-^ .^ { 26 ) ^uiaime fans être aimé , s'imacTÎnc toujours avoir un Rival heureux^ il crut le découvrir dans le jeune; Delille. Le lendemain je reçus de lui cette Lettre. « Vous auriez bien dû, Madame, 9) m'avertir que vous étiez engagée 3> avec un autre j c'étoit le moyen, jî le plus honnête pour vous déli- ai vrer de mes importunités. Aîais p> malgré votre filence , vos yeux ^>-m'ont appris ce que vous pré- 9> tendiez me cacher avec tant de :? foin. Comme je ne fuis pas un 3f Homme qu'on amufe, vous au- i> rez , s'il vous plaît , la complai- If fance de vous expliquer claire 4; ment dès ce foir*». Cette Lettre me furprit ; maî$ L E JOURNAL SÇAVANS POUR VANNÉE M. DCC. LXXXU MARS. A P A R I Si Au Bureau du Journal 6.t Paris, rue de Grenelle S. Honoré, prés celle du Pélican. •^■■— — ■— — — i— — — i^ M, DCC. LXXXI. AVEC PRIVILEGE DU ROU AVIS. vy;v s* abonne pour U Journal DES SçAVANS au Bureau du Jour» nal de FarU , rut de Grenelle S. Honoré ; & c^ejl à tadrejje du Di- recîeur de ce Journal qu^il faut en^ voyer les objets relatifs à celui des Sçavans, Le prix de la Soufcription de Vannée eflde i€ liv, pour Paris , & de 20 liv, 4/. pour la Province , fait in-iz ou in-4°. Le Journal DES Sçavans efl compofé de qua» tor^e Cahiers ; il en paroît un cka^ que mois , & deux en Juin & en Dé^ êvnhre, ADAMsr75:/r ^ 4j^^^>t-^^>t A^".A:dL5^fc A,^*ljL AJ^^A^flA^tjl^ £9 K3* X# X# ^^ ^ *? #X *X ;^lt* ^ x# x# x# -^t^ #x #x *x^(l+ LE JOURNAL DES S Ç A V A N S. MARS. M. DCC. LXXXI. AANIHA Kfifcltf, ô'c, Daniel fecuri' dum Septuagînta in Tetraplis Ori* genis nunc primum e dit us e Jingu- lari Chijiano Codicc annorumfu- pra lOccC. Cetera ante Frœfa^ tioncm indicantur, Romce typîs "propagande Fidei lyy^^ Permiffu Prœjidum* foL pag. 6 6y fans la Mars^ R ij 3^8 Journal des Sçavàns^ Préface. Ouvrage dédié au Pape Clément XIV, Premier Extrait. DEPUIS que cet important Ouvrage paroît , nous n'avions pas eu encore occafion de le voir ; & quoique ce foit en parler un peu tard, nous ne croyons pas déplaire à nos Ledeurs , fi nous efTayons de leur en donner ici au moins une lé- gère idée. Le manufcrit de la Bibliothèque Chigï , d'où eft tirée cette Edition Grecque de Daniel , étoit connu dans la République littéraire depuis pluficurs années , par ce qu'en avoient dit Léo Allatius , le Cardinal Bona , le P. Mabilion , & d'autres Sçavans, Il contient , i^. Jérémie , avec plus à*ajl€ri^ues & d'oBeles qu*on n'en re-» marque dans les fragmensqui reftenc des Héxaples : i^, Baruch , & une note finale avertit que tout le livre cft chargé à'ohUs fclon ks LXX , Mars 1781. 389 h.of dCiKis-cLi Kccla TaV G > totiis obe- îorum notatiom dijllncîus [ccundum LXX : 3°. les Lamentations de Jé- rémie; & une note avertit que Jércmic entier efl: tiré des Héxaples , & col- îationné ; fuit TÉpitre de ce Pro- phète : 4^ Daniel, félon les LXX , avec les aflériques & les obelcs d^Origène dans fes TétrapUs, Ceft ce qu'indique une nore du Copifte à la fin du 1 1^. Chapitre , Defcriptus eft ab excmplari cjufmodi notatio- nem habente, I)epromptus ex Tetra-' plis 5 cum quib^us ejl rccognitus : 4^. i'hiftoire de Sufanne ôc de Bé/ns ^ avec les obeles , & cette note finale Daniel fuitndum LXX: 5 ^. un petit Commentaire de S. Hippolyte fut Daniel : 6^. une Verfion du même Prophète , celle de Théodotion , à la fin de laquelle une note avertit qu'elle a été copiée lut les exem- plaires d'Origène, auxquels elle a été collationnée : 7^. enfin Ifaie. AUatius donnoit plus de 1200 ans à cemanufcrit, Mabillon au moins Riij 3 9^ Journal des Sçavans , 800, & réchanrillon qu'on voit ici à la fin du 12^. Chapitre peut fervir à en juger. Le Içavant Editeur , qui n*a pas jugé à propos de fe nommer, mais qu'on fçait erre le R. P. Simon d£ Magijlris , noble Romain & de l'Or- dre de rOraroire de S. Philippe de Néri à Rome , obferve qu'Origène n'avoir point pJacé dans Tes Héxaples la Verfion de Daniel faire par its LXX, parce qu'il remarquoit trop de difFcrence , non - feulement en- tr'elle & les autres Verfions , mais encore entr'elle & le Texte qu'il avoïc mis à-la-fois fur deux colonnes, en caractères hébreux & en caraflères grecs. On s'en tint à cette édition àts Héxaples, comme à la plus cor- rede ; deforre qu'on ne fe fervit plus que de la Verfion de Daniel, faire par Théodorion , laquelle occupoit une place dans les Héxaples, & qu'on négligea celle des LXX, qui fàifoit partie des Tétraples. Ceft donc cette dernière , qu'à- Mars 1781. 55^ près un oubli d'environ quinze fiè- cles , TEditeur public d'après Je manufcrit donr nous venons de par- ler. Il faut croire cjue ni Allatius qui fe propofoit de mettre au jour les quatre grands Prophètes con- tenus dans ce manufcrit, m le Car- dinal Bona y ni le P. Mabillon , ni le Cardinal Quirini , ni d'autres Sçavans , n'ont fait attention à la note finale du chapitre XIF, qui porte que cette copie de la Ver- non de Daniel a été faite fur les ïétraples d'Origène ; puifque tous s'accordent à dire indiftindtement que la Verfion des quatre Prophètes a été tirée des Hcxaples , & ç'efl: même ce qui fe trouve marqué dam difFérens endroits du manufcrit. O» a vu précédemment que celle de Jéré- mie a été prife ibr les Héxapies, &: fans doute on aura étendu à toutes les copies, ce qui étoit paciculier à quelques-unes. Quoi qu'il en foit , on aura de la peine à pardonner ce défaut d'accention à Holftcnius qui Riv 3 9 i Journal des Sçavans , avoit copié ce manufciir prcfqu'en- tier, comme i'afïure le P. Mabil- ion , & au Cardinal Quirini qui la eu long-tems entre fes mains, com^ me il l'avoue dans une lerrre aa Chanoine Mazocchi. Mais on ?îc pourra qu'applaudir avec reconnoit- îanee au travail de l'Edireur à qui on cft redevable d'une Veifion Je Daniel qui éroit rcftée inconnue de- puis plufieurs fièclcs. On remarquera dans les notes placées à la fin de chaque chapitre une grande connoif- fance à^s langues orientales, & par- tout une vafte érudition facrée & profane. Eufebe, & d'autres anciens ont fait mention du Commentaire du S. Martyr Hippolyte fur le Prophète Daniel, & le lieu qu'occupe , dans le manulcvit, le fragment que le R. P. de Miigijlris publie , montre affez le cas que l'Antiquité en a fait , puifqu*il y efl placé parmi les écrits des Prophètes. Hippolyte porte or- dinairement le titre à^Evêque dt Mars 1781. 393 Rome ^ non qu'il ait occupé le fiégc de cette ville, mais parce qu'il fuc un de ceux que les Souverains Pon- tifes, dans un tcms où le nombre des Chrétiens fe niultiplioic dans cette Capitale, choifirent pour hs aider dans l'exercice de leurs fonc- tions , en les élevant à i'Epifcopac. Il fut enfuite chargé fpécialemenc de TEglife du Port Romain , où foa corps fut confcrvé jufqu'au com- mencement du neuvième nècie, ôc fur la fin du même ficelé tranféic par Formofe, depuis Pape, dans Vijls TiBérine,^ Ccte Ifle , ielon l'E- diteur ^ & même la partie de la ville au de-là du Tibre , étoient compri- fes dans le Diocèfe d'Hippolyte , à qui on a donné, par honneur, le titre de Nonnus. Le Cycle Pafcai , dont il ell Auteur, & la (latuc qui en conféquence lui fut érigée, mon- trent afiez Terreur de ceux qui font ailé chercher en Arabie le lieu de fon fiége. Ce Commentaire de S, Hippo- Ry ^94 J^ urnal des S g avant l lyre zîi fuivi dans Je manufcric, corn* me dans cetrc édition, de la Verfion de Daniel faire par Théodoticn, & TEdireur penfe que ccrrc Verfion eH; aulîi celle qu'Origène avoir in- férée dans fes Térraples publiés avanr \ts, Héxaples. Elle paroîc ici avec des variantes rirécs du manjjf- crir du Varican , &: donc plufieurs fonr plus exaéles qu'on ne les voie dans d'autres édirions. A la rêie de cecre Verfîon on lit en titre Te' E'/p^ «Vp^^voj- Actr/Px , Eir Vigil Daniel ; expreflions qui ont donné beaucoup d'embarras aux In- terprêtes. L'Auteur montre, dans une longue & fçavante Remarque , que le fécond mot , grec & latin , cft Texplication précife du premier qui eft hébreu , & qui , joint avec l'article, ayant été prononcé diffé- remment , a donné naiflance à diffé- rens mots ; que le grec «»sâoç eu vient , comme d'autres l'ont déjà re- marqué, de même que VAngares ^nuncius) chez les Perfes; que Mars 178t. 395 Daniel lui-même eft dcfigné fous ce dernier nom dans un pillage de Dinon , non de Denys , comme 1 a ccric Voflius, cité par Athénée*, que ce nom le donnoic aux Anges éc répondoit à celui de Malac; d'où le Prophète Malachie ( Jngdui meus^ qui n'eft autre qu'Efdra^ , déligné encore par le nom de Mal- chus y au fond le même ; que de-'à eft encore venus VA^rios d'Héfiode, & de même les Grégores ou Egn^ gores y félon ce qu'on faifoir entrer, ou non 5 l'article dans la prononcia- tion : que telle eft auiTi l'origine de ïlris des Grecs , la meiïagère dcis Dieux , & du furnom d'Arnée qui, comme dit Homère , sappeiloit Jrus, parce qu'il faifoitks fondions de MefTager parmi les hommes. Nous obferverons feulement ici qu'il femble que , par ce titre ToJ/p^ °^ a voulu rendre le mot hébreu , avec fon article, ahhir ^ que d'autres pro- noncent aghir ^ on anghir y à caufc de rafpiration forte diverfcmenc ar- Rvj 3 9^ Journal dès Sçavans , ticulce. Pourquoi donc , au lieu de Tarticle neutre 7c, n*a-t-on pas cm^ ployé le niafcuiin a , puifqu'on le taifoic fuivre de l'adjedif mafculin dyùVTTvoç ( f^igil ) ? Le R. P. D. M. en comparant la Verfion de Daniel par les LXX avant celle de Théodotion, avoic d'abord mis à part hs paflages difFérens, & même ceux qui croient conçus prefque dans Jes mêmes termes. Ce travail lui a fait remarquer que la plupart avoient la même fourcc , ex todem fonte ebrœo chaldœove manaffe; que la différence devoit être attri- buée au goût &; au fçavoir des In- terprète^; qu'il y avoit néanmoins quelques endroits qu'on chercheroit inutilement dans l'original ; par exemple une partie des chofes con- tenues dans le chap. IV, que les LXX ont plutôt trouvées dans Iti Mémoires des Rois Ca^déens que dans la Prophétie de Daniel , fans parler à^s erreurs & des additions faites en diflércns tems paç les co- Mars 1781. 357 pilles. Pour épargner aux critiques un travail iembiable, ^ pour les mettre à portée de faire aifément la même comparaifon, il a mis les deux Verfions parallèlement fur deux pages, chapitre par chapitre &: ver- fet par verfet , de forte qu*un coup- d*œil fuffic pour reconnoîrre f\ les Verfions s'accordent ou ne s'accor- dent pas fur tel ou tel paifage. Un travail non moins conHdéra- ble efi: TApologie qui fuit du fcnti- ment des Saints Pères fur la Verfion des LXX , Apolo^ia fe menti œ. Pa- trtim di Septuagintavirali f^erjione* Elle efl compofée de cinq DifTer^i tations remplies de recherches. L'Auteur montre dans la première que les Autographes de cette Verfîon étoient confervés dans la Bibliothè- que d'Alexandrie , c'eft à ces volu- mes qu'en appelle Juftin : Tertulien fembîe dire qu'ils fe trouvoient dans le vS'e/'/2/7^'/^;;2 avec l'original hébreu, confulté par les Juifs. S. Chryfofto- me attcftc que les Livres facrés tra^ 3 9? Journal des Sçavans , duits en grec par les foins de Ptole- inéc Philadelphc exiftoient encore de Ion rems dans le remple de Sé- rapis. Humtroi Hody a ofé avancer que les livres rafTemblés par les Pco- lemées dans la ville d'Alexandrie avoient été conflimés par les flammes du tems de Céfar. Aulugelle ôi Ammien Marceilin font monccr à fept cens mille le nombre des volu- mes incendiés alors ; Tire Live &c Senèque n*en comptent que quatre cens mille. On fçait d'ailleurs par le témoignage des Hiftoriens , que ce futla Bibliothèque du Bruchium , non celle du Serapèurriy qui fouffrit de l'incendie fous Céfar ; & le P. D. M. ne croyant point qu'elle ait totalement péri , préfume qu'on en lauva environ trois cens mille volu- mes, du nombre defquels étoicnt les Mémoire? concernant le règne de Ptolemée Philadclphe, auxquels xenvoye Appien. Ce ne fut qu'en 182, la féconde année de l'Empe- reur Commode , que k temple de Mars ijSî. 399 Sérapis fut brûlé, & il y a lieu de croire que tous les livres qui s'y rrouvoienc ne furent pas la proie àts flammes. Aufîi voit-on , plufieurs ficelés après , fous le Calife Omar, les livres confervés dans la ville d'A- lexandrie fervir à chauffer les bains publics pendant fîx mois. L*Aureur n'héfîte point d'oppofer à ceux qui nient Texiflence d'une Verfion grecque des livres laiiits fous Philadelphe, Tautorité d*Ariilobule deTOrdre Sacerdotal, Inftirutcurde Ptolemée Phiîomctor , citée pat Clément d'Alexandrie. Il repoulTe à cet égard les chicanes de Van-dale ^ de Hody. Le Juif Ariftobulc travailla au Cycle Pafcal , comme Tattefte Anatolius , Evêque de Laodicée dans Eufébe. Le Juif Philun tfmoignc que de fon tems on célébroit encore dans Tifie de Pharos , une fête en mémoire de la Verfion fai e par les foins de Ptolemée Philadelphe. Les Juifs jouiffoient dans Alexandrie du droit de Cité que leur avoit accorde 400 Journal des Sçavans, Alexandrc-le- Grand , & dont une colonne érigée dans la place publi- que , confervoit la mémoire. Ce fut long-tems après i'infticurion de cette fête, que les Juifs, voyant les Chré- tiens puifer dans la Verfion des LXX des armes contr'eux , imaî^inèrent un jeune pour expier la raute qu ils avoienc faite en rraduifanc l'Ecris turc Sainte. Ce jeûne , dont Texif- tence a été niée par Hody , ell con- Cgné dans les Calendriers hébreux, anciens & modernes. Il compofc- rcnt auflî leur iTff/^/za, ou Recueil de traditions , qui n'exiftoir pas en- core du tems de S. Augudin. C'cfè cette Dcutérofi^ ou féconda Loi que dans la fuite Juilinien leur défendit de lire dans les aiîemblées publi- ques , permettant Tufage de la Ver- fion des LXX à ceux qui enten- doient le grec. Abulpharage dit que cette Verfion écoir regardée comme authentique par nos Doâ;eurs , à la réferve des Syriens , furtout orien- taux, parce que kur Vcrfion fyria- Mars Ï781. 401 qiie, qu'ils ap^tllcnt Jîmple ^ eft contorme au Texte hébreu. Le mê- me Auteur écrivit enfuite pour mon- rret que cette Verfion, donc les Sy- riens taifoient remonter roriginc jnfqu'au tems de Salomon , éroit bien moins exacle que celle des LXX. L'cpithere dcjimj?le qu'on lui don- roit, défîgnoit , félon le fçavant Editeur de Daniel, Ton intégrité dc ion exactitude. Souvent les Hérétiques ont abufé de TEcriture Sainte , de eflayé de la corrompre 5 c'eft-à-dire, l'édition grecque, comme le leur a reproché , entr'autres le Prêtre Caïus , qui a porté le titre d'Evêque Jes nations ^ TMv ihcùv y comme le rapporte Pho- tius , ce qu'il ne falloit pas corriger, comme Ta ofé Fabricius, pour faire à au coin de la ïue Pavée. 1780. Avec Approba- tion & Privilège du Roi. Trois volumes in-ii. avec figures. Le premier , de 496 ; le fécond ^ de 5 34 , le troifième , de 424 pages. Prix, en feuilles; 7 liv. 10 f, brochés, 7 liv. 16 f. reliés en bafane , 9 liv. 6 f. en veau , 9 liv. 15 f. & en veau tranche dorcc , 1 2 liv. DANS les Tomes IV & V on achève de donner tout ce qui formoit le Recueil intitulé, Mémoï-' tes du Levant^ Sc quelques Pièces qui étoient difperfées dans les Let- tres Edifiantes. On a mis à la fin du cinc]uième une table générale des matières, ôc l'on fe propole d'en Mars 1781; 405 mettre une femblable à la fin de cha- que partie, ce qui manquoit & aux Mémoires du Levant 6c aux Lettres Edifiantes : par-là cette nouvelle édi- tion deviendra plus utile & plus commode que l'ancienne où il étoit difficile de trouver une foule de dé- rails intérefTans qui ont rapport au même objet ; mais il nous paroîc qu'on auroit pu faire cette table beaucoup plus ample, & qu'elle ne préfenre pas tous les objets impor-r tans donc il e/l parlé dans l'Ouvrage , c'cft ce que nous avons éprouvé. Dans le VF. tome on commence les Mémoires qui concernent l'A- mérique, Dans l'extrait que nous avons fait des trois premiers volumes , nous avons dit que , comme ce Recueil cft très-connu, nous ne nous éten- drions point autant qu'il le mérite ; nous nous bornerons donc dans ce- lui-ci à indiquer fommairement ce que chaque volume renferme, mais nous nous arrêterons un peu davan- 4o6 Journal des Sçavans tage fur le V^. où Ton trouve difFé- rens Mémoires du P. Sicard , fut l'Egypte. Le Tome IV renferme des Mé- moires fur TArménie 6c fur la Perfe ; tel eft un voyage d'Erzeroum à Tré- bizonde , un Mémoire fur la pro- vince de Sirvan ou l'ancienne Alba- nie. Cette province a environ trente lieues de longueur nord & fiid , & autant de largeur eft & oucft. On n'y trouve que troisivilles, Schamakié, Derbend & Bakou , environ foixanre villages rempliiïent le refte. Ce pe- tit morceau cft intcreiïant en ce que l'Auteur a comparé I état aduel de ce pays , avec ce que les Anciens en ont dit; ainfî, il doit fixer l'atten- tion de ceux qui s'appliquent à l'an- cienne Géographie ; le meilleur Com- mentaire que l'on puifle faire des an- ciens Géographes fera toujours celui que préfentera un homme éclaire qui parcourt les mêmes lieux. Ce Mémoire eft fuivi du Jour- nal d'un voyage de Schamakié à If- Afars 1781, 407 pahan par la province de Ghilan* Comme ces contrées font en géné- ral peu Fréquentées par les Euro- péens , ces lortts de détails ne peu- vent être que très-utiles. Les pièces fuivantes en contiennent d'autres qui font relatifs à la Perfe , tels qu'une defcription d'Ifpahan , les Mœurs &c les Ulages des Perfans , la Rela- tion hiftorique des révolutions de Perfe , (ous Thamas-Koiiii-Khan j jufqu'à fon expédition dans les In- des ; une autre fur les dernières an- nées de fon règne- & fur fa mort tra- gique ; une troifième fur les révolu-* tions qui fuivirent fa mort &c plu- iîeurs autres Lettres de difFérens Mif- fionnaires qui concernent la Pcrfe. Le Tbme cinquième eft tout en- tier deftiné à l'Egypte Se contient les Lettres du P. Sicard fur cette contrée , qui , de tout tems , a fait l'objet des recherches des Sçavans , & c'efl: pour concourir à leurs tra- vaux que ce Miffîonnaire , en par- courant l'Egypte, s'eft attaché à cxa- 4© 8 Journal dis Sçavans f miner avec la plus férieufe artention tout ce qui pouvoir cendre à ce but. Il a fait plus , il a entrepris un Ou- vrage donc on trouve le plan dans ce Recueil. Ce plan a été tait par lui même & envoyé en France pour être communiqué à M. le C. de Maurepas & à quelques autres per- fbnnes ; il ofFroit de Texécuter fi on vouloir lui donner quelque*; Sçavans & furtout un Deflinateur habile. li fe propofoir d'examiner TEgypte an- cienne &: moderne en treize chapi- tres, & d'y joindre àts cartes géo- graphiques & les defîins de plufieurs monumcns antiques. Le premier cha- pitre devoir contenir les anciennes Dynaftics & les noms de diverfes nations qui ont dominé en Egypte: la divifion Tous les Pharaons en trente nomes : la divifîon fous les Romains en provinces & ainfî de fuite juiqu'à préfcntj piufieurs détails fur les Mœurs , les Sciences & les Coutu- mes Ats anciens Egyptiens & ce que les Modernes en ont retenu ; la re- ligion Mars 1781. 409 ligîon des uns & des autres , la fer- tilité & l'étendue de l'Egypte. Les chapitres fuivans étoient deftinés à chaque province en particulier. On indique toutes les cartes, les plans & les deflîns qui dévoient acconnpa- . gner cet important Ouvrage. Le P. Sicard a reçu du Gouverne- ment tous les fecours nécelTaires pour exécuter cet Ouvrage qui avoit été ordonné par M. le Duc d'Orléans, Régent du Royaume ; mais on af- fûte que depuis très-long tems il a été envoyé en France, où il s'eft perdu, ayant été communiqué à dif- férentes perfonnes qui étoient curieu- fes de le voir. Il (croit important que ceux entre les mains de qui il a pu reftcr le recherchaffent &c le fia- ient connoître. Il eft fâcheux que rOuvrage d'un homme auflî éclairé que rétoit le P. Sicard , & qui avoir feit tant de recherches fur les lieux ncmes, reile ainfî dans Toubli peut- hre par la négligence de ceux qui le pofledent fans en connoitre le Mds. S 4ro Journdl des Sçavans t prix. Nous infiftons fur ce fuier afin que ceux qui l'ont eu en commu- nication ou qui en ont eu quelque connoifTance. puiflent faire ^qs re- cherches pour le découvrir. Le P. Si^ card mourut de la peftc au Caire; Tes Ecrits, dit-on dans une des Lettres de ce Recueil , font teftés entre les mains des Millionnaires fans avoir leur perfedion, & l'on ajoute que le P. Seguran s'étoit rendu au Caire pour continuer ces recherches. Toutes les différentes Lettres du P. Sicird contiennent le détail de fcs voyages en Egypte, & les ohfcrvar rions qu'il a faites fur les Mœurs , les Ufagesj les Coutumes, la Religion des habirans 6c fur l'ancienne Géo- graphie du pays ainfi que fur fcn état aducl. En parcourant \qs Monaftèrcs du Défert de S. Macaire , fitués à l'occident du Caire , il vit le lieu appelle Bahr-bela'ma ^ c'eft-à-dire. Mer /ans eau; c*eft une plaine fort longue , dans laquelle on ne trouve point d*eau; le fond fe creule pro- Mw^s 178 1. 411 fondement & Ce perd en certains endroits comme dans des abîmes , puis fe relève Se s'étend en cfpève de canaux larges qui abouti fient à g au* très creux & à d'autres abîmts. Rien ne refTemble tant à un lac defféché. Sur le dos de la plaine & aux bords de ces vaftes fofTés, on voit de di(^ tance en diftance des mats couchés par terre avec des pièces de bois flotté qui paroifTcnt vmir du débris de quelque bâtiment ; mais tous ces morceaux de bois font pétrifiés. Le P. Sicard en a compté plus de cin- quante , Se on lui afTura que s'il alloit plus loin il en verroit des centaines. Le fable même fe change dans cette plaine en pierre d'aigle que Ton trouve en une infinité d'en- droits à deux ou trois doigts au- def- fous de la furface de la terre S< dans de petites carrières ou mines de quel- ques pas de long & de large, éloi- gnées le unes des autres d'un demir mille ou environ. Dans un autre voyage dans le Sij 4 î 1 Journal des Sçavans , Delta, il vit les ruines d'un temple ftiperbe à Bha-beïc , qu il croie être celui dont parle Hérodote , qui étoit confacré à Ifis , dans la ville de Bufiris j il parcourut aulïî les grottes de la Thcbaïde & renionta le Nil iufqu*aux Catarades , rcmarquanc tout ce qui fç rencontre de curieux dans fa route & principalement les anciens monumens. Mais un mor- ceau inréreffant eft celui qui con- cerne le paflagc des Ifraclitcs à tra- vers la Mer rouge. Le P. Sicard s'eft tranfporté fur les lieux, & le texte de rEctitutc à la main , a fait la mê- me route que \t% Ifraélites avoienç fuivie , a reconnu les endroits oU ils ont campé & les gorges par Icf» quelles ils ont paffé pour arriver au bord de cette mer. Il examine tou- tes les circonftances du voyage pour fixer le lieu du paffage qu'il place près de Thavuarcc vis-à-vis la plaine de Bédé. Ceux qui font curieux d'ap- profondir ce fujet doivent joindre à la difcuflion du ?• Sicaid celle que Mars lySt 41 j les Voyageurs Danois ont faite dans leur delcription de l'Arabie : ceux* ci ont parcouru & examiné les mê- mes lieux dans le même defTein , & ils placent le pafTage de la Mer rouge un peu plus au nord vers Sues. Le P. Sicard a accompagne fa Lettre des textes de l'Ecriture Sainte qui viennent à l'appui de fon fentimenf , & qui prouvent la vérité du pafTage; ils forment dans ce Recueil un ar- ticle à part dans lequel ils font tous laiïembiés. Ce Midionnaire , dans fes Lettres, ne s'arrête pas autant qu'on le défi-- reroit fur tous les monumens qu'il a vus, parce qu'il deftinoit les def- criptions plus étendues à fon Ou- vrage. Dans une de fes Lettres on trouve des remarques particulières fur les pierres & les marbres d'E- gypte , fur les fours à poulets & à la fin du volume on a placé un Dif- cours (ur l'Egypte fait par le même Mifllonnaire ; ce Difcours eft di- vifé par chapitres, L'Auteur y traite Siij 4 1 4 Journal des Sçavans , en abrégé des noms & de la fitua- tion de J'Egyprc , de Ton Gouverne- menî , dé Tes Produdions , du Nil , du Caire, d'Alexandrie , de Thebes dont il rcfle encore des monnmens dignes de notre admiration ; rels font un grand falon fontcmî par cent douze colonnes , le chàrtau & le tombeau d'Ofîmandyas , plusieurs temples, & d'autres tombeaux. Dans un autre chapiîre , qui efl le huitiè- me , il parle îles rcftes de l'ancienne Egypte. Outre les monumens qu'on voit dahs les environs du Caire , de Memphis , d'Alexandrie & de The- bes j il y en a d'autres qui font ré- pandus dans ce pays , &c que tout voyageurs curieux doit aller voir ; tels font vingt quatre temples entiers ou peu endommagés, les ruines de cinquante-fix autres, un labyrinthe entier , plus de cinquante grottes fé- pulchrales, des catacombes, des bains, dix - huit obélifques, vingt grandes pyramides & un plus grand nombre de petites , &c. Dans le Mars 1781. iti5 chapitre fuivant, qui eftle dernier, il indique les reftes de l'ancienne Egypre chrétienne. Ce Dîfcours eft un précis de foa Onvrage comme on Je die ailleurs. On trouve dans ce Recueil quel- ques Lettres d'autres Miiîîonnaires qui ont également rapport a TE- g)pre , une furtout du P. TrefFond, Supérieur des Miiîîons en Syrie & en Egypte. Celui-ci , en parlant des Ouvrages du P. Sicaid , dit : « il ne »nous refte plus encre les mains que M le Recueil général de toutes Tes » obfervations ^ de Tes découvertes , » Se c'ell ce Recueil que nous prépa- » rons pour vous l'envoyer, » Ainfi ce ne doit pas être le P. Sicard qui a envoyé en France fon Ouvrage puifqu*il ne l'avoit pas entièrement uni , Se qu'après fa mort Tes confrè- ïcs > di furtout le P. Seguran, furent chargéf de le continuer. Dans le fixième volume de ce Re- cueil on donne le commencement des Mémoires de l'Amérique. Ils con- Siv ij I € Journal diS Sgayans , cernent tous Je Canada &: la Noii* velle France; on en trouve deux qui n'ont pas encore été publiés , qui ont pour objet les Millions du Mil- (îilîpi : ils font du P. Poiiïbn , qui y donne, en peu de mots , une idée des mœurs des habitans du pays. Nous defirons que dans les volumes fuivans on puiiïc faire de femblables additions qui contribueront à éten- dre nos connoi (Tances. [ Extrait de M, de Guignes, ] Histoire unîverfelU depuis le com^ mencement du monde jufquà pré^ fent ; compofee en angiois par une Société de Gens de Lettres ; nouvellement traduite en François par une Société de Gens de Let- 'tres i enrichie de Figures &: de Carres. Tomes XVII, XVIII &C XIX. A Paris , chez Moutard , Imprimeur-Libraire de la Reine, de Madame &l de Madame la Com- tefle d'Artois , rue des Mathurins , hQtelde Cluny. 1780. Avec Ap- Mars 178 1. 417 probation & Privilège du Roi. 3 vol. /zz-8°. Le premier de 6c6 , le fécond de 572 , le troifième de 5 60 pages. LE premier de ces trois volumes contient la fuite de Thiftoire des Juifs , depuis le tems où Jefus- Chrift , âgé de trente ans , prêcha i'Evangile aux nations3 jufqu'à leuc entière difperfion, l'hiftoire des Par- thes ôc celle des Perfes jufqu au tems où ceux-ci furent fubjugués par les Arabes. Le fécond volume renferme l'ancien état & la defcription de l'Italie , & rhiftoire Romaine , de- puis la fondation de Rome jufqu*i l'an 430. On continue dans le troi- fîcme volume la fuite de cette hif- toirc jufqu'à la fin de la (édition d:s Gracques. Les Auteurs anglois fe font atta- chés à donner , dans le plus grand dérail, la Vie de Jefus-Chrift & les Miracles qu il opéra , tout ce qui concerne fa RéCurredion & rentrent Sv 4 1 S Journal des S gavant , enfuitc dans l'hilloire générale des Juifs, jufqirà la prife & la ruine de jcrufalem , qui fut celle de la na- tion. Titus, en entrant dans cette viile 5 auroit voulu faire celTer le maf- lacrc, mais fes foidars trop animés n'é- pargnèrent que ceux qui étoicnt capa- bles de fervir. Les plus jeunes & les plus braux d enrre eux furent réfervé s pour le triomphe de ce Prince , bc ceux qui avoient plus dedix-fept ans furent envoyés en Egypte pour tra- yailler aux Ouvrages publics , le reftc fut diîperfé dans les provinces pour à^^ fpe(5tacles de gladiateurs. On compte 97000 de ces prifon- niers , non compris iiooo autres qui moururait de faim. Suetonc & Cornélius Nepos font monter le nombre de ceux des Juifs qui péri- rent dans ce ficge à 600000 ; Jo- fephe , témoin oculaire le porte plus haut. On a calculé combien il pé- rit de Juifs tant dedans que dehors le Royaume de Judée durant tour le cours de cette guerre & on en fait mon- Mars 178^4 4t) ter le nombre à 1354490. Il iaiic ajouter encore ceux qui mounircnc dans des cavernes, d^s dèferrs &: ail- leurs. Jofephe en compre 4C00O. On ne comprend point dans ces cal* culs les ^7000 prifonniers Ôc les 11000 qui moururent de faim. Ce qui rend cette deftrudion plus ter- rible , c'eft que la plupart de ces Juifs étoient des étrangers venus de dif- férens pays au fecours de leurs frères de Jérufalem pour défendre leur re- ligion , leur liberté, leur pays, leur ville ôc leur temple. Jofephe lui-mê- me attribue ces défaftres à une puif- fance fupérieure 5 c'eftàdire, à la Divinité irritée contre les crimes du peuple, «Telle fut, difent les Au- »tcurs anglois , la fin de la famille ^d'Hérode &: du Gouv:.rnemcnt des » Juifs , dont la dcftruction aulîi bien » que celle de la ville &i du temple » s'accordent parfaitement avec tout »ce que Jefus-Chrifl; avoit prédit » long-rems auparavant. » L'hiiloire des Parches de des Pcr- Svj 410 Journal des Sçavans , fcs occupe le refte du dix-feptième volume. Les Parthes ctoient origi- naires de la Scyrhie ; ils croient vail- lans & courageux & palToient pour les meilleurs Archers ôc Cavaliers de la rerre. Leur religion étoit à-peu- près la même que celle des Perfes , c*eft-à-dirc, qu'ils adoroient le So- leil fous le nom de Mithra &: leur Gouvernement éroic monarchique & abfolu au fouverain degré. Ar- facc eft le Fondateur de cet Empire; on eil incertain fur fon origine ; les uns le font Perfe , d'autres Scythe ; il fc rendit maître de la Medic pen- dant qu*Antiochus le Grand faifoit la guerre à Ptolemée Evergece , Roi d'Egypte. Ses fucceiTeurs portèrent iort loin leurs conquêtes vers l'O- lient. Bientôt après ils eurent des démêlés avec les Romains , & c'cft la partie de leur hiftoire qui eft la plus connue & la plus détaillée. Lorf- qu Artaban voulut envahir la Syrie fous Caracella & qu'il perdit dans une bataille la fleur de Ion armée , Mars lySï. 421 unPerfe, nommé Artaxcrcès, hom- me d'une nailTance ordinaire, mais qui avoic de grands ralens pour la guerre , fe révolta Se tenta de recou- vrer la Souveraineté dont fa natioH avoit été dépouillée dabord par les Macédoniens & enfuitc par ces Par- thes. Dans un combat Arraban fut pris & mis à mort, & par là l'Em- pire des Parthes revint aux Perfes. Les Auteurs anglois ont rafîemblé avec foin tout ce que les Ecrivains orecs & latins nous ont laiffé fur cette hiftoire de Perfe, & ils onc rangé tous ces pafTages dans leur ordre naturel. Cette hiftoire eft donc très-impartaite, faute de mo- numens. Pour remédier à cet incon- vénient, les Sçavans anglois, ont d*abord donné Thiftoire de ces Per- fes d'après les Grecs & les Latins ; Sc dans ]a fedlion fuivante , la même hiftoire d'après les Hiftoriens orien- taux. La prodigieufe difFéreace qui fc trouve entre ces Hiftoriens & les Grecs ou Latins les a encore détermii 41 i Journal des &§ ivans , nés à cecce repétition faute de po!> voir concilier tous ces Ecrivains. Dans cette bifloire de Perle, faite par les Orientaux, on retrouve un abrégé de celle des Parthcs ou Ar- facides-, il eft difficile d'avoir fur cette partie de nouvelles lumières, &: nous devons nous contenter de ctlics que les Sçavans anglois ont ralFcm- blées avec le plus c^rand foin. Ces Rois de Perle qui fuccédèrent ai« Arfacides font ceux que nous ap- pelions les SafTanidîS , parce que Ardfchir Babegan , leur Fondateur , que nous nommons Artaxercès , étoit petit-fils de Saiîan. Cette féconde hiftoire de Pcrfe, plus détaillée que la première , mais auffi plus fuf- pede éft trcs-curieule ; cette Dynaf- tie perfane fut détruite J*an 652 par les Arabes qui s'emparèrent de la Perfe. Les notes qui terminent ce volu- me & qui , la plupart , ont rapport à i'hiftoire de Jefus-Chriil: , méritent d'être conlultées ; on doit fe rappel- Mars 1781. 425 1er ici que dans l'édition angioiiè elles font partie du Texte, mais que, comme on les a trouvées trop longues, on les en a détachées en hs rejetcanc à la fin de chaque vo- lume. Dans le XVIIF. volume les Sça- vans anglois entreprennent de don- ner la partie de l'hiftoire Ancienne qui eft la plus longue Ôc la mieux connue de tour ce qui nous refte de l'Antiquité, c'eft à-dire, l'hiftoirc Romaine qui occupera plufieurs vo- lumes •, ils commencent par donner une defcription de l'état ancien de l'Italie &c une idée de fcs premiers habirans. On cft fort peu inftruit fur ceux qui , les premiers , vinrent peupler l'Italie. On nomme les Aborigènes, hs Pelafgiens, les Arcadiens, les Sieules , les Aurunces , les Rutu- Us , dans l'ancien Latium ; les VoUqucs, les Ofciens , les Auflb- niens, les Coriolans les Fidenates &. les Sicaniens , dans le nouveau. 4 Î.4 Journal des Sçavdns , Quelques-uns penfent que les Abo- rigènes étoicnc les mêmes que les CEnotriens, qui , après avoir quitté l'Arcadie, traverfcrenc Ja mer & vin- rent s'établir dans le Latium environ 400 ans avant la guerre de Troye. Les Pelafgiens originaires du Pelo- poncfe , cHaiïes de leurs pays pai les Curetés, paffèrcnc en Italie & le joignirent aux Aborigènes. Ils fu- rent dans la fuite obligés de retour- ner en Grèce , mais ils laiiïerenr pIuGeurs ufages grecs en Italie. C*cft pourquoi Us Latins fe fervirent , au commencement j des caradères grecs. Les Arcadiens font une autre co- lonie fortie du Peloponefe; ils paf- fèrent dans le Latium , environ ^o ans avant la guerre de Troye. Quani: aux Sicules quelques-uns prétendent qu'ils font les premiers habitans du Latium , oc qu'en ayant été cha{^ (es ils fe retirèrent en Sicile. En général , on n'a pas une connoif- fance bien exade de l'origine de ces premières colonies. Il en vint plu- Mars lySr. ' 4^^ fîeiirs de la Grèce. Ce fut vers Tan 1 177 avant J. C, qu'Enée vinc s'y établir. Après ces détails obfcurs fur l'état de Tancienne Italie, & après avoir fait connoître les fucccC-^ feurs d'Eiiée, les Sçavans anglois viennent à l'hiftoirc de Rome qui occupe plufieurs volumes. Nous ne les fuivrons pas dans ces détails qui font connus. Plufieurs faits importans exif^ent de fcavantes difcuffions qui font renvoyés dans les notes à la fini de chaque volume. Les Sçavans an- glois ont fuivi le fentiment ordi- naire tant à regard des fept Rois de Rome que des quatorze Rois d'Albe ; mais ils avouent que le calcul du Chevalier Newton leur paroît mieux fondé* Troye , fuivant Newton , a été prife 74 ans après la mort de Salo- mon, qu'il fait répondre à l'an 979 avant J. C. : ainfi la prife de cette ville & la fuite d'Enée feroient de l'an 905. Carthage, fuivant le même, a été fondée en 883 , vk il ne doit y 4l6 Journal des Sçavans , avoir eu qu'un intervalk d'environ vingt ans entre ces deux derniers évènemens. Ce calcul , difent - ils , juftifie Virgile de ranachronifme monftrueux de près de trois fiècles nouspro- Mars 178 1. 44) curera une lutte d'excellentes oSTer- vations. Il éroit bien jiifte que dans une Univerfiré aufli ancienne & au^fi éclèbre, i'Aftronomie fût enfin cul- tivée aulîi bien que les autres fciences. M. dç la Lande donne aufli dans ce voluiThc l'examen de quelques ob- fervarions faites à Madrid , par Don George Juan. Il trouve la latitude de 40 '^ 25' 18 'S Tur la grande place & la lortgitude o h. 23 ' 50 '^ j mais fur celle-ci il pourroic y avoir plus de 30'^ d'erreur. Il s'y trouve aufïl des Obfervaticjîs Méféorologi- ques par lefqucUes on voir que dans rété 1748 la hauteur de thermo- mètre ne palToit pas 24 ou 2^ ^ dans une petite cour à Kabri du foleil , mais il marquoit 6 ° de plus quand il était placé fur une muraille expo- fée au midi quoi qu'à l'abri du fo- leil. A l'égard de la hauteur du ba- romètre elle eft environ d'un pouce 10 lig. plus petite qu'à Paris, ce ^qi indique pour Madrid une élé- Tvj 444 Journal des S gavons \ vacion de 294 toiles au-defUis J« niveau de Ja mer, M. Jeaurat donne dans ce volu- me une Obfervation de la lune com- parée avec les Tables de Mayer qui n'éroient en erreur que de 18 "• Quand à la théorie de TAdrono- mic, on trouve dans ce volume un grand Mémoire de M. du Séjour , où il donne d*abord l'équation àz% courbes d'extin<5tion , ou Texpreffion de rafFoiblifTement de la lumière du foleil dans l'atmofphère, relative- ment aux rayons émanés des diflPé- xens points du difque foJairc. Il dé- termine auffi la quantité de lumière que reçoit le centre de lombre de la terre , ou un point quelconque de la lune quand elle e(t éclipfée , & il explique par-là pourquoi la Iuhc difparoit quelquefois totalement vers le périgée de la lune. Il fait voir qu'il eft contraire à la théorie que Tombre de la terre Toit plus denfe .vers la circonférence que veis le cen- Mars 17S1. 44 j trc; que par conféquenc il efi: fort douteux que le phénomène aie été ©bfervé , comme l'a dit M. Vallot, Se qu*en tout cas, il feroit dû à des circonftances particulières qu'il eft impoflible de foumettre au calcul. Enfin, il examine Tintenfité de la lumière cendrée de la lune , c*eft-à- dire , de la lumière que la terre envoyé fur la partie de la lune qui ji'eft point éclairée parle foleii, à différentes élongarions. Il détermine cnfuite les rems où Fanneau de Sa- turne déborde le globe de la pla- nette , comme depuis le mois de Juin 1769, jufqu*au mois de Juillet JJS4; ôc il en fait Tapplication dé- taillée aux différens mois des années dans lefqucls cette quantité varie à eaufe de la fltuation de la terre. M. du Séjour revient enf'uite aux éclipfes de foleii pour déterminer la plus grande durée pofljble. U trouve , par exemple , qu'elle eft de 12' 24^'' pour les éclipfes sinnulaircSj» 44^ Journal des Sçavans i &: de 7' 58 '^ pour les éclipfes tota* les dans les cas extrêmes. M. de la Place, dans un Mc- moire fur la prccefîion des cquî"*- noxcs 5 examine quel changement elle doit fubir lorfqu'on fait enrrct dans la théorie la coucha fluide dont la terre eft recouverte ; & il dé- montre par une méthode nouvelle que, quelque foit la figure du fphé- xoïde terreftrc, la fluidité des eaux ne change rien aux attrapions du foleii &: de la lune fur la précelfioii & la nutacion , & n'altère pas Tuni- formité du mouvement de rotation. Ce volume renferme aufli trois Mémoires de Géométrie pure. Le premier, de M. l'Abbé Boffut , a pour objet le retour des fuites. L'Au- teur avoir donné en 1761 une mé- thode élégante & d'une approxima- tion très-commode pour le cas où , dans une ellipfe peu excentrique, on cherche l'anomalie vraie , par le moyen de ranomalic moyenne ; Mars 1781. 447 il étend ici à d'autres équations fa méthode , qui confifte à employer àçs différenciations répétées, & à com- parer, pour une valeur où l'on connoic les deux quantités , deux exprelTîons des différences fuçcefiîves de celle qu'on cherche j l'une donnée par l'équation propofce ; l'autre, d'après une valeur hypothétique qu'on fuppofe à la quantité cher- chée , & dont il faut déterminer Içs coëfFîciens. Les exprefîions que doijne cette méthode fc trouvent très - fîmplement &" d'une manière commode V ce qui efl important, parce que tous les problêmes de l'Aftronomie phyfique fe réduifenc précifémenr à des équations de cette forme. M de la Place, dans un Mémoire fur Tubage des différences partielles dans la théorie à^s fuites , démon- tre àzs formules en feries que M, de la Grange avoit données fans démonftration; il y ajoute àts rc- niarqi*es nouvelles dignes de lat- 4^8 Jo urnaî dis S ça vans , tcntion des Gcomèrres, &c il pro- pofe une méthode générale dont Tes démonftrations ne font que des exem- ples, &C qui paroîc très-propre à perfedionner la théorie des fuites. Dans un autre Mémoire M. de la Place traite de Tintégration par ap- proximation j par une mérhode fon- dée fur la variation des confiantes arbitraires , &c il regarde fa folu- tion comme la plus importante Se la plus difficile que puiifc offrir la théorie des méthodes d'approxima- tion. La partie méchaniquc de ce vo- lume ne contient qu'un Mémoire. Oeft celui de M. Pcrronet, dans lequel il détermine Tépaifleur à la- quelle on peut réduire les piles des ponts , & la diminution dont peut être fufceptible le maffif des voûtes par leur courbure , afin de parvenir à faire 3 avec moins de dépenlc, des ponts qui foicnt plus légers , 6>c qui îailfent un paflage plus libre à l'eau, finns que ces changemens puiiTenc Mars 1781. 449 nuire à leur folidité. Il cire dabord les dimenfîons d'un grand nombre de ponts anciens & modernes , pouf prouver que l'on doit renoncer à donner aux piles toute répaifTcur qui fcroit nécefTaire pour qu*elles puMent tenir lieu de culée & qu'on pourroit leur donner beaucoup moins que la cinquième partie de rouverrure des arches. C'eft ce qu*il a fait dans le beau pont de Nemlly , conftruit fous les ordres de M. Per- ronet; il a réduit l'épailTeur des pi- les à treize pieds pour (ourenir des arcs de cent vingt pieds; mais ii leur a donné de grands empatemens par retraite de deux pieds fur cha- cune de trois alîifes de la fondation.* M. Perronet fait voir que Ja plu- parc éics courbures dçs voûtes de ponts ont l'inconvénient de dimi- nuer le paflTage de l'eau , & il fait voir l'avantage que l'on peut fe pro- curer en faifant les voûtes en por- tions d'arc de cercle j dont les naif- fances foicnc établies à la hauteur 450 Journal des Sçavan ns , des plus grandes eaux ; on en peut ajourer un autre qui eft efTcntiel, c'eft de faciliter Je paflagc des che- vaux de hallage fous le pont, ce que M. Pcrronet a eu principale- ment en vue dans les projets du pont de la ville de Pont- Sainte-. Maxence , que Ton conftruit , & dans celui qu'on fe propofe de Faire vis-à-vis de la place de Louis XV. Il doit réfulter de tout cela le dou- ble avantage de diminuer la mafTe de la maçonnerie , ainfi que la dé- penfe àçs ponts , ôc de donner plus de pafTage au cours de Teau. L'Hiftorien de TAcadémie rend un compte déraillé d'un Ouvrage de M. l'Abbé BofTut, contenant de nouvelles expériences fur la réfif- tance des fluides dont nous avons eu déjà occafion de parler, & d'un inf- trumenr préfenté à l'Académie par M. TAbbé Rochon, pour mefurer avec une exadlitude fingulière de très-petits angles en faifant mou- toir un piifmc à% cryftal de roche Mars 1781. 451 le long de l'axe d'une lunette jufqu'à ce que les deux images qu'il donne du même objet foient à une diftance cgaJe au diamètre de l'objet même. Cette idée ingénieufe pourra être trèî>-utile pour déterminer les dia- mètres de Mercure, de Mars, de Ju- piter & de Saturne , avec une pré- cifion plus grande qu'on ne l'a pu obtenir jufqu'ici. Déjà même M. de la Lande a fait ufage d'une obferva- tion de M. l'Abbé Rochon fur le diamètre de Mars , fur lequel il y avoir le plus d'incertitude, & iJ l'a trouve de 10'^, 15 au lieu de 11^^, 38 qu'il avoit adopté dans fon Af- tronomie. Parmi les éloges intéreffans qui terminent l'hiftoire de l'Académie ; il y en a un qui appartient naturelle- ment à ce premier extrait, c'eli ce- lui de M. Trudaine le fils , qui avoit exercé dès 1757 , à l'agc de 24 ans , la place importante d'Intendant des Finances , dans laquelle fon père s'étoit long-tems diftingué. Cet éloge 452- Journal des Sçavans , contient des réflexions très-philofo- phiques fur les impôts , donc M. Trudaine avoir l'adminiftration , de même que fur le commerce & fur les arts. Le tems où M. Turgot fut Contrôleur Général , fut celui où M. Trudaine eut le plus de facilité pour mettre en ufage les principes qu il s*ctoit faits fur cette matière. Dans un voyage entrepris pour réta- blir fa fanté, il avoit vu le pays de Gex, alors honoré par le féjour de M. de Voltaire, & devenu Tob- jet de la curiofité des voyageurs éclairés , qui s'empreflbient d'aller rendre hommage au génie. Ce pe- tit pays , fcparé de la France par une branche des Alpes , mais ayant une communication libre avec la SuifTej ne pouvoit être alTujetti à des droits de confommation fans employer une foule de prépofés, fans une fevérité rigourcufe , fans une dépenfe excef- fîve ; ces maux étoient la fuite trop néceiïaire de cette pofition, & il falloic peut-être hs attribuer à la Mars 178 1. 45} fîtuation du pays & à la forme des im- pôts , plutôt qu'aux hommes qui en paroiffoicnt les Auteurs ; ces maux avoient fouvent fait couler les lar- mes du Vieillard de Ferney ; fouvenc il les avoir combattus par fon élo- quence, ÔC foulages par fes bien-! faits 'y il n'eut pas de peine à fe faire entendre au cœur deM. Trudaine, & cet Adminiftrateur humain dC éclairé, profita d'un moment où les principes du Gouvernement pa- ToilToient fe rapprocher des lîen>jets. 11 en a cî^yilagé la madère ^ comme une des plus intércfTantes w pour Tordre judiciaire & le bien » public. » L'expérience nous a inftruirs de *>la néceffité d'une loi allez précifç » & aiTcz étendue pour rendre à la » Juftice i'ac^tivité qui lui appartient, «aux Jurifdidions inférieures & raê- t# mes aux Cours Souveraines la force f>&c la dignité qui en fontrame , SC waux Citoyens la certitude 6c la wjouifTance de leurs droits: avan- »tagc que faifoieiit prcfque éclipfer » ces conflits ruineux pou? les Par- M ties , ces demandes en réglemer^t » de Juges & leurs fâcheufes iuites » pour les matières de la moindre » importance, àc qui n'avoienc fou- »veâit aucune conllftancc réelle que » dans le caprice ôc la paflion des » Plaideurs. » Telle eiU'idée générale de TOu- vrage -, à l'égard de fon exécution , Viv 464 Journal des Sçavans , elle cft fort (impie &c dès-là très-mé- thodique & très-facile à coniulrer , par conféquent très utile & très-in- telligible ; l'Auteur rapporte chaque « article du texte de l'Edit , après le- * quel on trouve les notes de l'AjJteur , dans ierquelles il traite de robjer de l'article qu'il vient de rapporter*, il établit les principes qui y (ont rela- tifs , donne liiême louvenr des ef- pèces pour rendre encore phis fenft- blcs [es réflexions , compare i*articlc avec ceux des loix précédentes fur la même matière , en remarque les dif- férences & fait voir les inconvéniens qu'elles pouvoient avoir dans cer- tains cas ôc l'avantage du dernier Edit ; Se nous croyons pouvoir af- furer nos Ledleurs que ces réflexions , que l'Auteur qualifie trcs-modeile- ment de notés , font pleines de fens , d'exaditude , &c par conff quenr de la plus grande utilité, & qu*cnfîn elles font en même-tems très-cu- rieufcs Se très-fçavanres par l'hiftori- que qu elles renferment c>c par ks Mafs lySr. 465 confequences juftes que l'Auteur tire des ditFerenres circonltances qu'elles ont occafionnées drns ces lois fuc- cefîîves. Pour donner à nos Ledeurs une i Jée jufte de la manière de raifonner de notre Auteur 8c en même-tems de Ton ftyle 5 nous finirons cet Extraie en tranfcrivant ici la partie d'une note ou plutôt du commentaire qu'il fait fur l'article 22 de TEdit desPré- fidiaux de 1776. Voici ce que porte cet arti : // fera Jîatué à r audience ou fur délibéré fur toutes les caufes qui feront dans le cas d'être jugées en dernier r effort par lefdits Juges Pré^ fideaux ; Uiir en/oii^nons de ne pro^ noncer d'appointenicnt que dans les affaires qui exigeront indispeN" SÀBLEMENT une infiruction par écrit ; & dans ce cas leurs épices ne pourront pas excéder la fomme de fix livres pour les jugemens interlO" cutoires , & celle de dou^e livres à C égard de ceux qui feroient définitifs- Sur cet article l'Auteur en établie Vv ^^ 46^ journal âts Sçavans , d'abord Ja fagcfTc & prouve que roufc aiFaire fufceprible de la préfidialité cft ccnfée affaire légère , d'un inté- rêt circonfcript, tnrre perfonnes peu riches & de difcuirion Facile ; & à cette occafion il rapporte un ancien ax'ôme du Barreau qui à\i pour peu de ckofi , peu de plaids & fur lequel le dode Tiraqueau a fait un Com- mentaire que TAutcur voudroit , avec railon , qui fut plus connu & plus lu, A quoi il ajoute ce vers latin dont nons ignorons l'Auteur: Caufa Uvïs lïtem deba haberc brevcm, Ceîb après ces courtes réflexions que VAuteiir traite la queftion qu'il ap- pelle problématique, de fçavoir fi en effet le retranchement abfolu des épicGS & des vacations feront avan- tageux, & voici une partie de ce quil dit a czt égard, «Un Juge, privé de la récom- w pcnle narurellemcnt due au tra-« ^ va il , & qui ne perdra rien à une w inaction dont il fera certainement » le m^trê, aura-t-il toujours le me- Mars lySf. 4^7 ♦» me zcle Se la même adivifé ? Doit- won efpérer que, fans aucune vue » de récompenfe , il facrific à un » Travail féricux , quelquefois long »Sc fatiguant, un intérêt préfent, » les affaires , fes plaifirs , fon métier »même, qui, pour bien des per- » ionnes , eft une affaire de tempé- *> remment plus chère qu'on ne penfe? « Il eft facile , en admettant la w récompenfe des épices proportion- »nées au travail du Juge, dy met- w rre àts bornes ; & c*eft ce que fait, w par cet article , la fageffe de la loi. » Ces épices font autant ou plus J^ » punition du plaideur témérairp , » lorfqu'elles font réglées , que le bé^ » néfice du Juge, » On ne fçauroit exclure l'ufage des H épices qu'en admettant celui des f> gages. Or, qu'on balance une de » ces charges avec l'autre , elles le >» trouveront au moins égales, & \\ » y aura, ii^ç différence feniîble ^ »c'cft qa'en çh^rgcjant l'Etat de ces ^ gages , on faïf fuppofer la charge V vj 468 Journal des Sçavans , » à ceux qui ne la doivent pas , parce »qu*ils n'ont aucune affaire, aucun » procès; au lieu qu'en laifTant fub- » îîfter Tufagc , les épices ne font ^àla charge que du plaideur qui » y a donne lieu. C'eft une (orre de » dette que contradc celui qui » plaide Se que ne doit pas naturel- »lemcnt payer celui qui ne plaide » pas. '» Une autre raifon de iaiflèr fub- » fifter tufagc modéré des épices , c'eft H qu'au lieu que les gages fc paye- »roient également à tous \qs mem- » bres d'une compagnie , même à »%eux que leur inapplication ou M d'autres raifons éloignent du tra- »vail, de Texamen Ec du rapport » des affaires , les épices ne fe payenc » qu*à ceux qui aiment leurs fonc- »tions Se qui s'y dévouent. Benefi^ » cium pr opter officium. L'égalité de »récompenfe par l'égalité dç^ g^g^s >♦ deviendroic une forte d?niuftice ; >j cette égalité iroic contrt^ Je but » du Légiflateur ; en confondant le Mars 1781. 469 » travail avec la parefTe, on ceiïc » d'encourager le Magiftrat par l'at- » trait naturel d'une juite rétribu- » tion. » Notre Auteur ajoute encore d'.au- trss raifons également fenfécs , mais que les bornes d'un extrait ne nous permettent pas de tranfcrire &quc nous exhortons nos lecï:eurs de voir dans l'Ouvrage même aux pages 137 & luivanres. Cet Auteur eft M. Dreux Duradier , qui a fuivi quel- que tems à Paris , la profeiîion d'A- vocat, Se qui eft ancien Lieutenant- Particulier du Baiilage de Château- Neuf en Thymerais. [ Extrait de M, Coqmley d& ChauJJepurre, ] Essai fur la Mendicité , ou Mé- moire dans lequel on cxpoTê- To- ligine , Jes caules & les excès ds la Mendicité ; on lecheiche les moyens qu'ont employé les Peu- ples anciens Se modernes pour la détruire , on confidèrc nos diiFé- 47^ Journal des Sçavans , rens Réglemens fur cet objet cf- fcnciel de rAdminiftration , & en quoi nos Légiflateurs ont man- qué leur but. On fe propole cn- fuitc d'établir les moyens les plus lûrs pour détruire entihement 6* pour toujours la Mendicité dans le Royaume en rendant Us Mcn- dians utiles fans Us rendre mal* heureux. On trouvera indiquées dans ce Mémoire des reffourccs Tuffifantes fur cet objet , fans qu'il en coûte rien au Roi, à l'Etat, ni au Peuple-, enlcmblcî, com- ment les Hôpitaux érant peu oné- reux à l'Etat , il pourroit en retirer tous les avantages polîibles. A Amfterdam , chez Marc-Michel R y ; & à Paris , chez les Librai- ^ Te> qui vendent les Nouvcaiircs. CE Mémoire de M. Lambin de S. Félix, eft divifé en quatre parties. Après avoir fuccindcmenc cxpofé dans la première, les avan- tages pour la France , de l'entière Mars 1781. 471 deftrudion de la Mendicité dans le Royaume , l'Aureur établit quelles font les difFé rentes clalFes de Men- dians , les principales caufcs de la Mendicité ; & il fait un tableau des défordres, du brigandage & dzs cri- mes ; fuites nécefl'aires de ce flcaii des Etats. « Quoique très -bornée dans foti étendue , (î on la compare à TEfpa- gne, à la Turquie , ou à la Rume j la France, dit M de S. Félix , eft beaucoup plus riche que tous ces Empires, parce que, feule , elle peut fe fufïire, parce que chez elle, Sç fans en fortir , clk: trouve abondam- ment, & au delà de fa confomma- tion , des bleds , des vins , des hui- les j des troupeaux , une popula- tion nombreuse, des forets immen- fes , des carrières abondantes , Se une foule d'autres richcffes qui pro- viennent toutes de fon fol. Mais malgré fa nombreufc population , les bras n'y fuffifent point encore à Tabondance de fcs récoltes j & il -*•$ 47 i Journal des S çdv ans ^ s'y reneontre des terres incultes, quelques marais à dcfîéchcr , des landes à détruire -, 5c pis que cela , un fléau qui, depuis des fièclcs, ronge , confume & défoie le Royau- me. On comprend aitément qu'on cnrend parler ici de la Mendicité, Mais ( ajoute i'Aureur du Mémoire) baniffez la Mendicité de la France, & bientôt je n'y vois plus de terres incultes, plus de marais à deiïecher ; Us landes difparoilTcnt , & au lieu de toutes ces marques d'une funeftc nérilité, j'y vois fleurir les Ans , |e Conmicrce , l'Agriculture ^ j'y vois la population s'augmenter , éc partout régner^ l'aifance & l'abon» dance. » On peur divifer les Mcndians en trois claires. Dans la première , la plus nombreufc , ck la plus -Jange- rcufe pour TErat , font les vaga- bonds ^ \ts malfaiteurs, plufleufs ccbappés des prifons & aux fup- plices. Sans feu ni lieu , ils parcou- rent le monde fous le manteau de Mars 1781. 4"} la Mendicité Is prétendent avoir des droits fur routes ks bour- fes, ceJui de les me:cre à contribu- tion, de bon gré ou de force , par prière ou par violence, fuivant qi c ia circonftance leur eft plus ou moins favorable. Ce font des pirates qui arborent pavillon ami ou ennemi , félon qu'ils y voient plus ou moins de danger. Les Greffes de routes ks Jutifdidions du Royaume fonr rem- plis des forfaits de toute efpcce que commettent tous les. jours ces mi- férables vagabonds, Se la deQruc- rlon entière de la Mendicité , qui coupcroit le cours d'une infinité de vols, de meurtres, de révoltes dc d'incendies , feroit alTurément plus avantageufe à l'Etat, que n'a pu ja- mais l'être , la victoire la plus com- plette D'ailleurs que de re- cherches difficiles & difpendieufes pour la police on éviterojt par-là, & en même-terns , quel nombre de procédures oncreules au Domaine , ôc fâcheufes pour les miférables 474 Journal des SçavaftS ^ contre cjui elles s*exerGcnt h S'il y avoir feulement vingt-cinq ans que les Mendians fuflenr d^rruits dans le Royaume, le Domaine auroil aujourd'hui des fonomes confidéra- blcs qu'il n*a point. La preuve en cfl: lenfiblc v q^e de fuppUees fup- pïimés ! Il n*y a point un Jufticié qui ne coûte au Roi deux mille francs» » La parcfTc & la fainéantife for- ment la féconde clafTe des Mendians. ils trouvent qu*il eft plus doux de tendre la main que de l'exercer à de» travaux utiles. L'oifiveté & ia fai- néantife , furrout chez des gens fans éducation , (ont toujours accompa- gnées des excès 6<: de la débauche : auffi bientôt ceux-ci finiflent par être comme les premiers , des malfaiteuri êc des fcélérats. Les uns & les autres Ce font un talent , un art étudié de Ja Mendicité ; 6>c avec des maladies feintes , avec des bieffurcs (îmulées , ils tirent de la République des fem- mes qui conviendroient plutôt à en- courager quelques Artifans mal- ai- Mars 17S1. 47f (h ou desPayfan^ pauvres, qui, la- borieux & hounêresgens , ont mieux mérite de la Patrie. Ce (ont des fangfues qui nuiCent à rcmbonpoinc' de TErat ; ce font des fielons, dci guêpes cruelles qui ne fe contentent point detr: mutiles dans la ruche, mais qui y détruifenr le bon ordre, &c qui bientôt en ruinent la cire ôC le miel. *t Dans la froifîèmc claiTc deff Mcndians , font ci'ux qui , nés & élevés dans la mifcre, puis épiou- vés par des maladies & de nou- veaux coups du fort , le rtbur de Tinfortune & des hôpitaux, fans pa- rents , fans appui , fans afyle , n'ont plus d'efpérance que dans la com- mifération du public , ^ de ref- fource , que celle de pouvoir l'exci- ter. Ces derniers , comme la partie de l'Etat la plus foible & la plus malhcurcufe, méritent plus que tou$ les autres de fixer fes regards pater- nels ; & ils exigent toute fon atten- tion. Excepté cette dernière ciaflc» 47^ Journal d^s Sçavans , c'eft donc le libcrrinagc , & d'abord roifiveré , c]ui ont enfanté cette mul- titude des Mendians , qui ne peut que s'accroîrre roiis les jours. » Dans la féconde Partie de fon Mémoire, M. de S. F. jette un coup- d'œilfur les principales nations qui, dans ks difFérens teins, ont mérité ic plus de fixer notre attention lur cet objet > & il examine quels moyens elles ont employés pour bannir de chez elle la Mendicité. « Si j'ouvre le premier Livre du monde , ce monument de l'Anti- quité le plus ancien & le plus pré- cieux ; ce Livre fublime , ém.ané de la Divinité même, qui nous montre à-la-fois le précepte Ôc l'exemple, j'y vois partout , & dès la première page, le commandement fait à l'homme du travail, & fa néceflité indiipcn- lablc \ & les Hébreux ne manquè- rent point de s'y conformer dans tous les tems. Chez les Egyptiens , Amafis donne une loi qui déclare in- fâme tout fainéant : adoptée par So- Mars 1781. 477 Ion , elle palTe dans plufieurs Répu- bliques de la Grèce, ôc en(uite chez les Romains. Dracon, donc les loix croient écrites avec du fang, enché- rit fur celle d'Amafis ; il en public une qui condamne à more, dans fa République , celui qui ne travaille point ; ^ il aucorife Tes concitoyens a le dénoncer, » Si Ton confîdère les Peuples modernes par rapport à cet objet , TElpagne, dans la vue de porter au travail un peuple ne indolent Se pa- relTeux, 6c afin de réparer le vuidc qu'ont produit les émigrations de fes fujets , &c que Tes poiielîions in- diennes occafîonnenc encore dans fes Cultiva!eurs& fes Artifans, accorde fa protedlîon à tous ceux de fes fu- jets qui fe livreront à des occupa- tions utiles , & une amniftie géné- rale aux délertcuis. File les difpenfs de rejoindre leurs anciens drapeaux , pourvu qu'ils puiiTcnt juftiher au Gouvernement qu'ils exercent une profeflîon; 6c depuis pluueurs an- 47 8 Journal des Sçavans , nées clleemployt les moyens les plus efficaces pour eagager les Ariiftcs, les Artifans & les Ouvriers étran- gers en tour genre , à venir former dans le Royaume de nouveaux éra« blifïemens. » Combien de fages Réglemens faits en Angleterre & exccurés à la rigueur contre les gens oififs i Quelle attention , cjuelic vigilance de la part du Gouvernement, pour aug- menter (es produdions territoriales & pour étendre au loin fon com- merce ! Quelle ardeur de la parc des peuples pour le travail! Mais auflli combien voit-on chez cette nation de fuccès dans ce genre ? On fçait qu'il exifte en Angleterre des Mai- Ions publiques fondées par le Gou- vernement \ qu'il y en a de fondées par des Villes; qu'il y en a même de dotées par de riches particuliers, pour y recevoir les Mendians vali- des & invalides, jeunes & vieux, hommes & femmes, & tous les au- tres pauvres qui s'y préfcntenc de Mars 1781. 47^ bon gré. On y renferme les Mcn- dians qu'on furprend dans les villes ou dans les campagnes y exerçant ce lâche métier. Chacune de ces Maifons eft une pépinière d'ouvriers de toute efpèce , que le Gouverne- ment ôc les particuliers favenr oc- cuper continuellement aux travaux publics & à une infinité d'ouvra- ges domeOiques. Il y règne une police admirable , beaucoup d'or- dre dans fous les détails ; & \qs détenus y font beaucoup mieux trai- tés que ne peuvent l'être chez eux nos pay fans les plus aifés. Auffi l'on ne voit pas un Mendiant dans toute cette île , ou s'il s'en trouve , c'efl: communément un étranger ou un libertin -, mais quel qu'il foit, il eft bientôt arrêté pour êtrç renfermé dans ces hofpices publics. Ccft à cette vigilance qu'on doit (ans doute attribuer la rareté des meurtres dans toute la Grande Bretagne. On y vole, mais on y égorge peu : les vols même y font beaucoup moins 4^0 Journal des SgavanSy frcquens qu'en France, en Efpagnc, en Italie, en Turquie , en Molcovic ôr partout ailleurs, »En Hollande, cette République ail (Il admirable dans fa conduire que celle des fourmis & des abeilles, par le goût général de Tes habirans poux le travail &: pour rcconomie , a éga- lement élevé des afylcs publics à Tindigcnce laboricufc 5 où clic pût trouver une r^iTource ailurée contre la mifère , «Se de l'occupation à Ton indullrie. De pareils crabliilemens ne doivent pas furprendrc ch z un peuple où prefquc tous les citoyens joignent les nchefles d'un Prince à récoDomic & à la frugalité du plus fîmple particulier, où chaque indi- vidu eft à la-tois riche , lobrc , ac- tif, laborieux, ami du commerce ÔC des arts utiles. Tous les membres concou.ent unanimement, dans cette République , à augmenter la maffe de les richellcs, la force, fa piiif- fance , &: à mérner la confidératîoti 6c l'alliance des nations les plus éloi- gnées. Mars 1781. 481 gnces. On ne s'y livre poinc à la fài- néantife ni à la frivolité , ô: encore moins au libertinage. La République de Gênes, par des Réglemtns non moins fagcs & pat des Inftitutions non moins patrio- tiques , a également banni de fon fein la fainéanrife & la Mendicité : ce qui eft d'autant plus à remarquer, que de tous les Etats de l'Italie, c'eil: peut-être le feul où elles ne domi- nent point comme partout ailleurs. Quant aux Italiens naturellement mois & parciTeux , non - (tulemcnt la chaleur cxccflive du climat con- tribue à augmenter leur indolence j mais ce qui fait encore pulluler chez cu3t , dans toute l'Italie , & (urtout à Rome , \inc multitude de Mendians, c'ef^unc infinité de libéralités , d'au- tnônes ,t5'hôpitaux & de fondations mai entendues , qui les y appellent de toute la terre, »11 y a peu de pauvres dans la Chine , dans la Suède , dans le Dan- ncmarck & daiw la Molcovic^ les Mw. X 481 Journal des Sçavans, peuples de ces pays crâne laborieux 6c indurtrieux. En Dannemarck, le Mendiant peut encore être retenu j>ar U crainte d'un travail forcé aux mines de cuivre, auquel on le con-» damne. En Turquie , on vair peu de Mendians , parce que le Turc eft fier, & qu'il trouve d'ailleurs des fecours luffiTans dans rhumanité de fes compati ioics. _ , »On en voir peu dans l'île de Rhée , dans celles de la Grèce Ôç toutes les autres de peu d'étendue ; parce que dans les endroits peu conr iîdérables , Ô< oii tous. les hahitan^ fe connoiffent , on aurpit honre d^ mendier. Une fecôndej-raifon , q^^ n'eft pas moins probahie., c'eit aijf la chalïc d>c la pêche chez ces înfu- laircs , étant libres à tout le monde ^ elles leur fournilTent le moyen 4ç s'exercer volontiers, & en mêhie- tçras de le nourrir du, produit de kur tr^v^l & de leuç a.drelTe. Avec le commerce qu'ils font des peaux 6c des h>iiles qui en proviennent, iis Ma/S . 1781. 4^j trouvent encore de quoi fe vcrii , &c pour luiîire aux autres bcfoins de la vie. » Dans la troifième Patrie de foa Mémoire, l'Aureur pafle en revue tous les Edics , Arrêts , Ordonnan- ces ôc Déclarations depuis Ç, h arld- magne julqu'à nos jours , fur "ite^iaic de la Mendicité. Il démontrç ep lîîême-tcms la rtflembJance ou la ^contrariété de ces ioix , leur muJti- plicité à l'infini , ôc toujours jufqu'ici leur inutilité. Pour mit ux, faire juger de fa manière de di/cuîe;r , nous air ions rapporter ici dçux fragmens de •cette rroi/ièmç Partie, -...« Encre routes les Nations mo-r •jdcrnes , (1 libus voulons diftinguer 'Celles- qui '.-ont fçu mettre en œuvre les moyens les plus lùrs de les plus convenab.ks pour détruire entièrer ^rnenc- cbcz elles la Mendicité' j je np vois quçl'^n^lçterre-, la Hollande , Gênes ;, Genève , & depuis peu içs Etats de Flandres , qui ayent jamais pu y par venix parfaitement?. Qu'on Xij 4 84 Journal des SçavanÈ ; tie foit point lurpris qu'entre tant de peuples qui pourroient d'ailleurs fer- vir de modèle fur une infinité d'au- tres objets , il n*y ait que ces feules Républiques qui ayent cet avantage fur tous les autres Gouvcrnemens \ cela n'ell point furprenanr. »Unc République , quoique de ^peU d'étendue , quoique moins ri- che par le nombre de les fujcts, de fes polTelïîons $c de fi s revenus, a toujours au bèfôin plus de fonds dans fes tréfors que le Monarque le plus puilTant ; parce que le Monar- que le plus puillant dépenfe prefquc toujours (on revenu annuel ; parce que le lu.xe d'ufage, %k que l'on re- garde comme indirpcnfaible à la Coût des Rois , emporté ia' plus grande partie de leurs finances. Ceft par cette raifon , qu'un Prince qui aime fon peuple , ou qui s'aime lui-même , cft ordmài rement forcé , faute d'ef- pèces , de ne pcnfer qu'au prcfent & ^ux dépenfes de première néccflîté, Urte République, âi^ contraif» , qui Mars 178Î. 485 ne doit point 9 qui eft riche par Ton économie, qui d'ailleurs fe regarde comme permanente & éternelle, tra- vaille plus pour l'avenir que pour le tems préfent ', & dans une inftitu- tion comme celles dont nous avons parlé , Si toutes les autres de ce genre, elle cherche à augmenter le bonheiir, l'aifance 8c les richelTes do ùs membres foit préfcns foit à venir, » C*ell dans ce même efprit , que les Corps, & furtout les Religieux , ont trouvé les moyens de fe perpé- tuer , de s'enrichir 6c de s'agrandit au point où nous les voyons aujour- d'hui. Je les compare à un vieillard qui plante & qui bâtit; & en cela, qui ne fe confidère point, mais qui cnvifage dans ces avances & ces tra- vaux l'avantage de Tes en fans , aux- quels il veut laifTer un bien durable, folide , & d*un rapport afTuré. » Quant à ces Maifons de force , établies plus nouvellement, trop connues fous le nom de Dépôt : i°, tous les hôpitaux gratuits & fans tra- X iij 4S<Î- Journal des Sçavans ; vair, étant un appas à la fainéantifc, loin de dcrniire les Mendians , ne ptuvcnt qu'en accroître infinim de la force , de TadrefTe des fujcts ; fi en les c-tabl. (Tant, on a eu furrout égard à la fituation des lieux ô<: du commerce des provinces voifines ; alors il n'eft pas poilible que les re- venus ne foient plus que Tuffifans pour fubvcnir à tous \q% frais de dépenfe. J'ofe même affurer, que, les Supérieurs de ces Maifons , ren- tes en proportion de leurs peines &: de leur place , il rcilera dans une cailfc de réferve , des fonds pour les tems de difette & de calamité ; tcms où le tiavail, ou plutôt le dé- bit des mirchandifes peut diminuer le nombre des fujers , augmenter le prix du pain 8c des denrées. » Il y a une infinité d'ouvrages, pour les femmes furtout , qui ne deman- dent point d'apprentiflage. Il y a également un nombre de métiers, .coaxmc nous le prouverons ci-après. 400 Journal des Sçavans ; auxquels on peut employer jufqul des eftropiés; ceux qui n'auroient qu'un bras Ôc un pied , comme ceux qui n'auroienr que des bras ou des pieds ; enfin un impotent a des yeux , 5c il peut furvtilier les autres. C'cft à un Adminiftrateur entendu, à employer toute fon intelligence à diriger de tels fujcrs, & à mettra en oeuvre toutes les reiïburces polîlbles pour faire valoir jufqu'au moindrt fecours qu'on peut en rircr. Par là fuite ^ lorfque le bon ordre & les travaux feront bien établis dans ces Maifons, on pourroit de rems en tems faire entrer dans les atteliers des femmes, quelques Biles publi- ques , pour en diminuer le nombre dans nos villes , & furtour pour re- tenir les autres, parla crainte d'un travail iorcé. La fcnéantile n*étant pas moins la mère du libertinage que de ia Mendicité , ôc le travail étant leur fléau le plus redoutable, cette crainte les contiendroit mieux que quelques mois d'Hôpital , d'où Mars lySi. f0t files fortent toujours pires qu'elles n*y étoient entrées. »Les hommes, plus vigoureux, feront occupés à des travaux plus xiîdcs. Parmi ces derniers , l'Etat peut tirer les plus robuftes , les plus indociles & ics plus mutins, pour les employer aux travaux publics félon les circonftanccs, ôc (ous des Conditions différentes. La nature y parmi les hom.mes, comme chez Içs animaux , a formé de certains ca- ractères indociies , féroces, enne- mis de la fociabilité , nés pour le meurtre Ôc la rapine , & dont il cft prefque impoflible de rompre jamais les inclinations violentes : c'eft à uïi fage Gouvernement à faire enforce de les prendre Se de les dompter pour s*en fervir à propos : comme un Maure intelligent fait rendre do- cile au frein un courfier fauvage , içait apprivoifer le tigre ôz le lion , fait pour fes befoins diriger à fa vo- lonté la maffe pefante de l'éléphant, ôc donner quand il le faut , de lac» 49^ Journal âts Sçavans ," tivité au zèbre » naturellement lent & parefleux. >>Lc Gouvernement pourroit de tems en tems renforcer ces troupes occupées aux travaux publics , en déchargeant les prifons y qui , dans nombre de provinces , regorgent de fujets. Dans Tinfedion & la pour- riture , ils y périfTent pleins de vie, fe nuifent les uns aux aurres , & n'y deviennent jamais meilleurs. Ces malheureux legarderoient la vue du jour comme un bienfait •, & par la crainte des punitions les plus févères , comme par l'attrait de quelques (alai- res , de quelques récompenfes , ou im- munités , on viendroit à bout de les difcipiiner , ôc de tiret d'eux les plus grands fervices. Les Romains, dont les loix éroient fi fages , Ôc toujours porrées vexs le bien général , fçurent employer les criminels aux travaux pubiic3R & c'eft aux (ueurs & aux bras de ces malfaiteurs que Ton doit ces grands chemins , ces amphithéâtres qui excitent encore Mars 178t. 49} aujourd'hui la curiofîté 6c l'admi* ration. »On pourroit occuper les uns Sc les autres , je veux dire ces maihcu- leux tirés des prifons^ & les Men- dians les plus vigoureux & les plus mutins , aux grands chemins, à la coupe des montagnes, à la conf^ trudîion des ponts , des canaux , des ports de mer & des places fortes ; à creufer des rivières , à delTéchcr des marais ^ défricher des terres , Se généralement à tout ce qu'on peut appeller travaux publics ; outre une infinité d'avantages réels qu'on rcrireroii de l'exécution bien en- tendue d'un tel projet , on confer- veroit pour toujours à nos campagnes une rrifinité de bras , que les tra- vaux publics & les corvées leur ra- vivent , & trop fou vent dans la fai- fon où la récolte les redemande plus efTentieiiement. Dès-à-préfent, dans les (lècles à venir Se Jes plus reculés, on rcflentiroit l'utilité Se les eommodités infinies qui en pro- 49^4 Journal des Sçavans ^ vietidroient pour les Arts& le Cora* mercc , pour la Marine, pour la fureté de nos frontières , pour touc l'Etat; enfin, de ia conftru(f^ion , de Tachèvement & entière perFec- tion dune multicude de travaux pu- blics les plus cfTentiels , & capables d'immorcalifer le Monarque bien- failanr qui les auroit ordonnés. » L'Auteur ne fait qu'indiquer fuc* cindement les moyens du régime à établir dans ces Maifons , \ts puni- tions à infliger aux pertubateurs de l'ordre , aux violateurs de la difci- pline, ainfi que les récompcnfes qu'il faudroit accorder à ceux qui fè feroient conftamment diftingués par une conduite fa^e , une ioumiifion exemplaire, ^ par Tadivité de leur travail. Il prévient enfuite que l'é- lablifTemcnt de ces Maifons n'eft 'point un projet idéal; qu'il y en a en Angleterre, en Hollande , à Gênes , à Gand, Il paiTe enfin aux fonds qu'il s'agiroit de ttouv-r pour conftruire , monter , & doter ces Mars lySî. 495 Maifons. Un des premiers moyens feroirde leur attribuer, jufqirà la concurrence de leur entier crablilîe- menc , les revenus de plufieurs Ab- bayes & Prieurés en commande y comme encore de irur afPeder une fomme fur tous ks Bénéfices un peu confîdérablcs à nommer. « Si l'intention des anciens Fon- dateurs de ces Bénéfices a été de foulager les vrais pauvres; de s'af- furer de Irurs fufFrai^es dc de leurs prières ; fi \tjupcrjlu de tout homme 9 & plus encore rie tout Eccléfiafti- que appartient aux pauvres; fî une femhJable deftination de ces biens, eft plus conforme à l'efprit de l'E* glife &: de Ja fondation , qu'il n'en arrive lorfqu'il tombe entre les mains de ceux qui les poiïedenc pour en abufer , comme nous le voyons trop fouvenr ; aflurément il n*y a perfonne qui n'approuve un tel emploi. Cette nouvelle difpofition de quelques revenus eccléfiaftiqucs ne pourroit qu'introduire dans le 49<5 Journal dzs Sçavans , Clergé une réforme qui eft à defirer : elic pourroit y diminuer refprir du monde , l'amour du luxe, celui des procès , lU une infinité d'autres abus qu*ii ne me convient pas de relever. »Pour diminuer la dépenfe dans la bârifle & conftrudion de tant de Maiions à élever, toutes en même- tems , on pourroit y confacrer le terrein 5c les bâtimens de plufieurs Ordres Religieux déjà fupprimés.Les Camaldules & les Céieftins entre auttes qu'on lailTe s'éteindre , ont un nombre de Maifons dont on pour- roit difpofer a cet égard *, en obfer- vant dt donner la préférence à tout ce qui eft hors des villes, parce que dans les villes toutes les denrées font toujours beaucoup plus chères ; & ^encore , afin d'augmenter la confom- mation , la circulation du commerce & les efpcces dans les campagnes ô^ dans les provinces , où il n'y en a jamais alTez. Lorfquc le Gouverne- ment, non -feulement aura tourné Xes vues vers cet objet > mais ks aura Mars ijSt. 4(^7 abfolumcnt décidées , Se que les travaux pour la bâriiie de ces Era- bliiïemens feront bien commencés , au lieu d'impôt? , dont il faut éloi- gner jufqu*à la moindre idée, qu'on ouvre alors une Bourfc de bienfait fance. Il y a peu de particuliers , il n'y a pas ur.e Communauté, pas un Corps, lurtoutfi vous UslailTezabfo» lument libres de donner à v.oionré, qui à Tenvi ne s'emprclfcnt de con- tribuer à une œuvre (ï belle &: vai- nement defîrée depuis plusieurs fiècles. » A ces nouvelles refTources Ton peut joindre une nouvelle Loterie , dont il y auroit des billets de toute forte de mife ; je veux dire depuis un certain taux ju (qu'au plus bas , afin que chacun, dans toutes les conditions de la fociété, pût y par- ticiper. Les lots 6c les avantages y feroient moins conlidérables qu'ils n*ont coutume de l'être dans les autres jeux de fortune & de hazard , parce qu'il faudroit que ce fût moins ua 49 5 Journal its S ça vans ^ ob/ec de gain que de bienfaifance de Ja part ^z% Inrcrefl'és : on fcniie- loïc cette Loterie des que les manu- fadures ^ les attelicrs fe trouve- roient entièrement occupés. Dès- lors CCS M ai ions ne feront plus à chargea l'Erat, puifque le produit du travail des lujers, tc la inoindre partie des aumônes accordées an- nuellement à la Mendicité , fe tour- nant vers ct% nouvelles fondations , CCS deux objets de recette réunis, fatisferonr pleinement , & au-delà 9 à toutes les branches de dcpenle, 11 a été dit & démontré , que les fom- mes confidérabics que les gueux de profeflion tirent annuellement pen- dant une feule année , (uffiroient pour nourrir deux & trois ans le même nombre de bons pauvres . , . • Du moment que l'inftitution des Maifons de travail aura lieu , la feule crainte d'un travail forcé , fera contre les Mendians le coup le plus terri- ble s qui en diminuera beaucoup l'cfpèce. Voilà pourquoi dix huit à Mars 1781. , 499 vingt Maîfons de travail , telles que je les fuppOiC , vaudront mieux que cent hôpitaux ordinaires. Apres avoir prcfenré fon projet Si les moyens de Texécut^r , avec dcé détails & des développemens Qut nous fommes ioccés de relTerrer beau- coup , M. de S. F, jerre un coup»» d*œil fur les principaux Ecrirs qui ont été publics fur la maficre qu'il traite ; il les combat Si tâche de poHver leur inruffifance. Enfin li prévoit qu'on peur lai faire difFé*» renres ob|eâ:!ons par rapport à la Je- penfe conlidérable que nécciUre un tel projet. « L'on me dira qu*il eft a'fc à un Spéculateur de parler de finances di d'en fuppofcr, Ôc qu'il s'agir ici de les fournir. A cela je répondrai: Louis XIV , à peine forti de Ten* fance , Se dans un tems où les ref- fourccs de la France fembloientétre épuifées , taifit les renés de l'Etat ; Se fou oénic ardent Se avide de tous les génies de gloire , élève la Mo* 500 Journal des S çav ans ^ narchic françoife au plus haut degré de fplendeur où elle eût pii jamais parvenir. Sans argent dans fts cof- fres , il vient à bout de fe créer une Marine , la plus redoutable par les flotes nombrcufes,' les plus habiles dans la manœuvre, & bientôt les plus aggerries. 11 lève , foudoye & entretient des armées conlîdérables, fouventaux quatre coins du Royau- me , & même chez TEt ranger. Il donne cent combats, livre vingt ba- tailles rangées ; il forme ou foutient plus de quatre-vingt fiéges. Ajoutez à cela une infinité d'édifices publics , de ports , d'arfenaux , de places pu- bliques , d'arcs de triomphe , de grandes routes , de temples , d'hô- pitaux , de manufadures , d'Acadé- mies, &c. &c. ; dans une infinité de circonftances , des fpcdacles d>c des fêtes d'une magnificence digne d'y attirer des Souverains \ des châteaux de plaifance , àts ponts , des canaux hardis êc difpendieux , & des villes même qui lui doivent leur exiftcncc. Mars 1781. 5©1 Le feul Vcrfailles a englouti àts milliards. Et aujourd'hui ieplus fagc des Rois 3 au diffus de la renommée & d*unc vaine gloire , & feulemcnc. jaloux du bonheur de les Peuples , un tel Prince, dont les vues réglées & économiques ne tendent qu'à la bienfaiiance & au loulagement de fcsfujets, ne pourroit pas trouver, pour le feul objet dont il s'agit au- jourd'hui , des relTources , dans un Royaume qui n'en a jamais manque dans les tems les plus dérefpércs? Non, François, vous ne le croyez point. Un nombre de nouvelles Inf- titutions, de Réformes & de nou- velles Ordonnances , toutes didécs par la fagefle & l'amour de fon Peu- ple , fur l'Education ,. fur le Com- merce , fut l'Agriculture & fur les Arts les plus utiles ; des fommes ac- cordées à des Provinces dans les tems de calamité , dans \q% épidémies , les incendies ; tous ces bienfaits , qui partent d^un cœur vraiment paternel , ^01 Journal des Sçavans , vous répondent du (uccès d'une tcUf cncreprife. >► Ce Mémoire eft terminé par de$ Notes qui , trop longues pour entre» dans le corps de TOuvrage , répan- dent un nouveau jour lur les idées jje l'Auteur. Nous en tranicnrons une ici , parce que fon objcc tient aux progrès àts Lettres. «Dans la création des nouvelles IVlanufa<5i:ures , on devroic furtouc s'occuper des objets de première né- ceffité , comme chaufTure & habil- lement , ou de la plus grande con- Xbmmation , ou enfin de ceux pour lelquels il n'y a pas allez d'atteliers en France. Six frabriques de papier, par exemple , de plus dans ce Royau- me y ne pourroient qu'augmenter beaucoup la circulation du comb- iner ce, celui des Livres -, & mettre à portée la Librairie de Paris & des Piovinccs de réimprimer .une foule (d*cxcellens Ouvrages d'une certaine étendue, qui manquent depuis des Mars 1781 501 années , & que l'oîi redemande , mais dont on efi: privé par la cherié excef- fivedes papiers. C'efl: ici le lieu de (c plaindre que l'on ne tient pas aflez la main à l'exécution des Régicmens qui défendenr expreffcmcnt l'cxpor- ration du chiffon chez l'Etranger. C'cft r notre pié|ndice, Se par cet abus fans douce , que les Manulac- tures étrangères ôc celles de Hol- lande il vantées , fonc fupérieures aux nôtres. On pouiroit encore éta- blir un travail 5 &c même plulkurs , pour la préparation des peaux de veaux de de mourons , employées par les Megifïiers , 6c furrout pour celles dont fe fervent les Relieurs, Autiefois, ôc dans un tcms où la confommation de ces peaux étoic bcaucoiip moindre , ces préparations pccupoient jufqu'à dix ou douze Fa» briqqans. ^jjùellpmeiît, tout-à- fait rebutes par, des gèneç particulières à ce eenrp de commerce , ces Marchanas fc trouvent, aujourd'hui réduits au nohV 504 Journal des Sçavans , bre de quatre; encore o*y en a-t-il «ju'un allez riche pour occuper un certain nombre d'ouvriers; Comme dans toute la France ces quatre Mar- chands font les feuls pour fournir la capitale , Lyon , Bordeaux , 1 ou- loufe & toutes les autres Provinces, ils affament de cette marchandife les Relieurs qui ne peuvent ablolu* inenr s'en palTcr ; ils y mettent le prix à leur volonté & fous telles con- ditions qu*il leur plaît de dider. Par-là , ils ruinent les Relieurs -, ils gênent infiniment le commerce de fa Librairie , & en cela ils mettent un impôt journalier fur tous les Gens de Lettres. S'il cft à defirer qu'en donne plus de liberté à la fabrication & au com- merce des peaux propres à la Re- lieure , & qu'on empêche l'exporta- tion des matières premières , defti- nées a nos fabriques de papier , quelle circonftarice Fut plus fàvora- fck ? Un Mmiîlrc qui s'eft plu à peindre le fiède de Colbert , de fous i'admîriiflration Mars. 1781.^ 505 Tadminirtrarion de ce grand Homme la renaiilance des Sciences & des Arts , un Miniftre qui tient aux Let- tres par un goût décidé & par des Ouvrages qui les honorent, ne mai> qucra point, de leur accorder , dans cette malhcureufe conjondure , fon entière protccîiion. [ Extrait communiqué, ] MÈ MOIRE fur Us En fans- Trou* vés''y préfenté à MM. l^^ Procu- reurs du Pays de Provence par les Redeurs de l'Hôpital général S. Jacques d'Aix. A Âix, chezEfprit David , Imprimeur du Roi , du Pays & de la Ville. 1780. f/2.4^. de 190 pages, r:^ -il ' ; I les b£foins'&: les dangers des s cnfans dclaifles par les. auteurs de leurs jours au moment de leur naiiïance , forment un (pedacle des plus attendriflans , les foins pater- nels que de généreux citoyens ani- més pat -la charité & par la comnai!- Mars. Y 5 o^ Journal des Sçavans , fération' naturelle , s*empreflent de donner à'res;èires. fi foibles Tek font les rableaux fidèlcmenc tracés dans le Mémoire de MiM. Its Rcdcurs ou AdmiDiftraicurs de l'Hô- pitai général d'Aix^i \\w>\s.^^ Le défaut de tonds publicsconfa- crés aux. enfins a Forcé de tecourir, en Provence», à un. abonnement ou cotifation des citoyens du Tiers- Etat , & le produit en eft partagé tnrre les hôpitaux des principales villes de cette Provint^ qui font iliai"gcs chacun da;foin dfs cnfans trouvés d'un certain diflri^!;!:, , . . Par cet arrangement, les Admi- uiftrateiws particuliers^de ces hôpi- taux font devenus les tuteurs ou plu- tôt les vrais pères des cnfans qui leur font confiés. I es devoitiidont ils font 'chargés volontairementién cette qii^- lité j ks obligent à s'occuper couf- tamment de tous les foins & de toi^ Mars 178 1. 507^ IfS détails relatifs à la confervarion &c à l'cducation de ces enfans. Pour- roient ils , lans déroger à ce que leurs fondions ont de plus touchant & de plus honorable , appcrccvoir des abus , des caufes évidentes de ma- ladies , de milère & de mort, Se ne pas élever la voix^ ne pas réclamer les réformes & les îccours néceflaires pour bircccfïcr tous ces maux? Non fans doute , & c*ift adilî ce loua- ble motif qui a dicléTOuvrage dont nous rendons compte. MM. les Redeurs de THopital général d'Aix n'ont pu voir , lans en être vivement affcClés , que la mor- tftlué des enfans trouvés de la Pro- vence, mais furtout à Aix , furpaf- loit infiniment celle qui efl: ordinaire dans le prçmier âge, &c étoit parve- nue à un point effrayant : comment, en effet , auroienr-ils pu reconnoître fans effroi que dans l'efpace d'une feule année, 1776 , de cent quinine tn/ans pores à leur hôpital , il en étoit niorc ccnc trois. ço8 Journal des Sçavans , Le premier cfFec d'une parçille obfervation a dû ncceflaireincnr ex- citer tout le zèle dj ces dignes cw toycns ; & celui d'çntrc eux qui a été chargé de rédiger le Mcmoirç fli''ils avoicnt réfolu de publier à ce uijet, commence par rechercher ÔC établir les caufes d'un il çrucl dé* fartrc. Il en afTigne trois principales ; favoir , les maladies dont les tnfsins font attaqués ^h leur naiflancc , l'in-f falubrité & le mauvais régime dç Tcntrepôt où ces cnfap'î iéjournent, jufqu'à ce qu*on Içur ait trouvé une nourrice, Ik enfin la dilettc de cts nourrices dont le défaut Fait pâtir les çnfans plus pu moins long tçms danç cet entrepôt. De c^s trois caufes , la première influe ew gcnéral fur le mauvais éraç te fur la morralité ^^s enfans trou- vés dans tous les pays ; les d^^ux au- tres ne peuvent manquer aulîî de l'augmenter confidérablcment dans tous les tndroirs où elles ont lieu j mais le tableau fidèle que l'Auteur ê^' Mars ly^'i 50^ fait de Texccs où elles font portées clans rhôpiral d*Ai\ , démontre avec évidence qu'il faut \e[it attribuer principalement Taffrenfe mortalité des malheureux enfans qui font tranfporcés 6c acculés dans cet en- trepôt. ■ L'expérience a condamment prouvé fcn c^lt par les tentarives réitérées qu'on en a faites, que quelques bons foins qu'on prenne d'ailleurs des nouveaux nés , ils périffenr imman- quablement prefque tous lorfqu'on en réunit un certain nombre dans un même lieu, tant les émanations de j'homme font pernicieufes à l'hom- me &c encore plus celles des en fans auxenfans nouveaux né?, à caufe delà malpropreté naturelle Ôc inévitable de ce premier âge. Il y a défaut de nourrices dans l'hôpital d'Aix , parce qu'elles ne font point alfcz payées & parce qu'el- les craignent d*écrc infcdécs de ma- ladies vénériennes en fe chargeant 5 1 0 Journal des Sçavans de pareils nourrifions, comme cela arrive afTez foiivcnr, I/Aurcur du Pvjémoire , après avoir cxpofé ces principales caufes de la mortalité des enfans de l'hôpital d'Aix , propofe les moyens les plus facile > & les plus efficaces d'y remé- dier. Parmi ces moyens , les uns fohr particuliers ÔC relatifs à laconf- titution de l'hôpital d*Aix ; d'autres font généraux & s'étcncienr , non- feulement aux enfans trouvés de tous les pays, mais encore à tous les nou- veaux-nés dans quelque état qu'ils fuient. Quoique ces moyens nous paroif- fent les meilleurs qu'on puiile pren- dre ^ foient rous très-dignes d*at- teniion , nous lommes forcés, pour abréeeî > de ne nous occuper que de ceux qui intéreilent en général la confcrvation de tous les enfans trou- vés. I.a première remarque a faire fur ce fujet imporrant c*eft que le grand nombre de ces enfans cft la. Mars 1781. 511 principale & prefque runiC|Ue caufc des inconvéniens qui leur deviennent tunclits. Le meilleurs moyen de faire vivre ôi de conferver en fanté un enfant nouvellement né , c'eil très-certai- nement de lui donner une bonne nourrice; mais ceft-là la grande difficulté , car les bonnes nTourri- ces font rares , même pour leis gens aifés qui lont en éfat de les bien payer , à plus forte raifon pour de pauvres enfans qui n*ont d'autre reilource que des charités., ^ les chantés mêm*îs lorfqu'on les regarde comme abondantes , font toujours fort au-deffous de leurs be» ibins. 11 eft bien clair que certcdifficif^é, la plus grande de toutes, d'avoir un nombre (uffifant de bonnes nourri- ces j difparoîtroit entièrement , fi l'on pouvoit (ubftituer au lait de femme quelqu'autrc lait ou quelqu'autrc aliment qui pût le remplacer , fans Yiv 5 II Journal des Sçavans ; aucun inconvénient pour la nourrir turc des enfans du premier âge. Cette vérité a été fcntie par plu- fîeurs citoyens zélés & en particu- lier par feu M. de Chamoujfet , qui a cfTayc de faire nourrir des etifans trouvés avec le lait àts animaux. Cette tentative n'a point eu de fuceès ; la plupart des en- fans fur lefquels elle a été faite à plufieurs reprifes pendant quelques années , font morts , & en confé- qtience cette méthode a été aban- donnée comme impratiquable. Mais ne s'efton pomt découragé trop tôt? A-t-on i^icn condaté que c'é- roit réelî^ment le défaut de lait de femn^' S^^^ ^^^'^ ^^ caufe de la mor- taL-fé de cts enfans? Et en exami- nant toutes les circonftancts de cette méthode de les nourrir, n'auroiton pas trouvé que cette mortalité dépen- doitbicn plutôt de ce que a:^ enfans ctoient réunis dans un même lieu , &: s'infçdoient réciproquement de leurs Aîars 1781. 51^ émanations malFailantes, maigre toutes les attentions de proprcrc qu'on pouvoir avoir ? C'cft ce que penfe l'Auteur du Mémoire : Se pour répondre à robiedion qu'on pour' roit tirer de la tentative infruducufe de M. de ChamoufTet, il rapporcc un nombre de faits tant anciens que modernes très- confia ns & qui ne laifTent pas lieu au moindre doute. et II n'eil, dit-il , aucun pays en « Europe où l'on n'ait tenté de nour* »3 rir des enfans artificiellement 5c ï^l'on y a réufli partout; il en eft 99 même où cet ulagc efl devenu »' prefque général , & où les riches » aiment mieux faire nourrir leurs ^î.enfans fous leurs yeux par des ani- » maux avec du lait, des bouillies s » des panades , que de les confier à a> des nourrices étrangères, « M. de BufFon atten:e avoir vu « des payfans nourris par des chèvres « 6c des brebis ; ils croient, dit-il, «auffi fains ôc aulîi vigoureux que » les autres. M. Caflini de Thury a Yv 5 1 4 Journal des Sçavans , «obfervé dans ion voyage iVAIÎc- tf' magne, <^ue \^% mères c]ui n'aliai- *» roient pas leurs eiif-ans , ne les con- » fioienr pas à des nourrices ; mais •• qu elles les ékvoient avec de l'eau >' &: du lait. Il a remarqué que tous >5 ceux qui avoicnr été nourris de »: cette manière, étoienr plus fainf ,»> & plus vig^oureux. " L'Auteur ajolire , d'après M. » Raujin , qu'il eft aujourd'hui dans s5 Coures les parties du monde , des ^' provinces , des villes , de nombreu- >» fes familles qui nourriilcnr leurs « enfans de lait de vache & de chèvre. »5 On voit tous les jours en Rulîîe , *> en Danematck , en Angleterre , " en Eco/Te, en Irlande, en Alle- » magne & prineipaiement en Suabc " Ôc en Franconic , dans ks Cantons «• Suifles ; ôcc. des enfans nourris de « iaif de vache & de chèvre, "Ayant lu, continue l'Auteur, » q.uc Ton avoir fupprimé dans Tho- « pital de Baie , toutes les nourri- »» ces étrangères , nous avons cru d«- Ma^-s 1781. fi^ »* voir demander à fcs Adrliinirtra- 93 reurs des éclaircillcmenslur la nia- »>nière donc ils nournîToicnr Jes cn- « fans, &c fur le fuccès qu'elle avoit. *-»Ils ont bien voulu nous les en- 9» voyer dans une letcre en date du •9 2.7 Mai 1777, dont voici le pré- « cis. On redonne aux enf«ns, les *3 trois premiers jours de leur naif- » lance, c]ue du fyrop de rofe (blu- •• tif (S' de l'huile d'aniandcs douces ; » deux onces de fyrop & une once >• d'huile fuffiftnr ( en toraiité ) : on » les met enfuict à Tufage d'une »5 bouillie très liquide de lait & de « farine fine, qu'on leur fait pren- 9» dre de quatre heures en quatre >» heures, nuit ôc jour. Dans rmrer- »î valle on leur donne du lait tiède *• coupe à moine avec de l'eau dans >3 lequel on a bit djlToudrc du fu- »» cre candi ; on le leur fait prendre •: dans une petite bouteille dont le 9> col eft terminé par un fuçoir de »î bois enveloppé d'un linge fin, »' C'cft ainh que l'on nourrit à Y vj y 1 6 Journal des Sçavans , aï Baie, non-feulement les enfaiw »î trouves 5 mais encore beaucoup »5 d'enfans de bonnes familles du « pays. La morraiiré , nous difenc ^•>\cs mêmes Adminiihateurs, en ell "très-peu confidérable. « Il faut iuppofer , quoiqu'il n*en foit pas fait mention dans le Mé- moire , qu'avec le bon régime qu*on leur fait obferver , its enfans trou, vés de Baie , font fcparés & non pas accumulés dans un même lieu. e» Si Ton a pu élever , continue «l'Auteur du Mémoire, & fi Ton , •' élève tous les jours artificiellement >' un grand nombre d'enfans de rou- »' tes les clafTes de la Société , pour- » quoi n'élevcroit-on pas de même 35 les enfans trouvés, & par quelle »' fatalité plufîeurs des différentes ten- « ratives que l'on a faites ont-elles été »ii'nutiles? N'eft-ce pas parce qu'on î3 a voulu les élever en trop grand , >9 nombre ? Ofons dire, & ne crai- » gons pas de le trop répéter , que " s'ils périflcnt en fi grand nombre , Mars 178 1. 517 »» c'cft prefque uniquement l'effet de 33 leur amoncellement dans les cn^ >» trepôrs. >3 L*Auteut conclud avec grande raifon de tous ces faits , que s*il exifte des méthodes pour nourrir les enfans artificiellement, comme il en exifte en eiîct , que fi elles font em- ployées avec le plus grand fuccès, toutes hs fois qu'on en fait ufage pour un feul enfant dz ne. font in- frudueufes que quand on en raf- femble plufieuvs,dansun mcmelieu^ on ne doit pas héfiter à adopter cef méthodes. On tireroit d'autant plus d'avan- tage de nourrir ainfi tous les enfans trouvés en les difperfant dans les campagnes, qu'on n'auroit aucun befoin d'entrepôt : car au moment de leur arrrivée, il y auroit toujours un bon nombre de femmes, hors d'âge qui , ne craignant point d'être infediées de maladie , Se étant ac- coutumées aux foins qu'exigent les nourrilTons , feroient très cmprefTées 5 1 8 Journal des Sçavans , à le charger de ceux ci ^ les élevc- roienr forr bien & à peu de Frais. Mais fî Ton veut confcrvcr les en- fans trouvés & en faire des citoyens utiles à TEtat , ce n*efl: pas aflez qu'ils loienr en bon air , à Tabri de i'm- Iccfbion &: qu'ils ayent les alimens con- venables ; à mc'lure qu'ils avancent dans la vie, il leur taur des foins d*unc a-Jtre efpècc Se qui leur lont d'autant plus néccliaires , que dans certains pays, comme la Provence, on les laifïc chez leur nourrice environ jufqu'à la puberté. Or, quoique! y air des payfans aifés & laborieux qui par- tagent leur pain a^ccles encans dont ils fe chargent, & qui ont l'huma- nité de leur donner la même édu- cation qu*à leurs propres cnfans -, quoiqu'il y air de vertueux Curés qui ont la charité de lurveiller ks cnfans trouvés qui s'élèvent dans leur paroiiîc, il y a néanmoins des abus des plus déplorables, fur cet objet : l'eftimable Auteur du Mé- moire affure , & Ton naura pas de Mars 1781. 519 peine à le croire, cju*on leur ra- mène quelquefois chs en uns afTsz foibles 6c aHcz défaits pour faire ju- ger qu'ils ont manqué du néceiTaire. Nous en avons vu , a]oute-t-ii 9 fe jetter fur de Ja mauve, la milcre les avoit accoutumés à la brouter. D'autres nous on? avoué avoir mangp des glands 6c s*érre nourris en par- tie de fruits fauvages. Des perfoiî- nes dignes de f^oi nous ont aflurc avoir vu un de ces enfans difpurer à des cochons des feuilles de choux. De malheureux habirans de la cam- pagne cherchent même à fe faire une leffource des pauvres cnfans dont ils (e font chargés ; n'ayant aucune in- duftrie, ils ne leur en donnciîr point; ils ne les élèvent qu'à mandier dans les campagnes & le long des che- mins; ils les maltraitent loriqu'ils n€ leur rapportent rien. Il en eft qui en font une cfpèce de commerce \ ils s'en procurent le plus qu'ils peuvent , &c les vendent ch- fuite à ceux qui en défirent. J lo Journal des Sçavans , On lit dans une note, « que le 95 Réda£i:cur ciii Mémoire, quoiqu'il a» ait eu lieu d'être fatisFait de l'état 95 dans leqjucl il a trouvé , dans un »> voyage qu'il a fait en 1778, le " plus grand nombre des enfans qu'il « a vifités, il n'a pas lailTé cependant » que de vérifier une partie des abus »' dont on vient de parler. Une fcm- » me , entre autres , de Noyers , avoit « eu 5 ditil , le moyen de s'en pro- 93 curer trçize de difFérens hôpitaux ; 95 la nuit elle les renfermoïc dans »> un bercail ; elle en tenoit un mat- 9> ché toujours ouvert. Le^prix com- 9' mun d'un enfant trouvé , au dQ^-^ w fus de fept ans, étoit, dans ce 9>pays, de quinze ou dix-huit Ji- » yres. »> T>£S abus fî crians n'ont befoin que d'être expofés pour qu'on en fente ôc les funefles effets, ik, la néceflîré de les empêcher; & le feul moyen efficace d'y parvenir con* (îftc dans la furveiiiance & Tinf- pedlion des Adminiftrateurs, Puif- Mars lySi. ^2% €[u«; cçs dignes citoyens fe chargent volonrai rement de la pénible & ho- norable fondion de pères, ils ne doivent point épargner les tour- nées , les examens, les encourage- mens même , enfin , aucun des foins néceffaires pour s^afTurer que les en- fans dont ils fe font charaés ont conrinuelJemenr ks fecours que kur érat exige, fuivant leur âge, tant pour le phydque que pour le moral. Mais tout cela ne pouvant fe fa:re fans quelque dépcnfc -, &: la fortune dçs citoyens les plus honnêres & les plus dévoués au bien de l'humaniré , n'étant que très-rarement propor- tionée à leur zèle , il eft indifpen- fable, dans un érat où l'on ne veut pas perdre abfolument les enfans trouvés que ces frais foient pris fur les fonds publics , deflinés à cet ufage. Il eft bien vrai que ces fonds , qui ne proviennent que de cotifarions charitables Se d'aumônes , ne peuvent pas fuffire, même à la miferable nour- 5 ? 1 Journal des Sçavans , ritiire & éducarion qu'on a doftné jufqu'à préftnr à ces enfan> intorta- nés 3 & t)ue le plan propofc dans le Mémoire de MM. les Adminiftratcurs de l'hôpiral d'Aix , exigeant une plus grande dépenfe, il faut nécclTaire- ment trouver des expédions pour augmenter ces fonds. l'Auteur du Mémoire en indique plufieurs qui paroifTent très-juftes &r bien érendus; Nous ne pouvons nous en occuper dans ce premier extrait , non plus que de plufieurs aurres objets auffi ciîentiels , tels que le mal véné- rien , l'inoculation des cnfans , leur état civil , &:c. qui nous paroif- fcnt traités fupérieurement, mais ces matières font d'une fi grande impor- tance que nous nous ferons un devoif d'y revenir dans un autre extrait. [ Extrait de M, Macquer, ] O Mars 178 r. 513 Extrait des Ohfervations Mctio* tologiques faites à Montmorency ^ par ordre du Roi ^pendant le mois de Décembre lySo , par le R. P, Cotic , Correfpondant de fAc^tdé^ mie Royale des Sciences» CE mois a ère froid &: très-hu- mide, quoiqu'il ne foir pas tombé une «courre d*eau de pluie ; mais les brouii lards ont Tbfé frè- quens ; ji: dégel furtour , qui a ea lieu le 19 & le 30 , a été accompa- gné d'une humidité conGdérabic» Les blés lonr beaux. Températures corr^/ponJantes aux différons points lunaires. Le \ (JP Q^.) Couvert , froid. Le 4 ♦ ( apogée ) beau , Froid , chang^iment marqué» Le 5 , (^équinoxe defcendant^ cou- vert , brouillard , givre, froid. Le 7,(4*^. jour avant la P. /.. ) idem. Le 1 1 , ( P. L.) couvert , brouillard. Le 1 3 , ( luniflice boréal ) couvert , humide« Le 1 5 , 4^. jour après U 5 24 Journal des Sçavans ^ P, Z». ) couvert. Le 17 , Çpéngée') couvcrr, troid, changement marqué. Le 1 8 , ( Z>. Q, ) couvert , froid. Le 19 5 (^équinoxe dcfcendant^ beau, froid, couvert enfuite. Le 21 , (4^. jour avant la N, Z.) beau , froid. Le 2 5 ^ ( M Z. ) couvert , froid qui augmente. Le 16, (^lunijlice aufi.^ couvert, froid. Le 1^, {^^.jour ûprh la N, I. ) couvert , brouillard , verglas, dégel , changement marqué. Le 3 1 5 ( apogée ^ couvert , brouil- lard. Température de ce mois dans les années où Us lunes tomboient les mêmes jours quen lySo, (Quantité c'^/j/i^ie. En 16^3 5 9Mig. En 1704, 23 lig. En 1723 , ^ilig.En J742, 2 \ lig. En 176 1 , température froide ôi humide. Plus grande chaleur^ 8 ** le I o. Plus grand froid , 4 ^ de con- denfation le 5. Chaleur moyenne , I , 6 '^. Plus grande élévation du met-* cure, 17 po. 10 lig. le 21. Moindre élévation^ 26 po. *è y ^ lig. le 23. Elévation moyenne , 27 po. 4 , 7 lig. Mar^ 1781. 515 Nombre des /ours de pluie , 7. BrouiU lard, 9 , furtouc les z.8 6c ip , com- me en 1780, En 1780 y vent dominant , nord'- cft. Il a prefqiie toujours foufîlé de çcrte partie de l'horizon. Plus grande çLileur y é", o** le 3031^ h.foif y le vent noïd-oueft & le ciel couvert. Plus grand froid , 6 , o '^ de condcn- farion , Iç lo , à 8 h. matin ^ le vent nord-eft & le ciei ferein. Différence y 11 **. Chaleur moyenne du mois , o , 3 deg. Plus grande élévation du mercure , %% po. ^ , z lig. le 16 à 8 h. matin y |e venç noyd $c le ciel couvert avec brouillard. Moindre élévation , xj po. 9 , 4 lig. le %i à 8 h. matin , le Vent fud froid , 6c le ciel couvert avec neige. Différence^ 7, io lig. Elévation moyenne , au matin & au j'oir^ iS po, %y 2 lig.j à midiy%S po, 2. , I lig, Marche du baromètre. Le premier , à 7 ^ h. matin y 28 po. 1 , 6 lignes. Du premier au 4 , monte Jlô Journal des Sçavans ^ de 2 , 5 lig. Du 4 au 8 , baijje de i , 5 lig. Du ^ au 9 , monté de 2 , 8 li. Du 9 au 11, baifé de i , O lig. Du II au 12 , nionté de o , 1 1 lig. Du I 2 au I4 , bai^é cfe o , 6 lig. 'Dii 14 au 16 , monté àt i , 8 lig. Du 16 au 1 1 , ba:Jjé de 7 , 10 l.'g. Du 21 au 28 , monté de 6 , o lig. •Du 28 au 2 > , baijfé de j , 4 lig- Dû 29 au 3 I , monté de 1,4 lig. Le 3 1 , baijjé de O , i o lig. Le mê- jTie jour , n 9 h.Joir, 28 po. o\ 6 11. Le mercure a prcfque toujours été au-dellous de 28 po. Il a beaucoup varié en montant , le 8 ; & en def- tendant , les 1 9 , 20 & 21. Il n'eft pas tombé àz pluie. Nous avons eu de la( neigt les 8 & 20 ; cllea fourni î , 6 lig. d*eau. Uéva- porativn a été de 6 , O Hg, Plus grande' décimai] on de fai^ gui lie aimantée , 20 ^ o' Moindre de» clïnaifon ,19 48' le 6 . Différence , 'A%': DécUnaifon moyenne ^ slh mat» Mars 17S1. 517 2iU foîr y 19^ 54' 59''. Du /c7//r, 19 : 55 41/^ Je n'ai point obfcrvé d'aurore boréale, . P/i^5 grande féchereJle^ il , p ** le 19, à I -foir , le vent nord- eft froid & le ciel fercin. P/w5 grande humi" dite ^ O y Q le 3 1 à 8 h. matin , le vcnr lud-oiicfl: &; le ciel couvert , avec brouillard (S: humidiré prodi- gieufe , luire du dégel. Différence \ 22 5 o . Etat moyen , 9 > 7 deg. Nous n'avons point eu de mala- dies pendant ce mois. RéfuUats des trois mois d^ Au- tomne : Vent dominant^ nord^t-ft. Plus grande chaleur ,18,2 ■ . Plus grang froid , 6 , O de condenfation. ChaUu.r moyenne , 5 , o \ Plus grande élévation du baro* mètre y 28 po. 5,2 lig. Moindre élé- vation y 27 po, O , 6 lig. Elévation moyenne , au matin , 27 po. ci, i lig.-, \ midi y 2 7,po» n > 2 lig.; au foir . Z7 po. Il , 3 lig. F/w^ grande, déclinaifon de rat- guille aimantée, ao ^ 1'. Moindre 5 18 Journal des Sçavans , déclinai/on , £ 9 ' 40 '. DuUnaifon moyenne j sut malin ^ 19 50' 40'^; à midi, 19 d fjj' 11^^; siujoir, i> ** 51' 11^ DuyWr, 19^ 53' 4% Plus grande féckèreffe , 27 , i . Plus grande humidité ,0,0'. Etat moy. iz , 5 '^. Quantité de pluie ^ 1 po, 5 , 7 iig. D^évaporation , 4 po. o ii. Diffennce i r po 2, 5 lignes. Nombre de Jours, Beaux ^ 14. Couverts ,63. De nuages , 1 5 . De v^«/ ,21. De /?////^ 531» De /zc/^g , 5. De grêle , 4. Dq tonnerre , 3. De brouillard, 33. Point d'iZ/zror£5 ^c?- réales , ce qui ed: remarquable. Tem^ pérature , froide & humide. Produc» lions de la terre , les blés en bon érar. Maladies ; aucunes. J'ai obfervé pen- dant cinq mois le Pronojiic de M, Légaux , que j'ai annoncé , ( Journal de Décembre ^JecondvoL tySo. ) Je ne lui ai reconnu d'autre propriété que celle d'indiquer une augmentation ou une diminution de froid , par une criftallifàtion plus ou moins con- fîdcrable des fels qui les compofcnr. Extrait Mars- 1781 5^9 i 1 1 pli illl 0 -^ c= 'ii 0 0 ^ '.^ ,>:? 0 0 V 'U > c: jlii ci. 0^ - J d --^ '\ d 0 J 0 vj c ^ 1^ V * CN d^ >^ ^ «'^ 0 ■*• N ■* ^ \0 * ,* IH rô V* \0 0^ Ji •« fj - 6 sj: d r^ 00 00 <« ^, (?^ >3_ CN v: oo_ V5 -^ "^ M d Tf N o" \o rC «^ ^^ ON '-' S «' d 0 « « d - H -J* « d d 0 W 5 tua .^, \0 0 ^ t-- ►* IS -i- ■^ ^ 00' N «r «i «* vc~ ...... ■• 1^ t^oo" vo" vo" -♦ « v^ r^ vo 00" 6 vo' 0 rC H > S 0 -a ZW C'^* r^-C^'^ ^^--^^^z^d^z zz zz î^^z t'i2 Z 1 Janvier. Février. Mars.. . Avril... M^i ... Juin. . . Juillet.. Aoùr. . . Scpcem 06tobr. v'ovem. Décem. — —4 Mars. 530 Journal dts Sçavans J •<♦■ M i Déclinai! moyenne du jour. ^ Cl m rA rn >^w-,Mc^ •«-»'*• 0 «N Déclinai r. moyenne foir. ' ^ rA(vio<î»Ôm^;vovO--i d cis • on. Déclinail'. moyenne , matin. Moin dre déclin - m ^ ^ ^^ ,^ -^ ^ ;^ ';^ ^ ^ 00 Plus grande déclin. "• 00* d ô o d 9 "^ d d N d 6 ^ On o d cl 4- .5^0\<*>p4t^h. mrn«00\O o-it^ ^ '^ Vû^ -^ - M* <>^ -^ N rf- rî d ©' d d" S^ d_^ vi o]^ v^ vo <>^ r{ »A o_ «^ d^ d «A 1 janvier. . Février. . , Mars. . . . Avril. .-. . Mai. . , . Juin Juillet.. . Août Septembre Ociobre. . Novembre, Décembre, 5: Mars 1781, 53' II ^ § i 1 Couvert, aflTez chaud* Beau , doux » br. chang. mar. Nuages , froid. Nuages , pluie , vent , froid. Variable , pluie , froid. AfTez beau. Couvert , froid. Variable , pluie. Ueau , froid » brouillard. Beau , froid. Beau , chaud. Nuages, froid. Couvert , pluie , froîd. Beau , froid , venti c à c/i z w ^ ^ ^ ^ ^ 0 • "^ -^ «^ <« zz99 z^^ z Elévation moyenne du Baromètre ^09 v^xo <- 0 O\i»o 0 ^ m "* n 0\m .«'--lOvOOïv. 0«OOmoo« 8 . ô îjNr<6t>- & la pleine lune eft la phafe qui paroît avoir le plus influé lut les changemens de tems. Tous ces réfultats me paroifTent encore bien équivoques. 3°. Dans les années où les lunes tomboient les mêmes jours qu'en 1780. La quantité de pluie a été en 1693 de 22 po. 7 7 lig. En 1704 , de 19 po. 10 lig. En 1713 , de 7 po. 8 lig. ( c'eft celle qui a le moins fourni d*eau depuis qu'on obfervé à Paris. ) En 1 742 , de 1 2 po. 9 ^ lig. Zvj j4^ Journal dts Sçavans , Toutes CCS années , aulli bien que 17^1 , fonc défignées par les Ob- fcrvareurs comme chaudes & fèches, ainfi que celles qui coucourenr avec 1781 ; fçavoir 1694 , 1705 , 1724 , 1743 §^ l'jCi, NOUVELLES LITTÉRAIRES. ANGLETERRE. DE Londres. COLLECTION de difcrcns Traités fur des injlrumens d'Aj- tronomie & de Phyfique, Par M, de Magellan , Gentilhomme portu- gais , Membre de la Société Royale de Londres, &C. A Londres , chez Elmfly, Libraire dans le Strand. 1780. //2-4'^. 254 pag. avec figures. Cet Ouvrage cft une fuite des Traités que nous avons déjà annon- cés fur \t% inftrumens z réflexion & fur tes baroiïiètres , compofes par Mars 1781. 541 M. de Magellan , habile Phyficien de Londres. On trouve ici la def^ cripnon &: Fiifage cUs inflrumens circulaires a réflexion , qui font les plus exads &: les meilleurs pour ob- ferver en mer. Suit la defcrip*rion dçs quarts de cercles aflronomiques mobiles.-Enluire on y trouve celle des nouveaux baromètres portatifs, & des baromcrres à grande échelle*, cette delcriprion , publiée en 1779 , c(ï inférée dans ce volume avec Tu- fage qu'on en peut faire pour mefii- rer les hauteurs des montagnes , (ui- ?anr hs règles données par M. le Chevalier Shuckbiirg , d'après la théorie &c les mérhodes de M. de Luc a qui Ton doit inconteftable- ment cette belle découverte. Le Traité fuivanr eft un effai fur la nou- velle théorie du feu élémentaire & de la chaleur des corps -, avec la dcf- cription des nouveaux thermomè- tres, M.Magellan regarde l'Ouvrage du Dodeur Adair Crawford , fur là chaleur animale ôc fur l'igûition o« 541 Journal des Sçavans , l'inflammation des corps, comme faifant époque dans cette partie de la Phyfique. On trouve cnfuite une notice des inftrumcns d'Aftronomie 5c de Phy- fique conftruits .à Londres par ordre de la Cour d'Efpagne , par les foins de M. Magellan , avec les difFérens degrés de perfedtion qu'il y a ajoutés. L'Ouvrage eft terminé par un Mé- moire fur le nouveau remède pour la toux, publié par M. Mudge, Chi- rurgien de Plymouth j c'eft la va- peur de l'eau chaude. L'inftrumenc propre à la faire refpirer eft ici re- présenté : un cylindre de fer blanc renfermant une pinte d'eau chaude, contient un petit tuyau avec des trous pour laiiïer entrer l'air qu'on veut humer-, cet air paiTe au travers de l'eau, s'y charge de la vapeur aqueufe & fort d'un autre tuyau que le ma- lade met dans la bouche ; on reçoit cette vapeur pendant une demi- heure ; fi la toux eft récente elle fc guérit en un ou deux jours y fi la Mars 1781. 543 toux cft ancienne , il faut répéter le remède piuikurs nuics. PRUSSE. DE Berlin. On public à Berlin le Profpedus d'un Ouvrage allemand intitulé : Sammlung Kurtrer , Ôcc. ou Col- ledion de courtes relations de voya- ges, & de nouvelles qui peuvent ftrvir à étendre la connoiffance des hommes & des pays. Par M. Jean Bernoulliy de l'Académie des Scien- ces de Berlin. On trouvera dans cet Ouvrage beaucoup d'oblervations fur les Sciences , les Arts, les Ufa- ges des peuples, l'Hiftoire naturelle, les Anecdotes & la Géographie d'a- près \ts voyages de l'Auteur, ou d'autres Journaux de voyages qui n'ont point encore paru-, des traduc- tions d'Ouvrages étcangers & cfts extraits d'Ouvrages d'un autre genre où on ne les chercheroic pas, £c 544 Jourûal des Sçavans , d'Ouvrages peu connus fur les mê- mes objets*, il paroîrra chaque an- nnée 4 volumes i/2-8*^. de 14 feuil- les au moins, avec 2 eftampes dans chacun. Le prix de U foulcriprion fera d'un ducat. On Ibuicrit chez TAuteur, à Berlin, & chez M. Jacques Bernoulii à Bafic. *La réputation de l'Auteur daris les Sciences, & l'intérêt qu'il a fu répandre dens ies Lettres fur l'Al- lemagne & l'Italie, nous font con- fîdcrer cet Ouvrage comme devant être très intcrelïant. On y trouvera toujours quelques articles d'AAronomie, furtort àzs defcriptions d'obfcrvatoires ou des objets qui peuvent tendre à la per- fedion de la géographie. F R A N C E. DE Nancy. Phytogrâphic économique de la Lorraine^ ou Recherches botanî- ' Mars 1781. ^45 qiles fur les plantes utiles dans les arts •, Ouvrage couronné dans la Séance publique de rAcadémie Royale des Sciences, Arts & Bel- les-Lettres de Nancy, le 8 Mai 1779. ^*^^ ^ Vilmet ^ Doyen àts Apothicaires, Dénionflratcur Roval de Botanique ^ de Chimie, au Collège de Mcdecibe de Nancy , des Académies des Sciences, Arts & Belles Lettres de Lyon, Dijon., Src. A Nancy , chez la Veuve Lè- clerc , Imprimeur de l'Intendance* 1780. Brochure i/z-8°. de 142 pag. -DE Paris* €arH mincralogiquc de France , où font marqués les diffcrcns ter- reins principaux qui partagent ce Rovaume , & les fub fiances parti- culières qu'il renferme , dreffée fur les Obfcrvations de M. Guettard , de l'Académie des Sciences. Par M. Dupain Trie/ père , Géographe du Roi ôc de Monsieur. 1781. Se fj j^6 Journal des Sçavans , trouve chez le fîeur Dupain Tricl père , cloître Notre-Dame. Prix x 1. S fols. Hijloire uuiverfelU , depuis le commencement du monde jufqu*a préfent , compoféc en anglois par une Société de Gens de Lettres , nouvellement traduite en François, par une Société de Gens de Lettres enrichie de figures & de cartes , tom. XXIIj contenant la fuite de l'hidoirc de Rome, depuis l'entrée de Ger- manicus en Germanie, jufqu'à Tem- brafcment de Rome par Néron. A Paris, chez Moutard^ Imprimeur- Libraire de la Reine , de Madame &: de Madame la ComtelTe d'Artois, rue des Marhurins, hôtel de CJuny. 1780. Avec Approbation & Privi- lège du Roi. I vol. i/2-8®. de 608 pages. Chef-iT œuvres d'éloquence poën- que à Vufage des jeunes Orateurs ; ou Difcours François tirés des Au- Mars 1781. 547 tcurs tragiques les plus célèbres, fuivis d'une table raifonnée, dans laquelle on définit Se on indique Its diffcrenres figures qui s'y rencontrent. A Paris , chez Nyon l'aîné , Li- braire , rue du Jardinet, quartier Saint-André-des-Arcs. 1780. Avec Approbation Se Privilège du Roi. Prix, 3 liv. relié 404 pages. VArt de parler ^ réduit en Princi- pes; ou Préceptes abrégés de Rhéto- rique avec des exemples choifis , pour former l'eTprit &: le cœur de ia jeunefTe de l'un & de l'autre fcxe, A Paris, chez P. M. Nyon jeune. Li- braire, place du Collège Mazarin. 1777. Avec Approbation & Privi- lège du Roi. Prix , relié 2 liv. 10 f. 330 pages & les Préliminaires 22. Hijlorlœ Gmcorum res memorahi' Us , ex Trogo , Jufi'mo , me non Cor' nelïo Nepotc colUclœ : ad operis cal^ ctm acujjên^ hrevï &gallico fermons 548 Journal des Sçavanns $ quœ à Saïptoribus Grœcis tiaduntut dt Grœciœ. primordiis , quœ heroïca tcmpora funt appellata & Poétarum commcntis inurmlxta. Ad ujum Ju- ventuùs, Parifiis apud P. M, Nyon Juniorem^ in exterioriàusCol/egUMa- ^arinœi adihus, jyjj, Curn Appro- baiione & PrivilesrO Régis, in- 1 1 122, pages , &c les Préliminaires il. Prix , I iiv. 4 f» relié en parchemin. Terentîus Chrijlianus ^feu Comedîa facra Terentïano jîylo à Corn. Scho* ncRo Goudano confcnptoe y ad ujum (iudïofœ JuMntut'is. Novaed'uiojuxta eduiones , Antuerpienfem & Hornen- Jiini. Parïjîis^ apud P, M, Nyon Junïorem , in exurioribus Collegil Aîaiartnai cedibus. 1 779. Cum Ap^ probaiione & Permiffu, Périt //z-8^. 2^6 pages 6c les Préliminaires \6, Prix, 1 liv. 10 f. relié en parchemin. Le Guide des Humanijles ,011 pre- miers principe» de goût deN^eloppés Afars 1781. 549 par des remarques fur les plus beaux vers de Virgile, & autres bons Poè- tes latins & François, Optîme injîiîutum eft , ut à VirgUlo le6lîo inciperet, Q»INTTL. A Paris , chez Gogué > Libraire , quai des AuguitinSj près le Pont S. Mi- chel. 1780. Avec Approbation &C Privilège du Roi i/2-12 330 pages, &c les Préliminaites 20. Prix, z liv, 10 f; relié. On trouve chez le même Libraire un autre Ouvrage du même Auteur ( défigné feulement dans le Privi- lège par le fieur Abbé T.***) in- titulé : EUmcns de Poéjit latine , où les règles ont pour exemples des vers qui renferment un trait ingé- nieux ou une penléc morale , & font tirés des meilleurs Auteurs, à Tufage des Collèges. 1778, i/z-li. Prix, I liv. relié. VArt d* apprendre fans maure & 5 j O Journal dis Sçavans , d*enfelgner en même-tems U latin d'après nature y & le français da- prhs le latin , mis à la portée de routes les perfonnes raifonnables cjui fçavent lire & écrire. Première partie néccflaire pour s*y conduire, 6 fuffifanre pour en faire l'épreuve. Par M. le Bel, Avocat au Parle* ment. Si quîd novijîi re6liiis i/lis , Candidus imperti; fi non his utere mecum. Ho R. Ep. 6. L. 1. Le£^eur, îî tu connois quelque meilleur moyen , cîaigne m'en faire part, ou profite du mien. A Paris, chez TAutcur, rue Se à côté de l'ancienne Comédie Fran- çoife in- 11 109 pages & les Préli- minaires 8, Les ElUpfes de la Langue latine , précédées d'une courte Analogie des difFérens mots appelles Parties d^O-^ raifon» Ouvrage deftiné aux jeunes Mars 1781; 551 Humaniftcs, Far M. Furgajir, Pro- felTeur Emérite de rUni^erfité de Paris. A Paris , chez Nyoïi le Jeune, Libraire, place des quatres Nations, 1780. Petit i/2-8^. 249 pages, & les Préliminaires \^. Prix, j liv. Suite des Entretiens philofophi^ ques fur La Religion, Qui ratione ad veriîa'em pervenire Jîl ^ ptrfuaderçt , huic lonp clrcuiius tolerandi» S. Aug. Lib. de Quanr, anima?. Cap. 7, A Paris, chez N. L. Moqrard , Li» braire-Imprimeur de la Reine, de Madame, & de Madame ia Com- tclTe d'Artois, rue des Mathurins, à Thorel de Cluny. 1780. Avec Ap- probation & PermifTion. Tom. lil®. in-ii 380 pages. Mélanges tirés cTune grande Bi-» blîotheque^ Lettre L. — -Z>2 la Lee» tare des Livres français. Septième Partie : - — Grandes affaires 6* Plai' JÇl Journal des Sçavans , doyers du fà^icmc fûcU. — Du mê- me Ouvrage. Suite de la cinqniè- me Partie. — Romans du feizicme fîècle. Sed. i^. chez le même Mou- tard. Cet unie Ouvra^ye cft connu. Il cH: heureux pour le Public qu'une (î riche Bibliothèque appartienne à un homme qui la connoifTe (î bien & qui fâche fi bien la faire connoître. Mémoires du Maréchal de Btrwlck , écrits par lui-même ^ avec une fuite abrégée depuis 1716 jufquà fa mort, en i6'J4, précédés dt Con portait ^ ' par Milord Bolingbroke , Se d une ébauche d'éloge hifloriquc , par le Préfident de Montefquieu 5 terminés par des Notes Si des Lettres fervant de Pièces Juftificatives pour la cam» pagne de 1708. Seconde édirion. Avec le por- trait de rAuceur, A Paris , chez Moutard , Imprimeur - Libraire de la Reine, de Madame & de Ma- dame la Comteife d'Artois , rue des Mathurins , Mars 1781. 553 Mathurins àl'hôrel de Cluny. 1780. 2 vol. irz' Il de 5 à 600 pag. chacun. Traité hljloriqtu & dogmatique de la vraie Religion^ avec Ja réfutation des erreurs qui lui ont été oppofécs dans les différcns liècles. Par M. TAbbé Bergiuy Chanoine de l'E- glife de Paris, Cum ejffemus parvuli ^ fub elementh hu- JUS mundï eramus fervientes ; at ubi vcnit pUnitudo temporîs , mifit Deus FiUumfuum, Ut adoptionem filiarum reciperemus, G AL A T. e. 4. V. 3. A Paris, chez le même Moutard. 1780. Avec Approbarion & Privi- lège du Roi. 12 volumes ia-iz de 5 à ^00 pages chacun. L'importance de la matière Se le nom de M. TAbbé Bergier , rccomr mandent affez ce grand Ouvrage. VJrt de préparer & £impnmer Uî Etoffes en laines , fuivi de l'art Mars. A a j 5 4 Journal des S^ça vans ; cie fabriquer les pannes ou peluches , les velours façon d'Utrechr, & les moquettes, étoffes les plus fufçep- tiblesderimpreffion Se dugauffragc. Par M. Roland dt la Flat'àrc , Inf- peéleur» Général des Manufactures de Picardie ; Aflbcié des Académies Royales des Sciences , Belles Let- tres 6c Arts de Rouen , Villcfran- che, &c. te Correlpondant de la Société Royale des Sciences de Mont^ pcUier. Forma, fihi qnctvU refpondeaU MARSY,Pia. VArt du Fahîicane d^Eeoffes en laines rafes & fiches , unies & crol* fées , par le même M. Roland de la Flatiere, Première Partie. ^ a Lorfcjue les terres font également par- » tagées , le pays peut être petiplc, quoiqu'il » y ait peu d'Arts .... Mais dans nos Etats » ou les fonds de terre fonf fi inégalement » diftribués . ... fi Ton y néglige les Arts . . ; Mars 178 1. 555 • le pays ne peut être peuplé .«., il n'y a » que les Artifans qui doiiiîent le fupeiflu » aux Cultivateurs.» Montesquieu, Efprît dts Loïx* A Paris , aux dépens & de Tlmpri* meiie de Moutard, Imprimeur- Li- braire de la Reine , &c. hôtel de Cluny , rue des Mathurins. 1780. in folio. V Apologétique & Us Prefcr'ip'^ lions de T&rtullicn. Nouvelle éiii- tion revue & corrigée d'après les manufcrits, les éditions &: différens Ouvrages de Terruilien , avec la rraduâ:ion & des remarques. Par M. TAbbé de Gourcy , Vicaire-Général da Diocèfe de Bordeaux, de l'Aca- démie Royale de Nanci. A Paris, chez Sorin, Libraire, rue S. Jac- ques. 1780. Avec Approbation & Privilège du Roi. in iz. Bon Ouvrage qui méritoit d'êtrç léimprimé. Aaij j 5^ Journal des Sçavans , La vraie .manière (T apprendre une Langue quelconque , vivante ou morte^ par le moyen de la Grammaire Fran* çoife. Ouvrage divilé en plufieurs Parties, fçavoir : — i^. Grammaire Françoife à Tufage des Dames , fer- vant de bafe à J'étude de routes \ç^ autres Langues: i*^. Grammaire La^ une , calquée fur la Grammaire Fraru çoife , & traitée d'aune manière tout" : à-fait nouvelle , par le moyen de la^ quelle on peut apprendre la Langue Latine en moins de deux ans. Ces deux Ouvrages doivent être fuivis d'une Grammaire îtaliennc, d'une Grammaire Angloife, d'une Grammaire Allemande & d'une Grammaire Efpagnole, toutes com- pofées d'après la Grammaire Fran- çoife, qui eft le fondement de tour tes les autres. A Paris, chez Benoît Morin , Imprimeur-Libraire:, rue S. Jacques, à la Vérité. Avec Appro- bation & Privilège du Roi. 1780. La première Partie, qui eft la Mars lySi. 557 Grammaire Françoif^ , lenferme tout ce qui eft néceiraire , 1^, pour ap- prendre très-prompremenr l'Ortho- graphe , les Définitions de toutes les parties du Difcours , & leur conftrudion refpcdlivc. 2^. Pour fe mettre en état d'étudier de loi-mê- me Ôc (ans Maître , toute autre Lan- gue quelconque vivante ou morte , à la prononciation près j qui ne peut s'acquérir que par l'oreille. Elle eft précédée d'un Avant- Pro- pos très-propre à exciter la-confiance des perfonnes qui jufqu'ici n'ont fait que peu de progrès par les Méthodes aufli longues que pénibles. Cet Avant-Propos cft fuivi d'une manière fingulière de montrer à lire aux Enfans , non moins amufante qu'expcditive. Enfin cette Grammaire eft termi- née par un grand Tableau de la Dé- cJinairon ^ Conjugaifon françoife , très-bien exécuté. La féconde Partie , c'eft-à-dire la Grammaire Latine, fuir pas à pas & A a iij 55^ Journal des Sçavans , article par article la Grammarre Françoife , & indique rrès-clairc- ment ce en quoi L^s deux Langues fe xcflemblcnt , & ce en quoi elles dif- fèrent l'une de Taurre. L'Auteur fup- pofe 5 avec raifon , que Ton fait d'a- vance fa Grammaire Françoife avant que d'entreprendre Tctude de la latine; . & en confcquence il ne répète aucune des Définitions énoncées dans la Françoife. Ce font auiîî l^s mêmes Exemples précifémenr qui iont em- ployés dans les deux Grammaires. Mais pour ne point fatiguer les Com- mençans par les difficultés de Tin- vcrlîon latine , les Exemples latins font toujours accompagnés d'une traduftion françoife parfaitement lit- térale , de façon que c'eft fur la Langue connue , c'eft-à-dire , fur le françois , que l'on éprouvera les dif- ficultés*, mais elles ieront toujours faciles à lever , en jetrant un coup- d'oeil (ur la Grammaire Françoife qui en redreife la con(lru£^ion ren- verfée dans la Latine. Les facilicéi Mars 1781. 55^ fijggérées par l'Auteur pour faire comprendre & retenir la marche de la Déclinaifon & Conjugaifon la- •nine , furtout celle des Verbes paf- fifs 5 font d*une tournure tout-à-fait nouvelle, & ferviront parfaitemeut à hàrer \ts progrès àz^ perfonnes ftu- dieufes, fans leur donner beaucoup de peine. On a eu foin d'accompa- gner auffi cerre Grammaire Latine d'un grand tableau des rerminaifons tant des Noms qne des Verbes , aufli bien exécuté que celui de k Grammaire Françoife, Mais comme il eft impoflîble de donner dans un li petit volume un grand nombre d'exemples afTez va* nés pour faire pafler en revue tou$ les tours de phrafe3 de la Langue Latine , TAtireur vient de donner un Opufcule latin & françois dif- tribué en deux volumes -, k premier intitulé : (Quatre Chapitres , publiés en faveur de ceux qui apprennent la Langue Latine par le moyen 5c la iMéthode de la Grammaire Françoife A a iv j6o Journal des Sçavans^ univ&rfdU à l'^ufagc des Dames ; Sc Taurte intitulé, les Quatre Chapitres tout court. Le premier volume prcfente un Latin conftruit précifément comme le François fans aucune invcrGon, ce qui le rend fort ailé à entendre. Vis-à-vis 5 fur Tautre page , on voit un François conftruit à la Latine , 6c prcfque inintelligible au premier afpecfl. Mais^ dit l'Auteur, que cette première vue ne vous effraye point : à peine aurc^^vous fait quelques pas , ^ue vous fere:^ étonné vous-même de vous trouver Ji habile. Le fécond volume contient le La- tin & le François à côté Tun de Tau- trc dans leur état naturel. Quant à la matière fur laquelle roulent ces Quatre Chapitres , elle efl; fans conrredirla plus inrérelTante de toute la Morale. Le premier Cha- pitre traite de la Raifon, Le fécond De r Amour de foi. Le troifième De l^ Amour du Pro» chaèn. Mars 178 1. 561 Et le quatrième De la Vertu, Ces quatre points de Morale, que tout le monde croit favoir & com- prendre parfaitement, (ont préfentés d'une manière (i finoulière & en même-temsfî claire & fi vraie dans un fort grand nombre de Défini- tions aum nettes qu'exades , qu'il pourroit bien fe faire que les Lecteurs attentifs & fîncères les regardaiïent comme tout-à-tait neufs. L'Ajteur cependant, qui paroît être un hom- me fans prétention , puifqu il ne le nomme pas , n'ofe rien dire de lui- mcme touchant ces Quatre Chapi- tres. Ji me contenterai^ dit-il, df^ rapporter tout fimpUment ce quen ont penfé plujieurs Patriotes éclair rés , honnêtes gens & bien intention^ nés , qui les ont lus en manufcrit , en dijant : Que (î quelque Gouver- nement s'avifoit de prendre ce petit Ouvrage pour Catéchifme politique de la Nation , les mœurs, en deux ou trois générations, fe purifieroienc au point de rcndtc'cccte même Na« A a V 5^2 Jo urnaî des Sçavans , tion mcronnoiffable» Cejl au Pa» blic , continus l'Auteur , à juger & à décider Jî ces Patriotes ont bien vu ou non^ Prix des cinq Vol. fuf dits brochés. Grammaire Françoifc, i liv. lof. Grammaire Latine, i liv. lo f. Quatre Chapitres , i liv. Les Quatre Chapitres, 2 liv. Les Quatre Chapitres en François feulement, i liv. i61. broché. Et 2 liv. 8 f. relié. Poème fur la Mort de Plmpéra^ trlce ReineMarie-Thérhfe d^ Autriche, Par M. de Rochefort, de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles- Lettres. A Pans, de l'Imprimerie loyale. 1781. in-^^, 16 pag. Eloge de Philippe^ Duc d"* Or- léans j Petit-Fils de France , Régent du Royaume pendant la Minorité de Louis Xr. Dédié à S. A. S. Mon- I Mars 1781 . 565 , fèigneur le Duc de Chartres, par^ M. de Landine , Avocat au Par- ' Jcmenr. Omari res îpfa mgar , contenta doceri, ^ V A Lyon , chez Pierre* Cellier , Li- 4 braire, quai S. Antoine, 1778. périr i/z-8^. 61 pag. ôi les Prélimi- naires 8. Eloge du Souverain Pontife Clé-' mznt Xlf^Ganganelli , Minmr Corz^ ventuel ; Tradudion libre de l'Ira- lien , lut la féconde Edirion ; parle, R. P. Jean-Pitrre Lieiitaud ^ Père dc{ Province de l'Ordre des Frères Mi- neurs Conventuels , &: Docteur Ag^rcgé en la Faculté de Théologie de fUniveriîté d'Avignon. Mendiiçes ojîendit qui maculiverunt il- lum. Il a convaincu d'iaipolturt: ceux quiTonc ^lËfamé. Sa^. 10. 12. f A Ronife} &; fc trouve à Paris ,.. A a V j 5 5*4 Journal des Sçm ans J chez Lottin le jeune , Libraire, rue S. Jacques , vis-à-vis celle de la Par- ^heminerie. 17S1. in-ii, 168 pag. ^& les Préiim. 2 1 . Prix , i liv. 4 C ^ L^ Servitude abolie dans les Do* mairies du Roi , fous le Règne de Louis XVI : Sujet propofé par l'A- cadémie Françoife , pour le Prix de 'v Poéfie de l'année 1780. Par TAuteur dn Livre intitulé: les vrais Principes du Gouvernement François^ Zihertas qutzfera tamen refpexit inertem, Èejptxit tamen , & longo poft tempore venir» Virgile. Voyage Fïttorefque de la Grèce, Septième Cahier. Chez Tilliard, Graveur , quai des Auguftins \ ôc Barbou , Imprimeur , rue des^ — «^ thurins. OpufcuUs mathématiques , ou M é- moircs fur difFérens fujet» de Géo- métrie , de Mécanique , d'Optique , Mars 1781. 565 d'Aftfonomie, Sec, Par M. d^Ahm» hen , Secrétaire Perpétuel de J'Aca- démie Françoife , des Académies Royales des Sciences de France, de Prufle , d'Angleterre & de Rufïîe ; de l'Inftituc de Bologne, & des So- ciétés Royales des Sciences de Turin & de Norvège. Tomes VII Se VIII. A Paris , chez Claude-Antoine Jom- berc , fils aîné , Libraire du Roi, rue Dauphine , près le Pont- Neuf. 1780. 2 vol. in-/^^, de 400 pages chacun , avec figures. Ces deux nouveaux volumes con- tiennent furrout de fçavantes recher- ches fijr la Théorie du iVlouvemenc des Fkïides j fur les Perturbations des Comètes , fur les Attra^Stions àts Sphéroïdes elliptiques ; fur les Loix de Réfraction 3 &c. On y trouve des Additions importantes fur tous les Ouvrages précédens de M. d'Alem- bert ; enforte que ces deux volumes font une fuite néceiïaire des qua- torze volumes que ce fçavant Géo- mètre a donnés jufqu'ici fut la Géo* ^66 Joui n al des Sçavans , métrie fublime & fur fcs plus bellesf applications. Tous Tes Ouvrages fe- trouvcnr chsiz le même Libraire , même fes Ouvrages de Littérature , c'eftà-dire la nouvelle Edition dp fes Mélanges , en 5 volumes , 1770 , ècjes Eloges , publiés en 1779. , Nous rendrons un compte détaillé de ces deux volumes d'Opufcuics. Guérifon radicale de HHidroùU, La méthode de guérir THidroccIc fans retour fut communiquée à TA- eadémie de Chirurgie, le 13 Sep- tembre 1779 » ^^"^ ^^ Mémoire qui fut accueilli favorablement d^ cette Société. M, Irnbert, Gradué en Médecinc- & Chirurgien Ma'-or du Réf'micnt Royal Rouliillon , Infanterie, Au- teur de ce Mémoire, prouve que la tunique albuginée du tefticuict cil prefque toujours la fource de i'Hi- drocèle , & non point fa tunique Taghiale comme le prêtent ent ïz%^ Mars 1781. 567 Auteurs modernes, à rimirarion de M. Sharp, célèbre Chirurgien an- giois. Sur ce principe établi par l'obfer- vation &c les recherches de M. Im- bert , on ne peut fe flatter d'opérer la cre radicale de cette maladie, û la / /;iique albuginée n'éprouve un éta( de crife qui .change fa Curfacc doi^i les pores trop dilates, admec- tcnr l'épanchement du fluide hidro* celtique^ Tous les Anatomifles ont reconnu des pores à la tunique albuginée ou tunique propre du teflicule, comme r« la tunique vaginale ou /'^n^f/?t'5. Le nom de cette dtrnière tunique défi- gne afTez que fa fondion eft de re- couvrir Je refticuie comme une gaine. Ainfl, la tunique vaginale ell: pour le tefticuie, ce qu'eft la dure mère pour le cerveau; ce qu'eflla pleure pour le pouh-nonj ce qu'eft le péri- toine pour le bas-ventre. On n'a jamais dit que les envelo- pes de CCS vifcèrcs hiffenc la foiirce 568 Journal des Sçavans ^ des hidropifies. L'hidropific du cer- veau efl: la maladie du cerveau lui- même ; rhidropilie de la poitrine efl toujours l'effet d'une maladie du poulmon , & l'hidropifie du has-ven- rre eft le produit du dclordre des vifccres ou glandes de cette capacité. Lorfqu'on a tenté la cure de cts maladies, on a toujours dirigé les moyens curatifs du côté des vifcères & non point du côté de leurs enve- loppes. La Chirurgie moderne n*a point adopté la même théorie s quant à rhidropifîe du tcfticule, elle a tou- jours regardé fa tunique vaginale comme la fource de cette maladie , que M. Sharp appelle hîdropijic de la tunique vaginale; quoique dans le plus grand nonîbre de cas cette tunique n'entre pour rien dans la caufe de cette maladie. Cette erreur a fait multiplier les moyens de traiter THidrocèlc. Par- mi ceux qu'on a employés , il en eil qui ont guéri fortuitement, lorl- Mars 1781. ^6f que, dirigés vers la tunique vagi- nale, ils arrivoient en mêmc-tcms à la runique albuginéc. Souvent ces mêmes moyens procuroient à^s ac- cidens fâcheux par kur aélion trop irritante fur cette runique. D'autre- fois i'eiFet de ces moyens écoit nul , ia maladie réfiftoic à leur applica- tion réïterée. Ainl1 les différentes méthodes qu'on a miles en ufage pour la cure dr THidrocèle ont été dangereulks ou infuffifanres. Ctll:; que M. [m- beit pratique depuis plusieurs années lui a parfaitement réudi jufqu'à pré- fent; & le nombre des fuccès qu'il a eu'^ , même dans ia Capitale , peu- vent afTurer qu'elle n'efi: pas fujettc aux incotivéniens qu'on efl en droit de reprocher à toutes les autres. Au refte M. Imbert ne fait point un fecret de cette méthode , outre le Mémoire qu'il a communiqué à l'Académie de Chirurgie, dans le- quel il l'expofe, nous fçavons qu'il a pratiqué fon opération fous les 5 7o Journaî des Sçavans , yeux de M. Monier , premier Chi- rurgien gagnant Maîtrifc de l'Hô- têl-Dieu de Paris , H de McfTîeurs Biegni , Imberta Gomand & Gou- 2aid , Chirurgiens Incernes de cette maifon. Nous n'expofons pas ici le ma- nuel de l'opération ; M. Imberc fc propcfe de le publier dans fon tra- vail fur cette maladie. j^nalyfcdcs Infinimens Petite, pour VinctUigence dus lignes courbes. Par M. le Marquis de l"* Hôpital, Nou- velle Edition revue & augmenréc par M. Lefevre. Prix, il liv. relié. A Paris , chez Alex. Jombert jeune , Libraire pour le Génie ôc l'Artilierie, lue Dauphine, près du Pont-Neuf, 1781. Avec Approbation & Privi- lège du Roi. 234 pag. i/z-4<^. avec fi'^ures. Cet Ouvrage qui a eu la plus grande célébrité , ôC qui cft encore a la tére des Ouvrages claffiques de la Géométrie nouvelle , fut imprimé , Mars lySl, 571 pour la première fois, en 1696 à l'Imprimerie Royale i on le réimpri- ma en 1716 , mais cccre féconde Edition renferme beaucoup de fau- tes. L*F.dirion //z-8^. du P. Paulian ^ imprimée en 17^7 , contient des Notcîitirées de Varignon & de Crou- zas. Celle que nous annonçons eft auill belle que la première, & con- tient beaucoup plus de Noces que la troifième. Elle eft dédiée à MM. les Profcfïeurs du Collège Royal , oit M. Lefevre habite depuis plufîeurs années, ÔC où il a fuivi les Leçons de M. de Ja Lande &: de M. Coufin : celui-ci , qui eft en même-rems un des Géomètres de TAcadémie des Sciences , a examiné