.-e-^'^ ■^ i •4 ■ nos jours, pjr M. t)uiarT If reî. li 1. ( Icfcccnd i'ol.paroitr. Hi%)ire de la Littératufé F/aiîi Di^ieux, 2 vol. În-I2, re/. * ^Hlftoire des Ordres royaù±/hof iitaires de N. D. du Mont Car Lazare , de Jérufaleni , ^àr }/" Sibert , in-40 ûg. rei. / I-es Horrimes volans , qà Avec ^nahtes de P. Vilkins , jvol. in- I-'lliade , trad, nouvel/e , 5 v %ures, rèl. avec ^ts. La. même , 3 vol. m-8/> fi^. fel. La même , i vol. in-ii ians fi; Jerufalem délivrée', Poëmt nouvelle , 2 vol. in-g. gf. laperbes figures, vignettes ùc pes relie's & dorés fur tranche La même , 2 vol. in-12 rel. avec Journal du voyage de M. de Coi; cflayer plufieurs inftrumens p gitude, par M. l'ingré , în- lournéesderAmour, in-8°. %- Journées Mogoles, 2 vol. in-ia . Les Loix civiles, par Domar, ii^ Lqs Loix criminelles de FrahcCip de Vouglans , iri-fol. rèl. Lès Loix eccléfiaftiques dé Francç court , in-fol. rel. Manuel lexique , 2 voL in-8° Mémoires Turcs, par M. Dauç «dicion , 3 vol. in-12 , avec ûg IIÉ- L E JOURNAL SÇAVANS POUR VANNÉE M. DCC. LXXX. SEPTEMBRE. A PARIS; Aa Bureau du Journal de Paris, rue de Grenelle S. Honoré, prés celle du Pélican. M. DCC. LXXX. 4ViC PRIVILEGE DU ROh guagt'umi.JHiiiiDii AVIS. kJ N s^abonnt pour h JoURNAt DES SçAVANS au Bureau du Jour* nul de Paris , rue de Grenelle S. Honoré ; & c^ejl à tadrejje du Di^ recleur de ce. Journal qu^il faut en* voycr les objets relatifs à celui des Sçavans, Le prix de la Soufcription de l^ année efldc iG liv, pour Paris y & de 20 Uv, 4 y» pour la Province , /bit in^ii «3/^ in- 4°. Le JoURJ^AL JDES Sçavans efl compofé de qua* tori^e Cahiers ; il en par oh un cha" que mois , & deux en Juin & en Di» ht4 X* X# ^# '^♦^ *K #^ *X îi ^ llî LE JOURNAL DES S Ç A V A N S. î: s.j^hikkeCc^'Li/^itJUU^ ^A SEPTEMB. M. DCC. LXXX. L^ E X o D E explique daprïs Us T &x us primitifs ; avec aes RéporZ' fis aux difficulté des Incrédules^ Dédié au Roi par M. l'Abbé d&^ Contant de la Molette ^ Vicaire- Général de Vienne. Scrutator majejlatis opprimeîur à glcrid* Prov. xxv. %7, A Paris , chez Moutard , rue des Septcmh, D d d d ij 1732. Journal des Sçavans , Machurins. 1780. Avec Appro- bation & Privilège du Roi. 3 vol. in-ii» L'Auteur fuit dans cetce nouvelle produdion le même plan qu'il s*étoic prefcnc dans la Genèfe expliquée , dont nous avons rendu compte , Juin lyyS j^ fécond volume ; ôc comme il avoit publié à la tcte du premier Ouvrage trois Portraits de l'Auteur de la Bi6/e enfin expliquée , il en donne ici deux autres , l'un par M. l'Abbé Bergier, l'autre par l'Auteur de ÏEjfaifur la Jurifprudence univerfelUy & ren- voyé à celui qui en a été tracé pat l'Auteur des trois Siècles de la Litté" rature françoife. Il donne enfuite ^ts Tables pour réduire les mefiires , \ts monnoies & poids des Hébuux à ceux des François, des Anglois & des Holiandois. Mais pour la réduc- tion des monnoies ^ts Hébreux à celles de France, il ne corrige Jcs Calculs de D«mCïilmet qu'en partie > Septembre 1780. lyjj pour ne les pas trop dénaturer, Aînfi il évalue le talent d'argent à 4866 1. 13 f. 4 d. en avertifïant que certc évaluacion eft faite fur le pied de 28 liv. le marc fin , comme dans le tems que Dom Calmet écrivoit; & qu'il eft aifé de réformer cette efti- mation à raifon de l'accroifTement qu'a éprouvé la valeur du marc d'ar^ gent fin qui vaut aujourd'hui , dit-il, 54 liv. 14. Mais il eft tout au moins auâfî facile d'évaluer le talent d'ar- gent par fon poids , qui , félon Cal- met , eft de 1 73 marts , 6 on. 3 gros, I demi gros, & 22 gr. , ^\ Èifenf- chmid donne 5 onces, 2gros,6igr, de plus au poids du talent hébraïque^' Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit de la marche , de la méthode, des vuts de l'Auteur, en parlant de la Genefe expliquée^ pui(^ que ÏExode eft traité de la mê- me manière. Il fuffira de nous arrê- ter à quelques traits particuliers pro- pres à donner une idée de l'Ouvrage. Depuis le verfet 18 jufqu'au 22, Bdddiii Ï734 Journal des Sçavams , TAuteur propofc une ponduation différente de celle qui fe voit dans Toriginal imprime , 6c de laquelle il rcfulce que Dieu ne bacit point de maifons pour les Sa^es - femmes cgypriennes , qui épargnèrent les en- fans mâles des Hébreux , ou n'éta- blit point leur maifon. Effective-* ment le texte porte le malculin la. hem^ pour eux ^ non le féminin pour elles» C*eft donc Pharaon lui-même, félon M. C. de la M. qui b^tit des maifons pour les Hébreux, afin que ce peuple étant raiïemblé , & ne vi- vant plus à l'écart fous des tentes, les infpedleurs puffent rendre compte des enfans qui naîtroient dans cha- que famille, ôc que le Roi vouloic qu'on fît périr dans les eaux. L'Auteur donne le calcul (\ti foixante-dix perfonnes de la famille de Jacob , qui entrèrent en Egypte , & obfervc qu'au verfet 2<^ du 46* Chapitre de la Geuèfe , l'Ecrivain facré ne parle que des enfans qui en- trèrent avec Jacob , & qui n'étoient /. Sepumbrt 1780. 173^5 ^ue foixante-fix, lui non compris, au lieu qu'au vcrfet fuivant il com- prend dans le nombre Jofeph & fes deux fils. Mais, dir-on , les Seprante 5c S. Etienne font monter la fa- mille de Jacob à foixante - quinze perfonnes ; c*cft que Qts Interprêtes fuivis par S. Etienne, ajourent, comme ils en avertifTent eux mêmes , les cinq petits-fils & arrière-pecics- éls de Jofeph qui ctoicnt a'^ nombre de cinq , ^arce que ManalTès & Ephraïn. fe trouvoientdéjà en Egypte avant que Jacob y arrivât. L*Auceur ajoute à cette explication àç.% con- jecflures d*où réfulceroit un autre fens; il faut les voir dans l'Ouvrage, La tâche qu'il s'eft impofée de fuivre pas à pas l'Auteur de la BlhU enfin expliquée le force de s'arrêter à bien des particularités peu intéref- iantes en elles mêmes , pour mon- trer, ou la futilité des obje^flions contre l'Ecriture Sainte , ou l'igno- rance , ou la mauvaife foi de celui qui les fait. On a bien des fois af- Ddddiv 173^ Journal des Sçavâns l fedé de repréfentcr la terre de Ca- naan comme une terre peu fertile^ contre le témoignage de plufieurs Auteurs même Payens ; M. l'Abbc du C. les cite, & rappelle le Mé- moire que lut fur cette matière M. l'Abbé Guénée à rAffemblée pubM-» que de TAcadcmie des Belles-Lettres le 13 Nov. 1778. Enfuite il re- cueille dans l'Ecriture Sainte tout ce qui peut fervir à fixer les limites de la Terre Promife , qui comprend non-feulem.ent la Paleftine , mars encore les terres occupées par les defcendans d'ilmaël, de Céthura ÔC d'Edom ou Efau , par conféquent TArabie, la Troglodytique (l'Au- teur la nomme la Trogiotide) 3c ridumée , fans parler des pays de ^oab &d'Ammon ,enfans de Loth , neveu d'Abraham &cfonfilsd^adop» tion. Il foutient qu'on a tort d'ac- cufcr les Hébreux de vol pour avoir emporté des effets appartenans aux Egyptiens , parce qu'au fond ce n'c- toit pas un emprunt , mais des /?/*«- Sepumhrc 17S0. 1737 fzns ; 8>c difcute les objedions qu'ont donné lieu de faire les dix plaies de l'Egypte. Comme le texte hébreu Se la Vul- gare, au Chapitre xii, v. 40, por- *rent que les Ifraélites demeurèrent 430 ans en Egypte, l'Auteur ob- Terve d'abord que ce nombre d'an- nées doit fc compter depuis la voca- tion d'Abraham , conformément aux paroles de S. Paul, Gai. iir. 17, /a loi eji venue quatre cens trente ans avant la promejfe. En effet, Abra- ham demeura en Canaan vingt-cinq ans jufqu'à la naiiïance d'Ifaac , ce- lui-ci foixante jufqu'àla naiflancc de Jacob , Se Jacob cent trente avant de defcendre en Egypte. Ce qui fait une durée de deux cens quinze ans ; il ne reftc donc qu'un égal nombre d'années pour le féjour en Egypte , & l'Auteur en montre l'cxaditude ; mais ce qui lève la difficulté , c'eft la leçon du texte famaritain , qui porte que la demeure des enfans d'Ifraël & de leurs pères dans la terre ^ DdddY ^73^ Journal des Sçavans , de Canaan &c en Egypte , fut de quatre cens trente ans. La veriion des LXX dit aufli que les enfans dirrabl féjournèrent quatre censtreiV te ans en Canaan de en Egypte. Le manufcrit alexandrin , conlcrvé dans la bibliothèque du Palais de S. Ja- mes , ajoute aax enfans d'ifracl i^urs fïns , comme le famaricain , en quoi ileil conforme à la verfion armé- nienne , faire , dit l'Auteur , fur d'ex- cellens manulcrirs , foit de la verfion èizs LXX pour l'ancien Teftament, foit de l'original grec pour le nou- veau 5 & dont l'ancienneté remonte à Tan 440 de Notre Seigneur. A ce fujct il nous apprend que le P. Ga- briel de Villefor , né à Villa fori , dans le Duché de Milan , & alFocié aujourd'hui aux travaux àt^ fçayans Capucins de Paris , vient de termi- ner en deux vol.foL un Didionnaire de cette langue-, & quà ia tête du premier volume il en donnera une Grammaire courte & précifc. L*Autciix des Queftlons fur VEn* Sejtcmhrc 17 86; 1^39 eyclopidic prétend qu'il n'y a pas aujourd'hui quatre cens mille Juifs fur Ja furface de la terre , quoique Bafnage en compte trois millions j & que M. l'Abbé Guénée, fondé fur des mémoires plus récens , porte leur nombre à quatre millions. L'Au- teur des Affiches de Province s'eft récrié contre cette multitude de Juifs ; il s'eft même avancé au point d'à durer que la te reejl àpréjcnt beau- coup plus peuplée quelle ne ï? était 1G6G ans après l"^ origine du Monde\ M. l'Abbé D. C. lui oppo.fe non- feulement l'opinion de M. Chais , qui , après Patrick & Stackhoufe , penié que, félon le calcul le plus modéré , le nombre des hommes avant le déluge a pa monter à cent mille millions d'hommes, ainfi que l'efliment encore les Aureurs anglois de VHiJîoire univerfelU ; il fait de plus un calcul fondé fur crois princi- pes, 1^. la multiplication connue de la famille de Jacob en Egypte*, car lorfque les liraéiites, tous illus de D d d d vj 1 740 Journal des Sçavans » lui , en fortirent, ils étoient au nom- bre de fix cens mille combattans, ce qui fuppofe, félon le calcul de M. de Voltaire , trois millions d'in- dividus de tout âge & de tour fexe t tP. la longueur *de la vie humaine dans les tems antérieurs au déluge : 3^. le réfultat des obfervations faites furies proportions deraccioiiTement moderne , luivant lefquelles le nom- bre des hommes augmente aujour- d'hui du double dansrefpace de 3 60 ou 370 ans. Dc-là 1 Auteur conclut que l'an 2 15 du monde, il devoit y avoir trente millions d'hommes fur la face du globe , & l'an 1 6 5 J , où a commencé le déluge, quatre billiards huit cens milliards. Niais il fe contente de la moitié , qui (urpafle encore d'un (ixième le nombre qu'il avoit d'a- bord fuppofé , nombre prodigieux , même dans un tems où l'Auteur fup- pofe que le globe , plus fertile qu'au- jourd'hui , ofFroit auflî un continent d'une furface bien plus étendue. Ce* Septemhre 1780e 174*^ pendant il ne prétend pas donner un calcul cxad, mais feulement mon- trer que la population anté-dilu- vienne a dû être beai>coup plus con- fidérablequ elle ne Teft maintenant: conféquence que nous ne croyons pas qu on puilTe lui contefter raifon- nableracnt. Il en réfulte encore une autre, fçavoir, que Tan du monde 119 , où Abel fut tué par Caïn, il dcvoît y avoir plufieurs milliers d'hommes fur la furface du globe ; & (î Whifton n'en admet alors que quatre mille , Srackoufe en fuppofe vingt-cinq fois davantage. Le paflage de la met rouge, !c féjour des Ifraélites dans le délert, la manne , le combat contre les Amalécites , font des évènemens qui ont donné lieu r. quelques diffîculrés difcufées par l'Auteur auquel nous renvoyons. Il revient à plufieurs repirifes au verfct 5 du Chapitre xx de l'Exode : » Je fuis. . . le Dieu jaloux qui venge »les crimes des pères fur les enfans^ ^74^ Journal des Sçavans , ^jufqu'à la troifîème & quatrième » génération dans tous ceux qui me Mhaïflent, & qui fais miféricorde ^jufqu'à mille générations, à ceux^ >?qui m'aiment, bec.» Il obferve que la vengeance exercée fur une génération coupable des mêmes cri- mes qu'elle a vu commettre à fes pères , n'eft point une injuftice : car c*eft le fens de ces mots geiicratio- nem eoriim qui odtrunt we , comme l'a fort bien compris le Traduâ:eur chaldéen , quando filiï fequuniur peccata patriim fuorum. Ailleurs il rapporte le fentiment de Maimo- nide, qui croit que le crime dont il s'agit ici eft l'idolâtrie \ & <\y\^ (\ la menace ne s'étend pas. au-delà de la quatrième génération , c'cft qu'en général les hommes ne vivent pas af- fez pour voir au-delà de leurs arrière- petits-fils. Quand donc Dieu ordon- noir la dcftrudion d'une ville livrée àridolatrie, il étoit impolTible que les^jfils, les petits-fils, & jufqu'aux cnf*as-nés n'y péri ffcnt pas avec leurs Septembre 1780. I74î parens , & à caufe du crime de ces parcns. Mais M. TAbbé D. C. ne fe borne pas à ces explications , il pré- tend encore, i^. que la particule ^2/ du texte fignifîe quelquefois /^^r, & qu'on peut traduire xïfuant (punif- lant ) ^iniquité des pe'-es par Us en* fans : 2°. qu'elle fignifîe aufli quel- quefois en faveur ^ Ôc parconfcquenc ici elle peut marquer que Dieu pu- nit hs pères pour détourner leurs en- fans des mêmes crimes : ^^. que le mec hébreu qu'on rencî par iniquité y fîgnifie aulîî demeure , & que celui qu'en rend par vifiiant , peut fignificr- diflribuant, « D'après cela , dit- il , » on peut traduire : Je fuis un Dieu ^> jaloux , diflribuant les demeures Vides pères aux en fans jufqiCà la >i troifième & quatrième génération ^ » oujufqu.au triple & au quadrupUy »même de ceux qui me haïrent y ii mais faifant miféricorde ^ &c. Tout w eft ici promefTe , Se tout y eft d^Ç' »tiné à détourner Içs Ifraélites du » culte des idoles.» Ces trois dei- t744 Jotiffiai des Sçavarts j iiièrcs explications nous paroifTent ff peu naturelles , qu il eût peut-être mieux valu les fiipprimer. Nous en dirons autant de la ma- nière dent l'Auteur explique Ten- droit où S. Marc parlant du figuit^r defîéché , dit a >«p , t^ figues, » Il s*objedle que ce mono» iyllabe défigne toujours la négation non , lorfqu^il a un accent cïrconfilexe^ & répond qu'il ne faut pas avoir plus d'égard aux accens grecs qu'aux points-voycles ^ts, Hébreux. La rc- ponfe eft auflî déplacée que Tobjec- tioB. Car ce mot n'a Jamais le cir- conflexe quand il marque une néga- tion ; c'ell au contraire lorfqu'il fi- gnifie ubï^ que in loco , mais alors Septembre 1780. Ï745 W a de plus refprit rude ; au lien qu'il porte refprit doux , fans aucun accent, quand il fîgnifie non. On s'étonnera fans doute qu'une me-' prife pareille échappe à un Aureur auffi inftruif que M. l'Abbé D. C, qui confirme fon explication pat l'autorité de la verfion anglo-faxon- ne 5 tuncerat ihifici arborum tempus. Mais il refteroit à favoir fi cette ver- /îon doit l'emporter far la fyriaque 3 plus ancienne , où fe trouve la né- gation , & fur le fens que les an- ciens Interprètes ont toujours donné au monofyllablc grec. Il cft àzs Interprètes qaî penfcnt que Moyfc demandoit à Dieu de TefFacer du nombre ^cs Elus , lorf- qu'il difoit , efface:^- moi de votre Li*. vre , Exode xxxil , 3 2 , & expli- quent dans le même fens les paroles de S. Paul , optabam anathema efjc à Chriflo pro fratrïbus meis. Mais M, l'Abbé D. C. oblcrve que la prépofi- tion grecque uttô , rendue par les Latins à, a ici le même fens que Iq 1 74 6 Journal dis Sçavaàs , mtn des Syriens, qui fignifie fou- vent /r^e, &; (erc à la comparaifon, Ainii le fcns de TApotre eft : « je de- » firerois louffrir d'avantage que Je- »fus-Cbrift, & mourir d'une mort »plus cruelle , & cela pour l'amour w de mes frères. » Quant à Moyfe , il defîre feulement de perdre la vie, & de la facriiîer pour le falur des Hébreux coupables. Leur crime confiftoit dans l'ado- ration de ce veau d'or , que TAuteur de la BibU enfin expliquée difoit n'a- voir pu être jette en fonce en tim nuit ^ comme fi l'Ecrivain (acre eût Exé ce court efpace de tcms pour cette opération. Audi le relève-t-on ici fur ce point , 5c fur cette autre affertion , que Ton ne peut réduire Tor en poudre en le jettant au feu , cette opération étant impoflliblc à tout art humain. Ort lui a déjà dé- montré qu*il cft très-aifé à la Chimie de réduire l'or en poudre par le feu. Mais M. l'Abbé D. C. prérend qu'il étoit fort inutile de recourir à Ja Septembre 1780. 17^7 Chimie pour Topérarion dont parle " Moyfe , parce que i'exprcflion du texte moluit ufqut ad mïnutum , ar- nonce ra(flion de moudre , de ré- duire en poudre par le moyen de la meule , du pilon , de la lime, ou de tout autre inftrument de ce genre. C'eft ainfi que les Anciens rédui- foient l'or en poudre fine pour l'or- nement de leur chevelure , & de la crinière même de leurs chevaux. Nous plaignons l'Aureur d*avoir fouvent à relever des explications burlefques qui n'annoncent que de la malignité, ou beaucoup d'igno- rance, telles que le crime du veau y \d. face cornue de Moyfe ^ &c. Il cft affez plaifant que le Critique de l'Ecriture , qui fe donne pour n'avoir travaillé fon Commentaire que d'a- près les textes primitifs , ait adopté le cornuta faciès de la Vulgate, la feule verfion où fe trouve cette ex- prefîîon qui ne répond point à l'ori- ginal. Car il faudroit corufca ^ ou radians , au lieu de cornuta , à moins \*J/fi Journal des Sçavans ; qu on ne prenne ce dernier mot dan* le fens des premiers. C*eft encore dans la Vul^atc feule que le Critique a trouvé le mot grif fin , quoiqu'il di(c qu*on voit cet animal dans le texte» L'orignal porte pherès , cfpèce d'aigle nommée par les Latins o[jifraga ; & fi S. Jérôme Ta rendu par griffon , c'eft qu'il a eu en vue le fens du grec rptJ4 s qni dé- figne un oifcau à bec crochu. Quant à ïixion qui, félon le Critique, fc trouve aufli dans le texte , M. l'Abbé D. C, après avoir examiné avec foin tous les textes des Polyglottes, n*a pu la découvrir dans aucun, pas mê- me dans la Vulgare ; & il eft étonné que le Secrétaire des Juifs ait entre- pris de définir un oifeau dont leurs livres ne parlent point. Mais il lui fait un reproche plus grave 5 c'eft d'avoir fuppofé que hs huit lieues de long fur autant de large ^ que M. de Voltaire donnoit à la terre de Madian , ne faifoientque huit lieues quarrées au lieu de foixan te -quatre. Sepffnbrc 1780. ^749 Pour lui il s'attache à montrer que rétendue qu'on donne au pays de Madian fuffifoit pour fournir cette multitude de jeunes îiWts, de bre- bis , &c. dont le chap. 3 1 des Nom- bres fait mention. M. TAbbé D. C. fait un reproche plus grave à M, Larcher , pour avoir dit, dans fon Supplément à la Phi" lofophU de. l'HiJloire^ que dans les points concernant le dogme & la morale , les Ecrivains facrés croient exempts d'erreur, parce qu'ils ne di- foient que ce que leur infpiroit le S. Efprit; mais que dans les chofcs dont ils pouvoient avoir connoiiïançe par les lumières naturelles, c*eft-à- dire qui n'intéreflbient ni le dogme ni la morale , ils ont pu fe tromper comme les autres hommes, n'ayant pour guide que les lumières ordinai- res & les facultés de l'ame. M. TAbbc D, C, obferve que c'eft accorder moins d'influence à l'Efprtt Saint fur les divines Ecritures , que n'en dohncnc les Théologiens Cacholi- IJ^o Journal des s çdv ans ^ qucs , Se même les Proteftans ; car (ï quelques-uns parmi ces derniers n'ont admis qu'une infpiration par- tielle pour les Livres facrés , ils ont reconnu du moins que leurs Auteurs, par une aQîftancc particulière de rEfprit Saint, n'ont pu tomber dans aucune erreur ni chronologique ni h i dorique. A cet eftimable Ouvrage de M, TAbbé D. C. fur 1 Exode , eft jointe la Thèfe (ur le Livre de Job, qu'il foutint en Sorbonne le 27 Juillet 1765, & l'Extrait que nous en don- nâmes en Mai 1766. Nous lavions terminé par cette courte réflexion : « Nous regretterons toujours qu'un » exercice fi utile à la Religion, û » digne d'un Théologien, foit comp- » té pour rien dans la promotion » aux orades de la facrée Faculté. » Nous devons aujourd'hui nous ap-" plaudir d'une remarque qui a été lui- vie d'un effet que nous defirions. Car dans une note M. l'Abbé D. C. nous apprend que « la Faculté de Théo- Septsmhre 1 780. î 75 i »logic de Paris a fi fort goûté la » judicieufe réflexion des Auteurs du ajournai des Sçavans , qu'elle en a »pris occafiou de déroger à ks an- »ciens flatuts , ou plutôt de leur » donner une interprétation plus équi- » table. La Thèfe polyglotte qu*a wlonrenu l'Auteur, en Sorbonne, » ne l'a pas empêché , à la vérité , » d'être fujet aux formes ufitées, \ w pour acquérir les degrés ; mais il a » éié réglé depuis qu'un acle public \ » fur l'Ecriture Sainte , tiendroit lieu ».dorénavant de ce qu'on appelle la » Tentative, » L'Auteur lui-même , par une grâce fingulière de Louis XV, fut difpenfc de tout interfticc pour la licence ; & s'il ne fît pas ufage de cette lettre de cacher , quoi- que duemenc enregiftrée , il n'en fen- tit pas moins le prix d'une faveur fl propre à l'encourager dans fcs tra- ^ vaux. [^Extrait de M» Dupuy, ] %■ I7<; 1 Journal des Sçavans , Essai fur la Mujiquc , en 4 vo- lumes in-/i^, accompagnés d*une grande quantité de Planches. A Paris , chez Onfroy , Libraire, 1780. AVANT d'entrer dans le détail des matières contenues dans cet Ouvrage, nous croyons devoir préfenter ici une partie des objeti fur lefquels M. de la Borde a voula prévenir fes Ledeurs dans fon Avant- Propos. Nous allons le laifler parler lui-même. «Nos premiers matériaux, dit-il »en commençant, navoient été » ralTemblés que pour former un ar- >>ticle fur la Mufique, dans notre » Voyage de la Suijfe & de ]l Italie : » les ayant trouvés trop volumineux » pour cet objet, nous nous fommes » déterminés à en former un Ou- wvrage particulier. Nous déclarons »dc bonne foi que cet Ouvrage, wcompofc fans prétention , ncft i¥ que Sep tanUrt^^^ ^ 7( ï 7 5 5 M que le réfulrac de trent/ans de Itc^ » ture , & des extraits qui en étoienc jt> le fruit. Nous n'avons eu d'autre «projet que celui de rafTembler , » dans un feul Ouvrage , prefquc » tout ce qui nous a paru écrit de >> bon fur la Mufique, dans plufieurs » milliers de volumes. Voilà Tunî- »que mérite de notre entrêprife; » Quelques-uns de nos Lecfbeurs de- wfircront pcur-rrre trouver plus de » méthode dans la rcdaélion de » rOuvrage ; mais nous obfervons » que n'ayant pu acquérir que fuc- » ceiTivement les connoilTanees né- »ce(ïàires au développement de nos » idées fur la Mufique , il eft arrivé »que quelques unes de ces connoif- » lances ne nous font parvenues qu'a- »près que nous avions déjà livré »à l'ilîiprefîîon les articles qui y » étaient relatifs j enlbrte que la >/ démbnÛPati#5 à^ ces mêmes idées »nous paroifTant alors incomplette, » nous avons du#ejetter dans des no- SeptômBre, E e c e 1754 Journal des Sçavans , » tes cette partie de notre difcuf- » (îon. » , « Malgré les foins , ajoute M. c'c »la Borde, que nous nous fommes » donnés pour relpeder les opinions » Se ne blefTer perfonne ,. nous n*i- » gnorons pas que nous rencontre- » rons une foule de critiques , donc » peut- être plufieurs feront de bonne »foi. Nous nous contenterons de »lcs prier d'obferver que cet Ou- »vrage n'eft qu'un Ejfai, qu'un af-i » fembla^e de matériaux deftinés à » la couftru(^ion d*un très grand » édifice , & que nous lommes éloi» >»gnés de le croire fans défaut. Nous » recevrons avec la plus grande re- » connoiflance les inflru(ftions que » Ton voudra bien nous donner , ^ainfi que tous les renfeignemens » qui ont échappé à nos recherches ; «mais nous nous abftiendrons de ré- » pondre aux anonymes Si nous >> avons paffé fous filence quelque Ar- «tiftc, ou quelque Ouvrage, ce Septembre 1780. î7îï » n'eft fûrement que par oubli , on » parce qu'ils ne nous font pas con- » nus. On nous rendra le plus grand »fervice de nous en inftruirc, & de » nous donner ïts moyens de reparer » nos torts dans une féconde édi- H tion , que nous pourrions donner »dans quelques années, fi le Public nparoiflbit le defirer. Nous y notn- » merions alors avec reconnoilTance , » ceux à qui nous aurions cette oblir » gation* »» C'cft au(îî ce que TAuteur fait au- jourd'hui à l'égard de plufieurs per- fonnes qui ont bien voulu l'aider de leurs lumières ou lui communiquer des matériaux. Il a eu foin de les nommer dans le cours de l'Ouvrage, en leur témoignant avec zèle toute la reconnoilTance que méritent de pareils fecours. Cet Avant-Propos cft fuivi d'une Introdudion fur la Mufique, L'Auteur y montre le cas qu'en faifoicnt les Grecs & les éloges que les Anciens ne pouvoient man* quer de donner à un art qui étoic £ e e e ij y 175^ J^UTnal des Sçavans , chez eux intimement uni avec ta Poéhe; mais il regarde comme des fables la plupart des prodiges qu'on en raconte, iurrout li l'on ne con- fîdère la Mufique que comme l'arc des fons , c'eft-àdire, comme un arc féparé de la Pocfie , dont il n étoic au fond qu'un accefToire , chez les Anciens, & comme une partie fu- bordonnée à la Poéfie. Cet art ré- duit chez les Grecs , même dans Tes plus grands progrès , à la fimpie méthode , ne Içauroit être comparé à ce que nous appelions aujourd hui Mufique , &c qui comprend l'Harmo- nie & la Mélodie. Or^ M de la Borde pente que ce que la Mélodie, l'Harmonie & la Poéfie, jointes en- fcmble , ne fçauroient produire au- jourd'hui , c'eft-à-dire , ces effets merveilleux, ces prodiges étonnans, tels qu'on en raconte, la Mélodie & la Poéfie feules n'ont pu les pro- duire. C'eft au fond nier àzs faits généralement atteftés , parce que nous ne concevons point aujourd'hui Septembre 1780. 1757 comment ils pouvoient être pro- duits; & cette manière de rai Ton- ner nous paroîr peu conforme aux ic^les de la Dialedique ; mais nous verrons bientôt TAureur s'expliquer lui-même fur la juftefTe de ce rai- lonnement. Les quatre volumes qui compo- fcnt ctz Ejfai ^ font diftribués en Ç\\ Livres, Le premier 6c le fécond volume en comprennent chacun deux , c'eft à-dire, les quatre premiers Livres ; le cinquième Livre fait la matière du troifième volume, &: le /ixfème Livre , celle du quatrième. L'abondance à^^ matières ne nous permet pas d'entrer dans le dérail de chacune en particulier •, nous nous bornerons à indiquer ici rapi- dement les objets contenus dans \t^ difFérens volumes, & nous nous ar- rêterons à quelques-uns de ceux qui nous paroîcront fufceptiblcs d'ex- traits. Le premier volume eft, comme nous l'avons dit> divifé en deux Li- D d dd iij 175^ Journal des Sçavans , vres , dont le premier comprend vingt-un chapitres , & Je fecoud vingt cinq. Les cinq premiers cha- pitres du premier Livre traitent de la Mufique en général , de fes dif- férentes divifions, félon les Ancien" ; & particulièrement en vocale ëc inftrumenrale ; de fon antiquité , de fon origine &; de l'objet des pre- miers chants parmi les hommes , employés dans le cuire divin. Dans les fix chapitres qui fuivent , il s'a- git-en particulier de la Mufîque chez les Juifs 3 les Chaldéens &: autres peuples orientaux ; chez les Egyp- tiens , les Grecs , les Romains d>C dans ritalie. Les chapitres 13, 14 & 15 , roulent fur la faltation, ou l'art des geftes chez les Anciens , fur leurs jeux publics , fur les acclama- tions & applaudiflemens. Les chapi- tres \6 hc 18 font connoître Té- tât de la Mufique depuis les Gau- lois jufqu*à nous, &: la manière d'é- crire la Mufique depuis le quatorziè- nic fiècle jufqu'au feizième j le cha- Sept&mhn 1780. 1759 pître 1 7 & les autres traitent de la Mu(]que des Chinois , des Perfans, des Arabes , des Turcs & des Hon- grois. Le fécond Livre , con(àcré à la defcription des inftrumens chez di- vers peuples , & accompagné d'une grande quantité de planches qui re- préfentent ces inftrumens, comprend encore quelques chapitres relatifs à l'objet du premier Livre, comme la Mufique des Rufles, des Morla» ques, des Grecs modernes, des Sia- mois ; un fupplément à la Mufique des Arabes ; un chapitre fur l'Opéra ^ fur le Concert fpirituel , deux au- tres fur la Confrérie de S. Julien des Ménétriers & fur le Roi des violons. Tous ces objets n'ont été traités par l'Auteur, qu'après rimpreflion du premier Livre , & à mefure qu'il acqueroit de nouveaux matériaux. On trouve un fupplément précieux f à la fin du premier Livre. C'eft un recueil des quatre morceaux de Mu- fîque grecque qu'on doit aux foins E c e e iv 1 7^0 Journal dis Sçavans , de M, Burette , & qui font dépoles dans les Mémoires de FAcacicmie des Belles-Lettres j mais à l'occafion de ces morceaux , l'Auteur donne dans une planche, ranaiyfe de tous les caraâ:ères dont fe icrvoient les Grecs pour noter leur MuHque , tant vocale qu inflrumenrale. Il \t% rcpréfcnte enfuite, dans un grand tableau, félon les trois genres de Mufique des Grecs, diatonique, chromatique, énarmonique, & fur chacun de leurs quinze modes. Chaque caradère eft traduit par une de nos fyllabes muf cales , &: mê- me noté dans une portée qui eft au haut du tableau, enlorte qu'il n'y a pas de fon dans la Muilque grec- que qui ne puiflTe, à l'aide de ce ta- bleau, être exprimé à notre manière. Les quatre morceaux de Mufique grecque font accompagnés d'une tradudlion en Mufique moderne fur le texte grec, écrit en caradères la- tins; mais on trouve vis à- vis de chaque morceau ce même texte en Septembre 17S0. 1761 cara> Attendons au moins que les ma- » nufcrits trouvés fous les ruines »à'Herculanum &C de Pompcïa^ ÔC » que Ton déroule avec tant de pré- Ee ec V ^761 Journal des Sçavans ^ » cautions, par ordre de Sa Majcfté %> Napolitaine , nous ayent fourni f »s*il eft po(fîble, les pièces néceflai- *• rcs pour juger le procès : jufques là » l'équité demande qu'il refie indé- w cis. Ceft dans refpoir que ces »manufcrits nous auront confèrvé » quelques monumens de Mufîquc » grecque; c'eft dans la vue, s'il en Mexifte encore, d'en faciliter d'a- » vance l'intelligence & la commu- » nication , que nous avons entrepris » les deux morceaux fuivans ( la planche qui contient l'analyfe des caradères , & le grand tableau ) » dans lefquels nous nous propofons » de rendre familiers les fignes de la » Mufique grecque , en les compa- » rant avec ceux de la notre. » Au refte, M. de la Borde a mis l'un de ces fragmens, l'hymne à Néméfis , à quatre parties , dont le chant grec fait le delTus. C'efV un cflai , dit l'Auteur, que nous avons tenté , pour prouver que le genre diatonique , dans lequel ces îrag- Septcmhn 1780, î76^ mens font compofés , peuc fe prêcec jufqu*à un certain point à notre har- monic, « Nous lommes portés à » croire, ajoute-t-il, qu'on y pour- » roit au(îî plier le chromatique des w Grecs , (î Ton venoir à recouvrer w quelque morceau dans ce genre > » parce que dans notre Mufique » comme dans la leur, il a, ainfi » que le diatonique , fon principe »dans la progreilion triple , qui » comme l'a bien prouvé M. TAbbé » Rouflier dans fon excellent Mé^ » moire fur la Mujique des Anciens^ » étoit 9 avec la progreflîon double » » le fondement de tout leur fyftêma » mufical. Mais , par la même rai» » fon , le genre énarmonique des » Grecs , ne pouvant en aucune H manière fe déduire du même prin- »cipe que les deux autres, nous » fommes perfuadés qu'on ne pouc- » roit exécuter dans notre Mufique » les morceaux que la Mufique grec- /^que nous auroir laiiTés dans ce >^ genre, ii tant eft qu'il aie jamais E c c c vj 1 7^4 Journal dis Sçavans , >» exifté dans la pratique. Car cettt » alternative nous paroîc inévitable : » ou il faut regarder le genre énar- »monique des Grecs comme un dm- )* pie produit du travail de Fefprir, » auquel les oreilles fe refufoient; » ou il faut chercher aux trois genres » un principe commun, qui foitplus » beau j plus fimple & plus vraifem- M blable que celui de la progrefldon » triple, & ce principe ne nous pa- » roît pas facile à trouver. » Nous obferverons à ce fujet que le quart de ton des Grecs , en quoi on fait confîfter leur genre énarmo- nique , n'étant qu'un intervalle fac- tice, idéal , & au furplus démontré faux par le principe dont TAuteur vient de parler, il eft impoffible que dans aucun tems Toreille air pris Faction de détonner , comme un genre de Mufique, bien que les Au- teurs didacSliques grecs ayent beau- coup parlé de ce prétendu genre, La raifon en eft que tout intervalle mufical, tout intervalle quel oreille adopte 5 ed au fond un prodiiir , un réfuitat d'une fuite de confonanccs, c'eft: à-dire de quartes ou de quintes, repréfentées , dans ia progrcfTion tri- ple, fous la forme de douiihmes ^ pour la facilité du calcul & pour éviter hs fradions d'une confonance à l'autre. Les différcns morceaux dont M. de la Borde a enrichi Ton Ouvrage , confirment de plus en plus la vérité de ce principe , & en dé- montrent la jufte application dans la pratique , & chez divers Peuples qui ne fe font rien communiqué entre eux à cet égard. On voit, par exemple, à la page 126 de ce pre- mier volume , que le fyftême à^$ Chinois, c'eft-à-dire, leur divifion de l'odtave en douze demi - tons , n'eft, félon le P. Amiot, quunjîm' pic réjuUat de la progrcffion tripU dt dou:^t termes. D'un autre côté , le chapitre qui traite de la Mufique des Perfans & des Turcs, page i6i du même volume , n'offre égale* mène dans la divifion du monocorde iy66 Journal des Sçavans , des Orientaux, page 163 , qu'un réfultat, une déducftion de confo- nances. Les dix-huit fons que ces Peuples admettent d'un fon donne à fon odave , ne iont , chacun eu particulier, que le produit immé- diat d'une quarte ou d'une quinte, ou font engendrés par la proportj^on de 8 à 9 , c'eft à-d;re du ton , qui n'eft autre chofe que l'excès de la quinte fur la quarte , & dont les hommes ne fe font formé l'idce que par la comparaifon d'une quinte à une quarte. Au refte , ceux de nos Théori- ciens qui , d'après les faux principes de Zarlin, regardent l'intervalle d'«/ à rc'bèmol comme un demi- ton mu' jcur ^ &c celui d'«^ à ue dièfe com' / me un demi -ton mineur y feront bien étonnés de voir , fur ce mono- ri corde des Orientaux, le rC'bémol précéder ïut^dàfc^ en tant que moins élevé , moins intenie, que ce même utdilfi^ qui en eft éloigne d'un quart de ton ; ce qui d'ailleurs Sepumhn 1780. ^7^7 cft conforme à la faine do6lrine des Grecs , qui appelloient lïmma , ou demi-ton mineur , l'intervalle ^ut à ft-himol^ tandis que l'intervalle d «/ \ut'dïhft^ étoit pour eux un demi- ton majeur ou apotome. Or on fçaic qiie l'aporome eft un intervalle plus grand que le limma. On peut voir ce que nous di fions à ce fujet dans no- tre Journal d'Août 1770, page 1593 de l'édition //z-ii , en rendant compte du Mémoire de M. l'Abbé Roudîer; car c'eftlà la dodrinc à laquelle en Auteur avoit tâché de ramener les Modernes , en expofant dans fon Mémoire le principe uni- que fur lequel éroient fondés les dif- ferens fyftêmes de divers Peuples. Le monocorde dont nous parlons & la manière dont les Orientaux le divi- fent , viennent à l'appui de cette même dodrine. Au(îî M. de la Borde l'adoptc-t-il dans fon Ouvrage , com- me la feule raifonnable, puifqu'en effet elle edla feule qui ait un prin« cipe 'y ôc cela lui a lervi à xelevex ^7^S Journal diS S qav ans ^ bien des abfurciités qui font encore partie de nos principes muficaux ^ ou , comme nous le difions à la page 1573 du Journal que nous avons cité , des erreurs qui fervent de prin- clpes dans la Mufique acîuelle : er- reurs fur lefqueiies on ne fçauroic trop revenir , puifqu'on ne cc'iïz de les répéter dans des Ouvrages qui pa- roiiïent de tems en tems fur Ja Mu- fique , foir en Italie , foir en France. De tout ce que nous venons d'ob- ferver , il efi: aifé de conclure , en premier Jieu, que les demi-rons ne font pas égaux entre eux^ comme le fuppofent nos inftrumcns à touches , & quelques Tliéoriciens qui pren- nent ces inftrumens pour la bafe de leurs principes. En fécond lieu, que d'un Ion donné à fon o(flave , il y a plus de douze intonations intermé- diaires 5 ou , comme difent nos Pra- ticiens, plus de douze demi ions , puifqu*on voir que les Orientaux en admettent dix-huir. Mais M. de la Borde , d'après le principe de la pro- Septembre 17S0. 17^^ gre/îîon triple , en admet vingt-deux dans rétendue d'une o(^ave , favoir , d'un coth y les fcpt fons naturels de la gamme -, de l'autre , les mêmes fons élevés par un dicfc , ou bailTcs par un bémol, ce qui fait vingt-un foiîs , & vingt-deux avec Toclave du premier fon donné. Ce font là les fons dont on faic journellement ufage dans la Mu(i- que , foit à la voix , foit fur les inf- trumens libres, tels que le violon, le violoncelle, &c. fans compter que dans la pratique même, on recou- noît encore des fons deux fois dièfes ou deux fois bémols. Or M. de la Borde, pour élever le clavecin ou même l'orgue , à la qualité d'inl- trument mulical , propofe dans fon fécond Livre, à l'articleCVizvéc/'/z, (^ page 343 , un clavier qui contint au moins , d'une odlave à l'autre , vinst-deux touches. Il en donne le modèle dans une planche , fur la- quelle eft gravé le clavier ordinaire , afin qu'on puifle comparer l'un à Tau- ï 770 Journal des Sçavans ; trc. Au re/lc, ce n'cfl point ici une nouveaurc que propole l'Auteur ; il cite à ce fujet les clavecins que les Italiens appciïem /pe^iati , ou bri- {ès y &c dont il paroît qu*on failoit beaucoup plus d'ufaîrc en Italie lorf- que les principes (ic la Mufiquc y écoient en vigueur. Ce font des cla- vccuis donc les petites touches étant coupées en deux , une portion (ert à exécuter les dièfes, l'autre les bé- mols. M. de la Borde y ajoute de plus une petite touche également bri- fée , cmxcji ut ôc mi fa , pour avoir àcsjï 8c des mi dicies , des ut & des fa bémols; tandis que lur les clave- cins ordmaires , comme le fait remar- quer l'Auteur , aucun intervale , ex- cepte i'odlave , n'y cft entendu dans fa jufte proportion, puifque les de- mi-tons , majeur & mineur , s'y trou- vent confondus &c exprimés, contre toute raifon ôctout principe de Mu- fique, par une feule & même tou- che. Il paroît étonnant que ces dé- fauts ne foient pas fencis par tant Septembre 1780. 1771 d'habiles gens qui touchent Torgae ou le clavecin ! Mais M. de la Borde en donne la raifon , page 144 , dans une note que nous croyons devoir tranicrire ici. « Si CQS défauts , quoique très-con- »fidérables, ne font pas fentis par »ceux qui touchent l'orgue , le cla- w vecin , 6cc. c'ell que la plupart fe » lont adonnés à ces fortes d'inftru- » mens avant de prendre des princ:» H pes de Mufique , & qu'cniuifc » l'habitude de ces inftrumens faux »a' éteint en eux , ou du moins ^émoufle en partie, le fenrimcnt de » Toreille quant à l'intonation La » preuve en cft dans les Egiifes où il w y a des orgues. Il en efi peu donc M les Organiftes n*ayenc demandé , , » & fouvent obtenu , une augmenta-» '«•» tion de jeux dans leurs inftrumens; » aucun n*a demandé une augmen- » ration de fons dans l'étendue d'une » odlave. Car le Fadeur ne manque- wroit pas d'exécuter ce que l'Orga» » ni fte demanderoir, lorfqu'une Eglilc 1772- Journal des Sçavans y » Ce mer en dépenfe pour augmenter >► feulement le bruit, qui n'eft pas M un objet bien elîeniicl dans la Mu- » fique. » Le fécond volume de cet Ouvrage , qui comprend le rroifieme &: le qua- trième Livre , contient un Traité abrégé de compolition ; c'eft la ma- tière du troidème Livre. Le quatriè- me efl: un Recueil de Chanlons de divers Peuples, Dans le Traité de Compofition, l'Auteur s*eft borné à donner aux Amateurs une idée des objecs'les plus effenrieis qui forment la fciencc du Compoliteur &c dclHarmonifte, tels que les proportions des fons, les intervalles , les accords, l'accom- pagnement j les modes ou tons , ks cadences , le genre chromatique , lenarmonique , l'étendue des voix j-f &c. Enfin il fait connoître ce que c'eft que bafle fondamentale > baife continue, baife contrainte ; il traite ty?'^ Journal des S çav ans ^ des Chinois , des Sauvages , àti Ruffes , & de différentes Provinces de France. Nous ferons connoître dans un fécond Extrait les deux autres volu- mes de cet Ouvrage. ^ .[ Extrait de M. Dupuy. ] Tr a ÏJ à des Péages , dans lequel , après avoir démontré les avanta- ges qui rcfulteroient de la fup- prcfllion de ce droit, on donne un plan d« liquidation & d'indem» nité, & un plan d*admini{lration de la Navigction intérieure , avec les moyens de rendre navigables toutes les rivières qui en font fuf- ceptibles , & d*ouvrir entr'ellcs des communications pour opérer une Navigation circulaire dans roue le Royaume ; précédé d'un Difcours fur la Navigation inté- ■' rieure des différentes PuifTances des quatre parties du Monde. Par ^ M. Allemand y jancien Conferva- teur des Forêts de l'ifle de Corfe. ■ A Septembre 17^0. 1777 A Paris , chez Cellot & Jom- bcrt k jeune, Libraires- Impri- meurs , rue Daophmc. 1779* '5* pages, /«-4°. NOUS annonçâmes Tannée der- nière le pian d'un Traité géné-î rai de la Navigation intérieure , dans lequel M. Aiiemand fc propofc de parler des canaux , àzs rivières & du commerce qui s'y fait, furtout de l'a- vantage qu*on en retireroit relative- ment à radminiftration ^zs bois de conftrud:ion en France & en Corfe , objet important (ur lequel on ne fçauroit être plus inftruit que l'Au- teur , en ayant été longtems occupé. Des matériaux qu'il attetid encore fclativement aux pays étrangers , & l^étendue que doit avoir fon Ou- vrage, ne lui permettant pas d'en entreprendre aâuellement la pubii* cation , il en a détaché un article important relativement à la fup- pre(îion des Péages, pour propofer un plan de liquidation & d'indem- Septembre F f f f 1778 Journal ^es Sçavans ^ lUté cjui n'exige pas de nouvelles dçpenles, avec des moyens quM croit propres à réprimer les abus qui fe commetcenc fur les rivières éc à procurer Texécution de tous les Ouvrages qui feroienc nécefTaires pQur la profpéritc du commerce en Fiance. 11 parcourt dabord les pro- jets formés dans différentes provin- ces de France pour les canaux , 6C en peu de mors ^ l'iiiitoire de l'éra- bliiîément àQ,s Péages , à-peu-près comme M. de la Lande, dans Ion grand Traité des canaux publié en 17-; 8. Il raconte les efforts qu'on a faits dans tous les r^ms pour en af^ franchir le commerce , &: la réfolu-p* tion où les plus grands Miniftres ont toujours été de les faire ceffer. La dernière preuve qu'il en rapporte eft contenue dans un Arrçt du Con- ieildu 15 Aouc 1779, dont voici un extrait : «Sa Majcflça fortement à eœur de délivrer la nation de cçs nombreux Péages écâbii^ à -la-fois ^ fur les grandes routes, 6c fur les Septembre 1780, ^779 rivières -navigables. Elle cft inftruitc que ccrre perception arrête & fati- gue le commerce ; que n'étant pas iQglée par des tarifs uniformes, leur complication & leur diverfité exi- gçoient une véritable étude delà parc des Marchands & des Voitu- riers; que cependant des difficultés s'cievoienc f^ tenfion & entretien de ia Naviga- »tion intérieure, i®. un emprunt >*de 200000 liv., qui (eroit fait pat »leTrérorier des Ponts & Chauf- » fées , dont on payeroit l'intérêt au » denier vingt, jufqu*à l'entier rem- *ibourfement qui fe feroit du pro- >>duit de la nouvelle Navigation. F ff fiij \ lyS 2. Journal désSçavems , » Cette fommc fiifliEoic pour faire »les deux opérations dont nous par- »lerons plus bas, & qiui feroicnt la » baie de toutes les autres; & (i l'on »oppofoic quelques di^fficultés fur » cet emprunt i il eO .encore plufieurs M moyens de le procurer cette mo- »dlque fomme, fans la tirer du » Tréfor Royal, ni d'aucune bran- w che de finance de Sa Majedé : i^. »on y jbindroit les contributions ♦> volontaires des provinces. & con- >> trées. voisines des "rivières, des » particuliers grands propnéraires >>au Clergé , des Ordres de MaU »the , de S. Lazare, du S. Efprit & »de S. Louis, qui, parleurs gran- fiàz% pofïeifions, retireroicnt de ces » travaux des avantages immenfcs: » 3°. l'augnienrarion de produit que » procureroitla nouvelle Navigation » fur plufieurs objets du domaine » du Roi : 4^. les droits qui feroient M mis fur Cette Navigation , fans ai«- » cune .exemption , kfquels revenus » fcroieiiC veriés dans une caiiTe par* Septembre 1780 178,3 »TÎcuIièrc , aiîîmiléc à celle des V Ponts & Chauflecs , & qui ferok »appellée caiiïe de la Navic^ation »inrcrieure, & chacune auroit {q% » fonds diftinfts & afFcdés aux ob- » j que. » Les forêts du Domaine , les ter- res qui (ont en friche , enfi»n tout ce Ftffiv J784 Journal dis s gavons "f ijui augmentcroit de valeur pat lei nouveaux débouches fuffiroient pour la confeélion des ouvrages ; mais l'Auteur demande auflî qu'on y cm-' ployé les troupes réglées & même ÏQS galériens. Il cite en preuve de i'udlité cjui peut léfulrer de ces cnfreprifes deux opérations qu'il a faites par ordre du MiniPvère, d'oà il réfulte que l'établiiTcmenr de Na- vigation fur les rivières du Cher & de CofToti , au moyen d'environ ttt 00000 livres de dépenîes donnc- loient un produit annuel de pareille fomme fur la forêt du Tronçais, le parc de Chambord & la Forêt de Boulogne, -en fus du produit aduel ; la feule Navigation du Cher, jufqu'à fon confluent, avec la rivière d'Oeil , procureroit enfuitc au Roi & aux provinces de Berry & de Bourbonnois , des avantages qu'on ne peut apprécier. Comme l'emprunt de 200006 liv. qui feroit fait par le Tréforier des Ponts & Chauffées ou qu'on pour r oit fe.pro- Septembre 1780. 1785 curer faciJemenc par d'autres voies , fuffiroic & au - delà pour faire ces deux opérations, il cft certain qu'avec raugmcntation de produit qu'elles donncroient fur hs objets dont il s*agit , on parviendroit à faire fucccdlvcment tontes les autres fans avoir recours à de nouveaux moyens : à mefure qu'on travaille- roic , le revenu de la nouvelle Na- vigation augmenceroit de manière que dans quelques années on fe trou- veroit en état d'entreprendre les plus grandes opérations , en fuppo(ànc que le produit dit nouveau plan d'opérations tût toujours fidèlement adminillré & irrévocablement em- ployé à la fuite des opérations. Parmi les avantages qui font ci- tés par l'Auteur , on trouve la Na- vigation du Doubs qui confervcroic à la Marine la forêt de Chaux une des plus importantes forêts du Royaume, (îtuée près de Dole, fur les bords même du Doubs & de la Louve 9 qui en font une prefqu'iflc. Ffffv ' ) y'S6 Journal dis Sçavanî , Cette force précieufe pour le port cfe Toulon, eft de 3^^400 arp^ns , ÔC appartient au Roi ; il feroit d'autant plus naturel de ceilcr de la facrificr à taire du Tel , qu'il eft rrès-aifé de fournir du Tel marin à la Francbe- Conué au même prij( que celui de le$ falines ; d'autant plus qu'on en fournit de cette qualité au Duché de Bourgogne & aux Puillances voifi- ncs , \z^ SuiiTcs & la Savoie. D'ail- leurs des objets de cette nature font coii^muns A TErat, &: deftincs à fa défcnfe. Nous ne manquerons ja- mais de fcl 5 nos magafins font iné- puilables ^ mais nous manquons déjà de bois dans pluficurs Provinces, En parlant àç,% travaux qu'il fau- droiî faire pour améliorer l'cmbou- cbure du Rhône, M. A. parle de l'importance qu'il y auroit à tirer des bois de la Corfe , pour la conftruc- tion & pour la mâture. Le pin-ia- riccio de Corfe eft d'auilî bonne qua- lité que celui qu'on tire du nord à grands frais ;, iuivant le témoignage Septcmb'C IJÎQ. tjàj de M. Duhamel, de iM. l'Abbé llo- zier & de i'Aurcur; mais il y a des pcrfonnes inrérefTées à déprifer ces bois ; les unes , pour leS' faire paflcr à l'étranger en planches ôc en loli- vcsi les autres , afin de continuer la fourniture des hois du nord. Quel- ques-unes difcnt hardiment qu'il y a dans cette ifle peu de bois propres pour la Marîne; que d'ailleurs ils font fitués dans des lieux où l'extrac- tion n'ed pratiquable qu'en plan- ches Se folivcs ; c'cft une erreur ; mais elle a fervi de prétexte pour obtenir la permilîion d'exporter ces bois en planches & (olives , comme étant fuppofés de peu d'importance. La reConnoiilance générale des fo- rets de la Corfe que M. Allemand a été chargé de faire , & à laquelle il a été occupé pendant cinq ans , a prouvé évidemment qu'elles pou- voient fournir à perpétuité tous les bois de pin qui peuvent être nécef- faires à notre Marine , &c que l'ex- tradion de ceuî qui doivent iervir à Ffffvj 178 s Journal des Sçavans , Ja mâture , peut fe faire fans occa- fionner des dépenfcs difproportion- nécs à l'objet ; que d'ailleurs on peut en tirer quantité de braî & de goudron ; & ces matières ont été re- connues à Toulon , ainlî que les bois de pin - lariccio , d'excellente qualité , par le parallèle qu'on en a fait avec ceux du nord, fuivant le procès-verbal des Officiers de ce port du 13 Août 1768 ; il y eft dit ex- prefTémenr, « qu ils ont été trouvcjf de très-bonne qualité. » En confci- quence & en mêmc-tems il fut paflc à Toulon un marché qui n'a eu au- c«ne exécution , à caufe de la moiic du premier traitant arrivée quelque- tcms après. Quinze ans auparavant > Tadmi- niftration de ce port avoit fait ufagc d'un chargement qu'y fit conduire le fîeur Vincenti , de Calvi en Corfc ; te elle les trouva de fi bonne qualité^ qu'on écrivit à Gênes à M. Regny , Conful de France, pour favoir s'il D*y auroit pas moyen d'en avoir ciw Sepfemhrc 17^0 '7^9 tore ; mais il ne fut pas poflîble 1 caufc lies troubles qui agitoient alors cette ifle; ït% habitans brûlèrent même ceux qui étoient exploités. Au port d'Agde en Languedoc , on a eu occafion de reconnoîtrcrex- cclientc qualité de ces bois , au moyen de trois mâts qui y furent en- voyés il y a environ vingt-cinq ans, & dont un cxiftoit encore en 1 774 , dans un bâtiment de ce port. D'a- près des faits fi authentiques , on ne doit donc plus ajouter foi à des pro- pos qui ne font répandus que pour nuire aux intérêts du Roi & de l'Etat. L'Auteur donne une table de com^ paraifon des prix de ces bois, dans laquelle on voit que les mâts de Corfc ne coûteroienr pas la moitié de ceux du nord , du moins dans les grands diamètres ; ceux de 19 pal- mes qui coûtent 3680 livres, ne coûteroient que i joo livres -, les 19 palmes font 3 1 •!• pouces •, c*ert le diamètre mefuré i une certaine dif- '79^ Jour ncl des Sçavans ^ Tcjnce du gros bout. D'après ce que nous venons de dire de cer Ouvrage, on ne peut que dcfirer la publica- tion du manufcrit donc il eft ur ex- trait , & Faire des vœux pour le fuc- cès ^QS cnrrcprifes propoiées par l'Auteur. [ Extrait de M, de la Lande, ] . Dictionnaire unlverfd d?s Sc'^ences morale ^ économique ^ po- litique & diplomatique ; ou Bi- bliothèque de rHomme d'EcaC & du Citoyen, mi<; en ordre ^ publié par M. Robinet y Cenfeur Royal, Ju Tems ê» à la Vérité, Tome VIII. A Londres, chtz leS Libraires airociès -, & le trouve à Paris, chez l'Editeur , rue de la Harpe , à l'ancien Collège de Bayeux. 1779.698 pag. i/i-4^, NOUS avons annoncé les volu- mes précédens de cette impor- tante Colledion, quelquefois par des Septcmhn 17S0, 179^ cxi'rairs, plus fouvent par de lim- ples nouvelles litréraires \ mais ce 8*^ volume conricnr plufieurs Traités <3ue nous croyons devoir faire con- noûre à nos Lcdleurs avec un peu plus de dérail , tels font ceux du com- merce df Bengale, des befoins de l'homme > du bonheur, des bleds ; & les articles de BieUeld 6^ Boling- broke , qui conriennenc l'analyfc de leurs Ouvrages politiques. L'Aurcurde rhifloire philofophi- que &: politique àcs érablilî'emens & du commerce àzs Européens dans les deux Indes , donr on prépare une nouvelle édition en ^ volâmes , ne pouvoir nous faire connoîcre qu*en partie la firuation du Bengale ; le plan de Ton Ouvrage ne lui permet- toir pas d'entrer dans les détails. Ccr lui de M. Bolcs , dont on trouve ici un extrait > peut lui fervir de fupplé- menr. Cet Anglois, qui a été plu" fleurs années au fervice de la Corn- pagnie dans le Bengale , & qui a exercé l'emploi d'Aldcrman ou de 179^ Journal des Sçavans , Juge de la Cour du Maire à Cal* cutta, s'eft propofé de dévoiler Té- tât politique & commerçant du Ben- gale , de montrer les maux de toute cfpècc qui accablent les hahitans de cette contrée, &c d'indiquer quel- ques-uns des remèdes qu'il cft à pro- pos dy apporter. La Compagnie dcs> Indes d'Angleterre , dit-il, devenuç^ maîtrefle de plufieurs Royaumes, en a fait la proie des concuilîonnaires ; clic n'a plus affez de pouvoir pour fe faire obéir par fçs agcns ; le grand Mogol n'eft que Tinflrumcnt de Ùl puilfance ; le monopole, la corrup- tion Ôc la barbarie font que le com- merce marche à grands pas vers fa ruine. C'eft à la (ageffe & à Tauto- rité de la légiflation d'Angleterre , qu'il appartient de prévenir la ruine entière ou la perte des Provinces du Bengale. Il n'y a qu'un moyen d'en venir à bout ; il faut faire des loix équitables pour la conduite des Tri- bunaux ; arrêter les oppreffions Se les abus, en punir efficamenc les aur Sepumhn 1 7 So. 1791» tcurs, & réparer les pertes qu'ifj ont occafionnées. On regagncroic par-là rattachement des naturels du pays 9 qui défirent trouver delà pro» tedion & du bonheur fous la fou- veraineté àzs Anglois; & ceux-ci pourroient alors maintenir leur do* mination contre \ts efforts combi- nés de leurs ennemis de Tlnde & des rivaux qu'ils ont en Europe. Par- mi les monopoles de toute efpècc qui fe font introduits dans le Ben- gale, il y en a deux furrout donc les funeftes effets ont contribué à la ruine du pays. Uun eft celui du Çû, du bétel & du tabac; l'autre eft ce- lui du coron , qu'on importe de Su- rate par mer. De la manière dont on l'exerce, il tend à ruiner les manu- factures de toiles de coton •, & c'eft l'ouvrage de l'ambition & de la fourberie de quelques Membres du Confeil de Calcutta , qui vendent feuls les cotons qu'on tire de Surate & de Bombay. Il arrive quelquefois des monopoles encore plus cruels; 1 794 Journal des SçaviUis , on accufa M. Clive d'avoir fait pé- lii trois millions d'habirans par le monopole du ris. Dans l'article Befoin on trouve un Traité de Morale fur les différen- tes efpèces de l'efoins. Après avoir montré que notre félicité dépend du rapport entre nos befoins & notre pouvoir , TAuteur établit une refile générale de i*obfervation de la- quelle dépend à cer égard notre bon- heur: ne regardez comme un befoin que ce dont Fabfence ne vous per- met pas de remplir convenablement vos obligations , oc ne vous permet- tez de dedrer que ce que vos forces vous pcrmetrcnt d'attemdrc. La première partie de cette règle nous conduit à déterminer nos vrais befoins 5 par la nacure de notre conf- titution, de notre état, de nos rela- tions 5 & des devoirs qui en décou- lent pour chacun de nous. La fé- conde partie nous apprend à régkt nosdefirs fur notre pouvoir, en re- gardant comme non - exiftant pour Septembre 1780. '795 nous, ce qu'il nous eft impoflibJc ti'acquérir, ÛAuteur explique à cette occafion l'origine des gouvernemens & celle des arts deftincs à farisfairc nos befoms Jes plus immédiats êc enfuitc les befoins les plus éloignes. 11 donne l'analyfe d'un Ouvrage pu- blié à Paris en l'jC^f , & qui a pour thïe,r Homme éclairé par fis he foins* Il prdpofe auQi diverfes confidéra- tions politiques fur les befoins (\qs fociétés. Le bonheur de la fociéré ne confifte pas feulement à contenir un grand nombre d'heureux , mais encore à pouvoir étendre ce bonheur en durée , & par conféquenr à erre aulTi fore qu'il eft pollible , pour le défendre contre les ennemis du d • hors. Or 5 elle eft moins Forte qu'elle ne devroit l'être , quand elle n'a pas autant de membres que fon terri- toire peut en nourrir \ Se dans ce cas , la proportion de fa force réelle à fa force poflible, n'eft pas celle du nombre réel de [gs membres à leur 1796 Journal des SçavanSy nombre poffiblc. Elle eft compoféc de cette dernière proportion & de celle quil y a entre le territoire quelle occupe & celui qui lui futfi- roit : ain(î deux territoires égaux nourriffenr , Tun un million d'hom- mes, & l'autre deux millions-, les forces relatives des deux fociétcs ne font point comme un à deux , com- me elles le feroient en^conildérant -feulement le nombre des hommes ; mais eu égard à l'égalité du terri- toire & à Tinégaliré du nombre , la proportion cft d'un à trois ou à qua- tre, toutes chofes égales d'ailleurs. Cet article eft terminé par un Extrait des EUmens de Politique , ou Re- cherches des vrais Principes de l'E- conomie fociale publiée en 1773 en 6 vol. i/z-8°. Le Baron de Bielfeld , un des Au- teurs modernes les plus connus dans la Politique , naquit à Hambourg ea 1717. Il eft mort en 1769 à Berlin, Il a été furtout connu par Çts InJU- êutions Politiques , Livre véritable- Septembre 1780. 1757 ment cftimablc; il n*cft pa^ créateur, mais il n*cft pas non plus fîmplc compilateur. Il a fait un bon choix; il y a mis un bon ordre \ & ce qui eft de lui ne dépare pas ce que les meil- leurs Auteurs peuvent lui avoir fourni. Un Critique des plus vifs s*cleva contre ce Livre ; mais il ne léuflît point à le décrier. Si fes cen-* fures étoient quelquefois fondées, leur aigreur les déparoit ; & M, Biclfeld, naturellement doux & poli, fc fit bien plus d'honneur encore pat la modération de fes réponfcs que pat leur folidité. On trouve ici une analyfe détaillée ^ts inftitutions, & lordre fyftêmatique qui enchaîne les matières de cet Ouvrage , où l'Au- teur sVft propolé de réduire la Poli» tique en fyftême , de raflembler les cxccUens matériaux qu'on trouve épars^ d'y joindre fes propres lumiè- res & fon expérience , de confultet ' l'Hiftoire & les Hommes d'Etat, & d'en faire une fcience qui pût être enfcignéc de bonne heure aux Prin^i 1 79 ^ Journal des S^avans , cts par leurs Précepteurs , & à la • jeunefle en général , ^ans les chaw . rcs des ProFefleurs. C'eft ainfi que les Grotius , les PufFendorfF, les Wolff, en ont agi à l'égard du droit des gens. & du droit de la nature^ La Politique eCt l'art de bien gou- verner un Etat , ou la fcience des moyens les plus propres pour rendre un Etat formidable &: fès citoyens , heureux. Elle fe partage en cinq branches fous lefquellcs on peuc ' comprendre naturellement tout ce qui peut tendre à Tutilité de l'Etat fans exception. Il faut polir la nation que Ton doit gouverner, . Il faut introduire un bon ordre dans l'Etat , y entretenir la fociétc 6c y faire obferver les loix, II. ffiut. établir dans TEtat une/ boanc 6c. ex àâe police. .i > . . ■ . _ '■•'■.■ '^^ ' ■ ' • - >■.'►- ::11 fautifâire Ûçiirijf |l*Et^r,& Icrj^ijifi dreopulenti Il faut reiidrci l'Etat formidable: Septembre 1780. 1799 en lui-même &: refpetftabJe à Tes voi- fins. Ces cinq objets font difcutcs dans rExrrair déraillé àç.s Injl'nutions Po" lltiques. Il s'eft trouvé , dit T Auteur , des elprits bifarres qui ont foutenu qu'une nation , dans la fimpiicité tic l'état de nature, ayant peu de bçfoins & fans poIitefTe , tels à-peu- près qu'étoient les RufTes avanc Pierre P*" , eft préférable à une na- tion policée, maniérée ^ cultivée; c'ciVfoutcnir , dans le fond , que la fièvre quarte vaut mieux que la fanté. Mais comme on ne manque pas de défendre cette opinion paradoxe par des argumens fpécieux quiparoillent phiiolophiques & qui ne font que ^éduifans , nous nous fcrvirons de cette occafion pour parler des prin- cipaux avantages qui en reviennent àîrEtat quand le peuple eft civilifé ; ' on pourra les comparer avec ceux qui réfukent de la barbarie, & em- ployer les lumières de la faine rai- îbn pour décider la qucftion. X s oo Journal des Sçavans ; Après avoir traité à^s avantages de lafociété, de la police d'un Etat, il traite des forces militaires. lire* fute le P. de Montelquieu , qui ac- corde un centième de la nation pour le militaire 9 6c il le réduit à un deux* centième. Il traite des négociation* & de rétat aduel des différens Royaumes , Républiques & Princi- pautés dont l'Europe eft compofée, de leur grandeur > de leur (îtuation ; il parcourt leurs produâions natu- lelleS) leurs manufadlures , leur com- merce intérieur , leurs pofTeflions tant en Europe que dans les Indes , leurs compagnies de commerce, leur po- pulation ; refprit de la nation , leur religion , leurs principes de tolé- rance ou d'intolérance , la forme de chaque gouvernement avec fes per- feâtons ou fes défauts , la conftitu- tion & les loix fondamentales des empires , leur droit public, leurs pri- vilèges & prétentions , Tétat de leurs armées, ae leur marine 6c de leurs finances. Tordre de fucccffion éta- bli Septembre 1 780, i ^ P H bli dans chaque gauvernemencmo-f narchique , leur tyrtême politique politique en,g4néral^ enfin les motifs de la conduire politique qu'ils obser- vent envers chaque autre, piûilance en particulier. L'Auteur palTe en re- vue, d'après ce pian , Ipsprincipaux ^tars de i'Europçi^ en commençant par le Portugal... Tel eft Tordre de cette paryier de l'Ouvrage de M. le Paron de Bielfcid , où i*on trouve beaucoup de chofcs utiles & inté- reilantes 5 quoique le plan auquel il s'étoit borné ne lui permît pas d'en- trer dans àts détails , & des particur larités, tant fur les g.randes Provinces qtie fur les petites Souverainçtés , ré- iervés pour un plus grand Ouvrage', tel que cette Bibliothèque de tHom* me d'Etat , où l'on traite les objets -atvec beaucoup plus d'étendue, & conféq.uemmenr d'une manière plus infUudivc pour les Miniftres 8c les ^Négociateurs. Les conféquences qui réfuitenr de cet extrait de M. de Biel- iûà , font , 1^. que l'Europe , par- Septembre. ^ g S S iîoi Journal des Sçavans f tagée aujourd'hui en plufîeurs Royau» înes , Etats & Républiques d'une PuifTance fort inégales , fe fouricnt par une efpèce d*éc]uiJibre qucla Po- litique a invente Se qu elle entreticnc le plus exadement qu'il lui eft poflî- bic : t^. que cet équilibre ou cette balance du pouvoir en Europe, con* 'fitte en ce que deux grandes Mai* fons j celles de Bourbon & d'Autri- che , fe forment chacune un parti , iupplcanr par leurs alliances à un dé- faut de leurs forces, & qu'ainfi une cpce , félon le proverbe , retient Tau- rre dans le fourreau. Le I-ord Vicomte de Boling- ■broke , mort en 175 1, a été un dçs ^lus grands Politiques de ce fiècle. La paix d'Utrecht fut le chef d'œu- >rc de fon adminillration , l'époque ^c la gloire & la fource de fés mal^- 'tjeurs. -Je ne me rappelle jamais ce «grand évèilcmcrtt , écrit- il j ikm une ifccrète c dont elle éloignera les contraintes & les vexations; dans l'Etat , la circula- tion > la vie y iac^ivicé, l'amour de ; Sipîcinhrc lySo. 1SÎ3 ragricultuve , 6c les vertus qui en font la iliice. Tel eft l'abrégé des motifs qui dé- terminent les Détenfeurs de la li- berté indéfinie du commerce des grains ; ils ont été adoptés par M. Turgot ; mais TAureur de la Dif- fcrtation inférée dans ce 8^ volume du Diclionnairc de f Homme d'Etat & du Citoyen^ cire l'expérience de l'Angleterre ; on y trouve cependarfc encore des monopoleurs, ôc on leur attribue la cherté de 1757 ; niais leâ abus y font les moindres. L'Auteur examine les deux moyens de préve- nir les chertés, 1°. i'établiflement ^ts greniers publics : 1?, la police générale fur la fortic des grains , femblabic à celle d'Angleterre, qui accorde une réconipenfe à ceux qui exportent des bleds quand ils fontau- delTous de 25 liv.le feptier de Paris, la fait ccller quand le prix excède , & défend la fortie à 42 liv. & dimi- nue alors les droits d'entrées. M. Hérault avoir formé le projet d*obii- 1 8 ï 4 Journal des Sçavnns ^ ger les Maifons religieufcs à avoir des provifions de bied ; ce plan eft cxpliqtié ici en dérail , ainfi que les inftrudions données en 1709 aux CommilTaires qu'on envoya dans les Provinces ; & l'on finir par un pro- jet d'Edir pour la liberré des grains , avec des rcflri^îlions pareilles à celles qui font ufîtées en Angleterre. On trouve encore dans ce volume ^^s extraits de la République de Bo- din , de la Philofophie de Bpece , & plulîeurs autres articles intérel- fans ; mais nous en avons dit aiîez pour infpirer la curiofité que mérite ce vafte Répertoire de Politique 5c de Morale. [ Extrait de M. de La Lande. ] ?*v?^î»t5ê5r^ Sepanibre 1 7 So 1 ? i 5 Mémoires de Mathématique & de Phyfique , pré fentes à l'A- Cadéniic Royale des Sciences , par divers Sçavans, & lus dans les Aifemblces. Tome VIII. A Paris, chez Mcutaid Ss. Pan^koukc, L- braires. 1780. 613 pag. i/z 4^. EPUIS que l'Académie des Sciences à difcontinué la coi- ledion des Pièces auxquelles elle avoit adjugé des Prix ^i. qui (init au neuvième volume; elle a réuni ces Pièces avec les Mémoires des Sça- vans étrangers , & le volume que nous annonçons eft occupé prefque tout enrier par les recherchas fur les aiguilles aimantées, qui onr partagé le Prix de l'Académie en 1777, ^ qui font de M, Van-Swinden ; celle de M. Coulomb , qui partagea éga- lement le Prix, ne paroîrra que dans le neuvième volume. Après quel- ques préliminaires hiftoriques, M. Van Svvindcn expofe le fujet de Ion ï 8 I é" Journal des Sçàvans , travail qui confifte à examiner, i^. quelle eft dans la théorie la figure qu'une aiguille doit avoir pour fe di- riger en tout tems dans le méridien magnétique : 2^\ de quelle façon on peut s'y prendre dans la prati- que pour exécuter ce que la théorie y exige : 3 ^. quels font les changemens de force auxquels les aiguilles font fujettes S: les caufes phyfiques qui peuvent Taugmenter ou la diminuer. Après avoir rapporté les fcntimens de la Hire, Bouguer, du Fay, Muf- fchenbroek, Duhamel, Fleurieu, Lous , Biondeau , ilparoît en con- clure que des lames fimples bc droi- tes font préférables à toute autre fi- gure. Mais l'Auteur remonte au principe dont on doit fe fervir pour calculer le mouvement d'une ai- guille lorfque l'on connoît la pro- portion des pôles d'un bareau ai • mente ; il donne les formules algé- briques & une foule d'expériences propres à confirmer fa théorie ; il iaiç^voifr par exemple, qu'il eft pof- Scptanhrz 1 7 S O. 1817 fîbîe que àç.s> aiguilles ou des bar- reaux aimantés placés hors du centre de mouvement acquierrenc une direc- tion contraire à celle qu'ils de^ vroicnt avoir, ce qui ne peut pas avoir lieu quand le centre du mou- vement tombe dans l'aiguille. Il traire des aiguilles qui ont plu- fleurs pôles , car il s*en trouve de fi* gures ïemblables dont Tune n'a que d^ux pôles pendant que Tautre en a quatre i cela dépend non-feulement de la figure, mais encore de la fa- çon d'aimanter j enfin après 150 pa- ges de calculs & d'expériences, M. V. S. établie les proportions fuivan- tes : i*^. Une aiguille, pofée hors du centre de mouvement, s'arrête dans le méridien magnétique lorfque les pôles font égaux. 1**. Si les pôles font inégaux, cette aiguille dévie plus ou mo ns du méridien magncrique , à moins que fa diftance au centre de mouve- ment ne foit extrêmement grande. 1 s 1 8 Journal des Sçavans , 3^. Cette déviation eft d'autant plus grande, que la différence entre les forces des pôles eft plus confîdé- rable , & la proportion de ces for» ces. y influe conudérablement. 4^. Plus l^'aiguille eft éloignée du centre de mouvement , & plus cette déviation eft grande , jufqu'à un certain point; mais il y a un maxi-' mum au-delà duquel la déviation devient moindre. j®. Si l'aiguille eft pofée obli- quement hors du centre de mouvc* ment, elle dévie moins que lorf* qu'elle eft perpendiculaire, fi la per- pendiculaire, menée du centre de mouvement, tombe dans la partie la plus foible : mais lorfque cette perpendiculaire tombe dans la par- tic la plus forîc, l'aiguille peut dé- vier ou davantage, ou autant, ou moins, félon la grandeur de Tangle d*inclinaifcni ocs différences font ordinairement petites à moins que la différence entre les forces des pô- les ne foit grande. Septembre 1780. I019 M. V. S. traite cnfuite du mou- vement qu'acquierrent des aiguilles placées hors du centre de mouve- ment , ou un fyftême d'aiguilles pa- rallèles ou obliques ; il traite fur- tout des aiguilles en lozange, ^ il trouve que ces aiguilles font très- jmparfaites ,puif qu'il eft, finon im« poflible , au moins très-difficile de les conftruirc avec toutes les condi- tions rcquifes pour quelles foicnt bonnes, & que d'ailleurs leur mou- vement eft irréguJi r. Il en cft de même des aiguilles de forme cir- culaire. Mais l'aiguille la mieux faite peut changer de direélion (î la force pri- mitive vient à changer, c'eft-à dire, fi le centre de magnétifme aban- donne le centre de mouvement ; TAiiteur examine donc par expc^ ricnce Ci les parties homologues peu- vent acquérir àc^ forces inégales in- dépendamment des fecoufTc; vio- lentes comme la foudre ou l'élec- tricité : il rapporte à ce fu;et plufieurs 1 8 10 Journal dis Sçavans , fuites d'expérience qui prouvent que ces changemens arrivent quand l'ai- guille a été trop aimantte , quand la chaleur la ramollit, quand les pôlcS ont des forces inégaies & furtout quand il arrive des aurores boréales. Le choix de Tacier que Ton employé pour faire les aiguilles, la manière de les aimanter &c de les fufpendre font l'objet de piufieurs chapitres intéreflans ; TAureur fait voir qu'on ne doit point percer les aiguilles , que Tufage des chappes eft défedueux ; il fait paffer Ion aiguille dans un étui , lequel cft iufpendu par une ef- pèce de boucle qui porce fur une pointe ; routes les parties de fa fuf- penfîon font difcutées féparément & repréfentées dans des ngures. Il paffe enfuite au moyen de /alTurer fî l'aiguille eft dans la diredion du méridien. Il examine les railons qui font que plufieurs aiguilles donnent des déclinaifons différentes & diffè- rent inégalement en difîcrens rems. Il traite aufïî des obflacles que Septembre 1780. 1821 les aiguilles ont a vaincre, comme le frottement 6c la réfiftance de l'air. Les expériences prouvent que les lames d'un plus grand poids , mais d'une plus grande torce, peu- vent ofciiler plus lentement , ou plus promptemenc ou aufîl vite que des lames de même longueur, maïs de moindres f3rccs & ài moindres poids, & que cela dépend de la proportion qu'il y a entre les forces & les mafl'es. Pour atteindre la plus forte combinaifon , l'on ne fçauroir déterminer ce maximum a, priori , à moins de connoître félon quelle fonâJon les mafTes acquiè- rent la vertu magnétique ; connoiln fance qu'on eft bien loin d'avoir. D'ailleurs il ne faut pas perdre de vue que les lames étroites font avan- tageulcs pour la diredlion, L'Auteur confciile donc aux Artiftes de faire, pour chaque longueur, quelques la- mes d'épreuves de difFérenesmaiIesJ, qu'ils aimanteroient , &: lur iefquel- les ils feroicnt toutes les expérien- iSii Journal des Sçavans ,' ces quM prefcrit dans ce Mémoire ; ils donneront enfuite à la laine qu'ils deftinent à fcrvir à la bouf- fole, les dimenfions de celle des lames d'épreuves qu'ils auront trou- vée la plus fatisfaifante. Cette première partie du traite de M. V. S., qui contient 300 pa- ges, efl fiiivie d'une autre à peu- près aulfi longue fur les variations de raiguillc, 6c dabord fut la varia- tion diurne. Il rapporte toutes les obfervations qu'on en a faites de- puis celles du P. Tachard , en 1^85 , jufques à celles de M. Canton qui fit vers 175^, plus de quatre mille obfervations Sur fix cent trois jours il en a eu 574 pendant Icfquels la variarion acte régulière, c'cft-àdire, que la dcclinaifon augnientoit vers rOrient depuis huit à neuf heures du matin jufqu'à une ou deux heu» res du foir : l'aiguille étoit alors fta- tionnaire pour quelque rems : après quoi , elle revenoit pendant la nuit ou le lendemain matin , à la pre- StpUmbrt 1780. 1813 mièrc ftation, ou à peu-près. L*Aii- reur rapporre aufîî fcs expriences par lefquclies il a trouvé que cette va- riation diminue ou s'évanouit quel- quefois , & qu'elle n'a même lieu que très-peu à Sparcndam, qui étoic le lieu de Ton habitation, il détaille toutes \zs variétés que prcfente une fuite de 44 mille obfervations donc il a conftruit des tables ; il montre que l'influence des failons rend ces ▼ariations très-incgales; elles font plus grandes en été qu'en hiver ; il y- a àz% aiguilles dont le maximum arrive à deux heures & d'autres à trois, enforte qu'elles paroifTcnt quel- quefois avoir des mouvemens con- traires; mais les aiguilles faites fé- lon \z% principes de l'Auteur, s'ac- cordent mieux entr'elles qu'avec les aiguilles ordinaires qui n'ont pas à beaucoup près la même perfection. Il croit que les aiguilles font fujct- tes rée^llement à un changement pé- riodique de force, non feulement par la chaleur mais par la nature même l8l4 Journal des Sçavans , des aiguilles ; la variation eil plus confidérable dans les aiguilles plui larges , mais l'Auteur n'a pu apper- cevoir de règles à cet égard non plus que pour les variations de la déciinai- fon moyenne en différens jours. Le changement de déclinaifon d*une année à une autre eft bien plue imporranr , mais il n'cft pas unifor- rnc dans chacjue endroit particulier L'Auceur difcure les cartes magné- tiques de Halley , &c. Il fait voir îque toutes les couibes des déclinai- fons s'avancent vers l'oiieft par une caufe générale qui tient au magrté- tifme de la terre , ou à un noyau ma- gnétique dont la fituation ou la force font variables. Mais il Faudroit, pour connoître cette variété du noyau , connokre les inclinaifons de Tai* guiile dans différcns climats , ô^ c'eft ce dont on eft encore bien éloigné. Ce qu'il y a de plus difficile daniî cette recherche , c'eft d'afli^ner une caule au changement ou à la rota- tion du noyau magnétique : de fair^ voit Septembre 17S0. 1825 voiï comment fon mouvement peut être différent du mouvement diurne de la terre , 6c cependant y partici- per. Cela feroit impodible , dit-il , pour un tourbillon fluide : car M. d'Alembcrt a démontré que toutes les couches d'un tourbillon doivent acquérir la même vîtefle. Les mêmes laifonnemens auront lieu fi Ton fup- po(c le noyau contigu à la furface intérieure du ^obe. Ilfaudroit donc qu il y eût un grand intervalle entre le noyau bc la croûte extérieure de la terre; ce qui ne fe conçoit pas: aufîi l'Auteur abandonne-t-il toute conjeâ:ure à cet égard. Puifqu'il paroît que M. V. S. n'a ofe propofer aucune hypochèfe fur la caufe du déplacement du noyau magnétique de la terre , nous croyons pouvoir hafarder une con- jecture , qui^aura du moins Tavantage de tenir aufyftême général du re- froidi ilement, dont M. de BufFon a tiré un fi grand parti dans (ts Epo» quis de la Nature j pour Texplica- Septcmbre, H h h h 1 8 16 Jo urnat des Sçavans , tion des grands phénomènes de no- tre globe. La terre en fe refroidi (Tant fuccedî- vement 6c peu à peu ne içauroit con- ferver une parfaite égalité dans le TefroidifTcment de toutes Çts parties, à moins qu*elle ne fût d'une homo- génité parfaire ; ce qui feroir diffi-» cile à concevoir. Il y a donc des parties par lefquelles l'émanarioti dç la chaleur clî: plus/acile & plus prompte. I.a différence entre la cha- leur des différentes parties doit donc augmenter ; dès-lors le centre de la chaleur moyenne doit changer de place, & le centre du magnétifme, qui ne peut manquer de tenir à ce- lui de la chaleur, doit éprouver un changement de même elpèce. Si jâ» mais notre hyporhèfe peur acquérir quelques degrés de vraiiemblance, ce fera , lorfque des obfervaiions fuivies de fiècle en (iècle auront prouve qu'il n*y a pas de retour pé- riodique dans les lignes qui mar- quent les difliérentes déclmaiibns , &: Septembre 1780. 1S17 par confcquent qu'il n'y a point de noyau magnétique mobile dans l'in- férieur de la terre, comme M. V. S. femble le conjev5lurer aux pages 567 & 569. On trouve enfuite dans ce volu- me des obftrvations lur i^s marées à la côte de Flandre, ou des recher- ches fur la hauteur convenable aux digues, quais, éclufes, batardeaux, & autres ouvratrcs contre la mer • par M. de Foiircroy de Ramecourt, Brigadier des Armées du Roi j alors Ingénieur en chef à Calais. La marée extraordinairement haute , du 1 Janvier de 1767 , donc l'Auteur de ce Mémoire avoit en- voyé à M. Duhamel, pour l'Aca- démie , robfcrvation faite à la côte de Flandre, lui donna occafion de mettre en ordre pluficurs notes , qu'il avoit recueillies , fur les mouve- mens ordinaires & extraordmaires de la mer , le long de cette côte , & de les comparer à la furfacc du pays. Il avoit commencé à Gravelines H h h h ij I Si8 Journal des Sçavans , un Journal , qui , jufqu'au 5 i Dé- cembre 1766, contient une fuite des hauteurs de la pleine mer, à Tune des deux marées quotidiennes, relativement à un point fixe , pen- dant fept années confécutives , avec peu de lacunes. Il en a commencé un autre, à Calais j qui contient jufqu'au même jour, le même détail tenu à Calais pendant près de onze années. L'Auteur s*cil aufïî procuré trois années, mais moins complètes, d'ob» fervations femblabks, faites au fort Mardick, près de Dunkerque, & cent quatre-vingt obfervations , fai- tes à Dunkerque même , qui lui ont été communiquées par M. de Ramfault , Maréchal de Camp, & Diredeurdes Fortifications de la Flandre, M. Poiffon , à Dunker- que, & M, de Fiennes , à Gravc- lincs , tous deux Ingénieurs en chef, y ont fait continuer cts obfervations . comme l'Auteur le faifoit à Calais en 1757 9 avant que les fondions de Septembre 1780. 1819 foJ) état le fifTenc pafTer à des tra'<^ vaux plus imporrans. Il détermine par 265 obfervations que la pleine mer moyenne des vives eaux à Ca- lais, monte à 15 pieds 5 pouces de l'échelle, ^ que les mortes eaux vont à 10 pieds 10 pouces. Il détermine les mêmes quantités pour Graveli- neS) pour Dunkerque^pour Oitende. Il fait voir que les marées moyennes , des nouvelles & des pleines lunes, font de 18 pieds 5 pouces à Calais, & de 17 pieds 6 pouces à Dunker- que & à Oftende. Il y a des marées extraordinaires beaucoup plus hau- tes ; celle du l Janvier 1767 , s'éleva de 6 pieds au-delTus de la haute mer moyenne des nouvelles lunes; M, de Fourcroy les a toutes rapportées fur une coupe ou profil qui fe trouve dans ce volume, où il a mis cgalçment les hauteurs des rues de chaque ville, celles des digues, & les points à^s hautes ^ baifes ma- rées; il a rapporté aufli fur ce profil le niveau des plus hautes &: des plus Hhhhiij 1830 Journal des Sçavam , ^^ibafTcs terres de la Flandre maritime françoifc, & du Calaifis, relative- ment aux points fixes des éclufes les plus voiiines de chaque canton: il a pris ces altachemens lur des niveliemens , faits' plufieurs fois avec foin , 6i génèralemeut adop- . tés dans la province. Ce font ces jrapports des terres à ia lurface de la mer , cjui démontrent la poifibi- lité de la fubmerfion totale de cet excellent pays dont FAureur évalue ia partie françoife à looooo ar- pensj les plus hauts points de cette plaine atteignent à peine, & dans les feuls environs de Bourbourg , )& furfacc àt% grandes marées des fify- gies d'entre Gravclines & Dunker- quc. Ce qui ne mérite pas moins d'at- tention , ce font les terres de Fur- nemback , de toute la Charcllenie de Beroues, ôc du fond des Moerts, qui font peut-être des meilleurs qu'il y ait dans toute la France % elles fe trouvent depuis 13 pouces Septembre 1780. 1831 jufqu'à près de 9 pieds , inféricuies à la furfacc de la moins haute pleine mer des quadratures prife dans leur voifînage. Quanxl on confîdèrc, dit- il, que les fept à huit mille arpens du lac àts Moërcs ne Ibrit peut-être pas, chaque iour, pendant quatre heures réduites, au-deflus de la fur- face adueile de la mer, mais fou- vent de ij à 16 pieds au- deflbus, & jufqu'à plus de 1 8 , on ne peut refufer fcs vœux au fucces àts péni- bles & longs travaux des hommes, qui fe font obftinés 3 les defTéchcr, pour les mettre en culture. Suivent à^s Obfervations anato* miques fur les fuites étranges d*un Yolvulus. Par M. Boucher. Une femme de Lille étant en coQ» valefcence , après une colique in- flammatoire 3 rendit deux portions confîdérables d'inteftins; cet acci- dent parut ne rien changer à fon état; elle vécut cinq mois, & il y a apparence qu'elle eût pu efpérer une guérifon parfaite, fi des butes con- Hhhhiy I ^3 1 Journal des Sçavans , tre le régime qu'on lui avoir pre(^ crit & dont il eft aifc de fenrirrim- porrancc dans un cas de cette efpèce, ne lui avoient caufé pluileurs indi* geftions dont elle mourut. L'ouver- ture du cadavre montra à M, Bou» cher la vérité de fes conjectures fur Telpèce ct'inreftin qui avoic ctc fc- paré par l'effet d'un volvulus , qui avoir caufé la maladie : c'étoit une portion du jcjuntim. Cet inteftin fc trouvoit de trois doubles ; la por- tion intérieure n'étoit pas retournée, & c cft cette portion qui s'éroit dé» tachée par la fuppuration qui avoit fuivi l'inflammation, fuite ordinaire des volvulus. Les deux autres par- ties étoicnt reftées collées entr'elles, & l'extrémiré de l'inteftin qui pré- cédoit le volvulus, paroilfoit dif- pofée à fe fouder avec la partie pof- térieure. Les efforts que les impru- dences de la malade caufèrent dans des organes dont l'union étoit en- cote fi imparfaite , rompit cette union , &: caufa la more de la ma- lade. Septembre i-jîo. 1835 Ce volume finit par im Mcmoire fur un nouveau oenre d'inledes aquatiques , par M. Muller , de l'A- cadémie Impériale des Curieux delà Narurc, de TAcadémie Elcdoralc de Bavière , de la Société Helvéti- que 5 & de TEconomiquc de Berne, Non-feuiemcnt , dit l'Auteur, l'o- céan qui environne notre globe , ren- ferme une multitude d'êtres qui nous font inconnus •, mais nous ne con- roiffons guèrcs jufqu'ici ceux de nos lacs, de nos rivières , de nos marais , pas même ceux de nos puits & de nos fontaines , d'où nous puifons & avalons fans celTe des êtres d'une ftrudlurc &: d'une économie merv iU içufes. Les tiques dont parle ici M. Muller font un genre nouveau d'ani- maux qui'fe rapproche de celui des tiques 6c de celui des araignées , & que faute d'un nom plus convenable il nomme tique aquatique. Il mon- tre que c*cft*efFe6livcmcnt un genre particulier, & il donne ladefcri^- tion Ôc i'hiftoire d'une de fes efpèccs. Hhhhv 1854 y le joint de manière que la fente de la tache blanche de Ton ventre tou- che à l'ouverture du canal de la queue du mâle; à l'œil, on ne voit qu'un petit point entraîner un plus grand ; mais , à l'aide d'une bonne loupe , on obferve que le petit point ell le mâle, qui nage avec fa moitié en croupe : la femelle remue de tems en H h h h vj îH^6 Journal da Sçavam ^ tems Tes pattes poflérieures, & tient les antérieures étendues roides en Tair : quand le mâle femble fatigue de la courfe Se s'arrête , la femelle fecoue , d'un côté à Tautrc , la queue du mâle •, après quoi il recommence fa courfe. Cet accouplement fe fait au mois d'Août , &: dure quelques jours de fuite. Au mois de Septembre , M. Mul- 1er a rencontré pludeurs mâles de cette efpècc , mais aucune femelle ; ce qui lui fait foupçonner qu elles fe cachent peut- être, aprcsla fécon- dation, dans le limon, pour pon- dre leurs œufs ou faire leurs petits. Il ne fait pas fi cette efpèce eft ovi- pare ou vivipare , ou l'un & l'autre , comme nombre des infectes aquati- ques -, cependant il la foupçonne ovipare. Cette manière de s'accoupler dif- fère beaucoup de celle de la tique de M. Roefel, & M. Muller croit que l'Auteur a été trompé par lappa- rtnce » voici fes paroles : le mâle & Septembre ijool 1837 la femelle , qui ne diffèrent que par' ]a groiïeur , fe jetrèrent l'un fur l'au- tre , & approchèrent le deffous de leur corps , pendant quelques mo- mens , comme s'ils vouloients*em- braflcr •, après quoi la grofTe pondit les œufs. La ponte des oeufs n'efi: pas une marque d'un accouplement an- térieur ; il n'y a rien de plus com- mun , que de voir des infcdes fe- melles (e décharger de leurs œufs 5 après avoir attendu envain l'appro- che du mâle; &, quant à l'attou- chement & IVinbralTement récipro*- quc y M. Muikr a vu fort fouvent les mâles ôc les femelles de diverfes cfpèces de ce genre, s'entortiller de leurs patres , & fe rouler pêle-mêle à mefure qu'ils fc font rencontrés dans le verre d'eau , où il lesgardoit pour fes obfervations : ainfî , pour prouver un accouplement véritable , il auroir fallu s'alTurer que les œufs fufTent efFedivement éclos. M. Mul- 1er ne prétend cependant pas que raccouplement des tiques ne fe puiiTe "l8jS Journal des Sçavans , faire de plus d'une façon ; cela eH: même vraifemblable. Dans fa col- ledion, il y a des tiques mâles, dont la queue eft formée de difFe- lentcs façons, & il y en a même à qui ^Wç, manque î il en confervoit depuis trois mois une cinquantaine des deux Çt'ïics , fans que l'envie de s'acGoup]«r eût prisa aucune*, & cela n'cft pas étonnant. Ces animaux étant rafTembJés de climats très-di- vers, marécageux , fabloneux , li- moneux , &c. & Taifance & la fub- fîftance leur manquant en partie, on a lieu de s'étonner même qu'ils puf- fent vivre , que leur vivacité ne fc fût point rallcntic , & qu'ils confcr- valTent leurs belles couleurs , toutes fraîches , comme au moment que M, MuUer les avoir pris. '^^^ Septembre Î780. 1S39 Observa t ion s fur la nature & fur le traitement de la Rage ; fui- vies d'un Précis hiftorique & criti- que des divers Remèdes qui ont été employés julqu*ici contre cette maladie. Par M. Portai ^ Méde- cin Confukant de Monsieur , Lecteur & ProfefTeur de Méde- cine au ColJécrc Roval de France > de l'Académie Royale des Scien- ces. Yverdon. in-ii, 1779 Et fc trouve à Paris , chez Didor^ quai dzs Auguftins. IL n'y a poiat de maladie plus cruelle que la Rage; il n*y en a pas contre laquelle on air propofé plus de remèdes \ il n'y en pas enfin fur laquelle on ait plus écrit. M. Portai a cru devoir préfenter dans un Ouvrage toutes les connoifTan- ces pofi rives qu'on a fur cette ma- tière. Il a combattu plusieurs pré* jugés CG(ticraires à un traicerneot 1 184^ Journal des Sçavafîs l méthodique; mais avant que d'éta- blir ce traitement, l'Auteur a cm devoir faire connoître les vrais (îgncs de la Rage du chien, Tanimal do- mcftique qui y ell: le plus fujet & qui la communique plus fréquem- ment à l'homme. Cette defcription çft faite d'après nature ; l'Auteur n'a pas confondu les fymptômes de la Rage commençante avec ceux de la Rage confirmée, mais il les a expo- (es fuivant Tordre où ils fe préfen- tcnt. Il n*y a pcrfonne qui ne puifîe connoître , d'après ce tableau , Ci un chien eft vraiment enragé ou non. Il V a deux fortes de Rage, l'une clt fpontanée , & l'autre eft commu- xiquce \ la première vient d'elle même dans une perfonne qui n'a éprouvé au- cune morfure ni aucun attouchement médiat ou immédiat d'aucun ani- mal enragé. M. Portai cite un grand nombre d obfervations de cette ef- pèce de Rage ; heureufement pour i'cfpèce humaine, ces exemples ne ' Septtmbn 1780. 1841 font nombreux que parce que l'Au- teur les a recueillis dans un grand nombre de livres publiés en divers fièclcs & dans difFérens pays. Cette maladie eft donc fort rare ; il y a de très-grands Médecins qui ne i*ont jamais vue, & il yen a peu qui Tayent obfervce deux fois pendant taut le cours d'une très-longue pra- tique. Une confolation qui nous refte encore , c*eft que l'hydropho- bie fpontanéc cède beaucoup plus fa- cilement aux remèdes que celle qui cft un rymprôme de la Ra;7e com- muniquée ; plufieurs onrété diffipées par les faignées, ôc d'autres par l'u- fage des bain?; La Rage communiquée efl: plus terrible & par fes fymptômes af- freux qui la caradlérifenc, & par la difficulté d'en arrêter le cours ; c'eft, par la falivc qu'un chien enragé communique fon mai; il paroît ,' dit M. Portai, que les Itymptomes de la Rage ne fe dcclarenr dans l'animai auquel elle eft communi-. 1 841 Journal des Sçavans \ quée que lorfqiie le venin qu*il a reçu ir.fcdle la falivc ; or ce virus peut pa: venir aux voies falivaircs immé- diatement ou mcdiatcment. Il y parvient immédiatement par Tin- trodiidtion de la falivc èc par le fouffle vaporeux du fujct enragé, dans la bouche de celui qui efl fain , par des aiimens ou par d'autres corps infe<5lcs de cette matière veni- m ufe introduite dans la bouche; il faut lire dans TOuvrase même les preuves de— €«&.-^^o£ontions 5 on y voit qu*une malheurièuïc^OTi- tarièrc contratfla la Rage pour avoir porté à fa bouche h' vêtement qu'elle s*occupoit à découdre , d*unc pcr- fonnc morte de la Rage. On y voit comme il a éré dit , il faudroit fai- gner le malade du pied , lui donner des lavcmens avec rinfufion anti- fpafmodiquc, qu'il ne peut boire, en y joignant une vingtaine de goû- tes Septembre 1780. 1849 t€S d'eau de lucc ; on auroit recours tout de fuire aux fri<5lions , qu'on donneroit chaque jour à la dole de demi-once. On feroit baigner le ma- lade plufieurs heures de la journée , fi on le pouvoir i fans le violenr<;r cruellement, & on lui feroit pren- dre des bols & des boiiTons anrifpaf- modiques dis qu'on pourroit Ty dé- terminer. Cependant , fi , malgré ces fecours, les malades deviennent furieux, me- nacent les afliftans de les mordre, ce qui eft rare , il faudroit les lier dans leur lit comme on lie les phré- nét ques ; ce qui eft d'autant plus fa- cile, que la plupart des enragés le demandent eux-mêmes, craignant de ne pouvoir s*empêchcr de mor-. dre ceux qui les entourent. Ces pré- cautions prifes , on doit continuer de leur donner, jufqu'à ce qu'ils foient morts , tous les fecours que la religion & l'humanité exigent. M. Portai confeille pour les aniy Septembre. I i i i 1850 Journal des Sçavans , / ^H maux qu'on veut préfèrver de la Rage , tels que les chevaux , les bœufs , les chiens , i^. de faire fur les morfures quelques fcarificanons, d'appliquer encore par-deflbs trois ou quatre fangfues pour dégorger les vaifleaux, d y porter un bouton de feu pour [^s cautérifer , & d'ap- pliquer enfuite un véficatoire avec les cantharides ; Se lorfque les mor- fures auront leur ficge dans des par- ties où l'on pourra établir une ou plufieurs ventoufes , on fe fervira de ce moyen , & l'on fera par-dcfTus diverfes fcarifications pbur donner ilTue, au fang. Les fangfues qu'on appliqueroir après, finiroient de dé- gorger la plaie & les environs. On fera prendre à ces animaux pendant dix jours du turbith miné- ral, à la dofe de fix grains dabord, dofe qu'on augmentera julqu'à ce qu'elle ioit fuftifante pour les pur- ger. On les fera baigner dans la rn Septembre 1780. 185 1 vièrc, ou bien on leur fera jetter beaucoup d'eau fraîche fur le corps plufîcurs fois dans le jour. On ftra enfuite friiilionner les plaies & les parties voifines, déjà rafées , avec trois ou quatre gros de pommade mercurieile , pendant vingt ou vingr-quatre jours. On leur fera boire une eau de fon , à laquelle on ajoutera affez, de vinaigre , pour la rendre aigrelette. On leur donnera des lavemens avec de l'eau de favon , en obfer- vant pendant tout le traitement, qui doit durer au moins cinq femaincs , d'empêcher foigneufement la com- munication des animaux avec ceux qui font fains > & on fe fera une loi de les tuer dès qu'il paroîtra chez eux le plus léger figne de la Rage. Tel eft le traitement que M. Por- tai propofe pour la Rage; il eft fondé fur toutes les connoifTances que les obfervations des meflleurs Médecins ont pu nous procurer juCj qu à préfent fur les effets & le ca- I 1 U 1 j I s 51 Journal des Sçavans J radèrc particulier de cette terrible maladie. Quoiqu'elle ne foie pas très-commune, clicft Ci cruelle & fi meurtrière, qu'on nefçauroit trop faire connoître les moyens de la pré- venir & même de la guérir; c*e(l pour cela que nous avons cru devoir inlércr en entier dans notre extrait, la méthode prélervaiive & curativç cxpoiée dans l'Ouvrage de M. Por- tai. Ce Médecin zélé s*cfl: déterminé à tirer cette dillvrtation d'un Ou- vrage beaucoup plus étendu auquel il travaille, & à la publier d'avance, parce qu*il a cru avec raifon que cela pourroit être utile à ceux qui font maintenant des recherches lui le même objet , pour concourir au Prix propofé par la .^ociécé Royale de Médecine. [ Extrait de M. Macqucr^ ] Septembre 178 ©• 1853 Lettre de M, de la Roberdlhre , Dodleur en Médecine de la Fa- culté de Caën , AfTocié du Col- lège Royal des Médecins de Nan* cy 5 &c. <2 iVf. le Baron de Servie" res^ Officier au Régiment d'Or- lèan>. Cavalerie, Membre de la Société Royale Patriotique de Suè- de , &c. lur deux petites véroles avec rccidives. A Fire ^ le 3 Mars L'intention de M. de la Roberdière , en publiant \ç^ oblervarions contenues dans cette Lettre, n'eil: nullement de difcrédi- ter l'moculation ; il reconnoît au contraire tous les avantages de cette pratique falutaire ; il les expofe avec zèle-, d< c*eft précifément parce qu'il regarde fon triomphe comme affuré maintenant, qu'il croit qu*on ne doit point héfîter à publier tous \f*s faits bien confiâtes, qui font rela- tifs à la petite vérole, perfuadé que I i i i iij •l8î4 Journal des Sçavans y la vérité ne peut jamais diminner la -confiance qu'on doit à une mérhode à laquelle on ne Ta accordée qu'a- près les preuves \ts plus évidentes , les fuccès ics plus conftans, & mai- gré les contradidions les plus fortes & les plus opiniâtres. On ne doit point exiger de tinO' culation , remarque judicieufement M. de la R. plus que de la mala^ die quelle remplace^ qui a aujji fes récidives ; mais , ce qui cft très-cet'* tain ôc ce qu'il eft elfentiel d'obfer- ver 5 c'efl: que ces récidives font très- rares, & qu'elles n'empêchent point qMC ceux qu4 , après l'inoculation , éprouvent une féconde petite vé- role , ne doivent à cette opérarioiî heureufe de les avoir préfervés des dangers d'une première. M. de la R. fait après ces remar- ques , l'hiftoire de deux jeunes per- fonnes, MaJemoifelle de Chaulieu , & Madcmoifelle de Rotours^ fa fœur cadette 5 qui après avoir éprouvé la première une petite vérole natu- Septembre 1780. l855f telle bien cara6iérifée au mois de Juin 1 779 , & la féconde une petite vérole non moins bien caradérifée, par l'inoculation , dans le même mois, ont repris. Tune & Taurrc , la même maladie au mois d*Odo- bre de la même année. Ces dcmoifelles avoient été voir leur grand pcre dans le pays d'Auge (en Normandie ) peu de tems après leur petite vérole-, TAiiteur remar- que que cette maladie étoit alors très répandue dans le canton, & qu'elle eft venue dcfoler la maifon qu'elles habitoicnt. Leur oncle, con- tinue l'Auteur, a été fur le point de mourir d'une petite véro'c conflucnte & maligne : elles ont gardé la cham- bre du malade avec d'autant plus de zèle 6c de hardielTe, qu'elles avoicnc été bien prévenues de la rareté de ces récidives. Cependant dans le cours du mois d'Odobre 1779 9 leur oncle érant encore en danger , elles ont été afTaillies toutes deux pour la féconde fois ; Téruption T • • • • I 1 1 1 IV 1 8 5r ^ Journal des Sçavans , d'une petite vérole difcrètc, maïs multipliée, s*cft faite & elle a par- couru tous les tcms chez Tune & chez l'autre. L'aînée qui avoir eu dans le mois de Juin une petite vérole moins abondante & nioms difficile que celle de fa jeune fœur , quoiqu*inoculée , a eu l'avantage de fe tirer d'affaire cette féconde fois à meilleur marché. Je ne puis dou- ter , ajoute M. de la R. de la réa- lité de ces fécondes petites véroles qui ont été (uivies avec exactitude èc reconnues par un Médecin inf- truit, j'en ai vu moi-même les tra- ces /ûres, au retour de ces demoi- lelies. Cet événement fingulicr a excité des recherches dans la famille , dcf- queilcs il fembkroit réfulter qu'elle jouiroit du malheureux privilège d'être cxpofée aux duplicités de la variole, ainfi que le rapporte le Dod:eur de Hacn ., de la maifon d*un Seigneur de Vienne, dont \z% deux fiiJes ayant ea la petite vérole Septembre 17S0. 18^7 naturelle en 1757, la reprirent. Tune en 1759? l'autre en 1760, avec Ton frère qui avoic eu déjà cette maladie en 1758. M. de la Robcrdicre fe bornant au rôle d'Hiftorien dans fa Lettre, la termine en remarquant feulement que le type de la première & de la féconde variole de Mademoifelle de Retours a prouvé que fon tempé- rament donnoit beaucoup de prife au virus varioliquc^ & qu'elle au- loic vraifemblablement fuccombc fous les coups , n fon fang n'eut pas été purifié par l'inoculation prclimi- ' naire. Ce lage Médecin laifie à tirer les autres coaféquences de la dou- ble oblcrvation qu*il a rapportée. Il y en a une aufli importante qu'elle cfl: évidente, c'eft que, quoique, vu la rareté àzs récidives de la pe- tite vérole, ceux qui Jont eu l'a- vantage d'avoir éprouvé cette ma- ladie foit naturellement, foit par l'inoculation, doivent ne la plus craindre^ & avoir en effet l'efoé- UIV î 8 5 s Journal des Sçavans^ rance la mieux fondée qu elle n'aura plus de prife fur eux, il eft pourranc fie la prudence de ne jamais s'y ex- pofer ^ d'éviter foigneufemenr routé communication direde ou indiredc avec les perR nnes attaquées de cette maladie. [ Extrait de M. Macquer, ] Lettre a Mejjîcurs Us Auteurs du Journal des Sçavans, ESSIEURS, Obligé par état à fréquenter îes hôpiraux, & témoin de celle de ' routes les opérations la plus cruelle , qui, malgré la dextérité de l'opé- rateur, ôc les manœuvres le plus heureufemtnr exécuiées, lailTe en- core fî peu d'efpoir pour la vie de Tinfortuné que le défaut des moyens plus doux néceiïlte de fe prêter à de pareils fupplices*, ma fenfibilité m*a prêté cette réflexion : p'ourquoi Iti Septembre 1 7 g o. î ê 5 9 gens de Tare fe monrrenr-ils plus in* génieux dans la peifeclion des 11- thoromes , qu'ardens à rechercher quelque fpécifiquc donc la vertu conrtamment établie par un grand nombre d'épreuves pur fuppléer à la main cruelle de l'oDératcur ? Je n'i- gnore point que quelques Auteurs ont nié la pollîbilité d'un vrai li- rrhontiptique. Ceux qui ont paru comme tels jufqu'à nos jours lem- blent, il eft vrai , ne point démen- rirs leurs opinions. Et ce fecrec que l'Angleterre a acheté à Ci grand prix (le remède de Madcmoi'ellc Scé- phens) n'a pas répondu dans la fuite à ce que fembloit promettre Tardeur du Gouvernement à le tenir de l'in- ventrice. Mais de pareils obftacles ne doivent point rebuter. Un inf- tant amène quelquefois ce que n'ont pu faire des (iècles; & le problême enfin rcfolu ne laifTe que le regret de Fina<5î:ion & de l'incrédulité. Si des hommes vraiment occupés du bien de i'humanicé avaient eu la foibleffe »... 1 1 1 1 vj 1 Se"© Journal des Sçavans^ de s'arrêter à des objeâ:ions que des autorites d'ailleurs refpedables fc- foient naître contre des mcdica- mens dont on éprouve aujourd'hui les effets merveilleux, thipecuana & le quinquina feroient un tréfor enfoui après la poffeilion duquel nous aurions encore a (oupirer. Si un confentemcnt facile à des inconvc- niens, un fcepticifme rigoureux ex- pofe au repentir lorfque la diffi- culré enfin furraontée, préfcntc les fecours d'une invention dont on a été longtems l'antagonifte. Le bien que nous faifons pour lors nous rap- pelle tout le mal dont notre obfti- nation nous a rendu coupable, & les malades fauves nous reprochent ceux que nous euffions pu arracher à la mort, fi nous avions été plus ©fés. Il fur un tem$ , il eft vrai , où ie charlatanifme effronté avec la né- ccffité du doute impofoit encore aux Médecins celle de défabufer un peu- ple malheureux , dupe de fon igno- rance i mais depuis que les abus ont ScpUmhrc 17S0. l8ét' rendu nécefTaire Texiftencc d'une fociécé chargée par un Prince occupé de rintérêt de izs peuples, de les inftruire fur ce qu'ils doivent ac- cueillir ou rejetter, nous devons être raflurés & moins difficiles fur ce qui fe préfente depuis l'époque de cet érabliffemcnr. C'eft à utt membre de cette vénérable compa- gnie que je communique les expé- riences fuivantes, qui, fouvent réi- térées fur deux fubftances combinées, m'ont éclairé fur leurs vertus émi- nemment litrhontiprique. Déter- miné par des raiions particulières à leur croire cette propriété , je cherchai à m'éclairer davantage pat quelques épreuves. Une pierre tirée de la véficule du fiel d'un animal fervoit d abord mon empreffement au défaut d'un calcul. Je la plaçois dans un vafe à moitié rempli d'eau dans laquelle j'avois fait dilToudrc les litrhontiptiques*, au quinzième jour je vis furnager des petits grains de pouHière décachés de la made î^i Journal des Sçavans '^ principale que je tirois'da vafe, di- minuée d*une moiric. A cette ten- tative encore peu fatisfaifante , je fis fuccèder celle-ci ; je me procu- rai un calcul nouvellement extrait , que je plaçai dans une vefîic rem- plie d*urine ; j*eus foin de la renou- veller de rems en rems , ainfi que les fubftances. Quinze jours fe palTé- renc fans appercevoir une diminu- tion notable. Enfin après 25 jours inquiet de ne voir aucune apparence de luccès 5 je rerirai l'urine , mais la pierre à peine touchée fe rédui- fit en une pouffière très-déliée. En- hardi par les mêmes tentatives fou- vent répétées, je defirois Toccafion de les faire fur quelques malades. Un jeune homme fouffrolt depuis longtems des douleurs néphrétiques d'une nature à mettre fa vie en dan- ger, toutes les fois qu'il en ctoit at- taqué; je lui p^rfuadois de prendre mon remède, il accepta; après l'a- voir pris en pillule pendant l'efpace d'un mois, il eut un flux d'urine très^- Septemhre 1780. l8(^} abondant, &c len/iblemen: foulage, il rendit plulleurs petits morceaux de gravier dont les angles tronqués fefoient afTez connokre que c'étoicnC ^^s parties détachées d'un calcul qui avoit foufFert quelqui; décom- pofition.' Voilà , Monfieur , mes expériences éravéts , il eft vrai , par un leul fait, mais qui ne laiiTc pas que de beaucoup promettre. Je me réferve de vous faire connoirre ces deux (ubftances, lorfqu'une faifon moins ingrate en me les fournif- lant allez abondamment , me per- mettra de prononcer fur leur vertu avec plus de certitude , favorifé d'ailleurs par les circonftances. Il efl: àts loix de décence qu'un Mé- decin ne peut tranfgrelTer , qui me font une loi^de cette circonfpedion. Il n'eft perfonne qui n'ait éprouvé ce que peut l'imagination emportée par l'ardeur de poUt'der ce qu'on defire vivement. Tout femble pro- mettre le fuccès, parce qu'on envi- fage tout d'une manière relative à 1864 Journal des Sçavans , fes defîrs j il fcmble qu'on n*a plus à cfpércr, lorfqu'un moment de re- tour en nous retraçant toute la té- mérité d©nt nous euffions été coupa- ble , Cl nous avions été trop cm- prelTés pour la publicité , nous laifTc la confolation d'avoir été leuls du- pes de notre illufion, J*ai l'honneur d'être , &c. Meflicurs , Votre très-htimble , &c. GouBlER , DoBcur en Médecine de la Faculté de Montpellier, ^^2Ê^ Septembre 1780. 1Î5^5 Ex TRAIT des Ohfervatlons Me» téorologiques faites à Montmo» nncy , par ordre du Roi , pendant le moi s de Mai tySo , par le R, P. Cotte , Ccrrejponaanc de l Aca» demie Royale des Sciences. LE prinrems n'a commencé que le 16 de ce mois \ la chaleur a cré rrès-fortc julqu'au 3 i . Mais avant cerre époque , le tems a été tou ours froid &c pluvieux comme en Avril ; la vione a fait des progrès rapiaes ptndanr les hmr derniers jours; les blés éroicnr hauts & fores Le 4 , les lilas entroienr en flfur. Le 7 9 les chârai^^ners le char^^eoiencdc feailles, les feigles épioienr , & le 26 ils fleu- riffoicnr. Le 9 , Tcpine blanche fc chargcoir de fleurs, 6c le mûrier rouge de feuilles. Le î8, les fèves de marais entroient en fleur. Le 25 , \ts fureaux fleurifToient > les figues fatiguées par le froid jaunilloient ôc tomboient. î s 66 Journal des Sçavtini , Températures correfpondantes aux différens points lunaires. Le i^*", ( équinoxe afccnd.^ nuages, chaud, pluie 3 tonnerre , éledricité. Le 4 , ( M Z,.) afTez beau , doux, le len- demain chaud , froid enfuite. Le 8 , ( j^^.jour après la N, L, & lunîjîicc borcaL ) nuages , pluie & vent. Le II, ( /^. Q« 6* pcrigée.") nuages , chaud. Le 14 , (4^ jour avant la F, L, Si équinoxe defctndant. ) cou- vert , pluie , froid. Le 1 8 , ( P. Z,. ) beau èc chaud. Le 22 , (4^ jour aprhs la P, L, Se lumjlice auflraL ) nuages , pluie , vent froid. Le 16 , (^D, Q^, & apogée, ) nuages , chaud , changement marv^jué, ' e 19 , ( équin, afcend, ) &: le 3 o , (4^ jour avant la iV, L. ) beau &c très-chaud. Température de ce mois dans les années où Us lunes tomboient les mêmes jours quen lySo, Quantité de pluie, en 1(^93 , 2 po. 10 lig« En 1704 , 2 po. 3 7 lig. En 1723 , 7^1ig. En 1742 , 4|iig.En 17^1. Ce mois , dit M, Duhamel , peuc Septembre 1780. 1867 pafTer pour fec , quoiqu'il Toit venu de petites pluies à la fin du mois. Plus grande chaleur^ 20**. les 4, 2^ & 27. Moindre chaleur, 5 ** les 16 & 18. Plus grande éUvotion du baromètre y 27 po. 11 7 lig. le €• Moindre élévation ^ %'] po. i\ lig. les 2 1 Ôc 30. Vent dominant , fud 5 I G jours de pluie , un jour de venr , un jour de gelée blanche , 6 jours de tonnerre. En 1780, vents dominans ^ nord &: fud'Oueft ; ce dernier fur vioJenc le 10. Plus grande chaleur ^ 24,4** le JO à \\ h. foir y le vent fud & le ciel ferein. Moindre chaleur ^ 5,0** le 16 à 47 h. matin ^ le vcnc nord, le ciel ferein avec gelée blanche dans la vallée. Différence ,19,0**. Cha^ leur rnoyenne du mois ,12,9. (\t^. Plus grande élévation du mercure , 28 po. 2, 2 lig. le 25 , le venr nord- oucft & le ciel couvert. Moindre élé» vation^ 27 po. 4 , 4 lig. le 15,4 47 h. matin y le venc nord-eû: avec brouillard & grande pluie. Di^i" 1 868 Journal des Sçavans , rence, 5, 10 lig. Elevât, moyenne , au matin , 27 po. 1 1 , 6^, Le tonnerre s eft fait entendre de près le 1^*", de Ion ie 25. Les ca- rillons cledtriqucs étoienf frcs-ani- més pendant l'orage du i^^'qui fi:t très confidérable. lis le Hceac cn£en<« 1870 Journal des Sçavans 9 dre aufîî le 5 pendant une pluie d'o- rage. Nous n'avons eu pendant ee mois aucune maladie régnante. ■■ ■ ' ■ ' ' < Î^OUVELLES LITTÉRAIRES. ESPAGNE. DE Madrid. T A Mujica , Pocma ^por D, Tho' J^ mas de Yriaru, 166 pag. i/z-8°. Ce Poëme , en cinq Chants, eft dida^^ique ; il eft en rimes entrela- cées & en vers de mefures inégales. Il eft fupérieuremenc exécuté pour la typographie , & orné de plu- fieurs gravures. L*on trouve à la fin du Poëme des notes pour Tintelli- gence du texte , relativement aux différentes efpèces de mufique. HOLLANDE. Programme de L^ Académie de Harlem, La Société HoUandoifc des Scien- ces I établie à Harlem , avoit pro- Septembre lygo 1S71 pofé en 1777 cette queflion : Quels Jonc Us moyens les plus propres 6* Us plus prompts dans notre Pays pour rendre meilleurs l''£jpru , le Cœur & les Mœurs des Gens de bajft condition , tant dans Us villes quà la campagne ? Particulièrement pour les encourager par-là à plus d^ajfji^ duité au travail? ElJe a adjugé le Prix à M. Alexandre Benjamin Far- don 5 d'Amfterdam. Elle avoit encore propofé cette Queflion : Quelle efi Ûirifluence du dejjechement des Marais^ Etangs , &c» fur Chat de notre pays ? ^-^Quelles en J ont Us fuites miles ou nuifibUs^ '^^Et dans le dernier cas , quelles font les précautions quon doit pren- dre pour Us prévenir ? La Société a reçu deux Mémoires , mais elle n*a pas adjugé de Prix. Comme quelques Phy/îciens croient que les Fluides élafUques qui proviennent des différentes fubf- tances , font autant d*elpèces d air , iBy^ Journal des Sçavans j pendanr que d autres (ont d*unc opi» nioa oppolée; Ôc qu'il leroit à fou- hairer que cette qucrtion tût dcier- mince par des expériences , TAcadé- mie propofe pour le Prix de 1781 , le Sujet fuivant : i**, Qutlics Jont les efpèces vraiment différentes des Fluides y qui paroi ffcnt être de l^air ^ nuxquelus on a donné les noms d'air fixe , air déphlogifté , air inflamma- ble , air nitreux , air acide, ai*r ai- kalin, &c, è '^-'Quelles font leurs' différences , & en quoi différent- ils de l'air atmofphérique ? 1?, Chacune de ces ejpèces de fluides éla/iiques a-t-elle a(]e:(^ de rapport avec fait de Vatmojphére^ pour quon la puiffe croire une efpéce d'air? 3°, Jufquk quel point peut-on déterminer la na* ture de l'air atmolphérique far les expériences & les obfervations faites avec ces fluides ? Les Mémoires feront envoyés avant le i^^ Janvier 1781. Feu M. Nicolas Guillaume Kops» un S^ptétnhre l'jZo. 1873 un des Diredcurs de la Société , ayant fondé un Prix, on propofe le Sujet imvanr : Q^ucls font Us objets de c^HiJioirc naturelle des Provinces^» Unies , au fujet def quels on a lieu d^ejpérer que des recherches plus exac- tes puisent procurer qudqve ut lit é aux Provinces Unes 6* a la Société humaine en général. . La Société Patriotique établie à Batavia , avant envoyé à l'Acadc- mie une fomme dtftinée à donn.r un ou plulîeurs Ptix à celui ou ceux ^ui auront le mieux répondu à urc ou plulieurs Qucftions, dont la io- lurion (ût urile à la République ou à fcs Colonies ; (oit que le Prix con- (îftat dans la mcdaiile ordinaire de la Socic'"é, ou bien dans une fonimc d arasent :1a Socitré propo e , pouf 1786, la Queftion luivantc : . Comme , faute d'une bonne inC- jritution pour l'éducation de la Jeu» nèfle à Baravia , 1 on cft obligé d'eri voyer les Enl-^ns en Europe , pour y cecevo'.r une meilleure éducation. Septembre. K k k k 1874 Journal des Sçavans , on demande : Quelle eji la meilleure' méthode pour pouvoir donner aux' jeunes Gens à Batavia r Education la plus propre pour cultiver leur cf* prit^ leur enjeigner les Ans & les Sciences utiles , & leur infpirer de bons fentimens moraux ? On a propofé pour 1781 les Su- jets fui vans : L* H ijîoire fournit' élit stcs preuves conjîaté.s & authenti^ fUiS du tems précis de t origine des t^nfes de Mer du Texel? Quels Jont ijts principaux changemms quils ont Jubis ? Et quelUs en ont été Ui con^ féquences par rapport au Zuiaer* ^ie & à PYe , ainfi quà C égard des cotes & de^^ digues le Ion g de ces eaux? Jujquà quel point peut-on avan* eir rhijloire - naturelle de l^Atmof* j^kère de Hollande , en comparant les Ol'/ervations météorologiques , faites â Zwantnburg , avec celles des au» lies endroits ? Le but de cette Qucf- tio» eft de favoir , i^. quels font les changcmens de tems plus ou moins- coûftans ôc unifoiiîiei que Ton obr' Sep€cmBreiyîo. 187Ç fcrvc en difFéicns lieux & en diflFé- renres faifons, quand la pefanrcuf de l'air augmente ou diminue , c cft- à-dire que le baromètre monre ou dcfcend , de même que le rhermo- mcTe que la force & la diredlion des vents vient à changer? 2^. Si les cbangemens du rems &c des vents ont quelquefois un cours régulier dans ce pays ? 3^. Quelle cft i'in- flutnce des différentes portions de la lune à cet égard ? 4°. Quel eft le rapport entre les différentes décli- naifons de Taiguille aimantée &: ies chan^emens de tems ? 5**. Quelles font ies régies générales qu'on peut déduire de ces Oblervarions, &r par iefquelies on pourroit prévoir , avec <]uelquc vrailemblancc , dans cer- tain cas, un changement prochain du tems } La Société dclire qu'on ajoute à ce dernier article les autres fignes & phénomènes, s'il y en a , qui précèdent & dénotent le plus communément en Hollande, les di- vers changcmcns de tfms. Kkkkij ï2'j6 Journal des Sçavans , Le Sujet pour 1784 eft celui-ci : Y a^t il , outre le Café , le Sucre , U Cacao & le Coton , quelques plan* tes y Arbres ou Végétaux y qui puif* fent être cultivés dans Us Colonies des Indes Occidentales , & quifoiene propres à frvir d^ alimem , ou d'un ufa^e utile pour les Manufacîures & les Fabriques de Hollande ? Les ef- fais qu\ n a faits , il y a quelques an» nées ^ jur l Indigo , ont prouvé que fa culture nuit à lafanté des Nhj^res ; rujis en a-t on fait , ou pourroit'on 'en faire fur d^ autres Végétaux , 6* quels font ils ? Pour 1781 : Quels font les Prin* cipe^ & Us Caractères de CArialo» gie y & comment le Philojophe doit- il s* en firvir dans la recherc! ê des Vérités phyjiques & morales ? Pour 1781 : du fonds de M. Ni- colas Guillaume Kops: Quelles Jbnt Us caufes qui ont fait ab indonner U Commerce direct de Hollande , & pour LefquelUs U Commerce du Nord au Midi , & du Midi au Nord^fc I Septembre 1780. 1877 fait maintenant en droiture , frns l'tntremij'e de la Hollande ? Par quels moyens cette République pour-^ roit elle devenir comme auparavant^ Ventrepôt des Marchandijes , tant de la Mer Baltique , que de la Méditer'^ ranée ? Pour 1 78 5 : conformément à Tin- tenrion He la Société de Batavia , comme la pureté de U atmojphère a tant d'injluence fur la fanté des ha^ titans , & quil ejî impojJibU de ref" puer un air pur a Batavia , parce que Ceau de la rivière , dans laquelle on jet. e chaque jour une prodigieufi quantité aorduies , croupit ou coule trop lentement : Quel eft le meilleur moyen d' augmenter la rapidité du courant pour le nettoytr de ces im^ ViOndices , & procurer à Batavia un air plus pur & plus jain ? Pour 1783 : il y a un Prix double pour ï Explication des inépalués des Satellites de Jupiter , par leurs at» tractions réciproques ; la détermina- tion des MaJJh de ces Satellites par K k k k iij 1878 Journal des Sçavam , ies d.ranocmcns obfcrvés ; les quart-» tités & Ité périodes d s inégalités qui tri réjultent ^ Peut on expliquer Jufi ffam^ent Us inégalités des Sttellites de l'Upitit par leurs féuUs attractions réciproques ? Ne peut-on pas croire que ces inég-iUtés ^ produites par ies attractions réciproques , font imper" ceptibUs 5 eu égard à la groffeur de Jupiter , à la petite (Je des Ma[jes des Satellites en compar^ijon de la Majfè de Jupiter ^ & au peu de dijianct quil y a de ces Satellites à leur Pla» i2he ? Ne pourroit-on pas déduire ces inégaiirés de la Figure SphéroU dique de Jiipircr , ainfî que M^ Eukc Ta tait dans les Mémoires de t Aca» diniie de Bedin pour Vannée tyG^m La Sociéré defîre qu'on applique la Théorie aux Obfervations. Enfin pour 1781 : Quelle eft lis nature des brouillards ou exha'ai» fons marines , quon appelle en HoU lande Zcevlammen ? Qtiels e^ets produifent - ils ? & quels font les moyens d\n prévenir Us fuites p&r" m ci eu fi s ^ Septembre lySo. 1^7^ Chaque Prix cft une médaille d'oi frappée au coin ordinaire de la So- ciété, au bord de laquelle fera mar« que le nom de TAureur , avec l'an* née de (on couronnemenr II ne fer^ pas permis à ceux qui auront icm- porté le Prix ou un 4cee(fit , de faire imprimer leurs Diflerrations , foit en entier, ou en partie j foit à part, ou dans quelqu*autrc Ouvrage, fans en avoir obtenu exprcfTément iaveu de la Socité. Les Membres de rAeadémic pcu- ycnt concourir* PAYS-BAS. -DE Bruxelles. Lzttrt à M, U Chevalier de Born , fur la Tourmaline du Tirol, Par M, MiUlery Confeiller au DépartemenC des Mines & des Monnoies en Tran- filvanie, Tradudion de l'allemand i augmentée de plufîeurs Notes de l'Editeur , avec figures. A Bruxelles > Kkkkiv^ 1 88o Journal des Sçavans , chez J. Vandcn Bcrchen , Libraire & Imprimeur de Son AltefTc Royale, îue cîe la Magdelalne ; & fe trouve à Paris , chez Mérigot le jeune , quai des Auguftins. 177^. Broch in 4^» de 3 5 pages , avec une très-belle planche. Prrx , i liv. 6 f, FRANCE. DE Paris, ,4 4 Mémoire fur le Rang que tiennent les Chapitres de Cathédrah dans r Ordre hiérarehique y contre les prin- cipes de trois lettres publiées à Auxenc en 177^. Quia evidenti autoritate liquet Canonî"^ tam injîïtutionem ctzîeris prœflare iiijîitu^ t'ionibus y dtbenty necejfe ejî , qui hujus PrO' feJfioTiîs cenfentur nomine , procurare quali- ter in femetipfîs eamdem injîitutionem mo- tibus 6» yitâ teneanU ConciLIAguîfgr. î. an. 8-15. Septembre 1780. 1881 17S0. Brochure i/z- 12 de 120 pages f^ns nom de lieu, mais donc on trouve à^s exemplaires à Pans. Il parut l'année dernière une Bro- chure fous le titre de Lettres cCun Auxerrois , 6 c. où l'Auccur, dans le cours d'une Controveife particu- lière , s'eft propofé de parler de Vètat des Chanoines de Cathédrale , d'apprécier leurs droits 6c leurs pri- vilèges. Il prétend que c'efi: aux Curés que font paflées toutes its fondions du faint Miniftèrc ; que les Cu-rés rormenr ce vénérable Pres- bytère, à la tête duquel croit l'E-, vêqne ; bc qu'ainfî n y eût-il point de Chanoines dans aucun Diocèfc , on ne voit point la perce que fe- roient les Fidèles. . L'Auteur de ce Mémoire, pour réfuter ces affertions , entreprend de montrer que l'ancien Presbytère des Eglifes a toujours été un Corps, un, Confiftoire de Piêfres auprès de l'E-. vêque pour partager fa vigilance fur tgut le troupeau; qu'il n'a jamais Kkkkv j88i Journal dcî Sçavam , écé tormé de Paflcars chargés, exclu- fîvemenr aux autres, de la conduite des âmes ; que les Chapitres des Cathédrales (ont aujourd'hui ce qu*ils ont été de tout rems par l'inftitution divine , la première portion bc com- me la tête du Presbytère àt^ £g^J" fes ; qu'ils répondent de toutes fes foncftions , même avec les Curés , dans leur réunion en Synodes ; & que ce droit , établi par tous les Ca- nonises , eft appuyé d'une pofTef- fion perpétuelle & imprefcriptible, L'Auteur, en recueillant ces prin- cipss , dont il a cru néccflaire de maintenir la tradition , s*cft propofé de ne s'écarter jamais des égards & dcj'union qui doit régner entre Its deux premiers Corps Eccléfîafti-* ques ; & en étabiiffant les droits ef- fenticls des Presbytères ^ il a plus en vue la vocation 3c les devoirs de cha- ctjn, que les droits, les dignités & de vaines prérogarivcs. Ptanifphirc ccUJk de ^uaterie pou-^ . Septembre \'}%ùi if S^ ces , qui a pour centre le pôle boréal du monde y & qui s^étend juj qu'au 33^ degré de déclinaifon aujîrale ^ avec une infiruciion relative & Vhé^ mïjphhe fuptriiur d* une petite Map^ pemonde y 5 liv. Le même enluminé > n^onté, prêt à s*en fervir , 6 liv. ' '" Planijphhe de cinq pouce;, de dia*- Hiktre en feuille & enluminé , avec la même injlruclion & la même Mappei^ monde ^ 1 liv. 1 ^ f. Le même cnlu* piiné , monté , prêt à s'en fervir ^ 4 liv. 10 f. Ces deux Planifphèrcs font du p. Chrylologue , de Gy en Franche» Comté , Capucin ; & fe trouvent à Paris, chez Mérigot l'aîné, quai des Auguftinsi & chez Perrier & Verrier , Géographes, fuccefleurs de Julien , à l'hôtel de Soubife. 1780. . L'Auteur , àç'xk connu par Texaci* titude de fa Mappemonde & de Ces grands Planifpheres céleftes que nous avons annoncés , a donné les mêmes foins aux petits Planifphèrcs qu'il public aâuelkment ^ il a mis dans Kkkkvj 1 §84 Joii^ncil dis Sçavcins , la petite inftrudion qui ies accom- pagne , les mêmes problèmes & dans le même orc^re que dans fon Abrégé d Afitonomu ; mais plus en abrégé , cependant avec une clarté fuffifante pour les commençaîis \ & la méthode qu'il enfcigne pour trou- ver le vertical de chaque croilc & fa hauteur fur l'horizon de Paris ,• éft particulière à fcs Planifphères , & facilite beaucoup la connoifïaDC^ des étoiles , &, d'autant plus qu'c n peut s*en fervir pour tous les mo- mens. Cette propriété auroit lieu également pour d'autres endroits > fi l'on avoit une Mappemonde pro- jetcée fur le plan de 1 horizon pour lequel on opércroir. Cette méthode utile cft fondée fur celle de trouver fur quel point de la terre répond chaque étoile , pour tous les mo- metîs propofés. Cette dernière mé- thode, particulière auflî aux Planif» phères de l'Auteur j,eft pour tous les endroits ; enforte qu'on peut s'en fervir partout, pour s'orienter & ■'Sepumhre ijîo, 1885 |>Our connoîcre la diftancc de l'en- droir iur lequel répond l'éroilc. Une troifîème propriété de ces Planif- phères, c'eft une double divifîon de l'année, avec un problême relatif pour trouver Téquation du tems 9 ou la différence entre le tcms vrai & le tems moyen. L'Aureur a ajouté cette troifîème propriété fur fes grands Planifphcres; il y a fait chan- ger la forme des étoiles; cWts font à préfent très-diftin6les & apparen- tes. Nous ne répéterons pas ici les aurres^ufages de cts Planifphères que nousavons détaillés dans notre Jour- nal'de Septembre 1778. Mais nous ne pouvons pas diflîmuler que, pour tirer tout le parti pofîible des Pla- nifphères , il faut qu'i s foicnt mon- tés. Une foie attachée au centre & enfilée d'un grain , feroit infuffifante au moins pour leS trois quarts des ufages. Il eft vrai que les grands Planifphères^ font alors difficiles à transporter ; mais avec les petits on fera exempt de les monter , parce 1-88(5 Journal dei S çav ans l que c*cft la même marche pour le^ uns & les autres : il y a même uij problême particulier qui confifte ^ appliquer aux grands Planilphères a fans qu'ils foient montés > les ufa-f, ges qu'on aura trouvés fur les petits» On ne fera pas obligé , pour cela j d'acheter les grands avec les petits \ ceux-ci fuffifent feuls furtout poul les commençans. - Atlas hijloriqm^ ou coUcd^loq de Tableaux formant la chaîne des grands évènemens qui ont eara»5^éiiié chaque fîècle. Deffinés par Mi Monnet, Peintre du Roi^ gravés à plujicurs Planches coloriées par d'excdlcns A ni fies , fous la direUiori de M, Jeaniner , & propofis par Soufcription , avec C approbation du Gouvernement, P elles ne feroient pas reçues. Option offerte. M B, Lç% frais de rimprefÏÏon à plufîeurs Planches colortées éranc immcnfes, on prévient le Public c}u*il ne fera tiié que le nombre d'E- preuves qu'on aura demandées. Cei- pendant, pour ne pas priver de cet Ouvrage beaucoup d'Amateuts, dé- goûtés des Soufcriptions , on leur propofe : 1°. De fc faire fimplemenc inf-. crire* 1892. Journal des Sçavans y 2 '*. Ils feront fcrvis, après Mef» lîciirs les Soulcripreurs, fuivanc la date de leurs /«ycn^rio/zi. 3®. Ils ne paytronc les Epreuves gu*en les recevant. 4^. lis jouiront du bénifice des S ^ufciprcLirs , c efl i-dire , qu*ils ne pa- eronr chaque Epreuve que 10 iiv. & rçç^szoYïz gratis les TabUt- tes Hiftoricfues, 5°. lis l'ont pries, ainfi oue Mef- (îeur^ les Sjulcriprcurs , d'envoyer •leurs noms, qualités & demeures > pour les faire imprimer, s'ils le ju- gent à propos , à la tête à'cs Tahht^ tes Hïfloriques ^ Tans autre diftinc- Tion que celle de leurs tiîres & qua- li:és. 6°. On ne foulcrit qu'à Paris, chez Lattre , Graveur du Roi &: de la Ville, rue Saint Jacques ; PilToc, Libraire, quai des Auguftins ; bc chez l'Auteur, rue Porte-Foin , au Marais. Avec une Planche de i'Hii- toire Patriarchale , commençant par la Création , on en recevra une Septembre 1780 '^93 de THifloirc Politique, commcn- ^anr à la Fondation de Home, &C ainfi iucceilivement , depuis la Crca- tion julqu à nos jours. Nota, On peut écrire avec toute confiance à 1 Auteur, il donnera tous les cclairciircmcns qu'on peut délirer. On cl prié d'affranchir les Let- tres, lans quoi elLs reiteroient au rebut. La Snufcrprion fera ouverte de- pU'S le i { Avril jjdo julqu'à la fin de 1 année. Ceux qui voudront foufcrire pour la Colleéiion avant la. Lettre , paye- ront d'avance en foulcrivant pour 1 entière Coiledion cinq cens trente livres. M 5. Il n'y a que douze Quit- tance s de ces Collections avant la Lettre à donner, 'Planétaire ou Planifphhe nouveau rendu aifè & mis à h portée de la jeunej/èj inventé par M. Ilec/ieux. s. 1 894 Journal des Sçavans ; Nouvelle Edirion , augmentée pac TAutcur , & enrichie de trois Plan- ches en taille-douce, dont Tune rc- préienre le paralieliTme de l'axe de la terre, combiné avec celui de l'axe apparent de i*échprique. A Paris, ch;z l'Auteur , rue du Sentier , à l'Hôtel da Madame la Préfidentc de Mcllav ; S^ chez Ti^er, Relieur, place Cambrai. 1780. 48 pages o i/2-4 . Nous avions déjà annoncé le PJa- nifphère de M. Flfcheux & les avan- tages qu'il p.éfentoit pour letud© de la Sphère cèlefte & terreftre. L'u- fagc que plufieurs pcrfonncs en ont fait , les explications qu'on a dcman^ dées à TAureur, les propres réflexions Vont mis à portée d'en étendre Tu- fage , d'en augnïenter les propriétés ôc de faire à l'allidade plulîeurs changemens utiles en y plaçant un cadran qui fe meut par Tallidade &c en augmentant Je diamètre de l'hé- milphére tcrrertre. L'Ouvrage que nous annonçons contient l'explica-r Scpttmhn 1789. 1895 tibn 8^ les ufages de coure la ma- chine, le caraloguc des étoiles &r une notion abrégée de tout le ciel. Lettre à Madame la Baronne éU * * * fur la chaleur du globe démon- tréô- par M. de Mairan & M. le Com c di Buffon . fo.itenue par M. Bailly , & encore exiftante malgré les afTerrion*: de M. D. R. D. L. iV8^. A Paris, chez Didct le jeune, quai des Auguftins. C'eft ici une réponfc à la brochure de M. Rome de Tlfle dont nous avons rendu compte, & par laquelle il râchoit d'afFoiblir les raifons qui prouvent l'exiftencc du feu cenrraU Table analltlque & raifonnée de$ matières contenues dans les j^ volu» mes in folio du Diclionaire des Scien» ceSj diS Arts & es Métiers, A Pa* ris chez Panckoucke , rue des Poi- tevins , 2 volumes in-folio , le prc» mier de 944, & le fécond de 907. Prix , 50 liv. lS^6 Jou rnal des S ç avant , ^ L'EncycIopctlie de Paris, rcimti primée à Cienêve, avec des fupplc-, mens, a occupe depuis 30 ans une foule de Gens de I errres, qui lou- Tcnt n'ont pu le concerter. On y trouve des chofe^J inférefTanrcs fous des noms qu'on ne pouvoit chcrchwr n' prévoir; on y trouve d.s choies contraires les unes aux autres, fou- Vcnt fans qu'on puiffe l'appercevoîr, fi ce n'eft par hafard , beaucoup de chofes importantes pour une fcience font à des articles faits loni>tcms après ceux où Ton auroit pu les an- noncer ôc y renvoyer. Tout cela faic fentir l'impodibilitc qu'il y auroit à tirer de ce fameux Ouvrage toute l'u- tilité qu'il annonce, fans le fccours d'une table qui rapprochoit tous les articles relatifs au même fujet, les fupplémcns , les planches , les explications, les découvertes poftc* rieures aux premic« volumes , enfin qui fit de tant de volumes un feul tout 6c un Ouvrage compKtement utile. Cette cable faite dans le loifîr de h province Septembre 1780. 1897 province avec une patience de dix ans e(l déjà uo vrai Didionnairc> ôC feroic utile à ceux même qui n'au-i roient pas rEncyclopédic ; mais elle cft indifpenfâblemenr nécellàire pour ceux qui ont ce grand Ouvrage, & qui veulent le confulter. Secret de fixer le Pafiel y invente par M. Loriot^ & publié par l'Aca^ demie Royale de Peinture & Sculp» ture . en 1780. 8 pages in^^^. Dès l'innée 1755, T Académie vit dvS preuves de la méthode ima- ginée par M Loriot. 11 obtint une pcnfion de mille livres à la charge de dépofer Ion fecret cacheté , ik il vient de conlcntir à la publication. Daix gros de colle de poifTon dans une chopme d*eau diffoute au bain» miric avec le double de bon efprit* de-vin dans leiquels on trempe une petite vergeitc de poche, fuffit pour cette opéranon , on place le tableau debout : on préfenre la face de la vergette à la diftance de 8 à 10 pou» Septembre, JU 1 1 i T 189S Journal des Sçavans ,' ccsj on y paflfc une verge de fcf en tirant à loi. Il en rcfulre une e{- pèce de vapeur ou de rofée prefque imperceptible qui eft lancée vers le tableau à mefure que les crins s'é- chappent de la baguette ; on pro- mène ainfi la vergette fur toute la fiiperfiçie,d»i tableau en rhumcdant de tcmseh tems, on laiffe fecher le tableau 6i Ton recommence en fuite Topérarion une féconde & même une troifîèrrie fois. On peur voir une autre méthode diiFérenre dans le Voyage cT Italie de M. de la Lande 5 8 volvmes inrii* A Paris, chez la veuve Dcfaint. Mémoires de Mathématique & di fhyjîquey préfentés à 1 Académie Royale des Sciences , par divers Sçavans & lus dans les Aflemblées. xome,JX. A Pâtis, chez Moutard & Panckèucicc 1780. ^fCjè' Voiirrtit renferme cfatord le^ |)îèck de$ ' Ptix , fat rindîgô 8c fur raimâm ^ enHiitc i'9 Mémoires àoni ï$i9 TABLE DES ARTICLES CONTENUS dans le Journal du mois de Septembrç 1780. T" ^ E X O DE expliqué d* après les JLà Textes primitifs ; avec a'e^ Rém porifts aux difficultés des Incrédules ; par M. VAbbc de Contant de la Mo" iette, 173! Ejfai fur la Mufique, 175^ Traite des Péages ; par M AlU" mand, '77^ Dictionnaire univerfel des Silences morale , politique , économique , /70- litiqut & diplomatique , &c. pût AT, Robinet, ^79^ Mémoires de Mathématique & de Phyfique, 1815 Obfervations fur la nature de la, Rage ; par M, Portai. ' 8 3 9 19^0 Latn dt M, de la Rohcrdîere , à M, U Baron ac Servièrcs, ^853 Lettre à Mtjfuurs U> Auteurs du Journal des Sçuvaizs» i^)i Extrait des Objervatîons Miteo" tologiques. 1865 Nouvelles Littéraires, 1 87O Fin de la Tab]«» JuîvTcStïÔîïveauxT Hiftolre de Madame de Belle-Rive . bu Principes fur V amour & fur Camir tié , nouvelle édition; t yoU in-iz^ j>rix i liv. i6 f broché. A Paris y che^ Lejay , Lib^ire , ru§ Sainte Jacques. ^ Réflexions pkilofophiques fur Vori- gine de la civilifaùon , &fur les moyens » de remédier aux a^busqu^elle entraîne ; 'j?\^ 5 in 2"^. Prix: t Uv, pour Paris ^ & i llv, zff. pour la province franc dç port, ^I Paris , che^ Belin , Libraire 3, ru& Saint' Jacques,, Hifloire d:e VEgUfe , pM M, l'Abbé de Bérault Bercajîel , Chanoine de VEglife de Noyon ; tomes 7 & 8, A Paris , che^ Moutard , Imprimeur^ Liéraire de la Reine , rue des Mathu-^, rÏTis , Rotel de Çluny, On foufcrit cher Mérigot le jeune ^ Libraire, Quai des Augufîins ^ pour. les Cdufes Célèbres , par M, Defeffarts^ dont il paroit un volume tous les mois , prix 1 8 liv* à Paris , 6* a<^ liv* ^^ roymçe^ '' V. ^»L>*i' #'ll«ft ^-■:Ji^: