et du déparlement de la Marthe, qui, il y a plusieurs années avalent été cordialement hospitaliers pour FAssocialion pomo- logique de l'Ouest. L'exposition de fruits de Laval a prouvé, une fois de plus, que Tattention continue à se porter sur l'élude des fruits à cidre et la bonne fabrication delà boisson qu'ils produisent. Le sélection des meilleures variétés s'impose ; « les analyses des fruits abondent », on est d'accord sur le choix à faire des fruits sucrés, parfumés et amers ; l'opinion semble se porter un peu vers l'admission, dans une proportion limitée, des fruits acides; mais, il y a peut-être quelque chose à faire du côté des arbres dont l'étude doit marcher de pair avec celle des fruits. Les lots exposés sont plus nombreux; leur préparation et leur envoi foiit ressortir que de nombreuses personnes prennent intérêt à la culture des arbres et à la fabrication des boissons. Ainsi les lois émanent de propriétaires, de fermiers, de sociétés, de syndicats, d'écoles et d'instituteurs parmi lesquels règne une louable émulation pour concourir à l'œuvre commune. On comptait une centaine de collections de Pommes et Poires de pressoir de toute provenance comprenant plus de 3,000 échan- tillons; 55 exposants de cidre et plus de 100 pour les eaux- de- vie. L'exposition des instruments n'a pas été remarquable par son importance. L'Exposition ayant été ouverte le jeudi matin, 3 octobre à l'Hôtel de Yille, dans la salle des fêles, le soir à 8 heures, dans le même local, le congrès a été ouvert sous la présidence de M. Gustave Denis, président du Conseil général de la Mayenne, qui, avec une remarquable compétence, a fait une allocution appropriée à la circonstance, à laquelle M. le président Lechar- tiei- a répondu en expliquant le but et la nature des travaux de l'Association, et les résultats déjà acquis. Puis, le lendemain vendredi, à trois heures de l'après-midi, a eu lieu la seconde séance publique et le soir, à 8 heures, M. Ra- quet, professeur départemental d'agriculture de la Somm«, a entretenu un public nombreux sur les infiniment petits qui DU 13^ COiNGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DE L'oLEST. 73 agissent dans la culture du Pommier. Cette conférence qui était très instructive a eu le caractère d'un enseignement essentielle- ment utile et a été appréciée par l'auditoire qui l'a accueillie par d'unanimes applaudissements. Les matinées ont été consacrées aux travaux particuliers des commissions spéciales. Le samedi, l'après-midi a été réservé pour une réunion géné- rale des membres de l'Association, après laquelle, dans une séance publique, M. Jourdain, professeur d'agriculture de Mon- Ireuil-sur-Mer, a fait une brillante conférence qui a porté prin- cipalement sur la fabrication du cidre. Le programme de la session s'étant trouvé ainsi rempli, la clôture du congrès a été prononcée après qu'il eut été annoncé, par M. le président de la Société, que la réunion de l'année 1896 aurait lieu à Rouen où la Société pomologique de France, dont les travaux s'appliquent, aux fruits de table seulement tiendra aussi ses assises à peu près vers la même époque. Des questions scientifiques se rattachant a la chimie ont été traitées dans le cours des séances par deux membres de l'Asso- ciation, tous deux d'une haute compétence sur ces questions spéciales; M. Léon Dufour, directeur adjoint au laboratoire de biologie végétale, de Fontainebleau, et, M. le président Lechar- tier professeur de chimie à la Faculté de Rennes. Il est à désirer que ces conférences soient reproduites dans l'annuaire que la Société publie chaque année. Deux collections de fruits étaient particulièrement remarqua- bles par leur classement et le nombre des échantillons. \° Pour la Normandie, celle de M. Ragaine (Elle), à Tanville (Orne); 2° Pour la Bretagne, celle de M. Hérissant, directeur à l'École pratique d'agriculture des Trois-Groix, à Rennes (îlle-et-Vilainej ; 3° Celle du syndicat de la Guerche (Ille-et-Tilaine; où était pratiq;:ée la séparation, par moitié, des fruits de Normandie et de ceux de Bretagne. L'examen des lots fait en détail a donné lieu aux remarques suivantes : Le laboratoire de M. Lechartier, avait prêté son concours au /4 COMPTE RENDU syndicat agricole et horticule de la Guerche (Ille-et-Vilaine); or, dans ce travail, les plus hautes densités se chiffraient ainsi : Reine des Pommes 1.107 Cressonnière 1.094 Pou de charil 1.087 Montlige blanc 1.085 Peau de blaireau 1.085 Fréquin Saint-Maz 1.084 Bédan des Parts 1.084 Jamette grosse 1.080 Petit Albert 1.080 Maréchal 1.080 Petite douce rousse 1.079 Fréquin Désert 1.078 Fréquin rouge. 1.078 Fréquin jaune 1.078 Saint-Laurent 1.076 Martranche 1.076 Rougette de Ghâteaugiron 1.075 Angevine 1.075 Amère de Berthecourt 1.075 Boude à côtes 1.075 La densité la plus élevée est acquise à la Pomme du Temple, soii 1,118. Le fruit est très petit, vert, moucheté fauve; mais l'arbre est délicat, pousse peu^ et les planteurs l'admettront diffi- cilement dans leurs vergers. M. Loiseleur, instituteur à Autheuil (Eure), attribue les den- sités indiquées ci-après aux fruits dont les noms suivent : Reine des Pommes 1.107 Médaille d'or 1.099 Grise Dieppois , . . . 1.094 Galopin - 1.083 Argile grise 1.070 Dans un autre lot de l'Eure, celui de M. Omont, à Bourgthé- roulde, on relève : Bramtoi 1.096 Reine des hâtives 1.092 Rouget 1.090 Grise Dieppois 1.085 Renault. 1.085 DU 13« CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DE l'oUEST. 75 Dans le premier lot de la Normandie, celui de M. Ragaine, à Tanville (Orne), on voit : Médaille d'or 1.091 Rousse de FOrne 1.090 Doux vert 1.089 On signale dans ce lot que les densités varient suivant les localités. Le laboratoire agricole de la Mayenne présentait des fruits analysés; les plus hautes densités sont : Frangé 1.086 Bédange 1.079 Damelol 1.076 Butée 1.076 Petit Gauthier 1.075 D'Auge 1.075 Bédan rouge 1.070 Près de Fiers (Orne), M. Ghatel, de Saint-Georges-des-Groseil- liers recommande le Doux Evéque titrant 1 ,089, puis la xMoussette et la Guiilot Roger, alors que dans le canton de Bellème, le Longbois avec 1,085 de densité est considéré supérieur et men- tionné excellent sous tous les rapports. iSl. Hérissant a continué ses études de cidres fabriqués avec une ou plusieurs variétés de fruits; on juge jusqu'ici que fort peu de variétés, pour produire de bonnes boissons, s'accom- modent de l'isolement, et que généralement le mélange de plu- sieurs variétés s'impose; c'est une étude fort intéressante à poursuivre; les variétés doivent se compenser l'une par l'autre dans les mélanges ; il en faut plusieurs. Les Poires à cidre réclament, comme les Pommes, un travail d'épuration et de sélection; leur nomenclature est confuse. On ne les a pas encore suffisamment étudiées par les analyses. M. Truelle, de Trouville, semble se porter vers cette étude. Autour de Paris on connaît les Garisi, Girolle, Sauger, Normande ; ailleurs ces noms s'appliquent à d'autres fruits; MM. de Boutte- ville et Hauchecorne ont recommandé les Poires de souris et de navet. A Laval, on en rencontre d'autres : la Mayenne fournit les /b COMPTE RENDU Poires RougeoUet, Bésie, Livre, Vinette, Filamont blanc, Vineux, Sucre, Normande, Gaubert, Bouteille, Célerie, Trèfle, Roux, Gaubert. L'Orne cultive la Rouge Vigne^ Parc-de-Fer, Dame, Maillet, Roger, Pommerai, Paronnet, Muscadet, Gontier, Crapaud, Fos- set. Colimaçon. Dans les expositious de TllIe-ct-Vilaine, on remarquait les Poires à poiré et à alcool : Pied-Long, Pied-Court, Frisée, Gri- sette, Grenade. Queue-de-Chat, Bildane, Vert. L'Eure préfère Rouge Vigne, Cheval, Ronde, Ascension et le Calvados les Poires Hecto, ïvoie, Grise et Grise-de-Loup. Il n'existe pas de Société d'Horticulture à Laval; néanmoins, le Syndicat des Agriculteurs de la Mayenne organisant un con- cours départemental de toutes les branches de l'agriculture y ajouta une exhibition des produits des champs, des vergers, des potagers. Un jury fut institué pour en juger les lots et décerner les récompenses prévues au programme; M. Charles Baltet en fut élu président. Les collections les plus importantes provenaient de M. Hutin, de Laval, pour les fruits, les légumes, les fourrages et les Roses; puis de M. Trochon, de Laval, dont les plantes de serre ou d'appartement ont été fort remarquées. Le père de M. Hutin a été jardinier de M. Léon Leclerc, de Laval, dont le nom a appar- tenu à la pomologie contemporaine; il a été le collaborateur de cet amateur distingué et il est devenu délenteur de ses pépi- nières de semis qui ont produit sous la direction de M. Hutin père les Poires Jacques Chamaret, Amélie Leclerc, x\médée Leclerc, Madame Hutin et l'excellente et jolie Poire de décembre Jules d'Airoles. Dans le lot de fruits de table de M. Hutin figu- rait la Poire nouvelle Tri omphe-de- Laval qui ne tardera pas à être appréciée. De tout ce qui précède on peut conclure que l'attention tend à se porter avec une nouvelle ardeur sur l'étude des Poires dont on apprécie mieux l'utilité. Bien que le congrès ait été clos le samedi, on peut dire que la journée du dimanche lui appartenait encore. En effet, il restait à faire la distribution des récompenses aux lauréats du concours DU IS'' CONGRÈS DE L ASSOCIATION POMOLOGIOIE DE l'OUEST. 77 départemental comme à ceux de la Société pomologiqne de l'Ouest : elle fut faite à 2 heures, avec une grande solennité, dans la salle du théâtre, parie ministre de l'Agriculture, M. Gadaud, arrivé dès le matin pour la présider. Cette cérémonie offrit à M. le ministre l'occasion deremettre à M. le président Lechartier la croix d'officier du iMérite agricole, si bien justifiée par son dévouement aux travaux de la pomologie cidricole qui intéres- sent à un si haut point la région de l'ouest de la France, et qui les aide si puissamri:ent par sa science. De chaleureux applau- dissements accueillirent la distinction que le Gouvernement accordait à Téminent président de la Société pomologique. La même faveur a été accordée à M. Leizour, professeur départe- mental d'agriculture de la Mayenne. On ne peut mieux faire ressortir la physionomie de ce beau département de la Maj-enne qu'en empruntant au discours de M. le ministre de l'Agriculturo la charmante description qu'il en a faite dans son discours. (( Saluons bien vite cette plantureuse et verdoyante contrée, ce prolongement géologique de la Bretagne vers le cœur de la France. Ce sol harmonieusement mouvementé, parsemé de coteaux à pentes douces, sillonné d'étroites etfraîches vallées dont l'ensemble apparaît comme un grand et riche bocage entrecoupé 5 numidlca, reconnu légitime par Carrière sur le vu des échantillons venus d'Afrique et des jeunes plants issus des graines importées. Les investigations anatomiques qui forment une branche sinon nouvelle de la botanique, mais qui du moins se sont fort étendues depuis quelques années, sont venues apporter des arguments nouveaux à la différence spécifique établie entre ces deux Sapins méridionaux. Les caractères organiques internes du numidica se rappro- chent même beaucoup plus de ceux du groupe grec Cephalonica, 9 130 PROCES-VERBAUX. ReginaAmeliœ, etc., que de ceux du Sapin espagnol. Or, ceux-ci sont reliés par des caractères indiquant une proche affinité au Sapin commun, Ab. peciinata, et la proche parenté de ces arbres ne saurait faire doute. L'hybridation facile entre le Pinsapo, le cephalonica et même le Nordmanniana sont la preuve d'étroites analogies. M. Donmet-Adanson n'a-t-il pas vu dans son parc de Baleine des semis de Pinsapo provenant de graines sans doute hybridées, présenter après quelques années l'apparence du Sapin pectine, puis pousser subitement des rameaux entièrement carac- térisés comme Pinsapo au milieu du feuillage souple et nette- ment distique de branches des années précédentes? L'origine commune de ces espèces est donc probable. Elles se sont différenciées au cours des âges et des révolutions de notre planète, sous l'influence des circonstances locales et climaté- riques. La forme fossile Abies intermedia, trouvée dans les terrains tertiaires du Cantal, doit être voisine du type antérieur de ces espèces. Les Babors nous montrent encore quelques arbres, des Chênes Zen {Q.Mirbeckii) assez peu nombreux, de VAcer opulifolium (1), de vieux Ifs et des buissons tels que les rameaux rampants de VAmygdalus nana. Dès que la neige fond sur le plateau, le sol est bientôt percé par les feuilles du Pœonia Russi. Trois semaines ou un mois plus tard s'ouvre la large fleur éclatante de cette magnifique plante. A la même époque le sol se tapisse de fleurs violettes, blanches ou jaunes, de pensées sauvages, et en parti- culier de Viola gracilis. Sur les pentes, les gazons sont pleins de fleurs jaunes du Tulipa suaveolens. Plus bas, près des rochers du Chabet, le Convolvulus mauritaniens, le Câprier sauvage, le Muflier, le beau Lin vivace à fleurs blanc crème, Linum corym- biferum, égaient les bords du chemin. L'intérêt pour le visiteur au Mont Babor est donc de tous les instants^ sur le chemin comme au but de son excursion. [Applaudissements répétés.) L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions de sociétaires et la séance est levée à 4 heures. (1) Ou peut-être de Vohtusatum. — Voir Trabut. Revue générale de botanique, 1889, p. 409. »■ SÉANCES DES 13 ET 27 FÉVRIER 1896. 131 NOMINATIONS SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896. MM. 1. André (Noël), jardinier à Plaisir (Seine-et-Oise), présenté par MM. Opoix (0.) et Boucher. 2. Bernardon (Claude), rue Escudier, 27, Boulogne (Seine), pré- senté par MM. Savoye et Lecointre. 3. Glaisse (D'" Henri), 38, rue Boileau (Paris- Auteuil), et 1, rue de l'Université, à Paris, présenté par MM. Gomont et Huard. 4. Crochetelle (Jules), répétiteur à TEcole de Grignon, École de Grignon, parNeauphle (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ma- gnier et Mussat. 5. Degaux (François), entomologiste, rue du Marché, 8, à Neuilly- sur-Seine (Seine), présenté par MM. H. de Vilmorin et Hé- diard. 6. Héritier (François), négociant, rue de Grenelle, 80, à Paris, présenté par MM. Detang et Chemin. 7. Julien (Charles), répétiteur à l'Ecole de Grignon, Ecole de Gri- gnon, par Neauphle (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ma- gnien et Mussat. 8. Lacial (Eugène), marchand de primeurs, rue de Douai, 25,- à- Paris, présenté par MM. Detang et Chemin. 9. Lagny (Auguste), vice-président du Comice agricole et du Syn- dicat des Agriculteurs de l'arrondissement de Gien (Chétif- Puits, commune de Gien (Loiret), présenté par MM. Huard et Chatenay (A.). 10. Scheiderlin (Louis), jardinier- chef, au château de Roissy-en- Brie (Seine-et-Marne), présenté par MM. Poulailler et Bro- chard (E.). 11. SoucHET (Pierrej, horticulteur, rue Sadi-Carnot, 113, Bagnolet (Seine), présenté par MM. Lignier (Daniel) et Eve. 12. Souchet Saint- Ange (Charles), horticulteur, rue Sadi-Carnot, 18, Bagnolet (Seine), présenté par MM. Lignier (Daniel) et Eve. séance du 27 février 1896 MM. 1. AuBOURGH (Victor), jardinier chez M. Hernandez, à Montfermeil, (Seine-et-Oise), présenté par M. D. Bois. 2. Bourdon (Edouard), ingénieur, 74, faubourg du Temple, Paris, présenté par MM. Huard et Chatenay (Abel). 132 NOMINATIONS. 3. Bray (Edouard), commissionnaire en fleurs naturelles, 48, rue de Montmorency, Paris, présenté par MM. Gappe (E.), Cappe (L.) et Kobichon (A.). 4. BuiGNY (Alfred de), château de Buigny Saint-Maclou, par Abbe- ville (Somme), présenté par MM. le vicomte d'Applaincourt, M.-L. de Vilmorin et Delacour (Th.). 5. CoTTEREAU (Charles), 213, rue de Vaugirard, Paris, présenté par MM. Cottereau père et Niolei. 6. CouLON (Maurice), jardinier, 4, rue de la Tuilerie, Gorbeil (Seine- et-Oise), présenté par MM. Croux et Opoix. 7. CouRTOY, propriétaire, 24, avenue de Wagram, Paris, présenté par MM. Thiébaut aîné et Thiébaut (E.). 8. Dupré-Carra (Léon), juge suppléant au Tribunal civil, 9, place de la Préfecture, La Roche-sur-Yon (Vendée), présenté par MM. Huard et Chatenay (A.). 9. Fleury (Jules), jardinier chez M. le baron de Saint-Paul, rue Saint-Denis, à Montmorency (Seine-et-Oise), présenté par MM. Chatenay (A.) et Sallier'(J.) fils. iO. Goix (Louis-Félicien), glaïeuliste, 13, rue Paul-Jozon, à Fontaine- bleau (Seine-et-Marne), présenté par MM. Thiébaut, Legendre, et Gras (Antoine). 11. JouBERT, percepteur en retraite, à Goudray, par Pont-l'Évêque (Calvados), présenté par MM. Say (Léon) et Huard. 12. Marc (Pierre), chef du service des plantations de la ville de Douai, à Douai (Nord), présenté par MM. Bérat (Victor) et Renault. 13. Marchais (Maxime), à Chatenay (Seine), présenté par MM. Croux et Huard. 14. Masseron, maraîcher, 60, avenue de Paris, à Gennevilliers (Seine), présenté par MM. Barbier et Becquerelle. 15. MÉRiGOT (Alphonse), jardinier chez M. Voiray, à Gretz (Seine-et- Marne), présenté par MM. Poulailler (A.) et Brochard (E,). 16. Musset (Michel), horticulteur marchand-grainier, 23, route de Francheville, à Sainte-Foy-les-Lyon (Rhône), présenté par MM. Huard et Chatenay (A.). 17. OisLiNE, propriétaire, La Lapinière, à Meulan (Seine-et-Oise), présenté par MM. Thiébaut aîné et Thiébaut (E.). 18. Proust (L.), jardinier chez M. Lowe, boulevard Solférino, Rueil (Seine-et-Oise), présenté par MM. Bauer et Proust. 19. Reisser (J.). chef des cultures de la maison Roger, boulevard Fontaine, à Amiens (Somme), présenté par MM. Bergman père et Bergman (Ernest). 20. RocHEREUiL fils (L.), horticulteur, à Dinard (lUe-el-Vilaine), pré- senté par MM le baron de Kerpezdron et M. de Vilmorin. LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 133 21. RuDOLPH (Jules), 7, rue du Chemin-de-Fer, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise ), présenté par MM. de Vilmorin (L.), Bergman (E.) et Bois. 22. Sertin (Edmond), rue Barbes, à Ivry (Seine), présenté par MM. Chatenay (Abel) et Lévêque. 23. Vilain (Louis), jardinier-chef chez M°^° Heinlz, au château de Vauréal (Seine-et-Oise), présenté par M. Eustache (R.). NOTES ET MÉMOIRES Les Nepenthes et leur culture Étude botanico-horticole sur les Nepenthes, par M. Jules Rudolph. Suite (1). II Culture des Nepenthes, Originaires de lieux généralement marécageux, les Nepenthes exigent dans nos serres un sol à peu près identique à celui des lieux où ils croissent spontanément. La terre doit être capable de conserver une grande humidité, et en même temps rester perméable. Nous employons de la terre de bruyère fibreuse en mottes que nous brisons grossièrement; on y mélange environ un cinquième de sphagnum vivant, haché menu, et un dixième de charbon de bois pilé ou en très petits morceaux. • Les plantes cultivées en pleine terre demandent les mêmes soins de drainage et le même compost que celles cultivées en pots; la terre doit même être plus grossièrement concassée; de toute façon il vaut mieux planter dans un terrain sain que Ton (1) Voir cahier de janvier, p. 45. lo'4 NOTKS ET MÉMOIRES. peut rendre humide par l'arrosage. Chaque année, en mars, on renouvelle la couche supérieure de lii terre des plantes cultivées à plein sol. Les IVepetithes aiment une chaleur élevée et humide; elle est nécessaire pour donner aux plantes une végétation vigoureuse. Pendant leur repos, la température doit osciller entre 20 degrés G. le jour et 1 6 à 1 8 degrés G. la nuit. A partir de février, tout en aug- mentant le degré de chaleur de la serre, on la rend plus humide par l'administration de bassinages fréquents. Il faut surtout avoir soin d'épargner aux plantes un abaissement de température nocturne et régler soigneusement le chauffage au printemps et à Tautomne. Mais cette chaleur humide que demandent les Nepenthes ne doit pas être produite par une atmosphère con- centrée, étouffée, que la ventilation ne renouvelle pas; il faut au contraire être pourvu d'un bon système d'aérage et même pouvoir donner un léger courant d'air pendant les journées chaudes de l'été. Si Ton n'a pas de serre spéciale, on doit tenir les Nepenthes près des portes ou des bouches d'air des serres chaudes ordinaires ou à Orchidées. Pendant la pleine végétation, la température diurne peut s'élever de 30 à 35 degrés G. avec beaucoup d'air, et celle de la nuit ne pas s'abaisser en dessous de 22 à 20 degrés G. Ce degré de chaleur doit se maintenir jusqu'en octobre avec une aération large et soutenue. A cette époque, on diminue graduellement la chaleur de la serre pour arriver en novembre, qui commence la saison de repos, à la maintenir dans la moyenne indiquée ci-dessus. L'humidité est aussi indispensable aux Nepenthes que la cha- leur et la lumière. Elle doit être donnée continuellement aux plantes en végétation et par tous les moyens possibles. Après le rempotage de celles-ci, on doit tenir l'air de la serre très humide. Pour provoquer ce constant état d'humidité saine qu'ils demandent, il faut avoir recours, outre les bassinages sur les LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 135 feuilles et des arrosements nombreux, à de fréquentes mouil- lures sur toutes les surfaces d'évaporation de la serre: murs, tuyaux de chauffage, sentiers, qui doivent être tenus toujours mouillés. Celui qui n'a pas de serre spéciale peut très bien cultiver ses Nepenthes au-dessus des bassins d'eau ; c'est un endroit où ils viennent admirablement. La meilleure installation consisterait à donner le plus d'eau possible : des tringles posées sur des tablettes cimentées et pleines d'eau serviraient à l'élevage des jeunes plantes et des boutures de l'année. La partie centrale serait convertie en pièce d'eau et parsemée d'îlots où des Nepenthes^ plantés en pleine terre et grimpant sur des arbres morts, donneraient un peu l'idée de ce qu*ils sont dans leur patrie. Des tuyaux de chauf- fage circulant sous l'eau réchaufferaient celle-ci au degré nécessaire. Les plantes suspendues seraient accrochées à la charpente de la serre. Nous plaçons nos Nepenthes non sus- pendus sur des pots renversés dans une terrine remplie d'eau, de telle façon que la partie inférieure du pot soit un peu baignée. Cette eau doit être renouvelée souvent. Les autres mouillures consistent à arroser journellement le sol de la bâche laissé vide entre les plante?, à jeter de l'eau sur les murs matin et soir, à produire une buée abondante en arro- sant les tuyaux de chauffage — ceci a pour but de rendre humide l'atmosphère toujours trop sèche par suite de la chaleur artificielle. En somme, de quelque manière que ce soit, donner le plus d'humidité possible aux Nepenthes. Renouveler souvent cette humidité, avec une grande aération, c'est contribuer beaucoup à leur développement et à la beauté des plantes. LUMIÈRE La chaleur et l'humidité, sans la lumière, ne donneraient que des urnes sans couleur et un feuillage anémique. C'est à la la lumière qu'on doit la vivacité et la beauté de coloris des ascidies, la verdeur, l'ampleur et la vigueur du feuillage, la robusticité des tiges qui ne s'étiolent pas, comme cela arrive si 136 NOTES ET MÉMOIRES. souvent dans les serres sombres et à atmosphère étouffée. Elle doit être donnée aux Nepenthes autant que cela est possible. Voici d'ailleurs comment nous procédons: La serre consacrée à ces plantes a ses pignons exposés Tun au midi, l'autre au nord, de telle façon que chaque versant reçoit le soleil une demi-journée et que toutes les plantes en profitent. Jusqu'au \^^ avril on ne donne aucun ombrage. Comme nous l'avons dit, on aère et bassine pendant les journées enso- leillées. A partir de ce mois, nous posons des claies à jour prenant environ les 2/3 de la lumière, c'est-à-dire que les tringles de bois ont 2 centimètres 1/2 de largeur et l'inter- valle laissé libre entre chacune d'elles près de 1 centimètre. Ces claies sont mobiles. On les déroule lorsqu'il fait du grand soleil vers 8 heures 1/2 ou 9 heures du matin au versant est, et de meilleure heure en été qu'au printemps et en automne. Lorsque le soleil commence à luire sur le versant ouest, on déroule les claies de ce côté. Vers 1 heure ou 2 heures de l'après-midi, on peut relever celles du côté est, et vers 4 heures celles du côté ouest. Lorsque le temps est couvert, on laisse toutes les claies relevées. De cette façon les Nepenthes jouissent d'une lumière vive, abondante et soutenue et de la somme de soleil qui leur est nécessaire. ARROSEMENTS ET BASSINAGES Les arrosements et les bassinages sur les feuilles ont une importance capitale dans cette culture. D'abord sobres au commencement de la remise en végétation et après le rempotage, les arrosements doivent augmenter au fur et à mesure de l'accélération de celle-ci. Ils doivent être plus fréquents qu'abondants de manière à tenir le sol constamment humide. Cet état doit être plus ou moins prononcé suivant le degré de force végétative et de santé des plantes. Il est continu jusqu'en novembre où une diminution, d'abord insensible, leur prépare un repos indispensable. Il est naturel que les bassinages doivent être plus abondants LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 137 en été qu'au printemps et en automne et plus fréquents les journées ensoleillées que celles où le soleil fait défaut. On emploie à cet usage une seringue percée de trous très fins, qui répandent l'eau en pluie fine. Il ne faut pas bassiner avant huit heures du matin ni après trois heures de l'après-midi, car il est préférable que le soleil puisse faire évaporer l'eau répandue sur les feuilles. L'eau pour les bassinages et les arrosements doit être à la température de la serre et l'eau de pluie est la seule bonne pour bassiner parce qu'elle ne tache pas les feuilles et les urnes. MOYEN DE FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DES URNES Les Nepenthes sont des plantes sarmenteuses dont chaque feuille développe à son extrémité une vrille qui, en s'enroulant une ou plusieurs fois autour d'un appui quelconque, sert à main- tenir la plante à l'état grimpant. Mais ce n'est pas là le seul rôle de cette vrille. On peut remarquer en efi'et chez certaines espèces de TVe- pejithes que les ascidies terminant les feuilles enroulées autour d'un corps quelconque sont beaucoup plus grandes et plus belles que celles auxquelles cet appui a fait défaut. Gela s'explique en ce que dans ce cas la feuille est maintenue dans une position favorable au développement de son ascidie. 11 est facile à comprendre que si la feuille prend, par l'âge ou le poids, la position horizontale naturelle à la majorité des autres feuilles, le développement terminal de la vrille indispen- sable à la création de l'ascidie, ne peut plus se former à moins de conditions culturales très favorables. On peut juger que ce besoin de s'enrouler est naturel à ces organes par la fréquence de cas qui présentent des urnes enchevêtrées les unes dans les autres. Chez les plantes cultivées à plein sol et qui grimpent sur des troncs d'arbres morts pourvus de leurs rameaux il est facile de favoriser cette tendance naturelle en approchant la vrille d'un support quelconque autour duquel elle s'enroulera; mais on ne peut satisfaire à cette exigence pour les plantes tenues en pots et suspendues. 138 NOTES ET MÉMOIRES. On a recours alors au procédé suivant : Avant que Ja feuille tende à s'incliner horizontalement, ce qui arrive quand elle est entièrement développée, on la maintient le plus verticalement possible avec une ligature de raphia, de manière à ce que la vrille puisse se développer. Cette position doit être maintenue jusqu'au moment où la vrille commence à se contourner. Mais ces conditions ne sont pas indispensables à toutes les espèces de Nepenthes pour obtenir le développement régulier des ascidies. Certaines d'entre elles n'ont besoin d'aucun sup- port; c'est d'ailleurs une habitude constante pour les espèces à végétation rapide de produire des urnes en abondance. Certaines espèces telles que les N. bicalcarata^ Hookeriana., dont les feuilles sont grandes ont plutôt besoin du moyen décrit plus haut pour que les urnes n'avortent pas. On n'est pas sans savoir que les ascidies sécrètent un liquide aqueux; ce liquide une fois épuisé, évaporé dans les serres trop sèches, ne se renouvelle plus; mais d'autre part l'eau des bassi- nages sur les feuilles séjourne dans ces mêmes ascidies. Il ne faut pas retirer l'eau et le liquide contenus dans les urnes. Nous conseillons même de remettre de l'eau si les ascidies sont vides mais en observant un juste équilibre entre le poids du liquide et la force de support du pétiole de la feuille. SAISON DE REPOS DES INEPENTHES Des plantes à la végétation aussi vigoureuse que celle des Nepenthes ont besoin, à une certaine époque de l'année, d'un ralentissement donné à leur vie végétative. On provoque cet arrêt par une diminution plus ou moins notable des arrosements qui, tout en maintenant les plantes dans leur état normal, leur donne un repos indispensable à leur économie. On en prolonge la durée depuis le commencement de novembre jusqu'à l'époque delà taille : janvier-février. Le repos se traduit d'abord par une diminution graduelle des bassinages sur les feuilles et de l'humidité provoquée artificiel- lement dans la serre au moyen de l'eau jetée sur les surfaces LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 13.9 d'évaporation et par une moins grande abondance d'arrosements de façon à maintenir la végétation stationnaire. La taille a pour but de former des plantes naines et compactes et de fournir, par l'obtention de plusieurs rameaux latéraux, des feuilles, et partant des urnes nombreuses dans les variétés cultivées en pots suspendus. Elle se pratique à la fin de janvier, commencement de février. Les rameaux de Tannée précédente sont rabattus à 3 yeux au plus de leur point d'attache et toujours à une certaine distance, 1 ou 2 centimètres environ de Toeil supérieur qui est plus ou moins rapproché du pétiole, suivant que les espèces ont leurs mérithalles plus ou moins courls. On doit opérer avec un instrument bien tranchant, car le bois est difficile à couper, et recouvrir les plaies de poussière de charbon de bois. La taille a pour but aussi de rafraîchir les vieilles plantes formant des chicots : en pratiquant cette opération on doit tou- jours chercher à rapprocher un jeune rameau de la base, afin d'éviter un vide désagréable à l'œil, car, par suite de tailles successives, les Nepenthes s'allongent et se dégarnissent. Il ne faut pas tailler sur le vieux bois car il donne rarement naissance à des bourgeons vigoureux. Les boutures faites en janvier-février, sont après leur premier rempotage, rabattues en juillet, à 3 yeux, ce qui dispense quelquefois de la taille en janvier suivant. On doit bassiner fréqueinment le bois des plantes taillées afin de favoriser la sortie des yeux. Les Nepenthes cultivés comme plantes grimpantes ne sont pas taillés; on se contente de supprimer les branches trcjip faibles, mai placées ou inutiles. On peut à la rigueur les rabattre à une certaine hauteur, lors- qu'ils sont devenus trop longs ou trop vieux, mais nous conseil- lons plutôt de les remplacer par des jeunes sujets, à moins que l'on n'ait le désir de les voir fleurir pour opérer des fécondations. Il est préférable de multiplier chaque année une certaine quan- tité d'espèces pour la culture en pots suspendus, car, après 140 NOTES ET MÉMOIRES. trois OU quatre années de taille, les Ne'penthes ne produisent plus que des urnes petites, moins colorées et de plus en plus rares. REMPOTAGE Nous pratiquons le rempotage des Nepenthes aussitôt après la taille. On emploie à cet effet des terrines vernies extérieurement et percées de beaucoup de trous, dans le genre de celles dont on se sert pour les Orchidées. Il est loisible de les laisser reposer sur le sol ou de les suspendre avec des chaînettes ou des fils de fer à la charpente des serres. L'usage des paniers à Orchidées, à claire-voie, donne aussi de très bons résultats; après avoir établi une couche de sphagnum tout autour de l'intérieur du panier, pour retenir la terre, on opère comme s'il s'agissait de terrines. Les arrosements abondants que demandent ces végétaux, outre le besoin de ces issues sur la surface du pot, obligent encore à recourir à un drainage très important et bien ordonné. On dispose au fond du pot un lit de gros tessons propres, haut d'environ 2 centimètres, au-dessus un second lit de tessons plus petits, mélangés de un dixième de morceaux de charbon de bois; une fois le drainage bien établi, sa hauteur doit équivaloir au moins au quart de celle du récipient. Nous disposons là-dessus une couche de sphagnum ou de terre de bruyère fibreuse pour empêcher la terre fine de s'introduire dans les interstices exis- tants. Le rempotage ne doit pas être trop léger, et la terre doit pénétrer partout de manière à ne pas laisser de vides. Arrivé au niveau du pot, on couvre la surface de plaques de terre fibreuse que Ton place assez irrégulièrement afin de laisser un libre écoulement à Teau. La grandeur des réci- pients doit varier suivant l'âge des plantes, et leur force végé tative, mais dans tous les cas nous conseillons de rempoter plu- tôt petitement. Nous rejetons l'emploi des pots profonds, car les racines de Nepenthes ont une direction presque horizontale. LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 141 III Multiplication des Nepenthes. SEMIS La multiplication par graines est la moins employée de toutes, et pour cause ; l'état de dioïcité de ces végétaux est le plus grand obstacle pour se procurer des semences; d'autre part si cet état, chez les Nepenthes, aide à la fécondation croisée, il n'est pas le conservateur fidèle de leurs caractères spécifiques; la lenteur du semis et ses risques sont autant de raisons pourrejeter ce moyen qui n'a d'intérêt que pour l'hybridiste. Voici comment nous avons réussi : On emplit des pots ou préférablement des terrines jusqu'à la moitié de leur hauteur de tessons de pots propres, formant drain; on dispose au dessus un lit formé de racines fibreuses, sphagnum, charbon de bois en poudre, le tout mélangé et bien menu, et placé de telle façon que la surface soit un peu bombée vers le milieu. On sème sur ce sol^ mais sans les recouvrir, les graines, qui sont très fines, allongées, fusiformes. On place sous le pot ou la ter- rine une soucoupe pouvant tenir 3 centimètres d'eau au moins que l'on renouvelle souvent, puis on couvre d'une cloche. On doit toujours maintenir une humidité suffisante et une chaleur régulière de 25 degrés G. Le semis doit être tenu à mi-ombre. La germination de ces graines est très capricieuse : elle peut commencer au bout de deux mois et continuer pendant six. Aus- sitôt que les jeunes plants ont une feuille, on les repique en godets, dans un sol identique à celui employé pour le semis et on replace sous cloche. La végétation est lente au commencement, et les jeunes plants doivent être l'objet de beaucoup de soins. BOUTURAGE PAR RAMEAUX Ce mode de propagation, s'il n'est pas le plus sûr quant à la réussite certaine, est sans conteste le plus rapide; à une grande facilité d'exécution il réunit beaucoup de chances de succès et il est le plus employé pour multiplier les espèces peu rares et pour f42 NOTES ET MÉMOIRES. produire en grande quantité. Mais l'application régulière, con- stante, de ces deux agents, la chaleur et l'humidité, est indispen- sable pour obtenir un bon résultat. Voici comment on procède : Nous supposons l'opérateur dis- posant d'une bâche de serre à multiplication, chauffée intérieu- rement de manière à produire une chaleur de fond de 28 degrés à 30 degrés G. , alors que celle de l'air extérieur de la serre doit être de 22 degrés à 25 degrés G. Gette bâche doit être recouverte d'une vitrine, de châssis ou de cloches assez grandes pour laisser toute liberté aux boutures; elles doivent donc avoir 30 à 40 cen- timètres de hauteur; dans tous les cas on ne peut opérer qu'à l'étouffée. On dispose sur le sol de la bâche une couche de 3 à 4 centimètres de hauteur de sphagnum bien vivant, aussi grande que l'exige l'importance de la multiplication, puis on arrose copieusement avec l'arrosoir à pomme, Au préalable, on se sera procuré des godets à boutures de 5 centimètres de diamètre dont on aura agrandi le trou de drai- nage de telle sorte que celui-ci doit présenter un diamètre de 2 à 3 centimètres, ouverture indispensable pour laisser passer le rameau. On peut opérer de janvier en mars, mais en général on bouture les Nepenthes au moment de leur taille — janvier, février — . Les rameaux doivent être de la végétation de l'année précédente, non étiolés, mais au contraire courts, aux yeux rapprochés; on les coupe sur une longueur de5à8 centimètres, sous une feuille, et toujours à un endroit où le rameau, tout en n'étant plus herbacé, n'est pas trop ligneux. Lignifié, le tissu ne laisse plus passage aux racines; trop tendre, il est sujet à pourrir. La coupe doit être bien nette. On lie ensemble les feuilles avec un lien de raphia. Les godets préparés comme il est expliqué plus haut sont ren- versés et dans chacun d'eux on passe une bouture, de sorte que la coupe se trouve reposer sur le lit de sphagnum. Ges godets, on le voit, ne servent que d'appui pour maintenir les boutures verticalement. On les place côte à côte. L'opération terminée, on bassine fortement et on tient à l'étouffée. Les soins ultérieurs LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE, 143 consistent en bassinages répétés trois à quatre fois par jour, de manière à entretenir l'air ambiant sans cesse humidifié et le sphagnum toujours imbibé d'eau. On peut commencer à visiter les b(mtures au bout de un mois et demi, mais leur enracinement est capricieux et quelquefois assez lent. On visite après tous les quinze jours. Il faut a voir soin de lever délicatement les boutures avec le godet, de laisser le sphagnum adhérent aux jeunes racines qui sont très fragiles; si les racines sont trop nombreuses pour pouvoir passer par l'ou- verture du pot, on brise celui-ci adroitement. Celles qui sont enracinées doivent être empotées en godets de même grandeur que ceux qui ont servi au bouturage, dans un sol approprié et placées à l'étouffée et à la chaleur du fond pour la reprise. Un premier rempotage aura lieu dès que les racines commenceront à tourner autour du pot, en terrines de 10 centi- mètres de diamètre. Nous avons réussi de cette façon jusqu'à 85 p. 100 de boutures de Nepenthes. BOUTURAGE PAR YEUX Ce procédé est peu employé à cause de sa lenteur; on ne le pratique que pour multiplier les espèces rares et lorsque Ton dispose de rameaux pourvus d'yeux sains. Chaque feuille doit être accompagnée d'un œil à son aisselle et de la portion de tige qu'elle embrasse, sur une longueur de 2 à 3 centimètres en haut et en bas, cette portion de tige peut rester entière ou être coupée en deux sur sa longueur. On pré- pare de petits godets bien drainés et remplis de sphagnum vi- vant sur lequel on pose cette bouture, l'œil en dessus. On la fixe au moyen d'une épingle en osier. La partie inférieure du tron- çon de tige doit être recouverte de mousse pour entretenir une humidité favorable au départ des racines. On les place sous châssis, à l'étouffée et on les traite comme les autres boutures. La reprise est longue — quatre à six mois — et les plantes sont chétives au commencement de leur végétation. MARCOTTAGE SUSPENDU Le marcottage a sur tous les autres moyens de multiplication le mérite de donner un résultat certain, ce qui compense la lén-' 144 NOTES ET MÉMOIRES. teur de la réussite. Généralement on ne marcotte que les espèces trop volumineuses pour être bouturées ou trop rares pour être risquées avec le bouturage simple. Voici comment on procède : Quelque temps avant l'opération, on pratique sous une feuille une incision annulaire sur la tige à marcotter qui, ici encore, ne doit être ni ligneuse ni trop herbacée, de manière à ôter environ 2 millimètres d'écorce en largeur et de parvenir jusqu'à l'aubier. Cette incision a pour but de provoquer une agglomération de sève, de former un bourrelet propice au développement des ra- cines. On aide la nalure. Lorsque le bourrelet est en formation, on dispose autour une petite masse de sphagnum vivant formant pelote et que l'on maintient à la tige avec des ligatures. Cette pelote doit être tenue très humide par des bassinages fréquents. Lorsque le système radiculaire est assez développé et après avoir fait graduellement des incisions sous la tige opérée, de manière à commencer le sevrage de la marcotte, on peut séparer ie nouveau sujet de sa mère, l'empoter et le tenir à l'étoufifée comme les boutures nouvellement enracinées. Il va sans dire que cette opération du marcottage ne peut se faire avec succès qu'au printemps, à la reprise de la végétation. Nous ne pratiquons pas le marcottage couché qui, tout en demandant autant de soins, est bien moins préférable que le marcottage suspendu. MM. James Veitch, de Chelsea (Angleterre), adressent les observa- tions suivantes, au sujet de la note de M. Jules Rudolph sur « les Nepenthes et leur culture ». 1° Les illustrations données ne représentent pas des urnes de grandeur naturelle; elles ont été réduites pour s'adapter au format du catalogue de leur établissement; 2° Aucun Nepenthes hybride n'a jamais été obtenu dans les serres de Glasnevin; 3° Une « erreur regrettable », disent-ils, se rapporte à la dégéné- rescence supposéo du Nepenthes Maslersiana. Ces messieurs cultivent ce Nepenthes depuis douze ans et disent n'avoir jamais observé de dégénérescence tout en le reproduisant uniquement par la voie du bouturage. {Rédaction.) la baselle a grandes feuilles 145 La Baselle a grandes feuilles, [Basella cordifolià), par iM. le D"" Trabut (1). Au commencement de 1894, j'ai reça de i\I. de Vilmorin un petit paquet de graines indéterminées provenant de Chine. Ces quelques graines semées en avril m'ont donné une magnifique plante potagère déjà connue, mais peu usitée en France : le Basella cordifoUa. M. de Vilmorin signale cette Baselle dans ses Plantes potagères, p. 96, et en fait remonter l'introduction en France à 1839 : « Cette plante serait certainement préférable aux autres espèces à cause de l'ampleur de ses feuilles et de l'abondance de son produit. La culture ne parait pas cependant s'en être répandue, probablement à cause de la difficulté qu'on éprouve à la faire germer en France. » En Algérie, la plante se montre très vigoureuse et se couvre de fruits à la fin de l'été; il sera donc facile d'en obtenir, à très bas prix, une énorme quantité. Les feuilles larges et succulentes de la 'laselle de Chine donnent à la cuisson une pulpe moins sècbe ^ue celle des Épi- nards ; associée à un peu d'Oseille, la Baselle '.onstitue un légume qui plaît à tout le monde. La Baselle grimpe et doit être ramée, la récolte des feuilles en est plus facile et la production est extraordinaire. Dans le jardin de l'Hôpital d'Alger, sur un carré de 50 mètres, il a été cueilli cet été plus de 350 kilogr. de feuilles. La Baselle prospère dans les jardins des oasis; à Bi?kra elle a donné de très bons résultats. En Algérie, la Baselle doit être semée depuis avril. Des semis successifs pendant tout l'été donneront des plantes très vigoureuses si elles reçoivent une suffisante quantité d'eau ; il est avantageux de semer de quinzaine en quinzaine pour avoir toujours des plantes jeunes. (1) Déposé le 26 décembre 1895. ^^ 10 146 NOTES ET MÉMOIRES. Les deux premières variétés de Pommes de terre connues en europe (1), par M. E. Roze. En 1877, le Journal de la Société centrale d' Horticulture de France (t. XI, p. 110) publiait un article du regretté Alphonse Lavallée sur ïOrigine de la Pomme de terre et son introduction en Europe. On trouvera dans cet article, bien que ces deux questions n'y soient traitées que sommairement, des renseigne- ments qui établissent que la Pomme de terre [Solanam tubero- sum) a été introduite en Europe au xvi'* siècle par deux voies ditTérentes, d'un côté par l'Angleterre, de l'autre par l'Espagne. Or, en compulsant un certain nombre de documents histo- riques, nous avons été conduit à faire une assez curieuse cons- tatation, c'est que cette double introduction a doté l'Europe à cette époque de deux variétés distinctes, qui sont restées fort longtemps éloignées l'une de l'autre, la première en Angleterre, l'autre sur le continent européen. Pour faire comprendre la dif- férence de ces deux variétés, nous ne pouvons mieux les carac- tériser que comme étant, l'une, une Pomme de terre plus ou moins longue et jaunâtre ; l'autre, une Pomme de terre oblongue et rouge. La première était la variété anglaise, la seconde la variété continentale, et toutes deux avaient la chair blanche. En 1886, on célébrait en Angleterre le troisième centenaire de l'introduction de la Pomme de terre, et on publiait à cette occasion des travaux historiques fort intéressants, notamment une étude critique des documents anciens relatifs à cette intro- duction par M. W.-S. Mitchell (2). Alphonse Lavallée, dans son article précité, faisait remarquer que Parmentier s'était trompé lorsqu'il disait que la Pomme de terre était originaire de la Virginie, et que son introduction était due à l'amiral Walter Raleigh, auquel ce célèbre philanthrope demandait qu'on éri- geât une statue. Or Parmentier eût été surpris d'apprendre que (1) Déposé le 23 janvier 1895. (2) Gardeners' Chronicle, 1886, t. XXV. LES DEUX PREMIÈRES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 147 Walier Raleigh, chargé en efFet de coloniser ia Virginie (1), n'était personnellement pour rien dans cette introduction, puisque cet amiral, comme l'établit péremptoirement M. Mit- chell, n'était jamais allé en Virginie pendant cette période d'essais infructueux de colonisation anglaise dans l'Amérique du Nord. Mais on sait que la Pomme de terre a été rapportée par Hériot, attaché à une de ces expéditions colonisatrices, et que ce dernier a été ramené, en 1586, avec tous les colons dénués de ressources, sur un des vaisseaux de l'amiral Drake. Cet amiral, qui était de retour d'une expédition, avant de faire voiles vers l'Angleterre, venait en passant prendre des nouvelles de la colonie. Drake n'a par suite joué, en 1586, d'autre rôle que celui d'un marin rapatriant de malheureux émigrants (2). Quant à Hériot, il ne parle de la Pomme de terre, qu'il appelle Openhauk, que dans le chapitre de son rapport sur la Virginie où il traite des productions dont faisaient usage les naturels et les colons. D'un autre côté, la Pomme de terre était cer- tainement cultivée par le botaniste Gerarde, dans son jardin, en 1596. Nous disions plus haut que cette Pomme de terre était une variété plus ou moins longue et jaunâtre. Voici comment nous nous sommes assuré de ce fait. Gerarde a publié, en 1597, un Herball ou Herbier, dans lequel il décrit et figure la Pomme de terre sous le nom de Patate de Virginie. Le dessin qu'il en donne représente les tubercules comme étant fort petits. Sa descrip- tion n'est pas très instructive quant à la couleur de ces tuber- cules, car il se contente de les décrire ainsi : « La racine, dit-il, est grosse, épaisse et tubéreuse, ne différant pas beaucoup d'ans sa forme, sa couleur ou son goût de la Batate, sauf que les ra- (1) On sait que ce nom a été donné à cette contrée, nouvellement découverte, en l'honneur du célibat de la reine Elisabeth, (2) La statue qui a été, en 1853, érigée à Offenbourg (Grand-Duché de Bade) à l'amiral Drake qui transporta la Pomme de terre en Europe en 1586, nous semble lui accorder plus de droits à la recon- naissance publique qu'il n'en a réellement. D'autant plus que c'est à Charles de l'Escluse, comme nous le verrons plus loin, que FAUe- magne doit d'avoir possédé la Pomme de terre au xvi® siècle. 148 ÎSOTIÎS ET MÉMOIRES. cines de la Fatale de Virginie ne sont pas si grandes, ni si longues : certaines de ces racines sont rondes comme une balle, d'autres ovoïdes, d'autres plus allongées, d'autres plus courtes. » Et lorsqu'on se reporte à sa description de la Batate, on ne trouve que ces mois : « Les racines sont peu nombreuses, grosses et noueuses, semblables à celles des Pivoines ou plutôt à celles de l'Asphodèle blanc. » Or les auteurs de l'époque ne décrivent ces dernières racines que comme étant blanchâtres. Mais un auteur subséquent, Parkinson (1), s'exprime avec un peu plus de précision. Il se moque d'abord de ceux qui appellent les Pommes de terre, Pommes de je musse {Apples of youth);pu\& il dit dans sa description de la Patate de Virginie : « Les racines sont plus rondes et bien plus petites que celles de la Patate des Espagnols (ou Batate); quelques-unes sont beaucoup plus grosses que les autres; elles sont de la même couleur que celles des Patates des Espagnols, brun clair (light brown) à l'exté- rieur et blanche à l'intérieur (2). i> Un peut s'expliquer, en par- lie, le peu d'attention que Gcrarde avait donné à la couleur des tubercules, parce que cette teinte brun clair ou jaunâtre est pour ainsi dire celle de toutes les racines. D'autant plus qu'alors on appelait racines tous les tubercules. Sur le continent européen, la Pomme de terre avait dû être apportée en Espagne, vers 153i, avec les ornements d'or ou d'argent arrachés aux Incas, et l'on conçoit qu'à côté de ces trésors, elle ne devait guère attirer l'attention. Dans tous les cas, aucun auteur espagnol du xvf siècle ne parle de son introduc- tion, qui a dû se faire sans bruit. On sait seulement que la Pomme de terre a passé d'Espagne en Italie, et qu'un légat du Pape l'avait apportée en Belgique. C'est de là qu'elle a été en- voyée, en 1588, à Vienne, en Autriche, à Charles de l'Escluse, alors intendant des jardins impériaux, lequel la cultiva et la répandit en Autriche et en Allemagne ; elle arriva peu après en Suisse et passa bientôt en France, ainsi que nous l'apprend, (1) Paradisi in sole Paradisus terrestris (1629). (2) Parkinson dit de la Batate u que les racines sont d'un brun pâle [pale hroan) à l'extérieur ». LES DEUX PREMIÈRES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 149 dans les termes suivants, Olivier de Serres, en 1600 (I) : « Cest arbuste, dict Cartoufle, porte fruict de même nom, semblable à truffes, et par d'aucuns ainsi appelle. Il est venu de Suisse, en Dauphiné, despuis peu de temps en çà. » Par fruict, il faut en- tendre ici tubercules; mais il faut noter aussi le nom de truffes qu'on leur donnait dans le Dauphiné. • Il est plus facile d'établir à quelle variété appartenait la Pomme de terre qui taisait ainsi assez rapidement son chemin sur le continent. Il existe, en effet, au Musée Plantin, à Anvers, un dessin colorié de la plante qui porte la date de 1588. D'après ce dessin, les tubercules étaient oblougs et rouges, gros comme une noix, et la fleur d'un violet foncé. Du reste, Charles de l'Escluse en donne une très minutieuse description sous le nom de Papas des Péruviens {%). Ce célèbre botaniste avait été frappé de la faculté prolifique de celte nouvelle plante, parce qu'il avait récolté jusqu'à cinquante tubercules sur un seul pied. Néanmoins, ces tubercules étaient également en majorité fort petits, le plus gros ne pesant pas plus de 2 onces, c'est-à-dire à peu près 50 grammes. Mais la plante était vigou- reuse , les tiges dépassaient 2 mètres, les fleurs étaient grandes, violettes, et les fruits d'abord verts, puis blancs étaient remplis de graines; les tubercules étaient recouverts d'une peau rougeâtre, mais la chair était ferme et blanche. « Cette plante, disait de l'Escluse, ne cesse de porter fleur et fruit jusqu'en automne. » Connaissant l'usage alimentaire que les Péruviens faisaient de ces Papas, puisqu'il avait publié des éditions latines des ouvrages des auteurs espagnols qui avaient écrit sur les productions naturelles du Pérou, après la conquête, Charles de l'Escluse ne manqua pas de goûter ces Papas de différente façon et de faire ensuite leur éloge au point de vue culinaire. Il en distribua de divers côtés, jusqu'à Padoue en . il) Le Théâtre d'Agriculture et Mesnage des champs (1600;. Par- mentier avait cru reconnaître le Topinambour, plutôt que la Pomme de terre, dans la Cartoufle d'Olivier de Serres. Mais il est bien établi que le Topinambour n'était pas connu en Europe, eu J600. (A. de Candolle. Origine des plantes cultivées.) (2; Rariorum plantarum Historia (1601). 150 NOTES ET MÉMOIRES. Italie, et il constatait avec une sorte de satisfaction « que la plante était devenue assez vulgaire dans la plupart des jardins de l'Allemagne, tant elle est féconde ! » Il devait cultiver la Pomme de terre dans son jardin particulier, à Vienne, en 1588 et, les années suivantes, à Francfort-sur-le-Mein. Ce qui pi'ouve bien que ce n'est pas la variété anglaise qui s'est répandue alors dans le continent européen, ainsi que le croyait Parmentier, c'est que la variété rouge est celle décrite par tous les auteurs du temps. Il faut noter, cependant, un autre fait assez intéressant. C'est un cas de variation signalé par de l'Escluse. « Mon ami Jean Hogeland, dit-il, m'écrivait que les pieds sortis des graines que je lui avais envoyées, avaient donné des fleurs blanches, mais qu'il n'avait récolté aucun tubercule sur ces pieds, qu'il avait pourtant déterrés à la même époque oii l'on arrache les pieds produits par des tubercules : cela devait tenir à ce que les tiges n'étaient pas encore assez mûres. » Si nous essayons de suivre le cours de cette dernière variété et de sa variation à fleurs blanches, nous les trouvons toutes les deux inscrites pour la première fois sur le Catalogue des plantes cultivées au Jardin royal des plantes médicinales (aujourd'hui notre Muséum d'histoire naturelle), publié en 1665 par Joncquet. La Pomme de terre ne figurait pas, en eff'et, sur le Catalogue du même Jardin établi en 1636 par Guy de la Brosse. Elle était donc arrivée à Paris vers le milieu du xvif siècle. Mais à cette époque, par suite d'une meilleure cul- ture qu'au Pérou, les tubercules n'étaient plus si petits, car Jean Bauhin, en 1651 (1), en signale déjà qui avaient plus de 10 centimètres de longueur. On se demande vraiment comment, à cette époque, on n'était pas encore frappé des services que pouvait rendre la Pomme de terre. Quoi qu'il en soit, la variété anglaise et la variété continen- tale continuaient toutes deux à gagner sensiblement du terrain. Nous n'avons pas trouvé de document permettant de saisir le moment où la variété rouge a passé le détroit et a été portée (1) Historia plantarum iiniversalis. ♦ LES DEUX PREMIÈRES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 151 en Angleterre. Mais Philip Miller s'exprime ainsi en 1768 (1), en parlant de la Pomme de terre : « Il y en a deux variétés : l'une qui a des tubercules rouges avec des fleurs violettes, l'autre, qui a des tubercules blancs avec des fleurs blanches. » Ces derniers mots indiqueraient que la variété anglaise primitive, à fleurs violacées, avait également subi une variation dans la culture. Mais comment la variété anglaise nous est-elle arrivée, car De Combles, en 1752 (2), parle de deux variétés de Pommes de terre, l'une rouge et l'autre blanche tirant sur le jaune, et Duha- mel du Monceau, en 4762 (3), signale de même deux variétés dont l'une a la peau rouge de pelure d'oignon et dont l'autre est presque blanche? Cette variété anglaise paraît nous être venue des Flandres. Car on lit dans une Statistique du Départe- ment de la Lys, publiée par ordre du Gouvernement français en 1803 : « Ce ne fut qu'en 1620, époque à laquelle les religieux Chartreux furent obligés de quitter l'Angleterre, que l'un d'eux, le P. Robert Glarke, apporta dans ce pays les premières Pommes de terre. » Toutefois, cette variété anglaise a mis du temps à nous parvenir, car on n'en signalait la culture à Bruges qu'en 1704 (4). Toujours est-il que, vers la moitié du xviii® siècle, les deux variétés en question existaient des deux côtés du détroit. Mais sous quelles dénominations? En Angleterre, l'ancien nom potato, s'appliquant aussi bien à la Batale qu'à la Pomme de terre, s'était maintenu et subsiste encore. Sur le continent, les anciennes papas péruviennes ont été successivement désignées sous des noms différents. Le légat du Pape, en les apportant en Belgique vers 1587, les connaissait sous le vieux nom italien Taratouffli qui signifie Trufl'es. C'est le nom écrit sur le dessin colorié du Musée Plantin et cité également par Charles de l'Escluse. En Allemagne, ce nr.ot Taratouffli a été traduit de (1) The Gardeners Dictionary. (2) Ecole du jardin potager. (3) Eléments d'Agriculture. (4) D'après Clos, Quelques documents pour Vhistoire de la Pomme de terre. 152 NOTES ET MÉMOIRES. diverses façon?, mais il a subsisté, bien que légèrement modifié^ dans ]e nom allemand actuel Kartoffel, inot qui se retrouve aussi dans la Car ton fie d'Olivier de Serre?. En France, on l'a traduit par le mot Truffe, qui se retrouve encore mainlenant dans certaines régions, notamment dans l'ancien Dauphiné, où ce nom existait déjà en 1600, comme nous l'avons vu plus haut et où M. Cliatin nous a dit qu'on l'employait encore, en dési- gnant toutefois la véritable truffe sous le nom de TruRe noire. Les botanistes du commencement du xviii^ siècle donnaient d'abord comme synonyme au Solanmn tuberosum le nom vul- gaire de Truffe rouge^ ce qui désignait bien notre variété; puis ils y ont ajouté le second synonyme de Patate, nom qui avait peut-être accompagné la variété anglaise à son arri- vée en France. Mais d'où vient notre nom actuel Pomme de terre et depuis quand a-t-il remplacé les dénominations précé- dentes? Vers 1750, nous ne trouvons dans les auteurs que les termes Truffe ou Patate. Cependant, à cette époque, le nom de Pommes de terre avait déjà dû être donné aux tubercules du Solarium tuberosum. Nous le voyons employé pour la première fois par Frezier, dans sa relation du Voyage au Chili et au Pérou publiée en 1716. « La nourriture ordinaire des Indiens du Chili, dit-il, est chez eux des Pommes de terre ou Taupinam- bourg, qu'ils appellent Papas, d'un goût assez insipide. » Qua- rante ans après, il est employé couramment dans un journal d'expériences de cultures rédigé par M. de Villiers-en-Lieu et imprimé par Duhamel du Monceau dans son Traité de la cul- twe des terres paru en 1755. Dans le dernier volume de ce recueil, ce célèbre agronome publiait en 1761, un court mé- moire sur les Pommes de terre, qu'il désigne aussi bien sous ce nom que sous celui de Pommes ou de Patates. Il a dû reconnaître alors que cette confusion de noms, avcî celui de Truffes, était regrettable, car il ne s'agissait en l'espèce ni de véritables truffes, ni de véritables patates. Et, en effet, dans ses Éléments d'Agriculture^ dont la r^ édition parut en 1762, on lit au Chapitre 4 du Livre IX du IP Volume : Des cines qu'on cultive pour la nourriture du bétail. Art 1^'". De la ra l'ancienne curpokation des maîtres jardiniers. 153 Pomme de (erre que quelques-uns nomment improprement Patate ou Truffe rouge. C'est donc à Duhamel du Monceau que l'on doit d'avoir définitivement consacré ce nom de Pommes de terre, qui a fait abandonner en très peu de temps les deux pre- mières et fautives dénominations, L'ancienne corpobation des maîtres jardiniers de la Ville de Paris, par M. Georges Gibault (1). L'organisation du travail, au moyen âge et jusqu'à la fin de l'ancien régime, était établie dans des conditions qui différaient singulièrement de nos principes de liberté absolue du commerce et de l'industrie; ces conditions qui seraient aujourd'hui un obstacle au développement des affaires, avaient sans doute pour cause les nécessités du moment : à une époque où la loi ne pou- vait protéger l'individu, l'intérêt commun devait réunir les artisans d'une même profession. Des corpoiations industrielles existaient déjà dans l'empire romain, elles continuent de subsister au moyen âge et se déve- loppent même au point de devenir une des principales institu- tions de l'ancienne société civile ; mais, dans la suite des temps, le régime des corporations ne répondait plus aux besoins de la société moderne qui exigent la liberté du travail et des échanges. Cette institution vieillie était devenue une source d'abus des plus criants et une entrave au progrès, aussi la Révolution, hostile à l'esprit d'association, se hâta de la supprimer avec les autres vestiges de la féodalité. Pour avoir le droit d'exercer une profession, il a donc fallu, jusqu'en 1789, faire partie d'une association nommée aujourd'hui « corporation », mot impropre, puisqu'il n'a peut-être jamais été employé dans les textes du temps; on disait ordinairement : (1) Déposé le 25 octobre i89o. 134 NOTES ET MÉMOIRES. Communauté ou Métier juré dans les actes du xvi^ siècle, Maî- trises et jurandes au xvu® siècle (1). C'est ainsi qu'il y eut autrefois une « Communauté des Maistres Jardiniers de la ville de Paris ». Dans sa modeste sphère, cette corporation qui nous intéresse particulièrement, ne possédait pas les richesses et l'influence des puissantes communautés des merciers, drapiers, épiciers, etc. ; elle n'avait pas non plus Tancienneté et le nombre comme celle des bouchers dont les valets formaient une armée qui se signala souvent dans les émeutes, et surtout dans les sanglants événe- ments des guerres civiles entre les Armagnacs et les Bourgui- gnons. Si les jardiniers jouèrent, dans l'histoire de Paris, un rôle plus effacé, ils n'en ont pas moins tenu une place utile et hono- rable dans la vie sociale. Les « Courtilliers {%) » et les « Maragers (3) » d'autrefois con- tribuaient pour une part importante à l'alimentation de la ville. Au nord de Paris s'étendait une plaine immense rendue maré- cageuse par l'écoulement des eaux qui descendaient des collines environnantes. Dès le xiii« siècle, cet espace qui s'étendait depuis l'enceinte des murs de Philippe-Auguste jusqu'au village de Belleville était couvert de cultures, vignes et jardins maraî- chers, nécessaires à l'alimentation d'une ville déjà très peuplée. Sous Charles V, le premier roi qui favorisa l'Horticulture, on voit s'étendre par suite de lois protectrices (4), ces cultures, surveillées jour et nuit par des gardes ou « messiers ». En 1402, une ordonnance de G. de Tignonville, prévôt de Paris, défend « d'entrer dans les marais et jardinages près Paris, et d'y (1) René de Lespinasse. Les Métiers et Corporations de la ville de Paris, t. I; Paris, in-4, 1886. (2) Jardiniers ; de courtil ou courtille qui était un enclos cultivé entouré de haies vives ou de palissades ; vers le xv^ siècle, le terme de jardin commença à prévaloir. (3) Ancienne forme du mot maraîcher dont le nom moderne fut consacré défmitivement par La Quintinie, avec l'orthographe « ma- re chais ». (4) Ordonnances des rois de France, t. V, p. 529 et t. VI, p. 27. l'ancienne corporation des MAITRES JARDINIERS. 155 cueillir des fruits, des légumes, et du verjus ». On faisait une grande consommation de verjus dans la cuisine du temps pour les sauces, aussi était-il fort recherché par les maraudeurs. Le Registre criminel du Châtelet[\) des années 1389-1392, men- tionne plusieurs procès de ces malfaiteurs qui sont en punition de leurs larcins « condampnez à estre menez au pilory, es haies, ayans environ leurs testes chappeaux de vigne (2) et plusieurs grappes de verjus pendues à icelluy chappel ». Ces cultures s'étendaient surtout sur l'emplacement du quar- tier actuel du Marais qui fut bâti seulement à la fin du règne de Henri IV. D'autres appellations ont conservé le souvenir des jardins qui entouraient Paris : laGourtille,la Couture ou Culture Sainte-Catherine, etc. ; la Coulture du Temple qui s'étendait jusqu'à la rue de la Verrerie sous Philippe-Auguste, était encore affermée, en grande partie, à des jardiniers, sous le règne de Henri IV (3). A ces laborieux travailleurs, qui formèrent le premier noyau de la communauté des Maîtres Jardiniers, revient l'honneur de la mise en culture de ces marécages improductifs. Ils étaient singulièrement attachés à leur profession qu'ils exerçaient de père en fils. « On conserve avec soin, écrivait M. Ysabeau (4), dans plusieurs familles de maraîchers, les Dulac, Debergue, et autres, des chartes de Charles V, concédant aux ancêtres de ces familles, des marais, à la condition de les dessécher pour les convertir en jardins. Depuis cinq siècles, les familles désignées sur ces chartes n'ont pas cessé d'exercer de père en fils, sans interruption, la profession de jardinier (5). » Un tel fait indique suffisamment que la corporation des jar- diniers devait former un des éléments les plus honnêtes de la population du vieux Paris; d'ailleurs, ces traditions, ainsi que (1) Registre criminel du Chdtelet, t. II, p. 232 et o2o, in-8, Paris, 1861-1864. (2) C'est-à-dire couronnés de pampres. (3) Paris à travers les âges, i3^ livraison, in-foL, Paris, 1885. (4) Article reproduit par le Salon littéraire, 1843, p. 12. (5) Encore aujourd'hui de nombreux membres de ces familles se trouvent dans la banlieue parisienne. 156 NOTES ET MÉMOIRES. les vertus domestiques, se sont heureusement conservées chez les jardiniers parisiens modernes. Dans cette intéressante classe de travailleurs les statistiques ne relèvent qu'une proportion infime de délits et de crimes. La fondation de la communauté des Maîtres Jardinier» ne paraît pas ancienne. Vers 1260, Etienne Boileau, prévôt de Paris, fit rédiger et inscrire sur un registre déposé au Ghâtelet, les règles pratiquées depuis longtemps déjà par les différents mé- tiers parisiens. Dans la centaine de corporations qui reçurent ainsi une sorte d'existence légale, il n'est pas fait mention des jardiniers. H est vrai que certains métiers négligèrent de se faire inscrire et de communiquer leurs statuts, mais des documents décisifs démontrent que les jardiniers étaient encore très peu nombreux an xiii^ siècle. Le rôle de la taille, ou contribution imposée sur les habitants de Paris, en i292 (1), ne mentionne que 6 Gourtilliers, sur une population approximative de 200 à 250,000 habitants. Les contribuables sont désignés rue par rue, maison par maison, simplement par l'indication de leurs noms de baptême (2) et de leurs professions. Nous voyons sur ce rôle : « Outre la porte Montmartre, à destre (3), Alixandre, le Courtillier » qui est imposé pour 2 sous ; « A. la Courtille du Temple, Antyaume, 8 sous ». <( La Grand-Rue devers les Filles-Dieu (4), Hue, 5 sous ». « A la Pissote Saint-Martin (5), Adam, l'Englais, 5 sous ». Dans ce rôle de 1292, la plus faible contribution est de 12 de- niers (6) ou un sou ; la plus forte de 114 livres. Nos jardiniers étaient donc peu fortunés et en nombre si mi- nime qu'ils ne pouvaient former une corporation, même en ad- {]) \\. Guéraud, Bocuments inédits sur Vhisloire de France, Paris, in-4, 1837. (2) L'usage des noms de famille commençait à peine. (3) Emplacement de la rue Tiquetonne. (4) Près la Porte Saint-Denis. (5) Derrière le Temple. (6) Le denier, au xiir siècle, équivaut à peu près à oO centimes de notre monnaie. l'aNCIEXNE corporation des MAITRES JARDINIERS. 157 mettant que tous les artisans ne sont pas énumérés sur ce rôle principalement les plus pauvres qui ne pouvaient payer la taille. Le rôle d'une taille extraordinaire levée en 1313 (T, pour la chevalerie du roi de Navarre, fils aîné du roi, ne nous énumère encore, parmi les milliers de marchands et d'artisans parisiens que quatre ou cinq jardiniers; cette fois ce ne sont plus les mêmes, bien qu'il ne se soit écoulé qu'un intervalle de 21 ans. « A la Cortille, en venant à la Poterne », habitaient « Macy Gontier, Cousliller (2) » imposé pour 12 sous parisis, et u Ro- bert l'Ëvesque » pour 6 sous. Dans la rue Saint-Sauveur u Richart Fouchier, Courteillier » imposé pour 3 sous parisis, et dans la rue « Aucine » une jardinière, semble-t-il, nommée « Benoîte, la Courtoise » taxée à 18 deniers. En l'absence d'une date certaine que les jardiniers du xvie siècle, eux-mêmes, n'ont pu préciser dans la rédaction défi- nitive de leurs statuts, on peut présumer que la corporation s'organisa à la suite de la vive impulsion donnée par Charles V, à la culture des marais, c'est-à-dire dans la seconde moitié du xiv^ siècle. Au petit groupe de maraîchers dont nous avons parlé vinrent se joindre ce que l'on pourrait appeler les fleuristes, bien que leur nom de « chapeliers de fleurs » semble étranger à l'Horticulture. On avait conservé, au moyen âge, la coutume de l'antiquité de porter des couronnes ou coifTures de fleurs dans les cérémonies, les fêtes et les banquets. Cette simple parure à laquelle on fait de si fréquentes allusions dans les chansons et les romans en vers du temps, se composait surtout de Roses et de Violettes. Pour satisfaire à cette mode, le métier de chapelier de fleurs existait de très ancienne date ; ses règlements sont in- sérés dans le recueil d'Etienne Boileau (3). Il n'y avait qu'un seul prud'homme ou chef de la coi'poration qui était donc peu nombreuse. Comme métier de luxe elle jouissait d'une certaine (1) Buchon, Le Livre de la Taille de Paris, en 1313, in-8, 1827. (2) Dans les anciens textes, l'orthographe de tous les mots varie beaucoup, suivant l'ignorance ou la fantaisie de Técrivain. (3) Depping, Le Livre des métiers, Documents inélits sur V histoire de France, Paris, in-4, 1837. 158 NOTES ET MÉMOIRES. considération; ses membres étaient exemptés du guet; > qui recevait 500 livres de gages annuels accordés par FEtat. Par suite des charges résultant des emprunts, les droils de maîtrise avaient été augmentés. Le brevet coûtait 20 livres; chaque juré recevait 3 livres; huit anciens qui assistaient alternativement aux réceptions recevaient 30 sols chacun et 20 sols étaient payés au clerc de la commu- nauté. Les visites avaient été portées à 20 sols pour les maîtres et à 40 pour les compagnons qui exerçaient seuls le métier. En 1697, un nouveau règlement avait permis aux compagnons de vendre sur les marchés (I); ils étaient seulement tenus de se placer après les maîtres, avec les domestiques des bourgeois et des religieux mendiants qui venaient vendre leurs légumes, dette mesure libérale devait sans doute précipiter la décadence de la corporation; le seul privilège sérieux des maîtres, celui de commercer, étant partagé par les compagnons, on ne voit plus bien l'objet de la maîtrise. Cette cause ne devait pas être étrangère au petit nombre de Maîtres Jardiniers parisiens qui étaient 1200 seulement (2) au commencement du xvm' siècle. Le nombre descompagnons devait être considérable. En 1745, la corporation, de plus en plus endettée, demandait encore au roi l'autorisation d'emprunter la somme de. 10. 000 livres et d'établir de nouveaux droits pour gager cet emprunt. La Révolution, qui a délivré les métiers de la servitude des corporations, n'a pas eu à donner la liberté à la communauté des Maîtres Jardiniers. Un édit de J776 avait rendu libre l'exer- cice d'un certain nombre de petites professions : jardiniers, bouquetières, maîtres de danse, vanniers, etc. Une déclaration préalable devant le lieutenant de police suffisait à l'artisan qui désirait fonder un établissement. Aux bouquetières, il suffisait d'une (( lettre de regrat » pour vendre des fleurs natu- relles (3). Pour les jardiniers, bien qu'ils ne fussent plus liés par les (1) Cette communauté est la seule où les compagnons puissent commercer avec les Maîtres, dit le Traité de la Police. (2) Savary, Dictionnaire du Commerce (article jardinier). (.3) Guide des m,archands,Y>. 173. j.74 NOTES ET MEMOIRES. obligations de leur corporation, il est à croire, cependant, que par suite des intérêts communs et des habitudes acquises, une sorte de société fraternelle persista jusqu'à la Révolution. On voit en effet dans les collections une élégante adresse de la fm du siècle dernier, d'un sieur Regnault, jardinier-fleuriste du roi, rue du Faubourg-du-Roule, 61, qui s'intitule « Doyen des jardiniers de Paris depuis l'édit de 1776 ». Certes l'Horticulture moderne ne ressemble guère au jardi- nage pratiqué par les Maîtres Jardiniers ; mais comme tous les arts, avant d'arriver à la période scientifique, ne devait-elle pas traverser de longs siècles d'enfance remplis par l'empirisme et les préjugés? Et n'est-ce pas grâce aux efforts de ces nombreuses générations d'anciens horticulteurs que le progrès s'est accompli peu à peu? Ils furent nos premiers Maîtres et à ce titre nous devions accorder un souvenir à leur antique corporation qui semble revivre sous la forme moderne de nos syndicats de jardi- niers et de nos sociétés d'Horticulture. Notice nécrologique sur M. Célestin Debray (I), par M. DoRMOis. Le 26 décembre dernier, notre comité de l'industrie a eu la douleur de perdre subitement, à l'âge de soixante-sept ans, un de ses plus anciens membres : M. Debray, Célestin, constructeur, fabricant de pompes et d'appareils d'arrosage. Membre de la Société nationale d'Horticulture et du comité de l'industrie, depuis 1863, il était l'un des plus assidus à nos séances et à nos travaux. Travailleur des plus courageux, après avoir fait son service militaire dans le 32® de ligne, il avait fondé sa mai- son en 1 857 ; il fît de nombreux perfectionnements aux appareils d'arrosage; il inventa notamment une pompe à double effet qu'il fît breveter. n obtint un très grand nombre de récompenses aux exposi- tions universelles d'Horticulture de Paris, des départements, (1) Déposé dans la séance du 23 janvier 1896. l'importation des légumes et des fruits en ANGLETERRE. 175 des concours régionaux et comices, soit 240 médailles, prix d'honneur, médailles d'or et d'argent. Son existence fut rude; c'est à force de travail, d'intelligence et d'ordre qu'il parvint à élever une nombreuse famille et à occuper uue place honorable dans son industrie. Ses collègues du comité regrettent en lui un ami sincère et un zélé travailleur. L'Importation des légumes et des fruits en Angleterre, par MM. D. Bois et G. Gibault (1). Il a été publié, dans le Bulletin de Kew, numéro de décem- bre 1895, une note ayant pour titre Cultivaiion of vegetahles^ des plus instructives en ce sens qu'elle montre, à l'aide de documents officiels, la place qu'occupent sur les marchés de l'Angleterre, les légumes et certains fruits de provenance étrangère et dont une partie est tirée de la France. Nous donnons ci après un résumé de cette intéressante étude de statistique dont nous recommandons la lecture en entier aux personnes que les questions de commerce extérieur préoccupent particulièrement. D'après les documents officiels, il résulte que l'importation des végétaux alimentaires étrangers augmente considérablement en Angleterre depuis quelques années. En 1894, il a été importé : Oignons 19.126.000 de francs. Pommes de terre 25.752.275 — Végétaux divers non spécifiés . . . 27.269.250 — Pommes 34.735.525 -^ Poires 10.282.900 — Prunes . ; 7.552.625 — En 1875^ l'importation des Oignons s'élevait seulement à huit millions de francs. La plus grande partie vient d'Egypte, d'Espa- gne et de Hollande. La France en a expédié pour 2,254,050 fr. en 1894. Il est à noter que l'importation des Oignons de Hollande, (1) Déposé le 13 février 1896. 176 NOTES ET MÉMOIRES. autrefois la plus considérable, est en décroissance marquée, pendant que les expéditions de France, d'Espagne, d'Allemagne et surtout d'Eg3'pte augmentent sensiblement. La culture de TOignon était autrefois avantageuse, en Angle- terre, mais depuis les trois dernières années les prix sont tombés si bas, par suite de cette concurrence étrangère, que les produc- teurs ont beaucoup perdu, surtout en 1894. Les Pommes de terre étaient aussi jadis une importante source de gains pour les jar- diniers anglais qui cultivaient les variétés hâlives; aujourd'hui, ils ne peuvent lutter contre les envois d'Algérie, de France, de Portugal, de Malte, etc., qui menacent également de nuire aux producteurs des îles de la Manche ; ceux-ci ne commencent à fournir les marchés anglais que vers la première semaine de mai. En 1894, la France a expédié en Angleterre, pour une somme de 7,086,350 francs de Pommes de terre. En 1875, Tim- portation de végétaux divers non spécifiés dans les statistiques officielles s'élevait seulement à 3,303,100 francs ; en 1891, elle était de plus de 27 millions. Ces légumes sont surtout des Pois, Haricots, Laitues et autres salades. Choux-fleurs, Epinards, Radis et Navets. Le Danemark, la Hollande, TEspagne, le Por- tugal^ Madère^ les îles Canaries, mais principalement la France, dont les envois s'élevaient à 8,638,250 francs en 1894, sont les pays producteurs. L'Asperge était autrefois une bonne source de revenus dans certaines contrées d'Angleterre, mais les importations de Tou- louse, de Dijon, de Paris et de l'Espagne rendent cette culture bien moins profitable. Le Concombre donnait, il y a quelques années, des profils considérables, aujourd'hui on les apporte de Hollande en si grande quantité et à si bas prix que les maraî- chers de la Grande-Bretagne renoncent à les" cultiver. Les Radis étaient aussi très avantageux, maintenant, ils sont envoyés abondamment, de février à avril, de Paris, Saint-Malo et des îles de la Manche et devancent complètement les produits anglais plus tardifs. Enfin on importe encore de Hollande, sur une large échelle, les Betteraves et les Choux rouges pour conserves qui étaient récemment très profitablement cultivés en Angleterre. Les Pommes viennent surtout des Etats-Unis et du Canada; SUR LE DOMAINE DU VAL. 177 les Poires et les Prunes, de la France. Les maraîchers anglais ont encore à lutter contre la concurrence de la grande culture. Les fermes situées près des voies ferrées consacrent de plus en plus une partie de leurs terres à la production de Choux, Pois à écosser, Fèves et Navets, pour l'approvisionnement des marchés. Une grande partie des légumes importés sont des primeurs, mais la précocité sur les produits anglais n'est pas la cause unique de celle concurrence désastreuse, puisque les chiffres les plus élevés des importations se trouvent en juin, juillet et août. D'après le « Board of Agriculture » (Ministère de l'Agriculture), les causes d'un pareil état de choses seraient: 1° le loyer trop élevé des terres; 2° la répugnance de plus en plus grande des femmes pour le travail de la terre; 3° les tarifs excessifs des che- mins de fer, pour les petits envois de marchandises; 4° le manque de connaissances techniques. RAPPORTS Sur le domaine du Val et les cultures de M. Jean Sallier, JARDINIER-EN-CHEF, par M. Georges Truffaut, rapporteur. Sur la demande de M. Jean Sallier, jardinier-en-chef du châ- teau du Val, propriété de M. le comte de Reinach-Genac, la So- ciété nationale d'Horticulture décida qu'une commission irait visiter ses cultures. Le 5 septembre 1895, cette commission nombreuse ayant élu comme président M. Gharles Joly, vice-président de la Société nationale dHorticulture, et M. Georges Truffaut, rapporteur, accompagnée de quelques amis de M. Sallier, se réunissait au Val, près de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). Le domaine du Val est situé perpendiculairement et à l'extré- mité ouest de la terrasse de Saint-Germain, dont il est séparé par la route conduisant de Saint-Germain, à travers la forêt, au 12 178 RAPPORTS. village de Carrières-sous-Bois. La propriété qui, avec ses diverses dépendances occupe près de 25 hectares, se trouve, pour la por- tion principale sur une croupe surplombant et contournant le village, et qui monte en pente douce jusqu'à la forêt. Les reliefs naturels ont été fortement modifiés par la création du parc, les changements de niveau ont été exagérés en beaucoup de points, et on a pu se servir d'anciennes exploitations de carrières pour produire des petits ravins artificiels. Le sol, silico-argilo-calcaire, est d'une fertilité médiocre; peu épais sur beaucoup de points, il repose sur un sous-sol calcaire siliceux marneux dur. Immé- diatement au-dessous se trouvent de puissantes assises de cal- caire marin. L'exploitation de ces couches de calcaire fut la cause de l'origine même du nom du pays et en quelques rares endroits, enfin, affleurent le sable siliceux et l'argile plastique. Les pelouses ont été créées sur des parties déboisées. Réguliè- rement arrosées, elles sont vastes et assez belles; les plantations n'ont pas été très importantes, et les essences variées de la forêt de Saint-Germain constituent presque à elles seules les bou- quets d'arbres. Nous avons remarqué comme particulièrement intéressants un beau Cladrastis iinctoria (Virgilia), un énorme Ailantus g/andulosa, plus que centenaire, de 5 mètres de circonférence, des Thuyopsis borealis, Cedrus deodara^ C. Libani^ un beau Tilia argentea^ Wellingtonia gigantea et Abies Pinsapo. En raison même de la nature du sol, le verger ne produit que très diffici- lement de beaux Poiriers et Pommiers; par contre, les arbres à noyau, Abricotiers, Pruniers, Amandiers, Pêchers y viennent assez bien, ainsi que la Vigne dont, au moment de notre pas- sage, nous avons pu admirer de beaux produits. La propriété du Val était autrefois enclavée dans les domaines de la couronne de France. C'est sous Henri IV que l'on com- mença à connaître le Val ; c'était à cette époque un pelit pavil- lon couvert de tuiles qui servait d'abri pour les chasseurs égarés. Henri IV l'embellit, puis fît abattre une partie des hautes futaies qui l'entouraient alors pour démasquer la vue qui plonge à cet endroit largement sur la vallée de la Seine. Louis XIV ai- mait beaucoup ce site, et remplaça le pavillon par un coquet SUR LE DOMAINE DU VAL. 179 château, dont les plans furent dressés par Mansart. Son cachet particulier est d'être sans étage; il domine le parc d'un côté et communique par une belle cour d'honneur, entourée de com- muns, directement avec une des routes de la forêt. Louis XIV en fît le lieu de rendez-vous de ses somptueuses chasses, et là, comme au château des Loges il aimait à recevoir sa cour de favorites. Le parc, qui fut pris sur la forêt et tracé à la française, était à cette époque loin d'être remarquable. Nous citerons parmi les propriétaires qui ont eu la jouissance de ce beau domaine le maréchal de Beauveau, puis la princesse de Poix. Mais le Val fut surtout modifié par M'"^ H. Fould qui, vf^rs 1857 et 1858, commença à restaurer le château et à changer le plan primitif et le style du parc. Elle embeUit beaucoup les jardins, et grand amateur de plantes, leur consacra un palais digne d'elles; le jar- din d'hiver du Val est, en effet, une des belles constructions mé- talliques de serres de TEurope. Il faut bien dire ici que ces améliorations ont été en grande partie dues à Tiniliative et à l'intelligence du dévoué jardinier de M™^ Fould, M. Sallier, qui consacra, on peut le dire, sa vie à régler et à agrémenter le do^ maine. Actuellement le Val appartient à M. le comte de Rei- nach-Genac qui continue dignement la tradition des proprié- taires par diverses constructions, entre autres une splendide ter- rasse dominant le potager, et la création de ponts facilitant les communications avec la forêt. Au point de vue de la disposition d'ensemble, le parc du Val est distribué d'une heureuse façon; on peut distinguer deux parties bien nettement tranchées, la partie haute et la basse, qui sont bien reliées par des chemins curvilignes. Les futaies de la forêt de Saint-Germain encadrent parfaite- ment la partie supérieure qui, simplement bordée de sauts de loup, n'arrêtant pas la vue du visiteur, semble avoir une éten- due de beaucoup supérieure à la réalité. Le château est placé perpendiculairement au grand axe du domaine, les surfaces ga- zonnées déclives qui s'étendent devant sa façade augmentent la perspective et les percées ménagées dans les bouquets d'arbres de ceinture, permettent à la vue de s'étendre jusqu'aux collines i80 RAPPORTS. de Sannois et d'Argenteuil. Sur la pelouse principale, nous avons particulièrement admiré un énorme massif en forme d'étoile à huit branches au centre fortement relevé, entièrement planté en Géranium Néron. Le coloris rouge intense de cette masse de fleurs sur le fond vert des arbres était du plus brillant effet. Partout nous avons admiré des combinaisons florales heureuses dans les corbeilles qui, semées de place en place, décorent le parc. Nous citerons le mélange d'Ageralum, à!Abut'don Thomp- soni et de Salvia, les cordons de Coleus, Bégonia variés et Achyranlhes, des massifs de Montbrelia, bordés de mosaïque, et notre cadre ne suffirait pas si nous voulions entrer dans plus de détails à ce sujet. Mais il semble difficile de quitter cette terrasse du château, que nous avons pris comme point d'observation, sans regarder avec plaisir la décoration florale des appartements. Un superbe -Carludovica palmata, dans une large potiche de Chine, emplis- sait presque un vestibule. Parmi d'autres plantes nombreuses, dans un coin du salon, nous trouvons le beau Cypripedium Domi- nyanum, et partout en profusion des Panicum variegatum je- tant une note brillante sur le fond sombre des Palmiers. Une allée circulaire carrossable entoure la grande pelouse principale. Un des plus jolis sites est celui qu'offre la vaste pièce d'eau creusée dans la partie haute du parc. Elle est bien en rapport avec son cadre, et sert en même temps de réservoir d'eau. Avant son exécution, l'eau, manquait dans cette zone du parc, et M'^^ FouUl fit, à grand frais, établir en 1856, à plus d'un kilomètre et demi de distance, sur le bord de la Seine, une machine à vapeur de 30 chevaux qui sert exclusivement à éle- ver l'eau pour le Yal. Une conséquence de ces travaux, fut l'uti- lisation artistique de l'un des petits ravins inférieurs. On y établit des enrochements artificiels, très naturellement disposés, abritant une grotte, et les eaux jaillissantes et rebondissantes dans ce coin bien ombré produisent le plus heureux effet. L'allée de ceinture nous fait passer devant une faisanderie et une vacherie, et nous avons encore Toccasion d'admirer de belles corbeilles de Bégonia Vernon et variés. Mais en conti- nuant nous arrivons à dominer, d'une belle terrasse à balus- ,:^'' i X 1 ' '' 1 ■ "' 1 ^~ ";;'■; / 'ê 5 m 182 RAPPORTS. Irades bien ombrée, le jardin fruitier et potager qui occupe une grande surface ; au delà la vue s'étend fort loin. Pour donner une idée de l'extension des cultures de primeurs, nous dirons seule- ment que nous avons vu plus de 3,000 Fraisiers en pots, cultivés en vue d'obtenir des fruits se succédant durant tout le printemps. Une serre à Vigne adossée à un mur présentait une magnifique récolte de Black Hamburg. Et ce qui frappa surtout les membres de la commission, c'était la propreté si grande et l'ordre qui régnait dans tous les carrés de culture, résultats cependant diffi- ciles à obtenir avec un nombre presque insuffisant de jardiniers. Après avoir passé, en suivant une sinueuse allée qui nous ramenait peu à peu vers la partie basse de la propriété devant un joli chalet, bien serti dans un coin difficilement utilisable cependant, où les angles rentrants et les pentes inverses se con- trarient, nous trouvâmes presque à fimproviste le grand jardin d'hiver. S'il est un effet que le créateur du plan ait semblé chercher, ce sont les surprises et les variétés d'aspect; les points de vue, cependant, sont importants et nombreux, mais des vallonne- ments habiles ont servi à souhait, dans ce sens, les architectes de jardin. Le grand jardin d'hiver affecte la forme d'un parallélo- gramme. Une grande galerie circulaire l'entoure et en est sépa- rée par un vitrage vertical; il y a là dans la galerie près de 400 Camellia en pleine terre, encore de toute beauté. L'hiver on rentre de magnifiques AznJea qui sont répartis le long des che- mins d'accès en été. Le centre de cette belle serre, qui couvre une superficie de 834 mètres sur une hauteur de 17 mètres, est occupé par une large pelouse de Selaginelln denticulata; quatre groupes importants des plus belles plantes des régions tropi- cales y sont distribués. Les Palmiers sont dignement représen- tés par un splendide Sahal iwibraculifera, les Phœnix senega- lensis, Caryoia énormes, Ceroxylon niveum, Latania borbonica desAttalea, des Chama?dorca, Chamxrops staiiracatuha, Thrinax argentea sont les plus remarquables. Parmi les Gycadées on voit surtout le Zamia caffra de 3 mètres de hauteur, Dioon edule, Encephalartos Alstensteini^ Zamia mexicana et Z. glauca. SUR LE DOMAINE DU VAL. 183 Nous avons vu avec plaisir les Areca sapida et Pandaniis f'urca- tus qui donnèrent là, pour la première fois, des fruits fertiles en Europe. Les Ficus elastica, de plus de 15 mètres de hauteur, avec, leurs longues racines adventives, intéressèrent aussi vivement nos collègues qui trouvaient tous des plantes rares et méri- tantes habilement distribuées parmi les spécimens de grande dimension. Nous citerons les Corynocarpus lœvigatus, une foule de Broméliacées intéressantes, un splendide Theoph7^asta Impe- rialis, des Rhopala et de très nombreuses Aroïdées. Un ruis- seau décrivant de gracieux méandres entre les Sélaginelles et bordé de quelques Fougères arborescentes produit le plus gracieux effet. L'impression résultant de ce bel ensemble et cette luxuriante végétation, était une vive admiration pour l'homme qui a su si bien distribuer et cultiver les nombreux végétaux qui y croissent. En continuant notre route, en suivant un chemin bordé de beaux Agave^ nous arrivâmes bientôt à dominer un important groupe de constructions. Sur un mur de terrasse s'adosse une serre coupée par deux pavillons, et qui ne mesure pas moins de iOO mètres de longueur. En la parcourant, trop rapidement malheureusement, nous avons pu admirer de splendides Fa/ioJa, entre autres, le superbe Vanda Loivi, qui montrait à ce moment cinq longues tiges à fleurs. Dans le même compartiment se trouvaient des Nepenthes aux nombreuses ascidies, et le rare Pandanus Pancherl. Les gradins des autres pavillons étaient garnis de nombreux Coleus qui formaient, par l'association de diff*érentes variétés, de longues mosaïques, puis des Bégonia Rex. Une serre à Vignes était remplie de beaux Pélargoniums en fleurs, et on y voyait aussi un Testudinaria elephantipes et un Dammara orientalis. Deux serres hollandaises sont disposées parallèlement à la serre adossée, elles sont séparées et encadrées par des pelouses garnies de belles corbeilles où nous avons pu admirer l'associa- tion des Nicotiana colossea, avec des Ahutilon Thompsoni et des Salvia Ingénieur Clevenad. Ces serres contiennent une foule de jolies plantes, surtout utili- J84 RAPPORTS. séespourla décoration des appartements. On y voit aussi une belle collection de Broméliacées et des Theophrasta remarquables. C'était à ce moment qu'allait se terminer notre longue et !;i intéressante visite, nous étions arrivés auprès de la demeure de M. Sallier, joliment enguirlandée d'Aristoloches. Le président de votre commission remercia vivement M. J, Sallier de son aimable accueil et de labelle réception qu'il avait faite à vos délégués. Il convient de dire, en effet, que M. Sallier avait voulu faire coïncider l'anniversaire de la soixantième année de sa vie horti- cole avec la réunion de nombre de ses amis. Avant la visite du domaine il nous avait convié à un splendide repas, offert dans le meilleur hôtel de Carrières-sous-Bois. M. le maire de Car- rières assistait à ce déjeuner qui réunissait autour de M. Jean Sallier et de son fils, le sympathique horticulteur parisien, MM. Bauer, Boizard, Billard Arthur, Cappe père, Chouvet, Clerc, Couturier, maire de Bougival, Férard, Gravereau, Ch. Joly, J. Leroy, Leclerc, Martinet, Paillet fils, Page, Pelletier, Savoye, Truffaut Georges, Vacherot, Welker père et Zani. Au dessert, dans une improvisation pleine d'humour, notre sympathique amphitryon nous avait avoué que le but de cette réunion était de retrouver non seulement des amis qui lui sont chers, mais des témoins qui certifieront que lâge, qui avance im- pitoyablement en égrenant malheureusement nos doyens, ne l'empêchait pas de continuer l'œuvre de sa vie, l'amélioration et l'embellissement du beau domaine confié à ses soins. Les meuibres de votre commission ont été unanimes, et je suis leur interprète auprès de la Société, à désirer qu'une récom- pense d'une valeur exceptionnelle soit décernée à notre vaillant doyen, M. Jean Sallier qui, depuis trente-cinq ans, n'a pas cessé d'embellir et d'améliorer le beau domaine confié à ses soins, au plus grand profit de notre art. C'est ainsi, du reste, qu'il a acquis cette réputation si justifiée de personnifier le bon culti- vateur aimant ses plantes pour elles-mêmes^ et le plus intelli- gemment dévoué des jardiniers. COMPTE RENDU DE L'eXPOSITION d'hORTICULTURE DE CAEN. 185 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'exposition d'horticulture de Caen, par P. QuENAT, délégué (1). La société d'Horticulture de Caen et du Cavaldos, une des plus anciennes de France, ayant célébré le 50« anniversaire de sa fondation en 1885, tenait sa 59^ exposition d'Hurticulture le 7 novembre dernier jusqu'au 10 inclus. Cette exposition, plus spéciale aux Chrysanthèmes et aux fruits, avait lieu dans les salles de l'Hôtel de Ville, parfaitement aménagées à cet effet, sous la direction des membres du bureau, et notamment de M. Augis, fils du sympathique jardinier-en-chef du jardin bota- nique de la ville, à qui fut attribuée une médaille d'aigent pour cette belle installation. Le jury était ainsi composé de : MM. Hérou, Président de la Société d'Horticulture de la Seine- Inférieure; Gauchepin, président de la Société d'Horticulture de Bernay ; Léon Bessière, président de la Société d'Horticulture de Lisieux; Epinette, président de la Société d'Horticulture d'Alençon ; Roux, président de la Société d'Horticulture du Havre; Thomin, président de la Société d'Horticulture de Cher- bourg; Cabourg, président de la Société d'Horticulture d'Elbœuf; Tanquerel, secrétaire de la Société d'Horticulture de Bagneux ; Crouville, secrétaire de la Société d'Horticulture de Va- logne; Yéel, délégué de la Société de Pont-Lévèque. (1) Déposé le 26 décembre 1895. 186 COMPTE RENDU Et de votre délégué, qui, par déférence pour la Société natio- nale d'Horticulture de France, fut nommé président du jury. En raison de l'importance de Texposition qui occupait deux grandes salles de THôtel de Ville, l'une affectée aux Chrysan- thèmes et plantes diverses; l'autre, au contraire, plus spéciale- ment aux fruits et légumes, le jury dut se diviser en deux sec- tions. Les Chrysanthèmes, tant en pots qu'en fleurs coupées, étaient en grand nombre et dignement réprésentés. Au centre de la grande salle spéciale, se trouvaient trois magnifiques massifs de plantes en pots d'une belle culture, appartenant à M. Rosette, horticulteur grainetier à Caen, qui, à l'unanimité du jury, obtint le grand prix d'honneur, consistant en un objet d'art offert par M. Formigny de la Londe, président de la Société. Le même exposant, qui avait, en outre, une belle expo- sition de Chrysanthèmes en fleurs coupées (JOO variétés), obte- nait une médaille de vermeil. Parmi les fleurs en pots et fleurs coupées de cet exposant, nous avons relevé dans les nouveautés de 1895, les variétés : Amiral Avellan, Annamite (Rozam), grande fleur jaune de chrome; ^aômei (Lacroix), rouge brique, revers vieil or; M™® C. Ckampon (Calvat), rose, centre blanc crème; M. Demay Taillandier (Calvat) incurvé, japonais, rouge, revers bronzé; Reine d'Angleterre (Calvat), énorme, récurvé, mauve, revers argenté, etc. M. de la Crouée, propriétaire amateur, pour des Chrysan- thèmes en pot, obtenait, à titre de prix d'honneur, la médaille de vermeil, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture. M. Calvat, de Grenoble, semeur avantageusement connu, avait envoyé, en fleurs coupées, des semis inédits, parmi lesquels nous avons relevé les noms de M. R. Oiven, M^"" Maillefert, M. René de Chezelles, etc.; il obtint pour cette exhibition, une médaille de vermeil. Parmi les exposants de fleurs coupées, il faut aussi citer, M. Couillard, amateur à Bayeux, qui avait deux lots, un de 100 va- riétés et l'autre de 25; il lui fut accordé, pour chacun de ces lots, une médaille de vermeil. M. Lagrave, propriétaire à Libourne, obtenait également une médaille de vermeil pour un lot de 50 variétés. DE l'exposition d'horticultlre de caen. 187 M. Secourable, fils, horiiculteur à Caen, qui avait exposé plusieurs massifs de plantes ornementales, parmi lesquelles, Areca, Latania borhonica^ Araucaria excelsa compacta, etc., qui contribuaient très largement à Tornemenlation de la salle se vit décerner, à l'unanimité, une médaille d'or. Dans la cour ou jardin de l'Hôtel de Ville, étaient de beaux lots de Conifères et arbustes à feuillage persistant, parmi les- quels, deux beaux Lauriers de Portugal pyramidal, présentés par M. Letellier, pépiniériste à la Maladeie, près Caen; la mé- daille d'or du Conseil général lui a été accordée pour l'ensemble de cet exposition. Dans l'autre grande salle, spécialement affectée aux fruits et légumes, M. Cassé, propriétaire amateur à Saint-Aubin de Scellon (Eure), avait une très belle exposition de fruits de pres- soir, comprenant sur étiquettes : le nom, la qualité, l'époque de la floraison, le degré de fertilité, l'époque de la maturité, le degré de vigueur, enfin la densité du fruit et sa richesse en tan- nin ; celte belle présentation lui valut, à titre de prix d'honneur, la médaille de vermeil offerte par la Société des Agriculteurs de France. M. Laine, horticulteur à Brionne, pour une belle collection de fruits de table, où se distinguaient de belles Poires Passe Crassanne et Doyenné du Comice, était récompensé d'une médaille de vermeil. De magnififfues Raisins envoyés par M. Charmeux, fils, viti- culteur à Thomery, lui valurent, à juste titre, une médaille de vermeil; une autre médaille de vermeil était attribuée à M. Piard, propriétaire à Cherbourg, pour l'envoi de beaux Raisins deserre. Les légumes étaient dignement représentés, notamment par un magnifique lot, appartenant à M. Rosette, horticulteur mar- chand de graines à Caen, qui pour ce lot de 100 variétés bien étiquetées, obtenait la médaille d'or. Une médaille de vermeil fut décernée au même exposant, pour une collection de Pommes de terre, annoncée de 300 variétés; une autre collection de Pommes de terre, présentées par M. Daguet, horticulteur à Pont- Authou (Eure); lui valut également une médaille de vermeil. Il était alloué une médaille de vermeil à M. Quatravaux, vice- 188 COMPTE RENDU président de la Société, pour son beau lot de légumes; une médaille semblable, récompensait M. Jules Laurent, horticul- teur à Luc-sur-Mer, et M. Dannebay, jardinier chez M. G.'ock à Gresserons, pour leurs lots de légumes. Dans les diverses sections se rattachant à l'Horticulture, il fut attribué une médaille de vermeil à M. Barette, paysagiste à Caen, pour l'ensemble de son exposition de plans de jardins, mais notamment pour l'apport de belles pierres de roches, dites spongieuses et pétrifiées; toutes spéciales pour construction de rochers de serres, et jardins d'hiver et surtout en considération de ses récompenses antérieures. M. Gomptet, à Gaen, qui avait apporté de magnifiques poteries artistiques et usuelles, était récompensé pour l'ensemble de son exposition par une médaille de vermeil. M. Delaunay, de Bernay, qui avait une belle exposition de coutellerie horticole, avait obtenu précédemment une médaille d'or; cette récompense lui était confirmée par un rappel de médaille. Des certificats de mérite pour semis, ont été accordés à M. Galvat de Grenoble, pour ses variétés de Ghrysanthèmes, fleurs coupées, dénommées : E. Rosette, Calvat^ Auslralian Gold, Ma perfection; à M. Reyd Long noir d'Espagne. 212 compte rendu Compte rendu de l'Exposition de Chrysanthèmes tenue par la Société d'horticulture et viticulture de la Côte-d'Or, a Dijon, DU 13 au 17 novembre 1895 (1), par M. B. Verlot. La Société d'Horticulture et Viticulture de la Côte-d'Or a tenu à Dijon du 13 au 17 novembre 1895, une exposition générale de Chrysanthèmes. C'est sous une tente dressée Place-d'Armes, c'est-à-dire au centre même de la ville, et qui couvrait une surface d'environ 700 mètres que le conseil d'administration, qui ne pouvait comme les années précédentes, établir ses expositions florales dans la grande salle philharmonique des anciens Palais géné- raux, avait groupé les nombreuses et importantes collections qu'y présentaient presque exclusivement des horticulteurs dijon- nais et quelques amateurs habitant le département de la Côte- d'Or. Le programme comportait 13 concours dont 1 afl'ecté aux semis, plantes inédites et importations non encore au commerce; 8 aux plantes cultivées en pots et 4 aux fleurs coupées. Les plantes de semis étaient peu nombreuses. Toutefois on remarquait quelques nouveautés intéressantes dues notamment à MiM. Calvat, de Grenoble; de Reydellet,de Valence ;Ghantrier, de Bayonne et G. Henry-Jacotot fils, de Dijon. Malheureusement, comme toujours^ les variétés nouvelles ne sont généralement représentées que par des fleurs coupées, il en résulte qu'il est difficile de savoir si la plante est de facile cul- ture, si toutes les fleurs ou capitules du même individu seront de même forme, dimension et coloris que celui qu'on a sous les yeux, etc. Quant aux collections générales cultivées en pots, leur nombre attestait que ces plantes sont non moins recherchées dans la ca- pitale de la Bourgogne que partout ailleurs. On remarquait prin- (1) Déposé lé 9 janvier 1896. DE l'exposition DE CHRYSANTÈMES DE DIJON. 213 cipalement les collections de MM. G. Henry-Jacotot fils, Steffen- Blonde et Jacob. Parmi les collections formées de 100 variétés, nous rappelle- rons celles de MM. Viennot fils, et Ghorey. M. Perreaux Michel prenait une part importante au concours de 50 variétés, et celui de 25 était remarquable par un joli apport de M. l'abbé Chamson. Un concours tout particulièrement intéressant était celui affecté aux Chrysanthèmes duveteux dans lequel M. G. Henry- Jacotot fils n'en faisait figurer pas moins de 25 variétés présen- tant à des degrés divers, cette section si curieuse et si élégante lorsque toutefois on n'est pas obligé de s'armer d'une loupe pour constater si les ligules de certaines variétés présentées sous cette rubrique sont bien réellement duveteuses. Dans le concours de la série des formes grandiflores, MM. G. Henry-Jacotot fils et Louis Petit présentaient des spécimens bien développés et fort remarquables, aussi bien sous le rapport de leur bonne culture que sous celui de la vigueur et du parfait développement de leurs capitules. Deux exposants prenaient part au concours ouvert aux spéci- mens élevés en tige et présentés sous la rubrique de Chrysan- thèmes capités : MM. G. Henry-Jacotot fils et Chorey. Enfin rappelons surtout que deux Dijonais exposaient hors concours, savoir : M. Pingeon, une réunion de 50 variétés, et M. Lochot, jardinier en chef de la ville de Dijon, une collection nombreuse de très remarquables variétés cultivées le plus habi- tuellement pour « la grande fleur», un lot de culture ordinaire, enfin une série importante de Chrysanthèmes à tige; M. Lochot est passé maître dans l'art de cultiver ces plantes, ainsi qu'en témoignait la beauté des exemplaires présentés, et c'est à lui en particulier qu'on doit la vulgarisation, en Bourgogne, de la cul- ture des Chr^'santhèmes à tige. Messieurs, il me serait difficile devant une telle abondance de Chrysanthèmes présentés à cette exposition spéciale, d'appeler votre attention d'une façon même superficielle sur ceux qui atti- raient plus spécialement les regards des nombreux visiteurs. Per- mettez-moi néanmoins de rappeler les variétés qui m'ont plus 214 COMPTE RENDU particulièrement intéressé. Je me hâte de dire que je les ai surtout rencontrées dans les différents lots de MM. G. Henry- Jacotot fils et Lochot. Liste de quelques-uns des plu» remarquables Chrysanthèmes qui ONT ÉTÉ PRÉSENTÉS A l'ExPOSITION TENUE PAR LA SoGlÉTÉ D^HORTi- CULTURE ET VITICULTURE DE LA CÔTE-d'Or, A DiJON, DU 13 AU 17 NO- VEMBRE 1895. A. — En pots. Culture usuelle ou ordinaire. Ami Mienne {V) (Calvat, 1892). Chinois, fl. rose lilacé. Antoinette (Calvat, 1892). Japonais, fl. blanc pur. Audiguier {Monsieur Ed.) (Aud., 1892). Jap., fl. rouge grenat foncé. Bergman {Monsieur) [Béldiiix). Hybrides, fl. nombreuses jaune d'or. Bœhmer {Louis) (Henderson). Importé du Japon en 1890, duveteux, fï. he de vin. Calvat {Madame) (Calvat, 1894). Jap., blanc pur. Carnot {Madame) (Calvat, 1893). Jap., blanc pur. Létaux mon rêve (Délaux), Jap., rouge brun clair h revers acajou et vieil or. Chrétien {Jules) (Calvat, 1893). Jap., rouge lie de vin, revers lilas argenté. Chrysanlhémiste Délaux (Délaux). Jap., duveteux, brun clair bronzé. Circé (Lacroix, 1890). Jap., jaune chamois, marginé rose. Docteur Gâché (Calvat, 1892). Hybr., brun rouge à revers jaune d'or. Borner {Emma). Jap., rose vif plus intense au centre. Étoile de feu (Crozv, 1893). Jap., rouge cuivré strié jaune d'or, revers jaune paille. Falconer {William) (Spaulding). Jap., duveteux, rose lilas, blanc à la pointe. ■ Yleur lyonnaise (Crozy, 1893). Jap., duveteux, rouge grenat, revers bronzé. Gerbe d'or {\\\mor'm, 1892). Pompon, plante naine buissonnante; fl. jaune canari. , Grand Napoléon. Jap. rose vif à la base, blanc à l'extrémité. Isère {L') (Calvat, 1892). Jap., blanc pur à peine rosé sur le revers. Molyneux [Edivin) (Gamel). Jap., rouge sang à revers doré. Payne {Messieurs C. Harman) (Calvat, 1893). Hybr., rose he de vin à revers argenté. ^ Préfet Robert (Calvat, 1892). Chinois, rouge amarante foncé, revers blanc argenté.. , Souvenir dei^elite Madeleine (Calvat, 1892). Jap., large fl. blanc pur. DE l'exposition DE CHRYSANTÈMES DE DIJON. 215 Seivard [William] (Seward, 1892). Jap., rouge brun foncé velouté, revers rouge cuivré. Val d'Andorre (Pertuzès, 1883). Jap., rouge feu brillant. Yellow Dragon. Importé du Japon en 1883, grande fleur jauiie d'or lavé de rouge. B. — En pots. Tiges. Acrodinideflora fCrozy). Jap., fl. très nombreuses rose vif lilacé. Belle Paule (Marrouch). Jap., fl. lilas, ligules lignées de blanc à la base. Enfant des Deux Mondes (Grozy). Jap,, duveteux, blanc pur. Pahre {Mélajue). Jap., lilas franc. Holmes {Monsieur William) (Délaux). Jap., rouge brun cuivré, centre jaune. Incendie (Grozy). Jap., rouge cuivré à pointe et revers jaune d'or. Isaac {Madame) (Grozy). Jap., blanc pur. Le Verrier (Lacroix). Jap., saumonné cuivré. Source d'or (Delaux). Jap., jaune d'ocre foncé passant au rouge cuivré. Tricher [William]. Hybr., rose vif lilacé, blanc à la pointe et sur les bords. Triomphante [la] (de Reydellet). Hybr., rose tendre, centre blanc. Viviand-Morel [LsLCToix]. Jap., rose foncé lilacé. Pour donner une idée de la bonne culture de quelques variétés présentées par M. Henry-Jacotot fils, nous rappellerons les suivantes qui toutes étaient vigoureuses et bien fleuries, tel en un mot qu'on est en droit d'attendre de plantes d'exposition. .NOMBRE DE FLEURS par pied. Améthyste (L') 12 Bourgeois [Monsieur] 43 Bride of rose 20 Cactus [Le] (B. L. M. i 12 Dame blanche 10 docteur Tisserand [Ga\\cil 15 Blanchetais [H. de la] 12 Étoile de feu 20 Général Dodds ( Lacroix ^ ^ . 30 G inet [Monsieur] (Calvat . , 18 Barman Payne 12 Jean Tissot (Grozy) 35 216 COMPTE RENDU NOMBRE DE FLEURS par pied. John Salter (Salter) 30 Soleil de la Tronche (Calvat) 35 Souvenir de Madame Rose Musset 10 Surprise (Calvat) 25 Viviand-Morel 20 Dans la série des Chrysanthèmes duveteux, on remarquait surtout, outre les variétés déjà précitées, les suivantes : Beauté lyonnaise (Grozy, 1894). Japonais, à capitule rouge brûlé, à revers chamois. Gloire lyonnaise et Samuel Gros (Grozy, 1894), à fleur jaune d'or. Parmi les Chrysanthèmes-tiges exposés par M. Henry-Jacotot fîlsi^ on admirait les suivants : NOMBRE APPROXIMATIF de fleurs sur le même pied. Acrocliniœflora 100 Cléopâtre (Lacroix, 1890). Blanc pur. ... 75 Madame Isaac i 00 Madame Apprin (Calvat, 1892). Jap., blanc lilas oO Miss Hellyett (Lacroix, 1892). Jap., jaune de chrome 100 Marie-Thérèse Bergman^ à fleur d'Argyran- thème 100 Malgré sa longueur, cette énumération ne peut donner qu'une faible idée de l'intérêt tout particulier qu'offrait cette exposition qui surpassait de beaucoup en richesse et en élégance, toutes celles de même nature que cette importante Société a tenues depuis plusieurs années; aussi l'empressement du public à la visiter ne s'est-il pas ralenti pendant toute sa durée, son succès a fait le plus grand honneur à la Société et à sa commission des expositions. Je remercie Messieurs les membres du bureau et du conseil d'administration de l'accueil tout à fait sympathique qu'ils ont bien voulu faire à votre délégué, et tout spécialement MM. Levè- que, président de la Société; Barberot, président honoraire et DE l'exposition DE CHRYSANTHEMES DE DIJON. 217 membre du jury ; Rabutot, Viennot père, Maloir, Morizot et Lochot. Voici la liste des lauréats avec l'indication des récompenses qui leur ont été attribuées par le jury (1). Prix d'honneur offert par la Société d'Horticulture et viticul- ture de la Côte-d'Or, M. G. Henry-Jacotot fils, horticulteur à Dijon, pour l'ensemble de son exposition. Collections générales. MM. G. Henry-Jacotot fils, grande médaille d'or; Steffen-Blonde, horticulteur à Dijon, médaille d'or; Jacob, jardinier au château de Pouilly près Dijon, grande médaille de vermeil. Collection de cent variétés. M. Viennot fils, horticulteur, à Dijon, grande médaille de ver- meil offerte par M. Lévèque, président de la Société. M. Chorey, jardinier chtz M. Muteau, à Chassagne-Fau- verney, grande médaille de vermeil offerte par la Société d'hor- ticulture et viticulture de Dôle (Jura). Collection de cinquante variétés. M. Perreaux Michel, horticulteur à Dijon, médaille de ver- meil offerte par M. Ernest Garnot, député de la Gôte-d'Or. Culture à la grande fleur. M. Henry-Jacotot fils, médaille de vermeil de P'® classe. M. Louis Petit, jardinier chez M. Eugster, à Pouilly-sur-Saône, médaille de vermeil de V^ classe. (1) Le jury était ainsi composé : MM. Verlot, président; Delvert, délégué de la Société d'horticulture de Chalon-sur-Saône, secré- taire ; Barberot, président honoraire de la Société d'horticulture de la Gôte-d'Or; Jusseaud, délégué de l'Association horticole lyonnaise ; Docteur Viton, secrétaire général de la Société d'horticulture de Dôle, et Maloir, secrétaire de la Société d'horticulture de la Côte-d'Or. Le 'jury était accompagné par MM. Lévêque, président élu de la Société et Lochot, secrétaire. ^18 COMPTE PENDU DE L'eXPOSITION DE CHRYSANTHÈMES DE DIJON Chrysanthèmes capités [élevés en tige). M. G. Henry-Jacotot fils, médaille d'or. M. Galvat, à Grenoble (11 variétés récemment mises au com- merce), médaille de vermeil. Exposants ne concourant pas. Le Conseil d'administration a attribué à M. Pingeon un objet d'art offert par M. Magnin, sénateur, gouverneur de la Banque de France, pour son lot de Chrysanthèmes. M. Lochot, jardinier-chef de la ville de Dijon. Collection cul- tivée pour la grande fleur, lot de culture et lot de tiges. Félici- tations du jury et médaille d'or. Enfin dans sa séance du 8 décembre 1893, le conseil d'admi- nistration a approuvé la décision du jury attribuant à M. Lochot une médaille d'or pour l'ensemble de son exposition de Chry- santhèmes. Cette récompense lui a été off'erte par M. Alfred Muteau, conseiller général de la Côte-d'Or, et par la Société d'horticul- ture et viticulture de la Côte-d'Or. REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES. 219 REVUE DES PUBLICATIO?)S FRANÇAISES & ETRANGERES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle. Deux nouveaux Palmiers du Congo. — M. Henri Hua décrit dans le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, n° 8, 1895, deux Palmiers nouveaux originaires du Congo : un Elxis qu'il désigne sous le nom à'E. DyOowskii; ce Palmier a été récolté par M. Dybowski;, à Libreville (Gabon), route de M' Bouët. 11 se distingue nettement de VF. guineensis (Palmier à huile) par ses feuilles amples, atteignant plus de 2 mètres de longueur, non découpées. L'autre Palmier nouveau est un Podococcus que M. Hua nomme P. acaulis ; il a été récolté par M. Dybowski dans la forêt, au bord du lac Awanga.Bas Ogouéet jusqu'à Fernand-Vaz. Les feuilles en sont très grandes; le pétiole mesure en effet 75 centi- mètres et le rachis 40 à 50 centimètres; les folioles ont la face inférieure revêtue de poils bruns. Tandis que le P. Barteri (orme de larges touffes dans les forêts humides, le P. acaulis pousse dans des stations relativement sèches. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1896, n°2, p. 92. Une nouvelle station du Pin Laricio en France, dans le Gard. -^ M. le D*" Bornet a présenté à l'Académie des sciences une note de M. G. Fabre qui signale une station nouvelle du Pinus Salz- manni Dunal. Cette variété du Pin Laricio n'est connue jusqu'ici qu'en deux points des Gévennes du Languedoc : les environs de Bessèges: (Gard) et les montagnes de Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Dans la première localité, le Pin est répandu sur une aire d'une vingtaine de kilomètres carrés et y forme des massifs forestiers 220 REVUE DES PUBLICATIONS. de plusieurs centaines d'hectares. Dans la seconde localité, Faire est plus réduite; elle ne comprend guère que la forêt communale de Saint- Guilhem-le-Désert. 80 kilomètres en ligne droite séparent Tune de ces stations de l'autre; pas un seul pied de Pinus Laricio n'avait été signalé jus- qu'ici dans ce long intervalle. La nouvelle station que M. Fabre vient de découvrir est située en pleine Gévenne, à 10 kilomètres nord d'Anduze, sur le territoire de la commune de Mialet et aux environs du col d'Uglas ; elle comprend tout un petit recoin de 70 à 80 hectares d'étendue, où le Pinus Salzmanni prospère à l'état spontané. On est là aux altitudes comprises entre 400 à 500 mètres. Journal des Roses, janvier 1896. Floraison tardive des Roses. Dans le n*' de décembre 1895, ce journal avait donné une liste de Roses qui avaient fleuri dans d'excellentes conditions pendant le mois de novembre. Le temps doux ayant continué le mois suivant et même pendant les premiers jours de janvier, certains Rosiers n'ont pas cessé de fleurir. Ainsi, le 3 janvier, jour de la Sainte-Geneviève, il a été coupé par M. Gochet, à Goubert (Seine-et-Marne), un magnifique bouquet de Roses, la plupart cueillies en plein carré. Parmi ces jolies fleurs se trouvaient les variétés suivantes : Safrano, Ulrich Briinner fils^ Madame Caroline Testout, La France de 89, De la Reine, Souvenir de la Reine d'Angleterre^ enfin des Turners Criimon Rambler, qui cependant passe pour ne pas être remontant. Il y a lieu de citer aussi, mais comme provenant de Rosiers palissés le long des murs : Gloire de Dijon, Mademoiselle Augus- tine Guinoisseau, Madame Philémon Cochet et Maréchal JSiel. Le bouquet ou plutôt la gerbe, était parsemée de magnifiques branches de Réséda et de Violette de Grimée, également cueillies en plein carré. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 221 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. The Gardeners'Chronicle. — Parmi les plantes nouvelles ou peu connues, il faut citer en première ligne le Musa kewensis, obtenu à Kew en fécondant le AL Mannii par le M. rosacea. C'est un type bien distinct et qui présente cet intérêt qu'il cons- titue le premier cas d'hybridation authentique entre deux espèces de Musa. Les parents qui lui ont donné naissance pré- sentent entre eux beaucoup d'affinités, et appartiennent à la section Rhodochlamys, caractérisée par des fleurs peu nom- breuses, les bractées colorées en rouge foncé et les fruits non comestibles. Au même groupe de nouveautés appartiennent : Masdevallia calyptrata, de la Nouvelle-Grenade, espèce voisine de M. cucullata ; Cirrhopetalum Rothschildianuni du Darjecelling (Indes anglaises), qui présente des affinités avec C. Colletii de la même région et est, sans contredit, la plus élégante des espèces du groupe à fleurs plumeuses ; Cattleya labiata Broo- meana; Polypodium xiphopteroidœfolium, de Cuba, qui n'a de rapports qu'avec le P. achillecefolium de l'Equateur et du Brésil ; Nephrodium dejectum de la Guyane anglaise, à placer près des N. Leprieurii et tetragonum de la même région. Quoique les Orchidées tiennent une place considérable parmi les nouveautés, on trouve encore dans le Gardeners' Chronide &e nombreuses notes qui leur sont consacrées : les espèces de Dia- crium, genre dérivé des Fpidendrum et qui comprend les Z). bicornutum et indivisum de la Trinité ; Trichopilia brevis à fleur jaune indien rayées de brun avec un large labelle d'un blanc pur marqué de quelques petites taches purpurines à la base; Houlletia tigrina, de la Nouvelle-Grenade, à sépales marqués de jaune verdâtre, tandis que les pétales sont ponctués de cramoisi; Pla- tyclinis glumacea^ Orchidée des plus élégantes, grâce à ses petites fleurs disposées en grand nombre en inflorescence qui forme épi ; Catasetum Christyanum^ etc. LeJubœa speçtabilis est un des plus beaux palmiers connus; son stipe peut atteindre 60 pieds de hauteur, couronné par un â:22 REVUE DES PUBLICATIONS. bouquet fourni de longues feuilles pinnées. C'est le seul Palmier originaire du Chili, où il est moins abondant qu'autrefois; il serait à craindre qu'il en disparût et même de la surface du globe s'il n'était cultivé dans la Colombie et dans quelques autres points de l'Amérique du Sud. Le pied qui se trouve à Lisbonne, dans le jardin royal, paraît être le seul qui ait fleuri et fructifié en Europe. Le tronc mesure 16 pieds d'élévation sur 14 de diamètre. Les Yucca sont fréquemment cultivés comme plantes orne- mentales ; mais on ne sort guère d'un petit nombre d'espèces. Celle dont parle le Gardeners^ Chronicle est une des moins con- nues, et cependant c'est probablement la plus remarquable de toutes. Le Yucca guatemalensis a été introduit du Guatemala et du Mexique il y a une trentaine d'années environ. Le stipe peut atteindre 6 pieds de hauteur sur 7 de circonférence à la base. La tige fleurie ne mesure pas moins de 18 pieds dont trois au moins sont occupés par l'inflorescence elle-même. Le Y. guate- malensis appartient à une section du genre dans laquelle les feuilles sont dentées en scie et qui comprend le Y. rupicola, aloifolia, yucatana, etc. Il est également connu sous les noms impropres de Y. Rœzlii et de Dracœna yuccoides ou ensifolia. A signaler le Cordyline Banksii de la Nouvelle-Zélande; le Bégonia M^"" Heal, à fleurs cramoisi obtenu par le croisement du B. socotrana avec un Bégonia tubéreux ; Lycoris aurea, d'une vive couleur orangée, introduit de Chine dès 1777 par Fother- gill et peu à peu tombé dans l'oubli; le Linaria vulgaris à fleurs doubles, duplicature intéressante de la Linaire commune si répandue dans toute la flore européenne. Garden and Forest. — Le recueil américain recommande deux arbustes peu connus : Fothergilla Gardeni, qui habite les régions montagneuses des Apalaches où il forme des buissons compacts hauts de trois à cinq pieds. Les feuilles sont caduques, pétiolées, obovales et marquées au sommet d'un petit nombre de dents, vertes à la face supérieure, plus pâles et glauques en dessous. Les fleurs sont disposées en chatons terminaux et naissent à l'aisselle de bractées caduques. PUBLICATIO.XS ÉTRAxNGÈRES. :223 L'autre plante est originaire de l'Asie centrale. C'est le Ber- heris heteropoda, à rameaux inermes, plus rarement épineux. Ses feuilles rappellent celle de l'Épine-Vinette ordinaire. Les fleurs sont orangées et très odorantes; les fruits obiongs sont bleu foncé recouverls d'une pruine glaucescente. Le B. ketero- poda, grêice à son feuillage pâle, à l'agréable odeur de ses fleurs et à l'élégance de ses fruits, constitue an des arbriseaux les plus précieux à utiliser pour l'ornementation des bosquets. Le Garden and Forest signale un insecte qui cause aux Etats-Unis de graves dégâts aux diverses espèces d'Ancolies. C'est un petit diptère, le Phytomyza Aq.uilegiœ qui mine les feuilles de ces plantes et y construit des galeries. Il est difficile de l'atteindre et les insecticides restent sur lui sans effet car il habite dans l'intérieur des feuilles. Le seul remède efficace con- siste à détruire les feuilles malades. Revue de l'Horticulture belge. — M. le Comte de Kerchowe consacre un article, accompagné d'une planche coloriée, aux Orchidées de la flore belge. Le genre Orchis, à lui seul, fournit douze espèces sans compter les nombreuses combinaisons hybrides auxquelles elles peuvent prêter. Les Carex ne fournissent qu'un petit nombre d'espèces à l'Horticulture. Mais indépendamment de celles que l'on emploie, il est probable que la plupart des autres pourraient être utilisées. L'auteur de l'article, M. Piret, cite les Carex limosa^ europœa, japonica, baccans^ riparia, paludosa et sylvatica. Le premier de ces noms nous parait sujet à caution. Qui connaît actuellement le Sollya heterophylla? cette char- mante Pittosporée a eu le sort des plantes de la Nouvelle- Hollande autrefois si choyées, maintenant inconnues. C'est un arbuste grimpant, à feuilles persistantes, qui se couvre d'une multitude de fleurs bleu-lilacé. A lire, une note sur le Cocotier de Seychelles dont la conservation parait maintenant assurée grâce aux mesures de protection prises par le gouvernement anglais et un article de M. Burwenich père sur les Anémones. L'Illustration horticole signale parmi les plantes nouvelles ou peu connues: le Bégonia tubéreux Madame Joseph Eliat, 224 REVUE DES PUBLICATIONS. obtenu par M. Charles Van Wambeke, d'une couleur rouge intense, panaché de lignes et de bandelettes d'un blanc pur; VHemilelia Lindeni, Fougère arborescente de port nain, intro- duite du Haut-Pérou. On confond généralement Drac.œna et Cordyline;\a. distinction ne repose en effet que sur la constitulion du fruit. On trouvera des renseignements intéressants sur les meilleures espèces dans un article de M. Max Garnier. « Le choix de Roses! » Il n'est pas de sujet qui prête plus à la discussion, et malgré tout il résulterait de nombreux plébis- cites de ces dernières années que parmi les hybrides remontant c'est la Rose Mrs John Laing qui tiendrait le premier rang, tandis que Catherine Mermet arriverait en tète parmi les Rosiers Thé. Journal des Orchidées. — Les Habenaria ne sont connus dans les cultures que par un petit nombre d'espèces et pour- tant il n'en existe pas moins de 400 disséminées dans le monde entier. Ce sont des plantes à tubercules terrestres, à feuilles caduques dont le Habenaria militaris donnera une idée excel- lente et avantageuse. VOdontoglossum aspidorhinum tout récemment décrit présente une curieuse particularité qui serait jusqu'à présent unique dans le genre Odontoglossum. Chaque pseudobulbe produit deux grappes de fleurs à la fois pendant deux ou trois années de suite, comme dans certains Masdevallia. Voilà donc un Odonto- glossum nettement remontant. Il est temps d'appeler l'attention sur la disparition de quelques Orchidées de la Nouvelle-Grenade; le Cattleya chrysotoxa sera bientôt un mythe, et n'était leur facilité à se reproduire de graines là où les forêts ne sont pas détruites par les indigènes, le Miltonia vexillaria et VOdontoglossum crispum auraient vécu. Les collectionneurs ne seraient-ils pas un tantinet coupables en l'occurrence? Bolletino dalla R. Societa Toscana di Orticultura. — Le professeur Molon, de l'Ecole d'Agriculture de Milan, publie la description de deux Poires nouvelles : Re Umberto I et Regina REVUE DES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 225 Margharita^ mûrissant de novembre à janvier et pouvant attein- dre le poids de 500 grammes. Le premier de ces fruits est de forme ovoïde, à chair un peu cassante, un peu acidulée, très sucrée, très parfumée; la peau est jaune-citron parsemée de petits points rugueux. Quanta l'autre, sa forme rappelle celle de la Passe Crassanne; la peau d'un jaune verdâtre accentué à la maturité est lavée de vert; la chair est très sucrée avec un peu d'acidité, beurrée et présente un parfum spécial. Les amateurs de Camélias pourront lire une longue étude sur le Camélia, son passé et son avenir. Wiener illustriste Garten-Zeitung. — M. Beck décrit une nouvelle espèce de Catasetum trouvée dans une importation. Le Calasetum semiroseum a des pétales et des sépales blanchâtres colorés en rouge à la base et marqués de points de la même couleur au sommet. Le labelle d'un blanc-verdâtre est coloré en rose-vineux à la base avec l'appendice sacciforme jaune taché de rouge. La colonne est blanche avec le pied purpurin. Le recueil viennois renferme encore une note sur VIris Suspall, hybride des /. susiana et pallida qui présente cet intérêt d'avoir pour parents des espèces appartenant à deux sections différentes, et un article sur les Ferraria. La plus ancienne espèce connue est le F. undulata rapporté du Cap en 1755 et la plus récente le /^ Welivitschii d'Angola, qui n'existe pas encore dans les cul- tures, Gartenflora. — UEremurus bucharicus, recueilli pai- A. Regel dans la Bucharie Occidentale est une des espèces les moins connues de ce genre. Par l'ensemble de ses caractères, il se rapproche de VEremurus Olgœ^ mais il est plus petit dans toutes ses parties, son inflorescence est plus lâche et ses fleurs penchées. Il a aussi des points de ressemblance avec VF. an- gustifolius. Le Catileya velutina var. punctata dont il est aussi fait men- tion , se distingue par les macules dont sont parsemées les divisions du périanthe. 15 226 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES, 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Cereus Gumengei Weber. — Basse-Californie. Bulletin du Muséum dC Histoire naturelle, n^ 8, p. 317. Cette espèce nouvelle a été dédiée à M. Cnmenge quia exploré la Basse-Californie en 1895. C'est une plante basse, frutescente, à rameaux diffus et rigides, hérissés de pointes acérées, formant un fourré inextricable de 1 à 2 mètres de hauteur. C'est le Pitaya agria des indigènes, ainsi nommé à cause de la saveur aigrelette, extrêmement agréable, de son fruit. Voici les caractères distinctifs du Cereus Cumengei : Rameaux rigides, diffus, étalés, épais de 6 centimètres; épiderme vert foncé; 7 à 9 côtes obtuses, sinuées; aréoles distantes de 3 centimètres, aiguillons forts, rigides, acérés, noirs, aplatis, pugioniformes; les extérieurs 10 à 12, rayonnants, longs de 1 à 2 centimètres ; les intérieurs 4, dont l'inférieur deux fois plus forl et plus long. Fleur nocturne, grande, 25 centimètres de longueur sur 10 centimètres de diamètre, rose vif en dehors, blanche en dedans; ovaire vert, épineux; tube inerme, rose carmin; squames tubaires lancéolées, décurrentes; sépales lancéolés, étalés, roses; pétales nombreux, étroits, blancs, à pointe rose. Finit globuleux, de 5 à 6 centimètres de diamètre, couvert d'aiguillons caducs; chair rouge, d'une acidité très agréable. Graines longues de i,o à 2 millimètres, obovées, d'un noir mat, rugueuses. Cereus Digueti Weber. Basse-Californie. Bulletin du Muséum d' Histoire naturelle, n° 8, p. 319. CiQ Cereus nommé Jaca matraka par les indigènes de la Basse- Californie est nouveau et très distinct; M. le D' Weber le dédie à M. Diguet, explorateur zélé qui a rapporté d'intéressantes collections au Muséum. PUBLICATIOiNS FRANÇAISES. 227 Le C. Digueti croît dans le sable des dunes, dans lequel il enfonce ses racines tubéreuses, longues de 30 à 40 centimètres, charnues, s'accroissant à leur extrémité conique, et semblables à une touffe de racines de Dahlia. De cette touffe de tubercules naît une tige unique, grêle, rameuse, d'apparence sèche, ressem- blant à des ramilles de bois mort, de couleur grisâtre; les jeunes pousses sont d'un vert pâle. Ces rameaux ont 8 côtes obtuses, aplanies sur le dos, séparées par des sillons étroits; la section transversale des côtes est presque cunéiforme, c'est-à-dire plus large sur le dos que sui' les côtés. Aréoles distantes de 10 à 12 centimètres. Aiguillons dont 10 extérieurs et 2 intérieurs, noirs, courts et apprîmes, longs de 1 à 2 millimètres. D'après M. Diguet, les fleurs sont nocturnes, blanches, longues d'environ 15 centimètres; fruit rouge, peu épineux, allongé comme un piment; pulpe rouge, un peu acidulé. Echinocactus PeninsulaB Weber. — Basse-Californie. Bulletin du Musf'um d^ Histoire naturelle^ n° 8, p. 320. Enorme Echinocactus nouveau, haut de 2 mètres et mesurant 50 centimètres de diamètre, connu dans la Péninsule sous le nom de Visnaga, qui est d'ailleurs donné au Mexique à tous les Echinocactus, principalement aux espèces de grande taille. Il appartient au groupe composé des E. Wislizeni, Lecontei, Emoryi, californicua. Voici ses caractères essentiels : tige simple, d'abord ovoïde, plus tard claviforme, côtes 12 à 15, plus tard 20. Sillons larges et profonds. Aréoles distantes de 4 centimètres, plus rapprochées dans l'âge adulte. Aiguillons rougeâtres, à pointe jaune; exté- rieurs M, rayonnants, droits, cylindriques, plus ou moins annelés; parmi eux les quatre inférieurs sont plus forts et plus colorés; aiguillons intérieurs 4, annelés, disposés en croix, les trois du haut droits et cylindriques, celui du bas deux fois plus long, aplati, crochu, étendu horizontalement; ce dernier est long de 5 à7 centimètres, tous les autres ont environ 3 centi- mètres. Les fleurs sont, dit-on. rougeâtres en dehors, jaunes en dedans. Le fruit et les graines sont^encore inconnus. 228 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Opuntia Alcahes Weber. — Basse-Californie, Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle^ n° 8, p. 321. Nouvelle espèce dont le nom spécifique Alcahes est le nom indigène. Elle appartient au groupe des Cylindr opuntia. Elle est plus trapue que la suivante d'après M. Dig et envahit les champs non cultivés : tige cylindrique, vert jaurâtre, très rameuse ; tubercules allongés, saillants, subconfluents en 7 côtes spiralées. Aiguillons fins, longs de 1 à 2 centimètres; 7à 8 exté- rieurs, 4 intérieurs, tous revêtus d'une gaine étroite, jaune; à la partie supérieure de l'aréole, il y a un pinceau de sélules jau- nâtres. Fleurs jaune verdâtre (Oiguet). Fruit subglobuleux, épineux, ombilic profond. Opuntia Cholla Weber. — Basse -Californie. Bulletin du Muséum, etc., p. 320. Cylindr opuntia nouveau, désigné par les indigènes sous le nom de Cholla. Voisin de l'O. proliféra, jTige cylindrique, verte, rameuse, frutescente, haute d'environ 1 mètre. Tubercules allongés, peu saillants. Aiguillons longs de 1 centimètre, rayon- nants, étoiles, avec un ou plusieurs centraux; tous couveris d'une gaine jaunâtre, lâche et ample; à la partie supérieure de l'aréole, il y a un pinceau d'aiguillons sétiformes jaunâtres. Fleur rose, 4 centimètres de diamètre; pétales lancéolés; fruit tubercule, peu épineux; graine de 3 millimètres de diamètre; hile ventral, pointu, raphé étroit. La gaine de V Opuntia proli- féra est deux fois plus grande. 2. Pubiicâtions étrangères par M. P. Hariot. Angrœcum Kostschyi Reich. f. — A. de Kostchy. — Afrique tropicale orientale (Orchidées — Vandées). Bot. Mag. i. 7442. Tige courte; feuilles larges, obovales, obtuses, ponctuées de rouge; hampe florale courte, robuste; grappes pendantes à rachis brun, pauciflores, à bractées triangulaires aiguës; pédi- PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 229 celles recourbés; fleurs blanches, à sépales et pétales étalés ou réfléchis, lancéolés, acuminés, un peu tordus, apiculés, marqués de brun au sjmmet; labelle spatule, aplati, cuspidé, marqué de trois côtes à la base ; éperon très large, grêle, flexueux 011 tordu, brun pâle, fusiforme au sommet; colonne courte, épaisse, couleur paille; anthère hémispiiérique, à pollinies oblongues sessiles sur un stipe étroit ; glande oblongue assez volumineuse. VAngrœcum Kostschyl est originaire de l'Afrique orientale ou il paraît être largement répandu. Il a été découvert en 1838 par Kostscliy qui l'a rencontré croissant sur des Gapparidées, mais la localité n'est pas exactement connue. 11 a été retrouvé, en 1861, par Meller au point de jonction du Zambèse avec le Shiveriver; Grand, en 1861, l'a vu à Gondokoro et Hildebrandt l'a recueilli en 1876, sur la côte de Zanzibar. Enfin le jardin de Kew l'a reçu dernièrement du Kilimandjaro. Catasetum Lemosii Rolfe. — G. de Lemos. — Brésil (Orchi- dées — Vandées). Bot. Mag., t. 7444. Pseudo-bulbes allongés, ovoïdes, pâles, sillonnés; feuilles oblongues, lancéolées, acuminées, ondulées, d'un vert pâle; hampes ascendantes, à bractées vertes, ovales, lancéolées, acu- minées; sépales d'un jaune verdâtre pâle, le dorsal dressé, oblong, lancéolé, aigu ; les latéraux réfléchis, ovales, lancéolés, aigus; pétales jaune verdâtre, dressés, ovales-oblongs, aigus; labelle en casque, épais, coriace, verdâtre, trilobé, à lobes laté- raux quadrangulaires, ou arrondis, incurvés, denticulés, le moyen de petite dimension, triangulaire, recourbé ; colonne épaisse, terminée en bec; antennes grêles, défléchies; pollinies oblongues, de même largeur que la caudicule. Gette plante a été décrite par D. Barbosa Rodriguez sous le nom de C. roseum qui avait été donné antérieurement par Reichenbach à une autre espèce. M. Rolfe y a substitué la dénomination de C. Lemosii est l'honneur du D"" Lemos, surin- tendant des écoles de la province de Para. Ce Catasetum est originaire de l'île de Marajo (Para); on n'en connaît encore que les pieds mâles. 230 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. LaBliocattleya X Schulziana L. Linden. — Lindenia, oc- tobre 1895, p. 21, t. 489. Cet hybride est issu du croisement du L. X elegans avec une des variétés de C. labiala. Un certain nombre de formes sont déjà sorties de cette hybridation ; celle dont nous parlons ici se distingue par la forme très élégante et le coloris rose lilacé vif des sépales et des pétales, par l'ampleur du labelle qui est rouge- foncé, maculé jusque sur les lobes latéraux. Masdevallia calyptrata Kranzlin. — M. capuchonné. — Nouvelle-Grenade (Orchidées) Gardeners' Chronicle^ 46 no- vembre 1895, p. 577. Feuilles lancéolées^ obtuses, rétrécies en pétiole aussi long qu'elles; hampes uniflores, de même taille que les feuilles ou à peu près; bractée très développée à carène aiguë, embrassant l'ovaire; coupe florale longue de 2 centimètres, comprimée, presque close en avant, à lèvre supérieure courte prolongée en un appendice filiforme long de 3 à 5 centimètres, à ièvre infé- rieure beaucoup plus longue ; sépales libres seulement au sommet où ils sont triangulaires et prolongés en appendices cau- diformes longs de 3 centimètres; coupe orangée ou jaune mêlé de pourpre ; pétales coupés obliquement au sommet et triangu- laires; labelle épaissi et légèrement aigu au sommet; gynostème de même largeur à bords entiers. En raison de la largeur de sa bractée cette plante doit être fréquemment confondue avec \q M . cucuUata connu des indigènes de la Nouvelle-Grenade sous le nom de « la Viuda », la Yeuve. Selenipedium Sargentianum Rolfe. — S. de Sargent. — Brésil (Orchidées-Gypripédiées). Bot. Mag. t. 7446. Feuilles radicales oblongues-lancéolées aiguës, imbriquées à la base, coriaces, bordées de jaune d'or; hampe lobuste, velue, rouge-foncé, portant de 2 à 4 fleurs ; gaines solitaires et bractées de grande dimension, ovales, concaves, herbacées, obtuses, vertes, velues ; périanthe légèrement velu ; sépales latéraux soudés en une lame ovale, obtuse, marquée de deux nervures, striée de rouge, placée sous le labelle, le dorsal PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 231 oblong, obtus, strié de rouge ; pétales plus larges que les sépales, en lanière, obtus, un peu tordus, jaune d'or, striés de rouge sang et munis d'une large marge de même couleur ; labelle oblong, doré, arrondi au sommet, à bords infléchis limi- tant une ouverture oblongue, tachés de rouge et ornés à la partie médiane d'un petit tubercule blanc; staminode pâle. ovale, pubescent. Cette jolie plante présente les plus grands rapports avec le S. Lindleyi qui est plus robuste et de taille plus élevée avec des feuilles plus longues pouvant atteindre deux pieds, des fleurs plus nombreuses disposéesen grappe, de couleur pâle ou verdâtre avec des nervures rouge foncé et sans tubercule. L'habitat est d'ailleurs diff'érent, le 5. Lindleyi étant localisé dans la Guyane tamiis que l'autre espèce est spéciale à la pro- vince de Pernambuco, probablement dans la chaîne des Mon- tagnes Carivis ou Tabalurga. Le S. Sargenlianum est de beau- coup le plus beau des deux et peut être considéré comme la perle du genre au point de vue du coloris des fleurs. Peut-être l'exploration des régions intermédiaires entre les lo- calités où croissent ces deux espèces, montrera-t-elle qu'elles ne sont que des formes géographiques. ERRATUM Dans la séance du 23 janvier, M. Véraux a été omis dans Fénu- mération des membres de la Société qui ont été nommés chevaHers du Mérite agricole depuis le l^*" janvier 1896. Le Secret aire -rédacteur- gérant D. Bois. Pans. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette 2, , OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. FÉVRIER 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÈS Paris (altitude : 63°^). TEMPERATURE Min. Max. — 1,0 0,2 — 0,4 0,3 0,î 2,1 — 5,6 3.2 — 1.5 2,9 - 0,3 2,9 — 1,2 1,1 — 3,8 4,9 — 2,2 10,7 6,3 12,4 5.3 2,7 2,3 3.2 2,1 3,7 5,1 — 1,8 6,2 2,9 — 0,1 — ^^,4 4 2 — 3,8 — 9,4 — 1,6 — 1,0 6,1 13,3 14,9 10,0 8,7 3,0 9,7 8,6 11,9 14 15,7 12.1 ii;o 7,3 0.8 1,1 1,J 6.0 9,6 11,0 HAUTEUR du baromètre Matin Soir 778 775 775,0 775,5 778 778 777 774 772 773, 773 774 773 773 774 774,5 767,5 763 738 765, 5 759 763,3 770 768 761 764 768,5 767,5 VENTS dominants 774 777 777 778 778 777,5 775 772 772,5 775 775,5 774 773 772,5 773,3 774,3 771 766 759 756,5 756, 5 763 768,5 769 764 60,3 763 767,5 764 E. E. S. so. E. E. E. ESE. E. SE. SE. S. S. sso. S. NO. NNE. N. NE. N. s. S. S. ESE. S. E. ENE. NE. NE. NNE. N. N. 0. ÉTAT DU CIEL Couvert et légèrement bmineux. Couvert te légèrement brumeux. Couvert le matin, nuageux l'après midi, clair le soir. Clair de grand matin, nuageux. Couvert. Couvert. Couvert. Couvert le matin, légèrement nuageux l'après-midi, clair le soir. Nuageux. Petite pluie dans la nuit, couvert le matin, nuageux et légèrement pluvieux le soir. Brumeux le matin, nuageux l'après midi. Légèrement brumeux le matin, clair Brumeux le mutin, couvert et légère ment pluvieux. Très légèrement nuageux. Couvert et légèrement brumeux. Nuageux. Clair. Clair le matin et le soir, nuageux. Nuageux, pluvieux le soir. Nuageux, légèrement pluvieux l'après- midi et le soir. Très nuageux. Clair. Clair. Clair. Nuageux, il voltige de la neige, clair le soir. Légèrement brumeux le matin, nua geux, couvert le soir. Nuageux. Brumeux et légèrement pluvieux le matin, nuageux. Couvert et très légèrement brumeux le matin, couvert l'après-midi, pluie le soir. AVIS DIVERS EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE La prochaine Exposition printanière annuelle se Litndiji du 20 au 25 mai 1896. Un Congrès horticole aura lieu à la même date. Exposition de Roses. — Une exposition spéciale de Roses aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10 et 11 juillet 1896. Le programme va être adressé incessamment aux inléress>'s et paraîtra dans le prochain cahier du journal. Des questions spéciales aux Roses ont été ajoutées au pr(»- gramme du Congrès horticole qui se tiendra au mois de mai en même temps que l'Exposition printanière. Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, etc. Cette Exposition se tiendra au Palais de Tlnduslrie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. (Voir ci-après les règlement et programme.) Médaille du Conseil d'administration. — Pour Tintroduciion ou l'oblention de plantes ornementales reconnues mérilanles après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com pètent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. Série III. T. XVIII. Cahier de mars publié le 10 avril 1896. 16 :i34 CONCOURS ouverts devaiNt la société. OFFRES ET DEMANDES D'EIVIPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu exi séance les 23 avril, 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours 'permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« série, IV, 1882, pp. 631 et 753.) Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. Prix Joubert de VUiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D»" Joubert de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment el imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.) SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE EXPOSITION GÉNÉRALE DE CHRYSANTHÈMES, DE FRUITS, CYCLAMENS, ŒILLETS, ASTERS, ETC. Ouverte du 17 au 22 novembre 1896 inclusivement au Palais de Tlndustrie, aux Champs-Elysées. RÈGLEMENT ET PROGRAMME DISPOSITIONS GÉNÉRALES Conformément à la décision prise par le Conseil d'Adminis- tration, dans sa séance du 12 mars 1896, une Exposition, des- tinée à recevoir les Chrysanthèm&s, les Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters et autres fleurs de la saison, sera tenue au Palais de l'Industrie, aux Champs-Elysées, du 17 au 22 no- vembre 1896. Tous les horticulteurs et amateurs français sont invités à prendre à cette Exposition la plus grande part possible. Les horticulteurs et amateurs étrangers sont admis dans le concours pour nouveautés en Fleurs, Fruits et Plantes. Les récompenses consisteront en médailles d'honneur, mé- dailles d'or, grandes médailles de vermeil, médailles de vermeil, grandes médailles d'argent, médailles d'argent, médailles de bronze et mentions honorables. Il sera donné un diplôme avecles médailles aux exposants qui en auront fait la demande à la Société, au plus tard quinze jours après la fermeture de rBxposition. Les médailles et prix que la Société pourrait obtenir excep- 236 EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896. tionnellement de la munificence du Gouvernement et de la Ville de Paris seront considérés comme médailles et prix d'honneur et décernés au nom du Gouvernement de la République. Des médailles seront mises à la disposition du Jury pour récompenser, s'il y a lieu, les apports non prévus au programme et ceux qui auront le plus contribué à l'ornementation de l'Ex- position (1). Toutes les récompenses seront laissées à la libre appréciation du Jury. Les médailles d'honneur remplaceront toutes les récompenses obtenues par le même Exposant. Les médailles non réclamées une année après le jour de la distribution des récompenses ne seront plus délivrées et appar- tiendront de droit à la Société. Dans les Concours de collections, il ne sera accepté qu'un spécimen de chaque variété. La même espèce ou variété de plante ne pourra figurer dans plusieurs Concours du même Exposant. Chaque présentation formant un Concours devra être nette- ment séparée. Les Concours existeront entre horticulteurs, amateurs, jardi- niers, instituteurs, directeurs ou jardiniers-chefs des établisse- ments subventionnés et Sociétés d'Horticulture en nom collectif. Les lots collectifs seront acceptés et ne pourront concourir avec les lots individuels. Ne seront admis avec la mention hors concours que les pro- duits des jardins publics ou scientifiques (2). (1) Ne pourront être admis comme Concours imprévus que les végétaux et produits horticoles non prévus dans le présent pro- gramme. (2) D'après une décision du Conseil d'Administration en date du 25 janvier 1883, tout Membre qui a été rayé des contrôles de la Société ne peut prendre part aux Expositions. RÈGLEMENT ET PROGRAMME 237 DISPOSITIONS SPÉCIALES Réception^ installation et enlèvement des Plantes, Fleurs^ Fruits, etc. Art. \ "', — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront prendre part à cette Exposition devront adresser, avant le samedi 7 novembre 1896, terme de rigueur^ à M. le Président de la Société, rue de Grenelle, 84, une demande écrite d'admission, accompagnée : i° De rindication des Concours auxquels ils désirent prendre port. F'ormalité obligatoire ; 2° De la liste nominative et complète des genres, espèces ou variétés de plantes qu'ils désirent présenter; 3° De l'indication exacte, pour chaque concours, de l'espace superficiel qu'ils peuvent occuper; 4" De la quantité de carafes pour fleurs coupées et d'assiettes pour fruits qui leur seront nécessaires. Ces formalités sont obligatoires. Art. 2. — Les plantes qui doivent figurer à cette Exposition seront reçues, les 15 et 16 novembre, de huit heures du matin à quatre heures du soir. Les fleurs coupées seront reçues le 16 novembre, et le grou- pement définitif devra en être terminé avant 4 heures du soir. Art. 3. — Chaque plante exposée doit être munie d'une éti- quette portant son nom scientifique (espèce ou variété) écrit d'une façon lisible ou correcte. Les plantes de collection dont l'étiquette ne porterait qu'un numéro et non le nom de la plante seront exclues des Concours par le Jury d'admission. Les plantes qui ne sembleraient pas pouvoir rentrer dans l'un des Concours de ce programme devront être l'objet d'une de- mande particulière, sur laquelle il sera statué spécialement. Les plantes présentées comme nouvellement introduites de- vront être munies d'une étiquette indiquant leur nom et, autant 23S EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896. que possible, le lieu de leur origine et la date de leur introdue- tion. S'il s'agit d'une variété nouvelle obtenue de semis, l'Exposant devra renfermer dans un billet cacheté, joint à la plante, le nom qu'il propose de lui donner. Ce billet ne sera ouvert que si la plante^est jugée digne de récompense. Art. 4. — Il est interdit aux Exposants de placer des pan- cartes indiquant leurs noms et adresse avant que la décision du Jury leur ait été communiquée par le Secrétariat de la Société. Tout contrevenant serait, par ce fait, exclu du Concours. Art. 5. — MM. les Exposants sont tenus de procéder à l'enlè- vement des produits exposés, dès le lendemain de la clôture h partir de huit heures du matin. Ils devront avoir terminé le 24, à quatre heures du soir. Passé ce délai, la Société se trouvera dans la nécessité de les faire enlever aux frais des Exposants. Aucun enlèvement de produits ne pourra avoir lieu le soir de la fermeture. Art. 6. — Les envois devront être adressés franco à M. le Président de la Commission des Expositions, au Palais de l'In- dustrie, à Paris, et devront être parvenus le 16, à deux heures du soir, dernier délai. Art. 7. — Chaque Exposant devra se trouver à l'Exposition pour contribuer au placement de ses produits dans les emplace- ments qui lui seront assignés ; il pourra se faire représenter par un mandataire. En cas d'absence de l'un et de l'autre, la Com- mission fera disposer les plantes à l'endroit désigné par elle, aux frais de l'Exposant. Les Exposants sont tenus de venir recon- naître leurs emplacements avant le lundi 16 novembre, à deux heures du soir. Passé ce délai, la Commission disposera des emplacements de tous les Exposants qui n'auront pas encore envoyé leurs produits ou reconnu et pris l'engagement de rem- plir les emplacements qui leur seront accordés. RKGLEMENT ET PROGRAMME. ^39 § 2. — Jury. Art. 8. — Les membres du Jury seront nommés par le Bureau de la Société. Le Jury commencera ses opérations le 17 novembre^ à neuf heures du matin. MM. les membres du Jury sont admis à exposer, mais ne peuvent prendre part aux concours (art= 60 du Règlement de la Société) . Art. 9. — Le Jury sera dirigé dans son ensemble par le Président de la Société (art. 58 du Règlement de la Société). Le Secrétaire-général remplira près du Jury, dans son en- semble, les fonctions de Secrétaire ; il sera assisté des Secrétaires de la Société qui le représenteront près de chaque section, et des membres de la Commission d'organisation, qui seront seuls chargés de recueillir les observations que les Exposants auraient à présenter et de donner les renseignements dont le Jury pour- rait avoir besoin. Chaque section de Jury devra rédiger et signer le procès- verbal de ses décisions sur une feuille spéciale préparée à cet effet. Art. 10. — Aucune personne étrangère à la Commission des Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition avant les heures où elle sera ouverte au public. Art. W. — Après le jugement rendu par le Jury, les Exposants devront placer leurs noms et adresse sur leurs lots, ainsi qu'une pancarte indiquant la nature de la récompense accordée. Cette pancarte devra rester sur le lot pendant toute la durée de l'Exposition, ainsi que le nom et l'adresse de l'Exposant (1). Art. 12. — Tout Exposant qui refuserait la récompense que le Jury lui aurait accordée serait privé du droit de participer à l'Exposition suivante. (1) Les pancartes indiquant la nature des récompenses accordées seront à la disposition de MM. les Exposants, qui pourront les récla- mer au bureau du Secrétariat (au siège de l'Exposition). 240, EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896. § 3. — Commission d'organisation et de su7'veillance de r Exposition. Art. 13. — La Commission des Expositions, constituée en Jury d'admission, sera chargée de la réception de tous les produits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de con- trôle et de placement. Elle fixera, en les modifiant, si cela est nécessaire, les dimensions de l'espace demandé. Elle devra, en outre, refuser l'admission de tout ce qui ne lui paraîtra pas digne de figurer à l'Exposition. Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les mesures d'ordre et d'installation qui leur seront indiquées par la Commission, qui aura le droit de décision dans tous les cas non prévus au présent Règlement. Les soins d'entretien et de nettoyage à donner aux végétaux et produits exposés devront être terminés tous les jours, avant dix heures du matin. Art. 15. — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé de la surveillance de l'Exposition. Art. 16. — La Société donnera tous ses soins aux objets exposés, mais elle ne répond d'aucune perte ni d'aucun dégât. Aucune autorisation de livraison de Plantes ou de produits exposés ne sera accordée aux Exposants pendant la durée de l'Exposition., ni le soir de la fermeture. Les Exposants seront personnellement responsables des acci- dents qui pourraient arriver, par leur faute, dans l'enceinte de l'Exposition. Tout Exposant reconnaît de fait avoir pris connaissance des présents Règlement et Programme, et y adhérer. Approuvé en séance du Conseil, le 12 mars 1896. Le Secrétaire-général , Le Président, A. Chatenay. Léon Say. RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 241 PROGRAMME DES CONCOURS — .'-??5Sb^^^ CHRYSANTHÈMES CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS Plantes en pots Collections en belle culture. 1" concours. — La plus belle collection de 100 variétés. 2^ concours. — La plus belle collection de 50 variétés. 3^ concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 4® concours. — La plus belle collection de 12 variétés. 5^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés à fleurs duveteuses. 6^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés-nou- velles de l'année 1895. V concours. — Les 25 plus belles variétés cultivées, à lige formant tête. 8® concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées, à tige formant tète. 9^ concours. — Le plus beau spécimen cultivé, à lige formant tête. 10« concours. — Les 25 plus belles variétés cultivées en touffes basses. 11'^ concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées en touffes basses. 12*^ concours. — Les 6 plus belles variétés cultivées en touffes basses. 13e concours. — Les 3 plus belles variétés cultivées en touffes basses. Chaque Exposant peut prendre part à tous les concours de col- lections, mais il ne lui sera décerné que la plus haute des récom- penses qui lui seront attribuées dans le même genre. 2il EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896. 4 4^ concours. — Le plus beau spécimen cultivé en toiiiïe basse. 15" concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs blanches, 16^ concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs jaunes. '17® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs roses. 18® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs rouges. 19® concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes grefl*és ne dépassant pas 25 plantes. 20® concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes grefl'és ne dépassant pas 12 plantes. '21® concours — Le plus beau spécimen greff'é. 22® concours. — La plus belle collection de 100 variétés cul- tivées en godets ne dépassant pas0™12 de diamètre. 23® concours. — La plus belle 'collection de 50 variétés cul- tivées en godets ne dépassant pas 0'°12 de diamètre. 24® concours. — La plus belle collection ne dépassant pas 30 plantes en 10 variétés cultivées spécialement pour les marchés. Plantes en pots Culture à la très grande fleur. ^S'' concours. — La plus belle collection de 50 variétés. 26* concours. — La plus belle collection d9 25 variétés. ST*" concours. — La plus belle collection de 12 variétés. 28® concours. — La plus belle collection de 6 variétés. 29® concours. — Le plus beau spécimen. Fleurs coupées (1) Collections en belle culture. 30® concours. — La plus belle collection de 100 variétés. 31® concours. — La plus belle collection de 75 varriétés. 32® concours. — La plus belle collection de 50 variétés. 33® concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 34® concours. — La plus belle collection de 12 variétés. (1) Des carafes sont mises à la disposition de MM. les Exposants de fleurs coupées. RÈGLEMENT HT PROGRAMME. iiVA Fleurs coupées Culture spéciale à la 1res grande fleur. 35® concours. — La plus belle collection de 75 variétés. 36^ concours. — La plus belle collection de 50 variétés. 37" concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 38^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés. 39® concours. — La plus belle collection de 6 variétés. 40^ concours. — La plus belle fleur présentant le plus grand développement. CONCOURS ENTRE AMATEURS Plantes en pots Collections en belle culture. 41" concours. — La plus belle collection de 5 variétés. 42^ concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 43® concours. — La plus belle collection de 12 variétés. 44« concours. — La plus belle collection de 12 variétés à fleurs duveteuses. 45^ concours. — Les 12 plus belles variétés nouvelles de l'année 1895. 46*" concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées à tige formant tête. 47® concours. — Le plus beau spécimen cultivé à tige formant têle. 48® concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées en touffes basses. 49e concours. — Les 6 plus belles variétés cultivées en touffes basses. 50® concours. — Les 3 plus belles variétés cultivées en touffes basses. 51® concours. — Le plus beau spécimen cultivé en touffe basse. 52^ concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs blanches. 53® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs jaunes. 244 EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896. 54® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs roses. 55® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs rouges. 56° concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes greffés ne dépassant pas 12 plantes. 57* concours. — Le plus beau spécimen greffé. Plantes en pots Culture à la très grande fleur. 58® concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 59^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés. 60^ concours. — La plus belle collection de 6 variétés. 61' concours. — Le plus beau spécimen. Fleurs coupées (1) Collections en belle culture. 62*= concours. — La plus belle collection de 100 variétés. 63'' concours. — La plus belle collection de 75 variétés. 64® concours, — La plus belle collection de 50 variétés. 65^ concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 66® concours. — La plus belle collection de 12 variétés. Fleurs coupées Culture spéciale à la très grande fleur. 67^ concours. — La plus belle collection de 75 variétés. 68® concours. — La plus belle collection de 50 variétés. 69® concours. — La plus belle collection de 25 variétés. 70® concours. — La plus belle collection de 12 variétés. 71® concours. — La plus belle collection de 6 variétés. 72^ concours. — La plus belle fleur présentant le plus grand développement. (1) Des carafes sont mises à la disposition de MM. les Exposants de fleurs coupées. RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 245 NOUVEAUTÉS INÉDITES Non encore au commerce. TS*" concours. — La ou les plus belles variétés inédites non encore au commerce ne dépassant pas 25 sujets, présentés soit en pot, soit en fleur coupée, par les horticulteurs et les amateurs. Un jury spécial, composé par moitié de membres présentés par les Exposants et moitié de membres nommés par le Bureau, exami- nera les variétés inédites non encore au commerce. Les nouveautés pourront être récompensées par des médailles et par des certificats de mérite de !>"% 2'^ et 3« classes. Ce jury se réunira le 17 novembre 1896 à 8 heures précises du matin. FRU ITS (1) 74® concours, — Pour un ou plusieurs fruits non encore au commerce, obtenus de semis par l'exposant. Les fruits nouveaux ne pourront être récompensés que s'ils ont été dégustés préalablement par le Comité d'Arboriculture. 75® concours. — Pour la collection de fruits la plus complète et la plus remarquable par la beauté et la qualité des échantil- lons {troii fruits au moins de chaque variété et cinq au plus). 76® concours. — Pour la plus belle collection de Poires soi- gneusement étiquetées. 77® concours. — Pour la plus belle collection de Poires, com- posée de 30 variétés nommées {il ne sera reçu que quatre échan- tillons de chacune d'elles). 78® concours. — Pour le plus beau lot de Poires formé de 15 variétés bien étiquetées. 79® concours. — Pour la plus belle collection de Pommes (trois échantillons de chaque variété au moins et cinq au plus). {{) Dans les concours de collection de fruits: Poires, Pommes, Raisins, Fruits secs, il ne sera reçu qu une assiettée de chaque va- riété. Mi'i EXPOSITION GÉNÉBALE DE NOVEMBRE 1896. SO'' concours. — Pour la plus belle collection de Pommes composée de 50 variétés bien étiquetées. 81° concours. — Pour le plus lot de Pommes formé de 15 variétés bien étiquetées. 82® concours. — Pour la collection la plus belle et la plus correctement étiquetée de fruits à cidre. 83'' concours. — Pour la plus belle collection de 50 variétés de fruits à cidre bien étiquetés. 84® concours. — Pour la plus belle collection de fruits bacci- formes (Pommiers microcarpes). 85^ concours. — Pour le plus beau lot de Pèches. 86® concours. — Pour la plus belle collection de fruits mous d'arrière-saison. 87® concours. — Pour la plus belle collection de Raisins de table, composée de 25 variétés nommées. 88^ concours. — Pour le plus bel apport de Chasselas de Fon- tainebleau, qui ne sera pas moindre de 5 kilogrammes. 89® concours. — Pour la plus belle collection de Raisins de cuve. 90® concours. — Pour les plus belles corbeilles de fruits. 91^ concours. — Pour la plus belle corbeille d'une seule va- riété, dans chaque genre de fruit ne dépassant pas 50. 92® concours. — Pour la plus belle ornementation de table avec fruits frais divers. 93' concours. — Pour la plus belle collection de fruits secs, tels que Noix, Noisettes, Amandes, Châtaignes, etc., etc. 94® concours. — Pour les fruits cultivés en Algérie et dans le midi de la France. 95® concours. — Pour la collection de fruits moulés la plus remarquable présentée par l'auteur. RÈGLEMENT ET l'KOGRAMME. :247 PLANTES FLEURIES Plantes en pots 96" concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés ne dépassant pas 100 plantes. 97*^ concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés ne dépassant pas 50 plantes. 98^ concours. — Pour le plus beau lot de 6 Cyclamens variés remarquables par leur belle culture et leur belle floraison. 99^ concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés à fleurs doubles ne dépassant pas 30 plantes. 100^ concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés à feuillage panaché ne dépassant pas 30 plantes. ICI® concours. — Pour le plus beau lot d'OEillets variés ne dépassant pas 100 plantes. 102^ concours. — Pour le plus beau lot d'CËillets variés ne dépassant pas 50 plantes. 103^ concours. — Pour le plus beau lot d'CEillets cultivés à grandes fleurs ne dépassant pas 50 plantes. lOi*" concours. — Pour le plus beau lot de Lilas forcés ne dé- passant pas 25 plantes. 105^ concours. — Pour le plus beau lot d'Asters variés ne dé- passant pas 25 plantes. lOô*" concours. — Pour les plantes fleuries ou à feuillage iné- dites non encore au commerce. BOUQUETS ET GARNITURES D'APPARTEMENTS 107^ concours. — Pour les plus beaux bouquets. 108° concours. — Pour les plus beaux bouquets à prix mar- qués, ne dépassant pas o francs. 109^ concours. — Pour les plus beaux bouquets ou ornemen- tations diverses faites avec des Chrysanthèmes. 248 EXPOSITION GÉNÉRALE DK NOVEMBRE 189(i. 110" concours. — Pour les plus beaux motifs d'ornements en fleurs et fruits réunis. 111^ concours. — Pour la plus belle gerbe de Lilas forcé. Seront admis à cette Exposition, mais ne seront pas soumis à l'examen du Jury, les ouvrages et publications horticoles relatifs aux Chrysanthèmes, Fruits et autres plantes exposées. D'autres produits non prévus au présent programme pourront être admis à lExposition, si l'emplacement le permet. Dans ce cas, un avis ultérieur sera adressé aux intéressés en temps utile. Fait en séance du Conseil, le 12 mars 1896. Le Secrétaire-général^ Le Président de la Société ^ A. Chatenay. Léon Say. CHRONIQUE. 249 CHRONIQUE Modification des arrêtés relatifs à la circulation en France des produits agricoles et horticoles. — A la suite des réclamations dont la Société nationale d'Horticulture de France a pris l'initiative, le ministre de l'Agriculture vient de modifier ainsi qu'il suit les arrêtés promulgués au début de l'invasion phylloxérique : « Les dispositions de l'article premier de l'arrêté ministériel du 13 juin 1882 et celles de l'article 2 du 15 juin 1882 sont ainsi modifiées : « Les produits de l'agriculture et de l'horticulture tels que légumes, fruits et graines de toute nature, fleurs coupées ou en pots, etc., quelle que soit leur provenance, les plants, arbustes et tous végétaux autres que la Vigne circulent librement dans toute l'étendue du territoire de la République française. « La même liberté de circulation existe pour les raisins de table et de vendange, les pépins et lea marcs de raisins. « Toutefois, si les raisins de vendange et les marcs de raisins sont à destination d'arrondissements, non autorisés à recevoir des Vignes provenant d'arrondissements phylloxérés, ils ne de- vront être accompagnés d'aucun débris de Vignes, de feuilles ou sarments de Vignes. » Mort de l'abbé Delavay. — Le journal le Monde des plantes annonce la mort de l'abbé Delavay, missionnaire au Yunnan, auquel l'Horticulture doit l'introduction d'un grand nombre de plantes intéressantes. Cet ardent botaniste a adressé au Muséum un herbier très important dans lequel M.Franchet a pu trouver une quantité considérable d'espèces nouvelles. Les jardins de Kew. — Les jardins de Kew, si justement renommés tant en Angleterre que sur le Continent pour leur installation modèle, leur entretien général, aussi bien que pour les ricbes collections de plantes vivantes, de plantes sèches, de produits économiques de diverse nature qu'ils contiennent, sont 17 250 CHRONIQUE. un lieu de rendez-vous général pour les étrangers habitant Londres et ses environs. Le but de ces visiteurs est, presque sans exception, le plaisir d'une promenade et une occasion de passeragréablement le dimanche. Ces jardins remarquables, avec toutes leurs richesses végétales, sont aussi largement appréciés et bien fréquentés par le public anglais qui trouve un plaisir spécial à visiter ce parc où régnent l'ordre et la bonne tenue, et ces serres contenant des plantes qui feraient honneur à des établissements horticoles, aussi bien que d'autres d'un intérêt purement botanique. Les unes comme les autres y sont parfai- tement cultivées. Le chiffre officiel des visiteurs durant l'année 1895 a été de 1,407,369. Un fait digne de remarque, c'est que le nombre moyen des visiteurs par année, de 1885 à 1894, est de 1,416,887. 11 est à noter aussi que là il n'y a ni éléphant ni dromadaire, ni autruche; que les plantes à elles seules forment toute l'attraction pour le public qui sait si bien les apprécier. (G. Schneider.) Une nouvelle famille de Champignons parasites. — Dans les aiguilles de Conifères qui lui ont été communiquées par MM. Fliche et Mer, M. Paul Vuillemin a découvert deux Champignons parasites qu'il considère comme les représentants d'une famille nouvelle de l'ordre des Ustilaginées, rappelant à certains égards les Ascomycètes et les Hyphomycètes : la famille des Hypostomacées. Chacun de ce» parasites est le type d'un genre nouveau. Le premier, Meria Laricls, est l'agent d'une maladie du Mélèze, décrite récemment par M. E. Mer (Comptes rendus de V Académie des sciences, 16 décembre 1895). Le second, Hypostomum Fli- chianum, attaque les Pinus austriaca et montana, aux environs de Sens, altère les aiguilles dès leur apparition, provoque leur chute au commencement de la deuxième année et tue les sujets débiles. M. Vuillemin donne la description de ces Champignons dans les Comptes rendus de l' Académie des sciences, n" 9, 2 mars 1896. Les fleurs pour le marché de Londres. — Les îles Scilly, qui jouissent d'une température excessivement agréable, ont le SÉANCE DU 12 MARS 1896. 251 privilège de fournir chaque hiver une grande quantité de fleurs pour ]e marché de Londres. En raison de l'hiver tout à fait exceptionnel que nous venons de traverser, ces îles, fortunées par leur position, ont fourni des quantités énormes de fleurs de Narcisses. On pourra se faire une idée de l'importance du com- merce existant déjà, par ce fait que, durant les trois dernières semaines de février, plus de 30,000 colis de fleurs en ont été exportées. C'est le il février que la plus grande quantité a été expédiée; ce jour-là, il en est parti 4,739 colis, d'un poids total de 10,000 kilos. Ces fleurs sont généralement transportées par le train poste; mais, en raison de leur grande quantité il a été plusieurs fois nécessaire de former un train spécial. Malheureu- sement, si la marchandise a été abondante, il s'ensuit que, malgré sa beauté, les prix ont été très bas, et n'ont pas compensé les pertes que les cultivateurs ont eu à subir en raison des rigueurs exceptionnelles de l'hiver précédent, pendant lequel leurs produits ne pouvaient être expédiés sur Londres en raison des gelées continuelles. (G. Schneider.) PROCES -VERBAUX SÉANCE DU 12 MARS 1896. Présidence de HI. Albert TrufTaut, vice-président. La séance est ouverte à 3 heures en présence de 130 membres; 15 honoraires et 115 titulaires. En l'absence du secrétaire rédacteur, indisposé, M. le secré- taire général adjoint donne lecture du procès-verbal de ladernière séance qui est adopté sans observation. Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame l'ad- iV. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 252 1»R0CÈS-VERBAUX. mission de 16 nouveaux membres titulaires et d'une dame pa- tronnefse. Il annonce le décès de M. Pierre Verdier, de Nogent, membre de la Société'depuis l'année 1857. M. le secrétaire général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend : A. — Correspondance manuscrite : Lettre de M. Lecoq-Dumesnil qui met à la disposition de la Société une somme de deux cents francs pour l'acquisition d'une médaille d'or, grand module, dite médaille d'honneur, à dé- cerner en son nom à la suite de l'exposition de mai. De vifs remerciements seront adressés au donateur. B. — Correspondance imprimée : 4° Lettre de la Société d'Horticulture de Boulogne-sur-Seine, annonçant qu'une exposition aura lieu à Boulogne-sur-Seine, du 29 août au 2 septembre 1896; 2» Programme de l'exposition que la Société nantaise d'Hor- ticulture tiendra à Nantes du 30 mai au T'" juin 1896. C. _ Ouvrages destinés a la Bibliothèque : 1" Feuille d'informations du ministère de V Agriculture, n"* 11 et 12; ^'^ Société d' Agriculture de la Haute-Garonne, séance publique annuelle du 5 janvier 1896. Allocution de M. le D^ Clos, prési- dent de la Société; 3° LHybridité en agriculture^ par M. le D' Clos. Brochure de 18 pages; 4» Le Chrysanthème, par M. Baphaël de Noter, vol. in-18, de 36 pages; 5° La Taille des arbres fruitiers, pair M. Raphaël de Noter, vol. in-18, de 35 pages ; 6" La Mosaïculture, par M. Raphaël de Noter, vol. in -18 de 35 pages ; 7* Les 'Bégonias, par M. [Raphaël de Noter, vol. in-18 de 35 pages. SÉANCE DU 12 MARS 1896. 253 Une commission composée de MM. Nonin, Chevalier, Hariot et Vacherot a été nommée pour examiner les ouvrages de M. de Noter, et en faire l'objet d'un rapport général; 8" Les Fougères, par M, Gh. Maron, 1 vol. de 122 pages. Objets soumis a l'examen des comités. Au comité d'arboriculture fruitière : Par M. Valaud, propriétaire amateur à Liverdy (Seine-et- Marne), 2 corbeilles de fruits de saison : Poires et Pommes variées. Ces fruits sont remarquables au point de vue de la conservation et de le beauté : Les Poires Belle Angevine et Catillac sont sur- tout très belles. Une prime de 1""^ classe est demandée pour cet apport. Au comité de floriculture : 1° Par M. Page, jardinier-en-chef chez M. Robert Lebaudy, à Bougival, 7 Gloxinias variés, semis de 1895, présentés comme culture avancée. On propose d'attribuer une prime de 1'® dasee à ces belles plantes ; 2° Par M. Bergeron, horticulteur eu Vésinet (Seine-et-Oise), 8 Primevères variées, à feuillage monstrueux que le présenta- teur désigne sous le nom de Primevères André Bergeron. Des remerciements lui sont adressés; •S'^ Par M. Thibaut, jardinier chez M. Libreck, rue du Rane- lagh, 53, Paris, un Chorizema Chandlerl, élégante Léguraineuse de serre froide pour laquelle on propose l'attribution d'une prime de 3^ classe. Au comité des Orchidées : •P Par M. Buitel, jardinier au château de Mello, 1 Vanilla planifolia, plante portant 57 gousses; plus 17 fruits détachés atteignant le maximum de développement et 7 fruits récoltés en 1895, présentés comme point de comparaison. Une prime de 1'^'^ classe, avec félicitations, est demandée spécialement pour la belle culture. 2'* Par M. Chéron, à Liancourt (Oise), des paniers à Orchidées S54 PROCES-VERBAUX. en engrais aggloméré. Ces paniers seront mis à Tessai par plu- sieurs membres du comité ; 3° Par M. Page, jardinier-en-chef chez M, Lebaudy^ à Bougi- val : 1 Cypripediwn Leùaudyaiiwn, hybride déjà présenté l'an- née dernière et auquel un certificat de mérite de 1*^ classe a été attribué lors de cette présentation ; 1 Cypripedium Calypso, pour lequel une prime de 3^ classe est demandée ; \ Oncidium Kramerianum , 1 Cypripedium RothschildianumeÀ \ Lœlia acuminaia rosea^ plantes pour lesquelles on propose Tattribution d'une prime de V^ classe; 4° Par MM. Ghantrier frères, horticulteurs à Mortefontaine (Oise), 1 Fulophiella Elisabethœ. On vote un rappel de prime de 1''^ classe et des félicitations pour la belle culture; 5° Par M. Thibaud, jardinier chez M. Libreck, à Passy : 1 Dendrobium aggregatum majus, \ Oncidium fuscatum; \ Phajm grandifolius. Une prime de 2*^ classe est proposée pour ces plantes et particulièrement pour le Dendrobium aggre- gatum majus ; 6° Par M. Ghantin, 13, rue de l'Amiral Mouchez, à Paris, 2 tiges florales ôe Lœlia anceps, pour lesquelles des remerciements lui sont adressés. L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions et la séance est levée à 3 heures 45 minutes. SÉANCE DU 26 MARS 1896. Présidence de M. Albert Truffaut, vice-président. La séance est ouverte à 3 heures. Le nombre des membres qui ont signé les registres de présence est de 219 : 23 honoraires et 196 titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclame l'admission de 7 nouveaux membres. SÉANCE DU 26 MARS 1896. 255 Il exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société vient d'éprouver par les décès de M. Louis-Alphonse Poulain, de Pon- tault-Combault (Seine-et-Marne), membre honoraire, qui faisait partie de la Société depuis l'année 1858, et de M. Etienne- Charles Duchefdelaville, d'Ivry (Seine), sociétaire depuis 1886. M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor- respondance qui comprend : A. — Correspondance manuscrite : Lettre de M. Dantin, qui adresse des échantillons de mastic à greffer, destinés aux sociétaires qui voudraient l'expérimenter. B. — Correspondance imprimée : 1° Règlement et programme de l'exposition que la Société d'Horticulture et de Viticulture de la Charente tiendra h Angou- lème, du 30 mai au 1®'*juin 1896; 20 Programme du concours général de pulvérisateurs organisé à Bordeaux par la Société d'agriculture de la Gironde. (Les demandes de renseignements et d'admissions au concours devront être adressées à M. Maxwell, 9, Cours du XXX Juillet, à Bordeaux, avant le 1"mai. Les concours éliminatoires auront lieu du 10 au 15 mai. Le concours défînitit le l®"" juin.) C. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque : 1° Feuille d'informations du ministère de l Agriculture^ n°^ 13 et 14; 2° Annuaire Compte rendu de la Société de secours mutuels des jardiniers du département de la Seine. Année 1895 ; 3" Résumé des leçons d'Horticulture (année 1895), suivi de la Fabrication du cidre, par M. Delaville aîné, professeur de la Société d'Horticulture de Beauvais. Brochure de 128 pages; 4° Les Arbres de la ville de Paris. Traité des plantations d'alignement et d'ornement dans les villes et sur les routes dépar- tementales, par M. A. Chargueraud, professeur d'arboriculture de la Ville de Paris. Ouvrage publié avec l'autorisation et sous les auspices de la Préfecture de la Seine. 1 vol in-8'' de 332 pages, orné de 333 figures noires ; 256 PROCÈS-VERBAUX. 5° Etudes sur la végétation dans ses rapports avec Vaération du sol. Recherches sur les plantations des promenades de Paris, par M. Louis Mangin. Brochure in-8° de 69 pages, avec 8 figures noires ; 6° Atlas des meilleures variétés de fruits à cidre ^ par M. A. Truelle. Vol. in-8'' de 88 pages, accompagnées de ^0 planches en couleur; 7° Quarante-septième livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture et de jardinage, par M. Nicholson, traduit, mis à jour et adapté à nos usages par M. Mottet; 8° Cinquième fascicule du Dictionnaire populaire d'Agricul- ture pratique, par MM. Gaston Percheron et Paul Dubreuil. Notes et rapports déposés sur le bureau : 4" La Canaigre {Rumex hymeiiosepalus), par M. leD'^ Trabut, membre correspondant de la Société; 2° Une maladie du Bégonia Rex occasionnée par un Néma- tode : VHeterodera radicicola, par M. Gh. Julien, maître de con- férences de pathologie végétale à l'École de Grignon; 3^' Rapport sur l'ouvrage de M. Anatole Cordonnier, Les engrais pratiques en Horticulture. M. Ernest Bergman, rappor- teur. Les conclusions du rapport demandant l'insertion dans le journal et le renvoi à la Commission des récompenses sont adoptées. Objets présentés pour être jugés par les comités : Au comité de culture potagère : Par M. Hédiard, 21, place de la Madeleine, Paris, des tuber- cules de ïopitanbour des Antilles [Maranta juncea). D'après le présentateur, ces tubercules sont désignés sous le nom à'Yérènes à Porto-Rico; ils sont comestibles et se mangent comme des Pommes de terre nouvelles; il sont surtout rechej'chés dans les colonies espagnoles (1). Des remerciements sont adressés à M. Hédiard. (1) Cette plante est en réalité le Calathea Allouia Lindl. [Maranta Allouya Aublet, Phrynium Altouya Roscoe, Monandrian plants of the Order Scitaminedef PI. 38, [Rédaction). SÉANCE DU 26 MARS 1896. 257 Au comité de floriculture : 1° Par M. Ghauvart, horticulteur, rueHaxo, 93, Paris, quatre boîtes de Pâqueretles comprenant les variétés Crête de Coq^ à pétales (ou à ligules planes), à fleu?'s blanches, à fleurs tuyautées variées. Ces plantes sont très belles et le comité propose de leur attribuer une prime de 2® classe. 2° Par M. Welker, horticulteur à la Gelle-Saint-Cloud, par Bougival (Seine-et-Oise), 1 pied de Pi'imula verticillata. Cette espèce intéressante est peu répandue; elle est remarquable par ses fleurs abondantes et d'un beau jaune. On la multiplie par graines; les plantes fleurissent l'année même du semis. Le président du comité dit qu'il a vu, dans les parterres du Muséum, un certain nombre de pieds en fleurs de cette Primevère. Une prime de 2® classe est demandée pour cet apport. S'' Par MM. Vilmorin, Andrieux et C'^, 4, quai de la Mégisserie, Paris, une collection de Cinéraires hybrides à fleurs striées variées. Les premières Cinéraires à fleurs striées ont été pré- sentées au comité par la maison Vilmorin en 1895; elles sont mises au commerce cette année. D'après une note qui accompagne ces plantes, cette nouvelle présentation a pour but de démontrer que cette race est bien fixée et déjà sensiblement améliorée. Les fleurs striées se repro- duiraient dans la proportion de 70 p. 100. Le comité propose d'accorder une prime de P^ classe pour cette intéressante présentation. 4° Par MM. Veitch et Sons, Royal Exotic Nurseries, Chelsea, Londres, des fleurs de Primula acaulis, provenant de plantes cultivées en pleine terre, à l'air libre et sans abri, présentées pour montrer toute une série de tons nouveaux pour cette espèce de plante, lesquels varient du bleu pâle au bleu foncé. Ces fleurs, aux coloris si remarquables, excitent au plus haut degré l'intérêt des membres du comité. Une lettre sera adressée à MM. Veitch pour les prier d'envoyer, pour la prochaine séance, un pied en fleurs, de manière à ce que l'on puisse se rendre exactement compte de l'importance de cette remar- 258 PROCES-VERBAUX. quable obtention et accorder une récompense en rapport avec sa valeur. 5° Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et- Oise), un Anthurium Scherzerianum, var. cymbiforme, c'est-à- dire à spathe en forme de nacelle. Cette variété nouvelle a été trouvée dans un semis; elle est bien franche et donne chaque année une floraison analogue. Cette plante remarquable par son feuillage et par ses belles inflorescences est présentée hors concours et à titre de curiosité. Le comité adresse à MM. Cappe de vifs remerciements. e*» Par M. Chéron, fabricant à Liancourt-Rantigny (Oise), des pots à fleurs en engrais aggloméré. M. Chéron met des pots à la disposition des sociétaires qui consentiraient à les expérimenter et à donner leur appréciation dans un rapport. V Par M. Thibaut, jardinier chez M. Libreck, un Chorizema Chandleri, remarquable par ses ûeurs extrêmement nombreuses et d'un brillant coloris. De vifs remerciements sont adressés au présentateur. Au comité des Orchidées : r Par MM. Dallemagne et C^% de Rambouillet (Seine-et-Oise), 1 Odontoglossum crispum, var. Trianœ ; \ 0. hybride, jaune; \ 0. crispum, var. Jumelianwn. Une prime de ]'^ classe est demandée pour l'ensemble du lot, avec félicitations pour VO. crispwn Jumelianum ; ^« Par MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage à Versailles. 1 Cattleya Trianxi, var. Marve, dédié à M^^' Marie Duval. Cette variété nouvelle a été trouvée dans une importation de 1893. D'après les présentateurs elle a déjà fleuri et son labelle a toujours eu la teinte bleu lavande qui la caractérise. On propose une prime de T^ classe pour cette belle plante. \ Odontoglossum Rœzli, var. fonnosum, fleurissant pour la deuxième fois et provenant d'une importation de 1894. (Prime de 1'^ classe.) i Odontoglossum Rossi, var. majus perfectum et 1 0. Rossi majus violaceum superbum. (Remerciements.) SÉANCE DU 26 MARS 1896. 259 1 Odontoglossum supposé hybride des 0. triumphans et scep- tynim. (Prime de 3^ classe.) i Groupe d'Orcliidées comprenant: Odontoglossum crispum^ Cattleya Trianœi ; Cypripedium Boxalli^ C. Laivrenceanum, C . Charlesworthiruberrimum: Dendrobium Wardia7ium, D. Lowi ; Phalœnopsis Schilleriana. (Prime de %^ classe.) ' 3° Par M. Gardoso, 31 boulevard Beauséjour, Paris, 1 Cypri- pedium Haynaldianum et un Cœlia. (Remerciements.) i" Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et- Oise). Une superbe variété nouvelle de Cattleya Trianœi qu'ils désignent sous le nom de Semontensis et qui présente des fleurs d'une ampleur extraordinaire. Un certificat de mérite de \^^ classe est demandé pour récompenser cet apport; Les mêmes présentateurs montrent 1 Odontoglossum qu'ils considèrent comme un hybride naturel et pour lequel on propose l'attribution d'une prime de 2^ classe. 5° Par M. Opoix, jardinier-en-chef au Palais du Luxembourg. \ Cymbidium Lowi portant 3 tiges florales et à fleurs d'un coloris très vif. (Prime de 2^ classe.) 6° Par M. Lesueur, horticulteur à Saint-Gloud (Seine- et-Oise), 1 Odontoglossum triumphans, 1 Mesospinidium vulcanicum gran- diflorum et 1 Odontoglossum Alexandrse^ var. de Pacho. Une prime de f^ classe est demandée pour l'ensemble du lot, remar- quable comme bonne culture : 7° Par M. Ragot, de Villenoy-Meaux, 1 Cattleya Luddeman- niana, 1 Cœlogyne Sanderiana et 1 Cattleya Trianœi, var. Schrœderiana. On propose l'attribution d'une prime de 1'® classe pour Tensemble de ce bel apport, avec félicitations pour le Cattleya Luddemanniana qui est superbe ; 8° Par M. Ghéron, fabricant de pots à fleurs en engrais agglo- méré, à Liancourt-Rantigny (Oise), des paniers à Orchidées présentant une dose d'acide phosphorique garantie être de 17 p. 100. Le comité vote des remerciements à M. Ghéron en attendant que des expériences viennent donner des indications précises sur la valeur des objets présentés. 260 PROCÈS- VERBAUX. Au comité d' arboriculture fruitière : \'' Par M. Testard, de Senlis (Oise), 1 Cerisier en pot portant des fruits à maturité. Les fruits sont très beaux pour la saison et le comité propose d'attribuer une prime de l'® classe pour cet apport. 2° Par M. B. Maumy fils, 7, place du Marché à Guéret (Creuse), 2 Pommes et 1 Poire à déterminer. La Poire est le Bésides vété- rans; l'une des Pommes est la Reinette dorée; l'autre, inconnue, de couleur rouge, est notée bonne; 3° Par M. Croux, pépiniériste à Châtenay (Seine), 31 Pommes de collection ; fruits conservés. Une commission sera nommée pour examiner ces fruits et en faire l'objet d'un rapport, après dégustation. Au comité des industries horticoles : 1° Par MM. Chéron, à Liancourt (Oise), des pots à fleurs en engrais aggloméré. Une commission composée de MM. Wiriot, Lavoivre, et Gennari a été nommée pour en faire l'examen ; 2" Par M. Aubry, rue Vieille-du-Temple, à Paris, un piège à Guêpes. Une commission composée de MM. Besnard, Poulailler et Gochu aété nommée et donnerason appréciation dans un rapport. Les propositions des comités, relatives aux récompenses à accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées. MM. Vilmorin-Andrieux et C'®, Opoix, Testard, abandonnent leurs primes au profit de la Société. M. le Président adresse de vives félicitations au comité des Orchidées dans lequel les présentations se font chaque jour plus nombreuses et plus intéressantes. Il est heureux d'apprendre à l'assemblée que l'arrêté modi- fiant les conditions de la circulation des produits horticoles sur le territoire français vient de paraître (1). Il propose d'adresser (1) Voir le texte de cet arrêté, p. 249. SÉANCE DU 26 MARS 1896. 261 à M. le ministre de l'agriculture les remerciements de la Société qui s'est mise à la tête du mouvement pour obtenir ces modifi- cations et qui a aujourd'hui la grande satisfaction de voir ses efforts couronnés de succès grâce à la bienveillance qu'elle a rencontré en haut lieu. Sur la proposition de M. le Président, l'assemblée vote, à l'unanimité, l'adresse suivante que le bureau est chargé de faire parvenir à M. le ministre de l'agriculture ; (( La Société nationale d'Horticulture de France adresse à M. le ministre de l'agriculture ses plus vifs remerciements pour la sollicitude dont il a fait preuve à l'égard des intérêts horticoles en provoquant d'importantes améliorations au régime des trans- ports des végétaux en France. » M. Julien prend la parole pour analyser une note qu'il a déposée sur le bureau et quia trait à la maladie du Bégonia Rex, Cette maladie, dit M. Julien a été signalée en 1892, par M. Louis Cappe (journal Le Jardin, p. 281). Les Bégonia cul- tivés à l'Ecole deGrignon étant atteints par cette même maladie, il a cherché à déterminer la nature exacte du parasite auquel elle est due, de manière à pouvoir lutter efficacement contre lui. En examinant avec soin de nombreuses tubérosités qui existaient notamment sur les racines des pieds dépérissants, il a pu établir que ce parasite est un nématode, V Heterodera radicicola, qui d'ailleurs vit sur un grand nombre d'autres plantes. On peut combattre cette maladie par des fumigations à la nicotine, qui ont donné de bons résultats à MM. Cappe et fils. M. Julien préconise aussi Timmersion des racines porteuses d'anguillules, dans l'eau ordinaire. Un séjour de vingt-quatre à quarante-huit heures serait à son avis suffisant pour tuer tous les individus non enkystés. Naturellement des applications à diverses époques seraient nécessaires pour pouvoir atteindre les animalcules à l'état de vie active. L'orateur pense qu'en prati- quant de sérieux arrosages deux jours durant, par mois, sur les plantes infestées, on réussirait à se débarrasser de cet ennemi» (Applaudissements.) 262 PROCÈS-VERBAUX. M. Louis Cappe demande la parole à propos de la communi- cation qui vient d'être faite. La maladie étudiée par M. Julien est, dit-il, différente de celle qu'il a observée sur les Bégonia, laquelle est occasionnée par une sorte de Thrips qui vit sur les feuilles. On détruit ce parasite par des fumigations à la nicotine. M. Louis Mangin résume devant l'assemblée les résultats de ses recherches sur les plantations des promenades de Paris établissant les rapports de la végétation avec l'aération du sol : Sur l'aération du sol DANS LES promenades ET PLANTATIONS DE PaRIS, La perméabilité du sol est, à un double point de vue, une des conditions nécessaires à la végétation ; d'une part, elle assure un renouvellement d'air suffisant pour favoriser la croissance et ia multiphcation des racines; d'autre part, elle favorise la circula- tion de l'eau et empêche la stagnation si préjudiciable à beau- coup de plantes. Dans les sols agricoles, le sol, sans cesse ameubli par les tra- vaux de culture, demeure toujours perméable; dans les sols forestiers, la nature même de l'humus qui le constitue est favo- rable à une circulation d'eau et d'air suffisante, aussi les recherches de Boussingault et Lewy, d'Ebernaayer, de Schlœsing fils, de Risler ont elles accusé, dans ces divers sols, une faible quantité d'acide carbonique et une proportion d'oxygène voisine de 19 ou 20 p. 100. On n'a donc pas à redouter, dans ces sols, l'influence fâcheuse d'un excès d'acide carbonique, influence signalée par de Saussure, Bœhm et Jentys. Dans les plantations des villes, les conditions sont tout autres; non seulement le sol dans lequel croissent les racines des arbres n'estjamais remué, mais encore il est exposé au tassement résul- tant d'une circulation importante, ou recouvert d'un revête- ment imperméable qui ne laisse, pour la circulation de l'air, que la faible surface offerte par les grilles disposées au pied des arbres. SÉANCE DU 26 MARS 1896. 263 Il y a lieu de se demander si, dans ces conditions, l'aération du sol est suffisante. Cette question n'ayant été jusqu'ici ]'objet d'aucune recherche, je me suis proposé de la résoudre et je viens résumer brièvement les résultats d'une série d'observations faites, l'année dernière, dans un certain nombre de plantations de Paris et dans le Jardin du Luxembourg pris comme terme de comparaison. Laissant de côté la description de l'appareil et delà méthode employée, je me bornerai à appeler l'attention sur les points suivants : 1° Les sols tassés sont moins aérés que les sols bitumés. Ce résultat est mis en évidence par les chiffres suivants: LIEU DR LA PRISE d'aIR DATE PROFÔNDEE carS^e OXYGÈNE MARONNIERS. Soh bitumés avec grille. mètres p. 100 p. 100 ( ^Q ( 0.50 0.00 20.60 \ 28 mars < Boulevard Saint-Germain ,\ ^0.90 0.00 20.37 / . . ( 0.48 0.18 20.07 \ 3 mai. . -^ „ _ _ . Parvis Notre-Dame .... 25 avril . 0.75 1.15 19.78 0.50 0.00 20.66 0.90 1.04 19.72 Sols tassés 'ians grille. Avenue d'Antin ibourg . . 29 avril. ( 0.40 ( 0.75 4.87 4.80 15.14 15.29 ^ 22 mai . 0.55 5.58 15.70 ' ( 22 mai . 0.60 5.44 15.64 PLATANES. Sols bitumés avec grille. Boulevard Saint-Martin 0.50 0.00 20.78 0.90 0.60 20.12 264 PROCÈS-VERBAUX. Sols tassés sans grille. ( 0.50 5.31 16.04 Boulevard Port-Royal ... 9 mai. . | ^ ^^ ^^^^ ^.^^3 ORMES. Sols bitumés avec grille. Boulevard Saint-Michel . . 3 juillet. \ ^' ^^ ^' ^„ ^^"^^ Sols tassés sans grille. Avenue des Champs-Elysées. 21 mai . \ „ .50 5.33 16.26 .90 5.84 15.93 2° L aération des sols couverts -par le bitume est moindre que celle des sols protégés par une grille. Si le sol protégé par le bitume est soustrait au tassement, le renouvellement de l'air, ne pouvant s'opérer que par la faible surface couverte par la grille, peut parfois devenir assez faible. Je citerai à ce sujet les chiffres suivants : ( 20 mai. Boulevard) du Palais. 23 juillet.< Boulevard^ .^^^^ Diderot. ^ CONDITION de la prise d'air. [ ■ROFOSDECR ACIDE carbonique. OXYGÈNE ORMES. mètres p. 100 p. 100 Sous la grille . . 0.45 0.90 2.01 2.62 16.82 16.78 Sous le bitume ai 0.36 3.81 15.33 1™,15 du bordde^ 0.65 3.60 1^.74 la grille. ) 0.90 3.19 15.86 Sous la grille . . 0.50 0.70 1.03 1.82 17.86 17.05 Sous le bitume à) 0.35 0 . 70 10.20 9.09 5.67 7.16 1 mètre du bord> de la grille. ) ROBINIER. Sous la grille . . .j 0.50 0.70 2.71 3.77 17.70 16.25 Sous Te bitume . . 0.35 4.94 14.91 SÉANCE DU 26 MARS 1896. 265 3° Dans des sols semblables, Varrosage par les cuvettes situées au pied des arbres, diminue la j)erméabilité de la terre. L'arrosage par Jes cuvettes situées au pied des arbres a sou- vent l'inconvénient de déterminer une sorte de colmatage dans les régions superficielles ou à une certaine profondeur, et la circulation de l'air est ainsi notablement ariioindrie. L'exemple suivant met ce fait en évidence. LIEU DATE ÉTAT DU SOL. PROFONDEDR catbonïï OXYGÈNE mètres p. 100 p. 100 Sol compact très ) 0.45 0.96 19.17 perméable. . . J O.oo i.l2 19.18 Sol compact peu ] perméable, ra- / 0.50 3.23 16.71 réfaction consi- ( 0.80 5.31 13.85 Place 1 du I 23 juillet.< Chàtelet. > V dérable . . , A" L'aération du sol est très inégale dans les plantations des promenades de Paris. En certains points elle est suffisante ; en d'autres, elle est faible ou même parfois nulle. Dans certaines régions, le sol est aussi bien aéré que les sols agricoles les mieux travaillés, car la proportion d'acide carbo- nique atteint à peine 1 à 1,5 p. 100 et la quantité d'oxygène oscille entre 19 et 20 p. 100 : je signalerai dans ce cas le boule- vard Saint-Michel, bjulevard Saint-Germain, boulevard de la Contrescarpe, le boulevard du Temple, la place du Parvis-Notre- Dame, le Marché aux Fleurs, etc. En d'autres points trop nombreux, l'aération du sol estincom- plète, la quantité d'acide carbonique, ordinairement égale à 4 ou 5 p. 100, atteint souvent 7 à 8 p. 100 et même 13, 16 et 24 p. 1 00 ; la proportion d'oxygène oscille entre 1 4 et 1 o p. 1 00 ; elle descend à 10, à 8 p. 100 et même à 3 et à 0 p. 100. Le boulevard du Palais, certaines régions du boulevard Mont- parnasse, du boulevard de Port-Royal, du quai d'Orsay, des Champs-Elysées sont très mal aérés. En particulier au boule- vard du Palais, en face la Préfecture de police, je n'ai pas trouvé d'oxygène dans le sol recouvert par le bitume, à \ mètre du bord de la grille. 18 266 PROCES-VERBAUX. On le voit, l'aération du sol n'est pas toujours suffisante dans certaines régions des promenades de Paris, et si l'on songe que de nombreuses causes de dépérissement, inhérentes au séjour des villes, viennent encore affaiblir la végétation déjà languissante, on conviendra que le défaut d'aération doive attirer particulière- ment l'attention. On s'est préoccupé, sans avoir de données précises sur l'impor- tance de l'aération du sol, de remédier aux inconvénients que présente, pour la végétation, un sol qui n'est jamais remué ou ameubli. Parmi les systèmes employés, nous n'avons à signaler que les drainages d'arrosement réalisés, à 0 ™,50 de profondeur, par un réseau de tubes en poterie ou par une série de rigoles en bois (système flamand). Le premier système est très défectueux, car les tubes en poterie sont brisés ou bouchés au moment oîi ils devraient servir, le second système est meilleur, mais il est d'une application trop récente pour qu'on puisse juger de sa valeur. En tout cas, dans les remplacements qui se produisent au milieu des anciennes plantations, il n'y a souvent aucun système de drainage. En outre, jamais le drainage des parties profondes n'est réalisé et, comme le sous-sol est souvent imperméable, les arbres sont plantés dans de véritables caisses dépourvues de tout moyen d'aération et d'écoulement des eaux. Le problème de l'aération du sol et, conséquemment de la cir- culation de Teau, a reçu, à Vienne (Autriche), une solution ingé- nieuse dont nos praticiens pourraient s'inspirer. Les tranchées ou les trous dans lesquels sont plantés les arbres renferment des troncs d'arbre (Pin ou Mélèze) dont les bases viennent s'engager dans les tubes en poterie servant à l'amenée de l'eau et situés dans l'intervalle des arbres. L'eau d'arrosage est versée dans un regard situé à égale dislance de deux arbres et après avoir rempli les tubes en poterie, elle pé- nètre dans la terre en glissant le long des troncs d'arbre. Dans les premières années de la plantation, le sol n'est pas encore tassé et la circulation de l'eau est facile. En outre, les racines trouvant, à la surface des troncs d'arbre, une humidité constante, SÉANCE DU 26 MARS 1896. 267 se développent en grande quantité autour de ceux-ci et y forment un lacis très serré. Lorsque plus tard la perméabilité du sol diminue par le tassement, la substance ligneuse se décom- pose et laisse une masse qui devient d'autant plus spongieuse que la durée de la plantation s'accroît davantage ; la circulation de l'eau est donc toujours assurée, sans qu'on ait à craindre d'ob- struction, puisque c'est la substance ligneuse ou la masse résul- tant de sa décomposition qui sert de véhicule à l'eau. En résumé, l'absence de drainage des parties profondes, l'exis- tence d'un drainage d'arrosement défectueux dans les anciennes plantations, qui oblige à amener l'eau par les cuvettes situées au pied des arbres, sont des causes de dépérissement qui, jointes au tassement produit par une circulation importante, ou à l'existence de revêtements bitumés, diminuent dans une très grande proportion la perméabilité du sol. L'atmosphère de ce dernier, devenue stagnante, s'appauvrit en oxygène, s'enrichit en acide carbonique, et les arbres sont exposés à l'asphyxie ou à la pourriture des racines causée par les anaérobies qui pul- lulent dans le sol. Après cette communication, M. L. Mangin offre à la Société le mémoire qu'il vient de résumer, et intitulé Etudes suj" la végéta- tion dans ses rapports avec i aération du sol. — Recherches sur les plantations des promenades de Paris. Extrait des Annales de la Science agronomique française et étrangère. — V^ série, t. II, 1896. M. le Président apprend à l'assemblée que M. Schneider, membre correspondant de notre Société, vient d'être nommé chevalier du Mérite agricole, M. Schneider qui est un de nos compatriotes, est l'un des chefs de la maison Veitch, de Ghelsea; il est connu par ses nom- breuses et intéressantes publications horticoles et aussi comme président de la Société française d'Horticulture de Londres qui rend tant de services à nos nationaux. Celte nouvelle est accueillie par de chaleureux applaudissements. L'un de M\L les secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions de sociétaires et la séance est levée à 3 heures 45 minutes. ^268 NOMINATIONS.' NOMINATIONS SÉA^iCE DU 42 MARS 1896. MM. 1. Bern^isson (Adolphe), horticulteur, grainier-fleuriste, 34, route de Fontainebleau, Gentilly (Seine), présenté par MM. Hébrard (A.) et Lambert (E.). 2. Cazin (Albert), juge au tribunal civil de Compiègne, rue des Cor- deliers, à Compiègne (Oise), présenté par MM. de Maintenant et Bellair. 3. Chéron (Jean-Baptiste), propriétaire, à Liancourt-sous-Clermont (Oise), présenté par MM. Opoix (0.) et Bultel (G.). 4. Delmasure (Auguste), grands établissements d'horticulture de Roubaix-Tourcoing, à Tourcoing (Nord), présenté par MM. P. Lavignasse et Chatenay (A.). 5. Faguet, à Chevreuse (Seine-et-Oise), présenté par MM. Jobert (Maxime), Perrier et Fichot (Gh.). 6. Gallot (François), jardinier chef chez M'^^ Hachette, au Plessis- Piquet, près Sceaux (Seine), présenté par MM. Bourré et Bauer. 7. Gluck (A.), consul général d'Haïti, à Paris, villa Beauséjour, à Louveciennes (Seine-et-Oise), présenté par MM. Lecointe et Sallier (J.). 8. GuiLLEMiNOT (Léou), aucieu négociant, 67, rue Madame, Paris, présenté par MM. Geibel et Opoix. 9. HouDART (Emile), horticulteur, 18, rue de Paris, à Bagnolet (Seine), présenté par MM. Viard, Ligner et Vitry (D.). 10. Lecœur, cultivateur, à Limours (Seine-et-Oise), présenté par MM. Hébrard (A.) et Hébrard (L.). 11. LiEM (G.), fabricant d'appareils d'arrosage, 72, rue de Bondy, Paris, présenté par MM. Bergman père et Bergman (Ernest). 12. NicoD (Charles-Auguste), fleuriste, 83, boulevard Saint-Michel, à Fontenay-aux-Roses (Seine), présenté par MM. Billiard (Alexandre) et Moreau (Félix). 13. PoLYSu (Georges), ingénieur chimiste, directeur de fabrique d'acide sulfurique et d'engrais chimiques du Mans, 74, rue des Charmes, au Mans (Sarthe), présenté par MM. Chatenay (A.) et'Huardi NOMINATIONS. 269 14. Savart (Charles), horliculteiir, 20, rue de Ménilmonlant, à Bagnolet (Seine), présenté par MM. Ligner et Vitry (D.). 15. TouGHET (Auguste, fils), jardinier, 32, avenue Brézin, à Garches (Seine-et-Oise), présenté par MM. Sallier et Demilly, 16. WuLVERYCK (Victor\ propriétaire, vice-pré;5ident de la Société régionale d'Horticulture du Nord, 113, avenue de Dun- kerqae, à Lille (Nord), présenté par MM. Saint-Léger et Cha- tenay (A.). Dame patronnesse. Gariel (M"*'), 83, boulevard Haussmann, Paris, présentée par MM. Huard et Vitry (D.j. SÉANCE DU 26 MARS 1896 1. AssAiLLY (M™« la vicomtesse d"), 12, rue Las-Cases, Paris, pré- sentée pas MM. Huard et Chatenay. 2. CouRAU (M°i« Ch.), 14, rue de la Garenne, Colombas (Seine), pré- sentée par MM.Gliatenay (Abel) et Defresne (H.). MM. 3. Gauthier (Jules), propriétaire, 104, rue de Rivoli, Paris, présenté par MM. Cayeux, Le Clerc, Chatenay (A.), Liger et Hoïbian. 4. GuYON DES DiGNÈREs (Raoul), cultivatcur d'QEillets, à Pierrefitte (Seine), présenté par MM. Hoïbian, Liger et Couturier (E.). o. MoRETTON (Philippe), fleuriste, 24, rue Marbeuf, Paris, présenté par MM. Cappe père et Cappe fils. 6. Roquet, marchand grainier, 2, quai de la Mégisserie, Paris, pré- senté par MM. Bornet (D''), Opoix et Hariot. 7. RÉGNIER (Charles), chef de culture chez M. Hahn, 6, quai du Quatre-Septembre,à Boulogne (Seine), présenté par MM. Bornet et Hariot. -70 NOTES KT MÉMOIRES. NOTES ET MEMOIRES Rappel d'anciennes expériences sur la culture des plantes dans la mousse (1), par M. le D"" D. Clos, correspondant de la Sociélé. La Société nationale d'Horticulture de France a reçu à diverses reprises des communications afférentes à la culture des plantes dans la mousse, et notamment en 1881, de la part de M. Emile Chaté (séance du 11 août), et de M. Bach (séance du 13 octobre (2). Mais, dans les Mémoires cT histoire ?i«f?-tre//e de Charles Bonnet, formant le tome troisième de la collection complète de ses œuvres (édit. de Neuchâtel, 1779-1783, 18 vol. 8"), il en est deux, remontant juste à un siècle et demi, sous ce titre : Expériences sur la végétation des plantes dans d'autres matières que la terre et principalement dans la Mousse, pp. 203-262. La Société me permettra de les rappeler ici brièvement. (( L'idée de faire venir des plantes dans la Mousse, dit le savant naturaliste et philosophe de Genève, n'est pas de moi; c'est une découverte qui a été faite à Berlin, et dont j'ai été informé par une lettre de M. Formey de l'Académie des sciences de cette ville à une personne de ma connaissance,..; ce fut sur la fin d'avril 1746 qu'on me fit part de cette lettre; je ne différai point à répéter l'expérience... Dès le commencement de mai, je remplis donc de Mousse plu- sieurs vases de différentes grandeurs : dans les uns je semai du Blé, de l'Orge, de l'Avoine, des Pois, des Haricots; je plantai dans les autres des boutures de vigne. J'eus soin de faire la [\) Déposé le 13 février 4896. (2) Voir ce Journal, pp= 502-504, 648-650, et aussi le numéro de janvier 1896, où il est question, pp. 91-93, du Greffage de la Vigne dans la Mousse sans ligature. LA CULTURE DES PLANTES DANS LA MOUSSE. i271 même chose dans des vases pleins déterre, afin de pouvoir juger delà différence des progrès et des produits. En moins de huit jours, l'Orge semé dans la Mousse avait crû de deux pouces; les autres graines levèrent pareillement et firent beaucoup de progrès, le Blé seul ne réussit pas... La différence entre les progrès des graines semées dans la Mousse et ceux des graines semées dans la terre, ne fut pas d'abord bien sensible; mais elle le devint davantage par la suite; elle se fit surtout remarquer dans les Haricots; ceux de la Mousse devinrent, à mon grand étonnenient, beaucoup plus beaux que ceux de la terre... » TABLE DE COMPARAISON Temps de maturité. Mousse. Terre. Phaseoles. Le 13 août. Le 18 août. Pois . . . Le 29 juillet. Le 23 juillet. Orge ... Le 14 et le 30 septembre. A la fin d'août et le 14 sept. Avoine . . Le 17 août. Le 22 juillet. Produits d'un f/rain. Muiisse. Terre, Phaseoles . 7 ;; Pois 14 7 Orge 03 32 Avoine. 00 36 Longueur de la plus grande tige. Mousse. Terre. Pois 3 pieds i pouce. 2 pieds 0 pouces. Orge 1 pied 6 pouces. 1 pied 8 pouces 1/2. Avoinr 1 pied 9 pouces. 1 pied 6 pouces. y ombre de tuyau jj sortis d'un grain. Mousse. Terre. Orge 10 2 Avoine 6 3 11 résulte de ce tableau : « 1 ° que les graines qui ont été semées dans la Mousse parviennent plus tard à maturité que celles qui 272 NOTES ET MÉMOIRES. ont été semées dans la terre; 2° que les tiges de celles-là sont communément plus longues que les tiges de celles-ci ; 3" que chaque grain des premières pousse un plus grand nombre de tuyaux que chaque grain des dernières ; 4" que le produit de celles-là est aussi plus considérable que le produit de celles-ci. » Mais l'auteur se hâte d'ajouter que ce serait pécher contre la logique que de tirer des conclusions générales d'une seule expé- rience, et qu'il se propose de répéter ces essais dans la suite et d'en mieux assurer le succès. Il fait remarquer qu'une des qualités de la Mousse est de retenir longtemps l'humidité et de n'en rete- nir que ce qui est nécessaire pour la végétation, ajoutant : la Mousse, quelque pressée quelle soit, donne toujours un libre accès à Vair dans son intérieur. On a beau arroser la Mousse fréquem- ment, il ne lui arrive point comme à la terre de se durcir. Par une suite du même principe, les racines doivent pénétrer beaucoup plus aisé?nent la mousse que la terre ; elles doivent s'y diviser et s'y subdiviser davantage. « J'invite surtout les Fleuristes à semer dans la Mousse ; elle m'a donné des Œillets aussi beaux que ceux qui ont été nourris delà meilleure terre et dont l'odeur était extrêmement relevée. Je pense que la plupart des Oignons s'en accommoderont ; j'en juge par les essais que j'ai commencé de faire sur ceux de Tubéreuse, de Hyacinthe, de Tulipe, de Narcisse et de Jonquille. J'ai aussi mis à la même épreuve la Renoncule et l'Anémone... les fleu- ristes peuvent se promettre d'obtenir de la Mousse de nouvelles variétés. Reprenant plus tard ces expériences, Bonnet écrit de la Tubé- reuse : « Je vis cette plante s'élever dans la Mousse pure à près de quatre pieds de hauteur, et y porter quarante cloches d'une beauté et d'un parfum admirables. Je n'avais jamais eu dans la meilleure terre d'aussi belles Tubéreuses... J'avais élevé dans de la Mousse pure un Poirier, un Prunier, un Cerisier, un Pécher. Tous ces arbres avaient paru s'y plaire; tous y avaient fait des progrès considérables ; et en 1754 j'eus le plaisir de cueillir sur les arbres des trois premières espèces de très bons fruits. Des Orangers qui languissaient dans la terre, reprirent dans la Mousse une nouvelle vie. » CAUSERIE SUR BISKRA ET SES EiNVIRONS 27o L'auLeiir fait remarquer que la décomposition de la Mousse employée s'opère au bout de deux ou trois ans, laissant ainsi des vides dans lesquels les racines sont à nu et en souffrance, et qu'il faut avoir soin de la presser de temps en temps, afin de lui conserver une certaine consistance, d'autant plus fortement que les plantes exigeront une terre moins légère ; enfin qu'il est bon de remplacer par de nouvelle Mousse le terreau provenant de la décomposition de la première. J'omets, pour cause de brièveté, et comme moins importantes, les expériences portant sur la culture de la Vigne dans la Mousse. Causerie sur Biskra. et ses environs, et sur LA PLAINE D'El-OuTAIA (1), par M. Léon Duval {Suite) (2). Parler de Biskra et ne pas parler du jardin de M. Landon serait un crime de lèse-horticulture; les voyageurs les moins enthousiastes, les moins connaisseurs en plantes ont maintes fois exalté leur admiration pour ce superbe jardin. En ce qui me concerne, j'avoue qu'aujourd'hui encore, à plus d'une année de distance, j'ai toujours devant mes yeux le spectacle grandiose de ces végétaux de la flore tropicale qui atteignent là des propor- tions énormes et dont certains sont de véritables raretés. Sur la route de Tougourt, M. Landon a créé ce parc plein d'ombre et de calme où l'eau coule avec une abondance et un pittoresque charmant; les allées, savamment tracées, sont bordées de Bam- bous aux tiges élancées, de Bombax (Chorisia speciosa), de Dracœna, et d'une série de plantes variées, toutes plus charmantes les unes que les autres. Un délicieux petit bâtiment de style mauresque est envahi par un Bougainvillea^ dont les bractées, d'un rose éclatant, forment un bouquet que le soleil rend éblouis- (1) Déposé le 26 mars 1896. (2) Voir cahier de février, p. 112. 274 NOTES ET MÉMOIRES. sant, se détachant sur un fond de verdure légère formé de feuil- lage du Bamhusa aurea. A chaque pas on trouve un arbre intéressant, c'est le Figuier (les pagodes [Ficus religiosa), énorme, dont le tronc bizarre nous retient pendant de longs instants. Qu'on se figure de grandes draperies souples, légèrement ondulées, réunies en faisceaux; il est forr, difficile de décrire cet aspect et certes ces arbres doivent arrêter constamment les visiteurs, car leur aspect est bien étrange! Une large terrasse est plantée de Phœnix et de Gommier.-, on y jouit d'un coup d'oeil superbe sur l'oasis du vieux Biskra; de-ci de-là, des lonïïes d'Hibiscus Bosa sinensis, couvertes de leurs grandes fleurs rouges, jettent une note brillante sur le fond vert foncé de leur feuillage luisant. Des Lauriers-roses de 8 à 10 mètres de hauteur sont tout prêts à épanouir leurs nombreux bouquets de fleurs. Plus loin, ce sont des Metrosideros aux proportions énormes; des Musa de toute beauté dressent leur tige couronnée de feuilles d'une ampleur inusitée. Mais ce qu'il y ade plus remarquable, c'est sans contre- dit les Latania borbonica, qui ont ici une ampleur tout à fait surprenante, et dont le feuillage, d'un vert intense, a pris des dimensions considérables qui les fait ressembler à des plantes cultivées en serre chaude. C'est tout à fait curieux de voir ces beauxPalmiers, sans aucune tache, frais, vigoureux et de forme parfaite, émerger du fouillis des grands arbres comme d'im- menses écrans. Les Cocos n'y sont pas moins beaux, nous y avons admiré quelques exemplaires de Cocos Datil, d'une force peu commune et d'une vigueur telle qu'ils laissent derrière eux tout ce que nous avons vu jusqu'à présent. Leur frondaison énorme, d'un vert intense, forme un bouquet compact de 25 ou 30 longues feuilles gracieusement arquées. C'était pour nous un ravis- sement dont nous ne pouvions nous lasser, et nous y sommes revenu à plusieurs reprises. En somme, ce jardin très visité, très admiré, est une des plus belles choses qu'on puisse voir dans ce coin d'Algérie créé par un homme de beaucoup de savoir et de goût. Tel qu'il existe actuellement, il jouit d'une réputation universelle qui ne fait que croître et avec raison; il nous sera CAUSERIE SLR BISKKA ET SES ENVIRONS 275 ici permis d'adresser une prière à M. Landon, qui a déjà tant fait pour la science et pour l'horticulture en créant cet admirable Eden : c'est d'achever son œuvre en plantant encore à Biskra d'autres végétaux qui pourront y prendre de belles proportions notamment dans le genre Palmier. 11 y aura là de bien belles expériences à tenter et ce serait bien intéressant pour les horti- culteurs de l'Europe, et même du monde entier, de pouvoir trouver à Biskra des points de comparaison sur la végétation de certains végétaux, étant donné que tout s'y prêterait admira- blement : climat, sol, eau, etc., sans compter l'extrême amabi- lité du propriétaire^, qui est devenue proverbiale, et auquel, en notre nom personnel, nous adressons ici nos plus sincères remerciements et nos félicitations chaleureuses pour le plaisir que nous avons trouvé à passer de longues heures dans son idéal paradis de Biskra. Quitter Biskra sans monter au col de Sfa, cela n'est guère possible, car c'est de ce point qu'on a la satisfaction de voir l'horizon s'étendre et se fondre dans une buée transparente don- nant absolument l'illusion de la mer. Cette impression est telle- ment vive et tenace que, même devant la réelle impossibilité du fait, on persiste quand même à en ressentir l'impression; du reste, nos braves troupiers d'Afrique l'ont éprouvée bien avant nous, il y a quelque quarante ans, à ce point qu'il fallut leur faire faire une longue étape pour les convaincre de leur erreur. De ces hauteurs, l'œil du voyageur peut emhi'asser un vaste panorama, dont la grande plaine d'El-Outaïa est le sujet prin- cipal. Cette plaine de 30,000 hectares, paraît fermée de tous côtés par des montagnes; en réalité, l'erreur n'est pas grande, car on y pénètre au nord par une vallée très étroite, celle de rOued-El-Kantara, et l'on n'en peut sortir que par une, appelée le Col des chiens. Cette admirable plaine est peu connue de la plupart des Eu- ropéens, et il nous est très agréable de pouvoir donner quel- ques détails qui seront sans doute utiles, dans l'avenir, à ceux qui désireront diriger leurs pas dans ce pays si beau ou à ceux qui voudraient y tenter la fortune... La plaine d'El-Outaïa voit déboucher l'Oued Bogatou qui sort 276 NOTES ET MÉMOIRES. de gorges très profondes vers l'est. L'Oued Bogatoii vient des environs de Beni-Ferrah, qui est bien un des villages les plus curieux qu'il soit possible devoir; en eiïet, on y remarque des jardins étages sur une longueur de 4 ou 5 kilomètres, il y a là de nombreuses sources d'eau fraîche, qui servent à irriguer en été ces jardins, dont le pays avoisinant, quoique riche, a un aspect sauvage et produit un contraste frappant avec ces superbes jar- dins. Quoique Beni-Ferrah soit seulement à 50 kilomètres de Biskra^ il y pleut fréquemment, et il y neige même, tandis que dans la grande plaine d'El-Outaïa, située à environ 30 kilomètres, il y pleut rarement et il n'y neige jamais. Les eaux de l'Oued Bogatou n'arrivent dans la plaine qu'à la suite d'orages ou de fonte de neige, et cependant il y a de l'eau en tout temps. Les terrains irrigables par les eaux de cet Oued sont ense- mencés chaque année en Orge, Escourgeon et en Blé; il suffit de remuer un peu la terre et qu'une crue survienne pour ense- mencer, et avec quelques pluies au printemps, la récolte est splendide; elle tient même du prodige! Et dire que la quantité de terrain arrosé n'est guère que de 500 hectares attenant pour partie à la halte du chemin de fer, appelée Ferme-Dufour. Ces terrains sont cultivés par des Arabes appelés Ouled-Zian^ ceux-ci vivent sous la tente. Rien n'est plus beau que la vallée de l'Oued Abdi, qui se trouve à côté et au-dessous. Cet Oued prend sa source dans les sommets de l'Aurès et sa vallée est superbe lorsqu'on la parcourt à l'automne ; alors le lit de l'Oued est à sec, et à droite et à gau- che se trouvent de magnifiques jardins sur une longueur de près de 50 kilomètres. Ces jardins, admirablement cultivés, sont irri- gués au moyen de l'eau de sources jaillissant au bord de la rivière et fort habilement captées par les Romains! Des villages régulièrement bâtis en pierres à flanc de coteau, correspondent à chaque source et sur chaque rive; les jardins contiennent, comme légumes, des Melons, des Courges, des Piments, des To- mates, des Oignons et des Pommes de terre. Comme arbres, des Abricotiers séculaires, des Pêchers, des CAUSERIE SUR BISKRA ET SES ENVIRONS 277 Noyers, des Figuiers, des Grenadiers, des Oliviers, des Mûriers et le tout littéralement envahi, couvert de Vignes aux grappes rouges et vermeilles, de l'effet le plus splendide ! Nous n'en finirions pas, si nous voulions tout vous dire sur cette plaine d'El-Outaïa, et de cette région véritablement mer- veilleuse. Nous vous étonnerons sans doute quand nous vous dirons que son sol est formé d'une couche d'alluvions à base de calcaire, d'une épaisseur moyenne de 10 à 12 mètres. Les puits, d'une profondeur de 15à 18 mètres, donnent une eau excellente et fraîche, tandis qu'à Biskra l'eau des puits est à 35 mètres avec une température de 30 degrés. Si on voulait dépenser seulement quelques milliers de francs, pour le barrage, on aiigmenterait le débit de l'eau de plus du double. Car il paraît certain que du temps des Romains, la plaine entière était cultivée et par conséquent irriguée. En résumé, Biskra et ses environs constituent une contrée excessivement intéressante et digne de toute l'attention des pouvoirs publics comme aussi des courageux Français qui cher- chent souvent ailleurs ce qu'ils ont tout près. Si notre très mo- deste causerie pouvait tomber sous les yeux de ces braves et excellents compatriotes trop enclins à croire que pour coloniser il leur faut aller bien loin au delà des grandes mers, et les déci- der à jeter les yeux sur cette partie de l'Algérie, nous serions bien heureux d'avoir pu contribuer à la prospérité toujours croissante de notre belle colonie. Qu'on nous permette, avant de terminer, de remercier de tout notre cœur, notre excellent ami, le capitaine Baronnier, car c'est à lui que nous devons les nom- breux détails concernant les pays dont nous venons de causer, et sur lesquels nous attirons tout particulièrement l'attention de nos compatriotes. 278 RAPPORTS. RAPPORTS Sur les parcs de Dulamon et de Bourran, créés par M. L. Le Breton, architecte-paysagiste, a Orléans (Loiret). M. EuG. Deny, rapporteur. La Société nationale d'Horticulture de France m'a fait l'hon- neur de me désigner, au mois d'octobre dernier, pour aller exa- miner et donner mon appréciation sur les importants travaux de deux parcs de la région bordelaise, exécutés par notre col- lègue, M. L. Le Breton, architecte-paysagiste. Je devais, dans cette visite, me réunir à d'autres délégués de Bordeaux, et former avec eux la commission d'examen. Cette commission fut ainsi composée : MM. Martin-Cahuzac, président de la Société d'Horticulture de la Gironde, de Treyeran, vice-président de ladite Société, et tous deux membres de la nôtre ; MM. Obissier, trésorier de la Société de la Gironde, Jansen, jardinier-chef de la ville de Bordeaux, Wideman, délégué de la Société philomathique de Bordeaux, E. Deny, votre délégué, chargé du rapport de la commission. n est toujours agréable de pouvoir constater la marche pro- gressive de l'art des jardins, et l'intérêt qui lui est porté en France depuis un demi-siècle. Aussi est-ce avec un plaisir nou- veau que nous parlerons des deux parcs que nous avons eu le plaisir de visiter. L'évolution constante de l'art des jardins, qui semble main- tenant avoir mis à notre portée les éléments nécessaires à l'éta- blissement définitif des principes à observer, a été marquée par une période très intéressante. Cette période est celle qui a pré- cédé l'exécution des grands travaux d'embellissement de la ville de Paris, et qui a mérité d'être appelée la seconde Renaissance de l'art des jardins. (4) Déposé le 13 février 1896. SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 279 Elle eut comme principaux interprètes les paysagistes habiles que M. Alphand, alors chargé de la direction générale des tra- vaux, sut s'adjoindre comme collaborateurs. Le genre nouveau, préconisé par ces premiers apôtres de Tart paysager moderne, avait été lancé dans la voie qu'il devait suivre désormais, par G. Thouin qui, en 1819, publia un ou- vrage resté depuis le document le plus caractéristique des ten- dances de l'époque. Depuis, la civilisation a contribué à donner à toute chose une tournure nouvelle. Avec la propriété de plus en plus restreinte, on chercha à donner aux jardins un carac- tère plus conforme à nos goûts et à nos besoins. D'intéressantes études faites dans cette voie, ont fait naître de nouvelles idées qui, épurées et mises ( n jjratique par quel- ques-uns, ont servi à fîxfr définitivement la méthode nouvelle, celle qui consiste aujourd'hui à réunir, dans un espace relative- ment restreint, les scènes les plus variées, réservées exclusive- ment autrefois aux grands domaines. Cet assemblage de choses contribua surtout à mettre en harmonie le tracé des allées avec les piincipaux tableaux du paysage. On remplaça le luxe des décorations architecturales qui trô- naient autrefois dans les jardins riches, par des décorations florales et des plantations exotiques bien plus riches encore. De même les édicules à silhouette pittoresque prirent place dans nos scènes paysagères et servirent à les orner. Les importants travaux d'embellissement qui eurent lieu à Paris à partir de 1852, trouvèrent un écho en province. C'est là que nous trouvons M. Le Breton commençant ses essais et s'ins- pirant des idées de ses devanciers. Gomme nous le verrons plus loin, le caractère prédominant des œuvres de M. Le Breton se ressent beaucoup du tracé pré- conisé par Thouin. Les deux parcs que nous avons eu le plaisir de visiter, sont d'une grandeur de conception remarquable. Leur auteur a pu donner libre cours à son talent d'artiste, sans être arrêté par toutes les considérations secondaires qui entravent souvent les plus heureuses conceptions. Le parc de Dulamon, près Blanquefort, arrondissement de 280 RAPPORTS FiG. 7. —PARC DE DLL AM ON, a " « ô«v' «a> - - - SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 281 Bordeaux, a une superficie de 80 hectares environ. Cette pro- priété s'étend sur le flanc d'un coteau et sur un plateau peu élevé. Les ressources naturelles du lieu ont sensiblement facilité la tâche du paysagiste qui, nous le verrons, a su tirer parti de tout ce qui pouvait contribuer à rendre le parc intéressant. La forme naturelle du sol, assez mouvementée, se prête très bien à une conception paysagère. De plus, M. Le Breton a su conserver au domaine son côlé viticole et joindre ainsi l'a- gréable à l'utile. Le château de Dulamon est construit sur le plateau, et jouit de nombreuses vues tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la pro- priété, à cause de sa position privilégiée qui lui permet de do- miner les environs. Divers points du parc jouissent du même avantage, et sont combinés de façon à servir de point de vue. Le parc d'agrément se trouve coupé en deux parties, par une longue bande de terrain plantée en Vignes. Cependant, le tracé des allées n'est pas modifié pour cette raison, et, vue du châ- teau, la partie basse du parc apparaît, sans qu'on se doute que le flanc du coteau est occupé par des vignobles, ceux-ci étant cachés par la crête du coteau. La partie tasse ou se trouvent les eaux, est limitée à l'est par la route de Bordeaux, et au midi par un chemin public. Le terrain est moins irrégulier dans cette partie que dans le reste du parc, ce qui a permis de créer des scènes aquatiques nom- breuses et largement conçues. Quant à la partie nord de la propriété, elle est couverte de bois de belle venue, traversée par des allées ombragées_, chose très appréciable dans la région bordelaise. De ce côté également, la propriété est limitée par une route importante, bordée à l'extérieur par des vignobles. L'entrée principale se trouve sur la route de Blanquefort à Bordeaux. Une grille d'honneur part du carrefour, dit de Dulamon, et précède l'allée principale. A gauche de l'entrée, apparaît le pavil- lon du concierge, entouré de plantations ; de là on aperçoit les ruines grisâtres d'un pont pittoresque, se dessinant sur un fond sombre de massifs épais. 19 282 RAPPORTS. Si on suit l'allée principale, qui passe non loin de la rivière artificielle, on traverse une île de grande étendue en passant sur deux ponts de forme différente et on arrive au centre de la partie la plus pittoresque du parc. Une petite rivière naturelle à pente rapide traversait seule autrefois la propriété. Son débit étant assez important, M. Le Breton eut Tidée de s'en servir pour créer de belles cas- cades se déversant dans un grand lac creusé dans la partie basse du terrain. A cet effet, il dévia plusieurs petits affluents qui vin- rent déverser l'eau, soit directement dans la grande pièce d'eau, par un barrage surmonté d'un pont, soit à l'intérieur d'une grotte gigantesque. Cette grotte constitue la plus grande curiosité du parc de Dulamon. Le détail de son exécution demanderait à lui seul un volume, si on voulait s'étendre sur la façon dont le travail a été exécuté d'après les plans de l'architecte. Les proportions sont telles que l'harmonie d'ensemble du paysage ne se trouve pas dérangée. Si on avait tenté de construire une grotte de ce genre sur le bord d'une petite rivière, l'effet produit eût manqué du naturel in- dispensable à ces sortes de compositions et on n'aurait réussi qu'à produire une œuvre grotesque. Tel n'est pas le cas des grottes de Dulamon, car l'étendue de la pièce d'eau principale et de la rivière qui semble l'alimenter est proportionnée à la grandeur de la grotte elle-même et l'on comprend que l'une a été faite pour l'autre. La promenade que l'on peut faire en bateau est de deux kilo- mètres environ, aussi les voûtes des divers ponts jetés sur la rivière artificielle sont-elles suffisamment élevées au-dessus du niveau de l'eau pour permettre le passage d'un canot. L'accès des grottes elles-mêmes est possible aux embarcations à voiles et rien n'est plus pittoresque que de glisser doucement entre les colonnades de stalactites et stalagmites. Gomme sous toutes les voûtes élevées, la voix est répétée par de lointains échos, et la lumière entrant à flots par les larges ouvertures produit de vifs contrastes de clairs-obscurs sur les roches saillantes. Des sources naturelles suintant entre les rochers et coulant le long des sta- lactites viennent tomber dans le lac, tandis que des plantes SLR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. ^283 aquatiques enveloppent cà et là de leur parure verte un vieux Ironcon d'arbre mort ou un rr cher fissuré. On pénètre dans les grottes par un chemin de rochers partant de ia grande allée de promenade qui passe an-de$sus. ^84 RAPPORTS. Le promeneur s'engage dans de sombres galeries, traverse des ponts rustiques en bois et peut dès lors, perdu entre les rochers, contempler l'intérieur de la grotte. Une autre entrée plus large, se trouve à l'ouest, elle prend naissance sous un tunnel en rochers et conduit également le pro- meneur dans l'intérieur de la grotte par des passages obscurs, des ponts escarpés et des galeries qui semblent taillées dans le roc lui-même. Les passerelles qui relient les diverses massée rocheuses permettent démonter sur une galerie établie à 8 mè- tres au-dessus du niveau de l'eau. Les passages pratiqués en tous sens sont tellement nombreux, qu'à la première visite, le promeneur se trouve perdu dans un véritable labyrinthe dont il sort difficilement. Le bas des grottes est aménagé spécialement pour permettre aux canots d'accoster et de débarquer les passagers. Au fond d'une galerie, des aquariums très bien construits sont égayés par de frétillants poissons aux écailles argentées et de tous côtés les eaux filtrant entre les rochers, remplissent la grotte d'un murmure plein de charme. Enfin, dans l'intérieur d'une roche très élevée et qui sur- plombe, on a ménagé un kiosque-boudoir, auquel on accède par un pont coquet s'avançant hardiment au-dessus des ro- chers. De ce kiosque, on domine toute la partie basse du terrain et les plantations du bord des eaux apparaissent sous leurs aspects les plus pittoresques. Une galerie très élevée et indépendante des autres se trouve en communication directe avec les sentiers extérieurs. A l'inté- rieur sont ménagées des ouvertures permettant à la vue de s'étendre sur le lac. Vues des petites îles qui se trouvent à une cinquantaine de mètres de distance sur le lac, les grottes produisent un effet des plus agréables. Leur masse blanchâtre se reflète dans Tonde transparente, double leur volume et, déformant leur silhouette, forme un tableau des plus imposants. On se fera une bien faible idée de Timportance de ces grottes, même en sachant que 6,000 mètres cubes de moellons ont été SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 285 employés dans leur construction et que 40,000 kilogrammes de fer ont servi à former la charpente des masses. Les voûtes en briques qui soutiennent toutes ces roches, sont formées de pleins-cintres très solides de 10 à 12 mètres de lar- geur. Le tout est appuyé sur le bas du coteau et surmonté de plantations appropriées. La promenade à pied au bord de la rivière et des lacs est fa- cilitée par les nombreux sentiers qui les côtoient. Non loin des grottes, un embarcadère invite à la promenade sur l'eau, puis des ponts divers permettent l'accès des îles. L'un d'eux, dit Pont aérien, est formé d'une passerelle légère d'une seule arche longue de 25 mètres et ayant 9 mètres de flè- che. Cette construction hardie est rendue plus grêle encore par le voisinage immédiat des grands arbres qui semblent la proté- ger sous leur manteau de verdure. Deux autres ponts sont également dignes d'une mention spé- ciale. Le premier a 30 mètres environ. Formé de deux arches élevées et d'un pont-levis en bois, il se trouve à l'entrée de la propriété. Une voûte en ruines se dresse à l'une de ses extrémités. Elle est très réussie, et donne à ce point du parc un caractère quelque peu moyen âge. Le second pont, dit du Moulin noii\ passe par-dessus le bar- rage duquel les eaux de la rivière ancienne se déversent dans le lac. Ce pont^ mi-maçonnerie et mi-rochers artificiels, est d'un effet très pittoresque. De vieux Saules l'accompagnent de chaque côté et complètent la scène aquatique. Le côté des constructions pittoresques de Dulamon est com- plété par un kiosque chinois à la toiture bizarre, édifié à l'extré- mité d'une terrasse. Ce kiosque est en imitation de bois grume, les interstices rem- plis de mosaïques de briques sur champ forment un ensemble original. Si nous nous transportons du côté du château, nous remar- quons une longue avenue rectiligne tracée dans l'axe de la façade nord. Cette avenue présente une particularité intéres- sante. Elle s'étend sur une longueur de plus de 300 mètres avec :iSfi RAPPORTS. 15 mètres de largeur à son départ du terre-plein et, diminuant progressivement, elle arrive à n'avoir plus que 2 mètres à son extrémité. Cette disposition spéciale a été employée dans le but de trom- per l'œil et d'augmenter fictivement sa longueur. Un grand bassin avec jet d'eau se trouve placé vers son milieu et l'autre partie de l'allée s'enfonce dans le bois. Toute la partie nord du parc est formée de massifs forestiers dont certains groupes isolés se détachent irrégulièrement pour varier les plans en laissant entre eux un libre passage aux vues dirigées sur lextérieur. Au milieu du bois, une grande salle de danse sur un tertre de gazon. Celte salle comporte quatre petits pavillons aflectés à des jeux divers. Au nord-ouest, près de la porte de service, sont installés les serres de culture et le fleuriste au milieu duquel s'élève une vasque-fontaine artistique. A l'ouest, on remarque également des serres hollandaises établies sur une terrasse dominant l'oran- gerie. Non loin de là, une petite éminence du terrain a été agré- mentée de rochers, cascades, lab3Tirithe, etc., d'où Ton peut jouir de très jolies vues sur l'intérieur du parc. Les abords du château sont plantés de corbeilles de fleurs toujours très bien entretenues et formant sur le tapis vert des pelouses, les plus agréables conlrasles. A Test du château et parmi les massifs d'arbres isolés, on a réservé une place à un petit parc zoologique dans lequel le pro- priétaire se plaît à élever quelques animaux intéressants. Nous ne saurions arrêter là notre rapport sur le beau parc de Dulamon, sans faire l'éloge des plantations, en général très bien comprises et de très belle venue. Le parc de Bourran, situé près de Mérignac, non loin du parc de Dulamon, a fait l'objet de la seconde visite de la commission. Conçu également dans le style paysager, ce parc fait partie d'un domaine de vignobles. Le relief du sol est moins accidenté que celui de Dulamon, mais l'ensemble de la conception, le place au premier rang parmi les plus belles propriétés de la région bordelaise. Gomme dans lejparc de Dulamon, M. Le Breton a su tirer des SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 287 circonstances naturelles, des effets paysagers charmants, et cela dans des conditions économiques qui font honneur à son talent d'architecte. Les grands bouleversements de terrain nécessitent toujours beaucoup de travail, et les effets produits sont presque toujours inférieurs à ceux que le site naturel eut donné après quelques transformations peu coûteuses. La conception de l'ensemble du tracé de M. Le Breton a déjà été envisagée par nous précédemment, nous n'y reviendrons plus. Nous ferons remarquer, cependant, que la grande allée de cein- ture qui englobe le lac, est largement conçue et bien appropriée à l'ensemble du paysage. Le parc de Bourran comporte deux parties assez distinctes. L'une, située à l'ouest, est remarquable par la minutie de sa composition toute pittoresque. Au contraire, celle située à l'ouest est plutôt d'un aspect paysager grandiose par l'étendue de ses pelouses et la surface occupée par les eaux, du grand lac. Le château se trouve placé sur le coteau et non loin de la route de Mérignac à Bordeaux. Deux grilles d'honneur donnent accès sur un parterre à la française précédant l'habitation, sou- tenue par une vaste terrasse. De cette terrasse, rayonnent les principales vues sur les points les plus remarquables du parc, et notamment, sur les eaux du lac. Les vallonnements méritent une mention spéciale pour la façon dont ils sont réglés par rap- port au mouvement naturel du sol et des plantations. Le lac, alimenté par une rivière naturelle, entoure trois îles. La plus grande est reliée aux berges par une passerelle suspendue sur des culées de rochers. Sa hauteur est de 4 mètres environ au-dessus de l'eau et sa largeur de 10 mètres. La rampe est en bois rustique du meilleur effet. L'une des pointes de cette île est agrémentée par un temple dédié à Flore, c'est un très joli petit édicule entouré de corbeilles de fleurs éblouissantes. Sur la berge opposée, un embarcadère architectural s'élève entouré de grands arbres. Non loin de là, sur la grande allée carrossable, un grand pont à trois arches traverse la rivière. Ce pont se termine par une porte en ruines artificielles très 288 RAPPORTS. réussies, une croix en pierre couronne le parapet et deux statues ornent l'entrée opposée. L'entrée ouest du parc a lieu par une porte gothique en ruine qui est très curieuse. Cette porte est l'ancien porche d'une vieille chapelle historique de la région. Elle a été transportée et reconstituée sous la direction de M. Le Breton et elle produit le plus heureux effet. Nous avons remar- qué dans l'axe du portail un superbe Micocoulier de Provence (Celti's mistralis) conservé malgré sa fâcheuse situation par rap- port à l'entrée, à cause de sa beauté et de sa rareté dans la propriété. L'allée d'arrivée est rectiligne sur une certaine lon- gueur de son parcours. Elle passe non loin des différentes sources naturelles qui alimentent un petit ruisseau, lequel passe sous un vieux moulin et de là se déverse dans un ravin rocheux par une cascade très réussie. Cette cascade artificielle est formée de gros blocs de rochers plats et disposés tels qu'on les trouve par strates dans les car- rières du pays. L'eau se précipite en nappes transparentes, pour suivre le ravin qui la conduit dans le grand lac du parc. Cette partie de la propriété est très pittoresque et rien n'a été négligé pour en augmenter le caractère sauvage. M. Le Breton, qui est l'un des doyens de nos paysagistes actuels, exerce depuis plus de cinquante années son art, avec une autorité incontestable. Ses œuvres, très nombreuses en France, sont toutes empreintes d'un véritable goût artistique. S'inspirant des beautés de la nature, il a su les reproduire avec talent. Une de ses préoccupations essentielles a toujours été une tendance à tirer un parti économique des éléments naturels dont il disposait. Les tâtonnements, qui sont toujours coûteux et nuisent au résultat final, ont trouvé en lui un adversaire con- vaincu. En effet, tous ses travaux sont raisonnes sur plan avant d'être commencés. C'est ainsi, que nous avons pu feuilleter chez lui un formidable dossier des travaux des parcs de Diilamon et de Bourran décrits ci-dessus. La grotte du premier, entre autres, est une étude remarquable; tous les détails sont minutieuse- ment étudiés par coupe, ainsi que la résistance des matériaux. Les terrassements sont aussi étudiés sur plan d'avant-métré. Ce SUR UN OUVRAGE DE M. LÉON DUVAL. 289 travail, très soigné, dénote un artiste soucieux des intérêts qui lui sont confiés et nous sommes heureux de lui rendre cette justice. M. Le Breton s'est, depuis quelques années, adjoint dans ses travaux, M. Georges Le Breton, son fils, qui est pour lui un col- laborateur dévoué. La direction des travaux du parc de Bour- ran lui a été confiée. Considérant que M. Le Breton a, par les nombreux travaux qu'il a exécutés et l'importance particulière des deux concep- tions qu'il nous a été donné de visiter, fait œuvre d'artiste con- sommé ; de plus, les cinquante années de labeur qu'il a consa- crées à son art, constituant déjà un témoignage sérieux de son dévouement à la cause horticole, nous exposons à la Société nationale d'Horticulture toutes ces considérations en exprimant le vœu qu'une récompense proportionnée à son mérite lui soit accordée. Sur UN OUVRAGE DE M. Léon Duval, « Les Broméliacées », par M.O. Opoix. M. Léon Duval, dans la préface de son ouvrage sur les Bro- méliacées, nous indique la valeur des genres, espèces et variétés de cette famille si intéressante pour l'Horticulture; il nous fait connaître en outre les noms des principaux propagateurs de ces plantes. Qu'il nous permette de lui signaler un nom, oublié sans doute : celui de notre prédécesseur au Jardin du Luxembourg, M. Joli- bois, qui fut un de ceux qui contribuèrent le plus largement à répandre le goût de ces plantes. L'auteur divise son travail en douze chapitres. Chapitre P^ — Partie historique ayant trait à V introduction des Broméliacées en Europe. M. Duval nous indique cette introduction d'Amérique, par Plu- (i) Déposé le 43 février 1896. 290 P.APPORT rnier, comme ayant eu lieu vers l'an 1689, et fait savoir que c'est principalement depuis une quarantaine d'années que la propagation s'est faite, aussi bien en France qu'en Europe, au point de vue des collections, par différents horticulteurs méri- tants, entre autres M. Charles Truffant père, qui le premier en a donné l'élan dans le commerce. Chapitre II. — Broméliacées à l'état naturel. L'appréciation que nous donne l'auteur, de ces plantes à l'état naturel, est à juste titre méritée. Chapitre III. — Les Broméliacées comme plantes décoî^atives. M. Duval en recommande l'emploi soit pour garnir les rocailles, soit pour garnir les jardins d'hiver. Aux espèces qu'il cite, il aurait pu ajouter (pour la garniture des rocailles) VjEchmea spectabilisj JEchmea Mariœ-Reginde, Quesnelia densiflora, etc. Chapitre IV. — Fécondation. Le mode indiqué par l'auteur est le m.eilleur qui soit à notre connaissance; comme il le dit lui-même, rien n'est plus ennuyeux que les horticulteurs qui ne se rappellent jamais avec quelle plante ils ont opéré. Quant aux graines qu'il dit pouvoir conserver leur faculté Kerminative pendant environ trois ans, nous sommes de son avis ; au Luxembourg nous avons semé des graines de Paya vieilles de huit ans qui ont parfaitement levé. Chapitre V et VI. — Des semis]et des soins à leur donner. Ces chapitres sont le travail d'un horticulteur habile et d'un excellent praticien ; tous les soins concernant la fécondation, les semis, les repiquages, etc.^ y sont excellemment indiqués. Chapitre VII. — Multiplication. Est la description des modes de reproduction ordinairement appliqués à ces plantes. Chapitre VIII. — Culture générale des Broméliacées. M. Duval nous dit qu'une Broméliacée qui pousse bien, peut être rempotée trois fois dans une année. A notre avis, il aurait été bon de dire ici que les variétés à grand développe- ment et cultivées en fortes potées, entre autres les Billbergia Leopoldi, B. vittata, B. rubro marginata, B. zebrina, B. Por- teana, B. Cappei, se trouveraient mieux d'un rempotage SUR UN OUVRAGE DE M. LÉON DUVAL. 291 tous les trois ans seulement, dans la crainte de déranger le développement de la plante. Le Vriesea Giazioviana, VJEchmea spectabilis, Vj^chmea Mariœ-Regiïice, plantes à grande végétation, se trouveront mieux d'un'/empotage tous les deux ou trois ans avec change- ment de compost à la partie supérieure tous les ans. Pour ces genres de plantes, nous croyons qu'un rempotage très serré est préférable. Le genre de compost préférable, à notre avis, consiste tout simplement en grosses mottes de terre de bruyère très douce et très fibreuse dans laquelle on mélange çà et là, en rempo- tant, quelques poignées bien serrées de sphagnum, principale- ment près du collet de la plante. Quant à la culture des Bromé- liacées sous châssis, nous trouvons son système excellent, l'on peut même encourager la formation de massifs au dehors. Chapitre IX. — Maladies et huecies. Les différents moyens de destruction signalés par l'auteur sont excellents. Chapitre X, XI et XII. — Ananas. Les procédés de culture indiqués sont des plus pratiques et paraissent procurer des résultats satisfaisants. Quant à l'appréciation de l'auteur sur l'importation de l'Ana- nas en France, nous n'avons qu'à répondre par le vieux pro- verbe de nos ancêtres : « Aide-toi, la Providence t'aidera », à nous donc horticulteurs français de savoir soutenir la lutte I Nota. — Choix des Broméliacées les plus jolies, leur culture et leur emploi. Les descriptions botaniques par M. Heim sont parfaites. Le choix des variétés indiquées par l'auteur est on ne peut mieux fait. Les genres sont classés en deux tribus distinctes : les Broméliées et les Tillandsiées. Au point de vue de la valeur horticole ainsi que sur la cul- ture de chaque genre on peut y puiser de très bons renseigne- ments. L'auteur fait ressortir la valeur des Vriesea, pour la décora- tion des appartements, et des serres. Dans le tableau des hybrides des genres Fr/e^pa et autres, dressé 292 RAPPORTS. par M. Duval, on peut remarquer, avec satisfaction, le progrès qui a été acconnpU depuis une dizaine d'années par les horti- culteurs français et étrangers, où lui-même est classé, parmi les principaux obtenteurs. En résumé, l'ouvrage sur les Broméliacées, présenté à la Société nationale d'Horticulture par M.Léon Duval, mérite d'être apprécié par elle, surtout à cause des tendances actuelles au dé- laissement de ces admirables plantes; cet ouvrage ne peut qu'en encourager la propagation; aussi concluons-nous très sincère- ment à son renvoi à la commission des récompenses. Et, après nos meilleures félicitations à l'auteur, nous deman- dons aussi l'insertion du présent rapport dans le Journal de la Société. Sur un ouvrage intitulé « Cours d'arboriculture », par M. Et. Griffon, professeur a l'École d'Arboriculture de tournai (Belgique) (1) ; M. Jamtn (Ferd.), rapporteur. Dans ce livre de 268 pages, l'auteur, qui est professeur d'arboriculture, a résumé ses leçons. L'ouvrage est bien imprimé, bien rédigé, dès lors facile à consulter, et nous le croyons appelé à rendre des services aux personnes s'occupant d'arboriculture. Des gravures au nombre d'une centaine aident à l'intelligence du texte. Peut-être, pour certaines parties qui en sont privées, en aurions-nous désiré quelques-unes. L'auteur s'étend peu sur la greffe, peut-être même d'une manière insuffisante, mais pour de plus grands détails, il renvoie à l'excellente publication de notre collègue M. Baltet, L'Art de greffer. Peut-être aussi aurions-nous désiré que certains autres cha- pitres, notamment celui qui est relatif à la multiplication, fussent traités un peu plus longuement. L'auteur a consacré un dernier chapitre aux diverses maladies (1) Déposé le 13 février 4896. LA CONSTRUCTION D'uNE SERRE. 293 et aux nombreuses engeances qui s'attaquent aux arbres frui- tiers et il indique les moyens de les combattre. Quelques con- fusions nous paraissent s'être glissées dans ce qui a trait aux insectes. Pour nous résumer, Messieurs, nous avons l'honneur de vous proposer que de vives félicitations v*oient adressées à l'auteur, et nous vous demandons aussi l'insertion de ce court rapport dans notre Journal. ♦ Sur des moyens pratiques et nouveaux employés dans la CONSTRUCTION d'uNE SERRE PAR M. PeRRIER FILS, 164, RUE M[CHEL-BizoT, ET 25, RUE DES Marguettes A Paris (I); Al. Henri Vacherot, rapporteur. Le 30 janvier 1896, une commission composée de MM. Taver- nier, président; Massé et votre serviteur, rapporteur, ainsi que de MM. Dupont et Rolland, qui s'étaient adjoints à nous, avait à examiner une serre construite par M. Perrier, dans la pro- priété de M. le baron de Bethmann, à Boissy-Saint-Léger. MM. Savoye, Opoix, Gappe père et fils, Billard, Nonin, Jobert et Welker fils s'étaient excusés. Le travail que M. Perrier nous montra, tout en nous ayant réservé la prirnear et la surprise, supprime un grand incon- vénient qui jusqu'alors est resté en permanence dans toutes les serres couvertes de châssis. La serre qui était l'objet de notre attention est hollandaise, elle a 30 mètres de longueur et o^^QO de largeur et se trouve divisée en trois parties : chaude, tempérée et froide. Cette dernière section en occupe la moitié. Il est garanti que par le plus grand froid, Ton peut maintenir une température de 10 à 20 degrés selon le besoin particulier de chaque compartiment. Une bâche tenant au mur des pieds-droits en garnit l'intérieur ainsi qu'une bâche billard formant le milieu. (1) Déposé le 27 février 1896. 294 RAPPORTS. lia partie supérieure vitrée reste fixe; il s'y trouve des châssis d'aération qui ne donnent pas le moindre arrêt à la buée grâce au moyen indiqué ci-après. Le faîtage étant complètement à l'extérieur, les verres se croisent en dessous, et alors il n'existe pas la moindre apparence de fer intérieurement. La plus grande amélioration réside dans les châssis qui s'appuient sur les pieds-droits en maçonnerie : tous ceux-ci se glissent sur un fer cornière cintré, ce qtd permet de découvrir toute cette partie pour l'aération ou pour le charroi des plantes et des matériaux. Ces châssis sont formés par deux montants réunis par une traverse inférieure à une extrémité, et par une traverse supé- rieure à l'autre extrémité, c'est-à-dire par une traverse placée en dessous et une autre en dessus. Cette dernière est disposée de façon à laisser entre sa partie inférieure et les appuis des petits bois, un espace suffisant pour le passage des verres qui débor- dent et font saillie en dehors du châssis, saillie limitée par les talons des petits bois. Cette disposition spéciale de la traverse supérieure permet : 1° La suspension ou l'accrochage des châssis au moyen de pannes ou moyens appropriés placés au-dessus de lui, ce que M. Perrier nous a démontré dans une travée qu'il avait fait apporter, afin de nous en prouver le côté pratique pour tous les genres de serres. 2° Le débordement ou saillie en dehors des feuilles de verre. Combinaison faisant que l'eau produite par la condensation de la buée et venant de la partie haute, n'étant arrêtée par aucun obstacle pendant sa descente, ne s'égoutte pas avant son arrivée au bas du châssis. En résumé, la construction de la serre est irréprochable et elle peut être considérée comme modèle car tout y est bien compris : procédés nouveaux très pratiques dans le sens de la suppression d'un des plus grands obstacles à la culture en serres, solidilé, aération facile et grande lumière. Pour le prix de revient, M. Perrier nous autorise à dire que la serre ainsi qu'une bâche chaufi'ée de même longueur sur 'P,70 de largeur, avec châssis a doubles cornières facilitant l'aération, SUR LE SÉCATEUR PERFECTIONNÉ DE M. AUBRY. 295 ont été faites pour la somme de 9,200 francs, le tout compre- nant : serrurerie^ vitrerie et chauffage. Nous demandons l'insertion du présent rapport au Journal de la Société, et son renvoi à la commission des récompenses. Sur le sécateur perfectionné de M. Aubry, coutelier; M. DoRMOis, rapporteur. A la séance du comité, le 26 septembre dernier, M. x\ubry a présenté un sécateur de sa fabrication auquel il dit avoir apporté un nouveau perfectionnement. Le comité pour en faire l'examen, l'expérimenter et faire un Fig. 9. — Sécateur perfectionne de M. Aubry. un rapport, a nommé une commission composée de MM. Gochu, Lavoivre, Pradines, Dormois, à qui se sont adjoints MM. Opoix, jardinier-en-chef du Luxembourg et Vitry, pépiniériste. Après le temps nécessaire pour l'expérimentation, la commis- sion s'est réunie le 20 février courant. L'objet principal du perfectionnement que M. Aubry a apporté à son sécateur, consiste en une plaque à arrêt formant ressort sous l'écrou de serrage, dont le but est d'empêcher cet écrou de se desserrer en taillant. MM. Opoix, Vitry et les autres membres de la commission qui ont expérimenté le sécateur ont émis un avis favorable. 296 COMPTE RENDU Le principe de la plaque à arrêt formant ressort sous l'écrou est très bon ; mais ce n'est pas une idée nouvelle ; il avait été déjà, fait des sécateurs avec plaque de serrage à arrêt, sans ressort, et d'autres avec plaque de serrage à ressort, sans arrêt, la commis- sion a eu en mains des sécateurs ainsi fabriqués. M. Aubry a eu la bonne idée de réunir ces deux perfectionne- ments et de faire un sécateur portant une plaque de serrage à arrêt formant ressort. La commission, reconnaissant qu'il a apporté un nouveau perfectionnement dans la fabrication des sécateurs, émet l'avis que le présent rapport soit inséré dans le Journal de la Société et renvoyé à la commission des récompenses. COMPTES RENDUS Compte rendu des travaux du comité de floriculture, PENDANT l'année 1895 (1), par M. Louis Cappe, secrétaire de ce comité. Messieurs, En vous présentant le compte rendu des travaux du comité de floriculture pendant l'année 1895, j'ai le plaisir de constater que, malgré la création d'une section spéciale pour les Orchidées, notre comité a fonctionné aussi régulièrement que par le passé et à chaque séance des apports plus ou moins nombreux ont été soumis à son jugement. Le nombre des présentations diverses s'est élevé à 130, aux- quelles il a été attribué des récompenses ainsi réparties : 60 primes de 1^« classe dont ]\ avec félicitations; 1 rappel de prime de V^ classe; 34 primes de 2^ classe; 1 3 primes de 3* classe ; 17 ont reçu des remerciements, soit que les présentations (1) Déposé le 27 février 1896. DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 297 aient été faites hors concours soit à cause de leur peu d'impor- tance. Dans 5 cas, le comité n'a pu se prononcer vu l'insuffisance des objets présentés qu'il a demandé à revoir dans de meil- leures conditions. Il a été en outre attribué 4 certificats de mérite de 1''' classo pour des plantes nouvelles. Quatre certificats de mérite en un an ! c'estpeu, et l'on trouvera sans doute que le comité de floriculture est un peu avare de cette récompense qui ferait tant de plaisir à ceux qui se donnent la peine d'introduire ou de chercher par la voie du semis, des espèces ou variétés nouvelles. On peut, du moins, être certain que les plantes qui en ont été honorées le méritent à tous égards; ce sont : 1° Cypripedium Leeanwn, var. impériale, magnifique variété obtenue de semis par M. Page, chef de culture, chez M. Robert Lebaudy, àBougival(Seine-et-Oise). Cette forme du Cypripedium Leeanum se distingue du type de l'espèce par une fleur très grande, un pavillon (sépale supérieur) de la plus grandelargeur et blanc pur dans presque toutes ses parties. 2* Cypripedium Iris = C. javamco-super biens X ciliolare^ obtenu de semis et présenté par M. Alfred Bleu ; cette plante avait déjà reçu une prime de l''^ classe l'année précédente; mais le comité a voulu cette année affirmer sa valeur en lui décernant un certificat de mérite. 3° Bégonia tubéreux^ var. erecta cristata^ type Vallerand, race nouvelle très curieuse présentée par MM. Vallerand frères, horti- culteurs à Bois-Colombes et Taverny. Cette race de Bégonia tubéreux se distingue par une excroissance bien développée en forme de crête sur tous les pétales. 4° Vriesea Rex-major = V. Morreno-Barilleti X ^- ^^-^^ pré- senté par MM. Duval et fils, horticulteurs à Versailles. Ce nou- veau Vriesea est encore supérieur au V. Bex, par une grande vigueur, un développement plus grand dans toutes ses parties el son épi floral bien érigé plus fort que dans le type et d'un beau rouge sang de bœuf. 20 298 COMPTE RENDU Passons ensuite à la Revue des Orchidées. Le nouveau comité des Orchidées a tenu sa première séance le 13 juin 1895. Jusqu'à cette date, le comité de floriculture a continué à juger ces plantes. Nous ne reviendrons pas sur les concours dont les procès- verbaux du jury ont été insérés au Journal, nous nous bornerons à signaler les plantes les plus méritantes. En suivant par ordre de date, nous remarquons en janvier les semis de Cypripedium de M. Page comprenant de belles formes de C. Leeanum et le C. amabile = C. Boxalli X C. Dau- thieri; puis le nouvel Angrsecum Lioneti {God. Leb.)^ introduit de la Grande-Gomore en avril 1894 par M|. Legros et présenté par M. Landry, horticulteur à Paris; cette nouveauté se rattache au groupe des Angrœçum à petites fleurs ; elle se distingue par une tige florale érigée tandis que cette tige est retombante chez les autres espèces. A la même date, nous avons reçu de MM. Lepetit et iBeranek, horticulteurs à Neuilly-sur-Seine, le rare Cattleya 0' Brieniana que le comité apprécie comme une très belle forme de C. Lod- digesii . En mars, nous avons eu un joli groupe d'Orchidées d'une cul- ture irréprochable présenté par M. Doin, amateur à Dourdan et comprenant entre autres : une très belle forme de Cypripedium Lathamianum f C. Sallieri Byeanum, un C. Harrisianum polychromum présentant un cas curieux de dimorphisme, possé- dant à la fois sur le même pied une fleur panachée-marbrée et une fleur très pâle; le même envoi contenait le rare lonopsis paniculata réputé d'une culture très ingrate ; le spécimen présenté était couvert de fleurs et des félicitations toutes spé- ciales du comité ont été adressées au présentateur. MM. Ghantrier, frères, horticulteurs à Mortefontaine et M. Maron, jardinier-chef au château de Saint-Germain-les- Gorbeil, présentaient le même jour un Eulophiella Elisabelhde^ cetlt; jolie Orchidée de Madagascar qui a fait tant de bruit à son apparition, il y a cinq ans. DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 299 Viennent ensuite le beau spécimen de Cypripedium Rothschil- dianum et le Caitleya Schoffieldiana de MM. Duval; le Cattleya Irianœi^ var, Emilise^ superbe variété aux fleurs du plus beau blanc, envoyée par M Dallé, horticulteur à Paris. Nous retrouvons de nouveau les semis de CyprïpedÀum de M. Page, représentés cette fois par une série de belles variétés de C Lathamianum, dont une richement colorée. Puis le rare Cypripedium WalHsii, de l'Ecuador et quelques Cypripediinn de semis parmi lesquels : C. La?orenceano-Hookerœ et C. Augustum = C. barbato-Veitchi X Lawrenceanum, envoyé, par M. Bleu. M. Duval nous montra cette fois un Cattleya nouveau : le Cattleya Duvali, reçu dans une importation de C. Schilleriana et qu'il supposait être un hybride naturel entre les C. labiata Warneri et C. Loddigesii. Pour terminer les présentations d'Orchidées, notons un beau semis de M. Opoix désigné sous le nom de Cypripedium Lawren- ceano-cî'liolare et une belle variété de Cattleya Mosslse alba, nommée M. Cahuzac et présentée par M. Piret, horticulteur à Argenteuil. Les plantes nouvelles diverses. Parmi les plantes nouvelles méritantes nous signalerons les suivantes : C'est d'abord une jolie Violette de M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine, envoyée sans nom, mais dont les fleurs énormes ressemblent à de petites Pensées; Puis le Vriesea Elmireana ==: F. splendens X F. cardinalis^ superbe variété, semis de M. M. Duval, ainsi que 3 beaux semis à' Anthurium Scherzerianum des mêmes présentateurs et nommés : A. vexillarium, à large spathe rouge foncé ; A. rubis ^ rouge vif, et A. rubro-punctatissimum,k spathe blanche finement pointillée de rouge. Les Cinéraires hybrides striées de MM. Vilmorin-Andrleuxet C'® étaient bien jolies, et formeront une belle race nouvelle quand les coloris seront bien fixés. 300 COMPTE RENDU Viennent ensuite les plantes nouvelles ou rares de M. Truffaut, horticulteur à Versailles, représentées par : Amaryllis splendens, introduit du Brésil et fleurissant en Europe pour la première fois. Arissema fimbriatum, Aroïdée curieuse par son spadice fimbrié très distinct. Hœmanthus Kalbreyeri; Rhododendron yunnanense reçu du Yunnan par le Muséum de Paris, confié à M. Truff'aut il y a cinq ans et chez qui il fleurit pour la première fois ; Tillandsia Leiboldiana, introduit du Mexique; puis un Delphinium voisin du D. tatsienense, introduit du Su-Tchuen (Chine occidentale), par MM. Vilmorin ; une série de Pentstemon hybrides du P. Murrayanus, des mêmes présentateurs, ainsi qu'un lot de Delphinium de semis de MM. Lévêque et fils, horticulteurs à Ivry-sur-Seine. Les nouveaux Bégonia de M. Urbain, horticulteur à Clamart, sont toujours très intéressants ; cette année, le comité a apprécié ses variétés de B. tubéreux à fleurs doubles, l'une nommée Président Savoye^ plante très florifère, bien ramifiées, à fleurs jaunes, bien pleines ; l'autre Coquette de Clamart, aux nombreuses fleurs d'un rose frais; nous avons également reçu de M. Urbain cinq variétés nouvelles de Bégonia discolor-Rex, nommées : Prosper Laugier, Auguste Nonin, Léon Delaville, Souvenir de Jules Urbain et Docteur Wehlin; ces variétés se distinguent par une végétation vigoureuse, des tiges ramifiées et un feuillage souple, se chiff'onnant pour ainsi dire, qualité qui permet de les emballer sans crainte de les briser. Mais la plante la plus intéressante de M. Urbain est certai- nement un B. hybride, à fleurs doubles provenant du croisement du B, diversifolia X B. double Gloire de Nancy ; ce nouveau gain possède le feuillage et la fleur double rouge vif du B. Gloire de Nancy, mais sa floraison se produit sur une face comme chez le B. diversifolia, ce sera le point de départ d'une série de Bégonia rappelant par leur port et leur mode de floraison, les Balsamines à fleurs doubles. Avec M. Dallé, nous voyons pour la seconde fois le curieux Arissema fimbriatum. Le Cienkowskia Kirkii de Zanzibar et le Milla biflora, charmante Liliacée aux DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 301 fleurs blanches, rappelant en petit celle du Nicotiana af finis, étaient présentées par M. Trufi'aut. Nous devons aussi une bonne mention au nouveau Dipladenia atropurpurea de MM. Sander et C® de Saint-Albans (Angleterre) ; c'est une excellente introduction aux fleurs pourpre foncé, très ornementales. Les semis de Montbretia de M. Welker, horticulteur à la Gelle-Saint-Cloud présentent une réelle amélioration en compa- raison avec les anciens types; le comité a remarqué les variétés nommées Henri Welker^ à fleurs rouges ; Précoce, à fleurs jaunes, puis les variétés : bicolor, Triomphe de Paris et Marthe Billard. Le Pelargonium de M. Moulin, jardinier-chef au château de Mesnil-Voisin, nommé Marquise d'Argentré, semble aussi très joli, mais le comité a regretté que cette plante ait été étiolée en serre, car il n'a pu la juger à sa valeur. Deux autres Pelargonium à signaler également : un de M. Gortet à Avon, var. aux fleurs saumonées, déchiquetées sur les bords et nommée M^^^ Marthe Chaperon; l'autre de M. Pierre Touret, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire, plante très flo- rifère, issue du P. Mistress Parker et nommée Souvenir de La Varenne. M. Welker fils, jardinier-chef au château de Beauregard, nous a présenté une fort jolie collection de Streptoca,rpus^ hybrides de S. kewensis, à grandes fleurs, coloris bien variés et abondamment fleuris, qui lui ont valu des félicitations toutes spéciales. Une nouvelle série Ae Bégonias tubéreux provenant du croise- ment des B. à grandes fleurs et de ^. multiflores nains a égale- ment valu des félicitations à M. Urbain. Avec M. Couturier, horticulteur à Chatou, ce sont encore des B. tubéreux à fleurs doubles et d'autres à fleurs simples, pana- chées et striées; parmi les doubles, les suivants sont à signaler: Souvenir de i¥™^ Couturier, Berthe Delaubé, M^^ BlancheWelsch et Gloire de Bougival; toutes ces variétés sont à fleurs moyennes et semblent très florifères. Les Reines-Marguerites Comète géante, coloris nouveaux de 302 COMPTE RENDU M. Graveau, horticulteur à Neauphle-le-Ghâteau, sont tout à fait remarquables; mais le comité a surtout félicité cet habile spé- cialiste pour Tobtention d'une nouvelle race très vigoureuse dite « remontante », puis pour une variété de R. M. globuleuse jaune soufre, coloris tout nouveau. M. Auguste Nonin ne se contente pas d'être un bon cultivateur de Chrysanthèmes; il nous pré- sente maintenant une belle série de Dahlia cactus, semis iné- dits; très joli aussi le nouveau Zinnia élégant, panaché, strié, de M. Clause, 20, quai de la Mégisserie, ainsi que le Dahlia simple à fleur d'Anémone présenté par M. Chauré, au nom de M. Benoît jeune, amateur à Provins; puis le Pois de senteur Cupidon, var. très naine, point de départ d'une nouvelle race, ce dernier obtenu par MM. Adiee Burpee et C'^ de Philadelphie. Un joU lot de Glaïeuls de semis de M. Coûtant, horticulteur à Douai, parmi lesquels se distinguait la variété Madagascar, au coloris bleu-violet éclairé feu; ensuite, ce sont les semis de Bégonia Rex de M. Fontaine, jardinier au château de Gressy (S.-et-M.), tous très beaux, mais dans lesquels on remarquait spé- cialement les variétés nommées : Gloire de Gressy ^ M^^ Coclnuy M. Fortin^i Suzanne Cochin. M. Alfred Chantrier, jardinier à Bayonne, a soumis au comité deux nouveaux types de Bégonia semperflorens, très nains, à feuilles jaunes, l'un à fleurs blanches nommé Perle blanche, l'autre à fleurs roses nommé Perle rose; le présentateur recom- mande ces deux variétés qui sont, dit-il, magnifiques en bor- dures ; mais probablement à cause de la saison avancée (oc- tobre), le comité n'a pu apprécier ces variétés à leur valeur, ne trouvant pas la teinte jaune des feuilles assez prononcée. En octobre, de vifs remerciements ont été adressés à M. Maxime Cornu qui avait envoyé du Muséum les plantes suivantes : Tri- cholœna ?'osea,'^Graminée très florifère, originaire du Cap, qui se plaît sur les rocailles et lieux agrestes. Solanum Rantoneti, plante d'orangerie, originaire de La Plata, introduite il y a trente-cinq ans, mais peu répandue. Colquhounia coccinea de l'Himalaya, et Leonotis Leonurus du Cap. Les [Chrysanthèmes font ensuite leur apparition; nous remarquons les superbes variétés aux fleurs énormes de M. Cal- DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. .303 vat de Grenoble, parmi lesquelles les suivantes ont été remar- quées : M'^^ J. Smeers, Fleur Grenobloise, n*» 450, n'' 451, Belle de Gordes, Secrétaire Fiérens, C.-H. Payne, Aurore et n° 504. Les Pâquerettes doubles à grande fleur, dites Pâquerettes Catien, de M. Gatien, horticulteur à Vincennes, sont également très méritantes. LES PLANTES DIVERSES Si le comité avait à décerner une médaille pour les plus belles et les plus nombreuses présentations de Tannée, elle reviendrait de droit à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^. Comme nous l'attribuions l'année dernière à M. Duval, nous devons cette année reconnaître que le clou des présentations a été l'en- semble des différents lots envoyés par ces derniers. Leurs nom- breux apports étaient tous, en effet, d'une culture irréprochable et présentaient une grande amélioration sur les anciennes variétés. Nous relevons d'abord une collection de Primevères de la Chine montrant toutes les transformations du feuillage de ce genre depuis qu'on le cultive, puis des collections de Cinéraires variées à fleurs simples et à fleurs doubles. Viennent ensuite de MM. Vilmorin également, une magni- fique collection de Galcéolaires herbacées appartenant à diffé- rentes races, puis des Primula obconica à grande fleur frangée et une collection de Myosotis; En juin, nous admirons une nombreuse collection de Pents- temons qui a valu aux présentateurs l'attribution de la Médaille Pellier, et à la même séance des collections de Mufliers nains, Viscaria, Coquelourdes, Cam'panula Médium var. Calycanthema, Godetia variés et Giroflée Quarantaine dont une, la var. Excel- sior, se distingue par l'ampleur de ses fleurs et la longueur de ses tiges florales; puis une fort jolie collection d'Iris Kœmpferi; ce sont ensuite par ordre de date des collections de Pétunias variés, de Lobelia, Clarkia, Coreopsis et Roses-trémières; en août, nous trouvons des Zinnia variés. Amarantes et Célosies et en septembre une nombreuse et splendide collection de Can- nas à grande fleur. 304 COMPTE RENDU Après cette longue liste, nous retournons au mois de février où nous trouvons à signaler un groupe de Violettes présentées par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine et dans lequel on distinguait : Gloire de Bourg-la-Reine, Explorateur Dybowski^ Amiral Avellan et Princesse de Galles; à une autre séance, le même nous présentait une collection de Violettes en 20 var, rares ou nouvelles et choisies dans les différentes sections : Parme et des Quatre-Saisons; De MM. Forgeot et G'®, nous avons reçu une collection de Cinéraires variées, puis des Pétunia « La Neige » en fleurs cou- pées, un lot d'Amarantes variées, une superbe collection de Caladium; un lot de Mignardises; race nouvelle, de Pentste- mon gloxinioides; Papaver et Trachelium cœruleum ; en sep- tembre, MM. Forgeot ont également présenté 25 variétés de Cannas en fleurs coupées et une collection de 50 variétés d'Asters. Notons en passant les gousses de Vanille envoyées par M. Bultel, jardinier-chef au domaine de Cirès-lès-Mello (Oise). Ces gousses mesuraient 20 et 22 centimètres de long et étaient parfaitement arrivées à maturité ; M. Bultel avait joint à son envoi une note explicative qu'il est bon de faire connaître : aussitôt que les gousses commencent à jaunir, il fait à leur extrémité inférieure une ligature avec du coton pour les empê- cher de s'écarter puis il les enduit à plusieurs reprises d'huile d'olive appliquée avec un pinceau; ce procédé, dit-il, conserve admirablement les gousses en bon état et pendant très long- temps. M. Deny, architecte-paysagiste à Paris, a présenté des fleurs coupées d'Anthurium, provenant soi-disant de la fécondation de l'A. Andreanum par VA. Scherzerianum; rien ne rappelait dans ces fleurs l'influence de ce dernier, aussi le comité a-t-il demandé à voir la plante avant de se prononcer. Notre regretté collègue, M. Léon Delaville, qui était un des membres les plus assidus du comité, nous a fait différents ap- ports, notamment un groupe du joli Boronia heterophylla, aux fleurs rose foncé; puis une collection en fleurs coupées d'Ané- mones, Renoncules et Freesia, DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1893. 305 Le magnifique Vriesea Luhbersii^ espèce rare, envoyée par M. Niisson, horticulteur-fleuriste, 10, rue Auber, Paris, dénotait une très bonne culture; celte Broméliacée est surtout curieuse par la ramification de son inflorescence. Les Pivoines de MM. Lévêque et fils étaient superbes et énormes comme fleurs, bien que les boutons existant sur les tiges à côté des fleurs épanouies montrassent bien (jue ces fleurs n'avaient été soumises à aucun traitement spécial; nous men- tionnerons aussi une belle collection de liose-trémières des mêmes présentateurs, et neuf variétés d'OEillets de semis de M. Machard-Grammont, horticulteur à Orléans. Les diff'érents lots de M. Clause, 20, quai de la Mégisserie, étaient très soignés, et ses collections de Zinnia variés et les Amarantes, grandes et naines, étaient d'une culture exem- plaire; notons aussi ses fleurs coupées de Verveines variées. Une bonne mention aussi à M. Tréfoux, horticulteur à Auxerre^ pour un lot de Glaïeuls rustiques, dont une variété rose à fleurs doubles. A signaler également les différents groupes de Bégonias tubé- reux de M. Couturier, de Chatou ; les Glaïeuls de semis de M. David, de Savigny-sur-Orge, et les Œillets de Chine laciniés doubles, et Heddeiuigii laciniés simples de M. Gravereau. De M. Mou3seau, jardinier-chef, 23, rue de Constantine à Paris, nous admirons quatre spécimens magnifiques de Dracxna Mas- sangeana et fragrans, d'une hauteur de 2"',30, 2™, 40 et 2^,80, et possédant toutes leurs feuilles depuis la base. Un tel résultat fait honneur au présentateur, qui dit l'avoir obtenu en semant sur les pots, deux ou trois fois dans l'année, un mélange de sul- fate de fer et de corne lorréfiée. Nous arrivons en septembre, et les Chrysanthèmes précoces se font déjà remarquer par les envois de M. Lionnet, jardinier au château de Jouy-en-Josas, et de M. Henri Whir, chef de culture à la Chevrette, à Deuil, puis les variétés nouvelles de MM. Lé- vêque. L'Anémone Tourbillon, nouveauté de 1894, à fleurs blanches semi-doubles, est toujours curieuse avec ses pétales ondulés; c'est à M. Georges Boucher, horticulteur à Paris, que nous 306 COMPTE RENDU devons cette présentation consistant en un spécimen callivé en pot et abondamment pourvu de Heurs et boutons. Les Dahlia cactus de M. Paillet sont toujours bien choisis et présentés admirablement ; nous y avons noté les variétés : GerUy Mrs. Peart^ Gloriosa, Lady Penzance. Bien choisies également les variétés de Canna florifères de M. Pichon, horticulteur à Lagny ; on remarquait les variétés suivantes: Souvenir d'Antonin Crozy.E. Mieg, Comte de Bou- chaud e t y . Willk in son. MM. Duval ont exhibé un beau groupe de leurs Vriesea hy- brides déjà récompensés, mais toujours très beaux. Une autre présentation fort intéressante était le lot de Nœge- lia de semis de MM. Vallerand, en coloris variés et d'une très bonne tenue. MM. Vallerand avaient joint à ce lot de plantes en pots, envoyé le 28 novembre, une tige, coupée le 9 novembre, au moment oii s'épanouissaient les premières fleurs et piquée dans du sable; cette tige n'avait cessé de fleurir, et toutes les fleurs étaient aussi bien développées que sur les plantes; cette présentation avait pour but de répondre à ceux qui prétendent que les Nœgelia ne tiennent pas en fleurs coupées. Nous terminerons l'année par une remarquable présentation de Chrysanthèmes en culture retardée, faite par M. Lemaire, horticulteur à Paris, et très bien réussie, puis par un groupe de Tulipes et Jacinthes forcées très bien arrivées, du même; enfin par un Cyclamen de M. Maxime Jobert, le spécialiste bien connu de Chàtenay. Cette plante, envoyée à titre de curiosité, possé- dait sur le même tubercule des fleurs blanche?, des fleurs roses et des fleurs panachées; ce phénomène s'est déjà présenté chez M. Jobert depuis quatre ou cinq ans, et c'est toujours sur des plantes provenant de graines récoltées sur des variétés à fleurs blanches qu'il s'est produit. A quoi est-il dû? Probablement à la même cause inexplicable qui fait jouer les rameaux de certaines variétés d'Azalées, de Chrysanthèmes, de Roses même; mais si l'on peut reproduire par la greffe ou le bouturage ces dernières, il n'en est pas de même des fleurs difl'érentes qui sont produites sur un même bulbe de Cychmienf^ous saurons néanmoins plus tarda quoi nous en tenir à ce sujet, du moins quant à la fixité I DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 307 de cette plante, car un de nos coUègaes s'est chargé d'en ré- colter séparément des graines, afin de voir si elles reproduiront des plantes identiques. Nous avons omis, dans cette revue, de rapporter deux com- munications faites au comité, Tune par M. Millet, concernant un procédé de forçage du Muguet, qu'il emploie avec succès : M. Millet prétend qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une tempé- rature de 25 à 30 degrés pour forcer le Muguet, il suffît de lais- ser les plants dans les plates-bandes où ils ont végété toute la saison ; à l'aide de simples réchauds de fumier faits dans les sentiers autour des coffres qui les entourent, et renouvelés de façon à maintenir une température de 15 à 18 degrés, le Muguet fleurit admirablement; le spécimen présenté au niois de février, à l'appui de cette explication, était très beau et tout en fa- veur de ce procédé, quand on se rappelle la température rigou- reuse des mois de janvier et février 1895. L'autre communication, faite au mois d'avril par M. Georges Truffant, avait pour but de faire connaître le Galax aphylla, qui croît spontanément en Amérique, dans la Caroline du Nord, et en si grande quantité que les fleuristes américains en em- ploient les feuilles par centaines de mille pour les bouquets et garnitures en fleurs; ces feuilles, qui rappellent un peu comme forme et dimension notre Violette, sont d'une texture plus ferme et si résistantes qu'elles se conservent indéfiniment, au point que celles présentées étaient coupées depuis environ deux mois. Le comité a vivement remercié nos collègues de ces intéres- santes communications. Commissions. Dix commissions ont été, dans l'année, nommées par le co- mité : \° Pour visiter la culture de Calcéolaires rugueuses hybrides de M. Tabar, horticulteur à Montmorency ; 2° Pour étudier différents engrais de la Société des engrais concentrés; 3° Pour visiter l'établissement de MM.E. Cappe et fils, horti- 308 COMPTE RENDU DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE. culteurs au Vésinet, et plus spécialement leurs cultures d'Orchi- dées; 4° Pour la visite de la propriété du château du Val, dont les cultures sont dirigées par M. Sallier père ; 5° Pour visiter la propriété de M'"^ Gripon, à Limours; 6° Pour visiter la propriété de M. Panhard, à Thiais; 7° Sur la demande de M. Fortin, pour visiter la propriété dont il a la direction à Antony ; 8° Par M. Maxime Jobert, à Châtenay, pour visiter son éta- blissement horticole et spécialement sa culture de Cyclamen; 9° Pour visiter la culture de Chrysanthèmes de M. Lionnet, jardinier-chef au château de Jouy-en-Josas ; 10° Enfin, pour l'attribution de la médaille d'or du conseil d'administration à l'obtenteur ou introducteur de plantes nou- velles reconnues méritantes. Avant de terminer, je dois également mentionner la médaille d'or offerte par souscription des membres du comité, pour être distribuée en son nom à l'exposition internationale du mois de mai 1895. La souscription avait produit 151 francs. Maintenant, Messieurs, je manquerais à mon devoir ai je ne me faisais l'interprète des membres du comité de floriculture, en adressant à son honorable président, M. Savoye, mes plus sin- cères félicitations pour son assiduité et l'impartialité avec la quelle il préside nos séances. SECTION DES CHRYSANTHEMES RÈGLEMENT DE LA SECTION DES CHRYSANTHEMES Article premier. Les membres 'de la Société nationale d'Horticulture peuvent faire partie de la section à titre de membres actifs, tout en appar- tenant à l'un des comités qui fonctionnent actuellement dans la Société. Les amateurs ou cultivateurs de Chrysanthèmes, français ou étrangers, non sociétaires, sont également admis à faire partie de la section à titre de membres associés. Ils devront être pré- sentés par deux membres déjà inscrits, ou sur leur demande par le secrétaire-général de la Société, et admis en séance de la section, par la majorité des membres présents. Les membres associés ne paieront aucune cotisation et ne recevront que l'extrait du bulletin qui concerne les travaux de la section. Ils auront voix délibérative pour juger les apports, mais les membres actifs, seuls, auront droit de vote pour les élections annuelles du bureau et des commissions. Les membres associés pourront assister à toutes les séances de la section, et auront droit d'entrée gratuite dans les exposi- sitions spéciales de Chrysanthèmes organisées par la Société. 310 section des chrysanthèmes. Art. 2. Les travaux de la section sont dirigés par un bureau composé d'un président, deux vice-présidents, un secrétaire, un ou deux vice-secrétaires, un délégué au conseil, et un délégué à la com- mission de rédaction. Les membres du bureau sont renouvelés chaque année en séance générale de la section à la majorité des membres présents. Us sont rééligibles. Art. 3. Une commission dite de classification sera désignée chaque année en même temps que le bureau et de la même façon, afin d'établir et tenir au courant, une classification générale des variétés recommandables de Chrysanthèmes. Cette comniission sera composée d'un nombre de membres indéterminé auxquels s'adjoindront le président et le secrétaire de la section. Art. 4. La section peut s'affilier directement aux sociétés ou sections spéciales de Chrysanthèmes françaises ou étrangères. Celles-ci pourront également être admises comme correspondantes de la section aux conditions et avec les droits énumérés au règlement général de la Société (art. I^""). Ces droits seront néanmoins limités aux publications, réunions, expositions ou congrès, spé- cialement réservés aux Chrysanthèmes. Art. 5. Tous les documents émanant de la section seront insérés dans le Bulletin sous une rubrique spéciale. Ils devront comme tous les autres documents être renvoyés à la commission de rédaction. Art. 6. La section examine tous les envois relatifs aux Chrysanthèmes faits à la Société et peut proposer à titre de récompense des primes de r% 2^ et 3^ classes, ainsi que des certificats de mérite qui seront ratifiés en séance ordinaire de la Société. RÈGLEMENT DE LA SECTION DES CHRYSANTHÈMES. 311 Elle peut en outre proposer de décerner des médailles dont l'attribution sera soumise, avant d'être définitive, à la sanction de la commission des récompenses et du Conseil d'administration de la Société. Art. 7. Les programmes relatifs aux expositions ou congrès spéciaux de Chrysanthèmes seront renvoyés au préalable à l'examen de la section. Celle-ci pourra présenter au bureau de la Société, avant chaque exposition spéciale, une liste de candidats aux fonctions de juré, qu'elle choisira parmi les personnes les plus compé- tentes. Art. 8. Tous les cas non prévus dans le présent règlement seront régis par le règlement général de la Société. Bureau. Président : M. Nonin, route de Paris, 16, Châtillon (Seine). Premier vice-président : M. Delavier, rue Saussure, t, Paris. Deuxième vice-président : M. Cordonnier, à JBailleul (Nord). Secrétaire : M. Chargueraud, route de Saint-Mandé, 49, Cha- renton (Seine). Vice-secrétaire : M. Lionnet, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise). Deuxième vice-secrétaire ; M. Yvon fils, route de Châtillon, 44, à Malakoff (Seine). Délégué au Conseil : M. Nonin, route de Paris, 16, à Châtillon (Seine). Délégué à la rédaction : M. Chargueraud, route de Saint- Mandé, 49, à Charenton (Seine). 312 SECTION DES CHRYSANTHÈMES. Liste des nienibres. MM. Balu, château de Bois-Boudran, par Nangis (Seine-et-Marne). Bergman (Ernest), Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). BoRiES, boulevard Saint-Germain, 179, à Paris. BouTREUx, rue de Paris^ 85, à Montreuil (Seine). Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne). Calvat, horticulteur, à Grenoble (Isère). Chargueraud, route de Saint-Mandé, 49, à Charenton (Seine). Chauré (Lucien), rue de Sèvres, 14, à Paris. Cordonnier, à Bailleul (Nord). Cornu (M.), rue Guvier, 27, à Paris. CouiLLARD, rue Saint-Loup, 28, à Bayeux (Calvados). Coûtant, rue de Canteleu, 29, à Douai (Nord). Crozy, rue de la Guillotière, 206, à Lyon (Rhône). Dallé, rue Pierre Charron, 29, à Paris. David (E.), Grande-Rue, 53, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise). Debrie-Lachaume, rue Royale, 10, à Paris. DÉLAUx, Saint-Martin-du-Touch, par Toulouse (Haute-Garonne). Delavier, rue Saussure, 2, à Paris. DuPANLOUP, quai de la Mégisserie, 14, à Paris. Fatzer, à Quessy, par Tergnier (Aisne). GÉRAND, route de Montrouge, à Malakoff (Seine). HouLET, à la Versine, par Creil (Oise). Jarry-Desloges. boulevard Haussmann, 89, à Paris. Krastz, rue de Reuilly, 115, à Paris. Launay, rue des Chêneaux, 6, à Sceaux (Seine). Legros, avenue de Reuilly, 28, à Charenton (Seine). Lemaire fils, rue Friand, 26, à Montrouge, Paris. Lévêque, rue du Liégat, 69, à Ivry (Seine). Lionnet, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise). Martin, avenue de l'Aima, 12 bis, à Paris. Massé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne). Morel, propriétaire, 38, rue de Laborde, à Paris. NoNiN, route de Paris, 16, à Châtillon (Seine). OuDOT, chez M. Victorien Sardou, à Marly-le-Roi (Seine-et-Oise). LISTE DES MEMBRES 313 PiENNES, quai de la Mégisserie, 14, à Paris. Reydellet (de), à Valence (Drôme). Robert (G.), Vallée-aux-Loups, par Ghâtenay (Seine). Rosette, rue de Vaucelles, 88, à C;ien (Calvados). Vacherot fH.), rue de Paris, .53, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et- Oise). Vilmorin (H. de), rue de Bellechasse, 17, à Paris. Welker (G.), château de Beauregard par Le Ghesnay (Seine-et- Oise). Whir, à la Chevrette par Deuil (Seine-et-Oise). YvoN père, route de Ghâtillon, 44, à Malakoff (Seine). YvoN fils, route de Ghâtillon, 44, à Malakoff (Seine). 3t 314 SECTION DES CHRYSANTHÈMES. MÉMOIRE Etude sur la culture et la végétation des Chrysanthèmes (1), par M. Georges Truffaut. L'extension soudaine et considérable et les étonnantes amélio- rations obtenues en peu d'années dans la culture des Chrysan- thèmes resteront pendant longtemps un des meilleurs exemples à citer des rapides progrès de l'Horticulture moderne. Il a suffi de quelques tentatives nouvelles au point de vue cultural, pour assurer, à un genre qui languissait méconnu au milieu des innom- brables plantes de nos jardins, une vogue sans cesse croissante. Les effets immédiats de cette vogue ont été de faire subir aux types primitifs de Chrysanthèmes une véritable transformation. Nous devons à cet égard payer un vif tribut d'admiration à cette pléiade de semeurs français qui, par leur habileté dans les sélections et par leurs méthodes de semis nous ont doté de nom- breuses variétés à la fois remarquables par leur port élégant et la beauté de leurs fleurs. Nous devons reconnaître qu'au point de vue de la culture nous avons été obligé d'emprunter la plupart de nos procédés actuels aux praticiens anglais et belges. Actuellement, nous pouvons le dire, nos spécialistes, et en particulier ceux du Nord, des environs de Paris et de Lyon, n'ont rien à envier à leurs collègues étrangers et nous présentent chaque année, dans les expositions spéciales, d'admirables produits. Mais, il faut se rendre compte que ces cultivateurs de Chry- santhèmes ont acquis petit à petit un ensemble de connaissances spéciales et pratiques, fruit de l'expérience que ne peuvent avoir nombre d'horticulteurs, en particulier ceux que leur commerce local oblige à produire à bas prix un nombre considérable de plantes variées; et aussi, du reste, la majorité des jardiniers de maisons bourgeoises. (1) Déposé le 9|janvier 1896. LA CULTUHK ET LA VÉGÉTATION DES CHHYSANTUÈMES. 315 C'est surtout à leur intention et dans l'idée de leur épargner des expériences et des écoles toujours coûteuses que nous avons tenté d'exposer la théorie de la culture des Chrysanthèmes. Ces plantes sont très exigeantes en éléments azotés et en matières minérales et leur puissance végétative est très consi- dérable. Si Ton vient à considérer une bouture enracinée de Ghysanlhème placée après son sevrage dans un milieu fertile, on peut d'abord constater que l'activité vitale de la plante est presque exclusivement consacrée à la formation de nombreuses racines, organes d'absorption destinés à assurer l'alimentation en eau et la nutrition du jeune sujet. Aussitôt ces racines développées, elles absorbent par osmose l'eau qui circule dans le sol et qui contient en dissolution les cléments minéraux nécessaires à la formation de son squelette minéral, si l'on ose hasarder cette expression. Cette eau contient en outre l'azote indispensable à l'élaboration des divers tissus où il se juxtapose et entre en combinaison avec les substances hydrocarbonées produites par l'action chlorophyllienne. Quand un poids suffisant d'azote et d'éléments minéraux, poids directe- ment proportionnel au nombie des appareils de reproduction, se trouve fixé dans les tissus de la plante,, il se produit alors ce si curieux phénomène qui a reçu le nom de migration. Certains organes de la plante, jusque-là ayant joué le rôle de soutien et de laboratoire d'assimilation, les tiges et les feuilles s'appau- vrissent aux dépens des supports, des boutons, des enveloppes florales, puis des fleurs et des fruits. Il est nécessaire toutefois, pour que cette migration s'opère, qu'une petite quantité supplémentaire d'aliments, qui pourraient être appelés de compensation, soit pendant cette période mise à la disposition de la plante. Comme exemple spécial prouvant l'influence de la migration, au moment de la floraison d'un Chrysanthème, 100 grammes de matière sèche de tige, qui contenaient pendant la période de croissance jusqu'à 6 et 8 grammes de matières minérales, n'en contiennent plus que 2 gr. 78. Par contre, le même poids de fleurs sèches en renferme 5 gr. 'I'2. Au point de vue de la nature des matières minérales indispen- 310 SECTION nKS CHRYSANTHÈMES. sables à la vie des Chrysanthèmes, l'analyse nous a montré qu'elles comprenaient les corps suivants par ordre d'importance : l*" Chaux ; ^^ acide phosphorique; 3" potasse; 4" soude ; 5" ma- gnésie; G'' azote; 7" silice; 8° acide sulfurique; 9° oxyde de fer et de manganèse; 10° chlore. On trouve en abondance dans les fleurs de l'azote, de l'acide phosphorique, de la magnésie et de la potasse ; dans les feuilles, de la chaux ol de la silice en grande quantité dans les racines. Il est donc nécessaire que le sol puisse fournir aux Chrysan- thèmes ces différents corps pour que leur croissance soit assurée. Sinon on devra y ajouter des engrais complémentaires qui rem- pliront dès lors le même but. Comme résultat pratique de la constatation des phénomènes de migration, nous concluons, au point de vue des engrais, que pendant la première phase de la végétation, celle où la plante accumule ses réserves, Talimentalion exclusivement azotée qui activerait une formation de tissus trop peu doués de matières minérales ne doit pas être exagérée et qu'au contraire, au mo- ment de la migration, et jusqu'à l'épanouissement des fleurs qui absorbent dans leurs tissus une notable [)roportion de matières azotées, il y a avantage certain à fournir aux Chrysanthèmes plus d'az')te assimilable. Les arrosages doivent être pendant toute la vie de ces plantes très fréquents. Pour la formation d'un sujet pesant en vert 1,180 grammes et portant 58 fleurs, le calcul indique une quan- tité minimum de 93 litres d'eau pour assurer seulement la for- mation de la matière sèche de la plante, sans compter la quantité nécessaire pour parer aux pertes d'eau dues à i'évapo- ration spontanée et au drainage. Voyons quel était le mode de culture des Chrysanthèmes suivi anciennement et actuellement encore en faveur dans les jardins botaniques et chez les cultivateurs peu avancés. Une fois la bouture reprise, on laissait la plante croître natu- rellement. Elle émettait bientôt un grand nombre de branches latérales qui se ramifiaient rapidement à leur tour ; en outre, les bourgeons souterrains produisaient des drageons qui peu à peu dev«='naient dea branches* Chacun de ceç axes se.terminant par LA (:LI.ILK1> l>l LA VLohi.'.ii"^ iM:.n t.u;. i SANTilLMLS. -Mi une fleur, il est. facile de concevoir que les exigences alimentaires de la plante étaient d'autant plus grandes que ceux-ci étaient plus nombreux. En outre et surtout dans des pots, moins leur alinienlaùofj était, susceptible d'être parfaitement assurée. Avec C3 système de culture, on obtenait des plantes touffues, très ramifiées, d'apparence grêle, portant de petites feuilles et de nombreuses [jeliles fleurs soutenues par des pédoncules mous et dont peu étaient capables de mûrir leurs semences. La nécessitéjd'obtenir de belles fleurs a d'abord fait modifier ceMe manière primitive de procéder. On cherche d'abord à mettre à la disposition des plantes un sol spécialement préparé dont la nature physique convienne aux racines et qui en outre soit riche en éléments nutritifs utiles. Puis, on ne choisit pour le bouturage que des variétés amé- li »rées, aptes à produire de grandes fleurs. Une fois les boutures reprisiis, elles sont rempotées dans de grands pots. Quand la bouture a atteint une quinzaine de centimètres de hauteur, on la pince et suivant la vigueur de la variété et pour obtenir de très gr(js>es fleurs, on ne laisse se développer qu'une, deux ou trois branches latérales (jui sont tuteurées el écartées. Aussitôt que les racines garnissent les parois des pots, on procède au rempo- tage définitif dans un vaste pot. Après le premier pincement, il a fallu supprimer avec soin tuts les boui'geons axillaires (^ui .-e • iéveloppaient et les drageons, puis, quand les racines sont déve- loppées on commence à fournir réguliéiement, à faibles doses, un peu d'engr-ais azoté soluble et ceci jusqu'à l'épanouissement des fleurs. Si toutes les exigences alimentaires de la plante ont été satis- faites, ce traitement assure la formation de très belles fleurs. Ma!s ce mode de culture produit des sujets d'apparence peu satis- faisante au point de vue esthétique ; il est nécessaire toutefois et indispensable dans le cas de la production indusiriejle de fleuis coupées, de choix. On a pu, dans ces dernières années, obtenir des plantes de Chiysanthèmes d'un port élégant, garnies de belles fleurs de dimensions moyennes qui ont obtenu auprès du public un très vif succès. Pour arriver à ces résultats, il faut premièrement choisir des 318 SECTION DES CHRYSANTHÈMES. boutures de plantes et de variétés vigoureuses. Quand elles ont atteint une longueur d'une douzaine de centimètres, on les pince, et sur les six ou huit bourgeons axillaires qui produisent chacun une branche, on en conserve seulement quatre qui for- meront la base de la charpente. Aussitôt que ces ramifications ont 20 centimètres on les pince de nouveau, et sur chacune, à nouveau, on ne conserve que deux ou trois branches. Ce pince- ment doit être opéré au plus tard avant le 15 juillet, sous peine de voir la floraison compromise. On tuteure aussitôt les jeunes branches, ce qui permet de donner à la plante sa forme défini- tive. A partir de ce moment, il ne faut plus considérer chaque rameau que comme une tige florale destinée à porter une seule fleur, et par conséquent la traiter comme dans le cas précé- dent (culture en vue de grandes fleurs). De cette façon, on réussit à obtenir, si Talimentation a été harmonieusement assurée, des sujets de plus d'un mètre de diamètre, portant de 40 à 60 fleurs de 12 à !5 centimètres, en moins de onze mois de culture. Nous avons déjà et d'une manière assez vague parlé des exi- gences alimentaires des Chrysanthèmes. 11 nous a semblé utile de nous rendre compte du poids de chacun des éléments sous- traits au sol par une plante possédant toutes les qualités d'un sujet facilement vendable et pouvant être considérée comme un type moyen. Le Chrysanthème que nous avons choisi appartenait à la va- riété G. Dayer; il mesurait 75 centimètres de hauteur, 60 à 70 centimètres de diamètre et portait 28 fleurs de 12 centi- mètres. Cette [liante pesait 1,180 grammes, ainsi répartis : Racines 120 grammes. Tiges 440 — Feuilles 411 — Fleurs (28) 209 — L'élude de ces difl'érents organes nous a montré que les racines contenaient 56 p. 100 de matière sèche et 15,636 de cendres p. 1 00 de matière sèche. LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CHRYSANTHÈMES. 319 CENDRES MATIERE SECHE DE MATIERE SECHE P. 100 P. 100 Tiges .... 39.0 2.780 Feuilles . . . . .... 13.0 9.885 Fleurs .... 8.0 5.114 Dans notre Chrysanthème nous trouvons donc MATIÈRE SECHE. MATIERES MINERALES. Racines 67s 20 Tiges . 171 60 Feuilles 53 43 Fleurs 16 72 Total 308 05 10£ '51 4 77 5 30 0 86 21^4^ La plante que nous avons soumise à l'analyse contenait donc 871 grammes d'eau, 308 gr. 95 de matière sèche, renfermant 21 gr. 44 de matières minérales. Les analyses de M. Griffith et les nôtres nous ont donné pour la composition centésimale des Chrysanthèmes les chiffres sui- vants : Azote p. 1000 de matière sèche : 4s 67 Potasse 16.23 p. 100, de cendres. Soude 10.30 — Chaux 26.28 — Magnésie . 10.22 — Acide phosphorique 19.52 — Acide sulfurique 4.65 — Sihce 0.99 — Oxyde de fer et manganèse . . 3.66 — Chlore 3.60 — Ce qui donne, pour la composition des 21 gr. 44 de cendres de la plante étudiée : 320 SECTION DES CHRYSANTHÈMES. Potasse 3.481 p. 100, deceadres. Soude 2.228 - Chaux 0.637 — Maguésie 2.192 — Acide phosi)lioritiat' 4.187 — Acide siilluriqu.' 0.1)95 — Silice l.27.i. — Oxyde de fer (-t, nuinganèse . . 0.78;5 — Chlore. 0.772 — Azote l.4;i() — Nous connaissons donc exactement la nature et la quantité d'éléments qui ont été indispensables pour assurer la fuiniation de notre Chrysanthème. Pour rendre ce travail complet, il fal- lait se lendrc compte de l'aptitude qu'avait eu la terre dans laquelle cette plante avait crû, à lui fournir ces divers clémei.ts et voir si les engiais qui y avaient été incorporés l'avaient été d'uue manière judicieuse et en paiiiculi^'r s'ils avaient été uti- lisés par la plante. Le rempotage définitif avait été exécuté dans un pot de 25 centimètres de diamèlre, cubant (3,910 centimètres cubes, la tene employée était un mélange de terreau de feuilles, \ partie pour 4 parties de terre franche silico-argileuse, peu riche en humus. En déJuisant le volume (75 c. c.) occupé par les ra- cines, et en défalquant le poids correspondant de terre, nous voyons que la ttM're franche employée pesait 6 kil. 550, et le terreau de feuilles 956 grammes = 7 kil. 506 qui contenaient : leric lianche .... ^.^ , _.._.. ,, n, , . u >. ^.^- ^ ^^^' d eau. lerreau de feuilles. . 0.2b TM..es. j ,,„; Il restait à l'état sec, à la disposition des racines : Terre franche .... 4.260 î^raninies. ) , ,,„ , , rr j f -11 A aaf, c 4.949 gr. de terre. Terreau de feuilles. . 0 689 — ) ° Dans l'étude préalable (1893) de ces sols, nous avcms déjà montré ce qu'ils étaient susceptibles, pour un poids connu, de fournir en un temps déterminé d'azote nitrique, c'est-à-dire so- luble et absorbable par les racines, et d'un minimum d'acide LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CHRYSANTHÈMES. 3til phosphorique et de potasse immédiatement utile et absorbable. Ce qui nous a permis d'établir que pour l'azote nitrique : I.a terre franche avait produit . . 08 570 Le terreau de feuilles 0 220 = 0 810 Acide phospho7ique utile. Terre franche 1 o33 Terreau de feuilles 0 275 = 1 808 Potasse utile. Terre franche 8.903 Terreau de feuilles 0.680 = 9 592 La terre n'a donc pu fournir assez d'azole a la plante pour subvenir à ses besoins, 810 milligrammes pour ! gr. 450, et pas assez d'acide phosphorique, 1 ^v. 808 pour 4 gr. 187, et nous avions donc raison de lui donner des engrais contenant de Ta- zote et du phosphore, mais en admettant que nous ayons donné de la potasse, nous aurions eu grand tort, car la terre en four- nissait 9 gr. 592, alors que les plantes n'en exigeaient que 3 gr. 481 . Ainsi donc, dans cet exemple de culture, l'emploi d'engrais azotés et phosphatés a été des plus utiles, il est évident que, suivant la nature et le volume de terre mis à la disposition des plantes, ces conclusions pourraient devenir tout autres. Ceci démontre péremptoirement, ce qui est une, chose depuis long- temps étjblie d'ailleurs, que l'établissement d'une formule fixe d'engrais pouvant donner dans tous les sols, pour toutes les cultures et les vai'iélés, d'excellents résultats est une utopie. Cette idée est fausse au point de vue scientifique et au point de vue économique de la croissance des plantes. Ceci ne veut pas dire que les Chrysanthèmes n'exigent pas d'engrais complémentaires. Au contraire, dans les trois quarts des cas on peut répondre affirmativement Mais, et nous insis- tons tout particulièrement sur ce point, il nous semble que si l'on peut fournir à ces plantes un sol très riche en élén ents nutritifs utiles, cette question devient moins importante. Nous conseillerons donc à nos lecteurs d'essayer l'emploi du mélange 322 SECTION DES CHRYSANTHÈMES. suivant pour les rempotages; il donne en pratique de superbes résultats : Terreau de feuilles 1 partie. Terreau de couches fait i — Sable quartzeux à gros grains .... 1 — Terre franche (ressemblant au loam des Anglais) 4 — Gendres de bois non lavées 1/3 On le prépare avant l'hiver sur une aire et on le saupoudre d'environ I p. 100 de phosphate précipité de chaux. Si on prend soin de l'arroser à l'engrais humain de temps à autre, et de le recouper au moment des gelées, on a une terre d'une fertilité extrême. Si l'on dispose de terres moins riches ou que Ton n'ait pas le temps de les préparer, il faut recourir aux engrais complémen- taires. Gomme source d'azote, la bouse de vache donne d'excel- lents résultats, elle doit être très diluée; le nitrate de soude en solution à 1 p. 1000, et le sulfate d'ammoEiiaque à la même dose, mais seulement si la terre est calcaire. Pour l'acide phospho- rique, ajouter du phosphate ammoniaco-magnésienà la terre de rempotage, 5 à 10 pour 1000, ou une solution de phosphate d'ammoniaque au millième. Jamais de phosphate de potasse si le terrain n'est pas calcaire. Le rôle des autres éléments et leur apport plus ou moins nécessaire est assez difficile à discuter, nos connaissances ne sont pas encore assez précises à ce sujet.- Mais, et nous terminerons par ces quelques remarques en ma- nière de conclusion : u Gultivateurs de Ghrysanthèmes, soignez surtout et composez avec soin vos terres de rempotages, ne vous fiez pas aux formules d'engrais complets, mais assurez-vous, dans le cas où vous auriez reconnu leur utilité, de la valeur propre des divers engrais complémentaires, « purs » et peu coûteux, par des expériences personnelles, et surtout sur vos sols habituels. ^> LA CULTURE ET LA VÉGÉTATIOX DES GHKYSANTHÈMES. 323 RAPPORT Sur LES CULTURES DE CHRYSANTHÈMES DE M. LiONXET, JARDINIER-CHEF AU CHATEAU DE JoUY-EN-JoSAS (Seine-Ct-Oise), par M. NoNiN (1). Sur la demande de M. Lionnet, jardinier-chef au château de Jouy-en-Josas, une Commission composée de MM. Bauer, Bel- lair, Grelet, Gauthier, Leclerc, xMichel, Martinet, Nonin, Savoye, Tavernier, Vacherot (Henri), et de M. Lesueur, adjoint à la commission, s'est réunie le 30 novembre dernier pour visiter ses cultures de Chrysanthèmes. MM. Bauer, Bellair, Michel et Martinet, empêchés, s'étaient excusés. La Commission s'est constituée en nommant M. Savoye, pré- sident et Nonin, rapporteur. Environ deux cents Chrysanthèmes garnissaient une serre à deux versants, de 23 mètres de long, sur 5 mètres de large. Cette serre, construite spécialement pour la culture du Chrysan- thème, posée au ras du sol, a les côtés, formant pieds-droits, complètement vitrés de châssis mobiles, ce qui permet de donner la quantité d'air et de lumière nécessaire à la bonne santé de ce genre de plantes, pendant les mois d'octobre et de novembre. Disposées sur trois rangs de chaque côté, séparés par un large sentier de plain pied, l'ensemble de toutes ces plantes en pleine floraison était ravissant. Cultivées en touffes basses, le feuillage bien vert cachant le bord des pots, indice de la bonne santé des sujets ; en somme culiure irréprochable. A notre avis, M. Lionnet obtient ses touffes naines et bien ramifiées, par des pincements répétés et donnés jusqu'en juillet. Cette manière d'opérer a l'avantage, tout en donnant des fleurs de bonnes dimensions, conservant bien les caractères qui (1) Déposé le 23 janvier 1896. LA fU'LTURI-: ET LA VKGÉTATION DES OlKYSANTHÈMES. 325 distinguent la variété, de présenter à l'œil, la forme la plus gra- cieuse que Ton puisse donner à un pied fleuri de Chysanthème. Toutes ces plantes en variétés bien choisies, de coloris assez variés, avaieiit une belle tenue, sans presque le secours de tuteurs. Quelques plantes avaient été cultivées dans le but d'obtenir de grosses fleurs, avec cinq à six branches portant des capitules de 20 à 11 centimètres de diamètre. Nous avons remarqué la variété Waban au superbe coloris rose mauve vif, aux pétales contournés d'une forme unique, absolument réussie. Egalement la variété le Colosse Grenoblois ^ aux énormes capitules. Mais, ce qui a surtout attiré l'attention de la Commission, ce sont les variétés suivantes, cultivées en forts spécimens : Ma- dame Carnot, blanc pur, avec 40 fleurs de plus de 20 centimètres de diamètre; Etoile de Lyon, blanc rosé, avec près de 60 fleurs; Florence Davis, blanc à centre vert et William H. Lincoln, jdiune foncé; avec chacun 100 fleurs. Puis, dépassant le tout, formant fond de la serre, un magnifique IVilliam Tricher, au coloris rose tendre, avec plus de 150 fleurs. Ces plantes vraiment remarquables, dénotent une culture raisonnée et prouvent que M. Lionnet tient à conserver sa juste renommée de cultivateur émérite. Aussi, la Commission a-t-elle été unanime à demander que la plus haute récompense lui soit accordée, ainsi que l'insertion du présent rapport au journal de la Société. 326 RliVUE DES PUBLICATIONS. REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences. Maladies de la Pomme de terre causées "par des Bactériacées. — Dans une note qu'il a présentée à l'Académie des sciences le ^ mars 1896, M. Roze démontre que les tubercules de la Pomme de terre ne sont pas à l'abri des actions nocives des Bactériacées. Aux Etats-Unis, où sévit depuis quelques années une maladie particulière appelée le Patato Scah ou Gale de la Pomme de terre, MM. Thaxter et Bolley ont observé dans les tubercules malades, la présence d'une Bactériacée, VOospora Scabies Thaxter, qui vit aux dépens de la pelure de ces tubercules et désagrège les parties qu'elle peut envahir. D'un autre côté, on a remarqué, parmi les Pommes de terre apportées aux Halles de Paris et dans les fournitures faites à l'Assistance publique, qu'un certain nombre de tubercules pré- sentaient çà et là de petites perforations subérifîées : il en est résulté qu'ils ont été disqualifiés sous le nom de tubercules piqués. M. Hoze a eu à sa disposition quelques-uns de ces tuber-' cules, appartenant à la variété dite Saucisse, qui, à la consom- mation, avaient été reconnus comme ayant un assez mauvais goût. Toute la récolte d'un champ, à Epone, d'où provenaient ces tubercules s'est trouvée dans le même état. En étudiant à de forts grossissements les parties malades, M. Roze constata la présence dans les noyaux des cellules voi- sines des perforations subérifîées, un grand nombre de corpus- cules extrêmement petits qu'il put reconnaître pour un Micro- PUBLICATIONS FRANÇAISES. 327 coccus incolore, qu'il désigne sous le nom de Micrococcus nuclei (1). Une seconde espèce de Micrococcus a été observée par M. Roze dans les tubercules de la variété Richters Imperator. M. Henry de Vilmorin disait de cette variété, en 1888, que c'était une Pomme de terre d'une extrême vigueur, très produc- tive et riche en fécule, mais qu'on lui reprochait de se conserver assez mal et de se gâter à l'intérieur sans que rien trahisse extérieurement la maladie, ce qui est surtout dangereux quand les tubercules ainsi attaqués sont employés pour la semence. Des tubercules de cette variété rejetés après inspection comme avariés ont été examinés par M. Hoze qui y a constaté des Colonies d'un Micrococcus qui remplissait les cellules des îlots malades situés dans l'épaisseur du parenchyme et qu'il a nommé M. Imperatoris, en le considérant comme étant la véri- table cause de la maladie spéciale de la variété Richter's Imper ator (2). Journal de la Société d'Horticulture pratique du Rhône. n° du 29 février 1896. Eboutonnage des Chrysanthèmes ,^diT M. G. Chabanne, p. 69. — On sait que l'éboutonnage est l'une des opérations les plus indis- pensables dans la culture du Chrysanthème pour la grande fleur. Il doit, dit M. Chabanne, être pratiqué avec méthode et dès le premier jour de l'apparition de l'inflorescence. Dans la culture lyonnaise à la grande fleur et à taille courte, l'in- florescence se montre ordinairement dans la première quinzaine de septembre. Le nombre des boutons est variable; il peut y en avoir trois, quatre, cinq et plus. Celui du centre est toujours d'une taille plus grande que ceux de la périphérie qui lui sont d'abord accolés. La grosseur de ces boutons, au moment de (1) Des tubercules de la variété Shaw également piqués et refusés dans une fourniture faite à l'Assistance publique contenaient égii- lement le Micrococcus nuclei . (2) M. Roze a pu constater l'envahissement des cellules du paren- chyme d'un tubercule sain d'Iinperator par le Micrococcus Imperatoris déposé sous répiderme. 3^8 REVUK DES PUBLICATIONS. l'apparition de l'inflorescence ne dépasse pas celle d'un grain de chènevis. C'est à ce moment où tous les boutons sont soudés à celui du centre qu'il faut éboutonner. Cette opération qui consiste à enlever tous les boutons laté- raux pour ne conserver que celui du centre est très délicate et demande à être faite avec soin, car l'inflorescence gorgée de sève est fort tendre et se briserait facilement à ce moment. On prend un greffoir bien tranchant, on passe la main libre sous l'inflorescence pour le soutenir et l'on tranche la moitié des boutons. On peut également se servir d'une pointe de fer ou de bois bien effilée avec laquelle on éborgne tous les boutons latéraux. L'une ou l'autre de ces opérations suffit pour faire périr tous les boutons lésés, et, quelques jours après, lorsque leurs pédon- cules ont grandi, on peut facilement les enlever sans blesser en aucune façon la tige principale. Toute la sève se porte alors sur le bouton central, qui grossit à vue d'oeil et donne la vraie grande fleur. Si l'on attend au contraire, afin de choisir le bouton le mieux constitué, que les boutons latéraux se soient détachés de celui du centre et que leurs pédoncules aient atteint plusieurs centi- mètres de longueur, on ne peut obtenir de grosse? fleurs. Chaque jour perdu amène un rapetissement sensible des pétales (nous en avons fait l'expérience) et une semaine de retard suffit pour que le bouton conservé ne donne plus que la demi-grande fleur. D'autre part, si l'éboutonnage n'est pas fait dès l'appa- rition de l'inflorescence, un des boutons latéraux peut prendre toute la nourriture et faire avorter le bouton central. On en est alors réduit à conserver ce bouton qui ne peut donner qu'une demi-grande fleur ; encore celle-ci est-elle toujours portée sur une tige déviée à partir de son point d'attache sur la tige prin- cipale et trop grêle à ce même point pour porter une grosse fleur. M. Chabanne fait suivre cette note d'une liste des meilleures variétés à cultiver à la grande fleur. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 329 Revue générale de botanique, janvier 1896. Recherches expérimentales sur la Miellée, par M. Gaston Bon- nier. — D'un travail très intéressant sur la miellée ou substance sucrée qui se produit sur les parties végétatives des plantes, et. surtout des arbres, en certaines circonstances, M. Gaston Bon- nier déduit les conclusions suivantes : 1" Bien que les Aphidiens et les Cochenilles soient le plus souvent la cause de la miellée, il existe cependant des miellées d'origine végétale; 2° L'origine directe de ces dernières matières sucrées est démontrée par l'observation au microscope. On voit la sub- stance sucrée apparaître en fines gouttelettes par les orifices stomatiques; 3° La production de la miellée de pucerons peut se maintenir pendant toute la journée et se ralentit la nuit. La miellée directe se produit au contraire pendant la nuit, et cesse ordinairement dans la journée; son maximum de production est au lever du jour; 4° Les conditions qui favorisent la production de la miellée végétale sont les nuits fraîches intercalées entre des journées chaudes et sèches. L'élévation de l'état hygrométrique et l'obs- curité favorisent la production de la miellée, toutes les autres conditions restant égales; o'' On peut provoquer artificiellement la sortie du liquide sucré, par les stomates des feuilles pouvant produire de la miellée, en plongeant les branches dans l'eau et en les mettant à l'obscurité dans de l'air saturé. Dans ces conditions, les feuilles peuvent produire de la miellée, alors que les branches restées sur les mêmes arbres n'en produisent pas; 6° Bien que les Abeilles puissent aller recueillir n'importe quelle substance sucrée, lorsqu'elles n'ont rien de mieux à leur disposition, elles vont toujours butiner, quand elles en ont le choix, là où la substance sucrée est la meilleure. Lorsque la floraison des plantes mellifères est abondante, elles délaissent la miellée, surtout celle produite par les pucerons. Elles y buti- nent, an contraire, les jours où iljy a disette de fleurs mellifères; 22 330 BEVUE DES PUBLICATIONS. 7" La composition chimique des rnieliées est très variable. Celle des miellées d'origine végétale se rapproche plus de la composition chimique des nectars que celle des miellées de pucerons. Revue des sciences naturelles appliquées, n° de décembre <89o. Maladies des Violettes, par M. Louis Belle, professeur départe- mental d'agriculture des Alpes-Maritimes. — Certaines com- munes des Alpes-Maritimes retirent d'assez beaux bénéfices de la culture des Violettes pour le commerce de la fleur coupée et pour la parfumerie. Depuis quelques années, les producteurs sont fort alarmés par l'apparition de maladies qui menacent de ruiner complètement cette branche importante de la production florale. Des planta- tions sont atteintes sérieusement dans plusieurs régions, notam- ment à Vence et à Grasse. Deux maladies principales sévissent sur les Violettes : l'une est due à un Champignon para^^ile, le Phyllosticta violfe ; l'autre est occasionnée par des Acariens appartenant au genre Tétra- nyque. Dans les deux cas, ce sont les feuilles qui sont atteintes. La maladie cryptogamique débute généralement par un petit point blanc cerclé de noir qui s'étend rapidement et se dessèche à l'intérieur. Souvent les tissus attaqués sont complètement détruits et les feuilles présentent alors des trous circulaires de différentes grandeurs qui semblent avoir été faits à l'emporte- pièce. Les trous, en s'agrandissant, finissent par se joindre et la feuille disparaît en partie ou en totalité . Sous l'influence de circonstances météorologiques spéciales, la maladie peut se déve- lopper très rapidement et détruire la plupart des feuilles en une quinzaine de jours. On ne peut que recommander l'essai de composés cuivriques contre le Phyllosticta. Les résultats seront d'autant plus satisfaisants que les applications auront été faites préventivement. Les Tétranyques qui attaquent les Violettes sont semblables à ' déterminent sur la Vigne l'affection désignée sous le iladie rouge. Ces Acares, par leurs piqûres, provo- essèchement des feuilles. L'absence des feuilles ne PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 331 permet pas aux fleurs de se développer et la récolte est nulle. On arrive à détruire ce parasite par le traitement suivant : i° Fauchage immédiat après la floraison et incinération des feuilles pour détruire les œufs de ïétranyques; 2° Application de l'un des insecticides suivants : Première formule : Savon noir dur 3 kil. Pétrole 3 — Eau 94 litres. Deuxième formule : Savon noir dur 4 kil. Pétrole 4 — Eau 92 litres. On doit faire quatre opérations espacées chacune de quatre jours. 3° Fumure énergique de la plante et couverture s'il est pos- sible avec des feuilles mortes ou des branches d'arbres. On obtiendrait certainement une meilleure émulsion du pétrole en ajoutant d'abord un peu d'alcool ou savon. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. The Garden. — Si nous voulons signaler quelques nouveau- tés, nous devons nous adresser au Physalis Franchetiy Solanée japonaise qui rappelle notre Alkékenge. Ses fruits sont beaucoup plus gros, puisqu'ils atteignent la grosseur d'un œuf; ils sont d'une belle couleur orange ou vermillon-orangé, renfermés dans une enveloppe transparente résultant d'un accroissement du calice. Au Japon, les fruits de ce Physalis sont usités dans l'ali- mentation en guise de Tomate. En Europe, les jardins en tire- ront une bonne plante ornementale de plus. C'est aussi une plante nouvelle que le Calochortus luteus concolor; jolie petite Liliacé e, appartenant à un genre peu représenté actuellemen dans les cultures. 332 REVUE DES PUBLICATIONS. Si nous nous arrêtons aux Orchidées, nous les trouverons re- présentées par de nombreuses notes, parmi lesquelles nous n'aurons que l'embarras du choix : les amateurs de Phalaniopsis pourront lire d'intéressants détails sur les principales espèces et leur culture : le Phalœnopsis amabilis, introduit de Java en 1838; le P. Esmeralda, de la Cochinchine; le P. grandiflora, de Bornéo (1848); le P. intermedia, qui est resté rare et qui pourrait bien être un hybride naturel entre les P. rosea et ama- bilis, introduit des Philippines en 1867; P. Luddemanniana, de la même région; le P. Schilleriana, le plus fréquemment cul- tivé, et le P. Stua7-tiana, connu depuis 1881. Les mêmes ré- tlexions peuvent s'appliquer au Cattleya crispa, d'origine bré- silienne et à ses meilleures variétés, telles que Buchananiana plus développé que le type dans toutes ses parties, delicatissima, à fleurs plus petites et d'un blanc pur; superba, qui porte bien son nom et remarquable par la richesse de son coloris. Tout le monde connaît ces charmantes Fougères à frondes dorées ou argentées à leur face inférieure, les Gymnogramma. Mais en dehors des G. chrysophylla ei argentea, on se doute peu qu'il existe d'autres espèces jouissant des mêmes propriétés. Ce sont parmi les plantes à frondes dorées : Gymnogramma Alstei- nii, peut-être forme horticole du suivant; G. chrysophylla, de l'Amérique méridionale et des Antilles, qu'on a pu appeler sans exagération The King of the Gnld Ferns, le roi des Fougères dorées; G. decomposita, hybride naturel du précédent et du G.Pearcei; G.grandiceps, Laucheana, très belles espèces des plus ornementales, Lhermimeri, Martensi, triangularis, fréquemment cultivés et originaires de Californie; sulphurea, à face inférieure des frondes parsemée d'une poussière jaune -soufre brillant; calomelanos, lype des plus variables qui est répandu depuis les Antilles jusque dans les îles de l'Afrique occidentale tropicale. Les Gymnogramma à frondes argentées, sont moins nombreux. Le plus connu est le G. argentea, de Natal et de la Réunion, dont une variété présente celte particularité d'avoir son feuil- lage recouvert d'une poussière jaune. Puis viennent : G. Pearcei et joerumana,^du Pérou,^^. schizophylla, de la Jamaïque et tar- tarea, de rAmérique^tropicale» PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 333 Parmi les plantes de serre qu'il est rare de rencontrer dans les cultures françaises, il faut citer au premier rang le Lapage- ria rosea, cette merveilleuse Liliacée volubile du Chili. Pourquoi ne le voil-on pas plus souvent? Serait-ce en raison des difficultés que présente sa végétation? Nous ne le croyons pas. Le type à fleurs roses est surtout remarquable avec ses grandes fleurs tubuleuses qui rappellent jusqu'à un certain point celles des Cereus. Il en est de même de VEucharis amazonica, presque un mythe pour les jai'diniers français, tandis qu'en Angleterre on le cultive en grand poui* le marché. Les Renoncules sont des végétaux éminemment polymorphes, depuis celles qui se rencontrent partout au bordjdes chemins ou dans les prairies, jusqu'à celles qui ornent les pelouses des mon- tagnes ou se plaisent au sein des eaux. Le Garden leur consacre un article. Il recommande celles qui vivent dans les lieux hu- mides, telles que le Ranunculus arjuatilis, excellent pour em- bellir les pièces d'eau, Lingua, qui croît avec vigueur au bord des rivières, Lyallii, de la Nouvelle-Zélande, espèce géante au point de vue des dimensions des fleurs ei des feuilles; les es- pèces alpines, parmi lesquelles il en est d'absolument déli- cieuses : R. parnassifolius, glacialis, alpestrls^ pyremeus, riifie- foliuSy Thora; celles qu'on peut employer en bordures ou en massifs : R. aconitifolius, très élégante et connue sous le nom de bouton d'argent, tandis que le R. acris et sa variété à fleurs doubles sont fréquemment cultivés sous la désignation de bou- ton d'or. Il serait téméraire de vouloir énumérer les nombreuses es- pèces de Lis qui sont susceptibles d'être utilisées comme plantes d'ornement. On ne peut cependant passer sous silence les LlUum auratum et speciosum, les deux plus beaux représentants du genre; dans le sous-genre Martagon, le plus abondamment pourvu, les L. Martagon et chalcedonicum, Szowitzianum, tes- taceum, etc. ; dans les formes à fleur longuement tubuleuse : L. Harrisii ou Lis des Bermudes ; dans celles à fleur en forme de coupe : L. elegans, croceum, etc. Nous signalerons encore parmi les nombreuses notes que ren- ferme le Garden, celle qui est relative à la poire de Riha. C'est 334 REVUE DES PUBLICATIONS. une nouvelle variété sans pépins qui joint à cette particularité, des qualités de premier ordre. Le frait est conique, jaune verdàtre, plus ou moins ponctué de brun rouge cannelle. La chair est blanche, très juteuse, richement parfumée. La maturité a lieu en novembre, quelquefois à la fin d'octobre et peut, si les conditions sont favorables, être reculée jusqu'au milieu de décembre. Gardeners' Chronicle. — Les plantes nouvelles ne sont pas nombreuses. C'est tout au plus si dans le vrai sens du mot, nous pouvons signaler une Orchidée, le Luddemania triloba et le Synandrospadix vermiloxkus de la famille des Aroïdées. La première de ces plantes est originaire de la Colombie où elle a été découverte par le consul Lehmann. Elle est remarquable aussi bien au point de vue ornemental qu'au point de vue botanique. Son inflorescence qui peut atteindre deux pieds est pendante et porte de nombreuses fleurs orange foncé. Les sépales sont teintés de brun et le labelle nettement trilobé présente à sa base une tache purpurine. La culture qui lui convient est celle des Aci- neta. L'autre plante, le Synandrospadix^ croît dans la province de Tucuman, dans la République Argentine. Son feuillage est celui d'un Richardia tandis que la fleur rappelle le Taccarum Warmingianum. La racine est un tubercule volumineux. Il nous faut encore noter comme nouveautés horticoles deux Orchidées: Lœlia anceps var. lineata qui, par Tensemble de ses caractères, ne s'éloigne en rien du groupe auquel il appartient si ce n'est que les sépales sont parcourus à leur base par des lignes couleur chocolat qui tranchent d'une façon originale sur le fond blanc; Lœlia Finckeniana var. Schroderœ qui serait un hybride naturel des L. anceps alba et L.albida et ressemble par plusieurs de ses caractères à la dernière espèce. Ses fleurs sont d'un blanc pur sans la moindre trace de taches cramoisies comme dans le type. Puisque nous parlons d'Orchidées, il ne sera pas inutile de mentionner une curieuse anomaUe du Cypripedium insigne dans laquelle le sépale supérieur ainsi que l'inférieur sont exactement semblables de forme et de maculature. C'est un cas de ce que les botanistes appellent une pélorie. La rose nouvelle Enchantress est un hybride de rosiers Thé et PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 3:^5 de Bengale, à fleurs nombreuses couleur crème. Quant au Bégonia incompara bilis il semble constituer une remarquable acquisition obtenue dans le sud de l'Irlande, en croisant le B. pobjpetala avec le B. Frœbeli. Les feuilles sont élégantes, duveteuses dans leur jeunesse; les inflorescences très développées, puisqu'elles peuvent atteindre deux pieds, sortent bien du feuillage et sont composées de nombreuses fleurs de teinte écarlate. Les Cannas florifères ont faitde grands progrès depuis quelques années. M. Année, le premier, s'est livré à la fécondation artifl- cielle en vue d'obtenir des formes nouvelles; il a été suivi dans cette voie par Lierval, Bihorel, M. Crozy, la maison Vilmorin. Tout récemment MM. Dammann et Sprenger ont créé un nou- veau type, les Cannas italiens « ilalian Cannas » en fécondant le Canna Madame Crozy par le C. flaccida espèce originaire du sud des Etats-Unis. La première plante obtenue Italia a des fleurs d'un beau vermillon-doré qui rappellent celles d'un Cat- tleya ou d'un Iris du Japon. Les Tilleuls forment un petit groupe bien tranché composé d'une quinzaine d'espèces dont six sont européennes, quatre américaines et cinq asiatiques. De ces dernières, trois ne sont pas encore cultivées. Les espèces europL^ennes sont certainement les mieux connues mais on ne rencontre pas aussi souvent qu'elle le mérite une des plus remarquables le TiUa dasystyla ou euchlora qui se distingue par ses larges feuilles d'un vert luisant. Il fleurit en juillet et garde son feuillage bien plus longtemps que les espèces ordinaiies. Le Tilia dasystyla est originaire du Caucase d'où il a été introduit, il y a une vingtaine d'armées. Parmi les Conifères qui poussent en buisson, les Cephalotaxus viennent au meilleur rang. Dans ces espèces, le C. drupacea est remarquable par ses fruits dont la forme rappelle celle d'une Prune. Nous sommes heureux que le Gardeners Chronicle signale comme caractère distinctif des Cephalotaxus, caractère des plus faciles à saisir en l'absence de fleurs et de fruits, celui qu'a fait connaître il y a quelques années le professeur Van Tieghem. Il suffit de couper un fragment de rameau pour constater la pré- sence d'un canal résineux qui en occupe le milieu. « De nouveaux fruits pour Noël ». Sous ce titre on conseille 336 REVUE DES PUBLICATIONS. l'usage d'un certain nombre de fruits exotiques que l'on pourrait obtenir à cette époque avancée : ce sont ceux de VAberia caff'ra, Bixacée de Natal et du Cap qui rappellent l'Abricot mais d(mt le jus d'abord très acide s'adoucit à la maturité et développe un arôme absolument exquis; ceux du Cocos australis ou campes- tris. Palmier répandu du Brésil à la Plata et qui résiste au cli- mat d'Antibes. Ses fruits sont ronds, jaune-d'or et renferment une pulpe dont le goût est des plus agréables. On peut aussi mW- liser l'Ano/jfl C he rima lia donl la culture donne de bons résultats dans les serres à plantes demi-tropicales. Les fruits du Clieri- molia sont de la grosseur d'une Poire et très estimés partout où on les rencontre. Des fruits aux fleurs considérées comme matières alimentaires il n'y a qu'un pas facile à franchir. Nous y trouvons les Bassia de l'Inde qui contiennent une grande quantité de sucre; les Vio- lettes qui servent en Turquie, en Egypte, en Roumanie à confec- tionner des sorbets. Les fleurs des Hemerocallis, du Lilium Thunbergii sont en Chine l'objet d'une importante consomma- tion ; celles du Quassia amara infusées dans le vin sont usitées comme stomachiques à la Jamaïque. Les condiments ont au premier rang le Safran et le clou de Girofle. Les boutons du Câprier, de la Capucine, du Zygophyllum Fabago sont d'un usage fréquent, confits au vinaigre. Les fleurs de la Reine des Prés communiquent au vin im bouquet agréable. Les pétales de Rose servent en Chine de condiment et ceux du Nénuphar jaune entrent en Turquie dans la recette d'une boisson. La géographie botanique n'est pas oubliée et un bon article est consacré à la flore de la région du fleuve Amour qui présente de grandes différences avec celle des parties voisines de la Sibérie. Les Conifères, les Tilleuls, les Poiriers, des Noyers, des Frênes, des Noisetiers, des Bouleaux y forment une association d'arbres des plus intéressante à côté du Dimorphanthus , des Bcrberis, Actinidia, FvonymuSj Lonicera, Philactelphus, des Spirées, du Deutzia pa?'viflora etc. Les végétaux herbacés ne comptent pas moins de HO espèces spéciales à cette région. Une petite note, bonne à lire, renferme l'analyse d'un travail du Rév. Henslowsur les plantes de la Bible. Ce n'est pas d'au- PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 337 jourd'hui que la question a été soulevée. Et pourtant si Ton est à peu près d'accord sur ie Cèdre, on ne Test guère sur THyssope dont parlent les livres saints. Le Saule des rives du Jourdain serait probablement \e Populus euphratica et la couronne d'épines aurait été tressée avec les rameaux épineux du Paliurus. Revue de l'Horticulture belge et étrangère. — L'histoire des végétaux les mieux connus l'est souvent fort peu. Il en est ainsi de VOdontogJossum ciirosmum qui portait dès 1825 le nom étrange de Cidtlanzina pendilla et en 1838, à sa première intro- duction celui d'Oncidium Galeottianum. A lire dans le recueil belge un article sur le Nepenthes mixta^ le produit du croisement des N. Curtisil et Northiana obtenu à l'établissement Veitch. C'est une des meilleures plantes du genre par son port, sa vigueur, la grandeur et la coloration des ascidies. « Le Peuplier suisse blanc dit « Eucalyptus »; sous ce titre quelque peu ambigu, est recommandé un Peuplier qui n'est blanc que par la couleur de son écorce. Ce serait une race du vieux Peuplier suisse abandonné dans la culture rémunératrice, que la rapidité de sa croissance a fait comparer à V Eucalyptus. N'oublions pas VAllamanda violacea, très belle plante de serre introduite autrefois, disparue comme tant d'autres, puis réintro- duite en 1889. A l'Illustration horticole, signaler un charmant CaMiwm qui porte dignement son nom de C. lilliputiense. Ce serait une plante originaire du Venezuela, constituant une petite touffe à feuillage réduit, panaché comme celui du C. argyrites et parsemé de maci]les et de figures irrégulières du blanc le plus pur. Encore une autre Aroïdée ! le Philodendron Devansayanum remar- quable par le coloris rouge vif de ses feuilles jeunes tandis que les organes adultes sont d'un beau vert clair, luisant. Journal des Orchidées. — Une intéressante communication de M. de Lansberge, nous apprend qu'à Menton les Lcvlia, Cattleya, le Lycaste Skinner'u le Vauda cœrulea, tous les Cypri- pedium poussent merveilleusement en plein air et y fleurissent 338 REVUE DES PUBLICATIONS. abondamment. Il en est de même des Cymbidium eburneum^ et Odontoglossum Rossi majus. Ces derniers y poussent comme des Choux. Le nom correct du Lœlia Rotlischildiana serait, parait-il, L. Amanda ou mieux L;eliocattleya, puisqu'on le considère géné- ralement comme un hj^bride bigénérique. A lire quelques lignes consacrées à la culture des HouUetia à propos d'une note sur le H. tigrina, très belle espèce à coloris curieusement moucheté. Lindenia. Quand on s'attaque à la priorité des dénominations botaniques, on ne sait vraiment pas où l'on devra s'arrêter. Ne voilà-t-il pas qu'il va falloir débaptiser le Saccolabium Blumei qui ne date que de 1841, tandis que Blume qui découvrait cette belle Orchidée en 1 823 la faisait connaître sous le nom de Rhyn- chostylis refusa. Et le joli Vanda Batemanni qui va devenir Stau- rops'is lissochiloides, en souvenir de la désignation qui lui a été imposée par Gaudichaud liès 1826. A noter un superbe Cattleya Aliciœ dédié à Son Altesse la princesse de Monaco. C'est une plante encure unique à labelle d'un pourpre brillant qui tranche vivement sur le fond blanc des divisions florales, Gartenflora. Le recueil allemand consacre une planche co- loriée aux Phyllocactus kermesinus magnus et Hildmanni^ ce dernier à fleur jaune pâle issu d'un croisement opéré entre le P. Wrayii et crenatas Haageanus. On trouve un long article relatif à VEchidnopsis Dammatiiana, Asclépiadée du groupe des Stapelia. On en connaissait déjà deux espèces d'Abyssinie (dont une un peu douteuse). La plante découverte par M. Schweinfurth aux environs de Souakim con- stitue une troisième espèce dont l'intérêt sera, comme chez les végétaux analogues, plutôt botanique qu'horticole. Quant à ceux qui s'intéressent aux Cannas, ils pourront lire une note relative aux Cannas à fleurs d'Orchidée? ou Cannas italiens dont nous avons déjà parlé précédemment. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 339 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES, 1, Publications françaises, par M. D. Bois. Perezia sonchifolia Baker. — Bévue horticole, 16 mars 1896, p. 134. Cette Composée dont la Revue horticole donne une figure colo- riée aélé décrite par M. Baker dans \e Flora Bimsiliensis,Y[, 3,SS0. M. Ed. André l'a trouvée dans l'Uruguay en septembre 1890 ; il fut frappé de l'élégance de son feuillage disséqué^ à lobes dressés et contournés de la façon la plus gracieuse. L'ensemble de la plante, constellé de jolis ca[)itu!es blancs était si séduisant que l'idée lui vint d'en importer des graines en France. Les graines, semées à l'automne levèrent bien et donnèrent des touffes qui furent hivernées sous châssis et qui fleurirent l'été suivanL Le Perezia sonchifolia est une plante annuelle, ou bisannuelle suivant l'époque du semis. Les feuilles radicales sont étalées, oblongues, profondément découpées en lobes ayant une partie plane et une partie redressée ou contournée, à pointes cuspidées, glabres ou tomenteuses; les feuilles caulinaires, plus petites, sont alternes, sessiles, un peu embrassantes. Les tiges sont dressées, simples sur les parties faibles, le plus souvent rameuses^ à rameaux divariqués, terminés par des capitules nombreux, blancs, à ligules imbriquées comme les pétales d'un Camellia double, lorsqu'elles ont atteint leur plein développement. Les graines (achaines) sont pourvues d'aigrettee soyeuses et blan- ches; elles mûrissent facilement à l'automne. Les capitules paraissent d'abord radiés, grâce à la ligule de la lèvre supérieure de la corolle formant un seul rang marginal ou collerette. 340 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Le centre présente un point noir formé par les étamines, au haut desquelles on voit poindre les stigmates blancs du style non encore saillant. Le centre du capitule est alors jaune, par l'écarlement de la lèvre inférieure de la corolle plus petite que la supérieure. Quand les autres fleurs surgissent^ la ligule du second rang presse sur la lèvre inférieure jaune des fleurs du premier rang et la repousse en arrière pour prendre sa place. Un troisième rang se développe de la même manière et ainsi de suite de manière à ce que l'ensemble de ces ligules blanches, imbriquées, présente l'aspect d'une fleur pleine, blanche. On cultivera celte plante soit comme plante annuelle en la semant sur couche au printemps et la repiquant en mai dehors, soit directement en place en avril. Elle fleurira alors de mai eu octobre. Si l'on veut semer en automne, il faudra hiverner les plantes sous châssis froid : mises en place eu mai, elles fleuriront plus tôt. 2. Publications étrangères par M. P. Harioi. Aloe Luntii Baker. A. de Lunt. — Sud de l'Arabie (Liliacées) Bot. Mag. ,t. 7448. Tige courte; feuilles formant d'abord une rosette, rappro- chées, distiques, ensiformes, recourbées, vert pâle, sans macule, canaliculées au-dessus de leur base, sans aiguillons; pédoncule floral, dressé, raide, dépassant les feuilles; inflorescence en grappes terminales, étalées, portant de petites bractées; pédon- cules courts articulés au sommet, ceux de la partie supérieure ascendants, les autres penchés; périanlhe cylindrique à tube rougeàtre, allongé, plus long que les lobes qui sont linéaires- oblongs, dressés; étamines saillantes à anthères peu déve- loppées; pollen rouge. Cet Aloès tout à fait distinct a été recueilli dans la province d'Hadramant, par M. Lunt, attaché à une expédition scienti- fique qui parcourait alors cette région. Par ses fleurs largement PUBLICATIONS ETRANGERES. 341 tabulées, il se rapproche des Gasteria ; il en diffère cependant en ce qu'elles ne sont pas dilatées, globuleuses à la base. Bartholina pectinata Br. B. pectine. — Cap de Bonne- Espérance (Orciiidées — Ophrydées) Bot. AJag., t. 7450. Plante herbacée, grêle, poilue, naissant de tubercules ohlongs, feuille solitaire, sessile, fixée sur le sol, orbiculaire, convexe, amplexicaule et bilobée à la base; hampe uniflore; fleur large entourée de bradées oblongues, en capuchon, ne dépassant pas la moitié de l'ovaire qui est recourbé ; sépales dressés, linéaires- lancéolés, herbacés, poilus; pétales dressés, plus larges que les sépales, linéaires ou lancéolés, dressés ou recourbés en faux, de couleur blanche; labelle de grande dimension, semi-circu- laire ou flabelliforme, profondément trifide, à segments dé- coupés en 17-23 lanières étalées; éperon de même longueur que l'ovaire; anthère dressée, étroite, aiguë, n'atteignant pas la moitié de la longueur des pétales; pollinies oblongues, à cau- dicule grêle; stigmate de petite dimension renflé. Le Bartholina pectinata est depuis longtemps connu des botanistes, puisque Thunberg et Linné en ont déjà fait mention; il a été introduit en Angleterre par Masson en 1787. Malgré cela, il est à peu près inconnu des amateurs d'Orchidées. Long- temps, on a pensé qu'il constituait un genre monotype, mais M. Bolus a récemment découvert une seconde espèce, le B. Fthelœ. C'est une des plus curieuses plantes de la famille des Orchi- dées. Au Cap, elle porte le nom de Spider Orchid, « Orchidée Araignée », en raison des découpures délicates et filiformes de son labelle. Buddleia Colvilei Hook. f. et Thoms. — - B. de Colvile. — - Sikkim Himalaya (Loganiacées). Bot. Mag., t. 7449. Arbuste ou arbrisseau, à rameaux et à feuillage jaune ferru- gineux, tomenteux; feuilles lancéolées, acuminées, crénelées, serrées, glabres quand elles ont acquis tout leur développement, courtement pétiolées; panicules terminales oblongues', pen- dantes, multiflores ; fleurs à lobes du calice pubescents, ovales, 342 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. légèrement accuminés; corolle rose-pourpre ou carminée, à tube cylindrique, un peu dilaté au sommet^ poilu intérieure- ment, deux fois plus long que le calice, à lobes arrondis, enrou- lés sur les bords; gorge de Id corolle blanche; anthères oblongues ; ovaire pubescent, capsules oblongues contenant des graines marquées de trois sillons. Le B. Colvilei est le plus ornemental de tous les arbrisseaux qui croissent dans la région de l'Himalaya. Il est impossible de se faire une idée de la beauté de ses fleurs et du cachet qu'elles communiquent au paysage. Malgré les soins apportés à sa cul- ture, son coloris est beaucoup plus pâle en Europe. Cette belle Loganiacée habite les parties élevées des monta- gnes vers 10 à 12 mille pieds. Bulbophyllum carinatum Cogniaux, B. caréné. Bornéo (Or- chidées). Lindenia 2^ séiie, 1 , 4 et 5^ liv7\ p. 33, t. 495. Rhizomes largement rampants, couverts d'écaillés aiguës, im- briquées ; pseudobulbes comprimés, plans-convexes, échancrés au sommet, surmontés d'une feuille qui est réfléchie, ovale-cor- dée, acuniinée, à pointe repliée en-dessous, d'un vert intense à la face supérieure, réticulée; pédoncule très court, portant deux fleurs, couvert de bractées membraneuses blanchâtres; pédicelles réfractés, munis à la base d'une grande bractée caré- née; ovaire arqué à six sillons profonds; sépales membraneux, triangulaires, acuminés, de même longueur, à dos caréné-ailé dans les deux tiers supérieurs, pourpre foncé un peu violacé et bariolé de blanc jaunâtre; pétales dressés, plans, membraneux, triangulaires, acuminés largement, pourpre violacé très foncé rayés de blanc, longs de 25 millimètres sur 12 de largeur; labelle à onglet mince, étroit, flexible, blanc-poupré, à limbe trulli- forme, pourpre très foncé, finement bariolé de blanc-jaunâtre, à base arrondie-cordiforme, à oreillettes basilaires à peine recour- bées en dessous, à lobe terminal fortement recourbé ; la face inférieure du limbe est largement ailée; colonne pourpre- foncé, très courte, pédicellée, à ailes étroites, dentées. Le B. carinatum a beaucoup de rapports avee le B. reti- eulatum de la même région qui en diffère par ses pseudobulbes PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 343 ovoïdes, ses feuilles d'un vert moins foncé, par ses fleurs d'une autre couleur, par ses pétales non acuminés. Streptocarpus Wendlandii Hort. Dammann. — S. de Wend- land. — Transvaal (Gesnôracées Cyrtandrées). — Bot. Mag,, t. 7447. Plante acaule, hérissée; feuille unique, radicale, sessile, ample, ovale, arrondie aux deux extrémités, ondulée-crénelée sur les bords, vert sombre à la face supérieure qui est profon- dément nervée, d'un rouge pourpre en dessus avec des poils blancs clairsemés; hampe robuste, bifide, à rameaux multi- flores disposés en panicule, chargés de poils et de glandes; pédicelles allongés, solitaires ou géminés ; fleurs penchées, larges; corolle à tube infundibuliforme recourbé, glanduleux, pubes- cent, à limbe dont les deux lobes postérieurs sont ovales, arrondis, vioJacés, tandis que les trois antérieurs sont plus longs, blancs, marginés de violet; filets des étamines glandu- leux au sommet ; pas de staininocles; stigmate pelté. Le S. "Wendlandii surpasse en beauté et en dimensions toutes les autres espèces de ce genre. Il est originaire liu Transvaal d'où il a été importé et décrit pour la première fois en 1891. Il a déjà donné, par croisement avec le ^. Dunnii , naissance au S. Dyeyn dont les dimensions du feuillage et de l'inflorescence sont encore plus remarquables que celles des parents. Les feuilles ont presque deux pieds de longueur et l'infloresence forme une masse de fleurs rouge-pourpre brillant atteignant également deux pieds. Le Secrétaire-rédacteur-géranty D. Bois. Pans. — Imprimerie L. Mabetheux, 1, rue Cassette 344 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. MARS 1896 Observations MÉiÉOROLOorQUEs faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Rsine PRÈS Paris (altitude : 63°^). TEMPERATURE lin. Max. 7,7 11,9 3,7 10,6 4,3 9,7 3,9 10,8 3.5 10,5 4,2 13,0 9,1 12,0 10,2 15,1 9,9 14,1 6,2 11,8 0.5 11,9 5,6 10,3 3.3 1J 2,3 13,5 1,5 12,5 4,3 17,2 7,1 15,1 7.3 17,5 8,2 13,9 0,2 15,1 2,3 19,2 2,2 22,7 3,4 24,1 5,0 22,9 5,6 22,1 7,5 15,1 6,2 13.0 ■ 0,5 9,1 1,6 8,9 3,3 11,3 3,3 *,-? HAUTKUR du baromètre Matin Soir 761 755 753 754 742 741 739, 5 741,5 752, 5 756 759, 5 761,5 764,5 764,5 764,5 764 763,5 761,5 768 769,5 767 768 762,5 762,5 761 759,5 759 760 762 762,5 761,5 762, 5 764,5 761,5 756,5 754 759 763 764 761,5 m 761 761,5 763 763 762 759 757 757 757 758 763 763,5 764,5 759,5 753 753 753 759, 5 762 763 764 VENTS dominants so. sso. SS(3. 0. 0. 0. 0. NO. 0. NNE. 0. SSO. NE. SSE. E. NE. SE. SE. OSO. 0. s. 0. N. so. SE. SSE. S. SSE. S. 0. • 0. o. 0. N. NNE. N. NE. ETAT DU CIEL Couvert, quelques éclaircies, pluie le soir. Nuageux de grani matin, clair Très nuageux le matin, grand vent et pluie abondaute l'après-midi, couveri le soir. Nuageux le matin, légèrement plu- vieux, grand vent. Nuageux et légèrement pluvieux. Couvert, quelques éclaircies laprès- midi. ^ Couvert, pluie laprès-midi et le soir Pluie presque toute la nuit et le ma- tin, nu.igeux. Pluie et grandi vent presque toute la nuit et nne partie de la matinée, nua- geux, pluie abondante le soir. Nuageux. Nuageux. Très pluvieux. Nuageux, clair le soir. Clair de grand matin, nuageux. Brumeux le matin, nuageux. Nuageux, petite pluie le soir. Nuageux. Couvert, pluie abondaute le soir Très nuageux. Brouillard le matin, clair dans le mi lieu de la Journée et le soir, nuageir l'après-midi. Clair le matin et le soir, nuageux dans la journée. Clair de grand matin et le soir, nua- geux dans la journée. Nuageux. Nuageux, clair le soir. Nuageux, pluvieux le soir. Petite pluie le matin, nuageux, grand vent et grêle. Nuageux. Couvert le mati.i, pluie et grêle 1 apres-midi, pluie mêlée de neige le soir Nuageux. Très nuageux. Couvert, >(uelques éclaircies et très petite pluie laprès-midi. AVIS DIVERS Séance du 9 juillet 1896. — En raison des pré- paratifs de l'Exposition de Roses qui sera ouverte les 10, 11 et 12 juillet, la séance du 9 de ce mois aura lieu le jeudi 2 juillet. EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE La prochaine Exposition printanière annuelle se tiendra du 20 au 25 mai 1896. Un Congrès horticole aura lieu à la même date. Exposition de Roses. — Une exposition spéciale de Roses aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10, Il et 12 juillet 1896. Des questions spéciales aux Roses ont été ajoutées au pro- gramme du congrès horticole qui se tiendra au mois de mai en même temps que l'exposition printanière. Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, etc. Cette exposition se tiendra au Palais de l'Industrie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. (Voir ci-après les règlement et programme.) Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs trançais, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. Série III. T. XVIII. Cahier d'avril publié le 5 mai 1896. 23 3i6 CONCOLltS OUVKRTS hEVANT LA SOCIÉTÉ. OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en séance les 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes qui dé- sireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de FcnlsLeinon. Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3« série, XI, 1889, p. o et 81.) CONCOURS DE DAHLIAS, DE GLAÏEULS ET DE BÉGONIAS. 3i7 PROGRAMME DES CONCOURS DE DAHLIAS, DE GLAÏEULS ET DE BÉGONIAS QLI AUKOXT LIEU DANS LA SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1890 Concours de Dahlias, de Glaïeuls et de Bégonias, (Séance du jeudi 10 septembre 1896). Les personnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le 2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles pourraient avoir besoin. L'installation devra être terminée le jeudi 10 septembre, avant onze heures du matin. La Société mettra à la disposition du Jury le nombre de médailles nécessaires. Les divers concours ouverts en vue des Dahlias, des Glaïeuls et des Bégonias sont les suivants : DAHLIAS. 1'^ Concours. — Pour la plus belle et la plus nombreuse collection de Dahlias à grandes fleurs, en variétés nommées. '2*= Concours. — Pour la plus belle collection de Dahlias à fleurs de Cactus et décoratifs. 3*= Concours. — Pour la collection la plus méritante de Dahlias lilliputiens. 4^ Concours. — Pour la plus belle collection de Dahlias à fleurs simples. 5* Concours. — Pour les nouveautés non encore au com- merce. 6' Concoure. —Pour le plus bel apport de nouveautés en tous genres. 7" Concours. — Pour la plus belle collection de trente varié- lés, au moins, cultivées en pots. 348 concours de dahlias, de glaïeuls et de bégonias. glaïeuls. Q'^ Concours. — Pour la plus belle collection de Gladiolus y^ gandavp.nsis . 10*= Concours. — Pour la plus belle collection de Gladiolus X nanceiamis. bégonias. l^'' Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux à fleurs doubles, ne dépassant pas Copiantes. 2^ Concours. — Le plus beau lot de Bégonias bulbeux à fleurs simples, ne dépassant pas 25 plantes. 3* Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux race niultiflore, ne dépassant pas T6 plantes. 4^ Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux, à fleurs striées ou panachées, ne dépassant pas 25 plantes. 5*^ Concours. — Le plus beau lot de Bégonias bulbeux erecta crhtata, ne dépassant pas ^d plantes. 6"' Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux à fleurs doul-les, en fleurs coupées. 7^ Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux, à fleurs simples, en fleurs coupées. 8*" Concours. — La plus belle collection de Bégonias Rex, ne dépassant pas 25 plantes. 9* Concours. — La plus belle collection de Bégonias ligneux, une potée de chaque variété. 10® Concours. — Les nouveautés dans chaque genre, ne dépassant pas 3 plantes. SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES Ouverte du 1 0 au 1 2 juillet 1896 mclusivemeni à FHôtel de la Sociélé, 84, rue de Grenelle. RÈGLEMENT ET PROGRAMME DISPOSITIONS GENERALES Conformément à la décision prise par le conseil d'adminis- tration, dans sa séance du 12 mars dernier, une exposition, con- sacrée spécialement aux Roses, sera tenue à Thôtel de la Sociélé, du iO au 12 juillet 1896. Tous les horticulteurs et amateurs français sont invités à prendre à cette exposition la plus grande part possible. Les horticulteurs et amateurs étrangers sont admis dans les concours pour nouveautés. Les récompenses consisteront en médailles d'honneur, mé- dailles d'or, grandes médailles de vermeil, médailles de vermeil, grandes médailles d'argent, médailles d'argent, médailles de bronze et mentions honorables. Il sera donné un diplôme avec les médailles aux exposants qn^ en auront fait la demande à la Société, au plus tard quinze jours après la fermeture de l'exposition. Les médailles et prix que la Société pourrait obtenir excep- tionnellement de la munificence du Gouvernement et delà Ville 350 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES. de Paris seront considérés comme médailles et prix d'honneur et décernés au nom du Gouvernement de la République. Des médailles seront mises à la disposition du jury pour récompenser, s'il y a lieu, les apports non prévus au programme et ceux qui auront le plus contribué à l'ornementation de l'expo- sition (1). Toutes les récompenses seront laissées à la libre appréciation du jury. Les médailles d'honneur remplaceront toutes les récompenses obtenues par le même exposant. Chaque exposant peut prendre part à tous les concours de collec- tions, mais il ne lui sera décerné que la plus haute des récompenses qui lui seront attribuées dans le même genre de concours, ne dif- férant entre eux que par le nombre de spécimens. Les médailles non réclamées une année après le jour de la distribution des récompenses ne seront plus délivrées et appar- tiendront de droit à la Société. Dans les concours de collections, il ne sera accepté qu'un spécimen de chaque variété. La même espèce ou variété ne pourra figurer dans plusieurs concours du même genre, ne différant entre eux que par le nombre de spécimens. Chaque présentation formant un concours devra être nette- ment séparée. Les concours existeront entre horticulteurs, amateurs, jardi- niers, instituteurs, directeurs ou jardiniers-chefs des élablisse- menls subventionnés et Sociétés d'Horticulture en nom collectif. Les lots collectifs seront acceptés et ne pourront concourir avec les lots individuels. Ne seront admis avec la mention hors concours que les pro- duits des jardins publics ou scientifiques. ; , ■■ D'après une décision du conseil d'administration en date du 2^ janvier 1883, tout membre qui a été rayé des contrôles de la Société ne peut prendre part aux expositions qu'elle organise. (1) Ne pourront être admis comme concours imprévus, que les- formas ou genres non prévus dans le présent programme. RKGLKMEM" tT PHOGHAMME. 351 DISPOSITIONS SPECIALES § 1*'. — Réception^ installation et enlèvement des plantes^ fleurs, etc. Art. i'^'. — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront prendre part à celte exposition devront adresser, avant le jeudi 25 juin 1896, terme de rigueur, à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, une demande écrite d'admission accompagnée : 1" De Vind'ication des concours auxquels ils désirent prendre part. Formalité obligatoire; 2" De la liste nominative et complète des genres qu'ils dési- rent présenter; 3° De l'indication exacte pour chaque concours, de l'espace superficiel qu'ils peuvent occuper; ^° De la quantité de carafes pour fleurs coupées qui leur seront nécessaires. Ces formalités sont obligatoires. Art. 2. — Les plantes qui doivent figurer à celte exposition seront reçues, les 8 et 9 juillet, de sept heures du malin à six heures du soir. Les fleurs coupées seront reçues jusqu'au 10 juillet, à huit heures du matin, el le groupement ^définitif devra en être ter- miné avant neuf heures. Art. 3. — Chaque plante exposée doit être munie d'une éli- quetle portant son nom scientifique (espèce ou variété) écrit d'une façon lisible et correcte. Les plantes de collection dont l'éliquetle ne porterait qu'un numéro et non le nom de la plante seront exclues des concours par le jury d'admission. Les plantes qui ne sembleraient pas pouvoir rentrer dans l'un des concours de ce programme devront être l'objet d'une demande particulière, sur laquelle il sera statué spécialement. Les plantes présentées comme nouvellement introduites 3-;2 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES. devront être munies d'une éliquetle indiquant leur nom, et autant que possible, le lieu de leur origine et la date de leur introduction. S'il s'agit d'une variété nouvelle obtenue de semis, l'exposant devra renfermer dans un billet cacheté joint à la plante, le nom qu'il propose de lui donner. Ce billet ne sera ouvert que si la plante est jugée digne de récompense. Art. 4. — Il est interdit aux exposants de placer des pan- cartes indiquant leurs noms et adresse avant que la décision du jury leur ait été communiquée par le secrétariat de la Société. Tout contrevenant serait, par ce fait, exclu [du concours. Art. 5. — MM. les exposants sont tenus de procéder à l'enlè- vement des produits exposés, dès le lendemain de la clôture à parlir de huit heures du matin. Ils devront avoir terminé le 14, à quatre heures du soir. Passé ce délai, la Société se trouvera dans la nécessité de les faire enlever aux frais des exposants. Aucun enlèvement de produits ne pourra avoir lieu le soir de la fermeture. Art. 6. — Les envois devront être adressés franco à M. le président de la commission des expositions, au siège de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris, et devront être parvenus le 9 à six heures du soir, dernier délai. Art. t. — Chaque exposant devra se trouver à l'exposition pour contribuer au placement de ses produits dans les emplace- ments qui lui seront assignés; il pourra se faire représenter par un mandataire. En cas d'absence de l'un et de l'autre, la com- mission fera disposer les plantes à l'endroit désigné par elle, aux frais de l'exposant. Les exposants sont tenus de venir reconnaître leurs emplacements avant le mercredi 8 juillet, à quatre heures du soir. Passé ce délai, la commission disposera des emplacements de tous les exposants qui n'auront pas encore envoyé leurs produits ou reconnu et pris l'engagement de rem- plir les emplacements qui leur sont accordés. RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 353 § 2. — Jury, Art. 8. — Les membres du jury seront nommés par le bureau de la Société. Le jury commencera ses opérations le i 0 juillet à neuf heures du matin. MM. les membres du jury sont admis à exposer, mais ne peuvent prendre part aux concours (art. 60 du Reglemeiit de la Société). Art. 9. — Le jury sera dirigé dans son ensemble par le président de la Société (art. 58 du Règlement de la Société). Le secrétaire -général remplira près du Jury, dans son ensemble, les fonctions de secrétaire : il sera assisté des secré- taires de la Société qui le représenteront près de chaque section, et des membres de la commission d'organisation qui seront seuls chargés de recueillir les observations que les exposants auraient à présenter et de donner les renseignements dont le jury pour- rait avoir besoin. Chaque section de jury devra rédiger et signer le procès- verbal de ses décisions sur une feuille spéciale préparée à cet eiïet. Art. 10.' — Aucune personne étrangère à la commission des Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'exposition avant les heures où elle sera ouverte au public. Art. 11. — Après le jugement rendu par le jury, les exposants devront placer leurs noms et adresse sur leurs lots, ainsi qu'une pancarte indiquant la nature de la récompense accordée. Celte pancarte devra rester sur le lot pendant toute la durée de l'exposition, ainsi que les noms et adresse de l'exposant (1). Art. 12. — Tout exposant qui refuserait la récompense que le jury lui aurait accordée, serait privé du droit de participer à l'exposition suivante. (1) Les pancartes indiquant la nature des récompenses accordées seront à la disposition de MM. les exposants, qui pourront les récla- mer au bureau du secrétariat (au siège de l'exposition). 354 EXPOSITlOiN SPÉCIALE Dli: ROSES. § 3. — Commission d'orgamsation et de surveillance de r ex position. Art. 13. — La commission des expositions, constituée en jury d'admission, sera chargée de la réception de tous les produits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de con- trôle et de placement. Elle fixera, en les modifiant, si cela est nécessaire, les dimensions de l'espace demandé. Elle devra, en outre, refuser l'admission de tout ce qui ne lui paraîtra pas digne de figurer à l'exposition. Les exposants seront tenus de se conformer à toutes les mesures d'ordre et d'inslallalion qui leur seront indiquées par la commission, qui aura ie droit de décision dans tous les cas non prévus au présent règlement. Les soins d'entretien et de nettoyage à donner aux végétaux et produits exposés devront être terminés tous les jours, avant dix heures du matin. Art. 15. — Le secrétariat de la Société, assisté d'un nombre suffisant de commissaires nommés par le conseil, sera chargé de la surveillance de l'exposition. Art. 16. — La Société donnera tous ses soins aux objets exposés, mais elle ne répond d'aucune perle ni d'aucun dégât. Aucune autorisation de livraison de plantes ou de produits exposés ne sera accordée aux exposants pendant la durée de l'exposition^ ni le soir de la fermeture. Les exposants seront personnellement responsables des acci- dents qui pouiraient arriver, par leur faute, dans l'enceinte de l'exposition. Tout exposant reconnaît de fait avoir pris connaissance des présents règlement et progi^amme^ et y adhérer. Approuvé en séance du conseil, le 12 mars 1896. Le Secrétaire général, Le Président, A. Ghatenay. Léon Say. REGLEMENT ET PROGRAMME. IJoO PROGRAMME DES CONCOURS I. - ROSIERS EN POTS CONCOURS ENTRE AMATEURS 1" concours. — Collection de 50 Rosiers liges, varié?, hybrides remontants, en fleur?. 2® concours. — Collection de 25 Rosiers liges, variés, hy- brides remontants, en fleurs. a*" concours. — Collection de 50 Rosiers tiges, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs. 4*^ concours. — Collection de 50 Rosiers variés, hybrides remontants, grefl'és rez terre ou francs de pieds, en fleurs. 5^ concours. — Collection de 25 Rosiers variés, hybrides remontants, greffés rez terre ou francs de pieds, en fleurs. e*" concours. — Collection de 50 Rosiers variés, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, francs de pieds ou greffés rez- terre, en fleurs. 7"^ concours. — Collection de ^5 Rosiers variés, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, greffés rez-terre ou francs de pieds, en fleurs. S" concours. — Le plus beau massif de 25 Rosiers, greffés rez terre ou francs de pieds, d'une seule variété, bien fleuris. 9*" concours. — Collection de 25 Rosiers Polyanlha variés, bien dénommés, en fleurs. 10** concours. — Le plus beau lot de 25 Rosiers Polyantha de semis, en fleurs. Il'' concours. — Collection de Rosiers types ou espèces botaniques, fleuris ou non. 12° concours. — Collection de Rosiers à fleurs simples ou semi-doubles, en fleurs. . 13^ concours. — Pour 15 spécimens de Rosiers variés, remar- quables par leur culture et leur floraison. 356 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES. 14^ concours. — Pour 6 spécimens de Rosiers variés, remar- quables parleur culture et leur floraison. 15* concours. — Pour 3 spécimens de Rosiers variés, remar- quables par leur culture et leur floraison. lô*" concours. — Pour un Rosier spécimen remarquable par sa culture, son développemeut et sa floraison. CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS La commission ne disposant que d'un espace absolument limité, les exposants sont priés d'indiquer bien exactement et aux dates fixées plus haut, la superficie qu'ils pourraient occuper. Il leur sera fait connaître après la clôture des admissions s'ils peuvent compter sur tout ou partie des emplacements demandés. 17^ concours. — Collection générale de Rosiers tiges, variés, en fleurs. 18'' concours. — Collection de 100 Rosiers tiges, varias, hybrides remontants, en fleurs. lO*" concours. — Collection de 100 Rosiers tiges, variés, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs. 20* concours. — Collection générale de Rosiers greff'és rez terre ou francs de pieds, en fleurs. 2P concours. — Collection de 100 Rosiers grefl'és rez terre ou francs de pieds, hybrides remontants, en fleurs. 22* concours. — Collection de 100 Rosiers greffés rez terre ou francs de pieds, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs. 23* concoui's. — Collection de 50 Rosiers Polyantha variés, bien dénommés, en fleurs. 24* concours. -^ Le plus beau lot de Rosiers Polyantha de semis, en fleurs. 2.5* concours. — La plus belle corbeille de Rosiers nains d'une même variété, en 50 spécimens, avec ou sans bordure d'une ou plusieurs autres variétés. ' 26* concours. — Le plus beau lot de 50 Rosiers nains, en 10 variétés reconnues les meilleures pour le marché. RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 357 27* concours. — La plus belle collection de Rosiers sarmen- leux, remontants ou non, en fleurs. 28^ concours. — Collection de Rosiers types ou espèces bota- niques, fleuris ou non. 29° concours. — Collection de Rosiers à fleurs simples ou semi-doubles, en fleurs. 30'' concours. — Pour 12 spécimens de Rosiers variés, remar- quables par leur culture et leur floraison. 31* concours. — Pour 6 spécimens de Rosiers variés, remar- quables par leur culture et leur floraison. 32* concours. — Pour 3 spécimens de Rosiers variés, remar- quables par leur culture et leur floraison. 33** concours. — Pour un Rosier spécimen remarquable par sa culture, son développement et sa floraison. II. - ROSES COUPÉES CONCOURS ENTRE AMATEURS Les Roses coupées devront sans exception être présentées dans des tubes, flacons ou carafes remplis d'eau. Les fleurs fanées devront être enlevées ou renouvelées chaque matin par les soins des exposants. Faute par eux de procéder à ce travail en temps utile, la commission se réserve le droit de le faire exécuter par ses soins. 34^ concours. — Collection générale de Roses, dans tous les genres. 35* concours. — Collection de 100 variétés de Roses, dans tous les genres. 36* concours. — Collection de 50J variétés de Roses, dans tous les genres. 37* concours. — Collection de 25 variétés de Roses, dans tous les genres. ''-■ :' ''v^J'J ^58 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES. 38® concours. — Collection la plus remarquable de Roses nouvelles des trois dernières années. 39® concours. — ^ Collection de 50 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. 40® concours. — Collection de 25 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. 41® concours. — La plus belle collection de Roses types ou espèces botaniques. 42" concours. — La plus belle collection de Roses simples ou semi-doubles dans tous les genres. 43® concours. — Les 50 plus belles variétés de Roses, re- marquables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). 44® concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris {deux fleurs de chacune). 45® concours. — Les 12 plus belles variétés de Roses remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). 46^ concours. — Les 6 plus belles variétés de Roses remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris {deux fleurs de chacune). CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS 47® concours. — Collection générale de Roses, dans tous les genres. 48® concours. — Collection de 200 variétés de Roses, dans tous les genres. 49^ concours. — Collection de 100 variétés de Roses, dans tous les genres. 50® concours. — Collection de 50 variétés de Roses, dans tous les genres. 51® concours. — Collection de 25 variétés de Roses, dans tous les genres. 52* concours. — Collection de 200 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 3o9 53** concours. — Collection de 100 variétés de Roses, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. 54" concours. — Collection de 50 variétés de Roses, thé, noi- sette, hybrides de thé et de noisette. 55* concours. — Collection de 25 variétés de Roses, thé, noi- selle, hybrides de thé et de noisette. 56*= concours. — Collection la plus remarquable de Roses nouvelles des trois dernières années. 57' concours. — Collection la plus remarquable de Roses Polyantha variées. 58*= concours. — Collection la plus remarquable de Roses du Bengale. 5*.)« concours. — La plus jolie collection de Roses sarmen- teuses. QO" concours. — Douze Roses d'une même variété, remar- quables par leur ampleur, forme et coloris. 61*^ concours. — Les 50 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). 62" concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). 63* concours. — Les 12 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris. 64* concours. — Les 6 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris. III. - ROSES DE SEMIS 65' concours. — Roses de semis obtenues par l'exposant et non encore livrées au commerce. En fleurs coupées ou en pots. Dans le premier cas, on est prié d'apporter de très longues tiges. 360 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES. IV. — CONCOURS DIVERS 66*" concours. — Garnitures de tables, bouquets, cou- ronnes, etc., en Roses. 67° concours. — La plus belle gerbe de 1 2 à 24 Roses va- riées, à longues tiges, variétés spéciales pour les fleuristes. 68'' concours. — Tableaux, aquarelles, dessins artis- tiques, etc., en Roses. 69' concours. — Herbiers. — Collections botaniques. — Insectes nuisibles aux Rosiers. — Publications et dessins des- criptifs de la Rose. — Ouvrages se rapportant aux Rosiers. Les publications et ouvrages spéciaux seront admis à l'exposi- tion, mais non soumis à Texamen du jury. Sur la demande des auteurs, les ouvrages inédits pourront ensuite être renvoyés à des rapporteurs ou à des commissions désignées par la Société. CHRONIQUE. 36J CHRONIQUE Disposition autorisant l'importation des plantes vivantes en Russie. — Le minisire de rAgriculture vient d'être informé qu'une disposition législative insérée dans le n° 27 (8/20 mars 1896) du Bulletin des lois de l'empire russe a autorisé l'importation des plantes vivantes en Russie. Celte décision, résultant du congrès de Saint-Pétersbourg, va ouvrir un important débouché aux produits des horticulteurs et des pépiniéristes français. Enseignement spécial pour les voyageurs natura- listes. — Comme les années précédentes, des levons pour les voyageurs auront lieu en 1896, au Muséum d'histoire naturelle. Elles commenceront le mardi 21 avril à 10 heures du matin, dans l'amphithéâtre de la galerie de zoologie, et continueront les jeudis, samedis et mardis suivants, à la même heure. Nous relevons parmi les leçons annoncées : 16 mai. — M. E. Bureau : Botanique [Phanérogames). 23 mai. — M. Gréhant : Hygiène. 2 juin. — M. Max. Cornu ; Fiantes vivantes. 4 juin. — M. le colonel Laussedat : Utilisation de la photo- graphie dans la construction des cartes et plans. 6 et 9 juin. — M. Davanne : Photographie en voyage. Dans des conférences pratiques faites dans les laboratoires ou «ur le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte ou à la préparation des collections, aux relevés et aux opérations pho- tographiques. Les Fraises de provenance française sur le marché de Manchester. — L'année 1895 a été mauvaise pour la vente, à Manchester, des Fraises de provenances françaises. Cette mévente paraît devoir être attribuée à deux causes : L'une accidentelle, a été la douceur exceptionnelle de la tem- pérature des mois de mai, qui a eu pour conséquence de hâter l'apparition, sur les marchés, des Fraises de culture anglaise. L'autre, aujourd'hui permanente et avec laquelle nos produc- 24 362 CHRONIQUE. teurs devront compter de plus en plus, réside dans la grande extension qu'a prise cette culture en Angleterre, surtout dans le comté de Kent, qui, vers le 15 juin, normalement, produit pour le marché une Fraise Ananas, grosse, ferme, juteuse et d'un beau rouge, mais inférieure, comme parfum, à ses simi- laires de Bretagne, bien que celles-ci ne soient considérées que comtne un pis-aller dès l'apparition des Fraises anglaises,, plus agréables à l'œil et mieux présentées comme emballage. Dans ces conditions, nos producteurs agiront sagement en s'attachant à produire pour le marché de Manchester, une Fraise hâtive qui, dès le milieu de juin, devra chercher un autre débouché. Sans pouvoir préciser d'une manière exacte et en chiffres, l'étendue de terrain consacré à la culture de la Fraise, cette étendue paraît, depuis trois ou quatre ans, avoir augmenté d'environ trois cents hectares dans toute l'Angleterre. La culture maraîchère est également en progrès très sensible en dépit des arrivages de légumes frais venant d'Espagne. Je termine en recommandant à nos expéditeurs, pour la campagne de 1896, de surveiller le marché et de soigner les emballages qui parfois laissent à désirer. (Communiqué par M. H. de Surrel, vice-consul de France.) [Moniteur de V Horticulture, 10 avril 1896.) Curieux phénomène présenté par les fleurs de l'Ono- thera (Œnothera) suaveolens. — Dans une communication qu'il a faite à la Société Botanique de France, M.-E. Roze a signalé une particularité très curieuse que présentent les fleurs de VOnothera suaveolens. « J'avais cultivé, cette année, dit-il, quelques pieds de VOno- thera suaveolens Hesï^ dont les grandes fleurs jaunes, odorantes» ne s'ouvrent qu'à la fin du jour et ne restent ouvertes que pen- dant la nuit et une partie de la journée suivante pour se flétrir assez promptement. Après une belle et chaude journée de juillet, je m'étais, vers huit heures du soir, à un moment où la fraîcheur du crépuscule commençait à se faire sentir, arrêté à considérer les fleurs nouvellement épanouies d'un pied de cet Onothera^ pour en respirer l'odeur suave : je ne fus pas peu surpris de voir^ ciiHONiQUi:. 303 comme par une sovle de déleiUe, s'ouvrir brusquement un des boulons de ces fleurs. Je remarquai alors, sur d'autres raineaux de la plante, que les boutons les plus développés présentaient un certain écartement entre leurs segments calicinaux, surtout à leur base, et qu'un faible obstacle empêchait seul l'épanouisse- ment de la fleur : cet obstacle résultait de l'adhérence entre eux des muerons des quatre segments du calice. Je restai quel- que temps en observation et j'arrivai bientôt à constater qu'à un certain moment, paraissant céder à la pression interne de la corolle, les muerons se détachaient subitement, les pétales se déroulaient de même, et les segments calicinaux se rabattaient rapidement sur le tube du calice. J'assistai à d'autres épanouis- sements de Heurs qui me permirent de faire les mêmes consta- tations... Je réussis parfois même à provoquer l'épanouissement de la fleur, en coupant avec l'ongle les muerons encore soudés entre eux. Si cette opération n'était pas suivie d'un succès immé- diat, elle n'en hâtait pas moins l'épanouissement floral. Du reste, je dois dire que la rapidité du phénomène m'a paru dépendre de deux conditions principales : une grande chaleur pendant le jour, une très sensible fraîcheur dans la soirée... » Cette observation intéressant*; fera certainement cultiver davantage VOnothera suaveolens déjà répandu dans nos jardins pour ses nombreuses fleurs Jaunes très agréablement odorantes. Ce serait un spectacle fort amusant de voir après le dîner, pendant l'été, les fleurs s'ouvrir brusquement; et, comme les rameaux coupés et mis dans l'eau continuent à fleurir, un bou- quet sur une table donnerait lieu à un véritable divertissement. Asperges d'Australie en Ang^leterre. — S'il faut en croire quelques journaux anglais, une révolution concernant la pro- duction de l'Asperge pour la consommation de Londres, pou- vant sérieusement affecter les cultures françaises est en cours de préparation. 11 ne s'agit rien n:oins que de l'introduction en grandes quantités de l'Asperge provenant des cultures austra- liennes. Il y a quelque temps un essai avait déjà eu lieu, et une cargaison d'Asperges provenant de Victoria fut reçue à Londres; mais comme celles-ci avaient voyage sous l'influence dt? plu- 364 CHRONIQUE. sieurs degrés de gelée, leur décomposilion commença aussitôt qu'elles furent soumises à l'action delà chaleur. Depuis lors, le gouvernement de Victoria, pour créer un débouché à ses produits, a fait à Melbourne des expériences sérieuses, qui, sans être positi- vement concluantes, ont donné des résultats excellents, vu que les Asperges renfermées dans un endroit froid, hors d'atteinte de la gelée, se sont conservées en excellentes conditions pendant sept semaines. Il y a tout lieu de croire que la solution du problème est proche, ce qui sera bientôt démontré définitivement, car quelques cargaisons d'essai de ces Asperges sont en ce moment en route pour Londres, et, si le résultat est favorable, ce sera pour les colons australiens une source importante de revenus, car l'Asperge est, dit-on, très abondante à Victoria, à l'époque où elle est rare et très chère à Londres, et au moment où, jus- qu'à ce jour, il y a eu un écoulement assuré pour l'Asperge française. (G. Schneider). Le R. P. Delavay. — Nous avons annoncé, dans le cahier de mars, la mort du R. P. Delavay, missionnaire apostolique en Chine, bien connu par ses recherches botaniques dans le Yunnan, dont il explora pendant treize années les parties les plus inac- cessibles. M. Franchet (1) consacre à ce remarquable collecteur qui fut aussi un véritable savant, un article qui fait connaître l'impor- tance de son œuvre. Désigné pour la mission du Yunnan occi- dental, il ne pouvait souhaiter un plus beau champ d'explora- tion ; il allait rencontrer là les plus hautes montagnes de la Chine, les cUmats les plus variés, des forêts nombreuses et enfin un pays presque vierge de culture. Que pouvait souhaiter de plus un botaniste? On peut aisément concevoir ce que devait faire dans un tel pays un homme préparé comme l'était le R. P. Delavay. Quel- ques chiffres en donnent une idée. De 1885 à 1896, le Muséum a reçu du R. P. Delavay 7,300 nu- méros de plantes, représentant près de 3,500 espèces et plus de (1) Journal de botanique, d6 avril 1896. CUROxMQUE. 36') 100,000 parts d'herbier; on doit évaluer à 2,500 le nombre des espèces nouvelles pour la flore de la Chine, découvertes par lui. Aucune exploration n'a donné un semblable résultat, surtout si l'on considère que le champ d'exploration visité par le R. P. Delavay égalait à peine en étendue la moitié d'un de nos départements. D'une part, l'état des échantillons, toujours admirablement choisis pour l'étude, c'est-à-dire récoltés en fleurs, en fruits et souvent avec racines ; les soins apportés à la rédaction des éti- quettes, portant toutes un numéro et mentionnant toujours la provenance exacte, l'indication dn terrain, l'allitudo, la couleur de la fleur, etc., etc., font des collections du R. P. Delavay le plus parfait modèle qu'on puisse citer d'une collection d'herbier. Primula acaulis à fleurs bleues. — Les Primula acaulis à fleurs bleues de la maison J. Veitch et fils, ont fait sensation à Londres durant les mois de mars et avril ; il est bien rare aujourd'hui de voir une nouveauté acceptée avec un tel enthou- siasme par le public. Il est vrai que le bleu est une couleur que l'on recherche et que l'on voudrait voir dans toutes les fleurs y compris la Rose et le Dahlia. La variété des teintes sera pour beaucoup dans la popularité dont jouiront ces charmantes plantes, car il existe toute une série de tons distincts, allant du bleu pâle de la Lavande au bleu foncé de la Gentiane. Quelques fleurs ont été exposées à la séance de la Société nationale d'Hor- ticulture de France du 26 mars, et leurs coloris remarquables y avaient également excité l'intérêt des membres présents. Quatre plantes en fleurs avaient été envoyées de Londres pour être pré- sentées à la séance du 9 avril; il est regrettable que ces spéci- mens étant arrivés trop tard, la présentation n'ait pu en être faite. Ces plantes sont absolument rustiques, d'un port élégant, très florifères et d'une culture facile; elles ne sont en aucun point plus délicates que les Primevères des bois dont elles sont issues. (G. Schneider). Nouvelles de Belgique. — La Société royale d'Horticul- ture d'Anvers, à l'occasion de sa dernière Exposition printa- 366 CHRONIQUE nière, a inauguré un système dont voici les grandes lignes : 1° création d'une série de sections dans lesquelles chaque expo- sant compose son apport au mieux de ses intérêts ou au gré de sa fantîiisie; 2° institution de quelques rares concours spéciaux pour des plantes dont la culture est quelque peu négligée au- jourd'hui ou qui mérite d'être encouragée d'une manière toute spéciale; 3° création de certificats de mérite pour la culture ou la floraison. Ce système a produit les meilleurs résultats en ce qui con- cerne les sections I et III et a permis d'organiser une exposition plus riche et plus artistique que les années précédentes. Les concours institués pour 25 Cinéraires, 25 Calcéolaires et 15 Can- nas, malgré les récompenses élevées qui avaient été allouées, n'ont pas réuni de concurrents. Un horticulteur bruxellois, M. De Langhe-Vervaene, a obtenu une nouvelle race de Cyclome^i persicumpapilioi(Bn\sse\shesi^->. Ces superbes gains, à première vue, font songer aux Primula sinensis : les pétales, entièrement frisés, sont élargis et étalés au lieu d'être réfléchis comme dans la forme ordinaire; les fleurs paiaissent ainsi beaucoup plus grandes. Il y en a de toutes les cou- leurs qu'on trouve habituellement chez les Cyclamens de Perse; en outre, quelques variétés ont des fleurs bordées de jaune ou de blanc. Ces « Brussels best » semblent destinés à une vogue certaine; ces jolies fleurs seront recherchées par les fleuristes. A l'Exposition printanière de la Société royale d'horticulture d'Anvers, M. Jules Hye a exposé un groupe de dix-huit Odonto- glossum appartenant aux variétés les plus distinguées et les plus rares et représentant une valeur considérable. Signalons, à titre exceptionnel, les 0. Capart'umum, Cavallianum^ Mulus Hoefon- deanum, Peetersi^ Mas sang e an wn, Albertianum. Le même orchi- dophile présentait une splendide variété du fameux Milloniop- sis Bleui, iwec, huit énormes fleurs. Cet envoi d'un choix rigoureux a obtenu une récompense exceptionnelle : une œuvre d'art de 200 francs. La qualité a été jugée plus digne d'encouragement que le nombre, et c'est justice. CHRONIQUE 367 Depuis quelque temps, certains exposants donnent des soins particuliers au côté artistique de leurs apports. C'est ainsi qu'un anversois, M. Florent Pauwels, a composé un groupe de plus de cent superbes plantes ornementales les plus variées, disposé en fer-à-chevai et dont les deux branches encadraient une merveil- leuse collection de soixante-quinze Orchidées. Celles-ci se déla- ■chaient sur un fond de mousse bien verte et étaient entremêlées à de petits exemplaires de Crotons, d'Adiantum, de Pteris et d'As- paragus. Çà et là, dans le groupe, étaient accrochés des paniers d'Orchidées ou de Népenthes. L'avalanche des riantes fleurs se reflétait dans des glaces. Les visiteurs ont été unanimes à louer ce remarquable arrangement. Ces essais méritent d'êlre «ignalés et encouragés. Cn. de Bosschere. 368 PROCÈS-VERBAUX. PROCÈS- VERBAUX SÉANCE DU 9 AVRIL 1896. Présidence de HI. Ferdînand Jaiiiiu, vice-président. La séance est ouverte à 3 heures. Le nombre des membres qui ont signé les registres de pré- sence est de 175 : 18 honoraires et 157 titulaires. Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté : M. Chargueraud demande la parole à propos de la communi- cation de i\I. Mangio, relatée dans le procès-verbal. Dans sa communication, dit-il, M. Mangin déclare que, frappé du dépérissement des arbres dans Paris, il a entrepris des recherches pour connaître la cause de ce dépérissement et qu'il a pu constater sur certains points, notamment sur le boulevard du Palais pour les Ormes et boulevard Arago pour les Allantes, que les arbres dépérissants se trouvent dans un sol dont l'aéra- tion est insuffisante, chose dont il a pu se rendre compte, grâce à un appareil spécial imaginé par lui. Il nous a indiqué, comme pouvant être de nature à améliorer les conditions défavorables actuelles, un mode de plantation pra- tiqué dans une ville étrangère et qui consiste à disposer dans le trou creusé pour recevoir l'arbre, quatre poutres ou troncs d'arbres disposés en croix, lesquels facilitent l'écoulement de l'eau et par suite l'aération du sol. Eh bien, Messieurs, il y a plus de trente ans, alors que M. Decaisne était professeur de culture au Muséum, que la direction des travaux de Paris et particulièrement le service des promenades et plantations, qui se préoccupe toujours si active- ment de l'entretien des arbres dans Paris, demandait déjà à N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des ai ticles admis par elle à l'inserlion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DU 9 AVRIL 1896. 369 M. Decaisne de lui signaler la cause du dépérissement de quel- ques arbres. Il y avait donc à cette époque des arbres dépé- rissants. M. Decaisne fît connaître à l'Administration quelques-unes des causes nuisibles à la végétation, et le défaut d'aération était de ce nombre. Il est^ en effet, dit M. Chargueraud, très facile de se rendre compte de l'état défavorable d'un milieu tel que celui que pré- sentent certains boulevards de Paris, et pour cela, l'emploi d'un appareil spécial n'est pas nécessaire. Les plantations sont faites sur des trottoirs qui ont des revête- ments imperméables: dallages, bitume, asphalle, etc., qui empêchent la pénétration facile de l'eau et de l'air. Même sur les emplacements où les trottoirs ne sont pas recou- verts, le durcissement du sol qui résulte du passage de nombreux piétons rend la surface du sol également imperméable. Aussi, dès cette époque, la ville de Paris s'est-elle préoccupée de remédier à cet inconvénient par des installations de drainages qui, en facilitant Tarrosage, permettent l'aération du sol. C'est dans le même but que des grilles en fonte ont été disposées au pied des arbres, et certaines de ces grilles mesurent jusqu'à deux mètres de diamètre. Il est donc bien évident que l'insuffisance de l'aération du sol est un fait constaté depuis longtemps. Les causes du dépérissement des arbres dans Paris sont nombreuses, et elles sont bien connues de l'administration qui malheureusement ne peut pas toujours y remédier. Ces causes tiennent d'une part au sol ; de l'autre, au milieu extérieur. Dans Paris, d'une manière générale, l'étendue de sol dont disposent les plantations est insuffisante pour assurer une bonne végétation pendant de longues années. C'est là, on peut le dire, la cause principale du dépérissement des arbres. On peut ajouter que les fouilles ou tranchées nécessiiées par les travaux de voirie ont une action très nuisible lorsque ces fouilles ou tranchées sont pratiquées dans le voisinage immédiat des arbres Une cause également très importante est enfin le défaut d'aéra- tion . 370 PROCÈS-VERBAUX. Le milieu extérieur est aussi très défavorable, Tair étant chargé d'éléments nuisibles : fumée, poussière, etc. Mais, le défaut de lumière est extrêmement préjudiciable et c'est lui qui, sur un grand nombre de voies, détermine l'étiolement d'arbres, plongés constamment dans l'ombre projetée par de hautes cons- tructions. Malgré toutes ces causes de dépérissement, les plantations de la ville de Paris sont encore les plus belles du monde. C'est un fait admis, reconnu par tous. Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame i'admission de 3 nouveaux membres. Il annonce que le conseil d'administration a admis à l'hono- rariat M. François, de Blidah, qui remplissait les conditions exigées et que, sur la proposition du comité de floriculture, il a décerné la médaille du conseil d'administration à M. Duval, horticulteur, rue de l'Ermitage à Versailles, pour ses nombreuses obtentions de plantes ornementales d'un grand mérite. Le conseil d'administration a en outre décidé, sur la proposi- tion du comité de floriculture, qu'un concours de Bégonias aura lieu en même temps que les concours de Dahlias et de Glaïeuls. M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor- respondance qui comprend : A. — CORBESPONDANCK IMPRIMÉE. 1** Circulaire de la direction de l'exposition nationale et colo- niale de Rouen annonçant que, pendant la durée de cette Expo- sition (16 mai — 15 octobre 1896), il sera organisé sept concours temporaires des produits de l'Horticulture, auxquels pourront prendre part tous les amateurs, horticulteurs, jardiniers, insti- tuteurs résidant en France ou dans les colonies. Le premier de ces concours aura lieu du 16 au 21 mai. Les exposants n'auront aucun loyer à payer pour la place qu'occuperont dans ces concours leurs fleurs, légumes et fruits. S** Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui se tiendra à Soissons, du 24 au 28 juin 1896. SÉANCE DU i) AVRIL 1896. 371 3" Règleinenl et programme de l'exposition d'Horticulture qui se tiendra à Vitry-sur-Seine, du 19 au 27 septembre 1896. 4° Résultat des concours de la 164*^ exposition horticole tenue à Anvers (Belgique), du 29 au 31 mars 1896. 5° Liste des certificats décernés par la Société néerlan- daise d'Horticulture et de Botanique, dans sa réunion du 14 mars 1896. 6° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui se tiendra au Havre du 16 au 19 mai 1896. B. — Ouvrages destinés a la bibliothèque. 1° Feuille d'informations du Ministère de V Agriculture, n"^ 15 et 16. 2° Compte rendu du congrès contre le Black-Hot, tenu à Bor- deaux le 7 décembre 1895, broch. in-8°, 91 p. 3° Compte rendu de V exposition de Versailles, 21-25 sep- tembre 1895, par M. Félix Sahut, broch. in-8°, 16 p. 4° Les cultures de Ferrières-en-Brie , par M. Félix Sahut, broch. in-8^ 13 p. 5" Le greffage des Eucalyptus. — Liste des variétés de fruits les plus avantageuses à cultiver dans la région de Montpellier. — Le greffage des Chrysanthèmes. — Notices nécrologiques^ par M. Félix Sahut, 6° Excursion à Saint-Emilion, par M, Eugène Delaire, broch. in-8«, 16 p. 7'' Le^ Orchidées en Afrique, par M. L. Guillochon; broch., 14 p. 8" Les Orchidées; travaux mensuels, par M. L. Guillochon; vol., de 88 p. M. Bleu a été chargé de faire l'examen de ce livre. 9" Le Jardin de V Herboriste, par M. H. Gorrevon; 1 vol. de 258 p., avec 112 fig. noires. M. Hariot a été désigné comme rapporteur. G. — Notes déposées sur le bureau. 1" Travaux à exécuter dans les pépinières, par M. Binant ; M. Ausseur-Sertier a été désigné pour examiner cette note. 372 PROCÈS-VERBAUX. 2° Moyen de détruire ou d'éloigner les escargots des haies et bocages, par M. G.-D. Huet. 3° Moyen d'empêcher les plantations d'Oignons d' être arrachées par les lombrics par M. G.-D. Huet. M. le secrétaire général annonce que le conseil d'administra- tion a adopté le programme de l'exposition de Roses qui aura lieu dans l'hôtel de la Société, les 10, il et 12 juillet 1896. En raison de l'encombrement des locaux qui résultera des prépara- tifs de cette exposition, la séance qui devrait avoir lieu le 9 du même mois se tiendra le jeudi 2 juillet. D. — Objets présentés pour être jugés par les comités. Au comité de culture potagère : Par M. Testard, de Senlis (Oise), 2 pots de Fraisiers; va- riété /)' Morère. Ces plantes sont très belles et bien garnies de fruits; elles ont été obtenues de filets repiqués en pots, fin juillet 1895 et mis en végétation au 25 décembre, dans une serre ayant une température de 15 à 20 degrés. Une prime de 2° classe est proposée pour cette présentation. Au comité d'arboriculture fruitière : Par M. Testard, de Senlis (Oise), 1 Cerisier en pot, variété anglaise, portant 88 cerises à maturité. Le comité, estimant que cet arbre a été soumis à une excellente culture et jugeant les fruits comme étant d'une belle grosseur, vote un rappel de la prime de l"*® classe qui a été décernée au même présentateur, pour le même objet, dans la séance précédente. Au comité de floriculture : 1" Par MM. Vilmorin, Andrieux et G'°, 4, quai de la Mégisserie, Paris. Un lot de plantes alpestres k floraison vernale compre- nant : Chrysosplenium aller ni folium L., France; Saxifraga atro- purpu?'ea Koch, Tyro\;P?'imula marginata Curt., Hautes-Alpes; P. cortusoidesL.j Sibérie, Japon, Caucase; P. farinosa L., var. spectabilis; P. Palinuri Petagn., Cap Palinuri; Lycopodium Selago L., Alpes; Thlaspi vulcanorum Lamotte, Auvergne; SÉANCE DU 9 AVRIL 1896. 373 Genùana verna L., Alpes ; Androsace lactiflora Fisch., Sibérie; Corydallls ochroleuca Koch, Italie; Hutchinsia alpîna R. Br., Alpes; Myosotis rupicola Sm\lhf Rég. boréales tempérées; plus un lot de Tulipa Greigi Rgl., du Turkestan. Une prime de S** classe est demandée pour cet intéressant apport. 2" Par les mêmes présentateurs : 24 Cinéraires hybrides doubles, variées. Dans une note qui accompagne ces plantes MM, Vilmorin et C'*' disent que cette collection de Cinéraires doubles a été obtenue par graines et non par division de touffes. Les fleurs sont grandes et de coloris très variés. Le comité pro- pose l'attribution d'une prime de l""^ classe. 3* Par les mêmes présentateurs : 3 pieds en fleurs ô'Incarvil'ea Delavayi Franch. Yunnan. Cette belle plante a été présentée pour la première fois, au comité, en 1892 (Prime de 2° classe); 4° Par M. Mousseau, 25, rue de Conslanline, Paris, 1 Clivia supcrba. Le comité regrette que cette plante ne soit pas accom- pagnée d'une note de présentation. Dans ces conditions, il ne peut que réserver son jugement et adresser des remerciements à M. Mousseau (I). Au comité des Orchidées : \° Par M. Verdier (Eugène), 37, rue de Clisson, Paris, 1 Sele- nipedium hybride, nouveau, qu'il désigne sous le nom de S. Ver- c?ierï. Cette belle plante est issue du croisement du 5. Wallisii par le C. Rœzlii; elle rappelle, assez bien, le S. grande dont on la distingue aisément par son coloris plus pâle, très délicat. Une prime de l^"" classe est demandée pour cette présentation; 2® Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, 53, rue du Ranelagh, Paris : -1 Cattleya citrina, très beau; 1 Angrœcum Lioneii; 1 Catasetum Hookei^œ; 1 Ly caste Skinneri et 1 Micros- tylis sp., remarquable par son feuillage brun métallique. On (i) Les présentateurs sont instamment priés de joindre aux objets qu'ils soumettent au jugement des comités, une note indiquant les particularités qui motivent leur présentation. Cette note doit être signée très lisiblement et doit, en outre, indiquer l'adresse de la personne qui fait la présentation ou au nom de laquelle la présenta- tion est faite. 374 PROCÈS-VERBAUX. propose d'altribuer une prime de 1'^ classe pour l'ensemble de cette présentation ; 3° Far M. Maxime Jobert, 21, Chemin des Princes à Ghâtenay (Seine) : 1 Cyp7npedium, présenté comme un hybride nouveau dont les parents sont inconnus. Celte plante rappelle quelque peu le C. superciliare ; on propose de décerner une prime de 3*^ classe à son présentateur; 4° Par M. Auguste Chantin, 83, rue de l'Amiral Mouchez, Paris : 1 Cattleya Mendeli et 1 Selenipedium grande (prime de 2*" classe); 5° Par M. Chéron de Liancourt (Oise) : I panier à Orchidées en engrais aggloméré et dont toutes les parties sont démon- tables. (Renvoyé pour être soumis à l'expérimenlalion.) Au comité d' arboriculture d'ornement et forestière : Par M. le D"" Sauvaigo, de Nice, des fruits de Corypha austra- lis, récoltés sur un superbe exemplaire cultivé à Nice. La fructification de ce beau Palmier est encore un fait rare dans le littoral de la Provence. Le comité adresse de vifs remerciements à M. le D"" Sauvaigo. Ces fruits prendront place dans les collections de la Société. Les propositions des comités, relatives aux récompenses à décerner pour les présentations sont adoptées. MM. Teslard, Vilmorin, Andrieux et C", abandonnent leurs primes au profit de la Société. M. Huard, trésorier, donne lecture de son rapport sur l'état des finances de la Société (Comptes de l'exercice 1895). L'Assemblée, consultée, approuve à l'unanimité les comptes qui lui ont été exposés, avec la plus grande clai té, par l'hono- rable trésorier, auquel M. le Président adresse de chaleureux remerciements de la part de la Société toute entière. Des remei- ciements sont également adressés à M. P. Lebœuf, trésorier adjoint et à M. Laffunt, agent général, qui contribuent à la bonne tenue des comptes de la Société. SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. 375 M. Je secrétaire général dit que c'est par erreur que la lec- ture du budget de l'année 1896 a été portée à l'ordre du jour de cette séance, le budget ayant été approuvé en décembre. Il donne lecture du rapport de la commission de contrôle. M. le président, et ensuite M. le secrétaire général, expliquent à l'assemblée que certains relèvements d'évaluations qui ont été l'objet de critiques de la part de la commission de contrôle, ne sont pas, comme a pu le croire la commission, de simples majo- rations; ils sont au contraire, le résultat d'une nouvelle estima- tion, rendue nécessaire par l'augmentation considérable qui s'est produite, depuis plusieurs années, dans l'actif de la Société, au point de vue de son matériel et surtout de sa bibliothèque, aujourd' hui l'une des plus importantes qui existent parmi les bibliothèques horticoles. M. Delessart, rapporteur de la commission de contrôle pour l'année 1894, prend la parole et dit qu'il s'associe avec énergie aux explications de M. le secrétaire général, en ce qui concerne les chiffres de la valeur du mobilier et de la bibliothèque, tels qu'ils sont portés au bilan de la Société. Il est constant, en fait, ajoule-t-il, que, notamment, la bibliothèque de la Société aug- mente de valeur, chaque année, par de nombreux dons et des acquisitions. Les chiffres indiqués sont plutôt inférieurs à la valeur réelle des objets qu'ils représentent. L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions et la séance est levée à 4 heures. SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. PRÉSIDENCE DE M. Albert Truffant, vice-président. La séance est ouverte à 2 h. 45, en présence de 135 membres : Il honoraires et 124 titulaires. M. le Président prononce l'allocution suivante : Messieurs, J'ai la triste mission de vous annoncer la grande perle que vient de faire la Société. Notre éminent et dévoué président, 376 PROCÈS- VERBAUX. M. Léon Say est mort, il a été enlevé presque subitement à l'afTection des siens, au respect et à l'amitié de tous ceux qui ont pu apprécier ses grandes qualités. Ce matin même, le bureau au complet, sauf M. Henri de Vil- morin en ce moment en Algérie et excusé par dépèche, a assisté à ses obsèques. Une place avait été réservée à notre association qui était représentée par plus de cent de ses membres. La volonté formelle du défunt nous a seule empêché de déposer des couronnes sur sa tombe et d'y exprimer les regrets que sa mort nous cause à tous. Je n'essaierai pas, Messieurs, de retracer en ce moment la vie de l'illustre défunt; une plume autorisée écrira pour notre Journal la biographie de cet homme de bien, de ce savant qui a rendu tant de services. Il me suffira de rappeler, combien il aimait, au milieu de ses multiples occupations, à venir s'intéresser et présider les travaux de noire Société ; la façon spirituelle, si française et si élégante avec laquelle il savait faire ressortir et apprécier les résultats du travail des horticulteurs, et aussi le dévouement dont il a tou- jours fait preuve chaque fois que nous avons fait appel à son concours. L'urbanité de son caractère, sa simplicité étaient proverbiales; nul mieux que lui ne savait recevoir et faire les honneurs de nos expositions aux personnages officiels et aux amateurs d'Horti- culture. Sa mémoire honorée restera longtemps parmi nous. Je vous propose, Messieurs, de remettre à la prochaine réunion toutes les questions à l'ordre du jour et de lever la séance en signe de deuil. Cette proposition est adoptée à l'unanimité, La séance est levée à 3 heures. UNE MALADIE DU BEGONIA REX. 377 NOiMINATIONS SÉANCE DU 9 AVRIL 1896. MM. 1. Gaudon (Jacques), au château de Courances par Milly (Seine-et- Oise), présenté par MM. Fortin (Casimir) et Savoye père. 2. PoiLON (Gustave), 16, rue Borglièse, à i\euilly-sur-Seine (Seine), présenté par MM. Lesueur (V.) et Lesueur (E.). 3. Vallerand (Gaston), horticulteur, 23, rue de Boissy à Taverny (Seine-et~Oise), présenté par MM. Vallerand (E.) et Cappe ( E.). NOTES ET MÉMOIRES Une maladie du Bégonia Rex, causée par un Nématode : LHetecodera radicicola (1), par M. Gh. Julien. Maître de conférences de pathologie végétale à l'École de Grignon (2). Avant de donner un aperçu sur la marche générale de l'affec- tion, ainsi que sur la nature du parasite qui l'occasionne, nous croyons bon de rappeler que cette maladie a déjà été signalée à l'attention des horticulteurs-floriculteurs dans le Jardin^ par M. Louis Cappe, horticulteur au Vésinet (Seine-et-Oise). En 1892, M. Louis Cappe (3) écrivait, que le Bégonia Rex était l'objet de l'attaque d'un insecte très petit, de forme allongée, d'abord blanc chez les jeunes sujets, pour devenir d'un jaune grisâtre chez les insectes adultes. Ce prétendu insecte aurait aussi été observé par M. Massé, un amateur enthousiaste de Lagny. (1) Déposé le 26 mars 1896. (2) Travail effectué au laboratoire de botanique de M. le profes- seur Mussat. (3) Le Jardin. Maladie des Bégonia Rex, année 1892, p. 281. 25 378 NOTES ET MÉMOIRES. « Cet insecte, disent-ils, parcourt le limbe des feuilles en suivant les nervures qu'il pique dans sa course; les endroits attaqués prennent une teinte terne, brunâtre, quelquefois lui- sante, tantôt, ressemblant à la rouille; les feuilles complètement développées deviennent cassantes, les jeunes feuilles sont arrê- tées dans leur développement, se recroquevillent, les tissus des pétioles se désagrègent, et une belle plante peut, en quelques jours, perdre toutes ses feuilles qui se détachent soit au milieu, soit à l'extrémité du pétiole. Le mal ne s'arrête pas au feuillage, la plante entière se ressent de ce brusque arrêt dans la végéta- lion, et les racines elles-mêmes en souffrent; c'est ainsi qu'on peut remarquer, à la suite de la chute des feuilles, de petites boursouflures à l'extrémité et même sur toutes les parties des racines. « C'est en vain que l'on essaierait de remettre en bon état les plantes arrivées à celte extrémité. » Comme à l'École nationale d'agriculture de Grignon nous avons eu à souffrir de ravages survenus dans nos cultures de Bégonias, il m'a paru intéressant d'examiner de près quel- ques-unes des nombreuses tubérosités qui s'observaient constam-- ment sur les racines des pieds dépérissants. A un premier examen, c'est-à-dire en décembre 1895, je pus constater à l'aide d'un grossissement convenable que dans l'in- térieur de ces sortes de nodosités, et de place en place, il exis- tait de toutes petites poches globuleuses, transparentes, à l'inté- rieur desquelles je pouvais distinguer des corps de forme elliptique, munis d'une membrane limitante avec un contenu; granuleux au centre. Mais, à ce moment, c'est là tout ce que je pouvais dire de ces corps étrangers qui se trouvaient comme noyés dans le tissu radiculaire hypertrophié. Depuis, je fis plusieurs observations, mais toujours sans en apprendre rien de plus, et ce n'est que tout dernièrement,, le 10 mars courant, que je pus me prononcer cette fois sur la véritable cause de la maladie du Bégonia Rex. Il s'agit là, non pas du parasitisme d'an insecte comme le disent MM. Cappe et Massé, mais bien au contraire de ces néma- todes, ou petits vers miscroscopiques que tout le monde désigne L.NE -MALADIE ]>L BECjUMA HEX. 319 de|)iiis longtemps sous le nom un peu vague (Vanguillules, et qui vivent aux dépens des plantes en causant parfois dans les cultures de très graves dommages. L'espèce observée par moi est : VHelerodera radkicola, dont l'histoire n'est plus à faire aujourd'hui, car elle a été très bien étudiée par M. Garl Millier et décrite dans un ouvrage alle- mand datant de iSSi. Ce nématode attaque \me foule de plantes, et pour ne citer que les espèces intéressantes où il s'est déjà montré, nous relève- rons de l'excellente étude des maladies vermiculaires des plantes cultivées, par M. Ed. Prillieux (1), celles qui y sont rapportées. « Magnus, d'abord, signale ces anguillules sur le Dodarlia orientalis, puis Greefs sur le Poa anima, le Trilicum repens^ et diverses espèces de Sediim. « M Warming en observa sur les racines de VElymus arena- rius^ sur celles du Linaria vulgaris et du Raphanus Baphanis- trum. (( Licopoli, sur diverses Grassulacées, sur la Vigne {Vitis Labrusca)^ la Chicorée, le Pissenlit, la Carotte, l'Angélique, une Euphorbe {VEuphorbia Cyparissias) et sur YErythrina crkta- galli. « M. Max. Cornu indiqua des galles produites sur les racines de Sairifoin, et contenant ce qu'il considéra comme des kystes d'une nouvelle espèce d'anguillule. « Puis M. Jobert attira l'attention sur une maladie du Caféier, qui serait due à des nématodes attaquant les racines. « M. Cornu en retrouve de semblables sur diverses Rubiacées cultivées dans les serres. « Enfin, M. Frank a observé des renflements analogue* sur des racines de Dracœna, de Coleus, de Balisier, de Laitue, de Poirier, et on lui doit d'intéressantes expériences qui ont soli- dement établi l'identité des nématodes qui attaquent toutes ces plantes précitées ». (1) Annales de la science agronomique. Année d88o, t. Il, p. 25 et suivantes. 380 NOTES ET MÉMOIRES. Nous ajouterons donc à cette liste déjà longue, les Bégonias à feuillage ornemental [Bégonia Rex et hybrides). Les plantes malades montrent sur leurs racines de nombreuses galles, dont la grosseur varie ordinairement entre celle d'une tête d'épingle et celle d'un pois ordinaire. Sur le rhizome, ainsi que sur le pétiole des feuilles, le mal est représenté par des excroissances irrégulières 'de forme, mame- lonnées, de dimensions'variables el simulant bientôt des sortes de chancres par suite de la décomposition du tissu hypertrophié qui commence à se produire dans les petites dépressions. Celte décomposition s'observe également dans les tubérosités radicu- laires, et, dans un cas comme dans l'autre, la pourriture ne tarde pas à gygner les tissus sains de la tige ou de la racine. Dans une coupe de tissu ainsi hypertrophié en galle, on trouve des kystes remplis d'oeufs ou d'anguillules filiformes en voie d'éclosion. Ces kystes ont la forme d'un petit ballon de chimiste, mais un ballon dont le col est terminé par une tète de nématode armée d'un stylet. C'est le corps de la femelle rempli d'œufs. Les œufs s'y développent à l'intérieur de la galle, puis les larves éclosent et sortent au dehors en traversant les tissus décomposés de la racine gonflée, pour aller infester de nouveaux pieds. M. Frank a vu au printemps les larves pénétrer dans les parties jeunes des racines; elles s'enfoncent plus ou moins profondé- ment dans l'écorce, et même au delà jusque dans le cylindre central; puis bientôt le gonflement se produit dans tous les points où elles se logent, les cellules grandissent et se multi- plient; le parenchyme s'hypertrophie de façon à former une tubérosité charnue qui est la galle dans laquelle se développent les Helerodera. Les kystes observés par nous mesuraient de O^'^jôOO à 0°'°',900 ballon et col compris. Les œufs de l'intérieur, de forme ellipsoïdale, présentaient comme dimensions : 0"™,092 pour le grand axe et 0™'",032 pour le petit. Et les larves vermiculaires que nous trouvions çà et là voya- UNE MALADIE DU BEGONIA REX. 381 géant dans la coupe microscopique mesuraient en longueur depuis 0""%400 jusqu'à 2 millimètres. A O%i400 .j:^.ô 00 <. ^'K^ jZ^^o . IJM Figu.-es U à io.lHeterodera radicicola en divers états. Eifiii, nous avons eu la chance d'observer des larves en train de se changer, les unes en femelles, les autres en mâles et présenter les formes qui sont données par les figures ci-jointes : 382 NOTES ET MÉMOIRES. Le mal étant maintenant connu et rapporté à sa véritable cause, il nous sera dès lors permis de rechercher un procédé pra- tique pour le combattre efficacement. M. Louis Gappe dit avoir obtenu de bons résultats en prati- quant, deux à trois fois par semaine, des fumigations de nico- tine dans la serre. Nous croyons pouvoir recommander l'emploi des divers insec- ticides connus et particulièrement du sulfure de carbone qui s'est montré efficace dans nombre de cas analogues. En tout cas, c'est au départ de la végétation qu'il conviendra d'appliquer les traitements, puisque c'est à ce moment que nous avons pu suivre l'évolution des œufs enkystés, c'est-à-dire les voir se transformer en larves d'abord, puis en animalcules sexués mâles et femelles ensuite. Or, c'est surtout à l'état de vie active que nos anguillules auront à souffrir du traitement, car il ne faut point oublier que les kystes ou femelles pondeuses sont noyés dans les tissus et que, par conséquent, pour les détruire à cet état, on porterait du même coup préjudice aux racines et partant à la plante tout entière. Du reste, d'après ce que j'ai pu constater par observation directe, l'immersion des racines, porteuses d'anguillules, dans l'eau ordinaire pendant un séjour de vingt-quatre à quarante- huit heures serait suffisante pour tuer tous les individus non enkystés. Par conséquent, il y a lieu d'expérimenter, je crois, dans ce sens, et il est à espérer qu'en pratiquant l'immersion convena- blement prolongée des plantes infestées, on réussirait à se débarrasser de cet ennemi de nos plantes ornementales. Ce serait un traitement à la portée de tout le monde et qui aurait l'avantage d'être ni coûteux, ni difficile à mettre à exécution. M. Kùhn recommande bien de recourir à des plantes-pièges, mais c'est un procédé qui ne peut avoir son application en horti- culture; d'abord, parce qu'il fait perdre du temps, et on ne peut d'autre part songer à venir cultiver des salades au milieu de nos plantes de serre. J'aurai l'avantage cette année d'essayer le procédé par immer- sion à l'eau concurremment avec les injections insecticides sur LA CANAIGRE. 38U ■des plantes présentant les premiers symptômes de la maladie, ■et aussitôt mes expériences terminées, je me ferai un plaisir d'en ■communiquer les résultats à la Société nationale d'Horticulture. La Ganaigre, {Rumex hymenosepalus), par M. le D^ Trabut (1). La Canaigre est une Patience originaire du sud de la Cali- fornie, de TArizona et du nord du Texas. Cette grande Oseille couvre, dans ces régions, d'immenses étendues; elle végète pendant l'hiver, puis disparaît pendant la période de sécheresse. La racine, tubéreuse, rappelle celle du Dahlia, mais elle renferme de très fortes proportions de tanin. Des usines préparent déjà, sur les lieux, des extraits tanniques -très estimés. La station expérimentale de l'Arizonaa publié deux •notes intéressantes de M. Gulley sur cette plante industiielle (1892 et 1893). Depuis, je poursuis l'étude de rnci'liîn.-ilniion de la Ganaigre ^n Algérie où celte Polygouée jt.u.iii avuic tonvc un climat qui .lui convient. Frappé de l'ampleur du feuillage de la Ganaigre et de son abondance j'ai fait préparer les feuilles de la Ganaigre à la ma- nière de l'Oseille et j'ai obtenu un mets très acceptable. G'est une Oseille- E pinard ayant la plus grande ressemblance avec la Patience ordinaire qui est trop peu utilisée. Je ne pense pas que ce légume nouveau soit appelé à prendre une grande place dans la consommation, cependant il doit être signalé, et, par sa rusticité, il mérite une place dans les jardins ■des cultivateurs des pays méridionaux. La Ganaigre est légèrement laxative, elle peut à ce point de vue être recherchée comme un aliment hygiénique. La culture de la Ganaigre est fort simple; les rhizomes tubé- (1) Déposé le 26 mars 1896. 384 RAPPORTS. risés se plantent à 60 centimètres dans un terrain ameubli. La plante persiste plusieurs années. On peut aussi multiplier la Canaigre de graines, il convient alors de semer en pépinière et de repiquer les jeunes plantes la deuxième année. La Canaigre est certainement plus intéres- sante comme plante industrielle et, à ce point de vue, elle ne manquera pas d'attirer l'attention des agriculteurs des bords de la Méditerranée. RAPPORTS Sur un ouvrage de M. Anatole Cordonnier intitulé : LES Engrais pratiques en horticulture (1), par M. Ernest Bergman, rapporteur. Notre collègue, M. Anatole Cordonnier, de Bailleul, est l'au- teur d'une excellente petite brochure dans laquelle il traite, en théoricien et en praticien, des engrais chimiques en horticulture , s'appliquant spécialement à la culture fruitière sous verre^ aux arbres en pots et à la culture du Chrysanthème à grande fleur, où il est passé maître. L'auteur, après avoir fait l'historique des engrais, en avoir examiné les avantages et les inconvénients, s'est trouvé, dit-il, en face d'un problème à résoudre qu'il énonce ainsi : « Trouver une formule d'engrais remplaçant avantageusement le fumier, pouvant être incorporé au sol sans endommager les racines non susceptible d'être enlevé par l'eau des arrosements, et ce- pendant mettant à la portée des plantes une nourriture abon- dante, substantielle et variée, assimilable au fur et à mesure de leurs besoins, une nourriture qui leur plaise réellement et qu'elles puissent digérer volontiers, par conséquent. » C'est à la suite de différents essais qu'il a trouvé et baptisé 1) Déposé le 26 mars 1896. SUR UN OUVRAGE DE M. A. CORDONNIER. 385 deux mélanges d'engrais : L'Engrais des Grapperies, s'appli- quant surtout aux Vignes et aux arbres fruitiers, « l'Engrais Papillon spécial aux Chrysanthèmes. M. Cordonnier nous fait ensuite une comparaison fort intéressante entre la culture frui- tière sous verre en France et à l'étranger, puis donne des conseils pour la plantation et la conduite des Vignes, Pêchers et autres arbres fruitiers en pots, Chrysanthèmes, conseils qu'on ne saurait mieux faire que de suivre, étant donné les ma- gnifiques résultats obtenus annuellement par l'auteur, tant dans son premier établissement de Roubaix que dans sa nouvelle ins- tallation modèle de Bailleul. M. Cordonnier termine sa brochure par la culture du Chry- santhème, puis par quelques indications sur l'emploi et les résultats des engrais en culture maraîchère ou potagère. En somme, brochure que liront avec fruit tous ceux qui s'occu- pent de la culture des arbres fruitiers ou autres plantes avec accompagnement d'engrais. Elle est d'autant plus utile que les résultats constatés ont été obtenus, par l'auteur lui-même, sur une grande échelle et non par des expériences de laboratoire sur deux ou trois végétaux. Tous ceux qui ont pu visiter les éta- blissements de Roubaix et Bailleul savent quel grand pas M. Cor- donnier, a fait faire à la culture fruitière française sous verre; c'est ce qui nous engage à demander l'insertion du présent rapport dans notre Journal et son renvoi à la commission des récompenses. 386 REVUE DES PUBLICATIONS. REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France. — Session de 1896, 2« fascicule. Sur la cultwe des Champignons de couche, note de M. Gostan- tin, p. 471. — Deux maladies principales attaquent le blanc de Champignon : le vert-de-gris et le chanci; ces affections sont dues à deux parasites : le Myceliophthora lutea et le Clitocybe candicans ou le Pleurotus mutilas. Afin de se rendre compte de l'importance économique des maladies du blanc, MM. Gostantin et Matruchot ont opéré de la manière suivante : ils ont lardé dans des meules : i° du blanc non malade provenant de champignonnistes; 2° moitié blanc sain -|- moitié blanc vert-de-grisé; 3° moitié blanc sain -|- moi- tié blanc atteint de chanci; i*" blanc atteint de chanci seul; 5® blanc atteint de vert-de-gris seul. Des essais ont été faits, les uns en carrière de champignon- niste, les autres dans un hangar. Les résultats en carrière ont été les suivants : RECOLTE par mètre. Blanc sain, seul 1»^560 Blanc sain -f blanc vert-de-grisé 0 4~5 Blanc sain -f blanc chancié 0 900 Blanc chancié, seul 0 260 Les résultats sous un hangar ont été les suivants : rUBUCATIONS FRANÇAISES. 387 RÉCOLTK par mètre. Blanc . Garden and Forest. — Le journal américain signale deux végétaux indigènes dont l'un est caractéristique d'une région, VOpuntia arborescens, le Tasago des Mexicains, qui croît dans le sud-ouest des Etats-Unis; ses fleurs varient du jaune verdâtre, au rose, au pourpre et au magenta. Son bois réticulé est utilisé pour la fabrication d'objets légers, d'articles de fantaisie, de caisses, de cadres. L'autre est le Populus heterophylla^àxx sud de TAlabama et de la vallée du Mississipi. C'est un arbre qui atteint 90 pieds d'élévation sur 2 à 3 pieds de diamètre; introduit en Europe à la fin du siècle dernier, il ne se rencontre, selon toutes probabilités, que très rarement dans les cultures. Les Stuartia sont des arbustes voisins des Camellia dont ils diffèrent surtout par leurs feuilles caduques. Deux espèces sont originaires des Etats-Unis, les autres sont asiatiques. L'une d'elles, le Stuartia pseudo- Camellia est très ornemental; son feuillage est vert sombre; ses fleurs sont larges, de texture délicate, à pétales blancs sur lesquels tranche la teinte purpu- rine des étamines. Kew Bulletin. — Le Pourridié, qui fait tant de ravages en Europe, est remplacé, à la Nouvelle-Zélande, par un Champignon croissant sur les racines des arbres fruitiers où il cause des dégâts importants. M. Massée a donné à ce cryptogame le nom de Rosellinia radiciperda, et il a pu en étudier les difl'érentes formes. Revue de l'Horticulture belge et étrangère. — Le Lilium nepalense est une des plus belles espèces du genre; ses fleurs sont grandes (12 centimètres de largeur), colorées en jaune pâle et largement marquées de pourpre extérieurement à la base. C'est une espèce voisine du L. sulphureum, introduite en 1825, puis réintroduite par le général Gollett en 1889. Les Nerine sont peu cultivés de nos jours, à l'exception du Lis de Guernesey [Nerine sarniensis), originaire du Gap et naturalisé dans une PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 397 des îles normandes depuis environ deux siècles. Ce sont de jolies plantes bulbeuses où tous les coloris sont représentés, depuis le blanc jusqu'au rouge écarlate avec des dimensions florales variant de 4 à 18 centimètres. L'Illustration horticole. — Iris parvar? Quel nom bizarre, ne peut-on manquer de dire et que peut-il bien vouloir signi- fier? Il rappelle tout simplement dans sa barbarie, qu'il a été imaginé pour un croisement des Iris paradoxa et variegafa tout comme le Cypripedium concolaivre remet en mémoire les C. con- color et Laivrenceanum. Le Cypripedium insigne Luciani fait partie de ces formes à fleurs jaunes qui font une apparition assez fréquente depuis quelque temps. Le pédoncule lui-même est d'un vert jaunâtre et non brun sombre comme dans le type. A signaler encore : Dracœna Rigoutsi issu du D.australis, qui ne difl'ère de la variété aureostriata que par la disposition inverse des panachures; Rodriguezia Lindeni, nouvelle espèce d'Orchidée voisine du R. pubescenSy mais à fleurs plus larges et dont toutes les parties sont complètement glabres; Verscha/feltia splendida, des Seychelles, aux larges feuilles échancrées au sommet, au tronc recouvert d'épines noires et longues, fixé au sol par de solides racines adventives. Journal des Orchidées. — Sous le nom de Cypripedium perdu il est question du C. Fairieanum dont l'habitat n'a plus été retrouvé depuis 1866, date de sa seconde introduction, la pre- mière ayant eu lieu en 1857. Actuellement il est une des plus rares espèces du genre. V Odontoglossum prœsians vrai est-il bien connu? 11 semble résulter de l'étude du texte de Reichenbach et des plantes qui ont reçu ce nom qu'on en est réduit à faire des suppositions plus ou moins plausibles. Il en sera probablement ainsi tant que l'herbier de Reichenbach ne pourra pas être consulté. A lire un article sur les Orchidées rustiques américaines, ayant rapport aux vingt-huit espèces trouvées aux environs de Chicago, dont cinq Cypripedium et une note relative] aux Epi 308 PEVUE DES PUBLICATIOxXS. dendrum à larges bulbes et à grandes grappes, dont deux espèces,, les E. cnemidophorum et syringothyrsus présentent des pseu- dobulbes n'ayant pas moins de 1™,50 de hauteur. Lindenia. Sont figurés le Lœlïa autumnalis, var. alba; des Catasetum variés appartenant aux C. splendens el macrocarpuniy le Cypripedium Lavrenceo-Regnieri de M. Bleu, plante élégante et d'un coloris très agréable. L'origine de cet hybride est la même que celle du C. concolawre avec lequel il ne peut cependant pas être confondu. Bulletino délia R. Societa toscana di Orticultura. — M. An- giolo Pucci entreprend une liste par ordre alphabétique de tous \es Cypripedium connus, avec l'indication pour les hybrides des plantes qui leur ont donné naissance. La Rose Preciosa dont le recueil italien annonce la prochaire mise au commerce et un hybride de Thé provenant du croise- ment du Thé Aiphetos et de l'hybride remontant Madame Pier- son. Les fleurs sont rose carmin velouté passant au cramoisi et rappellent un peu celles de la Rose William Francis Benneti. Gartenflora. — Le Bombax macrocarpum, du Mexique, est une des plante de serre les plus ornementales, mais elle fleurit rarement. Les fleurs sont de grandes dimensions atteignant plus de 20 centimètres de longueur, à pétales jaune verdâtre, à longues étamines dont les filets sont jaune d'or à la base et carmin à la partie supérieure. C'est une des plus belles espèces du genre, voisine des Pachira alba et aquatica, mais qui leur est supé- rieure en ce que les fleurs et les feuilles se développent en même temps. Ces dernières sont formées de 7 à 11 folioles oblongues,, acuminées décroissant de longueur du sommet de la base. l'L'BLICATIONS THANÇAISES. 399 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES, 1. Publications françaises, par iM. D. Bois. Baccharis trimera D C. Revue horticole, ]'' avril 1896, p. 153, fig. 50, 51, 52. Petit arbuste originaire de la République Argentine et du Brésil, pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, remarquable par ses rameaux bordés de trois expansions longitudinales ailées, réticulées, veinées, çà et là interrompues, dépassant souvent I centimètre de largeur. Les feuilles sont réduites à l'état de petites écailles. Les fleurs, disposées en petits capitules sessiles, flosculeux, blancs ou blanchâtres, sont disposées en épis inter- rompus, les mâles plus gros et globuleux, les femelles oblongs et plus petits. L'auteur de l'article de la [Revue horticole cultive ce curieux aibuste en Touraine, où il a passé l'hiver de 1895-1896 sans souffrir; mais il faut, dit M. André, en réserver la culture pour la région de l'Oranger. La plante produira, sur les rochers, des effets pittoresques qui ne seront pas à dédaigner. Chirita hamosa, R. Br. Revue horticole, 16 avril 1896, p. 184, pi. coloriée. Nous avons appelé l'attention sur cette curieuse Gyrtandracée en parlant des plantes nouvelles exposées par M. Joanni Sallier à l'exposition internationale du mois de mai 1895 (V. Journal, 1895, p. 424), puis dans la. Revue des publications françaises [loc. cit.. p. 793). Il est donc inutile que nous rappelions de nouveau ses caractères. 400 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Salix Humboldtiana Wiild., var. fastigiata. Revue 'horticole^ 16 avril 1896, p. 177, fig. 58, 59, 60. Le Salix Humboldtiana est répandu dans toute l'Amérique interlropicale, depuis le Mexique jusqu'à LaPlata; on le ren- contre dans la zone torride et jusqu'à une altitude de 3,000 mè- tres. On en dislingue plusieurs formes : Tune ressemble à un Saule pleureur à branches moins recourbées; l'autre a les rameaux étalés oju pendants; la troisième est tout à fait fastigiée comme noire Peuplier d'Italie. Cette dernière forme, dit M. Ed. André, est la plus cultivée; on en fait parfois des avenues. Le Salix Humboldtiana a été introduit de Colombie en France en 1876, par M. E. André, qui réussit à le conserver vivant, en plaçant dans des fioles remplies d'eau^ des boutures qui émirent des racines au cours du voyage et furent replantées avec succès à l'arrivée. Le pied- mère, qui existe au Golfe Juan, dans le jardin de la villa Colombia, a aujourd'hui 10 mètres de hauteur et appar- tient à la forme à rameaux fasligiés, que M. Ed. André désigne sous le nom de fastigiata et dont voici les caractères : Petit arbre de 8 à 10 mètres de hauteur ou plus. Branches et rameaux strictement dressés fastigiés. Ecorce des jeunes scions luisante, jaune, verdâtre, parfois légèrement rubescente; yeux saillants, aigus, longs, couchés sur les rameaux ordinairement rougeâtres. Feuilles caduques, d'un beau vert, persistant long- temps sur l'arbre, constamment et finement serrulées, larges de 4 à 8 millimètres, longues de 8 à 12 centimètres, longuement et régulièrement acuminées au sommet, brusquement atténuées à la base sur un pétiole court, parcourues en dessous par une nervure médiane saillante pâle et par des nervures pennées et réticulées, se réunissant en un filet antémarginal. Fleurs Ce joli arbre, dit M. André, mérite d'être répandu dans toutes les régions où le thermomètre ne descend pas au-dessous de — 8 degrés pendant l'hiver. Ailleurs, il gèlerait. Son feuillage reste vert pendant très longtemps et, cette année, l'exemplaire dont il est question dans l'article que nous venons d'analyser, portait encore toutes ses feuilles en janvier. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 101 Thuyopsis Standishii Gordon. Revue horticole, l*"^ avril 1896, p. 160, pi. coloriée. Petit arbre introduit et propagé en Europe par M. John Standish, des pépinières de Bagsliot, au commencement de 1861 , par l'entremise de Robert Fortune, qui le découvrit près de Yeddo (Japon). M. le D'E. Bailly, auteur de l'article que nous résumons, donne une description très complète de cette plante qui, à première vue, ressemble plus au Thuya Lohbïi qu'au Ihuyopsis dolabrata. Il diffère du premier par son port ramassé et trapu, par son écorce crevassée, d'un roux terne, son cône plus renflé, aux valves épaisses, d'un vert pâle rayé de plus foncé, enfin par les graines, au nombre de trois, réunies à l'aisselle de chaque valve, ellip- tiques, comprimées, entourées d'une aile étroite. D'un autre côté, le Thuyopsis dolabrata s'éloigne du T. Standishii par ses feuilles plus grandes, plus blanches en dessous, et par ses cônes beaucoup plus gros, de forme irrégulière, dont les valves portent à leur insertion cinq graines et non trois. Le T. Standishii peut atteindre de 10 à 15 mètres de hauteur; son port est compact, irrégulièrement pyramidal, un peu confus et buissonneux. Moins brillant que le T. dolabrata, il ne lui cède pourtant pas de beaucoup en beauté et reste un des meilleurs arbres delà famille des Conifères que nous ait fournis le Japon. Il possède sur ce dernier certains avantages fort appréciables : sa végétation est plus régulière et sa croissance plus rapide que dans cette espèce. Sa prestance vigoureuse et son beau feuillage compact, luisant, d'un vert gai, fortement doré au printemps, lui assurent les suffrages des amateurs de beaux arbres verts résineux. A Nouan, près Gien (Loiret), le Thuyopsis Standishii a résisté sans perdre une seule feuille au long hiver 1890-1891, et, d'un autre côté, les gelées de 4 à 5 degrés du mois de mai 1892 n'ont pas eu davantage prise sur lui. Une bonne terre franche, pro- fonde, fraîche, largement défoncée, lui convient, mais si on peut l'additionner d'un quart au plus de terre de bruyère, l'arbre viendra mieux encore. i02 PLANTES NOUVELLES OU l'EU CONNUES. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. i Alberta magna E. Meyer. — A. grand. — Natal. (Rubiacées). Bot. Mag., t. 7454. Arbre ou arbrisseau presque entièrement glabre, à rameaux lisses, à feuilles obovales-oblongues, obtuses, très entières, coriaces, luisantes, atténuées en pétiole court et épais, munies d'une grosse nervure très proéminente et de nervures secondaires plus faibles au nombre de 8 à 10 de chaque côté; stipules foliaires triangulaires, aiguës, persistantes; panicules florales amples, terminales, légèrement pubescentes, à rameaux opposés dont les inférieurs sont défléchis, accompagnées de bractées de petite dimension et persistantes ; fleurs dressées, à lobes du calice ovales dont deux plus grands et accrescents ; corolle carminée à tube légèrement renflé au sommet, à lobes peu développés et triangulaires; anthères sessiles, velues à la face dorsale; lobes du calice fructifère, foliacés, dilatés, obovales, réticulés. VAberta magna est le type d'un petit genre qui croît dans l'Afrique centrale et à Madagascar ; il est dédié à Albert le Grand , le célèbre évêque de Cologne. Il forme un buisson ou un petit arbre remarquable par la beauté de ses fleurs et son feuillage toujours vert. C'est une plante qui demande la serre tempérée ; elle fleurit dans le courant du mois de février. Asarum maximum Hemsley. — A. très grand. —Chine. '(Aris- tochiacées). Bot. Mag., t. 7456. Plante herbacée robuste et glabre à feuilles de grande dimen- sion, longuement pétiolées, largement ovales, aiguës, cordi- formes à la base, à lobes basilaires divariqués et se recouvrant, vert foncé à la face supérieure, plus pâles inférieurement, mar- quées d'une côte et de nervures proéminentes; fleurs presque sessiles, de grande taille, à périanthe obconique à la base, muni PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 403^ plus haut d'un anneau circulaire et épais, dilaté au sommet en trois lobes qui donnent à la fleur une forme campanulée; lobes- arrondis, pourpre-noir à la face interne et munis à la base d'un disque jaune, fongueux; gorge marquée de rugosités transver- sales, pourpres; anthères subsessiles, oblongues, pourvues d'un appendice obtus; styles courts et connés, à stigmates oblongs et couronnés. Le genre Asarum est remarquable par le polymorphisme que présente la forme du périanthe, des étamines et des slvles tout en gardant un faciès à peu près semblable. VA. maximum diflère^ de toutes les autres espèces par le disque fongueux qui forme une sorte de couronne au centre de la fleur. Il est originaire de la région du Yang-tse-Kiang, et sa racine est usitée aans la médecine chinoise. Catasetum punctatum Rolfe. — G. ponctué. — Brésil. (Orchi- dées). Lindenia l. cit. p. 35, t. 496. Pseudobulbes fusiformes, oblongs: feuilles de grandes dimen- sions, oblongues-spatulées, apiculées au sommet, atténuées à la base; hampe penchée portant de 40 à M fleurs étalées, pédicel- lées, odorantes; sépales un peu étalés, concaves, jaune pâle un peu verdâtre, couverts de points brun pourpré; pétales dressés-étalés, obovales, obtus, réfléchis aux bords, de même couleur que les sépales mais à macules plus larges et plus nom- breuses ; labelle charnu, en forme de casque, jaune orangé, plus pâle au sommet, trilobé, à lobes latéraux frangés-ciliés, le terminal très court, tronqué, jaune orangé vif; colonne blanchâ- tre, munie antérieurement de deux longues antennes divergentes au sommet. Espèce dioïque voisine du Catasetum albovirens non encore introduit. Dendrobium Hildebrandii. Rolfe. — D. dHildebrand. — Burma. (Orchidées-Epidendrées). Bot. Mag.^ t. 7463. Tige allongée, robuste, comprimée, sillonnée, flexueuse, feuillée à la base ; feuilles linéaires, oblongues, coriaces, caduques^ iOi PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. pourvues au sommet de deux lobes obtus et inégaux ; gaines papy- racées, persistantes; grappes axillaires, trois ou quatre flores, recourbées, à pédoncules courts ; bractées courtes, tubuleuses, serrées contre les pédicelles; sépales et pétales étalés, linéaires- oblongs, un peu tordus, obtus ou apiculés; labelle large, tubi- forme, incurvé, plus long que large, coloré en jaune primevère, à tube pubescent, marqué d'une gibbosité dorsale; limbe plan, cordé, à bords denticulés; disque velu; anthère pubescente, fîmbriée au bord. Ce nouveau Dendi'obium, originaire des montagnes des Shan- States dans le Birman oriental, croît à 1 ,500 pieds de hauteur. Il forme des masses énormes sur l'une desquelles on a pu compter jusqu'à 1,500 fleurs. Il est très voisin du D. signatnm du Siam et est très variable dans la nuance de ses fleurs. M. Hildebrand a recueilli des formes appartenant à trois types distincts au point de vue du coloris : sépales et pétales d'un vert pâle avec labelle jaune soufre; sépales et pétales crème rosé et labelle jaune; sépales et pétales comme dans le premier cas, mais marqués de deux taches chocolat à la gorge. Gazania pygmaea Sonder. — G. nain. — Afrique^sud-orienlale. (Composées). Bot. Mag„ t. 7455. Plante herbacée vivace, à feuilles étroites, linéaires-lancéolées, obtuses, très entières ou marquées d'un petit nombre de dents distantes l'une de l'autre, rarement subpinnatifîdes, vertes en dessus, légèrement scabres aux bords, tomenteuses à la face infé- rieure; scapes habituellement sans feuilles; capitules de grande dimension, à involucre campanule dont les bractées sont linéaires, libres ou réunies en tube et libres au sommet; fleurs à rayons blancs avec des bandes pourpres ou violacées sur la partie dorsale médiane; disque jaune d'or; achaines à filaments allongés, flexueux et à aigrette subulée, denticulée. Le genre Gazania j un des plus embarrassants pour le botaniste, renferme environ 25 espèces et est exclusivement africain. Il habite surtout l'Afrique sud-orientale, et un de ses représentants a été rencontré en Abyssinie. La difficulté de détermination des PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 405 espèces provient de la variation que présente le feuillage entier ou pinnatifide et dans le cas particulier du G. pygmœa, du degré de confluence des bractées de l'involucre qui peuvent être libres ou soudées en une coupe d'apparence campanulée. Le G. pyg- mœa occupe une large étendue de territoire découvert par Burchell dans le Bechuanaland en 181 1, il a été retrouvé dans le Transvaal, le Matabeleland et la république d'Orange. Malgré sa découverte ancienne, il n'a été introduit en Europe qu'en 1893 par M. Max Leitchlin. Musa rubra Wailich . — Bananier rouge. — Pégu . (Scitaminées- Musées). Bot. Mag., t. 7451. Plante stolonifère, à tige grêle, haute de 6-7 pieds; feuilles oblongues acuminées, pétiolées ; épi dressé, chargé de fleurs nombreuses, à rachis légèrement pubescent; bractées larges, ovales, obtuses, concaves, colorées en rose tendre, sauf le som- met qui est jaune d'or; fleurs mâles réunies par 3-5 à l'aisselle de chaque bractée, jaunâtres; calice dressé, à dents jaune d'or ; corolle acuminée, ovale, beaucoup plus courte que le calice ; fleurs femelles à ovaire trigone ; fruits sessiles, fusiformes- trigones; graines petites, globuleuses-déprimées, luisantes. Le Musa rubra est une espèce asiatique qui a été décrite d'après des échantillons d'origine incertaine cultivés au jardin botanique de Calcutta. Il a été introduit sous le nom de Musa rosea, espèce toute différente. Spathoglottis Kimballiana Hort. Sander.— S. de Kimball — Bornéo. (Orchidées-Dendrobiées). Bot. Mag., t. 7433. Plante élevée, à pseudobulbes recouverts par les débris des feuilles anciennes ; feuilles longues de deux pieds, étroites, linéaires-lancéolées, largement atténuées-acu minées, par- courues par 5 à 7 nervures; bractées concaves, rougeàtres; fleurs de grandes dimensions; sépales et pétales semblables, oblongs, obtus, jaune d'or intérieurement ; sépales parsemés extérieurement de petites stries rouges; labelle à lobes latéraux iOG PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. développés ea forme d'oreilles, incurvés, striés de rouge à la ^Jase, lobe moyen étroit, glabre, pourvu à sa base de deux lobules arrondis et bidentés, tronqué et dilaté au sommet. Le ^\ Kimballiana a de telles affinités avec les S. gracilis de Bornéo, S. aurea du mont Ophir et 5. Wraxji de Pérak qu'on peut se demander s'ils ne seraient pas tous des formes apparte- nant à la même espèce. Il faudrait de nombreux échantillons de comparaison pour pouvoir émettre un jugement certain. Dans les S. aurea et gracilis la face extérieure des sépales est arrondie ; dans le S. Kimballiana, elle est striée de rouge ; dans les deux premières espèces les lobes latéraux et les lobules du labellesont poilus, tandis que dans l'autre ils sont glabres. Le S. Wrayi se rapprocherait surtout du S. Kimballiana par la glabréité de son labelle mais les lobes latéraux sont linéaires au lieu d'être auri- culés. Stanhopea Haseloviana Reich. f. — S. d'Haselov. — Pérou. (Orchidées-Vandées). — Bot. Mag., t. 7452. Pseudobulbes en forme d'ampoules; feuilles pétiolces, obloii- gues-lancéolées, acuniinées, marquées de 7 nervures; grappes florales 3-5 flores, à pédoncule tacheté de noir ainsi que les bractées qui sont concaves et les sépales ; fleurs de très grande 'dimension; sépales elliptiques-arrondis et pétales pâles à la face interne, parsemés de grandes taches rouges, irrégulièrement crénelés aux bords, les latéraux réfléchis, le dorsal plus étroit, arqué; pétales dressés ou réfléchis, obovales-oblongs, acuminés, rose pâle; labelle allongé, flexueux, à peine onguiculé, tacheté de pourpre, à segments latéraux en forme de cornes, le moyen largement onguiculé, ovale-arrondi, obtus, cuspidé ; colonne maculée de pourpre, étroitement ailée au-dessus du milieu, à sommet divisé en lobes aigus. Le Stanhopea Haseloviana se rapproche surtout du S. oculata dont les sépales et les pétales présentent la même disposition de maculature. Mais daris celte dernière espèce les dimensions sont plus petites, les bractées longuement acuminées, les ovaires très allongés, les sépales et les pétales étroits et jaune pâle ; de plus PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 407 le labelle ne présente pas la double flexion de celui du S. Hase- loviana. C'est une plante originaire du nord du Pérou où elle a été recueillie par Warscewicz. Elle peut être signalée parmi les espèces d'Orchidées qui possèdent les plus grandes fleurs à côté du Sobralia inacrantha, du Coryanthes Fielditign, du Sfanhopea tigrina. Le Secréiaire-7'édacteur-géranty D. Bois] Pans. — Imprimerie L. Maretheux l, rue Cassette 408 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. AVRIL i896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÈS Paris (altitude : 63°*). TEMPÉRATURE Min. Max. 2,6 2,0 11,9 9,1 0,2 9,9 2,1 0,0 3,1 3,1 6,1 12,0 14,7 16,1 16,2 20,2 9,9 4,8 -4,3 16,6 13,8 13,2 8,2 ]4,4 4,0 14,7 - 0,9 12,3 — 6,4 9,3 12,9 16,0 8,3 6,2 1,9 15,7 18,4 19,8 8,7 2,9 3,6 4,3 2,9 16,1 19,0 20,1 17,1 15,9 0 20,5 3,8 6,5 - 9,1 19,9 24,7 22,3 8,9 17,3 3,6 16,9 HAUTEUR du baromètre Matin Soir 763,3 764 762 762,5 763,0 764,5 765 765 766, 5 767 768 765 766 766,5 767,5 767, 5 767,5 767 767,0 767,5 768,5 761 760 757 761,0 766,5 763 761 763 768,5 ib/,o 766,5 763 770 772,5 763,5 772,5 771 771 771 765 764 767,5 770 769 767 765 764,5 766,5 765 765 767 763 766,5 766 760,5 758,5 758 757 739 VENTS dominants SE. N. N. N. NE. NE. N. NNE. NE. N. SO. 0. N. 0. NNE. N. SE. N. NO. N. NO. NU. NE. NE. E. N. NE. 0. NO. N. N. oso. ONO. SO. 0. S. OS. N. ETAT DU CIEL Couvert, pluvieux l'après-midi. Couvert, quelques éclaircies, pluvieux raprès-midi. Légèrement brumeux le matin, nua- geux. Nuageux. Pluvieux de grand matin, nuageux Pluie le matin, nuageux. Nuageux. Légèrement brumeux de grand matin, clair le matin, couvert. Couvert, éclaircies le soir. Couvert, éclaircies le soir. Clair de grand matin, nuageux le matin, couvert, quelques gouttes de pluie. Nuageux et grand vent, quelques gouttes de pluie l'après-midi. Clair de grand matin et le soir nuageux dans la journée. Clair de grand matin, nuagaux, pluie abondante l'après-midi. Nuageux. Couvert le matin et le soir, éclair-| cies dans la journée. Très nuageux, presque clair le soir Nuageux. Clair le matin, nuageux l'après-midi, couvert le soir. Nuageux. Clair. Clair. Nuageux, clair le soir. Couvert le matin, nuageux, clair le soir. Couvert de grand matin et le soir nuageux dans la journée. Très nuageux, petite pluie le soir. Nuageux, clair le soir. Couvert et pluvieux le matin, éclair cies dans le milieu de la journée et pluie plus abondante l'après-midi et le soir. Très nuageux, un peu ae pluie Taprès midi. Clair de grand matin, nuageux averse l'après-midi. AVIS DIVERS Séance du 9 juillet 1896, — Eii raison des pré- paratifs de l'exposition de Roses qui sera ouverte les 10, 11 et 12 juillet, la séance du 9 de ce mois aura lieu le jeudi 2 juillet. EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANGE Exposition de Roses. — Une exposition sptciale de Roses aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10, 1 1 et 12 juillet 1896. Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, etc. Cette exposition se tiendra au Palais de l'Industrie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport ciftonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. Série III. T. XVUI. Cahier de mai publié le lu juin 1896. 410 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ. OFFRES ET DEMANDES D'EIYIPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de Tagence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en séance les 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes qui dé- sireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment el imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.) CHRONIQUE. 41 1 CHRONIQUE Le transport des primeurs (Vœux de la Société des Agri- culteurs de France). — Au sujet de la question si importante du transport par chemins de fer des fruits et des produits maraî- chers, la Société des Agriculteurs de France a formulé les vœux suivants : Considérant que, grâce aux facilités de transport, les marchés des grandes villes étrangères ont été abordés avec succès par les producteurs des divers pays; que les Italiens, notamment, ont organisé un système de wagons permettant de transporter à longues distances des fruits et des primeurs; que, dans le cou- rant de l'année dernière, plus de 5,000 tonnes de légumes frais venant d'Italie ont ainsi traversé la France et ont été embarqués à destination de l'Angleterre, dans nos divers ports; Considérant que les wagons actuellement en usage sur nos diverses lignes de chemins de fer, pour le transport des pri^ meurs, sont impropres à ce service, qu'ils ne sont ni aérés ni suspendus; Qu'une des causes du développement de ce genre de culture en Italie a été la création d'un matériel spécial permettant aux produits itahens de circuler sans avarie à des distances considé- rables. Émet le vœu que les Compagnies de chemins de fer construi- sent un matériel aéré et suspendu analogue à celui mis en ser- vice sur les réseaux étrangers, et que, pour les Compagnies jouissant de la garantie, l'État les autorise à engager cette dépense. En ce qui touche les modifications dans l'horaire des Irains de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, demandées par la Société d'Agriculture de Vaucluse : Attendu qu'elles se résument dans cette idée générale, égale- ment apphcable à tous les réseaux, que le service des trains établis pour le transport des fruits et légumes ne soit plus seu- lement organisé dans le but exclusif de desservir le marché de 412 CHRONIQUE. Paris, mais qu'à côté de cette préoccupation légitime, on songe à organiser, comme l'ont fait nos concurrents étrangers^ des trains spécialement destinés à l'exportation ; qu'on fera ainsi cesser l'encombrement qui existe, à certaines périodes de l'année, sur le marché des Halles de Paris et qui déprécie les produits français sans aucun avantage pour les consommateurs, Emet le vœu : que le service des trains établis pour le trans- port des fruits et légumes frais sur le réseau de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée soit amélioré dans le but de rendre possible l'exportation sur les marchés de Londres et de Bel- gique; que la marche des trains, et notamment celle du train 7O04, soit accélérée, et qu'uu nouveau train, aligné de façon à correspondre avec les paquebots partant le soir pour l'A-ngleterre, soit créé au moins pendant la saison des primeurs. Empoisonnement du bétail par les Pommes de terre. — Le Journal Lyonliorticole annonce que M. Gornevin a fait, dans la dernière séance de la Société d'Agriculture, Sciences et Indus- tries de Lyon, une communication sur les empoisonnements du bétail par les Pommes de terre verdies, les pousses printanières et les tiges. Des cas récents d'empoisonnement se sont produits dans le département de l'Isère; et ils sont tous dus à la solanine renfer- mée dans la Pomme de terre. Le tubercule en renferme des pro- portions minimes; mais les fanes, les baies, les feuilles en con- tiennent de notables quantités; on en trouve également beau- coup dans les pousses et dans les épluchures. Et, en général, plus une partie est verte, chlorophyllée, plus elle est dange- reuse. Le verdissement de l'enveloppe du tubercule se produit lorsqu'on ne butte pas assez les Pommes de terre ou qu'on les laisse trop longtemps sur le sol après l'arrachage. Cette année, les empoisonnements ont été causés par les épluchures. M. Lavirotte a signalé un cas d'empoisonnement par les Pommes de terre qui se produisit, il y a quelques années, dans les prisons. Remède contre le Puccinia Dianthi, parasite des Œillets de poète. — Les Œillets de poète du jardin botanique CHRONIQUE. 413 du parc de laTète-d'Or à Lyon étaient attaqués depuis plusieurs années par un Champignon parasite, le Puccinla Diantlil. Les pulvérisations de sulfate de cuivre sur les végétaux attaqués n'avaient produit aucun effet, et l'on était prêt à abandonner la culture de ces OEillets. Sur le conseil de M. Gérard, les graines de la récolte (ces plantes sont traitées comme bisannuelles au parc de la Tête-d'Or), ont été plongées dans une solution de sulfate de cuivre au centième, puisséchées à Tair libre. Le semis n'a pas produit un seul pied contaminé. [Journal de la Soc. cV Horl. pratique du Rhône.) Statistique horticole du département de la Seine. - — D'après un rapport de M. Vincey, professeur départemental d'agriculture, la superficie réservée à l'Horticulture, dans le département de la Seine, comprend sur 27,298 hectares de terre en culture : Pommes de terre, 3,970 hectares. — Choux, 742. — Haricots et Pois verts, 786. — Asperges, 579. — Fraisiers, 142. — Cultures florales et ornementales, 260. — Potagers-maraîchers, 930. — Jardins, 3,282. — Pommiers et Poiriers, 284. — Pêchers et Abricotiers, 218. — Pruniers et Cerisiers, 181. — Framboisiers et Groseilliers, 163. — Pépinières, 473. — Lilas à forcer, 120. — II existe 296 champignonnières dans les carrières souterraines du gypse, du calcaire grossier et de la craie blanche; elles sont situées, pour la plus grande partie, au sud de Paris dans l'arron- dissement de Sceaux. Concours ouverts par la Société des Agriculteurs de France. — La Société des Agriculteurs de France ouvre deux concours xîour les deux sujets suivants, qui sont du domaine de l'Horticulture : Culture fruitière sous verre. — Un prix sera décerné pen- dant la session de 1897, pour rétablissement de culture fruitière sous verre, créé en France, et considéré comme le plus impor- tant et le mieux agencé pour obtenir la quantité, la qualité et la beauté des fruits. Un prix agronomique consistant en un objet d'art pourra être décerné. AiA CHRONIQUE. La demande de concours, accompagnée d'une note explica- tive, devra être adressée au siège de la Société, avant le l"*"" juil- let 1896. Engrais appliqués à ï HorticMlture et à la Pomologie. — Un prix sera décerné, pendant la session de la Société, en 1898, à l'auteur d'une étude pratique sur les engrais appli- qués à l'Horticulture et à la Pomologie. Les mémoires devront être manuscrits ou à Tétat d'épreuves d'imprimerie. Ils devront être déposés, au plus tard, le 1'^ sep- tembre 1897. Jus de tabac employé pour la destruction des insectes nuisibles aux végétaux. — L'administration de l'Agriculture a reçu les plaintes d'horticulteurs au sujet du jus de tabac qui ne donnait pas les résultats attendus, et qui émettaient l'avis que les matières destinées à dénaturer ce produit avaient dû nuire à son efficacité. La Régie, saisie de la question, a fait savoir que les jus de tabac qu'elle met à la disposition des agriculteurs sont dénaturés au moyen d'une faible dose de goudron; mais que d'importantes quantités de ces jus sont achetées par des négo- ciants dans le but de les revendre après manipulation. La Régie a profité de l'occasion pour informer l'administration de l'Agriculture que la situation allait se modifier complètement par la mise en vente, dans tous les débits et entrepôts de France, d'un nouveau produit fabriqué parles manufactures. Ce liquide, dosé à un taux régulier de nicotine, est cinq ou six fois plus riche en nicotine que les jus ordinaires : il est exempt de ma- tières termentescibles et peut se conserver indéfiniment en vase clos. Le public pourra se le procurer librement comme le tabac. Le liquide sera logé dans des bidons en fer-blanc soudés, munis d'une étiquette portant, avec l'indication sommaire du mode d'emploi, la marque de fabrique de la Régie ainsi que la conte- nance et le prix des bidons. Ces récipients, de trois calibres différents, seront vendus : Le bidon de : 5 litres 16 fr. aux débitants et 18 fr. aux consommateurs. 1 litre 3 fr. 50 — 4 fr. — 1/2 litre 2 fr. » — 3 fr. — CHRONIQUE. 415 La mise en vente du jus de tabac titré, dans les entrepôts et les débits, constitue une innovation qui sera certainement accueillie avec faveur. Elle dispensera les acheteurs des forma- lités auxquelles ils ont été astreints jusqu'ici et leur permettra de se procurer tout de suite, sans déplacement, les produits qui leur seront nécessaires. De plus, grâce au titrage du liquide à un taux fixe, les consommateurs pourront désormais, au moyen de dilutions dont il leur sera facile do graduer la richesse à leur gré, faire du nouveau jus un emploi méthodique auquel ne se prêtent pas les jus ordinaires. Prix de fruits et de légumes au XVIIF siècle. — Malgré les malheureuses destructions faites à l'époque de la Révolu- tion, nos Archives communales et départementales sont encore riches en documents variés fort intéressants pour l'étude de la vie privée de nos ancêtres. Dans les Archives de l'Eur-et-Loire, nous trouvons, dans un registre de la dépense journalière d'un seigneur de Tachainville, à la date du 16 au 22 août 1789 : 2 litrons de Haricots, 8 sous; 2 Citrons, 10 sous; 2 Artichauts, 10 sous; 1 cent de Mirabelles, 6 sous; 1 Melon, 18 sous; 1 litron de Pois, 5 sous; 3 Artichauts, 12 sous; 1 autre Melon, 1 livre. Dans les Archives de l'Hôtel-Dieu de Soissons, en l'année 1720 : 2 Melons, 22 sous; 200 iNoix, 7 sous ; 3 bottes de Salsifis, 8 sous. Dans les années 1741-1748: 1 Melon, 6 sous; 1 Artichaut, 18 deniers; bottes d'Asperges, 4 à 10 sous; de Salsifis, 3 sous. En 1757, une charge de Pommes de Reinette, au mois de jan- vier, 50 sous; 1 botte d'Asperges, le 25 avril, 10 sous et 6 sous le 11 juin; notons, en passant, une voiture de terreau, 25 sous. Janvier 1767, 50 Poires, 20 sous. Fin novembre 1773, 200 Pommes de Reinette pour 2 francs; même année, 12 Artichauts, 32 sous; 1 Melon, 27 sous. Dans le même document, on voit qu'un jardinier employé aux jardins de l'Hôtel-Dieu de Soissons, recevait, en 1773, un salaire de 12 sous par jour. (G. Gibault.) U6 PROCÈS-VERBAUX. PROCÈS -VERBAUX DES SÉANCES DU 28 MAI ET DU 23 AVRIL 1896. PRÉSIDENCE DE M. Albert Truffant, vice-président. La séance est ouverte à 2 h. 45 en présence de 111 membres : 12 honoraires et 99 titulaires. La séance du 23 avril ayant été levée en signe de deuil par suite du décès de notre regretté président, M. Léon Say, et celle du 2*^ jeudi de mai n'ayant pu avoir lieu en raison de l'ouver- ture de l'exposition printanière, l'ordre du jour se trouve très chargé. Comme d'autre part, les procès-verbaux des dernières séances ont été insérés dans le Journal, et que chacun a pu en prendre connaissance, M. le président propose de n'en donner lecture que si le désir en est manifesté. Il met aux voix l'adop- tion de ces procès-verbaux dont la rédaction n'a été l'objet d'aucune observation. L'adoption est votée. Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclame l'admission de 11 nouveaux membres titulaires. Il exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a éprouvées par les décès de : MM. Aile/ (Adrien), Golleau, Durenne, Écorcheville, Cour- meaux et Vélard, de Paris; de M. E.-R, Deforges, ancien maire de Châtillon, membre de la Société depuis l'année 1864; du Frère Bertrandus, directeur de rétablissement de Saint-Nicolas, à Igny (Seine-et-Oise), membre de notre Société depuis 1874; de M. Cochel-Scipion, membre honoraire, qui faisait partie de notre association depuis 1853. M. Gochet-Scipion était vice- président de la section des Roses et prenait part, il y a huit jours à peine, aux travaux du congrès horticole. Il dirigeait le Journal des Roses, et était considéré, à juste titre, comme l'un N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DU 28 MAI 1896. Ml des rosiéi'istcs français les plus compétents. Sa mort laissera un grand vide dans notre Société. M. le secrétaire général donne lecture de la correspondance qui comprend : A. — CORnESPONDANGE MANUSCRITE : l" Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture adressant l'amplia- tion du décret qui approuve les nouveaux statuts de notre Société; %" Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture informant que, par un arrêté, en date du 16 mai 1896, il a approuvé le nou- veau règlement administratif de notre Société; ^° Lettre de M. le Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, annonçant qu'il est informé qu'un comité vient de se former à Hambourg, sous la présidence du Bourgmestre, en vue d'organiser, dans cette ville, en 1897, une exposition internationale d'Horticulture. Le comité a l'inten- tion de présenter au public un tableau complet de l'industrie du jardinage et de la culture des plantes dans une exposition qui se tiendra sans interruption pendant tout le cours de l'été. Le programme de cette exposition et les conditions d'admis- sion et de concours seront ultérieurement arrêtés par le comité. 4° Lettre de M. le Préfet de police, demandant l'avis de la Société relativement aux inconvénients que peut présenter l'établissement d'une briqueterie dans un centre horticole. Le bureau recevra avec plaisir les communications qui pourront lui être faites à ce sujet. 5° Lettres de diverses Sociétés demandant la nomination d'un délégué pour faire partie du jury dans les expositions qu'elles vont ouvrir. Le bureau a désigné comme délégués : à l'exposi- tion de Nancy, M. Hariot; de Soissons, M. Deny; de Nemours, M. Boucher; de Chartres, M. Yacherot. B. — Correspondance imprimée : 1° Circulaire de l'exposition millénaire de Budapest, annon- çant l'envoi d'une publication intitulée le Millénaire Hongrois ; il 8 PROCÈS- VERBAUX. > Programme de l'exposition qui se tiendra à Neuilly-sur- Marne, du 12 au 14 septembre 18D6 ; 3° Supplément au programme de l'exposition d'Horticulture qui se tiendra à Versailles, du 30 mai au 2 juin 1896; 4° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui se tiendra à Montpellier, du fO au 27 mai 1896; 5" Règlement et programme de l'exposition qui se tiendra à Chartres, du 10 au 15juin 1896. 6" Programme de l'exposition qui se tiendra à Nancy, du 4 au 7 juillet 1896. 7° Règlement et programme de l'exposition qui se tiendra à Bourbonne-les-Bains, du 25 au 28 juillet 1896. C. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque : 1° Feuille d' in format ions du Ministi^'re de' T Agriculture, n°^ 17, 18, 19, 20, 21, 22,23. 2° La lutte contre les maladies parasitaires, pRV M. Louis Man- gin. Broch. in-8" de 7 pages (Extrait de la Revue de Viticulture). 3*^ Dichogamie protérandre chez le Â'e?2rm(Howea) Belmoreana, par M. Jules Daveau. Broch. in-8°, 2 p. (Extrait du Journal de Botanique.) 3^ Dictionnaire d'Horticulture de M. Nicholson, traduit par M. Mottet, 48 et 49^ livraisons, plus le tome 111% broché. 4° Mémoires de V Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Lyon, tome III, Lyon, 1895. 5^ Annales de la Société d' Agriculture , Sciences et Lidustries de Lyon. Septième série, tomes II et III, 1894 et 1895. 6° Annales de la Société botanique de Lyon. 2% 3^ et 4^ tri- mestres 1895. 7° Boletim de Agricultura Mineria y Jndustrias. Mexico, 1895. 8° Les Nouvelles Flores de France. Étude bibliographique, par M. le Docteur Saint-Lager. Brochure in-8'' de 31 pages. 9° La Vigne du mont Ida et le Vaccinium,\)diV M. le D"" Saint- Lager." Brochui^e in-8'' de 37 pages. \{)o Aux paysans. Confidences et Conseils, ipsiV un des leurs. Broch. anonyme. Alençon, 1896. 28 pages. 11° Promenades horticoles au parc de Gand et dans les plan- SÉANCE DU 28 MAI 1896. 419 iatlons puhliqiies m général, par M. Hubert Van Huile. Brochure de 127 pages. Gand, 1893. 12° Pauvres Tilleuls. Leur remplacement par de gros Ormes, par M. H. Van Huile. Gand, 1883. 13° l'he composition of expired air an its effects upon animal Life, par MM. Billings, Wheir Mitcheli et Beegey. Institution Smithsonnienne des États-Unis. D. — Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le bu- reau : 1" Les Pommes Dean s Codlin et Deans' Codlin, par M. Ferd. Jamin. 2° Note sur la culture de V Epiphijllum, par M Dumont, horti- culteur à Vanves (Seine). 3° Note sur la manière de traiter les Cerisiers en espalier, par iM. Marché, jardinier chez M. Lhommedieu, à Ghâtillon-sous- Bagneux (Seine). 4° Compte rendu du concours d'Orchidées tenu dans la séance du 23 avril 1896, par M. Libreck. 5° Rapport sur les cultures de Phalienopsis de M. Régnier, hor- ticulteur à Fontenay-sous-bois, M. Léon Du val, rapporteur. Les conclusions demandant l'insertion du rapport dans le Journal et le renvoi à la commission des récompenses sont adoptées par l'assemblée. 6° Rapport sur les pots « dits en engrais » de M. Ghéron, MM. Gennari, Lavoivre et Wiriot, rapporteurs. 7° Compte rendu du Congrès des Amis des arbres, réuni à Nice, du 10 au 20 mars 1896, par M. Th. Villard. E. — Objets préseintés pour être jugés par les Comités. Au comité des Orchidées : 1° Par M. Lesueur, horticulteur, 65, quai Président-Carnot, à Saint-Cloud (Seine), deux Odontoglossum crispum, l'un appar- tenant à la variété Pacho. l'autre à la variété 7 rianœ. Ces plantes remarquables par leur belle culture, sont très admire'es, et le comité propose l'attribution d'une prime de 1'"* classe avec féli- citations à leur présentateur. 420 PROCÈS-VERBAUX. 2° Par M. A. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, le X L:vlio- Cattleija fastuosa, hybride nouveau issu du Ladia purpurata fécondé par le Cattleya Mossùe^ var. Roezlii, semis de 1889. Un certificat de mérite de T^ classe est demandé pour cette superbe plante. 3° Par M. Piret, 9, boulevard de Sannois, à Argenteuil(Seine- et-Oise), 1 Cattleya Mossix alba, var. Madame Cakuzac, pour lequel on propose une prime de 1'^ classe, et 1 Cattleya Mossiœ grandifhra, var. Piret, d'une si grande beauté que le Comité demande l'attribution d'un certificat de mérite de P^ classe. Au comité d' arboriculture fruitière : Par M. Enfer, chef jardinier au domaine de Pontcharlrain (Seine-et-Oise), 2 boîtes de Raisins forces, variétés Chasselas de Fontainebleau, Muscat d'Alexandrie et Lady Doicnes Seedling. Les ceps qui ont produit ces Raisins ont été chauffés le 25 dé- cembre 1895 et ont donné leurs premiers produits (Chasselas de Fontainebleau) le 26 avril 1896. C'est donc une réussite superbe et dans un temps aussi court que possible. La serre dans laquelle sont cultivées ces Vignes est adossée; elle a 4 mètres de hau- teur sur 4 mètres de largeur. Le comité propose d'accorder une prime de l'"® classe avec félicitations au présentateur de ces beaux fruits. Au comité de floriculture : 1° Par M. Desvaux, jardinier au grand séminaire de Versailles, \ pied de Primevère des jardins trouvé dans un semis et dont les fleurs, plus curieuses que belles, sont colorées en jaune verdâtre. (Remerciements.) 2° Par MM. Vilmorin, Andrieux et C'% 4, quai de la Mégisse- rie, Paris, une belle collection de plantes alpines, comprenant 37 espèces et variétés au nombre desquelles on peut remar- quer : les Achillea rupestris, lomentosa, umbellata; VAndrosace laciea; VAsperula rupestris\ V Arnica rnontana; ÏArteniisia Mu- tellina ; V Aster alpinus ; le Botrychium Lunaria ; le Carex bal- densis ; le Corydalis ophiocarpa, curieuse espèce originaire de l'Himalaya; les Dianthus alpinus, cœsius, cruentus et neglectus; SÉANCE DU 28 MAI 1896. 421 ÏErinus alpinus; le Gijpsophila cerastoides ; les Linaria lequi- triloba, petite plante de la Corse, origan'ifoUa et repens^ var. alba\ VŒnotherapumila, de l'Amérique septentrionale ; \ePoten- tiUa grandiflora : les Saxifraga stel/aris, cuneifolia, Aizoon, Aizoon, var. angustlfolia et v. minuta, Andrewsii, dentata et crus/ata; le TriUium stglosuin\le?> Viola elallor el sudetica^ e\c. Pour cette très intéressante présentation, le Comité demande l'attribution d'une prime de T® classe avec félicitations. 30 pgj. jyjue Louise Dayot, de Paimpol (Côtes-du-Nord), 2 boîtes de Pensées, fleurs coupées. M. Legros fait remarquer, au nom de M^^*^ Dayot, que ces fleurs auraient été plus belles si elles n'avaient pas eu à subir la période de sécheresse si défavo- rable que nous venons de traverser; il explique en outre l'ab- sence de coloris brillants, tels que le jaune, par le soin que l'on a pris d'éliminer les variétés qui se retrouvent toujours trop abondantes dans les semis, les plantes présentées étant des porte-graines. Une prime de %^ classe est proposée pour cet apport ; mais des remerciements seront seulement adressés à M^'*^ Dayot, qui ne fait pas partie de la Société. A la section des Roses : Par M. E. Verdier, 37, rue Clisson, Paris, la Rose Souvenir de Madame F. Verdier, nouveauté mise au commerce en 1894- 1895. Fleurs coupées sur des plantes en pots. Cette superbe fleur, dit le représentant de la section , a des liens de parenté avec les Roses Baronne Prévost et Baronne de Rothschild; c'est une de nos plus belles et de nos meilleures variétés de Roses hybrides remontantes . Des remerciements sont adressés à M. E. Verdier. Au comité des industries horticoles : 1° Par M. Rudolph, 74, rue Amelol, Paris, des tuyaux métal- liques pour l'arrosage, qui seront examinés par une commission spéciale composée de MM. Quénat, Blanquier et H. Lebœuf. 2° Par M™^ Cafl'enne, 38, quai des Gélestins, Paris, des éti- quettes en aluminium. Une commission, composée de MM. Borel, 422 PROCÈS-VERBAUX. Reinié et Lavoivre, est chargée d'examiner ces étiquettes et de donner son appréciation dans un rapport. Les propositions des comités, relatives aux récompenses à accorder aux présentateurs, sont mises aux voix et adoptées. MM. Vilmorin-Andrieux et C'*" abandonnent leur prime au pro- fit de la Société. SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. M. le président annonce qu'il va être procédé aux travaux de la séance du 23 avril, levée en signe de deuil par suite du décès de M. Léon Say. Après un vote de l'assemblée, il proclame l'admission de 4 nouveaux membres titulaires dont la présentation avait été faite dans la séance du 9 avril. M. le secrétaire général donne lecture de la correspondance qui comprenait une seule pièce : une liste des certificats et men- tions honorables décernés, par le comité de floriculture de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Botanique, dans la réunion du 11 avril 1896. Notes et Rapports déposés sur le bureau : 1° La Gourtilière [Gryllus Gryllotalpa L. , Gryllotalpa vnlgaris Latr.), ses mœurs, moyens de destruction, par M. Decaux. 2° Les fruits et les légumes aux Halles centrales de Paris pen- dant l'année 1895, par MM. D. Bois et G. Gibault. S^ Rapport sur un manuscrit intitulé : « Traité d'Arboricul- ture fruitière », par M. Binant (Louis); M. Ausseur-Sertier, rap- porteur. 4"» Compte rendu de l'exposition de Ledeberg-Gand, par M. de Bosschere. Sur la demande de M. le président, l'assemblée adopte les propositions des comités relatives aux récompenses à attribuer aux présentations faites dans cette séance. En conséquence, il est décerné : 1" Une prime de l'^'' classe avec félicitations à M. Truffaut, hor- ticulteur, 40, rue des Chantiers, àVersailleSi pour un Hortensia SÉANCE DU '23 AVRIL 1896. 423 Oiaksa remarquable par sa bonne culture et la beauté des fleurs (1); une prime de 2^ classe au même pour un Anthwium Scherzenanum, var. salnioneum, plante nouvelle inédite; et une autre prime de :2*' classe pour un Vriesea longebracteata (2). M. Trufl'aut présentait en outre un Anthurmm Scherzerianum^ var. album, plante nouvelle, inédite. 2° Une prime de 2^ classe à M'^^ veuve Gassicr, rue Sainte- Apolline^ à Suresnes (Seine), pour une collection d'Auricules (fleurs coupées), provenant de ses semis. M. Lecœur (Georges), cultivateur à Limours (Seine-et-Oise), ayant présenté une collection de 12 variétés de Haricots en grains, qu'il déclarait avoir obtenues par métissage, le comité de culture potagère, ne pouvant se prononcer sur cet apport sans une étude préalable, a prié le présentateur de cultiver ces variétés pour en faire Fobjet d'une nouvelle présentation et de demander la nomination d'une commission pour les juger sur place. M. Jamin (Ferd. ) demande la parole, pour une rectification à propos des Pommes Dean's Codlin et Deans' Codlin qui ont été l'objet d'une confusion dans le supplément au catalogue de la Société pomologique de France. Il dépose sur le bureau une note qui rétablit les choses. M. Mangin (Louis) off're à la Société une brochure qu'il vient de publier, intitulée : « La lutte contre les maladies parasi- taires. » Il rappelle que, l'an dernier, il a recommandé, pour combattre les maladies parasitaires, l'emploi du naphtolate de soude (3), produit qui exerce sur les Champignons une action (1) Une inflorescence mesurée par nous n'avait pas moins de 25 centimètres de diamètre. Les fleurs stériles présentaient, en général, une largeur de o centimètres. (Réd.) (2) Cette rare espèce est originaire du Venezuela. Dans son Handbook of Bromeliaceœ, M. Baker la désigne sous le nom de Tillandsia long Ibracieata^ sous lequel il l'a décrite dans le Journal of Botany, 1888, p. 81. C'est une espèce voisine du T. splendens, mais à inflorescence plus large et à sépales oblongs obtus, au lieu d'être aigus. (Réd.) (3 ' Voir Tournai, 1895* p. 164; 424 PROCÈS-VERBAUX. toxique au moins égale à celle des sels de cuivre et, dans certains cas, même supérieure. Malheureusement, le produit fabriqué dans des conditions où il n'était pas identique à lui-même a donné lieu à des accidents, des brûlures dues à une alcalinité parfois considérable et très variable. M. Mangin s'est attaché à faire disparaître ces incon- vénients par la préparation de diverses combinaisons du naphtol. Ces combinaisons sont : le naphtolate de soude et de chaux, légèrement alcalin ; le naphtolate de cuivre et le naphtolate de fer^ rigoureusement neutres et, par suite, absolument inoffensifs pour les plantes. Il recommande tout particulièrement le naphtolate de cuivre, qui se présente sous forme de poudre impalpable, ayant une action très énergique. M. Mangin répond ensuite aux observations faites par M. Char- gueraud, dans la séance du 9 avril, au sujet du dépérissement des arbres dans Paris (1). « Dans la séance du 9 avril dernier, dit-il, xM. Ghargueraud a contesté à la fois la priorité et l'opportunité des recherches que j'ai publiées sur l'aération du sol dans les plantations pari- siennes. « Je regrette que notre confrère n'ait pas cru devoir suivre, en la circonstance, l'usage qui consiste à prévenir un aute-ur des objections que soulève son travail, d'autant plus que, dans ma note, j'avais évité avec soin toute allusion personnelle, « Si depuis trente ans, le défaut d'aération du sol a été réelle- ment constaté, les résultats que j'ai obtenus, en divers points de Paris, montrent que les progrès réalisés dans la culture des plantations d'alignement ont été bien faibles, sinon nuls. « En disant que « M. Decaisne fit connaître à l'administration quelques-unes des causes nuisibles à la végélation et le défaut d'aération était du nombre », et en ajoutant :« Il est donc bien évident que l'insuffisance de l'aération du sol est un fait constaté (1) Voir Journal, i896< Cahier d'avril, p. 368. SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. 425 depuis longtemps, » M. Chargueraud confond Ténoncé d'une hypothèse et la constatation d'un fait. « L'idée exprimée par M.Decaisne sur le défaut d'aération du sol et reprise après lui par un certain nombre de personnes est une hypothèse, très plausible, il est vrai, depuis les travaux de Saussure, mais à laquelle manquait la consécration expérimen- tale. « Or, on sait que i\l. Decaisne n'a jamais publié de recherches sur ce sujet. Personne, d'ailleurs, avant moi, n'a publié de résul- tats expérimentaux sur^^l'aération du sol dans les plantations des villes. « M. Chargueraud dit, autre part, dans sa note : « Il est très facile en effet de se rendre compte de l'état défavorable d'un milieu tel que celui que présentent certains boulevards de Paris, et pour cela, l'emploi d'un appareil spécial n'est pas néces- saire. » (( J'ignore comment le professeur d'arboriculture de la ville de Paris expose, dans son cours, le procédé destiné à faire connaî- tre l'aération du sol, je sais seulement que les physiologistes qui se sont occupés de cette question iBoussingault, Ebermayer, Rissler, WoUny, etc., n'ont encore trouvé pour la résoudre que la méthode jugée peut-être légèrement par M. Chargueraud. Tous ont extrait l'atmosphère du sol par un appareil spécial et ont analysé les gaz obtenus, par le procédé banal que tout le monde connaît. J'ai suivi la même voie que mes devanciers, car je ne connaissais pas, et j'ignore encore le procédé facile qui permet à M. Chargueraud de se rendre compte du défaut d'aé- ration du sol sans l'emploi d'un appareil spécial. « J'ose espérer que notre confrère ne voudra pas tenir plus longtemps secrète une méthode qui supprime les procédés de mesure reconnus indispensables par des physiologistes comme Boussingault ou des forestiers comme Ebermayer. » M. Chargueraud demande la parole. Il ne conteste pas, dit-il, les travaux de M. Mangin et recon- naît leur importance au point de vue scientifique. Ce qu'il a voulu établir, par ses observations, faites en séance publique et 28 426 PROCÈS- VERBAUX. auxquelles aurait pu répondre M. Mangin, s'il avait été présent, c'est que le défaut d'aération du sol, dans les plantations de la ville de Paris, n'est pas une constatation nouvelle : que la pré sence de gaz nuisibles dans le sol est un fait connu depuis long- temps, et il cite, comme preuve, la préoccupation, montrée depuis vingt ans au moins par l'administration, pour remédier, autant que possible, à cet état de choses. Les travaux de M. Man- gin, faits en vue d'indiquer la proportion des gaz nuisibles, viennent corroborer ce que l'on savait déjà, et ont, de plus, l'avantage de préciser les choses : ils pourront avoir leur utilité. M. Mangin demande à dire quelques mots. M. le Président lui fait remarquer qu'à la suite de la réponse de M. Chargueraud, la discussion lui semble close. Il le prie de ne pas faire dégénérer la question et de rester dans le fond du sujet, en évitant les allusions personnelles, les communica- tions faites en séance, devant avoir pour unique but notre ins- truction mutuelle. M. Mangin dit qu'il veut simplement démontrer la nécessité d'expériences scientifiques pour la culture des arbres dans les villes, par le fait de l'extrême variabilité de l'aération du sol. C'est ainsi qu'il a pu constater l'absence d'oxygène en sol non bitumé, boulevard du Palais, tandis que, boulevard Saint-Ger- main, un sol bitumé, avec grille, renfermait 20 p. 100 d'oxygène, et était, par conséquent, aussi aéré qu'un sol en pleine campagne. Personne ne demandant la parole, l'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présentations de sociétaires, et la séance est levée à 3 h. 35 minutes. NOMlINATlOlNS. \^2.1 NOMINATIONS SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. MM. 1. Barbier (Henéj, maison Barbier frères et tils, pépiniériste, 16, route d'Olivel, à Orléans (Loiret), présenté par MM. Cha- tenay (Abel) et Boucher (Georges). 2. Martin (Donatien-Louis), jardinier chez M. Ferrier, 8, rue du Docteur-Blanche, à Auteuil, Paris, présenté par MM. Cour- montagne et Chenu. 3. Peschard (Auguste) spécialité d'outillage pour l'horticulture, 8 et 10, quai de la Mégisserie, à Paris, présenté par MM. Schneider et Théry (A.). 4. Stremsdoerfer, ingénieur constructeur d'appareils pour chauffage de serres, 110, rue de Bagnolet, à Paris, présenté par MM. Cha- tenay (Abel) et Sallier fils (.1.). Séance du 28 mai 189o. MM. 1. Bernon (Pierre), jardinier chez M. Cesselin, à Farcy-les-Lys, par Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), présenté par MM. Rabier et Balochard (Jules). 2. BoiviN, pépiniériste horticulteur, à Louveciennes (Seine-et-Oise), présenté par MM. Chatenay (Abel) et Huard. 3. Filleul-Brohy (Georges), 3, avenue Victor-Hugo, à Paris, pré- senté par MM. Paignard et Duval (Léon). 4. Graindorge ;Auguste-Maurice), horticulteur, 10, rue Adélaïde- Lahaye, Bagnolet (Seine), présenté par MM, Ligner (Daniel) et Houdart (Emile). D. Gros (François), jardinier chez M. Raffard, 23, avenue de la Princesse^, au Vésinet (Seine-et-Oise), présenté par MM. Cappe père et Cappe fils. 6. Jean (Louis), 4, place du Petit-Pont, à Paris, présenté par M. Roy. 7. Lefèvre (Adolphe-Gabriel), 6, rue du Marais, Malakoff' (Seine), présenté par MM. Beurdeley et Ledran. 8. Luneau (Joseph), 12, rue Giordano-Bruno, à Paris, présenté par MM. Beurdeley et Ledran. 9. Pëtitprètre (Raymond), jardinier chez M. le baron G. de Roths- child, 23, avenue Marigny, à Paris, présenté par MM. Houlet et Boizard. 10. Rontz (Michel), rue Chauveau, à Neuilly-sur-Seine (Seine), pré- senté par MM. Saison-Lierval et Sallier (J.) fils. 11. Souchet (Frédéric), 23, Grande-Rue, Pré-Saint-Gervais (Seine), présenté par MM. Loiseau (Léon) et Boudin (Pierre). \dH NOTES ET MEMOIRES. NOTES ET MÉMOIRES LA COURTILIERE yGryllus GryUotalpa Lin. Gryllotalpa vulgaru Latr.) SES MOEURS, MOYENS DE DESTRUCTION (1), par M. Decaux, Membre de la Société entomologique de P'rance. Un assez grand nombre de lettres, nous étant parvenues de diverses parties de la France : Vendée, Landes, Nièvre, et tout récemment de notre collègue M. Charles Rolland (Yonne), et des environs de Paris, nous signalant les immenses dégâts causés par la CourtUière, nous espérons être utile aux agriculteurs en leur faisant connaître, succinctement, la manière de vivre de cet insecte et les moyens à employer pour le détruire et préserver les semis de ses atteintes. Tous les agriculteurs connaissent ce gros Orthopth'e^ de 45 millimètres de long, soyeux, de couleur brune, ayant six pattes robustes, particulièrement les deux premières, qui sont com- primées et dilatées avec les tibias trigones, palmés, ayant l'ex- trémité découpée en quatre dents très fortes et tranchantes, nommé Courtilière ou taupe-grillon, si nuisible à l'agriculture et à la culture maraîchère, particulièrement aux semis sous verre et aux couches destinées à Tobtention des primeurs. Les pépiniéristes et les sylviculteurs redoutent comme un fléau la présence de cet insecte dans les semis d'arbres. La Courtilière a la mauvaise habitude de miner le terrain dans toutes les direc- tions, ses galeries soulèvent au dessus du sol les graines qui ont germé et leur exposition à l'air les dessèche et les fait périr. Les mœurs delà Courtilière ont été successivement étudiées par de savants observateurs : Linné, Fabricius, Rœsel, Féburier, Bouché, BruUé, E. Blanchard, E. Brehm, Curlis, le colonel Gou- reau, D'' Laboulbène, D*" Boisduval, etc. qui ont tracé chacun (1) Déposé le 23 avril 1896. LA COURTILIÈRE. 429 une histoire de ses habitudes, qui diffèrent sur plusieurs points essentiels, ce qui s'explique par la difficulté de suivre à l'état libre les mœurs d'un insecte qui passe la plus grande partie de sa vie enfoncé sous terre et dont les métamorphoses complètes exigent vingt-quatre mois au minimum et peuvent atteindre vingt-huit et quelquefois trente-six mois dans la zone pari- sienne. - Pour connaître plus intimement les mœurs de la Gourtilière, nous avons élevé (non sans de grandes difficultés) cet insecte en captivité, en caisses d'environ 1 mètre de côté sur 50 centimètres Fig. 10. — La Gourtilière. de profondeur, recouvertes d'une toile métallique, et suivi ses ha- bitudes depuis la ponte jusqu'à l'insecte parfait. En outre, grâce à l'obligeance de l'habile jardinier-chef du château de Baga- telle (Bois de Boulogne), nous avons pu étudier et compléter sur place toutes nos observations; nous lui adressons nos meilleurs remerciements. Mœurs. — Dans nos caisses d'élevage, l'accouplement a eu lieu la nuit à partir du 15 avril ; à la fin d'avril, le nid contenait 250 à 300 œufs environ, de la grosseur d'une graine de Colza, ovales, brillants, d'un jaune ocreux; le 15 mai des larves étaient nées et continuaient à vivre en société; ce n'est que vers le 1" juin, c'est-à-dire environ cinq semaines après la ponte, que les jeunes Courtilières se sont définitivement séparées. Pour établir son nid, la femelle creuse d'abord une galerie verticale s'enfonçant à 25 ou 30 centimètres de profondeur, ensuite cette galerie forme un coude d'environ 5 centimètres, conduisant au nid proprement dit, qui est creusé en forme de cornues ayant 5 à 7 centimètres de long et 3 à 5 centimètres de large ; un mucus abondant expectoré par la Gourtilière agglutine 430 NOTES ET MÉMOIRES. la terre et la rend imperméable; l'intérieur du nid est lisse. La ponte terminée, la femelle bouche rentrée du nid et se tient en embuscade dans une petite loge perpendiculaire à la galerie conduisant à l'extérieur dont elle bouche l'entrée avec son corps. En naissant^ les jeunes larves sont privées d'ailes et ressemblent à leurs parents ; elles sont blanches d'abord ; plus tard, elles deviennent gris jaunâtre ; ce n'est qu'à la fin de la deuxième année qu'elles seront pourvues d'ailes. Plusieurs auteurs : Gurtis, Boucha et autres prétendent que les parents dévorent 80 à 90 p. 100 de leurs enfants et que c'est dans ce but que la mère se tient en embuscade près du nid. Nos observations nous ont démontré le contraire; la mère prend le plus grand soin de ses petits, sa vigilance près du nid a pour but d'empêcher les mâles d'approcher. Dans un premier essai, une bonne partie des jeunes larves ayant disparu, nous sup- posâmes que les pères seuls pouvaient être soupçonnés d'un pareil forfait; dans nos autres essais, les faits ont confirmé cette hypo- thèse, il a suffi de relirer les mâles de la caisse, aussitôt après la ponte, pour obtenir un succès complet. Bien qu'il ne nous ait pas été donné de surprendre la mère portant la nourriture à sa progéniture dans le nid, il est présumable qu'elle doit le faire. Il est certain que les jeunes Courtilièresne quittent le nid, qu'a- près la première mue, c'est-à-dire trois semaines environ après leur naissance, il est bien difficile d'admettre qu'elles vivent tout ce temps sans manger! Aussitôt après l'abandon du nid, nous avons surpris les jeunes larves, en compagnie de leur mère, mangeant, pendant la nuit, les jeunes feuilles de salade plantées dans nos caisses. Nourriture. — La Courtilière, à l'état libre, sort de sa galerie pour chasser les insectes pendant la nuit, ou pour s'accoupler; elle ne s'attaque guère aux plantes et mange relativement peu comparativement à sa taille, ce qui expliquerait la lenteur de sa croissance A quoi servent les galeries? — En dehors du trou vertical conduisant à son nid, la Courtilière creuse à quelques centimètres du sol de nombreuses galeries dans toutes les directions, se LA COURTILIÈRE, 431 croisant et aboutissant de différeijls côtés au trou vertical. De nombreux auteurs s'attachent à démontrer que toutes ces galeries sont construites par la Courtilière pour pouvoir pour- suivre les insectes dont elle. fait sa nourriture. A notre avis ces galeries sont construites par la Courtilière dans un but de con- servation ; si on la poursuit avec le doigt, elle avance ou recule à volonté dans sa galerie, puis tout à coup, trouvant une bifurcation, elle vous échappe. Gomme exemple à Tappui de notre manière de voir, nous citerons une caisse contenant des Courtilières de tous âges et nourries avec des feuilles de salades apportées; il n'existait ni plantes, ni proies vivantes dans la caisse, cependant la surface était sillonnée de galeries semblables aux autres caisses. Le plan de ces galeries est toujours à peu près le même : que Tinsecte soit en captivité ou en liberté. Toutes les Courtilières d'une même ponte n'arrivent pas en même temps à leur entier développement; dans nos caisses, laissées en tous temps à l'air libre et convenablement arrosées, elles ont cessé de manger chaque année, et sont restées engour- dies à 30 ou 35 centimètres de profondeur, du commencement d'octobre au 15 avril. Les plus avancées se sont reproduites vingt-cinq mois après leur sortie de l'œuf; les dernières ont mis vingt-huit mois; et quelques exemplaires n'ont pondu qu'après trente-cinq mois. Les femelles ne meurent pas après la ponte; nous leur avions attaché un fil aux pattes postérieures pour les reconnaître, elles vivaient encore en septembre. Ces fils ayant disparu pendant l'hivernage, il ne nous est pas possible d'affirmer si elles pondent une seconde fois au printemps, mais cette hypothèse est très admissible. Nous avons trouvé, dans 1» parc du château de Bagatelle, quelques tas de plusieurs mètres cubes de feuilles réduites en terreau, que nous avons fait remuer plusieurs fois. Les feuilles de la saison précédente contenaient très peu de Courtilières, et pas un seul nid ; celles de deux ans en contenaient des cen- taines et un grand nombre de nids placés à diverses profon- deurs, de 30 à 60 centimètres ; nous avons constaté des œufs et des jeunes larves, depuis la fin d'avril jusqu'au 1®"" septembre. 432 NOTES ET MÉMOIRES. l{(''shtance. — Dans un pot. à fleurs rempli de terreau bien arrosé, nous avons enfermé six Gourtilières de grande taille; deux mois après elles étaient toutes bien vivantes, le terreau de feuilles de deux ans avait suffi à leur nourriture. Des Gourtilières mises dans un pot rempli de sable sec, avec des feuilles de salade, De tardent pas à périr faute d'humidité pour leurs téguments, tandis que cet insecte "^/it plusieurs mois, avec la même nourriture, dans un pot dont le sable est saturé d'eau et forme un petit marais. Conclusion. — En liberté, la Courtilière vit particulièrement d'insectes qu'elle chasse en sortant la nuit, et ne mange les ra- cines et les feuilles des plantes que lorsqu'elle manque de proies vivantes. En théorie, elle pourrait passer pour un insecte utile; malheureusement, en pratique, les nombreuses galeries qu'elle trace en tous sens, avec ses pattes antérieures, coupant et ren- versant les jeunes plantes et les semis, en font un insecte des plus nuisibles qu'il faut détruire sans trêve ni merci. Moyens de destruction. — Il a été préconisé plusieurs moyens plus ou moins pratiques pour détruire la Courtilière. En Allemagne, on enfonce en terre des pots à fleurs conte- nant un peu d'eau, les Gourtilières viennent y tomber et s'y noyer pendant la nuit. En France, on recommande de rechercher les trous condui- sant aux nids, puis d'y verser de l'huile, de l'eau pétrolée ou autres liquides; on espère détruire ainsi la mère et la cou- vée (1). Noua allons indiquer plusieurs moyens de préservation et de destruction, que nous avons expérimentés avec succès, dans les potagers et dans la grande culture. Procédé de préservation . — Le chiffon (à défaut la mousse de tourbe) imprégné de 10 p. 100 de pétrole, enfoui comme engrais et employé à raison de 1/2 à 1 kilogramme par mètre carré, pré- (1) Depuis plus de trois ans, m'écrit M. Gh. Rolland, je cherche à débarrasser une propriété (de 15,000 mètres) qui est iufestée de Gour- tilières. J'ai employé l'huile qui est impuissante contre la quantité. Les capsules de M. Paul Jamain, de Dijon, n'ont produit aucun effet appréciable. De même pour FAlma-Mater, etc. LA COURTILIÈRE. 433 serve les semis des attaques de la Courtilière, des vers blancs, des vers gris et autres insectes vivant en terre. De nombreuses expé- riences nous ont démontré que ces insectes ne pouvaientpas vivre dans le voisinage immédiat de ce foyer continu d'émanations in- fectes pendant des années. On fera bien de l'employer pour tous les semis de plantes rares, d'arbres, de fleurs ayant de la valeur. Procédés de destruction {pièges). — Des paillassons arrosés chaque jour en été, et disposés près des planches cultivées, peuvent servir de pièges où la Gourtilière vient se réfugier pour passer le jour ; e/i les soulevant on détruit les insectes qui s'y trouvent. En établissant, dans les coins du potager, une ou plusieurs fosses (bétonnées), de 40 à 50 centimètres de profondeur, sur \ ou 2 mètres carrés de surface, dans lesquelles on jette les plantes provenant des sarclages ; la fermentation de ces plantes attire les Courtilières ; une fois par mois, de mai à septembre, on vide cette fosse-piège avec une fourche ; en secouant les herbes on trouve, dans le fond, un grand nombre de Courtilières de tous âges, qu'il est facile d'écraser. Pour les grands espaces envahis, un moyen qui nous a permis, depuis trente ans, de détruire un nombre considérable de Cour- tilières, consiste à disposer, comme pièges_, vers le commence- ment de septembre, des tas d'un ou plusieurs mètres cubes de fumier de cheval sortant de l'écurie, près des terres infestées par cet insecte. Les Courtilières viennent se réfugier dans ces pièges bien chauds, pour y passer l'hiver ; de décembre à février, on retourne ce fumier, et l'on détruit les Courtilières qui s'y trouvent à moitié engourdies. Le même piège peut s'employer pendant l'été, en creusant un trou de 50 centimètres de long sur 30 centimètres de largeur et profondeur, entre les planches cultivées et infestées; on remplit ces trous de fumier frais bien tassé et arrosé; deux fois par se- maine, on enlève et éparpille le fumier avec une fourche; on y trouve chaque fois des Courtilières qu'on écrase. En employant ces pièges au château de Bagatelle, M. Pré- castel estime avoir détruit 4 à 5,000 courtilières en 1893. Nous nous sommes assuré que le crapaud, chassant toute la 434 NOTES ET MÉMOIRES. nuit, dévore un grand nombre de Courtilières, et autres insectes des plus nuisibles; sa protection et son introduction dans les jardins potagers s'impose. Dans une précédente étude (le vers gris, etc., feuille des Jeunes naturalistes^ n° 275), nous avons indiqué le moyen de le propager sans frais, à l'infini, dans la grande culture. Les fruits et les légumes aux Halles centrales de Paris PENDANT l'année 1895 (1), par MM. D. Bois et G. Gibault. « Sans contredit, les Halles centrales comptent parmi les plus intéressantes curiosités de la capitale et les touristes manquent rarement de visiter ce que l'on a si bien nommé le « ventre de Paris ». On a souvent décrit l'aspect pittoresque de cet immense marché, peut-être unique au monde; on a dépeint les montagnes de denrées alimentaires qui débordent jusque dans les rues voisines, le fourmillement de la foule affairée, l'activité humaine qui s'y déploie, les types populaires qu'on y rencontre, enfin tous ces tableaux variés qui donnent aux Halles une phy- sionomie caractérisée. Sans nous arrêter à la description d'un spectacle connu de tous, nous nous proposons seulement de donner ici un aperçu du mécanisme, beaucoup moins familier, de la vente des fruits et des légumes sur le carreau des Halles et l'état exact de la consommation, des prix et de la provenance de ces produits de l'Horticulture, pendant l'année 1895, renseignements et statisti- tiques puisés aux sources officielles, c'est-à-dire dans le Rapport annuel sur les services municipaux de r approvisionnement de Paris, publié par le bureau de l'approvisionnement à la Pré- fecture de la Seine. Paris est a[)provisionné de fruits et légumes par les cultiva- teurs et maraîchers du département de la Seine et des départe- (1) Déposé le 23 avril 1896. FRUITS ET LÉGUMES AUX UALLES CENTRALES DE PARIS. 435 ments limitrophes, par des expéditeurs qui adressent leurs denrées des départements situés en dehors du rayon ordinaire d'approvisionnement, et aussi par l'Algérie et l'étranger (Bel- gique, Espagne, Iles Canaries). Pour l'établissement des statistiques sur la vente des fruits et des légumes, le document officiel distingue la vente en gros et celle sur le « carreau forain ». Vente en gros. La vente en gros des fruits et légumes se fait dans le pavillon n" 6. Elle commence à 4 heures du matin pendant les mois d'avril, mai, juin, juillet et août et à 5 heures, pendant les mois de janvier, février, mars, septembre, octobre, novembre et décembre. Elle est close, pour la criée, à la fin des enchères; pour la vente à l'amiable, à 10 heures du matin, du 16 avril au 31 octobre, et à 11 heures, du 1^"" novembre au 15 avril. Les fruits et légumes sont divisés en trois catégories servant de base à la perception du droit « d'abri ». Dans la T^ catégorie, qui paie 1 franc par 100 kilogrammes, nous citerons : Abricots en caisse ou en panier. Ananas, Arti- chauts, Asperges, Cassis, Cerises, Champignons, Fraises, Gro- seilles, Haricots verts, Pèches, Pois verts, Tomates, Truffes. La 2* catégorie paie un droit d'abri de 50 centimes par 1 00 kilo- grammes : Aubergines, Carottes de primeur, Choux-fleurs, Choux-verts, Concombres, Fèves, Haricots à écosser, Navets de primeur. Oignons, Oranges, Poires, Pommes, Pommes de terre de primeur. Salades, etc. La 3^ catégorie ne comprend que le Cresson qui paie 25 cen- times par 100 kilogrammes. Le Raisin est taxé d'un droit d'oc- troi de 5 fr. 70 c. les 100 kilogrammes. Pendant l'année 1895, la vente en gros des fruits et des légumes s'est élevée à 12,251,810 kilogrammes, en légère diminution sur l'année précédente. On a constaté des diminutions importantes dans les envois, sur les denrées suivantes : Fraises, Raisins en caisses et en paniers. Pois verts et Arti- 436 NOTES ET MÉMOIRES. chauls originaires de France. Mais il existe des augmentations sur les Asperges, Pêches en caisses et en paniers, Abricots en paniers, de France, et sur les Raisins en caisse et les Artichauts d'Algérie. Dans la %*= catégorie, il y a diminution sur les Choux-fleurs de France, les Oranges d'Espagne et les Pommes d'Italie. Augmentation sur les Pommes de terre d'Algérie, les Endives de Belgique et les Mandarines d'Espagne. Apports par lignes de chemins de fer : Orléans 2,227,405 kilo- grammes; Nord, 1,039,865; Lyon, 5,190,215; Est, 820,130; Ouest, 1,128,875. Répartition des apports français et étrangers des 1" et 2e catégories : France : 5,581,045 kilogrammes; Algérie, 693,230; Belgique, 193,515; Espagne, 827,435; Iles Canaries, 120,360. Sont en augmentation, l'Algérie, la Belgique et les Iles Canaries. Prix maximum et miniîïiiim des principales espèces de fruits et de légumes [d'après les renseignements fournis par les facteurs et commissionnaires.) Désignation des espèces. Quantités. Abricots en caisse ... La caisse de bkilogr. . — en panier . . . Les 100 kilogr Amandes — .... Artichauts Le cent Asperges La botte , Cerises Les 100 kilogr Cresson Le panier de 240 bottes. Endives Les 100 kilogr Fraises La corbeille de 3 kilogr. Groseilles Les 100 kilogr Haricots verts de b'rance. — .... — — d'Espagne. — .... Pêches en caisse .... La caisse de 1 kilogr. , — en panier. . . . Les 100 kilogr Pois verts — .... Pommes de terre nou- velles . — .... 36 52 30 49 Prix niaxuiiUBi. Diiniiuuiii. 5 30 4 20 63 8j 47 36 81 10 60 45 27 97 11 78 11 96 0 96 81 48, 44 94 21 o2 8 86 69 84 59 59 4 02 2 55 55 20 45 20 112 48 71 09 215 60 150 56 13 03 3 65 82 58 52 94 60 99 51 98 FRUITS ET LÉGUMES AUX HALLES CENTRALES DE PARIS. 437 Désignation des espèces. Quantités. Prix niaxiniuiii. mmimuin. Prunes Les 100 kilogr Raisins de B'rance (autres que ceux de Thomery). — Raisins d'algérie . — d'Espagne , — de serre . — de Tiiomery Tomates de France — des Iles. 120 3() 77 11 Les 100 kilogr. 103 79 127 f>2 129 75 0 58 (j 54 75 96 184 88 100 45 99 07 102 67 4 21 4 04 63 01 87 26 Provenances. Les denrées de la T® catégorie ont été expédiées par les départements suivants : Asperges. — Vaucluse, Pyrénées-Orientales, Yonne. Melons. — Vaucluse, Bouches-du-Rhône. Arricots (en paniers). — Vaucluse, Gard, Puy-de-Dôme. PÊCHES (en caisses et en paniers). — Pyrénées-Orientales, Var, Rhône, Isère, Ardèche, Tarn-et-Garonne. Amandes. — Bouches-du-Rhône, l'Algérie, Gard, Vaucluse, Var, Hérault. Raisins (en caisses et en paniers). — Hérault (Lignac), Tarn- et-Garonne (Moissac), Lot-et-Garonne (Port-Sainte-Marie), Nièvre (Pouilly), Algérie, Ardèche, Gard, Var, Vaucluse, Espagne. Période d'hiver : Thomery (Seine-et-Marne). Fraises. — Garpentras, Pernes-Monteux (Vaucluse) pour les grosses Fraises et Hyères (Var) pour les petites Fraises. Cerises. — Var (SoUiès-Pont), Rhône (Ampuis et Lyon) et Yonne. Prunes. — Pyrénées -Orientales, Gard, Hérault, Tarn-et- Garonne, Lot-et-Garonne, Gironde, Corrèze et Dordogne. Pois verts. — Algérie, Var, Vaucluse, Lot-et-Garonne, Gi- ronde, Tarn-et-Garonne. Tomates. — Gard, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne. Artichauts. — Algérie, Var, Vaucluse, Pyrénées-Orientales. Prunf:aux. — Lot-et-Garonne. 438 NOTES ET MÉMUIKES. Celles de la -2'^ catégorie, par les départements suivants : Cuoux-FLEURS. — Var, Vàucluse, Bouches-du-Rhône. Poires. — Eure, Maine-et-Loire, Sarthe, Oise, Rhône, Ardèche. Salades. — Var, Bouches-du-Rhône. Oignons et Échalotes. — Lol-et-Garonne, Oise, Seine-et- Marne et Seine-et-Oise. Citrons et Mandarines. — Espagne, Algérie. Oranges. — Espagne, Algérie, Var. Pommes de terre. — Algérie, Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Yonne, Loire, Eure-et-Loir. Carottes et Navets. — Seine-et-Marne, Oise, Seine-et-Oise, Calvados. Pommes. — Puy-de-Dôme, Eure, Calvados, Maine-et-Loire. Poireaux. — Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Bretagne. Endives. — Belgique, Nord. Bananes. — Iles Canaries. Au 31 décembre 1894, il existait aux Halles, 7 factoreries, 9 facteurs et 23 commissionnaires. Les Tentes à l'amiable tendent de plus en plus à prendre de l'extension sur le marché depuis que la grosse Fraise de Car- pentras a remplacé la petite Fraise de Bordeaux qui se vendait exclusivement à la criée. Celte grosse Fraise trouve un écoule- ment facile en raison des bas prix de vente. 11 a été saisi, en 1895, 64,226 kilogrammes de denrées reconnues impropres à la consommation. Les quantités réexpédiées peuvent être évaluées approximati- vement à 394,950 kilogrammes, ce qui représente 5,32 p. 100 des introductions totales. La majeure partie des réexpéditions est faite sur l'Angleterre, les villes d'eaux, le nord et l'est de la France. Ces denrées consistent surtout en Asperges, Raisins en caisses. Abricots et Pêches en caisses. Cerises, Prunes, Hari- cots verts. Pois verts. Artichauts, etc. Le système des wagons à étagères, imaginé pour le transport des fruits, principalement de la Fraise de Carpentras, a fonc- tionné en 1895 avec succès et a donné les meilleurs résultats. FKLITS ET LÉGUMES AUX HALLES CENTRALES DE PARIS. 439 Beaucoup de petits producteurs de Moissac (Tarn-et-Garonne\ qui ne Tavaient pas encore expérimenté, ont profité des avan- tages qu'il offre en groupant leurs variétés de Raisins et en diminuant leurs frais généraux. Un facteur a installé, cette même année, à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne) une conserve de Raisins semblable au procédé adopté à Thomery, qui a parfaitement réussi, et cet exemple a été suivi par d'autres propriétaires de la contrée, qui ont ainsi prolongé leurs envois de Chasselas jusqu'en novembre et décembre. Carreau forain. Le marché des fruits et légumes appelé « Carreau forain » se tient sous certaines voies couvertes des Halles centrales, sur les trottoirs bordant les pavillons desdites Halles et dans les rues avoisinantes. A l'exception des jardiniers-maraîchers et des horticulteurs, à qui des places fixes sont concédées, les marchands forains sont placés, suivant leur tour d'arrivée, sur les points du Carreau réservés à chaque nature de denrées. Les ventes ont lieu de 3 à 8 heures du matin, du l^"" avril au 30 septembre, et de 4 heures à 9 heures du 1®'" octobre au 31 mars. La vente des Pois et Haricots verts commence à H heures du soir du 15 mai au 31 octobre. La vente des fleurs coupées à minuit, la veille des principales fêtes patronales. Elle commence, les autres jours, aux mêmes heures que les produits du Carreau. Les ventes à la criée sont peu importantes^ elles représentent seulement 0,006 p. 100 des introductions totales. Les forains (abrités et non abrités) doivent payer un droit de place qui varie de 30 à 40 centimes par place et par jour. Les sommes perçues de ce chef par la ville, se sont élevées, en 1895, à 486,754 francs. Le droit de poids public est de 20 centimes. par 100 kilogrammes. On évalue à un dixième des apports les quantités de mar- 440 NOTES ET MEMOIRES. chandises réexpédiées. Enfin, les marchandises saisies pour cause d'insalubrité ont peu d'importance; au nombre de 370, les saisies portent sur une quantité de 5,o00 kilogrammes de Choux, Melons et fruits avariés. Le commerce des fruits et légumes sur le Carreau forain est infiniment plus important que celui de la vente en gros, qui consiste surtout en primeurs. La totalité des apports s'est élevée, en 1895, à 238,614,750 kilogrammes. Prix maximum ei minimum des principales denrées (d'après les i^enseignements fournis par les facteurs.) Artichauts . . . Asperges .... Carottes .... Champignons. . Choux Choux-tleurs . . Haricots verts . iNavels Poireaux .... Pois verts. , . . Pommes de terre Prix maximum minimum fr. c. fr. 0. La pièce . ... 0 38 0 11 La botte . ... 4 54 0 92 — ... 0 40 0 18 Le kilogr. ... 1 64 1 O.S Le cent . ... 13 32 6 73 — ... 39 92 18 89 Le kilogr. ... 0 70 0 27 La botte . . . . . 0 32 0 lo — . . . . 0 52 0 27 Le kilogr. ... 0 30 0 20 Les 100 kilo gr . . 13 •iO 7 54 FRUITS : Cerises . Fraises . Framboises Groseilles Melons. . Pêches. . Poires . . Pommes . Raisins ordinaires Raisins de Thomei Le kilogr, La pièce . Le kilogr. 0 97 0 50 1 14 0 66 0 74 0 58 0 39 0 31 3 02 1 20 0 58 0 13 1 07 0 24 1 52 0 22 1 59 0 79 7 01 2 71 FHinS ET LKi.lMiiS AL\ I1ALL[;> CIC \ i llAI-hS iU': FAUls. i\\ Provenances. 211,821,850 kilogiamnies de marchandises amenées sur le Carreau ont été fournies par Jes maraîchers des environs de Paris et Jes cultivateurs des départements de la Seine, Seine- et-Oise, Oise et Seine-et-Marne. L'étranger n'a rien expédié sur le Carreau pendant l'année 1895. Les chemins de fer ont transporté à destination des Halles : 26,792,900 kilogrammes environ de denrées provenant des départements des Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loi- ret, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire. Gironde, Lot-et-Garonne, Vaucluse, Bouches-du-R,hône, Var, Alpes-Maritimes et de l'Algérie. Les principales denrées expédiées de ces départements sont les Choux- fleurs, de RoscofF, Angers, Cherbourg, Sainl-xMalo et Gravelines; Choux verts et Choux brocolis du Mans et d'Angers; Salades diverses et Radis d'Orléans; Pois verls de Villeneuve-sur-Lot, d'Agen, de Bordeaux; Fleurs coupées an Var et des Alpes-Maritimes; Polsy Haricots et Pommes de terre de l'Algérie. Parmi les produits amenés aux Halles, il est utile de signaler les apports venus par le chemin de fer sur route d'Arpajon aux Halles centrales. (Distance d'environ 37 kilo- mètres.) Ces apports ont été, en 1895, de 3,695,830 kilogrammes, transportés par 394 trains composés de 756 wagons, renfermant 411,099 colis. Les denrées apportées par cette voie se composaient principa- lement de Fraises, de Pois verts, de Tomates, de Haricots verts, de Potirons et de Pommes de terre. Ces trains de denrées ne cir- culent dans Paris que de I heure à 4 heures du matin. Ceux arrivant aux Halles après 3 heures doivent s'arrêter place Sainte-Opportune. Le prix du transport des fruits, légumes, Pommes de terre, à destination des Halles est, pour 1 ,000 kilogrammes : d'Arpajon, 20 442 NOTES ET MÉMOIRES. U fr. 82; de Montlhéry, 12 fr. 30; de Lonjumeau, 9 fr. 42; de la Gare du Pont-d'Antonj^ 6 fr. 55. On apporte des Yiolettes et fleurs diverses de La Ville-du-Bois, Longponl, Marcoussis, Montlhéry et Yillebousin. Des Roses, de Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses, Malakofl", Montrouge et Sceaux. Des Fraises d'Antony, Châtenay, Chàtillon, Fontenay-aux- Rosés, Gentilly, Lonjumeau^ Marcoussis, Palaiseau et Sceaux. Des moyens de transport perfectionnés font que, chaque année, les produits horticoles arrivent plus abondants et à des prix plus abordables pour le consommateur. Une transforma- tion complète est en voie de réalisation; les légumes, les fruits et les fleurs, nous étant apportés de régions diverses à climat plus chaud ou plus froid que le nôtre, de manière que les mêmes produits arrivent sur notre marché successivement et, presque sans interruption, pendant une grande partie de l'année. Les Pommes Dean's Cooliin et Deans' Godlln (1), par M. F. Jamin. A la page 297 de son catalogue, paru en 1887, la Société pomblogique de France donne une description exacte de la Pomme Dean's Codlin, obtenue à Gheshunt, Herts, Angleterre, nommée et introduite par moi, non pas en 1844, comme l'article le mentionne par erreur, mais en 1849. Dans le supplément du catalogue ci-dessus, tout nouvellement paru, la Société pomologique, revenant sur sa première décla- ration, attribue l'obteniion de ce truit à M. Ed. Deans, de Jed- burgh, localité du nord de l'Angleterre. La Société se trompe. Il se peut que M. Deans (tenir compte de la différence d'orthographe) ait obtenu, de son côté, une Pomme à laquelle il a donné son nom, mais celle-ci n'a rien à faire avec l'autre variété. (1) Déposé le 28 mai 1896. LES POMMES DëAN'S GODLIX ET DEANS' CODLIN 443 Dans la 5*^ édition du Manuel des Fruits, paru en 1887, M. R. Hogg parle, en effet, de la Pomme Deans' Godlin, de Jedburgh ; mais la description qu'il en donne ne saurait s'appliquer à la Dean's Godlin, de Gheshunt. La 3"^ édition du même ouvrage, parue en 1 866, ne parle pas de ce fruit ; quant à la 4", je n'ai pu m'en rendre compte, ne la possédant pas. Je crois devoir joindre, à la présente rectification, la traduc- tion d'un certificat que m'ont envoyé ALM. Paul et Son, les hor- ticulteurs bien connus de Gheshunt, de mème'qu'une attestation de leur contremaître, M. G. Gâter, tous fort au courant de l'origine de la Pomme Dean's Godlin. Certificat de Mi)J. Paul et Soti. Nous, par ces présentes, certifions que M. F. Jamin était em- ployé dans notre établissement en 1849. Retournant en France, il demanda à notre voisin, M. Dean, des greffes d'un Pommier de semis, dont les fruits précoces, d'une jolie couleur jaune, et alors dans toute leur beauté, l'a- vaient frappé. M. Jamin, trouvant que cette Pomme appartenait au groupe des Codlin's, proposa, pour faire honneur à l'obtenteur, de lui donner le nom de Dean's Godlin, sous lequel il la répandit. Signé : Paul et Son, Gheshunt, 26 mai 1896. Attestation de M. G. Gâter. Je me souviens parfaitement qu'en 1849, M. Jamin, alors em- ployé aux anciennes pépinières de Gheshunt, et sur le point de retourner en France, emporta des greffes d'un Pommier prove- nant d'un semis fait par M. Dean. Signé : G. Gâter, depuis quarante-huit ans employé de MM. Paul et Son. 444 RAPPORTS. RAPPORTS Sur les cultures de Phal-enopsis de M. Rkgnier (1); M. Léon Duval, rapporteur. En février 1896, sur la demande de M. Régnier, notre col- lègue, horticulteur à Fontenay, une commission composée de MM. Cahuzac, Garden, Lesueur (Victor), Duval (Léon), Doin, s'est transportée à l'établissement sis rue de Marigny, pour y examiner une série de Phalœnopsis variés, collectée par M. Ré- gnier. La commission s'étant constituée, a nommé M. Martin Cahuzac son président et nous a fait l'honneur de nous désigner comme son rapporteur. S'il est souvent fastidieux pour une commission d'avoir à visiter des cultures n'offrant qu'un intérêt relatif^ c'est tout autre chose lorsque qu'elle se trouve en présence de plantes fort belles, bien cultivées ou du moins bien rétablies, collectées par le cultivateur lui-même; il est en effet bien rare de trouver en France un homme qui ait au risque de sa vie ou tout au moins de sa santé, tenté la périlleuse aventure d'aller à plusieurs reprises vers les pays où croissent les jolies Orchidées qui font l'objet de ce rapport. Nous aunn^ le soin d'y revenir tout à l'heure, quand nous vous aurons dit notre impression sur les plantes que nous étions appelés à juger. Dans uue serre ayant environ 15 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur, et bien disposée |)onr cette culture, nous nous sommes trouvés en face d'environ neuf cents Phalœnopsis amabilis et grandi ftora, et environ trois cents Schilleriana; toutes ces plantes parfaitement établies et pleines de vigueur, portaient de nombreuses grappes de fleurs élégamment disposées et dont les formes harmonieuses constituent peut-êtie l'ensemble le plus distinct et le plus original de toute la famille des Orchi- dées pourtant si riche et si ornementale. (1) Déposé le 28 mai 1896. SUR LES CLLfURES DE PHAL.ENOPSIS DE M. RÉGNIER. 445 Les Phal^nopsis ont cela de particulier que pour les personnes les moins familières avec les Orchidées, elles représentent pour ainsi dire l'idéal et donnent une idée juste de l'étrange beauté de ces enfants des pays tropicaux 1 Nous pûmes admirer ainsi de splendides grappes de P. Schilleriana, composées de plus de cent fleurs; des variétés de grandiflora de forme et de grandeur extraordinaire; des plantes de la variété leucorrhoda, de toute beauté : des variétés à fond saumon et jaunâtre, d'autre rosées : en somme de ces perles que les amateurs acquièrent à grand prix et qui, heureusement pour Timporlaleur, le dédommagent un peu de ses peines et de ses dépenses. Les membres de la commission ont trouvé la culture bonne, rationnelle, et très remarquable comme résultats, puisqu'en somme ces plantes avaient été importées par notre collègue, au printemps de 1895, vers le 27 février. Il nous appartenait comme rapporteur de demander quelques explications à M. Régnier sur ses voyages, car nous estimions qu'elles devaient être intéres- santes, et voici ce que nous avons pu noter pour l'histoire de certaines importations. En 1881, M. Régnier partit une première fois; son voyage dura juste un an, jour pour jour; pendant ce temps il explora la Cochinchine, l'Annam, le Cambodge, le Laos, le Siam et les Philippines, d'où il rapporta des Phal^nopsis mnabilis, et grandiflora^ Schilleriana, puis des Vanda Sande- riana, Hookerse; du Laos, des Aerides Sanderiana [nous en avons vu un exemplaire mesurant 1°',6o de hauteur chez M. Rpgnier); c'est aussi de là que sont venus les célèbres Ct/pripedium caU losum grandi florum, Hegnieri, Sanderianum^ Rothschlldianum, Argus, Godefroyœ, nlveum; VHahenaria militaris; le Calanthe Regnieri, etc., etc. Notre collègue fit un second voyage en 1894-95 ; il visita les Célèbes, où il récolta près de 2,500 Vanda Sanderiana qui ont été engloutis dans un naufrage; puis il visita succes- sivement les îles Philippines et toutes les îles des environs, pour en rapporter les beaux Phalœnopsis que nous avons été admirer chez lui. Ce n'est pas sans peine et sans d'énormes dif- ficultés qu'on peut amener ces jolies Orchidées en Europe; d'une part il faut souvent les aller chercher sur des arbres dont la 446 RAPPORTS. hauteur dépasse 40 à 45 mètres ; les indigènes préposés à ces recherches ne veulent pas toujours y monter et ce n'est qu'à force de piastres qu'on arrive à les encourager. Une fois recueillies, les plantes arrivent souvent à terre ayant subi de nombreuses avaries et n'étant plus transportables, de sorte que, lorsque le voyageur atteint Marseille, qui se trouve à un mois de distance de l'endroit où se collectent les Phalœno'psis, il y en a beaucoup de perdus. La température dans ces contrées est très variable : de 16°, la nuit, elle monte souvent dans le jour à 30 ou 35; ajoutons que le pays est fort malsain. Si nous voyons les résultats, nous serons étonnés de voir combien les collecteurs sont exposés à perdre leurs récoltes : c'est ainsi que, sur 16,000 Phalsenopsïs collectés, M. Régnier n'a pu en sauver que douze ou quinze cents, soit à peine la dixième partie. La commission avait donc deux tâches à remplir : celle d'ap- précier la beauté des plantes en culture et leur belle floraison, et celle de signaler les mérites réels d'un homme courageux, ayant payé de sa personne, pour aller chercher au loin, et rapporter en Europe, à ses risques et périls, les merveilleuses plantes qui vont orner les serres des amateurs et des horticul- teurs. Seul ou à peu près seul, M. Régnier, a pénétré dans des régions inconnues, et a pu attacher son nom à des plantes dont l'introduction en Europe reste comme une signature rigou- reuse de l'Horticulture militante de notre pays. Il suffit de se reporter à la liste, que nous donnons plus haut et sur tous les catalogues ou ouvrages traitant des Orchidées pour y retrouver les noms des plantes introduites par notre collègue. C'est pourquoi la commission demande pour M. A. Régnier, horticulteur et coUecteur déplantes, une haute récompense. CONGRES DES AMIS DES ARBRES. 44/ COMPTES RENDUS Compte rendu du concours dOrcuidées (1) séance du 23 avril 1896, par M. LiBRECK. Un seul lot a été présenté au concours d'Orchidées du 23 avril. La mort de notre président, M. Léon Say, a été la cause du peu d'abondance des présentations. Ce lot unique appartenait à M. Bert, de Bois-Colombes; il comprenait entre autres belles plantes : deux Catileya Luwreri' cea«a admirables; un Lœlia elegans; un Ada aurantiaca, très fleuri; un Cattleya Schrœderiana; les Epidendrum radicans et arachnoglossum. Pour ces plantes, bien fleuries et bien culti- vées, le Jury a accordé à M. Bert, une médaille de vermeil. Congrès des Amis des Arbres réuni a Nice DU 10 au 20 Mars 1896 (2), M. Tb. Villard, rapporteur, Délégué par la Société Nationale d'Horticulture de France. Avant de se rendre à Nice, le Congrès des Amis des Arbres avait convoqué ses membres à Hyères, le 10 mars, pour assister à l'inauguration de l'exposition organisée par la Société d'Horti- culture et d'Agriculture d'Hyères. J'ai eu ainsi l'occasion de recevoir à Hyères quelques-uns des membres de la Société des Amis des Arbres et notamment M. Demontzey, son président, et M. E. Cacheux, son vice-pré- sident. La Société des Amis des Arbres avait exposé à Hyères les (1) Déposé le 28 mai .1800. (2) Déposé je 28 mai 1890. 448 COMPTE RENDU tableaux de ses plus intéressants travaux. Le jury a décerné : une médaille d''or à la Société des Amis des Arbres et une médaille d'argent à la seclion spéciale de Nancray (de cette Société). Après quelques visites locales en rapport avec la mission, les membres du congrès, présents à Hyères, se sont dirigés vers Nice, où, retenu par mes fonctions de président de la Société d'Horticulture et d'Agriculture d'Hyères pendant l'exposition, je n'ai pu les accompagner, tout en me rendant à Nice avant la fin du congrès. M. le vice-président de la Société a bien voulu me commu- niquer le procès-verbal du compte rendu du congrès que je reproduis ci-après, comme étant ce qu'il peut être intéressant de retenir de cette réunion. Compte rendu du Congrès des Amis des Arbres, réuni d Nice du 10 au 20 mars 1896. Le Congrès des Amis des Arbres réuni à Nice le 10 mars der- nier a été fort intéressant, non seulement au point de vue des communications qui y ont été faites, mais encore à celui des excursions auxquelles il a donné lieu. Les séances du congrès ont été présidées par M. Demonlzey, membre correspondant de l'Institut, assisté de M. le D"" Jeannel, président d'honneur et fondateur de la Société des Amis des arbres. Après l'ouverture du congrès faite Par M. le président, M. Cacheux fît le compte rendu des documents qu'il avait reçus à son occasion, et il résuma les travaux accomplis par les membres de la Société depuis qu'elle a transféré son siège à Paris. Les membres du conseil d'administration, divisés en comités spéciaux, ont beaucoup contribué à l'augmentation de la pros- périté de la Société; le comité de jurisprudence a fait approuver la Société par le Ministère de l'Intérieur, le comité de propa- gande a fait de nombreuses et importantes recrues; le comité DU CONGRÈS DES AMIS DES ARBRES. 449 de publication a puissamment aidé à la rédaction du bulletin dont l'intérêt continue à s'accroître. Les membres de la Société ont continué à planter des arbres ou à provoquer leur plantation. Plus de 400,000 arbres à haute tige ont été plantés par eux. Messieurs les membres du clergé et messieurs les instituteurs ont rendu de grands services à la cause des arbres. Deux instituteurs ont créé des jardins botaniques avec des graines fournies gratuitement par M. de Vilmorin, vice-président de la Société. Le directeur d'un orphelinat s'est adressé à la Société pour obtenir la plantation d'arbres dans la cour de son établis- sement. Les membres correspondants de la Société ont égale- ment fait l'envoi de nombreux documents, dont le comité direc- teur profitera pour développer l'aclion de la Société, une fois que?es bases seront bien établies. Parmi les ouvrages envoyés se trouvent le beau volume de M. Baltet, intitulé V Horticulture dans les cinq parties du monde; Les beaux arbres de la Normandie, par M. Gadeau de Ker- ville ; le compte rendu des fêtes de l'Arbor Day et les docu- ments officiels qui rendent compte de l'établissement du jour de la fête des Arbres en Amérique, etc., etc. La Société fait l'échange de ses publications avec de nom- breuses Sociétés françaises et étrangères et tous les jours elle étend le cercle de ses relations; il faut espérer qu'elle arrivera à diminuer, dans un délai très rapproché, la surface des terrains stériles que l'on pourrait utiliser par un reboisement intelli- gent. Parmi les communications qui ont été faites au congrès, nous citeions celles : 1° de M. Demonlzey, qui a fait une étude très approfondie de l'organisation d'un syndicat modèle de reboise- ment et qui en a étudié les statuts; 2° de M. le D'" Jeannel qui a exposé le parti que l'on pouvait tirer de l'armée en l'employant, dans certains cas, à la plantation d'arbres; 3° de M. le comman- dant Tatin qui a énuméré les divers cas où l'action des institu- teurs pouvait être utile au but de la Société; i" l'importante communication de M. Guinaud sur les avantages des Sociétés locales des Amis des Arbres analogues à celle qu'il a créée 450 COMPTE RENDU à Nanciay ; 5° la conférence de M. Cotard sur le reboisement et rulilisation des eaux. Les excursions organisées par la Société ont été les suivantes: la visite de l'Exposition d'Horticulture et d'Agriculture d'Hyères, celles du beau jardin de M. Villard à Garqueyranne, des pro- priétés de M. le comte de Ghambrun et de M. le comte de Gré- zalle, sous la conduite de son président. Le congrès a visité le camp de Yillefranche dont les arbres ont été plantés, grâce à l'initiative de M. le D"" Jannel, par les troupes; enfin elle alla admirer les reboisements du Mont-Borron exécutés il y a une vingtaine d'années sous la direction de M. -Demontzey. GOMFTE REM)U DE l'ExPOSITION INTERNATIONALE DU GeRCLE HORTICOLE Van Houtte, a Ledeberg-lez-Gand (1), par M. Gu. de Bosschere, membre correspondant de la Société. Gette exposition, la seconde du même genre, a obtenu un grand et légitime succès. Les apports de plantes ornementales, de spécimens de culture, de plantes de serres chaudes, d'Azalées et de Rhododendrons, d'Orchidées et d'Anthurium, étaient fort nombreux et généralement très méritants. Le Cercle avait construit, sur la place du Progrès, un vaste local en bois qui n'a cependant pas suffi à abriter les nombreux envois; la salle des mariages, la salle des fêtes et la cour de la maison communale ont été envahies à leur tour. Gette disper- sion des plantes dans quatre locaux différents a nui beaucoup au succès d'ensemble de l'exposition. Gertaines plantes, comme les Orchidées, par exemple, ont été tellement à l'étroit, que c'était vraiment dommage. La place a fait défaut et malgré des efforts très louables, la commission n'a guère réussi à donner à son grand salon ce cachet artistique qui fait le charme de la plu- part des expositions françaises. [i] Déposé le 23 avril 1800. DE l'exposition INTERNAT. DU CERCLE HORT. VAN flOUTTE. 451 Nous n'entreprendrons point une relation quelque peu com- plète, de tout ce qu'il y a eu d'intéressant à cette fête florale: cela nous conduirait trop loin. Nous nous bornerons à citer par- ticulièrement les nouveautés et les semis. Cependant, il nous faut attirer l'attention sur le nombre considérable de plantes du Gap et de la Nouvelle-Hollande exposées par plusieurs horticul- teurs; sur le succès que la réapparition de ces vieilles fleurs a obtenu et sur la beauté décorative de la plupart des espèces présentées : Acacia en nombreuses espèces, Genista elegans, Grevillea rosmarinifolia^ Erica arborea, E. arborea cucullata, Grevillea alpestris^ Boronia Mollini, Leptosfermum buUatum^ Brachysema acuminatum, Diosma fragrans, Lithospermum frii- ticosum, etc. De jolis Rhododendrons sont le R. Countess of Hacldinglon et Edgeworthi que nous trouvons dans une belle collection de plantes fleuries de M. Van Dxiessche-Leys ; les R. de V Himalaya et leurs hybrides de M. J. Baumann, les R. Dalhousiœ^ Vicloria- num, Marchmiess, Rosy Bell^ Countess of Sefton, roseiim odora- tum, sont les plus distingués. Ce dernier est un hybride entre un Azalea et un Rhododeiidroti. Le R. tonkinense, présenté par M. y. Guvelier, est issu de graines provenant du Tonkin; ses fleurs sont blanches avec une large marge bleu clair; le R, Balhousiœ roseum, avec des fleurs roses délicieuses; le R. annamense^ espèce de VAnnam^ à fleurs odorantes, moyennes, blanches avec macules jaunes; R. magnlflorum; Rridal, Bouquet^ semis, grande fleur rosée à macule noirâtre, très odorante; sont autant de Rhododendrons dignes d'une mention spéciale. M. Maertens-Beys, exposait un lot de R. Jacconnii bien fleuris en jolis petits exemplaires; ces Rhododendrons conviendraient parfaitement comme bordures. Les Azaléas de l'Inde, en grands exemplaires, provenaient de l'établissement Ad. d'Haene et de M. Jos. Vervaene. Les nou- veautés les plus intéressantes à' Azalea indica de ce dernier, habile semeur, sont : Merveille de Ledeberg, double, carmin foncé, à macules noires, avec reflets changeants métalliques, très beau; Spitfire, vermillon feu, double, macule noire, extra; M. Debulle, rouge carmin, simple, macule pourpre ; Prince 452 COMPTE RENDU Albert^ rose laque, forme ronde, fines macules pourpre noir, simple; M. Kerr, simple, laque vif, macule cramoisi. Le premier prix pour le plus beau semis d'Aso/ea mdica double a été obtenu par le même exposant avec VA. M. iMillaui, pourpre laque, fine macule noire; le même prix pour la fleur simple, encore par M. Jos, Vervaene, avec Madame M'iUaut, rose cerise vif à reflets bleuâtres et blancs quand on le voit par transparence, variété distincte très belle. Gomme branche fixée, non au commerce, salmonea est remarquable avec sa fleur simple, rose orangé, strié de rouge avec un large bord blanc. M. Eug. de Cock obtient le 2^ prix avec une variété sans nom à large fleur bien ronde, blanc pur, deux corolles l'une dans l'autre, le centre accidenté de stries roses et de macules ver- dàtres, extra. Parmi les variétés de branches fixées de M. Jos. Vervaene, les plus jolies sont Madame Carnot, Ami V. Cuvelier^ Madame Ro- main De Smet et Madame J. Vervaene. MM. Jos. De Coster, Jean de Kneef et Delaruye-Gandon, expo- saient de très méritantes collections de bonnes variétés d'Azalea indica. M. Vervaene-Verraert était seul exposant pour les Rhododen- drons hybrides nouveaux; les meilleures nouveautés sont Sou- venir de Dominique Vervaene, blanc rosé avec forte macule pourpre noir à la base, plus clair en haut; Printemps, blanc un peu bleuâtre à l'épanouissement, devenant presque blanc, ma- cule noire; Ch. de Bosschere, rose vif, à macule noire. Les Rhododendrons de pleine terre étaient bien fleuris, mais toutes variétés anciennes en grands cxemplaii-es, les Azaliia mollis étaient nombreux, mais non dénommés. La maison Louis De Smet exposait un lot à tiges bien fleuri; MM. De Smet frères en avaient aussi un beau lot ; M. Toefî'aert exposait un lot d'Azalea sinensis et hybrides de coloris brillants et de fleurs de grandes dimensions. Parmi les plantes nouvelles, signalons, parmi celles de M. Jules De Cock : les Myriolepis Scortechini, Juniperus japo nica aureo picta, Geonoma Schmiti, Eriocnema Sanderiana. IM. A. De Smet présentait un Diane/la tasmanica fol. var.; DE L EXPOSITION INTERNAT. DU CERCLE HORT. VAN HOUTTE. -453 M. E. Delaruye, un bel exemplaire de Nephthytis piclurata; M, A. Rigouts, un superbe Dracœna Rigoutsi, issu de D. aiis- tralis. Le Drarunm cannu'folia aurro slrlaia et le Corypha australis fol. var. de M. Jules De Gock ; le Pleris Buchneri de M. Arthur Van den Heede, ainsi que le Draca^na cannxfolia variegata de M. Arthur De Smet sont de bonnes nouveautés. 11 y avait à cette exposition de beaux envois d'Orchidées de M. Ch. Vuyisteke, Jules Hye-Leysen, Jules De Cock et De Smet frères. Parmi les plus belles de M. Vuyisteke, mentionnons Odontoglossum Iriumpkans^ luteo purpureum, ientaculaium, radiatum, macrospiliim et muliis ; Cattleya amethystoglossa; MasdevaUia ignea pulchra, une nouvelle introduction. — M. Jules Hye a obtenu sept premiers prix avec ses Orchidées, parmi lesquelles il faut citer hors de pair : Odontoglossum nobile, abondamment maculé; Pescatorei album, aussi rare qu'élégant; heterodon, très rare; nevadense, elegans, Andersoni et nobilhis, une variété étonnante, qui a obtenu un succès colossal; Cypr'i- pedium triumphans (Sallieri-Byeanum X œnanthum superhum, uu hybride superbe; Cyp. Hyeanum, une fleur de dimensions et de beauté exceptionnelles; Cyp. Albertiamnn, ornatum, Flouringo^ Minerva ; Milloniopsis X Bleuiy avec douze très grandes fleurs, et un raiwissainl £piphro7iitis Veitcki^ MM. De Smet frères avaient de jolis Odontoglossum crispum ; M. Jules De Cock de bonnes variétés de Cypripedium, entre autres exul, Haynaldianum, Elliotianum et nitens. M. Jules Hye avait encore un beau Vanda Wallicliii provenantdes cultures de xM. Beaucarne ; un second exemplaire de même provenance est entre les mains de M. de la Devansaye. De beaux Palmiers, de grandes Fougères arborescentes, des Fougères herbacées de serre, des Pandanus étaient représentés par des envois de valeur, de MM. De Smet frères, Rigouts, Pynaert, etc. Les Aroïdées étaient nombreuses, surtout les Anthurium, expo- sés par MM. Arthur De Smet, Dallière, Vervaene-Verraert, etc. Les variétés les plus remarquables sont : Secrétaire E. Fierens^ Comtesse de Kerchove, Souvenir de Liévin Spae, carneum^ mais 454 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DU CERCLE VAN HOUTTE. surtout Madame Wal/em, dont la spathe, au moment de l'épa- nouissement, est blanche, passe ensuite au rose pâle, pour finir par du rose saumoné; M. Régnier, Victoria. Sang gaulois, Reine des Pays-Bas, ilgrinum, La Reine ^ Congolais. — A signaler, d'une manière toute particulière, les splendides Cnladium de la Société anonyme horticole Louis Van Houtte. 11 y avait aussi de beaux Araucaria de MM. B. Spae et Delaruye, des Draccena variés de MM. Pierre Parrè, De Rense frères, de jolies Conifères de MM. Kerckworde et Fréd. Burve- nich, père. Des Glivias, d'un admirable coloris, étaient ceux de MM. Fortie et G. Van Herzele ; une remarquable nouveauté avec les divi- sions striées de blanc était présentée par M. Gh. Vermeire. Les plantes bulbeuses et tubéreuses n'étaient guère nom- breuses ; il y avait de bons Amaryllis de M. Ch. Vuylsteke, des Cyclamen de MM. Botelberge fils et Schaetzaert; des Gloxinia de M. E. Delaruye; des Jacinthes, des Tulipes et des Narcisses de la Société anonyme horticole Van Houtte. Il y aurait beaucoup à citer encore, mais ce que nous avons dit de l'exposition de Ledeberg suffira, pensons-nous, pour donner une idée de son importance. Ajoutons toutefois encore que le prix d'honneur du Roi a été remporté par MM. De Smet frères, les deux autres prix d'honneur par MM. Jules de Gock et Ernest Delaruye. Ce dernier, le secrétaire du Cercle Van Houtte, a droit à de sincères éloges pour l'infatigable activité qu'il a déployée dans les multiples travaux d'organisation de cette belle exposition. Nous sommes heureux aussi de pouvoir signaler au monde horticole le dévouement et l'urbanité de xM. Botelberge, le président du Cercle. L'exposition a été honorée de la visite de S. A. R. le Prince Albert de Belgique, des ministres et des autorités provinciales et communales. PUBLICATIONS FRANÇAISES. REVUE DES PUBLICATIOiNS FRANÇAISES ft ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises^ par M. D. Bois. Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire, 1895, 3*^ et i" trimestres. Effets du froid pendant l'hiver 1894-1895. Note de M. Gaston Ailard, p. 221 . — Nous ne pouvons, à notre grand regret, repro- duire en entier cette intéressante note qui montre le degré de rusticité de certains végétaux dans les environs d'Angers. Elle sera consultée avec giand profit par toutes les personnes qui dé- sirent se livrer à des introductions d'arbres et d'arbrisseaux dans cette région favorisée où, comme on le sait, M. Ailard a créé l'Arboretum de la Maulevrie, si riche en végétaux ligneux. En mettant en parallèle les hivers 1879-1880, 1894-1895, il ressort que, pendant le dernier hiver, bon nombre de végétaux ont été atteints, mais que très peu ont été détruits, tandis qu'il n'en a pas été de même en 1879-1880. Les végétaux qui ont, en généi^l, le moins bien résisté à l'hiver 1894-1895 ou qui ont été détruits proviennent de la région méditerranéenne, de certaines parties de la Chine, du Népaul, du Chili, de la Nouvelle-Hollande ; ceux qui, au contraire, ont le mieux résisté, sont originaires du nord de la Chine, du Japon et de l'Amérique septentrionale. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 4 mai 1896. Sur la cause première de la maladie de la gale de la Pomme de terre {Potato Scab des Américains). Note de M. E. Roze, p. 1012. Les savants qui ont étudié cette maladie, aux Etats-Unis, ne sont pas d'accord sur les parasites qui la produisent. Le D'" Thaxter l'attribue à une Mucédinée qu'il a désignée sous le nom 456 REVUE DES PUBLICATIONS. d'Oospora Scabies; le D' Bolley à un Bacleriiim qu'il n'a pas nommé spécifiquement. M. Roze a pu obtenir la contamination de tubercules de Pomme de terre Marjolin, absolument sains au moment de la plantation, par des tubercules galeux appartenant à la variété Merveille d'Amérique. Il a été conduit, après une étude attentive, à attribuer la cause première de cette maladie à un Micrococcus qu'il désigne sous le nom de M. pellucidus. L'action vitale de ce Micrococcus se mani- feste de telle façon qu'il semble ne pouvoir se multiplier sur les tubercules qu'exclusivement aux dépens de leur épiderme ou de leur peau dont il mortifie les cellules en servant pour ainsi dire d'introducteur aux autres parasites qui profitent du substratum favorable qu'il leur a préparé. Revue Horticole, P' mai 1896. Lbi Bananier rast'iqae. — Musa japonica. Note de M. J. Sal- lier fils, p. 202. Figure noire. — Cette espèce, encore rare dans les jardins, a été introduite en Angleterre, il y a quelques années, par MM. James Veitch, sous le nom de Musa Basjoo. Elle est ori- ginaire de Hakodaté, Île Yéso (Japon septentrional), région où le thermomètre descend jusqu'à — 32 degrés l'hiver, mais par contre atteint jusqu'à -|-42 degrés pendant l'été, ce qui permet la culture du Riz. Le port de la plante est plutôt celui du M. paradisiaca, avec stipe nu, lisse et droit, que celui du M. Ensete ; il est drageon- nant. Les feuilles semblent plus résistantes que celles du M. Ensete, mais sont cependant déchirées par les vents vio- lents. Ce qui est particulièrement intéressant dans cette espèce, c'est son degré de rusticité, qui lui permet de résister à nos hivers du centre de la France, aussi bien que certaines plantes vivaces de pleine teire, Tritoma, Gynerium, etc. Elle redoute l'humidité plus que le froid en hiver. M. J. Sallier conseille de iva,i[er \di M . japonica comme les Tri- toma et les Gynerium. Avant l'hiver, couvrir la souche de feuilles sèches et, par prudence, d'un paillasson formant toit, destiné à PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 457 éloigner l'eau des pluies. En avril, par un temps sec, découvrir et nettoyer la base des tiges qui seule a été conservée. En été, arrosages et paillis. 2. Publications étrangères par M. P. Hariot. The Garden. — Les Orchidées fournissent encore matière à toute une série de notes et d'articles qu'on consultera toujours avec fruit. Le mode de culture, les conditions de végétation, le choix des meilleures espèces ou variétés et leur introduction y sont soigneusement indiqués. Il en est ainsi pour les Cymbidium et les Oncidium. Dans le premier de ces genres on recom.mande tout particulièrement les Cymbidium affine, de V\ndiQ\ eburneum introduit de Chine en 1846; ,^i^a>zteM//i, découvert au Népaul par Wallich en 1837; jfi^ooAe?'?Vz/7i mais à fleurs bleues; de VHelleborus cor-^ siens, remarquable par ses feuilles coriaces, épineuses sur les 160 REVUE DES PUBLICATIONS. bords, à fleurs d'un blanc verdâlre; du Physalis Francheti^ plante japonaise voisine de l'Alkekenge de France, mais à enve- loppe du fruit d'un jaune orangé brillant , beaucoup plus développée. Qui connaît maintenant — sinon de souvenir — le Polygonum sachalinense, la Sachaline dont on a tant parlé il y a quelques années? Sans parler de ses propriétés alimentaires, ses qualités ornementales étaient à peu près nulles, il n'en est pas de même d'un de ses congénères, le Polygonum cuspidatum, excellente plante, de premier ordre pour la décoration des pelouses et qui se reproduit avec la plus grande facilité et une incroyable abondance. The Gardeners' Chronicle. — Ce sont encore des Orchidées qui constituent l'appoint des plantes nouvelles ou peu connues : BiilbophylliDn multiflorum et orthoglossum^ le premier déjà décrit sous le nom d'odontostylls ; E pidendrum elegantulum, remarquable hybride issu du croisement de VE. Wallisii avec VE. Endresio- Wallisii, qui se rapproche par l'ensemble de ses caractères et par son port de la seconde espèce, tandis que ses fleurs rappellent la première de ces plantes ; Zygopelalum Per- renoudi, hybride des Z. intermedium et maxillare Gautier i, dont les divisions florales sont teintées de vert-olive et le labelle, très développé, coloré en violet brillant; Odontoglossum Wilckea- num Pitts Variety, qui se rapproche beaucoup des grandes formes de VO. elegans ; Masdevallia Shutlryana hybride des M. Harryana et Shuttleworthii. L'hybridation est le grand agent de production des Orchidées, qu'il s'agisse d'hybrides obtenus artificiellement ou de ceux qui, formés naturellement, arrivent dans les importations. La pre- mière en date des Orchidées qui se trouvent dans le second cas parait être le Lœlia irrorata. En 1859, Reichenbach en soupçon- nait la nature hybride et insistait sur ses points de ressemblance avec le Lcelia Schilleriana et le Cattleya intermedia; un peu plus tard le même doute venait à l'esprit du célèbre orchidophile à propos du Lœlia eè/.syja^Aa. Les remarques faites à ce sujet par Rei- chenbach ne manquaient pas que d'être suggestives et montraient PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES ACii les nombreuses et intimes affinités qui unissent les L;rlia aux Cattleya. Peu de temps après, le Caltleya guatemalensis était découvert par Skinner et de suite son origine hybride paraissait probable par suite d'un croisement naturel entre les Cattleya Skinneri et Epidendrum aiimniincum qui croissaient ensemble dans la localité visitée par le collecteur. En 1868, le monde hor- ticole fait connaissance avec d'autres hybrides naturels. Ce sont les Milionia festiva, Odontoglossum Andersonirmum, le premier hybride connu dans ce beau genre, trouvé dans une importa- tion d'O. crispum, 0. miilus, intermédiaire entre les 0. luteo- purpureum eiglorîosiim; plus tard apparaissent les Odontoglossum Denisonke, Coradinei et le Phalœnopsis Veitchiana, que Reichen- bach considérait comme le produit naturel du croisement du P. rosea et Schilleriana. En 1875, un troisième Phalœnopsis hybride se rencontre dans des importations de P. (iphrodite et Schilleriana, c'est le P. leucorrhoda. Quand au P. intermedia^ son origine a été démontrée artificiellement. Puisque nous en sommes à parler de croisement, citons le cas très intéressant des Rhododendron Numaei Eos. La première de ces plantes est le résultat d'une fécondation opérée entre deux types très différents de Rhododendron; d'un côté, le groupe des hybrides de R. javanico-jasminijlorum , de l'autre YAzalea indica. Pour faire du produit obtenu un gain horticole en«".or.e plus précieux et plus méritant on l'a crqisé avec le Rhododen- dron multicolor variété Curiisii. C'est un exemple des plus inté- ressants de ces hybrides à nature complexe que l'on crée chaque jour comme en se jouant. La deuxième plante de même nature est le Rhododendron Eos; issu des H. malayanum et java- nicum. L'influence du R. malayanum qui a fourni son pollen st fait surtout sentir dans la forme et dans la couleur des fleuis et à un moindre degré daiis le feuillage. A citer parmi les plantes intéressantes, le Dombeya ou Astra- psea Wallichii, superbe Sterculiacée éminemment ornementale avec ses longues ombelles florales axillaires du plus beau rouge, introduit de Madagascar dès 1820; Klugia Notoniana, curieuse Gesnéinacée voisine des Cyrtandra et des Streptocarpus. C'est une fort jolie plante, originaire du Deccan et de Geylan, annuelle. 162 REVUE DES PUBLICATIONS. avec de larges feuilles, des grappes nombreuses de fleurs du plus beau bleu gentiane, marquées de jaune soufre à la gorge, qui ne sont pas sans rappeler celles des Utrïcularia. La multi- plication se fait facilement par boutures. « Les Lis japonais comme objet de commerce et d'alimenta- tion», tel est le titre d'un article qui ne manque pas d'intérêt. D'après les travaux les plus récents, le Japon ne renferme pas moins de soixante-dix espèces de Lis avec de nombreuses variétés. Les/lmo, race indigène confinée au nord, consomment les bulbes du L'ilium GJehm; on utilise aussi ceux des L. auratum et surtout L. tigrinum et concoloi\ variété pulchellum. L'analyse chimique montre qu'ils contiennent une assez forte proportion de fécule, environ 19 p. 100, ainsi que de l'azote, de la dextrine et du glucose, ce qui en explique la valeur alimentaire. Quant à l'exportation, elle atteint des chiff'res considérables. C'est l'Angleterre qui en reçoit le plus; en 1892, elle n'a pas reçu pour moins de 18,000 yens de bulbes, tandis que la France ne compte que pour 281 yens; l'Allemagne et Hong-Kong en reçoi- vent environ pour2, 000 yens, les Etals-Unis pour 9,000 et l'Aus- tralie pour 610. Sait-on ce que peut rapporter un Sorbier? le Gardeners Chro- nicle signale un Sorbier, dans le département de Saône-et-Loire, qui a fourni en 1888, 18 hectolitres de fruits vendus 405 francs. Garden and Forest. — Le recueil américain consacre quel- ques notices à un certain nombre de plantes nouvelles et peu connues. Nous trouvons dans ce cas le Lippiâ iodantha^ espèce encore inédite, originaire des environs de Cuarnavaca, au Mexi- que. C'est une Verbénacée des plus remarquables, formant un buisson atteignant dix pieds de hauteur; ses fleurs, répandues à profusion sur les rameaux, sont jaunes, entourées de bractées colorées en pourpre. Il faut encore citer le Nolina recurvata, Liliacée gigantesque appartenant à un genre représenté par une douzaine d'espèces réparties du Texas au Mexique méridional et à la Basse-Californie; le tronc, dilaté à la base en tubercule, est couronné par les feuilles, du centre desquelles sort une inflores- cence en panicule large et étalée. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 463 Deux autres arbustes méritent encore d'être signalés ; le Viburnum erosum et le Rhododendron mucronulalum. Cette der- nière plante peut à la rigueur être considérée comme une variété du Rhododendron damncum; elle est comme lui originaire du sud de la Sibérie, de la Mandchourie russe et du nord de la Chine. Comme le R. dauricum, elle appartient au groupe des espèces à feuilles caduques qui fleurissent avant l'apparition des feuilles. Quant au Viburnum. erosum, on le rencontre en quelques points du Japon, à Formose, dans le sud et le centre de la Chine et en Corée. Il appartient à un petit groupe d'espèces Nord-Améri- caines et asiatiques caractérisées par la présence de petites sti- pules linéaires. Ses feuilles sont fortement dentées, atténuées aux deux extrémités; les fleurs apparaissent en mai, formant des corymbes lâches et pubescents et sont colorées en blanc ver- dâtre; le fruit est une baie rouge, l'écorce est de couleur orange ou rouge foncé. L'Illustration horticole appelle l'attention sur le Calla Elliot- tiana, qui sans être absolument nouveau, n'en est pas moins une plante des plus ornementales avec sa spathe richement colorée en jaune clair lustré. Ce coloris lui est commun avec le Calla Pentlandi, mais les feuilles sont maculées comme celles du C. albo maculata, comme lui originaire du Natal. Le mêmejournal recommande encore aux amateurs de plantes délicates à feuillage, le Sonerila Madame Paul du Toict, issu de S. viargaritœ et orienialis. La face supérieure des feuilles est- vert clair zonée d'argent et parsemée de petits points de même couleur d'où partent des poils minuscules qui lui donnent un aspect duveteux; la face inférieure est vert de mer pâle, nuancée de rose, avec les nervures teintées de lie de vin. A signaler encore le Gazania pygmœa, à fleurs blanches striées de pourpre en dessous qui alternera dans les bordures avec le jaune doré du Gazania splendens. 464 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES, 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Caraguata conifera, Ed. André (Broinéliacées!. Remip Horti- cole, l'"" mai Î896, p. 208. Planche coloriée. Cette belle Broméliacée a été découverte en 1882, à Zamora (Ecuador méridional), par M. Hugo Poortman. M. Ed. André la décrivit dans ses Broméliacée Aïidreanœ, p. 47, d'après des échantillons d'herbier. Des graines envoyées par M. Poortman, quelques-unes seule- ment germèrent et donnèrent naissance à des sujets, dont la première floraison eut lieu à Lacroix, en 1892. Un pied fleuri fut présenté le 28 juillet de cette même année, à la Société na- tionale d'Horticulture de France. Voici la description du Caraguata conifera, que le D' Mez, dans sa Monographie des Broméliacées, enregistra sous le nom de Guzmania conifera, cet auteur faisant rentrer le genre Cara- guata dans le genre Guzmania. « Feuilles radicales lancéolées aiguës, longues de 60 à 80 cen- timètres, larges de 6 à 8 centimètres an milieu, vert foncé, lisses. Hampe forte, droite, égalant à peu près les feuilles, garnie de feuilles bractéales lancéolées aiguës. Inflorescence en épi simple, conique, très dense, longue ordinairement de 10 à 15 centi- mètres, large de 8 à 10 centimètres vers la base. Bractées flo- rales très imbriquées, deltoïdes, sillonnées, rouge vermillon vif, jaune d'or au sommet. Galice beaucoup plus court que les brac- tées, à lobes oblongs aigus, longs de 25 millimètres, lisses. Co- rolle grande, jaune paille, dépassant légèrement les bractées, longue d'environ 6 centimètres, à lobes obtus, longs de 15 mil- limètres. Capsule cylindrique, apiculée, longue de 4 centi- mètres. )) PUBLICATIONS FRANÇAISES. 465 Celte plante doit être cultivée en bonne serre tempérée, avec un peu plus de chaleur lorsqu'elle marque fleur. Un compost de terre de bruyère et de sphagnum riaché, dans des pots petits ou moyens, lui convient parfaitement. La floraison a une très longue durée. M. Ed. André cite l'exemple d'une plante qu'il possède, et qui est en excellent état de fraîcheur depuis plus de six mois. Cypripedium callosum. Le Jardin, .5 mai 1896, p. 102, pho- tographie en couleurs. Cette espèce est originaire de la Cochinchine. C'est une plante très recherchée en raison de sa floribondité et de la facilité de sa culture. Elle a été figurée plusieurs fois, et nous ne reprodui- rons pas sa description que l'on trouve dans les ouvrages trai- tant des Orchidées. Ce qui fait le principal intérêt de la planche du Jardin, c'est qu'elle est l'application d'un nouveau procédé pour la photo- graphie en couleurs. Sans être encore la perfection, elle montre cependant que de grands progrès ont été réalisés, et que l'on peut espérer pour l'avenir. Euphorbia Fournieri Rebut. — Revue horticole, 16 mai 1896, p. 2^6, fig. 84 (figure noire) (Euphorbiacées) (1). Espèce cactiforme introduite de Madagascar par M. Fournier, de Marseille. <( C'est une plante glabre, à tige ligneuse à la base, haute de 3 à 6 décimètres, cylindrique en bas, grise, s'élargissant en un renflement charnu, pentagonal, vert, à cinq côtes amincies, pourvues d'une crête épaisse, courte, subligneuse, laciniée, rousse; alternant avec ces angles sont des parties méplates, vert foncé, portant les cicatrices arquées des pétioles tombés,. entre chacune desquelles est une macule verticale vert clair. Feuilles alternes, insérées horizontalement^ longuement pétiolées, à (1) Cette plante ne serait-elle pas VE. lophogona Lamk? Voir Pro- dromus systematis naturaiis regni vegetahilis, vol. 15, 2® partie, p. 78. (D. B.) 406 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. pétiole arrondi, rouge brun, déprimé et vert en dessus; à limbe obovale-oblong, longuement décurrent sur le pétiole; à nervure médiane saillante et arrondie en dessus, un peu enfoncée en dessous, à nervures primaires presque rectangulaires, subégales et parallèles, arrêtées avant le bord etglaucescentes sur le fond, d'un beau vert lustré. Inflorescences axillaires, solitaires ou en glomérules pauciflores, entourées de bractées scarieuses, ovales cucullées, mucronées, enfermant des fascicules de poils glanduleux, lacérés. Fleurs non observées. Capsule oblongue, crustacée, renfermant quelques graines arrondies à surface chagrinée, brun roux. » VEuphorbia Fournier'i doit être cultivé en serre tempérée chaude. On le multiplie facilement à l'aide des graines qu'il produit en abondance. Palisota Maclaudi Cornu. (Famille des Commélynées.) Bulletin dp la Société botanique de France^ 1896, t. I-II, p. 20. Espèce nouvelle, adressée au iMuséum, en 1894, par le D*" Maclaud, chargé de mission dans les territoires de la Côte d'Ivoire. Le P. Maclaudi est très voisin d'une espèce connue déjà et de la même région, le P. thyrsiflora Benth, dont il diffère par ses feuilles plus étroites et bien plus longues, pétiolées assez longue- ment ; les poils des gaines et des pétioles noirs et non fauves; sa tige plus ligneuse ; par ses entre-nœuds plus allongés ; les bractées des rameaux de l'inflorescence; la tige de l'inflorescence non laineuse ; les fleurs pourpres au sommet des pétales et des sépales, tandis que les rameaux de la grappe florale sont d'un blanc pur; la grande étamine à filet aplati et ailé. Dans les serres du Muséum les tiges atteignent 1™, 30 de hau- teur; elles sont dressées, rigides. Des entre-nœuds, très longs, partent des feuilles réunies en verticille^ de trois en général au niveau du nœud. Elles portent au sommet une ou deux inflores- cences en grappe très décomposée formée de petites cimes scorpioïdes recourbées qui portent des fleurs d'un pourpre noir; ces fleurs sont fermées une grande partie de la journée; elles s'ouvrent dans le milieu du jour et présentent alors des corolles PUBLICATIONS FRANÇAISES. 467 violettes parfaitement étalées. La plupart des fleurs tombent peu après leur épanouissement. Schœnlandia gabonensis Cornu. (Famille des Pontédériacées.) Bulletin de la Société botanique de France^ 1896, t. 1-2, p. 21. Cette plante nouvelle a été adressée au Muséum, en 1887, par M. Pierre, jardinier en chef du Jardin d'essai à Libreville (Ga- bon). Elle fleurit au mois de mai 1888, dans la serre chaude où elle continue à prospérer. M. Cornu a cherché les diff'érences et les analogies de cette plante avec les espèces du genre Monochorla^ genre de la famille des Pontédériacées dont elle se rapproche le plus et il a trouvé des diff'érences assez grandes pour justifier une séparation géné- rique. Il établit pour elle le genre Schœnlandia qu'il dédie au moDOgraphe de l'ouvrage de MM. Engler et Prantl : Die natûr- lichen P/lanzenfamilien . La plante est franchement terrestre^ acaule, à souche formée d'articles renflés en tubercules aplatis et superposés. Les feuilles sont cordiformes aiguës; d'une couleur verte avec des reflets métalliques bleuâtres. Les nervures sont de deux natures en dehors de la nervure médiane très saillante; elles sont alterna- tivement fortes et faibles, équidistantes ou à peu près. Elles sont réunies transversalement par de petites nervures plus ou moins régulières, mais nombreuses. L'inflorescence naît du tubercule; elle n'est pas enveloppée dans une spathe caulinaire. Elle est formée de fleurs solitaires nées sur des rameaux courts à l'ais- selle de bractées et portant eux-mêmes souvent une bractée. Toutes ces parties sont colorées en violet pâle. Le périanthe est formé de parties réellement libres; le tube est nul. Ces parties sont régulières; les trois intérieures plus pâles que les autres. Les étamines sont au nombre de six, toutes égales et à déhiscence apicale, ce qui parait un caractère unique dans la famille. L'ovaire est à trois loges renfermant deux ovules anatropes. Le style, placé dans une dépression au centre, est relativement grêle et long, terminé par un très court stigmate trifide. Le fruit est une sorte décapsule mince, papyracée, unilo- culaire par avortement. 1 renferme une grosse graine unique 168 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. présentant à son sommet une sorte de capuchon cylindrique, spongieux, qui laisse une cicatrice large et brunâtre. L'embryon est exalbuminé, caractère spécial dans la famille. Les pédoncules floraux se recourbent* vers le bas après la floraison, après la chute du périanthe. Les fruits sont rares dans les cultures. La plante cultivée dans des pots, comme les plantes terrestres, se développe très bien et fleurit toute l'année; elle sera une acquisition précieuse, car elle constitue un type bien distinct dans la famille des Pontédériacées. Elle fournit d'abondantes fleurs. Elle est ornementale par son feuillage d'une jolie couleur. La culture en est très facile. Stanhopea X bellaerensis (Hybride horticole). Revue horti- cole, 16 mai '1896, p. 231 , planche coloriée. Cet hybride tire son nom des collections d'Orchidées du Bel- Air, à Olivet, près d'Orléans, où il a été obtenu par M. Georges Mantin. Il est issu du .S', insignis Frost, croisé par le .S. oc.iilata Lindl. La fécondation a été faite en juillet 1888, le semis en mai 1889 et la première floraison a été observée en '1894. M. G. Mantin donne de la plante une longue description que nous ne pouvons reproduire en entier et de laquelle il ressort qu'elle est, dans toutes ses parties, parfaitement intermédiaire entre ses parents. «^Elle tient du S', insignis par sa couleur géné- rale et par ses taches, et du S. oculata par la forme générale du labelie et par les yeux qui se trouvent de chaque côté de la base de l'hypochile, lequel est devenu par l'intluence du N. insignis, beaucoup plus lourd d'aspect; les ailettes du gynostème sont également intermédiaires entrescelles des deux parents. Il n'est pas jusqu'au nombre des fleurs qui n'accuse l'influence égale du porte-graines et du porte-pollen. » PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 469 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. Bégonia umbraculifera Hooker. — B. umbraculifère — Bré- sil (Bégoniacées). Bol. Mag., t. 7457. Tiges allongées, robustes, simples; feuilles supérieures alter- nes, distiques, largement pétiolées, réniformes ou orbiculaires, peltées, denticulées; stipules de grande dimension, ovales, caduques; cymes florales dichotomes, multiples, à pédoncules allongés, soudés à la base de i'entre-nœud ; fleurs polygames mo- noïques, colorées en rose ; les mâles à deux sépales orbiculaires, à androcée comprimé, formé d'anthères plus larges que les filets ; fleurs femelles à cinq sépales ovales dont deux extérieurs plus grands; ovaire à trois loges, à placentas entiers; trois styles libres et courts; stigmates réniformes, bilobés,papilleux sur toute leur surface; capsule à trois ailes; fleurs hermaphrodites à pé- rianthe, styles et stigmates semblables à ceux des fleurs femelles, à étamines insérées sans ordre à la base et à la surface de l'ovaire formé de deux à cinq loges. C'est une très remarquable espèce et la seconde seulement dans laquelle les fleurs hermaphrodites aient été observées. L'autre espèce est le B. frigida, également brésilien, dans lequel l'ovaire des fleurs femelles est infère et triquètre, tandis que celui des fleurs hermaphrodites est formé de 3 à 4 carpelles supères entourés d'un petit nombre d'étamines hypogynes. C'est du //. dichotoma, dsins la section Wageneria,que le B. umbracu- lifera se rapproche le plus, quoique par l'ensemble de ses carac- tères sa place soit difficile à marquer. Bifrenaria tyrianthina Reich. f. — B. à fleurs pourpres. — Brésil (Orchidées-Vandées). Bot. Mag., t. 7461. Pseudobulbes de grande taille, ovoïdes, trigones, feuilles ses- siles, elliptiques oblongues, pédoncule robuste, décurvé, portant de trois à cinq fleurs; bractées enformede spathes, tubuleuses et brunes; pédicelles épais ; fleurs larges, rouge pourpre, à pétales 470 REVUE DES PUBLICATIONS. et sépales légèrement crispés sur les bords; sépales oblongs- arrondis, le dorsal dressé, les latéraux beaucoup plus grands et plus larges, soudés à leur base avec le pied de la colonne en un long appendice droit et obtus; pétales un peu plus courts que le sépale dorsal, obovales, cunéiformes à la base; làbelle beaucoup plus court que les sépales, à tube en entonnoir, à lobes latéraux arrondis, le terminal plus large, recourbé, hérissé intérieure- ment de poils blancs, colonne très courte, prolongée en un long pied hérissé ; pollinies à pieds libres. Le Bifrenaria tyrlanthina a été d'abord décrit et cultivé comme un Lycasle. Lindiey supposait qu'il ne formait qu'une variété à fleur pourpre du B. inodora avec lequel il est étroitement allié, mais les difl^érences signalées entre les deux plantes sont suffi- samment accentuées pour le maintenir comme espèce. II se rap- proche également du B. Han'isoïiiœ, dans lequel les pollinies sont presque sessiles et les fleurs d'un brun pâle. On le rencontre quelquefois dans les cultures sous le nom de B. Dalkmagneiy Hort. Linden. Hechtia argentea Hort. Beaucarne. — H. argentée. — Mexi- que. (Broméliacées-Pitcairniées). Bot. Mag.y t. 7460. Plante acaule ; feuilles nombreuses, ensiformes, rigides, coriaces, récurvées, formant par leur réunion une rosette serrée, argentées sur les deux faces, insensiblement atténuées de la base au sommet qui est acuminé, pourvues aux bords de grands aiguillons cornés et pâles; pédoncule allongé; feuilles bractéi- formes nombreuses, ovales- lancéolées, entières, scarieuses et apprimées ; fleurs en glomérules globuleux et sessiles; bractées primaires petites, ovales, scarieuses, les florifères ovales, brunes, scarieuses, aussi longues que les fleurs ; sépales ovales aigus ; pétales oblongs, obtus, bls^ncs à peine plus longs que le calice; tleurs femelles à ovaire ovoïde, à trois stigmates sessiles, falci- formes, à étamines rudimentaires. Les Hechtia se distinguent de toutes les autres Broméliacées par leurs fleurs petites, subunisexuées et blanches. Tous sont originaires du Mexique et du sud des Etats-Unis; l'espèce pré- sente est la plus ornementale avec ses larges rosettes de feuilles PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 471 couvertes d'écaillés argentées. Elle ne fleurit que rarement. V Ihchtia argentea a été signalé pour la première fois à l'exposition de Bruxelles de 1864, mais il est resté à peu près inconnu jusqu'à ce jour. Scutellaria formosana Brown. S. de Formose. Chine. (La- biées-Népétées). Bot. Mag., t. 7458. Petit arbrisseau dressé, à rameaux tétragones, très glabres ou blanchâtres violacés; feuilles courtement pétiolées, ovales ou ovales-lancéolées, acuminées, très glabres, marquées de dents peu nombreuses et éloignées les unes des autres, atténuées à la base, glanduleuses-ponctuées à la face inférieure et parsemées de quelques poils; grappe terminale, dressée, sans feuilles, lâche; fleurs opposées, àbractées petites, plus courtes que les pédicelles ou les égalant à peine; calice pubérulent, à lobes ovales; cas- que peu développé, presque orbiculaire; tube de la corolle, qui est dressée et glanduleuse-pubescente, pourvu intérieurement, au-dessous du milieu, d'un anneau de poils étoiles, renflé au* dessus du milieu; limbe d'un beau violet, à lèvre supérieure entière, l'inférieure à lobes latéraux petits, celui du milieu sen- siblement orbiculaire; filets des étamines poilus; loges des anthères ciliées. De toutes les espèces asiatiques de Scutellaria, le Scutellaria javanensis est celui qui se rapproche le plus de celui-ci. La plante de Java s'en distingue par ses feuilles godronnées, dentées en scie, hispidules, ainsi que les grappes de fleurs qui sont rose- lilas ou écarlates, son calice fructifère beaucoup plus long. Le Secrétaire-rédacteur-gér^ant y D. Bois. Pans. — Itoprimerie L. Mabetheux 1, rue Cassette. 472 OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES. iMAI 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Relne, PRÈS Paris (altitude : 63™). 1 TEMPÉP ATURE HAUTEUR du baromètre VENTS 1 ÉTAT DU CIEL •< Q Min. Max, Matin Soir dominants 1 -i.2 13,9 762,3 763 , 3 NO. Nuageux, averse avec grt-le laprès- midi. 2 2,6 10,4 766, 3 766, 5 NE. Nuageux, presque clair le soir. 3 4,0 17,5 766,3 767 NE. Couvert et légèrement pluvieux le matin, nuageux. 4 :; , 3 18,1 768 768 NE. Clair de grand matin, nuageux. 5 i,2 19,0 768 765 NE. Clair le matin, nuageux. 6 5,0 21,0 763 765,3 ENE. Nuageux. 7 7,3 23,0 766.3 764, 5 NE. Nuageux. 8 8,4 ''3,2 763 761 NE. Nuageux, clair le soir. 9 7,3 23 '2 762 762 NE. Clair. 1 10 6,6 24,4 762,3 762,3 ENE. Clair. M 8.8 26,8 763 766,5 ENE. Clair. 12 9,8 28,2 767,3 768 NNE. Clair. d3 9,3 22,6 768,3 767,0 NE. Clair le matin et le soi r. nuageux dans la journée. 1'. 6,3 28,6 763 763 NNE. Clair le matin et le soir, nuageux dans la journée. 15 3,2 28,7 764,3 764 N. NNE. Nuageux. 16 ~i,i 16,0 763 763,3 N. Très nuageux. n 4,9 19,1 766,5 763,3 NE. Couvert le matin, nuageux, clair le soir. 18 6,1 24,1 766, 5 764,3 NE. Clair de grand matin et le soir, nua- geux dans la journée. 19 9,3 27,1 764, 5 762, 3 N. Nuageux. 20 9,1 20,1 761.3 761,3 0. NO. Nuageux, un peu de pluie et de grêle l'après-midi. 21 6,7 17,1 763 763 N. Nuageux. 22 3,3 16,7 762 761 0. Couvert, légèrement pluvieux et nua- geux le soir.' 23 9,2 19,3 762 764 0. Petite pluie dans la unit el dans la matiûée, nuageux. 24 10,1 16,9 763,3 708 NE. Brumeux et pluvieux le matin, éclair- cies l'après-midi. 23 7. 3 19,8 769 ^ 767,3 ENE. NE. Nuageux, clair le soir. 2fi "î,^ 22,9 763.3 764 NNE. Clair, nuageux le soir. 27 10,2 23.3 763 762 NE. Couvert, pluvieux l'après-midi. 28 12,4 22,4 763 763,5 NE. Coups de tonnerre de grand matin, nuageux. 29 10,2 22,1 764 762 NE. Clair, nuageux le soir. 30 10,3 19,3 762,5 764,5 NE. Clair de grand matin, couvert. 31 9,2 23,3 764,5 762 E. Clair. CONGRES DE 1897 QUESTIONS A LÉTUDE Arboriculture fruitière. 1. Da choix des espèces et des meilleures variétés fruitières à planter sur les routes. Premiers essais faits en France et résul- tats obtenus. Floriculture. 2. Culture des fleurs par les enfants et par les ouvriers. Physiologie végétale. De l'influence de la sélection : 1° Dans le bodturage; 2° Dans le grefl'age . Section des Orchidées. 4. Des résultats obtenus par l'hybridation dans les Orchidées, 5. De la dégénérescence de certaines espèces d'Orchidées. Section des Roses. 6. Elude comparative des différents sujets propres au grefl'age des Rosiers. 7. De la classification des Rosiers au point de vue botanique. 8. Classement des tneilleures variétés de Rosiers dans les sec- tions : Hybrides remontants, Thés, Noisettes, Bourbons, Hybri- des de Thés, Rugosa, Provins, etc. Entomologie. 9. Etude des mœurs du ver des Pommes, (Carpocapsa) et des moyens de le détruire. 10. Etude des maladies parasitaires qui attaquent les Com- posées horticoles et des moyens de les combattre. Série III. T. XVIII. Cahier de juin publié le 10 juillet 1896. 31 AVIS iJlVKliS AVIS DIVERS Concours de Fuchsias. — Le Conseil d'administration de la Société a décidé, sur la proposition du Comité de floriculture, que des Concours pour les Fuchsias auront lien dans la séance du '10 septembre 1896, en même temps que les Concours de Dahlias^ de Glaïeuls et de Bégonias dont le programme a été publié dans le Journal, cahier d'avril, p. 347. Les concours ouverts pour les Fuchsias sont les suivants : l®*" Concours : Nouveautés. — 2^ Concours. — Le plus beau lot {Belle culture) ne dépassant pas 25 plantes. — 3"^ Concours : La plus belle collection de 20 vainétés. EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANGE Exposition de Roses. — Une exposition spéciale de Roses aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10, 11 et 12 juillet 1896. Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, etc. Cette exposition se tiendra au Palais de l'Industrie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque amée, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque Ciiiité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ 475 OFFRES ET DEIYIANDES D'EMPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'af^ence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Un concours spécial pour les Orchidées aura lien en séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. Concours de Dahlias, de Glaïeuls, de Bég-onias et de Fuchsias. — - (Séance du jeudi 10 septembre 1896). Les per- sonnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le 2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles pourraient avoir besoin. L'installation devra être terminée le jeudi 1 0 septembre, avant onze heures du malin. La Société mettra à la disposiiion du Jury le nombre de médailles nécessaires. Le programme de ces divers concours a été publié dans le yoi^ma/, cahier d'avril, p. 347. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentsiemon. Prix Jouhert de rUiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert (le l'Hiberderie, clans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an (Voyez Je Journal, 3^ série, XI, 1889, p. o et 81.) 476 CHRONIQUE. CHRONIQUE Les primeurs àRoscoff et à Saint-Pol-de-Léon. — M. Le Saout a publié, dans le n° du l®"" juin de la Revue Horticole^ une note intéressante sur les récoites faites dans cette partie de la Bretagne, surnommé le j)ay$ des jyrimeurs, et qui ont été, cette année, particulièrement précoces grâce à la douceur delà tem- pérature hivernale. C'est ainsi que des Pommes de terre ayant atteint la moitié de leur grosseur normale ont pu être récoltées le 18 mars^ dans une plate-bande très bien exposée, mais abso- lument à Tair libre. La récolte des Choux-fleurs a été exception- nellement bonne et précoce et a dépassé 11 millions de kilo- grammes. Les Artichauts ont donné une bonne récolte, en avance de plus de trois mois sur l'année dernière et d'un mois et demi au moins sur les années ordinaires. De nombreux achats ont été faits dès la fin du mois de mars. Les eaux d'égouts et les champs d'épandage des envi- rons de Paris. — Des 450,000 mètres cubes d'eau polluée débités journellement par les collecteurs d'égouts de la capitale, 150,000 sont épurés par les territoires d'épandage de Genne- villiers et d'Achères et 300,000 sont encore déversés, à Glichy, dans la Seine. Dans le projet d'assainissement de la ville de Paris, des champs d'irrigation doivent être établis pour la totalité des eaux d'égouts et exécutés avant le milieu de l'année 1899, Pour cette date, le cube prévisionnel d'eau employée, à épurer par le sol avant son déversement dans le fleuve, sera annuelle- ment de 160 millions de mètres cubes. A raison d'un volume d'épuration de 40,000 mètres cubes par hectare et par an, c'est une surface d'au moins 4,000 hectares qui deviendra nécessaire pour la purification des eaux d'égout de la capitale. Pour des raisons d'ordre hypsométrique et géologique, la ré- gion très généralement choisie pour l'établissement des champs d'épuration est celle du Nord-Ouest. Les territoires d'épandage, actuellement en cours d'exécution, CHRONIQUE. 477 se divisent en quatre gronpes : Gennevilliers, presqu'île, pour 800 liectares ; Achères, parc agricole et environs, pour 1 ,300 hec- tares; Méry-sur-Oise et environs, pour 1,300 hectares, et Triel, presqu'île, pour 600 hectares. Deux régimes généraux seront appliqués à ces 4,000 hectares d'irrigation épuratrice : celui de la culture directe ou par fer- miers, sur environ 1,700 hectares possédés en propre par la ville, et celui de la culture libre, chez les propriétaires privés, qui utilisent l'eau que l'administration leur donne en quantité, temps et durée qu'il leur convient d'accepter, sur 2,300 hec- tares. A l'époque présente, une surface d'environ 1 ,200 hectares de cultures diverses en terrains sablo-siliceux des alluvions anciennes dont sont composés les méandres de la vallée de la Seine, est complètement aménagée pour l'irrigation ordinaire aux eaux d'égout. La presqu'île de Gennevilliers, dans sa partie arrosée, comprend 776 hectares, qui épurent annuellement 33,001/130 mètres cubes d'eaux vannes, soit en moyenne 43,865 mètres cubes par hectare et par an. La production la plus importante y est la Pomme de terre hâtive, suivie de Poi- reaux ou de Choux, qui occupe le sol durant huit mois de l'année et utilise annuellement 21,120 mètres cubes d'eau d'égout seulement par hectare. Le Choux en première et unique récolte emploient 23,600 mè- tres cubes par an et par hectare; les Poireaux, 27,937 mètres cubes; les Artichauts, 42.480; les Asperges, 9,440 seulement; rOseille, 37.760 ; les pépinières 37.660. La prairie permanente réclame l'énorme volume annuel de près de 170,000 mètres cubes par hectare. La Luzerne suit de près avec un cube d'épuration de 144,389 mètres cubes. Au parc agricole d'Achères, au droit de la ferme de Fromain- ville, 400 hectares sont déjà aménagés et reçoivent l'irrigation épuratrice, à raison moyenne du volume légal de 40,000 mètres cubes à l'hectare et par an. Dans ces deux territoires d'épandage, les eaux d'égout, filtrant en profondeur et latéralement dans les rigoles d'irrigation, ne sont aucunement en contact avec la partie aérienne des récoltes. 478 CHRONIQUE. Elles ne répandent pas d'odeur dans l'atmosphère. En outre, des drainages très profonds conduisent à la rivière les eaux de la nappe souterraine, après leur épuration à travers la couche filtrante des terrains d'irrigation. Cette purification, que l'on sait être due à la présence dans le sol de ferments nitrificateurs des matières organiques, est si complète que les eaux de drainage des champs d'épuration sont aussi claires que l'eau de roche. Dans les sols arides où on les conduit, les irrigations portent avec elles la fécondité et la richesse. Il n'est pas rare de leur voir quintupler le produit brut et décupler le produit net de la terre. D'après cette courte étude des résultats obtenus par l'applica- tion partielle du plan projeté, on peut conclure que le pro- gramme des travaux d'assainissement de la capitale a l'avantage de satisfaire d'une façon complète aux nécessités de l'hygiène générale, tout en réservant les besoins de l'agriculture. {Extrait d'une communication de M. Paul Vincey, ingénieur agronome, 'professeur départemental d' Agriculture de la Seine.) Rliododendrons en Angleterre. — En Angleterre, où les fleurs à l'air libre ont un intérêt tout spécial pour les artisans, qui se déplacent volontiers pour faire quelques lieues afin d'admirer les beautés de la nature, il y a ce que l'on appelle : les Rhododendron Sundays (Dimanches aux Rhododendrons), ainsi nommés, parce qu'en cette occasion plusieurs des grands sei- gneurs ouvrent leurs parcs au public qui en jouit mais n'en abuse pa-^. C'est ainsi que le 30 mai et le 7 juin, le comte de Darnley a permis à des milliers de visiteurs de s'extasier devant sa magni- fique collection de ces superbes plantes dont la floraison cette année a été des plus remarquables. Dans le parc de Windsor et les environs, les Rhododendrons sont merveilleux. Dans le cours d'une des promenades les plus attrayantes et les plus agréables qu'il m'ait été donné de faire, j'ai remarqué, dans une propriété privée, à Sunningdale, un sujet isolé de R. ponticum mesurant 50 mètres de circonférence et 5 mètres de hauteur. Cette plante, littéralement couverte de jolies fleurs de couleur mauve, for- mait un objet qu'il est impossible d'oublier. Il y a également, CUROMQUE. 479 dans la même propriété, plusieurs kilomètres d'avenues plantées de chaque côté avec des R. ponticum et R. cataicbiense, géants dont l'effet est absolument féerique. (G. Schneider.) La dimension des graines et l'aptitude germinative. — Des expériences conduites sur des Radis, Tan dernier, par M. B. T. Galloway pour élucider l'importance qu'a la grosseur de la graine pour le succès de la germination, ont conduit à l'entière confirmation des résultats déjà acquis. Les graines les plus volumineuses germent plus vite et, dans une plus grande proportion, produisent plus vite des denrées marchandes. Le tableau qui suit résume les données pour cent graines de chaque catégorie. NOMBRE NOMBRE de radis VARIÉTÉS de plants marchands Radis nec plus ultra (grosse graine) . 94 94 — (petite graine).. 58 54 Radis de Prusse (^Tosse graine). . . 90 85 — (petite graine) . . . 78 63 Le Commerce des Noisettes à Trébizonde. — Le Bulletin de la Société de Géographie de Lille donne des renseignements intéressants sur l'importance du commerce de ce fruit, auquel on ne s'attendait guère à voir un grand marché presque réservé. Dans tout le district environnant Trébizonde la récolle des Noi- settes est considérable : pour la seule année 1891, on peut l'évaluer à 312,000 quintaux turcs, autrement dit, au total énorme de 17,472,000 kilogrammes. On classe les Noisettes, re- cueillies dans ce pays, en trois qualités distinctes : les Noisettes rondes, les oblongues et celles qui sont en forme d'amande : ces dernières sont les plus rares et les plus recherchées. Le Houx en Angleterre, — Le Houx commun {Ilex Aqui- folium) a une végétation extraordinaire dans bien des parties (le l'Angleterre où il est fréquemment employé avec avantage pour former des haies impénétrables défiant les ravages d i temps et tenant à l'écart les visiteurs dangereux. C'est ainsi qu-- 480 CHRONIQUE. dans la magnifique propriété du duc de Sutherland à Trentham (Comté de Sta(Tor(J), on peut voir des haies d'une santé luxu- riante, mesurant plus de cinq mètres d'épaisseur à leur base sur quatre mètres de hauteur. Dans la piopriété de M. H.-J. de Salis, à Portnall Park, près de Virginia Water (comté de Surrey) oii se trouvent également des haies de mêmes dimensions, il existe une avenue de Houx maintenus en forme de cônes tronqués, mesurant près de huit mètres de haut et douze mètres de circonférence à leur base. Ces sujets, d'une végétation vigoureuse et d'une santé exception- nelle, croissent en compagnie de Rhododendrons géants ; ils ne laissent rien à désirer comme apparence générale et ont un aspect des plus imposants. (G. ScnNEiDER.) Formalités à remplir pour introduire dans le Caucase des plants d'origine française. — Toute personne résidant au Criucase qui dé-ire importer des plants de Fiance, doit faire parvenir au président de la Commission du phylloxéra, à Tiflis, une demande dans laquelle elle indiquera, le plus exactement possible, le nombre et la nature des planls qu'elle se propose de faire venir, la localité d'origine et le port russe par lequel ils seront importés. Si la commission du phylloxéra accorde l'au- torisation, elle donne les instructions nécessaires à la douane. L'expéditeur peut alors envoyer les plants demandés en les accompagnant d'un certificat signé par le maire de sa commune et visé par le Consulat russe dans la circonscription duquel est compris le département d'origine. SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 481 PUOCÈS -VERBAUX SÉANCE DU 11 JUIN 189 6. PRÉSIDENCE DE M. H. de Vilmoriii, premier vice-président. La séance est ouverte à 3 heures. Les registres de présence ont reçu les signatures de 13 mem- bres honoraires et de 137 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans observation. Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclame l'ad- mission de 27 membres titulaires nouveaux. Il annonce que le conseil d'administration a admis, dans la séance de ce jour, 4 Dames palronnesses. Il exprime de vifs regrets au sujet des pertes que la Société vient d'éprouver par les décès de M. Constant Lesueur, membre honoraire, de M. Marchai,, membre honoraire, qui tous les deux faisaient partie de la Société depuis l'année 1861 ; de M. Eléonor Parisot, membre honoraire, sociétaire depuis l'année 1866. M. le secrétaire général adjoint annonce les démissions de M. Henry, de Marcigny;de M. Imbrizek,de Paris, et de M. H. Ga- gnet, d'x\ubervilliers. Il apprend à l'assemblée que le conseil d'administration a accueilli favorablement une proposition du comité de floricul- ture ayant pour but d'ouvrir des concours pour les Fuchsias^ concurremment avec ceux qui auront lieu dans la séance du 10 septembre 1896 et qui seront consacrés aux Dahlias, Glaïeuls et Bégonias (1). Il donne lecture de la réponse adressée à M. le Préfet de .(1) Le programme des concours ouverts pour les Fuchsias est publié dans ge cahier du Journal, voir avis divers, p. 474). iV. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 482 PROCÈS-VERBAUX. police, au nom de la Commission (1) qui a été chargée de donner son avis sur les dangers que peut présenter l'établissement d'une briqueterie dans un centre horticole. Voici cette réponse : « Monsieur le Préfet, « Vous avez bien voulu nous demander notre avisa propos de l'établissement d'une briqueterie qui désiie s'installer dans le voisinage de plantations et de cultures importantes situées sur le territoire de Clamart. « Nous nous empressons de vous transmettre les observations que nous croyons devoir faire à ce sujet. « Il est absolument certain que les briqueteries dites « Fla- mandes » constituent un réel danger pour les cultures environ- nantes. Le rayonnement intense de la chaleur, qui est considé- rable dans les établissements de ce genre, agit directement sur les végétaux les plus rapprochés tandis que les fumées et vapeurs formées à une très petite élévation et composées de gaz délé- tères rasent le sol, jusqu'à des distances qui atteignent souvent sept à huit cents mètres, en brûlant toutes les jeunes pousses qu'elles atteignent. « Les dangers sont bien moins grands, si les briques sont mises à cuire dans des fours à parois épaisses qui suppriment le rayonnement de la chaleur et dont les fumées sont rejetées au dehors par des cheminées hautes de 25 à 30 mètres, précé- dées d'un conduit horizontal de suffisante longueur, il est évi- dent que, dans ce cas, les fumées peuvent se disséminer facile- ment dans l'atmosphère et perdre la plus grande partie de leurs propriétés malsaines. « Néanmoins, lorsque la température est lourde, ces fumées, indépendamment de l'acide carbonique et de Toxyde de r^arbone peu dangereux, sont chargées de gaz acide sulfureux, d'acide chlorydrique, elc, gaz pour la plupart plus lourds que l'air (1) Cette commission élail composée de MM. Jamin (Ferd.j, Croux el Chalenay. SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 483 et qui retombent sur le sol, après avoir décrit une parabole plus ou moins longue, et peuvent encore brûleries végétaux qui en ressentent le contact. « Il faut donc, croyons-nous, prescrire l'installation de che- minées très élevées et la construction de fours vastes et à parois le plus épaisses possible. « Dans tous les cas, on peut être assuré que des dommages pour les plantations résulteront toujours du voisinage immé- diat de ces établissements. « Il importe donc aussi de n'autoriser l'installation de bri- queteries qu'à des distances de plantations ou de culture d'au- tant plus grandes que les fumées devront, d'après le système employé, s'échapper plus près de terre. « Veuillez, Monsieur le Préfet^ agréer l'assurance de mon pro- fond respect. « Le Secrétaire général, « Abel Chatenay. » M. le secrétaire général adjoint procède au dépouillement de la correspondance qui comprend : A. — Correspondance manuscrite. 1° Lettre de M. A. Truffant demandant la nomination d'une commission pour visiter ses cultures. Ont été désignés pour faire partie de cette commission : MM. Paillet père, Chatenay, Sal- lier père, Sallier fils, Savoye, Opoix, Cappe, Nanot, Bergman père, Martinet, Brochard, Deny, Clerc (Léopold), Quénat, Thié- baut aîné. 2° Lettre de M. Etienne Saloinon, de Thomery, annonçant la création, sous sa présidence, d'un syndicat ayant pour titre : « Syndicat central des primeuristes français » ayant pour objet la défense des intérêts des producteurs de fruits et de légumes de primeur. « Notamment : « 1® D'examiner toutes les mesures et réformes de nature à modifier favorablement la vente des produits des adhérents au 484 PROCÈS- VERBAUX. syndicat, sur le marché parisien et sur les marchés étrangers. « 2° De réclamer des pouvoirs publics la suppression de la concurrence, regrettable à tous égards, qui leur est faite par l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles. « Cette Ecole, contrairement à toutes les autres, semble être dans la nécessité de produire commercialement, pour assurer son existence. Non seulement ce mode d'opérer constitue une con- currence désastreuse pour les primeuristes grevés de tous frais et qui luttent avec leurs propres ressources; mais aussi nuit à l'enseignement scientifique, expérimental et démonstratif; seules raisons d'être de nos Ecoles nationales en général et de l'Ecole d'Horticulture de Versailles, en particulier. » B. — Correspondance imprimée : \o Programme des Concours de l'Exposition d'Horticulture qui se tiendra à Tournai (Belgique) du 20 au 23 septembre 1896 ; 2° Règlement et programme de l'Exposition qui aura lieu à Neuilly- sur-Seine du 4 au 9 juillet 1896; S'' Circulaire relative à l'Exposition qui se tiendra à Hambourg en 1897. G. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque : ']" Feuille d'informations du ministère de l' Agriculture , n°' 24 et 25. 2° Le Jardin du Crest. Notes sur les végétaux cultivés en plein air au château du Crest, près Genève, par M. MarcMicheli; 1 vol. grand in-8° de 229 pages, avec un plan et des figures noires dans le texte. Genève, 1896. 3° Nouvelle méthode de culture intensive des plantes en appar- tement, par M. Henri Bloudeau ; \ vol. in-12de 330 pages. Paris, Octave Doin, éditeur, 8, place de l'Odéon. Don de l'éditeur 4° Sols, terrains et composts utilisés par V Horticulture, par M. G. Trufl'aut; 1 vol. in-18, cartonné toile, de 350 pages. Paris, Octave Doin, éditeur. M. Mussat a été chargé d'examiner ce livre et d'en faire l'objet d'un rapport. SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 485 5° Instructions sur la culture des Chrysanthèmes à la grande fleur ^ par M. V. Viviand-Morel, rédacteur en chef du journal Lyon- Horticole, deuxième édition; 1 brochure in-18 de 48 pages avec figures noires. Paris, Octave Doin, éditeur. 6° La Tunisie^ histoire, description, agriculture, industrie, commerce; 4 volumes in-8°. Paris, 1896, 7° Les vieux arbres de la Normandie, par M. Henri Gadeau de Kerville; 1 vol. in-8° de 410 pages avec 61 photogravures. Paris, 1895. 8*^ Les principales maladies des Citrus en Floride, par MM. Walter T. Swingle et Herbert J. Webber. Washington, 1896; brochure in-8° de 40 pages et 8 planches. Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le bureau : 1° Listes de Chrysanthèmes groupés par la section des Chry- santhèmes; 2" Etude historique sur le Haricot commun [Phaseolus vul- garis), par M. G. Gibault; 3° Notice 7iécrologique sur M. LéonSay, par M. Delessard; 4° Allocution prononcée sur la tombe de M. Cochet Scipion, horticulteur à Grisy-Suisnes, le 29 mai 1896, par M. Vilry, vice- président de la Société ; 5° Rapport de la Commission du prix Joubert de rHiberdei^ie, par M. Ferd. Jamin ; 6^ Compte rendu des travaux du Comité cl arboriculture frui- tière, année 1895, par M. Alf. Nomblot. Comptes rendus de C Exposition d'Horticulture, tenue du 20 au 25 mai, dans le jardin des Tuileries : Partie florale, par M. D. Bois; Orchidées, par M. Léon Duval. Végétaux ligneux de plein air, par M. Maurice de Vilmorin; Culture maraîchère, par M. Chouvet; Enseignement horticole et architecture de jardins, par M. C. Marcel ; Industries horticoles, par MiM. Anfroy, Pradines et Cochu. 486 procès-verbaux. Objets soumis a l'examen des Comités : Au Comité de floriculture : 1° Par MM. Vilmorin, Andrieiix etC'^, 4 quai de la Mégisserie, Paris : quatre potées d'une nouvelle variété de Capucine noni- mée Caméléon, aux fleurs diversement panachées de jaune et de rouge sur fond brun, présentation pour laquelle le comité pro- pose l'attribution d'une prime de ^"^ classe; Une collection de Clarkia pulchella, comprenant les variétés : double blanc, double rose, double rouge^ double carné, double mar- giné, double violet, integripetala, integripetala limbata, pul- cherrima, double nain blanc, double nain rouge sang, double nain violet (prime de 2*' classe) ; Des Eucharidiumgrandiflo7nim,a.Yec la. variété à fleurs blanches (prime de 3® classe); VŒillet cyclope rouge cuivré, plante trapue à fleurs d'un coloris puissant (prime de 2® classe); Œillet mignardise double, à fond rouge, variété fixée se re- produisant exactement par le semis (prime de 2* classe) ; Des Chrysanthèmes des jardins [Chrysantkemum coronarium), double nain blanc et double nain jaune (prime de 3® classe); Ties Chrysanthèmes à carène [Chrysanthemum carinatum), hy- brides doubles variés (prime de 3® classe); Des Pavots d'Islande [Papaver croceum), double blanc, double jaune et double rouge orangé, charmantes plantes qui se repro- duisent exactement par le semis (prime de 3^ classe); Une collection de Coguelourdes (prime de 2" classe) ; Une collection de Viscaria, renfermant, entre autres variétés, le V. oculata nain bleu, d'un coloris très particulier (prime de 2^ classe); Une collection de Thlaspi {Iberis umbellata et amara) (prime de 2® classe); Une collection de Mufliers (Antirrhinum majus), variétés naines (prime de 2« classe) ; Une collection de Lobelia iÇ'rmif s, comprenant de nombreuses variétés différant par le port plus ou moins compact des plantes et par le coloris des fleurs, qui présentent tous les tons compris SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 487 entre le bleu pâle et le bleu intense, le blanc, le violet, le pour- pre (prime de 1'® classe). Une collection de plantes alpestres et alpines, conaprenant les 37 espèces ou variétés dont les noms suivent : Campanula Por- tenschlagiana R. et S., de la Dalmatie; C. harbata L.,des Alpes; C. thrgsoides L., du Dauphinc; Geraniumarmenum Boiss., d'Ar- ménie; Sempervivum Z-a^^e?'^ Schnitzp, des Alpes; S. arachnoi- deum L. ; .S. Lehmanni ISchott., des Alpes; S. pseudcpiliferum^ des Alpes; S. flagelliforme Fisch., de Sibérie; Sedum corsicum Dub., Corse; ^S". villosum L,, des monts Dore; Phyteuma Char- ??ie/u VilL, du Dauphiné; Bupleurum longifolium L., du Puy-de- Dôme; Paradisia Liliaslrum Bert., des prair-ies alpines; Heu- chera sanguinea Eug., du Nouveau-Mexique; H. sanguineo-ame- ricana M. de Vilmorin (Hybride des H. sanguinea et americana^ obtenu aux Barres (Loii-el), en 1893), à fleurs rose carné; Doro- nicum austriacum Jacq., Monl-Dorc; Dianthus sylvestris Wulf., des régions subalpines; D. atrorubens AIL, Alpes; Dracocepha- lum Rnyschiana L., du Daupbiaé; Epilobiurn collinum Gmel., de l'Auvergne; Silène rupestris L., du Mont-Dore; Bruckenthalia spiculifolia Rchb., de l'Europe australe; Lychnis Flos-jovis i.aink., des Alpes; Ahine striata Gren., des Hautes-Alpes; Lilium monadelphitm Bieb., du Caucase; L. Pomponium L., var. luteum Hort. ; Leonlopodium atpinum Cass. (L'Edelweiss), des Hautes-Alpes ; le Papaver croceum Ledeb., avec ses jolies va- riétés album et fulvum; Erigeron aurantiacus Regl., du Tur- kcstan ; Linum campannlatum L., de la France méridionale; Armeria cephalotes Hook., de l'Afrique septentrionale; Orobus niger L,, des régions subalpines. Pour l'ensemble de cet apport, remarquable à tous les points de vue, le comité propose une prime de l'^ cla'=se avec félicitations. ^" Par M. Simon aîn^, borticulteur, 99, rue de Montrouge, à Malakoiï (Seine), deux Pelargonium zonale nouveaux, présentés comme particulièrement propres à la garniture des corbeilles. La première variété, nommée Gloire de Malakoff, est issue du P. Gloire de Corbeny ; c'est une plante assez baute, très rami- fiée de la base, à feuilles vert foncé, largement zonées de brun. Les ombelles, très denses, longuement pédonculées, pré. 488 PROCÈS- VERBAUX. sentent des fleurs grandes, à pétales arrondis, de couleur sau- mon vif vers le centre, et veinés de saumon rosé sur fond blanc vers la périphérie. L'onglet des pétales est blanc. La se- conde variété; nommée Emilie Simon, a été obtenue parle croi- sement des i^. Jules Chrétien et La Fraîcheur; c'est une plante de végétation mo3'enne, à feuilles larges, peu zonées, à ombelle forte, dense, portée par un robuste pédoncule. La fleur, très grande, a les deux pétales supérieurs allongés, maculés de blanc à l'onglet; les inférieurs, arrondis, sont de couleur rose tendre. Le comité propose une prime de 2^ classe pour cette présenta- tion. 3° Par M. Hermès fils, horticulteur à Charleville (Ardennes) wn Anthurium Scherzerianmn à inflorescence monstrueuse (1), [Remercieinents.) Au Comité de culture potagère : 1° Par M. Gottereau, 189, rue de Javel, à Paris, 1 Chou-fleur Scheidecker, variété très appréciée des maraîchers parisiens. La plantation a été faite dans les premiers jours de mars, en pleine terre, sous châssis à froid. Une prime de 3^ classe est demandée pour cet apport. 2° Par M. Urbain, horticulteur, 42, rue de Sèvres, à Glamart (Seine), 4 Artichauts blancs de Laon améliorés, remarquables par leur volume, récoltés sur des plants de l'année dernière et qui se sont développés en plein carré, sans culture spéciale et sans arrosage, malgré la sécheresse. Cette nouvelle variété a été obtenue par une longue et patiente sélection. Le comité propose d'accorder une prime de 1" classe à M. Urbain. 3° Par M. Chemin, maraîcher à Genlilly (Seine), 6 Concombres blancs améliorés de Pains, 5 Concombres verts anglais, très beaux (1) Cet Anthurium était remarquable par ce fait que le spadice avait donné naissance à des sortes de spathes ou expansions colorées en rouge vif, dont les dimensions étaient d'autant plus grandes qu'elles étaient situées plus près de la base. L'inflorescence présentait, à la base, une large spathe. '^uisune douzaine d'appendices spathiformes étages à des hauteurs diiiV' rentes sur le spadice. Cette monstruosité pouvait être observée sur deux plantes envoyées par M. Hermès. SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 489 et 6 Choux-fleurs appartenant à la variété Gi^os Salomon, qui ont atteint un développement superbe malgré la saison peu favorable. Cette présentation est si remarquable que l'on pro- pose d'attribuer une prime de l'^ classe avec félicitations à M. Chemin. 4" Par M. Lambert, chef de culture potagère à l'hospice de Bicêlre, une collection de Choux comprenant diverses variétés de Chou de Milan, le C. Joanet hâtif, les C. Cœur de bœuf très gros et petite ces Choux sont si beaux qu'une prime de l""" classe est demandée pour leur présentateur. 5" Par MM. Vilmorin-Andrieux et C'% 4, quai de la Mégisserie, à Paris, une collection considérable de Chicorées et de Scaroles, remarquables par leur ampleur et la perfection des types et pour laquelle il est proposé une prime de l'"^ classe avec félicitations. 6° Par M. Edouard Lefort, amateur, à Meaux, 10 variétés de Fraises dont il est l'oblenteur : Belle de Meaux améliorée, Sou- venir de Bossuet, Edouard Lefort, Général Raoult, Le Czar^ La Czaiine, plus une variété nouvelle : Lucie Faure, et trois autres nouveautés encore innommées. Une prime de T^ classe est demandée pour M. Lefort. Au Comité d' arboriculture d.' ornement : \^ Par MM. Croux et fils, au Val d'Aulnay près Sceaux (Seine), des rameaux fleuris d'Andromeda pulverulenta, Carpenteria californica, superbe Philadelphée de la Californie rappelant quelque peu le Seringat mais à fleurs beaucoup plus grandes ; Deutzia Watereri; Hedysarum multiju^um^ aux élégants épis de fleurs rouges; Kalmia glauca; Robinia Decaisneana rubra; Ligustrina pekinensis pendula et L. japonica; présenidLiion pour laquelle une prime de 1'"'' classe est proposée. 2° Par M. Maurice de Vilmorin, un rameau de Rosa Watsoniana Crépin, espèce qui a été décrite et figurée dans le Journal Garden and Forest, en 1890, vol. IV, p. 477, fig. 59. Cet arbrisseau, dit le présentateur, a été importé il y a une dizaine d'années du Japon, son pays d'origine, à Albany (Etat de New-York), d'où il se répandit dans les collections américaines. On l'avait d'abord rattaché au Rosa mulHflora; mais, M, Crépin qui s'est attaché 32 490 PROCÈS-VERBAUX. spécialement à l'étude des Roses, la classa comme espèce dis- tincte près du R. anemonxflora. Quoique très rustique et fleu- rissant abondamment, elle ne produit pas de graines, ce qui peut faire supposer que c'est une forme anormale depuis long- temps cultivée, ce qui est d'autant plus probable qu'on ne l'a jamais rencontrée à l'état spontané. Le Rosa Watsoniana est une plante à rameaux grêles, demi- couchés ; il* est d'un très grand intérêt comme curiosité scien- tifique, mais n'a qu'une faible valeur au point de vue horticole. Les fleurs, d'un rose pâle, sont réunies en nombre considérable en inflorescences pyramidales ; elles sont très odorantes, mais de dimensions si réduites qu'elles mesurent à peine 1 centimètre et demi de diamètre. La plante est plutôt intéressante par son feuillage constitué par des folioles espacées, longues, très étroites et divergentes. Des remerciements sont adressés à M. Maurice de Vilmorin. Au Comité des Orchidées : \° Par M. Ragot, amateur à Villenoy, près de Meaux (Seine- et-Marne). 1 Catlleya Mossiœ à fleur de couleur foncée, et % Cattleya Mossiœ, var. Reineckiana, pour lesquels une prime de T^ classe est demandée. ^i^Par M. Doin, amateur, à Dourdan (Seine-et-Oise), 1 Lœlia purpurata^ var., auroi^ea, plante d'une grande beauté et dont le comité propose de reconnaître la valeur par l'attribution d'un certificat de mérite de i""® classe; 1 Cattleya gigas, var. Sande- riana^ superbe variété pour laquelle une prime de l""^ classe est proposée; les Cattleya Mossiœ chiriquensis, Pescatorea cerina, Saccolabium miniatum et Ornithocephalus grandiflorus, qui sont l'objet d'une demande de prime de r^ classe. 3° Par M. Gautier, jardinier chez iM. le D"" Fournier, à Neuillj'- sur-Seine, 1 Las lia grandis tenebrosa (prime de V classe), 4° Par M. Piret, horticulteur à Argenteuil (Seine-et-Oise), \ Cattleya Mossiœ alha^ var. M. Treyeran (certificat de mérite de l""^ classe) et 1 C. Mossiœ alba, var. Emiliœ (prime de l""** classe). SÉANCE DU li JUIN J89G. 491 o** Par M. Bert, horticulteur à Bois-Colombes, ] Caltleya Mendeli, portant 16 fleurs et 1 Cœlogyne pandurata (prime de 1'® classe pour la culture). 6" Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, à Passy, 1 Agcniisia (Acacalli?) cyanea portant 12 fleurs sur 3 hampes (prime de 1""® classe avec félicitations pour la culture) ; 1 Masde- vallia Lindeni, \ M. Harryana, var., et 1 M. Harryana, var. atrosanguinea, I Nanodes Medusœ et 1 Odontoglossiim (Miltonia) vexillarium, var. amabile (prime de 2^ classe). Les propositions des comités, relatives aux récompenses à accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées. MM. Vilmorin Andrieux et G'^ abandonnent leurs primes au profit de la Société. M. Delessard donne lecture d'une notice nécrologique sur M. Léon Say, que le conseil d'administration de la Société lui a demandé de rédiger et qui sera imprimée dans le prochain cahier de notre Journal. L'assemblée écoute^ avec un profond recueillement, l'éloge funèbre de notre regretté Président, et c'est en termes émus que M. H. de Vilmorin adresse à M. Deles- sard les remerciements de la Société. M. le Président annonce que la commission du prix Joubert de l'Hiberderie a terminé l'examen des ouvrages que lui ont été soumis, et qu'une somme de 1,000 francs a été décernée à M. Pierre Passy, pour un traité sur l'Horticulture générale. M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen- tations de sociétaires, et la séance est levée à 4 heures 20 mi- nutes. 492 PROCÈS-VEKBAUX. SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1896 Présidence de M. Tisserand, Conseiller d'État, Directeur général de l'Agriculture, Délégué officiel de M. Méline, Président du Conseil des Ministres, Ministre de l'Agriculture. La séance est ouverte à 2 heures, en présence d'une nom- breuse assemblée, comprenant, en outre des personnes invitées, 170 membres de notre Société. La salle, ornée avec goût, présente une véritable profusion de richesses florales, grâce aux nombreuses Orchidées appor- tées pour le concours spécial qui a eu lieu avant la séance (1), grâce aussi à de remarquables présentations de plantes annuel- les, de plantes alpines et d'Iris /{œmpferi. Ces présentations ont été examinées par les comités, dont les décisions seront communiquées dans la séance du 2 juillet, la Société étant réunie aujourd'hui seulement en vue de la distribution solen- nelle des récompenses. M. le Président ouvre la séance et prononce le discours sui- vant : Mesdames, Messieurs, Je dois, tout d'abord, vous exprimer des regrets, ceux de M. le Président du Conseil, que la confiance de M. le Président de la République a placé à la tête du gouvernement du pays et de l'Agriculture. L'honorable M. Méline, qui a déjà donné à l'Agriculture tant de gages de son dévouement, eût été heureux de venir, dans cette enceinte, vous donner un nouveau témoignage du haut intérêt qu'il porte à votre grande Société, applaudii aux succès de vos lauréats et vous remercier tous, au nom du gouverne- ment de la République, des efforts que vous ne cessez de faire (1) Le compte rendu de ce Concours sera publié prochainement. SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1896. 493 pour les progrès de l'Horticulture et pour lui conserver le rang qu'elle doit occuper dans le monde horticole. Empêché par d'urgentes affaires, il a voulu qu'un de ses collaborateurs, un de vos vice-présidents honoraires vint le remplacer ici pour vous dire que, s'il n'était pas à cette place en personne, il était parmi vous de cœur, et que vous pouviez tou- jours compter sur sa sympathie, sur son zèle et sur tout son concours pour vous aider dans la noble et grande tâche que la Société nationale d'Horticulture de France s'est toujours assi- gnée. Permettez-moi encore, Mesdames et Messieurs, de mêler à l'éclat et aux joies de cette fête, un souvenir douloureux, en rendant un juste hommage à la mémoire de l'homme illustre qui occupa pendant tant d'années ce fauteuil, et dont la parole était si captivante, et les conseils si utiles et toujours empreints de ce sens élevé que donne la science profonde et une appréciation exacte des besoins de la pratique. Je sais que je vais raviver votre douleur, en vous rappelant le vide profond laissé au milieu de vous, par Léon Say, mais je réponds, j'en suis sûr, à votre cœur, et je sens que vous me saurez gré de ce dernier et solennel hom- mage rendu à celui qui s'est toujours montré si dévoué et si bienveillant pour tous et si soucieux de la gloire de votre Société. Maintenant, Mesdames, Messieurs, permettez-moi de vous féliciter de vos succès et des résultats que vous avez obtenus de vos travaux et de vos efforts. La Société nationale d'Horticulture de France devait réussir avec les hommes ardents pour le progrès qui la fondèrent. Elle devait croître en force et en grandeur sous l'impulsion de ceux qui la dirigèrent. Elle devait continuer à prospérer de plus en plus avec les hommes que je vois réunis ici et qui, suivant les traditions de travail et d'esprit libéral de leurs pères, tiennent si haut et si ferme le drapeau de l'Horticulture française. Chaque année, elle multiplie ses encouragernents, augmente le nombre et l'importance de ses concours, et à voir l'afQuence énorme des visiteurs qui viennent admirer ses magnifiques expositions. 494 PROCÈS-VERBAUX. d'autre part, à voir Témulatioa féconde qu'elle provoque parmi les horticulteurs, on peut juger de l'influence qu'elle a conquise et du rang qu'elle occupe en Europe. Mais aussi quels résultats admirables, et comme nous sommes loin de l'horticulLure, telle que nous l'ont dépeinte les écrivains du commencement de ce siècle, telle que nous l'avons vue nous- mêmes, Mesdames, Messieurs, le goût des fleurs et des belles . plantes s'est répandu d'une prodigieuse façon, des jardins se sont créés de tous les côtés, des établissements d'Horticulture ont été ouverts sur tous les points de la France, une grande école a été fondée pour les enfants de nos horticulteurs dans les jardins créés par La Quintinie pour le plaisir du Roi Louis XIV. Lesbeau.v parcs se sont multipliés pour embellir la campagne et les villes; des chercheurs intrépides ont visité loutes les parties du globe pour accroître le nombre et la vaiiété de nos plantes d'ornement ou d'utilité; de nombreuses variétés ont été créées à force de soins et de patience. La matière végétale a été pétrie et a obéi pour ainsi dire à l'intelligence de nos horticulteurs! Le nombre des établissements horticoles, à Paris, atteignait à peine, en 1870, le chiffre de 340. Actuellement, on les compte par milliers. La production totale de l'Horticulture française qui était, en 1842, de 157 millions de francs, et, en 1862, de 315 millions, doit approcher aujourd'hui de 600 millions, et occupe une population totale, chefs de maisons, ouvriers et leur famille, de 548,000 per- sonnes. Le commerce international des produits de l'Horticulture a fait des progrès qui ont suivi cette évolution. Les exportations de fruits de table ont passé de 20 millions, en 1879, à près de 40 millions, en nombre rond, en 1895. Celles de légumes verts, salés et confits, qui étaient de 13 millions en 1879, sont presque le double en 1895. Enfin les plantes d'arbres et d'arbustes et de plantes d'orne- ment, qui fournissaient 826,000 francs à l'exportation en 1879, ont atteint le chiffre de 2 millions l'an dernier. Ces résultats remarquables sont en grande partie votre œuvre; SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1896. 495 ils sont les indices d'une grande vitalité, d'une grande énergie dans la population horticole. Nous avons le droit d'en être fiers : c'est aussi un encourage- ment pour l'avenir et il reste, vous le savez, beaucoup encore à faire, bien des progrès nouveaux à accomplir. Dans ce siècle de concurrence à outrance, on ne doit jamais s'arrêter! des rivaux menacent sans cesse vos débouchés et cherchent à conquérir une place sur les marchés étrangers où vous régnez en maîtres!... Il vous faut les combattre pour con- server vos positions, en améliorant de plus en plus la qualité de vos produits : car n'oubliez jamais que quand un marché est encombré de marchandises, les produits ordinaires sont seuls délaissés et voient leurs prix avilis, tandis que la qualité est recherchée et obtie;nt de hauts prix I... Soyez toujours en éveil, rendez-vous compte des besoins de l'étranger, de leurs ten- dances, suivez leurs marchés et leurs expositions. C'est un bonheur pour nous de pouvoir reconnaître que les membres les plus distingués de la Société ont fait de louables efforts sous ce rapport, en se rendant à l'étranger pour étudier la production horticole des contrées les plus rapprochées et les plus loin- taines et faire profiter l'Horticulture française du fruit de leurs observations. Le Gouvernement de la République, notre dévoué et sympa- thique ministre m'a chargé de vous en donner l'assurance, ne négligera rien pour seconder vos efforts. Yous savez ce qu'il a déjà fait pour protéger vos produits, il fera plus si c'est nécessaire. Il a multiplié les encouragements à l'Horticulture et s'occupe d'élargir les cadres de l'enseignement horticole. Pour les relations internationales, il ne cesse de tra- vailler à accroître vos débouchés, à aplanir les formalités pour la transmission de vos produits tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, à améliorer les conditions de transport de vos denrées. H espère pouvoir vous faire bénéficier plus largement de l'institution des colis postaux, etc., etc. Dans ces conditions l'avenir sera à vous comme le présent vous appartient, si vous persévérez dans la voie féconde où vous vous 496 PROCÈS-VERBAUX. êtes engagés : continuez donc à faire œuvre d'initiative, conti- nuez à encourager le progrès par vos expositions, par vos utiles Congrès, par vos publications et par vos exemples et vous aurez encore bien mérité de la Pairie!... Après ce discours, plusieurs fois interrompu par les chaleu- reux applaudissements de l'assemWée, M. Bois donne lecture du rapport de la commission des récompenses, et les lauréats viennent tour à tour recevoir des mains du Président ou de celles des membres du bureau, les médailles qui leur ont été accor- dées. M. Ghatenay fait ensuite connaître quelques récompenses exceptionnelles qui ont été décernées, à différents litres^ et pro- clame les noms des lauréats du prix Joubert de l'Hiberderie et de la médaille du conseil d'administi'ation de la Société. La remise d'une grande médaille d'or à M. Charles Joly, comme récompense de sa collaboration active et incessante au Journal de la Société, vaut une véritable ovation à notre dévoué vice-président honoraire. M. Chatenay donne ensuite lecture du préambule du compte rendu de l'Exposition de mai 1896, puis, M. Chouvet, secrétaire général adjoint, procède à l'appel des lauréats de cette expo- sition. Pendant la séance, plusieurs morceaux de musique ont été exécutés par un orchestre, sous l'habile direction de M. Ch. Bailly. La séance a été levée à 4 heures. NOMINATIONS. — SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 497 NOMINATIONS SÉAXGE DU 11 JUIN 1896. MM. 1. Beaulincourt (M'"^ la comtesse de;, 157, boulevard Haussmann, à Paris, présentée par MM, Vitry (D.) et Villard (Th.). 2. Bezard (Charles', fabricant de pompes de jardins, 68, rue du Chemin- Vert, à Paris, présenté par MM. Lebœuf, Hébrard (A.) et Bezard. 3. BouDRY (Frédéric;, juge d'instruction, à Valenciennes (Nord), présenté par MM. Huard et Chatenay (A.). é. Cachon, fabricant de kiosques et berceaux, 36, boulevard de la République, à la Garenne-de-Colombes (Seine), présenté par MM. Quénat, Hébrard (A.) et Lebœuf (H.j. o. Chapuis (François), inventeur mécanicien, 10, rue de Lourmel, à Paris, présenté par MM. Huard et Lebœuf (P.). 6. Charliat (G.), fleuriste, 38, faubourg Poissonnière, cà Paris, pré- sentée par MM. Cappe père et Cappe fils. 7. Gonilhergues (M'"^ Raymond), 9, rue Ganneron, à Paris, pré- sentée par MM. L. Dallé et Chatenay i'A.). 8. Degupper (Victor), maison Delvaux, 18, rue Royale, à Paris, pré- senté par MM. Thiébaut aîné et Thiébaut (Emile). 9. Eylé, constructeur mécanicien, 6, impasse de FOrillon, à Paris, présenté par MM. Chatenay (A.) et Huard. 10. Filleul Brohy, 36, rue Saint-Didier, à Paris, présenté par MM. Huard et Lebœuf (P.). 11. Flèche, horticulteur, 102, rue Saint-Denis, à Asnières (Seine), présenté par MM. Chouvet (E.) et Savoye. 12. Hennuy (Emile), horticulteur, fruits et primeurs, 13 bis, rue Barbes, Grand-Monlrouge (Seine), présenté par MM. Chemin (G.) et Detang (E,). 13. Kahn (Jules;, directeur du refuge du Plessis-Piquet, au Plessis- Piquet (Seine), présenté par MM. Pailletpère et Chatenay (A.). 14 Lapointe, 7, rue Saint-Sébastien, à Paris, présenté par M. Hé- brard (A.). lo. Lëleu (E.j, Directeur du Jardin des Plantes et jardins publics de Rouen, 114, rue d'Elbeuf à Rouen (Seine-Inférieure), pré- senté par MM. G. Boucher, Chatenay (A.) et Renard. 16. Leuret (André), flenriste, 128, boulevard Haussmann, à Paris, présenté par MM. Lange et Lemaitre (A.). 17. Leuret (Charles), fleuriste, 18, boulevard Malesherbes, présenté par MM. Lange et Leuret (Louis). 498 NOMINATIONS. 18. Maire (Xavier), 5, rue d'Argout, à Paris, présenté par MM. P. Lebœuf, Ghatenay (Abel) et Bergman (Ernest). 19. Maurel (A.) et fils, Manufacture de caoutchouc, 140, rue de Rivoli, à Paris, présentée par M. Hébrard (A.). 20. Merland (Charles), au château de la Brossardière, près la Roche- siir-Yon ( Vendée j, présenté par MM. Dupré-Carra et Lebœuf (Paul). 21. Pellorce (Ed.), ingénieur constructeur, 14, rue de Flndustrie, à. Courbevoie (Seine), présenté par M. Hébrard (A.). 22. Pessoz, négociant, produits exotiques, lo8, rue de Rivoli, à Paris, présenté par MM. Legros (G.) et Schneider. 23. Renaud (Adrien), fabricant de coutellerie et de greffoirs, 14, rue de Gonstantine, à Lyon (Rhône), présenté par MM. Besnard (F.) et Ghatenay (A.). i 24. RoussKT (J.-B.l, manufacturier. Saint- Victor-sur-Loire (Loire), présenté par MM. Hébrard (A.), Willemain et Brochard (E.). 25. Saint (Gharles), de la Société Saint frères, manufacturiers, 4, rue du Pont-Neuf, à Paris et 54, rue de la Boétie, à Paris, présenté par MM. Ghatenay et Huard. 26. SÈVE (Gabriel), fabrique et constructions agricoles et horticoles, 127-129, rue Saint-Denis, à Paris, présenté par MM. Peschard et Yallerand. 27. Viala (Pierre), professeur de viticulture à Flnslitut national agronomique, directeur de la Revue de Vitlculiure, 5, rue Gay- Lussac, à Paris, présenté par MM. Bornet et Mangin. Dames patronnesses. finies 1. Hugo de Bethmann (baronne), 31, rue Pauquet, à Paris, présentée par MM. Th. Villard et D. Vitry. 2. DÉROULÈDE (A.), 59, avenue Victor-Hugo, à Paris, présentée par MM. Th. Villard et D. Vitry. 3. Lazard (Elie), 155, boulevard Haussmann, à Paris, présentée par MM. Th. Villard et D. Vitry. 4. Christian de Verneuil (comtesse), 248, rue de Rivoli, à Paris, pré- sentée par M""" veuve Bassot et M. Ghatenay 'A.). PROCÈS-VERBAL. 499 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES DU 2o JUIN 1896. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE TENUE LE JEUDI 4 JUIN 1896 PAR LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES, SOUS LA PRÉSIDENCE DE M. Cil. Joly. La séance est ouverte à 1 h. 25 de l'après-midi. Étaient présents : MM. Joly, Cliatenay, Vitry, Eugène Verdier, Mussat et Bois, membres de la Commission; M. le D'' Bornet, Président du Comité scientifique; M. Niolet, Président du Comité de culture potagère; M. Goulombier, Président du Comité d'arbo- rîcullure fruitière; M. Tavernier, vice- président du Comité de floriculture; M. ïouret, Président du Comité de l'art des jar- dins; M.Hanoteau, Président du Comité des industries horticoles. Conformément au règlement, les fonctions de secrétaire ont été remplies par M. D. Bois, secrétaire-rédacteur de la Société. Les demandes de récompenses, que la Commission avait à exa- miner, se répartissaient dans les quatre catégories suivantes : 1° longs et bons services; 2° publications horticoles; 3° belles cultures et beaux produits; 4** matériel horticole. Les résolutions suivantes ont été prises : 1° RÉCOMPENSES ACCORDÉES POUR LONGS ET BONS SERVICES I M. Lecoeur (Félix-Benoît), membre de la Société, né le 10 juin 1827, est jardinier du pensionnat des Dames de Sainte- Glotilde, rue de Reuilly, 101, à Paris, depuis le 17 juillet 1845. M""*" la supérieure du pensionnat, sœur Saint-Louis de Gonzague, lui a délivré une attestation dans laquelle elle dit être heureuse de témoigner que, pendant cinquante et un ans, il s'est conduit de façon à mériter toute l'estime des supérieures de la maison, par l'honorabilité de sa conduite. Comme horticulteur, M. Lecœur s'est toujours montré très habile, on ne peut plus soigneux et absolument désintéressé dans la manière dont il s'est acquitté 500 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. du travail confié à ses soins. La Connmission des récompenses est heureuse de décerner une médaille d'or à ce digne serviteur. M. Arlet (Oscar), membre de la Société, est chef jardinier chez M. Chandon de Briailles, depuis le '14 mars 1859. Il y a cinq ans, la Société nationale d'Horticulture de France lui décerna une médaille d'argent pour ses trente-deux années de services. Une récompense plus élevée est demandée pour M. Arlet. Dans un certificat qui accompagne la demande, M. Chandon de Briailles atteste que le candidat est entré au service de M. le comte Paul Chandon de Briailles, son père, et que depuis le mois de juin 1895, il est passé à son service dans les môme^5 conditions de chef jardinier. « Il n'a, dit-il, comme toujours, qu'à se louer des services de M. Arlet et à reconnaître l'intérêt qu'il apporte constamment au développement de l'Hor- ticulture. » Une médaille de vermeil est accordée à M. Oscar Arlet. M. Arnoult (Bazile), membre de la Société, né le 14 juin 1833, est au service de M"'^ Truelle, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), en qualité de maître-jardinier, depuis le 1^' octobre 1868. lyjme Xruelle certifie que, pendant ces vingt-sept années, elle n'a eu qu'à se louer de son travail comme de son caractère. « M. Arnoult, dit-elle, entend très bien ia tenue du jardin et parfaitement la culture des fleurs. » Elle est heureuse de rendre un hommage mérité à ses longs services et à son dévouement. La Commission des récompenses décerne une grande médaille d'argent à M. Bazile Arnoult. M. Berthereau (Joseph), né le 26 décembre 1846, est entré au service de M'^^ West, propriétaire à .Palaiseau (Seine-et-Oise), jen qualité de jardinier, le l^' août 1870. M'"'' West, qui fait partie de notre Société, atteste que, depuis cette époque, elle a tou- jours été extrêmement satisfaite des services de M. Berthereau, interrompus pendant la guerre et repris en mars 1871. Pendant ces vingt-cinq années^ il a considérablement amélioré les pro- duits de son jardin, qui ont été l'objet de récompenses à deux expositions de la Société nationale d'Horticulture et à l'Exposi- PROCÈS- VERBAL. 501 tion universelle de 1889. M™" West espère que M. Berthereau obtiendra la récompense qu'il mérite de toutes façons, car, dit-elle, c'est un homme aussi honnête et consciencieux qu'habile en son métier de jardinier. Une médaille d'argent est accordée à M. Joseph Berthereau. M. Francin (Nicolas-Joseph), membre de la Société, est entré au service de Sa Majesté le roi D(»n Francisco d'Asis, au château d'Épinay (Seine), le l*''" septembre 1872, en qualité de maître- jardinier. Dans un certificat, M. José Polomino, grand maître de la maison de Sa Majesté, dit que, depuis cette époque, M. Francin a donné toute satisfaction et que, par sa conduite irréprochable, son excellent travail et son dévouement, il est digne de la plus grande estime et considération. La Commission des récompenses reconnaît les mérites de M. Francin en lui décernant une médaille d'argent. 2° Récompenses accordées pour des publications horticoles : M. Opoix, jardinier-en-chef au palais du Luxembourg, a publié un petit livre intitulé « La Culture du Poirier », qui a été exami- ner par M. Chevallier. Dans son rapport {wo'ir Journal, janvier •1896, p. 64), notre honorable collègue dit que « le petit traité de M. Opoix est un très bon guide pour les commençants, pour les amateurs et pour les garçons jardiniers qui y puiseront tous les bons principes de culture et de taille du Poirier. » Dans sa séance du 20 décembre 1895, le Comité d'arboriculture fruitière, après avoir lu et approuvé le rapport de M. Chevallier, en a voté le renvoi à la Commission des récompenses qui décerne une médaille d'argent à M. Opoix. M. Duval (Léon) est l'auteur d'un ouvrage ayant pour titre « Les Broméliacées », que M. Opoix a été chargé d'examiner. Dans son rapport (voir Journal, mars 1896, p. 289), le jardinier- en-chef du palais du Luxembourg passe en revue les différents chapitres du livre pour la rédaction desquels il ne trouve à adres- ser que des éloges. « En résumé, dit-il, l'ouvrage sur les Bromé- liacées, présenté à la Société nationale d'horticulture, mérite 502 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. d'être apprécié par elle. » Une médaille d'argent est accordée à M. Léon Duval. 3° RÉCOMPENSES ACCORDÉES POUR BELLES CULTURES ET BEAUX PRODUITS : M. Sallier (Jean), jardinier-en-chef au château dn Vàl, pro- priété de M. le comte de Reinach-Cenac a demandé la nomination d'une commission qui s'est réunie le 5 septembre 1895, au Val, près Saint-Germain-en-Laye, pour visiter ses cultures. Dans un rapport, rédigé par M. Georges Truiïaut (voir Journal février 1896, p. 177), la commission donne une description et le plan de la propriété qui, avec ses dépendances, occupe près de 25 hectares et qui était autrefois enclavée dans les domaines de la couronne de France. C'est sous Henri IV que l'on commença à connaître le Val; c'était à cette époque un petit pavillon cou- vert de tuiles qui servait d'abri pour les chasseurs égarés. Louis XIV aimait beaucoup ce site et remplaça le pavillon par un coijuet château dont les plans furent dressés parMansart. On peut citer, parmi les propriétaires qui ont eu la jouissance de ce beau domaine, le maréchal de Bauveau, puis la princesse de Poix. Mais le Val fut surtout modifié par M™^ Fould qui, vers 1857 commença à restaurer le château et à changer le plan pri- mitif et le style du parc. Elle embellit beaucoup les jardins, et, grand amaleurde plantes, leur consacra un palais digne d'elles : le jardin d'hiver du Val est, en effet, une des plus belles construc- tion métalliques de serres de l'Europe, et il renferme un grand nombre de plantes rares et précieuses. Ces améliorations ont été, en grande partie, dues à l'initiative et à l'intelligence du dévoué jardinier de M"'® Fould, M. Sallier, qui consacra, on peut le dire, sa vie à régler et à embellir ce domaine, puisque depuis plus de trente-cinq ans, il n'a cessé de s'en préoccuper. La Société est heureuse de décerner une médaille d'or à M. Jean Sallier, qui personnifie le bon cultivateur aimant les plantes pour elles-mêmes, et le plus intelligemment dévoué des jardiniers. PROCÈS -VERBAL. TiOS M. L. Le Breton, père, membre de la Société, archiviste pay- sagiste à Orléans, a demandé à notre Société de désigner une commission pour examiner et donner son appréciation sur les travaux de deux parcs qu'il a exécutés dans la région bordelaise. La Commission, par Torgane de M. Deny, rapporteur (voir Journal, mars 1896, p. 278), déclare que les deux parcs qu'elle a eu le plaisir de visiter sont d'une grandeur de conception re- marquable. L'un deux, le parc de Dulamon, près Blanqueforl, arrondis- sement de Bordeaux, a une superficie de 80 hectares environ ; l'autre, le parc de Bourran, situé près de Mérignac, non loin du précédent, doit être placé au premier rang parmi les plus belles propriétés de la région bordelaise. Dans les deux cas, M. Le Breton a su tirer le meilleur parti des circonstances naturelles pour obtenir des effets paysagers charmants, et cela, dans des conditions économiques qui font honneur à son talent d'architecte. « M. Le Breton, dit le rapport, est l'un des doyens de nos paysagistes actuels ; il exerce, depuis plus de cinquante ans, son art, avec une autorité indiscutable. Ses œuvres, très nombreuses en France, sont toutes empreintes d'un véritable goût artistique. » La Commission des récompenses lui décerne une médaille d'or. M. Régnier (Alexandre), horticulteur, 44, avenue Marigny, à Fontenay-sous-Bois (Seine), est bien connu, non seulement comme habile cultivateur, mais encore pour les introductions d'Orchidées qu'il a faites à la suite de deux voyages en Cochin- chine et dans l'Archipel malais. M. Duval (Léon), au nom d'une commission nommée à l'efret de visiler l'établissement de notre collègue et tout spécialement les Phalxnopsisvéco\ié\^^diT lui, a déposé, dans la séance du 28 mai, un rapport des plus élogieux sur la beauté des plantes et leur belle culture. La com- mission, y est-il dit, est heureuse de signaler les mérites réels d'un homme courageux, ayant payé d« sa personne pour entre- prendre de longs voyages en vue de rapporter en Europe, à ses risques et périls, de merveilleuses plantes, parmi lesquelles un 504 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. bon nombre d'espèces et de variétés nouvelles pour l'Horticul- ture. Reconnaissant la justesse de ces éloges, la Commission des récompenses n'hésite pas à accorder une grande médaille de vermeil à M. Régnier, ardent collecteur d'Orchidées. M. Maluchine, directeur de l'hôtel du Bazar slave, à Moscou, a adressée notre Société, en septembre 1893, une collection de Pommes russes qui fut étudiée par une commission spéciale, désignée à cet effet, et qui valut une grande médaille de ver- meil à l'envoyeur {y o'w Journal, 1894, p. 46 et 352). M. Maluchine a fait, en 1895, un second envoi qui a vivement intéressé notre Comité d'arboriculture fruitière. On lui vote un rappel de la grande médaille de vermeil accordée l'année pré- cédente. M. Jobert (Maxime), horticulteur à Ghâtenay (Seine), s'est fait une spécialilé dans la culture des Cyclamens. Une commission composée de huit membres a été chargée de visiter son établis- sement et de donner son appréciation. Dans un rapport rédigé par M. Welker fils et inséré dans le Journal (janvier, 1896, p. 57), il est dit qu'au moment de la visite de la commission, M. Jobert ne cultivait pas moins de 45 à 18,000 pots de Cyclamens, répartis dans huit serres différentes et environ cent châssis, et que les plantes dénotaient une culture parfaite et bien comprise. Une race, que l'on pourrait désigner sous le nom de race Maxime Jobert a été créée par sélection et renferme des plantes bien supérieures aux Cyclamens du com- merce par leur vigueur et l'ampleur de leur feuillage argenté rappelant quelque peu celui du Bégonia Rex. La Commission, dit encore le rapport, a été unanime à reconnaître que M. Jobert a porté la culture des Cyclamens au plus haut degré de perfection. Une médaille de vermeil est décernée à cet habile horticulteur. M. Lionnet, jardinier-en-chef au château de Jouy-en-Josas (Seine-et-Oisç), qui s'est fait une réputation dans la culture des Chrysanthèmes, a soumis à l'examen d'une commission nommée par notre Société, les plantes confiées à ses soins. PROCÈS-VERBAL. 505 Dans le rapport rédigé par M. Nonin, président de la section des Chrysanthèmes (voir Journal, mars 1896, p. 323), il est dit que la Commission a admiré environ deux cents Chrysanthèmes qui garnissaient une serre à deux versants. Ces plantes, cultivées en touffes basses, avaient le feuillage bien vert, indice de la bonne santé des sujets, et cachant le bord des pots « en somme, culture irréprochable ». Quelques plantes avaient été cultivées dans le but d'obtenir de grosses fleurs, avec cinq ou six branches portant des capitules de 20 à 27 centimètres de diamètre. Mais ce qui a surtout attiré l'attention de la Commission, ce sont les variétés suivantes, cul- tivées ou forts spécimens : Madame Carnot, avec 40 fleurs de plus de 20 centimètres de diamètre; Etoile de Lyon^ avec près de 60 fleurs ; Florence Davis et William H. Lincoln^ avec chacune 100 fleurs et enfin William Tricher avec plus de 150 fleurs. « Ces plantes, dit le rapporteur, dénotent une culture rai- sonnée et prouvent que M. Lionnet tient à conserver sa juste renommée de cultivateur émérite ». Une médaille de vermeil est accordée à M. Lionnet. M. Parrain, membre de la Société, jardinier-en-chef chez M'^^Gripon, à Limours (Seine-et-Oise) a demandé la nomination d'une commission pour visiter les cultures dont il a la direction et notamment une série de Coleus de semis. Le 16 août 1895, cette commission se rendit au lieu indiqué, et M. Lionnet rédigea, en son nom, un rapport (voir Journal, janvier 1896, p. 69) établissant qu'une dizaine de variétés de Coleus furent remarquées comme étant très intéressantes au point de vue du coloris. La Commission remarqua en outre de très beaux Glaïeuls et, après une visite au potager, qui était très bien tenu, revint près du château pour examiner les massifs, ornés avec goût. Une médaille d'argent est décernée à M. Parrain; 4° RÉCOMPENSES ACCORDÉES POUR MATÉRIEL HORTICOLE : M; Perrier fils, 164 bis, rue Michel-Bizot, Paris, a établi, dans la propriété de M. le baron Belhmann, à Boissy-Saint-Léger, une 33 506 DISTRIBUTION DES KEGOMPENSES. serre qui a été soumise à l'examen d'une commission dont M. Ya cherotaété nommé rapporteur. Le rapport (voir Journal, mars 1896, p. 293), signale les modifications apportées à la disposi- tion habituelle des serres en faisant ressortir un certain nombre de perfectionnements. La Commission des récompenses accorde une médaille d'argent à M. Perrier fils. M. Aubry, coutelier, a présenté, dans la séance du 26 sep- tembre 1894, au Comité des industries, un sécateur perfectionné fabriqué par lui. 11 ressort du rapport publié par M. Dormois au nom de la Commission chargée de juger ce sécateur (voir Journal f mars 1896, p. 295), que l'objet principal du perfection- nement consiste en une plaque d'arrêt, formant ressort sous l'écrou de serrage, et dont le but est d'empêcher ce dernier de se déserrer pendant le fonctionnement de l'outil. Une médaille d'argent est accordée à M. Aubry. Les attributions de réconipenses indiquées ci-dessus ont été approuvées par le Conseil d'administration dans sa séance du 'Il juin. -^^^ : récompenses accordées a différents titres, par le conseil d'administration de la Société et par la Commission du PRIX JoUBERT DE l'HiBERDERIE. Sur la proposition de la Commission de rédaction et afin de récompenser la collaboration active et incessante au Journal de la Société, de M. Charles Joly, vice-président honoraire, le Conseil d'administration a voté en sa faveur l'attribution d'une grande médaille d'ur. Le concours ouvert tous les ans, en vue du prix Joubert de l'Hiberderie, avait donné lieu dans le courant de l'année 1895 à plusieurs présentations d'ouvrages, La Commission spéciale, chargée d'exanjinec ces tiMvaux, a décidé d'accorder à M. Passy, arboricuUcur au Désert de llclz, près S.'nnl-GeiMiaiii e.!-Lnyr, an prix de 1,OUO franc?, pour son iiilei cs.^liîiI h ailé sur !'llorlit:ul- ture gciiéiale. RÉCOMPENSES ACCORDÉES A LA SUITE DE CONCOURS DIVERS. 507- Des remerciements ont été votés à M. de Noter, 46, rue Groix- des-Petils-Ghamps, Paris. Enfin, la médaille d'or, dont le Conseil d'administration dis- pose, chaque année, en faveur de l'obtenteur ou l'introducteur le plus méritant de plantes nouvelles, a été décernée, sur la proposition du Comité de fioriculture, à M. Léon Duval, horti- culteur à Versailles, qui a été l'objet d'un ra[>port très élogieux du Comité. RECOMPENSES ACCORDEES A LA SUITE DE CONCOURS DIVERS CONCOURS D ORCHIDEES DU 27 FÉVRIER i8l>6. Médaille de Vermeil. M. Magot, à Villenoy, près Meaux Seine-et-Marne . Médaille d'Argent. M. Duval et fils, 8, rue de TErmitage, à Versailles. Médailles de Bronze. M. Gluck, villa Beauséjour, à Louveciennes i Seine-et-Oise^ M. Faroult, 82, rue de Paris, -à Sarcelles (Seine-et-Oisej. evard Saint Michel, à Paris.' CONCOURS D'ORCHIDÉES DU 23 AVRIL 180(3. Médaille de Vermeil. M. P]tienne Bekt, 68, rue Victor-Hugo, à Colombes Seine . 508 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. CONGRÈS HORTICOLE DES 26 ET 27 MAI 1896 4e QUESTIOiN « De rinfluence de la sélection dans le bouturage. » Des remerciements ont été adressés à : M. MÉiNÉTROT. oe QUESTION « Histoire et culture des Cattleya et Lœlia ;>. Grande Médaille d'Argent. M. GuiLLOCHON, rue de TErmitage, à Versailles 'Seine-et-Oise). Te QUESTION « Du choix des arbres les plus convenables pour les plantations d'alignement dans les villes. » Grandes Médailles de Vermeil. Mi Chargueraud, 49, route de Saint Mandé, à Charenton (Seine). M. Van Hulle, à Gand (Belgique). Grande Médaille d'Argent. M. Large, à Albigny-sur-Saône (Rhône;. Médaille d'Argent. M. LozET, 14, rue Bertrand, à Paris. PRÉAMBULE. 509 PRÉAMBULE DE LA DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES AUX LAURÉATS DE l'exposition DE MAI J896, par m. Abel Chatenay, secrétaire général. Mesdames, Messieurs. Les efforts considérables nécessités par TExposition Interna- tionale de 1895, laquelle, vous avez tous pu le constater, a fait ajouter une victoire de plus à la liste, déjà bien longue, inscrite au Livre d'or de notre Société, pouvaient nous faire craindre, avec quelque apparence de raison, de voir nos exposants habi- tuels, prendre celte année, un repos légitimement gagné. Il ne paraît pas, en effet, ni normal ni possible de suivre, sans arrêts, la grande voie du progrès, hérissée de difficultés sans nombre, dans laquelle on ne peut se maintenir que grâce à un labeur incessant et à des prodiges de travail et de persévérance, sans cesse renouvelés. Et pourtant, vous en avez été témoins, jamais la valeur des produits exposés n'a été aussi marquée, et si la caractéristique d'une fête de ce genre pouvait être formulée par une simple phrase, on pourrait résumer ainsi les apprécia- tions des connaisseurs sur l'Exposition dernière : absence com- plète de médiocrités. C'est là une constatation des plus satisfaisantes pour l'Horti- culture parisienne, qui tient à honneur de maintenir intacte la réputation qu'elle s'est si légitimement acquise par son expé- rience et son travail. Si nous voulions examiner en détail les apports nombreux soumis à l'examen du Jury, et citer les choses remarquables qu'il nous a été donné d'admirer, nous serions certes aussi embarrassé que celui-ci a dû l'être, lorsqu'il s'est agi de classer par ordre de mérite les riches collections et les groupes magnifiques de plantes fleuries ou remarquables par leur feuillage, disséminés dans les vastes tentes du jardin des Tuileries, ainsi que dans les parterres qui les entouraient. Un des caractères bien accusés de notre race, c'est d'exalter outre mesure les travaux, les progrès accomplis à l'étranger, 510 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. alors que nous n'apprécions jamais à son vrai mérite tout ce qui se fait chez nous. Il semble que nous prenions plaisir à considérer, avec un verre grossissant, nos petites imperfections, inhérentes hélas ! à tout ce qui existe sur la machine terrestre. L'Horticulture française n'a pas échappé à ce travers, et nous entendons, tous les jours, vanter autour de nous les expositions qui ont lieu chaque année, au delà de la frontière, et nous les donner comme exemples. N'avoiis-nous donc jamais eu l'occasion de comparer ou bien ne possédons- nous pas la science d'apprécier les choses à leur juste valeur? Nous pouvons, il me semble affirmer, sans être taxés d'exa- gération ni de complaisance vis-à-vis de nous-mêmes, que nous sommes les maîtres dans la culture d'un bon nombre de végé- taux et que nous savons les présenter aussi bien que qui que ce soit. Beaucoup d'entre vous ont souvent pu visiter les floralies étrangères; où donc ont-ils rencontré ces magnifiques collec- tions de plantes annuelles, au port si varié et à la culture si parfaite, ces Rhododendrons et Azalées de pleine terre en exemplaires uniques? Existe-t-il quelque part une culture de Rosiers semblable à celle que nous admirons tous les ans avec tant de plaisir? Et lesGloxinias, lesCaladium, les Pélargoniums, les Bégonias, n'ont-ils pas trouvé, chez nous, des maîtres incontestés qui ont su les cultiver, les améliorer, sans craindre de rivaux? Les Conifères, les arbustes à feuillage persistant, sont toujours représentés dans nos expositions par des exemplaires d'une perfection absolument inconnue ailleurs que dans notre pays, et les Orchidées ainsi que les plantes rares, que contiennent les serres de nos horticulteurs réputés et de nos amateurs, peuvent rivaliser sans crainte avec les collections bien connues dont nous entendons si souvent célébrer les mérites. Je pourrais, sans grandes difficultés, allonger cette énuméra- tion; mais je me contenterai d'ajouter que, sous le rapport de l'organisation matérielle, et au point de vue du goût qui préside nu-.AMnui.r;. oll généralement à l'agencement de toutes les merveilles que nous venons récompenser aujourd'hui, nous ne craignons personne. Une innovation heureuse avait pris place parmi les concours auxquels notre dernière exposition printannière donnait lieu. Les amateurs et les fleuristes avaient été conviés à participer à une exposition spéciale de bouquets ou gerbes à la main. A côté des fleuristes de profession, une quantité considérable de dames et de jeunes filles, appartenant au meilleur monde, avaient répondu à notre appel et présentaient, malgré l'espace de temps très limité qui leur était accordé, des oeuvres où le bon goût de la composition le disputait à la légèreté d'exécution. Plus de trente récompenses étaient attribuées à ce concours nouveau, qui pourra, dans l'avenir, alors que la préparation en aura été moins précipitée, réunir de nombreux éléments d'attrac- tion et décider bon nombre d'amateurs à se mêler plus étroite- ment à nos luttes pacifiques. Un autre fait saillant, que nous pouvons encore citer, c'est l'extension considérable que continue de prendre, dans nos expo- sitions, la partie industrielle. Le matériel horticole, rassemblé sous les quinconces des Tuileries, offrait aux visiteurs un vaste champ d'études, aussi intéressant par la variété des objets (xposésque parle perfectionnement auquel sont arrivés, dans leurs limites d'actions réciproques, la plupart de nos collègues (le l'Industrie. Je ne m'étendrai pas plus longuement sur les mérites ou les particularités de notre dernière exposition printanière. Vous avez tous pu admirer les magnifiques échantillons qui s'y trou- vaient réunis, et avec vous plus de cent mille visiteurs ont con- sacré, une fois de plus, la faveur qui s'attache à nos exhibitions annuelles. M. le Président de la République, accompagné de sa famille, et M. le Ministre de l'Agriculture ont égabment tenu à affirmer, en cette occasion, la sollicitude dont ils ont fait si souvent preuve envers notre Société, et le respect ainsi que la considéra- tion avec lesquels ils ont été reçus parn^.i nouï^, doivent nous faire espérer qu'ils ont emporté de leur visite le meilleur souve- nir. 512 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. La présence, dans cette salle^ du sympathique Directeur de l'Agriculture, M. Tisserand, délégué par M. le Ministre de l'Agri- culture pour présider la solennité d'aujourd'hui, nous est un sûr garant de l'intérêt que prennent les pouvoirs publics à nos travaux, et je suis assuré d'être votre interprête à tous, en adressant à notre Président nos remerciements les plus chaleu- reux pour le grand honneur, en même temps que pour le plaisir, que nous cause en cette circonstance sa venue au milieu de nous. DÉGISIONS DU JURY JURY SPÉCIAL pbur Vattribution des Prix dlionneur. Tous les Présidents de Section réunis, après avoir entendu les propositions de chacun deux, attribuent : GRAND PRIX D'HONNEUR Objet d'art donné par M. le Président de la République. A MM. Lévêque et fils, 69, rue du Liégat, à Ivry (Seine), pour Rosiers. Prix d'Honneur. Objet d'Art donné par M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.— MM. Croux et fils, vallée d'Aulnay, par Ghatenay (Seine), pour Rhododendrons et ArWstes. Prix de M. le Ministre de l'Agriciillure. — MM. Vilmorin- AndrieUx et G^^ 4, quai de la Mégisserie, Paris, pour Plantes an- nuelles. Prix flu Conseil général. — MM. Vallerand frères, 28, ave- nue Faidherhe, à Bois-Colombes (Seine), pour Gloxinias. Prix de la Ville de Paris. — Société des Jardiniers-Horti- culteurs du département de la Seine, pour Légumes. lYlÉDAILLES D'HONNEUR Prix des Dames Patronnesses. — M. Pache, de la maison Naturelle et C'% 4, rue des Jardins, à Gannes, pour Bouquets et Gar- nitures. HORTICULTURE. 513 Prix de MM. de Vilmorin. — M. Moser, 1, rue Saint-Simpho- rien à Versailles (Seine-et-Oise), pour Rtiododendrons et Azalées. Prix de M. Lecocq-Duniesiiil. — MM. Duval et fils, 8, rue de TErmitaife, à Versailles (Seine-et-Oise), pour Plantes de serres. Prix de M. Robert Lebaudy. — M™<^ veuve Antoine Chantin et ses enfants, 32, avenue de (".hùtillon, Paris, pour Plantes à feuil- lage. Prix du maréchal Vaillant. — MM.Dallemagne et G'%2,rue du Bel-Air, à Rambouillet (Seine-et-Oise), pour Orchidées. Prix du docteur Andry. — MM. Chantrier frères, à Morte- fontaine, par Plailly (Oise), pour Plantes de serres et Crotons. Prix Joubert de l'Hyberderie. — M. Dreux, ingénieur, à Prestes (Seine-et-Oise), pour Grilles et Pompes. Le Jury adresse ses plus vives félicitations à M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, pour son magnifique lot de Plantes de serre variées. MM. Martre et ses fils, pour Chauffage. (Voir page 529.) § V\ PLANTES DE SERRE A. — PLANTES NOUVELLES Premier Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage introduites le plus récemment en Europe. Grande médaille de vermeil donnée par M. Robert Lebaudy. M. SalUer, 9, rue Delaizement, à Neuilly (Seine). Médaille de vermeil. M. Piret, 9, boulevard Sannois, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour Caitleya. Médaille d'argent. MM. Chantrier frères, déjà nommés, pour Eeli- conia iUustris. Remerciements. M, Régnier, 44, avenue Marigny, à. Fontenay-sous- Bois (Seine), pour Orchidée. 2" Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage introduites directement en France. Médaille d'or. Mme veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés, pour Billbergia Cliantini. Médaille d'argent. M. Boivin, à Louveciennes (Seine-et-Oise\ pour Bégonia tubéreux, Madaine Maudrot. 514 HORTICULTURE. 3^ Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents seront indiqués. Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés, pour Vriesea de semis. Remerciements. M. Mantin, château du Bel-Air, à Olivet (Loiret), pour Cypripedium de semis. Remerciements. M. Auguste Ghantin, 83, rue de TAmiral-Mou- chez, Paris, pour Rosier Madame Renée Berge. U^ Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant, et non encore dans le commerce. Médaille d'or. M. Mantin, déjà nommé, pour Cattleya X Mantini. Médaille d'or. M. Viard, à Langres (Haute-Marne), pour Cinéraire blanc pur. Grande médaille de vermeil. M. Robert Lebaudy, à Bougival (Seine- et-Oise"). pour Anthianum riibrum giqanleum. Médaille de vermeil, prix fondé par M. INIorot. M. Plet, horticul- teur au Plessis-Piquet Seine:, pour Bégonias multiflores. Médaille de vermeil. M. Tabar, 38, rue Grétry, à Montmorency iSeine-et-Oiseï, pour Galcéolaires hybrides de rugosa. Grande médaille d'argent. M. Rollé, 163 bis, avenue de GUchy, Paris, pour Pelarqonium zonale Mademoiselle Lucie Faure. Grande médaille d'argent. M. Laine, jardinier, à Viry (Seine-et- Oise), pour Canna Italia. Grande médaille. M. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, pour Laelia purpurata X Roezli. Médaille d'argent. M. Bleu, déjà nommé, pour Laelio- Cattleya. Médaille d'argent. M. Bleu, déjà nommé, pour Cupripedlum de semis. Médaille d'argent. MM. Gappe et fils, au Vésinet (Seiue-et-Oise), pour semis àw. Bégonia décora. Médaille d'argent. MM. Chantrier frères, déjà nommés, pour Cro- ton Warneri. Médaille d'argent. M. Hézard, 30, rue des Bois, à Fontainebleau (Seine-et-Marne, pour Pelarqonium zonale Capitame Hézard. Des remerciements sont adressés à : MM. Vallerand frères, pour Bégonia tubéreux moucheté de blanc; MM. Duval et fils, pour Anthurium ; M. Hézard, pour Coleus; M. Lemaire, pour Ghry- santhèmes; M. Bleu, pour Bertolonia. B. — BELLE CULTURE 5^ Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la belle cul- ture aura fait arriver le plus près possible de son maximum de dé- veloppement. Médaille d'argent. MM. Delahaye frères et Dallière, 26, rue d'En- traigues, à Tours (Indre-et-Loire), pour Vriesea Claziovana. Médaille d'argent M™<^ Leroy, 1, rue de la Reine-Henriette, à Colombes (Seine), pour Agave panaché. 6° Concours. — Quatre plantes fleuries ou à feuillage 1 s plus re- marquables par leur forme et leur développement. Médaille d'argent. M. Piret, déjà nommé, pour Cattleya Mossise var. HORTICULTURE. 515 7° Concours. — Huit plantes fleuries ou à feuillage ornemental remarquables par leur développement. Médaille de vermeil. MM. Ghantrier frères, déjà nommés. D. — PLANTES DE SERRE EN COLLECTIONS 12« Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq plantes de serre chaude. Médaille d'or. M™^ veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. Grande médaille de vermeil. M. Sallier, déjà nommé. Grande médaille d'argent. M. Garreau (Emile), 61, route des Gardes, à Bellevue t-eine-et-Oise). Concours imprévu. — Médaille de vermeil. M. Sallier (J.), déjà nommé, pour Bougainvillea. Médaille d'argent. M. Sallier (J.), déjà nommé, pour Boronia. 13« Concours. — La plus belle collection de quarante plantes de serre tempérée. Médaille d'or. M. Truffault, 40, rue des Ctiantiers, à Versailles (Seine-et-Oise). 15^ Concours. — La plus belle collection de cent Orchidées exo- tiques en fleurs. Médaille d'or donnée par M. Martin-Gahuzac. M. Bert, 68, rue Victor-Hugo, à Bois-Colombes (Seine). Grande médaille de vermeil. MM. Dallemagne et C'^, déjà nommés. 16^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Orchidées exotiques en fleurs. Médaille d'or* MM. Dallemagne et C'^, déjà nommés. Médaille de vermeil. M. Dallé, 29, rue Pierre-Charron, Paris, 17* Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Orchidées exotiques en fleurs. Médaille d'or. MM. Dallemagne et C'<^, déjà nommés. Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés. Grande médaille de vermeil. M. Mantin, déjà nommé. Médaille de vermeil. M. Garden, 4, avenue de Bellevue, à Bois- Colombes (Seine). Médaille d'argent. M. Piret, déjà nommé. Médaille d'argent. M^^e veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. 18« Concours. — La plus belle collection de douze Orchidées exo- tiques en fleurs. Remerciements du Jury. MM. Dallemagne et C'e, déjà nommés. 516 HORTICULTURE. 19^ Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées ne dépassant pas cinquante plantes. Médaille d'or. MM. Cappe et fils, déjà nommés. Médaille d'or. M. Garden, déjà nommé. Médaille d'or. M. Robert Lebaudy, déjà nommé. Médaille d'or. M. Régnier, 44, avenue de Marigny, à Fontenay- sous-Bois (Seine^. Grande médaille de vermeil. MM. Dallemagne et G'^, déjà nommés. Médaille d'argent. M. Nonin, 20, avenue de Paris, à Ghàtillon-sur- Bagneux (Seine^i. 20« Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Cypripedium en fleurs. Remerciements. M^^e veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. 23'^ Concours. — Le plus beau lot de Nepenthes. Remerciements. MM. Chantrier frères, déjà nommés. 25^ Concours. — Le plus beau lot de cent Gloxinias [Ligeria] variés. Médaille d'or. MM. Vallerand frères, déjà nommés. Médaille d'or, M. Robert Lebaudy. déjà nommé. 26^ Concours. — La plus belle collection de Tydœa, Nœgelia, Achi- menes et autres Gesnériacées, à l'exception des Gloxinias {Ligeria). Grande médaille de vermeil. MM. Vallerand frères, déjà nommés pour Streptocarpus. Médaille de vermeil. M. Robert Lebaudy, déjà oommé. 30^ Concours. — Le plus beau lot de Broméliacées fleuries. Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés. 31* Concours. — La plus belle collection de cinquante Bégonia rbizomateux à feuilles ornementales. Grande médaille d'argent. M. Chantin (Auguste), déjà nommé. Médaille d'argent. MM. Cappe et fils, déjà nommé. 34« Concours. — La plus belle collection de vingt Aro'ïdées, à Texception des Caladium. Médaille d'or. MM. Chantrier frères, déjà nommés. Médaille de vermeil. M°i« veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. 36*^ Concours. — La plus belle collection de vingt Anthurium Scherzerianum. Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés. 37® Concours. — La plus belle collection de dix Anthurium Scher- zerianum. Médaille de vermeil. MM. Duval et fils, déjà nommés. HORTICULTURE. 517 38* Concours. — La plus belle collection de Caladium. Médaille d'or. M. Perrette, jardinier chez Mme ja baronne de Bus- sière. à Bellevue (Seine-et-Oise). 39' Concours. — La plus belle collection de quarante Caladium. Grande médaille de vermeil. M. llobert Lebaudy, déjà nommé. 40® Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq Caladium. Médaille d'argent. M^^ veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. 41e Concours. — Le plus beau lot de Sonerila et Bertolonia ne dé- passant pas cinquante plantes. Grande médaille de vermeil. MM. Chantrier frères, déjà nommés. Grande médaille de vermeil. M. Bleu, déjà nommé. 44® Concours. — La plus belle collection de Grotons [Codiœum). Médaille d'ur. MM. Chantrier frères, déjà nommés. 47® Concours. — La plus belle collection de Dracdsna à feuillage coloré. Médaille de vermeil. MM. Chantrier frères, déjà nommés. 49® Concours. — La plus belle collection de Fougères arbores- centes, en forts exemplaires. Médaille d'argent. M°»e veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. 54'' Concours. — La plus belle collection de cinquante Palmiers. Médaille dor. M™*^ veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà nommés. 60® Concours. — La plus belle collêciion de plantes (Jites carni- vores : Sarracenia^ Cephalotus, Dionœa^ Bai'lingtonia, Drosera, Droso- phyllum. Médaille d'argent. MM. Chantrier frères, déjà nommés. 63® Concours. — Le plus beau lot de Cactées fleuries. Médaille d'or. M. Simon, 42, rue des Epinettes, à Saint-Ouen (Seine). 74® Concours. — La plus belle collection de Bégonia tubéreux, à fleurs simples. Médaille d'argent. M. Plet, déjà nommé, 75® Concours. — Le plus beau lot de Bégonia tubéreux, de semis, à fleurs simples. Médaille dor. MM. Vallerand frères, déjà nommés. Grande médaille d'argent. M. Couturier, 22, rue des Galèchesj à Chatou (Seine-et-Oise). 518 HORTICULTURE. 78« Concours. — Le plus beau lot de Bégonia tubéreux, de semis, à fleurs doubles. Médaille d'argent. M. Couturier, déjà nommé. 80*= Concours. — Le plus beau lot de cinquante Coleus. Médaille d'argent. MM. Billard et Barré, 20, rue de Chatenay, à Fontenay-aux-Roses (Seine). 81^ Concours. — Le plus beau lot de cent Galcéolaires her- bacées. Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^ déjà nommés. 82^ Concours. — Le plus beau iot de cinquante Galcéolaires her- bacées. Grande médaille d'argent. M. Tabar, déjà nommé. 83® Concours. — Le plus beau lot de Calceolaria rugosa hybrides ne dépassant pas cinquante sujets. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'% déjà nommés. 85^ Concours. — Le pins beau lot de cinquante Cinéraires doubles ne dépassant pas cinquante sujets. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G-e, déjà nommés. 87« Concours. — La plus belle collection de cent Pelargonium à grandes fleurs simples, doubles ou de fantaisie. Médaille d'or. M. Boutreux, 89, rue de Paris, à Montreuil-sous- Bois (Seine). 90*= Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium zonale et inquinans à fleurs simples. Médaille d'or. MM. Poirier et fds, 4, rue de la Bunne-Aventure, à Versailles (Seine-et-Oise. Grande médaille de vermeil. M. Nonin, déjà nummé. 92» Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium zonale et inquinans à fleurs doubles. Grande médaille d'argent. MM. Poirier et fils, déjà nommés. 95° Concours. — Le plus beau lot des meilleurs Pelargonium pour massifs. Grande médaille de vermeil. MM. Poirier et fils, déjà nommés. 100^ Concours. — La plus belle collection de Verveines fleuries. Médaille de vermeil. M. Boutreux, déjà nouuné. HORTICULTURE. 519 105*^ Concours. — Le plus beau lot de Petwiia pour massifs. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^, déjà nommés. Grande médaille d'argent. MM. Dupanloup et G'", 14, quai de la Mégisserie, Paris. Médaille d'argent, prix fondé par M. et M"^« Ghauvlère. M. Tabar, déjà nommé. lOS*^ Concours. — La plus belle collection de trente Amaryllidées. Grande médaille d'argent. M. Hézard, déjà nommé. 112^ Concours. — La plus belle collection de soixante Azalées de l'Inde. Médaille d'or. M. Boyer, horticulteur, à Gambais-lès-Houdan (Seine-et-Oise). Coûcours imprévu. — Médaille dor. M. Urbain, 42, rue de Sèvres, à Glamart (Seine), pour Bégonia x discolor-Rex de pleine terre. § 2. PLANTES DE PLEINE TERRE F. — PLANTES NOUVELLES 124*^ Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant et non encore dans le commerce. Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé, pour Azalées de semis. Médaille d'or. M. Moser, déyi nommé, pour Rhododendrons de semis. Médaille d'argent. MM. Groax et filSj déjà nommés, pour Rhodo- dendrons de semis. Des remerciements sont adressés à M. Delimoges, 66, rue Barbés, au Petit-lvry (Seine), pour Iris germanica de semis. G. — BELLE CULTURE 126^ Concours. — Quatre plantes fleuries les plus remarquables par leur forme et leur développement. Grande médaille de vermeil. M. Moser, déjà nommé. H. — CULTURE SPÉCIALE 13Û« Concours. — La plus belle collection de plantes marchaudès fleuries. Grande médaille do vermeil. MM. Cruux et fils, déjà nommés. 3*20 HORTICULTURE. 133* Concours. — Le plus beau lot à'Hydrangea paniculata ne dé- passant pas vingt plantes. Médaille d'or. M. Pailiet. vallée de Ghàlenay, par Sceaux (Seine). I. — PLANTES EN COLLECTIONS 435^ Concours. --- La plus belle collection de cinquante Coni- fères. Médaille de vermeil. M. Defresne ^Honoré) fils, pépiniériste, à Vitry-sur-Seine (Seine). 136^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Coni- fères. Médaille d'or. MM. Groux et fils, déjà nommés. Médaille d'or. M. Defresne (Honoré) fils, déjà nommé. 137® Concours. — La plus belle collection de douze Conifères à feuillage panaché. Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de rAgriculture. M. Defresne (Honoré) fils, déjà nommé. 139® Concours. — La plus belle collection de cinquante arbres ou arbustes, à feuillage persistant, vert ou panaché. Médaille d'or. MM. Croux et fils, déjà nommés. Médaille de vermeil. M. Pailiet, déjà nommé. 141e Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq arbres ou ar- bustes à feuillage décoratif, non persistant. Grande médaille d'argent. M. Pailiet, déjà nommé. 1Â7° Concours. — La plus belle collection de cinquante Rhododen- drons. Médaille dor. MM. Groux et fils, déjà nommés. 148"^ Concours . — La plus belle collection de vingt-cinq Rhodo- dendrons. Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé. 149« Concours. — La plus belle collection d'Azalœ pontica et mollis fleuris, ne dépassant pas cinquante variétés. Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé. ISO-^ Concours. — Le plus beau lot de Kalmia fleuris, formé de quinze plantes. Médaille d'argent. MM. Croux et fils, déjà nommés. 155^ Concours. — La plus belle collection de Clématites fleuries, groupées par sections. Médaille d'or. M. Christen,.6, rue Saint-Jules, a Versailles (Seine-- et-Oise). Médaille d'or. M. Boucher, 64, avenue d'Italie, Paris, HORTICULTURE. o2i 158^ Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Ro- siers haute tige, en fleurs. Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille d'or. MM. Jupeau et gendre, 133, route de Fontaine- bleau, à Gentilly-Bicêtre (Seine). Grande médaille de vermeil. M. Rothberg, 4, rue Saint-Denis, a Gennevilliers (Seine). Grande médaille d'argent. M. Boucher, déjà nommé. ISD'^ Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Ro- siers haute tige, en fleurs. Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommé. Grande médaille de vermeil. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés. Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé. 180^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers- thé, haute tige, en fleurs. Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille d'or. M. Rothberg, déjà nommé. Grande médaille de vermeil. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés. 161^ Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Ro- siers basse tige, greffées ou francs de pied, en fleurs. Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille de vermeil. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés. 162'' Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Ro- siers basse tige, grefl'és ou francs de pied, en fleurs. Médaille d'or, donnée par M"*' veuve et M'i^ Hardy. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés. Grande médaille de vermeil. M. Boucher, déjà nommé. Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé. 163^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers thé basse tige, en fleurs. Grande médaille de vermeil, MM. Jupeau et gendre, déjà nommés* Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé* 164^ Concours* — La plus belle collection de cinquante Rosiers grimpants* Grande médaille de vermeil, prix fondé par M. Destouches M. Christen, déjà nommé. Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé. Grande médaille d'argent. M. Boucher, déjà nommé. 166^ Concours. — Le plus beau lot de Rosiers variés ne dépassant pas cent sujets. Grande médaille de vermeil MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Grande médaille d'argent. M. Boucher, déjà nommé. Médaille d'argent. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés. Médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé. 34 522 HORTICULTURE. Concours imprévu. — Médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, déjà nommés, pour Rosiers Volyanlha. 168^ Concours. — La plus belle collection de vingt Pivoines ligneuses. Médaille d'or. M. Paillet, déjà nommé. Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Concours imprévu. — Médaille d'argent. M. Defresne (Honoré) fils, déjà nommé, pour Conifères à feuilles glauques. 170- Concours. — La plus belle collection de Cannas ne dépassant pas soixante-quinze plantes. Grande médaille de vermeil. MM.Dupanloup et CJ^, déjà nommés. Grande médaille d'argent. MM. Billard et Barré, déjà nommés. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G'*^, déjà nommés. Concours imprévu. — Médaille d'argent. MM. Dupanloup et C'-^, déjà nommés, pour Canna. 176^ Concours. — La plus belle collection d'Ins germanica et variétés. Médaille d'argent. M. Delimoges, 66, rue Barbés, au Petit-lvry (Seine). 179^ Concours. — La plus belle collection de cinquante CEillels. Médaille d'argent. M. Nonin, déjà nommé. 181*^ Concours. — Le plus beau lot d'OEillets ne dépassant pas cent plantes. Grande médaille de vermeil. M. Régnier, déjà nommé. 183*^ Concours. — Le plus beau lot de Giroflées Quarantaines. Grande médaille d'argent. MM. Cayeux et Le Clerc, 8, quai de la Mégisserie, Paris. 184'' Concours. — La plus belle collection de Giroflées {Cheiranthiis Cheir-i), deux exemplaires pour chaque variété. Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C^e, déjà nommés. Concours imprévu. — Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«", déjà nommés, pour Primevères, Ancolies, Mimulus et Pavots. 189° Concours. — Le plus beau lot de Reseda (cinquante pots). Médaille d'argent, donnée par M^'^ Breton. MM. Machet aîné et Josem, à Châlons-sur-Marne (Marne). 191*^ Concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent cinquante, plantes variées. - -Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'e, déjà nommés. ■ Grande médaille d'argent. MM. Cayeux et Le Clerc, déjà nommés. HORTICULTURE. 5^23 195® Concours. — La plus belle collection de plantes annuelles el bisannuelles fleuries. Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et C'^, déjà nommé. 196^ Concours. — La plus belle disposition d'un massif ou d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces. Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et G'c, déjà nominr. Médaille d'argent. MM. Yvoq et fils, 44, route de Châtillon, m Malakoff (Seine). 199»^ Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées de pleine terre, deux exemplaires pour chaque variété. • Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de rAgriculturo. M. Dugourd, 16, rue Auguste-Barbier, à Fontainebleau ^Seine- et-Marne). 201^ Concours. — Le plus beau lot de Muguets, ne dépassant pn> cent plantes. Médaille de bronze. M. Fortin, jardinier, à Antony (Seine'. 202« Concours. — Le plus beau lot de Capucines, Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et Cïc, déjà nommés- Concours imprévu. — Médaille d'argent. M. Welker. rue Saint-Pierre, à la Celle-Suint-Cioud (Seine-et-Oise), pour Vhlox divaricala. FLEURS COUPEES 211'^ Concours. — La plus belle coflection de cinquante Pivoine<î. Médaille de vermeil. M. Dessert, horticulteur, à Chenonceaux Indre-et-Loire). Grande médaille d'argent. M. Paillet, déjà nommé, 212^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Iris. Médaille d'argent. M. Delimuges, déjà nommé. 214" Concours. — La plus belle collection de plantes bulbeuses diverses. Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«, déjà nommés. Grande médaille de vermeil. M. Thiéoaut aîué, 30, place de la Madeleine, Paris. Médaille de vermeil. M. Dingeon, 17, rue Tronchet, Paris. 215" Concours. — La plus belle collection de plantes herbacées diverses. . . Médaille de bronze. M. Dugoiu'd. déià nommé. hurticl'lturl:. L. — BOUQUETS ET GARNITURES D'APPARTEMENT 221<= Concours. — Les plus belles gerbes variées. Grande médaille de vermeil. M^'e Scocard, 222"^ Concours. — Le plus beau lot de bouquets variés, montés ou non. Médaille d'or. M. Gornil. 223"^ Concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et de suspensions d'appartement, bûches rustiques ornées de plantes à leui linge, etc. Médaille de vermeil. M^^ Veuve Antoine Ghantin et enfants, déjà nommés. 227^ Concours. — Le plus beau groupement de fleurs dans des vases ou objets d'art. Médaille d'honneur des Dames patronnesses. M. Pacbe, de la maison Naturelle et Qi*^, de Cannes, déjà nommé. Médaille d'argent. M. Lelièvre, 83, boulevard Richard-Lenoir, Paris. § 3. ARBORICULTURE ET FRUITS ^29^ Concours, — Le plus beau lot d'arbres et arbustes fruitiers, en pots, portant leurs fruits à maturité. Médaille de vermeil. M. Grémont, 17, rue des Noyers, à Sarcelles Seine-et-Oise). Médaille d'argent. M. Millet fils, horticulteur, à Bourg-la-Reine (Seine). 232'= Concours. — La plus belle collection de fruits mûrs forcés. xMédaille dor, prix fondé par M. Joubert de l'Hiberderie. M. Parent, ■2, rue du Yieux-Chemin-de-Paris, à Rueil (Seine-et-Oise). 233'' Concours. — Le plus beau lot de fruits comestibles conservés frais, ù l'exception de Raisins. Médaille d'argent. M. Chorier, 17, rue du Helder, Pari?. 236^ Concours. — La plus belle collection d'arbres fruitiers élevés en pois, de force à fructifier. Médaille d'or. M. Bruneau, horticulteur-pépiniériste. HORTICULTURE. §4. CULTURE MARAICHERE 239^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obtenues de semis par l'Exposant, non encore dans le commerce. MédHille d'argent, donnée par M. Ilébrard (Laurent;. M. Millet fils, déjà nommé. Les Haricots et les Pois de M. Lecœur sont renvoyés au Comité. 241^ Concours. — Le plus beau lot d'ensemble de Légumes et Sa- lades forcés et de saison. Dix exemplaires au plus pour chaque variété. Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrienx et C'o, déjà nommés. Médaille d'or. Société des Jardiniers-Horticulteurs du département de la Seine, déjà nommée. Médaille de vermeil. M, Lambert, chef jardinier à l'hospice de Bicétre iSeine). Médaille d'argent. M. Legrand, 2, rue Reuon, à Vincennes Seine). 242^ Concours. — La plus belle collection de Salades. Dix exem- plaires au plus pour chaque variété. Grande médaille de vermeil. MM. Yilmorin-Andrieux et C'«, déjà nommé. Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agricul- ture. M. Lambert, déjà nommé. 244^ Concours. — Le plus beau lot de Melons variés autres que les Cantaloups. Médaille d'argent. M. Grémont, déjà nommé. 245^ Concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges. Médaille d'or. M. Chevalier, 12, rue de Traverse, à Argenteuil (Seine-et-Oise). Médaille d'or. Société d'horticulture et de viticulture d' Argenteuil. 246« Concours. — La plus belle collection de Pommes de terre à châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents. Grande médaille d'argent. MM. Yilmorin-Andrieux et G'^^, déjà nommés, 247* Concours. — Le plus beau lot de Pois forcés, ne dépassant pas trois pots pour chaque variété. Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^, déjà nommés. 248^ Concours. — Le plus beau lot de Haricots forcés, ne dépas- sant pas trois pots pour chaque variété. Grande médaille d'argent. MM, Vilmorin-Andrieux et C'^, déjà nommés. 526 HORTICULTURE. 254° Concours. — La plus belle collection de Fraisiers en pots, nvec fruits à maturité, ne dépassant pas trois pots pour chaque variété. Médaille d'or. M. Millet fils, déjà nommé. 255® Concours. — Les plus belles corbeilles de Fraises, en variétés distinctes. Médaille d'argent. M. Millet lils, déjà nommé. 256« Concours. — Le plus beau lot d'Ananas, à l'état de maturité (six plantes au moins). Grande médaille de vermeil. M. Crémont, déjà nommé. § 5. INSTRUCTION HORTICOLE 260^ Concours. — Herbiers. Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agricul- ture. Ecole communale de Ferriéres-en-Brie : M. Deshayes, instituteur, à Ferrières-eu-Brie (Seine-et-Marne). Médaille de bronze. M. Delmas, 18, rue de la Harpe, Paris. 261'' Concours. — Collection d'Histoire naturelle pouvant servir à l'enseignement horticole. Grande médaille de vermeil. M. Decaux, 8, rue du Marché, à Neuilly-sur-Seine (Seine). Médaille"^d'arirent. M. Dubois, jardinier au château de la Versine, par Greil (Oise). 262° Concours. — Collection de plantes ou dessins pouvant servir à l'enseignement horticole. Médaille de vermeil. MM. Plauszewski, 7, avenue Niel, Paris. Médaille d'argent. M. Duquenne, allée de Longchamps, au Per- reux (Seine). Médaille de bronze. M. Deliège, instituteur, à Betheny, par Reims (Marne,;. Concours imprévu. —Médaille de vermeil. M. Costantin, 57, rue Claude- Bernard, Paris, pour culture pure du blanc de champignon. Des remerciements sont adressés à : M. Bourguignon, pour le journal La Revue Horticole; — M. Ctiauré, pour le journal Le Moniteur d'Horti- culture; — M. Martinet, pour les journaux Le Jardin et Le PetitJardin Illustré. HORTICULTURE. 527 6. ARCHITECTURE DES JARDINS 265^ Concours. — Plans et maquettes de parcs et jardins, exé- cutés par l'auteur pendant les cinq dernières années. Ce concours comprend : 1° le plan de Tétat des lieux avec les cotes de nivellement; 2° le plan-étude avec profils; 3** le plan après l'exécution; 4*^ une note descriptive de l'œuvre traitée ; 5° la liste des plantations. Objet d'art, offert par le Comité de l'art des jardins : M. Touret, 10, rue de Longchamps, Paris. Grande médaille de vermeil. M. Redon, déjà nommé. 267^ Concours. — Projets dépares et jardins en cours d'exécution. Ce concours comprend : 1° le plan de l'état des lieux avec les cotes de nivellement; 2° le projet avec profils; 3° une note des- criptive du projet; 4° un état des plantations. Grande médaille d'argent, M. Paillet, déjà nommé. 269^ Concours. — Projets-études sur sujets divers non exécutés. 1° Un état des lieux avec cotes de nivellement (parcs et jardins); 2*» un projet-étude avec profils ou coupes; 3° le rendu; 4° une note descriptive du projet; 5° un état des plantations. Médaille de bronze.M. Masson,à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne). 270^ Concours. — Constructions rustiques en bois ouvré, kios- ques, ponts, etc. Médaille d'or. M. Plançon, 27, rue de l'Aigle, à Garennes-Colombes (Seine). Rappel de médaille d'or. M. Dubois, déjà nommé. Grande médaille de vermeil. M. Philippon, à Robinson, par Sceaux (Seine). Grande médaille de vermeil. M. Dorléans, 13, rue du Landy, à Clichy (Seine). Grande médaille d'argent. M. Siry, rue du Château, à Garenne- Colombes (Seine). Médaille d'argent. M. Lozet, 97, avenue d'Orléans, Paris. Médaille de bronze. M. Sertet. Médaille de bronze. M. Cachon, 36, boulevard de la République, à Garennes-Colombes (Seine). Médaille de bronze. M. Marchai, 21, rue Massare, à Vincennes (Seine). Médaille de bronze. M. Ponchon, 63, avenue Niel, Paris. 271® Concours. — Constructions rustiques en ciment : kiosques, ponts, grottes, rochers, et tout ouvrage en ciment servant à l'orne- mentation des jardins. Grande médaille de vermeil. M. Monnier, 151, avenue de Paris, Plaine Saint-Denis (Seine). 528 HORTICULTURE. Grande médaille d'argent. MM. Gomba/. et Cie. '9. rue Denfert- Rochereau, à Boulogne (Seine"). Grande médaille d'argent. M. Chaumeton, .5 625, boulevard Victor- Hugo, Parc de Neuilly (Seine). Grande médaille d'argent. M. Dubrulle, 19, rue Godefroy, Paris. Grande médaille d'argent. M. Perego, 2, rue des Sablons, Passy- Paris. 272" Concours. — Statues, vases et groupes pour rornementation des jardins. Médaille d'or. MM. Dubos et Gi% 6. rue Coignet, à Saint-Denis (Seine). Rappel ae médaille d'or. Val d'Osne. Médaille d'argent. M. Personne, 10, rue Royale, Paris, Médaille d'argent. M. Chapal, à Tussey, par Vaucoulenrs (Meuse;.. Médaille de bronze. M°ie veuve Millet, 62 et 64, rue de la Roquette, Paris. 273^ Concours. — Jardinières, cache-pots, aquariums, poteries et faïences artistiques. Médaille d'argent. MM. Labaume et Gérôme, 29, rue Lemercier, Paris. Médaille de bronze. M. Decupper (Victor), faïencerie artistique, 18, rue Royale, Paris. CONCOURS SPÉCIAUX DE BOUQUETS ET GERBES Amateurs. Médaille dor. M^^ E. Dolfus. Grande médaille de vermeil. W^^ Lazare. Grande médaille de vermeil. M™'' Villard (Abeille). Grande médaille de vermeil. M™'' la Comtessse de Savigny de Moncorps. Médaille de vermeil. M^e Villard (Jacques). Médaille de vermeil. M^^ Eustis (Célestine). Médaille de vermeil. M"e Roussel (G.), Médaille de vermeil. M^^ Déroulède (André). Granile médaille d'argent. M^e Valentino. Médaille d'argent. M"" Villard (Abeille). Médaille d'argent. M'i® Molinos (G.). Médaille d'argent. M™e la baronne de Bourgoing. Médaille d'argent. M'i^ Molinos (M.). Médaille d'argent. M^e Eustis (Lydia). Médaille d'argent. MH*^ Sichel Dulong (L.). Médaille d'argent. M"« Villard (Th.). Médaille de bronze. M^^ Klingelhœfer (A.) Médaille de bronze. Mi'e ViHemer. Mention honorable., M'i^ Lairaud (M.). Mention honorable. M^e Hébert (M.). Mention honorable. M^i^ Hébert (F.). Mention honorable. M^e Lairaud (A.). Mention honorable. M^^ Lairaud (M.). Mention honorable. M^e Chevalier (H.). Mention honorable. M^^^ Hébert (M.). INDUSTRIES HORTICOLES. 529 Mention honorable. M™" Moiirot (G.). Mention honorable. M^*^ de Soulange (S.). Mention honorable. M™^ Colin. Mention honorable. M™^ Hébert (F.). Mention honorable. M^® Hébert (E.). Concours imprévu. — Médaille d'argent. M. Mathian, pour porte-bou- quets. Fleuristes. Médaille d'or. M. Bérard(J.). Grande médaille de vermeil. M. Vallée (Léon). Grande médaille de vermeil, M. Landras (Louis). Médaille de vermeil. M^^ Hardouin (E.). Médaille de vermeil. M°ie Freling. Médaille d'argent. M. Yardon. Médaille de bronze. M^'^ Zagrodzka. Des remerciements sont adressés à ^L Delavier pour ses Plantes de serre qui ont concouru à l'ornementation de l'Exposition. Des remerciements sont adressés à MM. Chassin et Monnier pour leurs constructions rustiques, qui ont servi à l'ornementation de l'Exposition. INDUSTRIES HORTICOLES Première Section Concours : 274^ au 278^. MM. Blanquier, Président. DuviLLARD, Secrétaire. Chemin. CocHa. M. DoRMOis, Conducteur du Jury. Hors concours. Membres du Jury : MM. Blanquier, Durand Vaillant, Cochu. ' Hors concours. Déjà Lauréats d'un grand prix d'honneur : P. Lebœuf et Guion. MM. Martre et ses fils, lo, rue du Jura, Paris. Pour chauffage à basse pression, bonne construction, nouveaux tuyaux en cuivre et chaudières forgées en acier. Médaille d'honneur. 530 INDUSTRIES HORTICOLES. M. Carpentier, 16, rue Turbigo, Paris. Ensemble de son exposition. Rappel de médaille d'or. M. Ferry, 67, rue de Pontoise, à TIsle-Adam (Seine-et-Oise). En- semble de son exposition. Médaille d'or. MU. Perrier fils, 164, rue Michel-Bizot, Paris. Nouvelle chaudière verticale à éléments multiples. Médaille d'or. MM. Perrier fils, déjà nommés. Pour serre de culture. Grande mé- daille de vermeil. MM. Ozanne et fils, M, rue Marqfoy, Paris. Ensemble de son expo- sition. Grande médaille de vermeil. M. Ricada, 28, rue du Vieux-Versailles, à Versailles (Seine-et-Oise). Ensemble de son exposition. Grande médaille de vermeil. M. Brochard fils, 40, boulevard Richard-Lenoir, Paris. Ensemble de son exposition. Médaille de vermeil. M. Moutier, 13, rue des Coches, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et- Oise). Serre en fer à double vitrage. Médaille de vermeil. Société des Verreries de Dorigny (Nord). M. Miennot, 146, rue La- fayette, Paris. Serre en verre par dalles. Grande médaille d'ar- gent. M. Marchai, déjà nommé. Claies et paillassons. Grande médaille d'argent. M. Philippon, déjà nommé. Ensemble de son exposition. Grande mé- daille d'argent. M. Maillard, place de l'Eglise, à Choisy-le-Hoi (Seine-et-Oise). En- semble de son exposition. Médaille d'argent. M. Leduc, constructeur, à Andilly, par Montmorency (Seine-et-Oise). Serre d'amateur. Médaille d'argent. MM. Sève et C^^ 10, 12, 14, rue Hudri, à Courbevoie (Seine). Claies et paillassons. Médaille d'argent. M. Mathian, 25, rue Damesme, Paris. Ensemble. Chauffage et serre. Médaille d'argent. M. Boutard, 280, rue de Paris, à Montreuil (Seine). Châssis de couche. Médaille d'argent. M. Zehren frères, 144, boulevard de la Villette, Paris. Vanne nou- velle. Médaille d'argent. M. Meslier, 137, Grande-Rue de Paris, à Sarcelles (Seine-et-Oise). Chaudière en fonte. Médaille d'argent. M. Dedieu, 7, ruelle Gandon, Paris. Chaudière verticale. Médaille d'argent. MM. Odam et Hallay, 131, rue d'Avron, Paris. Chaudière en cuivre tubulaire. Médaille d'argent. M. Alexandre, à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise). Paillassons. Mé- daille d'argent. MM. Saint frères, 4, rue du Pont-Neuf, Paris. Toile pour ombrage instantané. Médaille d'argent. M. Siry, déjà nommé. Claies et paillassons. Médaille d'argent. M. Dorléans, déjà nommé. Claies et paillassons. Médaille d'argent. M. Girardot, 36, rue Picpus, Paris. Serre de culture. Médaille de bronze. INDUSTRIES HORTICOLES. 531 M. Bernard, 7, rue Sablonville, à Neuilly (Seine). Serre d'amateur. Médaille de bronze. M. Moine, 24, rue Emile-Lepeu, Paris. Vannes. Médaille de bronze. Deuxième Section. Concours : 279^ au 281^ MM. Hanoteau, Président. Pradines (Léon), Secrétaire. Durand-Vaillant. M. Lebœuf, Conducteur du Jury. M. Brochard (E.) (ils, déjà nommé. Châssis, serres à vij?Res, appa- reils d'arrosage, raidisseurs, pour ensemble de son Exposition. Médaille de vermeil. M. Lotte, 181, rue de Charenton, Paris. Echelles à coulisse, sysième de sûreté. Médaille de vermeil. M. Vidal-Beaume, 66, avenue de la Reine, à Boulogne (Seine). Pompes, manège, et jets tournants pour pelouses. Médaille de ver- meil. MM. Allez frères, 1, rue Saint-Martin, Paris. Ensemble de leur expo- sition. Grande médaille d'argent. M. Aubry, 131, rue Vieille-du-Temple, Paris. Coutellerie horticole. Ensemble de son exposition. Grande médaille d'argent. M. Broquet, 121, rue Obeikampf, Paris. Pompes, manèges. Grande médaille d'argent. M. Eon, 13, rue des Boulangers, Paris. Instruments de précision. Grande médaille d'argent. M. Lerch, 61, boulevard Richard-Letioir, Paris. Echelles à coulisse, système de sûreté. Grande médaille d'argent. MM. Taufflieb et Ghaussard, 12, quai de la Mégisserie, Paris. En- semble de leur exposition. Grande médaille d'argent. M. Beaume fils, 53, lue de Ghàteaudun, Paris. Tondeuses et pulvé- risateurs. Médaille d'argent. M™*' Cafîenne, 38, quai des Célestins, Paris. Etiquettes aluminium et zinc. Médaille d'argent. M. Debray fils, 27, rue Folie-Méricourt, Paris. Pompes. Médaille M. Dufour, 48, faubourg Saint-Denis, Paris. Vaporisateurs. Médaille d'argent. M. Gennari, 31, passage Gardinet, Paris. Etiauettes. Médaille d'ar- gent. M. Hirt (Albert), 56, boulevard Magenta, Paris. Pompes. Médaille d'argent. M. Jollivet, à Saint-Prix (Seine-et-Oise). Porte-fruits perfectionnés. Médaille d'argent. M. Lavaud, 14, rue Fontaine, Paris. Porte-pots, gradins articulés et échelles. Médaille d'argent. 532 INDUSTRIES HORTICOLES. M. Maurice, k Chàteau-du-Loir (Sarthe). Ratissoires et bacs. Médaille d'argent. M. Méténier, 15, rue Tronchet, Paris. Corbeilles à fleurs. Médaille d'argent. M. Nègre, 21, avenue du Maine, Paris. Pompes. Médaille d'argent. M. Quéroy et Allouard, 72, rue du Chemin-Vert, Paris. Tuyaux métalliques. Médaille d'argent. M. Ricada, déjà nommé. Vaporisateurs. Médaille d'argent. M. Renaud, 43, boulevard de Strasbourg, Paris. Escaliers articulés. Médaille d'argent. M. Bay, 10, cour des Petites-Écuiies, Paris. Echenilloirs, cueille- fleurs. Médaille de bronze. M. Bourceret, 67, rue du Théâtre, Paris. Echelles. Médaille de bronze. M. Buzelin, 81, rue de Paris, aux Lilas (Seine). Pompes. Médaille de bronze. M. Eylé, 54, galerie des Prônes, Palais-Royal, Paris. Pompes et appareils d'arrosage. Médaille de bronze. M. Floucaud, 65, rue de Bagnolet, Paris. Appareils d'arrosage. Mé- daille de bronze. M. Hirt aîné, 11, faubourg Saint-Honoré, Paris. Pompes. Médaille de bronze. MM. Maurel et fils, 148, rue de Rivoli, Paris. Appareils d'arrosage. Médaille de bronze. M. Motte, 23, rue Vicq-d'Azir, Paris. Raccords pour tuyauterie. Médaille de bronze. M. Pescheux, 44, rue de Lévis, Paris. Porte-fruits et outillage pour l'horliculture. Médaille de bronze. M. Renaut, 14, rue de Constantine, à Lyon (Rhône). Coutellerie hor- ticole. Médaille de bronze. M. Sabot, 52, rue Pergolèse,^Paris. Echelles. Médaille de bronze. M. Tissot et C'^, 31, rue des Bourdonnais, Paris. Seringues et arro- soirs. Médaille de bronze. Troisième Section. Concours : 282 à 285. MM. Appert, Président. Reinié, Secrétaire. Anfroy. M. HÉMAR (J.-H.), Conducteur du Jury. M. Dreux, constructeur, à Presles (Seine-et-Oise). Ponts, kiosque et grille. Médaille d'honneur : Prix Joubert de l'Hyberderie. M. Sohier, 121, rue Lafayette, Paris. Grille. Rappel de médaille d'or. M. Anfroy fils, à Andilly, par Montmorency (Seine-et-Oise). Paniers à Orchidées. Grande médaille de vermeil. INDUSTHIES nOHTICOLES 533 M. Maiisiol), 19, rue de Versailles, à Bougival (Seine-et-Oise). Bars et meubles de jardin. Grande médaille de vermeil. Val d'Osne. M. Hanoteau, 58, boulevard Voltaire, Paris. Meubles de jardins et ensemble de son exposition. Grande médaille de ver- meil. M. Méry, à Noiiilles (Oise). Bacs. Grande médaille de vermeil. M. Chapal, déjà nommé. Bacs et grilles. Grande médaille de ver- meil. M. Wiriot, 29, boulevard Saint-Jacques, Paris. Poteries usuelles. Grande médaille d'argent. MM. Thioloa et Mariette, 10, quai du Louvre, Paris. Kiosque, sièges et grillages. Grande médaille d'argent. M. Radot, à Essonnes (Seine-ot-Oise). Poteries usuelles. Médaille d'argent. M. Willernain, l, rue Scbomer, Paris. Bancs. Kiosque. Médaille d'ar- gent. M. Rousset, à Saint-Victor (Loire). Clôtures et kiosque. Médaille d'argent. M. Grelie, 63, boulevard de Belleville, Paris. Tente-abri. Médaille d'argent. M. Lavaud, déjà nommé. Meubles de jardins et grilles. Médaille d'argent. M. Billot, 10, rue Primatrice, Pari,s. Pots à fleurs. Médaille d'argent. M. Peschard, 8 et 10, quai de la Mégisserie, Paris. Ensemble de son exposition. Médaille d'argent. M, Lelarge, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise). Caisses à fleurs. Médaille d'argent. M. Maurice (A.), déjà nommé. Bacs et caisses. Médaille d'argent. M^'^ Loyre, 9, rue du Ranelagh, Paris. Bacs. Médaille d'argent. MM. Ghéron et fils, à Liancourt (Oise). Poteries usuelles. Médaille d'argent. M. Durand, 16, cité des Fleurs, Paris. Colliers d'arbres. Médaille de bronze. M. Bourceret, déjà nommé. Caisses et bacs. Médaille de bronze. M. Toutain, 1, passage d'Austerlitz, Paris. Tuteurs. Médaille de bronze. M. Figus (Ulysse), 121, rue de Charonne, Paris. Bacs et caisses. Grande médaille de bronze. M. Laluisant (de), .3, route de la Révolte, à Neuilly (Seine). Bacs. Médaille de bronze. M. Lozet, déjà nommé. Grillage. Médaille de bronze. M. Lavoivre (E.), 71, rue du Bac, Paris. Porcelaines. Médaille de bronze. M. Lapointe. Mention honorable. 534 COMPTE RENDU DE l' EXPOSITION DE 1896, partie florale. 535 . Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture TENUE DU 20 AU 25 MAI DANS LE JaRDIN DES ÏUILERIES (1); [partie florale)^ par M. D. Bois. S'il est impossible de comparer l'Exposilion printanière de 1896 avec l'Exposition internationale de 1895, en ce qui concerne la présentation de plantes nouvelles, on peut dire cependant que notre fête horticole a eu, comme ensemble, un succès consi- dérable. La partie florale comprenait, en distrayant les Orchidées, les Rosiers, Rhododendrons, Azalées et les plantes ligneuses d'or- nement qui font l'objet de comptes rendus spéciaux, une impor- tante catégorie de lots, disposés en corbeilles sur le bord des allées de la tente principale et sur la terrasse des Feuillants. L'ensemble de la grande tente présentait un coup d'oeil vraiment superbe, comme l'on peut s'en faire une idée par la photogravure qui en est donnée page 534. La disposition, tout en étant agréable à l'œil, permettait, en général, le facile examen des plantes, condition essentielle dans une exposition qui, avant tout, doit être un lieu d'étude. L — Plantes de serres. A. Plantes nouvelles. Dans le premier concours, ouvert pour une ou plusieurs plan- tes fleuries ou à feuillage, introduites le plus récemment en Europe, une grande médaille de vermeil a été décernée à M. Joanni Sallier, rue Delaizement, à Neuiliy (Seine). Dans l'im- portant lot de cet horticulteur figuraient des plantes très inté- ressantes, encore peu répandues, comme le Boronia elatior^ Ru- tacée australienne à port de grande Bruyère, aux fleurs en grelot, rose carminé, agréablement parfumées ; le Canna Italia, nou- velle variété dont il a été beaucoup question dans ces derniers (1) Déposé le 11 juin 1896. 53(i COMPTE RENDU DE L'eXPOSITION DeJ1896. temps; le Chirita hnmosa, que le même exposant avait présenté l'année dernière sous le nom de Rottlerahamosa^ et dont il a été publié une bonne figure coloriée, dans le numéro du 16 avril de la Revue Horticole; le Phlox divaricata, aux élégantes et nom- breuses fleurs bleues; le Richardia Elliottiana^ espèce remar- quable qui se distingue du Richardia africana par sa spathe d'un beau jaune et ses feuilles tachetées de blanc comme celles du R. albo maculata; diverses variétés de Streptocarpus kewen- sis ; le SchismatogloUis siamensis^ élégante Aroïdée au feuillage panaché de blanc sur fond vert lustré; V Asparagus Sprengeri^ au feuillage très décoratif rappelant quelque peu celui de VA. falcatus; le Palisota Barteri, Commélynée des plus orne- mentales par ses gros bouquets de fruits de couleur rouge corail d'une très longue durée; le Maranla major ^ plante que M. Sal- lier recommande particulièrement pour l'ornement de nos de- meures. Placée depuis six mois dans un appartement, elle se serait comportée comme un Aspidistra. Les feuilles à long pétiole brunâtre ont le limbe plan, étalé horizontalement, muni de ner- vures latérales un peu saillantes ; le Ficus elastica variegata ; le Senecio leucostachy s ^ espèce introduite de l'Uruguay par M. Ed. André, et dont le feuillage tomenteux bJanchâtre est élé- gamment découpé ; le Stenandrium Lindeni^ Acanthacée à feuilles bordées et veinées de jaune verdâtre sur un fond vert foncé à la face supérieure, pourpres en-dessous; VAbutilon Savitzi, ipeiile plante à feuilles blanc jaunâtre, maculées de vert près du point d'attache du pétiole; le Philodendron crassipede, aux feuilles coriaces, ayant limbe en forme de fer de lance porté par un pétiole très dilaté dans la partie moyenne et canaliculé; un lot de Bégonias à feuillage ornemental, dans lequel nous avons remarqué les variétés Gloire du Vésinet^ Henriette Lusseau, à feuillage blanc satiné; le Bougainvillea glabra Sanderiana cou- vert d'un nombre considérable de fleurs aux bractées brillam* ment colorées. MM. Chantrier frères, horticulteurs à Mortefontaine, par Plailly (Oise), ont obtenu une médaille d'argent, dans ce même concours, pour un bel exemplaire à' Heliconia illustns rubricau- lis^ au feuillage veiné de rose et de rouge vif. PARTIE FLORALE. 537 - Le deuxième concours avait pour objet une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage introduites directement en France. La plus remarquable des présentations de cet ordre était cer- tainement W^chmea (Billbergia) Chantrni exposé par M™^ Y® An- toine Chantin et ses enfants, 32, avenue de Châlillon, Paris, auxquels il a valu une médaille d'or. h'yE. Chantini est une fort belle espèce à feuillage zébré comme celui de VyEchmea fasciata [B. rhodocyanea) mais formant une rosette plus ti-apue. Une médaille d'argent a été décernée à M. Boivin, horticul- teur à Louveciennes,pour un nouveau Bégonia tuberculeux, dit Printanier, désigné sous le nom de Madame Maudrot; les fleurs de cette plante ont une dimension moyenne et sont colorées en jaune saumoné. Dans le troisième concours « Plantes hybrides dont les pa- rents seront indiqués », MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage, à Versailles, ont obtenu une médaille d'or pour un Vriesea de semis : V. Poelmani, issu du V. gloriosa^ croisé par le V. Van Geertii, remarquable par son inflorescence à bractées d'un rouge cramoisi. Le quatrième concours « une ou plusieurs plantes obtenues de semis par l'exposant, et non encore dans le commerce » avait déterminé plusieurs apports remarquables : M. Viard, horti- culteur, à Langres, a obtenu une médaille d'or pour une nou- velle variété de Cinéraire hybride à grande fleur d'un blanc pur; M. Robert Lebaudy, propriétaire à Bougival, s'est vu décer- ner une grande médaille de vermeil pour un Anthurium rubrum gigayiteum, plante issue de l'A. Andreanum, remarquable par ses dimensions et l'ampleur des spalhes, colorées en rouge sang veineux. M. Plet, horticulteur au Plessis-Piquet (Seine), présen- tait des Bégonias tuberculeux multiflores doubles, qui lui ont valu une médaille de vermeil. On distinguait parmi les variétés exposées: Marie Ladent, à fleurs vermillon;/. Bouille, rou^-e cerise; Triomphe des multiflores^ rose; Gloire du Plessis, Ulanc jaunâtre. M. Tabar, horticulteur, 38, rue Grélry, à Montmo- rency, montrait une belle collection de Galcéolaires hybrides de Calceolaria rugosa, présentant des coloris très variés et pour lesquelles une médaille de vermeil lui a été décernée. 35 o38 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. Nous avons encore à citer, dans ce concours : le Pelargo- nium zonal'u var. Mademoiselle Lucie Faure, à fleurs rose ten- dre, pour lequel une grande médaille d'argent a été accordée à M. Rollé;, 163 bis, avenue de Glichy, à Paris; une très intéres- sante série de variétés de Bégonias exposées par MM. Cappe et fils iiorticulteurs, au Vésinet, les unes issues du /J. décora croisé par le B. Louis Cappe, les autres sorties du B. décora hybride par le B. Bex, Maurice Brevet. Dans ce dernier groupe, on remar- quait les variétés : Paul Hariot^ à feuilles vert brunâtre au centre et argentées sur les bords; Ami P'^ge^ Roger Brevet^ James H. Laing, etc. Notons enfin : le Canna Italia, qui a valu une grande médaille d'argent à son présentateur, M. Laine, jardinier à Yiry (Seine-et-Oise); le Croton Warneri, à feuilles panachées de vert et de jaune dans le jeune âge, de vert et de rouge dans les feuilles adultes, variété très ornementale, et pour laquelle une médaille d'argent a été obtenue par les présentateurs : MM. Ghan- trier frères; le Pelargonium zonale, var. Capitaine Hézard, à fleurs rouges, exposé par M. Hézard, horticulteur, 38, rue du Bois, à Fontainebleau, auquel une médaille d'argent a été décernée. Le Jury a adressé des remerciements à MM. Vallerand frères qui présentaient des Bégonias tuberculeux mouchetés de blanc; à MM.Duval et fils pour des Anthurium Scherzerianum Duvali et Manritianuîn; à M. Hézard, pour des Coleiis à feuillage pourpre brun; à M. Lemaire, 26, rue Priant, Paris, pour les Chrysan- thèmes Zowi^ Lemaire et Enfant de Paris; à M. Bleu, 48, ave- nue d'Italie, à Paris, pour Bertolonia. B. — Belle culture. Les trois concours (o% 6^ et 7®) ouverts pour les planter remar- quables par leur développement avaient déterminé quatre ap- ports. Une médaille d'argent a été décernée à MM. Delahaye frères et Dallière, 24, rue d'Entraigues, à Tours, pour un Vriesea Glaziovana^ en fleurs, mesurant près de 4 mètres de hauteur. Un Agave americana panaché, a valu une médaille d'argent à M™" Leroy, 1, rue de la Reine-Henriette, à Colombes (Seine); PARTIE florall:. 539 -enfin MM. Ghantrier frères ont obtenu une uiédaille de vermeil pour un lot comprenant un superbe Cyanophyllum magnifi- ciim; un heaiu. Miconia Hooker'iana, remarquable par ses feuilles ovales, longues de plus de 20 centimètres, bullées, vertes, avec les nervures principales argentées; le Pandanus pacifiais; le Dichorisandra Sieberti, à feuilles d'un vert bronzé portant une bande longitudinale blanc verdâtre de chaque côté de la ner- vure médiane. D. — Plantes de serre en collections. Cette partie du programme comprenait un nombre considé- rable de concours en tète desquels nous devons citer celui ouvert pour la plus belle collection de 25 plantes de serre chaude; ^jme ye Antoluc Ghantiu et ses enfants ont obtenu la plus haute récompense, une médaille d'or. Les mêmes exposants se sont vu attribuer : une médaille de vermeil pour 20 Aroïdées autres que Caladiuin; une médaille d'argent pour une collection de 25 Caladium; une médaille d'argent pour un lot de Fougères arborescentes en forts exemplaires; une médaille d'or pour une collection de 56 Palmiers, comprenant entre autres espèces : les Licuala peltata, Chamicrops stauracantha, Ceroxylon niveum, Areca Baiieri^ Thrinax elegans^ etc., puis un Phœnix indéter- miné, à feuilles glauques et à divisions très espacées sur le rachis. Une grande médaille d'argent a été décernée à M. Ganeau, 61, l'oute des Gardes, à Bellevue (Seine) pour sa collection de plantes de serre chaude. Le 13® concours, ouvert, pour la plus belle collection de plantes de serre tempérée avait déterminé un très bel apport de M. Truffaul, horticulteur, 40, rue des Ghantiers, à Versailles, auquel il a valu une médaille d'or. On remarquait dans ce lot, deux Hydrangea Otaksa portant chacun une cinquantaine d'in- florescences; le Filicium decipiens, Burséracée indienne à feuil- lage élégamment découpé; VHelico7iia aureostriata, \e Phijl- lotœnium Lindeni, le Nephthytis libericaj Aroïdée remarquable par ses fruits d'un beau jaune, se succédant sur la plante pen- 540 COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DE 1896. dant x^resque toute Tannée; le ravissant />ava//ia fidjiensis plu- mosa; et toute une série de Broméliacées en fleurs. MM. Chanlrier frères, de Mortefontaine, exposaient un lot de Nepenihes, pour lequel des remerciements leur ont été adressés (60'' concours). Ces mêmes exposants ont obtenu : Une médaille d'argent pour une intéressante collection de plantes dites carnivores, comprenant une dizaine d'espèces de Sarracenia^ le Cepkalotus folliciilaris, le Dïonsea muscipula ou Attrape-mouche, le Drosera capensis; Une médaille d'or (34'^ concours), pour un superbe lot d'Aroïdées dans lequel on remarquait : VAnthurium, Comtesse de ^Rottermund, à spathe très ample, blanche et à spadice orangé; VA. Goliath, à spathe mesurant plus de 20 centimètres de lon- gueur, de couleur vermillon et carmin foncé; l'A. John Laing, aux grandes spathes carminées; l'A. Andreanum album, VA. Eduardïi, hybride issu de TA. cryslallmum croisé par l'A. signa, tum^ remarquable par son feuillage à limbe très développé, d'un vert foncé, glacé de violacé satiné, avec les nervures plus pâles; le Nephthytis picturata; VAlocasia Martin Cahuzac, à pétioles pourpres zones de rouge sombre et à limbe des feuilles vert foncé, veiné réticulé de blanc argenté ; Dans le 41 ^concours, ouvert pour le plus beau lot ôe Sonerila et Berlolonia, MM. Chantrier frères se sont vu décerner une grande médaille de vermeil, pour une collection comprenant une douzaine d'espèces et variétés remarquables par leur bonne cul- ture et le brillant coloris de leur feuillage. Dans ce même lot se trouvaient deux plantes peu connues : V Aphelandra macedoina, a feuilles vert noirâtre avec la nervure médiane argentée, et le Dichorisandra metallicapicta iiigra, à feuilles vert bronzé, ayant la nervure médiane noirâtre. M. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, a également reçu une grande médaille de vermeil pour le même objet. M.' Bleu pré- sentait deux Bertolonia, obtenus par lui : 7)7""^ Carnot. à feuilles d'un bel ovale, à fond vert olive clair, régulièrement recouvert de nervures rose violacé métallique, entre lesquelles sont semées de grosses ponctuations de même couleur; et /?. Souvenir du PARTIE FLORALE. 541 Comte de Gomer, ayant la même forme de feuille, mais à ner- vures et à ponctuations très richement colorées en rose rougeâtre très vif. A côté de ces plantes se trouvaient les variétés suivantes, éga- lement très jolies, obtenues aussi par M. Bleu, mais plus répan- dues : Marie Thérèse de la Devansaye , Comte de Kerchove, jyme £^ Pynaert, sericea picta, argyroneura^ puis une variété innommée et par conséquent inédite. On remarquait dans ce même lot : les Sonerila La France^ Voie lactée, amœna^ parisiensis (métis des S. picta et punctata, de Madagascar), guttidata; les trois premiers isf^u-; des anciens Sonerila asiatiques [S. Hendersonil marmorata et S. Baronne de Marche), fécondés l'un et l'autre par le S. parisiensis. Ce sont donc trois hybrides véritables. Les feuilles des variétés La France et Voie lactée peuvent atteindre \o centimètres de longueur sur 9 à 10 centimètres de largeur. M. Bleu exposait encore des Bégonia, dont deux sont aussi de véritables hybrides : l'un désigné sous le nom de B. cordata, pour rappeler la forme en cœur de sa feuille, est issu du B. impe- rialis, croisé par le B. stigmosa; l'autre, le B. nigro sparsa, aies mêmes parents; il est remarquable par ses feuilles ornées de larges macules brunes. MM. Chan trier frères, déjà cités, ont encore obtenu : Une médaille d'or (44^ concours) pour une collection de Gro- tons [Codiœum variegatum), présentant les panachures les plus diverses et les plus brillantes; Une médaille de vermeil (47® concours), pour un lot de Dracsena à feuillage coloré comprenant de nombreuses variétés. Les Gloxinia [Sinningia speciosa), pour lesquels le ^o*^ con- cours avait été ouvert, avaient donné lieu à deux apports d'une merveilleuse beauté et qui ont valu une médaille d'or aux deux exposants : MM. Yallerand frères, horticulteurs, 28, avenue Faidherbe, à Bois-Golonibes (Seine), et M. Robert Lebaudy, pro- priétaire à Bougival. On remarquait dans le lot de MM. Vallerand frères, toute une série de variétés inédites, désignées seulement par des numéros 542 COMPTE RENDU DE L'ëXPOSITIÛN DE 1896. d'ordre, parmilesquelles nous avons noté: n" 739, fleur violette à Jarge gorge blanche, réticulée de pourpre; 641, gorge blan- che, réticulée de rouge et à divisions violet foncé, bordées de violet pâle; 743, gorge blanche,. réticulée de rouge et divisions violet foncé. Les anciennes variétés comme virginalis^ blanc pur ; Pluton, rouge feu; Virgile, rose pur, uniforme; Roi des rouges; Dante; Dalila; SéducAeur: etc., formaient une immense cor- beille qui excitait, comme toujours, l'admiration des visiteurs de Texposition. MM. Yallerand frères ont obtenu, dans le 23^ concours, une grande médaille de vermeil pour un lot de Strepiocarpus variés, et Gesnériacées autres que Gloxinia. M. Robert Lebaudy rece- vait une médaille de vermeil pour le môme objet. Le lot de ce dernier exposant renfermait un groupe du ravissant Sainlpaulia ionantha. Un lot de Broméliacées en fleurs, à juste titre très remarqué, était exposé par M3L Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Er- mitage, à Versailles, auxquels une médaille d'or a été décernée (30^ concours). On pouvait noter parmi les espèces intéressantes qui composaient ce lot : le Tillandsia ( Vriesea) longibracleata ; VEncholirion roseu?n, les Vriesea Andreana^ Leopoldiana, Hen- rici^ Rex, Leodiensis, elegans, splendens major, Witteana, Kramero-fulglda, etc. ; les Nidularium Meyendorfii et striatum; les Caraguata Zahni, cardïnalis et lingulata splendens, etc. Les Bégonia rhizomateux, à feuillage ornemental, sont tou- jours du nombre des plantes les plus précieuses pour orner les serres et les appartements; il était juste qu'un concours leur fut réservé (31^ concours). Deux exposants ont présenté des lots récompensés chacun par une grande médaille d'argent. Le pre- mier lot, exposé par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vési- net, comprenait les B. rajah, Louis Cappe, Gloire du Vési- net, etc., un grand nombre d'autres plantes de choix. Le second, présenté par M. Chantin (Auguste), horticulteur, 83^ rue de l'Amiral-Mouchez, Paris, était constitué par des variétés de pre- mier ordre, dans un parfait état de végétation. VAnthwnum Scherzerianum et ses variétés faisait l'objet des W et 37' concours. Dans le 36'' concours, MM. Duval et fils, de PARTIE FLORALE. 543 Versailles, ont obtenu une médaille d'or pour une importante collection, dans laquelle nous avons noté les variétés Baron de llotkschild^ liex^ Rex rubrorum, album perfectum, Imperator, triumphans, iXiobe, Staridard^ perfectiim, Professeur Witimack, formas um, etc. Un lot présenté dans le 37® concours a valu une médaille de vermeil aux mêmes présentateurs qui exposaient comme consti- tuant la plus belle collection de 10 variétés : les A . Rothschildia- num, niveum, Mariœ, rubro punctatiim, rosewn, parisiense, ele- ganSj etc. xM. Perretle, jardinier chez M™*" la baronne de Bussière, à Bel- levue (Seine-et-Oise) avait un lot de Caladium d'une rare beauté et pour lequel une médaille d'or (38^ concours) lui a été accor- dée. M. Robert Lebaudy, de Bougival, présentateur d'une col- lection de 40 variétés (39' concours), a obtenu une médaille de vermeil. Les Cactées fleuries ont maintenant leur place marquée dans nos expositions printanières. Cette année, M. Simon, horticul- teur, rue des Epinettes, 42 à Saint-Ouen (Seine), présentait dans le concours, ouvert pour ces plantes, une collection de Plnjllo- caclus d'une si grande beauté que le jury lui a décerné une médaille d'or. Le lot comprenait des variétés déjà connues et quelques-unes d'obtention nouvelle comme : Lucien Gros, à fleurs très grandes, rouges, avec la base des pétales violacée; M. Chevrier^ à très grande fleur rose de Chine; roseus splendi- dus, rose carné; Explorateur Dybowski, à fleurs rouges exté- rieurement et à face intérieure lilas; M. Hanichabalet vermillon clair avec les bords des pétales teintés de rouge ; Etoile de Saint- Ouen, rouge vermillon éclatant; Président Eélix Fauve, à pétales vermillon avec le centre rouge et les bords lilas. Un énorme pied de la xdinéié Incomparable portait une trentaine de fleurs. Les' Bégonia tuberculeux faisaient l'objet des concours 74, 75 et 78. Une médaille d'or a été décernée à MM. Vallerand frères, horticulteurs à Bois-Colombes pour leur lot de variétés à fleurs simples, obtenues de semis, remarquables par leurs fleurs de dimensions vraiment extraordinaire?, présentant des coloris très 544 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. francs et très variés : blanc, rose, rouge, rouge noirâtre, sau- moné, jaune. M. Plet, du Plessis-Piquet, a obtenu une médaille d'argent pour une collection de variétés à fleurs simples; M. Couturier, horticulteur, 22, rue des Calèches à Chatou (Seine-et-Oise), une grande médaille d'argent pour des variétés à fleurs simples obtenues de semis, et une médaille d'argent pour des variétés à fleurs doubles également obtenues de semis. Les Culeus n'étaient représentés que par un seul lot, qui a valu une médaille d'argent à ses exposants : MM. Billard et Barré, horticulteurs, 20, rue de Châtenay, à Fontenay-aux-Roses (Seine). Les Calcéolaires herbacées se répartissaient dans les concours 81 et 82. La singulière conformation de leurs fleurs, la richesse et la diversité de leurs coloris leur assurent toujours un grand succès dans nos expositions. MM. Vilmorin-Andrieux et C'« ont obtenu une grande médaille de vermeil pour une collection de 100 plantes, et M. Tabar, 38, rue Grétry à Montmorency, une grande médaille d'argent pour leur lot de 50 plantes. Les Calcéolaires rugueuses hybrides montrent chaque année un certain degré d'avancement dans la voie du perfectionne- ment; nous avons cité, dans la partie de ce compte rendu relative aux plantes nouvelles, un lot intéressant de M. Tabar; nous avons à en noter un autre qui a valu une médaille d'argent à ses présentateurs : MM. Vilmorin et G*^. Les Cinéraires hybrides à fleurs doubles étaient représentées par un lot de 50 plantes pour lequel les exposants, MM. Vil- morin et C'®, ont obtenu une médaille de vermeil. Une collection de 100 Pelargonium à grandes fleurs, simples, doubles ou de fantaisie, faisait l'admiration des visiteurs. Elle était exposée par M. Boutreux, horticulteur, 89, rue de Paris, à Montreuil-sous-Bois (Seine), auquel une médaille d'or a été décernée. Ce lot constitué par des plantes de choix comprenait entre autres variétés : Victor Boutreux^ à grandes fleurs violettes; Captain Reick, à très grandes fleurs rouge éclatant, maculées de foncé et à pétales bordés de blanc; cucuUatum, petite fleur double au coloris bizarre, violet clair veiné de noir; J.-B. Say, lilas, à centre blanc; Richard Cœur de Lion, violet maculé de PARITE FLORALE. 5-45 noir; Beauté des Darnes^ superbe fleur d'un rose franc; Triomphe de Davis, rouge; Mademoiselle Bert/ie Delaire, belle variété aux grandes fleurs blanc pur maculées de carmin ; Monsieur Clouei., rouge saline; Mademoiselle Réjane^ aux fleurs d'un blanc pur; Sénateur Krantz\ Madame la baronne Edmond de Rothschild, Galathée, etc. Les Pelargonium zonale et inquinans donnaient lieu à trois concours : 90, 92 et 95®. M. Poirier, horticulteur, 12, rue de la Bonne-Aventure, à Versailles, a obtenu une médaille d'or pour une collection de 60 variétés à fleurs simples, une médaille de vermeil pour un lot comprenant les meilleures variétés pour corbeilles et une grande médaille d'argent pour une collection de 60 variétés à fleurs doubles. M. Nonin, horticulteur, 20, avenue de Paris, à Ghàtillon-sous-Bagneux (Seine), s'est vu décerner une grande m.édaille de vermeil pour un beau lot de variétés à fleurs simples. On pouvait noter dans les lots de M. Poirier, parmi les variétés à fleurs simples, rouges : Bijou, Etincelle, Paul-Louis Courier, Paul Crampel, Victor Bart, Alcide Pasquier; parmi les Roses : Monsieur A. Poirier, Avenir, Docteur Bonnefoy, Madame de Lavesvre^ Madame Letessier ; au nombre des blancs : Marguerite de Laijres, Docteur Hansen, Madame Âœchlin-Swartz; dans les tons saumonés : Mistress Hall, Golden stand, Admiration. La collection de M. Nonin comprenait aussi des variétés de premier choix, telles que : Secrétaire Châtenay, à très grande fleur rouge pourpre foncé ; Professeur Chargueraud, à grandes fleurs de forme régulière, de couleur rouge cramoisi; Ville de Poitiers, à très grandes fleurs rouge garance; Madame Jules Chrétien, dont les fleurs à centre blanc cerclé de violet bleu, sont en outre largement bordés de rouge éblouissaiit; Henner, à fleurs saumonées, teintées de rose sur le centre des pétales; Alfred Maury, superbe variété à fleurs orange jaunâtre; Madame Elisa Gattel, variété nouvelle à fleur rose carminé brillant, en ombelles énormes. M. Boulreux, de Montreuil, exposait une collection de Verveines en fleurs (100® concours) pour laquelle une médaille de vermeil lui a été accordée. 5i6 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. Les Pétunias pour massifs faisaient l'objet du 105" concours dans lequel MM. Vilmorin ont obtenu une médaille de vermeil; MM. Dupanloup et C'^, marchands-grainiers, H, quai de la Mégisserie, à Paris, une grande médaille d'argent, et M. Tabar, déjà nommé, une médaille d'argent. M. Hézard, dont nous avons déjà eu l'occasion de citer le nom, a été récompensé d'une médaille d'argent, pour la présen- tation d'un beau lot d'Bippeasirum [Amaryllis) viltatum, su- perbe plante bulbeuse, trop délaissée. Les Bégonias hybrides, issus des B. discolor et Rex, sont, on le sait, une des spécialités de M. Urbain, horticulteur, 42, rue de Sèvres, à Clamart (Seine), qui est parvenu à créer toute une série de variétés à feuillage presque aussi ornemental que celui du B. Rex, et qui ont le grand mérite de supporter la culture en plein air. Parmi les variétés qui composaient un lot exposé par cet habile semeur, on pouvait remarquer : Docteur Vehlin^ Sou- venir de Jules Urbain^ Madame Prosper Laugier, Auguste Nonin, Léon Delaville^ qui ont valu une médaille d'or à leur présenta- teur. Il nous reste encore à citer, parmi les plantes de serres, le superbe lot présenté hors concours, par M. Opoix, jardinier-en- chef du Palais du Luxembourg, et dans lequel figuraient de nombreuses Orchidées, des Caladium, des Anthurium^ et des Croton d'une culture irréprochable. II. — Plantes de pleine terre. Les concours ouverts dans cette section, et au nombre d'une centaine, avaient déterminé de nombreuses et très intéressantes présentations. En suivant l'ordre du programme, nous trouvons : le ITO*" concours, institué pour la plus belle collection de Cannas ne dépassant pas soixante-quinze plantes, et auquel trois expo- sants prenaient part. MM. Dupanloup et G'% 14, quai de la Mégisserie, Paris, ont obtenu une grande médaille de vermeil; MM. Billiard et Barré, 6 et 20, rue de Châtenay, à Fontena}'- aux-Roses (Seine), une grande médaille d'argent; et MM. Vilmo- PARTIE FLORALK. 547 rin-Andrieux et G'°, 4, quai de la Mégisserie, une médaille d'ar- gent. Le lot de MM. Dupanloup et G'- comprenait entre autres variétés : Antoine Chantin, Monsieur Laforcade, E. Renan, Ma- dame Crozy, Madame Camille Dugas, Ingénieur Pierrache, Comte de Bouchaud, et un beau groupe de la variété Reine Charlotte. Parmi les nouveautés exposées par MM. Billiard et Barré nous avons remarqué : A. de Montebello, plante vigoureuse à feuillage glauque, à grandes fleurs orange carminé et à gorge jaune; Madame Barré, à feuillage ample et lustré et à grandes fleurs jaune abricot foncé; Sir Trevor Lawrence; Mine d'or; Alex. Billiard; Doyen J. Liabaud ; Monsieur Petit; Madame Perrin des Isles^ et la superbe variété Léon Vassilière, à large feuillage pourpre et à grandes fleurs d'un brillant rouge cocciné. MM. Vilmorin-Andrieux et G''' présentaient entre autres varié- tés nouvelles : Souvenir d'Antoine Crozy, à feuillage vert et à [leurs larges, rouge écarlate, bordées de jaune d*or ; aurea^ plante trapue, à feuilles vertes et à fleur jaune pur; Papillon, à fleurs rose écarlate; Provençal, plante trapue, à feuillage vert, à fleurs rouge écarlate; Madame la baronne P. Thénard, plante robuste, à feuillage vert, à fleurs orangées, passant au sau- moné, etc. Une belle collection dLris germanica (176^^ concours) a fait attribuer une médaille d'argent à M. Delimoges, 66, rue Barbes au Petit-Ivry (Seine). Les Œillets étaient répartis dans les concours 179^ et 181^ Une grande médaille de vermeil a été décernée à M. Régnier, 44, avenue xMarigny, à Fontenay-sous-Bois (Seine), pour un lot comprenant les superbes variétés Amiral Avellan, Baron Al- phonse de Rothschild et Désiré. M. Nonin, que nous avons déjà cité, a obtenu une médaille d'argent, pour une collection de 50 variétés. Les collections de plantes annuelles, bisannuelles et vivaces de plein air, de la maison Vilmorin-Andrieux et G'% 4, quai de la Mégisserie, Paris, étaient comme toujours fort belles et ont ■valu de nombreuses récompenses à leurs présentateurs. Il leur 548 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. a été accordé, par ordre d'importance : une médaille d'or pour une collection de plantes annuelles et bisannuelles fleuries; une médaille d'or, pour la disposition d'un massif ou d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et bisannuelles; une médaille d'or pour une collection de plantes bulbeuses diverses; une grande médaille d'argent pour un lot de 150 Pensées; une grande médaille d'argent pour une collection de Giroflées; une médaille d'argent pour Primevères, Ancolies, Mimulus et Pavots ; une médaille d'argent pour une collection de Capucines. Nous ne pouvons, dans ce rapide compte rendu, énumérer toutes les plantes intéressantes qui composaient les lots expo- sés par la maison Vilmorin, toujours à la recherche des plantes nouvelles et qui ne cesse de poursuivre l'amélioration des an- ciens types cultivés. Il nous suffira, pensons-nous, de citer, au milieu des ravissantes fleurs, telles que les Linaires, Schizan- thuSy Clarkia, Pétunia, Lobelia, Pois de Senteur, Zinnia, Gilia, Pieds d'alouette, etc., la Digitale à fleur de campanule, monstruosité que le semis reproduit dans une grande propor- tion et qui porte sur la fleur terminale de l'inflorescence. Cette fleur, qui devient presque régulière, atteint de très grandes dimensions ; nous en avons mesuré une qui n'avait pas moins de 6 centimètres de diamètre. Notons encore, les Capucines aux coloris les plus variés, allant du jaune pâle presque blanc, jus- qu'au brun noir, et passant par tous les tons du jaune ; les Pavots d'Orient, à bractées et hybrides, aux grandes fleurs si ornementales; les Pavots-tulipes; le Papaver umbrosum; les CoqueUcots japonais pompon, aux fleurs pleines, présentant les coloris les plus divers; les Pensées à grandes macules et pana- chées striées, etc. MM. Gayeux et Le Clerc, horticulteurs marchands-grainiers, 6 et 8, quai de la Mégisserie, à Paris, ont obtenu : une grande médaille d'argent pour leurs Giroflées Quarantaines; une grande médaille d'argent pour un lot de cent cinquante Pensées. Ces mêmes exposants montraient en outre un lot de Mimuîes hybrides à grandes fleurs; le Broiuallia major et une variété naine du Bégonia semperflorens. Une médaille d'argent a été décernée à M. Machet aîné et PARTIE FLORALE. 549 Josem, liorliculteursàChâlons-sur-Marne, pour un lot de Réséda. Une collection de plantes vivaces, a valu une médaille d'ar- gent à MM. Yvon et fils, horticulteurs, 44, route de GhâLillon, à Malakoff (Seine) ; elle comprenait un bon nombre d'espèces méritantes telles que le Vlscaria vulgaris flore pleno, des Anco- lies variées, le Verbascum phœniceum, le Dodecatheon meadia à fleurs blanches et à fleurs roses, des Primula japonica^ de colo- ris très divers, etc. Des Orchidées indigènes : Ophrys, Orchis Epipaciis, Cepha- lanthera, Limodorum, etc., étaient présentées par M. Dugourd, horticulteur, 16, rue Auguste-Barbier, à Fontainebleau, qui a été récompensé d'une médaille d'argent. Le même exposant a obtenu une médaille de bronze pour une collection de plantes herbacées diverses. Notons enfin, pour terminer, ce qui est relatif à cette section, la présentation d'un très beau lot de Phlox divaricata, par M. Welker, horticulteur, rue Saint-Pierre à la Celle-Saint- Cloud (Seine-et-Oise), et un lot de Muguet à grande fleur, qui a fait décerner une médaille de bronze à son exposant, M. Fortin, d'Antony (Seine). R. Fleurs coupées. En énumérant les récompenses accordées dans les concours du groupe précédent, nous avons eu l'occasion de citer quelques- unes des décisions du jury charge de juger les fleurs coupées; il nous reste encore à citer l'attribution d'une grande médaille de vermeil, à M. Thiébaut aîné, horticulteur-grainier, place de la Madeleine, Paris, dans le lot duquel on pouvait remarquer une importante collection de Tulipes ordinaires; 125 variétés de Tulipes Darwin ; des Tulipes Dragonnes ; de nombreuses variétés de Renoncules et d'Anémones; 125 variétés dePyrèthre des jardins; des Ixias variés; les Camassia Fraseri ei esculenta ; de nombreux Iris, etc. M. Dingeon, horticulteur-grainier, 19, rue Tronchet, Paris, a été récompensé d'une m.édaille de vermeil pour une collection également composée de fleurs coupées. 550 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. Bouquets et Garnitures d'appartements. La médaille d'honneur des Dames patronnesses a été décernée à M. Pache, 4, ruedes Jardins, à Cannes (Àlpes-Marilimes), pour arrangement de fleurs et de feuillages dans des vases ou objets d'art. Ces groupements, faits avec un goût parfait, ont été très admirés des visiteurs de l'exposition. Les autres prix consistaient en une médaille d'or accordée à M. Gornil, pour un lot de bouquets variés; une grande médaille de vermeil, obtenue par M^^^ Scocard, pour gerbes variées; une médaille de vermeil, attribuée à M™'^ V^*^ Antoine Cliantin et ses enfants, pour bûches rustiques, ornées de plantes à feuillage ; enfin, une médaille d'argent, décernée à M. Lelièvre, pour grou- pement de fleurs dans des vases. Concours spéciaux de bouquets et gerbes. Sur l'initiative de M. Yillard, président de la commission des expositions, la Société nationale d'Horticulture inaugurait, celte année, des concours de bouquets entre amateurs et profession- nels ; le programme de ces concours, bien qu'ayant paru très tardivement, avait déterminé l'envoi d'un nombre de bouquets et de gerbes relativement considérable : 80 bouquets d'amateurs et 30 bouquets de fleuristes. 11 ressort de cette expérience, qu'il y a possibilité d'ajouter ce nouvel attrait à nos expositions. Les Dames patronnesses de la Société, constituaient pour ces concours^, de même que pour les précédents, un jury dont la compétence en matière de goût, ne saurait être discutée. Les récompenses suivantes ont été accordées : Concours entre amateurs. Médaille d'or : M"*' E. Dolfus. Grandes médailles de vermeil : M'^*' Lazare, M"*" Yillard (Abeille), M""^ la comtesse de Savigny. PARTIE FLORALE. ool Médailles de vern^eil : M"'^ Villard (Jacques), M"^ Eustis (Hé- lestine), M"'' Roussel, M™'' Deroulède (André). Grande médaille d\irgent : M"" Yalenlino. Médailles d'argent : M"" Villard (Abeille), M"^ Molinos (G.), M'^Ma baronne de Bourgoing, M"' Molinos (M.), M"'^ Eustis (Ly- dia), M"« Sichel Dulong, M"^ Villard (Th.). Médailles de bronze : W^" Klingelœfer (A.), M"'' Villemer. Mentions honorables : W^^ Lairaud (M.), M"*' Hébert (M.), M"'' Hébert (P.), M"« Lairaud (A.), W^ Chevalier (H.), M"" Hé- bert (M.), M'"*^ Mourot (G.), M"'^ de Soulanges (S.), M'"'^ Colin. Concours entre fleuristes. Médaille d'or : M. Bérard (J.) Grandes médailles de vermeil : M. Vallée (Léon), M. Landras (Louis). Médailles de vermeil : W^" Hardouin (S.), M™'^ Freilng. Médaille d'argent : M. Vardon. Médaille de bron-ze : M""^ Zagrodzka. L'arrangement des fleurs en bouquets et dans les vases exige un art que nos Dames françaises possèdent au plus haut degré et qui n'est pas sans ajouter un grand charme dans notre exis- tence. En maintenant sur ses programmes d'expositions les concours dont il vient d'être question, notre Société provoquera une émulation qui ne pourra certainement qu'aider au dévelop- pement du sens artistique, en même temps qu'il sera des plus profitable à l'Horticulture. 552 compte rendu de l'exposition de 1896. Compte rendu de l'Exposition de mai 1896, « Les Orcuidées » par M. Léon Duval. Tous les ans, l'aspect que présente certaines parties de TEx- position se modifie et ofl're aux visiteurs un attrait nouveau. On sait bien qu'on tient, à la Société nationale, à faire mieux chaque foi«. ou du moins à faire autrement; est-on parvenu à réaliser l'idéal pour les Orchidées? Non! répondrons-nous tranchement, car le problème à résoudre est plus compliqué qu'on ne pense, et tous ceux qui sont passionnés pour ces belles plantes, tous ceux qui savent combien elles sont délicates dans leurs formes et originales dans leurs aspects si variées et leurs allures si sauvages, voudraient les voir disposées tout autrement qu'on ne l'a fait jusqu'à ce jour. Je suis de ceux qui voudraient qu'on dis- posât ces plantes dans un endroit très éclairé, bien aéré, sans courant d'air cependant, et de façon à ce quelles soient présen- tées par leurs propriétaires en groupes très peu serrés, bien choisies, et surtout disposées de telle sorte que l'amateur aussi bien que le banal visiteur aient la possibilité de les étudier chacune, en admettant toutefois que MM. les exposants veuillent bien consentir à n'apporter que la quintescence de leurs cultu- res. Je voudrais que les lois fussent bien séparés par des espaces suffisants, pour qu'on ne confonde pas le lot de M. X... avec celui de M.Z...; je voudrais bien d'autres choses encore, mais pourquoi le dire ici? Peut-être trouvera-t-on que le titre de noire article ne comporte pas une assez longue dissertation sur la manière plus ou moins heureuse de présenter les Orchidées, et c'est pourquoi, sans plus nous en préoccuper, nous ferons le tour des lots présentés aux Tuileries, en commençant par : M. Dallemagne et C''', très bel apport, très nombreuses plantes, trop nombreuses même, car beaucoup ont certainement échappé à notre examen, placées qu'elles étaient hors de la portée de nos yeux et un peu dans une demi-obscurité produite par les grandes Fougères... cependant nous avons noté un très remar- quable Catlltya Mendtli, aux divisions presque blanches et LES ORCHIDÉES. 553 nommé virginalis ; de très beaux Lœlia purpurata, en forts exem- plaires; de bons Odontoglossum crispum^ sans cependant y re- trouver ces belles races dites de Patcho, devenues très rares... ; en revanche un beau Wilckeanum d'une grande valeur, et sur- tout quelques luteo purpureum d'un bon coloris et d'une belle forme; un beau Cattleya Mendeli de riche couleur, des Lselia grandis tenebrosa^ de jolis Masdevallia, dont un surtout, la va- riété Harryana, était présenté sous l'aspect d'une touffe superbe bien digne d'attention, des Cattleya Mossiœ en assez grand nom- bre, et un curieux et joli Blfrenaria Dallemagneana, qui nous a beaucoup intéressé. Dans le lot de M. Garden, se trouvaient des choses excellentes : Odontoglossum crispum, de bonne forme et aux rameaux opu- lents, de bons Cattleya Mossise, un entre autres, de très belle cou- leur et de forme excellente, des Cattleya Mendeli très beaux, bien choisis et pour ainsi dire irréprochables... M. Mantin avait tenu à prouver qu'il est amateur passionné des Orchidées; son groupe composé des choses les plus jolies et les plus exquises était un choix de plantes plutôt rares que très décoratives : mais concbien il retenait les vrais amateurs qui n'ont pas assez souvent l'occasion d'admirer dans les expositions, ce que dédaigneusement certains nomment des plantes botaniques I Les Onciditim, les Epidendrum^le^ Maxillaria, et tant d'autres se trouvaient là, en compagnie d'autres charmantes plantes, telles que Cyp. Lawrenceanum et superciliare^ Oncidium sphace- latum, superbe. Habenaria militaris bien cultivé. Mais surtout le beau Cattleya Mantini dont notre zélé collèguepeut être fier, car c'est un des plus beaux hybrides qu'on ait obtenu dans les cultures françaises. Cette plante issue du croisement du Cattleya Boivrin- giana par le C. aurea est assurément une des plus jolies choses qu'on puisse voir; d'une végétation très vigoureuse, ses grands pseudo-bulbes, terminés par de larges feuilles, supportent des bouquets de 5 à 11 fleurs du plus riche pourpre amarante. La gorge est souvent enrichie de jaune d'or rappelant ainsi l'inter- vention du C. aurea. C'est, en somme, un gain de tout premier ordre, et les nombreux amateurs et horticulteurs, qui ont défilé devant les deux plantes n'ont pas ménagé leurs compliments à 3G 554 COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DE 1896. l'heureux obtenteur d'un hybride qui fait le plus grand honneur à la science horticole. M. Dallé avait un très joli lot de Cattleya parmi lesquels des Mendeli, des Mossix, des Lxlia purpura! a et elegans. En somme, la qualité et la quantité étaient pour ainsi dire irrépro- chables. Notre collègue M. Régnier a rapporté de ses voyages à Manille, des choses excellentes, et il présentait quelques Phalœnopsis amabilis remarquables, un entre autres, se faisait remarquer par sa gorge richement ornée et qui lui donnait une valeur très grande; il avait en outre une très belle variété de l'excellent Aerides Godefroyanwn. M. Bert, qu'on trouve toujours dans nos expositions, avec de bonnes choses, bien cultivées, présentait de très bons Oncidiinn Marschallianwn : de beaux Cattleya Mossix, appartenant à une race spéciale aux divisions amples et à la gorge richement colorée; un bon Cattleya Mendeli, un Odontoglossum Fdivardij aux fleurs d'un coloris très intense, a été aussi très remarqué un bien joli Angrœcum Lioneii. De MM. Gappe et fils, un joli lot bien composé et très varié, comprenant: Cattleya Mossiœ, Lœlia purpurata^ très jolis Cypri- pedium, une énorme potée de Cattleya Skinneri très bien cultivé, un joli Selenipedium Dominyanum, qu'on ne voit plus assez, quelques jolis exemplaires de Dendrobium^ entre autres un thyr- siflorum portant 12 ou 15 grappes et un excellent Oncidium Marshallianum ; mais surtout un charmant hybride de Cypri- pedium résultant du croisement du C. Halli par le C . Boxalli villosum. Dans le lot de M. Page, nous pourrions à peu près tout citer, car non seulement M. Page, cultive parfaitement les collections très riches de M. R. Lebaudy, mais c'est aussi un semeur et un semeur heureux. Il nous présentait ses beaux hybrides de Cyp. philippinense et Veitchi bien connus dans le commerce sous le nom de Youngianum^ mais bien supérieurs ici à ceux connus sous ce nom; de très beaux Ldelia purpurata; d'excellents Catt- leya Mendeli elMossiœ unbeaupied de Cattleya Acklandiœ; des Cattleya labiata Warneri qui deviennent de plus en plus rares. LES ORCHIDEES. 555 et le joli Cyp. Druryi, si coquet et qui a produit des hybrides si excellents. Dans le lot de M. Piret, comme toujours, nous retrouvons de jolies variétés à fleurs blanches, qu'il nomme quelquefois un peu vite, ce qui fait qu'on retrouve parfois la même plante sous deux noms différents; mais, à cela près, la valeur de ces jolies variétés de Cattleija Mosside nVn reste pas moins assez grande, et c'est avec plaisir que nous avons revu le C. Mossise variabilis, qui en son temps avait fait assez de bruit : il reste encore une des plus curieuses variétés qui existent; vu aussi une belle forme de Catileya Mossiœ bien colorée, rappelant la race du Mossiœ Imperialis, inlvodmte en 1888 par nous, et depuis, devenue si rare. jj^me yeuve Ghantin avait, comme de coutume, présenté ses plantes dans son lot de plantes vertes ; quelques bonnes espèces s'}^ trouvaient en Cypripedium, Odontoglossum et Caitleya. Nous ne pouvons adresser que des éloges à M. Dieu, auquel nous arrivons parce que nous Voulons lui consacrer une place suffisante. Son" apport était bien remarquable, et ses hybrides de Catileya bien dignes d'attirer l'attention des amateurs, et de leur prouver, une fois déplus, qu'il n'est pas besoin de traverser la Manche pour trouver des plantes dignes de leur admiration et de leurs... collections. Nous ne pouvons pas tout citer; mais, quoi de plus joli, de plus véritablement beau que le Caitleya Parthenia! La nature n'a jamais rien créé d'aussi charmant, d'aussi harmonieux que celte délicieuse plante; mais les nouveaux hybrides de notre col- lègue semblaient attirer encore plus le public connaisseur : c'étaient trois plantes de Lœlio-Cattleya, issues des croisements opérés entre Lœlia purpurata et Cattleya Mossiœ. A divers titres, ces plantes sont des hybrides de tout premier ordre. Grande jVé- gétation, floraison abondante, ampleur des fleurs et richesse de coloris. Ces belles plantes n'ont pas dit leur dernier mot, et c'est quand on sera fatigué de recevoir du pays d'origine les espèces déjà connues qu'on se passionnera pour ces beaux gains qui, eux, sont d'une obtention si difficile et si longue... Il n'y en aura pas, hélas, pour tous ceux qui en désireront, et là le 556 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. semeur trouvera un dédommagement de son talent et de sa patience. Nous ne connaissons rien de plus beau non plus que le Miltonia Bleuana. L'exemplaire présenté par notre collègue, quoique joli, ne pouvait donner une idée de la magnificence de cette plante ; il faut la voir comme nous favons vue chez M. Jules Hye, le célèbre amateur gantois, avec sept ou huit tiges portant des fleurs énormes, d'un coloris si charmant! C'est une pure mer- veille! Heureux M. Bleu qui a la satisfaction de penser que seul il a pu féconder et récolter, et enfin voir fleurir les produits de deux Odontoglossurriy que nul n'a jamais pu ni féconder ni par conséquent semer. Enfin, M. Nonin, qui tient à prouver qu'il sait cultiver les Or- chidées aussi bien que les Chrysanthèmes, présentait un joli groupe de CattleyaMossise eiMendeli. Puis MM. Duval et fils, une collectien de plantes où l'on trou- vait un beau Cattleya Mossiœ, à la gorge d'un pourpre intense; 'de bonnes formes de Cypripedium Lawrenceanum, un Dendro- bium Brymerianum appartenant à la variété, longues barbes, et un Cypripedium villosum aureum d'un jaune intense, marginé de blanc pur. Que ceux de nos collègues dont nous oublions de citer les plantes nous pardonnent; nos notes ont été prises de façon à ménager un peu la place qu'on veut bien nous accorder ici, largement c'est vrai, mais sans en abuser; disons aussi que les Orchidées ont figuré dans des décorations de corbeilles et des colonnes originales agrémentées de feuillage; qu'un des expo- sants de bouquets et corbeilles en avait su tirer un parti excel- lent dans une sorte de sujet décoratif bien compris, et nous au- ronstoutdit sur cesbelles plantes, qui ont le don d'attirer la foule, de la retenir et de provoquer, de sa part, des réflexions que chaque jour on voit devenir |plus nettes et plus justes. Pour notre part, c'est avec une réelle satisfaction que nous avons en- tendu les conversations du public, qui se rend enfin compte que les Orchidées sont des plantes comme les autres, et qu'avec un peu d'attention, de soin et les conseils du praticien, on peut les cultiver tout aussi bien que d'autres plantes. C'est pourquoi, devant l'importance toujours plus grande que prennent ces VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 557 plantes, nous émettons le vœu de voir faire des efforts pour don- ner aux exposants les moyens de présenter leurs plantes dans les meilleures conditions de lumière, d'espace et de confor- table possible, de façon à ce qu'ils n'hésitent pas à apporter leurs produits les plus rares et les plus délicats, comme aussi leurs exemplaires bien cultivés. C'est en pratiquant ainsi qu'on arrivera à donner à nos expositions, en ce qui concerne les Or- chidées, une importance de jour en jour plus grande, qui ne tardera pas à établir d'une façon absolue notre réputation en Europe. Les efforts de nos horticulteurs, les sacrifices de nos amateurs, tout doit engager la Société nationale à entrer dans cette voie de progrès. Compte rendu de l'exposition d'horticulture (i ) ( Végétaux ligneux de plein air) par M. Maurice de Vilmorin Naturellement plus restreinte dans son développement que le Concours international de 1 895 l'exposition de mai 1 896 a montré dans son ensemble une moyenne remarquable dans la haute qualité des apports. Ce fait très sensible dans la catégorie des plantes herbacées et de serre ne l'est pas moins dans la classe des végétaux ligneux. En quelle exposition solennelle a-t-on vu des lots plus parfaits de Conifères à feuillage diversement coloré, d'arbustes à feuilles persistantes, en formes variées et en exemplaires de première dimension, plus de beaux exemplaires de Rosiers nains, à tige ou grimpants? Certes, l'impression un peu instinctive éprouvée par nos visi- teurs dès l'entrée sur le terrain de l'exposition n'était pas démentie par l'examen plus recueilli et leur satisfaction a été partagée de tous points par les connaisseurs. Dès les premiers pas après le pavillon d'entrée, le visiteur se {i) Déposé le il juin 1896. 558 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1896. trouvait en présence de lots très remarquables de la maison Croux et fils : en face, un groupe restreint mais composé de très beaux exemplaires de Rhododendrons, à droite un grand massif concave présentant en amphithéâtre de beaux exemplaires d'ar- bustes à feuilles persistantes et enfin à gauche des Conifères pré- sentant les plus beaux contrastes de couleur et de forme; le vert et la forme surbaissée et compacte, avec VAbies excelsa Remonti; une forme globuleuse compacte avec un exemplaire remarquable de Thmjopsis borealis; la forme colomnaire avec un sujet dirigé en hauteur du Jiimperus [Virg.) tripariila. Le bleu était donné par VAbies concolor violacea, le Cupressus Laœson'iana monu- mentalis glauca, enfin la note dorée éclatait avec le Cupr. Lawso- nianaaurea, le Retinospora squarrosa Veitchii^ le Thuya occiden- talis lutcscens, le Juniperus sinensis variegata^ etc. A ce massif où les teintes dorées étaient, somme toute, prédo- minantes, était opposé, par un heureux contraste, un lot de Conifères glauques de M. Honoré Defresne fils, Cèdres de l'Atlas bleuâtres, Abies pungens du Colorado. N'est-il pas remarquable, à ce propos, que la coloration bleuâtre du feuillage des Conifères se produise dans des cir- constances analogues de lieu, de croissance et d'état d'atmos- phères, chaînes montagneuses en pays demi-tropicaux, atmos- phères débordantes de lumière et parfois presque desséchées comme celles du Colorado, delà Californie méridionale et de l'Algérie. Auprès de ces arbres à feuillage glauque, se trouvaient aussi des arbres à rameaux panachés : B'iota orientalis albo spica, Thuyopsis borealis variegata, etc. Un lot important de Conifères était exposé d'autre part par M* H. Defresne fils à la porte d'entrée faisant face au grand bassin des Tuileries. Bien étagées, contrastant de forme et de couleur, ces Conifères offraient non seulement un bel aspect, mais des éléments tout particuliers d'étude et de comparaison. La forme irrégulière et retombante du Juniperus Bermudiana tranchait avec la forme élancée du Cupressus Lawsoniana strïcta glauca du Séquoia gigantea pendula, du Juniperus excelsa VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 559 strictada Thuya gigantea viridis, etc., ou avec les formes arron- dies du Biota orientalis et en particulier de sa forme japonaise à rameaux filiformes avec la forme globuleuse du Thuyopsis borealis compacte, etc. Les Sapins à feuillage bleuâtre présentaient une gamme variée dé tons depuis VAbies Engclmanni glauque, VA. nobilis, le Cyprès de Lawson glauque jusqu'à VAbies Kosteriana qui paraît être une sélection remarquable par l'intensité de sa colo- ration dans l'espèce assez variable du Picea pungens. Le Juniperus sinensis aurea et mascula, \e Juniperus tnpartUa offraient des exemplaires où se pouvait suivre la transforma- tion du feuillage juvénile en feuillage écailleux^ tandis que les Biota orientalis montraient la transformation de la forme de leurs rameaux, très ramifiés dans Vorienlalis vert, ou dans le semper aurea; plus courts et plus gros dans le Defresneana; tout-à-fait filiformes dans le type si caractéristique du filifera. Le polymorphisme de cette espèce est d'ailleurs étonnant, puisque c'est elle encore qui se cache et réapparaît parfois sous la forme de quelques soi-disant Retinospora. En face du loi de Conifères de M. Honoré Defresne fils et formant îlot au pied de l'escalier de pierre conduisant à la ter- rasse, se trouvait un massif carré d'arbres feuillus, à feuillage décoratif, exposé par M. Paillet fils, de Ghâtenay. Le fond du massif, composé de forts et beaux sujets d'Aune (incana) lacinié, de Hêtres pourpres de Prunus Pissardl, faisait un fond pour les sujets de moindre taille, Négondo argenté et Négondo doré, Reine Claude à feuillage panaché doré, et surtout pour de nombreuses formes de VAcer polymorpkum du Japon, les unes à feuillage bronzé, les autres à feuilles finement ou curieusement découpées. L'ensemble de ce massif était excel- lent. Au pied et des deux côtés de l'escalier de pierre, M. Paillet avait encore un lot important d'arbres et arbustes à feuillage persistant. Sur un fond de sujets de belles dimensions, Magnolias, Houx, Troènes, se détachaient des exemplaires très variés, les uns verts les autres panachés : Phillyrea, Ligustrum mucrophyllum, mar- 560 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896, ginatumaureum, llex Doringtoniensis^ à étroites feuilles bronzées. Ilex cornuta^ Buxus Fortunei obcordata, Buxus citrifolia, à longues feuilles espacées, étroites et, sur le devant du massif, Olearia Hastiif Andromeda jàponica variegata, etc. La série des arbustes à feuillage persistant nous ramène au massif de M. Groux, situé à droite de l'entrée de la tente- princi- pale. Ce massif, composé d'exemplaires hors ligne comme choix, dimensions et perfection, était une des attractions de l'exposition, et n'a pas peu contribué à l'obtention, par son présentateur, de la plus haute récompense qui ait été décernée par le jury de l'exposition. Plusieurs de ces exemplaires, élevés sur tige avec tête ronde très régulière, étaient de vrais chefs-d'œuvre de taille et de culture. C'est ainsi qu'un Elœagnus pungem, atteignait les dimensions peu communes de 3 mètres de hauteur sur 1^,60 de large; un Osmanthus ilicifolius, 2 mètres de haut sur 1 de large ; un Evomjmus, duc d'Anjou, 3 mètres sur 1 de base; un Evonymus jàponica elegans marginata alba, 2°',25 de hauteur; un Ligustrum Jucidum,é\ewé sur lige, portait une tète ronde en boule de 2 mè- tres de diamètre; un Buxus arb. macrophylla roiundifolia formait une touffe compacte, haute de 2", 50. Dans les Houx, Laurocc- rasus lusitanica, dont la nature comporte des dimensions encore plus fortes, se trouvaient des exemplaires plus développés, mais peut-être moins inusités que ceux dont nous venons de faire mention. Parmi les sujets moins développés, mais remarquables par leur panachure ou leur port, il convient encore de mentionner les Phillyrea \anéSf Evonymus radicans Carrierei, Elœagnus Simoni variegata aurea, fort joli, avec ses tons dorés rabattus discrète- ment de gris, etc. Avant de pénétrer dans les tentes où sont exposés les lots de Rhododendrons, Azalées, Clématites, Pivoines et Roses, le groupe extérieur des Rhododendrons exposés par M. Croux,,se présente aux visiteurs entre les deux portes d'accès de la grande tente. Ce groupe, assez restreint, se composait seulement de 7 plantes très fortes et très belles. VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 561 562 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. Un massif plus considérable garnissait le devant de la terrasse située au fond de Ja grande tente (voir fig. 18). Les 20 ou 25 beaux sujets groupés en cet endroit, comprenaient un beau mélange de plantes à tons soutenus, comme Dunlap S'mg, cyaneum; des coloris éclatants tels que M. Berlin^ Michaël Wa- terer, Ctjnlhia, un des plus charmants dans la gamme des roses frais et beaucoup de clairs : Mademoiselle Marie Van Houlte, Athènes, Mademoiselle Masson, Lady Roll, Snow /lake, etc. Enfin, un double massif flanquait l'entrée de la grande tente à l'intérieur, et comprenait encore un bon nombre de sujets bien fleuris, de taille à peine inférieure à celle des exemplaires des précédents massifs. Parmi ces plantes, on pouvait noter : The Queen,A. de Germiny, Mrs Heyinans Earl, ofShannon^ Fred. Wa- terer, Flora [Byls), Mrs Bour, Star ofAscot^ lom Pouce et une fort jolie plante, semis de M. Groux, très florifère, à fleurs moyennes, rouge grenat, en bouquets très nombreux et bien arrondis. M. Groux a donné à cette nouveauté de grand effet, le nom de Président Félix Faure. Nous retrouvons encore la maison Groux et d'assez nombreuses variétés de Rhododendrons, dont quel- ques-uns provenant de ses semis, dans un concours de 50 plantes de marché, en vue duquel des sujets de dimensions naturellement beaucoup plus restreintes ont été disposés dans une des plates- bandes de bordure de la tente. A ces plantes sont joints des Glématites à grande fleur, Rosiers grimpants. Azalées, Genista Andreana, etc., le tout composant un fort agréable ensemble. Sur les ailes de ce corps d'armée étaient disposés 15 sujets assez forts de Kalmias, de variétés diverses. La maison Moser devait à elle-même de contribuer au succès de l'exposition par l'envoi de ses magnifiques Rhododendrons et ses Azalées rustiques. Elle n'y a pas manqué et les connaisseurs ont été tout particulièrement [intéressés par les nouveautés remarquables qu'elle a présentées au jugement du jury et du public amateur. Les Rhododendrons de semis, en sujets hauts de 40 à 60 centi- mètres, c'est-à-dire bien jugeables, se trouvaient groupés, dans la plate-bande de bordure (nord) de la tente, près du salon de la Gommission des expositions. Toutes n'ont pas encore reçu de VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 363 noms. Le n° 283ii est peut-être le plus remarquable, avec des fleurs extrêmement grandes, blanc très faiblement nuancé de rosé et une macule jaune verdàlre ; ce sera un des plus parfaits de la série blanche. Citons encore Madame Halphen^ à immense fleur rose pâle carminé; Mademoiselle Gabrielle Colaco, rose carné paie; Comte Horace de Choiseul, à macule brune sur fond blanc; le n" :2329, rose lilas, à macule pourpre, etc. Quarante belles plantes de fortes dimensions garnissaient les deux côtés larges de la grande tente sur un tiers au moins de sa longueur. Parmi celles-ci, 4 sujets d'une dimension peu commune ont été récompensés à part, comme exemple de belle culture, par le jury compétent. Devant ces Rhododendrons et à leur suite sur la face sud s'étendait une riche collection d'Azalées rustiques, A. mollis et poniica, comprenant plusieurs nouveautés. Parmi celles-ci, il convient de slgnailer Madame Schlumberge?', jaune, demi-double, fleur assez grande, très odorante; Mademoiselle Alice Colaço, rose carné, demi-double ; Madame Haeber, rose pâle, fleur légèrement odorante, demi-double. Entremêlées à ces nou- veautés, les plantes plus anciennes et toujours si admirées Alphonse Laval lé e^ Comte de Quincy^ allaclarens, salmonea, etc. À côté de ces plantes étincelantes, d'autres espèces et variétés du genre, maintenant- répudié des botanistes, de VAzalea^ ofî*raient de beaux contrastes par la dimension moindre, le coloris ou la forme de leurs fleurs, VAzalea glauca stricta, à petite fleur blanche, le pontica partita, à fleurs moyennes, munies d'un immense style rose; le pontica pulchella roseola^ également à très long style, etc. Le mélange de ces jolies espèces donnait beaucoup de variété aux massifs de plantes de terre de bruyère sans leur retirer de leur éclat. A la suite des deux plates-bandes de M. Moser et se faisant face, au milieu de la tente se trouvaient les deux lots à peu près égaux en importance des Clématites fleuries de MM. Christen, de Versailles, et Georges Boucher de Paris. L'exposition de M. Christen se trouvait sur la plate-bande du côté de la terrasse des Feuillants (Nord) et elle était accompagnée de Rosiers grim- 564 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. pants dont nous parlerons tout à l'heure. Les Clématites de M. Ghristen, très bien cultivées et aussi garnies de feuillage qu'elles peuvent l'être, sont maintenues sur carcasses ou tuteurs bas. Parmi les plus belles, on voyait : Madame Ed. André, la plus proche du coloris rouge franc; La Gaule blanche, avec les étamines violettes; Daniel Deronda, Jeanne d'Arc, Madame Bois- selot, Jackmanni alba, M. Gladstone, Ville de Paris, etc., et les fleurs plus légères de la section des Viticella. Dans le lot de M. Boucher, à côté de ces variétés à grandes fleurs se rattachant aux patens, lanuginosa, Jackmanni, se re- marquaient les petites fleurs en grelot des plantes sorties de l'espèce américaine coccinea et des espèces affines. Puis, au milieu du lot, la curieuse variété. Madame Boucher, à fleurs très doubles, arrondies, violet lam.é de vert. Tuteurées un peu pins longuement que les plantes de M. Ghristen, les Clématites de M. Boucher n'en faisaient pas moins un très bel effet, bien que la fleur dominât un peu trop le spectateur. A quelques pas plus loin, celui-ci se penchait avec plaisir vers un petit lot de Rosiers nains exposé par M. A. Chantin, succes- seur de la maison Jamain. Ce petit massif était composé de sujets d'une seule variété nouvelle : Madame Bené Berge, Rp^dir- tenant à la série des hybrides remontants et issu de la Rose Merveille de Lyon. Bien garnie de feuillage, portée par une tige droite et ferme, cette fleur globuleuse, rose tendre satiné, rap- pelle un peu par son ensemble la Baronne de Bothschild ou Thyra Hammerich. L'autre lot de Rosiers placé dans la grande tente était celui de M. Ghristen. Ces Rosiers, très bien cultivés et taillés pour la forme dite grimpante, mais qui pourront parfois s'appeler plus justement à long bois, étaient bien garnis de branches florifères sur toute leur longueur et choisis parmi les variétés les mieux adaptées à ce traitement et dans toutes les sections. A côté d'un sempermrens covam^ Félicité Perpétue, d'un alpina hybride comme Madame Sa7icy de Parabère, d'un rugosa pur ou d'un rugosa croisé comme Madame Georges Bruant ^ de polyantha, de lutea^ on voyait des thés et des hybrides de noisette, tels que : VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 565 Madame Alfred Carrière, Bennet Scodling, Président Chandon, William Allen Richardsony etc., donnant de belles formes demi- doubles à côte' de fleurs, petites ou presque simples des séries précédentes. L'ensemble est parfait et le détail d'un lot sem- blable est plein d'intérêt. C'est sous les deux tentes de la terrasse que trône la reine des fleurs : les apports de MM. Lévèque et fils, Jupeau, Boucher, Rothberg sont très considérables et tels que dans bien peu de solennités horticoles on en a vu d'aussi satisfaisants. Et pourtant, il faut le dire, malgré la diversité des formes hautes ou naines, de la grandeur et des coloris de la fleur, une étendue un peu considérable de massifs de Roses, sans mélange d'aucune autre plante, n'est jamais très satisfaisante pour l'œil, dans son ensemble. Si les Roses sont à haute tige et qu'on ne soit pas tout proche d'elles, la ligne indéfiniment multipliée de leur support peu déco- ratif ne laisse pas d'être assez monotone. Si les Rosiers sont en forme naine, le feuillage en cache assez mal le terrain, surtout quand il s'agit des Rosiers thé. Malgré toute sa beauté, la Rose est donc un élément assez difficile à mettre en œuvre dans la décoration générale d'une exposition. Les catégories les plus faciles à utiliser sont, h mon avis, les f(»rmes grimpantes de toutes sections, maintenues par des tuteurs ou des carcasses et les hybrides remontants en forme naine, parce qu'ils ont à la fois abondance de feuillage et 'gamme très variée dans le ton clair ou sombre des couleurs. Les Rosiers thés en forme naine sont un peu grêles. Les tons les plus soutenus, tels que Princesse de Sagan, Souvenir de Thé- rèse Levet, ne sont pas encore assez sombres pour bien contraster avec les demi-tons exquis de cette série, tous charmants, qu'il faut voir de tout près et qui perdent de leur eff'et s'ils sont vus mélangés et à distance. Pour exposer cette série le plus avantageusement au point de vue de la pure décoration, il faudrait peut-être recourir à divers procédés artificiels, faire des lois restreints en plantes de taille un peu inégale, ou en massifs bombés avec interposition de Sélaginelles, ou autre fond vert sur le sol, pour faire ressortir à 566 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. la fois la valeur du coloris des fleurs et aussi celui du jeune feuillage parfois si agréablement lavé de rouge. Pour l'exposition des Rosiers à lige, le problème est encore plus difficile. Quelles sont les plantes vertes qui pourraient être intercalées entre les pots contenant les Rosiers? Ceux-ci sont parfois tout proches. Cependant des feuillages verts, présentant des lames arquées au milieu des fûts verticaux et desséchés de rÉgianlier, seraient une grande satisfaction pour l'œil. Queiciues plantes vertes ou grimpantes pourraient sans doute masquer la vue des dessous de massifs; en faisant écran depuis le sol jusqu'aux deux tiers de la hauteur des tiges, il y a quelque chose à faire, et, malgré la difficulté^. quelque chose à obte- nir. Dans le cas actuel, le défaut inhérent à l'aspect des purs lots de Rosiers, était atténué par la présence, le long des parois des deux tentes, de Rosiers grimpants, et aussi par le mélange de quelques corbeilles de Pivoines, Hydrangea, etc. La maison Lévêque et fils avait apporté des lots nombreux et choisis pour correspondre aux divers concours ouverts par le programme. Ces lots occupaient la grande tente longue de la terrasse, à partir du niveau de la tente latérale, soit dans la plate-bande centrale ou la plate-bande latérale (Sud). Parmi les variétés les plus jolies du lot des Rosiers-tiges, on pourrait nom > mer : Souvenir de Marie Detreij, Perle des Jardins, Baron Gus- tave Chandon, Jean Ducher, Souvenir d'un ami, Mademoiselle Marie van Houtie, Lamarck à fleurs jaunes^ Letty cotes parmi les Thés; et parmi les Hybrides remontants : Jean Sonpert, Mademoiselle Eugénie Verdier, Alph. Bleu, Marquise Adèle de Murinais, Pride of Waltham, Anna de Diesbach, Her Majesty, toutes variétés qui pour être parfois d'assez vieilles amies, n'en sont pas moins vues avec plaisir au milieu de leurs jeunes sœurs. Voici d'ailleurs quelques variétés d'obtention nouvelle ayant déjà subi avec succès l'épreuve d'une année de culture au plein air et que nous avons remarquées dans les lots de Rosiers nains. Thés : Mademoiselle Françoise de Kerjégu, blanche, avec une faible nuance rosée ; Souvenir de Laurent Guillot, rose de Chine ; VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 567 Louis Lévêque, couleur abricotée ; Madame Hélohe Manlhi,]di\\nQ citron à centre plus foncé. W, Viroch Hijos, rose carnainé, nuancé de tons cuivrés; Miss G. WaïTen, rouge carmin. Hybrides de Thé : Charlotte Giilemot, beau blanc ivoire ; Sou- venir de Madame Eugène Verdicr, blanche, globuleuse, tons jaune safran au cœur; Souvenir du Président Carnot, rose chair, avec un très beau et long bouton. Parmi les Hybrides remontants nains, superbe lot situé dans la plate-bande centrale, au milieu des beautés déjà connues, Charles Lffebvre, Marie Baumann, Capitaine Christy^ Wkite Ba- roness, Louis van Houtte, on remarquait une belle nouveauté à fleur rouge vermillon foncé, étiquetée Général Armenkoff, parais- sant tout à fait digne de se classer avec ses devancières. Nous ne suivrons pas les lots de la maison Levêque, ni ceux des autres rosiéristes dans leur subdivision en concours, puis- que, aussi bien, cei tains de ces apports n'étaient séparés sur le terrain que par la limitation très temporaire de rubans enlevés après le passage du jury, et que l'état des Rosiers, leur réparti- tion en tiges et nains, hybrides, thés et autres races, est tout ce qui frappe et intéresse le public visiteur. A la suite des Rosiers de la maison Lévêque^ se trouvaient ceux de M. Rothberg, de Gennevilliers. Les Rosiers tige de cet exposant étaient bien étoffés et à point; à gauche, dans la plate-bande de bordure, les Rosiers nains, hybrides remontants, thés et races diverses^ réunis en collection assez nombreuses, formaient un ensemble intéressant. Réunis dans un coin du lot, le groupe des Pohjantha, miniature, Cécile Bru7îner, Perle d'or, Mademoiselle Camille de Boçhetaillé, Made- moiselle Auguste Moite, montraient leurs légères panicules de fleurs petites, mais bien doubles et gracieuses. Mais le plus intéressant, à mon avis, de l'exposition de M. Roth- berg consistait dans son lot de Rosiers grimpants en sujets très bien taillés pour présenter de tous côtés des branches florifères sur les supports en fer qui les maintenaient. Aucun lot de Ro- siers ne présentait autant de variété dans le choix des races. Dans les Rosiers à fleurs simples qui font toujours un très joli 568 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE i896. effet au milieu des doubles, on remarquait le R. grandiflora (mos- chata);\e Rosier capucine jaune et le rouge {B . lutea) ; des Rosiers rugueux (/?.rw^osa); parmi les doubles et demi-doubles: Madame Sancy de Parabère {alpina hybride), le blanc de Fortune {Banksiœ hybride de lœvigaia] Lorcle'j [gallica hybride d'ar- vensis), Princesse Marie et Félicité Perpétue [sempervirens hybrides à'indica) Crimson rambler [multiflora croisé par gal- lica?) Décorative, hybride de noisette, etc. Chacune de ces espèces apportant quelque chose de sa nature soit dans sa végétation, son feuillage, la forme des boutons ou le coloris des fleurs, il en résulte une diversité des plus atta- chantes; chacune de ces variétés portant sur elle-même un peu de l'inscription de son état civil. C'est dans la grande lente transversale (Nord-Sud) que se trouve l'exposition de MM. Jupeau et gendre et de M. Georges Roucher. Les Rosiers de ces exposants suffisent à garnir entière- ment cette grande tente, et la vue se repose à son extrémité (Sud) sur les Rosiers grimpants de M. Roucher, s'élevant assez haut le long des parois de la tente, de chaque côté de la porte de sortie. Au milieu de la plate-bande centrale, un massif rond de Rosiers-tiges est composé de très fortes plantes, surtout dans la section des thés de M. Jupeau et gendre. Parmi ces Rosiers, se font remarquer par leur joli coloris : Camoens, Madame de Watteville, Beauté inconstante, Maré- chal Niel, Bougêre, Henri Brichard, et parmi les hybrides remon- tants : Ulricq Brunner , Caroline Testut , Princesse Louise, Violette Bouyer,Jean Liabaud, Reine des jardin s, \airiéié panachée se rattachant sans doute aux Provins par son origine. Des Rosiers- tiges occupent aussi les plates-bandes latérales tandis que la grande plate-bande centrale, là où elle se branche sur la tente longue, est garnie de Rosiers-nains en lots séparés de thés et hybrides. Là encore se renouvelle sans conteste la remarque qu'à l'état de Rosiers-nains les hybrides remontants se présentent beaucoup mieux que les thés. Une allée courbe sépare du lot de M. Jupeau les Rosiers de M. G. Boucher. Ceux-ci sont tous de grandes formes et d'une VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 569 façon générale très développés et vigoureux. Un massif principal sur la plate-bande du milieu comprend une grande majorité de Rosiers de la section des hybrides remontants : à ceux-ci s'ajou- tent, dans une certaine proportion, des Rosiers mousseux. C'est une heureuse inspiration, car outre la grâce de leur bouton et de leurs fleurs demi- ouvertes, cette variété dérivant presqu'entièrement du Rosier cent-feuilles, jouit d'un admirable feuillage qui rehausse encore l'effet compact et bien fourni du massif. Latéralement, se trouvent des Rosiers-tiges contenant une plus forte proportion de Rosiers thé. Enfin dans les encoignures de la tente se trouvent de très beaux sujets de Rosiers grimpants élevés sur tuteurs simples, ce qui obUge à des soins particu- liers de direction, et très garnis de branches florifères et de feuillage. Ces Rosiers grimpants sont pris dans les sections thé, noisette et leurs hybrides : Madame Alfred Carrière^ Cheshunt hybride Max Singer, William Allen Richardson, Climbing Captain Ckristy^ Reine Marie Henriette, etc., races spécialement adap- tées à cette culture. Après le Rhododendron, les Clématites à grandes fleurs et les Roses, que peut-il rester dans la série des végétaux ligneux florifères ? Il faut que cette série soit bien riche, car il nous reste à parler d'une plante qui peut rivaliser avec toutes celles-là pour la gran- deur, la beauté et l'éclat de ses fleurs, la Pivoine en arbre, dont MM. Paillet et Lévèque nous présentaient des massifs resplen- dissants. C'est au haut de l'escalier reUant la grande tente à la tente longue de la terrasse que se trouvaient les Pivoines de M. Paillet, formant, d'une part, un massif large de 4^50 environ sur 5 ou 6 mètres et composé de sujets atteignant au moins \ mètre de hauteur, et, d'autre part, sur la plate-bande correspondant à l'es- trade du concours des bouquets, une série de plantes moins développées. Dans ces deux massifs, les plus beaux coloris, les plus belles formes réunies à proximité se faisaient valoir récipro- quement ; trois Hydrangea paniculata dominant les plantes les 37 370 COMPTE RENDU DE l'exPOSITION DE 1896. plus basses faisaient, par leurs toDS d'un blanc mat, valoir les bril- lantes couleurs des Pivoines. Parmi celles-ci, les moins belles ne sont pas les variétés simples, où le nombre et le coloris des étamines à anthères d'or mat tranchent si bien sur le salin des grands pétales. Mais cette beauté frappante est moins durable que celle des fleurs doubles, et l'on ne peut guère imaginer rien de plus beau qu'une fleur bien épanouie de variétés telles que fragrans maxima plena, avec son beau rose cuivré, ou Gloria Belgarum, d'un beau rose soutenu avec des refiels lilacés. C'est dans la grande tente et à côté des Ancolies si gracieuses de M. Nonin, que M. Lévèque avait installé son massif de Pivoines en arbre. Ce lot comprenait uniquement des plantes jeunes, hautes de 40 centimètres environ. Planté serré, un massif de cette nature produit un effet éblouissant et des plantes de cet âge, en pot, offrent pour la création de corbeilles temporaires les éléments les plus brillants qu'on puisse imaginer. Il conviendrait même, pour la décoration extérieure, de tem- pérer leur éclat par l'adjonction de plantes vertes à feuillage lé^er ou découpé, Mais dans un lot d'exposition qui peut être mis a proximité de massifs de Pélargoniums zonales ou de Bégonias tuberculeux, l'excès de coloris n'est pas à craindre. Dans le lot de M. Lé- vèque, le mélange d'assez nombreux coloris très clairs rehaus- sait encore l'éclat et la fraîcheur des plantes voisines. Comme M. Paillet, M. Dessert, de Chenonceaux, avait apporté des rameaux fleuris de Pivoine arborée : Souvenir de Ducher, Victoire d'Alma^ Souvenir d'Etienne Méchin et autres très belles variétés, d'obtention récente, indiquant assez le mérite de sa collection. Le dernier lot dont il nous appartient de rendre compte est un lot à' Hydrangea paniculata grandlflora^ très heureusement disposé en massif circulaire, un peu bombé, autour du socle rond d'une statue, à la rencontre des deux tentes principales de la terrasse. Composé de cinquante plantes environ, portant chacune de cinq à six tiges hautes de \ mètre et terminées par des inflorescences CULTURE MARAÎCHÈRE. 571 fournies et bien à point, ces plantes faisaient Tadmiralion de» visiteurs et grand honneur à la bonne culture qui les avait amenées à date fixe à l'état de spécimens aussi parfaits. Ici se termine la tâche de compte rendu qui nous incombe. Si, dans notre rapport, la louange a tenu une part tout à fait pré- pondérante en regard de la critique, il ne faut croire ni à un parti pris ni à un excès d'indulgence du rapporteur. La section des végétaux ligneux à l'exposition était, dans son ensemble, composée d'éléments excellents et qui ont été bien mis en œuvre. La critique se tait parce qu'elle n'avait rien à dire. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture « Culture maraîchère (1) », par M. E. Chouvet. De toutes les branches de l'Horticulture, la culture maraîchère est certainement celle qui, depuis quelques années, est le plus en progrès. Devant les besoins de la consommation qui désire avoir des légumes frais en toutes saisons, même en plein hiver, les commissionnaires faisant venir des pays aux hivers cléments les légumes manquants sur nos marchés, deviennent déplus en plus nombreux. On aurait pu croire que les envois de ces produits restreindraient les cultures de nos environs. C'est le contraire qui s'est produit. Devant la poussée générale de bien-être produit par la consommation de légumes frais en toutes saisons, les cul- tures se sont considérablement étendues, non en augmentant d'une manière sensible le grand nombre de marais qui entourent Paris, mais |)ar l'emploi des irrigations par les eaux d'égouts et l'obtention de nouvelles races rustiques semées et repiquées en bonne saison, les cultivateurs de la seconde zone de nos environs ont créé de vastes cultures en plein champs sans arrosages. Tous ces efforts sont couronnés de succès et cet hiver, notam- (1) Déposé le 11 juin 1896. 572 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. ment, qui a été il est vrai exceptionnellement doux, les légumes frais ont abondé sur nos marches à des prix très avantageux, les mettant à la portée des plus modestes ressources. D'ici quelques années, l'étendue de ces terrains se trouvera notable- ment augmentée par l'emploi de plus en plus généralisé des irrigations par les eauxd'égouts : aussi est-il des plus intéressant de suivre les efforts, résultant de ce nouvel état de choses, sur la sélection et l'amélioration des variétés de légumes. L'exposition faite cette année par notre Société, offrait un large champ d'études et d'utiles comparaisons. En tête des exposants, il faut citer en première ligne la maison Vilmorin-Andrieux et C'®, dont le lot d'ensemble, ainsi que les diverses collections de Salades, Pommes de terre, de Pois et Haricots forcés, se distinguaient parla perfection de leur culture et leur irréprochable étiquetage. Devant la collection d'ensemble, comprenant les plantes cultivées ou forcées dans nos environs, augmentées d'un grand nombre de variétés provenant des cul- tures de MM. Yilmorin-Andrieux et G*' dans divers endroits de la France, c'était surtout devant les légumes remarquables par leur développement que s'arrêtait le plus grand nombre de visiteurs, admirant les Fèves d'Agua Duke à cosses énormes, de 40 centimètres de longueur, contenant 6 à 7 grains bien déve- loppés; des Poirées à cardes, à pétioles et à côtes remarquables par leur ampleur ; des Artichauts camus de Bretagne aux énormes pommes, de forme globuleuse, aplaties au sommet; des Poi- reaux de Rouen et surlout des Poireaux jaune du Poitou, à pied énorme comme diamètre et longueur de la partie blanche, etc.. Venaient ensuite, accompagnées de toutes les plantes employées comme assaisonnement ou condiment : Cochlearia, Basilic, Cres- son, Pourpier, Estragon, Cerfeuil,, etc. . . ; les collections complètes .de Radis aux racines bien nettes, parmi lesquelles les variétés à forcer, à court feuillage; de Salades, Laitues et Romaines d*été et d'hiver; de Choux, de Piments, etc., etc.. Tout citer serait reproduire le catalogue de la maison. J'indiquerai cependant, comme pouvant renseigner un certain nombre de nos collègues, les variétés de Pommes de terre forcées : Caillou blanc; Early rose; Royal ash leaved kidneij^ à feuille d^ ortie; Mafjolin; Qua- CULTURE MARAÎCHÈRE. o73 raniaine de la Halle ; Flocon de neige ; Belle de Fontenay et Prince de Galles. Toutes productives et très hâtives. Après le lot de la maison Vilmorin-Andrieux et C'% venait l'exposition de la Société des Jardiniers-maraîchers du dépar- tement de la Seine. Leur lot comprenait les variétés en vente à l'époque sur nos marchés : Chou-fleur demi-dur de Paris^ à grosse pomme, à grain fin et blanc; de beaux Choux cœur de bœuf; des Salades, etc., lot absolument remarquable par la beauté des produits exposés. Les maraîchers de Paris, comme tous les producteurs de légumes, sélectionnent et améliorent constamment leurs produits ; mais quand ils ont fixé une nouvelle variété, répondant mieux à leur vente, ils devraient lui donner un nom pour empê- cher la confusion. On pouvait remarquer, sous le nom de Navet des Vertus Marteau, de belles bottes de Navet à racines cylindriques se terminant en cône obtus; du moment que le Navet a perdu son renflement de la partie inférieure qui lui a fait donner le nom de Marteau, il semblerait bon de lui donner un nom empêchant de le confondre avec la variété type. La même remarque pouvait s'appliquer à diverses variétés de Laitues, Scaroles, etc.. Si on comparait certaines des variétés exposées par la Société des Maraîchers de la Seine avec celles portant le même nom dans le lot de la Maison Vilmorin-Andrieux et C'% on était frappé des difTérences très sensibles entre des variétés portant le même étiquetage. La Société des Maraîchers de la Seine, dont les magnifiques produits sont un des succès de nos expositions, devrait mieux soigner son étiquetage. Les expo- sitions sont faites pour l'instruction du public, pour permettre de propager les bonnes variétés ; or, un étiquetage mal fait va contre les idées de vulgarisation qu'entend faire la Société nationale d'Horticulture de France, par ses expositions. M. Lambert, jardinier-en-chef de l'hospice de Bicêtre, exposait un très beau lot d'ensemble de légumes forcés et de saison, dé- notant de la part de M. Lambert une culture soignée et bien entendue. L'étiquetage était bon; on pourrait signaler peut- être l'abus de certains noms locaux n'appartenant pas à des variétés franchement caractérisées et n'offrant guère sur les r;7 4 COMPTK RENDU DE T/EXPOSITION DE 1896. variétés généralement connues, que des variations insignifiantes ou qu'une substitution de noms. Telles que : Chicorée frisée de Walter Scott, Laitue gloire de Beau fort, Laitue jaune des mar- chés, etc... M. Legrand, amateur à Vincennes, exposait un lot de légumes, principalement de salades, bien cultivés, francs et bien étique- tés. Les amateurs de collections de légumes sont trop rares pour ne pas féliciter hautement M. Legrand de son exposition. Après les collections de légumes, pour ne pas dire avant, ce qui attire le plus les regards des visiteurs, ce sont les Asperges. Les expositions de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Argenteuil et de M. Chevalier, horticulteur dans la même loca- lité, étaient absolument hors de pair. La Société d'Horticulture et de Viticulture d'Argenteuil. avait envoyé onze bottes d'Asperges, égales en beauté : Tune d'elles contenait trente-cinq Asperges, pesant 9 kilogrammes. Les qua- tre bottes, formant le lot de M. Chevalier, étaient aussi belles. L'exposant remettait aux visiteurs une petite brochure de 32 pages, contenant, sur la préparation du terrain, le choix des griffes, la plantation et les travaux d'entretien, d'utiles rensei- gnements. Excellente petite brochure de vulgarisation, avec un plan pour la disposition des ados et se terminant par un calen- drier, indiquant les soins à donner, tous les mois, aux Asperges en pleine terre ou forcées. M. Millet, horticulteur àBourg-la-Reine, exposait une magni- fique collection de Fraisiers en pots, comprenant environ cent vingt, des meilleures variétés, toutes bien chargées de fruits. Deux très belles corbeilles de Fraises, Marguerite Lebreton et Quatre Saisons améliorée, de M. Millet. Excellent lot d'étude et d'exposition. M. Millet, un de nos plus habiles semeurs, avait accompagné sa présentation d'un lot im- portant de Fraisiers de semis. Certaines variétés de Fraisiers, comme beaucoup de plantes se multipliant par fragmentation, dégénèrent assez rapidement; il faut toujours recourir au semis pour la régénération. Aussi, faut-il féliciter M. Millet de ses suc- cès et de sa persévérance à produire de nouvelles variétés. Après avoir cité les beaux Melons de M. Crémont, j'aurais CULTURE MARAÎCHÈRE. 575 terminé mon compte rendu ; mais je tiens à signaler dans l'ins- truction horticole une exposition qui se rapporte si étroitement à la culture maraîchère que je désire l'indiquer pour finir. Il s'agit du blanc de Champignon de couche, préparé à l'Institut Pasteur, à Paris, et exposé par M. Gostantin, maître de confé- rences à l'École Normale supérieure. Le blanc exposé était de deux sortes : 1^ Du blanc de semis stérilisé, produit entièrement nouveau, obtenu par la germination des spores ou graines de Champignons, livrable en mises, ayant la forme d'un petit rouleau, conte- nues dans un tube de verre ; 2° Du blanc de semis normal, ou blanc vierge en galettes. Le mode de préparation du blanc, par Tlnstitut Pasteur, présente de grands avantages. Il permet d'employer dn blanc pur, exempt de maladies (vert-de-gris, goutte, môle, etc.). On n'emploie, pour sa préparation, que des Champignons choisis, permettant de créer par sélection des races de choix. Enfin, ce blanc, ainsi préparé, permet d'employer du blanc vierge, d'une race choisie et reconnue, en quantité illimitée et pendant toute l'année. Ce sont là de nouveaux et très grands avantages, le blanc de première qualité étant une des principales conditions de bonne réussite. Quant à la culture en elle-même, malgré tous ces avantages, sera-t-elle rendue beaucoup plus facile? Si on peut éviter des maladies comme la rouille, provenant d'un excès d'humidité, à moins que le fumier et la terre employés au gobetage aient été également stérilisés, pourra-t-on éviter des maladies comme la m(Me, dont l'origine n'est pas connue? En appelant l'attention de nos collègues sur la préparation du blanc par l'Institut Pasteur (I), j'espère que plusieurs désire- ront l'essayer, et qu'ils voudront bien rendre compte à notre Société des résultats obtenus. Si, comme cela est à espérer, ce blanc, ainsi préparé, donne lieu aune amélioration sensible de la culture de ce comestible (1) Pour tous renseignements, écrire à Flnstitut Pasteur, service du Blanc de Champignon, 2o, rue Dutot, Paris. 576 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. si estimé, notre exposition de 1896 aura marqué d'une date nou- velle, le progrès toujours poursuivi pour l'amélioration de nos cultures maraîchères. (( Enseignement Horticole et Architecture des Jardins », par M. C. Marcel (1). De toutes les branches de l'Horticulture figurant à l'exposi- tion, nous devons avouer, à notre grand regret, que l'enseigne- ment horticole est celle à laquelle le public semble attacher le moins d'importance. Il est vrai que, pour les profanes, cette partie de l'exposition manquait du charme dont toutes les autres étaient parées. Que peuvent faire au passant ces fleurs séchées entre des feuilles de papier? elles n'ont plus ni éclat ni parfum; ces vilaines chenilles empaillées, ces insectes épingles, quelle hor- reur I Et cependant, cet enseignement devrait avoir pour nous autant d'importance que la pratique, dont la théorie est la sœur jumelle, comme le dit un vieux proverbe. A part quelques per- sonnes amies de la science et du progrès, on ne comptait cette année que peu d'exposants. Les instituteurs, qui l'année dernière avaient pris une si large part à l'exposition, ont semblé la dé- laisser cette année; sauf cependant M. Deshayes, instituteur à Ferrières-en-Brie, et M. Deliège, instituteur à Betheny, près de Reims. M. Decaux remporte le 1^' prix, une grande médaille de ver- meil pour ses magnifiques études. Nous remarquons, parmi les lots qu'il expose, une collection de Limax ou Hélix (Escargots), les plus nuisibles à l'horticulture; à côté, dans plusieurs boîtes, l'exposant à réuni tous les Carabes français (50 espèces envi- rons). Carabes^ Procrustes^ Calosomes, etc., s'y trousrent réunis. Les Carabes, qui forment la plus grande famille de l'ordre des Coléoptères, sont tous, à part quelques rares espèces, amis du (1) Déposé le 11 juin 1896. ENSEIGNEMENT HORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. 577 cultivateur et ennemis des molusques, hannetons, vers et larves nocturnes de toutes sortes. Pour bien faire comprendre le rôle bienfaiteur des carabes, M. Decaux nous montre, dans une vitrine spéciale, quelques indi- vidus vivants dévorant à belles mandibules des hannetons et autres insectes; le fond de la boite est jonché de pattes, d'élytres et de corselets. Dans une autre boîte, nous pouvons voir vivantes de nom- breuses Cassides vertes, écloses en septembre et conservées en cet état en leur procurant des feuilles d'Artichaut dont elles dévorent le parenchyme. Les larves, que Ton pouvait également étudier, présentent un caractère particulier : leur corps est mou et plat et, pour se garantir de leurs nombreux ennemis, elles se forment un bouclier en se recouvrant de leurs propres excré- ments. Ce moyen est aussi employé par d'autres insectes, entre autres par la larve du Criocère de l'Asperge. Ce singulier tra- vail leur est facilité par une conformation spéciale de la partie postérieure de leur corps. Dans un autre carton, des Otiorhynchus ligustici, également pleins de vie, capturés depuis cinquante-huit jours, rongeaient pendant la nuit des feuilles et des bourgeons de Pivoines, de Vigne et d'autres plantes, permettant ainsi de constater les dégâts que peuvent causer ces charançons. Chaque genre d'insecte est accompagné d'une note descrip- tive sur sa vie, ses mœurs ainsi que sur les moyens de destruc- tion les plus pratiques. C'est ainsi que M. Decaux préconise surtout les parasites na- turels aux dépens des insectes nuisibles. Le même exposant nous présente aussi des graines et des capsules d'une variété de Coton herbacé, qui lui a été envoyée de Samarkand et susceptible d'être cultivée avec succès dans la région de l'Oranger, en France, en Algérie et en Tunisie. Enfin des galles produites en Tunisie sur le Tamarix articulata, par un insecte ÏAmbliopalpis olivierella. Ces galles, très riches en tan- nin, 40 p. 100, servent à préparer les cuirs dits maroquins. La propagation de ces galles sur les plantations de Tamarix pourrait faire l'objet d'une culture spéciale et rémunératrice en 578 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1896. Algérie. C'est ce que s'est efforcé de démontrer M. Decaux,dans une note qui accompagne ses échantillons. Monsieur Decaux fils nous présente une collection intéres- sante d'insectes vésicants; ces insectes, dont le type le plus commun est la Canlharide^ possèdent certaines propriétés médicales. Dans le lot de M. Deshayes, nous trouvons une collection bien établie des principaux insectes de la région, un herbier et des travaux d'élèves. Ces collections, réunies en majeure partie par les élèves, sont instructives au plus haut point; elles les initient à la connais- sance des sujets, et forment leur mémoire. Une grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture, est décernée à l'Ecole communale de Ferrières- en-Brie, justifiant ainsi le dévouement qu'apporte à l'enseigne- ment horticole son zélé instituteur. M. Deliège, instituteur à Betheny, reçoit une médaille de bronze pour son exposition composée d'un plan de ferme et d'ouvrages horticoles concernant l'instruction de ses élèves. M. Dubois, garçon jardinier au château de Laversine, expose une très intéressante collection de fleurs d'Orchidées séchées et collées sur des feuilles de papier; le jury a beaucoup apprécié ce genre de collection et à récompensé l'auteur par une médaille d'argent. Les dessins pouvant servir à l'enseignement horticole étaient représentés par quelques exposants. Citons les phototypies de plantes de M. Plauzewski, destinées a être réunies en volume et pour lesquelles il obtient une médaille de vermeil. Les aqua- relles d'Orchidées de M. Duquenne, à qui le jury décerne une médaille d'argent. Signalons une innovation présentée par M. Martinet, direc- teur du Le Jardin. Il s'agit de planches obtenues directement par la photographie en couleur. M. Martinet a su^ le premier, mettre en pratique ce genre de reproduction; les quelques spé- cimens exposés avaient un intérêt tel, qu'ils permettent d'espé- rer, dans un avenir prochain, une application plus générale de ce procédé. KNSElGNlilMENT HORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. ^Û9 D'autres journaux horticoles, la Revue horticole et le Moni- teur d'horticulture, étaient repre'sentés : le premier, par ses ma- gnifiques chromolithographies; le second, par une collection de jolis dessins et de planches coloriées. Une médaille de vermeil est accordée à M. Costantin, pour son intéressant travail de pasteurisation du blanc de Champignon. Le résultat recherché par l'auteur de cette découverte est de préserver le mycélium des parasites qui le détruisaient jusqu'à ce jour, et qui étaient cause que les champignonnistes étaient obligés de revenir fréquemment au blanc vierge pour larder leurs couches. Plusieurs expériences très sérieuses ont démontré l'avantage du procédé innové par M. Costantin et promettent d'obtenir bientôt des résultats tout à fait satisfaisants. Architecture des jardins. La partie de l'exposition réservée à l'architecture des jardins a également été visitée de tous ceux qu'intéresse l'art si délicat d'imiter la nature et de créer des paysages artificiels. L'ensemble de cette exposition doit être étudiée sous deux formes distinctes : la première, la plus attrayante, était composée de tableaux destinés à donner une idée plus vraie et plus riante des scènes conçues par le paysagiste; elle a beaucoup contribué à attirer les amateurs pour lesquels les plans sont moins com- préhensibles que les vues perspectives. En plus de cet avantage, nous sommes heureux de reconnaître que les aquarelles les plus en vue possédaient un autre attrait; elles représentaient quelques vieux parcs qui sont les types des créations de l'époque de la rénovation de l'art des Jardins. Le pare du château de Soupir, entre autres, créé de 1858 à 1863 par l'architecte Pigny, nous était représenté dans toute sa beauté. Si cette reproduction est exacte, elle est tout à l'honneur du paysagiste qui conçut le projet, et ne peut que servir de modèle à ses jeunes imitateurs. Une vue à vol d'oiseau du domaine de Dampont (Seine-et- Oise) donne une idée de la configuration de ce ^f\rc et r?e ?es 580 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1896. environs. Egalement de création ancienne, nous retrouvons en lui la même réunion d'idées artistiques, aussi est-il très compré- hensible que les jeunes paysagistes cherchent à reproduire ces œuvres et à s'en inspirer. C'est avec plaisir que nous refaisons connaissance avec un coin de paysage pris dans le parc de Vrilly (Marne). Ce parc, créé en 1878, est surtout remarquable par ses eaux et ses grands arbres qui donnent à la propriété un charme par- ticulièrement imposant. Enfin cette première partie de l'exposition, réservée à l'art des Jardins, celle qui est toute à l'honneur du peintre de paysage ou de l'aquarelliste, est complétée par de nombreux dessins de détails représentant des projets dont quelques-uns sont exé- cutés. En général, ces tableaux artistiques, dont les sujets sont la reproduction de la nature dans ses charmantes manifestations, sont fort goûtés du public qui passe. Les sous-bois aux voûtes verdoyantes percées çà et là par les rayons du soleil ; le port majestueux des grands arbres, dont les troncs semblent être les piliers de la toiture de feuillage qui les couronne; les cascades et les ruisseaux coulant dans un vallon ombragé et pittoresque, sont autant de scènes que les visiteurs, même les plus profanes aux choses de l'art des Jardins, goûteront toujours avec plaisir. Dans la seconde partie, celle réservée aux dessins techniques, nous retrouvons également quelques vieux figurants des précé- dentes expositions, au milieu desquels se confondent quelques projets nouveaux. M. Touret, classé le premier avec un objet d'art, présente une collection de plans parmi lesquels celui de Dampont et celui d'un jardin de ville assez bien conçu, puis quel- ques autres projets et plans-études. M. Redont obtient une grande médaille de vermeil pour son exposition de plans et de dessins. Les parcs de Soupir, d'Aude- lain, Vrilly, Ttiuiny et quelques autres sont généralement bien présentés. Vient ensuite M. Paillet, qui nous présente quelques plans inédits avec profils ; des projets de transformation de vieux ENSEIGNEMENT HORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. HSl parcs, des édicules et constructions rustiques bien dessinés, pour lesquels il lui est décerné une grande médaille d'argent. Enfin M. Masson, de Combs-la-Ville, expose une série de plans levés, avec leurs plans-études, et obtient une médaille de bronze. Ces diverses expositions ne sont pas dépourvues d'un certain intérêt au point de vue de leur conception générale. Nous constatons avec plaisir que le tracé des voies de prome- nade est généralement harmonieux et bien compris. L'emplace- ment de la scène principale est étudié et parait bien accompagné par les plantations avoisinantes. L'élément décoratif apporté parles plantations devient de jour en jour plus important dans l'art des jardins. Les pépiniéristes qui s'efforcent d'obtenir des nouvelles variétés de végétaux, d'acclimater et d'embellir les espèces moins rustiques, deviennent alors de précieux auxiliaires pour le paysagiste, et cette collaboration permet de fonder de très belles espérances sur l'avenir de l'art des Jardins en France. L'intérêt apporté par chacune de ces œuvres serait beaucoup augmenté si l'exposant se décidait à les accompagner d'une note explicative et indiquant clairement au visiteur la date de l'exé- cution des travaux, ou, s'il y a lieu, les transformations exé- cutées par l'auteur à une œuvre qui n'est pas sienne. Laissons maintenant cette partie de l'exposition et jetons un coup d'œil sur l'ornementation des jardins. Cette industrie si intéressante, qui comprend la construction des édicules rustiques et des divers ornements artificiels des jardins, les treillages et les rocailles artificielles, était représentée à l'exposition par des apports nombreux. Nous sommes heureux de faire cette constatation, car elle indique sûrement que cette industrie devient de plus en plus prospère. Les ornements artificiels, qui ne jouent plus dans les jardins actuels qu'un rôle secondaire, étaient au contraire très prisés dans les jardins anciens. Les jardins réguliers en particu- liers étaient remplis de portiques en treillage, de nombreuses statues et d'ornements divers très étudiés. Les premiers jardins paysagers héritèrent de ce goût artifi- ciel avec la prétention d apporter au site un intérêt de plus. C'est ainsi que les ruines, les tombeaux, les obélisques cou- 582 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. vertes de maximes, devinrent les sujets de curiosité des beaux jardins de l'époque. Aujourd'hui la vogue de ces sortes d'ornementations a disparu, les portiques en treillage eux-mêmes ne sont plus guère em- ployés. On s'est appliqué avec raison à conserver aux paysages artificiels leur caractère de simplicité; aussi les constructions rustiques employées à cet effet, sont-elles généralement peu chargées d'ornements et motivées par un but utilitaire. Parmi les divers lots exposés, plusieurs se distinguaient par l'élégance et le soin apportés à leur construction, tout en res- tant suflisamment rustiques. Les kiosques en bois, ceux de forme hexagonale ou octogonale, étaient les plus fréquents. Le bois dont ils sont construits est écorcé et a subi plusieurs préparations spéciales, ce qui lui donne une couleur foncée et assure sa conservation pendant un très long temps. La forme des toitures en chaume qui couronnent ce genre de kiosque, a beaucoup d'importance : car, suivant qu'elles sont plus ou moins larges ou surbaissées, elles font varier la silhouette de l'édicule; or la silhoutte et les proportions d'un kiosque sont importantes à envisager car elles attirent l'attention, surtout lorsqu'elles terminent un point de vue. M. Plançon remporte une médaille d'or pour l'ensemble de son exposition comprenant des kiosques élégamment construits, des abris pour oiseaux aquatiques, des ponts en bois rustique et équarri. M. Dubois expose un joli petit kiosque un peu surélevé et auquel on accède par trois marches ; cette disposition permet d'augmenter la hauteur du point de vue et de masquer la base de l'édicule par des rochers ou des plantations; un rappel'de médaille d'or est accordé à cette exposition. MM. Philippon et Dorléans remportent chacun une grande médaille de vermeil. Leurs lots sont plus variés que les précé- dents. Un banc couvert, de forme allongée, et un berceau en treillage destiné à orner une partie française, sont très bien com- pris et très élégants dans leur genre. M. Dorléans expose, en outre, des abris rustiques, claies,, paillassons et autres acces- soires pour la couverture des serres. ENSEIGNEMENT BORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. 583 Une grande médaille d'argent est accordée à M. Siry, pour ses kiosques champignons et sa barrière rustique d'un assez bon goût. Enfin, citons encore les apports de MM. Lozet, Sertet, Pon- chon, Gachon, comprenant quelques abris rustiques pour oiseaux aquatiques. Avant de terminer ce compte rendu, notons le coin de rocher aux Orchidées, à l'un des angles de la grande tente et ou les visi- teurs se trouvaient attirés. Les Orchidées si curieuses et si éclatantes, avaient trouvé là un cadre dignes d'elles. M. Ghassin avait déployé son talent de rocailleur dans la construction d'un rocher avec chute d'eau, tombant dans une rivière aux bords rocheux. M. Monier, à qui le jury a décerné une grande médaille de vermeil, a contribué également à l'arrangement de cette partie, et les blocs de rochers habilement groupés, produisaient un très bon effet. Des grandes médailles d'argent ont été attribuées à MM. Gom- baz et G^'' de Boulogne, pour plants et maquettes de rochers. M. Ghaumeton et M. Dubrulle présentent chacun un petit rocher et quelques ouvrages en ciment réussis, tels que champi- gnons-sièges, troncs d'arbres. Les bétons agglomérés sont utilisés par M. Dubos et G^% pour la fabrication d'ornements de jardin, statues, balustrades, vases, d'une grande solidité et d'un effet similaire au marbre, sont récompensés par une médaille d'or. Un rappel de médaille d'or est enfin accordé à la fonderie du Val-d'Osne, pour ses belles statues, toutes reproductions de chefs-d'œuvres de sculpture. Tels sont, en résumé, les résultats de cette partie de l'exposi- tion, ainsi que nos impressions les plus générales sur l'enseigne- ment et l'architecture des jardins. Nous ne saurions trop insister sur l'importance du rôle joué par l'enseignement horticole dans la marche progressive de l'Horticulture et nous espérons voir croître, chaque 'année, le nombre des exposants, ce qui sera la meilleure preuve de la propagation de l'enseignement théo- Hque en Horticulture. 584 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture « Indust?nes Horticoles (3® section) » (1), par M. Anfroy. Chargé de vous donner un aperçu sur les divers produits exposés dans cette section, j'ai étudié ce qu'il pouvait y avoir de nouveau offrant un intérêt général et jai pu remarquer, qu'au point de vue de la bonne et belle fabrication, les divers lots ne laissaient rien à désirer; mais nous devons constater qu'il n'y a rien d'absolument nouveau ; du reste les différents genres de produits rentrant dans la section, sauf toutefois les grilles, ne s'y prêtent guère! Le prix d'honneur (médaille d'or off'erte par M. Joubert, de l'Hiberderie), a été attribué à M. Dreux, qui exposait des grilles, kiosque, tout en fer forgé, dont la fabrication artistique était fort bien soignée; nous en dirons autant des grilles de M. Sohier, qui obtint un rappel de médaille d'or. Rentrant dans un autre ordre de construction, M. Chapal nous présente ses clôtures de grande propriété, où le fer allié au bois fournira une clôture solide et d'un bon eff'et (grande médaille de vermeil.) Chez MM. Thiolon et Mariette (grande médaille d'argent), nous retrouvons les différents types de grilles employés couram- ment; de même chez M. Lavaud, nous avons noté divers modèles très pratiques et très économiques. Pouf les Paniers à Orchidées, nous trouvons M. Anfroy fils, dont la fabrication soignée a obtenu une grande médaille de ver- meil; à signaler, un nouveau système qui, par la forme triangu- laire de ses bois, ramène les racines de la plante à l'intérieur. MM. Chéron et fils exposent des Pots et des Paniers en poterie pour Orchidées; une application d'engrais dans la composition de la terre permet, au dire des exposants, de fournir de la nour- riture aux plantes qu'ils contiennent. Les exposants pour la poterie usuelle sont : MM. Wiriot, Kadot (1) Déposé le 11 juin 1896. PARTIE DES ARTS ET INDUSTRIES. o8o et Billot; chaque maison, bien connue du reste, a son génie de fabrication dans lequel elle se maintient. M. Lavoivre expose différents modèles de poterie artistique : jardinières, cache-pots en porcelaine et en faïence décorée et émaillée. Les bacs, en grand nombre, étaient présentés par MM. Man~ sion (grande médaille de vermeil), Méry (grande médaille de vermeil), Maurice Lelarge, M"*" Loyre,Figus (Ulysse), de Laluisant Bourceret et Peschard ; rien de nouveau à signaler sur les didc- rents types. La Société du Val-d'Osne (grande médaille de vermeil). MM. Willemin, Lavaud et Mansion exposaient un grand nombre de meubles de jardins, fauteuils, chaises, etc., qui viennent bien à propos pour permettre de nous reposer après avoir noté, pour n'oublier personne, la tente-abri en bois découpé de M. Gielle. Compte rendu de l'Exposition Partie des Arts et Industries (Concours 274° au 278"*), par M. GocHU (Eugène) (1). Favorisée par un temps magnifique, notre belle exposition de mai dernier, installée aux Tuileries, ne le cédait en rien aux précédentes. • Les Arts et Industries horticoles brillaient par leurs appoils nombreux; chaque exposant avait redoublé d'entrain pour donner à cette grande réunion un aspect généralement satis- faisant. Cent quatre-vingt-treize exposants avaient envoyé des cons- tructions et objets divers se rattachant à l'Horticulture; un bon nombre avaient apporté des modifications nouvelles. Il est juste de constater que cette grande branche de Poutillage horticole, marche dans une voie de réel progrès. (1) Déposé le 11 juin 189G. 38 586 COMPTE RliîNDLi DE L'eXPOSITION DE 1896. Vingt-six constructeurs exposaient des serres d'amateurs et d'horticulteurs, pour divers genres de culture, ainsi que des grilles, ponts^ kiosques, châssis et bâches de plusieurs mo- dèles. M. Dreux, avec ses grilles, ponts, kiosques, avait une belle exposition et d'une exécution soignée. M, Ferry nous montrait une serre hollandaise en fer à châssis mobiles glissants, d'une très heureuse idée; ainsi que des cré- maillères mobiles permettant de monter et descendre à volonté les tablettes de bâches à châssis. M. Carpentier, rien de nouveau à ses fermes de serres en fer, qui peuvent s'articuler pour changer, suivant les besoins, les degrés et formes d'une serre. M. Perrier fils exposait des serres en fer d'horticulture, avec nouvelles dispositions des châssis mobiles avançant sous les pannes avec attaches mobiles les retenant. MM. Ozanne et fils présentaient une grande serre hollandaise en fer, avec perfectionnement d'agencement pour capter la buée ; ainsi que serres adossées en fer démontables pour espaliers d'une construction bien comprise. M. Eugène Gochu (membre du jury), avec sa nouvelle serre en fer à double vitrage, nous montre que la partie recevant le double vitrage est en bois et isolée du fer pour en assurer la durée. Ses nouveaux coffres et bâches sont démontables sans l'emploi de boulons ni clavettes. M. Brochard présente des serres adossées en fer pour espalier; ces constructions sont bien composées et d'une bonne fabrication ; même remarque pour ses châssis en fer. M. Moutier a appliqué le double vitrage à une serre hollan- daise en fer, en le dévêtissant de l'intérieur; ses autres construc- tions en serre adossée et de culture sont de bonne fabrication. M. Leduc expose une grande serre hollandaise en fer; pour ventiler au faîtage, il ouvre ses châssis dans le sens de la lon- gueur, en les relevant au moyen de chaînettes, s'enroulant sur un arbre. M. Bernard emploie un fera U directement placé sous chaque fermes pour emmener la buée. PARTIE DES ARTS ET INDUSTRIES. 587 M. Boutard présente des serres d'horticulteurs, en bois et fer, ainsi que des châssis à embases avec un fer nouveau. Rien de nouveau à signaler dans les constructions de MM. Bergerot et C^S Sohier, Bellard, Michelin, Guillot-Pelletier, dont l'éloge n'est plus à faire. MM. Girardot, Dauré, Finot et Rouart, exposaient des serres en bois pour divers genres de cultures. Les châssis de M. Velard sont toujours appréciés. Ceux de MM. Sève et G^^ ont leurs assemblages avec des équerres en fer. Les appareils de chauffage se distinguaient par leurs amélio- rations et leurs perfectionnements, qui laissent bien loin derrière eux nos anciennes installations. Cette industrie, représentée par plus de quinze constructeurs, nous a montré tout ce qui se fait de plus pratique et de plus économique. Parmi eux, citons MM. Lebeuf et Guion, qui avaient une expo- sition remarquable avec leurs nouveaux t3^pes de chaudières à vapeur à basse pression, ainsi que leurs séries de chaudières ver- ticales et horizontales en fer et en cuivre. MM. Martre et fils exposaient une série d'appareils à basse pression, des chaudières en cuivre et en acier forgé, le tout d'une parfaite exécution. Les nouvelles chaudières de M. Perrier fils, à éléments multi- ples, méritaient l'attention pour les services qu'elles peuvent rendre en facilitant l'augmentation à volonté de la puissance de ces chauffages. MM. Blanquier (membre du jury), Ricada, Durand-Vaillant (membre du jury), Malhian, avec leurs séries d'appareils en fonte, cuivre et acier, donnaient un ensemble satisfaisant de bonnes constructions. Les maisons Glinard,Dedieu,Grodet, Meslier, HodamkHallay, Zehern avaient des appareils très soignés. , M. Maillard exposait des chauffages au pétrole pouvant rendre des services dans les petites constructions. ' Plusieurs fabricants exposaient de très beaux échantillons de 588 NOTES ET MÉMOIRES. claies, de plusieurs systèmes ainsi que des paillassons et paniers d'Orchidées. La maison Henry Lebeuf avait un choix très grand et d'une fabrication soignée. Les produits de M. Anfroy fils étaient aussi très remarqués. MM. Marchai, Dorléans, Plançon, Siry, Sève et G'% Gachon avaient aussi une très belle exposition. M. Philippon avait un kiosque en treillage d'un fort .bon goût. Avant de clore ce compte rendu, un dernier mot s'impose. L'emplacement si joli, du Jardin des Tuileries, était un peu res- treint cette année et donnait un aspect un peu confus. Les allées de circulation, trop entrecoupées entre elles et pas assez directes, rendaient difficiles aux visiteurs leurs recherches dans les diverses parties de cette industrie. En raison du nombre toujours croissant des exposants, nous espérons que la Commission d'organisation nous viendra en aide pour agrandir un peu ce cercle. NOTES ET MEMOIRES Allocution prononcée par M. Vitry, vice-président de la Société nationale d'Horticulture de France, sur la tombe DE M. Cochet Scipion, horticulteur a Grisy-Suisnes, le 29 mai 1896 (1). Messieurs, Je viens, au nom de la Société nationale d'Horticulture de France, devant cette assistance nombreuse, dont la présence est plus éloquente que mes paroles, saluer la dépouille mortelle de notre sympathique collègue Scipion Cochet ; je viens lui apporter les regrets qu'éprouve, par sa perte, notre association tout entière. (1) Déposé le 11 juin 1896. SUR LA MANIÈRE DE TRAITER LES CERISIERS. 589 Enlevé subitement à l'affection des siens, rien ne faisait présa- ger une fin aqssi prompte. Hier encore, il était au milieu de nous dans un congrès qui réunissait tous ceux qui ont souci du développement de l'Horticulture française. Travailleur infatigable, horticulteur distingué, homme d'nn grand cœur, il comptait au nombre des horticulteurs émérites qui sont l'honneur de notre Société. Ai-je besoin de vous retracer ses travaux, sa vie?... Ils sont tous connus de vous. Ses nombreuses récompenses — surtout celles de l'Exposition universelle de 1867 — ses distinctions honorifiques, les progrès qu'il a fait réaliser dans la culture de la Rose, culture éminem- ment nationale, l'établissement d'horticulture créé par ses an- cêtres, auquel il a donné une si grande extension, le Journal des Roses, qu'il a fondé en 1877, sont une preuve de sa passion pour cette culture. H faisait partie de notre Société depuis 1853, et était membre honoraire depuis 1879. H ne rencontra parmi nous que des ami- tiés; je pourrais ajouter, qu'il honorait notre Société. Son sou- venir sera toujours vivace dans notre cœur ; son nom sera ins- crit sur le livre d'or de notre Société, à la suite des horticulteurs les plus distingués dont nous déplorons la perte. Que sa famille, qui perpétuera son nom, reçoive ici nos plus vifs sentiments de sympathie et de gratitude. Cochet Scipion, au nom de la Société nationale d'Horticulture de France, au nom de tes amis, au nom de tes confrères^ qui ont pu, mieux que personne, apprécier tes qualités, je te salue, repose en paix. Note sur la manière de traiter les Cerisiers EN espalier, par M. Marché (1). l\ existe, dans le jardin dont la direction m'est confiée, un mur de 60 mètres de long, entièrement garni seulement avec (1) Déposé le 28 mai 1896. 590 RAPPORTS. 8 pieds de Cerisiers, de dix à douze ans de plantation, disposés en palmette éventail. Plusieurs de ces palmettes atteignent un développement de ^2 k ii mètres de longueur, le mur n'ayant environ que 2™, 50 de hauteur. Ces Cerisiers sont en cinq variétés : Anglaise^ Montmorency^ Reine Bortense, Belle Royale et Bigarreau Napoléon. Chacun de ces arbres a 7 séries de branches; les branches sous-mère sont placées de 28 à 29 centimètres l'une de l'autre avec les coursonnes très rapprochées ; pour maintenir ainsi ces coursonnes, j'opère par pincements répétés : le premier pince- ment, en herbacé, est opéré au-dessus de 5 ou 6 feuilles, au moment de la formation du noyau, qui a lieu du 25 avril au l^"" mai. Je fais le deuxième pincement du 25 mai au l*'" juin, en le rétrogradant sur la 3* ou 4* feuille du premier pincement. Un troisième pincement est souvent effectué en juillet. J'éclate alors, sur le pincement précédent, la dernière pousse; de cette façon je refoule la sève à la base, et j'obtiens une quantité de bouquets de mai, et mes coursonnes restent garnies très près de la branche-mère. Grâce à ces trois opérations successives, il arrive que j'ai très peu de chose à faire sur mes arbres à l'époque de la taille, ce qui évite les coupes répétées d'où résulte la gomme, c'est-à-dire la perte des coursonnes. RAPPORTS Sur les Pots dits « en engrais » de M. Chéron (1), par MM. Gennari, Lavoivre et Wtriot. A la séance du comité des industries horticoles du 26 mars dernier, une commission a été nommée pour examiner les pots (1) Déposé le 28 mai 1896. su H LES POTS DITS lonnes du Garden. On sait combien, en Angleterre, on apprécie les Narcisses, tandis qu'en France ces jolies plantes sont à peine connues. « Le passé, le présent et l'avenir du Narcisse », tel est le titre d'une causerie de M. F. W. Burbidge à « la Daff'odil Conférence ». Tous les poètes l'ont chanté, depuis Homère et Sophocle, jusqu'au Tennyson, le poète-lauréaL Les hypogées égyptiennes ont gardé pendant plus de 3000 années des fleurs de Narcissus Tazetta. C'est d'ailleurs cette dernière espèce qui est le Narcisse des Poètes et non le Narcissus poeticus : c'est du moins ce qui ressort des recherches les plus récentes. Actuel- lement le Narcisse, avec ses nombreuses espèces et variétés, est abondamment cultivé en Angleterre; aux îles Scilly, il est l'objet d'un trafic considérable qui se chiffre annuellement par plusieurs centaines de tonnes. Les soins que devra prendre l'industrie future, devront, avant tout, consister dans une sélec tion plus sévère des formes culturales. De vingt ou trente espèces admises par les botanistes, il n'en est guère que cinq qui soient fréquemment cultivées. Ce sont : 600 REVUE DES PUBLICATIONS. le Daffodil ou Narcissus 'pseudo-Narcissus^ d'Europe; le i\ar- cissus poeiicus^ également européen; le ^V. Tazetta d'Europe et d'Asie; la Jonquille, Narcissus Jonqu'dla, de l'Europe méridio- nale, et le N, Iriandrus, \e Angels Tears des cultivateurs anglais, de la même région. Les trois premiers ont donné naissance à de nombreuses formes ou races et à des hybrides. Les hybridateurs ont eu pour objectif, dans le genre Narcissus j comme dans tous les autres : d'améliorer les variétés déjà exis- tantes ; d'augmenter nos connaissances relatives aux phéno- mènes de l'hybridation; de vérifier et de corriger, par l'expéri- mentation, les données antérieurement acquises et quelquefois restées douteuses. C'est ainsi qu'il a été reconnu que les A^. in- comparabilis et odorus étaient réellement des hybrides, prove- nant le premier du croisement des N. pseudo- Narcissus et poe- ticus, le second des A^. pseudo- Narcissus et Jonquilla. L'expé- rience directe a également appris que le N. muticus, fécondé par le N. poeticus, donnait une plante analogue au N. Bernardi des Pyrénées; que le N. major et le N. Jonquilla croisés pro- duisaient une forme du N. odorus; que le N. biflorus était intermédiaire entre les TV. poeticus et Tazetta^ qui lui ont donné naissance. On pourrait encore citer d'autres exemples tout aussi intéressants. Le plus récent est celui du N. Johnstoiii, plante portugaise, qui est le produit d'un croisement entre les N. trian- drus et pseudo -Narcissus. Il est intéressant de signaler qu'en faisant intervenir des formes à fleurs blanc-pur du N . pseudo-Narcissus, dans le croise- ment avec le N. poeticus, on obtient non seulement de N. incom- parahilis à fleurs blanches, mais aussi des spécimens à fleurs entièrement jaunes. Quant à la stérilité des hybrides de Nar- cisses, elle n'est pas toujours absolue, tant s'en faut, et dans bien des cas le croisement a produit des graines parfaitement conformées. Ce sont encore des plantes à oignons que les Perce-Neige, les GalanthuSf dont le type indigène est capable de fournir des sous-bois délicieux comme ceux que figure le Garden. L'impres- sion que produisent ces tapis immaculés est, pour employer l'ex- pression anglaise « of Chaste beauty >). PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 601 On peut encore noter V Amaryllis Belladona, aux longues hampes, qui se naturalise avec la plus grande facilité dans les jardins de la Californie; VOrnithogalum arabicum ou Lis de Bethléem, qui croît abondamment à l'état spontané dans le midi de la France et dont les inflorescences composées de larges Ûeurs blanc jaunâtre ne manquent pas d'élégance. Au même groupe on peut rapporter VOrnithogalum thijrsoides, du Cap, depuis très longtemps introduit, puisqu'on le cultivait dès l'année 1605. Cette plante est intéressante encore par ce fait que le type étant à fleurs blanches a produit des formes à fleurs jaune pâle et jaune d'or. Le jardin de M. Leitchlin, à Baden-Baden, est une source inépuisable de plantes nouvelles. 11 convient d'y signaler, l'Iris Aspasia, de la section de l'/m reticidata, à fleurs très larges, de coloris tirant sur le violet; Iris reticulata, à fleur blanc pur, du Kurdistan ; Galanthus caucasiens grandis^ une des plus belles plantes du genre; Fritillaria latifolia nobilis, de culture fa- cile, etc. C'est encore de Baden-Baden que provient une char- mante petite plante alpine, VAy^drosace lanuginosa^ Leitchlini, qui doit être considéré comme une forme remarquable par la largeur de ses fleurs et l'intensité de son coloris. Le Chrysanthème est devenu, depuis quelquesannées, la fleur d'hiver à la mode. Au jardin d'hiver, dans les appartements, on le rencontre partout. Comme fleurs coupées c'est encore le Chrysanthème qui rend les plus précieux services pour la déco- ration. Aussi n'est-il pas inutile d'indiquer quelles sont les meil- leures variétés à cultiver dans ce dernier but. Pour le mois d'oc- tobre, on tirera un excellent parti des : Roi des Précoces, Comtesse Foucher de Careil, Madame Louise Leroy, M. Backmann; en novembre, on pourra utiliser : Source d'or, Mademoiselle La- croix, Arsène Clibran, Viviand Morel; en décembre, on em- ploiera : L. Canning, Golden Gem^ Lincoln, etc. D'ailleurs le choix à opérer parmi ces jolies plantes ne saurait être imposé d'avance, tous les goûts étant dans la nature. Les Davallia comptent parmi les Fougères les plus gracieuses, celles qui sont le plus susceptible d'imprimer un caractère ornemental. Nombreuses sont les espèces; mais parmi elles, nous 39 602 REVUE DES PUBLICATIONS. pouvons en recommander quelques-unes, telle que : B. cana- riensis, qui s'avance jusqu'en Portugal; D. tenuifolia, Mooreana, fœniculacea, margïnata, retusa^ elegans, Mariesi^ etc. Les Noyers sont, avant tout, des arbres doués de qualités orne- mentales. Je ne veux pas parler du Noyer d'Europe, qui cepen- dant ne manque pas d'un certain cachet, mais des espèces amé- ricaines telles que : \QJuglansnigra, qui a produit, par croisement avec le Noyer commun, le Juglans Vilmoriniana; le /. cinerea, très voisin du précédent; les J. californica et rupestris. Le Japon peut fournir aux plantations les J. Sieboldiana et cordiformïs ; le premier a reçu également, en raison de la forme de ses feuilles, le nom de J, ailantifolia. Les dendrologues, qui se plaignent — et ont souvent raison en cela - — du déboisement des forêts, ne pourront que féliciter le commissaire de l'Afrique centrale anglaise, M. Johnston, d'un de ses premiers actes administratifs. Ce haut fonctionnaire a déclaré propriété de la couronne les grandes forêts de Cèdres du mont Mlarye. Quel que soit le but auquel il ait obéi, on ne peut que le louer. Signalons, pour finir, quelques bonnes plantes qu'on devrait cultiver plus qu'on ne le fait : tout d'abord VHeuchora sanguinea, admirable Saxifragée américaine au coloris fulgurant; le Lepto- syne marilima^ jolie Composée à fleurs jaunes, à feuilles fine- ment découpées, originaire de Californie; les Tricyrtis hirta et nigra, curieuses Liliacées japonaises, qu'on ne rencontre guère en dehors des jardins botaniques. Gardeners' Chronicle. — Peu de plantes nouvelles ou peu connues. Deux Orchidées seulement sont dans ce cas. Ce sont les Cœlogyne Rumphii Lindl. et uniflora Lindl. A propos de la première de ces espèces, qui a été retrouvée, après avoir été perdue pendant longtemps, il faut faire remarquer que la des- cription en avait été faite par Lindley, d'après un dessin et les indications de Kumphius. Des échantillons en existaient dans l'herbier de Buitenzorg, et c'est [seulement cette année qu'un collecteur anglais, M. Pereira, vient^de la^découvrir à Sumbava. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 003 Par l'ensemble de ses caractères, elle se rapproche des Cœlogyne speciosa et Micholitziana. Quant au Cœlogijne uniflora, c'est une fort jolie plante à fleurs couleur primevère, tachées de jaune orangé, et rappelant celles du C. fimbriata. Elle n'est pas seulement intéressante au point de vue horticole, mais encore pour les botanistes. Lindley l'avait d'abord décrite sous le nom de Cœlogyne; plus tard, il en fît un Panisea, basant ce nouveau genre sur la forme spéciale du labelle. M. Krânzlin s'est assuré que le labelle ne présentait rien de caractéristique et qu'il fallait, pour cette plante, en revenir à la première dénomination. Il est probable que les auîres espèces du genre Panisea devront subir le même sort. Quant au lieu de croissance du Cœlogyne unifiora, il n'est pas positivement connu. D'où sortent les Cinéraires des jardins? La question ne paraît pas encore avoir été résolue. Aussi est-il intéressant de recher- cher quelles sont leurs affinités avec les espèces voisines. De ces espèces, la plus rapprocliée par ses caractères est le Senecio multiflorus D C, qui a encore reçu les noms de Cineraria mul- tïflora, Senecio Webbii, Doronicum Webbii et Bourgœi. C'est une plante de la région montagneuse de laGrande-Canarie, d'où elle a été réintroduite. Les jeunes plantes sont remarquables par l'épaisseur de leurs tiges, surtout si on les compare avec des Ciné- raires de même condition et de même âge. Les fleurs sont lilas avec le centre foncé. Les bractées involucrales sont parsemées de poils qui n'ex.istent pas sur les espèces voisines cultivées, Des processus piliformes se rencontrent également sur les achaines dans certains individus. Le Gardeners' Chronicle signale un certain nombre d'arbustes intéressants : Nuttalia cerasiformis, qui ne manque pas d'une certaine élégance ; Berberis buxifolia ou dulcis, charmante Ber- béridée du Chili et de la Terre de Feu, qui se couvre d'une multi- tude de fleurs jaune foncé, auxquelles succèdent des baies arrondies recouvertes d'une pruine glauque; Rhododendron Las- combei, appartenant à une section caractérisée par son inflores- cence lâche et peu fournie, ses grandes fleurs plus développées que dans ies Rhododendron arboreum et cataïubiense et qui 604 REVUE DES PUBLICATIONS. comprend les Rh. Aucklandi, Thomsoni, ainsi que quelques autres espèces. L'hybridation des Rh. Thomsoni et Fortunei a produit le Rh. Lascombei, remarquable par ses grandes fleurs roses avec des taches de couleur cannelle. Il faut encore noter une char- mante variété du Prunus pseudo-Cerasus, importée du Japon, à fleurs semi-doubles, blanches, nuancées de vert, à centre rose pâle, et VUlinus alaia qui, lui, n'est pasune nouveauté, car onle connaît en Europe depuis 1820. L'Ubnus alata ou Whahoo est remarquable par les longues ailes subéreuses qui courent le long de ses rameaux et donnent à l'ensemble du végétal un aspect des plus étranges. C'est un arbre qui paraît confiné au sud des États-Unis, dans la vallée du Mississipi. Les Catalpa tiennent le premier rang parmi les arbres d'orne- ment. Des sept espèces connues, deux sont chinoises, deux ori- ginaires de l'Amérique du Nord et les autres des Antilles. Les espèces américaines sont celles que l'on plante le plus fréquem- ment; l'une d'entre elles, le C. bignonioides, a été introduite en 1726. L'autre, le C. speciosa^ confondue longtemps avec le C, bignonioides, n'a été importée que récemment. Des deux espèces asiatique, C. Kœmpferi et Bungei, la seconde est rare- ment cultivée, et l'on rencontre souvent sous son nom des formes C. Rœmpferi ou bignonioides. On a croisé les C. speciosa et de Kœmpferi et donné naissance à une fort belle plante dont les fleurs forment d'énormes panicules : c'est le Catalpa J . C. Teas, du nom de Toblenteur. Garden and Forest. — Le recueil américain a signalé quel- ques plantes nouvelles: Lavatera insularis, du Mexique, sur les îlots des Goronados; les fleurs sont jaunâtres veinées et rayées de pourpre; Thrinax microcarpa, Palmier originaire de la Flo- ride, rapporté par Gurtis au Thrinax argentea, mais qui est certainement nouveau et bien caractérisé par la petitesse de ses fruits; Mose Mistress Pierpont Morgan, qui paraît être un lusus du Thé Madame Gusin; les feuilles sont plus larges que celles de cette dernière variété; quant aux fleurs, elles sont rouge cerise, teintées de jaune citron à la base des pétales. Les Palmiers communiquent à la végétation forestière du sud PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 605 des États-Unis une marque spéciale, sans laquelle elle aurait beaucoup de' traits de ressemblance avec la flore habituelle de l'hémisphère nord. Le plus connu de ces Palmiers est le Sabal Palmetlo, des États du Sud-est, dont la présence dans cette région constitue un fait intéressant de géographie botanique, car c'est le Palmier arborescent qui s'avance le plus loin au Nord; le Sabal mexicana, du Texas, est également arborescent; il en est de même du Washingtonia du sud de la Californie, dont les premiers missionnaires jésuites ont utilisé les qualités ornemen- tales pour l'embellissement de leurs missions. L'Oreodoxa regia se rencontre dans le sud de la Floride, dont il constitue un des plus beaux ornements végétaux ; c'est encore en Floride qu'on trouve le genre Pseudophœnix et des Thrinax, qui ne sont pas .encore bien connus. Eu égard à l'immensité du territoire qu'elle embrasse, il ne faut pas trop s'étonner des surprises que réserve l'exploration botanique des États-Unis. C'est ainsi que le Nymphœa tetra- gona a été recueilli près d'une station de la ligne du Nord Pacifique. On ne connaissait jusqu'alors celte Nymphéacée qu'en Chine et en Sibérie. Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Le Tropœolum pentaphyltum ou Capucine tubéreuse, est maintenant bien peu connu; bien des jardiniers n'ont Jamais vu ses longs rameaux couverts de fleurs rouges du plus charmant efl^et. M. Pynaert rappelle, au sujet de cette plante, qu'on peut greffer les Capucines délicates sur des tubercules d'espèces vigoureuses, telles que le Tropœolum tuberosurn. On a pu obtenir des greffes des T. azureum, brachyceras, pentaphyllum et trïcolor sur un j?eul tubercule. Le Canarina campanulala est à peu près inconnu de nos jours. C'est une Campanulacée — originaire des Canaries — à corolle charnue, jaune purpurin, veiné de lignes foncées. On la rencon- trait autrefois dans tous les jardins d'hiver et les serres tem- pérées, où elle fleurit en hiver. Bien peu cultivées également les Salicaires! Ce n'est pas la difficulté et les exigences culturales qui en sont la cause, puisque l'une d'elles, le Lythrum Salicaria croît partout au bord des eaux. 606 REVUE DES PUBLICATIONS. Les Cupfiea se prêtent, on ne peut mieux, à rornementation des massifs pendant Ja belle saison, aussi ne saurait-on les trop recommander. Les uns sont ligneux comme les C. ignea, e?mnens, strigulosa^ cordata ; d'autres, en plus grand nombre, sont her- bacés, tels que les C. lanceolafa et miinata. L'Illustration horticole. — Le Tecoma Smithii est une des meilleures plantes grimpantes obtenues, ces dernières années, en croisant le T. capensis avec le T. velutina. C'est, comme plante de serre froide une des meilleures acquisitions de date récente. Un fait intéressant, c'est que les graines reproduisent exactement la plante qui, en Australie, fleurit neuf mois de l'année, tandis qu'en Europe elle est automnale. La vitalité des graines nous réserve encore bien des surprises. Qui se douterait que des graines de Coleus, oubliées au fond d'un tiroir_, ont parfaitement levé après six années et donné naissance à plusieurs variétés ! Journal des Orchidées. — Les semeurs se sont surtout attachés à croiser des espèces différentes, dans le but de pro- duire des fleurs aussi distinctes et originales que possible, il serait bon, cependant^, de ne pas négliger la fécondation directe d'une fleur par son propre pollen ou par celui d'une autre fleur de la même espèce. En sachant choisir ses types, on pourrait arriver à de très beaux résultats, par exemple obtenir des Odon- toglossum brillamment maculés, des Cattlei/a blancs, pourprés, marbrés, ou bien encore des plantes florifères et vigoureuses. Un succédané du sphagnum — c'est une mousse d'un beau vert glauque, abondante dans les bois siliceux, le Leucobryum glaucum. On emploie avec avantage ses pelotes vert émeraude pour surfacer les pots et les paniers des Vanda, Angrœcum, Aerides, Phalœnopsis, etc. Wiener illustriste Garten-Zeitung. — M. Beck von Man- nagetta, décrit un hybride nouveau obtenu par M. Lesemann, de Vienne, en croisant le Crinum Makoyanum avec VHippe- astrum solandriflorum. Le Crinum Leseman7ii se rapproche de la PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 607 première de ces espèces par son coloris, et de la seconde par la forme des divisions du périanlhe. Le même botaniste fait con- naître également un nouveau Zamia, le Zamia insignis, de la section Chigua D. G. et voisin des Z. Litideni, pi^asina et Van- Houttei. La Clematis Viticella a, donné, par croisement, naissance à un certain nombre de plantes dont les plus connues sont : le Cl. Hen- dersoni, auquel a participé le Cl. integrifolia; le Cl. francofur- tensis, le Cl. Vilicella venosa, dans l'obtention duquel est entré le CL florida, le Cl. Jackmanni, issu des Cl. Viticella Hendersoni et lanuginosa. Gartenflora, Le genre Malus a donné à l'ornementation des plantes, comme le Malus spectabilis, que fait rechercher la grâce de sa floraison ivernale et les Pommiers microcarpes si curieux avec leurs petits fruits de taille et de coloris variés. On vient de mettre au commerce une variété du Pommier ordinaire carac- térisé par ses feuilles plus ou moins panachées de jaune : le Pyrus Malus aurta. Le Taurus de Gilicie est l'habitat de nombreuses plantes qu'il y a tout intérêt à faire connaître et à introduire dans les cul- tures de plantes alpines. On peut citer parmi elles : Arum Bios- coridis spectabile, Colchicum cillcÀcum., Crocus zonatus, Stern- bergia macraniha, Sedum Sempervivum, Anchonium helichrysi- folium, Crucifère à laquelle les Turcs ont donné le nom de Kar Simbyl ou Jacinthe des Neiges; Michauxia Tchihatckeiuii, Gam* panulacée des plus ornementales; Macrotomia cephalotes, Borra- ginée qui ne manque pas non pins de valeur décorative. On pourra joindre deux jolies Liliacées, les Asphodeline Balansœ eiisthmocajya. 608 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES. 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Amorpha canescens Nutt. (famille des Légumineuses). Revue Horticole^ 15 juin 1896, p. 280^ planche coloriée. Arbrisseau rustique introduit en Angleterre, dès 1812, mais cependant, actuellement presque inconnu dans les jardins de l'Europe. Bentinckia nicobarica Hort. Sander (famille des Palmiers). Revue Horticole, l^"- juin 1896, p. 249, fig. 93. Cette espèce nouvelle a été exposée à Paris, l'année dernière, par M. Sander, horticulteur à Saint-Albans (Angleterre), qui l'avait reçue des îles Nicobar, situées à l'extrémité de la mer des Indes, dans les eaux de Tlndo- Chine. L'auteur de l'article con- sacré h cette plante, M. Ed. André, dit n'avoir encore vu que de jeunes exemplaires, qui rappellent le port d'un Kentia ou plutôt de certains Geonoma. genre d'ailleurs assez voisin des Ben- tinckia^ mais sa couleur vert pâle le distingue à première vue ainsi que d'autres caractères qui s'affirmeront avec le temps. Ses folioles sont inégalement découpées, soit qu'elles restent légèrement soudées avant leur complet développement, soit que leur nature même rende cette inégalité d'insertion frappante en laissant entre elles des intervalles variés et caractéristiques le long du rachis. Comme le Cocptier, le Lodoicea et plusieurs Pandanus qui croissent à l'état spontané dans des conditions PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 609 climatériques analogues, le Bentinckia nicobarica, exige la serre chaude humide. Angraecum Fournierae Ed. André (famille des Orchidées). Revue Horticole, \^' juin 1896, p. 236, planche coloriée. Cette plante nouvelle a été reçue de Madagascar par M. Four- nier chez qui elle a fleuri l'année dernière à La Cavalière, près Marseille. Elle est dédiée à M"^' Louis Fournier. C'est une petite espèce qui rappelle quelque peu les Angraecum citratum et modestum, mais qui diff'ère de l'un et de l'autre par un certain nombre de caractères. Voici d'ailleurs la description qu'en donne M. Ed. André : « Plante naine. Feuilles sessiles, distiques, équitantes comme celles de certains Phalienopsis, relevées en lobe d'oreille, en ellipse courte, obtuse (0",12 >< 0"',05), à sommet mucroné en bec oblique, de consistance charnue, à surface luisante^ vert olive suffusé de brun rouge avec bord plus foncé, plus pales et rosées en dessus. Racines adventives nombreuses, blanches, très longues. Inflorescences en grappes pendantes, grêles, longues de 40 à 50 centimètres; rachis cylindrique, rose, portant des fleurs blanches, alternes, distantes, accompagnées chacune à la base, d'une fine bractée aiguë. Pédoncule ovarien étalé, violacé, long de 20 à 25 millimètres. Lobes du périanthe étalés ou un peu décurves, subégaux, ovales aigus, longs de 20 millimètres, larges de 5 à 7; labelle oblong, acutiuscule, un peu contracté au milieu; gynostème blanc. Cette gracieuse espèce est d'une cul- ture facile en bonne serre chaude humide. 610 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. Cœlogynae unîflora Lindley. — C. uniflore — Orchidées. — GardenersChronirAe, 1896, n° 487, p. 516. Bulbes agrégés, fusiformes, sillonnés, chagrinés, luisants, donnant naissance à deux feuilles; feuilles linéaires, ou lan- céolées-linéaires, longues de 15 centimètres, larges de 5 à 8 mil- limètres; scapes uniflores; pédoncule court, naissant entre deux feuilles jeunes; bractée ovale, acuminée, écailleuse, carénée, aiguë, plus longue que le pédoncule et l'ovaire marqué de six ailes; sépales ovales, acuminés, larges de 1 centimètre et demi, de teinte jaune pâle ainsi que les pétales qui sont de même lon- gueur et plus étroits; labelle sensiblement égal, brièvement onguiculé, à lobes latéraux oblongs, aigus, peu développés, le moyen beaucoup plus grand, cunéiforme^ obovale, obtus, émar- giné à la partie antérieure, de couleur jaune primevère et mar- qué de trois taches orangées à la base ; gynostème occupant le tiers du labelle. La patrie de cette plante, depuis longtemps décrite par Lindley d'abord comme Cœlogyne puis comme Panisea, est restée inconnue. Comanthosphace japonica Moore. — G. du Japon — Japon (Labiées-Satureinées). Bot. Mag., t. 7463. Petit sous-arbrisseau à rameaux tétragones et à inflorescence plus ou moins blanc tomenteux ; feuilles pétiolées, ovales ou ovales lancéolées, serrées; inflorescence formée de faux-verti- celles niultiflores disposés en grappe raide, dressée, accompa- gnée de bractées; bractées de large dimension, membraneuses, arrondies, concaves, pourvues d'un bec ou acuminées, très cadu- ques; fleurs brièvement pédonculées, jaunâtres; calice tubuleux à dents très courtes, obtuses, non nerviées ; corolle légèrement PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 611 pubescerite, à tube exsert marqué intérieurement d'un anneau de poils, à lobes postérieurs du limbe, courts, arrondis, dressés, les latéraux un peu plus grands, l'antérieur hémisphérique défléchi, dépassant les autres du double; étamines défléehies, à filets très glabres ; anthères petites, globuleuses. Le genre Comanthosphace a été créé pour quatre plantes japo- naises décrites d'abord par Miquel comme des Elsholtzia, puis rapportées plus taid aux Pogostemoii. Ce dernier genre est en effet très voisin, mais le Comanthosphace s'en distingue par la corolle à cinq lobes et bilabiée, à lèvre inférieure hémisphérique et proéminente, tandis qu'elle est fendue en quatre parties égales dans les Pogostemon. Dipodium paludosum Reioh. f. — D. des Marais. — Pénin- sule Malaise (Orchidées). — Bot. Mag., t. 7464. Tige rigide, robuste, dressée ; feuilles distiques, dressées- étalées, raides, ensiformes, aiguës, carénées; gaines marquées de côtes et imbriquées; scape allongé, dressé; grappe lâche; bractées petites, ovales; ovaire allongé; fleurs longuement pé- donculées, blanches, maculées de pourpre; sépales et pétales de même forme, linéaires oblongs, obtus, étalés puis réfléchis: labelle de même longueur que les sépales, étroitement lancéolé, concave, aigu, bidenté à la base, glabre sur le dos, poilu sur les bords; colonne courte, épaisse, à côtés arrondis, pubescente dans la région basilaire qui est excavée; anthère petite, termi- nale, à poUinies fixées sur une glande orbiculaire, à caudicules prolongés en éperon à l'insertion des pollinies. Le genre Dipodium est remarquable en ce sens que les espèces y forment deux groupes absolument distincts par le mode de végétation, le port, le feuillage etl'inflorescence, mais présentant la même structure florale. Il a été établi parR. Brown, pour une Orchidée australienne à racine charnue et à tige feuiilée ; Rei- chenbach y a ajouté deux espèces malaises ayant les caractères de celle qui vient d'être décrite plus haut. Le Dipodium paludosum est originaire de la péninsule malaise, où Griffith l'a découvert en 1841 ; on l'a retrouvé à Pérak. 11 612 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. croît dans les mêmes localités que les Nepenikes, les Hypericum, et le Lycopodium cernuum. Incarvillea Delavayi Bur. et Franchet. — I. de Delavay. — Chine (Bignoniacées-Técomées). — Bot. Mag.,i. 7462. Plante très glabre, à tige courte, dressée, robuste; feuilles longues d'un pied environ, linéaires oblongues, pinnées à rachis épais, à folioles presque opposées, sessiles, lancéolées obtuses, crénelées-lobulées, les supérieures confluentes, fortement nerviées à la face inférieure, au nombre de 8-10 paires éloignées l'une de l'autre; scape allongé, robuste, nu, pluriflore au sommet; bractées sétacées; fleurs de grande dimension à peine pédon- culées; calice tubuleux, profondément côtelé, pubérulent, à dents acuminées; corolle rose, à tube recourbé, à lobes du limbe arrondis, ondulés sur les bords; loges des anthères glabres. Cette superbe plante, qui appartient au genre asiatique Incar- villea, a été découverte par l'abbé Delavay, dans les pâturages montagneux du Yunnan, à une altitude de 8 à 11,500 pieds. De la même région, MAI. Bureau etFranchet ont décrit, ainsi que du ïhibet, 8 autres espèces, ce qui porte à 10 les espèces connues actuellement. En 1876, on n'en connaissait qu'une seule espèce. Massonia jasminiflora Hort. Burchell. — M. à fleur de jasmin. — République Orange (Liliacées). — Bot. Mag., t. 7465. Feuilles au nombre de deux_, naissant en même temps que les fleurs, étalées, couchées sur le sol, suborbiculaires, lisses, glabres, vertes, marquées de nombreuses stries longitudinales; fleurs blanches, odorantes, disposées en ombelle centrale, sessile, à pédoncules courts ; bractées membraneuses, blanches, vertes au sommet, les antérieures ovales, plus courtes que le tube du périanthe ; périanthe à tube subcylindrique, à lobes ovales lancéolés, étalés, deux fois plus courts que le tube ; étamines incluses, à filets linéaires, soudés à la base. Le genre Massonia créé par Thunberg est entièrement confiné à PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 613 la colonie du Cap. On en connaît une trentaine d'espèces qui ne sont que très rarement cultivées. L'espèce dont nous venons de parler n'était connue que par un seul échantillon d'herbier quand elle a été introduite récemment de la république d'Orange. Il est probable que c'est la plante sur laquelle Salisbury a fondé son genre Podocallis. Sternbergia macrantha, J. Gay. — S. à grande fleur. Asie occidentale (Amaryllidées). Bot. Mag., t. 7459. Bulbe globuleux, large, à tuniques extérieures membra- neuses, colorées en brun ; feuilles en rosette, paraissant au prin- temps, en forme de lanières, obtuses, dressées, glaucescentes, à peine carénées; fleurs automnales, jaunes et inodores, à pédon- cule court, caché dans laspathe; spathe univalve, membraneuse, cylindrique à sa partie inférieure, fendue au sommet; tube du périanthe cylindrique allongé; limbe à lobes oblongs, légère- ment aigus, plus longs que le tube; étamines deux fois plus courtes que le limbe; fruit oblong; graines globuleuses. Cette jolie Amaryllidée qui a reçu pncoreles quatre noms : S. C/usiana, stipitala, grandiflora et latifolia, est la plus belle espèce connue du genre Sternbergia. Son aire géographique s'étend de Smyrne à l'ouest de la Perse, à Jérusalem et à la péninsule du Sinaï. Elle se distingue du S. luiea par ses fleurs plus larges, son long tube, par ses feuilles qui naissent au prin- temps. Nul doute que cette plante, qui n'a été que récemment introduite, ne se répande rapidement. Thrinax microcarpa Sargent. — T. à petits fruits. — Floride (Palmiers). — Garden and Forest, 1896, n° 426, p. 162. Fleurs solitaires, sans bractées, articulées ; périanthe en forme de cupule, blanc, à six lobes ovales, courts, aigus, larges; étamines au nombre de six, insérées à la base du périanthe ; ovaire ovale, sessile, uniloculaire, de couleur orangée, graduel- lement atténué en style ; ovule solitaire, basilaire, dressé ; fruit pisiforme, petit, de teinte fauve, présentant à sa base les débris 614 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. persistants du périanthe, à péricarpe crustacé; graines globu- leuses, déprimées à la base ; arbre élancé, élevé de 20 à 30 pieds ; feuilles terminales, orbiculaires, coriaces, vert pâle, blanc argenté à la face inférieure, plus ou moins tomenteuses dans leur jeune âge, plissées, multifides; rachis court, légèrement convexe, atténué et arrondi au sommet; ligule orbiculaire, concave; pétioles grêles, flexibles, biconvexes, sans aiguillons; gaine allongée, brun-luisant ; spadice allongé, placé entre les feuilles, composé, à rameaux de premier ordre courts, grêles, comprimés, dressés et divergents, ceux de second ordre florifères, grêles, penchés ; spatbes coriaces, allongées, aiguës, profondément divisées au sommet, tomenteuses à la face supérieure et à la partie médiane; bractées aiguës, scarieuses, caduques. Ce curieux Palmier a été découvert par A. H. Gurlis, en 1879, à No Namer et Boca Chica, en Floride. Utricularia ianthina Hook. f. — U. à fleurs violettes. — Brésil (Lentibulariées). — Bot. Mag., t. 7466. Feuille longuement pétiolée,réniforme, très entière, ondulée; scape portant 6-8 fleurs, plus long que le pétiole; bractées tri- partites, beaucoup plus courtes que les pédicelles, à divisions lancéolées; fleurs amples, à sépales semblables, obtus, cymbi- formes; corolle violet pâle, à lèvre supérieure hémisphérique, l'inférieure formée de deux labelles dont le supérieur est dressé, arrondi, convexe, marqué de deux raies dorées lon- gitudinales, tandis que l'inférieur, beaucoup plus développé, oblong transversalement, a ses côtés arrondis et sa partie médiane plissée ; éperon allongé, incurvé, inclus dans le pli du labelle inférieur, ouvert au sommet; ovaire ovoïde, stig' mate bilabié; à lèvre supérieure plus petite que l'inférieure qui est plissée. V Utricularia ianthina est très voisin, par l'ensemble de tous ses caractères, de V Utricularia reniformis de la même région; et il n'en difl'ère que par la couleur de ses fleurs qui sont violettes au lieu d'être roses. L'habitat des deux plantes est cependant tout difl'érent, tandis que VU. reniformis croît dans des prairies PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 615 à Sphagnum, l'autre habite exclusivement Taisselle des feuilles du Vriesea Glaziovi. Son importation présente les plus grandes difficultés ainsi que celle d'autres espèces qui croissent exacte- ment dans les mêmes conditions. Le Secrétaire-)'édacteur-gérantf D. Bois. Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette. 6 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. JUIN 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÈS Paris (altitude : 63°*). 26 TEMPERATURE Min. 1,3 13,1 12,3 13,2 14,3 10,2 9,0 12,3 13,4 13,0 13.8 10,9 12.2 16,0 16,7 lo,9 16,3 14,7 12,4 12,5 8,4 8,4 13,1 11,3 13.5 11,3 9,4 10,2 15,2 Max. 30,5 32,1 25,7 28,1 24,9 26,1 21,8 21,7 20,0 20,8 18,7 27,1 27,9 30,3 26,5 29,1 24,8 24,5 23,9 25,2 24,4 26,1 28,6 29,3 24,1 19,9 22,9 26,0 24,0 23,5 HAUTEUR du baromètre Matin Soir 761, 756 756 760 760 759 756 753 748 749, 754 765 763,5 760,5 759 758 758,5 763 768 769,5 768 767 761 764 759,5 763,5 765 764 766 763,5 757,5 756 758 759,5 758 754 749 750 750 763 764,5 760,5 759. 5 758 758 759,5 767 769 769 767 765,5 764,5 700,5 762,5 763,5 765 763 769 763,5 VENTS dominants S. SE. S. 0. NE, S. SE. S. 0. 0. so. SSE. SE. SE. S. 0. E. E. SE. SE. SE. SO. • N. NNO. NO. N. ONO. N. S. N. E. N. N.NNO. NO. NNE. NNE. NE. N. N. SO. 0. ÉTAT DU CIEL Clair, légèrement nuageux l'après midi. Nuageux, orage et quelques fortes averses l'après-midi. Nuageux, orage et pluie assez abon- dante Taprès-midi. Nuageux, quelques coups de tonnerre, petite averse le soir. Nuageux. Nuageux, quelques coups de tonnerre et un peu de pluie le soir. Nuageux, coups de tonnerre et pluie assez abondante Taprès-midi et le soir Nuageux, quelques averses, pluie phi! continue le soir. Nuageux, plusieurs averses. Nuageux, pluie continue à partir de cinq heures du soir. Pluie et grand vent toute la nuit el une grande partie de la matinée, nua geuK. Nuageux, clair le soir. Nuageux. Nuageux. Couvert, quelques éclaircies. Nuageux. Nuageux le matin, couvert l'aprè midi, pluie assez abondante le soir. Clair de grand matin, nuageux. Couvert, quelques éclaircies, très légè-| rement pluvieux le soir. Légèrement nuageux. Couvert le matin, nuageux. Très légèrement nuageux. Très légèrement nuageux. Nuageux. Coups de tonnerre et petite pluie dans la nuit, couvert, orage violent et pluie déluvienne par moment mêlée de grêle raprès-midi, nuageux. Couvert le matin et le soir, nuageux dans la journée. Légèrement nuageux le matin, clair Couvert, éclaircies dans le milieu de la journée, quelques coups de tonnerre pluie le soir. Nuageux. Clair le matin, nuageux laprès-midi pluvieux le soir. 1 AVIS DIVERS 617 AVIS DIVERS EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANGE 'Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, etc. — Celte exposition se tiendra au Palais de l'Indus- trie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France, Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour Tinscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. Série III. T. XVIII. Cahier de juillet publié le 10 août 1896. 40 618 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Un concours spécial pour les Orchidées aura lieu en séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. Concours de Dahlias, de Glaïeuls, de Bégonias et de Fuchsias. — (Séance du jeudi 10 septembre J896). Les per- sonnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le 2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles pourraient avoir besoin.. L'installation devra être terminée le jeudi 10 septembre, avant onze heures du malin. La Société mettra à la disposition du Jury le nombre de médailles nécessaires. Le programme de ces divers concours a été publié dans le Journal, cahier d'avril, p. 347. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. IdédaiUe FelUer. Pour le plus beau lot de Pentslemon. Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D^ Joubert de THiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floricuiture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.) CHRONIQUE. 619 CHRONIQUE Programme du Sb'' Congrès des Sociétés savantes. — L'ouverture du 35^ Congrès des Sociétés savantes est fixée au mardi 20 avril 1897. Parmi les nombreuses questions proposées par les diverses sections on peut citer, comme étant particulière- ment intéressantes pour l'Horticulture : Section des sciences. 6° Recherche de documents anciens sur les observations- météorologiques en France et sur les variations des cultures. 13° A quelles altitudes sont ou peuvent être portées, dans les Alpes et les Pyrénées, les cultures d'arbres fruitiers, de prairies artificielles, de céréales et de plantes herbacées alimentaires? 14'' De l'importance fortuite et de la naturalisation d'espèces végétales. Il est indispensable que le texte des mémoires parvienne au l^"" bureau de la Direction du Secrétariat et de la comptabilité, au ministère de l'Instruction publique, avant le 30 janvier pro- chain. Utilisation des eaux d'égout de l'Asile d'aliénés de Vaucluse. — Dans la séance du 25 juin de la Société nationale d'Agriculture, M. Vincey, professeur départemental d'agricul- ture de la Seine, a appelé l'attention sur l'utiUsation des eaux d'égout de cet asile. A l'asile de Vaucluse (Seine-et-Oise), petite cité de 1,200 personnes, fonctionne le système du « tout à l'égout ». Les eaux d'égout, sur un premier terrain, sont en quel- que sorte épurées, puis, reprises par un système de drainage bien entendu, elles servent à de nouvelles irrigations sur des terrains situés plus bas. Ces irrigations et drainages sont com- binés de telle sorte qu'on arrive à la plus parfaite épuration hygiénique et à la plus complète utilisation agricole. Les eaux épurées de drainage sont beaucoup plus pures que celles de la rivière, qui pourtant servent à l'alimentation de l'établissement, 20 CHRONIQUE. à tel point qu'aujourd'hui il est question de s'en'servir de préfé- rence à ces dernières. Exploration scientifique de l'île Formose. — M. Har- mand, minisire de France au Japon, annonce la formation à Tokio d'une mission scientifique destinée à explorer l'île de For- mose, encore très mal connue. Pour cette œuvre, la Diète japo- naise a voté une somme de 5,883 yens (le yen vaut 5 fr. 16). La mission, composée exclusivement de Japonais, a pour but d'étu- tudier la géologie, la minéralogie, l'ethnographie, la botanique, la zoologie, l'agriculture et la sylviculture de la grande île. Culture d'Orchidées sur des troncs de Fougères. — Le Gardeners' Chronicle du 27 juin, page 785, recommande la cul- ture de certaines Orchidées, sur des troncs des Fougères arbo- rescentes. L'auteur de l'article aurait obtenu les meilleurs résultats avec les Cattleya citrina^ marginaia^ Trianœi; Cœlogyne cristata et autres espèces ; Dendrobium amœnum, Farmeri^ chî'ysotoxum; Lœlia ancepsy acuminata, autumnalis^ Dlgbyana ; Lycaste Skinneri ; Maxillaria grandiflora picta ; Miltonia cuneaia et spectabilis ; Odontoglossum Cervantesii, citrosmum^ maculatum, Rossi ; Oncidium Cavendishianum, Lanceanum^ tigrinum ; Ces plantes, disposées à la surface de troncs de Dicksonia antarctica et associées ou non à des Fougères et des Bégonias, ont mieux réussi que dans les pots et dans les paniers ordinaires et présentaient en outre un aspect beaucoup plus décoratif, rappe- lant leur manière de croître dans leur pays d'origine. Les troncs doivent être fixés dans des pots, de manière à les faire tenir debout, ou bien maintenus par les deux extrémités au pilier de fer de la serre. L'auteur, recommande d'arroser d'en haut avec une pomme d'arrosoir, de manière à ce que l'eau découle le long de la tige et arrive à toutes les racines sans tou- cher les feuilles ni les fleurs. Introduction du Platane d'Orient en France. — Le Pla- tane, on le sait, est connu depuis la plus haute antiquité; mais CHRONIQUE. 621 son introduction en Europe est relativement assez moderne puis- qu'elle ne remonte qu'à 1558; on assure même que ce fut Nicolas Bacon, père du célèbre chancelier, qui le fit venir en Angleterre en 1561. Peu après, en 1576, de Lécluse le reçut de Constantinople pour le jardin de Vienne. Enfin on a admis long- temps qu'il a été introduit en France, en 1734, par Louis XV, qui en aurait confié à Buffon le premier pied qu'on cultiva au jardin du Roi. Il résulte des travaux de M. le professeur L. Crié, de Rennes, et d'une étude historique publiée récemment par M. Maurice Bourges sur la ville de Fontainebleau, dont M. Glotaire Duval a fait Tobjet d'une communication à la Société botanique de France, dans la séance du 24 avril <896, que le Platane a été planté pour la première fois en France, non pas à Paris, comme on le croit généralement, mais à Touvoie, près du Mans (Sarthe), et dans un des jardins du palais de Fontainebleau, à une époque beaucoup plus reculée que celle ci-dessus désignée. Cicatrisation des plaies des arbres par l'acide chlorhy- drique. — D'après M. Dachy, cet acide, plus connu sous le nom à'esprit de sel, donne les meilleurs résultats pour la destruction' du puceron lanigère. Il est plus efficace et surtout moins dan- gereux que le pétrole ; aussi l'emploie-t-il de préférence. « On connaît les mœurs du puceron lanigère, dit M. Dachy; or, quel ne fut pas mon étonnement, en remarquant, après un premier essai, que toutes les plaies lavées avec l'acide muriatique étaient non seulement débarrassées de l'insecte, mais que sous son influence la cicatrisation s'opérait facilement. » Après un certain nombre d'expériences concluantes, M. Dachy a reconnu que l'acide muriatique employé seul n'avait pas d'efl'et s'il pleuvait peu après l'emploi, et que la grande séche- resse provoquait une évaporation trop prompte. Il a imaginé d'associer Tacide à l'onguent de Saint-Fiacre, en prenant de la terre argileuse compacte, mélangée avec une égale quantité de bouse de vache, le tout délayé avec de l'acide, de manière à obtenir un liquide pouvant être étendu au pinceau, mais plutôt épais que trop clair. Il suffit, pour appliquer le remède,"de 62ii CHRONIQUE. nettoyer les plaies en mettant au vif les parties intactes, et à les badigeonner. [Bulletin de la Société d'Horticulture d'Epernay.) Réglementation des Halles centrales de Paris. — Une loi, promulguée le 13 juin 1896, porte la réglementation des Halles centrales ; en voici le texte : Art. r'". — Les Halles centrales constituent un marché de première main, à la criée ou à l'amiable, des denrées alimen- taires de gros et de demi-gros. Ces ventes s'opèrent selon les règles prévues par la présente loi et par le règlement d'adminis- tration publique qui sera rendu pour son exécution. Le carreau est réservé, dans le périmètre des Halles, aux pro- priétaires de légumes et fruits vendant leur propre marchandise, à l'exclusion des regrattiers. A titre transitoire, quelques pavillons resteront réservés à la vente au détail et aux commerces spéciaux de triperie et de charcuterie qui lui sont assimilés. Art. 2. — Toute personne pourra recevoir des producteurs et expéditeurs de denrées alimentaires mandat de procéder à leur vente, pourvu qu'elle satisfasse aux conditions suivantes : 4° Jouir de la nationalité française et des droits civils qui y sont attachés; 2*» N'avoir subi aucune condamnation pénale ou disciplinaire portant atteinte à l'honorabihté; 3° Être inscrite sur la liste dressée à cet effet, par le tribunal de commerce après enquête et avis de la préfecture de police; 4° Justifier de la concession d'un poste par la ville de Paris et du versement à la caisse municipale égal au montant des droits d'abri payés par le poste pendant l'exercice précédent, sans toutefois que le cautionnement puisse être inférieur à 5,000 francs. Art. 3. — Il est expressément interdit aux mandataires des expéditeursd'acquérirpourleur propre compte les denrées qu'ils sont chargés de vendre ou des denrées similaires et, d'une manière générale, d'en faire le commerce par eux-mêmes ou par personnes interposées, et cela même en dehors des Halles; CHRONIQUE. 0^23 de posséder à Paris ou en province et à l'étranger aucun maga- sin ou entrepôt. Ils ne doivent être rémunérés que par la com- mission librement débattue entre eux et leurs mandants. Art. 4 — Ils sont tenus, sous les peines de droit : ■ 1" De se conformer à toutes les prescriptions des règlements administratifs et des ordonnances de police concernant les Halles, et notamment de se soumettre aux formalités du contrôle prescrites par l'article 7 ci-après et le règlement d'administration publique. 2" De compléter ou de reconstituer, dans les huit jours de l'avis qu'ils auront reçu du receveur municipal, le cautionnement dontii est parlé à l'article 2, paragraphe 4, et qui est spéciale- ment affecté à la garantie des créances de la ville de Paris, d'abord, et de celles des expéditeurs en second ordre. Art. 4. — En cas d'infraction à ces prescriptions ou de man- quements à leurs devoirs professionnels, les mandataires seront passibles de peines disciplinaires qui sont : L'avertissement; La suspension pour un mois au plus ; La radiation définitive. Les deux premières peines sont prononcées par le préfet de la Seine ou le préfet de police, suivant les attributions qui leur sont conférées par l'article 8, et la dernière, sur leur proposition, par le Ministre de l'intérieur. Art. 6. — Sera puni des peines portées à l'article 406 du Gode pénal, le mandataire convaincu d'avoir faussé ou tenté de fausser les enchères par quelque moyen que ce soit, ou d'avoir proclamé ou tenté de proclamer un cours supposé. La même peine sera appliquée au mandataire convaincu d'avoir altéré le prix réel d'une vente ou le montant des frais tarifés sur les livres, carnets volants, prévus par la loi et le règlement d'administration publique. Art. 7. — Le règlement d'administration publique prévu pour l'exécution de la présente loi, indiquera pour chaque pavillon comment sera organisé le contrôle administratif. Les dispositions communes à tous les pavillons seront : 1" Chaque poste possédera un livre à souches muni de deux 624 CHRONIQUE, volants dont les mentions seront concordantes; le premier volant accompagnera le lot jusqu'à la sortie du pavillon et sera ensuite remis par le fort à l'inspecteur principal ; le second destiné à l'expéditeur, énoncera, outre le prix de la vente, les frais tarifés (transport, octroi, décharge, manutention par le service des forts, droits d'abri), ainsi que le montant de la Commission qui devra comprendre tous les frais accessoires; dans le cas où plu- plusieurs ventes seraient faites le même jour, au nom du même expéditeur, les volants destinés à l'expéditeur pourront être remplacés par un bordereau récapitulatif reproduisant toutes les mentions des st)uches. â'' Après la conclusion de chaque vente, le prix énoncé sur le volant sera proclamé à haute voix; S° Toute marchandise vendue devra sortir immédiatement du pavillon: 4° Les mandataires seront tenus de conserver pendant trois ans le livre à souches et toutes autres pièces de comptabilité. Art. 8. — La préfecture delà Seine répartit les emplacements entre les mandataires des expéditeurs, en raison de l'importance de la marchandise qu'ils sont chargés de vendre, sous cette seule réserve que le préfet de police détermine, pour chaque pavillon^ la surface minima indispensable à la vente des marchandises et à l'exercice du contrôle dans le poste ; elle a dans ses attribu- tions la perception des droits municipaux et le poids public. La préfecture de police assure le maintien du bon ordre au point de vue de la loyauté des transactions, de la salubrité des denrées et de la liberté de la circulation. A cet effet, un com- missaire de police sera spécialement affecté aux Halles centrales et tous les inspecteurs et agents placés sous ses ordres auront le droit de verbaliser. Elle a dans ses attributions, l'affichage du cours des ventes et la détermination des heures en dehors desquelles toute opération sera considérée comme nulle, et du minimum des lots. Art. 9. — Une commission supérieure sera chargée d'adresser, au moins une fois par an, au Président de la République, un rapport sur la situation des Halles centrales, les abus qui peuvent s'y commettre et les réformes qu'ils comportent. CHRONIQUE. , 625 Ce rapport sera inséré au Journal officiel. La Commission sera présidée et convoquée par le Ministre de l'Intérieur. Elle comprendra : Six membres appartenant au conseil municipal et élus par lui ; Deux membres élus par les conseillers généraux de la Seine qui représentent les cantons suburbains et pris parmi eux ; Deux membres appartenant au conseil général de Seine-et- Oise et élus par lui ; Deux membres du conseil général de Seine-et-Marne et élus par lui; Huit membres désignés par le Ministre de l'Agriculture; cinq membres désignés par le Ministre du Commerce ; quatre membres désignés par le Ministre de l'Intérieur. Art. 10. — Les facteurs et commissionnaires en exercice auront trois mois, à partir du jour de la publication au Journal officiel du règlement d'administration publique, pour se mettre en mesure de satisfaire aux obligations des paragraphes 1 , 2 et 3 de l'article 2; à cette condition, ils auront un droit de priorité à la concession d'un poste. Art. 11. — Sont et demeurent abrogées toutes les dispositions contraires à la présente loi. Beaux exemplaires d'Orchidées. — Au dernier meeting horticole de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges et de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, il a été présenté quatre Orchidées d'une floraison exceptionnellement remarquable : Oncidium macranthum hastiferum, avec 40 grandes fleurs jaunes à labelle blanc; Cypripedium Veitchi,Sivec 15 fleurs; Cypripedium Charles Canham, exemplaire de très fortes dimen- sions, avec 20 fleurs bien épanouies; Caltleya Mossiœ alba Wagneri^ spécimen splendide comme santé, culture et floraison, avec 18 magnifiques fleurs. Ces quatre superbes spécimens appartiennent à l'orchido- phile renommé, M. Jules Hye-Leysen. (Ch. de Bosschere.) Cattleya labiata Warneri. — Il vient de fleurir, au parc royal de Laeken, huit exemplaires de cette belle variété, avec 179 fleurs portées sur 58 scapes! Une de ces plantes avait 62C) CHRONIQUE. 40 fleurs. Il convient de faire remarquer que la culture des Orchidées dans les serres du roi des Belges, est une des plus par- faites de la Belgique. M. le directeur Henri Koight mérite de sincères éloges pour les brillants résultats qu'il obtient et dont les meetings de UOrchidéenne de Bruxelles fournissent chaque mois des preuves irrécusables. (Cn. de Bosschere.) L'Exposition Internationale de Bruxelles en 1897. — Il y aura, à l'occasion de cette exposition, à laquelle la France a adhéré officiellement, muq expo fiiti on permanente d'Horticulture, de mai en novembre, comprenant des concours pour les collec- tions et des exemplaires isolés d'arbres et d'arbustes, les Rosiers, les plantes vivaces, les plantes herbacées et sous-ligneuses, les plantes annuelles, les plantes décoratives, de serre ou d'oran- gerie, pouvant passer en plein air, les mois de mai à octobre. Expositions temporaires. I. Exposition dCinauguration (mai). — Le programme com- prend deux sections : 1° plantes exposées en dehors des con- cours, c'est-à-dire des envois composés au gré des exposants et formés de plantes de choix, variées, remarquables par leur rareté, leur floraison et leur culture; 2"* plantes exposées en concours : Palmiers, Miscellanées, Plantes fleuries, Fougères arborescentes, Orchidées, plantes diverses. II. Exposition de Roses cueillies. III. Exposition générale (juillet). — Le programme com- prend deux sections comme pour l'exposition de mai. Il y aura des concours pour les plantes d'introduction, les semis, la culture et la floraison, les collections générales, les collections (Orchidées, Palmiers, Pandanées, Scitaminées, Fougères etLyco- podiacées, Gycadées, Conifères, Aroïdées, Marantacées, Lilia- cées, Broméliacées, Plantes diverses de serre, Industrie hor- ticole, Plantes d'appartement. IV. Exposition de Chrysanthèmes (octobre). — Concours spéciaux de floraison, concours spéciaux de culture, Chrysan- thèmes greffé», fleurs de Chrysanthèmes. (Ch. de Bosschere.) Le Tulipier de Virginie ou Tnlip Tree des Anglais (Lirio- dendron tuUpifera), ce superbe représentant de. la flore de CHRONIQUE. 627 l'Amérique septentrionale orientale, d'où il fut introduit en Europe en 1688, se rencontre fréquemment en Angleterre en excellentes conditions. Il n'est pas rare de voir des sujets de dimensions extraor- dinaires; c'est ainsi que, vers la fin de juin, j'ai pu admirer à Horsham, un spécimen parfait comme forme et comme santé, ayant de î% à 24 mètres de hauteur* Des sujets de dimensions semblables existent également à Learmington où, comme l'arbre précité, ils produisent annuelle- ment et eu grandes quantités, leurs charmantes et très intéres- santes fleurs, au coloris singulier et au parfum pénétrant. Cet arbre superbe^ à feuillage caduc, qui par le faciès a beaucoup de rapport avec un Platane érigé, appartient à la famille des Magnoliacées ; il prospère surtout dans une position un peu pro- tégée; ses racines se plaisent dans un sol profond, substantiel et naturellement humide. (G. Schneider.) Le commerce des fleurs en Angleterre. — Les fleurs na- turelles sont aujourd'hui très largement employées aux enterre- ments en Angleterre ; les obsèques de Sir Augustus Harris, qui ont eu lieu à West Brompton, Londres, le 24 juin dernier, en font foi. Les tributs floraux en cette occasion solennelle étaient aussi remarquables qu'ils étaient nombreux, et se composaient de croix, couronnes, ancres, lyres, colonnes décapitées et autres dessins, formés en grande partie avec des Lis blanc, des Roses, Odontoglossums, Cattleyas, Muguet, etc., représentant, autant que l'on a pu en juger, une somme de 2,500 livres sterling, soit 63,500 francs. Lorsque l'on songe que cette cérémonie n'était point nationale et n'avait rien d'officiel, il y a là matière à réflexion pour les fleuristes et pour les cultivateurs de fleurs blanches, les fleurs de couleurs diverses étant rarement em- ployées en pareille occasion en Angleterre. (G. Schneider.) Victoria régla. — La première fleur de cette superbe plante aquatique s'est épanouie, dans les serres des jardins de la Société Royale de Botanique à Regent's Park, Londres, le 25 juin, c'est- à-dire un bon mois plus tôt que les années précédentes. (G. Schneider.) 628 PROCÈS-VERBAUX. PHOCÈS -VERBAUX SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. PRÉSIDENCE DE M. Albert Truffaut, vice-président. La séance est ouverte à 3 heures. Les sociétaires présents sont au nombre de 122 : 15 membres honoraires et 107 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame l'admission d'une dame patronnesse et de 10 membres titulaires, dont 5 présentés dans la séance du 25 juin. Il annonce que deux sociétaires viennent d'être l'objet de dis- tinctions honorifiques : M™'' Heine, dame patronnesse, a été promue officier de la Légion d'honneur, et M. Bruant (François-Georges), horticul- teur à Poitiers, a été nommé chevalier du même ordre. Cette bonne nouvelle est accueillie par des applaudissements répétés. Il apprend que, d'après une décision du conseil d'administra- tion, la Société sera convoquée pour le jeudi 8 octobre, en vue de l'élection d'un président en remplacement du regretté M. Léon Say. Une réunion préparatoire aura lieu le dimanche 4 octobre. Il annonce que depuis la séance du 11 juin, la Société a enre- gistré avec regret la perte de trois de ses membres : M™° Bâillon, dame patronnesse; MM. Chardon (Charles-Armand) et Dumon- thier (Adolphe-Désiré), membres titulaires, de Paris. N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 6^9 M. le secrétaire général proclame le résultat du concours d'Orchidées tenu dans la séance du 25 juin (1). Les récompenses suivantes ont été accordées : Médaille d'or : M. Jacob. Grande médaille de vermeil : M. Opoix. Grande médaille d'argent : M. Duval. Médailles d'argent ; MM. Bert, Piret et Ragot. Il donne ensuite lecture des questions que le conseil d'admi- nistration a décidé de porter au programme du Congrès horti- cole de 1897 (2). Il procède au dépouillement de la correspondance qui com- prend ; A. — Correspondance manuscrite : 1° Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique annon- çant que la Société aura à sa disposition un local dans le Palais de l'Industrie pour son exposition de Chrysanthèmes; 2° Lettre de M. le Ministre de Tlnstruction publique accom- pagnant l'envoi du programme du 35® Congrès des Sociétés savantes, dont la séance d'ouverture est fixée au mardi 20 avril 1897 (2) ; 3® Lettre de M. Poisson, propriétaire à Auteuil, demandant la nomination d'une commission pour visiter son jardin. MM. Ur- bain, Hoibian, Poiret-Delan, Boizard, Fortin, Savoye, Chenu sont désignés à cet effet. B. - Correspondance imprimée : 1** Règlement et programme du concours agricole, horticole et viticole, qui se tiendra à Saint-Étienne du 2 au 7 septembre 1896. 20 Programme de l'exposition d'Horticulture qui aura lieu à Bougival les 8, 9 et 10 août 1896. (1) Voir Compte rendu, p. 699. (2) Voir programme, cahier de juin, p. 473. (3) Voir questions posées, p. 619. 6J0 ■ PROCÈS-VERBAUX. 3'* Circulaire annonçant qu'une exposition internationale d'Horticulture et de viticulture se tiendra à Bayonne du 5 au 8 septembre 1896. G. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque : 1° Feuille d'informations du ministère de l'Agriculture, n°* 26 et 27. 2* Lamarck botanlsLe; sa contribution à la méthode dite natu- relle^ par M. D. Clos. (Extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, 1896.) Broch. in-8° de 24 pages. 3° Notes on the synonymy of t/ie ISorlh American Mink, with description of a new subspecies, par M. Outram Bangs. Boston, 1896. Broch. de 6 pages, avec 2 planches noires. 4° Discours prononcés à la séance générale du Congrès des So- ciétés savantes, par MM. Grandidier et Guieysse. 5° Histoire naturelle des plantes de Madagascar, par MAI. H. Bâillon et E. Drake del Gastillo, fascicules 38, 39 et 40. 6° La Flore littorale du Portugal, par M. Jules Daveau. (Ex- trait du Bulletin de l'Herbier Boissier.) Genève, 1896. Brochure de 1 06 pages. D. — Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le BUREAU : 1° Note sur une maladie de l'Bydrangea paniculata grandi- flora, par M. F. Decaux. 2° Groupements de Chrysanthèmes, par la section des Chry- santhèmes. 3° Rapport sur un ouvrage de M. R. de Noter, intitulé : Les Palmiers de serre froide, par M. A. Chantin. Les conclusions de ce rapport sont les suivantes : « Pour nous résumer, nous nous contenterons de répéter que ce livre nous paraît avoir été écrit hâtivement, par une personne qui connaît surtout l'Algérie et le Midi de la France, qui a beau- coup vu, qui éveille notre curiosité, mais ne la satisfait pas. SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 631 Nous trouvons, en somme, que ce livre manque de développe- ments dans beaucoup de parties et qu'il pourrait être amendé dans d'autres. Nous sommes d'avis que la Société doit réserver son jugement jusqu'à l'apparition de la prochaine édition. » 4" Rapport sur une collection de Pommes de M. Croux^ par M. Michelin. 5** Rapport sur le mastic Dantin, par M. Hanoteau. Ce rapport sera joint à ceux qui doivent être publiés sur le même objet. 6° Compte rendu du Concours d'Orchidées du 25 juin 1896, par M. Belin. 7° Compte rendu de V Exposition de la Société d' Horticulture de Soissons, par M. Ch. Joly. M. le Président annonce qu'avant de statuer sur les proposi- tions de récompenses faites par les comités pour les objets qui leur ont été soumis dans la séance de ce jour, il va mettre aux voix les décisions prises au sujet des présentations faites le 25 juin et renvoyées à aujourd'hui à cause de la distribution des récompenses. Après un vote de l'assemblée, il est accordé : 1° Une prime de d'*" classe, avec félicitations et un certificat de mérite de \^^ classe à M. Louis Urbain, horticulteur, 42, rue de Sèvres, à Clamart (Seine), pour plusieurs pieds d'un Bégonia à fleurs doubles, obtenu de semis par le présentateur, et qui sera mis au commerce sous le nom de R. 17"' Lucie Faure. 2° Une prime de 1" classe à MM. Vilmorin-Andrieux et G^®, 4, quai de la Mégisserie, Paris, pour une collection de plantes sub-alpestres, comprenant les Sempervivum acuminatum Schott., Tyrol; antarcticum Jord., des Hautes-Alpes; Rraunii Funk., du Tyrol; murale Boresiu, France; les Sedum pallidum Bieb., du Caucase; pulchellum Michx., de l'Amérique septentrionale, et spurium Bieb., de la même région; les Hieracium flexuosum Kit., de la Hongrie, et aurantiacum L., des Alpes; le ravissant Androsace sarmentosa Wall., de l'Himalaya; le Campanula alliariœfolia Willd., du Caucase; VCEnothera fruticosa L., de l'A^iérique septentrionale; le Spiriea pahnata Thunb., du Ja 63:2 PROCÈS-VERBAUX. pon; VAconitum Anthova L., des Alpes; ÏAllium narcissiflonim Vill., des Alpes; le Dianthus monspessulanus L., à fleurs lilas, du Mont-Dore; VErodium Manescavi Boub., des Pyrénées; le Silène Saxifraga L., des Alpes; le Géranium Endressi Gay, des Pyrénées-Orientales; le Scutellaria lupulina L., de l'Asie bo- réale, et enfin une variété du Viola Munbyana Boiss. 3° Une prime de 2° classe aux même présentateurs, pour une superbe collection de Godetia, comprenant: G. Scliamini Niver- tiana; rubicunda splendens double; Whitneyi Duchesse d'Albany, pyramidal carmin, Brillant, Duc de Fife, Duchesse de Fife, Du- chesse d'Albany nain, écarlate vif, grandiflora maculata nain, Lady Albemarle, grandiflora maculata. 3° Une prime de 2° classe aux mêmes, pour un lot de Giroflées Quarantaines, comprenent 16 variétés, dites à grandes fleurs; 8 variétés de la race des remontantes; 5 variétés de Quaran- taines, dites Victoria, ^^ rnfin une nouveauté désignée sous le nom de Quarantaine d'été Excelsior. 4° Une prime de l""® classe, avec félicitations, à M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, à Paris, pour une collection d'/m Kdemjoferi provenant du Japon et comprenant un nombre consi- dérable de splendides variétés à fleurs simples ou doubles, de grandes dimensions, et présentant les coloris les plus brillants et les plus variés. b"* Une prime de \'^ classe, avec félicitations, à MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage à Versailles, pour des Vriesea hybrides obtenus dans leur établissement. L'un, le V. Poelnianï, est issu du V. gloriosa Duval, croisé par le F. Van Geerti Duval ; il a été présenté, pour la première fois^ à l'exposition de mai 1896. MM. Duval et fils considèrent cette plante comme l'une de leurs meilleures obtentions; ils l'ont dédiée à M. Poëlman, horticulteur à Gand, grand amateur de Broméliacées. Cet hybride est caractérisé par une inflorescence très forte, épaisse, portée par un pédoncule rigide. La couleur des bractées est le rouge brillant rehaussé de jaune d'or. Les inflorescences ont une très grande durée (deux ou trois mois). Le grand mérite de cette plante est d'être plus robuste que la plupart des hybrides de Vriesea. * SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 633 Deux autres Vriesea hybrides étaient présentés pour montrer combien l'hybridation peut modifier l'aspect général de ces plantes : l'un, le F. Henrici [splendida X splendens) n'a plus aucune trace des zébrures du feuillage du V. splendens; en dehors de cela, Tintervenlion de cetie espèce n'est guère visible que dans les bractées. L'autre, le V. Elmireana^ qui a aussi pour ascendant le V. splendens, mais celte fois croisé par le F. cardi- nalis, est intermédiaire entre les parents : l'inflorescence, tout en conservant la forme en lame de sabre, est devenue rouge cerise, couleur qui n'existe pas dans les Vriesea appartenant à la catégorie des splendens, lesquels d'ailleurs sont fort difficiles à croiser par d'autres types (voir Du val, Broméliacées^ p. 143 et suivantes). La cinquième plante présentée par MM. Duval et fils était le Vriesea a Le Sphinx », elle est le résultat d'un croisement opéré en 1889 sur le V . fenestralis par le V. splendens major de Veitch. Quatre plantes seulement purent être conservées et elles présentèrent des caractères végétatifs si différents de ceux des ascendants, que sans l'avoir vue fleurir, M, Duval la désigna, en 1893^ sous le nom spécial qu'elle porte depuis cette époque. Le port et la vigueur de la plante, la couleur des feuilles sont modifiés à un tel point qu'il n'est presque plus possible de reconnaître en elle le V. fenestralis. La première floraison vient enfin d'avoir lieu en 1896, c'est-à-dire sept années après la fécon- dation. L'inflorescence, sans être très décorative, est bizarre et très intéressante par la modification profonde qu'ont subi les bractées, modification telle que cette plante constituera un excellent type pour de nouvelles hybridations. 6° Une prime de 2^ classe à M. Boucher, horticulteur-pépi- niériste, 164, avenue d'Italie, Paris, pour une série de rameaux fleuris d'arbrisseaux d'ornement : Rhus Cotinus atropurpurea, Cytisus schifjkaensis, Spirœa Bumalda rziberrima, Margaritse Qi Antonij Waierer^ Tamarix odessana, Colutea melanocalyx. V Des remerciements à M. Rosette, grainier, 88, rue de Vau- celles, à Gaen, pour deux pots de Fraisiers et une caisse de Fraises d'une variété nouvelle, nommée Louis Gautier. Cette nouveauté, dit le présentateur, est d'une vigueur et d'une fertilité exces- 41 634 PROCÈS-VERBAUX. sives; « la semaine dernière, une commission nommée par la Société centrale d'Horticulture du Calvados, constatait qu'un pied portait 228 fruits et qu'il n'était pas rare de trouver dans la planche des Fraises ayant 0™,06 à O'^.O? de face, c'est-à-dire 0™,20 à 0°^,22 de circonférence ». M. Rosette ajoute que la ca- ractéristique de ce Fraisier est que les filets, non séparés du pied-mère, donnent en août-septembre une deuxième récolte abondante (Pour la description du fruit, voir Revue Horticole^ 16 septembre 1895, p. 428). Le comité de culture potagère ^ne M. Rosette de faire, à l'automne, une présentation de filets et demande la nomination d*^une commission pour juger du nombre des fruits que la variété est capable de produire comme seconde récolte. 8° Des remerciements à M. Maxime Cornu, professeur de cul- ture au Muséum d'histoire naturelle^ pour quatre pieds d'Oseille Pahouine, utilisée au Gabon comme notre Oseille ordinaire dont elle tient la place. E. — Objets soumis a l'examen des comités (séance du 2 juillet) : Au comité d'arboriculture fruitière : \° Par M. Gorion (Toussaint), propriétaire à Ëpinay (Seine), des Groseilles à grappe appartenant aux variétés Cerise et Ver- saillaise blanche, remarquables par la beauté des grappes et la grosseur des baies et pour lesquelles une prime de 3^ classe est demandée. 2** Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Priant, Paris, 54 Pèches de la variété Précoce Alexander, fruits beaux, bien colorés, mais cueillis avant d'avoir atteint leur complet dévelop- pement. Une prime de 2^ classe est proposée pour cet apport. Au comité de floriculture : 1° Par M. Gh. Jouan, jardinier en chef chez M. le comte Pozzo diBorgo, au château de Montretout, Saint-Gloud (Seine-et-Oise), 11 pieds d'un Pelargonium obtenu, en 1894, du P. Louis Courier . croisé par une variété non indiquée. La plante est naine, très ramifiée, floribonde et à fleurs de couleur rouge groseille; le SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 6.35 présentateur la désigne sous le nom de P. Madame la Comtesse Charles Pozzo di Borgo. On propose de décerner une prime de 3® classe pour cette variété. 2° Par MM. Vilmorin-Andrieux et C'^, 4 quai de la Mégisserie, Paris, une collection de Pétunias comprenant de nombreuses et belles variétés appartenant aux races suivantes : P, hybrida superbissima, à grande fleur blanche^ à grande fleur frangée, maculée, double à grande fleur blanc pur, double à grande fleur frangée. D'après une note des présentateurs, ces plantes sont soumises à l'examen du Comité de floriculture pour montrer la stabilité des formes reproduites par le semis et le résultat obtenu par la sélection. Les spécimens présentés ne sont pas le produit d'une culture spéciale, mais ont été choisis dans des lots de porte-graines. Le Comité adresse ses félicitations unanimes à MM. Vilmorin- Andrieux et C'% et demande qu'une prime de 1'^ classe leur soit attribuée pour cet apport. Les mêmes présentateurs montrent 1 pied de Bégonia à fleur de Campanules, variété nouvelle, très curieuse, dont on demande un nouvel apport de plusieurs spécimens pour bien en juger la valeur. 3° Par M. Lemaire, horticulteur, 26 rue Priant, Paris, quel- ques variétés d'Iris Kœmpferi, différentes de celles présentées à la dernière séance (prime de ]'"'' classe). Le même présentateur montre des Hortensia dont les fleurs sont devenues bleues par la culture dans le compost suivant : Ardoise pilée 10 p. 100. Sulfate de fer 3 — Ammoniaque 1 — Terre de bruyère ou terre franche 86 — Une prime de S** classe est demandée pour cette intéressante présentation. Au Comité d'arboriculture d'ornement : 1** Par M. Boucher, pépiniériste, avenue d'Italie, Paris, des rameaux de Sambucus racemosa, appartenant aux variétés ele- gans^ laciniata^ ornata^ pteridifolia, serratifolia, tenuifolia, les 636 PROCÈS-VERBAUX. Spircea Bumalda Antony Walerer et ruberrimay le Spirœa Mar- garitx, le Rhus Cotinus atropurpurea, le Colutea melanocalyx^ le Tamarix odessana^un Symp koricarpos mdéierm'mé, orginaire du Colorado (prime dr^ %^ clas?e). 2° Par M. Mainguet (Henri), 11, rue Mot, à Fontenay-sous- Bois (Seine), des rameaux fleuris de Gomphocarpus fruticosuSy Asclépiadée rustique dans le midi de la France (Remerciements). Au comité des Orchidées : Par M. ïhiébault, jardinier chez M. Libreck, Paris : 1 Odon^ toglossum Schliperianum, 1 Promenœa citrina et deux Micros- tylis indéterminés (prime de l""^ classe avec félicitations pour les Microsiylis). A la section des Roses : 1° Par M. Gh. Baltet, horticulteur à Troyes, 4 rameaux fleuris de la Rose Turners* Crimson Rambler. C'est la première fois que cette remarquable variété est présentée à la section des Roses. Les intlorescences, très développées, dénotent une excellente culture. Les fleurs sont très pleines et d'un superbe coloris. Une prime de 2® classe est demandée pour cet apport. 2° Par M"^ veuve Ledéchaux et fils, rosiéristes à Villecresnes (Seine-et-Oise), des fleurs coupées de la Rose François Coppée, variété nouvelle, mise au commerce le 1" novembre 1895, par les présentateurs. Cette Rose appartient au groupe des Hybrides remontantes; c'est une excellente plante, à fleurs très odorantes, ayant quelque ressemblance avec la Rose Bijou de Couesnon, (prime de 2® classe). Les propositions des Comités, relatives aux récompenses à accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées. MM. Vilmorin-Andrieux et C® abandonnent leurs primes au profit de la Société. M. le Prési/ient, ayant reçu une lettre par laquelle M. Vincey demandait à prendre la parole pour une communication, prie notre collègue de monter à la tribune. M. Vincey n*est pas présent dans la salle. SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. ' 637 La parole est donnée à M. Julien. Le 26 mars dernier, dit-il, nous avons eu l'honneur de dépo- ser sur le bureau de la Société nationale d'Horticulture de France, un mémoire ayant trait à une maladie du Bégonia Rex et de ses variétés, dans lequel nous rapportions la mort prématurée de ces plantes ornementales à la présence d'un nématode (1). De nouvelles observations faites, non plus sur le Bégonia Rex^ mais sur des pieds malades de Bégonias tubéreux, que M. Va- cherot, horticulteur à Boissy-Saint-Léger, a bien voulu nous adresser, sont venues confirmer pleinement nos premières asser- tions. C'est ainsi que, par l'examen au microscope, nous avons pu constater qu'il s'agissait encore ici du même parasite, « VHe- terodera radicicola ». Sur le rhizome tubéreux de ces Bégonias malades, on retrouve les mêmes hypertrophies de tissu que celles qui ont été observées sur le Bégonia Rex. Mais ici, l'irritation causée par le nématode se manifeste en outre par une production exagérée de bourgeons adventifs; de sorte que, par la suite, on a autant de rameaux aériens étroitement serrés les uns contre les autres et qui, en raison de leur développement complémentaire, demeurent plus ou moins rabougris, indépendamment du tort causé au rhizome par le parasite lui-même (voir fig. 19 et 20), Ce caractère extérieur est à prendre en considération pour re- connaître rapidement, à un moment donné, les pieds fortement anguillulés, dont il faut se débarrasser le plus vite possible si on veut diminuer les chances de multiplication et de contami- nation. Tandis que, sur le rhizome, les galles de tissu hypertrophié arrivent à atteindre la grosseur d'une petite noisette, sur les racines grêles et déliées de ce rhizome, on n'aperçoit guère, çà et là, que quelques petites nodosités dont le volume varie entre celui d'une tête d'épingle et celui d'un grain de mil. Ajoutons enfin qu'à l'époque où nous examinions ces galles, ( I ) Journal de la Société Nationale d'Horticulture de France, avril 1896, page 377 et suivantes. 638 PROCÈS-VERBAUX. c'est-à-dire vers le 12 juin, nous avons constaté, tout comme en mars dernier, dans l'intérieur des tissus ainsi h^^pertrophiés, de FiG. 19. Bégonias tubéreux malades, plantes vues de face avec rhizome entier. nombreux kystes (femelles pondeuses) remplis d'oeufs, des larves vermiculaires, ainsi que des individus arrivés à l'état parfait, les uns mâles, les autres femelles. SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 639 Il paraît donc certain pour nous, que cette espèce de nématode a plus d'une génération par an et qu'elle se rapproche en cela FiG. 20. Bégonias tubéreux malades, plantes vues de face avec rhizome sectionné de l'anguillule dévastatrice {Tylenchus devaslator) de la Jacinthe, de \a Cardère, etc., qui se multiplie pendant toute la durée de la végétation de sa plante nourricière. 640 PROCÈS-VERBAUX. Pourtant, au dire de M. Vacherot, l'espèce en question se montrerait surtout active à deux époques distinctes de l'année : au départ de la végétation d'abord, puis à l'automne qui suit. Quoi qu'il en soit, nous conseillerons, avec M. Vacherot, d'arra- cher et de brûler sur place tous les pieds de Bégonia tubéreux reconnus malades d'après les caractères purement extérieurs sus-indiqués, et de ne jamais prélever de rhizomes secondaires sur les pieds infestés si on ne veut pas multiplier la plante et le mal tout à la fois. Malheureusement cette manière de faire a l'inconvénient de ne pas mettre complètement à l'abri de l'invasion des nématodes, car il faut bien reconnaître que dans le début de la maladie, un certain nombre de pieds attaqués par le parasite peuvent tout d'abord passer inaperçus à l'œil le plus observateur et qu'on peut ainsi entretenir le mal d'une année à l'autre dans les cul- tures. D'ailleurs cet inconvénient s'accentue dans les cultures de Bégonia Rex, où Ton ne reconnaît les pieds malades qu'à leur vé- gétation plus ou moins languissante. Aussi pensons-nous que, dans les cultures importantes, il y au- rait intérêt à recourir, comme on l'a déjà tant de fois recom- mandé, à l'emploi du sulfure de carbone à haute dose (40 à 50 grammes par mètre carré) dans le sol qui est appelé à porter ces plantdB vivaces par rhizome. Pourtant on reproche à ce pro- cédé de nuire à la bonne venue des plantes dans l'année même qui suit l'opération, d'où perte de temps. Nous croyons donc devoir rappeler qu'il pourrait être intéres- sant d'expérimenter le procédé à l'eau, déjà recommandé par nous. En entretenant une humidité constante au pied des plantes et en ayant soin d'exagérer cette humidité une ou deux fois par mois deux ou trois jours durant, on doit constituer un milieu éminem- ment défavorable aux vers nématoïdes, puisque l'expérience nous apprend qu'on tue infailliblement ces anguillules par une immersion des organes envahis dans l'eau ordinaire pendant quarante-huit heures. Quant à la maladie qui a été signalée par M. Louis Cappe, SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 641 horticulteur au Vésinet, dans le Jardin (1), elle nous paraît bien due à un hémiptère du genre Thrips. Seulement ce parasite, d'après les observations mêmes de l'au- teur et d'après les échantillons qu'il a bien voulu soumettre à notre examen, ne paraît vivre que sur les parties aériennes de plantes diverses et particulièrement sur les feuilles. Cet insecte d'abord blanc, puis d'un jaune grisâtre, mesure de O'^'.SiS à 0°^'^,880 de long (voir fig. 21 et 22). Il salit les plantes de ses déjections et mortifie plus ou moins vite par succion de la sève les tissus des organes. Pourtant nous È, >f Fig. 21. Insecte à l'état larvaire ffrossi 100 fois environ. F"^" Fig. 22. Insecte ailé grossi 100 fois environ. ne croyons pas qu'il ait jamais pu produire des boursouflures sur les racines et qu'il ait causé rapidement la mort des plantes. Il est donc vraisemblable que, dans -la maladie signalée par M. Louis Gappe, il y avait une simple coïncidence dans la pré- sence du parasite des feuilles avec le parasite bien autrement dangereux des parties souterraines, VHeterodera. Du reste, on se débarrasse assez facilement de cet insecte de nos serres soit par des fumigations à la nicotine, soit par des pulvérisations d'alcool méthylique (esprit de bois) au centième, soit enfin par l'emploi de divers autres insecticides. (i) Le Jardin, Maladie du Bégonia Rex, année 1892, page 281 642 PROCÈS-VERBAUX. A la suite de celte communication, M. Henri Vacherot vient exposer les résultats qu'il a obtenus dans le traitement des diffé- rentes maladies des Bégonias et du Puceron lanigère. Comme complément des recherches de M. Julien, sur les ma- ladies des Bégonias, je crois de mon devoir, dit-il, de vous signaler les procédés par lesquels je suis arrivé à combattre ces deux maladies différentes. La première est due à ïHeterodera radicicola, si bien étudié, et représenté par M. Julien dans le Journal de la Société natio- nale d'Horticulture de France (avril i896, page 377). Ayant conservé quelques tubercules attaqués par ces néma- todes afin de pouvoir les étudier, j'eus l'avantage d'en remettre quelques-uns à M. Julien, qui reconnut la même maladie que celle qui s'attaque aux racines des Bégonias et à d'autres plantes. Pour les Bégonias tubéreux, il n'est donc pas possible d'es- pérer détruire, par un insecticide quelconque, les œufs renfermés dans les kystes et les larves qui se trouvent à l'intérieur des nodosités produites par VHeterodera radicicola ; néanmoins, des soins attentifs ont pu, chez moi, l'anéantir. La maladie est facile à reconnaître : les plantes attaquées pro- duisent une ramification étonnante de tiges que l'on pourrait être tenté d'utiliser comme boutures, et cela d'autant plus qu'il se forme de petits tubercules à leur base. En agissant ainsi, on propagerait malheureusement le mal, car cette nouvelle géné- ration de plantes formerait en même temps une nouvelle géné- ration de nématodes, chaque sujet portant une quantité d'œufs microscopiques. Il faut donc, lorsqu'une plante se trouve atteinte de cette façon, l'empoter, ne prélever aucune bouture, et à l'automne, au moment de mettre les tubercules au repos, enlever jusqu'au tissu ferme toutes les tubérosités gonflées et attendries par la présence des œufs qu'elles renferment, puis avoir soin de brûler tous les déchets. Au printemps, au moment de la mise en végétation, il est utile de procéder à la même opération,, et comme la maladie ne se transporte pas facilement d'un tubercule à l'autre sans le boutu- SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 643 rage, et que VHeterodera ne produit pas plus de deux générations dans le courant d'une année, l'on peut aisément s'en débarrasser lorsqu'il s'agit de Bégonias tubéreux. Tout porte à croire que, pour les espèces rhizomateuses, la même méthode de culture donnerait un résultat analogue. La seconde maladie est due à deux insectes presque imper- ceptibles, différents par leurs formes, mais aussi terribles par leurs ravages. Le premier, de forme allongée, est d'une teinte marron clair, àl'état d'adulte, il pique par traînées les tiges, les pétioles et les nervures des feuilles. Le second, de forme arrondie^ ressemble à une petite araignée et attaque les feuilles dans toutes leurs parties. Ces deux sortes de thrips font des dégâts considérables sur tous les Bégonias, les Gloxinias, etc.; et leur destruction est d'autant plus difficile qu'ils sont presque toujours sous les feuilles. J'ai trouvé que la buée de nicotine ne détruisait pas suffisam- ment ces petits parasites et que les pulvérisations au jus d« tabac, même à des doses très fortes, ne les anéantissaient pas. Après bien des expériences de différents genres, je suis arrivé à ajouter de l'alcool à la nicotine, et, pour employer celui qui me revenait le meilleur marché, j'adoptai l'esprit de bois. J'opère toujours en pulvérisation avec l'insecticide composé comme suit : eau, \0 litres; nouveau jus de tabac riche en nico- tine étendu de cinq fois son volume d'eau, ou encore ancienne nicotine à seize degrés, quatre décilitres; esprit de bois, 1 dé- cilitre; cristaux de soude du commerce, 15 grammes. C'est alors par l'évaporation de l'alcool que l'on arrive à atteindre tous les insectes cachés. Je fais ma première pulvérisation le soir, puis dès le lendemain matin, une deuxième. Avant que le soleil ne donne, un fort bas- sinage est nécessaire pour finir de nettoyer les plantes. Deux opérations de ce genre, faites à quelques jours d'inter- valle, détruisent radicalement toutes espèces de thrips et de pucerons. On peut se demander s'il est bien nécessaire de mettre de la 644 PROCÈS-VERBAUX. nicotine avec l'alcool. La raison qui me fait adopter cette ma- nière de faire est que la nicotine empêche l'alcool d'attaquer les parties les plus tendres des plantes. Quant au puceron lanigère, l'alcool le foudroie, surtout lorsqu'il est associé de la manière suivante : esprit de bois, 1 litre; eau, 1 litre; savon noir, 50 grammes. Il est absolument nuisible de mettre de la nicotine, qui a le défaut d'empêcher l'adhérence du liquide sur la partie laineuse dont est revêtu ce puceron. On étend ce liquide à l'aide d'un petit pinceau de crin, avec lequel on peut atteindre facilement toutes les cavités des nodo- sités produites par les piqûres et sans avoir à craindre le moindre préjudice pour les arbres. Toutefois, il est nécessaire que le travail soit fait avant la pousse des feuilles. Pendant la végétation il faut ménager soigneusement l'extrémité des jeunes pousses. Il est toujours bon de faire un lavage à l'eau, à l'aide d'une seringue, pour enlever la matière gluante produite par la des- truction des pucerons. En terminant, je vous engage vivement. Messieurs, à appli- quer avecla plus grande confiance ces procédés de destruction, car ils m'ont donné des résultats excellents. La parole est ensuite donnée à M. Decaux, qui appelle l'atten- tion sur une maladie de VHydrangea paniculata causée par une nouvelle variété du Tetranychus Telarius^ qu'il désigne sous le nom d'Hydrangew. L'orateur dépose sur le bureau une note dans laquelle il donne une étude complète de cet acarien avec l'indication des procédés de destruction, note qui sera insérée dans le Journal {]). Une discussion s'engage entre MM. Decaux, Boizard et Va- cherot, et il en résulte que les Acariens résistent aux pulvérisa- tions d'insecticides ordinairement en usage. La séance est levée à 4 h. 20 minutes. (1) Voir page 67(5. SÉANCE DU 23 JUILLET 1896, 645 SÉANCE DU 23 JUILLET 1896. Présidence de M. Ferdinand Jamin, vice-président. La séance est ouverte à 2 h. 30 minutes, en présence de 133 membres : 14 honoraires et 119 titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le président exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a éprouvées par le décès de M. Kuntz, de Paris^ sociétaire depuis l'année 1891, et de M. Emile Vial, de Nice, qui faisait partie de la Société depuis l'année 1884. M. le secrétaire général adjoint procède au dépouillement de la correspondance, qui comprend : A. — Correspondance manuscrite: 1° Lettre de M. Chauré, vice-président de la Société de Topo- graphie de France, priant d'informer les membres de notre association que, le dimanche 26 juillet, M. Paul Vincey, pro- fesseur d'agriculture du département de la Seine, fera une excursion-promenade publique à travers les champs d'épuration des eaux d'égout de la Ville de Paris (Herblay, Parc d'Achères, Forêt de Saint-Germain). Départ de Paris, gare Saint-Lazare, à 1 h. 55 pour Frette-Montigny. 2° Lettre de M. Nanot, directeur de l'École nationale d'Hor- ticulture de Versailles, adressant les états des notes des élèves boursiers de notre Société. Ces notes sont les suivantes : M. Martin, élève de 3° année, et dont les études seront terminées le 1^'août 1896: Conduite, très bonne; assiduité, très bien; tra- vail théorique, bien; travail pratique, bien. M. Monnier, élève de 2^ année : Conduite, très bonne ; assiduité, très bien; travail théorique, assez bien ; travail pratique, bien. M. Faure, élève de l*"® année: Conduite bonne; assiduité, très bonne; travail théorique, bien, travail pratique, assez bien. 646 PROCES-VERBAUX. M. Mouzagol, élève de l""" année : Conduite, bonne; assiduité, très bonne; travail théorique, assez bien; travail pratique, bien. 3* Lettre de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, demandant un délégué pour l'Exposition, qu'elle tiendra à Saint-Dizier. M. Hariot est désigné pour remplir ces fonctions. 4® Demande de commission pour examiner une serpette, inventée par M. Huré. MM. Moser, Chargueraud, Kerpezdron, Lapierre, Boucher, Bertrand, sont choisis pour faire partie de cette commission. S*" Lettre de M. le Ministre du Commerce, communiquant une note sur le commerce des fleurs à Sainte-Marie-de-Scilly, et qui sera insérée dans le journal (1). B. — Correspondance imprimée : 1° Programme de l'Exposition de Chrysanthèmes^ etc., qui se tiendra à Bourges du 7 au 12 novembre 1896. 2° Programme de l'Exposition qui aura lieu à Sedan, les 15, 16 et 17 août 1896. 3° Circulaire de TAssociation horticole de l'arrondissement de Beaune, informant que l'Exposition, qui devait avoir lieu à Beaune, du 18 au 22 septembre, sera avancée à la date du 4 au 7 septembre. 4° Lettre du Cercle d'Arboriculture et de Viticulture de Seine- et-Oise, informant que l'assemblée générale du Cercle aura lieu le dimanche 19 juillet, à 3 heures, à l'hôtel de ville de Montmo- rency. 5° Règlement et programme de l'Exposition internationale d'Horticulture, qui aura lieu à Bayonne, du 5 au 8 septembre 1896. go Programme de l'exposition générale de Roses, qui aura lieu à Coulommiers, du 19 au 21 septembre 1896. C. — Ouvrages destinés a la bibliothèque : 1° Exposition universelle de 1889 à Paris. Rapport du Jury international. Groupe VI, 3^ partie, classe 52. (1) Voir page 674. SÉANCE DU 23 JUILLET 1896. 647 2*^ 50^ livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture, de M. Nicholson, traduit et mis à jour par M. Mottet. 3° La Nouvelle Galles du Sud. La colonie mère des Australiens, par M. Villeval-Abin, 1896. Un-vol. in-8°, avec figures noires. 1° Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, 2^ série, tome VII. 5° Feuille d'informations Aw ministère de l'agriculture, n^^ 28, 29, 30 et 31. 6° Les Routes fruitières, ^diV M. Gh. Baltet, brochuredeS pages. T° Exposition universelle d' Anvers ^\H^ A; Groupe XX, classe 64, (Sylviculture). Rapport de M. Hubert van Huile, Bruxelles, 1896. D. — Notes, rapports et comptes rendus déposés sur le BUREAU : . 1° Note sur le Perce-oreille et le Cloporte, leurs mœurs, moyens de destruction, par M. F. Decaux. 2° Etude sur la culture et la végétation du Cyclamen de Perse^ par MM. Alex. Hébert et Georges Truffaut. 3° Rapport sur la culture du Pêcher en serre froide, de M. Alexis Lepère. M. Opoix, rapporteur. Les conclusions deman- dant l'insertion du rapport dans le journal et son renvoi à la com- mission des récompenses sont adoptées. 4" Rapport sur un nouveau modèle de tuyau métallique flexible, de M. Rudolph. M. Blanquier, rapporteur. Les conclu- sions demandant l'insertion de ce rapport dans le journal et son renvoi à la Gommission des récompenses sont adoptées. 5° Rapport sur le jardin de M. Poisson, propriétaire à Auteuil, M. Hoibian, rapporteur. Les conclusions demandant l'insertion du rapport dans le journal et le renvoi à la Gommission des récompenses sont adoptées. 6° Gompte rendu de l'Exposition de mai 1896, 2* section (concours 279 à 281), par M. Pradines. T Compte rendu de l'Exposition de Roses, tenue dans l'hôtel de la Société, du 10 au 12 juillet 1896, par M. D. Bois. 8° Gompte rendu de l'Exposition de Nemours, par M. Georges Boucher. 648 PROCÈS-VERBAUX. 9° Compte rendu de l'Exposition tenue à Nancy, le 14 juillet 1896, par M. P, Hariot. D. — Objets soumis a l'examen des comités : Au comité de culture potagère : Par M. Hoibian, horticulteur grainier, 16, quai de la Mégis- serie, Paris, une Echalottequi se reproduit par bulbilles comme rOgnon rocambole. [Remerciements). Au comité d'arboriculture fruitière : 1° Par M. Enfer, chef jardinier de Pontchartrain (Seine-et- Oise), des Raisins forcés appartenant aux variétés Lady Doione's Seedling et Muscat d'Alexandrie. Ces raisins ont été chauffés depuis les premiers jours de février; ils sont très beaux, mais imparfaitement mûrs. Une prime de 2^ classe est proposée pour cet apport. 2° Par M. Alexis Lepère fils, de Montreuil, une corbeille de Pêches et Brugnons, comprenant 4 Pêches Cumberland et 28 Brugnons Précoce de Croncels. Ces fruits ont été récoltés dans une serre non chauffée; ils sont très beaux (prime de 1^® classe). M. Ferdinand Jamin dit que le Brugnon précoce de Croncels, obtenu en même temps que le B. Early Bivej's, est de beaucoup supérieur à cette variété. Il est plus hâtif, plus vigoureux, etc; il supporte même la culture en plein venl. MM. Coulombier et Ernest Bergman appuient l'observation de M. Jamin. 3° Par M. Nomblot (Alfred)^ de la maison Bruneau, de Bourg- la-Reine, 6 variétés de Cerises : Belle magnifique, dePlanchoury^ Montmorency, de Bourgueil^ Griotte de Sauvigny, Griotte de la Madeleine, Transparente, et la Prune Favorite hâtive de Hivers, Celte présentation est faite hors concours. (Remerciements.) Au comité de floriculture : 1° Par M. David, horticulteur à Savigny-sur-Orge (Seine-et- SÉANCE DU tî3 JUILLET 1896. 649 Oise), 8 variétés de Glaïeuls, obtenues par le croisement des Gladiolus gandavensis et nanceianus (prime de 2^ classe). 2° Par MM. Vilmorin-Andrieiix et C'% 4, quai de la Mégisserie, Paris, une collection de Célosies à panache, grandes et naines, de coloris variés; une collection de Célosies, crêtes de coq, naines, en plantes choisies dans des lots de porte-graines (prime de P^ classe). 3" Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Priant, Paris, 3 su- perbes potées de Lilium lancifolium ruhrum (prime de 2° classe pour la belle culture). Au comité des Orchidées : 1° Par M. Massé, horticulteur, boulevard Charpentier, à Lagny, 2 Cattle-ya Mossiœ, dont 1 très beau, à fleurs blanches avec le labelle jaune, et 1 Cattleya Mendeli. Le comité propose l'attribution d'une prime de V^ classe pour le Cattleya à fleurs blanches. 2° Par M. Gauthier, jardinier chez M. le D'" Fournier, rue Saint-James, à Neuilly (Seine), I Vanda cœridea, 1 Cattleya Gaskelliana presque blanc, et 1 Vanda Denisoni (prime de 2e classe). 3° Par M. Belin, horticulteur, 22, route de Sannois, à Argen- teuil, une bonne variété de Cattleya Leopoldi et \ Cypripediwrt Curtisii (prime de 2® classe pour le C. Leopoldi). 4^ Par M. Eug. Poirier, chez M. Cardoso, \ Cypripediunv nobilius, hybride issu du C, Haynaldianum, croisé par le C. La- thamianum. Le comité émet des doutes sur l'origine de cette plante (prime de 3® classe). 5° Par M. Opoix, jardinier, en chef du palais du Luxembourg, I superbe Vanda gig&ntea, 1 Odontoglossum Schliperianum et I Cypripedium hybride nouveau, issu du C. Askburtoniœ croisé par le C. harhatum, et que le présentateur désigne sous le nom de C. Ashburtoniœ-barbatum (prime de l""® classe). .6° Par M. Bert, horticulteur à Bois-Colombes, 1 Oncidium: hybride, du Brésil, et 1 Dendrochilum (prime de 2® classe^. 650 PROCÈS-VERBAUX A^i comité d' arboriculture d'ornement : Par M. Moser, horliculteur-pépiniériste, rue Saint-Sympho- rien, à Versailles, les Acer Negundo argentea robusla, Guichardi, à feuilles entièrement jaunes, foliis argenteis variegatis, foliis aureo marginatis et foliis aureo marginatis elegans. Cette der- nière variété est nouvelle, et c'est ia première fois qu'elle est présentée à la Société. Le feuillage en est très ample, largement panaché de jaune au début de la végétation, panachure qui devient d'un blanc pur sur les feuilles adultes (prime de S** classe). M. Chargueraud fait observer que depuis l'introduction du Prunus Pissardi, les Negundo à feuilles panachées ont pris une place de plus en plus grande dans les jardins où leur feuillage et celui de ce petit arbre se font valoir mutuellement. On obtient une végétation beaucoup plus belle, en rabattant chaque année les Negundo, qui émettent alors des pousses très vigoureuses. Les propositions des comités relatives aux récompenses à accorder pour les présentations, sont adoptées par l'assemblée. MM. Alexis Lepère, Vilmorin-Andrieux et G'^ et Opoix, aban- donnent leurs primes au profit de la Société. M. Duval demande la parole; il dit, qu'ayant vu, avec sur- prise, chez un de ses amis, des pieds de Tomate cultivés en petits godets dans une serre à Orchidées, il avait appris que cette plante éloignait les Fourmis, qui, on le sait, sont des ennemis très redoutables. Un essai fait dans ses cultures, lui a donné un résultat si satisfaisant qu'il s'empresse d'en faire part à la Société. Des feuilles de Tomate jetées dans une fourmilière font disparaître immédiatement ces insectes. M. Savoye demande ce que deviennent ces Fourmis. N'y a-t-il pas à craindre de les retrouver à quelques mètres de l'endroit jd'où on les a éloignées? M. Chargueraud dit que ce n'est pas la première fois que Ton préconise l'emploi de la Tomate pour éloigner et même détruire des insectes. On est allé jusqu'à prétendre qu'en plantant cette Solanée le long des espaliers^ on peut arriver à détruire le puceron lanigère. xXOMINATIONS. — SÉANCES DES 25 JUIN ET 2 JUILLET 1896. 631 Pour ce qui est des Fourmis, il croit que le meilleur moyen de s'en débarrasser est de déposer dans les endroits infestés, des éponges imbibées de miel, et de plonger ces éponges dans l'eau bouillante lorsque les insectes s'y sont réfugiés. M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen- tations de sociétaires. La séance est levée à 3 h. 20 minutes. ^ NOMINATIONS \ SÉANCE DU 25 JUIN 1896. MM. 1. BouLoux (Jean), jardinier chez M. Delessart, quai de la Borde, à Ris-Orangis, par Corbeil (Seine-et-Oise), présenté par MM. De- lessart et Lepère fils. 2. EviLLOT, à Châtenay (Seine), présenté par MM. Touret (Eugène) et Lemée (H.). 3. Prud'homme, propriétaire, 160, faubourg Saint-Honoré, à Paris, présenté par MM. Thiébaut aîné et Prud'homme (G.). 4. Théven-Guéléran (Léon), à Us (Seine-et-Oise), présenté par MM. Touret (Eugène) et Lémée. S.. Viennot (L.), ingénieur des Arts et Manufactures, agent général de la Société des Verreries de Dorignies, 146, rue Lafayette, à Paris, présenté par MM. Huard et Ghatenay. SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. MM. 1. Batardy, 115, rue Monge, à Paris, présenté par MM. Cottant et Huard. 2. BouRET, boulevard des Deux-Gares, au Bas-Meudon (Seine-et- Oise), présenté par MM. Huard et Ghatenay. 3. GoFFiGUEz (Julien), jardinier-chef de l'Ecole d'Horticulture, Orphe- linat Saint-Philippe à Fleury-Meudon (Seine-et-Oise), pré- senté par MM. Opoix et Lesueur. 4. Lambarot (Laurent), jardinier, 103, boulevard du Centre, à Péant- Champigny (Seine), présenté par MM, Truffaut (Albert) et Truftaut (Georges). 5. NicoLLE (Alphonse), 13, rue de Paris, à Verrières-le-Buisson (Seine- et-Oise), présenté par MM. Verlot et Bourderioux. Dame Patronnesse. Gaston GuiGNARD (M'*'^), 167, boulevard Malesherbes, à Paris, pré- sentée par MM. Villard et Vitry. 652 EXPOSITION DE ROSES. EXPOSITION DE ROSES 10, li ET 12 JUILLET 1896 DECISIONS DU JURY ROSIERS EN POTS Concours entre horticulteur a. Médaille d'honneur offerte par M. le Ministre de l'Agriculture, à MM. Lévêque et tils, pour l'ensemble de leurs concours. 17® concours. — Collection générale de Rosiers tiges, variés, en fleurs. Médaille de vermeil. — M. Jupeau (Léon), 133, route de Fontainebleau, Kremlin-Bicètre (Seine). Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture. — M.Rothberg, horticulteur, 2, rue Saint-Denis, à Gennevilliers (Seine). 19^ concours. — Collection de 100 Rosiers tiges, variés, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs. Médaille de vermeil. — MM. Lévêque et fils, horticulteurs, 69, rue du Liégat, à Ivry (Seine). 20® concours. — Collection générale de Rosiers greff'és rcz terre ou francs de pieds, en fleurs. Médaille de bronze. — M. Rothberg, déjà nommé. \ 28® concours. — Collection de Rosiers types ou espèces bota- niques, fleuris ou non. Médaille de vermeil. — M. Cochet-Cochet, horticulteur, à Coubert (Seine-et-Marne). ROSES COUPÉES Concours entre amateurs. 35^ concours. — Collection de 100 variétés de Roses, dans tous les genres. Grande médaille de vermeil. — M. David (Emile), amateur, 33, Crand'rue à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise). Médaille de vermeil. — M. Pelit-Humbert, amateur, 26, rue de la Boucherie, à Crépy-en-Valois (Oise). DÉCISIOxNS DU JURY. 6o3 39* concours. — Collection de 30 variétés de Roses thé, noisette, hj'brides de thé et de noisette. Grande médaille d'argent. — M. Petit Humbert, déjà nommé. Concours entre horticulteurs. 47® concours. — Collection générale de Roses, dans tous les genres. Médaille d'or. — M. Rothberg, déjà nommé. Médaille de vermeil. — M. Jupeau, déjà nommé. Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de FAgriculture. — M. Cochet, horticulteur à Suisnes, par Grisy- Suisnes (Seine-et-Marne). Grande médaille d'argent. — ^^MM, Lévêque et fils, déjà nommés. 48^ concours. — Collection de 200 variétés de Roses, dans tous les genres. Grande médaille de vermeil. — M. Buatois (Emmanuel), horticulteur, 3, rue Hugues-Aubriot^ Dijon (Côte-d'Or). Médaille de vermeil. — Boucher, horticulteur, 164, avenue d'Italie, à Paris. Grande médaille d'argent. — MM. Lévêque etlils, déjà nommés. Grande médaille d'argent. — M. Lecointe (Amédée), pépinié- riste-horticulteur, 24, rue des Creux, à Louveciennes (Seine-et- Oise). 49" concours. — Collection de 10O variétés de Roses, dans tous les genres. Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture. — M. Gravier, pépiniériste, 41, boulevard Lamouroux, à Vitry (Seine). Médaille de bronze. — MM. Lévéque et fils, déjà nommés. 50^ concours. — Collection de 50 variétés de Roses, dans tous les genres. Remerciements. — MM. Lévêque et lils, déjà nommés. 52* concours. — Collection de 200 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. Médaille d'or. — M. Buatois, déjà nommé. Médaille de vermeil. — M. Cochet, déjà nommé. 53^ concours. — Collection de 100 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. Médaille de vermeil. — M. Rothberg, déjà nommé. Grande médaille d'argent. — M. Dubreuil (F.), 146, route de Grenoble, à MontpJaisir (Lyon). 654 EXPOSITION DE ROSES. 54* concours. — Collection de 50 variétés de Roses thé, noi- sette, hybrides de thé et de noisette. Médaille d'argent. — M. Gravier, déjà nommé. Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé. b^^ concours. — La plus jolie collection de Roses sarmen- teuses. Médaille de bronze. — M. Boucher, déjà nommé. Médaille de bronze. — M. Cochet, déjà nommé. 60" concours. — Douze Roses d'une même variété, remar- quables par leur ampleur, forme et coloris. Médaille d'argent . — M. Cochet, déjà nommé. Médaille de bronze. — MM. Lévêque et fils déjà nommé. Remerciements. — M. Buatois, déjà nommé. 61^ concours. — Les 5.0 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). Médaille de bronze. — M. Buatois, déjà nommés. 62® concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé. 67° concours. — La plus belle gerbe de 12 à 24 Roses va- riées, à longues tiges, variétés spéciales pour les fleuristes. Médaille de vermeil. — M. Landras, 12, faubourg Saint- Honoré, à Paris. 69'' concours. — Herbiers. — Collections botaniques. — Insectes nuisibles aux Rosiers. — Publications et dessins des- criptifs de la Rose. — Ouvrages se rapportant aux Rosiers. Les publications et ouvrages spéciaux seront admis à l'Exposi- tion, mais non soumis à l'examen du Jury. Sur la demande des auteurs, les ouvrages inédits pourront ensuite être renvoyés à des rapporleu.'s ou à des commissions désignée? par la Société. Médaille d'argent. — M. Lucet (Emile), 52, rue de la Grosse- Horloge, à Rouen (Seine-Inférieure. i LÉON SAY NUI 11. h sUK A. LEUiN sAÏ. hoô NOTES ET MEMOIRES NOTICE SUR M. LÉON SAY (1), par M. Delessard. Messieurs et chers Collègues, Nous avons perdu un de nos plus éminents Présidents et moi j'ai perdu un ami. Désigné par le Conseil de notre Société, pour rendre un dernier hommage à la mémoire de M. Léon Say, puisse ma faible voix rappeler ici l'homme distingué, le collègue aimable, le Président dévoué que nous avons possédé pendant de trop courtes années. Des voix plus autorisées que la mienne, ont célébré les mé- rites de l'homme politique, appelé, sans nul doute, à jouer dans l'avenir, un grand rôle dans le gonvernement de notre pays, l'illustre économiste enfin, dont la lumineuse parole éclairait les discussions les plus ardues en matière d'impôts et de réfor- mes fiscales. De la vie si bien remplie de ce grand citoyen, de ce grand serviteur de la France, Je ne retiendrai ici qu'un seul Irait qui s'impose au souvenir reconnaissant de tous les patriotes, c'est la participation effective de notre ministre des finances, de 1871, à l'œuvre si complexe et si difficile de la libération de notre ter- ritoire. Que son nom soit donc à jamais glorifié, à côté de celui de M. Thiers, proclamé à juste titre le libérateur du territoire. Mais ici, dans la région sereine de nos assemblées et de nos études, lequel d'entre nous n'a gardé souvenance de ses paroles aimables, de ses discours si pleins d'enseignements et de conseils pratiques. Son éloquence naturelle, colorée, primesautière, conquérait tous vus suffrages et j'entends encore les applaudissements nour- ris dont vous avez salué sa dernière allocution. (l) Déposé le 11 juin. 656 , NOTES ET MÉMOIRES. Rappellerai-je encore ses entretiens familiers, lors de nos réunions intimes, dans ces agapes fraternelles, qui précédaient l'ouverture de nos Expositions. Les membres de notre Bureau et ceux du jury doivent en av()ir gardé un souvenir attendri. M. Léon Say élait né en 1827; après de fortes études classi- ques au collège Bourbon, appelé tour à tour Bonaparte, Foiî- tanes et Gondorcet, pour garder enfin ce dernier titre, il com- mença sous les auspices d'un père éminent, ses éludes des questions économiques et financières où il est passé un maître incontesté. Collaborateur du Journal des Débats^ rédacteur en chef du journal l'Economiste français, écrivain de Isl Bévue des Deux Mondes, il aborda avec succès tous les genres de l'éco- nomie politique : libre-échangiste convaincu, il a été en butte à des attaques passionnées qui n'ont jamais ébranlé ses convictions ; il a pu avoir des adversaires, mais jamais d'ennemis. Mais au milieu des soucis de la vie militante, il subit, comme tous les hommes supérieurs, l'attraction de la nature. Au milieu de tous ses travaux, et ils étaient mulliples, il aimait à se retirer, chaque année, dans cet admirable domaine, qu'on appelle le château de Stois, situé sur les bords de l'Oise, et qui est devenu aujourd'hui la propriété de son cousin, M. le Comte de Monte- bello, notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Là, au milieu de parterres de fleurs et d'arbres séculaires, il aimait à con- verser avec le jardinier-chef, qui est aussi un de nos socié- taires. Il pensait, comme Bernard Palissy, qui fut, en son temps, un habile naturaliste, que la plus grande délectation que l'homme puisse rêver en ce monde, est celle d'avoir un beau jar- din. Il en possédait lui-même un délicieux dans le minuscule parterre de son modeste hôtel de la rue Fresnel, n° 21 : car ses occupation» ne lui permettaient guère de vivre longtemps en dehors de Paris. Le pasteur éminent que vous avez entendu le jour de ses obsè- ques, au Temple de l'Oratoire, et qui d'un accent ému, célébrait le chrétien convaincu, nous a révélé encore mille traits de la bonté de son cœur, de sa charité intelligente et active; n'est-ce pas à son iniciative que nous devons cette œuvre si humanitaire NOTICE SUR M. LÉON SAÏ. 657 de l'assistance parle travail, inauguré àla mairie du XVP arron- dissement, et dont Texenjple a été suivi par d'autres adminis- trations municipales? Ses conférences aux réunions de la Ligue pour le repos du dimanche, sont des chefs-d'œuvre dignes d'être méJités. Placé à la tête de notre Société, que l'autorité de son nom grandissait devant les pouvoirs publics, il trouvait toutes les portes ouvertes quand il s'agissait de défendre nos intérêts, d'obtenir des tarifs plus avantageux des Compagnies de chemins de fer, pour le transport des produits horticoles. Avec quelle bonne grâce, quelle urbanité, il faisait les hon- neurs de nos Expositions à nos deux Présidents de la République et à M™®* Garnot et Félix Faure; comme il rehaussait l'éclat de nos plantes, par l'élégance de ses descriptions et la finesse de ses remarques ! Pour lui, la Société d'Horticulture était un délassement, un vrai plaisir, comme il me le disait; il regrettait seulement de ne pou- voir y être aussi assidu qu'il Peut souhaité, car, par une mal- heureuse coïncidence, les jours de nos séances tombaient le même jour que celle de l'Académie française qui l'avait appelé dans son sein comme une des illustrations et des gloires littéraires de la France. Oui, Messieurs, il aimait notre Société; il était fier de son titre de Président de la Société d'Horticulture de France... et elle était tellement dans son cœur et dans sa pensée, qu'il en parlait devant notre Chambre des députés. Je ne puis oublier les paroles qu'il laissa échapper dans le mémorable discours prononcé par lui à la séance de la Chambre des députés, le 10 février 1894 et dont il a bien voulu m'adresser un exemplaire, et c'est par là que je finirai. Messieurs, car aucun éloge ne pourrait en traduire ni l'expression chaleureuse ni le sentiment exquis. « Tenez, Messieurs, disait-il, je suis président d'une Société de jardiniers, de la Société d'Horticulture de France, je suis heu- reux de me trouver à côté de ces jardiniers, ce sont des botanistes qui pourraient avoir leur place à l'Académie des sciences, qui ont des connaissances en chimie agricole extrêmement élevées, ft58 NOTES ET MÉMOIRES. une science piofonde de la manière d'élever les plantes, et toutes sortes de connaissances botaniques qui m'étonnent et me font un grand plaisir. » La Société d'Horticulture a toujours manifesté sa profonde gratitude envers son président; je n'en veux pour témoignage que la présence des nombreux membres qui se pressaient, émus et recueillis devant sa demeure mortuaire, et qui, par une déli- cate attention, furent désignés pour prendre la tête du cortège funèbre. Puissent les regrets de la Société tout entière adoucir la dou- leur de la digne compagne qui reste seule et inconsolée! Je suis bien sûr d'être votre interprète à tous en lui offrant le respectueux hommage de noire ardente sympathie. Étude historique sur le Haricot commun [Phaseoluf: vulgaris) (1 ), par M. Georges Gibault. Dans l'histoire généralement si mal connue des plantes culti- vées, le Haricot est un des végétaux qui présentent le plus d'incertitude sur ses origines. D'où vient-il? Etait-il connu en Europe avant la découverte de l'Amérique? D'où vient ce nom de Haricot qui s'est substitué récemment à l'ancien I^aséole? Et enfin pourquoi ce légume considéré de nos jours comme un des meilleurs de nos jardins, ne paraît-il apprécié que depuis le xvir siècle seulement? Autant de problèmes intéressants dont il est difficile de donner la solution juste, sauf sur le point bien établi aujourd'hui de la culture très ancienne de cette plante, dans l'Ancien comme dans le Nouveau-Monde. Le Haricot fait partie du petit nombre de plantes cultivées qui n'ont jamais été retrouvées à l'état sauvage (^2). On ne peut (1) Déposé le 11 juin 1896. (2) Avec le Haricot, on cite comme exemples de plantes cultivées en voie d'extinction ou éteintes hors des cultures : la Fève, le Pois ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 639 donc faire que des suppositions sur son habitat primitif. Les uns, qui sont peut-être dans le vrai, lui assignent comme patrie, les régions chaudes de l'Asie. Les autres, d'après la haute autorité de M. de Gandolle, semblent pencher pour une origine américaine, et, à Tappui de cette thèse, ils signalent ce fait indéniable que les Péruviens cultivaient de nombreuses espèces de Haricots avant la découverte de l'Amérique, et encore ceci, qu'au xvi^ siècle, le nombre des variétés s'est élevé subite- ment dans les jardins de l'Europe et qu'en même temps tous les auteurs ont commencé d'en parler; enfin que la majorité des espèces du genre Phaseolus se trouve dans l'Amérique méridio- nale (I). Malgré ces arguments du savant auteur de VOrigine des plantes cultivées^ il est aujourd'hui permis de croire, d'après des preuves multiples et des découvertes faites depuis la publication de son ouvrage, à la probabilité d'une origine asiatique pour le Haricot, ou tout au moins à sa culture dans l'Ancien-Monde depuis l'antiquité la plus reculée. Les Haricots américains décrits et figurés par les botanistes de la Renaissance étaient-ils des variétés d'une espèce primitive qui, partie d'un point inconnu du globe, avec les premières migrations humaines, se serait répandue à l'époque préhisto- rique sur les deux hémisphères? Cela est probable, attendu que les botanistes modernes reconnaissent une espèce unique dans les nombreuses variétés naines, volubiles, à grains colorés, du Phaseolus vulgaris, et que, d'autre part, on ne possède pas d'exemple d'une plante alimentaire répandue sur une aire aussi vaste, sans l'intervention de l'homme. chiche, la Lentille, le Tabac, le Blé, le Maïs et FErs. La mise en culture de ces plantes aujourd'hui disparues de la nature sauvage remonte aux premiers âges de la civilisation. « Excepté le Tabac, dit M. de Caiidolle, toutes ces espèces ont des graines remplies de fécule, qui sont recherchées par les oiseaux, les rongeurs et divers insectes, sans pouvoir traverser intactes leurs voies digestives. C'est probablement la cause, unique ou principale, de leur infériorité dans la lutte pour l'existence. » (1) De Candolle. Origine des plantes cultivées, 3® édit., p. 27o. 660 ÎSOTES ET MÉMOIRES. Gomme le Maïs et la Patate, le Haricot était donc cultivé simultanément dans les deux parties du globe, qui ont vécu pourtant dans une ignorance réciproque de leur existence jusqu'à la découverte de Christophe Colomb (1492). Cette intro- duction de végétaux alimentaires est aussi difficile à expliquer que l'origine des races humaines qui peuplaient l'Amérique. Il faut admettre nécessairement des communications préhisto- riques entre l'Ancien et le Nouveau-Monde, et ne serait-ce pas le cas de rappeler le souvenir de cette mystérieuse Atlantide qui, si elle a réellement existé, aurait pu servir de pont naturel entre les deux continents? Quoiqu'il en soit, le Haricot n'existe plus, sans doute, dans la nature sauvage; c'est là un indice certain d'une culture fort ancienne. Grâce à l'archéologie, nous pouvons en avoir une preuve matérielle^ pour l'ancien monde, comme sa présence dans les sépultures péruviennes avait démontré son antiquité en Amérique. Nous voulons parler des Haricots découverts dans les fouilles de M. Schliemann en Asie Mineure (1871-1882). Que ce célèbre archéologue ait ou non retrouvé, comme il l'a pré- tendu, l'emplacement de la ville de Troie, illustrée par le poème d'Homère, il n'en a pas moins mis au jour les vestiges de sept villes qui se sont succédées sur la colline d'Hissarlik. Dans la seconde, une des plus anciennes, qu'il appelle la «Cité brûlée », enfouie sous plusieurs mètres de décombres et dont les habitants se servaient encore d'instruments de pierre polie, on a recueilli quantité de grains carbonisés qui témoignent d'un état agricole assez avancé chez ce peuple préhistorique, dit M. Virchow, qui a déterminé ces espèces de graines. C'étaient, parmi des Légumi- neuses telles que le Pois, la Fève de marais, la Gesse cultivée, le Pois chiche, l'Ers, le Dolique à œil noir, « le Haricot blanc vulgaire, Phaseolus vulgaris albus mêlé à quelques Ph. vulg. glaucoides^ Alefeld, et à quelques Ph. vulg. ochraceus,Sa.\i^ et à un Ph. vulg. Pardiis carneus, v. Mart. (Haricot panaché) (1) ». Notons que la découverte au même endroit d'épis de Maïs (variétés jaunes et rouges à quatorze rangées de grains) renver- (1) Schliemann. Ilios, ville et pays des Troyens, 1885, p. 368. ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 661 sait également l'opinion commune de l'origine américaine de cette Graminée (Voir Origine des plantes cultivées^ 3^ édition, p. 3M). D'un autre côté, on n'a pas rencontré le Haricot dans les restes des végétaux carbonisés trouvés dans la vase des cités lacustres de la Suisse, de la Savoie et de la Lombardie. Pour- tant les populations lacustres de l'époque du bronze et même de la pierre polie (4,000 ans environ avant J.-C), cultivaient déjà la Fève, le Pois et la Lentille (1 ). M. Victor Lorel, dans sa Flore Pharaonique^ ne cite pas non plus le Haricot dans son énumération des plantes découvertes dans les sépultures ou figurées sur les monuments de l'ancienne Egypte où l'on remarque cependant toutes nos Légumineuses alimentaires. Il faut croire que ce légume est resté cantonné dans certaines régions de l'Asie jusqu'à l'époque gréco-romaine. Au iv** siècle avant notre ère, Théophraste, le premier des botaaistes grecs, mentionne un Dolichos dont on peut se. demander si ce n'est pas notre Haricot à rames. On est plus certain du Smilax de Dioscoride; c'est le nom, Smilax hortensis, que donneront les botanistes du xvi® siècle, à cette plante que Linné appellera plus tard Phaseolus vulgaris. Le Phaséolos ou Phaselos, qui vient ensuite, est certainement le Haricot, puisque ce nom signifie une barque ou un navire, allu- sion évidente à la forme en carène de la gousse et de la graine. Fait également probant, c'est de ce nom grec que sont dérivés, par corruption, la plupart des dénominations populaires du Haricot : le Phasioula des Grecs modernes, Fagiuolo desHaliens, Frizole des Espagnols, Fayol des Provençaux, etc. ; nous le retrouvons même dans le nom de l'une de nos meilleures variétés : le Phaseolus latin s'étant successivement déformé en Fasiolwn, Fasiol, Fagéol et finalement en Flageolet. Les Grecs nommaient aussi Lobos, le Haricot que l'on mangeait en vert (^2). Le nom arabe du Haricot Loubiâ viendrait-il de (1) Oswald Heer. Die Pflanzen der Pfalhbauten. (2) Daremberg et Saglio. Dict. des Antiquités, article > Cibaria x. 662 NOTES ET MÉMOIRES. ce terme qui servit plus tard à désigner les gousses de cette Légumineuse? Virgile cite le Phaseolus qu'il accompagne de Tépithète mépri- sante de vile (vil). On peut s'étonner de ce qualificatif s'il s'agit du Haricot, sachant que les Romains se délectaient des Lupins et des Pois chiches beaucoup moins savoureux. Il est vrai que l'adjectif vile possède encore le sens de commun, abondant, mais peut-être le poète voulait-il désigner les graines d'un Vicia ou d'un Lathyrus dont on se nourrissait en cas de disette. Au i^'' siècle de notre ère, Goliimelle, l'auteur latin qui s'est étendu le plus longuement sur les jardins, donne la recette d'une sorte de conserve dans laquelle entraient les Haricots verts, faseoli virides; il ne cultivait pas cette plante dans ses jardins (1). L'agronome Pallade, qui écrivit plus tard, parle deux fois du Faselus, qu'il place avec le Millet, le Panic et le Lupin, plantes de grande culture, sans le mentionner dans ses articles spéciaux sur le jardinage (2). Le semis automnal indiqué par les auteurs latins, pourrait inspirer des doutes sur l'identité de leur Phaseolus, Toutefois, il était encore possible, en Italie, avec le semis en septembre^ d'obtenir des jeunes gousses vertes pour confire dans le vinaigre ou la saumure, seule préparation culi- naire qui semble usitée pour le Haricot, chez les Romains. Il faut descendre ensuite au ix® siècle, pour retrouver le Fasiolum parmi les plantes que Gharlemagne recommande de cultiver dans ses domaines (Gapitulaire De Villis, art. 70). A la même époque, TAbbayede Saint-Gall cultivait le Haricot sous le nom de Fasiolo, à côté de la Livèche et du Baume-Goq, dans le jardin des plantes médicinales des moines (3). L'abbesse Hildegarde, au xii' siècle, dans son traité De Physica, mentionne l'ancien nom allemand du Haricot « Vichbona ». On le trouve encore dans le poème latin De laudibus divinœ sapientiœ de l'anglais Neckam qui préfère, dit-il, la Fève « nour- (1) Dere ruslica, liv. XII, 9 ; xi, i et ii, 10. (2) De re rustica, lit. X, 42 et xi, i. (3) All?ert Lenoir. Architecture monastique, 1852, t. II, p. 394. ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 663 rissant davantage et moins indigeste que le Pois, Lupin, Len- tille, Haricot et Vesce » (1). Il est également bien décrit au xni^ siècle, dans l'ouvrage encyclopédique de Vincent de Beau vais. Au temps des Croisades, l'Horticulture brillait d'un vif éclat chez les Maures d'Espagne. Ils possédaient, plusieurs siècles avant les contrées du nord de l'Europe, le Melon, l'Asperge, l'ArticIiaut et naturellement le Haricot (2). Ibn-el-Beïthâr, botaniste arabe de Malaga, qui mourut à Damas en 1248^ donne dans son Traité des Simples, un résumé de tous les auteurs qui avaient parlé avant lui du Haricot ; il en distinguait plusieurs variétés, dont l'une se man- geait avec sa gousse, à l'état frais. C'est l'espèce, dit-il, appelée en grec Smilax (3). A partir du xiir siècle, on constate qu'en France, le Haricot entrait dans l'alimentation, mais dans une mesure assez faible. Il était alors connu sous le nom de « Pois blanc ». Pendant tout le Moyen âge la Fève et le Pois étaient beaucoup plus recherchés, soit à l'état sec, soit à l'état frais. Maintes fois il est fait mention, dans la littérature du temps, des purées de Fèves et de Pois et surtout des Pois au lard, un des mets les plus goûtés. Cependant le Pois blanc, qui n'est autre que le Haricot, se rencontre parfois dans les descriptions de repas assez fréquentes dans les fabliaux en vers à la mode au xiir siècle : Pois à l'huile et fèves pilées, Fèves frazées (écorcées) et blancs pois, Pois chaus, pois tèves (tièdes) et pois frois, Pois conraez (préparés) et civotés (assaisonnés) (4)... etc. Dans un règlement du Dauphin Humbert II, pour la table de (1) Thomas Wright. Rerum brilannicariim medii œvi scriptores, London, 1863, t. V. (2) Livre de l'Agriculture d'Ibn-el-Awam, traduit par Clément- MuUet, 2 vol. 1865. (3) Traduit dans les Notices et Extraits des manuscrits de la Biblio- thèque Nationale, t. XXVI, p. 245. (4) Fabliaux des xii«-xui« siçcîes, édités par]Barbazan, t. tV, p, 93. 664- NOTES ET MÉMOIRES. son palais de Grenoble, en 1336, nous voyons figurer : «Lundi, un potage d'une purée de pois blancs, fèves oii giceroles ; ven- dredi, deux potages de pois blancs ou de pois chiches avec choux et raves (1) ». D'après les savantes recherches de M. Léopold Delisle (2), en Normandie, la mine de Pois blancs (mesure qui variait de 4 à 8 boisseaux), coûtait 10 sous, en 1405; le setier 27 sous, en 1412; et le quartier (4 boisseaux) 15 deniers, à Evreux, en 141 8. Il est à remarquer que l'ancien nom de Pois ou Fève blanche s'est conservé jusqu'à nos jours en Normandie, pour désigner le Haricot. A Nîmes, vers 1690, la Uvre de « Fèves blanches » coûtait un sol (3). D'ailleurs, à une époque plus récente, alors que le mot Haricot s'employait ordinairement, on n'avait pas encore abandonné l'ancien usage. Quelques livres de jardinage du milieu du xviir siècle décrivent la culture du « Pois d'ha- ricot » et aussi du « Haricot ou Fève blanche ». Vers la fin du xV siècle, on commence à rencontrer comme synonymes du Pois blanc les mots dérivés du Phaselus latin : Faséole, Fasiol, Fazeaulx, etc. Et ici, nous sommes obligés de contredire formellement l'assertion de M. de Gandolle, qui affirme n'avoir jamais trouvé une mention d'un Fasceolus ou autre nom analogue dans Pierre de Crescence, ni dans les au- teurs du XV® siècle (Voir Origine des plantes cultivées, 3* édition, p. 272). Une erreur aussi remarquable ne peut être attribuée qu'à un examen trop rapide et incomplet de ces ouvrages. En ce qui concerne Crescence, célèbre agronome italien de Bologne, qui écrivait vers l'an 1300, on peut constater que la première édition latine imprimée de son Ttaité d'agriculture (4) antérieure à la découverte de l'Amérique, et certainement conforme aux manuscrits primitifs, consacre un chapitre entier aux Haricots [De Faseolis) et les éditions gothiques qui se succédèrent, en (i) Société archéologique de la Brome, t. X Ml, 1883, p. 440. . (2) Etudes sur la condition de la classe agricole, Evreux, 1851. (3) Albert Puech. Les ISîmois dans ta seconde moitié du xvii« siècle, 1888, p. 440. (4} Hw^aHum commodorum libri. Aug. y indeUcorum, 1471.;... ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUxN. 665 particulier, celles de 1516 (Voir liv. III, chap. V), 1517, 1548, reproduisent ce texte d'une façon identique. Il en est de même pour les livres d'histoire naturelle imprimés ou publiés au xv^ siècle, que M. de Gandolle n'a pas, sans doute, suffisamment compulsés. Aucun d'eux n'oublie de parler et de décrire les Faséoles, d'une manière si précise qu'il est impos- sible d'attribuer ce nom à un Vicia, Lathyrus, ou Légumineuse alimentaire autre que le Haricot. Nous nous contenterons de citer le De honesta voluptate de Platine, le Grand herbier en françois, le Jardin de Santé et le De natura stirpium de Jean Ruel, le plus ancien des botanistes français. Le Haricot est également figuré dans les miniatures qui décorent les marges d'un merveilleux manuscrit de la Biblio- thèque nationale (Ms. latin 9474) connu sous le nom de Livre d'Heures d'Anne de Bretagne. L'artiste qui a peint ce chef- d'œuvre n'a pas représenté moins de trois cents espèces de plantes vulgaires des champs et des jardins. Les plantes figurées dans ce véritable herbier sont accompagnées de leurs noms scien- tifiques et populaires : Faberole et Faverolle (petite Fève), pour le Haricot commun. La figure de cette espèce, dit M. Jules Camus (1), dans un monument de 1508, est intéressante au point de vue historique, car, selon Alphonse de Gandolle « on n'est pas complètement sûr que le Phaseolus vulgaris fût connu en Europe avant la découverte de l'Amérique ». D'après les différents témoignages que nous venons d'exposer, la question doit être définitivement tranchée dans le sens de l'affirmative. Jusqu'à l'apparition du remarquable ouvrage de Pierre de Crescence, le nom isolé du Phaseolus rencontré dans quelques auteurs avait suffi au moins pour constater sa présence dans les cultures du Moyen âge. Au seuil de la Renaissance, les rensei- gnements deviennent plus nombreux et plus développés. On commence à parler assez longuement de ce légume, à décrire les procédés de culture et ses propriétés alimentaires. Un examen attentif de tous les passages concernant le Haricot, dans les [i) Journal de Botanique, octobre 1804. 43 666 NOTES ET MÉMOIRES. livres du xvi'' siècle et dans les auteurs plus anciens ci-dessus désignés, permet d'en dégager les conclusions suivantes : Il semble que, dans les anciens temps, la culture du Haricot était beaucoup moins répandue en France qu'en Italie et surtout en Lombardie. On distinguait déjà de nombrpuses variétés qni ne paraissent pas avoir été connues sous des noms particuliers. C'étaient des variétés à graines blanches, rouges, rousses et jaunes; on appe- lait cependant « Fèves peintes » les Haricots à rames, à grains colorés qui servaient à la décoration des tonnelles. Contrairement à l'usage actuel, ce légume était considéré exclusivement comme une plante de grande culture ; il se mon- trait peu dans les jardins et on devait le consommer le plus sou- vent en grains secs. Au point de vue alimentaire, il possédait une fort mauvaise réputation qu'il partageait avec la Lentille. Dans la science du Moyen âge, les ouvrages sur les plantes et les jardins étaient en même temps des livres de médecine où les propriétés médicales, véritables ou supposées, des végétaux se trouvaient beaucoup plus longuement décrites que les procédés de culture. Or, les préceptes hygiéniques de tous les vieux auteurs sont peu favo- rables aux Faséoles ; il en résulte que l'usage alimentaire des Haricots devait être abandonné aux classes pauvres. L'ouvrage de P. de Grescence traduit en français par ordre de Charles V qui s'intéressait beaucoup à l'agriculture, sous le titre de lÂvre des prouffitz champestres et ruraux, résume assez bien l'opinion générale de nos ancêtres sur le Haricot : <( Les Fasiols sont assez connus; les uns sont blancs, les autres rouges. Ils demandent telle terre que le panic et entre le panic et le millet on peut les semer à profit. On les sème aussi dans les jardins avec les choux et les oignons. On doit les nettoyer souvent des herbes et on cueille les cosses l'une après l'autre quand elles sont mûres et on les met sécher au soleil. Ils engen- drent enflure, ventosités, grosses humeurs et grande fumée qui remplit la tête et fait songes très horribles, mauvais et cor- rompus. » Al voir l'unanimité de ces appréciations sur le Haricot on pour- ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE UARICOT COMMUN. H67 rait se demander si les variétés cultivées alors ne possédaient pas réellement les propriétés très indigestes que leur attribuait l'ancienne médecine. Mais il n'y avait là, sans doute, qu'une exagération et un préjugé admis comme une vérité scientifique. La Lentille était également proscrite pour le même motif, celui de donner d'horribles cauchemars. Ecoutons J.-B. Porta, dans sa Magie naturelle : « Pour ne pas avoir de songes obscurs et tumultueux, abstenez-vous surtout de Lentilles et de Faséoles ou Pois à visage {pisa a fade) ( \ ) qu'on appelle en latin Similaces horienses ». Aussi, pour corriger « l'humidité » prétendue du Haricot, qui était la cause de ces accidents fâcheux, recommandait-on de lui faire subir une décortication préalable (mesure bonne en elle-même), de le préparer avec un assaisonnement très épicé de Poivre, Rue, Cumin, Origan, et l'usage du vin pur pendant le repas : « Et doibt-on boyre après lesdilz phasolz le vin tout pur et sans eaue », dit Platine. Malgré cette défaveur, l'usage alimentaire du Haricot se répan- dait de plus en plus. Il était très employé en Italie, au xvi® siècle. (( Si lu veux manger des Pois et des Faséoles, va à Crémone », Ut-on dans un roman burlesque italien de 1517, oi^i Rabelais a puisé plusieurs inspirations (2). Autre indice, la classification de G. Bauhin nommait le Haricot nain : Phaseolus parvus Italiens. De là viennent probablement les noms de Fève lombarde et Fève de Rome, autres synonymes du Faséole, que l'on trouve assez fréquemment dans les vieux livres de jardinage. La mise en culture de nombreuses variétés d'origine améri- caine paraît avoir amélioré considérablement ce légume, au point même que plusieurs le considéraient comme une nouveauté. C'est ce que nous voyons dans l'ouvrage de Matthiole : u Les phasiols sont ordinaires en Italie tant es champs que jardins. Bouillis et enfarinez en huile ou beurre, y adjoustant du poivre et du verjus, c'est un manger commun. Et y en a de plusieurs 1 ij On trouvait une certaine ressemblance entre le grain du Haricot et la face humaine. Voir Bruyerinus. De re ciharia, p. 443. (2 . Hlsfolre macaronlque de Merlin Coccaie. 668 -NOTES Eï MÉMOIBKS. espèces qui sont aussi distinguées par diversité de couleurs. Car il y en a de blancs, de rouges, de jaunes, etc. lesquels ont esté cogneus des anciens, encores qu'aucuns estiment que ce soit une graine nouvelle en Italie. On sème les blancs par les champs. Les rouges, les jaunes, et ceux qui sont de diverses couleurs servent à couvrir les treilles et à donner ombre es jardins et leur ombrage est aussi plaisant que celuy de la vigne, oubelon, cou- leuyrée {Bi^yonia dioicd) coloquinte et liseron »> (1). En France, la culture du Haricot s'étendait également. Le secrétaire de Jérôme Lippomaho, ambassadeur de la Piépublique de Venise à Paris, témoigne qu'il était abondant sur les mar- chés; il écrivait en 1577 : « Les légumes à Paris y sont à foison, spécialement les Pois blancs et verts » (2). . Cependant la culture potagère du Haricot était encore peu importante, d'après les auteurs contemporains. Le botaniste Dalechamps dit que les Phasiols se sèment dans les champs; il paraît n'en connaître qu'une variété qui a, dit-il, « les grains tout blancs, excepté le nombril qui est noir ». Olivier de Serres cite une seule fois les « Fasiols » avec les « ciches » (Pois chi- ches) Légumineuse cultivée seulement dans les champs. D'après la Manon rustique de Ch. Estienne, « les Phaséols viennent es terres chaumières ou mieux es lerres^ grasses. Us engraissent les champs où ils sont ». Le même auteur signale un autre emploi tout à fait inattendu du Haricot: « Les Damoyselles qui sont soigneuses de leur beau teinct, peuvent distiller une eau fort singulière des phaséols à se faire belles ». C'est aux Italiens, inventeurs des parfums, liqueurs et autres produits des alambics, que l'on était redevable de celte belle découverte; Mathiole décrit l'opération avec force détails. L'extension de la culture du Haricot, en France, est démontrée par son apparition dans les registres des dîmes et. redevances féodales. Les droits prélevés par les seigneurs et les ecclésias- tiques sur les productions des terres de leurs vassaux ou de leurs paroissiens s'acquittaient ordinairement en nature. Ils portaient (1) Matthiole. Cowme«^ai/-c.s. .Lyo.n,.d542. p. 190._ ,r ■; \1^ Urlalioiis des ainlias-^adeurs vcniiicns, l. If, p. o7o. - KTUDE HISTORIOIK SLH LE HARICOT COMMUN. IJOl) surtout sur les céréales, les Pois et les Fèves cultivés en plein champ; cependant ils pouvaient s'étendre à d'autres végétaux lorsque la culture d'une plante nouvelle prenait une certaine importance. C'est ainsi que l'on a constaté la présence de la Pomme de terre ou du Topinambour, dans la grande culture, en Lorraine et dans les Pays-Bas, dès les premières années du xviii^ siècle. Pour le Haricot, on remarque une redevance de deux boisseaux de Pois blancs, en 1548, sur un registre de la seigneurie de Surin (1). Ce fait encore rare devient dans la suite de plus en plus fréquent sur les livres de cens (2) conservés dans nos Archives départementales où, jusqu'ici, le Pois et la Fève avaient seuls figuré. Enfin au milieu du xvii" siècle, on commençait à apprécier à sa juste valeur les qualités alimentaires du Phaseolus vulgaris que les anciens préjugés reléguaient autrefois au dernier rang des légumes. Il n'était j>as encore connu sous son nom actuel de Haricot. On employait alors les noms de Féverolle et de Feve- rotte, qui pouvaient prêter à une confusion avec la petite Fève {Faba minor). On l'appelait aussi Fève de Turquie et Fève ro- maine. Le mot Haricot existait cependant dans l'ancienne langue française dès le xiv^ siècle {Voir Ménagier de Paris), mais seule- ment pour désigner un mets ou ragoût soit de mouton ou d'autre viande, accommodé avec des légumes, Navets et Oignons princi- palement, le tout lié par une sauce ou « roux ». C'est ce que l'on nomme aujourd'hui dans les restaurants, un navarin. Un Compte de dépenses de l'Archevêché de Rouen, en 1391, en par- lait dans ce sens : « pour saffren à jaunir le haricot, 4 de- niers » (3). Quant à l'origine de ce mot, il est probable qu'il se rattache à l'ancien français haligote^ morceau, pièce; harigoter, mettre en pièces. On sait que le ragoût connu sous le nom de Haricot de (1) Archives départementales. Cher D. 118 et E. 1388. (2) Registres des rentes foncières en argent et en natur féodale. 3 Robillard de B.i^aurepaire. Notes etdociiments, \\.3Si\ 670 NOTES ET MÉMOIRES. mouton se compose de morceaux de viande coupes assez menus. Litlré dit que Haricot pouvait être primitivement un terme spé- cial de boucherie et désigner un certain morceau. Le haricot ragoût aurait-il donné son nom au légume avec lequel on l'accommodait fort souvent? La priorité du nom semble l'indiquer. Mais on a proposé d'autres étymologies pour le Haricot légmne. U en est même de ridicule, par exemple celle de Ménage dans son Dictionnaire; selon lui, Haricot serait une modification successive de faha (Fève) en fabaricus^ fabarïcotus.faricotus^ Haricot. L'orthographe primitive du Haricot légume, était, en général, Aricot. — Le R. P. Feuillée, décrivant un Phaseolus trouvé par lui au Pérou, écrivait encore en 1725, « il a les semences assez semblables à celles de nos Aricots noirs (!) ». Ceci semble- rait indiquer une autre origine; c'est pourquoi M. de Gandolle proposait l'étymologie assez vraisemblable de Araco, nom italien qui se trouve dans Malthiole et dans Durante, au xvi® siècle, où il paraît désigner une Gesse, peut-être le Laihijrus Ochrvs. On pourrrait ajouter à cette hypothèse le mol A nacok, nom indi- gène de l'un des Phaseolus d'Amérique cultivés et décrits par Ch. de l'Escluse (2;. La consonnance de ces deux noms, voisine de Haricot, pour- rait avoir une certaine importance. Rien de plus commun que les altérations de mois par suppression ou transposition de lettres. On en possède des exemples bien plus extraordinaires. Mais il faut observer que les noms de ces Légumineuses employés seulement par quelques botanistes n'ont jamais été connus du vulgaire. Baricot était également un fruit exotique peu répandu qui n'a pu jouer aucun rôle dans la question présente (3). Le nom de Haricot appliqué à l'ancien Faséole est plutôt d'ori- gine populaire; il fut d'abord consacré par l'usage général avant d'être admis dans les livres des savants. Ceci explique l'erreur dans laquellvi est tombé M. de CandoUe lorsqu'il prétend que le (1) Journal des Observations, t. HI, p. 54. (2) Exoticorum libri., Uv. II, cap. xiii et xxi. (3) Bordelon. Diversitez curieuses, 1697, t. II, p. 64. ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 671 célèbre botaniste Tournefort s'est servi le premier du mot Haricot dans ses Éléments (1694) et ses Institutiones (1719). Voir Origine des plantes cultivées, p. 274. Ayant négligé de se livrer à des recherches dans les livres plus populaires de jardi- nage, M. de Gandolle a ignoré qu'on le trouve, et même avec l'orlhographe actuelle, plus de quarante ans auparavant dans le Jardiniei' français de Bonnefons (1) qui consacre un chapitre aux « petites Fèves de Haricot ou Callicot ou bien Fèverottes ». Le nom absurde de Callicot n'était autre que le mot Haricot complètement dénaturé par la prononciation des paysans des environs de Paris. Cette déformation ne peut se comprendre que par un usage assez prolongé du mot Haricot dans les classes populaires et rurales. H faudrait donc revenir ;i la première hypothèse, celle qui attribue l'origine du nom du Haricot légume à l'ancien terme de cuisine. C'est, du reste, une transposition de num parfaite- ment explicable par suite de l'association habituelle du mets et du légume. Bonnefons, dans un autre ouvrage, sorte de traité de cuisine intitulé Les Délices de la campagne (1656), décrivait les préparations culinaires du légume en question, en lui donnant seulement le nom de Fèverotte et en ajoutant cette phrase qui nous semble une indication de plus pour l'origine du Haricot légume : « Elles se mangent en Haricots à la nouveauté, c'est- à-dire avec la cosse ». En 1670, nous trouvons dans le Jardinier hollandois de Van der Groen : « Fèves de Turquie qu'on appelle en France, Ari- cots ». Le nom populaire du Phaseolus vulgaris était désormais fixé. Mais la prévention contre ce légume avait été si forte que jusqu'à la fin du xvii*' siècle, on ne voit pas qu'il ait figuré sur les tables bien servies. Le Cuisinier français de La Varenne (1651) et les autres livres de cuisine postérieurs, ne le men- tionnent pas, mênje à l'état de Haricot vert, dans leurs menus interminables où paraissent cepemlant des légumes peu recher- chés comme la Fève de marais, la Lentille et le Topinambour. Au siècle suivant, il s'était fait un revirement complet à son (1) Le Jardinier françois, 1651, p. 207. 672 NOTES ET MÉMOIRES. égard. Pour en donner une idée, citons ce passage pris dans un auteur du temps : . « Les Haricots sont plus sains que les autres Fèves et même que les Pois. Quelques-uns estiment que ce sont les meilleurs de tous les légumes (1). » On ne compte plus alors les préparations culinaires du Hari- cot : Haricols verts à la crème, au blanc, frits ; Haricots blancs à la Maître d'Hôtel, à Is, poulette, à l'oignon, etc. Avec la culture, le nombre des variétés augmentait à l'infini. Nous ignorons malheureusement les noms des plus anciennes. On a vu que les vieux auteurs se contentaient de les désigner parla couleur des graines. Le Jardinier hollandais (1670) nomme une variété nommée « Princesse » ; originaire de Zélande (Hollande), elle est encore très répandue dans ce pays ainsi qu'en Flandre et en Belgique. On comptait une centaine de variétés à l'époque de la Révolution. Parmi les plus estimées nous remarquons : Variétés à rames : Haricot cossu; de Soissons; Mignon blanc; Blanc sans parchemin (le meilleur); Lentille; Jaune tendre; Rouge commun; Pois rouge. Variétés naines: Haricot nain blanc commun; Nain blanc hâtif; Hollande; Hâtif de Laon ; Nain blanc de Périgord; Fla- gellé (un des meilleurs); jaune précoce; Blanc suisse; Nain jaune hâtif sans parchemin (2). D'après le Bon Jardinier de 1792 : Haricot de Soissons; Blanc sans parchemin; Mignon blanc; Pois rouge; Nain blanc de Hollande; Hâtif de Laon ; Jaune hâtif sans parchemin; Nain suisse blanc, rouge, noir, varié, etc. Citons encore parmi les anciennes variétés : Rognon de Gaux; Petit Haricot rouge (fOrléans: Prédome ou Prudhomme; Haricot grivelé; Haricot de Prague autrement dit Haricot à la Reine, parce qu'il fut présenté à la reine vers 1740. Et enfin, Haricot à confire de Hollande, en allemand .ScAi^er/ Bohne ou Haricot sabre. Originaire du Nord, cette variété était encore peu répandue en France au milieu du siècle dernier, mais la Hollande et les pays (1) Delamarre. Traité de la Police, 1722, t. H, p. 454. (2) Le Berryais. Traité des Jardins, M S9, i. II, p.. 230. ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 673 voisins en faisaient une grande consommation. Les Anglais faisaient grand cas de la variété hâlive de Battersea. Le Haricot nain hâlif de Laon, aujourd'hui Flageolet, ne paraît avoir porté ce nom particulier que depuis les premières années de ce siècle. D'après un auteur (1) le nom véritable était Fa- geolet, comme venant de l'italien Fagiulo. Mais d'autre part, on a contesté l'étymoiogie de Flageolet dérivée d'une déformation de Phaseolus, Nous résumons ainsi cette esquisse de l'histoire du Phaseolus: '1° Le Haricot, un des plus anciens légumes, était cultivé en Asie Mineure aux époques préhistoriques. Il est certain qu'il existait en Europe au Moyen âge, et par conséquent avant la découverte de l'Amérique. L'hypothèse de l'origine américaine de cette Légumineuse doit êcre abandonnée. 2° Le Haricot n'a pris place dans la culture potagère qu'au milieu du xvii° siècle seulement. Par suite de préjugés ou d'autres causes obscures, jusqu'à celte époque il avait été consi- déré comme un légume très médiocre. 3° C'est en 1651 , que l'on constate dans un livre populaire de jardinage, la plus ancienne mention du nom moderne Haricot donné au Phaseolus vulgans qui portait auparavant différents noms. 4° Il est probable, sinon certain, que l'origine de cette der- nière dénomination doit être attribuée, par transposition de nom, à l'ancien terme de cuisine Haricot. (I) Louis Dubois. Pratique du Jardinage, iS2S, p. 44 674 notes et mémoires. Le commerce des fleurs a Sainte-Marie de Scilly (1). ViCE'CONSULAT DE FrANCE A FaLMOUTH. Falmouth, le 18 juin 1896. Monsieur le Ministre, Depuis un certain nombre d'années, il se fait un commerce assez considérable de fleurs entre les Iles Sorlingues et les prin- cipaux marchés du Royaume-Uni. C'est le Narcisse, qui donne lieu principalement à ce com» merce, dont l'importance peut être mesurée par le fait que près d'un quart de l'île principale (Sainte-Marie) est consacré à la culture des fleurs. C'est ainsi que cette île, dont les dimensions sont, comme Votre Excellence le sait, évaluées à environ 600 hectares carrés, a pu, dans ces dernières années, exporter des quantités de fleurs coupées qui se chiff'rent comme ci-après : En 1887 100 tonnes. — 1888 188 — — 1889 198 — - 1890 289 ~ — 1891 232 — — 1892. 337 — -- 1893 466 — — 1894 . 404 — — 1895 440 — Comme on le voit, le trafic dont il s'agit a suivi une marche ascendante presque constante depuis 1887, époque à laquelle il a pris un certain développement, et la saison actuelle a été plus prolifique encore. Yoici, en efl'et, pour les premiers mois de cette année, les résultats déjà connus : En janvier 46 tonnes. — février 322 — — mars 170 — (1) Copie d'une lettre communiquée à la Société nationale d'Hor- ticulture de France par M. le Ministre du Commerce. LE COMMERCE DES FLEURS A SAINTE-MARIE DE SCILLY. 675 De fortes quantités ont également été exportées en avril et en mai. Il faut environ 200 boîtes de fleurs pour peser une tonne chaque boîte contient de 40 à 60 bouquets d'une douzaine de fleurs chacun. Le plus important fermier de l'île Sainte-Marie consacre 12 hectares à la seule culture do Narcisse: aussi a-t-il pu expor- ter jusqu'à 1000 boîtes par semaine. Le prix du transport, de Scilly aux différents marchés où les fleurs sont expédiées, est très onéreux, puisque l'on paye, notatmment, huit schelings et six pence ou 10 fr. 60, le quintal anglais (environ 51 kilogr.) de Sainte-Marie à Londres, alors que le prix de transit d'une tonne de houille, du Pays de Galles à Constanlinople, par exemple, n'est pas supérieur à ce chiffre. De la somme de 8/6, 60 centimes sont exigibles à titre de droit de port, par le propriétaire actuel de domaine; une somme de 3/6 est perçue par la compagnie de vapeur faisant le service entre l'île Sainte-Marie de Penzance, le premier port sur la côte ouest de l'Angleterre proprement dite; le reste, soit 4/6, est payé à la compagnie du chemin de fer qui relie Penzance à Londres. Le fret entre Sainte-Marie et Penzanoe est considéré surtout comme excessif ; aussi se propose- t-on de faire des démarches pour arriver à une réduction dans le tarif de la compagnie à vapeur à laquelle il vient d'être fait allusion. Bien que les autres îles du groupe des Sorlingues n'ait pas donné au commerce des fleurs un développement aussi considé- rable, la culture du Narcisse s'est maintenant répandue &ur tous les points habités, et comme résultat, les légumes consommés dans les îles Scilly (Pommes de terre, Navets, Choux et Choux- fleurs) doivent, à présent, être en très grande partie, importés de la métropole. Toutes les principales variétés du genre Narcisse ont été essayées; l'on mentionne, notamment, un cultivateur qui, à lui seul, a fait des expériences avec 450 sortes différentes. Néan- moins, la masse des fleurs expédiées peut se réduire à une dou- zaine de variétés. 676 NOTES ET MÉMOIRES. On a recours à des moyens artificiels, fort pratiques, pour accélérer la croissance des Qeurs avant que la récolte de mars ne soit suffîsammant avancée pour les besoins de l'exportation. L'un de ses moyens, très en vogue, consiste dans l'emploi d'une sorte de serre chaude ambulante, sous la forme d'une charpente vitrée, mesurant 40 pieds en longueur sur 12 en lar- geur, montée sur roulettes, et pourvue d'un calorifère placé à l'intérieur. Le tout est mis en mouvement sur des rails qui s'étendent d'une extrémité d'un champ à l'antre, et les lits de fleurs, eux-mêmes, sont disposés, quant à leurs dimensions, de façon à s'adapter à la serre mobile dont il s'agit. L'opération dure deux ou trois semaines; après ce laps de temps, grâce à une chaleur artificielle, maintenue à un certain degré, les fleurs sont, en général, suffisamment épanouies pour pouvoir être coupées et expédiées. La charpente est alors dé- placée puis mise en position sur un autre lit, où elle est laissée pendant le temps nécessaire, et ainsi de suite. En ce qui regarde le coût d'une semblable exploitation, entre- prise sur une assez grande échelle, on calcule que pour mettre en culture de Narcisses 40 hectares de terrain, il faut un capital d'environ i 250.000. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'hommage du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur. A. Degardin. Note sur une maladie de l' Hydrangea pcmiculata grandiflora (1), par M. J. Decaux, membre rie la Société entomologique de France. L'art et la science ont contribué depuis cinquante années à faire de l'Horticulture une branche des plus importantes de notre activité française. (1) Déposé le 2 juillet 1896. NOTE SUR UNK MALADIE DE l'hYDRANGEA PAMCULATA. (>77 L'exposition organisée par la Société nationale d'Horticulture de France, qui s'est ouverte le 20 mai 1896, au jardin des Tui- leries, a été, à cet égard, une manifestation des plus intéres- santes; elle oflrait aux visiteurs émerveillés de nombreuses plates-bandes de fleurs et feuillages éblouissants et variés; des Orchidées en profusion, étagées sur une véritable montagne entourée de Fougères arborescentes et de Palmiers; un peu plus loin l'œil était charmé par un massif d'Hydrangea paniculata grandiflora de toute beauté. Notre attention (comme entomo- logiste), fut attirée par une maladie attaquant les feuilles de ces belles plantes; en effet, un assez grand nombre de leurs feuilles étaient mar- brées par des taches couleur de rouille de formes diverses, en nombre plus ou moins considérable. Avec une grande bienveillance, M. Paillet, l'habile obten- teur de ces plantes, voulut bien m'au- toriser à recueillir quelques feuilles contaminées, me facilitant ainsi, l'étude des caractères de cette maladie; je l'en remercie sincèrement. ^^^- -'^ Vues à la loupe, ces.taches sont occa- Tetranychm Telwrim Lia. sionnées non par une Cryptogame, comme on aurait pu le sup- poser, mais par un microscopique acarien : le Tetranychus Te- larius , var. Hydrangese? Le Tetranychus Telarius (Linné), pullule sous les feuilles de beaucoup de plantes atteintes de la maladie appelée Grise par les jardiniers; sa description est bien connue : il est ovalaire, jaunâtre, avec une tache d'un jaune orangé de chaque côté du dos; la tète est petite, terminée par un petit bec; il a huit pattes munies de petites soies raides ayant chacune un petit crochet; on voit aussi sur les côtés du corps d'autres petites soies sem- blables,.mais plus courtes. he Tetranychus que nous avons trouvé sur VHydrangea^à.i^Qve par plusieurs caractères du T. Telarius type ; il est à peu près de la même taille, mais son corps est moins arrondi, plus elliptique, sa couleur est d'uu verdàtre pâle assez transparent, les taches 678 NOTES ET MÉMOIRES. da dos sont noirâtres. (Est-ce une espèce nouvelle? pour le dis- tinguer, nous le désignerons sous le nom de variété Hydrangeée, qui rappelle la plante, sur laquelle il a été trouvé.) D'après Linné, le Telranychus Telarius {acarus tisserand), se trouve sur les feuilles des plantes qui n'ont pas assez d'air, comme celles qui sont renfermées dans les serres; il les recouvre, dit-il, *< d'un tissu de fils parallèles qui les étouffent ». Les feuilles à' Hydrangea mises à notre disposition, bien qu'elles eussent passé un temps relativement long dans une serre forcée de chaleur, ne présentaient rien d'anormal sous le rapport des fils tissés par l'insecte. Notre Tetravychus, comme toutes les espèces de ce genre, établit sous les feuilles, un léger réseau de fils de soie, qui lui sert à se cramponner à l'aide de ses petites griffes, et sur lequel il court avec une grande rapidité. Différentes espèces de Tétranyques étant très répandues dans les cultures où elles s'attaquent à la plupart de nos plantes et arbrisseaux cultivés, soit à l'air libre, soit en serre, il me parait intéressant de faire connaître les principaux caractères de leurs mœurs, l'horticulteur, mieux renseigné sur leurs moyens d'attaque, pourra avec plus de certitude, en déduire les pro- cédés de destruction à employer. Mœurs. — Les ] etranyckus passent l'hiver, engourdis sous la forme d'insectes parfaits; ils se réfugient sous les écorces, dans les crevasses des plantes, sous les détritus, partout où ils trou- vent un endroit à leur convenance pour s'abriter ; à la fin de mars ou au commencement d'avril, ils se réveillent, se rendent sur les plantes qu'ils ont choisies et procèdent à de nouvelles générations. La ponte a lieu sur la face inférieure de la feuille, les œufs de la var., Hydrangeae, sont sphériques, roses, collés à la feuille par un mucus sécrété par l'insecte; la fécondité des Tetranychus^ en général est effrayante d'activité; en effet, à l'air Hbre, huit à douze jours après la ponte, selon la température, les jeunes sujets sont aptes à ge reproduire ; il est facile de comprendre que le dessous des feuilles est bientôt envahi par un nombre incalculable de Tétranyques de tous les âges et de tous les sôxes. NOTE SUR UNE MALADIE DE L HYDRANGEA PANICULATA. 679 Les taches couleur de rouille couvrant, en partie, le dessus des feuilles d'Hydrangca, sont dues à la piqûre de ces acariens et à l'altération consécutive du parenchyme de la feuille pro- duite non seulement par les piqûres répétées, mais aussi par la salive dégorgée dans la plaie par le T. Hydrangese. On aperçoit aussi, sous les feuilles d'Hydrangea, un grand nombre de taches noires microscopiques; elles sont produites par les déjections et les cadavres des générations successives, qui, dans l'espace de peu de jours, se sont succédées à la même place. Dans le cas particulier des Hydrangea exposés, dont la florai- son en mai a nécessité la serre forcée, le T., var., Hydrangeœ, trouvant des conditions de chaleur exceptionnelles, s'est multi- plié avec une rapidité inconnue à l'air libre; j'estime que chaque génération a pu se reproduire en six à sept jours, puis- qu'on trouvait en même temps, sous les feuilles : des œufs, des larves et des adulles. D'une façon générale, les piqûres des acariens sur les feuilles provoquent leur dessèchement, la nutrition est moins active; la plante souffre, ses fleurs sont moins belles, cependant elle n'en meurt pas, au bout de quelque temps, elUe donne de nouvelles pousses; si, pendant ce temps, l'horticulteur ne vient pas au secours des parties contaminées, les nouvelles pousses auront le même sort, le préjudice deviendra inquiétant pour la plante, qui de plus en plus épuisée^ ne donnera que des fleurs chétives et mal venues l'année suivante, et finira par périr, si elle a été trop fortement attaquée. La nature toujours prévoyante a donné aux Tetranychus plu- sieurs ennemis qui les dévorent et contribuent à diminuer les effets de leur effrayante fécondité. Nous avons trouvé sur chaque feuille d'Hydrûngea conta- minée, plusieurs petites larves et nymphes d'un insecte hymé- noptère, très probablement un Chalcidien? il nous a été impos- sible de le nommer, n'ayant pu, malgré nos soins, obtenir réclusion de l'insecte parfait. Les nymphes se sont toutes dessé- chées en même temps que les feuilles. Nous avons pu observer que les larves de cet hyménoptère se nourrissent des jeunes T., 680 NOTES ET MÉMOIRES. var., Hydrangex, qu'elles déchirent à belles mandibules et doivent en faire une consommation considérable. Nous avons aussi remarqué un acarien du genre Gamasus, dé- vorant les cadavres des 7. var. Hydrangex et très probablement aussi les insectes vivants. Cette Gamase très voisine, de l'espèce qu'on trouve accrochée aux poils de divers insectes, dans le but bien connu, de se faire transporter dans les endroits qui lui conviennent, a pu être amené sur V Hydrangea par un insecte mellifère. D'après les observations de M. leD' Boisduval, VOribates geni- culata, fait aussi la chasse aux Acariens, aux Thrips, etc., dont il mange les œufs et les larves. Ce petit acarien n'est pas inconnu des horticulteurs; son corps est arrondi, un peu globuleux, d'un noir assez brillant, garni sur les côtés de soies de la même cou- leur, le corselet est distinct de l'abdomen, muni de deux petites pointes. Les pattes sont plus longues que le corps, d'une couleur noire avec les cuisses des deux paires antérieures renflées. On le rencontre assez souvent aux environs de Paris, dans les lieux frais. Les parasites sont de précieux auxiliaires, et il est certain qu'à l'air libre ils retardent dans une grande proportion la propagation des Tetranychus ; mais l'effrayante fécondité de ces Acariens est tout à fait hors de proportion avec celle des Chalci- diens ei autres insectes parasites observés; il est de toute néces- sité pour l'horticulteur d'intervenir et d'employer les insecticides pour combattre efficacement ces innombrables ennemis. Malgré sa compétence incontestée, nous ne saurions partager la manière de voir de notre regretté maître, M. le D"" Boisduval, {Essai sur VEnt. horticole 1867, p. 86). « On a, dit-il, proposé différents moyens pour détruire la Grise, mais hâtons-nous de le dire, aucun n'a réussi ». La science a fait de grands progrès depuis 1867 et nous possédons aujourd'hui un choix d'insecti- cides éprouvés, qui permet d'engager avec de grandes chances de succès, la lutte contre la Grise, les Chenilles, les Pucerons et autres lai'ves d'insectes vivant à découvert sur nos plantes cul- tivées. Est-on bien sûr, que les insuccès constatés, chaque année, par les horticulteurs proviennent uniquement de la valeu'r des substances employées? NOTE SUR UNE MALADIE DE l'hYDRANGEA PANICULATA. 681 D'après nos observations personnelles, le traitement par les insecticides demande, pour être efficace, sur la Grise, certaines précautions essentielles, que nous allons résumer. Les pulvérisations (que nous trouvons moins dispendieuses que les arrosages) doivent être faites de bas en haut pour bien mouiller le dessous des feuilles ; nous devons rappeler que les Tetranychus et autres Acariens se tiennent uniquement sur le dessous de la feuille et qu'une pulvérisation faite sur la plante et le dessus des feuilles ne peut avoir aucun effet. Il est indispen- sable de faire 3 ou 4 pulvérisations espacées chacune de trois jours; nous avons remarqué que les œufs d'Acariens ne sont pas détruits par les insecticides employés à une dose inoffensive pour la plante. En outre, il est difficile, pour ne pas dire impossible, d'atteindre avec une seule pulvérisation, tous les insectes existant sur la plante ; on sait qu'il suffît d'une femelle fécondée ayant échappé, pour reconstituer en peu de temps une nouvelle colo- nie dévastatrice. Un grand nombre d'insecticides sont préconisés chaque jour, à la quatrième page des journaux. Evidemment, chaque com- merçant recommande son produit comme bien plus sûr et plus économique que ceux de ses concurrents ; il en résulte pour l'agriculteur une confusion et un manque de confiance qu'il serait bon de faire cesser. Notre rôle doit se borner à faire con- naître la formule des insecticides le plus souvent employés, sans prendre parti dans cette lutte pacifique. Cependant sans marquer nos préférences, nous n'ignorons pas que tous les produits recommandés sont loin d'avoir la même valeur. On rendrait un véritable service aux agriculteurs en leur faisant connaître les résultats obtenus par de nombreuses expé- riences répétées par un grand nombre de praticiens expérimentés sur la valeur des divers produits employés. Ce beau et utile résultat est très possible; pour l'obtenir, il suffirait aux milUers d'horticulteurs, membres de la Société nationale d'Horticulture de France, d'adresser à la Section des Sciences de la Société, une courte note relatant les essais qu'ils ont tentés avec tel ou tel produit et les résultats obtenus, bons ou mauvais. On peut pipévoir qu'avant peu, le groupement de ces milliers d'observations 44 682 NOTES ET MÉMOIRES. permettrait de se rendre un compte assez exact des produits à employer dans un cas déterminé ; dès lors, les agriculteurs mieux renseignés ne reculeraient plus à traiter leurs plantes au début de la maladie, encouragés par le succès, ce traitement deviendrait à peu près général, le nombre des insectes nuisibles serait bientôt réduit dans de grandes proportions et leurs dégâts ne seraient plus appréciables. Les principaux insecticides sont : La nicotine, le pétrole, l'esprit de bois_, le sublimé corrosif, le pyrèthre, la fleur de soufre, la chaux, la suie, les cendres de bois, les composés cupriques, les arsénites, la Digitale, la Jus- quiame, le Datura stramonium, le Delphinium grandiflorum, etc. Pour projeter les liquides on se sert d'un pulvérisateur et pour les poudres d'un soufflet. Le poison a son maximum d'effet par contact avec l'insecte. Formules, V La nicotine s'emploie le plus souvent diluée avec de l'eau et ramenée à un degré; S'' L'esprit de bois et la benzine s'emploient purs : contre la Cochenille, les Pucerons lanigères, les Kermès; on trempe un pinceau de blaireau dans l'un de ces liquides et on badigeonne les insectes qui se trouvent imbibés et meurent. Ces liquides s'évaporent promptement et ne font pas de mal à la plante. 3° Le sublimé corrosif a une grande action sur les insecteS;, mais il a le défaut d'altérer le feuillage? 4° L'essence insecticide de Mohr s'obtient : Poudre de pyrèthre 500 grammes. Alcool ammoniacal 500 — On fait digérer pendant 4 jours, puis on ajoute 4 litres d'eau chaude et on laisse le tout en vase clos pendant 4 à 5 jours. On filtre sur un linge en pressant le résidu avec les mains. La décoction ainsi obtenue s'emploie avec une lessive de savon faite avec 30 grammes par litre d'eau. Pour opérer sur les insectes, on mélange dans la proportion de 30. gi:ammes de décoction par litre de lessive. NOTE SUR UNE MALADIE DE L HYDRANGEA PANICULATA. 683 5° Pétrole 8 litres. Eau 4 — Savon vert . 500 grammes. On ajoute l'eaa de savon toute bouillante au pétrole, en battant ce mélange pendant quelques minutes, jusqu'à ce que l'émulsion prenne consistance de crème. Cette émulsion est ensuite étendue d'eau dans la proportion de 12 à 20 parties, contre une partie d'émulsion. 6^ Eau 25 litres. Savon vert 250 grammes. Sulfure de potassium .... 100 — 7° Arsenic de cuivre (vert de Scheele). 350 grammes. Eau 150 à 400 litres. Additionner d'un peu de dextrine pour donner de la viscosité à la composition. Contre les Cryptogames et aussi les insectes. 1""^ Formule : 8° Bouillie Bordelaise. Sulfate de cuivre. ..... 3 kilogrammes. Chaux grasse en pierre. . 1 kil. 500 Eau • 405 litres. 2° Formule : Sulfate de cuivre 2 kilogrammes. Chaux grasse en pierre. . 1 — Eau 105 litres. On doit verser le lait de chaux dans la solution de cuivre et ne pas faire l'inversé. 9° Bouillie sucrée (Procédé Michel Perret) : Dans 80 litres d'eau, délayer 2 kilogrammes de chaux éteinte. Délayer ensuite dans 10 litres d'eau, en agitant, 2 kilogrammes de mélasse du commerce et mélanger avec le lait de chaux. Ajouter enfin 2 kilogrammes de sulfate de cuivre préalablement dissous dans 10 litres d'eau. On peutremplacer la chaux par 3 kilogrammes de cristaux de soude. 684 NOTES ET MÉMOIRES. 10° Eau céleste : Sulfate de cuivre 1 kilogramme. Ammoniaque ...... 1 litre 4/2. Eau 100 à 200 litres. Pour préparer ce liquide, on dissout le sulfate de cuivre dans 10 litres d'eau chaude. Après refroidissement, on verse l'ammo- niaque à 22 degrés Baume. On Tétend avec 100 à 200 litres d'eau. Il faut avoir soin de ne pas l'employer immédiatement, car il peut rester de rammoniaquelibre, qui brûlerait les feuilles. 11° Solution ammoniacale de carbonate de cuivre. Carbonate de cuivre . . . 250 grammes. Ammoniaque ...... 2 litres. Eau 125 à 200 — On dissout le carbonate de cuivre dans un litre d'eau, on y ajoute l'ammoniaque, et après dissolution complète on porte la quantité d'eau à 125 ou 200 litres. 12° Autre formule (inoffensive pour les feuilles) : Carbonate de cuivre. . . 150 grammes. Ammoniaque 500 — Eau 225 litres. On dissout le carbonate de cuivre, comme dans la première formule, et on ajoute la quantité d'eau voulue. Préservation préventive. Il serait bon de multiplier les expériences avec les alcaloïdes végétaux obtenus de : Delphinium grandiflorum^ Datura Stramo- nium; Jusquiame noire; Digitale, etc. Dans un mémoire remarquable, mon éminent maître, M. le D"* Laboulbène [Bull, des séances de la Soc. nat. d'Agriculture de France, n° 3, p. 217-229, 1893), a appelé l'attention sur les alcaloïdes végétaux, qui constituent des poisons, mais qui ont la propriété de ne pas durer trop longtemps à l'état toxique, éprou- vant des oxydations, et perdant leur pouvoir redoutable. Ces alcaloïdes sont énergiques pendant un temps suffisant pour ré- sister aux insectes. SUR 31 VARIÉTÉS DE POMMES. 685 Après divers essais, ce savant observateur préconise des ma- cérations obtenues avec ies feuilles, les fleurs et les graines du Delphinium grandiflorum (L.), plante vivace ; j'ai obtenu des effets analogues avec les plantes citées plus haut, dont il suffira de cultiver quelques mètres carrés dans les jardins pour obtenir une abondante récolte. On fait macérer les plantes vertes, feuilles, fleurs et graines, pendant 3 ou 4 jours dans 100 litres d'eau légèrement acidulée avec 10 grammes d'acide chlorhydrique, pour faciliter la disso- lution des alcaloïdes. Trois ou quatre pulvérisations faites, de bas en haut, avec ce liquide, sous les feuilles et les jeunes pousses des plantes et arbrisseaux; la première, aussitôt l'apparition des feuilles, la seconde à 10 ou 15 jours d'intervalle afin d'immuniser les feuilles à mesure de leur développement, puis de mois en mois lorsque la plante est arrivée à son complet développement. Nous serons heureux si, par la publication de cette courte notice, nous pouvions provoquer de nouvelles observations et de nouvelles expériences pour arriver rapidement à déterminer les meilleurs procédés de destruction des maladies de nos plantes cultivées. RAPPORTS Rapport sur 31 variétés de Pommes présentées par M. Croux, EXAMINÉES, PAR MM. MaUVOISTN, GoRION ET MiCHELIN (1) M. Michelin, rapporteur. 1. Belle des Buits. — Moyenne, méplate, un peu colorée, peu sucrée, chair blanche, un peu pâteuse; passable. 2. Bretonneau. — Moyenne, côtelées, fond, jaune unicolore, peau très fine, chair blanche un peu pâteuse, peu sucrée, ayant peu de goût, beau fruit; passable. (1) Déposé le 2 juillet'1896. 686 RAPPORTS. 3. Clnygate Pcarmain. — Bonne moyenne grosseur, cylin- drique, côtelée, li'gèreinenl lavée de rouge au soleil, fond jaune; chair blaricliâlre, sucrée, un peu juteuse. Bonne eu égard à la saison laidive. 4. Coœwel. — Petite, mé})late, fond jaune, légèrement lavé de roux; chair jaunâtre, ferme, juteuse; sucrée, un peu parfumée, bonne. 5. De ta Chapelle. — Moyenne, fond jaune, carminé à l'inso- lation; chair blanche, pâteuse, médiocre. 6. Douce des dames. — Grosse, roussâtre; unicolore, chair blanc verdâlre, un peu ferme, un peu juteuse et légèrement acidulée; goût assez agréable. 7. De Neige. — Moyenne; fond jaune, unicolore; chair blanche, sucrée, assez fondante, juteuse; assez bonne. 8. De Sycula. ■ — Petite, méplate, légèrement lavée de rou- geâtre; chair blanche, ferme, assez sucrée, assez juteuse; assez bonne. 9. Esopus Spitzemburg. — Moyenne, méplate, fond jaune; chair blanche, un peu juteuse, un peu sucrée; passable. 10. Fédérale. — Gros fruit, un peu méplate, à fond jaune verdâtre, un peu lavé de roux ; chair blanche, légèrement ver- dâtre, légèrement acidulée; assez bonne. M, Fallawater. — Moyenne, ronde, fond vert, légèrement lavé de brun; chair blanc verdâtre, pâteuse, sans goût; médiocre. 12. Incomparable de Moss. — Assez grosse, fond jaune très légèrement strié de carmin; chair blanche, mauvaise. 13. Impériale. — Moyenne, méplate, couleur fond jaune, légèrement lavée de rouge carminé; chair blanche, manquant de goût ; médiocre. 14. Ivanhoé. ■ — Fruit assez gros, un peu côtelé à la partie supérieure; fond jaune, légèrement lavé derougeâtre; chair très ferme, blanche, un peu cassante, assez juteuse, moyennement sucrée ; de très longue garde ; assez bonne. 15. Jacquin. — Fruit gros, un peu cylindrifjue, côtelé à la partie supérieure; chair blanche, ferme, presque cassante. Suffi- samment sucrée et juteuse. Beau fruit ; assez bon. 16. Jaune de Puszta. — Petite, ronde, légèrement côtelée à la SUR 31 VARIÉTÉS DE POMMES. 687 partie supérieure. Fond jaune; très légèrement lavé de rouge pâle, marbrée de jaune à l'intérieur; chair ferme, serrée; mé- diocre. '17. Kandil Sinape. — Cylindrique, un peu en pointe, couleur jaune verdâtre; chair blanche, assez sucrée, ayant peu de goût; passable. 18. Lombard. — Moyenne, un peu élevée, fond jaune, unico- lore, un peu côtelée à la partie supérieure, chair blanche, ferme; médiocre. 19. Macucker. — Moyenne, ronde, jaune, unicolore ; chair blanche, un peu ferme, peu sucrée; passable. 20. Ontario. Grosse, méplate, lavée etstriée d'un rouge terne; beau fruit; chair jaunâtre assez sucrée; bonne. 21. Occonée Greening. — Grosse, méplate, fond jaune unico- lore; chair blanche, un peu pâteuse, un peu parfumée; passable. 22. Pearmain de Uabbaye de Lamb, — Moyenne; fond jaune^ très légèrement lavé de rougeâtre à l'insolation ; chair blanc verdâtre, assez sucrée, un peu parfumée; assez bonne. 23. Roux Brillant. — Petite, un peu méplate; fond jaune, uni- colore; peau fine; chair blanche, ferme, suffisamment juteuse et sucrée; assez bonne. 24. Reinette jaune sucrée. — Assez grosse, ronde, verdâtre, unicolore ; chair blanche ; mauvaise. 25. Reinette de Fresland. — Fruit moyen; peau très fine; fond jaune, légèrement carminé à l'insolation; chair blanche, pâteuse; mauvaise. 26. Reinette Menoux. — Moyenne, ronde; fond jaune; chair jaunâtre, pâteuse, sans goût; médiocre. 27. Reinette de Midelbourg . — Moyenne, cylindrique, côtelée à la partie supérieure; chair blanche, jaunâtre, pâteuse, sucrée, un peu parfumée, assez de goût; passable. 28. Reinette Dorée de Dietz. — Bonne moyenne grosseur, fond jaune, lavé et strié de rouge; chair jaunâtre, fine, ferme, sucrée, parfumée; bonne. 29. Red fall pippin. — Moyenne, cylindrique, lavé et strié de rouge sur toute la superficie; chair blanche, verdâtre, pâ- teuse; médiocre. 688 COMPTE RENDU 30. Sans pareille de Mac à féi, — Moyenne, fond verdâtre, légèrement lavé de roux d'un côté ; chair fortement verdâtre, ferme, modérément sucrée ; médiocre. 31. Titus pippin. — Moyenne, ronde; fond jaune verdâtre, légèrement lavé de rouge à l'insolation ; chair ferme parfumée; bonne. . La dégustation a eu lieu le 31 mars 1896. Par le compte rendu qui précède, on voit que les trente et une Pommes examinées ont été présentées au comité à une époque très tardive, mais le même jour et sans qu'il pût être tenu compte de la maturité nor- male de chaque variété. En outre, ces fruits avaient subi plusieurs transports pour figurer dans des expositions, conditions qui ne pouvaient que leur être défavorables. On peut dire que dans leur ensemble, ils étaient trop mûrs et que si le présent rapport est un document méritant d'être con- sulté, on ne peut y trouver l'expression d'un jugement définitif sur les trente et une variétés de Pommes qui ont été dégustées avec la plus grande attention. COMPTES HENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'exposition de mai 1896 (1) (2e Section, 279^, 280^, 281« Concours) par M. Pradines. Pompes et Appareils d'arrosage. Cette partie de l'exposition était importante et présentait les appareils les plus variés, depuis les machines élévatoires jus- qu'aux appareils d'arrosage à brouette et aux pulvérisateurs. (l)|Déposé le 23 juillet 1896. I DE l'exposition DE MAI 1896. 689 Nous avons remarqué le lot de M. Vidal Beaume, qui com- prenait des Pompes-manèges. Cet exposant a obtenu la médaille de vermeil pour ses jets tournants pour pelouses qui présentaient un réel perfectionnement. M. E. Rrochard fils a également obtenu une médaille de ver- meil pour 'ses tuyaux d'arrosage et ses seringues à pulvériser. MM. Broquet, Debray, Hirt, Nègre et Quéroy et Allouard, ont obtenu aussi des récompenses pour leurs appareils perfec- tionnés. Reste à signaler MM. Buzelin, Eylé, Floucaut, Hirt aîné et Morel et fils, qui exposaient des pompes et appareils d'arrosage d'une bonne fabrication. M. Motte nous a présenté des raccords pour tuyauterie très bien compris. M. Tissot et C'« exposaient des seringues et arrosoirs de serres. Instruments de précision, Vaporisateurs ^ Pulvérisateurs. M. Eon nous montrait une belle collection de thermomètres, baromètres, àminima et maxima et à indicateurs électriques, et hygromètre terrestre, ainsi que son nouveau baromètre anéroïde, d'une grande précision (Grande médaille de vermeil). MM. Beaume fils, Dufour, et Ricada, ont obtenu une médaille d'argent pour le perfectionnement de leurs appareils pulvérisa- teurs et vaporisateurs. Instruments de jardinage, coutellerie, quincaillerie horticole. Porte-fruits et Echelles. A signaler : M. Lotte, qui a obtenu une médaille de vermeil pour ses échelles à coulisses avec son nouveau système de déclan- chement très bien compris. MM. Lerch, Lavaud, Renaud, Bourceret et Sabot, qui ont eu aussi des récompenses pour le perfectionnement de leurs échelles à coulisses, articulées et pliantes. MM. Allez frères, Taufflieb et Chaussard, ont obtenu une grande médaille d'argent pour l'ensemble de leur exposition. 690 COMPTE RliNDU M. Aubr}^ exposait sa belle collection d'instruments de jardi- nage ainsi que son sécateur à lame démontable. MM. Renant, Bay, Monlezun et Ballée, avaient de belles col- lections de coutellerie horticole. M. Pradines (membre du Jury, hors concours) exposait tous ses modèles de coutellerie horticole. M°^° Caffenne exposait ses nouvelles étiquettes en aluminium. MM. Gennari, Acker et Lefebvre, exposaient des éliquettes en toile, celluloïd et zinc. M. Méténier présentait différents outils de jardinage et des jardinières. M. Maurice exposait des ratissoires et des bacs. . Citons encore : M. Jollivet pour ses porte-fruits et porte-raisin, bien conslruits. M. Barbou et fils, pour des porte-fruits tournants. M. Maître, pour des sacs à raisin avec attaches en fîl de zinc, et M. Pescheux, qui exposait de petits ouvrages en fer pour étagères; tuteurs à Fraisiers, porte-pots, bien faits et à bas prix. Compte rendu de l'Exposition de Roses TENUE dans l'hôtel DE LA SOCIÉTÉ, DU 10 AU 12 JUILLET 1896 (i), par M. D. Bois. La section des Roses de la Société nationale d'Horticulture de France a ouvert, pour la première fois, une exposition spéciale de Roses. Il s'agissait, en somme, d'une expérience, et, pour juger du résultat obtenu, il est nécessaire de tenir compte des nombreuses difficultés que l'on rencontre dans l'organisation de toute chose nouvelle. Il est bien ésâdent, par exemple, qu'un grand nombre de rosiéristes, horticulteurs et amateurs, se sont trouvés pris un peu à rimpt'oviste et que beaucoup d'entre eux n'ont pas eu le temps (1) Déposé le 23 juillet 1896. DE l'exposition DE ROSES. 691 nécessaire pour le choix et la préparation de lots destinés aux concours. Si l'on ajoute à ces conditions défavorables, la tenue de l'ex- position à une époque peut-être un peu tardive en raison de la température élevée de la saison, et l'influence d'une chaleur excessive pendant les jours qui ont précédé son ouverture, Ton conviendra que, si l'essai tenté n'a pas donné un résultat abso- lument parfait, il a été très satisfaisant, en ce sens qu'il a donné des indications précieuses, grâce auxquelles on est en droit d'espérer, pour l'avenir, un succès en rapport avec les mérites de la plus belle et de la plus recherchée de nos fleurs. L'exposition tout entière occupait la grande salle et le vesti- bule de l'Hôtel de la Société. Les Rosiers tiges, disposés en corbeilles au centre de la grande salle, semblaient bien dégarnis de la base et l'ensemble eût cer- tainement gagné par l'association de plantes fleuries ou à feuil- lage, de basse stature, qui auraient masqué les tiges, d'un effet peu ornemental et par trop monotone. Les Roses coupées, relativement nombreuses, étaient placées sur des tables occupant le pourtour de la salle et du vestibule. Ces fleurs, en général fort belles, et renouvelées chaque jour, consti- tuaient certainement le principal attrait de l'exposition. Certains lots étaient remarquables par leur étiquetage, et nous devons signaler, sous ce rapport, celui de M. Cochet, horticulteur à Grisy-Suisne (Seine-et-Marne), où l'étiquette de chaque Rose portait le nom de ;'obtenteur de la variété ainsi que la date de l'obtention. Le groupement des variétés dans les catégories mal définies des Rosiers Hybrides remontants, Bourbons, Noisettes^ etc., etc., laissait malheureusement, comme toujours, une large place à l'arbitraire et montrait, une fois de plus, la nécessité d'un classe- ment rigoureux admis par tous. La section des Roses a évidem- ment, dans cette question, un sujet d'études de la plus haute importance et d'une grande urgence ; car, si l'on n'y porte remède, il est bien évident que le fâcheux état de choses actuel ne fera que s'aggraver d'année en année, en raison du nombre des variétés qui s'accroît sans interruption. 692 COMPTE RENDU Si nous passons à l'examen des lots présentés, nous signalerons par ordre d'importance : Les collections de MM. Lévêque et fils, 69, rue du Liégat, à Ivry-sur-Seine, comprenant des Rosiers tiges, greffés rez de terre, francs de pied, et des Roses coupées constituant un choix de variétés méritantes appartenant aux groupes des Thés, Hybrides de Thés, Bengales^ Noisettes, Polyantha, Ile Bourbon, Hybrides remontants, etc. La diversité des formes et du coloris de Roses est telle que l'on peut avoir une appréciation différente sur chacune d'elles; il est, en outre, bien difficile de dresser une liste des variétés les plus remarquables sans faire intervenir d'autres particularités comme l'époque de la floraison, le degré de floribondité, l'adap- tation à un climat déterminé, etc. ; aussi n'en noterons-nous dans ce compte rendu qu'un très petit nombre, choisies parmi celles dont les mérites sont bien connus : Dans les R. Thé : Catherine Mermet, à grande fleur rose pâle ; Comtesse Rizza du Parc, d'un rose superbe ; Etoile de Lyon, de couleur jaune pâle avec le centre plus vif; G. Nabonnand, rose pâle, nuancé de jaune ; Grâce Darling, à pétales blanc crème, nuancés de rose ; Madame Honoré Defresne, jaune foncé;, à reflets cuivrés ; Madame Hoste, Madame Martin Cahuzac, etc. — Dans les Hybrides DE Thé : Augustine Guinoiseau (la France à fleurs blanches) et la France à fleurs roses, deux superbes variétés bien connues, précieuses pour former des corbeilles ; Caroline Testout^ que les exposants recommandaient comme étant continuelle- ment en fleurs et excellente pour la culture forcée : les fleurs en sont grandes et d'un beau rose foncé. — Dans les Iles Bourbon : Kron/prinzessin Victoria, à grandes fleurs jaune soufre ; Made- moiselle Favart, d'un rose clair satiné. — Dans les Hybrides remontants : Anna de Diesbach, grande fleur d'un rose vif su- perbe ; Baronne de Rothschild, toujours au nombre des plus belles ; Bijou de Couasnon, rouge velouté ; Général Korolkow, rappelant la R. Général Jacqueminot parle coloris, mais à fleurs plus pleines ; Mabel Morison, très grande fleur blanc pur ; Prési- dent Mas, d'un coloris très particulier se rapprochant beaucoup du violet; Souvenir de William Wood, presque noire, etc. DE l'exposition DE ROSES. 693 Les lots de M. Rothberg, 2, rue Saint-Denis, à Gennevilliers (Seine), comprenaient aussi de nombreuses et intéressantes variétés, au milieu desquelles on remarquait surtout, par leur beauté et leur fraîcheur: le ravissant Turners' crimson Rambler (du groupe des Polyantha) aux bouquets de fleurs rouge éclatant; Souvenir de la Malmaison^ Madame Pierre Oger^ Louise Odier, Mistress Paul^ Kronprinzessin Victoria (de la sec- tion des Iles Bourbon) ; Docteur Grill, Beauté de V Europe, Ca- therine Mermet, Maréchal Niel (du groupe des Thés) ; Cramoisi supérieur, Sanglant^ Némésis, Bengale Nabonnand, la Rose verte (du groupe des Bengales) ; Madame Alfred Carrière, L'Idéale, Triomphe des Noisettes, William Allen Richardson (du groupe des Noisettes) ; Mademoiselle Suzanne Rodocanachi, Prosper Laugier, Baronne de Rothschild, Jean Liahaud, Madame Pernet Ducher, Victor Hugo, Marguerite de Roman (dans les Hybrides remontants). M. Jupeau, horticulteur, 135, route de Fontainebleau, au Kremlin-Bicètre (Seine), prenait part à plusieurs concours et montrait aussi de bien belles choses, parmi lesquelles nous citerons, pour n'en énumérer que quelques-unes : les Hybrides remontants A //9/io??5e Soupert, aux grandes fleurs rose vif, Henry Ledéchaux, Louis Van Houtte, Merveille de Lyon, Madame Anna Moreau;\es jolis Thés Ernest Metz, Sunset; les Hybrides de Thé Vicomtesse de Folkestone, Kaiserin Augusta Victoria, etc. Un lot très intéressant au point de vue botanique était exposé par M. Cochet-Cochet, rosiériste, à Coubert (Seine-et-Marne). Con- sidérant que, dans l'état actuel de l'Horticulture, Fétude et la con- naissance parfaite des principales espèces du genre Rosa devient une nécessité^ cet exposant a eu l'heureuse idée de créer une collection d'espèces typiques, en s'adressant aux établissements qui pouvaient posséder quelques-unes d'entre elles et en faisant venir les autres de leur pays d'origine. Après cinq années, il est parvenu à groupe)* 50 espèces et principaux hybrides intéres- sants. Ces plantes figuraient à l'Exposition des Roses, munies d'éti- quettes parfaitement rédigées, indiquant non seulement le nom scientifique admis, mais les principaux synonymes avec leur nom 694 COMPTE RENDU d'auteur, la pairie et la distribution géographique de chaque espèce, ainsi que la date de la première description ou de l'in- troduction dans les cultures. Principales espèces ou formes présentées par M. Cochet-Cochet Rosa anemonseflora Fortune. 1847. Habitat : Asie (Chine, d'où il a été introduit). R. blanda Ait, 1789, Willd. Syn. : R. fraxinifolia Gmel., R. Woorfà? Lindley, 1820. Habitat : L'Amérique du Nord (à Menzies), la baie d'Hudson. A l'état subspontané, l'Europe. R. alba Linné, 1753. Habitat : Europe, France. Nota : M. Crépin le croit le produit du R. galUcaeiduR. canina^ L. R. alpina Lin., 1753. Habitat : Europe (France, les Alpes). R. gigantea CoUett, 1888, introduit en sec, en juin 1888. Habitat : Les Shay Hills (entre les royaumes de Siam et de Burma. Chine (province d'Ichang, d'après le D'" Henry). Observations : Cette plante paraît délicate en Europe, où nous la cultivons depuis quatre ans. Elle est peut-être la forme spontanée du Jaune aurore de Fortune. R. Watsoniana Crépin, 1887. Habitat : Probablement le Japon. Patrie certaine, inconnue. Observations : Cette curieuse plante est délicate en France. Elle résiste cependant aux gelées même assez intenses. Ce pied est âgé de cinq ans (1). R. cinnamomea Lin., 1762. Habitat : Europe, Asie, Caucase. Nota : C'est le type du Rosier de mai. Rosier du Saint-Sacrement. R, cinnamomea, var. davurica ?? Nota : Est-ce bien R. Maximowicziana de M. Crépin (Primitiœ monogr. rosarum, f. 3, p. 36-37). R. g'ymnocarpa Nuttall, 1849. Habitat : Amérique du Nord, Entre les 50^ 0135*^ degrés de latitude. Californie. Ile Vancouver. (1) M. Maurice de , Vilmorin a présenté cette espèce à la Société nationale d'Horticulture, voir journal, cahier de juin, p. 489. \ DE l'exposition DE ROSES. 695 R, laxa Retzius, 1803 (non Lindley), var. Frœbeli? Habitat : Dzoungarie et Turkestan. Nota : Cette forme de R. laxa nous semble différer du type que nous cultivons. R. ?ii7ida Willd. , 1809. Syn. : R. rubrispina, R. hlanda Pursh. Habitat : L'Amérique du Nord. Terre-Neuve. R. berberifolla Pallas., Syn. : R. simplicifolia Salisb., Hultemia ber^ berifolia (Dumort). Habitat : Perse. Tartarie chinoise. Turquie. C'est le seul Rosier à feuilles simples. R. sulphurea Ait., 1789. Syn. : R, hemispherica (Herm). Habitat : Asie Mineure. Arménie. Perse ? Nota : La plante présentée est la forme spontanée à fleurs simples du il. sulfurea découverte en Galatie, par M. Tchihatcheff, en 1849, et décrite par Boissier, sous le nom de R. Rapini. Cette plante, telle que nous la possédons, ne semble pas spécifique- ment très distincte du R. lutea (Miller). R. cUnophylla Thory. 1827. — R. involucrata Roch. Habitat : Inde. He Formose. Nota ; A donné naissance par son croisement avec le R. berbe- rifolia, au R. Hardyi (Tprésenté ici comme hybride). fi. Hardy i Paxt. Nota : Cette plante est un hybride entre les JR. berbevifolia Pallas et cUnophylla Thory. Ses feuilles, à folioles souvent soudées entre elles, sont très intéressantes à étudier, R, Jaune Aurore de Fortune (Fort.), Syn. Beauty of Glazinwood. Nota : Cette plante, introduite de Chine par Fortune, est peut-être peu éloignée, spécifiquement, du R. gigantea. fi. damascena Miller, 1768. Rosier de Damas, Rosier Bifère, Rosier de Puteaux. Habitat : Syrie? Nota : On pense que cette plante fut introduite en Europe par Thibault IV, comte de Brie, au retour de l'avant-dernière croisade. fi. gallica Lin., Syn. : fi. austriaca Krantz. Rosier de Provins. Habitat : France, Europe. Environs de Provins (Le Berry, d'après M. 0. Legrand). Nota : Trè^ cultivé, anciennement, aux environs de Provins, pour la pharmacie. R.rugosa Thmih. Syn. : R. kamtschatica Vent. : R. ferox Lindley. Habitat : Chine, Corée, Iles Sakalin, Kamtschatka. 696 COMPTE RENDU Nota : Le Rosa rugosa, sans stipules de Thunberg, n'a jamais été retrouvé. Nous sommes convaincu que les 3 formes ci-dessous : ruffosa, kamtschatica et ferox viennent d'une même espèce. Le rugom kamtschatica prend une grande extension horticole à cause de ses qualités décoratives et de sa grande rusticité. R. Wichuraiana Crépin, 1887. Habitat : Le Tonkin. Nota: Les feuilles sont d'autant plus luisantes qu'il fait plus chaud. il. parviflora Ehrh., 1789, Syn.rfi. humilis Marsh., 1785. Rosier de Pensylvanie. Habitat : Amérique du Nord, à l'état subspontané ; l'Europe, sous le nom de Rosa baltica. R. Banhsiœ R. Br., 1811. Habitat : Asie (Chine). Nota .-Le spécimen présenté est le curieux Banksiœ à fleurs simples. R. carolina Lin., 1753. Habitat : L'Amérique du Nord, H. lœvigata Mich., 1803, Syn. : R. sinica. Habitat : Ile Formose, Japon, Chine, Amérique du Nord? Nota : A été introduite dernièrement, sous le nom de R. Camellia. R. microphylla Roxburg, 1820. Rose Châtaigne. Habitat : Chine, Japon, Inde? Nota : Plante remarquable par ses fleurs et par ses aiguillons ascendants. R. villosa Lin., Syn. : R. pomifera Herraann, 1762. Habitat : Europe (France, Asie, Caucase, Perse. Remarquable par ses fruits, dont on peut faire des confitures. R. rubrifolia Vill., 1779, Syn. : R. ferniginea, Vill., 1789. Habitat : Europe (France-les-Alpes). Nota : Très décoratif par son feuillage glauque. R.rubiginosa Lin., 1767 (vulgairement Églantier odorant). Habitat : Europe, France. . Nota : La forme présentée est spontanée dans la Brie. il. sempervirens Lin., 1753. Habitat : Europe, Nord de l'Afrique. Nota : Ce spécimen provient de graines récoltées en Espagne, à Bilbao (Biscaye). il. moschata Herm., 1762. Syn. : il. Brunonii Lindley, 1820. Rosa ahyssinica R. Br. Habitat : Asie, Inde, Abyssinie. DE l'exposition DE ROSES. 697 Nota : Plante al teignant de grandes dimensions, très décorative. Existe à Tétai subspontané sur les bords de la Méditerranée, même à Heurs semi-doubles. R. setigera Mich., 1803. Syn. : R. ruUfolia R. Br.; R. Cursor Rafinesque? Habitat : Amérique du Nord (Louisiane, Géorgie, Caroline, Texas, Arkansas, Missouri, etc. (Torrey, Flora of North America), Nota : C'est la forme spontanée du Rosier des prairies (hort.). Rosier à feuilles de ronce. R. indica Lindley, 1820 (non Linn.), var. Habitat : Asie, Chine, Inde. Nota : La forme spontanée du spécimen présenté a donné nais- sance aux plantes connues sous le nom de Rosiers à odeur de Thé (vulg. Thé). R. semperflorens Curtis, 1794. Syn. : R. diversifolia Vent., 1799. Rosier du Bengale. Habitat : Asie, Chine. On doit, à notre avis, maintenir cette plante comme espèce dis- tincte. R. chinensis Jacquin. Habitat : Asie, Chine. Nota : Doit-on considérer cette forme comme spécifiquement dis- tincte du R, semperflorens Curtis? C'est notre avis. R. Lawranceana Lindley. Rosier de Miss Lawrance. Nota : Sommes-nous en présence d'une espèce ou d'une simple forme fixée? R. tomentosa Lin., 1800. Habitat : Europe. La forme présentée est spontanée dans la Brie. R. aijreshirea (Comté d'Ayreshire en Angleterre), Plante d'origine obscure. Probablement un hybride dont le fi. arvensis Huds. est un ascendant. fi. parvifolia Willd. Syn. : Pompon Saint- François. Habitat : La France (environs de Provins, de Dijon). Nota : C'est une forme naine, du R. gallica. R. de Kasanhjk. Cette plante est cultivée en grand auprès des monts Balkans pour l'essence de Roses. C'est une forme du R. damascena? R. Fendleri Crépin. La forme présentée ici semble différer de celle décrite par M. Cré- pin, d'après l'échantillon de l'herbier royal de Berlin, 698 COMPTE RENDU R. PissanU (Pissard). R. Nutkana Presl., 1851. Habitat : L'Amérique du Nord. M. Buatois, hoi licnlteur, 3, rue Hiigues-Aubriot, à Dijon, pré- sentait une belle collection de fleurs coupées malheureusement un peu fatiguées par ie voyage. Les visiteurs ont aussi admiré les lots de M. David, de Savigny- sur-Orge (Seine-et-Oise) et de M. Petit Hun bert, 26, rue de la boucherie, à Grépy-sur-Valois (Oise), qui prenaient part aux Con- cours entre amateurs. N')us pourrions encore nous étendre sur la desci'iption de plusieurs autres coUeclious très remarquables, comme celles de yi. Boucht^r, horticulteur, 164, avenue d'Italie, Paris ; de M. Cochet, horticulteur à Suisnes, par Grisy, Suisnes (Seine-et- Marne). Ce dernier exposant avait de superbes groupes des Roses Maré- chal IS'iel, Maman Cochet^ etc. On pouvait remarquer dans son lot, qiiehiues plantes curieuses comme la Bose Châtaigne {R. microphijl/a), la Rose à crêtes {R. centifoUa, var. crlstata) : la première à réceptacle couvert d'aiguillons; la seconde ayant trois divisions du calice munies d'appendices moussus formant des sorte* de crêtes; la Rose Roger Lamblin : de la dimension d'un Œillet, noirâtre, avec les pétales déchiquetés au som/net, bordés de blanc et munis d'une ligne médiane longitudinale de même couleur. M. Lecointe,24, rue des Creux,àLouveciennes(Seine-et-Oise); M. Dubreuil, 146, route de Grenoble, à Lyon; M. Gravier, pépi- niériste, boulevard Lamouroux^ à Vitry-sur-Seine, avaient aussi de beaux apports. Nous citerons, pour terminer, les belles gerbes de Roses variées de M. Landras, fleuriste, 12, faubourg Saint-Honoré, Paris, et une collection d'insectes nuisibles aux Rosiers, présentée par M. Lucet (Emile), de Rouen. 1 DU CONCOURS d'orchidées. 699 Compte rendu DU CONCOURS d'Orchidées de la séance du 25 juin 1896, par M. Belin (1). Conduit par M. Savoye, le jury chargé déjuger les Orchidées qui avaient été apportées à ce concours, se composait de MM. Chenu, président, Balu, Libreck, Macé, Nonin et votre ser- viteur. Six concurrents seulement prenaient part à ce concours; mal- gré ce nombre d'exposants, relativement restreint, nos favo- rites étaient bien représentées. M.Jacob, l'habile chef de cultures d'Armainvilliers, présentait de superbes hybrides : Le Caltieya armainvillierensis alba, hybride du C. Mendeliy^ C. gigas, est un gain superbe ; le Lœlio-Cattleya Jacobiana, hy- bride de C. Mendeli X Lœliapurpurata est une plante de mérite ; le Lœlio'Caitleija Canhamiana, hybride de C. Mossise X Lœlia pwyurata possède une fleur qui a conservé le labelle du Z. pur- purata, tandis que les sépales et les pétales sont ceux du Mossise. Le même présentateur avait un lot d'Fpidendrum vitellium majiis, comme Ton en voit rarement; ces plantes, d'une vigueur extraordinaire, avaient de fortes hampes garnies de nombreuses fleurs. Une médaille d'or a été décernée à M. Jacob pour ce magni- fique apport. i M. Opoix, jardinier chef au Luxembourg, présentait un L groupe de plantes réellement méritantes : plusieurs Vanda trico- f^ lor et suavis en très forts exemplaires, d'une rare beauté comme culture et floraison; parmi les nombreux hybrides de Cypri- pedium de cet exposant, nous avons remarqué les C. Dayanum X Swanianum et C. Dayanum X Veitchii (il est regrettable que l'obtenteur n'ait pas nommé ces plantes); une forte touffe de (1) Déposé le 2 juillet 1896. 700 COMPTE RENDU Cypripedium Veitchi avec 18 fleurs; un fort exemplaire de Ly caste Deppeiy etc. Une médaille de vermeil a été accordée à M. Opoix. M. Duval, horticulteur à Versailles, a obtenu une médaille d'argent pour la belle collection^ d'Orchidées qu'il présentait. Nous avons noté dans son lot : un superbe Oncidium crispum^ les Cypripedium fowighianum et Laivrenceanum , de bonne culture; un Lselia purpurata\ VAnguloa Cloiuesii, toujours cu- rieux; VOdontoglossum Roezli; un Catlleya Mossiœ^ à pétales et sépales très foncés, et nombre d'autres bonnes plantes. Une médaille d'argent a été également décernée à M. Ragot, qui nous fait admirer un Catasetum, hybride de Bungerothi; la plante, bien cultivée, avait une hampe florale avec 9 fleurs énormes. Très belle aussi, la collection présentée par M. Bert, horticul- teur à Bois-Colombes, qui a obtenu une médaifle d'argent; citons parmi les plantes les plus remarquables : un Oncidium pulvinatum portant une hampe garnie de nombreuses fleurs; le délicieux Cattleya Acklandiœ; les Dendrobium thyrsiflorum^ Lselia pur pur ata, Lselia grandis tenebrosa, Saccolabium guttatunij Brassia verrucosa] le gracieux Cochlioda ISœtzliana. M. Piret, horticulteur à Argenteuil, présentait un Cattleya Mossiœ alba Wagneri; le même présentateur nous montrait, en outre, un Cattleya Mossix, auquel il a donné le nom de Belini; cette plante est, croyons-nous un hybride naturel. Une médaille d'argent a été décernée k M. Piret pour ces deux plantes. En résumé, ce concours d'Orchidées a été très remarquable, autant par les beaux hybrides que par les plantes d'élite qui y étaient présentées. \ DE l'exposition DE SOISSONS. 701 Compte rendu DE l'Exposition de la Société d'Horticulture de Soissons (1 ), par M. Gh. Joly. Le 24 juin dernier, s'est ouverte l'Exposition de la Société de Soissons. En même temps, avait lieu à côté d'elle un concours régional, embrassant les départements de l'Est de la France, et renfermant tous les produits et tous les animaux que nous sommes habitués à voir dans les concours de Paris. La ville, à cette occasion, avait fait enguirlander et pavoiser ses principales rues; un temps superbe favorisait cette fête lo- cale, et l'Exposition d'Horticulture, admirablement disposée par notre collègue M. Deny, se trouvait bornée, d'un côté, par le jardin de l'hôtel de ville, de l'autre par un parc improvisé par M. Deny, et où l'on jouissait de la perspective des collines voi- sines. Au milieu, une grande tente renfermant les plantes fleuries. L'ensemble formait un coup d'œil ravissant et affirmait, une fois de plus, la bonne organisation de la Société de Soissons. Prési- dée par un homme exceptionnel, M. Em. Deviolaine, dont le nom est synonyme d'intelligence et de dévouement, la Société compte dans son sein des hommes qui luttent d'obligeance et de zèle pour faire prospérer l'œuvre commune. A leur tête, se trouve le digne président de la Commission de l'exposition, M. Ch. Wattieaux. Chacun apporte son concours, sans qu'on ressente aucune de ces jalousies ou de ces luttes qui divisent les Sociétés d'autres villes. Puis, à côté de toutes ces bonnes volontés, se trouve un homme aussi intelligent que modeste, un professeur rare, M. Lambin, qui, depuis 1868, se consacre à répandre dans le dé- partement de saines notions de culture. n a, comme moyen principal d'enseignement, un jardin-école, un véritable modèle pour y faire des cours et des conférences (1) Déposé le 2 juillet 1896. 702 COMPTE RENDU pratiques; c'est à lui que le département doit les progrès réali- se's dans la culture, et dont nous avons eu la preuve dans les magnifiques légumes que nous avons eu à juger. Si nous jetons un coup d'œil dans la tente de l'Exposition, nous y voyons, dans le centre, un merveilleux lot de plantes annuelles, disposé par MM. DenaifFe et fils, de Garignan (Ar- dennes). C'est une petite merveille de goût et de culture, qui a valu à l'Exposition un grand prix d'honneur. A côté, le prix d'honneur de M. le Président de la République a été donné au lot de Raisins forcés et de Pêches des forceries de l'Aisne, à Quessy. Tout autour de la tente, se trouvaient les expositions ordi- naires de plantes vertes et de plantes tleuries de tous genres, dont la liste serait trop longue et offrirait peu d'intérêt. En dehors, deux collections d'arbres fruitiers formés avaient été apportés par M. D. Bruneau, de Bourg-la-Reine, grand prix d'honneur du Conseil général, et par M. Croux,du Val-d'Aunay, médaille d'or, puis les objets d'art et d'industrie horticole ordi- naires. La pluie habituelle des médailles a été accordée aux divers exposants, et le banquet traditionnel a réuni, le soir, les autorités de la ville, les membres du jury et quelques expo- sants. Tous ont fêté le nouveau succès de la Société de Soissons qui a accueilli ses hôtes avec la plus charmante hospitalité. Compte rendu des travaux DU COMITÉ d'arboriculture FRUITIÈRE PENDANT l'aNNÉE 1895 (1), par Alfred Nomblot, vice-secrétaire du comité. Durant l'année 1895, le comité d'arboriculture fruitière a fonc- tionné d'une façon aussi régulière qu'intéressante et les 22 séances, assidûment fréquentées par les membres, dont le (1) Déposé le 11 juin 1896. DES TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICULTURE FRUITIÈRE. 703 nombre des présents s'est élevé parfois jusqu'à quarante, ont un intérêt vif et croissant, ainsi que le prouvera l'abondance des matières ci-dessous résumées. Les présentations, au nombre de 60, dont 35 comme fruits de collection ou beaux fruits, et 25 comme fruits nouveaux, ont été récompensées par 11 primes de 1''° classe, '14 de 2° et 7 de 3'^; d'autres ayant été faites hors concours ont valu des remer- ciements à leurs auteurs. Des ouvrages déposés sur le bureau, des insecticides ou autres produits industriels à l'usage des arbo- riculteurs ont été l'objet d'études par des membres choisis à cet effet, lesquels ont eu souvent l'avantage, par des rapports élo- gieux, mais justifiés, de conclure à leur renvoi à la commission de rédaction et à celle des récompenses. Enfin, les commissions de visites de cultures et les expériences dues à l'initiative privée ont, elles aussi, apporté leur contingent d'éléments et contribué à faire du comité d'arboriculture fruitière, non seulement un lieu intéressant au point de vue technique, mais aussi, agréable par Ja diversité des questions traitées. Tel serait, Messieurs, très brièvement mon rapport, si je n'avais pas, d'abord, au nom du comité, à exprimer le vœu devoir la marche progressive de nos études s'accentuer de plus en plus, chaque année, par le con- cours de tous, et ensuite à faire ressortir (chose très importante) l'époque de maturité des fruits étudiés, en en faisant une liste résum.ée, dans l'ordre des présentations. Le 10 janvier, M. Brochard père nous a montré des Pommes Calville et des Poires Doyenné d'hiver remarquables par leur grosseur et leur bel état de conservation. A la séance du 24, nous avons examiné des fruits de semis : d'abord 2 Pommes de M. Espaullard qui ont été dégustées et reconnues bonnes; elles étaient de belle grosseur; ensuite 1 n'' '1448, Poire de semis de M. E. Baltet, a ODtenu la mention passable; elle était petite, de forme conique et à chair sucrée avec un léger parfum. Le 14 février, la Poire Alexandre lll de M. La Barrière, de Charleville, est jugée bonne: elle est piriforme et amincie au pédoncule qui est droit et long, l'œil est peu enfoncé et entouré d'un cercle plissé; la peau est de couleur jaune verdatre ; la 'Î04 COMPTE RENDU chair est blanc jaunâtre, fine, mi-fondante, assez juteuse et sucrée. Dans la 2' séance du mois, M. Pichon, de Lagny, nous a pré- senté des Pommes Faro, en faisant ressortir que cette variété, par son degré de rusticité, est recommandable pour la culture en plein champ aussi bien que dans les jardins : elle a été notée bonne. M. Gorion a apporté, à la réunion du 14 mars, un panier composé des Pommes : Calville blanc et Cayiada blanc et des Poires : Belle Angevine, Beurre Bretonneau et Bergamote Esperen; tous ces fruits étaient bien conservés. Le 28 mars et le 11 avril les Poires Doyenné d'hiver de M. Jamet, de Ghambourcy, dans un très bon état de conserva- tion, témoignaient de leur longue durée. Dans les séances des 25 avril et 9 mai, les Pommes Calville et Faro de MM. Gorion et Pichon montraient la possibilité qu'il y a de garder ces fruits pendant un temps considérable. Plusieurs membres de rassemblée ont fait observer qu'il ne faut pas, pour vies Pommes, attacher une trop grande importance à la durée de leur conservation, plusieurs variétés pouvant aller d'une année à l'autre : il serait préférable de savoir pendant combien de temps elles conservent leur qualité. Avec la séance du 13 juin, les magnifiques Pèches, prove- nant des cultures forcées de M. Parent, de Rueil, ont fait leur apparition, ce sont : Grosse Mignonne hâtive et Brugnon Ga- lopin. Le 27 du même mois, M. Lapierre, de Montrouge, a intéressé l'assemblée en présentant la Guigne Bamon Olivat, obtenue par M. Gharazé, horticulteur à la Pyramide, près d'Angers ; l'arbre est vigoureux et fertile, le fruit, de grosseur moyenne, est noir et de bonne quahté. Dans la séance du 11 juillet, MM, Letellier et fils, de Gaen, nous ont présenté un rameau, avec fruits, de Groseilles à maquereau sans épines; ce gain, obtenu dans les cultures de M. Lefort, de Meaux (Seine-et-Marne), était fort intéressant, mais l'assemblée a demandé que sa culture soit continuée pour qu'on puisse mieux l'apprécier. DES TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE FRUITIÈRE. 705 M. Gorion a apporté des Groseilles à grappes : Cerise et Blanche de Hollande. M. Alexis Lepère, suivant son habitude, nous a fait admirer de superbes Pêches : Précoce du Canada^ Précoce Alexander, Waterloo; ces fruits avaient été obtenus en serre non chauffée. Le 25 juillet, M. Isabeth, jardinier à Presles (Seine-et-Oise), présentait 12 belles Pèches Grosse Mignonne hâtive, provenant d'une serre légèrement chauffée. M. Chouvet nous a apporté un Brugnon provenant du Brugnon Lord Napier récolté entre 2 Amsden et semé par M. Grozy, de Lyon ; ce fruit, de grosseur moyenne et de bel aspect, a été reconnu bon. M. Croux, du Val-d'Aulnay, a envoyé 6 jolies petites Pommes comme étant tout à fait hâtives, très agréablemeut colorées ; elles ont été notées assez bonnes pour la saison : elles ont beaucoup d'analogie avec V Astrakan rouge, variété aussi de 1''^ hâtiveté. Avec le mois d'août, les présentations prennent de l'impor- tance. Notons d'abord, à la séance du 8, les Pèches Précoce de Hivers^ Précoce Michelin et le Brugnon Précoce de Croncels de M. Ausseur-Sertier; — puis l'Abricot Faviot, de Fobtenteur du même nom, présenté par M. Jamin : ce fruit est de grosseur moyenne, à chair fine, juteuse, sucrée et de bonne qualité. Le Brugnon Lucien Baltet, présenté par M. Ch. Baltet comme provenant d'un semis de Brugnon Précoce de Croncels, est de quelques jours plus hàtif que ce dernier : il est de bonne gros- seur, richement coloré en rouge, à chair juteuse, sucrée et légè- rement acidulée; c'est un bon fruit. M. Bagnard nous a montré de beaux Brugnons Précoce de Croncels et la Cerise non moins jolie, Belle de Franconville. Les fruits suivants sont présentés le 22 du même mois : 1° par M. Gautier (de Vitry) : les Poires Souvenir du Congrès, Bon Chrétien William, Clapjos Favorite, D^ Jules Guyot; 2° Par M. Taulier, de Beauvais, 2 Pommes de semis ressem- blant quelque peu au Borowitsky ; elles sont légèrement acidu- lées, juteuses, sucrées, bonnes. 3° Par M. Enfer, jardinier au château de Pontchartrain, du Raisin Blach, Lady Dorvne's Seedling et Muscat d'Alexandrie. 706 COMPTE RENDU 4** Par M. Ausseur-Sertier, 2 Brugnons Lord Napier; 5° Par M. Alexis Lepère, des Pêches, La trance. Grosse Mi- gnonne hâtive et Pêches de semis, des Brugnons Felignies^ Lord Napier. de semis, et des Poires Précoce de Trévoux. La Pêche La France est un gain de M. Boussey de Montreuil: elle promet beaucoup; 6° Par M. Georges Boucher, avenue d'Italie, Paris, des Pêches de semis de la variété Alexis Lepère; ce gain, obtenu par M. Louis Grognet, de Vitr}^ mûrit ses fruits queL^ues jours plus tôt que la Grosse Mignonne hâtive: la chair est vineuse, sucrée, juteuse; en un mot le fruit est beau et bon; 7° Enfin un lot de Pommes de Russie. Les présentations suivantes furent faites le 12 septembre : Par M. Alexis Lepère, les Pêches Lord Palmerston, Saille Morel, Sea Bagfe, Alexis Lepère et Belle Bausse; Par M. Gautier, de Vitry, des Brugnons Jaune de Padoue et des Pêches Belle Henri Pinault et Alexis Lepère; Par M. Rémy père, de Pontoise, 4 Pêches de semis; elles étaient grosses, juteuses, agréablement acidulées, mais peu colorées; notées bonnes, mais sans aspect. Le 27 septembre, M. Ausseur-Sertier nous apporta 6 Pêches Vilmorin et 4 Brugnons Violet^ fruits déjà connus, ils ont été dégustés et trouvés très bons. M. Griveau, jardinier au pensionnat des Frères de Saint- Martin, près Tours, nous montra '2 grappes d'un nouveau Chas- selas, obtenu par lui; ce Raisin paraît gagner par le développe- ment des grappes; il est bon. M. Bertaut, de Rosny-sous-Bois, présenta une Pêche de semis qui était de belle forme et de bonne grosseur, très colorée, à chair d'un blanc jaunâtre lavée de rouge, juteuse^ légèrement acidulée; elle fut notée très bonne. M. Touret, jardinier, boulevard de la Marne, à la Varenne- Saint-Hilaire, a})porta les Pêches Belle Impériale^ SaLvay, Téton de Vénus et Lord Palmerston; toutes très belles. Dans la séance du 10 octobre, l'Assemblée examina d'abord un apport de M. Boucher constitué par 20 Pèches Baltet, 2 Marquises deBrissacQi^ Brugnons Vineux de Monzco^^rf ; ce lotétait superbe. DES TRAVAUX DU COMITÉ D ARBORICULTURE FRUITIÈRE. 707 M. Templier présenta 2 grappes de Raisins de semis, ressem- blant beaucoup au Gromier du Cantal; il était beau, mais les membres présents demandèrent un nouvel apport pour le mieux juger. Enfin, M. Potrat intéressa le Comité par la présentation de bonnes Poires appartenant aux variétés suivantes : Duchesse d'Angoulême, Bergamote Crassane, Bergamote Esper en, Doyenné d'hiver, Beurré Diel, Directeur Alphond, Beurré Bachelier et Passe Crassane. Le 24 octobre, M. Gorion présenta les Poires Curé, Passe Colmar, Saint-Germain Vaiiquelin, Triomphe de Jodoigne et Charles Ernest; les Pommes Rambour d'Amérique et Reinette de Hollande; des Pèches Salivay ; tous ces fruits beaux et inté- ressants. M. Jourdan apporta une corbeille de Raisins, Chasselas de i'ontainebleau, beau et bien doré. M. Espaullard mit sous nos yeux un lot composé des Poires Duchesses d'Angoulême, Beurré Clairgeau, Soldat Laboureur, Messire Jean et Beurré Diel, puis 3 Coing, 12 Nèfles et 6 Pom.mes Beinette grise. Pour clore la séance, M. Templier souuiit à l'Assemblée de beau Raisin Bibïer du Maroc. Pour la séance du 28 novembre, M"'^ Lausezeur et fils, horti ■ culteurs à Rennes, ont envoyé une Poire trouvée dans un semis de M. Gy, agriculteur à Palud Carnac (Morbihan); ce fruit est gros; la peau est rugueuse, d'un gris verdâtre; la chair, d'un blanc verdâtre, est fine, fondante, juteuse, sucrée et de bonne qualité. Le 12 décembre, M. Mainguet fils, de Fontenay-sous-Bois, présenta de belles et monstrueuses Pommes Calville blanc. M. Lecomte, de Bornel, apportas Poires Belle Angevine, éga- lement très grosses. Deux présentations ont été faites le 26 décembre, dernière séance de Tannée : 4° par M. Enfer, jardinier-chef au château de Pontchar train, qui montra 2 boîtes de raisin provenant de culture retardée et appartenant aux variétés Lady Dawnes Seedling et Muscat d'Alexandrie; 708 SECTION DE CHRYSANTHÈMES. 2° Par M. Passy, du Désert de Retz, près Chambourcy, qui présenta, en très bel état, la petite collection suivante : Poires Passe Crassane, Belle Angevine, Doyenné d'hiver; Pommes Calville blanc. Reinette blanche du Ca^iada et Calville pourpre d'Anjou. SECTION DES CHRYSANTHEMES GROUPEMEiNTS DE CHRYSANTHÈMES, par la Section des Chrysanthèmes. Dans le but de guider les amateurs de Chrysanthèmes, au mi- lieu du nombre considérable de variétés mises au commerce depuis quelques années, la Section a décidé de commencer ses travaux de classement des variétés les plus méritantes cultivées au moins depuis une année. Une commission de classement nommée à cet effet, se réunit le quatrième jeudi de chaque mois. Les membres habitant l'étranger ou un point éloigné de la France, ne pouvant s'y rendre veulent bien nous envoyer leurs listes. Nous les en remercions. Nos remerciements s'adressent, notamment, à M. Harman-Pa^^ne, le sympathique et infatigable chrysanthémiste, secrétaire de la National Chrysanthemum Society de Londres. Une récapitulation des voix obtenues par chaque variété est faite en séance ; ce sont donc les variétés ayant obtenu le plus de suffrages qui sont admises. Il est bien entendu que ces groupements devront être revus chaque année, de manière à remplacer certaines variétés par les obtentions nouvelles plus méritantes. Ordre des groupements. \° Les 20 plus belles variétés à fleurs duveteuses. 2° Les 30 meilleures variétés très précoces, pour formation de (1) Déposé le 2 juillet 1896. GROUPEMENTS DE CHRYSANTHÈMES. 709 massifs en plein air et fleurissant du 1 •"•" septembre au 10 octobre. 3° Les 50 meilleures variétés naines à grandes fleurs, formant touff'es basses. 4° Les 100 meilleuresvariétés pour culture à très grandes fleurs, 5° Les 30 variétés les plus tardives, fleurissant du 20 novembre au 20 décembre. 6°Les20variétésseprêtantmieuxàlacultureàtigeformanttéte. 7" Les 10 meilleuresvariétés pour être cultivées en spécimens. Premier groupement. Les 20 plus belles variétés à fleurs duveteuses. Abbé P. Arthur (Sautai). Beauté Lyonnaise (Crozy). Charles Bonamy (Crozy). Chysanthémiste Delaux(Delaux). Delaux-mon-Réve (Delaux). Dragon (Lacroix). Enfant des Deux-Mondes (Crozyj. Esaù. Gloire Lyonnaise (Crozy). Harry Wonder. Ida (Crozy). Louis Boehmer. (Japon). Mistress D. Ward (P. et M.). P. Marieton (Sautel;. Poëte Crousillat (Sautel). Papa Berlin (Sautel). Toffa (B. L. M.). Vaucanson (Testout). William Falconer (Spaulding). Zaïde (Chantrier). Deuxième groupement. Les 30 meilleures variétés très précoces, pour formation de massifs en plein air et fleurissant du 1®'^ septembre au 10 octobre. A. Lejeune (Delaux). Amiral Avellan (Crozy). Boule d'Or (Rozain). Charles Joly (Delaux). Coquetterie (Crozy). Eugène Farez (Delaux). Frédéric L'Usmayer (Delauxj, Gloire de Mézin (Delaux). Gustave Grumerwald (Delaux). J. P. Sthal (Rozain). L'Abbé Morlot (Del.). Madame Carmiaux (Del.). Madame Casimir-Périer (Del.) Madame Caslex-Desgranges (B.] Madame Cave (Del.). Madame Georges Menier(Del. ». Madame Jules Moquet (Del.). Madame Marie Massé (Del.). Madame Paul Nansot (Del.). Madame Regnault de Molmain (Del.). Molière (Rozain). Monsieur Albert Galy (Del.). Monsieur Bachman (Del.). Monsieur Bournisien (Del.). Monsieur B. Yung (Del.). Monsieur Ghauvry (Del.). Monsieur le ministre Constant (DeL). Monsieur Lévêque père (Del.). Président Ed. Barre (Del.). Vice-président Hardy (Del.). 710 SECTION DES CHRYSANTTEMES. Troisième groupement. Les 50 meilleures variétés naines à grandes fleurs formant touffes basses. Amiral Ave 11 an (Galvat). Boule dOr (Galvat.). Baronne Berge (B. L. M.). Col. W. B. Smith (Spaulding). GhrysanLliémiste Delaux (Del.). Charles Davis (Davis). Coniinandant Blu-set (Galî). G. Harman Payne (Cal.). Enfant des deux Mondes (Grozy). Edwn Molyneux (Canell). Etoile de Feu (Grozy). Eda Pras (Dorner). Florence Davis (Davis). Gloire de Provence (Sautel). Georges SV. Ghilds (Am.). Jules Chrétien (Cal.). Le Colosse Grenoblois (Gai.). Louise (CaL). Le Verrier (L. Lacroix.). L'Aigle des Alpes (Cal.). Lucile Mathieu de la Drôme (de Reydellet). La Bidassoa (Ghantrier). Léviathan (L. Lacroix). L'Isère (Galvat). Louis Boehmer (Japon). Madame Ghapuis-Parent (Parent) . Madame Laillaut (Bruant). Madame Antoinette Cordonnier (Galvat). Madame Lucien Chauré (de Rey- dellet). Madame Garnot (Galvat). Madame Sarlin (Bruant). Madame Eymard Duvernay (Gal- vat). Madame Rozain (Rozain). Mistress Henri Robinson (Am.). Mistress G. Harman-Payne (Gal- vat). Monsieur Catros-Gérand (Hoste''. Monsieur Ghenon de Léché (Gal- vat). Monsieur Robert Whitaker (Ra- gioneri). Phœbus (L. Lacroix). Philadelphie (Aust.) Président Caruot (Galvat). Rose Whynne (Owen). Reine d'Angleterre (Galvat). Souvenir de Petite Amie (Gal- vat). Surprise (Cal.). Thomas Wilkins (Davis). Viviand Morel (L. Lacroix). Viscounstess Hambleden (Owen). William H. Lincoln (Japon). William Tricher (Am.). William Seward (Seward). PUBLICATIONS FRANÇAISES. 711 REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES 8: ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Les routes fruitières. Extrait d'une note de M. Ch. Baltet. Le déparlement du Nord se préoccupe, en ce moment, de la plantation d'arbres Fruitiers sur le bord des routes et des che- mins ruraux qui le sillonnent. Certaines contrées ont, en outre, adopté l'arbre fruitier sur le sol de la petite vicinalité. L'utilité des plantations routières, même en Ormes, Peupliers, Frênes, Érables, etc., n'est plus à démontrer; leur cause est gagnée. De savants économistes, des ministres célèbres en ont encouragé la réalisation. L'arbre est planté, on l'a émondé tous les dix ans, et à partir de sa cinquantième ou soixantième année — plus ou moins — il est livré au marchand de bois. On recom- mence l'opération en se bornant à modifier la nature de l'essence végétale. Différentes régions ont cependant cherché à y substituer des sujets qui produisent un bénétice chaque année ou à peu près; par exemple, le Mûrier, dans le Midi ; le Noyer, vers le Sud-Est; le Châtaignier, au centre ; le Cerisier à Kirsch, sur les coteaux de l'Est; le Poirier ou le Pommier à cidre, en Normandie, en Bretagne, en Picardie. Ce sont des efforts individuels ou isolés; mais les résultats sont tels, que les administrations doivent y puiser leurs inspira- tions et créer ces sérieux capitaux terriens, solidement assis, à gros intérêts, fréquemment renouvelés. Nos voisins l'ont si bien compris que la Suisse, la Belgique, le Luxembourg emboîtent le pas à l'Allemagne, à la Bavière, au Wurtemberg, à la Saxe qui, depuis longtemps, alimentent ainsi le chapitre des recettes. 712 REVUE DES PUBLICATIONS. Les États allemands n'ont-ils pas ouvert des écoles de voyers- jardiniers, de cantonniers -arboriculteurs, organisé des cours publics dans les campagnes, créé des pépinières, acheté à l'in- dustrie privée et distribué de jeunes plants aux communes? Dès la vingtième année de plantation, la moyenne du produit par arbre est évaluée de 15 à 25 francs. Il est facile de le con- stater en Alsace-Lorraine, où ces routes- vergers s'arrêtent net à nos frontières. (Le revenu y atteint actuellement 150,000 francs par an). Ce chiffre doit fatalement augmenter, puisque de vingt-cinq à quarante ans, l'arbre fruitier aura rapporté, pen- dant cette nouvelle période, une somme totale de 150 à 200 fr. Ce sont des chiffres officiels. Une objection soulevée par les adversaires du projet est rela- tive au maraudage. D'abord, ne l'excitons pas, acceptons des espèces ornementales comme le Tilleul, l'Erable, le Peuplier, auprès des centres populeux. En pleine route, le rapt d'un fruit par le voyageur assoiffé fera plus de bien et moins de tort que les ravages des insectes sur le feuillage des arbres forestiers. D'ailleurs, si vous vendez la récolte, aussitôt la défloraison, le cantonnier, qu'il soit acquéreur ou intéressé à l'affaire, saura la surveiller et la faire respecter. Le pays vignoble ne devrait-il pas tenter le passant en lui pré- sentant à la portée de la main des grappes appétissantes? Eh bien! on n'y touche pas. Voulez-vous grimper sur un Cerisier à kirsch, au risque de culbuter, ou abattre une Pomme à cidre? Au premier coup de dent, vous jureriez de ne plus recommencer. Il est bien entendu que nous ne cherchons pas les fruits de luxe, mais des fruits de marché, d'économie ménagère ou indus- trielle, bons au pressoir, au séchage, à la distillation. Il ne suffit pas que l'arbre élève son branchage, droit, ^rigé, ou couronné en boule; il importe que sa végétation tardive échappe aux gelées printanières, que sa floraison résiste aux ardeurs du soleil, aux nuages de poussière et que le fruit brave l'action des vents et des bourrasques. Depuis longtemps nous en étudions la nomenclature, soit par nos voyages et nos relations avec les pomologues de tous les PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 713 pays, soit pratiquement dans nos écoles fruitières et nos pépi- nières. Nature du sol, qualité de l'arbre, choix de» l'espèce, tout le succès est là. Que les administrations et les planteurs ne l'ou- blient pas! 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot, The Garden. — Les plantes bulbeuses jouent un rôle considé- rable dans l'ornementation des jardins anglais, rôle dont nous ne pouvons nous rendre compte en France qu'en lisant la presse horticole d'Angleterre. On y trouve à chaque pas des articles consacrés aux Narcisses, ces plantes préférées de tous les ama- teurs d'outre-Manche. Et ce ne sont pas, croyez-le bien, les variétés les plus rares qui sont le plus recherchées; on se con- tente d'une prairie de Narcissus poeticus, à la floraison virginale, au parfum délicieux et énervant, qui produit le plus charmant effet dans un coin du jardin sauvage. On y discute la question des Narcisses et de leurs usages artistiques : les touffes isolées ne sont point sans mérite, mais des groupes formés de ces joUes plantes produisent une impression qu'on ne peut oublier. La Goutte de Neige, le Galanthus n'est pas non plus délaissé : on aime à reposer sa vue sur un champ de ces jolies petites Ama- ryllidées. C'est tout d'abord le vieux Galanthus nivalis, qui se ren- contre encore un peu partout dans les jardins de la campagne; puis viennent les nombreuses espèces introduites depuis quel- ques années de l'Asie Mineure et de la Grèce, telles que les Galan- thus Eliuesi^ Alleni^ Ikariœ, Cassaba. Au point de vue de la beauté et de la nuance du feuillage, du faciès de la fleur c'est le Galanthus Ikarise qui doit tenir le premier rang; au point de vue général, il faut accorder la prime à une forme du G. niva- lis qui, en raison de la largeur de ses feuilles, rentre dans le groupe du G, caucasicus. On lui a donné le nom de G. nivalis ou caucasicus grandis. Les fleurs sont très larges, d'un blanc pur et portées sur des hampes de plus d'un pied de haut. Le Galanthus plicatus est originaire de la même région, la Grimée, mais il est 714 KEVUE DES PUBLICATIONS. tout différent; ses feuilles plissées sont plus larges et ses fleurs plus petites.* Les Tulipes partagent avec la Goutte de Neige et les Narcisses les faveurs des amateurs anglais. A quelque point de vue qu'on se pose, elles ont leur place dans tous les jardins. Les uns pré- fèient les Tulipes à fleurs jaunes, d'autres les Tulipes Perroquet, d'autres enfin savent faire un choix judicieux de variétés d'après l'efl'et qu'on doit leur faire produire. Le t3'pe de la Tulipe jaune, c'est le Tulipa sylvestris si abondant dans les vignes d'une grande partie de la France. Toutes les Tulipes à fleurs jaunes sont ornemenlales au premier chef. 11 faut citer parmi elles : Tulipa Kaufmanniaiia, de l'Asie centrale; 7'. Grisebach'iaaa, introduit de l'Herzégovine en 1884, et qui n'est probablement qu'une forme géographique du T. sylvest/is; T. altaica de Sibérie; T. austra- lis, des montagnes de la Perse, caractérisé par soil périanthe en forme d'entonnoir; 2 . edulis du Japon, rarement cultivé; T. ele- gans lutea, qui passe pour le produit d'un croisement des T. sua- veolens et Gesneriana. Malgré l'ancienneté de leur culture dans les jardins européens, ces deux dernières espèces n'avaient pas donné d'hybrides : le T. Gesneriana a été introduit de Gonstanti- nople en 1566, et le T. suaveolens était déjà connu en 1603. On peut encore signaler : Tulipa iliensis, tie l'Asie centrale, introduit en 1879; T. Kesselringi de la même région; 7. Orphanidea, de Grèce et primulina de l'est de l'Algérie ; T. pubescens, proba- blement line forme à larges feuille du /'. suaveolens. Une des Tulipes jaunes les plus gracieuses, est, sans contredit, le Tulipa retroflexa^ hybride probable des 7. acuminala et Gesneriana, caractérisé par ses six divisions florales de même longueur, dont les trois extérieures sont recourbées dans leur moitié supérieure. Il ne faut pas oublier non plus le 1 idipa persica, e\ce\\QnlQ plante àrocailles; triphylla, d'un jaune verdâtre, à feuilles couchées; Gesneriana lutea, plus connu sous le nom de Golden Eagle (aigle d'or); Battalinij uniflora, Billietiana, originaire de Savoie et dédiée au cardinal Billiet, archevêque de Ghambéry; vitellina. Nous ne nommons pas de nombreuses formes horticoles, dont rénumération nous entraînerait trop loin, telles que 7é/a, Golden Beauty, Butter Cup, Yellow Bose^ Chrysolora, etc. i PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 715 Quelle est l'origine de la Tulipe Perroquet « Parrot Tulip ? » On l'a attribuée au croisement du Tulipa acuminata avec d'au- tres espèces, telles que T. elegans^ relroflexa et fulgens. Il sem- blerait plutôt probable qu'on ne doit y voir qu'une forme mon- strueuse. Quoi qu'il en soit, parmi les variétés qui en sont issues, les suivantes sont les plus recommandables : Admiraal van Constantinople^ Café brun. Café pourpre^ carminea, lutea major ^ Margraaf van Baden, une des plus belles à fleurs jaune d'or, striées et maculées d'écarlate; perfecta; preciosa; rubra major ; violacea lutea, à très grandes fleurs flammées de jaune et de pourpre. Ceux qui ne s'attachent pas à telle ou telle race, à telle ou telle nuance, trouveront d'utiles indications et pourront faire un chuix raisonné dans une liste comprenant les meilleures variétés appartenant aux principales teintes que comprend la gamme des couleurs : écarlate, cramoisi, rose foncé; orange, jaune, magenta, blanc pur, blanc crème; jaune nuancé, genre du Tu- lipa Billietiana. Les amateurs de plantes à oignons liront encore avec intérêt quelques lignes consacrées au Tigridia pavonia alba immaculata, curieuse variété nouvelle, très distincte de la forme blanche ordinaire en ce que l'intérieur du périanthe est entièrement dépourvu des points que l'on remarque chez toutes les autres variétés du Tigridia pavonia. La même plante a encore fourni récemment une variété jaune à fleurs doubles plus curieuse et intéressante que belle. Il y a une vingtaine d'années que le Lilium Parryi a été découvert aux environs de San Bernardino dans le sud de la Californie par le D"" Parry. C'est une belle plante à fleurs en entonnoir, jaune pâle légèrement pointillé de pourpre foncé; les anthères sont brunes et tranchent agréablement sur le fond du périanthe. Comme les Lis de l'Amérique septentrionale qui ont des bulbes rhizomateux, le Lilium Parryi exige un compost tourbeux. Il a déjà donné naissance à un hybride avec le Z. pardalinum : le croisement obtenu tient le milieu entre les parents; les fleurs sont orangées, ponctuées de brun. Si nous nous arrêtons maintenant aux Orchidées, nous trou- 716 REVUE DES PUBLICATIONS. vons un article intéressant consacré au genre Cyrtopodium qui fournit à nos serres un certain nombre d'espèces parmi les- quelles il faut noter : Cyrtopodium Andersoni des Antilles; C. bracteatum introduit en Europe en 1847; C. cardiochilum de Costa-Rica; C. punctatum du Brésil; C. Saint- Legerlanum qui n'est probablement qu'une variété du précédent, mais à fleurs plus larges et plus colorées. Il a été récolté au Paraguay et introduit vers 1886. Parmi les Orchidées les plus remarquables par leur confor- mation florale, les Cycnoches viennent au premier rang. Le Cyc- noches chlorochilon est l'espèce la plus connue; elle est origi- naire de Démérara et d'autres régions du sud de l'Amérique d'où elle a été importée vers 1838. Les Lœlia-Cattleya qui sont si recherchés actuellement et que l'on produit artificiellement comme à plaisir, ont un ancêtre des plus respectables dans le Lœlia elegans que l'on s'accorde à considérer comme un hybride naturel des Cattleya gutiata Léo- poldi et Lœlia purpurata. Ces deux plantes croissent ensemble dans l'île de Sainte-Catherine au Brésil où François de Vos recueillit le premier spécimen du Lœlia elegans en 1847. Gomme la plupart des Orchidées, ce Lœlia compte de nombreuses formes ou variétés dont la plus connue est sans contredit le L. elegans Jurneri. « Un jardin sub-tropical dans le Dorsetshire ». Sous ce titre on trouve un aperçu de la végétation sous-tropicale acclimatée sur un point de l'Angleterre. Les Acacias y viennent à merveille, principalement VAcacia dealbata en compagnie d'Eucalyptus, du Quercus glabra^ du Paulownia, du Gingko, du Citharexylon quadrangulare, du Plagiantlius betulinus, des Azara, Ben- tfiamia, Carpenteina, Choisya, du superbe Frnbothrium cocci- neum de Magellan, des Escallonia, Garrya, Olearia^ etc. Ajoutez à cela de nombreux Bambous, le Chamœrops excelsa^ les Phœnix reclinata et dactylifera. Les plantes grimpantes abondent : Clematis balearica, Eccremocarpus, Clianthus, Kennedya, La- pageria, Plumbago capensis, Bougainvillea, etc. Un jardin de rocailles placé à proximité du jardin tropical renferme une bonne partie de la flore alpine avec d'importantes collections PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 717 d'Andjwsace, de Saxifrages, de Diayitfius, de Gentianes, de Cam- panules, le Primula Palinuri une des pins belles Primevères connues, les Muscari odorum et moschatum, etc. Au nombre des plus belles plantes de nos parterres il faut pla- cer les Pentstemon. dont les différentes espèces sont essentielle- ment ornementales, que l'on s'adresse au Pentstemon azureus, au P. Jeffrayanus ou à d'autres comme les P. barbatm plus connu sous le nom de Cheione^ campanulatiis, glaber, glaucus^ HarLwegi^ heterophyllus, Murrayanus^ ou bien encore aux P. procerus ou ovatus. Chacun a ses mérites. Une des espèces les plus remar- quables sous tous les rapports est bien certainement le Pents- temon Cobœa du Texas, qui avec le P. Hartwegi, a dû jouer un rôle important dans l'obtention des plus belles formes hor- ticoles. Le Brugmansia arborea ou Datura en arbres était autrefois de tous les jardins. On aimait ses grandes fleurs ; on se plaisait au parfum délicat qu'elles répandent. Il a donné naissance à une forme remarquable par ses fleurs jaunes, le B. chlorantha ou flava. Comme toutes les autres espèces du genre, à l'exception toutefois du B. sanguinea^ il se multiplie facilement de boutures. Le Bosa microcarpa convient à merveille à la décoration des Pergolas; il est ornemental en tout temps et pendant l'hiver ses petits fruits écarlates ne sont pas sans attraits. On peut y asso- cier, dans les régions où les gelées ne sont pas excessives, le Bosa inoschata, le Rosa hevigala ou sinica à grandes fleurs simples, d"un beau blanc et le Rosier Banks. La rose à petits fruits est originaire de la Chine d'où elle a été introduite vers 1820. Elle est très voisine du Rosier multiflore et dans quelques jardins elle a été quelquefois confondue avec lui. Puisque nous parlons de Pergolas, signalons en passant celle qui existe au vieux couvent des Capucins, à Amalfî, dans le sud de l'Italie. A un but d'agrément, elle en joint un autre utilitaire, car elle est essentiellement formée de vignes qui produisent un vin d'excel- lente qualité. On a groupé autour de la vigne, des Wistaria, des Rosiers grimpants, des Clématites, des Jasmins, des Chèvre- feuilles dont l'ensemble produit l'effet le plus ravissant. Prenons au hasard parmi les nombreuses plantes peu connues 718 REVUE DES PUBLICATIONS. qu'il est bon de recommander et parmi celles que Ton a oubliées : V Helianthus debilis réclame sa place au soleil; il est peu cultivé chez nous en dehors du midi de la France où on le connaît plutôt sous le nom A' H. cucumerifoUus; il en est de même de VHelianthus argophyllus qui rappelle noire Soleil commun avec des feuilles argentées, soyeuses. La Ficaire à fleurs blanches n'est pas une trivialité, tant s'en faut, tant on est habitué à voir les belles fleurs jaune doré du type; elle sera certainement recherchée, aussi bien que V Ané- mone sylveslris, plante sauvage sur nos coteaux jurassiques et qui, en plus petit, n'est pas sans aiialogie avec les Anénomes du Japon. Aux jardins alpins, il est de toute nécessité de rencontrer le Draba olympica, petite Crucifère des montagnes de l'Asie mineure, dont une forme se retrouve dans les montagnes de la Corse, et le Mor'isia hypogœa, curieuse Crucifère, à feuilles appliquées contre le S(»l, dont les pédoncules fructifères, se réflé- chissent, se contournent en enfoitçant le fruit dans le sol. Parmi beaucoup d'autres, on peut encore signaler le Cytisus Ardoini, une Papilioiiacèe, à peu près spéciale aux Alpes-Mari- times, à tiges longues de 3 à 4 décimètres, couchées, radicantes eldifl'uses, à feuilles formées de trois folioles; à fleurs axillaires, jaunes, constituant des grappes allongées. Puis c'est le Melit- tis rnelissophyllum que tous les amateurs de plantes vivaces devraient cultiver. On le rencontre dans tous les bois, où ses grandes fleurs rouges ou blanches ponctuées de rouge, et très élégantes le font remarquer. « Nomenclature of plants ». The Garden reproduit une commu- nication du professeur Dyer, faite à l'Association anglaise pour l'avancement des Sciences, et relative à la nomenclature des plantes. Le botaniste anglais s'élève contre des modifications ridi- cules qui avaient été proposées récemment et qui ne tendaient à rien moins qu'à changer les noms d'un grand nombre de plantes anciennement connues et décrites depuis longtemps. Ainsi le genre Aspidium que tout le monde connaît «'t (^ui a été créé par Swartz devrait être remplacé par celui de Dryopteris préféré par Adanson! Mais que gagnerait-on au changement? Le genre Banksia, familier à tous les botanistes, devrait dispa- \ PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 719 raître comme Protéacée, puisqu'il a été antérieurement appliqué an genre, Pimelea et reba()ti.sé « rechrislened » Sirmuellera ! On comprend que le remède serait pire que Je mal et que la systématique, déjà tant attaquée, ne pourrait qu'être un peu plus ridiculisée. The Gardeners' Chronicle. — Parmi les plantes nouvelles ou peu connues il faut signaler : ErijtJironium Jolinsoni, du sud de rOrégon, à fleurs rose lila>; Diacrium hicoimutam, dont les fleurs sont d'un blanc pur, nombreuses et très odorantes; Sobralia Brandtiœ, d'origirje inconnue, à fleurs pourpres, à labelle plus coloré avec un disque oi'angé; Cenoloplion vitellinum, que Lindley avait nommé Amomum vi'ellinum, d'après un spécimen cultivé d'origine inconnue. Cette plante que l'on supposait origi- naire de Ceylan a été récemment retrouvée à PenangHill, ce qui a permis de l'étudier de plus près. Il est probable que le genre Cenolophon, fondé sur une espèce peu connue des Célébes et très voisin des Alpinia, devra être r'uni a ces derniers comme section anormale. Il tant encore placer au rang des nouveautés le Meconopsis cmnbrica à fleurs doubles. Ici la duplication a pour cause la transformation en pétales des étamines. Les Rubiacées ont fourni à nos serres d'a'Imirables plantes. Au nombre des plus belles se place sans contredit et au premier rang le Posoqueria macropus^ espèce voisine du P. longiflora, mais suffi- samment di-lincte. Par l'ensemble des caractère-, le Posoqueria se rapproche du Gmdenia, dont il exige le mode de culture. Il est diifîcile de se faire une idée de la beauté de cet arbrisseau, qui joint à reb'gance des fleurs le charme du parfum le plus exquis. On a recherché l'origine du nom de cette plante dans la langue caraïbe, où il signifierait poison. Les arbrisseaux de pleine terre sont bien nombreux; aussi n'est-il pas toujours facile de faire un choix parmi eux. Les Rosacées en fournissent une Ijonne partie, et parmi elles nous recommaitderons, avec le Gardeners'' Chronicle^ le Prunus Jac- ■quemonti de l Himalaya, du Tliibet, et de l'Afghanistan, qui se couvre dans le courant de mai d'une multitude de fleurs rose clair; Prunus humilis, de la Chine et voisin du précédent, mais 720 REVUE DES PUBLICATIONS. sa floraison est un peu plus tardive; Cratœgus mollis^ générale- ment confondu avec le C. coccinea et, comme ce dernier, ori- ginaire de l'Amérique du Nord. Il atteint une hauteur de 30 pieds; ses feuilles sont finement pubescentes, tandis qu'elles sont glabres dans le Cratœgus coccinea dont les fleurs sont plus petites et la floraison plus tardive d'une dizaine de jours. Le Magnolia Kobus du Japon est également un arbuste qui n'est pas sans mérites; ses fleurs sont blanches, plus petites et d'un blanc plus pur que celles du M. conspicua, mais plus grandes que celles du 31. siellata. Parmi les arbres verts, le Juniperus pachyphlœa mérite une place à part pour son feuillage d'un glauque intense qui en fait une des espèces les plus distinctes et les plus intéressantes du groupe. A propos de (conifères, signalons les difî'érences qui existent dans les fleurs femelles du Wellingtonia et du Séquoia. Dans le Wellingtonia gigantea les bractées florales sont graduellement atténuées en une longue pointe ; dans le Séquoia sempervirens, au contraire, les bractées sont larges, arrondies au sommet et terminées par une pointe courte et peu développée. Il est toujours intéressant de suivre les modifications que la culture est susceptible de faire subir à une plante. Le Tulipa Kolpakowskiana en fournit un bon exemple : au bout de la première année, les divisions sont pointues, étroites, les étamines plus longues que le pistil ; après trois années de culture, la fleur est beaucoup plus large, à divisions arrondies, à étamines plus courtes que le pisiL M. Wittrock nous iHii assister à l'apparition des Pensées à grandes fleurs dans « A contribution to the history of Pansies ». La Pensée sauvage est pour la première fois décrite par Brunfels en 1533 etparFuchs en 1542, qui dit qu'elle n'était pas seulement connue à l'état sauvage, mais encore cultivée comme plante d'ornement en Allemagne. On la connaissait sous le nom à'Herba trinitatis^ et c'est Ruellius qui l'appela Pensée. Dodoens la décrivit comme Viola tricolor. En 1629, Parkinson figure une forme à fleurs doubles cultivée en Angleterre. Glusius, en 1583, décrit le Viola lutea cultivé par Ganerarius, à Nurem- berg. En 1613, Bishop, à Eichsteet, en cultivait quatre variétés à PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 721 grandes fleurs. Dans les premières années de ce siècle, les variétés obtenues en Angleterre provenaient toutes des Viola tricolor et lutea. Une circonstance favorable à la création de nouvelles variétés réside dans ce fait que les hybrides de la section Melanium du genre Viola sont habituellement fertiles, tandis que dans les autres sections la stérilité est la règle habituelle. L'intro- duction du Viola altaîca, que l'on rencontrait déjà dans les jardins en '1816, a pu jouer un certain rôle dans la production des nouvelles variétés de Pensées à grandes fleurs; mais ce rôle n'a pas dû être fort important et il serait téméraire de l'exagérer. Quoi qu'il en soit, de 1827 à 1833 on comptait 200 variétés de Pensées en Angleterre, et Darwin n'en mentionnait pas moins de 400 en 1835. Les productions végétales de la Perse sont intéressantes à étudier. Les districts d'Ispahan, de Yezd et de Kerman fournissaient chaque année au commerce 250,000 livres d'opium. VAssafcetida ne compte pas pour moins de 130,000 livres; l'essence de Roses se chifl're par 1000 miskalS;, qui correspondent à peu près à 140 onces. Il ne faut pas oublier non plus le ^e^ne\ dont l'usage est si général en Orient dans la toilette féminine, et le Ring qui sert pour teindre les cheveux en noir. Le Bing est une plante annuelle qui appartient probablement au genre Indigofera. Les Dattes sont aussi l'objet d'un certain commerce ; la fécondation des Dattiers s'effectue à la main, et un Dattier mâle fournit son pollen à environ quarante Dattiers femelles. La flore de la banlieue de Smyrne ne manque pas d'intérêt. Le Pavot commun y abonde, mais avec un coloris cramoisi intense qu'on ne rencontre pas en Europe. Les Anémones y sont communes, mais ce sont les plantes bulbeuses qui servent de caractéristique à la végétation. C'est ainsi que le Galanthus nivalis y parait sous de nombreuses formes ainsi que le G. Ehoesii^ qui, dans la région montagneuse élevée revêt une forme plus luxuriante, à fleurs plus larges qui a reçu le nom de G. cassabarensis. Près de Smyrne, on trouve encore le G. un- guiculata très florifère et portant souvent deux fleurs sur chaque hampe ; le G. Ikariœ ; le Leucoium œstivum et de nombreux Chionodoxa^ cette perle de la flore de l'Asie Mineure. Il paraît r^^ REVUE DES PUBLICATIONS. même que le Ch. Luciliœ ou sardensis s'hybiide avec le Scilla bifoJla et donne une plante de tous points intermédiaire en les parents. Comme tant d'autres planles, TOEillet est sujet à une maladie parasitaire d'origine bactérienne, qui a été récemment signalée. Cette affection siège dans les feuilles, mais elle nuit à la crois- sance de toutes les parties de la plante et gène la production des fleurs; elle a pour cause une bactérie qui pénètre dans les tissus par les ouvertures des stomates ou par les piqûres des pu- cerons; certaines variétés sont plus sensibles que d'autres; la maladie ne se ti-ansmet pas naturellement ou artificiellement à des plantes appartenant à d'autres familles; les feuilles doivent être tenues au sec et préservées des pucerons; on ne doit arroser que les ra(-ines et exceptionnellefuent le feuillage, en ayant soin, dans ce dernier cas, d'employer de Teau tenant en dissolution une petite quantité de carbonate d'ammoniaque, Lindenia. — A signaler une no(e consacrée au Cattkj/a X Maniini, su|)erbe hybride obtenu par M. Mantin, en f- coudant le C. Botoringiana, var. floribunda colorata par le C. Dowiana, var. aurea. Le croisement a été opéré en octobre 1^89; les graines semées en novembre 1890, ont commencé à lever en mars '1891. C'est en octobre 1894, qu'a eu lieu la première flo- raison. Il se rapproche davantage du C Bowringiana, dont il possède les organes végétatifs, la double feuille des pseudo- bulbes, l'infloï'escence, la couleur vive des organes floraux; du C. Duîoiana, il se rapproche par l'ampleur des fleurs, la confor- mation et la coloration du labelle. A noter encore une planche renfermant 8 variétés du Cypripedium insigne monlanum avec descriptions comparatives. Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Les Prime- vères bleues de Veitch eut fait ^en^^ation quand on les a annon- cées ; leurs pétales sont colorés de tous les tons du bleu, depuis le bleu lavande pâle jusqul,au violet foncé. Déjà il existe un certain nombre de variétés de ces jolies plantes qui seront bientôt popu- laires. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES "--^ Le « Jardin à bon marché », tel est le titre d'un article très sagement conçu et où nous trouvons d'excellentes recomman- dations, ne serait-ce que celle de ne pas faire 'um; Draba olympica et hispanica; Arabis neglecta de la région des Tatras et pedemontana qui n'est cultivé que très rarement ; parmi les Saxifrages : Saxifraga Rocheliana, luteo-viridis^ média, des Pyrénées, cochlearis, cata- launica, nevadensis, erioblaste^ glabella ; parmi les Gérania- cées : Erodhim supracanum et cheilanthifolium. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES. f. Publications françaises, par M. D. Bois. Billbergia Binoti R. Gérard [species nova). Journal de la Société d' Horticulture pratique du Rhône^ 30 juin 1896, p. 184. Photogravure. Cette plante, originaire de la Sierra des Orgues (Brésil), a été envoyée au jardin botanique de Lyon, il y a quelques années, par M. Binot, horticulteur à Pétropolis, près de Rio-de-Janeiro. Elle a fleuri pour la première lois dans les serres de la ville de Lyon, au printemps de 1895; mais c'est seulement depuis la publication de la monographie des Broméliacées de M. G. Mez, que M. Gérard s'est cru en droit de la considérer comme inédite. Elle appartient au sous-genre Eubillbergia Mez, et, en raison de la petitesse des bractéoles des fleurs du sommet de l'inflores- cence, doit se placer près du B. Reichardti Wawra et du B. spe- ciosa Thunb., plus pi'ès cependant de la seconde plante que de la première. Il dépasse l'une et l'autre en beauté. Les feuilles, en rosace, sont vert clair sur la face inférieure PUBLICATIONS FRANÇAISES, 725 qui présente vers la base une multitude de ponctuations roses; elles montrent, sur toute leur longueur, de fines stries blanches alternant avec d'autres stries vertes d'égale largeur; leur face supérieure est presque lisse, d'un vert foncé, sauf dans la partie inférieure où elles sont teintées de lie de vin sur une longueur de 5 à 10 centimètres ; leur longueur varie entre 50 et 60 centi- mètres. Les bords des feuilles portent de petites épines brunâ- tres, espacées d'un centimètre et demi vers le milieu de l'organe, plus rapprochées vers le sommet. L'inflorescence, aussi longue que les feuilles, est pendante. Le rachis, arrondi et rouge tendre à la base, va se décolorant peu à peu et n'est plus que rose chair vers le sommet où il est pro- fondément sillonné. 11 porte d'abord deux ou trois bractéoles sté- riles, d'un beau rouge cocciné, larges de 3 centimètres et longues de 9; viennent ensuite de 5 à 3 bractées fertiles, espacées de 2 à 3 centimètres et dont les dimensions diminuent progressivement à mesure qu'elles s'insèrent plus haut. De l'aisselle de chacune de ces bractées naît un rameau rouge puis rose, biflore, se termi- nant par une bractée stérile étroite et allongée. Au delà de cette première partie, le rachis se termine par un épi sinueux com- prenant de six à dix fleurs portées sur des entre-nœuds de plus en plus courts. Ces fleurs mesurent 7 centimètres et demi de lon- gueur; elles ont le calice long de 3 centimètres, rouge cocciné, à divisions terminées par un mucron violet. La partie libre de la corolle est verte, sauf vers la pointe des pétales qui porte une macule bleu foncé. Les étamines ont les filets verts. Le pollen est orangé. Laeliocattleya Andreana Gh. Maron. Revue Horticole, 16 juil- let 1896, p. 328, planche coloriée. Cette Orchidée a été décrite pour la première fois, par M. Maron dans la /?ei'we korticole, année 1895, p. 401; mais pendant le cours des deux années qui se sont écoulées, les exemplaires cultivés par l'auteur, ont pris une fermeté de tissus, une beauté de feuillage, un développement des pseudo-bulbes, une élégance et une durée des fleurs qui lui assur une place honorable dans les collections. 726 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 1. Publications étrangères par M. P. Hariot. Catasetum Randii Uolfe. — G. de Rand — Brésil (Orchidées- Vandées, Bot. Mag., t. 7470. Psftudobulbes oblongs; feuilles oblongues-lancpolées, acu- minées; scape ascendant, pourvu de plusieurs gaines courtes et obtuses, grappes de flfiurs mâ!es dressée, mulliflore; fleurs mâles, à pétales et sépales sensiblement de même forme, étalés, lancéolés, aigus, à bords ondulés, incurvés, d'un vert pâle maculé de pourpre; labelle petit, infère, trilobé, à lobes latéraux courts, fimbriés, pourvu à sa base entre les lobes latéraux d'une crête comprimée dressée et de lamelles fimbriées; lobe terminal étroit, linéaire, dirigé en avant, dilaté à la base, fimbrié sur les bords, puis entier, tronqué et denticulé au sommet; disque chargé de longues soies disposées en pinceau à la base; colonne en massue, lisse; antennes défléchies, incurvées; anthère pourvue d'un long bec, à pollinies obovoïdes, à caudicule linéaire, à glande orbiculaire; fleurs femelles subglobuleuses, à sépales et à pétales oblongs, recourbés, à labelle supère urcéolé hémisphérique, à colonne très courte, épaisse et renflée. Cette espèce est très voisine du C. Garneltianum^ également originaire de la vallée de l'Amazone. A l'exception de son port plus développé, de son périanthe plus maculé, des appendices du labelle plus complexes, le C. Randii peut être considéré comme une forme luxuriante du C. Garnettianum. Il appar^ tient à la section Mijanthus telle que la comprerjd.Al. Rolfe : plantes dioïques avec antennes défléchies, labelle dirigé en avant dans les fleurs maies et en arrière dans les femelles. Le C. Randii a été découvert dans le haut Amazone près de Manaos, par M. Rand de Para, à qui l'on doit déjà le C. Lemosii. Hypocyrta pulchra N. E. Brown-H. élégant. — Nouvelle Gre- nade (Gesnéracées-Cyrtandrées). Bot. Mag., t. 7468. Plante entièrement hérissée; lige dressée, robuste, annelée; feuilles pétiolées, ovales, aiguës, arrondies ou subcordiformes à ADDITION AU COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1896. 727 la base, dentées en scie; face supérieure vert-brun bullée, char- gée de petites soies insérées sur des tubercules blancs et globu- leux, parcouru par 10-12 nervures, arquées, plus pâles; face inférieure rouge, hérissée, réticulée, marquée de nervures et de veines proéminentes; pétiole lisse, solide; pédoocules solitaires, axillaires, dressés, robustes, épaissis au sommet, plus longs que les pétioles; sépales larges, ovales, colorés en vermillon, côtelés; corolle dépassant deux fois le calice, renflée, velue, à tube jaunâtre et gibbeux à la base, resserré à la gorge, à lobes au nombre de cinq, recourbés, de teinte vermillon; 4 étarnines, à filt-ts tordus dans le haut, dilatés dans le bas et confluents en une gaine fendue en arrière insérée à la base de la corolle: anthères didymes. Des vingt espèces connues d'Hypocyrta aucune n'é.£cale VH. puhhra par la beauté du coloris. C'est une plante originaire de la Nouvelle-Grenade d'où elle a été récemment inlroiluite et qui a fleuri pour la première fois en Europe au mois de juin 1895. Addition au Compte rendu de l'Exposition de mai 1896. Par suite d'une omission, il n'a pas été question dansle compte rendu de la dernière exposition printanière, d'un lot d^Azalées de rinde qui a valu une médaille d'or à ses présentateurs, MM. Boyer et fils, horticulteurs à Gambais-lès-Houdan (Seine- et-Oise). Ce lot était remarquable, malgré la saison avancée pour ces plantes. Il se composait de soixante variétés de choix et d'une culture excellente, plusieurs d'obtention récente. Le Secrétaire-rédacteur-gérant ^ D. Bois. Pai'is. — Imprimerie L, Maretheux, 1, rue Cassette. 728 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. JUILLET 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÈS Paris (altitude : 63™). — TEMPÉRATURE HAUTEUR ==?i ^ H ^^ du baromètre VENTS ÉTAT DU CIEL < Min. Max. Matin Soir dominants i 1 1 11,6 19,6 763,5 763,5 0. ! Couvert, rares éclaircies. 2 13,6 19,7 762,5 761 Oi\0. Nuageux le matin, pluv. Taprès-midi. 3 13,5 22,9 762 761,5 sso. Nuageux, fréquentes petites averses,! pluie plus abondante le soir. 4 16,5 25,9 764 765, 5 so. Pluie presque toute la nuit, nuageux le matin, presque clair ensuite. i 5 14,2 25,8 766,5 766,5 NO. Nuageux le matin, clair. 6 11,3 30,5 766,0 763 NE. Clair. 7 13,1 33,9 761 758,5 E. SE. Clair le matin, nuageux Taprès-midi, orage et pluie le soir. { 8 17,3 33,1 760 762 0. Nuageux. 9 16,2 35,4 762 760,5 OSO. Nuageux. 10 18,9 30,0 768,5 765,5 0. Nuageux le matin et le soir, claii Taprès-midi. i j Ij 15.4 29,3 766 767 NNE. Nuageux. 1 : 12 14,2 31,3 766,5 767 NE. Clair. 1 ' 13 13.1 32,4 767,5 765 NNE. Clair, nuageux le soir. 1 l/i 12,1 34,2 764,5 765,5 NE. Légèremeut nuageux. Nuageux de grand matin, couvert, ora- 15 13,6 21,3 761 759 SO. geux et pluvieux le reste de la journée.' 16 16,1 22,2 762,5 763, 5 SO. Couvert. 1 n 14,4 22,0 764 767 NNO. N. Couvert et légèrement pluvieux,; éclaircies dans le milieu de la journée.' ] 18 13,2 23,9 767 767,5 NNE. Couvert le matin, nuageux l'après-j ; midi, clair le soir. j 19 10,2 28,7 767,5 765,5 NE. Couvert le matin, clair. j 20 11,1 31,0 764,5 759, 5 NE. Clair le matin, légèrement nuageux. 21 16,3 34,7 759 760 NO. Nuageux, couvert le soir. j 22 16,6 26,2 761,5 764,5 NO. Nuageux, clair le soir. j 23 7,3 25,2 764,5 763,5 NE. Clair de grand matin, nuageux. j 24 9,5 28,6 762 761,5 SO. Nuageux le matin, clair. 25 9,1 31,6 758,5 761 SE. Nuageux le matin, clair. 26 14,7 27,0 757 .5 759 SO. Nuageux, orageux et pluvieux le ma- tin, orage des plus violents l'après-midij avec pluie diluvienne et grêle ayantj causé de grands dégâts à Paris dans les' Ve, XIP, XIIP et XIV° arrondissements de même que dans les communes envi-l ronnantes. Le Parc de Moutsouris et lej Muséum d'histoire naturelle ont été par^ ticulièrement maltraités, clair ie suir.j 27 10,8 24,5 762 763 0. Nuageux. 28 14,5 29,0 764 76è,5 NO. Très nuageux, presque clair le soir. 29 12,9 26,6 762,5 760 SSE. Couvert le matin, nuageux l'après- midi, clair le soir. ^ 30 12,5 25,2 758,5 757,5 0. NO. Nuageux le matin, quelques coups ddL tonnerre et pluie presque continue ddll 3 à 7 heures du soir. ■ 31 14,9 25,6 758 758,5 NO. N. Nuageux, pluie assez abondante le soirJH AVIS DIVERS. 729 AVIS DIVERS EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANGE Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, elc. — Celte expo-ilion se liendra au Palais de l'Indus- trie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. \ SOUSCRIPTION OUVERTE PAR LA SOCIETE Le bureau de la Société nationale d'Horticulture de France a décidé, dans la séance du 27 août, d'ouvrir une souscription pour venir en aide aux sociétaires, horticulteurs et jardiniers, victimes de l'ouragan du 26 juillet dernier. Les souscriptions seront reçus à l'agence de la Société, 84, rue de Grenelle. ♦• Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'ubiention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaiiue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. OFFRES ET DEIVIANDES D'EIYIPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de ra;.îence de la Société pour l'inscription des oflres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons hourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce leL'istre. Série III. T. XVIII. Cahier d'août publié le 10 septembre 1896. 4' "30 00NC013RS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Un concours spécial pour les Orcliidées aura lieu ea séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. Concours de DaMias, de Glaïeuls, de Bégonias et de Fuchsias. — (Séance du jeudi 10 septembre 1896.) Les per- sonnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le 2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles pourraient avoir besoin. L'installation devra être terminée le jeudi 10 septembre, avant onze heures du malin. La Société mettra à la disposition du Jury le nombre de médailles nécessaire. Le programme de ces divers concours a été publié dans le Journal, cahier d'avril, p. 347. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon. Prix Joubert de VEiberderie. — Le dO janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour uu prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, surTHorticulture maraîchère, l'Arbo- ricullure et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3« série, XI, 1889, p. o et 81.) CHRONIQUE/ 731 CHRONIQUE École nationale d'Horticulture de Versailles. — Les exa- mens pour l'admission à l'École nationale d'Horticulture et l'ob- tention des bourses de séjour auront lieu à Versailles^, à l'école même, le deuxième lundi d'octobre. (Le programme est envoyé gratuitement à toute personne qui en fait la demande au direc- teur de l'école.) L'École d'Horticulture, dont les preuves sont déjà faites, et dont la réputation est pleinement justifiée par son excellent enseignement théorique et pratique à la hauteur des conditions modernes de l'existence, est une des rares écoles qui puisse garantira ses élèves un avenir honorable et avantageux. Chaque année, le directeur reçoit de nombreuses offres d'em- ploi émanant de commerçants, d'horticulteurs ou de riches pro- priétaires; les fonctions administratives — en France ou aux colonies — sont également ouvertes aux élèves, direction de jardins municipaux ou professorat horticole. Les pouvoirs publics, reconnaissant l'importance de l'école, et sa haute mission pour le développement de la richesse nationale, encouragent les candidats par l'institution de bourses de séjour; l'initiative privée et collective a manifesté la même sollicitude : chaque année, la Société d'Horticulture de France accorde une bourse à un candidat, fils d'un de ses membres. Les élèves se trouvent ainsi placés dans des conditions spécia- lement avantageuses pour s'instruire et pour grossir le nombre des savants praticiens qui assurent, chaque année, tant à l'étran- ger qu'en France, les progrès de l'Horticulture nationale. Par décision ministérielle du 19 août 1896, et conformément aux propositions du conseil des professeurs, le diplôme a été attribué aux élèves ci-après : l^"" Lenient, 2^ Perronne, 3^ Fauchère, 4® Billaudelle, 5*^ Des- barats, 6*^ Lécolier, T Thibault, 8'^ Mirlaud, 9« Lelàche, 10^ ^x sequo Lafon, Prétrel, 12^ Monloup, 13^ Belîenger, 14^ Grandjean, 15« Choquet, 16*' Charrier, 17^ Robin, 18^ Laisné, 19'= Wendling. 732 CHRONIQUE. 20** Martret, 2I* Martin, 22« Ronzeaud, 23'^ Lassalmonie, 24*= Fau- connier qui ont obtenu la moyenne exigée, et Milliand, Vivet, Thérouin, Lecherf mis hors classement. Il a été accordé, en outre, un stage d'une année aux élèves Lenient et Perronne, classés les deux premiers, une médaille d'argent à chacun des élèves Fauchère et Billaudelle, classés S*" et 4^, et une médaille de bronze à l'élève Desbarats, classé 5*. Palissag-e du Pêcher. — M. Dachy, jardinier, près Epernay, préconise un système de palissage qui, dit-il, est appelé à rendre de grands services aux cultivateurs de Pêchers. Son procédé consiste à enrouler en spirale, autour de chaque latte du treil- lage, un mince fil de fer galvanisé, en laissant une dislance de 10 à 12 centimètres entre chaque révolution du fil. Ce fil doit être fixé de place en place, à l'aide de petites pointes qu'on en- fonce dans la latte. Il est nécessaire de ne pas serrer trop, et de laisser, au contraire, le fil assez lâche pour pouvoir passer facilement les jeunes rameaux. Avec ce système, le palissage s'opère très rapidement et sans ligatures. L'ouragan du 26 juillet. — Un ouragan d'une violence extrême s'est abattu sur Paris le 26 juillet, et a causé d'impor- tants^dégâls dans les jardins, principalement au parcMontsouris et au Muséum. Dans ce dernier établissement, on a à déplorer la :perte de nombreux arbres qui ont été déracinés ou brisés. Des végétaux rares ou précieux ont été détruits dans l'Ecole de botanique et dans les carrés réservés. Les corbeilles de Pélar- goniums, de Bégonias, les Chrysanthèmes, les Glaïeuls, etc.^ en un mot toutes les plantes qui décoraient les parterres ont été hachées par la grêle. Plus de douze cents vitres ont été brisées dans les serres. Les Fruits en Angleterre. — La culture fruitière, tant sous verre^qu'enjjlein air, a, durant ces dernières années, pris des- proportions^vraiment prodigieuses en Angleterre. Outre les éta- blissements^oùla^Vigne et les Pèches sont cultivées sur une très grande^échelle^pour le marché, bon nombre de vergers plus ou moins vastes ont été établis. Le plus important de toute l'An- CHRONIQUE. 733 gleterre est assurément celui de Lord Sudley à ïoddington, dans le comté de Gloucester. Son étendue est de 500 acres, soit environ 200 hectares; il est planté principalement en Pommiers et Pruniers. Son rendement est tel, que, dans les bonnes années, son propriétaire en lire jusqu'à 10,000 livres sterling ou 250,000 francs de profit. (G. Schneider.) Le Muguet en Angleterre. — Tout comme le Spirxa ou Hoteia japonica, le Muguet est à présent vendu en fleurs en Angleterre en toute saison. C'est ainsi qu'à l'occasion du ma- riage de la princesse Maud de Galles avec le prince Charles de Danemark, cérémonie qui a eu lieu à Londres, le 23 juillet der- nier, cette charmante fleur printanière disputait la palme avec les Roses et les Orchidées. Le Muguet est la fleur favorite de la princesse, aussi fut-il largement utilisé pour la décoration de la chapelle; les grilles de l'autel étaient garnies de doubles festons composés exclusivement de Muguet et de verdure, tandis que sur l'autel même se trouvaient deux larges vases remplis de cette même fleur. Les autres fleurs employées, en cette circonstance, étaient des Roses rouges et blanches, des Orchidées et des Eucharis amazo- nica. Les Muguets sont conservés dans une chambre frigori- fique, d'où ils sont tirés selon les besoins; ils épanouissent leurs jolies fleurs presque sans soins, ce qui ne les empêche pas de se bien vendre. (G. Schneider.) Kew Gardens. — Les travaux d'édification du grand jardin d'hiver tempéré, dans les jardins de Kew, marchent rapi- dement. Lorsque cette construction, sera terminée, elle se com- posera, comme l'avait désiré feu le prince Albert, mari de [la reine d'Angleterre, d'un pavillon central, flanqué d'une serre de forme octogonale et d'une longue aile de chaque côté. Sa longueur sera de 200 mètres 'environ (600 pieds anglais), c'est-à-dire une fois plus longue que la grande serre à Palmiers. On aura de là, une vue superbe sur l'avenue centrale qui] se montrera sur toute sa longueur. Une des ailes est déjà terminée «t donne une idée de ce que sera le bâtiment lorsqu'il sera complètement achevé. Cette serre est plantée d Araucarias de 734 CHRONIQUE. diverses espèces, de grands Rhododendrons de l'Himalaya, de Fuchsias énormes, de Fougères arborescentes d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d'Acacias, d'Eucalyptus et autres végétaux ne réclamant guère que l'abri du verre. (G. Schneider.) Le Jardin zoologique d'Anvers au point de vue horti- cole. — Tout le monde connaît et apprécie comme elle le mérite l'importante collection d'animaux que possède la Société royale de zoologie d'Anvers; peu de personnes, toutefois, se font une idée de la valeur des plantations du magnifique jardin, aussi bien au point de vue décoratif que sous le rapport des collections. Les parcs de cette importance ne sont pas si nombreux en Belgique pour qu'il ne nous soit permis d'y attirer l'attention spéciale du monde horticole. Ses proportions ne sont pas excessives; mais on a su y créer des points de vue charmants, faire des percées qui donnent de la perspective et produisent l'illusion^ ce qui dénote, de la part de l'architecte, une connaissance approfondie de l'art paysager. Les collections déplantes sont nombreuses. Celle d'Agave ren- ferme des spécimens remarquables : A. Victoriœ-Beginœ (A. Cow- sideranti), rare et peu connu; Beguini, nouveau; Ponettii, id.; Ousselghemiana ; mitrœformn; cœrulescens, excellente variété; univittaia obscura; Gilbeiji^ une des dernières nouveautés ; Bil- ?7iowû?ii,id. Entre ces Ap'ciue se trouve un superbe exemplaire de Fourcroija Lindeni; des spécimens fort beaux d'Euphorbia cœru- lescens^ grandis^ mamillaris, grandicornis ^ etc. A côté de celle intéressante collection, nous avons les plantes de terre de Bruyère, telles que les Andromeda^ Skimmia, Vaccinium, Rhododendron, Kalmia^ Azalea, Ledum, etc. La collection d'Ericacées comprend tous les hybrides connus en Belgique ; signalons les espèces et les variétés, anciennes ou nouvelles, les plus méritantes : Erica tetrallxalba et mollis, cinerea, rubens.vulgaris.decumhens, alba i^obusta^ Scarlii^ nana, vulgarls jjaUida et foliis aureis ^ Mackogi; Empetrum scoticum et tomentosum; Menziesia empe- trif orrais, etc. Plus loin, nous trouvons encore: Andromeda tetra- gona^ Ammyrsine Lyoni^ Pernettya angustifolia, etc. Ces diverses collections sont réunies en un seul groupe parsemé de blocs de cnRONiQUE. 735 laitier dont la couleur brunâtre fait bon effet entre la verdure de ces plantes. Le jardin possède une belle collection de plantes vivaces com- prenant 247 espèces parmi lesquelles nous citerons : les Cypri- pedium Calceolus et speciabile, qui y fleurissent tous les ans, Spigelia marylandica, plusieurs belles variétés d'/ri^ Kœmpferi, de beaux spécimens de Liatris spicaia, de nombreuses espèces de Siatirp, le Spirxa Bumalda Anthony Waterer et le Phlox Snow-baV. Le rocher où se cultivent les plantes alpines est très artistique- ment composé; la collection de ces plantes est aussi fort intéres- sante. On y trouve des Primevères du Caucase, Campanula Zoysii, V Edelweiss, Aquilegia Berfoloni, Gentiana gelida, asclepiadea, Acœna microphylla, Scutellaria alpina^ Erica me- diterranea, Aster alpinus^ Lavandiila pinnata, un bel exemplaire deJuniperus tamariscifoUa, plusieurs jolies espèces d'Epimedium et de Saxifrages. Dans un petit ruisseau prospèrent et fleurissent en leur temps les Nymph^ea rosea, alha eiMarliacea chrojnatella foL marmoratis. Un Héliotrope du Pérou, en arbre, excite la curiosité de tous les visiteurs; il mesure environ S'^jSO de hauteur sur 2 mètres de large; il provient d'une bouture faite en 1849; cinq de ses des- cendants mesurent aujourd'hui 1°',oO; tous se couvrent annuel- lement de fleurs. Un groupe décoratif d'un bel effet, se compose de grands exemplaires de Chamseropjs Forfunei, Phœnix tennis, Areca Baneriy Chamœrojos excelsa et excelsa pumila, Musa Ensete^ Dracœna indivisa et australis aureo-Iineafis, Phormium Colensoi., Fourcroya Lindeni, Caladium esculentum, etc. Le fond de ce groupe est très accidenté, semé de grosses racines rustiques, enjolivé d'une multitude de petites plantes à feuillage coloré et de fleurs. Parmi les beaux arbres — ils sont nombreux — il faut citer un énorme Ailantus glandulosa chargé de grappes de fruits rouge cuivré, un gigantesque Platanus occidentalis heureuse- ment bien isolé, un JFraxinus excelsior aucub:efùiia, un Ulmus Dampierii aurea, etc. 736 CHRONIQUE. Il y a dans le jardin de jolies corbeilles de Bégonia tubéreux, 'Quarantaines géantes, Roses-trémières en excellentes variétés, Pétunias doubles frangés, Cannas à grandes fleurs, Pélargonium zonale, var., Foucard, Heliotropium^ etc. Un très beau massif se compose de Tritomas (Knipkofia), Lilium auratum^ Montbretia crocosmiœflora et Gladiolus. S'il y a des éloges à décerner pour la bonne tenue du Jardin zoologique d'Anvers, ils reviennent en droite ligne à Tintelli- gent jardinier, M. L. Blockx, en qui le directeur, M. F. L'Hoëst, trouve un précieux auxiliaire. (Gh. De BosscnÈRE.) Exposition internationale d'Horticulture de Ham- bourg, en 1897. — Depuis la publication du programme français de l'Exposition d'Horticulture, les travaux prépara- toires ont prodigieusement avancé. Le comité d'organisation annonce un fait fort important pour tous ceux oui ont en vue de faire des consignations à la section française de l'exposition. C'est que la maison de Worms et C'«, du Havre et de Bordeaux, a généreusement consenti au transport de tous les objets destinés à l'exposition ne dépassant pas une tonne^, franco de port, aller et retoui', etde ceux plus lourds à la moitié du tarif ordinaire. Cette Compagnie expédie des vapeurs de Bordeaux, La Palice, Tonnay-Charenle, Brest et du Havre à Hambourg et retour. Les donateurs ont encore augmenté de beaucoup le nombre des prix d'bonneur. SÉANCE DU 13 AOUT 1896. 737 PROCÈS -VERBAUX SÉANCE DU 13 AOUT 1896. Présidence de M. Ferd. Jamin, Vice -Président de la Société. La séance est ouverte à 2 h. 45. Les registres de présence ODt reçu les signatures de 16 mem- bres honoraires et de 127 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame l'admission de 6 nouveaux membres titulaires. Il exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a éprouvées par les décès de MM. Albert Delaage et Arthur Dau- chez de Beaubert, de Paris; de M. Jacques-Louis Despierre, de Saint-Denis (Seine), membre de la Société depuis Tannée 1884; de M. Joseph-Alexis Lepère, sociétaire depuis Tannée 1852. M. Jamin rappelle les mérites de notre regretté collègue, M. Alexis Lepère, dont les obsèques auront lieu demain à Mon- treuil. M. le secrétaire général adjoint annonce que le Conseil d'administration a désigné comme jurés, pour les concours de Dahlias, Glaïeuls, Be^gonias et de Fuchsias, du 10 sep- tembre prochain : MM. Férard, Thiébaut aîné, Dubois, Welker fils, Poiret-Delan, Cayeux, Page père et Gravereau. Il procède au dépouillement de la correspondance qui com- prend : A. — Correspondance manuscrite : 1" Lettre de M. Calvat, de Grenoble, demandant la nomina- tion d'une commission pour visiter ses cultures de Chrysan- iV. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à Tinserlion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 738 PROCÈS-VERBAUX. thèmes. MM. Bruant, de Poitiers; Rosette, de Gaen; et Nonin^ de Paris, sont choisis pour composer cette commission ; 2° Lettre de M. François Joseph, de Brunoy, demandant la nomination d'une commission pour juger des fruits de table. MM. Ausseur-Serlier, Jost, Mauvoisin, Gorion, sont désignés à cet effet; 3° Lettre de M. G ravereau, horticulteur à Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise), demandant la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de Reines Marguerites et de Zinnias. Font partie de cette commission : MM. E. Ghouvet, E. Thié- baut, Sallier fils, Férard, Boizard, Bellair, Lange, Jullien, g Urbain père, Fichot père, Fortin, Michel, Roquet, Pichon; 4° Lettre du jardinier en chef du Refuge au Piessis-Piquet,. demandant que la Société veuille bien faire examiner les cul- tures potagères et fruitières qui sont confiées à ses soins. Sont , désignés à cet effet : MM. Chemin, Curé, Duvillard, Paillet père, Jost et Bertrand ; 5" Lettre de l'Association pomologique de l'Ouest, annonçant qu'un Congrès pomologique se tiendra à Rouen, cette année. M. Michelin y représentera notre Société; 6** Lettres de Sociétés d'Horticulture, demandant l'envoi de délégués aux expositions qu'elles vont ouvrir. La Société aura pour représentants: au Vésinet, M. Poiret- Delan; à Villemomble, M. Massé; à Boulogne-sur-Seine, M. Truf- fant père; à Limoges, M. Deny. B. — Correspondance imprimée: 1° Programme de l'Exposition que la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret tiendra à Orléans, du 26 au 29 sep- tembre 1896; 20 Programme de l'Exposition de Raisins frais, organisée à l'occasion de l'Exposition industrielle de Montpellier et qui aura lieu du 10 au U septembre 1896 ; 3° Programme du 26^ Concours, ouvert par la Société régio- nale d'Horticulture de Chauny, entre les élèves des écoles pu- bliques des cantons de Chauny, Coucy et La Fère (année 1896); SÉANCE DU 13 AOUT 1896. 73^ 4" Liste des certificats de mérite accordés par le Comité de floriculture de la Société néerlandaise d'Horticulture (séances des 13 juin et M juillet 1896). C. — Ouvrages destinés a la bibliothèque : 1° Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture, n°^ 32» 33 et 34 ; 2° 51^ livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture, de M. Nicholson, traduit et mis à jour par M. Mottet. 3° VÉcole d'Horticulture « Vilvorde » en Danemark, par M. Ed. Pynaert, broch. in-8° de 12 pages. •4° Chermotheca italica, continens exsiccata in situ coccidarum plantis precipue cultis, etc., etc., par MM. Antonio Berlese et Leonardi Gustavo^ l^"" fascicule. Rapports et comptes rendus déposés sur le bureau : Rapport sur quatre ouvrages de M. de Noter : La Taille des arbres fruitiers^ M. Ch. Chevallier, rapporteur ; h' Escargot, son histoire, etc., M. Hariot, rapporteur ; Les Bégonias et la Mosaïcultwre, M. H. Vacherot, rapporteur. Ces rapports sont renvoyés à la commission de rédaction. Compte rendu des travaux du Comité des Orchidées (année 1895), par M. L. Duval, secrétaire du Comité. Compte rendu de l'Exposition de Chartres, par M. Vacherot. Objets soumis -a l'examen des comités : Au comité d'arboriculture fruitière : 1° Par M. Paullard, de Fontenay-sous-Bois (Seine), U Pè- ches appartenant à une variété nouvelle, obtenue de semis, cultivée depuis trois ans. Ce fruit, que le présentateur désigne sous le nom dQ Pêche Paullard, a été examiné avec le plus gran d intérêt; il est plutôt gros, de belle forme, d'un beau coloris, à chair non adhérente au noyau ; la chair est fine, juteuse, sucrée, légèrement acidulée, en un mot, bonne. Cette Pèche est issue "40 PROCÈS-VERBAUX. d'une variété américaine, probablement de la P. Précoce de Halle. M. PaulJard montrait, en outre, une corbeille de superbes Cerises^ appartenant à la variété Belle magnifique. Une prime de première classe, avec félicitations, est demandée spéciale- ment pour la nouvelle variété de Pèche. 2° Par M. Ausseur-Sertier, pépiniériste à Lieusaint, 6 Pêches appartenant à la variété Précoce Michelin, Cette Pêche, dit le représentant du comité, maintient sa bonne réputation de beau et bon fruit à chair très fine, non adhérente au noyau, juteuse, sucrée. Elle a, en outre, le grand mérite de mûrir après la Pré- coce de Halle et la Grosse Mignonne hâtive, c'est-à-dire à une époque de l'année où les Pêches sont rares, les variétés améri- caines ayant cessé de produire et les Pêches de Montreuil n'étant pas encore arrivées à maturité. Cette présentation est faite hors concours. Des remerciements sont adressés à M. Ausseur-Sertier. 3° Par M. Michelin, secrétaire du comité, 3 Pêches Précoce Michelin, offertes pour la dégustation. (Remerciements.) 4° Par M. Gorion (Toussaint), d'Epinay (Seine), une corbeille de Prunes récoltées sur un arbre franc de pied, issu de la variété Reine-Claude violette. Cette Prune constitue une variété nou- >velle, bien distincte, recommandable par sa beauté, sa qualité et l'époque de sa maturité. Après dégustation, elle a été jugée bonne. L'obtenteur la désigne sous le nom de Gloire d'Epinay. Une prime de 2^ -classe est demandée pour cet apport. Une autre Prune violette, obtenue de semis et présentée aussi par M. Gorion, a été notée médiocre. 5° Par M. Nomblot, de la maison Désiré Bruneau, pépiniériste à Bourg-la-Reine (Seine), une intéressante collection de Prunes composée des variétés Reine-Claude d'Althan, Reine-Claude d'Oullins. de Monsieur violette hâtive, Kirke's, de Montfoi^t, Jefferson, Petite Mirabelle, Bleue de Belgique, Orange Plum. Ces fruits sont présentés hors concours et seulement comme sujet d'études (remerciements). Au comité de floriculture : 1° Par M. Félix Breuil, jardinier chez M. Mirbeau, à Carrières- SÉANCE DU 13 AOUT J896. 741 sous-Bois (Seine-et-Oise), des rameaux fleuris de Pieds d'alouette vivaces hybrides, provenant d'un semis fait en février et une inflorescence de Canna à déterminer. Les Delphinium sont très beaux; certaines variétés ont des fleurs remarquables parleur ampleur et leur superbe coloris (prime de 2" classe). 2° Par M. Emile Sadarnac, jardinier chez M. Doin, château de Semont, par Dourdan (Seine-et-Oise), un petit lot de fleurs coupées de Pétunias à fleurs doubles striées, frangées (prim e de 3^ classe). 3° Par M. Gravereau, horticulteur à Neauphle-le-Ghâteau (Seine-et-Oise), 3 boîtes de fleurs coupées de Reines- Marguerites appartenant à Ja race des Comètes géantes et présentant difl'é- rents coloris : blanc, rose, rose liséré de blanc, violet et blanc, jaune soufre, blanc passant au rose ou La Fiancée (nouveautés de 1895). Deux coloris nouveaux : rouge et violet, obtenus cette année, complètent la série (prime de 1" classe). Le même présentateur soumet à l'appréciation du comité une boite de Reines-Marguerites Comètes chinoises, à fleurs simples et à très longues ligules; il pense obtenir, par une culture et une sélectic'U suivies, un résultat comparable à celui qu'ont donné les Dahlias simples (Remerciements). 4° Par M. Clause, grainier, 20, quai de la Mégisserie, Paris, quelques pieds (VAgeratum mexicanum crispum album^ présenté comme variété nouvelle [Remerciements]. 5° Par M. David, jardinier à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise) 12 inflorescences de Glaïeuls issus d'un croisement des Gladiolus gondavensis et nanceianus (prime de 2^ classe). 6° Par M. Henry, 29, rue Mongenot, à Saint-Mandé .(Seine), 1 Bégonia semperflorens atroparpurea, variété Ve?mon et 1 Bégo- nia semperflorens issu de semis du B. versaillensis supposé croisé par le B. castanxifolia alba. Ce dernier a les fleurs d'un blanc légèrement rosé (Remerciements). Au comité des Orchidées : 1° Par M. Cordoso, 31, boulevard Beauséjour, à Paris, (M. Eugène Poirier, jardinier), 3 Cypripedium : Madame Elise Cardoso^ Charlesworthi et macrop ter uni [primé de 2® classe). / 42 PROCÈS-VERBA UX. :â° Par MM. Duval, horticulteurs, rue de l'Ermitage, à Ver- sailles : :2 exemplaires de VOdontoglossum (Miltonia) vexillarium, var. superbum. Cette variété, dit le présentateur, est remarquable par sa floraison tardive et ses fleurs presque aussi belles que celles de la variété Leopoldianum, si renommée, dont elles ne difi'èrent que' par les dimensions plus réduites et le coloris moins accentué. Ce n'en est pas moins une plante des plus ravissantes. 1 Oncidium macranthum; 1 Oncidium Saint Legerianum, encore rare dans les cultures et d'un joli coloris; ] Odontoglossum crispum, à fleurs portant de nombreuses ma- cules rougeâtres; 1 Cypripedium hybride issu des C . Chantini et Laiurenceanum ; 1 Oncidium Lanceanum ; \ Odontoglossum (Miltonia) oexillarium, var. Lehmanni. Une prime de 1'^'' classe, avec félicitaiions, est demandée pour l'en- semble de cette présentation, et particulièrement pour ['Oncidium Saint Legerianum et les Odontoglossum vexillarium superbum. 3° Par M. 0. Doin, château de Semont, par Dourdan (Seine- et-Oise), un beau Phajus Humbloti portant cinq tiges florales (prime de 2« classe). Au comité d'arboriculture d'ornement et forestière : Par M. Chargueraud, professeur d'arboriculture de la ville de Paris, des rameaux fleuris ou non fleuris d'espèces et de variétés de Robinia cultivées dans l'École d'arboriculture de Saint. Mandé : Robinia hispida et sa variété grandiflora; R. neo-mexi- cana^ petit arbre buissonnant fleurissant pendant presque toute l'année, à fleurs roses; R. pseudo-acacia, var. semperfiorens , en fleurs pendant toute l'année et qui, pour cette raison, devrait toujours être préféré au type de l'espèce; R. pseudo-acacia, var. undulala (crispa) qui, dans les premiers mois de sa végéta- tion ne diffère pas du Robinier ordinaire, mais dont les feuilles deviennent crispées vers la fin du mois de juin ou le commence- ment de juillet; R. pseudo-acacia coluteoides {caraganœfolia?], arbre en forme de boule comme le R. umbraculifera, mais qui SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 743 porte des fleurs tandis que cette variété ne fleurit pas; les R. pseudo-acacia, foliis aureis et foliis argenteo varicgatis, variétés à feuilles panachées, mais qui deviennent vertes lorsque les arbres sont vigoureux; les/?, sophorœfolia, amoiyhcefolia, mimosdefolia (mio'ophylla), à feuilles composées de folioles très petites (Remerciements). M. Ghargueraud dit que l'on peut obtenir une floraison prolongée des Robinia hispida en taillant quelques branches au printemps. Les nouveaux rameaux qui naissent portent des fleurs à la fin de Tété. Les propositions des comités relatives aux récompenses à accorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées. M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen- tations de sociétaires. La séance est levée à 3 h. 30. SÉANCE DU 27 AOUT 1896. Présidence de M. Albert Truffaut, PUIS DE M. Ferdinand Jamin, Vice-Présidents de la Société. La séance est ouverte à 3 heures, en présence de 150 socié- taires : 14 membres honoraires et 136 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Après un vote de l'Assemblée, M. le Président proclame l'ad- mission de trois membres titulaires. 11 exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a éprouvées par les décès de M. Louis-Rosa Leconte, de Ville-, monble et de M. Eiie-Abel Carrière, ancien chef des pépinières du Muséum d'Iiistoire naturelle, rédacteur en chef de la Revue horticole, auteur de nombreux ouvrages botanico-horticoles et qui faisait partie de notre société depuis Tannée 1866. L'Horticulture française, perd en M. Elie-Abel Carrière l'un de ses représentants les plus éminents. Jusqu'à son dernier jour, notre regretté collègue a déployé une activité extraordinaire pour faire connaître par ses écrits, les nouveaux procédés de 744 , PROCÈS-VERBAUX. culture, ainsi que les plantes, nouvelles ou intéressantes. Son rôle a été considérable et son nonn figurera au nombre de ceux de nos contemporains qui ont le plus fait progresser l'Horticul- ture. M. Edouard André a prononcé, au nom de la Société d'Horti- culture, quelques paroles d'adieu sur la tombe de M. Carrière : cette allocution sera publiée dans le Journal (I). M. le Président annonce quepardécretendate du 10 août 1896, M. Vassillière (Léon), inspecteur général de l'Agriculture, a été nommé directeur de l'Agriculture, en remplacement de M. Tis- serand, nommé conseiller-maître à la Cour des comptes. Par le même décret, M. Tisserand, a été nommé directeur honoraire. Il apprend à l'Assemblée qu'un certain nombre de distinc- tions honorifiques ont été accordées à divers titres à plusieurs membres de la Société. M. Abel Chatenay, notre dévoué secrétaire général, a été nommé chevalier de l'ordre d'Albert le Valeureux, de Saxe, à la suite de l'exposition internationale d'Horticulture de Dresde oii il était délégué par le gouvernement français. Ont été nommés dans l'ordre du Mérite agricole : Au grade d'officier : MM. Prillieux, professeur à l'Institut national agronomique ; G(dleu, jardinier en chef du jardin botanique de Rennes ; Au grade de chevalier : MM. Chevallier (Charles), à Noisy-le-Roi ; Danzanvilliers, horticulteur à Rennes; Deshayes (Auguste), horticulteur à Soissons; Jarry (Louis-Clément), horticulteur à Limoges ; Levazeux, horticulteur à Mayenne ; Leleu, jardinier en chef du jardin des plantes de Rouen : Plançon (Marie-Constant), industriel à la Garenne-Co- lombes (Seine). (1) Voir paise 758. SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 745 M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor- respondance qui comprend : A. — Correspondance manuscrite : 1° Lettre de M. Massion, notaire à Paris, informant la Société que M. Audiffred lui a légué, par testament, une somme de 3.000 francs. 2° Lettre de M. le Président du Conseil général de la Seine, demandant la participation de la Société à une souscription ouverte pour venir en a.ide aux victimes de Touragan du 26 juillet. Il sera répondu qu'une souscription a été ouverte par notre Société et que la somme recueillie sera distribuée par ses soins entre les sociétaires qui ont été atteints par le fléau. 3° Lettres de Sociétés d'Horticulture demandant des délégués pour les expositions qu'elles \ont ouvrir. MM. Chargueraud et Verlot sont désignés pour représenter la Société : le premier à l'exposition de Coulommiers; le second à celle de Neuilly-sur-Marne. 4° Lettre de M. Pichon, de Lagny, demandant la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de Cannas florifères et de Géranirums zonales. La commission sera composée de MM. Savoye, Sallier fils, Fortin (Léon), Proust, Bauer, Lefièvre et Michel. 5^* Lettre de MM. Massé et fils, demandant une commission pour examiner leurs collections de Cannas florifères et de Géra- niums zonales. MM. Billard, Gappe, Duval (Léon), Nonin, Jobert (Maxime), Sallier père, Page, Robert, sont désignés à cet efl'et. 6° Lettre de M. Arnoult(Basile), de Savigny-sur-Orge, deman- dant la nomination d'une commission pour juger ses cultures de Bégonias. MM. Vallerand, Urbain père, Hoibian, Vacherot sont chargés de cette mission. Ouvrage destiné a la Bibliothèque : Catalogue du jardin d'essais de Tunis, 1896. Don de M. Dy- bowski. 48 746 procès-verbaux. Notes déposées sur le bureau : i® Sw les plus grosses Roses de France, par M. ïh. Denis, de "Villeurbanne {Fthône), (note adresîîée à la section des Roses) ; 2° Le Haricot dans les Flandres, au xvV siècle, par M. E. Roze; 3° Classement des Chrysanthèmes {su'de), par la Section des Ghysanthènies. M. Ferdinand Jamin donne lecture de l'allocution qu'il a pro- noncée sur la tombe de notre regretté collègue, M. Alexis Lepère, et qui sera insérée dans le prochain cahier de notre journal ((). Un discours, prononcé par M. Delessard, au nom des élèves de M. Alexis Lepère, sera également publié. Objets soumis a l'exame\ des comités : Au Comité de culture potagère : 1° Par M. Rosette, grainier à Gaen, une caisse de Fraises de la variété Louis Gautier, présentation faite pour répondre au désir exprimé parle comité, dans la séance du 25 juin dernier (voir journal, cahier de juillet, p. 633). Ces fruits, dont quelques-uns sont arrivés à maturité, sont restés attachés aux filets qui les ont produits; c'est, dit le pré- sentateur, le commencement de la 2*" récolte qui se continuera jusqu'aux gelées et qui est obtenue non sur le pied-mère, mais sur les filets non séparés de la plante qui leur a donné nais- sance. Une prime de 2^ classe est demandée pour cet apport. 2° Par M. Giliard, agriculteur à Mégrine, près Tunis (Tunisie), de superbes touffes d'Échalote de Jersey. Cette Échalote a été plantée en décembre 1895 et récoltée en juillet 1896. La plan- tation a été faite en terre préparée à la charrue et à la lierse, sur lignes distantes de 50 centimètres et les plantes à 25 centimètres sur Tes lignes. Les pieds présentés ne sont pas exceptionnels, mais représentent une bonne moyenne. Le rendement a été de (ij Voir page 735. SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 747 22,000 kilogrammes à l'hectare. Le poids de chaque pied varie entre 150 et 450 grammes. (Remerciements.) 3° Par M, Legrand, amateur, 2, rue Renon, à Vincennes, une variété d'Ognon rose, présentée hors concours comme recom- mandable pour la longue durée de sa conservation. (Remercie- ments.) Alt Comité d' arboriculture cVorfiemp-nt et forestière : 1° Par MM. Groux et fils, pépiniéristes au Val-d'Auînay, près Sceaux, des rameaux fleuris d'arbres et d'arbrisseaux compre- nant les espèces suivantes : Cassia marijlandioa, Hijdrangea paniculata grandiflora, Rœlreuteria paniculata, Leycesteria for- mosa, Oxydendrum arboreiim, Robinia neo-mexicana^ Robinia pseudo-acacia y var. semperflorens (prime de 3" classe). 2<^ Par M. Charles Baltet, horticulteur-pépiniériste à Troyes, des rameaux fleuris de 26 variétés d' Hibiscus syriacus à fleurs simples, doubles ou pleines, présentant les coloris les plus divers (prime de 2^ classe). 3° Par M. Ghargueraud, professeur d'arboriculture de la Yille de Paris, des rameaux fleuris d'arbres cultivés dans l'École d'arbo- riculture de Saint-Mandé, présentation faite en vue de montrer qu'il est possible d'avoir^ dans les parcs, des arbres fleurissant au commencement de septembre : Robinia neo-mexicayia, R. pseudo- acacia var. semperflorens^ Robinia fiispida, Sophora japonica et sinensis Rhus Osbeckii. (Remerciements.) Au Comité d'arboriculture fruitière : 'l°Par MM. Groux et fils, pépiniéristes au Yal-d'ÂuInay près Sceaux (Seine), une collection de Prunes comprenant 18 variétés présentées sous les noms suivants : Altesse, Aulumn compote. Chabot^ Dame Aubert violette, de Saint-Martin, Drap d'or d'Esperen, Fellomberg, Golden Gage, Grand-duc, Jérusalem, Merigon, Pond's seedling, Prince Engelbert, Prune de délices, Quetsche d'Italie, Rademakers, Reine-Claude violette, Tardive musquée, Tinomphe de Fauson (prime de 2® classe). 2° Par M. Ledoux, de Fontenay-sous-Bois (Seine), 8 Pommes 748 PROCÈS-VERBAUX. Grand Alexandre sur lesquelles ont été dessinées les armes de Russie et remarquables parleur volume extraordinaire ; des Pommes Ménagère et Transparente de Croncels (prime de 2^ classe). 3° Par Al . Houdart, propriétaire à Saint-Maur-les-Fossés (Seine), les Pèches Henri Pinaut, Alexis Lepère, Bourderie, 2 Brugnons et une Pèche de semis que le présentateur désigne sous le nom de Belle de Saint- Maur. A la dégustation le fruit de cette nou- velle variété a été jugé assez bon (prime de 3^ classe). 4° Par M. Gorion, amateur, à Epinay (Seine), les Poires Duchesse d'Angoulème, Doijenné du Comice, Beurré Spence, Beurré d'Amanlis, Doyenné Boussock (prime de 3*" classe). 5° Par M. Michelin, 7 Prunes de l'Abbaye d'Arton, excellente variété comme fruit de table. (Remerciements.) 6° Par M. Gautier, pépiniériste à Vitry (Seine), 14 Pêches Alexis Lepère et les Vo'ires Bon chrétien William et Beurré de Mortillet (prime de 3*" classe). 7° Par M.Charles Baltet, horticulteur-pépiniériste à Troyes, une Pêche de semis très grosse, de belle forme, bonne, mais à étudier. (Remerciements.) Au comité de floriculture : 1° Par M. Yacherot (Henri), horticulteur à Boissy-Saint-Léger ( Seinc-et-Oise); une boîte de fleurs de Bégonias tuberculeux, comprenant des variétés nouvelles à fleurs doubles, obtenues par le présentateur et qui n'ont pas encore été mises dans le commerce (prime de Viciasse). 2° Une boîte renfermant quinze variétés nommées, de pre- mier choix (prime de 2^ classe). M. Vacherot demande la parole au sujet de sa présentation ; il fait remarquer que les plantes de son obtention sont très per- fectionnées; le même pédoncule, d'une tenue irréprochable, por- tant des fleurs énormes : cinq fleurs mâles doubles et deux femelles; la fleur du milieu atteint de 10 à 15 centimètres de diamètre sans aucun traitement spécial. En général, ces nou- veaux Bégonias multiflores à grosses fleurs donnent des tiges florales portant 3 fleurs doubles et 2 fleurs simples. \ SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 749 Les variétés nommées renfermées dans la seconde boîte sont les suivantes : Jeanne d^Arc, M. Henri Lesire^ Major Hope, Albert Crousse, Ami Sallier, Baronne Hottinguer^ M. W. M. Ramsboltom, M . Bichat, Mistress Hall, Triomphe de Nancy, Miss Travers, Madame Léon Simon, etc. 2° Par M. Auguste Nonin, horticulteur, 20, avenue de Paris, à Cliàtillon-sous-Bagneux (Seine), 20 Géraniums zonales obtenus de semis faits en janvier 1896 et qui se distinguent des variétés connues par leurs fortes ombelles, leur bonne tenue, la forme des fleurs ou leurs coloris nouveaux (prime de 2^ classe). 3° Par M. Legrand, amateur, 2, rue Renon à Vincennes, des fleurs coupées de Reines-Marguerites pyramidales saumonées et jaune soufre. [Remerciements.) i° Par MM. Gappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et- Oise), une terrine d'un Bégonia semperflorens nouveau, que les présentateurs se proposent de mettre au commerce, au printemps prochain, sous le nom de Bégonia Triomphe des Belvédères. Cette terrine contient 3 plantes arrachées de pleine terre et n'ayant subi aucune préparation spéciale. MM. Cappe et fils ont tenu à montrer ainsi ce Bégonia pour que le comité puisse se rendre compte de l'efl'et qu'il produit en plein soleil. Une corbeille plantée à l'entrée de leur établissement produit, disent-ils, un eff'et extraordinaire. C'est le Bégonia le plus noir comme feuil- lage qui ait été obtenu depuis l'apparition du B. Vernon. Les fleurs sont d'un rouge assez vif pour ressortir sur le fond du feuillage (prime de \^^ classe). 5° Par MM. Vilmorin-Andrieux et C^% 4, quai de la Mégisserie, Paris : '!'' 40 variétés de Gladiolus gandavensis, remarquables par la vigueur àes hampes, la grandeur des fleurs et la richesse des coloris (prime de l*"® classe) ; 2<> 23 variétés de Dahlias simples, choisies parmi les meilleures (prime de 2^ classe); 3** Une collection de Reines-Marguerites Comètes et Japonaises (prime de 3" classe); 4" Le Phijsalis Francheti^ plante nouvelle, mise au commerce par la maison Veitch de Londres. Cette espèce est vivace, de 750 PROCÈS-VERBAUX. pleine terre sous le climat de Paris, avec simple couverture; les tiges en sont très robustes et portent des fruits beaucoup plus gros que ceux du P. Alkekengi. [Remerciements.) 5° VHellanlhus Maximiliani Schrad. Les spécimens présentés ont été obtenus de semis faits en pleine terre le 10 mars dernier; ils montrent que par sa facile culture, la petitesse de sa taille ainsi que par son abondante floraison, cette élégante Composée pourrait rendre de grands services pour l'ornementation des parterres. \J Heliantlius Maximiliayiiesl originaire de l'Amérique du Nord (M. H. de Vilmorin l'a récoltée dans l'Etat d'Ottawa, en 1890); ses tiges, peu élevées, sont très rameuses dès la base et portent de nombreux capitules à demi-fleurons jaune orangé. L'un des grands mérites de cette plante vivace est de fleurir 4 ou 5 mois après le semis (prime de S^ classe). 6° Par M. David (Emile), 53, Grande rue, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), 22 tiges fleuries de Glaïeuls de semis obtenus par le croisement des Gladiolus gandavensis et nanceianus (prime de 2^ classe). T Par M. Gravereau, borticulleur à Neauphle-le-Ghâteau (Seine-et-Oise), 3 variétés nouvelles de Reines-Marguerites : 1° une variét-é naine, bleu noir, légèrement voilée de blanc au centre, désignée sous le nom de Reine-Marguerite naine à fleur de Scabieuse; 2" la variété Excelsior, violet évêque, que le pré- sentateur a déjà annoncée, il y a quelques années, et qui sera tou- jours très rare, parce qu'elle ne produit qu'un petit nombre de graines. C'est un lype accentué, à grosse fleur, des variétés à ligules en aiguille; 3° une variété naine également à ligules en aiguille, mais de couleur rouge sang (prime de 3* classe). S"" Par M. Crétier (Jacques), horticulteur, place des Tanneries, à Moulins (Allier), une nouvelle variété ôe Pklox decussata qu'il désigne sous le nom de Rayonnant, à fleurs roses, munies de cinq larges rayons blancs (prime de 3*^ classe). 9° Par MM. Croux et fils, pépiniéristes, à Cliâtenay près Sceaux, V Anémone japonica, var. Whii^wing. [Remerciements.) 10° Par M. Lemitre, au château de Savigny-sur-Orge (Seine- et-Oise), un Regonia semperflorens à fleurs blanches. [Remercie- ments.) SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 751 11^ Par M. Sallier fils, horticulteur, 9, rue Delaizement à NeuilIy-sur-Seine, une fleur d'Aristolochia gigas, var. Sturte- vanii^ mesurant 53 centimètres de longueur, 51 centimètres de largeur et un appendice caudal de I mètre (prime de reclasse). Au comité des Orchidées : î*' Par M. Doin, château de Semont, près Dourdan (Seine-et- Oise), un Vanda cœrulea, var. maxima^ remarquable parsa belle culture et le superbe coloris des fleurs (prime de l""^ classe avec félicitations). 2° Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et- Oise), 1 Cypripedium insigne montanum à fleurs d'un coloris très pâle, que les présentateurs désignent sous le nom de vesinetense et pour lequel on propose l'attribution d'un certificat de mérite de l""^ classe. 3° Par M. Lecoulteux fils, horticulteur à Igny (Seine-et-Oise), un Lœlia crispa (prime de 2^ classe). 4° Par M. Trufl'aut, horticulteur, 40, rue des Chantiers, à Ver- sailles, 1 Lœlio-Cattleya Andreana, hybride obtenu par M.Ma- ron, issu du Cattleya bicolor croisé par le Lœlia elegans. Cette plante est aussi remarquable par sa vigueur et la facilité de sa floraison, que par la beauté de ses fleurs (Rappel de la prime de 1'*' classe accordée l'an dernier) ; 1 Cycnoches chlorochilony pla-nie introduite en Europe par le botaniste allemand Moritz, qui en- voya les premiers spécimens de Maracaybo (Venezuela), en i836. Malgré son introduction ancienne, cette Orchidée est peu répandue dans les cultures. Le présentateur conseille de la cul- tiver dans la serre aux Caltleya^ en terre fibreuse et de lui don- ner des arrosages abondants au moment oii elle entre en végé- tation; lorsque la plante a terminé son développement, il convient de la placer en serre moins chaude, près du verre, pour qu'elle reçoive le plus de lumière possible; les arrosages doivent être modérés pendant la période de repos. La multiplication de cette espèce se fait par division des pseudo-bulbes, au moment de l'entrée en végétation (prime de S*" classe). 5° Par M. Maron, chef jardinier chez M. Fournier, à Marseille, i02 PROCES- VERBAUX. le Lœlio-Caltleya velutino-elegans^ hybride nouveau, issu du Cattleya veluttna, croisé par le Lœlia elegans. Un certificat de mé- rite de \"' classe est demandé pour cette belle plante, que le €omité regrette de ne pas voir dans un état de fraîcheur plus parfait. Le présentateur est prié delà soumettre de nouveau à l'appréciation de la Société. A la section des Chrysanthèmes : Par M. Lemaire fils, rue Priant, Paris, 10 potées de Chrysan- thèmes en fleurs, à floraison précoce, variétés présentées sous les [noms de : Gustave Grunewald, Madame Carmiaux, Louis- Lemaire (prime de ^'^ classe). Les propositions des Comités, relatives aux récompenses à ac- corder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées. MM. Yilmorin, Andrieux et C^% abandonnent leurs primes au profit de la Société. M. le Président donne la parole à M. Dybowski, directeur de l'Agriculture à Tunis, qui désire montrer aux horticulteurs pari- siens l'intérêt qu'il y aurait pour certains d'entre eux à aller s'établir en Tunisie. Le climat de la Tunisie est le même que celui de l'Algérie, c'est-à-dire très favorable à la culture; mais ce qui constitue une grande supériorité, c'est qu'en Tunisie les produits ne sont frappés d'aucun droit et que le phylloxéra n'y existe pas. La ville de Tunis, qui compte 30,000 Européens, n'est alimen- tée que par les cultures faites par les Maltais et les Siciliens; personne ne sait obtenir des légumes comme aux environs de Paris; on aime beaucoup les fleurs et on a de la peine à s'en procurer. M. Dybowski estime qu'avec une mise de fonds de cinq à six mille francs on pourrait créer un établissement horti- cole donnant de réels bénéfices. La culture des primeurs pour l'exportation pourrait être tentée dans l'avenir. On a des Tomates en plein hiver, presque sans abri, simplement le long d'un mur. On peut se procurer du fumier en abondance et à très bon (jompte. SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 753 Il existe à Tunis un jardin d'essais qui possède un nombre considérable de plantes, fruitières, ornementales et forestières et dont le but est de fournir aux colons les végétaux qui pour- raient leur être utiles. 175.000 pieds d'arbres seront vendus cette année, et, pour donner une idée du bas prix auquel se fait la vente, l'orateur dit que des arbres fruitiers, greffés de l'année précé- dente, sont cédés à raison de 20 centimes le pied. Cette pépinière rend les plus grands services à la colonie, car, pour protéger les vignobles contre le phylloxéra, une loi défend l'introduction des plantes vivantes en Tunisie. M. Dybowski engage vivement les horticulteurs qui seraient désireux d'aller en Tunisie, à adresser une demande à la Direc- tion de l'Agriculture à Tunis; il se fera un véritable plaisir de leur donner le plus grand appui. On ne donne pas !e terrain, mais on facilite autant que possible rinstallation descolons.il existe, à 4 ou 6 kilomètres de Tunis, des terrains avec de l'eau en abondance. Aux environs de la ville on pourrait faire de la cul- ture à l'eau d'égout. iVI. Truffaut remercie M. Dybowski de son intéressante com- munication; il appelle son attention sur l'importance que pré- senterait pour l'Horticulture l'abolition de la loi qui empêche l'introduction des plantes vivantes en Tunisie II est aujour- d'hui démontré que le phylloxéra ne vit que sur la Vigne et il est vraiment regrettable de voir la prohibition s'étendre à tous les végétaux, quels qu'ils soient. M. Dybowski répond que 31. Truffaut prêche un convaincu, mais qu'il faut compter avec les propriétaires de vignobles non atteints par le phylloxéra, qui tiennent à se mettre à l'abri de l'invasion du terrible puceron. D'ailleurs, Tinterdiction n'est pas aussi formelle qu'on pourrait le croire ; il est possible, en elTet, d'expédier des plantes en Tunisie, à la condition de les adresser au jardin d'essais où elles restent en observation pen- dant quelques mois et sont ensuite remises aux destinataires. Le jaidin d'essais cultive d'ailleurs un nombre considérable de plantes qui sont vendues aux colons à des prix aussi réduits que possible. 734 NOMINATIONS. M. Jamin fait observer que les interdictions de la nature de celle qui existe pour la Tunisie sont des plus préjudiciables aux affaires et sans efficacité pour la protection des vignobles : n'a-t-on pas vu, en Algérie, le phylloxéra envahir les provinces de Philippevilleetd'Oran où les expéditions de plantes vivantes étaient absolument interdites? M. le secrélaire générai adjoint annonce la présentation d'un nouveau membre. La séance est levée à 4 heures 30 minutes. NOMINATIONS SÉANCE DU 13 AOUT 1896. MM. 1. Blanchard, entrepreneur de jardins, 21, rue Saint-Biaise, à Paris, présenté par MM. Hoibian et Chenu. 2. Caplat (Victor), propriétaire, maire de Damigny, près Alençon (Orne), présenté par MM. E. André et H. de Vilmorin. 3. Gravereau (Jides), propriétaire à THay (Seine), présenté par MM. Coulombier et Lepère (A.) fils. 4. Leroux, pharmacien, à Saint-André-de-l'Eure (Eure), présenté par MM. Vauvel et Cochet-Cochet. 0. LozET (Julien), quai des Grands-Augustins, 25, à Paris, présenté par MM. Hariot et Chargueraud. 6. Minier, jardinier au château du Grip, à Durtal (Maine-et-Loire), présenté par MM. Trufîaut (G.) et Sallier (J). SÉANCE DU 27 AOUT 1896. MM. 1. Edde (Louis), jardinier, àMontigny-Beauchamps, villa des Bleuets (Seine-et-Oise), présenté par M. Abel Chatenay. 2. Lombard, industriel, demeurant à Septveilles, par Provins (Seine- et-Marne), présenté par MM. Ballu et Balochard. 3. Pagot, jardinier-chef, au potager du Dauphin, à Meudon (Seine), présenté par MM. Chouvet (E.) et Sallier (J.) fils. OBSÈQUES DE M. ALEXIS LEPERE. iOO NOTES ET MÉMOIRES Allocution pko.noncée aux obsèques de M. Alexis Lepère (1), par M, Ferd. Jamin. Mesdames, Messieurs, Au nom de la Société nationale d'Horticulture de France, permettez moi de dire quelques mots d'adieu au regretté collègue, au professeur émérite, au praticien habile, que nous venons de perdre. Alexis Lepère était entré dans notre Société en 1852. Son stage y a donc été de quarante-quatre ans. Il aimait venir à nos séances qu'il contribuait à rendre intéressantes par de magni- fiques apports de fruits récoltés sur les arbres dont il avait la direction. Tout récemment encore, à notre séance du 23 juillet, il nous donnait à admirer une splendide tîorbeilles de Pèches Cumberland et de Brugnons Précoce de Croncels. ' Son désintéressement était absolu; toujours il abandonnait au profit de la Société les primes qui, à la suite de ses brillantes présentations, lui étaient justement attribuées. Fils d'un praticien qui s'était fait un grand nom dans la culture des Pèches, Alexis Lepère comprit de bonne heure qu'il devait marcher sur les traces de son père. Déjà, alors qu'il n'était que tout jeune homme, il avait collaboré à un traité sur la taille du Pêcher auquel travaillait celui-ci, traité qui fît époque et dont il dessina les planches. Alexis Lepère n'était pas né pour les affaires ; c'était un artiste ; aussi, en dehors de toute idée mercantile, il soignait et dressait des arbres fruitiers, non seulement dans notre pays, mais encore et surtout à l'étranger où il tenait haut le drapeau de l'arboriculture française. De tous côtés on le demandait, il avait une clientèle nombreuse dans l'Allemagne du nord, mais il allait pratiquer son art dans nombre d'autres pays et jusqu'en Russie. (1) Lu en séance, le 27 août 1896. 756 NOTES ET MÉMOIRES. Après la guerre néfaste de 1870-71, il ne voulait plus retourner en Allemagne; toutefois, à lasaite d'appels réitérés et pressants où l'on invoquait l'existence de vieilles et cordiales relations qui , après tout, n'avaient rien à voir avec Bellone, il se décida à reprendre ses voyages, Jamais pourtant on ne pût le persuader de retourner à Postdam où antérieurement à l'année précitée, il donnait ses soins aux espaliers des jardins royaux. Alexis Lepère était fort recherché comme professeur. Possé- dant parfaitement son sujet, doué d'une élocution facile, ses audi- teurs prenaient plaisir à l'écouter et à profiter de son enseigne- ment. L'Association polytechnique pour la section de Vincennes l'avait choisi pour le cours d'arboriculture à faire à ses élèves, et il professait également avec le même succès dans d'autres associations. On doit à Alexis Lepère d'avoir obtenu et répandu plusieurs variétés de Pêches méritantes qui aujourd'hui sont l'objet de demandes importantes. Depuis plusieurs années, notre regretté collègue était officier du Mérite agricole, quant à sa nomination de chevalier, elle remonte aux premiers temps de la création de l'ordre. Ses travaux lui avaient valu aussi des distinctions à l'étranger. L'existence d'Alexis Lepère a été dignement remplie; il a honoré notre cher pays, et il a droit à la reconnaissance de ses concitoyens. Au nom de la Société nationale d'Horticulture de France, j'adresse à ce cher et regretté collègue, un suprême et afi'ectueux adieu. . ^ Discours prononcé sur la tombe de M. Alexis Lepère, LE 14 AOÛT 1896, par M. Delessard (1). Messieurs, et chers collègues des Sociétés nationale d'Horti- culture de France, de Montreuil-sous-Bois et de Vincennes. Permettez-moi, comme un des anciens élèves et admirateurs de (1) Déposé le 27 août 1896. DISCOLHS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. ALEXIS LEI'ÈRE. 737 celui que vous pleurez, et aussi au nom de sa famille, de remer- cier chaleureusement noire émitient vice-président, M. Jamin de Fhommage si éloquent et si délicat qu'il vient de rendre à la mémoire d'Alexis Lepére. II y a quinze jours à peine, Messieurs, à la suite d'un rapport d'un savant professeur du Luxembourg, M. Opoix, sur la merveilleuse serre que plusieurs d'enlre nous ont eu le bonheur d'admirer, deux de nos honorables Présidents, MM. Jamin et Bergman, se faisant les interprètes de l'assemblée, ont proclamé tour à tour, dans des termes élogieux^ qu'ils con- sidéraient Alexis Lepère comme le premier cultivateur du Pécher en France. Des applaudissements unanimes éclatèrent dans la salle, et moi, aussi ému que les autres, je m'approchai de lui : Eh bien, lui dis-je, mon cher Lepère, vous devez être bien heu- reux aujourd'hui. Il me serra les mains avec effusion, sans pou- voir répondre, tant l'émotion paralysait sa voix, car, Messieurs, Lepère était modeste et timide à l'excès, à tel point que jamais, si ce n'est dans des circonstances solennelles, il ne parait sa poi- trine de celle croix d'olficier du Mérite agricole si justement décernée. Si une lidélilé à certains souvenirs qu'il eut le tort, parfois, de ne pas conserver dans l'intimité de son cœur, lui sus- citèrent quelques inimitiés, je ne saurais oublier qu'il fut, à sa manière, un patriote et un bon Français. Qui donc, plus que lui, a contribué à répandre en Europe nos procédés de culture et nos meilleures espèces a'arbies fruitiers? La Pêclie Lepère est devenue internationale, si je puisme servir de cette expression... Tenez, Messieurs, lorsque je compulsais ses papiers privés, je lisais avec émotion de nombreuses lettres émanées des plus grands noms historiques de l'aristocratie étrangère, elles étaient toutes conçues dans les termes de la plus amicale cordialité; oui Messieurs, cet hunpble ouvrier de Montreuil, ce tailleur d'arbres, comme on l'appelait, était reçu à la table des princes et des grands seigneurs... tant il est vrai que le talent et la vertu sont une noblesse aussi. C'était un brave, un excellent cœur, aimant à rendre service, et d'un désintéressement dont je le raillais souvent, car, dans sa carrière si bien remplie, il n'oublia qu'une seule chose, c'est de s'enrichir. Vous tous qui m'entourez, vous le savez, iLaima et 758 NOTES ET MÉMOIRES. fui aimé, je n'en veux pour témoignage que le constant dévoue- ment de celte vieille domestique qui, après avoir fermé les 3^eux du père, et servi le fils avec la même fidélité, a recueilli son dernier soupir. Et maintenant, reçois nos derniers adieux, mon cher Lepère. La France te sera reconnaissante d'avoir fait aimer son nom au dehors, et nous, tes anciens élèves et amis, que tes leçons ont instruits et charmés si souvent, nous garderons précieusement, dans nos cœurs attristés, le souvenir d'une existence consacrée tout entière au bien, à la science et à l'humanité. Que ton nom soit à jamais honoré dans cette ville qui t'a vu naître. Digne fil& et continuateur d'un père vénéré, encore une fois, adieu. Discours prononcé sur la tombe de M. E.-A. Carrière, par M. Edouard André. Messieurs, Je suis chargé, par la Société nationale d'Horticulture de- France, par la Direction et la Rédaction de la Revue horticole^ de venir déposer sur la tombe de M. Carrière un affectueux hommage et un dernier adieu. Carrière est mort ! C'est un cri qui va douloureusement reten- tir dans le monde horticole. Aucun nom n'était plus justement populaire que le sien. Beaucoup d'entre nous pleurent en lui un ami dont la fidélité défiait les années ; tous nous perdons un maître vénéré, un guide sûr, un conseiller incomparable. Quand onécrira sa biographie, le lecteur sera confondu de ce qu'ira fallu d'énergie à cette robuste nature, ,que la maladie, plus encore que la vieillesse, a eu tant de peine à abattre, pour arriver à ce savoir incontesté, à cette autorité supérieure qui ont placé Carrière à la tête des praticiens et des écrivains hor- ticoles de son temps. Son^œuvre est^énorme. Sorti des humbles rangs de cette popu- lation^ d'ouvriers agricoles qui sont le fond solide et la source féconde où se revivifie sans cesse le sang de notre race, il entra \ DISCOURS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. E.-A. CARRIÈRE. 759 tout jeune comme jardinier au Muséum, suivit les cours de sciences naturelles et physiques sans cesser le travail manuel, y devint chef du service des pépinières, et acquit rapidement les connaissances générales qui ont fourni à tous ces écrits une base scientifique nette et sûre. C'est ainsi que son Traité général des Conifères, resté jusqu'en ces dernières années le livre classique des végétaux de celle famille, unit les enseignements de l'homme d'expérience à une rectitude descriptive où le botaniste exercé paraît à chaque page. Un des publicistes les plus féconds que l'Horticulture contem- poraine ait produits, Carrière a formé toute une génération d'adeptes qui ont puisé les plus saines traditions dans ses mul- tiples écrits. Il succéda à M, Barrai comme rédacteur en chef de la Revue horticole^ le 16 juin 1866. Pendant ces trente années, soit seul, soit depuis quinze ans avec l'aide de celui qui a le douloureux privilège de parler aujourd'hui de lui, le cœur serré et l'âme pleine de tristesse en face de la séparation éternelle, Dieu sait ce qu'il a dépensé d'utiles préceptes, de descriptions nouvelles, de conseils pratiques sur toutes les parties de l'Horti- culture I Sous l'aspect un peu fruste, voulu, d'un homme que l'appa- rence extérieure touche peu, Carrière recelait un c(feur d'or. Tous ceux qui l'ont connu appréciaient sa mâle franchise, son dédain des conventions mondaines, sa bienfaisance inépuisable, sa pas- sion des humbles et des déshérités de la fortune. Si tous ceux qu'il a obligés étaient ici, nous serions légion autour de sa tombe. Mais ce philosophe dur à lui-même, doux au prochain, il a fallu qu'il connût à son tour l'amertume de la souffrance humaine dans sa plénitude. Ses deux enfants, deux charmantes petites filles qui avaient adouci sa rude enveloppe, qui lui avaient ouvert un coin de ciel sur la terre, il les perdit successivement. Nulle consolation ne put guérir ce cœur ulcéré. Sa vie était désormais brisée. H en parlait, il les pleurait sans cesse. Il a toujours décliné depuis ce temps; il disait qu'une partie de lui-même s'en était allée avec ces êtres si chers, et il gémissait, comme le poète : Qu'il faille ici-bas mourir plus d une fois. 760 NOTES ET MÉMOIRES. Nous respections tous cette grande douleur, sans chercher à l'atténuer; c'eût été tâche vaine. Puis, il fut frappé d'une cruelle maladie. Il perdit la compagne de sa vie, et bientôt nous le vîmes s'affaiblir, puis s'éteindre le 17 août, à soixante-dix-neuf ans, en dépit des soins éclairés et des dévouements qui l'entouraient. Notre vieil ami n'est plus, mais sa mémoire vivra en nous. Il léguera aux hommes de son temps_, que passionne cette aimable science des jardins qui eut le meilleur de sa vie, un souvenir sans tache et la réputation d'un des maîtres de l'Horticulture au XIX siècle. Il laissera plus encore : la trace d'un homme indul- gent, charitable, toujours prodigue de soi, et c'est son meilleur titre à nos regrets, car, parmi les qualités humaines, celle qui domine toutes les autres, c'est la bonté. Étude sur la cultcre et la végétation des Cyclamen DE Perse (1), par MM. Alex. Hébert et Georges Truffaut. Étude sur les Cyclamen de Perse. Les Cyclamen de Perse, ces jolies Primulacées actuellement si abondamment répandues et utiles au point de vue de l'art du fleuriste, de la décoration des appartements et des serres, sont depuis longtemps connus et appréciés par les horticulteurs. C'est en France, à Lille, en 1731, que fut importé de Palestine le pre- mier pied de C3'clamen. Exposé dans un groupe de plantes variées, il attira l'attention à un tel point, que la plante unique fut immédiatement achetée par un grand amateur de fleurs, le moine Reynlkens de l'Abbaye de Saint-Pierre à Gand (Belgique), pour la somme énorme, pour l'éppque, de 6 livres de gros (envi- ron 65 francs de notre monnaie actuelle). De cette plante, pro- viennent en grande partie les innombrables Cyclamen qui se (1) Déposé le 23 juillet 1890. ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 761 trouvent aujourd'hui partout répandus. Ces plantes eurent une vogue considérable à la fin du xvi^ siècle. Tous les ouvrages de botanique publiés à cette époque, le Fbrilegium, en particulier, citent les Cyclamen et en distinguent de nombreuses variétés. Tournefort décrivit plusieurs formes, entre autres le Cyclamen folio angustissimo^ C. auriculato flore albo; il parle longuement d'une variété très recherchée, le C. persicum byzantin. Puis, ces plantes retombèrent dans l'oubli, jusqu'aux premières années de ce siècle; en 1844, M. de Jonghe, de Bruxelles, publia la première monographie du genre Cyclamen, avec des détails sur leur culture et leur multiplication. En France, vers 1849, un horticulteur parisien distingué, M. Fournier, remit ce beau genre en honneur et en exposa très souvent; il semble avoir cultivé beaucoup de formes distinctes. Vers 1850, M. Decaisne publia une étude botanique sur les Cyclamen et donna, dans la Revue horticole^ de très justes con- seils sur leur culture et leur multiplication. Mon grand-père, feu Charles Truffant, développa et améliora la culture de ces belles plantes; dans son établissement de Versailles, il produi- sait annuellement, vers 1856, plus de deux mille Cyclamen se vendant au moins 100 francs le cent. Après quelques années de vogue, ces plantes subissant Tinfluence du goût qui portait les amateurs vers les végétaux à feuillage ornemental, se virent délaissées, et il faut arriver jusqu'aux années 1876-78, pour constater, à nouveau, une période de vogue qui, du reste, per- siste encore actuellement. Nous avons, dans les environs de Paris, des spécialistes habiles qui sont arrivés à livrer, en très grandes quantités, d'admirables produits; ces variétés subissent l'in- fluence d'une sélection de plus en plus soignée, mais la culture, en ces dernières années, ne paraît plus subir de changements notables. Nous avons cru le moment venu d'étudier la culture de ces plantes, afin de savoir s'il ne serait pas possible, au moyen d'une nutrition plus complète, soit par l'usage d'engrais complémen- taires, d'augmenter les rendements actuels au point de vue de la quantité et de la qualité des fleurs; ceci étant le point presque exclusif de la culture des Cyclamen. Le desideratum des horti- 49 762 NOTES ET MÉMOIRES. cuUeurs, à cet égard, peut se formuler en peu de mots. Obtenir beaucoup de fleurs sur une petite plante trapue et à tissus con- sistants. A l'état de nature, les Cyclamen de Perse se rencontrent dans les régions tempérées, montagneuses, dans des situations sèches. Ils croissent, de préférence, dans les terres siliceuses mélangées d'un peu d'humus et redoutent l'humidité stagnante. Leur flo- raison a normalement lieu au printemps; les pédoncules floraux supportent, peu de temps après, des capsules arrondies et polys- permes et s'inclinent vers le sol en se recourbant, de manière à cacher les fruits sous le feuillage. Les graines qui tombent sur le sol, dans des conditions favorables, germent, et donnent nais- sance à de jeunes plantes qui, immédiatement après l'apparition de leurs premières feuilles, renflent la base de leurs tiges en un rhizome discoïde qui, devenant de plus en plus volumineux, à mesure que la plante vieillit, sert pendant la période de repos, de magasin de substances alimentaires de réserve qui assurent les besoins du végétal pendant la durée de la saison sèche et de l'hiver. Au printemps, les Cyclamen produisent de nouvelles feuilles disposées en rosettes et, à ce moment, fleurissent, si les plantes ont accumulé dans leurs tissus tous les éléments néces- saires pour assurer la formation des organes reproducteurs, puis des semences. Il faut, en général, trois années à dater du moment de la ger- mination, avant de voir apparaître les fleurs. La culture primitive des Cyclamens était basée sur les indica- tions de la croissance naturelle. On cultivait ces plantes entiè- rement à froid dans des terrains silico-hamifères; on les hiver- nait sous châssis pendant l'hiver et on obtenait les fleurs au printemps. Il nous semble intéressant, à cet égard, d'établir un parallèle entre le mode de culture suivi par mon grand-père, vers 1860, et celui que mon père, s'inspirant d'idées anglaises, introduisit en France vers 1878. Dans le premier mode de culture, on semait les graines au mois de juin ou juillet, en lignes, sous châssis froid et dans un mélange de terreau de feuilles et de terre de bruyère. La durée moyenne de la germination était de trois semaines. Les jeunes ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 763 plantes, qui étaient tenues soigneusement ombrées, étaient peu à peu liabituées à l'air. A l'automne, les petits tubercules avaient déjà la grosseur d'un Pois; à ce moment, on commençait le pre- mier repos qui durait jusqu'en avril. On les repiquait alors dans le même mélange de terres, à 6 à 8 centimètres en tous sens; par les belles journées chaudes, on bassinait les plantes avec soin en les tenant aérées et ombrées et on les amenait au repos naturellement à fin juin. Les Cyclamens, tenus bien secs, étaient à nouveau repiqués à 12 centimètres. La végétation repartait en août pour s'arrêter à fin d'octobre. Pendant l'hiver, on s'attachait surtout à éviter la pourriture; puis, au mois de février, les plantes se couvraient de fleurs. Les tubercules, à ce moment, avaient un diamètre moyen de 5 à 6 centimètres et étaient vendables. Quand les feuilles étaient desséchées, on enle- vait les tubercules de terre et on coupait les racines à 5 centi- mètres de longueur. Les tubercules conservés, en vue de la floraison hivernale, étaient rempotés dans des godets de 12 centimètres. On les pla- çait dehors, sans châssis, jusqu'à ce que les feuilles et les bou- tons se montrassent; à ce moment, on les sortait dehors à l'ombre et dès le mois d'octobre, il suffisait de les placer sur la tablette d'une serre chaude pour jouir de leur floraison. Ainsi donc, on obtenait ces Cyclamens en deux années et demie de culture, et il était indispensable de leur faire subir quatre périodes de repos, ce qui impliquait la nécessité d'un matériel fixe de châssis uniquement utilisé pour la culture de ces plantes. Le deuxième mode de culture, celui actuellement suivi, est beaucoup plus rapide, tout aussi pratique et donne, au point de vue de la beauté des plantes, des résultats identiques. On sème les graines au mois de décem.bre, dans des terrines à semis bien drainées, peu profondes, dans un mélange de terre de bruyère sableuse et de terreau de feuilles; les terrines sont placées dans une serre chaude, aussi près du verre que possible. La germination est rapide, de dix à, douze jours ; quand les jeunes plantes sont trop serrées on les repique dans d'autres terrines plus grandes, à 6 centimètres sur 6 centimètres, dans un 764 NOTES ET MÉMOIRES. mélange de terreau de feuilles, de terre de jardin silico-argileuse et de sable; on les conserve en serre tempérée en combattant énergiquement l'araignée rouge etlethrips et en se débarrassant des pucerons par des fumigations jusqu'au mois de mai. Les fumigations préventives sont des plus utiles à cette époque ; les cultivateurs de Cyclamen ont souvent remarqué qu'une piqûre d'insecte effectuée sur un pédoncule floral jeune, affecte son développement régulier au point de faire, au moment de la floraison, soit avorter la fleur, soit tout au moins produire ces pédoncules recourbés que l'on observe fréquemment. On les rempote alors dans des godets, dans un mélange de terreau de feuilles, de terre de bruyère et de terre silico-argileuse, puis on place ces pots sur une couche chauff'ant peu et sous châssis. On habitue progressivement les plantes à l'air en les protégeant du soleil avec soin. On peut dire à cet égard que peu de plantes sont aussi délicates au point de vue des arrosements. Les Cycla- men poussent alors vigoureusement. L'arrosage de ces plantes est des plus délicats et demande de très grands soins. Il faut, pendant les belles soirées et les nuits d'août, enlever les châssis et les claies et laisser les plantes à l'air. L'emploi d'engrais organiques, tels que la bouse de vache et l'engrais humain en solutions très étendues, donne de bons résul- tats quand les applications sont peu fréquentes et faibles. Au mois d'octobre, avant les gelées, on rentre les Cyclamen dont les boutons sont apparents, dans des serres tempérées aussi sèches que possible, car la pourriture de la base des pétioles et des pédoncules floraux est surtout à craindre. Puis, au commen- cement de novembre, la floraison commence et est dans tout son éclat en décembre. Le cultivateur a donc obtenu, en une année à peine et sans donner de repos, un résultat identique au précédent. Ce mode de culture réalise sur l'ancien un progrès évident. Mais il con- vient de faire remarquer que cette obtention rapide de beaux Cyclamen est assez difficile ; ces plantes sont, en effet, des plus capricieuses, particulièrement soumises aux phénomènes d'ata- visme et d'hérédité, et par suite, les résultats des semis sont des plus inégaux ; on aurait donc pu penser que cette culture i ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 765 actuelle était encore susceptible d'améliorations, c'est avec cette idée que nous avons entrepris l'étude physiologique qui suit (1). Nous avons cherché à déterminer la composition de plantes d'une race de Cyclamen de Perse, qui nous a paru représenter dans son ensemble le type moyen le plus pur et le plus amélioré de l'espèce C. pei'sicum. Ces plantes étaient de dimensions moyennes (poids: 92 gr. 5, moyenne de 16 plantes), de race anglo-hollandaise et portaient de nombreuses fleurs de forme régulière et d'un blanc parfaitement pur. Ces Cyclamen provenaient de semis faits en décembre puis repiqués en terrines en serre tempérée, rempotés en petits pots au printemps suivant sous châssis froid dans un mélange de ter- reau de feuilles peu décomposé et de terre siliceuse. Pendant leur période d'activité végétative, ces plantes avaient reçu quelques arrosages d'une très petite quantité de bouse de vache diluée dans un grand volume d'eau. En résumé ces Cyclamen avaient été élevés dans un sol meuble, très perméable, peu riche en éléments immédiatement utilisables par les plantes et avaient reçu à faible dose seule- ment un engrais organique surtout azoté. Le tableau suivant donne les résultats des analyses de ces Cyclamen. POIDS des 'a AZOTE P. 100 GENDRES P. 100 DIVERS ORGANRS des plantes. EAU "S --^^- .^^^ .-^^ v^.^^ Etat normal. Etat sec. p. 100 H < de matière normale. de matière sèche. de matière normale. de matière sèche. Fleurs . gr. T. 06 gr. 0.7.J 89.4 10.6 0.209 1.98 0.996 9.40 Feuilles. 22.68 2.25 90.1 9.9 0.340 3.44 0.651 6.58 Tiges . 39.62 3. OU 92.3 7.;» 0.141 1.89 1.216 16.22 Tuberc. 23.06 2.62 88.7 11.3 0.1.53 1.36 1.730 15.31 92.42 8.62 ^ (1) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. CXXII, p. 1212, fl896. 766 NOTES ET MEMOIRES. Composition des cendres. p. 100. Silice 17.20 Chlore 7.96 Acide sulfiirique 7.15 Acide phosphorique 0.22 Oxyde de fer et alumine 10.60 Chaux 4.36 Magnésie 3.32 Potasse 23.30 Soude 12.82 Si nous considérons un seul plant de Cyclamen à l'état nor- mal, les chiffres ci-dessus nous donnent les compositions, centé- simale et totale, suivantes : COMPOSITION centésimale. totale, gr. c. gr. c. Poids total 100.00 92.42 Eau 90.46 83.60 Matière sèche 9.54 8.82 Azote 0.199 0.1845 Cendres 1.196 1.1062 Silice 0.205 0.1902 Chlore 0.095 0.0880 Acide sulfurique 0.085 0.0790 Acide phosphorique . . . 0.0026 0.0024 Oxyde de 1er et alumine. 0.126 0.U72 Chaux . 0.052 0.0482 Magnésie 0.045 0.0422 Potasse 0.278 0.2577 Soude 0.153 0.1418 Ces chiffres nous montrent que les Cyclamen, au point de vue de leur constitution chimique, se rapprochent surtout des Orchidées terrestres. Ils renferment une fraction considérable d'eau et relativerïient aux aulres plantes peu de matières minérales et d'azote. Leurs cendres sont particulièrement pauvres en acide phosphorique; les Cyclamen sont les plantes les plus pauvres en acide phos- phorique que nous connaissions. Ils sont également pauvres en ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 767 chaux et en magnésie, mais proportionnellement plus riches que les autres plantes en chlore, en soude, en silice et en oxyde de fer. De ceci nous concluons que les Cyclamens de Perse étant très peu exigeants pour leur alimentation azotée et minérale, il semble rationnel de constituer pour leur culture un milieu con- venable, surtout au point de vue physique. Les éléments azotés et minéraux, indispensables pour assurer la formation de leurs tissus, se trouveront, en effet, dans le plus grand nombre des cas, en quantité suffisante dans le sol. Si toutefois et dans des conditions de terrain déterminées on jugeait utile l'addition d'engrais complémentaires, ainsi que le pense le D' Griffith (1), on pourra essayer l'application de solutions à un demi-millième d'un mélange de nitrate de soude, de chlorure de sodium et d'une petite quantité de sulfate de fer. Mais, à notre avis, le choix des terres, où les Cyclamen sont appelés à croître, doit beaucoup plus préoccuper le praticien que la question des engrais. Le mélange de terreau de feuilles et de terre silico-argileuse, que nous avons indiqué déjà, semble bien approprié aux besoins de ces plantes. Nous avions cherché par des expériences directes à nous rendre compte de l'influence des engrais complémentaires, orga- niques ou chimiques sur la végétation du Cyclamen. Dans une série importante d'expériences nous avions obtenu tout d'abord, pendant la première période de croissance, une végétation luxu- riante, mais au point de vue horticole, le résultat final avait été déplorable ainsi qu'on le verra plus loin. Nous nous sommes donc attachés à rechercher les causes de cette non-réussite, le fait nous semblant tout à fait curieux. Nous avions obtenu une pre- mière série de plantes magnifiques, de race pure et une compo- sée de Cyclamen très inférieurs au point de vue floral. Le poids relatif des divers organes des deux différentes séries de Cyclamen, les plantes de race pure, les bonnes et les mau- vaises obtenues dans notre essai sont inscrits dans le tableau suivant : (1) Griffith. Spécial manure for garden crops. 768 NOTES ET MEMOIRES. CYCLAMEN Bons. Mauvais. p. 100 en poids p. 100 en poids Fleurs . . 7.64 ^95 Feuilles . 24.54 34.32 Tiges . . . . . 42.87 39.22 Tubercules et racines 24.95 24.50 On voit que la principale diflerence porte sur les fleurs qui sont relativement bien plus nombreuses sur les bons Cyclamen, tandis que les feuilles, au contraire, sont en proportion moin- dres que dans les plantes anormales. Ces Cyclamen anormaux avaient été semés et cultivés dans les mêmes conditions que ceux que nous avons déjà étudiés; mais ils avaient cru dans un sol de nature toute diff*érente, formé d'un tiers de terreau de couches et de deux tiers d'un compost obtenu en mélangeant une certaine quantité de vieille terre de bruyère, de terre silico-argileuse, de terreau de couches et un peu de phosphate de chaux précipité, le tout arrosé de temps à autre avec de l'engrais humain. En outre, les Cyclamens culti- vés dans ce mélange ont reçu pendant leur végétation active, une fois par semaine, un arrosage à l'engrais humain dilué. Ces plantes nous ont donné à l'analyse les résultats suivants : POIDS des DIVERS ORGANES des plantes. EAU lo AZOTE I \ 100 CENlîRES P. 100 Etat normal. Etat sec. p. 100 H < de matière normale. de matière sèche. de matière normale. de matière sèche. Fleurs . 3.33 0.40 88.0 12.0 11.278 2.32 1.338 11.15 Feuilles. 58.33 5.25 91.0 9.0 0.205 2.95 0.818 9.09 Tiges . 66.66 5.00 92.5 7.5 0.123 1.64 1.587 21.16 Tuberc. 41.66 6.00 85.6 14.4 0.112 0.78 0.996 6.92 169.98 16.65 ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. Silice 23.45 Chlore 10.45 Acide sullurique 8.00 Acide phosphorique 0,19 Oxyde de fer et alumine 10.10 Chaux 4.40 Magnésie 2.55 Potasse 28.20 Soude 8.98 769 Si nous considérons un seul plant de Cyclamen normal, les chiffres ci-dessus nous donnent les compositions, centésimale et totale, suivantes : COMPOSITION centésimale. totale. Poids total 100.00 169.98 Eau 90.20 9.80 153.23 Matière sèche 16.65 Azote 0.172 0.2928 Gendres 1.176 1.9950 Silice 0.275 0.122 0.4678 Chlore 0.2084 Acide suif uri que 0.094 0.1596 Acide phosphorique . . . 0.0021 0.0037 Oxyde de fer et alumine. 0.119 0.2014 Chaux 0.051 0.029 0.0877 Magnésie 0.0508 Potasse. 0.331 0.5625 Soude 0.105 0.1791 Ces analyses nous montrent que la composition chimique de ces Cyclamen ne diffère pas dans de grandes proportions de celle de bonnes plantes. Celles-ci renferment un peu plus d'azote, et notamment plus de chlore, de magnésie et de soude ; mais moins de silice et de potasse; enfin nous retrouvons encore la même pauvreté carac- téristique en acide phosphorique. Ayant pu établir par des analyses de terres que dans l'un et l'autre cas, les Cyclamen ont eu à leur disposition, au point de vue chimique, toutes les substances nécessaires à la formation 770 NOTES ET MÉMOIRES. de leurs tissus, nous croyons pouvoir dire que la cause de la non-réussile de la culture des Cyclamen anormaux est dû à l'emploi d'un mélange de terres non approprié aux exigences surtout physiques de ces plantes et aussi beaucoup trop riche en éléments immédiatement assimilables, qui ont favorisé une production rapide de tissus parenchymateux dans les cellules desquelles l'équilibre de composition n'a pu s'établir à temps pour permettre la formation, et par suite la migration des réserves destinées à assurer une floraison et une fructification parfaites à l'époque normale. La question des eaux d'arrosage joue un rôle important pour la réussite de la culture des Cyclamens; on a pu voir combien ces plantes sont pauvres en chaux et en magnésie, l'emploi d'eau calcaire ou magnésienne est absolument à condamner. En résumé, les conclusions pratiques de cette étude rapide sur la culture et la végétation des Cyclamen sont les suivantes : I. Sous l'influence des engrais, les Cyclamen augmentent bien le poids total de matière végétale élaborée ; mais cet accroisse- ment porte sur les feuilles et diminue proportionnellement le nombre des fleurs, allant ainsi à l'encontre du but poursuivi par l'horticulteur. II. On ne peut espérer réussir la culture de ces plantes qu'en agissant, au point de vue physique, sur le sol dans lequel elles végètent. Ce sol doit toutefois renfermer une proportion suffi- sante de substances alimentaires. En pratique, le mélange de terreau de feuilles et de terre silico-argileuse réussit bien. m. Si on pense, à cause de la pauvreté dn sol, devoir ajouter des engrais complémentaires, nos analyses indiqueraient l'em- ploi d'un mélange de nitrate de soude, de chlorure de sodium et de sulfate de fer en solution à un demi-millième. IV. Une augmentation des éléments utiles aux Cyclamen, offerte artificiellement en surabondance ne pourra améliorer ni la beauté ni la quantité des fleurs. La sélection amène seule à ce but, et une nutrition impropre par surabondance peut souvent modifier désavantageusement, en peu de mois, les caractères héréditaires propres à la race. . -^^^ — ^ INSECTES NUISIBLES A L'hORTICULTURE. 771 Insectes nuisibles a l'horticulture, par iM. F. Decaux (1). Le Perct'-oreille {Forficula anricularia L.) — Le Cloporte {Oniscus asellus L.). — Leur mœurs. Moyens de destruction, Les horticulteurs des environs de Paris ont eu particulière- ment à se plaindre, cette année, des dégâts causés par le Perce- oreille (Forfîcida auricularia^ Lin.). D'après les renseignements qui m'ont été donnés, dans certains endroits, ces insectes ont dévoré les bourgeons des Pêchers; dans d'autres, différentes fleurs : Œillets, Dahlias, etc. D'un autre côté, M. Lucien Ghauré, le S3'mpatbique directeur du Moniteur (Thorticulture^ nous a transmis les doléances de jardiniers se livrant à la culture du Chrysanthème japonais. « C'est pendant la nuit, paruît-il, que le Perce-oreille mange les bourgeons des jeunes plantes; ses dégâts sont considérables. Que doit-on faire pour détruire cette bestiole? » Dans une note (Moniteur d'horticulture, 10 octobre 1893), nous avons conseillé aux horticulteurs plusieurs procédés de destruction. Malheureusement, depuis cette époque, d'autres renseignements me sont parvenus de différentes parties de la Fiance. On se plaint, non seulement du Perce-oreille, mais encore du Cloporte [Oniscus asellus^ Lin.). Enfin, M. Delachaume, instituteur à Fresnay-FEvèque (Eure-et-Loir), appelle l'atten- tion sur les dégâts commis par le Perce-oreille dans les champs ensemencés en betteraves et en céréales de sa localité. Mon aimable correspondant demande de lui indiquer les mœurs de cet insecte. Ayant eu l'occasion, depuis plusieurs années, d'étudier la manière de vivre du Perce-oreille et du Cloporte aux environs de Paris, j'espère être utile aux agriculteurs, en faisant connaître les renseignements qu'il m'a été possible de recueillir dans les ouvrages des savants auteurs qui se sont occupés de ces (1) Déposé le 23 juillet 1896. 772 NOTES ET MÉMOIRES. insectes, D*" Boisduval, colonel Goureau, etc., en les complé- tant par mes observations personnelles, sur les mœurs de ces insectes et les moyens de destruction qui m'ont le mieux réussi. Le Perce-oreille {Forficula auricularia (Linné). Tout le monde connaît la Forficule, sous le nom vulgaire de Perce-oreille ou Pince-oreille. On en compte une vingtaine d'espèces d'Europe, d'Orient, du Sénégal et d'Amérique. La Forficula auricularia est la seule espèce européenne qui soit nuisible à l'Horticulture et à l'Agriculture. Longueur, 12 à 15 millimètres, non compris la pince qui varie de 5 à 7 millimètres. Corps d'un brun de poix plus ou moins foncé, selon le temps qui s'est écoulé depuis la dernière mue; corselet plus clair sur les bords, antennes et pattes testa- cé plus ou moins clair; élytres bordées de testacé pâle; extré- mité des ailes de couleur testacée et formant une sorte de tache à l'extrémité des élytres; antennes de 13 à 14 articles granu- leux ; pinces brunes à l'extrémité, moins foncées à la base, à branches presque droites et mutiques chez les femelles, dilatées à l'origine et fortement arquées chez les mâles. L'un et l'autre sexe dégagent une odeur particulière désagréable et très forte, quand ils sont agglomérés en colonies. La Forficule est répandue dans toute l'Europe; elle est très commune aux environs de Paris. Cet insecte vit en société, vole très bien le soir lorsqu'il veut se transporter d'un endroit à un autre. Pendant le jour il se tient caché sous les pierres, sous les écorces, dans l'aisselle des feuilles, sous la mousse, dans le calice des fleurs, dans la tige de quelques plantes fistuleuses, entre les tuteurs et les arbres, souvent aussi en plein soleil, sur les fleurs d'Ombellifères. Les fruits sucrés sont plus particulièrement de leur goût; aussi les trouve-t-on le plus souvent sur les Poires mûres, les Abricots, les Pêches, les Prunes. Il n'est pas rare d'en rencontrer jusque dans le noyau des Pêches, lorsque le fruit se fend un peu à la maturité, comme cela a lieu dans certaines variétés. Très INSECTES NUISIBLES A L'hORTICULTURE. 773 souvent aussi on en trouve dans les grappes de Raisin. Ces Orthoptères ne bornent pas là le dommage qu'ils nous causent : on a vu, par les renseignements de M. Delachaume, qu'en cer- taines années ils pouvaient aussi s'attaquer aux Betteraves et aux céréales (Eure-et-Loir). Mais heureusement la propaga- tion considérable de la Forficule dans la grande culture est un fait anormal, qui ne se continuera probablement pas l'année prochaine ? Avant la maturité des fruits, on trouve souvent ces insectes, leurs larves ou leurs nymphes, occupés à manger les jeunes bou- tons à fruits dont la sève sucrée remplace la pulpe de la drupe, qui doit plus tard former la nourriture presque exclusive de l'insecte parfait. Ce sont plus particulièrement les boutons à fleur du Pêcher et les jeunes pousses des Œillets, des Dahlias, des Chrysanthèmes, qui ont à soulTrir de leur voracité, et cela au point de compromettre souvent la fructification des uns et la floraison des autres. Quand on touche ou que l'on dérange des Forficules, elles relèvent la partie postérieure de l'abdomen en écartant les branches de la pince terminale et prennent ainsi un air redou- table qui en impose aux enfants; mais qui n'a rien de sérieux, pas plus du reste que la crainte généralement répandue de les voir s'introduire dans la conque de l'oreille, où elles peuvent chercher à se réfugier, mais où elles ne sauraient vivre à cause de la partie grasse du cérumen, qui ne tarderait pas à les asphyxier; on sait d'ailleurs que la membrane du tympan s'opposerait à leur pénétration plus avant. Quand l'été a été chaud et favorable, les Forficules atteignent vite leur entier développement et, en septembre ou en octobre, on peut en observer l'accouplement : celui-ci a lieu, comme chez les papillons. La ponte se fait toujours au printemps suivant, dès le commencement d'avril. Les œufs sont blancs, lisses et allongés, de 1 à 2 millimètres de longueur; on les trouve sous les pierres, sous les écorces, etc., agglomérés en paquets de dix, vingt ou trente. La femelle ne quitte pas ses œufs, ce qui a fait dire qu elle les couvait, opération qui ne saurait avoir lieu que par un développement de température bien difficile à com- 774 NOTES ET MÉMOIRES. prendre chez les animaux respirant par des trachées! Je crois tout simplement que la femelle, comme je Tai déjà remarqué pour la Gourlilière [Grillotalpa vulgaris), garde ses œufs contre la voracité des autres insectes ou même celle de ses congénères, ainsi qu'elle le fait encore pour les petits qui, dans les premiers jours qui suivent leur naissance, se réfugient autour d'elle au moindre danger. Dans le courant du mois de mai, de un mois à six semaines après la ponte, les jeunes sortent de l'œuf, mais tellement gros et allongés que l'on a de la peine à concevoir comment ils ont pu être contenus dans une si petite enveloppe. Ces jeunes sont presque blancs, et on n'aperçoit que la place des yeux qui soit un peu plus colorée; au bout de quinze jours, au commence- ment de juin, ils ont déjà 4 millimètres de longueur (non com- pris les pinces); ils sont d'un testacé pâle avec les yeux et une grande partie des mandibules noirâtres. A cet âge, les jeunes Forficules ne se sont pas encore beaucoup éloignées de leur mère ; ce n'est que vers la fin de juin (probablement après avoir subi une première mue) que l'on commence à les rencontrer voya- geant isolément à la recherche de leur nourriture et qu'on ne trouve plus de vieilles mères dans les colonies de cet insecte. Leur taille est d'environ 5 millimètres, non compris la pince : celle-ci est droite; les antennes n'ont que huit articles et la cou- leur générale de tout le corps est d'un brun clair uniforme. Les mouvements des jeunes Forficules sont assez lents et leurs tégu- ments ont peu de consistance. Bien que les Forficules soient très communes, on ne sait pas encore combien elles subissent de mues. Leur métamorphose, est incomplète, c'est-à-dire que, à l'exception des ailes et des élytres, les jeunes sont, au sortir de l'œuf, presque semblables à leurs parents. Ce n'est qu'après avoir changé de peau trois ou quatre fois, que ces larves passent à l'état de nymphe. Celle-ci diffère de la larve par la présence des rudiments des ailes et des élytres, le nombre des articles des antennes, qui est déjà de onze ou de douze, et enfin par sa couleur plus foncée. L'instinct social que nous venons de remarquer chez les jeunes Forficules persiste malgré la disparition de la mère; pendant INSECTES NUISIBLES A LHORTICULTURE. 775 tout le reste de l'année on les trouve vivant en colonies plus ou moins nombreuses et dans lesquelles on rencontre souvent des débris d'insectes (chenilles et cocons de Bombyx dispar, élytres de hannetons, etc.), qui attestent que ces insectes sont quel- quefois polyphages. Selon Degéer, les Forficules mangeraient même les individus morts de leur propre espèce. Les Forficules, sauf de rares exceptions, n'ont qu'une seule génération par an. Selon M. le colonel Goureau, le nom de Perce-oreille aurait été donné à cet insecte, à cause de la pince qui termine son corps et qui ressemble au petit instrument dont les bijoutiers se servent pour percer les oreilles. Quant à celui de Forficule, il vient du mot latin Forficula, qui signifie une petite tenaille. Les Forficules, en attaquant les fruits mûrs et en mangeant ou entamant les bourgeons alors que, gonflés de sève, ils préparent la récolte de l'année suivante, causent de très grands dégâts; il est donc indispensable, pour les horticulteurs, de leur faire une guerre incessante, surtout pendant l'été. Malheureusement, on connaît peu de moyens pratiques pour empêcher leur multipli- cation. Les arrosages avec la bouillie bordelaise, la nicotine et autres produits toxiques, de même que les poudres insecticides répandues sur les plantes, n'ont donné aucun résultat dans mes essais répétés plusieurs fois à trois semaines d'intervalle. C'est, à mon avis, du temps et de l'argent perdus; ces insectei, cachés pendant le jour, n'ont rien à craindre de ces procédés. Ce n'est qu'isolément et en leur tendant des pièges qu'on peut les dé- truire. Destruction. — Nous savons, par les mœurs des Forficules, que ces insectes ne sortent que la nuit et craignent la lumière du jour; il faut profiter de cette particularité pour leur ménager des abris artificiels, où ces insectes viendront se réfugier à l'appro- che du jour. Une foule de procédés plus ou moins ingénieux peuvent être employés. Je recommanderai les suivants : On fait, avec des tiges vides de Roseau, de Sureau, de quel- ques grandes Umbellifères ou de Topinambour, de petites bottes que l'on suspend à proximité des arbres que l'on veut protéger, • les Perce-oreille s'y réfugient pour y passer le jour; on peut 776 NOTES ET MÉMOIRES. alors les atteindre et en détruire un grand nombre en secouant ces pièges au-dessus d'un baquet plein d'eau où ils se noient. Lors de la maturité des fruits, on peut placer des ergots de mouton ou de porc le long des espaliers; on peut encore faire de petits fagots avec de la paille, de la mousse et des brindilles qu'on suspend le long des espaliers ou autour des Œillets, des Dahlias et des Chrysanthèmes. Des pots à fleurs renversés, dont le fond est garni de mousse, attirent les Perce-oreille; chaque matin on visite ces divers pièges, il suffit alors de les secouer pour faire tomber une quan- tité de Perce-oreille, qu'on n'a plus que la peine d'écraser. Un piège, qui nous a bien réussi, consiste à enduire de graisse une feuille de papier qu'on froisse pour lui donner des plis ; on la dépose à proximité des plantes attaquées et on la recouvre avec un vieux paillasson qu'on a préalablement arrosé. Les Perce-oreille attirés par cet appât et peut-être bien aussi par la fraîcheur que donne le paillasson, viennent en grand nombre se réfugier sous cet abri; il est alors facile de les détruire. Si les Forfîcules continuaient à se développer aux dépens des Betteraves et céréales, dans la grande culture, on obtiendrait leur destruction en conservant 1;i terre infestée, libre de toutes récolte pendant l'hiver et en agissant de la manière suivante : Les feuilles de Betterave devront être laissées comme pièges, par petits tas sur la terre, après l'arrachage. Fin novembre ces feuilles seront secouées, il en tombera un grand nombre de For- fîcules engourdies qu'on écrasera. Les éteules des céréales devront être arrachées avec la herse à dents de fer (en novembre), recueillies en tas et brûlées. Les Forfîcules se cachent dans l'intérieur du chaume pour passer l'hiver. On complétera leur destruction en donnant deux ou trois labours pendant l'hiver, en décembre, janvier et février, pour ramener à la surface les Forfîcules enterrées ; leur engourdisse- ment les empêchera de s'enfoncer à nouveau dans la terre et l'humidité les fera périr. Observation. — Nous savons que les Forfîcules s'accouplent en septembre ou en octobre, et que la ponte n'a lieu qu'au mois INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE. 777 d'avril. Les femelles fécondées passent l'hiver cachées sous les écorces, dans les fentes des arbres, des murs, sous les détri- tus, etc... Nous pouvons profiter de ces observations pour attirer ces femelles avant l'hiver, dans des pièges disséminés dans diverses parties du jardin, à proximité des lieux fréquentés par ces insectes. Les pièges qui m'ont donné le meilleur résultat consistent à préparer des bottes ou fagots faits avec des branches d'arbres feuillues ou des plantes inutiles, sèches ou à moitié sèches. Ces pièges devront être mis en place vers le 10 ou 15 septembre, et laissés sans y toucher pour qu'ils collent à la terre. Par une belle journée de décembre ou janvier, on secoue ces bottes sur une toile, il en tombe une quantité d'insectes engourdis : Perce- oreille, Cloportes, Charançons, Attises, etc., des plus nuisibles à l'Horticulture, et qu'il est très facile d'écraser. Nous ferons remarquer que tous ces insectes ont pour mission de propager leur espèce en pondant un grand nombre d'oeufs au printemps; chaque insecte détruit de cette façon représente donc toute une colonie supprimée. Ennemis naturels. — Les Perce- oreille sont peu recherchés parles oiseaux insectivores; nous leur connaissons cependant deux ennemis assez sérieux, que les agriculteurs et les jardiniers feront bien de respecter, ce sont : La Musareigne [Sorex araneus) : elle ressemble beaucoup à une souris, avec le museau beaucoup plus allongé; ce petit animal nocturne se promène après la chute du jour, dans les jardins, à la recherche des insectes, des Lombrics, des Limaces, des Perce-oreille et des Cloportes, pour se nourrir. Depuis trente ans, nous ne cessons d'appeler l'attention des agriculteurs sur l'utilité de protéger le vulgaire Crapaud^ d'en faciliter la reproduction et la multiplication dans les cultures, en leur ménageant quelques fossés ou bas-fonds partout où le terrain permet de retenir les eaux pluviales, du mois de février à la fin d'avril; le crapaud viendra en février y pondre plusieurs milliers d'œufs ; il est indispensable de nourrirles jeunes têtards^ en leur procurant quelques débris de viande, fraîche ou ava- riée, ou des petits animaux morts : rats, taupes, etc., pendant 50 778 NOTES ET MÉMOIRES. les deux mois qu'ils passent sous cette forme. Sans celte précau- tion, les têtards s'entre-dévorent et, d'une éclosion de plusieurs milliers de têtards, il en arrive à peine o à 10 p. 100 à l'état de crapauds. Les crapauds chassent toute la nuit; leur nourriture consiste uniquement en insectes nocturnes : perce-oreille, vers gris, limaces, lombrics, charançons, etc.; comment se fait-il que, dans les campagnes, on ait pour le crapaud une répulsion irraisonnée, qui va jusqu'à la destruction de ce précieux ei inoffensif animal? Cloporte (O)ùscus asellus Lin.) Ce petit Crustacé de l'ordre des Isopodes, de la section des Ptprygibrayiches est connu de tout le monde. Ces insectes fuient la lumière et recherchent les endroits humides. Ils fréquentent les lieux retirés et sombres : les caves, les celliers; on les rencontre dans les fentes des murs, des châssis, sous les écorces des arbres, sous les pierres, sous les pots, sous les plantes, dans les buis ; dans les serres chaudes^ non seulement ils se réfugient sous les pots ou dans quelque coin peu éclairé, mais ils pratiquent dans les paniers ou corbeilles à Orchidées des galeries au milieu de la mousse ou du sphagnum^ d'où il est fort difficile de les déloger. Les Cloportes sont nocturnes ; c'est pendant la nuit qu'ils commettent leurs déprédations, ils se réunissent ordinairement en sociétés assez nombreuses. Pendant longtemps on a cru qu'ils se nourrissaient uniquement de matières végétales et animales en état de décomposition, il est bien démontré aujourd'hui qu'ils mangent^galement les plantes vertes, surtout les Orchidées ddiTïS, les serres chaudes ; ils en sont plus avides que des autres plantes. Dans les jardins, lorsqu'une plante herbacée est de nature à s'étaler en rosace sur un pot et à le recouvrir en partie, comme certaines Primulacées, Cinéraires, Saxifrages, etc., il n'est pas rare de la voir dépérir et mourir de langueur. Si on dépote la plante, on ne tarde pas à s'apercevoir que le collet des racines est rongé par une famille de jeunes Cloportes. Le Cloporte est d'une couleur ardoisée plus ou moins brune INSECTES NUISIBLES A l'hORTICULTURE. 779 en dessus, blanchâtre en dessous, de forme ovalaire; sa tête est petite, distincte du premier anneau et pourvue de deux antennes coudées. Les pattes ou pieds sont au nombre de "sept paires, terminées chacune par un petit ongle dont l'insecte se sert pour s'accrocher et grimper le long des murs et des pots de jardins. Chez les femelles il existe sous le ventre une membrane formant une espèce de poche destinée à contenir les œufs pendant l'incu- bation; ces œufs restent ainsi adhérents à la mère jusqu'au moment de l'éclosion comme cela a lieu chez la femelle de l'écrevisse [Astacus fluviatilis) . Les branchies sont renfermées dans les premières écailles placées sous la queue ; les appendices du bout de la queue sont d'inégale longueur; les deux latéraux étant beaucoup plus grands que les intermédiaires. Les petits Cloportes, quelques jours après leur naissance, sont presque blancs; ils ont un segment thoracique de moins, et n'ont par conséquent que six paires de pattes. Le Cloporte, lorsqu'on le saisit, se roule en boule en se repliant sur lui-même, pour abriter sa partie ventrale qui est la plus sensible aux agents extérieurs; dans cet état il est arrondi comme un pois. C'est à cette particularité qu'il doit son nom : Cloporte, qui ferme sa porte. Les Crustacés isopodes ou Cloportes ne meurent pas comme les insectes après l'accouplement et la ponte, ils vivent plu- sieurs années et continuent de grossir. Ils paraissent n'avoir qu'une génération par an. Ils ont peu d'ennemis; les oiseaux qui fréquentent nos jardins en sont peu friands. Les Crapauds, les Grenouilles, les Musareignes, les Hérissons et les Scolopen- dres s'en accommodent assez bien et en détruisent une certaine quantité. Le jardinier agira sagement en protégeant ces petits animaux. Destruction. — Dans les serres, où les Cloportes sont plus à craindre qu'ailleurs, à cause des Orchidées ei autres plantes d'un prix élevé qu'on y cultive, on les prend ordinairement avec des Pommes de terre évidées et creusées en godet, disposées de place en place comme de petites cloches; le matin on les visite, et presque toujours on y trouve des Cloportes qui sont venus s'y cacher pour y passer la journée. 780 NOTES ET MÉMOIRES. Un piège qui permet d'en détruire un grand nombre con- siste à disposer, dans un ou plusieurs coins de la serre, des petits tas de mauvaises herbes ou plantes provenant des sarclages, qu'on arrose de temps en temps, pour les maintenir légèrement humides (sans excès); après quelques jours, ces plantes com- mencent à fermenter, les Cloportes attirés par ces abris, et peut- être aussi par une nourriture de leur goût, viennent en grand nombre s'y cacher pour passer la journée. Le matin, on soulève délicatement ces petits tas, et on les secoue sur un linge ; les Cloportes se laissent tomber et il est alors facile de les écraser, ou de les précipiter dans un baquet rempli d'eau, pour les noyer. Les mêmes pièges peuvent servir quinze à vingt jours et souvent plus longtemps, avec le mêm,e succès, on change les herbes lorsqu'elles sont complètement pourries. Ces petits tas d'herbes ne sont peut-être pas très décoratifs dans une serre bien tenue. Ils rendent de bons services, c'est là une raison suffisante. Dans les jardins, en laissant des tas de mauvaises herbes et de plantes provenant des sarclages, dans les allées, c'est par cen- taines qu'on trouve les Cloportes, en soulevant ces herbes après quatre ou cinq jours de séjour. On renouvelle la chasse, deux fois par semaine, avec le môme succès^ pendant trois semaines. D'une façon générale, le Cloporte a les mêmes habitudes que le Perce-oreille; il chasse la nuit, se cache pendant le jour; cependant il est bon de remarquer qu'il a besoin d'un peu plus d'humidité à cause de ses téguments bien plus mous. On peut employer, pour le détruire, les })ièges que nous avons indiqués, pour attirer le Perce-oreille : tiges vides de roseau, etc. ; pots à fleurs renversés, dont le fond est garni de mousse humide et d'une boule de papier graissé; paillassons humides recouvrant une ou plusieurs feuilles de papier enduites de graisse, qu'on froisse pour leur donner des plis; ils donneront de bons résul- tats. Ce que nous avons déjà dit, des insecticides, pour la destruc- tion du Perce-oreille, s'applique au Cloporte, c'est, à notre avis, du temps et de l'argent perdus, ils ne peuvent donner que des résultats insignifiants. SUR LA CULTURE DU PECHER EN SERRE FROIDE. 781 RAPPORTS Rapport sur la culture du Pécher EN serre froide, DE M. Alexis Lepère fils, a Montreuil (Ij ; M. 0. Opoix, rapporteur. ■ Le 25 juin, M. Alexis Lepère fils, arboriculteur, demandait à la Société nationale d'Horticulture, qu'une commission fût nommée pour examiner sa culture de Pêchers en serre froide; et le 27 du même mois MM. Goulombier père, G. Boucher, Viennot et 0. Opoix se réunissaient à cet effet à Montreuil. M. Nomblot ne put assister à la réunion : M. Abel Ghatenay, notre sympathique et dévoué secrétaire général s'était adjoint à la commission. M. Goulombier fut nommé Président et les fonctions de rapporteur me furent confiées. Avant de vous parler de la culture des Pêchers en serre, nous jugeons utile de vous donner quelques détails sur la forme de la serre dans laquelle se pratique cette culture. Gette serre est en fer (constructeur M. Grenthe) ; elle a 12 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur et 4 mètres de hauteur, sa forme est celle d'un A; elle est à deux versants droits, et munie d'une porte à chaque extrémité ; les murs sont en brique de 11 centimètres d'épaisseur, et mesurent 33 centi- mètres de hauteur au-dessus du sol pour supporter la charpente de la serre et le vitrage. L'aération se fait par le haut et le bas, à l'aide d'un méca- nisme dont le fonctionnement est très ingénieux, de manœuvre facile et ne pouvant donner lieu à aucune complication. Dans le bas des deux côtés versants, il y a des gouttières des- tinées à recevoir les eaux de pluie provenant du toit de la serre, qui sont conduites dans deux réservoirs ronds, en bi'iques, placés à l'intérieur de la serre, à 6 mètres de distance d'axe en [[) Déposé. le 23 juillet 1896. 782 RAPPORTS. axe et reliés entre eux par un caniveau en briques. La partie supérieure des réservoirs est de quelques centimètres en contre- bas du sol et complètement dérobée à l'œil. Ces eaux sont à la température de la serre et servent à l'arro- sage et aux soins des Pêchers. Les contre-espaliers sur lesquels sont palissés les Pêchers sont éloignés de 40 centimètres du vitrage, ce qui permet à l'air de circuler entre les vitres et les arbres. Ils se composent de fils de fer horizontaux et de petites tringlettes en bois placées verti- calement et distancées de 0,10 centimètres d'axe en axe. Cette serre contient 20 Pêchers aux formes différentes ; les branches de charpente sont distancées d'au moins 50 centi- mètres les unes des autres. Nous avons remarqué des formes en U, simples ou doubles, en candélabres, etc. ; toutes d'une régularité parfaite et plus gra- cieuses les unes que les autres. M. Lepère cultive dans cette serre 20 variétés de Pêchers, depuis la variété Alexander, jusqu'à la Pêche Tardive d'octobre', beaucoup d'arbres sont surgreffés avec des semis à l'étude. Parmi les variétés cultivées nous citerons : Alexander^ Précoce de Haie, Cumberland^ Doivning, Waterloo, Grosse mignonne hâtive, Belle Impériale, Alexis Lepère, etc. Dans les Brugnons, nous devons citer : Précoce de Croncels, De Felignies, Brugnon Vineux de Monicourt, et un semis de Bru- gnon de Felignies qui présentait de très belles apparences et qui est également à l'étude en ce moment. Tous les membres de la commission reconnaissent que M. Lepère est un semeur émérite et infatigable, obtenteur de variétés de grande valeur, entre autres, des Pêches Alexis Lepère j Vilmorin^ Coulomhier, etc. La Pêche Alexandre était mûre au moment de notre visite et la variété Waterloo était prête à lui succéder. Nous estimons que cette serre contenait environ i ,200 fruits et l'ensemble produisait vraiment un bien bel effet. Un Pêcher Belle Impériale de trois ans, en candélabre et de forme très régulière, en portait pour sa part environ 140. M. Lepère se réservait du reste le plaisir de nous présenter des fruits de sa culture à nos réunions de la Société d'Horticulture. SUR LE NOUVEAU MODÈLE DE TUYAU MÉTALLIQUE FLEXIBLE. 783 Il nous a fait remarquer que, pour le parfait équilibre des sujets, il relie entre elles toutes les extrémités des branches extérieures de charpente de chaque sujet. En résumé, l'aspect des deux espaliers est des plus satisfai- sants ; les fruits sont superbes ; les Pêchers sont d'une bonne venue, bien formés, bien équilibrés, il n'y manque pas de cour- sonne : en un mot, les arbres sont d'une culture irréprochable. La Commission est unanime à reconnaître que M. Alexis Lepère fils est le digne successeur de son père, qui a laissé un si grand nom en Horticulture. Aussi adresse-t-elle tous ses éloges à l'intelligent et infatigable maître pour les progrès qu'il fait réaliser à l'arboriculture frui- tière, en demandant l'insertion du présent rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la commission des récom- penses. .^^ _ Rapport sur le nouveau modèle de tuyau métallique flexible de m. rudolph (1)^ par M. Blanquier, rapporteur. A la séance du Comité du 28 mai 1 896, M. G. -H. Rudolph, 74, rue Amelot, à Paris, a présenté un nouveau modèle de tuyau métal- lique flexible , pour être expérimenté et faire l'objet d'un rap- port. Le Comité des industries horticoles a nommé, à cet effet, une commission composée de MM. Quénat, président, Henry Lebœuf, et Blanquier, rapporteur. Ce tuyau a été branché sur un tuyau de la ville, chez M. Henry Lebœuf; il est resté quarante-huit heures sous une pression de '6^ 1/2. La commission s'est réunie le 15 juin dernier, à deux heures et demie pour les expériences. Ce tuyau flexible mesuraitO'^j^O de diamètre intérieur,etlepoids du mètre était de 70 grammes ; son prix est de 5 fr. 15 le mètre. Détail de fabrication. — Ce tuyau, en métal ou en cuivre, est fabriqué avec des bandes préparées à la machine, laminées et (1 ) Déposé le 23 juillet 1896. 784 RAPPORTS. cannelées; elles viennent ensuite, sur une deuxième machine, s'enrouler sur un mandrin en spirale, qui donne le diamètre; les cannelures préparées sur les bandes s'agrafent d'elles- mêmes, et sont munies d'une lame de caoutchouc pour faire FiG. 24. Tuyau simple (tarif I). FiG. 25. Tuyau double (tarif II). FiG. 26. Coupe du tuyau et du raccord montés sur prise de gaz. oint. La pression garantie est de 10 kilogrammes pour 0™,01 carré. Avantage du tuyau flexible. — Dans l'expérience, nous avons enroulé à 0°','I5 de diamètre, le tuyau sous pression ; il ne s'est produit aucune fuite ni gerçure. On peut marcher dessus sans aucune crainte de l'aplatir; il est très lisse à l'intérieur, sans aucune garniture de caoutchouc qui puisse s'altérer. SUR l'insecticide le lysol. 785 Son prix est relativement inférieur à celui en caoutchouc, et sa durée est plus grande, car il ne se coupe pas comme le caoutchouc mal roulé. Dans le cas où il se produirait une ger- çure, à un endroit quelconque, on peut le couper et le rac- corder par une bague ligaturée comme les raccords de chaque extrémité ou le souder. Résumé. — La commission est d'avis que ce tuyau flexible, par sa légèreté et sa flexibilité, est plus avantageux que le tuyau en caoutchouc; elle demande l'insertion de ce rapport dans le Journal et le renvoi à la commission des récompenses. Sur l'insecticide le Lysol, par M. Venteclaye (1). Le 22 mars 1895, le comité m'a remis du Lysol, pour être expérimenté comme insecticide. Je viens vous donner les résultats que j'ai obtenus en opérant contre les quatre sortes d'insectes les plus répandus. Le puceron vert d'été et la grise ont été combattus par des pulvérisations de Lysol coupé au 1/200; cette opération a assez bien réussi. Pour le Kermès, l'insecticide coupé 1/100 a donné de bons résultats. Quant au puceron lanigère, après avoir employé le Lysol à dose double de celle indiquée, c'est-à-dire au 1/100, le résultat a été nul. Je dois dire cependant que j'ai opéré après la taille, car nous étions fin mars, et après avoir enlevé les vieilles écorces, les loupes causées par l'insecte et les mousses. Le liquide a été ré- pandu au pinceau sur toutes les parties de l'arbre. Malgré tous ces soins, l'insecte s'est montré plus abondant que l'année pré- cédente. La cause en est-elle au temps qui a été plus favorable à la reproduction, je ne saurais le dire; en tout cas l'insecticide n'a pas donné le résultat que nous en attendions. (1) Déposé le 12 décembre 1895. 786 RAPPORTS. Après lecture de ce rapport, le comité d'arboriculture fruitière en a demandé l'insertion dans le journal et le renvoi à la Com- mission des récompenses. Sur le mastic Dantin, par M. Hanoteau, rapporteur (1). La commission composée de MM. Hanoteau, Garnot, Bourette, Borel, Jollivet, Anfroy et Gennari, s'est distribué les échantillons remis par M. Dantin, afin de faire séparément des expériences. D'après les observations recueillies, ce mastic qui a beaucoup d'analogues, se comporte bien sur les branches coupées pendant les froids et les temps humides. Peut-être pendant les grandes chaleurs a-t-il une tendance à couler. Néanmoins, la Commis- sion est d'avis qu'on peut le recommander aux arboriculteurs. ^o— Sur le mastic Dantin (2), par M. DuvAL. Le mastic de M. Dantin, que j'ai été chargé d'expérimenter, offre l'aspect de celui de Lhomme-Lefortet s'emploie de la même manière. Il se durcit en quelques instants et la chaleur des rayons solaires ne le fait ni couler ni fendiller; en un un mot, je le con- sidère comme excellent. Le comité d'arboriculture fruitière, après avoir lu ce rapport, en a voté le renvoi à la Commission des récompenses. Sur le mastic et le mastic-vernis Dantin, expérimenté A LA maison Désiré Bruneau (3), M. Alfred Nomblot, rapporteur. Le 28 mars 1895, une boite de mastic Dantin et un flacon en verre de mastic-vernis du même nom, nous étaient remis à titre d'expérimentation. (1) Déposé le 2 juillet 1896. (2) Déposé le 12 décembre 1895. (3) Déposé le 12 décembre 1895. SUR LE JARDIN DE M. POISSON. 787 Les essais que nous avons faits avec le mastic, tant pour des greffes en fente que pour la cicatrisation des plaies, ont par- faitement réussi; d'où nous pouvons conclure: 1° qu'il ne renferme aucun principe nuisible ou contraire à la bonne v.égéta- tion; 2° que son emploi est facile, et que, tout en permettant le développement des parties avec lesquelles il est en contact, il se maintient longtemps sans couler sous l'intluence des rayons solaires de Tété, pas plus qu'il ne se dessèche et tombe par mor- ceaux. C'est, croyons-nous, un bon mastic pour les usages de l'amateur. Quant au mastic vernis, beaucoup plus liquide que le premier, bien qu'il nous ait donné de bons résultats, il ne nous plaît pas autant. Étant trop liquide, son emploi à la spatule est difficile; employé au pinceau, il oblige à de nombreux et ennuyeux net- toyages. Après avoir lu ce rapport, le comité d'arboriculture fruitière en a voté le renvoi à la Commission des récompenses. Rapport SUR LE jardin DE M. PoiSSON, PROPRIÉTAIRE A AUTEUIL '(1), par M. HoiBiAN, rapporteur. Sur la demande de M. Poisson, une commission composée de MM. Savoye, président, Urbain père, Chenu, Fortin et Hoibian, rapporteur, s'est rendu villa Montrouge, avenue de Boufflers, Auteuil. C'est avec intérêt que la commission a visité cette propriété de 1,550 mètres de superficie. Elle est entourée d'arbustes variés, devant lesquels sont plantés, tout du long, des Fusains d'une rare beauté, taillés en haie. Une bordure de plantes variées : Géra- niums divers, Bégonia semperflorens fleurit tout autour. Les allées, bien tracées, se coupent d'une manière agréable à l'œil. Deux petites pelouses, qu'on nous dit ne point avoir été refaîtes depuis douze ans, forment un tapis vert. Le fond est constitué {i) Déposé le 23 juillet 1896. 788 RAPPORTS. par des Agrostis; tous les ans on sèinr douze kilogrammes de gazon par-dessus avec une bonne couclie de terreau. Les soins ne manquent pas, et dès qu'une mauvaise herbe paraît, elle est arrachée de suite. En entrant, la vue se porte sur une partie de mosaïque en talus et formant des panneaux ; le milieu est planté de différentes variétés de Sempervivum se détachant admirablement, d' Alternanthera entourés de Pyrethrum selaginoides, d'Fcheveria glauca et d'un autre rang de Pyrethrum. L'effet produit est magnifique. En avançant, on remarque à droite, devant le perron, une cor- beille de Rhododendrum variés, avec une bordure de Saxifrage mousse, et, de distance en distance, des Hépatiques. Un petit rocher laissant tomber un filet d'eau dans un bassin. Le rocher est garni de Sedum album et autre? espèces. Une corbeille en relief de Bégonia semperflorens elegans, do- minés par un magnifique Musa ensete. Les Bégonias sont entou- rés d'Alterjianthera, un rang de Mesembryanthcmum cordifolium panaché, un rang de Pyrethrum et un autre d'Echeveria glauca. En face, une autre corbeille de Géranium Marie Nicolle, en- tourés d'un rang de Centaurea candidissima^ et d'une autre de Pyrethrum selaginoides. En montant, et pour terminer la propriété, s'élève un bouquet d'arbres et d'arbustes, devant lequel un rang de Fusains forme haie. Deux rangs de Coleus, bordés d'un rang de Pyrethrum, tiennent toute la largeur de la pelouse; une chaîne d'Alternan- thera, dont les mailles sont remplies de Mesembryanthem^um cor- difolium panaché, le tout encadré d'un rang d'Echeveria glauca. Cette partie est admirable, surtout vue de la maison. Sur cette pelouse, sont dispersés \ Gleditschia inermis, 1 Negundo panaché et quelques plantes vivaces, telles q\ie Ti^itoma, Gymnothrix latifolia, etc. Cette propriété, un vrai bijou, fait le plus grand honneur à M. Poisson, qui ne néglige rien pour l'embellir, et à M. Blan- chard, son jardinier, qui ne vient que de temps en temps pour la soigner. COMPTE RENDU DES TRAVAUX DU COMITÉ DES ORCHIDÉES. 789 La commission est unanime pour demander l'insertion de son rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la com- mission des récompenses. Sur la demande de Al. Poisson, la récompense est destinée au jardinier. ♦ COMPTES RENDUS Compte rendu des travaux du comité des Orchidées, ANNÉE 1895 (1), par M. L. Duval, secrétaire du comité. Le comité des Orchidées s'est réuni pour la première fois dans la grande salle des séances de la Société, en attendant qu'il soit mis à sa disposition une salle spéciale. Cette séance donna lieu à divers échanges d'idées entre les membres présents, qui tous, prirent l'engagement de concourir, dans toute la force du mot, au succès de leurs préférées en s'engageant à en pré- senter à toutes les séances, et à prouver par leur exactitude et leurs apports répétés, qu'ils sont dignes de la sollicitude que la Société leur a témoignée en organisant le comité spécial des Orchidées. A cette séance, nous avons pu voir, présenté par M. Truffant: i Dendrobium Phalœnopsis, var. Sckœderiana avec une tige portant 27 fleurs de toute beauté, puis un groupe de très beaux Odontoglossum crispum appartenant à la race dite de^Patcho qui devient extrêmement rare dans les cultures, un très joli Odontoglossum Pescatorei dont les fleurs très grandes étaient de forme irréprochable. On présentait encore un très bel Odontoglossum vexillarium portant 27 tiges à fleurs et un Cypripedium Lebaudyanum, hybride du C. lœvigatum X C. Haynaldianum. C'est à M. Page, l'habile cultivateur et semeur d'Orchidées, qu'était due cette remarquable présenta- tion ; M. Truffant présentait aussi un Phajus Blumei, mais (1) Déposé le 13 août 1896. 790 COMPTE RENDU d'un type tout spécial et qui a été très remarqué. Dans sa séance du 27 juin, le comité qui se trouvait en présence du con- cours d'Orchidées, n'a eu à appliquer qu'un certificat de mérite de première classe pour le beau Lfelio-Cattleya obtenu par M. Jacob, jardinier des serres à Orchidées, à Gretz-Armainvilliers, chez M. le baron de Rothschild. Ce Lœlio-Cattleya est un hybride provenant du croisement du Lœlia purpurata X Catl. Mendeli; il a reçu le nom de Lœlio-Cattleya armainvillierensis; les divisions de la fleur sont de belle dimension et d'une déli- catesse très grande; le labelle est large, marginé de blanc pur; la gorge peu colorée. C'est une très belle plante, tout à fait dis- tincte, et très digne de figurer à côté des meilleures obtentions des semeurs anglais. Dans la séance du M juillet, M. Doin présentait son superbe pied de Grammatophyllum EUisi qui portait cinq fortes tiges à fleurs; c'est un exemplaire d'une rare beauté. Un gentil Prome- nœa citrina, couvert de nombreuses fleurs, était présenté par M. Godefroy-Lebœuf. Les beaux Odontoglossum crispum sont très rares; M. Bert en a présenté un échantillon de toute beauté dont la forme des fleurs était irréprochable, avec le labelle orné elles sépales largement maculés. On voit assez rarement XeGram- matophyllum Measuresianum (vrai); M. Duval nous en a présenté un bel exemplaire portant trois tiges à fleurs. Un Cypripedium hybride portant le nom de Vigerianum sjolendens, était apporté par M. Mantin, qui nous montrait son si curieux Stanhopea^ hybride {insignis X oculata), nommé S. belaerensis. Le même présentait encore quelques Cypripedium hybrides et M. Dallé, quelques Cattleya et Cypripedium. La séance du 25 juillet était peu riche en plantes, malgré quelques bons apports. M. Opoix, qui est un de nos bons semeurs, présentait plusieurs de ses hybrides; entre autres : Cypripedium Roch Jolibois, issu du croisement du Cypri- pedium Lowi par le C. Curtisii, C'est une très jolie plante dont l'aspect tient bien des deux parents et dont les ama- teurs seront heureux de posséder un exemplaire, car il est bien distinct. Un joli Cattleya Dowiana et deux Cypripedium étaient présentés par M. Dallé. M. Duval avait apporté quelques bons DES TRAVAUX DU COMITÉ DES ORCHIDÉES. 791 Odontoglossum crispum^ un Chysis la^vis et un groupe du joli Cypripedium Charlesworthi, composé de variétés très distinctes, dont deux avaient les sépales dorsaux de dimensions énormes et d'autres d'une coloration intense, puis le très rare Cypripedium insigne Wallacei^ certainement la plus belle variété de la section dite des Chantini. M. Régnier avait ce jour-là un Aerides nommé Mantini, et M. Mousseau un assez joli Vanda cœrulea^ toujours si agréable à voir, à cause de la couleur si rare de ses fleurs dont aucune Orchidée ne peut approcher. A la séance du 8 août, un beau Cypripedium Sanderianum a été présenté par M. Fournier, de Marseille. v M. Maron, le semeur heureux de Cattleya^ montrait un hybride sous le nom de Lœlio-Cattleya Andreana, et provenant du Cattleya bicolor X Lœlia elegans. C'est une jolie plante, dont le mérite est incontestable sans cependant être ce qu'on appelle une variété à grand eff'et. M. Low présenta un Dendrobium si mal arrivé et si abîmé qu'il fut impossible au comité de se prononcer. Un très joli Cattleya crispa et le fameux Cattleya Rex étaient présentés par M. Dallé. On voit trop rarement le Cattleya Rex^ et la plupart des échantillons présentés donnent une très mauvaise idée de cette plante qui a donné lieu à tant de récits. ïl serait à souhaiter qu'il fût plus souvent apporté aux séances du comité qui pourrait alors se faire une opinion exacte sur cette plante. Le 22 août on présenta un Peristeria elata « Fleur du Saint-Esprit », devenu rare dans les cultures, quoique d'une culture très facile. Un joli Oncidium divaricatum, à grandes tiges, et un Cattleya supposé hybride de gigas et à'aurea^ connu dans le commerce sous le nom de Hardy ana Gardeniana. Le présentateur de cette dernière plante, M. Garden, la reçut dans une importation de Cattleya gigas. La plante se distingue des autres gigas par son labelle dont la gorge est richement réticulée de jaune d'or, à la manière du Cattleya aurea. Un très joli Oncidium Lanceanum complétait la série des plantes présentées ; sa culture remar- quable était l'œuvre de M. Opoix. A la séance du 12 septembre, M. Mantin apporta un Cypri- 792 COMPTE RENDU pedium, connu dans le commerce sous le nom de C. Leyse- nianum du nom de Madame Jules Hye Leysen. C'est un hybride du C.barbatum WarneriyC^C. bellatulum. Cette très jolie plante a les sépales rosés, pointillés finement et rayés de rose; le sépale dorsal est large, bien dressé, le labelle (sabot) est d'une jolie cou- leur rose foncé. L'ensemble de la fleur rappelle la forme générale du Cyp7npedium Warneri, mais cependant très amplifié par le Cypripedium bellatulum. Un certificat de mérite a été attribué à ce joli gain. Plusieurs autres jolis gains, dus à notre habile ama- teur, figuraientà cette séance, entre aiuires>: Selenipedlum Duvali^ hybride très curieux du S. longifolium X '^. Lindleyanum ; un Cypripedium Acis invenum, issu du C. insigne gracile X C, Lawrenceanum coloratum; enfin un Stanhopea belaerensis, var. colorata^ issu du Stanhopea insignis X Stanhopea ^ oculata ; enfin plusieurs Cijpripedium de moindre valeur et un Spathoglottis Fortunei. ■ Un joli Milionia spectabilis, var. bicolor, était présenté par M. Doin, ainsi qu'un beau Vanda cœrulea, les Cyjyripedium Orphanum et Arthurianum, un Saccolabium guttatum et un bon Ly caste Skinneri alba. Un joli Cypripedium, appelé Madame Elise Cardozo, et un groupe de Dendrobium Phalœnopsis Schrœderiandi superbes, étaient présentés par M. Régnier. Notre semeur émérite, M. Opoix, montrait un Cypripedium hybride, sans nom, et pa- raissant issu d'un croisement entre les C. Loivianuîn et vexilla- rium et un Ldelia elegans purpurea très beau de couleur. Un bon Miltonia Morelliana, et un Cypripedium hybride étaient apportés par M. Bert. Un Cattleya gigas et un Odontoglossum grande ont valu des remerciements à M. Garden et au jardinier de l'Orphelinat des Frères de Passy. Un joli Vanda Kimballiana et un Angrœcum artkulatum étaient présentés par M. Dallé. M. Duval soumettait au comité tout un groupe de Vanda Kim- balliana. Dans la séance du 26 septembre, il fut présenté par M. Dan- zanvillers, horticulteur à Rennes, une fleur de Cattleya blanc que le Comité supposa appartenir au speciosissima . M. Mantin montrait un admirable hybride, le Cattleya Mantini^ issu DES TRAVAUX DU COMITÉ DES ORCHIDÉES, 793 du Cattleya Boivringiana yC^ Cattleya aurea. Cette plante portait des fleurs si belles, si colorées, que son heureux propriétaire la nomma Cattleya Mantini, var. colorata. Les divisions de la fleur sont du plus joli rose violacé; le labelle est d'un rouge violacé intense ; la gorge, du plus beau pourpre foncé, rehaussé de lignes dorées allant jusqu'au fond, donne à cette partie de la fleur une richesse de ton inconnue dans les Cat- tleya. M. Jacob présentait deux Cattleya hybrides, provenant du C. yuttata Leopoldi X C- Mendeli et bien intermédiaires. Ces hybrides, tout à fait remarquables, .ont reçu un certificat de mérite. M. Garden présentait un Cypripedium hybride du C. Harrisia- rnis X nitens, plus un Cattleya maxima, en bonne variété et ayant une excellente floraison. Un groupe d'Orchidées très variées était présenté par MM. Cappe et fils; on y remarquait surtout trois forts Cypripedium Charlesvorthi^ dont les pédoncules très longs et les sépales dorsaux bien étalés firent l'admiration du Comité. M. Doin avait envoyé son rare Lœlia Dayana, dont les divisions très colorées et très grandes font de cette plante une vraie rareté. La séance du 10 octobre a été assez riche en apports. M. Bleu présentait un Cypripedium hybride au deuxième degré (C. bellatulum X C- barbato-Veitchi), plante très remarquable et distincte pour laquelle il fut donné un certificat de mérite de l'-^ classe; un joli hybride du C. Reynieri X C. Lawrenceanum et un autre hybride au deuxième degré [C. callosum X C. bar- bato-Veitcki) ; enfin un très beau Cattleya Parthenia, qui. fait tant d'honneur à notre grand semeur français. M. Maron envoya un Lxlio-Cattleya, hybride du L. purpu- ratà X Cattleya Loddigesii. M. Mantin présentait le Lœlio-Cattleya \ bellaerensis, hybride du Lœlia elegans X Cattleya yuttata, plus run Lselio-Cattleya Behrensiana, var. iyiversa, hybride issu du , Cattleya Loddigesi croisé par le Lœlia elegans, enfin un bien joli Cypripedium Charlesworihi. Un bon Cypripedium Behrensianum et un Cypripedium Alice Gayot, un Bradshavianum, un joli Cattleya labiata un Lœlia 51 794 COMPTE RENDU prœstans plus un Odontoglossum madrense^ étaient présentés par MM. Gappe et fils. Le jeudi 24 octobre les apports ont été moins nombreux, un groupe d'Orchidées était présenté par M. Dallé; il compre- nait d'abord 1 Caitleya floribunda, 1 C. aiirea^ C. labiata, et un Luddemanniana, plus les Vanda insignis et cœrulea. Un très beau Cattleya Mantini, var. aurea, était présenté par M. Mantin ainsi qu'un Lœlio-Cattleya hellaerensis (LœUa elegans X C. gut- tata)^ fort joli, Lxlio-Cattleya Behrensiana^ var. inversa, sous- var. aurea^ et enfin un Lœlia pumila, très joli. M. Garden nous avait apporté un Epidendrum^ dont il ne connaissait pas le nom, et un Cattleya floribunda; M. Gardoso deux C. labiata autumnalis. Dans la séance du 12 décembre, M. Dallemagne a apporté un très bel Odontoglossum o^ispum d'une couleur remarquable, qu'il a nommé crispum Cahuzianum^ et aussi plusieurs jolies plantes, entre autres 1 Vanda Sanderiana, Cypripedium Lucie- 7iianwn, Catasetum macrocarpum^ Masdevallia Lindeni, AnseUia africana, plus quelques Odontoglossum crispum et un hybride. M. Sallier de Neuilly présentait un hybride, le Phajo-Calanthe, issu du Phajus grandifohns y^ Calanthe Regnieri. M. Gardoso avait de jolis Cypripedium Charlesmorthi, nitens superbum ; M. Régnier, de beaux Phalœnopsis amabilis. Dans la dernière séance du 26 décembre, 1 beau Cattleya Trianai portant 7 fleurs et un Lœlia anceps, blanc, étaient apportés par M. Bert. M. Gardoso présentait un Zygopetalum. M. Garden montrait un Ly caste Skinneri alba, portant deux fleurs d'une blancheur irréprochable. Tel est le résumé des séances du comité des Orchidées depuis son fonctionnement On pourra trouver qu'il pou- vait faire plus, et que les apports auraient pu être encore plus nombreux, étant donné le nombre toujours croissant des amateurs en France, et l'importance des capitaux engagés. On serait aussi en droit de se demander pourquoi certains grands amateurs ou horticulteurs s'abstiennent d'apporter au comité leurs jolies plantes, tandis que d'autres n'y manquent \ DE L EXPOSITION DE NEMOURS. 795 jamais. Ce sont questions qu'il ne faut pas encore aborder, et que le temps se chargera de résoudre à la satisfaction de tous. Lorsqu'on sera convaincu que le comité a surtout pour but de mettre en relief les mérites des bonnes plantes ; que ses juge- ments sont empreints de la plus grande équité; que tous ses membres sont soucieux du devoir qui leur incombe et qu'ils apportent à l'examen des plantes la plus grande attention. Une chose bien faite pour satisfaire les amis des Orchidées et, en même temps, honorer la Société d'Horticulture de France, est le nombre croissant des semeurs français et la supériorité de leurs apports. Les nombreux gains si remarquables dont nous donnons la liste au cours de notre compte rendu en sont la preuve, et en citant les Bleu, les Mantin, les Page, les Maron, les Gappe, les Opoix et d'autres, nous songeons qu'il y a à peine dix ans que la plupart de ces habiles semeurs s'occupent des Orchidées, et que l'avenir nous révélera d'autres semeurs et aussi d'autres gains et que le comité des Orchidées pourra, con- tinuant ses travaux en y apportant toute son énergie et son action, grouper autour de lui toutes les bonnes volontés et con- tribuer ainsi, non seulement à développer en France le goût des belles plantes dont nous nous occupons ici, mais à donner un appoint important aux nombreux et intéressants travaux de la Société. — ♦^ Compte rendu de l'Exposition de Nemours (1), par M. Georges Boucher, délégué. Le 23 juin, la coquette ville de Nemours était doublement en fête : la Société d'Horticulture de Melun et Fontainebleau ayant fait coïncider son exposition avec la fête patronale de Saint-Jean. Installée sur la promenade du Champ de Mars, bordant le Loing, l'exposition formait un ensemble des plus agréable, grâce aux heureuses dispositions prises par ses organisateurs et en (1) Déposé le 23 juillet 1895. 796 COMPTE RENDU particulier par M. Pipault, qui en avait dirigé tous les détails. Les membres du Jury, gracieusement reçus par M. le marquis de Paris, président de la Société, et par M. Duval, secrétaire général, ont examiné avec un vif intérêt les différents lots exposés. Le Jury se composait de : MM. Barre, président de la Société d'Horticulture de Dammartin, nommé président; Becquet, pépiniériste, de la Société de Provins; Carré, horticulteur, à Troyes; Fisson, horticulteur, de la Société de Saint-Germain ; Gouchault (Auguste), horticulteur, à Orléans; Le Gallet, jardinier, de la Société de Meaux; Lelièvre, horticulteur, de la Société d'Argenteuil ; Pellieux, jardinier, de la Société de Goulommiers; Force, vétérinaire à Nemours; Darley-Renault, mécanicien, à Nemours. Yotre délégué remplissant les fonctions de secrétaire. Les récompenses suivantes ont été accordées : Prix d'honneur : Objet d'art, offert par M. le Président de la République, à M. Nicol, jardinier chez M. Boulet, à Nemours, pour ses plantes de serre, Géraniums, Grotons, le.tout d'une très belle culture. Prix d'honneur : Objet d'art offert par M. le marquis de Paris, président de la Société, à M. Pipault, amateur, à Nemours, pour une splendide collection de plantes grasses, Cactées, etc., ainsi qu'une médaille de vermeil pour la bonne organisation qu'il a donnée à l'exposition. Grand diplôme d'honneur : A M. Louis, jardinier chez M. le marquis de Paris, exposant hors concours, pour son magnifique lot de plantes de serre. Grandes médailles d'or : A M. Baudrier-Duché, maraîcher à Nemours, pour son bel apport de légumes ; A M. René Liébault, pépiniériste, àBourron, pour son joli lot de Fusains verts et panachés, Conifères et autres arbustes à feuillage persistant. DE L EXPOSITION DE NEMOURS. 797 A M. Bellanger, jardinier chez M. Glienailler, à Nemours, pour ses plantes de serre. . Médailles d'or : A M. Hézard, horticulteur, à Fontainebleau, pour ses plantes de serre, Gloxinias, Géraniums, etc. ; A M. Lasserre, horticulteur, à Fontainebleau, pour Géraniums de semis, Glaïeuls, plantes variées; A M. Plaisant, horticulteur, à Nemours, pour Bégonias, Géra- niums de semis et variétés. M. Buffeteau, maraîcher à Bagneaux, recevait la médaille d'honneur de vermeil, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture. Trois grandes médailles de vermeil ont été attribuées : A M. Aubin, horticulteur, à Nemours, pour Roses coupées; A M. Bigot, jardinier à Nemours, pour légumes ; A M. Lechevallier, jardinier chez M. le comte de la Tour du Pin, au château de Nanteau, pour plantes de serre et légumes. M. Pierre, instituteur, à La Celle, obtenait une médaille de vermeil, pour ses légumes et ses cahiers d'élèves ; ainsi que M. Bougreau, jardinier chez M. Richemont, à Fromonville, pour ses plantes de serre variées. Médaille d'argent : A M. Gruet, à Nemours pour ses légumes de belle culture. L'industrie horticole était représentée principalement par M. Darley-Renault, constructeur, à Nemours, qui exposait des charrues pour Vignes, destinées à la petite et à la grande culture. Le tout de construction très bien comprise. Un diplôme d'honneur a récom.pensé cet exposant, hors concours, comme membre du jury. Trois grandes médailles de vermeil : A M. Masson, paysagiste, à Gombs-la-Ville ; A M. Muzard, treillageur, à Avon; A M. Gona, constructeur, à Nemours. Palme de vermeil : A M. Petit-Berthault, apiculteur, à Nemours. Différentes médailles ont en outre été accordées pour des lots de moindre importance. Nous avons ensuite passé une agréable soirée. Au Champagne, dans une allocution pleine d'à propos, M. le marquis de Paris 798 COMPTE RENDU leva son verre à Theareuse réunion du jour et à la bonne confra- ternité horticole. Tous mes remerciements ji M. le Président et aux membres du bureau de la Société, pour leur cordial accueil. Compte rendu de l'Exposition DE LA Société centrale d'Horticulture de Nancy LE 4 juillet 1896, par M. P. Hariot (1). Messieurs, Une exposition de la Société centrale d'Horticulture de Nancy est toujours un régal pour l'amateur. C'est qu'on y trouve à foison les plantes nouvelles, les semis inédits, les améliorations récentes obtenues dan& certains groupes de végétaux tels que les Glaïeuls, les Bégonias, etc. Aussi, est-ce avec un vif plaisir que j'ai accepté la délégation que la Société nationale avait bien voulu me confier. C'est dans ce cadre merveilleux de la Pépinière que la Société centrale d'Horticulture de Nancy avait installé son exposition dont l'ouverture avait été fixée au 4 juillet. Malgré les rafales de pluie et de vent qui n'avaient cessé de souffler la nuit précédente et dont on avait pu craindre un instant les suites fâcheuses, tout était prêt à heure dite, et le Jury entrait en fonction à neuf heures du matin. Sous la tente était disposée la majeure partie des lots. Tout d'abord les plantes nouvelles présentées hors concours par la maison Lemoine. Dans ce groupe intéressant au plus haut point et où tout serait à citer, nous avons particulièrement remarqué : un Glaïeul à fleurs jaunes auquel les obtenteurs donnent le nom de Gladiolus luteus. C'est un curieux hybride auquel ont pris part un Glaïeul de la race Lemoinei et le Gladiolus an g us lus ^ plante du Cap, peu connue de nos jours etrarement cultivée. La singularité du coloris et la précocité feront rechercher cette nouveauté lors- qu'elle sera mise au commerce. Nombreux sont les Delphiniums (1) Déposé le 23 juillet 1896. DE L EXPOSIÏIO-X DE NANCY. 799 vivaces, tous plus beaux les uns que les autres ; les Potentilles et les Ceanothus à fleurs doubles. Parmi les végétaux exotiques récemment introduits et dont beaucoup ne se rencontrent pas encore dans les cultures, nous signalerons : Disanthus cercidifolius du Japon, dont la position systématique ne parait être exactement connue ; Russelia inter- media, produit du croisement des R.juncea eisarmeiifosa; Loni- cera Hildehrandi à large feuillage dans lequel on hésiterait à re- connaître un Chèvrefeuille; Ligustrum Walkeri; Fraxinus Ber- landieri; Symphoricarpos Heyeri à feuillage glauque et cratœ- goides; Fraxinus rhynchopkylla; Eleutherococcus senticosus^ Araliacée voisine des Sciadophyllitm ; Lonicera Morrowii ; Dvnorphotheca Eckloni; Ixianthes retzioides ; Hypericum densi- florum chargé de fleurs jaune d'or et produisant le meilleur effet; Erigeron speciosus major, bonne amélioration du type ; Cuphiea Llavœ; Primula Poissoni, petite Primevère d'origine chinoise et rappelant les espèces du groupe du japonica; Primula imperialis, plante étrange, superbe et rarissime dont le spécimen nancéien constitue très probablement le seul connu actuellement en Europe ; Cephalaria alpina à fleurs jaune pâle, une habitante des Alpes du Dauphiné qu'il serait bon d'accueillir dans les jardins, etc. C'est encore dans les nouveautés qu'il nous faut placer les apports de M. Crousse. Les Bégonias tubéreux sont superbes de tenue, de vigueur et de tons. Parmi les semis inédits, dont la plu- part seraient à décrire, il convient de signaler avant tout le n° 1964 à fleurs doubles, rose clair, rappelant celles d'un Pavot, le n"* 2027 d'un coloris rouge feu vif, etc. D'une manière générale, les formes à fleurs doubles sont aussi belles que pos- sible; celles à fleurs simples se font remarquer par la largeur de leur corolle. M. Crousse présentait en outre un certain nombre de végétaux compris sous la rubrique « plantes nouvelles et rares », tels que Physalis Francheti, plus curieux que beau, Lourya campanulata dont le feuillage rappelle, à s'y méprendre, celui d'un Aspidistra ; Adiantum C laesianum et linealum, d'obtention toute récente; un Bégonia double à fleurs panachées; Dracœna bellula; Trades- cantia Reginœ, etc. 800 "COMPTE RENDU Pour en finir avec les nouveautés, rappelons le Canna Italia présenté par M. Yergeot, de Nancy. Malgré tout le bruit fait autour de cette plante, nous ne croyons pas qu'elle devienne jamais populaire comme les Cannas à grandes fleurs de Grozy ou même comme le Canna Konigin Charlotte. De ce dernier, nous avons vu avec plaisir un fort joli lot dont la disposition nous a vivement intéressé. Chaque toufte de Canna était entourée de Montbretia dont le feuillage effilé et gracieux formait une élégante garniture. Dans cet ensemble le Canna donnait son coloris, le Montbretia sa verdure. Sous la tente se trouvaient encore les plantes à feuillage et les plantes de serre. C'est encore dans les apports de M. Crousse que nous avons remarqué de beaux spécimens, vigoureux et bien nommés : Rohdea macrophylla, Pritchardia Wuylstekiana, Corynocarpus Lrvigata, Anthurium Aygustini^ etc.; parmi les Orchidées, représentées d'ailleurs par un seul lot : Cypripedium Youngianum, Lœlia tenebrosa et de très beaux Phajiis Bumhloti avec une variété carmineum. Les autres lots, de MM. Biaise et Blaison, horticulteurs à Nancy, se tenaient dans une bonne moyenne. Malheureusement, et le cas n'est que trop fréquent dans les expositions — Torthographe latine avait été outrageusement traitée. Que dire de Basillirion, Phormium thenax, etc., pour ne citer que les négligences les plus anodines. Il serait temps, à une époque où les traités élé- mentaires d'Horticulture se trouvent entre toutes les mains, d'être un peu plus sérieux et d'être exact sans être pédant. Une excellente idée, qu'on ne peut qu'approuver^ est celle qui avait présidé à la disposition d'un petit lot de M. Blaison. Il s'agissait de montrer aux amateurs quelles sont les meilleures « plantes décoratives pour jardinières d'appartements ». Tous les végétaux étaient dans les conditions indiquées et nécessitées par le titre même du concours : bien formés et trapus. Les Ficus Pearcei^ Dorycpterispalmata,Jusiicla nana, Croton Ostersii,Siro- bilanthes Dyerianus., etc., sont à citer parmi beaucoup d'autres. Dans le parc même de la pépinière, sur les pelouses, étaient disséminés les massifs de Pelargonium zonale^ peltatum et à grandes fleurs, d'Hortensias, de Pétunias, de Fuchsias. Rien de DE l'kXPOSITIOxN DE NANCY. 801 spécial à dire de la plupart d'entre eux, sauf cependant pour les Fuchsias représentés par des spécimens bien faits, bien fleuris et vraiment méritants à cette époque de l'année, en raison surtout de la sécheresse qui n'a cessé de régner. Les types étaient bien choisis, principalement les meilleures formes anglaises pour le marché. Autour de la tente avaient pris place les arbres et arbustes d'ornement de M. MûUer, de Nancy ; les légumes de MM. Thou- venin de Nancy, et Adam de Maxéville. Les fleurs coupées nous ramènent sous la tente. Peu d'ap- ports de Roses : MM. Soupert et Lamesch, de Dommeldange (Luxembourg). Le lot de M. Gerbaud, de Nancy, composé de plantes vivaces, en fleurs coupées, est des plus intéressant et on s'y arrête sans regret pour regarder : Morina longiflora, char- mante Dipsacée trop rarement cultivée ; Campanula Mariesi; OEnothera Youngiana el fruticosa; Sanguisorba canadensis ; Achillea macrophylla ; Anemoiie rivularis ; Lychnis dioica à fleurs doubles ; Lij c finis (los-Cuculi Ad. Muss, charmante dupli- cature de la plante vulgaire de nos prairies; Lilium candidum sanguineum^ le Lis virginal à tiges colorées, à fleurs veinées de rouge, ce qui produit un singulier eff"et, etc. Hors concours étaient présentés des rameaux d'arbres et arbustes d'ornement que nous devions revoir sur pied, en grande partie, dans les pépinières de Plantières-les-Metz. De nombreuses récompenses, mises à la disposition des membres du jury, ont été distribuées; nous relevons les prin- cipales : Grand prix d'honneur : Vase de Sèvres, offert par M. le Prési- dent de la République : M. Grousse, de Nancy, pour l'ensemble de son exposition. Premier prix d'honneur: Vase de Sèvres, offert par M. le Ministre des Beaux-Arts : M. Blaison, de Nancy. Deuxième prix d'honneur : Médaille d'or, offerte par M. le Ministre de l'agriculture : M. Biaise, de Nancy. Médaille d'or du Conseil général de Meurthe-et-Moselle : M. Thouvenin, de Nancy, pour ses légumes. 802 COMPTE RENDU Médaille d'or, offerte au nom de la ville de Nancy : M. Bal- thazar, de Nancy, pour l'ensemble de son exposition. Médaille d'or des Dames patronnesses : M. Lamesch, de Dom- meldange (Luxembourg), pour ses Roses. Médaille d'or : M. Millier, de Nancy, pour ses arbres et arbustes d'ornement. Médaille d'or : M. Adam, de Maxeville, pour ses légumes. Le jury a, en outre, attribué à M. Jouin, chef des Pépinières de la maison Simon (Louis), de Plantières, une médaille de ver- meil du Ministre de l'agriculture ; à MM. Lemoine et fils, de Nancy, et Soupert, des diplômes d'honneur pour leurs exposi- tions hors concours. Un déjeuner offert par M. et M'''^ Léon Simon, réunissait les membres du jury à la suite de leurs délibérations, déjeuner empreint de la plus franche et de la plus aimable cordialité. Sui- vant une tradition charmante, le Président de la Société avait, auparavant, tenu à fixer — sur le papier — les traits de ses convives et un photographe qui, pour ne pas être du métier, n'en est pas moins habile — un des enfants de M. Léon Simon — s'était chargé de mener la tâche à bonne fin. Le soir, sous la présidence de M. le Préfet de Meurthe-et- Moselle, un banquet réunissait, dans les salons du Grand Hôtel, les membres du bureau de la Société, les membres du jury, les exposants, heureux de se retrouver encore ensemble pendant quelques instants. Le lundi 6 juillet, nous répondions à l'aimable invitation de M. Léon Simon, et nous passions quelques heures trop courtes — il faudrait plusieurs jours — au milieu des collections de Plantières, sous la conduite de M. Jouin, l'habile et sympathique chef de culture, et de ses fils. Après avoir visité Metz, resté français de cœur au sein du deuil et d'angoisses sans cesse renouvelées, nous reprenions le chemin de la France, tout en remerciant encore M. le Président de la Société centrale d'horti- culture de Nancy et M""" Léon Simon, de l'amabilité et du charme de leur réception. GROUPEMENTS DE GRYSANTHÈMES. 803 SECTION DES CHRYSANTHÈMES GROUPEMENTS DE CHRYSANTHÈMES, par la Section des Chrysanthèmes. Pour ce groupement, de beaucoup le plus important, la sec- tion des Chrysanthèmes a reçu 24 listes, dont 21 de 100 noms chacune. C'est une preuve de l'intérêt que prennent les connais- seurs, amateurs et cultivateurs, à nous aider de leurs lumières et du résultat de leurs observations, dans une question aussi délicate : le choix des meilleures variétés. Aussi pour ne pas recommander spécialement les variétés qui ont obtenu quelques voix de plus que certaines autres et établir la même valeur entre toutes, la section a décidé, pour rester dans son programme, de publier simplement la liste des 100 va- riétés admises. Cependant, nous pouvons dire que le maximum des voix obte- nues a été de 22 suffrages. En résumé, toutes ces variétés sont des'plantes de premier ordre et également recommandables, chacune en son genre. Quatrième groiipemeiit. Groupement des 100 meilleures variétés pour culture à très grandes fleurs. Alcazar. Commandant Blusset. Amiral Avellan. Comte Horace de Ghoiseul. A. P. Arthur. Deuil de Jules Ferry. Arthur Gui. Directeur Tisserand. C. B. Whitnall. Duchesse of York. Charles Davis. Eda Pras. G. Harman-Payne. Edwin Molyneux. Colonel W.-B. Smith. E. Forgeot. (1) Déposé le 27 août 1896. 804 SECTION DES CHRYSANTUEMES. Ella May. Etoile de Lyoïi^ Florence Davis. Fratelli Caltaneo. George W. Childs. Globe d'or. Gloriosum. Good Gracious. Graphie. Harry Wonder. Henry Jacotot fils. Héroïne d'Orléans. Holborn Dragon. International. John H. Taylor. Julius Rohers. L'Aigle des Alpes. Le Colosse grenoblois. Le Drac. Le Moucherotte. Leviathan. Lilian B. Bird. Lilian Russe. L'Isère. Louise. Madame A. Chataing. Madame A. Cordonnier. Madame A. Nonin. Madame A. Roux. Madame Galvat. Madame Carnot. Madame Ghapuis Parent. Madame E. Duvernay. Madame E. Rey. Madame E. Teston. Madame Fleurdelis. Madame Garbe. Madame Leblanc. Madame Marins Ricoud. Madame Paul Lacroix. Madame Philippe Rivoire. Madame Rozain. Madame Sarlin. Madame Taulier. Mademoiselle Marie Hoste. Mademoiselle Thérèse Panckouke. Mademoiselle Thérèse Rey. Miss B. N. Robinson. Miss Ethil Addison. Mistress E. D. Adams. Mistress G. J. Béer. Mistress Harman Payne. Mistress Henri Robinson. Monsieur Catros Gérand. Monsieur Ghénon de Léché. Monsieur de Mortillet. Monsieur G. de Clermont. Monsieur H, J. Jones. Monsieur J. Allemand. Monsieur Panckouke. Monsieur W. E. Boyce. Niveus. Phébus. Philadelphia. Président Carnot. Président W. Smith. Raffaello Mercatelli. Reine d'Angleterre. Richard Dean. Rose Wynne. Saturne. Secrétaire général Delaire. Souvenir de Jambon. Souvenir de l'Exposition de Gre- noble. Souvenir de Madame Bullier. Thomas H. Brown. Van den Heede. Viviand Morel. Volcanic. Waban. Walter Surman. William H. Lincoln. William Seward. William Tricker. LES PLUS GROSSES ROSES DE FRANCE. 805 SECTION DES ROSES Les plus grosses Roses de France (1), par M. Th. Denis, de Villeurbanne (Rhône). Depuis quelques années, l'art et la science ont fait de notables progrès dans la culture du genre Rosier, notamment, par la voie de la fécondation artificielle et des semis successifs. Aujourd'hui, ce qui constitue une branche importante de l'Horticulture est la floriculture chaudement encouragée par la Société nationale d'Horticulture de France, les Sociétés lyon- naises et celles des différents départements. n est de notre devoir de signaler ici, aux amateurs, les va- riétés de Roses qui, en France, produisent les plus grosses tleurs. De ce nombre sont : Dans la Section dite des hybrides remontantes : R. Paul Neyron, fleur très grande, pleine d'un beau rose, d'une forme parfaite, ayant été obtenue de semis, par M. Levet père, horticulteur à Lyon. — Grande médaille de la Société nationale d'Horticulture de France. La plus grosse Rose connue en France. R. Anna de Dieschbach, fleur très grande, semi-pleine, pétale très large, d'un rose vif. R. Madame Bail, fleur très grande, pleine, d'un beau rose vif. R. Charles Lefehre, fleur grande, pleine, bien faite, d'un rouge violet ombré, pourpre superbe. R. La Reine^ fleur grande, globuleuse, d'un beau rose, odo- rante. R. La France, fleur grande, bien faite, d'un blanc argenté à l'intérieur et d'un rose glacé à l'extérieur, odorante. R. Jeanne Liabaud, fleur très grande, pleine, bien faite, d'un carmin foncé, pourpre superbe. R. Comtesse d^Oxford, fleur très grande, pleine, bien faite, d'un carminé vif. (1) Déposé le 27 août 1896. 806 section des roses. Section des Iles Bourbon : B. Souvenir de la Malmaison ^ fleur grande, d'un blanc car- min, bouton parfait, pour bouquet et garniture d'appartement, peu odorante. Mais le Rosarium, le plus beau et le plus complet en belles et nombreuses variétés, c'est toujours celui du Parc de la ville de Lyon. Bien étiqueté, confié pour la culture à M. Buisson, jardinier en chef, l'intelligent praticien, dont on ne saurait assez vanter les massifs et les corbeilles de Roses d'amateurs. Il serait nécessaire que, pour l'avenir, les Sociétés savantes d'Horticulture et de Rosiéristes, nomment dans leur sein un comité chargé spécialement de classer et de décrire chaque année, avant leur mise au commerce, les nouvelles variétés obtenues de semis, en respectant, l>ien entendu, les noms pro- posés par les obtenteurs. Yoici l'aveu confidentiel d'un indiscret ami, connaisseur compétent de vieilles et belles Roses. Un jour, M. Joséphin Soulary, poète lyonnais, étant en promenade avec quelques amis, au jardin botanique de la ville, un amateur lui demanda s'il aimait les Roses nouvelles ou s'il préférait les vieilles Roses. — Ah quelle question vous posez à un cœur épris. Je dis- tingue seulement les belles Roses fraîches des Roses fanées, mais je trouve que les femmes sont mieux partagées que la Reine des fleurs, parce que, lorsque la beauté passe, elles ont encore le cœur, l'esprit et la vertu, pour se faire aimer. Ayant vu que nous avions afl'aire à des amateurs et à des artistes connaisseurs, nous leurs fîmes l'analyse de tous les caractères d'une belle Rose, depuis la Rose Gent-feuilles à l'odeur la plus suave et la plus délicieuse, jusqu'à la Rose inodore. Un amateur ne tolérera pas facilement dans une collection, une variété dont le caractère ne répondrait pas aux règles de la perfection, notamment celles relatives à la forme et à la pureté des coloris. Ces derniers doivent, en toute occasion, être le prin- cipal guide de l'amateur dans le choix des variétés qu'il veut introduire dans sa collection. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 807 REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, année 4896, n° 6. Plantes de VAsip orientale, parvenues récemment au Muséum^ par M. A. Franchet, p. 277. M. Ghaffanjon a envoyé à l'herbier du Muséum, à la fin de l'année 1895, deux importantes collections de plantes. La pre- mière, en grande partie formée dans les massifs montagneux de l'Alatau, au voisinage du lac Issik-Koul, c'est-à-dire dans l'une des régions de l'Asie centrale les plus riches en plantes spéciales. La deuxième collection provient d'une région moins élevée, plus désertique. L'une des plantes les plus rares est le Kaufman- tiia Semenoivi Regel, Primulacée très peu connue, qui n'a été trouvée qu'une fois, et que l'herbier du jardin impérial de Saint- Pétersbourg est probablement seul à posséder. M. Badinier a envoyé une collection de plantes de l'île de Hong-Kong, comprenant environ 1,500 numéros. Enfin le P. Farges a fait un récent envoi du Tchen-Kéou-tin, au nord-est de la province de Setchuen, région où la végétation est moins sèche que dans l'Yunnan, mais où les arbres et les arbrisseaux sont très abondants, sous des formes qui déroutent au premier abord. La place systématique de plusieurs de ces végétaux demeure encore indécise; c'est le cas, par exemple, du Davidia involucrata Baill. ; du Tetracentron sinense Oliv. ; de VEucomia ulmoides Oliv., plante à caoutchouc qui est une Ma- gnoliacée pour M. Oliver, et dans laquelle M. Bâillon était plutôt disposé à voir une Hamamélidée. C'est encore dans cette région que croît le Pteroceltis Tatarinovi, arbre curieux, de ia famille des Celtidées, à peine connu jusqu'ici. 808 REVUE DES PUBLICATIONS. Le dernier envoi du P. Farges renferme de nombreuses espèces nouvelles, parmi lesquelles M. Franchet décrit seule- ment aujourd'hui : le Paulownia Fargesii Franch., espèce à fleurs blanches, et le Populus Fargesii Franch., remarquable^ par ses feuilles cordiformes qui atteignent O^'j^O à 0"^,25 de lon- gueur, et dont les capsules, fait unique dans le genre, sont cou- vertes d'une laine épaisse, blanche. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylvi- culture de l'arrondissement de Reims. Les Pêches précoces et le sur greffage, par M. Dubarle, août, p. 677. Au jardin-école de la Société, dit M. Dubarle, nous avions groupé jadis à peu près toutes les variétés de Pêches réellement recommandabies, et en particulier celles mûrissant dans le cou- rant de juillet et commencement d'août; en un mot, la série des précoces. Comme lorsqu'il s'est agi d'étendre les collections fruitières de tous genres, la Société avait particulièrement en vue la facile et sûre propagation des variétés de Pêches d'un intérêt reconnu, et paraissant bien adaptées au sol crayeux, par la distribution gratuite de greffons reproducteurs scrupuleuse- ment choisis. A cet effet, le coursonnement était ménagé par des opérations d'été peu multipliées et de circonstance, quitte à sacrifier un peu la production pour assurer nombre de ra- meaux supplémentaires d'une bonne moyenne, aux yeux bien constitués. Le peu de ferveur des intéressés à nous suivre dans cette voie de progrès a sans doute contribué, pour une part, à la disparition de plusieurs d'entre eux au point que Précoce Béatrice, P. de Haïe, fruit excellent, P. Louise, P. Alexander, P. de Harper, P. de Savoie, P. de Schlœsser, P. Rivers, de pre- mier ordre, etc., sont devenues, elles-mêmes, de moins en moins prodigues de bons rameaux greffons, après avoir attendu plus de dix ans dans le jardin ceux qui devaient venir les réclamer. Mais passons et arrivons à la plus précoce de toutes, la Pêche Amsden, qui a présenté de curieuses particularités autour de nous, en surgreffage. Yoici de quoi il s'agit : au lieu de greffer directe- PUBLICATIONS FRANÇAISES. 809 ment ÏAmsden sur le sujet Amandier pour l'établissement de palmettes à plusieurs séries, nous avons préféré, guidé par nos études expérimentales, établir d'abord la première série de branches charpentières avec des variétés demi-hâtives, et surtout tardives, aux caractères aussi tranchés que possible quant aux fruits. Notre plan consistait à pratiquer le surgreffage de chacune d'elles, au nombre d'une vingtaine, avec la variété en question, après quatre ou cinq années d'établissement de la première série, et vers l'endroit de la branche mère centrale où devait être établi le second étage. L'exécution intégrale de ce projet date donc de plusieurs années déjà, les sujets ayant été plantés en 1884. Améliorer la P. Amsden qui, quoique très juteuse, est assez peu savoureuse sur Amandier dans nos terrains crayeux ; atté- nuer le grave défaut commun aux variétés d'origine américaine, d'une chair très fortement adhérente au noyau, telles étaient les raisons qui justifiaient ces expériences mieux connues avec les variétés du genre Poirier. Placée sur Grosse-Mignotine, Baltet père^ Madeleine blanche^ George IV, Nivette veloutée, Galande, Sanguine, etc., et en pro- duction depuis cinq ans, les surgreffes d' Amsden ont fourni des fruits qui, toutes conditions égales, se montrent sensiblement plus savoureux sur les deux premières que sur toutes les autres, alors que l'adhérence au noyau est beaucoup moindre sur Nivette, Galande et Sanguine, et pourtant toutes les variétés énumérées sont à noyau libre ou à peine adhérent. Que conclure de ces résultats considérables à ce double point de vue, sinon que l'influence d'une variété de Pêche sur une autre variété est très variable tant sur la nature de la chair que sur la liberté du noyau, et que, pratiquement, il n'y a pas de règle sûre et pré- cise à en tirer. Mais où cette influence parait s'exercer d'une façon véritable- ment curieuse, c'est lorsque nous la voyons se produire sur la coloration de la chair. Ici, greffée directement sur sujet, les fruits de cette Pêche de juillet;, même ceux placés sur le devant des branches principales, présentent une chair d'autant plus verdâtre qu'on se rapproche davantage du noyau. Eh bien, le surgreffage a eu pour effet, sauf sur la P, Galande, de rendre 52 810 REVUE DES PUBLICATIONS. cette chair notablement plus blanche, sans toutefois que la qua- lité ait paru s'améliorer sensiblement. Une exception plus re- marquable encore s'est produite sur la P. Sanguine. Celle-ci a, en effet, communiqué intégralement à la chair de VAmsden sa couleur sanguinolente, au point de croire à une erreur, s'il n'existait pas une différence de cinq à six semaines dans la maturité des deux variétés Sanguine et Amsden. Notons que cette remarquable influence, dans ce cas particulier, s'exerce sur VAmsden, alors que les fruits de la P. Sanguine n'ont encore que la grosseur d'une noix, sans toutefois paraître retarder d'un jour la précocité de la P. américaine. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. The Garden. — Les Iris ont été beaucoup plus cultivés qu'ils ne le sont aujourd'hui. Dans certaines parties de la Grande-Bre- tagne, en Irlande surtout, ils ont conservé plus longtemps que partout ailleurs les faveurs des amateurs. On y rencontre encore des collections d'Iris comprenant depuis Vlris germanica jus- qu'aux formes naines. Les Iris d'Allemagne considérés générale- ment comme des formes obtenues par semis deVhis ger^manica, sont plutôt^des produits hybrides résultant de croisements dont l'origine est assez obscure, avec d'autres espèces, telles que les /m sambucina, squalens et pallida. On y trouve des nuances superbes, des richesses de conformation florale devant lesquelles n'ont qu'à s'incliner les Lœlia^ les Catlleya et bien d'autres Orchidées qu'on cultive à grands frais. L'Iris germanica se plaît sur les toits; c'est d'ailleurs dans cette situation qu'on le rencontre le plus fréquemment chez nous. Au Japon, le même habitat semble plaire à Vlris tomiolophia. Vlris florentina, encore au même groupe, est caractérisé par ses fleurs blanc pur. et l'odeur parti- culière de ses racines. Vlris albicans (Princesse de Galles) s'en rapproche également beaucoup; mais ses fleurs sont plus larges et son feuillage plus développé. Les Iris nains conviennent admirablement pour tracer des bor- PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 811 dures, entre autres VIris pumila et ses nombreuses variétés, les /m chamxiins^ olbiensis, niidicaulis, etc. Et ce n'est pas seule- ment l'élégance de la fleur qu'il faut chercher dans VIris; Todeur que répandent certains d'entre eux n'est pas, tant s'en faut, à dédaigner : l'/riv gramînifoUa exhale un parfum de Pèche des plus agréables; les Tris sambucina eisqualem rappellent à s'y méprendre l'odeur du Sureau. Si les /m ne sont plus guère de mode chez nous, il n'en est pas de même des Œillets, qui depuis quelques années ont vu s'accen- tuer la faveur dont ils avaient joui autrefois. Sur ce point, nous pouvons lutter avec nos voisins. The Garden nous fournit d'inté- ressants renseignements sur l'Œillet en Ecosse. Les maladies parasitaires qui sévissent fréquemment sur les OEillets cultivés en Angleterre, y sont rares, ;V Helminthosponum y est même tout à fait inconnu. Quant aux variétés allemandes, françaises et an- glaises, leurs qualités sont passées en revue d'une façon générale. C'est aux premiers que le premier rang devrait être donné, au point de vue de l'ensemble ; les variétés françaises, du moins sous le climat de l'Ecosse, sont vigoureuses, se tiennent bien, mais sont défectueuses comme qualité florale. Les meilleures sont : Comtesse de Paris, Hardouin Mansarde Honoré de Balzac. Les formes anglaises posséderaient de nombreux avantages, quoique l'auteur de cette note reconnaisse qu'en certain cas elles ne donnent pas tout ce qu'on en pourrait désirer. Les Narcisses, nous avons eu déjà l'occasion de le dire, sont l'objet d'un incroyable engouement en Angleterre. C'est ainsi que dans le Derbyshire, une collection n'en contient pas moins de 232 espèces et variétés, quelquefois représentées par de nombreux spécimens : le Narcissus Empress y figure pour 2,500 bulbes; VEmperor pour 1,600, On peut se figurer l'efî'et produit quand cette multitude de plantes est en fleur. Une des plus jolies variétés est le Narcisse /. B. M. Camma, qui doit être considéré comme un des meilleurs représentants à fleurs blanches du groupe des Ajax. Il faudrait en citer bien d'autres, qui toutes présentent des qualités de premier ordre, telles que : Barri conspicuus^ Barri albus, cernuus pulcher, arnabilis, Mau-^ rice de Vilmorin^ Duchess of Westminster, Queen Sophia^ etc. 812 REVUE DES PUBLICATIONS. Puisque nous en sommes à parler de plantes bulbeuses, signa- lons en passant le Lachenalia Nelsoni, plante issue du L. tricolor, mais beaucoup plus méritante, caractérisée par ses fleurs jaune serin; le Lilium Harrisi, plus connu eous le nom de Lis des Ber- mudes, espèce des plus ornementales, dont la culture en plein air est à recommander; la plantation devra être faite à l'automne. Le Lilium elegam ou Thunbergianum et ses variétés constitue un petit groupe de jolies espèces obtenues au Japon et en Hollande. Les formes douées du plus riche coloris, sont les fulgens, van Houttei et Horsmani; le staminosum est remarquable par la du- plication de ses fleurs; la variété Alice Wilson est nuancée de rouge sur jaune. Il faut encore noter marmoratum aureum ou guttatum^ à fleurs nettement ponctuées, brevifoliiim, dont le feuillage est vert sombre et le coloris floral rouge saumoné. Les Orchidées fournissent encore un important appoint aux co- lonnes du journal anglais. Les Trichopilia y sont l'objet d'un article consacré à la culture et à la désignation des meilleures espèces, de celles qui doivent se rencontrer chez tous les ama- teurs de ces jolies plantes. Les Trichopilia crispa et suavi's sont les plus connus; leur introduction est d'ailleurs ancienne, puisque le premier est arrivé de Gosta-Rica en Européen 1849, et que le se- cond était déjà cultivé depuis Tannée précédente. Le T, tortilis est moins populaire et pourtant il y a plus de soixante années qu'il a été introduit du Mexique. Les Trichopilia fragrans de la Nou- velle-Grenade et Galeottiana du Mexique, sont encore plus rares. Le premier est une des plus belles espèces du genre; ses fleurs, d'un blanc pur, à labelle rappelant la fleur du Dipladenia boli- viensis^ répandent une odeur délicieuse. Le second a des fleurs jaunes avec un labelle blanc ponctué de jaune et de cramoisi. Au nombre des plus curieuses des Orchidées, les Anguloa tien- nent un rang distingué par la conformation de leurs fleurs. L'A. Cloiuesiesi celui qu'on rencontre le plus souvent; l'A. ebur- nea beaucoup plus rare, a les divisions florales presque entière- ment blanches; l'A. Ruckeri a des fleurs d'un jaune rougeâtre dontla nuance d'ailleurs est des plus variables; dans l'A. uniflora les fleurs sont blanc pur ou blanc taché de pourpre brunâtre. On connaît un certain nombre d'hybrides obtenus entre les Anguloa : PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 813 A. dubiaque l'on suppose être un produit de croisement naturel entre les A. uniftora et Cloivesi, avec le coloris du second et le port général du premier; A. media^ obtenu par hybridation arti- ficielle entre lesA. Clowesiet ^wcA^ri. Les fleurs sont jaune pâle, entièrement teintées de pourpre en. dedans; le labelle est de nuance cannelle foncé, marqué d'un disque jaune et de raies transversales purpurines rougeâtres. Les Angreecum seront toujours recherchés pour la beauté et l'élégance de leurs fleurs et tout particulièrement VAngrœcum sesquipedale introduit en 1857 par le Révérend Ellis. C'est une des plantes les plus extraordinaires, dont la structure florale, les conditions de végétation ont depuis longtemps fixé l'attention du botaniste. On sait à quoi tient la perpétuité de cette espèce dans son pays natal : la longueur de son éperon exige pour que la fécondation puisse s'opérer, le concours de Papillons à trompes proportionnées. La vie de la plante et celle de Tinsectesont donc intimement et réciproquement liées l'une à l'autre. On peut encore signaler parmi les Orchidées intéressantes et méritantes à divers titres, le Dendrobium Findleyanum, une des espèces les plus recherchées de ce joli genre, qui a été introduite du Burmah en 1877; le Cattleya Warneri, du groupe labia(a,&e rapprochant par la pluparrt de ses caractères du C. Gaskeliana et originaire du Brésil d'où il a été importé en 1 859 ; le Microstylis metaUica, peu cultivé, comme d'ailleurs la plupart des espèces de ce genre, qu'on ne rencontre guère que chez quelques ama- teurs. Le Microstylis metaUica se distingue à son feuillage lustré, métallique, pourpre foncé à la face supérieure, cramoisi rosé en dessous. Quant aux fleurs elles sont insignifiantes, rose pourpre sur les sépales et les pétales avec un labelle blanc ou rose pâle. On peut joindre à ces plantes le Bollea Schrœderiana^ charmante espèce à grandes fleurs blanches sur le fond desquelles tranche le labelle pourpre violacé. Tout n'est pas encore dit dans le genre Bégonia et pourtant que de joHes plantes on a déjà obtenues! la découverte du Bégonia socotrana y a opéré une véritable révolution et de suite on a vu tout le parti qu'il y avait à en tirer dans les croisements. Le premier hybride obtenu , en partant de la plante découverte par 814 REVUE DES PUBLLCATIONS. Balfour à Socotora en 1880, est le B. John Heale résultant de la fécondation du type par une variété tubéreuse appelée B. Vis- countess Bonetnile' le B. Adonis vint peu de temps après, issu d'un tubéreux fécondé par John Heale; le B. Winier Gem suivit bientôt ainsi que le B. Success. Mais les deux plus beaux gains à la formation desquels ait concouru le B. socolrana sont certai- nement Gloire de Lorraine, Triomphe de Nancy^ Trioiwphe de Lorraine qui ont été incontestablement le triomphe des habiles semeurs de Nancy. Le B. Gloire de Lorraine provenait d'un croi- sement entre les B.-socoirana et Dregei effectué en 1891 ; les deux autres espèces ont dans leur parenté probablement le B. Boezli. Quant au Bégonia Gloire de Sceaux, de MM. Thibaut et Keteleêr, la participation du B. socotrana à son obtention, en collaboration avec le B. subpeltata, laisse quelques doutes. Dans tous les jardins on rencontre des lagetes ; il est peu de plantes qui soient restées aussi populaires, qu'on s'adresse au T. patula et à ses nombreuses variétés ; au T. erecta qui n'a pas été aussi prolifique entre les mains des jardiniers; au T. signala si florifère et si précieux dans l'ornementation par la masse de fleurs qu'il produit et au T. lucida, une des meilleures plantes automnales en raison du riche coloris orangé de ses fleurs. C'est du T. patula, comme nous l'avons dit plus haut, que sont sorties le plus grand nombre de formes horticoles telles que : à fleurs doubles; ranunculoides ; aurea et aurea nana; pygmœa, lutea à fleurs jaunes. Mais la plus belle de toutes est sans contredit celle qui a reçu le nom de Légion d'honneur, si remarquable par les larges taches brunes situées à la base des ligules et dont l'en- semble offre quelque ressemblance avec une étoile. 11 n'y a pas que les Rosiers d'origine horticole qui doivent être appelés à l'ornementation des jardins. Sans vouloir rejeter les Rosiers thé, les noisettes, les hybrides remontants, il n'est pas inutile de temps à autre de rappeler qu'il est dans la nature, des espèces qui ne doivent pas être dédaignées et qui méritent d'être bien accueillies. C'est ainsi que l'on peut recommander le Rosa Wichuraiana, du Japon. Ce Rosier se rapproche beaucoup du Rosa muliiflora, mais ses rameaux ont une tendance à ramper que ne présente PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 81o pas ce dernier. Il se couvre de fleurs d'un blanc pur dont l'odeur n'est pas sans analogie avec celle du Rosier Banks. Un autre Rosier est leBosa macrantha, dont le nom même indique la large dimension des fleurs. Le Rosa mac^antha est certainement le plus joli de tous ceux à fleurs simples et blanches. Il est préfé- rable au Rosier blanc simple de Paul, à cause de l'eff'et produit par ses étamines brillamment colorées qui tranchent sur le blanc des pétales. Si nous jetons un coup d'œil sur les arbres et les arbrisseaux, nous n'aurons que l'embarras du choix pour noter au passage : Spirœa flagelliformis, une des meilleures espèces du genre, même en les supposant réduits à une douzaine. Cytisus Adami, ce bizarre hybride obtenu en '1825 par Adam de Vitry, et sur lequel on trouve des fleurs de C.purpureus, d'au- tres de C. Laburnum, d'autres enfin de coloris intermédiaire entre les deux espèces; Hypericum Moserianum irictor qui constitue une excellente amélioration du type; les Magnolia, ces char- mants végétaux, qu'on ne saurait manquer d'aimer, depuis les M.stelluta, conspicAia, /ro/^ws jusqu'aux Lennei, Fmseri, glauca^ grandi flora, etc. Le Xanthoceras sorbifolia, dont l'introduction par l'abbé David fit jadis sensation, n'est pas aussi cultivé qu'il devrait l'être, et pourtant il est rustique et résiste à nos plus grands hivers. Ce sont encore des plantes à recommander que: le Rhododendron Falconeri, un allié du R. grande dont il difl'ère cependant par le feuillage et le port plus compact, avec des fleurs blanc crème teintées de lilas à la base; le Dapline Cneo- rum un des plus jolis arbustes de la flore européenne; le Cornus florida ; V Ulmus americana, dont le port rappelle celui d'un Chêne, avec des rameaux pendants quelquefois même aussi pleureurs que ceux du Salix babylonica; V^Esculus califor- nica, aux longues inflorescences en épis. Le port de cet arbuste est des plus variables dans son pays natal; tantôt il forme un buisson ne dépassant pas 10 pieds de hauteur, tantôt, au contraire, c'est un arbre ramifié, ayant 2 ou 3 pieds de diamètre à la base et s'élevant jusqu'à 40 pieds. D'une façon comme d'une autre, VyEsculus californica fleuri est très orne- mental; les fleurs sont blanches ou rose pâle, avec des anthères de couleur orangée; les feuilles sont luisantes, à folioles pétio- 816 REVUE DES PUBLICATIONS. lées ; les fruits sont lisses, non épineux. Pour ceux qui admettent le genre Pavia c'est le Pavia califormca. Parmi les végétaux herbacés dont nous trouvons de longues listes, nous retenons au passage : Arenaria montana, charmante petite Garyophyliée de l'Ouest et du Centre de la France, dont on pourrait faire des bordures; le Ranunculus aconitifolius de la région montagneuse, cultivé depuis longtemps sous le nom de Bouton d'argent, mais dont The Garden recommande la variété à fleurs doubles ; le Campanula isopJujUa alba qui sera du meilleur effet dans la garniture des suspensions en société du C. gracilis, également gracieux, mais dont il diff'ère par son port plus diffus, ses rameaux plus ou moins retombants, ses feuilles habituelle- ment velues, ses fleurs largement campanulées; Vlris d'Alle- magne à fleurs doubles présentant douze divisions florales ; le Chrysobactron Rossii, Liliacée de la Nouvelle-Zélande, à long épi de fleurs jaune d'or qui fera merveille au Jardin alpin, etc. Bulletino délia R. Societa toscana d'Orticultura. — 11 est signalé, d'après le Nuovo giomale botanico, deux nouveaux Lis originaires de la Chine. Le Lilium chinense a des tiges hautes de 40 centimètres, scabrespubescentes, portant jusqu'à 110 feuilles sessiles, linéaires, acuminées, récurvées, très légèrement canali- culées dans le haut. Les divisions florales sont allongées, obtuses, charnues, rouge orangé, parsemées de macules elliptiques, pourpre foncé. L'autre espèce, le Lilium Blondit, est extrêmement voisine de la précédente dont elle diffère surtout par ses feuilles beaucoup moins nombreuses, le coloris des fleurs un peu rose et les ma- cules plus abondantes. Wiener illustrirte Garten Zeitung. — A noter une nouvelle Pensée, originaire de Bosnie et décrite sous le nom de Viola Beckiana. C'est une espèce, à grandes fleurs rappelant, d'une façon générale, les Viola lutea et calcarata, des montagnes de France. Les fleurs sont bleu-lilacé ou jaunes, distinctement veinées. ♦ PUBLICATIONS FRANÇAISES. 817 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES. 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Euphorbia Qarad Deflers. Plantes nouvelles de V Arable, Bull. bot. de France, 1896, fasc. 4, p. 230. Belle Euphorbe cactiforme à port caractéristique, qui paraît localisée dans la région des collines désertiques formant les pre- miers contreforts du puissant massif du Gebel Sabor, sur la frontière méridionale du Yemen. Elle est disséminée, par pieds isolés ou par bouquets, au milieu des buissons presque impéné- trables d'^. polyacantha Boiss., qui couvrent de vastes espaces de terrain sur les plateaux rocheux de basse altitude. Cette plante porte les noms arabes de Qarad, Qaradh et quel- quefois Sabtah. Sa tige atteint 2 à 2 mètres et demi de hauteur et mesure 10 à 20 centimètres de diamètre à la base; elle est simple dans sa plus grande longueur et ne se ramifie que dans son quart supérieur; elle est cylindrique, sous -ligneuse. Les rameaux sont hexagones, munis d'aiguillons d'un vert glauque et incurvés-ascendants comme ceux de ÏF. candelabrum ; les feuilles, épaisses sur les angles, sont décidues; les coussinets sont globuleux-tuberculeux, verticaux, hexagones; les aiguillons stipulaires sont courts, divariqués, dressés; les fleurs naissent en cimes axillaires biflores. Ruellia heterotricha Deflers. Plantes nouvelles de l'Arabie, Bull. Soc. bot. de France, 1896, fasc. 4, p. 220. Arbuste originaire des monts El-Areys, près Serrya, de 4 à 500 mètres d'altitude. La tige, rameuse, atteint de 40 à 80 centi- mètres de hauteur. Les feuilles, pétiolées, sont opposées, ovales obtuses ou orbiculaires, souvent cordiformes à la base, velues. 818 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. blanchâtres à Ja face inférieure, à limbe mesurant 2 à 5 cen- timètres de long sur autant de largeur. Les fleurs, très belles, sontaxillaires, solitaires ou géminées; la corolle, de 5 à 6 centi- mètres de long, est rose, pubescente. Cette plante rsippeWe \e Rue llia patula, mais s'en distingue par son indumentum composé, ses feuilles plus larges, à base cordi- forme et non cunéiforme, ses fleurs plus grandes, son calice à lobes ovales-lancéolés et non linéaires. Elle a aussi certains rapports avec le R. grandifloraYorsk., mais se reconnaît à sa tige plus élevée, ses fleurs plus petites, axillaires et non terminales, Je calice à divisions plus larges, la corolle, rose au lieu d'être blanche, les graines orbiculaires au lieu d'être réniformes. 2. Publications étrangères par M. P. Hariot. Coffea stenophylla G. Don. — Caféier à feuilles étroites. — Sierra-Leone (Rubiacées-Ixorées). — Bot. Mag., t. 7475. Feuilles à pétiole court, ovales ou oblongues- lancéolées, obtuses et ternninées par un appendice caudiforme, très glabres, luisantes, marquées de nervures grêles et glanduleuses à leur point d'insertion; stipules triangulaires- ovales, acuminées; fleurs axillaires et terminales portées par des pédoncules très courts; bractées linéaires; calice à bords très courts et denti- culés; corolle à tube beaucoup plus petit que les lobes qui sont au nombre de 6-10, linéaires, étoiles et d'un beau blanc; 6-10 étamines à filets dressés, anthères linéaires-subulées, fruit globuleux. Le Coffea stenophylla est une des espèces indigènes de l'Afrique occidentale qui; au point de vue commercial, doivent arriver à lutter avec le Café d'Arabie. Découvert depuis long- temps déjà, il n'a été décrit qu'en 1834, par Don, et regardé depuis par Benlham comme une variété du Coffea arabica. Il est plus fréquemment cultivé à Sierra-Leone que le café de Libéria, auquel il est de beaucoup supérieur comme arôme. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 819 Cochlioda Noezliama Rolfe. — C. de Noezl. — Pérou (Orchidées-Vandées). Bot. Mag., t. 7374. Pseudo-bulbes nombreux et rapprochés, ovoïdes-oblongs, com- primés, rugueux; feuille sessile, linéaire- oblongue , obtuse, carénée; hampe dressée, pourvue de nombreuses gaines; grappe allongée, penchée, lâche et multiflore; bractées deux fois plus courtes que les pédicelles; fleurs roses; sépales larges, ovales, aigus, le dorsal dressé, les latéraux recourbés ou presque retournés; pétales plus étroits, lancéolés, dressés; labelle plus court que les sépales, à angle dressé, soudé avec la colonne, à lobes latéraux arrondis, réfléchis, à lobe médian cordiforme; disque muni de deux callus linéaires-oblongs; colonne légère- ment incurvée; anthère arrondie, pourvue d'un bec peu saillant, à poUinies oblongues, portées par un pied obovale, légèrement épaissi. Le genre Cochlioda comprend cinq espèces, toutes originaires du Pérou, et qui présentent de nombreux points de ressemblance avec les Mesospinidium et les Odontoglossum. Le C. Noezliana a été découvert par John Noezli, en 1891, dans une localité où croît le C. vulcanica. Cette dernière espèce avait été découverte en 1871, par Spruce, sur le volcan de Tunguragua, où elle croît à plus de 10,000 pieds d'élévation parmi les scories rejetées par le- volcan. Cornus corynostylis, Koehne. — Cornouiller à styles en mas- sues. — Himalaya (Cornées). — Gartenflora, 1896, 11, p. 286, t. 51, f. 4. Rameaux plus ou moins tétragones, à peu près glabres; feuilles opposées, ovales ou ovales-oblongues ou oblongues- elliptiques, acuminées, vertes à la face inférieure et quelquefois blanchâtres et couvertes de quelques poils apprîmes, marqués de 5 à 8 nervures sur chaque face; corymbes de fleurs subgiandu- leux, blancs soyeux ; sépales égalant la moitié de l'ovaire; pétales assez grands, étroits; style remarquable par sa dilatation en forme de massue, de même longueur que les filets des étamines. Cette plante asiatique a été souvent prise et décrite pour le 820 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Coryius macrophylla qui appartient à une autre section caracté- risée par ses noyaux creusés d'une petite cavité. Erythronium Johnsoni Bolander. — G. de Johnson — Sud de l'Orégon (Liliacées-Tulipées) — Gardeners' Chronicle, 488, p. 548, f. 83. Bulbe long de deux lignes, formé d'un petit nombre d'enve- loppes, produisant des rejetons à sa base; scape long de 40 à 12 lignes; segments floraux acuminés, les trois intérieurs appendiculés ou auriculés; feuilles au nombre de deux, lan- céolées, fortement marbrées : anthères d'un beau jaune brillant; tllets des étamines courts et dilatés. Fleurs rose clair à la face extérieure, jaune orangé intérieurement, passant au pourpre foncé. Cette nouvelle espèce d' Erythronium a été recueillie dans le sud de rOrégon par M. Johnson. Masdevallia corniculata, var. inflata Veitch. — M. corniculé, var. à corolle dilatée. — Nouvelle-Grenade (Orchidées-Epiden- drées). —Bot. Mag., t. 7376. Feuille oblongue, obtuse, rétrécie en pétiole sillonné et caréné; bractée développée, de même longueur que le tube du périanthe, cymbiforme,rostrée, verte; corolle orangée, àtube dilaté, urcéolé, marqué de 6 côtes extérieurement et ponctué de rouge à l'inté- rieur; lobes dorés, à base triangulaire, prolongés en longs fila- ments; pétales dressés, charnus, lancéolés, à base inégale, dentés au sommet; labelle de même longueur que les pétales, lancéolé, muni d'un onglet court et épais, obscurément trilobé ; disque papilleux, denticulé au sommet; colonne grêle; anthère tronquée, bidentée ; ovaire à trois ailes ondulées. Le Masdevallia corniculata appartient à un petit groupe d'espèces caractérisées par la tige portant une feuille et une fleur solitaires ; ses fleurs largement engainées, ses larges bractées vertes situées sous les fleurs. On ne connaît, jusqu'à présent, que trois représentants de ce groupe : M. cucullata, macroura et corniculata, tous trois natifs de la Nouvelle-Grenade. Le M. cor- niculata a été introduit, en 1877, par M. Backhouse. Quant à la PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 821 variété inflata, elle diffère du type par son coloris plus pâle, la ponctuation du périanthe moins prononcée, les lobes plus larges qui sont d'un beau jaune doré et non orangés, bordés de jaune comme dans le M. corniculata. Oncidium Godseffianum ^Krànzlin. — 0. de Godseff. — (Or- chidées-Vandées). Gardeners^ Chronkle 1896, 495, p. 754. Pseudo-bulbes allongés, cylindriques, lisses, longs de 12 centi- mètres et plus, épais de 1 centimètre; rugueux; feuilles au nombre de deux, linéaires-lancéolées, aiguës; panicule longue- ment pédicellée, penchée; rameaux distiques, chargés de fleurs serrées; bractées très petites et triangulaires ; sépale dorsal cu- cuUé, cunéiforme, obové, les latéraux soudés ensemble dans leur quart inférieur puis libres; pétales obovales, onguiculés, obtus; labelle onguiculé, à lobes latéraux falciformes, le moyen largement cordiforme, légèrement bilobé au sommet ; deux callus, l'un marqué de plusieurs petits tubercules, luisant et situé à l'angle et entre les lobes latéraux, l'autre plus large placé sur le disque du lobe moyen et parcouru par trois lignes chargées de tubercules; gynostème à ailes linéaires, légèrement denticulées en avant. Fleurs jaunes, rayées de pourpre, ne dépassant pas 2 centimètres de largeur à leur entier développe- ment sur un centimètre et demi de hauteur, et devant être comptées parmi les plus petits des nombreux représentants du genre Oncidium, A placer près de VOncidium pubes, quoique ce dernier appartienne à une autre section, celle des Tetrapetala tandis que le Oncidium Godsef/ianiun doit être rangé parmi les Petitapetala. Ostrowskia magnifica Regel. — 0. magnifique. — Asie cen- trale (Gampanulacées). — Bot. Mag., t. 7472. Racine tubéreuse; tige haute de 3-5 pieds, simple, robuste, fistuleuse; feuilles brièvement pétiolées, verticillées, ovales, dentées ; fleurs larges, dressées, disposées en grappe terminale pauciflore ; calice à tube turbiné muni de sillons qui alternent par paires, avec les divisions du limbe, à 5-9 lobes linéaires- lancéolés; corolle largement campanulée, à tube pourvu de 822 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 1 5-24 côtes, à 5-9 lobes courts et larges, à 5-9 étamines ; étamines à filets courts, dilatés à la base et poilus ; anthères linéaires- allongées, tordues à la fin; ovaire à 5-9 loges à style épais, à stigmates au nombre de 5-9, linéaires, recourbés, soudés en colonne fusiforme; capsule de consistance papyracée, turbinée, déhiscente par des pores latéraux oblongs; graines ovoïdes, comprimées, étroitement ailées. VOstrowskia constitue une des plus remarquables découvertes botaniques faites dans l'Asie centrale par Albert Regel. La loca- lité précise est le Khamat de Dharwar dansleBokhara oriental où la plante croît à une altitude de 7,000 pieds. Intimement allié aux Campanules, le genre Ostroivskia s'en distingue par les feuilles verticillées, les nombreuses divisions du calice et la déhiscence des capsules par des pores en nombre double de celui des sépales. Pittosporum eriocarpum Roy le. — P. à fruits hérissés. — Himalaya (Pittosporées). — Bot. mag,, t. 7473. Arbre de petite taille; rameaux verticillés; feuilles jeunes floconneuses, tomenteuses ainsi que l'inflorescence; feuilles ovales oblongues ou oblongues-obovales, obtuses ou aiguës, cunéiformes à la base, tomenteuses sur les deux faces puis glabres à la face supérieure, à côtes et à nervures au nombre de 12-15 saillantes; panicules multiflores brièvement pédon culées, disposées au sommet des rameaux; fleurs portées par des pédoncules courts; sépales ovales ou ovales lancéolés, tomenteux ; corolle jaune, à pétales soudés en un tube quatre fois moins long que les sépales; ovaire tomenteux; capsule glo- buleuse, tomenteuse, polysperme, à valves ligneuses. Le genre Pittosporum renferme un certain nombre d'espèces d'arbrisseaux dont la culture est à recommander pour les oran- geries, telles que les P. Tobira de la Chine et du Japon, crassi- foliurn, undulatum d'Australie, tenuifolium, le plus robuste de tous, de la Nouvelle-Zélande et eriocarpum de l'Himalaya. Ce dernier habite les provinces de Kumaon et de Garwhal et se rencontre à une altitude de 5,000 pieds. " PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 823 Olyra concinna Hook. f. — 0. coquette. — Costa Rica (Gra- minées-Panicées). — Bot. Mag., t. 7469. Plante naine, formant des touffes serrées, très glabres ; chaumes filiformes, simples, feuilles, recourbés et pendants ; feuilles serrées, distiques, petites, ovales, cuspidées-acuminées, à bords inégaux, arrondies à la base, ciliées sur les bords, à côte mince, à nervures très nombreuses; gaines beaucoup plus courtes que le limbe, bi-auriculées au sommet, à oreillettes inégales; ligule arrondie et courte; épis axillaires et terminaux, courts, à rachis filiforme et raide ; épillets au nombre de trois, dont 2 femelles à peine pédicellés, le mâle solitaire, inséré à la base de l'épi et longuement pédicellé, épillets mâles avec une seule glume oblongue obtuse, uninerviée, trois étamines et glumelle binerviée de la longueur de la glume ; épillets femelles à trois glunies dont deux lancéolées, acuminées, trinerviées, herbacées, la troi- sième plus courte à peine stipitée, obtusiuscule, coriace, pâle, rou- lée sur les bords, à peu près de même longueur que la glumelle. Les Olyra, à l'exception d'une seule espèce, sont originaires de l'Amérique; ils sont remarquables par la variété de leur feuillage^ de leur port, de leur inflorescence et la disposition des organes reproducteurs dans les épillets. VOkjra concinna se rapproche surtout de l'O. polypodioides de la haute vallée de l'Amazone qui, avec un faciès identique, diffère du tout au tout par son inflorescence et ses épillets. Le Secrétaire-rédacteur-gérant y D. Bois. Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassett». 824 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. AOUT 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Rel\e, PRÈS Paris (altitude : 63™). TEMPERATURE Min. 15, i 14,9 12,3 9,9 15,1 12,3 8,5 13,2 9,6 11,1 13.3 15;2 13.4 11,3 14,5 9,2 9,1 9,0 13,2 12,5 11,3 14,4 10,0 14,3 15,2 11,5 9,4 9,5 5,9 7,0 8,1 Max. HAUTEUR du baromètre Matin Soir 25,0 25,6 25 29,2 25,3 22,9 23,0 16,0 21,0 22,6 25,3 25,6 25,3 26,2 25,3 25,8 26,0 25,8 25,1 25,7 26,9 23,6 22,7 22,8 22,0 17,8 18,9 19,3 23,3 27,2 28.1 760 762 762,5 761,5 760,5 762 764,0 761,5 760,5 762,5 765,5 767,5 767 765 761,5 :65 764 763,5 759 758,5 760,5 761 766,5 766 761 755,5 756,5 765 768 762 760 761 762 761 760, 762 764 763 760,5 762 764,5 767,5 767,5 765,5 761,5 762 764, 5 764,5 761 758 759,5 759,5 766,5 766,5 764 756 757 761 767 765 760 760 VENTS dominants NO. NE. ENE. NE. NE. E. NE. NE. NO. SO. 0. NO. N. N. N. N. NNO. E. • N. 0. NE. ENE. NE. N. ONO. N. NO. NO. 0. 0. N. N. NNE. NE. E. SO. ETAT DU CIEL Nuageux. Nuageux le matin, clair. Légèremeut nuageux. Légèrement nuageux. Nuageux. Couvert le matin, très nuageux i'après midi, quelques gouttes de pluie, clair le soir. Très nuageux, couvert le soir et petite pluie. Petite pluie toute la nuit, pluie plus abondante jusqu'à 3 heures de Taprès midi, couvert. Brumeux le matin, nuageux, orage et pluie l'après-midi, presque clair le soir Brumeux de grand matin, nuageux,! quelques averses l'après-midi. Nuageux, clair le soir. Nuageux le matin et le soir, couvert dans la journée. Nuageux. Nuageux. Nuageux. Nuageux. Nuageux, clair le soir. Couvert le matin, nuageux, un peu de pluie. Nuageux. i Nuageux. j Très nuageux, pluie le soir. j Nuageux. i Très nuageux, petite pluie Taprès midi. Très nuageux. Couvert, pluie presque continue laprès-midi. Très nuageux. Très nuageux et pluvieux. Nuageux et légèrement pluvieux. Clair de grand matin, nuageux. Nuageux. Nuageux, un peu de pluie le soir. AVIS DIVERS. 825 AVIS DIVERS EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, etc. — Celte exposition se tiendra au Palais de l'Indus- trie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. Modificalion an programme de l'Exposition de Chrysanthèmes. Par suite d'une modification au programme publié dans le cahier de mars 1896, p. 235, les 5% 15^ 16^, 17"' et 18*= concours ouverts pour les Chrysanthèmes en pots, seront ouverts également pour les fleurs coupées de Chrysanthèmes, concours entre horticulteurs et concours entre amateurs. SOUSCRIPTION OUVERTE PAR LA SOCIETE Le bureau de la Société nationale d'Horticulture de France a décidé, dans la séance du 27 août, d'ouvrir une souscription pour venir en aide aux sociétaires, horticulteurs et jardiniers, victimes de l'ouragan du 26 juillet dernier. Les souscriptions sont reçues à l'agence de la Société, 84, rue de Grenelle- Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. Série III. T. XVIII. Cahier de septembre putyîijé le 10 octobre 1896. 52 826 AVIS DIVERS. Avis à MM. les semeurs de Chrysanthèmes. L'époque de floraison des Chiysanlhèmes commençant avec octobre, la section des Chrysantlièmes vient d'adopter, pour l'année 1896, le règlement suivant : Pour qu'une variété nouvelle puisse obtenir un certificat de mérite, elle devra être présentée dans les conditions indiquées ci-après : Variétés obtenues de semis. Présentées en pois : Une potée fleurie. Présentées en fleurs coupées : Deux fleurs de la même variété, avec branches et feuilles. Variétés obtenues par accident fixé. Présentées en pois : une potée fleurie de la variété nouvelle et une potée fleurie de la variété type. Présentées en fleurs coupées : deux fleurs de la variété nouvelle et également deux fleurs avec branches et feuilles de la variété type. Le nom donné à la variété devra être mis sous enveloppe cachetée; l'enveloppe ne sera décachetée que si la variété est récompensée. Les présentateurs sont priés de bien vouloir accompagner leur envoi d'une note explicalive indiquant : i*^ l'origine de la variété (donner les noms des parents si possible); 2" la hauteur totale de la plante; S" le mode de culture auquel la variété a été soumise (culture en pots ou en pleine terre). Pour les présentations de variétés connues, la section ne jugera que la culture ou la collection: ces présentations pour- ront être récompensées par des primes. Toute personne faisant ou non partie de la Société ou de la Section, a le droit de l'aire des présentations. Jours des séances de la section, pour 1896 : 8 octobre, 25 octobre; 12 novembre, 17 novembre (exposition au Palais de l'In- dustrie), 26 novembre; 10 décembre, 24 décembre. Les envois devront être rendus, le jour de la séance, 84, rue de Grenelle, avant une heure de l'après-midi. Un jury spécial, composé d'exposants, jugerales nouveautés inédiles à l'Exposition des Chrysanthèmes (voir le programme). De plus, des médailles récompensant les lots, des certificats de mérite seront attribués à chaque variété qui pourrait le mé- riter. Pour cela deux branches fleuries avec feuilles ou une plante fleurie en pot seront également exigées. — — - — ^ AVIS DIVERS. 827 OFFRES ET DEIYIANDES D'EMPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Un concours spécial pour les Orchidées aura lieu en séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert de IHiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour ui! prix de 2,b00 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. (]e prix est destiné à un ouvrage publié récemment el imprimé ou manuscrit, sur rilorticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3" série, XI, 1889, p. o et 81.) 828 CHRONIQUE. CHRONIQUE Cattleya à fleurs doubles. — M. Gh. Maron signale, dans la Hevue horticole, la floraison d'un Cattleya intermedia qui, depuis deux années, donne des fleurs monstrueuses. La fleur observée cette année présentait un ovaire d'abord uniloculaire à son point d'attache sur le pédoncule et qui, au milieu de sa longueur, se contournait et semblait se diviser en deux pour porter deux fleurs parfaites, mais soudées entre elles par les deux sépales inférieurs et latéraux. Association pour la vente des produits agricoles et înaraîchers. — Nous avons signalé les efl'orts faits par les agri- culteurs anglais, avec le concours des Compagnies de chemins de fer, pour remédier partiellement aux eff'ets de la crise agri- cole en supprimant autant que possible les intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Des progrès notables ont été accomplis dans cette voie. Au mois de mars dernier, en eff'et, se constituait, avec le titre deB7itish Produce supply Assocîacion, une compagnie a3^ant pour but d'organiser à Londres un bureau central qui devait recevoir et faire vendre les envois de province. En outre, ce bureau était chargé de favoriser la constitution d'associations locales qui grouperaient les denrées de chaque région et en assureraient l'expédition à Londres. Voici quelques renseignements sur le fonctionnement d'une de ces associations locales^ celle de Sleaford, la première qui se soit fondée. Le capital constitué se monte à 125,000 francs. Une moitié a été fournie par la Société centrale et l'autre par les fer- miers de la région. Le comité de cette association se charge de grouper chaque jour à Sleaford, pour les expédier à Londres, les produits des fermes situées dans un rayon d'environ 20 kilo- mètres autour de la ville. Dans ce but, des courriers parcourent chaque matin des routes déterminées et recueillent les denrées qui leur sont apportées. CHRONIQUE. 829 L'association ne s'engage pas à acheter toutes les denrées qui lui seront offertes. Elle réglera ses achats d'après les besoins du marché de Londres. Sur les profits, après avoir versé 5 p. 100 d'intérêt aux actions, ou distribuera 40 p. 100 du restant aux membres de l'association, au prorata de leurs ventes, et 60 p. 1 00 entre l'association centrale, les employés et les membres du comité. Lorsqu'un réseau de Sociétés analogues aura été établi en Angleterre, des bureaux de vente pourront être constitués dans les villes les plus importantes. Les promoteurs de cette entreprise comptent pouvoir donner aux fermiers, en échange de leurs produits, un prix plus élevé que celui qu'ils reçoivent actuellement des intermédiaires. Le grand mât de Kew Gardons. — Le superbe mât que, depuis trente-cinq ans, tous les visiteurs admirent dans les jar- dins de Kew, a été importé de l'île de Vancouver, en 1861. Ce spécimen unique d'Abies Douglasii, droit comme une flèche, mesure 48 mètres de hauteur; il provient d'un arbre mesurant 54 mètres au moment où il fut abattu et comptant environ deux cent cinquante années. Une certaine portion de sa base ayant donné des inquiétudes sérieuses au sujet de sa conservation, l'amputation fut décidée et la partie attaquée fut remplacée avec succès par un morceau de Pitchpin de même longueur; Après celte opération, le mât a été remis en place, le 4 février dernier. (G. Schneider.) Le Beaumontia grandiflora. — Quoique l'introduction en Europe de cette magnifique liane, originaire de Ghittagongetdu Sylliet, date de 1820, sa floraison dans nos serres est toujours une chose assez rare pour qu'on la remarque. Dans son numéro du 8 mai 1886, le Gardeners' Chronicle en publia une excellente gravure d'après des fleurs reçues des jardins de Lord Cowper. Cette année, c'est M. R. Maries, horticulteur à Lytham, et frère de M. Ch. Maries, ex-collecteur de MM. J. Veitch and Sons, qui est l'heureux possesseur d'une plante superbe portant trente-huit ombelles de toute beauté. Ce sujet est cultivé dans une serre intermédiaire, c'est-à-dire ayant une température de 10 à 12 de- grés centigrades en hiver. • (G. Schneider.) 830 CHRONIQUE. Un cep de Vigne extraordinaire. — Il est peu d'étrangers avant visité l'Angleterre qui ne connaissent la Vigne deHampton Court, fameuse plutôt par son grand âge et les dirneusions extraordinaires de son tronc que par son remlement annuel. Mais peu de personnes ont eu l'occasion de voir la superbe Vigne de Manresa House, près de Putney ; la cause en est probablement que le premier établissement est public, tandis que le secondest privé. A part l'âge, la Vigne de Manresa House, qui, comme celle de Hampton Court, appartient à la variété Black Hamburgh,est peut-être plus intéressante parce qu'elle se trouve en meilleures conditions de santé, et que ses dimensions sont bien supérieures. M. Davis, (jui en est le gardien fidèle, planta ce cep il y a trente-deux ans, contre un mur, à l'extérieur, dans un but déco- ratif. Sa végétation devint si puissante, qu'une des branches fut couchée et introduite dans une serre construite contre un mur de 4 mètres de hauteur. Celte serre fut bientôt de trop pelites dimensions et dut èlre agrandie ; elle mesure à présent 67 mètres de long et est complètement couverte par sept branches qui, disposées horizontalement et à égales distances, sont couvertes chaque année de fruits d'aspect et de qualité irréprochables. Cette année, on compte 951 grappes, pesant en moyenne une livre et demie, superbes de coloris et bien garnies. Environ 2,000 grappes ont été enlevées peu après la floraison pour permettre aux autres d'atteindre leur parfait développement. La Vigne qui décore cette serre, avec ses sept rangées de grappes disposées régulièrement et dont le tronc ressemble presque à celui d'un arbre forestier, offre un coup d'œil inoubliable. (G. Schneider.) Les sexes dans le Nuttallia, le Gymnocladus et l'Idesia. — La Revue horticole, dans sa chronique du 16 septembre p. 419;, consacre quelques lignes à un cas d'hermaphrodisme du i\utf allia cerasiformis, observé par M. Jouin dans les pépi- nières Simon-Louis, à Plantières-lès-Metz. Déjà, sous la signature de M. L. Henry, le Jardin {n" du 5 mai 1896, p. 99) avait signalé ce fait et rappelé que Bentham et Hooker donnent l'espèce- comme polygame-dioïque [Gênera SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 831 Planta) um, I, p. 661). Dans cet article, M. Henry signalait, en outre, avec indications précises à l'appui, deux autres espèces ligneuses cliez lesquelles il a remarqué des faits de même ordre : le Gijmnocladus canadensis [GuUandina dioica) et Vldesiapoly- carpa. Ces trois espèces : NultalUa cerasiformis^ Gymnocladus cana- dciu'is et Idesia polycarpa, presque toujours considérées comme dioïques, seraient donc, en réalité, polygames ou polygames- dioïques. ^ pnocÈs-viinoAUX SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. Présidence de M. H. de Mlmorin, Premier Vice-Président DE LA Société. La séance est ouverte à 2 h. 30 minutes. Les registres de présence ont reçu les signatures de 1 7 membres honoraires et de 160 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame l'admission de 2 membres titulaires nouveaux. Il adresse de vifs remerciements aux sociétaires qui ont pris part aux concours de Dahlias, Fuchsias et Bégonias, ouverts ce jour, en exprimant le regret que le public ne soit pas admis à visiter leurs nombreux et superbes apports qui constituent une véritable exposition d'un grand intérêt. Lecture est donnée de la liste des récompenses accordées à la suite de ces concours : y. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 832 procès-verbaux. Concours du 10 septembre 1896 (1) Dahlias. l^"" Concours. — Dahlias, fl. coupées, médaille de vermeil à MM. Vilmorin-Andrieux et C'e. I^*" Concours. — Dahlias, fl. coupées, médaille d'argent à M. Mohn. 2° Concours. — Dahlias Cactus, grande médaille d'argent à M. Nonin. 2" Concours. — Dahlias Cactus, grande médaille de vermeil à M. Paillet. 2*^ Concours. — Dahlias Cactus, médaille d'argent à M. Welker. 2*^ Concours. — Dahlias Cactus, remerciements à M. Molin. 3^ Concours. — Dahlias Lilliput, grande médaille d'argent à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^ 3^ Concours. — Dahlias Lilliput, grande médaille d'argent à M. Welker. 3° Concours. — Dahlias Lilliput, médaille de bronze à M. Nonin. 4' Concours. — Dahlias à fleurs simples, médaille de vermeil à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^ 4* Concours. — Dahlias à fleurs simples, médaille de bronze à M. Molin. 5^ Concours. —Dahlias. Nouveautés, remerciements à MM. Vil- morin-Andrieux et C'^ 5^ Concours. — Dahlias. Nouveautés, grande médaille d'argent à MM. Billiard et Barré. 5^ Concours. — Dahlias. Nouveautés, remerciements à M. Go- rion. 6' Concours. — Dahlias Cactus, en pots, médaille de vermeil à M. Nonin. 6' Concours. — Dahlias Cactus, de semis, médaille d'argent, pour le semis n» 1, à M. Nonin. — Dahlias Lillip., de semis, médaille d'argent à M. Welker. Fuchsias. 1" Concours. — Fuchsias, médaille de vermeil à M. Nonin. (d) Le compte rendu de ces concours sera publié ultérieurement SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 833 Bégonias. \^^ Concours. — Bégonias à tubercules, médaille de vermeil à M. Vallerand. 2® Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, grande médaille de vermeil à M. A'allerand. '1°'' Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, grande médaille d'argent à M. Urbain. 2^ Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, médaille d'argent à M. Vacherot. 2^ Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, grande médaille d'argent à M. Plet. — Bégonias multiflores, grande médaille d'argent à M. Urbain. i'' Concours. — Bégonias à tubercules, striés, médaille d'argent à M. Vallerand. 5® Concours. — Bégonias à tubercules, var. crntata^ médaille de vermeil à M. Vallerand. ô'' Concours." — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, doubles, remerciements à M. Vallerand. 6^ Concours. — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, doubles, remerciements à M. Plet. 7^ Concours. — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, simples, remerciements à M. Plet. 7® Concours. — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, simples, remerciements à M. Vallerand. 8^ Concours. — Bégonia discolor X R<^Xj médaille de bronze à M. Urbain. 9^ Concours. — Bégonias ligneux, médaille d'argent à M. Ur- bain. 9*^ Concours. — Bégonia Vernon compact, médaille de bronze à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^ 10« Concours. — Bégonia Diadema-Rex X décora, médaille de vermeil à MM. Cappe et fils. 10° Concours, — Bégonias. Nouveautés, grande médaille de ver- meil à M. Arnoult. 10' Concours. — Bégonias. Nouveautés, grande médaille d'ar- gent à M. Urbain. 834 PROCÈS" VERBAUX. 10^ Concours. — Bégonias. Nouveaulés, médaille d'argent, à M. Piet. 16^Goncour5. — iiégonias ponctués, nouveaux, grande médaille de vermeil, à M. A'^allerand. Félicitations à iMM. Cayeux et Le Clerc, hors concours comme membres du Jury. M. le Président annonce les décès de M. Imbault (de Paris), membre honoraire, qui faisait partie de la Société depuis l'année •186! ; de M. Haulreux (de Paris), et de M. Savoye (François) fils (de Bois-Colombes). Il adresse les condoléances de la Société aux familles de nos regrettés collègues. M. le secrétaire général-adjoint annonce que MM. Michelin, Croux et Vitry ont été désignés par le conseil d'administration pour représenter la Société au congrès pomologique de Rouen. Il procède au dépouillement de la correspondance qui comprend: A. — Correspondance manuscrite : 1'^ Lettre de M. Lecœur, cultivateur à Limours (Seine-et-Oise), demandant la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de Haricots. MM. Chemin, Lambert et Legrand sont désignés à cet effet. 2," Lettre de Al. Gentilhomme, horticulteur à Vincennes, demandant la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de Bruyères. Sont désignés pour faire partie de cette Commission : MM. Savart (Victor), Savart (Léon), Tavernier, Baudrand (Jean), Bories, Debrie (Edouard), Vacherot (H.), Bil- lard (Arthur), Fichet, fils. 3° Lettre de M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, Paris, demandant la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de Chrysanthèmes. La commission sera composée de : MM. Nonin, Yvon père, Yvon fils, Launay, Gérand, Piennes, Whir. B. — Correspondance imprimée : 1° Programme de l'exposition que la Société horticole du Loiret tiendra à Orléans du 14 au 19 novembre 1896 ; SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 835 2° Programme de l'exposition que la Snciélé d'Horticulture de l'arrondissement de Valognes tiendra à Valognes du 14 au 17 novembre prochain. 3** Liste des certificats de mérite accordés dans la séance du 8 août par le comité de floriculture de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Botanique. G. — Ol'vrages destinés a la Bibliothèque : 52'' livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture, de M. Niclioison, traduit, mis à jour et adapté à nos usages par M. Mollet. 2" Introduction du Platane en France, par M. Clotaire Duvaî. Brochure in-8 de 7 pages (Extrait du Bulletin de la Société d'Horticulture de Melun-Fontainebleau). 3° Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture, j.°' 37 et 38. D. — Rapports déposés sur le bureau : '1° Rapport sur les cultures fruitières du Refuge du Plessis- Piquet [Seine), M. Pailletpère, rapporteur. 51° Rapport sur les cultures maraîchères du Refuge du Plessis- Piquet {Seine), M. Curé, rapporteur, 3° Rapport sur les cultures fruitières de M. Joseph- François, de Brunoy, AI. Gorion, rapporteur. 4° Rapport sur les cultures de Reines-Marguerites et de Zinnias de M, A. Gravereau, M. Emile Thiébaut, rapporteur. Les conclusions de ces quatre rapports, demandant l'insertion dans le J'ournal et le renvoi à la commission des récompenses, sont adoptées par l'asseniblée. Objets soumis a l'examen des comités : Au comité de culture potagère : Par M. Jourand, horticulteur marchand-grainier à Civray (Vienne), une variété de Fraise Quarantaine améliorée, que le présentateur déclare avoir obtenue dans ses cultures et qu'il considère comme étant très vigoureuse et très remontante. Le comité adresse des remerciements à M. Jourand. 836 PROCÈS-VERBAUX. Au comité d' arboriculture fruitière : 1° Par M.Girgean (de Gonflans-Sainte-Honorine), 8 grappes de Raisin Chasselas doré de Fontainebleau et 3 grappes de Raisin Frankent hal récoMées sur des Yignes cultivées en plein air, le long d'un mur (prime de 2*" classe). 2° Par M. Savart (Charles) (de Bagnolet, Seine), 12 Poires Beurré magnifique^ récoltées sur des arbres cultivés en espalier (prime de 3® classe). 3*^ Par M. Orive (de Yilleneuve-le-Roi), une Poire Triomphe de Vienne [Remerciements). ' 4° Par M. Templier (de Saint-Germain-en-Laye), une caisse de Prunes Reine-Claude Latinois [Remerciements). Au comité de fiariculture : \° Par M. Enfer (Victor), jardinier au château de Pontchar- train (Seine-et-Oise), un lot de Bégonia ascoiiensis, variété à fleurs d'un rouge corail et à port relativement dense et trapu, sa hauteur ne dépassant jamais 45 centimètres ; remarquable, en outre, par son extrême floribondité. Le présentateur considère ce nouveau Bégonia comm.e supérieur à la variété Berthe de Chateauroger (prime de 2*^ classe). 2° Par MM. Le Goûteux et fils, horticulteurs-grainiers à Igny (Seine-et-Oise) : Un lot d'Œilleis de Chine cultivés pour la production de la graine (prime de 2^ classe); Un lot de Dahlias à fleurs simples, semis de l'année, unicolores et striés et un lot de Dahlias à fleurs de Cactus, doubles et semi- doubles, semis de l'année 1895, cultivés pour la production de la graine [Remerciements). S'* Par M. Glergeon (Léon), jardinier chez M. Thomas, à Bel- levue (Seine-et-Oise), une superbe potée deStreptocarpus Wen- dlandi. Les graines ont été semées le 12 mars 1895 et les jeunes plantes réunies par quatre dans les pots. La floraison a com- mencé le 25 juillet 1896. Le représentant du comité fait remar- quer que le groupement de quatre plantes par pot est des plus heureux, puisqu'il permet d'obtenir des vases bien garnis de feuillage avec plusieurs inflorescences (prime de 1" classe). I SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 837 4^ Par M. Welker, père, horticulteur à la Celle-Saint-Gloud, un lot composé de nombreuses et superbes variétés de Mont- bretia remarquables par l'ampleur de leurs fleurs et l'extrême diversité des coloris (prime de '1''' classe). 5° Par M. Buisson (Jean), horticulteur à Gourbevoie (Seine), deux potées d'un Bégonia issu de semis du B. versailtensis (prime de 3" classe). Les propositions des comités relatives aux récompenses à accorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées. M. Girgean abandonne sa prime au profit de la Société. M. le Président donne la parole à M. Decaux, qui fait la com- munication suivante : La Mouche des Orchidées [Isosoma orchidxarum Meig). Moyens de combattre cet insecte. Les renseignements succincts, que j'ai l'honneur de présenter, ont pour but d'appeler l'attention de mes collègues et tout par- ticulièrement celle des orchidophilesy sur les observations qu'il m'a été possible de faire sur les mœurs et moyens de destruction d'un insecte de l'ordre des Diptères, VIsosoma orchidsearum (Meig.), dont les dégâts dans les serres contenant des Cattleija et Lœlia^ sont malheureusement trop connus. Pour combattre un insecte nuisible avec des chances de succès, il est de toute utilité de le bien connaître ; il m'a paru intéressant de faire passer sous les yeux des nombreux membres présents à la séance : des Isosoma orchidœarum mâles et femelles, morts et vivants, à l'état d'insectes parfaits, des larves et des nymphes obtenus d'éclosions en captivité ; des tiges contami- nées montrant les galeries creusées par les larves et les trous de sortie de l'insecte à l'état parfait (mouche); et enfin des tiges attaquées sur lesquelles j'ai pratiqué, il y a trente-quatre jours de larges incisions, qui ont détruit les larves à l'intérieur; il est bon de vous faire remarquer, que la plante ne semble pas en avoir souff'ert et se porte à merveille. 838 PROCÈS-VERBAUX. Ce minuscule insecte, importé en France avec le Cattleya Mossiœ (?), trouvant dans nos serres les conditions propres à son existence, s'y est propagé d'une façon désastreuse, et cause aux diverses espèces d'Orchidées des dégâts souvent considérables. On constate assez facilement la présence de cet insccle dans les jeunes pousses qui deviennent légèrement bulbiformes à la partie inférieure ; on peut encore s'assurer de leur présence dans la lige, en pressant la partie gonflée entre les doigts, on sent .alors qu'elle est creuse et cède sous la pression. On sait bien peu de chose sur les mœurs de cet insecte, à part quelques lignes publiées par mon savant ami M. Kiinckel d'Her- culais, pour signaler sa présence dans les serres, en France {Bull, de la Soc. Enlom. de France^ 1879) et une note de notre distingué collègue M. Otto Ballif, qui attire l'attention des orchidophiles sur les dangers d'introduire dans les serres des Cattleya contaminés par VIsosoma [Moniteur d'Horticulture, 10 juillet 1892). Je n'ai rien pu trouver, sur les mœurs de cette bestiole, dans les nombreux auteurs qu'il m'a été possible de consulter en France. Dans une note plus étendue, je me propose de décrire ulté- rieurement la larve et la nymphe restées inédites et faire con- naître les nouvelles observations, que je compte faire sur les mœurs de VIsosoma orchidœarum, en multipliant les pontes de cet insecte en captivité et en l'élevant jusqu'à l'insecte parfait. Il serait intéressant de connaître combien cet insecte a de générations dans une année; si son activité de propagation se conserve pendant l'hiver ; le nombre d'œufs pondus par une femelle? Je compte beaucoup sur la bienveillance de mes collè- gues, pour les prier de vouloir bien noter la date, toutes les fois qu'ils trouveront cette mouche vivante dans leurs serres, et m'en informer. Qu'ils se rassurent, je me ferai un devoir de ne pas indiquer leurs noms, dans la crainte, trop justifiée, de nuire à leurs intérêts. Mœurs. D'après mes observations sur une ponte récente obtenue en captivité, vers le 10 juillet, j'ai trouvé, en ouvrant plusieurs SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 839 liges, des larves complètement développées et une nymphe en formation le 19 août suivant; une première éclosion a eu lieu le 21 août vers dix heures du malin, une autre le 25 août, puis le 27 août et enfin aujourd'hui 10 septembre vers 9 h. et demie du matin, ce qui indiquerait, que tous les insectes d'une même ponte, au moins en captivité, n'arrivent pas à l'état parfait en même temps, et que les éclosions peuvent se succéder pendant vingt jours. Les éclosions qu'il nous a été donné d'observer (19 insectes) ont toujours eu lieu le matin, de 9 1/2 à 1 1 heures. Cette mouche est peu active, cependant elle vole^ assez lourde- ment il est vrai, jusque vers 4 à o heures en été. Dans les serres, nous avons surpris des mâles (un peu plus légers) volant à la recherche d'une femelle, et des femelles fécondées cherchant une tige convenable pour y déposer leurs œufs. Le nombre des femelles écloses, en captivité, a été de treize pour six mâles, est-ce un hasard, ou cette proportion se repro- duit-elle en liberté? Nous avons pu observer un accouplement en captivité, le rapprochement des sexes est normal ; il a eu lieu vers 2 h. et demie de l'après-midi, par un beau temps, sur une plante exposée au soleil. Le travail de la ponte est assez long, il doit durer plusieurs jours ; c'est à l'aide de sa tarière enfoncée dans l'épiderme de la tige, que la femelle introduit, le plus souvent, deux œufs dans un même trou, puis elle recommence l'opération sur la même tige, espaçant cette nouvelle ponte de un demi-centimètre à un centimètre de la première; généralement, elle passe ensuite sur une autre tige, lorsqu'elle a le choix, pour continuer sa ponte jusqu'à épuisement. Les pontes que j'ai observées ont été faites pendant le moment le plus chaud de la journée, de midi à 4 heures, en été. En résumé : de nos observations commencées il y a huit à dix ans, interrompues et reprises, selon le noanque ou l'abon- dance de tiges contaminées mises à notre disposition, on peut admettre que les œufs éclosent 6 à 8 jours après la ponte, que la larve peut arrivera son complet développement en 27 ou 840 PROCÈS-VERBAUX. 30 jours et que la nymphe demande 15 à 20 jours pour donner l'insecte parfait; c'est-à-dire que toutes les métamorphoses depuis la ponte exigent de 45 à 60 jours en moyenne ; du moins, pendant l'été et en captivité; dans une serre, en liberté, il peut se faire que le temps nécessaire soit encore moindre. Moyens de destruction. Les orchidophiles ont l'habitude de supprimer les tiges conta- minées (qu'il faut brûler). C'est un moyen radical, qui peut donner de bons résultats, mais qui a l'inconvénient de ne pas être économique, surtout lorsqu'il s'agit de plantes de choix. Nous nous sommes demandé s'il n'y aurait pas possibilité de tuer les larves dans la tige, sans détruire cette dernière? A cet effet, nous avons entrepris un certain nombre d'expériences, qui permettent d'espérer des résultats satisfaisants : Dans une première expérience : sur des tiges contaminées de Cattleija Mossi'œ, nous avons enfoncé, dix ou douze fois, une aiguille fine dans les diverses parties ,011 nous supposions la pré- sence des larves; la lige n'a nullement souffert de cette opéra- tion et a continué à pousser ; mise en observation sous une cloche en gaze, il en est sorti un seul insecte, et en ouvrant la jeune pousse, nous avons constaté la présence de trois larves mortes dans leurs galeries. Dans une autre expérience, désirant nous rendre compte du degré de résistance de ces plantes, nous avons fortement incisé deux tiges contaminées avec une aiguille à dissection; après trente-quatre jours, vous pouvez vous rendre compte, de visu, que ces tiges sont en parfaite santé, j'ajouterai que les larves ont été tuées dans leurs galeries et qu'aucune éclosion ne s'est produite. Cette expérience me paraît probante ; elle permet d'es- pérer que les piqûres répétées avec une aiguille fine pourraient détruire les larves dans leurs galeries, sans inconvénient pour la vitalité de la tige attaquée. Une injection de nicotine pure (0,oO centigrammes) faite avec une seringue de Pravaz, dans la partie attaquée par la larve, a tué cette dernière dans une première expérience; mais dans une SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 841 seconde expérience, l'injection n'ayant probablement pas pé- nétré dans la galerie habitée par la larve, celle-ci a continué son évolution et a donné l'insecte parfait. On réussirait plus sûrement en injectant 50 grammes de sul- fure de carbone dans la tige malade, en prenant soin de bou- cher, le plus promptement possible, le trou fait par la seringue de Pravaz, avec un peu d'argile ou un mastic quelconque, pour empêcher les vapeurs de s'échapper à l'extérieur. Les vapeurs toxiques dégagées par le sulfure de carbone pénétreront au tra- vers des cloisons de la tige contaminée et feront périr les larves dans leurs diverses galeries. Je n'ai pu tenter cette expérience, faute de tiges contaminées en nombre suffisant; les orchido- philes agiront sagement, en essayant ce procédé. Je leur serais obligé de bien noter ce qui arrivera pour la santé de la tige expérimentée et de me le faire connaître. On sait que le sulfure de carbone attaque fortement la chlorophylle des plantes, mais à cette dose minime en est-il ainsi? Les Diptères, en général, sont attirés parles matières sucrées; VIsosoma Orchiddearum n'est pas insensible à cette friandise. On peut en détruire un bon nombre au moment des éclosions; se rappeler qu'une femelle détruite avant la ponte, c'est une quan- tité de larves supprimées du même coup. En suspendant dans les serres infestées, des planches recouvertes d'une couche liquide de mélasse ou de miel commun, on y trouvera des hoaoma Orchidœarum engluées.' Je voudrais espérer que mes patientes observations, bien qu'incomplètes, pourront aider les horticulteurs à diminuer les dégâts de cette maudite mouche; je profite de l'occasion qui m'est offerte ici, pour faire un chaleureux appel, non seulement aux orchidophiles, mais encore aux horticulteurs de la Société en général. Gomme je l'ai déjà exprimé, pour mes observations, il me manque presque toujours des matériaux en quantité suffi- sante, il me serait très agréable de recevoir des tiges conta- minées, non seulement de Cattleya, de Dendrobium et autres Orchidées à Vétat frais, mais aussi de plantes ou arbustes atta- qués par les insectes, avec les insectes qui les dévorent; rien de plus facile à m'adresser dans une petite boîte, par la poste, 53 842 PROCÈS-VERBAUX. comme échantillon sans valeur; l'expéditenr peut rester ano- nyme ou se faire connaître, à son choix. La mouche Isosoma Orchidxarum n'est malheureusement pas la seule espèce d'insecte nuisible à ces précieuses et magni- fiques plantes. J'ai commencé l'étude des mœurs d'un Goléoptère, que je sup- pose nocturne, le Diaxenes DeMdrobii (Gahan), dont j'ai obtenu deux éclosions de tiges de Dendrobium nobile provenant d'im- portation (Birmanie). Un autre Goléoptère Xyleborus peyforans, a été signalé der- nièrement par M. Otto Ballif (toujours si bien renseigné, lors- qu'il s'agit d'Orchidées), comme perforant les tiges de Dendro- bium Phalœnopsis, originaire de la Nouvelle-Guinée [Moniteur d'Horllculture, 25 juillet 1896, p. 169.) Ge Goléoptère n'est pas spécial aux DendroUwn, ni à la Nou- velle-Guinée,]'dX eu occasion d'observer une partie de ses mœurs, en le faisant éclore, en captivité^ de tiges de cannes à sucre, qui m'ont été envoyées de Vile de la Barbade (Antilles), où il commet des dégâts considérables dans cette riche culture, en perforant cette plante de nombreux trous de sortie. Dès lors, les cannes perforées fermentent et ne sont plus utilisables. S'il arrivait que le Xyleborus perforans vint à s'acclimater dans nos serres aux dépens des Dendrobium, le meilleur moyen pour le détruire consisterait à le rechercher à l'état d'insecte parfait, au moment des éclosions. M. le Président annonce deux nouvelles présentations de sociétaires. La séance est levée à 4 heures. SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896. Présidence de M. Albert TrufTaut, Vice-Président de la Société. La séance est ouverte à 3 heures, en présence de 147 socié- taires : 13 membres honoraires et 134 membres titulaires. SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896. 843 Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Après un vote de l'Assemblée, M. le Président proclame l'admission d'un membre titulaire nouveau. Il annonce le décès de M. Auguste Boutard, membre hono- raire, qui faisait partie de la Société depuis l'année 1850. M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor- respondance, qui comprend : A. — Correspondance manuscrite : 1° Lettre de M. le iMinistre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, ayant pour objet les mesures relatives à r importation des Pommiers en Roumanie. Cette lettre est ainsi conçue : (( Monsieur le Président, « Le Ministre des Domaines de Roumanie vient de mettre les agriculteurs en garde contre le danger (jue présente l'introduc- tion dans le royaume, de Pommiers attaqués par l'insecte Schi- zoneura tanigera et par YAnthononms pomorum. « En vue d'éviter que ces parasites ne se répandent en Rou- manie, le gouvernement a décidé que les pépiniéristes étrangers devront produire, au moment de la vente, des certificats éta- blissant que les arbres fruitiers qu'ils importent proviennent d'une pépinière dont les plants ne sont pas attaqués par ces deux insectes. « J'ai l'honneur de vous communiquer ces renseignements qui intéressent les horticulteurs français dont les produits seraient, d'après l'avis publié au Journal officiel Roumain, par- ticulièrement sujets à la contamination. (c Recevez, Monsieur le Président, etc. » 2° Lettre de M. Yincey, professeur d'agriculture du déparle- ment de la Seine, qui offre à la Société un exemplaire entoilé de la carte agronomique de Vaucluse (Seine-et-Oise). Des remer- ciements seront adressés au donateur. 3® Lettre de M. le Consul d'Allemagne, annonçant l'envoi du 844 PROCÈS- VERBAUX. programme de TExpositioa d'Horticulture qui aura lieu à Ham- bourg en 1897. B. — Correspondance imprimée : Règlement du Concours de Fruits, Vins, etc., qui aura lieu à Montmorency, le 18 octobre 1896. C. — Ouvrages destinés a la BiBLioTnÈQUE : Feuille d'informations du Ministère de V Agriculture^ n° 40. D. — Notes, Rapports et compte rendu déposés sur le BUREAU : Groupements de Chrysanthèmes, par la section des Chrysan- thèmes : Note sui' les Champignons comestibles et vénéneux qui croissent à l'état spontané dans les jardins et les champs de la région lyonnaise, par M* Th. Denis. Rapport sur les cultures de Cannas et de Pélargoniums zonales de M. Pichon [de Lagny); M. Lefièvre^ rapporteur. Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes de M. Lemaire^ horticulteur, 26, rue Priant, Paris; M. Yvon fils, rapporteur; Rapport sur les cultures de Régonias à tubercules, à fleurs doubles, de M. Arno?PPORTS. carmin foncé, très difticile à cultiver, demande 1res peu d'eau; à côlé 1,000 potées delà variété Lady Caning, blanc; toutes ces plantes étaient trapues et d'une vigueur exceplionnelle. Une variété, Ro/Jaelio MercaielU, qui est d'une végélation délicate, donnant généralement un bois grêle et des feu'iles jaunes, nous est apparue superbe, le feuillage vert dénotant une bonne végélation. Nous nous sommes demandé quelle pouvait bien être cette poudre grisâtre qui se trouvait à la surface des pots et qui n'est pas sans contribuer à la végétation luxuriante de ces magniliques Chrysanthèmes I iMais, ne poussons pas plus loin nos investigations : ceci est le secret professionnel; que ceux qui désireraient en savoir plus long que nous s'adressent à M. Lemaire. Dans une plate-bande réservée, M. Lemaire nous montra une centaine de variétés nouvelles, des meilleurs semeurs, qui étaient à l'étude. Si parmi ces dernières, quelques-unes rem- plissent les conditions exigées, elles entreront dans la collection sélect et figureront par centaines l'an prochain sur les marchés de Paris, le^ autres seront rejetées impitoyablement. Que dire après cela? — 1,500 potées de la variété Monsieur Catros Gérand^ vieil or ; — 400 Colonel W. S77iith, jaune ombré; — 300 Souvenir de Jambon, rouge et or; — 800 Commandant Blusset, pourpre carminé; — 500 Glorlosiun, jaune clair; — 400 La Candeur, blanc pur; — 1.000 Edwin Molyneux, rouge et or (seconde saison), etc., etc ne le cédaient en rien à leurs voisins et n'ont fait que confirmer notre pensée : que de travail et de soins pour mener d'une façon aussi parfaite une aussi grande quantité de Chrysanthèmes. Quand on songe que ces plantes avaient subi trois rempotages successifs; qu'elles ont été cultivées les pots sur terre sans jamais prendre racine en des- sous du pot; quand on se représente la quantité d'eau consom- mée, et le reste..., ce qu'il a fallu supprimer de boutons inter- médiaires, on est d'avis que le succès obtenu est le juste couron- nement d'une somm3 aussi considérable de travail. Aussi, la commission a-t-elle été unanime à demander qu'une haute récompense soit accordée à M. Louis Lemaire, ainsi que l'insertion du présent rapport au Journal de la Société. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 887 REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Journal dAgriculture pratique- — La nutriùon des Légumi- neuses. Analyse des notes publiées par xVl. L. Grandeau, dans les numéros des 3 et 10 septembre 1896. On sait que le rôle des nodosités des Légumineuses dans la fixation de l'azote atmosphérique parles plantes de cette famille a été mis en lumière par le magistral travail d'Hellriegel et Wilfarth. Mais un point d'une importance pratique considérable restait à éclaircir : à savoir si toutes les bactéries spéciales con- courent indifféremment à la formation des nodosités chez les diverses espèces de Légumineuses ou si, au contraire, chacune de ces plantes exige, pour son alimentation azotée, une bactérie particulière. La question est résolue dans ce dernier sens par M. le D"" Nobbe, directeur de la station agronomique de Tha- rand. Cette solution donne au cultivateurla possibilité d'obtenir, à volonté, par l'inoculation du sol avec la ou les bactéries con- venablement choisies, la croissance de telle Légumineuse à la végétation de laquelle ses champs se montraient réfractaires. Un milieu entièrement dépourvu d'azote devient fertile pour les Légumineuses, lorsqu'on l'inocule à l'aide de bactéries obtenues par les cultures pures de ces microorganismes. C'est ce que démontrent les eypériences concluantes de iMM. Nobbe et Hilner, résumées par M. Crandeau. Les expériences ont porté sur les espèces suivantes, apparte- nant aux six groupes principaux des Légumineuses cultivées : Pois, Vesce velue, Lathijrus sylvestris, TrèUe, Luzerne, Robi- nier Faux-Acacia, Lupin bleu, AnthylHde, Serradelle. On avait disposé pour chaque plante cinq vases dont le sol devait être inoculé avec des cultures pures de bactéries provenant de nodo- 888 REVUE DES PUBLICAT-IONS. sites de chacun des genres de Légumineuses cultivées. On possé- dait également une série de vases témoins, dont le sol ne recevait aucune inoculation. Les Pois, par exemple, dans un sol inoculé, ont produit une masse de substance verte 24,61 fois plus considérable que celle de la même plante dans le sol non inoculé et fixé 53 fois plus d'azute. Le nombre des fruits a été 67 fois plus considérable que dans celui du vase non inoculé, et le nombre des graines 53,6 fois plus grand. De l'ensemble de ces expériences, il résulte que Tinoculation ne réussit à coup sûr que lorsque les plantes sont inoculées avec les bactéries provenant de nodosités de végétaux de même espèce qu'elles. L'influence de Tinoculation se traduit, avant tout, par un développement vigoureux des plantes ; elle est ma- nifeste sur la production des fleurs et des fruits. Il est nécessaire que les graines, à la première période de leur croissance, rencontrent dans le sol une alimentation azotée suffisante, pour leur permettre d'attendre la formation des podosités sous l'influence de l'inoculation. Si la plante, après avoir consommé l'azote de la graine, ne trouve pas dans le sol l'aliment azoté nécessaire, elle souffre de la faim et produit difficilement les nodosités indispensables pour assurer son parfait développement. Les nodosités mettent un temps très difl'érent, suivant les espèces cultivées, à faire sentir leur influence sur le développement des plantes. Compté à dater du jour de l'inoculation, le temps qui s'est écoulé avant que cette influence soit devenue visible, a été, pour le Haricot, quatorze jours ; pour le Pois, dix-neuf; pour la Vesce, vingt-sept; pour le Robinier, quarante-six; pour le Lathyrus, soixante. Le fait de la spécificité des bactéries pour le développement des nodosités est déjà devenu en Allemagne le point de départ d'une industrie nouvelle. De même qu'on fabrique des levures sélectionnées, on prépare aujourd'hui des cultures de bactéries pures de Pois, de Tièfle, etc. Ces bouillons de culture sont livrés à l'agriculture, à l'état de gelées épaisses, sous le nom géné- rique de nitragine^ avec indication spéciale de l'espèce de Légu^ mineuses à l'inoculation desquelles ils correspondent. PUBLICATIONS ETRANGERES 889 La dépense qu'entraîne la préparation (sorte de pralinage des semences avec ces bouillons) des graines nécessaires pour l'en- semencement d'un hectare est d'environ 16j francs. Des essais, assez nomxbreux déjà, d'inoculalion du sol à l'aide de la niira- gine, permettront bientôt d'être fixé sur ce nouveau mode de fertilisation du sol. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. The Gardeners' Chronicle. — En fait de nouveautés et de plantes peu connues nous avons à signaler : Oncidium Godsef- fianum, espèce qui à première vue rappelle VO. pubes^ mais qui ■ s'en distingue, entre autres caractères, par les sépales divisés, le lobe moyen du labelle plus long que large, les fleurs moitié moins grandes ; Lœlia piirpurata M'^ de Crawshay, distinct du type par son labelle qui est nuancé de blanc à la base avec la partie médiane pourpre velouté passant au rose ; Tulipa Bata- lini, de Bokhara, à fleurs jaune citron, à étamines glabres à la base ; Tulipa Maximowiczii^ à fleurs rouge cramoisi, à feuilles dressées et linéaires; Brodidea Hoiuelli lilacina^ la plus jolie plante du genre à fleurs nombreuses disposées en ombelle et d'un beau bleu lilas ; Philadelphus, Coulteri, du nord du Mexique, récemment introduit en Europe par M. Lemoine et diff'érent de toutes les espèces du genre, à l'exception du P. mexicanus, par son feuillage persistant; les fleurs sont larges, d'un blanc crème, teintées de rose pourpre à la base et disposées en corymbes ter- minaux. Il faut encore citer le Cornus Kousa du Japon, très orne- mental avec ses larges bractées blanches et très voisin du Cornus pragifera plus connu sous le nom de Benthamia; deux nouvelles fRoses hybrides : M^^ Anthony Waterer obtenue en croisant le Rosa rugosa avec la Rose Général Jacqiieminot, à fleurs semi- doubles, et Daivson rose, originaire de VAimold arboretum, qui sort d'une fécondation opérée entre le Rosa multïflora et le Général Jacqueminot. Par l'ensemble de ses caractères floraux cette Rose n'est pas sans analogie avec le Rosier Crimson rdmbler. 56 890 REVUE DES PUBLICATIONS. Les amateurs de Rhododendrons trouveront parmi les espèces ou variétés encore nouvelles ou qui ne fleurissent que rarement, les Rhododendron Falconeri X niveimi, à fleurs formant des télés serrées, rose lilas, marquées de cramoisi foncé à la base de la corolle; R. Lascombei sple7idens^ W. T. et France Thiselton Dyer, tous trois issus d'un croisement entre les R. Fortune'i et Thoni- soni; R. Falconeri eximium à fleurs plus larges que celles du type; R. kewense^ hybride des R. Aucklandi et liookeri. L'annét; a été tout particulièrement favorable, en Angleterre, à la floraison des Rhododendrons soit en pleine terre, soit en serre tempérée. Les Bégonias fimbriés croissent chaque jour en nombre et en qualité, et selon toute probabilité il en sortira des variétés remarquables ; aussi signalerons-nous une fort belle plante, le Bégonia Duchess of Fife, à larges fleurs rose pale frangées de rose carmin. Les Rhamnus, peu nombreux dans la flore européenne, con- stituent un des appoints importants de la flore de l'Amérique du Nord, qui n'en comprend pas moins de vingt-trois espèces, répandues depuis les bords de l'Atlantique et surtout du Paci- fique jusqu'à une altitude de 7,000 pieds dans les sierras de Californie. Chaque espèce a pour ainsi dire un centre d'habitat qu'elle ne dépasse pas, à l'exception du Rhamnus alnifolia qui traverse tout le continent. 11 est peu de pays où les Fougères indi- gènes soient autant cultivées et où elles ont été l'objet d'autant de travaux qu'en Angleterre. Lovve a décrit dans ses Britisk Ferns, 1,859 variétés dont 34 pour le Capillaire commun, 16 pour ïAsplenium Adiantum nigrum, 313 pour la Fougère femelle, 450 pour la Scolopendre, 75 pour le Polypode, etc. Il faut bien reconnaître que la plupart de ces variétés ne sont qu'acciden- telles, que beaucoup d'entre elles n'ont jamais été trouvées qu'une seule fois et que les caractères sur lesquels elles sont établies ne sont pas toujours faciles à saisir. Dans un précédent numéro du Journal de la Société d'Horti- culture, nous avons eu l'occasion de dire quelques mots de la flore des environs de Smyrne, flore qui ne manque pas d'intérêt et caractérisée principalement par la présence de nombreuses plantes à Oignons. Les Tulipes y sont nombreuses, c( ofTuHpsthe PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 891 name is Légion », et revêtent tous les coloris imaginables aven les Tulipa undulatifolia^ de la région montagneuse, 0/'/3/i««i(/ea, jaune primevère, Biebersteiniana jaune foncé, montana rouge brillant, Haagei^ rouge brique, bithinica, un vrai bijou avec ses fleurs rouge lilacé ou magenta rayé de jaune, Sprengeri, cramoisi foncé, etc. Les Scilles y sont représentées par quelques jolies espèces, entre autres les Scilla bifolia Whittallii et iaurica, formes plus gracieuses encore que le type; les Crocus présentent d'innombrables variétés, mais qui n'ont pas encore été suffisam- ment étudiées. Les Colchiques, les Sternbergia, les Fritill.aii'es y ont également des représentants tels que le Sternbergia ma- crantha à grandes fleurs jaune serin, le Colchicum lœtum d'un blanc pur, les Friiillaria dasyphylla, jaune foncé, et Flwesii, à fleurs vertes marquées de cramoisi, etc. M. Wittrock, dont nous signalions dernièrement les contribu- tions à l'histoire des Pensées, continue ses intéressantes recher- ches. Il en résulte que les Pensées cultivées dans nos jardins sont le produit de croisements entre plusieurs espèces de Viola. Le type original est le Viola tricolor, mais il faut citer parmi les autres espèces qui ont contribué à la production des nombreuses formes actuellement répandues le Viola lutea indigène comme le V. tricolor. La plupart présentent des fleurs à éperon court comme les parents qui leur ont donné naissance; quelques-unes sont caractérisées par un long éperon, comme les Viola cornuta des Pyrénées et calcaraia des Alpes. Il faut ranger au premier rang des plantes que l'on devra de préférence employer dans les hybridations, les V. calcaraia. et altaica à souche vivace, à larges fleurs et dont la culture est facile. On pourra également essayer le V. latisepala, récemment introduit de la péninsule des Balkans. L'auteur propose d'appeler les Pensées de jardins, Viola X hortensis grandi flora, appellation dont l'ensemble indi- que la nature hybride, l'obtention dans les cultures, les larges dimensions de la fleur. L'arrivée de l'homme dans un pays contribue puissamment à changer les caractères de la flore de ce pays. C'est ce qui a été étudié, en ce qui concerne la Nouvelle-Zélande, par M. Thomas Kirk, qui s'occupe de la flore de cette contrée depuis une tren- 892 REVUE DES PUBLICATIONS. taine d'années. Plus de 500 espèces exotiques y ont été plas ou moins naturalisées et cela depuis les bords de la mer jusqu'aux parties les plus élevées des montagnes. Quelques-unes de ces plantes sont en certains points aussi abondantes que les espèces originelles. Le remplacement de plantes de grande taille et vigoureuses, comme le Phormium tenax, les Aciphylla, le Cype- rus ustulatus, le Pteris esculenta^ etc., paraît à première vue impossible et pourtant le fait est exact. Ces végétaux ont dû se retirer; ils ont été vaincus dans la lutte pour la vie par les Gra- minées introduites d'Europe et les Trèfles. Quelques Graminées indigènes peuvent soutenir la lutte et se mêler aux nouvelles arrivées, au grand plaisir des éleveurs d'animaux. Parmi les végétaux ligneux capables de déplacer et de remplacer la végé- tation primitive, M. Kirk mentionne l'Acacia, l'Ajonc, le Genêt à balais, le Rosa rubiginosa, certains Eucalyptus, VAlbizzia lophanta, VEpacris purpurascens, etc. D'ailleurs, cette facilité d'introduction de certains végétaux dans une contrée a depuis longtemps été* signalée. C'est ainsi que l'Oranger cultivé dans la Floride s'y est développé d'une façon merveilleuse, et la production en 1893 n'était pas moindre de deux billions d'oranges. La multiplication s'y fait surtout par semis, malgré l'opinion souvent émise et reconnue fausse, que les graines d'Oranger semées ne produisaient que des oranges amères. Il est probable que, quand des Orangers à fruits amers sont sortis d'un semis de pépins d'orange, c'est que les graines du premier avaient été accidentellement mêlées à celles du second. Les croisements entre espèces y donnent de bons résultats, et si les hybridations artificielles sont fertiles, il est parfaitement permis de croire que celles qui ont été opérées naturellement peuvent l'être aussi. Il en est de même en ce qui concerne l'Orange amère, dont les graines redonnent toujours par le semis des Oranges amères. Ne pourrait-on pas modifier un peu la façon de disposer les Orchidées dans les serres? les faire concourir, par exemple, avec d'autres plantes, à des motifs d'ornementation. Le Gardeners' C/ironfcZe indique \Q?>\YonQ,?> àe Fouyères arborescentes ,eïïivQdi\xiYQ?> du Dicksonia antarctica, comme s'y prêtant admirablement. Les PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 893 touffes d'Orchidées sont placées en différents points, entremêlées de Bégonias et de Fougères. Un grand nombre de Cattleya, de Dendrobium, de Lœlia, de Lycaste, d'Odontoglossum, d'Oncidium, se prêtent à celte ornementation, ainsi que les Bégonias Gloire du Vésiuet, smaragdina, Madame Patti, la plupart des Adiantum, des Gymnogramma et des Pteris. Une figure jointe à l'article permet de se rendre compte de l'effet produit. Sait-on quelle est la composition chimique de l'Abricot? Nous trouvons à ce sujet des indications qui peuvent intéresser. Une tonne de ces fruits enlève au sol près de 4 livres et demie de potasse. 21 livres d'acide phosphorique et 39 livres d'azote. Les cendres de la pulpe sont excessivement riches en potasse, dont elles contiennent environ 59 p. 100; elles renferment également 44 p. 100 d'acide phosphorique. L'Abricot contient aussi dans ses tissus de la magnésie et du fer. Le jus est riche en sucre qui s'y trouve dans une proportion d'environ 13 p. 1 00. Les matières albuminoïdes ne comptent guère que pour un et demi p. 100 du poids de la pulpe. Le Gardeners' Chronicle consacre un article biographique à Roxburgh, un des principaux botanistes à qui nous devons les connaissances que nous possédons sur la flore des Indes orien- tales. Roxburgh, parti pour Madras en 1776, fut successivement botaniste du gouvernement, poste dans lequel il remplaça Kœnig en 1785, et surintendant du jardin botanique de Calcutta à la mort du colonel Robert Kyde, arrivée en 1793.11 revint défini- tivement en 1813 et mourut à Edimbourg en 1815. S'il est utile de rappeler le nom des grands botanistes qui ont apporté à l'Horticulture l'appoint de leurs découvertes et de leurs travaux, il n'est pas moins bon de faire connaître ceux de nos contemporains qui se sont le plus distingués dans les diverses branches de l'art horticole. C'est ainsi que nous trouvons avec plaisir dans les colonnes du journal anglais, les noms des horti- culteurs ou des botanistes qui ont reçu dernièrement la Médaille de Veitch à la Société royale de Londres. L'un de ces noms nous intéresse particulièrement, celui de M. Henri Lévêque de Vilmo- rin. Tous ceux qui aiment les fleurs, qui s'intéressent de près ou de loin à leur perfectionnement, à l'art des sélections et des 894 REVUE DES PUBLICATIONS. croisements, applaudiront à la haute distinction accordée à celui que le Gardeners' Chronicle n'hésite pas à appeler le « chief authority on horticulture in France », dont a V expérience en matirre horticole n'est frobablement surpassée par aucun des horticulteurs vivants. » Ce jugement sera certainement et unani- mement ratifié en France. Le Second nom qui nous intéresse, est celui du professeur Sargent, l'éminent dendrologue américain, directeur && V Arnold arb or etum^ qui a fait connaître une quan- tité d'arbres et d'arbustes d'ornement. Les deux autres lauréats étaient MM. F. W. Burbidge, curator du jardin botanique du Trinity Collège de Dublin, et Malcolm Dunn, directeur des jar- dins de Dalkeith -Palace, qui tous deux ont rendu des services signalés à l'horticulture scientifique et à l'art forestier. Signalons, pour terminer cette revue, deux bonnes plantes peu connues '.l'une est V Frinacea pungens, petit sous-arbrisseau de la région méditerranéenne, à rameaux épineux et à fleurs bleu- pourpre ; l'autre est le liosa hispida, espèce voisine du Rosier pimprenelle, mais d'origine douteuse. Elle a probablement été obtenue dans les cultures où elle fait fort bonne figure, avec ses grandes fleurs colorées en jaune crème. Garden and Forest. — On recommande vivement pour la décoration des parcs, le Leucothoe recurva des monts AUéghanys. C'est un arbrisseau remarquable par ses tiges cendrées, hautes de trois à quatre pieds, son écorce rouge orangé, ses feuilles aiguës et allongées, ses grappes de fleurs blanches et penchées. Introduit dans V Arnold arboretum en 1885, il n'est encore que rarement cultivé en Europe. M. Christ, le savant floriste de Bâle, donne quelques rensei- gnements sur les formes que peut revêtir en Europe le Picea excelsa. Le type se présente généralement avec ses branches horizontales ou obliques ascendantes; une autre forme rappelle le Peuplier d'Italie. Dans une autre, les branches sont courtes et donnent à l'arbre l'aspect d'une colonne. On rencontre encore dans la nature une forme naine, une autre à tronc fourchu et enfin la plus remarquable de toutes qui est stolonifère. Les branches inférieures couchées sur le sol s'enracinent de place PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 893 en place et produisent un nouveau plant, dont les branches à leur tour se comportent comme les premières. Comme plante nouvelle, à signaler le Clematis Suksdorfti, qui ressemble extérieurement au C. tigusiicifolia, dont il paraît différer surtout par ses carpelles plus petits et moins nombreux. Les feuilles sont à cinq folioles glabres ; les sépales sont réfléchis ou étalés, blancs et pubescents à la face inférieure. Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Les Ayithu- rium hybrides issus du Scherzerianum se sont déjà singulière- ment éloignés du type, quoique les premiers semis eussent donné peu d'espoir. Depuis, les efforts se sont portés sur Faug- mentation de la dimension de la spathe et la diversité du coloris. D'une manière générale, on peut dire que la fécondation ne s'opère utilement qu'au moyen du pollen de la même espèce pris sur un autre sujet, ou bien encore par l'adjonction d'un pollen étranger appartenant à une autre espèce du même genre. Le Pteris longifoUa, var. Mariesi, est une des meilleures Fougères pour la serre froide comme pour la serre chaude. Elle est essentiellement décorative et forme plusieurs couronnes dont l'ensemble est fort élégant. Les frondes sont moins érigées, gracieusement arquées et garnies de pinnules plus étroites et plus pâles que celles du type. A lire une note intéressante sur les bouquetières de Paris, sur les règlements qui, aux siècles passés, régissaient leur commerce. On y voit qu'il était défendu d'employer l'Acacia dans les bou- quets, de vendre des Bluets et de faire des couronnes le jour de la Fête-Dieu et les autres jours de fêtes « sans mettre du vert dessous ». L'Illustration horticole. — Les Bertonerila sont, comme le nom composé qu'ils portent l'indique, des hybrides formés par le croisement des Sonerila et des Bertolonia. Ce sont de mignonnes Mélastomacées qui réunissent les qualités des deux genres. Une des plus belles est sans contredit le B. Madame Cahuzac à face supérieure des feuilles d'un vert émeraude très riche, nerviée et 896 REVUE DES PUBLICATIONS. maculée d'argent, tandis que la face inférieure est vert pâle nuancée de rose avec des nervures teintées lie devin. Les Orchidées n'ont pas le monopole des grands prix de vente ; voici que le Ravenala madagascariensis n'a plus rien à leur envier. Un bel exemplaire de l'arbre du voyageur a été acquis derniè- rement par miss Helen Gould pour la somme respectable de 7,000 livres soit 175,000 francs. Le spécimen haut de 10 mètres serait âgé d'environ un siècle. On vient de signaler une nouvelle maladie des Cyclamens. C'est un Champignon, le Thielavia basicola qui attaque les racines des semis. On a recommandé comme remède préventif^ d'arroser fortement, d'exposer les plantes davantage au soleil et d'arroser moins. Pour les plantes cultivées en pots, il faut em- ployer une terre moins grasse, plus sablonneuse et ne pas fumer» Journal des Orchidées. — Faut-il séparer génériquement Cypripedium et Selenipedium'l Les avis sont partagés; M. Rolfe regarde le genre Selenipedium comme tout à fait distinct : l'ovaire y est triloculaire avec placentation axile, tandis que dans les Cypripèdes, il est uniloculaire avec placentation pariétale. Au point de vue horticole, la distinction est facile à faire; il en est de même de l'hybridation qui fournit encore un argument en faveur de l'autonomie générique. Les Selenipedium et les Cypri- pedium peuvent se croiser, mais les plantes qui proviennent de l'hybridation n'ont jamais pu arriver à fleurir. Gartenflora. — xM. Harms décrit un nouveau Zephyranthes du Brésil auquel il donne le nom de Z. Tauhertiana. Les feuilles sont linéaires, longues de 20 à 30 centimètres sur 4 à 5 milli- mètres seulement de largeur; la hampe est haute de 20 à 27 centimètres au-dessous de l'insertion de la spathe qui est brune et peut atteindre 4 centimètres de largeur. Les fleurs sont solitaires, de grandes dimensions et colorées en rose pâle- M. Koehne continue son étude sur quelques Cornus et décrit une nouvelle espèce, le Cornus corynostylis, originaire de l'Himalaya. Il y a été récolté il y a déjà longtemps, mais était confondu avec le C. macrophylla. Il est caractérisé par des PUBLICATIONS FRANÇAISES. 897 rameaux quadrangulaires, glabres, des feuilles acuminées, ellip- tiques, oppose'es, vertes à la face inférieure, des sépales étroits et assez longs, un style renflé en massue. PLANTES jNOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES ou FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES. 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Deutzia Fargesii Franch. {sp. nova.), Journal de Botanique, i'' septembre 1896, p. 281. Très élégante espèce récoltée dans le Set-chuen oriental par le R. P. Farges. C'est un arbuste grêle, à épiderme rougeâtre, à feuilles brièvement pétiolées, de 6 à 7 centimètres de long, obtuses à la base, longuement acuminées, un peu épaisses, glauques, glabres sur les deux faces, avec des dents un peu écartées, calleuses et rougeàtres. Les fleurs, en inflorescences .corymbiformes, sont petites, mais assez nombreuses, d'un blanc de lait. Plante voisine du D. staminea. Deutzia setchuenensis Franch. {sp. nova.), loc. cit., p. 282. Arbuste du groupe du D. staminea, récolté dans le Set-chuen oriental par le R. P. Farges. Les rameaux en sont divariqués, à écorce grisâtre ; les feuilles, très brièvement pétiolées, sont petites (3 centimètres de longueur); elles sont lancéolées, acuminées, arrondies à la base, à face supérieure d'un vert foncé et portant des poils étoiles, à face inférieure glaucescente. Les fleurs sont petites, blanches, en inflorescence brièvement corymbiforme, pauciflore, à calice ayant les dents peu apparentes, largemen-t triangulaires. 898 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Sedum nobile Franch. {sp. nova.)^ loc. cit., p. 285. Très belle espèce récoltée dans le Yan-nan par le R. P. Dela- vay. Les tiges sont épaisses, à nombreux rameaux floraux fasti- giés, constamment uniflores et formant au sommet de la tige une sorte d'ombelle. Les rameaux, anciens persistants, sout ascendants dans la portion supérieure de la tige, horizontaux dans la partie inférieure, disposition qui ne se retrouve dans aucune autre espèce décrite jusqu'ici. Les feuilles sont éparses, oblongues-linéaires, brièvement obtuses. Les fleurs sont rou- geâtres, à pétales mesurant 6 millimètres de longueur. Les ra- meaux florifères ont de 5 à 6 centimètres de longueur. Sedum platysepalum Franch. [sp. nova.), loc. cit., p. 289. Espèce très florifère, récoltée dans le Yun-nan par le R. P. Delavay, caractérisée par ses fleurs jaunâtres, relativement grandes (10 à 12 millimètres de long sur 5 millimètres de large à la base), élargies à la base, campanulées, rapprochées en petites cimes très compactes, ayant de larges sépales verdâlres, ovales lancéolés. Les feuilles paraissent rentrer dans le type de celles du iS". multicaule. Sedum primuloides Franch. {sp. nova.), loc. cit., p. 287. Très intéressante espèce récoltée dans le Yan-nan par le R. P.. Delavay. Son port est celui du -S. pachyclados k\\.Qh.,àeVk{^\id,- nislan, mais elle se distingue par ses rameaux beaucoup plus épais, rap proches, fastigiés comme ceux duS«x//?Y/^ai?ocAe/«rt7?a; par ses feuilles scabres-papilleuses et surtout par ses pédoncules uniflores et ses fleurs une fois plus grande (les pétales ont 7 à 8 millimètres de longueur), à larges pétales blancs, ciiiés-frangés. Vernonia flexuosa Sims, Revue horticole, 1" septembre 1896, p. 402, planche coloriée. Cette plante est originaire du Brésil austral, et, d'après M. Ed. André, serait presque rustique, comme espèce vivace, sous le climat de la France moyenne, avec une couverture de PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 839 feuilles pendant l'hiver. Les feuilles sont linéaires lancéolées, entières ou un peu sinuées, dentées, scabres poilues sur les deux faces. Les inflorescences sont peu nombreuses, en cimes scor- pioïdes. Les capitules, multitlores, sont pourprés ou blancs. Sans être une espèce brillante, le F. flexuosa n'en est pas moins une plante ornementale d'un certain intérêt. 2. Publications étrangères. par M. P. Hariot. Acanthephippium Mantinianum L. Lind. et Ccgn. — A. de Mantin — Philippines (Orchidées-Epidendrées). — Lindenia^ 1896, p. 78. Port robuste, pseudobulbes de grande dimension, dépassant du double de ceux de l'A. bicolor; fleurs étalées^ munies de brac- tées ventrues, vert fortement teinté de brun pourpre, longues de 3 centimètres ; sépales luisants sur les deux faces, d'un jaune un peu nuancé de vert, à face interne ornée inférieurement de nombreux et gros points pourpres, tandis que la partie supé- rieure est d'un pourpre foncé, avec sept bandes longitudinales d'un blanc jaunâtre; pétales un peu plus courts que les sépales et de même couleur, sauf dans la partie inférieure qui est plus blanche, à onglet très large, puis ovales, rhomboïdes, arrondis au sommet; labelle luisant, d'un blanc de cire avec quelques points pourpres à l'extérieur, tandis qu'à la face interne, la partie épaissie du disque est d'un jaune orangé, avec des sillons ponctués ou lignés de pourpre vif; colonne blanche, avec la partie relevée du pied marquée intérieurement de cinq lignes de points d'un pourpre vif. Espèce voisine à' Acanthephippium bicolor Lindl., de Geylao. Agave laxifolia Baker. — A. à feuilles lâches. — Mexique (Amaryllidées). Bot. Mag.^ t. 7477. Tige courte; 20 à 30 feuilles formant une rosette lâche, oblongues-lancéolées, épaisses, coriaces, d'un vert sale à la face 900 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONN'UES. supérieure, vert pâle à la face dorsale, terminées par une petite épine brune et piquante, bordées de spinules deltoïdes, brunes au sommet; pédoncule floral robuste, allongé; fleurs disposées en panicule lâche formée de rameaux corymbiformes; bractées peu développées, deltoïdes; pédicelles articulés, allongés ; ovaire cylindrique ; tube du périanthe infundibuliforme ; lobes du limbe, de couleur verte, lancéolés, à base deltoïde; étamines 2 à 3 fois plus longues que le limbe ; anthères linéaires, de grande taille. Cet Agave, iniroduil comme variété de l'A. mexicana, diffère de toutes les formes de cette espèce par ses feuilles disposées en rosette lâche, vertes sur les deux faces, même dans leur jeunesse, et par ses spinules plus petites. Il appartient à la section Rigidx^ au voisinage de V Agave excelsa. Cyrtochilum micranthum Krânzlin. ~ G. à petites fleurs. — Brésil (Orchidées-Vandées). Gardenei^s' Chy^onicle, i99,p. 63. Fleurs petites, longues à peine de deux centimètres ; sépales et pétales vert jaunâtre au sommet, marqués de grandes taches brunes; labelle blanc à labase, jaune du milieu jusqu'au sommet, taché d'une large macule brune et relevé de lignes marginées de violet; lobes latéraux du labelle bien développés, arrondis ; lobe médian obovale arrondi au sommet, à lignes formant sur le disque quatre dents égales placées entre les lobes ; ailes du gynos- tème à peu près nulles. Espèce originaire du Brésil et voisine du C. maculatum Lindl. dont elle rappelle les formes à petites fleurs. Epidendrum xipheroides Krânzlin. — E. à port d'E. xiphères — Brésil (Orchidées-Epidendrées). — Gard. Chr., 499, p. 63. Pseudobulbes développés, ovoïdes ou subpiriformes, longs de 7 centimètres sur 3 de diamètre, portant deux feuilles au sommet; feuilles linéaires acuminées, cartilagineuses, cana- liculées, longues de 20 centimètres sur I de large ; grappe grêle, pauciflore; bractées à peu près nulles; ovaires briève- ment pédicelles, couverts de cicatrices hyalines serrées; sépales lancéolés, aigus, les latéraux plus larges ; pétales linéaires. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 901 élargis au sommet, de même longueur; lobes latéraux du labelle courts, obtus; lobe moyen largement oblong, presque carré, à bords ondulés; gynostème soudé à sa base avec le labelle, largement marginé dans le haut; sépales et pétales vert foncé, lignés de pourpre; labelle doré à la partie antérieure; gynostème blanchâtre. Cette espèce nouvelle originaire du Brésil rappelle par la plu- part de ses caractères VEpidendrum xlp hères Rchb. Episcia densa G. H. Wright — E. dense — Démérara (Gesné- racées-Cyrtandrées), Bot. Mag., t. 7481. Tige robuste, courte, pubérulente rouge-sang ainsi que les pétioles, la face inférieure des feuilles et les sépales exté- rieurement; feuilles longuement pétiolées, ovales-oblongues, subaiguës, crénelées-serrulées, arrondies ou subcordées à la base, d'un vert gai à la face supérieure et poilueS; glabres en dessous et marquées d'une côte et de nervures épaisses; pétiole semi-cylindrique; fleurs rassemblées en petites grappes axillaires; pédoncules et pédicelles courts; bractées petites; calice urcéolé, à segments oblongs, obtus, verts à la face interne, le postérieur plus petit, libre, les autres soudés; corolle subcylindrique, velue, couleur paille, gibbeuse à la base puis un peu dilatée; lobes au nombre de cinq, étalés, plans, arrondis, couleur primevère à la face interne ; étamines incluses; filets très glabres; anthères cohérentes deux à deux au sommet; ovaire velu; stigmate capité, à deux lobes. VF. densa appartient à la section C entras olenia^ caractérisée par les étamines courtes, les fleurs serrées, les sépales étroits, le tube de la corolle gibbeux à la base. Il est voisin du ^. ery- thropus de la Nouvelle-Grenade. VE. densa a été introduit, en 1895, de Démérara 011 il a été découvert sur lesborJsde la rivière Masouria, par M. Jenman, directeur du jardin botanique de Georgetown. Phaleria ambigua Hook. f. — P. ambiguë. — Java (Thymc- léacées-Phalériées). — Bot. Mag., t. 7471. Arbrisseau grimpant, glabre, à rameaux bruns et lisses; 902 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES feuilles courtement pétiolées, elliptiques, cuspidées-acuminées au sommet, aiguës à la base, marquées de six nervures sur les deux faces et de veines très grêles, vert foncé à la face supérieure, vert pâle inférieurement ; capitules axillaires et pseudo-termi- naux, sessiles, à fleurs serrées et nombreuses; folioles de l'invo- lucre ovales-oblongues, obtuses et vertes; fleurs blanches, nuancées de jaune pâle, pubérulentes; tube du périanthe grêle, à peine dilaté supérieurement; limbe à lobes largement ovales, arrondis au sommet; 8 étamines à ftlets filiformes, glabres ou légèrement pubescents à la base, plus longues que le limbe, insérées quatre à la gorge et quatre aux bords de la corolle , dressées. Les espèces de Phaleria sont d'une détermination très difficile en herbier; les botanistes de Buitenzorg peuvent seuls, avec les matériaux qu'ils ont à leur disposition, arriver à élucider l'étude de ce genre. Le Ph. ambigua fleurit au mois de mai et, comme les Daphne, dont il est voisin, répand une odeur délicieuse. Posoqueria macropus Martius. — P. à grand pied. — Brésil (Rubiacées-Gardéniées). — Bot. Mag., t. 7467. Rameaux, pétioles et face inférieure des feuilles, panicule et calice pubescents; feuilles courtement pétiolées, ovales, aiguës acuminées, vert-clair à la face supérieure, gonflées entre les nervures qui sont profondément enfoncées dans le parenchyme, vert pâle inférieurement et à nervures saillantes; stipules trian- gulaires, aiguës ou longuement acuminées; panicule multiflore; bractées petites; lobes du calice courts et obtus; tube de la corolle velu à l'ouverture; limbe à lobes linéaires oblongs, arrondis au sommet, contournés à gauche, fleurs d'un blanc pur, très odorantes. Les Posoqueria constituent des buissons ou de petits arbres originaires de l'Amérique tropicale, à grandes feuilles luisantes et coriaces. Le P. macropus est une des deux espèces décrites qui aient des feuilles pubescentes ; l'autre est leP.pa/ws^màfeuilles étroites. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 903 Le P. macropus Irouwé d'abord à Minas, a depuis été recueilli à Campos, à Rio et dans l'île de Sainte-Catherine d'où il a été publié sous le nom de P. mult'ifiora. Sobralia Brandtiae Kranzlin. — S. de Madame Brandt. — Patrie inconnue (Orchidées-Néottiées). — Gardeners' Chro- nicle, 490, p. 608. Tiges atteignant 1 mètre; feuilles distiques étroitement engai- nantes; gaines lisses; limbe lancéolé acuminé, long de 20 cen- timètres sur 4-0 centimètres de largeur au milieu, rigide, marqué de cinq nervures ; fleurs à bractées courtes qui en embrassent seulement la base; sépales linéaires; pétales deux fois plus larges, linéaires, oblongs longs de 6-7 centimètres ; labelle long de 9 centimètres, étroitement cunéiforme à la base, fortement dilaté antérieurement et prolongé en deux petits lobes acutiuscules divergents, ondulé, crispé sur les bords; gynostème grêle, pourvu au sommet d'un long appendice en forme de corne, réfléchi et excavé à la face inférieure. Fleurs pourpres, à labelle plus coloré; disque du labelle orangé. Cette Orchidée, dont l'origine certaine est inconnue, n'est pas seulement intéressante par sa valeur ornementale; elle l'est sur- tout par l'ensemble de ses caractères qui ne concordent avec aucune des divisions et subdivisions établies par Lindley dans le genre Sobralia, divisions qui d'ailleurs devront être révisées et rétablies sur de nouvelles bases. Le Sobralia Brandtiœ doit se placer au voisinage des 5. macrantha et violacea. RECTIFICATION La lettre dont il est question dans le cahier d'août du Journal, p. 738, ¥ alinéa, et par laquelle il était fait une demande de commission pour visiter les cultures du Refuge du Plessis-Piquet, a été adressée à la Société, non par le jardinier de cet établisse- ment, mais par le directeur, M. Kahn. /.e Secréiaire-rédactew-gérant^ D. Bois. Paris. — Imprimerie L. Mauethkux, 1, rue Cassette. 904 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. SEPTEMBRE 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Rslne, PRÈS Paris (altitude : 63°^). TEMPÉRATURE HAUTEUR i s ■s.-i- . du baromètre VENTS ÉTAT DU CIEL < Q 1 Min. Max. Matin Soir dominants 12,2 22,2 759,3 760 S. Nuageux, petite pluie le soir. 2 11,3 19,3 757 738,5 S. Petite pluie toute la nuit, couvert le matin, nuageux. 3 9,7 23,4 761 761 s. Nuageux. 4 9,4 26,0 760,5 760 s. so. Très nuageux, légèrement pluvieux le 5 15,2 22,0 756 756,5 SO. 0. soir. Nuageux, plusieurs averses. 6 15,3 21,8 758 761,5 NNO. Très nuageux, quelques averses. 7 10,9 22,7 761,5 760,5 E. Brumeux le matin, nuageux. 8 13,3 26,2 759 756 S Nuageux, très petite pluie le soir. 9 15,9 25,1 756,5 757 s. Nuageux. 10 14,9 21,6 755 738 so. Pluie abondante dans la nuit et de grand matin, très nuageux, pluie dilu- vienne dans raprès-midi avec cyclone à Paris ayant causé de grands dégâts dans les 6e, Icr^ 4e et 10e arrondissements et même des accidents mortels. 11 11,4 20,4 758,5 760,5 NO. SSO. Couvert, nombreuses averses, quel- ques éclaircies. 12 12,5 22,7 760,5 756 SO. Couvertetpluvieux le matin, nuageux. 13 14,5 21,5 756 761,5 SSO. Orage et pluie abondante dans la nuit, averses nombreuses et fortes laprès- niidi, éclaircies. l/i 14,1 19,9 732 757 SSO. Nuageux et pluvieux. 15 17,1 23,1 760,3 763 so. Couvert et légèrement pluvieux, quel- ques rares éclaircies. 16 17,3 22,3 763 768 0. Pluie assez abondante dans la nuit, couvert le matin, nuageux l'après-midi, cJair le soir. n 8,8 23,6 761 763 s. Nuageux. 18 12,7 22,6 761 738 s. Nuageux, pluie continue à partir de neuf heures du soir. 19 13,4 20,2 739 739,5 0. Pluie une partie de la nuit, couvert le matin, nuageux et averse l'après-midi. 20 8,5 17,9 757,5 736 0. Très nuageux et légèrement pluvieux. 21 8,5 18,5 760 737 N. NE. SE. Nuageux, pluie continue à partir de! huit heures du soir. 22 11,9 16,0 756 731 SO. Pluie toute la nuit et presque toute la journée, nuageux le soir. 23 13,1 18,9 736 738 so. Grand vent dans la nuit, très nuageux le matin, belles éclaircies Taprès-midi, quelques averses. 24 10,3 16,9 761,5 761 so. Nuageux. 23 10,3 13,9 740,5 744 so. SE. NO. Pluie presque continue à partir de quatre heures du matin, grand vent. 26 10,3 13,9 756 759,5 N. 0. Grand vent dans la nuit, couvert, petite pluie fine et continue à partir de quatre heures du soir. 27 12,8 21,0 761 749 NO. 0. S. Nuageux, 28 11,0 18,0 760,5 763,5 0X0. N. Nuageux, clair le soir. 29 4,4 17,1 766,3 768 NO. 0. Nuageux, presque clair le soir. 30 3,5 17,7 769 771 NO. Brumeux le matin, nuageux, clair le soir. AVIS DIVERS. 90{ AVIS DIVERS EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANGE Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets, Asters, Arbres fruitiers, Légumes. — Celte exposition se tiendra au Palais de l'Industrie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. Modification au prograuiiuc de TExposilion de Chrysanthèmes* Par suite d'une modification au programme publié dans le cahier de mars 1896, p. 235, les 5% 15% 16% 17° et 18° concours ouverts pour les Chrysanthèmes en pots, seront ouverts égale- ment pour les fleurs coupées de Chrysanthèmes, concours entre horticulteurs et concours entre amateurs. EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE DE HAMBOURG La Société nationale^ d'Horticulture de France a institué un comité destiné à servir d'intermédiaire entre les horticulteurs français qui désireraient participer, l'an prochain, à l'exposition horticole de Hambourg, et la commission d'organisation de cette exposition. En attendant que ledit comité soit constitué définitivement, les personnes qui voudraient obtenir des renseignements pourront s'adresser au secrétariat de la Société, 84, rue de Grenelle. De nombreux prix sont mis à ia disposition du comité de l'Exposition d'Horticulture de Hambourg, pour les différents concours. On ne compte, actuellement, pas moins de 300 mé- dailles d'or, 2,600 médailles d'argent, un grand nombre de médailles de vermeil et des prix en espèces pour une somtïie de 30,000 marks. ^ ^ Série III. T. XVIII. Cahier d'octobre publié le 10 novembre 1896. 57 906. AVIS DIVERS. Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fm de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. • OFFRES ET DEMANDES D'EIYIPLOI . Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE Un concours spécial pour les Orchidées aura lieu en séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande de participation. ♦ « CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon. Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"^ Joubert de FHiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,b00 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage pubhé récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.) AVIS DIVKRS. 907 COURS PUBLICS ET GRATUITS D'HORTICULTURE ou DE SCIENCES SE RATTACHANT A L'HORTICULTURE PROFESSÉS DANS PARIS MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE Culture. — M. Maxime Cornu, professeur. (Cultures coloniales de l'Afrique tropicale et australe.) Semestre d'hiver : lundis, mercredis et vendredis, à 9 heures du matin. Physiologie végétale appliquée à Vagriculture. — M. Dehérain^, pro- fesseur (Terres arables et amendements). Semestre d'été : mardis et samedis, à 2 heures. Physique végétale. — M. Georges Ville, professeur. (Conditions physiques et chimiques qui déterminent, favorisent et règlent la production des végétaux. Histoire de l'absorption de l'azote de l'air par les végétaux.) Mardis et samedis, à 3 heures. Botanique (Classification). — M. Bureau, professeur. (Étude des familles vivantes de Dicotylédones apétales). A partir du mois de mai ; lundis, mercredis et vendredis, à 1 heure. Botanique (Organographie). — M. Van Tieghem, professeur (Élé- ments de botanique générale.) Semestre d'hiver : mardis, jeudis et samedis, à 8 heures et demie du matin. CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS Chimie agricole. — MM. Schlœsing père et fils, professeurs. (Etude des éléments de l'atmosphère qui concourent à la nutrition des plantes.) Mercredis et samedis, à 9 heures du soir, à partir du 4 no- vembre. Agriculture. — M. Grandeau, professeur. (Mise en valeur et culture des terrains pauvres.) Mardis et vendredis, à 9 heures du soir, à par- tir du 6 novembre. JARDIN DU LUXEMBOURG (Pavillon de la Pépinière). Arboriculture fruitière et Ploriculture. — M. Opoix, professeur. Lundis, mercredis et vendredis, à neuf heures du matin. Ce cours, qui comprend des leçons théoriques et pratiques, commencera vers le 20 janvier 1897. Tous les quinze jours, une leçon sera consacrée à la Ploriculture. ÉCOLE MUNICIPALE ET DÉPARTEMENTALE D'ARBORICULTURE Arboriculture d'alignement et d'ornement. — M. Chargueraud, pro- fesseur. Le vendredi, à partir du 20 novembre, à 8 heures du soir, dans l'amphithéâtre de la Société nationale d'horticulture, 84, rue de Grenelle, Des leçons pratiques auront lieu, le dimanche, à partir du 22 novembre, de 8 heures à M heures du matin; le lieu de réu- nion sera indiqué à la fin de la leçon précédente. Des certificats d'aptitude sont décernés aux élèves, après examen. 908 AVIS DIVERS. CHAMBRE SYNDICALE DES OUVRIERS JARDINIERS DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE Culture potagère. — M. Duvillard, professeur. Arboriculture fruitière et Floriculture. — M. X..., professeur. Botanique. — M. Hariot, professeur. Géométrie, arpentage. — M. Boniface, professeur. Ces cours ont lieu : le premier à Arcueil, chez M. Duvillard; le second le samedi, de 8 à 9 heures du soir (le lieu où il se fera sera indiqué prochainement); le troisième, le jeudi, de 8 à 9 heures du soir à la mairie du IV« arrondissement de Paris; le quatrième, au siège social du Syndicat, 13, rue Aumaire, le mardi, à 8 heures du soir. Des leçons pratiques et des herborisations ont lieu, le dimanche, et sont annoncées dans les leçons précédentes. SYNDICAT DE SAINT-FIACRE Boulevard Montparnasse, 126. Culture potagère et d'ornement. — M. Debureau, professeur. Arboriculture fruitière. — M, Lépine, professeur. Application des engrais chimiques à V Horticulture. — M. de La Bou laye, professeur. Ces cours ont lieu le vendredi, à 8 heures du soir. ASSOCIATIONS DIVERSES Cours d'Horticulture. Arboriculture fruitière : (Association polytechnique), 26, rue Henri- Chevreau (Belleville). M. G. Chevalier, professeur ; le samedi, à 8 heures du soir. — (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot. M. Célestin Duval, professeur; le dimanche, à 2 heures. — (Association philotechnique), lycée Charlemagne, M. Gros- demange, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir. Floriculture. — (Union française de la Jeunesse), boulevard Saint- Marcel, 66. M. Gourlot, professeur; le lundi, à 9 heures du soir. Horticulture populaire. — (Association polytechnique), école com- munale de la rue Foyatier (Montmartre). M. Theulier, professeur; le dimanche, à 10 heures du matin. Agriculture générale. — (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot. M. le D'" Genevoix, professeur; le dimanche, à 10 heures du miatin. Cours de Botanique. Plantes ornementales et utiles les plus intéressantes. — (Union fran- çaise de la Jeunesse), boulevard Saint-Marcel, 66. M. Gérome, pro- fesseur; le lundi, à 8 heures du soir. Organographie et physiologie végétales. — (Association philotech- nique), lycée Charlemagne. M. Duclos, professeur; le mardi, à 8 heures et demie du soir. Botanique. — (Association philotechnique), boulevard Montpar- nasse, 80. M. leD^" Berge, professeur; le vendredi, à 8 heures 1/4 du soir. CHRONIQUE. 909 Cours d^ Arpentage et de Nivellement. Levé des plans, etc. (Association philotechnique), boulevard Mont- parnasse, 80. M. Grimaud, professeur; le dimanche, à 9 heures du matin. — (Association philotechnique), lycée Condorcet, M. Hervé, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir. — (Association philotechnique), lycée Gharlemagne, MM. Weisse et Denis, professeurs; le dimanche, à 10 heures et demie du matin. CHRONIQUE Principales variétés d'arbres fruitiers cultivées dans les provinces du Rhin. — En vue de guider les pépiniéristes français qui, pour placer leurs produits, parcourent presque chaque année les plus importantes villes de l'Allemagne et notam- ment celles de la province du Rhin, la Feuille d'informations du ministère de V Agriculture signale les principales variétés d'arbres recherchées dans ce pays et les époques de plantation adoptées par la grande culture. Les variétés d'arbres fruitiers recommandées sont : a) Climat de Blé d'hiver. — 1° Pommes : Calville de Graven- stein, Reinette Ananas, Reinette d'Orléans, Reinette musquée ^ Reinette du Canada; 2° Poires : Williams, Beurré d'AmanliSj Joséphine de Malines. b) Climat du Seigle d'hiver. — 1° Pommes : Astrakan blanche^ Borovitski, Pearmain d'été. Cardinal blanc flammé, Reine des Reinettes^ Reinette Harbert, Reinette de Landsberg, Grosse Rei- nette de Cassel , Reinette grise d'hiver , Belle-fleur rouge ; 2° Poires : Madeleine, Louise-Bonne d'Avranches, Beurré Hardy, Bergamotte de Gansel, Beurré Diel, Suprême Coloma, Curé. c) Climat des fruits d'été. — Pommes : Reinette dorée d'été., Court-fendu plat, Reinette des Vergers., Reinette de Champagne^ Rother Eiserapfel (Pomme de fer rouge), Gros Bohn; 2*» Poires : Beurré gris d'été, Kuhfuss (Pied de vache), Bellissime d'hiver^ Kamper Venus, Martin-Sec. 910 CHRONIQUE. Pour les Prunes : Mirabelle de Metz, Klrke, Beine-Claude, Beine-Claude d'Althan, Wangenheim, Quetsche commune. Pour les Cerises : Boburger maiherzkirsche (Guigne de mai de Boburga), May Duke, Gros Bigarreau noir. Guigne Lucien, Gros Gobet, Beine Hortense. D'autres variétés se rencontrent encore dans cette province, dans les jardins d'agrément, parmi les arbres d'espalier, mais elles y sont moins répandues. La culture fruitière, en effet, n'a guère séduit les amateurs de jardins en ce pays que depuis l'introduction de la taille française par un horticulteur français, qui montra, par la pratique, ce qu'elle pouvait donner, même sous le climat d'Allemagne, quand elle était bien conduite. Les plantations se font, pour les terres bien drainées, de pré- férence pendant la deuxième quinzaine d'octobre et pas plus tard; pour les terres humides ou de hautes altitudes, comme celles de l'Eifel, du cercle de Malmédy, on attend le printemps, au moment où les bourgeons commencent à gonfler. Origine hybride du Lilas Varin (Syring-a duhia) . — M. J. Poussât a publié dans le Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy, p. 122, une note intitulée : Une syn- thèse en Horticulture, de laquelle* il résulte que le Lilas Varin [Syringa dubia) est le produit hybride des Syringa vulgaris et persica. Certains auteurs avaient émis depuis longtemps cette opinion ; mais ce n'était alors qu'une simple hypothèse, que les travaux de MM. Lemoine, les habiles horticulteurs de Nancy, ont changée en certitude. Il y a quelques années, MM. Lemoine eurent l'idée de féconder le Lilas de Perse à feuilles laciniées [Syringa persica) avec une des formes à fleurs doubles du Lilas commun (S. vulgaris). Ce croisement couronné de succès détermina une production de graines d'où sortirent des Lilas Varin (S. dubia) se distinguant seulement de celui que nous connaissons par des fleurs semi- doubles, tout en conservant les caractères particuliers du type de cette pseudo-espèce. Encre indélébile pour les étiquettes en zinc. — Le Journal de la Société d'Horticulture pratique du Bhône indique CHRONIQUE. 911 la formule suivante, employée au Parc de la Tête-d'Or, à Lyon, pour obtenir un étiquetage inaltérable sur zinc : Bichlorure de platine 1 gramme. Eau 10 — Gomme arabique 1 — Pour obtenir un beau noir ne s'altérant pas et ne s'oxydant jamais, il faut, avant d'écrire, décaper les plaques de zinc avec quelques gouttes d'acide sulfurique dans un verre d'eau. Aucun autre acide ne doit être employé, car les oxydes produits ne seraient pas solubles dans l'eau, et les plaques resteraient tachées. Après avoir bien essuyé la plaque, on exécute l'inscription soit avec une plume d'oie, soit avec une plume d'acier, mais ces dernières sont rapidement usées par le chlorure qui les attaque et les détruit. Des étiquettes au chlorure de platine, faites pour l'arbusterie du Parc, et datant du printemps 1886, seraient, parait-il, aussi nettes qu'au moment de leur fabrication. Fuchsias rustiques chez MM. Lemoine et fils, à Nancy. — Dans une visite que nous avons faite cet été à l'établissement de MM. Lemoine, nous avons remarqué les variétés de Fuchsias rustiques, résultant du croisement du F. Riccartoni avec les variétés simples et doubles à grandes fleurs : Brame, Elysée^ Télégraphe, Volontaire, Enfant prodigue, Profusion, Espérance, et Nestor. Ces Fuchsias peuvent être laissés en pleine terre, sous un abri de feuilles bien entendu et ils repoussent en touffes au printemps suivant. La couleur des sépales est généralement rouge; la corolle, simple ou double, présente plusieurs tons de violet et de bleuâtre; les fleurs n'atteignent pas encore les di- mensions de celles des belles variétés qui composent les collec- tions actuelles, mais leur nombre est beaucoup plus considé- rable. Une autre série^ plus récente, est constituée par les hybrides du F. myrtifolia. L'établissement en possède 4 ou 5 variétés à feuillage fin et gracieux, à fleurs extrêmement nombreuses et réunissant toutes les qualités requises pour les plantes de marché. 912 CHRONIQUE. Ces plantes, rentrées l'automne en serre froide, y fleurissent encore pendant une bonne partie de l'hiver. Une autre plante qui, après la floraison estivale, donne, dans les mêmes conditions, des échantillons couverts de fleurs, est le F. Gerbe de corail (Lem.). C'est une plante produite par le croi- sement du F. venusta par le F. boliviana. Tous les rameaux supérieurs portent, aux aisselles des feuilles, de longues fleurs à grand tube de couleur corail, à lobes de même teinte et à large corolle corail. Les fleurs sont si nombreuses qu'on croit avoir aff'aire à une inflorescence en grappe pyramidale; la floraison se prolonge très avant dans la saison, en serre froide ou tem- pérée. Une autre plante, de même origine, Corne d'abondance^ est cultivée côte à côte avec celle-ci. (Ch. de Bosschere.) Le Cannas Italia et Austria. — Les Cannas italiens obtenus par le croisement des Cannas deCrozy avec l'espèce américaine^ C. flaccïda des marais de la Floride, se trouvent, dans le même établissement, au centre d'un grand massif. Les fleurs atteignent de très grandes dimensions; Italia a le centre orange clair avec une large bordure jaune ponctuée d'orange; Austria est d'un jaune clair avec quelques fines ponctuations d'un rouge pâle. Si chaque inflorescence portait cinq ou six fleurs ouvertes à la fois, l'effet serait magnifique, mais celles-ci ne s'épanouissent que successivement et l'effet y perd. La culture sous verre permettra probablement d'obtenir ce desideratum. (Ch. de Bosschere.) Héliotrope géant. — Dans le même établissement encore, nous avons vu deux planches &' Héliotropes géants cultivés comme plantes annuelles. Les personnes qui, comme nous, voient ce spectacle pour la première fois en sont réellement stupéfaites et charmées. Ce ne sont pas des Héliotropes ordinaires, ni par leur stature ni par leur origine. Celle-ci mérite d'être rappelée. 11 y a une dizaine d'années, fut introduite par l'intermédiaire d'une maison anglaise ïHeliotrojnum incanum, espèce de haute taille, à larges feuilles blanchâtres et à inflorescences assez mai- gres et insignifiantes qui ne devait faire qu'un passage éphémère CHRONIQUE. 913 dans les cultures. MM. Lemoine l'ont croisée avec les belles varié- tés diHeliotropium peruviamim et ils ont obtenu cette superbe race qu'ils améliorent d'année en année. Nous avons eu sous les yeux des plantes vigoureuses atteignant en une saison 60 centi- mètres et même 1 mètre, couvertes d'inflorescences de 30 et même de 40 centimètres de diamètre, et ce sont des semis de ce printemps, comme nous l'apprend M. Lemoine fils; la couleur varie du gris blanchâtre au lilas, au mauve, au violet, au bleu, à l'indigo et au purpurin. (Gh. de Bosschere.) Les fruits des fêtes franco-russes. — Les tables où l'em- pereur et l'impératrice de Russie ont pris place pendant leur séjour en France ont pu donner une bonne idée des productions de notre horticulture à nos augustes visiteurs. Les forceries de l'Aisne ont fourni pour ces fêtes; 50 grappes de Raisin Muscat cV Alexandrie pesant 65 kilogrammes; 50 grappes de Black Alicanie du poids de 95 kilogrammes; des grappes de Gros Colman de 3 kilogrammes l'une. Montreuil et Bagnoletont fourni des Pèches Salway, Comtesse de Paris^ Ballet^ superbes comme volume et comme coloris. Les Poires ont été tirées de Fontenay-sous-Bois et Montmo- rency ; elles comprenaient les variétés : Crassane, Duchesse, Beurré Diel et des Doyenné du Comice pesant 800 à 900 grammes l'un. Rosny a fourni les Pommes Calville blanc, Belle Joséphine et Grand Alexandre. Cette dernière variété, originaire de Russie, produit des fruits d'un volume considérable. Les Pêches, Poires et Pommes portaient dans leur pelure même les armes de la Russie, ce qui avait été obtenu en pla- çant sur les fruits, quelques jours avant leur maturité, une enve- loppe en papier dans lequel le dessin des armes de Russie avait été découpé. La lumière en pénétrant par les découpures a coloré les parties de la pelure des fruits soumises à son influence. Horticulteurs en Allemagne. — D'après la statistique officielle, faite le 14 juin 1895, il existait dans l'empire d'Alle- magne 14,845 horticulteurs, chefs d'établissements, y compris les fleuristes, les pépiniéristes et les bouquetiers. A ce nombre 914 CHRONIQUE. de chefs, il convient d'ajouter 63,745 surveillants, ouvriers, volontaires, etc., s'occupant uniquement d'Horticulture. En outre, 5,800 chefs de famille s'occupaient d'une manière acces- soire d'Horticulture et avaient 37,753 subordonnés; enfin, il y avait encore 3,563 locataires dans la même condition avec 51,705 ouvriers. Au total 24,208 chefs et 143,203 ouvriers. (Illustration horticole, 15 oct. 1896.) Loyer des terrains en culture du vieux Paris. — Nous remarquons dans les Documents inédits sur VHistoire de France^ publiés par M. le vicomte d'Avenel, les curieux prix sui- vants pour le loyer des terrains en culture de l'ancien Paris. En 1230, sur l'emplacement du Faubourg-Montmartre et de la rue Bergère, on payait un loyer annuel de 73 centimes de l'are, pour les terres en cultures. En 1254, près de la rue actuelle de FAncienne-Gomédie, 32 centimes de l'are. En 1303, entre le Ghâtelet et les Tuileries, 9 centimes de l'are. En 1309, Village du Roule et Faubourg Saint-Honoré, 1 cen- time de l'are. En 1630, emplacement du Faubourg-Montmartre, terrain en jardin maraîcher, 2 fr. 65 de l'are. En 1646, Chaussée d'Antin, jardin maraîcher, 3 fr. 38 de l'are; En 1750, Faubourg-Montmartre et rue Bergère, 2 fr. 78 de l'are. En 1763, Faubourg-Montmartre, 5 fr. 26 centimes de l'are. En 1764, près le boulevard Montparnasse, 3 fr. 16 de Tare. En 1769, au même endroit, dans plusieurs documents, les prix varient depuis 4 fr. 12 centimes de l'are, jusqu'à 1 fr. 25 et descendent même à 34 centimes de Tare. (G. Gibault.) Valeur alimentaire de la Fève. — D'après une note de M. Balland, publiée dans les Comptes rendus de V Académie des Sciences, numéro d'octobre, 1896, p. 551, la Fève, surtout après décortication, représente une denrée alimentaire des plus azotées. Les Fèves d'Egypte à l'état normal, renferment en effet 26.51 de matière azotée p. 100 et à l'état sec, 29.72 p. 100. Les Fèves de Bresse et de Lorraine, également très riches en éléments nutritifs, CHRONIQUE. 915 sont cependant un peu inférieures aux précédentes. La valeur nutritive de la Fève est d'ailleurs établie depuis longtemps. La préférence donnée en France à la Fève d'Egypte, par les fabricants de farine de Fève et de Fèves décortiquées, est justifiée par l'état de siccité de cette denrée, sa richesse en azote, sa forme qui se prête bien à la décortication mécanique et aussi par Tabsence de plus en plus remarquée, sur les grands marchés, des Fèves de Bourgogne, de Bresse et de Lorraine. Sur 28,241,456 kilogrammes de Fèves importées en France en 1895, il en est venu 23,630,575 kilogrammes d'Egypte, 1,154,202 ki- logrammes d'Algérie et 1,164,256 kilogrammes de Tunisie. Le reste a été fourni par l'Autriche, la Turquie, l'Allemagne, l'Es- pagne et les Pays-Bas. Transport des produits destinés aux Expositions. — Les Compagnies de chemins de fer du Nord, de l'Est, de l'Ouest, d'Orléans, de Lyon, du Midi et de l'Etat, viennent d'introduire dans leurs tarifs de grande et de petite vitesse concernant les produits et objets divers admis aux Expositions d'Horticulture et de l'industrie, les dispositions suivantes : Pour les plantes autres que celles qui sont vivaces et pour les fleurs coupées envoyées aux Expositions et qui, en raison de leur nature périssable, ne sont pas renvoyées à leur point de départ, il sera remboursé à l'expéditeur, sur la production du récépissé et d'un certificat du Président de l'Exposition consta- tant que les plantes n'ont pas été vendues, ni expédiées, 50 p. 100 de la taxe appliquée au départ. Cette remise n'est pas appli- cable aux frais accessoires. Le délai pendant lequel la détaxe pourra être réclamée est limitée à deux mois. Prodxiits horticoles « Fin de siècle » en Angleterre. — Décidément les productions « Fin de siècle » en tous genres sont... surprenantes. Fleurs, fruits et légumes de dimensions et de poids extraordinaires ont leur tour, et l'émulation entre culti- vateurs est telle qu'aucun producteur, si fortuné qu'il soit ou si favorisé par la nature qu'il ait été, ne peut se croire certain de conserver le premier rang, et court grands risques d'être sur- passé par son voisin à la saison suivante. Ainsi à Peebles, où 916 CHRONIQUE. un Club des Poireaux, le Peebles Leek Club, existe et tient une exposition annuelle, le T"" prix a été décerné à l'apport d'un culti- vateur, composé de six Poireaux, pesant ensemble 16 livres et 6 onces anglaises, soit près de 8 kilogrammes. Le même exposant était également le possesseur da Poireau le plus remarquable de toute l'exposition ; ce spécimen unique pesait 3 livres, 12 onces anglaises, soit 1 kil. 700. Ces légumes étaient le résultat d'une culture en tranchées, analogue à celle qui est pratiquée sur une très grande échelle pour le Céleri. D'autre part, l'Oignon s'est montré également remarquable en son genre ; un spécimen de la variété Ailsa Craig, cultivé par M. Bowerman, jardinier à Hackwood Park, près Basingstoke, a dépassé de beaucoup tout ce que l'on connaissait jusqu'à ce jour. Cet Oignon mesurait sur le terrain 55 centimètres de circon- férence, et lorsque plus tard il fut nettoyé et débarrassé de sa tunique extérieure, ce bulbe modèle pesait 3 livres 9 onces anglaises, soit 1 kil. 600. Et voici qu'un cultivateur d'Aberbeeg, Montmouthshire, qui n'ayant produit ni la Groseille à maquereau phénoménale, ni le Champignon gigantesque, s'estime heureux d'être le possesseur de Soleils [Helianthus] de race peu commune. Certaines de ses plantes mesurent 3 mètres de hauteur, et portent jusqu'à qua- rante fleurs, ayant en moyenne quarante deux centimètres de diamètre et des feuilles de 48 centimètres de large I (G. Schneider.) La Pomme en Angleterre. — Soit comme fruit de dessert, soit comme fruit culinaire, la Pomme d'Angleterre joue un rôle très important. C'est probablement de tous les fruits cultivés celui dont la consommation est le plus élevée. Sa culture dans le pays même est très étendue, ce qui n'empêche pas que l'An- gleterre soit largement dépendante pour son approvisionnement, de ses colonies et de l'Amérique. La récolte dans le Royaume-Uni est estimée, pour cette saison, à une bonne demi-moyenne récolte seulement. Heureusement pour nos ménagères, qu'il n'en manque pas ailleurs. Le surplus, au Canada, apprêté pour l'exportation, se monte à 3,500,000 barriques, et la qualité du fruit est annoncée j SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 917 comme tout à fait supérieure. La maison Garcia, Jacobs et C'% à elle seule, en a vendu, la semaine dernière, 3,600 barriques ; mais ce sont surtout les variétés tardives qui sont très goûtées comme étant de provenance étrangère. En variétés hâtives, la production du pays est suffisante et, comme qualité, égale ou plutôt dépasse celle des fruits américains, ce qui est bien prouvé par le prix peu élevé que ceux-ci réalisent sur les marchés de Londres et de Liverpool, où ils ont été vendus à des prix variant de 9 à 1 1 francs la barrique. De 20,000^ à 30,000 barriques sont débarquées à Londres chaque semaine, venant de Nova Scotia seulement. (G. Schneider.) PROCES -VERBAUX SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. Présidence de M. Ferdinand Jamin, Vice-Président DE LA Société. La séance est ouverte à 3 heures, en présence de 100 socié- taires : 1 0 membres honoraires et 90 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame l'ad- mission de deux membres titulaires. M. le secrétaire général procède au dépouillement de la correspondance, qui comprend : A. — Correspondance imprimée : 1° Règlement et programme de l'Exposition de Chrysanthèmes, qui aura lieu à Bordeaux du 5 au 15 novembre; 2" Circulaire annonçant qu'un concours international de pomo- logie se tiendra, sous les auspices du Syndicat Pomologique de jV, B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion.dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 918 PROCÈS-VERBAUX. France, pendant l'Exposition agricole, à Segré (Maine-et-Loire), du 14 au 18 octobre 1896; 3° Circulaire de la Société régionale d'Horticulture du nord de la France, annonçant qu'une Exposition partielle se tiendra à Lille (Palais Rameau), les 18 et 19 octobre 1896 ; 4* Palmarès de l'Exposition d'Horticulture, tenue à Tournai (Belgique) du 20 au 23 septembre 1896. B. — Ouvrages destinés a la bibliothèque : \° Des moyens de hâter la ïiitrification des substances ren- fermant de l'azote et^ par suite, de le rendre plus promptement assimilable, par M. Poiret (Congrès horticole de 1893). Broch. in-8°, de 26 p. (Extrait du Journal de la Société nationale d" Horticulture de France.) 2° Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar^ publiée par M. Alfred Grandidier. Vol. X, Histoire naturelle des Mammifères, par MM. A. Milne Edwards, A. Grandidier et H. Filhol. Tome V. — Atlas. — II, 4^ partie, 41<= fascicule. Paris, 1896. 3° Feuille d'informations, publiée par le Ministère de l'Agri- culture. C. — Rapports et comptes rendus déposés sur le bureau : Rapport sur les cultures de M. Massé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne), M. Duval fils, rapporteur. Les conclusions demandant l'insertion dans le Journal et le renvoi à la commission des récompenses, sont adoptées par l'assemblée. Compte rendu du concours de Dahlias, Bégonias, et Fuchsias, tenu dans la séance du 10 septembre 1896, par M. A. Gravereau. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture tenue à Cou- lommiers, du 19 au 21 septembre 1896, parM.A. Chargueraud. D. — Objets soumis a l'examen des comités : Au comité de culture potagère : Par M. Martin (G.), horticulteur, marchand-grainier, à la Broche, par Digoin (Saône-et-Loire), 2 Melons d'une variété qu'il i SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 019 a obtenue en croisant le Melon Gressent par le gros Cantaloup. Ce fruit est très plein, de bonne conservation, à chair rouge, juteuse, de bonne qualité (prime de 3^ classe). Le même présenta- teur montrait, en outre, une variété de Pomme de terre provenant d'un mélange de graines appartenant à diverses variétés, semées en 1886. D'après M. G. Martin, cette Pomme de terre serait aussi hâtive que la Quarantaine et aurait l'avantage d'être plus produc- tive. (Le comité demande qu'une présentation nouvelle soit faite au printemps prochain pour que l'on puisse se rendre compte de la hâtiveté de la variété.) Au comité d'arboriculture fruitière : i° Par M. Pierre Passy, Désert de Retz, par Saint-Germain-en- Laye (Seine-et-Oise), 2 caisses de Poires contenant 19 Doyenné du Comice et 14 Duchesse d'Angoulême, fruits superbes, pour la présentation desquels une prime de 1'® classe est demandée. 2° Par M. Ausseur-Sertier, pépiniériste à Lieusaint (Seine-et- Marne), 6 Pêches, remarquables par leur tardiveté. Ces fruits sont de grosseur moyenne, à chair juteuse, légèrement teintée de rouge vineux autour du noyau, lequel est plutôt gros, non adhé- rent à la chair. En résumé, cette Pêche, un peu duveteuse, assez colorée sur fond blanc jaunâtre, est de bonne qualité pour la saison. Cette présentation ayant été faite hors concours, des remerciements sont adressés à M. Ausseur-Sertier; 3° Par M. Carnet, pépiniériste au Mesnil-Amelot (Seine-et- Oise), 4 Pommes issues d'un semis de pépins appartenant à la variété Châtaignier. Ces fruits sont beaux; mais comme ils ne sont pas arrivés à maturité, le comité se réserve de les décrire ultérieurement; 4° Par M. Mathurin Jego, jardinier à Saint-Paul, près Nantes, 3 grappes de Raisin récoltées sur des Vignes qu'il a obtenues d'un semis de Chasselas fait en 1885. Ce Raisin est parvenu à la Société le l®'' octobre, dans un état trop avancé pour qu'il ait été possible de le conserver jusqu'à la séance de ce jour. 11 a été dégusté, au moment de la réception, par un membre du comité qui a trouvé les grappes énormes, pesant chacune près de 1 kilogramme; lesgrains étaient moyens, très serrés; ici 920 PROCÈS-VERBAUX. qualité a été trouvée passable. (Le comité engage l'obtenteur à ciseler son Raisin et à le présenter dans de meilleures conditions, l'année prochaine.) Au comité de floricullure : Par M. Martin, horticulteur-marchand grainier, à la Broche, par Digoin (Saône-et-Loire), des fleurs de Zinnia de coloris variés [Remerciements). Au comité des Orchidées : 1° Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, un Miltonia Mo- reliana et un Cypripedium bellatulum d'une végétation remar- quable (prime de 2^ classe) ; 2** Par M. Lesueur, horticulteur à Saint-Cloud (Seine), \ Cattleija iabiata portant quatre fleurs de grandes dimensions et d'un coloris très foncé, superbe. Cette variété, que le présen- tateur désigne sous le nom de « Le Tsar », excite au plus haut point l'admiration des membres du comité qui lui décernent un certificat de mérite de r® classe. A la section des Chrysanthèmes : Par M. Louis Lemaire, horticulteur, 26_, rue Friant, Paris, les Chrysanthèmes Souvenir de masœur^ A. Lejeune, Méduse, Globe d'or^ Monsieur Catros Gérand^ Madame A. Sabatier, Madame E. Rey, Empereur de Russie^ Madame Liger-Ligneau, Madame Gustave Henry, L Isère ^ La Candeur, Madeleine Peret, Pierre Coconnier, Edivin Molyneux, plantes superbes pour lesquelles une prime de 1" classe est demandée. Les propositions des comités, relatives aux récompenses à accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées par l'assemblée. M. Ferdinand Jamin fait la communication suivante : Procédé pour obtenir en peu de temps des fruits des NOUVEAUTÉS DE PoiRIER. Tout récemment, lors de la session pomologique, qui, cette année, s'est tenue à Rouen, quelques collègues et votre serviteur i SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 92i ont fait une visite à l'établissement de M. Sannier, le semeur bien connu. M. Sannier nous a entretenu d'un procédé qu'il emploie avec grand avantage et qui lui permet de juger promptement ses nouveautés; non seulement il ne fait pas mystère de ce procédé, mais encore il nous a engagé à en faire l'objet d'une communi- cation à la Société nationale d'Horticulture de France. Voici en quoi il consiste : M. Sannier fait en sorte d'avoir toujours sous la main un cer- tain nombre de sujets-tiges du Cognassier commun [Cydonia vulgaris), arbres qui doivent présenter 3 à 5 ramifications à la hauteur de 1 m. 70 environ. Lorsqu'un tout jeune sujet de semis s'annonce bien : bois nourri, absence plus ou moins complète d'épines, beau feuil- lage, etc., M. Sannier le coupe au-dessus du sol et le divise en autant de tronçons qu'il veut en faire de greffes, greffes qu'il pose en août sur les ramifications du Cognassier, rabattues à une faible distance du tronc. La greffe qu'il emploie est celle en couronne, à cette exception que la jeune branche est incisée longitudinalement; l'écorce en est ensuite soulevée pour per- mettre l'introduction du greff'on, après quoi il ligature et enduit de mastic à greff'er. La réussite est toujours des plus satisfai- santes. Les greff'es ainsi faites se développent au printemps suivant et la fructification arrive à la troisième ou au plus tard à la qua- trième année. Si la nouvelle variété ne semble pas d'un mérite suffisant, le sujet n'est pas perdu pour cela, la nouvelle char- pente sera utilisée pour un congénère. Il n'est 4)as inutile de faire remarquer que depuis longtemps on a préconisé et employé dans le même but, la greffe sur de jeunes plants de Cognassier, mais les résultats obtenus n'ont jamais été, que nous sachions, bien brillants. ^ La séance est levée à 3 h. 30 minutes. 58 922 PROCÈS-VERBAUX. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DU 22 OCTOBRE 1896. Présidence de M. H, de Vilmorin, Premier Vice-Président DE LA Société. La séance est ouverte à 3 heures. Les registre de présence ont reçu les signatures de 408 socié- taires : 31 membres honoraires et 377 membres titulaires. M. le Président propose de procéder immédiatement à l'élec- tion du Président de la Société afin de permettre aux nombreuses personnes qui se sont dérangées pour prendre part au vote, de vaquer ensuite à leurs affaires. Les travaux ordinaires de la Société auront lieu pendant le dépouillement du scrutin. Cette proposition ayant été favorablement accueillie, les sociétaires présents viennent tour à tour déposer leur bulletin dans une urne qui est ensuite emportée par MM. Gh. Joly, E. Bergman et E. Ghargueraud désignés comme scrutateurs. Le résultat du vote est le suivant : Nombre de votants : 324. Majorité absolue : 163. Ont obtenu : M. Viger 303 voix M. H. de Ghoiseul 42 — M. H. de Vilmorin 1 — Bulletins blancs : 8 En proclamant, M. Viger Président, M. H. de Vilmorin dit que la Société nationale d'Horticulture doit se féliciter du choix qu'elle vient de faire. M. Viger a donné des preuves de l'intérêt qu'il portera notre Société comme amateur d'Horticulture et personne n'a oublié les marques de bienveillance qu'il nous a prodiguées comme ministre de l'Agriculture. Le passé de notre Président nous fait espérer que son élection marquera dans nos annales une nouvelle ère de prospérité. {Applaudissements répétés.) assemblée générale exïraordin. dtj 22 octobre 1896. 923 Travaux ordinaires de la Société. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans observation. M. le Président exprime de vifs regrets sur les pertes que l'Horticulture a éprouvées par les décès de Petit Bergonz, de Paris, membre de la Société depuis 1885; de x\I. Gharollois, sociétaire depuis 1866; de M. Bataline, membre correspondant, directeur du Jardin botanique de Saint-Pétersbourg, auteur de publications sur la flore de l'Asie centrale; de M. le baron von Mueller, de Melbourne (Australie), qui ne faisait pas partie de notre Société, mais dont on doit déplorer la perte comme étant l'un des botanistes qui ont le plus contribué à faire connaître la flore de l'Australie, si riche en plantes ornementales. L'assemblée ratifie les nominations de membres d'honneur et de membres correspondants faites par le conseil d'administra- tion dans sa dernière séance. En conséquence, M. le Président proclame : Membre d'honneur : M. Vassillière, directeur de TAgriculture au ministère de l'Agriculture. Membres correspondants : M. Gouanon, inspecteur général de l'Agriculture; M. Marchand, chef du 3^ bureau au ministère de l'Agriculture. M. le secrétaire général fait savoir que le bureau delà Société a institué une commission qui servira d'intermédiaire entre 'les horticulteurs français et le comité d'organisation de l'exposi- tion internationale d'Horticulture qui doit s'ouvrir à Hambourg en 1897. Il annonce que la bourse dont la Société disposait cette année, pour l'École nationale d'Horticulture de Versailles, a été accordée à M. Bâillon fils, à la suite des examens d'entrée. Il procède au dépouillement de la correspondance, qui com- prend : A. — Correspondance manuscrite : 1^ Lettre de la Société impériale d'Horticulture de Russie, 924 PROCÈS-VERBAUX. adressée à la Société à l'occasion des fêtes franco-russes, et ainsi conçue : Saint-Pétersbourg, 27 septembre (9 octobre) 1896. « Messieurs, « C'est aujourd'hui que notre Auguste Empereur a quitté le sol hospitalier de la France, et les membres de la Société impé- riale d'Horticulture de Russie sentent un désir absolu de tendre leurs mains aux membres de la Société nationale d'Horticulture de France pour, dans une étreinte toute fraternelle, leur dire un simple a Merci ». « Merci pour l'accueil vraiment unique, par sa grandeur, qu'a reçu notre jeune et loyal Monarque qui, ayant traversé toute l'Europe, est venu au cœur de la France annoncer la devise de son règne « La Paix ». a Merci aux dignes cultivateurs français qui ont prodigué toutes les splendeurs de leur superbe végétation pour la déposer aux pieds et en emplir les bras de notre belle et admirable sou- veraine. « Et ce (( Merci », Messieurs, recevez-le sans arrière-pensée comme vous étant dû et de tout cœur et sans partage! « Pour la Société : « Le Président général à la suite de Sa Majesté VEmpereury « Spéransky. » La lecture de cette lettre soulève les applaudissements les plus chaleureux de l'Assemblée. Sur la proposition de M. le Président, faite au nom du bureau de la Société, l'assemblée décide l'envoi de la réponse suivante à la Société impériale d'Horticulture de Russie : « Monsieur le Président, « Les membres de la Société nationale d'Horticulture de France, aujourd'hui réunis en assemblée générale, profondé- ment touchés des marques de sympathie qui leur sont adressées par leurs collègues de Russie, à l'occasion des fêtes données en J'honneur 'de Leurs Majestés Impériales, constatent avec joie, ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDIN. DU 22 OCTOBRE 1896. 925 combien cet événement mémorable est appelé à resserrer le? liens d'amitié, déjà si grands entre les deux nations, et viennent à leur tour transmettre aux Membres de la Société impériale d'Horticulture de Russie, l'expression de leurs vifs sentiments d'amitié et de dévouement. » 2" Lettre de la Présidence de la République, annonçant que M. le Président de la République vient d'accorder à la Société un objet d'art qui sera offert comme prix d'honneur à l'Exposi- tion du mois de novembre. 3° Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture, annonçant qu'il vient d'accorder à la Société 2 médailles d'or petit module et 2 médailles d'argent grand module destinées à être décernées lors de son prochain concours, au nom du Gouvernement de la République. B. — Correspondance imprimée : Règlement de l'Exposition de Chrysanthèmes et fleurs de saison, qui aura lieu à Cannes du 13 au 15 novembre prochain. B. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque : Feuille d'informations du Ministère de V Agriculture^ n°^ 42, 43 et 44. L'œuvre pomologique de la Société centrale d' Horticulture de la Seine-Inférieure^ par M. A. Hénon. 1 volume in-8 de 104 p. Rouen, 1896. Notes, rapports et comptes rendus déposés sur le bureau : 1° Les Promenades et Jardins publics de la ville de Lille, par M. Ch. de Bosschere; S"* Sur les Champignons comestibles qui croissent à l'état spontané dans la région Lyonnaise, par M. Th. Denis, ex- chef des cultures du jardin botanique de la ville de Lyon, en retraite; 3° Allocution prononcée sur la tombe de M, CharoUois, le 21 octobre 1896, par M. Michelin; ^ 4° Rapport sur V ouvrage de M. Marc Micheli, intitulé : Le Jardin du Cresi, par M. Philippe de Vilmorin; 926 PROCÈS-VERBAUX. 5° Rapport i sur les cultures de Bruyères de M. Gentilhomme^ horticulteur à Vincennes^ par M. Gh. Fichot; 6° Rapport sur les cultures de Haricots de M. Lecœur, de Limours^ par M. E. Lambert; 7° Rapport sur les Arrosoirs présentés par M. Fourcade Tompes; M. Lavoivre, rapporteur. Les conclusions des rapports de MM. Fichot et Lambert, demandant l'insertion de ces rapports dans le Journal et leur renvoi à la commission des récompenses, sont adoptées par l'assemblée. 8° Compte rendu des travaux du Comité des industries horti- coles pendant Vamiée 1895, par M. G. Ozanne, secrétaire du comité; 9° Compte rendu du Concours cantonal et régional de Ville- monble, par M. Massé ; 10° Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture du Vésinet, par M. Poiret-Délan. E. — Objets soumis a l'examen des comités : Au comité de culture potagère : Par M. Edouard Lefort, amateur à Meaux, 6 pieds d'un Frai- sier à gros fruits, remontant. Les plantes portent 3 successions de coulants montrant à la fois des fruits mûrs, d'autres en voie de développement, des fleurs et des boulons. La production est ininterrompue pendant toute l'année. Cette nouvelle variété est d'une vigueur extraordinaire et donne des coulants comme les Fraisiers des quatre saisons. La présentation étant faite hors concours, le comité adresse des remerciements à M. Lefort. M. H. de Vilmorin dit que la présentation de cette variété est extrêmement intéressante en ce qu'elle marque une étape dans l'amélioration du Fraisier. On a pensé, pendant longtemps, que l'obtention d'une variété remontante à gros fruit était une utopie. La mise au commerce de la Fraise inépuisable montra qu'il ne fallait pas désespérer absolument. Malheureusement, cette variété fructifiait très irrégulièrement, et ce n'est que dans ces dernières années qu'un résultat plus satisfaisant a été obtenu. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDIN. DU 22 OCTOBRE 1896. 927 Il semble qu'aujourd'hui on approche du but poursuivi, c'est- à-dire l'obtention de beaux fruits pendant toute l'année. Il y a tout lieu d'espérer que le desideratum depuis si longtemps formulé est à la veille d'être un fait acquis. Au comité d'arboriculture fruitière : 1° Par M. Jourdain, de Maurecourt (Seine-et-Oise), une cor- beille de Raisin Chasselas doré de Fontainebleau^ très beau et très sain pour la saison. Une prime de \^^ classe est demandée pour cet apport; 2° Par M. Théodule Moreau, cultivateur à Fontenay-sous-Bois (Seine), 15 Poires Doyenné d'hiver très saines, bien caractérisées et d'une grosseur extraordinaire. Le comité adresse des félici- tations au présentateur et demande qu'une prime de \^^ classe lui soit attribuée; 3° Par M. Pierre Touret, horticulteur, 68, boulevard de la Marne, à la Varenne-Saint-Hilaire, les Poires Beurré Clairgeau, Doyenné d'Alençon, Nouveau Poiteau, Curé (plein vent), Berga- motte Espéren, Passe-Crassane^ Beurré Diel, présentées comme fruits obtenus dans un terrain très sec (prime de 2^ classe); 4° Par M. Théveny, peintre de fruits, 18, rue de la Mairie, à Antony (Seine), une collection de fruits moulés. Ces fruits sont très admirés; la reproduction est si fidèle que la plupart d'entre eux pourraient être pris pour des fruits naturels. (Des remer- ciements sont adressés à M. Théveny.) 5*" Par M. Enfer, jardinier-en-chef, au domaine de Pontchar- train (Seine-et-Oise), les Poires Triomphe de Jodoigne^ Beurré d'Arenberg, Beurré Diel, Figue d'Alençon, Bergamotte Crassane^ Duchesse de Mouchy, Jamineite, présentées comme étant les meilleures variétés à cultiver dans les sols très humides (prime de 2^ classe) ; 6° Par M. Huau, d'Ozouer-la-Ferriére, une Pomme Grand Alexandre^ très grosse et très belle (Remerciements). T Par M. Charles Baltet, horticulteur à Troyes, les Pommes Candile Sinape et Remette verte de Simirenko, variétés russes' présentées pour la première fois comme provenant de culture françaises (Remerciements et félicitations). 928 PROCÈS-VERBAUX. Au comité de flor [culture : i° Par M. Dugourd, 16, rue Auguste-Barbier, à Fontainebleau (Seine-et-Marne), 12 espèces et variétés à' Aster dont 9 obtenus de semis faits de 1894 à 1896, et le Solidago Idevigata. JJne prime de 3* classe est proposée pour la présentation de ces plantes intéressantes ; 2° Par M. Bergman, de Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), un pied à' Heterocentron roseum (Heeria rosea), élégante Mélasto- macée produisant d'abondantes fleurs qui, bien qu'introduite en Europe il y a longtemps, ne se trouve que rarement dans les cultures. La plante est présentée pour montrer ce que l'on peut obtenir de cette espèce en la soumettant à une bonne culture. Une prime de 2^ classe est demandée pour le présentateur ; 3° Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, à Paris, 2 Lilium lancifolium : var. album et rubrum et 1 Lilium auratum, var. Wittei. Ces Lis ont été soumis à la culture retardée et ont montré leurs fleurs plus de deux mois après l'époque nor- male de la floraison (prime de 2® classe) ; 4° Par M. A. Truffant, horticulteur, 40, rue des Chantiers, à Versailles : 12 espèces de variétés de Nepenthes et particulièrement le N. cincia couvert d'ascidies de grande dimension, puis les TV. Curtisii superba^ mixta (en fleurs), Henry ana coccinea^ Mas- tersii^ Rafflesiana, Siewartii, Dicksoniana^ Sedeni, Chelsoni^ Anerleyensis, plantes superbes, pour la présentation desquelles une prime de l""^ classe est demandée. Le comité adresse en outre des félicitations à M. TrufTaut ; Les Jfeliconia illustris rubricaulis^ Dœmonorops longipes et Licuala grandis^ présentés comme spécimens de plantes rares et de bonne culture (prime de \^^ classe) ; Une très belle potée de Phrynium variegatum, plante à feuil- lage ornemental d'un grand mérite (prime de 1"* classe). 5° Par MM. Cayeux et Le Clerc, horticulteurs -grainiers, 8, quai de la Mégisserie, Paris, 2 plantes d'une nouvelle variété d'Aster, désignée sous le nom de Boule fleurie. C'est une plante rustique, basse, très compacte, se formant bien en touffe et ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDIN. DU 22 OCTOBRE 1896. 929 d'une grande floribondité. Les présentateurs en recommandent la culture pour Tapprovisionnement des marchés (prime de 2® classe). Au comité des Orchidées : 1° Par M. Beranek, 36, rue de Babylone, à Paris, 1 Vanda cœrulea, plante importée au mois de mai 4 896(prime de 3® classe) ; 2° Par M. Poirier, jardinier chez M. Cardoso, 31, boulevard Beauséjour, à Paris, 1 Cyprlpediuni Behrensianum, hybride issu du C. /o grande, croi:=é par le C. Boxalli; 1 C Enfîeldense (G. Lawreuceanum X G. Hookeri); C. Patersoni (G. Lowi X G. Dayanum); C. Sénateur Montefiore (G. marmorophyllum X G. Spicerianum) (prime de 2» classe pour l'ensemble de la pré- sentation); 3° Par M. Gourmontagne, 68, rue Raynouard, à Paris, 2 Cattleya labiala autumnalis^ 2 Odontoglossum grande, 1 Tr^i- chosma suavis et 1 Selenipedium (prime de 2^ classe) ; 4° Par M. Martin, jardinier chez M. Février, 5, boulevard Montmorency, Paris, 1 Cypripedium callosum superhum d'une grande beauté, et pour la présentation duquel une prime de !''« classe est demandée. S*' Par M. Treyeran, amateur à Floirac, près Bordeaux, 1 Lœlio-Cattleya, résultant du croisement du Lœlia purpurata par le Cattleya aurea. Le comité ajourne son jugement à la prochaine floraison. 6° Par M. Lesueur, 65, quai Président-Carnot, à Saint-Gloud (Seine-et-Oise), 8 superbes variétés de Cattleya labiata autum- nalis, dont une désignée sous le nom de lilacina (prime de l""^ classe avec félicitations); 7° Par M. A. Truffaut, horticulteur, 40, rue des Chantiers, à Versailles, \ lot de belles variétés de Cattleya labiata autumnalis (prime de 1'® classe); 8° Par M. Dallé, horticulteur, 29, rue Pierre-Gharron, à Paris, 1 Vanda Lowi^ d'une végétation remarquable ; 1 Vanda Veitchi et 4 Cattleya aurea, var. chrysotoxa superbe (prime de l""" classe avec félicitations). 930 ALLOCUTION FAITE SUR LA TOMBE DE M. CHAROLLOIS. Au comité des industries horticoles : Par M. Chéroa fils, fabricant de poteries à Liancourt (Oise), 6 jardinières et vases à fleurs en tubes creux à base d'engrais, présentation pour laquelle le comité propose l'attribution d'une prime de 2® classe. Les propositions des comités, relatives aux récompenses à accorder pour les présentations^, sont mises aux voix et adoptées. M. le secrétaire général annonce la présentation de nouveaux membres. La séance est levée à i h. 20. NOMINATIONS SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. MM. 1. HuEBER (J.), 30, boulevard du Roi, à Versailles (Seine-et-Oise), présenté par MM. Chatenay (Abel) et Huard. 2. PiLLOis (Raymond), jardinier-chef, château de Chamant, près Senlis (Oise), présenté par MM. Testard (A.) et Chatenay (A.). -♦ Allocution prononcée sur la tombe DE M. GhAROLLOIS, le 21 OCTOBRE 1896, par M. Michelin (1). Mesdames, Messieurs, Réunis autour de cette tombe, nous devons un éternel adieu à ce digne collègue qui, pendant sa longue vie, a été l'objet d'une vive sympathie, d'une douce et constante confraternité, que jamais le plus léger nuage ne vint assombrir. Pendant trente ans, nous avons travaillé ensemble dans (1) Déposé le 22 octobre 1896. ALLOCUTION FAITE SUR LA TOMBE DE M. CHAROLLOIS. 931 notre comité, et j'ai été le témoin de ses efforts pour se rendre utile, de son dévouement pour la science horticole qu'il culti- vait avec autant dégoût que de connaissances. Son savoir en horticulture n'avait d'égal que sa modestie; il était étendu et ce qu'il savait, il le devait à lui-même et à ses habitudes laborieuses. Au début de sa carrière, cultivateur maraîcher, il sut gou- verner sagement et habilement sa barque et élever dignement sa nombreuse famille, en donnant un libre cours à ses études horticoles. Il s'instruisit sur les branches dans lesquelles il n'avait pas eu l'occasion de s'exercer et grâce aux aptitudes dont il était natu- rellement doué, il devint, au milieu de nous, un des plus com- pétents membres, au point de vue de l'Arboriculture fruitière et de la Pomologie. Dans la culture de son jardin, il montra qu'il avait du goût pour les fleurs et qu'il connaissait les soins pra- tiques qu'elles exigent. Toujours prêt pour le travail, il fut un modèle d'exactitude aux réunions de notre comité, où il ne manquait jamais d'as- sister, aussi fréquentes qu'elles pussent être; enfin, pendant plusieurs mois, il prit avec moi une part active à l'installation de la collection des fruits moulés, dont il était conservateur adjoint. Depuis quelques mois, la santé de notre sympathique collègue avait commencé à péricliter, elle avait paru déjà ébranlée lors- qu'il eut le chagrin de perdre la compagne de sa vie, et son absence parmi nous se prolongeant, nous avait alarmés.' Un acci- dent de voiture vint le frapper; il ne put s'en remettre, et à la suite, la mort, dans sa quatre-vingt-deuxième année, vint l'en- lever à l'affection de ses enfants et à l'attachement de ses col- lègues, au nom desquels j'accompUs un devoir d'amitié en lui adressant le dernier adieu. 932 NOTES ET MÉMOIRES. NOTES ET MÉMOIRES Les promenades et jardins publics de la ville de Lille, par M. Ch. de Bosschere (1). Depuis trois ans, époque de la retraite de M. Jadoul, les divers jafdins publics urbains et suburbains de Lille constituent un service unique rattaché à la direction des travaux munici- paux. Un crédit annuel de 95,000 francs y est affecté. Il comprend le Jardin botanique, le Jardin-École d'arboricul- ture, les promenades et jardins publics proprement dits : Jardin Vauban, divers squares, le bois de la Deule, etc., formant un vaste ensemble de promenades. Jardin botanique. — Celui-ci se trouvait autrefois dans la ville. Depuis dix-huit ans environ, il est transféré dans la banlieue de Saint-Maurice, un emplacement qui nous semble trop à l'écart et dans un voisinage peu agréable, celui du grand cime- tière municipal. La contenance du jardin est de 4 hectares. Le principal intérêt réside dans les collections de serre très riches en végétaux de toutes sortes, dont beaucoup d'espèces peuvent être considérées comme des raretés. Au moment d'une visite que nous y avons faite récemment, beaucoup d'espèces étant cultivées à l'air libre, les serres se trouvaient transformées en serres chaudes et tempérées. Dans la masse des plantes intéressantes, nous avons remarqué : une série de Cycadées en grands exemplaires comprenant plu- sieurs Stangeria paradoxa et Boivenia serrulata, plantes rares dans les cultures; puis : Burbidgea nitida fleuri, à fleurs rouge orangé, réunies au sommet des tiges formant des touffes élégantes; Calamus ciliaris^ joli Palmier concurrent du Cocos Weddel- liana par la légèreté de ses frondes finement découpées et ciliées ; (1) Déposé le 22 octobre 1896. LES PROMENADES ET JARDINS PUBLICS DE LILLE. 933 Au vitrage d'une petite serre cliaude sont suspendues : une série de Platycerlum; de jolies Broméliacées naines des genres Anoplophytum et Tillandsia, cultivées sur blocs de bois, entre autres le rare et curieux T. usnnoides enroulant ses tiges grêles sur un fragment de branche. Dans la même serre se voient des Anœctochilus, notamment VA. Rollissoni en larges touffes superbes, des Cocos nucifera (noix germant et développant les premières feuilles, de nom- breuses Aroïdées, telles que Alocasia, Cyrtosperma, Aglaonema, Curmeria, etc., formant un groupe de plantes à belles feuilles que complètent une série de Dichorisandra divers, dont le joli D. musaica, des Bertolonia et Sonerila. Nous y trouvons également les deux Nephthytis connus dans les serres : le N. picUrrala recherché pour la belle panachure de ses feuilles, et le N. liherica, moins brillant par son feuillage, mais néanmoins très curieux par les agrégats de ses gros fruits orange qu'il porte en tout temps. Dans une autre serre, notre attention est appelée sur des groupes de Cryptogames vasculaires, Fougères et Lycopo- diacées. Les premières, très nombreuses, comprennent quelques spécimens intéressants, entre autres des Marattiacées, des Hyme- nophyllum, des Actinopteris radiata, simulant quelque Latanier minuscule, les Rhipidopteris peltata et gracillimay de même que le Gymnogramma lanata, curieux par ses pétioles laineux et flexueux. Les Lycopodiacées forment une riche collection, sans doute la plus complète du continent, avec cinquante-quatre espèces de Sélaginelles récemment revues, dont quelques formes particu- lièrement curieuses, des Lycopodium pinifolium en grands exemplaires, le Psilotum triqnetrum de la Nouvelle-Hollande, tous représentés à profusion. Il nous semble que cette dernière plante pourrait sortir des jardins botaniques et rendre des ser- vices à l'Horticulture commerciale comme plante d'appar- tement. Comme plantes carnivores, nous trouvons vingt-cinq variétés de Nepenthes, dont le toujours rare N. Veitchi en plusieurs exemplaires, des Cephalotus, Dionées, plusieurs />ro^e?'a curieux, 934 NOTES ET MÉMOIRES. tels que D. binata^ capensis^ des Sarracenia variés et le Droso phyllum lusitanicum. L'entrée d'une serre chaude est agrémentée d'une façon ori- ginale par des Pothos celatocaulis^ Aroïdée bizarre par la dis- position imbriquée de ses feuilles, des Marcgravia dubia et des Ficus barbala, plantes offrant la même disposition de feuilles, lîxant leurs racines adventives sur des supports mousses appli- qués contre les montants de la charpente. De la voûte retombent des Gloriosa nombreux, dont le G. superba aux curieuses fleurs ondulées, des Vanilles, des Ceropegia fleuris, d'espèces di- verses. Nombreuse aussi la collection des Dioscorées qui renferme toutes les formes à feuillage coloré connues dans les serres : D. anœctockilus, argyrea, chrysophylla, melanoleuca , discolor, illustrata, enroulant leurs tiges sur un faisceau de tuteurs ou grimpant le long des charpentes. A côté sont des espèces sans attrait pour l'horticulteur mais ayant un intérêt scientifique : D. sinuata, pentaphylla et quantité d'autres dont Tune, non dénommée, porte à l'aisselle des feuilles d'énormes bulbilles noirâtres. Nous avons noté encore comme plantes intéressantes, le Baobab [Adansonia digitata), Antiaris toxicàna^ Gnetum Gne- mon, Theobroma Cacao^ Bombax Ceiba, des Dillenia aurea, pen- tagyna, speciosa, qui forment des arbres d'une beauté rare, et toute une collection de Pipéracées dont quelques-unes fort belles. En plein air, près des serres, voici des plantes de serre froide, rangées en planches, où nous trouvons de nombreux représen- tants de la flore australienne et de l'Afrique du Sud, parmi les- quels le curieux Testudinaria elephantipes, dont le tronc est formé de masses polyédriques ligneuses, qui lui donnent un aspect bizarre. Non loin de là, nous avons le groupe des Coni- fères de serre ; Araucaria, Atkrotaxis, Dammara, Podocarpus, Fitz-Roya, Torreya, Frenela, etc., la plupart représentés par un assez grand nombre d'espèces. La plus grande partie du terrain occupée par l'École de bota- nique, est coupée par une allée centrale, oii l'on voit une suite LES PROMENADES ET JARDINS PUBLICS DE LILLE. 935 de bassins circulaires à compartiments pour la culture de plantes aquatiques. Il n'y a ici que des plantes herbacées, les arbres étant groupés en massifs sur des pelouses d'une partie d'agrément et formant le cadre du jardin. Cette partie paysagiste permet d'isoler ou de grouper une foule de végétaux intéressants pour le public. En avant de l'École, sont installées des plates-bandes où sont réunies, chaque année, les plantes propres à la décoration des jardins dans la région du Nord, représentées par un spécimen de chaque espèce ou variété, et comprenant les plantes grim- pantes, les plantes à feuilles et à fleurs ornementales, de serre et de plein air. Jardin-École d'arboriculture. — Celui-ci est installé dans les promenades, à l'extrémité du Jardin Vauban; il a une super- ficie d'environ 4,000 mètres carrés. 11 comprend de nombreuses variétés des diverses essences fruitières, en fort beaux exem- plaires, dénotant une habile direction. Ce qui nous a tout parti- culièrement intéressé, c'est la collection d'arbres fruitiers, Pommiers, Poiriers, Pêchers, cultivés en pots et chargés de beaux fruits. L'administration municipale de Lille a institué des cours publics et gratuits d'arboriculture fruitière, qui se donnent dans ce jardin et qui sont régulièrement suivis par les amateurs et les jardiniers. Ce cours comprend dix-huit leçons consacrées à l'or- ganisation du jardin fruitier, au greffage, à la taille (les leçons se donnent seules au palais Rameau), à la culture du Poirier, du Pommier, du Pêcher, de l'Abricotier, du Prunier, du Cerisier, de la Vigne, ainsi qu'aux opérations d'été. Jardin Vauban. — Le Jardin Vauban est le plus vaste de Lille, sa superficie est de 7 hectares. Il fut exécuté d'après les plans de l'émlnent architecte-paysagiste Barillet-Deschamps. C'est sans doute le plus beau des jardins de province. Tous les éléments qui peuvent concourir à la beauté pittoresque s'y ren- contrent : une grotte, une rivière alimentée par la Deule avec passages à gué, un chalet de chèvres, ravissante construction rustique abritant un troupeau de chèvres du Thibet ; on y a 936 NOTES ET MÉMOIRES. organisé une vente permanente de lait pour les promeneurs. Au rond point s'élève un kiosque où se donnent, dans la journée et le soir, des concerts. L'entretien du Jardin Vauban est parfait, la décoration florale luxueuse et l'objet des combinaisons les plus diverses, aussi bien dans la composition des corbeilles que dans la plantation des bordures des massifs d'arbustes, formées d'une double rangée de plantes. Nous avons relevé quelques compositions de corbeilles, à savoir : 1°Des Nicotiana colossea fol. var. et des Galcéolaires Gloire de Versailles^ avec un tapis d'Iresine acuminata épingles; la bordure est formée de trois rangs composés d'un mélange de Bégonia versaillensis , B. fulgens ^ Centaurea candidissima, Pelargonium zonale, Monsieur Poirier^ sur fond de Lobelia Erinus bleu; cette bordure faisait un grand effet à cause des tons doux qui s'harmonisaient parfaitement. 2° Bégonias à tubercules, h fleurs de Chrysanthème, nouveauté à fleurs rose saumoné émergeant d'un massif serré de Bégonia multiflore nain Petit Henri^ variété très florifère à petites fleurs rouge brique. Bordure double filet d' Alternanthera jaune piqué çà et là de Bégonia Bruanti pygmea et de Lobelia bleu à œil blanc {fair maid of Moray). Cette corbeille off'rait une masse constamment fleurie et d'une grande originalité. 3° Abutilon Sawitzi, pieds de deux ans disséminés sur un tapis de Pelargonium Harinj Hioioer. Bordure bleue et rose en Ageratum et Bégonia, le fond en Abutilon megapotamicum, fol. var. Dans les autres corbeilles, nous rencontrons des Cannas flori- fères, des plantes de serre diversement associées, des mélanges de plantes fleuries parmi lesquelles beaucoup de Bégonias de la série à fleurs doubles des Multiflores : Madame Ernest Toiirtel, Octavie Mallet, Gloire d'Austerlitz, Madame Courtois, sont des plus jolies variétés. Sur les pelouses, de nombreuses plantes isolées ou en groupes, dont : un groupe de Sciadophyllum pulchrum, magnifique Araliacée à grandes feuilles digitées, luisantes, des Solanum, des i SUR LES CULTURES DE M. MASSÉ. 937 Dahlias, etc. Près de la rivière, quelques belles touffes de Cype- rus Papyrus, de Polygonum tomentosum, espèce nouvelle à feuillage blanc. Dans une rampe, sur le flanc d'un massif, est aménagée une scène tropicale obtenue par de grands Musa Ensete, Pal- miers, etc., disséminés çà et là sur le gazon. Les autres squares de Jussieu, Ruault, d'Iéna, du palais des Beaux-Arts et du palais Rameau, sont également l'objet d'une ornementation florale soignée, mais faite avec moins de re- cherche qu'au Jardin Vauban, Ce dernier a la primeur des nouveautés; lorsqu'elles y ont été cultivées pendant une ou deux saisons, elles passent ensuite dans les autres jardins. Le mérite de la bonne tenue des jardins de la ville de Lille, le succès du cours public d'arboriculture et l'intérêt que pré- sentent les collections du Jardin botanique, reviennent, en ma- jeure partie, à l'intelligent directeur, M. Saint-Léger, un des plus brillants élèves de l'École d'Horticulture de Versailles. RAPPORTS Rapport sur les cultures DE M. Massé, horticulteur a Lagny (Seine-et-Marne); M. H. DuvAL fils, rapporteur (1). Sur la demande de notre collègue, M. Massé, le dimanche 6 septembre, une commission nommée par la Société nationale d'Horticulture s'est rendue à Lagny, pour y visiter ses cultures. MM. Billard, Cappe père, Duval (H.), Driger, Jobert, Nonin, Page, étaient présents. MM. Robert, Sallier fils et Vacherot, s'étaient excusés de ne pouvoir prendre part aux travaux de la commission. Après avoir nommé M. Cappe, président et M. Duval (H.), secré- (1) Déposé le 8 octobre d890. 938 RAPPORTS, taire rapporteur, la commission a commencé la visite des cul- tures de notre collègue. C'est d'abord une très grande collection de Cannas florifères qui a attiré nos regards; ces plantes préparées pour une exposi- tion étaient bien cultivées et les variétés bien choisies. Nous devons citer parmi les plus jolies Mine cUor^ Mademoiselle Bérat, Sir 7 revor Lawrence, Jtalia y (nouveauté). Reiiie Charlotte ^ Mon- sieur L. Vassillière, Ami Gillard, etc., etc. Une autre partie du jardin était garnie de Chrysanthèmes cul- tivés en pots, pour la grande fleur ; les plantes étaient naines, bien ramifiées et couvertes de boutons. Nous avons vu quelques belles plantes de Léviathan, Colosse Grenoblois, Monsieur Calbat^ Mistress Barman Payne, Souvenir de Monsieur Bullier, Madame Camot, soit un choix de très bonnes variétés. Dans une petite serre hollandaise, notre attention a été attirée par une collection de Pélargoniums zonales en fleurs. Ces plantes étaient très bien cultivées et bien fleuries, malgré la mauvaise saison. Nous devons citer Monsieur Bruant^ Fleur Poitevine, Johanni Sallicr^ Triomphe des parterres, Exposition de Lyon, Deuil national, comme variétés méritantes. M. Massé possède aussi une belle et nombreuse collection d'Orchidées, réunie dans trois serres, et composée de Cypripe- dium, Cattleya, Oncidium, Odontoglossum, etc., etc. Ce n'était pas une bonne époque pour la floraison des Orchi- dées, nous avons cependant vu en fleurs, un joli Lœlia Dayana vrai, les Cypripedium, Curtisi, œnanthum, Lawrenceanum, Spi- cerianum, etc., et quelques Odontoglossum crispum. La perle de la collection est, sans contredit, le magnifique Cattleya Mossiœ, var. Monsieur Massé, plante que notre collègue a présentée récemment à l'une de nos réunions et voisine du Cattleya Mossise Wagnerii. C'est une très jolie variété, et ce qui ne gâte rien, une plante d'une grande valeur. Une serre de plantes à feuillage et une serre à multiplier, de nombreux châssis de couche servant à la culture des Primevères, Cinéraires, et Cyclamens, ces derniers très bien cultivés; puis des planches de Dahlias variés. Rosiers, et diverses autres plantes cultivées pour la fleur coupée, terminent l'ensemble de l'Etablis- SUR LES CULTURES DE BRUYÈRES DE M. GENTILHOMME. 939 sèment où tout est d'une propreté méticuleuse et d'un arrange- ment parfait. Depuis le printemps dernier, M. Massé a fait construire un magasin pour la vente de ses produits, et l'installation de ce magasin ainsi que celle des salles et hangars de travail n'a rien à envier à ce qui se fait de mieux dans ce genre. La montre du magasin, coquettement garnie de plantes vertes et fleuries et de travaux de bouqueterie pouvait rivaliser avec certains magasins de Paris. La Commission a reçu le plus charmant accueil de M. Massé ainsi que de M™^ Massé, sa dévouée collaboratrice; l'impression qu'elle a ressentie de sa visite est telle qu'elle demande l'inser- tion du présent rapport dans le Journal de la société et son renvoi à la commission des récompenses. Rapport sur les cultures de Bruyères DE M. Gentilhomme, horticulteur, rue Defrance, 146, A Vincennes. M. FiCHOT, rapporteur (1). Sur'la demande de M. Gentilhomme, une commission, nommée par la Société d'Horticulture de France, s'est réunie le 14 sep- tembre 1896, pour visiter ses cultures de Bruyères ou Erica, Cette commission était composée de MM. Baudrand, Bories, Billard (Arthur), Debrie (E.), Fichot (Ch.), Savart (Léon), Savart (Victor), Tavernier et Vacherot. MM. Debrie, Savart (Léon) et Vacherot s'étaient fait excuser. Après avoir nommé MM. Tavernier, président, et Fichot rap- porteur, cette commission, sous la conduite aimable de M. Gentil- homme, a pu admirer une culture remarquable par la belle vé- gétation et la quantité de plantes cultivées dans l'établis- sement. La première partie que nous avons visitée était une collection (1) Déposé le 22! octobre 1896. 940 RAPPORTS. intéressante, comprenant 5,000 plantes, en 85 espèces ou varié- tés, dont 12 à'Epacris. La commission a remarqué les Erica de pleine terre, en 45 espèces et variétés, dont certaines sont rencontrées dans les bois des environs de Paris. Une autre partie du jardin comprenait 34 lignes de châssis de l'",72 de longueur : 12 de ces lignes étaient remplies à'E. ven- tricosa, Cavendisliii^ bruniades, cubica, diverses variétés de mammosa, tricolor eiampullacea, en tout 4,000 plantes environ. Ces plantes, qui sont délicates, sont toujours placées dans des coffres, pour être abritées pendant les pluies, ou les chaleurs, par des châssis ou des toiles. Les autres lignes de châssis étaient garnies de boutures de l'année E. hyemalis, Wibnoreana, qui promettaient de belles plantes pour l'avenir. Aucun espace n'était resté libre ; les entre-deux des serres étaient garnis d'^. persoluta, en 4 variétés, âgées de deux et quatre ans et au nombre de 3,500 plantes. Mais, où la commission est restée émerveillée, c'est dans un terrain voisin des serres, divisé par carrés et par planches de 1",50, comprenant : 1° Un carré de 350 E. monadelpha en fleurs ; 2** Un carré d'environ 4,700 E, Wilmoreana en 4 variétés dont l'ordinaire, glauca, superba, et calyculata^ variété très ori- ginale, obtenue dans l'établissement, il y a cinq ans; 3° Un carré contenant des E. du Cap. tels que candidissima, margaritacea, prœstans, etc. (2,500 plantes de deux et trois ans, bien préparées à fleurir) ; 4° Enfin, un grand carré de 160 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur, contenant : 12,000 E. globularis majoi\ 19,000 E. hyemalis, âgés de deux ans et 2,000 de trois ans, 600 E. campanulata et 1 ,500 Wilmoreana âgées aussi de trois ans. Ce carré, par la fraîcheur et la verdure des plantes, ressemblait à une pelouse relevée par la couleur rose de 2,500 E. gracilis autumnalis, en fleurs à moitié épanouies, contenues dans une planche de 1™,50 de largeur qui bordait ce dernier carré. SUR LES CULTURES DE BRUYÈRES DE M. GENTILHOMME. 941 D'après le chiffre approximatif que nous avons jugé et que M. Gentilhomme a bien voulu nous dire, il est cultivé dans cet établissement environ 70,000 Einca ou Bruyères, en plantes bonnes à vendre, et autant de jeunes plantes. Nous croyons savoir qu'il n'y a aucun établissement en France et à l'étranger, où il soit cultivé tant de plantes de cette famille. M. Gentilhomme s'attache à travailler économiquement et à produire beaucoup; aussi perfectionne-t-il sans cesse son matériel, qui se compose de vingt-huit serres hollandaises de 30 mètres de longueur, 600 châssis de l'",72 pour coffres, d'un moteur à gaz s'allumant par l'électricité, adapté à un ancien manège, et qui lui donne l'eau bien distribuée dans toutes les serres et les carrés de plantes. Nous avons remarqué un système d'abri, simple et peu coûteux, qui lui permet de laisser ses plantes dehors, jusqu'à la fin d'oc- tobre : il consiste en piquets de fer, dont la hauteur est de 1™,25 sur lesquels il adapte des bancs de sapin de 4 mètres de lon- gueur, et qui servent à supporter les paillassons : par ce moyen la couverture se fait rapidement. Sur la demande de la commission qui avait trouvé utile de faire connaître le mode de culture pratiqué par M. Gentilhomme, cet habile horticulteur s'est empressé de nous satisfaire en nous donnant les indications suivantes : • On peut faire des boutures de Bruyères toute l'année et, cepen- dant, les mois de septembre à mai sont les plus favorables ; en été, les chaleurs, généralement fortes, nuisent à la reprise. Les boutures doivent être prises sur les jeunes plantes de l'année, le bois étant plus tendre, et coupées en petits rameaux de 2 centimètres à 3 centimètres de longueur; après avoir retiré quelques feuilles de la base on repique dans des terrines ou caisses de bois que l'on couvre de verres. La chaleur de la couche, dans une serre à multiplication, doit être de 20 à 25 degrés. Lorsque les boutures sont reprises, ce qui a lieu au bout de i mois à \ mois et demi, selon les variétés, on leur donne de l'air graduellement, et ensuite on le transporte dans une serre froide, pour qu'elles ne s'étiolent pas. 942 RAPPORTS. Du 15 mai au 15 juin, on fait la division des boutures qui sont empotées dans des pots de 6 à 8 centimètres, selon la vigueur de la plante en terre de Bruyère. Aussitôt ces plantes reprises, il est nécessaire de les pincer, pour les faire ramifier ; on pince une seconde fois les variétés vigoureuses. Dans le courant de mars et avril de la deuxième année, on rempote une seconde fois ces plantes, qui seront fortement tas- sées, en pots de 12 à 15 centimètres. Vers le 15 mai, on choisit^ s'il est possible, un temps pluvieux ou couvert pour les sortir des serres, ou pour enlever les châssis si ces plantes sont dans des coffres; dans le courant de juin, on les place à demeure en plein soleil, les pots enterrés jusqu'au deux tiers de leur hauteur, et suffisamment écartés. Il est très important de pincer, à la fin de mai, l'extrémité des rameaux des variétés vigoureuses. Pour les plantes âgées de plusieurs années, il est nécessaire que celles qui ont des rameaux allongés, soient rabattues de quelques centimètres de la taille de l'année précédente. La Bruyère demande h être placée dans une serre bien éclairée et aérée, principalement les variétés qui fleurissent au prin- temps, et dont le bouton se forme en hiver. Elle ne demande pas de chaleur, mais le thermomètre ne doit pas descendre au-dessous de zéro. Certaines variétés sont sujettes à prendre le blanc, surtout au printemps ; un léger soufrage tous les quinze jours suffit pour les garantir de cette maladie. En outre des Bruyères, M. Gentilhomme cultive les Adiantum pour la feuille coupée, et s'occupe du forçage des Azalées et Rhododendrons. La commission lui adresse des félicitations pour la bonne tenue de son établissement et pour ses belles cultures; elle demande l'insertion du présent rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la commission des récompenses. SUR LES CULTURES DE UARICOTS DE M. LECOEUR. 943 Rapport sur les cultures de haricots DE M. Lecceur, a Limours (Seine-et-Oise), M. E. Lambert, rapporteur (1). Le jeudi 1 0 septembre 1 896, 31. Lecœur, cultivateur à Limours (Seine-et-Oise), adressait une demande à la Société nationale d'Horticulture, afin qu'il fût nommé une commission pour examiner ses cultures de Haricots, et, le 18 du même mois, MM. G. Chemin, E. Lambert et Legrand se rendirent à Limours à cet effet. M. G. Chemin, maraîcher émérite et toujours si dé- voué lorsqu'il s'agit de se rendre utile à l'Horticulture, fut nommé président. M. E. Lambert, rapporteur, assisté de M. Legrand, dont les apports de Haricots ont été si souvent appréciés par le comité de culture potagère. Avant de vous entretenir des importantes cultures de M. Le- cœur, il est bon de vous éclairer sur la valeur du terrain et sur les produits de cette contrée de Seine-et-Oise. Tout d'abord et à première vue, sur la ligne même du chemin de fer entre Saint- Rémy-les-Chevreuse et Limours en apercevant ces parties boi- sées, cette irrégularité du sol parfois très accidenté, ces rochers de grès et de meulière, placés çà et là avec un air de défi jeté au cultivateur, l'on ne croirait pas rencontrer, à peu de distance, des plaines à perte de vue, les unes semées de céréales dont la moisson, bien médiocre, a dit son dernier mot, mais dont la cul- ture est délaissée par la majorité des cultivateurs, vu l'insuffi- sance du rendement et les dures épreuves, trop fréquemment répétées, d'une sécheresse persistante qui a épuisé les cours d'eau dont on voit encore le fond recouvert d'une vase desséchée qui se réduit en poussière à l'approche du pied. Après l'abandon forcé des céréales dans ces terres argileuses, on les a remplacées par une grande culture de Haricots, et les efforts incessants des intéressés ont été récompensés par une plus-value de production , c'est ainsi que la charmante petite ville de Limours avait organisé, pour le 4 octobre, un concours (1) Déposé le 22 octobre 1896. 944 RAPPORTS. spécial du Haricot Ghevrier, que les cultivateurs ont adopté comme la variété la plus favorable, en raison de son rendement et de ses qualités culinaires. Mais arrivons à notre but, et commençons par adresser nos félicitations à M. Lecœur sur la persistance dont il fait preuve, pour prouver à l'Agriculture moderne combien est favorable, tant par le rendement que par la facilité de culture, la variété nouvelle dont il se déclare Tobtenteur et l'expérimentateur depuis près de quatre ans. C'est ainsi que le 11 juillet 1895, après en avoir bien sélec- tionné la race, M. Lecœur présentait au comité quatre pots de son Haricot dont la production paraissait fort appréciable; mais le comité crut reconnaître en cette variété le Haricot vert éme- raude nain ou vert de Vaudreuil et engagea l'intéressé à renou- veler son apport dans le courant de l'année 1896. On a pu constater aussi dans le compte rendu de l'Exposition du 20 mai dernier, que les membres du Jury des cultures potagères avaient renvoyé un lot de cette variété de Haricot au comité pour y être étudié. Le 18 septembre, M. Lecœur a présenté à la commission deux champs de son Haricot, l'un d'une contenance de 1,500 mètres (semis du 2 juin), d'une parfaite levée régulière et surtout très franc. L'autre champ non moins vaste, semé un mois pl'us tard, présentait le même aspect et la grande régularité de sa pousse dénotait une fermeté qui ne se dément pas au point de vue de l'affranchissement de cette nouvelle variété extrêmement naine et qui porte le nom de son obtenteur. La cosse de ce haricot est très droite, ressemblant à une cosse de Pois; le grain, d'un joli vert, de forme oblongue, renflé, est très régulier; sa teinte et sa résistance à la cuisson sont à noter en sa faveur, pour l'avenir de sa culture, mais à notre point de vue, il ne rivalisera jamais avec le Haricot vert Ghevrier. Seul le cultivateur peut, par son expérience personnelle, faire l'évaluation de la production en cultivant à égales proportions l'un et l'autre de ces deux types. Nous avons cependant pu observer un pied ayant 53 cosses contenant 152 grains avec une moyenne de quatre à cinq grains TRAVAUX DU COMITÉ DES INDUSTRIES HORTICOLES 945 par cosse. La récolle de ce Haricot à l'état d'aiguille est impos- sible, vu son parchemin et sa précocité à prendre le grain. En résumé, après avoir examiné une collection de trente-cinq variétés de Haricots à l'étude, la commission conclut que M. Le- cœur fait de grands efforts pour améliorer la culture du Haricot et qu'il y a lieu de lui adresser des félicitations; elle demande l'insertion de son rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la commission des récompenses (1). COMPTES RENDUS Compte rendu DES travaux du Gomité des Insdustries horticoles, PENDANT l'année 1895, par M. Gaston Ozanne, secrétaire (2). Pendant l'année 1895, le comité des Industries horticoles a examiné plusieurs présentations qui lui ont été faites, et que nous rappelons ci-après : M. Mousseau, 23, rue de Gonstantine, à Paris, a présenté un coupe-gourmands pour rosiers, pour lequel le comité a voté une prime de 3^ classe. MM. Besnard père, fils et gendres, constructeurs de pulvérisa- teurs, rue Geoffroy-Lasnier, à Paris, ont soumis un pulvérisa- teur perfectionné pour l'emploi de l'acide sulfurique. Une com- mission, composée de MM. Henri Lebœuf, Gennari, Blanquier, Bourette et Garnot, après avoir examiné et expérimenté cet appareil, a déposé un rapport qui a été envoyé à la commission de rédaction et à la commission des récompenses. M. Faverial, 85, faubourg Saint-Denis, a déposé un échantil- lon de soufre de la mine d'Apt; le comité s'est déclaré incom- (1) Au concours de Haricots, à Limours, M. Lecœur a obtenu un 3« prix, médaille de vermeil et un 14^ prix, médaille d'argent. (2) Déposé le 22 octobre 1896. 946 COMPTE RENDU pètent et a prévenu le présentateur que le soufre avait été envoyé au comité scientifique. M"^ veuve Motte, fabricant de pompes, 23, rue Vicq-d'Azir, à Paris, présente un modèle de raccord à bascule pour les tuyaux d'arrosage. Mx\I. Grenthe, Besnard, Debray et Lavoivre, ont examiné cet appareil et ont fait un rapport qui a été envoyé à la commission de rédaction et à la commission des récompenses. M. Aubry, fabricant de coutellerie, 131, rue Yieille-du-Temple, à Paris, à présenté un sécateur dont il a perfectionné le système de serrage de la vis. Une commission composée de MM. Dormois, Pradines, Gochu et Lavoivre a été nommée pour se rendre compte de ce perfectionnement. Le rapport de cette commission a été envoyé à la commission de rédaction et à la commission des récompenses. M. Anfroy, fabricant de claies, à Andilly, a déposé un panier à Orchidées dont il a perfectionné la fabrication ; le comité à demandé pour M. Anfroy une prime de ^"^ classe. Le comité a aussi examiné diverses propositions concernant les expositions; il a adopté une nouvelle nomenclature compor- tant 35 concours, qui sera proposée au conseil comme devant donner une légitime satisfaction aux nombreux et divers indus- triels qui prennent part aux expositions organisées par la Société. Nous rappelons aussi que c'est grâce aux efforts faits par notre Comité, que l'administration de l'octroi a décidé que les expositions qui auront lieu dans le Jardin des Tuileries seront reconnues comme entrepôts, ce qui évitera à nos Industriels tous les ennuis qu'ils avaient précédemment au sujet des droits d'octroi (Décret du 3 avril 1895). Nous avons eu à regretter la mort de l'honorable M. Larivière dont M. Lavoivre a fait la notice biographique qui a paru dans le Journal de la Société. Pour terminer, constatons que les séances ont été aussi inté- ressantes que suivies régulièrement par les quarante-trois membres composant le Comité des Industries horticoles. du concours de dahlias et bégonias. 947 Compte rendu du Concours de Dahlias et Bégonias TENU dans la séance DU 10 SEPTEMBRE '1896, par M. A. Gravereau (1). La Société nationale d'Horticulture de France avait organisé pour la séance du jeudi 10 septembre, un concours pour Dahlias Bégonias et Glaïeuls. L'époque trop tardive pour les Glaïeuls n'avait pas permis, même aux exposants habituels s'y préparant spécialement, de faire des apports; aussi faisaient-ils complète- ment défaut. Mais les Dahlias et Bégonias nous offraient une exposition fort réussie. Le jury, conduit par M. Tavernier, se composait de Mx\L Poiret Délan, président; Gravereau, secrétaire; Thiébaut aîné, Férard, Page, Dubois, Gayeux (Ferdinand), Welker (Cons- tant). Le l^"" concours pour la plus belle et la plus nombreuse col- lection de Dahlias à grandes fleurs, réunissait deux concurrents : 1° La maison Yilmorin qui a obtenu une médaille de vermeil, exhibait de belles et nombreuses variétés, parmi lesquelles on pouvait admirer : Papa Victor. Marocco, Polypherme, le Favori^ Toison d'or, etc. 2° M. Molin, de Lyon, a reçu une médaille d'argent. Sa collec- tion, assez intéressante, n'avait pas été favorisée par le transport. Le 2^ concours, pour la plus belle collection de Dahlias à fleurs de Cactus et décoratifs, était très intéressant. Quatre con- currents prenaient part à ce concours, c'étaient : M. Paillet (de Sceaux), qui a obtenu une grande médaille de vermeil. Son lot, hors de pair, présenté à la mode anglaise, pro- duisait un effet ravissant; les fleurs étaient réunies par six dans la même carafe et étagées en triangle par un appareil de fil de fer : trois à la base, deux au milieu, et une au sommet. Cette disposition, tout en permettant d'admirer chaque fleur séparé- ment, offre un ensemble gracieux et décoratif. Parmi les variétés présentées, nous citerons : Robert Canneli^ (1) Déposé le 8 octobre 1896. 948 COMPTE RENDU Apollo, Mistress Peart {blanc) ^Matchless {marronnolr) , Lady Pen- zance^ Beauly of Arundel, Mayor Haskms, Ernest Glasse, etc., toutes très méritantes. M. Nonin, l'habile horticulteur de Châtillon, qui s'adonne aussi spécialement à la culture des Dahlias Cactus et décoratifs, a obtenu, dans le 7* concours, pour la plus belle collection de 30 variétés au moins, cultivées en pots, une médaille de vermeil pour un splendide lot de Dahlias Cactus en pots, le seul ainsi présenté. Nous avons noté dans cet intéressant apport : Auguste Nonin, rouge vermillon; Madame Nonin y rose hortensia; Aaùmn, jaune pur. Ce même exposant a reçu une grande médaille d'argent, dans le 2** concours pour sa collection de cette même race en Pleurs coupées; et dans le 6® pour nouveautés non encore au commerce, une médaille d'argent, pour un magnifique semis inédit, portant le n° 1 , et classé dans la série des Cactus. M. Welker obtint une médaille d'argent et M. Molin des remerciements. Dans le ^^ concours, Dahlias Lilliput, MM. Yilmorin-Andrieux et Welker ont été récompensés chacun d'une grande médaille d'argent. On rencontrait dans leurs lots à peu près les mêmes variétés ; signalons Pompon changeant^ Baron de Hirsch, Constant Welker , Lucien Bailleau^ Paul Michel^ Monsieur Isoré, Monsieur A. Graver eau. Dans ce même concours, M. Nonin a obtenu une médaille de bronze. Dans le 4® concours, pour la plus belle collection de Dahlias à fleurs simples, la maison Vilmorin a obtenu une médaille de vermeil. Parmi les variétés les plus méritantes, citons : Varia- bilis, Attraction, iMiss Helyett, etc., etc. M. Molin, de Lyon, a reçu une médaille de bronze. MM. Billiard et Barré, de Fontenay-aux-Roses, exhibaient de nombreux semis à fleurs simples érigées, remarquables par la richesse de coloris et la largeur des fleurs. Certaines variétés présentaient même des capitules semi-doubles, très curieux par leurs longues ligules à peine développées et pour ainsi dire chifl^onnées. Ce magnifique apport, classé dans le 5" concours, i DU CONCOURS DE DAHLIAS ET BÉGONIAS. 949 nouveautés non encore au commerce, a valu une grande mé- daille d'argent à MM. Billiard et Barré. Dans ce même concours de nouveautés, MM. Molin et Gorion se sont vu adresser des remerciements. Avant de terminer i'énumération des exposants, dans les différents concours de Dahlias, nous ne devons pas oublier le splendide lot présenté hors concours par MM. Gayeux et Le Glerc, marchands-grainiers. C'est le triomphe de la grande fleur car on juge de suite l'excellente culture qui a présidé à ce magni- fique résultat, et on reconnaît en même temps la sélection judi- cieuse et raisonnée des variétés. La nouvelle variété « Gloire de Paris », au coloris violet velouté, dépasse 20 centimètres de diamètre. Cette belle obtention du semeur Baudrillier détient encore le record de la grande fleur. Très intéressante aussi leur présentation de Dahlias à fleurs de Cactus, parmi lesquels nous citerons seulement la variété allemande Die untergleich- liche, pourpre noir. Leurs collections à fleurs simples, etLilliput ont été aussi très admirées. MM. Gayeux et Le Clerc ont reçu les vives félicitations du jury. Une culture quelque peu délaissée de nos jours et que le comité de floriculture cherche à relever, est celle des Fuchsias. Seul, M. Nonin en présentait un lot bien cultivé. Le jury lui a décerné une médaille de vermeil, en l'engageant à étudier les variétés à fleurs érigées. Les Bégonias rehaussaient dignement l'éclat du roi d'automne. La plus importante exposition était celle de MM. Vallerand frères qui, dans les différents concours auxquels ils ont pris part, ont obtenu : ' Médaille de vermeil, au l^'" concours, pour la plus belle collec- tion à fleurs doubles. Grande médaille de vermeil, au 2^ concours, pour le plus beau lot à fleurs simples. Médaille de vermeil, au 10® concours, nouveautés, pour une série à fleurs ponctuées. Les appréciations étaient partagées sur la valeur de ce gain, car on dirait qu'une goutte d'eau a dégradé la teinte des pétales. 950 COMPTE RENDU Médaille d'argent, au 4'' concours, pour Bégonias à fleurs panachées. Et enfin, médaille de vermeil, au S*" concours, pour Bégonias cristata. Cette race nouvelle, rappelle un peu les anomalies de l'inflorescence de l'Amarante crête de coq, et comme les goûts et les couleurs sont difficiles à discuter, les appréciations sont très différentes sur la valeur de cette nouveauté. M. Plet, du Plessis-Piquet, a reçu une grande médaille d'ar- gent pour Bégonias à fleurs simples, et pour ses nouveautés à fleurs doubles une médaille d'argent. Le lot de M. Urbain, de Glamart, renfermait de fort belles plantes. Sa nouveauté à fleurs doubles. Mademoiselle Lucie Faure, a obtenu une grande médaille d'argent. Ses hybrides de B. versaillensis X Schmidti, deVernon X versaillensis, qui ren- ferment d'excellentes plantes pour la garniture des corbeilles ont reçu une médaille d'argent. Pour sa race double multiflore, il lui a été décerné une grande médaille d'argent. La nouveauté Coquette de Clamart a été très admirée. Une nouvelle série, inter- médiaire entre les grosses fleurs et les multiflores, a^été récom- pensée d'une médaille d'argent. Et, enfin, ses discolor-Rex lui ont valu une médaille de bronze. M. Arnoult, de Savigny-sur-Orge, ne présentait qu'un seul pied de Bégonias à tubercules, à fleur double, jaune pâle strié de rouge, à tige rigide. Gel apport inédit, et très admiré, a obtenu une grande médaille de vermeil. L'intéressante nouveauté de M. Vacherot, « Abondance de Boissy », et déjà primée, a valu une médaille d'argent à son exposant. MM. Vilmorin-Andrieux présentaient une forme naine et com- pacte du Bégonia Vernon, se reproduisant de graines; ils ont reçu une médaille de bronze. Très intéressant et magnifique le lot de Bégonias à feuillage, de MM. Gappe et fils du Vésinei, qui attiraient les regards de tous les visiteurs. C'étaient des hybrides de B. décora, croisé par B. Diadema-Rex. Dans les premiers, citons : Monsieur Emile Cappe^ Ami Page^ Secrétaire Bois, Albert Truffaut, Chantrier; dans les seconds : Claudine, Schmidt^ Monsieur Henri Martinet^ DE l'exposition d'horticulture de coulommiers. 931 Président Demolaine. Les présentateurs ont reçu pour leurs belles obtentions, une grande médaille de vermeil. Pour les concours de Bégonias en fleurs coupées, le jury a adressé ses remerciements aux exposants qui y ont pris part; mais, après avoir récompensé les mêmes plantes en pots, il a déclaré ne considérer cette présentation que comme un com- plément décoratif de leurs lots d'ensemble. Tel est le compte rendu de ce concours, qui avait pris l'im- portance d'une véritable exposition et qui était digne d'être admiré par de plus nombreux visiteurs. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture, tenue k GoulH)mmiers, en septembre 1Ç96, par M. A. Chargueraud, délégué (1). Messieurs, La Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommiers tenait une exposition générale d'Horticulture à Coulommiers, les 19, 20 et 21 septembre. Délégué comme juré pour représenter notre Société à cette exposition, j'ai l'honneur de vous rendre compte de ma mission. Cette expositi,on se tenait sur une des belles promenades de la ville, avenue Yictor-Hugo. Cette grande avenue, qui est large de 35 mètres, ornée de deux lignes de beaux Marronniers en très bon état, offrait un emplacement bien favorable pour une exposition horticole. Une assez vaste tente rectangulaire, parfaitement ornéi3, était installée au centre de cette promenade et contenait tous les fruits et la plus grande partie des végétaux et fleurs présentés. La disposition intérieure était bien conçue : à l'entrée, et occu- pant environ la moitié de la tente, les groupes de plantes et les {\) Déposé le 8 octobre 1896. 952 COMPTE RENDU corbeilles de fleurs étaient heureusement disposés pour être bien en vue et constituer une belle décoration d'ensemble. Les fruits, bien rassemblés et régulièrement disposés pour en faciliter l'appréciation et les comparaisons, occupaient l'autre moitié de la tente. Parallèlement à cette tente principale, une installation de moindre importance abritait les produits de la culture maraî- chère et d'autres présentations rentrant surtout dans l'ensei- gnement horticole, puis des objets d'art et industrie, et enfin les nombreux, utiles et intéressants produits de l'agriculture. Formant entrée à l'exposition on remarquait les lois de plantes vertes et les arbres fruitiers. Les fruits, Poires, Pommes, Pêches, Raisins, etc., formaient la partie la plus importante et intéressante de cette exposition. De très nombreux et beaux lots de ces différents fruits étaient présentés. Le plus important de ces lots, comme nombre de variétés présentées, était celui de M. Baltet, horticulteur à Troyes ; il comprenait plus de cinq cents variétés de fruits divers en Poires, Pommes, etc., et quelques variétés inédites de semis. L'une des présentations les plus remarquables et intéressante par la beauté des fruits et le bon choix des variétés, était exposée par M. G. Boucher, horticulteur à Paris, qui avait présenté, parmi ses lots, une collection composée exclusivement par des fruits adoptés par le Congrès pomologique. L'étiquetage était aussi très intéressant; car, avec les noms, il donnait les synonymes, la quiilité, l'époque de maturité, l'ori- gine, etc. Plusieurs autres collections de fruits étaient également très remarquables par la beauté des exemplaires et le bon choix des variétés. Parmi les plus beaux et les bons fruits connus, nous avons noté parmi les Poires : Doyenné du Comice^ Doyenné Boussock, Beurré Hardy ^ Charles Ernest, Fondante des bois. Parmi les Pommes : Calville blanc, Reinette du Canada, Reine des Rei- nettes^ en parfait état ; Transparente de Croncels^ Bedfordshire Foundling ; ^d^rmi les très grosses : Grand Alexandre^ Belle DE l'exposition d'horticulture de coulommiers. 953 Dubois^ Monstnieuse de Nikita; quelques belles Pêches : Alexis Lepère^ Bonoworier, Reine des Vergers^ Belle de Choisy, et de très beaux Brugnons de Félignies. Parmi les Raisins : Chasselas doré et Chasselas rose Royaly Madeleine blanche, Muscat gris, Madeleine noire et Frankenthal. Les végétaux des pépinières étaient représentés par deux beaux lots d'arbres fruitiers formés et en jeunes suje : Poirier, Pom- miers, Pêchers, Abricotiers, Pruniers, etc. Un beau massif, précédant l'entrée de la tente, était composé de Conifères et d'arbustes à feuillage persistant: Lauriers-cerise, Houx, Fusains^ Troènes. Plusieurs très beaux lots de fleurs de saison étaient très re- marquables et concouraient puissamment à l'ornementation de l'exposition. Nous avons noté particulièrement un bel apport de Dahlias de différentes sortes : à grandes fleurs, à fleurs de Cactus, à fleurs intermédiaires dits décoratifs, les Lilliputs et ceux à fleurs simples, si élégants, présentés par MM. Cayeux et Le Clerc, marchands grainiers à Paris. Les visiteurs étaient nombreux et s'arrêtaient devant les boites contenant surtout les variétés de Dahlias aux fleurs mons- trueuses, énormes, arrondies : Gloire de Paris ^ sir Richad Wal- lacCy Colosse, etc. ... Ça n'a pas de poésie, le Dahlia!... — c'est la Pomme de terre des fleurs!... — est la réflexion humoristique que nous avons entendue là, dans un groupe d'élégantes Columériennes — et que nous croyons devoir rapporter comme indication pour les spécialistes qui rechercheraient l'exagération du volume dans les fleurs. Plusieurs beaux lots d'Aster et autres plantes vivaces de pleine terrC;, comprenaient de nombreuses et belles variétés de plantes de dimensions diverses, aux coloris assez difl'érents, per- mettant de composer des groupes fleuris d'un effet des plus agréables, très ornemental à cette époque de l'année. Nous citerons, choisies parmi les différents lots d'Aster, les variétés suivantes : Nouse-Anglise, Amellus, amelloides, Bessa- rabicusj speciosissimus, formosissimus, turbinellus, cœspitosus, 60 954 COMPTE RENDU roseus^ Tradescanti, multiflorus, etc., dans les tons bleus, vio- lacé-bleuâtre, roses, blanc rosé et blanc. — Une revision des noms des variétés d'Aster serait bien utile pour permettre aux amateurs de fixer leur choix avec certitude ~ car les mêmes variétés portent parfois des noms différents^ selon les exposants. — D'autres plantes vivaces : He- lianlhus lœtifloinis, H. orgyalis, Bolton'ia glastifolia^ Rudbeckia speciosa,\es Anémones du Japon, variétés blanches et roses; le Desmodium penduliflorum aux grandes panicules rouge violacé foncé, le Plumbago Larpentœ aux fleurs bleues, etc., montraient qu'une ornementation des plus agréables à l'aide de ces plantes de pleine terre est bien facile. Enfin quelques arbustes : le Buddleia Lindleymia, les Ceano- thus, Cleroderidron^ etc., fournissaient aussi des fleurs de coloris variés permettant de combiner de belles décorations. * Les Roses étaient aussi de la fête, surtout les hybrides de Thés. Dans un beau groupe de Clématites à grandes fleurs, encore bien variées pour la saison, nous avons remarqué les variétés Madame T. Atidré, Monsieur Baron Veillard et Kermesina à fleurs rouges et roses. Plusieurs beaux groupes de plantes de serres attiraient l'attention. Parmi les plus beaux végétaux, on remarquait de forts sujets de Phœnix, de Kentia^ des CocoSj des Dracœna, des Araucaria et un beau sujet d'Alsophila australis avec ses frondes élégantes, des Anthurium et des Bromé- liacées. Une grande corbeille était composée de Caladium du Brésil contenant de nombreuses et belles variétés en très bon état témoignant d'une excellente culture. Les plantes potagères, les légumes étaient bien représentés par des collections assez nombreuses en variétés bien choisies et bien cultivées. Nous avons noté une Carotte remarquable par ses dimensions et sa bonne conformation, elle portait le nom de Carotte rouge demi-courte obtuse de Guérande^ elle présentait un diamètre de 12 centimètres sur seulement 15 centimètres de longueur; elle était bien obtuse, très réguUève. L'instruction horticole comprenait les herbiers, les collections DE l'exposition d'uohticulture de goulommiers. 055 d'histoire naturelle, animaux et insectes utiles et nuisibles; les plans de jardins étaient bien représentés. En résumé, Messieurs, cette exposition était très intéressante par le choix, la beauté et la variété des produits horticoles réunis et aussi particulièrement par la bonne organisation et la bonne disposition de l'ensemble. Aussi avons-nous été heureux d'adresser nos plus vives félicitations à M. Delamarre, notre col- lègue qui est secrétaire de la Société de Goulommiers, et l'un de nos doyens parmi les organisateurs des expositions horticoles. Le jury était composé de M. Paulin Levau, délégué de la Société d'horticulture de Melun et Fontainebleau; M. Massé^ délégué de la Société d'Horticulture de Meaux; M. Charbonnier Isidore, délégué de la Société de Provins; M. Torcy, délégué de la Société horticole de Botanique de Melun; M. Mavré, professeur à l'école d'agriculture de Wagnonville ; de M. Opoix, jardinier chef au Luxembourg, nommé secrétaire, et de votre délégué qui a eu l'honneur d'être désigné président du jury. Les principales récompenses qui ont été accordées sont les sui- vantes : Prix d'honneur : Médaille d'or, offerte par M. le ministre de l'agriculture, à M. Gh. Baltet, horticulteur, à Troyes, pour l'en- semble de ses magnifiques apports de fruits et de fleurs coupées. Grande médaille d'or, offerte et accordée par les Dames Pa- tronnesses, à MM. Gayeux et Le Glerc, horticulteurs grainiers, à Paris, pour leurs belles collections en fleurs coupées de Dahlias variés. Grande médaille d'or offerte par la ville de Goulommiers à M. Pellieux, jardinier chez M. G. Goulet à Ghaumes, pour l'en- semble de son exposition et particulièrement ses beaux Galadiums, ses Bégonias et son beau lot de fruits. M. G. Boucher, horticulteur à Paris, a obtenu la grande mé- daille d'or offerte par M. A. de Rothschild, pour sa magnifique collection de fruits, ses arbres fruitiers, ses Glématites et ses fleurs coupées d'Aster. Une grande médaille d'or a été attribuée à M. Pecquenard, jardinier au manoir du Buisson, pour son bel apport de plantes de serres et son beau lot de Raisins. 956 COMPTE RENDU Une grande médaille d'or a été décernée à l'abbé Bédé, api- culteur à Mouvaux, pour ses produits apicoles et son outillage spécial. Enfin une grande médaille d'or offerte par M. Brodard, maire de Coulommiers, vice-président de la Société, a été attribuée à M. Hue, jardinier à Châtres, pour l'ensemble de son exposition comprenant des légumes, des fruits et des fleurs coupées. Deux médailles d'or offertes par M. Josseau, président de la Société, ont été attribuées, l'une à M. L. Gazonnois, jardinier au château de Ghailly, pour ses lots de plantes fleuries ; Pélargo- niums. Pétunias, Œillets, Cannas, etc. La seconde médaille d'or, à M. Sarget, jardinier à Coulom- miers, pour ses beaux fruits et sa collection de légumes. Trois médailles d'or offertes par M. Abel Leblanc, vice-prési- dent de la Société, ont été décernées, l'une à M. Plateau, apicul- teur, pour ses produits spéciaux, l'autre à M. Gâteau, jardinier à Faremoutiers, pour ses très belles corbeilles de fruits. Poires, Pommes et Raisins, la troisième médaille à M. Lecouvreur, maire des Chapelles-Bourbon, pour ses remarquables collections de fruits. De nombreuses autres médailles de vermeil, d'argent, etc., ont été aussi accordées à d'autres exposants, et elles étaient toujours bien justiflées par la valeur et la beauté que présen- taient tous les produits récompensés. Messieurs, en terminant ce rapide compte rendu de cette belle exposition, permettez-moi d'adresser ici mes plus sincères remer- ciements à MM. les représentants de la Société d'Horticulture de Coulommiers, MM. les vice-président, Abel Leblanc et Brodard, à MM. Plaisant, Ragot et à tous les membres actifs de cette Société, avec une mention spéciale à M. le maire de la ville et à M. L. Delamarre, secrétaire général de la Société pour l'accueil bien cordial qui a été fait à votre délégué. Après lesjopérations du jury, le soir, au banquet traditionnel ofl'ert aux jurés, assistaient M. le sous-préfet, M. le maire et MM. les conseillers municipaux de Coulommiers, de nombreux toasts ont été portés ; je veux rappeler ici celui qui a été demandé pour le prompt rétablissement de M. Josseau, le très sympa- DU CONCOURS CANTONAL ET RÉGIONAL DE VILLEMOMBLE. 957 thique président de la Société, retenu chez lui par une indispo- sition et qui, pour la première fois depuis trente-cinq ans, s'est trouvé enr)pêché de présider cette fête horticole. Compte rendu du Concours cantonal et régional de villemomble, le 29 aout 1896, par M. Massé (1). Le 29 août la Société de Villemomble ouvrait un concours d'Horticulture dans la salle des Ecoles. Rendez-vous était donné chez le nouveau président de la Société, M. Dessoudeix, qui nous reçut avec la plus grande amabilité. Le jury était ainsi composé : MM. Ferret, délégué de la Société de l'Union horticole de Nogent-sur-Marne; Gatineau, délégué de la Société du Raincy; Welker père, délégué de la Société de Bougival; Vigneau, délégué du Cercle pratique de Montmorency ; Lehèvre, délégué de la Société de Vincennes; Thierval,, juré suppléant, en rem- placement de M. Binet, de la Société de Goulommiers (absent); Massé père; secrétaire, M. Vigneau. L'ensemble de l'Exposition ne laissait rien à désirer. Tous les exposants avaient apporté, dans l'arrangement de leurs lots, un entrain remarquable en vue do donner le plus grand éclat a cette fête horticole. Nous ne pouvons qu'adresser nos félicitations aux membres organisateurs et aux exposants. Le jury, après une visite d'ensemble^ revint ensuite à chaque lot présenté en procédant au classement par la quantité de points obtenus selon la valeur du produit exposé. Après ce classement, les récompenses suivantes ont été décernées : 1'*'' Section, — Horticulture. Prix d'honneur, médaille d'or : MM. Dalphin (de Villemomble) ; Paillet (de Ghâtenay), ex œquo. (1) Déposé le 22 octobre 1896. 958 COMPTE RENDU M. Dalplîin, horticulteur, à Villemomble, pour un superbe massif de Pelargonium peltaUim, semis oi^tenu par l'exposant qui lui a donné le nom de : Souvenir du commandant Berthaut. M. Dalphin avait entouré son massif d'une mosaïque en Eche- î;eWa dénotant beaucoup de savoir-faire. Venait ensuite une col- lection de Rosiers-tiges en pleine floraison, un massif de Pétunias d'une remarquable culture. M. Paillet, pépiniériste, à Châlenay, avait un très beau lot de conifères, et un apport de Dalhias en fleurs coupées d'une grande beauté, parmi lesquels nous avons remarqué : Grand-duc Alexis de Russie, Oban, Monsieur Douglas^ Le Siam, Mistress Peart^ Francis, Fell (nouveauté pour 1897), Maurice Paillet, Matchless (Nouveautés 1896), Henri Freeman, Maid of Kent. Nous n'avons pas besoin de dire que les Dalhias Paillet sont uniques dans leur genre. 2° Prix d'honneur, médaille d'or: M. G. Lecomte, horticulteur, à Villemomble, ensemble de ses apports et d'un beau lot de Bégonias à tubercules. l'^'" Prix, grande médaille de vermeil: M. Marion (de Gagny), 2® Prix, médaille de vermeil, ex œquo entre : M. Duval (de Versailles), pour l'ensemble de ses plantes toujours si appréciées de Crotons, Vriesea. M. Rocher (de Villemomble), pour ces bouquets, couronnes et garnitures. 2^ Section. — Jardiniers de maisons bourgeoises. Prix d'honneur, médaille d'or: M. David, chef-jardinier chez M. Garnier, à Villemomble, pour l'ensemble de ses apports dans lesquels nous avons remarqué des pots de Vigne variété Fran- kenthal. 2® Prix, médaille d'or : M. Gérard, jardinier-chef chez M. Ducarre, à Villemomble, pour l'ensemble d'un magnifique lot de plantes vertes de bonne culture. S"" Section. — Garçons jardiniers. ^cr Pfix, petite médaille vermeil: Daverdin, garçon jardinier chez M-. Poroquin, à Villemomble. DE l'exposition DU VÉSINET (SEINE-ET-OISE). 959 4® Section. — Maraîchers et cultivateurs. I®"" Prix, grande médaille d'or : M. Bertrand, cultivateur, à Rosny. 6'' Section. — Industrie. Diplôme d'honneur : M. Foulcaud, fabricant de pompes, à Paris. Diplôme de mérite, M. Paul Rain (de Villemomble). Les Dames Patronnesses désirant offrir aussi une récompense au lot le plus méritant, ce prix, une médaille d'or, a été décerné ex œquo entre M. Dalphin, de Villemomble, déjà nommé et M. Baillet, de Ghâtenay, déjà nommé. Le soir, un banquet réunissait exposants et membres du jury. Nous garderons un bon souvenir de la charmante réception qui nous a été faite, et nous adressons à M. le président et à MM. les membres du bureau nos sincères remerciements. Compte rendu de l'Exposition du Vésinet (Seine-et-Oise), Par M. Poiret Délan (1). Ayant eu l'honneur d'être désigné pour représenter la Société nationale d'Borticulture de France, comme juré à l'exposition du Vésinet, qui a eu lieu du 11 au 14 septembre dernier, je viens vous rendre compte de la mission qui m'a été confiée. Les membres du jury se sont rendus le 11 septembre, à dix heures du matin, à la mairie du Vésinet, lieu de rendez-vous. Le jury était composé, pour la partie horticole, de : MM. Auxance, de Bougival ; Gauthier, jardinier-chef de Tria- non, à Versailles; Hirmiger, délégué de la Société de Nogent- sur-Marne ; Fisson, de la Société de Saint-Germain-en-Laye ; Mauvoisin , de la Société de Seine-et-Oise ; Gauthier, de la Société de Neuilly-sur-Seine ; Jacob, jardinier au Vésinet, et Poiret Délan. (1) Déposé le 22 octobre 1896. 960 COMPTE RENDU Pour la partie industrielle : MM. Vidal-Baume, de la Société de Boulogne-sur-Seine ; Plançon, de la Garenne- Colombes ; Michon, du Vésinet. La Société d'Horticulture qui a organisé cette exposition n'a que dix-huit mois d'existence; c'est la première exposition qu'elle organisait et l'on peut dire qu'elle a assez bien réussi pour ses débuts. L'exposition était installée sur une vaste pelouse, à deux minutes de la gare ; elle était entourée de bosquets naturels qui lui donnaient un aspect des plus agréables. Je crois bien qu'il n'y a que le joli pays du Vésinet dans la banlieue parisienne, qui puisse s'offrir un semblable emplace- ment. Le jardin avait été dressé, je crois, par le président de la Société, M. Auxance. Quelques corbeilles de fleurs et plantes qui étaient disposées en avant de la tente, contenaient des Rosiers-tiges, des Cannas florifères, des MusaEnsete, Bégonias et diverses autres plantes ; un rocher était garni de plantes pour rocailles. A droite et à gauche de la tente, se trouvaient deux beaux lots de Conifères. Sous la tente, en face l'entrée principale, se présentait un magnifique lot de Pelargonium zonale variés. Derrière ce lot se trouvait un très fort Latania borbonica, d'une très bonne culture, entouré de Bégonia Rex. Dans les angles se trouvaient des plantes vertes : à gauche des plantes d'amateurs et à droite des plantes marchandes. Nous avons remarqué un lot de Bégonias à tubercules, bien variés et à très larges fleurs de toute beauté. Le fond de la tente était tracé à la française et les plates- bandes étaient garnies de légumes et de plantes diverses, telles que Cannas, Pelargonium zonale, Bégonias, etc. Les bas-côtés étaient garnis de fruits et de fleurs coupées. La partie industrielle, qui était largement représentée, se trou- vait en entrant, dans le jardin, à droite et à gauche de la tente. Les récompenses ont été accordées dans l'ordre suivant. Je ne citerai ici que les principales : Le grand prix d'honneur, deux vases de Sèvres, offerts par M. le Président de la République, à M. Foucard, horticulteur, à DE L EXPOSITION DU VÉSINET (SEINE-ET-OISE). 961 Chatou, pour ses lots de Bégonias à tubercules, simples et dou- bles de semis, Bégonias variés, Pelargonium zonale simples et doubles^ variés, plantes vertes et Musa Ensete. 2° prix d'honneur, médaille offerte par M. le ministre de l'agriculture, à M. Lecointe, pépiniériste, à Louveciennes, pour ses arbres fruitiers formés, et fruits. 3^ prix d'honneur, médaille offerte par le conseil général, à M. Guibert, instituteur, à Roquencourt, pour herbiers, collec- tions d'insectes et travaux scolaires. 4« prix d'honneur, médaille offerte par MM. les Sénateurs à MM. Lévêque et fils, horticulteurs, à Ivry-sur-Seine, pour leur belle collection de Roses (fleurs coupées). 5® prix d'honneur, un objet d'art, offert par M. Brevet, maire du Vésinet, à M. Poiffait, marchand -grainier, au Vésinet, pour ses collections de graines, Graminées, céréales et ses poteries. Cinq médailles d'or ont été obtenues par : M. Lecointe, déjà nommé, pour ses Conifères, arbustes variés. Rosiers et plantes de rocailles. M. Deseine, pépiniériste, à Bougival, pour ses magnifiques corbeilles de Poires et Pommes. MM. Domage et fils, horticulteurs, au Pecq, pour Bégonias à tubercules, doubles, Bégonias variés, Reines-Marguerites, Pétu- nias et Cyclamens. M. Thinard, jardinier, au château du Belley, pour sa collec- tion de Dahhas, Cannas florifères et surtout pour son Bégonia double à fleur rose (nommé Rose de France), j'ai compté sur cette plante vingt-quatre fleurs (nouveauté superbe). M. Hardy, jardinier, allée du Lac-Inférieur, au Vésinet, pour ses légumes variés et ses Reines-Marguerites. Quatre médailles d'or, pour la partie industrielle, ont été accordées à : M. Moutier, à Saint-Germain-en-Laye, pour ses serres. M. Rigaut, serrurier, à Croissy, pour ses serres. M. Bourdier, rocailleur, à Chatou, pour son rocher et travaux en ciment. M. Baume fils, à Paris, pour ses travaux d'art en fer forgé. 962 COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DU VÉSINET Il a été décerné d'autres médailles en vermeil, argent et bronze. Un grand diplôme d'honneur a été offert à M. Auxance, hor- ticulteur, au Vésinet, pour' ses corbeilles de Cannas, OEillels, Rosiers, Goléus exposés hors concours, et pour le plan du jardin. 2*^ Diplôme d'honneur offert à M. Ragoût, horticulteur, au Vésinet, pour ses Pélargoniums et ses Cyclamens (hors con- cours). 3® Diplôme d'honneur, à M. Vidal-Baume^ constructeur, à Boulogne-sur-Seine, pour ses appareils d'arrosage et tondeuses (hors concours, membre du jury). ¥ Diplôme d'honneur à M. Plançon, à la Garenne-Colombes, constructions rustiques, claies et paillassons (hors concours, membre du jury). 5* Diplôme d'honneur à M. Lafon, quincaillier, au Vésinet, pour ses ustensiles de jardins (hors concours). Le soir, à sept heures, un banquet réunissait les membres du jury et un grand nombre d'exposant. Ce banquet était présidé par M. Auxance, président de la Société, et nous avons été heu- reux d'y voir MM. les adjoints. M. le maire s'était excusé pour cause de santé. Votre délégué, au nom du jury, a pris la parole pour remer- cier ces Messieurs de l'accueil sympathique qui nous a été fait, et nous nous sommes quittés, en souhaitant à cette jeune Société de persévérer dans la bonne voie où elle est entrée. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 963 REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES f. Publications françaises, par M. D. Bois. Comptes rendus des séances de la Société de Biologie (10 juillet 1896). Extrait d'une note de M. Mangin : Les maladies circulai!' es de la Jacinthe. Dans le Midi de la France, les bulbes des Jacinthes sont enva- his par une maladie qui a causé de grands ravages dans les cul- tures de celte plante. L'examen des bulbes a révélé à M. Mangin l'existence de deux parasites animaux. Ce sont : TAnguillule de la Jacinthe ou Ty- lanchus Hyacinthii, déjà signalée, en 1881, par M. Prillieux (1), et un Acarien, le Cepophagus echiriopus, découvert par Fumouse et Robin, sous le nom de Tyroglophus echinopus. La section transversale des oignons attaqués montre, au milieu des écailles saines, un certain nombre d'écaillés jaune fauve ou brunes, qui dessinent des arcs plus ou moins longs et méritent bien, aux maladies causées par les parasites cités plus haut, le nom de Maladies circulaires^ créé par M. Sorauer. M. Prillieux avait recommandé d'arracher et de détruire tous les bulbes envahis. En ce qui concerne les anguillules, le procédé est peu pratique à cause de la difficulté de reconnaître leur présence qui, dans beaucoup de cas, n'est pas indiquée par des caractères extérieurs. Même la production de la gomme que M. Prillieux signalait comme un indice de la maladie ne peut être considérée comme un phénomène pathologique, la formation de la gomme étant normale et s'observant chez les individus sains comme chez les malades. (1) Prillieux. La maladie vermiculaire des Jacinthes, Bulletin de la Société nationale d'Horticulture^ 1881, 3<^ série, t. III, p. 253. 964 REVUE DES PUBLICATIONS. Le Cepophagus ecliinopiis, au contraire, est toujours facile à reconnaître, parce que les tissus déchirés prennent une teinte brune. Pour détruire les plantes atteintes, il faut les séparer des plantes saines; pour cela, on coupe transversalement le sommet des bulbes, et si la section est blanche, le bulbe est sain; si elle offre des zones ou des arcs bruns, le bulbe est réputé malade. Selon M. Mangin, ce procédé est défectueux, d'abord parce que la présence des amas de gomme brune peut donner dans un bulbe sain l'illusion de la maladie; d'autre part, les régions fai- blement envahies parlesanguillules ne se distinguent à l'œil par aucun caractère extérieur. M. Mangin propose l'emploi du sulfure de carbone. Un peu avant l'époque de la plantation, on disposera les oignons sur des claies, dans des caisses en bois ou dans des armoires conte- nant des soucoupes remplies de sciure de bois imprégnée de sulfure de carbone; au bout de six heures^ on enlèvera les bulbes pour les aérer et faire disparaître les vapeurs toxiques. Cette durée est suffisante pour tuer les parasites et insuffisante pour endommager les plantes. D'autre part, on pourra, après la plantation des bulbes, injecter le sulfure de carbone dans le sol au moyen d'un pal; des essais établiront la dose qu'il ne faut pas dépasser. Journal de la Société de statistique de Paris. — Le coût de la vie à Paris, à diverses époques. Prix des légumes et des fruits, de 1832 à nos jours, par M. G. Bienaymé (octobre 1896, p. 384). Les comptes de l'administration hospitalière moderne offrent des renseignements continus sur les végétaux qui entrent pour la plus grande part dans la dépense alimentaire. On y voit que les légumes frais, de 1832 à 1859, ont monté assez régulièrement de 9 à 20 centimes le kilogramme ; que de 1860 à 1885, ils ont subi de grandes oscillations et que depuis ils n'ont presque pas cessé de descendre aux chiffres initiaux de 8 et 9 centimes. Par cette dernière variation, il se trouve que les prix de la période décennale la plus récente ont baissé davan- tage que les autres produits végétaux et même que tous les objets consommés dans les hôpitaux de Paris. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 965 Les Pommes de terre, qui font un article distinct, ont, de 1833 à 1860, monté plus régulièrement de 3 à 10 centimes le kilo- gramme. Ensuite, jusqu'en 1882, elles ont. oscillé largement quoique moins que les autres légumes frais, entre 6 et 13 cen- times, mais dès lors une baisse peu interrompues les a ramenées à 6 ou 7 centimes, c'est-à-dire aux prix de 1840. Les légumes de saison, plus chers et moins susceptibles de grandes variations, apparaissent, de 1833 à 1835, avec des prix de 35 et 37 centimes le kilogramme, lesquels ne se retrouvent qu'en 1860. Probablement, durant cette lacune de la statistique, il y a eu mélange avec les légumes frais dont la valeur a dû être relevée d'autant. Quoi qu'il en soit, les chiffres qui reprennent en 1860, pour ne plus s'interrompre, vont de 33 à 41 centimes — les 50 centimes de 1870 sont exceptionnels — et les points cul minants de la série se montrent en 1883 et 1887. Gomme pour les autres légumes, une baisse vient ensuite et elle dure encore avec le bas prix de 29 et 30 centimes. A part les légumes frais ou de saison figurent ceux d'entre eux qui sont conservés, tels que les Haricots, Pois, Lentilles. Le kilo- gramme de Haricots secs, peu au-dessus de 20 centimes entre 1832 et 1836, avait après cette époque dépassé 30 centimes, puis était descendu au-dessous pour y remonter et s'y tenir jusqu'à la fin. On ne constate donc pas pour les plus usuels des farineux la baisse remarquée dans la période dernière pour les légumes frais. De l'allure de ceux-ci s'écartent davantage les Pois cassés et les Lentilles sèches dont, depuis 1832, la ligne des prix on- dule de 25 à 45 centimes le kilogramme, pour les uns et de 27 à 57 centimes pour les autres. Les fruits frais, de 1836 à 1857, ont eu graduellement les prix de 17 à 35 centimes le kilogramme et après en hausse et en baisse (26 centimes en 1858 et 44 centimes en 1859). Ils ont moins monté jusqu'en 1847 (32 à 48 centimes), mais alors une hausse brusque (57 à 75 centimes, 63 et 65 centimes) s'est mani- festée pour, en 1882, s'atténuer (52 à 56 centimes passant par 45 et 46 centimes en 1858 et 1884). C'est à partir de 1890 qu'une baisse régulière s'est établie, de 48 à 42 centimes. 966 REVUE DES PUBLICATIONS. Revue des Deux-Mondes (i" octobre 1896). Extrait d'un ar- ticle de M. G. de Varigny : L Algérie en 1896. L'extension du commerce des primeurs est un fait qui frappe tous les yeux dans notre colonie d'Algérie. Capitalistes grands et petits, cultivateurs, maraîchers, se consacrent de plus en plus à la production des primeurs. Les terrains autrefois sans valeur et longtemps en friche des nombreux villages qui bordent le golfe et les côtes d'Alger sont aujourd'hui métamorphosés en champs de culture intensive. De janvier à, avril, Maison-Carrée, Fort-de-l'Eau, Husseïn- Dey, Rovigo, expédient à Paris, Lyon, Marseille et aux grandes villes du nord près de 100,000 colis d'Artichauts de primeurs. D'octobre à décembre et d'avril à mai, 200,000 colis de Haricots verts récoltés à Guyotville, Husseïn-Dey et Zéralda partent pour la France. On n'estime pas à moins de 50,000 colis l'exportation des petits Pois, laquelle, commençant en décembre, dure jusqu'en mai, où les produits similaires du Midi font leur apparition sur nos marchés. Husseïn-Dey, Kouba, Birkadens, Birmandreis et Guyotville sont les centres principaux de cette production et aussi de celle des Pommes de terre nouvelles dont, de février en juin, on récolte en moyenne 5,000 tonnes. Pour les fruits, Blida, Boufarik et Staouéli sont les centres de la production des Oranges, des Citrons et des Mandarines dont, de novembre à mars, 100,000 fardeaux font, sur nos marchés, concurrence aux produits étrangers. En mai, 20,000 colis d'Amandes, et du 5 juillet au 15 août, 175,000 fardeaux de Raisins viennent encore d'Algérie, permettre aux consommateurs impatients d'attendre l'apparition, sur le carreau des Halles, des Amandes et des Raisins de France. Les champs de primeurs conquis sur les landes et sur les sables, soigneusement épierrés sont engraissés à peu de frais par les déchets des fabriques avoisinantes ou par les détritus d'Alger. Ils sont cultivés avec un art savant qui règle, presqu'à jour fixe, la maturation et la récolte des pro- duits ; irrigués au moyen d'écluses qui limitent à une intelligente surveillance le pénible travail de l'arrosage. La plupart des ouvriers agricoles sont d'origine étrangère : Mahonnais, Maltais KEVUE DES PUBLICATIONS. 967 et Espagnols. Les Français n'y figurent guère que comme pro- priétaires de pelits champs qu'ils cultivent, ou surveillants des exploitations qui exigent une importante main-d'œuvre. Le labeur, dépensé sur une lande jusque-là en friche, convertit un hectare de terre, dont la primitive valeur était nulle, en un ca- pital dont le revenu annuel atteint et dépasse, en certaines loca- lités, 1,500 francs. Par ce qu'est déjà ce commerce, on peut juger ce qu'il sera ; par les résultats obtenus pour le maraîchage aux États-Unis, on peut apprécier ce qu'il est appelé à devenir. Il y a trois ans, cette industrie, dans le sud des États-Unis, rémunérait déjà un capital de 500 millions de francs. Sur une superficie de 90,000 hectares, elle faisait vivre une population de 217,000 hommes, de 9,000 femmes et de 1 5,000 enfants, dont les salaires s'élevaient à 60 millions. Elle écoulait sur les marchés des villes du nord pour 400 millions de produits, laissant aux producteurs un revenu net de 20O millions de francs. L'Europe est un bien autre consommateur que le nord et l'ouest des Etats-Unis, et, pour se faire attendre, l'expansion du commerce des pri- meurs n'en est pas moins certaine pour qui sait observer et noter les progrès simultanés et soutenus que font en France les industries ayant pour but d'accroître le confort général. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot. The Garden. — Si les Orchidées exotiques ont leur mérite incontestable et incontesté, il s'en faut de beaucoup que les espèces terrestres en soient absolument dépourvues. Et au pre- mier rang nous ne devons pas hésiter à placer les Cijpripedium, dont quelques-uns sont réellement rustiques et demandent très peu de soins pour vivre et prospérer. Est-il dans la flore euro- péenne une plante plus admirable que le Cyp?npedium Cal- ceolus^ en qui revit quelque chose de la flore privilégiée des tro- piques? Il est fâcheux que cette superbe Orchidée soit aussi rare, et que les localités où on la rencontre soient à la veille de disparaître, grâce à la rapacité des collecteurs. Pais ce sont 968 REVUE DES PUBLICATIONS. d'autres espèces américaines ou asiatiques qui s'adaptent encore mieux que le Calceolus aux exigences de ce climat: Cypripedium spectabile^ le plus beau de tous ; C. parviflorum, qui rappelle le Calceolus, mais avec des fleurs plus larges; C moniammi, petite espèce à fleur pourpre foncé avec un labelle blanc ; C. gutta- ium de Sibérie, dont le labelle blanc est parsemé de taches rose purpurin; C. acaule, etc. Le C. candïdum à labelle d'un blanc pur et originaire du Nord de l'Amérique, n'a guère d'in- térêt que pour le botaniste ; le C. californicum présente de grandes difficultés de culture; le C. arietinum est une curieuse espèce sans valeur pour l'amateur d'Orchidées. Signalée pen- dant longtemps comme spéciale à l'Amérique du Nord, cette dernière plante a été récemment retrouvée en Chine. Les plantes bulbeuses et leurs alliées sont toujours recher- chées en Angleterre, aussi les journaux de ce pays sont-ils abon- damment renseignés en ce qui les concerne. Aujourd'hui nous y trouvons des indications relatives au Lilium testaceum, qui mérite une mention spéciale pour le coloris nankin de ses fleurs, coloris qui n'est que bien rarement représenté chez les Lis et même dans tout le règne végétal. C'est un hybride des Lilium candidum et chalcedonicum dont il se partage à peu près exacte- ment les caractères par moitié. Sa floraison est de dix jours environ plus tardive que celle du Lis blanc et ses fleurs en possèdent l'agréable parfum. Les Tigridia sont bien peu cultivés de nos jours, en dehors, tout au moins, du type qu'on rencontre encore de temps à autre. Une des plus belles variétés du T, pavonia est sans contredit celle qui a reçu le nom de flava. Depuis la première introduc- tion de la plante en 1796, on avait vu apparaître les variétés à fleurs blanches, roses, lilas, jaune foncé ou conchiflora; mais aucune d'elles ne peut lutter avec celle à coloris jaune pâle, quoiqu'en 1836 déjà, l'hybridation opérée entre les 7. pavonia et conchiflora eût donné naissance au T. Watkinsoni, qui devait probablement se rapprocher de la nouvelle variété. De nou- veaux succès attendent certainement les expérimentateurs qui essaieront de 'croiser le T. pavonia avec d'autres espèces voi- sines, telles que les 1\ lutea^ Prïnglei, Van Houttei, etc. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 969 Qui connaîl, en dehors des vieux jardins, les Hémérocalles? leur culture est de la plus haute simplicité, leur multiplication également. VHemerocallis flava qui semble avoir été jadis le plus répandu^ n'est pas aussi robuste que d'autres espèces du même genre. VB. Dumortieri s'en distingue par ses fleurs jaune orangé qui rappellent le coloris de celles de VH. Mlddendorfiana. Quant à VH. fulva, il atteint de plus grandes dimensions et ses fleurs se reconnaissent à leur couleur fauvd et à leur absence d'odeur. Il faut encore signaler VH. Kwanso très ornemental avec ses feuilles panachées et 1'^. aurantiaca major le plus beau de tous, à tous les points de vue. Les Stenomesson [Coburgia] et les Cyrtanthus sont presque actuellement des mythes tant ils sont relégués dans un passé déjà bien lointain. Et pourtant leurs espèces ne manquent ni de charme ni d'élégance. Le Stenomesson innarnalum est remar- quable par ses fleurs jaunes longuement tubuleuses, à tube rouge incarnat. Le Cyrtanthus Hulloni, originaire du Gap, tan- dis que les Stenomesson sont américains, a des fleurs plus petites, plus nombreuses, entièrement rouges. D'autres espèces de ces deux genres d'Amaryilidées tiendraient diocnement leur place en leur voisinage, par exemple les Stenom^isson Inteo vlride, tri- choneurum, coccineum, suspensum ; les Cyrtanthus Mac Keni, Mac Owani, obliquus^ lutescens, angustifolhis^ coccineus et un superbe hybride, le C. hybridus. Plus connu est le Gladioliis Colvillei qui sous sa forme à fleurs blanches « La Fiancée » est universellement cultivé au point de vue de la fleur coupée. Peu de plantes peuvent lutter avec lui pour la pureté du coloris et pour la grâce décorative. Nous aurons encore l'occasion de revenir avec le journal an- glais sur les Narcisses à propos des hybrides du Narcissus trian- drus. Cette dernière plante est originaire de l'Espagne et du Portugal. Le premier hybride naturel auquel elle ait contribué à donner naissance, en cam^digniQ &\i N. pseudo-îWircissus, rappe- lait le N. Johnstoni. Puis on a obtenu artificiellement une forme :i fleurs blanches en faisant intervenir le N. mmophylUis; mais (•■tille dernière obtention présente l'inconvénient de ne pas être safflsamment rustique. On est également arrivé à de boas résul- 61 970 REVUE DES PUBLICATIONS. tais en utilisant les iV. cernuus poeticus, et le A'. Emperor. Les teintes de ces hybrides varient du blancivoire au soufre, en pas- sant par le coloris crème; les fleurs sont pendantes comme celles des Fuchsias. La Rose est la fleur par excellence en tous pays. De tous temps on Ta recherchée et, avant que les superbes variétés que nous possédons n'eussent fait leur apparition, on l'admirait sous d'autres formes. Les Roses moussues ont fait les délices de nos pères, mais la beauté, la perpétuelle floraison des Thés, des hybrides remontants, des hybrides de Thés les ont peu à peu fait oublier. 11 ne faudrait pas cependant en faire fi complète- ment, et il ne serait pas déplacé ni déplaisant de trouver au jardin quelques variétés, qui seront toujours bonnes, telles que : Blanche Moreau, cristata, Célina, Comtesse de Murinais, Salet^ Madame W, Paul, Gloire des Mousseuses, Madame Edouar^d Ory, etc. Puisque nous en sommes aux Roses, n'oublions pas ceux qui les produisent. C'est à ce point de vue, que nous signalerons un article reproduit par The Garden et relatif à la culture des Roses en France. Nous y trouvons d'intéressants renseignements sur l'établissement Cochet, sa création en 1799 par Christophe Cochet, jardinier de l'Amiral de Bougainville, ses développe- ments successifs jusqu'à nos jours, la liste des gains obtenus. Il ne saurait nous déplaire de voir un recueil de l'importance du Garden^ reconnaître la valeur de nos horticulteurs français. Les Roses sont également l'objet d'un commerce important et qui s'accroît chaque jour, dans la région de la Rivière de Gènes. Les consuls anglais de San Remo et de Bordighera signalaient récemment l'extension que prend cette industrie. La côte est littéralement dessinée par les cultures de Roses et d'CEillets. Les Oliviers, les Palmiers et les Orangers y sont cultivés pour la vente; mais depuis quelques années, la tendance dominante est de leur substituer la culture des Rosiers; en somme, toute l'industrie à laquelle ils donnaient lieu est actuellement assez précaire et concentrée en un petit nombre de mains. Comme toujours, les plantes à recommander soit pour leur nouveauté, soit pour leur mérite véritable, sont assez nom- PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 971 breuses. Nous citerons parmi les arbres et arbustes, le Cupressus nutkensisy découvert en 1794, dans le Nootka Sound par Archi- bald Menzies, le même qui introduisit VArauca?ia imhricaia. Mais ce n'est qu'en 1850 qu'il vint en Angleterre, par l'intermé- diaire du Jardin botanique de Saint-Pétersbourg. Cette superbe conifère qui atteint, dans l'Amérique du Nord, sa patrie, jusqu'à 100 pieds d'élévation, a déjà donné d'intéressantes variétés : pendula à branches horizontales incurvées aux extrémités; glauca, plus vigoureux que le type dont il ne se distingue que par la teinte glauque de son feuillage : argenteo-variegata^ aureo- viridis et lutea, dont le nom indique suffisamment le caractère distinctif. C'est encore comme arbuste de première valeur qu'il faut signaler le Daphne Blagayana, le plus remarquable des Daphne européens. Il est peu de plantes qui se prêtent aussi bien que lui à la décoration des rocailles. Ses grandes fleurs qui ont le parfum de l'oranger, sont placées au centre d'une sorte d'enve- loppe formée par les feuilles. Il est originaire de la Carniole. Les Véroniques arbustives de la Nouvelle-Zélande tiennent égale- ment un rang distingué dans l'ornementation des parterres et des jardins d'hiver. Nous recommanderons parmi les meilleures espèces, en allant des plantes naines à celles qui sont de stature plus élevée : V. for^mosa, Lyalli^ taxifolia, anomala^ glauca cœ- rulea^ cupressoides, carnulosa, vernicosa^ parviflora, elliptica, Traver si, Marie Antoinette, salicifolia^ Blue Gem, etc. Les végétaux herbacés proprement dits abondent, aussi de- vons-nous nous borner à quelques-uns d'entre ceux des moins connus : le Primula impenalis, superbe espèce à fleurs jaunes, qui n'a de rapports avec aucune autre, et qui est toujours restée rare dans les cultures; le Dimorphoteca Eckloni, élégante Com- posée du Cap ; le Pratia angulala, Lobéliacée à fleurs blanches, excellente pour la formation des bordures, etc. Mentionnons éga- lement parmi les plantes grimpantes, le Solanum jasminoides, qui rappelle la- vulgaire Douce- amère, mais avec des fleurs blanches plus larges. The Gardeners' Chronicle. — A signaler comme plantes nou- velles ou peu connues : Lœlia purpurata Ashivorthiana, distinct 972 REVUE DES PUBLICATIONS. du type par le superbe coloris de ses pétales latéraux rayés de blanc, et par leur largeur extraordinaire; Fpidendrum xiphe- roides, du Brésil, très voisin de VF. xipheres, mais s'en distin- guant par la dimension de ses pseudobulbes, ses fleurs plus petites et diversement colorées; Cyrtochilum micranthum^ éga- lement du Brésil, rappelant les formes à petites fleurs du C. ma- culatum^ dont il difî'ère du reste par les caractères tirés du label le qui a les lobes latéraux bien développés et le lobe médian obovale arrondi au sommet; Odontoglossum luteo-purpureum Ashworthianum, très belle variété, qui doit prendre place au premier rang des espèces du genre; Cattleya X super-Forbesi ^ hybride des C. superbà elForbesi; par son port et les caractère s généraux de la fleur, il rappelle la dernière de ces espèces, tan- dis que dans le coloris, la forme du labelle et la consistance de s fleurs, l'influence du C. superba se fait sentir. Les sépales et les pétales sont blanc crème, teintés de rose et nuancés de vert à l'extrémité ; quant au labelle, il est ample et brillant et tient des deux espèces qui ont donné naissance à cette plante remar- quable. Parmi les nouveautés, nous pouvons encore placer VAgave ferox^ qui vient de fleurir pour la première fois, ce qui a permis d'en compléter la description. Le pédoncule floral atteint envi- ron 25 pieds de hauteur et porte des fleurs jaune verdâtre. C'est encore une plante intéressante et qui mérite une men- tion, que la suivante : Cytisus Frivaldskyanus^ découvert aux Balkans, dans la fameuse passe de Sbipka (d'où son nom erroné de- C. schtpkaensis); quoiqu'il ne possède pas les qualités orne- mefilales de la plupart des Cytisus anciennement décrits, il nen mérite pas moins d'être cultivé. Il foi'me un petit buisson à branches habituellement couchées sur le sol ; les feuilles sont tri- foliolées, acuminées, glabres à la face supérieure, marquées de poils apprîmes inférieurement. Par son inflorescence, il rappelle le Cytisus capitaius, mais ses fleurs sont blanc jaunâtre. Ne manquent pas non plus d'intérêt: Rhododendron Smirnowii, une des plus curieuses espèces dont les jardins ont fait l'acquisition en ces dernières années ; originaire du Caucase, d'où il a été in- troduit en '1886, il a fleuri pour la première fois en 1893; il est, PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 973 SOUS certains rapports, tout à fait distinct des autres Rhododen- drons cultivés, sauf du 7?. Cngerni; sa, taille est remarquable- ment naine en comparaison des dimensions de son feuillage et de ses fleurs, aussi pourra-t-on, par croisement, obtenir de nouveaux types de plantes à port compact et nain, tout en possédant des fleurs bien développées; les feuilles sont, dans leur jeune âge, recouvertes d'une poussière blanche; quant aux fleurs, elles sont rouge pourpre éclatant; Rhododendron Vaseyi, de l'Amérique du Nord, différant par l'ensemble de ses carac- tères des autres espèces à feuilles caduques de ce pays, il représente le groupe auquel appartiennent, au Japon, le B. rhom- bicum et une eu deux autres formes voisines; Rhododendron rhombicvm, encore extrêmement rare en Europe^ faisant partie du groupe Azalea (pour les botanistes qui ne regardent les Aza- lées que comme une subdivision des Rhododendrons) et voisin du charmant R. Schlippenbachii; Reseda alba, plante de la région méditerranéenne où elle abonde, mais qui n'en est pas moins une quasi-nouveauté en floriculture. Son feuillage fine- ment découpé, ses longues grappes couvertes de fleurs blanches, en un mot l'élégance de son ensemble, auraient dû le faire re- chercher depuis longtemps. Les Roses hybrides de Thé avaient été appelées les « Roses de l'avenir » ; on peut dès maintenant les dénommer les « Roses du présent ». A leur tête brillent La France, Madame Caroline Testout Qi Duchesse d'Albony. Mais il faut bien avouer que cette qualifi- c ation d'hybride de thé est quelque peu hasardée, pour certaines d'entre elles du moins. La Rose Za/>awce est rapportée au groupe, mais la parenté en est absolument inconnue, quoique les pré- somptions paraissent être favorables au croisement supposé. D'ailleurs, en fait d'hybridation entre les diverses espèces de Rosiers, nos connaissances sont encore bien faibles et l'avenir nous réserve bien des surprises. Lord Penzance, qui s'est occupé de la question, croit pouvoir dire que les différentes laces de Rosiers, les plus distinctes en apparence par leur mode de végé- tation, leur feuillage, leur rusticité et les autres caractères, sont susceptibles de produire, en se croisant, des individus tout à fait distincts des parents qui leur ont donné naissance. On comprend 974 REVUE DES PUBLICATIONS. après cela combien il est difficile de rechercher les origines des hybrides et de les déterminer. Lord Penzance a obtenu de bons résultats en" hybridant ensemble le Rosa rubiginosa^ le « Siveet Briar », avec les Roses à fleurs jaunes, telles que le Persian Yelloiv, le Rosa Fglanteria. Son attention s'est portée sur l'ob- tention d'hybrides remontants de coloris nouveaux, en croisant les Roses jaunes dont nous venons de parler avec les Roses Jacqueminot et Jean Che?yin, mais les résultats obtenus jusqu'ici ne présentent rien de remarquable. Il paraît en être de même des expériences faites en partant de la Rose Erinnerung an Brody d'origine hongroise, à teintes bleuâtres. Rien dans le feuillage n'indiquait une participation évidente fournie par ce Rosier. La Rose bleue, que recherche Lord Penzance, est encore à trouver. Nous avons déjà eu l'occasion de signaler les recherches faites aux Etats-Unis sur la reproduction des Aurantiacées par le semis. Les résultats affirmatifs donnés par l'Oranger se sont étendus aux autres espèces de la famille. Il parait avéré aujourd'hui que le Citron, le Limon, la Mandarine, le Pam- plemousse, le Citrus japonica et même le Cltrus trifoliata se reproduisent exactement et invariablement de graines. Il en est de même des Aurantiacées à feuillage panaché, dont le semis n'altère en quoi que ce soit les caractères. La culture des Pommiers aux États-Unis a appelé l'attention sur la composition chimique des parties constituantes de ces arbres. On comprend toute l'importance que présente la question en raison des soins culturaux, de la qualité et de la quantité des engrais à employer. L'analyse a porté sur cinq variétés à deux époques différentes, le 25 mai et le 20 septembre. Les variétés étudiées sont les suivantes : Duchess of Oldenburg, Tetolsky, Wealthy, fameuse et Northern Spy. La composition des feuilles varie dans d'assez fortes proportions aux deux périodes d'expé- rimentation. Au 25 mai, elles contiennent en moyenne 72 p. 100 d'humidité; 25,37 de matières organiques; 2,33 de cendres et 2,94 d'azote organique; au 20 septembre l'eau diminue ainsi que l'azote et on trouve alors 60 p. 100 d'eau ; 35,83 de matières orga- niques; 3,46 de cendres et 2,48 d'azote. Quant à la composition PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 975 des cendres elle est également variable avec la période de l'année: acide phosphoriqae 10,47 en mai et 5,82 en septembre; potasse 10,82 et 11,63; chaux 17,40 et 27,91; magnésie 9,77 et 4,81 ; fer 1,49 et 1,41 ; silice 1,07 et 1,14. Seuls ces deux der- niers corps, peu importants il est vrai, ne varient que dans des limites peu sensibles. L'analyse du fruit n'est pas moins intéressante. Il contient, en moyenne, 86,98 d'eau; 12,74 de matières organiques; 0,28 de cendres; 0,0428 d'azote. Quant à la composition de ces cendres elle est la suivante : acide phosphorique 8,98; potasse 55,26; soude 2,61 ; fer 1,72; chaux 4,38; magnésie 4,27; silice 0,60. En partant de ces considérations, on a calculé que le sol où se faisaient les cultures de Pommiers exigeait, pour pouvoir rap- porter dans des ccynditions normales, les quantités suivantes de principes fertilisants, par acre (40 ares 467) : Duchesse d'Olden- burg, 7 livres 36 d'azote, 4 1. 34 d'acide phosphorique, et 25 1. 98 de potasse ; Wealthy, 8 l. 22 d'azote, 51.18 d'acide phosphorique, 36 1. 23 de potasse; Fameuse, 11 l. 22 d'azote, 5 l. 04 d'acide phosphorique, 39 1. 46 de potasse; Northern Spy, 9 l. 01 d'azote, 6 1. 38 d'acide phosphorique, 29,57 de potasse. Les monstruosités qui apparaissent dans le règne végétal sont toujours bonnes à étudier; elles éclairent la science sur l'origine, sur le mode d'apparition des organes. Nous signalerons à ce point de vue une pélorie fournie par un Catlleya Mossiœ. L'individu en question présentait un périanthe h. quatre divisions disposées en deux verticilles, de telle sorte que deux sépales alternaient avec le même nombre de pétales. Quant à ces derniers, ils avaient revêtu la forme de labelles. La colonne était, comme c'est l'ha- bitude en pareil cas, droite avec une anthère terminale, mais imparfaite. Ce sont aussi des monstruosités, mais provoquées par la main de l'homme, que les arbustes contournés et nanisés, auxquels se complaît l'imagination japonaise. En Europe, on a beau faire, ce ne sera jamais là notre idéal. On signale, en Angleterre, une nouvelle maladie qui sévit sur les Pélargoniums, principalement FesMy*M5, Trentham Rose, Henri Jacoby ; d'autres variétés, au contraire, ne paraissent pas atteintes, par exemple Trenthamplnk, Niphetos, Tom Thumby Raspail, etc. 976 REVUE DES PUBLICATIONS. Ce sont les liges qui sont le siège de la maladie que le docteur Cooke a reconnu comme causée par un petit Champignon, auquel il a donné le nom de Fusarium Pelargonii. Les tiges atteintes meurent et noircissent à la base juste au niveau du sol; sur les parties mortes, on remarque de petits points de couleur pâle quelquefois carnés, ne dépassant pas un diamètre d'une ligne. En ies examinant on trouve qu'ils sont comme gélatineux; au microscope cette exsudation se montre comme entièrement •formée par les spores du Fusarium. Garden and Forest. — Le D'" Christ avait, dans un précédent numéro, commencé une étude relative aux formes de quelques Conifères d'Europe. Le distingué botaniste conclut de ses obser- vations, que les formes signalées dans le Picea ne sont que des modifications de développement. Il faut toutefois en excepter la variété medioxima du nord de l'Europe et de l'Engadine qui diffère du type par des caractères qui lui donnent quelque ressemblance avec VAbies pectinata. Quant à cette dernière espèce elle est très uniforme dans son port et on ne peut guère en séparer que la forme alpestris à rameaux courts et dressés de telle sorte que la face inférieure des aiguilles, avec sa coloration blanche, présente un singulier aspect à l'œil. On rencontre encore la forme en candélabre et des variations à feuilles aiguës qui ont été décrites sous le nom d'Abies Apollinis et Reginse- Amaliœ. Quant à la distribution géographique de ces deux Coni- fères elle est différente. Le A'cea appartient au nord de l'Europe; VAbies est au contraire un arbre de la région tempérée monta- gneuse. Le premier couvre le nord de l'Europe depuis l'Oural, se retrouve dans les Vosges, le centre de la France et disparaît dans les Pyrénées sans entrer en Espagne; l'autre a son centre de végétation dans les montagnes de l'Allemagne, dans les Alpes, s'étendant des Pyrénées aux Carpalhes, dans la Grèce et la Turquie d'Europe. La culture de l'Ananas a pris une grande extension en Floride. Cet État n'a pas exporté, dans une seule année, moins de trois millions de fruits, récoltés sur une superficie de 2.389 acres de territoire. Les variétés cultivées appartiennent au Cayenne lisse, PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 977 au rouge d'Espagne et à V Enville City. La première donne le produit le plus recherché; la seconde a des fruits de petites dimensions mais bien parfumés. Les noms de fiantes d'origine indienne, tel est le titre d'une série de notes que les amateurs d'étymologie ne liront pas sans intérêt; quelques-uns de ces noms sont restés adoptés, tels que : Mahagoni (Swietenia iMahagoni), Maize (Maïs); Nopal; Sallan (Gaultheria Shailon) ; Senega (Polygala Senega) ; Tomato; Tobacco j etc. Ces recherches sont toujours utiles et rendent à la science des services beaucoup plus signalés cfu'on ne l'avait cru pendant longtemps et dont on s'aperçoit chaque jour. Comme arbustes et arbres à signaler le Deutzia Lemoinei que la presse horticole du monde entier a célébré comme il le mérite; le Viburnum cassinoides, le plus ornemental des Viburnum améri- cains, qui occupe à l'état naturel une région étendue depuis Terre-Neuve jusqu'au Saskatchawan, dans le nord et, dans le sud jusqu'à New-Jersey. Les fleurs blanchâtres ^forment des cimes auxquelles succèdent des fruits d'abord vert pâle qui passent au rose clair et finalement au bleu noir. Le Castanea dentata est encore à signaler. Il appartient à la catégorie peu nombreuse des arbres de première grandeur remarquables par la beauté de leurs fleurs. Celles-ci qui sont de couleur crème tranchent sur le vert foncé des feuilles qui présentent encore cet avantage de n'avoir que rarement à souffrir des attaques des insectes ou des parasites végétaux. Ajoutez à cela que les fruits en sont abondants et agréables à manger. Lindenia. — A noter V Odontoglossum rubiginosum, vraisem- blablement hybride naturel produit entre les 0. crispum et Sceptrum; ce même croisement a déjà produit YO.Barvenglense qui est tout à fait distinct delà nouvelle plante; Acan/hephippium Mantinianmn, des Philippines, espèce voisine d'A. èico/or, mais s'en distinguant par son port plus robuste, ses fleurs d'une couleur assez différente; Cœtogyne lurida; Polystachya villosa de Mada- gascar; Odontoglossum augustum, spectabile, e(c. Les Odontoglossum comptent parmi les genres dont les espèces sont le plus difficiles à classer. M. Cogniaux rappelle à 978 REVUE DES PUBLICATIONS. ce sujet les classifications successives de Lindley et dePfîtzer, et fait remarquer que le caractère tiré de la couleur des fleurs, pour distinguer ces sections, est bien faible. Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Un singulier procès s'est présenté récemment devant les tribunaux belges. Le polymorphisme des Orchidées est connu de tous ceux qui cul- tivent ces belles plantes ; il a donné lieu à la contestation qui s'est dénouée devant le tribunal de commerce de Bruges. Un Cypripedium avait été acheté 1 ,000 francs en raison des qua- lités particulières que présentaient ses fleurs. L'année sui- vante, la plante n'avait plus donné la même fleur, d'où le vendeur fut sommé par l'acheteur de la reprendre. Le vendeur répondait qu'il ne devait aucune garantie, puisque la plante avait été achetée en fleurs. Le tribunal a donné gain de cause au« demandeur et condamné les défendeurs au payement du prix « attendu que les défendeurs, qui sont importateurs d'Orchidées, devaient connaître ces variations possibles et que^ s'ils voulaient se mettre à l'abri de cette éventualité, ils auraient dû le stipuler en termes exprès, ou bien faire une vente conditionnelle ». Le Graptophyllum picturatum est-il une espèce propre ou bien doit-il être rapporté au G. hortense, quelquefois cultivé comme Justicia picta? il est difficile de se prononcer. Tout ce qu'on peut dire, c'est que le G. picturatum est fort joli et que son coloris attire les regards grâce à la façon dont les panachures sont disposées à la face supérieure des feuilles. 11 faut encore recommander, avec le journal belge ï Amaryllis Madame T. Feyerick, dédié par Madame la comtesse douairière de Kerchove de Denterghem à sa petite-fille. C'est le résultat d'un croisement opéré entre les A. acuminata et Alcide. Les fleurs sont d'un rouge superbe et mesurent jusqu'à 32 centimètres de diamètre. lilustration horticole belge et étrangère. — Nous signalerons avec V Illustration le Olivia Prince Albert, résultat d'un croise- ment entre le C. Madame Donner et le C. Chevalier Henderyx ; c'est une plante vigoureuse, donnant de très grandes fleurs mar- PUBLICATIONS FRANÇAISES. 979 quées d'une large bande centrale d'an beau blanc qui leur donne un aspect des plus agréables; le Rlugia Notoniana, charmante Gesnéracée, voisine des Cyrtandra el des S treptocayy us, remar- quable avec ses grappes de fleurs bleu gentiane, tachées de jaune sauf à la base de chaqne division. Nous relevons parmi les nouveautés de 1896, dans les meilleures variétés de Pélargoniums à fleurs simples : Brennus^ fleurs grandes et amarante vif; Madame Coralie Bajac^ à centre blanc avec pétales bordés de rose carmin vif se dégradant en violet tendre ; Adolphe Brisson^ garance pourpré, maculé de rose sur les pétales supérieurs. Gartenflora. — Vanda Kimbaliana, var. Lacknerœ, tel est le nom d'une belle variété nouv«lle caractérisée par ses fleurs entièrement blanches à divisions latérales plus développées que dans le type, à labelle plus large, arrondi et non émarginé à son sommet. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES. 1. Publiccitions françaises, par M. D. Bois. Aralia atropurpurea Franch. (Araliacese, Gornacese Gaprifo- liaceœ novae e flora sinensi). Journal de, Botanique^ 16 sep- tembre 1896, p. 301. Plante herbacée, vivace, récoltée au Yun-nan, par le R. P. Delavay. G'est une élégante espèce bien caractérisée parmi ses congénères par ses feuilles triternatiséquées, à grandes folioles cordiformes, Ibnguement pétiolulées, d'un vert foncé à la face supérieure, glauques en-dessous, finement dentées. Les fleurs, d'un pourpre noirâtre, forment des ombelles simples qui termi- nent de très longs pédoncules. 980 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. A. stipulata Franch., loc. cit., p. 304. — Yun-nan. R. P. Delavay. Arbrisseau ou petit arbre de 5 à 6 mètres, voisin de l'A. chinensis dont il paraît néanmoins distinct par la forme étroite et très longuement acuminée des folioles et surtout par la présence à la base des pétioles de toutes les feuilles, de grandes stipules ressemblant à celles qui accompagnent les feuilles des Rosiers. D'après une note du R. P. Delavay, les jeunes pousses de cet arbre sont comestibles et très recherchées par les Chinois, qui donnent à cette plante le nom de Tse-lao-pao. A. tomentella Franch., loc. cit., p. 304. — Yun-nan. R. P. Delavay. Arbre du groupe de VA. chinensis, caractérisé par ses feuilles toujours simplement pinnées, à folioles très grandes, mesurant de 10 à 20 centimètres de longueur et de 6 à 10 centimètres de largeur. Dipelta yunnanensis Franchet. (Araliaceae, Gornacese et Caprifoliacese novœ e flora sinensi). Journal de Botanique, \^' octobre 1896, p. 309. Yun-nan. R. P. Delavay. Arbrisseau grêle de 3 à 4 mètres de hauteur, à feuilles ressemblant à celles des Diervilla (Weigelia) de nos jardins, mais plus étroites et non dentées. Les fleurs se développent au sommet de courts rameaux axillaircs et sont ordinairement disposées par deux à l'extrémité de pédicelles très fins et assez longs. Le calice est fendu antérieurement dans toute sa longueur; ii est découpé en cinq lobes profonds, aigus et un peu inégaux. La corolle, longue «de 3 à 4 centimètres, d'un blanc de lait, élégamment veinée de brun, quelquefois légèrement teintée de rose vers le sommet, est bilabiée, avec la portion antérieure de la base du tube renflée en forme de sac; elle est velue en dedans et insensiblement dilatée depuis la base jusqu'au limbe; celui-ci, irrégulier, a les deux lobes supérieurs plus petits et plus courts et le lobe inférieur plus large et plus développé en avant. Les étamines, au nombre de quatre, ont les filets glabres. Le style est inclus. L'ovaire est quadriloculaire, à loges antérieure et PUBLICATIONS FRANÇAISES. 981 postérieure multiovulées, à loges latérales 1-2 ovulées. Le fruit est une drupe velue, contenant deux graines; il est accompa- gné de deux bractées latérales qui prennent un développement considérable, deviennent membraneuses ou coriaces et s'étalent l'une par rapport à l'autre dans une direction horizontale, de façon à simuler les deux ailes étalées d'un papillon. Cet élégant arbrisseau a été figuré dans la Revue Horticole, 1891, p. 247. Epiphronitis Veitchi Movi. Revue Horticole, 16 octobre 1896, p. 480, planche coloriée. Hybride bigénérique obtenu dans l'établissement horticole J. Veitch et fils, à Londres, par M. Seden à qui l'on doit tant de belles obtentions. Il a été produit par un Sophronitis grandiflora^ du Brésil, croisé par VEpidendrum radicans, du Mexique. L'influence du Sophronitis grandiflora est prépondante au moins en ce qui concerne les fleurs, tandis que VEpidendrum radicans se retrouve dans les tiges, un peu allongées, mais beaucoup moins que celles de la plante porte-graines. On peut dire que la fleur est une forme supérieure du Sophronitis grandiflora, avec l'addition d'une belle tache cramoisie sur les lobes du périanthe, une marque jaune plus étendue sur le disque du labelle plus fortement ponctué de cramoisi, et deux callus moins développés. Si la couleur du Sophronitis a persisté, la structure particulière de ses fleurs a presque entièrement disparu, car le labelle est plan et abso- lumentadné au long gynostème; on, n'y retrouve que les pétales plus larges, les lobes latéraux du labelle moins denticulés et la légère modification de la crête. La grappe est plus courte et moins multiflore que celle de VE. radicans. M. Ed. André a fait peindre cette très intéressante Orchidée dans les serres de la Cavalière, habilement dirigées par M. Maron. Heptapleurum Delavayi Franch. [Araliaceœ Comaceœ et Caprifoliacex novœ e flora sinensi). Journal de Botanique, 16 septembre 1896, p. 307). — Yun-nan. R. P. Delavay. • Plante très ornementale, à inflorescence en grappe sitnplement composée, formée de très petites fleurs sessiles, alternes, rup- 982 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. pelant l'inflorescence de VH. rugosum Miq., de Java; c'est la première fois que ce groupe d' Hep tap leur iim est signalé sur le continent asiatique. Les folioles, au nombre de 4-6, sont un peu épaisses, coriaces, penninerves, glabres et d'un vert noirâtre à la face supérieure, blanches tomenteuses en dessous. H. Fargesii Franch., loc. cit., p. 306. — Setchuen, ait. 1,400 m. (Chine orientale). R. P. Farges. Abrisseau glabre, ayant le port de 1'^. venulosum Seem., présentant comme lui des feuilles digitées, à o folioles, et de petites fleurs, mais s'en distinguant nettement par le style en colonne. Lonicera yunnanensis Franch., loc. cit., p. 310. — Yun-nan. R. P. Delavay. Espèce du groupe Caprifolium, à tige grimpante, à feuilles glabres, glaucescentes, un peu coriaces, à fleurs jaunes, en grappes courtes enveloppées à la base par les deux feuilles supérieures qui constituent une sorte d'involucre. Cette espèce est voisine du L. parvifiora, originaire de TAmérique; elle s'en distingue surtout par la forme de sa corolle, dont le tube n'est point gibbeux à la base, mais présente seulement un léger ren- flement au-dessous du milieu; par ses étamines à flîets glabres, très saillantes en dehors de la corolle. L. Delavayi Franch., loc. cit., p. 310. — Yun-nan. R. P. Delavay. Comme la précédente, cette nouvelle espèce appartient au groupe Caprifolium; elle est intermédiaire entre le L. macran- tha Wall, et le L. longiflora DC. Le tube de ses fleurs est presque une fois plus long que celui du L. macrantha; de plus, il est glabre. Le L. Delavayi se distingue facilement du L. longiflora par ses feuilles tomenteuses en dessous, cordiformes à la base. La fleur est d'un blanc jaunâtre, odorante, à tube mesurant 5 à 6 centimètres de long et à limbe ayant environ 2 centimètres. La baie est d'un bleu noirâtre. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 983 L. stephanocarpa Franch., loc, cit., p. 316. — Se-tchuen oriental. H. P. Farges. Très remarquable espèce du groupe Xylosteum, caractérisée par des feuilles ovales lancéolées pouvant atteindre de 5 à 7 centimètres de long et de 2 à 3 centimètres de large; de grandes tleurs blanches, qui ressemblent à celles d'un Dier- villa, mesurant 3-4 centimètres de long; des bractées ayant 3-4 centimètres de long. La baie atteint près de 2 centimètres de diamètre; elle est couronnée par un large calice persistant, large de près d'un centimètre. En plus des espèces ci-dessus indiquées, M. Franchet décrit, dans sa note, plusieurs espèces nouvelles du genre Lonicera^ moins intéressantes pour l'Horticulture. De ce nombre, sont : L, adenophofa^ Fargesii, tatsienensis, retusa, cyanocaiya, seti- fera^ infimdibulum, irichopoda, stenosiphon ; les quatre pre- mières appartenant au groupe Ckamœcerasus, les cinq autres au groupe Xylosteum. ♦- RECTIFICATION Une erreur s'est glissée dans la liste des récompenses accordées à la suite des concours de Dahlias, Bégonias, etc., du 10 septembre, publiée dans le dernier cahier du Journal. A la page 833, 10® con- cours ouvert pour les Bégonias, une médaille de vermeil est indiquée comme ayant été décernée à MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-Oise), pour un lot de Bégonia décora X Diadema- Rex. Cesi une grande médaille de vermeil, que MM. Cappe et fils ont obtenue pour cette intéressante présentation. Le Secrétaire-rédacteur-gérant y D. Bois. Paris. — L. Marethkux, imprimeur, 1, rue Cassette. 984 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. OCTOBRE 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÈS Paris (altitude : 63"»). 21 TEMPERATURE Min. 6,1 5,1 9,2 7,3 9,2 13,9 10,5 13,3 13,8 7,5 5, G 2,3 2,2 Max. 18,0 17,6 18,2 17,0 16,2 17,4 19,3 23,0 16,1 14,6 14,0 9,4 9,4 8,3 5,3 11,1 7,9 8,9 7,0 10,3 8,9 11,5 3,3 1,2 12,1 12,0 7,2 9,8 4,1 5,7 12,1 10,4 0,4 10,0 8,0 12,8 5,2 5,9 4,1 12,2 12,3 10,0 6,1 10,1 2,6 ^,9 7,7 13,1 HAUTEUR du baromètre Matin Soir 770,5 768,5 7b6,5 763,5 763 758,5 763 732,5 758,5 761,5 762,5 760 757 760 760 759,5 758,5 759 757 757 756,5 753,5 756 758,5 762 764,5 764 763,5 764,5 760 752,5 751,5 752 753 749,5 749 745,5 744 745 746,5 745,5 747 751,5 756,5 754,5 760 761 756 752,5 753, 5 754 ^57 7;/J 756 7611 755,5 752 753,5 752 751 751,5 751 VENTS dominants iN. NE. 0. 0. 0. SO. so. SO. 0. 0. sso. so. ENE. N. NNE. SO. NO. 0. N. NO. 0. SO. NO. ONO. NO. 0. 0. SO. s. 0. 0. NNO. S. SO. oso. SO. s. ESE. S. ETAT DU CIEL Brumeux le matin, nuageux, clair le soir. Brumeux le matin, Iégèr/»ment nua ux, clair le soir. Brumeux le matin, nuageux. Brumeux le matin, très nuageux, pluie abondante à partir de 9 h. du soir. Nuageux, deux petits grains, dont un avec grêle. Nuageux. Cou ve r t, nuageux le soir, clair ensuite Clair de grand matin, nuageux. Brumeux et pluie continue de 4 h. du matin à 7 h. du soir. Pluie abondante dans la nuitettoutela matinée, pluvieux le re?te de la journée Nuageux le matin, pluie presque con- tinue l'après-midi, couvert le soir. Brumeux le matin, quelques éclaircies et légèrement pluvieux. Nuageux, pluie le soir. Bruineux de grand matin, pluie con- tinue de midi à 8 h. du soir. Légèrement brumeux le matin, nua- geux, pluie continue à partir de 8 h. du soir. Grand vent et pluie continue jusqu'à 2 h. de l'après-midi, couvert. Pluie presque toute la niiit, couvert, quelques éclaircies, pluie de nouveau le soir. Pluie dans la nuit et dans la matinée nuageux. Nuageux. Pluie dans la matinée, très nuageux, pluie de nouveau le soir. Pluie presque toute la nuit et la ma tinée, nuageux et pluvieux le reste de la journée. I\uageux. Brumeux le matin avec averses, nua- geux, autre averse l'après-midi, clair le soir. Nuageux le matin, couvert l'après midi, petite pluie le soir. PI lie abondante dans la nuit et dans la matinée, nuageux. Nuageux, presque clair le soir. Nuageux. Brumeux le matin, nuageux, pluie le soir. Pluie presque toute la nuit, nuageu le m itin, presque clair le reste de laiJ journée. Brumeuxlematin, couvert et pluvieux Pluie dans la nuit, nuageux. . AVIS DIVERS. 98o AVIS DIVERS Exposition internationale d'Horticulture de Hambourg (1" mai au 30 septembre 1897). — Élant donnée Timportance de celte Expo- sition et sur la demande de M. le Consul général de France en cette ville, la Société nationale d'Horticulture de France a consliluc dans son sein un comité destiné à servir d'intermédiaire entre les intéressés français et le Comité organisateur de Hambourg. Les horticulteurs, jardiniers, amateurs, etc., de tous pays, ainsi que les industriels dont les produits se rattachent au jardinage, sont instamment invités à exposer. Dès à présent, il y a d'assuré : 300 Médailles «l'or, 2,(>00 :Uédailles d'argent, un grand nombre de Médailles de vermeil et des prix en espèces pour une somme de 37,000 francs. L'Exposition se divisera en : i. Exposition permanente, qui aura iieu en plein air et sous les Halles, depuis Touverture de l'exposition, au commencement de m;ii 1897, jusqu'à sa fermeture à la fin de septembre 1897. 2. Exposition de printemps, du 1" au 7 mai 1897. 3. Exposition spéciale de plantes, fleurs coupées et légumes, du 30 mai au 3 juin 1897. 4. Exposition spéciale de plantes, fleurs coupées et arbustes en tiges coupées, du 2 au 6 juillet 1897. 5. Exposition spéciale de plantes, fleurs coupées et fruits, du 30 juillet au 3 août 1897. 6. Exposition générale d'automne, du 27 aoùtau5 septembre 1897. 7. Exposition générale de fruits, du 17 au 30 septembre 1897. La date du 1" janvier 1897 est le dernier délai pour les demandes d'admission à 1 Exposition permanente (Conifères, plantes vertes et à feuilles caduques, arbres'fruitiers, plantes herbacées vivaces, etc., et tous les articles d'industrie horticole). Les autres demandes d'admission sont reçues : pour LExposition de printemps, jusqu'au l<^^"mars 1897; pour les Expositions spéciales quinze jours avant leur ouverture; pour l'Exposition d'automne, jusqu'au 2 août 1897, et pour TExposition de fruits, jusqu'au l^"" sep- tembre 1897. Les démarches nécessaires seront faites auprès des compagnies Je chemins de fer, en vue d'obtenir des réductions sur les expéditions faites pour l'Exposition. On peut annoncer, dès à présent, que la maison 'Worms et C''°, armateurs au Havre et à Bordeaux, transporteront gratis à l'aller et au retour de ces deux ports les plantes ou objets destinés à l'Expo- Série IIL T. XVIII. Cahier de novembre pubUé le 10 décembre 1896. 62 986 AVIS DIVERS. sition. De plus, dans certains cas une réduction de 50 p. 100 sera accordée aux personnes accompagnant des plantes de valeur. Pour plus amples renseignements s'adresser à MM. Worms et C'^, au Havre ou à Bordeaux. Toutes les demandes d'admission, catalogues et renseignements divers peuvent être adressées au Comité, 84, rue de Grenelle, Paris, qui s'empressera d'y répondre dans le plus bref délai possible. Médaille du Conseil d'administration. — Pour rintroduction ou l'obieniion de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de cha;]ue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. OFFRES ET DEIVIANDES D'EIYIPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pout l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre. GONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Uédaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentsiemon. Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"^ Joubert de IRiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, consid&rées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi . succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Jtmrnal, 3*= série, XI, 1889, p.o et 81.) ■ i^ — -' AVIS DIVERS. 987 COURS PUBLICS ET GRATUITS D'HORTICULTURE ou DE SCIENCES SE RATTACHANT A L'HORTICULTURE PROFESSÉS DANS PARIS MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE Culture. — M. Maxime Cornu, professeur. (Cultures coloniales de l'Afrique tropicale et australe.) Semestre d'hiver : lundis, mercredis et vendredis, à 9 heures du matin. Physiologie végétale appliquée à Vagriculture. — M. Dehérain, pro- fesseur. (Terres arables et amendements.) Semestre d'été : mardis et samedis, à 2 heures. PhyMque végétale. — M. Georges Ville, professeur. (Conditions physiques et chimiques qlii déterminent, favorisent et règlent la production des végétaux. Histoire de l'absorption de l'azote de l'air par les végétaux.) Mardis et samedis, à 3 heures. Botanique. (Classification.) — M. Bureau, professeur. (Étude des familles vivantes de Dicotylédones apétales.) A partir du mois de mai : lundis, mercredis et vendredis, à 1 heure. Botanique. (Organographie.) — M. Van Tieghem, professeur. (Élé- ments de botanique générale.) Semestre d'hiver : mardis, jeudis et samedis, à 8 heures et -demie du matin. CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS Chimie agricole. — MM. Schlœsing père et fils, professeurs. (Etude des éléments de l'atmosphère qui concourent à la nutrition des plantes.) Mercredis et samedis, à 9 heures du soir, à partir du 4 no- vembre. Agriculture. — M. Grandeau, professeur. (Mise en valeur et culture des terrains pauvres.) Mardis et vendredis, à 9 heures du soir, à par- tir du 6 novembre. JARDIN DU LUXEMBOURG (Pavillon de la Pépinière). Arboriculture fruitière et Ploriculture. — M. Opoix, professeur. Lundis, mercredis et vendredis, à neuf heures du matin. Ce cours, qui comprend des leçons théoriques et pratiques, commencera vers le 20 janvier 1897. Tous les quinze jours, une leçon sera consacrée à la Ploriculture. ÉCOLE MUNICIPALE ET DÉPARTEMENTALE D'ARBORICULTURE Arboriculture d' alignemoit et d'ornement. — M. Ghargueraud, pro- fesseur. Le vendredi, à partir du 20 novembre, à 8 heures du soir, daus l'amphithéâtre de la Société nationale d'horticulture, 84, rue de Grenelle. Des leçons pratiques auront lieu, le dimanche, à partir du 22 novembre, de 8 heures à 11 heures du matin; le lieu de réu- nion sera indiqué à la lin de la leçon précédente. Des certificats d'aptitude sont décernés aux élèves, après examen. 988 AVIS DIVERS. SYNDICAT DE SAINT-FIACRE Boulevard Montparnasse, 126. Culture iwtagère et d'ornement. — M. Debureau, professeur. Arboriculture fruitière. — M. Lépine, professeur. Applicalion des engrais chimiques à l'Horticulture. — M. de La Bou- laye, professeur. Ces cours ont lieu le vendredi, à 8 heures du soir. ASSOCIATIONS DIVERSES Cours d'Horticulture. Arboriculture fruitière. — (^Association polytechnique), 26, rue Henri- Chevreau (Belleville). M. G. Chevalier, professeur ; le samedi, à 8 heures du soir. — (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot. M. Célestin Buval, professeur; le dimanche, à 2 heures. — (Association philotechnique), lycée Charlemagne, M. Gros- demange, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir. — (OEuvre des familles du IV« arr.), mairie du !¥•= arr. M. L. Vauvel, professeur; le samedi, de 8 heures et demie à 10 heures du soir. (Des leçons pratiques auront lieu le dimanche aux endroits et aux heures qui seront indiqués par le professeur.) Floriculture. — (Union française de la Jeunesse), boulevard Saint- Marcel, 66. M. Gourlot, professeur; le lundi, à 9 heures du soir. — (Association philotechnique), section du lycée Charle- magne, 14, rue Charlemagne. M, Pollet, professeur; le lundi à 8 heures et demie du soir. Horticulture populaire. — (Association polytechnique), école com- munale de la rue Foyatier (Montmartre). M. Theulier, professeur; le dimanche, à 10 heures du matin. Agriculture générale. — (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot. M. le D'"Genevoix, professeur; le dimanche, à 10 heures du matin. Cours de Botanique. Plantes ornementales et utiles les plus intéressantes. — (Union fran- çaise de la Jeunesse), boulevard Saint-Marcel, 66. M. Gérome, pro- fesseur; le lundi, à 8 heures du soir. Organographie et physiologie végétales. — (Association philotech- nique), lycée Charlemagne. M. Duclos, professeur; le mardi, à 8 heures et demie du soir. Botanique. — (Association iDhilotechnique), boulevard Montpar- nasse, 80. M. le D'' Berge, professeur; le vendredi, à 8 heures 1/4 du soir. — Œuvre des familles du IV^ arr,), mairie du IV^ arr. M. Hariot, professeur; le samedi de 8 à 9 heures du soir. CHRONIQUE. 989 Cours d'Arpentage et de Nivellement. Levédesplans, etc. — (Associalioi)philotechniqiie), boulevard Mont- parnasse, 80. M. Grimaud, professeur; le dimanche, à 9 heurr's du matin. — (Association philotechnique), lycée Condorcet, M. Hervé, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir. — (Association philolechiiique), lycée Charlemagne, MM. Weisse et Denis, professeurs; le dimanche, à 10 heures et demie du matin. Géométrie et dessin de jardins. — (Œuvre des familles du IV^ arr.), mairie du IVc arr. M. Bonifas, professeur; le mardi, de 8 heures et demie à 10 heures du soir. CHRONIQUE Un procédé de maturation artificielle des Tomates. — Les Tomates mûrissant difficilement lorsque l'arrière-saison est pluvieuse et pourrissant sur pied, M. Chemin indique un procédé qui obvie à ces inconvénients : on arrache les pieds de Tomates dont les fruits ont atteint une grosseur normale et on couche horizontalement sous châssis les pieds, tiges et fruits de Tomates que l'on étend sur un lit de feuilles bien sèches. De cette façon, les fruits parviennent à maturité sans rien perdre *de leur saveur. (Revue scientifique, 14 novembre 1896.) Une Glycine énorme à Rouen. — Cette Glycine {Wistaria sinensis), tapisse toute une façade de Y Hôtel de la Rose, à Rouen. La tige a une forme méplate-arrondie et un contour de 68 cen- timètres à 1 mètre du sol, et la principale branche, 61 centimètres de circonférence à la même hauteur. Cette magnifique plante volubile, que la Nature décrit et figure d'après M. Gadeau de Kerville, serait âgée de cinquante-cinq à soixante ans. (La Nature, 14 novembre 1896.) En l'honneur de la Pomme de terre. — L'Association des jardiniers irlandais célébrera le 9 décembre, à Dublin, le troi- sième centenaire de l'introduction de la Pomme de terre en Irlande. A cette occasion, il y aura une Exposition des différentes variétés de ce légume, conférences relatives à sa culture, etc. 990 CHRONIQUE. Le Prim^la obconica, plante vénéneuse. — On sait que certains inconvénients résultent, pour les jardiniers, de la ma- nipulation du gracieux et floiibond Primula obconica. Selon M. Van den Heede (Journal de la Société régionale d' HorticuU iure du Nord de la France]^ chaque fois qu'un jardinier voudra travailler cette plante, il lui suffira, auparavant, de se passer les mains à la glycérine ou mieux à la vaseline boriquée, pour empêcher l'action irritante des poils urticants. Le Chrysantlième en Angleterre. — Chaque année, le Chrysanthème gagne en faveur populaire en Angleterre, et les nombreuses expositions qui lui sont consacrées attestent le culte dont cette plante est l'objet spécial sur toute l'étendue des Iles Britanniques. Dans Londres même, chaque Parc a son exposi- tion individuelle où les résultats de ses cultures sont soumis à l'appréciation du public qui y est admis sans avoir à payer aucun droit d'entrée. Il suffit, pour montrer combien cette faveur est appréciée par les habitants de la grande métropole, de repro- duire ici le rapport du Parc de Battersea, se rapportant à la journée du dimanche 18 octobre, pendant laquelle plus de six mille personnes ont visité la serre où il n'y avait absolument que des Chrysanthèmes bien fleuris et bien étiquetés; les uns cultivés pour la production des grandes fleurs, tandis que les côtés de la serre, ses chevrons et les cadres de ses portes étaient ornés de la verdure et des fleurs charmantes, quoique petites, des variétés pompons, avec lesquelles ils étaient agréablement tapissés. (G. Schneider.) Décès du D'' Trimen. — L'Horticulture en général, et en par- ticulier l'Horticulture anglaise, vient de faire une perte sérieuse en la personne de M. le D"" Henry Trimen, décédé récemment et à un âge peu avancé. Après de brillantes études, il occupa avec distinction le poste de premier assistant à la section botanique du ftlusée britannique, de 1869 à 1880, date à laquelle il fut nommé Directeur des Jardins botaniques de Ceylan. Dans cette position élevée, il eut maintes fois l'occasion de se rendre utile et agréable à ses confrères; il n'est pas de voyageur horticole, ayant eu des rapports avec lui, qui n'ait à louer son amabiUté et CERONIQUE. 991 sa grandeur d'âme. Le D'' Trimen, né à Londres en 1843, était un, homme d'une éducation peu commune; c'était aussi un travail- leur infatigable, comme les ouvrages qu'il laisse en font foi. Outre les nombreux rapports dont il est l'auteur, adressés aux Sociétés scientifiques et littéraires dont il faisait partie, il contri- bua puissamment au développement de l'Horticulture. De 1872 à 1879, il fut éditeur du Journal of Botany, et parmi ses travaux littéraires les plus importants, on peut compter la part active qu'il prit dans la production d'un ouvrage en quatre volumes, intitulé Médicinal Plants, publié de 1875 à 1880, et dont il traita la partie botanique; en 1885, il publia son Systematic Catalogue of the Plants of Ceylon^ et son Handbook of the Flora of Ceylon, publié en 1893, forme un digne corollaire à sa carrière active. (G. SCDNEIDER.) Lœlio-Cattleya X illuminata. — Un superbe hybride pré- senté au meeting de VOrchidrenne de Bruxelles, en octobre der- nier, par M. Cahuzac, de Bordeaux ; il est issu du Lœlia purpiirala et du Cattleya labiata ; il a les sépales et les pétales de ce dernier et le labelle du premier. - (Gh. de Bosscuere.) Cattleya Le Czar L. Lind. — Un hybride naturel trouvé dans une importation de Cattleya labiata autumnalis , faite par l'établissement horticole de Moortebeek-lez-Bruxelles ; il provient d'un croisement entre le C. labiata P et le C. granulosa c? ; il présente les feuil'es, les sépales et les pétales de la mère, les pseudobulbes et le labelle du père. Ge labelle est d'une admi- rable forme, d'un superbe coloris où se voit l'influence de la mère; il est finement bordé de blanc, ce qui relève beaucoup son cachet; le coloris des divisions florales reflète sensiblement la nuance vert olive de celles du C. granulosa. (Ch. de Bossghfre.) Matcli franco-belge pour les 12 plus belles variétés de Cattleya labiata autumnalis, entre MM. Dallemagne et G^% de: Rambouillet, et Lucien Linden et G*°, de Moortobeek-Iez- Bruxelles. La première manche a eu lieu le 25 octobre dans les locaux de V Horticulture Internationale; elle s'est terminée ai l'avantage de rétablissement belge.' Les plus belles de ces . 992 CHRONIQUE. \^ variétés seront reproduites en une double planche de la Lin- dcnia; les orchidophiles pourront juger alors de leur valeur. La seconde manche aura lieu à Rambouillet, le dimanche, 8 novembre. (Ch. de Bosschere.) Exposition Internationale d'Horticulture à Anvers en 1899. — En l'année 1899, la ville d'Anvers fêtera le troisième centenaire de la naissance d'un de ses plus illustres enfants, le peintre Antoine van Dyck. A cette occasion, la Société royale d^ Horticulture et d' Agriculture d'Anvers se pro- ])o=e d'organiser une grande Exposition qui aura lieu, à l'époque de ces fêtes, au mois d'août. (Gn de Bosschere.) Installation de chauffage. — L'établissement horticole de iMM. De Smet frères, à Ledeberg-Gand, comprend 40 serres qui claient, jusqu'il y a trois mois, chauffées au moyen de 12 ther- mosiphons. Ces \'l chaudières viennent d'être remplacées par une seule avec retour de flamme, construite par M. Aug. Vande Pulte-Van Petegham ; elle mesure 3™, 50 de long sur \ mètre de Il rge; la surface de chauffe est fournie par 100 tuyaux de 0'",07 de diamètre. Le système des tuyaux en comprend 4,000 mètres qui parcourent toutes les serres, passant quelquefois sous les chemins : ils sont alimentés, dans ces parties, au moyen de siphons. Les gros tuyaux {main pipes), tant à l'aller qu'au retour, ainsi que la chaudière elle-même, sont pourvus d'un enduit calorifuge, ce qui diminue dans une notable mesure la perte de chaleur par rayonnement, et prévient l'excès de température qui devrait inévitablement se produire en certains endroits au grand détriment des plantes placées dans leur voisinage immé- diat. L'installation permet de donner à chacune des 40 serres la température voulue aussi bien dans les serres chaudes que dans les serres tempérées et froides. Il faut nécessairement un tirage des plus actifs pour un chauf- fage de celte importance; il est assuré par une cheminée de 25 mètres de hauteur! La chaudière offre un précieux avantage; on y brûle de la houille dite « charbon menu-graineux » qui CHRONIQUE. 993 revient à 9 francs au lieu de 14 à 15 francs que l'on payait pour la houille utilisée dans les anciens systèmes. (Gn. DE BOSSCHERE.) La vitalité des graines. — M. G. de Candolle, en présentant quelques considérations sur ses expériences relatives à la durée de la vitalité des graines, à TAssociation britannique pour l'avancement des Sciences, a cité quelques faits curieux qu'il est intéressant de rappeler. G'est ainsi qu'il a mentionné le fait observé en Grèce, qu'après avoir enlevé des déblais dans une mine d'argent restée depuis longtemps inexploitée, on a vu appa- raître toute une flore qui provenait évidemment de graines ense- velies sous les déblais, lesdites graines n'a\ant pu rester enfouies moins de 1,500 ans. Un autre auditeur, M. Seward, paléo-botaniste distingué, pense que les graines recouvertes par les glaciers de la période glaciaire ont pu conserver leur vitalité, et germer des siècles plus lard, après le retrait des glaciers. [Revue scientifique.) Calvitie expérimentale. — Au Congrès de l'Association bri- tannique pour l'avancement des Sciences, en septembre dernier, M. le D"" Morris, directeur adjoint au Jardin botanique de Kew, a fait connaître les effets singuliers du Tamarinier sauvage, le Jumbai^ ou Leuciena glauca, de l'Amérique tro{)icale, qui existe aussi à la Jamaïque et aux Bahamas. Gette plante fourragère rend les animaux chauves, au moins en partie. Les chevaux y laissent leur crinière, et par surcroît leur queue. Même effet sur les mules et les ânes. Les porcs perdent leurs soies jusqu'à la dernière. Sur le bœuf, la chèvre, le mouton, on n'observe aucun de ces effets; du reste, la santé de ces différentes espèces n'est nullement atteinte, malgré la détérioration d'une partie de leur individu. [Revue scientifique.) Chrysanthèmes de plus d'un an. — La Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers ouvre, àt l'occasion de chacune de ses expositions de Chrysanthèmes, des concours spéciaux pour des exemplaires de la « fleur automnale », âgés de plus d'un an. Nous. avons relevé, cette année, dans la collée- 994 CHRONIQUE. tion d'nn des horticulteurs-exposants, M. F. Vermeulen, les spécimens que voici : Souvenir de Toulon^ plante de 2 mètres de diamètre, 75 fleurs de 20 centimètres; — Amiral Avellan, 15 fleurs de 20 centimè- tres de diamètre et 15 centimètres de haut; — Monsieur Benja- min Girnud^ exemplaire de 1 mètre de haut, 75 centimètres au- dessus de la cuvette, 100 fleurs de 10 centimètres de diamètre; — Colonel \V. B. Smith, 50 fleurs de 20 centimètres de diamè- tre; Reine d'Angleterre^ 50 fleurs de 25 centimètres; — Madame Taulier, plante de 1°',50 de diamètre, 75 fleurs de 15 centi- mètres; — Florence Davis, exemplaire de 1°^,50 de diamètre, 75 fleurs de 15 centimètres; — Monsieur Ad. Giraud, plante de 1"',75 de diamètre, 75 centimètres au dessus de la cuvette, 60 fleurs de 20 centimètres; — G. W. Childs, plante de 1 mètre de diamètre, 1 mètre de haut, pot compris, 50 fleurs de 25 centi- mètres; — William Seicard, exemplaire de 1 mètre de diamè- tre, 50 fleurs de 20 centimètres; — Mistress Irwing Clarke, 30 fleurs de 27 centimètres de diamètre, 15 centimètres de haut; — Monsieur Demay Taillandier, 30 fleurs de 25 centimètres de diamètre et 17 centimètres de haut. (Ch. de Bosschere.) Polygonum baldschuanicum Rgl. — Plante nouvelle qui, toujours à l'établissement Lemoine, a vivement attiré notre attention. L'exemplaire se trouve au pied d'un vieux tronc d'Orme détruit par l'un des derniers hivers; il y a été mis aa mois de juin de Tannée dernière et a très bien fleuri; ensuite il a passé l'hiver en place sans le moindre abri, et sa floraison a commencé au mois de juin de cette année pour se prolonger jusque fin septembre. L'introduction de cette plante en France est due au Muséum d'Histoire naturelle de Paris; dès 1895, la Société nationale d'Horticulture de France lui décernait une prime de f^ classe (1). Elle ne sera mise au commerce pour la première fois que cet automne. Elle croit naturellement dans le Turkestan (Boukhara oriental) (1) Voir Journal de la Société, 1893, p. 607. CHRONIQUE. 995 OÙ on la trouve à nne altitude de 1 ,200 à 1 ,700 mètres et où elle a été découverte en 1882, par M. Regel fils. Après avoir été d'abord signalé sous le nom à'Atraphaxis^ species nova, ce Polygo)ium a reçu son nom définitif, et a été décrit et figuré en 1883 par le D^Ed. Regel dans le V1II'= volume des Actes du Jardin botanique de Saint-Pétersbourg. Le Muséum le possède depuis 1892. C'est une espèce vivace dont la tige, ligneuse dans le bas, est robuste et s'élève facilement à 4 ou 5 mètres Les feuilles sont d'un beau vert, cordiformes ou hastées. Les fleurs, d'un blanc légèrement rosé, forment de longues grappes composées, d'un bel effet, tantôt dressées, tantôt retombantes; leur ensemble présente l'aspect d'une multitude de guirlandes garnissant le treillis dont la plante a fait son support. Prises isolément, ces panicules blanches se prêtent merveilleusement au travail des bouque- tières, leur élégance et leur légèreté permettant d'en faire un emploi constant. A ces fleurs doivent succéder des fruits ailés, d'abord blancs, puis d'un blanc rosé, eux-mêmes décoratifs. La plante est par- faitement rustique à Nancy: l'hiver détruit la plus grande partie des tiges, mais de nouvelles pousses partent du sol au printemps. (Gh. de Bossgeiere.) Emploi du Poly^onatum multiflorum pour le forçage hivernal. — Le Sceau de Salomon, charmante Liliacée de nos bois, est, paraît-il, employé avec succès à l'étranger pour le for- çage hivernal. De grandes quantités de rhizomes sont annuelle- ment importés, pour cet usage, de l'Allemagne ou de la Hollande. Ce forçage n'a pas encore été pratiqué chez nous, au moins commercialement. La Mevue horticole signale le Sceau de Salomon aux professionnels, qui en trouveraient un écoulement facile et rémunérateur. Cette plante, aux fleurs décoratives et au beau feuillage, qu'il ne faut pas confondre avec le P, vulgare, moins ornemental, apporterait un élément nouveau parmi les plantes hivernales. 996 PROCÈS-VERBAUX. PPiOCÈS-VEUBAUX SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. Présidence de M. Alger, Président de la Société. La séance est ouverte à 3 heures 15 minutes, en présence de 199 sociétaires : 20 membres honoraires et 179 membres titu- laires. M. Henri de Vilmorin, premier vice-président de la Société, procède à l'installation de M. Viger au fauteuil de la prési- dence : il prononce les paroles suivantes : « Messieurs, « La séance que nous tenons aujourd'hui marquera une date mémorable dans les annales de la Société, puisque c'est aujour- d'hui que prend place parmi nous et à la tête de notre bureau, le nouveau Président que vous vous êtes donné dans la dernière séance. « Vous vous souvenez, Messieurs, de nos élections, du calme et de l'entente parfaite avec lesquelles elles se sont accomplies, et de l'unanimité presque absolue à laquelle a été prise votre décision. Il n'était pas surprenant que l'accord se fît complet entre nous tous sur le nom de notre nouveau Président, car c'était — je ne crains pas de le dire en sa présence — un ami déjà ancien de l'Horticulture qui était proposée vos suffrages. « Tous, vous vous êtes souvenus des nombreuses marques d'intérêt, de sympathie et de dévouement que M. Viger a prodi- guées à la cause horticole pendant ses nombreux ministères. Aussi voudrez-vous aujourd'hui lui exprimer, par ma voix, toute votre reconnaissance pour son acceptation de la présidence de notre Société, et toute votre confiance dans le développement iV, B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 997 des destinées de notre association sous sa judicieuse et bienveil- lante conduite. vc Nous avons la bonne fortune de le posséder en ce moment, soulagé du fardeau du pouvoir, et nous sommes heureux de lui souhaiter la bienvenue et de lui apporter l'assurance de tout notre empressement et de toute notre bonne volonté pour le seconder dans la lâche qu'il a bien voulu assumer pour assurer la prospérité et le développement de la Société nationale d'Hor- ticulture de France. » {Applaudissements .) M. Viger prend à son tour la parole et prononce le discours suivant : « Messieurs, « Je dissimulerais certainement mon impression si je ne vous disais pas avec quel plaisir j'ai accepté le mandat dont vous m'avez honoré. « C'est avec bonheur que j'ai accueilli le vote, pour ainsi dire unanime, par lequel vous avez sanctionné la présentation de votre bureau. « Laissez-moi vous en exprimer toute ma gratitude. Car vous m'avez donné un tém,oignage de confiance dont je suis fier et que je tâcherai de justifier par un dévouement absolu, une attention persévérante à la défense des intérêts de l'Horticulture nationale. « Vous auriez pu rencontrer facilement parmi vous, Mes* sieurs, des amateurs éclairés, des praticiens éminenls ou des savants distingués, pour les mettre à votre tête. Mais vous avez eu la délicate pensée de venir chercher, dans la retraite, un an- cien ministre de l'Agriculture — et je tiens à ajouter : de l'Hor- ticulture, — pour indiquer bien nettement que dans le monde horticole, parmi tant de belles plantes, on cultive avec soin la fleur de la reconnaissance pour les services rendus, si modestes qu'ils soient. « Mais si j'apprécie à sa haute valeur l'honneur que vous me faites, j'en mesure également tout le danger, si depuis 1826^ date de votre fondation, je parcours la liste de vos présidents 998 PROCES-VERBAUX. OÙ figurent des hommes qui ont laissé une trace si profonde dans la science, dans la diplomatie, dans l'armée ou dans le gouvernement du pays. « Qui pourrait, en effet, avoir la prétention de remplacer l'éminent homme d'Etat, le célèbre orateur, l'administrateur consommé qui vient de consacrer à la direction de vos travaux les douze dernières années de sa laborieuse carrière. Nul ne saurait égaler cette grâce de langage, cette exquise courtoisie, cette simplicité charmante, qui étaient comme la parure de sa puissante intelligence. c( J'imagine d'ailleurs, Messieurs, que la bienveillance que m'avait témoignée Léon Say pendant mon passage au ministère de l'Agriculture n'a pas été étrangère à votre vote. Il m'avait en effet souvent entretenu de vos intérêts, et entente s'était facile- ment établie entre nous, car tous deux nous aimions passionné- ment l'Horticulture. c( C'est sous ses auspices, Messieurs, que je me place, j'essaierai de l'égaler en dévouement à votre Association, et je suis persuadé d'être votre interprète fidèle en évoquant cette grande mémoire et en rappelant que son souvenir sera toujours vivant parmi nous. « Nous aurons, Messieurs, de grandes questions à débattre, car la date de 1900 en se rapprochant de nous rappelle que l'Horticulture française devra prendre une large part dans cette manifestation imposante du travail international. Notre Société, depuis près d'un siècle, a le monopole des grandes expositions d'Horticulture qu'elle a organisées pour la première fois en 1881 . Le succès a répondu à ses efforts, et notre système d'orga- nisation nous a conquis une notoriété des plus légitimes. Aussi tous les gouvernements se sont^ls empressés de sanctionner la supériorité de la Société en pareille matière en lui demandant son concours qu'elle s'est empressée de leur donner. Pour ma part, je n'ai eu qu'à me féliciter de l'œuvre accomplie par votre Commission, Messieurs, lors de l'exposition de Saint-Pétersbourg âont les conséquences pratiques ont été si importantes pour l'horticulture française. Favoriser la participation de THorticul- tuie française aux grandes expositions, tant en France 'qu'à SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 999 l'Etranger, c'est accomplir une œuvre utile, non seulement au développement du goût artistique en Horticulture, mais c'est' également favoriser le développement commercial de l'Horticul- ture. « C'est dans cet ordre d'idées que je me suis placé, Messieurs, lorsque j'ai abrogé les formalités du certificat d'origine pour le remplacer par la liste publiée au ministère de l'Agriculture, des horticulteurs français autorisés à expédier leurs produits sans certificat. Cette mesure, bien accueillie en France par les horti- culteurs, produirait tout son effet utile si les gouvernements étrangers, adhérant à la convention de Berne, autorisaient leurs agents des chemins de fer et des douanes à considérer la liste en question comme remplaçant le certificat d'origine. « H en serait de même pour les tarifs de chemins de fer : leur abaissement pour les plantes transportées en grande vitesse ou en vitesse accélérée nous permettrait, comme cela se passe en Belgique, d'exporter nos produits horticoles dans les pays voisins. Car, jusqu'ici, nous n'avons que des tarifs de pénétra- tion chez nous. « Enfin, on a signalé, à diverses reprises, une des plus regret- tables anomalies de la loi de 1889 sur le recrutement de l'armée — je veux parler de l'oubli des ouvriers horticoles parmi les ouvriers d'art appelés à concourir pour obtenir la dispense de deux années de service. — Il n'est pas de pro- fession manuelle où le tour de main artistique, la tradition du goût, soient plus utiles à conserver que parmi nos jeunes jardiniers. Et il serait utile de le rappeler aux pouvoirs pu- blics. « Les considérations de cet ordre ne doivent pas rester étran- gères à votre Société, Messieurs. Je sais que votre but est sur- tout de développer parmi nos horticulteurs et nos amateurs le goût de la science horticole et d'appliquer à la culture des plantes toutes les découvertes des sciences. Mais à côté de cette mission que vous vous êtes donnée et que vous accomplissez avec tant de compétence et de fruit, il est une œuvre plus modeste, qui est comme le corollaire de la première. Veiller sur les intérêts commerciaux de l'horticulture, c'est encore contri- 1000 PROCÈS-VERBAUX. buer à l'art, car la vente facile des beaux produits développe Témulation dans la production. « Nous travaillerons ensemble, Messieurs, à atteindre ce double but avec d'autant plus d'audace et de dévouement, qu'en accroissant le patrimoine de l'Horticulture, nous apportons, nous aussi, noire concours utile à la culture de ce sol français, dont la mise en valeur est un élément de force et de garantie d'indé- pendance pour la Patrie. » (Applaudissements répétés.) Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté sans observation. M. le Secrétaire général fait part du décès de M. Marie-Emile Gimer, membre de la Société depuis l'année 1885. Il annonce que, dans la séance de ce jour, le Conseil d'admi- nistration a accordé l'honorariat à M. Fichet. Il procède au dépouillement de la correspondance qui com- prend : A. — Correspondance imprimée : l'* Circulaire annonçant que l'Exposition de Chrysanthèmes, qui devait se tenir à Namur (Belgique) les 8 et 9 novembre, est, sur la demande des exposants, ajournée aux 15 et 16 du même mois; 2° Listes des cerlifîcàls de mérite accordés dans la réunion du 12 septembre du comité de floriculture de la Société néer- landaise d'Horticulture et de Botanique. B. — Ouvrages destinés a la Bibliotiièoue. 1° Feuille d'informations du Ministère de C Agriculture., n°^ 43 et46; 2° Catalogue du J 3^ Concours général et 14^ Congrès. porno- logique, tenus du 5 au 11 octobre 1896, par l'Association pomo- logique de l'Ouest. 3° Liste des récompenses accordées à la suite du / 3^ Concours général et du 14^ Congrès pomologigue, tenus à Rouen par l'Association pomologique de l'Ouest. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 1001 4° La Tulipe, son histoire et sa culture, par M. Polman Mooy, de Haarlem, brochure de 24 pages (don de l'auteur). 5° Observations complémentaires sur la ponte et les mœurs du Hanneton, par M. Xavier Raspail. Broch. de 18 p. (Extrait des mémoires de la Société zoologique de France. 1896.) 6® Annuaire général horticole^ publié par le Syndicat central des Horticulteurs de France. Année 1897. Paris, Librairie horti- cole du Jardin. 7° La Mosaïculture pratique^ par M. A. Maumené^ 1 vol. de 109 p., Paris, 1896. u. — Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le BUREAU : 1° Notice biographique sur M. Alexis Lepère, par M. Delessard. 2° Rapport sur l'ouvrage de M. L. Guillochon, intitulé Calen- drier mensuel du cultivateur d'Orchidées, par M. A. Bleu. Les conclusions demandant l'insertion de ce rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la commission des récom- penses sont mises aux voix et adoptées. 3° Rapport sur une visite à l'établissement de M. Truffant, horticulteur, rue des Chantiers, à Versailles, M. H. Martinet, rap- porteur. Les conclusions demandant l'insertion de ce rapport dans le Journal et son renvoi à la commission des récompenses sont adoptées. 4° Compte rendu de l'Exposition de Chrysanthèmes tenue à Lyon, par M. H. Martinet. 5° Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Limoges, par M. Eug. Deny. D. — Objets soumis a l'examen des comités : Au comité de culture potagère : 1° Par M. Martin, horticulteur à la Broche parDigoin (Saône- et-Loire), quatre variétés de Pommes de terre, obtenues de semis faits en 1886, 1887 et 1888, présentées comme étant très pro- ductives. L'une d'elles, Je n" 1, plantée le 11 avril, serait si 63 1002 PROCÈS-VERBAUX, hâtive que la récolte aurait pu en être faite le 2 juillet. Le comité demande qu'une prime de 3^ classe soit accordée pour cet apport; il invite M. Martin à faire une nouvelle présentation de la variété n" 1, l'an prochain, au mois de juillet (1). 2° par M. Hédiard, négociant, place de la Madeleine, à Paris, une variété de Haricot nain, tacheté de noir, très productif, et un Piment nommé Café, de saveur très accentuée (cette pré- sentation étant faite hors concours, des remerciements sont adressés à M. Hédiard), Ail Comité d' Arboricultwx fruitière : , 1° par M. Espaullard (Emile), de Fontenay-sous-Bois (Seine), 28 Pommes Calville très belles, très saines et bien caractérisées (prime de 1''® classe); 2° Par M. Théodore Moreau, de Fontenay-sous-Bois (Seine), 8 Pommes Reinette du Canada, blanches, très grosses et très belles (prime de 2® classe). Au comité de floriculture : 1° Par M. Sadarnac, jardinier au château de Semont, près Dourdan (Seine-et-Oise), un Sfreptocarpus polyanthus, en fleurs, dont la feuille mesure 70 centimètres de longueur et 53 centi- mètres de largeur. {Remerciements.) 2^ Par M. Truffant, horticulteur, rue des Chantiers, à Ver' sailles, deux Myrsiphyllum {Medeola) asparagoides, garnis de fleurs naturelles, et tels qu'ils ont été employés en guirlandes, sur les glaces du palais de Versailles, pendant les fêtes données en l'honneur des souverains russes. Ces plantes proviennent de semis faits en janvier 1896. (i?e7?ierc/e?ïie?z?5.) Au comité d'arboriculture d'ornement et forestière : Par MM. Ch. Baltet, horticulteur à Troyes, une collection de fruits, d'arbres et d'arbrisseaux d'ornement comprenant les (1) Une de nos sociétés correspondantes, la Société d'Horticulture de Vichy-Gusset (Allier), a adressé un rapport élogieux sur les cul- tures de M, Martin. BÉANGE DU 15 NOVEMBRE 1896. 1003 espèces suivantes : Cotonéasler horizontal; Gotonéaster tomen^ teux (à greffer sur Aubépine) ; Troène d'Italie, forme du T. con^- mun, se reproduisant par le bouturage ; Troène de Quihou» inflorescence de %^ saison; Lyciet de Ghine (très fertile); Bondnc du Canada {Cymnocladus catiadensis) ; Épine dite Azerole jaune Cratcegus Loddigesiana) ; Rosier rugueux [Hosa rugosa), var. rouge et blanche ; Gognassier du Japon [Chœnomeles japonica), à gros fruits; Maclure épineux. Le présentateur dit avoir fait une éducation de ver à soie du Mûrier avec la feuille de Maclure. Le comité demande qu'une prime de 3° classe soit accordée à M. Gh. Baltet pour l'ensemble de son apport. Au comité des Oi'cMdées ; V Par M. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, 2 Lselia juvenîlisj issu du Lœlia Pervinii^ croisé par le Lxîia Pinelii (prima de l"*^ classe). 1 Lœlio-Cattleya amœna amethystina, hybride issu du Lselia Perrinii, croisé parle Cattleya Loddigesii (prime de 1'* classe). 2° Par M. Maxime Jobert, 21, chemin des Princes, à Ghâ- tenay (Seine), 4 Cypripedium de semis dont les ancêtres sont inconnus (prime de 2® classe). 3° Par M, Duval et fils, horticulteurs, 8, rue de l'Ermitage, à Versailles, le Cypripedium Hay Wood^ hybride obtenu dans l'établissement de M, Veitch, et issu du C. Druryi, croisé par le C. Veitchi. Gette présentation étaht faite hors concours, des remercie* ments sont adressés à MM. Duval et fils. 4° Par M. Eugène Poirier, jardinier chez M. Gardoso, le Cypripedium Emile Gayot {C. Harrisianum X C, insigne) et U C. maculatuvi (C , tonsuijhyi C. Leeanum) {iprime de 3^ classe), 5' Par M. Dallé^ horticulteur, 29, rue Pierre-Charron à Paris, \ Valida Boxalli lamellata , var. Dalleana^ plante superbe, bien cultivée; \ Dendrobium formosum giganteum^ les Oncidîum tigrinum et Gravesianum et 1 Qdontoglossum bictoniense (prime de V^ classe). Çf"" Par M. Libreck, 53, rue du Ranelagh^ à Paris, 1 Calanthe vestita et le C. vestita^ var, luteo-oculata (prime de 2" classe). i004 PROCÈS-VERBAUX. 7" Par M. Bert, horlicuîleur à Colombes (Seine), 3 Cypripe- diuni callosum sufterbum^ pour lesquels on propose l'attribuLion d'une prime de 1" classe. 4 Barker'ia Skinneri et le curieux Restrepia antennifei'a (prime de 5* classe). A la section des Chrysanthèmes : V Par M. Calvat, amateur, à Grenoble (Isère), \ô variétés inédites de Chrysanthèmes. Le Comité propose lattribution de cerliîîcats de mérite au 7 variétés suivantes : Madame Edmond Boger, coloris nouveau, soufre pâle forte- ment teinté de vert (Certificat de mérite de 1'' classe avec félici- tations : Congrès de Bourges^ fleur très épaisse, rouge amarante foncé, coloris rare jusqu'à ce jour (Certificat de mérite de i- - classe avec félicitations : Madame A. Bousseau^ d'un superbe rose carminé (Certificat de caérite de 1*^ classe); Mojisieur G. Chabanms. d'un coloris distinct, jaune ocre Cer- tificat de mérite de 4^* classe); Marfa, de couleur jaune chamois avec le centre de la fleur ro'Jge cuivré Certificat de mérite de r- classe.; Madinu L. Lieber, fleur énorme, rose mauve, à revers des ligules argenté (Certificat de mérite de 1^' classe ; Topaze orientale, fleur globuleuse, jaune canari, à revers jaune soufre. 'Certificat de mérite de l'^- classe . i° Par M. Lemaire, horticulteur, 26. rue Priant, à Paris, une variété nouvelle de Chrysanthème, nommée /.-^. Frow, issue par dimorphisme de la variété Viviand Mord. La fleur est énorme, d'un coloris nouveau, fond jaune lavé de vieux rose. (Certificat de mérite de <"* classe) ; 3' Par M. Enfer, jardinier-chef au domaine de Pontchartrain (Seine-et-Oise;. un lot de <0 variétés de Chrysanthèmes à très grandes fleurs [Prime de l'*classej; Un lot de fleurs coupées (Prime de 2* classe; : 4' Par M. Leffitte. horticulteur-fleuriste, route de Bordeaux à Pau-Billère, un lot de fleurs couples de Chrysanthèmes. Le SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 4''J05 Comité invile M. Laffitte à représenter ces fleurs dans de meilleures conditions. Les décisions de la section, relatives aux présentations faites le 22 octobre, n'ayant pu être communiquées à temps pour être ratifiées en séance, sont soumises à l'assemblée. Ces présentations étaient les suivantes : r^ Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, Paris, un lot de 19 variétés nouvelles, remarquables : Mademoiselle P. Besson, rose carminé à centre argenté; Sourenir de ma Sœur, très beau coloris lilas à revers de ligules gris perie ; Madame Gustave Henri ^ variété précoce à fleurs d'un beau blanc; Calvat's A. Gold, d'un jaune superbe; plus doaze exemplaires superbes de la variété Edicin Molyneux. La section propose d'accorder une prime de T- classe pour l'ensemble de la pré- sentation, et des félicitations pour la bonne cullure des douze plantes appartenant à la variété Edicin Mohjneux. 2° Par M. Kagout, horticulteur, Le Vésinet Seine-et-Oise), un fort spécimen de Chrysanthème Le Verrier (Prime de 3^ classe). 3^ Par M. Xonin. horticulteur, 20, avenue de Paris, à Chà- tillon-sous-Bagneux Seine), 3 variétés inédites de Chrysai:- thèmes obtenues de semis par le présentateur : Comtesse de Beaulaincourt, Son Altesse le prince Hussein Kamil et Lutèce. On propose d'attribuer un certificat de mérite de 1^- classe à chacune de ces variétés. M, Nonin présentait, en outre, quelques autres de ses obten- tions déjà au commerce : Monsieur Legouvé, Madame Charles Ârastz, Madame Dessallihres et Madame Paul Oudot. 4^ Par M. Bernard, jardinier chez M""' E. Teston, rue du Pon- ceau, à Chàtillon-sous-Bagneux (Seinej, deux variétés nouvelles obtenues de semis. La section prie M. Bernard de loi représenter ces deux variétés l'année prochaine. 0** Par M. Vacherot, horticulteur à Boissy-Saint-Léger ^Seine- et-Oise), un lot de Chrysanthèmes cultivés en godets (prime de 3« classe;; e*' Par M. Calvat, de Grenoble Isère), des fleurs coupées (deux branches de chaque variété), d'an certain nombre de it^6 PROCÈS-VERBAUX. belles variétés nouvelles qu'il a obtemiês de semis. La section a remarqué surtout les variiHés Jubilé^ Président Nonin et 3fon- siéUr Màsaânge de Louvrex, pour chacune desquelles il demande rallributiott d'iin eerlificat de mérite de 1"* classe; plusieurs variétés avaient- «oûfferl dans le Voyage et étaient quelque peu fanées; 7" Un iot de fleurs coupées de Chrysanthèmes au sujet duquel là section n'a aucun jugement à formuler, l'envoi n'ayant été IrfeCômpâgùé d'aucune indication et même sans le nom du pré- èenlateuf. Lès propositions des comités relatives aux récompenses à àeeorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées par l'assemblée. M. Vachérot abandonnesa prime au profit de la Société. M. Decaux demande la parole. Il appelle l'attention de la Société sur deux insectes trouvés dans les Noix véreuses : le Siphonellà 7iiicis et la chenille da Carpocapsa pomonmia. 11 fait passer sous les yeux de l'assemblée une boite contenant ces insectes sous leurs divers états : larves, nymphes et insectes par- faits. Bàtts ûïie note plus étendue, notre collègue fera connaître de nouvelles observations sur les mœurs de ces curieux insectes. M« le secrétaire général adjoint annonce la présentation de nouveaux sociétaires et la séance est levée à 4 heures 20 mi- nutes. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1896. Présidence de M. Vig-erj Président de la Société. La séance est ouverte à 3 heures. Les registres de présence ont reçu les signatures de 188 socié- taires : 17 membres honoraires et 171 membres titulaires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté : M. le ï^résîdent dit que l'Exposition d'automne, ouverte par notre Société, a obtenu tin très grand succès. L'affluence des SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1896. 1007 visiteurs a été considérable, et nous avons tout lieu d'être satis- faits. Le Clief de l'État, suivant une tradition, depuis longtemps établie, est venu visiter l'Exposition, le jour de son ouverture; il a été intéressé à un tel point, qu'il a fait, le lendemain même, une nouvelle visite afin de pouvoir mieux examiner les plantes et féliciter les exposants. -M. le Président du conseil, ministre de l'Agriculture, retenu par ses occup^ations parlementaires, n'a pu accompagner M. le Président de la République, le jour de l'ouverture de l'Exposi- tion, mais il a tenu à montrer combien il s'intéressait à notre fête en venant, dès le lendemain, admirer les produits si remar- quables de notre Horticulture. Nous avons également été hono- rés d'une visite de IVI. le iMinistre du Commerce. M. le Président annonce qu'à Toecasion de cette Exposition, M. le Ministre de l'Agriculture a fait les nominations suivantes dans Tordre du Mérite agricole : M. Michel (Edouard), chef de culture de la maison Vilmorin- Andrieux.et C^% a été nommé officier de cet ordre; MM. Yvon (Jean-Baptisté), horticulteur à Malakoff (Seine), et Harman Payne, de Londres, membre associé de la section des Chrysanthèmes et membre du jury de la dernière Exposition, ont été nommés chevaliers du mêm,e ordre. M, Martinet, qui est allé à Londres pour assister au cinquante- naire de la Société nationale de Chrysanthèmes, a été chargé de remettre à M. Harman Payne la croix de chevalier du Mérite agricole et de lui adresser les félicitations de notre Société. Mi le secrétaire général proclame le résultat du concours d'Orchidées qui a eu lieu avant la séance. Le Jury était composé de MM. Bleu, Dallemagne, Beraneck, Godefroy-Lebœuf et Lefèvre. Les récompenses suivantes ont été accordées [i) : Une grande médaille dé vermeil à M. Bert (Etienne), horti- culteur, 68, rue Victor-Hugo, a Colombes (Seine) ; (1) Un compte rendu de ce concours sera publié prochainement. 1008 PROCÈS-VERBAUX. Une grande médaille de vermeil h. M. Lebaudy (Robert), ama- teur, 24, rue de Mesmes, à Bougival (Seine-et-Oise) ; Une médaille de vermeil k MM. ûiival et fils, hoftlculteurs, 8, rue de l'Ermitage, à Versailles; ' ' r^ Une médaille de vermeil à M. Robert (Georges), jardinier- chef, chez M. de Là Rochefoucauld, à la Vallée-aux-Loups, par Chatenay (Seine) ; Une 'médaille d'argent à M. Truffaut (A.), horticulteur, .40, rue des Chantiers, à Yersailles'; ^-^ Une médaille d 'argent à M. Ragot, amateur, à Villenoy, près Meaux (Seine-et-Marne). Des remerciments ont été adressés à M. Verdier (Eugène), 37, rue de Glisson, à Paris. M. le secrétaire général annonce le décès de M. Boisbunel, de Rouen. M. Boisbunel ne faisait pas partie de notre Société ; mais nous devons un juste tribut de regrets à ce pomologue émineht, à cet habile semeur auquel Tarboriculture fruitière doit l'obtention de fruits d'un grand mérite, tels que les Poires Passe 'Crassane ^Olivier de Serres, Prince Napoléon^ etc. Il donne lecture d'une partie du procès-verbal de la séance du Conseil général de la Seine inséré dans le Bulletin municipal offi- ciel du 0 novembre, relative à la souscription de notre Société, en faveur des sinistrés, par la grêle du 26 juillet i896 : « M. Bellan, syndic. — Messieurs, la Société nationale d'Hor- ticulture de France a adressé à votre Bureau la somme de 277 francs, produit d'une souscription faite parmi ses membres en faveur des sinistrés par la grêle du 26 juillet dernier. . - . « Nous remercions vivement la Société nationale d'Horticulture de sa généreuse initiative. Cette somme sera distribuée, confor- mément aux intentions des donateurs, au mieux desdntérêts des victimes de la grêle. » ' • ' n procède au dépouillement de la correspondance qui com- prend : - SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1896. 1009 A. — Correspondance manuscrite : Lettre de M. le maire du YIP arrondissement de Paris adres- sant ses remerciements pour le versement de la somme de 50 francs que notre Société a fait au profit de la Caisse des Ecoles. B. — Correspondance imprimée : 1° Circulaire de la Société d'Horticulture de Sedan, annonçant qu'une Exposition partielle et une conférence auront lieu à Sedan dans les salons de l'Hôtel de Ville, le dimanche 29 novem- bre, à deux heures du soir; 2° Programme provisoire de l'Exposition internationale d'Hor- ticulture qui aura lieu à Gand (Belgique), en avril 1898. C. — Publications destinées a la Bibliothèque : 1° Feuille d^ in formations du ministère de V Agriculture, n°* 48 et 49. 2° Le Ver à soie, son élevage, son cocon, par M. J. de Loverdo, 4 vol. petit in-8° de 214 p. 3° Résidus industriels employés comme engrais, par M. A. Lar- balétrier, 1 vol. petitin-8° de20Op., 4" Procédés d^ conservation des produits et denrées agricoles, par M. A. Desmoulins, \ vol, petit in-8° de 169 p. Ces 3 volumes font partie de l'Encyclopédie scientifique des Aide-mémoire, publiée sous la direction de M. Léauté, membre de l'Institut. 5° Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardinage, de M. Nicholson, traduit;^ mis à jour et adapté à nos. usages par M. Mottet (o5^ livraison) ; 6° La digestion de Paris, approvisionnement, assainissement, par M. Paul Vincey, ingénieur agronome, professeur départe- mental d'agriculture de la Seine (extrait des mémoires de la Société nationale d'Agriculture de la Seine), Paris, 1896; 7° Culture de la.Vigm en Côte-d'Or, par M. Durand, directeur professeur de l'Ecole., de Viticulture de Beaune^ et M. J. Gui- 1010 rROCÈS-VERBAUX chard, professeur spécial de Viticulture ù Nuits-Saint-Georges, 1 vol. de 321 p., avec carte géologique de la Côte, 27 planches hors texte et 105 figures dans le texte. Beaune, 1896; 8° Les Landes et les Dunes de Gascogne^ par M. G. Grandjean, inspecteur adjoint des forêts, 1 vol. in-8° de 92 p. et 10 fig., Paris ; 9° Résultat des concours de r Exposition de Chrysanthèmes tenue à Anvers (Belgique), les 8, 9 et 10 novembre 1896; 10" Catalogue général de l'Exposition nationale du Millénaire de Budapest, groupe 6 (Agriculture), par MM. Mudrony, Rath et Micseh, édition française. Budapest, 1896. 11° Le Chrysanthème. Histoire, physiologie et culture en France et à l'étranger, par M. H.-L. de Vilmorin, Paris, 1896. Brochure grand in-S" de 28 p. (Extrait de la Revue internationale.) D. — Notes et comptes rendus déposés sur le bureau : i° Note sur les Noix véreuses, par M. F. Decaux; 2" Recherches' sur les Oiseaux^ les Insectes, les Vers, les Arach^ nides utiles et nuisibles à Vagrimdture, par M. Géry, instituteur à jeufosse, par Bonnières (Seine-et-Oise) ; 3° Statuts de la Société protectrice scolaire des oiseaux et ani- maux utiles à ragriculture , avec tal>leaux annexes (Ecole de Jeufosse) (Seine-et-Oise), par M. Géry, instituteur; 4° Compte rendu de l'Exposition d'automne de la Société nationale d' Horticulture de France (partie florale), par M. P. Hariot; 5° Compte rendu de VExposition d'automne (partie fruitière), par M. A. Chatenay. E. —' Objets soumIs a l'examen des comités i Au comité de floriculture : \^ Par MM. Duval et fils, horticulteurs, 8^ rue de l'Ermitage à "Versailles, 3 fortes potées d'Asparagus Sprengeri Regel, de Natal. Dans une note qui accompagne ces plantes, les présen- tateurs disent que, dès 1894, ils en ont acquis un certain nombre -d'exemplaires de la maison Dammann, qui' a mis cette nouvelle NOTICE SUR ALEXIS LEPÈRE FILS. iOll espèce dans le commence, il y a 2 ou 3 ans. MM. Duval et fils pensent qu'ils possèdent les plus forts exemplaires qui existent dans les cultures françaises. \j'A. Sprengcri, ajoutent-ils, est une plante de serre froide ou tempérée-froide, qui pourra figurer avec avantage en plein air pendant l'été. MM. Duval et lils ont présenté cette plante pour la première fois, eri mai 1896, à l'Exposition de Versailles. Le comité propose d'attribuer une prime de ^""^ classe pour celte présentation. 2" Par MM. Chéron et fils, de Liancourt (Oise), des pots qui, selon la note des présentateurs, ne verdissent pas lorsqu'ils sont placés dans un milieu humide. Ces pots sont mis gracieusement à la disposition des sociétaires qui désireraient les expérimenter. Ali comité d' arboriculture d'ornement et forestière : Par M. G. Boucher, horticulteur, 1ô4, avenue d'Italie, Paris, des rameaux d'Ulmus campestris, var. suberosa, variété de l'Orme commun dont l'écorce des rameaux est dilatée en expan- sions subéreuses très développées. (Remerciements.) Les propositions des comités relatives aux récompenses à accorder pour les présentations sont adoptées par l'assemblée. La séance est levée à 3 h. 15 minutes. NOTES ET MÉMOIRES NOTICE SUR ALEXIS LEPÈRE, FILS, par M. Delessard (1). Messieurs, La Quintinie, qui reçut au xvii° siècle le titre de préfet des jardins de Versailles, se plaignait, dans la préface de son ou- vrage, de ce qu'on avait le malheur, à son époque, de ne trouver (1) Déposé le 12 novembre 1896. 1012 NOTES ET MÉMOIRES. que peu de maîtres pour enseigner la science de la culture, et aussi peu de disciples pour l'apprendre. Le temps et avec lui le progrès ont marché depuis le siècle de Louis XIV, qu'on a appelé si justement le grand siècle ; cette science de THorticulture, dont l'enfantement a été si lent et si ardu, on peut l'affirmer en cette fin de siècle, elle est sur le point d'atteindre les dernières limites de la perfection. Parmi les plus fervents disciples ou plutôt parmi les maîtres incontestés, il fant placer Alexis Lepère, fils, dont la perte ré- cente est un véritable deuil pour notre Société. Lepère (Alexis-Joseph- Gabriel) est né à Montreuil-sous- Bois, dans cette cité qu'on s'était pbj jadis à dénommer Mon- treuil-les-Pêches, comme étant le lieu où cette culture avait pris naissance, s'était développée depuis les temps les plus reculés, et qui avait produit les Pépin, les Girardot, les Malot, les Beausse, les Bonouvrier, les Vitry, les Chevalier, et toutes ces nombreuses familles de cultivateurs émérites dont il serait trop long de citer les noms et les œuvres. Je rappellerai seulement que l'un des plus anciens fut un jar- dinier, nommé Pépin, qui eut l'insigne honneur d'être appelé, en 1765, pour enseigner la culture spéciale du Pêcher dans le potager royal de Versailles. Désigné par le conseil de notre Société, pour rendre un der- nier hommage à la mémoire de notre cher collègue, j'envisa- gerai son œuvre sous ses diverses faces, car ses travaux furent multiples pendant un demi-siècle. Donc, dans cette courte notice, nous aurons à présenter suc- cessivement quatre phases de la carrière d'Alexis Lepère, savoir : 4** Lepère, horticulteur; 2" Lepère, professeur et conférencier; 3® Lepère, à l'Institut polytechnique; 4* Les travaux de Lepère à l'étranger. § 1 ^^. — Lepère horticulteur. Alexis Lepère eut son père pour professeur et maître. C'est dans cet admirable clos modèle, création paternelle, qu'il reçut les premières notions de l'arboriculture fruitière, cette science qu'il NOTICE SUR ALEXIS LEPÈRE FILS. 1013 devait, plus tard, conduire à ce degré de perfection que vous avez pu connaître et apprécier. Ses semis, ses greffes, ses sur-greffes, ont produit ces sélec- tions remarquables que notre comité d'arboriculture a eu maintes fois l'occasion de récompenser. N'a-t-il pas doté notre nomenclature des Pêches Vilmorin, Çoulombiei\ la France et Fig. 27. — Alexis Lepère fils. autres? Dans ces derniers temps, il avait fait construire cette serre merveilleuse qui a fait l'objet du savant rapport dû à la plume du professeur Opoix, et qui a été transcrit dans les an- nales de notre Société. Ce rapport nous apprend comment Le- père était arrivé, sans l'aide du chauffage, à produire ces admi- rables fruits dont les spécimens ont été soumis à l'examen de notre comité. Cultivateur émérite, grâce à ses procédés de taille raisonnée, il a fait avancer la science. Mais le Pécher, bien qu'il eût ses préfé- rences, n'a pas été le seul bat de ses études, il les a étendues aux autres branches de la culture fruitière. Les Poiriers, les 1014 NOTES Eï MÉMOIRES, Pommiers ont été, a. leur tour, l'objet de ses préoccupations constantes, et on peut dire hardiment, qu'ils ont trouvé en lui un maître attentif et éclairé. Les arbres de ses jardins, dressés par lui, sont là pour en fournir la preuve et l'enseignement. Ses travaux, en France, lui ont valu d'innombrables médailles d'or, il a été membre du jury de presque toutes les Expositions de France, de Belgique, de Hollande et d'Allemagne. Alexis Lepère a surtout tenu à rester partout et toujours le digne représentant de Montreuil, son pays natal, car, quoique en aient pu dire ses détracteurs, il est toujours resté un patriote et un bon Français. § 2, — Jvepèrey professeur et conférencier. Lepère ne s'est pas borné à ses œuvres personnelles, il fut un propagateur et un initiateur. A l'exemple de son père, il réunissait certains jours, notamment les dimanches, dans ses jardins de Montreuil, les amateurs, les jardiniers et surtout les élèves du cours du Luxembourg. Le sécateur ou la serpente en main, il dé- veloppait les principes de la taille du Pêcher, taille en sec et en vert, palissage, ébourgeonnemeut et pincer^ent. Tous ceux de nos collègues qui ont suivi ces leçons, en ont^ai>dé un enseigne- ment inoubliable. Ce n'est pas tout, il avait organisé, avec le concours de MM. Joliboiset Opoix, des Visites-promenades dans divers jardins d'expériences, notamment à Puteaux, dans l'Ile Rothschild, dans les cultures de MM. de Vilmorin, à Bièvres, et dans d'autres lieux qu'il serait trop long d'énumérer. 11 n'a jamais hésité à sacrifier ni son temps ni ses peines pour divulguer le résultat de ses études, pour vulgariser cet enseigne* iTient pratique qui a tant contribué à augmenter le nombre des amateurs et des professionnels, comme aussi à étendre la cuL ture de nos espèces fruitières, source féconde de bénéfices pour nos jardiniers français. Une grande part de leurs succès doit en revenir à Lepère, § 3. — Lepère à V Institut 2^ oly technique. Un de nos plus distingués savants et professeurs, dont la perte fut vivement ressentie dans notre pays, M, Henri de La Pomme* NOTICE SUR ALEXIS REPERE FILS. 1015 raye, avait fondé à Paris, avec le concours d'hommes de lettres et de professeurs éminents, des conférences populaires destinées à vulgariser l'enseignement pratique pour les adultes, de toutes les branches de la science au point de vue spécialement utili- taire. Il fît appel à toutes les personnalités qui pouvaient l'aider dans son entreprise. Lepèrefutun des premiers à offrir son con- cours désintéressé, et ouvrit des conférences sur l'arboriculture fruitière à Paris, Montreuil, Yincennes et autres localités. Point n'est besoin de dire quels nombreux auditeurs suivirent ces leçons, ni les applaudissements qui saluèrent l'excellent profes^ seur, L'Association polytechnique se montra touchée et reconnais^ santé du dévouement de Lepère. Aussi, lors de ses obsèques, un* des professeurs de l'Institut est venu apporter sur Ba tombe ouverte le témoignage de la gratitude et de la reconnaissance émue de ses collègues. § 4. — Travaux de Lepère à V étranger (l), A la suite de l'Exposition de 1855, Alexis Lepère vit commen- cer pour lui une ère nouvelle : son nom et sa renommée avaient pénétré à l'étranger. A partir de 1862, de grands propriétaires d'Allemagne le firent appeler pour lui confler l'installation et la direction de leurs jardins fruitiers. Deux ans plus tard, ses en* vois indigènes remportaient les grands prix aux Expositions de Gotha, Goftitz, Berlin, Straslund, Brandebourg, et Hambourg, Il créa plus de quarante jardins en Mecklembourg-Schwerin et Strœlitz, en Poméranie, en Siiésie, dans le duché de Nassau, en Ost-Prusse,à Sans-Souci, Potsdam et Babelsbei*g, à Oraniem^^ baum, près Saint-Pétersbourg, etc. Il m'a été donné de lire les nombreuses et cordiales lettres que lui adressaient les princes, les grands-ducs souverains, parmi lesquels je citerai les grands^ ducs de Mécklembourg, le prince Metterni<îh, la grande duchesse Hélène de Russie, le prince de Reuss, le prince AVittgenstein, le (1) N. B. — Cette partie de notre notice, a été empruntée à, un opuscule publié sous le voile de l'anonyme en 18.77, et intitulé : Alexis Lepère fils, ses travaux à Vétranger. J016 NOTES ET MÉMOIRES. roi de Saxe, Aristanchi Bey, ambassadeur de Turquie, etc. Tou- tes ces correspondances témoignent en quelle haute estime ces grands personnages tenaient Alexis Lepère, et appréciaient ses mérites. Il fut en dehors de son pays particulièrement honoré et sym- pathique. Il ne faut pas croire cependant que ses succès furent facile- ment remportés ; il eut à lutter contre les routines et les jalou- sies de ses émules. « Jamais, lui disait-on, vous n'arriverez à donner des formes régulières à vos arbres, surtout au Pêcher, sous le climat rigoureux de l'Allemagne ! » Mais Lepère, qui était un novateur, fit promptement des tours de force avec ses arbres en leur imprimant toutes les sortes de formes pratiquées en France. En présence de faits aussi palpables et tangibles, il n'y avait plus de doute, plus de contestation possible. Les adver- saires durent s'incliner devant la réalité. C'est ainsi que Lepère conquit la première place et la conserva toute sa vie, en dépit des détracteurs et des envieux qui ne pouvaient pardonner à un Français une aussi éclatante supériorité. J'ai fini cette notice rétrospective : il nous a paru à tous que Lepère, qui fut une valeur dans notre Société qui compte tant de savants et d'hommes supérieurs, ne pouvait disparaître sans qu'il restât trace de sa mémoire et de ses travaux. Les médailles qu'il a recueillies dans tous nos concours, dans toutes les Expo- sitions de France et de l'étranger, ont hautement affirmé ses mérites et l'importance de ses découvertes. La croix d'officier du mérite agricole lui fut décernée aux applaudissements una- nimes de ses collègues et de ses élèves devenus ses amis. Nous espérions qu'une plus haute distinction serait venue prochaine- ment décorer la poitrine de cet honnête travailleur. C'était l'af- faire du temps et l'heure en eût certainement sonné pour notre regretté collègue; mais un mal impitoyable qui le minait depuis plusieurs années est venu renverser toutes nos espérances, et Lepère aur^ disparu sans connaître cette joie suprême. Pour nous qui l'avons connu, cet honneur n'eût rien ajouté à ses qua- lités personnelles, ni à l'estime affectueuse que nous lui avions vouée de son vivant. -♦^ SUR l'ouvrage de m. marc micheli. 1017 RAPPORTS Rapport sur l'ouvrage de M. Marc Micheli, intitulé : Le Jardin du Crest. — Notes sur les végétaux cultivés en plein air au Château du Crest, près Genève (1), par M. Philippe de Vilmorin (2). M. Micheli vient de publier le catalogue complet des collec- tions réunies en ses jardins du château du Crest, près de Genève. La plupart des botanistes et des horticulteurs connaissent, au moins de réputation, ces collections célèbres, composées unique- ment de végétaux cultivés en plein air. Il est inutile d'insister sur l'importance capitale de cette condition. Les Orchidées et autres plantes tropicales, en vogue depuis quelques années, ne sont pas d'un intérêt pratique et immédiat pour la décoration de nos jardins. Les soins minutieux et coûteux exigés par la culture en serres chaudes ou tempérées en font des objets de luxe, peu à la portée de la masse des amateurs. Les jardins de M. Micheli ne renferment pas moins de 2,000 espèces de végétaux, vivant tous en plein air sous le climat de Genève, et comprenant 700 Monocotylédones et 1,300 Dicoty- lédones (plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces, arbres ou arbustes). On est stupéfait de cette prodigieuse variété, surtout si l'on songe que l'immense majorité de ces plantes se recommande par quelque mérite ornemental. C'est une mine immense de richesses pour l'Horticulture. En rapport direct avec les jardins botaniques les plus éloignés, avec les missionnaires et les voyageurs des pays encore peu explorés, M. Micheli reçoit, de première main, les plus précieuses introductions. Il a fait de son jardin une sorte d'école expéri- mentale 011 les mérites de chaque plante nouvelle sont examinés, (1) Genève, 1896. 1 vol. in-8°, 230 pages, 8 planches, (2) Déposé le 22 octobre 1896. 64 1018 RAPPORTS. suivis d'année en année, et appréciés toujours au point de vue particulier de la résistance au climat. Une statistique intéressante, due à M. Micheli, nous donne le nombre proportionnel de plantes fournies par les différents pays d'origine. Il révalue à 25 p. 100 pour l'Europe, la Sibérie et les côtes de la Méditerranée; 11 à 15 p. 100 pour l'Orient, dans les limites assignées par le Flora orientalis, de Boissier; à 5 p. 100 pour l'Asie centrale; 5 p. 100 pour l'Himalaya; 5 p. 100 pour l'Inde tempérée; 10 p. 100 pour la Chine et le Japon ; 12 p. 100 pour l'Amérique du Nord; 6 p. iOO pour le Mexique et les régions tempérées australes; 3 p. 100 pour l'Australie et la Nouvelle- Zélande; 9 à 10 p. 100 pour le cap de Bonne-Espérance. Les savantes et patientes observations, faites sur des plantes d'origines si diverses, sont éminemment utiles au botaniste; aussi ne saurait-on assez louer M. Micheli, en publiant la longue liste de ses collections, d'avoir accompagné chaque article d'une noie culturale du plus haut intérêt. Toutes les plantes mentionnées sont actuellement vivantes, cultivées et observables dans les jardins du Crest : C'est un pèle- rinage qu'aucun botaniste, aucun horticulteur consciencieux ne doit manquer l'occasion de faire. Je n'entreprendrai pas la description de la propriété de M. Micheli, de son joli château, entièrement tapissé de plantes grimpantes et fièrement campé sur un monticule, ni du pano- rama splendide qui l'entoure. Je ne veux même pas essayer de rendre les splendeurs des parterres, lorsque le printemps et le soleil ouvrent et font éclater les milliers de corolles. C'est un spectacle inoubliable, mais impossible à peindre. Il est plus facile de rendre compte des procédés de culture employés au Crest et dont M. Micheli, dans l'introduction de ses « notes », donne un résumé succinct. Le problème était celui-ci : dans un espace assez restreint, aménager des habitats conve- nables pour des plantes dont la rusticité et les exigences varient dans des limites encore assez étendues. Yoici, d'après M. Micheli lui-même, comment ce résultat a été obtenu : « Les plantes les plus nombreuses sont cultivées dans les plates- SUR L OUVRAGE DE M. MARC MICEEU. 1019 bandes d'un parterre dessiné à la française, dans les bosquets et sur les pelouses pour les arbres ou arbustes, sur des rocailles pour les plantes de montagne. Les plus délicates, et surtout les espèces bulbeuses, sont placées en pleine terre, dans des casiers en ardoise fortement drainés, dans lesquels on peut faire varier la composition du sol. Celles qui craignent le froid sont recou- vertes, en hiver, de châssis volants qu'on retire en été. Des massifs spéciaux de terre de bruyère, orientés au nord, reçoivent les Eîricacées, les plantes analogues, quelques Lis et les Cijpriijedium rustiques, Enfin des bassins remplis de terre, au fond desquels circule un filet d'eau, donnent une végétation luxuriante aux plantes qui demandent des terrains humides, telles que certains Iris, quelques Spirées, les Astilbe, les Cimicifuga, etc. » Il est évident que la répartition des plantes, dans ses diffé- rentes catégories, demande une connaissance approfondie des besoins physiologiques de chaque végétal, science délicate et difficile que M, Michelise plaît à reconnaître chez son illustre et regretté compatriote Boissier, le fondateur de VHortus Boissie- rianus. Il nous semble que, sur ce point, M. Micheli ne le cède en rien à Boissier, car, sans cette science unie à des ?cins constants, comment aurait-il pu arriver au splendide résultat que nous constations tout à l'heure, c'est-à-dire à la culture en plein air de plus de 2,000 plantes ornementales provenant de tous les coins du globe. La longue liste de ces végétaux, accompagnée de références, d'indications de planches, de notes sur l'origine et la culture, forme essentiellement le volume publié par M. Micheli. Sous une forme très résumée, il présente le fruit de longues années d'études et de recherches. Aussi l'exemplaire de cet ouvrage, dont l'auteur vient de faire don à la Société nationale d'Horti- culture, est41 pour notre bibliothèque une très précieuse acqui- sition. L'énumération des diff'érents genres y est faite en deux listes alphabétiques, comprenant l'une les Dicotylédones, et l'autre les Monocotylédones. Les Gymnospermes sont volontairement laissées à l'écart ainsi que les Cryptogames. Parmi les Dicotylédones, nous remarquons quelques genres 1020 RAPPORTS. très nombreux : les Aster, avec 18 espèces et les Campanula avec 35, entre autres, deux espèces nouvelles, le C. Caldesiana Christ. (Apennin), et la C. mirabilis Alboff (Caucase). Les yénmones comptent 10 espèces, les Primula, 19; les Vero- nica, 17; les Aquilegia^ 14; les Belphiniiim, 18; les Saîvia, 12; les Pœonia, 13 {sans les hybrides), etc., etc. Unique dans son genre, VOstrowskia magnifica Regel (Gampa- nulacée de l'Asie centrale), se recommande par son port superbe et ses fleurs de 10 centimètres de diamètre, sur des tiges élevées de 2 mètres. Les rocailles sont couvertes par de très nombreuses espèces de Saxifraga, Sediim, Sempervivum, Umbilicus, Fryngium et toute rénorme série des plantes de montagnes. Les végétaux grimpants sont également en grand nombre. Je me bornerai à citer la collection des Clématites comprenant 17 espèces, sans compter tous les hybrides horticoles; les Co)i~ volvulus et les 6 espèces d'Ipojnœa, parmi lesquelles VI. pandu- rata Mey., se recommande par sa rusticité absolue et l'extrême vigueur de son développement. Les arbustes sont également fort bien représentés au Crest. La collection des Spirœa comprend 29 espèces ; les Syrhiga en comptent 8, les Berberis, 11 ; les Cotoneaster, 5; les Cratœ^ gusy 1 1 . Dans le genre Hedysarum il faut noter VH. multijugum Maxim., encore peu répandu, et dans le genre 7'amarix, le 1\ hispida Willd., originaire de la région Caspienne et très remarquable par sa floraison tardive (septembre-octobre). Pour en finir avec les Dicotylédones, je citerai les Azalea (6 espèces) et \es Rhododendron (14 espèces), sans parler des Azaleodendron sur lesquels M. Micheli ne se prononce pas encore. Enfin le Cercidiphyllum jajjonicum Sieb. et Zucc, bel arbre de l'île de Yéso, convenant parfaitement aux terrains frais. Les Monocotylédones tiennent une large place dans les collec- tions du Crest. Les Graminées, il est vrai, y sont peu nombreuses et les Orchi- dées rustiques se réduisent à VArethusa bulbosa Z., et à une douzaine de Cypripediwn. Mais les grandes familles des Ama- SUR l'ouvrage de m. marc micheli. 1021 ryllidées, des Liliacées et des ïridées apportent un contingent imposant. Dans la première, les Alslrœmeria (8 espèces), les Galanthus (8 espèces), Narcissus (9 espèces), Zephyranthes (6 espèces), Sternhergia^ Pancraiium, Lycoris, etc. Parmi les Liliacées, le genre Fritillaria arrive en tète avec 39 espèces, les Tulipa viennent ensuite (33 espèces), puis les Caloc.hortus (20 espèces). Parmi les Lilium (29 espèces), il convient de mentionner spé- cialement le L. sulphureum Baker, espèce rustique donnant au mois d'août 8 à 10 fleurs de 20 centimètres de diamètre, portées sur des hampes de 2 mètres. Je passe sous silence les autres genres très nombreux de cette famille pour arriver de suite aux ïridées qui sont pour ainsi dire le bouquet de ce magnifique feu d'artifice. Cette dernière famille ne compte pas moins de 250 représen- tants dont 130 pour le seul genre Iris. Ce genre est divisé, d'après la méthode de Baker, en 8 sections dans le détail des- quels il serait trop long d'entrer. A côté des Iris, notons 32 espèces de Gladiolus, d'Europe, d'Orient, de l'Afrique australe ou hybrides de jardin ; 4 espèces d'Anthobjza, 18 de Crocus, 3i de Nerine^ 5 de Sisyrinchiiim, 6 de Watsonia, etc., etc. Un petit nombre d'espèces, il est vrai, appartenant à cette famille, exigent la culture en serre. L'importance de la col- lection a seule décidé M. Micheli à faire rentrer ces quelques exceptions dans le cadre de son ouvrage. Dans leur ensemble, les collections du Château du Crest n'en restent pas moins une vivante et triomphale démonstration de la variété énorme des plantes rustiques cultivables sous nos climats. C'est là une constatation consolante pour tous ceux qui aiment à retrouver autant que possible, dans les jardins, la spontanéité de la nature. 102Î2 RAPPORTS. Rapport sur l'ouvrage de M. L. Guillocqon, intitulé : Calendrier mensuel du Cultivateur d'Orchidées, par M. A. Bleu (1). La culture suivant la marche ascensionnelle des immenses progrès accomplis en tous genres, principalement pendant la seconde moitié de notre siècle, ne veut plus rien laissera la rou- tine ou au hasard; elle a compris depuis longtemps déjà qu'à la pratique il était indispensable de joindre la science, sans laquelle on ne peut se diriger qu'à tâtons. C'est, en effet, une science d'autant plus difficile qu'elle exige une observation de tous les instants, le végétal comme l'animal ayant son existence propre et ses besoins que l'observateur seul peut saisir. La culture des Orchidées est peut-être celle qui réclame le plus rigoureusement la constante attention du praticien, non que la majorité des représentants de cette famille soit plus déli- cate que les autres végétaux, ce qui serait plutôt le contraire, mais parce que leur modus vivendi difîère à peu près complè- tement. Cette culture, si justement en faveur, a déjà inspiré un grand nombre de traités destinés à guider ses familiers et surtout ceux qui, séduits par l'irrésistible attrait des charmes si remarquable- ment variés de cette famille, tendent à le devenir, mais, jusqu'à présent, aucun n'avait pensé à tracer ou rappeler ainsi le travail de chaque jour. C'est cette lacune que vient combler l'ouvrage de M. L. Guillochon. Partant de ce principe et conformément au titre de son traité, il commence par le mois de janvier, c'est-à-dire vers la fm de l'époque dû repos. Ainsi qu'il est généralement admis, l'auteur est d'avis que pour cette cuUure, il y a une réelle utilité à disposer d'une serre chaude, d'une serre tempérée et d'une serre froide. Il introduit d'abord l'amateur dans la serre chaude et lui fait admirer avec un enthousiasme communicatif les plantes en (1) Déposé le 12 novembre 1896. SUR l'ouvrage de m. l. guillochon. 1023 fleurs ; puis, faisant la revue des espèces qu'elle renferme, il lui signale leurs besoins spéciaux : surfaçage, rempotage, sans omettre la composition du substmlum qu'il trouve le plus conve- nable, et termine enfin par les soins généraux consistant en distribution de lumière, aération, humidité et chaleur. Passant ensuite successivement dans la serre tempérée et la serre froide — précaution très prudente pour éviter les incon- vénients d'une brusque transition d'un milieu chaud et humide au froid extérieur, — il procède de la même manière. Chaque mois est ainsi méthodiquement traité en s'attachant de préférence aux espèces que la facilité de la culture et de la floraison rendent plus particulièrent recommandables aussi bien à l'amateur qu'à l'horticulteur marchand. A l'occasion, il ne néglige pas de rappeler que le cultivateur soucieux de conserver la bonne santé de ses plantes doit tenir les serres propres et combattre sans cesse les insectes et autres ennemis des Orchidées, en indiquant des moyens de les détruire. Comme on le voit, rien de ce qui peut assurer le succès n'a été omis dans ce petit livre. Conçu et écrit au point de vue exclusivement pratique, l'auteur a su conserver la concision et la brièveté que comporte un pareil ouvrage pour bien remph'r son but. En outre, pour faciliter les recherches soit au sujet de la floraison d'une espèce quelconque ou de sa culture, il a eu l'excellente pensée de dresser un tableau placé avant la table des matières dans lequel il mentionne les pages où ces questions sont traitées. Nous estimons que le travail de M. L. Guillochon est appelé à rendre de réels services et en lui adressant nos félicitations, nous demandons l'insertion de ce rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la Commission des récompenses. 1024 REVUE DES PUBLICATIONS. REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES 1. Publications françaises, par M. D. Bois. Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, 11° 16 (19 octobre 1896). — Extrait d'une note de M. E. Roze : Nouvelles observations sur les Baclériacées de la Pomme de terre. Dans les comptes rendus du \^^ semestre 1896, M. Roze avait indiqué le rôle important que jouent plusieurs Microcoques dans certaines maladies dont sont affectés les tubercules de la Pomme de terre. Aujourd'hui, il signale de nouvelles constatations faites sur le même sujet. M. Roze a d'abord remarque que, dans Tété, par une tempé- rature dépassant 20 degrés, des tubercules sains, plongés pen- dant un jour ou deux dans l'eau, sont très souvent envahis par le Bacillus Amylobacter. Ce Bacille continue à se développer dans les tubercules, même lorsque ceux-ci sont retirés de l'eau, et il ne reste bientôt plus que leur enveloppe épidermique, tout le parenchyme ayant été détruit par la fermentation butyrique. Ensuite vient la curieuse observation d'une association para- sitaire formée sur les tubercules de Pomme de terre, par un Microcoque et un Bacille. Des tubercules qui présentaient, lors de leur récolte, des taches brunâtres sur leur épiderme, furent placés sous cloche humide. Bientôt, sur la surface coupée de plusieurs de ces tubercules, M. Roze vit sortir un mucus blan- châtre qui était celui du Micrococcus albidus, presque toujours associé au Bacillus sublilis. L'action désorganisatrice du Microcoque se produirait de la manière suivante : après s'être fixé sur les membranes des cellules qui contiennent la fécule, il agit sur elles par suite d'une disso- lution lente sur les points mêmes de fixation; puis, a lieu la pénétration et l'envahissement des cellules et la désorganisation PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1025 des grains de fécule qui se présentent, à l'examen microscopique, fissurés par l'action spéciale du Bacille. Une dizaine de jours est nécessaire au Microcoque, seul, pour accomplir son œuvre de destruction. Dans son association avec le Bacille, l'action est plus rapide. Sur les tubercules coupés, on voit alors le paren- chyme, d'abord couvert d'un mucus blanchâtre, se creuser et s'affaisser peu à peu, avec dégagement d'acide butyrique très caractérisé. La conclusion pratique des expériences de M. Roze serait que l'humidité et une chaleur un peu élevée exercent une action funeste sur les tubercules de Pommes de terre, en favorisant le développement des micro-organismes qui s'attaquent à cette précieuse Solanée. Journal d'Agriculture pratique. — Perles résultant pour V Agriculture française du mauvais traitement des fumiers, par M. Grandeau. (22 octobre 1896, p. 589.) Il n'est peut-être pas de questions plus importantes pour la masse des cultivateurs que celles qui ont trait à la production, à la conservation et à l'emploi du fumier d'étable. M. Grandeau a voulu jeter une vue d'ensemble sur ce point capital d'écono- mie rurale et montrer la valeur énorme que présente la pro- duction annuelle du fumier et les pertes colossales qu'inflige à nos exploitations rurales l'insuffisance des soins apportés à sa conservation, soit par incurie, soit par ignorance du mode de traitement à lui appliquer. L'évaluation de la production annuelle du fumierde ferme peut aujourd'hui se faire assez exactement au moyen de calculs ingé- nieux auxquels on peut accorder toute confiance. Ed. Lecouteux, et après lui^ Girardin, ont été conduits, d'après la pratique, à admettre le nombre rond de 25 tonnes de iumier par 1 ,000 kilo- grammes de poids vif, sur l'ensemble du bétail d'une exploita- lion. Autrement dit, on obtient le poids du fumier frais produit annuellement dans une ferme, en multipliant, par 25, le poids vivant de l'ensemble des animaux de la ferme. Le poids vif du bétail français, d'après la statistique de 1882^ a été fixé à 6,240,000 tonnes. Comme il a peu varié depuis cette époque, 1026 REVUE DES PUBLICATIONS. M. Grandeau admet un chiffre rond de 6,250,000 tonnes, qui multipliées par 25, donnent 160 millions de tonnes de fumier. Il est évident qu'il faut défalquer de ce chiffre les déjections laissées dans les champs, sur les chemins, etc. En admettant un tiers de perte, la quantité serait encore de 1 20 millions de tonnes. Or, la valeur vénale de cette masse considérable peut-être fixée approximativement d'après les quantités d'azote, d'acide phos- phorique et de potasse qu'elle renferme, en appliquant à ces dernières le cours commercial des trois principes fertilisants (soit 1 fr. 50 pour le kilogramme d'azote; 30 centimes pour le kilogramme d'acide phosphorique et autant pour le kilogramme de potasse). D'après ces données, le- fumier, produit annuellement en France, vaut un milliard deux cents millions! Ce calcul assigne une valeur de 10 francs au quintal métrique de fumier et il n'y est tenu aucun compte de la magnésie, de la chaux ni des matières organiques si importantes par leur rôle sur l'ameublis- sement du sol. Le fumier abandonné à lui-même, perd, comme chacun sait, une partie de son poids d'autant plus considérable qu'il demeure plus longtemps exposé au contact de l'air. Yôlcker, en Angleterre, a constaté des déperditions d'azote s'élevant à 33 p. 1 00 du poids de ce corps et 49 p. 1 00 de celui des matières organiques. Wolff et Holdefleiss ont trouvé des pertes allant de 5 à 24 p. 100 du poids de l'azote et de 15 à 30 p. 100 de la substance organique. Divergences qui se comprennent aujour- d'hui que l'on sait que la destruction des substances azotées ou non est due à la présence de micro-organismes et est plus ou moins active suivant leur nombre, la température, l'humi- dité, etc. La perte qui résulte de l'insuffisance des soins donnés au fumier se chiffre par des sommes énormes. En admettant que la déperdition de l'azote ne dépasse pas, en moyenne, 25 p. 100, ce chiffre s'élèverait encore annuellement à 225 millions de francs, minimum qui, dans la pratique, doit être dépassé. Dans des expériences faites à la Station de Halle, le fumier d'une richesse exceptionnelle en azote, a perdu, en 4 mois d'exposition sans soins, à l'air, jusqu'à 55 p. 100 de sa teneur en azote. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1027 Le traitement sulfurique du fumier, bien conduit, peut réduire cette perte à un chiffre insignifiant. M. Grandeau se propose de résumer les expériences faites à ce sujet à la Station de Halle, avec les détails nécessaires pour guider les cultivateurs dans l'importante question de la conservation du fumier. Nord-Horticole. — Le Chrysanthème. (Numéro spécial au Chrysanthème, novembre 1896.) Au moment de la floraison des Chrysanthèmes, le Nord-Hor- ticole a voulu consacrer à cette plante un supplément dont la rédaction appartient aux notables chrysanthémistes français et étrangers. Le mérite d'avoir, le premier, cherché à améliorer par le semis les variétés de Chrysanthèmes existantes, revient, parait-il, au capitaine Bernet, de Toulouse. Yers 1886, on voit poindre la vogue de cette fleur orientale. On ne connaissait pas en France, à cette époque, les variétés à grandes fleurs. M. Anatole Cor- donnier, de Bailleul, est le premier qui les a cultivées et expo- sées. Auparavant, les Anglais, seuls, avaient fait des progrès dans cette voie, par la culture intensive et en suivant les pro- cédés en usage au Japon. Citons parmi les autres semeurs fran- çais : M. Calvat, de Grenoble, avec ses variétés Mistress C. Har- man Payne, le Colosse Grenoblois, etc. ; puis ensuite M. de Rey- dellet,de Valence, un vétéran, qui commença à cultiver le Chrysanthème en 1875; M. L. Lacroix, de Toulouse, avec la fameuse variété Viviand Morel', Qic Classement de Chrysanthèmes. — Par suite de l'absence d'une règle fixe dans la nomenclature, il se prépare une inextri- cable confusion. Semeurs et amateurs réclament une méthode de classement, simple, claire et commode. Le classement alpha- bétique absolu, aujourd'hui suivi, offre l'inconvénient de disperser aux quatre coins de l'index les variétés du même groupe. H y a 9 variétés du nom de David, 11 du nom de Chandon de Briailles, sans compter les innombrables « Souvenirs » de ceci et de cela, d'un tel ou d'une telle. Et le nombre des variétés augmente chaque jour; 3,00.0 depuis 1890 ! Un mode de classement ima- 10^28 REVUE DES PUBLICATIONS. giné par M. de Meiilenaere mettrait fin à l'anarcliie qui menace, s'il était adopté partout. Quelques exemples: pour toute variété dédiée à une personne, on tiendrait compte seulement du nom de famille; par exemple: Cassagneau (Madame Mathilde); Chandon (souvenir de Madame Paul). On classerait de même toute variété contenant un nom propre : Gaules (Reine des). Pour les autres, on ne tiendrait compte que du premier substan- tif : Reine des abeilles, Grandiflorum superbum. Le bouton couronne et le boulon terminal. — Les Chrysan- thèmes produisent deux sortes de boutons : le bouton couronne et le bouton terminal. Le premier se distingue du bouton ter- minal en ce qu'il se présente entouré d'une couronne de bour- geons, tandis que le second est entouré seulement d'un nombre plus ou moins grand d'autres boutons, suivant les variétés. Toute plante de Chrysanthème produit au moins deux boutons cou- ronne. Le premier fait son apparition en mai-juin : c'est lui qui produit la ramification de la plante. Le deuxième se montre en août; dans les variétés japonaises et réflexes, c'est lui qui pro- duira la meilleure fleur; il doit donc être pris, c'est-à-dire isolé par la suppression des bourgeons qui l'entourent, de façon à se trouver seul à l'extrémité de la branche. Les variétés Madame E . Rey, Mistress C. Harman Paijne, Souvenir de Petite amie produisent 3 boutons couronne et même 4 dans la variété M. Chéno7i de Léché., et ce dernier produit la plus belle fleur. En général, on ne doit pas prendre de bouton couronne avant le 5 août. Le bouton terminal est le dernier produit par le Chry- santhème; il se montre vers le dO septembre. Lorsqu'il fait son apparition, entouré de ses satellites, on doit l'isoler par la sup- pression de ceux-ci au moyen d'un pincement fait avec Textré- mité de l'index et en prenant soin de ne pas heurter avec l'ongle le bouton que l'on cherche à isoler. C'est toujours, bien entendu, le bouton du centre qui doit être conservé. Les variétés duve- teuses et incurvées produisent les meilleures fleurs par le bouton terminal. L'ébourgeonnement doit se faire de grand matin et il est bon d'attendre que les boutons soient suffisamment déve- loppés. PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1029 Les Chrysanthèmes précoces. — La National Chrysanthemum Society exposait à Londres certaines variété d'origine française, dans les trois premiers jours de septembre. En France, on n'apprécie pas encore le Ghrj^santhème hâtif. C'est à tort que les semeurs français ont renoncé à l'améliorer. Qu'ils songent aux sommes qu'ils manquent ainsi de recueillir en Angleterre. Sous tous les climats anglais ou français, pour avoir les Chrysan- thèmes précoces en fleurs à partir du 20 juin environ, il faut les bouturer, de décembre à février. Si l'on désire obtenir des fleurs assez volumineuses et trois floraisons, il est plus sur de ne con- server que cinq à six tiges par pied. Les boutures exigent beau- coup d'air, de lumière, des soufrages et des sulfatages à la bouillie bordelaise neutre assez fréquents. Aucune variété précoce ne fleurit sur bouton couronne, mais sur terminal. Les personnes qui désirent faire remonter leurs plantes devront ménager des bourgeons assez vigoureux au-dessous des premières branches fleuries. Quant au sol favorable, il doit être parfaitement amendé et surtout riche en éléments minéraux, chaux et magnésie. Le Chrysanthème en Belgique. — L'ère des Expositions de Chrysanthèmes en Belgique date de 1886. Ce furent d'emblée des fleurs à la mode, après avoir été consacrées telles de l'autre côté de la Manche. Aussi, lorsqu'en 1889, les principales Sociétés belges organisèrent des Expositions extraordinaires à l'occasion du centenaire de Blanchard, il y eut un cri d'admiration pour saluer les progrès réalisés dans l'obtention des nouveautés. En 4891, aux expositions d'Anvers, Gand et Bruxelles, des Edward Molyneux mesuraient 1 5 à 20 centimètres ; une Superbe Flore^ 16 ; des Madame John Laing, 26. Aujourd'hui on arrive, pour le moins, à 35 centimètres, en étalant les pétales. Le Chrysanthème à grande fleur dans le Sud-Est de la France. — Il ne se cultive guère, dans cette région, qu'en pleine terre. Fin septembre, on l'abrite avec une toile fixée sur une charpente légère. Les intempéries et l'humidité ont, cette année, occasionné bien des déceptions. Citons quelques noms de variétés qui ont le mieux résisté : Amiral Avellan; Baronne J030 REVUE DES PUBLICATIONS. Berge; Baronne de Buffières : Le Colosse grenoblois; Lucien Chaurêj etc. Les Chrysanthèmes aux Jardins Royaux de Keio. — Les Jardins Royaux de Kew possèdent une assez belle collection. Nous citerons parmi les variétés cultivées pour la grande fleur : les japonaises qui priment : Avalanche; Col. W. B. Smith; Edouard Audiguier. Gomme incurvées, Empress of India; John Salter. Gomme reflex, Alice Bird. Gomme anémones, J. Thorpe, Gomme frangées, Monsieur Holmes. Le Chrysanthème en Nouvelle-Zélande. — Depuis quelques années, la fleur populaire d'automne a fait de grands progrès dans cette colonie éloignée. Le président de l'une des Sociétés les plus prospères a récemment organisé un plébiscite ayant pour but de déterminer les 36 meilleures variétés japonaises en culture. La variété Viviand Morel est arrivée en première ligne avec 846 points ; puis viennent : Florence Davis; Mademoiselle T, Chas. Rey;Col. W. B.Smith; Viscountess Hambledon^eic, Insectes utiles et nuisibles aux Chrysanthèmes. — Les insectes nuisibles sont nombreux. Un insecte, entre autres, connue des amateurs du nord sous le nom de Mouche verte est un hémiptère [Lygus canipestris) ; il est armé d'un long rostre, avec lequel il pique les tiges des Ghrysanthèmes pour en sucer la sève, ce qui les affaiblit, les déforme, et quand la piqûre a lieu dans le jeune bouton ou à sa base, la fleur est compromise. Cet insecte ou punaise mesure de 6 à 7 millimètres de longueur ; il est oblong, d'un jaune un peu verdâtre, pubescent, Téeusson un peu plus clair, la partie postérieur du corselet plus sombre. Le meilleur moyen de détruire ces insectes et leurs larves consiste à secouer les tiges de Ghrysan thèmes sur un plateau de bois enduit de gou- dron ou glu quelconque. Mais il est aussi un insecte utile qu'il faut se garder de détruire : c'est un diptère de l'espèce nommée Syrphus. Les Syrphes sont des mouches d'assez grande taille, ornées de bandes ou de taches, se confondant à première vue avec les guêpes et les abeilles. Les PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1031 larves ayant l'apparence d'un asticot sont les auxiliaires de l'Horticulture ; elles sont de couleur blanc verdâtre, allongées, et font leur nourriture des pucerons auxquels elles font une guerre acharnée. Revue Horticole, 16 novembre 1896. — La culture fruitière en Suisse. A l'occasion d'un Congrès pomologique tenu à Genève le 24 septembre dernier, M. Ch. Baltet publie un article sur l'arbo- riculture fruitière de la Suisse qui mérite d'être étudié. Les accidents géographiques du sol de THelvétie : plaines, versants des montagnes, plateaux, etc., produisant des résultats extrê^ moment variés. Au premier rang, la réputation est acquise aux fruits du Valais, viennent ensuite ceux du Vaudois et du canton de Genève, puis Fribourg, Thurgovie, Zurich et le Tessin. Quel- ques Pommes à citer : Aargauer Herrenapfel; Blanche à côtes; De Prince] Hansuli; Palmapfel et Sauergrauech; Pomme Rose; Uster Apfel. Le paysan qui fait du cidre semble délaisser l'analyse des fruits à cidre et trouve son contingent avec les Pommes Reine des Reinettes; Reinette de Caux; Reinette d'Os- nabruck ; de Châtaigner; Saint-Nicolas, etc. classées parmi les bons fruits dits à couteau, tout aussi bien qu'avec Boh- napfel, Breitacher, Waldhôfler, de la série cidrière d'outre- Rhin, cette dernière variété tient souvent la tête au tableau des fruits de pressoir; Gelber Jacobs Apfel est recherchée en Thurgovie. Parmi les fruits de dessert on remarque : Trans- parente de Zurich et De lait. Notre Reinette Ananas est féconde dans le Valais. Déjà à 1,000 mètres d'altitude fructifient les Pommes russes Boroiuitzky., Antonoivka, etc., et quelques types canadiens. A signaler parmi les variétés locales de Poirier: Barbeyron; Gelbmostler et Guntershauser; Lederbirne et Schwarzwalder, rustiques à l'altitude de 1,200 mètres; Theilersbirne produisant jusqu'à deux pièces de cidre par arbre; de Maude. Toutes nos Poires de table font aussi merveille en Suisse. Le climat privilégié du Valais facilite la maturation des Pêches 1032 REVUE DES PUBLICATIONS. tardives, des Pommes de Calville blanche, en plein vent, et da Raisin Malvoisie. Le Cerisier constitue un bon arbre de rapport» La distillation assure le placement des bonnes sortes à Kirsch, par exemple : Noix commune; des Avants; de Montreux ; à Queue rouge; Péguegnette. Aux portes de Lausanne, la Guigne Chevanne est accaparée par les usines à conserves. Un Bigarreau noir, Napoléon (?), réussit aux altitudes élevées; de même la Cerise du Riglii. La consommation directe, le séchage et l'alam- bic utilisent les récoltes de Prunes, On affirme que les pruneaux de la Quetsche de Baie, de la Berudje, de la Méchelette, combat- tent l'importation des pruneaux de Serbie. Le Prunier de Bacon fructifie à 1,000 mètres d'altitude. L'Abricotier vient bien dans les endroits abrités, près des habitations et sur certains versants. On remarque de beaux vergers d'Abricotiers près de Saxon-les- Bains, dans la vallée du Rhône; la vente des fruits n'y chôme jamais. M. Ballet cite encore le Grenadier sauvage à Sion; le Cognassier de Portugal. Quant aux menus fruits, on retrouve nos bonnes sortes de Groseilles : Fertile, Versaillaise, de Hollande. La Vigne, en treille, en espalier et même en vignoble sur les bords du lac de Genève, dans le Valais, etc., est largement cultivée. Le Chasselas est la base des vins blancs de Suisse. On retrouve notre Chasselas doré sous le nom de Fendant-Roux, et souvent Gut-Edel; il attire les négociants en Raisins dont le canton de Vaud et le Valais font un grand commerce. 2. Publications étrangères^ par M. P. Hariot. The Garden. — Nous avons à signaler quelques bonnes < monographies: ceUesdes genres Osmaiithus, ffydîangea, Quercus, Aralia, Prunus, Saccolabium. Le genre Osmanthus est surtout connu par l'O. ilicifolius, arbuste des plus ornementaux, que son feuillage coriace, élégant et persistant, a fait rechercher depuis longtemps dans les cultures. Mais il est d'autres espèces qui ne sont pas moins méritantes, par exemple V Osmanthus fragrans, de la Chine et du Japon, qui PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 11)33 produit le meilleur effet dans les serres froides et dans les oran- geries. Dans son pays natal, ses feuilles sont fréquemment employées pour communiquer au thé une odeur agréable. Une autre espèce, V Osmanlhus Aquifolium, est fréquemment planté en Chine et au Japon autour des habitations où il atteint les dimensions d'un arbre. Le botaniste Sargent a signalé des individus qui ne mesuraient pas moins de 30 pieds d'élévation sur un pied de diamètre. Quant à VOsmanthus ilicifolius, en dehors du type bien connu, on en a décrit quelques formes horticoles, telles que aureo-marginahis, à feuilles bordées de jaune crème; argenteo-marginatus, à feuillage argenté sur les bords ; lalifolius-marginatus^ à feuilles plus larges que dans les formes précédentes et marginées blanc-crème; purpurascens^ à feuillage teinté de pourpre, surtout à la face inférieure, quand il est jeune. Il faut encore recommander VOsmanthm rotundi^ folius, l'un des plus distincts du genre en même temps qu'il en est le plus petit dans ses dimensions, et VOsmanthus myrtifolius. Ce dernier est une plante intéressante en ce sens qu'il se rapproche de ÏO. ilicifolius par ses feuilles inférieures tandis que celles de la partie supérieure rappellent le Myrte. C'est un petit arbuste toujours vert et compact, avec des feuilles d'un vert foncé, épineuses. Les Chênes sont, ajuste titre, considérés comme des arbres précieux au premier chef et dans l'ornementation des parcs et au point de vue des services qu'on en peut retirer industriel- lement. Les espèces américaines sont surtout nombreuses et intéressantes, et beaucoup d'entre elles ont été introduites en Europe : les Quercus rubra du Texas et palustris du Missouri, coccinea de la Floride, tincioria et alba qui tous deux se ren- contrent dans le Massachusetts et s'étendent le premier jusqu'au Tennessee, tandis que le second ne s'arrête que dans la Floride. Sur les 300 espèces actuellement connues, quelques-unes ont été acclimatées en Angleterre avec succès, par exemple, les Quercus Suber et llex, les Chênes vert et Liège de l'Europe méridionale, le Quercus Cerris de l'Europe orientale, le Quercus rubra et quelques autres espèces du nord de l'Amérique. Quant aux espèces indigènes dans les Iles Britanniques, elles se réduisent à 65 1034 REVUE DES PUBLICATIONS. deux qui comprennent de nombreuses formes, les Que?'cus sessiliflora et pedunculaia. Le . dernier est le plus répandu, dispersé depuis la plaine jusqu'à i, 500 pieds d'élévation, tandis que dans les Alpes il s'élève jusqu'à 3,000 pieds et à 5,000 sous le climat plus chaud de la Grèce. Le Q. sessiliflora domine dans le nord de l'Angleterre et dans le pays de Galles. Il est donc plus septentrional que le Q. pedunculaia et s'élève jusqu'à 4,000 pieds dans les Alpes et 6,000 sur l'Etna. Ces deux Chênes, les plus communs en Europe, doivent-ils être considérés comme des espèces distinctes ou bien au contraire faut-il seulement les regarder comme les deux formes extrêmes d'un même tj'pe le Quercus Robur? C'est à cette dernière opinion que tendent à se rallier la plupart des botanistes anglais. Les Hydrangea sont des végétaux doués au plus haut degré de qualités ornementales, dont une dizaine d'espèces sont fréquemment cultivées. Ils sont originaires de l'Amérique et de l'Asie. Aux espèces américaines appartiennent les : Hydrangea arhorescens, à fleurs blanches disposées en panicules corymbi- formes; If, radiata, intimement allié au précédent auquel semblent le réunir de nombreuses formes intermédiaires ou hybrides; H. guercifolia^ des régions élevées du nord de la Caroline et de la Géorgie. C'est un petit arbuste qui peut atteindre jusqu'à 15 pieds, remarquable par la beauté de ses fleurs et de son feuillage. Les feuilles rappellent celles du Quercus rubra\ les fleurs, disposées en une large panicule thyrsoïde, sont blanches. C'est parmi les espèces asiatiques qu'on rencontre la plus fréquemment cultivée de toutes, Y Hortensia. Parmi ses variétés il îs.uinoier VBydî^angea Hortensia, ySiF. Lindleyi,kt\eur s stériles ^ rose pâle disposées, au bord de l'inflorescence; VH. ydiV.japonica ' rosea, à fleurs toutes stériles, de même couleur et plus petites que celles de la variété précédente ; VH. var. slellaia à fleurs d'abord rose pâle,- puis foncées, en grande partie stériles; ' VH. var. acuminata, dont les fleurs stériles ont Une teinte bleue des plus agréables, tout en pouvant être fréquemment colorées en rose. La variété Otaksa ne présente de fleurs stériles qu'à la partie extérieure du corymbe ; dans la variété nigra ou cyano- PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1035 clada les rameaux sont remarquables par leur coloris pourpre foncé presque noir; la variélé Thomas Hogg est caractérisée par ses fleurs d'un blanc absolument pur. Ce sont encore des espèces asiatiques que les : ffijdrangea paniculato., originaire du Japon, dont l'inflorescence forme de longues panicules dressées, dans lesquelles les fleurs stériles sont limitées à un petit nombre; H. pubescens, à corymbes d'un blanc pur, introduit des environs de Pékin par le D^ Breilsch- neider; //. Thimbergii, également japonais, mais de petite taille et plus intéressant au point de vue botanique qu'horticole; //. pellolaris ou scandcris, espèce remarquable, originaire du Japon, où elle couronne le tronc des arbres de ses rameaux grimpants et entrelacés; H. altissïma, de l'Himalaya, introduit en 1839, mais rare dans les cultures. Les Aralia rustiques ne sont pas aussi fréquemment cultivés qu'ils devraient l'être. Ils sont originaires du nord de l'Amé- rique et de l'Asie septentrionale d'où ils n'ont été introduits qu'à une date relativement récente, puisqu'en 1842 on n'en con- naissait encore qu'une seule espèce en Europe, YAmlia spinosa. Ce dernier est natif de l'Amérique du Nord, où il forme un buis- son ou bien un arbre de petites dimensions. Il est le type d'une section qui possède des représentants au Japon et en Mand- chourie et qui peuvent, à la rigueur, être considérés comme ne constituant que des formes d'une même espèce, à répartition géographique étendue et fort peu difl'érentes entre elles. VAra- lia chinensis ou Dimorphanthus mandschuricus ne se distingue de la plante américaine que par ses folioles plus larges, plus grossièrement dentées, plus glauques et pubescentes à leur face inférieure. Les Acnnihopnnax sont aussi asiatiques. L'A. richn- folium atteint au Japon 90 pieds de haut sur 9-12 de diamètre; il ne paraît pas avoir été connu en Europe avant l'année 1874j provenant du jardin de Saint-Pétersbourg où il a été probable- ment apporté du Japon par Maximowicz. L'A. sessiliflonnu est encore plus nouveau, originaire de la Chine, de la Mandchourie et du Japon, et caractérisé par ses fleurs qui forment un capi- tule sphérique, sessile et terminal. Quant à l'A. spinosuni, fré- quemment cultivé sous le nom ô! Aralia pentaphylla variegata-j 1036 REVUE DES PUBLICATIONS. il a été importé du Japon en 1874. Aux Araliacées appartiennent encore les : Faisia horrida^ dont la distribution géographique est intéressante, puisqu'on l'a trouvé à la fois au Japon et dans les Montagnes-Rocheuses, eijaponica, une des espèces les plus connues et qu'on rencontre le plus souvent dans les orangeries; Eleutherococcus senticosus, de la Chine et probablement d'autres parties de l'Asie septentrionale et d'introduction récente. Ses tiges sont couvertes de poils verts et raides, qui ne sont pas assez ligneux pour pouvoir être assimilés à des épines dans les individus jeunes. Ces poils s'étendent aussi au pétiole, à la ner- vure médiane et aux autres nervures de la face inférieure des feuilles. Le Garden appelle encore l'attention sur une plante qui con- stitue un des plus remarquables représentants de la flore japo- naise, i'Helwmgia japonica. Dans cette singulière Araliacée, les fleurs naissent au milieu de la face supérieure des feuilles; elles sont vertes et plus intéresantespour le botaniste que pour l'hor- ticulteur. Le Prunier Mume^ le Munie des Japonais, est certainement un des arbustes les plus gracieux que nous ait donnés l'Extrême Orient. Sa floraison hâtive, sa floribondité, la variation de son coloris l'ont fait rechercher dès son introduction. Est-il un Pru- nus proprement dit? Doit-on au contraire le placer parmi les Armeniaca? On peut soutenir Tune et l'autre opinion, surtout si l'on admet que les Abricotiers ne peuvent être séparés généri- quement des Pruniers. En laissant à part les Pruniers propre- ment dits, en ne prenant que les sections Amygdalus et Arme- niaca, nous trouvons un certain nombre d'arbres ou d'arbustes qui ne manquent pas d'intérêt, au point de vue de l'utilité ou de l'agrément. C'est tout d'abord l'Amandier, le Pécher, l'Abrico- tier, sur les mérites desquels tout le monde est fixé. L'arbori- culture d'agrément est heureuse de rencontrer dans ce joli groupe de végétaux des plantes comme le Prunus Davidiana^ à fleurs blanches ou roses, introduit de Chine par l'abbé David et décrit en \ 872 par le regretté Carrière ; les Prunus incana et nana, plus connus sous le nom d' Amygdalus , originaires l'un de l'Asie Mineure, l'autre du nord de la Russie, tous deux charmants au PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1037 premier printemps avec leurs rameaux couverts de fleurs roses; le Prunus ou Amygdalus orientalis, remarquable par son feuil- lage argenté et connu dans les cultures depuis 1756; le P, Si- moni, introduit de Chine en 1872, par M. Eugène Simon, dont les fruits rouge foncé sont curieux et jolis, mais à peine comestibles; le P. MumCf qui ne paraît être que cultivé au Japon, tandis qu'il serait natif de la Corée; le P. iomentosa^ dont tous les organes sont recouverts, principalement les feuilles, d'une pu- bescence veloutée; le P. triloba ou Aimjgdalopsis, introduit de Chine par Fortune en 1857 et que la beauté de ses fleurs a rapi- dement popularisé; le P. dasycarpa^ à fruit noir ou pourpre, dont l'origine est inconnue, mais qui est probablement le résul- tat d'un croisement; le P. brigantiaca om Abricotier de Briançon, qui fournissait jadis la fameuse Huile de marmotte, obtenue par expression de son noyau. Parlons maintenant un peu d'Orchidées! Les Saccolabium constituent un des genres les plus élégants et les plus gracieux de toute la famille. Leurs longues grappes retombantes, chargées de fleurs sont jolies à l'excès. Les espèces les plus fréquemment cultivées sont : Saccolabium ampullaceum, natif du Sikkim et de quelques autres parties de l'Inde, connu depuis 1839, à fleurs roses; S. bellinum, charmante espèce importée du Burmah depuis une dizaine d'années, à fleurs ver- dâtres, marginées de brun chocolat, à labelle blanc marqué de jaune au centre; S. Blumei, un des plus connus et qu'on ren- contre dans presque toutes les collections, à fleurs blanc rosé, ponctuées de pourpre-magenta; S. cœleste^dn Siam, blanchâtre, teinté de bleu pâle sur le labelle et à l'extrémité des segments; S. giganteum, blanchâtre, ponctué de rose avec un labelle strié de pourpre foncé; S. Hendersonianum, de Bornéo, très distinct de tous les autres par ses tiges, les unes dressées, les autres hori- zontales et ses inflorescences également dressées portant des fleurs rose avec labelle blanc. Les S. violaceum et Harrisonianum sont très voisins du S. giganteum dont ils ne se distinguent guère que par la nuance des fleurs. Les Orchidées ne se plaisent pas seulement dans les serres à Orchidées, mais le séjour des serres à cultiver la Vigne parait ne 1038 REVUE DES PUBLICATIONS. pas leur être désagréable. Dans ces conditions le Dendrohium nobile donne d'excellents résultats, de même que les D. infundi^ biilum et Jamesianum. D'autres espèces à longs pseudo-bulbes comme les D. IJevoyiianum, formosum et eburneum, doivent de Dréférence être cultivées dans la serre aux Orchidées de l'Inde. On pourra encore traiter dans la serre à Vignes les plantes du sud du Mexique, du Guatemala, des régions montagneuses de Costa-Rica : Odonloglossum grande et hisleayi, 0. citrosmum^ Trickopilïa^ Pilumna, Pensteria elata. L'apparition des hybrides remontants et des hybrides de thé a fait délaisser, à quelques exceptions près, les Rosiers de Bengale, pourtant si florifères et si vigoureux. Ils ne devraient cependant pas être dédaignés comme ils le sont, et on pourrait sans incon- vénient réserver une bonne place à ces jolies plantes comme Madame Laurelte Messimy, Reine Mab^ Madame Eugène Resal issue d'un semis de Laurette Messimy , ce qui ne l'empêche pas d'en être très distincte avec ses fleurs cramoisi suffusées de jaune bronzé et doré, Bûcher à coloris blanc pur, Cramoisi supérieur^ cramoisi velouté, etc. Qu'est-ce que le lîosa polyantha? Pour les botanistes, c'est, sans contestation aucune, un simple synonyme de /?. multiflora, par conséquent un nom qui doit disparaître. Pour les rosiéristes c'est tout à la fois le Rosier muUiflore et un nom collectif qu'ils appliquent à des formes assez mal déterminées dont la plupart proviennent du croisement du R. multiflora avec d'autres espèces. Quoi qu'il en soit, ce sont de jolies plantes, mignonnes et gracieuses au possible qu'on ne saurait trop recommander, par exemple : Perle d'Or, Gloire des Polyantha, Anne Marie de Montravel, Cécile Brunner, Étoile d'Or, Pâquerette, Clotilde Soupert, etc. A ceux qui n'admettent pas dans leur jardin seulement les Rosiers remontants, mais aussi les espèces spontanées, quand elles sont méritantes, nous signalerons le Rosa Wichuraiana, du Japon, voisin du Rosa multiflora, mais présentant ce curieux caractère de s'étaler sur le sol. Ses longs rameaux le rendent éminemment propre à la décoration des jardins de rocailles. Les Narcisses occupent toujours une large place dans les PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1039 journaux anglais. Nous y revenons aujourd'hui avec le Narcissus iriandrus. C'est une plante originaire du Portugal et de l'Espagne occidentale d*où elle a été importée en quantité durant ces der- nières années. Malgré cela elle est depuis longtemps cultivée dans les jardins et depuis plus longtemps encore connue des botanistes. Parkinson a décrit et figuré le Narcissus triandras en 1629, elle Botanical Magazine en faisait mention, en 1787, d'après un» échantillon provenant d'un établissement d'horticul- ture anglais. Peu de temps après, on en signalait deux hybrides, produits probables de croisement avec le N. Jonquilla sous Je nom de N. iiuians et trilobus. Une des plus belles formes de cette plante est celle qui est connue sous le nom de pulchellus; elle se distingue de toutes les autres par le coloris de la coupe qui est .plus pâle que celui des segments du périanthe, et quoi- qu'elle se soit rencontrée à l'état spontané en Portugal, il est pro- bable qu'elle est également le résultat d'une hybridation. Quant au N. triandrus signalé en Bretagne, aux îles Glénans, nous croyons qu'il appartient à yne autre espèce qui n'a encore été rencontrée que sur ce point du globe, le Narcissus reflexu.s. Toujours beaucoup de plantes recommandées; signalons dans la quantité : Phiksia buxifolia, charmant petit arbuste du détroit de Magellan dont les fleurs rappellent celles du Lapageria; on ne saurait se faire une idée de la beauté de cette plante quand elle est fleurie; Helianthemum Tuberaria, de la région médi- terranéenne, à fleurs d'un jaune brillant et passagères; Papaver pilosuni, vivace, remarquable par ses longues inflorescences rouge orangé ou saumoné; Genisia iinctoria elata, variété très ornementale du Genêt des prés ; Exogonium Purga^ Convoi vulacée à larges fleurs violet pourpre, dont les tubercules arrondis pro- duisent le Jalap du commerce; la petite Pervenche à fleurs doubles, aussi robuste, mais plus gracieuse que le type qui pro- duit un si agréable eflet dans l'ornementation des sous-bois; Thalictrum aquilegifolium, de la région montagneuse, qu'on ne cultive plus guère malgré ses bouquets de fleurs plumeuses blanches, purpurines ou roses: Desfontainea spinosa, curieux petit arbuste des régions australes, aux larges fleurs rouges, aux feuilles épineuses semblables à celles du Houx; Myosotidium 1040 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. nobile, un Myosotis géant, de la Nouvelle-Zélande; Silphium laci- niatum, Composée de haute taille, qui malgré ses feuilles laci- niées, n'est pas sans présenter quelque analogie avec les Helian- thus; Asier bcssarabicus, fréquemment cultivé sous le nom d'Aster Amellus mais à feuilles plus grandes, à fleurs plus larges que celles de cette dernière plante dont il n'est peut-être qu'une forme. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DÉCRITES OU FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES. f. Publications françaises, par M. D. Bois. Carrierea calycina Franch. {gen. ??oy.).(Bixace8e-Placourtie9e), Bévue horticole, 1" novembre 1896, p. 497, fig. noire. Arbre de 15 mètres, que le R. F. Farges a récemment décou- vert en Chine, dans les parties N.-E. de la province de Se-Tchuen. M. Franchet a dédié ce nouveau genre à M. Carrière. C'est à une altitude de 1,400 mètres que cet arbre a élé rencontré; il était en fleurs le 6 juin 1894; son port rappelle VIdesia, mais il est plus grand. Les feuilles, probablement caduques, sont alternes, à long pétiole grêle ; le limbe est de consistance coriace, luisant en dessus, ovale ou légèrement panduriforme, obtus au sommet ou brusquement terminé par un acumen oblique. L'inflorescence est terminale et consiste en une grappe simple, pauciflore. Les sépales sont blancs, couverts sur les deux faces de petits poils étoiles; ces sépales, au nombre de 5, constituent la seule enveloppe de la fleur qui est hermaphrodite, à étamines fort nombreuses (80à 1 00). Le fruit est une capsule longue de 5 à 6 centimètres, profondé- ment trifide. Le Carrierea se place à côté du genre PoHothyrsis, créé par M. Oli^ver; des graines fraîches ont été distribués à plusieurs collectionneurs et, avant peu, on le possédera vivant dans les jardins. PUBLICATIONS FRANÇAISES. ' 1041 Erythrina Constantiana Marc Micheli (Légumineuses), Revue horticole, 16 novembre 1896, p. 5^4; pi. coloriée. Plante nouvelle dédiée par M. Marc Micheli qui en donne la description à M. A. Constant propriétaire de l'unique exem- plaire connu dans la villa Niobé, au golfe Juan (Alpes-Maritimes). L'origine de celte Erythrine est inconnue. Semée avec beaucoup d'autres plantes en 1880, elle n'a fleuri qu'en 1896. C'est aujour- d'hui un bel arbre de 10 mètres de haut^ à feuillage d'un vert foncé, très épais et persistant; à folioles de 15 à 18 centimètres dé long, arrondies, de consistance un peu coriace. Les inflores- cences, en grappes serrées, sont longues de 15 centimètres envi- ron. Les fleurs, groupées dans la moitié supérieure, sont au nombre de 20. L'étendard, long de 5 à6 centimètres et large de 3, est d'un écarlate éclatant. Le légume, long de 16 à 18 cen- timètres. Cette espèce est très voisine de VF. caffra; elle s'en distingue par son calice bilabié, l'étendard presque glabre, les graines rouges. VF. Constanticma constitue un arbre remar- quable qui pourra être utilisé dans la région méditerranéenne oii il supportera quelques degrés de froid. Pbalaenopsis leucorhoda Rchb. fils (Orchidées), Revue horti- cole, l^" novembre 1896, p. 500, pi. coloriée. Belle espèce introduite des Philippines, en 1875, dans les serres de M. Low, à Clapton (Angleterre). Reichenbach pensait qu'elle était un hybride entre le Ph. amabilis, comme plante pollinifère, et le Ph. Schilleriana, comme plante séminifère. D'après M. Ed. André, qui en donne la description,, cette Orchidée présente des caractères dérivant bien de ces deux, espèces. Fleurs de la forme et de la grandeur du Ph. amabilis. Couleur de fond blanc lavé de rose très délicat; sépales jau- nâtres à l'extérieur, les latéraux intérieurement tachés de rouge à la base; pétales allongés; divisions latérales du labelle striées de rose à la base ; callus doré et ponctué de rouge foncé. La culture de cette charmante plante se fera en serre chaude humide. 1042 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 2. Publications étrangères, par M. P. Hariot, Akebia lobata Decaisne. — A. à feuilles lobées. — Chine et Japon (Berbôridées-Lardizabalées). — Bot. Mag., t, 7485. Arbuste grimpant, élevé, très glabre ; rameaux cylindriques, à écorce brune, marqués de lenticelles; feuilles pétiolées, à 3 folioles, nées ainsi que les grappes, de bourgeons latéraux; folioles pétiolulées, largement ovales, obtuses, lobées-crénelées, rétuses au sommet et apiculées, d'un vert pâle; grappes grêles, penchées ou pendantes; fleurs mâles petites, nombreuses, ser- rées, d'un pourpre pâle, à court pédoncule; bractées subulées ; sépales ovales ; anthères subsessiles, à loges linéaires-extrorses ; fleurs femelles peu nombreuses, beaucoup plus grandes, large- ment pédicellées, sépales concaves, coriaces, pourpres ; 6 sta- minodes peu saillants; 3-6 carpelles verts ; stigmates pourpres; baies oblongues, obtuses, polyspermes, à graines noires entou- rées d'une pulpe aqueuse. VA. lobata est originaire du Japon et de la Chine dans le Kiang-Su, le Sze-Chuen et le Hupeh. Il est probable que les Akebia guercifolia et dematifolia du Japon n'en sont que des variétés. Il diff'ère de ri4 . quinata D C. , introduit depuis un siècle environ, par ses rameaux plus ligneux, ses feuilles à trois folioles crénelées et ses fleurs plus petites. Aspidistra typica Bâillon. — A. typique. — Tonkin?.(Lilia- cées-Aspidistrées.) — B, M., t. 7484. Feuilles longuement pétiolées, elliptiques-lancéolées, acumi- nées, un peu inégales à la base, d'un vert gai sur les deux faces, marquées de 7 nervures, avec des veines transversales très nom- breuses ; pétiole canaliculé, arrondi sur le dos, grêle; fleurs nombreuses, longuement pédonculées, à pédoncule robuste couché ou genouillé, flexueux, engainé, maculé de pourpre ; gaines éparses, courtes, ovales, obtuses, jaunâtres; fleurs pour- vues de deux bractées situées sous le périanthe, largement ovales, aiguës, étalées, panachées de pourpre; périanthe épais, PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1043 coriace, globuleux, à six segments peu profonds, ponctué de pourpre paie à l'extérieur, pourpre intense intérieurement, à lobes ovales, obtus, dressés, imbriqués au sommet; 6 anthères petites, sessiles à la base du périanthe ; ovaire brièvement 3-Ioculaire, à loges bi-ovulées; style court, épais, surmonté d'un stigmate ombelliforme lobé à la marge. Cette remarquable espèce se distingue de toutes ses congénères par le nombre des pièces florales qui est toujours trimère tandis qu'il est de quatre dans les autres. Il est vrai qu'on a décrit une forme trimère de ÏAspidistra lurida^ mais normalement cette espèce, comme le A. punctata est tétramère. Clematis Addisonii Britton. — Cl. d'Addison. —Amérique du Nord (Renonculacées). — Garden and Forest, IX, 442, p. 324, f. 43. Buisson vigoureux, glabre, dressé ou étalé ; feuilles inférieures simples ou rarement 2-3 lobées, ovales-elliptiques, sessiles, à base élargie et embrassante, d'un vert bleu à la face supérieure, glauques en dessous, beaucoup plus longues que les supérieures qui portent des vrilles et sont 3-4 lobées; fleurs solitaires sur de robustes pédoncules terminaux ou axillaires, rétrécies au sommet, pourpre-violet foncé excepté aux extrémités qui sont jaunes ; fruits vésiculeux, orbiculaires, pubescents et plu- meux. Le Cl. Addisonii est une espèce rare, originaire des Monts Alléghanys, depuis le sud-est de la Virginie jusqu'au Tennessee et à la Géorgie. Ce sera une bonne acquisition pour la flore des rocailles. Cœlogyne lurida L. Lind. et Cogn. — C. jaunâtre. — Patrie inconnue? (Orchidées-Epidendrées.) — Lindenia 1896, XII, p. 11, t. 802. Plante entièrement glabre ; pseudobulbes grêles, atténués lon- guement au sommet, munis d'une feuille membraneuse, lancéolée, allongée, acuminée, longue de 15 centimètres sur 4; pétiole un peu raide, canaliculé en avant ; scapes dressés, 6-7 flores ; pédon- cules comprimés, maculés de brun; pédicelles filiformes, étalés, 1044 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. rougeâtres; bractées aiguës, égalant l'ovaire; ovaire linéaire, droit, trigône et sillonné, pourpre; sépales de même longueur que les pétales et à peu près de couleur jaune-verdàtre, purpu- rins à la partie inférieure ; label le égalant les sépales, trilobé, à onglet dressé, pourpre, à lobes Ijlancs et peu saillants, l'antérieur étalé à onglet jaunâtre, long et large, émarginé au sommet, dilaté de chaque côté en deux lobules dressés, arrondis, légère- ment fîmbriés aux bords; gynostème blanchâtre, de même lon- gueur que les sépales, marqué de deux ailes dans le haut; anthère imparfaitement biloculaire. Le C. lurida appartient au groupe des espèces à fleurs dispo- sées en grappe dressée, qui ne comprend qu'un petit nombre de plantes assez récemment découvertes et dont on ne cultive guère que le C. ocellata. Delphinium Zalil Aitch. et Hemsley. — D. Zalil. — Afghanistan (Renonculacées.) — Gard. Chroji., 1896, 505, p. 238, i 48. Vivace, dressé, haut de deux pieds, rapidement glabre; tiges simples ou peu rameuses, pâles, brillantes, striées; feuilles grêles, celles de la base longuement pétiolées, toutes découpées, pinnatipartites, à divisions linéaires, rigides; fleurs jaunes, glabres extérieurement, en grappes lâches, à pédoncules pubes- cents; éperon atténué au sommet, de même longueur que les sépales; pétales plus étroits que les sépales, bifides, poilus ou barbus à l'intérieur; filets des étamines dilatés, un peu poilus au sommet; gynécée glabre; fruits formés de trois follicules glabres, oblongs, marqués de cinq côtes longitudinales, réti- culés; graines presque carrées, ornées de lamelles transversales et fimbriées. Le C. Zalil est voisin du D. ochroleucum dont il se distingue entre autres caractères à ses fleurs glabres. Il est commun dans l'Afghanistan et le Karessan, où il forme en certains points le fond de la végétation à 3,000 pieds de hauteur. On l'y connaît sous le nom de Zalil. Ses fleurs exportées en Perse et dans le nord de l'Inde y sont usitées comme produit tinctorial et comme substance médicinale. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. i045 Epidendrum glumibracteum Rchb. f. — E. à bractées gluma- cées. — (Orchidées-Epidendrées.) — Gard. Chron., 1896, 504, p. 210. Tiges grêles à la base, puis s'épaississant, longues de 25 cen- timètres sur 1.5 de largeur, portant deux feuilles linéaires, ensi- formes, acuminées, coriaces, longues de 35 centimètres; grappe naissant du pseudobulbe non encore arrivé à maturité, pluri- flore, portant 7-10 fleurs disposées sur deux rangs; bractées, glumacées, triangulaires, acuminées, égalant le pédicelle; pédi- celle et ovaire longs de 7-8 centimètres; sépales et pétales linéaires-lancéolés, aigus, recourbés aux bords; labelle de même longueur, adné au gynostème, à lobes latéraux partagés en deux, la partie postérieure large et crénelée au bord exté- rieur, l'antérieure linéaire, marquée de deux dents ; lobe médian linéaire ovale, aigu au sommet; disque pourvu de deux tuber- cules; fleurs odorantes, vertes, à labelle blanc. Reichenbach le rapprochait de VE. clavatum ; il ressemble davantage à une forme grêle de VF. ciliare) et ses fleurs rap- pellent un peu celles de VE. falcatum. Eranthemum reticulatum Hort. — E. réticulé — Mélanésie? (Acanthacées — Justiciées.) — Bot, Mag.^ t. 7480. Sous-arbrisseau très glabre ; feuilles ovales lancéolées, obtuses, rétrécies en pétiole ailé, à marges ondulées, les jeunes plus étroites, élégamment réticulées de jaune et de vert luisant, ner- viées de jaune soufre quand elles sont âgées; fleurs en grappes axillaires et terminales, dressées; pédicelles pourvus de bractées petites et subulées; seg-menls du calice égaux, étroits; corolle hypocratériforme à tube au moins deux fois plus long que le calice; limbe aplati, subbilabié, blanc, tacheté de rouge sang à rorifice ; lobes arrondis au sommet, les deux postérieurs oblongs, les trois antérieurs plus grands et plus larges; filets des éta- mines assez courts; anthères oblongues, d'un brun roux. Quoique cette plante soit cultivée depuis longtemps, sa patrie n'est pas encore exactement connue. Il y a tout lieu de croirQ qu'elle est originaire des îles de la Mélanésie. On la connaît éga- 1016 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES lement sous les noms dUEranthemum aureo-reticulatum et Schom- burgkii. Habenaria Elwesii J. D. Hooker. — H. d'Elwes — Nilghiries (Orchidées-Ophrydées.) — Bot. Mag., t. 7468. Plante d'un vert gai; tubercules oblongs; tigefeuillée; feuilles dressées, ovales ou elliptiques lancéolées, acuminées; gaines lisses; grappe de fleurs lâche; bractées de même longueur que les fleurs, lancéolées, acuminées, concaves, marcescentes ; fleurs vert jaunâtre, à sépales latéraux ovales lancéolés acuminés^ défléchis ; pétales à base élargie, profondément découpés en lanières allongées subulées, divariquées, falciforraes, poilues; labelle très glabre, à limbe linéaire, divisé en trois segments allongés, filiformes, beaucoup plus longs que le limbe; éperon grêle, de même longueur que le pédicelle ; colonne large, obtuse. L'^. Elwesii n'est pas précisément une espèce horticole, mais il n'en mérite pas moins d'être signalé comme ayant été la pre- mière espèce du groupe Ate^ originaire de Tlnde, qui ait été cultivée en Europe. Le type de ce groupe est le H. barhata Wight. Il se rapproche de 1'^. digitata, qui en diffère par ses fleurs beaucoup plus grandes, ses pétales velus à divisions beaucoup plus longues. La seule autre espèce qui ait également des pétales velus est ÏII. barbala. Haemaria Dawsoniana J. D. Hooker. — H. de Dawson. -Burma (Orchidées-Néottiées.) — B. J/.,t. 7486. Tige robuste, nue à la base ; feuilles ovales, aiguës, rétrécies en pétiole rose, très glabres, vert jaunâtre à la face supérieure qui est nerviée et réticulée de rouge sang, roses en-dessous; scape vert pâle ; grappe et ovaires poilus; gaines lancéolées; fleurs en épis, munies de bractées plus courtes que l'ovaire et lancéolées; branches teintées de rose; périanthe blaiic; sépales ovales obtus, les latéraux étalés ; pétales linéaires falciformes, presque soudés au sépale postérieur ; labelle blanc, dilaté en sac à la base, à onglet linéaire; limbe stipité, bilobé, à lobes oblongs, tronqués, divariqués; sac bilobé; colonne claviforme, jaune doré; anthère munie d'un bec. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1047 Le genre Hœmaria, dont on ne connaît bien que deux espèces, est originaire de l'Asie. Ces deux espèces II. discolor et VH, Dawso- niana sont très étroitement affines, à ce point que Reichenbach considérait la dernière comme une variété de VH, discolor. L'on en fit plus tard V Anœctochilus Dawsonianus. Le genre Anœctochilus ne se distingue d'ailleurs des Hœmaria que par de très légers caractères. Lourya campanulata Bâillon. — L. campanule. — Cochin- chine. (Hœmodoracées-Ophiopogonées.) — B. M.^ t. 7482. Rhizome court; feuilles radicales, largement pétiolées, oblon- gaes-lancéolées, acuminées aux deux extrémités, légèrement plissées par des nervures saillantes ; pétioles membraneux, pourvus de gaines à leur base ; fleurs en grappes courtes, serrées, bractées ovales, acuminées, membraneuses; pédoncules courts; périanthe largement ouvert et marcescent, à 6 lobes disposés sur deux rangs, à peu près égaux, étalés, jaunâtres, les extérieurs largement ovales, les intérieurs oblongs-ovales, à ouverture presque entièrement fermée par une membrane horizontale qui porte les anthères; 6 anthères dressées, oblon- gues, biloculaires ; ovaire infère, obconique, déprimé, 3-loculaire ; stigmate petit, en forme de pyramide, trilobé; ovules peu nom- breux, dressés; baies ovoïdes, bleues. Le L, campanulata est une plante des plus remarquables qui, avec le faciès des Curculigo et des Pelio$anthes^ en diffère par ses étamines, ses ovules basilaires, son fruit bacciforme. Le Secrétaire-rédacteur-gérant f D. Bois. Paris. — L. Maretheux, imprimeur, 1, rue Gassettj. 1048 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. NOVEMBRE 1896 Observations météobologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Relne, PRÈS Paris (altitude : 63°^). TEMPÉRATURE HAUTEUR ' î ' V ^^ du baromètre VENTS ÉTAT DU CIEL < 1 Min. Max. Matin Soir dominants 4,9 11,3 732,5 754, 5 SSE. Couvert, petite pluie fine et presque continue à partir de 4 ti. del'aprés-midi. 2 4,2 7,3 755 756 , 5 SE. Brumeux. 3 4,1 8,7 758 762,5 NO. Bruineux le matin, couvert. 4 — 0,9 10,2 766 767,5 N. NE. Légèremeut brumeux le matin, nua- geux. 5 — 0.3 8,0 769 770,5 ENE. Nuageux, très petite pluie, couvert. 6 — 0,7 7,3 768,5 744, 5 NE. Nuageux. 1 - 1,0 9,9 763 757 ENE. Presque clair. 8 0,6 10,1 749 750 S. Pluie continue de 4 h. à 11 h. du matin, brumeux et légèrement pluvieux. Pluie de rectief et continue à partir de 9 h. du soir. 9 0,5 6,8 757,5 767,5 ENE. Pluie et vent toute la nuit et la ma- tinée, couvert. 10 — 1.9 6,7 770 769,5 NE. Légèrement nuageux. 11 - 3,0 9,8 770 767,5 ■ NNE. Clair le matin, nuageux Taprès-midi, couvert le soir. 12 3,1 10,0 765 762, 5 SE. Nuageux. 13 0,7 7,3 761,5 760, 5 S. Brouillard intense le matin, légère- ment nuageux l'après-midi, couvert et légèrement brumeux le soir. l'j 1,9 8,7 760 754 S. Brumeux le malin, pluvieux l'après- midi, couvert et pluie plus abondante le soir. 13 1,4 13,3 752,3 751 0. Pluie toute la nuit, pluvieux et ora- geux, clair le soir. 16 2,1 5,7 732,5 756 NNE. Nuageux, couvert et pluvieux le soir. n 1,2 5,4 757,5 758,5 N. Brouillard intense le matin, couvert, pluie tout le soir. 18 0,7 3,8 759,5 762 N. Couvert, éclaircies le soir suivies d'une petite pluie. 19 3,4 9,0 762 765 SE. NO. Brumeux le matin, très nuageux. 20 — 1,1 9,3 765,5 768,5 S. Petite pluie dans la nuit, nuageux. 21 - 0,3 9,0 770 775 NO. Nuageux, petite pluie le soir. 22 3,1 7,0 775 777 NE. Brumeux le matin, très nuageux. 23 - 0,7 4,5 775 775 NE. Brumeux le matin et le soir, nuageux l'après-midi. 24 — 1,1 3,9 775 773,5 NE. Brumeux le matin, très nuageux. 23 0,8 2,9 771,5 768 NE. Légèrement brumeux le matin, clair le soir. 2fi — 1,2 1,6 765,5 761,5 NE. Nuageux, clair le soir. 21 - 3,7 1,^ 760,5 756 NE. Clair, couvert le soir. 28 — 4.0 - 0,4 757 738 E. N\E. Couvert le matin, clair. 29 — 3,7 3,5 763 768 NE. Clair le matin et le soir, légèrement nuageux l'après-midi. 30 -3,9 3,0 768,5 767 E. Clair. AVIS DIVERS ANAL" AIRE DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE POUR l'année 1897. Le Conseil cradminisiralion a décidé de faire suivre, dans l'An- nuaire de 1897, les noms de chacun des Membres de la Société, d'une mention indiquant d'une façon exacte leur qualité ou profes- sion, ainsi que leurs titres, cultures spéciales, etc. ^UESTIOX.XAIKE Nom... Prénoms... Qualité... {f résident ou Secrétaire i.h Sociétés horticoles, etc.) Domicile. {Indiquer s'il y a j^lusieurs domiciles.) Profession : Horticulteur, pépiniérists, marchand-grainier, fleuriste, architecte- paysagiste,, arboriculteur, jardinier, agriculteur, etc. Fabricant de serres, de chauflages, de pompes, poterie, coutel- lerie, quincaillerie horticole, etc. Jardinier chef, chef de cultures, garçon jardinier, etc. Professions diverses. {Indicaliojî, en deux lignes au plus, des principaur. produits se rap- portant principalement à t Horticulture.] Titres honorifiques français : Légion d'honneur [Grade). Mérite agricole [Officitr ou Chevalier). Ofticier de l'Instruction publique ou d'Académie. Cultures spéciales : [Indication, en deux lignes au plus, des cultures spéciaks' de V Établis- sement.) Les personnes qui n'ont pas encore renvoyé leurs réponses à ce questionnaire sont priées de les faire parvenir au siège de la Société. L'Annuaire devant paraître en février, il ne pourra être tenu compte des renseignements qui parviendront après le 2o janvier (dernière limite). f Médaille du Conseil d'administration. — Pour rintroduction ou l'obLention de plantes ornementales reconnues méritantes après culture en France. Les horticulteurs trançais, obtenteurs ou introducteurs de plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com- pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo- ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de chaque comité compétent, un membre chargé de faire un rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à déterminer l'attribution de la médaille. — -♦ Série III. T. XVIII. Cahier de décembre pubUé le 10 janvier 1897. 66 1050 AVIS DIVERS. OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOI Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour l'inscription des offres et des demandes d'emploi. Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registr<3. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ Concours annuels. Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. Prix Joubert de VUiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert de THiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo- riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma- nent et le prix peut être décerné chaque année. Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le Journal, 3« série, XI, 1889, p. 5 et 81.) ^ COURS PUBLICS ET GRATUITS D'HORTICULTURE ou DE SCIENCES SE RATTACHANT A L'HORTICULTURE PROFESSÉS DANS PARIS MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE Culture. — M. Maxime Cornu, professeur. (Cultures coloniales de l'Afrique tropicale et australe.) Semestre d'hiver : lundis, mercredis et vendredis, à 9 heures du matin. Physiologie végétale appliquée à l'agriculture. — M. Dehérain, pro- fesseur. (Terres arables et amendements.) Semestre d'été : mardis et samedis, à 2 heures. Physique végétale. — M. Georges Ville, professeur. (Conditions physiques et chimiques qui déterminent, favorisent et règlent la production des végétaux. Histoire de l'absorption de l'azote de l'air par les végétaux.) Mardis et samedis, à 3 heures. Botanique. (Classification.) — M. Bureau, professeur. (Étude des familles vivantes de Dicotylédones apétales.) A partir du mois de mai : lundis, mercredis et vendredis, à 1 heure. Botanique. (Organographie.) — M. Van Tieghem, professeur. (Élé- ments de botanique générale.) Semestre d'hiver : mardis, jeudis et samedis, à 8 heures et demie du matin. AVIS DIVERS. 1051 CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS Chimie agricole. — MM. Schlœsing père et fils, professeurs. (Etude -des éléments de Tatraosplière qui concourent à la nutrition des plantes.) Mercredis et samedis, à 9 heures du soir, à partir du 4 no- vembre. Agriculture. — M. Grandeau, professeur. (Mise en valeur et culture des terrains pauvres.) Mardis et vendredis, à 9 heures du soir, à par- tir du 6 novembre. JARDIN DU LUXEMBOURG (Pavillon de la Pépinière). Arboriculture fruitière et Floricullure. — M. Opoix, professeur. Lundis, mercredis et vendredis, à neuf heures du matin. Ce cours, qui comprend des leçons théoriques et pratiques, commencera vers le 20 janvier 1897. Tous les quinze jours, une leçon sera consacrée à la Floriculture. ÉCOLE MUNICIPALE ET DÉPARTEMENTALE D'ARBORICULTURE Arboriculture d'alignement et cC ornement. — M. Chargueraud, pro- cesseur. Le vendredi, à partir du 20 novembre, à 8 heures du soir, daus lamphithéàtre de la Société nationale d'horticulture, 84, rue ' prix : Grande médaille de vermeil. 2*^ — — — d'argent. 182^ Concours. — Les dix plus belles variétés de Rosiers mises, au commerce depuis cinq ans. l^'' prix : Médaille de vermeil. 2^ — Grande médaille d'argent. 3c — Médaille d'argent. 183® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Pivoines ligneuses. 1*"'" prix : Grande médaille d'argent. 2c — Médaille d'argent. 184^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Pivoines herbacées, officinales ou paradoxales. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2c — — — d'argent. 185^ Concours. — La plus belle collection de Liliacées, fleuries. fer prix : Grande médaille d'argent. 2c — Médaille d'argent. 186® Concours. — La plus belle collection de GlacUolus cardinaliSf ramosus, etc. 1er pi^ix : Grande médaille d'argent. 2c — Médaille d'argent. 187« Concours. — La plus belle collection d'Iris germanica et variétés. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2c — Médaille d'argent. 188*^ Concours. — La plus belle collection d'Iris Xiphiu7Ji et SiUlreSy à bulbe. 1er prix : Grande médaille d'argent. 2e — Médaille d'argent. 189® Concours. — La plus belle collection de cent Œillets. 1®"" prix : Grande médaille de vermeil. 2c — — — d'argent. 3e — Médaille d'argent. 190^ Concours. — La plus belle collection de cinqi'.ante Œillets. 1er prix : Médaille de vermeil. 2c — -.. d'argent. 191® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Œillets mignardise. 1er prix : Grande médaille d'argent. 2c — Médaille d'argent. DU 2 AU 7 JUIN 1897 1077 192° Concours. — Le plus beau lot d'Œillets, ne dépassant pas ■cent plantes. 1«,'" prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 193° Concours. — La plus belle collection de Giroflées Quaran- taine [Matlhiola mmua, incana, Sfra?ca), deux exemplaires pour chaque variété. !«■■ prix : Médaille de vermeiL 2c — — d'argent. 194° Concours. — Le plus beau lot de Giroflées Quarantaine. !<=■• prix : Grande médaille d'argent. 2« — Médaille d'argent. 195° Concours. — La plus belle collection de Giroflées [Cheiranthus €hiiri), deux exemplaires pour cliaque variété. le'" prix : Grande médaille d'argent. 2c — Médaille d'argent. 196° Concours. — Le plus beau lot d'Auricules variées {Primula Aurlcula). -Ic'" prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 197° Concours. — Le plus beau lot de Primevères du Japon [Pri- mula japonica). let" prix : Grande médaille d'argent. 2c — Médaille d'argent. 198° Concours. — Le plus beau lot de Primula cortiisoides, eu variétés. icf prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 199° Concours. — La plus belle collection de Reseda, ne dépassant pas cinquante pots. lei' prix : Grande médaille d'argent. 2e — Médaille d'argent. 200° Concours. — Le plus beau lot de Reseda (cinquante pots). 1^ prix : Grande médaUle d'argent. 2e — Médaille d'argent. 201° Concours. — Le plus beau lot de Reseda (vingt-cinq pots). Prix : Médaille d'argent. 202° Concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent cinquante plantes variées. Je'- prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 3e — Médaille d'argent. 203° Concours. — Le plus beau lot de Pensées réunies par cou- leurs, ne dépassant pas cent plantes. ler prix : Grande médaille de vermeil. 2e — _ — d'argent. 3e — Médaille d'argent. 1078 PROGRAMME DE l'eXPOSITION 204« Concours. — La plus belle collection de plantes vivaces, fleu- ries ou à feuillage. 1er prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. o^ — — d'argent. 205e Concours. — Le plus beau lot de plantes vivaces fleuries, ou à feuillage. l^ï" prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 3^ — Médaille d'argent. 206'^ Concours. — La plus belle collection de plantes annuelles et bisannuelles, fleuries. 1er prix : Médaille d'or, 2e — Grande médaille de vermeil. 3e — — — d'argent. 207^ Concours. — La plus belle disposition d'un massif ou d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2° — — — d'argent. 208^ Concours. — La plus belle collection de plantes aquatiques, deux exemplaire* pour chaque variété. 1er prix : Graude médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 209^ Concours. — La plus belle collection de plantes vivaces pour rocailles. 1er prix : Médaille de vermeil. 2° — — d'argent. 210e Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées de pleine terre, deux exemplaires pour chaque variété. 1er prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 211e Concours. — La plus belle collection de plantes alpines, deux exemplaires pour chaque variété. ier prix : Médaille de vermeil. 2° — — d'argent. 212e Concours. — Le plus beau lot de Muguets, ne dépassant pas cent plantes. 1er prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 213** Concours. — Le plus beau lot de Capucines. 1er piix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 214^ Concours. — La plus belle collection de plantes ligneuses- pour rocailles. 1er prix : MédaiUe de vermeil. 2e — — d'argent. DU 2 AU 7 JUIN 1897 1079 215^ Concours. — Les plus beaux motifs de mosaïculture. 1^'' prix : Médaille de vermeil. 2^ — Grande médaille d'argent. 3^ — Médaille d'argent. 216*^ Concours. — La plus belle collection de plantes spécialement employées dans la mosaïcuUure. 1<^'' prix : Médaille de vermeil. 2^ — — d'argent. 217^ Concours. — La plus belle collection de plantes industrielles : textiles, tinctoriales, oléagineuses, etc. !'"■ prix : Grande médaille d'argent. 2e — Médaille d'argent. 218® Concours. — La plus belle collection de plantes officinales. 1^1- prix : Grande médaille d'argent, 2e — Médaille d'argent. J. — CONCOURS POUR AMATEURS 219* Concours. — La plus belle collection de plantes fleuries ou. non, à quelque genre qu'elles appartiennent, présentées par des ama- teurs. lei" prix : Médaille d'or. 2c — — de vermeil. 3e — — d'argent. 220® Concours. — Le plus beau lot déplantes de pleine terre pré- sentées par des amateurs. 1°'" prix : Médaille d'or. 2e — _ de vermeil. 3e — — d'argent. K. — FLEURS COUPÉES (1 221® Concours. — La plus belle collection de cent Roses. lei- prix : Médaille de vermeil. 2e — Grande médaille d'argent. 3® — Médaille d'argent. 222® Concours. — La plus belle collection de cent Pivoines. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. (1) MM. les Exposants de fleurs coupées devront indiquer dans leur de- mande la quantité de carafes qui leur sera nécessaire. Ils sont tenus de remplacer leurs apports aussi souvent que cela sera nécessaire. Dans les concours de collections dont le nombre n'est pas limité, MM. les Exposants ne pourront disposer de plus de dix carafes pour une même variété. 1080 PROGRAMME DE l'eXPOSITION 223^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Pivoines. U'' prix : Médaille de vermeil. 2^ — Grande médaiiîe d'argent. 224« Concours, — La plus belle collection de cinquante Iris. l^ï" prix : Grande médaille d'argent. 2e — Médaille d'argent. 225*^ Concours. — La pins belle collection d'Anémones et de Re- noncules, le'- prix : Grande médaille d'argent. 2« — Médaille d'argent. 226® Concours. — La plus" belle collection de plantes bulbeuses, diverses. lei- prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 227® Concours. — La plus belle collection de plantes herbacées, diverses. lei- prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 228® Concours. — La plus belle collection de plantes ligneuses. lei prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 229® Concours. — La plus belle collection de fleurs coupées pro- Yenant des cultures du midi de la France. le»' prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. L. — BOUQUETS ET GARNITURES D'APPARTEMENT 230® Concours. — La plus belle garniture en fleurs d'un salon. lei" prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 231® Concours. — La plus belle ornementation de table. 1er prix ; Médaille d*or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 232® Concours. — La plus belle ornementation en fleurs et fruits de motifs ou sujets divers pour tables et buffets. 1er pT-ix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 233® Concours. — Les plus belles gerbes variées. 1er prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. DU ^ AU 7 JUIN 1897 1081 234e Concours. — Le plus beau lot de bouquets variés, montés ou non. i^^r prix : Médaille dor. 2e — — de vermeil. 3^ — — d'argent. 235"^ Concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et de suspensions d'appartement, bûches rustiques oruées de plantes à feuillage, etc. le prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'urgent. 236^ Concours. — Les plus beaux bouquets à la main (petits bouquets). le'" prix : Grande médaille de vermeil. 2e — Médaille dargent. 237« Concours. — Le plus beau sujet décoratif en fleurs d'Orchidée s !«'■ prix : Médaille d'or. 2'- — — de vermeil. 3e — — d'argent. 238'^ Concours. — Le plus beau lot de plantes pour suspensions. lei* prix : Grande médaille de vermeil. 2e — Médaille d'argent. 239^ Concours. — Le plus beau groupement de fleurs dans des vases ou objets d'art. le'- prix : Grande médaille de vermeil. 2e — Médaille d'argent. 240^ Concours. — La plus belle collection de petites plantes vertes décoratives, ne dépassant pas 50 centimètres de hauteur, employées pour les garnitures de jardinières, corbeilles, suspensions, etc. 1er prjx ': Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 241. Concours spéciaux. — Bouquets et Gerbes présentés par des amateurs. Les di?positioQs particulières concernant les présentations faites par les Amateurs seront communiquées, en temps utile, aux personnes suscep- tibles de participer à cette exposition. § 3. — ARBORICULTURE ET FRUITS 242« Concours. — Le plus beau lot d'arbres et arbustes fruitiers, en pots, portant leurs fruits à maturité. 1er prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 68 1082 PROGRAMME DE l'eXPOSITION 243^ Concours. — La plus beau lot de Vignes en pots, avec Raisins à maturité. ici' prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 244® Concours. — Le plus beau lot de Raisins forcés. 1er prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 245^ Concours. — La plus belle colleclion de fruits mûrs, forcés. lei- prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 246° Concours. — Le plus beau lot de fruits comestibles, conservés frais, à Texception de Raisins. 1®'' prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 247^ Concours. — Le plus beau lot de Raisins, conservés frais. lei' prix : Grande médaille de vermeil. 2e — Médaille d'argent. 248^ Concours. — La plus belle collection de fruits exotiques, comprenant au moins vingt variétés. 1er prix : Grande médaUle de vermeil. 2° — — — d'argent. 3e — Médaille d'argent. 249^ Concours. — La plus belle collection d'arbres fruitiers élevés en pots, de force à fructifier. ier prix : Grande médaille de vermeil. 2e — _. — d'argent. 3e — Médaille d'argent*. 250^ Concours. — La plus belle collection de fruits d'Algérie et des colonies françaises. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 3e — Médaille d'argent. § 4. — CULTURE MARAICHERE Dans les concours 251, 232, 253, des médailles de toute nature seront mises à la disposition du Jury. 251^ Concours. — La plante légumière le plus récemment intro- duite en France. 252^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obtenues de semis par l'Exposant, non encore dans le commerce. DU 2 AU 7 JUIN 1897 1083 253^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obtenues par l'Exposant, pendant les cinq dernières années, qui seront recon- nues très recommandables et qui, bien que dans le commerce, n'au- raient encore obtenu aucune récompense dans les Expositions. 254^ Concours. — Le plus beau lot d'ensemble de Légumes et Sa- lades forcés et de saison. Dix exemplaires au plus pour chaque Tariété. ler prix : Médaille d'or. 2e — Grande médaille de vermeil. 255^ Concours.— La plus belle collection de Salades. Vingt exem- plaires au plus pour chaque variété. 1er prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 256e Concours. — Les plus beaux Melons Cantaloups, arrivés à maturité. Jer pi'ix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 257e Concours. — Le plus beau lot de Melons variés, autres que les Cantaloups. lei- prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 258® Concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 3e — Médaille d'argent. 259® Concours. — La plus belle collection de Pommes de terre à châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents. lei" prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 260* Concours. — Le plus beau lot de Pois, forcés, ne dépassant pas trois pots pour chaque variété. lei" prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 261® Concours. — Le plus beau lot de Haricots, forcés, ne dépas- sant pas trois pots pour chaque variété. 1er prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 262e Concours. — Le plus beau lot de Carottes à châssis. le' prix : Grande médaille d'argent. 2e — Médaille d'argent. 263® Concours. — Le plus beau lot de Navets à châssis. 1er prix : Grande médaille d'argent. 2e _ Médaille d'argent. 264e Concours. — Le plus beau lot de Choux-fleurs (au moins quatre spécimens de chaque variété). 1er ppix : Grande médaille de vermeil. 2e — Médaille d'argent. 1084 TROGRAMME DE L'EXPOSITION 265^ Concours. — La plus belle collection de Choux pommés. •le'' prix : Médaille de vermeil. 2'- — — d'argent. 266^ Concours. — La plus belle collection de Solanées comes- tibles : Tomates, Aubergines, Piments, etc. Ici- prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 267° Concours. — La plus belle collection de Fraisiers, en pots, avec fruits à maturité, ne dépassant pas trois pots pour chaque variété. jer prix : Médaille d'or. 2c — — de vermeil. 3e — — d'argent. 268*^ Concours. — Les plus belles corbeilles de Fraises, en variétés distinctes. lei- prix : Grande médaille de vermeil. 2e — — — d'argent. 3e — Médaille d'argeut. 269® Concours. — Le plus beau lot d'Ananas, à l'état de maturité (six plantes au moins). lei" prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 27Û« Concours. — Le plus beau lot de Champignons, en meule et avec mode de culture. 1er prix : 'Grande médaille d'argent. 2e — Médaille d'argent. 271'^ Concours. — La plus belle collection de légumes exotiques. le'- prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 272*^ Concours. — La plus belle collection de légumes d'Algérie et des colonies françaises. 1er prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'arijent. § 5. — INSTRUCTION HORTICOLE 273'^ Concours. — Herbiers. l*^'' prix : Médaille de vermeil. 2e — — d'argent. 274"^ Concours. — Collection d'Histoire naturelle pouvant servir l'enseignement horticole. ler prix : Médaille de vermeil. 2® — — d'argent. DU 2 AU 7 JUIN 1897 1085 275^ Concours. — Collection de plantes ou dessins pouvant servir à renseignement horticole. l"^!" prix : Médaille de vermeil. 2" — — d'argent. 276^ Concours. — Collection de plantes artificielles pouvant ser- vir à l'enseignement. Ici- prix : Médaille de vermeil. 28 — — d'argent. 277^ Concours. — Collection de fruits et de légumes imités. 1er prix : Médaille de vermeil. 2c — — d'argent. Les ouvrages concernant THorticulture, les publications horticoles, pourront figurer à l'Exposition. Ils ne seront pas soumis à l'examen du Jurv. § 6. — ARCHITECTURE DES JARDINS 278^ Concours. — Plans et maquettes de j>arcs et jardins, exé- cutés par l'auteur pendant les cinq dernières années. Ce concours comprend : 1° le plan de Télat des lieux avec les col es de nivellement; 2° le plan-étude avec profils; 3° le plan après l'exécution; 4° une note descriptive de l'œuvre traitée ; 5° la liste des plantations. 1er prix : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 279^ Concours. — Plans et maquettes de constructions et édicules divers, exécutés par l'auteur pendant les deux dernières années. Ce concours comprendra les plans et coupes. 1er prix : Grande médaille de vermeil. 2e — Médaille de vermeil. 3e — — d'argent. 280e Concours. — Projets de parcs etjardins en cours d'exécution. Ce concours comprend : 1° le plan de l'état des lieux avec les cotes de nivellement; 2° le projet avec profils; 3° une note des- criptive du projet; 4° un état des plantations. 1er prjx : Médaille d'or. 2e — — de vermeil. 3e — — d'argent. 281° Concours. — Projets de constructions et édicules divers en cours d'exécution. Ce concours comprendra les plans et coupes. 1er prix : Médaille de vermeil. 2e — ■ — d'argent. 282e Concours. — Projets-études sur sujets divers non exécutés. 1° Un état des lieux avec cotes de nivellement (parcs et jardins); 1086 PROGRAMME DE l'eXPOSITION 2° un projet-étude avec profils ou coupes; 3° le rendu; i" une note descriptive du projet; o° un état des plantations. 1er prix : Grande médaille de vermeil, 2e — Médaille de vermeil. S*' — — d'argent. § 7.>- INDUSTRIES HORTICOLES le SECTION 2 MÉDAILLES d'oR. — MÉDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT 283^ Concours. — Constructions rustiques en bois ouvré, kios- ques, ponts, elc. 284^ Concours. — Constructions rustiques en ciment : kiosques, ponts, grottes, rochers, et tout ouvrage en ciment servant à l'orne- mentation des jardins. 285'' Concours. — Statues, vases et groupes pour Toruementatioa des jardins. 2« SECTION 3 MÉDAILLES d'oR — MÉDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT 286° Concours. — Serres de culture, en fer. 287^ Concours. — Serres de culture, en bois. 288'^ Concours. — Serres d'amateurs, en fer. 289*' Concours. — Serres d'amateurs, en bois. 290'^ Concours. — Châssis et cofîres. 291'' Concours. — [^Cloches et vitreries. 3e SECTION 2 MÉDAILLES d'oR — MÉDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT 292° Concours. — Grillages de toute nature. 293° Concours.' — Clôtures en fer et grilles. 294° Concours. — Ponts en fer. 295° Concours. — Kiosques et tonnelles, en fer. 296° Concours. — Treillages de clôtures, en bois. 297° Concours. — Ameublements de jardins, chaises, bancs, tentes- abris. 298° Concours. — Contre-espaliers, palissades. 299® Concours. — Abris d'espaliers, chaperons de murs. 4° SECTION 2 MÉDAILLES d'or — MEDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT 300° Concours. — Chauffages de serres petites et moyennes. 301° Concours. — Chauffages de grandes serres et jardins d'hiver. 302^ Concours. — Chauffages mobiles. DU 2 AU 7 JUIN 1897 1087 303*= Concours. — Claies à ombrer, stores, en bois. 304'^ Concours. — Paillassons, bâches et toiles. 5« SECTION 1 MÉDAILLE d'or — MEDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT 305" Concours. — Paniers à Orchidées. 306^ Concours. — Jardinières, cache-pots, aquariums, poteries et faïences artistiques. 307« Concours. — Poteries usuelles. 308° Concours. — Caisses et bacs. 309*= Concours. — Instruments de physique et de précision, ther- momètres, baromètres, hygromètres, etc. 310^ Concours. — Alambics. 311^ Concours. — Instruments de jardinage, quincaillerie horti- cole, pièges. 312° Concours. — Echelles, chariots, brouettes. 313^ Concours. — Coutellerie horticole. 314* Concours. — Tondeuses et rouleaux. 315° Concours. — Fruitières et porte-fruits. 316^ Concours. — Raidisseurs, auteurs. 6e SECTION 1 MÉDAILLE D'OR — MÉDAILLE DE VERMEIL ET d" ARGENT 317° Concours. — Pompes. 318° Concours. — Appareils d'arrosage. 319° Concours. — Arrosoirs. 320° Concours. — Pulvérisateurs, vaporisateurs, seringues d'ar- rosage. RÉCOMPENSES Les produits et objets exposés ne pourront motiver une récom- pense que lorsqu'une expérimeatation ne sera pas nécessaire pour en apprécier la valeur. MM. les Exposants industriels pourront exposer trois années de suite leurs produits ou objets récompensés d'une médaille d'or, sans que ces produits ou objets soient soumis de nouveau, pendant cette période, au jugement du Jury. iV. B. — MM. les Exposants sont prévenus à nouveau que leurs demandes d'admission devront indiquer : i° L'emplacement qui leur est nécessaire {longueur et largeur); 2° La section dans laquelle ils veulent concourir; 3° La liste exacte des objets qu'ils désirent exposer, en les clas- sant dans leur section respective. Les demandes qui ne rempliront pas ces conditions ne seront pas acceptées. 1088 CURONIQUE. CHRONIQUE Section scientifique de l'Exposition générale d'Horticul- ture de Hambourg-, en 1897. — L'année prochaine s'ouvrira à Hannbourg une 1res importante exposilion internationale de plantes, fleurs, fruits, légumes, plans de jardins, bouquets et garnitures, etc., qui seront groupés en une exposition perma- nente (mai-septembre) et six expositions partielles ou spéciales. De Tiombreux concours auxquels des prix de grande valeur sont destinés, seront organisés à l'occasion dé chacune de ces ex'po- sitions (1). Il y a aussi une section scientifique. Celle-ci comprendra tout ce qui concerne les maladies des plantes cuUivées quelle qu'en soit la cause, les remèdes à employer, etc.; — les plantes et les animaux nuisibles de l'Horticulture, de la culture maraîchère, de la pomologie, de la sylviculture, en tenant compte éventuelle- ment des espèces exotiques; leur destruction; — les plantes ei les animaux utiles à la culture des plantes : a) les principaux insectes qui interviennent dans la fécondation des fleurs; b) les champignons utiles; c) les ennemis des animaux et des plantes nuisibles; — les modifications de conformation des plantes par le forçage, etc.; — la comparaison des engrais des plantes; — les tyi^es sauvages de nos plantes de culture ; — les principales plantes utiles exotiques en exemplaires conservés; — les collec- tions morphologiques et biologiques; — les résultats d'obser- vations scientitiques sur la pollinisation; — les moyens scien- tifiques pour renseignement horticole, l'architecture paysagiste, la pomologie, l'étude des animaux et des plantes nuisibles, de la pollinisation par les insectes, etc. ; — les tableaux, modèles, préparations miscroscopiques sur verre, etc.; — Vexposé gra- phique de la valeur nutritive des fruits et des légumes. Les prix consisteront en médailles d'or et d'argent et en prix d'honneur, ces derniers ofl'erts pai* des particuliers et des Socié- (1) Voir cahier de novembre, p. 985. CQRONIQUE. 1089 tés de Hambourg; quelques-uns de ces prix d'honneur ont une valeur de 300, 400 et 500 marcs. La section scientifique s'ouvrira le 28 mai 1897. Les inscrip- tions devront être prises avant le P'" mars. Expériences sur la valeur comparée des matières propres à assurer la conservation des fruits. — Voici le résumé d'intéressantes expériences faites pour étudier la valeur des divers procédés employés pour réaliser la conservation des fruits avant leur expédition dans les villes : 1° Les fruits enveloppés de papier de soie ?e sont parfaite- ment conservés jusqu'à la fin de l'expérience ; la maturité s'est poursuivie régulièrement, les fruits ont conservé une saveur et une apparence irréprochables; 2° Dans la paille de bois, produit nouveau composé de copeaux très longs et très étroits de Sapin ou de Peuplier, les Poires et les Pommes étaient bien conservées, mais cependant étaient inférieures à celles du lot précédent ; 3"* Dans la paille d'orge, le fruit n'avait pas de taches ni de saveur désagréable, mais il avait perdu de sa fraîcheur, et sa maturité était moins avancée que dans les lots n° 1 et 2; 4° Les Poires et les Pommes conservées dans le regain de fourrage possédaient un arrière-goùt de foin prononcé; elles se tachaient et pourrissaient; 0° La sciure de bois donne de très mauvais résultats; les fruits étaient piqués, flétris, sentaient le bois et étaient^ en somme, invendables; 6° Dans la menue paille de blé, les Poires étaient assez bien conservées, par contre les Pommes étaient flétries; les unes et les autres avaient pris goût de moisi ; 7° Dans les feuilles sèches, les Pommes étaient assez bien conservées, quoique un peu flétries ; les Poires étaient très tachées et très flétries ; 8° Les fruits qui avaient été abandonnés sur les tablettes d'un fruitier étaient assez bien conservés; mais placés dans une chambre chauffée, c'est le lot (jui a le plus soufl'ert de la flétris- sure; 1090 CHRONIQUE. 9" Les lots enfouis dans le sable étaient parfaits, mais moins avancés en maturité que tous les autres lots; c'est la meilleure méthode lorsque l'on veut conserver des fruits pendant très longtemps; avant de les enfouir dans le sable, il est préférable de les envelopper dans un papier de soie. [Gazette agricole.) Le Cattleya labiata, var., d'un pourpre très intense, pré- senté au dernier meeting de Bruxelles, mérite d'être signalé à l'attention des orchidophiles à cause des nombreuses stries pâles dont toutes les divisions sont marquées, ce qui est encore assez rare dans ce genre d'Orchidées. Ce qui fait supposer que la marbrure sera constante, c'est que la plupart des feuilles et les scapes sont tachetés de rouge lie de vin. (Gn. DE BOSSGHERE.) Choix de plantes de serre à floraison hivernale. — On se plaint, non sans raison, de l'uniformité des garnitures florales des serres à cette époque de l'année : c'est ce qui nous engage à dresser la liste des espèces actuellement en fleurs chez M. Le- moinier, amateur, et chez M. Ad. Van den Heede, horticulteur, à Lille. Chez le premier, il nous faut citer : Serre chaude, Alla- manda Hendersoni, plante grimpante aux très grandes fleurs jaune d'or; Centropogon Luc'ianus^ belles fleurs d'un rouge très vif, floraison abondante ; Allamanda nerufolia, fleurs petites ; Ruellia macrantha, fleurs bleu de ciel ; Adam'ia verskolor ; Anthurium Andreanum, de semis; Aphelandra Rœzli, très flori- bond; Bougainvillea glabra Sanderiana; Cestrum aurantîacum ; Clerodendron Balfouri, macrosiphon et Kœmpferi; Cochliosiema Jacobianum; Euphorbia jacquiniœHora, la plus gracieuse des plantes en hiver; Medinilla Curtisii, mignonne espèce; Justi- cia flava et velutina rosea; Pavonia Makoyana et Wioti\ Plum- bago coccinea; Poinsettia pidcherrima; Scutellaria Mociniana^ superbe; Manettia bicolor, gracieuse plante grimpante. Serre tempérée froide : A but ilon variés; Amaryllis crispa; Eupalorium deltoideum; Bouvardia variés; Brachysema aciimi- nata; Correa variés; Ciiphea plaiycentra; Eriostemon scabi^m et linifolium; Metrosideros semperflorens; Lasiandra macrantha; Sparmannia af ricana; Veronica diosmœfolia; Veronica Hender- CHRONIQUE. 109Î soni; Jasminum splendens^ flore pleno ; Slephanophysum lanceo^ latum; Toxicophlœa spectahilis ; Heterocentrum glandulosum; Raphiolepis indica ; Rogiera gratissima ; Sericobonia ignea ; Penlas carnea; Browailia speciosa ; Cyclamen persicum; Salvia Ingénieur Clevehmd, etc., etc. Orcqidées : Lœlia anceps ; Cypripedium divers; PhaUcnopsis amahilis; Calanthe Veitchi; Fpidendrum prismatocarpum, Oncl- dium divers, etc. Chez xM. Ad. Van den Heede : Blllhergia amœna; Ruscus andro- gyniis : Peristrophe speciosa^ jolies fleurs violetles de forme très originale; Peperomia verticillata; Chorozema ilicifoUa Lowi ; Erica scabriuscula; Viburnum Tinus; Vriesea Duvali; Erica pnestans alba: Agathea cœlestis ; Medinilla Curtinl; Vriesea splendens major ; Cyclamen persicum major; Primula ohonica; Convallaria majalis ; Ani.hurium Scherzerianum et Rothschil- dianum; Manetlia bicolor; Erica globularis et hyemalis; Phylica ericoides; Cinéraires et Primevères de la Chine. Orchidées : Cattleya labiata autumnalïs; Reslrepia antenni- fera (25 fleurs ouvertes en même temps); Mesospinidium vulca- nicum, très belle variété; Cypripedium. divers; Dendrobium Phahenopsis Schrœderœ; Odontoglossum crispum ; Angrœcum eburneum . Ajoutons une très curieuse Aroïdée, le Stenospermation vit- tatum, aux fleurs blanches, en forme de demi-sphère, et au feuillage très agréable. (Cn. de Bosschere). S- A. R. la princesse Clémentine de Belg-ique a coupé elle-même, dans les splendides serres du domaine royal de Laeken, une superbe branche de Cattleya labiata autumnalis^ aux pâles nuances très distinguées, destinée au dernier meeting de VOrchidéenne; l'envoie princier a obtenu un certificat de mérite de 1^' classe. (Gh. de Bosschere.) Le Poirier de la reine Jeanne à Toulon. — Le dernier ouragan qui s'est abattu récemment sur Toulon a renversé le doyen des Poiriers, connu dans la contrée sous le nom de Poirier de la reine Jeanne^ parce qu'il datait de près de six siècles. C'est dans la propriété de M. Chabaud, ancien jardinier de la marine. 1092 CHRONIQUE. que se trouvait cet arbre vénérable qui mesurait 3"^, 60 de circonférence. En relation avec la plupart des sociétés botaniques de France et d'Europe, M. Chabaiid s'était enquis de la plus grande dimension atteinte par les Poiriers et nulle part on n'a pu lui signaler un de ces arbres qui, pour l'âge et la dimension, pût -réaliser avec celui-ci. [La Nature^ 5 décembre 1896.) L'Hortensia en Angleterre. — La côte occidentale de l'Angleterre paraît être une région très propice pour la culture deVHi/drangca hortensis ou Hortensia commim, qui ne supporte laculture en plein air que dans les endroits favorisés. L'exemple le plus frappant de sa végétation pour ainsi dire spontanée, est un magnifique spécimen qui, durant l'été dernier, faisait l'admi- ration de tous les visiteurs, à Perranwell, dans le comté de Gornwall. Ce sujet, planté il y a trente-cinq ans à la place qu'il occupe aujourd'hui, fleurit abondamment chaque saison et portait, cet été, 723 ombelles de magnifiques fleurs, les unes blanc pur, les autres présentant les jolies nuanres roses et bleues qu'on leur connaît, non seulement sur une seule et même plante, mais encore dans une même ombelle. Cette variabilité de coloris est due à la nature du sous-sol qui est légèrement ferrugineux. Ce sujet remai-quable n'est l'objet d'aucune attention spéciale et ne reçoit chaque saison simple- ment qu'un surfaçage de terreau de feuilles de 4 à 5 centimètres d'épaisseur. (G. Schneider.) L'ordre du Mérite agricole en Angleterre. — Nous avons grand plaisir à signaler un événement des plus agréables qui a eu lieu le 26 novembre dernier à Londres, lorsqu'au banquet annuel de la Société nationale des Chrysanthémistes anglais, les insignes de chevalier de l'Ordre du mérite agricole ont été remis à M. C. Harman Payne, le sympathique secrétaire de la Société pour la correspondance étrangère, par M. Martinet, directeur du journal Le Jardin. C'est, croyons-nous, la première fois que cette distinction honorifique a été accordée à une per- sonne de nationalité anglaise, l'on a fait preuve de goût en la lui remettant en présence d'une assemblée sympathique de 150 personnes. CHRONIQUE. 1093 Outre les insignes de l'Ordre, M. Martinet avait été également chargé de remettre à M. Payne, une lettre de M. le Président du Conseil, ministre de TAgriculture, ainsi que les compliments et félicitations de la Société nationale d'Horticulture de France, gracieusement exprimés dans une lettre du nouveau Président, M. Viger. Cette preuve d'entente cordiale a été appréciée, non seulement par le nouveau chevalier, mais aussi par l'Assemblée tout entière, qui a témoigné sa satisfaction, en adoptant à l'una- nimité une proposition émanant du président du bantjuet, ayant pour objet l'envoi d'une adresse de remerciements et de félicita- tions à la Société nationale d'Horticulture de France (1). Toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en rapports et qui connaissent particulièrement M. Harman Payne, sont d'avis que M. le Président du Conseil et ministre de l'Agriculture ne pou- vait faire un choix plus judicieux en décernant cette récompense à celui qui a tant lait pour les cultivateurs et surtout pour les obtenleurs français de Chrysanthèmes, ainsi que pour la Société française d'Horticulture de Londres, dont il est un des membres les plus militants et les plus dévoués. (G. Schneider.) Succédané du Thé. — Un des derniers numéros de Meehans Monlkbj, fait connaître que les feuilles de Solldago odora sont employées dans plusieurs parties de la Pennsylvanie pour rem- placer le Thé. L'usage en est particulièrement fréquent dans les familles allemandes de l'intérieur. Ce Thé constitue un article de commerce. Il s'agit sans doute du Solidago fragrans Willd; espèce très répandue dans divers États de l'Amérique septen- trionale. [Illustration horticole, 15 novembre 1896.) Concombres et Tomates en Ang-leterre. — M. G. Munro, un des principaux commissionnaires du marché des fruits de Covent Garden, a évalué le nombre des Concombres fournis chaque jour au marché de Londres, depuis mars jusque juillet, à 50,000. Les quantités de Tomates amenées sur le même (Ij Cette adresse est parvenue à la Société en même temps que deux lettres, Tune de M. Edwi[i Saunders, Président de la National Chrysanlemum. Society, l'autre de M. Herbert Fowler. (Voir procès- verbal de la séance du 24 octobre, p. 1099.) 1094 CHRONIQUE. marché, depuis mars jusqu'en novembre, sont évaluées à plus de deux millions de kilogrammes. Celte masse de fruits ne représenterait pas même un dixième de ce qui est consommé en Angleterre. {Illustration horticole, 15 novembre 1886.) Vanda cœrulea, var. Pauwelsiae. — C'est assurément la plus remarquable variété qui se soit jamais trouvée dans une collection européenne : la grappe se compose de neuf énormes fleurs dont rien ne peut donner une idée de l'admirable coloris bleu intense. Si elle n'eût été dédiée au propriétaire lui-même, M. Florent Pauwels d'Anvers, par les membres du jury de VOrchidcenne, c'est var. meleagris qu'il eût fallu l'appeler, tant le réseau de veines est bien marqué. (Ch. de Bosscqere.) Les balcons fleuris, à Bruxelles. — Les concours de « balcons fle»uris » institués dans la capitale belge, prennent chaque année une importance croissante. Le nombre des concur- rents s'est élevé, en 1896, à près de 500. C'est surtout dans la bourgeoisie aisée, parmi les commerçants et les industriels que l'on rencontre le plus grand nombre d'adhérents. Les concours de 1896 étaient divisés en façades^ galeries^ balcons et fenêtres. Sous le rapport de l'esthétique des progrès marquants ont été accomplis. On remarquait parmi les espèces grimpantes : le Cobœa, les Capucines, le Lierre, les Pelargonium lateripes, les Liserons, les Phaseolus, le Houblon, la Yigne vierge. En certains endroits, les Dalhia simples, les Canna, les Helianthus produisaient grand efl'et. Ailleurs, c'étaient des Palmiers, les Dracœna, les Aralia. Enfin les Pelargonium, les Bégonia et les Pétunia donnaient une note gaie par leur abon- dante floraison. Une remarque intéressante a été faite, qui établit l'importance de la culture dés fleurs au point de vue moralisateur. Dans les ménages d'ouvriers où les plantes sont en faveur, régnent l'ordre et la propreté; le cabaret est délaissé. Aussi est-il à souhaiter qu'une propagande active soit faite en vue de répandre et de populariser le goût de la culture des plantes dans les classes laborieuses. {Revue de l Horticulture belge, 1" décembre 1896.) -♦^ SÉANCE GÉNÉRALE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1095 PKOCÈs-vi^:nBAUX SÉANCE GÉNÉRALE DU 10 DÉCEMBRE 1896. DISTRIBUTION SOLENNELLE DES RÉCOMPENSES Présidence de iM. Vîger, Président de la Société. La séance est ouverte à 2 heures 30 minutes en présence de ■244 sociétaires et de nombreux invités. M. le Président prononce un discours fréquemment inter- rompu par les applaudissements de l'assemblée et qui sera publié dans le prochain cahier du journal. M. Bois, secrétaire-rédacteur, donne lecture du procès-verbal de la Commission des récompenses et les lauréats viennent recevoir les médailles qui leur ont été accordées. M. Gliatenay, secrétaire général, lit ensuite le préambule du Compte rendu des Expositions de juillet et novembre 1896, puis il est procédé, par M. Ghouvet (Emile), secrétaire-général-adjoint, à l'appel des lauréats de ces Expositions et des divers concours qui ont eu lieu dans le second semestre de l'année 1896. La séance est levée h 4 heures 20 minutes. Un orchestre, sous l'habile direction de M. Ch. Bailly, a exécuté plusieurs morceaux de musique pendant la séance. SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. Présidence de M. Viger, Président de la Société. La séance est ouverte à 2 heures 15 minutes, en présence de 257 sociétaires : 23 membres honoraires et 234 membres titu- laires. M. le Président annonce que, conformément au règlement de N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 1096 PROCÈS-VERBAUX. la Société, il va être procédé aux élections pour le renouvelle- ment partiel, annuel, du bureau, du Conseil d'administration et la nomination de la Commission de contrôle ; il propose d'ouvrir immédiatement les scrutins et de renvoyer les travaux ordi- naires de la Société au temps pendant lequel se fera le dépouil- lement des votes. Cette proposition est adoptée. Les scrutins sont ouverts pour la nomination de deux vice- présidents, de deux secrétaires, de quatre conseillers et des cinq membres de la Commission de contrôle. Lorsque tous les membres présents ont déposé leurs bulletins de vote dans les urnes, celles-ci sont emportées par les scruta- teurs qui vont procéder au dépouillement des votes. M. le Président dit qu'avant de passer aux travaux ordi- naires de celte séance, il convient de procéder tout d'abord à ceux de la séance du 10 décembre, qui, en raison de la distri- bution solennelle des récompenses, ont été renvoyés à aujour- d'hui. Séance du 10 décembre 1896. Le procès-verbal de la séance du 26 novembre est lu et adopté sans observation : A. — Notes, rapports et comptes rendus déposés sur le BUREAU : '1° LHorticullure dans la Nouvelle-Galles du Sud (Australie)» par iMM. D. Bois et G. Gibault. "2° Su7' les Orchidées indigènes les plus remarquables de la région de IFst, par M. Th. Denis; 3° Rapport sur les cultures de M. de Reydellet, clirysanthé- miste, à Valence (Drôme); M. Rosette, rapporteur. 4° Rapport sur les cultures et les obtentions de M. Calvat^ chrysanthémiste, à Grenoble; M. Nonin, rapporteur. Les conclusions de ces deux rapports demandant l'insertion dans le Journal et le renvoi à la commission des récompenses, sont mises aux voix et adoptées. SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1097 5° Compte rendu du Congrès de la Société pomologique de l'Ouest, tenu à Rouen le 1 octobre 1896, par M. Michelin, dé- légué de la Société. B. — Ouvrages destinés a la Bibliotbèque : 1° Feuille d^ in formations du ministère de V Agriculture , n°' 50 et 51. 2"^ Le moineau franc dans le département de la Seine, par M. Paul Viiicey, ingénieur-agronome, professeur départemental d'agriculture. Paris, 1896. Broch. de 10 p. 3<* L ouragan du 26 juillet 1896 dans le département de la Seine, par xM. Paul Yincey. Pari?, 1896. Broch. de 12 p. Objets soumis a l'examen des Comités : Sur la proposition de M. le Président, l'assemblée sanctionne, par un vote, les propositions de récompenses des différents Comi- tés. En conséquence il est accordé : '1° Deux primes de P® classe à M. Régnier (A.), horticulteur, avenue Marigny, 44, à Fontenay-sous-Bois (Seine) : l'une pour quatre Phalœnopsis amabilis, l'autre pour un lot de Vanda Boxalli (variétés diverses), de ses importations. ^'^ Une prime de 1'"'' classe à MM. Duval et fils, horticulleur.s rue de l'Ermitage, 8, à Versailles, pour 2 Cgpripedium Artàu- rianum et 1 G. CharleswortJii. Une prime de 2^ classe aux mêmes présentateurs, pour 1 Odontoglossum Ruckerianum, 1 0. crispum et I 0. crispum, var., supposé 0. Eugenes. 3° Une prime de \^^ classe à M. Doin, amateur, château de Semont, près Dourdan (Seine-et-Oise), pour 1 Cymtidium Hoo- kerianum, var. grandiflorum, plante qui n'avait pas encore ele présentée au Comité. Des félicitations au même présentateur pour 1 Odontoglossum madrense (Syn. : 0. maxillare) et ! 0. crispum, présentés hors concours. 4° Une prime de P'° classe à MM. Vallerand frères, pour 4 variétés de IVœgelia obtenues en 1895 et qui seront mises au commerce au printemps de 1897, savoir: Délices cVautomne, 1098 PROCÈS-VERBAUX. Souvenir de Jules Vallerand, Gerbe lumineuse, Madame Jean Page. Ces plantes sont remarquables par leur brillant coloris et leur belle culture. Une prime de 3" classe aux mêmes présentateurs, pour un lot d'Apheîandra Roezlii, superbe Acanthacée, propre à la décoration des appartements oi^i règne une température modérée. 5° Une prime de r'' classe à M. Pierre Passy, au Désert de Retz, par Sainl-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), pour 3 Poires Doyenné d'hiver et 5 Passe Crassane, remarquables par leur beauté et leur extrême finesse; 6" Une prime de 2° classe à M. Enfer, jardinier-en-chef au château de Pontchartrain (Seine-et-Oise), pour Raisins Muscat d'Alexandrie et Ladu Downe's Seedling, conservés sur pied, en serre. Les Vignes sur lesquelles ont été cueillis ces Raisins n'ont été chaufïees qu'au moment de la floraison, pour assurer la fécondation, et ensuite en hiver pour combattre l'humidité qui- aurait pu nuire à la conservation des fruits. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président exprime de vifs regrets au sujet des pertes que la Société a éprouvées par les décès de M. Hatret, du GranJ- Montrouge (sociétaire depuis 1884); de M. Méry, de Neuilly- Plaisance (sociétaire depuis 1892), et de M. Amand, de Paris (sociétaire depuis '1894). Il se fait riuterprète de la Société, pour adresser des félici- tations à notre collègue, M. Lucien Chauré, qui vient d'être nommé Officier de l'instruction i)ublique. [Applaudissemenls.) 11 soumet à l'assemblée une proposition du Conseil d'adminis- tration consistant à nommer : M. Keteleér, membre d'honneur de la Société ; M. Jamin (Ferdinand), vice-président honoraire ; M. Harman Payne, membre correspondant. Cette proposition est aJoptée à l'unanimité. {Applaudisse- ments.), SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1099 M. le Secrétaire général procède au dépouillement de la cor- respondance qui comprend : A. — Correspondance manuscrite : Lettre de M. Edwin Saunders, président de la National Chrysanthemum Society de Londres, exprimant les remercie- ments et les sentiments de gratitude de cette Société, en réponse aux félicitations adressées, à l'occasion de la nomination de M. Harman Payne comme Chevalier du Mérite agricole. Lettre de M. Herbert Fowler, accompagnant une adresse envoyée par la National Chrysanthemum Society de Londres, exprimant les meilleurs souhaits pour la continuation des excel- lentes relations qui existent entre les horticulteurs des deux nations. B. — Correspondance imprimée : Programme de l'Exposition qui aura lieu à Caen (Calvados) du 31 juillet au 3 août 1897. Annonce d'une Exposition qui aura lieu à Nîmes (Gard), du 11 au 21 juin 1897. G. — Ouvrages destinés a la bibliothèque : 1° Feuille d'informations du ministère de V Agriculture^ n°^ o2 et 53; 2° Les Confréries de jardiniers de Troyes et de la banlieue^ par M. Louis Morin, Troyes, 1896, broch. de 30 p. ; 3® Agenda horticole pour 1897, par M. Louis Henry. Librairie horticole du Jardin (M. Hariot est chargé d'examiner cet ouvrage et d'en faire l'objet d'un rapport); 4** Le Mosaiculturè pratique^ par M. A. Maumené. Librairie horticole du Jardin, Paris, 1896 (M. Page, rapporteur) ; 5° Nouvelle méthode de culture intensive des plantes en appar- tements, par M. H. Bioudeau, Paris, 1896 (M. Philippe de Vilmorin^ rapporteur) ; 6° Le traitement des bois en France, nouvelle édition, par M. Gh. Broillard; 1100 PROCÈS-VERBAUX, 1° Smithsonian Contributions lo Knowledge, vol. 30, 31 et 32, 3 vol. m-k. Washington, 1895; 8° Melhods for the détermination of organic matter in air, by David Hendricks Bergey. Washington, 1896 ; 9" An Index to the Gênera and sjjecies to the Foraminiferay by Davies Sherborn, Washington, 1896. 10° Argon a new constituent of the otmospher, by Lord Ray- ieigh and prolessor William Ramsay, Washington, 1896. 11° 71ie Handbook Horticulture and Viticulture of Western Australia, by A. Despeissis, Perth (Australie), 1895. ■\î° Land régulations for the Colony of Western Australlay Penh, 189i. D. — Notes et Rapports déposés sur le bureau : 1° Note sur une excursion en Algérie^ par M. Martin père. (Renvoyée à la commission de rédacticm.) 2" Rapports siir les travaux du Comité scientifique de la Société nationale d'Horticulture de France (année 1896), par M. P. Hariol. 3° Rapport sur les plans du parc du Grand-Bochet, à Artennes [Aisne), présentés à la Société par M. Redont; M. ïouret, rap- porteur. Les conclusions de ce rapport, demandant l'insertion dans le Journal et le renvoi à la Commission des récompenses, sont mises aux voix et adoptées par l'assemblée. Objets soumis a l'examen des Comités : Au Comité des Orchidées : 1° Par M. Ferrier, 5, boulevard Montmorency, à Pari?, 1 Lœlia prxslans, d'importation (prime de 2'' classe). 2° Par M. Courmontagne, jardinier, 68, rue Raynouard, Paris, 1 Cattieya Percivaliana et 1 Cypripedium Leeanum (prime de 3® classe). 3° Par M. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, à Fontenay- sous-Bois iSeinej, 1 Saccolabium considéré comme une espèce nouvelle. Première floraison a'une plante importée par le pré- sentateur (prime de 3^ classe). SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1101 Les propositions relatives aux récompenses à accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées. La parole est donnée à M. Huard, qui soumet à la sanction de l'assemblée un projet de budget pour l'année 1897. M. le Président met aux voix les propositions de notre hono- rable Trésorier, que le Conseil d'administration a approuvées dans sa dernière séance. Le projet de budget est adopté à Tunanimilé. M. H. de Vilmorin dit qu'il croit être l'interprète de l'assem- blée tout entière, en adressant de chaleureux i-emerciements à notre excellent Trésorier, qui s'occupe avec tant de sollicitude des inlérèts de notre Société. [Applaudissements répétés.) M. TrufTaul propose d'étendre ces remerciements â notre dévoué Trésorier-adjoint, M. Lebœuf, qui seconde si bien M. Huard. [Applaudissements,) M. le secrétaire général-adjoint annonce les présentations de nombreux sociétaires. La séance estsuspendue en attendant le dépouillement complet des votes non encore achevé. A la reprise de la séance, M. le Président fait connaître les résultats des élections qui sont les suivants : Pour la nomination de deux vice-présidents : Nombre de volants, 240; majorité absolue, \2\ voix. Ont obtenu : M. H. Defresne, 227 voix; M. Nanot, 192 voix; M. Ghargueraud, 9 voix; M. Mussat, 8 voix; M. Bergman père, 6 voix; voix diverses : 23. En conséquence, MM. H. Defresne et Nanot sont élus vice- présidents pour les années 1897 et 1898. Pour la nomination de deux secrétaires : Nombre de votants, 240; majorité absolue, 121 voix. On obtenu : M. Bergman (Ernest), 219 voix; M. Duval (Henri), 104 voix; M. Vacherot, 91 voix; M. Ozanne, 44 voix; voix diverses^ 5; bulletins nuls, 2; bulletin blanc, 1. 1102 PROCÈS-VERBAUX. En conséquence, M. Bergman (Ernesl) est élu secrétaire pour les années 1897 et 1898. Un scrutin de ballottage est nécessaire pour le second secrétaire à élire. Pour la nomination de quatre conseillers : Nombre de votants, 239; majorité absolu, 120. Ont obtenu : M. A. Truffant, 215 voix; M. Martinet, 214 voix; M. Grenthe, 212 voix; M. Quénat, 181 voix: M. Chemin, 30 voix; M. Duvillard, 16 voix; M. Doin, 12 voix; M. Ghauré, 8 voix; M. Redont, 6 voix; voix diverses, 18; bulletin blanc, 1. En conséquence, MM. A. TrufTaut, Martinet, Grenthe et Qué- nat sont proclamés conseillers pour les années 1897, 1898, 1899 et 1900. Dans la nomination de la commission de contrôle : Nombre de votants, 240; majorité absolue, 121 voix. Ont obtenu : M. Méon, 234 voix; M. Panhard, 234 voix; M. Robert, 234 voix; M. Sylvestre de Sacy, 233 voix; M. Henne- cart, 232 voix; M. Brochard, 1 voix; bulletins blancs ou nuls, 6. En conséquence, MM. Méon, Panhard, Roberl, Sylvestre de Sacy et Hennecart sont élus membres de la commission de con- trôle pour l'année 1897. 11 y a lieu de procéder à un nouveau tour de scrutin pour l'élection de deux conseillers; l'un pour trois ans, en rempla- cement de M. Bergman; l'autre pour deux ans, en remplace- ment de M. Defresne; MM. Bergman et Defresne étant appelés à d'autres fonctions. Le scrutin de ballottage pour l'élection d'un secrétaire a lieu en même temps. Scrutin de ballottage pour l'élection d'un secrétaire : Nombre de volants, 174 (majorité relative). Ont obtenu . M. Vacherot, 112 voix; M. Duval (Henri), 28 voix; M. Ozanne, 25 voix; bulletins nuls^ 5; bulletins blancs, 3. En conséquence, M. Vacherot est élu secrétaire pour les années 1897 et 1898. SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1103 Scrutin pour l'éleclion de '2 conseillers, en remplacement de "MM. Defresne et Bergman (Ernesl), appelés à d'autres fonctions: Nombre de votants, 171 ; majorité absolue, 86 voix. Ont obtenu : M, Duvillard, 183 voix; M. Doin, 118 voix; M. Chemin, 25 voix; M. Deny, o voix; voix diverses, 22; bulle- tins blancs, 4 ; En conséquence, M. Duvillard est élu conseiller pour trois ans; M. Doin conseiller pour deux ans. Par suite des élections qui viennent d'avoir lieu, le Bureau et le Conseil d'administration de la Société se trouvent ainsi con- stitués pour l'année 1897 : Bureau. Président MxM. Viger. Premier Vice-Président . Vilmorin (Henri Lévêque de). Vice-Présidents Yitry ^Désiré), Lévéque, Defresne (Honoré), Nanot. Secrétaire général. . . . Cuatenay (Abel). Secrétaire - général - ad - Chouvet (Emile). joint Secrétaires Sallier (Joanni), Cappe fils, Berg- man (Ernesl), Vacherot. Trésorier ........ Huard. Trésorier- adj oint , . . . Lebœuf (Paul)." Bibliothécaire Bois (D.). Bibliothécaire-adjoint . . Hariot. Conseil d'Administration. Pour une année . .... MM. Paillet (père), Poiret-Delan, Hébrard (Laurent), Thiébaut aîné. Pour deux années. . . . Doin, Mussat, Villard, Leroy (Isidore). Pour trois années . . . . Coulo.^îbier, Verdier (Eugène), Duvillard, Opoix. -Pour quatre années . . . Truffaut (Albert), Martinet, Grentqe, Quénat. Commission de Contrôle. MM. MÉoN, Panuard, Robert, Sylvestre de Sacy, Hennecart. La séance est levée à 4 heures 10 minutes. 11U4 DISCOURS DE M. VIGER. DISTRrBUTION SOLENNELLE DES RÉCOMPENSES SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896 DISCOURS DE M. YIGER, PRÉSIDENT DE LA SOCIETE Mesdames, Messieurs, Vous regretterez, j'en suis sûr, autant que moi l'absence de M. le Ministre de J'Agricullure. M. Méline, qui s'intéresse si vivement à toutes les branches du travail national, sera le premier, soyez-en persuadés, à regretter aussi de r.e pouvoir présider cette fête de l'Horticulture française. Mais comme le général d'armée, le Président du conseil est à son poste de combat, au Parlement, défendant le budget de l'Agriculture, notre budget, puis-je dire, car la Société nationale en reçoit sa part, qu'elle utilise au mieux des intérêts horticoles. Cependant, si nous ne possédons pas parmi nous le général, tout occupé de diriger les manœuvres de la tactique parle- mentaire, nous aurions éprouvé une vive satisfaction de le voir suppléé par un de ses meilleurs aides de camp. Tous les amis de l'Agriculture ont vu avec tristesse M. Tisserand quitter la haute situation qu'il a si dignement occupée durant de longues années, mais ils ont été très heureux de le voir rem- placer par M. Yassillière. Nos sympathies sont acquises à cet aimable et distingué fonctionnaire ; elles s'éveillent d'autant plus vives dans noire milieu que nous avons vu M. le Directeur de l'Agriculture à l'œuvre comme inspecteur général^ non seu- lement dans les nombreux concours agricoles qu'il a organisés, mais encore dans la direction de cette mémorable exposition de Pétersbourg dont son ancien ministre aurait tenu à le féliciter de nouveau dans cette séance solennelle. Malheureusement, le même motif retient à la Chambre des députés et le Ministre et son Directeur de l'Agriculture. Mais nous avons une atténuation à nos regrets, en voyant parmi nous, pour représenter notre Ministère, M. Marchand, mon DISCOURS DE M. VIGER. 1105 ancien et excellent collaborateur, qui, depuis tant d'années, contribue à l'organisation de nos concours agricoles avec un infatigable dévouement. Mesdames, Messieurs, M. le Secrétaire général, avec sa compétence habituelle, va vous lire son rapport sur nos expositions de Roses et de Chrysan- thèmes; je m'en voudrais de déflorer son sujet; je veux seule- ment, avant de lui donner la parole, vous dire avec quelle fierté j'ai enregistré vos succès. Rose et Chrysanthème, fleur d'été et fleur d'automne, ont apporté l'une et l'autre leur contingent d'éloges aux horticul- teurs habiles qui les avaient exposés. Certes, Messieurs, le public élégant qui se pressait pour admirer ces massifs aux riantes couleurs, rendait justice à vos efforts. Mais combien nos gracieuses parisiennes qui, comme autant de fleurs animées, circulaient autour de vos plantes, auraient lémoif,mé plus d'inté- rêt encore à nos exposants si elles avaient pu mesurer la somme de travail, d'ingéniosité emmagasinée dans chaque nouvelle espèce par des générations d'horticulteurs. Quels trésors de science, d'art, de patience, n'a-t-il pas fallu mettre au jour pour arriver à faire de la Rose canine, parure de nos buissons, les éclatants hybrides dont la forme et les nuances ravissent les yeux. Quelles applications persévérantes de toutps nos méthodes de culture n'a-t-il pas fallu tenter pour faire de l'humble plante apportée du Japon par Pierre Blancard, ce triomphant Chrysan- thème qui offrait s^s fleurs si variées d'aspect et de nuances aux yeux ravis des visiteurs? Toutes ces plantes : Chrysanthèmes, OE'Uets, Cyclamens, ces fruit*, ces légumes, ces arbustes font vivre des milliers de tra- vailleurs honnêtes et robustes, amis du progrès, qui mettent à profit toutes les nouvelles découvertes de la science pour aicroitre et perfectionner leurs moyens de production. Le commerce des plantes se chiffre par une somme considé- rable, bien près d'un milliard, je crois, et les progrès incessants réalisés ne peuvent que l'augmenter dans l'avenir. 1106 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. Aussi, Messieurs, le gouvernement de la République ne sau- rait rester incliiïérent à l'œuvre que nous accomplissons, il vous en a donné maintes preuves; la plus éclatante de toutes est le gracieux intérêt, la si cordiale bienveillance que nous témoigne le chef de l'Etat. Sa présence à nos fêtes horticoles, celle des membres du gouvernement, sont pour vous tous un précieux encouragement et la juste récompense de notre dévouée com- mission d'organisation. Mais je ne veux pas renouveler ici les éloges qu'elle mérite, des milliers de visiteurs et de visiteuses l'ont déjà fait. A chaque exposition elle acquiert de nouveaux titres à notre reconnaissance et je lui offre volontiers ce témoignage au nom de la Société nationale d'Horticulture de France. PROCES-VERBAL DE LA SEANCE TENUE LE MARDI 10 NOVEMBRE 1896, PAR LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES sous LA PBÉSIbENCE DE HI. Cil. Joly. La séance est ouverte à 2 heures. Sont présents : MM. Joly, Ghatenay, Vitry, Bergman (Ernest), Chargueraud, Bois, membres de la commission; M. Niolet, président du comité de culture potagère; M. Coulombier, pré- sident du comité d'arboriculture fruitière; M. Savoye, président du comité de floriculture. Conformément au règlement, les fonctions de secrétaire sont remplies par M. D. Bois, secrétaire-rédacteur de la Société. La commission' a à examiner treize demandes de récom- penses : l'une faite pour une publication; les autres émanant des comités de culture potagère, d'arboriculture fruitière, de floriculture, de la section des Chrysanthèmes et du comité des arts et industries, sur la proposition de commissions dont les rapports ont été publiés dans le Journal de la Société, SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1107 Les résolutions suivantes sont prises : 1** Récompense accordée pour une publication : M. Correvon (H.), directeur du jardin alpin d'acclimatation de Genève, a publié un petit livre, intitulé : Le Jardin de VHer- boriste^ dont M. Hariot a été chargé de faire l'examen, et au sujet duquel il a rédigé un rapport inséré dans le Journal, cahier de septembre, p. 873. Notre collègue, tout, en insistant sur le peu d'importance des simples en thérapeutique, aujourd'hui où l'on se sert de prin- cipes actifs dont les propriétés sont plus certaines, fait ressortir néanmoins l'intérêt du livre de M. Correvon, qui montre le nombre des plantes que notre pauvre humanité a recherchées pour soulager les maux dont elle est assaillie. Parmi les espèces citées, il en est qui sont employées dans l'ornementation des jardins; d'autres sont encore usitées pour leurs propriétés médi- cales dans le pays de l'auleui", où la croyance aux vertus]^des simples est légendaire. Une médaille d'argent est décernée à M. H. Correvon pour son intéressant ouvrage. 2° Récompense accordée à la suite d'un rapport émanant du comité de culture potagère : M. Lecœur, cultivateur à Limours, est l'obtenteur d'une variété nouvelle de Haricot dont il expérimente la culture depuis quatre ans. Une commission, chargée de visiter ses cultures, a publié, par l'organe de M. Lambert, un rapport, inséré dans notre Journal, cahier d'octobre p. 943, dans lequel eile fait ressortir les mérites de ce Haricot, qu'elle considère cependant comme inférieur au Haricot vert Chevrier. Les membres de la commission ont pu voir une collection de 35 sortes de Haricots que M. Lecœur cultive comparativement, en vue d'obtenir une variété bien adaptée à la région qu'il habite. En vue d'encourager les efTorts persévérants de 1108 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. M. Lecœur, la commission des récompenses n'hésite pas à lui accorder une médaille d'argent. S° Récompenses accordées à la suite de rapports émanant du comité d'arboriculLure fruitière. Le Refuge du Plessis-Piquet (Seine) n'est pas seulement inté- ressant par l'importance de ses cultures et la manière dont elles sont dirigées, mais encore à cause du but pour lequel il a été créé, car il sert à l'enseignement gratuit de l'Horticulture et principalement de l'arboriculture fruitière, pour les enfants abandonnés appartenant à la religion Israélite. Cette propriété, qui appartient à une œuvre philanthropique, a une contenance de 18 hectares ; elle est placée sous la direction de M. Kahn. Les cultures fruitières, les plus considérables, comprennent environ 850 Poiriers, 660 Pommiers, 60 Pêchers, 510 Vignes, 26 Pruniers et Cerisiers, soit en tout plus de 2,000 arbres appar- tenant aux meilleures variétés connues et soumis à diverses formes. M. Paillet père, rapporteur de la commission chargée de visiter ces cultures (voir Journal, cahier de septembre, p. 859), dit qu'au moment de la visite, tous ces arbres étaient d'une belle végétation, garnis de beaux fruits, bien sains, et con- duits avec intelligence et talent par l'habile jardinier, M. Bord. Noire collègue, si compétent en ces matières, ajoute que ce jardin-fruitier-école est un des plus importants qui soient connus. L'attention de la commission a été attirée par la conduite toute particulière d'une forme en cordon adoptée pour le Pom- mier. Ce système nouveau de conduire les Pommiers est dû à M. Fauquet, aiboriculteur à Corbeil, qui est le conseiller de l'administration du Refuge, en ce qui concerne les cultures. 11 existe une petite école de Botanique pour l'instruction des élèves; un jardin potager; un jardin fleuriste d'environ un hec- tare, disposé avec beaucoup de goût et garni de plantes variées. La Commission des récompenses estimant que les. efforts faits par la Société du Refuge du Plessis-Piquet, dans un but philan- SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1109 thropique, dans l'intérêt de l'Horticulture et particulièrement de l'arboriculture fruitière, méritent une récompense exception- nelle, lui décerne une médaile d'or. Le jardin de M. Joseph François, arboriculteur à Brunoy (Seine-et-Oise) a une contenance de 13,000 mètres; il est entouré de murs abrités par des auvents vitrés, garnis, suivant leur exposition, de Vignes, Pêchers^ Poiriers et Pommiers. Ce jardin renferme en outre des contre-espaliers disposés sur 44 lignes ayant chacune 70 mètres de longueur, comprenant 3,500 Poiriers appartenant aux variétés des meilleures et dirigés sous forme de palmette Verrier à 4 branches. En résumé, dit M. Gorion, rapporteur de la Commission, qui a visité ce jardin (voir Journal, cahier de septembre, p. 868), les cultures de M. Joseph François ne comprennent pas moins de 5,000 arbres d'une vigueur extraordinaire et donnant de très beaux fruits, grâce à l'excellente culture qui leur est appliquée. La commission voulant donner à M. François Joseph une récompense en rapport avec ses mérites, lui accorde une médaille d'or. Récompenses accordées à la suite de Bappo?'ts émanant du comité de floricidture. Une commission s'est rendue, le 26 août dernier, chez M. Gra- vereau, horticulteur à Neauphle-le-Ghâteau (Seine-et-Oise), en vue de visiter ses cultures de Reines-Marguerites, Zinnias etc. Dans un rapport rédigé par M. Emile ïhiébaut et inséré dans le Journal (cahier de septembre, p. 864), la commission déclare avoir éprouvé un véritable plaisir à examiner ces cultures, tant elles étaient admirablement soignées et propres et les plantes cultivées, belles et intéressantes. Ces cultures sont réparties sur 4 hectares et demi de ter- rain dont 2 hectares consacrés aux Reines-Marguerites. Des Zinnias à grandes fleurs et disposés par coloris, étaient parfaits comme forme, grosseur de fleur, et comme pureté de coloris. 1110 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. Mais la partie la plus remarquable de l'établissement était celle consacrée à la culture des Reines-Marguerites dont M. Gra- vereau possède une superbe collection comprenant les variétés les plus belles, appartenant aux races les plus diverses, et un bon nombre de nouveautés qu'il a obtenues et que la commission considère comme de bonnes acquisitions. Les perfectionnements que M. Gravereau a apportés à la race des Reines-Marguerites Comètes, notamment, sont dignes des plus grands éloges. Une méd*aille d'or est décernée à cet habile semeur. M. Gentilhomme possède, à Yincennes, un établissement qui» d'après la commission qui a été chargée de le visiter (voir Rap- port de M. Fichot^ Journal, cahier d'octobre 939), est celui de la France et de l'étranger où l'on cultive le plus grand nombre de plantes appartenant au genre Bruyère. Non seulement M. Gentilhomme produit beaucoup de plantes^ mais il s'attache à les produire économiquement et, dans ce but^ apporte à son matériel les perfectionnements nécessaires. Les espèces ou variétés cultivées sont au nombre de 85, dont 12 (ïEpacris, et la Commission n'estime pas à moins de 70,000, le chiffre des plantes qui étaient bonnes à vendre au moment de la visite, avec un nombre égal de plantes jeunes. Une grande médaille de vermeil est accordée à M. Gentilhomme pour la bonne tenue de son établissement et pour ses cultures^ si intéressantes et si bien faites. M. Pichon, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne), cultive les Canna à grandes fleurs depuis l'année 1889 et les Pelargo- nium zonale depuis 1878. Il s'est fait une spécialité dans la culture de ces deux sortes de plantes et il a acquis une juste renommée. Sur sa demande, une commission s'est rendue chez lui pour visiter ses cultures; elle a publié dans le Journal, cahier de septembre, p. 871 (M. Lefièvre, rapporteur), un rapport dans lequel elle prodigue ses éloges, non seulement pour le choix des variétés de plantes cultivées, mais aussi pour la culture par- faite à laquelle elles étaient soumises. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1111 La commission a admiré un superbe massif de Canna, com- prenant 85 variétés. Une serre renfermait 450 plantes du même genre, en 62 variétés de grand mérite. Deux serres à deux versants abritaient les Pélargoniums et renfermaient chacune 200 plantes, en 135 variétés de choix,, d'une culture irréprochable, avec des inflorescences énormes et formant un ensemble admirable. M. Pichon a créé lui-même, de toutes pièces, le matériel de son établissement, ce qui augmente encore les mérites de cet habile horticulteur, auquel une médaille de vermeil est accordée. M. Poisson, propriétaire à Auteuil, a demandé à la Société, la nomination d'une commission pour visiter son jardin. Cette commission, qui a eu M. Hoibian pour rapporteur (voir Journal, août, p. 787), a été charmée de sa visite. ■ La propriété a 1,550 mètres de superficie ; elle est bien des- sin ie et son entretien est parfait. C'est, dit le rapport, un vrai bijou, (a siut le plus grand honneur à M. Poisson, qui ne néglige rien pour l'embellir et à M. Blanchard, jardinier, qui ne vient que de temps en temps pour la soigner. Une grande médaille d'argent est décernée à M. Blanchard. Le dimanche 6 septembre, une commission s'est réunie chez ^jme Ti-uelle, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), pour visiter les cultures de Bégonias à tubei'cules, à fleurs doubles, de M. Ar- noult. Dans son rapport, rédigé par M. H. Vacherot (voir Jour- nal, cahier de septembre, p. 869), la commission dit avoir admiré 7 corbeilles garnies de Bégonias, dont la disposition était excellente. Ces Bégonias comprenaient un choix des m.eilleures variétés connues, plus un certain nombre d'obtentions de M. Arnoult, qui arrivent à la plus haute perfeclion. Dans une autre partie du jardin, nos collègues ont pu voir plusieurs milliers de plantes de semis, aux coloris les plus variés et aux fleurs de dimensions énormes, portées sur des pédoncules rigides. Une serre renfermait un choix de plantes relevées de pleine terre et, chose inconnue jusqu'à ce jour, une variété à fleurs doubles, striées de rouge sur fond jaune crème. 1112 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. Grâce à une grande pratique et à des études de croisements, M. Arnoult est arrivé à obtenir les plantes les plus parfaites dans la proportion de 90 p. 100. La commission des récom- penses accorde une grande médaille d'argent à cet habile jar- dinier. M. iMassé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne), possède un établissement dans lequel il a réuni une importante collection de Canna à grandes fleurs, constituée par des variétés de choix ; des Chrysanthèmes cultivés en pots pour la grande fleur; de nombreuses variétés de Pélargoniums très bien cultivées. Une commission, nommée pour visiter cet établisse- ment et qui a eu M. H. Duval fils pour rapporteur (voir Journal, octobre, p. 937), a ressenti la meilleure impression de cette visite. Une nombreuse et belle collection d'Orchidées était réunie dans trois serres et présentait quelques plantes en fleurs, mal- gré l'époque peu favorable. Parmi ces plantes, on remarquait surtout le Cattleya Mossiœ^ var. M. Massé, voisin de la variété Wagneri, Orchidée très belle et d'une grande valeur. La commission a vu, en outre, une serre garnie de plantes à feuillage ornemental; de nombreux châssis de couches, servant à la cuKure des Primevères, Cinéraires et Cyclamens ; une col- lection de Dahlias, de Rosiers, etc. Elle déclare, dans son rap- port, que tout était d'une propreté méticuleuse et d'un arrange- ment parfait dans l'établissement de M. Massé, auquel la com- mission des récompenses décerne une grande médaille d'argent. Récompenses accordées ô, la suite d'un mjjport émanant de la section des Chrysanthèmes, M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, à Paris, a demandé la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de Chrysanthèmes. Dans un rapport que M. Yvon fils a rédigé au nom de cette cou^mission (voir Journal, cahier de septembre, p. 883), il est dit que ces cultures portent sur 7,000 mètres de terrain qui, au SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1113 moment de la visite, étaient occupés par 30,000 Chrysanthèmes en pots de 16 à 18 centimètres de diamètre, très vigoureux, d'une bonne tenue et d'une grande régularité. M. Lemaire, vendant ses plantes sur les marchés de Paris, ne cultive guère que de 30 à 40 variétés représentant ce qui a paru de plus beau comme coloris, grandeur de fleur et tenue des plantes. Ces Chrysanthèmes sont à floraison successive. Le rapport de la commission, des plus instructifs, donne l'énuméralion des principales variétés cultivées chez M. Lemaire, avec l'indication de leur époque de floraison. M. Lemaire ne se contente pas de bien faire; il cherche à faire de mieux en mieux, et, dans ce but, cultive une centaine de variétés nouvelles, des meilleurs semeurs, en vue de faire entrer dans sa collection seiect celles qu'il en jugera dignes et qui figureront par centaines, l'an prochain, sur les marchés de Paris. Nos collègues ont été unanimes pour reconnaître, dans les Chrysanthèmes de M. Lemaire, un modèle de culture pour les plantes de marchés. La commission des récompenses est heu- reuse de reconnaître les mérites de cet habile horticulteur en lui décernant une médaille d'or. Réconrpenses accordées à la suite de rapports émanant du comité des arts et industries. M. Rudolph, 74, rue Amelot, à Paris, est l'inventeur d'un tuyau d'arrosage métallique, flexibie, qui a été expérimenté par une commission dont M. lilanquier a été le rapporteur (voir Journal, cahier d'août, p. 783). Ce tuyau, sous pression, a été enroulé à un diamètre de lo centimètres. Il ne s'est produit aucune fuite ni gerçure. D'après le rapport de la commission, on peut marcher dessus sans crainte de l'aplatir ; il est très lisse à l'intérieur, sans au- cune garniture de caoutchouc qui puisse s'altérer. Son prix est relativement inférieur à celui, des tuyaux en caoutchouc et sa durée serait plus grande. Une gi-ande médaille d'argent est ac- cordée à M. Rudolph. , .; 70 1114 PRÉAMBULE DE LA DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES M. DanLln, grande rue de la Guillolière, 237, à Lyon, a inventé un masiic à grefTer dont il a adressé des échantillons à la Société, pour expérimentation. MM. Hanoteau, Garnot, Bou- rette, Borel, Jollivet, Anfroy et Gennari, du comité des arts et industries; M. Duval (Célestin) et Nomblot (Alfred), du comité d'arboriculture fruitière ont, chacun de leur côté, fait des essais dont les résultats sont consignés dans trois rapports insérés dans le Journal, cahier d'août, p. 786. D'après les observations recueillies, ce masiic, qui a beaucoup d'analogues, se comporte bien pendant les temps froids et les temps humides, il se maintient longtemps sans couler sous l'influence de la chaleur, en été, et, en séchant, ne se fendille pas pour tomber ensuite par morceaux. En un mot, il est considéré comme bon. La commission des récompenses dé- cerne une médaille d'argent à M. Dantin. Les attributions de récompenses indiquées ci-dessus ont été approuvées par le conseil d'administration, dans la séance du 12 novembre 1896. Préambule de la Distribution des Récompenses DU 10 décembre 1896. par M. A. Cuatenay, secrétaire général. Mesdames, ^Messieurs, Les deux expositions dont je vais essayer de dégager devant vous les points principaux et les faits les plus saillants, avaient pour but de montrer au public les améliorations réalisées prin- cipalement dans la culture de deux fleurs estimées aujourd'hui, l'une et l'autre, à juste titre, comme celles appelées à rendre Je plus de service dans la décoration et l'ornementation de nos jardins et de nos appartements : idi Rose et le Chrysanthème. La première, depuis un temps immémorial, peut être consi- dérée comme la fleur nationale par excellence. Elle concourt aux décorations estivales de nos parterres ; elle DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1115 joue un grand rôle dans l'ornementation florale, dont ne sau- raient actuellement se passer les fêtes et les cérémonies de toutes sortes; elle est la joie du plus humble fo^Jer, tant sous la forme du bouquet destiné aux anniversaires des fêtes familiales que sous celle du modeste pot de fleurs, venant par sa fraî- cheur et son éclat, apporter un peu de gaieté à la fenêtre ou sur le bureau du travailleur. Le Chrysanthème est entré bien plus récemment dans les goûts du public, et c'est seulement depuis un petit nombre d'années que les améliorations obtenues chez nous dans la cul- ture de cette plante, ont pula faire parvenir au rang qu'elle occupe maintenant. Si nous comparons, en effet, ce qu'étaient les Chr\'santhèmes, désignés par nos pères sous le nom de fleurs de cimetières, avec les spécimens splendides, de formes et de nuances si diverses que nous admirons aujourd'hui, nous devons louer sans réserve le travail et les eflorls dont nos habiles horticulteurs ont fait preuve dans cette transformation, étonnante à tous les points de vue. Aux teintes neutres et sombres pour la plupart des premiers Chrysanthèmes, ont succédé les coloris les plus frais et les plus variés. Les petites fleurettes uniformes d'autrefois, emblèmes de tris- tesse, ont été remplacées par les fleurs les plus riches, aux formes multiples et aux dimensionsinconnues jusqu'à ce jour. Si les variétés de Pioses actuellement cultivées sont innom- brables, les sortes de Chrysanthèmes, dont nous voyons s'ac- croître de jour en jour le nombre, sous l'impulsion d'une cul- ture portée à son plus haut degré d'intensité, paraissent devoir à ce titre, les égaler sinon les dépasser à bref délai. Enhn, la mode s'est emparée des dernières, comme elle avait adopté les premières, et en organisant des expositions spéciale- ment consacrées à chacune de ces deux plantes, la Société nationale d'Horticulture s'est évidemment pénétrée du senti- ment partagé par tous ceux qui aiment les fleurs, ainsi que vien- nent l'attester les visiteurs de plus en plus nombreux qui se pressent dans nos floralies. 1116 PRÉAMBULE DE LA DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES L'Exposition de Roses, tenue dans votre liôtel en juillet der- nier, était la première de ce genre organisée à Paris par notre Société. Le succès n'a peut-être pas été aussi vif que nous l'eussions désiré, et cela pour plusieurs raisons, auxquelles l'expérience nous permettra de remédier dans l'avenir. Néanmoins, un assez grand nombre d'exposants avaien t répondu à notre appel, et, pendant plusieurs jours, de nom- breux amateurs de Roses ont pu admirer les produits si beaux de nos meilleurs établissements horticoles des environs de Paris. Quant à l'Exposition de Chrysanthèmes, on peut affirmer hautement qu'elle a été de tous points supérieure à ses devan- cières. Votre commission d'organisation avait utilisé cette année, de la façon la plus remarquable, les salles du premier étage du Palais de l'Industrie, malheureusement condamné à disparaître prochainement, et si nous n'avons pu obtenir dans ce local, une disposition d'ensemble flatteuse pour le premier coup d'oeil, il n'en est pas moins vrai que chacune des salles si richement garnies de nos magnifiques fleurs d'automne, renfermait des éléments d'attraction considérables, où les connaisseurs, ainsi que les simples curieux, pouvaient étudier longuement les tré- sors réunis par les meilleurs spécialistes, accourus des points les plus éloignés de la France, pour lutter avec nos collègues les plus réputés de Paris et des environs. Je citerai même dans cet ordre d'idées, le fait particulier et très symptomatique, de l'en- voi fait à notre exposition par le chef de culture des jardins royaux d'Italie, qui a obtenu plusieurs certificats de mérite, pour ses intéressantes variétés nouvelles de semis. M. le Président de la République, accompagné de M"'^ et M^^^ Faure, de M. le Ministre du commerce, et de nombreux personnages officiels, a tenu à se rendre à notre invitation ; mais il ne pouvait, dans cette première visite, se rendre compte, même de la façon la plus imparfaite, de la richesse et de la beauté des plantes présentées. Aussi s'est-il empressé de revenir officieusement le lendemain faire une nouvelle promenade à travers notre exposition, au DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1117 cours de laquelle il s'est entretenu, avec sa bonne grâce accou- tumée, des fleurs qui l'intéressaient, auprès des exposants qui se trouvaient alors dans les salles du Palais. Notre nouveau Président, M. Viger, qui avait inauguré si souvent déjà nos fêtes horticoles en qualité de Ministre de l'Agriculture, faisait cette fois les honneurs de l'Exposition, et guidait le Chef de l'Etat, avec son amabilité habituelle. Faut-il ajouter que Taffluence était aussi grande, le soir à la lumière électrique, que dans le milieu de la journée, et le public aussi empressé, le sixième jour que le premier? Du reste, la température a été clémente à notre égard, et le froid qui se serait vivement fait sentir dans ces salles peu protégées contre les rigueurs de l'hiver, ne s'est manifesté que d'une façon presque insensible. Aussi les fleurs se sont-elles conservées, jusqu'au dernier jour, dans un état de fraîcheur admirable. Je ne veux pas finir cette étude rétrospective sans citer les beaux fruits, les légumes, ainsi que les plantes variées. Cycla- mens et OEillets, dont les apports relativement considérables ont également montré la perfection de culture, à laquelle sont arrivés nos horticulteurs parisiens. En terminant, je suis heureux de constater que les vœux exprimés ici l'an dernier, relativement à l'organisation dans notre Société, d'une section spéciale de Chrysanthémistes, ont été réalisés, et je suis convaincu que cette création a été pour beaucoup dans le succès que nous venons constater et récompenser aujourd'hui. EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896 DÉGISIONS DES JURYS CHRYSANTHÈMES GRAND PRIX D'HONNEUR Objet d'art donné par M. le Président de la République. A M. NONIN (Auguste), avenue de Paris, 20, Châtillon (Seine). Pour Chrysanthèmes. CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS Plantes en pots. Collections en belle culture Premier Concours. — La plus belle collection de cent va- riétés. Médaille d'or. M. Nonin (Auguste). Grande médaille de vermeil. M. Patrolin, avenue de la Gare, à Bourges (Cher). Grande médaille de vermeil. M. Boutreux, rue de Paris, 89, à Montreuil (Seine). Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^, 4, quai de la Mégisserie. Médaille de vermeil. M. Delavier, rue Saussure, 2, Paris. Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, rue du Lié- gat, 69, Ivry (Seine). Médaille d'argent. M. Defresne fils, à Vitry (Seine). Médaille d'argent. M. Gérand, à Malakofî (Seine). 2® Concours. — La plus belle collection de cinquante va- riétés. Médaille de vermeil. M, Boutreux. Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G»«. Médaille d'argent. M. Gérand. Médaille d'argent. MM. Lévêque et fils. Médaille d'argent. MM. Yvon et fils. 3^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va- riétés. CQRYSANTllÈMES. 1119 Médaille de vermeil. MM. Yvon et fils, Malakoff (Seine;. Grande médaille d'argent. MM. Duval et fils. Médaille d'argent. M. Launay, rue des Ghêûeaux, à Sceaux (Seiue). Médaille d'argent. MM. Lévêque et fils. Médaille d'argent. MM. Vilmorin- Andrieux et C'". 4'' Concours. — La plus belle collection de douze variétés. Médaille de vermeil. MM. Duval et fils, rue de l'Ermitage, à Versailles (Seine-et-Oise). Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^. Médaille d'argent. M. Paillet, à Chàtenay, par Sceaux (Seine). 5^ Concours. — La plus belle collection de douze variétés à fleurs duveteuses. Grande médaille de vermeil. M. Nonin. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^. 7« Concours. — Les vingt-cinq plus belles variétés cultivées, à tige formant tête. Médaille d'or. M. Boutreux. Grande médaille de vermeil. MM. Yvon et fils. 9'^ Concours. — Le plus beau spécimen cultivé, à tige for- mant tète. Grande médaille de vermeil. M. Cordonnier, à Bailleul (Nord). Médaille d'argent. MM. Yvon et fils. 10^ Concours. — Les vingt-cinq plus belles variétés culti- vées en touffes basses. Grande médaille de vermeil. M. Ragoût, route de Plaine, Vésinet ^ Seine-et-Oise). Grande médaille de vermeil. MM, Vilmorin-Andrieux et O^. Grande médaille d'argent. MM. Yvon et fils. 11^ Concours. — Les douze plus belles variétés cultivées en touffes basses. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'e. Médaille d'argent. MM. Yvon et fils. 12*' Concours. — Les six plus belles variétés cultivées en touffes basses. Médaille d'argent. MM. Yvon et fils. Médaille de bronze. M. Ragoût. Médaille de bronze. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^. 13" Concours. — Les trois plus belles variétés cultivées en touffes basses. Médaille d'argent. M. Ragoût. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«>. Médaille de bronze. MM. Yvon et fils. 1120 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896. 14° Concours. — Le plus beau spécimen cuUivé en touffe basse. Médaille d'argent. MM. Duval et fils. Médaille de bronze. MM. Yvon et fils. 15'^ Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs blanches. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'c. 16° Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs jaunes. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et C'"^. 17® Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs roses. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^. 18° Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs rouges. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«". 19° Concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes greffés ne dépassant pas vingt-cinq plantes. Grande. médaille de vermeil. M. Bernard, rue du Ponceau, Ghâtillon (Seine). 20° Concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes grefîés ne dépassant pas douze plantes. Médaille d'argent. M. Bernard. 21° Concours. — Le plus beau spécimen grefîé. Médaille d'argent. M. Bernard. 22° Concours — La plus belle collection de 100 variétés cultivées en godets ne dépassant pas 0™,12 de diamètre. Médaille d'or. M. Vacherot, rue de Paris, à Boissy-Saint- Léger (Seine-et-Oise). 24° Concours. — La plus belle collection ne dépassant pas cinquante plantes en dix variétés cultivées spécialement pour les marchés. Médaille de vermeil. M. Gourbron, rue du Point-du-Jour, 28, à Billancourt (Seine). Plantes en pots. Culture à la très grande fleur. 25° Concours. — La plus belle collection de cinquante va- riétés. Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et C'e. Médaille de vermeil. M. Nonin (Auguste). Médaille d'argent. M. Dépérier, clos du Cèdre, par Ecouen (Seine-et-Oise). CHRYSANTHÈMES. 1121 26^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va- riétés. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et Ci«. 27e Concours. -^ La plus belle collection de douze variétés. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et Cïe. 28« Concours. — La plus belle collection de six variétés. Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'<î. Médaille d'argent. M. Ragoût. 29-" Concours. — Le plus beau spécimen. Remerciements. M. Ragoût. Fleurs coupées. Collections en belle culture. 30'^ Concours. — La plus belle collection de cent variétés. Grande médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils. Grande médaille d'argent. M. Rosette, à Caen (Calvados^. Médaille d'argent. M. Torcj'-Vannier, rue de la Juiverie, à Mehm Seine-et-Marne . 30^ Concours bis. — Les six plus belles variétés à fleurs blanches.. Grande médaille d'argent. M. Couillard, rue Saint-Loup, à Baveux Calvados;. , Grande médaille d'argent. M. Rosette. SI'' Concours 6ts. — Les six plus belles variétés à fleurs jaunes. Grande médaille d'argent, avec félicitations. M. Rosette. 32^ Concours. — La plus belle collection de cinquante variétés. Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils. Médaille d'argent. M. Launay. 32^ Concours bis. — Les six plus belles variétés à fleurs roses. Grande médaille d'argent, avec félicitations. M. Rosette. 33*^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq variétés. Médaille d'argent. M. de Reydellet, à Valence (Drôme\ Médaille de bronze. M. Dépérier. 33" Concours bis. — Les six plus belles variétés à fleurs rouges. Grande médaille d'argent. M. Rosette. 1122 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896. 34"^ Concours bis,— La plus belle collection de douze fleurs duveteuses. Grande médaille d'argent. M. Conillard. Grande médaille d'argent. M. Rosette. Concours imprévu. Médaille d'argent. M. Paillet. Fleurs coupées. Culture spéciale à la très grande fleur. 35*^ Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze variétés. Grande médaille de vermeil. M. Rosette. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et Cie. Grande médaille d'argent. M, Molin. place Bellecour, 8, à Lyon (Rhôue . 36« Concours. — La plus belle collection de cinquante va- riétés. Médaille de vermeil. MM. 'Vilmorin-Andrieux et C'^. Médaille d'argent. M.-Goulas, avenue Augier, à Croissy Seine- et-Oisei. 37^ Concours. — La plus belle collection de viogt-cinq va- riétés. Grande médaille d'argent. M. Yernier, à Thomery 'Seine-et- Marne . 38® Concours. — La plus belle collection de douze variétés. Médaille d'argent. M. Calvat, à Grenoble :Isère\ Médaille de bronze, M. Méténier, rue Tronchet, lo, à Paris. 39^ Concours. — La plus belle collection de six variétés. Médaille d'argent. M. Calvat. 40® Concours. — La plus belle Qeur présentant le plus grand développement. Médaille d'argent. M. Calvat. CONCOURS ENTRE AMATEURS Plantes en pots. Collections en belle culture. 41° Concours. — La plus belle collection de cinquante va- riétés. Grande médaille de vermeil. M. Lenaerts, rue de Chartres, 23, à Neuilly (Seine). Médaille d'argent. M. Audin, à Suresnes ;;Seine). CURYSANTHÈMES. 1123 42<^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va- riétés. Médaille de vermeil. M. Lavaud, à Villeneuve-Saint-Georges Seine-et-Oise . 48c Concours. — Les douze plus belles variétés cultivées en touffes basses. Grande médaille de vermeil. M. Constant, boulevard Natio- nal. 118, à Clichy -Seine^. 50^ Concours. — Les trois plus belles variétés cultivées en touffes basses. Médaille de broQze. M. Germond, à Ghampigny 'Seine-et-Oise;. 51^ Concours. — Le plus beau spécimen cultivé en touffe basse. Médaille de bronze. M. Lavaud. Remerciements. M. Germond. 56*^ Concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes greffés ne dépassant pas douze plantes. Médaille d'argent. M. Auger, rue Blomet, 102, à Paris. 57'^ Concours- — Le plus beau spécimen greffé. Médaille de vermeil. M. Auger. Plantes en pots. Culture à la très grande fleur. 58® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va- riétés. Grande médaille de vermeil. M. Oudot, à Marlj'-Ie-Roi .Seine et-Oise . Fleurs coupées. Collections en belle culture. *63^ Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze variétés. Médaille d'argent. M. Cahuzac, rue Friedland, 30, à Paris. 64*^ Concours. — La plus belle collection de cinquante va- riétés. Grande médaille de vermeil. M. Ragueneau, à Saint-Avertiû près Tours Indre-et-Loire. Médaille d'argent. M. Couillard. Médaille de bronze. M. Lovis, avenue des ^louliaeaux. à Billancourt Seine i. 1124 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896. 65^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va- riétés- Médaille de bronze. M. Germond. Médaille de bronze. M. Moreau, rue Lecourbe, 86, à Paris. Remerciements. M™^ Gamichon. 66'^ Concours. — La plus belle collection de douze variétés. Remerciements. M. Pannellier. Fleurs coupées. Culture spéciale à la très grande fleur. 68« Concours. — La plus belle collection de cinquante va- riété?. Médaille d'or. M. Oudot. Grande médaille de vermeil. M. Cuuillard. CO" Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va- riéu's. Grande médaille de vermeil. M. Cordonnier. Le Jury regrette que, pour ce lot, toutes les plantes ne soient pas étiquetées. Médaille de bronze. M. Sadarnac, château de Semont, par Dourdan ^Seine-et-Gise\ 71« Concours. — La plus belle collection de six variétés. Remerciements. M. Germond. 72^ Concours. — La plus belle fleur présentant le plus grand développement. Médaille d'argent. M. Cordonnier. Remerciements. M. Germond. Remerciements. M. Morières. Le Jury adresse ses plus sincères remerciements à M^e la comtesse de Beaulaincourt, pour ses belles imitations de Chrvsanthèmes. NOUVEAUTES INEDITES non encolle dans le commerce. IZ'^ Concours. — La ou les plus belles variétés inédites non encore au commerce ne dépassant pas vingt-cinq sujets, pré- sentés soit en pots, soit en fleurs coupées, par les horticul- teurs et les amateurs. Médaille d'or du Ministre de TAgriculture. M. Calvat. Grande médaille de vermeil. M. Nonin (Augustel. Médaille de vermeil. M de Reydellet CHRYSANTHÈMES. 1125 Médaille de vermeil. M. Héraud, à Pont-d'Avigaoa (Gard). Médaille de vermeil. M. Scalarandis, à Monza (Italiei. Grande médaille d'argent. M. Ghantrier, à Bayonne (Basses- Pyrénées). Médaille d'argent. M. Moriéres, à Viarose-Moissac (Tarn-et- Garonne). Remerciements. M^^ Garmichon. Certificats de mérite de première classe. M. Calvat, pour la variété M^e Lucie Faure. — — Czariiia. — — Laurence Zédé. — — Madame Bergier. — — Madame Deis. — — Madame Xavier-Rey-Jouvin. — — Wertlier. M. Iléraud, — Ernest Verdet. JVl. Nonin (A.), — Pierre Cottant. IM. Quétier, — Léocadie Gentils. M. de Reydellet, — A/^c Filleul Bro;j. M. Scalarandis, — Louis Sirtori. — — Madame Thérèse C/iarvet. — — Piéynont. Le Jury regrette que M. Héraud n'ait présenté qu'une tleur de la variété Louise Héraud et l'engage à représenter cette variété l'an prochain. Il regrette également que M. Moriéres n'ait présenté qu'une fleur de la variété Joseph Moriéres et que M. Cordonnier n'ait présenté qu'une fleur d'une variété ne portant qu'un numéro. FRUITS 1¥ Concours. — Pour un ou plusieurs fruits non encore au commerce, obtenus de semis par l'exposant. Mention honorable. M. Baltet, faubourg CronceJs, à Troyes (Aube). 75'' Concours. — Pour la collection de fruits la plus com- plète et la plus remarquable par la beauté et la qualité des échantillons [trois fruits au moins di chaque variété et cinq au plus). Médaille d'or du Ministre de l'Agriculture. MM. Croux et fils. vallée d'Aulnay, par Sceaux ^Seine,. Médaille de vermeil. M. Defresne fils. 77" Concours. — Pour la plus belle collée Idu de Poires, composée de trente variétés nommées. Grande médaille d'argent. M. Valaurl, à Liverdy (Seine-et- Marne. Grande médaille d'argent. M. Mauiois Gabriel , à Pontearré, par Melun ;^Seine-et-Marne). 1126 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896. 78'' Concours. — Pour le plus beau lot de Poires formé de quinze variétés bien étiquetées. Grande médaille d'argent. M. Passy, désert de Retz, par Saint- Germain-en-Laye. Médaille trargent. M. Orive, à Yilleneuve-le-Roi, par Ablon (,Seine-et-Oise).* 79^ Concours. — Pour la plus belle collection de Pommes. Médaille d'or. M. Baltet. 81*^ Concours. — Pour le plus beau lot de Pommes formé de quinze variétés bien étiquetées. Mention honorable. M. Baltet. 84" concours. — Pour la plus belle collection de fruits bac- ciformes (Pommiers microcarpes). Mention honorable. M. Baltet. 87° concours. — Pour la plus belle collection de Raisins de table, composée de vingt-cinq variétés nommées. Médaille d'or. M. Salomon, à Thomery (^Seine-et-Marne). Mention honorable. M. Sanlelli. 88® concours. — Pour le plus bel apport de Chasselas de Fontainebleau, qui ne sera pas moindre de o kilogrammes. Grande médaille de vermeil. M. Salomon. Grande médaille de vermeil. M. Masle, à .Maurecourt ! Seine- et-Oise), 90° concours. — Pour les plus belles corbeilles de fruits. Médaille d'or. M. Passy. Grande médaille de vermeil, M. Lambert, à Montesson (Ssine- et-Oise). Médaille de vermeil. M. Pathouot, à Corbigny '^Nièvre). Grande médaille d'argent. M. Orive. Grande médaille d'argent. ^I. Masle. Grande médaille d'argent. M. Valand. Médaille d'argent. M. Leuilier, à Gretz, pur Armainvilliers (Seine-et-Marne). Médaille de bronze. M. Aulonne, à Combault, par Pontault Seine-et-Marne). Mention honorable. M^e Michéa. 91^ concours. — Pour la plus belle corbeille d'une seule variété, dans chaque genre de fruit, ne dépassant pas 50 exem- plaires. Grande médaille de vermeil. M. Passy. Médaille d'argent. M. Leuilier. Concours imprévus. Médaille d'or. M. Leconte, pour arbres fruitiers formés, ave- nue du Maine. 32, Paris. Médaille de vermeil. M. Paillet, pour arbres formés. CHRYSANTHÈMES. 1127 Médaille d'argent. M. Boucher, pour arbres formés, avenue d'Italie, 164, à Paris. Médaille d'argent. M. Paillet, pour arbres verts et Conifères. Médaille d'argent. M. Boucher, pour Clématites et Fusains. Médaille de bronze. MM. Laurent et Cï^ pour Pmus strobus excelsa, var. zebrina, à Limoges Haute-Vienne). PLANTES FLEURIES Plantes en pots. 96'^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés ne dépassant pas cent plantes. Grande médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture. M. Jo-' bert, chemiu des Princes, à Chatenay i^Seine). 97^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés ne dépassant pas cinquante plantes. Médaille de vermeil. M. Vacherot. Médaille d'argent. AL Jobert. Médaille de bronze. M. Bourgouin, avenue de Lutèce, à la Garenne-Colombes (Seine;. 98^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés remarquables parleur belle culture et leur belle floraison. Médaille de bronze. M. Jobert. 99"^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés à fleurs doubles ne dépassant pas trente plantes.. Médaille de vermeil. M. Jobert. Mention honorable. M. Lambert-Lequin, à Clamart (Seine). 100® Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés à feuillage panaché ne dépassant pas trente plantes. Médaille de bronze. M. Jobert. 101° Concours. — Pour le plus beau lot d'Œillets variés ne dépassant pas cent plantes. Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils. Médaille de vermeil. M. Nonin (Aug.). Grande médaille d'argent. M. Régnier, avenue Marigny, 44, à Fontenay-sous-Bois i^Seine;. 102° Concours. — Pour le plus beau lot d'Œillets variés ne dépassant pas cinquante plantes. Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils. Mention honorable. M. Régnier. 1128 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896. 103'' Concours. — Pour le plus beau lot d'OEillels cultivés à grandes fleurs ne dépassant pas cinquante plantes. Médaille de bronze. M. Régnier. 109^ Concours. — Pour les plus beaux bouquets ou orne- mentations diverses faites avec des Chrysanthèmes. Médaille d'argent. M. Calvat. Médaille d'argent. M. Vouette, M. Ernest Renan, à Issy (Seine). Concours imprévus. Grande médaille de vermeil. M. Régnier, pour Orchidées. Grande métlaille de vermeil. M. Mantin, ^ouv CattLeya Man- tini, rue du Colisée, 11, à Paris. Médaille il'argent. M. Nonin (A ), pour Catlleya labiaia. Médaille d'argent. M. Sallier, pour PhysaUs Francheti, rue Delaizement, 9, à Neuilly iSeine-. Médaille d'argent. M. Trutfaut, pour Hydrangea Otaksa mons- truosa, rue des Chantiers, 40, à Versailles (Sehie-et-Oise). Médaille d'argeut. M. Vouette, pour Plantes de serres. CULTURE maraîchère Grande médaille de vermeil. M. Lambert, pour lot de légumes, à l'hospice de Ricêtre ^ Seine . Grande médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture. M. Ri- gault (Hyacinthe), pour collection de Pommes de terre, à Groslay i^Seine-et-Oise). Médaille de bronze. M. Massé, pour Ghoux-lleurs, à Rueil (Seine-et-Oise\ Des remerciements sont adressés : à M. Martinet, pour le journal le Jardin et pour tableaux de fleurs et fruits reproduits par la photographie en couleurs; à M. Chauré, pour le journal le Moniteur de V Horticulture; à M. Cordonnier, pour brochures sur les Chrysanthèmes ; à M. Thibault, pour brochures horticoles. Exi'usniuN Dr: nosi-s. 1129 EXPOSITION DE ROSES iO, 11 ET 12 JUILLET 1895 DECISIONS DU JURY R0S5ERS El^^ POTS Concours entre horliculfeurs. Médaille d'honneur offerte par M. le Minisire de rAgriciilture, ù MM. Lévêque et lils, pour l'ensemble de leurs concours. IT*" concoLir.-. — Collection générale de Rosiers tige?, variés, en fleurs. Médaille de vermeil. — M, Jupeau (Léon), 13o, route de Fontainebleau, Kremlin-Bicètre (Seine). Médaille d'argent, olTerle par M. le Minisire de TAgriculture. — M.Rothberg, horticulteur, 2, rue Saint-Denis, à Gennevilliers (Seine). '19° concours. — Colieclioii de 100 Rosiers tiges, var-iés : thé, noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs. Médaille de vermeil. — MM. Lévèque et fils, hort,iculteurs, GO, rue du Liégat, à Ivry (Seine). "20" concours. — Collection générale de Rosiers greffes rez terre ou francs de pieds, en fleurs. Médaille de bronze. — M. Rothberg, déjà nommé. ■ ^H" concours. — Collection de Rosiers types ou espèces bota- niques, fleuiis ou non. Médaille de vermeil. — M. Cochet-Cochet, horliciiUeur, à Coubert (Seine-et-Marne). ROSES COUPÉES Concours entre amateurs. 35^ concours. — Collection de 100 variétés de Rose^, dans tous les genres. Grande médaille de vermeil. — M. David (Emile), amateur, oo, Grande-Rue, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise). Médaille de vermeil. — M. Petit-Uumberl, amateur, 20, rue de la Boucherie, à Crépy-en-Valois (Ois':'). 1130 EXPOSITION DE JUILLET 1896. 39® concours. — Collection de 50 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. Grande médaille d'argent. — M. Petit-Humbert, déjà nommé. Concours entre horticulteurs. 47® concours. — Collection générale de Roses, dans tous les genres. Médaille d'or. — M. Rothberg, déjà nommé. Médaille de vermeil.— M, Jupeau, déjà nommé. Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de TAgriculture. — M. Cochet, horticulleur à Suisnes, par Grisy- Suisnes (Seine-et-Marne). Grande médaille d'argent. — MM. Lévèque et fils, déjà nommés. 48^ concours. — CoUeclion de 20O variétés de Roses, dans tous tes genres. Grande médaille de vermeil. — M. Baalois (E.), horticul- teur, 3, rue Hugues-Aubriot;, Dijon (Côte-d'Or). Médaille de vermeil. — Boucher, horticulteur, 164, avenue d'Italie, à Paris. Grande médaille d'argent. — MM. Lévèque ethls, déjà nommés. Grande médaille d'argent. — M. Lecointe (Amédée), pépinié- riste-horticulteur, 24, rue des Creux, à Louveciennes (Seine-et- Oise). 49*^ concours. — CoUeclion de 10O variétés de Roses, dans tous les genres. Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture. — M. Gravier, pépiniériste, 41, boulevard Lamouroux, à Vitry (Seine). Médaille de bronze. — MM. Lévèque et flls, déjà nommés. 50® concours. — Collection de 50 variétés de Roses, dans tous les genres. Remerciements. — MM. Lévèque et fils, déjà nommés. 52® concours. — Collection de 200 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. Médaille d'or. — M. Buatois, déjà nommé. Médaille de vermeil. — M, Cochet, déjà nommé. 53® concours. — Collection de 100 variétés de Roses thé, noisette, hybrides de thé et de noisette. Médaille de vermeil. — M. Rothberg, déjà nommé. Grande médaille d'argent. — M. Dubreuil (F.), 146, route de Grenoble, à Montplaisir (Lyon). EXPOSITION DE ROSES. 1131 54® concours. — Collection de 50 variétés de Roses thé, noi- sette, hybrides de thé et de noisette. Médaille d'argent. — M. Gravier, déjà nommé. Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé. 59*= concours. — La plus jolie collection de Rosiers sarmen- teux. Médaille de bronze. — M. Boucher, déjà nommé. Médaille de bronze. — M. Cochet, déjà nommé. 60° concours. — Douze Roses d'une même variété, remar- quables par leur ampleur, leur forme et leur coloris. Médaille d'argent . — M. Cochet, déjà nommé. Médaille de bronze. — MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Remerciements. — M. Buatois, déjà nommé. 61'' concours. — Les 50 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). Médaille de bronze. — M. Buatois, déjà nommé. 62'- concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses, remar- quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris (deux fleurs de chacune). Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé. 67" concours. — La plus belle gerbe de 12 à 24 Roses va- riées, à longues liges, variétés spéciales pour les fleuristes. Médaille de vermeil. — M. Landras, 12, faubourg Saint- Honoré, à Paris. 69® concours. -*- Herbiers. — Collections botaniques. — Insectes nuisibles aux Rosiers. — Publications et dessins des- criptifs de la Rose. — Ouvrages se rapportant aux Rosiers. Médaille d'argent. — M. Lucet (Emile), 52, rue de la Grosse- Horloge, à Rouen (Seine-Inférieure). 1132 CONCOURS DE DAULIAS, BÉGONIAS. ETC. CONCOURS D'ORCHIDÉES DU 25 JUIN 1896. Médaille d'or. M. Jacob, jardlûier au domaine d'Armainvilliers, par Gretz (Seine-et-Marne). Grande médaille de vermeil. M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, 64, boulevard Saint-Michel, Paris. Grandes médailles d'argent. M. Duval, 8, rue de l'Ermitage, à Versailles (Seine-et-Oise). Médailles d'argent. M. Ragot, à Yillenoy, par Meaux (Seine-et-Marne), M. Bert, horticulteur, 68, rue Yictor-Hugo, a Colombes (Seine). M. Piret, horticulteur, boulevard de Sannois, à Argenteuil (Seine-et-Oise). CONCOURS DE DAHLIAS, BÉGONIAS, ETC. DU 10 SEPTEMBRE 1896. Grandes médailles de vermeil. M. Paillet, horticulteur pépiniériste, vallée de Chatenay, près Sceaux (Seine), Pour Dahlias Cactus. M. Vallerand (E.), horticulteur, rue de Boissy, à Taverny (Seine-et-Oise), Pour Bégonias. MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-Oise), Pour Bégonias hybrides {décora X Diadcma-Rrx). M. Arnoult, jardinier chez M. Truelle, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), Pour Bégonias nouveaux. M. Vallerand, déjà nommé. Pour Bégonias ponctués nouveaux. ' DU 25 JUIN 1896. 1133 Médailles de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et CV% quai de la Mégisserie, Paris, Pour Dahlias, fleurs coupées. MM. Vilmorin-Andrieux et C'", déjà nommés, Pour Dahlias simples. M. Nonin, 10, roule de Paris, à Ghâtilion-sous-Bagneux (Seine), Pour Dahlias Cactus en pots. M. Nonin, déjà nommé, Pour collection de Fuchsia. M. Valierand, déjà nommé, Pour Bégonias. M. Valierand, déjà nommé. Grandes médailles d'argent. M. Nonin, déjà nommé. Pour Cactus. M. Vilmorin, déjà nommé. Pour Dahlias lilliput. Grandes médailles d'argent. M. Welker, horticulteur à la Gelle-Saint-Cloud, par Bougival (Seine-et-Oise), Pour Dahlias lilliput. MM. Billiard et Barré, horticulteurs à Fontenay-aux-Roscs (Seine), Pour Dahlias, nouveautés. M. Plet, au Plessis-Piquet (Seine), Pour Bégonias simples. M. Urbain, 42, rue dé Sèvres, àClamart (Seine), Pour Bégonias multiflores. M. Urbain, déjà nommé, Pour Bégonias nouveaux. Médailles d'argent. M. Molin, 8, place, Bellecour, à Lyon (Rhône), Pour Dahlias, Heurs coupées. H.'J4 CONCOURS DE DAHLIAS, BÉGONIAS, ETC. M. Welker, déjà nommé, Pour Dahlias Cactus. M. Nonin, déjà nommé, Pour Dahlias de semis, n° 1. M. Welker, déjà nommé, Semis de Dahlia lilliput. M. Urbain, déjà nommé, Pour Bégonias simples. M. Vacherot, rue de Paris, 53, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et- Oise), Pour Bégonias simples. M. Vallerand, déjà nommé, Pour Bégonias striés. M. Urbain, déjà nommé. Pour Bégonias ligneux. Al. Plet, déjà nommé, Pour Bégonias nouveaux. Médailles de bronze. M. Nonin, déjà nommé, Pour Dahlias lilliput. M. Molin, déjà nommé, Pour Dahlias simples. M. Urbain, déjà nommé, Pour Bégonia discolor X Rex. MM. Yilinorin-Andrieux et G'% déjà nommés, Pour Bégonia Vernon compact. Remerciements. • M. Molin, déjà nommé, Pour Dahlias Cactus. MM. Vilmorin-Andrieux et C'% déjà nommés. Pour Dahlias, nouveautés. M. Gorion, propriétaire àEpinay (Seine), Pour Dahlias, nouveautés. DU 25 JUIN 1896. 4135 M. Val lerand, déjà nommé, Pour Bégonias, fleurs coupées, doubles. M. Plet, déjà nommé, Pour Bégonias, fleurs coupées, doubles. M. Plet, déjà nommé, Pour Bégonias, fleurs coupées, simples. M. Vullerand, déjà nommé, Pour Bégonias, fleurs coupées, simples. CONCOURS D'ORCHIDÉES DU 26 NOVEMBRE 1896. Grande médaille de vermeil. M. Bert(EI.), 68, avenue Victor-Hugo, à Colombes (Seine), Pour un petit lot d'Orchidées exotiques. M. Lebandy (R.), amateur, 24, rue de Mesmes, à Bougival (Seine-et-Oise), Environ 2:j variétés de Cypripedium, la plupart provenant de semis. Médaille de vermeil. MM. Duval et fils, horticulteurs, 8, rue de TErmitage, à Ver- sailles (Seine-et-Oise), Un groupe d'Orchidées variées. Un groupe de Cypripedium variés. M. Robert (G.), jardinier, chez le duc de La Rochefoucaud, à la Vallée-aux-Loups, près Châtenay (Seine). Environ 40 plantes. Médailles d'argent. M. Trniïaut (A.), 40, rue des Chantiers, à Versailles (Seine-et- Oise). M. Ragot, à Villenoy, près Meaux (Seine-et-Marne). Remerciements. M. Verdier (Eug.), 37, rue de Clisson, Paris. — ♦ J13G NOTES l-T .MEMOIIU-.S. NOTi:S KT MI^MOIUE?; Sur les iNOix véhel'Sss. — Quelques comsidérations sur les INSECTES PAHASITES UTILES, POSSIBILITE DE LES PROPAGER, par y. F. Decaux. On sait bien peu (io chose-; sur certains Diptères qni consli- iuenl la tribu de> Héléromr/zides de l^'allen, fin genre Slphonella de Mncquart. Par leur cxlrêrne petilesse, ils échappent pour ain>i dire à la vue, et ont éhulé h:;s recherches des observateurs. Le hasard seul semble devoir nous apprendi'e ce que des moyens directs d'ol)serva!iOn n'ont pu éclaircir, et c'est aussi le hasard qui est venu à mon sec uirs. Je ne suis pas à même de jeter un grand jour sur Thistoire des Diplères de ce groupe, pris en gé- néral; mais peut-ê'.rele fait particulier que j'ai pu étudier amè- nera-t-il d'autres observations. Vers le 25 septembre 1893, dans des Noix vertes achetées an marché de Neuilly-sur-Seine (provenance inconnue), j'ai trouvé, en les ouvrant, des ver-^ de taille différente, devant être rappor- tés à des chenilles de Carpocapsa pomonana (lïiibner), fait très commun et bien connu, dont j'ai eu, pour ma pari, plusieurs fois la bonne fortune de mener à bien, toutes les métamorphosis jusqu'à la sortie du papillon, au printemps (ce qui du reste n'offre ancune difficulté). En examinant un cerlain nombre de ces Noix véreuses, avec soin, j'y rencontiai, à ma grande sur- prime,-des larves et des pupes de Diplères. Ces Noix, mises en observation dans une boîle vitrée, me donnèrent, au bout de quelques jours, l'éclosion de \d.SiphonellaNucisiy{ivv\s)[^\.VcvrU a décrit et fi,;ui'é la larve, la nynq)he, et l'insecte parfait dans les Annfdes de la Société Énlomolorjiquc de France, I8'j9, p. 39, PLI). Larve. — Longueur alignes, blanche, glabre, assez molle, corps composé de onze srgmcnl?, d(tnt le dernier semble se terminer SUR LES .NOIX VÉREUSES. 1137 en iDoinle. Tète, très étroite, rétractile, pca saillante en dehors du premier segment, mandibules composées de deux petits cro- chets noirs, rétractiles, dont Ja partie arquée peut devenir sail- lante, et permet à la larve, en les écartant et les rapprochant, de ronger la substance qui doit la nourrir. La larve est dépourvue d'organes de locomotion, mais son corps se dilate, sur les côtés, en un léger bourrelet qui a sans doute pour but de faciliter ses mouvements. Nymphe. — Après sa premièi e métamorphose, la larve se pré- sente sous la forme d'un ellipsoïde allongé, d'un brun rougeâtre, de consistance écaHleuse. E(i fendant longitudinalement cette coque, on aperçoit la nymphe, montrant toutes les parties qui constituent l'insecte parfait. Les pattes reposent sur la poitrine, les jambes sont repliées sur les cuisses, les pattes postérieures sont recouvertes par les ailes, qui fc dirigent vers l'abdomen. Insccle parfait. — Longueur une ligne ; tête noire, avec la face fauve, antennes brun-noir, trompe noire; tout le corps D )ir, llîorax et écusson mats et criblés de points serrés très apparents; abdomen luisant; pattes noires ; balanciers noirs ; ailes 1res hyalines; nervure costale finement ciliée. La découverte de la Siphonella Nucis, dans des Noix, à Mont- «le-Marsan, remonte au mois d'octobre 1838, elle est due au hasard, comme nous l'apprend mm regretté et éminent maître, M. Ed. Perris, auquel je resterai reconnaissant toute ma vie, pour les précieux conseils qu'il a bien voulu me donner, lors de mes premiers essais d'élevage d'insectes en captivité, il y a bien- tôt quarante ans. Le rôle joué par la Siphonella Ahicis., dans les Noix primitive- ment habitées par une larve d'insecte, est loin d'être défini. Voici comment s'exptitne, sur ce sujet, l'habile observateur de Mont- de- Mais an: (( Ayant ouvert les Noix, je fus ravi de trouver dans l'une d'elles des insectes parfaits, des nymphes et des larves de la mên^.e espèce. Ces larves vivaient sur l'amande de la Noix qui se trouvait largement enlamée sur plusieurs points, et qui cepen- dant n'avait perdu que la moitié à peu près de son volume. Ce résidu élait saupoudré d'excréments assez gros et noirâtres, 1138 NOTES ET MÉMOIRES. comme on en rencontre souvent quand on ouvre des Noix véreu- ses, et sur les côtés il y en avait aussi un tas assez considérable, entremêlé de lilaments soyeux. Je n'eus garde d'attribuer ces excrémenis aux larves de la SipJioneUa ; ils étai*>nt beaucoup trop gros et trop nombreux, et d'ailleurs, ces filaments dont j'ai parlé ne me paraissaient pas être leur ouvrage. Je pensais donc que la Noix avait d'abord été habitée par un autre insecte, quel- que Gurculionide probablement, et je fus confirmé dans cette opinion en voyant la Noix percée, près du bile, d'un trou circu- laire, et qui était évidemment le résultat d'une corrosion dont la Siphonelle n'était certainement pas l'auteur. Le fait de la pré- sence de Diptère dans le même fruit où s'étaitdéveloppé l'insecte primitif, porterait d'abord à croire que le premier vivait para- site sur le second ; mais il était évident, par les brèches faites à l'amande, aux excréments qui encombraient la Noix, et enfin au trou dont j'ai parlé, que celui-ci avait parcouru toutes les pha- ses de son existence, que même il avait pris son essor. Je me suis donc arrêté à l'idée qu'après Tissue du premier habitant de la Noix, la mère des larves que j'ai observées avait pénétré dans ce fruit et lui avait confié le soin de nourrir sa postérité. Les larves devaient être dans le principe au nombre de onze, et comme il restait un peu plus de la moitié de la Noix, on voit, en faisant la part de ce qu'avait pu consommer l'insecte qui les avait précédées, qu'elles ne sont pas douées d'une voracité bien remarquable. Il résulte également de ce qui précède que leur développement est assez rapide, et qu'un mois et demi environ suffit à leur croissance et à toutes leurs métamorphoses. » Plus récemment, à l'une des séances de la Société Entomolo- gique de France y i873, p. 65, M. Perris émit l'avis que les Sipho- nella Nucis pourraient bien être les vidangeuses de chenilles de Microlépidoplères. Plus favorisé que mon cher maître, qui ne paraît avoir eu qu'un nombre restreint de Noix habitées parldiSiphonella Nucis ^ pour faire ses études, mes observations ont porté sur une cin- quantaine de Noix ouvertes, depuis la fin de septembre jusqu'à la fin d'octobre 1892. Nous ferons remarquer que la description de la larve, de la SUR LES NOIX VÉREUSES. 1139 nymphe et de l'insecte parfaU., citée plus haut, se rapporte en tous points aux insectes que j'ai observés, c'est donc bien à la même espèce qu'il faut attribuer nos observations respectives, en oulre, un grand nombre d'autres caractères concordent à le démontrer. Dans mes Noix, habitées par la Siphonel/a Nucis, se rencontraient des résidus saupoudrés d'excréments noirâtres, des fils soyeux retenant des tas d'excréments desséchés, souvent la substance de Tamande prenait par places une teinte brunâtre, quelquefois couverte de moisissure, une partie variant du quart au tiers de l'amande, était dévorée, et dans 3 ou 4 Noix, la larve d'insecte, cause de tous ces dégâts, avait disparu, laissant 5, 7 et 8 pupes de Diptère. S'il en était toujours ainsi, l'hypo- thèse admettant la Siphonella Nucis comme introduite par le trou, fait au hile de la Noix par la larve d'insecte pour s'échap- per, serait toute naturelle. Mais en continuant minutieusement nos observations sur les autres fruits, nous avons trouvé une douzaine de Noix, conte- nant chacune, en même temps, de 5 à 8 larves ou pupes de Dip- tère et une chenille, bien vivante, de Carpocapsa pomonana ; ces dernières, mises en observation, nous ont donné, par éclo- sion, le papillon, au printemps ; cette espèce est bien la vulgaire Carpocapsa pomonana (Hubner), il ne peut plus y avoir de doute à cet égard. Un nombre égal de Noix, contenant chacune des larves de Diptère et une chenille morte, paraissant desséchée et vidée; dans d'autres, particulièrement dans la partie de l'amande noirâtre ou moisie, des débris de chenilles desséchées. L'hypothèse de l'entrée delà Siphonella Nucls, femelle, parie trou fait au hile de la Noix, par la sortie de la chenille, se sou- tient difficilement devant des faits matériels répétés, de la pré- sence, dans le même fruit, de la chenille et des larves ou pupes de Siphonella. Nous n'avons jamais rencontré plus d'une che- nille par fruit, et nous n'avons pas remarqué de trou de sortie, sur les Noix habitées, en même temps, par les deux espèces d'in- sectes. Pour apprécier la partie dévorée par la chenille, nous avons observé séparément un grand nombre de Noix véreuses, prove- nant du département de la Somme, contenant chacune une 1140 NOTES ET MÉMOIRES. chenille de Carpocapsa pomonana, sans larves ou pnpes de diptère; les dégâts sont identiques et la partie consonamée varie du 1/4- au 1/3 de l'amande. On rencontre les mêmes excréments, les mêmes fils, des parties d'amandes noircies et décomposées, et de la moisissure. On peut donc admettre que dans les deux cas, c'est à la chenille seule, qu'on doit attribuer les dégâts causés à Tamando. Il reste l'hypothèse que la Siph. Nucis, vivrait en vidangeuse des excréments de la chenille, cela n'est pas impossible, puisque les entomologistes admettent que plusieurs larves de Coléoptères vivent de cette façon sous les écorces habitées par les Scolytes. Pour ma part, je n'ai pas eu occasion de m'assurer positivement du fait; ce que je sais et que je dois faire remarquer, c'est que les Lœmophlœus Juniperi (Grouv.) admis comme vidangeurs par un grand nombre d'entomologistes, sont de précieux des- tructeurs de larves d'insectes lignivores, à l'état de larve et sous forme d'insecte parfait. J'ai pu m'en assurer chaque printemps, pendant dix années, dans la lutte que j'avais entreprise contre les PhLros'inus Aubei (Per.) et Phi. thuyir (Per.), Coléoptères du grou[)e des Scolytes, dont les larves minent et font périr les Gu- pressinées : Thuya, Séquoia, etc., à la pépinière de la ville de Paris, à Auteuil. Parmi les hypothèses faites et à faire sur la façon de vivre des larves de Siphonella Nucis (Perris), il est un fait incontesté, c'est que ces larves exigent bien peu de nourriture pour opérer toutes leurs métamorphoses. Le Journal de la Sociétr nationale cV Horticulture de France est répandu dans toutes les parties de la France et de l'Europe. Je fais appel à ceux de nos collègues habitant un pays de grande culture du Noyer, plus particulièrement, du Centre et du Midi, pour les prier de vouloir bien exi;miner sur place, les Noix véreuses tombées avec l'enveloppe verte (de septembre à octo- bre\ de les ouvrir après s'être assuré qu'il existe ou qu'il n'existe pas de trou vers le hile de la Noix et de noter le nom- bre : de celles habitées par des larves ou des pupes de Diptère, en même temps qu'une chenille vivante; de celles où les che- nilles ont été trouvées mortes ; et enfin, de celles oîi la chenille SUR LES NOIX VEREUSES. Jlil ayant disparu, il reste les Diptères. Avec ces informations et l'appréciation des remarques de nos collègues, nous saurons bientôt, j'ose l'espérer, ce qu'il faut penser de la présence de la Siphonella Nucis, dans ces Noix, et si elle doit être considérée comme un insecte neutre, c'est-à-dire ne faisant ni bien ni mal à cette riche culture, ou si elle vit en parasite de la chenille, et, par conséquent, doit être admise comme un auxiliaire utile à propager. En effet, s'il était démontré par un grand nombre de faits, qu'on peut trouver une chenille et des larves de Siphonelles FiG. 28. Upho)iella Nucis (Perris), très grossie. dans l'intérieur de Noix n'ayant aucune trace de trou permet- tant l'entrée de ce Diptère, il serait difficile de continuer à admettre que ces insectes s'introduisent dans les Noix aban- données par la chenille, pour se nourrir des produits de la digestion. Dans ce cas, l'hypothèse d'une ponte faite en été dans l'ombilic des jeunes Noix contenant une chenille, ne serait pas inadmissible, la petite galerie creusée par la cheni'le, pour entrer dans le cœur de la Noix, permettrait aux larves de la Siphonelle de s'introduire dans le fruit, à mesure de leur éclosion. C'est une loi assez générale, ii en est ainsi, pour un grand nom- bre d'Hyménoptères parasites du genre des Chalcidiens et des Braconites, dont l'évolution totale peut s'accomplir normalement en 45 à 60 jours, et dans certains cas, être retardée jusqu'à l'année suivante. 1142 NOTES ET MÉMOIRES. Quelle que soit l'hypothèse admise, il est suffisamment démon- tré que la Siphonella Nucis n'a encore été rencontrée que dans des Noix habitées ou ayant été habitées par la chenille de Car- pocajjsa pomonana ; que ses* dégâts sont nuls pour l'agriculteur, soit qu'elle ronge l'amande déjà avariée par la chenille, soit qu'elle vive en vidangeuse des produits de la digestion de celle-ci ; et qu'elle deviendrait un insecte utile, s'il était prouvé par la suite, qu'elle vit en parasite de la chenille même ; cette hypothèse pourrait bien être la vraie ! L'innocuité de la Siphonella étant démontrée, nous avons tenté un nouvel essai d'adaptation de parasites transportés à grande distance. Du grand nombre de Noix véreuses mises en observation dans nos caisses vitrées (1892), nous avons recueilli 150 à 200 Sipho- nella Nucis^ bien vivantes, que nous avons enfermées dans un tube à large ouvei'ture, rempli au 1/3 de fines rognures de papier. Ce tube, placé dans une petite boîte en bois, a été envoyé par la poste, comme échantillon sans valeur à un ami habitant les environs de Périgueux (472 kilomètres), qui s'est empressé, suivant notre conseil, de leur donner la liberté dans sa propriété plantée de plusieurs Noyers. Il me paraît intéressant défaire remarquer dans l'intérêt de la propagation des insectes parasites utiles, que parmi les Noix que mon aimable ami m'a adressées l'année dernière et cette année, j'ai trouvé deux fruits contenant une chenille accompa- gnée de larves de SipJioiiella Nucis. Ce fait a surtout son impor- tance, au point de vue de la propagation obtenue en trois ou quatre ans et méritait d'être signalé. Nous avons montré par de nombreux exemples, depuis trente ans, que l'homme peut se servir, avec succès, de ces auxiliaires naturels (les parasites) et les propager où ils n'existaient pas, même à des distances assez considérables. Pour éviter des désillusions, nous avons le devoir de prévenir l'agriculteur, qu'il ne doit pas exiger des parasites utiles plus qu'ils ne peuvent donner : leur mission a un but déterminé : « Arrêter l'extension exagérée des insectes frugivores et ligni- vores, ennemis de notre richesse agricole. » L'observation a SUK LES AUlX VEHEUStilS. Ili3 démontré qu'il existe dans la nature une loi immuable d'équi- libre, qui ne permet pas aux parasites d'anéantir l'espèce d'in- secte dont ils sont les ennemis naturels, aussitôt que par leur multiplication, il y a péril pour cette première espèce ; d'autres insectes parasites polyphages, trouvant dans cette abondance une nourriture facile pour leur progéniture, viennent déposer leurs œufs dans les larves déjà parasitées : aussitôt éclos, les derniers arrivés dévorent amis et ennemis etramènent en quel- ques années l'équilibre momentanément détruit. Pour expliquer l'apparition et la disparition des fléaux d'in- sectes, ennemis de nos récoltes, presque tous les entomolo- gistes, jusqu'à nos jours, ont eu recours à une théorie qui a fait son temps et qui devrait être modifiée selon la connaissance que nous avons acquise des mœurs des insectes. Elle se résume en ceci: « multiplication graduelle des parasites jusqu'à ce qu'ils aient presque anéanti l'espèce dont ils sont les ennemis naturels, puis, disparition brusque de ceux-là, lorsque les femelles ne trouvent plus un nombre suffisant d'insectes pour y déposer leurs œufs, elles meurent sans postérité ». Eh bien, les choses ne se passent pas aussi simplement que cela dans la nature : non seulement l'équilibre se rétablit par les parasites polyphages; mais pour empêcher la trop grande extension de ces derniers, qui finiraient par détruire toutes les autres espèces, la nature leur a donné des ennemis que j'appel- lerai des parasites au troisième degré. Il m'a été donné de pour- suivre une suite d'expériences à l'air libre, pendant dix années, sur lalarved'un Goléoptère de l'ordre des Charançons, le /*/ij//o- nomus Rumicis^ qui s'enveloppe, pour se transformer, dans une coque de soie, dont les mailles sont ajourées et permettent d'apercevoir tous ses mouvements; cette larve a pour ennemi naturel un Hyménoptère du groupe des Chalcidiens^ VEido- phus ramicorjiis, L.; les larves parasitées sont recherchées par un autre hyménoptère aptère (ayant l'aspect d'une Fourmi), d\i genre Pezomachus, très probablement une nouvelle espèce, voisine de ïhortensis (?), qui introduit sa tarière au travers des mailles de la coque et dépose un seul œuf dans le corps de la larve de Pliyionomus déjà parasitée : cet intrus se nourrit des 1144 rSUTES ET MÉMOIRES. parasites au premier et au deuxième degré. Un fait digne de remarque, c'est que, pour se transformer, la larve de Pezoma- chiis se construit une coque ayant la forme d'un petit cylindre, arrondi aux deux bouts, avec les peaux de ses victimes, qu'elle triture avec ses mandibules et réduit en une pâte analogue à du parchemin. Le plus curieux, c'est que cette coque est libre dans le cocon du Phytononms et suit toutes les inclinaisons qu'on veut bien lui donner. Très rares, pendant les premières années de mes observations, les coques parasitées par le Pezomachus n'ont dominé que des femelles (par éc'osion). Ce fait inexplicable m'a t:ngagé à per- sévérer pour obtenir et connaître le mâle, qu'on suppose ailé, et sur lequel on a établi une véritable légende. C'est ainsi que j'ai été amené à poursuivre mes expériences pendant dix années sans interruption. Ma patience a enfin été récompensée. J'ai obtenu deux mâles pour cinquante-cinq femelles; ils sont aptères, semblables aux femelles, sauf une taille moindre et l'absence de tarière. En outre, le nombre de coques parasitées par des Pezomachus ) s' éiami graduellement développé vers la sept ou huitième année, j'ai été agréablement surpris de constater dans mes boites à éclosion, que plusieurs coques de ces para- sites, au troisième degré, contenaient elles-mêmes des larves d'un petit Chalcidien, du genre Pleromalus (non encore déter- miné); parasite au quatrième degré sur la même larve de Pkyto- no)nus, laquelle a pu établir son cocon ajouré, bien que dévoré en partie par VFulophus ramicornis ; ces deux premiers para- sites ont été dévorés par la larve du Pezomachus, qui a pu éta- blir sa curieuse coque libre dans celle du Phytonome, tout en s'enfermant avec cinq à sept œufs déposés sous la peau par la tarière du Pteromalus, resté maître du champ de bataille. On croit rêver, en constatant toutes ces évolutions successives dans l'espace de deux à deux mois et demi, et l'on est en droit de se demander où peuvent s'arrêter les combinaisons d'équilibre créées par la nature (1)? (1) Cette notice était rédigée et prête pour l'imprimerie, lorsque j'ai eu connaissance dun mémoire publié par M. le D'' Laboulbène, sur SUR LES NOIX VÉREUSES. 1J45 M. le D'' Laboulbène a pu observer les Sijjhonella Nucis (Perns) et Carpocapsa pomonana, dans des Noix provenant da départe- ment de l'Ain, que M. le professeur Charles Robin lui a envoyées en octobre 1868. Cet éminent entomologiste, après avoir minu- tieusement détaillé l'état intérieur de la Noix : partie rongée, déjections, filaments soyeux, etc., en tous points semblables aux observations déjà énoncées, s'exprime ainsi au sujet des chenilles : « Je trouvai deux vers blanchâtres, de taille moyenne, à têle écailleuse et pourvus de seize pattes, qui étaient certainement des chenilles. Je leur attribuai les fils de soie et les déjections, sous forme de grains, qui remplissaient les Noix attaquées. Le trou du hile de la Noix était aussi produit par ces chenilles au moment où elles sortaient du fruit pour se métamorphoser au dehors. « Mais il y avait aussi, indépendamment des deux chenille^, un grand nombre de pupes d'un roux marron, et qui ne pou valent appartenir qu'à un insecte diptère, les pupes se trou- vaient partout dans la cavité de la Noix gâtée. Au bout d'une à deux semaines, il en est sorti une quantité de petites mouches noires se rapportant à la Siphonella Nucis (Perris). (( Je n'ai pas vu les larves de la Siphonella, mais M. Ch. Robin les a remarquées dans les Noix véreuses. J'ai confié à M. Faliou les deux chenilles dont j'ai parlé; l'une d'elles, après s'être chrysalidée, a produit la Carpocapsa pomonana. (c A mon avis, la larve de la Siphonella Nucis vit de matières gâtées, peut-être des excréments d'autres larves, et elle n'est pas redoutable au même titre que la Carpocapsa pour les dégâts qu'elle cause. M. Perris a parfaitement dit qu'elle n'est point parasite : elle vit des dégâts de la Carpocapsa, qui est, en définitive, l'auteur, principal des dégâts et qui rend les Noix véreuses. » les insectes des Noix véreuses. Annales ch la Soc. entom. de France, 1871, p. 29o. Je considère comme une bonne fortune, de faire con- naître un résmné des observations d'un de nos entomologistes les plus autorisés. 72 1146 NOTES ET MÉMOIRES. La présence de la Siphonella Nucïs dans les noix véreuses, remarquée, pour la première fois, dans le département des Landes par M. Perris, en septembre 1838, puis une seconde fois trente années plus tard, venant du département de l'Ain, par M. le D"" Laboulbène, et enfin une troisième fois, avec un nouvel intervalle de vingt-cinq ans, par moi, provenant du marché de Neuilly-sur-Seine, est un fait peu ordinaire et presque aussi incompréhensible que les mœurs de cette bestiole, dont la pré- sence dans les Noix reste une hypothèse à démontrer, et néces- site de nouvelles observations. La seconde partie du travail si estimable de M. le D'' Laboul- bène, de beaucoup la plus importante, concerne la synonymie de la Sijphonella Nucis (Perris), qui doit prendre rang parmi les espèces du genre. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION d'aUTOMNE. 1147 COMPTES RENDUS Compte rendu de l'Exposition d'automne DE LA Société nationale d'Horticulture de France. Les nouvelles variétés de Chrysanthèmes, par M. Fatzer (I). La tâche d'un jury, toujours délicate, devient particulièrement difficile quand il doit juger des nouveautés devant recevoir, s'il y a lieu, des certificats de mérite. Ces certificats constituent à la plante qui en est l'objet un état civil, une forte recommanda- tion auprès du public acheteur; donc ils engagent un peu la responsabilité des juges, et le renom de compétence de la société au nom de laquelle ils sont décernés, vis à vis de l'étran- ger qui achètera telle ou telle nouveauté parce qu'elle a obtenu un certificat. Mais viennent les déboires à la floraison, on en rendra responsable, non les juges, ceux-ci n'étant, en somme, dans ce cas, que les mandataires anonymes de la Société, mais la Société elle-même qui est connue, et qui a, elle, décerné les certificats. En ces dernières années, on s'était surtout préoccupé de la seule dimension des fleurs, ce qui est une erieur complète. Puis on commença à tenir compte aussi d'autres facteurs, plus importants peut-être, c'est-à-dire le coloris, la forme, la duplicature, la consistance des ligules et le port, sans lesquels un grand diamètre n'est qu'un défaut. Prenons, par exemple, une des plus belles variétés que nous possédions, Madame Carnol\ cette fleur est d'un blanc superbe ses larges ligules retombent gracieusement et celles du centre s'incurvent et s'enchevêlrent, donnant à 1 ensemble un caractère spécial, une forme admirable. L'épaisseur est en rapport du diamètre. Mais prenons cette même variété ayant reçu une cul- ture mal comprise, le diamètre y sera, oh ! combien! mais les (1) Déposé le 26 novembre 1896. iJ48 COMPTE RENDU ligules geronl tabulées, partant étroites, se tenant horizontale- ment, le centre ne se sera pas développé, et la fleur, large comme une assiette, mais tout aussi plate, fera perdre à la variété son caractère spécial sans lequel on ne saurait lui attribuer aucune valeur. Si maintenant on élimine les coloris défectueux, b-s fleurs creuses et les tiges trop faibles, à l'avenir on rejettera aussi les variétés dont les tiges ne seront pas garnies de feuilles jusqu'à la fleur. Le nombre des nouveautés à l'Exposition de novembre était assez restreint, personne ne songera à s'en plaindre. Les semeurs ont compris que les avalanches de variétés d'il y a quelques années ne servaient qu'à déconsidérer leurs produits et, la con- currence américaine aidant, ils se sont attachés surtout à la qualité. Avec le système des certificats, introduit en France cette année, et qui a donné à l'étranger semeur, en Amérique princi- palement, de si heureux résultats, ce nombre tendra encore à diminuer, car, petit à petit, l'acheteur fixera son choix de préfé- rence sur les variétés certifiées. L'art du semeur en sera rendu plus difficile, il est vrai, mais le résultat commercial n'en sera que plus brillant, et les nouveautés françaises arriveront à occu- per, d'une façon indiscutable, cette première place que les semeurs américains avaient presque réussi à leur enlever. Plusieurs des fleurs coupées n'étaient plus très fraîches, cela tenait à l'époque vraiment trop tardive de l'Exposition qui devrait avoir lieu, au plus tard, au commencement de la seconde semaine de novembre, l'ensemble y gagnerait. Nous De citerons dans ce compte rendu que les variétés les plus marquantes. Il nous faut mentionner, d'une façon toute spéciale, le lot incomparablement beau de .M. Galvat, de Gre- noble. Ce facile princeps, parmi les semeurs, présentait dix-sept semis, tous de haut mérite, et qui émerveilleront certainement le monde chrysanthémisle, si leur obtenteur les livre simultané- ment au commerce. En voici la nomenclature et la description sommaire : DE LEXFOSITIOX D AUTOMNE. 1149 Madame Bergier. — Japonais incurvé, fleur très pleine, rose tendre éclairé de blanc. Certificat T^ classe, Paris. Congrès de Bourges. — Japonais, très grande fleur, ama- rante pourpre. Certificat 1''° classe, Paris. Czarina. — Japonais incurvé, grande fleur à larges ligules, s'incurvant sur le centre, très joli coloris lilas. Certificat P"° classe, Paris. Directeur Liéber. — Japonais incurvé, longues ligules, coloris mauve nacré très frais. Certificat l""® classe, Paris. Madame A. Brun. — Japonais incurvé, larges ligules érigées, coloris blanc lilacé, stries lilas. Madame Deis. — Japonais incurvé, fleur très pleine, coloris blanc et centre crème, longues ligules retombantes. Certificat l^"*" classe, Paris. Madame Edmond Boger. — Japonais incurvé, fleur massive, très pleine, coloris jaune citron verdâtre, le centre vert clair, larges ligules. Le coloris tout à fait nouveau de cette variété la faisait remarquer de tous. Certificat r« classe, Paris. Madame Xavier Bey Jouvin. — Japonais incurvé, très jolie fleur, coloris mauve pâle, très frais, très larges ligules, tige bien rigide, munie defeuillesjusqu'à la fleur. Certificat i'"^ classe, Paris. Madame Ferlât. — Incurvé, grande fleur coloris blanc pur. Mademoiselle Laurence Zédé. — Japonais incurvé, très grande fleur, coloris lilas, revers des ligules blanc, ligules très larges. Certificat '|r« classe, Paris. Mademoiselle Lucie Faure. — Japonais incurvé, superbe fleur à coloris blanc, centre crème, une des meilleures variétés du lot. Cerîificat de r^ classe, sous le nom de Calvafs distinction, changé après la visite de M. le Président de la République. Marfa. — Japonais incurvé, jaune orange éclairé rouge. Cer- tificat V^ classe, Paris. Président Nonin. — Japonais incurvé, magnifique variélé, coloris jaune chamois, ligules très larges. Certificat 1''° classe, Paris. Souvenir de Madame F. Bosette. — Japonais incurvé, coloris pourpre foncé, larges ligules. UoO COMI'Tt: RENDU Topaze orientale. — Japonais incurvé, grande fleur, coloris, jaune paille. Certificat de 1""^ classe, Paris. Werther. — Japonais incurvé, coloris amarante, ligules larges. Certificat de l*"*^ classe, Paris. Fatzer. — Japonais incurvé, très joli coloris rose teinté lilas, revers des ligules argenté. En M. Auguste Nonin, nous avons un semeur débutant sous d'heureux auspices. Pointez sur Grenoble, M. Nonin, et pour l'instant ne regardez pas vos enfants trop avec l'œil du père! Les nouveautés de M. Nonin étaient toutes représentées par dris plantes en pots, cultivées avec la maestria que l'on connaît. Il est évident qu'il serait très difficile aux semeurs éloignés des c ntres d'exposition de présenter ainsi des plantes, celles-ci nécessitant un emballage assez compliqué. Mais combien cela S3rait désirable. Dans cet apport, nous trouvons des variétés davenir : Comtesse de Beaulaincourt. — Japonais, fleur immense bien pleine, jaune foncé, très longues ligules, plante vigoureuse, excel- lente variété que l'on reverra souvent. Certificat de 1'"'' classe, Paris. Pierre Cottant. — Japonais incurvé, jaune d'or, pourtour orange. Certificat de V" classe, Paris. Son Altesse le Prince Hussein Kamil. — Japonais, fleur très haute, coloris jaune soufre. Certificat de l''^ classe, Paris. Lutèce. — Japonais, forme de perruque, coloris rose mauve. Certificat de 1" classe, Paris. Monsieur Villard. — Incurvé, larges ligules, coloris bronze doré. Madame Ca?'rey. — Japonais, forme rayonnante, coloris blanc pur. De Valence, M. de Reydellet avait apporté, lui aussi, une partie de ses semis, en plantes portant plusieurs fleurs : Madame Fillieul-Broy . — Japonais, grande fleur, longues ligules de coloris violet pâle, à revers argenté. Certificat de fe classe, Paris. Madame Ferdinand Couillard. — Japonais, blanc violacé. Madame Maxime Johert. — Japonais, jaune orange clair. DE l'exposition d'automne. 1151 M. Héraud, de Pont-d'Avignon, un débutant, obtient un certi- ficat de l''"' classe pour la variété Ernest Verclet, et en aurait reçu autant pour Louise Héraud^ s'il avait présenté les deux fleurs exigées par le règlemeût. M. Modères, à Viarose-Moissac, ne s'était pas conformé au règlement et n'avait présenté qu'une seule fleur de ses semis au lieu des deux exigées. A citer dans cet apport : Joseph Morières, japonais, grande fleur^ coloris violet bordé de blanc. M. Quétier, d'Orléans, exposait, sous le nom de Léocadîe Gentils, un accident fixé de la variété duveteuse, Enfant des deux Mondes. Léocadie Gentils est une très jolie fleur jaune canari pâle, duveteuse, comme la variété dont elle est issue. Certificat de 'P^ classe, Paris. M. Scalarandis, jardinier du roi d'Italie, à Monza, avait envo3'é une assez grande quantité de semis, dont plusieurs sortaient de l'ordinaire tanl par leur forme gracieuse que par les coloris tout à fait nouveaux. Louis Sirlori. — Japonais, larges ligules retombantes, coloris marron, avec des reflets d'or, superbe. Certificat de 1'"^ classe, Paris. Madame Thérèse Charvet. — Japonais, coloris rose, d'une fraîcheur remarquable, avec des ligules argentées. Certificat de P'^ classe, Paris. Piémont. — Japonais incurvé, coloris blanc strié de rose. Certificat de 1'® classe, Paris. Nous terminerons cet exposé, en conseillant aux semeurs de travailler ferme sur les coloris, qui, en langage de jardinier, s'appellent les « Rouges », et de nous donner à l'avenir le moins possible de ces fausses teintes mauve violacé dont il existe déjà un nombre suffisant et qui sont d'une valeur marchande plus que discutable. Les semeurs devraient aussi s'attacher à ne présenter aux Cîipositions que des fleurs ayant atteint un certain développe- ment. Les fleurs provenant de plantes, n'aj^ant subi aucun éboutonnage, sont presque impossibles à apprécier. Avec une fleur moyenne, le caractère spécial de la variété et son coloris apparaissent déjà mieux, et le jury se rendra compte plus facile- 1152 COMPTE RENDU ment de ce qu'une culture intensive pourrait en tirer. N'en déplaise à ceux qui n'en sont pas partisans, la grande fleur est de plus en plus en vogue, et si notre marché accepte encore, ce que nous trouvons très justifié, des variétés qui sont très jolies, 1res décoratives, mais dont les fleurs restent de dimensions ordi- naires, le marché étranger ne veut absolument que celles ca- pables d'atteindre un grand développement. Semeurs français, inspirez-vous de cette condition sine qua non de l'acheteur étranger, envoyez-lui seulement des variétés indiscutables et ne cherchez pas à vouloir lui imposer vos goûts et votre manière de voir, vous y perdriez votre clientèle. Cherchez à vous créer de nouveaux débouchés, il est plus facile de former de nouveaux clients que de ramener une clientèle perdue, faites-vous aider en cela par notre presse horticole très lue et très considérée à l'étranger, travaillez pour l'exportation. A condition que vos produits soient de tout premier choix, vous arriverez facilement à les rendre indispensables à l'étranger, en agissant ainsi, vous aurez la double satisfaction de faire œuvre de bons patriotes et Je voir remplir votre coffre-fort. Compte rendu de l'Exposit[On de novexMbre 1896, de la Société natiOxNale d'Horticulture de France, Les Chrysanthèmes et autres Plantes ornementales^ par M. P. Hariot. Il y a peu d'années encore, le grand public ne connaissait guère le Chrysanthème que par le titre du roman passablement fantaisiste de Pierre Loli. Depuis, les temps ont bien changé ; le Chrysanthème est devenu la fleur à la mode ; il a accaparé les faveurs des petits et des grands, et le jour où s'ouvre chaque année l'Exposition spéciale consacrée à son culte, est devenu iln jour férié. C'est un nouveau vernissage auquel se rend le monde élégant et que le Snobisme est en passe d'adopter. Voudrait-on encore d'autres preuves de l'engouement doat jouit actuellement le Chrysanthème? On les trouverait dans ce fait DE L EXPOSITION D AUTOMNE. 1153 qu'en France, deux Sociétés de Chrysanthèmes ont été récem- ment fondées, sans compter la section spéciale de la Société nationale d'Horticulture. Il n'y a pas beaucoup plus d'un siècle que le Chrysanthème a été introduit chez nous. Longtemps il est resté délaissé, et ce n'est qu'en ces dernières années qu'il est devenu l'objet d'une culture particulière. Le capitaine Bernet, de Toulouse, paraît être le premier qui chercha à améliorer, par le semis, les varié- tés déjà existantes. Puis vinrent Pertuzès, le D"" Audiguier, Si- mon Délaux, Lacroix, de Reydellet, Boucliarlat aîné, Rozain- Boucharlat, Ghantrier, Saute!, et d'autres, dont les noms sont maintenant dans toutes les bouches, dont les gains font chaque année la joie et le désespoir des amateurs. Les débuts de la Chrysanthémie ne laissaient guère présager ce qu'elle serait un jour. Combien maigres de formes, peu ri- ches de coloris étaient les premières variétés ! De là aux fleurs géantes qui nous laissent dans la stupéfaction, quel pas il y a eu à faire, que de progrès ont été accomplis! En Angleterre, aux Etats-Unis, les semeurs de Chrysanthèmes ont bientôt été légion; mais c'est avec fierté que nous constatons le rôle joué par les cultivateurs français qui détiennent le pre- mier rang dans cette lutte pacifique. En même temps que le Chrysanthème se modifiait, qu'il s'em- bellissait, il devenait indispensable de le faire connaître au pu- blic. Des expositions s'organisaient de toutes parts et un grand nombre de Sociétés françaises consacrent chaque année quel- ques journées d'automne à cette' exhibition nouvelle. La Société nationale d'Horticulture a donné, suivant son habitude, le bon exemple. Successivement, au Pavillon de la ville de Paris, dans l'Hôtel de la rue de Grenelle, elle a tenu à montrer au grand public, toujours fanatique et amoureux de nouveautés, les pro- grès qui s'accomplissent annuellement dans cette branche de la culture florale. L'honorable rapporteur de l'Exposition de 1895, se faisant l'écho de nombreux visiteurs, exprimait le vœu « qu'à l'avenir, les expositions d'automne qu'organisera la Société, soient faites sur un emplacement plus vaste ». Que demande- rons-nous à notre tour? Le Palais de l'Industrie va bientôt tom- 1154 COMPTE RENDU ber sous la pioche des démolisseurs, après bientôt un demi-siècle d'existence. Oia se réfugieront Fan prochain les Chrysanthèmes ? En 1894, 26 concours étaient consacrés au Chrysanthème; dans l'exposition qui vient d'avoir lieu du 17 au 22 novembre, il n'y en avait pas moins de 73, qui presque tous ont été remplis, et encore a-t-il fallu, au dernier moment, en ajouter quelque-) autres. Les horticulteurs de profession avaient à choisir entre 40 con- cours; les amateurs entre 32. Un concours spécial était réservé aux plus belles variétés inédites non encore mises au commerce. Des certificats de mérite de première classe, si recherchés des spécialistes, étaient, outre les récompenses habituelles, mis à la disposition du jury. Le Chrysanthème primitif ne s'est pas modifié seulement au point de vue de la dimension de ses fleurs, sous l'influence de la culture ; mais ces fleurs elles-mêmes ont tellement varié dans leur forme, dans la disposition des organes qui les constituent, qu'il a fallu leur appliquer une véritable classification. C'est ainsi que sont nées les formes à ligules incurvées ou récurvées, laciniées (J/. Frémy,elc.)^en gv'iïïe {Colosse Grenoblois, eÏQ,.)\ les chevelus caractérisés par des ligules filiformes, les alvéolés ou anémoniflores dans lesquels les fleurs centrales sont en forme de tubes plus ou moins allongés, les tubuliflores ou tubulés à fleurons tubuleux ou à \)Q\ï\Q\\g\i\és[Gloirercajonnante, etc.). Les ligules, dilatées et élargies à leur sommet, servent à caractériser les variétés à fleurs spatulées. Dans certains cas, ces organes restent rudimentaires, et les capitules se développent peu : on a aff'aire aux formes dites j;o??jjjons. Depuis quelques années, on a vu apparaître, à la surface des ligules, des productions spéciales sous forme de poils ou de duvet. De là sont nés les Chrysanthèmes à fleurs duveteuses, re- présentés actuellement par de fort jolies plantes : Alphéus Hardy, Enfant des deux Mondes^ William Falconev, Annie Manda, Hairy Wonder, pour ne citer que les plus connus. L'époque de floraison s'est également ressentie des soins cul- turaux,des sélections, et les variétés précoces ont fait leur appa- rition. DE l'exposition d'automne. 1155 L'expérience a montre', en outre, que toutes les variétés ne se comportaient pas de la même façon au point de vue du port gé- néral, de ce qu'on appelle ï architecture de la plante. Certaines se prêtent à l'obtention de très grandes fleurs; d'autres, au con- traire, gagnent à être cultivées comme plantes décoratives; il en est qui s'accommodent mieux de la cultureentouffesbassesouen petits godets. Que dire du coloris? sinon que la plupart du temps, ni la plume, ni la palette, ne sont capables de le traduire. Il faudrait imaginer une terminologie nouvelle pour arriver à le faire com- prendre. Et encore serait-on bien sûr d'être exact? Ne pouvait-on pas faire pour le Chrysanthème ce qui réussit pour tant d'autres végétaux? Ne pouvait-il s'accommoder delà greffe?... Les résultats obtenus sont encourageants, quoique jusqu'ici le Chrysanthème greffe ait été avant tout un objet de curiosité. La greïïe sur Anthémis a réussi, et nous avons vu indiquer comme sujet la vulgaire Armoise. Dans une exposition, les plantes en pots doivent occuper la place d'honneur. C'est en les voyant qu'on peut seulement se rendre compte de la belle culture, des procédés spéciaux de tel ou tel exposant. Les concours consacrés à la plus belle collection de cent variétés, de cinquante, de vingt-cinq et de douze ont été bien remplis. Nous n'y trouvons pas moins de vingt-cinq exposants. C'est M. Nonin qui tient la tête et obtient le grand prix d'honneur, offert par M. le Président de la Répu- blique. Dans le lot de M. Nonin, les plantes irréprochables de tenue, de choix judicieux et de culture, présentent de nombreuses nouveautés. Les variétés suivantes sont particulièrement remar- quées : Madame Philippe Rivoire, un des plus beaux blanc pur; Hairij Wonder, le plus marqué des duveteux, d'un beau coloris rose chair ; Princesse Ena, également très duveteux; Oceana, variété américaine à ligules jaunes; Tkalia, rose chair; Mistress Henri Robinson^ d'un beau blanc lustré ; Monsieur Legouvé, Monsieur Jarrij -Desloges, etc. Pifis viennent les lots de MM. Boutreux, Yilmorin, Yvon, Patrolin, Delavier, Ragoût, de Reydellet, Levêque, Duval, De- 1156 COMPTE RENDU fresne,etc.M.Boutreuxrésisteàrentraînennent général qui pousse les horticulteurs à cultiver les Chrysanthèmes en vue de la grande fleur. Les plantes sont gracieuses de forme, les coloris sont bons. Remarqués : Waban, rose de forme si originale ; Zaïd, duveteux méritant; Monsieur Catros-Gérand, et un Chry- santhème chevelu, Marquise de Clermont-Tonnerre , le seul que nous ayons vu dans toute Texposition. Les plantes de M. Duval présentaient un énorme spécimen de la variété William Lincoln, d'un beau jaune pur. Dans le lot de AI. de Reydellet, un de nos bons semeurs, tout le monde a remarqué sa superbe obtention de l'an dernier; Lucile Mathieu de la Drôme, belle variété, vigoureuse, d'un jaune superbe^ plante d'avenir que l'on retrouvait d'ailleurs dans plusieurs lots. A signaler encore dans cette présentation : Ma- dame Desblanc, rose pâle; Monsieur Gérand, lilas, à fleurs énor- mes, etc. MM. Vilmorin-Andrieux et G'" présentent toute une série de lots sur quelques-uns desquels nous aurons à revenir. Les plantes de M. Yvon sont fortes, à larges têtes bien arron- dies et présentées d'une façon intéressante qui en fait bien res- sortir la forme et la floribondité, et par-dessus tout, la régula- rité. Les rameaux de la périphérie sont maintenus par un cer- cle métallique sur lequel ils sont attachés, ceux du centre étant disposés méthodiquement. Les spécimens les plus remarquables sont : gloriosum, Van den Hedde^ Colonel W. Smith, Reine d'Angleterre, Viviand Morel, le Verseau, Monsieur Whitaker, un superbe Madame Carnot, Monsieur Catros-Gérand, très belle variété vieil or, à longues ligules tordues, etc. Le lot de M. Patrolin, composé de forts exemplaires, a été, paraît-il, d'abord cultivé en panier. Cette culture de demi-pleine terre donne aux plantes de la force, mais, de l'avis des- con- naisseurs, leur enlève de la solidité pour le transport. Les meil- leures variétés Je ce lot sont : Monsieur L. Dabat, Miss Libbie Allen, G, W. Childs, etc. Cette dernière plante, qu'il est difficile de bien réussir, est présentée en un spécimen de toute beauté, par M. Levéque,dans DI-: l'exposition d'automne. 1137 le lot duquel nous remarquons, en outre, Madame Carnot et RpÀne dWnglelerre. Les fleurs des plantes de M. Ragoût sont en général solides. Nous avons remarqué : Souvenir de VExposilion de Grenoble^ Fleur lyonnaise, Madame E y mard-Diivernay ^ etc. Les plantes de iM. Gérand sont très bien présentées en formes naines. Les variétés suivantes sont particulièrement intéressantes : Deuil de Jules Ferry, Monsieur Gérand, Robert Laire, Souvenir de ma sœur, Emile A' on in, etc. Dans le lot de M. Launay, à signaler : Gloire de Provence ^ Phébus, Mistress Henri Robinson, Madame Auguste Nonin, etc. Il faut encore citer les concours pour la plus belle collection de variélés à fleurs duveteuses, à tiges formant lêtes, cultivées en touffes basses et pour les plus beaux spécimens des deux der- niers procédés de culture. Ce sont les mêmes exposants que pré- cédemment, plus M. Cordonnier qui obtient le prix destinée récompenser l'exposant du plus beau spécimen formant tête, et M. Oudot, qui expose de fort belles variétés à fleurs duveteuses. Certaines plantes naines de la maison Vilmorin sont remar- quables par leur port compact et par l'abondance des fleurs : acrocliniœflora, gerbe d'or, etc. Les concours consacrés aux six plus belles variétés d'un même coloris sont judicieux et intéressants au possible. Ils permettent de se rendre compte des nuances infinies par lesquelles pusse une couleur donnée. Aussi y avait-il eu foule devant certains de ces lots où les pl'js belles variétés à fleurs blanches coudoyaient les plus belles variétés à fleurs jaunes, à fleurs roses, à fleurs rouges. Le concours pour la plus belle collection de 100 variétés cultivées en godets ne dépassant pas 12 centimètres n'avait attiré qu'un seul exposant. Ce mode de culture est charmant et donne d'excellents résultais. Rien n'est gracieux comme ces jolies petites plantes qui se prêtent à mer\eille à la décoration des appartenients. Dans le lot unique de M. Vacherot, nous signalerons, comme s'adaptant le mieux à cette culture, les va- riétés suivantes : M'^ Isaac Priée, Phébus^ W. Lincoln, Mar- guerite Riche, Duchess of York, Monsieur Panckoucke, Wilfred 1158 COMPTE RENDU Marshall^ parmi les jaunes; Souvenir de petite Amie, Madame Carnot. Madame H. Robinson, Mademoiselle Marie Jambon, Enfant des deux Mondes \idivm\ les blancs; M. Catros-Gérand, Madame Chapuis-Parent, William Falconer, Louis Bœhmer, Madame Auguste Nonin, Madame Eugène Testou, Améthyste, Madame Demay Taillandier, Miss Ethel Addison, William Seward, Madame Picard-Marix, Hairg Wonder dans les autres teintes. D'une manière générale, ces plantes sont très réussies, on ne leur souhaiterait qu'un peu moins de hauteur. Egalement un seul exposant pour les concours de Chrysan- tlièmes greffés, M. Bernard, qui, continue ses présentations. Quelques-unes des variétés exposées ont trois années de greffe et sont très vigoureuses avec des fleurs larges et bien déve- loppées. 11 ressort des différents essais qui ont été faits jusqu'ici que les variétés délicates gagnent en vigueur à être greffées^ tandis que celles qui sont vigoureuses acquièrent les mêmes dimensions que si elles provenaient de boutures faites dans les meilleures conditions. La plus belle colleclion de cinquante plantes en six variétés, cultivées spécialement pour le marché, vaut à son exposant, M. Gourbron, une médaille de vermeil. Les plantes sont bien cultivées et bien présentées. Nul doute que M. Lemaire n'eût remporté, s'il n'avait élé membre du jury, une récompense que méritait le joli pot qu'il présentait. Ce sont des plantes naines, de commerce, trapues» bien faites et bien fleuries. Les concours que nous venons de passer en revue étaient consacrés à la belle culture. Dans la culture à la très grande fleur et pour les plantes présentées en pots, c'est la maison Vilmorin qui l'emporte. L'ensemble des lots est bien réussi et bien à point; nous y remarquons : Madame Gustave Henri, Antoinette, Colosse grenoblois, Madame Demay Taillandier, Ma- dame H. de la Blanchetais, superbe variété jaune pâle; Golden Wedding d'un très beau jaune forcé, Minerva, Lord Brooke, etc. Puis viennent les lots de MM. Nonin, Ragoût et Dépérier. Les fleurs coupées lienuent une place impurlante aussi bien en collection de belle culture, ([ue de culture spéciale à la très DE l'exposition d'automne. 1159 grande fleur. Les lots de MM. Lévêque, Rosette, Couillard, de Reydellet, Torcy-Vannier, se font remarquer dans le premier groupe; ceux de MM. Rosette, Vilmorin, Calvat, dans le second. Les plantes de M. Lévêque étaient parfaitement présentées, de telle façon qu'on croyait avoir affaire à un massif de plantes en godets. Les variétés La Savoie, Edward Halch^ Monsieur de Brugère sont particulièrement belles. Dans le lot de M. de Reydellet, nous remarquons : Olive Oclée, Nièce Catherine, Monsieur Bromead^ Bellem^ Comtesse de Camerata; dans celui de M. Rosette, qui concourait aussi pour les variétés duveteuses et les collections disposées par coloris : Vallée de Gestein, Fernand Denis, The Queen, Vicomte Boger de Chazelles, Monsieur J. Lerois, Charles Davis, Lady Ban- do Ip h. M. Couillard se présentait dans les mêmes concours avec William Seivard, Madame Fleurdelix, Gloire Lyonnaise, le Colosse Grenoblois, etc. M. Calvat est de plus en plus le roi des semeurs, et les plantes qu'il présenlait étaient de toute beauté. La maison Vilmorin avait adopté un mode de présentation qui faisait parfaitement ressortir les nuances des fleurs expo- sées, dont on pouvait saisir les moindres détails, grâce au fond de velours noir sur lequel elles étaient disposées. Il ne suffît pas, en effet, d'exposer ; il faut savoir exposer. C'est un art qui ne s'enseigne pas et une affaire de goût. N'oublions pas M. Ïorcy-Vannier, qui présentait des plantes cultivées normalement sanséboutonnage. C'est un desrareshor- ticulteurs restés Odèles aux anciens errements. Ses plantes étaient à coloris très variés. Des concours, analogues aux précédents, étaient à la disposi- tion des amateurs. Comme plus haut, nous en trouvons de réservés à la plus belle collection de 50 et de 25 variétés, de 12 et de 3 variétés cultivées en touffe basse, au plus beau spécimen en touffe basse, au plus beau lot de Chrysanthèmes greffés, à la culture^ à très grande fleur, aux fleurs coupées. Les principaux exposants, pour les plantes en pots, sont MM. Oudot, Lenaerts et Auger. L'exposition de M. Lenaerts est 1160 COMPTE RENDU l'indice d'une bonne culture ; malheureusement les plantes étaient un peu serrées, en raison du manque d'emplacement. Remar- quées dans son lot, les variétés : Souvenir cV Antoine Crozy, au coloris carminé foncé, Ada Spaulditig, Chas H. Cw^tis, Lucile Mathieu de la Drame, etc. Pour les fleurs coupées, M. Oudot arrive le premier. Sa pré- sentation est d'une ampleur peu commune. Quelques variétés sont remarquables par leur développement : J/o>?siei.Gt:Ub:S. llii'l 2. Pubiicâtions étrangères, rar M. P. Hariot. Acalypha Sanderi N. E. Brow n. — A. de Sander. — Archipel Bismarck (Polynésie) (Kuphorbiacées). — Gard, Ckron., 1896, 510, p. 392. Buisson vigoureux, haut de 10 à 15 pieds; feuilles divergentes, à pétioles pubescenls, longues de 20 à 23 cent, avec le pétiole, ovales, aiguës, légèrement acuminées, arrondies et émarginées à la base, à bords dentés en scie; face supérieure vert brillant, parsemée de quelques poils, plus pâles en dessous et glabres, excepté sur la côte et à la base des nervures principales; fleurs mules inconnues; fleurs femelles, en épis axillaires et denses, penchées; bractées petites, aiguës, portant à leur aisselle 3-5 fleurs; segments ovales aigus, verts, ciliés, marqués de poils blancs; ovaire trigone, blanc pubescent; styles divisés à leur base en longs stigmates filiformes rose brillant. Acanthephippium ebarneum Kranzlin. — A. couleur d'ivoire — (Orchidées — Epidendrées) — Gard, chron,^ 1896,506, p. 266, Bulbes subtélragones, longs de 6-8 cent, sur 2 de largeur, d'un pourpre foncé ; feuilles pétiolées, plissées, lancéolées, aiguës, longues de 20 cent.; grappe biflore, à bractées cymbiformes, acuminées, pellucides; ovaire pourpré; sépale dorsal obtus, les latéraux prolongés à la partie postérieure en un faux éperon genouillé un peu moins long que l'ovaire, soudés avec le dorsal sauf au sommet, colorés en blanc ivoire sur les deux faces et ponctués de rose intérieurement et à la base ; pétales de même longueur et obtus; labelle à lobes latéraux dressés à peine séparés du lobe moyen, colorés en jaune pâle avec quelques pe- tites ponctuations; crête orangée; gynostème blanc. L'A. eburneum se dislingue de l'A. Curtisi par son éperon presqu'aussi long que l'ovaire et genouillé; par son périanthe blanc et non rosé; par son labelle à lobes peu distincts et non trilobé ; par son disque taché et muni de cinq callus. 1192 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Adonis amurensis Reg. et Radde. — A. de l'Amour. — Mand- chourie et Japon. — Bot. Mag., t. 7490. Plante herbacée, vivace, robuste, glabre ou parsemée de quelques poils épars; tige ne portant pas de feuilles à la base, longuement engainée, feuillée dans le haut; feuilles formées de 2-3 feuilles confluentes, les caulinaires pétiolées (celles de la partie supérieure sessiles), amples, presque orbiculaires dans leur pourtour, triséquées,à segments pinnatiséqués, à pinnules étroites, oblongues, pinualifides; pétiole robuste, muni d'une gaine allongée, menbraneuse; fleurs brièvement pédonculées,de grande dimension; sépales oblongs, obtus; pétales au nombre de 20-50, dépassant un peu les sépales, étroitement obovales ou subspatulés, versicoîores ; carpelles subglobuleux à style allongé, recourbé, pubescents à la maturité. V Adonis amurensis a été découvert dans les monts Bareya, dans les provinces de l'Amour, qui font partie de l'Asie russe; depuis il a été retrouvé à Sachaline, à Yézo et dans le nord de Nipon au Japon. Maximowicz, qui l'a le premier décrit, le con- sidérait comme une variété de Y Adonis apenninn, mais il doit sansaucundoute former une espèce bienspéciale quipartage avec quelques autres une curieuse disposition foliaire qui fait qu'en l'éalité le pétiole est un axe portant deux ou trois feuilles. V Adonis amurensis est fréquemment figuré dans les livres japo- nais, probablement d'après des variétés horticoles. Cyrtanthus Huttoni Baker. — C. de Hutton. — Gap (Amaryllidées). — Bot. Mag., t. 7488. Bulbe globuleux, à membranes extérieures brunes, membra- neuses; feuillesaunombre de 4 environ, naissant en même temps que les fleurs, cunéiformes, glabres, vertes, subdressées, plus courtes que la hampe; hampe robuste, cylindrique, allongée; ombelles à 6-10 fleurs; spathe à deux valves ovales, brunes, membraneuses; pédiceiles allongés; périanthe étroit, infundi- buliforme, rouge, jaune intérieurement, à lobes ovales, deux fois plus courts que le tube; étamines à filets très courts insérés à la gorge du tube ; style allongé. Le nouveau Cyrtanthus est beaucoup plus robuste que le C. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. H93 angustifoliiis, mais à fleurs moins larges que le C. obliquus. Il provient du Gap où il a élé découvert par M. Hutton. Dendrobium Jennyanum Kranzlin. — D. de Jenny. — (Or- chidées-Épidendrées) — Gard, ckr., 1896, 508, p. 329. Espèce des Indes orientales très voisine du D. undulatum dont il difl'ère par ses sépales plus larges, non tordus, non ondulés aux bords, mais simplement réfléchis ; par ses pétales plus larges à peine tordus et non ondulés ; par son labelle large, horizontal, à lobes latéraux très développés, le médian étant court et légèrement acuminé au sommet. Les fleurs sont jau- nâtres avec un labelle orné à sa base de veines couleur chocolat et de callus blancs, étroits à leur base. Elles sont deux fois plus grandes que celles des />. undulatum et Mlrbelianum. Quant à la plante elle-même elle est de taille plus élevée. Gongora Sanderiana Kranzlin. — G. de Sander. — Pérou (Orcliidées-Yandées) — Gard, chron., 1896, 512, p. 456. Caractères généraux du G. portentosa dont il diffère par son mésochile plan de la base au milieu et se relevant de ce point jusqu'au sommet ; par son labelle moins élevé quand on le voit de côté, par son coloris jaunâtre ou brun, maculé de nombreuses taches roses spécialement sur les pétales jaunes blanchâtres et sur la colonne. Les fleurs, qui sont odorantes, sont plus grandes que celles du Gongora portentosa qui sont en outre blanches ou rose chair, tachetées de points de couleur pourpre plus ou moins intense. Phajus mishmensis Reichb. f. — P. des monts Mishmi — Hi- malaya oriental (Orchidées — Épidendréesj. Bot. Mag., t. 7479. Tiges feuiilées dressées, allongées, à peine bulbeuses à la base, feuiilées dans le haut; feuilles alternes, elliptiques-ovales ou lancéolées, acuminées, pourvues de cinq nervures; scapes axillaires, grêles, allongés, dressés, à fleurs nombreuses et lâches ; fleurs dressées-étalées, roses ; bractées de même longueur que les pédicelles qui sont grêles, lancéolées, acuminées, con- caves, herbacées^ caduques; sépales et pétales linéaires-oblongs, 75 1194 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. aigus^ recourbés au sommet ; lobes latéraux du labelle amples, arrondis, recourbés, le terminal court, aplati, trilobulé, à lo- bules obtus avec le médian bifide; éperon grêle, incurvé, moitié plus court que les sépales; disque muni d'une crête ciliée; co- lonne grêle, dilatée au-dessus du milieu, bilobée au sommet. Le port et le mode de végétation des Pliajus sont des plus variables. Dans le P. Wallichii^ le scape est latéral; dans le P. callosus, il est terminal. Dans le P. mishmensis, il y a un ou plusieurs scapes d'origine axillaire, tandis que dans le P. albus, les caractères sont tels que Reichenbach avait cru devoir placer cette plante dans le genre Thunia. Le P, mishmensis a été découvert dans les monts Misbmi, dans le Haut Assam, par Griffith, et décrit par Lindley comme un Limatodes. On l'a retrouvé depuis dans le Sikkim et dans le bas Burmah. Pilocarpus Jaborandi Holmes. — P. Jaborandi. — Pernam- buco. — (RutacéRs Zantboxylées). — ^. M., t. 7483. Rameaux, ramules et pétioles hérissés; feuilles alternes, por- tant 4-5 paires de folioles opposées, coriaces, elliptiques ou oblongues, obtuses ou émarginées, marquées de points glandu- leux, d'un vert luisant à la face supérieure, d'un vert jaunâtre inférieurement; grappes de fleurs grêles, recourbées; pédoncules pourvus de petites bractées vers leur milieu; fleurs petites, à 5 divisions; calice à tube hémisphérique, à limbe très court obtus, 5-lobé ; pétales lancéolés, aigus, roses, marqués de jaune aux bords et à la base; disque ondulé, glanduleux; car- pelles 3-5, à téguments un peu coriaces, arrondis au sommet, ornés sur les faces de sillons concentriques; graines ovoïdes, noires, luisantes. Le nom de Jaborandi a été appliqué à plusieurs plantes médi- cinales du Brésil appartenant à des familles diff'érentes. Sur la vue des feuilles en mauvais état envoyées de Pernambuco au professeur Gublsr, Bâillon reconnut un Pilocarpus. Plus tard M. Holmes, sur des matériaux plus complets, put établir qu'on avait aff'aire à une espèce nouvelle, confondue jusque-là avec le Pilocarpus pennatifolius, par plusieurs botanistes. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. Ij95 Polystachya villosa Cogn. — P. velue — Madagascar (Orchi- dées— Vandées). Lindenia, 1896, p. 78. Pseudobulbe rond et plat en forme de disque, large de 6 à 7 centimètres, surmonté de deux feuilles membraneuses, co- riaces, dressée?, lancéolées-spatulées, aiguës, assez longuement atténuées inférieurement, d'un pourpre violet, longues de 8 à 9 centimètres, larges de 2 centimètres; pédoncule commun ar- qué ou flexueux, grêle, arrondi, d'un pourpre violet foncé, brièvement et densement velu, un peu rameux, long d'environ 3 décimètres ; bractées membraneuses, réfléchies, ovales, acu- minées, légèrement velues; ovaire velu, vert teinté de pourpre ; sépales et pétales dressés, un peu charnus, obtus, nuance vieil or ; les sépales un peu plus foncés, veinés de rouge, légèrement velus, en dehors, le dorsal ovale-oblong, les latéraux ovales- triangulaires; pétales un peu plus courts, oblongs spatules; labelle supère, un peu charnu, étroitement onguiculé, large- ment ovale, trilobé, jaune faiblement teinté de rouge, à lobes latéraux largement arrondis marqués de fines veines rouges di- rigées vers le bas; lobe terminal un peu émarginé et à peine apiculé au sommet; disque muni vers le centre de deux légères côtes finement velues; colonne très courte. Sansevieria Roxburghiana Schult. — Indes Orientales (Hœmodoracées — Ophiopogonées). — Bot. Mag.^ t. 7487. Feuilles longues de 5 pieds à 2 pieds 1/2, étroites^ linéaires, ensiformes, raides, dressées, atténuées de la base au sommet qui est obtus, arrondi, marquées de 7-9 côtes, concaves à la face supérieure excepté au sommet^ striées, vertes et fasciées de rouge, étroitement marginées ; hampe plus courte que les feuilles; gaines apprimées, acuminées ; grappe allongée, grêle, raide, cylindrique, à fleurs un peu serrées, fleurs disposées en fascicules le long du rachis qui est arrondi; fascicules 3-6 flores; pédicules courts pourvus de bractéoles à la base ; périanthe jaune verdâtre, à tube grêle plus long que les lobes qui sont linéaires, obtus, recourbés. Roxburgh paraît être le seul botaniste qui ait signalé cette 1196 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. curieuse plante, il y a environ un siècle, sous le nom de Sanseviera zeylanica. Peut-être est-ce la même plante que Will- denow a décrit comme iS. lanuginosa. Cette plante est cultivée et utilisée en raison de ses fibres qui servent à la préparation de cordages, à la façon des Aloes et des Agaves. Sarcochilus hainanensis Hook. f. — S. de l'île de Hainau. — Sud de la Chine (Orchidées-Vandées). — Bot. Mag., t. 7489. Tige allongée, radicante, robuste ; feuilles linéaires oblongues, obtuses, à gaines courtes; grappes tournées du même côté étalées et recourbées, comprimées, portées par des pédon- cules épais; bractées adnées au rachis, courtes, imbriquées sur deux rangs, obtuses, charnues; fleurs à périanthe étroit, fal- ciforme, jaune d'or; sépales et pétales semblables, étroitement linéaires, falciformes, connivents; labelle petit, saccilbrme, pubé- rulent, à lobes latéraux petits, triangulaires, obtus, le terminal épais, conique, obtus, muni intérieurement à sa base d'une petite écaille obtuse, à sac largement conique, arrondi au sommet, bilobé, velu intérieurement à la base; colonne courte; anthère hémisphérique; pollinies oblongues. Le genre Sarcochilus est largement représenté dans Test de l'Asie. Trente-cinq espèces, dont la moitié sont nouvelles ont été signalées dans la flore de l'Inde anglaise et réparties dans neuf sections difl'érentes. La section Cuculla^ à laquelle appartient le S. hainanensis est une des mieux caractérisées par ses grappes disposées sur un rachis comprimé, avec des bractées pectinées, imbriquées et persistantes. Solanum cernuum Vellozo. — Morelle penchée. — Sud du Brésil (Solanées). — Bot. Mag., t. 7491. Arbuste haut de 6-8 pieds, à tronc robuste, dressé, rameux au sommet; rameaux épais recouverts de poils flexueux, bruns, abondants ainsi que sur le pétiole, la nervure principale, les lameaux et les ramules de l'inflorescence; feuilles larges, oblongues ou ovales, acuminées, ondulées, arrondies à la base et rétrécies en un pétiole court et épais, lisses à la face supérieure PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1197 et pourvues de chaque côté de 6-10 nervures, nerviées à la face inférieure, tomenteuses et blanchâtres, les plus jeunes pubes- centes-étoilées sur chaque face ; grappes suboppositifoliées, recourbées, courtement pédonculées et à rameaux épais; fleurs nombreuses, très courtement pédonculées, blanches; calice court subcampanulé à 4-5 lobes inégaux, renflé après Tanthèse et alors recouvrant le fruit; corolle à o pétales; anthères oblongues ; ovaire poilu au so'mmet; baie globuleuse hérissée. Cette plante remarquable par ses longs poils flexueux, qui lui donnent l'aspect d'un torion, a reçu des Portugais le nom de « Boisa de Pastor » et de « Braco de Preguica ». Elle est origi- naire des provinces de Rio et de Minas Geraes, où elle croît dans les forêts. Elle est usitée au Brésil pour ses propriétés sudori- fiques. Dunal lui avait donné le nom de Solanum juhatum^ qui doit disparaître devant la dénomination plus ancienne qui lui avait été imposée par Yellozo. 1198 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. DÉCEMBRE 1896 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Relne, PRÈS Paris (altitude : 63™). * TEMPÉRATURl m. Max. 5,9 3,6 1,4 6,0 2,5 7,7 7,0 9,3 7,2 9,9 7,0 9,1 6,8 9,0 0,5 7,7 2,5 9,0 0,1 9,1 1.2 7,1 4,1 6,8 3,1 8,6 4,0 7,4 2,5 7,0 1,6 1,1 1,0 • 7,0 0.6 2,6 0 2,0 0,1 1,9 9 0 2,9 3,2 0,1 0,8 0,1 0,1 1,8 0 3,8 1,8 4,0 3,4 9,7 0,9 6,9 5,6 9,0 0 0 6,1 5,0 10,2 HAUTEUR du baromètre Matin Soir 762 758 757 753 753,5 753 748 739,5 745 741,5 741 739 739 752,5 758,5 756 763 758 761 762 761,5 761,5 762,5 758 758,5 748,5 736,5 743,5 749 755 757,5 753 754,5 748,5 747,5 761,5 765 764,5 763,5 767,5 762 751,5 747 756 764,5 766 767,5 766 765,5 771,0 773,5 771,5 765 772 774 759, 5 768 770,5 768 768 767,5 769,5 VENTS dominants E. E. SO. SO. SO. SO. 0. NO. SE. SO.- SO. s. s. 0. 0. NO. N. s. N. NE. NNO. N. N. NO. SO. N. NE. NO. N. SO. SE. SE. SO. NE. S. SE. ETAT DU CIEL Nuageux le matin, couvert l'après- midi, pluvieux le soir. Couvert, pluie le soir. Brouillard intense le matin et le soir, couvert l'après-midi. Pluie dans la nuit et presque toute la journée, abondante surtout l'après-midi. Couvert le matin et le soir, nuageux Taprès-midi. Pluie dans la nuit, nuageux, pluie le soir, grand vent. Grand vent toute la nuit, très nuageux le matin, couvert et pluvieux. Nuageux. Pluie dans la nuit et le matin, nuageux. Nuageux le matin, couvert et légère ment brumeux. , Couvert, nuageux le soir. Très nuageux le matin, couvert, pluie le soir. Nuageux le matin, couvert l'après midi, pluie le soir. Pluie dans la nuit et presque toute la journée, grand vent. Couvert, un peu de pluie l'après-midi, très nuageux le soir. Nuageux de grand matin, couvert et pluvieux le matin, un peu de neige et de pluie l'après-midi. Brouillard des plus intenses. Couvert. Couvert, un peu de neige l'après-midi. Couvert, quelques éclaircies le matin, Couvert et brumeux le soir. Neige dans la nuit, couvert. Couvert et brumeux. Couvert. Neige assez abondante dans la nuit couvert. Couvert, pluie le soir. Couvert, presque clair le soir. Pluie dans la nuit et presque toute l'après-midi, couvert. Couvert le matin, très nuageux l'après- midi. Couvert. Pluie abondante dans la nuit, couvert, éclaircies le soir. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME XVIII (1896) DE LA 3^ SÉRIE DU JOURNAL DE LA SOCIfiTI?. NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE N. B. — Dans cette table, les titres d'articles, noms de plantes et d'au- teurs qui sont cités dans la Revue des publications et dans celle des plantes nouvelles ou peu connues, sont précédés d'un astérisque (*) ; les noms d'auteurs sont en petites capitales, tandis que les noms latins Ce plantes, les noms de variétés et les titres d'ouvrages sont en italiques. Pages Abies numidica; M. Maurice DE Vilmorin 128 Abricots du Cap en Angle- terre 101 ' Acalypha Sanderi N.-E. Brown 1191 * Acanthephipjy'ium chur- rîCMm Kranzlin llOi * Acanthephippium Manti- niaaura L. Lind. et Cogn. 899 * Action de la lumière et de quelques agents exté- rieurs sur le dégagement des odeurs; M. Eugène Mesnard 593 * Adonis amurensis Reg. et Radde f 1192 Aération du sol' dans les promenades et planta- tions de Paris ; M. L. Mangin. 262 * Agave laxifolia Baker . * Akebialobata Becàisne. * Alberta magna E. Meyer Algérie en 1896 (L'}; M. G DE VaRIGNY * Allard (Gaston). — Effets du froid pendant Fhiver 1894-1895 Allocution prononcée aux obsèques de M. Alexis Le- père, par M. Ferd. Jamin. Allocution prononcée sur la tombe de M. Charollois, par M. Michelin Allocution prononcée sur la tombe de M. Cochet Scipion, par M. Vitry. . * Aloe Luntii Baker. . . . Amasonia erecta, var. late- bractcata Hook. f. . . . * Amorpha canescens Nutt. Pages 899 1042 402 966 455 930 0»» 340 95 608 1200 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages * Ananas (sa cul ture en Flo- ride) 97G André (Edouard). — Dis- cours prononcé sur la tombe de M. E.-A. Car- rière 758 Anfroy. — Compte rendu de l'Exposition de mai de la Société nationale d'Hor- ticulture (Industries hor- ticoles, 3* section.) ... 384 * Angrœciini Four nier œ Ed. André 609 * Angrsecum Kotschyi Reich. f 228 Annuaire de la Société; Questionnaire 1040 Anthurium Scherzerianum, var. ci/mbiforme (variété nouvelle), 2o8 Anthurium Scherzerianum, var. salmoneum (variété nouvelle). . 423 * Aralia atropiirpurea Fr. . 979 * Aralia stipulata Franch. 980 * Aralia tomentellafrânch. 980 Arbres fruitiers cultivés dans les provinces du Rhin. (Principales varié- tés d') 909 Arnoult. — Rapport sur ses cultures de Bégonias, par M. Henri Vacherot. . . 869 Arrêtés relatifs à la circula- tion en France des pro- duits agricoles et horti- coles (Modifications aux). 249 Artichaut blanc deLaonamé- /ioré (variété nouvelle). . 488 * Asarum maximum Hems- ley Asparagus Sprengcri. 849, Asperges d'Australie en An- gleterre Pages 402 1010 363 i042 * Aspidistra typica Bâillon. Association pomologique de l'Ouest; 12"^ Concours et 13^ Congrès, tenus à Laval (Mayenne), du 3 au 6 oc- tobre 1895; M. Michelin 70 Association pour la vente des produits agricoles et maraîchers en Angle- terre 828 * Aster Bietii Franch. (sp. nov.) 1187 Aster Boule fleurie (variété nouveUe) 928 * Aster Delavayi Franch, (sp. nov.). 1187 * Aster stalicefolius Franch. (sp. nov.) 1188 Aster Triomphant de Fontai- nebleau (y a.rié[é nouvelle). 848 * Aster yHmorini Franch. (sp. nov.) 1188 * Aster yunnanensis Franch. (sp. nov.) 1188 Atlas des plantes de jardins (volume de texte de 1') ; protestation de M. D. Bois 118 Aubiy. — Rapport sur son sécSteur perfe3tionné ; M. Dormois 295 Autorisation d'importer des plantes vivantes en Rus- sie 361 TABLE DU VOLUME POUR 1896. 1201 Pages Pages Avis divers, 5,97, 233, 315, * Bégonia umbraculifera 409, 474, 617, 729, 825, Hooker 469 905, 985, 1049 Belin. — Compte rendu du * Baccharis trimera D. G. . 399 Concours d'Orchidées de * BacLériacées de la Pomme la séance du 25 juin 1896. 699 déterre; M. E. Roze. . . 1024 *Belle (Louis). — Maladie * Balcons fleuris à Bruxel- des Violettes 330 les 1094 * Bentinckia nlcobarica Hort. Baltet (Ch.). — Compte Sander 608 rendu de l'Exposition de Bergman (Ernest). — Rap- Strasbourg 80 port sur un ouvrage de * Baltet (Ch.). — La cul- M. Anatole Cordonnier, ture fruitière en Suisse. 1031 intitulé : Les engrais pra- * BaltetiCIi.). — Les routes tiques en Horticulture . . 384 fruitières 711 * Bifrenaria tyrianthina * Bananier rustique (Un Reich.f 469 [Musa japonica) ; M. J. *Billbergia Binoti R. Gérard. 724 Sallier 456 Biskra (Causerie sur), par *Bartolina pectinata Br. . . 341 M. LéonDuvAL. . . 112, 273 Baselle à grandes feuilles Blanquier. — Rapport sur (La) ; par M. le D'^ Trabut. 145 le nouveau modèle de Beaumontia grandiflora (Le). 829 tuyau métallique flexible Bégonia à fleur de campa- de M. Rudolph 783 nulle (variété nouvelle). 635 Bleu (A.). — Rapport sur Bégonia Mademoiselle Lucie un ouvrage deM.L. Guil- • Faure (variété nouvelle). 631 lochon, intitulé : Calen- Bégonia Rex (iMaladie du) ; drier mensuel du Cultiva- M. Julien 261, 637 teur d'Orchidées 1022 Bégonia Rex (Maladie du) ; * BiENAYMÉ (G.). — Le coût M. Louis Cappe. . . 262, 641 de la vie à Paris, à diver- Bégonia Rex (Maladie du) ; ses époques ; Prix des M. H. Vagherot 642 légumes et des fruits de Bégonia semperflorens , Gloire 1832 à nos jours. . . . 964 d'Igny (^variété nouvelle). 847 Bois(D.). —Chronique, 14, Bégonia semperfl., Triomphe 99, 249, 361, 411, 476, des Belvédères ( variété 619,731, 828, 909,989, 1088 nouvelle) 749 Bois (D.). — Compte rendu *Begoma S'jcotrana et ses de l'Exposition de Roses hybrides 814 tenue dans FHôtel de la 1202 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages ; Société, du 10 au 12 juil- let 4896 690 Bois(D.). — Compte rendu de TExposition du Havre. 191 Bois (D.). — Compte rendu de l'Exposition de mai de la Soc. nat. d'Horticul- ture (partie florale) . . . 535 Bois (D.). — Compte rendu des travaux de la Société en 1895 7 Bois (D). — Plantes nouvelles ou peu connues décrites ou figurées dans les pu- blications françaises; 226, 339, 399, 464, 608, 724, 817, 897, 979, 1040, 1187 Bois (D.). — Procès-verbal de la séance du 4 juin 1896 de la Commission des récompenses. . . . 499 Bois (D). — Procès-verbal de la séance du 10 no- vembre 1896 de la Com- mission des récompenses. 1106 Bois (D.). — Protestation au sujet du volume de texte de l'Atlas des plantes de jardins 118 Bois (D). — Revue des pu- blications françaises, 91, 219, 326, 386, 455, 592, 711, 807, 887, 963, 1024, 1175 Bois(D.) et GiBAULT (G.). — Les fruits et les légumes aux Halles centrales de Paris pendant l'année 1895 434 Bois(D.) et GiBAULT (G.). — Pages L'importation des légu- mes et des fruits en An- gleterre * BoNNiER (Gaston). — Re- cherches expérimentales sur la Miellée BosscHERE Ch. de). — Chro- nique, 100, 101, 102, 103, 365, 625, 626, 734, 912, 913, 991, 992, 993, 1084, 1085, BosscHERE (Ch.). — Compte rendu de l'Exposition in- ternationale du Cercle horticole Van Houtte, à Ledeberg-lez-Gand . . . BosscHERE (Ch. de). — Les promenades et jardins publics de la ville de Lille Boucher (Georges). — Com- pte rendu de l'Exposition de Nemours Breton (L. Le); architecte- paysagiste, créateur des parcs de Dulamon et Bourran * Buddleia Colvilei Hook. f. et Thoms ........ * Bulbophyllum carinatum Cogniaux Bureau de la Société pour l'année 1897 Calvitie expérimentale. . . Canaigre (La), par M. le D' Trabut Candolle (C. de). — Vitalité 175 329 1094 450 932 C3innd.sltaUaetAiistria{les). 278 341 342 1103 993 383 993 912 TABLE DU VOLUME POUR '1896. 1203 Pages Pages Cappe (Louis). — Compte Cattleya; Le premier hybride rendu des travaux du Go- belge 102 mité de Floriculture pen- D Causerie sur Biskra, par dant l'année 1895. . . . 20») M. Léon DuvAL . . 112, 273 Cappe (Louis). — Maladie Cèdres de l'Atlas; M. Mau- du Bégonia Rex .... 641 rice DE Vilmorin 125 * Caraguata conifera Ed. Cep de Vigne extraordi- André 464 naire (Un) Cepophagus echiiwpus; Aca- 830 Carrière (E.-A.). — Dis- cours prononcé sur sa rien produisant une ma- tombe, par M. Edouard ladie de la Jacinthe. . . 963 André 7o8 * Cereus Cumengei Weber . 226 * Carrier ea calycina Franch. 1040 * Cereus Bigueti Weber . . 226 * Catasetiim Lemosii Rolfe. . 229 Cerise Gloire d'Epinay (va- * Catasetumpunclatum'RoMe. 403 riété nouvelle) 740 * Catasetum Randii Rolfe . . 726 Cerisiers en espaliers; ma- Cattleya labiata autumnalis, nière de les traiter, par var., lilacina (variété nou- M. Marché 589 velle) 929 * Chabanne (G.). — Ebou- Cattleya labiata Warneri. . 625 tonnage des Chrysan - Cattleya Mossiœ alba, var., thèmes 327 Emilix (variété nouvelle). 490 Champignons parasites Cattleya Mossiœ alba, var,, (Une nouvelle famille de). 250 Madame Cahuzac (variété * Champignons de couche nouvelle) 420 (Sur la culture des) ; Cattleya Mossise alba, var.. M. COSTANTIN 386 Monsieur Treyeran (va- Champs d'épandage des en- riété nouvelle) 490 virons de Paris et les Cattleya Mossise grandiflora, eaux d'égouts (Les). . . 476 var., Piret (variété nou- Chargueraud (A.). — Compte velle) 420 rendu de l'Exposition Cattleya Trianœi, var., ilfari^ d'Horticulture de Cou- (variété nouvelle). . . . 258 lommiers 951 Cattleya Trianœi, var., Se- Chargueraud. — Observa- montensis (variété nou- tions au sujet de la com- velle) 259 .municationdeM. Mangin Catleya à fleurs doubles. sur le dépérissement des — M. Ch. Maron .... 828 arbres dans Paris . 368, 425 Cattleya Le. Csar L. Lind. . 991 CharoUois; allocution pro- 1204 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages iioncée sur sa tombe, par M. Michelin 930 CHATENAY(Abel). — Gompte rendu de TExposition de novembre 1896. (Les fruits et les légumes). . 1163 GiiATENAY (Abel). — Préam- bule de la distribution des récompenses aux lauréats de l'Exposition de mai 1896 Ghatenay (Abel). — Préam- bule de la distribution des récompenses du 10 décembre 1896 Ghemin. — Gompte rendu de l'Exposition d'Alençon. Ghemin. — Un procédé de maturation artificielle des Tomates Ghênes remarquables en Angleterre Ghéron. — Rapport sur ses Pots dits u en engrais » ; MM, Gennari, Lavoivre et WiRiOT 590 Ghevallier (Gh.), — Rap- port sur un livre de M. Opoix intitulé « La culture du Poirier ». . . 64 * Chirita hamosa R. Br. . . 399 Ghouvet (E.). — Gompte rendu de l'Exposition de mai de la Société natio- nale d'Horticulture (cul- ture maraîchère) .... 571 Chronique; M. D. Bois; 14, 99,249,361,411,476,619, 731, 828, 909, 989, 1088 509 1114 189 989 103 Pages 1027 309 * Ghrysanthème (Le) . . . Ghrysan thèmes (Règlement de la section des). . . . Ghrysanthèmes (Liste des membres de la section des) 312 Ghrysanthèmes; Étude sur leur culture et leur végé- tation, par M. Georges Truffaut . ....... 314 Ghrysanthèmes de plus d'un an à la Société d'Horticul- ture d'Anvers 993 Ghrysanthème en Angle- terre (Le) 990 Ghrysanthèmes (Groupe- ments de) ; parla section des Ghrysanthèmes. . . 708 Ghrysanthèmes (Groupe- ments de) 803 Ghrysanthèmes (Groupe- ments de) 881 Ghrysanthème Calvat''s a Gold (variété nouvelle) . 1005 Ghrysanthème Comtesse de Beaulaincourt (variété nouvelle) 1005 Ghrysanthème Congrès de Bourges (variété nou- velle) .... 1004 Ghrysanthème J. B. Yvon (variété nouvelle). . . . 1004 Ghrysanthème Jubilé (va- riété nouvelle) 1006 Ghrysanthème Lut^ce (va- riété nouvelle) 1005 Ghrysanthème Madame A. Bousscau (variété nou- velle) 1004 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Chrysanthème Madame Ed- mond Roger (variété nou- velle) 10u4 Chrysanthème Madame Gus- tave Henri (variété nou- velle) lOOo Chrysanthème Madame L. Lieber (variété nouvelle). 1004 Chrysanthème Madame Li- ger-Ligneau (variété nou- velle) Chrysanthème Mademoùelle P. Besson (variété nou- velle) Chrysanthème Marfa (va- riété nouvelle) Chrysanthème Monsieur G. Chabannes (variété nou- velle) Chrysanthème Monsieur Massange de Louvrex (va- riété nouvelle) Chrysanthème Pmzde?2i No- mn'(variété nouvelle) . . Chrysanthème Son Altesse le prince Hussein Kamil (va- riété nouvelle) lOOo Chrysanthème Souvenir de Ma Sœur (variété nou- velle) lOOo Chrysanthème Topaze orien- tale (variété nouvelle). . 1004 Cicatrisation des plaies des arbres par Facide chlo- rhydrique Cidre ; sa fabrication à Francfort * ClematisAddisoniiBT'dton. 1043 Cloporte (Le); M. Decaux . 778 850 100: 1004 1004 1006 1006 621 15 1^05 Pages 819 58o Clos (D" D.). — Rapport d'anciennes expériences sur la culture des plantes dans la Mousse Cochet (Scipion). — Allocu- tion prononcée sur sa tombe par M. Vitry. . Cochlioda Noezliana Rolfe. CoGHu (E.). — Compte rendu de l'Exposition de mai de laSociété nationale d'Hor- ticulture. (Industries hor- ticoles (Concours 274 à 278) '. * Cœlogyne liirida L. Lind. • et Cogn. 1043 Cœlogyne unifîora Lin - dley 610 * Coffea stenophyllaG. Don. 818 Comanthosphace japonica Moore 610 Comité d'Arboriculture frui- tière ; ses travaux pendant l'année 1895; M. Alfred NOMBLOT Comité des Industries horti- coles; Compte rendu de ses travaux, pendant l'année 1895; M. Gaston OZANNE Comité des Orchidées ; Comple rendu de ses travaux pendant l'année 1895 ; M. L. DuvAL Commerce des fleurs à Sainte - Marie - de - Scilly (Le) ; M. A. Degajidin, ... Commerce des fleurs en Angleterre (Le) 62 02 945 89 674 1206 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Commerce des Noisettes à Trébizonde (Le) .... 479 Commission des Récom- penses : — Procès-verbal de la séance du4juinl896;M. D.Bois. 499 — Séance du 10 novembre 1896; M. D. Bois . . . . HOO Compte rendu de l'Exposi- tion de Limoges; M. Eug. Deny 1167 Compte rendu de l'Expo- sition d'Alençon ; M. Che- min 189 Compte rendu de l'Exposi- tion d'Horticulture de Caen; M. P. Quenat. . . 185 Compte rendu de l'Exposi- tion de Chartres i Eure- et-Loir) ; M. Henri Va- GHEROT 874 Compte rendu de l'Exposi- tion d'Horticulture, tenue à Coulommiers, en sep- tembre 1896; M. A. Char- GUERAUD 9ol Compte rendu de l'Exposi- tion de Chrysanthèmes de de la Société d'Horticul- ture de la Côte-d'Or, à Dijon; M. B. Verlot. . . 212 Compte rendu de l'Exposi- tion du Havre; M. D. Bois. 191 Compte rendu de l'Exposi- tion de Lyon ; M. Marti- net 1171 Compte rendu de l'Exposi- tion de la Société centrale Pages d'Horticulture de Nancy, par M. P. Hariot .... Compte rendu de l'Exposi- tion de Nemours par M. Georges Boucher. . . Compte rendu de l'Exposi- tion du Raincy ; M. Savoye père Compte rendu de l'Exposi- tion de la Société horti- cole de la Haute-Marne, tenue à Saint-Dizier ; M. P. Hariot Compte rendu de l'Exposi- tion de la Société d'Horti- culture de Soissons; M. Ch. JoLY Compte rendu de l'Exposi- tion de Strasbourg ; M. Ch. Baltet Compte rendu de l'Exposi- tion (lu Vésinet (Seine-et- Oise) ; M. Poiret Délan. . Compte rendu du Concours cantonal et régional de Villemomble; M. Massé . Compte rendu de l'Exposi- tion de mai 1896 de la Société nationale d'Hor- ticulture : — Partie florale ; M. D. Bois. — Les Orchidées ; M. L. Du- VAL —Végétauxligneux de plein air ; M. M. de Vilmorin . — Cultures maraîchères ; M. E. Chouvet — Enseignement horticole et Architecture de jar- (98 <95 ?01 80 959 957 Do::i 557 571 TABLE DU VOLUME POUR 1890. Pages dins ; M. C. Marcel . . . 576 — Industries horticoles (3^ section); M. Anfroy. 584 — (Concours 274 à 278); M. E. CocHu u8o — Pompes et appareils dar- rosage ; Instruments de précision ; Instruments dejardinage;M.PRADiNEs. 688 Compte rendu de l'Exposi- tion de novembre 1896 : — Les nouvelles variétés de Chrysanthèmes ; M. Fat- ZER 1147 — Les Chrysanthèmes et autres plantes ornemen- tales ; M. P. Hariot. . . 1152 — Les Fruits ; M. A. Chate- NAY H63 Compte rendu de TExposi- tion de Roses tenue dans l'Hôtel de la Société, du 10 au 12 juillet 1896 ; M. D. Bois 690 Compte rendu de l'Exposi- tion internationale du Cercle horticole Van Houtte, à Ledeberg-lez- Gand; M. Ch. de Boss- chere 430 Compte rendu des travaux de la Société en 1895, par M. D. Bois 7 Compte rendu des travaux du Comité d'Arboricul- ture fruitière pendant l'année 1895; M. Alfred NOMBLOT 702 Compte rendu des travaux 1207 Pages du Comité de Floricul- ture pendant l'année 1895; M. Louis Cappe . . Compte rendu des travaux du Comité des Orchidées pendant Tannée 1895; M. L. DuvAL Compte rendu des travaux du Comité des Industries horticoles, pendant l'an- née 1895; M. Gaston Ozanne Compte rendu du Concours de Dahlias et Bégonias, tenu pendant la séance du 10 septembre 1896 ; M. A. Gravereau .... Compte rendu du Concours d'Orchidées du 23 avril 1896 ; M. Librecr .... Compte rendu du Concours d'Orchidées de la séance du 25 juin 1896 ; M. Belln. Compte rendu du Congrès des Amis des Arbres réuni à Nice, du 10 au 20 mars 1896 ; M. Th. ViLLARD Compte rendu du 37^ Con- grès de la Société pomolo- gique de France; M. Mi- chelin Concombres en Angleterre Concours cantonal et régio- nal de Villemomble : compte rendu, M. Massé. Concours de Dalhias et Bé- gonias,tenu danslaséance du 10 septembre 1896; 296 ■89 945 947 699 447 195 1093 937 1208 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Compte rendu ; M. A.Gra- VEREAU Concours de Dahlias, Fuch- sias etBégonias,du 10 sep- tembre 1896. (Palmarès) Concours d'Orchidées du 27 février (Palmarès) . . . ^ du 2 juillet 1896 (Palma- rès) — du 26 novembre 1896 (Palmarès) Concours d'Orchidées du 23 avril 1896 ; Compte rendu; M. Libreck . . . Concours d'Orchidées du 25 juin; Compte rendu; M. Belin Concours ouverts parla So- ciété des Agriculteurs de France pour 1897 et 1898 Congrès des Amis des Arbres réuni à Nice du 10 au 20 mars 1896 ; M. Th. Vil- lard Congrès horticole de 1896. Récompenses accordées aux auteurs de mémoires Congrès horticole de 1897 ; questions à l'él-ade . . . Conseil d'adm.-«istration pour Tannée 1897. . . . * Conservation du fumier d'étable ; M. Grandeau. . Cordonnier (Anatole). — Rapport sur son ouvrage : Les engrais pratiques en Horticulture: M. Ernest 94' 1132 120 1132 1135 699 413 447 508 473 1103 1 1 75 * Cornus corynostylis Kœhne 384 819 Pages 153 41 Corporation (des Maîtres Jardiniers de la ville de Paris); M. Georges Gi- BAULT Correvon (H.). — Les Jar- dins alpins. ...... Correvon. — Rapport sur son ouvrage intitulé : Le Jardin de VHerboriste, par M. P. Hariot 873 * CosTANTiN. — Sur la cul- ture des Champignons de couche 386 CouANON (M.), nommé mem- bre correspondant, de la Société 923 Cours publics et gratuits d'Horticulture ou de scien- ces se rattachant à l'Hor- ticulture, professés dans Paris 907, 987, 1050 Courlilière (La) ; ses mœurs, moyens de destruction, par M. Decaux 428 * Coût de la vie à Paris, à diverses époques (Le) ; Prix des légumes et des fruits, de 1832 à nos jours; M. G. BlENAYMÉ 964 * Cucurbita Andreana Nau- din(Sp.nov.). ..... 1189 Culture de la Vigne aux en- virons de Paris (La). . . 14 Culture d'Orchidées surdes troncs de Fougères . . . 620 Culture des plantes dans la Mousse (Rappel d'ancien- nes expériences sur la), par M. le D-" D. Clos. . . 270 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages 1031 854 Culture fruitière en Suisse (La); M. Gh. Baltet. . . Curé. — Rapport sur les cultures maraîchères du Refuge du Piessis-Piquet (Seine) *Gyclamens dePerse (Etude physiologique sur les); MM. Alex. HÉBERT et G, Truffaut 592 Cyclamens de Perse; étude sur leur culture et leur végétation, par MM. Alex. HÉBERT et Georges Truf- faut 760 Cycnoches chlorochilon . . . Cypripedium Asburtoni-bar- batum (Hybride nouveau) * Cypripedium callosum . . Cypripedium CrossiDayanum superbum (Hybride nou- veau) Cypripedium Gautieri (Hy- bride nouveau) Cypripedium Harrisiano-Spi- cerianum (Hybride nou- veau) Cypripedium Harrisii-villo- sum (Hybride nouveau) . Cypripedium Hay Wood . . Cypripedium (Hybrides nou- veaux) Cypripediums, Hybrides obte- nus par M. Jules Hye-Ley- SEN Cypripedium insigne monta- nurn, var. vesinetense (va- riété nouvelle) Cypripedium Nilssoni (Hy- 751 MO 100 ?51 bride nouveau) ..... Cypripedium nobilius (Hy- bride nouveau). . . 111 Cypripedium villosum, var. Truffauti (variété nou - velle) * Cyrtanthus Huitoni Baker. Cyrtochilum micranth u m Kranzlin Cytisus Fnvaldskyanus. . . Dangers que peut présenter l'établissement d'une bri- queterie dans un centre horticole. (Lettre à M. le Préfet de la Seine) . . . Dantin (M.) son mastic ; Rap- ■ M. Hanoteau. . M. DUVAL . . . Vi. Alfred Nomblot ■lestin). — Notice ique par A. Dor- ). — Insectes nui- l'Horticulture. . La Courtilière, 1rs, moyens de on ■ La Mouche des :s ). — Les Noix Decaux. — Maladie deVHy- drangea paniculata cau- sée par le Tetranychus Telarius Decaux (J.). — Note sur une maladie de VHydrangea paniculata grandiflora . . Decaux (F.). — Plantes mel- 76 1209 Pages 24 649 24 1086 900 972 482 port par M. Hanoteau. . 786 649 — par M. DuvAL . . . id. 46o — par M. Alfred Nomblot Debray (Gélestin). — Notice nécrologique par A. Dor- id. 110 MOIS 174 Decaux (F.). — Insectes nui- 24 sibles à l'Horticulture. . Decaux. — La Courtilière, ses mœurs, moyens de 771 29 destruction Decaux. — La Mouche des 428 24 Orchidées 837 1003 Decaux (F.). — Les Noix véreuses 1136 644 676 1210 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages 99 249 000 19 26 105 lifères Décès de l'abbé Delavay . Décès du D"" Trimen . . . Décès de MM. Dolley, Li- baude (Gh.), Moreau (Louis-François), Debray. — de MM. Cassier (Jean- Pierre), Evelin Wadding- ton, Moisy, Prudhomme (Henry), Bienfait .... — de MM. Delaville (Léon), Clavier, Pernel, de Noail- les (le comte) — de MM. Flandre (Jeaii- Bapliste), Touchet (Au- guste), Colville Barklay, Marquette (Ernest), Dam- pierre (le marquis de) . — de M. Verdier (Pierre) . — de MM. Poulain (Louis- Alphonse), Duchefdela- ville (Etienne-Charles) . — de M. Léon Say .... — de MM. Allez (Adrien), GoUeau, Durenne, Ecor- cheville, Courmeau, Vé- lard, Deforges (E.-R.), Bertrandus (Frère), Co- chet-Scipion 416 — de MM. Lesueur (Cons- tant). Marchai, Parisot (Eléonor) 481 — de M"^^ Bâillon, MM. Char- don (G. -A.), Dumonthier (A.-D.) 628 — de MM. Kuntz et Vial (Emile) 645 — de MM. Delaage (Albert), Dauchez de Beaubert (Av- , 119 252 375 Pages thur), Despierre (Jacques- Louis), Lepère (Joseph- Alexis) 747 — de MM. Carrière (Elie- Abel), Leconte (Louis- lîosa) 743 — de MM. Imbault, Hau- treux, Savoye (François). 834 — de M. Boutard (Auguste). 843 — de MM. Petit-Bergonz, Gliarollois,Bataline,Muel- 1er (baron von) 923 — de M. Ginier (Marie- Emile) 1000 — de M. Boisbunel .... 1008 — de MM. Hatret, Méry, Amand 1092 Degardin (A.). — Le com- merce des fleurs àSainte- Marie-de-Scilly 674 Delavay (abbé) ; sa mort, 249, 364 Delessard. — Discours pro- noncé sur la tombe de M. Alexis Lepère, le 14 août 1896 756 Delessard. — Notice sur ■ Alexis Lepère tils. , . . 1011 Delessart. — Notice sur M. Léon Say 655 * Delphinium Zalil Aitch. et Hemsley 1044 * Dendrobium HUdebrandii Rolfe 403 * Dendrohhim Jennyanum Kranzlin 1193 Deny (Eug.). — Compte reudu de l'Exposition de Limoges 1167 Deny (Eug.). — Rapport sur TAHLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Jes parcs de Dulamon et de Bourran, créés par M. L. Le Breton, archi- tecte-paysagiste, à Or- léans [Loiret; Denis (Th.) (de Villeur- banne, Rhône). — Les plus grosses Roses de France. . Destruction du Gastrophysa raiphanl * Deutzia Fargesii Francii. . * Deutzia setchiienensis Franch Digestion de Paris (La), par M. P. ViNCEY Dimension des graines et l'aptitude g8rminative(La) * Dioscorea Fargesii Franch Sp.nov) * Dipelta yunnanensis Franch. * Dipodium paiudosum Reichb. f. Discours prononcé à l'occa- sion de la distribution des récompenses du 10 dé- cembre 1896; M. ViGER . Discours prononcé sur la tombe de M. Alexis Le- père, le 14 août 1896, par M. Delessard ...... Discours prononcé sur la tombe de M. A. Carrière, par M. Edouard-André . Distinctions honorifiques : 19,25,267,628,744,1007, Distribution des récompen- ses du 25 juin 1896. . . 278 805 15 897 897 1177 479 1189 980 611 1104 766 758 18, 1098 499 1211 Pagks Dyuowski. — Communica- tion surTHorticulture en Tunisie . 752 Dormois. — Notice nécrolo- gique sur M. Célestin De- bray. , 174 Dormois. — Rapport sur le sécateur perfectionné de M. Aubry 295 * DuBARLE. — Les Pêches précoces et le surgreffage 808 Duval(H.) fils. —Rapport sur les cultures de M. Massé 937 Duval (Léon). — Causerie sur Biskra . . . . 112, 273 Duval (Léon). — Compte rendu de TExposition de la Société nationale d'Hor- ticulture, mai 1896 (Les Orchidées) 552 Duval (L.). — Compterendu des travaux du Comité des Orchidées, pendant Tannée 1895 789 Duval (Léon). — Médaille d'or du Conseil d'admi- nistration 507 Duval (Léon). — Rapport sur son ouvrage « Les Broméliacées », par M. 0. Opoix 289 Duval (Léon).— Rapport sur les cultures de Phalœnop- sis de M. Régnier .... 444 Duval. — Rapport sur le mastic Dantin 786 Eaux d'égouts et champs d'épandage des environs 1212 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages de Paris (Les) 476 * Éboiitonnage des Ghry- saiitlièmes ; M. G. Gha- BANNE 327 Echeveria Perpusi Schuman (Espèce nouvelle). , . . 848 * Echinocactus Peninsidœ Weber 227 École nationale d'Horticul- ture de Versailles. ... 731 * Effets du froid pendant l'hiver 1894-1895; M. Gas- ton Allard 455 * Elscis DyhoiDskii Henri Hua 219 Élection de M. Viger comme Président de la Société d'Horticulture de France. 922 Élections pour 1897. . . . HOl Empoisonnement du bétail par les Pommes de terre. 412 Encre indélébile pour les étiquettes en zinc. . . . 910 * Epidendrum glumibractea- tum Rchb. f 1045 * Epidendrum xipheroides Kranzlin 900 * Epiphrmiitfs VçUchi Hort. 981 * EpisciadeJîsaC.-n. \\ri^h\. 901 * Eranthemum reticulatum Hort 1045 * Erytfirina Cm^tantiana Marc Micheli 1041 * Erythronium Johnsoni Bo- lander. 820 Étiquettes en zinc (Encre in- délébile pouy les). ... 910 Étude botanico - horticole sur les Nepenthes, par Pages 133 M.Jules Rudolphe. . 45 Etude historique sur le Ha- ricot commun; M. Georges Gibault 658 Etude sur la culture et la végétation des Chrysan- thèmes, par M. Georges Truffaut 314 Étude sur la culture et la végétation des Cyclamens de Perse, par MM. Alex. HÉBERT et Georges Truf- faut; 760 * Euphorbia Fournierl Re- but 465 * Euphorbia Qarad Deflers. 817 Exportation des Pommes à cidre en Allemagne. . . 15 Exposition d'Alençon; Compte rendu; M. Che- min 189 Exposition de Chartres ; Compte rendu; M. Henri Vacherot . . 874 Exposition de Chrysan- thèmes de la Société d'Horticulture de la Côte- d'Or; Compte rendu; M. B. Verlot 212 Exposition de la Société d'Horticulture de Nancy; Compte rendu; M. P. Ha- riot 798 Exposition de la Société d'Horticulture de Sois- sons ; Compte rendu ; M. Ch. JoLY 701 Exposition de la Société horticole de la Haute- TABLE DU VOLUME POUR 1896. 1213 Marne à Saint- Dizier; Compte rendu; M. P.Ha- RIOT Exposition de Limoges; M. Eug. Deny. ..*... Exposition de Lyon ; Compte rendu; M. Martinet. . . Exposition de mai de la So- ciété nationale d'Horti- culture ; Comptes rendus — Partie florale; M. D. Rois. — Les Orchidées ; M. L. DUVAL Pages 878 1167 1171 535 552 — Végétaux ligneux de plein air; M. M. de Vilmorin — Culture maraîchère; M. E. Ghouvet — Enseignement horticole et architecture de jardins; M. C. Marcel — Industries horticoles (3^ section); M. Anfroy. . . — Concours 274 à 278; M. E. COCHU Exposition de mai 1896 de la Société nationale d'Hor- ticulture (Récompenses accordées) Exposition de Nemours ; Compte rendu; M. Georges Boucher ... Exposition de novembre 1896; Palmarès Comptes rendus : — Les nouvelles variétés de Chrysanthèmes; M. Fat- ZER — Les Chrysanthèmes et 557 571 576 585 51: 795 1118 1147 Pages autres plantes ornemen- tales; M. D. Hariot. . . 1152 — Les fruits; M. A. Cha- TENAY H 63 Exposition de Roses tenue par la Société nationale d'Hort. ; juillet 1896 ; Compte rendu; M. D. Bois. 690 Exposition de Roses tenue à la Société nationale d'Hort.; juillet 1896; Ré- compenses décernées par le jury 1129 Exposition de Strasbourg; Compte rendu; M. Ch. Baltet 80 Exposition d'Horticulture de Caen ; Compte rendu ; M. Quenat ....... 185 Exposition d'Horticulture de Coulommiers; Compte rendu; M. A. Chargue- raud 951 Exposition du Havre; Compte rendu; M. D. Bois. 191 Exposition du Raincy ; Compte rendu ; M. Sa- voye, père 87 Exposition du Vésinet (Seine-et-Oise) ; Compte rendu ; M.Poiret-Délan . 959 Exposition internationale de Bruxelles en 1897 (L'). 626 Exposition internationale d'Horticulture de Ham- bourg, en 1897. 985, 1082 736 Exposition internationale du Cercle horticole Van Houtte, à Ledeberg-lez- 1^214 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Gand; Compte rendu; M. Ch. DE BOSSCHERE. . . 450 Exposition de Roses du 10 au 12 juillet 1896; Règle- ment et Programme. . . 349 Fatzer. — Exposition d'au- tomne 1896. Nouvelles variétés de Chrysan - thèmes. ........ 1147 Fêtes franco-russes (Les fruits aux) 913 Fève; sa valeur alimentaire. 914 Ftghot. — Rapport sur les cultures de Bruyères de M. Gentilhomme .... 939 Fleurs pour le marché de Londres 250 * Floraison tardive des Roses 220 Forçage hivernal du Polygo- natum mullifïonim. . . . 995 Formalités à remplir pour introduire dans le Cau- case des plantes d'origine française 480 * Fothergilla Gardeni . . . 222 Fourmis; leur destruction. 650 FoussAT (J.). — Sur Tori- gine hybride du Lilas Varin 910 Fraises de provenance fran- çaise sur le marché de Manchester 361 Fraise Lucie Fauve (variété nouvelle) 489 Fraise Louis Gautier (variété nouvelle) 633, 746 Fraisier remontant, à gros fruit (variété nouvelle), 845, 926 Pagks * Franghet (A.). — Plantes de FA^iie orientale, par- venues récemment au Muséum François (Joseph). — Arbo- riculteur à Brunoy : Rap- port sur ses cultures frui- tières, par M. GoRiON . . Fruits des fêtes franco- russes (Les) Fruits en Angleterre (Les). * Fruits (valeur comparée des" matières propres à assurer leur conserva- tion) Fruits et légumes en Egypte et en Syrie (Les) .... Fuchsias rustiques chez MM. Lemoine et fils, à Nancy * Fumiers (Pertes résultant pour l'agriculture fran- çaise du mauvais traite- ment des); M. Grandeau. *Fusarium Pelargonii (Cham- pignon causant la ma- ladie des Pélargoniums). * Galanthus (Les) Gastrophysa raphani ; sa destruction. ...... * Gazania pygmœa Sonder . Gennari. — Rapport sur les pots dits « en engrais » de M. Chéron Gentilhomme. -^ Rapport sur ses cultures de Bru- yères; M. FiCHOT Germination (Intluence exercée par divers agents 80' 868 913 732 1083 1179 911 1025 975 713 15 404 590 939 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages chimiques sui la). ... 99 GiBAULT (G.). Voir Bois (D. '. GiBAULT (G.^. — Chronique. 415, 914 GiBAULT (Georges). — Etude historique sur le Haricot commun 0138 GiBAULT (Georges). — L'an- cienne corporation des Maîtres Jardiniers de la Ville de Paris 153 Giroflée Quarantaine d'été Excelsior (variété nou- velle) 632 Glycine énorme à Rouen (Une) 989 * Gongora Sanderiana Kran- zlin 1193 GoRiox. — Rapport sur les cultures fruitières de M. Joseph François, ar- boriculteur à Brunoy . . 868 GoRTON, voir Michelin . . . * Grandeau. Conservation du fumier d'étable . . . 1025 Grandeau (L.). — La nutri- tion des Légumineuses . 887 * Grandeau. — Pertes ré- sultant pour l'Agriculture française du mauvais traitement des fumiers . 1025 Gravereau (A.^. — Compte rendu du Concours de Dalhias et Bégonias tenu dans la séance du 10 sep- tembre 1896 947 Gravereau (Auguste). — Rapport sur ses cultures de Reines-Marguerites, Zinnias, etc., par M. Emile Thiébaut. * tîreffage de la Vigne dans la mousse sans ligature . Griffon (Et.). — Rapport sur son ouvrage intitulé : Cour fi d'Arboriculture; M. Perd. Jamix * Grosdemange. — Greffage de la Vigne dans la mousse sans ligature . . (luillochon (L.). — Rapport sur son ouvrage intitulé : Calendrier menmel du Cul- tivateur d^ Orchidées, par M. A. Bleu Hahenaria carnea — nivea * Hahenaria Ehvesii J. D. Hooker * Hœmaria Daivsoniana J. D. Hooker Halles (Loi sur les) .... Halles Centrales, les fruits et les légumes pendant Tannée 1895, par MM. D. Bois et G. Gibault . . . Halles Centrales, nouvelle réglementation Hanoteau. — Rapport sur le mastic Dantin ..... Haricot (dans les Flandres au xvi« siècle) ; M. E. Roze . . Haricot; (étude historique sur le); Georges Gibault. Hariot (P.). — Compte rendu de l'Exposition de la Société centrale d'Hor- 1215 Pages 804 91 292 91 1022 847 847 1046 104G 16 434 622 786 851 658 1216 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages 798 878 ticiilture de Nancy . . . Hariot (P.). — Compte ren- du de l'Exposition de la Société horticole de la Haute-Marne, tenue à Saint-Dizier Hariot (P.)- — Compte rendu de l'Exposition de novembre 1896 (Les Chry- santhèmes et autres plan- tes ornementales). . . . llo2 Hariot (P.). — Rapport sur Touvrage de M. Correvon intitulé : Le Jardin de V her- boriste 873 Hariot (P.). — Plantes nou- velles ou peu connues décrites ou figurées dans les publications étran- gères, 95, 228, 340, 402, 469, 610, 726, 818, 899, 1042. Hariot (P.). — Revue des publications étrangères, 93,221,331,391,457,590, 7Î3, 810, 889, 967, 1032. * Hébert (Alex.) et G. Truf- fant. — Etude physiolo- gique des Cyclamens de Perse Hérert (Alex.) et Georges Truffaut. — Etude sur la culture et la végétation des Cyclamens de Perse. * Hechtia argentea Hort. Beaucarne Helianthus Maximiliani . . Héliotrope géant * Heptapleiirum Delavayi 1191 1181 592 760 470 750 913 Pages Franch 981 * Heptapleurum Fargem Franch 982 Heterodera radicicola; Né- matode cause d'une ma- ladie du Bégonia Rex; M. Ch. Julien, 261, 377. 637 HoiBiAN : Rapport sur le jar- din de M. Poisson . . . . 787 Horticulteurs en Allemagne (Statistique des) .... 913 Houx en Angleterre (Le) . . 479 Hybrides nouveaux d'Or- chidées 101 Hydrangea paniculata grari- diflora (note sur une ma- ladie de 1') ; M. J. Degaux . 676 * Hypocyrta pulchra N. E. Brown-H 726 Importation des fruits et des légumes en Angle- terre (L');par3/i¥. D. Bois et Gibault 175 * Incarvillea Delavayi Bur. et Franchet 612 Influence exercée par di- vers agents chimiques sur la germination 99 Insectes parasites utiles, possibilité de les pro- pager; M. F. Degaux . . 1136 Insectes nuisibles à l'Horti- culture, par M. F. Degaux. 771 Introduction du Platane d'Orient en France. . . 620 Isosoma Orchidsearum (mou- che des Orchidées); M. Degaux 837 Jamin (Ferd.). — Allocution TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages prononcée aux obsèques de M. Alexis Lepère. . . Jamin (Ferd.). — Les Pom- mes Dean's Codlin et Deans' Codlin Jajiix (Ferd.). — Observa- tions météorologiques : — janvier 1896 — février 1896 .... — mars 1896 — avril 1896 — mai 1896 — juin 1896 — juillet 1896 — août 1896 — septembre 1896. . , — octobre 1896 . . . . — novembre 1896 . . . — décembre 1896 . . . Jamin (Ferd.). — Procédé pour obtenir en peu de temps des fruits des nou- veautés de Poirier. . . . Jamin (Ferd.). — Rapport sur un ouvrage intitulé « Cours d'Arboriculture » par M. Ed. Griffon, profes- seur à l'Ecole d'Arbori- culture de Tournai (Bel- gique) Jamin (M. Ferd), nommé vice-président honoraire de la Société Jardins alpins (Les) par M. H. CORREVON Jardin zoologique d'Anvers au point de vue horticole (Le) Jobert (Maxime). — Rapport 755 442 96 232 344 408 472 616 728 824 904 984 1048 1198 921 292 1098 41 734 1217 Pages sur ses cultures de Cycla- mens, par M. Welker fils ... 67 JoLY (Ch.). — Compte rendu de l'Exposition de la Société d'Horticulture de Soissons 701 Joly (Charles) (grande mé- daille d'or pour sa colla- boration active et inces- sante au Journal de la Société) 496, 506 * Juania australis 595 Julien, maladie du Bégonia Rex 261, 637 Julien (Ch.). Une maladie du Bégonia Rex, causée par un Nématode : VHetero- dera radicicola 377 Jus de tabac employé pour la destruction des insectes nuisibles aux végétaux . 414 Keteleêr (M.), nommé mem- bre d'honneur de la So- ciété 1098 Kew (Les Jardins de) . . . 249 Kew Gardens 733 * Lselia autumnalis, var. Fournieri (variété nou- velle) 1190 LspJia jyvenilis (Hybride nouveau) 1003 Lœlia Pinelli, var. fastuosa (variété nouvelle), ... 110 Lselia purpurata, var. au- rorea (variété nouvelle) . 490 Lselio-Cattleya amœna ame- thystina (Hybride nou- veau) 1003 1218 Lœlio-CaWet/a A7uircana Ch. Maron Lœlio-Cattleya Andreana . . Lœlio-Cattleya fastuosa (Hy- bride nouveau) Lxlio-Caltleya X illuminata. * Lœlio-Cattleya X Schul- ziana L. Linden Lœlio-Cattleya velutino ele- gans (Hybride nouveau) . Lambert (E.). — Rapport sur les cultures de Haricots de M. Lecœur . Lavoivre; voir Gennari. Lecœur. — Rapport sur ses cultures de Haricots, par M. E. Lambert Lefièvre (Jules). — Rapport sur les cultures de Cannas et de Pélargoniums zonales de M. Pichon, hor- ticulteur à Lagny (Seine- et-Marne Légion d'honneur (nomina- tions dans l'ordre de la). 18, Lemaire (Louis). — Rapport sur ses cultures de Chry- santhèmes, par M. Yvox (H.) fils Lemoine et fils, à Nancy; (Leurs Fuchsias rusti- ques) Le mont Babor, Cèdres de l'Atlas, Sapin du Babor; M. Maurice de Vilmorin . Lepère (Alexis); Allocution prononcée à ses obsèques par M, Fërd. Jamln . . . TABLE DU VOLUME POUR 1896, Pages Pages Lepère (Alexis). — Discours prononcé sur sa tombe fol par M. Delessard .... 756 Lepère (Alexis), fils. — No- 420 tice nécrologique par 991 M. Delessard lOH Lepère (Alexis, fils). — 230 Rapport sur sa culture du Pêcher en serre froide; 752 M. 0. Opoix 781 Les routes fruitières ; M. Ch. Baltet 711 943 Lettre de la Société impé- riale d'horticulture de Russie, à l'occasion du voyage en France des 943 Souverains russes . . . 924 L'Hortensia en Angleterre. 1092 LiBRECK. — Compte rendu du Concours d'Orchidées du 23 avril 1896 .... 447 Lilas Varin {^yringa dvhia) ; son origine hybride . . . 910 Lionxet. — Rapport sur les cultures de M. Parrain, 028 jardinier- chef, chez M°i° Gripon, à Limours (Seine-et-Oise 69 Lionnet; ses cultures de 883 Chrysanthèmes 323 Liste desmembres delà sec- lion des Chrysanthèmes . 312 911 Loisur les Halles (La). . . 16 * Lonicera Delavay iFrduch. 982 * Lcmicera slephanocarpa 123 Franch Lonicera yunnanensia Fr. * Lourya campanulata Bail- 755 Ion 983 982 1047 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Lysol ; insecticide ; Rapport de M. Ventecl.\ye .... * Maladie de ia gale de la Pomme do terre ; M. E. ROZE Maladies de la Pomme de lerre, causées par des P>actériacées; M. Roze. . Maladie de VHydrangea pa- nlculala grandiflora (note sur une), par M. J. De- CAUX * Maladie des Pélargo- 785 4o3 320 670 975 330 niums * Maladies des Violettes, M. Louis Belle Maladie du Bégonia Rex : M. Julien. . . 261, 377, 637 M. Louis Cappe. . . 262, 641 M. H. Vagherot 642 Mangin (L.). — Emploi de naphtolate de soude pour combattre les maladies parasitaires 423 * Mangin. — Les maladies circulaires de la Jacinthe. 963 Mangin (L.). — Réponse aux observations de M. Chargueraud au sujet du dépérissement des arbres dans Paris . . . 424 Mangin (Louis). — Sur l'aé- ration du sol dans les promenades et planta- tions de la ville de Paris. 262 * Mangin (Louis). — Sur la végétation dans une at- mosphère viciée par la respiration ..'..... 389 1219 Pages Maniéré de traiter les Ceri- siers en espaliers (note sur le), par M. M\rché , r)89 Marcel (G.) . — Compte rendu de l'Exposition de mai de la Société natio- nale d'Horticulture. (En- seignement horticole et architecture de jardins). t)70 Marchand (M.). — Nommé membre correspondant de la Société 923 Marchp:. -7- Note sur la ma- nière de traiter les Ceri- siers en espaliers .... 389 Martinet. — Compte rendu de l'Exposition de Lyon. 1171 * Masdevallia calyptraia Kranzlin 230 * Masdevallia corniculata, var. inflata Veitch . . . 820 Massé. — Compte rendu du concours cantonal et ré- gional de Villemomble . 937 Massé. — Rapport sur ses cultures, par M. H. Duval fils 937 * Massoniajasminiflora Hort. Burchell 612 Mastic Dantin (sur le) : Rapport par M. Hanoteau 786 par M. Duval 786 par M. Alfred Nomblot . 786 * Matières propres à assu- rer la conservation des fruits (leur valeur com- parée) 1089 Mauvoisin, voir Michelin . Médaille d'or du Conseil 1220 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages d'Administration accor- dée à M. Duval (Léon) . 370, 507 Mérite agricole (nomina- tions dans Tordre du), . 18, 25, 267, 744, 1007 * Mesnard (Eugène). — Ac- tion de la lumière et de quelques agents exté- rieurs sur le dégagement des odeurs 593 * Maladies circulaires de la Jacinthe (Les); M. Mangin. 963 Micheli (Marc). — Rap- port sur son ouvrage in- titulé : Le Jardin du Crest, par M. Philippe de Vil- morin 1017 Michelin. — Allocution pro- noncée sur la tombe de M. Charolfois 930 Michelin. — Compte-rendu du 37« Congrès de la So- ciété pomologique de France 195 Michelin. — Rapport sur 31 variétés de Pommes présentées par M. Croux; examinées par MM. Mau- voisiN, GoRioN et Michelin. 685 Michelin. — Sur le 12« Con- cours général et 13"^ Con- grès de l'Association po- mologique de l'Ouest, tenus à Laval (Mayenne), du 3 au 6 octobre 1895 70 Mlcrococcus alhidm, flavidus et [mperatoris, Bactéria- cées produisant une ma- Pages ladie des Pommes de terre 327 * Miellée (Recherches expé- rimentales sur la); M. G. BONNIER 329 Modifications des arrêtés relatifs à la circulation en France des produits agricoles et horticoles . 249 Mont Babor. Cèdres de l'Atlas. Sapin du Babor, par M. Maurice de Vil- morin 125 Mouche des Orchidées (La) ; M. Degaux 837 Muguet en Angleterre (Le). 733 Mousse; son emploi dans la culture par M. le D"" D. Clos 270 * Musa japonica; M. L Sal- uer 456 * Musa kewensis 221 * Musa rubra Wallich . . > 405 Nœgelia, variétés nouvelles. 1097 Naphtolate de soude (son emploi pour co mbattre les maladies parasitaires) ; M. L. Mangin * Narcisses (Les) JSegundo foliis aureo mar- ginatis elegans (variété nouvelle). . Nepenthes et leur culture (Les), par M. Jules Ru- dolph 45, Noisettes; leur commerce à Trébizonde Noix véreuses; M. F. De- gaux 423 599 650 133 479 1136 Pages NoMBLOT (Alfred). — Compte rendu des travaux du Comité d'Arboriculture fruitière pendant Tannée 1895 702 NoMBLOT (Alfred). — Rap- port sur le mastic et le mastic-vernis Dantin, expérimentés à la mai- son Désiré Bruneau. . . 786 NoNiN. — Rapport sur les cultures de Chrysan- thèmes de M. Lionnet, jardinier-chef au châ- teau de Jouy-en-Josas. 323 Notice nécrologique sur M . Gélestin Debray ; M. DoRMOis 174 Notice nécrologique sur M. Léon Say; M. Deles- SART 655 Notice sur Alexis Lepère fils, par M. Delessart. . 1011 Nominations dans l'Ordre du Mérite agricole, 18, 25, 267, 744 1007 Nominations de nouveaux mem- bres : C] Séance du 9 janvier 1896. 30 — du 23 janvier 1896. * 32 — du 13 février 1896. 131 — du 27 février 1896. 131 — du 12 ,mars 1896. 268 — du 26 mars 1886. 269 — du 9 avril 1896. . 377 — du 23 avril 1896 . 427 — du 28 mai 1896. . 427 — du 11 juin 1896. . 497 — du 25 juin 1896. . 651 ME POUR 1896. 1221 Pages Séance du 2 juillet 1806 . 651 — du 13 août 1890 . 754 — du 27 août 1896. . 754 — du 10 septembre . 1896 850 — du 24 septembre. 1896 850 — du 8 octobre 1896. 930 Nutrition des Légumineuses (La); L. Grandeau . . . 887 Observations météorologi - ques ; M. Jamin (Ferd.) : — janvier 1896 . . . 96 — février 1897 232 — mars 1896 . 344 — avril 1896 . 408 — mai 1896 . 472 — juin 1896. . 616 — juillet 1896. 728 — août 1896 . 824 — septembre 1896. . 904 — octobre 1896 . . . 984 — novembre 1896 . . 1048 — décembre 1896. . 1198 Odontoglossum vexUlarium super bum (variété nou- velle) 742 Œillets de poètes ; remède contre lePicccinia Dianthi, leur parasite 412 Œnothera suaveolens; cu- rieux phénomène pré- senté par ses fleurs ; M. E. Roze 362 * Olyra concinna Hook. f. . 823 * Oncidhim Godseffianum Krànzlin 821 Onothera suaveolens (Œno- thera) ; curieux ph éno- 1222 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages mène présenté par ses Heurs ; M. E. Roze. . . Oospora scabies Thaxler, Ba- tériacée produisant la maladie des Pommes de terre Opoix (0.). — Rapport sur la culture du Pêcher en serre froide, de M. Alexis Lepère fils, à Montreuil. Opoix; Rapport sur son li- vre intitulé (( La culture du Poirier » ; M. Gh. Che- vallier Opoix (0.). — Rapport sur un ouvrage de M. Léon 362 326 Duval, Les Bromélia- * Opuntia Alcahes Weber . Opuntia Cholla Weber. . . Orchidées cultivées sur des troncs de Fougères. . . Orchidées (Nouveaux hybri- des) Origine hybride du Lilas Varin {Syringa dubia) . . Oseille Pahouine * Ostrowskia magnifica Regel. Ouragan du 26 juillet (L'). OzANNE (Gaston) . — Compte rendu des travaux du Comité des Industries horticoles, pendant l'an- née 1895 Paillet père . — Rapport sur les cultures fruitières du Refuge du Plessis- Piquet (Seine) * Palisota Maclaudi Cornu . m (i4 289 228 ::28 d20 101 910 634 821 732 945 8o9 466 Palmarès de l'Exposition de Chrysanthèmes (no- vembre 1896) Palmarès de l'Exposition de mai 1896 Palmarès de TExposition de Roses (10-12 juillet 1896) * Palmiers du Congo (Deux nouveaux) Payne (M. Barman) (nommé membre correspondant de la Société Pêche Belle de Saint-Maur (variété nouvelle) .... Pêche Paullard (variété nouvelle) Pêcher; sa culture en serre froide selon les procédés de M. Alexis Lepère tils, à Montreuil; M. 0. Opoix. Pêcher; son palissage. . . Pèches précoces et le sur- greffage (Les) ; M. Du- BARLE *Pélargoniums (Maladies des) Pelargonium zonale Emilie Simon (variété nouvelle). Pelargonium zonale Gloire de Malakoff (variété nou- velle) Pelargonium zonale Madame la comtesse Charles Pozzo di Borgo (variété nou- velle) * Pensées (Leur origine bo- tanique) 730, Pages 732 1118 512 1129 219 1098 748 739 781 732 808 975 487 634 891 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages 772 339 Perce-oreille, M. Decaux * Perezia souchifolia Baker Perrier fils. — Rapport sur les moyens pratiques et nouveaux employés clans la construction de sa serre ; M. Henri Vacherot. 293 * Phojus mishmensis Rchb. f . 1 193 Peuplier pyramidal à feuil- les persistantes 109 * Phalœnopsis kucorhoda Rchb fils. ..,,... 1041 * Phaleria ambiyua Hook f. 901 * Philadelphiis CouUerl. . . 889 P/ilox decussata Rayonnant (variété nouvelle) .... 750 Phyllosticta violœ, Champi- gnon produisant la ma- ladie des Violettes . . . 330 PiCHON. — Rapport sur ses cultures de Cannas et de Pélargoniums zonales, par M. Jules Lefièvre. . 871 * Pilocarpus Jahorandi Hol- mes 1194 * Pin Laricio ; une nouvelle station dans le Gard . . 219 * Pittosporum enocarpum Royle 822 Plaies des arbres; cicatri- sation par l'acide chlor- hydrique 621 Plantation de Pommiers sur les routes lu * Plantes de TAsie orientale parvenues récemment au Muséum;M. A.Fhanchet. 807 Plantes mellifères; M. De- GAUX 99 1223 Pages Plantes nouvelles ou peu connues, décrites ou fi- gurées dans les publica- tions françaises; M. D. Bois. 226, 339, 399, 464, 608, 724, 817, 897, 979, 1040, 118" Plantes nouvelles ou peu connues, décrites ou figu- rées dans les publica- tions étrangères; M. P. Hariot. 9o, 228, 340, 402, 469, 610, 726, 818, 899, 1042, Platane d'Orient; son in- troduction en France. . * Podococcus acaulis Henri Hua PoiRET DÉLAX. — Compte rendu de TExposition du Vésinet (Seine-et-Oise) . Poisson (M.), propriétaire à Auteuil; rapport sur son jardin; M. Hoibian . . . Polygonatum multiflorum ; son emploi pour le for- çage hivernal 995 Polygonum baldschiianicum Rgl * Polystachya viUosa Gogn . Pommes de terres; cause de rempoisonnement du bé- tail * Pomme de terre (Nou- velles observations sur les Bactériacées de la) ; M. E. RozE * Pomme de terre (Sur deux nouvelles Bactéria- 1192 620 219 959 787 994 1195 412 1024 1224 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages 388 455 146 927 916 cées de la); M. E. Roze . * Pomme de terre (Sur la cause première de la maladie, la gale de la). — Potato Scab des Améri- cains; M. E. Roze. . . . Pomme de terre; les deux premières variétés con- nues en Europe; M. E. Roze Pomme Candile Sinape . . Pomme en Angleterre (La). Pomme Reinette verte de Simirenko 927 Pommes à cidre en Alle- magne (Exportation des). 15 Pommes Dean's Godlin et Deans'Codlin, par M. F. Jamin 442 * Pommier (Analyse chimi- que des diverses parties de l'arbre) 974 Pommier; sa plantation sur les routes . 16 Pommiers; mesures rela- tives à leur importation en Roumanie 843 * Posoqueria macropus Mar- tius Potato Scab, Gale de la Pomme de terre .... Pots dits « en engrais )> de M. Ghéron (Rapport sur les); MM. Gennari, La- VOIVRE et WiRIOT .... Pradines. — Gompte rendu de l'Exposition de mai 1896 (Pompes et appa- reils d'arrosage; instru- 902 327 590 Pages ments de précision ; ins- trument de jardinage) . 688 Préambule de la distribu- tion des récompenses aux lauréats de l'Exposition de mai 1896; M. Abel Ghatenay 509 Préambule de la distribu- tion des récompenses du 10 décembre 1896; M A. Chatenay 1114 Primeurs à Roscoff et à Saint-Pol-de-Léon (Les). 476 Primeurs; leur transport . 411 Primevères de Ghine géantes (variétés nou- velles) 108 Primula acaulis à fleurs bleues (variétés nou- velles) 257, 365 Primula floribunda (Présen- tation du) 109 Principales variétés d'ar- bres fruitiers cultivées dans les provinces du Rhin 909 Prix de fruits et de légu- ^ mes au xvni^ siècle. . . 415 Prix Joubert de l'Hiberderie décerné à M. P. Passy . 491, 506 Procédé de maturation ar- tificielle des Tomates (Un) 989 Procédé pour obtenir en peu de temps des fruits des nouveautés de Poi- riers; M. Ferd. Jamin . . 921 Procès-verbal de la séance TABLE DU VOl^yME POUR 18%. Paces duiJGin de la Commis- sioii des réeompêiises ; Pages ,99 1106 18 2o 104 118 2ol 2-â4 368 M. D. Bois ....... Séance du 10 novem- bre 1896 Procès-verbaux : Séance da 0 janvier 1896. — du 22 janvier 1896. — du 13 février 1896. — du 27 février 1896. — du 12 mars 1896 . — du 26 mars 1896. — du 9 avril 1896. — du 23 av. 1896.375, 422 — du 28 mai 1896 . 416 — du H juin 1896 . 481 — du 25 juin 1896 . 492 — du 2 juillet 189Ô. 628 — du 23 juillet 1895. 645 — du 13 août 1895. 737 du 27 août 1895. — du 10 septembre 1896 — du 24 septembre 1896 — du 8 octobre 189G — du 22 octobre 1896. ..... — du 12 novembre 1896. ..... — du 26 novembre 1096 — du 10 décembre 1896. . . 1095, — du 2i décembre 1896. . . 1095, 1098 Produits horticoles >« Fin de siècle'» en Angleterre. 915 743 831 842 917 922 997 1005 1096 Programme de l'Exposition générale de 1897, qui sera ouverte du 2 au 7 juin 1053 Programme de l'Exposition générale de Ghi'ysan» thèmes, de fruits, Cycla- mens,CEillets, Asters, etc., ouverle du 17 au 22 no- • vemivre 1896 3-35 Programme des Concours de Dalhias, de Glaïeuls et de Bégonias du 10 sep- tembre 1896 347 Promenades et jardins pu- blics d© la ville de Lille, par M. Ch. de Bossghere. 932 Publications périodiques reçues en 1895 34 Pucchîia Dicmlhl ; parasite des Œillets de Poète ; son remède 412 QuENAT (P.). — Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Gaen. 185 Rapport sur 31 variétés de Pommes présentées par M. Croux, examinées par MM. Mauvoisin,Gorion et Michelin (M. Michelin, rapporteur) 685 Piapport sur la culture du Pêcher en serre froide, de M. Alexis Lepère fils, à Montreuil; M. 0. Opoix. 781 Rapport sur le domaine du Val et les cultures de M. Jean Sallier,jardinier- en-chef; M. Georges Truf- 77 1226 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages FAUT 177 Rapport sur le jardin de M. Poisson, propriétaire à Auteuil ; M. Hoibia>-. . 787 Rapport sur le mastic Dan- tin, par M. Hanoteau. . . 786 — Par M. DuvAL ..... 786 — Par M. Alfred Nomblot . 786 — Rapport sur le nouveau ■ modèle de tuyau métal- lique flexible de M. Ru- dolph ; M. Blaxquier . . 783 Rapport sur les cultures de Bruyères de M. Gentil- homme, horticulteur à ' Vincennes : M. Fichot. . 939 Rapport sur les cultures de Bégonias à tubercules, à fleurs doubles, de M. Ar- noult;M.HenriVACHEROT. 869 Rapport sur les cultures de Cannas et de Pélargo- niums zonales de M. Pi- chon, horticulteur à La- gny (Seine-et-Marne), par M. Jules Lefièvre. ... 871 Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes de M. Lionnet, jardinier- chef au château de Jouy-en- Josas (Seine-et-Oise) ; M. NoNiN 323 Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes de M. Louis Lemaire ; M. H. YvoN fils 883 Rapport sur les cultures de Cyclamens de M. Jobert (Maxime), horticulteur à Pages Chatenay (Seine) ; M. Wel- ker fils - 67 Rapport sur les cultures de Haricots de M. Lecœur, à Limours (Seine-et-Oise); M. E. Lambert 943 Rapport sur les cultures de M. Massé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne) ; M. H. DuvALfils 937 Rapport sur les cultures de M. Parrain, jardinier- chef, chez M™« Gripon, à Limours (Seine-et-Oise), par M. Lio^NET 69 Rapport sur les cultures de Phalsenopsis de M. Ré- gnier; M. LéonDuvAL. . 444 Rapport sur les cultures de Reines-Marguerites, Zin- nias, etc., de M. Auguste Gravereau , cultivateur- grainier à Neauphle-le- Chàteau, par M. Emile Thiébaut 864 Rapport sur les cultures fruitières de M. Joseph François, arboriculteur à Brunoy; M. Gorion. . . 868 Rapport sur les cultures fruitières du Refuge du Plessis-Piquet (Seine); M. PAiLLETpère. .... 8o9 Rapport sur les cultures maraîchères du Refuge Plessis - Piquet (Seine) ; M. Curé 854 Rapport sur les Pots dits (c en Engrais » de M. Ché- I TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages ron; MM. Gennari, La- VOIVRE et WiRIOT .... Rapport sur le sécateur per- fectionné de M. Aubry; M. DORMOIS Rapport sur les moyens pratiques et nouveaux employés dans la cons- truction d'une serre par M. Perrier fils; M. Vache- rot (Henri). ...... Rapport sur les parcs de Dulamon et de Bourran, crééspar M. L. Le Breton, architecte - paysagiste , à Orléans (Loiret) ; M. Eug. Deny Rapport sur l'insecticide le Lysol, par M. Venteclaye. Rapport sur l'ouvrage de M. Gorrevon, intitulé : Le Jardin de VHerboriste, par M. P. Hariot Rapport sur l'ouvrage de M. L. Guillochon, inti- tulé : Calendrier mensuel du Cultivateur d'Orchidées ; M. A. Bleu Rapport sur l'ouvrage de M.MarcMicheli, intitulé : Le Jardin du Crest, par M. Philippe de Vilmorin. Rapport sur un livre de M. Opoix, intitulé : « La culture du Poirier » ; M. Gh. Ghevallier. .- . . Rapport sur un ouvrage de M. Anatole Gordonnier, intitulé : Les Eugrais pra- o90 295 293 278 785 873 1022 1017 64 1227 Pages tiques en Horticulture ; M. Ernest Bergman . . . 384 Rapport sur un ouvrage de M. Et. Griffon, intitulé : « Gours d'Arboriculture » ; M. Ferd. Jamin 292 Rapport sur un ouvrage de M. Léon Duval « Les Bro- méliacées » ; M. 0. Opoix. 289 Récompenses accordées à différents titres par le Gonseil d'administration de la Société et par la Gommission du prix Jou- hert de THiberderie. . . 506 Réduction des tarifs de chemins de fer en Angle- terre en faveur des pro- duits agricoles 16 Réglementation des Halles centrales de Paris. . . . 622 Régnier ; rapport sur ses cultures de Phalœnopsis, par M. Léon Duval. . . 444 Reine - Marguerite Comète Chinoise à fleurs simples (variété nouvelle). . . . 741 Reine- Marguerite la Fiancée (variété nouvelle). . . . 741 Reine-Marguerite naine à fleur de Scabieuse (variété nouvelle) 750 Remède contre le Puccinia Dianihi, parasite des Œillets de poète" .... 442 Réponse à la lettre de la Société impériale, d'Hor- ticulture de Russie, adressée à l'occasion du 1228 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages f voyage en France des Souverains Russes . . . Revue des publications étrangères; M. P. Hariot; 9o,228,340, 402, 409,610. 726, 818, 899,1042, Revue des publications françaises; M. D. Bois; 91, 219,326,386,455,092, 711,807,887,963, 1024, * Rhododendron Smirnoicii. Rhododendrons en Angle- terre Rosa Watsoniana Rose François Coppée (va- riété nouvelle) Rose Souvenir de Madame E. Verdier (variété nou- velle) Roses; règlemenl et pro- gramme de l'Exposition spéciale de Roses. . . . Roses de France (les plus grosses), par M. Th. Denis, de Villeurbanne (Rhône). Roumanie (Mesures rela- tives à rimportation des Pommiers en) . . , . . RozE (E.). — Curieux phé- nomène présenté par les fleurs de FOnothera sua- veolens . * RozE (E.). — Maladies de la Pomme de terre cau- séespardes Bactériacées. • RozE (E.). — Sui- deux nouvelles Bactériacées de la Pomme de terre . . . RozE (E.). — Les deux pre- Pagks mières variétés de Pom- 924 mes de terre connues en Europe 146 * RozE (E.). — Sur la cause première de la maladie 1181 de terre 455 RozE (E.). — Le Haricot dans les Flandres au xvi*' 1175 siècle 851 972 * Roze (E.). — Nouvelles observations sur les Bac- 78 tériacées de la Pomme 489 de terre 1024 RuDOLPHE (Jules). — Les Ne- 636 penthes et leur culture 45, 133 Rudolphe. — Rapport sur 421 son nouveau modèle de tuyau métall ique flexible ; M. Blanquier 783 349 * RueUiaheterotrichaBeûers 817 * Ruellia Makoyana Hort. Mak 1190 805 Rumex hymenosepalus (La Canaigre); M. le D"* Tra- but 383 843 * Salix HumboldtianaWiUd., var. fo.siigiata 400 Sallier (Jean). — Rapport sur ses cultures au do- 362 maine du Val , par M. Georges Truffaut. . 177 * Sallier (Joanni). Un Bana- 326 nier rustique. ..... 456 Salvia splendens, M. Le Coû- teux. (Variété nouvelle). 847 388 1 * Sanseviera Rqxburghiana. I Schult 1195 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages Sapin de Babor; M. Maurice DE Vilmorin 125 * Sarcochilus hainanensis Hoolv. f 119G * Savoye, père. — Comple rendu de TExposilion du Raincy 87 Say (Léon) ; notice biogra- phique sur sa vie, par M. Delessard 655 ScimEiDER (G.). (Chronique). 17, 103,249,250, 363,365, 479, 480, 627, 733, 734, 829, 830, 916, 917, 900, 991, 1086, 1091 * Schœnlandia • gabonensis Cornu 467 * Scutellaria formosana Brown 471 Section des Chrysanthèmes (sa constitution défini- tive) 19 Section des Roses sa cons- titution) 105 * Sedum noh'de Franch. . 898 * Sedum "platysepalum Franch 898 * Sedum primuloides Franch . 898 * Selenipedium Sargentla- num Rolfe 230 Selenipedium Verdieri (hy- bride nouveau; 373 Sexes dans le Niittalia, le Gymnocladus et Vldesia (Les) 830 Siphonella Nucis (Insecte parasite des noix); M. F. Decaux 1136 * Sohralia Brandlise Krànz- lin. * Solanum cermium Vellozo. * Solidago odora. (Succé- dané du Thé) * Spathoglottis Klmballuvia. Horf. Sander * Stanhopea X hellaiîrensis. (Hybride horticole). . . * Stanhopea Uascloviana Reichb. f Statistique horticole du dé- partement de kl Seine. . Sternbergia macrantha. J. Gay * Sircptocarpiis J\'endlandH. Hort. Damman Syndicat central des pri- meuristes français. . . Tttranychus Telarius, var. Hydrangex, acarien pro- duisant une maladie de rHydrangea paniculata. Thiébaut (Emile). — Rap- port sur les cultures de Reines-Marguerites, Zin- nias, etc., de M. Auguste Gravereau, cullivateur- grainier à Neauphle-le- 1-229 Pagks 903 1196 1093 405 468 406 413 613 343 483 677 Château 864 * Thrinax microcarpa S ar- gent 613 * Thuyopsis Standishii Gor- don . 401 Tisserand. Discours pro- noncé dans la séance gé- nérale du 25 juin 1896. . 492 Tomates en Angleterre. . 1093 Tomates ( un procédé de maturation artificielle 1230 TABLE DU VOLUME POUR 1896, Pages des) 989 Tournesol ou grand Soleil; son utilité 101 Trabut (D^»). — La Baselle à grandes feuilles . . . . 145 Trabut (D"). — La Canaigre [Rumex hymenosepalus) . 383 Trimen (Le D""); son décès. 990 Transport des primeurs (Le) . . 4U * Trapseolum (Leur greffe sur espèces tubéreuses). 605 Truffaut (Georges). — Etude sur la culture et la végétation des Chrysan- thèmes 314 Truffaut (Georges). — Rap- port sur le domaine du Val et les cultures de M. Jean Sallier, jardinier- en-chef 177 Truffaut (G.). — Voir Hébert (Alex.) Truffaut (Georges) et Hébert (Alex.). — Etude sur la culture et la végétation des Cyclamens de Perse. 760 * Tulipa (Les) 514 * Tulipa Maximowiczii . . . 889 Tulipier de Virginie (Le). . 626 Tuyau métallique flexible de M. Rudoph; Rapport par M. Blanquier. . . . 783 Tylanchus Hyacinthii; an- guillule produisant une maladie de la Jacinthe. . 963 Tyroglyphiis echinopus, aca- rien produisant une ma- ladie de la Jacinthe. . . 963 Utilité du Tournesol ou grand Soleil * Ulricularia ianthinaEooli. f Vacherot (Henri) . — Compte rendu de LExposition de Chartres Vacherot (H.). — Maladie des Bégonias. Pages 101 614 874 642 Vacherot (Henri). — Rap- port sur les cultures de Bé- gonias à tubercules, à fleurs doubles, de M. Ar- noult Vacherot (Henri). — Rap- port sur les moyens pra- tiques et nouveaux em- ployés dans la construc- tion d'une serre par M. Perrier fils Valeur alimentaire de la Fève * Vanda cœrulea, var. Pau- welsise * Varigny (C. de). — L'Al- gérie en 1896. Vassillière (M.), nommé membre d'honneur de la Société Vassilière (M.). (Sa nomina- tion aux fonctions de Di- recteur de l'Agriculture). Venteclaye. — Rapport sur l'insecticide le Lysol . . Végétation dans une atmo- sphère viciée par la res- piration; M. Louis. Man- GIN Verlot ( B. ). — Compte 869 293 914 1094 966 923 744 785 389 TABLE DU VOLUME POUR 1896. Pages ( 1231 Pages rendu de l'Exposition de Chrysanthèmes de la So- ciété d'Horlicullure de la Côte-d'Or * Yernonia flexuosa Sims. . ViGER.— Discours prononcé à l'occasion de la distri- bution des récompenses du 10 décembre 1896. . ViGER. — Discours prononcé à l'occasion de son ins- tallation au fauteuil de la présidence de la Société. Viger(M.), élu président de 'la Société nationale d'Hor- ticulture de France. . . Vigne (sa culture aux envi- rons de Paris) ViLLARD (Th.). — Compte rendu du Congrès des amis des Arbres, réuni à Nice du 10 au 20 mars 1896 Vilmorin (H. dei. — Discours pour l'installation de M. Viger au fauteuil de la présidence de la Société. Vilmorin (Maurice de). — Compte rendu de l'Expo- sition de mai de la Société nationale d'Horticulture (végétauxligneuxde plein air) Vilmorin (Maurice de}. — Le Mont Babor, Cèdres de 212 898 1104 99' 922 14 996 bo7 l'Atlas, Sapin de Babor . ViLM0Ri\ (Philippe de). — Rapport sur l'ouvrage de M. Marc Micheli, intitulé : Le Jardin du Crest . . . " ViNCEY (Paul). — La di- gestion de Paris .... Violette La France (variété nouvelle) Vitalité des graines (La). . ViTRY. — Allocution pro- noncée sur la tombe de M. Scipion Cochet. . . . Vriesca Le Sphinx. (Hybride nouveau) Vriesea longebracteata. . . Vriesea Poelmani (Hybride nouveau) VuiLLEMiN (Paul); sa décou- verte d'une nouvelle fa- mille de Champignons parasites. ....... Welker fils. — Rapport sur les cultures de Cycla- mens de M. Jobert (Maxi- me), horticulteur à Châ- lenay (Seine) WiRioT ; voir Gennari. Xyleborus perforans. . . . YvoN (H.) fils. — Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes de M. Louis Lemaire * Zephyranthes Taubertiana. 12o 1017 1171 123 993 o88 633 423 632 oO 67 842 883 896 Le Secrélaire-rédacteur-géranty D. Bois. Paris. — L. Maretheux, imprimeur, 1, rue Cassette. SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE CONGRÈS HORTICOLE de 1896 PREMIERE SEANCE TENUE LE JEUDI 21 MAI, A LUOTEL DE LA SOCIÉTÉ Présidence de M. Albert Truffaut, vice-président de la Société. La séance est ouverte à deux heures et demie en présence de 225 membres. Sont pré-ents au bureau MM. Chatenay, Jamin, et M. Ernest Bergman, secrétaire du Congrès. M. LE Président présente les excuses de M. H. de Vilmorin empê hé d'assi>lei^ à la séance et souhaite la bienvenue aux membres présents. li rappelle que, depuis le dernier Congrès, la Société natio- nale d'Horiicullure a éprouvé une perte douloureuse dans la j.ersonne de son président, le regretté M. Léon Say. M. Léon Say avait, à diverses repiises, rendu de signalés services à l'H »rti- cuilure, et l'assemblée sera certainement unanime pour lui ailres- ser un dernier adieu au moment d*«^ntreprendre les travaux de la présente session. (Assentiment général.) M. LE Président, avant d'ouvrir la discussion sur les questions soumises au Congrès, donne lecture de la liste des récompenses 1 accordées aux auteurs des mémoires préliminaires qui ont été imprimés et distribués aux membres inscrits du Congrès. Ces récompenses sont les suivantes : 5® Question. M. GuiLLOcnoN (de Versailles), grande médaille d'argent. 7^ Question. M. Charguerald (de Paris), grande médaille de vermeil. M. Van Hulle (de Gand), grande médaille de vermeil. M. Large (d'Albigny), grande médaille d'argent, M. Lozet fils, médaille d'argent. L'ordre du jour appelle la discussion de la l""^ question, ainsi conçue : « Du greffage de la Pomme de terre. » La parole est donnée à M. Lefort. M. Lefort déclare qu'il pratique depuis plus de dix ans le greffage de la Pomme de terre. Cette greffe, maintenant à la portée de tout le monde, se fait en mars et avril. « L'on prend des tubercules donnant de grosses pousses qu'on laisse se développer et durcir à l'air ; on choisit pour greffons des pousses de même grosseur, et on réunit celles-ci aux premières par la greffe en fente, en coupant la tige à une distance de 2 à 4 centimètres du tubercule. Pendant une quinzaine de jours, les pieds greffés doivent être tenus frais, sans arrosements, résultat que l'on obtient en les couvrant de mousse que l'on rafraîchit tous les jours. Se servir de terre glaise pour la greffe et non de mastic. « Planter les tubercules dans des pots, sous cloches ou sous châssis; les tenir à l'étouffée les premiers jours, et donner de l'air ensuite; un mois après planter en place et maintenir encore sous cloche pendant quelque temps. u C'est sur la tige greffée que partiront les tubercules qui seront — III — petits ou moyens la première année; ce n'est que deux ou trois ans après le greffage que l'on récoltera des Pommes de terre atteignant le volume normal et définitif. <<: L'avantage de la greffe est de pouvoir rendre les Pommes de terre industrielles, comestibles, sans qu'elles cessent de donner un grand rendement, et aussi de les rendre plus précoces lorsqu'on les greffe sur la variété Marjolin. « J'ai présenté plusieurs fois aux séances de la Société nationale d'Horticulture de France, des tubercules greffés, et le 12 juil- let 1894, j'ai montré des variétés bien modifiées par la greffe. L'une était YEarly rose, dont la chair est devenue jaune et la tige basse, 20 à 25 centimètres; le développement est si rapide, que la récolte se fait en deux mois et demi, après la plantation. L'autre variété était la Richters Imperator, ^vQÏÏée sur Marjolin Testard, qui a pris une chair bien jaune; elle est aussi très basse de tige, 30 à 35 centimètres, ce qui permet de planter très près, le plus à 50 centimètres de dislance. Elle est très précoce et donne près de deux kilos par pied. « C'est une récolte considérable, en juillet. Le tubercule est un peu moins féculent que celui de la Richters Imper ator. (( Cette année je présenterai à la Société nationale, la Pomme de terre Institut de Beauvais, à chair jaune, greffée sur Pomme de terre Hollande. » M. Lefort présente, à l'appui de ces observations, un certain nombre d'échantillons de Pommes de terre qu'il soumet à l'exa- men de l'assemblée. M. Ravenel exprime l'opinion que les résultats obtenus par M. Lefort sont purement accidentels et ne sauraient se reproduire régulièrement, M. Lefort répond qu'il poursuit ses essais depuis plusieurs années. Autrefois, il faisait des greffes à l'emporte-pièce, ce qui ne réussissait pas; il a, depuis, obtenu des succès en pratiquant la greffe en fente. En procédant ainsi, si l'on greffe un*» Ponime de terre rouge sur une jaune, on obtient des produits, les uns tîTiarbrés, les autres plus rouges, d'autres plus jaunes, 'mais, dahs Ions les cas, on peut constater une modification sen- sible du tubercule. M. Ravenel dit qu'il a pratiqué la greiïe de la Pomme de terre et qu'il n'a jamais pu obtenir par ce moyen de nouveaux tubercules. M. TniRiON demande à poser une question : M. Lefortadit que les Pommes de terre poussaient soit au-dessus soit au-dessous de la greffe; il serait intéressant de savoir si, dans les deux cas, les tubercules ont subi les mêmes modifications. 4l. Lefort répond que la sève se partage, pour ainsi dire, et que, si l'on a greffé une variété ronge sur une variété jaune, on obtient un produit marbré, panaché. Le changement est donc profond. Ces greffes ayant été cassées par accident, les Pommes de terre ont été récoltées et on a pu constater que la modifica- tion avait eu déjà le temps de se produire. M. LE Président remercie M. Lefort de sa communication; il le prie de vouloir bien ronsigner, dans une note détaillée, le procédé qu'il emploie et les résultats vraiment extraordinaires qu'il déclare avoir obtenus. Cette note pourra être publiée et des expériences pourront être répétées en vue de reproduire les -singuliers phénomèmes physiologiques que l'orateur vient de signaler. L'ordre du jour appelle la discussion de la 2® question, ainsi conçue : « Des appareils à employer pour le chauffage des serres sui- vant les combustibles (bois, charbon, pétrole, gaz, etc.). » Personne ne demandant la parole, il est passé à la question survante, ainsi conçue : '« Du rôle de l'électricité dans la végétation. » Personne ne demandant la parole, il est passé à la question suivante, ainsi conçue : « De l'influence de la sélection dans le bouturage. » M. LE Président donne connaissances des observations sui- vantes qui ont été présentées par M. Louis Ménélrot : « Lorsque, par la voie des semis, on a obtenu une plante nouvelle ou rare, très mérilanle sous tous les rapports par sa nature supérieure à ses congénères, et que cette plante fait partie des végétaux semi-ligneux ou herbacés, ou bien même des espèces à bois dur et sec, tels que les Rosiers, etc., rien n'est plus facile que d'avoir recours à son bouturage, pour la multiplier abondamment et fixer ainsi, par ce moyen, un reproducteur de premier rang ])armi les porte-graines de choix. Mais aussi, bien souvent, cette bouture supérieure produit des graines se rapportant au type beau et franc tandis que d'autres, produites sur la même bouture, ont des tendances à retourner au type commun. « Ce n'est donc qu'après des sélections répétées des plantes les plus méritantes, par la voie du bouturage, que l'on parvient à en fixer les variétés les plus belles, si distinctes des anciennes plantes par les semis provenant de ces plantes de choix. » Cette quatrième question est des plus intéressantes. Il est cer- tain que les hoiticulteurs habiles savent reconnaître les meilleures branches pour le bouturage et produire ainsi des sujets plus vigoureux que les autres. Le choix des boutures joue donc un rôle important dans la reproduction des végétaux, et il serait avantageux de connaître les observations pratiques qui auraient pu être faites à ce sujet. M, Jamin exprime le regret que M. Ménétrot ne soit pas pré- sent; il aurait pu, sans doute, donner d'intéressants détails touchant l'influence qu'il attribue au choix de la bouture sur la variété. L'orateur déclare que, a priori^ il considère un pareil résultat comme absolument extraordinaire. On conçoit que le choix de la bouture puisse exercer une influence sensible sur la vigueur du sujet, mais sur la nature de son espèce, cela paraît impossible. M. LE Président appuie l'observation de M. Jamin. M. CouiLLARD espérait que cette question serait traitée d'une façon beaucoup plus étendue par le Congrès, car elle en vaut la peine. Il rappelle que M. Cordonnier a déjà soutenu une théorie relative à l'influence qu'exerce le choix des bonnes boutures sur la production des bonnes plantes. L'orateur dé- clare avoir fait à ce sujet des expériences concluantes; il est certain qu'en faisant une sélection sévère des boutures, on obtient des plantes de choix; mais^ quant à obtenir par ce pro- cédé des variétés nouvelles, il n'en est rien, bien que cette thèse ait été défendue. Tout ce que l'on peut affirmer, c'est que les bonnes boutures donnent des plantes plus robustes et plus aptes à supporter la culture intensive. M. Barbier fait observer que l'on obtient des résultats diffé- rents par le bouturage et par la grefl^e. Il a pu se convaincre que certaines plantes, après avoir été reproduites trois ou quatre fois par bouturage, ne donnaient plus rien. Il a fallu changer de système : on s'est servi du grefl'age, et l'on a ainsi obtenu des individus plus vigoureux et plus florifères qui ont ensuite servi pour produire de nouvelles boutures. On peut poser comme une règle générale qu'il y a toujours intérêt à choisir comme boutures les rameaux les plus vigou- reux, en ce qui concerne les arbustes de pleine terre. Reste à savoir si, en produisant des sujets trop vigoureux, on ne diminue pas la floraison de la plante. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet. Chacun sait qu'en ce qui touche le Lilas, par exemple, l'augmentation de la vigueur de la plante a pour conséquence une diminution de la floraison. Il est possible, cependant, que le même phénomène ne se produise pas pour toutes les espèces. L'orateur déclare ne pas vouloir insister, n'étant pas préparé à discuter la question au fond; mais il demande qu'elle soit maintenue à l'ordre du jour du prochain congrès, afin de pou- voir poursuivre les études qu'il a entreprises et en apporter le résultat au Congrès. M. LE Président constate dès à présent que, de l'avis des membres présents, la sélection des boutures peut influer sur la qualité des produits mais ne saurait, en aucun cas, modifier la variété, ce qui paraîtrait, du reste, inexplicable, à première vue. M. LE Président invite les membres du Congrès à préparer des mémoires touchant cette intéressante question pour le Congrès de l'an prochain. M. Thirion rappelant les paroles prononcées par M. Jamin, à savoir que le choix des boutures peut influer sur la vigueur, mais non sur la variété, demande à lui poser une question qu'il serait, mieux que personne, à même de résoudre. N'est-il pas vrai, comme on l'a prétendu, que certaines variétés de Poiriers auraient été obtenues par suite d'un accident survenu au sujet auquel on aurait emprunté la greff'e ? M. Jamin répond que le fait est exact et qu'on a cité même des cas assez nombreux, mais que cette question a trait au grefl"age et non au bouturage que vise seulement la quatrième question. M. TiiiRiON estime qu'il y a là une analogie sur laquelle il serait utile d'insister. Il y a des variations qui ont été attribuées au grefl^age. Un accident étant survenu au sujet qui produisait les grefl'es, on avait pensé que, dans ce cas, l'accident se trouvait, en quelque sorte, perpétué par le grefî'age. M. LE Président fait observer que la question du greff"age, qui présente, d'ailleurs, un très grand intérêt, n'est pas en discus- sion en ce moment. Seul, le bouturage est en cause et, pour le bon ordre des travaux du Congrès, il importe de ne pas laisser s'égarer le débat et de ne pas sortir des questions inscrites au programme. — VIII — M. Jamin, en réponse aux observations de M. Thirion, dit que le phénomène signalé par lui a été observé assez souvent; il se produit, dans la nature des espèces, des changements parfois inexplicables; — c'est ainsi que l'on a pucons'aler que le Pêcher pouvait devenir Brugnon et réciproquement. Des variaiions du même genre se produisent pour le Poirier, notamment pour le Doyenné gris, qui n'est qu'une forme du Doyenné ordinaire] il y a donc là des constatations exirêmempnt cuiieuses à faire; mais, comme le dit M. le président, il ne faut pas mêler les questions, et celle-ci devra faire l'objet de mémoires spéciaux et d'une discussion distincte. M. Raquet, en présence du désir des congressistes de main- tenir au programme la quatrième question, demande qu'on ajoute à son libellé actuel ces mots '< et le greflage ». Sur la question du choix des greffons, l'orateur aura à présenter des observations de nature à intéresser le Congrès. Un membre estime que le grefîage et le bouturage sont choses distinctes qui ne doivent pas êl^e comprises dans la même ques- tion. Il demande, en conséquence, que l'addition proposée par M. Raquet fasse l'objet d'une question séparée. M. LE Président constate que cette proposition ne soulève aucune opposition, lî est donc décidé que la que.-tion du boutu- rage et celle du grefïage feront l'objet d'une discussion distincte. L'ordre du jour appelle la discussion de la 5^ question ainsi conçue : « Histoire et culture des Cattleya et Ldelia. » M. LE Président rappelle qu'un mémoire fort bien fait a été déposé, sur celle question, par Al. Guillof bon, à qui il adresse les lélicilations de la Commission du Congrès, exprimant le regret qu'il ne soit pas présent pour fournir au Congrès quelques explications verbales. — IX M. Georges Grignan dépose sur le bureau du Congrès un mémoire qu'il avait préparé et qu'il n'a pas adressé à la com mission spéciale parce qu'il excède la limite des quinze pages imposée par le règlement. L'orateur estime que la question posée au Congrès exigerait de très longs développements. Parmi les Orchidées, qui présen- tent déjà une nomenclature très étendue, les Caitleya et les Lselia ont une très grande importance au point de vue horticole ; les fleurs en sont très belles et leur emploi se répand de jour en jour comme fleurs coupées; en outre, ces genres ne comportent aucune espèce dédaignée, comme cela se produit pour beaucoup d'autres plantes. En somme, ce sont des plantes dont le rôle en Horlicullure a été très important déjà dans le passé et le sera davanlage encore dans l'avenir. L'orateur, analysant le mémoire qu'il dépose, entre dans quehjues détails relatifs à la classification des Catileya et des LœUa. Il expose que ces deux genres présentent de nombreuses analogies; quelques auteurs ont cependant établi entre elles une distinction qui est maintenant admise, d'une manière géné- rale, par tous les botanistes. Mais il est certain qu'il existe une transition formée par un certain nombre d'individus qui réunis- sent les deux genres et l'on peut prévoir qu'ils se trouveront abso- lument confondus, dans un avenir qui n'est certainement pas très éloigné. M. Guillochon, l'auteur du mémoire préliminaire soumis au €ongrès, a déclaré qu'il n'entendait pas s'occuper de l'hybrida- tion. L'hybridation présente cependant, au point de vue de l'avenir, une extrême importance. Il existe déjà 180 hybrides connus entre les Cattleya et les Ldelia; avant qu'il soit longtemps, il sera devenu impossible de les dénommer et de désigner avec précision leur origine. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on obtien- dra, dans l'avenir, des hybrides qui feront disparaître tout ce qui aété fait jusqu'ici. Déjà on en peut admirer un certain nombreà l'exposition qui a lieu en ce moment; en Belgique, on en pro- duit un très grand nombre; chaque année, il en apparaît de nouveaux et leur nombre atteindra peut-être, dans quelqi|ei 2 années, le chiffre de 300; déjà, à Iheure actuelle, les hybrides tendent à l'emporter sur les types primitifs. Dans ces conditions, il y a lieu d'appeler l'attention des horti- culteurs sur ces plantes, qui sont appelées au plus grand avenir; leur valeur horticole est déjà d'ailleurs suffisamment connue pour qu'il soit nécessaire d'insister davantage. M. LE Président fait observer à M. Grignan que son mémoire n'ayant pas été envoyé en temps utile ne peutplus être imprimé ; il pourra l'être cependant si son auteur veut le représenter l'année prochaine. M. Georges Grignan répond qu'il le soumet à la commission de rédaction qui le fera publier dans le Journal de la Société,, si elle le juge opportun. M. LE Président dit qu'il importe de distinguer entre le Congrès et la Société. Pour le Congrès, le mémoire, si intéres- sant qu'il puisse être, a été présenté ti'op tard pour être imprimé. Si M. Grignan désire l'adresser à la Société, il sera examiné par la Commission spéciale qui l'appréciera et décidera s'il y a, ou. non, lieu de l'imprimer dans le Journal. M. le Président ajoute que la question de l'hybridation des Orchidées est des plus intéressantes. L'hybridation est une science qui a marché à pas de géant depuis quelques années et il est certain, comme on vient de le dire, que les espèces primi- tives ne tarderont pas à disparaître. Si le Congrès le juge à propos, on pourrait donc proposer pour le prochain Congrès une question ainsi conçue : « Des résultats obtenus par l'hybridation dans les Orchidées »,. ce qui est approuvé. La parole est donnée à M. Georges Truffant. M. Georges Truffaut dit qu'il a eu l'occasion de poser, dans les journaux spéciaux, au sujet de la culture des Cattleya, des 1 XI questions touchant la dégénérescence que subissent ces plantes et qui est bien connue des horticulteurs. A quoi tient cette dégé- nérescence? Existe-t-il un moyen de l'entraver? Ce sont là des questions qui sont toujours restées sans réponse. Le fait est que les Cattleya ne se conservent pas et qu'on n'en maintient les col- lections qu'en les renouvelant fréquemment. Il" y a là un phénomène extrêmement curieux, au sujet duquel l'orateur a entrepris? des recherches. Ayant constaté que les Cattleya dégénéraient dans nos serres, il supposa que ces plantes ne trouvaient pas, sous nos climats, les conditions d'existence qu'elles rencontrent dans leur pays d'origine et qu'il s'agissait peut-être là d'une question de nutrition. Il fut procédé à des analyses sur des pseudo-bulbes arrivant du Brésil et sur des pseudo-bulbes provenant de serres. Les résultats furent à peu près identiques et il fut reconnu que la compo- sition chimique était sensiblement la même; les pseudo-bulbes du Brésil contenaient seulement une légère proportion d'acide phosphorique en plus. De là à conseiller une alimentation plus riche en phosphates, il n'y a qu'un pas, et cependant la question est si complexe et si délicate que l'on ne saurait se prononcer sans hésitation à cet égard. Au fond, il paraît certain que la différence réside dans une variation de l'azote, dans l'alimentation de la plante, et il est très probable que l'on ne pourra jamais, dans nos pays, lui fournir l'azote sous la forme oi^i elle le rencontre dans son pays d'origine. Sous les régions tropicales, en effet, les pluies sont très riches en ammoniaque, et c'est sous cette forme qu'elles fournissent aux plantes l'azote nécessaire à leur alimentation. Peut-être pourrions-nous arriver aux mêmes résultats ou à des résultats analogues par l'emploi du carbonate d'ammoniaque, mais il est impossible de donner une indication précise à ce sujet. En somme, la dégénérescence des Cattleya est un fait connu, et il serait intéressant de savoir si elle se produit partout dans les mêmes conditions et s'il existe un moyen d'y remédier. L'ora- teur conclut en demandant que la question soit maintenue au programme pour l'année prochaine. — XII — M. LE Président fait observer que la question qui vient d'être traitée est une question nouvelle. Tous les horticulteurs savent que certaines Orchidées, et notamment les Cattleya^ doivent être renouvelées dans les serres au bout d'un nombre d'années assez restreint, et il y aurait un grand intérêt à ce que ces questions de dégénérescence fussent étudiées avec soin. On peut inscrire au programme du piochain Congrès une question conçue en ces termes : « De la dégénérescence chez certaines espèces d'Orchidées. » {Assentiment général.) M. Mangin avoue ne posséder aucune connaissance spéciale en ce qui concerne la culture des Orchidées; mais les faits qui viennent d'être exposés lui rappellent certains phénomènes analogues qu'il demande la permission de rappeler. On sait que certaines plantes peuvent vivre dans des engrais exclusivement minéraux et que d'autres ont besoin de matières purement orga- niques; or, un fait singulier a été constaté ces dernières années en Allemagne : c'est que certains arbres, notamment le Pin et le Hêtre, ne peuvent vivre que s'il se forme sur leur racine une sorte de Champignon qui finit par faire partie intégrante de l'arbre et lui permet d'absorber les matières nécessaires à sa nutrition. De sorte que si l'on plante des Hêtres ou des Ormes dans un terrain où les Champignons parasites ont été préalable- ment détruits, ces arbres ne poussent pas. Il y a lieu de se demander si un phénomène analogue ne se produit pas en ce qui concerne les plantes épiphytes. L'orateur appelle l'attention du Congrès sur ce point, pour la discussion de l'année prochaine. M. LE Président, sans vouloir rien préjuger de la question, fait remarquer, en qualité de praticien, que les racines des Orchidées sont des racines aériennes, visibles, sur lesquelles on n'a jamais constaté la présence d'aucun Champignon. Dans tous les cas, la question pourra être reprise et examinée au Congrès prochain. — XIH — L'ordre du jour appelle la discussion de la ô'^ question, ainsi conçue : « Résumé pratique des conditions favorables à la végétation. » Personne ne demandant la parole, il est passé à la question suivante, ainsi conçue : « Du choix des arbres les plus convenables pour les planta- tions d'alignement dans les villes. » Sur cette question, trois mémoires préliminaires ont été publiés. M. Van Huile, l'auleur de l'un d'eux, esl présent dans la salle. M. Van Hulle déclare n'avoir rien à dire de nouveau; si des objections sont faites au mémoire qu'il a présenté, il est prêt à les discuter.. M. Decaux dit que la question des insectes joue un grand rôle dans la plantation des arbres dans les villes. Certaines espèces sont plus attaquée* que d'autres. Il y a aussi, pour toutes les espèces, des conditions générales d'entretien qu'il convient d'observer avec soin. Les chenilles ne constituent pas un danger sérieux, car il est toujours possible de procéder à un échenillage et, dans tous les cas, le dégât produit ne porte généralement que sur l'année; mais il est d'autres parasites infiniment plus redoutables. L'ora- teur a pu constater, à la suite d'une longue expérience, que la plupart du temps, les insectes n'attaquent sérieusement les arbres que quand ils sont blessé-s, c'e^t-à-dire déjà malades. Alors, l'humidité pénètre dans le bois, il se produit une fermen- tation de la couche superficielle, les insectes y pénètrent, pais s'enfoncent dans le cœur de l'arbre, qui se trouve perdu en quelques années. L'orateur cite, en exemple, des observations qu'il a prises sur des arbres du B -is de Boulogne: 2 arbres sur o sont atteints de plaies qui sont dues soit à des causes accidentelles, soit à la malveillance; c'est là une proportion énorme, et il serait néces- saire de se préoccuper de cette situation si l'on ne veut pas voir se perdre nos plus belles plantations. En prenant soin de panser les plaies des arbres avec du goudron, qui empêche la fermen- tation du bois et la pénétration des insectes, on conserve avec la plus grande facilité les Ormes et les Marronniers qui sont les plus beaux ornements de nos promenades. Le remède est simple et peu coûteux, il est à souhaiter qu'on prenne la peine de l'appliquer. Un des membres présents indique comme espèces rustiques les plus convenables pour les plantations d'alignement : le Marron- nier, le Tilleul, le Frêne, le Châtaignier, TOrme et le Platane, et, en particulier, ces deux dernières espèces, qui résistent le mieux à toutes les températures. Quant à la question des insectes, elle est fort intéressante, mais l'orateur fait observer qu'elle ne figure pas au programme, où il n'est question que du choix des arbres les plus convenables à de bonne plantations. La parole est donnée à M. Martinet pour le dépôt d'une pro- position. M. Martinet appelle l'attention des membres du Congrès sur une question qui présente un grand intérêt, sinon pour eux directement, du moins pour leurs enfants; il s'agit du bénéfice de la réduction de service que procure l'article 23 de la loi mili- taire, aux élèves d'un certain nombre d'écoles nationales, énu- mérées dans le texte et qui sont : les grandes écoles de l'État qui préparent les jeunes gens qui se destinent aux carrières libérales, les écoles d'arts et métiers, les écoles de commerce reconnues et approuvées par l'État, l'Ecole des mines de Saint- Étienne, les écoles nationales d'agriculture de Grignon, Rennes et Montpellier, etc. Seuls les élèves de ces écoles et les jeunes gens qui, en qualité d'ouvriers d'art, ont subi avec succès certaines épreuves spéciales, peuvent bénéficier [d'une dispense partielle du service militaire. L'Horticulture ne participe dans aucune mesure à cette faveur, et les jeunes gens qui se destinent à la carrière horticole doivent, dans tous les cas, accomplir leurs trois ans de service militaire. Il y a là une inégalité évidente, car THorticulture est, au même titre que les autres, une branche de notre industrie nationale. Depuis quelques années, il est vrai, grâce à une tolérance qui n'a rien d'obligatoire, un certain nombre de jeunes horticul- teurs ont été admis à subir les examens d'ouvriers d'art; mais, tout récemment, un jeune homme s'est vu refuser l'accès de cet examen, sous prétexte que les dessinateurs de jardins, ne sont pas des ouvriers d'art, n^étant ni architectes ni jar- diniers. Dans ces conditions, il a paru à l'Union commerciale des hor- ticulteurs de France^ qui s'est réunie ce matin, qu'il y avait lieu, pour le Congrès, d'émettre un vœu eu vue d'obtenir l'assimilation de notre École nationale d'Horticulture de Versailles aux autres écoles, au point de vue de la dispense partielle obtenue par leurs élèves. Les résolutions adoptées par l'Union commerciale et soumises au Congrès sont les suivantes : Considérant que les diplômes accordés aux élèves méritants des grandes écoles de l'Etat, des écoles d'arts et métiers, des écoles des mines, des écoles supérieures de commerce, des écoles nationales d'agriculture, etc., permettent aux jeunes gens se destinant aux carrières libérales, à l'industrie, au commerce, à l'agriculture, etc., de bénéficier des dispositions de l'article 23 de la loi militaire du 16 juillet 18S9; Considérant que l'Horticulture, qui n'est pas comprise dans les catégories énumérées ci dessus, a, tout autant que les autres industries nationales, besoin d'hommes instruits, dont les études ne peuvent être interrompues sans inconvénients pendant trois années consécutives ; « Émet le vœu : que les élèves diplômés de l'École nationale d'Horticulture de Versailles, soient assimilés à ceux des écoles nationales d'agriculture de Grignon, Rennes, Montpellier, etc., et participent, dans la même mesure, au bénéfice de l'ar- ticle 23 de la loi militaire du 16 juillet 1889. » Nous espérons, conclut M. Martinet, que le Congrès sera — XVI — unanime, comme l'a été l'Union commerciale, pour appuyer ce vœu auprès des autorités compétentes. {Applaudissements.) ' M. LE Président fait observer que le vœu présenté ne vise que les élèves de l'École nationale d'Horticulture de Versailles; ces jjBunes gens sont, évidemment, très digues d'intérêt, et tout le monde approuvera la mesure que l'on propose en leur faveur; mais ils ne sont pas les seuls; est-ce qu'il ne serait pas juste de faire bénéficier tous les élèves horticulteurs de l'article %i de la loi militaire, qui confère la dispense partielle, après examen, à tous les ouvriers d'art? Un jardinier peut tout aussi bien être considéré comme un ouvrier d'art qu'un menuisier ou un serrurier. « M. le Président propose donc au Congrès, d'appuyer le vœu de M. Martinet, en y ajoutant un paragraphe pour demander que l'Horticulture soit comprise au nombre des industries qui fournissent des candidats aux examens d'ouvriers d'art. M. Martinet ne s'oppose pas, en principe, à cette addition. Déjà l'on peut invoquer des précédents dans le sens de la propo- sition de M. le président; mais il ne s'agit pas là d'une mesure générale; les avis sont partagés, dans les jurys départemen- taux, certains acceptent les jardiniers comme ouvriers d'art^ d'autres s'y refusent. On peut dire que la porte est entr'ouverte ; il y aurait peut-être intérêt à l'ouvrir toute grande, et à insérer une formule précise dans la loi qui, jusqu'à présent, a laissé aux jurys leur liberté d'appréciation. M. Bruant estime qu'il est imprudent de soulever cette ques- tion. Si^ comme le dit M. Martinet, la porte est déjà entr'ouverte, n'est-il pas à craindre que, si une solution contraire intervient, elle se ferme complètement et pour longtemps? Mieux vaudrait peut-être profiter d'une tolérance, que de solliciter une décision ferme, qui risque d'être défavorable. M. Martinet ne méconnaît pas la valeur de cette objection. Si ^une réclamation en faveur des élèves de TÉcole nationale d'Hor- ticulture de Versailles a des chances d'être accueillie, parce qu'il s'agit là d'une simple question d'assimilation à d'autres écoles, il n'en sera peut-être pas de mêiue en ce qui touche l'assimilation aux ouvriers d'art. M. LE Président dit qu'on parle de porte entr'ouverte, mais que, dans la réalité des chose?, la porte n'est pas entr'ouverte le moins du monde, en ce moment. Les ouvriers relieurs, doreurs, serruriers, menuisiers etc., qui ont l'intention de passer l*examen d'ouvriers d'art, font une demande qui est examinée par un Conseil départemental spécial, qui l'accepte ou la rejette. Or, jusqu'à présent, l'Horticulture ne figure pas au nombre des industries pouvant jouir du bénéfice de l'article 23 de la loi militaire. Il ne faut pas oublier que, pour obtenir le changement de cet état de choses, ce n'est pas une faveur ni une tolérance administrative qu'il s'agit d'obtenir, mais bien une modification de la loi militaire elle-même que peut seul voter le Parlement. Il ne s'agit donc pas de pousser une porte enir'ouverle, il s'agit d'enfoncer une porte fermée. Il est très juste et très naturel de demander pour les élèves de l'école de Versailles la même faveur qui est accordée aux élèves d'autres écoles, mais il y a d'autres horticulteurs, également intéressants et auxquels il n'y a aucune raison de refuser le bénéfice de l'article 23. M. Bruant rppète que formuler une telle demande, c'est reconnaître que les horticulteurs n'ont actuellement aucun droit à cette faveur. Userait préférable de ne pas soulever la question et de continuer à profiter, quand on le pourra, des interpréta- tions bienveillantes des jurys. {Approbation.) M. Chauré, au moment où il va être procédé au vote sur le vœu de M. Martinet, demande qu'on ajoute le texte même de l'article 23 de la loi militaire. Beaucoup de personnes ignorent, en efl'et, quelles sont les dispositions de l'article visé. M. Martinet répond que rien n'est plus facile et que cette addi- tion sera faite. LOI MILITAIRE Art. 23. En temps de paix, après un an de présence sous les drapeaux, sont envoyés en congé dans leurs foyers, sur leur demande, jusqu'à la date de leur passage dans la réserve : 1** Les jeunes gens qui contractent l'engagement de servir pendant dix ans dans les fonction-s de l'instruction publique, dans les institutions nationales des sourds-muets ou des jeunes aveugles, dépendant du ministère de l'intérieur, et y rempliront effectivement un emploi de professeur, de maître répétiteur ou d'instituteur. Les instituteurs laïques, ainsi que les novices et membres des congrégations religieuses vouées à renseignement et reconnues d'utilité publique, qui prennent l'engagement de servir pendant dix ans dans les écoles françaises d'Orient et d'Afrique subven- tionnées par le gouvernement français; S'^ Les jeunes gens qui ont obtenu ou qui poursuivent leurs études en vue d'obtenir : Soit le diplôme de licencié es lettres, es sciences, de docteur en droit, de docteur en médecine, de pharmacien de l""^ classe, de vétérinaire ou de titre d'interne des hôpitaux, nommé au concours dans une ville où il existe une faculté de médecine î soit le diplôme délivré par l'École des chartes, l'École des langues orientales vivantes et l'École d'administration de la marine; Soit le diplôme supérieur délivré aux* élèves externes par l'Ecole des ponts et chaussées, l'Ecole supérieure des mines, l'Ecole du génie maritime ; soit le diplôme supérieur délivré par l'Institut national agronomique, l'Ecole des haras du Pin, aux élèves internes, les écoles nationales d'agriculture de Grand- jouan, de Grignon et de Montpellier, l'Ecole des mines de Saint- Etienne, les écoles des maîtres ouvriers mineurs d'Alais et de Douai, les école? nationales des arts et métiers d'Aix, d'Angers etdeChâlons, l'Ecole des hautes études commerciales et des écoles supérieures de commerce reconnues par l'Etat; Soit l'un des prix de Rome, soit un prix ou médaille d'Etat dans les concours annuels de l'Ecole nationale des beaux-arts, du Conservatoire de musique et de l'Ecole nationale des arts décoratifs ; 3° Les jeunes gens exerçant les industries d'art qui sont dési- gnés par un jury d'état départemental, formé d'ouvriers et de patrons. Le nombre de ces jeunes gens ne pourra, en aucun cas, dépasser un demi pour cent du contingent à incorporer pour trois ans ; 4° Les jeunes gens admis, à titre d'élèves ecclésiastiques, à continuer leurs études en vue d'exercer le ministère dans l'un des cultes reconnus par l'Etat. En cas de mobilisation, les étudiants en médecine et de phar- macie sont versés dans le service de santé. Tous les jeunes gens énumérés ci-dessus seront rappelés pen- dant quatre semaines dans le cours de l'année qui précédera leur passage dans la réserve de l'armée active. Ils suivront en- suite le sort de la classe à laquelle ils a[>partiennent. Des règlements d'administration publique détermineront : les conditions dans lesquelles sera contracté l'engagement décennal visé aux paragraphes -P^" ; les justifications à produire parles jeunes gens visés aux paragraphes 2^" et 4^, soit au moment de leur demande, soit chaque année, pendant la durée de leurs études; la nomenclature des industries d'art qui donneront lieu à la dispense prévue au paragraphe 3% le mode de répartition de ces dispenses entre les départements, le mode de constitution du jury d'Etat pour les ouvriers d'art ainsi que les justifications annuelles d'aptitude, de travail et d'exercice régulier de leur profession, que les jeunes gens dispensés, sur la proposition du jury, devront fournir jusqu'à Vêige de vingt-six ans. Les mêmes règlements fixeront le nombre des diplômes supé- rieurs à délivrer annuellement, en vue de la dispense du service militaire par chacune des écoles énumérées au troisième alinéa du paragraphe 2®, et définiront ceux de ces diplômes qui ne sont pas définis par la loi; ils fixeront également le nombre des prix et des médailles visés au quatrième alinéa du même paragraphe. XX M. LE Président met aux voix le vœu déposé par M. Martinet. Ce vœu est adopté à l'unanimité. M. le Président dit qu'il est prêt à retirer sa proposition addi- tionnelle, si elle n'est pas appuyée par l'Assemblée. M. Michelin espère que cette proposition pourra être être uti- lement reprise plus tard. Pour le moment, il y a des chances d'obtenir la dispense pour l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles, parce que c'est là une simple question de justice. Il faut se contenter de cela; dans un avenir plus ou moins éloigné,, et après que cette porte aura été ouverte, on s'occupera de récla- mer une nouvelle satisfaction. M. LE Président, tout en regrettant que sa proposition n'ob- tienne pas l'assentiment du Congrès, déclare la retirer. M. le Président annonce qu'il reste inscrit à l'ordre du jour, trois questions proposées parla section des Roses. Sur sa proposition, la discussion de ces questions est renvoyée à demain à deux heures. Personne ne demandant plus la parole, la séance est levée à quatre heures. DEUXIEME SEANCE TENUE LE VENDREDI 22 MAI, A l'hOTEL DE LA SOCIÉTÉ Présidence de M. H. de Vîlmorîn, premier vice -président. La séance est ouverte en présence de 123 membres. Sont présents au bureau : MM. Lévéque, Vitry, vice-prési- dents de la Société; M. E. Bergman, secrétaire du Congrès. La séance est ouverte à deux heures un quart. M. LE Président, retenu hier par une indisposition, s'excuse de n'avoir pu assister à la séance d'inauguration du Congrès. M. Ernest Bergman, secre^a/re, donne lecture du procès-verbal de la précédente séance. Le procès-verbal est adopté sans observations. L'ordre du jour appelle la discussion de la première question du programme proposée par la section des Roses. Cette première question est ainsi conçue : « De la classification dcb Rosiers aupointde vue botanique. » M. LE Président dit que c'est là une question à la fois très étendue et d'une extrême importance. Les Roses de nos jardins proviennent de types très divers, plus ou moins modifiés, sans parler des hybrides. Mais cette question des origines, très inté- ressante, ne saurait être traitée sans avoir été sérieusement pré- parée à l'avance. La classification dont il s'agit doit servir de base aux travaux de la section spéciale des Roses. Si elle veut élever un édifice solide, la première chose à faire est de dresser une statistique, un catalogue raisonné de notre matériel de Roses. Ce catalogue ne peut être que le résultat d'un travail mé- thodique, après consultation des ouvrages spéciaux. Si donc per.-onne n'a de mémoire préparé à déposer, la dis- cussion de la première question sera renvoyée à la session pro- chaine. Personne ne demandant la parole, il est passé à la discussion de la deuxième question ainsi conçue : « Classement des meilleures variétés de Rosiers dans les sec- tions : Hybrides remontants, Thés, Noisettes, Ile Bourbon, Hy- brides de Thé, Rugosa, Provins... etc. » Un travail de M. Thomas a été publié à ce sujet dans le fasci- cule des mémoires préliminaires. M. E. Bergman ajoute que depuis cette publication, M. Alcide Barsac a fait parvenir un autre travail, dans lequel il propose un — XXII — classement par ordre de mérite des Hybrides remontants et des Hybrides de Thé. M. Lévéque rappelle que la section des Roses, de la Société nationale d'Horticulture, fondée il y a fort peu de temps, n'a pas eu le temps de travailler encore beaucoup et, en conséquence, il serait peut-être bon et prudent de ne soumettre celte question du classement au Congrès que lorsque la section sera en mesure de lui soumettre une liste pouvant servir de base de discussion. Actuellement, on ne se trouve en présence. que de listes présen- tées par les auteurs de mémoires et qui sont l'expression de leur opinion personnelle, de leurs goûts, de leurs idées; il est permis de supposer qu'un grand nombre de personnes pourront trouver une liste meilleure qui pourra être plus utilement discutée par le prochain Congrès. M. LE Président estime que la manière de procéder proposée par M. Lévéque présente l'avantage de permettre de comprendre dans le travail de l'an prochain toutes les variétés nouvelles qui ne figurent pas dans le travail de M. Thomas. M. Chargueraud demande que, dans l'établissement de la liste dont il est question, il soit tenu compte des différences de cli- mat, c'est-à-dire des espèces qui conviennent le mieux au Nord,^ au Centre et au Midi. Telle espèce qui réussit mal sous tel cli- mat est excellente sous tel autre. Il y a là un point de vue inté- ressant. M. Lévéque appuie l'observation de M. Chargueraud. Il est certain que beaucoup de Roses, excellentes à cultiver en Angle- terre ne le sont pas à Paris, et que d'excellentes Roses du climat de Paris réussissent mal à Nice" ou à Cannes. La section des Roses n'entend nullement se montrer exclusive, et il appuie la proposi- tion de M. Chargueraud. Un membre fait observer qu'il ne suffit pas d'indiquer aux amateurs qu'un Rosier appartient à telle ou telle espèce, il faut — XXÎfT — aussi lui faire connaître les qualités qu'il possède et qui sont de nature à répondre à ses désirs : port de la plante, feuillage, fécondité, etc. Il ne suffit pas de dire d'un Rosier qu'il est sarmenteux, il faut dire s'il est beau et florifère. M. LE Président répond que ces indications sont toujours données lorsqu'on fait la description d'une plante ; il est d'usage d'indiquer si elle convient mieux en bordure, en massif, etc.. On peut faire de même pour les Rosiers et indiquer si telle espèce est remontante, grimpante, florifère, odorante, à cou- leurs vives, etc.. Le même membre croit que, pour répondre à ce desideratum, le mieux serait de dresser une liste des belles Roses sous forme de dictionnaire. Outre les qualités physiques de la plante, on pourrait indiquer les espèces délicates qui sont sujettes à la rouille. Tous ces renseignements sont très utiles pour les ama- teurs, qui pourront ainsi choisir en parfaite connaissance de cause les Rosiers qu'ils désirent. M. Baltet insiste pour que l'on donne surtout des renseigne- ments pratiques touchant la culture de chaque variété. Tout le monde sait que, sur cinquante variétés nouvelles mises en vente sur les marchés, c'est à peine si, au bout de dix ans, il en est quatre ou cinq qui aient fait preuve de réels mérites et qui restent appréciées des connaisseurs. Mais avant tout, le plus im- portant est de bien fixer la classification. C'est là le point de départ. On confond très souvent avec les espèces ce qui n'est, à proprement parler, que des tribus. Où commencent et où finissent les Hybrides de Thé? Et les. Ile Bourbon? Combien d'hybrides sont ainsi dénommées impropre- ment puisqu'ils se reproduisent par graine. Il serait urgent de mettre de l'ordre dans toutes ces dénominations et de com- mencer le travail par la base, c'est-à-dire réellement par le commencement. M. LÉvÊQUE approuve l'idée émise par M. Baltet. Ce qu'il. y a,* en effet, de plus important, c'est de procéder à une classifica- — XXIV — lion rigoureuse des bonnes variétés de fond telles que la France^ Paul Neyron, etc., en indiquant aux amateurs les sortes les plus convenables pour le grand air, pour les jardins confinés, tels que ceux des villes; les variétés sarmenteuses, remontantes, grimpantes, etc., etc.. C'est là un travail long et difficile à faire, qui ne pourra pas être présenté avant Tannée prochaine. M. SciPioN CocDET estime que le plus important, c'est la clas- sification. Il faut être fixé. On dit que la Gloire de Dijon n'est pas un Thé. Pourquoi ne soutiendrait-on pas que c'est un Provins? M. LE Président estime également que la classification, au point de vue botanique, constitue le point capital. Rien n'em- pêchera ensuite d'indiquer les qualités culturales de chaque espèce. Cette classification est chose difficile à établir; il faut attacher autant d'importance à l'aspect de la plante qu'à son histoire et il pourrait bien se faire que telle plante qui paraît, à première vue, se rattacher à une série, fût reconnue à l'examen et après étude de son histoire, appartenir à une autre. Le cata- logue à dresser comprend donc deux parties bien distinctes : la partie scientifique, botanique proprement dite, et la partie pra- tique, relative à l'utilisation des plantes au point de vue horti- cole, décoratif, artistique, etc., etc.. La première partie est la plus importante pour les spécia- listes, la seconde présente un bien plus grand intérêt pour les amateurs. M. Magny demande que, dans le tableau à dresser, on indique pour chaque variété la plus ou moins grande facilité de boutu- rage. C'est un point qui n'intéresse pas les spécialistes, qui sont instruits à cet égard; mais qui a de l'importance pour les ama- teurs. M. LE Président dit qu'il sera tenu compte de l'observation de M. Magny. — XXV — L'ordre du jour appelle la discussion de la 3^ question conçue en ces termes : « Des maladirs particulières aux Rosiers, des insectes nui- sibles et des moyens de les combattre. » Sur cette question, un travail de M. Decaux a été imprimé dans le fascicule des mémoires préliminaires. Un autre travail, qui paraît très complet, vient d'être adressé au bureau. Il émane de M. Nicolas, de Lyon. Il est trop volumi- neux pour qu'on puisse en donner lecture et il serait fort diffi- cile de l'analyser; mais le Congiès peut décider de l'envoyer à la section des Roses, qui en fera le dépouillement et y prendra ce qui lui paraîtra utile. M. Ernest Bergman ajoute que la section des Roses pourra, si elle le juge à propos, renvoyer ce travail au Conseil en en demandant l'insertion au Journal à la siiile des travaux du Congrès. Le mémoire de M. Nicolas paraît fort intéressant, et son auteur est, du reste, un vieux praticien connu et apprécié de tout le monde. , Sur la proposition de M. le Président, le Congrès prononce le renvoi du mémoire de M. Nicolas à l'examen de la section des Roses. M. Decaux lit et développe les points principaux de son mémoire. M. MussAT demande la permission de faire une courte digres- sion en disant un mot au sujet de la classification. Il croit que cette œuvre présentera de très grosses difficultés, mais qu'il est indispensable de l'accomplir, en remontant à l'origine de chaque espèce, européenne ou extra-européenne. L'orateur croit qu'il serait également utile de modifier le langage usuel, notamment en ce qui concerne l'emploi du mot Hybride. On se sert con- stamment de ce mot et il est très probable cependant que nous cultivons très peu d'hybrides de Rosiers, et que la plupart de nos Rosiers sont, non pas des hybrides, mais des métis, ce qui n'est pas du tout la même chose. Celte digression faite, J'orateur aborde la question des para- sites. Le plus répandu et le plus connu de tous sous le climat de Paris, est, dit-il, celui connu sous le nom de Blanc des Rosiers et dont le nom scientifique est Erysiphe pannosa. C'est lui qui produit cette trame légère qui semble faite de fils d'araignée et qui, à un moment donné, devient pulvérulente. En s'occupant de ce parasite à un point de vue exclusive- ment pratique, on constate qu'il a, dans son existence, plu- sieurs phases, dont deux sont particulièrement distinctes. Dan& la première, quand il commence à se former sur les jeunes pousses, il est dans la période de formation des spores et est, à ce moment, attaquable par une foule de procédés. Depuis longtemps, on a préconisé, pour sa destruction, la fleur de soufre. Elle donne, en effet, de bons résultats, mais à la condi- tion expresse d'être employée pendant la première phase de développement du parasite. Plus tard, en effet, l'aspect de ce dernier se modifie; la trame devient, de blanc, jaunâtre, et l'on voit apparaître sur la feuille de petits points jaunes de la gros- seur, ou à peu près, d'une minuscule tête d'épingle. A partir de ce moment, on peut affirmer que le soufrage est beaucoup moins efficace. En conséquence, il serait nécessaire de recom- mander aux amateurs de pratiquer cette opération dès l'appa- rition du parasite, c'est-à-dire au printemps. Si elle devient ultérieurement beaucoup moins efficace, cela tient à ce que les spores reproductrices se trouvent alors renfermées dans une sorte de petite boite absolument close et, conséquemment, im- pénétrable. M. Léa^êque dit que le parasite signalé par M. Mussat n'est autre chose que la rouille. L'orateur déclare avoir employé, pen- dant deux ans, la fleur de soufre sans aucun résultat; il n'a obtenu de succès qu'avec la bouillie bordelaise appliquée à l'envers des feuilles. Toutefois, ce procédé présente Tinconvé- nient de produire sur les feuilles des taches d'aspect désagréable. — XXVII — M. MussAT conseille^ pour obvier à cet inconvénient, de substituer à la bouillie bordelaise la préparation à base de mélasse dont on a beaucoup parlé dans ces derniers temps. Elle a l'avantage d'être très tenace et invisible sur les feuilles. L'orateur ajoute que le parasite blanc dont il a parlé n'est pas précisément la rouille dont parle M. Lévèque, et qui est une espèce du genre Puccinia. Les parasites du Rosier sont, d'ail- leurs, extrêmement nombreux et variés. Dans la rouille, les taches se produisent à l'envers des feuilles ; lorsqu'il s'agit de VErysiphe pannosa, les taches s'observent aussi bien à la face inférieure qu'à la face supérieure. Les deux parasites paraissent, d'ailleurs, se développer d'une façon identique, et tous deux peuvent être détruits par les sels de cuivre. En somme, les amateurs n'ont pas à se préoccuper d'établir une distinction qui n'aurait, pour eux, aucun inte'rêt pratique. M. Magny, en vue d'éviter les taches sur les feuilles, préconise l'emploi, en vaporisation, d'une liqueur contenant du sulfate de cuivre et du carbonate de soude, qui remplit, comme la chaux ^ le rôle de base, sans altérer aucunement le tissu des feuilles. La mélasse, qui donne d'ailleurs de bons résultats, présente l'incon- vénient, de laisser sur les feuilles un dépôt poisseux qui bouche les pores de l'épiderme et empêche la respiration de la plante. Il ne faut donc l'employer que dans une proportion rai- sonnée. M. LE Président, tout en reconnaissant l'inconvénient que présentent les préparations qui tachent les feuilles, surtout pour la vente en fleurs coupées, fait observer que le fait de laisser des taches visibles, est parfois un avantage, car il permet de bien apercevoir les parties traitées et de ne négliger ainsi aucun point malade. Dans tous les cas, l'horticulteur «, le choix parmi les nombreuses préparations analogues à la bouillie bordelaise. M. Decaux rappelle qu'il a parlé, dans son mémoire, de l'emploi de la fleur de soufre ; il croit devoir ajouter que ce XXVIII procédé lui a surtout réussi quand il Ta employé, non le matin, mais au grand soleil. L'orateur déclare avoir remarqué également que tous les Rosiers plantés en terrain sec et bien aéré donnaient des plan- talions vigoureuses et généralement exemptes de cryptogames. M. Lévêque confirme le fait. M. Uecaux dit que pour le Peronospora sparsa^ pour le Ruggine rosœ et pour le iJothidea ?osœ, la fleur de soufre donne de bons résultats et paraît réussir mieux que la bouillie borde- laise. M. LE Président fait observer que le mode d'action n'est pas le même. M. Lévêque répèle que, pour le blanc du Rosier, la bouillie bordelaise lui a toujours bien réussi et qu'il ne lui reproche que les taches qu'elle laisse sur les feuilles. M. Decaux répond qu'il est facile, dans ce cas, d'employer le saccharate qui n'attaque pas la chlorophylle ni, en particulier, les bourgeons sensibles. On peut encore se servir de cloches en osier, — ce qui est très peu coûteux — et procéder à des fumi- gations de tabac qui tuent piesque tous les parasites qui attaquent le Rosier. Mais c'est une fumii^ation qu'il faut faire pour chaque plante si les pulvérisations ne suffisaient pas. M. LE Président dit que c'est là un procédé commode, sans doute, pour un jardin de peu d'étendue, mais qui serait diffici- lement applicable à une plantation de 150 à 200,000 Rosiers. M. Decaux répond qu'il a toujours procédé ainsi et que c'est un système qu'on peut toujours essayer. M. Millet communique au Congrès quelques observations qu'il a pu recueillir dans l'exercice de la culture forcée des Roses. — XXIX — En ce qui concerne le puceron, il est facilement détruit par l'eau légèrement nicotinée ou par l'eau de savon, qui ne tache pas le feuillage. Les chenilles font parfois de grands dégâts ; c'est en parti- culier la nuit qu'elles travaillent, vers dix heures ou dix heures et demi. Il suflit de visiter les plantes avec une lanterne et de tuer les animaux. En ce qui concerne les Champignons parasites, on les détruit ou on prévient facilement leur apparition dans les serres par l'emploi de la fleur de soufre. Une seule fois, un Rosier dit « Pompon de mai », atteint d'une espèce de Champignon rose, a résisté pendant deux ou trois ans à la fleur de soufre et n'a été guéri que par la bouillie bordelaise employée avec infiniment de précautions. L'oraleur signale enfin une cryptogame qui lui est inconnue et qu'il considère comme bien plus dangereuse. Elle est a[»parue, pour la première fois, sur une collection de Rosiers Bolzaris dont la floraison magnilique était estimée à 1,500 francs envi- ron. La récolte fut complètement détruite en 48 heures. Dans celte maladie, les feuilles prennent une couleur violacée, analogue à celle de la Vigne vierge en automne ; le lendemain, elles tombent, les rameaux deviennent noirs et tout est perdu. L'oialeur répète qu'il ignore la nature, l'origine et le traite- ment de cette maladie. Il a sulfaté et soufré ces Rosiers, rien n'a réussi ; il a soumis les feuilles ainsi attaquées à l'examen de plusieurs botanistes, mais il n*a pu obtenir de réponse précise. Il serait heureux de savoir si qiiel(|ue membre du Congrès a eu l'occasion d'obsei'ver cette maladie et connaît le moyen de la guérir, car elle cause les plus grands ravages. IM. Pierre Cochet demande à M. Miilet s'il n'avait pas préala- blement employé des engrais chimiques. M. Millet répond négativement. M. Lévêoue dit qu'il a perdu, en quarante-huit heures, beau- coup de Rosiers nouveaux atteints d'une maladie du même genre. Il attribue les effets produits à l'action de l'araignée rouge ou de l'araignée grise. M. Millet répond que, chez lui, il lui est impossible d'attribuer la maladie à cette cause. M. Maître a obtenu de très bons résultats par l'emploi du fsulfate de cuivre; en Is mélangeant à la terre, dans la propor- tion de cent kilos à l'hectare, lia détruit tous les vers blancs. Il a également bien réussi par l'emploi de la paille sulfatée à l'aide d'une solution à 15 ou 20 p. 100. En ce qui concerne le ver blanc, l'orateur a fait des expé- riences en vases clos, avec de la terre sulfatée et non sulfatée. Au bout de huit jours, les vers blancs placés dans la terre sulfatée étaient malades. Pour les parasites de l'écorce des arbres, on peut employer une solution de sulfate de cuivre, ou encore un mélange de fleur de soufre et de savon noir. Peut-être ce dernier remède n'esl-il pas radical mais il est certain qu'il nuit considérablement au développement des Champignons parasites. Certaines plantes favorisent le développement j des crypto- games, c'est un fait qui a été reconnu par la Société d'Horticul- ture; on peut citer, notamment, l'Epine-vinette, qui exerce son influence jusque dans un rayon d'une cinquantaine de mètres. L'orateur conclut, en disant qu'il n'a pas la prétention d'indi- quer des remèdes absolus, mais seulement de fournir quelques renseignements utiles et pratiques. M. Ernest Bergman, à propos de la destruction du ver blanc, dit que, au Domaine de Ferrières, on a essayé l'emploi du Botrytis tenelta. Il a le regret d'annoncer que les résultats ont été tout à fait mauvais... non pour le ver blanc, mais pour les jardiniers. {Rires.) Sur quinze ou vingt vers blancs recueillis, un seul_, en 'tnoyenne, est atteint. Les autres n*ont rien. XXXI — M. LE Président confirme Tobservation de M. Bergman. Le Bolryiis est évidemment un parasite funeste au ver blanc; mais il y a trop de chances pour que, dans l'immense étendue de la ierre, Je danger et ia victime ne se rencontrent pas. M. Ernest Bergman dit que, pour réussir, il faudrait prendre isolément chaque ver blanc et le mettre en contact avec le Botrytis. M. Maître répète que ses observations lui ont permis de cons- tater la nocuité du sulfate de cuivre pour le ver blanc. M. CotnET répond que le procédé est connu depuis longtemps €t qu'il ne donne pas de résultats certains. M. Bazin, répondant à M. Decaux,qui a préconisé l'emploi de chiffons de laine pour la destruction du ver blanc, déclare avoir vu employer des déchets de laine, procédé qui n'a donné qu'un résultat : c'est que les vers blancs n'ont jamais été mieux portants. (Rires.) M. LE Président estime que l'emploi des déchets de laine ne saurait présenter d'inconvénients, même si les vers blancs les mangent : car pendant ce temps, ils ne mangent pas la plante. (^Soiu'u^es.) M. Decaux rappelle qu'il n'a pas parlé de déchets, mais de chiffons de laine et qu'il a, en outre, conseillé de les imprégner de pétrole, produit qui constitue un poison violent pour le ver blanc. L'orateur recommande particulièrement pour cet emploi les chiffons qui servent au nettoyage des machines et notamment des locomotives. Ces chiffons n'ont aucune valeur dans l'indus- trie et donnent d'excellents résultats. C'est de ces chifTons que l'orateur a eu l'idée de se servir pour la première fois qu'il a institué ses expériences. _ — XXXTI M. Bazin remercie M. Maître de ses renseignements, il re- commandera désormais remploi du pétrole. M. LE Président, constatant que personne ne demande plus la parole, annonce que l'ordre du jour est épuisé. Il invite les me m- bres du Congrès, qui auraient des questions à faire inscrire au programme de Tannée prochaine, à les déposer immédiatement afin qu'elles puissent être préalablement soumises à l'approba- tion du Conseil de la Société. M. Baltet propose la question suivante : « Elude comparative des différents sujets propres au greffage des Rosiers ». M. Decaux, rappelant les ravages faits dans les friîits par le petit ver, extrêmement commun, connu sous le nom de « Ver des Pommes » et dont le nom scientifique est Carpocapsa, pro- pose d'inscrire au programme upe question relative à l'étude des mœurs de cet animal et des moyens de le détruire. Cetle question est fort importante, car sur uiie production fruitière totale annuelle de 250 millions, on a pu constaler, cer- taines années, que le ver des Pommes occasionnait une perte de plus de 50 p. 100. M. LE Président croit que le Conseil inscrira d'autant plus volontiers cetle intéressante question au programme, qu'elle prés^^nte l'avantage d'être à peu près la seule qui ait trait à la pomologie. Aucune proposition nouvelle n'étant faite, M. le Président remercie les membres qui ont bien voulu assister aux séances du Congrès, el, en leur donnant rendez-vous à Tannée pro- chaine, déclare close la session de 1896. La séance est levée à 4 heures. Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette. SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE CONGRÈS HORTICOLE DE 1896 CINQUIÈME QUESTION HISTOIRE ET CULTURE DES GATTLEYA ET L/ELIA M. L. GUILLOCHON Chef de culture chez M. L. Duval. Faire retracer clairement et d'une manière aussi concise que possible l'histoire des Cattleya et des Lœlia, en notant les époques les plus remarquables de leur introduction en Europe ou de leur découverte dans les pays d'origine, tel a été, nous pensons, le désir de MM. les membres du Congrès en mettant au programme cette question « Histoire et culture des Cattlei/a et Lœlia ». Nous avons bien pensé, pendant le cours de ce travail, de parler des hybrides artihciels qui ont été obtenus dans ces deux genres; mais, nous n'avons pas donné suite à notre idée craignant que cela nous entraînât trop loin, la place nous étant limitée; mais nous proposons pour le Congrès de l'an prochain la question suivante : « Histoire des hybrides arti- ficiels de Cattleya et Lxlla ». Cet historique, avec dates à l'appui, montrerait les différentes phases par lesquelles est passé ce genre de croisements et les progrès que Ton a accomplis depuis les premiers essais d'hybri- dation, ce qui serait de nature à intéresser les nombreux ama- teurs qui se passionnent pour la culture des représentants de cette belle et intéressante famille : les Orchidées. 1 Historique. L'un des premiers Cfilllei/a connus par la science botanique et l'HorticMlture fut, d'après nos recherches, le 6'. maxima dont des spécimens secs furent envoyés du Pérou en 1777 par Ruiz et Pavon. L'herbier de ces deux explorateurs fut acquis par M. Lam- bert et c'est à l'aide de ces échantillons que Lindley en donna une première description en 1831. Nous arrivons maintenant jus(iu'en 1804, année pendant laquelle fut découvert par Humboldt, lors de son exploration du cours de l'Orénoque, le Catlleya superba^ qui fait aujour- d'hui les délices des amateurs, bien qu'il soit assez rebelle à la culture. Les communications étant peu rapides à ces époques, et de ce fait les voyages longs et difficiles, surtout lorsqu'il s'agissait de se rendre dans des contrées inexplorées jusqu'alors, les envois d'Orchidées se ralentirent et cessèrent même jusqu'en 1818, année qui fut marquée par une seconde découverte du C . superba par le botaniste Martius, qui a fait beaucoup pour l'étude de la llore brésilienne et dont l'herbier a été acquis par le gouverne- ment belge cette même année. C'est aussi dans \ù courant de l'année 1818 que William Cattley, de Barnet, qui possédait une des plus belles collections connues à cette époque reçut de Swainson, des échantillons de Mousses et de Lichens qui étaient calés, afin qu'ils ne se déran- geassent pas pendant le voyage, avec des rhizomes de Catlleya. M. Cattley trouvant ces plantes bizarres, les mit en végétation et il eut la bonne fortune d'en avoir une en fleurs quelque temps après. Une fleur fut envoyée au célèbre botaniste Lindley qui fonda, en le lui dédiant, le genre Caltieya. Le premier Caitleya introduit dans les cultures européennes fut le Catlleya Loddigesu reçu par MM. Loddiges, de Hackney, de Rio de Janeiro. Il fut alors nommé Epidendrum violaceum. Ce nom lui resta jusqu'à ce que Lindley fondant le genre Catlleya à l'aide du C. labiata vers 1821 en fît la seconde des espèces alors connues en le dédiant aux introducteurs, MM. Lod- diges. C'est en 1823 que le Ç, citrina fut introduit en Angleterre par les soins de la Société royale d'Horticulture de Londres; mais pourtant la première mention du C. citrina se trouve dans V Histoire naturelle du Mexique, par le jésuite Hermandez. Deux botanistes hispano-américains, La Llave et Lexarza, l'ont décrit comme étant un Sobralia, faute bien excusable si l'on consi- dère les moyens d'études primitifs que ces auteurs avaient à leur disposition. Ils observèrent cette belle Orchidée épiphyte dans les mon- tagnes du voisinage de Valladolid; on l'y appelle Taizinguarl, nom plus euphonique que celui de Corticoatzontecoxachi/l, que les indigènes donnent à cette même plante. Forbes importa du Brésil, la même année, le C. Forbesii qui lui fut dédié. Le C. intermediaï[\i\m^ov\,é, en 1824, parle capitaine Graham, «nvoyépar M. Harrisson, de Rio de Janeiro, au Jardin botanique de Glascow où il fleurit pour la première fois deux ans après. Il n'est pas certain, mais d'après nos recherches nous pensons que c'est en 1826, que le C. pumila qui a donné lieu à de nom- breuses variétés fut découvert par Gardner; et aussi le Lœlia <:rispa qui fait aujourd'hui partie de toute collection et qui est devenu une plante absolument commerciale; il a été envoyé de Rio de Janeiro à la Société royale d'Horticulture de Londres par sir Henry Chamberlain. Le D' Lindley le décrivit l'année suivante et le nomma C. crispa, à cause de la bordure crispée de son labelle. L'année 1832 fut marquée par la vente de la collection de M. William Cattley, dont une partie fut achetée par M. Knight et quelques spécimens du célèbre mais toujours rare C. labiata passèrent le détroit; ce qui procura aux amateurs de l'époque le plaisir de voir cette rarissime plante en fleurs dans les serres de M. Pescatore, à la Celle-Saint-Cloud. C'est aussi pendant l'année 1832 que le comte Karwinsky trouva au Mexique, dans le voisinage de Oaxaca, le Lxlia albida et c'est à ce même collectionneur que l'on doit le L. furfu- racea introduit en Angleterre vers 1838. Le jardin de la Société royale d'Horticulture de Londres à Chiswick fut à l'ordre du jour en 1834, pour la première belle floraison du C. intermedia qui avait été importé en 1824. Nous arrivons maintenant jusqu'en 1835, année pendant laquelle MM. Loddiges, de Hackney, et quelque temps après iMM. Low et G'® de Clapton, importèrent le Lselia anceps. Il était alors très abondant dans le voisinage de Orizaba et Cordoba où il est appelé parles indigènes^/ Toro. L'on pourrait dire que l'année 1836 marque un pas de fait dans la culture des Orchidées, si l'on remarque les variétés introduites pendant le cours de cette année et qui sont aujour- d'hui les principales plantes cultivées en vue du commerce pour la fleur coupée. D'abord et en première ligne le C. Mossiœ, introduit par M. George Green, de Liverpool, qui le reçut de la Guayra, Ve- nezuela. Il fleurit pour la première fois dans la collection de M. Moss, à Otterpool, prés Liverpool, auquel il fut dédié par sir W.-J. Hooker. Cette même variété fut importée dans le courant des années qui suivirent par M. Parker, de Hornsey Nurseries, et autres. A différentes époques, il est apparu dans les collections françaises et anglaises des variétés blanches ou d'un rose très pâle d'une fixité assez remarquable pour les nommer. Nous citerons : C, Mossiœ, var. vestalis ', var. variabilis, de Piret; var. Reineckiana de Reineck; var. candida, de Van-Houtle; var. Wageneri de Wagener. C'est encore en 1836 que le Lœîia autumnalis fut reçu de Mexico par M. Taylem, de Parkfîeld, près de Liverpool. Peu de temps après il était envoyé à M. Barker de Birmingham, par son collecteur Ross et, plus tard importé, en quantité, par MM. Loddi- ges, MM. Low et C'^ et d'autres établissements d'importation. Pendant le cours de cette même année, M. Harrison intro- duisait le C. Harrisonïœ et de la province de Minas Geraes, par Young, le Lœlia cinnaharina dans l'établissement duquel il fleu- rit pour la première fois et par M. G. Ure Skinner le C Skin- nevi qui fut trouvé à Métagalpa par le D^'Oersted et àCosla-Rica par Warscewicz. Eu 1837, M.\J. Low et G^°, de Clapton (Angleterre) importaient I du district d'Orizaba et dédièrent à M. Barker, de Birmingham, une nouvelle variété de Lœlia anceps qui prit le nom de L. an- ceps^ var. Barkeriana. La première floraison du L. cinnab arina ewilien dans le cours de cette année chez M. Young, son introducteur. Le L. glauca fut envoyé en Angleterre par M. Henchmann qui l'avait trouvé dans le voisinage de Xalapa. Harlweg le rencontra dans la même localité et l'envoya à la Société royale de Londres en 1837. Ure Skinner l'importa plus tard du Guatemala. L'année 1838 est marquée par un nouvel envoi de C. citrinay d'Oaxaca, au duc de Bedford, à Woburn, et par l'introduction du C. bicolor par MM. Loddiges, de Hackney. Le C. superba qui avait été découvert à deux reprises diffé- rentes en 18Ô4 et en 1818 fut introduit dans les cultures par sir Robert Schomburgk, qui envoya à MM. Loddiges quelques plantes collectées dans la Guyane anglaise. C'est dans le cours de cette même année 1 838, que le C. pumila fleurit, pour la première fois^ dans la collection de M. John All- card qui l'avait reçu d'Essequibo, dans la Guyane anglaise. C'est sur cette floraison, qu'il fut figuré dans le Botanical Maga- zine et reçut le nom de C. pumila. Le D"" Lindley écrit dans le Botanical Register (année 1838, tome II) : Le Lœlia Perrini est connu depuis plusieurs années ; il a été introduit de Rio de Janeiro par M. Harrison, de Liver- pool, et dédié au jardinier de cet amateur, un nommé M. Perrin. La variété nivea apparut quelques années après dans la collec- tion du consul Schiller, de Hambourg. Le L. superbiens fut découvert en 1839, par M. G. Ure Skin- ner au Guatemala. Voici ce que le collecteur dit à ce sujet : « La première fois que je vis le L. superbiens, c'était en 1839, dans le village de Sumpango, au Guatemala. Les indigènes le cultivaient devant les portes de leurs demeures. « Plus tard, en 1840, je me suis mis à la recherche de son lieu natal et le découvris enfin après une excursion de trois jours, dans les barancas à environ vingt lieues au nord de la ville de Guatemala. «La matinée du jour où je fis cette excursion (27 novembre), le — 6 — sol était couvert de gelée blanche. Cependant les Lœlia n'avaient pas souffert aux endroits abrités, mais ailleurs ils présentaient pourtant une apparence rabougrie. » La même année, il fut importé du Brésil le L. flava qui fleurit pour la première fois dans la collection de M. G. Lemon, à Con- clew, dans le Cornwall. Le C. Aclandiœ fui dédié par le D"" Lindley à lady Acland, de Kiilerton, près Exeter, où il a été introduit en 1839. En 1840, M. Barker, de Birmingham, fit connaître, le premier^ au D"" Lindley le L^elia rubescens. Celte plante avait été achetée quelque temps auparavant à M. Knight. Harlweg la découvrit de nouveau la même année dans une localité appelée Rélatalen au Guatemala. C'est en 1842 que le C. max'una fut réimporté par Hartweg qui l'envoya à la Société royale d'Horticulture de Londres, où il fleurit en 1844 et mourut quelque temps après ; et c'est par les soins de cette même Société que le Z. superbiens fut introduit dans les cultures. Il fleurit pour la première fois dans la collec- tion de MM. Wray, à Oakfield, près Cheltenham en 1844; année pendant laquelle fut décrit le C. Lawrenceana^ par Robert Schom- burgk, pendant une exploration dans la région de Roraimo, Guyane anglaise. Le L. Dlgbyana fut introduit pour la première fois en 1846 du Honduras, Amérique centrale, par M™' Donnell qui envoya des plantes à M. Vincent Digby, de Minterne, dans la collection duquel il fleurit pour la première fois et auquel il fut dédié. L'on est assez peu d'accord sur la date de la première intro- duction du Léelia purpurata, qui est aujourd'hui l'une des Orchi- dées les plus cultivées. Van-Houtte dans sa Flore dit ceci : « Le Lœlia purpurata fut découvert en 1846 par M. François de Vos dans l'île de Sainte- Catherine sur la côte du Brésil. Ce collecteur au service de M. Ambroise Verschaff'elt, introduisit la plante à l'état vivant dans les serres de son patron d'où elle a passé dans le commerce horticole. C'est par un exemplaire venu de Gand quele D"" Lindley la décrivit comme une espèce distincte. » MM. Veitch dans leur « Manual of Orchidaceous plants » laissent en effet le mérite de celte introduction à M. de Vos, mais donnent l'année 1847 comme en étant la date; de plus ils ajoutent que la première floraison en Angleterre a eu lieu chez MM. Backhouse, de York. Selon le Pescaiorea, le L. purpnrata aurait été primitivement introduit du Brésil par M. Brys, de Bornhem, et nommé C. Brijsiana. Quoi qu'il en soit, c'est aujourd'hui une plante éminemment commei'ciale et de toute heauté lors de sa floraison. C'est par ce même collecteur, François de Vos, que le L. elegans fut découvert dans l'île de Sainte-Catherine et c'est encore celte même année 1847 que MM. Loddiges, de Hackney reçurent le premier C. lohata chez lesquels il fleurit l'année même de son introduction. Il fut décrit par Reichenbach sous le nom de Lœlia Boothiatia, qui le dédia à M. Lorentz Booth, de Flottbech, près Hambourg, dans la collection duquel était la plante qui avait servi à la description. Le Cattleya Warsceiviczii Rchb. (gigos André), fut découvert en 1848 dans la province de Medellin (Nouvelle-Grenade); mais un accident survenu en passant la rivière Magdalena, détruisit une grande partie des plantes et celles qui purent être sauvées et envoyées périrent par la suite. C'est à l'aide de ces quelques spécimens qu'il fut figuré et décrit par Reichenbach dans le Xenia Orchidacea sous le nom de C. Warscewiczii. Plus tard, quelques plantes étaient reçues de M. Triana par Linden, qui figura cette variété dans ['Illustration horticole. De Frontiuo l'on importa la variété hnperlcdis. et d'Amalfi sur la Cordillère centrale, l'on introduisit la forme connue dans les cultures sous le nom de C. gigas Sanderiana. La même année, il fut fait par Lelon un second envoi de C Walkericnia; envoi qui fut plus heureux que le premier, dont les plantes avaient péri quelques jours après leur arrivée. Introduit en 1849 de Bahia par M. Morel, de Saint-Mandé, le Lœlia grandis, Ûeuvit ipoav la première fois en 1850 dans les serres de cet orchidophile; mais il disparut de l'arène horti- cole jusqu'en 1865, époque à laquelle il fut réintroduit à la fois chez M. Hug Low et au Jardin de Kew, envoyé par M. Wil- — 8 — liams. C'est sur les fleurs de Kew que le Botanical Magazine publia la première figure coloriée. L'année 1850 fut marquée par la découverte à Gosta-Rica du C. Doivlana, par Warscewicz, qui envoya ses plantes à M. M. Low; mais elles arrivèrent en mauvaises conditions. Le C. giittata, var. Leopoldii, fut introduit la même année par VerschafTelt, de Gand, qui l'avait reçu de son collecteur de Vos. Il le dédia à Léopold l'"", alors roi des Belges, en le nommant C. guttata, var. Leopoldii. La variété Prïnzii^ mieux connue sous le nom de C. ameihystoglosm apparut pour la première fois dans la collection de iM. Reichenheim, de Berlin, et fut dédiée sur la demande de cet amateur, par Reichenbach à M. Prinz, qui la lui avait envoyée du Brésil. C'est en 1853 que le C. luteola fut signalé parle Gardeiiers' ChronicJe ; M. Veitch prétend qu'il était en culture quelque temps avant chez MM. Backhouse, de York, et aussi à l'établissement Booth à Hambourg. Il fleurit pour la première fois en 1857 chez M. Rollisson, de Tooting. M. Jonghe reçut du Brésil en 1854, envoyé par le voyageur Libon, un LœUa qui lui fut dédié et devint le L. Jongheana. Il dispa- rut des cultures jusqu'en 1 872, époque à laquelle il fleurit de nou- veau chez MM. Thibaut et Keteleer, alors horticulteurs à Sceaux. Ce fut en 1855 que le C. maxima qui n'était alors représenté que par quelques exemplaires dans certaines collections, devint une plante horticole qui fleurit normalement dans la collection de M. Fournier, à Nonsuch-Park. Dans le courant de l'année 1 857, le /,. elegans, var. Schilleriana apparut dans la collection du consul Schiller, de Hambourg. Peu de temps après, l'établissement Van-Houtte l'introduisait et, en 1859, il était envoyé par MM. Backhouse, de York, à M. Wil- liam Hooker, de Kew. L'on prétend que c'est un hybride naturel ayant pour parents le C. Aclandiœ et le C. guttata. A cette même époque M. Linden, introduisit en Belgique, le L. Lindlegana^ collecté à Sainte-Catherine. C'est en 1858 que le L. xanthina fut envoyé du Brésil par MM. Backhouse, de York. Son nom vient du grec xanthos qui veut dire jaune, et qui rappelle la couleur de ses fleurs. — 9 — En 1859, MM. Backhouse, de York, communiquèrent à sir Wil- liam Hooker, de Kew, un C. Sckilleriatia dont les fleurs dif- féraient du type original parla couleur; il fut figuré et décrit sous le nom de C. Schilleriana, var. concolor. C'est aussi cette même année que le L. elegans, var. Turneri apparut dans la collection de M. A. Turner, de Pendlebury, près Manchester. Nous avons vu que le C.guttata, var. Leopoldii fut importé en 1850 chez M. Verschaffelt, de Gand; mais en Angleterre celte variété ne fit son apparition qu'en 1860, c'est-à-dire dix ans après, dans la collection de M. S. Coventry, à Chirley, et de là passa dans la collection de M. Warner, à Brownfield, près Chlemsford. C'est aussi durant cette année et chez ce même amateur, M. Warner, que le C. lahuiia, var. Warneri fleurit pour la pre- mière fois et il lui fut dédié. En i863, Williams fit un nouvel envoi aux jardins royaux de Kew du toujours rare L. Lindleyana. L'année 1864 fait époque dans l'introduction et l'histoire des Catlleya et Lxlia. L'on pourrait dire qu'elle marque le point de départ de la culture rationnelle des Orchidées en général: les importations deviennent, à partir de cette époque, plus abon- dantes, et les plantes sont mieux collectées; les amateurs, plus nombreux se mettent en relations avec les capitaines au long cours pour qu'ils leur rapportent des plantes. C'est à ce nouvel essor de la culture que l'on doit l'apparition, en Angleterre, du C. Trianxi qui fut envoyé à M. Rucker^, de W^est Hill, par un correspondant qu'il avait à la Nouvelle-Grenade. Quelques plantes fleurirent l'année d'après leur introduction et furent soumises au jugement du D"" Lindley qui vit là une nouvelle espèce et lui donna le nom de C. quadricolor. Batemann en donna une description dans le Gardeners'Chronide, Mais quelques années avant le même Cattleya avait été reçu en Belgique, chez M. Linden, et avait été dédié par le professeur Reichenbach à M. Triana, célèbre botaniste de Bogota, qui fut longtemps consul de Colombie à Paris. Une description en ayant été faite dans le Botanische Zeiiung de 1860 l'on garda le nom de Trianxi qui avait la priorité. — 10 — C'est en 1865, que le L. grandis fut importé en plus grande quantité, à la fois par MM. Low et C'*" et par Williams qui envoya sa récolte aux jardins royaux de Kew. Dans le cours de la même année il fut reçu à l'établissement Ijnden, envoyés par le collecteur Ghiesbrecht^ de forts exem- plaires de C. citrina et c'est à partir de cette époque que cette splendide espèce — que l'on se plaît à appeler la Tulipe du Mexique — fut représentée à un assez grand nombre d'exem- plaires dans les cultures. Ils avaient été collectés en abondance sur les Chênes qui couvrent les versants froids de la Cordillère du Mechoacan. Le C. Doioiana fut réimporté cette même année par M. Arce, un indigène qui collectait pour M. Ure-Skiner, lequel vendit les plantes reçues à M. Yeitch.chez lequel elles fleurirent pour la première fois. Il fut dédié au capitaine Dow de la marine anglaise en raison du zèle et du soin qu'il apportait, pendant la traversée, dans le transport des végétaux qui lui étaient confiés. Le C. Eldorado fut importé par M. Linden en 1866 de la région du Rio Negro, au Brésil, et une des premières plantes qui fleu- rirent en Europe, fut exposée à Paris en 1867. Néanmoins il continua à être rare et ce ne fut qu'en 1874, grâce à un envoi important de M. Binot, qu'il se répandit dans les cultures. Gustave Wallis qui collectait des plantes dans la Nouvelle- Grenade pour le compte de M, Linden découvrit, en 1868, le C. aurea. Nous arrivons maintenant jusqu'en 1870, année pendant laquelle le C.Mendeli fut introduit par MM. Low, de Clapton^ et un peu après par MM. Backhouse, de York, et dédié à M. Sam Mendel, de Manley Hall, près de Manchester. Il fleurit pour la la première fois, en 1871, à Tottenhamm chez M. John Day Le C. velutinaa. été décrit la même année d'après une plante qui fleurit dans la collection de M. Joseph Brown, de Desdury ; il est supposé être un hybride naturel entre le C. Walkeriana et le C. Schilleriana. M. Rolfe, de Kew, qui reçut de M. Moore de Glasnevin un racème de quatre fleurs ne pense pas qu'il y ait là un hybride. — li — C'est en 1872 que le C. aurea fut importé à un assez grand nombre d'exemplaires par M. Barther, lequel voyageait dans FÉlat d'Antioquia pour MM. Backhouse, de York. Rœzl importa en 1874, 6,000 plantes de C./aOiaia, wav. Rœzlii; mais malheureusement elles furent perdues par la mauvaise culture à laquelle l'on soumettait encore les Orchide'es à cette époque. Voici d'ailleurs ce qu'écrit à ce sujet, en 1883, M. Rei- chenbach fils : « En ce temps-là, la culture n'était pas comprise comme elle l'est aujourd'hui et les Cattleya étaient rempotés aussi souvent que des Coleus, mais avec des résultats bien différents, car bien peu résistaient à ce traitement. « Cependant quelques cultivateurs réussirent à établir et à faire fleurir ladite plante ; j'ai là une lettre de M. Mills, jardi- nier de Lord Rendlesham qui m'envoya en automne 1875, la première fleur de C. labialaydii. Rœzlii, épanouie en Europe et qui surpassait de beaucoup les spécimens secs que j'avais reçus de Rœzl, d'abord, puis dernièrement de M. Sander. » Une nouvelle importation de C. Eldorado, plus importante que celle faite par Linden en 1866, rendit populaire, en 1876, cette plante qui se trouva depuis lors dans toutes les collec- tions. C'est dans le courant de cette année que M. Godefroy Lebeuf acheta, dans deux établissements parisiens diff'érents, deux plantes de C. labiata absolument pareilles; l'une pour 25 francs, l'autre pour 1,000 francs. Elles furent envoyées dans une vente à Londres et firent 2,500 francs; puis, revenues sur le continent, elles furent vendues à un amateur français 5,000 francs. — C'est prouver la vogue que ce Cattleya aiVSiil atteinte et justifier l'engouement des collecteurs partis à sa recherche. Le L. Dormaniana, qui paraît être un hybride entre le C. bico- /or auquel il ressemble par ses pseudo-bulbes grêles et le L.jm- mila qui le rappelle par les larges membranes dont est pourvue la colonne, fut découvert au Brésil, en septembre 1879, sur les montagnes de Rio de Janeiro par M. Henri Blunt, qui envoya les plantes à M. BuUen, de l'établissement Woodlands, à Lewisham. — 12 — Il a été dédié à M. Charles Dorman, de Sydenham, dans la collec- tion duquel il fleurit pour la première fois en 1880. Cette même année 1879, le L. autumnalis, var. atrorubens fut introduit par MM. Backhouse, de York. Nous arrivons maintenant jusqu'en 1882, année pendant laquelle MM. Sander et G'^, de Saint-Albans (Angleterre), intro- duisirent le C, Percivaliana, qui leur fut envoyé du Venezuela par leur collecteur Arnold. A la mise au commerce de cette nouvelle variété, MM. Sander l'annoncèrent comme devant fleurir en hiver. On ne les crut pas, et ils furent l'objet de vives et acerbes critiques, car voici ce qu'écrit dans le journal rOrchidophile, année 1883, page 472, un collaborateur qui signe du pseudonyme Bisa : « M. Sander doit se trouver bien satisfait et peut avec raison braver la critique sévère qui fut faite de cette plante lors de son introduction, il y a quelques années. Bien peu de personnes à ce moment-là, voulaient croire à sa floraison hivernale comme elle était annoncée ; cependant elle se trouve en boutons même très avancés dans toutes les collections où elle a été admise. Chez MM. Veitch, elle est en boutons ainsi que chez M. William Bull et James, de Norwood, et dans les cultures de M. Percival, à Southport, les fleurs sont prêtes à s'épanouir. » Ce splendide Cattleya aux fleurs toujours brillantes et abon- dantes a été dédié à l'amateur précité, M. Percival. Si, comme nous l'avons dit précédemment, l'année 1864 fait époque dans l'introduction des Caltleya et des Lselia, nous pouvons dire aussi que l'année 1883 marque le point de départ de la culture en grand pour la fleur coupée. En Angleterre, mais surtout en Belgique par les établissements Peeters, Vincke, Miteau, pour ne citer que les principaux. En France, les cultures de MM. Bert, Garden, Truff'aut, Dallemagne établies depuis peu, Duval , fournissent la fleur coupée d'Orchidée dans toutes les villes d'Europe et principalement à Paris, la ville où Ton aime tant les fleurs. La culture prend alors un nouvel essor, l'on ne cultive plus en tâtonnant ; l'on construit des serres spéciales pour chaque genre de plantes afin de produire vite et bien et pouvoir — 13 — répondre aux nombreuses demandes de fleurs; en résumé, la culture se vulgarise. C'est l'ère des grandes importations; de grands établissements entretiennent toute une armée de collec- teurs dans les pays oîi croissent à l'état naturel les Cattleya et les Lœlia. C'est ce qui justifie l'envoi important de C. Trianxi, fait par David Barker qui le trouva vers Ibagné, où il est très abondant et dans lequel plusieurs belles variétés sont trouvées. Encore plus récemment il fut collecté par Carder, près de Popayan. Ce Cattleya polychrome et éminemment polymorphe, a donné naissance à quelques sous-variétés, que nous nous contenterons de citer. C. Trianœi, var. Schroderx, dédiée à la baronne Von Schroder; var. chocoensis qui fut découvert par Rœzl dans les états de Cauca et non pas de Choco comme son nom l'indique; var. Busselliana; var. Doysoni, dédiée à M. Dogson ; var. Roliis- sonni. Dans la var. alba^ la fleur est blanche dans toutes ses parties; le plus bel exemplaire connu se trouve actuellement dans les serres du Parc de la Tète d'Or, à Lyon. C'est dans le courant de cette même année 1883, que MM. Sander et C'% de Saint-Albans, introduisirent le C. Gas- kelliana qui fleurit la première fois dans leur établissement et fut mis en vente au printemps de cette année à la salle Stevens de Londres. Il a été dédié à M. Holbrook Gaskel, de Woolton, près Liverpool. Le C. Boicrinyiana fut importé en 1884 de l'Amérique centrale oîi il a été trouvé sur les roches près des ruisseaux. Il a été dédié par Veitch à M. Bowring, un amateur d'Orchidées, de Forest Farm, près Windsor. L'année 1886 fut marquée par la mise au commerce du remarquable C. Mossiœ, var. alba de M. Piret, d'Argenteuil. Celte splendide variété diff'ère du C. Mossiœ, var., Wayeneri. Celte plante est passée dans la collection de MxM. Veitch, à Chelsea. C'est en 1887, qu'apparut en Angleterre et en Amérique le Lœlia Gouldiana, envoyé à Reichenbach par Sander, ainsi que par MM. Silbrecht et Wodley, de New- York, et dédié à l'Américain Jay Gould par Reichenbach. — 14 — La variété foncée de L. grandis, le L. grandis tenebrosa fut introduite à diverses reprises, mais c'est en 1 889 qu'elle est deve- nue moins rare grâce aux importations de M. Binot, un collec- teur français établi au Brégil. C'est en 1890 que l'infatigable Bungeroth^ collecteur de l'Hor- ticulture internationale de Bruxelles, retrouva le district où croissait le C. tabiata, toujours resté rare, et qu'il envoya en Bel- gique des échantillons secs, en même temps qu'un grand nombre d'importations. On lui donna alors le nom de C. labiaia, var. Warocqueana. Quelque temps après, la maison Sander, de Saint-Albans, (Angleterre) importait la même plante en grande quantité et lui donnait le nom de C. labiata aulumnalis auquel elle ajoutait le qualificatif de vera^ assurant que c'était là le old C. labiata de \An(\\ey. Discussion s'ensuivit; chacune de ces maisons revendiquant la priorité de la réintroduction du vieux et célèbre C. labiata. /«6/è i?'ce. Et comme toute chose se termine en ce bas monde, l'on finit par s'accorder en nommant la plante C. labiata autum- nalis (Syn. Wa?'ocqueana). — D'une Orchidée des plus rares elle devenait grâce aux importations de ces deux maisons, une des plus populaires. M. Linden père avait découvert dans ses voyages, il y a quarante ans, un Caltleya dont il parlait avec enthousiasme, pour l'introduction duquel il fit les plus grands efforts, mais sans succès. Wallis, sur les indications de M. Linden fut assez heu- reux pour voir la plante dans sa patrie, mais il échoua dans ses tientatives pour l'introduire à l'état vivant. M. Linden fils fut plus heureux, et c'est en 1891, qu'il mit au commerce ce Cattleya qu'il nomma Rex^ et que Ton signale en fleurs, dans le cours de cette année, chez M. Warocque, en Belgique, et chez M. Statter, de Manchester. L'Horticulture internationale fit, en 1892, une seconde intro- duction du C. Rex; les plantes avaient été collectées par Ellner. Sa floraison a été signalée, durant le cours de cette année, dans les collections anglaises de Polett et de-EUis. La Société royale — \'6 — d'Horticulture de Londres lui décerna, à celte époque, un cer- tificat de mérite de 1''^ classe. Le Cattleya Alexandrœ fut introduit en 1892 par M. Linden, directeur de l'Horticulture internationale à Bruxelles; M. Roife, de Kew, en donne, dans le G ardeners' Chronicle , une descript'on quelque peu élogieuse, étant connu le peu de beauté de l'inflo- rescence ; par contre M. Watson, de Kew, écrit dans le Garden and Foresl^ au sujet de cette nouvelle variété : « Je me montre méfiant à son égard; une plante de cette espèce a fleuri récem- ment à Kew, probablement pour la première fois en Europe. Elle appartient à la classe des Guttata et, si j'en juge par la plante qui a fleuri ici, ce serait une des moins belles de cette section. « La fleur atteint huit centimètres de diamètre comme celle du C. gultata, var. Leopoldii; les pétales et les sépales sont d'un vert obscur avec quelques taches rougeâtres; le labelle est rose mauve. Comme de juste, la plante de Kew est peut-être la variété la plus mauvaise qui existe et le collecteur qui a peint et décrit cette découverte comme une beauté multiflore n'a peut- être jamais rien vu d'aussi laid que la première fleur qui vient de s'épanouir en Angleterre. Nous !'( spérons. » C'est là que nous arrêterons l'histoire des Cattleya et des Lœlia; les années 1893, 1894 et 1895 n'ayant pas été marquées par l'introduction de nouveautés dans ces deux genres. Néan- moins de grands arrivages ont donné lieu à des transactions commerciales importantes. Nous citerons notamment les nom- breuses importations de C. Mossiœ mises en vente l'année dernière sur le continent; ces plantes furent reçues par MM. Go- defroy-Lebœuf et Lavignasse, de correspondants établis au Venezuela. Culture . Les Cattleya et les Lirlia peuvent se diviser en deux catégories bien distinctes : les Cattleya et Lœlia de serre chaude ou tout au moins qui réclament une assez haute température, de 15 à 25 degrés centigrades; ce sont les C, Triandei; C Mendeli; — 16 — C. labiata; C.Walkeriana; C. Eldorado; C. crispa; Lselia pur- purata; L. grandis et en général tous les Lcvlia à longs pseudo- bulbes tels que : L. amethystina; L. amethystoglossa; L. interme- dia, etc., et pour la deuxième catégorie : Cattleya et Lselia de serre tempérée : C. ciirina, C. Mossiœ, C. pumila et ses variétés; L. anceps^ L. aiUumnalis, etc., etc. Pour obtenir une bonne végétation des Orchidées en général et des Cattleya et Lœlia en particulier, il faut bien se pénétrer de trois choses : 1° Que ces plantes réclament pour végéter con- venablement, un air absolument pur, ce qui entraine à aérer aussi souvent que possible, c'est-à-dire chaque fois que la tem- pérature extérieure excède 10 degrés centigrades et que, dans la serre, le thermomètre marque plus de 25 degrés. 2° De la lumière en abondance, sans cependant, en été (ou pour être plus précis depuis mars jusqu'en octobre dans la région parisienne), laisser frapper directement les rayons du soleil sur les plantes. L'on devra, par conséquent, avoir recours à un système d'ombrage pendant ce laps de temps. 3° Qu'une humidité constante d'entourage est indispensable ; on la provoquera à l'aide de bassinages fréquents entre les pot?, sur les tablettes, et en arrosant deux ou trois fois par jour les chemins de la serre. Quant aux plantes elles-mêmes, Ton devra tenir le plus grand compte de la saison de repos pendant laquelle l'on suspendra presque complètement les arrosages, excepté toutefois pour les Lœlia à longs pseudo-bulbes, dont le compost devra être tou- jours un peu humide, ces plantes n'ayant pas de réservoir de sève comme les Cattleya à une feuille de la section des La- biata. Pendant la saison d'hiver l'on diminuera sensiblement les arrosages aux racines, mais l'on maintiendra, à l'aide de fréquents bassinages, Thumidité d'entourage, afin d'empêcher l'aridité qui ne tarderait pas à se produire par la chaleur sèche développée parles tuyaux de chauffage. L'été étant l'époque de végétation de presque tous les Cattleya ou Lœlia, soit qu'ils poussent, soit qu'ils fleurissent, les arrosages devront être abondants et copieux pour les diminuer — 17 — insensiblement à l'automne, au fur et à mesure que la végétation se termine. Ce sont là, il est vrai, des règles générales qui souffrent excep- tion. Gest au cultivateur intelligent de surveiller ses plantes; de savoir reconnaître ce dont chacune a besoin : de tenir compte de sa végétation ; en somme d'en être le médecin et de lui faire suivre un traitement se rapprochant, autant que possible, des conditions qu'elle a à subir dans son pays d'origine. D'ailleurs, il existe des traités spéciaux et très savants de cul- ture, auxquels nous renvoyons le lecteur pour les mille et un détails indispensables à connaître pour cultiver les Orchidées avec succès. Le rempotage se fait de préférence au printemps, ou, pour être plus précis, au moment du départ de la végétation et après la floraison. Après cette opération, les arrosages seront distribués judicieu- sement jusqu'à l'apparition des racines dans le nouveau matériel mis à leur disposition. La nature coriace de leurs feuilles fait que les Cattleya et Lœl'ia sont peu sujets aux maladies et aux insectes. Pourtant, afin d'évi- ter le spot^ cette tache noire qui se produit sur les feuilles, l'on devra éviter l'humidité froide, la nuit, et chauffer un peu le soir, même en été, si l'on prévoit une nuit froide, de manière à enle- ver l'excès d'humidité. (1 ) Pour le pou (ce petit insecte blanchâtre qui s'attache à la face inférieure des feuilles), l'on s'en débarrassera facilement en lavant toutes les parties des plantes attaquées avec une éponge douce imprégnée d'eau contenant environ i/20 de nicotine. D'ailleurs, si l'on veut éviter la présence de ces insectes dans les serres, on pourra, à litre de remède préventif, vaporiser. La vaporisation consiste à disposer le soir, dans la serre, un réci- pient rempli de charbon de terre incandescent ; sur ce charbon (1) Pour plus de détails sur cette maladie, le lecteur n'aura qu'à se reporter à l'intéressante communication faite par M. Georges Truffant. Séance du 24 octobre 1895, Bulletin de la Société naiio- nale cV Horticulture de France, année 1893, page 685. 2 .--. 18 -^ on verserai ou 2 litres de jus de tabac, suivant la grandeur de la serre. Pour une serre à deux pentes de 25 mètres de long, 3 mètres de large, 2 mètres de haut, 1 litre et demi à 2 litres de jus de tabac à 12 degrés suffiront. Ce liquide se vaporise immédiatement et remplit la serre de nicotine. Cette opération répétée une fois par semaine, régulièrement, sera suffisante pour empêcher tout envahissement d'insectes. La vaporisation ne nuit en rien à la santé des plantes et à la durée des fleurs de Cattleya et de Lœlia. Nous n'avons jamais fait enlever, dans les serres dont nous avons la direction, les plantes en fleurs et nous ne nous sommes jamais aperçu d'une action nuisible sur ces dernières. SEPTIEME QUESTION DU CHOIX DES ARBRES LES PLUS CONVENABLES POUR LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT DANS LES VILLES PAR M. A. CHARGUERAUD Le choix des arbres les plus convenables pour les plantations d'alignement dans les villes doit être bien fait, en raison du but qu'on veut atteindre et en considération des diverses causes locales qui peuvent être déterminantes dans certains cas. Le but des plantations d'alignement étant surtout de concourir à l'ornementation et à l'assainissement des villes, on peut dire que ce but sera atteint si les arbres sont bien portants, beaux, suffisamment variés et assez nombreux. D'une manière générale, les essences qu'il convient de choisir de préférence, pour les plantations dans les villes, doivent pré- senter les caractères essentiels suivants : Ces essences doivent être : rustiques, robustes et vigoureuses, de reprise facile et d'une végétation assez rapide, au moins dans leur jeunesse, se formant bien et d'une assez longue durée nor- .male de végétation. Nous entendons par arbres rustiques ceux qui ont une résis- tance bien reconnue aux froids et aux autres conditions clima- tériques habituelles connus pour la localité. Par arbres robustes et vigoureux ceux qui résistent mieux — 20 — aux conditions un peu défavorables qui résultent ordinairement plus ou moins de la situation même que doivent occuper ces arbres dans les villes : défaut d'étendue, de profondeur, d'aéra- tion du sol; coups et blessures aux tiges, le défaut de lumière, d'air; les poussières, fumées, etc. Les arbres à reprise facile, à végétation rapide dans leur jeu- nesse, se formant naturellement assez bien, sont préférables, parce qu'ils donnent plus tôt et plus sûrement le résultat qu'on attend de ces plantations. Il faut éviter les essences qui peuvent présenter des inconvé- nients par l'odeur particulière de leurs fleurs, par la présence de leurs fruits ou graines, comme cela a lieu pour les Peupliers du sexe femelle (suisse ou autre espèce).' (Tout le monde sait en effet l'inconvénient que présente, dans les villes surtout, le duvet cotonneux qui s'échappe en si grande abondance de ces arbres, en mai, au moment de la matu- rité et de la dissémination des graines.) Enfin les arbres à choisir doivent être agréables par leur aspect, leur port, leur feuillage; les fleurs augmenteront encore leur attrait; ils doivent en outre être d'une durée de végétation suffisante. Un assez grand nombre d'arbres déjà bien connus présentent ces principaux caractères essentiels qu'on doit rechercher. — Le choix devra en être fait en raison des causes locales détermi- nantes. Les causes principales diverses qui peuvent déterminer le choix parmi les essences qui présentent les caractères voulus sont les suivantes : 1^ Les conditions climatériques locales. 2° La nature et l'étendue du sol de l'emplacement destiné à la plantation ; 3° La longueur et la largeur de la voie ou de l'emplacement ; 4*^ La hauteur et la proximité des constructions qui bordent les plantations; 5° Des considérations d'ordre esthétique ; 6° Enfin une variété suffisante dans l'ensemble des essences d'une même ville. — 21 — La nature et l'étendue du sol doivent déterminer le choix, parce que certains arbres résistent mieux que d'autres à un sol limité, comme étendue ou profondeur, à un sol médiocre, un peu calcaire, ou se desséchant plus ou moins, etc., etc. Dans les sols un peu calcaires, on choisira de préférence les Vernis du Japon ou Allantes, les Érables : Sycomore ou Plane, les Noyers noirs, etc. La longueur et la largeur plus ou moins grandes de la voie ou de l'emplacement devront déterminer le choix des arbres à grand développement, ou à développement moindre selon les condi- tions. Les arbres à grand développement, Platanes, Ormes, seront réservés pour les grands emplacements; les arbres à développe- ment moindre, les Erables, les Tilleuls argentés pour les empla- cements moins grands, enfin pour les emplacements restreints, on pourra choisir le Robinia boule, l'Orme en boule [Ulmus umbraculifera)oVi d'autres variétés analogues comme dimensions. Certaines conditions locales particulières pourront déterminer le choix d'essences supportant mieux la taille que d'autres. Si les arbres doivent être soumis à des formes régulières symé- triques ou à la française, on devra choisir les essences qui se soumettent le mieux à ce genre de formes particulières, en sup- portant les tontes ou tailles annuelles répétées; ce sont les Ormes, les Tilleuls, et particulièrement le [T'ilia corallina) à cause de l'écorce rouge qui recouvre les jeunes rameaux qui pro- duisent alors un très joli effet. Les Erables Plane et Sycomore peuvent aussi être utilisés, mais moins avantageusement que les Ormes et les Tilleuls. Il faut aussi, dans certains cas, tenir compte de l'architecture des bâtiments devant lesquels seront les arbres, afin de choisir, pour planter, ceux qui par leur aspect, leur forme, pourront le mieux concourir à l'ornementation générale d'ensemble. Les arbres élevés, élancés, à rameaux érigés redressés, le Peu- plier d'Italie, le Populus Bolleana^ les Ormes fastigiés, le Robinia pyramidal, etc. , pourront être plantés devant lesbâtiments à lignes horizontales. Les arbres se formant plutôt en tète ou dôme arrondis, les Paulownias, les Marronniers, les Vernis, les Sophoras, etc., se- 00 ront choisis pour planter devant les bâlimenls à lignes verlicales élevées. Sur les emplacements assez larges, là ou plusieurs lignes pa- rallèles d'arbres peuvent être plantées, on pourra augmenter l'effet ornemental par le rapprochement, sur les lignes parallèles, d'arbres de formes différentes, ou de feuillage, de fleurs, de coloris différents. Exemples : Sur un plateau comportant trois ou quatre lignes d'arbres : Premier exemple. — Ligne centrale : Orme. Ligne latérale : Érable Plane. Deuxième exemple. — Ligne centrale : Tilleul argenté. Ligne latérale : Érable à feuilles pourpres. Troisième exemple . — Ligne centrale : Marronnier blanc. Ligne latérale : Marronnier rouge de Briot. Il faut aussi tenir grand compte qu'une variation suffisante, bien comprise dans les essences utilisées pour les voies princi- pales et les voies secondaires qui se croisent ou aboutissent les unes dans les autres, augmente considérablement l'attrait et l'agrément de ces plantations. — Autant que possible les places plantées le seront en essences différentes que les voies qui y aboutissent. Les variations qu'on peut ainsi obtenir portent surtout sur le faciès, le port, l'aspect d'ensemble de l'arbre; la forme, les di- Hoensions et le coloris du feuillage et aussi quelquefois des fleurs. Enfin, il faut éviter la monotonie qui résulte de plantations d'une même essence trop répétée sur des voies très rapprochées ou qui se communiquent. Après le choix de l'essence, qui doit toujours être bien fait en raison des considérations générales connues, et des causes locales particulières bien appréciées, le choix des sujets a une grande importance pour la reprise et la bonne venue régulière de la plantation. Choix des sujets. — Les jeunes sujets à choisir, pour planter à racines nues, devront avoir environ 5 mètres de hauteur et être âgés de six à huit ans, leur état général devra être la représentation d'une bonne végétation (fig. 1 et 2). Exemples d'un jeune Marronnier et d'un jeune Platane bien constitués, à choisir pour les plantations d'' alignement dans les villes. Marronnier. Jeune sujet bien préparé, bien constitué, à choisir pour les plantations d'alignement dans les villes. Tige. Hauteur totaie , . o^^Q Tige nue . 3^aft_ FiG. 2. — Platane. Jeune sujet bien préparé, bien constitué, à choisir pour les plantations d'alignement dans les villes. Tige. Hauteur totale . . 6^,00 ^ Tige nue ....... . 3««»,50 j^ — 24 — Ils devront avoir une lige de 18 à 24 centimètres de circon- férence environ, mesurée à 1 mètre du sol et de 20 à 26 centi- mètres au-dessus du collet, au ras du sol. A hauteur égale, les Marronniers, les Paulownias devront avoir la tige plus grosse que le Platane, les Ormes, les Érables. Ils devront avoir une tige droite, saine, lisse, sans plaies ni nodosités, d'une hauteur voulue, environ 3 mètres à S'^.bO sans branches et d'une grosseur bien proportionnée à la longueur. S'il existe des branches au-dessous de 3 mètres, elles devront être faibles ou avoir déjà été raccourcies. Les jeunes branches placées assez haut, qui commencent la charpente devront être régulièrement disposées ou réparties sur le prolongement de la tige, bien équilibrées entre elles, et bien en rapport comme développement, grosseur et longueur avec le prolongement de la tige qui devra toujours être prédominant. Les opérations nécessaires de tailles, de raccourcissement et d'enlèvement progressif des branches latérales ont dû être pratiquées successivement, en temps utile, sur les jeunes sujets, pour favoriser l'élévation voulue de la jeune tige nue et assurer la bonne disposition du commencement de leur charpente définitive. Si le choix des essences ou des variétés nécessite l'emploi d'arbres greffés, il conviendra toujours de choisir des sujets greffés au ras du sol. Il peut y avoir exception pour le Marronnier rouge (var. de Briot) qui pourra être pris greffé (la greffe en écusson est préfé- rable à la greffe en fente) à hauteur voulue, 3 mètres à 3°',o0, parce que cette variété présente de réelles difficultés pour la formation rapide, droite et régulière de sa tige, à cause de la bifurcation,, à peu près constante, de son rameau de prolon- gement. Enfin, dans le cas où il conviendrait, pour des emplacements restreints, de planter des arbres de petit développement, se for- mant en tête arrondie, tels que : Robimaumbraculifera,Acerpla- tanoides, var. compacta^ Ulmus umhraculifera, Catalpa Bungei nana, ces arbres seront choisis, greffés sur tige d'environ 3 mètres de hauteur. — 25 — La distance de plantation des arbres d'alignement, entre eux, doit être fixée, en raison de la connaissance du développement normal connu de l'essence plantée. En général, cette distance varie, selon les essences, entre 5 et 10 mètres. La distance de plantation varie aussi, selon que les arbres sont sur une ligne simple ou sur plusieurs lignes parallèles contiguës. Exemple : Platane. Sur une ligne 8 mètres. — Sur deux lignes 10 — — Sur trois lignes ou plus. .12 — LISTE, PAR ORDRE ALPHABETIQUE, ET DESCRIPTION SOMMAIRE DES PRINCIPALES ESSENCES d'aRBRES A UTILISER DANS LES VILLES (a paris et dans LE CENTRE DE LA FRANCE). Acacia. Faux-Acacia. Robinier. Rohinia pseudo-acacia L. — Grand arbre à végétation rapide dans sa jeuoesse. Branches et rameaux cassants, épineux. Feuilles alternes, composées, donnant un ombrage léger. Feuillaison: vers le 15 mai. Fleurs blanches, en grappes, à odeur très agréable. Floraison vers le 15 juin. Peu exigeant sur la nature du sol. Robinia pseudo-acacia, var. monophylla. — Cette variété de Robi- nier est très recommandable pour les plantations d'alignement. Feuilles plus grandes que celles des autres Robiniers, quelques - fois simples ou composées de 3 ou 5 folioles, la foliole terminale généralement plus large. Robinia pseudo-acacia, var. Bessuniana. — Bonne variété de Robi- nier, se formant assez naturellement bien. Robinia pseudo-acacia, var. umhraculifer'a. — Variété de Robinier se formant bien en tête arrondie, s'élevant peu. A employer sur les petits emplacements. Doit être greffé à hauteur voulue sur Robinier commun. Ailante. Vernis du Japon. AUanlus glandulosa Desf. — Grand arbre à végétation rapide dans sa jeunesse. — 26 — Feuilles alternes, 1res longues, composées de folioles larges, den- tées à la base. Feuillaison : vers le lo mai. Fleurs monoïques, quelquefois polygames, réunies en panicules dressées, d'un blanc vordàtre, à odeur fade, généralement reconnue comme désagréable. Floraison: fm juin. Peu exigeant sur la nature du sol. Érable plane. Acer platanoides L. — Arbre se formant bien. Feuilles opposées, ordinairement à cinq lobes. Feuillaison: commencement de mai. Fleurs jaunâtres, réunies en corymbes dressées. Floraison : fin avril. Arbre rustique résistant assez au terrain un peu sec et calcaire. On pourrait aussi utiliser VAcerplata7ioides,var. Schioedleri, àont les jeunes pousses, au printemps : rameaux et feuilles, sont d'un beau rouge, d'un très joli effet. Érable Sycomore. Acer pseudo-platanus L. — Arbre se formant bien; feuilles opposés, d'un vert foncé dessus, un peu glauque dessous, plus épaisses que celles de l'Erable plane. Feuillaison : commencement de mai. Fleurs réunies en grappes pendantes, jaunes-verdâtres. Floraison : mi-mai. Peu exigeant sur la nature du sol. On peut aussi utiliser une variété de Sycomore à feuilles pourpres en dessous, Acer pseudo-platanus, var. purpurea. On peut produire un contraste agréable en planlation en lignes parallèles avec le Tilia argenlea. Marronnier d'Inde. M. commun. .Esculus Hippocastanum L. — L'un des plus beaux et des meilleurs arbres d'alignement. Arbre se formant bien, vigoureux. Feuilles opposées, digitées, d'un beau vert. Feuillaison : commencement d'avril. Fleurs nombreuses, réunies en beaux thyrses ou grappes dressées, blanches ou légèrement tachetées de rose. Floraison : commencement de mai. Marronnier commun à fleurs doubles, ^scm/ws Hippocastanum, var. flore pleno. — Cette variété est très recommandable pour la planta- tion dans les villes, parce qu'elle a l'avantage de ne pas donner de graines. Marronnier rouge de Briot. jEscuIus rubicunda, var. Brioti. — Cette variété de Marronnier est très jolie avec ses fleurs d'un beau rouge vif. — 27 — Elle peut être utilisée pour produire un contraste très agréable, étant plantée en lignes parallèles, contiguës, avec le Marronnier blanc. Noyer noir. Juglam nigra L. — Grand arbre à feuilles alternes, composées. Feuillaison : en mai. Recommandable parce qu'il résiste assez au terrain un peu sec et calcaire. Orme commun. Ulmus campestris L. — C'est un des plus ancien- nement employés et un des meilleurs arbres d'alignement. Assez vigoureux, se formant bien. Feuilles simples, dentées, rudes. Feuillaison : commencement de mai. Fleurs petites, agglomérées, rougeàtres. Floraison : commencement d'avril, fin mars. Les jeunes sujets pour les plantations d'alignement doivent être choisis bien semblables d'aspect et de végétation, à écorce aussi lisse que possible. (Dans les serais d'Orme en pépinière on trouve fréquemm'ent des sujets dissemblables.) On utilise avantageusement dans les plantations les variétés d'Orme suivantes : Orme de Clemmer. Orme de Dumont. Orme de Belgique. — Va- riétés peu distinctes entre elles, mais recommandables; se formant bien et à végétation régulière. L'Orme boule. Ulmus umbraculifera est une variété de petite di- mension, se formant bien en tête arrondie, et qui peut être utilisée pour les petits emplacements. L'Orme de Wealhley. Ulmus Weathleyi est une variété à forme pyramidale, qui peut aussi, dans certains cas, être utilisée avanta- geusement dans les villes, sur les emplacements de peu de largeur. Paulownia. Paulownia imperialis S. Z. — Bel arbre à végétation rapide, se formant en dôme élargi. Feuilles très grandes, cordiformes, opposées. Feuillaison : fin mai. Fleurs bleu violacé, grandes, campanulées, réunies en pani- cules terminales, dressées, odorantes. Floraison : mi-mai. Peu exigeant sur la nature du terrain. Peuplier sui«e. Populus monilifera Ait. — Arbre vigoureux, à végétation rapide, surtout dans les sols un peu frais. Ne planter dans |les villes que des individus du sexe mâle, afin d'éviter le duvet cotonneux des fruits des sujets femelles. — 28 — Platane commun. Platanus orientalis L. — L'un des arbres d'a- lignement les plus répandus dans les villes. Bel arbre vigoureux, à végétation rapide, supportant bien les opérations de tailles et d'élagages. Peu exigeant sur la nature du sol, mais venant surtout très vigoureusement dans les sols un peu frais. Feuilles alternes, lobées. Feuillaison : commencement de mai. Platane d'Occident. Platanus occidentalis L. — Ne diiïère pas sensi- blement du Platane d'Orient, au point de vue de son utilisation dans les plantations d'alignement. Les feuilles sont plus larges et moins profondément lobées. Sophora du Japon. Sophora japonica L. — Arbre rustique, robuste, peu exigeant sur la nature du sol. Se formant en tète élargie. Feuilles alternes, composées. Donne un couvert léger. Feuillaison : mi-mai. Fleurs blanchâtres, réunies en grandes panicules dressées. Floraison : fin août. Tilleul ordinaire. Tilia platyphylla Scop. — C'est un des arbres les plus anciennement employés. On l'utilise moins actuellement parce que, en général, il perd ses feuilles trop tôt en saison. Cet arbre supporte bien les tailles et tontes annuelles, pour formes symétriques ou à la française. Feuillaison : fm avril. Floraison : mi-juin. Fleurs très agréablement odorantes. Le Tilia platyphylla, var. corallina est un arbre tout particulière- ment recommandable pour soumettre aux formes symétriques, à cause de la coloration rouge vif de l'écorce des jeunes rameaux qui produit un très bel effet. Tilleul argenté. Tilia argentea Desf. — Espèce très recomman- dable, à végétation vigoureuse, se formant bien en ovoïde. Feuilles vertes en-dessus, blanches cotonneuses en dessous. Feuillaison : fm avril. Ne perdant pas ses feuilles avant l'automne. Fleurs blanc-jaunâtre, très odorantes. Floraison : mi-juillet. Tilleul d'Asie. Tilia cuchlora G. K. — Bel arbre, se formant bien, vigoureux. Feuilles bien vertes, luisantes, de longue durée sur l'arbre, ne tombant pas avant l'automne. Feuillaison : fm avril. Floraison : mi-juin, fleurs très odorantes. — -Zd — Un assez grand nombre d'arbres, espèces ou variétés, pourraient être ajoutés à cette liste. Nous mentionnerons seulement : le Cedrela sîne)ms, le Pterocarya caucasica, le Sovbiis hybrida, le Fraxinus excel- sior, var. monophylla, le Catalpa syringœfolia, le Corylus Colurna, le ^egundo californicum, le Broussonetia papyrifera, le Gleditschia iner- mis, le Quercus Cerris, le Diospyros Lotus, etc. etc. Dans le midi de la France, dans quelques villes de la région mé- diterranéenne, notamment à Toulon, Hyères,Nice, etc., on trouve les essences suivantes : Dattier : Phœnix dactylifera, P. canariensis. Eucalyptus : diverses espèces [amygdalina, colossea). Casuarina tenuissima. Acacia spectabilis, var. excelsa. Schinus Molle. Ceratonia Siliqiia. Brachychiton acerifolium. Ficus Roxburghii; F. macrophylla. Magnolia grandiflora. Ligustrum japonicum. RESUME LISTE DES PRINCIPAUX ARBRES A UTILISER DANS LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT, DANS LES VILLES, GROUPÉS PAR ANALOGIE (POUR EMPLOI). Arbres de grandes dimensions. Platane commun Platanus orientalis L. — d'Occident — occidentalis L, Orme champêtre Uimus campestris L. — var. de Clemmer , . — — var. de Clemmer Hort. — var. deDumont. . . — — var. de DumontHort. — var. de Belgique . . — — var. de Belgique Hort. Marronnier d'Inde .... Msculus Hippocastanum L. — var. à fleurs pleines. — — Yàv. flore pleno Hort. Vernis du Japon Ailanius glandulosa Desf. Peuplier suisse Populus monilifera Ait. — 30 — Arbres de dimensions moyennes. Tilleul de Hollande .... Tilia platyphijlla L. — argenté — argentea Desf. — d'Asie — euchlora L. Marronnier rouge de Briot. JEsculus rubicimda, var. Brioli Hort. Robinier-Faux acacia . . . Rob'mia pseudo-acacia L. — à une feuille .... — — \ av. 7no7iophijlla Uort. — de Besson — — var. Bessoniana Hort. Érable Sycomore Acer pseudo-platamis L. — var.àfeuillespourpres — — var. purpureus Hort. — plane . — platanoides L. — var. de Scliwedler. . — — var. Schwedlem Hort. Paulownia Paulownia imperialis S. Z. Noyer noir Juglans nirjra L. Sophora Sophora japonica L. Arbres de petites dimensions, se formant en boule. Robinier boule ..,,.. Rol)iniapseudo-acacia,\aii\umbracuHfera Hort. Orme boule Ulmuscampesti'is^ysLT.umbraculiferaHori^ Érable globe Acer platanoides, var. globosum Hort. Catalpa boule Catalpa Butigeiiiajia lloit. Arbres fastigiés. Peuplier d'Italie Populiis nigra, var. fastigiata Hort. — de.BoUe — alba, yht. Bolleana Eoii. Robinier fastigié ..... Robiniapseudo-acaeia,wa.r.fastigiataEor{. Orme de Weathley .... Ulmus campeslris, var. Weathleyi Hort. — pyramidal — — war. pyramidalis Hori, Arbres à utiliser pour formes symétriques ou à la française. Orme champêtre et variétés. Tilleul de Hollande. — à^écorce rouge (corallina). •Érable Sycomore. — plane. Arbres pour terrain médiocre, un peu sec ou calcaire. ÉrableîSycomore. Vernis^du Japon. Noyer^noir. Sophora. Peupliers. Platanes. Pterocaryas. Marronniers. Tilleuls. — ôi — Arbres pour terrains un peu frais. Les plantations d'alignement de la ville de Paris comprennent environ 100,000 arbres. Les principales essences employées sont les suivantes : Platanes 30,000 Marronniers 20,000 Ormes . . . . , 18,000 Ailantes 10,000 Érables 8,000 Robiniers . 5,000 Tilleuls 3,000 Paulownias 2,000 96,000 Essences diverses en petit nombre^: Noyers d'Amérique, Négundos, Gédreliers, Planeras, Frênes, Pterocaryas, Chênes, etc., etc. SEPTIÈME QUESTION DU CHOIX DES ARBRES LES PLUS CONVENABLES POUR LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT DANS LES VILLES PAR H. VAN HULLE Professeur honoraire à l'École d'Horticulture de l'État, à Gand (Belgique). Cette question est avant tout pratique, en ce sens que c'est moins le raisonnement théorique, l'étude purement scientifique, que l'expérience des faits, qui doivent aider à la résoudre; elle est de plus d'intérêt public, attendu que, de nos jours, ce ne sont plus seulement les grandes villes qui ont leurs plantations d'ali- gnement, mais que, jusque dans les moindres petites communes, on songe à avoir un bout de boulevard, de promenade publique, ou de square. Dans les temps les plus reculés, on avait la coutume de planter des arbres le long des principales voies 'publiques ; ces plantations eurent pour but d'indiquer mieux le chemin le soir ou l'hiver par les temps de neige, de procurer de l'ombre en été et de produire, lors de l'abatage, un certain rapport en argent. La civilisation progressant et les goûts devenantplus raffinés, on en vint graduellement à l'idée de planter des lignes d'arbres non seulement à la campagne mais jusque dans les villes. Peu à peu, on ajouta des essences d'ornement aux espèces forestières; ensuite vinrent des massifs, des parterres, des pelouses : les parcs publics existaient sans qu'on s'en fût douté. — 33 — Ces jardins primitifs tombèrent bientôt à tel point dans le goût du public, qu'on demanda à avoir de l'ombre, des pelouses et même des fleurs jusqu'au milieu des villes, pour que la classe ouvrière aussi bien que la classe aisée pût jouir des charmes de la nature et ainsi se moraliser. Enfin la création de prome- nades et jardins publics devint un véritable engouement. Il y a lieu de s'en féliciter. Cet engouement a surtout com- mencé à s'accentuer à la suite des remarquables travaux d'em- bellissement, exécutés à Paris et dans ses environs au temps des Haussmann, Alphand, Barillet et autres enfants de France, à la mémoire desquels nous aimons à rendre ici un juste tribut d'hommages. Pendant près d'un quart de siècle nous avons pu essayer de les imiter au petit pied en notre qualité d'inspecteur des plantations et d'auteur du Parc de Gand. Que de fois, pen- dant cette longue série d'années, nous sommes-nous posé cette question : « Quelle essence convient-il de plantei* ? » Nous avouons humblement ne pas avoir toujours pleinement réussi dans notre choix. Par contre, nous avons pu faire quelques expériences; c'est ce qui nous enhardit à traiter la septième question de ce Congrès. Choix des arbres. Le choix des arbres doit être considéré à deux points de vue : fl)relativementà l'essence, comme espèce ; b) relativement au sujet comme plant. Occupons-nous d'abord du premier point et pre- nons pour base le tableau ci-contre, en faisant observer au sujet de ce tableau : 1° que nous divisons les arbres en arbres de grand et de moyen développement naturel, ainsi qu'en résineux; 2" que les premiers numéros de chaque catégorie donnent les essences les plus recommandables pour arbres de boulevards, les numéros qui suivent celles propres à d'autres plantations d'alignement; 3° que leur choix ou la préférence à leur accorder pourra se modifier d'après l'examen des conditions locales ou spéciales, indiquées par abréviations, que le cas comporte. Voici ce tableau. N. B. Les essences suivies de un ou CONDITIONS SUFFISANTES d'existence. PARTICULARITÉS de deux * indiquent celles qui se prê- tent le mieux au recépage pour culture en buisson ou taillis, sous-bois, dans les NATURE EXPOSITION MODE de REMARQUES parcs. du sol. végétation. complémentaires. 1. Platane d'Occident se. pe. abr. ex. fe sp.; po.py. {Platamis occidentalis L.). 2. Erable à fruit laineux ma. se. ouv. ex. fesp.;po.py. {Acer triocarpum Mich.). 3. Orme gras ma. se. ouv. ex. gr. ra.;po.dé. {Ulmiiscamp.L. var. latifoliaHorl.). 4. Tilleul argenté. fe. fr. ouv. ra. fe sp.; po. dé. {Tilia argentea Vent.). 5. Robinier* se. sh. ouv. ra. ép. gr. ra.; po. dé [Rohinia pseudo-acacia L.). 6. Erable Sycomore fr. fe. ouv. ra. gr.ra.; po.py. [Acer pseudo-Plat anus L.). 7. Marronnier d'Inde se. pe. ouv. ra. fl.,'ap.; po. dé. {Msculus Hippocastanum L.). 8. Hêtre commun* . ma. se. ouv. le. gr.ra.;po.dé. {Fagus sijtvatica Linn.). 9. Frêne commun ** fr. to. ouv. ex. gr.ra.; po.py. {Fraxinus exceltior Linn.). 0. Cbêne d'Amérique . . se. abr. ra. gr.ra.; po.py. {Quercus rubra Linn.). 1. Châtaignier ordinaire ** se. pe. abr. le. se.ge.;po. dé. {Caslanea vesca Gœrtn.). 2. Noyer d'Amérique se. pe. ouv. le. fe sp.;po. py. {Juglans nigra Linn.). 3. Peuplier du Canada ma. se. to. ouv. ex. gr.ra.; po.py. {Populus ranadensis Desf. 4. Peuplier monilifère fr. me. ouv. ra. gr. ra.;po. dé. [Populus monili fera Ait.). 5. Ailante ma. se. ouv. ra. a. sp.; po. py. {Ailantus glandulosaAit.). 6. Chêne ordinaire ** ma. se. ouv. le. gr.ra.;po.dé. {Quercus pedunculata L.). 1. Orme ordinaire * ma. se. ouv. ra. gr.ra.; po.py. {Vlmus campestris Linn.). 2. Erable plane fe. se. ouv. ra. gr.ar.; po.py. [Acer platanoides Linn.). 3. Tilleul ordinaire * fe. fr. ouv. ra. po.dé.; po. dé. {Tilia pi atyphy lia Scop.). 4. Peuplier d'Italie se. pe. ouv. ex. po. ch. {Populus dilatata Ait.). 5. Charme commun ** ma. sh. ouv. ex. gr.ra.; po.dé. {Garpinus Betulus Linn.) 6. Marronnier rouge fe. se. abr. le. fl. ap.; po. dé. {JEsculus rubicunda Herb.). 7. Hêtre noir ma. se. ouv. le. fe sp.; po.dé. {Fagus sylvatica purp. Hort.)» N. 6. Les essences suivies de un ou de deux * indiquent celles se prêtant le mieux au recépage pour culture en buisson, taillis, sous-bois dans les parcs. 8. Chêne chevelu [Quercvs CerrisLinn.). 9. Bouleau * [Betula alba Liiin.). 10. Saule blauc ** {Salix alba Linn.). il. Aulne blanc [Alnus incana Willd.). 12. Sorbier des oiseleurs * . [Sorbus Aucuparia L.}. 13. Saule Marceau **. . . . [Salix Caprea L.). 14. Noyer cultivé [Jvglans regia Linn.). RÉSINEUX. 1. Mélèze [Larix cvropsea DC.). 2. Epicéa [Albies excelsa DC). 3. Pin sylvestre [Pimis sylvesMs LiJin.). 4. Pin noir d'Autriche . . (Pinus austriaca Hort.). 5. Pin de Weymouth . . . [Pinus Strobus Linn.). CONDITIONS SUFFISANTES D EXISTENCE. NATURE du sol. fe. pe. ma. se. fe. to. fe. to. na.se.sh, fe. to. fe. fr. ma. fr. ma.se.sh ma. se, ma. se. ma. se. EXPOSITION abr. ouv. ouv. ouv. ouv. ouv. abr. abr. ouv. ouv. ouv. abr. MODE de végétation. ra. le. ra. ex. le. ra. le. ra. le. le. le. le. PARTICULARITÉS REMARQUES complémentaires. fe sp.; po.py fesp.;po. py gr.ra.; po.py gr.ra.;po.dé fr. col.; po.py gr.ra.; po.py se.ge.;po.dé gr.ra.; po.py gr.ra.; po.py gr.ra.; po.py gr.ra.;po.dé gr.ra.;po.dé ABREVIATIONS. Sol: fe, fertile; fr., frais; ma., maigre; pe., perméable; se, sec; sh., schis- teux; to., tourbeux. Exposition : ouv., ouverte; abr., abritée. Végétation : ra., rapide, le., lente. Particularités : ép., épineux; fe sp., feuillage spécial; fl. ap., fleurs appa- rentes; fr. co., fruits colorés; fr. te., fruits tentants; gr. ra., grand rapport; po. ch., port en chandelle; po. dé., port déprimé; po. py., port pyramidal, se. ge., sensible aux gelées. — 36 — Le tableau ci-devant ne renferme que des espèces; mais celles-ci peuvent avoir donné lieu à une race améliorée due au hasard ou au travail des chercheurs. Il va de soi que, le cas échéant, on donnera la préférence à cette race. Faisons remar- quer aussi que les autres renseignements donnés sont loin d'être absolus : ainsi telle essence désignée comme se contentant d'une terre maigre, réussira encore mieux dans une terre meil- leure. Au surplus, le plus expérimenté constate trop souvent que contre toute attente l'essence employée ne réussit guère. Voir ce que nous rapportons à ce sujet page 40 à la fin du chapitre Distribution. Pour ce qui est du choix de l'arbre comme plant, il faut être d'une grande sévérité et porter toute son attention non sur la force, l'âge, la grosseur des sujets qu'on a à planter, mais sur leur bonne constitution. Nous entendons par là ceux qui sont sains avant tout, bien formés, c'est-à-dire trapus, gros à leur base, courts de tige et à bonne flèche ; ceux-là, même jeunes, sont, contrairement à l'opinion de beaucoup de planteurs, à préférer aux sujets trop forts. Quant aux plants fluets, malin- gres, souffreteux, condamnons-les sans pitié. Mais revenons au choix de l'essence. Ce qui doit nous préoc- cuper d'abord, c'est leur emplacement. Situation. Puisque la question vise la plantation d'arbres d'alignement dans les villes, c'est là la première chose à examiner. Mais toutes les villes sont loin de se trouver dans les mêmes conditions. Dans toutes l'air est moins pur qu'à la campagne et les arbres y ont moins de chance de réussir complètement. Généralement, on attribue ce fait à la densité de la population sur un périmètre relativement restreint. Cette densité y est bien pour quelque chose, mais pour beaucoup moins que les industries qui s'exer- cent dans ces villes. Ainsi, laissant de côté la question du sol et surtout du sous-sol, — qui sont très défavorables à Paris, par exemple, — il sera plus facile de faire réussir les arbres des bou- levards dans cette ville immense, qu'à Roubaix et Tourcoing, — 37 — petites villes du département du Nord. C'est qu'à Paris, il existe proportionnellement peu d'usines nuisibles, tandis qu'à Roubaix des centaines de cheminées ne cessent de vomir leur fumée sale et crasseuse et d'empoisonner ainsi l'atmosphère. Les effets de cet état de choses ne sont pas trop aperçus par le vulgaire, mais l'homme qui s'occupe d'arboriculture s'en rend très bien compte: l'écorce des plants n'a pas sa couleur fraîche naturelle, le feuillage non plus ne garde pas longtemps sa belle verdure, le tout se couvre d'une couche de crasse noi- râtre. Or, cette couche finissant par boucher plus ou moins les pores respiratoires, plus vite on la verra se former, plus on aura la preuve de l'impureté de l'air dans la ville où on aura à planter el plus il importera de faire un meilleur choix des essences. Dans l'occurrence, il faudra donner la préférence à celles à écorce lisse et à feuillage glabre. Sous ce rapport VAucubajapo- nica est à citer: il réussit encore quelque peu dans les squares jusque dans l'air épais de Londres. Mais en fait d'arbres lequel choisir? Le Platane est sans contredit le plus recommandable. Viendraient ensuite les essences dans l'ordre de leur numérotage au tableau ci-devant en tenant compte du sol où il faut planter et du but qu'on désire atteindre; c'est d'après ces considérations qu'on réglera l'espacement. Espacement. C'est un point assez important de bien arrêter d'avance de combien on espacera les arbres les uns des autres. Notre avis a toujours été que, généralement, on plante trop serré : il n'est pas rare de rencontrer jusqu'à des quadruples rangées d'arbres à grand développement séparés entre eux de cinq à six mètres seulement. Dans ce cas, les branches ne peuvent acquérir que 3 mètres de longueur et chaque couronne ou cime n'a à sa disposition que 6X6 = 36 mètres carrés. Or, un seul de ces arbres en liberté étant capable d'allonger ses branches jusqu'à 6, 8 et même 10 mètres d'étendue, ce serait au moins à 7 -|- 7 = 14 mètres les uns des autres qu'il faudrait planter. Alors chaque pie 1 aurait par la suite 1 4 X 14 = 1 96, en chiffres — 38 — ronds 200 au lieu de 36 mètres carrés à sa disposition, C6 qui ne serait guère de trop. Est-il étonnant, lorsqu'on n'a pas laissé l'espace voulu, que non seulement les plantations exigent plus d'élagages soignés, donc plus de frais d'entretien, mais que, malgré ces soins, elles réussissent moins bien et ne sauraient jamais former ces spécimens remarquables de développement et de port naturel qui caractérisent les plantations suffisamment espacées? La figure ci-contre donnera une idée de la façon dont on pourrait procéder pour arriver, après quelques années — tout en ayant planté assez dru dans le principe — à avoir des arbres espacés convenablement. Les grands ronds indiquent les arbres à conserver, les petits ceux à supprimer successivement; nous expliquerons au prochain chapitre comment on y procédera. Un simple coup d'œil sur notre dessin montre qu'au moins les trois quarts des arbres devront disparaître. Si cependant, dès le principe, on plantait aux grandes distances indiquées plus haut, la plantation paraîtrait bien nue et ne pourrait être approuvée par personne. ,G'est pour éviter cet inconvénient que nous pro- posons d'avoir recours à une combinaison sur laquelle nous i^llons nous arrêter un moment. Distribution. Nous l'avons déjà fait observer : quelque soin que l'on ait pris pour faire un bon choix d'essence, le résultat ne répond pas toujours à l'attente. D'autre part, ainsi que nous venons de le dire, réserver, dès le début, les distances qui ne deviendront nécessaires que de longues années plus tard, laisserait trop de vides : on n'aurait ainsi pas assez vite de l'ombrage, un des buts^ principaux de la plantation. Ces considérations nous ont sug- géré une autre plantation qui offrirait surtout cet avantage de pouvoir essayer quatre essences à la fois, quitte à ne laisser subsister définitivement que celle qui semblerait le mieux se plaire dans la situation. Qu'on veuille bien nous suivre sur le dessin ci-contre. ~ 39 DESSIN DE BOULEVARD INDIQUANT t Sujets à planter au début (A. B. C. D.)- — à arracher ultérieurement (A. B. C). — à rester définitivement à la suite (D. D.]- — 40 — Nous avons supposé, dans le dessin de la page 39, un boule- vard de 40 mètres de largeur, soit 6™, 50 pour chaque trottoir, 6 mètres pour chaque voie latérale et 15 mètres pour l'allée du milieu; dans chacune des quatre lignes d'arbres ceux-ci se trou- vent à 7 mètres les uns des autres. Les mêmes quatre lettres différentes se rapportent toujours aux mêmes quatre essences différentes, choisies au mieux; toutes sont plantées en même temps et distribuées ainsi : rien n'empêchera de choisir A et B dans la deuxième et même dans la troisième série, G et D dans la première série de notre tableau. Si tout marche à souhait, c'est-à-dire si chacune des quatre essences se développe comme on s'y était attendu, il sera plus que temps de faire une première éclaircie dès que les branches commenceront à s'entrecroiser, en arrachant — pour les utiliser ailleurs, s'il y a lieu — tous les pieds marqués A. Trois, quatre ans après, ce sera le tour aux BB à disparaître et finalement aux ce. Il ne subsistera alors que les plants DD, lesquels, se trou- vant à 1 4 mètres les uns des autres et pouvant ainsi étendre leurs branches sur plus de 7 mètres en certains sens, ne tarderont pas à former une voûte de verdure imposante sans que les arbres aient besoin, dans la suite, d'être mutilés par la hache de l'élagueur. Mais supposons un instant que l'essence D, destinée à rester, se développe le moins bien et qu'au contraire l'une des essences A, B, G, prévues comme devant disparaître, végète bien; rien n'empêcherait de conserver celle-ci — dût-on avoir recours à une déplantation — et de supprimer successivement les autres. Pareille distribution présente donc les avantages suivants : 1° d'avoir de la garniture, de l'ombre aussitôt que possible; 2° de servir en quelque sorte de pépinière pour l'obtention de sujets à moitié formés et utilisables ailleurs ; 3" de constituer une expérience comparative permettant de faire le meilleur choix des essences avec le plus de certitude. Que de fois ne se trompe-t-on pas sous ce dernier rapport! En voici un exemple. Lorsqu'en 1883 nous fûmes chargé de la replantation à la machine de la place d'Armes, à Gand, en gros Ormes, ce fut considéré comme un travail de telle importance — 41 — qu'on fit venir en consultation, de Paris, M. Chevalier, à cette époque et peut-être encore aujourd'hui attaché au service des plantations. Son avis était — se basant sans doute sur ce qu'il avait expérimenté à Paris et aux environs — qu'avec des Ormes nous aurions eu 20 à 25 p. 100 de perte. Notre avis — que nous avons eu de la peine à faire prévaloir après celui de M. Chevalier — était^ au contraire, que dans la situation où il s'agissait de replanter, aucune autre essence n'offrait autant de chances de réussite que l'Orme. La suite nous a donné pleinement raison, car nous n'avons pas perdu un seul des 99 arbres transplan- tés et la brochure ci-jointe donne en détail les péripéties par lesquelles a passé le travail en question. Tout cela pour prouver combien les essences peuvent être capricieuses et par conséquent combien, parfois, un bon choix est difficile à faire. Préparation du sol. La préparation du sol peut avoir quelque chose de commun avec le choix des essences, l'avis général étant que, pour telle espèce, le sol doit être autrement préparé que pour telle autre. Cela est vrai au fond; en pratique, nous le déconseillons cepen- dant. Certes si on veut absolument faire réussir une plante dans un terrain qui, par sa nature, ne lui convient pas, il est indispensable d'améliorer, de changer même complètement la €omposilion du sol. Qu'un amateur agisse de la sorte, soit; il ne se demande pas ce que cela va lui coûter: pourvu qu'il arrive à un résultat peu lui importe le reste. Mais pour un petit pro- priétaire ou même pour une grande administration publique serait-il intelligent de raisonner de la sorte? Non, car si l'un ne doit pas compromettre ses revenus, l'autre ne doit pas gaspiller les deniers des contribuables. Au surplus, pourquoi planter des essences capricieuses, exigeantes, alors qu'il en existé qui ne demandent que des soins élémentaires. Prenons donc pour règle de choisir les essences d'après la nature du sol et non de modifier celui-ci d'après une essence qui serait mal choisie. Le choix arrêté au mieux, un profond défoncement général est le point capital, pour ainsi dire le seul à observer. Tout arbre pousse mieux dans un sol, même médiocre, mais profon- dément remué, que dans une terre riche mais reposant sur un sous-sol dur et imperméable. Il suffit donc, dans la grande majo- rité des cas, de faire un défoncement complet et de s'inquiéter beaucoup moins d'amender le sol. Non pas que ce dernier travail puisse être nuisible, mais parce qu'il peut être superflu, et fort coûteux. Par contre, nous recommandons de se pourvoir d'un tas de bon compost, substantiel et meuble, pour en jeter quel- ques pelletées sur les racines, en plantant: les nouvelles fibrilles radiculaires s'y formant très aisément, la reprise de l'arbre est plus assurée. Après, les racines trouveront bien leur chemin et par suite leur nourriture. Soins ultérieurs. La plantation et le choix étant faits dans de bonnes conditions, cela ne suffit pas pour ne plus avoir à s'en occuper dans la suite, pour les arbres dans les villes plus spécialement. Il faut d'abord empêcher qu'on ne piétine ou ne durcisse trop la terre autour du plant afin que l'air, la chaleur, l'humidité puissent pénétrer dans le sol et y vivifier les racines : l'emploi de grillages est donc indispensable. Il importe aussi d'éviter que le vent ou la malveillance ne viennent secouer, tourmenter les plançons : il faut donc avoir recours aux tuteurs, aux corsets. Après, si la pluie se fait trop attendre, il faut bien y suppléer par des arrosements et des bassinages, et cela d'autant plus, qu'entre deux lignes de hautes constructions, le dessèchement est plus rapide qu'en plein champ. Enfin, si la maigreur du sol est telle que les arbres manquent de vigueur, il faut bien l'engraisser : rien de tel, dans ce cas» que l'administration d'une bonne dose de purin par un temps de pluie. Qu'on ne se récrie pas à cause du parfum propre à cet engrais et peu du goût des citadins : on a recours à ce procédé à Gand et avec le meilleur succès pour certains arbres; on fait ce travail la nuit, et le lendemain l'odeur s'est as.sez dissipée pour que personne ne songe à s'en plaindre. r^ 43 — Dans les villes, les soins que nous venons d'énumérer sont d'une nécessité indiscutable et doivent être appliqués alors^même que le choix des arbres ne laisserait rien à désirer. Aussi, à quels déboires faul-il s'attendre lorsque ce choix a été mal fait! Ajoutons que dans les villes, les arbres les mieux en place sont plus exposés qu'ailleurs à souffrir, à être tués même. Disons quelques mots à ce sujet. Insectes, fuites de gàz. Si certains philosophes prétendent que rien n'est créé inuti- lement, il est un fait certain que les arboriculteurs ne peuvent partager cet avis par rapport aux insectes. De tous, les plus à redouter dans les villes, ce sont les vers et les chenilles. Que de remèdes n'a-t-on pas préconisés! tous infaillibles en théorie, mais inefficaces en pratique. C'est qu'ici, autant |que pour tout état morbide, il aurait fallu prévenir au lieu de devoir songer à guérir; or, prévenir c'est éviter, écarter les causes du mal. Ces causes pro- viennent soit de la mauvaise constitution des arbres, soit de leur essence propre, soit du mauvais air et poussière qui les entoure, soit du manque d'air, d'entassement, de plantation trop serrée. A la suite de ces causes, les arbres deviennent maladifs et, par cela même, plus sûrement la proie des insectes, ceux-ci attaquant beaucoup moins les individus solides et bien portants. Que faire? Il est toujours recommandable d'écheniller régu- lièrement, bien que ce travail ne soit pas aussi indispensable qu'on le prétend. Ce qui tend à le prouver, c'est qu'on échenille tous les ans à peu près de la même façon et que, cependant, une année on n'a presque pas de chenilles, tandis qu'une autre année le feuillage est littéralement mangé. Les arbres se rennet- lent assez vite d'une de ces attaques, qui n'est jamais qu'acci- dentelle et de peu de durée. Les autres insectes sont plus à craindre ; pour s'en débarrasser, commençons par faire cesser, dans les limites du possible, les causes indiquées tout à l'heure, en même temps et surtout, appliquons assez souvent l'engrais liquide ; la vigueur des arbres ne tardera pas à se manifesteç ,et avec elle la mauvaise — 44 — engence disparaîtra d'elle-même. C'est ce que l'expérience nous a démontré à Gand, dans diverses circonstances. Pour ce qui est des fuites du gaz d'éclairage, aucun arbre ne saurait y résister. Le cas échéant, il suffira de boucher les fuites — donc ici encore de faire cesser les causes — pour faire cesser les effets désastreux. Malheureusement, on arrive toujours trop tard : un arbre attaqué visiblement est perdu sans merci. Les fuites de gaz sont désastreuses pour le service des planta- lions dans les villes, car, quelque bien que l'on ait fait le choix des essences et des sujets, quelque satisfaisant que soit l'état de leur santé, un beau matin, on peut remarquer par-ci par-là des arbres qui boudent pour mourir bientôt après. Les vides qui en résultent sont fort difficiles à boucher convenablement, à moins qu'on n'ait un stock d'arbres à moitié formés à sa disposition. On aura cette ressource si on a adopté le mode de plantation dont nous avons parlé page 38 : c'est un des arguments que nous avons fait valoir ci-devant en sa faveur. Elagages. Nous avons cité comme une des causes de l'état maladif des arbres de ville, le défaut de bon air; l'élagage peut y remédier jusqu'à un certain point. Il y a même des cas où il faut bien élaguer régulièrement tous les deux ans sous peine de n'avoir rien qui vaille : c'est lorsqu'on a planté trop dru, cas dans lequel les branches s'enchevêtrent et finissent par dépérir. Elaguer avant que ce mal ne se soit produit, avant qu'on ne soit obligé de faire de larges plaies, cela s'impose donc en quelque sorte. Hâtons-nous de dire qu'il vaut mieux ne pas devoir y recourir, ce qui sera possible en adoptant le mode de distribution que nous avons préconisé ci-devant. Mais on pourrait nous demander, ne faut-il pas élaguer du tout les arbres suffisamment distancés? Peu ou point, vu que ^espace etl'airneleur manquent pas. Il suffira, s'il y a nécessité, de main- tenir l'équilibre entre leurs principales branches. Or, ce besoin se présentera rarement, la nature se chargeant elle-même de faire périr non toutes les branches, — comme c'est le cas quand — 45 — l'air manque trop — mais celles-là seulement qui sont trop .faibles pour soutenir la lutte pour l'existence. En résumé, l'élagage a son mauvais et son bon côté : il vaut mieux n'élaguer que le moins possible ; mais en sylviculture, et plus encore pour les arbres des villes, une taille rationnelle a ses avantages. Si malgré cette taille, par suite d'épuisement, ou à cause de fuites de gaz ou autres accidents, une replantation gé- nérale ou partielle devenait nécessaire, voici, à cet égard, quel- ques considérations. Replantations. Déjeunes sujets sont plus faciles à se procurer et reprennent mieux ; par contre, ils paraissent, dans le principe, bien mes- quins dans une plantation d'alignement dans les villes et exigent plus de protection. Que la ville ait ses pépinières à elle, où elle n'aura qu'à choisir, recommande-t-on. Il est plus facile de don- ner ce conseil qu'à en tirer parti, car, il n'arrive pas toujours qu'on ait une plantation à faire juste au moment où telle série d'arbres est à point dans une pépinière ordinaire, et, de plus, ce serait difficile d'y aller prendre au chariot transplanteur des forts pieds. Suivre la distribution expliquée ci-devant, c'est former un autre genre de pépinière où, sans frais d'entretien spéciaux, on formera des spécimens hors ligne. Et comme on peut à peu près prévoir vers quelle époque les trois quarts des arbres en question devront disparaître, on peut, entre temps, avoir pris ses disposi- tions pour une nouvelle plantation à faire. Ainsi, on est assuré d'avance d'être pourvu, quand le moment sera venu, d'une marchandise introuvable dans aucune pépinière, à n'importe quel prix et offrant toutes garanties de reprise. Ce n'est pas là un mince avantage ; mais il y en a un autre, celui d'avoir presque toujours en réserve de forts sujets quasi formés lorsque, par fuites de gaz ou autres accidents, des arbres périssent par-ci par-là et qu'il s'agit de les remplacer. De jeunes plants feraient tache; il leur serait, du reste, impossible de rattraper jamais leurs aînés. — 46 — Nous avons essayé de faire ressortir dans ce qui précède com- bien la question du choix des arbres pour les plantations d'ali- gnement dans les villes est complexe et combien la Société nationale d'Horticulture de France a été bien inspirée en la por- tant au programme de son Congrès de 1896. Nous serions heu- reux si notre travail pouvait contribuer en quelque chose à la solution de cet intéressant problème. SEPTIÈME QUESTION DU CHOIX DES ARBRES LES PLUS CONVENABLES POUR LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT DANS LES VILLES PAR Julien LOZET fils. En adressant ce mémoire relatif à la question posée par la Société nationale d'Horticulture de France pour le Congrès de 1896, nous n'avons pas la prétention d'apporter une solution nouvelle, exempte de reproches ou de critique. Avant nous, d'illustres arboriculteurs, et de nos jours, les Baltet, les Jamin, les Groux , les Lévêque, les Bellair, les Chargueraud et autres Grands Maîtres de l'Horticulture, ont traité et traitent tous les jours cette question du choix des arbres pour les plantations d'alignement, avec toute la netteté désirable, acquise d'une longue expérience et d'une pratique continuelle. Mais nous avons à cœur, en prenant part à ce travail, de stimuler l'émulation parmi les jeunes arboriculteurs contempo- rains. Nous réclamons donc toute l'indulgence de ceux qui seront chargés de nous apprécier dans ce petit opuscule, dont les éléments sont formés d'une réunion de notes et de principes que nous avons élaborés en vue de cette question. Pour entrer immédiatement dans le vif de notre sujet, et arri- ver à réduire à quinze pages l'exposé de notre réponse, nous — 48 — passerons, à regret, quelques commentaires sur les causes qui déterminent les plantations d'alignement dans les villes. Tou- tefois il en est une sur laquelle nous nous arrêterons un peu, car nous l'avons considérée comme très importante, et de laquelle découle précisément le choix que nous avons fait parmi les arbres destinés aux plantations des villes. Nons voulons parler de l'hygiène. L'application de l'hygiène par les plantations de végétaux augmente de jour en jour, au bénéfice de la santé publique. La compétence administrative, l'expérience et l'esprit d'inven- tion, joints aux données de la science, assurent les résultats qu'on est en droit d'en espérer. Dans les centres populeux tels que Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux et notamment Paris, où l'agglomération humaine est exagérée par rapport au volume atmosphérique, Tair qui s'y trouve condensé, ne circule pas facilement à travers les habi- tations trop resserrées; puis échauffé, dénaturé par les exhalai- sons et les miasmes de certaines industries et déjections ani- males, il n'a plus ses propriétés vivifiantes. L'acide carbonique domine, l'oxygène n'y est plus qu'en faible partie. On sait que les phénomènes chimiques essentiels de la respi- ration consistent dans la soustraction à chaque inspiration {seize fois envi?'on par minute) d'une certaine quantité d'oxygène de l'air, et dans chaque expiration d'une certaine quantité d'acide carbonique versée dans l'atmosphère. L'importance de ces modifications n'échappera pas, pensons- nous, à nos lecteurs. L'air atmosphérique contient 20,9 p. 100 d'oxygène. L'air expiré au sortir du poumon n'en contient plus que 16,03 p. 100. La respiration enlève donc 4,87 p. 100 d'oxygène à Tair atmosphérique. En ce qui concerne l'acide carbonique, Tair normal eii con- tient de deux à, quatre dix-millièmes de son volumej et l'air expiré du poumon en renferme 4,34 p. 100 en volume, qui sont versés dans l'atmosphère. ; : j .;; . • i ' Insensibles, lorsqu'on respire à rair libre, où réquilibre se 411 — rétablit continuellement, ces modifications sont rapidement manifestes quand on respire dans un espace limité. Dans ces conditions, la diminution progressive de l'oxygène, et l'augmen- tation constante de l'acide carbonique exhalé, ne lardent pas à rendre l'air dangereux à respirer et même absolument irrespi- rable, c'est-à-dire incapable d'entretenir la vie. H est facile de prévoir aussi que l'appauvrissement de l'air en oxygène, et la production de raci(|e carbonique s'effectueront plus rapidement dans un milieu donné, si les êtres qui l'habitent ont une respi- ration plus active c'est-à-dire absorbent dans un même temps, plus d'oxygène et dégagent plus d'acide carbonique. Un milieu malsain, un air vicié, accroissent encore d'une manière indisculable, les éclosions des maladies contagieuses : rougeole, scarlatine, variole et enfin la phtisie. Rien donc de plus important que cette question de l'hygiène dans les villes, et elle doit influer considérablement sur le choix des arbres ! Que font les médecins, lorsqu'ils ont à traiter un de ces malades dont nous cillons plus haut l'affection? Ils l'éloignent de l'air vicié, l'envoient à la campagne^ dans les montagnes, dans les forêts de Sapins, etc., puis au bout de peu de temps, le malade revient avec une santé bien améliorée. Quel est donc le phénomène qui l'a ainsi métamorphosé? Ce n'est pas autre chose que l'air purifié par l'action bienfaisante des végétaux. En effet, les végétaux respirent aussi, et, par cela même, purifient l'atmosphère. Sans vouloir nous étendre dans des détails anatomiques et physiologiques, sur ce phénomène de la respiration végétale, nous passerons cependant en revue quelques points essentiels, que nous croyons utile de rappeler, pour bien préciser les considérations dont nous nous sommes pénétré pour effectuer le choix des arbres destinés aux plantations d'alignement dans les villes. La vie végétale est entretenue au moyen de substances en partie puisées dans le sol. Ces substances montent par endos- mose, et constituent la sève, qui, parcourant toutes les parties du végétal, arrive en dernier lieu aux organes foliacés. C'est là, 4 — 50 — qu'au moyea de la respiration, la sève se fortifie, en même temps qu'elle purifie l'atmosphère. Voici comment : Les feuilles de tous les végétaux sont recouvertes dans l'étendue du parenchyme, d'un nombr e incalculable de stomates ou pores. La sève modifiée après soa. trajet ascensionnel, ne contient plus, lorsqu'elle arrive aux feuilles^ que des éléments qui, mis au contact de l'air par les stomates, s'unissent à ceux de l'atmosphère. Alors le gaz acide carbonique se décompose dans le végétal, le carbone s'y fixe, et l'oxygène est rejeté dans l'air à qui il donne l'élément vivifiant. Ceci dit, nous concluons donc que les plantations d'aligne- ment sont des moyens d'assainissement très simples et très effi- caces; qu'elles ont une supériorité sur les squares et jardins publics, en raison de leur étendue; et enfin qu'il sera toujours plus facile défaire une plantation d'alignement que de créer un square. Mais pour donner à ces plantations toute l'efficacité hygié- nique qu'on est en droit d'attendre, il faut qu'elles soient faites avec raisonnement, et que le choix des sujets qui les composeront soit laissé à des hommes compétents, pénétrés des principes physiologiques que nous exposions précédemment. Si nous ajoutons encore qu'il y a lieu de tenir compte du plaisir que peut éprouver l'habitant des villes à se promener sous l'ombrage d'un beau feuillage, et à jouir de l'aspect que peuvent présenter certains arbres au point de vue ornemental, nous aurons rapidement fait comprendre que le choix des arbres d'alignement doit être circonscrit à ceux qui possèdent une bonne végétation hâtive ei prolongée; un feuillage très ample et bien pourvu de stomates; et enfin d'un faciès ornemental le plus agréable possible. En disant une végétation prolongée, nous voudrions dire, une végétation constante, parce que n'étant pas arrêtée à la saison la plus dangereuse, l'action purificatrice des arbres serait égale- ment constante. — 51 — Mais quels arbres, nous dira-t-on, voulez-vous donc adopter pour remplir ce but? Kh bien, les Pins, les Sapins, les arbres à feuilles persis- tantes! Ces arbres ne rendraient-ils pas de réels services hygiéniques? N'est-ce pas dans les bois de Sapins qu'on exile les poitrinaires, les phtisiques? Puis, en choisissant bien les espèces, n'arrive- rait-on pas à un effet ornemental majestueux? Nous savons que nous ne rencontrerons pas beaucoup d'adeptes dans cet ordre d'idées; mais qu'on essaie, nous sommes persuadé de l'approbation de bien des gens. Bien entendu, nous n'avons pas la prétention de prescrire cette sorte de plantation dans l'intérieur d'une ville, sur un trottoir; non. Mais autour, sur ces emplacements qui servent de promenades, de cours, etc., généralement les terrains de ces endroits sont formés de remblais et constituent un sol propice à une belle végétation. Nous ajouterons, qu'en dehors des arbres exclusivement fores- tiers ou d'ornement, on pourrait encore faire choix, sans être taxé d'utopie, de certains arbres fruitiers. De même que pour les arbres verts, nous n'entendons pas vouloir introduire à l'intérieur des villes ce genre de plantations d'alignement, mais bien en dehors de l'espace bâti, sur les remparts, les terrasses, les cours. Les arbres fruitiers sont doués d'une respiration chlorophyl- lienne très accentuée, leur action hygiénique serait donc efficace. Dans certaines régions, cette idée, propagée par de tenaces pra- ticiens, a donné d'excellents résultats. La production fruitière est devenue une ressource pour ces régions, et les villes trouvent en elle un moyen de soulager certaines misères. La collection des Poiriers et Pommiers à cidre, fournit dans cette circonstance de jolis sujets à la fois vigoureux et fertiles. Indépendamment du feuillage ample, du faciès élégant et de l'effet ornemental, qui doivent guider dans le choix des arbres, il faut encore avoir égard à leur dimension, leur rusticité, leur degré de végétation suivant le climat et le sol dans lesquels ils auront à vivre. On devra observer encore que dans les villes on — S2 — ne dispose pas toujours d'un sol bien profond; les arbres à racines traçantes devront avoir la priorité sur ceux à racines pivotantes. Le choix des arbres est aussi subordonné aux conditions de plantation. Pour une plantation neuve, le choix devra se faire parmi des sujets ayant subi une bonne préparation culturale dans la pépinière. Il faudra examiner si ces arbres ont été multipliés et élevés d'après le mode qui leur est propre, puis repiqués et trans- plantés, puis enfin si la tige est bien formée. Le repiquage et la transplantation, assurent la réussite d'une planlalion. Ces deux opérations concourent à la constitution d'un appareil radicellaire permettant une facile déplantation et la reprise certaine des arbres. Dans les villes importantes, l'administration a à sa disposition des terrains suffisants où, par des sacrifices sérieux, elle peut faire travailler et préparer en pépinière les arbres qui lui seront nécessaires, là, alors, l'examen que nous imposions plus haut devient moins rigoureux, parce que la compétence des ouvriers employés à ces travaux assure presque toujours le succès. A Paris, les pépinières de la ville sont tenues dans des condi- tions exceptionnelles, et aujourd'hui il est rare de voir un arbre mal dirigé. Il y a également quelques pépiniéristes chez lesquels on peut s'adresser les yeux fermés lorsqu'on a un choix d'arbres à faire, le travail qui s'y fait journellement fait leur réputation. Maintenant, pour une plantation âgée, pour une restauration de plantation, un remplacement, le choix des arbres devra porter sur des espèces supportant bien la transplantation, ou ayant été préparées en vue de cette opération, par des transplan- tations successives en mottes, et des cernages bien compris. La plantation d'alignement, faite avec des arbres âgés, est très coûteuse, et nous ne la préconiserons que d'autant que le but que Ton veut atteindre l'exigera. Telles sont, très rapidement énumérées, les quelques considé- rations que nous avons cru devoir signaler avant d'exposer le — 53 — choix que nous conseillons de faire pour les plantations d'aligne- ment dans les villes. Comme nous devons restreindre noire travail, nous avons établi un tableau, dans les colonnes duquel nous indiquons les principales espèces d'arbres, avec les renseignements suscep- tibles d'intéresser le planteur. A la suite de ce tableau, nous avons fait une description de chacune des espèces qui y sont indiquées, et le lecteur pourra se repérer au moyen des chiffres portés dans la première colonne. Notre travail ainsi présenté pourra peut-être rendre quelque service à ceux qui sont spécialement chargés des plantations d'alignement dans les villes. C'est le but que nous désirons atteindre et nous nous estimerons très honoré et heureux d'avoir pu faire quelque chose d'utile pour nos contemporains, si nous avons réussi. {Voir le tableau, pages suivantes.) Tableau indicatif des arbres à choisir i Q o b s- 1 3 4 NOMS des ESPÈCES MODE DE Ri :produgtion HABITUEL di MENSIONS LE PLUS GROSSEUR de la tige à l™,50 du sol. HAUTEUR totale de la tige. HAU- de la depiî tige SEMIS BOUTLRE GREFFE Ailanle . . . Bouleau . . . Gédrèle . . . Erable . . . Semis. Semis. Semis. Semis. Bouture. Bouture. Bouture. )) Greffe. )) » Marcotte. » )■> m: c. 0 15 0 12 0 15 0 18 m. c. 2 » 2 » 2 25 2 50 m. ' 1 \ 1 t 1 1 1 î 5 Eucalyptus . » Bouture. » Marcotte. Variable. Id. I 6 Févier. . . . Semis. » » » 0 15 2 » 1 7 8 Frêne .... Gainier . . . Semis. Semis. >» Greffe. )) » Marcotte. 0 15 0 15 2 » 2 » l 1 9 If Semis. Bouture. Greffe. » 1 50 1, dO 11 12 13 Liquidambar. Marronnier . Micocoulier . Négondo . . Semis. Semis. Semis. Bouture. Bouture. Greffe. » )) Marcotte. » » 0 15 0 18 0 15 0 15 2 » 2 » 2 » 2 » 1 1 1 1 14 Noyer. . . . Semis. )) Greffe. )) 0 18 2 50 1 15 16 17 18 19 Orme .... Paulownia. . Pavia .... Peuplier. . . Pin et Sapin. Semis. )) Semis. Semis. Semis. » Bouture. Bouture. Bouture. )) Greffe. Greffe. )) Greffe. » » 0 18 0 18 0 12 0 20 2 50 2 » 1 90 2 50 1 50 1 1 1 1 1 20 Platane . . . » Bouture. )) » 0 20 2 50 1 21 Robinia . . . Semis. Bouture, )) » 0 15 2 » 1 22 23 24 25 Sophora . . . Sorbier . . . Tilleul . . . Virgilier . . Semis. Semis. Semis. Bouture. Greffe. Greffe. Greffe. M )) » Marcotte. 0 15 0 15 0 18 0 15 2 » 1 80 2 » 2 » 1 1 1 1 1 (1) G'est-à-dire d epuis le commencement de la charpente I ')S plantations d'alig^nement clans les villes. SOL I us les sols, même les plus mauvais, Id. Id. Id. pmes sols que l' Allante, us sols. Affectionne les sols argi- ileux. 'us sols un peu humides des con- jtrées chaudes. Irrains légers, siliceux, argileux. Is compacts, légers, humides, importe quel sol. Pas difficile. rrains frais, ombragés, substan- tiels. Terrains un peu humides. ïs substantiels, humides. lUs les sols. lus terrains, même les sols secs et 3alcaires. Isde consistance moyenne, légers humides. us les sols, sauf les légers et secs. Is secs. ;mes sols que le Marronnier. lshumidesetcompacts,solslégers. us sols suivant les variétés. Is de consistance moyenne, un peu humide. us sols, même les siliceux grave- leux. Id. Id. Id. Id. ils argileux, calcaires et siliceux, ^me sols que le Sophora et le Ro- binier. CLIMAT Nord et Midi. Id. Comme TAilante. Nord et Midi. Absolument chaud. Tous climatSjIe Nord moins favorable. Tous climats, plutôt Nord. Id. Tous les climats. Tous climats tempérés. Nord et Midi. Absolument méridional. Partout. Nord et Midi. Tous climats. Climat tempéré. To us cl Uii-ls. Tous climats. Climat du Nord préférable. Sous climats. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. NOTA Cet arbre est bon pour le litto- ral méditerranéen et l'A-lgérie. La marcotte n'est employée que lorsqu'on veut faire de cet arbre un arbrisseau. Les Sapins préfèrent un sol compact, argileux. Les Pins végètent un peu partout, no- tamment le Pinus' sylvestris. — ob — DESCRIPTION DES ESPECES 1. Allante {Ailantus glandulosa] ou encore Vernis du Japon. (Fa- mille des Zanlhoxylées.) — Originaire de la Chine, fut introduit en Europe au moyen de graines envoyées par un explorateur, le P. d'Incarville (1751). Arbre dioïque'. Très beau feuillage vert luisant. Pour les plantations dans les villes, ne faire que le choix du sexe mâle, le sexe femelle ayant linconvénient de sécréter un liquide aqueux au moment de la floraison. Très bon arbre se plaisant dans les plus mauvais terrains. Végétation tardive. 2. Bouleau (B^iw/rt) (Famille des Bétulacées). — Originaire d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Ce genre contient beaucoup d'espèces et ne semble pas être recherché pour les plantations d'alignement dans les villes. Cependant les organes foliacés et l'épiderme des Bétu- lacées sont recouverts d'une quantité incalculable de stomates qui leur donnent une force de respiration très grande. Le Bouleau n'est pas difficile sur les terrains, nous en connaissons qui végètent sur des sols absolument pierreux. Il brave les grands froids et comme effet ornemental il lient sa place. Nous voudrions le voir employer plus souvent, car nous le considérons comme bon arbre d'aligne- ments. Parmi les bonnes variétés nous indiquerons : le Boni au blanc (Betulaalba) à feuillage très léger mais abondant; le Bouleau pleureur [Betula alha pendula), très joli. Ces deux variétés atteignent 15 mètres de hauteur, et en juillet, lors de leur floraison font bel effet, avec- leurs feuilles moyennes, aiguës, dentées et d'un beau vert. 3. Cédréle {Cedrela} (Famille des Méliacées). Originaire de Chine. Arbre à beau feuillage, et ressemblant en plusieurs points à l'Al- lante. Du reste, il demande la même culture, et se plaît dans les mêmes terrains. Il est encore peu répandu, mais peut rendre les mêmes services que l'Allante. L'espèce unique est le Cedrela sinensis. 4. Érable {Acer) (Famille des Acérinées). — Originaire d'Amérique, d'Asie, d'Afrique et d'Europe. Les nombreuses espèces d'Érables sont d'un bon effet dans les plantations quelles qu'elles soient. Elles constituent une res- source abondante pour l'alignement dans les villes. La multiplica- tion des Érables est généralement facile, de même que l'élevage en pépinière. Ils aiment tous les terrains et toutes les exposillons. Une terre franche un peu humide leur convient cependant mieux. Ce sont des arbres de première et deuxième grandeur, à feuillage compact et très différencié suivant les espèces. Nous ne citerons que les principales ayant rapport aux plantations d'alignement dans les villes. 1» Erdble Sycomore {Acer pseiido-pla(anus). — Espèce d'un port assez régulier, à feuillage d'un beau vert clair, et large. Floraison en grappe. 2* Erable plane {Acer platanoides). — Espèce plus rustique, se formant bien ; floraison en corymbes. Prospère dans le climat cen- tral de la France(A Tinconvénient de sécréter un liquide visqueux). Ces deux espèces servent aussi de porte-greffe pour les variétés. S** Erable jaspé {Acer striatum). — Ce qui distingue cet arbre, c'est son écorce jaspée de vert, rouge, blanc, jaune. Feuillage épais et trilobé; floraison en grappes. Se greffe sur le Sycomore, mais il vaut mieux selon nous le marcotter pour éviter la défectuosité de la greffe. 4" Erable de Tarlarie {Acer talaricum . — Espèce à moins grand développement, remarquable par sa floraison en grappes rougeâtres qui tranche admirablement sur le feuillage cordi forme, d'un vert foncé. 5° Érables à feuilles panachées : 1° Acer Lèopoldi; variété du Sycomore, très ruslique, feuillage panaché de jaune. 2'^ Ac^r Schwedleri; variété de rÉra.ble plane, aussi très rustique; feuillage pourpre. ' Enfin pour les terrains absolument mauvais, secs et rocailleux, nous signalerons spécialement l'Acer moaspessulanum, ou Érable de Montpellier dont l'habitat sétend du Dauphiné au Languedoc. . 5. Eucalyptus (Famille des Myrtacées.) — Originaire de l'Australie. Nous ne signalons cet arbre, dans notre choix, que pour l»^s con- trées sud de la France et l'Algérie ; cet arbre a une végétation constante et rapide et a la propriété d'assainir les localités insa- lubres. Son périmètre de végétation comprend toute la côte sud méditerranéenne et la région hispano-française. Les] espèces les plus appréciées sont VEucalyptus robusta, et YEucalyptus ylobidus, dont les dimensions atteignent des proportions considérables. A Hyères, on en voit mesurant 30 mètres de haut, et 3 mètres de circonférence. 6. Févier {Gleditschia) (Famille des Légumineuses). — Origine : Amérique. Cet arbre assez élevé, est remarquable par son feuil- lage léger, ses épines et ses gousses pendantes. Comme les Robi- niers, le Févier aime les terrains riches, mais croît assez bien dans les sols légers. Nous citerons particulièrement les Gleditschia tria- canthos, inermis et javanica : ces deux derniers sans épines. Les Féviers viennent à toutes les expositions; mieux aux bonnes. — o8 — 7. Frêne (Fraxinus) (Famille des Oléacées). — Bel arbre de deuxième grandeur, à feuillage opposé, ailé, d'un beau vert. Aime les sols argileux, mais prospère, et s'élève rapidement dans les terrains légers, peu profonds et frais. Les nombreuses espèces de Frênes sont une abondante ressource pour toutes les plantations. Nous choisissons parmi elles ; Le Frêne commun {Fraxmus excelsior) atteignant 20 mètres. Le Frêne à une feuille {Fraxinus monophylla) très rustique. Le Frêne vert {Fraxinus atrovirens), remarquable par l'abondance de son feuillage crépu et d'un beau vert foncé. Le Frêne Orne {Fraxmus Ornus) d'un aspect ornemental très recherché. Enfin, dans les Frênes (ï Amérique {Fraxinus americana), les variétés juglandifolia et sambucifolia ; à feuilles de Noyer et de Sureau. 8. Gainier {Cercis) (Famille des Légumineuses). — Orginaire d'Europe et d'Amérique. Ce bel arbre conviendrait pour de petites plantations d'alignement ; se prête bien à la tonte et son feuillage bien vert succède aux fleurs roses réunies en bouquets sur toute la surface des branches. Les deux lypes principaux que nous choisi- rons sont : Le Cei'cis siliquastrum ou Gainier commun, dit aussi Arbre de Judée, Le Cercis canadensis ou Gainier du Canada. — Les Gainiers sont peu difficiles sur le terrain et le climat. 9. If {Taxas) (Famille des Conifères). — Origine : Asie, Afrique. Nous avons choisi cet arbre vert, en raison de sa végétation constante et de sa beauté ; en effet, le Taxus baccata, ou If commun, s'élève de 8 à 10 mètres et supporte bien la tonte ; il est très branchu, à feuilles linéaires, d'un vert sombre. Il est en outre très rustique, se plaît dans toutes les terres, pré- fère cependant les sols frais et ombragés. Nous voudrions le voir adopter plus fréquemment dans l'aligne- ment. Il est très répandu, c'est vrai, dans les cimetières, et c'est peut- être la raison pour laquelle on le délaisse. Une variété, le Taxus verticdlata, mérite aussi rattentioB ; elle diffère du Taxus baccata en ce que les feuilles sont rapprochées en verticille. Les Taa?MS se reproduisent de semisj/marçottes et boutures. 10. Liquidambar (Li^wîdawiôar) (Famille des Balsamifluées)/ — Origine : Amérique. Arbre atteignant^ 42 mètres, dont toutes les parties sont aroma- tiques. Feuillage d'un vert tendre, devenant rougêàtie à Fautorime, Deux espèces : — so- lo Liquidambar styraciflua, 2° Liquidambar orientais, cette dernière plus rustique. Les Liquidambar aiment toutes terres humides. Leur élevage en pe'pinière demande de grands soins. H. Marronnier {jEscuIus hippocastanum) (Famille des Hippocas- tanées. — Origine : Asie, Amérique, Europe. Arbre unique par son port majestueux, son feuillage épais, sa floraison, sa végétation. Trop connu pour nous étendre sur une description à son sujet, nous dirons qu'il est l'arbre par excellence pour les plantations d'alignement des villes. Nous ne voyons rien à lui reprocher, sauf peut-être la perte de son feuillage un peu hâtive. Les deux variétés les plus estimées sont : VyEsculus hippo- castanum à fleurs blanches, et VjEscuIus rubiamda, à fleurs rouges. Les terrains substantiels humides sont 1res favorables au bon déve- loppement des Marronniers. 12. Micocoulier [Celtis] (Famille des Celtidées). — Origine : Europe, Asie, Afrique, Amérique. Arbie de 16 mètres et plus, du climat du Midi ; belle écorce lisse et longs rameaux flexibles, avec lesquels ont fait les perpignans (fouets de cocher). Feuillage, sem- blable à celui de lOrme. Très rustiques et aptes à l'alignement. Deux espèces ; Le Celtis auslralis, Micocoulier de Provence. S Le Celtis oc cidentaliSf Micocoulier de Virginie. — Nous y ajouterons encore le Celtis cordata, dont le feuillage épais et velu rentre dans la catégorie que nous recherchons. 13. Négondo {Négundo) (Famille des Acérinées). — Origine : Asie, Amérique. Bon arbre d'alignement, de deuxième grandeur, se plaît dans les sols fertiles, et végète encore bien dans les sols secs. Deux variétés. Le Negondo à feuilles de Frêne (Négundo fraxinifolium). Le Negondo panaché {Négundo frax. variegata), 14. Noyer (Juglans) (Famille des Juglandées). — Origine : Europe, Asie, Amérique. Arbre de première grandeur, donnant par son feuillage épais un puissant ombrage, et possédant une force de respiration très grande. , Nous préférons avec, la variété comestible : Juglans regia, la, série des Noyers d'Amérique. ;: Le Jugions nigra, rustique et résistant bien aux intempéries^ avec les sous-variétés crassa, acuta, oblonga. Les Noyers aiment les bons terrains, cependant ils se dévelop- pent parfois dans des sols calcaires un peu humides. Le Juglans nigra, est le type sur lequel on greffe les variétés. L'émanation qui s'exhale des Noyers est un inconvénient qui nécessite leur plantation en dehors de l'intérieur des villes. — 60 — d5. Orme (n?7u/s) (Famille des Llmacées). — Origine: Europe, Asie et Amérique. Arbre d'alignement par excellence, rustique, et d'autant plus élancé qu'il est dans un sol plus substantiel. Les nombreuses espèces d'Ormes permettent d'en faire des choix très remarquables. Pour ce qui nous intéresse ici, nous prendrons : VOrme cham])être {Ulmus campestris), le plus connu. Il semblerait qu'on ne connaisse que celui-là. VOrme pédoncule [Ulmus pedunculata] digère du commun par ses feuilles plus grandes et moins rugueuses. VOrme d'Amérique [Ulmus americana), d'un plus bel effet orne- mental que rOrme champêtre, et plus élevé que lui. Les Ormes se développent à peu près bien dans tous les sols et à toutes les expositions, ils redoutent cependant l'excès de sécheresse. 16. Faulownidi [Paulownia imperialis) [famille desScrophularinées). — Origine : Asie. Le Pauloicnia imper ialis, est unique dans son genre. L'arbre s'élève peu, mais donne un feuillage abondant, large, cordiforme, et des fleurs bleuâtres, en panicule, d'un bel effet. Se multiplie de bou- tures. 17. Pavia [Pavia] (Famille des Hippocastanées). — Origine : Amé- rique. Bons petits arbres pour petites avenues; aspect analogue au Mar- ronnier, et même culture. Deux espèces très bonnes : Le Pavia rubra, ou Pavier rouge, le Pavier lutea ou Pavier jaune. Se greffent aussi sur Marronnier. 18. Peuplier [Populus] (Famille des Salicinées). — Origine : Europe, Asie, Afrique, Amérique. Arbres de différentes grandeurs, à feuil- lage très ample. Nous préférons les espèces suivant^^s : Populus alba ou Peuplier blanc à large tête; Populus virginiana^ Peuplier suisse, très connu; Populus canadensis, Peuplier du Canada; feuillage très large; Populus fastigiatay Peuplier d'Italie; particulièrement estimé pour les voies de halage. 19. Pin. Sapin. — Nous ne noterons ici que les espèces végétant bien dans le climat européen, tout en tenant conipte que ces arbres aiment de bons terrains. DANS LES PINS. p. ausiriaca, syîveslris, Pinea, Sirobus. DANS LES SAPLNS. ;,.. Les Abies Nord7naniana, Pinsapo, canadensis. La inultiplication et l'éducation de ces Conifères demandent àgsez - 01 — de soins en pépinière, si l'on veul avoir de beaux sujets. La ^TefTe •est dans ce cas un puissant auxiliaire. La transplantation des Pins et des Sapins demande aussi des soins très minutieux. 20. Platane [Platanus] (Famillle des Platanées). — Origine : Asie, Amérique. Très bel et f^rand arbre, à larges feuilles, écorce nue, lisse. Les deux espèces connues, et que Ton confond souvent Fune avec Tautre, sont très propres pour les plantations d'alignement. Ce sont: le Platanus occidentalls, et le Platanus onenialis. Les Platanes sont très rustiques, et supportent très bien les trans- plantations dans un âge déjà avancé. Aussi les recommanderons- nous spécialement lorsqu'on aura à faire des plantations d'arbres âgés ou des remplacements. Ils supportent en outre l'élagage sans souffrance. 21. Robinier [liobinia) (Famille des Légumineuses). — Origine : Amérique. Les Robiniers, autrement dit les Acacias, sont trop connus pour en faire une longue description. Leur feuillage léger et épais les met en tète des arbres d'alignement; leur rusticité est également reconnue. Le Robinia pseudo-acacia, Le Robinia Bessoniana, Le Robinia Decaisneana, Le Robinia nnibracuUfera^ sont les quatres variétés que nous choisissons de préférence. Les Robiniers sont peu difficiles sar le choix du sol. 22. Sophora {Styphnoloblum) (Famille des Légumineuses). — Ori- j,'ine : Asie. Arbre de grandeur moyenne, à beau feuillage luisant et penné. Même culture que les Robiniers, se plaît dans les terrains secs et légers. Nous n'en connaissons qu'une espèce, le Sophora japonica, que nous reconnaissons apte à rendre des services sérieux dans l'aligne- ment. Une variété, le Sophora pendula, est plutôt un arbre d'ornemen- -tation. 23. Sorbier {Sorbus) (Famille des Pomacées). — Origine ; Asie, Afrique, Amérique. Joli petit arbre de 8 mètres, feuilles pennées, un peu cotonneuses. Très rustique, malheureusement encore peu propagé dans l'aligne- ment, où son effet ornemental en toutes saisons le fait toujours distinguer. — 62 — Le Sorbus Aucupana, est la variété que nous voudrious voir répandue, pour les plantations de moyenne dimension. Le Sorbier aime tous les terrains. On le greffe sur Aubépine. 24. Tilleul {Tilia) (famille des Tiliacées). — Origine : Europe, Asie,. Amérique. Encore un des meilleuri arbres d'alignement : beau feuillage ; fleurs odorantes. Se plaisant partout. Supportant bien la tonte. Parmi les bonn^es espèces, citons : Le Tilia europœa, ou Tilleul d'Europe, à feuilles larges, Le Tilia platyphy lia, ou Tilleul de Hollande, à feuilles plus larges et velues ; Le Tilia a>'gentea ou Tilleul argenté : feuillage d'un beau vert] en dessus et duveteux blanc en dessous. Tous c^s arbres sont d'une végétation précoce et résistent bien aux grands froids, tls viennent très bien en pleine terre fraîche et sablonneuse. Leurs fleurs, très recherchées, répandent une odeur agréable. 2o. Virgilia {Virgilia lutea CladrasUs) (Famille des Légumineuses). — Origine : Amérique. Cet arbre, dont on obtient de beaux sujets par la greffe sur Sophora, ne nous paraît pas être apprécié, car on le voit peu ou pas dans les plantations des villes. Cependant, son feuillage ailé, large, d'un beau vert foncé, et ses fleurs en grappes d'un beau blanc, le font toujours remarquer. Atteint 5 et 7 mètres, avec son écorce bien lisse. Le Vii-giUa lutea doit prendre place parmi les bons arbres d'alignement dans les villes. S'il nous était encore permis de prolonger notre travail nous voudrions citer encore d'autres arbres d'une valeur incontestable. Tels le Lirio'leivlron talipifera, le Quercus suber, etc.. dont l'action végétative influerait efficacement sur l'assainissement de l'air. Mais nous devons nous arrêter, faute d'espace, car nous avons déjà un peu empiété, malgré la brièveté de nos renseignements, sur les quinze pages accordées. SECTION DES ROSES SECTION DES ROSES DEUXIÈME QUESTION DU CLASSEMENT DES MEILLEURES VARIÉTÉS DE ROSIERS DANS LES DIVERSES SECTIONS PAR M. D. THOMAS Greffier de la justice de paix, à Neuilly-en-Thelle (Oise), Rosiériste-amateur, Secrétaire de la spotion horticole, Membre de la section des Roses. La section des Roses, adjointe à la Société nationale d'Horticul- ture de France, ne pouvait mieux faire, dès sa première année de création, que de faire ajouter au programme du Congrès hor- ticole, qui aura lieu au mois de mai prochain, lors de l'exposi- tion horticole, trois questions. La deuxième posée, traitant du classement des meilleures variétés de Rosiers dans les diverses sections, a un très grand intérêt pour les rosiéristes, et principalement pour les amateurs- rosiéristes. Aujourd'hui que le goût pour la reine des fleurs est arrivé à un haut degré de perfection, il n'est pas rare de trouver, dans certains catalogues, plus de deux mille Rosiers dénommés. Comment est-il possible à un amateur, peu versé dans la science des Roses, de faire un beau et bon choix? C'est pourquoi l'auteur du présent mémoire, pour se conformer à la deuxième question posée, a fait le classement des meilleures variétés de Rosiers de la manière ci-après, tout heureux qu'il serait s'il était arrivé à rendre un ser\ice à certains rosiéristes : — 66 — I. — Hybrides remontants. Série la plus riche en variétés. Ces Rosiers sont généralement vigoureux et propres à tous les genres de culture. Us réus- sissent dans presque tous les terrains, et supportent très bien nos hivers rigoureux. Ils demandent une taille courte pour les variétés faibles et délicates, et longue pour les variétés vigou- reuses. Blanc pur. Élisa Boëlle. Mabel Morisson, White Baronnets, Blanc nuancé. Alba Floïihunda. Captain Christy. Climbimj Cap. Christy (sarmen- leux). Julius Finger. Merveille de Lyon. Trince&se Béatrice, Jaune. Gloire lyoïinai^e. Rose clair. Baronne de Rothschild. Baronne Prévost. Her Majesty (fleur énorme). Regierwigstrat Stockert. Souvenir de la Reine d'Angleterre. Rose vif foncé. American Beauty. Anna de Diesbach. La Reine. Madame Eugène Verdier. Magna Charta. Faut Neyron (la plus grosse des fleurs). IJlricq Brunner, fils. Souvenir de Madame Eugène Ver- dier. Triomphe de VExposition. Rouge carmin, écarlate, vermillon, cramoisi, noirâtre Bijou de Couasnon. Crown Prince. Fisher Holmes. GéJîéral Jacqueminot. Gloire de Margottin. L'Ami Loury. Lord Raglan. Marie Baumann. Professeur Chevreul. Eugène Fiirst. Géant des Batailles. Prince Eugène de Beauharnais^ Abel Carrière. Deuil du Prince Albert. Empereur du Maroc. La Rosière. Lord Macaulay. Monsieur Boncenne. Reynolds Holle. Souvenir d'Alphonse Lavallée. Souvenir de Victor Verdier. Souveiîir de William Wood. Gloire de Bûcher. Prince Noir. Reine des Violettes. Rayé et panaché. Panaché d'Angers. — 67 — II Thé. La Rose Thé est originaire de la Chine; elle fut introduite en France en 1810, et la Rose Thé jaune fut apportée vers 1824. Les Rosiers-Thé, très frileux, doivent être couverts ou buttés pour l'hiver et abrités de l'humidité. La taille doit être moyenne, sauf pour les variétés sarmenteuses, qui doivent être taillées à long bois. Blanc pur. blanc rosé. etc. Devoniensis. Étendard de Jeanne d'Arc. Elle Beauvilain. Honourable Edith Giff'ord. Innocente Pirola. Maréchal Robert. Niphetos (très frileuse; doit être rentrée pour l'hiver; culture en caisse). Fiametla ^ahonnand. Princesse Vera. The Bride. Zelia Pradel. Rubens. Francisca Priés. G. Nabonjiand. Souvenir de S. A. Prince. Jaune clair et jaune foncé. Beauté de r Europe (sarmenteux). Belle Lyonnaise. Château des Bergeries. Étoile Polaire. Comtesse Anna Thun. Coquette de Lyon. Madame lalDuchesse d'Auerstaëdt (sarmenteux). Buchesse Marie Salviati. Jeanne d'Arc. Gloire des Cuivrées. Ketten frères. Louis Lévêque (189o). Madame Chaurry. Mada m e Chédame-Guin o iseau . Madame Falcut. Madame Hoste. Maréchal Niel (sarmenteux, lait- ier les extrémités seulement). Perle des jardins. Perle de Lyon. Sunset. Tour Bertrand. Comte de Sembuy. Docteur Grill. Francisca Kr a (jer. Gloire de Dijon (sarmenteux . Jean Ducher. Luciole. Madame Bérard (sarmenteux). Madame de Watleville (forme tu- lipe très curieuse). Madame Paul Marmy. Madame Welche. Marie Van Houtte (très recom- mandable). Madame Honoré Defresne. Reine ISathalie de Serbie. Safrano (sarmenteux, tailler les extrémités seulement). Souvenir de Gabriel Drevet. Souvenir de Paul Neyron. Stéphanie et Rodolphe. — OfS Rose. Anna Olivier. Archiduchesse Marie immacitlaia. Belle Mâconnaise, Calherine Mermei. Souvenir d'un ami. Comtesse Riza du Parc. Edouard Pailler on, Gaston Chandon. Grâce Darling. Homère. Marie d'Orléans. Madame Scipioii Cochet. Marquise de Vivens (se tient mal, mais a une odeur 1res agréa- ble). Pauline Lahonté. Souvenir de Victor Hugo. Souvenir du rosiériste Rambaux. Vicomtesse Polhestone , Rouge. Alphonse Karr. André Schivartz. Rardoii Job (curieuse). Reautê inconstante. Curt Schultheis. Comtesse de Breteuil. Léon XIII. Maman Cochet. Madame Cusin. Papa Gontier. Reine Marie -Henriette (sarmen- teux). IV. — Noisette. Rosiers originaires d'Amérique. Philippe Noisette sema des graines qui produisirent diverses variétés qu'il envoya, en 1814, à Louis Noisette, horticulteur à Pari?, sous le nom de : Noisette. Les pieds doivent être garantis des gelées ; la taille doit être modérée ou longue, suivant la vigueur des variétés. Blanc. Aimée Vibert. V Abondance. Marie Robert (rose vif marbré). Jaune. Jaune clair et foncé. Adclina Viviand Morel. Céline Forfstier. Madame Carnot. Bouquet d'or. Vldéale. Ophirie. Rêce d'or. Solfatare. Triomphe des Noisettes {Rose). Unique jaune. William Allen Uichardson (sar^ menteux). IV bis. — Hybrides de Noisette. H- ■al'' de ?ieige. Coquet'e d s Alpes. Madame Alfred Carrière. — 0\^ V. — Ile Bourbon. La Rose Ile Bourbon fut introduite de Tîle Bourbon en France, en 18l9.Lafloraison est plus belle et plus abondante en automne qu'en e'ié. Elle ne demande qu'un léger abri et qu'une laille courte, sauf pour les variétés vigoureuses. irloire cVOlivet. Mistress Bosanquet. Souvenir de la Maimaison. Madame Pierre 0nviction qu'on finira, tôt ou tard, par reconnaître son erreur; car si Ton parvient un jour à donner des moyens réellement praticables pour se débarrasser d'un insecte nuisible, ce sera bien certainement par la connais- sance à fond des mœurs de cet insecte. Depuis longtemps un grand nombre de mes collègues, mem- bres de diverses sociétés d'Horticulture souhaitaient de posséder quelques renseignements sur les mœurs des insectes et les ma- ladies cryptogamiques, qui attaquent les Rosiers, c'est pour répondre à leur désir, que nous avons rédigé, aussi succincte- — ra- ment que possible, cette notice, dans l'espoir qu'elle pourra leur rendre quelques services. Les espèces d'insectes pouvant vivre aux dépens des Rosiers sont nombreuses (150 environ) et très anciennement con- nues des entomologistes; heureusement qu'un grand nombre de ces espèces sont polyphages, et ne s'attaquent aux Rosiers que dans des cas restreints et particuliers. Nous nous bornerons à énumérer les espèces qu'il nous a été permis d'observer le plus souvent, depuis une dizaine d'années, et les moyens de destruc- tion que nous avons expérimentés pour leur destruction. Ce travail nous a été facilité par les observations de nos devan- ciers (1) et tout particulièrement par l'œuvre consciencieuse de notre regretté maître, le D"" Boisduval. La classe des insectes, telle qu'elle est réduite aujourd'hui, se compose d'êtres offrant les' caractères suivants : Tous subissent des métamorphoses, c'est-à-dire qu'à la sortie de l'œuf, ils sont à l'état de larves, plus tard à l'état de nym- phes, et, en dernier lieu, à l'état parfait. Tous ont six pattes, de deux à quatre ailes, au moins dans les (1) Réaumur (de), 1734. Insectes, etc. Hubner, 1706, Sammlung Europaisclier Schmetterlin^e, Augsburg. Treitschke, 1825. Die Schmettedinge von Eiiropa. Leipzig. Godard, 1821. Histoire naturelle des Lépidoptères de France. Duponchel, 183 t. Hist. Nat. des Lépidopt. (suite de l'ouvrage [de Godard). Guénée, 1845. Species général des Lépidopt. (suite à Bufîon). Bruand-d'Uselle.. 1847. Monographie des Lépidoptères nuisibles à l'agriculture. Ratzeburg, Die Forstinseclen, etc. Berlin, 3 vol. in-4<', pi. coloriées. Blanchard (Emile), 1857, Zoologie agricole, avec figures. Curtis (John), 1860. Farm, insects, etc. London. Dubois (Alphonse), Traité d'entomologie horticole. Bullelin de la fédération des Soc. d'' Horticulture de Belgique. Goureau (Le Colonel), 1862, Les insectes nuisibles, etc. Boisduval (D''), 1867. Essai sur VEntomologie horticole (avec 125 figures). Fallou (Jules), 1895. Catalogue des insectes nuisibles aux Rosiers. Bulletin de la Soc. centrale d'Apiculture (2 planches coloriées). mâles, une tète bien distincte, munie d'une paire d'antennes et de deux yeux. Ordre des Coléoptères. Insectes à quatre ailes, dont les supérieures sont coriaces et renferment, comme sous des étuis, les inférieures qui sont mem- braneuses et pliées en travers. Melolontha vulgaris. Fabr. (Hanneton commun). — Tout le monde connaît le Hanneton, et nous croyons inutile d'en donner ci la moindre description. Les larves [vers blancs) causent les plus grands dégâts dans les jardins, les champs et les prairies; elles dévorent les racines des plantes herbacées et des jeunes arbres, et trop souvent les plantations de Rosiers qu'elles font périr. L'insecte adulte ronge les feuilles au printemps. Destruction. — Tous les moyens préconisés jusqu'ici, Botryti$ tenella ou insecticides de toutes sortes, n'ont donné, appliqués en grand, que des résultats incertains. Les jardiniers ont pour habitude, lorsqu'ils voient jaunir une plante ou un Rosier, de fouiller au pied et même de l'arracher, au besoin, pour déterrer le ver blanc et le détruire. Ils connaissent aussi la prédilection de cette larve pour la Laitue, et sèment cette plante comme piège, pour attirer ces terribles ennemis; lorsqu'on s'aperçoit que ces plantes sont envahies, on retourne le terrain et on met à découvert des larves de différentes grosseurs qu'on s'empresse d'écraser. Malheureusement, ces moyens ne sont que de légers palliatifs ! Le seul moyen radical de destruction, est le kannetonnage pratiqué en grand, chaque année. Procédé de préservation. — Le chiffon de laine ou de coton (1) (à défaut la mousse de tourbe) imprégné de 1 0 p . 1 00 de pétrole, enfoui comme engrais et employé à raison de 1/2 à \ kilo par mèlre carré^ préserve les semis, les Rosiers, les pépinières, des attaques des vers blancs, des vers gris et autres insectes vivant (1) Decaux. Comptes rendus deVAcad. des Sciences, 26 octobre 1891, p. 568. en terre. De nombreuses expériences nous ont démontré que ces insectes ne pouvaient pas vivre dans le voisinage immédiat de ce foyer continu d'émanations infectes pendant plusieurs années. Cetonia aurata Fabr. (Cétoine dorée). — Elle est d'un beau vert bronzé très brillant en dessus et d'un vert cuivreux en dessous. Ses élytres sont marquées de quelques petites taches blanches, éparses. Lorsqu'on la saisit elle fait souvent la morte. On la trouve en mai et juin sur les fleurs en ombelles et très souvent cachée dans les fleurs de Pivoines et des Roses; elle entame un peu ces dernières fleurs et détruit les étamines de celles que l'on réserve pour graines. La larve de cette Cétoine vit dans le terreau des arbres creux : nous l'avons trouvée dans du marc de Pomme abandonné dans un cellier. On peut en détruire un grand nombre, en secouant les fleurs et les Rosiers sur un parapluie renversé, le matin de préférence ; on peut encore les recueillir à la main sur les fleurs. Cetonia stictica Fabr. — Elle est moitié plus petite que la Cétoine dorée, noire en dessus et en dessous, avec un reflet bleuâtre; elle est, en outre, marquée de points blancs sur les élytres et le corselet. Elle paraît en mai, nuit peu aux Rosiers, mais cause des dégâts en mangeant les étamines des fleurs de Poiriers et de Pommiers. Mêmes moyens de destruction que la Cétoine dorée. Gnorimus nobilis Lin. Trichie noble. — On voit aussi, de temps en temps, sur les Roses, un Coléoptère d'un vert ou d'un cuivreux brillant, un peu plus petit, plus massif que la Cétoine dorée, avec les élytres chagrinées, les pattes longues; c'est le Gnorimus nobilis; il a les mêmes mœurs que la Cétoine dorée, et doit être détruit de la même manière. Phyllopertha horticola Lin. (Hanneton horticole). — Ce très petit Hanneton n'a que 9 à 10 millimètres; sa tête et son cor- selet sont d'un vert brillant, avec les élytres d'un jaune fauve. Les pattes sont noires. Il éclôt en mai et juin. Dans les jar- dins, il dévore les pétales et les étamines des fleurs de Pom- miers, Pruniers, Rosiers, etc. Il y a une quinzaine d'années, on cultivait encore la Rose pour la pharmacie, sur les coteaux de Puleaux et de Suresnes, il nous est arrivé plusieurs fois de cons- tater, qu'une grande partie de la récolle était dévorée par ce petit Hanneton, nous avons trouvé jusqu'à 8 à 1*2 insectes dans une seule Rose. Les larves sont quelquefois fort nuisibles dans les potagers; elles rongent les racines des Crucifères et les font périr. 11 n'est pas rare d'en rencontrer dans les pots à fleurs : Cortusa Mat- thioU, Ariemisia glacialis, etc. M. leD'' Boisduval rapporte, qu'en 1863, il lui est né quatre individus sortis d'un pot de d'Fscal- lonia cultivé en serre, dont les racines étaient dévorées par les larves de cet insecte. Le moyen le plus pratique de destruction est encore de faire lâchasse à l'insecte parfait, le matin sur les fleurs et de secouer les arbres envahis, sur un drap étendu. Ordre des Lépidoptères . Les entomologistes désignent par le nom de Lépidoptères tous les insectes appelés vulgairement papillons. On les recon- nait aux caractères suivants : Quatre ailes recouvertes sur les deux faces^ de petites écailles colorées semblables à une pous- sière farineuse; une trompe plus ou moins longue, roulée en spirale entre deux palpes plus ou moins relevés. Tous les Lépidoptères, sans exception, proviennent de larves appelées chenilles, qui se distinguent de toutes les autres larves en ce qu'elles n'ont jamais moins de dix, ni plus de seize pattes. Les chenilles arrivées au terme de leur croissance, se changent en chri/salides, desquelles, après un temps plus ou moins long, sortent des insectes parfaits en tout semblables à leurs père et mère. Les papillons, à l'élat parfait, ne font aucun mal aux cultures. Il n'en est pas de même à l'état de chenilles ( l ) ; sous cette forme, (1) M. le Conseiller Demaze, dans un ouvra^'c {Supplices, prisojisét grâces en France), nous apprend que les chenilles, à différentes époques, ont encouru les foudres de rexcommunication. En H20; ils causent de très grands ravages et deviennent les ennemis acharnés des rosiéristes et des agriculteurs. Bombyx neustria Lin. Bombyx livrée (1). — Nous ne savons pas pourquoi Linné a donné le nom de neustria à ce Bombyx, on pourrait croire qu'il est particulier à la Normandie, tandis qu'il n'est que trop commun dans toute l'Europe. La chenille vit sur tous les arbres fruitiers et sur les arbres forestiers et aussi sur toutes les espèces de Rosiers. Les petites chenilles écloseot au printemps, au moment de l'évolution des bourgeons. Le papillon éclôt versie commencement de juillet; la femelle dépose ses œufs par anneaux autour des petites branches. Les jardiniers donnent à ces brasselets le nom de bagues^ et savent très bien les trouver, au moment de la taille, et les détruire par le feu. Orgia anliqua Lin. — Le mâle de ce petit Bombyx a 25 à 30 millimètres d'envergure ; ses ailes supérieures sont d'un brun- roux, avec deux bandes transversales, sinuées, d'une couleur plus foncée, et dont l'extérieure, plus large, se termine en bas par une lunule d'un blanc pur. Ses ailes inférieures sont d'un jaune- roux. La femelle est aptère; elle est de la grosseur d'une araignée moyenne, d'une couleur grisâtre. La chenille est très commune à l'automne , sur les arbres frui- tiers et sur les Rosiers. Elle porte des poils aigrettes grisâtres, implantés sur des tubercules. Pour se métamorphoser, cette chenille file une coque blanchâtre, molle, entremêlée de poils. révêque do Laoïi les excommunia pour se venger de leurs dévas- tations, et, on lol6, l'official de Troyes prononça contre elles la sen- tence suivante : « Parties ouïes, faisant droit sus la requeste des habitants de Villenoxe, admonestons les chenilles de se retirer dans six jours et à défaut de ce faire, les déclarons maudites et excom- muniées.' (1) Tous les papillons, ennemis des Rosiers, ont été figurés par plusieurs auteurs, et, tout spécialement, par Duponchel et le D^" Bois- duval. Ce dernier donne, en outre, de bonnes figures : du Hanneton, des Cétoines et des Tenthrèdes dont il sera parlé plus loin; nous nous dispenserons de les figurer à nouveau. Les œufs passent l'Iiiver, et les chenilles éclosent en mai; l'insecte parfait paraît en juin, pour la première époque; il a plusieurs généralions. Orgia go)WstiginaOchi. — Le mâle a 30 à 31 millimètres d'en- vergure; ses ailes supérieures sont d'un brun-marron, avec trois lignes transversales d'un brun-noirâtre; ses ailes inférieures sont d'un noir-brun; la frange est blanchâtre, entrecoupée de noir. La femelle est absolument sans ailes, d'une couleur sombre; elle a les mêmes mœurs que la précédente ; ses œufs, ronds, d'un blanc-verdâtre, sont pondus sur sa coque jaunâtre, on peut faci- lement les détruire à la main. Famille des Noctuides. Les Noctuelles ont pour caractères généraux : nne trompe bien prononcée, roulée en spirale entre des palpes comprimés. Chenilles pourvues généralement de seize pattes égales. Acronycta psi Lin. Noctuelle psi. — Envergure 34 à 35 milli- mètres; ailes supérieures d'un gris blanchâtre avec plusieurs lignes noires; ailes inférieures gris luisant chez le mâle. La femelle est semblable, mais un peu plus grande. La chenille est d'une couleur noirâtre, avec une gibbosité pyramidale sur le onzième anneau. Parvenue à sa grosseur, elle file une coque dans les gerçures des écorces des arbres; la chrysalide passe l'hiver, et le papillon éclôt depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août. Cette espèce est très commune en automne, sur les arbres frui- tiers et les Rosiers, aux environs de Paris; elle est moins ré- pandue dans les départements du Nord et du Midi. Elle est très visible et d'autant plus facile à trouver que sa couleur est bien tranchée. Acronycta tridens Fabr. — Ressemble beaucoup à la précé- dente et a les mêmes mœurs. Noctua tœniocampa Bdv. — Envergure, 28 à 30 millimètres ; ailes supérieures d'un gris testacé, uniforme ; ailes inférieures grisâtres avec la frange plus claire. Antennes pectinées chez les mâles, filiformes chez les femelles. — 79 — Chenilles noires-violacées. Vit ordinairement sur le Chêne, se rencontre souvent en juin et juillet, dans les jardins, sur les Rosiers qu'elle dépouille de leurs feuilles. Le papillon paraît en mars et avril. Famille des Géomètres. Les Géomètres ont pour caractères principaux : un corps grêle; des ailes grandes relativement au corps, d'une texture assez mince et peu solide. Les chenilles des Géomètres, appelées Aiyenteiises ]^a.rRéa.umur, ont une manière de marcher qui les fait reconnaître au premier coup d'œil. Comme elles n'ont des pattes qu'aux deux extrémités, elles sont obligées, lorsqu'elles veulent avancer, de rapprocher et d'écarter successivement la queue et la tête, en arquant leurs corps à chaque pas qu'elles font; il en résulte qu'au lieu d'avancer par ondulations, comme les autres chenilles, elles font des enjambées de la moitié de leur longueur. Le corps de ces chenilles ressemble très souvent à une petite branche sèche. Elles se tiennent des heures entières cram- ponnées et immobiles dans une position verticale. Amphidasis betularia Traits. — Mâle, envergure 45 milli- mètres; ailes blanches fortement pointillées de noir; antennes pectinées. Femelle plus grande, 56 millimètres; de la couleur du mâle. La chenille se rencontre de juillet jusqu'en octobre, sur le Bouleau; elle est commune sur les Rosiers; elle est verte, brune ou jaunâtre, cylindrique et très allongée; sa tête est échancrée dans le haut en forme de cœur. A la fin de l'été elle s'enfonce en terre pour se changer en chrysalide. Le papillon sort au printemps suivant. Hijberïiia defoliaria Lin. — Mâle, envergure 40 à 45 milli- mètres; ailes supérieures d'un jaune roux, pointillé de noirâtre, avec deux bandes transversales d'un roux ferrugineux, bordées de noir; les ailes inférieures sont d'un blanc-grisâtre, bordées de jaune; les antennes sont pectinées. La femelle est aptère, et ressemble à une araignée ; elle a le corps gros ; sa couleur est jaunâtre, avec trois rangées de points noirs sur le dos. — .