^ "^ '^ M ^ m. ^ ^ ^Ä IR P3 fe K # THE JOURNAL OF THE COLLEGE OE SCIENCE, IMPERIAL UNIVERSITY OF TOKYO. Vol. XLII. PUBLISHED BY THE UNIVERSITY. TOKYO, JAPAN. 1919—1921 TAISHO 8-10. Publishing Committee. Prof. S. Goto, Bigakuhakushi, Director of the College (ex officio). Prof. I. Ijima, Ph. D., Bigakuhakushi. Prof. F. Ömori, Bigakuhakushi. Prof. S. Watasé, Ph. D., Bigakuhakushi. *>>><< — CONTENTS. Art. 1. R. ToRii :— Etudes archéologiques et ethnologiques. Les Ainou des lies Kouriles. Avec 38 planches et 118 illustrations dans le texte. Publ. January 29th, 1919. Art. 2. T. Nakai: — Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonica- rum. Publ. March 3lst, 1921. Art. 3. H. Nakan'o : — Oekologische Untersuchungen der Schwimminseln in Japan. Mit 22 Textfiguren. Publ. August 8th, 1921. PRINTED BY THE TOKYO PRINTING CO., LTD. 1114 0 JOURNAL OF THE COLLEGE OF SCIENCE, TOKTO IMPERIAL ÜNIVEESiTT. VOL. XLII., ARTICLE 1. Etudes Archéologiques et Ethnologiques. Les Ainou des Iles Kouriles. Par R. Torii, Charçjé du cours iVAntUropdogie a V Université Imperiale de Tokyo, v^emhrc du Comité de recherches historiques du Gouvernement Gén'ral de Corée, et de l'Association ^oitr V Enseignement des Sciences Anthropologiques de France. Avec 38 Planches et 118 Illustrations dans le texte. Préliminaires. Les livres ou brochures édités jusqu'à ce jour, par les savants Japonais et Etrangers, à propos des Aïnou, sont relativement nombreux, très sérieux et bien documentés. Malheureusement, aucun d'eux, cj^ue nous sachions du moins, ne parle, ou si peu, des Aïnou Kouriliens. Tous s'étendent assez longuement sur les origines probables, sur la langue, sur les us et coutumes, sur les caractères ph.ysiologiques, etc., des gens du Yézo, du Saghalien ou Karafouto et. d'ailleurs, c'est à dire, sur les Aïnou en général; mais sur les Aïnou des Kouriles en particulier, ils ne disent rien ou presque rien. Souvent même, le nom de ces intéressants insulaires, n'est pas prononcé. Ils sont comme s'ils n'existaient pas. Et cependant, dans cette fameuse question Aïnou, à cette heure encore, si obscure et si difficile, nos bons Kouriliens sont, croyons-nous, malgré leur nombre si restreint, un facteur d'une importance vraiment capitale. C'est là une regrettable lacune. C'est cette lacune que nous voulons aujourd'hui essayer de combler. 2 Art. 1— R. Torii: Le présent fascicule est le sixième que nous publions en français. Deux fascicules sur les indigènes de Formose; un sur les Mongols Orientaux, et deux autres sur les Mandchoux ont déjà parus. Dans ces fascicules, nous avons avancé plusieurs idées ou hypothèses nouvelles que, naturellement, nous croyons fondées et vraies, autrement nous ne les eussions pas émises. Néanmoins, nous devons avertir le lecteur que dans le présent travail, nous avons été amené à la suite de récentes découvertes, à modifier une ou deux de ces idées ou hypothèses. Par exemple, nous avons dit quelque part, que le fond de la population japonaise était en majorité d'origine Aïnou, et non pas Toungousse. Aujourd'hui, d'après de nouvelles données qui nous semblent absolument certaines, c'est le contraire qui est vrai. On verra, ci-dessous, les raisons qui motivent notre nouvelle manière de voir. Nous remarquerons aussi que dans ce fascicule, nous em- ployons pour la transcription des noms propres Aïnou et Japonais, l'orthographe française. Ainsi, Aïnou pour Aïnu; Tchishima pour Chishima; Toitchisé-Kourou pour Toichise-Kuru; etc, etc.. En langue Aïnou et en langue Japonaise, il n'y a pas d',,e, , muet. E se prononce toujours ,,é, ,. Nous tenons ici, à adresser nos plus vifs sentiments de reconnaissance à Messieurs les Professeurs J. Sakourai, S. Idjima, K. Jimbo et Koganei en particulier; au duc Nidjo ; au marquis Y. Tokougawa; à Messieurs H. Motoyama, G. Foudjiwara, K. Kin- daitchi, F. Katô, N. Ono, K. Nonaka, B. Yoshida, Y. Kikawa, A. Matsumoura, S. Terata; à Monsieur et à Madame N. Gounji de la compagnie Hökö Gikwai; à Monsieur et à Madame E. Okoumoura supérieurs de la Mission Boudhiste-Hongwandji de Shikotan; enfin, aux officiers du bateau de guerre Mousashi, et des Pré- fectures du Hokkaido (Yézo) et du Karafouto, en particulier, à Messieurs K. Kôno et M. Abe, pour l'aide, l'intéiê^ et la bonté qu'ils nous ont toujours témoignés. La rédaction et la traduction du présent fascicule, du Japonais en Français, est l'œuvre du T. P. P. Ernest Auguste Tulpin. Nous prions le R.P., d'agréer avec nos meilleurs remercîments, nos très vifs sentiments de gratitude. Riuzo ToRii. Les Aïnou des îles Koviriles. 3 Avant-Propos. Ce qui reste aujourd'hui de la race Allophyle Aïnou autrefois si prolixe et si puissante, est à peu près exclusivement et misé- rablement cantonné au nord du Japon proprement dit, dans les îles d'Yézo, du Saghalien et des Kouriles. Cette race Aïnou •actuellement si réduite, ne ressemble à aucune autre race humaine. Ses caractères physiques, sa langue, ses us et coutumes, ses traditions, sa religion, etc, etc, , tout diffère chez elle, de ce que nous voyons chez les autres peuples, à l'exception, semble-t- il, des moujiks russes et sibériens et de certaines peuplades du sud de la Perse, au moins quant aux caractères physiques. Bien que très homogène en général, eu égard à certaines particularités, peu essentielles du reste, et spéciales à telle ou telle de ses tribus, nous la diviserons en quatre groupes; le groupe Aïnou du Yézo qui comprend toute l'île de ce nom, et les Kouriles méridionales jusqu'à l'île d'Etouroup inclusivement; le groupe du Saghalien; le groupe des Kouriles septentrionales qui va de l'île Ouroup jusqu' au cap Kamtchatka; enfin, si on ajoute ici le groupe des Aïnou demeurés au Japon, et actuellement complètement japonisés, on aura bien quatre groupes. Les deux premiers groupes de ces intéressants insulaires, ayant été déjà l'objet d'études assez sérieuses, de la part de plusieurs savants étrangers, nous n'en parlerons qu'incidemment et par occasion, assez en détail cependant, dans le présent fascicule. Kéduits maintenant à une soixantaine d'individus tout au plus, les Aïnou Kouriliens sont à bref délai, infailliblement destinés à disparaître. C'est d'eux principalement dont nous voulons nous occuper aujourd'hui. Demeurés dès l'origine, plus isolés et en contacts moins fréquents et moins intimes avec d'autres hommes, bien que plus ou moins métissés, ils nous paraissent avoir conservé la caractéristique de leur race, mieux que leurs frères du Yézo et du Saghalien. Lors du traité Russo-Japonais de 1884, qui attribua le Saghalien à l'empire Moscovite, et toutes les Kouriles, à l'empire Nippon, ce dernier, ému de pitié à la vue du misérable état de ses nouveaux sujets de l'extrême nord, éparpillés ici et là dans les Art. 1.— E. Torii différentes iles de l'archipel, au nombre total de 97 seulement, vou- lut les sauver d' un anéantissement complet, et les fit, à cet effet, Fig. 1. Danse dts femmes Aïnon Köuriliennes sur le jDont diï l.atcau de yri 1: i. Par Toeit. tous transporter dans Tile de Shikotan plus fertile, au climat moins dur, et située plus au sud, entre la province de Nemouro du Yézo et la grande ile de Kounashiri. Ce sera pour ces pauvres gens, ^une sorte d' Eden, pensait-il. Hélas! il n'en fut rien. Nos exilés se trouvèrent bientôt pris de la nostalgie de leur premier habitat, de leurs lieux connus de chasse, de leur rude climat du nord. Les travaux agricoles et la vie tranquille et sédentaire ne leur disaient rien. Bref, ils demandèrent à cor et à cri, à retourner dans le pays de leurs pères. N'en ayant pas obtenu la permission, ils se découragèrent, souffrirent, et leur nombre tomba de 97 individus, à leur arrivée à Shikotan, à 60 seulement aujourd'hui. Le gouvernement japonais qui ne veut que leur bien, pris alors de commisération pour ces malheureux, permit dans ces dernières années, à six d'entre eux, et à titre d'essai, de retourner Les Aïnou des îles Kouriles. k dans leur île de Poroinoshiri. Les autres sont encore à Shikotan. C'est alors que l'Université Impériale de Tokyo, émue à son tour, m'envoya dans ces îles perdues du nord, pour y recueillir les documents ethnologiques et archéologiques que je pourrais amasser sur cette misérable peuplade, avant sa complète extinction. In 1899, un bateau de guerre japonais, le Mousashi, se trouvait en partance pour une mission de police et d'inspection dans ces parages. Je m' y embarquai, le G Mai de cette même année. Le 8, nous touchions à Hakodate, le 13, nous jetions T ancre devant Nemouro, et le 17, nous arrivions à Shikotan, la nouvelle résidence générale de nos Aïnou Kouriliens. J'engageai aussitôt comme guide, professeur et interprète, un de ces Aïnou primitfs, du nom de Gregori, Ijrave homme de 50 à ôo ans, assez instruit, et surtout, très Averse dans les choses qui concernent ses malheureux compatriotes, au point de vue historique. Néanmoins, désireux de profiter de l'heureuse occasion qui s'offrait à moi, de visiter toutes les autres îles du groupe en une fois, je remontai à bord du Mousashi, accompagné cette fois, de Gregori, tout en me réservant de revenir à Shikotan, et d'y séjourner tout le temps nécessaire à mes études. Nous levons l'ancre le 20 Mai au matin, et après avoir successivement visité le port de Roupet, dans l'île d'Etouroup peuplée d' Aïnou du Yézo, fortement mêlés de Japonais; les îles d'Ouroup, de Broton, de Shinshiri, et de Poromoshiri, nous entrons, le 25 du même mois de Mai, dans la baie de Kataoka, au port de Moyorop, dans File de Slioumoushou, la plus septentrionale de toutes les Kouriles. J'avais eu soin do débarquer à cliacune de nos escales, accompagné de mon interprète. Le 30 ]\Iai, nous quittons le i)ort de Moyorop. Après avoir doublé le cap Kourilskaj^a-Lopatka, à la pointe sud du Kamtchatka, nous entrons dans la mer d'Okotsk, nous passons devant l'île et le volcan d'Alaïd, nous touchons un instant à Guroup, revoyons de nouveau le port de Roupet, en Etouroup où nous séjournons trois jours; enfin, le 5 Juin, nous stoppons devant Shikotan, le véritable cil amp de mes études. Laissant alors le iNIousashi continuer sa route, je demeurai 24 jours à Shikotan, au milieu des Aïnou Kouriliens, travaillant de mon mieux, avec Gregori comme inter- ß Art. 1.— R. Torii : prête et professeur. Le 29 Juin, je montai h bord du Chitosé- marou pour aborder quelques jours plus tard, à Aomori dans la. province de Tsugarou, au Japon, et delà gagner Hirosaki, Kamega- oka, Morioka, où je fis quelques recherches, et enfin, Tokyo où j'arrivai le 14 au soir, heureux et content de mon vo3^age. Je rapportais une fouie de renseignements et de documents très précieux et exacts, je crois, sur les us et coutumes, la langue, les traditions, les légendes, la religion, les caractères physiques, etc. etc, des Aïnou des Kouriles, et aussi sur l'âge néolithique dans ces parages de l' extrême nord japonais. Chapitre I. Position Géographique des Iles Kouriles. Les Kouriles s'étendent du 43^'26', au öO^öö' de latitude-nord, du détroit de Nemouro en Yézo, au cap Kourilskaya-Lopatka, au Kamtchatka, sur une ligne droite légèrement infléchie à l'Est, vers le milieu, et orientée du Sud-Ouest au Nord-Est, sur une longueur de 180 milles marins environ. L'Archipel compte un grand nombre d'îles, dont 22 principales, parmi lesquelles on remarque Kounashiri, Etouroup, Ouroup, Shinshiri, Onnekotan, Poromoshiri et Shoumoushou. Quelques-unes renferment encore des volcans en activité; l'île d'Alaïd, par exemple. Dans les îles du sud, le climat est relativement tempéré et ressemble à celui du Yézo. Au nord, c'est le climat Sibérien. Aussi, la flore est-elle semblable à celle du Yézo au midi, et ne diffère pas de celle de la Sibérie au septentrion, où ne croissent que des arbres rabougris et des mousses. La faune est assez pauvre. On rencontre cependant dans ces îles, le loup, le renard, la loutre de mer, le léopard de mer, etc.. etc.. Aujourd'hui, Tours en a disparu, mais il y existait autrefois, à Poromoshiri par exemple, où les insulaires le regardent encore comme le dieu des montagnes, et l'appellent ,, Kim Kamoui.,, Comme nous l'avons déjà dit, de nos jours, on ne rencontre plus d' Aïnou des Kouriles qu'à Shikotan, où les derniers re- présentants de ce groupe ont été déportés par le gouvernement du Les Aïnou des îles Kouriles. rr Japon. Autrefois, il en était autrement; ces insulaires relative- ment nombreux alors, et redoutables pour les Kamtchadales, Fig. 3. Détroit des Kouriles. Entre Shoumoushou et le Kamtchatka. Par Tokii. erraient sans-cesse entre le détroit d'Ouroup et le Kamtchatka, d'une île à l'autre, selon les besoins de la chasse, de la pêche, du commerce des échanges, ou même simplement par pur caprice. Dans leurs voyages, ils ne dépassaient jamais le détroit d'Ouroup, parcequ'au sud de ce détroit, toutes les îles étaient habitées uniquement par les Aïnou du groupe du Yézo, ou les Japonais plus civihsés et qu'ils craignaient. Plusieurs années avant l'exil des Aïnou Kourihens à Shikotan, une compagnie de pêche russo- américaine transporta une petite colonie de pêcheurs Aléoutes, dans les îles d'Ouroup et de Shinshiri; mais dès 1877, ces étrangers étaient déjà retournés dans leur pays. Quelques uns cependant, seraient encore actuellement dans le port de Moyorop, en Shoumoushou. Chapitre II. Caractères physiologiques des A nou des Iles Kouriles. Nous avons pratiqué nous-mêmes d'assez nombreuses men- surations, sur les indigènes du nord des Kouriles, et nous en parlerons. Auparavant, nous voulons mentionner d'abord, ce que nous disent sur ces Aïnou, les quelques savants étrangei^ qui se sont plus où moins occupés d'eux. g Art. 1.— E. Torii : ÎVr Batchelor^'^ nous dit que les Aïnou de Shikotan ont la face un peu différente de celle des Aïnou du Yézo; qu'ils sont de taille plus petite et qu'ils sont regardés par ces derniers, comme les descendants des énigmatiques Koro-pok-kourou ou hommes des huttes sous terre. En 1878, le savant séismologue, Jolm^'-' ^lilne était assez versé dans les choses de la préhistoire japonaise, surtout en ce qui concerne le Yézo, autant du moins qu'on pouvait l'être à cette époque. Soucieux de retrouver la trace des fameux?,, Koro- pok-kourou, il fît alors à ce sujet, un voyage de découverte aux Kouriles. Il pensait que les Aïnou Kouriliens, voir même les Kamtchadales, devaient êlre les descendants des hommes des huttes sous terre, ou tout au moins, devaient avoir avec eux des affinités de race. Dans l'île de Shoumoushou, où il aborda, il trouva 22 Aïnou, et voici ce qu'il dit à ce propos:,. Ces Aïnou ,, s'appellent eux-mêmes Kourilsky-Aïnou; leur langue est mêlée ,, d'un peu de russe. Ils ont le visage rond et un peu difïérent de , , celui des Aïnou du Yézo, la taille plus petite et la barbe moins ,, longue.,. Le capitaine Snow^^^ écrit de son côté: ,, Les Aïnou des ,, Kouriles sont de ^'rais Aïnou, mais différents des Aïnou du , , Yézo et du Karafouto. A partir de ï lie Etouroup, en descendant ,, vers le nord, ils sont un mélange de sang Aïnou, Russe, ,, Kamtchadale, Aléout, etc.. Ils ont moins de barbe que les ,, Aïnou pur sang; leurs yeux sont plus petits, leurs lèvres plus ,, grosses et leurs joues aussi. Ils ne se servent pas de planchette ,, (higebera), pour relever leur trop abondante moustache, quand ",, ils mangent, et ne se livrent à aucun ouvrage de sculpture et de ., , gravure Ils ne connaissent pas le sacrifice de l'ours. Leur .,, langue se rapproche d'avantage de celle de leurs cousins du -,, Karafouto.,, (1) J. Batchelor : The Ainu of Japan, 1892, p. 311. (2) J. Milne : Notes on tlie Koro-pok-gnru or Pit-dwellers of Yezo and the Kurile I.slauds. Trans, of the Asiatic Society of Japan, Vol. XI, 18S2, p. 184-193. (3) H. J. Snow : Notes on the Kurile Islands, 1897, p. 18. Les Aïuou des îles Kouriles. Q M' Scriba^'^ constate lui aussi, que les Aïnou Kuuriliens sont un mélange de sang Aïnou, Russe et Kamtchadale. Contrairement au capitaine Snow, à Messieurs John ]Milne, Scriha et Batchelor, Monsieur Savage Landor^^^ affirme que les Aïnou de Shikotan ne diffèrent en rien des Aïnou du Yézo et du Karafouto. Les caractères pliysiologiques sont identiques de part et d'autre, excepte toutefois, dit-il, que la taille est un peu moindre et que le tibia est à section plate au lieu d'être ronde, chez les naturels de Shikotan, comme chez ceux du Yézo et du Karafouto. Le savant Russe Kracheninnikof nous dit à son tour, ,, Voyage en Sibérie, tome second, 1768:,, Les Kouriles parlent avec lenteur, d'une façon distincte, libre et. agréable. Les mots de leur langue sont doux, et il n\y a point de concours trop fréquent de consonnes ou do voyelles. Cette nation est douce dans ses mœurs: elle a plus de prévo3^ance, plus d'écpiité. plus de con- stance; elle est plus civilisée, plus sociable et se pique de plus d'honneur que tous les autres peuples sauvages dont nous avons parlé (Kamtchadales, Koryaks, etc..) page 7. Voici quelle est la danse Rimseg des Kouriles: Dix hommes et dix femmes parés de leurs plus beaux habits, se rangent en cercle, et marchent avec lenteur en levant en mesure un pied après l'autre. Ils prononcent tour à tour quelques mots, de façon que quand la moitié des danseurs a prononcé le dernier mot, l'autre moitié prononce les premiers, comme si quelqu'un lisait des vers par syllabes. Tous les mots qu'ils employent sont tirés de leur chasse et de leur pêche, page 102. — On ne connaît plus l'origine des Kouriles... Ils sont d'une taille médiocre, ils ont les cheveux noirs, le visage rond et basané; mais leur figure est plus avantageuse, et ils sont mieux faits que leurs voisins. Les hommes rasent leurs cheveux par devant, jusqu'au sommet de la têtC... Ils ressemblent en cela aux Japonais Ils se noircissent le nnlieu des lèvres, mais celles des femmes sont toutes noires, et elles ont des taches et des bordures tout autour; elles se font encore différentes figures sur les hras, presque (1) Mitteil. d. Deutcli. Ges. Natur und Völkerkunde Ostasiens, 1887, p. 290. (2) Savage Landor : Alone with the Hairly Ainu, 1893, p. 87-90. 10 Art. 1.— E. Torii : jusqu'aux coudes. Elles ressemblent en cela aux femmes des Tchouktchis et des Toungousses. Tous, hommes et femmes, portent à leurs oreilles de grands anneaux d'argent, qui leur viennent sans doute des Japonais, page 165. — Leurs habits sont faits de peaux d'oiseaux marins... à la façon des Toungousses... c'est à dire, c[u' ils sont ouverts par devant Ils demeurent dans des iourtes, qui ne diffèrent de celles des Kamtchadales que parcequ' elles sont un peu plus propres. Ils garnissent les murailles et les bancs avec des nattes faites d'herbes. Ils se nourrissent pour l'ordinaire d'animaux marins. Ils connaissent peu la divinité. Ils ont pour idoles. . des figures de bois fort ornées, appelées,, Ingoul ou Innakhou, et fort bien faites Sur mer. ils portent ces figures avec eux, et quand il y a du danger, ils les jettent à l'eau pour apaiser les flots, page 166. — Les Kouriles sont incomparablement plus policés et plus civils- que leurs voisins; ils sont doux, constants, droits et honnêtes; ils parlent posément, sans se couper la paroles les uns aux autres, comme font les Koryaks fixes. Ils ont beaucoup de respect pour les vieillards, beaucoup d'amitié entre eux, et de tendresse- pour leurs parents, page 167.— C'est un spectacle touchant que de voir 1" entrevue de deux amis qui ha1>itent des îles éloignées les unes des autres. L'étranger qui est venu sur des canots, et celui (]ui est sorti de sa iourte, pour aller le recevoir, marchent avec beaucoup de cérémonie.... ils s'approchent en dansant. Lorsqu'ils se sont joints, ils se donnent toutes sortes de marques^ d' amitié : ils s" embrassent ... et versent des larmes de joie. Après- cela, ceux de la iourte conduisent leurs convives dans leur ha- bitation, les font asseoir et les régalent, se tenant debout devant eux et ils écoutent le récit des aventures qui leur sont arrivées depuis leur dernière entrevue. C'est toujours le plus âgé qui. parle. Ils racontent jusqu'aux moindres circonstances pendant quelquefois plus de trois heures. Enfin, le plus âgé de ceux de la iourte prend à son tour la parole, et fait le récit de tout ce qui leur est arrivé. Ce n'est qu'après, qu'on chante, qu'on danse, qu'on mange et qu'on se raconte des histoires, page 168. — Les Kouriles ont jusqu'à deux ou trois femmes,, et Les Aïnou des îles Kouriles. ]^T ,, aussi, des Koektchoutchi ou concubines.. Les femmes Kouriles ,, accouchent plus difficilement que les Kamtcliaclales et les ,, Koryaks.. Ce sont les sages-femmes qui donnent le nom aux ,, enfants. Quand il y a deux jumeaux, on en fait toujours périr ,, un. pag. 160. — Ils enterrent leurs morts pendant l'hiver, dans ,, la neige, et pendant l'été, dans la terre. Le suicide est commun.. ,, et il n'y a point d'exemple qu'ils se soient fait mourir par la. ,, faim. pag. 170. — Les habitants de la première ile ne sont pas ,, vrais Kouriles, mais ils tirent leur origine des Kamtchadales, ,, ainsi que ceux du Kourilskaia-Lopotka, mais ils ont contracté ,, tant d'alHances avec les Kouriles, qu'ils sont devenus Kouriles,. ,, avec une figure plus avantageuse, des cheveux noirs et le corps ,, garni de poil, (passim), pag. 274 et 275. — La seconde île, du ,, nom de Poromousir, est deux fois grande comme la première ,, Choumoutchou. Les naturels de cette île sont de vrais Kouriles, ,, venus d'Onekotan.. (passim). Tous ces gens affirment qu'il y a , , eu autrefois un commerce entre eux et les habitants des îles plus ,, éloignées (vers le sud, qui recevaient les articles de commerce ,, des .Japonais)... Ces îles sont sujettes à des tremblements de ,, terre et à des inondations, pag. 270 et 277. — La 3'" île Kourile ,, est Sirinki,.. la 4"^ Onnekotan,.. la 5"" Ouiakhkoupa, ... la 0^ ,, Moucha et (Jnnikoutan... la 7™ Araoumakoutan.., la 8"' Sias- ,, koutan..., la 0"" Ikarma.., la lO"'' Machaoutchou..., la ll'"^ ,, Igathou.., la 12'" Chokoki. La 18'" et snivantes jusqu'à la 18™' ,, sont Motogo, Chachowo. Kitoui et Chimouchir. (passim), pag. ,, 278 à 2S1.— La 19™ île Kourile est l'île de Itourpou, la 20"^ ,, Ouroup, la 21"' Kounashiri et la 22"' Matsumaï, la plus grande ,, de toute.-. Les Japonais appellent les habitants de ces 4 îles du ,, nom de Yézo. Les habitants d' Itourpou, d' Ouroup et de ,, Kounashiri vivent dans une entière indépendance. Quant à ,, ceux de Matsumaï, ils sont depuis longtemps sous la dépendance- ,, des .Japonais, (passim) pag. 282 et 283.— Les insulaires de ,, Kouiiasliiri achètent des marchandises de Matsumaï, les passent ,, au gens d' Itourpou et d' Ouroup qui les écoulent dans les ,, Kouriles du Nord, (passim) La langue des insulaires de Kouna- ,, shiri ne diffère presqu'en rien de celle de Poromouchir.. d'ori 12 Art. 1.— E. Torii : ,, 011 peut conclure qu"il en est de même pour Itoui'pou et Ouroup. ,, Le vrai nom des Kouriles, n'est pas Kouriles, mais Kouchi. ,, pag. 284 à 288. — , , Tout ce que nous dit Kraclieninnikof à propos des Kouriliens est encore, à peu de cl i oses près, exact et vrai aujourd'hui. Le professeur japonais Koganei^^^ s'est occupé lui aussi, des Aïnou; et s'il a principalement porté ses recherches sur ceux du Yézo, il a cependant touché un instant à Shikotan. Voici en résumé, ce qu'il nous dit à p]'opos des nouveaux hahitantsde cette ,, île: ,, Les Aïnou des Kouriles sont en tout semblables à ceux ,, du Yézo et du Karafouto. J'ai pu mesuré 20 individus de ,, Shikotan, dont 7 hommes et 13 femmes, tous adultes, et j"ai ,, trouvé comme indice céphalique chez ces Aïnou, 78,3, contre ,, 77,2 chez ceux du Yézo, et 76,7, chez ceux du Karafouto. ,, Comme taille, les Kouriliens portent 1™ 570, et les gens du ,, Yézo et du Karafouto, 1"' 5GC. Quant à la langue, elle est la ,, même chez les uns et chez les autres. Ainsi donc, les naturels ,, des Kouriles, du Yézo et du Karafouto sont bien un seul et -,, même peuple.,, Comme M" Koganei, nous croyons que les halntants des Kouriles ont bien le type, le vrai type Aïnou, et sont par consé- quent, de vrais Aïnou; mais nous ajouterons qu'ils sont actuelle- ment de sang plus ou moins mêlé, de sang llusse. Japonais voir même un peu Aléout, et surtout Kamtchadole; physiologiquement leur physionomie le prouve, et historiquement, les récits et les -documents laissés par les anciens Cosacks et les Aïnou eux-mOmes, le démontrent indubitablement. A propos des Aléouts, les Aïnou rapportent que longtemps avant l'arrivée des Russes aux Kouriles, deux étrangers montés sur un radeau très bien fait et solide (Ot'tchip=radeau.) abordèrent à Rasawa. Ils ignoraient complètement la langue et les coutumes Aïnou. On les regarda alors comme des dieux (Kamouï). ]Mais peu à peu, ils apprirent à parler et on connut alors (ju'ils venaient •de Kadiak, une des îles de l'archipel Aléoutien. Ils se marièrent, eurent des enfants, puis ils retournèrent dans leur jxiys, abandon- (1) Y. Koganei : Beiträge zvir physischen der Aino II, 189 V. Les Aïnou des iles Koiiuilos. \^ liant leurs femmes et leurs enfants à Rasawa. Plus anciennement encore, plusieurs Aléouts, également montés sur des radeaux, se présentèrent à Feutrée du détroit (jui sépare l'île de Slioumousliou du Kamtchatka. Le détroit était alors beaucoup plus étroit qu'il n'est aujourd'hui; y étant entrés, ils ne purent en sortir, et se virent conti'aints, malgré eux, de débarquer à Shoumoushou. Naturellement, ils ignoraient la langue du pays; néanmoins bien reçus par les Aïnou, ils ne tardèrent pas à se marier avec des femmes de l'île, ils eurent des enfants et retournèrent ensuite dans leur patrie en les abandonnant. Ces Aléouts venaient,' paraît-il, de Ivoussoushiké, une des îles Aléoutiennes. C'est pourquoi quand beaucoup plus tard, les Russes amenèrent des Aléouts à MoN'orop dans cette île de Shoumoushou, ces étrangers furent reçus comme des parents (Ouiroukourou), par nos Aïnou. Nous pensons que ces radeaux Aléouts avaient été entraînés par les courants nom- breux dans ces parages, des îles Aléoutiennes jusqu'aux Kouriles. Les mensurations et les observations très succinctes du reste, que nous avons faites sur nos intéressants insulaires, sont comme il suit: Les Aïnou de Shikotan, les seuls qui re- stent aujourd'hui dans les Kouriles, ne sont malheureusement pas de race pure, bien que le type physiologique Ainou domine cependant toujours encore, chez tous. Ces pauvres insulaires, ne semblent pas très robustes, surtout les hommes. Cela tient sans doute, au genre de vie si pénible qu'ils mènent, aux privations sans nombre qu'ils subissent sans trêve, ni merci, et à la rigueur du climat si extrême dans ces parages. Planches II, A et B; et YIII, C. Vivant continuellement à l'air libre et toujours fouettés par le vent du large, nos naturels ont la peau de couleur basanée. De 18 à 54 ans les hommes sont généralement d'une taille un peu au-dessous de la moyenne. Quelques-uns néanmoins, sont un peu au-dessus, et d'autres sont franchement petits. Quant aux femmes de 18 à 38 ans, toutes sont de petite taille. Les cheveux de tous sont noirs, abondants, longs et ondulés; comme chez les Aïnou du Yézo et du Karafouto, ils poussent droits sur la tête, en éventail, et diffèrent totalement des cheveux des Mongoloïdes. La barbe est extrêmement fournie, longue et frisée. Voir Plan. IL A., B. 14 Art. 1— R. Toi-ii : et Plan. III. A. Tous, hommes et femmes portent des sourcils très épais et qui paraissent se rejoindre. Les cils, eux aussi sont épais et longs. Enfin sur les bras et les jambes, dans le dos et sur la poitrine, le système pileux est extrêmement développé, mOme chez les femmes, proportions gardées. Nos Kouriliens sont en général sous-dolichocéphales. Quelques-uns cependant, sont sous-brachicéphales, mais en très petit nombre. La face est ronde, le front bombé et les sourcils hauts. L'orbite des yeux est grand, profond et rond. A part de rares exceptions, qui proviennent du métissage; l'oBil Kourilien est bien européen et de couleur brune foncée; parfois cependant, il est bleu comme celui des Russes. Le menton est assez accenctué et les joues sont pleines, souvent même un peu charnues et tombantes comme chez les Kamtchadalos et chez les Aléouts. La bouche est grande, les lèvres sont épaisses et les dents saines et bien en place. L'oreille est assez grande et le lobe bien détaché de la joue. Plan. VIII. Le véritable nez Aïnou ne ressemble en rien au nez des Mongoloïdes, il est générale- ment droit, bien fait, arrondi à son extrémité, de dimensions raisonnables et se rapproche beaucoup du nez européen ordinaire. C'est ainsi que le nez au bout arrondi de la figure A de la Planche II, qui est vraiment un nez Aïnou, correspoand u N° 1 de la table de Topinard. La figure B de la môme Planche nous donne au contraire, un nez concave, retroussé et arrondi à son extrémité; et les figures L> et E, un nez se rapprochant de celui des Gihaks et "des Toungousses. Ces deux dernières variétés, sont évidemment, pensons-nous, le résultat du métissage. Les bras et les jambes de nos Aïnou sont bien faits, droits et ne présentent aucune courbe. Nous avons mesuré les doigts de la main droite de 23 personnes, hommes et femmes. Chez 14 de ces personnes, l'annulaire est plus long que l'index; chez 5, c'est le contraire •qui a lieu, l'index est plus long que l'annulaire, et chez 4 autres, l'index et l'annulaire sont d'égale longueur. Nous avons aussi mesuré les doigts du pied droit de 21 personnes. Chez 11 individus, le 2"' et le 4"^" doigts, sont d'égale longueur. Chez 8 autres le 4°'' doigt est plus long que le 2"^"; et chez les 2 derniers, •c'est le 2°'*' doigt qui remporte sur le 4''''', en longueur. Les Aïnou des îles Kouriles. 15 Ainsi clone, nous avons pratiqué certaines mensurations sur nos Aïnou Kouriliens, hommes et femmes, et nous donnons ici en deux tableaux, le résultat de notre travail, mais, sans y ajouter autrement d'importance. Ces mensurations sont trop peu nom- breuses, et portent sur des individus hommes, femmes, enfants, vieillards d'âges trop divers. A titre de curiosité surtout, voir ces tableaux à la fin de ce fascicule, (Mensurations sur les hommes). (Mensurations sur les femmes), M" le Professeur Koganei de son côté, comme nous l'avons dit, a, lui aussi, pratiqué des mensurations très soignées, sur les mômes individus, et est arrivé, à peu de chose près, au même résultat que nous. Beiträge zur physischen Anthropologie der Aïno. IL Untersuchungen am Lebenden. Chapitre III. Population actuelle des Kouriles. D'après les documents fournis ,, par le Gouvernement Japon- ais du Hokkaido,,, pour les années 1911, 1912 et 1913, l'état de la population des Kouriles septentrionales, était le suivant: Nombre des familles. Nombre total des habitants 17 hommes, femmes. Année 1911 Année 1912 Année 1913 11 11 11 51 51 57 134 ris h< l33 fe (21 136 lomines. 133 femmes. hommes. l36 femmes. En 1802, pour la première fois, le Japon établit un bureau d'administration à Shiko tan, et le bougyo ou sous-préfet d' Hako- date ayant fait avec soin, le recensement de la population de l'île, constata qu'elle se montait à 300 individus venus primitivement du Yézo. En 1808, il ne restait plus que 98 personnes. Les autres étaient mortes de privations. Le Préfet ému de pitié, trans- porta les survivants au Yézo, et l'île de Shikotan se trouva inhabitée 1(3 Art. 1.— E. Toni : juscju"en 1SS4. C'est alors que le Gouvernement Japonais de Tokio, désireux d'améliorer la situation des misérables insulaires Kouriliens, leur fît proposer de les transporter tous, de leurs différentes iles peu fertiles et au climat trop rude, dans la petite île de Shikotan plus méridionale et au sol fertile, bien qu'inhabitée. Tous accei)térent la proposition qui leur était faite, avec en- thousiasme, malgré la liberté qu'ils avaient de passer au Kamt- cliatka et d'y continuer à vivre sous les lois de la Russie. Ils étaient alors au nombre de 97 individus, dont 45 hommes et 52 femmes. I.ors (}e mon passage dans ces îles, en 1899, ils ne comptaient déjà plus que 62 personnes, dont 25 hommes et 37 femmes; et en 1913, 57 seulement, dont 21 hommes et 36 femmes. Ainsi donc, de 1884 à 1913, c'est-à-dire, dans un espace de temps de moins de 40 ans, leur nombre avait diminué de près de moitié. Chose curieuse, les naissances de tilles ont toujours été chez eux en nombre supérieur aux naissances de garçons, comme au Japon du reste. Aujourd'hui, nos Kouriliens du nord, c'est à dire, tous les individus qui jadis erraient d'île en île, depuis Ouroup jusqu'au Kamtchatka, sont tous cantonnés dans l'île de Shikotan, sur la baie de Shakotan. Mais ils ne s'y plaisent pas, la vie sédentaire leur pèse, 1" agriculture ne leur dit rien, ils regrettent leurs frimas ' du nord, leurs pêcheries et leurs chasses, et ne cessent de réclamer avec instance, du gouvernement Japonais, la permission de retourner dans le pays de leurs ancêtres. En 1897, les Autorités japonaises qui se montrent toujours très bonnes et très paternelles pour ces grands enfants, permirent à 9 d'entre eux, d'émigrer à Poromoshiri et à Onnekotan, momentanément et à l'essai, tout en gardant leur foyer à Shikotan, avec promesse aux autres, de leur accorder la mOme permission, si l'essai réussissait. C'est le régime de ,, roulement,, qui est encore en usage actuellement. De sorte que chacun de nos braves insulaires, a deux résidences officielles; l'une à Shikotan, la vraie, et l'autre, dans les îles du nord, qui n'est que momentanée, mais qu'ils préfèrent. En résumé, nos Kouriliens septentrionaux n'ont jamais eu de demeures fixes dans aucune de leurs îles; toujours en mouvement, ils ont sans cesse passés d'une île à l'autre, selon les besoins de la chasse et de la Les Aïnoii des îles Kouriles. 17 pêche. Et de fait, en 1830, la compagnie Russo-Américaine établie dans ces parages du nord, par le gouvernement de Petrograd, pour l'exploitation des pêcheries de la loutre de mer, constatait la présence de 50 Aïnu à Poromoshiri, de 15 à Shashikotan et de 20 à Shûumoushou. (^)uelques années après, la même compagnie n'en recontrait plus un seul, ni à Shoumoushou, ni à Poromoshiri, ni à Oishoshirou, ni à Ouroup, tous avaient émigrés à Onnekotan, où ils se trouvaient alors réunis au nomhre de 1)7 individus; Fio-. 3. Photographie prise en 1884, au moment du départ des Aïnou du Nord, pour l'île de Shikotan. exactement le même nombre que les Japonais retrouveront en 1884. En 1876, un officier du Kaitakoushi ou Gouvernement Général du Hokkaido, M'" Plasebe ^^U, trouvait de nouveau, 35 personnes à Shoumoushou, tandis qu'en 1878, un autre officier du même gouvernement. M' Ibuka ^M, et le Professeur Milne n'en trouvaient plus que 22; tous les autres Aïnou étaient dispersés sur les lieux de pêche et de chasse. Nous même, en 1876, nous 18 Alt. 1.— K. Torii ; avions fait la mOme constatatiuo, puisque sur une population totale de 80 individus, nous n'en avions rencontré que 32 dans cette même île de Shoumoushou. Les Missionnaires Orthodoxes Russes entreprirent d'assez bonne heure, T evangelisation de ces îles perdues du nord. En 1747, sur une population totale de 253 personnes, l'Archimandrite Hokowuntcheusky et le prêtre Iwosaw administrèrent 56 baptêmes à Shoumoushou et à Poromoshiri. En 1800, le nombre des néophytes montait à 164, dont 77 hommes et 87 femmes. Enfin, le recensement de 1766, exécuté par Tuei, accuse encore 262 personnes présentes à Shoumoushou, à Poro- moshiri et à Oushoshirou dont 121 payant tribut à la Russie. De sorte qu'il nous semble exact de dire qu'au 17""" siècle, la population totale des Kouriles du nord était vraisemblablement d'environ 300 individus. Au IS'""', elle n'était plus que de 200, et au 19°^', de moins de 100. Les relations des voyageurs russes dans l'extrême Nord-Est asiatiques, rapportent qu'à l'arrivée des Cosacks au Kamtchatka, au cours du 18"'" siècle, les naturels Kouriliens du nord étaient partagés en deux groupes distincts, le groupe du nord, appelé le groupe Ouiwout-Eeke, et le groupe du sud, appelé le groupe Aounkourou. Ce dernier groupe était uniquement composé d'Aïnou purs de tout mélange, et occupait toutes les petites îles situées au sud de Poromoshiri inclusivement, jusqu'à l'île d'Ouroup C'était de beaucoup le plus nombreux. Quant au groupe Ouiwout- Eeke, son cantonnement comprenait tout le sud du Kamtchatka, depuis les rivières d'Awatchi et de Paroushoi au nord, jusqu'au cap Lopatka au sud, et l'île de Shoumoushou. Ce groupe était un mélange de sang Kamtchadale et Aïnou. Au commencement, l'élément Kamtchadale était en minorité, dans la suite, vers 1768 la petite vérole s' étant abattue sur le pays, un fort contingent Kamtchadale émigra du Nord dans cette région et la population mixte se trouva encore diminuée. Cependant, s'étnnt de bonne lieure assimilé les us et coutumes, la langue et jusqu'aux caractères physiologiques des Aïnou par les mariages, elle ne tarda pas à se fondre avec eux. et à devenir vraiment Aïnou elle aussi. Voilà ce que nous disent les auteurs russes. On voit d'après celn, que Les Amou des îles Kouriles. 29 ie^ .,Kourilsky Aïnoa,, étaient autrefois beaucoup plus nombreux qu'ils ne sont aujourdhui, et de plus, que beaucoup d'entre eux, sont plus ou moins de sang mêl<'. Chapitre IV. Noms Kouriliens. Le professeur Koganei, même ouvrage, pag. 209, nous dit que les Aïnou de Sliikotan, portent tous des noms russes, sans néanmoins, abandonner leurs noms particuliers purement Kouriliens. C'est ainsi que le sieur Strosow Yakow s'appelle aussi de son nom Aïnou, Konkama-Kourou. Polow- sky, Les Kouriles, pag. 15. ajoute de son côté:,, La ,, naissance d'un enfant ne donne lieu à aucune cérémonie, ,, l'accoucheuse se contente de lui donner le premier nom venu. ,, C'est tout. Quelque fois cependant, on donne à l' enfant qui ,, vient de naître, le nom d'un russe célèbre dans le pays. Si la ,, famille est chrétienne, le nouveau-né reçoit un nom de baptême, ,, et prend naturellement en outre le nom de son père, Sipanberg, ,, Novikow, Strosow, Klasihinikow, etc, etc.. nom qui devient ,, un véritable nom de famille, puisque les enfants et les petits en- , , fants devront eux aussi, l'adopter, , . JNous avons fait nous-méme le relevé des noms de 62 individus, et nous avons constamment trouvé qu'à côté de noms russes, tous portaient aussi un nom particulier purement Aïnou. Ainsi donc, sous la domination russe, nos Aïnou ont tous, ou à peu près tous embrassé la religion chrétienne orthodoxe, et adopté en outre du nom de baptême, des noms de famille russes, Strosow, Pletin, Karasilinikof, Cheriniki, Novacraben, et Lomonof ; en tout, six. Les Karasilinikof et les Lomonof étant aujourdhui éteints, dans toute l'île de Shikotan. il n'en resfe plus que quatre. Depuis que le Japon s'est emparé de leurs îles, ils ont l'habitude, paraît-il, de donner de petits noms japonais ii leurs nouveau-nés, n'y ajoutant plus de petits noms purement Aïnou. Quand Polowsky nous dit qu'à la naissance d'un enfant, l'accoucheuse lui donnait un nom, cela ne doit s'entendre que du temps de la domination russe, par ce que de nos jours, et aussi dans les temps antérieurs à l'arrivée des Moskovites, 20 Art. l.-E. Tuiii : il n'en était pas ainsi. L'enfant à sa naissance, en outre d'un nom particulier, ou petit nom qui devait le distinguer de son père, de sa mère et de ses frères et soiurs prenait purement et simple- ment le nom de son père, si c'était un garron, et le nom de sa Fig. 4. Image orthodoxe trouvée à Rasawa. mère, si c'était une fille. Et cela se pratiquait degeneration en génération. Par exemple, un homme du nom de Noumoutou- souna-Kourou, s'il lui naissait un fils, ce fils devait être appelé I^es Aïnou des îks Kouriles. 21 Nouiiioutousouna-Kourou lui aussi; unu feniine du nom de Toubasoutai-mat qui enfantait une fille, sa fille devait, elle aussi, recevoir le nom de Toubasoutai-mat. De sorte qu'il y avait plutôt deux noms de famille que pas du tout, un pour les garerons et un pour les filles. Aux noms des hommes, les Aïnou ajoutent le mot Aïnou qui signifie Homme en général, ou le mot ,, Kourou ,, moins noble que Aïnou et plus spécialisé, par exemple Shikotan Kourou=individu de Shikotan. Aux noms des femmes, ils ajoutent le mot ,,Mat,, qui signifie femme. La plupart des noms d'hommes et de femmes Kouriliens, n'ont pas de sens connu dans leur langue, ce qui semble indiquer qu'ils sont très anciens. Nous avons pu cependant en expliquer deux, ,, Kapousoui-Aïnou^ riiomme querelleur, et Kauranke-mat=la femme qui abaisse ou amène la voile du navire. Krakeninnikof en donne aussi plusieurs exemples, mais peu nombreux. Les naturels actuels appellent les noms particuliers ou petits noms Aïnou, ,, Re,, , et leurs noms Kusses, ,, Imaï, ,. Quelques noms des Aïnou des Kouriles. Hommes. Noms Aïnou. Noms Eusses. Noms Aïnou. Noms Russes. Nou œoutsouma-Kou rou Grrigori Souirante-Kourou Easoutamaka Aweruki Ouniski-Kourovi Gerasyme Ouribitc-A;nou Laurenti Kousoui'oumaita Hilarion Ekouroukountclii Ephitl Nimouroushit-Aïnou NiCv-phoras Kamouire-Kourou Ephusey Kousankousou-Kourou Ivan Tcherauia-Kourou Senihonto Kapousoui-Ainou Procope Maxi me Soukochioure Philippe Araclewon Konkamakourou Jacob Tryphon Femmes. Noms Aïnou. Noms Russes. Noms Aïnou. Noms Russes. Kwarout'routovi-Mat Pélasçie Metokorosou-Mat Gelgeria Toubasoutai-Mat Mari a Koushintane-Mat Anastasia Soutoumou i-Mat Dominika Rapokousliouma-Mat Pheodosia Shouranki-Mat Anastasia Rettouke-Mat Daria Yabi-Mat Barbara Soupedaei-Mat Pheodora Kaneyanki-Mat Salome Toukoura-Mat Eudoxia Kauranke-Mat Maura Menrarousou-Mat Damiata Sounnaranki-Mat Matrona Sh i ken r oud-Mat Alexandra Tatoui-Mat Saphiya I wantch ekonoi-Mat Barbara Nankourousou-Mat Uleita Sbintkore-Mat Stephan la Ekounroutou-Mat Stephania Seremakoue-Mat Haristena Saonkc-Mat Dari a Nesotchiou-Mat Seraph ina •22 Art. ] — K. Torii: Chapitre V. lies habitées et Lieux de chasse et de pèche. Les Aïnou des Kouriles septentrionales avaient tous avant leur transfert à Tîle Shikotan, deux domiciles distincts, l'un per- manent et fixe, et qu'ils appelaient ,, Kotan-ba ,, »village; et l'autre transitoire et changeant selon les besoins et les circonstances Fig. 5. Emplacement du village de Betopo dans l'île de Shonmonshou, avant 1884. Par Toeii. diverses que leur imposaient la chasse et la pOche; de sorte que leur vie n'était qu'un perpétuel va et vient d'une île à l'autre. Le domicile provisoire s'appelait ,, Onrouhousoushi=Station de pèche, et les huttes de ces naturels, qu'elles aient été des huttes des Kotan-ba ou seulement des Onrouhousoushi, étaient toutes semblables et enfouies dans le sol; et cela, depuis toujours. A. Kotan-ba. 11 n'y avait dans ces îles, que trois Kotan-ba ou villages. Le premier à Shoumoushou, le second à Poromoshiri, et le troisième à Rasawa. a/ Le Kotan-ba de Bhoumout^hou portait le nom de ,, Betopo,, , et renfermait 10 huttes, avec une population de 40 personnes environ, et 0 magasins appelés Balagans (haut magasin) Les Aïnou des îles Kouriles. 23 en Russe, et Pöü en Aïnou. La coutume d'élever des Balagans ('tait venue du Kamtchatka, croyait-on, mais ce n'est guère pro- bable, puisque les Aïnou du Yézo et du Karafouto, eux aussi, possédaient et possèdent encore de nombreux PôQ. b/ Le Kotan- ba de Poromoshiri s'appelait aussi Betopo, avec une population de 50 individus qui possédaient à eux tous, 1 grande barque et 4 petites. Cette île de Poromoshiri passait anciennement pour être la plus peuplée de toutes les îles de ces parages. De là, le proverbe Aïnou: ,, Chiri ikou oroukashin Aïnou touman=à Poromoshiri, les hommes sont plus nombreux que les oiseaux.,. Dans la suite, Fji)-. 6. Barques indigènes des Kouriles, d'après les insulaires eux-mêmes. Shuumousliou remporta, semble-t-il. c/ L'île de Rasawa avait, elle aussi, un Kotan-lja, avec huit huttes et 40 habitants. Ainsi donc, il ii"y avait en tout que 3 Kotan-ba dans les îles Kouriles du nord, qui possédaient chacun une petite flotille de pGche, dont les bateaux portaient tous à l'avant, un signe particulier (Irongot), qui devait distinguer en mer, les bateaux d'un village de ceux d'un autre village. Les barques du Kotan-ba de Rasawa portaient comme Iroiigot, la j)roue peinte en noir, avec le ,, Tcliipshiki ,, , ou (fil humain dessiné sur les côtés. Celles de 24 Art. 1.— R. Torii; Poromoshiri avaient aussi la proue en noir avec liseré rouge, le Tomoe-noku et la figure du poisson Shacbi, également sur les côtés. Quant à celles de Shoumoushou, la proue était aussi de couleur noire, avec une grossière figure humaine en 1)ois (Fujiru) plantée sur les bords à droite et à gauche, vers l'avant. (Voir les figures ci dessus. La couleur noire des proues était tirée d'herbes particulières bouillies, de graisse de mammifères marins et de sang; et la couleur rouge, de terre rouge tr(nivée sur place. B. Onrouhousoushi, Lieux de pêche. Comme nous l'avons déjà dit, le Kotan-ba était le lieu du domicile proprement dit, où demeuraient les vieillards et les enfants. Quant aux jeunes gens et aux personnes hommes et femmes encore robustes, la saison venue, ils se dispersaient pour la chasse et la pêche dans les différentes îles du groupe. Autrement dit, ils gagnaient les Onrouhousoushi. Ces Onrouhousoushi se trouvaient aux îles suivantes: 1/ à Onnekotan, oi^i il y avait 2 huttes au lieu dit Pogirishio; 2/ à Haruniokotan, où on devait hiverner quand le poisson arrivait trop tard, il y avait là, 1) liuttes; 3/ à Shashi- kotan, qui comprenait trois stations de huttes: Moshiriba à l'est, 4 huttes; Shiria au sud, 4 huttes; et Moshiout au nord, 5 huttes; 4/ à Matoua- où se voyait 5 huttes au canton dit Pashipo, et 5/ enfin, à Oushoshirou d'où on retournait à Easawa et de là à Poromoshiri et à Shoumoushou, avec le l)utin de lions de mer, de canards, etc, qu'on avait fait. Les huttes des Kotan-ba et des Onrouhousoushi ne différaient entre elles qu'en ce que celles-ci étaient un peu plus petites que celles-là, et c'était tout. Les A'inou appellent leurs huttes des Kotan-ba, ,, Tchê,, ou ,, Toi-Tchê,,- huttes en terre. Celles des Onrouhousoushi, ils les nomment ,,Riâ-Tchë,, huttes temporaires, ou ,, Inoun-Tchê,, huttes des pêcheries. Soit dans les Kotan-ba. soit dans les Onrouhousoushi, quand ils y hivernent, pendant la saison froide, nos insulaires se livrent à la chasse des renards, des oiseaux, etc. A cette effet, ils se creusent, ra et là des habitations dans le sol, encore moins soignées (lue celles des Kotan-ba. Avec le temps, ces huttes Les Ainou des îles Kouriles. 25 temporaires s'effondrent, ce qui fait qu'où rencontre un peu partout des trous de huttes dans toutes les îles. On appelle ces Iiuttes temporaires, Foutchakora. A la vue des restes de toutes ces huttes provisoires, on pourrait penser qu' autrefois les différentes îles du groupe du nord des Kouriles étaient relativement très peuplées. Ce serait une erreur, la population au contraire, en a toujours été clairsemée, mais c'était une population énergique et forte, au genre de vie rude et très actif, qu'elle aimait cependant, tant pour les dangers de toutes sortes qu'il lui fallait courir, que de la liberté qu'il lui procurait. D'après les anciens voyageurs russes, ces Aïnou de l'extrême nord, ont toujours été véritablement la terreur des indi- gènes du sud du Kamtchatka; montés sur leurs barques, marins in- trépides, ils apparaissaient subitement ici et là, et disparaissaient de même, après avoir tout dévasté et pillé; moralement et physi- quement, ils étaient certainement très supérieurs à leurs voisins de la presqu'île du Nord. Chapitre VI. Emigration annuelle des Ainou Kouriliens. Nous avons vu dans le chapitre précédent, que les Aïnou du nord des Kouriles émigraient chaque année des Kotan-ba, vers les heux de pêche et de chasse ou Onrouhousoushi, situés rà et là dans les différentes autres îles de l'archipel. La majeure partie de la population, c'est-à-dire, tout ce qui était valide, hommes et femmes, s'embarquait alors, et il ne restait pour la garde des Ko- tan-ba, que les infirmes, les enfants et les vieillards. Les lieux de pêche et de chasse n'étaient pas toujours les mêmes, ils variaient chaque année, selon l'état des pêcheries et des chasses. On com- prend d'après cela, (ju'un recensement exact et complet de ces in- sulaires si remuants et vagabonds, n'était pas toujours chose facile. Ainsi Mr. T. Hasebe ^^mm (Tchishima-jfmkö-gaiki ^f-^mmMB 1883) officier du bureau du Kaitakoushi du Hokkaido, dans un voyage qu' il fit en 1870, 9'"- année de Meiji, à l'île de Shoumou- shou, ne trouva au Kotan-ba de ce lieu, (pie 8.") Aïnou. Mr. M. Ibuka #ï^g (Urup-hoka-nigan-jnnsbi-fiikumeislio '1^^M^^WMU 2ß Art. 1. — R. Torii: ^-^^ 1885) autre officier du nieme bureau, en 1878, n'en rencon- tra que 22, et le Professeur Milne^'\ la même année, 32: Tous les autres, dit ce dernier, étaient partis vers le sud pour les lieux de pèche et de chasse. Le capitaine Snow de son côté, qui visita ces mêmes parages en 1878, 1870 et en 1886, nous dit que ces Aïnou'^ se dispersent sans cesse dans les îles au hasard des pêcheries et des chasses, c'est ainsi qu'il en vit, même pendant l'hiver, à Matoua- jima où il toucha en 1880, et il ajout e^-'^ : "In 1878, when I first visited these northern members of the Kuril chain, I found natives living on Urup, Ushishir, Eashan, and Shumshir. Previous to that time several more of the islands were inhabited. There are old villages containing from ten to thirty dwellings on Simsir, Matau, Kharimkotan, Shiashkotan, Onekotan, an Paramushir. Besides this, there are the remains of a few^ pit dwellings or YuHs on Ketei, Ekarma and Alaid ; these, however, were probably only used by hunting-parties from the larger settlements, and were not permanently occupied.'' Snow toucha aussi à Ouroup, où il trouva des habitants; mais il ne nous dit pas si ces habitants étaient des Aléouts ou des Aïnou. Ce ne devait être cependant que des Aléouts. Nous le croyons du moins, puisque Mr. Hasebe dans son voyage de 1876 à Shoumoushou, uù il ne t]"ouva que 39 individu-^, à Shakikotan et à Ounekotan où il ne rencontra personne, ayant aussi visité Ouroup, il y vit des habitants ; mais c'étaient des Aléouts envoyés là par la Compagnie de pêche Russo-Américaine, qui du reste, avaient déjà disparus quand Mr. Iljuka visita de nouveau Ouroup, en 1878. Enfin, voici ce que nous-mêmes nous avons enten(Ui des Aïnou Grégoire, Etienne et Laurent de Shiko- tan, â propo> des émigrations périodiques anciennes de leurs com- patriotes ,, Effectivement, me dirent-ils, .il ne devait y avoir pend- ,, ant l'été de 1876, que 35 personnes au Kotanba de Shoumou- , , shou.' A cette époque, nous possédions deux bateaux assez grands, , , r un monté par 1 1 kommes et 1 3 femmes ; et T autre portant seule- ,, ment 9 hommes et 4 femmes. Tous les deux étaient alors sortis 1) Milne — Notes on the Korc-pok-guru or Pitr-dwellers of Yezo aud tlie Kurile Islands, 1882, vol. XI., p. 191. 2) Snow — Xotes on the Kurile Islands. 1877. p. 17. Les A nou des îles Kouriles. 27- puur aller sur les lieux de pêche, dans les différentes îles de notre groupe. De plus, ces deux grandes barques étaient accom- pagnées de 2 autres plus petites, portant 5 chiens pour la chasse, et une certaine quantité d'instruments dépêche et de chasse. Il n'est donc pas étonnant qu'il n'y ait eu alors que 35 personnes au Kotan-ba de Shoumcushou. Les pêcheurs de la grande bar- que étaient; hommes=Jacob, Triphon, Grégori, Syon, Joseph. Nicolas, Timothée, Alexandre, Eimka, Kolha et Senihonto, en tout, onze; femmes=Ahna, Akahiya, Aptotchi, Pélagia, Con- cordia, Ohimi, Saphira, Akariphina, Alaphula, Aratatchi, Nata- lia, Ephrosina et Uliyana, en tout, 13. Les péchurs du second bateau étaient: hommes=Théodose, Kaulir, Ivan, Nicéphore, Passalion, Procope, Onton, Ivan et Daniel, en tout, 9: femmes= Nastasia, Damna, Barbara, Helena et Marpha, en tout, 5. Partis de Shoumoushou,! ces deux bateaux touchèrent d'abord à Poromoshiri, et comme ils se disposaient à en repartir, ils virent venir à eux, un troisième bateau monté par 10 personnes, et qui, parti pour la chasse et la pèche en 1873, c'est-à-dire 3 ans Fig. 7. Poromcsliiri vue de Sliouuioushou. Par T<: 28 Art. 1.— K. Torii: ,, auparavant, se proposait de retourner à Shoumousbou. Il ,, venait de Sbasliikotan. A la vue de ses frères qui partaient ,, pour les pêcheries du sud, abandonnant le retour immédiat à ,, Sboumousbou, il se joignit à eux pour une nouvelle campagne. ,, Les individus du bord étaient: bommes=Pbilippe, Elisée, l^apil, ,, Laurant, Palatemira et Cbristopbe, en tout, six; femmes=I)aria, ,, Marikisa, Maria et Palasikoi, en tout, 4. Nous ferons observer ,, qu'en 187(), il n'existait plus pour toutes les Kouriles du Nord, ,, qu'un seul Kotan-ba, le Kotan-ba de " Sboumousbou, " que la ,, population de? Kotan-ba de Poromosbiri et de Rasawa avait ,, rallié depuis peu." A mon arrivée à Sboumousbou, cette même année 1876, la population sédentaire de cette île, n'était pas, comme le dit Mr. Hasebe, de 85 individus, mais de 32 seulement, dont voici à peu près les noms: bommes=Cépbas, Alexandre, Ivan, Tbéodore, Wasili, Koutin, Daniel, Laurent, Simeon, Gérasime jMicbel. Aurelian, Ser- ge, André, Maxime et Mieter; femmes=Stepbaiiie, Makarina, Karis- tema, Akuseni, Martba, Ephusey, Anastasia, Anpis, Barbara, Nuceria et Tbeodosia. Ces gardiens forcés du Kotan-ba de Sbou- mousbou possédaient eux aussi, 2 bateaux, 1 grand et 1 petit. pour la pèche côtière, et environ 70 chiens pour la chasse. Nous savons que la vie de pêche et de chasse que menaient nos braves Aïnou du Nord, était très dure et très pénible. Leurs campagnes sur mer à travers les îles de 1" archipel, se prolongeaient quelquefois pendant de longues années. Surpris par T hiver, il leur était souvent impossible de retourner à leur Kotan-ba, pour y passer la mauvaise saison. Prenons comme exemple la campagne de 187G, des bateaux de Sboumousbou. Partis de Sboumousbou en 187G, ces bateaux touchèrent à Poromosbiri et durent hiverner à Shashikotan. En 1877, sortis de Shasbikotan, ils hivernèrent à Matouajima. En 1878, quittant Matouajima, ils passèrent T hiver à Rasawa. En 1879, ils furent encore contraints de passer la sai- son froide, de nouveau à Matouajima. En 1880, on hiverna à Rasawa. Ayant rencontré en mer le voilier Americo-Russe qui venait de toucher à Oushoshirou. Ivan et 5 de ses compagnons montèrent à bord, et retournèrent à Sboumousbou. En 1881, les Les Ainou des îles Kouriles. 29 trois barques se trouvaient encore à Oushoshirou. Gregori. Laurent, Nicephore, Pissarion et 24 de leurs amis demeurèrent dans cette île, tandis que Jacob et 23 autres, regagnèrent Rasawa, où ils passèrent l'hiver de 1882. Le capitaine Snow les ayant trouvés là, les ramena tous à Shashikotan, d'oii les 3 bateaux re- tournèrent enfin à Shoumoushou en 1883, après 8 ans d'absence pour 2 d'entre eux, et 11 ans pour le troisième, celui qui était en mer depuis 1873. On peut voir par cette Odyssée combien rude et périlleuse était la vie de nos misérables Aïnou des Kouriles sep- tentrionales. Néanmoins, ils l'aimaient, cette vie. En 1876, la population totale de nos Aïnou était de 80 personnes, dont 32 stationnées à Shoumoushou comme gardiens (enfants, vieillards et malades) du Kotan-ba, et 48 en mer, sur 3 barques. Pendant cette rude campagne de 1876 à 1883, six hom- mes moururent en mer, Nicolai, vieillard do plus de 70 ans; Kalha, d'une maladie d'estomac; Kaulir, noyé à Matoua; Palate- mira, noyé à Matona; Grigori, de maladie à Matona et Alexandre, subitement. Dans le même intervalle, dix personnes succombèr- ent au Kotan-ba de Shoumoushou; hommes-Koutin. Daniel, Laurent au Kamtchatka, Simeon et un inconnu ; femme>=Maka- rino et une inconnue; ä Shoumoushou, Ephusey, Niceria et Theo- dosia, toutes au Kamtschatka. En tout, 16 morts. Dans ce même laps de temps, a/ naquirent en mer, gar(}oiis= Paruphin, à Onnekotan; Phorutiki, à Makanroushi; Aradewan, à Matoua; Phona, à Rasawa; Kirouk, à Rasawa; Philippe, à Matoua; Eustasia, à Rasawa; Alexis, à Rasawa; Ephusey, à Rasawa; Telephon, à Ou3hioshirou;Phiakteshi, à Shashikotan ; Auksente, à Oushioshi- rou, et Hitoriya, à Haroum'kolan; filles=Phitosiya, à Onnekotan; Daria, à Onnekotan; Maria, à Harum'kotan; Eustokia, à Rasawa; Salome, à Matoukowachi; Matrona, à Kasawa; Sosia, à Rasawa; Aka- riphina, à Oushioshirou; Daria, à Rasawa ; Ourita, à Ekaruma; Phyona à Makanroushi; Stephania, â Poromoshiri en 1883, Ophimi, à Sha- shikotan ; Phekura, à r arrivée à Shoumoushou en 1884. En tout, 27 enfants, dont 13 garf;ons et 14 filles, b/ Du Kotan-ba de Shou- moushou naquirent, garçons=Maxime au Kamtschatk,a et Opho- 30 Art. 1.— If. Turii: man , également au Kamtschatka; filles-AVarentena, Ouila, Teyoni- shi et Maura, toutes à Shoumousliou. En touts, 33 naissances. En resume, la population totale des Kouriles septentrionales, en 1876, était de 80 individus, comme nous l'avons dit. De 1876 à 1884, c'est-à-dire, pendant la grande période de pèche de huit années entières, d'une part, nous avons enregistré 33 naissances nouvelles et d'autre part, 16 morts seulement. A la fin de 1884, le recensement de nos bons Aïnou accusait donc 97 personnes présentes, c'est-à-dire une augmentation de 17 individus sur l'année 1876. Nous rappelons que c'est en 1884 que par ordre du gouvernement japonais, tous nos A'inou furent transportés des îles du nord, à l'île Shikotan, où ils sont encore aujourd'hui. Elelas. ! depuis, leur nombre a fort diminué. Chapitre VII. Cartographie Kourilienne. Il n'est jamais venu aux A'inou du Yézo et du Karaiouto, l'idée de dresser la moindre carte de leurs domaines. Il n'en est pas de même des A'inou des Kouriles. Bien avant la venue des Japonais et des Russes dans leurs îles, c'est-à-dire, dès les temps les plus anciens, ils avaient le sens de la civilisation relativement très développé Entre leurs frères du sud et de l'ouest plus déchus, et les Kamtschadales tout à fait sauvages et barbares du nord, comme le constate avec justice, le judicieux et exact voyageur Russe Krakeninnikof, ils ont toujours su garder un sentiment de 'Culture très vivace. Jusqu' à 1' arrivée des Russes et des Japonais, chez eux, aux 18™- et au 19™- siècles, n'ayant jamais été opprimés par personne, ils ont toujours pu conserver de siècle en siècle, autant qu'ils le pouvaient du moins, la civihsation du lieu de leur origine, ■c'est-à-dire de leurs ancêtres du Japon. Ne l'oublions pas, les A'inou du Japon n'ont jamais été des sauvages abrutis et barbares dans le vrai sens du mot. Les restes de leur industrie que nous trouvons •encore à cette heure, ici et là, dans tout l'empire du Soleil Levant, -et les rudes combats qu'ils ont toujours livrés, souvent avec succès, Tit's Aïnou lies îles Konviles. 31 à tous nos Empereurs, depuis Jinmou Teiino jusqu'au 17'"- siècle, le prouvent suffisannnent. Nos Aïnou Kouriliens du nord donc, ont toujours voulu connaître très en détail, non seulement le nombre de leurs îles, du cap Lopatka à l'île de Shimsbirou inclusivement qu'ils parcouraient sans cesse, passant continuellement de l'une à l'autre, selon les besoins de la chasse et de la pêche, mais aussi la topographie exacte de ces îles. C'est pourquoi ils en ont toujours dressé des cartes véritablement surprenantes de fini, de justesse et de précision. Sur ces cartes, où les îles et les endroits sont tous encore très reconnaissables, tout est noté soigneusement; les rochers de la mer, le contour des côtes, les caps, les golfes, les baies, les montagnes, les vallées, les lacs, les rivières, les noms de lieux; bien mieux, les endroits fameux chez eux, soit les lieux de pèche à la baleine, soit les heux de chasse à l'ours: ici, leurs pères ont tué dix ours, là, ils ont tué 5 baleines; tel endroit, tel passage sont dan- gereux, et pour les signaler, ils ont dessiné ,, grosso modo,, le corps d'un homme, ou celui d'un ours, ou d'une baleine: en un mot, tout est parfaitement noté et signalé sur ces cartes. Autrefois, nos indigènes Kouriliens ne connaissaient pas les lettres, ils n'écrivaient donc pas de mots ; ils se contentaient de dessiner des figures qu'ils comprenaient très bien. Depuis quelques années, ils savent lire et écrire, ils écrivent donc des mots sur leurs nouvelles cartes. Voici comme modèle du genre, une carte de l'île de Poromoshiri, dressée par r AÏQOu de Shikotan, Nikita, pendant une saison de chasse et de pêche, qu'il fit avec 4 ou 5 de ses compatriotes, en 1899, D'après cette carte, qu'il m'a offerte lui-même, on voit qu' autrefois il y avait des ours à Poromosliiri. 8. Carte inclifréne de Poromoshiri. 32 Art. \.~U. Torii: Nous le répétons, ce ne sont, ni les Russes, ni les Japonais qui ont appris aux Kouriliens à dresser les cartes de leurs îles, ils le faisaient dès les temps los plus anciens ; et encore moins leurs frères du Yézo et du Karafouto, qui, eux n'en ont jamais dressé. Quant aux Kamtschadales, ils n'en avaient pas même l'idée. Ils étaient si arriérés, qu'ils regardaient les Aïnou, leurs voisins, dit Kracheninnikof, comme de parfaits civilisés. Nous devons dire cependant, que les Koryaks et les Esquimaux sont aussi encore actuellement, dans l'habitude de construire de grossières, très gros- sières cartes des territoires qu'ils occupent. Ont-iis pris cette habi- tude de nos Aïnou Kouriliens? Nous l'ignorons. Nous sommes cependant portés à le croire, parceque leurs cousins mongoloïdes de l'ouest iguorent complètement la ,, cartographie, , . Chose qui ne devrait pas avoir lieu, si les populations du Nord-Est Asiatique avaient eu l'habitude de dresser des cartes, si grossières soient-elles, dès l'origine. Chapitre VIII. Noms des Aïnou des Kouriles Sept "^'^s- Les Aïnou des îles Kouriles, comme aussi ceux du Yézo et du Karafouto se donnent à eux-même le nom d' Aïnou, c'est à dire, ,, Hommes,,. La prononciation de ce mot dans leur langue est intermédiaire entre Aïnou et Aïno, impossible à rendre en français. Ils s'appellent aussi Routon-mon-gourou (Routon=Ouest, mon=qui demeurent, gourou=hommes) les hommes qui habitent à l'ouest, par opposition aux Kamtschadales qu'ils nomment Tchoup'ka-gourou (Tchoup'ka-Est, gourou-kommes) les hommes de l'Est. Et cela, d'après eux, en considération de la position géographique des deux pays. Nos insulaires appellent encore les Kamtschadales des noms de Kouroumousé, Oyatarou et Kam'tchidarou. Pourquoi ? Nous l'ignorons. Quant aux Aléouts qu'ils connaissent depuis long- temps déjà, et aux Koryaks qui sont cantonnés au Nord des Kam- tschadales, et avec lesquels ils semblent avoir eu de temps à autres certaines relations, ils les appellent simplement Aléouts et Korekou. Les Ainoii des îles Kouriles. 33 Aux Japonais, ils donnent aujourd"hni le nom russe de Yaponsky. Autrefois ils les appelaient Yam-shisam (Yani=sud, shisam- voisins) les voisins du midi, et vraisemblement aussi aux gens du Yézo, le nom de Yam-gourou=les hommes du sud, qui à leur tour les appelaient eux-mêmes Tclioup'ka-gourou=les hommes de Test. Au temps des Cosacks, nos Aïnou étaient divisés en deux groupes, le groupe du nord qui payait le tribut et qu'on appelait Ouiwout-Eeke, et le groupe qui habite les îles i)lus éloignées au sud, (pii ne payait pas le tribut, Aoun-Kourou qui doit être le même mot que Yam- kourou=les hommes du midi. Les Aoun-Kourou comprenaient-ils aussi les naturels du Yézo ? Nous n'osons pas encore l'affirmer. Certains auteurs Japonais, par erreur, donnent le nom de Kourou- mousé aux indigènes des Kouriles. Ces auteurs doivent vraisem- blablement n'entendre par là, (jue les Aléouts amenés dans ces îles par les Russes, il y a ciuelques années, et qui en sont déjà repartis. Le nom Aïnou Kouroumousé est particulier aux Kamtschadales. Les connaissances géographiques de nos bons Kouriliens étaient très restreintes, puisqu'elles ne s'étendaient pas au delà du Japon, du Yézo et du Kamtschatka, c'est-à-dire, de leurs voisins immédiats. Le mot ,, Aïnou,, n'est pas un nom. Ceux que nous appelons, et qui se nomment eux-mêmes simplement ,, les hommes-Aïnou, ,, n'ont-ils donc jamais eu de nom particulier pour les distinguer des hommes des autres nations, car, enfin, tous les hommes de toutes les races, de tous les pays peuvent s'appeler Aïnou ? Aujourd'hui, Les habitants des Kouriles ne se connaissent pas d'autre nom que celui d' Aïnou, mais pendant tout le temps de leur indépendance, c'est-à-dire, jusqu' au IS'"'- siècle de l'ère chréti- enne, ils se nommaient ,,Koushi,,. Koushi était leur nom, com- me Japonais est le nom des Japonais. Le très savant et très consciencieux voyageur Russe Kracheninnikof, dans son histoire du Kamtchatka, Tome second, 2"'- Partie, chapitre IX. page 274, nous dit:,, On comprend sous le nom d'îles Kouriles, presque ,, toutes celles qui s'étendent les unes après les autres, vers le Sud- ,, Ouest, depuis Kourilskaia-Lopatka, ou la pointe méridionale du ,, Kamtchatka, jusqu'au Japon. Ce nom leur a été donné, par les? 34 Art. 1.— R. Torii: ,, habitants des îles les plus voisines du Kamtchatka, que les ,, naturels du pays appellent Koushi...,, et page 288: ...le mot ,, Kourile est un mot corrompu par les Cosacks. Ils ont dit Kou- ,, rile, au lieu de Koushi qui est le vrai nom de tous les liabitants ,, des îles Kouriles^'^ ,, Le docteur Steiler lui aussi, appelle les Aïnou Kouriliens du nom de Koushi, et Mr. Schrenck de son côté, dans son livre: "Die , , Völker der Amur — Landes, ' ' page 128 rapporte : , , Schon Steller ,, wies aber darauf hin, dass die bei den Russen gebräuchliche ,, Bezeichnung Kurilen für die Bewohner der gleichnamigen Liseln ,, mit dem Namen zAisammenhängt, den die Itälmenen, von ,, Bolschaja reka bis Lopatka, diesem Volke geben und ,, der ,,Kuschi,, oder ,,Kusi,, lautet. Fälschlich leitete er aber selbst diesen letzteren Namen von einer besonderen, bei diesem Volke üblichen Art zu tanzen ab, so dass ,, Kuschi,, so viel wie ,, Tanzende,, oder ,, Springende,, be- ,, denten sollte. Bei ihren Nachbaren auf Sachalin, den Giljaken, , haben die Aino einen ganz ähnlich lautenden Namen, ^'^ (1) Kracheninnikof est né à Moscou en 1713. Envoyé avec trois Professetirs de l'Académie Impériale des Sciences de St. Pétersbourg, pour donner une description exacte de la Sibérie, et particulièrement du Kamtchatka, de ses habitants et des îles voisines, qu'il parcourut avec une incroyable ardeiir et un dévouement sans borne à la science, il ne retourna ;'i St. Pétersbourg qii'en 1743, après une longue absence et avec une foule de pré;3ieux documents. Mr. Steiler, savant médecm allemand de l'Académie de St. Pétersbourg, parti en 1738 pour la Sibérie Orientale, mort en 1745, à Tioumen, comme il retournait en Russie, en laissant un grand nombre de documents très sérieux, sur l'Asie Extrême Nord Orientale, l'Académie Impériale prit ces documents, les remit à Kracheninnikof et le chargea de les combiner avec les siens pour ne faire du tout qu'un même ouvrage. Kracheninnikof se mit à l'œuvre avec ardeur, et nous donna l'ouvrage intitulé : „Voyage en Sibérie contenant la description du Kamtchatka ...par Kracheninnikof.,, Cet ouvrage à été traduit en Français en 1768 et mis en vente à la librairie Deburc, quai des Augustins, à St. Paul, Paris. Kracheninnikof est mort en 1755. (2) L' ouvrage chinois ,, Huang-Tching-Tchih-Kung-Tn,, ^'^WlMM ^^^ l'Empereur Kan- Lung f^^^, paru en 1761, mentionne les Aïnovi du Karafouto qu'il appelle K'u-yeh j$^, nom qui ressemble singulièrement au nom Japonais Koushi ou knui que mentionne aussi Kracheninnikof. Au musée de Vladivostock, on voit devix inscriptions lapidaires qui viennent du temple Tung-Neng :^^#. Primitivement, elles se trouvaient à l'embouchure de l'Amour, au lieu dit : Tyr. L'une, date de l'ère Yung-L^ jkî?l~h— ^' ^^ H"'*' année, et l'autre, de la 6me année de Fèi-e Hsuan-Té M.\M-^''f'' ^*^^ '^^ 1431, c'est-à-dire, au temps de la dynastie des Ming chinois §gf^. Ces deux inscriptions appellent les Anou du Karafouto, du nom de Ku-y ^g^H. Sous les Ming, il y avait un bureau spécial (Xu-Er-Kau-Tn-Szl i3l5S^^HÎI q^^i s'occupait des Barbares tributaires. Les Ainou des îles Kouriles. 35 ,, ,,Kiiglii,, , der auch miter den giljaken des Festlandes allgemein ,, im Gebrauch ist." Ainsi donc les Gilyaks du Karafouto et avec eux, tous les Toungousses, appellent aussi les Aïnou, du nom de Koughi, c'est à dire Koushi, Koughi n' est que la prononciation Gilyak du mot Aïnou Koushi. Bien mieux, nos annales rapportent qu'au temps de Jinmou- Tenno W^^^, 7 siècles environ avant l'ère chrétienne, il y avait au Japon, une tribu Aïnou du nom de "Koudzu ®|®." C'était une des tribus de Tsutchigoumo ±Ä, ±^^ ou habitants ,,des huttes sous terre,, comme nos Aïnous Kouriliens actuels. Tsu- tchigoumo signifie ,, araignée de terre? Cette tribu Koudzu très importante parmi les autres tribus, était cantonnée dans la province de Yamato, aux sources du Yoshinogawa. Sous l'Em- pereur Ojin ïenno BM^3. 201 à 310 apr. J. Ch., elle était célèbre déjà depuis fort longtemps pour l'excellence de son "Saké" îM-vin de riz, et son industrie, et le demeura. C'est elle qui était chargée de faire de la musique, c'est à dire de jouer de la flûte, à toutes les intronisations ou céré- monies de ,,Tenno no Sokkoui shiki no Daijioye ^^ßP'fi;^ i^W^- Et elle s'est toujours bien acquitté de sacharge. Il y avait aussi des Koudzu dans la province de Hidatchi, en plein centre du Japon, plus anciennement encore. C'est le livre Hidatchi- Foudoki Ifi^^üLilB qui nous l'enseigne. Ces Koudzu habitaient eux aussi des huttes sous terre, et on les appelait aussi Tsutchigoumo et Yatsugahaki, indistinctement. Enfin, dès les plus anciens temps, les lettrés japonais désignaient les Aïnou, habitants primitifs du Japon, par les caractères Chinois fâl et Ég^'^ qu' ils prononçaient , , Emishi, , et ensuite ' 'Ezo' ' . De plus, sous l' Empereur Tentchi-Tenno ^^5c^ (1) Nous lisons daus l'ouvrage chinois Tang-shou j^^ paru sous la dynastie des Tang, 620 à 907 apr. J. Christ, qu'un ambassadeur japonais fut envoyé à l'Empereur de Chine. Cet Am- bassadeur était accompagné de quelques Aïnovi. Le Fils du Ciel s'étant informé de la nation- alité de ces Amou, il lui fut répondu que c'étaient des individus de la nation des Kayi 4g^. Le Tang-Shou qui rapporte l'anecdote, écrit le nom de nos insulaires avec les caractères lÉg^ un peu différents des caractères actuels japonais. Mais en chinois comme en japonais, la pro- nonciation est la même, c'est-à-dire qu'ici et là on doit lire Kashi, le texte chinois porte dans l'appendice du livre : Lt^MTlMa^- C'est donc certain, puisque l'ouvrage chinois, au cha- 36 Art. 1.— li. Torii: 662 à 671 ap. J. Ch., le Japon ayant envoyé une nombreuse am- bassade à l'Empereur de Chine, parmi les Ambassadeurs se trouvèrent quelques Aïnou. Les historiens Chinois mentionnent cette circonstance et les caractères dont ils se servent pour désigner ces Aïnou, sont exactement les mêmes que ceux que nous venons de mentionner c'est-â-dire, îUt% et ÈS^, qu'ils prononcent, eux: ''Ka-yi." Au temps des Ming et même au commencement de la dj^nastie des Mandchoux, d'autres historien chinois appelaient les Aïnou du Karai'uto et du Vézo du nom de Kou-yi ^^, qui est le même que Ka-yi. Ce (|ui fait que plusieurs savants Japonais nous disent: Depuis très longtemps, nous ap- pelons les Aïnou, Emishi. Dans le principe ce n'est pas ainsi qu'on les appelait, on les nommait "Ka-yi.'' Le fait que les Aïnou des Kouriles et tous les Aïnou de tous les temps de tout le Japon portaient le même nom de '' Koushi," car Koushi, Koughi, Koudzu, Ka-yi et Kou-yi sont bien le même nom, avaient les mêmes mœurs, le même genre d'habitations, le même langage ag- glutinant etc. . etc., ce fait, disons-nous, ne nous semble pas le résultat de simples circonstances fortuites, et nous sonmies forte- ment portés à croire que le vrai nom des Aïnou, de tous les Aïnou, n'est pas Aïnou qui ne dit rien comme nom, mais Koushi. Nous reviendrons du reste sur ce nom de Koushi. pitre Si, vol. 220, nous dit expressément que les caractères tR'S^ doivent phonétiquement se lire Kashi. Or Kashi et Kovislii sont évidemment une seule et même chose. Que les caractères chinois et japonais qui indiquent les Aïnoii soient un peu différents, la chose n'a pas d'importance, puisque jusqu'au temps de Saimei Tenno, le Nihon-Shoki ou Hitoire ancienne du Japon, en parlant des Aïnou, employe indifféremment les caractères chinois J^j^ et les caractères japonais j^^. S'il y a altération quelque part,,, c'est sûrement chez les Japonais qu'elle se trouve. Dans le principe, les Japonais n'avaient pas de caractères pour exprimer le mot Kashi ou Kayi ; dans la suite, ils ont adopté purement et'simplement les caractères du ïanlié ;3>S -\it. 1.— i;. 'I'ori 11. Vue de Ounckotau en 1813. I'nr Krnsenstern. en 1804, nous dit: ,,]^ans la ivier Orientale, au Nurd de ,, Tile Ouroup, se trouve Tîle Sbimshiroudjiina. De cette ,, île au Kamtschatka, dans la direction du sud-ouest au ,, nord-est, on rencontre plus de mille petites autres îles ,, (oushi-tora 3: M). Nous appelons ces îles Tchishima=les ,, mille îles, et les Aïnou du Yézo, les nomment Tchoupouka, ,, c'est-à-dire, le lieu d'où sort le Soleil.,, Jusque là, les Japonais connaissaient plus ou moins les îles qui se trouvent au sud d'Etouroup, mais ils ignoraient complètement celles qui sont au nord de ce point. Quant aux Aïnou des Kouriles, ils ne con- naissaient de tout l'Archipel, que les îles comprises entre l'île Shoumoushou au nord et l'île Shimoushirou au sud inclusivement. Tout le reste, ils l'ignoraient. C'était ainsi dès les temps les plus reculés. Dans ces dernières années ce] endant, ils ont fait quelques progrès en géographie. Ils sont moins ignares. Nous avons in- terrogé les sieurs Grigori, Gerasim et Aweriki, et voici ce qu'ils nous ont dit : 17 La première de nos îles s'appelle Shoumoushou ^^Êj. On la nomme aussi Shoumoutch. Anciennement, elle portait le nom de Kouslian-Kotan c'est-à-dire, le lieu d' 011 l'homme est sorti. 27 Puroinoshiri i|ii^^. C'est à tort qu'on appelle cette île ,,Paramoshii'i,,. Son vrai nom est Poromoshiri=la grande île, (Poro=grand et moshiri=île) parceque c'est la plus grande de toutes. On la nomme aussi ,,Oureshi,, c'est-à-dire la ,,très peuplée,,; et aussi Nouhen-moshiri, et encore Sésébou-moshiri. 37 Alaïd PnJ^ÎËfô. Alaïd est un nom Russe. Les Aïnou Kouriliens appellent cette île ON^akobakka. Les Aïnou ap- pellent les Kamtschadales du nom de Oyutaru. Peut-être que ces deux noms Oyakobakka et Oyutaru ont quelque relation entre eux. C'est possible. Cette île est aussi appelée Tchatcha-Kotan Les Amoxi des îles Kouriles. Qu (Tchatclici-vieille, Kotan-pays, village.) le vieux pays. A propos de cette île, il y a une vieille légende qui dit: ,,Dans les temps les ,, plus reculés, Alaïd était une liaute montagne de l'intérieur du ,, Kamtschatka, belle et fertile entre toutes. En but au mauvais ,, vouloir, aux sarcasmes et à la jalousie des autres montagnes, un ,, jour, pour se soustraire à leurs mauvais procédés, elle disparut ,, subitement, et vint se poser dans la mer, à l'endroit où nous la ,, voyons aujourd'hui, et à son ancienne place surgit un lac. C'est ,, le lac Kourile actuel.,, Polonsky rapporte lui aussi cette légende. L'île d'AhVi l n'est (ju'un pic volcanique, aujourd'hui encore en pleine activité. 47 ^lakanroushi ^SÖ^^. Cette île porte aussi le nom de Kokoumetra. La légende racconte qu'un jour, le dieu Patrouo- Kourou fatigué du bruit que faisaient les oiseaux, dans les marais de Pumùi-tô de l'île d'Onnekotan, la tira de ces marais et la posa là oil elle est maintenant. 57 Onnekotan im.M'ëf^M- < 'nné signifie vieux, et Kotan, pays, village. Onnekotan est donc ,,rîle ancienne,,. Elle se nomme aus>i Nousa Moshiri, Nousa=fins copeaux de saule qu'on fixe au ])uiit d'un bâton et qu'on offre aux dieux. Moshiri» île. ( Jnnekotan est donc l'île oii on offre aux dieux le Nousa ou Gohei M^. Nousa se dit aussi en Japonais. Les Japonais ont-ils' reçu ce mot des A'inou, ou les Aïnou, des Japonais ? La ques- tion mérite d'être élucidée. Nousa se dit aussi Liao. Cette île d'Onnekotan était une sorte d'île sainte, et lieu de pèlerinage pour les A'inou des Kouriles Septentrionales. C°l Haroumoukotan ^^■è:f^i». Haru signifie ,,hs,, (lilium). Haroumoukotau est ainsi l'île des lis. En effet, les lis sont à foison dans cette île. 77 Ekarouma MM^^. Pourquoi cette île s'appelle-t-elle p]karouma? Nous l'ignorons. Ce que nous pouvons dire, c'est qu'elle s'est toujours appelée ainsi. S7 Tchirin-Kotan ^n^-^:^^. La vraie signification de ce nom, nous est inconnue. 07 Shiashikotaii Itj^^isf^^. Nous ignorons le sens de ce mot. jNIais cette île porte aussi le nom de Ttjuki-Moshiri. Tou- 40 Art. 1.— E. Torii : ki vient du mot Japonais Shouki (jui signifie sakr ou vin de riz. dont on use dans rechange des coupes ou cérémonie du,. Sakadzu- ki,, , au Japon. Dès les temps anciens, les bateaux Japonais étaient souvent entraînés par les courants marins sur les côtes de cette île. Il y avait du ,,saké. , à bord, et les habitants Aïnou en acceptaient volontiers en cadeau. De là. le nom, ou surnom de l'île; l'île ait Saké. 107 Moshiri ^%W%. Cette île était double et comprenait le Haitô-Mindrou=lieu habité par deshonnnes; et le Pirason-Mindrou- lieu habité par les lions de mer. 117 Ivaikoke ll^lf^. Ile stérile, mais néanmoins fré(]uen- tée par les loutres de mer=rakko. De là son nom. 127 Matou a fö^S. Les Aïnou prononcent ce nom, Matowa. A côté de cette île, se dresse l'écueil de Moutoukou- washi. 137 Rasawa H^IpS. Nous ignorons complètement le sens de ce nom. 147 Oushoshirou ^lë>^^. Anciennement cette île u exis- tait pas. Kannan-Kamoui, c'est-à-dire, le dieu du tonnerre la fit descendre du ciel, c'est pour([Uoi ow l'appelle aussi Kamoui-Kara- moshiri, c'est à dire, l'île (|ue le Seigneur dieu a créée. 157 Ketoi tftt^i%. On a toujours ainsi appelé cette île. Nous ne savons pas pourquoi. Les 15 îles que nous énumérons ci-dessus, sont les îles qui composent le groupe proprement dit des Kouriles septentrionales, et qui formaient le domaine de chasse et de pêche des A'inou Kouriliens. C'était un pauvre domaine, où les périls et les dan- gers de toutes sortes ne manquaient pas. Néanmoins, tel quel, il leur plaisait, puisqu' ils le regrettent encore aujourd' hui. Ils s" y touvaient heureux. La vie d'aventure et de liberté illimitée qu'ils y menaient, faisait leur bonheur. Ce n'est cependant pas qu'ils soient tyrannisés par leurs nouveaux maîtres, les Japonais; tant s'en faut. Nous ajouterons un mot sur quelques-unes de ces îles plus importante-;, Shoumoushou, Poromoshiri, Shiasliikotan et Rasawa. Les renseignements sur Shoumoushou, nous les devons à Aweriki, Les Amon cks îles Kouriles. 41 et à Gem^^iiiK ceux sur Poroinosbiri, à Nikiliar pour le> parties sud, est et nord de l'île seulement; ceux sur ^hiasbikotan, à T/au- renti, et ceux sur Rasawa, à Grigori. 17 Ile de Shoumoushou. — Noms de lieux et d'accidents de terrain. — Pet-to-po=Lieu ou il y a un village sur le bord d"une rivière. Toitcbe-Ousbi=Toitcbe-hutte, ()usbi=lieu. Endroit où il y a dos buttes dans le sol. Tentein-Ouri=Intervalle compris entre une grande et une petite rivières. Mouri-Outlii=Lieu ou il y a l'berbe qui sert à faire des nattes. Tcliakr)-]\Iousout=Tcbakô-Lac. Lieu où il faut fuir les dél)orde- ments d'un lac. Rikim=]\rontée de montagne. Tcbep-pet=Montée ou côte où il y a beaucoup de cours d'eau. I\aisbishi=Pointe d'un cap. Mo'inrokon=Lieu où babitaient des boni mes. Yaitcbisbi=Lieu où on prenait les canards au filet. Ekapam'rom=Cap étroit et allongé. Fouri Watara=Lieu où il y a un roclier rouge en forme de voile de l)ateau (fouri-rouge, Watara-roclier. Itcbo'rouri=Lieu des embuscades. Un jour (jue les Kam- tscbadales avaient débarqué sur la côfe, les Aïnous cacbés en embuscade en ce lieu, les rejetèrent tous à la mer. De là le nom du lieu. Agashiriki=Iiieu où ou prend beaucoup de renards. Poro-etou-not=(Poro-grand, etou-pointe. not"cap.)=Ca]) élevé. Grand caj). (.)nno-etou-not=Onno-i)etit. =Petit cap. Itcbikousbi^Pieu d'une cascade tombant d'un rocber. Fourat-Mo'i=Mo"i-l)aie. =golfe. Golfe où flottent l>eaucoup d' berbes marines, ïaime Koutoupoukou=Longue fente de rocber. (Tanne-long. ) Maoun Pôr6=Trou ouvert dans la pierre. Soukousousou=(Tolfe cbaud où le vent n'atteint pas. gayaki=Plage sablonneuse où les l)ateaux al)ordent. 42 Art. 1.— Pv. Tnrii: Kahouti'o pira=Lieu où un roclier s'élève, et oîi de nurnbreux goélands se reposent. Shounin pira=Petit rocher. Not Moi=Golfe où il y a un promontoire. Tchiro pira== Rocher où il y a beaucoup de canards. Pit 8aki=Ploge pierreuse. Piroutourou=Espace entre deux rocliers. Paratchiroui=Lieu où il y a beaucoup d'oiseaux, ëansan tchiep=Lieu ou ])eaucoup d'hommes descendent des montagnes. Keo moukarou=Iloclier en forme de hache, Soukousou moi= Golfe où le soleil donne bien. Tchiumokai=^Petite rivière. Fouri Pet=Rivière où les hommes demeuraient. Moyorop=Lieu de rassemblement des bateaux. Toukatouk=Rocher élevé. Ouriro Watara=(Watara-rocher émergé.) Rocher où se trouvent beaucoup de cailles. Temoukoutou=Haute montagne. Poro Watara=Gros rocher émergé. Tounnaishi=Lieu ou des hommes ont été tués à coup de flèches. Dans cet endroit eut lieu ancieimement, un sanglant com-, bat entre les Aïnou et les Kamtschadales. f^e sang qui coula dans la mer en rougit les eaux. Sek6k=Eaux stagnantes. Sorte de marécage. Shitokoi= Mon 'ague. Sanushi=l)t; cente de colline, de montagne. 27 lie do Poromoshiri. — Noms de Lieux, etc. ouima=LiLii de rassemblemv:mt des lions de mer. Tchiboi Moi^^Golfe en zigzag. Kotanni=\'illages. Shinoukareshi=Pfauteur d'où la vue s'étend au loin. ïchirouraito^Fortin en terre. Shi betopo=(Shi=grand) Lieu où il y a un grand village. Sousou pet=Rivière des saules (Sousou=saule, pet=rivière). Kirourou pet=Rivière que remonte le poisson. Les Ainovi des îles Kouriles. 43 Koiimousou pet=Banc de sable cl" une rivière. ShirousoLikousou pet=Rivière qui coule près des montagnes. Ososokamsou pet=Rivière que remonte TOsosokamou, (sorte de petit poisson). Masakiou= ? Pon noupourou=Pic de montagne aigu et raide. (Pon=petit.) Kanjanke=? Houi'ourani=Petite colline qui s'abaisse sur la plage. Taiberi pet=Rivière bordée de beaux arbres. Atoun'atouke=? Kayakano pet= Rivière des birondelles. Watara souke=Endroit rocbeux. Xasanke=? Tr)roilki=? , Ota moi=Golfe sablonneux. Nojou=? Sakoumaya= Lieu rocailleux. Tahou Kohou=Petite montagne. Tcbinokararoum=Cap d'où l'on voit le cap Raisbisbi; de là ce nom. (Tcbinc^voir.) Ni yarasouki pet=Rivière sur laquelle il y a beaucoup d'arbres. (Ni=arbre, yarasouki=tep. ) Toikeslii=Langue de terre. (ToMerro, Keshi^pointe, langue.) Reboun iso==Endroit où il y a des lions de mer. j\Ioshiri = Ile. ()umêkaya=? Hourat moï=Golfe où il y a des herbes marines pourries et puantes. Koyo moï=(Tolfe où il y a des vagues. Tomisanrouki= ? Pasoukoroina poina= Débris de pierres, gravier. Hayanki= ? Tchiyake=Canard . Shiyajinki=Rocher où il y a des nids d'aigles. Omoshirope=Lieu d'où l'on voit de petites îles en face. Koisauurouk iso=Lieu où il v ades lions de mer. 44 A.vt. 1.— E. Toni: Ra3^asainpe=Lieu d"on Ton gagne un autre lieu croii Ton descend. Ourasoup()utse = Lieu où Ton est descendu d'un autre lieu. Anciennement, les Kanitschadales ayant dél)ar(ju(' a Ivouyusampe, gagnèrent ( )1)yône à pied, et retournèrent au lieu du d('I)arquement en passant â Uraspoutse où ils tombèrent sur les Ainou (jui s\y étaient cachés. D'où le nom de, lieu où l'homme descend. Kikikirou1)i tchiboini=Lieu où les l)ateaux abordent et où il y a beaucoup d'insectes. Obyone=? Ketonake= ? Hashiri Inao Oushoupe=Lieu oii il _y a des ,,noussa, , fixés à des bâtons, Pioushishi=? Shounou pira= Hocher élevé. Monkorotoupe=]\Iontagne où il y a beaucoup de vent. Etou sou moi=l)aie où il y a un cap. Ota moi=Baie sabonneuse. Not ouiri=Lieu où il y a beaucoup de caps. Poro not=Grand cap. Sakomoushiki= ? Shiriyashiri=Nom d'une montagne. Moyoré)=Lieu devenu une baie. Hot Tchishine= ? Omd Kot=La source de la rivière n'est pas un gouffre. Hak Tchiboine=Port peu profond. Paikaipi^ Pierre qui a l'apparence d'un enfant qu'on porte sur le dos. Tcharasou pet=lvivière qui tombe d'un rocher. Obousou pet=Lieu où il y a un rocher à la bouche d'une rivière. Eriko= ? Katare= ï Onne pet=Vieille rivière. Kabare noshitchi=Cap Kabare. Wan is6=Prendre des lions marins dans l'eau. Otemroum=Rocher qui émerge des sables. Les Amou des îles Kouriles. 45 Washi ane= ? Yamko tchiboine=Lac oriental ? Reboiinke tchiboine=. Kaishi iso=Lieu où il y a des lions de nier. 37 Sliiashikotan. — Noms de Lieux, etc.. Otchiboi=Lieu où il y a des radeaux devant un rocher où l'on prend des mammifères marins. ' ■ Shiraroukousou Watara=Lieu où le rocher parait plus liant (luaud la vague se retire. Etou Pirikoï==(Etou-bec-pirikoi-beau). Lieu où il y a des P^tou pirika. (nom d'un oiseau de mer.) Roubo inoi=Grève du golfe. Mat= Golfe poisible. Etou Moshiri=Ile où il y a un cap. Ousani=Lieu un peu à l'écart du village. Orirouboukou=Pente qui monte obliquement sur le bord de la mer. Kansharou moi= Petite baie. Pourou not=Grotte au pied d'un cap. Moi sait = Lieu très peuplé. Kashiroui-moi= ? Kainishi=Endroit où on fabrique les mâts des )j>ateaux. avec les grands arbres rejetés par la mer. Poro ni yoi=Lieu où les bois rejetés pas la mer abondent. Tonne sara not=Long cap. Pokiri iso=Lieu où il y a des léopards de mer blancs. Akoushi=Lieu de tir au fusil. Kouika=Lieu où il y a beaucoup de bécasses. Onita=Pierre ou rocher placé de travers. Sheshiki=Place d'eaux thermales. Teshikayat= Village situé près d'une colline rocheuse. Karomoui=Lieu où l'on trouve des pierres à fusil. Itourouhousou moi=Lieu où il y a des ignames. Hamkabe not= Montagne s' avançant en pointe dans la mer. Shiokaibi== Pierre sur laquelle les matelots urinaient en débar(]uaiit. Pi poro not=Cap très avant dans la mer. 46 Art. 1.— E. Torii : Porä->a=Grüttes au picd des ruchers où se retirent le-; pliO(|iie- et les loutres de mer. Masashirou= ? Etou pirikoi=Lieu où abonde l'oiseau ,,Etou pirika.,, Poro pi=Rocher où la loutre de mer se repose. Awashi pasbipi=Petit rocher où s'assemblent les loutres de mer. Kabari i'so=Grev'e où monte le léopard de mer. Kokonoshi=Lieu abondant en huîtres. Tokon pet=Gu(' d'une rivière qu'on passe avec une perche. Shoumso=Pêche de nuit à la lumière. Rouram'bout=Le chemin qui conduit au village d'en face. Shiarousou pet=Rivière qui coule sur les rochers. Ouvva iso=Passage où l'on prend des léopards de mer. 47 Ile de Rasawa. — Noms de Lieux etc.. Toiman=Golt'e sans échancrure. Autrefois on disait Toiman moi- noukourou. Tchiouki shim iso=Lieu où montent les phoques. Ereouke not=Cap concave. Kokoshimoui=Lieu où se tient le Tsoubo gai. (sorte de poisson), à la marée descendante. Tchashi K'ot=Fortin en ruine. Une descente des Yam-gourou ou Aïnou du Yézo, eut lieu autrefois en cet endroit. Le fort servit à les repousser. Moshiri Keshi=Pointe de l'île. Nouboushibe=Lieu herbeux. Orousaroubi=Lieu stérile. Kamtscharou moï=? Nat po=Long cap. Nio moï=Bois flotté. Witchito' Kanotchi=? Harot not=Licu où il y a beaucoup de lions de mer. Kamoihii==Lieu où il y a beaucoup 'de petits canards. E,ososhi==Lieu où il y a beaucoup de sarcelles. Kamotchiri boina=Lieu où les canards se tiennent sur les rochers. Eteship iso=Lieu où montent les phoques pendant l'été. Konda= ? Ties Amcin des îles Kouriles. 47 Pcnliikou-iet"sln = Uurniehes de rochers où le-; corljeaux déposent leurs oeufs. Ttjukoro lioki}»i iiot^^Lieu où iiionteiU de nombreux lions de mer. El)aru Kout=Nom d'un village ({ui s'appelle Mosliiri-ba. Sur les deux côtés de la vallée de ce village, il y a beaucoui^ de trous, anciennes demeures on huttes d'Aïnou. Ounii tape^Lieu où les oiseaux déposent beaucoup d' œufs. Ikiourososhi=Lieu où les canards sont rusés et ne se laissent pas prendre facilement. Ekapouke not=Lieu où il y a une étroite langue de terre. ( Jnna aka=Cap très élevé, au pied duquel il y a un gros rocher. Akouirou=Lieu des deux promontoires. Pon aka=Petit promontoire. Toi rosüushii=Lieu où se tiennent beaucoup de sarcelles. Pitshinroushi=Lieu stérile, pierreux où se tiennent beaucoup de canards. Soumouiri=Rochers dans l'eau, ou se tiennent les lions de mer. Koutiri=Rochers élevés comme ceints d'une ceinture. Shiraroukasou \Vatara=Rochers découverts à marée basse. Sonopou=Lieu où il y a une grosse pierre ronde. Torourou oumoushi=Court espace entre le pays et la plage où est tendue une corde découpée dans une peau d'animal. Tcharoushi pet=Courant de la rivière. Pon pira=Lieu où il y a un petit rocher. Tchinrake=? Orikat Kourouka=Lieu où il y a des anneaux en pierre. Moshishi Moi=Baie paisible. Ike' oushi= Lieu plat et peu large. On voit par les exemples que nous donnons ci-dessus, que les A'inou des Kouriles, tiraient les noms topographiques de leurs îles, des particularités qu'ils constataient dans les divers lieux. Les Aïnou du Yézo ont toujours fait de même. De sorte que si nous entendons le nom d'un lieu quelconque, nous savons de suite quel sorte de lieu c'est, et quelle est la particularité principale qu'on y remarque. 48 Art. 1.— K. Torii : 57 Noms de lieux au Kamtscliatka, du cap Lopatka au lac Kourile. Ancienneiiient, jusqu'à l'arrivée des Cosaks Russes dans le pays, une tribu Ouistoske ? Aïnou, habitait toute la contrée com- prise entre le cap Lopatka Kourilskaj^a, et le lac Kourik'. Très tiorissante, elle était la terreur des Kamtschadales au Nord, et nous a laissé de nombreuses légendes de chasse, de pêche, de fantômes, d'apparitions d'esprits, etc., etc. et tout naturellement, un très grand nombre aussi de noms de lieux, qu'il serait très intéressant d'étudier de près, croyons-nous. Les quelques noms (pie nous donnons ici, nous Ibs tenons de l'Aïnou Aweriki, un rude chasseur de ces régions. Tous les noms sont Aïnou. Shiraroubo=Nom Aïnou de lieu, aux environs du cap Lo|)atka. lîlntre ce lieu et un autre lieu, du nom de ,,Kasamashike,, il y a deux rivières, sur les l:)ords destjuelles ou trou\'e de nomljreux trous de huttes anciennes Aïnou. Kasamashike=Nom Aïnou de rivière. Tchirotoï=Lieu situé à droite de la rivière Tontoga. Il y a là un immense marécage où on rencontre beaucoup de grands rennes. On trouve deux ou trois ,, trous de huttes,,, dont les remblais sont encore visibles. Tontoga Pet=Entre cette rivière et le lieu dit Not Sousou, on peut voir encore deux ou trois trous de huttes. Isoyam pet=Autre rivière non loin du Tontoga pet. A son em- bouchure, on voit des rochers où se tiennent les lions de mers. Not sousou=Il y a des vestiges de ,, trous de huttes,, à gauche de cette rivière. IbaropG==Le sens de ce mot est: ,,Lieu où il ya des phocjues,,. Ce lieu se trouve entre les rivières Not Sousou et Routchi shinaipèt. C'est un cap. ]loutchi shinai pet=En amont de cette rivière, il y a des eaux thermales, et sur la rive gauche, des vestiges de huttes Aïnou. Les Kamtschales appellent cette rivière Pérégeïka. Les Aïnou des îles Kouriles. 49 Eroutchi Kaou=C'est un num Kaintschadal. Kaou dans cette langue signifie rivière. Là aussi on trouve des vestiges de huttes Aïnou. Tôsom=To signifie marais, en Aïnou. Tôsom=Grand. Marécage d' où sort un cours d' eau qui va se jeter dans la mer. Kani moi=Baie ou les crabes abondent. Il y a là un petit pro- montoire. Yâwen=Lieu concave. Yawen est une baie ou se jette une rivière qui sort du lac Kourile. Ce lac a été ,, formé ,, par le départ de la montagne qui est l'île Alaïd actuelle et quî auparavant occupait son emplacement. Le lac Kourile est situé entre Korai et la baie de Yawen. Toute la contrée comprise entre le lac Kourile et le cap Lopatka, autrefois occupée par des Aïnou, est aujourd'hui déserte et inhabitée. On ne trouve d'habitations Kamtschadales que sur la rive nord du lac; 14 iourtes en tout. Chaque iourte possède en moyenne 4 vaches et un taureau. Le pays est assez fertile en cet endroit. Un Russe s'y est établi. Les noms topographiques de toute cette région extiême-sud du Kamtschatka, sont demeurés Aïnou, bien que depuis l'arrivée des Cosaks, il n'y reste plus un seul Aïnou. Quant aux vestiges de ,, trous-huttes ,, qu'on re- contre un peu partout dans ces parages, il faudrait les fouiller pour pouvoir se prononcer'- sûrement sur leur origine. Nous les croyons Aïnou, néanmoins, nous n'osons pas l'affirmer d'une manière catégorique. Chapitre X. La Langue des Aïnou des Kouriles. Pour avoir une idée de la langue des Aïnou Kourihens, nous donnerons dans ce chapitie, un vocabulaire de mots Aïnou des Kouriles mis en regard de mots Aïnou du Yézo, et suivis d'un petit nombre de phrases comparées, ou non. Le tout sera nécessairement très succinct, parce que le but que nous nous pro- posons ici, n'est d'éditer, ni un dictionnaire, pas même un lexique, ni une grammaire de cette curieuse langue. 50 Art. 1.— R. Torii 1. Vocabulaire. Ce vocabulaire comprendra trois colonnes. Dans la première colonne, nous donnerons les mots Français, traduction la plus exacte possible des mots correspondants Aïnou ; dans la seconde, les mots Aïnou Kouriliens que nous avons recueillis nous-mêmes de la bouche d'insulaires, et dans la troisième, les mots Aïnou du Yézo que nous avons tirés du travail ,, Aïnu gogakou TA ^|f^,, de Messieurs K. Jimbo #fô/h^ et S. Kanazawa ^î^;£Hêj5. Pour les mots Aïnou du Yézo, nous emploierons l'orthographe adoptée par ces Messieurs. Français Aïnou Kouriliens Aïnou du Yézo Amont (rivièi-e) Pet'cha Penata Aval Pet'koutcharou Panata Arc-en-ciel ßayounshi Rayo'tchi Antiquité Hoshikoïwanou Housh'ko Année prochaine Yekousakamh ou r ou Oya'pa Année dernière Isaoutapanou Sak'né Avant dernière année Katchaoki tambe Ho'shiki sak'né Automne Tchuukam * Tchouk Aujourd'hui Tanto Tan'to Ancêtre Ekas'hi E'kashi Asseoir (par terre) Abouna Mo'no a Aller seul Koman Oman Aller avec quelqu'un Payean, Esutorakan Payé Aller vite Tchase Hoyou'pou omau Attendre Esouteri Té'ré Amer Noubouké Shi'ou Arc Kou Kou Argent Gim (mot japonais) Shiron'gané (mot Japonais) Anguille Sakibé Sak'ibé Aigle Shourou kourou Kaba'tchiri Aile d'oiseau Kongon, Tekou'rap Eap. Les Aïnou des îles Kouriles. 51 Français Aïnous Kourilien Aïnou dn Yézo Ai-brisseau papill.. Kongon , Tekou rap Shin'kep Avant, devant. Kot'tchâke Kot'tchâke Brouillard Ourarovibe U'rara Bord de rivière Pet tchaï, Imakou Pet-sam Bifurcation (chemin) Enko birou Rou ouko'hoki Boue Teini toi Te'ine toi Bébé Tem'nep Te'inep Bouche Tcharo Parö Barbe Réki Ré'ki Baie, golfe Moi, Tchipoyani Moi Bâillement Eyakomanshi ke Ma'ukush Briser Perike, deinip Pe'réké Bègue Itak kiui Itak ununi Boire Kouye Iku' Bateau Tchip Tchip Balai Shoutouitouip Num'nuyep Bâtonnet, cuillère Pashoui Pashui Boîte ,Shoubop Shu'op Blaireau „ Mo'yuk Baleine Rika Hum'bé Branche Ni'ték'i Ni'tek Blé „ Men'guro Blanc Eetara Retara Bas Rätane Tek'kesh Bien Pirikané O'rowa Ciel Nisam, Kando Kan'do Cap Slûretou Tanne n'ot 52 Art. 1.— E. Torii Français Aïnou Kouri: ien Amoii du Yézo Chemin Toi rou Ru Courant, torrent. Watasasouna Ut'ka, Cataracte Tchararoushi pet So Chaud, tiède Iseseka Sesek Chaud, temper. Shiripoki, Shishaki Pop'ké Cette Année Tamba Tam'ba Cou Kouroup Sa'pa Corps Kamba Neto'bake Coude Komouta Shittoki Commissure extérieure de l'œil. Shikap Shik"kesh Coin de l'œil Noubi Shiki Shik'poké Cils Shikirap Shik'rap. Coucher Moköro Mokoro Commencement Isawat Ashin'no Colère Iroushika Irvi'shika Compter Ibishik Pish'ki Changement Ôikounant Ro'rumbe Combattre Ouraika XJr'aige Conte Itak Isho'itak Cœur Irankambam Ke'utum Casserole Shou Shu Colonne Oukoushoube Ikush'be Corde Haitoush Toush Cuirasse Kani-haiyokoupe. Les Yam- Kourou combattaient contre nous revêtus de cette cuirasse. Hayokpe Ceinture Kout Kut Cuivre Honrc-Kane Hure-Kane Chien Seta Seta Cerf Youk, Oren=mot R Lisse Yuk Cigogne Komoki Sai-o'run Craase Hou're Hu're Court Takine Tak'ne T^s Ainoi^ des îles Kouriles. 53 Français Aïnou Kouriliens Aïnou du Yézo Chose, objet Demain Demain (après) Dent Dos, derrière Dos Dem an geai son Développer Désobéir Doux au goût Désirer une chose Dur Derrière, arrière Deuxième fois Eau Etoile En face de la rivière Eclaircir (le temps) Eté (saison) Enfant Epoux Epouse Epaule Enceinte (d'enfant) Enterrer Ennui Etonné (être) Nisattu Nisatta Shimouka Imak Shiboui Hounigin lyekiki Ankirasou Kika Shiou Konrishi Nishito Osoumakke Kan'na Pe Nishatta Oya'shim Nima'ki Aso'ro Setu'ru Maya'iye Pirash'pa Ki'ra Eu'ra Kon'ru ui Nish'te Osh'make Okoto. Peh, Wakka (ancien mot) Wakka Ketta Notchi'u Pet'tcha Pet'kushta Tondo ibourika Ap'to oko'kean Sakounosouki Sak Bonbo Pon'tcho Kokkai Hoku Kani Kokkai Match i Koup'keou Tap'shutou House an Hon'koro >. >. Yairamnu'iua Toumi' Mish'mu an Rim'shi Ramu'tui 54 Art. 1.— R. Torii Français Ainou Kouriliens Ain ou du Yézo Expulser, enlever. Itchakari Antuitui Pi 'ni lia En avant Isawat Ho'sehik En arrière Oushi Ash Etonner s' Abena Oyauiok'te Entrée (porte cV) Moua^-Shinto A'pa-sam Etoffe Ekorok-tepa Oen'gaki Ecume „ Mun'jiro Epais Iseseka Iron'né Peu épais Kap'kap'ke Kapa'ra Etroit Houp'ne Hut'né Feu Ape A"be Foret Ninshi Ni^tai Froid, Frais Yam Nam Froid, (temper.) Imaraikiri Me Frère aîné Habo Yu'bi Frère cadet Akibo Aki' Frère Touranai, gep'ne gourou l'riwak Femelle, Femme Femme enceinte Toure-sh, mat ? Shiwen'tep, menoko (Japo- nais) Honkoro Men'oko Fourche des jambes Tchinkotorou Om Fatigue Nokataki Shingi Famine Anebisom, Kem'ram Kem'ram Faible Shiounte Sa'ure Fuir Pë imok Nup'ki Franchir Atoui Koro Atu'i Koro Foyer Aboi A'bé oi Flèche Ai A'i Faucille Moshitan Yap'po Fil Öka Ka Les Amou des iles Kouriles. 55 Français Ainou Kouriliens Faucon Fleur Fruit Faner Flétrir (se) Feuilles Gorg-e Grossir Garder Goût Grenouille Grand, vaste Gros Glace Gelée blanche Grésil Grand-pèr'e Grand'mère Genou Hiver Hier Hier (avant) Hier soir Haïr Habit Hareno- Kek'soup Xi yam Yashikouioui Shouui Touroushi Yam Sekoutou Pian Ikâshikamo Kera ! Poro Kouwepe Koni'ou Tassoukourou Oubashiyourou Atchabo Ounabe Kokka Mata Nouman Isaoto Nouman Isoto Kouraui Nekonobourout Ourou Heroki Ainou du Yézo Tchiri Ko'iki Epui Ibe he Shovim, Hatchawe Ham Se'uri Mim'ush Pun'kinc Kera Te'rekei'be Po'ro Bvi'we Kon'ru Ketat'taskoro Ka'u Ka'u Tcha'tch^ Ounarabe Kok'ka Ma'ta Nu'man Hoshike Nu'man U'kuraui Tchish'ishi Auiip' He'roki 56 Art. 1.— R. Toni Français Amou Konriliens A mou du Yézo Huître Ile Inondation Interprète Indisposition (mal. Important Informer (s) Informer Intelligent Ignorer Impur Inclinaison, pente. Joue Lèvres Lever (se) Lapin Loup Lis Long- Large Même (le) Menton Monter Mensonge Mesurer Marcher Tcliibou Moshiri Pesam, Okinbe Iram Karoubaroimeinéousaro- ixm Aneyaml-e Eshitani Eshikibishi Eaman Iramoushkari Itchakarambe Shalioudare Xota'kam Tchâtoi Hobouni Tsepo Tourep. Harou Tanne Honp'ne Ouman Xot Kyou Wakan Shounge Pishiki Ap'kosh) He'roki Moshin Okin'umbe Tun'tchi Kiroro wen Ya'itobare Tchi'pa tchi'pa Nush'te Tawash'nu Iramusli'kare Itchak'kere Horak' Nota'kara Pa'toye Hapuni l'sepo Wo'se Kam oui Haru Tan'ne Hiifne Uko'ratchi Not' kiri Mokan Shun'ge Pakari (Jap. liakaru) Ap'kash Les Ainou des îles Kouriles. 57 Praneais Manger Maison Marte Méduse Morvie Moineau Mouche Moustique Moisonner Mal, péché. Mouiller Mince Milieu Jou r Japonais Je, moi Jeunes gens Jauihe Joue Lune Lieu à sec (rivière) Aîuou Kouriliens Ainou du Yézo Ibe l'be Telle Tchise'i Kakko Rak'ko ,, Humbe etoro Erekoush Erekoush. Oushap Aman'tchikap ,, So'yai Etutanne Ikaram To'ita Wen Anrikananka Kap'kap'ke Shinoshike Tônan To no'shike Yam Shi"saui=k's maîtres du midi Shi'sam Kani Ku, Kuani Okkai He'ka'tchi Kema Kema N'ota'kam Nota,' kam Wen Te'ine Kapa'ra Ro'shikike Shirokoro tchoup Petourcv poina Laboureur " Langue Aoukh' Larmes Noubi Montagne Shit'okh'oi Mer Atouika Kunne tchup Pirata Toita gourou Parumbé Nupe Kim Atni 58 Art. 1.— E. Torii Français Ainou Kouriliens Aïnou du Yézo Marais To To Maintenant Tani Tane Mois Janvier Oshinovieki Tchoup=lr mois Tcharup Février Totanenita'longs jours Toetan'ne Mars Hakourapon Hap-rap Avril Baigen tchiri tohoup-arrivée des oiseaux baig. Moki'uta Mai Kopiounoka tchovip=Ponte des mouettes Shikinta Juin Harounoka tchoup=Ponte des oiseaux harou Shir'ji Juillet Shikoubikarou tchoup=Montée du saumon Ma'utchi Août Shiinoum tchoup = Montée d'une autre espèce de sau- mon. Niho'rak 7bre Tchiraroukarou, Tchiramka = nombreux oiseaux Ya'rui gbre Morousashoumouka. Urepok 9bve Tö'ashi Shu'nan lObie Kouekai=temps ou on prend les renards Kuy-ekai Maître, Seigneur Outarou kouroukourou Nish'pa Marchand Yokou Shisam Ikok'guru Médecin Ikairaikourou Nishipa Mort (un mort) Raiokourou Rai 'guru Mère Nonno Habo Mâle (homme) Okkai Okkai Maire Outarou kourou kourou Attena (mot Japonais) Main (intérieur) Tekouwarou Tekko'toro ]SIain gauche Harikiteki Harikitek Main Teké Teke Doigt Ashikibit Ashikepet Pouce Poro shikibit Onne Askepet Index Morarouke Itangikem Askepet Doigt du milien Shikonkep No'shike Askepet Les Aïnou des îles Kouriles. 59 Français Aïnou Kouriliens Aïnou du Yézo Annulaire Kashikonkep Po'ashkei^et Petit doigt Ononashikep " Menton Not Kyou Not Kiri Nuage Nishou Nish-Kuru Neige Ou bash i Upas Nuit Shirekorak An tchikara Nuit (pendant la) ()ul)anat Totchike An noshi'ke Neveu ., Karaku Nombril Kanko Kan'gu Nez Etou Etu Navigvier Naître Nager Natte Noir Ne pas (négation) Oncle Ongle Atoui Koro Ouaran Ma Kina Yekoroka Neban, Isaui Keukeu A ni Hetu'ku Ma Kina' Yekoroka ShoiDo, Isam. Kc'ushut. Aui Oeil Shiki Shink Oreille Satapa Kisa'ra Oter, enlever. Itchakari antuitui Pi'ruba Odeur Houra Hura Oreiller Tchinnilje Tche'ninui'bé Or Kon'gane (Japonais) Kon'gane (Japonais) Ours Kiuika.uioui, Tchirauiandep Kamui, tchirauiaiidop, hoku'yuk Oursin " Nino Pluie Shiriwin Ar'to 60 Art. 1.— R. Tora : Français Pierre Plage, grève Plaine Plage sablonneuse Printemps Poussière Père Petit-Fils Parents, alliés Poitrine Pied Pus Prier Près, auprès. Printemps Parler has Poison Porte Poignard Pipe Peau Pierre à aiguiser Plomb Poux Pin du Yézo Pourrir Petit Pur Profond Peu profond Rosée Aïnou Kouriliens Poina Peitcharu Moun uoshi, Nup Otaka Paikaranou Iramikoraka Mitchi Toumnaigipoure gourou Toui Kema Shiri Kamoui anka ek, houriruki Tebotani Kambe anshiro Kosoutekka Pi'itak Shourouku Aboushita (fermez la porte- abaashi wa) Eperaniki, Makiri Kiseri (Japonais) Tcliinroushi-peau d'oiseaux. Rushi-p. de bêtes. Roui Shipenet (Russe) Tok'tok Moumin Onono Nei itchakaramije Shiro Hagiri Kinape Aïnou du Tézo Shuma Shit'teksam Nup Ota'uni Paikara Pa'na Mit'chi Mip'poh.0 Apa Penram. Ke'ma lo'aship Inon'no (Japonais) Han'ge Kotuk'ka Dariri Shu'ruku Apa Makiri Serem'bo Hak Ru'i Ya'i kane Ki Shunku Ni tom'tom. Pon Ash'kanne O'oho O'hak.' Mum'be Les Aïnou des îles Kouriles. 61 Français Rivière Rocher Rein Reposer Robuste Retourner Réjouir (se) Renard Racine Riz Riz en boule Soleil Sommet, pic. Source Soir Soir (coucber du soleil.) Sœur ainée Sœur cadette Sein Salive Sourcil Cil Sang Saignement du nez Son, bruit. Savoir, connaître Sabre Sabot Sandale de paille Saumon Aïnou Kouriliens Pet Pira (Watara'petite mon- tagne. Toumon Eishika Pikam Kourou Bkousanouwa Katanobourou Tcbaoutchau Ni shin rit Amama Japonais-motchi Shiripekourou Ichoup Shitokho'i pat'ki Pet' soukari Onounaman Shiriko Kounne Habo Akibo Nonäka Tcharabekoro Rarou Shikirap Kem Etoti'kemounouh Hou m Kanikior'ate Emoush Nashi Shitchtp Aïnou du Yézo Pet W a' tara Ik'kewe Shini Yup'natara Hotoko Yairen'ga Tchiron'nup Ri shin rit Aman Shito'ki Tokaptchup Shiri Kitai Pet'etoko Shi'ri onuman Sh're Kun'ne Sa'po Turesh' Tat'tô Top'se Ra'rou Shik'rap. Kem Etu'kem Hu'mi Ramu'an Emush Pirak'ka Ke're (botte en cuir) Shi'be 62 Art. I.— E. Torii. Français Aïnou Kouriliens Aïnou du Yézo, Serpent „ Tok'koni Saule Shoushou Shu'shu Semence „ Pi Sécher An sat'ke Sat'ke Sommet, le haut Teppake Rikitane. Terre, (pays) Kotan hapouka Moshiri Terre végétale Toi To'i Tonnerre Kamoui houmou Kamui hu'nii Tremblement de terre Shirishoumoii Shiri tchimo'ye Tu, toi Ani e, ea'ni Tante Met'ke Una'rabe Toux Eyashima ? Om'ke Tuer Esouron Ron'nu Tenir debout, (se) Ashe Eosh'ki Travailler Monroiki Niwash'nu Teindre en rouge Houroutki Hu'rere Teindre en noir Eko rokou Kun'nere Tristesse Tasse à vin Tasse à riz Tronc d'arbre Tout, tous Valétudinaire. Vague de mer Vallée petite Vent Voleur Vicieux (homme) Touki Nisara, Itangi, Tchasouka (Japonais) Ninotobo Anaikibi Oushokat Koi Pesoui liera Ouosemap Wengourou l'yomap Tu'ki Itan'gi Ni neto'ba Obitta Shiye'ye guru Ko'i Na'i Rera Ik'kaguru Au'itekffuru Les Aïnou des îles Kouriles. 63 Français Aïnou Kouriliens Aïnou du Yézo Vicieuse (femme) Son wate mat Au'itekgurii Visage Eroup Marou Ventre Toni Toui Ho'ni Vivre .. Shik'nu Violent Youp'kibiki Yup'ke Voyager ensemble Esoutorakan Koman " Voler (Fur) Anishipe, Anoungorabe Ik'ka Va ? Viens ? Eshota ? Tentene Ekakou ? Payean, oman ? Ek ? Voix Hau Hawe' Voir Inkari Nukara Voile du bateau Kay a Kaya Ver luisant Tonoto Nin nin Keppo Vin de riz Kongo Tono'to Vite Tun'ash. 2. Mots qui entrent ordinairement dans la construction des noms géographiques Kouriliens. En 1891, le D' K. Jimbo et M' H. Nagata ^^IjîE ont édité un petit vocabulaire de noms géographiques du Yézo, en langue Aïnou du Yézo At^M^i^^W^äW-MM. En suivant le même ordre, et en traduisant les mêmes mots que ces deux messieurs, nous donnons ici, au lieu des expressions des Aïnou du Yézo, les expressions et les tournures en usage chez les Aïnou des îles Kouriles. Ces expressions et ces tournures, nous les tenons du Kourilien Laurenti. 64 Art. 1.— E. Torii Français Ainou Kouriliens Français Ainou Kouriliens Obsidienne Anji, Yes Clarté du soleil Shiribekeri tchiup Hameçon Ap, Kon Ombre du soleil Shiribekuku tchiup Se dresser, se tenir deb. Ash EmVjouchure de riv. Tcharou Etre réuni At, Wekari Terre, plage Tchetoi Mer Atouika Poisson séché Sateki tchep Branche Hashiteki Il y a un canot Pat an Se reposer Eshikou Hutte Tche Feu Abe, aboi Automne Tchoukan Etre, est. An En pointe Etouani no De ce côté Tantan, Anrourou Chasse Onroubousam'na Moitié Ubakousami Cap N'ot Nouveau, neuf. Ashiri, Ashiripe En face, avant Shêtok Aune (arbre) Hebiou Courant de rivière Hâ Etre nvT Eout aputchi Source de rivière Pet koura tok Eivière, fleuve Pet Algue marine Sasounou Moissonner Mountara Confluent Pet ewosouha Entourer Tchasa Feuille d'arbre Niyam Fretin Onono tchep Oeuf de poisson Homa Sécher, dessécher Sateki Appeler Hotouyeba Oiseau Tchiri Etroit Houpne Canot Pat tchip Odeur Houra Habitation, hutte Tchemanantte Montée Houroukotare Torrentueux Pet tchioutoûnashi Gouffre Ouomaki Voix Hau A l'envers Sepoukamdorou Sorte de pin Houp Petit Onono Ordure. Houre Calme Shiripiraka Ancien Houshiko Lenteur Neko onka Ceux-là Tariki tchikourc He de rivière Pet moshiri Simulacre des di- eux Inaou (qu'on place dev. les dieux Caresser la tête Pararakan Eocher Pira Kashi Couper l'herbe Mounto Fil Oka Vallée Peshioui Les Ainou des îles Kouriles. 65 Français Ainou Kßuriliens Français Aïnou Kouriliens Elever, édifier Ikaran Plateau de mon- tagne Parakinouhou Tordre, briser Kaitchika A pic Aroruj)ira Aune maritime Kenni Terrain humide Sarouka Herbe Mouu Oeuf d'oiseau N'ok Vague (de la mer) Koi Etre trouble Mokou Village Kotan Covileur Noupourou Ecurie, dépen- dance Oushi tche Haute montagne Tchatcha Noir Ekorokou Tomber Hatchinrau Faire face Atchâto Entrer Aouue Bouche de rivière Scrora Derrière (cuisses) Shiboui Courant sinueux Hatara Golfe, baie Moi, Moinokourou Soufre Iwaou Sable Ota Gazon Shinroushi Frais, froid Yam Dieu, dieux Kamui Forêt, bois Nitai Sorte de hutte ronde Upoushi karouno tche Centre, intérieur. Shinoshike Foret Nitai Artémise comm- une Noya Ortie Iri iripi, Mose Roseau Kaya Mosou Montagne Shitokhoi Coude de rivière Pet ho'mke Arc Tchia ai kou Grand, vaste Poro, Onne Séchoir Kouma Beaucoup Toumanpiki Passe-montagne Eika Amont de riv. Pet kouretok Eocher Pira Aval Pet koutcharo, Pet koutchiouri Derrière, envers Horouka Eau Pe Hiver Matam Clair, évident Shiripepere Source Mem Etre appelés Pereke Petite baie Onono moi no koura Descendre Rannou, Rap Femme, épouse Matchi Abrupte Aka, Pira Vent Eeara Courant en tour- billon Shikam pari Bon, beau Pirika Ombre Bouki Côte, plage, bord de la mer Petchara Pierre Poina, shouma 66 Art. 1.— E. Torii Français Partie d'une rivi- ère ordinaire- ment à sec Creux du rocher Trou. Briser Base, en l^as Mourir Tuer Peu élevé Aile d'oiseau Plante et baie d'Onnko Profond Trois Mer Dans la mer Troisième jour Oiseau blanc Fin d'année Col de montagne Haut, élevé Grand, vaste Pierre à aiguiser Eté (saison) Côté, bord, auprès Terrain enfermé, enclos Peu profond Desséché, être desséché Principal Eau amère Koseau Rocher Un Aïnous Kouriliens Etchikari Pôra Okom'nki Periki Ra Rai Rona Ram Tekoubou Rarouma ni Ö Rebitchi Atouika Rourousam Retô Retara tchiri Riyâ an Ouyekari Ri likiri, borop Roui Sak'noshike Arousouane Sarouka Hakkou Sat'eke Porohou Shioube Rabinbi Pouina Shinep Français Pin du Yézo Sapin, Pin . Cataracte Long Pied, base Prendre, saisir Court, pevi long Butte isolée Bouleau Lieu humide Franchir en vol- ant Petit filet de pèche Courbature Glisser Marais Terre végétale Elever de bas en haut Naturellement Lion de mer Lis Monter Lumière, (bougie, à l'huile etc. Rocailleux Concave Torrent peu pro- fond Intervalle entre des montagnes Corde, guide. Eau thermale Vaste, grand Moi, je Toi Aïnous Kouriliens Houp Shoushou Tcharoushi Tanne Bouki Ouke Tak'ne Tapkop, tomkom Tat'ni Rikan Terike Ourai Mogouteshike Hôi'at To Toi Poushine Touk Toukoro, Etchira- mante Harou Rikine Soumi Oukaup Ouashinc Pet tchintounashi Oukoutourou Ya Sashikibe Youk. Kani Ani, e Les Âïnou des îles Kouriles. 67 Français Aïnou Kouriliens Français Aïnou Kouriliens Cap, promontoire Not Lui Tan Terre par oppos. à la mer Sat'eki Xous Ini Graisse de poisson Tchepke Vous E tchoka Cela, ce, cet Tân Ils Tairikitchi Ceci, ce, cet Tën Homme (maso.) Okkai Là, là bas Tamte Femme Touresh, mat Ici Temte Mâle Pinne Cet objet-ci, ceci TamVje Femelle Manne Cet objet-là, cclii Tambi ChieH. Pinne sheta Cet habit-ci Tenourou Chienne Manne sheta. Cet habit-là Tanourou Mon objet Kani Ix* 3, Numération Kourilienne. 1 Shiné 2 Dobetchi 3 Kebitchi 4 Inep 5 Ash'kimep 6 Iwampé 7 Arouwampé 8 Dobisampé 9 Shinibesampé 10 Wambé 11 Shiné Wambe Kasouma 12 Dobetchi Wambe Kasoum 13 Rebitchi Wambe Kasoiima etc.. etc.. etc.. etc.. 19 Shinibesampé Waui))e Kasouuui 20 How'at 21 Shiné Howat Kasouma 22 Dobetchi Howat Kasouma etc.. etc.. etc.. etc.. 29 Shinibesampé Howat Kasouma 30 Wambe tot 31 Shiné Wambe tot Kasouma 32 Dobetchi Wambe tot Kasouma etc.. etc.. etc.. etc.. 40 Towat 41 Shiné Towat Kasouma, etc.. etc.. 50 Wambe éréot 51 Shiné Wambe ereot Kasouma. etit'.. etc.. 60 laat 61 Shiné Inat Kasouma, etc., etc.. 70 Wambe Ashkeneot 71 Shiné Wambe Ashkeneot Kasouma, etc.. 80 Ashkioeot 81 Shiné Ashkineot Kasouma, etc.. etc.. 90 Wambe ewanhot 91 Shiné Wambe ewanhot Kasouma. 92 Dobetchi Wambe ewanhot Kasouma. 93 Rebitchi Wamba ewanhot Kasouma. 94 Inep Wambe ewanhot Kasouma, etc.. etc.. 101) Arou warn howat 68 Art. 1.— E. Torii : Les AïnoQ Kouriliens actuels ne peuvent et ne savent pas compter au delà de cent. Tous ceux que nous avons interrogés sont tous demeurés muets sur ce point. Jusqu'au 18""' siècle, il n'en était pas ainsi, puisque Krachenninnikof dans son ouvrage: Voyage en Sibérie, II, page 172, nous affirme que la numération de ces insulaires dépassait alors de beaucoup le nombre cent. Ils sont donc déclius sur ce point, comme du reste, sur beaucoup d'autres. Le lO™*" siècle leur a été particulièrement fatal. Jusque là ils comptaient encore dans le monde; aujourd'hui réduits à un très petit nombre d'individus misérables et abrutis, dans une ou deux générations, tout au plus, ils auront complèteinent disparus, tués par Talnis des boissons alcooliques surtout. Les Aïnou du Yézo se sont un peu mieux conservés, mais >chez eux aussi, quelle chutte! Eux du moins, peuvent compter au delà de cent; j\L Batclielc a- dans son dictionnaire: An Aïnu- Englisli-Ja|)anese dictionary and grammar p. 9 2'"'' partie, nous le montre. Dans le cours du 18"'" siècle, le savant Russe Kracheninnikof, dans le récit de son ouvrage si consciencieux: ,, Voyage en Sibérie, ,, a édité un petit vocalmlaire de mots Aïnou Kouriliens, qui est, que nous croj^ons du moins, le plus ancien de tous ceux parus jusqu'à ce jour. Comparé avec le nôtre, ce vocabulaire n'en diffère pas sensiblement dans les mots communs à l'un et à l'autre. Nous le donnons ici; cela jient être utile, croyons-nous. Vocabulaire de Kracheninnikow. Altéré Ipekreiku Blanc Eetanoo Année Tiiouan Boire Kpekreigioué Arbre Jantourasni Bois ou Forot Ni Arc Kou Bonnet Kontehi Bouche Tchar ., Bajdarc ,, Canot Tchip Boue Tcinitoi Barte Trek Bas (non ékvéi Oramoua Campagne ojipo. à ville Siech T.es Aïnou des îles Kouriles. 69 Caviar Oina Frère cadet Kaki Char Kaui Fumée : Sioxipouia Chaleur Apionchat Chauclrou Slou Garçon Poumpou Chavissure Kir Grand Porogo Chemin Eou Grêle Kaoukig Cheveux Tohou Ciel Niss. Habit Our Cœur Sampe Habitation Katanoviiii Couteau Epira Hache Oukar Culottes Oiô Haut Criiva Herbe Moun Diable Ouin Kamoui Homme Amou Dieu Kamoui Doigt Moaki Jambe Kena Dormir Km'okonrosiwa Je pleurs Ktchichianoua DC8 Setour Je ris Kmeinoua Jour Ta Eavi Pi Joues Noutkikhou Eclair Kamoui Siou oune Jourte, Youi'te Tche Entrailles Kanka Epaules Tapsout Lac To Etoile Keta Langue Akhou Lèvres Tchaatoi Femme Kmatclù Lit So Fer Kaani Lune Tchouppou Feu Api Feuille Niep Main Tek Fille Kpommatchi Maître Tono Fils Flèche Kpouo-ou Akhi Manger Marcher Ichama Satchipeek-Komon- Rosiva Foudre Ovim Mari Kakaiou Frère aîné Kioupi Matin Nisi at 70 Art. I.— K. Torii: Menton Secure ; Eouge Ouratitkiva Mer Atouika Mère Aapou Sable Ota Minuit Oupakannachki Sel Sippou Midi Toananaohki Servante Kousiouge Montagne Otgour Sœur ainée Ksa Monticule, colline Onnan Otgour Tais-toi Ein-Kitokrosiva Neige Oupaoh Terre, pays Kotan Nez Etou Tète Paop Noir Ekouroko Traîneau Chkeni Nuages Ouourar Nuit Sirkounne Valet Ousikliou Vent Keera Oeuf Xoki Ventre Pse Oreilles Ksar Vert Teouninoua Ouragan Isioupovi Vessie Vierge ovi fille Psekhtchingitcbou Pou mat Voyager Okomokrosiva Parler Kitokrosiva Ustensiles de bois Kitchi Père Mitchi Yeux Sik. Petit Moiogo Petite rivière Mem Verbes (. onjugués Pierre, caillou Poina Je me tiens debout Kainiga-Kasianoua Pluie Sirougeu Tu te tiens delxjut Ea sianà Poisson Siirchip Il se tient debout Ea sianoua Porte Qui a faim Pou i our Isiaré Nous nous tenons debout Vous vous tenez debout Ils se tiennent debout Roski-earasiouga Einkesch-roski- eirana Okaia-roski-tclioua Je dors Kmoukoukouroua Kacine Sinrit Je ne dors pas Ein-Kmoukouroua Bassasié Kasinon Je vois Kinharoua Kivière Pet Je ne vois pas Eein Kinkaroua Les Ainou ties îles Kouriles. 71 NuDiération l-Sipnep S'Toubis 20'Touanipé 90-Sinepisanouampé 2»Tououp 8-Sinepis 30=Reouampé lOO'Ouanouamp© 3-Rep 10-Ououpis 40=Ineouampé 200*Touanouamp© 4=Inep ll'Sinep-ikaemoua 50'Asikneouauipé lOOO-Ouanotneouampé 5>Asik 12=Tououpitcha ikasuioua 60=lvanouampé 2000'Touanotneoviampé 6'lvan 13=Reepitch ikasmoua 70=Arouanouampé lOOOO=Teanonnouampé 7"Arouan 19-Sinepisan 80-Toubisanouampé Noms (le différents Animaux, Oiseaux et Poissons, etc.. Renard Kimoutpé 1 1 Alouett« Rikintchir Loup Orgiou Coucou Kakkok Hermine Tannerum Saumon Siitchip Chien Stapou Barbue Tantaka Rat Ermou Saumon, g'ie espèce Tchivirra Baleine Chat marin Rika Onnep Saumon, autre «îspèce Saumon, autre espèce Siipé Siakipa Lion marin Etaspe Saumon blanc Kirourta Castor marin Rakkou Lotte marine Sirbouk Veau marin Retatkor Houiard Siriar Cochon marin Okou Aune As Oie Kouitoup ' Cormier Koksouneni Aigle Sourgoiir Petit cèdre Pakseptni Vautour Kiikisovip Rosier sauvage Kopokou Corneille Paskour Chou de mer (gros) Ktousas Pie Kakouk Chouirovige Mai-ouai Hirondelle Kouiakana Chou Irpet Martinet Kouiakana Mirtillus grandis Enoumoukouta Bergeronette Paikaitchir Uva ursi Akagkapou Perdrix Niepoue Salix pumila Sousou. Bécasse Etchkoumamoue Empetrum Etchkoumamai Y2 Art. 1. — ït. Torii : Chapitre XI. Comparaison des deux dialectes Aïnou des Kouriles et du Yézo. Les vocabulaires que nous donnons ci-dessus, sont uniquement composés de mots Aïnou. Mais on remarquera facilement qu'il existe des différences assez notables entre les deux dialectes des Kouriles et du Yézo. Ces différences sont l'œuvre du temps. Aïnou des Kouriles et Aïnou du Yézo vivant séparés les uns des autres depuis de nombreux siècles, il n\y a rien d'extraordinaire à ce que leur langue, soit allée peu à peu se différenciant dans le cours des âges, soit par l'acquisition inégale et diverse de mots étrangers dans F un et F autre dialectes, soit autrement. Ainsi, , , montagne, , se dit ,,Shitokhoi, , en dialecte Kourilien, tandis qu'il sedit,,Kim,, en dialecte du Yézo; ,,Pé,, désigne l'eau en Kourilien, et ,,Wak- ka,, a le même sens en langage du Yézo, etc, etc, etc, ... Malgré tout, ces deux dialectes sont bien véritablement frères .sortis de la même source. Il n'y a pas à en douter. Nous donnons ici quel- ques exemples qui peuvent servir de comparaison entre eux. 1^ Mon chat a pris un vieux rat : a. En Aïnou du Yézo, se dit: Kou (moi) koro (de) tchapé (chat) anakne (le) onne (vieux) eroum (rat) moiki nisa (qu'il a pris) rouwene (est)^ Le chat de moi est qu'il a pris vieux rat. Nisa est le signe du passé, et rouwene, le signe du présent. b. En Aïnou des Kouriles, la même phrase se dit: Kani (moi égal ici à mon) kosoukou (chat) hosoukou (vieux) eroum (rat) irona (a pris). Moi, (mon) chat, vieux rat a pris 2""'. Le cerf est plus rapide que Fours: a. En Aïnou du Yézo se dit: Kim (ours) akkari (que) youk (cerf) anakne (le) eitasou (plus, davantage) nitan (rapide) rouwene (est). Le cerf est rapide plus que l'ours. b. En Aïnou des Kouriles, cette phrase se dit: Kim (ours) ekoshi (i^lus que) youk (cerf) omasoutak (rapide). (, , Le, , ) cerf (, , est, , ) rapide plus que (,,!') ours. Les Aïnou des îles Kouriles. 73 B"'-. L'odeur de cette Heur est très bonne: a. En Aïnoii du Yézo se dit: Tan (cette) epouike (fleur) harou (en vérité) iyotta (odeur) pirika (bonne). b. En Aïiiou des Kouriles, cette phrase se dit: Ten (cette) tchintchi (fleur) eikashi (en vérité) foura (odeur) pirika (bonne). 4"'^ Fais-moi boire un peu d'eau: a. En AÏQOu du Yézo se dit: Wakka (eau) ponno (un peu) patek (seulement) koure (boire) wa (pour) en (à moi) kore (donnez) yan (?)-signe de l'impératif. b. En Aïnou Kourilien: Ono (un peu) pé (eau) en (à moi) kore (donnez) 5'"^ Dieu nous crée'= a. En Aïnou du Yézo se dit: Kamoui (Dieu) un (nous) kare (crée), b. En Aïnou des Kouriles: Kamoui, (Dieu) oun (nous) koure (crée). 6™°. Dites qu'on apporte du feu: a. En Aïnou du Yézo se dit: Abe (feu) koro (recevoir) wa (et) ek (venir) ani (comme signe de l'impératif) ye (dites). b. En AÏQOu des Kouriles: Abe (feu) niki (apportez) ye (dites). l""". La pluie tombe: a. En Aïnou du Yézo se dit: Apto (pluie) ash (tombe) kor'an=mot signe du présent. 1) En Aïnou des Kouriles: Shirika (pluie) souwa (tombe). 8™'. Il y a un homme sous l'arbre: a. En Aïnou du Yézo: Ni (arbre) tchoropokita (sous) Aïnou (homme) an (est). b. En Aïnou des Kouriles: Ni (arbre) boukit (sous) Aïnou (homme) iki (est). 9™^ Il y a des pierres sur la montagne: a. En Aïnou du Yézo: Kim (montagne) kashaketa (sur) shouma (pierre) an (sont). 1). En Aïnou des Kouriles: Shitokh'oi (montagne) kata (sur) poina (pierres) an (sont). 10"'^ La neige est une chose blanche. a. En Aïnou du Yézo : l^pasou (neige) anakne (la) retara (blanche) be (chose) né (est). 74 Art. 1.— R. Torii : b. En Aïnou Kourilien : Oubasou (neige) retara (blanche). Phrases purement Aïnou des Kouriles. 1. Les dents du chien sont longues-Shita (chien) imakou (dents) tanne (longues). 2. Homme pauvre Nébé (n'est pas) yeyetcho (choses) kourou (homme). 3. Va vite!=Konon (vite) omane (va)? 4. Ne ris pas!=Nek (ne pas) mina (ris). 5. Cet homme est vêtu d'un habit rouge=Tan (cet) gourou (homme) koure (rouge) ourou (habit) niri (est vêtu). 6. Le corbeau vole=Pasoukourou (corbeau) kâre (vole). 7. Je vais maintenant à la rivière=Tani (maintenant) kani (moi) pet (rivière) koman (vais). 8. La fleur n'est pas belle=Tchintchi (fleur) nében (ne pas) pirika (belle). En écrivant les pages ci-dessus, nous n'avons eu en aucune manière, la prétention de faire un cours de linguistique ou de grammaire, nous avons seulement voulu indiquer que les deux dia- lectes Aïnou du Yézo et des Kouriles, étaient véritablement frères, comme du reste, les diverses peuplades qui les parlent, et rien de plus. Le dialecte Kourilien semble plus archaïque, plus primitif et partant, plus ancien. liest probable que les tribus qui F em- ploient, ont été, à l'origine, les tribus d'avant-garde de la nation Aïnou vers le Nord, passées les premières, de gré ou de t'orne, dans l'île de Yézo. Cantonnées là pendant de longs siècles, complète- ment isolées, elles en furent flnalement chassées et refoulées, ici encore, de gré ou de force, jusques dans les Kouriles septentrionales et dans le Sud du Kamtchatka, par nombre de leurs frères Aïnou du Japon rejetés à leur tour, dans cette même île du Yézo sous la poussée des troupes nippones. Comme les primitifs Aïnou habi- taient et habitent encore dans des huttes sous terre, les Aïnou nouveaux venus, déjà modifiés au contact Japonais sans doute, les appelèrent: Koropokkourou, les hommes des huttes sous terre. De Koropok-kourou, c'est tout ce qu" il y a jamais eu dans l'em- pire du Japon. Et ces Koropok-kourou, comme les Tsutchi-goumo (araignées de terre), et les Kobito (nains) du reste, sont unique- ment des Aïnou, restés Aïnou, et rien autre. Les Aïuou des iles Kouriles. 75 Chapitre XII. Langue Assyrienne^^^ et Langue Ainou. A quel groupe de langues parlées de nos jours, sur la surface du globe, ou mieux, à quelles langues vivantes ou mortes actuelle- ment connues, peut-on comparer et rattacher la langue des Aïnou? Nous r ignorons. Nous avons cherché partout, et nous n'avons rien trouvé. Sans doute, cette étrange langue est une langue agglu- tinante, mais cela ne suffit pas poar la classer. P]lle est unique dans son genre. Voilà les réflexions, plutôt décevantes, que ces jours derniers, nous faisions encore, pour la centième fois peut-être, quand en compulsant quelques documents assyriologiques, notre attention a été attirée par le mot ,,Sarfli,,. ,,Sami,, en Assyrien, signifie ciel ; et ciel en Aïnou Kourilien se dit , , Nisami, , . Peut-être, avons-nous pensé, il y a-t-il là quelquechose qui n'est pas unique- ment le fait du hasard? Et de suite, nous nous sommes mis au travail. ^falheureusement, les ouvrages qui seraient nécessaires pour un tel travail, nous font défaut. Néanmoins, utilisant ce que nous avions sous la main, voici ce que nous avons trouvé. Sur une soixantaine de mots certainement assyriens que nous avions, une douzaine de ces mots nous parurent être identiques aux mots correspondants Aïnou Kouriliens. La moyenne nous semble si forte, si extraordinaire, et par cela même, si encourageante, que nous ne résistons pas à la tentation de la signaler ici. Français. Assyrien. Ainou Kourilien. Je, moi Ani Kaui Tête, souiuiet, chef Risu, et hébrenx=TOs Ri-i, Ri-ki, Ri Arc Qastaw Kou Salutation, adieu, bonjour. Salmu, Salôui Salauipa Coudée Ammat Atemm, Teuim . Ciel Sami, s;xuie Nisami Chemin Urhu Kouril.=Toirhu ; Yezo-Rhu Lèvre Saptav . Tsatoi (1) Le Professeur Say ce, dans son livre: „The Arch£e<:>logy of the Cuneiform In- scriptions,, pag. 86 et surtout pag. 87 dit : The Babylonians (le»-c=Assyrians) of history, in sort, were a mixed people ; and their culture and language were mixed like our own. La langue Assyrienne n'était donc pas une langue pure, c'était comme l'anglais de nos jours, un iissemblage de différentes langues, où l'on trouvait une foule de mots Sumiriens, Elamite.s, Kasites et autres, d'origines très diverses. 76 An. l.—R. Torii : Français. Assyrien. Aïnon Konrilien. Etoile Kakkabu Ketta Frère Ahu Habo-frère aîné. Homme Nisu (assy.) ; l'héln-eu Enos. Aïnou Créer Bara, Bann Kara Mer Tihamti Atoiii Voir Vicfovirou.x ,,La Bible et les découvertes modernes en. ..Assyrie, tome 1, pag. 537 et suivantes. i>^^'^ édition. En donnant ici ce petit tableau de mots Assyriens et Aïnoii. nous ferons remarquer que nous n'y attachons pas plus d'import- ance qu'il ne comporte. Pour quelques mots semblables, ou à peu près semblables dans Tune et l'autre de ces deux langues, crier vic- toire serait pour le moins, très prématuré. Cependant, nous ne dissimulerons pas que cette concordance d'assez nombreux mots Assyriens et Aïnou, entre jeux, ne nous laisse pas indifférents, et nous fait vivement désirer qu'un savant linguiste, avisé et versé dans la connaissance de ces langues, s'occupe sérieusement de cette question et nous dise ce que nous pouvons espérer ou croire. lia chose en vaut la peine. I)ans l'hypothèse que ce linguiste par- viendrait à établir une affinité sérieuse, entre nos Aïnou-Koushi et les anciens peuples des bassins du Tigre et de l'Euphrate, des montagnes d' Elam et de la Susianne, ce serait là un grand pas de fait dans la connaissance des origines des populations du Japon actuel. Nous le désirons cordialement, et pourquoi ne l'avoue- rions nous pas, nous nous sentons même enclins à croire que la chose est très proliable. Chapitre XIII. Mesures de longueur Kouriliennes. Les mesures de longueur des Aïnou des Kouriles, sont au nombre de 4; le Tem, l'Attem, l' Ate'kishiri et le Parouteke. 1^ Le Tem est une mesure prise sur l'étendue qu'il y a du poignet droit au poignet gauche des bras d'un homme adulte, étendus en croix. 2°. L'Attem est une mesure qui va du milieu de la poitrine d'un adulte, jusqu'au poignet du bras étendu horizontalement. 3^ L' Ate'kishiri est une mesure qui part de la base du cou Les Ainou des îles Koviriles. 77 sur le côté, gauche ou droit, pour aboutir au poignet, le bras tendu horizontalement. 4°. Enfin, le Parouteke est une petite mesure qui court du poignet, à l'extrémité de l'index de la main d'un adulte, pleine- ment ouverte. Le Tem ressemble à la brasse ou ,,Orgyie, ,, et mesure moins de deux mètres. L'attem se rapproche beaucoup de la grande coudée Babylonienne longue dé O'""- .46°- à 0"'- 50™'-, et qui chez les Egyptiens, portait le nom de Dérali, et de Amma chez les Hébreux. L' Até' kishiri ressemble un peu à la petite coudée Babylonienne et Egyptienne, et que ceux-ci appelaient Terto ou Empan, et les Hébreux Zereth et Gomed. Le Gomed était un peu plus long que le Zereth. Enfin, le Parouteke équivaut à la Palme ou Choryos Egyptien, et au Tophah Hébraïque, longs les uns et les autres de O'""- 06''''- à O""* 07°'"- environ. Les Chaldéens, les Perses, les Egyptiens et les Phéniciens faisaient anciennement usage des mêmes mesures fondamentales, quoiqu'avec de légères modifications ici et là. Il est curieux et intéressant de constater que le système des mesures de longueur de nos Aïuou-Koushi des Kouriles, se rap- proche si sensiblement, de celui de ce< divers i)euples des rives du Tigre, de l'Euphrate et du Nil. Chapitre XIV. Les Ainou en général et leurs Voisins. A. Ainou. Par les caractères physiques d'abord, par les us et coutumes, par la langue, par les anciennes traditions, parles vieilles légendes, par larehgion, etc, ensuite, les Aïnou des iles Kouriles sont bien véritable- ment des Aïnou, de vrais Aïnou. Il n'y a pas l'ombre d'un doute à ce sujet. Néanmoins, ils ne regardent connue leurs frères, ni les Aïnou du Yézo, ni ceux du Karafouto. Refoulés et confinés dans leurs îles septentrionales des Kouriles, dès la ])lus haute antiquité, ils ont perdu tout contact avec l'île de Yézo et l'île de Karafouto, et par suite, unt tout naturellomont .)u])lié (lue les gens de ces deux rjg Art. 1.— E. Torii : îles étaient leurs frères. Et quand plus tard, beaucoup plus tard, ils en sont arrivés à renouer des relations avec eux, ils les ont regardés comme des hommes d'une autre race, comme des étrangers. Comme nous l'avons déjà dit, les Aïnou Kouriliens, ne con- naissaient jusqu'à ces derniers temps, des îles Kouriles, que celles qui sont comprises entre l'île Shimshirou inclusivement, au Sud, et le cap Kourilskaya Lopatka, au Nord. Toutes les autres, ils les ignorai- ent complètement. Les grandes îles d'Etouroup, de Kounashiri, d' Yézo et de Karafouto leur étaient parfaitement inconnues, même quant à leur existence. Ce n'est qu'à l'arrivée des Russes dans ces parages, qu' ils ont commencé à en avoir certaines notions. Jus- ques là, Shimshirou était pour eux, le bout du monde. Cependant, même avant l'arrivée des Russes, les habitants du Yézo, de Kou- nashiii et d'Etouroup, c'est-à-dire les Yamgourou, avaient déjà noué des relations de commerce avec eux, et l'île de Rasawa était déjà devenue une sorte d' emporium, c'est-à-dire un lieu d'échange assez important; et nos Yamgourou ne tardèrent guère à étendre la sphère de leur commerce, jusqu'aux îles les plus éloignées au Septentrion, aux îles de Poromoshiri et de Shoumoushou. tout en gardant Rasawa comme centre général de leurs affaires dans l'ar- chipel. Les poussées vers l'extrême nord n'étaient pas la règle; c'était l'exception. Quand les vieillards Kouriliens nous citaient par exemple, la venue des Yamgourou à l'île de Shiashikotan, ils regardaient cela comme une exception. Mais quels étaient les échanges que ces barbares pouvaient bien faire entre eux? C'étaient d'abord, du côté des gens du Yézo, des casseroles en fer (Su), des cotonnades (Teba), etc. etc.. etc.. Tous objets ou articles qu'ils avaient eux-même reçus des Japonais. Et du côté des Aînou des Kouriles, des ailes d'aigles (Souroukourou ishi), des peaux de martes, etc.. etc.. etc.. Ce commerce devenant de plus en plus florissant, les Aïnou du Yézo en varièrent bientôt les articles et apportèrent des verroteries (Imdat), des sabres (Emou- shou, tannep.), des habits du Yézo, en fibres d'écorce d'arbres Attoush (Shikeme karape), des boucles d'oreilles en argent et en plomb (Ningari), etc.. etc., etc.. Tous objets que les Kouriliens Les Aïnou des îles Kouriles. 79 considéraient comme extrêmement précieux. En place de ces richesses, nos commerf.ants étrangers rapportaient sur leurs bateaux des marchandises des Kouriles, principalement des peaux de martes, de loutres, etc., qu'ils revendaient chez eux, et qui très souvent, passant de main en main, parvenaient jusqu'au Japon. D'autre part, nos Kouriliens mis en goût de commerce, trafiquaient, eux aussi, avec les Kamtchadales et échangeaient les marchandises qui leur venaient du Japon par l'intermédiaire des naturels du Yëzo. C'est ainsi que de proche en proche, les produits industriels du Japon parvenaient par les Kamtchadales, aux Kor- yaks, aux Tchouktchisses, aux Esquimaux et aux Aléoutes. Mais c'était toujours Rassawa qui servait d'entrepôt général. Tout part- ait de là. Généralement, tout se passait bien entre Yamgourou et Aïnou des Kouriles. La paix régnait. Mais quelquefois aussi, on ne s'entendait pas, et alors c'était la guerre, guerre qui durait sou- vent de trois à quatre semaines, et c'était toujours Rassawa qui était le lieu du combat. A entendre les Kouriliens, naturellement, les torts étaient chaque fois du côté des Yamgourou, les méchants Yamgourou. Pour les mieux contenir, les Kouriliens avaient élevé un petit fortin (Tchatcha) à Rassawa même, où ils tenaient garni- son. On racconte même qu'un jour, dans un de ces combats qui n'étaient jamais très meurtriers, un Yamgourou avait paru avec une cuirasse japonaise (Yoroi il). Quand les Aïnou des Kouriles se battaient avec les Aïnou du Yézo ou Yamgourou, ils se tiraient assez bien d'affaire. Mais c'est sur les Kamtchadales que leur supériorité était vraiment sans conteste. Et cette supériorité, ils la devaient à la fréquentation ré- gulière qu'ils entretenaient avec les Yamgourou, qui eux tenaient la leur de leur contact avec les Japonais. En fait de civihsation, si les Kouriliens étaient un peu inféri- eurs aux Yamgourou, ils surpassaient infiniment les Kamtschadales, les Koryaks et les autres tribus, à tel point que les Russes à leur arrivée dans ces parages, en furent stupéfaits. Comme conclusion à ce qui précède, nous répétons que les Aïnou du Yézo et les Aïnou des Kouriles sont à l'origine, frères sortis du même tronc, mais que par suite de la difficulté des com- 80 ^rt. 1.— K. Torii : munications et séparés par de vastes mers, ils perdirent de bonne heure tout contact entre eux, et s'oublièrent pendant de longs siècles. Ce n'est que dans ces derniers temps, qu'ils se retrouvèrent, mais sans se reconnaître. B. Les Kamtchadales. Nous venons de voir que les Aïnou des Kouriles, bien qu'ils fussent de même race et de même extraction que les Aïnou du Yézo et du Karafouto, pendant de longs siècles, n'eurent aucunes relations, aucun contact de ce côté. Il n'en fut pas de même avec leurs voisins du Nord, les barbares de la presqu'île du Kamtchatka, bien que ceux-ci fussent au contraire, de race différente. Les re- lations entre Kouriliens et Kamtchadales ont toujours été très suivies et très fréquentes. Souvent pacifiques, souvent aussi elles étaient plus ou moins sanglantes. Un jour, il y a de cela très longtemps, la guerre s'était allumée entre les Kouriliens et les Kamtchadales. Ces derniers montés sur de grandes barques et partis nombreux du cap Lopatka, abor- dèrent à l'île Shoumoushou. De là, ils se rendirent à l'île Poro- moshiri en tiâineaux tirés par des chiens et s'arrêtèrent à Eaishishi, où il y eut de rudes combats. Une autre fois, ces mêmes Kamtchadales embarqués en grand nombre sur des barques de forme ronde, abordèrent à Etchororai, dans l'île de Shoumoushou, et campèrent sur la plage. Les Aïnou moins nombreux qu'eux, les laissèrent d'abord débarquer pacifique- ment, puis leur a^-ant dressé des embûches, ils les attaquèrent par surprise et les exterminèrent tous jusqu'au dernier. De là, le nom de l'endroit du massacre, ,,Etchorai,, qui signifie: Rccher du haut duquel on repoussa l'ennemi. Encore une autre fois, les Kamtchadales attaquèrent les Kouriliens, et cette fois, laissant Shoumoushou parfaitement tran- quille, c'est à Porcmoshiri qu'ils débarquèrent. Les Aïnou furent d'abord surpris de cette brusque attaque à laquelle ils ne s'atten- daient pas; mais se reprenant promptement, ils tombèrent sur les envahisseurs, les défirent complètement et les forcèrent à se retirer. Les Ainou des îles Kouriles. gjj. Le lieu du combat prit alors le nom de: Ourapoutosé, c'est-à-dire, le champ de la fuite, que du reste, il porte encore aujourd'hui. Mais la plus sanglante et la plus terrible bataille qui ait jamais eu lieu aux Kouriles, est celle que me décrivit un bon vieillard de Shoumoushou. Un jour, dit-il. les Kamtchadales vinrent atta- quer notre île de Shoumoushou. Ils étaient très nombreux et bien armés. Ils nous attaquèrent au lieu dit ; Tonnaishé. Le combat fut long, rude et sanglant, les cadavres couvrirent le champ de bataille, et le sang des morts et des blessés coulant à flot dans la rivière voisine, les eaux de cette rivière en devinrent rouges. Ce fut terrible. Comme armes, les Aïnou se servirent d'arcs et de flèches en obsidienne (Anji-Aipi) et en os (Tchirosou), et de pierres (Rou- rousoup) lancées à la main. Quant aux Kamtchadales, eux aussi, étaient armés d'arc et de flèches, et de sortes de frondes ou cordes aux bouts des (|uelles étaient fixés des os de vertébrés, des sections d'os de colonne vertébrale, par exemple, et qui servaient à as- sommer les ennemis. Lin d'eux même, avait un vieux fusil qui était arrivé entre ses mains, personne ne sait comment, car à cette époque, c'est-à-dire, jusqu'à l'arrivée des Russes daus la presqu'île, tous ces naturels étaient certainement en plein âge néolithique. Voilà d'après les traditions Aïnou et le dire des vieillards, sur quel pied Aïnou et Kamtchadales ont toujours vécu entre eux. C'est-à-dire, tantôt en guerre, tantôt en paix, et nous aimons à penser que le temps de la paix était ordinairement le plus fréquent et le plus long. Pendant la paix, on se livrait alors au commerce d'échanges. Les Aïnou offraient surtout des marchandises en fer, qu'ils tenaient des Yamgourou qui eux-mêmes les avaient reçues des Japonais. Ces articles en fer étaient très appréciés et très re- cherchés par les Kamtchadales, qui en étaient totallement dépour- vus. Pour se procurer le précieux métal, on a vu souvent, parait-il, des individus passer secrètement le détroit, aborder à Shoumoushou et violer les tombeaux Kouriliens qui en renferment toujours quelque peu. ^'-^ Avant l'arrivée des Russes, les Kouriliens étaient certainement plus avancés en fait de civilisation, et surtout, (1) Si certain niorœau leur paraissaient douteux, ils le portaient à leur bouche et le serraien-t entre leurs dents. Ils étaient seulement alors fixés sur la nature de cet objet. 32 -^rt. 1. — li. Torii : plus à leur aise que les Kamtcbadales. Après l'invasion du Kam- tchatka par les étrangers européens, c'est le contraire qui est arrivé; les Kouriliens devinrent souvent alors les débiteurs des Kamtchadales, et pour se libérer envers eux, ils furent sou- vent aussi forcés de leur livrer leurs filles ou leurs femmes, en paye- ment. Du moins, c'est ce qu'afïii'ment nos Aïnou des Kouriles. C- Les Al Coûtes. A vrai dire, dans cet opuscule consacré aux Aïnou des Kouriles, nous ne devrions pas nous occuper des Aléoutes. Nous en dirons cependant un mot ici, parceque dès les temps les plus reculés, ces naturels ont toujours eu plus ou moins de relations avec nos Kouriliens. Ils ne leur sont pas tout à fait étrangers; nous l'avons remarqué ou chapitre ,, Mythologie et Légendes des Aïnou des Kouriles,,. Vers 1830, le gouvernement Russe désireux d'exploiter les magnifiques chasses de martes et les pêcheries de mammifères marins des îles Kouriles, établit à cet effet ,,The .Russian-American Company,,. Les Kouriliens, vu leur petit nombre, et pour d'autres raisons encore, se trouvant tout à fait incapables de servir la compagnie, celle-ci s'adressa alors aux habitants des îles aléou- tiennes, plus nombreux et aussi plus prt)pres à ce genre de travail. Elle en prit un certain ' nombre à son service, et les transporta sur les deux îles d'Ouroup et de Shimshirou, îles inhabitées et situées entre les Aïnou du Yézo au sud, et les Aïnou des Kouriles au nord. Au mois de Septembre 1875, un officier Japonais du Kai- takoushi ou Gouvernement Général du Yézo, Mr. Sato Hideaki i&M^M, fit à bord du vapeur Gembou-Marou, un voyage d'inspec- tion à l'île d'Ouroup. A cette époque, les Aléoutes étaient encore dans l'île. Dans son livre: ,,Tchishima Kikô =pJ|?IE^f W)yage aux îles Kouriles,, page 28 à 34, voici ce que cet officier nous dit à ce sujet: ,, L'île d'Ouroup est occupée par 33 personnes, dont '2S ,, Aléoutes, 17 hommes et 11 femmes, et 5 étrangers, logées dans ,, 11 huttes. Ces huttes très rudimentaires, sont enfouies dans le ,, sol à cinq ou six pieds de profondeur. Elles sont couvertes de Les Aïnou des îles Kouriles. 83 , branches d'arbres et de feuillages, et le sol lui-même, disparait , sous une épaisse couche de feuilles sèches. La hutte du chef, un ,, nommé ,,Petor, , , est un peu mieux achalandée que les autres. ,, Les poutres qui soutienment son toit, sont en bois du Karafoutu, ,, elle possède deux fenêtres avec vitres, un poêle enfer, une table, ,, et divers ustensiles. C'est luxueux pour l'endroit. Du reste, la hutte du chef comme toutes les autres huttes, est d'une mal- propreté repoussante. Ces Aléoutes se nourrissent de coquillages et de poissons. Ils sont bien approvisionnés de farine, de sucre, de thé, etc.. etc.- Ils sont très laids. Les femmes sont tatouées au menton, portent des robes taillées à la mode européenne, en calicot teint en rouge, et se couvrent la tête d'un voile quand , , elles sortent. Leur langue est le Karyak (Kadiak ?) mêlé de Eusse. ,, Ils prennent du saumon, de la morue et d'autres espèces de ,, poissons, mais, ne s'en nourrissent pas. Dans les lieux de chasse ,, et de pêche qu'ils fréquentent, ou trouve la marte, le renard ,, noir, l'azarashi, le phoque (Phoca nummularia), l'otarie (Otaria ,, Stelleri), etc.. en abondance. Pour chasser ces animaux, ,, ils se servent d'un petit fusil, de harpons et de flèches. Pour la ,, loutre cependant, ils n'emploient pas le fusil; les détonations ,, effrayent trop l'animal et le font disparaître. Ils chassent la ,, marte, montés sur des barques très légères dont la charpente ,, est en os de baleine recouverte de peaux de phoques. Ils ,, sont habillés d'un habit imperméable en vessies d'animaux ,, marins,, la tête couverte d'un bonnet en peau de renard ou de ,, loup, et ressemblent ainsi plus à des bêtes qu'à des hommes. ,, Leur barque est si légère qu'un enfant peut la porter, ,, Elle est absolument insubmersible, même par les plus ,, gros temps. Ils la gouvernent au moyen d'une seule rame ^, qu'ils jettent alternativement à droite et à gauche. Dans ,, la barque, se trouvent une sorte de petite pompe qui sert ,, à rejeter l'eau qui pourrait y entrer, des harpons à crochet, ,, un bâton et des hameçons. Quand la marte est à bunne ,, portée, ils la harponnent vivement, la tirent à eux le plus près ,, possible, l'assomment à coups de bâton et la hissent à bord. ^, Quelquefois, la marte cherche à fuir en emportant le harpon, ,, mais elle ne peut aller bien loin, car le harpon est attaché à la 84 Art. l.-E. Torii ,, banjLie par une solide corde qui empGcbe toute fuite. Depuis ,, quelques années, les bateaux de pêche contrebandiers Américains ,, se sont mis à chasser la loutre à coups de fusil, et le résultat est ,, qu' aujourdhui, elle est devenue relativement très rare. Elle a ,, émigré vers d'autres lieux. Ainsi, pendant la saison de cette ,, année 1875, nos chasseurs Aléoutes n'ont pu en prendre qu'une ,, soixantaine à peine. La loutre de mer abonde sur les côtes ,, d'Oiu'oup, et une peau se vend aisément de 50 à 60 roubles, ,, tandis qu'une peau de renard, si belle soit-elle, ne vaut c[ue 7 ,, roubles.,. Il semble que nos Aïnou Kouriliens très éloignés du reste, d'Ouroup et de Shimshirou, n'ont jamais eu de rapports avec les Aléoutes de ces deux îles. Cependant, le vieillard Gregori nous a dit que dans sa jeunesse, monté sur un bateau russe-aléoute de Fig. 11. Koviroumonsé dans sa barque. Par Komlo .Im/o. Moyorop en Shoumoushou, il avait' visité une fois, l'île d'Ouroup, et qu'il avait vu là cinq ou six huttes d' Aléoutes, un poste russe, une église, une maison de commerce et des tombes de malheureux Aléoutes, morts pendant leur séjour dans ces parages. Les huttes des Aléoutes, a-t-il ajouté, ne différent pas sensiblement des huttes Aïnou, elles sont seulement plus profondément enfoncées dans le sol. Les huttes Aïnou sont à 3 pieds dans la terre, tandis que celles des Aléoutea* sont à 4 pieds et plus. Les hommes laissent croître tous leurs cheveux, les divisent au sommet de la tête et les rejettent dans le dos, tressés en une natte longue, un peu à la manière des chinois. Les femmes font comme les hommes, seule- ment au lieu d'une natte, elles en ont deux. C'est toute la différence. Plommes et femmes sont vêtus d'habits en peaux de lics Aïnou des iles Koviriles. §5 canards, cousues euseuible, et chaussés de longues bottes faites avec la peau de la gorge des phoques. Leurs barques en peaux de phoques sont très légères. En Aïnou, nous appelons ces barques Tondo-Tchip. Ils chassent la loutre avec des flèches. Contre les lions de mer et les phoques, ils employent le fusil. Leurs arcs ont 3 pieds et demi de long, et la corde de ces arcs est faite avec des boyaux de baleines. Les flèches sont enpennées de plumes d'aigles, et la pointe de ces flèches est en cuivre. Ils les appellent ,, Saksliiitak.,, Quand un enfant leur nait, les Aléoutes lui compriment fortement le derrière de la tête avec les mains et aussi le bas du menton, ce qui fait que tous ces barbares ont la face beaucoup plus large que longue. Ils sont véritablement liideux. Deux des Aléoutes au service des Russes, se sont mariés avec des femmes Aïnou de Shoumoushou, Ivan Tcherounoi et son jeune frère Théodore Tcherounoi. Ils ont eu des enfants, mais tous sont morts. En général, tous les Aléoutes c)ui ont paru aux Kouriles, venaient des îles Aléoutiennes, principalement de l'île Kadiak; c'est pourquoi les Kouriliens connaissaient au moins, l'existence de ces îles, par exemple des îles (Junalaska, Atto, Rouisashike, etc.. Line sorte de chemise longue et fermée, que portent les Aïnou et qu'ils appellent Démoukamourou, vient probablement, disent-ils, des Aléoutes. Ce n'est pas exact; cette chemise fait partie du vestiaire de tous les Aïnou, dès les temps néolithiques, puisque nous la retrouvons chez les Aïnou du Yézo sous le nom de ,, Mouron, , , et aussi sur les statuettes néolithiques exhumées <;a et là au Japon. En tout cas, dès l'année 1877, il ne restait plus un Aléoute, ni à Ouroup, ni dans aucune autre île des Kouriles. C'est M'" Ibouka ^'M qui nous l'assure. Voir ,, Voyage d'inspec- tion à Ouroup et autres lieux, 1878 ( )uroup no hoka, ni goun Junshi foukoumei sho "i^M^^WMMU^^. Les Aïnou du Yézo (Hokkaido) proprement dits ont tou- jours ignoré nieme l'existence des Aïnou Kouriliens. . A fortiori n'ont ils pu connaître les Aléoutes d' Ouroup et de Shimshirou, et par suite, avoir des relations avec eux. Il n'en est pas de même des Aïnou des îles d'Etouroup et de Kounashiri. Ceux-là. connaissent les Aïnou Kouriliens, puisque depuis plusieurs siècles, 86 Art. 1.— E. Torii : ils font avec eux des affaires assez importantes, comme nous l'avons vu. Ils appelaient et appellent encore les Kouriliens ,, Tchoupouka gourou.,, Ils connaissaient niOme les Kamtchada- les et les nommaient ,, Kouroumousé ,, ; nom, du reste, qu'ils donnaient souvent aux Kouriliens eux-mêmes. Quand les Eusses parurent dans ces parages des Kouriles, et eurent installé des Aléoutes daus les îles d'Ouroup et de Sbimshirou, ces nouveaux venus furent simplement pour eux des Kouroumousé, et rien autre, avec cette différence toutefois, que la vue de leurs barques pour la pêche de la loutre, les jeta dans l'admiration la plus complète et fit regarder ces nouveaux Kouroumousé comme bien supérieurs aux anciens. L'illustre Kondû Morishige jä.M^M dans son ouvrage Henyô-bounkai-ZQkô î&^^^M^ paru en 1804, à propos de ces Kouroumousé nous dit: ,, Ces Kouroumousé ,, portent tous un anneau au nez. Leur langue est inintelligible ,, pour nous. Ils ont appris des Russes, à lire et à écrire dans ,, leur langue. Ils ont des barques très légères dont la charpente ,, en bois est recouverte de peaux de phoques et qu'ils démontent ,, facilement, une fois à terre. Il n'y a de place à bord de ces ,, barques, que pour une personne. Elles sont véritablement ,, insubmersibles, même par les plus gnjs temps, parceque toutes ., sont recouvertes de peaux de phoques, de telle sorte qu'elles ,, ont l'apparence d'outrés en peaux hermétiquement fermées. ,, L'homme qui monte cette étrange barque, passe son corps dans ,,, un trou rond ménagé au milieu de -'a barque, s'assoit, serre les ,, cordons qui bordent le trou, autour de sa ceinture et alors, il est ,, impossible à l'eau d'entrer. L'embarcation danse affreusement ,. (juand il y a des vagues, mais ne coule jamais. Elle semble ,, voler sur l'eau, et le pêcheur la maintient toujours en parfait ., équilibre au moyen de deux petites rames qu'il fait jouer à ,. droite et à gauche, avec beaucoup d'adresse. Ses bras sont ,, toujours libres.,, Le gouverneur A'iuou de Kounashiri, M'" ,, Tsukinoi vit un jour une de ces barques et la compara à une , , bourse avec ses cordon (Kintchakou rlî^). Pour empêcher la bar- ,, que de chavirer, dit ce gouverneur, on la leste de grosses pierres. ,, Dans la pêche à la loutre, le pêcheur tient dans ses mains, un Les Aïuon des îles Kouriles. 8 i , , arc et des flèches et fait manœuvrer les rames avec ses pieds, au " moyen d'un mécanisme quelconque placé dans l'intérieur de la ' ', barque. , , Le chef du village d' Atsukeshi (cà V Ouest de Nemouro dans TYézo), Irotoi et le sieur Itchankemoushi disent à leur tour:,, Les Kouroumousé sont probablement les descendants ,, des' dieux Toitchishekottcha. Anciennement, il y avait au " Yézo, des Toitchishekottcha Kamouï. Ils étaient de petite '', taille' et habitaient des huttes sous terre. A l'amvée des Aïnou [] actuels au Yézo, ces barbares se retirèrent de plus en plus au ]\ Nord-Est vers la mer, montèrent finalement sur des radeaux, '' et émigrèrent à l'île Rakko (île des loutres de mer). Ils y '' élevèrent des huttes et s'y fixèrent. Il y a aussi des Kourou- ,, mouse au Kamtchatka.,, Du temps de Kondö Morishige, on plaçait une île de Rakko, entre les îles de Makanrourou et de Shimshirou. C'est à tort, car il n'y a jamais eu d'île à cet endroit. Kondù Morishige ajoute: ], Par temps clair, on voit très bien l'île Rakko vers ,, le Nord-Est, d'Ouroup et d'Etouroup. Il y a quelques années '', seulement, cette île de Rakko ayant été occupée par les Russes, '' les habitants ont adopté les us et coutumes de ces derniers. ,',' Ils naviguent sur leurs bateaux, et sont très nombreux. Quand ' ' les Russes viennent à Ouroup. , ils y viennent par vent du Nord, ,, et quand ils en repartent, ils repartent par vent du Sud ,, Nous venons de le dire, il n'y a pas d'île Rakko non loin d' Ouroup; Kondö Morishige et les officiers Aïnou ont dû prendre, croyons- nous, les côtes du Kamtchatka qui se confondent à l'horizon lointain avec quelques îles Aléoutiennes, l'île Kommandorsky en particuher, pour une île spéciale, et indépendante. En réahté, cette île n'existe pas et n'a jamais existé. D. Les Koryaks. A ne voir que la similitude à peu près complète des us et coutumes et des vieilles légendes, chez les Aïnou des Kouriles et chez les Koryaks, nous serions en droit de conclure que ces diverses peuplades ont toujours été en relations suivies les unes avec les autres. Il n'en est rien. Avant l'arrivée des Russes dans ces 88 Art. 1— R. Torii : froides régions, les Aïnou ignoraient même l'existence des tribu.^ Koryaks, ce n'est que par les Cosaks, qu'ils ont appris qu'il existait au nord des Kamtchadales, des hommes qui portaient Je nom collectif de Koryaks, et qui s'adonnaient à l'élevage des rennes. C'est tout. Quant aux Koryaks, d'après Kracheninnikof, eux aussi ignoraient tout des Kouriliens. D'où vient une pareille anomalie? Est-ce parce que coutumes et légendes ont été intercom muniquées dès l'origine, par le seul intermédiaire des Kamt- chadales sans qu'il y ait eu le moindre contact entre Aïnou et Koryaks? Ce n'est pas impossible, mais ce serait bien étrange, étant si peu éloignés les uns des autres ! Est-ce parceque dans le principe, Aïnou et Koryaks, plus actifs, plus entreprenants, voir même plus civilisés qu'ils ne sont aujourd'hui, auraient d'abord eu entre eux des relations de commerce ou simplement d'amitié qu'ils auraient rompues et même tout à fait oubliées par suite des difficultés de la vie, de la plus grande rigueur du climat, on simplement d'une déchéance commune chez les uns et chez les autres? Nous sommes inclinés à le croire. E. Les Tchouktchis. Une très vieille femme Aïnou, du nom de Stéphania, nous a dit qu'au temps de sa jeunesse, elle vit un jour aborder dans son île, un bateau Russe, et qu'à bord de ce bateau se trouvaient des hommes de la nation des ,, Tchoukouna ,, ; que ces hommes avaient les cheveux et les yeux blancs. Nous croyons que cette respectable vieille dame, tout en foivant un peu la note de la couleur, entendait par là, des Tchouktchis maritimes cantonnés encore de nos jours au nord des Koryaks, sur les bords de l'Océan Pacifique. En effet, W A.A. Ilesin nous dit, qu'entre les Tchouktchis proprement dits et les Korj^aks, se trouvent des tribus ,, Tchoukoumari.,, Les Kamtchadales de leur côté, appellent les Tchouktchis du nom de ,, Tchoukoumariyo ,, et constatent que ces Tchouktchis éleveurs de rennes, encore très primitifs, sont en relations suivies avec les Koryaks et les Telqä'j:» (W. Bogoras, The Chukchee, pag. 11). Nous sommes portés- à penser que les Tchoukoumari de M"" A. Resin, les Tchoukoumarij'o Les Aïnoii des iles Kouriles. g9 des Kamtcliadales et les Tchoukouna de nos Aïnou des Kouriles représentent les mêmes individus, c'est à dire, des individus d'une des tribus Tchouktchis, les Tchouktchis maritimes. W. Bogoras dans son ouvrage: The Chukchee pag. .']4, remarque que les Tchouktchis maritimes de l'extiême nord, aussi bien que les Tchouktchis de T intérieur, ont les cheveux et les yeux noirs, mais que les Tchouktchis maritimes méridionaux, dans la pro- portion de 1 sur 10 ont les cheveux bnnis et brun-clair. Vrai- semblablement, en faisant -abstraction de l'exagération de notre bonne vieille femme, ce sont là les Tclioukouna des Aïnou Kouriliens. A notre connaissance, c'est là tout ce que savaient nos Aïnou des Kouriles, sur les Tchouktchis. C'est plutôt maigre. F. Les Japonais. Les A'inou des Kouriles, comme nous l'avons déjà dit, appellent les Aïnou du Yézo du nom de Yamgourou=les hommes du midi, et les Japonais, Yam-Shisam, c'est-à-dire, voisins du Midi, ou mieux, voisins des Yamgourou; car, les Kouriliens n'étaient nullement les voisins des Japonais, puisqu entre eux et ces derniers, il y avait les Aïnou du Yézo ou Yamgourou. Les gens du Yézo du reste, appellent les Japonais, Shisam tout court, c'est-à-dire, voisins. M'' Batchelor dans son ,, An Aïqu- English-Japanese Dictionary, pag. 421, ,, nous dit que le mot ,, Shisam ,, désigne les Japonais et tous les autres étrangers; c'est incomplet et pas assez exact. M'" Kinda'ichi :^B9— . de son côté, dans son ouvrage ,, Karafuto Aïnu Monogatari, pag. 54 Üic^^ö^ ^M écrit:,, Shisam est un substantif qui signifie voisin, tout près, ,, attenant, (tonari, waki, sugu soI)a). I^arce que le Japon, touche ,, au pays des xVïnou, ceux-ci lui donnent le nom de Shisam et ,, appellent les Japonais, Shisam=les honnnes qui sont nos ,, voisins, en un mot, les voisins. ,, Nous sommes de l'avis de M' Kinda'ichi; son explication est simple et naturelle. De leur côté, Steller et Kracheninnikof nous disent que Shisam est un mot Kamtchadale. Au Kamtchatka, afïirment-ils, on appelle les Japonais du nom de Siihsemen ou Shishaman. Siilise et 90 Art. l.-lt. Torii : Shisba signifient aiguilles en fer, article de commerce qui venait des Japonais; de là, le nom de cet objet appliqué à ses fabriquants, c'est-à-dire, aux Japonais (W. Bogoras: ïhe Tchouktchise pag. 54). Nous croyons au contraire, que les mots Shühse et Sbisha sont simplement la corruption du mot Sbisam, que les Kamt- cbadales tenaient des Aïnou. De même que nous appelons cacliemires, du nom de leur origine, les cbales de l'Inde, ainsi nos bons Kamtcbadales ont applicjue le nom de Sbisbaman aux aiguilles en fer qui leur venaient du Japon ou Shisam, par l'entre- mise des Kouriliens. Avant l'importation des aiguilles en fer au Kamtcbatka, cet article n'existait pas dans ce pays; son nom, lui aussi, ne devait pas exister. Le nom comme l'objet, nous paraissent d'importation étrangère. W. Bogaras. ,, Tbe Cbukcbee pag. 54 rapporte:,. Avant l'arrivée des Russes dans ces parages, les ,, Tcbouktcbis et les Koryaks se livraient déjà entre eux, à un ,, commerce actif, puisqu'on dit que sur les rives de la rivière de ,, Snapka, au Sud de Parapolsky Dol, existait un cbamp de foire ,, oil se rendaient les Tcbouktcbisses, les Koryaks éleveurs de ,, rennes, les Tcbouktcbisses. les Koryaks maritimes et les ,, Kamtcbadales pour y faire le commerce; et parmi les articles ,, de commerce de cette foire on trouvait même quelques articles ,, japonais. Dans les Toundras des Tcbouktcbisses éleveurs de ,, rennes, au nord de 1' Anadyr, on rencontrait même assez ,, fréquemment, des cuirasses et des casques dont quelques-uns ,, étaient de fabrication indigènes, mais dont la plupart étaient ,, véritablement venus du Japon. Beaucoup semblaient très ,, vieux. Les marcbands japonais n'ont jamais paru dans la baie ,, d' Anadyr, mais ils fréquentaient les côtes du Kamtcbatka, et ,, c'est vraisemblablement par cette voie du Kamtcbatka, que ,, passaient cuirasses, casques et autres objets japonais, pour gagner ,, de là le pays des Koryaks et des Tcbouktcbisses ,, W. Bogaras dit vrai quand ils affirme que les négociants japonais n'ont jamais paru sui' l' Anadyr, mais il se trompe quand il ajoute que ces négociants fréquentaient les ports du Kamt- cbatka. Les Japonais n'ont jamais fait de commerce directement avec les Kamtcbadales. Les Japonais écbangeaient leurs mar- TiL'S Aïnou des îles Kouriles. C) j^ cliandises avec les Aïnou du Yézo. Ceux-ci vendaient ces mêmes marchandises aux Keuriliens sur le marché de Rassawa, qui à leur tour, les passaient aux Kamtchadales dont les marchands les portaient chez les Korvaks, les Tchouktchis, etc.. etc.. C'était très compliqué, mais c'était comme cela, et pas autrement. Autrement dit, en style de l'endroit, les Yam-Shisam produisaient et vendaient aux Yam-gourou, les Yam-gourou revendaient aux Tchoupka gourou, ou Ivouton-mon-gourou (Kouriliens) qui à leur tour, passaient aux Kourou mouse et par ces derniers, aux peuplades de l'Extrême Nord de l'Asie Orientale. Des Japonais, les A'inou ne connaissaient guère que le nom, Yam-Shisam et quelques particularités insignifiantes qu'ils devaient aux matelots japonais naufragés sur leurs îles, car les bateaux de commerce et de pêche nippons étaient souvent entraînés par les courants ou poussés par les tempêtes jusques dans l'extrême nord. De nombreuses relations de ces naufragés en font foi. Les Kouriliens connaissaient en particulier le ,, saké ïM ,, ou vin de riz japonais. A ce propos, ils racontent ce qui suit: ,, Il y a longtemps de cela, un bateau des Yam-Shisam fit naufrage sur les côtes de l'île Shiashikotan. Ce bateau était rempli de Tùki, (Tûki est le mot japonais Should iM^ qui veut dire Tasse de Sake,) les Aïnou en burent beaucoup, le trouvèrent bon, et en mémoire d'une si heureuse aubaine, donnèrent le nom de ce nectar, à r île elle-même. De sorte que Shiashikotan devint Tùki moshiri, l'île du Sake.,, Voici une autre tradition Kourilienne à propos de naufragés japonais. ,, Il n'y a pas encore très longtemps, un ])ateau des Yam-Shisam, monté par quatre hommes fit naufrage sur les rochers de l'île Ekarou'ma. Des Aïnou hommes et femmes venus d'ailleurs par Sliiashikotan se trouvaient alors dans cette petite île. Les Yam-Shisam tuèrent tous les hommes, épousèrent leurs femmes et leurs filles et retournèrent avec elles à Shashikotan où ils élevèrent des huttes de feuillage et y demeurèrent. Parmi les femmes Aïnou, se trouvaient une mère et sa fille qui étaient devenues les épouses de deux Yam-Shisam. Un jour, ces deux femmes, après s'être entendues entre elles, persuadèrent à leurs nouveaux maris de sortir pour 92 Art. 1.— It. Torii : , pêcher. Ceux-ci ne se doutant de rien, montèrent avec leurs , femmes dans le même bateau et s'avancèrent loin en haute mer. Tout à coup la plus âgée des épouses dit à son mari: Ce bateau est un bateau Aïnou, pour Ijien le conduire il faut prendre le gouvernail entre les jambes. Prenez le gouvernail entre vos jambes! Le mari fit comme sa femme lui disait de faire, et aussitôt n'étant plus maître du gouvernail, il tomba à la mer et se noya. N'3^ pouvant rien, les trois passagers qui restaient se remirent en route pour l'île d'Oneto, le but de leur voj'age. Ils abordèrent bientôt dans cette île, se mirent à. préparer leur repas et à élever un abri pour la nuit. Le mari qui restait se trouvant fatigué, voulut se reposer et s'endormit profondément sur les genoux de sa femme. La mère de cette femme lui dit alors: Ma fille! ces Yam-Shisam ont tué ton père mon mari, et nos amis, prends l'Emoushou (sabre) de celui-ci, et tue-le. La fille voulant obéir à sa mère, saisit le sabre et se prépara à tuer le dormeur; mais au moment de frapper, elle se mit à trembler de peur. Ce que voyant, sa mère s'empara aussitôt de l'Emoushou et trancha net la tête du Yam-Shisam. Cela fait, la mère et la fille remontant en bateau, retournèrent à Shiashikotan où reposaient dans leurs liuttes de feuillages les deux Yam-Shisam qui restaient, et leurs deux femmes Aïnou. Prenant alors à part ces deux femmes, la mère de la jeune veuve les excita autant qu'elle put, à tuer, elles aussi, leurs deux maris; mais elles n'y consentirent pas et la mère prit peur, car si les deux étrangers venaient à connaître ses agissements, elles étaient perdues, elle et sa fille. Energique comme elle était, sa résolu- tion fut vite prise. Elle brûlerait vifs ses (juatre compagnons, les deux Yam-Shisam et les deux femmes Aïnou. A cet effet, elle et sa fille se rendirent sur la plage et se mirent à couper de l'herbe sèche. L^n Yam-Shisam survint et leur demanda ce qu'elles faisaient. Elles répondirent qu'elles amassaient des herbes sèches pour réparer leur hutte d'hivernage. Sur ce, le Yam-Shisam ne se doutant de rien, rentra tranquillement chez lui. Cependant, le soleil ayant disparu sous l'horizon, et la nuit venue, la mère et la fille prii-ent leurs herbes sèches, les Les Aïnou des îles Kouriles. 93 entassèrent devant la porte de la hutte des Yam-Shisam, y mirent le feu et brûlèrent vifs les étrangers et leurs femmes indigènes pendant leur sommeil. A partir de ce moment, rassurées, elles ne craignirent plus, mais la vie devint dure pour elles, et elles souffrirent beaucoup. Leurs vêtements tombant en lambeaux, la mère se mit à prendre des mouettes (Geroobou) au piège (doubouhou), et la fille des corbeaux (Pashikourou), et se firent des habits avec la peau de ces oiseaux. La situation de ces deux pauvres femmes s' aggravant de plus en plus, elles seraient mortes de souffrances et de misères, si elles n'avaient pas été secourues. Heureusement pour elles, un bateau Aïnou aborda enfin dans l'île, et elles furent sauvées. Les bons Aïnou les recueillirent à bord et les ramenèrent dans leur île natale. Il n'est pas possible de raconter la joie de ces deux femmes, quand elles revirent leurs parents et leurs compatriotes. Elles firent le récit de leurs aventures, et tous les Aïnou en furent vivement affligés et en même temps consolés. Comme nous T avons déjà remarqué, jusqu'à ces derniers Fif,^ 12. Chef de l'île de KoUnashiri. Extrait du munascrit Ezc-Tô-Kikwan, J80O ap. J. Ch. 94 Art. 1.— E. Torii : temps, les Japonais n'ont jamais eu de relations suivies, même commerciales, avec les Kouriles. Ils ignoraient presque tout de ces îles, et si leurs marchandises parvenaient parfois dans ces lointains parages, c'était toujours par le moyen des Aïnou du Yézo; et les nombreux naufrages de leurs bateaux entraînés par les courants ou poussés par les vents toujours violents dans ces régions, ne leur apprenaient rien. Bien mieux, ces Kouriles ne semblent pas même avoir excité leur curiosité, c'étaient pour eux des îles parfaitement négligeables et négligées. Au temps des Tokougawa, le gouvernement japonais avait établi un daïmio à Matsumae fê-fu il à la pointe sud-ouest du Yézo; mais, ce daïmio se contentait en quelque sorte, de monter la garde contre les Aïnou, et c'était tout. Des îles Kouriles, il ne connaissait l'existence que de Kounashiri, et encore, ce n'était que par ouï- dire, et par certains articles de commerce qu'il recevait des mains des Aïnou du Yézo. Un des plus vieux documents officiels que nous avons sur cette matière, ne date que de la première année de Ten mei ^ö^X^- 1781, et c'est le ,, Matsumae Shi fôtîfJë qui le rapporte:,, (3n ne connaît un peu, dit-il, pour en avoir entendu parler, que l'île de Kounashiri. Cette île fournit au commerce, du saumon, des requins, des peaux de cerfs, des baleines, de la morue, des huîtres, des peaux de phoques, des habits faits avec l'écorce des arbres ,, atsuni, , , etc., etc.. Le chef de cette île du nom de Tsukinoï, est une sorte de géant très méchant, et adonné à la magie. A sa volonté, il peut produire la pluie et faire souffler les tempêtes. Tous les gens du Yézo, de près comme de loin, le redoutent. Il habite un réduit fortifié et entouré d'un fossé très profond et rempli d'eau. Souvent les Aïnou l'ont assiégé dans son bouge, mais toujours en vain. Incontestablement, ce monstre est le chef de tout le Yézo.,, Ce document ne nous apprend qu'une chose à propos des Kouriles, c'est que les Japonais ignoraient tout ou à peu près tout de ces îles. Sur l'île d'Etouroup, voici ce que le même document ajoute: ,, A 90 ri vers l'Est de Kounashiri, se trouverait une ,, autre île du nom d'Etouroup dont les productions sont les mêmes ,, que celles de Kounashiri; et toujours plus à l'Est, une troisième Les Aînoti tics îles Koiiriles. 95 ,^ île, du nom de Rakkodjima M^^=île des loutres de mer, où on , , trouve ces animaux en très grand nombre., , On dit aussi que plus , , avant encore, au nord-est, on rencontre un nombre incroyable ,, d'autres petites îles, mais ces îles sont si éloignées dans la mer ,, que nous ne savons rien d'elles, pas même leurs noms. Nous ,, ne pouvons donc en parler.,. D'après cela, nous voyons que le daïmio de Matsumae n'était guère mieux renseigné que son gouvernement sur l'Archipel Kourilien. Même dans l'Yézo, son influence ne s'étendait pas très loin, et ne dépassait pas les trois provinces actuelles d'Oshima, de Sliiribeshi et d'Ibouri. Les sujets de ce daïmio pouvaient faire le cabotage sur des côtes de ces provinces, mais il était interdit aux autres japonais de faire et d'entreprendre quoi que ce soit. Dans la pensée du daïmio, toute l'île du Yézo était un Eldorado rempli d'or, d'argent et de toutes sortes de richesses, il ne convenait donc pas qu'il devint la propriété d' autrui. Les Tokougawa d'Yédo eux-mêmes, bien cjuc inaîtres incontestés de tout le Japon d'alors, étaient systém- atiquement tenus dans l'igno- rance la plus complète à ce sujet. Dans la 5'"' année de Tenmei 5c59, c'est-à-dire en 178G, un certain Rinshihei ^-f^ dans un opuscule in- titulé : ,, Sangokou T,sùran Zusetsu H^MMlilè écrit à son tour:,. Dans la mer, à ,, l'Est du Yézo, se trouvent , , les îles de Tchishima (Kouri- ,, les) au nombre de 37, mais ,, les Aïnou n'en connaissent ,, que deux, les îles de Kou- ,, nashiri et d'Etouroup. ,, Plus à l'Est encore que les iL Fig. 13. Carte des îles Kouriles en 1785. Par Rinshihei. 96 Art. 1.— E. Tora : ,, Tchishima on rencontre le pays de ,, Kamshikatsntoka ,, ;ÖI1^M ,, M^M que les Aïnou du Yézo appellent ,, Kamousasouka ,, Plus à l'Est des Tcbishinia, il y a une grande île du nom de ,, Rakkodjima Wf^Êj. Les Aïnou appellent aussi cette île ,, Kouroumousé et Kamsliikatsutoka, mais c'est une erreur qui ,, vient sans doute de sa proximité avec le vrai Kamshikatsntoka. ,, La confusion est facile. Tout dernièrement, les Moscovites ont ,, occupé cette île de Rakko et l'habitent en grand nombre, paraît- ,, il. Ces mêmes Moscovites sont venus tout près du Yézo, à ,, Etouroup pour faire le commerce, disent-ils, et les articles qu'ils ,, troquent sont le poivre, le sucre, etc.. Toutes ces choses sont ,, des productions des pays méridionaux. Comment se fait-ils que ,, ces Moscovites les apportent jusques dans les régions du Nord? ,, Cela me paraît très louche! Ces étrangers se sont emparés ,, d'abord de l'île Rakko, ils prendront ensuite Etouroup, puis ,, l'Yézo et finaleiiient, de même que les dents suivent les lèvres, ,, le Japon tout entier. Que le Japon prenne garde??,, Ce Rinshihei originaire de la ville de Sendai, dans le Nord du Japon, semble bien avisé et bien savant pour un Japonais de la fin du 18"'*' siècle. L'étonnement cessera quand on saura qu'étant allé à Nagasaki, il avait appris sa le(;on des marchands Hollandais établis dans ce port. Pour ces étrangers Hollandais, l'apparition des Russes dans les régions du Nord du Japon, paraissait une menace et un danger pour leur commerce. De là, la leçon ci- dessus. Affaire de jalousie commerciale. Néanmoins, bien qu'un peu exagéré, en attirant l'attention dn gouvernement japonais, il faisait acte de prévoyance. Il aurait du être récompensé de son patriotisme- C'est tout le contraire qui arriva. Son travail fut censuré et brûlé par ordre du Bakoufou et lui-même regardé comme un brouillon, un orgueilleux, un homme dangereux en un mot, qui en pleine paix et à propos de rien, venait troubler les esprits, les échauffer à tort et d'après les savants de l'époque, sans raison aucune. Bakoufou M^f^ (gouvernement des Shogoun Tokougawa ^ jl[^!^) et intellectuels, ignorants comme ils étaient tous, des choses de l'extrême Nord, ne pouvaient guère alors penser autrement. Cependant, bien que l'ouvrage de Rinshihei ait été brûlé par Les A'.nou cks îles Kouriles. 97 ordre supérieur, il en est resté secrètement quelques exemplaires que nous sommes heureux de posséder aujourd'hui. Ce eont des manuscrits. Quant à l'île do Rakko (île des loutres de mer,) des premiers documents japonais à propos des îles Kouriles, il n'y a pas et il n'y a jamais eu d'île de ce nom dans l'Archipel Kourilicn. Nous pensons que l'île que les Japonais et les Aïnou du Yézo appelaient Rakkodjima, est simplement l'île que les Russes nomment Kommandorsky sur la cô^.e Sud-Est du Kamtchatka, où ils font encore aujourd'hui un grand commerce de peaux de loutres de mer. Avant Rinshihei, sous l'ère Kiyöho ^^, vers 1720 ap. J. Ch., un savant ti'ès goûté au Japon, le célèbre Araï Hakouseki fr^S^ s'était déjà un tant soit peu occupé des Aïnou du Yézo. Il avait même édité un ouvrage, Ezo-shi=liistoire du Yézo Hlg^i'^^qui au point de vue géographique laisse plus qu'à désirer, et dans cet ouvrage il parle incidemment des îles Kouriles qu'il appelle ,, le pays des divers barbares (Sho-Yi It^) du Nord-Est: ,, Cette contrée, dit-il, ,, est située dans l'Océan du Nord-Est, et les Barbares qui l'habitent ,, disent qu'elle est composée de 37 îles qui forment l'habitat des ,, Kouroumisé. De toutes ces îles, il n'y en a qu'une seule d'un ,, peu connue. (Kounashiri probablement). C'est le lieu de ,, commerce de tout l'archipel, commerce extrêmement original ,, par la façon dont il se fait. Chaque année, à époque fixe, les ,, indigènes Aïnou Kiitap ou d'Yézo, montés sur des bateaux ,, chargés d'objets d'échange, se présentent devant Kounashiri. ,, Ils se gardent bien de débarquer, ils se tiennent au contraire au ,, large de la côte, et attendent. Ce que voyant, les habitants de ,, l'île quittent aussitôt leurs villages et se retirent tous dans les ,, montagnes. Les étrangers s'approchent alors, débarquent leurs ,, marchandises qu'ils étalent en ordre sur la plage, et se retirent , , en haute mer, sur leurs bateaux. Cela fait, les fuyards de la ,, montagne reviennent, examinent soigneusement les objets ex- ,, posés, choisissent ceux qui leur conviennent, mettent à la place, ,, des articles à eux, d'une valeur commerciale égale à ceux qu'ils ,, prennent, et sans toucher à ceux qui ne leur conviennent pas, ,, ils regagnent leurs montagnes. Les étrangers accourent de 98 Art. 1,— E. Tor ,, nouveau, examinent soigneusement les marchandises laissées ,, par les indigènes en échange des leurs, et s'ils trouvent que le ,, prix de ces marchandises est supérieur au prix de leurs propres ,, marchandises, ils laissent consciencieusement d'autres objets ,, pour faire égalité de valeur, et remontant sur leurs bateaux avec ,, les articles non échangés et échangt's, ils retournent dans leur ,, pays, sans avoir proféré une parole avec les habitants de ,, Kounashiri; sans même les avoir vus. ,, A propos des îles de la n)er Nord-Orientale, on raconte que ,, dans l'ère de Kwanmon ^3ÖC, la douzième année (1672), un ,, bateau de la province d'Isé chargé de marchandises pour Yédo ,, étant sorti, fut poussé par la tempête, et entraîné par les courants ,, jusque dans la mer Nord-Orientale des Yidjin. Pendant sept ,, mois entiers, il fut le jouet des vents et des flots. Le centième ,, jour même de sa navigation forcée, il faillit être abîmé par des ,, baleines. Le soleil, ni la lune ne brillaient plus. Enfin, il ,, toucha à une côte d'une vaste contrée (vraisemblablement File ,, d'Etouroup) qu'il longea dans la direction du Sud-Ouest, pendant ,, 12 jours. Il traversa ensuite un détroit de 12 à 13 ri, toucha ,, à une autre île (Kounashiri) et après 9 autres longs jours de ,, navigation, passa de là à la pointe Orientale du Yézo. La mer ,, orientale ou fut entraîné ce bateau japonais d'Isé, est celle que , , les Européens appellent , , Mer Polaire , , , et les 37 îles dont nous ,, parlent les Aïnou du Yézo, sont dans cette mer, et font partie ,, du continent Nord Américain. Ce que nous racontent les ,, Aïnou du Yézo à propos des deux îles ou abordèrent les marins ,, d'Isé, et qui l'ont partie des 37 dont nous venons de parler, ne ,, nous semble pas croyable. Ils nous disent qu'elles sont petites, ,, nous les croyons, au contraire, très grandes. Les Hollandais , , dans une carte du monde, nous enseignent que le Groenland est j, une grande terre située au Nord, à l'extrémité du monde. Elle ,, est si éloignée que les rayons du soleil ne l'atteignent pas. Ses ,, habitants sont la moitié de l'année ensevelis dans des huttes en ,, terre, les brouillards y sont en permanence, et le froid aussi. La ,, mer qui la baigne, est remplie de baleines et d'autres poissons ,, monstrueux que les Hollandais prennent. Il y a 18 ans environ. lies A nou des îles Kouriles. i gg ,, ces mûmes Hollandais ont fait un voyage d'exploration dans la ,, mer du Sud Est du Yézo. Dans ce voyage, ils n'ont fait que ,, constater que vers le Nord-Ouest, il y avait deux petites îles dont ,, ils n'ont pu mesurer les dimensions. Nous pensons que ces ,, deux îles qui se trouvent dans la mer à l'est du Yézo, sont les ,, îles que les Yidjin ^A (Aïnou du Yézo) appellent le pays des ,, Kouroumisé (sic) et les Européens ,, Rand ,, (sic) c'est-à-dire, la ,, terre du Groenland de la carte du monde. Les Yidjin (Aïnou ^, du Yézo) nous content que parmi les 37 îles de la mer Orientale, ,, se trouvent l'île de Shiashikotan, l'île de Slioumoushou, l'île de ,, Shiimoshiri, etc.. D'autre part, la grande carte du monde ,, signale qu'au Sud-Est du pays des Tartares |M1, se rencontre , , r île de Shiyi M^. Dans la langue des gens du Yézo, cela se dit ^, Ashikarou, c'est-à-dire le pays de la nuit. Nous pensons que ,, Shiashikotan (Kotan=pays), Shimoushi, Shiimoshiri et Sliiyi ,, désignent une seule et même chose, c'est-à-dire Ashikarou le ,, pays de la nuit qui gît dans la mer du Nord-Est, le Groenland. -,, C'est un pays couvert de hautes montagnes, de brouillards très .,, épais et très froid. Les cheveux et la barbe des hommes de ce ^, pays sont très longs. Ils portent des anneaux d'argent à leurs ,, oreilles. Leurs habits sont en peaux d'ours, et leurs chemises ,, en plumes d'oiseaux. Ils croisent leurs vêtements à gauche, ^, portent à gauche encore un arc et des flèches, et un sabre sur ,, le côté droit. Leurs arcs et leurs flèches ressemblent à ceux des ,, naturels du Yézo. Les femmes ont les cheveux coupés courts, ,, portent des chaînes en argent aux oreilles, et ont les lèvi'es et ,, d'autres parties du corps tatouées. Dans les montagnes, un ne ,, rencontre pas de cerfs; la mer abonde en mammifères m niins ,, que les Yidjin tuent à coups de flèches et de lances. La morue ,, et d'autres poissons encore, remontent les rivières avec la mnrée, ,, et quand la marée redescend, ils restent à sec, et les Yidjin les ,, prennent en abondance pour les manger. On ne peut ('(-m- ,, prendre la langue de ce pays. Pour se faire entendre de ces ,, gens, on doit le faire par interprète ou par gestes. Les villjiges , , des indigènes sont loin dans les terres, à 3 jours de marc au ,, moins. Aucun étranger ne peut s'y rendre. S'il veut forcer la 100 Art. 1.— K. Torii : ,, consigne, on le lue à coups de flèche-. Nous ne savons donc ,, rien de ces villages.,, Ce qui ressort de cette géographie en chambre du bon Arai Hakouseki, c'est qu'au 17™" siècle, les Japonais n'avaient encore aucune idée sérieuse de ce qu'étaient les îles Kouriles. Ils savaient par les Hollandais, qu'elles étaient au nombre de 37, et c'est tout. C'était pour eux, le Groenland. Du reste, tout dernièrement encore, le professeur Tsuboï ne nous a-t-il pas dit que les hommes néolithiques du Japon lui-même, étaient... des Esquimaux? Des Es(iuiniaux dans le Kyoushou et dans le Hondo! C'est beaucoup dire. Quant aux Kiitap d'Arai Hakouseki qui se livraient au commerce dans la mer Nord Orientale, c'était vraisemblablement des indigènes de la province de Koushiro dans le Yézo, puisque nous trouvons encore aujourd'hui sur les côtes de cette province, une petite île de ce même nom de Kiitap. Et l'île où ils allaient devait être l'île de Kounashiri. C'était un commerce entre diverses tribus Aïnou du Yézo, et rien de plus. Il n'3^ a aucun doute sur ce point. La carte que nous à laissée Rinshihei, porte 37 îles dont 3 grandes, les îles de Kounashiri, d'Etouroup et de Rakko. Cette dernière est située, sur la carte, à l'Est d'Etouroup et au Sud du Kamtchatka, et se trouve habitée, dit l'auteur, depuis très peu de temps, par un grand nombre de colons russes. En descendant du Sud au Nord, ces 37 îles sont: Irouma, Tsumoshiri, Moshikari, Kiitoou, Hakatamakotan, Shamourate, Nakakari, jMakanrourou, Kashihara, Akariko, Shinki, Kounashiri, Ahatoï, Atohetsu, Etorofou, Makanna, Foutomaï, Motoro, Shinmon, Mousha, Rakko, Shikarouman, Honshiri otatchi? Akaroukoshi, ?, Kokouatsuo, Shiriotai, Shinketchiya, Masaote, Maharerououn, Ankokoun, Raseshiri, Shiikishiri, Tetsukoma, Shiimon et trois autres, qui d'après le dicton japonais, doivent former l'archipel de Tcliishima du Yézo. Les noms de ces îles diffèrent pour la plus part des noms actuels. Ainsi Raseshiri est devenue Oushoshirou; Shikarou- man, Ekarouma; Shiikishiri, Shirinki; Mousha, Matoua; Haka- tamakotan, Harimoukotan; Shiimon, Shimoshiri; Kokouatouo, Koukoumetoura autre nom de Makanrourou; etc. Les noms de Los Aïnou des îles Kotirilos. 101 Kounashii'i et d'Etouroup n'ont pas changé, et Kiitoou n'est antre que la Kiitap d'Araï Hakouseki. Quant à Tîle de Rakko, elle n'existe pas là où la place Rinshihei, ce doit être l'île de Koininan- dorsky, sur la côte Sud-Est du Kamtchatka. Jusques vers la fin du 18'"'' siècle et au commencement du 19'"", le gouvernement ou Bakoufou des Tokougawa de Yédo s'était à peu près désintéressé des choses du Yézo et des Kouriles, se contentant d'en confier la garde au Daïmio de Matsumae. Mais la Russie, elle, ne restait pas inactive et envoyait de temps à autre, des bateaux faire la police et se livrer plus ou moins au commerce jusques même dans l' Yézo. Justement alarmé, le Shogoun rattacha toutes ces régions du Nord et du Nord-Est au Bakoufou central, et prit en 1789, c'est-à-dire la première année de l'ère deKwansei Mi^, la résolution de s'en occuper activement, et ses officiers de 1798 à 1808, c'est-à-dire, jusqu'à la 5"'" année de l'ère de Bounkwa iSCit, parcoururent toutes ces îles dans tous les sens pour se renseigner. C'est alors que Kondû Morishige jE.M^S. (en 1804) fit paraître son ou\a*age ,, Henyo-Bounkai-Zükö -iâlc^lf-ffl^, en S volumes, dont le l'"'' traite spécialement de ce qui regarde les îles Kouriles, ou le pays des Tchoupka ^^j&D. C'est le premier ouvrage un peu étendu et sérieux qui parle de ces îles perdues. , , De Shimoshiri, ,, île de la mer Orientale, située au Nord d"( )uroup, dit-il, jusqu'au ,, Kamtchatka, on rencontre 10 îles principales qui font partie ,, des îles Tchishima (Kouriles) que les Aïnou du Yézo appellent ,, Tchoupka, c'est-à-dire, le lieu d'oii le soleil se lève. Le Ban- ,, sho, ou livre des barbares, paru en 1768 en Hollande (nous ,, croyons (ju'il s'agit ici du livre du russe Kracheninnikof) nomme ,, ces îles, îles Kouriles. Elles courent du Sud-Ouest au Nord-Est, ,, et de la pointe du Kamtchatka jusciu' au Japon, on en compte 25 ,, et même, 30, ajoute-t-il. Nous connaissons peu de chose sur ,, ces îles, continue Kondô Morishige, IG d'entre elles doivent ,, être assez étendues, les autres, en ([uel nombre? sont toutes ,, plus petites. Toutes ces îles ont toujours fait partie dudoniaine ,, des Aïnou du Yézo. Cependant, dans l'ère de Shôtokou ïEIS ,, 1711 à 1715, il y a 80 ans environ, les Russes du Kamtchatka ,, ont commencé à envahir les plus rapprochées, cherchant à se les 102 Art. 1.— E. Toni : assimiler par tous les moyens possibles, et changeant leurs noms AÏQOU en des noms Russes. Shimoshiri même fut occupée par eux, il y a plus de 30 ans. Dans cette île, comme dans toutes les autres du reste, ces étrangers bouleversèrent tout. Les indigènes durent abondonner leurs us et coutumes pour prendre les us et coutumes Russes, et se mirent à porter des chapeaux, à chausser des bottes, à se servir de pantalons à la manière moscovite, à parler Russe, à embrasser la religion Russe, à porter des amulettes de cette nouvelle religion, et à prendre le calendrier Russe. Enfin, les fonctionnaires et les prêtres de cette nation, que les Aïnou Kouriliens ou Yi-djin (barbares) appellent les ,, Yourou-shisham,, se proposèrent de parcourir sans cesse tout,es les îles dans tous les sens, pour y faire des adeptes. L'île d'Ouroup n'échappa pas à leur orgueilleuse rapacité. Ils l'occu- pèrent il y a dix-ans. De sorte que tout l'archipel de ïchoupka et le Kamtchatka lui-même, qui de tout temps, faisait partie du domaine de Aïnou du Yézo, devint possession russe, et ses ports servirent de lieux de refuge pour leurs bateaux. N'est-ce pas là une chose lamentable? ,, Jusques là nous manquions de cartes un peu sûres de ces parages. Nos prédécesseurs n'avaient pu ou n'avaient pas voulu en dresser de convenables. Pour remédier à cet état de choses, dans la courant de la 6""' année de l'ère de Tenmei ^Bfl (1786), le fonctionnaire Mogami Tsunenori §:_b'ffi^^ fut envoj^é à C)u- roup par le Bakoufou. Il s'aboucha avec l' officier Russe Ichouyou? Niketas mais n'en tira pas de grands renseigne- ments. Moi-même, par ordre du Bakoufou, je fis la 5™" année de l'ère de K^vansei (1794), une expédition à Etouroup. Je suis le premier japonais qui ait mis le pied dans cette île. Dans la 10™® année de la même ère de Kwansei (1799), dans un nouveau voyage, le 4™® fait par des Japonais, j'étais accompagné de Mogami Tsunenori. Nous fîmes ensemble une exploration conjplète de l'île. La 11™® année l'île était ouverte à la colonisation. La 12™'', Yamada Yoshimoto UiBS^X abordait à Kounashiri, au lieu dit Torikamae, et bâtissait un village japonais à Shioitoe, le premier élevé dans Tîle. A Etouroup, le Russe Ichouyou? Les Aïnoii des îles Kouriles. 103 Niketas nous avait précédé de 7 années, y avait élevé une grande croix en guise de prise de possession, avait imposé sa religion et les us et coutumes russes aux Yi-djin (les indigènes aïnou du pays). Il leur avait aussi ordonné de couper leurs cheveux à la mode russe, leur avait donné des amulettes ou hotoké de son pays, et leur avait imposé le nom de Honansé. Il en avait fait des Russes. A mon arrivée dans cette île, je m'empressai d'abattre la croix Russe et d'élever au lieu dit ,, Kamoui Wakkaoi,, un énorme poteau avec inscription, en signe de prise de possession japonaise. La IS""" année de Kwansei, le Bakoufou développa grandement la colonisation, fit retirer aux Yi-djin, les amulettes et les hotoké qu'ils avaient reçus des Russes, et à la grande gloire du Shogoun de Yédo, leur fit accepter les coutumes et les lois du Japon. Cette île de Kounashiri possède aujourd'hui 17 villages ou stations de pèche. Après la grande Y^ézo, c'est la plus fertile et la mieux organisée de toutes les îles de la mer du Nord-Est. ,, Au mois de Décembre de la 12""' année de l'ère de Kwan- mon, un bateau d'Isé parti du port de Toba dans la petite province de Shima, à destination de Yédo, avait été poussé par , , la tempête et les courants, ,, juscjues dans la mer du ,, Nord-Est. Pendant 7 ,, longs mois, il fut ballotté ,, par les vagues et toucha ,, enfin à une grande terre ., que nous croyons avoir été ,, l'île d'Etouroup. Les ,, hommes de l'équipage ,, voulaient débarquer, mais ,, les insulaires les repous- ,, sèrent à coups de flèches, ,, et ils durent passer outre. (C'est cette île d'Etouroup que le brave Aral Hakou- seki appellent majestueu- ImV. 14. Indigènes de Kusawa. eu 1802. Par Kondo Jinzo. 104 Art. 1.— R. Torii : sement Groenland, et les îles adjacentes, îles du Nord du continent Américain.),, Nous ne sommes plus au temps de l'ère de Shôtokou; aujourd'hui à la gloire du Bakoufou de Yédo, l'île d'Etouroup et les autres îles du Nord-Est obéissent à notre gouvernement et sont en pleine prospérité. Ces heureux résultats sont tous dûs aux vertus des Esprits du Japon. ,, Dans la 13'"" année de Kwansei (1802), un Yidjin Tchoupka du nom de Itchangemoushi se rendit à Etouroup avec sa femme, ses enfants et quelques autres individus. Confiants dans la justice et la force de notre pays, ils se firent naturaliser japonais. Ils abandonnèrent les coutumes de leurs ancêtres, et Itchange- moushi laissant son nom, s'appela dorénavant Itchisouke. Cet homme avait fait de nombreux voyages sur mer à travers les îles Kouriles et jusqu'au Kamtchatka: aussi, était-il très versé dans la connaissance de ces parages. La direction, la force des vents et des courants, la position de îles, des baies et des ports dans ces îles; il n'ignorait rien. Je résolus alors de l'interroger à fond pour me renseigner. Un jour donc, je le fis venir chez moi avec trois chefs d'Etouroup, Rourishibi, Iwaki et Ikorouteki; deux chefs d'Atsukeshi (Koushiro), Ikotoi et Hakko, et les Tchoupka Haoshibi, Tokorokou, Ibekeoushi et d'autres encore, tous grands navigateurs de l'archipel de Tchishima. Je fis étendre une grande feuille de papier devant nous tous, et je priai Itchisouke de fixer sur cette feuille au moyen de grains de riz, la position des différentes îles qu'il avait visitées. C'est d'après les indications données par cet Itchisouke et ses compagnons, que j'ai pu dresser la carte ci-jointe. I>es îles indiquées sur cette carte, sont les suivantes: Ouroup, Yanketehiriboi, Rebountchiriboi,- Mankanrourou, Eakkodjima, tShimoshiri, Ketoï, Ouseshiri, Kashowa, Matooua, Rakouaki, Ehaito, Shiashikotan, Plarouomakotan, Noushashikotan (Onne- kotan), Poromoshiri, Koushounkotan (Shoumoushou). Le Sud du Kamtchatka est aussi indiqué.,, La relation de Kondo Morishige sur chacune de ces îles, est très détaillée, mais dépourvue d'int^'rOt. Nous^ne!ferons ici que la résumer en quelques mots. Les Ainou des îles Kouriles. XOÔ 1. Ouroup cljima. — ,, Les côtes de cette île sont très pois- ,, sonneuses, de là son nom d'Ouronp. Les Japonais de Matsu- ^1 -^ \È-^^ il -y ^^s^^ \ V-^ 1^ .- I J »*1 l> ^1 /v' ^ ',,. *■':. ■^' '< 7 --^^ ""■■•'- ,-' 0"^ ,> '^ .'"' ^*-^ ^^^^ 'r7 Fig. 15. Carte par Kondo Jiuzo, sur les indications de l'Aïnovi Itchan^émoushi. ,, mae appellent cette île du nom de Rakko diima=île des loutres de mer. Les Aïnou du Yézo, la nomment Ouroup, et font de 106 Art. 1.— K. Torii : ,, Rakko une île à part située loin à l'Est d'Ouroup. Los Russes ,, ont changé le nom d'Ouroup en celui de ,, Osenatsaito.,, Cette ,, île forme la frontière ou limite des possessions Japonaises et ,, Russes. Elle est séparée d'Etouroup, par un détroit de 16 ou ,,17 ri. Elle a de 70 à 80 ri de tour. Elle renferme deux ports, ,, Tobo, àrp]->tet Waninaou, à l' Ouest. Depuis longtemps, avec ,, Etouroup, Kounashiri, Nemouro et Atsukeshi dans l'Yézo, ,, (Juroup est un lieu de pGche de rakko ou loutres de mer ,, exploité aussi par les Russes. Elle n'est habitée que pendant la ,, chasse et la peshe. Quelquefois les Yidjin et aussi les Russes y ,, passent l'hiver, en assez grand nombre. Il y a une trentaine ,, d'années, les Aïnou du Yézo et les Moscovites se firent la guerre, ,, et c'est depuis lors que les îles à partir de Shimoshiri devinrent ,, possession russe. Dans la 7'"*' année de Kwansei, les Russes ,, étaient encore une soixantaine d'individus hivernant dans l'île; ,, aujourd'hui, il ne sont plus que 17 avec un certain ,, Keneto- ,, boushi?,, pour chef. A Ouroup, on trouve en abondance, ,, d'abord la loutre de mer qui se nourrit de ,, Nino, ,, sorte de ,, coquillage et qu'on prend au moyen de harpons et de flèches, ,, et ensuite le hon de mer. le saumon, la morue ordinaire, la ,, morue rouge ou Ouroup (Béni taralCü) qui a donné son nom à ,, l'île elle-même, le dauphin, la baleine, l'okina, sorte de baleine, ,, entre Ouroup et Tchiripoï; et en fait d'arbres, le bouleau, le ,, han? et un pin d'une espèce particulière. Jusqu'à présent, on a ,, une fait 4 expéditions à Ouroup; une la 6"'' année de Tenmei; ,, une la 3'''" année de Kansei; une la 1"'" année de Kyowa ?ln et ,, enfin, une 4'"°, partie de Matsumae officiellement; et à chaque, ,, expédition, ceux qui en faisaient partie sont entrés en relation ,, avec les Russes. 2. Yangetchiripoi, en russe: Semounasatoi. — Cette île se ,, trouve à 20 ri d' Ouroup. 11 faut un jour de marche pour en ,, faire le tour. Elle ne possède pas de port. Les Yidjin (A'inou) ,, y receuillent les bois apportés par les courants marins sur les ,, rochers de ses côtes. Elle est sans arbres et n'est couverte que ,, d'herbes peu vivaces. Le poisson y est rare, par contre, l'oiseau ,, Etoupirika y foisonne, et est si peu sauvage qu'on le prend à la Les Aïno« des îles Kouriles. 107 ,, main. Les Yidjiu se nourrissent de sa chair et utilisent ses os , , comme combustible 3. Rebountchiripoï. — Cette île n'est pas plus grande que la ,, précédente. Reboun, en Aïnou signifie plaine, de là le nom de ,, Rebountchiripoï, île plate. Défait, on n'y voit pas de hauteurs. ,, Beaucoup de loutres de mer. 4. Makanrourou. en russe=Seuse. — De mêmes dimensions ,, que les deux précédentes, cette île est peuplée de loutres de mer ,, et de phoques. Les Yidjin, cjuand ils y viennent, se nourrissent ,, de la chair des e'oupirika, qui y sont aussi nombreux que le ,, saumon et la morue dans TYézo. Depuis longtemps déjà, c'est ,, une station de cliasse à la loutre de mer, pour les naturels ,, d'Etouroup. 5. Rakkodjima. — \oh' page 07. — 6. Shimoshiri, en russe Semounatsatoï. — Shimoshiri est un ,, peu plus petite qu'Ouroup. Un y passe de Rebountchiripoï en ,, abordant au petit port de Moyorop. Anciennement elle était ,, soumise à notre nation. Les Russes s'en sont emparée il y a ,, une trentaine d'années, et depuis 20 ans environ, les Yidjin qui ,, l'habitent, hommes et femmes ont adopté la religion, les us et ,, coutumes, les armes et jusqu'au costume des Russes. Les ,, fonctionnaires moscovites la visitent de temps en temps. Nos ,, officiers appellent ses habitants du nom de ,, Tchoupka Aïnou.,, ,, Nos propres Aïnou ont toujours fait le commerce avec ces ,, Tchoupka, nom générique de tous les Yidjin à partir de Shimo- ,, shiri. Itokoi le chef d' Atsukeshi (Koushiro) dit que sa famille ,, est originaire de Shimoshiri, où il a encore des parents parmi les ,, chefs; ainsi qu'à Ouseshiri. — Les relations entre ce chef et ses ,, anciens compatriotes, un moment interrompues, viennent de se ,, renouer, et les échanges d'objets de chasse et de pêche se font ,, actuellement couramment. Anciennement les gens de Shimo- ,, shiri passaient à Onroup, et en échange de leurs marchandises, ,, recevaient de nos sujets Aïnou, de la vaisselle, des plateaux ,, laqués, des casseroles, des poignards, de vieux habits, des peaux ,, de renards, etc., du vin de riz, du tabac, etc., véritables ,, richesses pour eux. Aujourdhui, la ci vihsation s' étant étendue X08 Art. l.—E. Tori i : , jusques chez eux c est à Etonroup qu'ils viennent s'approvision- ner. Ils se rendent aussi au Kamtchatka. Beaucoup plus nombreux autrefois que n:iaintenant, ils recevaient chez eux pendant l'hiver, les Yidjin de Rashowa et d'Ouseshiri. La loutre de mer, le renard et l'aigle abondent dans leur île ainsi que le poisson ,, Koma, ,, mais on n'y rencontre ni le saumon, ni la morue. Ils se nourrissent de végétaux et de poissons. Leurs habits sont faits d'ailes d'oiseaux, de peaux de renards et d'un tissu tiré de la plante dite ,, Kina ,, 7. Ketoï, en russe. Betnatsatoi. — Petite île inhabitée. Les Yidjin de Rashowa y viennent souvent hiverner pour y chasser l'aigle et la loutre de mer. 8. Oaseshiri, en russe, Seiteinatsatoï. — Petite île habitée et si prés de Rashowa qu'on en voit les huttes, de cette île, par temps clair. Sur sa côte Ouest, on y trouve un port où on aborde de Kotoï par vent du Sud-Ouest. Elle renferme un grand nombre d'oies qu'on prend à la main. Si on en croit nos sujets Aïnou d'Ouroup, les habits des gens d'Ouseshiri sont confectionnés avec des ailes d'oies, bordés en bas de peaux de lion de mer. Ils sont complètement fermés et on doit les passer par la tête i:>our s'en vêtir. Ils descendent jusqu'aux genoux. Aux pieds, ils sont chaussés de longues et fortes bottes en cuir. 9. ,, Rashowa, en russe Terinatsatoi. — Petite île habitée par des Yidjin, possède une rade sur sa côte méridionale où les bateaux abordent par vent du Sud, venant d'Ouseshiri. Le poisson y est rare, aussi ses habitants ne se nourrissent guère que de légumes et d'oiseaux. Elle est assez froide, néanmoins à la différence d'Ouroup, la glace ne s'y montre guère, même pendant l'hiver. Certaines années cependant, les gla<;ons du nord y dérivent quelquefois. On y trouve le bouleau, le ,, han ,, et beaucoup d'autres essences d'arbres. L'aigle blanc, l'etoupirika, le haro sorte de canard noir, le korokoro etc.. etc.. y sont très nombreux. La loutre de mer aussi. Les Yidjin de cette île habitent des huttes enfouies sous terre, le toit seul formé de poutres croisées au scjmmet en forme de croix de St André et recouvert d'herbes et de terre, émerge seul du Les A non des îles Kouriles. 109 , sol. Les indigènes descendent dans ces huttes au moyen de grosses '' poutres entaillL'CS servant d'échelles. (A Etouroup on voit en- ,, core les restes des huttes habitées par les Russes et Itchange- '' nioushi ou Itchisouke Ttî^J lui-même, qui a habité quelque temps ,[ cette île). Les vêtements des gens de Rashowa sont en peaux ,, d'étoupirika, les ailes et les plumes tournées à l'intérieur, et ,' bordés de peaux de lions de mer. Sur la poitrine sont fixés des ,, becs d' étoupirika (le mot étoupirika signifie beaux becs) et des ,, touffes de poil de chien, comme ornements. Depuis l'arrivée des '' Russes, ils portent des pantalons d'étoffe très amples, des bottes ,, en peau de lion de mer, des bonnets en peau de renards, et ,, partagent leurs cheveux ou sommet de la tête comme les mos- ',' covites. Ils ont des fusils russes de plus de ti-ois pieds de long. C'est depuis une vingtaine d'années seulement qu'ils ont adopté ,, toutes ces coutumes. N'est-ce pas déplorable! Le fils d'Itchi- ,, souke, du nom de Imonkesekourou, a de 16 à 17 ans. Son père ,',' a dépassé la quarantaine, sa mère du nom de Inanshaoushi-mat ,'' est originaire de Shashi Kotan et porte un tatouage bleu autour ,, de la bouche. Itchisouke a adopté les coutumes, le costume et la ,, religion des Russes après la guerre que ceux-ci ont faite aux gens ,',' du Yézo. Sa femme, et son fils qui semble très intelligent, ont ,, suivi son exemple. Tous portent suspendue a leur cou une '' amulette qu'ils appellent ,,Keresouta,, (Christo) et qu'ils ont ,, recrue d'un bonze russe (prêtre orthodoxe). Ces 3 per- ,, sonnages primitivement originaires de Rashowa, venus à '' Ouroup, habitaient avec les Russes. Dernièrement, un chef ,, d' Etouroup étant venu lui aussi à Ouroup pour ses affaires, ',, les re(;ut à bord de son bateau et les amena à Etouroup '' où ils se sont fait naturaliser, la ir^^anneé de Kwansei ligJc. ,, Est-ce au contact des Russes que ces individus sont devenus si ',' intelligents et si habiles? mais ils se servent de la boussole avec ]] beaucoup d'adresse. Les Russes arrivent chaque année en assez [[ grand nombre dans cette île de Rashowa, du Kamtchatka, et les ,, Yourou-Shisam (popes russes) également de temps à autre. Ces ',', Yourou-shisam n'ont pas les mêmes us et coutumes que les [[ Russes. Comme les naturels des Kouriles, ils sont très barbus 110 -^rt- 1 — R. Torii : , , et très velu?. Liurs habits sont faits de riches étoffes, et ils ,, obéissent au Tchoupouka Kamoui (le Tsar de Russie). Ils fout ,, porter au cou, à tous les Ydjin, de petites croix en fer qu'ils ap ,, pellent Kereshita (Christo) et qu'ils regardent comme des ,, amulettes protectrices pour la chasse et la pèche et contre la ,, brutalité des mauvais Russes. Ces amulettes procurent aussi des ,, maris aux femmes qui n'eu ont pas, ainsi que de beaux cbapeaux. ,, Les Aïnou ou Yidjin de Rasliowa font le cemmerce de peaux ,, de loutres et de renards qu'ils portent au Kamtchatka où ils ,, payent des droits d'entrée aux Russes. Ce commerce se fait ,, ainsi. Les individus venus de Rashowa s'arrêtent d'abord à ,, Koushounkotan (Shoumoushou), livrent leurs marchandises aux ,, Yidjin de cette île, acquittent les droits de douane, et un ou deux ,, d'entre eux accompagnés de plusieurs de ces Yidjin, les portent ,, au Kamtchatka. Les hommes qui se livrent à la chasse et à la ,, pêche, rec;oivent des Russes des fusils et de la poudre, à cet effet. ,, Le commerce des marmites, pots, casseroles et aussi des haches, ,, etc.. se fait à Ouroup, et tous ces divers articles viennent de ,, Russie. Un Yidjin d' Ouroup, du nom de Koitchoui, revêtu de ,, la dignité de ,,Toyan,, par les Russes, gouverne l'île et tout l'ar- ,, chipel. C'est une sorte de préfet. Il sert de temps en temps ^, d'interprète aux Russes qui vont à Atsukeshi. Il est assisté ,, d'un , , Yashaorou, , ou sous-chef. Anciennement, les Russes ont ^, fait la guerre aux gens d' Atsukeshi. Ils ont massacré la moitié ,, de la population et réduit l'autre moitié en servitude. 10. ,,Motowa, en Russe=Orinnatsatoi. — En partant de ,, Rashowa en bateau de bon matin, on arrive vers midi à l'île de ,, Motowa. La mer est cUire. Cette île de Motowa est petite et ,, inculte. 11. ,,Rakouwaki. (Tenatsatoi. — 12. ,,Ehaito. — Cette île s'appelle aussi Kotannoun-moshiri. -,, Sur la côte Nord-Est en trouve un petit port assez sûr, et elle est ,, habitée par des Yidjin. 13. Shashikotan. — Le port de cette île est situé sur la côte Sud-Est. ,,Elle possède un petit lac intérieur et trois pics de mon- , , tagne, le Ketonintarie, le Hinna et le Ourou. Les Yidjin y sont ,, assez nombreux et c'est là qu'est née la femme de Itchisouke. • Les Amou des îles Kouriles. 111 , Au Nord-Ouest de cette île, on aperçoit la petite île de Ekaruma. 14. ,,Hamomakotnn, (Teatoi).— Cette petite île a un port , sur sa côte Ouest d'où ou aperçoit une autre île plus petite encore. 15. ,,Noushashikotan, (Foutoroi).— Cette île se nomme aussi , Onnekotan. Il faut deux jours pour en faire le tour en barque. [ Elle renferme deux villages d'Yidjin, Tchihoyani et Irousbikou- ', boushi. Au Sud et à l' Ouest ou-y remarque deux ports où deme- ', urent aussi quelques Yidjin. Sur la cote Ouest se trouve la petite , île de INIakanrourashi. 16. ,,Poromosbiri, (Serimoi).— C'est une île aussi grande , qu' Our'oup, avec un bon port au Sud. Il y a là deux villages , d' Yidjin, Betsupo et Aroumoi, et plusieurs montagnes, Sasbiri, ' Mosotchöu, Tcharinjiki et Rapoukoto. Au pied du Tabarinjiki ' s'étend un petit lac. A l'est de cette montagne, s'élève une ., petite cbaîne et un pic assez élevé d'où la voix bumaine peut ,, s'entendre jusqu' à Koushoumkotan. Au Nord-Ouest de Poro- ,, mosbiri, on voit la petite île ou îlot de Oyakkobake. 17. ,,Kousboumkotan.— Il faut deux jours pour faire le tour ,, de cette île en bateau. On y remarque le port de Moyoropo, où ,, les bateaux Russes bivernent cbaque année. Sur la côte septen- ,, trionale se trouve un lac sur les bords du quel se sont établis quel- ,, ques Yidjin. De là à Rebounraisbasbi, station de la côte du ]] Kamtcbatka, la distance est si courte qu'on distingue facilement ,, la végétation des côtes. On passe de Koushoumkotan à Reboun- ,, raishashi par vent du Sud-Ouest. Dans le voisinage se trouvent ,, les deux petites îles de Betsupo et de Topourouke où demeurent ,, quelques Yidjin. 18. ,,Kamsasouka ou Kamishatouka, (Tchibô) -—Cette terre ,, était anciennement le district où demeuraient les Yézo-Kourou- ]\ mouse, une dépendance de notre Japon. Dans la 5""^ année de ,, l'ère de Shôtokou HtiS^ (1715), les Russes l'ont occupée, e ,, c'est aujourd'hui une de leurs principales stations dans les mers ,, du Nord. D'Ouroup au Kamtchatka, en passant par Shimoshiri, ', on compte environ 250 ri. On passe de Koushoumkotan au cap '', Rebounraisbasbi, par vent du Sud, et de là par voie de terre, on ,, gagne Besoutowahirousukaï (Petro-Paulowsk) en quatre ou cinq ,, jours de marche. Besoutowahirousukoï est un nom imposé par 112 Art. l.—K. Tori i : les Russes. Autrefois, cette ville et le vaste golfe sur lequel elle est située s'appelaient Ponrourouka. Les Russes y ont élevé un fort et fortifié aussi tout le pourtour du golfe avec de l'artillerie. Un officier et soixante hommes y tiennent garnison dans des souterrains très profonds. Les murailles du fort sont très élevées, on y accède au moyen d'échelles. Un adulte, vu d'en haut, y parait un petit enfant. Chaque année, les soldats du fort, montés sur des bateaux visitent Okhotka et parcourent tous ces parages: Ils possèdent deux bateaux qui hivernent dans une rivière qui se jette daus le golfe. Les barbares Kouroumousé habitent tout ce pays qu'ils appellent Ponrourouka, tandis que, comme il a été déjà dit, les Russes le nomment Besoutowabirousonkoï. Un jour, le chef de Atsukeshi et de Samonbetsu dans l'Yézo Oriental m'a dit: ,, Il y a très longtemps de cela, Okikirimoui^^^ (Mina- moto Yoshitsune WMM) et Shamaikourou (Benkei MM) vinrent à Itchira sur le cours supérieur du Sarougawa, et y élevèrent un fort dont les murs étaient faits de becs de l'oiseau ,,Kajikitoshi,,. Ensuite ils parcoururent les monts ,,Kiroroi,, , sur le haut ,,Shimobegawa, ,. Un jour dans leurs pérégrinations ils aperçu- rent un aigle aux ailes d'or du nom de ,,Kamke-Shiirap qui volait, ils se mirent à sa poursuite et arrivèrent finalement au pays de Ponrourouka.,, Le narrateur continue : , , J' ai interrogé les vieillards indigènes à ce sujet, et tous m'ont répondu qu'ils ne savaient pas de quoi il s'agissait. Le barbare Tchoupouka Itchangemoushi, mieux renseigné sur les choses du Kamtchatka me dit que le pays des bords de la mer était le pays des Kouroumousé, qui s'appelait d'abord ■,,Panrourouka,, , et que les Russes avaient changé son nom en celui de Besutowabirousukoï. Je pense que le Panrou- rouka des indigènes du Yézo est certainement le même que le Panrourouka de Kouroumousé du Kamtchatka. Ces Kourou- mousé portaient primitivement le nom de Toitchisekatchikamoui et habitaient l'Yézo qu'ils ont cultivé et civilisé. Peu à peu (1) L'idée qu' Okikirimoui et Shamaikourovi n'étaient autres que Minamoto Yoshi- tsune et Benkei est uniquement l'idée personnelle du narrateur, et point du tout la pensée, ni la croyance des Japonais. Les Aïnou des îles Kouriles. 113 ,, pressés par F arrivée sur leurs terres, de nombreux Aïnou, ils se ,, sont retirés à Rakkojima et au Kamtchatka où ils se sont établis. ,, Du reste, ces Konroumousé ne diffèrent pas des xVïnou du Yézo ,, euxmOmes. Comme eux, ils ont les clieveux et les yeux noirs, , , mais ils ont adopté les mœurs Kusses, ainsi ils possèdent des bar- ,, ques de peaux que les gens du Yézo appellent ,,Tondatchippou,, , , et les Russes , , Maîtare, , . Les Russes construisent aussi de grands ,, bateaux en bois qu'ils appellent ,,Horoshonnai,, et que les bar^ , , bares du Yézo, désignent sous le nom de Rokoundo, , . ,, Si l'on consulte l'histoire écrite par les Russes et les tradi- ,, tions des Kamtchadales, ont voit qu'en outre des Kouroumouse', ,, il y a encore*au Kamtchatka d'autres Yidjin du nom de Kouri- ,, rèrous (Kouriles). Ces Yidjin habitent tout le sud du pays ,, jusqu'au cap méridional, et aussi les îles qui sont encore plus au ,, midi de ce cap. Ils ressemblent assez aux Kamtchadales, avec ,, cette différence qu'ils sont beaucoup plus velus. Les hommes ,, ont le milieu des lèvres tatoué en noir et les femmes les ,, ont tout entières teintes également en noir. Les hommes et les ,, femmes portent tous, des boucles d'oreilles en argent et ont les ,, bras jusqu'aux coudes, tatoués de diverses couleurs. Leurs habits ,, et leurs huttes sont semblables à ceux des Kamtchadales. Ils se ,, nourrissent de poissons et de mammifères marins. Ils ont beau- ,, coup d'épouses, et tuent sans pitié les adultères. Le dieu qu'ils ,, fêtent, porte le nom de ,,Inkourou, ,. Dans leurs fêtes, ils ,, offrent à ce dieu des branches d'arbres découpées à la façon du ,, ,,gohei,, Japonais et que les barbares du Yézo nomment ,,Inao,,. ,, Ils offrent aussi à ce dieu, des peaux d'animaux fraîchement ,, écorchés, et dont ils mangent la chair. S'ils meurent pendant ,, l'hiver, ils sont ensevelis dans la neige. S'ils meurent pendant ,, l'été, ils sont enterrés, etc.. etc.. etc...,, Notre narrateur Kondô Morishige continue encore très longue- ment son intéressante description des Kouriles et du Kamtchatka, tirée en partie, croyons-nous, des livres Hollandais et Russes tra- duits en Japonais, de ses observations personnelles, des comptes- rendus des nombreux naufragés sur ces côtes et dans ces îles inliospitalières, et enfin des renseignements donnés par les naturels 114 Art. 1.— R. Torii : de Rasawa. Co qu'il rapporte est le plus souvent vrai et exact. On voit par là que dès la fin du 18"'^ siècle, les Japonais étaient déjà assez au courant des choses des Kouriles et aussi un peu de celles du Kamtchatka, et qu'ils regardaient les Koushi-Aïnou com- me étant de Ja même race que les Aïnou du Yézo, tant au point de vue de la langue, C|u'au point de vue des caractères physiologi- ques. Seulement, quand Kondô Morishige nous parle d'une île de Kakko située à l'Est d'Ouroup, quand il fait des Aléoutes et des Kamtchadales un seul et même peuple, il se trompe: (|uand aussi il affirme d'après les dires de Itchangemoushi que les coutumes et les usages des Tclioupka-Aïnou leur viennent des Russes, par exemple leurs habits d'etoupirika, leurs longues bottes, etc.. leurs cheveux tressés et l'ejetés derrière la tOte, il est dans l'erreur, car toutes ces choses, ils les avaient bien avant l'arrivée des Russes dans ces parages. Bref, à part ces petites lacunes, le travail de Kondr» Morishige sur les Kouriles est vérit- ablement sérieux et précieux pour l'histoire de ces lointaines lé- gions. C'est grâce à lui et à ses compagnons, que ces îles et en particulier l'île d'Etouroup, se sont enfin ouvertes à la civilisation, et que les navires Japonais ont pris l'habitude de les fréquenter. Mais à l'arrivée de Kondô Morishige au milieu d'eux, en quel état les Aïnou du Yézo d'Etouroup se trouvaient-ils? Habuto Seiyo ^i^ïE^ dans son ouvrage ,,K3^oumei-Köki,, ffcBS:)fefGi) édité en deux volumes, la 4°"'' année de l'ère de Bounkwa (1807), va nous le dire: ,, L'île d'Etouroup, dit cet auteur, est située vers le ,, Nord-Est, à 300 ri de Matsuraae, et à 270 de Hakodate. C'est ,, une grande île de 260 ri de tour, et séparée de l'île d'OurcMi}) par ,, un détroit de plus de dix ri. Depuis longtemps, les Russes ,, s'efforcent de saisir nos îles du Hokkaido. Après plusieurs ,, voyages à Ouroup, la 7"" année de Kwansei, ils ont enfin occupé ,, cette île, où ils sont encore une 10°' d'individus, en face d'Etou- ,, roup que les Japonais tiennent. ,, La 11"" année de Kwansei, Kondô Morishige et Yamada ,, Rihei Uifflf'J^ voulurent visiter l'île d'Ouroup elle même, ,, et s'avancèrent jusqu'à l'île de Kounashiri, mais la sai.^on ,, étant trop avancée, ils furent obligés de renuncer à îeui' Les Amou des îles Kouriles. Wo ,, dessein et durent hiverner, Kondû -i Sliamani et Yamada à ,, Yoiifoutsu. ,, La 12""" année de cette même ère de Kwansei, ces deux ,, Messieurs se trouvant à Ktouroup, île de 200 ri environ de tour ,, et non loin d'Ouroup, voulurent _y établir des postes civiles et ,, militaires; mais ne disposant pas d'un personnel suffisant, ils , , furent contraints de renoncer à leur projet. Je leur commandai ,, alors de donner leurs instructions au naturels et de les aider de , , tout leur pouvoir, ce dont les habitants se montrèrent très satis- , , faits. Etouroup est une île assez vaste, néanmoins elle ne ren- ,, ferme guère que 700 personnes hommes, femmes et enfants ,, compris. Les habitations de ces gens ressemblent plutôt à des .. cavernes qu' à de vraies maisons. A part le chef de l'île et ,. quelques autres plus fortunés, qui sont vêtus de peaiix d'oui'?, de ., lions de mer, de chiens, etc.. tous les autres sont couverts d'ailes ,, d'oiseaux cousues les unes aux autres ou d'herbes. Beaucoup ,, même sont nus. En tout cas, tous les enfants jusqu'à l'âge de 15 ,, à 16 ans, malgré la rigueur du froid sont toujours sans le moindre ,, vêtement. Ces misérables Yidjin d' Etouroup n'ont aucune ,, vaisselle. Ils ne possèdent qu'une casserole pour cinq ou six ,, ménages. Ils se nourrissent de poisson, beaucoup ne le font pas ,, bouillir, ils se contentent de le griller et même le mangent cru. ,, Du reste, ils en prennent peu, faute d'engins de pèche. Ils pren- ,, nent la morue, le saumon avee des pieux armés de clous à leur ,, extrémité quand ces poissons montent de la mer dans les rivières. ,, Si la pêche a été bonne, ils font sécher le poisson qu'il.^- ont en , , trop et le conservent. Si la pOche a été mauvaise, ils amassent ,, différentes herbes ou plantes, des lis principalement, auxquels ils , , font subir une certaine préparation et les gardent en conserves. ,, Dans de pareilles conditions, naturellement les famines sont ,, fréquentes, et ces pauvres gens meurent alors en grand nombre. ,, Dans la grande île de Yézo, la situation est un peu meilleure. ,, Les naturels possède'nt quelques engins de pêche, ils peuvent ,, m^'me en faire un petit commerce. Quant à Etouroup, les cori- ,, ditions sont véritablement lamentables. , , Messieurs Kondô et Yamada émus de pitié à la vue de ces 11(3 Art. 1.— li. Torii : ,, infortunés insulaires, cherchèrent par tous les moyens en leur ,, pouvoir à leur venir en aide. Malheureusement l'Océan est si ,, mauvais dans se's parages que les bateaux y naviguent difficile- ,, ment, c'est pour quoi les Japonais dès les temps les plus reculés ,, n'y ont fait que de rares apparitions. Il n'y a que les Aïnou ,, du Yézo qui osent s'y hasarder. Ne pouvant donc eux-mêmes ,, comme ils le désiraient, procurer aux pauvres Yidjin d'Etouroup, ,, les instruments et les engins nécessaires pour améhorer leur ,, situation, ces deux charitables citoyens s'adressèrent alors à un ,, fameux et hal)ile marin du nom de Takataya Kaliei îftBQM^AI^, ,, de Hiogo dans la province de Setsu. Ils savaient que lamer ,, d'Etouroup est particulièrement mauvaise, qu'elle est sillonnée ,, de trois courants marins, que les vents y sont très violents, mais ,, comme il n'y a là aucun roclier dangereux, ils jugèrent aussi que ,, la navigation n'y était pas impossible ])our des navires de fort ,, tonnage et solidement construits, et ils lui demandèrent d'essayer ,, de s'y aventurer. Takataya Kahei accepta la proposition. ( )n ,, fréta un navire jaugeant 1500 koku, le Shin-yetsu marou MfèA, ,, on le remplit d'instruments, d'engins de toutes sortes, d'objets ,, les plus divers et les plus utiles, et on ht voile pour Etouroup. ,, On était alors en la 12"''' année de Kwansei. A l'arrivée de ce ,, ])ateaudans l'île, battant pavillon nationalJaponais, les indigènes ,, furent stupéfaits. Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau, d' aussi ,, grand, d'aussi puissant, et ne dissimulèrent pas leur joie. On ,, leur distribua sagement ce qu'on avait apporté, on étabht 17 , lieux centraux de pèche, sur les côtes de File, et la joie avec la ,, la prospérité régnèrent eniin chez ces pauvres déshérités. Tout 5, cela, ils le durent à Takataya Kahei.,, L'ouvrage ,,Kiumei-Kôki, , ouvrage véritablement sérieux, nous donne encore d'autres détails sur les Kouriles, par exemple, il rapporte qu' au mois de Juin de la 2'"" année de lîounkwa (1805), 1-4 A'inou, dont 7 liummes et 7 femmes, sous la c*jnduite de deux chefs, vinrent de liasawa à Etouroup. Ketenus de force par les officiers Japonais, ils firent dans cette île un séjour asez prolongé. Ils racontèrent entre autres choses que l'archipel des Kouriles renfermait en tout 23 îles, qui .sont 1, Kounashiri, 2, Etouroup; o, Les Aïnou des îles Kouriles. 117 Onroup; 4, Yamketcliiripoi ; 5, vShifounketchiripoi; G, Makanrourou; 7, Shimshiri; 8, Ketofou; 0, Ouseshiri; 10. Rashowa; 11, Motoou; 12, Rakkoaki, 13, Moshiri; 14,Shasbikotan, 15; Ekarouma, 16, ïchi- rounkotan; 17, Haroumakotan ; 18, Onnekotan; 19, Shirinke; 20, Poromoshiri; 21, 03'akoba; 22, Shimoutchicbaou; 23, Shimshirou. Ils ne parlèrent, pas de Rakkodijima, F île aux loutres. Ces réfugiés donnèrent aussi de précieux renseignements sur les us et coutumes de leurs compatriotes, et voici ce que le livre ,,Kioumei-Kôki,, a noté: ,, Les hommes laissent croître leur l)arbe, ils tressent leurs ,, cbeveux en trois nattes qu'ils rejettent derrière la tOte, après avoir ,, fixé à l'extrémité de ces nattes, une petite boule verte comme ,, ornement; leurs vêtements sont en peaux d'étoupirika, les ,, plumes à l'intérieur en guise de doublure. Les becs de ces ,, oiseaux, fendus en deux parties, forment le col des babits, ,, col qui se prolonge et tombe dans le dos. Le bord des ces ha1)its ,, ou robes est en lanières de peaux de cbiens, blancbes et noires ,, avec encore des becs d'étoupirika, comme ornements. Sous ,, cette robe en peaux d'étou])irika; ils portent des cbemises en \emcv V '^ <7) -7 •a h t. -^ C7) Fi<--. 16. Aïnou (InX ovd des Koiirilcs, en 1805. Extr.ait du manuscrit Ezo-Tö-lvikwan. du duc Xidj« 118 Art. 1— E. Torii : ,, coton de couleurs variées, blanche, vouge, brune, etc.. Ils ,, sont chaussés de bottes en cuir. Pour saluer, ils joignent les ,, talons, se tiennent droits, lèvent trois doigts do la main droite, ,, puis les abaissent sur la poitrine et s'inclinent deux l'ois, toutes ,, opérations qu'ils font trois fois à la suite l'une de l'autre et se re- ,, tirent. Les habits des femmes ne diffèrent de ceux des hommes ,, que par la coupe. Comme les hommes, elles tressent leurs ,, cheveux en trois nattes qu'elles enroulent autour de la tête et ,, qu'elles garnissent de divers ornements, tels que coléoptères, ,, étoffes de couleur grise en taffetas, en calicot, et enveloppent ,, le tout d'une serviette en coton. Toutes ont le pourtour de la ,, bouche et les mains tatoués.,, Ces 14 individus venus de Rasawa, parvinrent enfin à s'échap- per d'Etouroup et retournèrent dans leur ile. Par tout ce qui précède, on peut voir qu'enhn les Japonais connaissaient relativement bien, tout ce qui concernait les Kouriles et leurs habitants. Il n'y avait de doute que pour la problématique île de Rakko ou Rakkojima. Cette île existait- elle réellement, oui ou non? Ceux qui tenaient pour sa réelle existence la pla(}aient tous à l'Est d'Ouroup. Or, il n'y a pas et il n'y a jamais eu d'île à l'Est d'Ouroup. La carte que nous donnons ci- contre a été dressée en la 7"'' année de Kaei M^-t^ (1854), c'est-à- dire, à une époque oii les Kouriles étaient parfaitement connues des Japonais, et voici ce qu'elle dit au sujet de la prétendue île de Rak- kodjima: ,, Pendant l'été, les Aïnou du Yézo se rendent à , , Ouroup pour y chasser la loutre (rakko), c' est pourquoi on ap- ,, pelle cette île d'Ouroup, l'île des loutres, Kakkodjima. Néan- ,, moins, il y a encore quelques personnes qui prétendent queRak- ,, kodjima n'est pas Ouroup, mais bien une île distincte d'Ouroup. ,, La question en est là, et nous ne la dirimons pas.,, Aujourd'hui, le doute n'est guère possible, on ne trouve pas d'île à l'Est d'Ou- roup. Comme nous l'avons insinué précédement, la fameuse Rakkodjima pourrait bien être l'île Russe de Kommandorsky, et rien autre, île située sur les côtes du Sud-Est du Kamtchatka. Nous devons noter ici que jusqu'à la cession définitive des îles du Nord des Kouriles, au Japon par les Russes, en 1875 en échange du Les Ainoii dos îles Kouriles. 119 Karalouto ou Saghalieii, les Japonais s'aventuraient rarement dans ces dangereux parages. v;., ••i^p^. '.■ri-'*;. -^ -7; '•. . ^iX, =^-'^.^^ '-'jr >*>*^ '■' -:• ^ "■^■h Fi<;-. 17. Carte des Konriks en 185 !■ (^7J<. ü-'-l-) Chapitre XV. Les Kobito ou Nains des Ainou du Yézo. On rencontre ici et la dans TYczo. d'assez nombreuses exca- vations, vestiges de huttes très anciennes, qui renferment en 120 Art. 1.— E. Tc.rii : quantité des débris de silex travaillés, et de très grossières poteries. Les Aïnou du Yézo disent à ce sujet: ,,11 y a longtemps de cela, ,, c'est-à-dire Inen avant notre arrivée au Yézo, le pays était habité ,, par une race d'hommes de très petite taille. Ils demeuraient ,, dans des huttes enfouies sous terre et dont le toit était couvert ,, de pétasites. Les haches, les couteaux, les racloirs, les ciseaux, ,, etc.. dont ils se servaient, étaient tous en pierre. Ils usaient de . , quelques poteries, mais si grossières ! Ils étaient si petits et si ,, peu robustes, qu'il fallait deux hommes pour porter un des bâtonnets dont se servent les Aïnou pour manger le riz. L'habit Aïnou, Attsoush ne leur était d'aucune utilité; s'ils s'en revêtaient il traînait par terre. Ils se livraient au commerce, mais sans jamais se montrer. Ils venaient pendant la nuit auprès des habitations des Aïnou, pour faire des échanges de marchandises. Ils n'entraient jamais chez nous, ils se conten- taient de passer les objets qu'ils désiraient échanger, par la fenê- tre, toujours sans se montrer et sans proféi-er aucune parole. Les Aïnou déposaient alors, en dehors de la fenêtre, des objets Aïnou qu'ils estimaient équivalents à ceux qu'ils avaient reçus; les nains s'en emparaient s'ils leur convenaient, et prenaient la fuite. Si non, ils les laissaient et attendaient qu'on leur en ap- porta d'autres à leur convenance. Un jour, plusieurs jeunes gens Aïnou intrigués par les façons de faire de ces nains ou Kobito /h A, ,, voulurent enfin connaître quelle sorte d'hommes étaient ces étranges commerçants. Ils s'entendirent à ce sujet, se mirent en embuscade pendant une nuit très sombre et atten- dirent que quelques Kobito se présentassent. Ce soir là, un seul survint. Comme d'habitude, et ne se doutant de rien, il s'ap- prochea de la maison d'un Aïnou, passa les marchandises dont il voulait se défaire, par la fenêtre, reçut en échange quelques autres objets et se disposa à s' en retourner chez lui. C'est alors que les individus qui s'étaient cachés dans l'ombre, apparurent subitement et se saisirent du malheureux Koro-pok-kourou fou de terreur. Or il se trouva que c'était une femme dont le pourtour de la bouche, les mains et les avant-liras étaient soigneusement tatoués. Cette pauvre femme se mit à pleurer et malgré les Les Aïnon dos îles Kouriles. ]0"j ,, bonne.- paroles qu'on lui prodiguait, elle no voulut pas vive con- ,, soléc. C'est pourquoi après T avoir soigneusement examinée, ,, les jeunes gens la laissèrent aller. Tout en larmes, elle retourna ,, dans son village, raconta son aventure à son père, à sa mère, à ,, à ses frères, à ses sœurs, à tous ses autres parents et aussi à tous ,, les habitants du village, et tous furent très efiniyés et très irrités ,, du procédé si déloyal des Aïnou vis-à-vis de cette femme. A ,, la suite de cela, peu rassurés et inquiets pour T avenir, tous ces ,, gens décidèrent d'un commun accord de quitter le pays et de ,, s'enfuir au loin vers le Nord. Et incontinent, c'est ce qu'ils ,, firent. Aujourd'hui encore, toutes les femmes Aïnou elles- ,, mêmes ont le pourtour de la bouche, les mains et les avant-bras ,, tatoués. Cette coutume leur vient des femmes Koro-pok-kou- ,, rou. Nous appelons ces nains de différents noms, Koro-pok- ,, kamoui, Toi-tchise-kourou (hommes des maisons sous terre), Toi- ,, tchise-kokkoro-kamoui, ïoi-tchise-kotchake-kamoui. etc.. etc.. Cette légende est connue de tous les Aïnou du Yézo, même de ceux de Kounashiri et d'Etouroup. De leur côté, les indigènes du Saghalien disent: ,, Anciennement il y avait au Karafouto une ,, race d'hommes du nom de Tontchi.^" A l'arrivée des Aïnou dans ,, le pays, ces hommes s'enfuirent tous dans l'extrême Nord. Ties ,, excavations que nous voj'ons ici et là. ainsi que les instruments ,, en silex et les vieilles poteries que nous trouvons dans ces ex- ,, cavations, vestiges de huttes souterraines, sont leur ouvrage.,, Mais quelle valeur peut-on, au jtiste, attribuer aux traditions Aïnou que nous Amenons de rapporter? A ce sujet, les opinions des savants ne s'accordent pas. Quelques-uns pensent, en confor- mité avec les légendes Aïnou, qu'avant l'arrivée des Aïnou dans r Yézo, le pays était déjà occupé par une race très différente de ceux-ci et qu'ils appellent ,,race des Koro-pok-kourou, , ou race des hommes des cavernes. Toujours d'après ces meines savants, cette race, à l'origine, aurait occupé non seulement les îles du Yézo, mais aussi le Japon tout entier, c'est même du Japon, qu'elle aurait passé dans le Yézo. En particulier, c'est la théorie du (1) 13. Ivanicr : Die angeblichen Urvölker von Tezo und Sachalin, 1900. 122 -^it- 1-I>- Torii : Professeur Shogovo Tsuboï ^^iESÊIS. (Je Professeur va même beaucoup plus loin. Il fait des Koro-pok-Kourou, des Esquimaux? qui primitivement auraient peuplé le Japon, pour de là passer dans l'Yézo, dans T Archipel des Kouriles, dans l'Amérique du nord (sic) et enßn au Groenland. De sorte que les Esquimaux du Groenland actuel seraient les descendants directs des antiques Koro-pok-Kourou du Japon. C'est hardi! Le Professeur ^lilne,^'^ lui, fait des Kouriliens et des Kamt- chadales, les descendants des Koro-pok-Kourou qui auraient primitivement peuplé le Yézo, d'où ils auraient été expulsés par les Aïnou à leur arrivée dans ce pays. Les nombreuses excava- tions qu'on rencontre ici et là dans F Yézo, seraient les vestiges de leurs huttes ou habitations. R. Noumata^"^ se basant sur nos propres recherches, dit simple- ment que les fameux Koro-pok-Kourou ne sont rien autre que les Aïnou Kouriliens eux-mêmes. Messieurs Batchelor,^'^ II. Hit- chkock,^*^ B. Lauf er, ^''^ W. Jochelson^*^^ et autres sont du luême avis que R. Noumata. Enfin le Professeur Koganei,^^^ X. Ono,^'^ K. Hamada,^') K. Shiraï,'^^'^ :\I. Yamanaka,^") ï. Kôno,^'""^ le docteur allemand E. Baelz^^'^ et beaucoup d'autres savants archéologistes affirment tous que la légende relative aux Koro-pok-Kourou qui fait de cette race humaine imaginaire, une race à part et différente de toutes les autres races, ne mérite aucune considération. Les excavations préhistoriques, les silex et 'les fragments de poteries néolithiques que l'on trouve au Japon proprement dit et surtout au Yézo ou Hokkaido, tout cela vient des Aïnou, des Aïnou seulement. Quant à la légende des Koro-pok-Kourou. c'est une trouvaille des (1) jMihie : Xoti s on tlie Korc-pok-gnni or Fit-lwellcrs of Yczo aud Knrilo Islands, 188'-'. (2) Xouniata : Xilion-Jinshon-shinron H^Af'Mra- (3) Batohelov : The Ainvi of Japan, 1892. (■t) Hitchcock : The ancient Rt-dwellers ci Yôzo, 1S90. (5) Läufer : Die angeblichen Urvolker von Yézo und Sachalin, TJ-O. {6) .Jochelson : The Ko iel r-ryak, 1908. (7) Kogauei : Xj'^er dbewohner von .Japan, 1902. ( 8 ) (9) ( 10 ) ( 1 1 ) . Tokyo-.] i n rc -u i-gakou-Zasshi Mf^K M'-P îf U- (12) Sapporc-Hakouboutsu-gakkwai-Hökokou +Ll|!lWii1!3'5ifv fui';-- H-OS. (13) Baelz : Zur Vor- und Urgeschte .Japan, 1907. Les Aïnoti 'les îles Kouriles. 123 Aïiiou modernes du Yézo, et pas autre chose. Il n'y a pour y ajouter foi que les xVïnou du Hokkaido, ceux de Kounashiri et d'Etouroup relativement venus ivcemment du Yézo, et pas d'autres. Voilà ce qu'en substance, disent tous ces savants. Une chose est certaine, c'est qu'au delà du détroit d"Ouroup, cette légende de Koro-pok-Kourou et de Kobito, est complètement ignorée; les A'inou des Kouriles Septentrionales n'en ont pas la moindre notion . Ils h abitent depuis fort longtemps ces iles perdues du Nord et ils n'ont jamais entendu dire qu'elles aient été habitées avant leur arrivée. Ils n'ont pas la moindre tradition à ce sujet, et ils se regardent comme les premiers occupants. Il suit de là que cette fameuse légende de Kobito, etc, est purement et unique- ment d'origine du Yézo, puisqu'au Japon aussi elle a toujours été inconnue. Les anciens Japonais ne ia connaissaient pas. A son propos, il nous est même arrivé une petite aventure.qui a bien son cachet; nous la rapporterons ici. Dans notre voyage à l'Archipel des Kouriles, après avoir visité et étudié avec soin l'ile de Shikotan, accompagné de Gregori, vieillard Aïnou Kourilien du Nord, très au courant de la géographie et de T histoire de ces îles, nous nous rendîmes à Etouroup, île peuplée, comme on sait, d' A'inou du Yézo. Nous étant rendus au village de Roubetsu, nous avons trouvé là une bonne vieille femme de 70 ans environ qui passait pour être très instruite sur les traditions de son pays. Naturelle- ment nous l'avons interrogée et voici ce qu'elle nous a raconté: ,, Avant notre arrivée dans cette île, elle était occupée par des „hommes qu'on appelait ,, Toi-tchisé-Kourou ,, (Koro-pok- Kourou) parcequ'ils habitaient dans des cavernes ou des huttes sous terre. Ils n'avaient comme ustensiles que des instruments ,, eu pierre et une grossière poterie. Ils étaient de si petite taille, ,, que notre veston ou Attoush, quand ils s'en couvraient traînait ,, parterre. Ils faisaient le commerce entre eux, mais toujours ,, sans prononcer une parole et sans se montrer. Ils venaient ,, pendant la nuit auprès des habitations des A'inou, pour échanger ,, des marchandises qu'ils passaient par la fenêtre, toujours sans se montrer, ni proférer une parole. Les Aïnou à leur tour, dé- ,, posaient alors en dehors de la fenêtre, les ol)jets Aïnou qu'ils 124 Art. 1.— E. Torii : ,, estimaient équivalents à ceux qu'ils avaient reçus. Les Toi- ,, tchisé-Kourou s'en emparaient s'ils leur convenaient, et prenaient ,, la fuite, etc.. etc..... Le récit de la vieille femme continua identique et mot pour mot, à ce que nous avons vu plus haut. C'était comme une leçon apprise et récitée de mémoire, sans rien y changer. Cependant le vieux Gregori était là debout et il écoutait stupéfait. A laiin n'y tenant plus, il éclata sarcastique et pCde de colère: ,, Toi-tchise-Kourou! Toi-tchisé-Kourou! dit-il, qu est- ,, ce à dire! C'est là une invention stupide des Yam-Kourou ,, (Aïnou du Yézo). Ces soi-disant Toi-tchise-Kourou ! mais c'est ,, nous-mêmes qui avons toujours habité dans des cavernes ou ,, dans des huttes sous terre et y habitons encore, qui jusqu'à ces ,, derniers temps n'avons jamais eu que des ustensiles en pierre et , , eu os. Aujourd' hui nous n* en avons plus i^arce q uo nous nous ser- ,, vons des instruments et des ustensiles en fer que nous vendent les ,, Yam-gourou qui eux-mêmes les reçoivent des Shi-sam (Japonais). ,, Des poteries! nous en avons fait jusques dans ces derniers temps. ,, Toi-tchisé-Kourou! Toi-tchisé-Kourou! mais c'est de nous ,, que cette ,, vieille,, veut parler! Nous! des Koljito (nains)! ,, Qu'on nous regarde donc! Dès l'origine des temps, notre Dieu , , Kotan-nou-Kourou a créé toutes les îles de l' Archipel des Kouriles ,, pour nous; pour que nous y habitions. Dès l'origine aussi, nos ,, ancêtres y ont demeuré et nous y demeurons après eux. Il n'y ,, a jamais eu d'autres homntes, jamais non plus nous n'avons ,, vu de Kobito passer, s' enfuyant vers les régions du Nord. Nous ,, savons qu'au Sud de nos iles, habitent les Yam-gourou, au Nord, ,, les Kouroumouse ,, (Kamtschadales). Nous connaissons aussi ,, les Aléoutes, les Koreks (Koryaks) et les Shi-sam. Nous n'avons ,, jamais connu d'autres races d'hommes. Nous, nous sommes de ,, vrais A'inou et pas autre chose, etc.. etc..,, Le vieux Gregori, dans son indignation était vraiment l>eau en parlant, et cette petite aventure elle aussi, nous montre ]:)ien que la légende des Koro-pok-Kourou, est uniquement d'origine Aïnou du Yézo. C'est à retenir. Les Amou des îles Kouriles. 1-25 Chapitre XVI. Opinions diverses a propos de la Légende relative aux Kobito. Xous n avons pas ici, V intention de discuter à fond, les opinions des savants, pour et contre la Légende Aïnou relative aux Koro-pok-Kourou O'ommes des cavernes) ou Kobito /J^A. Xous n'en dirons (iue (jueUjues.inots. Parmi les défenseurs de cette fameuse légende Amou, nous trouvons d'abord le regretté Professeur S. Tsuboï. Par l'ardeur •icharnée voire même le talent littéraire avec lesquels il i a détendue et propagée, il vient certainement en première ligne. Il a même fait école, puisque sur la simple autorité de sa parole, on enseigne couramment un peu partout en Europe comme en Amérique, r existence de Koro-pok-Kourou ou hommes des cavernes au Japon, comme il les entend. ^ Tsuboï nous conte en substance: ., La pvemifcre race .riKinMues .lui a occupé le Japon, était petite. JiSorme, barbare " et habitait les cavernes. KUe ne ressemblait en nen, m aux " Vinou, ni aux Japonais actuels. KUe leur était complètement étrangères et n avait rien de commun avec eux. C était ce que " nous appelons, la race humaine des Koro-pok-Kourou. Les " Aïnou, à leur arrivée dans notre pays, refoulèrent ces Koro-pok- " Kourou dans l'Yézo, puis ai-rès un long temps, passant eux- " mêmes au Yézo et se retrouvant devant ces mêmes barbares ils " les rejetèrent dans l'Archipel des Kouriles d'où ces misérables " peuplades après avoir traversé sans s'y arrêter une partie du " continent asiatique etle continentAméricain, s'arrêtèrent enhn " au Groenland où ils se tixèrent et .levinrent les Es,|mmaux de ", nos jours.,, De sorte que, (d'ap-s^- Tsuboï) les Lsquimaux ne sont autres que les anciens Koro-pok-Kourou du Japon. >otre auteur accorde une foi sans borne à la légende des Ainou du Yézo à propos .les chers Koro-pok-Kourou et lui donne une importance ethnographique de tout i.remier or.lre; il en sollicite même un peu le sens, et Pétcnd généreusement à tout le Japon. Et voilà... Monsieur le Professeur S. Tsuboï est très certainement un homme sérieux et de grand talent; mais dans une question aussi importante que celle des origines de notre pays, la moindre preuve ferait bien notre affaire. Or ce bon Professeur ne nous en donne aucune. Dixi.. et c'est tout. Bien plus, ici, il a tout contre lui. Voir la Revue Jinrui-Gakkwai et autres périodiques, passim. Les Japonais n'ont jamais admis, ni même imaginé, ni pensé qu'à l'origine et antérieurement à l'arrivée des Koushi-Aïnou dans leur pays, ce pays ait été occupé ])ar une race hétérogène de nains ou Kobito. ou Koi'o-pok-]\< urcu. C)n ne trouve aucune trace de cette croyance, ni dans les traditions populaires, ni chez les auteurs tant anciens que modernes, excepté chez le Professeur B. Tsuboï et ses très rares adeptes. Bien plus, les fouilles et les recherches archéologiques de toutes sortes, des temps préhistoriques ou néolithiques, pratiquées jusqu'à ce jour dans toutes les provinces du Japon, n'accusent rien de semblable. Tout ce qu'on a trouvé de plus ancien et de plus primitif, a toujours été nettement et exclusivement des restes, des ruines ou vestiges laissés par les Aïnou, et rien autre. A la véi'ité, le Professeur S. Tsuboï nous donne une légende Aïnou relative à de problématiques nains ou Kobito t>u Koro-pok-Kourou qui à l'origine auraient peuplé non seulement la grande ile du Yézo. mais aussi tout le Japon; et il lui accorde une importance etbnographique et une véracité de tout premier ordre. Mais cette fameuse légende est purement et uniquement une légende des Aïnou du Yézo, et point du tout du Japon, et dont la simple lecture prouve clairement l'inanité complète, au moins dans sa ]vdactii»n actuelle. Cette légende est partout la même, mot pour mot, sur toute la surface du Yézo, et chaque clan ou village, même ceux de l'île d'P]touroup comme nous l'avons dit, se l'attribue exclusivement. Elle nous ])arle, cette légende, d'une race aborigène différente de celle des Aïnou, si petite, si faible et si misérable, qu'il fallait deux hommes adultes de cette race pour portei- un de ces l)ritonnets avec lesquels les Japonais mangent le riz. Elle nous conte que les villages Kobito ou Koro-pok-Kourou étaient rapprochés des villages purement Aïnou, qu'ils faisaient journellement le commerce d'échange, et Les Aïnou des îles Kouriles. 127 que cependant, aucun Aïnou n'avait jamais pu apercevcir de Kobito, et qu'il a fallu l'aventure de la fennne Kobito conimer- (;ante, dont nous avons nam- l'histoire, ci-dessus, pour que les Aïnou soient enfin parvenus à pouvoir se l'aire une idée de ce qu'était cette race étrange; qu'à la suite de cette insignifiante équipée, les nains ou Kobito se sont enfuis loin vers le Koid-Est; enfin que les fennnes Aïnou ont pris de cette ,, dame,, Kuliito, l'habitude de se tatouer les mains et les avant-l)ras jusqu'au coude, et aussi de se peinturlurer le pourtour de la bouche, etc.. etc.. Tout cela ne tient pas debout, au moins dans sa rédaction actuelle, nous le répétons. D'abord les restes, ruines et vestiges abandonnés un peu partout dans l'Yézo pai' ces soi-disant Koro-pok-Kounai » u Kobito, sont uniciuement et certninement des restes, ruines et vestiges Aïnou, identiques à ceux trouvés au Japon, et point du tout ceux d'une autre race; ensuite, ces restes, runes et vestiges n'indiquent en aucune manière, que les hommes qui les ont laissés aient été de ridicules et misérables nains ou Kol)ito. Enfin, les Aïnou Kouriliens. eux aussi, comme les Japonais du reste, n'ont jamais entendu parler d'une race de pygmées ou nains qui auraient peuplé ces parages du Nord; et comme le remaniue naïvement le brave Gregori, ils n'ont jamais vu non plus une pareille race passer })ar leurs îles, en route pour le.. Groenland, il y a à peine trois cents ans, dit Tsuboï, pour y devenir les Esquimaux de nos jours, et poui" cause, puisque ces hommes des cavernes et des liuttes sous terre, premiers habitants du Yézo, n'étaient autres, comme nous allons le dire, que leurs propres ancêtres. Il n'y a jamais eu d'autres hommes des cavernes et des huttes sous terre. Monsieur J. Milne,^'-* lui aussi nous parle des Koro-pok- Kourou du Hokkaidcj ou Yézo, mais avec plus de \raisemblance que le Professeur Tsuboï. Il nous dit qu'aux tem|)s néolithiques, même les plus reculés, il n'y a jamais vu au Japon, que des Aïnou, tandis qu'au contraire dans l'ilo de Yézo. les premiers (l) J. Milue : Notes uu the Korc-pok-giiru or i'it-.lwellers of Yé/o und Kurile Islands, 1S82. 128 Art. 1.— i;. ïorii : Iia])itcUits ont été les Kuro-puk-Kourou uii liommes des cavernes, de race Kainlchadale ou de race Aïnou-Kourilsky. Certains auteurs japonais, du temps des Shogoun Tokougawa, de l'ère de Kwansei Mî^, pensaient aussi (jue les Koro-pok- Kourou de la légende du Yézo n'étaient autres que des Kourou- mousé, c'est-à-dii-e des Kamtchadales ou des Aléoutes/'^ Enfin, le Professeur Koganei/-^^^^ à propos de la légende des Aïnou du Yézo relative aux Koro-pok-Kourou ou Kobito, est encore plus radical que le Professeur J. Milne, il refuse absolument toute valeur à cette légende et aussi aux o})inions du Professeur S. Tsuboï. Pour nous, nous n'irons pas aussi loin que Monsieur Koganei, bien entendu nous rejetons les théories de M'" S. Tsuboï, mais nous croyons que dans la légende des Aïnou du Yézo sur les Kobito, il y a quelque chose à prendre. Voici du reste, ce que nous en pensons. A l'origine, comme nous T avons déjà dit, les Koushi-Aïnou ont indubitablement peuplé le Japon tout entier, et leur avant- garde vers le Nord, dès les temps néolithiques les plus anciens, les recherches archéologiques pratiquées le prouvent, franchissant le détroit du Tsugarou malgré sa grande profondeur et la rapidité du courant (jui le traverse, s'est définitivement cantonnée dans r immense île du Yézo. Pendant de longs, très lougs siècles, tous ces AÏQou, aussi bien ceux du Japon que ceux du Yézo, ont dû mener un genre de vie, des plus primitifs, logeant dans des cavernes ou dans de misérables huttes sous terre. Le surnom de ,, Tsùtciii-goumo ±!l!);il£^c , , araignées de terre, que les Japonais proprement dits leur donnèrent, l'indique suffisamment. Peu à peu, au contact des Japonais, les Aïnou du Japon, firent quelques progrès et adoptèrent entre autres choses, un ■meilleur genre d'habitation, si n(m complètement, du moins en partie, le genre d'habitations japonais importé primitivement, croyons- nous, par les Indonésiens. Il n'en fut pas de même des Aïnou du Yézo. Complétemeiit isolés dans leur ile, ou n'ayant (1) Kondô Jiuzö : Heuyö-Bouukai-Zukö Ü-^^j-^^^, 180i. (2) Kogauei: Beiträge zur pliysisclicn Anthropologie der Aino, lS9i. (3) Kogauei : tJljer die Urljewohuer von .Japan, 1903. Les Amou des îles Kouriles. log de rapports qu'avec les peuples de F extrême Nord, les gens du Sagh alien et du Kamtchatka, ou Kouroumousés, moins civilisés et plus barbares encore qu'eux-mêmes, ils demeurèrent toujours ce qu'ils étaient primitivement. Si bien que quand sous la pression des armées de l'Empereur du .Tapon, les Aïnou du Hondo (la grande île Nippon) passèrent à leur tour dans l'Yézo, ou de leur plein gré, paicequ'ils ne voulurent pas avoir à obéir au Japon, où de force parcequ'ils y furent contraints par leurs ennemis, ils trouvèrent dans leurs frères primitifs de cette île, un tout autre genre de vie que le leur propre. Sans doute, les caractères physiologiques, les caractères linguistiques, sociologiques même, beaucoup d'habitudes, de coutumes et même de légendes étaient encore les mêmes de part et d'autre, mais sous l'influence du temps, du climat et surtout de Téloignement les uns des autres, que d'autres choses aussi étaient devenues différentes. A leur rencontre, un choc devait inévitablement se produire. Il se produisit, et ils se firent la guerre. Les nouveaux venus plus aguerris, plus civilisés, mieux armés peut être furent sinon toujours, du moins généralement les plus forts, et finirent par imposer , , un modus vivendi , , quel- conque, sous lequel, malgré une très grande défiance ou réserve de part et d'autre, des relations d'échange et de commerce plus ou moins actives, commencèrent à s'établir. Mais les femmes étaient en très petit nombre chez les envahisseurs, et ceux-ci, hommes de guerre pour la plupart, désireux de s'en procurer coûte que coûte, se mirent à enlever de force celles des indigènes; de telle sorte, ^qu'enfin poussés à bout, nos bons Aïnou primitifs s'enfuirent tous un beau jour dans les régions du Nord et du Nord-Est, voire même jusques dans les Kouriles Septentrionales et le Sud du Kamtchatka, . pour y vivre à leur guise en sûreté, tranquilles et libres. Ces Aïnou primitifs sont ceux que dans la suite les Aïnou du Yézo ont appelés les Koro-pok-Kourou ou hommes des cavernes et des huttes sous terre, en en faisant bien à tort, des hommes d'une race différente de la leur. La ,, Légende ,, des Aïnou du Yézo que nous avons rapportée plus haut, fait des Koro-pok-Kourou ou Kobito de ridicules nains; 130 Art. 1.— E. Torii : mais c'est faux, les liommes des cavernes et des huttes sous terre du Yézo, n'étaient pas des nains; les fouilles, les recherches prati- quées ici et là, et les trouvailles faites, dans leurs anciennes sta- tions laissées un peu partout, et l'existence même de véritables Koro-pok-Kourou modernes, ou Koushi-Aïnou des Kouriles Septentrionales, prouvent exactement le contraire. Elle dit encore, cette Légende, que ces Koro-pok-Kourou habitaient des cavernes et des liuttes sous terre, et n'usaient que d'instruments en pierre et de poteries très grossières. C'est exact, le vieux Gregori lui-meuie nous le dit. Mais à l'origine, les Tsutchi-goumo (araignées de terre) ou Kouhi, dans tout l'ancien Japon, n'avaient pas d'autres habitations, on en trouve les traces partout, et n'agissaient pas autrement eux-mêmes. Or ces Tsutchi-goumo ou Koushi étaient de purs Aïnou. Peu à peu au contacte des Indonésiens dans le Sud, et surtout des Japonais dans le centre et dans le Nord, ils se sont civilisés plus ou moins, tandis que les Aïnou de l'extrême Nord, du Yézo et des Kouriles sont restés jusques dans ces derniers temps, surtout ceux-ci, ce qu'ils étaient primitivement. C'est toute la différence. La ,, Légende,, continue et rapporte que les Koro-pok- Kourou ou Aïnou primitifs du Yézo, pratiquaient le ,, Mute- trade,, c'est-à-dire le commerce fait de nuit, sans échange de paroles, et sans la rencontre personnelle des échangeurs entre eux. Mais cette singulière coutume n'est nullement particulière aux Aïnou Koro-pok-Kourou. Elle se pratiquait couramment au Japon proprement dit, dans l'Yézo, dans la Sibérie Nord-Orientale, chez les ïchouktchis de tribu à tribu, nous dit Bogoras (The Chukchee), chez les Aïnou -Yézo d'Etouroup, affirme Arai Haku- seki dans son livre: ,, Yézo-Shi,, i^Mïë^ etc.. Cette coutume étrange ne prouve donc en aucune manière que les Aïnou Koro- pok-Kourou étaient d'une race différente, et n'étaient pas de vrais Aïnou dans toute la force du terme. (Du reste, nous "parle- rons un peu plus loni, plus en détail, de cette singulière hc.on de faire le commerce). Notre fameuse ,, Légende ,, ajoute enfin: ,, Une nuit qu'un ,, Koro-pok-Kourou était venu pour faire des échanges, des Les Aïnou des îles Kouriles. l3l ,, Aïnou-Yézo, se ï^aisirent de lui, et trouvèrent que c'était une ,, femme. Après l'avoir examinée soigneusement et constaté ,, qu'elle avait les mains et le pourtour de la bouche tatoués, ils la ,, laissèrent aller, et c'est depuis cette aventure que toutes les ,, femmes Aïnou-Yézo elles-mêmes, ont pris l'habitude de se ,, tatouer les mains et la bouche; jusques là elles ne l'avaient pas. ,, De retour dans sa tribu, cette femme raconta avec larmes son ,, équipée, et alors tous ses compatriotes résolurent d'un commun , , accord, de s' enfuir au loin, etc. . etc. . , , Il ne parait guère croyable qu'à la seule suite d'une aventure aussi anodine, les Aïnou Koro- pok-Kourou aient pu prendre une décision aussi grave. La vérité est toute autre. La vérité est que les Aïnou venus nouvellement du Japon, enlevaient souvent de vive force, les femmes et les filles des Aïnou Koro-pok-Kourou, et que pour se soustraire à cette infamie, ceux-ci se sont enfuis loin vers le Nord. Quant à la nouvelle coutume de se tatouer la bouche et les mains, prise à la suite de la capture de la femme indigène, par les femmes Aïnoutes du Yézo? Hélas! Beaucoup d'entre ces Dames, n'étaient que de pauvres malheureuses Aïnou-Koro-pok-Kourou enlevées et au pouvoir de leurs ravisseurs; elles n'avaient qu'à continuer à pratiquer la coutume de leurs ancêtres, sans avoir à apprendre rien de nouveau. C'est ce qu'elles firent. D'après tout ce que nous venons d'exposer, nous croj^ons pouvoir affirmer, a/, à l' encontre du Professeur Japonais S. Tsuboï, qu'il n'y a jamais eu, ni au Japon, ni au Yézo, d'autres popu- lations primitives que les Koushi-Aïnou; et à l' encontre du Professeur J. Milne, que les premiers habitants du Yézo, sont bien des Koushi-Aïnou, et non des Kamtchadales ou Kouroumousés; b/ que la Légende relative à de soi-disant nains ou Kobito ayant peuplé le Japon et l'Yézo à l'origine, est fausse et '.erronée de toutes pièces; c/ que les Koro-pok-Kourou de la fameuse Légende des Koushi-Aïnou du Yézo, seule et unique cause de tout ce qui s'est dit à ce sujet de vrai ou de faux, sont simplement les descendants des antiques Aïnou de l' avant-garde passée à l'origine, les premiers dans l'Yézo, et refoulés ensuite par d'autres Aïnou venus beaucoup plus tai"d du Hondo. Aïnou d'avant-garde dont 132 -'^'■t- 1— K- Torii: nous voyons à cette heure, dans les Kouriles Septentrionales, les derniers rejetons ou débris; rejetons qui reproduisent encore aujourd'hui, tous les caractères attribués de tout temps aux Koro- pok-Kourou, moins celui de la petite taille qui n'est et n'a toujours été qu'une fable. Du reste, ces Kouriliens modernes se disent eux-mêmes et sont toujours les hommes des cavernes et des huttes sous terre, ,, Toi-tchise-Kourou ou Koro-pok-Kourou, comme ils disent, tout en affirmant qu'ils sont et n'ont jamais cessé d'êl:re de véritables Aïnou dès F origine et que jamais ils n'ont été des hommes d'une autre race. Leurs femmes se tatouent toujours les mains et le pourtour de la Ijouche. ils habitent toujours des cavernes et des huttes sous terre, jusqu'à ces derniers temps, ils n'usaient que d'outils et d'instruments en pierre, etc.. etc.. Les vrais Koro-pok-Kourou anciens et moder- nes, les voilà. Chapitre XVII. Mute-Trade ou Commerce en Silence. Pour montrer que l'étrange façon de faire le connnerce sans prononcer une parole et sans même se voir, n'était pas une coutume spéciale aux seuls Aïnou Koro-pok-Kourou, et par conséquent ne prouve en aucune manière que ces hommes des huttes sous terre aient été des hommes d'une race autre que celle des Aïnou, nous allons ici en dire quelques mots nécessairement très succincts. Le Nihon-Shoki ou Nihon-Gi (hitoire du Japon) H;^#^ nous dit: ,, Au mois de Mars, la 6°"^ année du règne de Saimiô- ,, Tenno ^Bß^'cM: (G60 ap. J. Christ), une flotte composée de 200 ,, voiles, commandée par Abe-no-Omi IWfnËS, entreprit une expédi- ,, tion contre les Mishi-Hase ou Ashi-Hase M^ (Toungousses) dans ,, le Nord-Ouest de Watarishima 2^^ (Yézo) où demeurent les ,, Emishi ou Ka-yi Ègl^ ou iUM (A'inou), avec des Emishi de ,, Mitchinokou M^^M province de Moutsu) à bord comme pilotes. ,, Arrivé à l'embouchure d'un grand fleuve (l'Ishikari ^^, non ,, loin de la ville actuelle de Sapporo ^L>M ou mieux d'Otarou /M#), Les Anon des îles Koiiriles. J33 Abe-no-Omi trouva là un corps de troupes Emishi (Aïuou) d'environ un millier d'iionnnes. Ces Emishi ou Ka-jd lui députèrent aussitôt deux parlementaires qui lui dirent: ,, Il y a non loin d'ici, un grand nombre de bateaux Mishi-Hase montés par de très nombreux guerriers, qui viennent sur nos côtes pour nous tuer, nous nous rendons à vous afin que vous nous pro- tégiez. ,, Ce qu'entendant, Abe-no-Omi fit aussitôt monter à son bord, les deux parlementaires Ka-yi (Aïnou) et les inter- l'ogea soigneusement sur le nombre des ennemis et le lieu du mouillage de leur flotte. Il apprit alors que les Mishi-Hase étaient très nombreux et qu'ils avaient 20 bateaux ancrés non loin de là. Il leur expédia de suite un })arlementaire pour lea sommer de se rendre; mais ils n'en firent rien, et refusèrent de venir. Désirant néanmoins les voir, Abe-no-Omi s', y prit d'une autre manière. Il disposa une grande barque sur la côte, la remplit de marchandises très précieuses et se retira à l'écart. A cette vue, les Mishi-Hasé qui étaient au guet, comprirent que les Japonais voulaient faire le connu erce, ils sortirent de leur cachette avec tous leurs navires et se présentèrent. Sur chaque bateau, il v avait un grand mât au haut duquel étaient fixés des ailes d'oiseaux en guise de pavillon national. Tout-à coup, d'un de ces bateaux, sortirent deux vieillards, qui se dirigèrent sur la barque solitaire des Japonais. Arrivés là, ils examinèrent avec soin tous les divers articles exposés; finalement, ils gardèrent des habits de soie et une pièce d'étoffe en toile de chanvre de 29 pieds de long, et retournèrent à leur navire. Quelques temps après ces mêmes vieillards revinrent à la barque de marchandises japonaises, y déposèrent soigneusement les habits en soie et la pièce d'étoffe qu'ils avaient précédemment emportés pour les examiner, et se retirèrent, toujours sans rien dire et sans ren- contrer persomie. Ils refusaient ainsi de faire le commerce avec leurs ennemis. Une dernière fois, Abe-no-Omi fit sommer les Mishi-Hasé de se rendre, mais ils ne voulurent pas et l'état de guerre commença aussitôt. Ce furent les Mishi-Hase qui commencèrent les hostilités en attaquant les premiers, le camp japonais, puis ils se retirèrent à l'île de ,, Herobe ^^^S,, 134 -^rt- 1.— K. Torii : ,, (l'île de Rishiridjima ^ÜK^ ou Keboundjiina M^%). C'est ,, dans cette guerre que périrent, , Noto-no-Omi-Moiimatatsu tl^E ,, MMM, sa femme et ses enfants.,, On voit par ce récit du Nihon-Shoki, que le , , Mute-Trade, , était chose connue et pratiquée non seulement cliez les Aïnou du Yézo et chez les Japonais, mais aussi chez les Toungousses. Au Japon même, à Hiouga. SFrJ®, province du Kiou-Shiou %*)^, il y a une légende qu'on appelle la légende de ,,Wan-Kashi,, ^M (emprunt des tasses). Cette légende dit: ,,Kn Hiouga, il y a un lac, et au milieu de ce lac, un gros roclier où demeure le propriétaire, dans une grotte. Quand les riverains doivent re- cevoir du monde à dîner, ils se présentent sur le bord du lac et s'écrient: Maître, nous avons beaucoup de monde à dîner de- main, et nous n'avons ni tasses, ni vaisselle d'aucune sorte, ayez la bonté de nous en prêter ! Et ils se retirent. Le lendemain matin, ils accourent au même lieu, et ils trouvent tout ce qui leur faut, déposé avec soin sur la grève. Après s'en être ser\'i, ils rapportent fidèlement le tout à la même place. Une fois cep- endant, ces braves riverains furent malhonnêtes et rapportèrent de la vaisselle brisée. Alors le mâitre du lac fut mécontent et ne prêta plus jamais rien.,, Cette légende de ,,AVan-Kashi,, du lac de Hiouga existe non seulement à Hiouga, mais aussi un peu ici et là dans le Japon, où il y a de vieux tombeaux. Le tombeau remplace alors le lac; c'est tout. Et toujours et de la même manière, la bonté des maîtres des tombeaux comme celle du maître du lac, est lassée par la malhon- nêteté des emprunteurs. Dès les temps les plus reculés, chez nous comme chez tous les peuples anciens, les marchés ou lieux d'échanges se trouvaient presque toujours non loin des temples, des tombeaux vénérés, sur le bord des lacs ou pièces d' eau consacrés à quelque divinité, et placés sous la garde des dieux qui en garantissaient l'honnêteté. C'est pourquoi nous croj^ons que leslégendes que nous rapportons ici et un nombre infini d'autres que nous pourrions citer, sont non seulement des reminiscences de ,,A[ute Trade, , mais ont aussi pour but d'inspirer une crainte l'évérentielle aux fraudeurs Les Amou Jes îles Kouriles. 135 en faisant voir que la fraude est toujours punie, et conserver ainsi une grande sécurité commerciale. Mais sans aller si loin, nous voyons qu'un peu avant l'époque des Shogun Tokougawa, au Kiyou-Shiou, le ,,Mute Trade,, se fai- sait en grand dans beaucoup de lieux. Sous l'auvent des maisons, on déposait les marchandises dont on voulait se défaire avec le prix écrit sur une feuille de papier uu sur une planchette de bois, et les passants qui désiraient acquérir, se servaient eux-mêmes sans que le vendeur fut là, déposaient la somme inscrite sur la pancarte, et con- tinuaient leur chemin. Il n'y vivait jamais de tromperie ou de vol, paraît-il. Aujourd'hui encore, dans le fond de nos campagnes, cela se pratique couramment. Tromper en pareil cas, n'arrive jamais. Nos Koro-pok-kouroQ Aïiiou donc, en se livrant au ,,Mute- Trade,, avec leurs frères Aïnou dits du Yézo, ne faisaient que pra- tiquer une coutume comnnme à toute leur race, et cette pratique ne signifie en aucune fa(;on, c^uils étaient d^me race étrangère à la race Aïnou. Chapitre XVIII. Passage du deuxième ban Aïnou au Yézo. A quelle époque les Aïnou, ou mieux, de nouveaux Aïnou restés jusques là au Japon, passèrent-ils à leur tour dans l' Yézo? En d'autres termes, quand le second ban de Koushi-Aïnou sous la poussée des armées Japonaises, franchit-il le détroit du Tsugarou? Nous ne croyons pas (ju'il soit possible de fixer une époque quel- conque, même approximative, à ce sujet, parce que nous pensons-que cette nouvelle invasion ne se fit pas d'un bloc, mais par infiltrations successives nombreuses, et prit beaucoup d'années, voire même des siècles. Au temps de l'Impératrice Saimiö Tenno ^§9^1:, 655 à 661 après J. Christ, les Japonais divisaient le peuple Aïnou ou Emishi ou bien encore Ka-yi *g^ (mM), en trois groupes distincts: 1° les Nigi Emishi m^M (les doux et demi Japonisés); 2° les Ara- Emishi mum (les barbares, les rebelles); et enfin 3° les Tsugarou UM^. Nous savons que les Japonais dans la conquête du pays 136 Art. 1.— R. Torii : qui était alors relativement très peuplé, avancèrent par jjonds au hazard des batailles, construisant des forts, des blockhaus et des re- tranchements (hei, seki,) au fur et à mesure; y tenaient garnison et gouvernaient les districts voisins de ces garnisons en y mainten- ant l'ordre, en y levant les impôts et surtout en faisant tout leur possible pour s'assimiler les populations indigènes de ces districts d'abord, et ensuite de tout le pays, car il est à remarquer que les Japonais, pas plus dans l'antiquité qu'aujourd'hui, n'ont jamais été des ravageurs et des rnassacreurs de peuples. Procédant toujours avec méthode dans la conquête, ils ne se contentèrent pas seule- ment d'occuper îortement Fïntérieur, ils s'établirent aussi de bonne heure sur les côtes, élevant de noml^reux postes fortifiés avec gar- nisons, principalement il 1" embouchure des rivières et dans les bons endroits. C'est ainsi qu'en 658, Abe-no-omi PSffg-ES avait déjà élevé le fort de Noushiro '^f^ dans la province d'Ougo ^^ en Dewa lÜ^, et qu'en 733, le château d'Aitai^"ffl existait déjà. Bref, de tous ces postes militaires, les Japonais tenaient les Emishi Aïnou éloignés, en respect, levaient de légers impôts et surtout japonisai- ent sûrement et" irré\-ocal)lement par une administration juste, douce, ferme cependant, les indigènes plus rapprochés. Ce sont ces indigènes qu'ils appelèrent Nigi-Emishi, et qui leur ser- virent toujours de guides, de pilotes et d'intermédiaires avec les Ara-Emishi ou Emishi rebelles et indomptés avec lesquels c'était l'état de guerre en permanence. Ces Ara-Emishi occupaient tou- jours au T"'" et 8'"'' siècles, les montagnes et les vallées de l'intérieur des provinces de Moutsu MM: et de Dewa \i^^. Quant aux Tsuga- rou, par Tsugarou ^M^ , il ne faut pas entendre ici la province actuelle de Tsugarou Ü:|S qui forme la plus grande partie du ,,Ken M,, ou département d'Aomori W^, il faut entendre une vaste contrée située au fond de l'île de Yézo. Par Tsugarou donc ont doit comprendre," les Aïnou de cette région. Nombre de lieux du Yézo portaient et portent encore le nom de Tsugarou. En Aïnou, Tsugarou se dit Toukari ou Toukara. S'agit-il ici des Aïnou primitifs de la première invasion du Yézo ou Aïnou Koro-pok-kourou ! C'est pour le moins très probable. Le document d'où nous avons tiré les renseignements ci- Les Amon des ilos Kouriles. 137 dessus, est consigné dans le Nihon-gi ou histoire du Japon. Il est donc authentique et sûr. Ce document nous dit qu'en la cinquiè- me année du règne de Saimiô Tenno, (>58 ap. J. Ch., cette Impéra- trice remarquahle à tous les points de \'ue, envoya une ambassade à l'Empereur de Chine, Tang Ü^^^. Dans cette ambassade se trouvaient deux ,,Mitchinokou-no-Emishi MMM,, (vraisemblable- ment deux Nigi-Emishi ^MM) un homme et une fenmie. A la vue de ces deux personnes, l'Empereur chinois Tang intrigué, de- manda qui ils étaient et s'il y avait au Japon plusieurs sortes de ces individus. L'Ambassadeur répondit: .,Ce sont des Ka-yi ou ,, Emishi Ce- Ka-yi sont divisés en trois groupes. Ties ,. Tsugarou tpliin©, les plus éloignés; 2^' les Ara-ka-yi ^^% , encore ,, rebelles et féroces; et 3' les Nigi-Ka-yi B^M Emishi, qm payent ,, le tribut à notre Souverain et sont soumis. Ils vivent au milieu d(; nous.,, Nous devions dire ce qui précède, pour rendre plus compré- hensible ce que nous allons exposer. A quelle époque peut-on fixer le passage du second ban d A'inou dans l'Yézo? A aucune époque. Tout ce qu'on peut affirmer à ce sujet, c'est que l'infiltration lente et continue des Aïnou du Hondo, dans l' Yézo, commença d'assez bonne heure. Nous lisons dans le Nihon-gi que dans la 5"' année de son règne (05(8), rimp.^ratrice Saimi»"> Tenno ordonna à Abe-no-Omi de se rendre dans le pays des Emishi, à la tète de forces suffisantes pour soumettre les barbares. Abe-no-Omi obéit et partit avec 180 bateaux. Arrivé chez les Emishi du Yézo, il rassembla 241 Ka-yi sujets Japonais, et 31 prisonniers de guerre Ka-yi, tous originaires des deux districts d'Akita ISffl et de Noushiro Wi^, 112 Emishi Ka-yi sujets, 4 prisonniers Ka-yi du district du Tsugarou W^^UM%, et enfin 20 Emishi d'Ibourisae B^êKm%, auxquels il donna un grand festin et fit de riches présents. Il fit aux dieux du pays, cadeau d'un navire et d'une sorte de bannière en soie (nusa) à 5 couleurs, ordonna un grand festival en leur honneur et se rendit ensuite de là à Shishiriko ^Afi. C'est alors que les deux Emishi Ikashima BW.^ de Tohio f^'^l. et Uhona ^^.^, lui de- mandèrent d'ériger 8hiribeshi ^'Jf^B, en sous-préfecture! Abe- no-Omi (Hirafu) se rendant à leur désir, fit de Shiribeshi ^Ij^B 138 -^"- ^- — ^'- Torii : un lieu de gouvernement S^^if pour le pays onvironnant. ^^(^ mx- mMm.mM=i-txtÂ-m- m^^sim^- («iMia- i^^^mmm- ^. ziAJiH- ^öl^e:Ä-:^K6-. ;^gS:P;r:l(l^]Afi it^±:tmiä- f^'^- iH: Shiribeshi (Aïnou; ,,Shiri,, grande et ,,Pet,, riviere) se trouve dans la province actuelle de ce nom, au Y('zo Occidental. Cette sous-préfecture ne dut pas sul »sister bien longtemps puisqu' après Saimiô-Tenno, Tliistoire n'en parle plus. Nous savons cependant que sous le règne de Jitö-Tenn(j #1^5^^, 687 à G96, les colonies Aïnou de Watarisliima 'ûïM (île du Yézo) relevaient encore des préfectures du pays de Koshi ® (Etcbigo j^^). Les colons étaient vraisemblablement, sinon tous, au moins en très grande partie, des Ka-yi Nigi-P]misbi originaires de cette dernière contrée. L'expédition d'Abe-no-Omi dans l'Yézo en 658, avait eu pour but de protéger et de défendre les Aïnou de ces parages, contre les Misbi-hasé, pirates Toungousses venus du Karafouto ou Saghalien, qui les molestaient. Mais 4 ans auparavant, le même Abe-no-Omi après avoir cbâtié les Emisbi d'Aita (Akita) et de Noushiro, avait déjà fait une apparition dans V Yézo ou Watari- sbima, où il avait fêté princièrement les Emisbi du lieu, à .Vrima no-hama ^f^îÊ.. Sous le règne de Saimiô Tenno 655 à 661, nous voyons donc qu'un large contingent d" Aïnou du second l»an. des Nigi Emisbi surtout, venus du pays de Kosbi ^® (Etcbigo, etc..) et df's provinces de ^NTitcJiinokou :^^K (Moutsu) et de Dewa tÜ^^ étaient déjà établis au Yézo. Toujours d'après le Nihon-Gi, nous voyons qu'au mois de Mars 6)06, la 16'"" année du règne de Jitô-1'ennô, FLnpératrice se trouvant dans son palais de plaisance, Eoutatsuki-no-miya HWÊ (Namitsuki-no-miya), un l'^misbi-Wataridjima MÊ) du Kosbi Mi, Inarimousbi ^^MSt^. et le Misbi-Hasé MM Sbiraoueso ^>^^ tü:^ y vinrent lui rendre bommage. Le 1:^ du même mois, l'Impératrice les recrut en audience, et leur fit divers cadeaux. * Les Aïnou des îles TCoi\riles. X39 Entre autres objets, ils ve(;nreiit ch'acun un habit et un hakama (sorte de large pantalon), des étoffes en soie rouge et brune, des haches, etc.. etc.. -h^H^^J5Pl9ZLB. #^^^. ^^. li^SSig^- ^^ïi5t^:. mifü^.^^m^- nmm- mmm- ^^. Les aïuou du Yézo se rendaient donc déjà dans le Yamato i^^ïi, et n étaient pas les stupides sauvages qu'on pourrait croire. Bref, d'après ce qui précède, il semble clair que les Koushi- Aïnou du second ban qui devaient devenir dans la suite les Koushi- Aïnou du Yézo proprements dits, se sont infiltrés dans Tîle de Yézo vraisemblablement dès les cinquième et sixième siècles de r ère .chrétienne. C'étaient surtout des ,, Nigi-Emishi ^^%,, (Aïnou assimilés), déjà presque civilisés au contact des Japonais; et même des Ara-Emishi ikWiM (Aïnou indomptés) plus ou moins touchés eux-aussi, bien qu'indirectement, par la civilisation nip- pone. Comme nous le verrons, tous ces Aïnou n'étaient déjà plus alors, de simples néolithiques, ils en étaient à l'âge des métaux, et tous étaient originaires du pays de Koshi MM (Etchigo ^^, Etchiou 04* , etc..) et des provinces de Moutsu et Dewa (Ao- moriW^, Akita^ffl, Shonai |È^, etc..) dans le Nord du Hondo, la grande île Nippon. Ils n"ont pas émigré, du moins d'une manière générale, avec armes et bagages, femmes et enfants, en tribus compacts, mais par petits ,, paquets,, successifs, plus ou moin espacés les uns des autres, et composés chaque fois de marins, de pêcheurs, de marchands, de mécontents, de criminels et d'aventuriers de toutes sortes, guerriers ou simplement pacifiques, où nécessairement les hommes devaient être en plus grand nombre que les femmes et surtout les enfants et les vieillards. Arrivés dans l'Yézo. ces nouveaux-venus durent chercher de suite à entrer de gré où de force, en relation avec les premiers occupants ou Aïnou primitifs, les fameux Aïnou Koro-pok- Kourous vaisemblablement les mêmes que les Tsugarou-P^mishi fPiP-^iSI^ restés barbares. Mais à la suite de l'éloignement, du grand et long isolement de ces derniers, l'état social n'était plus le même chez les uns et chez les autres, la demi civilisation des envahis- seurs avait creusé entre eux un fossé trop large et trop profond . Ils ne voulurent pas se reconnaître comme parents, et la lutte com mènera 140 Art. I.— E. Torii : et se continua probablement pendant de longues années. Finale- ment, la plus grande civilisation et aussi la violence l'emportant, les pauvres Aïnou primitifs Tsugarou-Emishi refoulés se retirèrent peu à peu dans l' Est-Nord-Est et passèrent dans les îles Kouriles où ils devinrent les Aïnou Kouriliens restés néolithiques jusques dans ces derniers temps et dont nous avons parlé jusqu'ici. Quand le bon Professeur S. Tsuboï nous affirme que toutes ces transforma- tions chez les Aïnou au Yézo et dans les Kouriles ne remontent pas à plus de trois cents ans à peine, il se trompe manifestement. Nous croyons qu'aux environs du dixième siècle au plus tard, tout était déjà terminé. Il est à remarquer que le Nihon-gi, recueil des anciennes chroniques du Japon, depuis ses origines jusqu'à la fin du règne de Jit(3-Tenno 696, rédigé en caractères chinois par le prince Toneri-shinno 'â'Ailï., 0-no-Yasumaro i:^^, etc.. en 720, et tous les vieux auteurs Japonais sans exception, quand ils nous parlent du Yézo, ne font jamais mention d'aucune race étrangère Koro-pok-Kourou ou autre qui aurait été antérieure ou même contemporaine des Aïnou, dans cette île. Ils nous entretiennent d' Aïnou assimilés, d' Aïnou indomptés et d'un troisième groupe d' Aïnou perdus au loin, mais toujours et uniquement d' Aïnou, de véritables Aïnou. S'il avait existé dans l'île, des hommes d'une autre race, surtout des hommes aussi singuliers que ceux dont nous parle la ,, Légende,, des Aïnou du Yézo actuel, ils nous en auraient sûrement dit un mot. Mais le silence est universel sur ce point. Plusieurs savants Japonais et étrangers, à tort ou à raison, nous disent que jusques vers l'an 500 l'histoire du Japon n'est pas exempte d'erreurs. Cependant, ces mêmes savants, et avec eux, tous ceux qui se sont occupés de notre histoire, sont unanimes pour admettre qu'à partir de la fin du 6"'" siècle au plus tard, l'on se trouve sur un terrain solide. Or dans notre travail nous n'avons utilisé que des documents postérieurs à cette époque. Nous croyons donc nos conclusions certaines. Nous avons vu que les pirates Mishi-Hasé, ennemis déclarés des Aïnou du Yézo, les inquiétaient sans-cesse, les razziant et leur Les Aiiiou des îles Kouriles. \4:\ tuant (lu monde dès les temps les plus anciens. Ces barbares Mishi-Hasé n'étaient autres que les Toungousses qui occupaient alors toute l'île du Saghalien ou du Karafouto. Ils étaient les frères ou les cousins des tribus Toungousses des régions de l'Amour en Sibérie orientale, et sont certainement les ancêtres des , , Orokko, , maintenant encore cantonnés en petit nombre, dans le centre du Saghalien. Aujourd'hui, dans le Sud de cette même île redevenue japonaise en partie, dans la dernière guerre Russo- Japonaise, nous constatons la présence d'une population composée d'Aïnou relativement assez dense. Autrefois, il n'en était pas ainsi, jusqu'assez tard, on ne voyait pas trace d'Aïnou au Saghalien. Chapitre XIX. Civilisation des Aïnou. A leur apparition dans l' Yézo, au plus tard au commencement du 7°"" siècle et peut-être bien avant, les Aïnou du second ban, n'étaient déjà plus aux temps néolithiques, mais étaient en plein âge des métaux. De nombreux documents datant des époques de Nara (710 à 784) ^^m et de Heian (794 à 1185) 2|S^^ nous le montrent. Nous savons que les nombreuses peuplades Mongoles et Ton- gousses du Nord de la Chine, trouvent de temps à autre, éparpillés ici et là sur le sol, d'assez nombreux débris des âges néolithiques et des métaux; instruments, outils et armes en pierre et en bronze, poignards, rasoirs, couteaux, pointes de flèches, etc.. etc., qu'elles disent tombés des nues. Les dieux, afïirment-elles, se livrent entre eux dans le ciel, de furieux combats, et ces armes sont les débris de ces divines batailles. Dans nos,, Etudes Archéologiques et Ethnologiques. ,, Populations Primitives de la Mongolie Orien- tales,, page 7G, nous avons même écrit: ,, Des flèches ont été recueillies par les populations actuelles mongoles, dans les soli- tudes sablonneuses de l' Arkhortchin, du Tcharot oriental, Toutes sont en bronze. Les nomades les appellent ,, Tengri- Som,, flèches célestes. Ces pointes de flèches, disent-ils, sont celles que se lancèrent les ,, dieux ,, , dans les nombreux combats qu'ils se livrèrent au ciel, les uns aux autres... et qui tombèrent 142 ^^^- 1— K- Torii : sur la terre.,, Chose curieuse et à noter, les Japonais, dans les mêmes circonstances et à propos des mêmes objets, avaient la même croyance. Des documents des époques de Nara et de Heian le constatent. Ces documents en général nous disent: , , A la suite de furieux ouragans de vent mêlé de tonnerre et de , , pluie, les troupes japonaises stationnées dans les postes militaires ,, des côtes de la province de Dewa, trouvent souvent, éparpillés ,, sur le sol, de nombreux silex travaillés, ou instruments et outils ,, en pierre, pointes de flèches, couteaux, poignards, etc.. etc.. ,, Nos guerriers croient que ces objets étranges, sont tombés du ,, ciel, et qu'ils ne sont rien autre que des débris d'armes des ,, divinités batailleuses et turbulentes de l'Empyrée, qui se livrent ,, entre elles des combats de géants. Ils croient aussi que les ,, roulements du tonnerre sont des échos de batailles chez les ,, Immortels. A chaque trouvaille de silex, ils avertissent ,, l'Empereur; et l'Empereur se met aussitôt en prière pour ,, conjurer le mal qui pouiTait en résulter.''^ '"^ ,, Du récit extrait des documents des époques de Nara et de Heian qui datent du commencement et de la fin du 8"^^ siècle, nous tirons deux conclusions. La première, c'est que les Japonais et les Aïnou étaient alors en pleine guerre et depuis de longues années déjà. Si donc les Aïnou n'avaient encore été armés que d'armes en silex, les Japonais l'auraient su et n'auraient pas attribué aux dieux les trouvailles d'armes en silex, qu'ils faisaient à la suite de grandes pluies et de forts coups de tonnerre. Ces armes autrefois en usage chez les Aïnou, et alors enfouies dans le sol, vraisemblablement depuis très longtemps, n'apparaissaient après les pluies que par l'action des eaux qui, entraînant les terres ou les sables, les découvraient. De nos jours encore, le même phénomène, si phénomène il y a, se reproduit. Nous en sommes même témoins assez souvent. La deuxième conclusion que nous tirerons, c'est que dès le huitième siècle de l'ère chrétienne, et même de longs siècles auparavant, les Aïnou du Japon proprement dit, s'étaient déjà élevés de la civilisation de la pierre polie, à la civilisation des métaux. (1) Shokou-Nihon-Köki g|H:$:^fc. (2) Sandai-Jitsourokou Hf^Ä^- Les Amovi des îles Koiiriles. 143 Chapitre XX. Us et Coutumes des Ainou-Koushi Kouriliens. Longtemps soniiiis au Gouvernement Russe, et depuis de nombreuses années déjà sous la juridiction du Japon, les Aïnou- Koushi des Kouriles, soit par l'effet du temps et du contact constant avec l'étranger, soit sous l'influence du milieu ou d'une instruction mieux entendue, ont dû nécessairement perdre en plus ou moins grand nombre, de leurs habitudes et de leurs us et coutumes anciens. C'est la raison elle-même qui le dit. Aussi, avant l'extinction certaine et relativement prochaine de la race, croyons-nous, a\'ons-nous voulu faire le plus soigneusement possible, le relevé de ce qui reste de ces habitudes et de ces us et coutumes véritablement intéressants, et les conserver à l'histoire. Ce que nous rapportons ici, nous l'avons constaté nous-mêmes sur place, ou entendu directement de la bouche des vieillards Aïnou des îles de Shoumoushou, de Poromoshiri et surtout de Shikotan où nous avons séjourné et qui est le lieu de déportation actuel de ce qui fut autrefois une peuplade Aïnou-Koushite, assez puissante pour en imposer à ses voisins. Nous comparerons^ ces habitudes et ces us et coutumes avec ceux des Aïnou-Koushi du Yézo, du Saghalien et surtout du peuple actuel japonais; et de cette comparaison, nous tirerons les conclusions que le sujet comporte. /. Coiffm-e.— Aujourd'hui, chez nos Aïnou-Koushi des Kouriles, les hommes se coupent les cheveux ras, à la manière européenne. Autrefois, il en était autrement. Les vieillards nous disent que leurs ancêtres laissaient croître tous lem's cheveux; les rejetaient derrière la tête, les nouaient et en formaient une sorte de chignon. De son côté, Takenoiitchi-no-Soukoune l^^tilS l'envoyé de l'Empereur Keikô-Tenno ^MX^ (71 à 130 apr. J. Ch.) dans son rapport sur les us et coutumes des Aïnou de Hidakami B^M.m, aujourd'hui Foukoushima Ken, men- tionne expressément ce genre de coiffure, qui ajoutons-nous, devait être aussi celui des Japonais proprement dits primitifs, puisque c'est ce genre que portent le plus ordinairement, les 144 Art. 1.— R. Torii : nombreuses statuettes des temps néolithiques et de la préhistoire japonaise, que nous trouvons un peu partout dans nos provinces. Ou bien encore, ajoutent ces vieillards Aïnou, nos Pères, à la façon des Kamtchadales et des Aléoutes, tressaient de leurs cheveux, une longue et belle natte qu'ils laissaient pendre dans le dos à la mode chinoise actuelle. C'est, du reste, ce que nous avons déjà constaté, dans le présent fascicule, où nous voyons sous les Tokougawa, des indigènes Kourihens de Rasawa se présenter à deux reprises différentes, à Etouroup, ainsi coiiïés. Depuis déjà de nombreux siècles, chez les Aïnou du Yézo, les hommes se rasent les cheveux au dessus du front et les femmes se les taillent ras sur le front, mais les uns et les autres paraissent toujours, comme les Aïnou des Kouriles, avoir rejeté leur chevelure derrière la tête en la tressant en natte soigneusement faites. L'ouvrage ,, Yézo-tô Kikwan,, ii^M^^M 1800 (coup d'œi] sur l'île d' Yézo) nous dit à ce sujet: Les Aïnou du Yézo, quand ils n'ont pas d'enfants, s'adressent aux dieux pour en obtenir, et s'ils en obtiennent, ils se gardent bien de ne jamais couper les cheveux de ces enfants même devenus adultes, ils les tressent en natte derrière la tête. ,, Ces cheveux sont sacrés et on les appelle ,, Kamoi otohi=cheveux des dieux.,. C'est une coutume très ancienne. Les Aïnou Hoinkarou de Moukawa connaissent bien cette coutume. De plus, sur toute la surface du Yézo, on trouve ici et là beaucoup d' Aïnou dans l'habitude de se tresser ainsi les cheveux en natte. Sans doute ils rougissent de laisser leurs cheveux flotter en désordre.,. D'après cela, il semble bien que les gens du Yézo, comme ceux des Kouriles, dès les temps les plus reculés, se tressaient et se tressent encore les cheveux en natte. Ici encore, on retrouve toujours communanté d'habitudes chez tous les Aïnou, Kouriliens, Yézoéens et Japo- nais. Sur la fln du 18"^ siècle. Krach eninnikow de son côté, nous dit: ,, Les hommes (Aïnou des Kouriles) rasent leurs cheveux ,, par devant, jusqu'au sommet de la tête, et ils les laissent croître ,, par derrière, comme une huppe, (sic) (probablement qu'ils les liaient et en formaient un chignon, le contexte semble l'insinuer). Los A non des îles Kouriles. 145 ,, Ils ressemblent en cela aux Japonais, dont ils ont pent-etre pris ,, cette coutume, à cause du commerce qu'ils ont fait autrefois avec ' eux.,, La même coutume existe encore à cette heure, chez les Aïnou du Yézo et du Saghalien ou Karafouto. Toutefois avec cette différence, que ceux-ci ne ramassent pas leurs cheveux en chignon, mais les coupent droit à la hauteur des épaules, et les laissent flotter. Nous croyons donc que la vraie et primitive coiffure des hommes Aïnou Kouriliens est la première que nous ont décrite les vieillards de ces tribus. Les autres, au front rasé, ou à la longue- natte, n'ont vraisemblablement toujours été que des coiffures accidentellement empruntées aux étrangers. Quant à la coiffure des femmes Koushi, toujours d'après la tradition, primitivement elle consistait uniquement à laisser croître les cheveux, à les diviser en deux au sommet de la tête, et à les laisser tomber naturellement, aussi longs que la nature les faisait, sur les tempes et dans le dos, comme nous les montrent les images de nos antiques déesses ou impératrices japonaises, ou bien encore la figure (Figure de déesse) de la Planche IIL Cependant' Kracheninnikow page 163 de son livre, nous dit: ,, Les femmes ,, (Aïnou-Koushi Kourihennes) ne se coupent les cheveux que ,, par devant, afin qu'ils ne leur tombent pas sur les bras.,, Cette' coiffure des femmes Aïnou, si simple, décrite par les vieillards, portait le nom de ,, Rouhan-néka.,, Avec le temps et au contact d'autres races, elle s'est un peu compHquée, c'est-à-dire, que la ligne de partage des cheveux a continué droit sa route, jusques dans le cou derrière la tête qu'elle partagea ainsi en deux hémisphères. Et ces dames, à l'exemple des coquettes Kamtchadales, purent alors tresser à droite et à gauche, deux belles et longues nattes, qui retombent sur les épaules, comme nous le voyons dans les figures A et B, de la Planche VIIL Aujourd'hui, le beau sexe Kourilien se coiffe comme celui du Japon. La coiffure des petites filles Aïnou-Koushi des Kouriles, elle/ dès l'origine, n'a jamais varié, et n'est que peu ou point compliquée. Elle est encore ce qu'on l'a toujours vue et que nous la voyons- partout de nos jours chez les Japonais, aussi bien que chez les 146 Art. l.-E. Torii ^^'^•-"~f\, Aïnou. Comme autrefois, on se con- tente de part et d'autre de couper les cheveux courts et droits sur le front, et 'de les laisser pendre bien ajustés sur les •oreilles et sur les épaules, avec un étroit 'bandeau en peau de loutre (rakko-tiousa), pour les maintenir, jusqu'à Tage de six ans. O'est la coiffure à la S* Louis enfant, que l'imagerie française nous montre. C'est simple et très gracieux. Les Aïnou l'appellent ,, Piminnki.,, I>a coiffure des petits garçons Aïnou Kouriliens, Sbikekato Kanoui, en Aïnou, est plus remarquable encore, que celle des petites filles. Au point de vue archéologique qui est le nôtre, elle a pour MOUS, un intérêt tout particulier. Elle est en tout semblable à celle des moines franciscains et des moines dominicains de l'Eglise Catholique, avec cette différence unique que proportion- nellement, la tonsure du sommet de la tête de nos petits enfants, est beaucoup plus petite, et la couronne de cheveux un peu plus large que celles des moines chrétiens. A part que les petits Aïnou ne portent pas la minuscule tonsure du haut de la tête, au Japon Diême, la coutume d'agencer ainsi la tête des petits garçoîis de 4 à 10 ans, est identiquement la même que celle des AVnou-Koushi, et l'une et l'autre se perdent dans la nuit des temps. Les Japonais appellent cette coiffure du nom de Kintaro :^i:êl5, ou bien encore de Kappa-Kozo MMA^iW, fils de Kappa M^; et le Kappa-Kozo est véritablement la livrée du dieu Kappa qui protège les enfants qui la portent, et noie malicieusement ceux qui ne la portent pas. Or, ce dieu Kappa, quel est-il? C'est une divinité également en grand honneur chez les Aïnou Kouriliens, chez les Aïnou du Yézo et chez les Japonais, avec les mêmes attributs, les mêmes légendes, la même Fig. 18. Image Amou. Par un Aïnou. Les Amou des îles Kouriles. 147 ligure, c'est-à-dire, la figure d'une monstrueuse grenouille (Kawazu), avec une couronne de cheveux humains très fournie sur la tête, qui fréquente les rivières et jamais la mer, comme nous l'avons déjà dit. Ces affreux Kappa sont réputés très puissants, très méchants aussi; protecteurs spéciaux des enfants; et leur culte est très répandu dans notre pays, surtout, chez les populations riveraines des cours d'eau, et des plaines basses sujettes aux inondations. Dans toutes les boutiques où l'on fait le commerce de statues et de jouets d'enfants, on trouve des Kappa-Kozo ou petites poupées d'un pied environ de haut, toujours nues, c'est de rigueur, et coiffées comme les petits Aïnou et les petits Japonais dont nous venons de parler. Les adeptes de ces singuhères divinités, qui sont légions dans toutes nos provinces, se réunis- sent principalement pendant les plus grands froids de l'hiver dans certains temples, celui de Sui-Tengou tK^^ ou dieu des eaux, dans le quartier de Kakigara-tcho, à Tokio, par exempie. Dans ces temples, chacun des fidèles reçoit, moyennant finances, de la main des prêtres, de petites amulettes dont il ne se sépare jamais, assuré que par la protection de Kappa, il ne peut mourir noyé. Le temple de Kakigaratcho, aujourd'hui consacré à l'Empereur Antoku-Tenno ^^5cl: noyé après la bataille de Dan-no-oura, est bien dès l'origine, un temple de Kappa, transféré de Kouroumé, dans la province de Tchikougo, en Kiou-Shiou, là où nous le voyons maintenant. Remarquons en passant, que le culte et la croyance au dieu Kappa est primitivement d'origine Aïnou, comme du reste, le culte et la croyance à beaucoup d'autres divinités au Japon. Le mot ,, Kappa,, lui-même n'est pas un mot Japonais; c'est un mot purement Aïnou. Bref, les Japonais, en aucune façon, n'ont pu, à un moment donné, recevoir des Aïnou-Koushi des Kouriles, les coutumes, les croyances et les pratiques que nous venons d'exposer ci-dessus, et bien moins encore, vice versa, les Aïnou des Japonais, ces mêmes coutumes, croyances et pratiques communes aux uns et aux autres. C'est évident. Mais alors, comment expliquer cette communauté ab ovo, et constante ici et là? Nous ne dirons qu'un mot à ce sujet; c'est qu'à l'origine, les tribus d'avant-garde Koushi-Aïnou, dans 148 ^rt. 1— E. Toril : leur migration vers le Nord, emportèrent avec elles, leurs coutumes, leurs pratiques et leurs dieux; tandis que d'autres tribus, Koushi- Aïnou elles aussi, et leurs sœurs, demeurant cantonnées au Japon proprement dit, se contentèrent de garder et de conserver précieuse- ment les mêmes coutumes, les mêmes pratiques et les mêmes dieux reçus d'ancêtres communs. De là, l'identité de coutumes, de pratiques et de religion chez les uns et chez les autres, c'est-à-dire, aux Kouriles, au Yézo et aussi au Japon, car, le fond de la popu- lation japonaise est bien Aïnou, en très notable partie. Au 18'"® siècle, il restait encore ici et là au Japon, des ilôts de populations relativement assez nombreux et purement xVinou qui, dans le cours des âges, n'avaient pas suivi la masse dans sa fusion défini- tive avec les Japonais. Ils avaient bien pris, eux aussi, en partie, les coutumes, les habitudes, les croj^ances mêlées aux leurs depuis longtemps, le genre de vie, la langue même du Japon, et étaient soumis; mais ils gardaient encore le souvenir de leur indépendance et de leur puissance passées. A ce sujet la 4''''' année de Genboun tc^ (1739) l'auteur du Hokkai-Zuihitsu=^fcï$|®^ Voyage dans le Nord, rapporte : , , Au Japon, dans les provinces du Nord, au Tsugarou et au ,, Nambou par exemple, on rencontre encore ici et là de nombreux 5, Aïnou rasés et coiffés à la mode japonaise. Ils conservent leur ,, arbre généalogique, savent que leurs pères étaient autrefois les ,, propriétaires de tout le pays, et qu'ils sont de même race que les ,, Aïnou du Yézo que du reste, ils méprisent comme barbares. ,, Dans le district de Soto-ga-hama, au lieu dit Outetsu, en Tsugarou, ,, j'ai même eu l'occasion de parler avec l'un d'eux du nom japonais ,, de Shirô Sabouro, E9Ê15Hêl5 très intelligent et maire du district. ,, Comme tous les habitants de la contrée, il obéissait au Daïmio de ,, Hirosaki ^LmM.,, La fusion complète des Aïnou du Japon avec leurs us et coutumes et aussi leurs croyances, avec les Japonais pro- prement dits, a mis des siècles à s'opérer, mais elle s'est faite, et aujourd'hui au 20""'^ siècle, il ne reste plus aucun souvenir des temps anciens. Tout le monde se dit et se croit Japonais depuis toujours, bien qu'il n'en soit rien. En résumé, tous les Aïnou, qu ils soient du Japon, des Kouriles, du Yézo ou du Karafouto Les Ainûu des îles Kouriles. \^g sont bien tons frères. Cela explique tout, et de plus, cela nous semble absolument certain. Nous remarquerons ici, que la coutume du Kintaro Aïnou- Japonais se retrouve aussi chez les populations maritimes des Koriaks, des Tchouktchis et même des Esquimaux de l'Asie Extrême-Nord Orientale, et jamais chez les Kamtchadales. Ces populations ont dû recevoir cette coutume de proche en proche, des Aïnou-Kouriliens dans leur contact par mer, avec eux, acceptant ce singulier genre de coiffure, sans en accepter la raison d'être, c'est-à-dire, la croyance au dieu ou Kappa qui l'a primitive- ment motivée. Une coutume générale et constante est toujours originaire du lieu où elle a sa raison d'être. La raison d'être du Kintaro est dans le culte rendu et à rendre au génie divin Aïnou, le Kappa. Or, les Koriaks, et autres barbares ont vraisemblable- ment dû recevoir des Aïnou, la coutume du Kintaro ou Kappa- Kozo, un peu à la manière des Japonais de nos jours qui acceptent de nombreux usages des chrétiens étrangers, sans en accepter pour cela les croyances qui motivent ces usages. Quant à l'anomahe relative aux Kamtchadales et aux Aléoutes, populations cantonnées entre les Aïnou et les Koriaks qui ne pratiquent pas le Kintaro, elle s'explique sans doute par le fait que ces Kamtchadales et ces Aléoutes seraient arrivés plus tard dans les lieux qu'ils occupent aujourd'hui, refoulant les Aïnou du Sud du Kamtchatka, dans leurs îles, et les Koriaks, loin vers le Nord, sans adopter leurs us et coutumes; les séparant ainsi les uns des autres. Qu'en est-il au juste! Nous l'ignorons. //. Tatouage. — Les i\ïnou-Koushi Kouriliens d'aujourd'hui ne pratiquent le tatouage, en aucune façon. Mais, si nous inter- rogeons leurs vieillards, ils nous disent tous qu'anciennement leurs femmes se tatouaient le dessus des mains, les avant-bras jusqu'aux coudes et le pourtour de la bouche, avec la pointe de couteaux en pierre ou en métal; appliquaient sur les piqûres encore vives, de la cendre de bouleau (betula alba) et obtenaient ainsi des dessins d'une couleur bleuâtre assez jolie. Les deux figures cidessous exécutées par ces bons vieillards eux-mêmes, nous donnent une idée assez exacte de ce tatouage, qui du reste, est le même que 150 Art. 1.— E. Torii Fig. 19. Dessins A'nou, avec tatouage. Par un AÏnou. celui des Aïiiou du Yézo et du Karafouto, actuellement encore. Notons cependant en passant, que le tatouage de la bouche des femmes du Yézo, est plus soigné et plus étendu que celui des femmes du Karafouto, et que ne l'était celui des Kouriliennes. Planche III. Les Aïnou du Yézo affirment que leurs fem- mes tiennent la coutume de se tatouer ainsi, des antiques Koro-pok-Kourou ou Aïnou primitifs du premier ban, ancêtres des Kouriliens; et les Aïnous des Kouriles disent naturelle- ment, que cette coutume existait chez eux, dès la plus haute antiquité, sans jamais l'avoir re(;ue de qui que ce soit. Kra- cheninnikow, page 163 de son ouvrage, nous dit à son tour: ,, Les hommes se noircissent seulement le milieu des , lèvres; mais celles des femmes sont toutes noires, et elles ont , des taches et des bordures tout autour. Elles (les femmes , Kouriliennes) se font encore différentes figures sur les bras, , presque jusqu'aux coudes; elles ressemblent en cela aux femmes , des Tchouktchis et des Toungousses. ,, De son côté C. de Sabir dans son livre, ,, Le fleuve Amour. Paris, 1861, page 98, dit: ,, , Un usage bizarre règne parmi les Gholdes, le tatouage, qui, au , reste, se borne à quelques points sur le visage. Cet usage ne se , rencontre point parmi les Manègres, les Daouriens et les Mand- , choux, mais quelquefois parmi les Orotchones. Les Gholdes, , le plus souvent, se tracent au-dessus du nez, cinq points bleuâtres , ayant la forme d'une croix, ou bien, ils se font le même signe Los A non des îlos Kouriles. l5l ,, au milieu du front. Ils se tatouent quelquefois aussi les inains. ,, Ils emploient, pour obtenir la couleur bleue, une plante nommée ,, dafara,, , avec laquelle on colore le fil passé dans l'aiguille que ,, l'on fait entrer ensuite à travers la peau. S'ils ne peuvent se ,, procurer cette plante, ils emploient pour le même usage, de ,, l'encre de Chine.... Les vieillards Kouriliens croient que les hommes de leurs tribus ne se sont jamais tatoués, du moins, aucune tradition ne le dit, et les hommes Aïiiou du Yézo et du Karafouto ne se tatouent point. Néanmoins, le dire du véridique Kacheninnikow concorde si complètement avec ce que rapporte dans le Nihon-gi (histoire du Japon), Takeno-outchi-no-Sukounè envoyé extraordinaire de l'Empereur Keikö-Tenno la 27'"" année de son règne (71 à 130 apr. Je. Chr.), au Hidakami (province actuelle de Iwaki), pour étudier les us et coutumes des Aïnou de ce pays, que nous croyons que primitivement les Aïnou prati- quaient tous, les hommes aussi bien que les femmes, l'art de se tatouer plus ou moins le corps. En effet, Takeno-outchi- no-Sukounè nous dit dans son rapport: Les habitants de ,, ce pays (Hidakami), les hommes aussi bien que les femmes, ,, se nouent les cheveux derrière la tOte, et se tatouent le ,, corps...,,. lUen mieux, depuis plus de deux siècles déjà, les Russes portent vivement leur attention sur le Nord-Est Asiatique, et ne négligent aucune occasion de collectionner soigneusement tous les documents qu'ils trouvent et qui peuvent contribuer d'une façon ou d'une autre, à l'histoire ethnographique et archéologique de ces lointaines régions. C'est la somme de ces documents très divers du reste, que le savant Polonski fit paraître en 1871 à Petrograd, et dont M'' Enomoto Bouyù alors Ministre Plénipotentiaire du Japon en Russie, et M' Hanabousa nous ont donné une traduc- tion japonaise, actuellement à l'Université Impériale de Tokio. A la page 9 de cette traduction, nous lisons: ,, Primitivement, ,, les indigènes des îles Kouriles, les hommes aussi bien que les ,, femmes se tatouaient le corps. Dans la suite, les hommes ,, cessèrent de pratiquer cette coutume, mais les femmes la ,, continuèrent jusqu'à nos jours. Elles y attachent une idée 152 Art. 1.— R. Torii : ,, superstitieuse, et prétendent que cette pratique leur ouvre tûre- ,, ment les portes du ciel.,, D'après cela encore, il semble bien que dès l'origine, les Aïnou-Koushi, hommes et femmes indis- tinctement connaissaient et exerçaient l'art du tatouage. FA non seulement les Aïnou Kouriliens, mais aussi les Aïnou du Yézo, du Karafouto et surtout ceux du Japon proprement dit tout entier, dont les descendants forment encore en partie, le fond de la population actuelle, croyons-nous, tous, dès le principe, se tatouaient et paraissent n'avoir formé qu'un seul peuple. Ici, nous arrivons presqu'à la certitude, puisque toutes les statuettes ou figurines en terre, que nous trouvons ici et là dans toutes les provinces de l'Empire et qui toutes datent des temps néolithiques et préhistori- ques, nous le^ montrent clairement. Toutes en efïet, représentent des personnages tatoués, et chose â noter, le tatouage de la bouche en particulier, est absolument identique à celui que nous donnons ci-dessous, Fig. 20 d'après Kracheninnikow, et qui vient 'des Kouriles. Il est donc certain, autant du moins que nous pouvons l'établir, 4^ue toute la race Aïnou Koushi, race d'une unité remarquable, a toujours connu et exercé ,, ab ovo,, la pratique du tatouage. Mais d'où peut lui venir cette coutume? Nous devons dire ici que nous l'ignorons complètement. L'a-t-elle reçue des pirates in- donésiens qui auraient déjà ravngéles côtes méridionales et centrales de la Chine, lors de son passage du continent asiatique dans les îles orientales? C'est possible. L'a-t-elle acceptée des peuplades de l'intérieur du Céleste Empire rencontrées sur sa longue route vd' émigration, car les vieux historiens Chinois nous disent que ces peuplades, celles du Yun-nan et des rives du Yang-Tsé-Kiang en particulier, étaient dans l'habitude de se tatouer? Cela aussi est possible. L'a-t-elle simplement apportée de son point de départ, le sud de la Perse... supposé toutefois que cette région sc>it bien le lieu de son origine? La chose n'est pas impossible. Les anciens historiens mentionnent des peuplades riveraines de la Mer Noire, qui se tatouaient, et l'Asie antérieure elle aussi, renfermait certaine- ment déjà des tribus plus ou moins primitives, qui se peignaient ou se tatouaient le corps, ou seulement certaines parties du corps! ! Les A nou des îles Koi^riles. 153 tip Fig. 20. Statuettes avec tatouage. Les X"=^ 1 (homme), 2 (femme) et 3 (femme) viennent des;Kouriles. Ils sont récents. Les Xos 4, et 5 vi<;nnent «Au Yézo. Ils sont récents. Les Nos 6, 7, 8 et 9 viennent du Japon (Hondo). Ils datent des temps néolithiques. Toutes ces suppositions ne sont que dos hypothèses, et rien autre, et nous les donnons ici, pour ce qu'elles valent, en attendant que les savants en établissent le sérieux ou l'inanité. En tout cas, le peuple Aïnou, ou mieux ,, Koushi ,, , ne nous paraît pas être un peuple originairement sorti, ni des glaces du Nord, ni des feux des tropiques. Son lieu d'origine est une région pkrôt tempérée. Il n'a rien des iMongoloïdes, il n"a rien des Indonésiens. Chez lui 154 Art. 1.— E. Torii : Oll n'a jamais constaté le moindre caractère négioloïde, cheveux crépus, etc., comme on en voit quelquefois ici et là chez les Japonais de nos jours, qui les tiennent par atavisme, des Indonésiens. D'autre part, les Tchouktchis et les Esquimaux Asiatiques, toutes races maritimes et côtières, connaissent aussi l'art de se tatouer depuis longtemps et l'exercent. Qu'est-ce à dire? Ces barbares du Nord auraient-ils transmis cette coutume qui serait alors naturelle chez eux, aux Koushi-Aïnou, ou bien, Tauraient-ils re<]ue de ces derniers? Ici, nous n'hésitons guère à nous prononcer. Nous sommes portés à croire que cette coutume du tatouage, à passé primitivement des Aïnou aux Tchouktchis et aux Esquimaux. Bogoras dans son livre: ,,The Chukchee pag. 254 à 256, nous dit que les femmes Tchouktchis se tatouent le bas de la lèvre inférieure jusqu'au menton, Fig. 21, que les femmes des Esquimaux qui habitent au nord du cap ,, Indian Point,, et l'île S* Laurent du détroit de Bering, sont encore plus coquettes sur ce point que leurs voisines, Fig. 2 1 ,qu' elles se tatouent non seulement le bas des lèvres, mais aussi les joues et le dessus des mains; que certains Tchouktchis même du sexe vilain ou fort, plus voisins des Esquimaux, n'hésitent pas à se tatouer eux aussi; etc.. etc.. Fig. 21 A. E. Nordenskïold, Voyage de la Véga, tome II, pag. 25Ü à 251. 1885, nous rapporte qu'ayant touché à Port-Clarence, au cap du Prince de Galle, de la cô'e Américaine, il vit là des femmes esquimau- des tatouées au menton, aux joues et sur les mains, Fig. 21. j\F F. Boas, auteur Américain dit lui aussi que certaines Esquimau- des, à l'Est de Pori-Clarence pratiquent un tatouage assez primitif, mais nous croyons que ces femmes étaient très pi'obablement d'origine asiatique.,. Tattooing is universally practiced among the ,, women of the Bering strait region, but has attained ist greatest ,, development on the Siberian coast and S* Lawrence island. On , , the tundra south of the Yukon only partof the women are tattooed, ,, and I was informed that the practice is comparatively recent ,, among them. The^'' claim to have adopted it from the women of ,, Nunivak island, who had straight lines on their cheeks and also ,, having seen tattooing on the faces of Tinné women. (The Les Aïnou <\es îles Kouriles. 156 l-i„ 21 Tat„»agesTcbo,>ktcUisetEsa..imau». il N™ 1. 8, 9 et 10 sout montre les ouvrières à F ouvrage. i8ù Art. 1.— K. Toni Les Aïnoii du Yézo fabriquent eux aussi, avec la même herbe de Mouri, diverses sortes de paniers, mais de formes différentes de ceux des Kouriliens. Ceci est à remarquer. Voici ce que dit à ce sujet, Tauteur du ,, Yézo-tô-Kikwan.. Ifeg ^i, -^11 ,, L'herbe ou plante ,, de Morotchikina (Mouri) croît en abondance sur les cô':es sablon- ,, neuses du Yézo, et aussi, dans l'intérieur de l'île, mais dans les ,, îles de Shikotan et d'Etouroup, elle est particulièrement de belle ,, venue. Les indigènes la coupent en automne et la font sécher ,, pour fabriquer avec ses tiges, de beaux. ,, Tenki " (Paniers ou ,, corbeilles). Fig. 54. Paniers du Yézo. Enfin, Jochelson, The K ory ak , pag. 710-712, nous atteste que les Ko- ryaks et les Kamtchadales fabriquent les mêmes paniers ou corbeilles que les Kouriliens, avec la même matière, ornés des inOmes dessins obtenus de la même fa(]on. XVIII. Udeuslles de (Juisine. — Au jourd' hui en- core, comme dans les an- ciens jours, les menus ustensiles de cuisine sont tous en bois, ex- cepté une sorte de pot ou marmite en fer, originaire du Japon. Primi-tivement, parait-il, ce pot ou marmite était en terre cuite. Ces ustensiles ne sont pas nombreux, hg. 55, une cuillère (1), une poche=oi'ikip (2), une tasse (3), un pot à graisse, un j^lateau (4, 5), des assiettes et quelques autres objets. C'est tout. Nos Aïnou préparent toujours, avec le coutelas (epei'aniki) qu'ils por- tent constamment à la ceinture, leurs repas, sur une planche très épaisse, semisphérique et légèrement creusée, sur laquelle ils dé- coupent ou hachent le poisson et la viande qu'ils veulent faire cuire. La cuillère et le plateau Kouriliens sont toujours historiés de quelques dessins. Fiff. 54. Grrand panier du Yézo. Extrait du Yézc-tc-Kikwan. Les A;nou des îles Kouriles. 187 Fig. 55. Cuillères, Tasse, Plateaux. Fig. 5^. Pot à ffraisse. XIX. Poterie. — Les Koushi Aïaou de.s Kouriles se sont toujours livrés à l'industrie de la poterie. Ce n'est que dans ces derniers temps, qu'ils ont cessé d'en fabriquer, approvisionnés qu'ils sont par les Japonais. La vieille femme Sté^Dhanie et le vieillard Grégori de Shikotan, tous les deux très versés dans la connais.=;ance des us'et coutumes et des traditions de leur peuple, 188 Art. 1.— 1{. Torii: nous ont dit: ,, Dès F origine, nous avons toujours fabriqué de la , poterie. Depuis trois générations environ, nous n'en fabriquons , plus, parce que les Yam-gourou (Ainou du Yézo) nous fournis- , sent largement d'ustensiles en fer Japonais, de toutes sortes, et , aussi les Russes. Avec les Yam-gourou, nous échangeons ces , ustensiles, contre des ailes d'aigles, des peaux de loutres, etc.. , Pour fabriquer leur poterie, nos ancêtres employaient de la terre , glaise qu'ils pétrissaient avec du sable et un hachis très menu , d'iierbe appelée ,, nokkanki,, et en faisaient de longs boudins , qu'ils enroulaient superposés les uns au dessus des autres, sur un , fond plat,] également en terre glaise, comme vous voyez dans ce , dessin.,, (Ici nos bons vieillards nous ont remis la figure 57 ci- contre faite par eux-même) ,, Ces boudins se ,, nomment chez nous ,, toï-kariou, , c'est-à-dire, ,, anneaux en terre, (toi=lerre et kariou=anneau). ,, Cela fait, on remplissait le vase d'eau, et on ,, le mettait sur le feu pour le faire sécher. ,, Quand l'eau qu'il contenait, était com- ,, plètement évaporée, il était cuit à point. ,, Les gens de Shoumoushou tiraient la terre à ,, pot, de l'île i\laïd, et ceux de Kasawa, de chez ,, eux même, d'un lieu appelé Mojirikeshi. ,, Chaque famille fabriquait elle-même les usten- ,, siles dont elle avait besoin. C'était unique- ,, ment l'ouvrage des femmes. L'habileté dans ,, la fabrication de ces poteries, consistait surtout ,, dans la bonne préparation du hachis d'herbe. ,, Les femmes de Poromoshiri étaient réputées tandis que celles de Rasawa, parce que leur hachis était trop fin, passaient pour maladroites. Nos pères n'usaient que de deux sortes de poteries, des pots ou mar- mites, ou casseroles, et des plats ou assiettes. Ils appelaient les pots ,, toï-shou,, , et les plats, ,, toïsara, ,. Aux pots, ils adaptaient des anses, ce qui leur permettait de les suspendre au dessus du foyer des huttes, au moyen de cordes faites avec des fibres de l'herbe ,, Mouri,,. Il arrivait Fig. 57. Poteries en boudins des Kouriliens. Par nn Ai non. très habiles, Les Amou des iles Kouriles. 189 souvent que ces cordes peu solides, se rompaient sous le poid de la marmite, ou se consumaient sous l'action d'un feu trop ardent montant trop haut; alors, c était un désastre dans la hutte, parceque le pot se brisait en morceaux en tombant,,. Voilà en substance, ce que Stéphanie et Grégori, l'une âgée de 70 ans et l'autre de plus de 00, m'ont dit. Le Russe Golovin dans son Uvre,,: Voyage sur mer, ,, rapporte qu'ayant abordé à l'île de ,, Kétoi,, , une des Kouriles, il trouva des excavations faites de main d'hommes, ou il y avait des mottes de terre glaise ou d'argile, etc.. Il est probable que ces mottes d'argile étaient des matériaux destinés par les Kouriliens, à fabriquer de la poterie. Nous avons fouillé de nombreux Kjekkedmedding néolithiques anciens, qui vont de l'origine jusqu'au IT""' siècle, dans les îles de Shoumoushou et de Poromoshiri, et partout nous avons constaté la présence du même genre de poterie que celui encore en usage dans ces derniers temps, chez nos Kouriliens Septentrionaux. En fait de céramique, comme du reste en toutes autres choses, dans le cours des siècles, nos braves indigènes des Kouriles du Nord, n'ont pas fait le moindre progrès. Bien au contraire, puisque les frag- ments de poteries recueillis dans les stations des amas de restes de cuisine du Yézo et des Kouriles Méridionales, principalement dans les îles de Kounashiri et d' Etouroup leurs anciens habitats, d'où les Aïnou du 2"" ban d'émigration les ont refoulés, dans ces diverses stations, disons-nous, qui sont bien à eux, les frag- ments de poteries recueiUis, sont sensiblement moins grossiers et moins primitifs. Et si l' on prend toutes les poteries trouvées ici et là dans les stations, soit des Kouriles du Nord, soit des Kouriles du Sud, soit du Yézo, et qu'on les compare avec celles nette- ment néolithiques elles aussi, ramassées dans les Kjakkedmeddings purement Aïnou de tout le Japon, des Kiou-Shiou et des Lou- tchou, comme fini et comme perfection, la différence est complète. Dans les amas de restes de cuisine néolithiques très anciens des Aïnou du Japon, on ramasse fréquemment de véritables œuvres d'art, avec dessins ou motifs de décoration presque toujours tour- billonnaires, parfaits. Au Yézo et dans les Kouriles, il en va tout autrement. Et cependant, nos Aïnou Kouriliens, c'est-à-dire, les 190 Art. 1— K. Torii: émigrés du F ban, sont bien des Aïnou partis du Japon. Ils sont bien les frères des Aïnou restés ou Japon. D'où vient alors au point de vue de la civilisation, de l'art et de Findustrie, cette diffé- rence entre les uns et les autres, que nous constatons avec peine? Uniquement de ce que dès le principe, les Aïnou restés au Japon, toujours favorisés par un climat propice, par une abondance relative des choses nécessaires à la vie, exempts de gros soucis, sont allés pro- gressivement jusqu'à leur assimilation aux Japonais proprement dits et même aussi apiès, sont allés, disons-nous, en se perfectionnant de plus en plus; tandis que nos Aïnou Kouriliens ou Aïnou du V ban d'émigration, dans leurs premiers cantonnements du Yézo d'abord, oii c'était l'isolement complet, et ensuite dans leurs îles perdues du Nord où tout était contre eux, manquant de tout, avant de se livrer à la culture des arts et de l'industrie, il leur fallait d'abord vivre et ne pas mourir de faim et de misère. Dans ces conditions, avec le temps, ils sont tombés dans l'état où nous les avons trouvés. Ce sont des déchus, et rien autre, leurs habitudes, leurs us et coutumes, leurs légendes, leurs costumes, leurs mœurs douces et polies de toujours, sont autant d'indices certains d'un état social primitif très supérieur à l'état actuel. En général quand une population néolithique primitive a pu normalement continuer à vivre là où elle était établie, sans de trop violentes commotions ou catastrophes, ou sans un trop grand isole- ment, comme les anciens Egyptiens, les Assyriens, les divers peuples cantonnés en Chine par exemple, et aussi les Aïnou du Japon, même après leur assimilation aux Japonais proprement dits, une telle population, dis-je, a nécessairement gardé en les perfec- tionnant d'une manière ou d'une autre, ses us et coutumes, son industrie, en un mot, sa civilisation naissante, et passé ainsi naturel- lement d'elle-même ou avec le secours d' autrui, de l'âge de la pierre à l'âge des métaux. Par contre, quand une population également néolithique s'est trouvée dès l'origine, par suite de circonstances spéciales, aux prises avec l'isolement ou une nature démesurée, comme les sauvages Océaniens et Africains par exemple, et aussi nos Aïnou du 1" ban d'émigration au Yézo et aux îles Kouriles, non seulement une telle population n'a pas fait de progrè- dans la Les Aïnou des îles Kouriles. 191 civilisation, mais elle n"apu que déchoir et tomber de plus en plus bas. Le cas des Aïnou du 2°"* ban d'émigration au Yézo, est un peu particulier. A leur arrivée dans l' Yézo, ils étaient déjà parvenus, comme nous l'avons dit, à l'âge des métaux. Ils avaient une cer- taine civilisation. Absorbés d'abord par les nécessités de l'instal- lation, comme les relations avec leur pays d'origine étaient relativement faciles, au commencement, dans les premiers temps, ils tirèrent tous les objets, ustensiles de cuisine, etc.. etc.. dont ils avaient besoin, de leur ancienne pa'rie, et continuèrent dans la suite de faire ainsi, se faisant n.êrae les courtiers du Japon auprès de leurs frères des Kouriles. De sorte que peu à peu ils oublièrent beaucoup de choses qui d'abord leur étaient familières, par exemple la fabrication de la poterie. Voilà pourquoi dans les Kjœkkedmed- ding anciennes purement néolithiques que l'on rencontre ici et là au Yézo, on ramasse de nombreux fragments de vieilles poteries, mais ces fragments sont tous en réalité, les restes du Y ban Aïnou qui occupa la contrée le premier. Les Aïnou du 2'^^ ban d'émigra- tion, depuis leur venue au Yézo, n'ont jamais fabriqué de poterie. Eux-même le disent. Ils ont toujours fait venir du Japon, les ustensiles, pots, marmites, piafs, etc. en bois, en fer ou en fonte dont ils avaient besoin. Les plus pauvres d'entre eux, dont les moyens ne leur permettaient pas de faire ces acquisitions coûteuses malgré tout, seuls, se contentaient de prendre de l'écorce de l)Ouleau, et après lui avoir donné la forme de pot ou de marmite, de revêtir cotte sorte d'ustensile d'une grossière gaine en terre glaise ou argile qu'ils faisaient sécher au feu. Ils pouvaient alors, dans ce pot ainsi achalandé, faire bouillir de Veau et cuire leurs aliments. Quand le premier ban Aïnou passa du Japon dans l'Yézo, les circonstances n'étaient pas les mêmes que lors de l'arrivée du second ban dans la même île, l)oaucou]), plus tard. Elles étaient autre- ment difHciles pour lui, Il se trouva de suite complètement isolé et dans un climat plus rude. Il dut lui-même pourvoir à tous ses besoins. Il lui fallut bien fabriquer lui-même ses ustensiles les plus nécessaires et par conséquent aussi, de la poterie. Mais cette poterie ne valait déjà plus celle de la patrie d'origine, le Japon. Néanmoins, elle était encore passable. Mais quand il dut, sous la 192 Art. 1.— E. Torii : poussée de l'invasion de ses frères Aïuou du second l)an, se réfugier définitivement dans les Kouriles Septentrionales, ce fut pire en- core. Les vases ou ustensiles qu'il fabriqua alors, par suite des obstacles de tous genres et des difficultés de la vie qu'il rencontra, devinrent tout à fait grossiers et primitifs. Cela explique suffisam- ment, croyons-nous, la grande différence que nous constatons entre les diverses poteries fabriquées par les Aïnou. Chez les Aïnou restés au Japon, la poterie était presqu'un objet d'art. Chez les Aïnou du premier ban d'invasion, tant qu'ils demeurèrent canton- nés au Yézo, elle était encore acceptable. Chez ces mêmes A'inou une fois définitivement établis dans les Kouriles Septentrionales, elle était devenue tout à fait inférieure, tout en gardant toujours dans sa forme, un cachet évident du type primitif venu du Japon. Finalement même, il y a à peine cent ou cent cinquante ans, au dire de dame Stephanie et du bon Grégoire, elle fut complètement abandonnée, oubliée et remplacée dans les huttes Kouriliennes, par des articles mieux faits et plus solides, venus d'abord de la Russie et ensuite du Japon moderne. Nous ne parlerons pas de poterie à propos des Aïnou du second ban du Yézo, c'est à dite des Aïnou qui occupent actuellement cette île, puisqu'ils n'en ont jamais fabriqué dans leur nouvel habitat. Les Aïnou du Saghalien ou Karafouto eux aussi, à l'origine, se livraient à l'industrie de la poteiie. Dans la suite, ils cessèrent tout à fait ou à peu près, d'en fabriquer. Sudzuki Shigehisa ^TfcÊfaî fit un voyage au Karafouto la 6"'" année de Kaei M^^^, (1853). Dans son journal de route, ,, Karafouto-Nikki ^icHfB paru en I860, il dit: ,, j'arrivai enfin à Inao-Karoushi, station située ,, aux sources de la rivière Susuya, où l'on voit un grand nombre ,, de Nousa déposés là en ofïrande au dieu de la montagne. Ce ,, lieu portait anciennement le nom de Tchihaho-Inao-Karou- ,, oushi, 'et possédait un saule énorme au pied duquel tout indigène ,, qui passait là ne manquait pas de planter en terre, un ,, Liao, , , ,, en signe de vénération. La raison de cette coutume, la voici. ,, Anciennement, les gens du Saghalien ne fabriquaient pas de ,, poterie. Un jour, une vieille femme de Takoi, village situé aux ,, sources de la rivière Naiboutsu, fabriqua elle-même une marmite Les Aïnou des îles Kouriles. 19 ,, enterre, et apprit à ses concitoyens, c'est-à-dire aux Aïnou de ,, l'Est de rîle, à en faire eux aussi. Enfin, désirant faire profiter ,, de son invention, le reste des habitants de Karafouto, la bonne ,, vieille, portant sa marmite sur le dos, comme échantillon, se mit ,, en route pour parcourir les divers districts de l'Ouest et du Midi. ,, Arrivée à Inao-Karoushi, la précieuse marmite fut réduite en ,, morceaux par accident. La pauvre vieille fut si frappée de ce ,, malheur, qu'elle en tomba malade et mourut. Mise aussitôt par ,, les habitants de l'île au rang des dieux bienfaiteurs de la contrée, ,, chaque voyageur qui passa par là, se fit toujours un devoir de dé- ,, poser des Inao en l'honneur de son esprit, le priant de lui accorder ,, sa protection et de faire que les vivres ne manquent pas ,, pendant tout le voyage.,. Le commentateur de Suzuki Shige- hisa, Matsuura Takeshiro tS^?i1t EîâlS ajoute : , , Sous les Tokougawa, ,, on traitait de livres enfantins, tout ouvrage qui parlait de silex, de ,, vieilles poteries, etc.. C'est très ,, regrettable. Mr. HorilSdansun ,, voyage qu'il fit au Karafouto, en ,, 1857, reçut des Aïnou de ce pays, , , un vieux vase en ten^e, dont nous , , donnons la Figure 58 ici, des plus ,, intéressant,,. Il date certaine- ment de l'âge néolithique ancien. Il est semblable à ceux des Kouri- les, et nous sommes convaincus qu'au point de vue scientifique, l'étude de semblables objets serait d'une très grande utilité. Nous- mêmes en 1912, lors de notre tournée au Sagahlien, à propos du récit relatif à la vieille femme de Takoi, nous avons interrogé le maire du village de Aï sur les bords du Naiboutsu, bon vieillard du nom de Bahounké qui nous a répondu: ,, Depuis ,, l'année 1898, on ne plante plus d'Inao à Inao-karou-oushi. An- ,, ciennement, nous ne possédions pas de poterie; le poisson que ,, nous mangions, nous nous contentions de le faire griller sur la fr •' Fig. 58. Poterie néolithique trouvée au Karafouto. Extrait du Karafouto nikki. 194 Art. 1.— E. Torii : braise, parcequé nous n'avions pas de vaisselle. Un jour, une vieille femme (onnerou ikounno) voulant améliorer son ordinaire, après mûre réflexion, se mit à fabriquer une marmite avec de la terre glaise, la fit sécher au feu, et fut alors ainsi à même de pré- parer des aliments plus succulents. Un soir qu'elle préparait sa nourriture dans la nouvelle marmite, survint un homme. Elle lui recommanda de ne pas se moquer d'elle, et surtout de ne pas rire. Mais cet homme ne tint pas compte des paroles de la vieille dame; en la voyant ainsi occupée, il se mit à rire et à se moquer, et aussitôt la marmite se brisa d'elle même en mille morceaux. La pauvre vieille désolée, ne se découragea cependant pas. Avisant un gros saule, elle l'abattit, en scia le tronc, le creusa par en haut, le remplit d'eau; puis ayant fait chauffer à blanc quelques cailloux, elle les jeta dans cette marmite improvisée et il arriva que l'eau qu'elle contenait devint bouillante. L'homme dont nous venons de parler, survint encore, mais cette fois il fut sage, ne se moqua pas, et la marmite ne se brisa pas. C'est depuis cet événement, que les Aïnou du Karafouto ne se servent que de marmites en bois, pour cuir leurs aliments, , . Pour préparer leurs repas, les Koushi Aïnou des Kouriles em- ployaient la même méthode que les compatriotes du bon Bahoun- ké. Voici ce qu'ils nous ont dit eux-mêmes: ,, Passant conti- nuellement d'une île à l'autre, selon les besoins de la chasse et de la pêche, nous ne pouvions pas toujours emporter avec nous des ustensiles en terre pour préparer nos repas. Nous prenions alors les troncs d'arbres rejetés par la mer sur le rivage, et après les avoir débités convenablement et creusés, nous les remplissions d'eau dans laquelle nous jetions des cailloux brûlants. L'eau devenait alors très chaude et nous y faisions cuire ainsi le poisson et la viande que nous voulions manger." On trouvait aussi cette même coutume chez les Kamtchadales. Les récits de Sudzuki Shigehisa et du maire d'Aï, Bahounké, comme chacun peut s'en rendre compte aisément, se ressemblent assez et concordent sur plusieurs points. Voici maintenant ce que le célèbre Mamiya RindzoPs^^l^cl^ (1804 à 1817) dans son livre „Kita- Les Aïnou des îles Kouriles. 195- Ezo-(Karafouto) Zusetsu,, II, ^kÈg^ffllè nous dit: ,,Les marmites en fer en usage sur les côtes de File de Karafouto, viennent du Ja- pon; celles en usage dans T intérieur de l'ile sont d'importation Toungousse. Il y en a de grandes et de petites. La forme de ces marmites est comme dans la Figure 59 ci-contre. Les Aïnou du Karafouto fabriquent aussi de la poterie en terre glaise. Voir la Figure 59. Ce vase a de 7 à 8 centimètres de diamètre à sa partie supérieure. Il porte deux anses sur ses bords, dans lesquelles on passe une courroie en cuir (tonari) pour le suspendre sur le feu, qui est recouverte d'une gaine en écorce de bouleau pour T em- pêcher d'être consumée par le feu. Je ne puis pas dire comment se fabrique cette poterie Saghalienne, les A'inou n'ont pas voulu me renseigner à ce sujet. En Aïnou, elle s'appelle ,,To'i-Shou,,- vase en terre. Mais ils n'aiment pas prononcer ce mot, la raison, je l'ignore. Ils disent à sa place: ,, Kamo'i-shou qui signifie,, Marmite des dieux. Les tasses dont se servent ces Aïnou vien- nent en général du Japon; mais dans l'intérieur du pays, ils en ,, fabriquent eux-mêmes de très gros- ,, sières en terre, vraisemblablement ,, pour le service des dieux ou ,, Kamoi.,, Le voyageur JVIamiya Rinzo était un l^iomme très avisé et très véridique, nous pensons donc que son récit est de tout point exact. Après avoir visité le bassin de l'Amour en Sibérie, il a séjourné deux années entières sur la côte Ouest du Karafouto et n'a rap- porté que ce qu' il a vu lui même. Chose à noter, la forme et la matière des vases dont il nous donne la description, sont identiquement les mêmes que celles des vases Kouriliens. Nous allons en savoir la raison. Cette identité s'explique facilement par la raison que les premiers occupants du Sud du Saghalien et les Kouriliens sont, comme nous le dirons, un seul et mênie peuple. Ces derniers sont demeurés eux-mêmes, jusqu'à nos jours, Fi^. 59. Chaudière du Karafouto. Extrait du Kita-Tézc-Zusetsu. 19ß Art. 1.— E. Torii : tandis que les premiers se sont proniptement incorporés et assimilés aux Aïnou du Yézo ou Aïnou du second ban d'invasion; mais cependant pas tous; car sur les rives du Poronai, rivière du Kara- fouto, à l'ouest de Shisuka, au village de Nayoro nous constatons encore la présence de quelques uns de ces primitifs. Les huttes de ces villageois sont en tout semblables à celles des Kouriliens et s'appellent du même nom, Toi-tchisé-huttes sous terre. Comme nos Kouriliens, les gens de Nayoro ont deux sortes d'habitations les habitations d'hiver, loin du rivage, et les habitations d'été, sur la plage. Les habitations d'hiver sont les huttes Toi-tchise plus chaudes et enfouies à 3 ou 4 pieds sous terre; les habitations d'été sont les Moun-tchise ou huttes en herbes, au ras du sol. Les unes et les autres semblables à celles des Kouriles. La race Aïnou-Koushi d'une si remarquable unité, dès l'ori- gine, par suite de circonstances spéciales dans lesquelles elle s'est trouvée, est allée joeu à peu, dans le cours des siècles, se divisant en quatre groupes principaux, d'importance très inégale. Le groupe Aïnou, le plus important de tous, demeuré au Japon; le groupe Aïnou du Yézo, le second en importance; le groupe Aïnou des Kouriles Septentrionales, et enfin, le groupe des Aïnou du Saghalien ou Karafouto. Tous ces groupes n'ont jamais eu qu'un seul et même mot pour désigner chez eux T industrie de la poterie; le mot ,, Toï-Shou ,,. Toï signifie argile, et Shou, ustensile; mais quand ils voulaient spécifier un ustensile en particulier, ils sup- primaient le mot Shou pour le remplacer par le nom propre de cet ustensile; par exemple; Toï-sara-assiette en terre. Sara^^-* signifie assiette ou plat. Les Koushi-Aïnou demeurés au Japon, non (1) Les linguistes japonais croient généralement que le mot „ sara „-assiette-plat, d'origine japonaise a passé de notre longue dans la langue Amou. C'est une erreur. Le mot „ sara „ est bien un mot purement Ainou, et nullement Japonais. Dans l'ancien Japon,, c'eet-à-dire, aux temps mythologiques ou de la primitive histoire, il était inconnu. Assiette ou plat se disait alors „ Hiraka „ Jt^Jp et non pas „ sara „. A ce propos, nous dirons que Hiraka est un mot d'origine toungousse. En mongol, il se dit „ pira „ ou hira ; en mandchou, „ fêla „ ; en niou-tchis, „ feila „ , etc.. De même, en Japonais, le mot ,, tasse „ se dit aujourd'hui „ wan „. Primitivement, il se disait : Mohi ^, et aussi : Mari ^. En Toungousse, en Mand- chou, en Niou-tchis, il se dit : Mar. Et encore, le mot japonais „ Kame-jarre en terre, „ se disait autrefois : Hotogi „ f}. En Toungousse, en Mandchou, en Coréen, en Mongol, il se dit : Botong. Nous ne donnons ici que deux ou trois exemples pris au hasard ; mais, si prenant un ancien vocabulaire japonais, nous en comparions les mots, avec les mots d'uu Les Aïnoii des Elles ouriles. 197 seulement au temps de leur indépendance, mais môme aussi après leur complète assimilation aux Japonais qui remonte assez loin dans le passé, ont toujours été en se perfectionnant de plus en plus, fabriqué de la poterie, et devenus japonais, en fabriquent encore. Les Kouriliens, pendant leur séjour au Yézo, et aussi depuis leur arrivée aux Kouriles ont continué eux aussi, à fabriquer de la poterie. Mais par suite des difficultés sans cesse renaissantes d'une situation toujours si précaire et si rude, ils ne firent aucun progrès bien au contraire, et cessèrent même d'en produire sur la fin du 17"' siècle, à l'arrivée des Russes dans leurs îles. Quant aux Aïnou actuels du Yézo, avant leur hégire du Japon il y a environ 2000 ans, ils se livraient sûrement eux aussi à l'industrie de la poterie; mais depuis leur venue au Yézo, ils ont complète- ment cessé de s'y livrer. Les Aïnou-Kouslii du Saghalien enfin, leur cas est un peu spécial. Nous avons vu que les Aïnou du premier ban d'émigration, ceux que les autres Aïnou appelaient Koropokkourou, hommes des huttes sous terre, venus du Japon les premiers il y a environ 3000 ans, ont occupé d'abord le Yézo; et qu' ensuite sous la poussée des emigrants du second ban, leurs frères, ils durent passer dans les îles Kouriles. Mais ils n'y passèrent pas tous, des fugitifs sans doute moins nombreux, faisant bande à part, gagnèrent le Sud du Saghalien et s'y fixèrent, continuant entre autres choses, à fabriquer de la poterie. Les nombreux débris de poterie qui sont certainement bien leur œuvre, ramassés dans les Kjœkkedmeddings anciens de ces parages le prouvent suffisamment. Cependant après un temps plus ou moins long de tranquillité relative dans leur nouvel habitat, nos malheureux fugitifs furent vocabulaire toungousse ou mongol, la liste des mots identiques de part et d'autre serait inter- minable. Sans compter que la grammaire est la même des deux côtés. Et ce qui pour l'histoire de nos origines japonaises, a une importance de tout premier ordre, c'est que plus nous remontons haut vers l'origine, plus la ressemblance du Japonais et du. Toungousse va en s'accenctuant. Au cours des siècles, l'apport de très nombreux mots chinois, Amou et autres, dans notre langue, et aussi l'oubli ou le rejet de nombreux mots ou locutions Toun- gousses vieillis, a prononcé d'avantage encore la différence du Japonais et du Toungousse. Mais à l'origine, cette différence devait, être pevi de chose. La langue Japonaise semble bien être réellement, fille ou sœur de la langue Toungovisse, comme la religion Shintoïste, du Chamanisme ; etc.. et une foule d'autres choses encore, que nous nous;proposons d'examiner un jour. Bref, la langue Japonaise paraît être en général, une langue Ouralo-Altaïque avec; de nombreux éléments Aïnou, Chinois, etc.. 198 Art. l.-R. Torii: de Douveau attaqués et conquis par les Aïnou du Yézo devenus puissants. Cette fois, contenus au Nord par les peuplades barbares des Giliaks et des Toungousses, ils ne purent s'enfuir devant leurs envahisseurs, comme au Yézo, et furent contraints de se fondre avec leurs ennemis qui du reste, étaient de leur race. La chose dut être assez facile. Les uns et les autres oublièrent vite leur différent, car l' Aïnou en général n'est ni méchant, ni tyran, et ne formèrent bientôt plus qu'un seul groupe, le groupe Aïnou du Saghalien ou Karafouto. Les premiers occupants ou Koro-pok- kourou peu noml)reux et moins civilisés, tinrent à honneur de se dire et se crurent en effet à la longue, de même souche que les nouveaux venus. Si bien que tous ensemble se mirent à attribuer par exemple les vestiges, les ruines de huttes et les débris anciens qui apparaissaient ici et là dans la contrée aux Tongshi? ou race de nains, les mêmes que les Koro-pok-kourou du ".Yézo. Les débris étaient les mêmes; pour eux la race qui les avait laissés de- vait être aussi la même. Mais les Giliaks et les Toungousses-Orokko qui eux, n'ont pas les mêmes préventions que les gens venus du Yézo, et qui connaissent ,, ab ovo ,, l'était primitif et réel du pays pour avoir toujours eu à faire avec les premiers Aïnou émigrés, disent clairement et sans l'ombre d'un doute, que ces débris, ces vestiges et ces ruines de huttes anciennes, sont uniquement l'œuvre des Aïnou, ce sont des Koushi rulku c'est-à-dire, des trous ou huttes des Koushi Aïnou disent les Gihaks, et les Orokko disent: ,, Ce sont ,, mrolf tal toulkous,, c est-à-dire des ruines de huttes ,, Aïnou, des Kouczi goropci nanda, et nullement des ruines de ,, huttes de soit disant nains on Tongshi Koro-pok-kourou qui n'ont ,, jamais existé dans le pays. Ces Aïnou, ajoutent-ils, s'appellent ,, Kouhi ou Koushi.,, C'est exactement le même nom que se donnent les Aïnou Kouriliens. Les nouveaux venus du Yézo, à leur arrivée au Karafouto, étaient déjà parvenus à Tage des métaux, et les ustensiles dont ils se servaient et qu'ils recevaient du Japon et d'ailleurs, comme leurs frères du Yézo, étaient en fer ou en fonte, et ils ne fabriquaient point de poterie. Par contre, les premiers occupants de même ex- traction que les Kouriliens, eux, en fabriquaient; Mais bientôt Les Aïnou des îles Kouriles. 1.QQ assimilés et incorporés aux gens du Yézo, ils cessèrent assez vite (V en produire, excepté toutefois celle qui était strictement néces- saire dans les cérémonies du culte des dieux. Pour eux-mêmes, ils n'avaient plus besoin de T antique et grossière poterie de leurs ancêtres, mais les dieux depuis toujours servis avec cette poterie, eux, en avaient besoin. Ils ne pouvaient s'en passer.. Voilà pour- quoi nos Koushi- Aïnou continuèrent à en fabriquer quelque peu pour cet usage seulement; et cette poterie a toujours été identique à celle fabriquée par les Kouriliens, Il est à remarquer ici que chez tous les peuples, les habitudes, les coutumes et les pratiques religieuses ont toujours été les plus persistantes, les plus tenaces et les dernières à disparaître, si tant est qu' elles disparaissent jamais. Dans l'exploration que nous avons faite nous-même, en 1899, à travers les tribus aborigènes de Formose, chez les Niitaka ^Ätll des montagnes d'Ari, PSTMlIl à propos de poterie, nous avons constaté le même fait que chez nos Aïnou du Karafouto. Cette tribu Niitaka fabriquait de la poterie depuis toujours, quand à l'arrivée de commerçants chinois chez elle, se trouvant amplement approvisionnée par ces étrangers, d'ustensiles, de porcelaines, de poteries, etc meilleurs que ceux qu'elle pouvait produire, elle cessa d'en fabriquer. Mais il y avait les dieux, qu'il était urgent de ne pas mécontenter. Alors, on continua d'en fabriquer strictement dans la mesure de ce qui était nécessaire au culte divin. Lors de notre passage, c'étaient deux vieilles femmes qui étaient seules chargées de ce soin. La tribu des Tsarisènes, elle, se rapproche davantage des Koushi-Aïnou du Yézo. Anciennement elle fabriquait, elle aussi, de la poterie. Il arriva qu'un jour elle fut largement approvisionnée par les marchands chinois. Elle cessa alors totalement d'en fabriquer, et oublia si bien qu'elle en avait fabriqué autrefois, qu'aujourd'hui quand elle ramasse des débris de sa propre poterie ancienne, dans les amas de reste de cuisine qui sont l)ien son (ouvre, elle regarde ces débris comme sortis à r origine de la main des dieux, et s^en sert comme d'amulettes. Ici, les dieux remplacent les nains ou Koro-pok-kourou des Aïnou. Journal of the collège of Seien. Imper. Univ. of Tokio. Vol. XXVIII. Artie. 6. Planch. XXII. A and Planch. XLII. A. 200 Art. 1.— R. Torii : XX. Haches. Hones. Coins pour fendre le bois. — Ancienne- ment les Kouriliens ne connaissaient et n'usaient que d'instruments 9n pierre. Dans ces derniers temps, c'est-à-dire, depuis 150 ou 200 ans, approvisionnés par les Russes et les Aïnou du Yézo, ils connaissent et n'emplo,yent que des instruments en fer. Les haches dont ils se servent sont comme dans la figure 60 ci-contre et dans la Planche III. A. Les houes sont en fer, fixées à un manche en bois très court, au moj^en de clous arrachés aux barques naufragées sur les côtes. Les houes trouvées sur la plage à Poromoshiri sont remarquables. Elles ont au moins 100 ans. Les Tchouktchis ont le même instru- ment, seulement le fer est rem- placé par une corne de cerf, comme chez les anciens Aïnou. Bogoras, TJie Chukchee, pag. 198. Les Koryaks ont la même houe que les Tchouktchis. Au- jourd'hui, elle est en fer; autrefois elle était en corne de cerf. Jochelson, The Koryak, pag. 578. Les coins pour fendre le bois, chez nos Kouriliens sont en os. ()n en trouve des spécimens un peu partout. XXI. Instruments en pierre. — Les Aïnou du groupe resté au Japon et devenu complètement japonais, savent, qu'il y a eu chez eux, un âge de la pierre; mais ils le savent par la science. Les groupes Aïiiou du Yézo et du Karafouto, eux, en ont perdu tout souvenir, et s'imaginent stupidement encore à cette heure, que les divers instruments en pierre que l'on trouve un peu partout dans leur pays, viennent des Kobito, Koro-pok-kourou ou Tongshi, race Fig. 60. Hache en fer Kourilienne. Par Torii. Les Al non des îles Kouriles. 20i naine et barbare, et point du tout de leurs propres ancêtres. Quant aux Aïnou du groupe Kourilien, il en^va tout autrement, ils savent eux par tradition, que leurs pères, de l'origine, jusqu'il y a à peine 200 ans, n'usaient et ne connaissaient que les instruments en pierre. Voici le curieux colloque que j'ai eu moi-même avec quelques-uns de leurs vieillards: ,, Avant que les Yam-gourou (Aïnou du Yézo), me dirent ces bons vieillards, ne nous aient procuré des instruments tranchants en fer, nous ne nous servions que d'instruments en pierre. Nos haches, par exemple, étaient en pierre. Nous les appellions : , , Poïna moukarou , . . Poïna signifie pierre, et moukarou vent dire, hache. Elles étaient faites en pierre cl' ,, Essen,,. Nos pointes de flèches étaient taillées dans la pierre dite ,, Anji ,, (Obsidienne), c'est pourquoi ces pointes de flèches étaient: appelées ,, Anji-ai,, flèches en pierre d'Anji. Ne possédant pas d'instruments ou d'outils en métal, tout se faisait avec des outils en pierre, et c'était plus pénible que nous ne saurions vous le dire. Vous en jugerez par notre proverbe: Poïna moukarou nioushoupé ashinka shiri tinka, c' est-à-dire : C est un supplice épouvantable d'avoir à couper un arbre avec une hache en pierre. On cite habituellement ce proverbe quand on vient d'achever un travail très dur et très pénible.,. On voit par ces paroles de nos Anciens,, que les Aïnou des Kouriles ont gardé vivace le souvenir de l'âge de pierre chez leurs ancêtres. Aussi, ne sont-ils pas surpris ou étonnés quand ils trouvent des outils en pierre dans leurs îles, à Shoumoushou en particulier. Ils diffèrent en cela des Aïnou du Yézo et du Karafouto, parce que l'âge de pierre cliez eux a duré autrement longtemps que dans le Yézo et le Saghalien. XXII. Lamjoes. — Chez les Koushi Aïnou des Kouriles, dès les temps les plus anciens, nous voyons apparaître les lampes comme moyen d'éclairage. Ces lampes identiques à celles des Koryaks, des Tchouktchis et des Esquimaux étaient en pierre et avaient la forme d'un bateau minuscule, avec une sorte de poignée percée d'un trou, qui permettait de fixer ces lampes au haut d'un gros bâton planté verticalement dans le sol, à l'intérieur de la hutte. On pouvait ainsi transporter ici et là l'appareil dans la hutte, sans 202 Art. 1.— K. Torii : danger qu'il se renverse. Voir la Figure 61 ci-contre, La lampe était alors alimentée avec de l'huile de baleine, de lion de mer ou de phoque, avec une mèche en herbe d'Ouibi très sèche, La lumière ne devait pas être éblouissante. Avec cette lampe en pierre, on trouvait encore aux Kouriles d'autres lampes dont l'une faite d'une grosse coquille de mer du genre peigne, qu'on posait à même sur un large piédestal, et d'autres enfin en porcelaine, venues du Japon. La lampe à coquille avec piédestal était aussi en usage chez les Aïnou du Yézo. Les Kouriliens appelaient leur lampe en pierre, Panabé-Poïna. XXIII. Instrument pyrogénique. — Nos bons Aïuou Kouriliens obtenaient du feu depuis toujours, au moyen de girations pyrogéniques. La giration pyro- génique consiste à faire pivoter rapidement la pointe d'un bâton Fig. 61. Lampe Kourilienne. Par Torii. Fig. G2. Instrument pyrogénique. Par Torii. Les Aïnou des îles Koiiriles. 203 très sec, dans un petit trou creusé dans une planchette assez épaisse. Nous donnons ici la figure de l'appareil, Fig. 62, dont se servaient nos insulaires pour se procurer du feu. L'opérateur, une main posée au sommet de la tige verticale, et les pieds sur la planchette d'en bas, maintenait ainsi T appareil fixe, tandis que de son autre main, au moyen d'une corde d'arc en peau de phoque, il imprimait à la tige un mouvement giratoire le plus rapide possible. La poussière hgneuse produite par ce mouvement, s'enflammait, glissait par une rainure pratiquée au bout de la planchette d' en bas à partir du trou, tombait en contre-bas sur de l'écorce très sèche de bouleau, disposée là à cet effet; l'écorce faisant fonction d'amadou, brûlait aussitôt, et on avait du feu. Ce ne devait pas être très commode, et surtout, ce devait être long. La planchette d'en bas de l'appareil (onkoparoum-ni) mesurait environ 9°''' de longueur, 2°™ de largeur et 1"" d'épaisseur; la planchette (irarip) d'en haut en bois de ,, samoum-ni ,, portait 10™' de longueur, et 2°™ de largeur; la tige verticale en bois de saule (Shousu) avait 9"™ de haut; l'arc qui produisait les mouvement giratoires était en bois de ,, Kuatou ,, et la corde de l'arc (Kouatou-atou) était en lanières de peau de phoque. Cet appareil pyrogénique A'inou Kourilien est ce que les Anglais appellent ,, Bow-drill ,,=arc à vrille ou forêt. Il était également en usage chez les Koryaks, les Tchouktchis et les Esquimaux. Dans ces derniers temps, chez les Koryaks, ,,r irarip,, était en bois, mais anciennement il était en pierre. De nos jours encore, quand on a à produire du feu pour le service des dieux, on ne peut se servir d' irarip en bois, ce serait irrévérenti- eux, on doit user d' irarip en pierre. C'est de rigueur. L'instru- ment à produire le feu, était moins compliqué chez les Aïnou du Yézo et par conséquent plus récent. Il consistait seulement en une planchette et en un bâton-vrille qu'on faisait mouvoir au moyen des deux paumes des mains, frottées l'une contre l'autre, comme les primitifs Japonais proprement dits. Les Kamtchadales eux aussi n'avaient pas d'autre pyrogène que ce dernier appareil. A première vue, il semblé étrange que les Koryaks et les Kou- riliens, voisins des Kamtchadales, usant du premier appareil, ces 204 Art. 1.— R. Torii : derniers n'en aient pas aussi, fait usage Mais cela s'explique facilement, si l'on admet l'arrivée des Kamtchadales dans la péninsule, à une date relativement récente. A leur arrivée là ou ils sont, ils auraient alors déjà possédé leur instrument pyrogène, l'instrument des Aïnou du Yézo, et auraient négligé d'en adopter un autre. A propos des pirogènes Aïnou, Matsuura Takeshirû dans son livre, ,, Kousouri Nikki,, ^^^Hfa paru en 18G0, nous donne de nombreux détails. Ils sont à lire, c'est au moins curieux. Nous remarquerons ici que primitivement r,,irarip,, Kou- rilien était en pierre ou en os de baleine et non en bois. Nous en trouvons de nombreux échantillons néolithiques dans les Kjoekked- meddings de Shoumoushou et d'ailleurs. Nous remarquerons aussi que l'appareil pyrogénique du Yézo est originaire du Japon propre- ment dit. Les insulaires du Yézo l'ont reçu des Japonais qui eux le tiennent des Toungousses, ou mieux, l'ont apporté avec eux de leur habitat primitif, la Corée ou la Mandchourie. Aujourd'hui que la civilisation règne chez eux, quand ils veulent obtenir du feu, ils se servent de vulgaires alkmiettes, excepté toutefois, quand il s'agit du feu sacré dans les grands temples, à Isé, à Atsuta, etc. Les dieux ne permettent pas de produire le feu des cérémonies, autrement qu'avec le pyrogène, système Yézo, comme autrefois. XXIV. 3Iasques en bols et Statuettes en bois. — Les Koushi Aïnou des Kouriles fabriquent de nombreux masques en bois (souperarom), sorte de jouets, Planche XV. A et B. Nous dirons un mot de ces masques à propos des fantômes ou démons Foudjirou, où nous verrons que souvent les coquins s'en afïublaient pour jouer au Foudjirou, et commettre toutes sortes de vols et de crimes. Mais les masques étaient aussi connus chez les Aïnou du Japon, dès les temps néolithiques. Planche XVI. A-D. Les spécimens que nous possédons sont en terre. Ils ont pu résister à l'action du temps, mais il devait y en avoir aussi en bois qui ont péri. Les Figures A et B difïèrent sensiblement des Figures D, comme grandeur surtout. Les masques de ces figures paraissent avoir été de vrais masques à l'usage des hommes, tandis que les masques D ne semblent n'avoir été que des jouets ou des masques Les A nou des îles Kouriles. 20? destinés aux statuettes ou poupées. La Figure A de la Planche XVI, nous montre une de ces statuettes affublée d'un masque, vue de face et de profil. Les Aïnou des Kouriles actuels en usant de masques, continuent donc de faire ce que leurs aïeux néolithi- ques du Japon faisaient déjà. En outre des masques, les Kouriliens fabriquent aussi des statuettes en bois. PI. XXV. C. Aujourd'hui, ces statuettes ne paraissent être que des joue.ts. Anciennement, ce devait être des idoles, car les Koushi Aïnou semblent avoir toujours aimé à re- présenter leurs dieux sous la figure des hommes, en leur attribuant les vertus, les besoins et même les vices des simples mortels. La figure 63 ci-contre en bois, nous montre une de ces statuettes ou poupées, coiffée d'un bonnet, habillée de l'habit Etou-pirika, tchipourou avec ceinture en peau, et chaussures également en peau. Si non dès l'origine, au moins de très bonne heure, il apparaît que tous les Aïnou du Japon et aussi les Aïnou du premier ban d'inva- sion au Yézo et leurs descendants les Kouriliens, ont tous fabriqué des idoles ou statuettes en terre. Dans les stations néolithiques Aïnou anciennes du Japon et du Yézo, par exemple dans la pro- vince d'Ibouri, à Mouroran, dans la province d' Oshima à Yunokawa, à Kamiiso, etc, etc. . on en trouve partout. Ces Aïnou devaient aussi fabriquer des statuettes en bois qui ont disparu sous l'action du temps. Chez les Aïnou du second ban d'invasion au Yézo et au Kara- fouto, on n'en voit pas trace, ni en bois, ni en terre. Depuis leur arrivée là où ils sont, ils ont toujours eu horreur de représenter la figure humaine, soit en image Fig. Ü3. Poupée A;nou, en bois. ParTorii. 206 Art. 1.— E. Torii : peinte, soit en terre, soit en sculpture sur pierre ou sur bois. Pour eux, les dieux ne doivent pas avoir la figure humaine; ce sont des esprits, ils ne sont pas humains. Telle ou telle montagne est dieu, tel ou tel fleuve est dieu, etc. . pour les adorer et leur rendre, ou mieux rendre à leur esprit les devoirs qu'ils leur doivent, ils se contentent de planter des ,, inao ,, ou ,, nousa ,, devant eux et de leur adresser leurs prières. Cette horreur instinctive de représenter la personne humaine leur vient certainement des Japonais propre- ment dits. Ils représenteront des animaux, des arbres, des plantes, des montagnes, des cours d'eau, etc.. mais jamais des hommes. C'est tout le contraire des Aïnou Kouriliens qui eux se représentent leurs dieux sous la figure humaine, sans difficulté. A l'origine, les Japonais proprement dits, eux aussi, comme les gens du Yézo, avaient horreur de fabriquer des idoles ou des statues. On n'en rencontre aucune, ni dans leurs stations néolithiques complètement différentes des stations néolithiques Aïnou, ni dans les sépultures de l'âge japonais des tombeaux (Kofoun-jidai "èi^B^f^). Il n'y avait alors ni temple, ni miya. Telle montagne par exemple était dieu; on se contentait alors de dresser des nousa devant elle et de l'adorer; telle forêt ou tel bois était dieu, on l'entourait quelquefois d'une clôture, on y plantait des nousa et c'était tout. Il n'y avait pas de djindja ff fi. Le djuidja c'était le ,, Mori tt, ^ ,, , c'est-à- dire la forêt elle même. Les lieux les plus sacrés au Japon, ce sont encore ces lieux, Suwa W^W, Yamato no 0-Miwa ;^H|| et une foule d' autres. . C était alors l' animisme pur qui régnait comme en Corée, en Mandchourie, chez les Mongols primitifs, les Toungousses frères des Japonais proprement dits. Et le véritable animisme ne souffre pas la représentation de la personne humaine. Les premières figures humaines en bois, en terre ou en pierre que l'on trouve au Japon, et pendant longtemps les seules, ce sont les Haniwa MMS. Dans les temps anciens, l'usage était que, à la mort d'un grand personnage, ses serviteurs fussent enterrés tout vivants avec lui. L'Empereur Suïnin ^iH, 2 ans avant J. Ch., pris de pitié, et sur les conseils de Nomi-no-Sukouné, interdit cet usage et ordonna de substituer aux victimes humaines, des statuettes en terre, comme cela se faisait en Chine, et que l'on appela ,, Haniwa,,. Dans la suite, le Les Amou:des îles Kouriles. 207 Bouclhisme s' étant introduit au Japon, avec le Boudhisme l'in- dustrie de la fabrication de statues divines et humaines devint alors florissante; mais jusques là, elle était inconnue; le peuple Aïnou seul, les Aïnou du Yézo exceptés, continuait à s'y livrer sans interruption depuis les temps néolithiques. XXV. Dieux des Ainou Kouriliens.—'Les principaux dieux des Aïnou des Kouriles sont: I. Kannan-Kamoui; II. Tchama- Kamoui; HI. Pé-Kamoui, ou, Wakka-Kamoui; IV. Atouika- Kamoui; V. Kimta-Kamoui; VI. Powan-Kamoui ; VIL Kinta- Kamoui, et VIII. Tchatcha-Kamoui. î. Kannan-Kamoui est le dieu ,, tonnerre,, ou ciel. Il navigue souvent sur la mer ou il se livre au plaisir de la pêche. Il voyage aussi sur la terre, et ses fidèles Aïnou l'invoquent dans tous leurs besoins, surtout dans les dangers, en lui présentant de nombreux ,, Inao,,. C'est le dieu principal, parceque c'est le dieu secourable par excellence. On ne l'invoque jamais en vain. Nombreux sont les traits de sa bonté vis-à-vis de nos Aïnou. Quand ils les rapportent, ils sont intarissables. Un jour, par exemple, une grande barque de pèche montée par beaucoup d'hommes et de femmes, était sur le point d'etre avalée par une énorme baleine, non loin de Béret, dans File de Shashikotan. Le danger était pressant, les hommes crièrent à leur Sauveur, et ils ne furent pas entendus. Les femmes dont la voix est plus stridente, crièrent à leur tour, mais le bon Kannan-Kamoui était au ht et dormait profondément; néanmoins réveillé en sursaut, il demanda à son entourage quel était le bruit qu'on entendait. On lui d^it que c'étaient des Aïnou en danger de périr, qui l'invoquaient. Se levant aussitôt, il descendit sur la mer, tira son Emoushou (sabre), tua la baleine, et la barque et tout ce qu'elle contenait fut sauvé. Le Kannan-Kamoui est marié et vit en famille avec sa femme et ses enfants, comme les hommes. Du reste, les Kannan-Kamoui sont très nombreux. Ce sont les Kannan-Kamoui qui ont créé l'île de Oushoshirou; c'est pourquoi on l'appelle encore aujourd'- hui: ,, Kamoui-Karou-moshiri,, l'île créée par les dieux. Ces Kannan-Kamoui sont en tout semblables aux hommes. Ils portent des habits en étoffe, ,, (teba) ,, et un ,, Emoushou ,, à la ceinture. 208 • Art. 1.— E. Torii : II. Le Tchama-Kamoui est le dieu ,, feu ,,. Lui aussi res- semble aux humains, mais son visage est rouge, comme il convient. III. Le Pé-Kamoui, ou, Wakka-Kamoui est le dieu des eaux, comme son nom l'indique. IV. Atouika-wan-Kamoui est le dieu de l'Océan. Quand il vient sur la terre, il prend toujours le corps d'un ours. Du reste, c'est le frère cadet des ours qui habitent la terre. Autrefois, lui aussi habitait la terre, les hommes l'ayant un jour maltraité très grossièrement, il se retira définitivement dans la mer. Même quand il vient quelquefois à terre, il n'y passe jamais la nuit. V. Le dieu Kimta-Kamoui n'est pas autre chose que l'ours des montagnes. Il est le frère aîné d' Atouika-wan-Kamoui. C'est un dieu particulièrement puissant et sacré. Il vient immédiate- ment après Kannan-Kamoui, le dieu Tonnerre. Autrefois les ours n'attaquaient pas les hommes, mais depuis que ceux-ci se sont mal conduits vis-a-vis d'eux, ils les attaquent et les tuent souvent. VI. Powan-Kamoui est le dieu Soleil. Il n'est pas autre- ment remarquable. VIL Kinta-Kamoui est le dieu Renard. Pourquoi? VIII. Tchatcha-Kamoui est le dieu Phoque. C'est un dieu des plus utiles. Voilà à peu près depuis toujours, tout le panthéon de nos bons Aïnou Kouriliens. Les huit sortes d',, êtres,, que nous venons d'énumérer, sont les seuls qui soient appelés ,, Kamoui,, dieux. Les Kotanoun et les Shimesa-Kourou sont des géants monstrueux, assurément très forts et très puissants, mais ce ne sont pas des Kamoui, des dieux. Aussi ne les appelle-t-on jamais Kamoui, mais seulement Kourou-hommes; Kotanoun-Kourou, Shimesa-Kourou. Quant aux Foudjirou, aux Wakkasu-Kourou, aux Indotchi et autres, ce ne sont que des fantômes, des spectres, des revenants le plus souvent maKaisants, et point du tout des Kamouis, des dieux. Les Aïnou du Yézo et du Karafouto pratiquent le sacrifice de l'ours, ou fête de l'ours (iyamandé). Les Aïnou des Kouriles l'ignorent totalement, et bien que convertis au christianisme russe, ils n'en adorent pas moins leurs anciens dieux, leur font des Les Ainou des îles Kouriles. 209 offrandes et leur élèvent des ,,Inao,, partout. L'inao est un bâton de saule poli par le raclage et habillé des raclures ainsi obtenues. Voir la figure 64 ci-contre. ( 'es raclures de saules sont Fil)-. 64f. Ditîéi-entes sortes d'Inaô. 1. Filament «.l'inao. 2. 4. Inao du dievi de la uier. 3. ïtlho du dieu tonnerre. tantôt frisées et tantôt disposées en cordes, selon les dieux devant lesquels elles doivent paraître. L'inao n'est pas dieu, mais c'est un objet sacré au premier chef (toubiki). L'inao qu'on présente au dieu de la mer Atouika-wan-Kamoui s'appelle Rabou-inao, ou, Eabousoupé. Les autres inao n'ont pas de nom particulier. L"inao est un objet si sacré que les femmes ne peuvent pas le confectionner. Elles commettraient une grande faute si elles le faisaient. Les hommes seuls le fabriquent après s'être soigneuse- ment purifié le corps et l' esprit par diverses pratiques et observances assez compliquées. Le bois de saule est de rigueur; toute autre espèce de bois est interdite. Actuellement au Japon, on fabrique le nousa qui est le même que Tinao Aïnou, avec n'importe quelle sorte de bois, anciennement il n'en était pas ainsi. Au Japon aussi le bois de saule était de rigueur. Ici et là dans le pays, cette loi est encore observée strictement. Chez les Japonais primitifs le 210 Art. 1.— R. Torii : nousa ou iiiao était le seul eml)lêine religieux qu'ils possédaient, mais combien sacré et saint. Encore aujourd'hui quand un nousa a été présenté à l'esprit d'un dieu quelconque, il possède toutes sortes de vertus et de puissances pour le plus grand bien des pauvres mortels; il éloigjie les dangers, les mauvais génies, il procure une infinité de grâces et de bienfaits, etc. . Japonais et Aïnou n'en ont jamais douté et n'en doutent pas encore à cette heure. Nous pensons que le nousa ou inao est originaire du Japon proprement dit, et point du tout d'origine Aïnou. Les Aïnou l'ont reçu des Japonais ou Yamato (\iù eux-mêmes Vont apporté du lieu de leur premier habitat, la Mandchourie ou la Corée, car, on n'en voit pas trace dans les stations néolithiques anciennes purement Aïnou, tandis cju'il abonde dans les stations anciennes néolithiques purement japonaises, et de tout temps aussi, chez les Japonais proprement dits, les Coréens, les Mandchoux (toa), les Tongousses, les Mongoles (hatak), les Giliaks, (nao) les Orokko (irlao), les Toungousses du Nord du Karafouto, etc.. Placer le nousa ou- inao devant les esprits, est une pratique qui chez tous ces peuples, se perd dons la nuit des temps et dont on ne voit pas l'origine ou la source. Au contraire, chez les Kamt- chadales, les Koryaks, les Tchouktchisses et les Esquimaux asiatiques, l'inao est complètement inconnu. (()uant aux Aïnou, à l' encontre des Japonais et autres, chez eux, on en devine la source, car il semble bien qu'à l'origine, ils ont re<;u cette pratique des Japonais proprement dits, comme ceux-ci dans le cours des âges ont accepté la croyance aux:- géants, aux divers djindja, etc.. des Aïnou, qu'ils n'avaient pas primitive- ment, mais les Aïnou figés dans leur sauvagerie, ont conservé plus pur tout ce qui concerne le nousa ou inao, sans y rien changer, tandisque les Japonais plus progressifs, et aimant le changement, ont modifié cet objet sacré dans le cours des siècles; le nousa actuel se fabrique avec n'importe quel bois, et les raclures de saule sont remplacées par du papier blanc découpé. C'est moins ])rimitif. Nos Aïnou ont deux sortes d'Inao, un grand (tchoupoukashi) et un petit (nantoshi-inao). Le grand inao se met devant le dieu du tonnerre (Kannan-Kamoui), et aussi, à la proue des l>ateaux. Les Aïnou des îles Koin-ilts. 211 Avant (le le planter, on le porte respectueusement à la tête avec les mains, en s' inclinant, on fait une prière au dieu Kannan, et ce n'est (ju' alors qu'on le met en place. C»)uand nos bons Kouriliens sont venus s'établir à ^hikotan, bien que déjà chrétiens russes, ils y sont venus montés sur des Itateaux cpii portaient triomphalement à la proue, de grands inao en bois et en raclures de saule. Aucune action importante dans la vie, et surtout aucune lête, religieuse ou non, ne peut se passer d'inao. L'inao de Pé-Kamoui (dieu-eau) se met sur le l)ord des cours d'eau ou des fontaines; l'inao de Tcliama- Kamoui (dieu-feu) se met devant le foyer; l'inao utre de ce signe, on y remanjue différents dessins ou marques qui sont le sceau ou cachet a A (^ (j[ de leur propriétaire. A Ainsi dans la figure 65 X/\^ cicontre, le dessin , , a , , — est le sceau de Gérasime; le dessin ,, b ,, . celui de Jacol) ; le dessin , , c , , , celui de Nicéphore; et le Fio-. (35. Cachets ou Marques Amoii Kouriliens. dcssiu d.,. CClui dc Par un Aïnou. Laurent. Dans toutes les iêtes religieuses, les A'inou Kouriliens se serrent la tête avec un Ijandeau fait en écorce de saule. Figure 66. Ce bandeau est un objet aussi saint et aussi sacré que l'inao. Les gens du Yézo et du Karafouto font de même. Aux Kouriles, ce bandeau s'appelle tchibanip; au Yézo, sai)aoumbé et au Karafouto, également sapaoumbé. Au Yézo et au Karafouto, le bandeau est plus volumineux qu'aux Kouriles. Les jeunes gens japonais eux .aussi, dans les Iêtes shintoïstes, se serrent la tête d'un bandeau qui 212 Art. 1.— E. Tôvii : Fiç>-. 66. Serrf-tête Kourjlicn. est en étoffe, au lieu d'être en écorce de saule. Au Yézo enfin, il y a cette particularité, qu'il n'y a que les chefs des villages qui usent du bandeau sacré dans les fêtes religieuses. Fjp'. 67. Serrt,-tête du Yézo. Enfin Kracheninnikof, (page 166-107) écrit: ,, Les Aïnou Kouriliens connaissent aussi peu la Divinité, que les Kamt- chadals. Ils ont pour idoles dans leurs Yourtes, des figures de bois fort ornées, et qui sont faites avec beaucoup d'adresse. Ils les appellent,, Ingoul, ou Innakhou (inao). Ils ont beaucoup de vénération pour elles; mais, je n'ai pu savoir s'ils les regardent comme des Esprits malfaisants, ou comme des dieux. Ils leur offrent les premières bétes qu'ils prennent. Ils en mangent la chair eux-n:iêmes, et pendent les peaux auprès de ces- idoles. Lorsque leurs Yourtes menacent ruine, et qu'ils sont obligés de les abandonner, ils y laissent ces idoles (ou inao), et aussi les peaux qu'ils leur ont offertes en sacrifice, (^uand ils ont quelque voyage à faire sur mer, ils y portent ces figures ou idoles avec eux, et lorsqu'il y a du danger, ils le^- jettent dans- Les Aïnou des îles Kouriles. 213 ,, l'eau, surtout dans le temps du Hux et reflux qui se fait avec ,, une agitation extraordinaire entre la première îles des Kouriles, ,, et la poincte méridionale du Kamtchatka. Ils espèrent par là ,, qu'ils appaiseront la violence des flots.,, 1)" après ce texte de l'auteur Russe, qui date de la fin du 18""" siècle, les Koushi-Aïnou Kouriliens avaient anciennement, en outre des Inao qu'ils vénéraient, des statuettes en bois qui leur servaient d'idoles. Aujourd'hui encore, les Inao sont toujours considérés comme objets sacrés, ce que nous avons dit plus haut à propos du dieu Kannan-Kamoui, le prouve suffisamment, mais les statuettes ne sont plus l'objet d'un culte quelconque, elles sont tombées au rang de jouets ou de poupées; et cela, vraisemblablement parce que ces Aïnou sont devenus chrétiens orthodoxes russes. Les Japonais eux aussi, ont toujours fait un grand usage de noussa ^ ou inao. Dans le tabernacle de leurs Miya ^ ou temples, il n'y a rien autre chose que des noussa, d'où le proverbe: ,,Kami no tô wo hiraite mireba, gohei #P^ (noussa) bakari ,, si l'on ouvre le tabernacle des dieux on ne trouve que des noussa.,, Comme les A'inou. ils en ont de grands et de petits. Ils en placent devant tous les dieux, et leurs dieux sont innombra])les, ils en portent en voyage et les plantent partout le long de la route, sur les mon- tagnes, surtout dans les endroits difîiciles, pour ol)tenir la protec- tion des Kamis des différents lieux qu'ils jxircourent ou qu'ils franchissent, et cette protection divine doit s'étendre aussi sur les êtres chers laissés à la maison. Certaines montagnes, par exemple l'Ena-ga-dake M,M-^. le mont p]na (inao) dans la province de ^lino, et certaines contrées, Ena-grai dans la même province de Alino, Ina-gnri -^SP^fi en Shinano. etc.. doivent même leurs noms à ral)ondance des inao qu'on y plante. Le montTsukuba m.^lU en Hidatchi — et aujourd'hui, le mont Ourayama aussi, dans le district deTchitchibou — en est tellement couvert, dit le Manyô-shou MMM- ouvrage de l'époipie de Nara, qu'on le prendrait pour une montagne de neige. Les Japonais confectionnent leurs noussa, le 15 Janvier de chaque année, avec beaucoup de cérémonies très compliquées. Ils appellent l'inao Aïnou du nom de noussa. Autrefois, eux aussi, l'appelaient inao. Nos vieilles histoires ou légendes en font foi. 214 -^Tt. l.~E. ïorii : Le Russe Polonsky dans son travail sur les îles Kouriles, nous dit que les Aïnou Kouslii Kouriliens bien que chrétiens orthodoxes, adorent un dieu du nom de Chanian aucjuel ils out une grande con- fiance. Cela était vrai du temps de ce voyageur, puisqu'il nous l'affirme, mais aujourd'hui, il n'en est rien, les A'inou des Kouriles n'ont pas de dieu Chaman. En tout cas, si à un moment donné, nos braves insulaires franchement polythéistes de tout temps, ont eu un dieu du nom de Chaman, ce dieu n'a jamais eu rien de com- mun avec le, ou les Chamans des naturels de la Sibérie, de la Mongolie et de la Mandchourie. Les A'inou du Yézo eux aussi, sont polythéistes comme leurs frères des Kouriles et offrent, ou présentent à leurs dieux, des inao, mais par l'intermédiaire des chefs des villages. En outre de ces intermédiaires officiels, ils ont encore pour le culte des dieux, ce qu'ils appellent des Tousu-kourou; et les Tousu-kourou d'après Batchelor, ,, An Aïnu-English-Japanese Dictionary, pag. 462,,, ne sont que des médecins, des magiciens et des sorciers. Le même Batchelor, dans son ,, The A'inu and their folk-hjre, pag. 115, dit: ,, The Tusu -guru, i-c. 'medicine' men; always carray them ,, about stuffed in their 1»ossom, M'hen venision, l)ear's iiesh, or ,, other things have been brought me as jn-esents, there have gene- ,, rally been some placed about them. All these little thiiigs serve ,, to show in wliat high esteem these fetiches are held by the peo- ,, pie. They are not much to look at perhaps, but eticjuette, if not ,, religion, itself, certainly required them to be made and used very ,, extensively. Thc}^ are perhaps used as signs of consecration, or ,, to show that certain things have been set apart for some special ,, object,,, Aujourd'hui, le pouvoir de ces Tousu-gourou est bien déchu chez les A'inou du Vézo, mais il est encore très fort chez les Aïnou du Karafouto ou Snghalien. Nous l'avons constaté nous-mOme dans nos voj^ages. Le mot ,, 'I\aisu ,, signifie l'homme qui fait les prières. Le Tousu Aïnou est possédé du dieu ,, Tousu-A'inou- Kasounpo,.. Le Tousu-Aïnou est toujours un homme, jamais une fennne. (^uand il y ajoutaient de temps à autre une collation à midi (tönibi). Le menu du repas du matin, nisatibi, se composait de viande de canard et de phoque, et d'une soupe noire d'algues marines dans laquelle, ils mélangeaient du poisson et des lis. C'était le repas principal de la journée. La viande était toujours assaisonnée à la graisse de phoque, au sel ou au ,, shöyou, , qu'ils achetaient aux Ja})onais. Ils conservaient la graisse de phoque dans des sacs de peaux de cet amphibie et obten- aient le sel par ebullition d'eau de mer. Ils faisaient infuser des feuilles d'une certaine plante qu'ils ramassaient dans la montagne et c'était là leur boisson ordinaire. Dans les derniers temps, les Russes leur vendaient diverses sortes de spiritueux. Les repas étaient servis sur une espèce de plateau en bois (ni.sara) et pour manger, ils usaient d'une cuillère (pashoui). Les principales herbes potagères dont se servaient nos Aïnou pour préparer leur soupe ou leur compote (tchakarou) étaient: 1. La ,, Shinrit., ou l)ardane=arctium lappa, qui se conservait tout l'hiver. On en mettait dans la soupe, on en faisait des ,, com- potes,,? ou on l'assaisonnait îi la graisse. C'était un légume très apprécié. 2. Le Makarou, herbe qui pousse sur les côîes, dont on laissait des compotes ou qu'on mangeait avec les coquillages de mer. o. L'Etourou[>, herbe des vallées, délicieuse dans la soupe. 4. Le Dona, dont les Heurs sortent au mois de Juin. ~). Le Harou (lis), dont les racines étaient très recherchées et qui entraient dans la préparation d'une foule de plats succulents, paraît-il. l'ne des Kouriles ori cette plante était particulièrement abondante, portait même le nom de ,, Harou-Kotan=île des lis. 6. Le Koro, grande pétasite du Japon. 7. Le Kinashite. qu'on récolte au printemps et en automne, dont on enlève la peau et (ju'on fait frire dans la graisse après l'avoir partagée en trois parties. 5. Le Korou (pi" on mange en hiver. *). Le Pitok. Après en avoir enlevé la peau, on le fait sécher. On en fait des compotes ou il remplace le sucre inconnu dans ces îles. L;s Amou clcs ilts Kourik;--. '2'1\ 10. Le Moutik, plante couverte de duvet, préparée à la graisse: on la mange en hiver. 11. Le Boukousa, sorte de poireau qu'on récolte en Juin. 12. L' Awakina qui croit sur les rockers élevés. lo. L"Etoupot qu'on niaiige avec la viande dans la soupe. 14. Le Raikina qui se récolte en automne sur les montagnes, et qu'on mange en hiver après l'avoir dépouillé de sa peau et k avoir fait frire dans la graisse. 15. L'Oubiou, légume peu estimé. IG. L'Imakani qui fleurit au mois d'Août. 17. L'Asot qu'on mange dans toutes les saisons en compote avec rilarou, le Imakani, etc.. 18. Le Tchenikudo qui se mange cru ou cuit. 19. Le Shukerikina qu'on mange aussi cru ou cuit dans la soupe. 2<>. L'Oroumoukouto dont on n'emploie que les feuilles dans la soupe. 21. Le Katmat qui donne de petites ßeurs en Juin et en Juillet et qu'on met dans la soupe. 22. Le Noya qu'on mange avec la viande quand il est encore tendre. 20. Le Napounimaoupe dont on mange les fruits cuits. 24. L'Ekoukomai que l'on conservait dans des tubes en bois pour r hiver aprî^.s l'avoir cuire. 2'"). Le Kakoushina. ]\Iéme usage que le Ekoukomai. 2(). Le Hakakambe qu'on récolte en Août. 27. Le Noulnjukip (|u'on réserve pour les compotes dJiiver. 28. L'Esukomai qu'on réserve pour l'hiver. 29. L" Hatoushoupe qu'on réserve aussi pour l'hiver. 30. Le Tounbambe également réserve d'hiver. Etc.. Etc.... Etc.... Les algues, ou plantes marines comestibles (laminaria japonica) étaient aussi très nombreuses. Nous citerons l'Ekou^arouse, le Koutoshe, le Marouwoui, le ( )kom, l'Ajanisashi, le Tôana, TA'inoutasa, le Rambara, etc.. etc.. etc.. Les poissons dont se nourrissaient les Kouiiliens étaient égale- 222 Art. l.—U. Torii : ment en grand noml)re. Ils les mangeaient cuits à l'eau ou grillés à la graisse, souvent même crus. Dans ce dernier cas, ils les lavaient soigneusement et mangeaient tout, même la tête. Les oiseaux comestibles étaient eux aussi, fort nombreux, entre autres TEtoupirika, le Waroukourou. etc.. etc. Ils ne les mangeaient jamais crus. (^uant aux mammifères de terre et de mer. nos insulaires les prisaient eux aussi beaucoup; le Youk (cerf), le Jajioi (renard), le Kim (l'ours). l'Eri (sorte de phoque), le Shikoeteslii (autre sorte de pliociue), le Bnkiri (sorte de lion de mer), le Kânam (autre sorte de lion de mer), etc.. etc.. Des mammifères de mer, (Jnnep, Etashipe, Toukarou etc., nos Kouriliens tiraient aussi une grande quantité d'huile et de graisse. Jl^JlI. La pèche et la citasse aux Kouriles. — Poiu' capturer les nombreux manunifôres de mer qui fréquentent les côtes des Kou- riles, les Aïnou employaient jadis de solides harpons en fer avec manches en bois (op), longs de 10 à 12 pieds environ. Quand le harpon pénétrait dans le corps de l'animal visé, le manche s'en dé- tachait de lui-même et venait flotter sur l'eau. Ces harpons étai- ent de deux sortes, le harpon A, et le harpon B. Le harpon A était d'une seule pièce, en fer avec un trou (pateki) au milieu ou l'on passait une corde ou lanière de peau de phoque, longue de 10 à 15 brasses que le chasseur tenait solidement en main, et qui servait à lii'er le gibier sur la grève hors de l'eau. Le harpon ]> plus soigneusement fait que le harpon A, était composé de deux pièces distinctes. La pointe seule (Kiteibi) était en fer ou (juelquefois en cuivre, et s'emboîtait dans un os de baleine (Jinrat) travaillé et disposé de manière à compléter le har- pon tel que nous le voyons ici avec un ti'ou au milieu destiné aux cordes ou lanières de sûreté, que nous avons déjà signalé dans le harpon A. Ces divers harpons n'étaient en fer que dans ces der- niers temps, anciennement, la pointe du harpon B était en obsidi- enne, et le harpon A était tout entier en os de baleine. Les Aïnou, ceux du Yézo surtout, obtenaient le fer de leurs harpons, des barques russes et japonaises naufragées sur leurs côtes, en utili- sant les clous et les ferrures de ces barques. litîs AïnoH des îles Kouriles. "223 Les Aléoiltes, les Esquimaux, les Koiyaks, les Tchouktcliisses et autres peuplades de Textivuie Nord-Kst asiatique, usaient et usent encore à cette heure, des mêmes harpons que les Aïnou. (^uant aux mammifères terrestres, dès le princi])e. les Aïnou leur faisaient la chasse eu leur tendant des pièges. Ces pièges, bien qu'assez comphqués, étaient néanmoins assez ingénieux et, parait-il, très sûrs. La flèche de Y ixrc monté sur un pitjuet planté dans le sol, était toujours empoisonnée. Les Aïnou du Yézo appellent ce piège du nom de ,, Amapo.,, Le Russe Polonsky à propos de la chasse et de la pèclie des Kouriliens, à la ])age 12-14 de son ouvrage, dit en substance: ,, Chez les Aïuou. les hommes seuls se livrent à la chasse des ,, mammifères marins et des oiseaux de mer. La chair du gibier ,, (ju'ils tuent est consommée sur place ou gardée en conserve après ,, préparation, pour la saison morte. (^uant aux peaux et aux ,, fourrures, surtout celles des loutres de mer et des renards, elles ,, sont r objet d'un trafic assez considérable. Montés sur leurs ,, baïdares, , ou banjues de pèche, nos naturels poursuivent la ,, loutre jusqu'à ce (|u'elle tombe épuisée, lui tire alors une flèche ,, dont le manche est en roseau et la pointe en pierre ou en os, et ,, la tuent. Le renard, lui, est pi-is au moyen de trappes ou trous ,, dissimulés; ou l)ien encore au moyen de l'oiseau ,, Chaika, , re- ,, tenu captif dans un endroit propice. L'oiseau s'agite et crie, le ,, renard accourt pour le dévorer, et Ihonnue embus(jué non loin ,, de là, le tue à coups de flèche. ,, On ne voit guère aux Kouriles (]ue des oiseaux de mer. ,, On y trouve cependant aussi des oies et des canards que l'on ,, prend quelquefois au moment de leur passage, à l'époque des ,, migrations annuelles, c'est-à-dire au printemps et en autonme. ,, Quant aux autres oi.seaux, on s'en empare dans les lieux où ils se ,, rassemblent surtout, au moyen de fllets faits avec les tendons de ,, baleine; et aussi avec des chiens dressés à cet efïet. ,, La chasse dure souvent plus d'une année entière, car elle se ,, fait successivement d'île en île, et le butin qu'on rapporte au ,, village natal est toujours généreusement et également distribué ,, entre tous les habitants, hommes, femmes, enfants, vieillards. •224 Art. 1.— K. Torii : ,, Le ,, Toyon ,. ou chef da village seul, reçoit une part un peu ,, plus volumineuse que les autres.,, JTJCJlII. Armes des A'inoif KoiirlUens. — Dans les derniers temps de leur indépendance, les Aïnou Koushi des Kouriles possé- daient des fusils, mais ces armes à feu leur venaient des Eusses. Eux-mêmes n" en fal n-iquaient pas. A F apparition de ces merveilleux engins, nos naïfs insulaires furent d'abord étonnés et leur donnè- rent le nom significatif de ,, Kamoui-Ku ,, arcs divins, mais ils s'y accoutumèrent promptement, et les adoptèrent avec enthousiasme. a. A l'origine, nos bons Kouriliens paraissent n'avoir pas eu d'armes de guerre proprement dites. Dans les combats, ils se con- tentaient de faire jouer le bâton, et de lancer des pierres à leurs ennemis avec le bras. De pareils combats ne devaient pas être très meurtriers. b. Wakana. — Bientôt cependant, ils durent trouver que lancer des pierres à leurs ennemis, n'était pas suffisant. Ramassant alors des vertèbres de colomies vertébrales de baleines mortes et échouées sur leurs plages, ils passèrent une corde longue de six à sept pieds dans le trou de ces vertèbres qu'ils nouèrent au milieu, puis tenant en mains les deux fio-. ■I . -1 , , , 1 f. • • 1 -1 Wakana bouts de cette corde, en la taisant rapidement tourner, us PardnAïnoit. en firent une arme redoutable. Cette arme s'appelait ,, Wakana,,. c. Arcs et flèches. — Mais de Ijonne heure, F usage des arcs et des flèches devint très répandu chez nos Aïnou. D'où tenaient-ils ces armes? Nous l'ignorons. En tous cas, l'arc Aïnou était en bois de ,,onko,, sorte de pin. La longueur de l'arc variait de 3 à -4: pieds, selon les sortes. Chez les gens du Yézo comme chez les anciens japonais, les arcs étaient revêtus d"écorce de bouleau pour les rendre plus résistants. Chez les Kouriliens on ne voyait rien de semblable. Cela fait supposer que l'émigration des Kouri- liens du Yézo aux Kouriles, a eu lieu alors que les gens du Yézo n'avaient pas encore adopté pour leurs arcs, l'usage japonais; ou tout au moins, que l'arc Kourilien est bien l'arc primitif de tous les A'inou en général. La corde (Kouka) des arcs, soit au Yézo, soit aux Kouriles, était faite avec des intestins de phoques. Le manche (ai) des flèches long d'une coudée environ était en bois de Les Aïnou des îles Kouriles. 225 saule empennée avec dei^ plunie^^ de cormoran (ouiri), solidement fixées et maintenues au moyen de lanières ou tendons tirés de la queue des haleines. Voir la figure 73 ci contre, (^uant aux pointes de flèches (aini). il y en avait de deux sortes. La première sorte qui paraît avoir été la plus ancienne, en os de haleine, portait à son extrémité un petit trou (epai) qu'on remplissait d"un poison si violent, qu'il donnait toujours infaillihlement la mort à chaque fois qu'il était inoculé. Les A'ïnou du Yézo et du Karafouto eux aussi, avaient la même coutume. ( 'e poison si viru- lent était tiré de la plante appelée ,, Souroukou ,, qu'on mettait infuser dans Teau, après l'avoir triturée forte- ment avec une pierre. La seconde sorte de pointe de flèche plus soigne- usement faite que la première, était en obsidienne (andji-aipi). La partie supérieure du manche de ces sortes de flèches dans laquelle s'emboîtait la pointe en obsidienne, était t( ujours en os de l)aleine et la partie inféiieure, en bois de saule. Le manche des flèches à pointe en os, était quelquefois lui aussi, mi-partie en os de l:)aleiiie et mi- Fi^^-- 73. Are et floche Konniiens. partie en l)ois de saule. On fabriquait encore aux Kouriles, des pointes de flèches en pierre, jusques dans ces derniers temps. Les vieillards Nicèphore et Alexandre nous ont affirmé que dans leur jeunesse, ils ont eux- mêmes fabriqué de ces pointes en os comme jouets. Ce n'est que depuis, c'est-à-dire, depuis quarante ou cinquante ans, que les pointes de flèches en fer ont exclusivement prévalu. 226 Art. 1.— R. Torii : Fig. 74. Flèche ))arbelée Kourilienne. Par Torii. d. Carquois. — I^es Aïnou Koushi Kourilieiis avaient aussi une sorte de carquois pour renfermer leurs flèches. Ils nous en ont dessiné eux-mêmes la grossière figure que nous donnons ici. Ces carquois (pusu) étaient de diverses gran- deurs; les uns pouvaient contenir 50 flèches et plus; les autres 40, 30 et plus, rarement 25 seulement. Ils étaient. Fig. 75. Carquois Kourilien. Par un Aïnou. généralement en bois de saule, et parfois en , , itomaki , , ou bois des Kouriles, presque tous n'excédaient guère 2 pieds de long sur 5, ,, soun ,, d'épaisseur, et étaient portés en bandouiflère de l'épaule droite au côté gauche, au moyen d'une longue lanière (anishi-anpou). Le carquois des Aïnous du Yézo, ressem- blait assez à celui des Kou- riles. Voir la figure 76 ci-contre représentant un 1 à : ; - ■ 1 Fig-. 7G. Carquois du Yézo. Les Aïnoii des îles Kouriles. 227 carquois du Yézo; mais les pointes de flèches du Yézo étaient déjà depuis longtemps, non plus en os ou en pierre, mais en bambou ou en métal. XXXIII. Mode de décocher les flèches. — E. Morse dans son ouvrage: ,, Ancient and modem methods of arrow-Release,, Essex, Inst. Bullet Salem, oct-dec. 1885, a traité ce sujet très au long, et J. Deniker: Races et Peuples de la Terre, pag. 314-7, nons dit à son tour: ,, Le mode de décocher la flèche et de ,, l)ander Tare diffère suivant les pays E. Morse distingue ., cinq modes spéciaux de décocher la flèche. Le plus primitif..., ,', est celui dont la flèche et la corde sont tenues entre le ,, pouce étendu et la deuxième phalange de l'index fléchi (Aï- ,, non, Chippevays, ,, Assyriens). Fig. ,, 77. Le second ,, mode n'est qu'une ,, variante du pre- , , mier et est répan- ,, du, comme celui-ci ,, surtout parmi les ,, Indiens de T Amé- rique du Nord. Fig. 77. Façon Amou de tirer les flèches. Pak Toril y, Les deux ne donnent qu'une force de propulsion médiocre à la " flèche. Le troisième mode consiste à tenir la flèche entre le ',' pouce et la deuxième phalange de l'index presque pas fléchie, ,, tandis que la première phalange de ce doigt tire la corde, avec ,, l'aide du troisième doigt: dans ce mode de décoclier, il laut y, tenir l'arc horizontalement (Omahas, Siamois, grands Andamans, " Egyptiens et anciens Grecs). Le quatrième mode, dit m'diter- '! ranéen, consiste à tirer la corde par les premières phalanges de ,, tous les doigts, sauf le pouce et le petit doigt, la flèche étant ", pincée entre l'index et le médius et posée à gauche de l'arc; ", c'est la manière de faire de tous les archers de tous les " temps, ainsi que ceUe des Indous, des Arabes, des Esquimaux et " des Veddahs. Enfin le cinquième mode, dit mongol, est tout a '! fait différent des autres. La corde est tirée par le pouce fléchi, 228 Art- 1— K. Torii : ,, maintenu dans cette position par l'index; la Heche prise dans le ■ ,, creux, à la base de ces deux doigts, est posée à droite de l'arc. ,, Ce inode est en usage depuis la plus liante antiquité chez les ,, peuples asiatiques, chez les Mongols, les Mandclioux, les Chinois, ,, les Japonais, les Tures, les Persans, et l'était également chez les ,, anciens Scythes; il exige pour protéger la main du coup donné par ,, la corde, l'emploi d'un anneau spécial, en os, corne, ivoire ou ,, métal, mis sur le pouce, ou d'un gant particulier à trois doigts.,. Il n"est pas indifférent du tout, de noter ici que le mode de décocher les flèches a toujours été identique chez tous les Aïnou, à toutes les époques de leur existence, à celui des antiques Assyriens. Il est aussi très intéressant de remarquer que les Japonais ou Yamato ont toujours décoché leurs flèches de la même manière que les Mongols, les Mandclioux, les Huns, les Scythes, les Chinois, etc.. XXXIV. O^jvrages de defense oufortlîis Aïnou. — En temps de guerre, les anciens Aïnou Koushi étaient dans T habitude d'élever ici et là, de petits fortins qu'ils appelaient ,, Tchashi,, , pour se défendre contre leurs ennemis. Cette pratique existait même dès les temps néolithiques; les ruines ou vestiges néolithiques que nous trouvons actuellement encore un peu partout dans toutes les îles des Kouriles, au Yézo, au Saghalien et au Japon propre- ment dit, principalement dans le Nord du Hondo, le prouvent suf- fisamment. Ces fortins Aïnou s'élevaient généralement au bord des cours d'eau, dans les vallées aux endroits les plus resserrés sur les saillants ou contreforts des hauteurs encaissant ces vallées. Ces saillants n'avaient habituellement guère que 40 à 50 mètres de long sur 8 à 10 seulement de haut. Sur '-] de ses côtés, les glacis du ré- duit étaient naturellement ou intentionnellement rendus très abruptes, et la partie du contrefort attenant aux hauteurs, coupée de part en part, d'un fossé (worouki) long d'environ- 8 mètres et profond de 6. Une passerelle (rouika) jetée sur ce fossé, donnait accès dans le fort; L'enceinte du fort était nivelée et protégée tout autour d'un épais talus ou épaulement (tchasa-rashika) haut lui- même de 1 à 2 mètres environ. Toujours élevé à proximité des lieux d'habitation, à la moindre alerte, toute la population, guerriers, Les Aïnou des îles Kouriles. 229 vieillards, femmes et enfants, se retiraient dans le Tchashi et y demeuraient dans des huttes (toi-tchisé) élevées à cet effet, tant que durait le danger. Tel quel, le Tchashi Aïnou bien défendu par de bons archers, devait être assez difficile à prendre. Voir la figure ci-dessous. B . B E c r~ m Fig. 78. Plan de fortin (Tchashi) Ainou Kourilien. A. Enceinte. B. Talus. C. Fossé. D. Pont. E. Cours d'eau. Par Torii. XXXV. Trésor sacri' des Ainou. — Comme beaucoup d'autres peuples, les Aïnou Koushi ont toujours conservé très précieuse- ment dès l'origine, avec un soin jaloux, certains objets très divers, qui sont pour eux, le ,, palladium ,, de leur nation, et qu'ils appellent ,,Ikorou,.. Ces objets sacrés sont l'Emoushou, le Tannépou, Tlmdat, le Shitokiba et le Shikémékarapé; tous objets qu'ils ont apportés du Yézo. Eux-mêmes, les Kouriliens n'en ont jamais fabriqués. Les Yamato eux aussi, ont toujours eu un trésor sacré, 1" Ame-no-murakoumo-no-tsurugi (le sabre), le Yasakani-no- magatama (la pierre précieuse), le Yata-no-Kagami (le miroir). En tout, trois objets qui sont les symboles de la puissance souveraine au Japon. Aussi, chez nous, le privilège de garder ces précieux ol)jets, est-il uniquement réservé à la famille impériale. Chez les 230 Art. 1.— R. Torii: Aïnou Koushi, il en va tout autrement. Toujours dépourvus de famille régnante ou gouvernement central jDour toute la nation, dès le principe, chez eux, chaque chef ou homme puissant s'attribue le droit et le devoir de garder chez lui une copie du merveilleux trésor. a. Emoushou. — Plusieurs savants nous disent que les Aïnou ont re<5U l'Emoushou ou sabre sacré, des Yamato. Ce n'est pas impossible, néanmoins nous doutons qu'il en soit ainsi. En générai, quand les Aïnou ont adopté pour leur usage personnel, un objet ou article quelconque des Yamato, non seulement ils ont pris l'objet tel quel, mais aussi le nom Yamato de cet objet. Or, ici, il n'en est rien; le mot Emoushou est bien Aïnou et rien qu' Aïnou. Si donc dès l'origine, les Aïnou avaient le nom dans leur langue, ils devaient avoir aussi la chose. De plus, la très vieille légende des ,, Foudjirou ,, (voir pag. 257) qui est exclusivement de source Aïnou et antérieure aux Yamato, nous dit que les Foudjirous étaient armés d' Emoushou ou sabres merveilleux. Dans ce cas, les Aïnou auraient connu l' Emoushou dès avant l'arrivée des Yamato chez eux, et n'auraient pas eu à le recevoir d'eux. Ils l'auraient donc primitivement peut-être apporté avec eux, du lieu de leur origine, le Sud ou Sud-Est de la Perse, pensons-nous, et alors r Emoushou sacré ne serait pas sans analogie avec les épées sacrées de Bel et des autres dieux et héros assj^riens ou sumiriens des bords du Tigre et de l' Euphrate. b. Tannépou. — La figure que nous voyons ici, nous donnera une idée du Tannépou. C'est une planche en bois, longue de 2 pieds, large d'un pied et demi et épaisse seulement d'un ,, soun ,,. Elle est revêtue de peau de poisson avec dessins et aussi incrusta- tions en or et en argent. Que signifie cet objet sacré? Nous croyons qu'il représente un l)Ouclier. Les antiques guerriers du ^ .^^____^^ fond de l'Asie antérieure à l'Est [:IZ:_ZLA./\^J^~^^""\ du Tigre, avaient quelque chose ^ d' approch a nt. FiK. 79. Tannépou. Par un Aïnou. - ^ Jmdat.— E Imdat actuel des Aïnou est un globe eii verre venu de la Chine par l'Amour, le Saghalien et l'Yézo. ^anciennement, l'Imdat n'était pas en Les Aïnou des îles Kouriles. 231 verre. Ce symbole sacré se trouve chez un grand nombre de peuples anciens, par exemple en Perse et en Chaldée à Öippara où il représente le dieu Soleil, etc. . d. Shitokiba. — Le Shitokiba est un collier de grains supportant une planchette en bois, carrée ou ronde, sur la poitrine, incrustée d'ornements en or ou en argent. Les femmes Aïnou du Yézo s'en parent volontiers, les femmes Kouriliennes, jamais. Ce collier-pectoral rappelle singulière- ment le pectoral sacré et carré des Egyptiens de Mariette, des Hébreux, (Les Livres et la Critique rationaliste, Vigouroux, i""" édit. pi. X et XI, tom. III, pag. ]20; et l'Exode XXVIII, 15- 21.); et surtout celui des Assyriens. On peut voir un pectoral brodé assyrien, figuré à Nimroud, dans Layard ,, Monuments of Nineveh ,, série 1. pi. 51, et dans (1. Perrot, Histoire de l'Art dans l'Antiquité, tom. II pag. 773. e. Shikémékarapé. — Le Shikémékarapé n'est rien autre, sinon l'Attoush, vêtement sacré par excellence chez les Aïnou et dont nous avons déjà parlé. Cet antique habit est le même que celui que portent encore à cette heure les populations Tadjicks et autres du Sud de la Perse. Bref, tous les Aïnou, aussi bien ceux du Yézo et du Saghalien, que ceux des Kouriles, ont toujours regardé dès les temps les plus reculés, les oljjets dont nous vernons de dire un mot, comme sacrés. D'ovi tiennent-ils cette croyance et cette pratique? Peut-être de leurs lointains ancêtres de l'Iran! ... Nous ne tranchons pas ici la question des origines du peuple Aïnou-Koushi, mais les très nom- breuses analogies linguistiques, physiologiques, religieuses, sociales et autres qu'on découvre à chaque instant entre les us et coutumes, les pratiques ou croyances, etc.. des Aïnou, et celles des antiques peuples de l'Asie antérieure, sont réellement un fait digne de remarque et qui, croyons-nous, mérite la plus grande attention des anthropologistes. Chacun sait que les pratiques ancestrales et les Fig. 80. Shitoki ou collier des femmes Amou du Yézo. traditions religieuses sont les plus tenaces et les plus persistantes. Un peuple peut tomber dans la barbarie, changer de maîtres, il oubliera tout le reste peut-être, mais jamais complètement sa religion et ses superstitions. Cela reste, malgré tout. Il y a de très nombreux exemples un peu partout et dans tous les temps. XJ^JTVI. Noms des métaux Ahiou. — L'âge de pierre chez les Aïnou, s' étant prolongé jusque très tard, nos insulaires n'ont pas de mots dans leur langue pour signifier les métaux qu'ils ne connaissaient pas. Les noms qu'ils leur donnent aujourd'iuii sont tous ou presque tous, empruntés aux langues japonaise et russe. Ainsi ils appellent l'or, kongané^^; l'argent, shirogané 0:^; le cuivre, fouré-gané; le plomb, senety; etc.. etc.. Tous ces noms sont japonais, excepté senety qui est russe. Maintenant, les Japonais appellent l'or du nom de ,, kin :^,, et l'argent du nom de ,, gin 1^,, deux mots d'origine chinoise; mais, anciennement, ils nommaient ces métaux ,, Koganè,, (ki-iro no kanè=métal de couleur jaune= or), et ,, shiro-gané (métal blanc=argent). Les Kouriliens cepen- dant appellent aussi l'argent du nom russe de ,, sérébrok ,,. Nous avons noté que ., cuivre ,, se disait ,. fouré-Kané ,, en Aïnou. • Fouré est un mot Aïnou qui signifie rouge, et Kané un mot Japonais qui signifie métal, fouré-kané=métal rouge; tandis que les Japonais, eux disent , , aka-ganè #^. Akni veut dire rouge ; aka-ganè veut donc dire lui aussi, métal rouge. En Aïnou, fer se dit ,,roukani,, , mais ce n'est là qu'une corruption et une abrévia- tion du mot japonais ,, kouro-kané ^^, .=métal noir. Enfin, en outre du nom ,, sénéty ,, , les gens du Yézo appellent encore le plomb, du nom de , , yai-kané , , ; yai, mot 'Aïnou, et kané, mot japonais, et ceux des Kouriles du nom russe de ,, shipénet ,,. XXX VII. Noms des coideurs. — Nos Aïnou Koushi Kouriliens n'ont de mots que pour cinq couleurs seulement. La couleur rouge se dit: ,, Fouré,,; la couleur bleue, , , Téounotara , , ; la couleur blanche, ,, Rétara,,; la couleur noire, ,, Ekorok., . et la couleui- brune, ,, Shiounim ,,. Pour les couleur verte, jaune, violette, etc., il n'y a pas de mot, chez nos insulaires, le vert ne se distingue pas du bleu; ni le jaune, du blanc. Les Aïnou sont très amateurs de couleurs; c'est ainsi qu'ils ont toujours aimé à teindre leurs habits ou à s'en confectionner Les Amou des îles Kcmriles. 233 avec des peaux et des plumes d'oiseaux aux couleurs voyantes; et aussi à peindre en noir leurs bateaux et tous les objets à leur usage. Actuellement cependant, les gens du \7'Z0 n'emploient guère que la couleur noire et différent en cela de leurs ancêtres et aussi des antiques Aïnou néolithiques du Japon proprement dit, qui tous employaient diverses couleurs, l.es trouvailles de poteries peintes principalement en rouge, et de coquillages encore remplis de matières colorantes que nous faisons dans les stations néolithiques primitives, le prouvent. h?ur ce point encore, les Aïnou Kouriliens sont restés plus Aïnou que les Aïnou, du Yézo et du Saghalien. XXXVIII. Vin de Riz ou A^a^'t\— L'usage des boissons fer- mentées au Japon, paraît être aussi ancien que le peuple lui-même. Aujourd'hui nous appelons la principale d'entre elles, du nom de ,, SakéïS,, ou vin de riz. Mais le vrai nom de cette boisson en Yamato, n'est pas ,, saké ,, mais ,, Ki ,, qui fait avec la particule honorifique , , mi ^ , , , miki miM, le nol )le vin de riz. De nos jours encore, à la cour impériale, pour désigner le vin de riz, on n'emploie jamais le mot ,, saké,, mais le mot ,, miki,,. Quand c'est du vin blanc, on dit , , shiroki ÖM , , , et quand c' est du vin de couleur foncée, ont dit . , Kouroki mU , , • I )èsr origine, les Yamato semblent avoir beaucoup apprécié ce vin, puisque d'après, le ,, Kodjdci "èOTB ,, article 31, ils l'appelaient ,. Koushi no Kami IKlëMM^ ,, le dieu extraordinaire et merveilleux. Le mot ,, Ki ,, est certainement d'origine Yamato ou Toun- gousse, puisque les Mongoles et les Mandchoux eux aussi, appellent les boissons fermentées du nom d'Arki ou Ariki (pur, qui réjouit), qui est le- même que le ,, Ki,, japonais. D'après cela, on peut croire que, non seulement l'usage des boissons fermentées, mais ces boissons elles-mêmes sont d'imjiortation Yamato ou Toungousse, ainsi qu'une sorte de soupe ou sauce que nous appelons ,, shn-ou ,, et les Mongoles ,, shira ,, , et par suite, que les Aïnou les auraient rerues des Yamato ou Japonais proprement dits. Cependant nous devons remarquer ici que le mot ,, saké ,, est lui aussi très ancien, puisque nous le voyous écrit dans le Kodjiki. Ki paraît avoir été en usage à la cour et dan- la classe dirigeante; 234 Art. 1.— E. Torii Yainato, parconséquent. C'était le mot ,, select,, tandis que le mot ,, saké ,, semble n'avoir été, dès le principe, que le terme du peuple, le nom courant, populaire et qui dans la suite a prévalu, comme il arrive toujours en pareil cas. Oi-, qu'était le peuple japonais, à l'origine? Sans conteste possible, il était en grande partie Aïnou ou de race Aïnou. Sans doute, les seuls Aïnou que nous voyons aujourd'hui, depuis leur émigration dans l'Yézo, et à plus forte raison aux Kouriles et au Saghalien, la matière première, c'est-à-dire, le riz faisant défaut, n'ont jamais fabriqué de ,,saké,, c'est certain; mais doit-on nécessairement inférer de là, qu'alors qu'ils occupaient tout le Japon actuel avant l'arrivée des Yamato du second ban, il en était de même? Nous ne le croj-ons pas, d'autant plus que dans les stations néolithiques anciennes purement Aïnou, nous trouvons de nombreuses tasses ou coupes en terre. Les antiques Aïnou buvaient donc quelques boissons spéciales, vraisemblablement fermentées; et s'ils avaient la ,, chose ,, , ils devaient aussi avoir le nom de cette ,, chose ,, , c'est-à-dire un mot qui devait, croyons-nous, plus ou moins res- sembler au mot ,, saké ,, actuel. Les savants qui expliquent tout, en particuHer Kamo Maboutchi :ôn^:^î^ et surtout l'illustre Motoori Norinaga :^^s.^ dans Kodjiki-den "èOTEf^ ou commentaires sur le Kodjiki, artic. 31, nous affirment que le mot ,,saké M,, vient du mot japonais ,, sakae ^, — mot vraisemblablement de source Aïnou — ,, <]ui a à peu près le même sens que le mot ,, Ki ,, des Yamato, des Mongoles et des Mandchoux, quelque chose comme le ,, Gloria,, des gourmets fran(}ais. C est encore possible. En tous cas, nous avons dit plus haut, que les Japonais appelaient le ,, Miki ,, ou Saké, Koushi no Kami, et écrivaient ce mot ,, Koushi,, avec des caractères chinois rontiants. Mais au Japon, on buvait du .Saké bien avant l'introduction de l'écriture chinoise dans notre pays, et le dicton: ,, Koushi no Kami,, à propos du Saké, était alors déjà depuis longtemps très répandu; le Kodjiki le dit formellement. Nous pensons donc que les érudits japonais chinoisants, uniquement par vanité patriotique, auront après coup, appliqué au mot ,, Koushi ,, , le sens mirobolant que Les Ainon des îles Kouriles. 235 nous lui voyons maintenant, mais qu en ivalité, ,, Kouslii no Kami,, doit s'entendre: Merveille des Koushi, autrement dit: jMerveille des Aïnou. Dans ce cas, le Saké ou vin de riz japonais, serait primitivement un produit Aïnou et non pas Yamato; et ceci est d'autant plus probable que les Aïnou eux-mêmes appellent le Saké: Saké Kamouï le divin saké. De même alors que les étrangers donnent le nom de vin (vin de riz) à la boisson tirée du riz, de même aussi, les Yamato à T origine lui auront donné par adaptation le nom de ,,Ki,, qui signifie proprement boisson fermentée et rien autre; car il est probable que ni les Mongols, ni les Mandchoux, ni les Toungousses et parconséquent ni les primitifs Yamato eux-mêmes ne fabriquaient pas de vin de riz. Si ancienne- ment, ces barljares buvaient du vin de riz, ils devaient certaine- ment le tirer de la Chine ou d'ailleurs, mais nullement de chez eux. Le vrai ,, Ki ,, pour eux, c'était le lait de juments ou toute autre boisson fermentée produite sur place. Nous remarquerons ici, que les anciens Assyriens donnaient aux boissons fermentées le nom de ,, Sikar,, et les Hébreux celui de ,,Sekar,,, (Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes en Palestine, en Egypte et en Assyrie, 6'"*" édition, torn. V\ page 54L). Nous ne voyons rien d'impossible à ce que nos Aïnou, s'ils sont réellement venus primitivement du sud de la Perse, comme nous sommes enclins à le croire, aient apporté avec eux du lieu de leur origine, le mot Saké qui indique bien une 1)oisson fermentée par excellence. JlJlJCIJT. Habitations ou Huttes Ainou. — Dès l'origine, les Aïnou Kouriliens ont habité des huttes, toujours les mêmes, à moitié enfouies dans le sol. .Kracheninnikof, Tome II, page 166, nous dit à ce sujet: ,, Ils (les Aïnou des Kouriles) demeurent ,, dans des Yourtes qui ne difïèrent de celles des Kamtchadales ,, que parce qu'elles sont un peu plus propres. Ils garnissent les ,, murailles et les bancs avec des nattes faites d'herbes.,, Ces huttes Kouriliennes sont de deux sortes et portent le noms de ,,Toi-tché,, huttes sous terre; et de ,, Moun-tché ,, huttes con- struites à même sur le sol, avec des herbes sèches. Les ,, T-oi 236 Art. 1.— E. Torii tclu' ,, servent d'habitation pendant riiiver, et les ,, Moun-tché ,, , pendant la })elle saison. Il en a toujours {-tO ainsi. Non seule- ment les Aïnou Kouriliens, mais aussi leurs frères du Japon proprement dit, du Yézo et du Karafouto préhistoriques n'avaient pas d'autres demeures. Les restes, vestiges et traces de ces liuttes qu'on trouve un peu partout dans ces diverses contrées, le prouvent suffisamment. Le ,, Nihon-Shoki ,, , paragraphe ou chapitre oO, rapporte à propos de l'Empereur Keikô, que ce souverain dans ses instructions à ,, Yamato-dake-no-Mikoto 0^:^^ dit: Les habi- ,, tants du Yézo, pendant l'hiver, habitent dans des trous sous ,, terre, et pendant l'été, dans des nids d'herl)es sèches.,. Les habitants du Yézo de nos jours, qui sont des Aïnou du second ban cV émigration dans l'île, disent que les trous et vestiges de huttes anciennes préhistoriques, que l'on voit en grand nombre dans tout le pays, sont l'o'uvre des ,, Koro-pok-Kourou ,, ou ,, Toi-tchisé- Kourou. Aujourd'hui, ces mêmes Aïnou du Yézo ne construisent pas de ,, Toi-tché , , huttes sous terre, et se contentent, hiver comme été, d' habiter des , , Moun-tché , , huttes d'herbes sèches. Tout ceci prouve au moins que les Aïnou des Kouriles ont conservé mieux que leurs frères du Yézo, sans y rien changer, les coutumes primi- tives de la race. Ils sont restés les ,, Tsùchi-Goumo ±È^^,, des vieilles légendes japonaises. ,, Tsùtchi-gomori no hito,, est la i^^^^^^^W^L. Vi'j;. SI. Hiittt' eu tt'vre lie Porouioshiri. P.\k Torii. Les A;nou des îles Kouriles. 287 traduction exacte japonaise, des mots Aïnou Toi-tchisé-Konrou= hommes qui habitent sous terre. Souvent on l'crit Tsùtchi-Goumo, araignée de terre, qui n"a pas de sens, en parlant des hommes. C'est Tsùtchi-Gomo=hommes qui habitent sous terre qu on doit écrire. Les auteurs japonais qui écrivent Goumo par le caractère araignée M^, n'ont en vue que la phonétique, sans aucun souci de l'Anthro- pologie et du sens vrai; les autres qui se servent du caractère RS sont exacts et précis. (Test logique. Nous donnons ici et dans les Planches XVIII et XIX, A. B. des pliotographies de huttes Kouri- liennes dont le toit est en herbes recouvertes de terre. Figure 8 1 et 82. Chacune de ces huttes se composent de deux chambres dont Tune, celle du fond, la principale (Tché), renferme un foyer A au milieu, et deux réduits (Mokoratchi) B.B sur les côtés, pour y dormir la nuit. Directe- ment au dessus du foyer on pratique un trou dans le toit pour laisser échapper la fumée. Le Tché est l'appartement où habite la famille. La seconde chambre (Ashintô) III, est 23lutôt un endroit où on dépose les engins, pièges, lilets et autres ustensiles de chasse et de pèche, etc.. etc., avec la cuisine en C, le chenil en ]) et la porte d'entrée (Abousouta) en E. Ces deux chambres assez petites, n'ont que 4 mètres carrés environ de surface. Le Tché est cependant un peu plus grand que l'A shinto, et l'on passe de l'un à l'autre au moyen d'un petit couloir de 1 mètre i de long sur 0"75"" de large. Ce couloir porte le nom de Moashinto. Le niveau de ces appartements n'est pas le même partout: le Tché et le Moashinto sont à un m'tre et demi au dessous du sol extérieur, et l'Ashinto, à la moitié seulement. Aucun d'eux ne rer^oit de lumière du dehors, et n'ont, en fait d'éclairage, le jour comme la Fig. 82. Plan de hutte en terre Kourilienne. Par Torii. 238 Art. 1.— E. Torii : nuit, que celui que donnent les lampes primitives que nous avons déjà décrites. Fig. 83. Plan de hutte en terre Kourilienne. Par Torii. Le bois qui entre dans la construction de la hutte Kourilienne, est généralement du bois flotté, apporté par les vagues de la mer. La Figure 83 ci -jointe nous montre la disposition architecturale de l'édifice, mieux que je ne puis le faire rnoi-mOme. ~à' m\ ' /f U iJLliLll- Fi^. 84. Charpente de hutte en terre. Par Torii. Il faut 4 à 5 jours de travail, à 2 hommes et à 1 femme, pour élever une hutte. Les hommes creusent la terre et disposent la charpente; la femme arrange les herbes, et la hutte ainsi achalandée, Les Ainou des îles Kouriles. 239 ressemblant plus à un si'pulcre qu'à autre chose, est prête à recevoir ses habitants; après toutefois, qu'on a creusé sur tout son pourtour, un petit fossé destiné à recevoir les eaux de pluie du toit et du suintement des terres, pour les empêcher de pénétrer à l'intérieur de la hutte. Les soins de propreté du corps, bien que très succincts, ne sont cependant pas tout à fait négligés. Connne nous F avons remarqué, la hutte Aïnou hermétiquement fermée et presqu' enfouie sous terre, est chaude, même en hiver; mais elle est rendue plus chaude encore, par de nombreuses pierres chauffées à blanc, sur lesquelles on jette de l'eau dont la douce vapeur se répandant dans les apparte- ments, provoque une sueur abondante chez les habitants qui n'ont plus alors, qu'à s'essuyer le corps pour être... propres. La hutte se trouve ainsi devenir une salle de bains de vapeur, pana en Aïnou et fouro en japonais. Cela se pratique aussi chez les Koiyaks, les Tchouktchis et lesEsquimaux; pratique, du reste, que les Kourilien.s ont reque de ces derniers peuples; car, il ne semble pas probable qu'ils l'aient apportée primitivement du lieu de leur origine, le Fit^. 85. Emplaceuient du villai^e de Betopo de Shoumoushou, avant 1334. Echelle Kourilienne. P.\b I'orii. 240 Art. 1.— Ft. Torii Japon, où elle n'est nullement nécessaire. En résumé, les Aïnou Kouriliens sont demeurés jusqu'à nos jours, constamment Koro-pok- Kourou, Toi-tchisé-Kourou et Tsùtchi-goumo-Kourou primitifs; trois noms qui désignent la même chose. Chez nos Aïnou des Kouriles de Shoumousliou, et là seule- ment, sernble-t-il, à côté des huttes proprement dites, nous voyons souvent des magasins (Pou) élevés sur une sorte de grossier plancher monté sur de hauts pilotis ou pilastres fichés en terre. Ces magasins, Koura en japonais, sont destinés à renfermer les vêtements, les fourrures et autre objets plus précieux, (^uant aux pilotis, ils servent à y suspendre des saumons et autres poissons pour les faire sécher et pouvoir ainsi les garder comme provisions d'hiver. Ou accède au magasin ou pou, au moyen d'une grosse poutre entaillée et servant d'échelle. Les figures H4 ci-contre repré- sentent un pou de Betopo en Shoumoushou et aussi, une poutre échelle. Fig. 86. Mao^asiii du Yézo. En outre des liuttes fixes élevées dans les Kotanba ou villages Aïnou Kouriliens, nous voyons aussi nos insulaires en élever de- Les Amou des îles Ktniriles. 241 plus petites et provisoires, celles-là, sur toutes les îles ou lieux de pêche et de chasse qu'ils fréquentent, ce qui a fait croire à quelques- uns, que toutes ces îles avaient été très habitées. Il n'en est rien. Du reste, nous avons parlé de cette particularité, nous n'y reviendrons pas ici. Toi-tchisé-Kourou, nous l'avons dit, signifie: Hommes des huttes sous terre. Koro-pok-Kourou (Koro=roseau, pok=sous et Kourou=hommes en A'inou) veut dire: Hommes qui habitent sous des toits de roseaux. Tous les toits des huttes sous terre sont en roseaux; de là, la désignation de leurs habitants. Tsùtchi-Koumo, mieux Kuomo-Kourou, a la même signification que ïoi-tchisé- Kourou. Toi-tchisé-Kourou, Koro-pok-Kourou et Tsùtchi-Kuomo- Kourou désignent les mêmes individus, tandisque Moun-tchisé- Kourou a le sens de: Hommes qui habitent des huttes complète- ment en feuillage et à même sur le sol. D'après cela, il résulte que les Aïnou du premier ban d'invasion au Yézo, étaient des Toi-tcliisé-Kourou, Koro-pok-Kourou ou Tsùtchi-Komori-Kourou, dont certaines tribus passées aux Kouriles, sont devenues Toi- tchisé-Kourou, Koro-pok-Kourou ou Tsùtchi-Koumo-gourou en hiver, et Moun-tchisé-kourou en été. ' Quant au second ban Aïnou d'invasion au Yézo, venus plus tard, et déjà parvenus à leur arrivée dans Tîle, à un certain degré de civilisation héritée des Yamato vraisemblablement, ils n'ont toujours été que des Moun- tchisé-Kourou et jamais des Toi-tchisé-Kourou, Koro-pok-Kourou ou Tsùtchi-Kuomo-Kourou. Selon T ouvrage: ,, Yézo-Sangio- Zusetsu, les Moun-tchisé du Yézo, d'après les matériaux qui entrent dans leur construction portent différents noms. C'est ainsi que nous voyons les Ki-Kitai-tchisé, les Sliari-Ki-Kitai-tchisé, les Yaara-Kitai-tchisé, les Top-rop-Kitai-tchisé, etc.. L'aire des Ki- Kitai-tchisé (Ki=roseau, Kitai=toit) s'étend de Shirikishinai à Shiraoi; celle des Shariki-Kitai-tchisé (Shariki=autre sorte de roseau), de Shiraoi à Birô; celle des Yaara-Kitai-tchisé (Yaara^ écorce d'arbre), de Birô à Kounashiri; celle des Top-rop-Kitai- tchisé, plus vers le Sud. Comme leurs frères des Kouriles, les gens du Yézo ont aussi à côté de leurs huttes ou Moun-tchisé, des magasins sur pilotis qu'ils appellent du même nom de Pou. 242 Art. 1.— R. Torii: Enfin les Aïnuu du Karafouto eux aussi, n'liabitent que des huttes en feuillage ou Moun-tchis(', comme ceux du Yézo qu'ils appellent Sai-tchisé au lieu de IMoun-tcliiso. Le nom seul diffère, la forme est identiquement la même. Il y a cependant une excep- tion à faire pour le village de Na^'oro situé a une lieu environ de Fier. 86. Diverses sortes d'habitations du Yézo. A. Kikitai-tchisé. B. Shari-Kikitai-tchisé. C. Yaara-Kikitai-tchisé. D. Toup-i'op-Kikitai-tchisé. l'embouchure du Poronaï. Les iVïnou de ce village, comme ceux des Kouriles, ont deux sortes d'habitations. Tune le Sai-tchisé qu'ils habitent d'Avril à Novembre et l'autre le Toi-tchisé (mOme nom qu'aux Kouriles) où ils demeurent de Novembre à Avril. Les Aïncn des îles Kouriles. 243 Ils élèvent le Sui-tchisé sur le bord de k mer, et le Toi-tchisé, dans la montagne. Le Toi-teliisi- du Karafouto est un peu moins profondément enfoui dans le sol que le Toi-tchisé Kourilien, et ne se compose que cl une pièce au lieu de deux, et dont l'intérieur et l'ameublement— si ameublement il y a—, sont naturellement autrement disposés. C'est ainsi (pv autour du foyer du Karafouto, s'élèvent quatre colonnettes hautes chacune de six pieds environ, sur lesquelles sont posées des poutres transversales qui servent à suspendre 12 Noussa(Kezuri-Kake mWt). qu'on appelle ,,Tchimeshi- Inao. Autour du foyer, sont disposés des bancs ou planches sur lesquels les habitants de la hutte travaillent pendant le jour, et dorment, pendant la nuit. A mi-hauteur de la hutte, se trouvent, sur les côtés, des étagères (prékoushipé), et au dessus de ces étagères une fenét]-e, (poui) pour éclairer la hutte. A l'entrée de cette hutte, à 4 pieds environ au dessous du sol extérieur, on voit le Kama ou fourneau de cuisine, vaguement ressemblant au fourneau japonais, sous un avant-toit muni d'un œil-de-bœuf. C'est sous cet avant-toit, qu'au moyen d'une échelle ou poutre à encoches, longue de 4 à 5 pieds, on entre et ou sort de l'appartement dont la porte est fermée au moyen d'une grossière natte de paille. Au plafond de la liutte sont suspendus de nombreux ,, Tokousa-Inao.,, A droite et à gauche de. l'échelle de sortie, sont encore des Inao. Sur la paroi, à gauche de l'échelle, se voit l'Inao Akishan, princi- palement honoré par les femmes, et sur les autres parois, d'autres Inao qu'on nomme ,, So-ba-Koro-Kamoui ,, très vénérés par tous, hommes et femmes Il est probable qu'on doit cette profusion d' Inao chez les gens du Karafouto, à une^ coutume adoptée des tribus voisines toun- gousses où ils abond- ent. Voir la Figure 87 ci-dessous qui représente une hutte du Karafouto. Fig. 87. Plans de HutU's en terre, des Amou du Karafouto. A. Inao, B. foyer. C. Entrée, D. Tiieux de repos. E. Echelle. Par Torii. JTL. Dessins décoratifs des Ainou des Jvoiiriles. — Nous rappelons ici, ce que nous avons déjà dit bien des fois. D'une part, dans les plus anciennes stations néolithiques Aïnou, aussi bien au Japon qu'au Yézo, au Karafouto et aux Kouriles, on ne trouve que des objets aux motifs de décoration uniquement tour- billonnaires, accompagnés de statuettes en terre. D'autre part, dans les stations primitives Toungousses ou Yamato, néolithiques également, on ne ramasse que des articles aux dessins décoratifs exclusivement géométriques, avec de hauts plateaux en terre. De sorte qu'il est clair et certain, que la caractéristique des plus vieilles stations préhistoriques Aïnou, est bien dans ces stations, la présence exclusive de dessins tourbillonnaires et de figurines en terre; tandis que les stations préhistoriques Toungousses ou Yamato, ont pour caractéristique, la présence unique de décorations géométriques et de hauts plateaux. Pour peu qu'on veuille y prendre garde, il est impossible de confondre ces deux sortes de stations si différentes entre elles. Il en va tout autrement, quand il s'agit de stations néolithiques encore, mais de dates plus récentes. Dans ces stations, aussi bien chez les A'ïnou que chez les Toungousses ou Yamato, on rencontre alors les deux motifs tourbillonnaire et géométrique indistinctement confondus et employés. Et c'est naturel, parce- cjue partout où ces deux races étaient campées côte à côte, il dut nécessairement arriver qu'elles se communiquèrent réciproquement, leurs manières d'être ou de faire, en beaucoup de choses. Nous remarquerons ici cependant, à propos des A'iuou Kouriliens que si, peu à peu, ils en sont arrivés à user de motifs de décoration géométriques, concurremment avec des motifs tourbillonnaires, ils le doivent au contact incessant qu'ils eurent, de bonne heure, avec les Kamtchadales qui, de même que les Aléoutes, les Koryaks, les Tchouktchisses et les Esquimaux qui en bons mongolo'ides qu'ils sont, n'ont jamais connu et pratiqué que le motif géométrique. Voir ce que nous avons dit à ce sujet, dans îiotre travail ,, Populations Primitives de la Mongolie Orientale, ,, Chap. VIII pag. 03 à 69; Comparaison des dessins des poteries ,, Tong-Hou M^, avec les dessins décoratifs des indigènes de ,, l'Amour, du Saghalien et du Yézo.,, Les Amovi des îles Kouriles. 245 Jusque dans ces derniers temps, nos Aïnou-Kouriliens aimaient à orner de motifs, parfois assez compliqués, les objets ou instruments dont ils se servaient. C'est ainsi a/ qu'au moyen du petit coutelas (eperouniki) qu'ils portaient constamment à la ceinture, ils gravaient divers dessins sur les peignes, les boucles de ceinturons, les fourreaux de poignards, les cuillières, etc, etc. ; b/ que leurs lial)its étaient agrémentés de broderies souvent très fines; c/ ({u'ils tissaient des étoffes à ramages plus ou moins bien exécutés; enfin, d/ qu'ils décoraient de figures le plus souvent grossières, leurs bateaux, etc; Fig. 6. Ces dessins étaient de deux sortes, géométriques et tourbillonnaires. 1° Les dessins géométriques étaient généralement des gravures représentants des lignes droites, des cercles ou divers objets coupés à angles droits, et combinés ensemble. Plan. XVII. A; et f^'ig. 34, öö, etc.. 2 Les dessins tourbillonnaires étaient eux aussi, parfois, des gravures, Fig. 22, pratiquées sur les peignes, les boucles de ceintures, etc., et représentants divers objets; mais, le plus souvent, c'étaient des broderies. Plan. XIV, et Fig. 31, 32, 39 etc. où l'on voit des dessins exécutés à même, en tissant les étoffes avec des fils de différentes cou- leurs. Fig. C). Les dessins tour^ billonnaires d'orne- mentation Kourilien- ne, sont véritable- ment remarquables, et portent chez nos indigènes, le nom de ,, Moriyou=cercle3 concentriques. Les Moriyou du peigne de la Fig. 22 et de la Plan. XIV. A.E, sont tout à fait dignes Fig:. 88. Moriy.m Konrilien. (irandenr uatiirelle. d'atteiltioil. k^OUVCllt 246 Art. l.—li. Torn : même, quand ces Moriyou sont des cercles ou des anneaux, ils sont entrelacés les uns dans les autres, comme dans la Fig. 88 ci- jointe, dans les Plan. XIII. A; et XVII. B, et dans la Fig. 30. Enfin, comme on peut s'en rendi-e compte par un coup d'œil jeté sur la Plan. XIV. A. B. C. D. E. F, ces Moriyou sont de sortes très diverses. Aux temps néolithiques, ils étaient principalement pratiqués, dans les îles Kouriles Méridionales et au Japon. Quand les dessins tourbillonnaires ou géométriques rtaient gravés sur bois, on les agrémentait, à même, de couleurs rouges, jaunes et noires. Voir la Plan. XVII. B. Mais, quand on les voulait sur des étoffes ou sur des peaux d'animaux ou de poissons, on les confectionnait au moyen de fils déjà teints, ou de menus morceaux de toile découpée, qu'on appliquait très ingénieuse- ment sur ces étoffes ou sur ces peaux. Voir Plan. XIV. Dans ces sortes d'ornementations, les Aïnou des Kouriles sont de beau- coup supérieurs à leurs frères du Yézo et du Saghalien. Nous venons de dire que les dessins décoratifs Aïnou moins anciens, étaient ordinairement, ou tourbillonnaires, ou géométri- ques. Quelquefois aussi, sur les divers instruments dont se ser- vent nos bons insulaires, ap- paraissent d'autres dessins, des feuilles de saule, par exemple. Voir Fig. 89. Nous savons déjà que le saule (susu) a toujours été chez tous les Aïnou, un arla'e sacré. Les Inao et les Ikoupasui sont constamment en bois de saule ou en raclures de ce même 1 •_^ '.Fio-, 89. Dessins de feuiles (le Saules. OOIS. Grandeur naturtlle. Les A HOU des îles Kouriles. 247 Chapitre XXI. Légendes et Mithologie des Ainou Kouriliens. Nos Aïnou Kouriliens, comme tous les peuples primitifs du reste, ont toujours été très amateurs de légendes et de récits mi- thologiques de toutes sortes, où le merveilleux le plus extravagant le dispute à l'enfantillage le plus inconscient. Nous donnons ici quelques-uns de ces récits ou légendes, tels que l' Aïnou Grigori et autres, nous les ont contés. r Légende. — Comment les Iles Kouriles ont été créées." Il y a longtemps de cela, les iles Kouriles n'étaient pas aussi nombreuses qu'aujourd'hui. Il n'y en avait que trois; les iles de Shoumoushou, de Poromosliiri et de Shimshirou; les autres n'ex- istaient pas. Il y avait alors un géant demi-dieu et demi-homme qui s'appelait ,, Kotan-nou-Kourou ,, (Homme qui gouverne le pays). Son corps était si grand, que sa tête dépassait le ciel et ses pieds reposaient sur le fond de l'Océan dont l'eau atteignait à peine, la hauteur de ses genoux. Il était toujours courbé, traînant d'im- menses radeaux sur la mer, et passant sans cesse d' une île à une autre. De temps en temps, il prenait dans ses mains, de grosses mottes de terre qu'il jetait dans la mer, et forma ainsi peu à peu, toutes les îles que nous voyons maintenant. L'île de Makanrourou doit cependant son existence à une circonstance spéciale. Il y avait un lac à Shoumoushou, sur les bords vivaient une infinité d'oiseaux et d'animaux de diverses espèces, et qui faisaient un bruit assourdissant. Le Kotan-nou-Kourou fatigué de ce bruit continuel qui troublait son repos, résolut d'y mettre fin. A cet effet, il saisit le fond du lac dans ses puissantes mains, et le lan<;,a dans la mer. Ce fut là l'origine de l'île Makanrourou. Le lac dis- paru, les oiseaux et les animaux qui le fréquentaient disparurent avec lui; et le ,, Kotan-nou-Kourou ,, put alors reposer en paix. Aujourd'hui encore, ou voit à Shoumoushou, l'empreinte des mams de ce géant, et la trace de ses pas. A voir ces empreintes et ces traces, le bon géant Kotan-nou-Kourou devait être effectivement d'une grandeur monstrueuse. 248 Art. 1.— E. Toni Cependant, Kotan-nou-kourou, se fit vieux. Un jour, ayant pris une baleine dans l'Océan, il en voulut faire son repas. L'ayant déposée au sommet d'un pic de Tile d'Onnekotan. il coui)a des Artémises communes qui croissaient sur les bords du lac Pimoi. en fit un bûcher, plaça la baleine sur ce Ijûcher et y mit le feu, pour la faire cuire. Mais la baleine était lourde, les branches d' Arté- mises communes cassèrent, la baleine roula dans le lac et l'impru- dent Kotan-nou-Kourou avec elle. Depuis, il n'a plus reparu. 2"' Légende, — L' Ile d' Oushoshirou. L'Ile d' Oushoshirou n'a pas été faite par le géant ,. Kotan- nou-Kourou. Comme Shoumoushou, Poromoshiri, et Shimshirou elle existait déjà dès les temps les plus anciens. Elle est l'ceuvre de Kannan-Kamouï, le dieu du tonnerre qui y fait généralement sa résidence. De là, le dicton Aïnou Kourilien: Oushoshirou est une île créée par un dieu. 3^" Légende.— Ile d'Alaïd. Autrefois, l'île d' Alaïd n'existait pas, pas phis que son volcan qui fume encore. Elle est venue d'ehe-méme du Kamtchatka, à travers les airs. Le pays de Kamtchatka comme chacun sait, est un pays où il y a beaucoup de montagnes. Il y en a de petites, il y en a aussi de hautes et parmi ces dernières, il y en avait une qui autrefois dépassait toutes les autres. En l)ut à la jalousie et aux tracasseries de ses voisines, cette montagne était très malheu- reuse. Un jour, n'y tenant plus, elle devint l'ile d' Ala'id que nous connaissons. Au lieu qu'eUe occupait anciennement, il se forma un lac, le lac Kourile, et la rivière qui sort de ce lac et va se jeter dans la mer, indique le chemin suivi par la montagne dans son envolée. Cette île porte aussi les noms de Oyakobakka et de Tchatchakotan. Polonsky dans son livre, rapporte aussi cette même légende d' Ala'id; mais il l'attribue aux Kamtchadales. Elle est donc com- mune aux deux peuplades Aïnou et Kamtchadale. Chose curieuse à noter, nous avons au Japon à propos de notre fameuse montagne du Eoudji, exactement la même légende. Foudji en langue A'inou signifie ,, feu,, , et par extension, ,, vol- can,,. La montagne Foudji, comme la montagne d' Alaïd, a voyagé d'elle même dans les aiis; seulement au lieu de venir se poser dans la Les Amou des îles Kouriles. 249 mer, elle s'est arrêtée là où nous la voyons aujourd'hui. A la place qu'elle occupait auparavant, s'est formé un lac, le lac Biwa de la province d'Omi, non loin de Kyoto. Nos Aïnou en se retirant peu à peu vers l'extrême nord, ont-ils emporté avec eux cette légende du Foudji que les Japonais proprement dits ont faite leur dans la suite ? C'est très probable. Dans ce cas, les Aïnou n'auraient eu qu'à changer le nom Foudji en celui d'Oyakobakka et le nom Biwa en celui de Lac Kourile. 4™ Légende. — Le Géant Shikesarou-Kourou. Chez les Aïnou des Kouriles, en outre de la légende du géant monstrueux Kotan-nou-gourou, il y a aussi la légende du non moins monstrueux géant, Shikesarou-Kourou. Dans les temps re- culés, au lieu dit Shitchiboïné, dans l'île de Shirinki, vivait un affreux géant demi dieu, demi liomme, du nom de Shikesarou- gourou. L'empreinte de ses pieds existe encore au même lieu. Dans la suite, il vint à Shiriyasliiri, canton de l'ile de Poromosliiri, et là, il disparut sans laisser de trace. A notre connaissance, les Aïnou du Yézo n'ont aucune lé- gende de géants telles que la légende de Kotan-nou-gourou et la légende de Shikesarou-gourou, mais les Aïnou du Karafouto n' vn manquent nullement. D'après le savant -Japonais Kindaïchi, en voici une: Au Karafouto. entre ^lotomari et Shiraraka, sur la grève ou plage de Hounoup, vivait autrefois un monstrueux géant. Du bateau, ont voit le lieu oi^i il habitait, et dans ce heu, on dis- tingue encore les empreintes de ses pieds, de son dos et de sa tète, l'endroit où il urinait et qui est devenu un marais, etc.. Les Aïnou disent: Kotan Kara Kamouï Kotan Kara hemakate shini oushikehe. Le dieu qui a créé la contrée, après l'avoir créée, se reposa. Non seulement les Aïnou du Karafouto, mais aussi les Gilyak de la même île ont de ces sortes de légendes de géants. Il y a de cela très longtemps, disent-ils, à Louboung, prés de Romö en Kara- fouto, se reposa le fameux géant Taihongant. L^n jour, il prit une énorme l)aleine, la mit sur un bûcher d'Àrtémise commune, pour la faire cuire et la manger. Il alluma le bûcher et la baleine fut complètement consumée, sans qu'il en resta rien. Désolé, le géant •250 Art. 1.— II. Torii : s'écria: ,, Hélas I de la baleine, il ne reste rien,, , il tomba à la ren- verse et expira. ()n voit encore à cet endroit, l'empreinte de sa tête, de ses coudes, de son dos et de ses épaules. Ce Taihongant rappelle le Kotan-nou-Kom*ou de Poromoshiri. Les (jilyaks, qui s'appellent eux-mêmes du nom de Nigou- boun, c'est-à-dire, ,, Hommes,, , sont classés par les Ethnographes, au nombre des ,, Paléoasiatiques ,,. Ils sont réduits actuellement à 1200 individus seuleinent, et sont en train de disparaître. (!)n ignore leur origine. Venus de loin, ils ont toujours été refoulés plus avant. Leur langue est agglutinante comme celle des Aïnou. Leur grammaire se rapproche aussi beaucoup de celle des Aïnou, mais les mots sont complètement différents et sont d'une pronon- ciation extrêmement difficile pour les étrangers. Contrairement aux Mongoloïdes, comme les Aïnou, les (lilyaks sont velus; un peu moins cependant que les Aïnou. Les Aïnou les appellent ,, Sumeren-Kourou ,, , c'est-à-dire, les hommes, les fils des ,, Sumere,,. De même que le nom de Koushi des Aïnou, voilà un nom bien extraordinaire. Ces Gilyaks auraient-ils quelques relations avec les anciens Sumirs des bords de l'Euphrate et du Tigre? N'ayant pas encore étudié la question, nous ne pouvons rien dire à ce sujet. Les Ookko Toungousses, autre tribu du Karafouto, ont eux aussi leurs légendes de géants. Us nous parlent d'un illustre personnage à la taille démesurée, qu'ils nomment ,, Hâddao,, , et aussi ,, Taihondji ,, de son nom Gilyak. Mais le pays le plus fertile en légendes de géants, est certaine- ment le Japon proprement dit. Dans la période de Nara ^Ê.^ Gem- miyo Tenno jtm^ê^, Wadù ID^ G"" année, 7 1 3 ap. J. Cli. , l' Empereur du temps, donna l'ordre à tous les gouverneurs des provinces de l'Empire, de fah'e le relevé, de noter et de décrire tout ce qu'il y avait, de remarquable sous tous les rapports, dans chacune de ces diverses provinces. Tous obéirent, c'est certain, mais le travail de tous ne nous est pas parvenu. Nous ne possédons que cinq comptes rendus, ou .. Foudoki M±fB,, c'est-à-dire descriptions, le Hidatchi-Foudoki ^ffir^®±IE, le Harima-Foudoki M^JilitB, l'IzAimo-Foudoki ffiS JiL±ffi, et deux autres. C'est regrettable à tous les points de vue. Les Amou des iles Kouriles. 251 Si nous les avions, ils nous serait d'un grand secours pour écrire l'histoire de notre patrie. Ces Foudoki sont certainement le travail le plus ancien du genre, qu'on possède dans le monde, cro3'ons-nous. Entre beaucoup de renseignements, voici une légende d'un canton de la préfecture actuelle de Nara ^ê. que rapporte le Hidatchi-Foudoki I^^MdtfE: ,, A ] ou 2 ,, ri,, du ,, bourg de Hiratsu ^W^M^ vers 1" Ouest, se dresse la colline de ,, Okoushi :^1fn ,,. Sur cette colline, dans les anciens temps, , , demeurait un géant q ui se nourrissait principalement de mollusques ,, marins, en si grande quantité, que la colline n'était pas autre chose ,, que l'amas des coquilles de ces mollusques. Les restes de la cuisine ,, du bonhomme se mirent à fermenter, et devinrent bientôt un foyer ,. d'infection. Si bien qu'on nomma cette colline, la colline pourrie ,, i<.Pî, ()koutc]ii, nom (|u' on changea dans la suite en celui de ,, Okoushi i^Mv, la colline du peigne. Les empreintes des pieds du ,, géant avaient plus de 30 pas de long, sur plus de 20 de large, et ,, son urinoir, lui aussi, plus de 20 pas; ^Î^M^- M— lllM'i'fâ^- ^0«ß. _L-è^A- ^m^i<- ^^m:t±- mm^±- ä^tää^^j^ yZM:- '^'W^^W.' Les Kaidzuka on amas d'écaillés de mollusques dont nous parlent ces récits, ne sont en réalité, que les Kjakken- meddings des premiers occupants du pa^ys. Les légendes de géants sont aussi très nombreuses dans le Nord du Japon. L'ouvrage ,,0\vou Kwanseki Bunroshi :^^||®r»ffi^?ë= (discours sur les anciens vestiges de la province (Ti^wou) d'Iwaki ^M, rapporte enti-e autres choses, qu'anciennement, un vieux dieu avait établi sa demeure sur le mont Karû i^^Ill. Ses bras étaient démesurément longs. Il aimait beaucoup à manger des mollusques. De sa montagne, il étendait alors le bras jusqu'au fond de la mer, en ramenait des mollusques et les dévorait. Il en mangea tant et tant, (jue les coquilles de ces mollusques formèrent de véritables collines. ( ))i appelait ce géant, le Seigneur Dieu aux longues mains, Tenaga Myôdjin ^^^M^, et les amas de co- quillages,, Kaidzuka=col]ines de coquillages. Öß#^^${ll|- ÄßW^ ■Sri- 0!fe^MBiÄ^=-- mm^i^mmuM- ri^^m:^- mm^.^- m^tas:^ 252 Art. 1.— R. Torii : Les provinces de Shinano fti^, de Kai ^^, de Suruga ^M, de TötoDii ^fX, etc, etc.. foisonnent littéralement de ces légendes de géants, et toutes appellent ces géants du nom barbare de Daidarabottcbi. Un jour, il y a de cela fort longtemps, un fameux Daidarabottclii voulut faire une montagne aussi baute que le mont Foudji gdrlU. A cet effet, il ramassa de la terre dans une immense corbeille, sur la plage de Sbinagawa nojll, près de .Yédo iLß. En route, la terre s'écoula plus ou moins de la corl)eille en telle abond- ance cependant, que cette terre put largement former les montagnes de Hakoné HtêtU en Sagami ^fäf. Dans le Nord de la province de Sbinano, près de la ville de lyama MlU, se trouve une longue colline, du nom de Nagamine ■^^. Cette colline aussi, doit son existence à la gloutonnerie d'un Daidarabottcbi. A Nakaïdzumi 4*;^ en Tôtomi, il y a un petit temple dédié au dieu aux longues mains et aux longs pieds, Tenaga-Asbinaga djinja ^:^Ä;g#tt, c'est-à-dire à un Daidarabottcbi. Dans la iriême province de Totomi, à Mitsuké MM, à Iwatabara ^BgM et à Foukouroï ^#, il y a aussi des djindja ou temples consacrés au culte de Daidarabottcbi. On voit mémo dans ces divers endroits, les ,, urinoirs,,? de ces singulières divinités. Il en est de même dans les provinces de Mino ^ïâ, d'Isé^iS-, d'Iwami :ë-A, de Sanouki ^lljè,, de Hiouga B fnj, etc.. etc.. En un mot, dans tout lé Japon, on trouve des légendes de Daidara1)0ttcbi. Il est même arrivé ceci de singulier, que le Boud'bisme lui-même ne dédaigna pas de prendre à son compte, quelques-unes de ces stupides légendes. J\r E. Yamanaka Ill4»^ rapporte celle qui suit: , , Dans la province ,, de Kai, au canton de Higasbi-Yamanasbi ;^I-U^, près de la ville ,, d'Isbimori ^^, se trouvait anciennement un bonze géant, du nom ,, de Reirabottcbi qui est le même que Daidarabottcbi. Un jour ,, il vint la fantaisie à ce bonze, de prendre une tige de cbanvre ,, privée de ses filaments, c'est-à-dire, tillée, de suspendre à cbaque ,, bout de cette tige, une montagne, et de la cbarger sur ses épau- ,, les, pour les transpoter ailleurs. Seulement, la tige de cbanvre ,, cassa, les deux montagnes tourbèrent à terre, y demeurèrent, ,, et ce sont les deux montagnes de Isbimori Yama et de Enzan ,, ^lU que nous voyons encore aujourd'bui ,,. Les Aïnoia dos îles Koxiriles. . 253 Naturellement, le bon peuple ne pouvait voir dans tous ces êtres extraordinaires de force et de grandeurs, que de puissantes divinités; aussi, leur éleva-t-il, ici et là dans tout le pays, de nombreux temples, miya ou djindja. Ces légendes japonaises qui ne diffèrent pas des légendes Aïnou-Kouriliennes de Kotan-nou- Kourou et de Shikesarou-Kourou sont généralement, presque toutes d'origine Aïnou, c'est-à-dire, très anciennes. Le peuple y est très attaché et les croit d'une foi aussi ferme et aussi robuste, qu'aux esprits de ses ancêtres. Il ne doute pas. -j"" Légende. — Les (j hommes de Tile d'Oushoshirou. Il y a longtemps de cela, les Aïnou de Rasawa étant sortis montés sur leur bateau, une île s'éleva subitement devant eux, vers le sud. Surpris, on le serait à moins, nos pécheurs cherchèrent à s'approcher de cette nouvelle ile. Mais elle disparut sans laisser de trace. Les jours suivants, les hommes de Rasawa revinrent, Tîle alors reparut, puis disparut de nouveau, et cela se renouvela plusieurs fois. Très intrigué, un des pécheurs banda son arc, lanra une flèche contre l'île; la flèche tomba sur F île et Tile ne disparut plus. Alors les gens de Rasawa abordèrent sur la nouvelle côte et se mirent à explorer la nouvelle terre dans tous les sens. Bientôt ils apper<;urent un petit fortin (tchatcha), et dans ce fortin, six jeunes hommes. D'où êtes vous? crièrent-ils à ces hommes, et ceux-ci répondirent qu'ils étaient des Aïnou des Kouriles. En effet, leur langage, leurs us et coutumes, leurs vêtements mêmes étaient bien semblables à ceux des Kouriles. Comme les Kou- riliens, ils portaient des Etoupirika, c'est-à-dire, de longs habits en peaux d'oiseaux, avec les ailes à l'extérieur. Ces six hommes s'aventurèrent alors hors de leur fortin, devinrent peu à peu les amis des pêcheurs, les suivirent à Rasawa et s'y marièrent. Leur île est l'île actuelle de Oushoshirou. Comment ces six hommes étaient-ils venus dans cette ile? Il est probable qu'ils étaient des naturels d'îles lointaines, entraînés par les courants marins. Dans ce cas, le récit que nous venons de donner, serait moitié légendaire et moitié historique. Nous avons vu que les six hommes trouvés à Oushoshirou. étaient vêtus d'habits en peaux d'oiseaux, dont les ailes étaient à 254 • Art. l.-ß. H^orii: l'extérieur. \\n cela, ils ressemblaient aux Aïnou de Rapouri dans l'île de Yézo (PL XXIII. figure 30 ). Ceci est à retenir, car la coutume des Aïnou Kouriliens était juste l'opposé. A Rapouri, les peaux de Cormorans qui servaient d'habits, avaient toutes les ailes à l'extérieur. Chez les Aïnou des Kouriles, ces ailes étaient toutes à r intérieur. (PL XL A.). Nos six hommes d'Oushoshirou seraient-ils venus de l'île Yézo? Peut-être! Tous ces menus détails doivent sans doute paraître puérils à nos lecteurs! nolis croyons néanmoins qu'ils ont une certaine importance, pour l'ethnographie de ces îles perdues. G""" Légende. — Les six déesses. En outre de la légende des six hommes que nous donnons ci- dessus, les Aïnou des Kouriles en avaient encore une autre, dite: la légende des six déesses, à propos de l'île d'Oushoshirou. Tou- jours dans les temps les plus reculés, dit cette légende, l'île d'Oushoshirou fut créée par le dieu du Tonnerre-Kannan Kamouï. Primitivement, cette île ne fut habitée que par six déesses. En dehors d'Oushoshirou, parmi toutes les îles Kouriles, il n'y avait alors d'habitée que la seule île de Rasawa. Nos six déesses s'unirent à des hommes de Rasawa, adoptèrent leur langue et leurs us et coutumes, et peu à peu, les descendants de ces déesses finirent par peupler toutes les autres îles des Kouriles. C'est ainsi qu'ils sont les ancêtres de tous les Aïnou. Ces Aïnou seraient les fils des dieux, un peu comme les Japonais. D'après la légende de Kotan-nou-Kourou, ce géant aurait créé toutes les petites Kouriles. L'île de Oushoshirou seule ferait exception. Elle devrait son existence au dieu du Tonnerre Kannan Kamouï. De là vient que les légendes ou traditions de cette île, sont un peu différentes des légendes des autres îles, tout en accusant toutefois, de nombreuses et d'importantes relations avec les Kouriles plus septentrionales. Peut-être pourrait-on voir dans la population d'Oushoshirou un mélange d'A'inou purement Kouriliens et d' Aïnou du Yézo. 7'"- Légende. — La légende de l'Ours. Chez les Aïnou du Yézo et de Karafouto, nous constatons la coutume du ,,Yomandé., on du sacrifice de l'ours. Chez les Les Amou des îles Kouriles. 255 Aïiiou des Kouriles, nous ne voyons rien de semblable. Ces derniers avaient cependant quelques relations avec ce plantigrade. Dans les temps les plus anciens, disent-ils, deux frères Aïnou allèrent au Kamtchatka, pour y cliasser. On l'tait en hiver. Un jour, le plus jeune des deux Irères étant sorti pour se mettre en chasse, s'avança trop loin dans les montagnes et perdit son chemin. Le vent soufïait, la neige tombait épaisse et F heure était avancée. La nuit approchait. Inquiet, il chercha de tous côtés, un gîte pour s'y reposer. N'en trouvant pas, il commenceait à se désoler, quand il vit devant lui, un trou dans un rocher. Heureux de cette rencontre, et pensant qu'il pourrait passer la nuit dans cette caverne, il y entra. C'était la demeure d'un Ours. L'ours sortit aussitôt du fond de la caverne et s' adressant au nouveau venu: ,, Qu'etes-vous venu faire ici? ,, Le jeune homme répondit: ,, Je ,, suis un chasseur Aïnou égaré. Veuillez, je vous en prie, ,, Seigneur Ours, me permettre de passer la nuit avec vous dans ,, cette caverne!,, L'Ours courtois, lui répondit: ,, C'est bien, ,, veuillez entrer; reposez-vous en paix.,, Le chasseur entra donc, et passa la nuit tranquillement. Au matin, il eut faim et se trouva très en peine de trouver quelquechose à se mettre sous la dent. L'Ours avanra alors sa patte, le chasseur la lécha, et il fut pleinement rassasié. Il eut aussi soif; l'Ours présenta de nouveau sa patte, il la suça et sa soif fut étanchée. Il demeura de longs jours dans la caverne vivant de la sorte avec l'ours, et ils devinrent très bons amis, l ' n jour cependant, V Ours dit au chasseur: Même, s'il vous prenait T envie de me tuer, veuillez, je vous en prie, ne pas manger ma chair. Le jeune homme affligé d'une pareille demande, repartit aussitôt: Seigneur Ours, jamais je n'aurai l'audace de vous tuer, et par conséquent de me nourrir de votre chair. A quelques temps de là, le frère aîné de l'hôte de l'ours hospitaher, sortit lui aussi pour chasser. En parcourant la mon- tagne, il arriva devant une grotte; il y entra, y trouva un ours; il saisit son arc, tira une floche et tua l' ours. C était l' ami de son frère. Tout à la joie de se retrouver après une longue absence, les deux frères se réjouirent beaucoup. Oubliant la promesse que le cadet avait faite à l'ours, ils découpèrent ses membres, en mangèrent copieuse- 256 Art. 1.— K. Tora : nient, détachèrent la tête du tronc et s'en retournèrent en l'empor- tant. Arrivés chez eux, ils élevèrent trois ,, Inao (nousa) devant leur foyer, fixèrent la tête de Fours sur l'un deux et la déclarèrent ,, Kamouï,, c'est-à-dire dieu. Jusques là les ours du Kamtchatka n'attaquaient jamais les hommes. Depuis le ,, meurtre ,, de notre ours, ils se déclarèrent tous, les ennemis du genre humain et lui firent une guerre acharnée. Les Aïnou des Kouriles, à propos de l'ours n'ont que cette légende. 11 en va tout autrement des Aïnou du Yézo et du Karafouto. Chez eux, le ,, Yomandé,, c'est-à-dire le sacrifice de Tours est très répandu et très en honneur. x\ux Kouriles, il est complètement inconnu et l'a toujours été, dit le capitaine Snow dans son livre: Note on the Kurile Islands. Le sacrifice de l'ours n'est pas seulement pratiqué par les Aïnou, il l'est aussi par les Gilyaks. Cette coutume passa-t-elle primitive- ment des Aïnou aux Gilyaks, ou des Gilyaks aux Aïnou? Nous l'ignorons. Cependant, les anciens Aïnou du Japon eux aussi, comme les Kouriliens, n'ont jamais, ni connu, ni pratiqué le sacrifice de l'ours. Nous sommes donc portés à croire que cette pratique à passé des Gilyaks aux Aïnou du Yézo et du Karafouto, et non de ceux-ci aux Gilyaks. En tout cas, d'après la légende du chasseur d'ours que nous rapportons plus haut, nous pouvons conclure d'une fai^on certaine, que dès la plus haute antiquité, les Aïnou des Kouriles avaient au moins des relations de chasse et de pêche avec le Kamtchatka. Ils appelaient l'Ours ,, Tchiramendep ,, , ou bien encore, ,, Kim- Kamoui , , le dieu des montagnes. Quand ils élevaient leur , , Inao , , ils prononçeaient toujours ce dernier mot; sans doute comme évocation; et aussi, peut-être comme réparation du parjure de l'un d'eux, ils tournaient toujours leurs ,, Inao ,, face au lieu du crime, c'est-à-dire, vers le Kamtchatka. 8""" Légende. — La légende des Huttes recouvertes de terre. Depuis toujours, les Aïnou Kouriliens creusèrent des fosses vastes et profondes, édifièrent leurs huttes dans ces fosses et les recouvrirent d'herbes sèches pressées par des "pierres, ou de lourdes poutres, pour que le vent ne les emportât pas. C'étaient là leurs habitations. Ils n'en connaissaient pas d'autres. Aujourd'hui, Les Amou des îles Kouriles. 257 ces huttes sont un peu moins profondément enfouies dans le sol, et de plus, sont toutes recouvertes de terre au dessus des feuilles ou herbes sèches. Pourquoi cela? Voici la légende ou histoire qu'ils nous content à ce sujet: ,, Un homme de Poromoshiri et sa , femme imaginèrent anciennement, de remplacer les pierres et les , poutres qui défendaient les herbes contre le vent, par une épaisse , couche de terre; et ils s'en trouvèrent bien. C'était plus chaud , en Inver, et plus frais en été. A cette vue, leurs concitoyens , furent émus et pronostiquèrent d'afïreux malheurs. Mettre de , la terre sur le toit, disaient-ils, et habiter dessous, c'est s'ensevelir , dans la tombe comme les morts, sûrement que ces deux époux , passeront bientôt de vie à trépas. Cependant, 1 an, 2 ans, 3 ans , même se passent, et les époux ne meurent pas, bien mieux, ils , se portent à merveille, et jouissent, en hiver comme en été, d'un , véritable bien-être dans leur hutte ainsi conditionnée. Bien-être , que leurs voisins ne connaissent pas. Du coup, l'opinion publi- , que vira de bord, et, de la crainte, de la malveillance passa à , l'admiration, à la gratitude et au respect pour ces deux époux , de génie, en les appelant excellemment ,, Toi-tche-gourou ,, les , personnes à la hutte de terre. Puis on se mit universellement à , les imiter. Voilà pourquoi aujourd'hui, toutes les huttes des , Aïnou Kouriliens sont recouvertes de terre, et non pas seulement , d'herbes sèches. 9™' Légende. — Légende des Esprits fantômes (Foùdjirou). La vaine croyance aux apparitions d'esprits fantômes (Foùdji- rou), est invétérée chez les A'inou des îles Kouriles. Ces fantômes, disent-ils, apparaissent soudain, indistinctement dans les huttes et dans tout autre lieu. Ils ont toujours un masque en bois sur la figure (F\. XV. A. B. ), et si le masque vient à tomber, ou voit qu' ils sont tout blancs. Ils sont très méchants et ne cherchent qu'à efïrayeret même à dévorer les pauvres humains. Aussi, nos braves A'inou en ont-ils une peur effroyable. S'il y a de véritables esprits fantômes, souvent Fier. 90. Foùdjirou. aussi, il y a des fantômes qui n'ont rien de spirituel ; ce sont simplement de mauvais gaillards 258 Àî"*- !•— ïi- Torii : en chair et en os, qui veulent effrayer ou nuire à leurs compatriotes. Ils se mettent alors un masque en bois sur le visage et jouent si bien leur rôle, qu'il est bien difficile de les distinguer des vrais fantômes, qui prennent toujours l'apparance, du corps humain. Ces fantômes de contrebande se tiennent toujours en dehors des huttes, et pour cause. Les Foudjirou, les vrais, sont ordinairement vêtus de peaux de bêtes, et portent aux pieds des chaussures en cuir. Ils ont un chef qu'ils appellent Bekerousama, dont les serviteurs (Tekomai) sont extrêmement nombreux. Les serviteurs portent tous un masque qu'ils nomment Etouratouki. Quant au chef, il traîne un sabre (Emoushou), et porte au cou un collier dont les grains sont en verre (Imdat). Sabre et collier sont des richesses pour lui. Les Esprits fantômes demeurent dans des huttes semblables à celles des Aïnou eux-mêmes. Ils sont tous cantonnés au Kamtchatka, principalement sur une haute mon- tagne. Un jour cette montagne sous l'action du feu, sauta en l'air et les huttes des Foudjirou avec. Mais la montagne ayant cessé de vomir du feu et de la fumée, les Foudjirou s'établir de nouveau sur les rochers de son sommet. Ils y sont encore dans des huttes qui n'ont que l'apparance de huttes en terre. Ils n'apparaissent aux hommes, que la nuit, descendent dans les huttes par la cheminée (Piyara), et s'avancent jusqu'au ,, moashinto ,, Ils sont d'abominables cannibales. L^ne fois, il y a de cela très longtemps, une nombreuse troupe d' Aïnou se rendit au Kamtcha- tka pour y chasser, et y passer l'hiver. L^n jour, l'un d'eux sortit en chasse, s'enfonça très avant dans la montagne et perdit son chemin. Inquiet, il regarda tout autour de lui. Apercevant une hutte, il s'y dirigea. Les huttes Kamtchadales sont plus pro- fondes que les huttes Aïnou. On y descend du toit dans l'intérieur, au moyen d'une poutre entaillée, servant d'échelle. En regardant d'en haut, dans la hutte qu'il venait de découvrir, il y laissa tomber le gibier qu'il avait tué, c'est-à-dire des loutres ou des zibelines. Force lui fut alors de descendre dans la hutte. Il y descendit et qu'elle ne fut pas son épouvante, de voir qu'il était descendu dans la hutte du chef des Esprits fantômes lui-même. Le chef était assis par terre, entouré de nombreux serviteurs, également assis par terre. Les Amoxi des îles Kouriles. 259 Envoyant notre Aïnou, le chef en colère l'apostropha en disant: Que viens-tu faire ici? Tune sortiras certainement plus de cette hutte, tu es un mauvais gaillard, reste là où tu es! En entendant ces terribles paroles, le pauvre égaré fut alors saisi d'une extreme frayeur. Le lendemain matin, le chef Foudjirou lui présentant une drogue, lui dit: Frotte-toi les yeux avec cette drogue. Il obéit et incontinent ses yeux se fermèrent et il lui fut impossible de les ouvrir. La drogue porte le nom de Pakoushibini^pilule de résine de pin. Les Foudjirou après avoir en quelque sorte rendu aveugle leur hôte, tranquilles, sortirent tous de la hutte pour aller vaquer à leur néfaste besogne, laissant seul leur prisonnier fou de terreur. Heureusement, le malheureux trouva sous sa main, de la graisse de cerf, il s'en frotta les 3"eux, et ses yeux s'ouvrirent. Il y avait là dans un coin de la hutte, l'Emoushou (sabre) du chef; il s'en em- para, mit son propre Emoushou à sa place, et s'enfuit prompte- ment. Mais il était resté dans la hutte, un Foudjirou comme gar- dien. Ce Foudjirou courut après l' Aïnou, en criant: Quand mes compagnons rentreront et verront que tu as volé l'Emoushou, ils me battront. Rends-moi donc l'Emoushou, et il courait toujours. Serré de près, le fuyard, toutefois sans se retourner, jeta son propre sabre à lui en arrière, au visage de son ennemi, qui de son côté, lança lui aussi le sien à son adversaire. Finalement, notre Aïnou saisissant fortement l'arme du Foudjirou entn son bras et son avant-bras, s'enfuit définitivement en l'emportant. Cet Emoushou de Foudjirou, se voyait encore il n'y a pas bien longtemps, chez les gens des Kouriles. Aujourd'hui il a disparu. Voici une autre légende. Une mère sortit avec son jeune fils, pour se livrer à la pêche. S' étant rendue à l'île de Oushoshirou, elle y passa l'hiver. Un jour, laissant son enfant seul dans la hutte, elle alla sur le bord de la mer, pour y travailler. Mais voilà que pendant que l'enfant s'amusait devant la hutte, une troupe de Foudjirou survint, ha le pauvre petit et s'enfuit en l'emportant. L'enfant chercha à briser ses liens, mais n' y parvenant pas, il se mit à crier de toutes ses forces. Sa mère entendant des cris dé- sespérés partis de sa hutte, accourut aussitôt, et vit que c'était son enfant que des Foudjirou emportaient. Vite, elle tira son poig- 2C0 A^t. 1.— R. Torii : narcl (Eperoiiniki), coupa les liens qui retenaient son ßls captif et le délivra. Puis, pour se venger, elle saisit un solide bâton, en donna des coups à droite et à gauche avec furie, sur les Foudjirou qui épouvantés, prirent la fuite. Après une si verte le(}on, les Foudjirou ne reparurent jdIus dans les Kouriles. Les récits d' Esprits fantômes sont particuliers aux Aïnou des Kouriles, les Aïnou du Yézo et de Karafouto les ignorent totale- ment; ainsi que l'usage des masques. Comme nous l'avons déjà dit, les Kouriliens connaissent le masque de bois et en font usage. D'après Steiler, Krachenninnikof et aussi d'après nos propres recherches, jusqu'à présent du moins, il est certain que les Kamtchadales, eux, ne le connaissent pas. D'autre part, l'Américain Jesup dans son ouvrage: North Pacific Expedition, et W. Jochelson, "The Koryak" pag. 79-86, nous affirment que les Koryaks maritimes emploient eux aussi, le mas- que de bois. Par contre, les Koryaks à rennes ou de l'intérieur, l'ignorent '^ ^ "'^ '"' complètement. Ceux des bords de la rivière de Tilkhaï cependant, caricaturent cette rivière, et se servent de ces carica- tures comme de masques. Les masques i^y,) en bois des Koryaks maritimes repré- i ^ ,^ sentent ,, Kalau,, , et Kalau est un af- /^^f fî\-^ freux géant cannibale et ennemi acharné '^^''^ ^- des hommes. Il vient surtout en été, pendant que les naturels sont à la pêche, il entre alors dans les huttes par le bas, et y commet tous les dégâts qu'il peut. ï^'^ ^ Pour se préserver des visites de f ' ,,J ,, Kalau,, , nos bons Korj^aks, pendant ^ s^^^J^ l'hiver, se couvrent la figure de masques ^^ ^vV en bois, dansent et cherchent à s' effrayer ^ig. 91. Masque en peau, des mutuellement. Cela est un préservatif, Koryaks de la rivière de Ai -1 • f- •, ,• (*p , ^ Tilkhaï. Par Jochelson. parait-il, qui lait sentir son effet, même en été. Enfin, pour intimider leurs enfants et les rendre sages, les bonnes femmes Koryaks de la rivière Tilkhai jouent quelquefois Les Amovi des îles Kouriles. 261 Fig. 92. Masques en bois des Koryaks Eeki'nniki. Par Jochelson. aux masques. Elles s'en couvrent la figure et imitent autant que possible, dans leurs manières, le néfaste Kalau auquel elles croient. En un mot, elles jouent au ,, Revenant,, . Ce jeu là est aussi connu ailleurs que chez les Koryaks. En Europe même, il n'est pas rare. En somme, le Kalau ressemble fort au Foudjirou. Il y a corrélation entre eux. Les Tchouktchis au Nord des Koryaks, ignorent l'usage du masque en bois, mais les Esquimaux et les Aléoutes le connaissent. Ces derniers même, pour conjurer les mauvais esprits, pendant l'hiver, se couvrent le visage démasques, dansent et patiquent divers rites plus singuliers les uns que les autres. De plus, ancien- nement, quand quelqu'un de leurs parents ou de leurs amis mourait, ou lui mettait un masque avant d' enfermer le cadavre dans la grotte qui devait lui servir de tombeau. W. Jochelson, (The Koryak, pag. 82.) à propos des masques Esquimaux et des Koryaks dit: ''Among the other Eskimo, only the Alaskan tribes use masks. They are also found among the Aleut. From the fact that among the Alaskan Eskimo, masks become more numerous and more elaborate the nearer we approach that part of Alaska inhabited by the Indians of THngit stock, Murdoch infers that the former mignt have borrowed masks of the Indians. I do not undertake to settle this question ; but in simplicity and crude- ness of finish, the wooden masks of the Koryak are so much like the Eskimo masks of Point Barrow, that it might be supposed that the Koryak and Eskimo masks originated from a common source. It is very strange, however, that the Chnkchee, who hve between the Koryak and the Eskimo, have no masks." Maintenant, qu'elles conclusion devons-nous tirer de tout ce qui précède ? Nous avouons ici notre embarras. D'abord pour ce qui regarde ,, les Foudjirou ou Esprits fantômes,, , nous constatons que c'est là une croyance particulière aux seuls Aïnou des Kouriles, aux Koriyaks maritimes et aux Koryaks des bords de la rivière Tilkhaï, car Foudjirou masqués et Kalau masqués nous semblent identiques. Ils sont trop semblables pour qu'il en soit autrement. Ces fameux Foudjirou et Kalau, ne sont-ils purement et simple- ment, que le fruit de l'imagination craintive de nos primitifs, et dont l'existence ou mieux la croyance, soit que priinitivement elle vienne des Aïnou ou des Koryaks, n'a pas autrement, de fonde- ment? Peut-être! Ou bien, et plus vraisemblement, sont-ils un- iquement de vulgaires bandits, écumeurs de mers et ravageurs de côtes à l'origine, et que la frayeur de leurs victimes a dans la suite des temps, transformés en Esprits fantômes ! Nous sommes portés à le croire. Dans ce cas, Foudjirou et Kalau ne seraient que des pirates Koryaks, Aléoutes ou Esquimaux, et rien autre. Mais alors, où trouver la source de cette réduction de pirates en Esprits fantômes? Chez les Kouriliens? ou chez les Koryaks? Il est probable qu'on ne le saura jamais. Quant à la question de l'usage des masques en bois, elle est encore plus difficile à élucider. Les Kamtchadales, entre les Kouriliens au sud et les Koryaks mari- times au nord, les Koryaks nomades de l'intérieur, et les Tchou- ktchises n'ont jamais fait usage de masques. Au contraire, les Esquimaux, les Aléoutes, les Koryaks maritimes et de la rivière Tilkhai, les Kouriliens et les Aïnou du Japon de l'âge néohthique- Aïnou en ont toujours usé et abusé. Pour ce qui concerne les Aïnou néolithiques du Japon, voir la Planche XVI. Il doit bien y avoir là une corrélation réciproque enti-e toutes ces diverses peuplades; mais d'où cette corrélation est-elle partie à l'origine? et comment s'est-elle produite? Cela aussi nous ne le saurons pro- bablement jamais. Nous pouvons cependant le conjecturer pour les Aïnou des Kouriles. Frères des antiques Aïnou du Japon et venus aux âges néolithiques, de ce pays, il est naturel qu'ils en Les Anou des îles Kouriles. •263 aient apporté avec eux les us et coutumes. Mais les primitifs Aïnou du Japon eux-mêmes, mais les Koryaks maritimes et de la Tilkhaï, mais les Esquimaux, mais les Aléoutes, c'est-à-dire toutes populations des bords du Nord-Pacifique, d'où tiennent-elle cet usage des masques? Dieu seul pourrait le dire. 10'"' Légende. — Apparitions fantastiques. En outre de la croyance aux ,, Kam oui,, et aux , , Foudjirou, , , les Aïnou des Kouriles, admettent aussi diverses apparitions d^ êtres fantastiques plus extravagants les uns que les autres. Nous en dirons un mot. Ces croyances n'ont évidemment rien de bien sérieux en elles-même; nous les rapportons néanmoins, parce que par leur similitude, leur identité môme avec celles du Japon par exemple, elles deviennent un ,, confirmatur,, à propos des origines de nos insulaires. 1°. Les ,,Wakkousu-Kourou.— Ces êtres ressemblent à des lions de mer. Leur corps est couvert d'herbes marines. Leur bouche est rouge et porte des dents de chien. Leur voix est for- midable et ils font dans la mer des bonds de trois ,, ri ,, au moins. (Le ri est d'environ 3500 mètres). Ils enlèvent par fois les hom- mes. C'est ainsi que la fille de l' Aïnou Gérasim ayant été enlevée par un Wakkousu-kourou, n'a plus reparu. 2°. Les Indotchi.— Comme le ,, Kappa ?til^, , du Japon et du Yézo, animal fabuleux que l'on dit habiter les rivières, les Indotchi fréquentent toujours les rivières et la mer où ils font leur demeure. Ils sont des êtres ^^'"^'^■■:;''% identiques aux Kappa du Yézo. Ce sont i^# ^1 toujours de terribles compagnons dont la soif de sang n' est jamais assouvie. Ils luttent avec les hommes, les entraînent parfois dans l'eau et leur arrachent les entrailles par l'orifice postérieur du corps. Ils sont véritablement en tout semblables aux ,, Kappa,, du Japon. Fi.. 93. Kappa du Japon. Cc ,, Kappa,, japouais cst moitié homme, ^Sïil^^nS' moitié crapaud. Il porte des cheveux à la Art. 1.— E. Torii : façon des enfants japonais. Sa figure est une figure de crapaud. Le sommet de sa tête est creux et doit toujours être rempli d'eau. Si l'eau vient à y manquer, le Kappa perd toute sa force. Il habite constamment les rivières ou les lacs. L'eau est véritablement son élément de prédilection; néanmoins, il monte aussi sur le rivage. D'après cela, Kappa du Japon et Indotchi paraissent bien être des apparitions identiques; le nom seul diffère. Du reste, Kappa est un mot Ainou qui signifie hôte des rivières, et point du tout japo- nais, ce qui porte à croire que la légende japonaise du Kappa est d'origine Aïnou. 3°. Les Wasangi. — Les Wasangi habitent sur la terre, sans fréquenter les rivières ou la mer. Ils sont en tout semblables aux hommes. Ils portent toujours un treillis d'herbes sur la tête et sur tout le corps. S'ils viennent à enlever leur treillis du visage, ils apparaissent être de très belles femmes. Comme les Wak- kousu-kourou, les Indotchi et les Kappa, ils luttent avec les hom- mes et s'introduisent dans les huttes des Aïnou, quand les pro- priétaires en sont absents. Les insulaires les voient souvent apparaître, et le sieur Senephond nous a affirmé en avoir vu. D'autre part, les Aïnou du Yézo depuis toujours, ont de nom- breuses traditions orales semi-légendaires, semi- historiques ou quasi historiques, oii ils racontent leurs guerres, principalement avec les Kouroumouse, sur terre et sur mer, et chantent les hauts faits de leurs héros. Dans les rencontres sur mer, qui sont de beaucoup les plus nombreuses, avec les Kouroumouse, il s'élevait toujours, disent-ils, à chaque combat, un épais brouillard entre nous et nos ennemis. Au commencement de la bataille, on entendait comme un fort battement d'ailes d'oiseaux ; ensuite on appercevait des êtres humains coiffés d'une sorte de casque, et si on arrivait à jeter bas ce couvre chef, on ne voyait plus que des femmes. Ce dernier trait ressemble assez à la légende des Wasangi. Fig. 94. Wasangi. Par un Aïnou. Les A non des îles Kouriles. 265 11™'' Lvgencle. — Aïnou sauvés par un Kannan Kamoui. Il y a longtemps de cela, un jour, un bateau monté par de nombreux Aïnou, hommes et femmes, sortit pour aller à la pêche. Au moment où ils doublaient le cap Boret de l'île de Shashikotan, nos pêcheurs aperçurent tout à coup une immense baleine qui venait sur eux, et se préparait à engloutir dans son effroyable bouche, eux et leur barque. Terrifiés et n'attendant plus de salut que des dieux, ils crièrent vers les Kannan Kamouï, implorant leur secours de toutes leurs forces. La position était vraiment déses- pérée. Mais le Kannan Kamouï qui était de garde dans ces parages, dormait. Les hommes crièrent et ils ne furent pas entendus; les femmes crièrent à leur tour et hetireusement leurs cris parvinrent aux oreilles du dieu. Aussitôt le bon Kannon Kamouï se leva, accourut, tira son Emoushou (sabre), tua la baleine, et le bateau avec tous ceux qu'il renfermait, fut sauvé et aborda tranquille au port. Les Kannan Kamouï ont un corps semblable à celui des hommes. Il y a parmi eux des personnes des deux sexes, et ils s'habillent de toile absolument comme nous. IT"" Légende. — Comment une baleine fut tuée par deux Aïnou. Les Aïnou des Kotmles ont une peur effroyable des baleines, et cela à bon droit comme nous allons voir. Un jour, une barque Aïnou montée par un équipage très nom- breux, naviguait dans les parages qui s'étendent entre l'île d'Alaïd et r île de Poromoshiri. Tout à coup, une énorme baleine s'avança sur la barque la bouche grande ouverte, et l'avala avec tous ses passagers. Personne ne fut sauvé. Heureusement, deux des malheureux en- gloutis portaient leurs sabres. Ils les tirèrent, se mirent à couper et à trancher dans le ventre de la baleine, et purent sortir sains et saufs. Ils étaient tous sauvés, eux et leurs compagnons. Quant au corps mort de la baleine, il alla s'échouer siu' la plage de Keka Nishouarou dans l'île de Shoumoushou, et fut changé en un rocher que nous voyons encore aujourd'hui. 13'"'^ Légende. —Récit à propos des Satchi (Sorte de poissons). Parmi les poissons Satchi, il y a certainement des individus 26(3 Art. 1.— R. Torii qui ont toute T apparence des humains. Ils ont des bras comme nous, des jambes comme nous, des têtes comme nous, etc. etc.. Du reste, le récit que nous rapportons ici va nous en donner la preuve. Un jour, quel jour! cela importe peu. Un jour donc, des Aïnou faisaient voile vers une île quelconque. Shimsbirou vrai- semblablement; et dans la barque se trouvait un Nestor mûri par r expérience, et plus encore, par les années. Tout à coup, un banc immense de poissons Satcbi entoura la barque et alors notre Nestor de vaticiner en disant: Oui, mes Amis, les Satcbi ont générale- ment la forme de poissons et sont de vrais poissons, mais il est cer- tain que parmi eux, ils se trouvent des individus qui sont des hommes. ()h ! merveille ! A peine le vénérable Nestor avait-il achevé de parler, que les Satcbi se rapprochant de plus en plus de la barque, plusieurs d'entre eux étendirent de vrais bras humains sur les bastingages du navire. L'un d'eux même, saisissant la poignée de l'Emoushou de notre Nestor, la serra fortement à la vue Fig. 95. Poisson Satchi en bois. Par Torii. de tout r équipage. Cbacun put constater que cette main était très velue. Avec une preuve aussi convaincante, comment douter qu'il y ait des Hommes-Satchi dans l'Océan dos Kouriles. ? 14"'" Légende. — La félonie du serviteur Kouroumousé. Une fois, nous ne pouvons dire à quelle époque, tant l'évè nement que nous allons raconter remonte haut dans le cours des âges, trois Aïnou, deux frères et une jeune sœur, de Shashikotan; accompagnés de leur serviteur Kouroumousé, (Kamtchadale), se livraient à la pêche. Dans le voisinage, se trouvait une petite île très fréquentée par les phoques. Ils y allèrent. Les deux frères confiant alors la barque à la garde de leur jeune sceur et du serviteur Kamtchadale, débarquèrent et se mirent innnédiatement Les Aïnou des îles Kouriles. 267 en chasse. Mais le cœur du Kouroumousé était mauvais. Il forma aussitôt le noir dessein d'enlever la barque de ses maîtres et la jeune fille avec. Celle-ci s'y opposa de toutes ses forces, mais le drôle ne voulut rien écouter, et se mit à retirer le cable qui retenait la barque au rivage. La jeune femme de son côté, cherchait à rattacher le cable à la rive, quand son ennemi exaspéré, tira son Emoushou, coupa net le cable et prit la fuite, abandonnant ainsi lâchement, ses deux maîtres dans la petite île inhabitée. Et la jeune sceur au désespoir, se précipita dans la mer pour y mourir. Où le méchant traître alla-t-il aborder? personne ne pourrait le dire. Cependant, les deux frères revenus à la côte, ne trouvèrent plus, ni la barque, ni leur sœur, et ils fui-ent bien attristés. Ils prirent alors des os de phoques, les plantèrent dans le sol, étendi- rent dessus des peaux de botes et se firent ainsi un abri. Ayant ramassé des bois fiottés sur la plage, ils frottèrent deux bâtons très secs Tun contre l'autre, produisirent du feu et se réchauffèrent. Ils demeurèrent six ans dans cette île désolée. Peu à peu sous Taction du temps, leurs habits tombèrent en lambeaux et ils se trouvèrent nus. Alors par l'excès de la souffrance et des privations, leur intelligence elle-même sombra. L'aîné se retira seul dans la montagne, et le cadet resta sur la plage en compagnie des phoques, vivant comme eux. Sur la fin de la sixième année, des gens de Kasawa parurent enfin sur la plage. Mais à la vue de leur bateau, le jeune frère saisi de frayeur, s'enfuit avec les phoques ses amis, entra dans la mer et s'y noya. Quant au frère aîné, apercevant de sa montagne, le bateau de Kasawa, lui aussi eut peur et se dirigea vers la mer pour s'y précipiter et y mourir. A cette vue, les bons pêcheurs de Rasawa émus de pitié, dressèrent un ,, Nousa ,, devant le malheureux. Par la vertu de ce Nousa, le pauvre égaré fut cloué sur place sans pouvoir faire un pas déplus. Les étrangers l'em- portèrent alors sur leur bateau et le ramenèrent à Rasawa avec eux. Soigné et bien nourri, peu à peu les forces revinrent au pauvre fou et avec les forces, la raison et l'usage de la parole. Il dit à ses nouveaux amis: Quand j'étais dans l'île désolée avec mon jeune frère, au commencement, les phoques nous offrirent diverses sortes 268 Art- 1.— E. Torii : d'aliments. Je n'en voulus pi, comme les Kouriliens, regardent le soleil comme une déesse et l'appellent Amaterasu-ö-mikami ^Mi^mW. Quant aux autres peuplades barbares du monde entier nous voyons que, pour elles, le soleil est souvent un dieu et la lune une déesse. Chez les Gilyaks du Karafouto, au contraire, d'après nos propres observations, le soleil est une déesse et la lune un dieu, comme chez les naturels des Kouriles et chez les Japonais de nos jours. Enfin, les écUpses de soleil sont un sujet de terreur pour nos bons Kouriliens. Ils les appellent Itchoup Kakou, et quand il en arrive une, c'est le l)ranle-bas général dans toutes les tribus. Chacun s'empare de ce qui lui tombe sous la main, et s'en sert pour faire un bruit assourdissant. C'est le seul moyen, disent-ils, de faire réapparaître l'astre du jour. Autrement, il disparaîtrait sans retour. Chapitre XXII. Vestiges Néolithiques des Kouriles Sept"«'««. Depuis longtemps déjà, on savait que certaines îles méri- dionales des Kouriles étaient très riches en ruines et vestiges néolithiques, mais on ignorait s'il en était de même pour les îles du Nord de cet intéressant archipel. Désirant éclaircir cette ques- tion au mois de Février 1899, nous fîmes un premier voyage d'ex- plaration dans ces derniers parages. A notre vive satisfaction nous pûmes nous assurer ,, de visu,, , que là aussi, on constate un peu partout, la présence de nombreux vestiges néohthiques laisses en place par les premiers habitants de ces îles reculées. En Février 1901 nous avons fait un rapport de notre voyage, devant les mem- bres de la , , Société de Géographie de Tokio. , , Tokio Tchigakou Kyo- kwai mMfiil^M#,, ; rapport qui fut aussitôt inséré dans les x\ löU et 181 de la , , Kevue de cette Société. Mis au courant de notre décou- verte, plusieurs de nos collègues japonais et étrangers, vivement 270 Art. 1.— K. Turii : intéressés, se mirent de suite au travail, et s'occupèrent activement dans leurs études, de ces mêmes régions perdues. C'était déjà un résultat. Nous devons dire a ce propos, que c'est de là, que la légende qui faisait des ,, Koro-pok-kourou,, une race d'hommes différentes des Aïnou, prit fin, ou à peu près. C'est alors aussi qu'entre autres savants, le célèbre Professeur Koganei adoptant de tout point nos idées, c'est-à-dire, que les Aïnou sont bien véritable- ment les primitifs habitants du Japon aussi bien que du Yézo et des Kouriles, prononf;a sur ce sujet, en Mars 1903, devant l'Académie Japonais ,, Nihon sekkidjidai no djiumin,, , H^^^B#'R:C7)^^ un remarquable discours qui fut inséré mot pour mot dans la ,,ltevue, Töyö Gakougei Zasshi Mf^^BBU. K" 250 et 260. Le même Professeur exposa encore ces mêmes idées dans les , , Mitteilungen d. Deutsch. Ges. f. Natur u. Völkerk. Ostasiens, Bd. 9,, , et aussi dans le ,, Globus Bd. 84 N'' 7 et 8. 1903: Ueber die Urbewhoner von Japon. Dans sa conclusion pag. 328, il dit: ,, Ich kann nun ,, sagen, dass Torii mit reichlichen beweisenden Tatsachen meine ,, Auffassung im vollen Umfange bestätigt hat. Die Kleine Gruppe ,, von Nordkurilen-Aïno auf Shikotan \on kaum mehr als 60 ,, Seelen, die vielleicht nur noch bis zu einer absehbaren Frist'.die ,, weltliche Existenz behaupten Kann, ist sozusagen ein missing link zwischen den steinzeit-Aino den Eisenzeit-Aïno. Ich ,, scliliesse mit den Worten, welche ich schon früher ausgesprochen ,, habe: Das Japanische Reich war einst ein Aïno-Reich.,, Mr. Bachelor dans son ouvrage: An Aïnu-English-Japanese Dictionary, pag. 30 ne parle pas autrement que M' Koganei. 1. Restes Néolithiques. C'est monté sur un bateau de la marine de guerre du Japon, qu'en 1899, nous nous sommes rendus aux Kouriles Sep^*"'. Ayant séjourné quelques jours à Slioumoushou et à Poromoshiri, nous avons pu constater dans ces deux îles, les principales du groupe, la présence de nombreuses stations néolithiques. On ramasse les ob- jets ou vestiges laissés par les anciens habitants, soit dans les ruines des huttes rondes, soit dans les Kjœkkedmeddings, avoisinant na- turellement ces huttes. A Ouroup, notre navire n'ayant fait que Les Ainou des île Kouriles. 271 toucher quelques instants, nous n'avons rien pu voir. (^lant aux autres îles, nous ne nous y sommes pas arrêtés. Mais nous savons que soit à Ouroup, soit clans les autres îles, il y a là aussi des stations néolithiques. Nous F avons constaté dans la suite. I. Ile de Shoumoushou.— Les vestiges néolithiques de Shou- moushou se rencontrent à l'ancien village Aïnou de Bétopo situé un peu cà l'intérieur de l'île, et sur la baie de Moyorop ou baie Kata- oka. Moyorop est le nom Aïnou, et Kataoka, le nom japonais. a. Vestiges de Betopo.— Betopo est l'ancien village des Aïnou de Shikotan avant leur départ, ou mieux, leur migra- tion au Sud. Il y a là et dans le voisinage de nombreuses ruines de huttes sous terre, dont les unes sont très anciennes et les autres récentes, et sur les collines sablonneuses des environs, des vestiges néolithiques en grand nombre aussi. Sous l'action des eaux de -i Fig. 94. K.iœkkeduied.Aing néolithique de Betopo dans l'Ile de Shoumoushou. Pae Tokii. pluie et de la fonte des neiges, ces vestiges ainsi que le sable ont été en grande partie entraînés au bas des collines. Ces restes sont de' nature très diverse. Avec des coquilles d'huîtres, des os de baleines et d'animaux marins, des os d'oiseaux et de rennes, on trouve des haches et des flèches en obsidienne et autres pierres d'origine volcanique, des blocs à moitié travaillés, diverses sortes d'instruments en os et en corne, des débris de poterie très grossière, et le tout, en bien plus grande quantité que dans les stations néoli- thiques des Kouriles Méridionales et même du Yézo. Enfin, ce 272 Art. 1.— R. Torii : qui à première vue peut paraître assez étrange, à Bétopo, avec des objets néolithiques, nous avons aussi ramassé des éclats ou débris de bouteilles en verre verdâtre que les indigènes avaient assayé de travailler comme les silex, pour en faire le même usage. Voir Planche XXXIV. Ces bouteilles sont d'origine Eusse et en aucune faqon d'origine Japonaise. L'importation de ces bouteilles doit re- monter au moins à une centaine d'années, puisque les Aïnou main- tenant cantonnés à Shikotan et que nous avons consultés à ce sujet, nous ont affirmé qu'au temps où ils habitaient Betopo en Shou- moushou, ils n'ont jamais re^u de semblable marchandise. Cette singularité s'explique par le fait qu'aux Kouriles Septentrionales, l'âge de la pierre s'est prolongé fort tard. Il durait encore à la pre- mière apparition des Russes dans ces parages au 17'''' et au 18""' siècles. Voilà pourquoi dans ces stations néolithiques Kouriliennes à côté d'objets datant d'un ou de deux mille ans, on en rencontre de relativement très récents. Nous y avons même trouvé une boule en verre. Voir Planche XXXIV. b. Vestiges de Moyorop. — Moyorop est la baie que fréquent- ent les bateaux japonais. Autrefois, ses environs étaient habités par d'assez nombreux Aïnou. Aujourd'hui, on n^y voit plus guère que de rares immigrés japonais. Les colhnes qui l'environnent sont peu élevées, et c'est sur ces collines que se trouvent les ruines et vestiges néolithiques anciens des huttes sous terre qui nous oc- cupent. Voir les Planches XXIV et XXV. Là où se tiennent des hommes debout, là aussi se trouvaient les huttes rondes et en- foncées dans le sol de 2 à 3 pieds environ. Ces huttes étaient généralement élevées en groupe ou en ligne, à quelques pieds seule- ment en arrière du commencement de la déclivité ou pente de la colline. C'est dans ces huttes ruinées et dans les Kjœkkedmed- dings qui les avoisinent immédiatement, qu'on ramasse en grand nombre comme à Betopo, avec des coquilles d'huîtres, des os d'ani- maux marins, -des os de cervidés, de loutres etc. . une infinité d'outils et d'instruments en pierre, en os et en corne, ainsi que des débris et des fragments de poterie très grossière, toujours comme à Betopo. II. Ile de Poromoshiri. — Ce que nous venons de dire à pro- pos de Shoumoushou doit s'entendre point pour point de Poro- Les Amou des île Kouriles. 273 moshiri. Les ruines et vestiges néolithiques anciens et modernes laissés en place par les Aïnou, primitifs habitants de ces îles, sont là comme ici, parfaitement identiques. Les côtes de Poromoshiri se composent de collines sablonneuses. Derrière ces collines ou dunes s'élèvent d'assez hautes montagnes dont lune plus élevée, le Massakin, et l'autre de moindre élévation, le Ponnobouri, et entre les collines coulent une rivière relativement considérable. C'est sur ces collines que sont les ruines et vestiges néolithiques. Les huttes de Poromoshiri semblent avoir été moins régulièrement circulaires que celles de Shoumoushou, bien que la différence ne soit i^as grande. La figure ci-contre nous montre trois huttes A, B et C. Toutes étaient à 3 pieds enfouies dans le sol. B mesure 14 pieds de large sur 19 pieds de long, et C, 18 pieds, sur 22. C'est peu. A B c Fig. 95. Et stes de huttes en terre néolithiques, à Poromoshiri. Par ToKii. IL Objets Néolithiques ramassés. Les objets néolithiques trouvés dans les anciennes stations préhistoriques des Kouriles Septentrionales, sont de 3 sortes: les objets en pierre, les objets en os et les débris de poterie. 1° Objets en pierre. — a. Haches en pierre. — Parmi les instruments en pierre que nous avons recueillis, nous signalerons en premier lieu, les ,, haches,,. Ces haches Kouriliennes, en pierre volcanique ne sont 274 ^^^- 1-— ß- Tora : généralement pas polies, ou si elles le sont, elles ne le sont qu'à moitié. Les figures A et B de la Planche XXVII nous donnent un exemple parfait de ces deux sortes de Haches de Betopo. B est moins soigné que A. Le spécimen B 4 de la Planche XXVIII, si petit, nous semblait d'abord être une hache, après examen nous pensons que c'est un ciseau. b. Marteaux en pierre. — Nous croyons que la Figure C de la Planche XXVII, représente un marteau qui devait servir à tailler les silex. Il vient de Betopo en Shoumoushou. c. Poids de ligne de pêche. — La Figure I) de cette même Planche XXVII indique certainement un poids de ligne de pêche. La rainure qu'on voit au milieu était destinée à recevoir une corde ou ficelle qui devait le fixer plus solidement à la ligne. d. Poinçons ou Forets. — Le spécimen 6 de B de la Planche XXVIII est évidemment un poinçon bu foret. e. Lance en pierre. — Le N"" 17 de A de la Planche XXVIIL est une lance brisée à son extrémité inférieure. On trouve de ces mêmes lances aux Kouriles Méridionales, au Yézo et aussi au Kamtchatka. Le N" 7 de A de la même Planche doit être lui aussi une lance brisée. f. Pointes de flèches. — A part les N*^^ 7 et 17 de A, et les N''" 4 et 6 de B de la Planche XXVIIL tous les spécimens représentés dans cette planche paraissent être des pointes de flèches. Il y en a de petites et de grandes. Elles sont en pierre volcanique et celles qui sont en jaspe sont de toute beauté, et très habilement taillées. Les N"' 1, 8, 9, 10, 12 de A, et le N" 3 de B sont véritable- ment bien travaillés. Comme on peut facilement s'en rendre compte par un simple coup d'œil jeté sur la Planche, toutes ces pointes de flèches sont de formes très diverses. g. Harpons.— Les N"^ 3, 4 et 13 de A de la Planche XXVIII sont des harpons qui servaient à capturer les animaux marins. Le N° 13 rappelle assez exactement le harpon Tchouktchis et Esquimau. Quant au N"" 8 de la même Planche, nous ne savons pas à quel usage il était employé. 2° Objets en Os. Les objets en os que nous mentionnons ici, viennent à peu près tous de Betopo et de Myorop en Shoumoushou. Les Aïnoii des îles Kouriles. 275 a. Pointes de flèches. — Chez nos Kouriliens Septentrionaux, aux temps néolithiques, les pointes de flèches en os, se voyaient en très grand nombre. Les N'" 12 et 17 de la Planche XXX, re- présentent le type le plus commun. Le N" 16 n'est qu'ébauché, etc.. La flèche parfaite se composait de 8 parties distinctes qui s'emboîtaient les unes dans les autres, la pointe, le Teka-boni ou premier montant et enfin un 3'"'' montant. Voir Planche XXXI, A et B. Le teka-boni du N" 6 de la Planche XXX est à re- marquer. Plusieurs de ces pointes de flèches que nous donnons ici sont plus ou moins détériorées, et toutes sont en os de baleine. Nous avons parlé des pointes de flèches Aïnou dans un chapitre précédent du présent fascicule; nous y renvoyons le lecteur. b. Harpons. — Les N""* 9, 10 et 11 delà Planche XXX sont des Harpons. Ils sont perforés afin de pouvoir les attacher au teka-boni, plus solidement. Tous ces harpons Kouriliens sont semblables à ceux des Tchouktchis et des Esquimaux. Ils sont tous en os de baleine. c. Sabres et covteanx. — Le N" 1 de la Planche XXX nous montre un vrai sabre, avec un seul tranchant. Nous retrouvons assez souvent ce même modèle de sabre néolithique dans les pro- vinces japonaises du Kwanto WM. et d'Où H^, où il est en pierre au lieu d'être en os. C'est toute la différence. Le N° 2 est un couteau (makiri) a un seul tranchant, avec rainure en creux sur la lame, et dépourvu de son manche. Le N° 3 est lui aussi un couteau, mais en mauvais état. Tous ces objets sont en os de baleine. d. Haches. — Shoumoushou paraît avoir été assez riche en Haches en os. Les spécimens C, E et Cr de la Planche XXXI, figurent des haches aux tranchants, bien conditionnés, E porte un trou vers son milieu, vraisemblablement pratiqué pour fixer la hache plus solidement au manche. Ces sortes de haches en os de baleine sont assez rares au Japon proprement dit. Au Yézo, elles sont nombreuses. Les Aïnou des Kouriles les appelaient chi nom •de ,, Boni-Kéoi ,,. Naguère ils s'en servaient encore. e. Houes. — La Figure D de la même Planche XXXI re- présente une houe, en corne de cervidé. Les Koryaks et aussi les Tchouktchis eniploj^ent encore de nos jours ce même genre de 276 Art. 1. — K. Torii : houe. La Figure F nous monti-e un instrument en os de baleine. Qu'est-ce?? f. Instruments pyrogéniques. — Les objets en os de baleine, E, et en corne, F, de la Planclie XXIX devaient être des tampons d'instruments pyrogéniques ou Bow-drill que les Aïnou appelaient ,, L^arip,,. On trouve de ces tampons aux âges néolithiques du Japon proprement dit. Mais au lieu d'être en os ou en corne, ils étaient en pierre. g. 3Iarteaux et Manches. — La Figure B de la Planche XXIX était certainement un marteau, et la Figure D, un manche ou une poignée. h. Matériaux en os et en corne. — Les morceaux A en os de baleine et C en corne de la Planche XXIX paraissent être des matéri- aux non encore utihsés. i. Cuillères en ivoire. — La cuillère en ivoire d'animaux marins que nous donnons Planche XXXIV, B. n'est pas complètement Fig. 96. Boucle de ceinture et Etui de hameçon. achevée. Elle a une vague ressemblance avec la cuillère russe. Il n'est peut être pas inutile de dire que nous l'avons ramassée avec les éclats de verre de bouteille, dont nous avons déjà parlé, a Shoumoushoû. Les Aïnou des îles Kouriles. 277 j. Etuh de Hameçons. — L'étui de hameçon F en os d'oiseau de la Planche XXXII est représenté de grandeur naturelle. Il porte des dessins. Les femmes Aïnou portent encore de ces étuis sur la poitrine (Planche XVII. D.) ainsi que les naturels de la Sibérie et de la Mongolie. k. Boucles de cemtwes. — Les Aïnou Kouriliens appellent les boucles de ceintures D et E de la Planche XXVIII du nom de Koukouroukeshi. Elles sont en os de baleines. Les femmes en portent encore aujourd'hui. D est très bien travaillé, E est un peu moins soigné. Les statuettes néolithi- ques en terre qu'on trouve de temps en temps dans les provinces japonaises du Kwanto, de l'Etchou et d'ailleurs port- ent toutes de ces boucles de ceintures. 1. Peignes. — A. B.C. de la Planche XXXII, sont des peignes en os de baleine trouvés dans les stations néolithiques de l'île de Shoumoushou. A est très bien travaillé avec de beaux dessins. B est moins bien et porte un trou à sa partie supérieure, probablement afin de pouvoir le suspendre au mo3^en d'une ficelle. Les peignes en bois que portent actuellement les femmes Aïnou ressemblent beaucoup au peigne A. cidessus. Fi'g. 97. Peigne en os. o. Débris de poterie. Ou. trouve à Shoumoushou et à Poromoshiri des fragments de très grossière poterie primitive néolithique, faite avec du sable, sans aucun soin. Planche XXXIIL Comme ustensiles, il n'y à guère que des casseroles et des assiettes, toutes très fragiles. La figure f représente une casserole avec anses à l'intéi'ieur en forme d'anneaux, reconstituées, a, b et c sont des débris d'anses, e un 278 Art. 1— E. Torii Fig. 98. Fragments de poteries de l'île cVEtouronp. fragment de borcl et d'un morceau du fond. Il n'y a de dessins que très rarement. La poterie des Kouriles Méridionales est beau- coup mieux ; celle du Karafouto et du Yézo mieux encore et celle du Japon, encore mieux. Toute cette poterie primitive des îles Kouriles Sept'"' et Merid'"', du Karafouto, du Yézo et du Japon est partout une poterie bien Aïnou à dessins tourbilonnaires, et prouve une chose, c'est que les Aïnou en emigrant vers le Nord, n'ont pas gagné en civilisation. Cela tient vraisemblablement, aux ;se^î^:è^ Fig. 99. Fragments de poteries de lîle Shikotan. Les Aïnou des îles Kouriles. 279 difficultés de la vie et à la rigueur du climat de plus en plus grandes, à mesure qu'on avance au Septentrion. Cette particularité vraiment remarquable, des anses placées, non à l'extérieur des vases, mais à F intérieur, n'est pas spéciale aux Aïnou des Kouriles Septentrionales, puisque nous la trouvons aussi au Karafouto, au Yézo et au Japon. Les vases à anses à l'intérieur que nous donnons ici viennent, Tun, à peu près intact, du district d'Esashi, au Nord du Yézo, et l'autre brisé, des environs de Sapporo, également au Yézo. Tôkio-Jinrui-gakukwai-Zasshi ^M AIS^#II^' -Revue Anthropologique de Tokio N" 37. W^ B Fi ^^' \ •' ■ 4 • Fig. 101. Inscription d'Otarou copiée en 1881. Cette copie se trouve actuellement au musée de Sapporo, Yézo. longent cette colline et la mer comblée, en partie par les éboiile- ments, et en partie, de la main des hommes. Voir Planche XXXV. Cette colline tertiaire formée de roches plus ou moins friables, renferme plusieurs grottes relativement profondes, creusées autre- fois par les flots du golfe. Longtemps dissimulée par de gros ôboulements, l'une d'entre elles est apparue subitement en 1877 à la suite de déblaiements, avec quelques ossements humains à l'intérieur, paraît-il, et a été immédiatement l'objet du plus grand intérêt de la part des archéologues et d'autres savants, à cause d'une importante inscription qu'elle renferme; inscription gravée sur la paroi du fond. Voir Planche XXXVI. Nous-même, nous l'avons explorée au mois de Eévrier 1913, et nous en avons parlé dans la ,, Revue d'histoire et de géographie ,, Rekishi-Tchiri-Zasshi MÉimm, Vol. XII, N" 4, pag. 334 à 376. Le vicomte Enomoto Les Aïnou des îles Kouriles. 291 Bouyô en 1877, et les officiers du Gouvernement Général du Yézo, en 1880, l'avaient déjà visitée avant nous, mais sans rien écrire à ■ce sujet; au moins que nous sachions. Sous l'action du temps, cette grotte remarquable, maintenant à ciel ouvert, se détériore de plus en plus chaque Jour. Cependant, aujourd'hui, l'entrée mesure environ 12 pieds de haut, sur 15 de large et elle a 10 pieds de profondeur. Iv intérieur est plus vaste que l'entrée et le plafond plus élevé encore. L'inscription qui nous occupe, ^est gravée sur la paroi du fond, (Voir Planche XXXVI) plus ou moins profondément, selon le plus ou moins de dureté de la roche. Ce qui en reste, occupe une surface de 13 pieds de large sur 5 environ de haut. Elle a dû être primitivement plus eon- i*'i^. iVA. ii^iiuee ae,ia grotte aOtarou, Pak S. Tsdboi (en sidérable; certains indices semblent l'indiquer. La rainure et les deux|trous qu'on voit sur la Planche XXXVI, à l'intérieur, au dessus de l'inscription elle-même, ont vraisemblablement été pratiqués là, après coup, pour y fixer un toit et la protéger contre le suintement des eaux. Les savants se sont beaucoup occupés de cette inscription, mais sans nous en rien dire de certain. Les professeurs S. Watasé' et S. Tsuboï'^ nous affirment que les gravures qui se voient encore, 1) s. Watase : Tokyo-Jinrui-Gakkwai-ZaF slii , No. 2. (1886). 2) S. Tsuboi : Shigaku-Zasshi, vol. VIT, Xo. 4. (1896). 292 Art. 1.— 1,'. Turi Fi(f. 103. Kocher de la grotte d'Otarou où se trouve l'inscription. Par s. Tsuboi (en 1888). ne sont pas des lettres ? ? V mais représentent des. . . . scènes de bataille entre les Aïnon et... les Koro-pok-Konrou?? Ces Messieurs, comme on peut voir, ne se sont pas mis en grands frais d'imagina- tion. (Etat de la grotte d'Otarou quand le Professeur Tsuboï la visita en 1888. Fig. 102, Extérieur de la grotte. Fig. 103 Intérieur de la grotte.) * J. Milne'^ de son côté, écrit à ce sujet: ,, I do not think it would be difficult to make similar makings with a stone-axe So for as I could learn, tlie Japanese are quite unable to recognise any characters, and they regard them as beiug the work of the Aïno. I may remark that several of characters are like the runic m. It has been suggested that the}'' have a resemblance to old Chinese. A second suggestion was that they Avere drawings to indicate the insignia of rank carried by priests. — A third idea was that they were phallic. — A fourth that they were rough representations of men and animals, the runic m being a bird. — A fifth that they were the handicraft of some gentleman desirous of imposing upon the credulity of wandering arclieulogists. , , 1) J. Milne : Notes on Stone Implements from Otaru and Hakodate, -witli a few General Marks on the Prehistoric Remains of Japan, Vol. VIII, 1880. Les Aiuou des lies Kouriles. 293 Batch elor dans'^ son livre pag. 301 à ^Oo ne dit pas autre chose. Le D' Scheube,"^ kii, est an moins original, à défaut d'autre chose; il dit en substance ce qui suit: ,, Comme les savants ,, japonais, je crois moi aussi, que les caractères de l'inscription ,, d'Otarou ne sont nullement des caractères chinois. Certains ,, d'entre eux semblent représenter des flèches et des ours. Je ,, pense qu'ils sont tous l'ouvrage des Aïnou eux-mêmes. Les ,, anciens Aïnou, il est vrai, ne connaissaient aucun caractère ,; alphabétique, mais il est possible que dans le cours du moyen- ,, âge, quand ^linamoto Yoshitsune se rendit au milieu d'eux, il ,, leur ait enseigné ceux que nous voyons à Otarou.,, Le capitaine Lefévre,^^ ancien attaché militaire à l'ambassade de France au Japon, lui aussi a visité la grotte d' Otarou, et a pris le calque des caractères de F inscription qui nous occupe. De retour à Tokio, il montra son calque à de nombreux savants Japonais et étrangers, après l'avoir déjà soumis aux Aïnou. Ni les Aïnou, ni les japonais, ni les étrangers n ont rien pu lui dire à ce sujet. Dans la suite cependant, l'érudit français CoUignon,^^ à la vue de ce calque, a cru pouvoir affirmer que ces caractères étaient des caractères Aïnou! ! D'autres auteurs nous rapportent que les caractères de la grotte d' Otarou ressemblent aux caractères des tambours magiques des Chamans mongols, ^^ et conséquemment, qu'ils viennent de là. Terrien de Lacouperie^^ de son côté, nous dit qu'au Japon on ne trouve rien qui se rapproche des caractères d' Otarou, mais qnil n'en est pas de même de la Corée. Ces caractères, ajoute-t-il, sont peut-être des caractères du Fou-Sang ^^; pays que le professeur Schlegel identifie avec le Karafouto. Au 5'""* siècle apr. J. Ch., le i^ligieux boudhiste Hwui-Shen ou Hoeï-Chin MM visita cette île, 1) J. Batclielor : The Aïnu of Japan, 1892. 2) B. Scheube : Dio Aïuo, 1881. 3), 4) U. Colliguou : I/inscriptiou ^ou Teuiia (d'Otarou), découverte par le Capitaine Lefèvre, Contribution à l'Etude des A no, par le des. Yl. Colli gnon. 1888. 5) D. Macritdiie: Tlie Aïno, 1892. 6) T. de Lacouperie : On the Corean, Aïno and Fusung Writings, 1892. 294 Art. l.—n. Tolii : et dans le rapport qu'il fit de son voyage, il mentionne une sorte d'écriture étrange qu'il ^'it gravée sur Técorce des arbres des bords des rivières. Cette écriture, conclut notre auteur, a passé du KarafoutOj aux Aïnou. C'est l'écriture pré- coréenne. Mais le D' Macritchie'^ affirmant l'opinion contraire, dit que le dire de Terrien de Lacouprie ii'est pas exact, puisqu'au 5'™ siècle, il n'y avait, ni écriture pré-coréenne, ni écriture du Karafouto, ni écriture Aïnou. Les caractères d'Otarou ne peuvent donc venir, ni de Corée, ni du Karafouto, ni des Aïnou. Comme on le voit par le peu que nous venons d'en dire, la fameuse inscription de la grotte d"Otarou, a déjà fait couler pas mal d'encre pour n'arriver, en somme, qu'à un résultat moins que médiocre. Sans nous décourager devant la difficulté, et sans prétendre encore moins, clore la discussion sans appel, nous allons, nous aussi, donner ici notre opinion à ce sujet. Si dans la suite, des personnes, ou plus savantes, ou plus expertes, ou mieux docu- mentées donnent à la question qui nous occupe ici, une solution différente et meilleure que celle que nous allons exposer, nous nou» inclinons joyeusement à l'avance. Nous n'avons en vue que la vérité. L'état des choses étant présentement ce qu'il est, à propos de l'inscription lapidaire de la grotte d'Otarou dans l'île de Yézo, nous croyons pouvoir dire: 1°/ que cette inscription ne renferme pas des dessins quelconques, mais Ijien des caractères d'écriture; 2°/ qu'elle ne date pas des temps néolithiques, mais qu'elle leur est postérieure; 37 que les caractères qu elle reproduit sont des caractères d'écriture des Tokouiés (Turcs) d'Orkîion en ^Mongolie, ou mieux encore, du léni^sei; 4°/ ciu'elle n'est en aucune manière l'ouvrage des A'inou, c^ui, jusqu'à ces derniers temps, n'ont jamais eu, ni connu de caractères scripturaires quels qu'ils soient; 57 qu' elle est l' œuvre, soit des Tokouiés eux-mOmes, ce qui est moins probable, soit d'une manière médiate, des Toungousses disciples des Tokouiés, ce qui vraisemblablement est plus exact; G'/ qu'elle n'est cjti'une inscrip- tion funéraire, et très probablement rien aiTtre, comme la grotte elle-même qui la renferme, ne doit être qu'une grotte séptilcrale Il D. Macritchie ; The Aïno, 1892. Les Aïnou des îles Kouriles. OQg toungousse, puisqu'on }■ a trouvé des ossements humains quand on l'a découverte; 7°/ ciitin, nous pensons ne pas nous aventurer beaucoup en émettant l'idée que les Toungousses ont dû aux 7"'" et 8"''' siècles, occuper la région d'Otarou, les bouches et tout le bassin de la rivière ou fleuve d'Ishikari, au Yézo Sud-Occidental. Voici nos raisons. Les caractères d'écriture Tokouiés se rencontrent en assez grand nombre dans la Mongolie Extérieure, sur les rives de l'Orkhon et du lénissei. Ils ont été signalés et soigneusement décrits par la société Finno-(Jugrienne et la Société Finlandaise d'Archéologie, sur les renseignements donnés par de savants et sérieux explorateurs des ruines et vestiges laissés dans ces régions par les Tokouiés; ,, Inscriptions de TOrkhon, 1892,,, Inscriptions de l'Ienisseï, 1889; et aussi, par l'étude des miroirs des Chamans qui en portent sur leur pourtour. Ces caractères Tokouiés, genre runique, sont antérieurs aux caractères Ouïgours. Parmi les explorateurs de l'Orkhon et de l'Ienisseï Tokouiés, nous devons une mention spéciale au Professeur Radloff. Ce savant Professeur dans 1' , , Atlas der Alterthiimer der Mongolei,, sous les années 1892, 1896 et 1899. partage les ,, ruines et vestiges Tokouiés , , en 4 périodes; savoir: I. Vorhistorischen Epoche. — La période préhistorique où l'on trouve de nombreux spécimens d'instruments en pierre. IL Zeit der Tu-küe Dynastie. — La période Tokouié proj^re- ment dite. C'est la période des inscriptions de l'Orkhon, de l'Ienisseï et de l'épitaplie du roi Tokouié, Koui-Tegin, vers le milieu des 7"''' et 8"'^ siècles après J. Christ. m. Zeit der Uiguren Dynastie. — Cette période Ouïgoure^ d'après Radloff, irait de 746 à 800?, et serait ainsi contemporaine des ères Japonaises Tempyô 5^^ et Enryaku MM, et des ères Chinoises T'ien-Pao^Ä et TchOng-Yüan Myt, sous les Empereurs Tang ^, Hsüan Tsung S^ et Te Tsung ^^. IV. Zeit der Mongolenherrschaft. — C'est la période héroïque mongole des Genghis-kan et des Tamerlan. Les caractères de l'inscription de la grotte d'Otarou, ressem- blent aux caractères de la 11'"'" période de Radloff, c'est-à-dire, de 296 Art. 1.— K. Torii : la période des inscriptions de TOrkhon et de l'Ienisseï. D'après cela, elle ne serait donc pas antérieure au milieu des 7™*" et 8"'^ siècles; elle leur est et doit leur être même postérieure, croyons- nous, si elle est bien directement ou indirectement d'origine To- kouié. Radloff a dressé un alphabet Tokouié qui ne contient pas moins de 39 lettres dont plusieurs voyelles, j- a, a; r i, ä; > o, u; |\| Ö, y. Cette écriture, horizontale, à rencontre de F écriture européenne, se lit de droite à gauche, et la phrase est terminée par deux points verticaux: . Nous donnons ici un modèle de cette écriture tiré de l'Atlas der Alterthiimer der Mongolei, de Radloff. Plan. 77. Fig. 104. Caractères Tokouiés d'Orkhon. Pak Eadloff. L'inscription d'Otarou qui comprend o ligues, horizontales, se lit, comme les inscriptions de FOrkhon et de F Ienisseï, de droite à gauche, et la phrase se termine par un point (• ) ^^^^ ^eu de deux points ( : ). Certaines lettres diffèrent un pou des lettres Tokouiés, mais, à un examen sérieusement fait, on s"aper<;oit vite que ce sont bien en général, les mêmes lettres de part et d'autre. Nous sou- mettons aux yeux du lecteur, 17 lettres d"Otarou que nous avons pu nous-meme identifier ,, de visu ,, , et d'après ce qui en a été dit et écrit depuis F origine: Les A non «les îles KourileF» 297 12 3 4 6 7 8 9 I XYi hYX^^ 10 11 13 14 15 16 17 Fig. 105. Caractèresldel'inscrjptiou (VOtai'ou. AujourcVliui, ces caractères de F inscription (VOtarou, sont plus ou moins détériorés, et même, quelque peu effacés, par suite de l'effritement de la roche où ils sont gravés. Aussi, dans T identi- fication de ces caractères, il nous a fallu y apporter beaucoup de patience, de soins et de temps, avec l'aide d'une loupe grossissant fortement les objets, pour arriver au résultat, vrai sans aucun doute, que nous donnons ci-dessus. Voir Planche XXXVI. Maintenant, si nous comparons les caractères de la grotte d'Otarou avec les caractères de l'Orkhon et de l'Ienisseï, nous ne pouvons ne pas constater cpi'a part de très légères modifications, peu nombreuses du reste, ils sont identiques de part et d'autre. Table de comparaison des caractères d'écriture de l'Orkhon, du Ienisseï et d'Otarou. Orkhon ienissei Olarou Orkhon ienissei Olarou 1 ^ 1 1 0 / 0 D 0 ^^z/ X jC k A 1„ A N >. Y X Y Y X d" y. <^> d ?i ^  4- 4. T r Y X '\ h H YYh h 9.  1 X ^ r i y T X d. ù ^ X d X++ X /^ / (^ /> /^ rP ^ i^X-fPrHâ vV /? fi' D'après cette taille, il seml^le évident que les caractères de la grotte d'Otarou sont des caractères Tokouiés, plus ressemblants à ceux de l'Ienisseï qu'à ceux de F Orkhon. Mais en quelle langue 298 Art. 1.— R. Torii sont-ils écrits ? Nous l'ignorons encore. Nous sommes cependant portés à croire qu'ils sont écrits en langue ïoungousse, et non pas en langue Turque ou Tokouié. Enfin, si ces caractères sont des caractères Tokouiés, ce qui paraît bien clair, comment sont-ils par- venus jusqu'au Yézo, la distance est grande de l'Iénisséi et de- l'Orklion jusqu'au Yézo? La difficulté n'est pas aussi insoluble qu'elle le semble au premier abord. Voyons un peu. Dès les temps les plus reculés, la race turque était cantonnée au nord de la Chine, en Mongolie, en Sibérie et au Turkestan. De l' an 552 à l'an 555 ap. J.C, une de ses tribus, les Tokouiés ^^, sous la con- duite de leurKa-khan ou roi, Ili, après avoir soumis une autre tribu tur- que, les Jen-Jen ^^, subjuguèrent successivement lesKitansàl'Est, les Khirgbiz alors campés loin vers le Nord, les Ephtaltes des bords de riaxarte et de l'Oxus, et étendirent leur empire jusqu'au de- là de la mer d'Aral et des monts Khingan, en établisant leur capi- tale sur l'Orkbon, au Sud du lac Baïkal. Ils furent très puissants au temps des dynasties Sui Pi et Tang 1§ chinoises, et leur influence s'étendit même jusque dans la Mongolie Orientale et dans la J\Ian- dchourie. A cette époque, ce dernier pays était occupé par de& tribus Toungousses Ma-hat I^H, les Sumo-Mahat M^UM campés sur les rives du Soungari, et les Hei-Sui-Mahat Il7jc|^ sur les bords de r Amour. En 7 1 3, les Su-mo-Ma-hat unis à d' autres Toungousses, et sous la conduite do leur chef Tso-yong /lî^H, fondèrent le royau- me de Pö-Hai W)'Mï^ qui comprenait la province Mandchou- rienne de Kirin, la province Sibérienne de Primorsk, et s'étendait vers le Sud, jusqu'à la province Coréenne de Ham-kiang-to J^MM,. Il tomba sous les coups des Kitans Mongoles Mfii. en 92G, mais tant qu'il dura, il fut en rapports constants et intimes avec les Em- pereurs de Chine sous les Tang, Yüan-Tsung ^^, la V année de l'ère de Kai-yuan IBtu, en particulier; avec les Empereurs du Japon par exemple, avec l' Impératrice Genmiyo Tenno xiß^M la 6"'' année de l'ère Wadô IP^ et surtout avec les Ka-khan Tokouiés ^M^'lf, ses voisins de l'Ouest, de telle sorte qu'il parvint à un état de civili- sation assez avancé. Nous hsons dans l'ouvrage de ,,PL)-Hai-Fu mmm,,: Dans la 2'"'^ année de l'ère de ShOng-Li ^» (699), sous ,, le règne de l'Impératrice Wou %\B, des Tang, Tso-Yong devint Les Aïnoii des îles Konrilos. 299"- ,, prince de Cliêii MS^ (Po-Hai). Il envoya dos «ambassadeurs aux Tokouiés et entretint des relations d'amitié avec eux.,, Ces relations d'amitié et d'échange entre les Tokouiés et les Toungousses de Pô-Hai. durèrent jusq'au moment où les Kitans s'avancèrent en force sur le flcu\c Sliira-Mouren et interceptèrent les com- munications entre les deux peuples. Les rapports d'amitié, de commerce et d'idées ont été longs et intimes entre les deux nations; les allées et venues de Tune chez, l'autre, très nombreuses et très fréquentes. Il est donc naturel de penser que nos Toungousses moins avancés que leurs amis, ont dii, sinon tous, du moins en grand nombre, adopter la manière d'écrire Tokouié, comme nous aujourd'hui, avec beaucoup d'autres choses, nous adoptons et nous utilisons l'alphabet et les chiffres arabes^ reçus des étrangers, partout où vous allons. Notre histoire, parti- culièrement au temps de l'Impératrice Saimei V3^^ (Voir, chapitre XVIII du présent fascicule) nous montre constamment les- Toungousses sillonnant la mer du Japon, et fréquentant les cotes du Yézo et du Japon lui-même soit comme pirates, soit comme niar- chands, soit m^me poussés malgré eux par les vents, les tempêtes et les vagues. Ces intrépides Toungousses nous semblent mrme avoir établi une colonie connnerciale permanente, aux bouches de rishikari non loin d'Otarou, et dans tout le bassin de cette rivière, où ils étaient, tantôt en paix, tantôt en guerre avec les Aïnou du pays qui se trouvant plus faibles, ont appelé plus d'une fois, les Yamato à leur secours, par exemple, Abe-no-Hirafou TOßitH^ au 7""" siècle. Des pierres levées que nous avons découvertes dans ce^ mêmes parages d'Otarou, qui ne peuvent être que l'ouvrage des Toungousses aidés peut-Otre de quelques Tokouiés comme instruc- teurs, et dont l'agencement est en tout semblable à celles des rives del'Orkhon. nous conhrment dans notre idée. De ces pierres- levées, au Yézo comme au Japon du reste, il n'y en a que là. Ce genre de... monument est totalement inconnu des Aïnou de tous les temps. Voir ci-contre les Figures représentant des pierres levées de 1" ( )rkhon et les pierres levées d' Ishikari : Mais quelle est l'origine de ce nouveau système d'écriture? O. Donner dit à ce sujet: „ On pourrait montrer des correspon- 300 Art. 1.— R. Torii : ,, dances dans les alpliabets araméens, hindous et congénères. ,, Mais avant que les valeurs phonétiques du système iénisséïen ,, soient fixées par d'autres voies, les comparaisons isolées seraient ,, de peu d'utilité.... Cependant le Professeur V. Thomsen ayant ,, réussi par son examen génial de Técritui-e de TOrkhon. de fixer ,, directement la valeur des types, et ensuite, de déchiffrer l'écriture, ,, la question do l'origine du nouveau système d'écriture s'est ,, présentée sous un autre jour. La ressemblance trompeuse d'une ,, quantité de types avec les signes phoniques des Alphabets de ,, r Asie-Mineure — s'explique par la source primitive, lointaine et ,, commune, c'est à dire l'Alphabet phénicien.,. Voir: Sur l'origine de l'Alphabet Turc du Nord de l'Asie, par 0. Donner, pag. 3 et 4. Journal de la Société Finn()-( )ugrienne XIV, 1. Helsingfors, 1896. Bref, d'après tout ce que nous venons de dire à propos de l'ins- cription de la grotte d'Otarou, il ne doit pas paraître extraordinaire de penser et même de croire, que cette inscription est bien réelle- ment écrite en caractères Tokouiés. Un jour, un bateau corsaire, pirate ou marchand, aura eu à son bord un ou plusieurs décès, ou bien encore, dans le , , settlement , , tongousse de l' Ishikari, quel- ques colons seront morts, on les aura enterrés dans la grotte, et un ...savant? Toungousse ou Tokouié venu là, aura composé et gravé en caractères lénisse'iens, l'inscription en langue toungousse ou Tokouié, on no sait pas encore, que nous voyons aujourd'hui; inscription qui ne doit pas être antérieure au 7'"" siècle, et postérieure au '9'"'', pensons-nous. A cette époque les barbares du Nord et du Nord-Elst pour la plupart, les Tokouiés entre autres, avaient une littérature et des caractères à eux, autres que ceux des Chinois. ^'^ (1) Dans le Xo 71 du ]Mois de Février de la présente année, la Revue Shoko t^Ê" q"i parait à Hiroshima, dans un article intitulé : ,. AVaga kouni ni hozou seraretaru kodai Toruko-modji » |%;è^'^II{^#t£ ?)^t: Ä-,'j-f^±]|:-e-3t4i = Anciens earactères Tokouiés au Japon „ , le Profes- seur K. Nakanoine rfi g^ dit : „Comme nous l'annonce le Prof. Torii Eiouzo, les caractères ■de l'inscription de la grotte d'Otarou sont l>ien certainement des caractères Tokouiés, et l'ins- 5^, province de Shiri- besbi ^it^, a attiré le premier, l'attention du monde savant sur ces curieux vestiges laissés par les Toungousses Po-hai Mahat au S-( ), et au Sud du Yézo. La ßgure ci-jointe nous donne une idée exacte de ce (lu'était ce ,, circle of stone ,, elliptique. Nous disons: ,. de ce Fio-. IIG. Tombeaux de l'Orkhon dessinés par Kadloff. yi2 Art. 1.— E. Tora dit dans l'appendice précédent page 299, à propos des Tokouiés, cela s'explique très bien. On nous signale encore à la dernière heure, une trouvaille qu'on aurait faite au Sud du cap Soya ~^^, sur la mer d'Okhotsk, à Esasbi ^#, province de Kitami, dans l'extrême Nord du Yézo. Ce serait, une pierre haute de 3 pieds, avec une inscription gravée qui aurait de grandes analogies avec l'inscription de la grotte d'Otarou. /-. 118. Réduits ou Fortins do sûreté de Kiousu. Tirés du Hokkaido-Shi. Les Aïnou des îles Kouriles. 315 Sibérienne de Primorsky qui, eux, sont bien certainement d'origine Toungousse Mahat. Mais comment cette colonie Toungousse Pô-hai Mahat du Yézo. a-t-elle pris fin, puisque dès le onzième siècle, on n'en voit plus aucune trace? Privé de documents écrits et mGme de traditions orales comme nous le sommes, nous ne pouvons rien affirmer d'une manière certaine. Cependant, nous croyons devoir penser que vers le commencement du 10'"' siècle, elle finit simplement par inani- tion et peut-être aussi un peu sous les coups des Aïnou aidés des Japonais. Nous avons vu qu'à cette époque, le roj^aume de Pô- , bai ^Tabat fut attaqué par les Kitans. Il fut vaincu et renversé. Naturellement, il s'en suivit alors dans ces régions du Nord de la Mandcbourie et du Sud de la Sibérie orientale, un état d'anarchie, de désordre et de confusion facile à imaginer et qui dut couper court à l'envoi de recrues, de subsides et de ravitaillements dans la colonie d' outre-mer du Yézo. De là, la mort de cette colonie. Les Po-bai INIarat ont toujours été navigateurs et pirates écumeurs de mer. L'ouvrage chinois Wei-tchi M^^ sous les Han postérieurs, (25 à 220 apr. J. Cb.), au vol. oO, nous dit que les Toungousses I- Lou ^è'M, les mêmes que les Mahat cantonnés au sud du fieuve Tiou- men S.^tL en Corée, en Mandcbourie et sur les côtes de la province de Primorsky en Sibérie, étaient d'habiles marins. Chaque année, pendant la belle saison, montés sur leurs bateaux, ils désolaient les côtes de la mer du Japon. Le Nihon-Sboki de son côté, au chapi- tre 19, écrit que les agents Japonais dans la province de Koshi ^ (Etchigo), au 12"'' mois de la 5'"' année du règne de Kinmei Tenno #:On^l: (544 ap. J. C), signalèrent que des Mishibasé M'M (Toun- gousses) abordèrent au cap Minabé M^M dans l'île de Sado fëïlÊ, et s'y établirent. Mais les insulaires les regardant comme des démons, refusèrent d'avoir des relations avec eux. C'étaient des Mahat. Les Kitans, eux, n'ont jamais été marins. 316 Artl.— E. Torii: V. Considerations sur les origines du Japon proprement dit. Depuis qu'il y a des hommes sur la terre, nous ne voyons pas un seul groupe humain, si peu important qu'il soit, primitif ou civilisé, qui n'ait à son acquit une ou plusieurs migrations plus ou moins lointaines d'un lieu à un autre. 'i'ous les peuples sont des émigrés. Mais sous ce rapport, les ,, Mongoloïdes , , cantonnés maintenant dans les déserts de la MongoHe, dans le Nord de la Chine et dans les solitudes glacées de la Sibérie, sont particulière- ment remarquables. Dès l'origine, cette race inquiète, turbulente et fière entre toutes, sous les divers noms de ITionghnous WX, de Tong-hous :^i'ijj, de Tokouiés ^M, d' (Vigours MIZ, de Xioutchis icM, de Kitans 'IJcI'i, de ^lahats -^Jt, de Toungousses, etc.. etc.' etc.. a de tout temps, constamment éprouvé le besoin de se dé- placer, toujours à la recherche de terres plus fertiles et de climats plus doux, où les conditions de la vie lui semblaient devoir être meilleures. Aux temps de la préhistoire, nous la vo^^ons déjà par- courir et s'y fixer souvent, une grande partie de l'Asie centrale, r empire actuel de la Chine, à peu prè? partout et s'avancer même jusques dans l' Indo-Chine, oii elle se mêle aux négroloïdes, et selon quelques auteurs, donne ainsi naissance à la race malaise de nos jours. Plus tard, elle déborde mOme sur l'Europe; les Fin- landais, les Petchenégues, les Cumans, les Avares, les Bulgares, les Turcs, les Hongrois et combien d'autres encore, sont des Mongo- loïdes. ])' après certains savants, les antiques Ligures eux-mêmes seraient aussi des Mongoloïdes. Notre Japon et la Corée ne pou- ^•aient pas faire exception. Aussi n'échappèrent-ils pas, eux non plus, à l'envahissement de ces incorrigibles vagabonds. Aux âges préhistoriques, les premières bandes Toungousses- Yamato (jui passèrent de Corée dans notre Archipel, le firent montées sur de grossiers radeaux; radeaux que nous voj^ons encore en usage de nos jours, dans les îles, toujours primitives, de (^iclpaert, etc.. -ur les côtes de Corée. Ces premières bandes Toungousses- Yamato, purement néoli- thiques et renforcées de temps à autres dans la suite, par de non- Les Aïnou lies îles Kuiivilus. 317 veaux arrivants, s'établirent alors de gré ou de force un peu partout dans beaucoup de nos provinces du Sud, de l'Ouest, du Centre et de r Est, formant ici et là des îlots depopulations distinctes des Aïnou, premiers occupants. Ces îlots paraissent même avoir été relativement assez puissants dans le Kiou-Shiou, l'Idzumo, l'Inaba, etc., le Kwanto et le Go-Kinai où nous avons trouvé nous-mêmes leurs restes et vestiges, très difïérents de ceux laissés par les Aïnou, dans diverses stations néolithiques que nous avons nous-mêmes ex- plorées dans le cours de l'année 1917. Evitant autant que possible, de se fixer dans les montagnes, dans les cantons peu fertiles ou difficiles où ils refoulaient déjà les Aïnou, comme les Celtes envahis- seurs des domaines Ligures, ils affectionnèrent surtout les plaines grasses et fertiles et le bord des cours d'eau. C'est du moins ce qui apparaît d'après le relevé que nous avons fait des sî^e^ nom- breux de leurs cantonnements. Les Kouni-tsu-kami ^WM du Kioushiou et les ancêtres du fameux Nagasune-Hiko ^^^ dans le Japon Central en particulier, faisaient certainement partie de ces premières bandes d'invasion Toungousse — Yamato, qui à l'origine du moins, semblent n'avoir eu entre elles que peu ou point de cohésion. En cela, elles se montraient bien mongoloïdes, races chez lesquelles,: les difïérents groupes humains ou tribus, en temps de paix, vivaient et vivent encore, indépendants et isolés les uns des autres. Ils n'hésitaient cependant pas et n'hésitent pas encore, tout en gardant il est vrai, leur autonomie propre ou esprit de clan, à se confédérer de temps en temps sous l'autorité d^m Gengis-Kan ou d'un Tamerlan quelconque, pour courir au loin, à la maraude. Après un examen minutieux portant sur un très grand nom- bre de stations préhistoriques disséminées ici et là au Japon, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes: T. Les plus vieilles stations purement néolithiques que nous avons fouillées, sont cer- tainement et exclusivement des stations à caractères Aïnou, y. g. dessins tourbillonnaires et anses droites sur le bord ou à l'intérieur des poteries, présence de figurines en terre, etc. . etc. . Ces stations sont des stations néohthiques primitives des Aïnou et peuvent re- monter de 3000 ans à 4000 ans av. J. Ch. Elles sont généralement établies dans des endroits de choix. 318 Art. 1.— li. Torii : 2". Postérieurement l\ ces stations i)riniitives Aïnou, c'est- à-dire, (le 1000 à 2000 ans av. J. Ch., apparaissent de nom- breuses stations, néolithiques elles aussi, mais Toungonsses, celles- là; dessins décoratifs des poteries uniquement géométriques, anses extérieures et latérales des poteries, absence de figurines, présences de hauts-plateaux, etc.. etc. Ces stations Toungousses sont tou- jours situées dans de bons endroits, et non loin des stations primi- tives Aïnou, quelquefois même superposées à celles-ci, et semblent ainsi déjà indiquer un esprit de conquête et de violence chez leurs propriétaires. o°. De 1000 à 200 ans av. J. Ch, , nous voyons paiàitre ce que nous appellerons des stations mixtes, c'est-à-dire des stations où les caractères Aïnou et Toungousses sont mélangés. La fusion des deux races Aïnou et Toungousses, s'opérait donc déjà, au moins dans une certaine mesure. Nous disons, ,, dans une certaine me- sure,, , et non pas ,, d'une manière générale; car nous voyons alors aussi que des Aïnou réfractaires et apparemment plus faibles, sont refoulés dans les montagnes, dans des lieux moins favorisés et vers le nord du Hondo, où ils s'établissent seuls à l'écart, abandonnant les meilleurs endroits aux tribus Toungousses et aux tribus mixtes. Néanmoins, jusques là, Aïnou et Toungousses sonttoujours pure- ment néolithiques. 4°. Des 7""* ou 8"" siècles au 12"" environ av. J. Ch., les stations Toungousses et les stations mixtes, probablement sous 1" afflux k.^JÉ d'après les souvenirs d'un vieil homme, Hieda-no-Are f$ffl!Srif§, qui avait retenu de mémoire, les anciennes légendes du Japon. 11 va de la création, à l'année 628 apr. J. Ch. Il y a peu de chose à y prendre. Le Nihun-shoki lui est notablement supérieur. Le Nihon-slioki va des origines du Japon, au temps de rEmperein- Jito ^Wi^ (69G ap. J. Ch.). C'est le recueil ou compilation des anciennes traditions de notre pa3\s. Il a été rédigé en 720, par le prince Toneri shinnô -â'AilSE et autres. Sinon toujours avec de grandes garanties d'exactitude, au moins avec une réelle authenticité, réuni au Kodjiki, c'est une sorte d'épopée, un peu dans le genre du Kamayana indien, du Nibel- ungen germanique et surtout du Kalévala finnois, avec le culte animiste, le culte des montagnes, des forêts, des saules, des lacs, des sorciers, des esprits, des amulettes; avec aussi nombre de légendes ou le vrai est toujours mêlé au fabuleux le plus... naïf. Voila pourquoi d'une manière générale, les récits qu'il rapporte, dans les grandes lignes, disent souvent vrai, mais souvent aussi, très souvent même, ils ne doivent être acceptés que sous bénéfice d'inventaire. Dans les pages ci-dessus, nous étant efforcé de Les Aïuou .los ik>s Kouriles. ."'^.a -.1 '. -' \ 329 f?éparer le bon grain de 1" ivraie, c'est le résultat de cet inventaire •que nous donnons. Nous le croyons bon et vrai. Nous remarquei'ons ici, (jue dans le cours de ce travail, nous avons évité de parler des choses mythologiques japonaises. Cette étude n'est pas de notre ressort; nous laissons le soin de débrouiller €es difficiles? matières aux savants mythologistes.... s'ils le peuvent. Nous observerons aussi que la pliilosophie-mytbolugique japonaise a de très nombreuses analogies avec la philosopliie-mytliologique chinoise qui trop souvent n'est que .. velut legri sorania ... Enfin avec Monsieur le Marquis d'Hervey de Saint-1 )enys. à l'article Ouo-le Japon, note 245. page 1*)], de sa traducti<,)n du fameux ouvrage de l'historien chinoi- Ma-touan-lin, nous dirons: ,,11 n'est , pas indifférent de remni'cjuer que les — noms des dieux et demi- , dieux primitifs delà mythologie japonaise avec leurs millions et , millions d'années de l'ègne — sont presque tou- significatifs en , chinois, et tels, que des princes d'origine chinoise eussent pu les , choisir, tandis que sous leur forme japonaise, ils ne représentent , plus que des sons. ,, C'est parfaitement exact. Tous ces dieux et demi-dieux nous seraient donc venus de la Chine? Bref, nos A'inou, nos Toimgousses, nos Indonésiens pi'imitifs n'étaient pas d'abord, ni aussi savants, ni aussi haut placés dans l'échelle des êtres, (des dieux et demi dieux) que nous content les mythologies plus ou moins philosopliiques chinoise et japonaise, parues après coup. Comme tous ceux de tous les peuples de la terre, sans exception, nos commencements sont })lutôt luimljles. De 3000 à 4000 ans av. J. Ch., les A'inou venus du continent asiatique, envahirent nos îles qui jusque là, étaient inliabitées. C'était des ,, regiones nullius ... Ils les occupèrent toutes; ce (|ui a dû prendre un temps assez considérable. La population A'inou était toujours alors cependant, assez clair-semée. ])e 20(H) à ;!0(H) ans av. J. Ch., nous l'avons déjà dit, les premiers Toungousses passèrent par groupes successifs, de Corée, et formèrent ici et là, de gré ou de force, au milieu des Aïnou, de nombreux ilôts de popu- lation dans Ijeaucoup de nos provinces. Jusques là, A'inou et Toungousses n'étaient tous encore 'qu'à l'âge de la pierre polie; •c'est ce qui résulte d(i> fouilles nomljreuses et soigneusement 330 Ai"<^- 1 — R- Torii : pratiquées un peu partout dans les stations préhistoriques de ces deux races. Mais peu à peu l'une et l'autre, en grande partie du moins, montèrent de l'âge néolithique, à l'âge des métaux, vrai- semblablement un peu peut être, avec l'aide des pirates indonésiens qui, peu après les Toungousses, abordèrent dans le Kiou-Shiou principalement. Enfin, aux environs du 6™° ou ö""" siècle, av. J. Ch., peutêtre même un peu plus tard, les Yamato, déjà plus ou moins civilisés, en possession de certaines industries et frères des Toun- gousses néolithiques, arrivèrent à leur tour, toujours de Corée. Sous la conduite de Ninigi-no-Mikoto et de Jinmou Tenno, ils fondèrent la monarchie japonaise, comme nous l'avons dit. Ainsi donc, les origines du Japon sont très simples, et tout à fait humaines. Le mérite et la gloire consistent surtout à faire beau- coup avec peu; c'est pourquoi, c'est pour tous nos vénérés Em- pereurs, un éternel et incomparable lionneur, à travers les siècles, d'avoir fait de notre nation, si humble à- ses débuts, ce que nous la voyons aujourd'hui, une nation grande, forte et respectée de tous. Aussi, ne cessons-nous pas, et ne cesserons-nous jamais de vouer à nos bien-aimés Souverains, avec notre profonde recon- naissance, notre amour, notre obéissance et notre dévoûment les plus absolus. Une cliose en amenant une autre, insensiblement et sans nous en douter, nous nous sommes écartés de notre sujet, et nous voilà loin des tombeaux de TOrkhon et des inscriptions lapidaires du Yézo et d'ailleurs. Nous ne le regrettons cependant pas. Nous remarquerons seulement, que la raison pour laquelle on ne trouve au Japon, ni inscriptions, ni tombeaux du genre Orkhon, c'est qu"à la première apparition de ces inscriptions et de ces tombeaux vers le 4"^° ou 5"'^ siècle, apr. J. Ch., le Japon était déjà parvenu à un état de civilisation tel, et à une autonomie si exclusive, qu'il n'ad- mettait plus aucune ingérence barbare dans ses affaires. Nous disons ,, ingérence barbare,, , et non pas chinoise, car; à cette époque, le Chinois sera longtemps encore, pour le Japonais un être détesté, c'est possible, mais enfin, un puits de science et de vertu où il fait bon puiser. Le Tokouié, le Toungousse aussi, et parconséquent Les Ainou dos îles Kouriles. 33 1 le Po-hai Maliat, n'étaient plus alors vis-à-vis du Yamato, que de vils bandits, barbares étrangers des quels, il n'avait rien à ap- prendre et avec lesquels, il ne ^'oulait avoir rien de commun. C'étaient des ennemis qu'il repoussait de partout. Ils n'étaient plus ses frères. Dès la plus liant antiquité, tous les barbares du Nord et du Nord-Est de la Chine, se sont toujours dits vassaux de cet empire. Ils se montraient souvent vassaux plus que turbulents, mais enfin, ils étaient vassaux, se regardaient comme tels et payaient un failde tribut. Les Ouo, leurs frères, ne pouvaient pas faire exception. Aussi, pendant de longs siècles, voyons-nous les Souverains japo- nais envoyer des Ambassadeurs à l'Empereur de la Chine avec des.... présents, disent nos annales. Celui-ci, à son tour, leur faisait aussi des présents, et.... leur conférait des dignités mirobo- bantes. De part et d'autre, les choses se passaient d'une façon très platonique, et sans autres conséquences; mais la vanité chinoise était satisfaite. Dès leur origine, les Japonais ont toujours été trop fiers, trop indépendants, trop forts et trop sûrs d'eux-mêmes, vu la situation géographique do leurs îles, pour jamais souffrir la moindre ingérence étrangère dans leurs affaires. A différentes reprises, les Chinois ont essayé d'o1)tenir du .Japon, des actes de vasselage formels et plus positifs que des pj'ésents insignifiants, et toujours ils ont été rudement éconduits. Le dernier essai de ce genre, a eu lieu à la fin du lCr° siècle. Pour toute réponse, le Taiko Hideyoshi cpii gouvernait alors Iv ,)aj)0ii au nom du Mikado, chassa honteusement les Ambassadeurs, avec colère, menaçant de les mettre à mort. Depuis, la (Miine se Test tenu pour dit, et n'a plus rien tenté de ce côté. Publié en Décembre, 1918. 332 Table des Matières Préliminaires Avant-Propos Chapitre L Position Géographique des Iles Kouriles. Chapitre IL Caractères physiologiques des Aïnou des Ile Kouriles. ... Chapitre III. Population actuelle des Kouriles Chapitre IV. Noms Kouriliens Chapitre V. Iles habitées et Lieux de citasse et de pêche. A. Kotan-ba. B. Onrouhousoushi, Lieux de pêche.... Chapitre VI. Emigration annuelle des Aïnou Kouriliens. Chapitre VIL Cartographie Kourilienne Chapitre VIII. Noms des Aïnou des Kouriles Sept ^^^^s- Chapitre IX. Les différentes Iles Kouriles Chapitre X. La Langue des Aïnou des Kouriles 1. Vocabulaire 2. 3Io'ts qui entrent ordinairement it! to II roup '/ /l'iOiuia-shiri J^ ,^ 11- f "Echalcbakol , /Ûilù; de Mqyontp W^ (^^{KafaokaWan [liyi îhimstriro Mak^xiirouroUp % Tchiripoï ** " Ö utîbîosfairou > «' :^ V 145' ije" l|7' 1^8° ij»' ^^ l^O" \\\' 1^2' 1^3' 154] IJS; 1§6] 1^7' E. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏHOU DES ILES KOURILES. PLANCHE II. Explication de la PL II. Ivan, beau type d'Aïnou Kourilien. A. Ivan. Vue de face. Les cheveux sont coupés droits sur le front; les sourcils sont épais, la barbe est très fournie et longue. Le visage, les yeux et le nez sont à remarquer. Il est vêtu d'un habit en , , Etoupirika , , ou peau d" oiseau Etoupirika. B. Ivan. Vue de profil. Pab Tokh. ^ \ R. TORII I LES AlNOU DES ILES KOÜRILE?.. PLANCHE III. Explication de la PI. III. A. Ivan ave«' oes outils de travail. B. Femme K^xiriiienne en costume Aïnou. Par Tosn. -J >< o -d R. TORXX: LES Al'HOU DES ILES KOURILES. PLANCHE IV. Explication de la PI. IV. A. Mon interprète Grigori. B. Grigori vu de dos. Son corps est couvert de poils, et sa barbe est coupée. Par Torh. „f^Kf^" \^ R. TORII : LES AÏHOU DES ILES KOURILES. PLANCHE V. Explication de la PI. V. A. Grigori et sa fille. B et C. Grigori et Nikitar. D. Nikitar et son enfant. Par ToRn. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XLII.. Art. 1. PI. Vc H i. mÂ. ('■■ Ä«^ ^'^ii-^y" # 0:m D E. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII: LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE VI. Explication de la PI. VI. A et B. La dame Anastasie vue de face et de profil. C et D. Jacob, chef aïnou, vu de face et de profil. E et F. Ephrem, lui aussi vu de face et de profil. Jacob et Ephrem, comme tous leurs compatriotes, sont très velus, mais ils ont coupé leur barbe. Par Torii. H. löNI. Jour. Sei. Coll., Vol. XLII., Art. 7, PI. VI. B |>*^^>^ E F E, Torii : Les Aïiiou des Iles Kouriles. R. rroRxi : LES AlHOü DES ILES KOURILES. PLANCHE VIL Explication de la PI. VII. A. Nombreux Aïnou devant une hutte. B et C. Femme de Nikitar, et son enfant. Par Torii. R. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XLII., Art. 1. PI. VII. >- \ 1 •■ni 'yjdS^- li C R. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AiNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE VlII. Explication de la PL VIII. A et B. La dame Sophia vue de face et de profil. C. Jeunes femmes Kouriliennes. (1) Maria. (2) Saphira. (3) Stephira. (4) Matrona. D et E. Petites filles Kouriliennes. Par Tokh. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XL 1 1., Art. 1. PI. VIII. —«85? ^tf* \ -t^ «w- 'VA'^ K. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII 1 LES A'iNOU DES ILES KOl'RD.ES. PLANCHE IX. Explication de la PI. IX. A et B. Laurent vu de face et de profil. C etD. Senephond vu de face et de profil. E et F. Gerasyme vu de face et de profil. G et H. Pilihom vu de face et de. profil Par ToRir. -J >< / \ .;^ i ! -^1 ^ "^ A. ' I f o o 0= R. TORII: LES AÏNOD DES IIES KOÜBIIES. PLANCHE X. Explication de la PI. X. Photographies d'Aïnou Kouriliens, prises en 1884; au moment de leur départ des lies de l'Extrême Nord,, pour rïï9 de Sliikotan ^nM, r^ -»*^yyS* it^^ fl /tS''-"^. 'ir-mà:. Vv.'*^:; *2i R. TORII : LES A'ÎNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XI. Explication de la PL XL A. Habit en peaux de l'oiseau Etoupirika avec ceinture en cuir, boucle de ceinture, bottes en peau et petit coutelas. B. Habit Aïnou Kourilien qu'on passe par en haut pour s'en vêtir. Si ÛQ 1^ 0= R. TORIl LES AlNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XII. Explication de la PI. XII. Habit Ainou en peaux peintes de l'oiseau Etoupirika, A. Devant de l'habit. B. Derrière de l'habit. Les ornements rouges sont en peaux de pattes d' Etou- pirika, et les ornements blancs sont en poils de chien. La ceinture est en peau de mammifères de mer, la boucle, en os de baleine, et les ornements du bas de cet habit, sont des becs d' Etoupirika. >< c CD O 0= Wkl R.TORII: LES AiSOÜ DES ILES KOURILES. PLANCHE XIII. Explication de la PI. XIII. A. Les N°' 1,2,3,4 et 5 sont des boucles de ceintures, avec dessins entrelacés très bien exécutés. Le N° 2 est en os de baleine. Les 4 autres W sont en bois. La longue et étroite lanière qui pend du N** 2, est une ceinture en peau de mam- mifère de mer avec, à l'extrémité, des becs d'Etoupirika. B. Cet habit est le même que celui de la PL XI. B. 5; **T^ o 03 O ^ R. TORII : lES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XIV. Explication de la PL XIV. Parties de ceintures cVAïnou Kouriliens. G. Dessin d'une ceinture complète, avec sa boucle. A et B. Brode- ries sur des ceintures en cuir, très soignées.. G. D. E et F. Broderies sur des ceintures en toile, moins bien exécutées. Les motifs de toutes ces broderies sont vraiment remarquables, et les couleurs qui les décorent, ne choquent pas la vue. Aux temps néolithiques, au Yézo et dans le Japon, on en faisait de semblables, même sur les poteries. Par Toeii. ei V P /« 5 ** nil vw R. TORII : LES AÏKOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XV. Explication de la PI. XY. A et B. Masques en bois. C. Poupée en bois. Ces masques et cette poupée sont l'œuvre des Kouriliens. Il est étrange qu'on ne trouve rien de semblable, ni chez les Aïnou du Yézo, ni chez les Aïnou du Karafouto. Par contre, au temps préhistoriques du Japon, on trouve beaucoup de ces masques et de ces poupées. A, est l'ouvrage de Grigori lui-même. C, représente un Kourilien en habits de grand gala. D'après cela, il semble que les Kouriliens ont mieux conservé la primitive industrie, que les autres Aïnou. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XL 1 1., Art. J. PI. XV. ^•^v v^- ■■.> .i R. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII t LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XVI. Explication de la PI. XVI. Tous les objets représentés clans cette planche, sont des ■objets qui datent des temps néolithiques. Ils sont tous en terre. A, est une poupée coiffée d'un masque, et trouvée dans la province d'Ougo ^^, sur la côte Nord-Ouest du Japon. B. C. D sont des masques. B a été ramassé dans la province de Shinano jf ÏÊ; D, en Ougo et C, dans le pays de Moutsu HH. A comparer avec les figures de la PL XV. Par Toeii. Joui: Sei, Coll., Vol, XLII., Art. h PI. XVI. c f ^ uni _Ll_LLli-lLU lllllllljj B Torii : Les Ainnu des Iles Kouriles. R. TOKII : LES A'illOÜ DES ILES KOURILES. PLANCHE XVII. Explication de la PI. XVII. A. Petit coutelas dans son fourreau, que tout Aïnou porte toujours à la ceinture. Les gravures coloriées en rouge et en noir du fourreau sont remarquables. La couleur rouge se tii-e d'une- terre rouge et la couleur noire d'une sorte d'encre. Les Aïnou du Yézo et du Karafouto ne sont pas dans l'habitude de décorer leurs coutelas. B. Boucle de ceinture, en bois gravé et peint de diverses couleurs. C. Sorte de panier fermé, tressé avec des herbes spéciales qu'on rencontre un peu partout dans les îles. Ce panier est assez grossièrement fait, et c'est une imitation des paniers des Kamtchadales et des Koryaks. D. Etui en os, orné de becs d'Etoupirika. Les aiguilles sont fixées sur la courroie qui traverse l'étui lui-même. Par Torii. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XLII., Art. I. PI. XVII. r\ U c R. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏNOD DES ILES KOURILES. PLANCHE XV m. Explication de la PI. XVIII. A. Hutte sous ten-e cV Aïnou de Shikotan, couverte de terre, A droite, la porte d'entrée. B. Autres huttes de Shikotan. Pae, Torii. /?. Torii. jour. Sei. Coll., Vol. XLIL, Art. 7. PI. XVIII. .;^ V ß f *. ^ . *»^fcj!i>' ' • IS J R. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÎNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XIX. Explication de la PI. XIX. A et B. Huttes sous terre des six Aïnou revenus de Shikotan à Poromoshiri mM% en 1898, avec la permission du Oouvernement Japonais. C. Huttes sous terre, de Betopo, dans l'île de Shoumoushou iä^^, abandonnées par les indigènes transportés à Shikotan, en 1884. Par Torii. /?. Toiii. jour. Sei. Cell., Vol. XLII., Art. I. PI. XIX. ""l :^S^^^ mN n^^^Bj HHj M '■Ê'^^ BRI ''^^^3/ß _ _„^^ pB^wrt v-*- c E. Torii : Les Aïuou des Iles Kouriles. R. TORII: LES AÏBOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XX. Explication de la PI. XX. De la PL XX à la PI. XXII inclusivement, nous donnons des photographies des Aïnou du Karafouto W-^, pour être comparées à celles des Aïnou Kouriliens. AetB. Hommes et femmes Aïnou du Karafouto. L'homme de droite, est un chef, et porte, brodés sur ses épaules et au milieu du dos, les insignes de sa dignité. Le vêtement des 'hommes n'est pas 1' ,, Attoush,, dont nous avons parlé, mais un habit du nom de , , Kaïmi , , , tressé en herbe ,, Môsé ,, et qui est le même, aussi bien au Yézo qu'au Karafouto. Le costume des femmes, en peau de saumon, est main- tenu ferme, au moyen d'une ceinture également en peau, et de plus, ornée tout autour de hls de fer enroulés. Ce costume ressemble beaucoup au costume des femmes toungousses de l'Amour, en Sibérie. Par Torii. /?, Toril. Jour. Sei. Coll., Vol. XLII., Art. 7. PI. XX. R, Torii : Les Ai non des Iles Kouriles. R. TORH : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXI Explicalicn de la PI. XXI. A. Chef Bahounke de Ai-Kotan, vu de face. B. Le même, vu de profil. C'est un beau type d'Aïnou du Karafouto. Il porte le ,, Kaïmi,, avec les insignes de chef. Les gens du Yézo appellent cet habit, du nom de , , Itarappé , , . C. Filles du chef de Taraïka, à l'embouchure de la rivière de Poronaï. Le costume que ces filles portent, est le costume de cérémonie dont elles font usage dans les grandes circonst- ances. Il en est de même au Yézo où on l'appelle ,, Sharanbé,, . C'est le costume des dames de la cour des Shogun Tokougawa WimW- d'il y a deux cents ans. Il est probable que nos bons Aïnou ayant anciennement reçu ce costume en cadeau, ils Pont gardé depuis. Par Torii. R. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XLII., Art. 7. PI. XXI. R. Torii : Les Ainou des lies Kouriles. R. TORII : i LES AÏHOD DES ILES KOURILES. PLANCHE XXII. Explication de la PI. XXII. A. B. C. D. Hommes et femmes de Taraïka-Kotan. A et B. Fils du chef de Taraïka-Kotan. C et D. Pemme du chef. Son costume ressemble à celui des femmes toungousses. Par Toeii. /?. Tora. Jour. Sei. Coll., Vol. XL H., Art. 7. PI. XXII. kWh'^ B D E. Torii : Les Ainon des lies Kouriles. R. TORII: LES AiSOU DES IlES KOURILES. PLANCHE XXIII. Explication de la PI. XXIII. L'original de la PL XXIII que nous donnons ici, date de la fin de l'ère de Kamakoura MÉ" ou du commencement de l'ère des Ashikaga ÄfO, 1192-1340 ap. J. Ch. Il se trouve aujourd'hui, dans la province de Hitatchi #P, Naka-gun ^ÏpJ^^ Komedzaki- moura i^lH^inl*, au temple de Djôgoudji Ji^#. Il représente le prince Sbôtokou M^':k^ à l'âge de 16 ans, recevant d'après une légende, la soumission du chef insurgé Aïnou M^, Ayakasu rÊM, qui s'était avancé avec ses troupes jusque dans le Kinai ^^ (Kawatchi *?Bf^). (Shôtoku Taïshi Gwa.den=Vie en images du Prince Shôtoku (574 à 621) et Taïshi Denriyakou ^^>k^fôM). C'est la plus vieille peinture que nous possédons sur les Aïnou. Nous en avons longuement parlé dans la Eevue ,, Aïnou-Ken- ki3X)U,, N"'' 2 et 3. Dans la PL ci-contre, le prince et sa suite sont en costume du 13™"^ siècle, mais les Aïnou sont tous en costume du temps, c'est-à-dire, vêtus de l'Attoush recouvert d'un habit en plumes d'oiseau (rapouri), avec le carquois (ikayop) aux côtés. A genoux, Ayakasu implore la clémence du vainqueur. Il est chauve comme beaucoup de ses compatriotes, porte une longue et forte barbe et a les yeux très enfoncés. Par Torii. -J >< O o p4 0= R. TORH : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXIV. Explication de la PI. XXIV. A. Huttes sous terre, sur les collines qui bordent ki baie de Moyorop, en Shoumoushou. Les huttes sont là où les hommes sont debout. B. • Au môme endroit, Kjœkkœdmedding et huttes sous terre, derrière les hommes debout. PaPv Torii. /?. Torii. Jour, Sei. Coll. Vol. XLIL, Art. 1. PI. XXIV. ™4 11. Torii : Les Anion des Iles Kouriles. R. TORII : LES AlliOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXV. Explication de la PI. XXV. A. Aux pieds des liuinmes, sur les hauteurs de Moyorop ii*|p3î^, autres luittes sous terre. B. Encore d'autres huttes sous terre, aux mêmes lieux. A gauche, au bas de la figure, terrain néolithique non remanié. , Pae Torii. /?. Toiii. Jcur. sa. Cell., \lcl. IUI., Art. 1. PI. XXV. I ..:> . iilA' R. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXVI. Explication de la PI. XXVÏ, A. Devant les deux lioinines, huttes sous terre à Shana l^m dans File d'Etouroup 1il£â. B. Figure A développée. C. Huttes sous -teri^e ^' Aniwa, dans l'île de Shikotan. Par ïorii. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., ]/ol. XLII., Art. I. PI. XXVt. E. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏHOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXVII. Explication de la PI. XXVII. Objets néolithiques anciens. A. Hache en pierre. B. Hache en pierre. C. Marteau en pierre. D. Pierre de filet. Par Torii. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XLIL, Art. 1. PI. XXVll. w D K. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXVIII. Explication de la PI. XXVIII. A. Pointes de flèches et lances en pierre. B. Pointes de flèches, forets et petites haches en pien'e. Par Torii. >< -^1^ ^ . *^^ o o p4 R. TOItll : LES AÏHOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXIX. Explication de la PI. XXIX. Tous les objets de cette planche, néolithiques très -anciens, sont en bois de rennes. A. C. D et E. Ces objets semblent n'être que lace. Par Toutt. /?. Torii. Jour. Sei. Coll., Vol. XLIL, Art. 1. PI. XXX. Ir :l-* J Hi;' • ' 2 x^ I 1 i •3 6 i m rl 19 E. Torii : Les Ainou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXXI. Explication de la PI. XXXI. D. Objet en bois de renne. Les autres objets de cette planche sont en os de baleine, et tons sont des articles néolithiques trouvés dans les Kouriles. A et B. Hampes de pointes de flèches. C. E et G. Haches en os. F. Pçut être une bêche? D. Une Houe? H. Quid? Par ïoRir. /?. Tor a. Jour. Sei. Coll., Vol. XL! I., Art. 7. PI. XXXI. m V '''1 B I G lL±j E. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORIl I LES AlNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXXII. Explication de la PI. XXXÏI. A. W 1. Peigne avec de beaux dessins. N^ 2. Peigne avec un trou pour permettre de le sus- pendre au moyen d'une ficelle. N" 3. Peigne ordinaire. N" 1. Boucle de ceinture avec motifs de decoration très soignés. N'' 2. Boucle de ceinture. Ces 5 objets sont tous en os de baleine. N° o. Etui pour aiguilles, en os d'aigle. Tous ces articles viennent des stations néolithiques anciennes des Kouriles. Par Torii. T„..A A' o 0) O Ö Hi ' rr^5 -I O P3' R. TORII : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXXIII. Explication de la PI. XXXIII. Fragments de poteries Kouriliennes anciennes. A. B et C. Fragments de poteries à anses. D. Fond d'un vase. E. Fragment d'un vase fêlé avec un trou correspondant à nn autre trou d'un autre fragment, et dans lesquels on passait une corde pour que les parties ne se séparent pas. F. Bord brisé d'un vase. G. Fragment d'un vase à anses internes. Le vase recons- titué est comme ci-contre. Par Torii. /?. Torii. Jour. Sei. Cell., Vol. XLII., Art. L PI. XXXIII. \ \ G C D R. Torii : Les Aïdou des Iles Kouriles. R. TORH : LES AiBOU DES ILES KOIEILES. PLANCHE XXXIV. Explication de la PI. XXXIV. Fragments en verre de bouteilles russes, trouvés à Shoumoushou. A. Le N° 1 est un grain de collier? Les N'" 2, 3, 4 et 5 sont des éclats de verre dont on a voulu faire des pointes de flèches. B. Cuillère de forme russe, en dent de mammifère marin. Tous ces divers objets sont naturellement, de date récente. Par Torii. /?. Torii, Jour, Sei. Coll., Vol. XLII., Art. 7. PI. XXXIV. 18 K. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AÏNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXXV. Explication de la PI. XXXV. Au milieu de la PL, un peu à droite, entrée de la grotte d'Otarou /h^. Devant la grotte, la mer a été comblée, et sur F endroit comblé, on a fait passé plu,sieurs lignes de chemin de fer, et élevé des maisons. Par ïoeii. Jour. sa. Coll., Vol. XLII.. Art. 1. PI. XXXV. R. Torii : Les Aïnou des Iles Kouriles. R. TORII : LES AlNOU DES ILES KOURILES. PLANCHE XXXVI. Explication de la PI. XXXVI. Inscription en caractères Tokouiés de l'Orkhon ou de r lénisséi, sur la paroi du fond de la grotte d'Otarou. Une partie de cotte inscription a disparu sous l'action du suinte- ment (II) In subdivisionibus generum sequentes renovationes feci. (a) Sambucus /Samfmcun chinensis, S. Ebulûs, S. formosana, omnes h se su}) Sambucu» collocatse sed ut Pontedera et Garcke faciunt Hambucum in duas subdivisi. Frutex v. arborea estolonifer. Corollas lobi imbricati. Sambucus, Tourne!' ort. Caulis annuus e rhizomate evolutus. Corollse lobi valvati. Ebulus. Pontedera. (b) Dier villa. Quod Diervillam ßoridam et D. prœcocem continet calyceni quinquelobatum portatum est genus (JaUßphyrum Bungeanuni, et quod D. subsessilem, D. japonicam, D. coraeensem, D. hortensem, D. floribundwm continet calyx est ad basin 5-partitus. Id est genus Weigela Thunbergiani aut sectio Weigela Koehneana. Divisi sectionem Weigela in duas subsectionem Euweigela et Galysphyrum ab ingénus supra explicatis. (c) Viburnum. Plantse hujus generis eximie polymorphse sed investigationes accuratse adhuc desideratse multas sectiones et subsectiones condere coegimus. Pleraque in sequentibus explicata. Sect. Oymnotinus, Nakai sect- nov. Pars sectionis Solenotinl a De Candolle, Endlicber, Bentham et Hooker a.doptatse vel pars sectionis Lantancè Rehderianse atque pars sectionis Tini series Lentaglnis Maxiixiowiczianse nec non pars sectionis Viburni Loudonis est hsec. Gemmœ nudse. Venae foliorum in apice serrulœ non excurrentes. Plores rotati v. urceoiati. Drupa nigra. Putamen dorsi-ventrali compressum. Continens Viburnum burejœticum, V. urceolatum et V. taiwanianum eaque iterum in duas subsectiones distinguendae, Tentamen. Systematis Caprifoliaceanira Japonicarum. 3 Frutex non radicans estolonifer. Corolla rotata. Subsect. . Eugymnotinus^ Nakai . Continens V. burejœticum. Frutex nanus e stolonibus radicantibus ascendens. Corolla urceolata Subsect. Urceolati, Nakai . Continens V. urceolatum et V. taiwanianum. Sect. Solenolantana, Nakai sect, no v. Pars sectionis Lantanœ Rehderianse hsec est. Gemmae nudse, Folia exstipullata. Flores hypocrateriformes. Stamina inserta. Drupa nigra. Putamen dorsi-ventrali sulcatum. Continens V. Carlesii. Sect. /Sandankwa, Nakai sect. nov. Pars sectionis Tmi series Solenotini Maxim owicziaiise haec est. Medulla fusca solida. Gemmae perulatse. Folia biennia. In- florescentia paniculata in apice ramorum annotinorum terminalis. Corolla hypocrateriformis. Bacca rubra. Putamen oblongum ventre 1-sulcatum. Continens V. suspenmim et V. taitoencem. Sect. Sie/joldii, Nakai sect. nov. Pars sectionis Viburni series Lantanœ subseries Sieboldii, Maximowiczianae et pars sectionis Thyrsosma Rehderianae et Sclmeiderianae haec est. Medulla solida alba. Gemmae perulatae. Folia decidua non glanduloso-punctata, venis lateralibus in margine terminantibus. Inflorescentia decussato-paniculata. Corolla rotata. Drupa primo rubescens demum nigricans. Putamen ventre sulcatum. Continens unicam speciem V. Sieboldii, Sect. Tomentod, Nakai sect. nov. Pars sectionis Viburni series Dentaiœ Maximowiczianae et pars sectionis Pseudotlni Rehderianae et Sclmeiderianae haec est. Me- dulla solida. Gemnue perulatae. Folia decidua venis lateralibus parallelis in apice serrulae terminantibus. Inflorescentia umbellato- paniculata. Flores rotati. Drupa rubra demum nigricans. Puta- men ventre sulcatum. Continens V. tomentosum. Quattuor novas subsectiones deinde sub sectionem Odontotlni condidi. Subsect. 1. Japonici, Nakai. Folia biennia infra glanduloso-punctata exstipullata. Semina 4 Art. 2.— T. Nakai : compressa utrinque sulcata. Continens V. japonicum et V. boninsimense. Subsect. 2. Fusiformes, Nakai. Folia biennia infra glanduloso-puiictata exstipullata. Semina leviter compressa fusiformia. Continens V. fusiforme. Subsect. 3. Erosi, Nakai. Pars sectionis Opuhis series Optdus Maximowiczianse et pars sectionis Viburni series D'datati hsec est. Folia annua stipullata v. exstipullata infra glanduloso-punctata v. impunctata. Semina compressa utrinque sulcata. Continet V. dilatatum, V. Wrightii, V. formosanum, V. erosum, V. phhbotrichum^ V. brachyandrum, V. 3Iatsudai, V- parvifolmm etc. Subsect. 4. Adenoi^hylla, Nakai. Folia utrinque glanduloso-punctata. Umbella sessilis. Puta- men ventre sulcatum. Continet V. Tashlroi. (III) Species et varietates novœ atque nomina nova» 1. Sambiicus Sieboldiana var. Bnergeriana, Nakai. (S. racemosa, Miquel, Franchet. -S. ßueiyeriana, Blume), var. pnhescetis, Nakai. 2. Sambucus latipinna, Nakai. var. coreana, Nakai. (S. Sieboldiana var. coreana, Nakai). var. Miqiielii, Nakai. (S. racemosit var. Miquelii, Nakai). 3. Ebulus chinensis, Nakai. (5. chinensis, Lindley). 4. Ebulus formosana, Nakai. {S.formosana, Nakai). 5. Viburnum liukiuense, Nakai sp. nov. (r. odoratissinium, Maximowicz, Eelider, Schneider etc. p.p.). 6. Viburnum tomentosum, Tlmuberg var. glahruni, Koidzumi, var. nov. 7. Viburnum boninsimense, Koidzumi, {V. japonicum var. boninsimense, Makino). 8. Viburnum fusiforme, Nakai sp. uov. 9. Viburnum brachyandrum, Nakai sp. nov. 10. Viburnum koreanum, Nakai sp. nov. (r. paucißorum, Komarov). 11. Viburnum cordifolinm, Wallicli. (r. melanophyllum., Hayata). 12. Viburnum foetidum, Wallicb var. rectangu latum, Nakai. Ten tarnen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. (r*. recta ntju latum, Graebner). 18. Viburnum foetidum rectangiilatam f. integri folium, Nakai. (F. integrifoliiim, Hayata). 14. Viburnum formosanimi f. morrisonense, Nakai. (F. morrisonense, Hayata). 15. Viburnum formosaniim f. subglabnnn, Nakai. (F, subglabrum, Hayata). 16. Viburnum formosanum. f. mushaense, -Nakai. (F. mushaense Hayata). 17. Viburnum formosanum var. taiwanense, Nakai. (T'. taiwanense, Hayata). 18. Viburnum Matsudai, Hayata sp. nov. 19. Abelia T^jaihyoni, Nakai sp. nov. 20. Lonicera ibotisformis, Nakai, sp. nov. 21. Lonicera ramosissima, Francliet et Savatier. (L. Konoi, Makino). 22. Lonicera ramosissima var. Fudzimoriana, Nakai. (L. Fudzimoriana, Makino). 23. Lonicera macrocalyx, Nakai sp. nov. 24. Lonicera gracilipes, Miquel var. adenophara, Nakai var. nov. 25. Lonicera tenuipes, Nakai sp. nov. var. gtandulusa, Nakai. (L. gracilipes var. glandulosa, Maximowicz). 26. Lonicera cerasina, Maximowicz. (L. shikokiana, MakinoV 27. Lonicera monantha, Nakai sp. nov. 28. Lonicera subhispida, Nakai sp. nav. 29. Lonicera Harai, Makino var. Tashiroi, Nakai var. nov. 80. Lonicera strophiophora, Franclit var. glabra, Nakai var. nov. 31. Lonicera alpig ena, Linné. var. Glehnii, Nakai. (L. Glehnii, Fr. Schmidt). 32. Lonicera cerasoidqs, Nakai sp. nov. 33. Lonicera Tatarinowi, Maximowicz var. leptantha, Nakai. (L. leptantha, Relider. L. hypoleuca, Nakai.) 34. Lonicera nigra, Linné var. barbinervis, Nakai. (L. barbinervis, Komarov. L. nigra, Rebder). 35. Lonicera Mochidzukiana, Makino var. Nomurana, Nakai. (L. Nomurana, Makino). 36. Lonicera sachalinensis, Nakai sp. nov. (L. Maximowiczii var. sachalinensis, Fr. Scbmidt). 37. Lonicera Henryif Hemsley. (L. angustifolia, Hayata. L. transarisanensis, Hayata). ß Art. 2.— T. Nakai : 38. Lonicera shintensis, Hayata sp. uov. 39. Diervüla florida f. hrevicalycina, Nakai. {D. hrevicalycina, Nakai.) 40. 1 Hervilla decora, Nakai sp. nov. {p. versicolor, Franchet et Savatier. D. arnabilis, Hooker lil. ) Systema Familiae.. CaprifoliaCeaS, Ventenat Tableau du règne végétal II. p. 593. (1799). La Marck et De Candolle Flore Française IV, p. 268 (1815). ßritton and Brovm Flora of Northern United States and Canada III. p. 227 (1898). Komarov Fl. Mansh III. p. 503. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 632. Caprifoliacea, Richard Dictionnaire III. p. 172 (1828). Liudley Veg. Kingdom p. 766 (1853). Miquel Fl. Ind. Bat. IL p. 118. Fritsch in Engler Prantl Nat. Pflanzenf. IV. 4. p. 156. Oaprifoliaceie, Jussieu apud D. Don Prodr. Fl. Nepal, p. 140. (1825). De CandoUe Prodr. IV. p. 321 (1830). Torrey and A. Gray Fl. North Americ. II. p. 2. (1838). G. Don Gard. Diet. III. p. 435. Koch Syn. PI. Germ, et Helv. ed. 3. p. 277. E de Halâcsy Conspectus Fl. Grsec. I. p. 696 (1901). Gaprifolia, Jussieii Gen. PI. p. 210 excl. sect 2 et 4 (1789). Dietrig Garten- lexic. II. p. 531. (1802). CapnfolitB, Persoon Syn. PI. I. p. 213 (1805). . Oaprifoliaceœ, Lindley Veg. Kingd. p. 766 sic Bentham et Hooker Gen. PI. IL p. 1. ^ Lorvicerece, Endlicher Gen. PI. p. 566. Miquel Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. IL p. 265. ViburnecB, Bartling Ordines naturales plantarum p. 214 (1830). SambucecB, Kunth in Humboldt, Bonpland et Kunth Nov. Gen. et. Sp. III. p. 424 (1818). Herbsö perennes v. frutices v. arbu^^culi. Medulla solida v. lamellata v. evanida. Folia opposita simplicia v. imparipinnata serrata v. Integra v. palmatim 3-5 fida stipuUata v. exstipullata, petiolata v. sessilia v. perfoliata. Inflorescentia cymosa v. umbel- lata V. corymbosa v. paniculata v. flores solitarii v. gemini. Flores hermaphroditi v. monoeci reguläres v. irreguläres, (jalycis tubus ovario adnatus ovatus v. elongatus, limbus 3-5 fidus v. parti tus integer v. serrulatus sequalis v. inaequalis. ('oroila gamopetala tubulosa v. rotata v. campanulata v. campanulato- infundibularis, bilabiata v! regularis. Stamina 4-5 tubo corollse adnata inserta v. exerta. Filamenta elongata v. brevia. Antheree oblongse v. lineares versatiles, introrsse v. extrorsse. Ovarium Tentamen Systematis Caprifoliacearuui Japohicarnin, 7 inferum 1-6 loculare. Stylus elongatus v. subnullus. Ovula in loculis ovarii solitaria pendula v. ^ angulo interiori affixa. Micropylum superum. Fructus haccatus v. drupaceus v. exsic- catus indehiscens v. dehiscens, l-'x spermus. Testa seminum raembranacea v. Crustacea v. subspongiosa. Albumen copiosum. Genera 14, species supra 300 per totas regiones orbis incolse, inter eas genera 7 species 91 in nostris regionibus crescent, qu?e in sequenta tribos et genera dividuenda. , jFolia pinnata. Antlierte estrorsie Sambuceie 2. \Folia simplicia intégra v. divisa. Antheraa introrsts 3. ICaulis annuus e stolonibus liypogeis lepentibus évolutifs. CoroUse lobi valvati. Ebulua, Pontedera. Frutex v. arbuscula estolonifer. Coroll* lobi imbricati. . . Samhucua, Tournefort. Ovarii loculns 1-spermis Viburneœ Frutex v. arborea. Folia stipullata v. exstipullata. Fructus baccatus. Viburnum, Linné. Ovarii loculus saltern partim od spermis 4. .f Ovarii loculi 1-2 unispermis, ceteri polyspermis Linnœe2. p.p. Differt a typica foliolis luajüribus vulgo '2 jugu imparipiiinatis. Frutex nsqiie 4-5 nietralis. Cortex (îuriuscula subspongiosa, longitudiiie irregular! ter fissa. Medulla sordide fusca v. fusca. Folia ramorum rosularuru 3-5 jugo imparipinnata, piiinis lanceo- latis V. lanceolato-oblongis v. oblanceolatis glabris. Folia ramorum floriferorum 2-iugo impai'ipiiinata usque 12 cm. louga 4 cm. lata glabra potius miuute serrulata attenuata. Infiorescentia pani- culato-decomposila ambitu ovata v. late ovata v. fere spb»rica, peduuGuli ramis et axi toto dense minute sphairico papillosis. Corolla viridescenti-ochroleuca. Antherî:e flavidula\ Stigma atropurpureum . Baeca diametro 3-4 mm. rubra. Putamen rugulosum. Noin. .Jap. Oniwatoko. v. Kobunoki. Hab. Hondo : insula Oshima (H. Sakurai). Ogunimoto prov. Uzen ("?). circa Sliizu prov. Üzen (S. Ökubo). Koliara prov. Ecbizen (J. Matsumura). in monte Sliiraidzutöge prov. Kôzuke (J. Matsumura). in monte Togakushi prov. Sbinano (J. Matsu- mura). in monte Hakusan prov. Kaga (H. Sakurai •. Shikoku : Yaliadzuyama prov. Tosa (Iv. Watanabe). Kiusiu : Higasbikokubumura prow Osunii (Z. Tasbiro). var. pubescens, Nakai. Rami hornotini et axis folii adpresse sed patentim ciliati. Pinnae utrinque adpresse albo-ciiiatse. Nom. .Jap. Ke-f)mwatoko. Hab. Hondo : Nikko Yumoto (T. Nakai). Msec varietas ad Samhuco latipinnœ var. Miquelii accedit sed inflorescentia papulosa exqiia distincta. var. glabrescens, Nakai. Peduncuh' glabrinscuh'. Folia saepe oblanceolata, incurvato- seri'ata. Nom. Jap. Tanna-niwatoko. Nom. Quelp. Tot-nam. Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. W Hab. Quelpaert : in monte Hallasan (T. Nakai n. 384, 6490, T. Mori n. llll. Kyogen (T. Nakai n. 1429). Hondo : in colle Dökanyama circa Tokyo (T. Nakai ). var. stenophylla, Nakai Pinnie august«' lineari-lanceolatje. Nom. Jap. Hosoba-niwatoko. Hab. Hondo: Nikko Uramimiclii (T. Nakai i. Sp. 2.). SarabUCUS latipinna, Nakai Tokyo Bot. Mag. XXX. p. 290. (1916). XXXI. p. 214 (1917). Frutex usque 5 ineti-alis. Medulla fusca. Ramus et folia glabra. Pinnge folioruiii rosularuin ovata' subito attenuata' v. acutîje serrulatse. Folia sub flores 1-:^ jugo iniparipinnata, pinnis petiolulatis v. sessilibus ovatis. luflorescentia depresso-paniculata V. fere corymboso-paniculata glabra. Flores densi. Corolla luteo- virides lobis glabris. Anthera? ochroleucfe. Stigma purpureum. Bacca coceinea astringens. Putamen rugulosum. Nom. Jap. Hiroha-niwatoko. Nom. Cor. Mar-ochom-nam v. Tak-cliong-nani. Hab. Corea : Pyeng-yang Otsumitsudai (H. Imai). Seishn [">). in monte Narasan (T. Uchiyama). in monte Keiryazau (T. Nakai n. 8199). var. coreana, mkai. S. Sieboldiana var. coreana, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXI. p. :^13. 1 1917). iS. racemosa v. glaher, (non Miquel) Nakai I.e. p. 214. Foliorum pinnae lanceolatie w late lanceolatse glabra:' v. fere glabrae, stepe minute serrulatie. Inflorescentia glabra v. pilosa. Nom. Jap, Korai-niwatoko. Nom. Cor. Kuronmo. Hab. Corea : in monte Knmgansan ( T. Nakai ii. 5870). in monte Ciiiisan (T. Nakai n. 740, 410, T. Mori n. 314). in monte Matenrei (A. Mishima). Keijyo (N. Okada). Hut-chai-meo (A. Sontag). Jinranjyo ( T-. Nakai n. 2265). in monte Haknbekisan (T. Isbidoya). Yeso : in monte Moiwa i T. Nakai'i. Zenibako (T. Nakai). sine loco speciali ( Boeli- mer). Sapporo (K. Miyabe). Noboribetsu (K. Saida). Kuril : Shikotan (Arai). Sachalin : Chipisani (Genji Nakahara). var. Miquelii, Nakai. ]^2 Art. 2.— T. Nakai ^ i>. mceiiiosa var. MiqiieUi, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXI. p. 214 (1817). S. racemosa (non Linné) Pallas Fl. Ross. II. p. '19. p.p. (1788). Ledebour FI. Boss. II. p. 383. p.p. Miqnel in Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. p. 265. 'S', pubens, (non Michaux) A. Gray Perry's Exped. p. 318. S. puhescem, (non Persoon) Siebold et Zuccarini FI. Jap. Fam. Nat. n. 590. S. racemosa ß. puhens, (Michaux) Trautvetter et Meyer Fl Ocliot. p. 46. Regel Tent. Fl. üss. p. 75. 8. racemosa ß. puhesceiis, (Persoon) Miquel Cat. Mus. Lugd. Bat. p. 56. (1870). Franchet et Savatier Enum. PI. -Jap. I. p. 198. Matsumura Ind. PI. Jap. II. p. 602. p.p. P'rutex usque 5-6 metralis. Truncus diamètre 20 cm. latus. Piiinse foliorum rosularum usque 20 cm. longse 10 cm. latge. Folia et rami pubescentia. Inflorescentia pubescens. Calycis tubus pilosus V. glaber. Nom.. Jap. Ezo-niwatoko. Nom. Cor. Kaitong-nam v. Clùrougkn-iiam. Hab. Hondo : Nikko Yumoto (J. Matsumura, T. Nakai, S. Komatsu). Yeso : Kamikawa prov. Ishikari (K. Miyabe). Mitsnisbi prov. Hitaka (K. Miyabe). Corea: Hojyödö (T. Nakai u. 7492). Hokkazui (T. Nakai n. 7493). Kokai (T. Nakai n. 2256). Sakuslm (T. Nakai n. 2255). Mosan (V. Komarov. n. 1451). Makkiri (T. Nakai n. 5855). in monte Hakuyôzan (T. Nakai). Sliöshü (T. Nakai n. 2247). in monte Hiraihö (T, Nakai). f. latifolia, Nakai. Foliola ovata v. rotundata utrinque acuta v. subito attenuata. Hab. Corea : in monte Södenrei (T. Nakai n. 1641). Hsec species differt a S. l'acemosa foliolis majoribus intense viridibus, inflorescentise axi pubescente, corollœ lobis margine non papulosis, baccis astringentibus. Sp. .3.) SambuCUS pendula, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXI. p. 212 (1917). Frutex v. arborea. Planta adulta magna trUnco usque 20 cm. diametro. Cortex suberosa profunde fissa fuscenti-grisea bic illuc lenticellis atro-fuscis magnis notata. Caulis hornotinus viridis lenticellis albis punctatus. Folia cum petiolis usque 45 cm. longis, 3-jugo imparipinnata, petiolis usque 13 cm. longis, pinnis latera- libus lanceolatis sessilibus v. brevi-petiolulatis 12-15 cm. longis 5-6 cm. latis supra viridissimis sublucidis infra pallidioribus grosse Tentamen Sjsteinatis Capritoliacparum .Taponicaruui. |y incurvato-serratis apice caudato-attenuatis, pinnulis terminalibus ovato-lanceolatis 16-18 cm. longis distincte petiolatis. Gemmae supra axillares virides. Gemmae floriferse e caule annotini evolutae squamosa?, squamis interioribus majoribus et involucratis. Rami floriferi breves, foliis 2-jugo imparipinnatis, pinnis 5-10 cm. longis lanceolatis v. late lanceolatis aequaliter et moderate incurvato- serratis. Inflorescentia pendula longipes. Flores flavescenti-albi V. viridescenti-albi sub ovario articulât!. Ovarium 1 — 1.5 mm. longum obovatum. Sepala 0.6-0.7 mm. longa deltoidea reflexa. Petala 2 — 2.5 mm. longa oblonga intus sub lente pilosula. Antherse lutescentes. Infructescentia accrescens pendula usque 1 — 1.5 pedalis- Bacca coccinea globosa diametro 3 mm. pulcher- rima, pyrenis 3-4. Nom. Jap. Yöraku-niwatolio. Nom. Vern. Mal-o-chom -tye Hab. Insula Dagelet. (T. Nakai ; Ï. Isliidoya et K. Okamoto). Gn. 2). Ebulus, (Brunfels) Pontedera ex Liniié Syst. Yeg. ed. 1 (1735). Ebidiivi, Garcke Fl. Deutsclil. ed. VII. p. 184 (1865). Sambiiciis, (Bruufels) Tonrnefort et anct. plur. p.p. Caulis annuus e stolonibus hypogeis evoliitus. Corollae lobi valvati. Sect. Scyphidanthe, (;Miqnei) Nakai. « Sambitciis subgenus iScyphidanthe, Miquel Flora India; Eatavte II. p. 124 (1856). 5. sect. Sciji>liidanthe, Fritscii in Engler Prautl. Nat. Pflanzeni. IV. 4. p. 162. Inflorescentia nectariif era. Bacca viridis, . lutea v. coccinea. Species duas in no^tris regionibus nascent. Sp. 4. (1). Ebulus Chinensis, (Lindley) Nakai comb. nov. SamhiiGus chinemis, Lindley in Transaction Hort. Soc, Lond. VI. p. 287. (1826). De Candolle Prodr. IV. p. 322. Hance in Journ. Bot. VII. p. 295 (1869). XII. p. 260 (1874). Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXI. p. 211 (1917). S. javaniciis, (non Keiuwardt) Forbes et Hemsley in Journ. Linn. Soc. XXIII p. 848 (1888). Matsumura Ind. PI. Jap. II. 2. p. G02. p.p. Kebder in PI. Wils. I. 2. p. 307. p.p. S. ? Thunhenjii, G. Don Gard, Diet. III. p. 438 (183-1). S. Thiinbeniiana, Blume mss. apud Miquel Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. p. 265 (1866). Francliet et Savatier Enum. PI. Jap. I p. 198. S. canaJemis, (non Linné) Tlmnberg Fl. Jap. p. 126, (1784). S. ebuhndes, (non Desvaux) Siebold et Zuccariui Fl. Jap. Fam. Nat. n. 591. S.japonica, Yabe in Tokyo Bot. Mag. XVlil p. 58. (19Ü4). 14 Art.. 2.— T. Nakai : Nom. Jap. Sokuzu. Hab. Hondo : Hichinobe prov. Mutsu (R. Yatabej. Tocliitöge prov. Echizen (E. Yatabe). circa Tokyo (J. Matsnmura). Öji prov. Musashi (T. Nakai). Shimonoseki prov. Nagato (T. Nakai). Chichibu prov. Mvisasbi ( H. Sakurai). Shikoku : insula Shödosbima (T. Hirama). Kiusiu : Shiroyama prov. Satsuma (K. Saida). insula Tsusliima (Y. Yabe). Sp. 5. (2). Ebulus formosana, Nakai comb. uov. Sambiiciis formosana, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXI. p. 211 (1917). Hayata Icon. PI. Form. VIII. p. 41 (1920). S. Javanica, (non Reinwardt) Matsumura et Hayata Enum. PI. Form. p. 179, Matsumura Ind. PI. Jap. II. p. 602. p.p. Rehder PI. Wils. I. 2. p. 307. p.p. S. boninensisy Koidzumi in Schéd. Caulis annuus saepe ramosus. Nectarium cyathimorphum. Bacca cocci nea. Nom. Jap. Taiwan-sokudzu. Hab. Bonin : Chichifusayama insulœ Hahashima (Hirotarö Hattori). Renjudani insulae Chichishima (Hirotarö Hattori). Formosa : Kelung (T. Makiuo). in humidis Tamsui (Faurie n. 284). Sendo (B. Hayata). Hassbirau (B. Hayata). Akö (E. Matsuda). Liukiu : insula Miyako (Y. Tasbiro) insula Okinawa (M. Kawabarada). Kiusiu : oppido Izasbikimura prov. ösumi (G, KoidzumiY Tribus ^1. Viburneae, Fritscb in Engler Prantl Nat. Pflanzenfamilien IV. 4. p. 163. (18fl). Engler Syllabus Pflanzenfamilien ed. 1. p. 173. (1892). Sambufiete, Kuntb in Humbold, Bonpland et Kuntb Nova Genera et Species Plant. III. p. 487. (1818) p.p. De Candolle Prodr. IV. p. 321. p.p. (1830). G. Don Gard. Diet. III. p. 436. p.p. (1834). Torrey and Asa Gray Fl. Nortb America II. p. 12 (1838) p.p. Liudley Veg. Kingd. p. 767. p.p. (1853). Kocb Syn. PI, Germ, et Helv. ed. 3. p. 278. p.p. Bentbam et Hooker Gen. PI. II. p. 2. p.p. Lonicens, subordo Sambuceœ, Endlicber Gen. PI. p. 569. p.p. Folia simplicia indivisa v. palmatim divisa. Corolla actino- morpha v. zygomorpha. Antherse introrsa^. Ovarii loculi 1- spermi. Fructus baccatus. Gn. o). - Viburnum, (Mattbiolusj Linné Genera PI. n. 370 (1737). Adan- son FamiUes des plantes II. p. 501 (1763). Jussieu Gen. PI. p. 214 (1774). Gœrtner De Fruct. et Sem. PI. I. t. 27 (1788). Persoou Synop. PI. I. p. 326 (1805). Scbkubr Botaniscbes Handbucb der mebrsten teils in Deutscbland t. 81 (1808). La Marcke et De Candolle Fl. Fran. IV. p. 274 (1815). Nuttall Gen. I. p. 202. De Candolle Prodr. IV. p. 323 (1830). G. Don Gard. Diet. III. p. 438 (1834), Torrey et A. Gray FI. Nortb America II. p. 13. D. Don. Prodr. Fl. Nepal, p. 141. Loudon Arloretum et Fruticetum Brit. II. p. 1032. (1838). EndHcber Gen. PI. p. 569 n. 3340 (1836-40). Bentbam et Hooker Gen. PI. II. 2. p. 3. n. 3 {lblQ\ Maximowicz in Mel. Biol. X. p. Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. ]^5 644 (1880). Fritscb iu Engler und Prantl Natiir. Pflanzenfamilien IV. 4. p. 163 (1891). Rehder in Bailley Cycl. Americ. Hort. IV. p. 1922 (1902) et Stand. Cyclop. VI. p. 3456 (1917). Schneider Illus. Handb. Laubbolzk. II. p. 638 (1911). Oj)iUu.s, Tournefort Instit. Rei Herb. p. 607 t. 37<; (1700). Moencb Metbodus p. 505 (1794). Oreiotinus, Oersted Vidensk. Medd. Nat. For. Kjoebenb. XII. p. 281 (1860). Microthius, Oersted I.e. p. 293 (1860). Solenotinus, Spacb Hist. Veg. Pban. VIÏI. p. 305 (1839). Oersted I.e. p. 294 (1860). Thyrsosma, Rafinesque Sylva Telluriana p. 130 (1838). Tinua, Tournefort Instit. Rei Herb. p. 607 t. 377. (1700). Viburnum, Tournefort I.e. p. 6U7 t. 377 (1700). Moencb Metbodus p. 505 (1794). Frutex v. arborea erectus v- radicans. Medulla alba v. fusca solida V. evanida. Gemmse perulatie v. iiudse. Folia petiolata v. subsessilia annua v. biennia intégra v. serrata v. trifida, penniner- via V. palmatinervia, stipullata v. exstipullata. Inflorescentia in apice rami hornotini v. annotini terminalis umbellata v. umbellato- corymbosa v. paniculata bracteata. Flores hermaphroditi v. steriles. Calyx 5-dentatus. Corolla rotata, urceolata, campanu- lata V. hypocrntoriformis, lobis imbricatis. Stamina 5 exerta v. inserta. Filamenta basi corollse tubo adnata. Anthera^ oblongae flavescentes v. purpurese. Ovarium 1-3 loculare. Stylus 'brevis 3-lobatus V. 3-partitus. Cvula 1 ab apice pendula. Drupa nigra, rubra v. flava. Semina oblonga v. compressa ventre v. dorsi- ventrali sulcata interdum non sulcata. Albumen carnosum ssgpe ruminatum. Embryo minutus. Supra 150 species in Europa, Asia et America boreali incolse, inter eas 20 in Japonia et Corea sponte nascent quae in sequentes sectiones distinguendse. Clavis sectioYium et subsectionnm. -il^Gemrafe nudse 2 \Gemmae perulatie 4 Inflorescentia in apice rami annotini terminalis apbyllopoda. Corolla bypocrateri- formis. Stamina inserta Sect. Solenolanlana, Nakai. Inflorescentia in apice rami boruotini terminalis pbyllopoda. Corolla rotata v. urceolata. Stamina exerta Sect. Gymnothius, Nakai 3 f Caulis e stolonibus radicantibus ascendeus. Corolla urceolata. Sabsect. Urceolati, Nakai. Frutex estolonifjr. Corolla rotata v. campanulata. Snbsect. FJufn/mnotinus, Nakai. 2 6i li 16 Art. 2.— T. Nakai : [Folia fere oiiiuia trifida v. 5-fida stipullata. Drupa rubra. Putameu dorsi-ventrali 4J leviter sulcatum Sect. Opulus, De Candolle. I Folia indivisa interdum incisa 5. f Putamen ventre sulcatum. Drupa nigricans. 6 \Putamen dorsi-ventrali sulcatum v. non sulcatum. Drupa rubra v. nigra. ... 8 Yeni laterales foliorum in apice serrulas non excurrentes sed incumbentes. [n- tiorescentia paniculata. Corolla tubuloso-rotata. Drupa rubesceus demum nigricans. Sempervirens Sect. Microtimis, Bentbam et Hooker. Veni laterales foliorum paralleli in apice serrulse excurrentes. Folia decidua. . 7 finflorescentia decussato-paniculata apice rotunda. Drupa nigra. Sect. Sieboldii, Nakai. Inflorescentia umbellato-decomposita apice plana. Drupa demum nigricans. Sect. Tomentusi, Nakai. Inflorescentia paniculata in apice rami annotini termiualis apliyllopoda. Corolla liypocrateriformis. Putamen oblongum ventre 1-sulcatum. Drupa rubra. Sect. Sandankwa, Nakai. Inflorescentia umbellato-decomposita in apice rami hornotini terminalis pbyUopoda. Corolla rotata 9 Inflorescentia sessilis. Drupa nigra. Putamen dorsi-ventrali 1-svilcatum. Gem- miB 2-perulata3 Sect. Pseudotmus, Clarke. Inflorescentia pedunculata v. sessilis. Drupa rubi-a. Putamen dorsali 2-ventrali 3-sulcatum v. toto non sulcatum. Gemmae 4-perulatge. Sect. Odontotrmis, Eebder 10 ^ „fFolia annua 12 \ Folia biennia 11 ,, f Putamen compressum utrinque sulcatum Subsect. Ja/>omCT, Nakai. \ Putamen leviter compressum fusiform e esulcatum. . . Subsect. Fusiformes, Nakai. I Putamen compressum utrinque sulcatum. Umbellae pedunculatae. Subsect. Erosi, Nakai. Putamen ventre 1-sulcatum. Umbellae sessiles. . . Subsect. Adenophylla, Nakai. Sect. 1. GymnotinUS, Nakai nom. nov. Sect. Lantana, De Candolle apud Eebder in Sargent Trees and Shrubs II. p. 109. p.p. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 658. p.p. Subgn. Eiivibiirnum Sect. Lantana, Spacli apud Fritsch in Engler und Prantl Nat. Pflanzenfamilien IV. 4. p. 16 i. Sect. Solenotimis, De Candolle Prodr. IV. p. 329 (1830) p.p. Endlicher Gen. PI. p. 569. G. Don Gard. Diet. III. p. 422 p.p. Bentham et Hooker Gen. PI. II. p. 8. p.p. Sect. Viburnum, (Tournefort) Loudon Arb. et Frut. II. p. 1033. p.p. Sect. Tinus series Lentago, Maximowicz in Mel. Biol. IX. p. 652. Untergatt Vibitrmim zweig. Lantanoides, Dippel Handb. I. p, 184. p.p. Frutex. Gemmae imdse. Medulla solida. Folia 1-2 ennia exstipullata venis lateralibus apice anastamosis in apice serrulse haud V. rarius excurrentibus. Inflorescentia umbellato-decompo- H Tentauien Systeuiatis Caprifoliacearum Japonicaruiu. ] J sita in apice rami liornotini teiminalis phyllopoda. Flores rotati V. urceolati. Drupa nigra. Putamen dorsi-ventrali sulcatum. Subsect. 1. Eugymnotinus, Nakai. Frutex non i-adicans decussato-ramosus estolonifer. Corolla rotata v. campanulata. Sp. 6.) (1) Viburnum burejaetiCUm, Eegel et Herder in Gartenflora XI p. 407. t. 384. (1862). Herder PI. Eadd. III. p. 7 t. 1. f. a-d. Koch Dendr. II. part 1. p. 55. Koehue Dendr. p. 535. Eelider in Sargent Trees and Shrubs II. p. 110, Schneider Ihus. Handb. II. p. 663 fig. 424 m. Baker and Moore in .Joum. Linn. Soc. XVII. p. 383. r. davuriciiin, (non Pallas) Maximowicz Prim. Fl. Amur. p. 135. Eegel Tent. Fl. Ußs. p. 75. V. htirejamim. Herder PI. Eadd. add. p. 11. Maximowicz in Mel. Biol. X. p. 653. Forbes et Hemsley in Joiun, Linn. Soc. XXIII. p. 350. Dippel Handb. I. p. 185 f. 116. Komarov Fl. Mansh. III. p. 505. r. aiciiatinn, Komarov in Act. Hort. Petrop. XVIII. p. 427. Fl. Mansh. III. p. 507. t. V[. Eehder I.e. Nakai Fl. Kor. II. p. 496. Frutex circiter 1 — 1.5 metralis altus e basi ramosus. Cortex sordide cinereus suberosus. Ramus hornotinus adpresse stellulatus, gemmse nud?e foliis falcato-involutis. Fetioli 2-10 mm. longi stellulato-pilosi supra sulcati. Lamina ovata aut oblonga aut oblongo-orbicularis margine denticulata apice acuta v. obtusa v. acuminata basi rotundata v. acuta interdum subcordata, infra pallida secus venas stellulato-pilosa, supra pilis indivisis aut 2-3 furcatis pilosa v. glabra, venis lateralibus apice anastamosis partim in apice serrulse terminantibus. Inflorescentia pedunculata in apice rami hornotini terminalis umbellato-decomposita, pilis stellulatis sparsis. Bractese et bracteolse angustse v. lanceolatse caducse. Ovarium glabrum sparsissime steliulato-pilosum. Calycis lobi ovati glabri 2 mm. longi. Corolla campanulato-rotata alba v. ochroleuca diametro 5-6 mm., lobis obtusis. Stamina glabra corollse lobos paulo superantia. Antherse flavse ovata? v. rotundatae. Drupa nigra calyce persistente coronata. Putamen compressum ventre 3 dorso 2-sulcatum. Nom. Jap. Karasu-gamazumi. Hab. Corea sept. : in Nöjidö (T. Isbidoya n. 2830). Hekido (T. Nakai n. 2248).. Chöshin. 18 Art. 2.— T. Nakai : ( T. Nakai u. 2236). in silvis uiontis Eisörei (T. Nakai n. 2218). Kökai (T. Nakai n. 2234, Mills n. 450, 453). Sosan (H. Imai). Manshuria : circa stationem Radde prov. Amurensis (V. Komarov^. Vibwnmm arcuahim, Komarov ab eo foliis glabris, floribus paucis (fere decim) a pröesente distinguendum, sed specimen in declivitate montis Risörei legi folia glabra qiiamquam qnteque infructescentia quam 30 numerosiores fructus portât, et aliud in Hekidö inveni l'olia supra pilosa et circiter floribus decim. Ramuli fere semper grisei interdnni plus minus fuscentes. Subsect. -1. Urceolatum, Nakai. Frutex nanus. Caulis e stolonibus radicantibus ascendens. Corolla urceulata. Sp. 7). (2) Viburnum Urceolatum, Siebold et Zuccarini Abhandl. Akad. Muench. IV. part 8. p. 17'i (1846j. Miquel Prol. Fl. Jap. p. 156. Franchet et Savatier Enum. PI. Jap. I. p. 201. Maximowicz in Mél. Biol. X. p. 655. Relider in Sargent Trees and Shrubs II. p. 87. t. 141. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 661. fig. 422. k-n. Matsumura Ind. PI. Jap. II, 2. p. 604. T. urceolatum var. brevifolium, Makino in Tokyo Bot. Mag. XXIV. p. 21. (1910). Cum stolonibus radicans. Caulis ab apice stolon um ascendens vix 1 m. attingens vulgo 0.5 m. interdum 10-20 cm. altus teres, cortice fusco v. rubescenti-fusco lenticellis obscuris. Medulla alba solida. Gemmae nudœ pilis stellulatis adpressis piloste. Folia ramorum floriferorum in apice proxime posita. Petioli 5-39 mm. longi minute stellulato-pilosuli supra anguste canaliculati. Lamina ovata V. ovato-oblonga v. late lanceolata v. lanceolate usque 15 cm. longa 7 cm. lata, venis lateralibus apice incumbentibus anastamosis, basi acuta v. rotundata v. attenuata, apice cuspidata V. attenuata, margine crenata v. serrata rarius subintegra, supra secus venas primai'ias minutissime steliulata simulque minutissime glanduloso-papillosa interdum pilis stellulatis destituta, infra secus venas , primarias minutissime steliulata simulque minutissime glandulosopapillosa. Inflorescentia umbellato-decomposita in apice rami hornotini.terminalis longe pedunculata. Bractese etbracteoke persistentes v. deciduse angustse. Ovarium et calyx glabra. Corolla glabra urceolata 3-4 mm. longa apice ovato-5-lobata. Stamina glabra exerta. Drupa nigra ovata v. oblongo-ovata compressa. Putamen ventre 3-dorso 2-sulcatum. Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. JQ Nom. Jap. Miyama-shigiire. Hab. Hondo : Shimidzutoge prov. Kozuke (J. Matumura). Circa MorimacLi prov. Echigo (H. Sliirasawa). Nikko (R. Yatabe, J. Matsuraura, S. Okubo, B. Hayata, S. Komatsu, T. Nakai). Cbichibu prov. Musashi (J. Matsumura). in monte Ontake prov. Shinano (J. Matsumura, G. Koidzumi). in monte Togakiishi prov. Shinano [3. Matsumura). in monte Hakusan prov. Kaga (E. Yatabe et J. Matsumura, H. Sakurai). in monte Köyasan (J. Matsumura, H. Sakurai). in prov. Yamato (T. Tada). in monte Tenjinyama prov. Bitchu (G. KoidzumiV in monte Ichinosaka prov. Suwo (J, Nikai n. 779). in monte Yatsugatake prov. Shinano (H. Sakurai, M. Koyama). in monte Togakusbi prov. Shinano (H. Sakurai). in monte Sbirane prov. Kozuke (H. Sakurai). Sbikoku : in monte Isbidzuclnsan prov. lyo (J. Matsumura). in monte Tsurugisan prov. Awa (G. Koidzumi). in oppido Nauogawa prov. Tosa (K. Watanabe). in monte Yahaznyama prov. Tosa (E. Yatabe). Kiusiu : in monte Taradalve prov. Hizen (Y. Tasuiro), in monte Happögatake prov. Higo (S. Tokunaga). In insula Yakushima (T. Makino, Y'^. Nakano, M. Koyama). Sect. 2. Solenolantana, Nakai sect. nov. Sect. Lantana, Eebder in Sargent Trees and Shrubs II. p. 109. p.p. Schneider lUus. Handb. Laubliolzk. II. p. 658. pp. Frutex. Medulla solida. Gemma' nuda'. Folia annua ex- stipuUata venis lateralibus apice anastamosis in apice serrulse baud V. partim terminantibus. Inflorescentia in apice rami annotini terminalis apbyllopoda pedunculata umbellato-decomposita. Flores hypocrateriformès. Stamina inserta. Drupa nigra. Putamen dorsi-ventrali sulcatum. Sp. 8). (3) Viburnum Carlesii, Hemsly in Joum. Linn. Soc. XXIII. p. 350 (1888). Palibin Consp. Fl. Kor. I. p. 102. Eehder m Trees and Shrubs I. p. 110. Bot. Mag t. 8114. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 658. fig. 419. g. Nakai Fl. Kor. I. p. 286. FI. p. 495. Veg. Isl. Quelp. p. 84. n. 1186. Veg. Dagelet Isl. p. 26. n. 382. V. daviiricum, (non Talks) Nakai Fl. Kor. II. p. 285. Veg. Diamond m't. p. 185. n. 613. Frutex 1-2 m. e basi ramosus. Cortex sordide cinerascens induratus irregulariter fissus. Gemmae nudae falcato plicatoque involutac dense stellutato-tomentosse. Ramus juvenilis dense stellato-tomentosus. Petioli 2-12 mm. longi dense stellato- tomentosi. Lamina late ovata aut orbiculata, supra viridis et sparsius stellato-pilosa, infra pallida 9t densius stellato-pilosa, apice 20 Art. 2.— T. Nabai : acuta V. obtusiuscula margine serrulata basi rotundata v. cordata. Inflorescentia stellulato-tomentosa in apice rami annotini terminalis pedunculata umbellato-decomposita. Bractese et bracteolse lanceo- latae virides stellulato-tomentosje post anthesin deciduse. Flores in apice iimbellse glomerati lilacini. Calycis dentés dilatati subglabri. Corollœ tubus circiter 1 cm. longus, limbis 5 ovatis imbricatis. Stamina inserta. Drupa nigra. Putamen oblongum V. late ellipticum dorso 2- ventre 3- sulcatum compressum. Nom. Jap. Ocliöji-ganiazumi. Hab. Tsusliima : Wauiura (Z. Tashiro). Corea : in monte Kongösan (T. Nakai n. 5867, B. Maruyama). Antö (E. K, Smith n. 83). in insula Shakuyaku circa Jinsen (T. ücbiyama, T. Nakai n. 2225). In insula Dagelet (T. Nakai n. 4588. T. Ishidoya n. 138. K. Okajxioto). Quelpœrt : in sepibus (Taquet n. 5746). var. bitchuense, (Makino) Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXYIII. Jap. p. 295. (1914). Tibiirnun bitchuense, Makino in Tokyo Bot. Mag. XVi. p 156 (1902), Eebder in Sargent Trees and Slirubs II. p. III. V. Carlesii, (non Herasley) Matsumura Ind. PI. Jap. II. 2. p. 602. Folia ovato-oblonga v. oblonga basi rotundata v. truncata interdum subcordata apice acuta. Flores minores quam typicum. Nom. Jap. Chöji-gamazumi. Hab. Corea : in . monte Kongösan (T. Ücbiyama). Taiko (Nobutosbi Okada, T. Nakai n. 8197). in colle Közan districtu Tatsujö, Kyoeng-san bor. (T. Nakai n. 8196). Tanyo districtu Tanyo, Cbung-cbong bor. (T. Nakai n. 8198). Hondo : oppido Kusama prov. Bitchu (Z. Yosbiuo). Shikoku : oppido Ikeda insulse Sliölosbima prov. Sanuki (E. Hirama). Sect. 3. Microtinus, (Oerstedt) Bentlmm et Hooker Gen. PI. II. p. 8. (1876). Clarke in Hooker Fl. Brit. Ind. III. p. 7. (1882). Sect. Tinas series Microtinus, Maximowicz in Mél. Biol. X. p. 649. Sect. Tyrsosma, (Eafinesque) Eebder in Sargent Trees and Slirnbs II. p. 106. p.p. Schneider Illus. Handb. Laubbolzk. II. p. 667. p p. Genus Tyrsosma, Eafinesque Sylva Telluriana p. 130 (1838). Gn. Microtinius, Üerstedt I.e. p. 293. Subgn. Microtinus, (Oerstedt) Fritsch in Engler Prantl Nat. Pflanzenfamilien IV. 4. p. 164. Sect. Lantayo, De Candolle Prodr.^. p. 321. pp. G. Don Gard. Diet. III. p. 438. p.p. Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicaruni. 21 Arborea v. frutex. Medulla fusca partim evanida v. alba solida. Geramte perulaüTe. Folia biennia crassa glabra, venis lateralibus in margine non terminantibus. Inflorescentia in apice rami hornotini terminalis paniculata. Corolla tubuloso-rotata. Stamina exerta. Drupa primo rubescens demum nigricans. Patamen ventre 1 -sulcatum dorso non v. obscure 2-sulcatum. fFolia supra opaca. Petioli virides. Bracteolse caducse. Corollse tubus limbo aequantes. Medulla fere solida F. odomtissimum, Ker. Planta Chinensis et Formosana. I Folia supra lucida. Petioli rubescentes. Bracteolse partim persistentes. Medulla saltern partim evanida 2. Inflorescentia densissima ambitu depresso-conica. CoroUse tubus limbo sequilongus. Petioli primo rufo-stellulato-tomentosi V. Uiikiuense, Nakai. Inflorescentia densa ambitu elougato-conica. CoroUae tubus limbum superans. Petioli ab initio fere glabri V. Awabvcki, Koch. Sp. 9). (4) Viburnum AwabUCki, K. Koch Wochenschr. G»rtn. Pflanzenk. X. p. 108 (1867). V . japonicum, (non Sprengel) Jacques Journ. Soc. Hort. France IV. p. 598 (1858). V. odrratissimum var. Awabucki, Zabel Euempler lUus. Gartenbau-Lex. ed. III. p. 877 (1902). V. odoratissimum, (non Ker) Siebold et Zuccarini Abbaudl. Muench. Acad. IV. part. Ill p. 173. Miquel Prol. p. 156. Franchet et Savatier Fnum. PI. Jap. I. p. 201. Meximowicz in Mel. Biol. X. p. 649. p.p. Sbirasawa Icon. I. p. 132. t. 88. f. 1-9. Rehder in Trees and Shrubs II. p. 107 p.p. Schneider lilus. Handb. Laubholz.k. II. p. 667. p.p. Nakai Veg. Isl. Quelp. p. 84. n. 1189. Arborea usque 10 m. alta trunco diametro oO cm. Medulla fusca saltern partim evanida, interdum tota evanida ita ramus fistulosus. Ramus juvenilis glaberrimus rubescens, annotinus fuscus lenticellis minutis punctatus. Gemmi^ perulatae glabrae. Petioli 10-35 mm. longi glaberrimi supra canaliculati. Lamina oblanceolata v. oblongo-elliptica v. late obovata v. elliptica intégra undulata v. crenato-dentata, supra lucida, infra pallida in axillis venarum primarium barbata. Inflorescentia in apice rami hornotini terminalis paniculata pedunculata glaberrima. Panicula ambitu elevato-conica v. ovata. Bractese lanceolatse sphacelatae v. squa- mosse partim persistentes. Calyx glaber dentibus brevibus. CoroUse tubus 5-6 mm longus, limbo ovato v. elliptico lilacino 3-5 mm. longo. Stamina in fauce tubi afiQxa exerta glabra. Antherse 22 , Art. 2.— T. Nakai : obloiigo-ovatse. Styli brevissimi glabri. Dmpa e viride per rubram in cœruleo-nigram variât obovato-oblonga v. oblonga, stylis et calyce persistentibus coronata. Putamen ventre anguste unisulcatum deorso non v. obscure 2-sulcatuni. Nom. Jap. Sangoju-boku. Nom. Quelpaert. Awei-nam v. Awai-nam. Hab. Quelpsert . iu sepibus Hongno (Faurie n, 1847). in eleclivitate montis 200 m. ( T. Ishidoya n. 217). in dumosis supra Seikiko 500 m. (T. Nakai n. 6501-6502). secus vallis lateralis borealis. (T. Nakai in 65(J0, 883). in pagis et sepibus (Taquet n. 253). in Hongno (Taquet n. 911). in dumosis Hallasan (Faurie n. 1848, 677). Kiusiu : Kagosbima (S. Yajima). in monte Kirisbima (R. Yatabe et J. Matsumura). Insula Tsusbima : Idzuliara (Y. Yabe). Hondo : in monte Kasayama prov. Nagato (J. Nikai u. 888). Yugasbima prov. Idzu (J. Matsumura). Tokyo (J. Matsumura, K, Nemoto). Itami prov. Settsu (H. Sakurai) iii monte Kiyozumi prov. Awa (^S. Goto) in littore prov. Awa (S. Goto). , var. Serratum, (Makino) Nakai comb. nov. V. odoratissimam var. serratum, Makino in Tokyo Bot. Mag. XXVIII. p. 27. Folia distincte serrata. infra secus costas sparse stellato-ciliata. Nom. Jap. Azisaibano-sangoju. Cultum in Tokyo et forsan e typica mutata. Hsec species est affinités plantée Chinensis V. odoratissimi exquo medulla partim evanida, foliis lucidis, petiolis et ranmJis rubescentibus, tubis corollse elongatis distinguenda. Quum ego verno anni antecedentis in itinere ad Java et Zeylanuni in Hongkong ivi, Viburnum odoratissimum Chinense a Japonico diversum vidi. Ab Zeylano iens Dom. Tutcher, directorem Horti Botanici Hongkongensis invisi et ob illa retulit. Etiam idem observavisse dicit. Quum Japonicum in septa Shanghai vidit Chinense invenit a Japonico distinctum esse, et consideravit alliud varietas allius fueri. Legi specimina florenda e plantis in monte Hongkong sponte nascentium. Folia est viridia et supra opaca. Corolla fere rota ta ut in figura Botanical Register. Sp. 10). (5) Viburnum Hukiuense, Nakai sp. nov. I'. odoratissimam, (non Ker) Maximowicz in Mél. Biol. X. p. 649, Eebder in Tentamen Systeuiatis Caprifoliacearnm Japonicarum. 23 Sargent Trees ami Shrubs II. p. 107. p.p. Schneider lUus. Handb. Laubholzk. II. p. 667. p.p. Medulla fusca saltern partim evanida ita rami sa^pe fistulosi. Ramus et petioli in speciminibus exsiccatis jam rubescentes. Petioli 10-20 mm. longi incrassati supra canaliculati vulgo rufo- stellulato-toraentosi. Lamina late obovata v. oblongo-elliptica v. elliptica intégra v. crenata usque U) cm. longa. Inflorescentia glaberrima peduneulata in apice rami hornotini terminalis paniculata densiflora aml)itu depresso-conica. Ovarium glabrum. Calycis dentis brevissimi. Corollse tubus 3 nun. longus, limbi late ovati V. rotundati. Stamina exerta glabra in i'auce tubi corollae affixa. Styli brevissimi. Stigma trisulcatum capitatum. Nom. Jap. Okinawa-sangoju. Hab. Liukiu : insula Okinawa (Y. Tashiro, T. Miyagij. in monte Nagodake insute Okinawa (G. Nakahara). Naha insuke Okinawa (M. Kawaharada). Hcjec species venit inter V. odoraiisshnum et V. Awabucki intermedia. Anteriore cum inflorescentia ambitu depresso-conica et brevibus tubis corollse simulât sed exquo medulla evanida, bracteolis partim persistentibus, foliis lucidioril>us et ramulis et petiolis rubescentibus differt. Iterum posteriore cum foliis lucidis, petiolis rubris, bracteolis partim persistentibus et medulla evanida simulât sed etiam tubo corollas breviore, inflorescentia depressa et petiolis rufo-tomentosis exquo differt. Sect. 4. Saodaokwa, Nakai. Sect. Thius Ser. Solenotimis, Bentham et Hooker apud Meximowicz in Mel. Biol. X. p. 648. Frutex nanus ramosissimas. Medulla fusca solida. Gemmte perulatie. Folia biennia serrulata. venis lateralibus apice incurvatis et anastamosis in apice serruUe non terminantibus. Inflorescentia paniculata in apice rami aimotini terminalis aphyllopoda. Corolla hypocrateriformis. Hacca rubra. Putameii oblongum ventre 1 -sulcatum. Sp. 11). (6) Viburnum SUpenSUm, Lindiey Joum. Hurt. Soc Lond. VIH. p. 130, (1853). Jacques Journ. Hort. Soc. Paris. VI. p. 410. Eehder in Sargent Trees and Shrubs. II. p. 108. Schneider IHus. Handb. Laubholzk. II. p. 667. 24 Art. 2. — T. Nakai : V. Sandankwa, Hasskarl in Eetzia I. p. 37. (1855). Miquel Prol. p. 156. Walpers Annales V. p. 96. J. D. Hooker in Bot. Mag. t. 6172 (1875). Maximowicz in Mélanges Biologique X. p. 649. Makino in Tokyo Bot. Mag. X. p. 58 n. 79 (1896). Hayata Materials Fl. Form. p. 135. Matsumura Ind. PI. Jap. II. 2. p. 604. Frutex ramosissimus. Ramus fuscus lenticellis punctatus. Medulla alba v. fusca solida v. partim evanida angusta. Folia biennia glabra petiolis 3-12 mm. longis plus minus rubescentibus supra caiïaliculatis primo stellulatis, lamina obovata v. late elliptica supra medium crenato-dentata, supra lucida venis impressis, infra venis elevatis, apice acuta v. obtusa v. emarginata basi cuneata v. obtusa. Inflorescentia m.inute stellulata in apice rami bornotini in auctumno evoluta et in verna sequentis anni florens, paniculata ambitu depresso-conica v. conica apice obiusa. Bractese fere persistentes minute stellulatae. Calycis dentés ovati raargine ciliati. Corolla hypocrateriformis tubo 5 mm. longo, limbo rotundato concavo. Stamina exerta. St3ii trisulcati glabri breves. Stigma 3-iobum. Drupa elliptica rubra. Putamen ventre 1 -sulcatum. Nom. Jap. Gomoju. Nom. Liukiuense. Gumul. Hab. Liukiu : insula Ohsima, circa Nase (Y, Ikuma, S- Yajima, H. Sliirasawa, T. Uchiyama). insula Yaeyama (G. Nakahara). A Hasskarl hsec species male nominata Sandankwa. Sandankwa vera est Ixora chinensis in Liukiu etiam vulgaris. Figura Hooker iana est in quaque parte nimis magna. E planta in optima conditione crescente delineata esse puto. Unicam in olla per multos annos coluimus, sed in eadem magnitudine plant« spontanea© manet. Sect. 5. PseudotinUS, Clarke in Hooker Fl. Brit. Ind. III. p. 6. (1882). Eehder in Sargent Trees and Shrubs II. p. 108 p.p. Schneider lUus. Handb. Laub- holzk. II. p. 665. p.p. Sect. Viburnum Ser. Lantana, Maximowicz in Mel. Biol. X. p. 655. p.p. Frutex. Medulla alba solida. Gemmae 2-perulatfce. Folia annua exstipullata v. stipullata venis lateralibus in apice serrulae terminantibus. Inflorescentia umbellato-paniculata in apice rami hornotini terminalis. Flores rotati hermapbroditi v. marginales Tentamen Systematis Caprifoliacearnm Japon i earn m. 25 steriles. iJrupa iiigi-;i. I'litauiei] dorsiventrali-sulcatiini. Sp. \2). (7) Viburnum furCatUm, ßlumc mss. apud Miquel ia Arm. Mns. Bot. Lugd. Bat. II. p. 265 sub V. Lantanoides. Maxiiuowicz in Bull. Acad. Sei. St. Pétersb. XXVI. p. 483 (1883) et in Mel. Biol. X. p. 657 excl. syu. V. cordifoLiam. Rehder in Sargent Trees and Shrubs II. p. 41. PI. 119. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 665. f. 425 m-q. fig. 426. 1. Matsumma Lnd. PI. .Jap. II. 2. p. 608. Nakai Veg. Isl. Quelp. p. 84 n. 1 188. F. jaZîcatif?;/, (non Thunberg) Asa frray Perry's Exped. II, p. 318 (1856). Fr. Schmidt Fl. Sachal. p. 142. F. Lantanoides, (non Michaux) Miquel Prol. Fl. Jap. p. 153. Hance in .Journ. Bot VIII. p. 276. Franchet et Savatier Enam. PI. .Jap. I. p. 199. V. dilalitatum var. radiata, Asa Gray Bot. .Jap. p. 393. Frutex 4-5 rnetralis. Cortex fuscus. Medulla alba solida. Gemm« 2-perulat8e. Ramus hornotimis adpresse stellulato-pilosus. Folia petiolis adpresse stellulatis 10-47 mm. loiagis supra canali- culatis, lamina late ovata v. rotundata basi cordata rarius subtruncata apice subito acuminata v. acuta v. rotundata, venis lateralibus furcatis et in apice serrulse terminantibus, supra glabra, infra secus venas stellulata, margine denticulata. usque 20 cm. longa 21 cm. lata. Inflorescentia fere glabra v. stellulata in apice rami hornotini umbellato-decomposita, radiis umbella^ 4-6. FJores marginales steriles, corollis albis obliquis 2-3 cm. latis, lobis obovatis v. oblongis. Flores liermaphroditi rotati. Stamina 5 glabra. Antherte flava\ Styli iiulli. Stigma trilobum. Drupa oblonga v. rotunda plus minus compressa Jiigra 8-11 mm. longa. Putamen ellipticum v. rotundatum longitudine varial)ile deorso- ventrati 1 -sulcatum . Nom. Jap. Mushikari v. Ökamenoki. Hab. Sachalin : Chipisani (G. Nakahara). Yeso : Hakodate (E. Yatabe). sine loco speciali (Bœhiner). Sapporo (K. Miyabe), Saraanisando prov. Hidaka (K. Miyabe). Jyozankei (J. Matsnmnra). Hondo : in monte Hakkoda ( H. Koidznmij. in monte Iwakisan prov. Mutsu ( H. S.ikurai). Nikko (J. Matsumura, K. Sawada, S. Komatsa, T. Nakai). Shirahone prov. Shinano (H. Shirasawaj. in monte Ontakesan (G. Koidzumi). in monte Ai). ni monte lidesau prov. Uzen (?). in monte Harmia prov. Köznke (J. Matsumura). Kamikoani prov. 26 Art. 2.-T. Nakai : Ugo (W. Terazakii. Shimidzutöge pvov. Közuke (J. Matsumurai. Gassau prov. Uzen (S. Okubo). iu monte Nasu prov. Sliimotsuke (H. Sakiu-ai). in monte lidesan prov. Iwashiro (G. Nakabara). Aomori fR. Yatabe). in monte Tsuknba prov. Hitacbi (I. Ono). in monte Togakusbi prov. Sbinano (J. Matsnmnra !. in monte Yatsugatake prov. Sbinano fM. I^oyama). in monte Amagisan prov. Idzu (J. Matsnmuraj. in monte Usuitôge prov. Sbb)ano (T. Nakai), in monte Tateyama prov. Etcbn i J. Matsnmura). in monte Bandaisan prov. Iwasliiro (G. Nakabara). in monte Yatsugatake prov. Sbinano (Y. Yabe^. in monte Mitsumine prove. Mnsaslii (S. Gotf>). iu monte Kattasan prov. Rikuzen (Y. Yabe). in monte Zyakujisan prov. Iwami (?). ni monte Cliökaizan prov. Ügo (S. Oknbo). in monte Eokujyurigoe prov. Uzen (E. Yatabe), Kobara prov. Ecbigo (E. Yatabe). Cbicbibn prov. Mnsasbi (?) in moaite Mikamiyama prov. Yamato (H. Salturaii. Usnitöge prov. Ivnzake (H. Sakurail in monte Fujisan prov. Saruga ('?). Sliikoku : in monte Tsurugisan prov. Awa (J. Nikai u. 1837). in oppido Nanogawa prov. Tosa (K. Watanabe). in monte Yabazuyama prov. Tosa ( E. Yatabe). in monte Higasbiakaisbiyama prov. lyo (H. Yamamoto). Kiiisiu : in monte Hikosan prov. Bnzeu (S. Hamada). Nasngoe prov. Higo (Z. Tasbiro). in monte Unzengatake prov. Hizen ( Z. Tasbiro). Quelpaert : in monte Hallasan (T. Nakai n. 6498, 1292). in silvis 800 m. (Taquet n. 5742). in monte Hallasan 750 m. (T. Isbidoya). sine loco speciali (T. Mori u. 103, Faurie). in silvis Mokatji 800 m. (Taquet n. 91ß). in silvis Hallasan (Taquet n. 2950, 2951). iu silvis 400 m. (Taquet n. 4790). Dagelet Isl. : in silvis 720 m. ( T. Isbidoya n. 136). sine loco speciali iK. Okamoto). in monte Jyobô (T. Nakai u. 4580—4582). Sect. (>. Sieboldii, (Maximowiczi Nakai. Untergatt. Vihiinnir,! zweig. Lantanoides, Dippel Handb. I. p. 184 p.p. Sect. Vilitmtinii Ser. Lantnnd Subser. Steholdii, Maximowicz iu Mel. Biol. X. p. 647. Sect. Tht/i-8otiiJift, Eebder in Sargent Trees and Sbrubs IL- p. 106. p.p. Scbneider lUus. Handb. Laubbolzk. II. p. 667. p.p. Frutex. Medulla solida alba. Gemmte perulata?. Folia annua stellulato-pilosa non glanduloso-punctata sed foetida. venis lateralibus in margine terminantihus. Inflorescentia decussato- paniculata apice rotundata. Corolla rotata. Dmpa primo rubes- cens demum nigrican;^. Putanien ventre sulcatum. Sp. lo) (8) Viburnum Sieboldii, Miquel in Annales Mus. Bot. Lugd. Bat. II. p. 267 (.1866) et ProJ. Fl. Jiip. p. 155. Francbet et Savatier Enum. PI. Jap. I. p. 201. Maximowicz in Mel. Boil. X. p. 666. Dippel Handb. Laubbolzk. I. p. 190. fig. 119. Sbirasawa Icon. I. p. 176. t. Sd. Eebder in Bailey Cyclop. Amer. Hort. p. 1924. f. 2661 et in Sargent Trees and Sbrubs II. p. 107 et in Bailey Stand. Cyclop, p. 3458. fig. 3918. Ten tarnen Systematis CaprifoliaetHiriim Japouicarum. 27 Frutex usque 3-4 metralis decussato-ramosus. Cortex ciiiereus. Medulla alba solida. Gemm?e 2-perulatse v. connatiin uniperulatse Ramus hornotiiius primo viridis dense furcipilosus. Petioli dense patentim furcivillosi v. furcipilosi 2-38 mm. longi supra canaliculati. Lamina foliorum elliptica v. oblanceolata v. oblongo-elliptica subaequaliter serrata supra pilosa v. fere glabra secus venas villosa v. pilosa infra toto pilosa v. in axillis venarum primarium villosa, usque 15 cm. longa 7 cm. lata apice acuta v. mucronata basi acuta v. cimeata y. rotundata. venis latcralibus parallelis in apice serrularum excurrentibus. Inflorescentia in apice rami hornotini terminalis pedunculata furcipilosa v. demum subglabrescens vulgo decussato-paniculata sed rarius umbellato- decompositam intermixta apice rotunda. Flores omnes conformes. Calyx brevissirae 5-dentatus. Corolla alba rotata, lobis ovatis, dia- metro 7-9 mm. Stamina glabra lobis coroUöe fere öequilonga. Styli subnuUi. Stigma capitatum. Drupa rubescens demum nigricans oblongum. Putamen ventre sulcatum. Nom. Jap. Goma-ki. Hab. Hondo : in monte Kongosan prov. Kawachi ( T. Nakai) Aomori prov. Mutsu (N. Kinashi). Districtu Tone prov. Közuke (I. (3no). Hiliaratoge prov. Iwasliiro (G. Koidzumi). ïakata prov. Ecbigo (J. Matsnmura). Aidzn prov. Iwasliiro (J. Matsumuraj. Toda prov. Kusasbi (J. MatsumnraY Dokanyama prov. Musasiii (J. Matsumuraj. Kanomura districtu Kumage prov. Suwo (J. Nikai n. 757). Hakone prov. Sagami (?) Naclii pr()^ . Kü (?) Todanoliara circa Tokyo (T. Nakai, B. Hayata). Kiusiu : Akamatsutoge prov. ßungo (K. Saida). Varietas reüculatum, Rehder I.e. est nostris ignota. Nomen Japonicum Oomaki v. Arbor Sesami e odore foliorum frictorum qui odorem seminum Sesami emicatorum simulante derivatum. Sub lente visum tamen non glanduloso-punctatum. Sect. 7. Tomentosi, Nakai. Sect. Vihurniirii Ser. Dentatu, Maximowicz in Mél. Biol. X. p. (i(iO. p.p. Sect. Pseudotinus, Rehder in Sargent Trees and Shrubs II. p. 108. p.p. Sclmeider Illus. Handb. Laubbolzk. II. p. 665. p.p. Sect. Megaiotinus. Maximowicz apud Rehder in PI. Wils. I p. 110. p.p. Untergatt. Opulus Zweig. Psendopulus, Dippel Handb. p. 174 p.p. 42g Art. 2.— T. Nakai : Frutex. Medulla .solida. (lemmaj perulaiîi?. Folia annua exstipullata, venis lateralibas parallelis in apice serrulae terminan- tibus, non foetida nec glanduloso-punctata. Inflorescentia pedun- culata unibellato-paniculata in apice rami hornotini terininalis. Flores rotati hermaphroditi, marginales v. toto. steriles. Drupa rubra demum nigricans tum mox sejuncta. Putamen ventre 1 -sulcatum, dorso baud v. ob^^cure 2-sulcatum. Sp. U) (9) Viburnum tomentosum, Tiumberg fi. .Jap. p. 123. (i784). Persooii Syii. PI. I. p. .327. De Camlolle Prodr. IV. p. 329 excl. vulg(y Adsai Kaemf. etc.' G. Don Gard. Diet. III. p. 448. Siebold et Zuccarini FI. Jap. I. p. 81. t. 37. Franebet et Sa va tier Ennm. PI. Jap. I, p. 199. Maxirnowicz in Mél. Biol. X. p. 661. Forbes et Hemsiey in Journ. Linn. Soc. XXIII. p. 3.56. Dippel Handb. Laubholzk. 1. p. 174. fig. 106. Graebner in Engler Bot. Jahrb. XXIX. p. 588. Eehder in Bailey Cyclop. Americ. Hort. p. 1925 et in Sargent Trees and Shrubs II. p. 106 et in Standard Cyclop, p. 3461, fig. 3922 et PI. Wils. I. p. 111. Schneider lUus. Handb. Laubholzk. TI. p. 665. Matsumnra Ind. PI. Jap. II. 2. p. 604. ]'. plicatum, (non Thunberg) Miquel Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II, p. 266. Fr. Schmidt. Fl. Sachal. p. 142. Franchet et Savatier Enum. PI. Jap. I. p. 198. F. dentatum, (non Linné) Thunberg Fl. Jap. p. 122. V. plicatum var. radiatum, Asa Gray ex Maxirnowicz in Mél. Biol. X. p. 657. V . jplicatum var. tomentosum, Miquel Pro!. Fl. Jap. p. 154. Frutex usque 4-5 metralis. Cortex fusco-cinereus. Gemmae biperulatae. Medulla solida alba. Ramus bornotinus stellulato- tomentosus v. pilosus. Lamina foliorum rotundata v. cordato- ovata V. late obovata, ramorum elongatorum vulgo elongata elliptica v. late lanceolata, venis lateralibus parallelis in apice serrularum excurrentibus, margine aequaliter serrata, apice cuspi- data V. mucronata, basi rotundata v. cordata, supra adpressissime pilosa, infra toto v. secus venas stellulato-pilosa. Inflorescentia in apice ramorum brevium bornotinorum terminalis stellulato- tomentosa v. pilosa umbellato-decomposita. Bractese et bracteolae sphaceiatœ v. persistentes. F^lores marginales steriles. Corolla conspicua oblique 5-lobata 10-40 mm. lata alba. Flores hermaph- roditi, calyce 5-déntato, corolla rotata parva 3-4 mm. lata. Stamina exerta glabra stigma trisulcatum. Drupa 5 mm. longa e viride per rubra in nigra variât et si nigricans mox sejuncta. Putamen compressum ventre 1 dorso baud v. obscure 2-sulcatum. Tentamen Systematis Caprifohacearum Japonicarnm. -29 Nom. Jap. Yabu-demari. Hab. Hondo: Aidzu prov. Iwasbiro (J. Matsuraura). in monte Yatsugatake prov. Sbinauo (M. Koyama). Higasbi-aznmasaii prov. Iwasbiro (G. Koidzumi). in. monte Suyosbi prov. Ecbigo (M. Nakamnra). Bentensan Prov. Iwasbiro (G. Nakahara). Circa Nakano prov. Örai (I. Sono) in monte Bentenyama prov. Iwasbiro (G. Nakabara) Minamioda prov. Uzen (?J in monte Hiei prov. Omi (I. Sono). Gotösan prov. Ecbigo (J. Matsiunura). Nikko (J. Matsnmura, vS. Okubo, K. Sawada). Sbimidzutöge prov. Kozuke (J. MatsumuraY in monte Togakusbi prov. Sliinano (H. Sbirasawa). Dokanyama (J. Matsnmura, K. Sawada). in oppido Minoke prov. Sagami (?). in oppido Horakawa prov. Yamato (H. Sakurai). Samukawa prov. Sbimousa (?) var. CUSpidatum, (Tbunberg) Maximowicz in Bull Akad. St. Pétersb. XX- YI p. 486 (1880) et in Mel. Biol. X. p. 662. Dippel Handb. Laubbolzk. I. p. 174. var. parvjfolium, (Miquel) Eebder in Sargent Trees and Sbrubs I. p. 109. Viburmim cuspidatnm, Tbunberg Fl. Jap. p. 1125 (1784). Persoon Syn. PI. I. p. 327. V . plicatum var. parvifolium, Miquel Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. p. 266 (1866) et Prol. Fl. Jap. p. 154. F^-ancbet et Savatier Ennm. PI. Jap. I. p. 199. Folia parva basi rotundata v. acuta. Nam. Jap. Ko-yabu-demari. , Hab. Hondo: in monte Öyama prov. Sagami (S. Matsuda). Hakone prov. Sagami (J. MatsnmuraY Nikko (S. Komatsu, B. Hayata). in prov. Kawacbi (T. Tada). Issbodaui prov. Nagato ;J. Nikai n. 525). Yuuomine prov. Kii (J. Matsnmura). Sbikoku : in monte Tsurugisan prov. Awa (J. Nikai n. 2296 1, in oppido lyama d.istrictu Mima prov. Awa (J. Nikai n. 2295). Wari-isbi-yama prov. lyo (U. Yatabe), Kawanoucbi prov. lyo (H. Yamamoto). Kiusiu : Taradake prov. Hizen (Z. Tasbiro). Minamata prov. Higo (M. Koyama.) Sasagoe prov. fiigo (Z. Tasbiro), in Iwatomura prov. Hiuga (M. Ogata). var. giabruni, Koidzumi in scbedula Herb. Imp. Univ. Tokyo. Rami folia et iuilorescentia ab initio glabra. Folia siibtus in axillis venarum primarium tantuni pilosa. Nom. Jap. Kenasbi-yabu-demari. Hab. Hondo : in monte Togakusbi prov. Sbinano (J. Matsumura, H. Sakurai). Yonezawa prov. Uzen nbi culta (G. Koidzumi). var. plicatum, (Tbunberg) Maximowicz in Bull. Akad. St. Pétersb. XXVI p. 486 (1880) et in Mel. Biol. X. p. 662. Dippel Handb. Laubbolzk. I. p. 174. var. sterile, Zabel in Beissner Scbell et Zabel Handb. Laubbolzk. p. 441 (1903). 30 Art. 2.— T. Nakai : var. />Z metralis. Cortex suberosus. Metkilla solida alba. Ramus glaber teres. Gemmiie 4-perulata^. Folia annua. Petioli 7-42 mm. longi pubesceutes. l)asi slipulis angustis binis sujfïulti. apice glandulis binis conspicuis. Lamina dilatata 8- lol)ata interdum indivisa lobis acute serratis interdum integris, supra viridia, infra toto v. secus venas pubescentia. Inflorescentia in apice rami hornotini terminalis umbellato-decomposita pedun- culata. Flores marginales steriles. C(.)rolla alba 4-loba, lobis rotundatis, 1--^ cm. lata. Flores liennapbroditi, calycis tubu glanduloso-punctato, dentibus brève O-dentatis, corolla rotata diamQtro 5-7 mm. Stamina exerta, antheris purpurascentibus. Drupa rubra 6-8 mm. longa. Putamen cotnpressum baud sulcatum. Nom. Jap. Kanboku. Nom. Cor. Pai-am-nam, Piyang-nam, Morochom-nam, Churunku. Lusus 1 . Inflorescentia glabra. Hab. SachaHn : insula Kaibato (S. Momatsu). Yeso : circa Konuma prov. Oshima (R. Yatabe et T. Uchiyama). Hondo : Chuzenji Nikko prov. Shiraotsuke (B. Hayata). in monte Togakushi prov. Shinano (J. Matsnmura). in monte Iwatesan (G. Nakahara). Aidzu prov. Iwashiro (J. Matsuruura). Nikko (K. Sawada). Ontake prov. Shinano (G. Koidzumi, J. Nikai n. 2215). in prov. Idzu (?). in monte Mauya prov. Közuke (M. Koyama). in monte üsuitöge prov. Közuke (M. Koyama, T. Nakai). Corea : Seisin (T. Nakai). inter Chözen et Köjö (T. Nakai n. 5853). Suigen (H. Ueki n. 125). Hashu (T. Uchivama). Seoul (Sontag). 44 Art. 2.— T. Nakai : Lusus 2. lotioresceiitia puhesceiis. Hab. Sachalin : Perwayapächi (G. Nakahara). Hondo : Nikko (K. Sawacla). Jigami prov. Musashi (E. Yatabe). Meguro circa Tokyo (J. Matsumnra, M. Koyama). secus laco Inawashiro prov. Iwasliiro (H. Sakui-ai). Könodai prov. Sbimonsa (B. Hayata). f. puberulum, (Komarov) Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXII. p. 212 (1919). V. Sanjentii, Kœhne I.e. Rebder in Sargent Trees and Sbrubs. I. PI. 42. r. Sargentn i. puber i da, Komarov. Fl. Mansb. III. p. 511 (1907). V. Opiilas, (non Linné) Shirasawa Icon. II. p. 174 t. 73 fig. 1-7. Kamii:^ pubescens. Folia subtas tola vel secus venas pilosa. Intioresceiitia fere v. totu glabra. N)0 ped. (B. Hayata). in monte Gökanzan 8000 ped. (B. Hayata). in monte Tözan (B. Hayata). Sect. Pseudotinua. Sp. 29). (24) Viburnum COrdifolium, Wallicb ex De Candolle Prodr. IV. p. 327 (183.)). Hooker et Tborason in Jonrn. Linn. Soc. II. p. 175. Clarke in Hooker Fl. Brit. Ind. III. p. 6. Francbet Pi. Dav. I. p 69. Graebner in Engler Bot. Jabrbiicber XXIX. p. 587. Bebder in Sargent Trees and Sbrabs II. p. 81. PI. 138. et PI. Wils. I. p. 109. Scbneider lUus. Handb. Laubbolzk. II. p. 605. fig. 425 g-b. r. vielanophyilmn, Hayata Icon. PI. Form. IV. p. 12. (1914). VIII. p. 43. (1920). Nom. Jap. Koaisbi-gamazumi. Hab. 48 Art. 2.— T. Nakai : Formosa : in monte Takasan 6000 ped. (N. Konislii). in monte Sansezan (B. Hayata). in monte Morrison 7000 ped. (T. Kawakami et U. Mori), in monte Taiheizan (B. Hayata). in monte Barazan (E. Matsuda). in monte Gökwanzan (B. Hayata). Sect. Tlnus. Sp. 30). (25) Viburnum prOpinqUUtn, Hemsley in Journ. Liun. Soc. XXin. p. 355 (1888). Grœbner in Eugler Bot. Jahrb. XXIX. p. 587. Relider in Sargent Trees and Sin-ubs IL p. 33. PI. 115 et. p. 113 et PI. Wils. II. p. 111. Hayata Icon. PI. Form. IV. p. 14. Schneider Illus. Handb. Lanbholzk. II. p. 652. fig. 418. a-d. Nom. Jap. Oiwake-gamazumi. Hab. Formosa : Bankanzan 4500 ped. (B. Hayata). f. parvifolium, (Grœbner) Nakai. V. projAnqiium var. jmrvi folium, Graebner in Engler Bot. Jalirb. XXIX. p. 687. (1901). Eehder in Sargent Trees and Shrubs II. p. 83. Nom. Jap. Kobano-oiwake-gamazumi. Hab Formosa : inter Batagan et Naitakoro (ß. Hayata). Sect. Odontotinus. Sp. 81). . (26) Viburnum fœtidum, AVaiiicii Pi. Asiat. Rar. i. p. 49. t. 61. (1830). var. rectangulatum, (Grœbner) Nakai. y. rectangalatuin, Grœbner in Engler Bot. Jahrb. XXIX. p. 58"^. (1901). V. fœtidum var. rectangulum, Eehder in Sargent Trees and Shrubs IL p. 114 et PI. Wih. L p. 112. T'. rectamßdare, Hayata Materials Fl. Form. p. 135 (1911) et Icon. PI. Form. IL p. 72. Nom. Jap. Taiwän-yözome. Hab. Formosa : Naitaroko (Eiji Matsuda), in monte Arisan 2500 m. (Faurie n. 356, G. Nakahara). in monte Morrison 10ü()0 ped. (T. Kawakami et U. Mori), f. integrifolium, (Hayata) Nakai. 1'. intL'iirifuliiiin, Hayata Materials Fl. Form. p. 132. Icon. PI. Form. IL p. 70. Nom. Jap. Niitaka-liosoba-gamaznmi. Hab. Formosa : Taiko (T. Kawakami et U Mori), in monte Morrison 7000 ped. (T. Kawakami et U. Mori), in monte Earazan (E. Matsuda). in monte Bui (E. Matsuda). Haec est forma Viburni foetidl var. rectangidaü cum foliis integris sed sœpe margiue crenatis in seri-atulas transformantibus. Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. 49 Sp. 32). (27) Viburnum parvifolium, Hayata Materials Fl. Form. p. 134. (1911) et Icon. Fl. Form. II. p. 71. Nom. Jap. Ko-miyama-gamazumi. Hab. Formosa : in monte Morrison 10000 pad. (T. Kawakami et U. Mori). Sp. oo). (28) Viburnum formosanum, (Hance) Hayata Materials Fl. Form. p. 132 (1911) et Icon. PI. Form. II. p. 69. PI. I. (1912). r. erosum, \a.ï. formosanum, Hance in Ann. Sei. Nat. 5 series V. p. 216 (1866). V. dilatatum ^. formosamcm, Maximowicz in Mel. Biol. X. p. 666 (1880). r. Z/r5:o?(/c»?H, Eolf in -Toum. Linn. Soc. XXI. p. 310(1884). Eebcler in Sargent Trees and Shrubs II. p. 97. PI. 146. I . liizo)iicum \Ar. for)nosam(m., Eebder I.e. p. 97. Nom. Jap. Takasago-gamazumi v. Lnzon-gamazumi. Hab. Formosa : in monte Hicbiseizan (T. Kawakami et S. Sasaki). Tansui et Sozan (?). in monte Buisan (B. Hayata). Miisba (B. Hayata), Tandaisba (Ü. Mori). Heisba (B. Hayata). Piokkiri (B. Hayata). in monte Arisan 2500 in. (Faurie n. 357). Hassbiran (Ueno et Sbinya). Takuran (Y. Tasbiro). Hikaku (T. Makino). Fukkisbo (C. Öwatari). Kelung (Faurie n. 353). Suiteiryo (C. Öwatari). Sankakuyü (T. Kawakami et S. Sasaki). Species mutabilis et formœ varietasque sequentes haud facile distinguere possumus. f. morrisonense, (Hayata) Nakai. V. morrhoneme, Hayata Materials FI. Form. p. 138 et Icon. PI. Form. II. p. 70. YIII p. 43. fig. 21. Nom. Jap. Niitaka-gamazumi. Hab. Formosa : in monte Morrison 1000 m. (T. Kawakami et U. Mori). Tabo (B. Hayata). Taibeizan (B. Hayata). Eontabunsan (B. Hayata). Tabiyaban (B. Hayata). f. SUbglabrum, (Hayata) Nakai. y. siibijlabrion, Hayata in Scbéd. Herb. Imp. Univ. Tokyo. Hab. Formosa : Sbôkei (S. Sasaki). f. mUShaense, (Hayata) Nakai. T^ mushaeme, Hayata in Scbéd. Herb. Imp. Univ. Tokyo. Hab. Formosa : Högo 4000 ped. (B. Hayata). Musba 3800 ped. (B. Hayata). in monte Köketsuzan (T. Makino). var. taishanense, (Hayata) Nakai. ]'. taishanense, Hayata Icon. PI. Form. VIII. p. 45. fig. 22. (1920). 50 A.rt. 2.— T. Nakai : Nom. Jap. Shima-miyama-gamazumi. Hab. Formosa : in monte Tailiasenzan lOÜOO ped. (T. Ito). in monte Ronclabun (U. Mori). Sp. 34). (29) Viburnum Matsudai, Hayata icon. PI. Form. VIII. p. 41. fig. 2(.'. (1920). V. villodfoliwn, Hayata Icon. PI. Form. VIII. p. 45. (1920). Medulla alba solida. Gemmi« 4-perulato. Ramus purpuras- cens decUssato-rauiosus. Folia annua ovato-acuminata v. late lanceolata acuminata, basi obtusa v. truncata 8-45 mm. longa 5-21 mm. lata, supra viridia stellulato-pilosa, infra pallida stellato- pubescentia, petiolis 1-5 mm. longis stellato-tomentosis stipullatis. Inflorescentia in apice rami liornotini terminalis stellato-villosa umbellato-decomposita parva diametro vix 2 cm. Bractea' et bracteolai caducse- Ovarium et calyx stellulato-villosa et glandulosa. Corolla rotata. Stamina corolke lobis breviora. Stigma trilobum. Drupa rubra late oblonga 5-6 mm. longa. Putamen compressum dorso 2 ventre 1 v- 3 sulcatum. 'Nom. Jap. Taiwau-koba-gamazumi. Hab. Formosa : Earasau (E. Matsuda). in monte Bondabunsau (U. Mori). Vibu7'num villoslfolium est planta juvenilis V. Matsudai. Tribus 3. LinnœeaS, Fritsch in Engler Prantl Nat. Pflanzenf. IV. 4 p. 163 (1891). Engler Syllabus Pflanzenf. ed. 1. p. 173. (1892). Lonicereœ, R. Brown Characters and descriptions of three new Species of plants found in China by Clarke Abel p. 4 (1818). De CandoUe Prodr. IV. p. 329. p.p. G. Don Gard. Diet. III. p. 443. p.p. Lindley I.e. p.p. Koch I.e. p. 279. p.p. Bentliam et Hooker I.e. p. 2. p.p. Lonicereœ Subordo 1. Lonicere A. hlflora caule erecto, pedunculis 1-3 mm. longis, corolla basi non gibbosa. Frutex usque 2 metralis ramosus. Caulis longitudine 6- sulcatus. Cortex sordide fusco-cinereus. Kami graciles bornotini virides antrorsum pilosi, annotini rubescenti-fusci glabri. Folia nunc oblanceolata integerrima nunc obovata grosse serrata utrinque attenuata supra viridia secus venas pilosula, margine crebri-ciliolata, infra secus venas ciliolata. Pedunculi terminales 1-3 mm. longi QQ Art. 2.— T. Xakai : glabi'i. Pedicelli l-^ mm. longi. Bractea' mmimae ovato- lanceolatxe glabnt». Ovarium compressum lineare 9-13 mm. longnm glabrum. Sepala 4, 8-10 mm. longa oblongo-linearia apice obtusa venosa glabra. Corolla albida 13 mm. longa infundi- buliformis ad basin sensim angustata. lobis 4 apertis, extus sparsi- ssime pilosa, intus dense pilosa. Stamina inserta dense barbata. Antbene rotundato-elliptica\ Styli inserti glabri. Nom. Jap. Iwa-tsuknbane-ntsngi. Hab. Hondo : Kawanose districtu Atetsu prov. Bitcliu (Z. Yoshino ii. 290, 331). Hongö- mura districts Kawakami prov. Bitclin (G. Koidzvimi). Sbikoku : in monte Yokoguïayania prov. Tosa (K. Watanabe). Kiusiu : in monte Ebosbidake prov. Higo (Z. Tasbiro). Sp. 42). (7) Abelia COreana, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXII. p. 108 (1918). Caulis 1-2 metralis fusco-cinereus longitudine regulariter 6- sulcatns erectus ramosus. Ramus hornotinus rubescenti-fuscus glaber. Folia opposita petiolis basi connatis ciliatis supra canali- culatis, e basi 2-7 mm. longis, laminis ovato-lanceolatis v. late lanceolatis supra medium grosse obtuseque serratis v. integeris, apice acutis basi acutis v. acuminatis, margine ciliatis, supra sparsim pilosis, infra secus venas pilosis, 3.4-7.0 cm. longis 1.4- 3.5 cm. latis. Pedunculi 1-3 mm. longi bifloris. Pedicelli 2-3 mm. longi ciliati. Calyx angustus ciliatus. Bractese minutse 0.5-1.0 mm. longa^ trilobte. Sepala 4 oblanceolato-obtusa venosa margine ciliata 5-9 mm. longa 1.5-2.5 mm. lata. Flores ignoti. Nom. Jap. Kara-tsukubane-utsngi. Hab. Corea sept., Ham-gyöng bor. : in silvis montis Kapporei 1000 m. (T. Nakai n. 2240). in silvis Kôsetsurei 900 m. (T. Nakai n. 7499-7500). in silvis Yûkokurei 1200 m. (T. Nakai n. 7501). in dumosis secus vias Kinkoku (T. Nakai n. 7502 . 'Sp. 43). (8) Abelia insularis, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXII. p. 109 (1918). Frutex usque 0.8 metralis. Caulis cinereus longitudine 6-sulcatus. Ramus hornotinus rubescenti-fuscus glaberrimus flavido-punctatus. Folia ovata v. late ovata interdum elliptica v. obovata mucronata v. acuminata, supra glabra viridia, infra pallida glabra, margine grosse serrata et ciliolata, 3.0-5.0 cm. longa 2.0- Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japon i earn m. Q\ 3.4 cm. lata, petiolis 4-6 mm. longis l)asi cunnato-amplexicaulibus margine ciliatis. Pedunculi 3-4 mm. longi glaberrimi bifloris. Pedicelli 0.5-1.5 mm. longi glaberi'imi. Bractea' minutée 0.5-1.0 mm. longse interdum filiformes 3.0 mm. longa' v. virides et ovato- aciiminatœ usque 9 mm. longa\ Ovarium glabrum 7-9 mm. longum. Sepala 4-5 oblanceolata obtusa 2.5-5.0 mm. longa. Corolla ochroleuca, tubo 5-7 mm. longo, lobis patentibus ol)ovatis V. rotundatis intus barbatis. Nom. -Jap. Takesbiraii-tsiikubane-utsugi. Hab. Insula Dagelet : in rnpibns Dodo (T. Nakai n. 4578-9). Tribus 4. Chamaeceraseae, Nakai. Lonicereie, Ti. Bro^xn I.e. \).T^. De Candolle I.e. p.p. G. Don I.e. p.p. Lindley I.e. p.p. Koch I.e. p. 279. p.p. Bentbam et Hooker I.e. p. 2. p.p. Fritscb I.e. p.p. Engler I.e. p.p. Lonicereœ subordo 1. Loiiicereie verecsiccatte globosa-. Semina magna 5 mm. longa. Subsect. Vesicaria'., Rehder. Folia ovata vel late ovata. Pedunculi 3-4 mm. longi. Flores albi demum iflavescentes. Styli pilosi f.. resicaiia, Komarov. Corolla subregularis. Bracteohe in fructu succosfe cteruleo-atra'. Semina 2-3 mm. longa Subsect. CW»/(',g, Rehder. \ . . .18. fRarai omnes glabri 14 \Rami saltem partim velutini \q (Folia glabra vel tantum infra socus venas sparsissinie adpresseque ciliolata. /'. C(P.ntle(t, Linné var. imulosa, Relider. Folia pilosa 15_ 12 64 Art. 2.— T. Xakai : Folia oblonga vel ovata vel elliptica vel late elliptica. . . . L. cœrulea, Linné var. ijlahfescens, Enpreclit. Folia oblongo-oblanceolala vel oblanceolata, L. cœndea, Linné, var. ylabrescem, Ruprecht f. salicifolia, Dippel. Folia ovata vel elliptica vel late elliptica vel pblongo-ovata. ,n\ L. (;(£>'»/tw, Linné var. rtZf<«'ü«, (Pallas) Sweet. Folia oblongo-oblanceolata vel oblanceolata vel angnste oblonga. L. ctendea, Linné var. edulis (Tvirczaninow) Eegel. Gemmse terminales non evolutœ et axillari-terminales evolutse ita vulgo rami ^_ ramulis binis terminalibus bifurcati. Flores subregulares vel bilabiati. Bacca rubra Sebsect. Bmcteattß, Eehder 18. ■GemmîB terminales evolnta?. Flores subregulares vel bilabiati 24. IPedunculi uniflori. Folia ovata vel oblonga vel obovata vel elliptica supra setuloso-ciliata margine ciliata. Bractefe unicœ 8-1 5 mm. longse foliaceœ. L. monantlui, Nakai. Pedunculi biflori 19. 19| f Ovariuro vulgo ad medium vel supra medium connatum 20. Ovarium fere liberum vel basi tantum connatum 22. 20 22 23 24{ Pedunculi 8-13 mm. longi. Ovarium supra medium connatum. Semina minute foveolata 3-8.5 mm. longa. Folia ovata vel oblongo-ovalia decidua. L. coreana, Nakai. Pedunculi 2-3 mm. longi. Folia sa^pe partim persistentia 21, Rami glabri L. Harai, Makino var. Tashiroi, Nakai. ami sursum setuloso-ciliati L. Harai, Makino. Corolla quam 10 mm. brevior. Folia late ovalia vel ovalia supra toto pilosa membranacea L. j)ri£ßoren^, Batalin. Corolla quam 20 mm. longior. Folia late ovalia vel ovalia vel oblonga juniora subtus sericea. Bracte?e magnse et latœ 23. Ovarium glandulosum. Calyx glandulosus. Styli infra medium pilosi. L. strophiophora, Francliet. Ovarium glabrum. Calyx glaber. Styli glabri. • L. strojihioji/iora, Francbet var. ijlahra, Nakai. Flores subregulares. Ovarium 2-loculare. Pedunculi 1-2 floribus. Subsect. Piitpu)asce)Uefi, Relider 25. Flores bilabiati. Ovarium 3-loculare vel in nonuullis floribus 2-loculare. Pedunculi 2 -floribus 34. _ [Pedunculi 2-floribus 26. ^^(Pedunculi 1-flore 28. (Bracteoke nulla). Folia oblongo-lanceolata. Bacca rubra libera. Pedunculi graciles. L. luuleri folia, Maximowicz, ßracteoLe cupulares ovario lequilongœ vel breviores 27. 27 28 Tentamen Systeinatis Caprifoliacearum Japonicarum. ß5 Folia supra pilosa basi acuta vel obtusa rarius subcordata, Tj. ramosissivia, Francliet et Savatier. Folia supra subglabra basi saepe cordata. . . . L. inmomsima, Francliet et Savatier var Fudzimoriana, (Makino) Nakai. BracteolsB obloiigœ vel ovatic libera; interdum in nonnullis floribus destitutae. Folia late ovata. Flores flavidi. Braeteae bime ovata3 vel ovato-oblong». L. macrocahjx, Nakai. ^Bracteola; null» 29. {Folia supra glabra 80. Folia utrinque pilosa 33. 1 Folia infra parce albo-pilosa. Ovarium glabrum. L. firacilipes, Miquel var. f/etniiiia, Makino. Folia infra glabra interdum secus costas parce pilosula 31. {Flores flavidi. Ovarium glabrum. . T^. firacilipes, Miquel var. alhifloni, Maximowicz. Flores rubescentes 32. {Ovarium glabrum L. firacilipes, Miquel var. (ßahrum, Miquel. Ovarium glandulosum L. fjracUipes, Miquel var. adenophora, Nakai. IPedunculi et ovarium parce glandulosa. . . L. temiipes, Nakai var. tijpica, Nakai. Pedunculi et ovarium dense glandulosa. L. tenuipes, Nakai var. ijlaiididosa, (Maximowicz) Nakai. Ovarium 2-loculare. Flores flavidi bilabiati. Semina 5-6 mm. longa. Subsect. Cerasiuir, Eelider. 34{ Folia rnembranacea oblonga acuminata. Pedunculi 5-10 mm. longi. L. cerasina, Maximov?icz. Ovarium 3-loculare 35 Gemmae hyemales ovatfe squamis caducis. : . . Subsect. Alpiijemp, Eebder 86, Gemmae byemales lanceolate vel ovato-lanceolattc, squamis persistentibus. Subsect. FiJwdanthic, Piebder 41. Ovarium toto conniventes. Bracteolse minimae duae. Folia quam 50-60 mm. longiora oblonga vel ovata apice acuminata basi acuminata, acuta, obtusa 36^ vel subcordata * 37. Ovarium saltem apice distincte bilobo-bifidum et si subtruncatum cicatrice valde aperto 38. Folia utrinque glabra vel infra secus venas pilosa basi non cordata. L. fdpifjena, Linné. Folia infra pilosa vel parce velutina, basi interdum subcordata. L. (dpigeiia, Linné var. Glthnii, Nakai. {Folia infra costis et veiîis primariis distincte elevatis quam 50 mm. longiora. Bracteolte minimje triangulares vel ovat» S9. Folia infra costis et venis moderate elevatis. Bracteolte cupulares 40. 3 61 42 6ß Art. 2.— T. Nakai : I Folia subtus glaiiiluloso-ciliata, costis et venis patuntii)! ciliata. fj. ]\'utiw>ihm)i/i., Makino. Folia subtns glabra />. WattDiaheawi, Makiuo var. ruidinsima, Nakai. {Costa infra patentiin ciliata. Bracteolfe ovato vel oblongo-lobat». Jj. Vidalii, Francliet et Savatier. Costa infra glabra. Jiracteohe truncatie L. enasoides, Nakai. Peclnuculi breves 4-5 lum. lougi. Folia viridissima glaberrima obovata vel elliptica apic« cuspidata vel acuminata basi cnneata vel acuta. Bracte;e 41^ ()vata> quam 1 mm. breviores. Bracteola^ cupnlares quam 1.5 mm. breviores. L. diirniantiaca, Nakai. Pednnculi quam lOmm. lougiores 42. Folia margine minute crebri-ciliata, ovata vel oblouga subtus secus venas vel toto pilosa. Ovarium e medio usque ad apicem connatum. Flores purpurei. Styli pilosi. Bacca rubra L. saclmUnemis, (F'r. Schmidt) Nakai. ^Folia margine vix ciliata 43. Folia subtus toto minute albo-ciliata, late lauceolata. Pedunculi graciles 10-13 mm. longi. Bracteie brevissimte. Bracteokr ovata; ciliolatje 0.5 mm. 43^ longse. Corolla quam 7 mm. brevior. Styli pilosi. Ovarium ad apicem connatum L. tatarinoui, Maximowicz var. lejittoithn, (Relider) Nakai. I^Folia subtus secus venas pilosa vel glabra 45. Folia oblanceolata utrinque acuta vel acuminata, infra secua costas barbata. Pedunculi graciles. Ovarium basi connatum. Styli infra medium parce pilosi L. nigra, Linné var. harhinervis, (Koxnarov) Nakai. Folia latiora ovata vel elliptica vel obovata 45. Î Folia subscssilia vulga elliptica. Ovarium toto connatum vel apice leviter bifidum. Bacca rubra. Styli toto pilosi /-. Chamissoi, Bunge. Folia distincte petiolata 46. Rami teretiusculi vol teres non distincte quadrangulares. Folia elliptico- oblonga vulgo 50-80 mm. longa. Styli pilosuli. Pedunculi 15-45 mm. 46{ longi. Bracte* quam 2 mm. breviores. Bracteolœ ovato-oblongas obtusae. L. l'schonosJcii, Maximowicz. liami distincte quadrangulares 47. Folia ovata vel ovato-oblonga acuminata. Pedunculi sa'pe 4-5 floribus. Caulis vulgo viridis sed aprica purpurascens L. Mochidzukiana, Makino. Folia ovata apice obtusa vel acuta. Pedunculi semper 2-floribus. Caulis vulgo purpureus. . . L. Mochidzukiana, Makino var. Nomitraïut, (Makino) Nakai. 44 47 Praeterea Lonicera siihhisinda, Nakai in Corea septentrionali rarius ci'escit quam detexi circa Sanyo in dumosis crescentem sed ab hœc clave exclusa. Enumeratio Plantarn m, cum de?criptionil)US brevibus. Tentauien Systematis Capi-tfoliaœaruni Japtinicarum. Q'J Sect. Nintooa, (Sweet) Fritsk in Engler uiul Prantl Natiirliclie Ptlanzen- iaiinlieii lY. 4. ( 1 891) p. ] 68 Piehder Synopsis gen. Lonic. p. 144 et in Bailley Standard Cyclopedia p. 1910. Genus ?s7/(^-nr^ Sweot Hort. Brit. ed. 2 (1830) p. 258. Wel)b. It. Hisp. ( 1838) p. 42. Loiiiceni Untergatt. Xiiitouu, Dippel Handb. Lanbliol/.k. I. p. 215. Lonicera sect, yintooa. De Candolle sic Eebder in PI. Wils. I. 1. (1911) p. 141. Schneider Ulnst. Handbuch Lanbholzk. II. p. 726. Lonicera sect. Xijlosteinii, A. Xintoua, G. Don Gardner's Diet. III. (1834) p. 446. London Arboret. et Frnticet, Brit. III. (1838) p. 1050. Lonicera sect. X^lo.steon, De Candolle § 1. Xintooie, De Candolle Prodr. IV. (1830) p. 333. Lonicera subgn. Caj)ri/olii(iii, sect. Xiutooa, Maximowiez in Mélanges Biol. X. (1877J p. 55. Lonicera § KunoniiDn, Batinesqne New Flora Xorth Ainer. III. (1836) p. 2i'. Capri folinm § Xiutooa, Spach Hist. Nat. Veg. VIII. (1839) p. 331. Lonicera, subgn. 1. CaprifoJiuin, Dc Candolle apud C. B. Clarke in Hooker Fl. Brit. Ind. III. (1882) p. 9. Lonicera b. Xylosteon a. Xintooa, Endlicher Genera PL p. 563. Caulis volu))ilis. Rami medullis lamellatis vel evanescentibus perfecte fistulosi \'el rarius solid i. Flores axillares riepe paniculas terminales formantes. Corolla bilabiata. ( )variuni lilteriira. J3ra.cte9e et bracteola^ adsunt. Subsect. Longiflorae, Pehder Syu. p. 151. Corolla elongata, tubo longe tubuloso, alba demum flavescens. Fructus nigri rarius albi. Sp. 44). (1) Lonicera japonica, Thunberg Fi. Jap. (1784) p. 89. Persoou Syn. PL I. (1805) p. 2 13. Edward in Bot. Eeg. I. t. 70 (1815). G. Don Gard. Diet. III. (1834) p. 447. Mifiuel in Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. (1865-66) p. 269. Franchet et Savatier Enum. PL Jap. I. p. 203. II. p. 383. Maximowiez in Mel. Biol. X. (1877) p. 56. Forbes et Hemsley in Journ. Linn. Soc. XXIII. p. 364. Nicholson Illus. Diet. Gard. II. p. 297. Fritsh Nat. Pflanzenf. IV. 4. p. 168. Palibin Consp. FL Kor. I. p. 104. Diels Fl. Cent. Chin, in Engler Bot. Jahrbücher XXIX. p. 594. (rilg et Loesner in Engler Bot. Jahrbücher XXXIV. Beiblatt p. 68. Dippel Handb. Lanbholzk. I. p. 215. fig. 137. Nakai FL Kor. I. p. 288. Caprifoliam j/ißoniciim, Dumort de Courset Bot. Cult. ed. 2. VIL (1814) p. 209. Koemer et Schultes Syst. Veg. V. (1819) p. 263. O. Kuntze Pievisio Gen. PL I. (1890 p. 274. Xintooa juj)onica, Sweet Hort. Brit. ed. II. (1830) p. 258. Lonicera cochin4;Jtine)ms, G. Don 1. c. p. 447. 68 Art. 2.— T. Nakai : L. rejmis, Zippel ex Hasskarl Cat. Hort. Bogar. (1844) p. IIG. L. acuminata var. j(po7i:icu, Miqnel in Annales Bot. Lugd. Bat. II. p. 270. L. ckinensis, Watson Dendr. Brit. II. (182.5) t. 117. De CandoUe Prodr. IV. (1830) p. 333. Hooker Bot. Mag. t. 3316 (1834). Miquel Fl. Ind. Bat. II. (1856) p. 127. K. Koch Dendr. II. (1872) p. 17. 7.. japonica var. chinemh, Baker Eef. Bot, IV. (1871) p. 224. L. lonrjißora, (non De Candolle) Carrière Eev. Hort. (1873) p. 248. L. ßexuom, Tliunberg in Trans. Linn. Soc. II. (1794) p. 330. Persoon Syn. PI. I. (1805) p. 214. Loddiges Bot. Cab. XL (1825) PI. 1037. London Arl). et Frut. II. (1838) p. 1055. Miquel in Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. (1865-6) p. 270. Nicholson Illus. Diet. Gard. II. p. 279. f. 470. Dippel Haudb. Laubholzk. L p. 217. L. Halliana, Hort, ex K. Koch Dendr. II. (1872) p. 18. L. flexuosa, var. Halliana, Dippel Handb. Laubholzk. I. (1889) p. 217. CaiuifoUmn chinensis, Loudon Hort. Brit. (1830) p. 70. Spach Hist. Kat. Veg. VIIL (1839) p. 331. C. Halliamim, Hort, ex Dippel Handb. Laubholzk. I. (1889) p. 217. Xijlostewnßexuosum, Dumort de Courset Bot. Cult. ed. 2. VII. (1814) p. 208. Lonkera nigra, (non Liiiné) Tliunberg Fl. Jap. (1874) p. 89. L.hrachypoda, De Candolle Prodr. IV. (1830) p. 333. Caprifolima ßexuoium, Hort, ex Steudel Nomenclature IL (1804) p. 278. Lonicem covfiisa, (non De Candolle) Miquel Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. IL (1865-6) p. 270. Franchet et Savatier Enum. PL Jap. I. p. 263. L. dicersifolia, Carrière Eev. Horticole (1866) p. 99. Capri folium hrachypodmn, Gordon Gard. XL (1877) p. 88. C. japonicum var. siibverticillare, 0. Kuntze Eev. Gen. PI. I. (1891) p. 273. ÏMiiicera japonica var. Halliana, Nicholson Handb. Arb. Kew. IL (1896) p. 17. L. japonica var. ßexuosa, Nicholson I.e. Caulis flexuosus volubilisve. Ramus rubescens, juvenilis pilis fuscentibus patentibus vel recurvis velutinus vel tomentosus, glandulis stipitatis sparse intermixtus, adultus velutinus vel pilosus vel fere glabrescens. Medulla evanescens ita caulis perfecte fistulosus. Petioli pilosi vel pubescentes vel. velutini 2-10 mm. long! arcuati. Lamina ovata vel ovato-oblonga vel elliptica vel oblongo-elliptica vel oblongo-lanceolata supra viridia juvenilia pilosa vel ad presse sericea dem um glabrata vel pilosa, infra glabra vel secus venas pilosa vel pubescentia vel tota facie pilosa vel velutina 59 mm. longa 34 mm. lata (53-31, 49-21, 85-41, 35-27, 37-25 etc). Pedunculi axillares 1-12 mm. longi, inferiores longiores velutini. Bractese foliaceas petiolis 1-2 mm. longis pilosoe vel velutinae ovatas v. ellipticse vel late ovatne 4-25 mm. IVntainen Sysfceruatis Capri i'oliacearuin Japon icarnm. (jQ loiiga\ lU'acteolio ovaüe vel rotundatcC vel subquadrangulares velutinîc et glandulosa^. Ovaria libera glabra. Calycis dentés lanceolati 1-1.. "> mm. longi pilosi. Corolla al1)a demuin tlavescens extus pilosa «et glaiidnlosa 27-48 Jiim. longa, tubo 12-24 mm. longo, intus piloso, apice bilabiata, labio 12-2Ö mm. longo. Stamina in fauce corollie affixa lobis corolla; fere aeqnilonga. Filamenta basi pilosa. Styli infra medium ad})resse pilosi. Bacca nigra splux^rica apice calycis lol)is persistentibus coronata. NoiD. .Jap. Suikaclzara, Nindi"). Nom. Cor. Indon S.^» Indon-clio y^^i^. Indon-nong-knl. Hab. Qnelpaert : iu sepibus (Taqiiet ii. o735-G). Setchimeri (Taquet n. 4277 1. in sepibns Hioton (Tatxnet ii. 2935). in sepibus Hongno (Taquet n. OOS-.j ). in dumosis (Faurie n. 1846, Taquet u. 314). Choten (T. Nakai n. 1354, T.-Mori n. 110, T. Ishidoyan. 94). in rupibus (T. Nakai n. G488). Hongno (T. Nakai). circa Tscliedzu (T. Nalcai). in insula Piangto < T. Nakai). in lierbidis Seikiho (T. Nakai n. 6489). Cbül-la : Kynsanri (T. Nakai n. 500). Mokpo (T. Uchiyama). in insula Okto (T. Nakai n. 783). in insula Wangtô (T. Isbidoya n. 531). Kyöng-san : Koko (T. Nakai n. 4574). Suk-moon-cbung (R. K. Smith n. 99). insula Malcinosbima (T. Uchiyama). Shinshù (".'). Kyöng-geui : Seiryôri (T. Uchiyama). Suigen (H. Ueki, n. 400). ni monte Hokkan/.an (T. Uchiyama). Kûryu (T. Ishidoya n. 532, Y. Akabane). Anken- zan (S. Kobayasbi). Namsan (Y. Y^amashita). Akenri (Y. Yamashita'. Kang-uon : Umi-kongô (T. Nakai n. 5858). Kum-syon (T. Uchiyama). in dumosis (Taurie u. 311). Hoang-hai : Kaishu (?). Pyong-an austr. : Pyeng-yang (H. Imai). Pyong-an bor. : Neihen (T. Isbidoya n. 533)- Ham-gyong austr. : in colle Chin-am-bon (T. Nakai). in dumosis Ouensan ( Faurie n. G96). Namsan districtu Eiko (Angendô). Kiusiu : Komatsuyama prov. Hiuga (K. Saida). Nagasaki prov. Hizen (Z. Tashiro). Konpira districtu Nishikitsuki prov. Hizen (H. Y'oshioka). Toyotsu prov. Buzen (T. Nakano, S. Hamada). insula Sakurajima prov. Satsuma (S. Nagoshi). Y'atsushiro prov. Higo (H. Ito). Isaku prov. Satsuma (S. Y'ajima). in monte Unzengatake (B. Hayata). Inudake prov. Buzen (Pi. Y'atabo ot J. Matsumura). Insula Tsushima : Neo (Y. Yabe). Sbikoku : Yamanouebi districtu Kume prov. lyo (K. Okudaira). Hondo : Mitakesan prov. Ugo (Y. Kudo). Ömiya prov. Musashi (K. Miyabe). Karamachi prov. Slhmousa (K. Miura). Morioka prov. Eikucbu (Y. Takahasbi, rjQ • Art. 2. — T. Nakai : S. Ariiuoto). Kamiiiiioryomura prov. Suwo (N. Okacluj. Tokyo (K. Miyabe). inter Yamagucbi et Mitajiri prov. Suwo (T. Goya). Kawarabayashi prov. Taïuba (K. Takenoucbi). Kawarajiri prov. Tamba (K. Takenoncbi). Amagisaii prov. Idzn (S. Ôkubo). Sbibuya circa Tokyo (H. ïakecla). Sliinjornura prov. Kii (I. Sono). Ota prov. Hitacbi (T. Kawakado). Sendai prov. Pàkuzen (A.' Yasuda). Sbinobusan prov. Iwasbiro (G. Kakabara). Hieizan prov. Yaraasbiro (I. Sono), insula Ösbiuia prov. Idzu (G. Koidznmi). Higasbiyama insulai Hacbijo (S. Okubo). Siikagawa prov. Kûzuke (M. Koyama). Nikko (S. Goto). KatasG prov. Sagami (B. Hayata). Kônodai prov. Sbimousa (B. Hayata). Inokasbira prov. jMiisasbi (Jî. Hayata). in niontc Takao prov. Mnsasbi (B: Hayata). Y^'eso : Hakodate (S. Nozawa). Hat'C Lonicera est mutabilis. Kehder tros varietates non congTuere possum distinxit. Exempla • gratia, pubescens supra venas foliorum in ramulis diversis variât, et forma foliorum nimis variabillirna ut forma a'stivationis e auctumnale a)>horreat. Corolke lobi rarnurum priorum ad medium divisi dum aliornm tantum tertio divisi. Qmeque planta procal dubio ejus aream mutandam, formarum. folii, pubescentis, longitudinis corolbe ete. habet, sed gi-adus mutationis nimis sensim et integer ut varietates distinctas. agnoscare non possimus. var. MiyagUSllkiana, Makino in Tokyo Bot. :\rag. XXVr. p. 218. (1912_). Folia 8-27 mm. longa 5-1-") mm. lata. Corolla 2.5 cm. longa. Folia densiora et crassiora quam var. tijpica. Au species propria ":' Nom. Jap. Hinie-suikaznra. Hab. Liukin : insula Gkimnva. Sp. 4Ö). (2) Lonicera affinis, Hooker et Amott Bot. Beecbey's Voyage (1841 1 p. 204. Walpers Rep. H. (1843) p. 449. Micincl Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. p. 270. Francbet et Savatier Eimm. PI. Jap. I. p. 204. II. p. 052. Forbes et Herûsley in Joiun. Linn. Soc. XXIII. p. 359. Maxiraowicz Mél. Biol. X. p. 58. Eebder Syn. Lonic. p. 157 et in PI. Wils. I. i. p. 144. /.. Ihu'nicriiriui, Blume in lierb. fide K. Kocb Dendr. IL U872) p. 18. /.. oiiiiiis var. hi/p(ileac>i, (non Piebder) Matsuniura Ind. PI. Jap. II. p. 599. Caulis tlexuosus. Cortex fuscus. Kami auguste listulo.si, rubesceiites glaberrimi vel apice juveniles tantum fuscenti-pilosi.. , Petioli deorso glabri ventre canaliculati et pubescentes v. glabri 5-13 mm. longi. Lamina ab initio glaberrima ovata vel late ovata Tontauitn Systcuiatis Caprifoliacearum Japonicaruin. 7]^ l)asi ol)tusa vel truncata apice acuminata 'Zij-^Oo mm. longa 12-G2 mm. lata integerrima. Podimciili in apice rami liornotini axillares et terminates glaberrimi .'5-'.) mm. longi. Hractea^. bina^ falcato- laiiceolatie l-o mm. longa' supra pilosa'. Bracteohe rotundato 4- lobic extus glabra' intus jiilosto 1 mm. longa'. Ovarium liberum glaberrimum. Cal^ycis «lentes lanceolati vel ovato-acuti glaberrimi vel apice ciliolati 1 mm. lougi. Corolla 40-55 n^m. longa bila- biata, tubo angusto 18-27 mm. longo extus glaberrinn.) intus cun^ lobopiloso. Stamina et styli exerta glabra. Bacca iiigra. Nom, Jap. Haraa-jiiiKlö vel. Inn-nindö. Hab. Liiiliin : Okinawa (T. Miyagi). Naba (M. Kawabarada). insula Ösbima (T. Kamiya). Hondo: Munetô uppidi Mianmi distiictii Obtsu prov. Nagato (J. Nikain. 759). Hikaini oppidi Obncbi districtu Yosbiki prov. Siiwo (J. Nikai n. 854). insula Miyajima prov. Aki (Y. Tanaka). Naganobori districtu Mino prov. Nagato (T. Nakai). Kiusiu : Tashiro prov. Ösumi (M. Koyaina). insula Yakusbima prov. Osumi (M. Ivoyama). Fukurengi insula^ x\niakusa (M. Koyaraa). Sp. 40). (;;) Lonicera hypOglaUCa, Miquel Ann. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. p. 270. Francbet ct Savatier Enum. PI. Jap. I. p. 204. II. p. 387. 7v. Lesahemiidtii, (non Wallicli) Miqiiel I.e. L. i]uiijUnicu)it , Otto Kuntze Ecv. Clen. PI. I, (1891 ) p. 274. (.'. molUssitiiiini, ( )tto Kmd/L' I.e. Rami ilexuosi adpresse rufescenti-ciliati fistulosi teres. I'etioli G-12 mm. longi adpi'esse rul*o-})ilosi. Lamina 7 mm. lata supra pnieter costas glaberrima infra toto adpresse iiifescenti-pubescentia et crebre rubro-reginoso-punctata. Pedunculi adpresse rufescenti-pubescentes 3-23 mm. longi. BractCcO subulatic vel lanceolat). Seisen (Ï. Nakai n. 2656). Hoang-bai : Cböen districtu Cböen (•.'). Inritsu districtu Inritsu (?). Kiusen districtu Kinssn (?). Kang-uoen : Mok-po (T. Ucbiyama). IMakkiri ( T. Nakai n. 5857). in monte Kum-gang-san (Faurie n. 697). Kyoeng-geui : Köryö (T. Nakai n. 2227, T. Isbidoya n. 547 ). in monte Nankanzan (T. Ucbiyama). in insula Kökatö (S. Kobayasbi). in bortis missionis (Tat^uet n. 2534). in bortis seoul (Faurie n. 306, 692). Kyoeug-san : in vallibus Syou-ouen (Faurie n. 307). in monte Kayasan (Y.' Nakano). in monte Taibaknsan (Y. Nakano). Sp. 48). (5) Lonicera chrysantha, Turczaninow Cat. Pi. Baicai-Dab. (1838) n. 5G0. nom. nud. et in Bull. Soc. Nat. Mose. XVIII. (1845) p. 304. Ledebour Fl. Boss. IL (1844) p. 388. Maximowicz Prim. Fl. Amur. (1859) p. 135 et in MéL Biol. X. (1877) p. 68. Kegel Gartenflora XII. (1863) p. 211 PI. 404 et Tent. Fl. Uss. n. 237. Plerder in PI. Kadd. III. (1864) p. 12 tab. 1. f. 5. g. b. Korscbinsky in Acta Horti. Petrop. XII. p. 346. Fritscb in Engler u. Prantl Nat. Pflanzeuf. IV. 4. p. 169. Forbes et Hemsley in Journ. Linn. Soc. XXTII, p, 360. Paiibin Consp. Fl. Kor. I. p. 104. Dippel Handb. I. p. 222. bg. 141. Gilg et Loesuer ni Englor Bot. Jabrbuecber 74 Art. 2.— T. Nakai : XXXIV. Beiblatt p. 68. ReMer Syn. p. 139 et iu Bailley Staudard Cycl. p. 1910. Komarov Fl. Mausli. III. p. 524. Matsnmura Iml. PI. Jap. II. 2. p. 599. Nakai FI. Kor. I. p. 289 et FJorula Paiktnsaii ri918) p. G9 n. 25G et Vcg. Diamond Mount, p. 185 B. 606. Xylostenm (jihhißontm, Enprcclit in Ml4. Biol. II. (185(3) p. 480. Xylosteum (jibhiflorum, Maxiinowicz apud RuprecLt in Mel. Biol. II. (1857) p. 547, Caprifohiiini chnjsantJtuiii, 0. Kuntzo Bev. Gen. PI. I. (1891) p. 274. Frutex usque 4-"metralis. Cortex sordide cinereus profunde fissus. Medulla evanescens fusca. Gemmix* jiyemales ovatö- acuminata^. Ramus hornotinus viridis patentim hirsutus. Petioli 2—7 mm. longi patentim hirtelli. T^amina ovata aut obovata, supra viridis erect o-pilosa, margine pilosa, infra pallida secus venas erecto-pilosa et sul) lente glandulis pa])ill(>sa. Pedunculi erecti axillares hirsuti et glandulis minimis papillosi 10-25 mm. longi. BractecG lineares 3-8 mm. longte glanduloso-papillosie. Bracteolie rotundatîc aut late ovatte glanduloso-papillosa' 1 inm. longa?. Corolla bilabiata alba demum tiavescens tul)0 basi gibboso intus barbato. Stamina saltem ad mediym pilosa corolla breviova. Styli per totam longitudinem pilosi. Ijacca spiijcrica rubra. Semina 'l-o.b mm. longa sub lento minute foveolata. Nom. Jap. Xemuro-busliidama. Hab. Corea : Ham-gyoeug bor. : Kammibon (T. Xakai n. 7504). in monte Kösetsnrei (T. Kakai n. 7503 I. Ham-gyoeng austr. : inter Hütaidö et Hötaisan (T. Nakai n. 2244, 2232). inter Sansni et Keizancliin (T. Nakai n. 2228). Chödadö (T. Nakai n. 2221). Hoköri oppidi Fukeimen districtu Közan (S. Goto). Phyofeng-an bor. : in monte Hiraihö (T. Nakai n. 2251-2). in monte oppidi Kösei (T. Nakai n. 2235). in monte Börinsan (?). Kang-uoen : in monte Kongösan ( T. Uchiyama). Yeso : Prov. Hidaka : Sarurusando (K. Miyabe, Y. Tokubucbi). Prov. Isliikari : seciis Humen Isliikarigawa (K. Jimbö). Prov. Tokachi : Memorogawa (K. Jimbö). Urahoro districtu Tokaclii (Togauo). Prov. Kushiro : pede montis Meakan (I. Mutö). Sempöji (K. Jimbö). Nishibetsu (T. Isliikawa). Hyosa (J. Tanaka). Prov. Nemuro : Onnetö (J. Tanaka, T. Hosbi). oppido AVadamura (T Hoshi). Prov. Kitami : Sliari (K. Miyabe). Abashiri (S. Sugiyama). Kurile : Hateliösbi insula; Kunasbiri (S. Yokoyama). Teutauicn Systomatis Caprifoliaceariiui Japonicarnm. 75 Sachalin : Torcchapficbi (G. Nakabara). Sp. 4!)). (7) Lomcera MorrOWii, Asa Gray in Ten-y's Exped. (185(1) p. 313. Francliet et Savatier Ennm. PI. Jap. I. (1875) p. 20.5. Maximowicz in Mel. Eiol. X. (1877 1 p. 70. Dippcl Ilanab. Laubbolzk. T. (1889) p. 224 f. 142. iîebdcr Syn. Lonic. p. Î3G et in Bailley Staiul. Cyclop, p. 1910. Schneider Bins. Handb. Laubbolzk. II. p. 719. fig. 453 n. fig. 454 1-n. Matsninnra Ind. PI. Jap. II. p. COl. Ciqm folium Monun-ii, 0. Knntze Piev. Gen. PI. I. (1891) p. 274. Lonicera chnj.smitha, (non Tnrczaninowj Miquel Ann. j\Ius. Bdt. Lngd. Bat. IT. p. 270. iMvJcera Xi/Justeii)ii, (non Linné) Micjuel I.e. Frutex 1-2 iiiotnilis. Cortex fa^^cü-cinereus vol sordide cinereus. Medulla fusca evanesceiites. Gemma- hyemales ovatœ pilos^e. Eaun hornotini velutini. Petioli velutini !-'> mm. lougi. Lamina oblongo-elliptica ant ovato-oblonga aiit o\ata aut ol)longo- obovata aut elliptica supra viridis pilosa infra albo-velutiua 7-6o mm. longa o-37 mm. lata, apice mucronata \'el acuta, basi acuta vel rotundata v. truncata interdum subcordata, Pedunculi axillares graciles erecti 2-13 mm. longi pilosi vel velutini. Bractea> lineares 2-3 mm. longic vel sul)foliacea' 5-0 mm. longa' velutina\ Bracteolie oblonge obtusie o\-ai'io fei-e a-quilongo margine ciliato. Ovarium liberum glal:)rum. Calycis lobi 5 pilosi 1 mm. longi. Corolla alba demum ßavescens, tubo breve basi gibl)Oso. limbo alte aqualiter ^-partito patente, staminibus longiore. Filamenta basi ciliala. Stvli per totam lungitudinum pilosi. I>acca rubra libera spha?rica. Nonj. Jap. Hyntanboku. Hab. Hondo : Prov. Bizen : oppido Miwaninra districtu Asaguchi (H. Morikawa). Prov. Nagato : colle Shiznkisan in Hagi (J. Nikai n. 1056). Prov. Mvisashi : circa Tokyo (J. Matsmnura). Oniineyama (J. Mat.suniura ). Prov. Shinauo : monte Toriitoge (J. Matsniuura). inter Nagano et Togakusbi i S. Matsndai. Karnizawa (S. Matsuda). oppido Togaknshi (S. Koraatsu). in cainpis liznna (li. Takeda). in monte Togaknshi (H. Sakiirai). Kariyabara (J. Matsumura). monte Asama ( iM. Koyama). Prov. Shiraotsnke : Nikko (Y. Yabe, K. Sawada). , Prov. Echigo : sine kico speciali (M. Yamanioto). Prov. Iwashiro : in monte Bandaisan (G. Nakaliara). Prov. Piikuzen : Sendai (A. Y'asnda). 76 Art. 2.— T. Xakai : Prov. Ugo : Cliökaizan (E. Yatabe, A. Yasnda). Nibu (E. Ycndo). ProY. Mutsu : Aburagawa (H Sakurai). Zatöishi circa Hirosaki (N. Hiratsuka). Aomori (E. Yatabe, N. Kinashi, G. Nakabara). in monte Osorezan (A. Yasada). in monte Hakköda (G. Koidzumi). Snikoku : , Prov. lyo : Saijö (T. Oda). Y'^eso : Prov. Osbima : Hakodate (J. Matsumura, K. Miyabe et Y. Tokubucbi, E. Yatabe, S. Nozawa, Grtetrex). inter Pukuyama et Sbiragazaki (Y. Kudö). Yosbioka- sandö (K. Miyabe et Y". Tokubucbi). Makomaucbi (K. Miyabe). Eraman (K. Miyabe et Y. Tokubucbi). Kosbima (T. Isbikawaj. Gorynkaku (H. Sakurai). Todogawa (Y. Kudö). Prov. Iburi : Cbömanbe (T. Kawakamij. Tsu (K. Mayal^e). Prov. Sbiribesbi : inter Aonao et Tsurikake insulre Okujiri (Y. Kukö). Yoicbi (I. Y^'amamoto). insula Olcujiri (K. Miyabe et Y. Tokubucbi). Osboro (Y. Tokubucbi). Prov. Isbikari : ad ripas fi. Otaru \K. Miyabe et Y. Tokubuclii). Zenibako (Y. Tokubucbi). Sp. 50). (7) Lonicera insularis, Xakui in Tokyo Bot. Mag. XXXI. (1917) p. 30. Frutex usque 6 metmlis mmosissimus littoralis. Cortex cinereus profunde fissus. Kamus hornotinus velutinas. Folia late ovata vel late obovata vel ovata vel elliptica vel oblonga. Petioli pilosi o-i) mm. longi. Lamina supra adpresse sparsim ciliolata (lemum secus venas tantum pilosa, infra velutina, venis lateralibus primariis u trinque 4-G, basi ro tun data vel subtruncata vel acuta, apice cQspidata vel acuta, margine integerrima, 50 mm. longa 40 mm. lata, (54-58, 48-25, 40-20 etc.) Gemmie terminales non evolutîc. Pedicelli axillares 1 cm. longi velutini. lîracteiïî lineares vel lanceolato-lineares pilosa) 0.5-1 cm. longie. BracteoFe ovatse obtusie margine ciliato-glandulosie ovario breviores. Flores bini. Sepala 5 oblonga vel ovata vel elliptica 0.5-1 mm. longa margine ciliato-glandulosa. Corolla alba demum flavescens bila1»iata circ. 15 mm. longa basigibbosa ubi intus glabra, tubo extns piloso intus secus filamenta barbato. Stamina 2 lateralia ceteris longiora fere lobis posterioribus corollas aequilonga. Filamenta basi pilosa et gland ulosa. Styli per totam longitudinem pilosi. Bacca rubra ! spaerica. Tcntamcn Sjstematis Caprifoliacearnm Japonicarum. 'J'J Norn. Jap. Sliiiua-kiuginboku v. TakesLima-kiuginboku. Hab. Corea : insula Ooryongto e littore usque 200 m. alta sat vulgaris. (K. Okamoto, T. Isbidoya n. 140, T. Nakai u. 4572). Sp. 51). (S) Lonicera ibotaeformis, Nakai sp. nov. L. lindcHfolia, (non Maximowicz) Makino in Tokyo Bot. Mag. XX. (1906) p. 5. Usque 1.5 metralis ramosissinius. Cortex sordidus longitudine fissus. Gemmiu hyemales ovatie. Medulla fusca medio fistuJosa. Ramus gracilis, hornotinus quadrangularis antrorsum albo-pilosus. Petioli 1-3 mm. longi velutini. Lamina late oblanceolata vel obovata basi cuneata apice acuminata vel acuta supra viridissima pilosula infra pallide velutina 10-35 mm. longa 5-13 mm. lata margine ciliolata. Pedunculi 12-13 mm. longi pilosi et glandulis sphicricis minutissimis punctati. Bracteie angustœ 0.5-3 mm. longu3 pilosie. Bracteolte ovatte 1-1.3 mni. longa) pilosa'. Galj^x brevissimus 5-dentatus pilosus persistens. Corolla flava 10-14 mm. longa extus pilosa, tubo breve intus piloso. Stamina corolla subsequilonga. Filamenta basi pilosa. Styli staminibus breviores per totam longitudinem pilosi. Ovarium liberum 2-loculare glandulosum. Bacca rubra. Nom. Jap. Ibota-byotanboku. Hab. Hondo : Prov. Kai : monte Yatsugatake (G. Koidzumi, C. Ishii, M. Koyama). Prov. Suruga : pede montis Fuji (B. Hayata, T, Makino, M. Koyama). Sp. 52). (9) Lonicera Ruprechtiana, Eegel in Gartenflora XIX. (1870) p. 68 PI. 645. Maximowicz in MéL Biol. X. (1877) p. 70. Bakerand Moorein Joum. Linn. Soc. XYII. p. 383. Forbes et Herasley in Journ. Linn. Soc. XXIII. (1888) p. 866. DippelHandb. Laubbolzk. L p. 235 fig. 150. Fritscb in Engler Pflanzenf. IV. 4. p. 169. Eebder Syn. p. 135. Komarov Fl. Mansb III. p. 523. Sclmeider Illus. Handb. IL p. 719. fig. 453 1-m. fig. 454 h-k. Xylosteum fjibhißoriim var. sitbtomentosmn, Euprecbt in Melaiiges Biol. II. (1857) p. 548. Lonicera chrysnntha ß. svbtomevtosa, Paiprecbt in Maximowicz Prim. Fl. Amur. (1859) p. 136. Herder PI. Eadd. III. (1864) p. 13. Taf. 1, f. 5. Capiifuliinn Riiprechtianum, 0. Kuntze Eev. Gen. PI. I. (1891) p. 274. Frutex 2-3 metralis ramosus. Cortex atrocinereo-fuscus vel cinereus longitudine irregulariter fissus. Medulla fusca medio 78 Art. 2.— T. Nakai : evanida. Ramus Jiornotinus viridis velutiims adultiis pilosus v. glaber. Petioli 3-8 mm. longi juveniles veluüni adulti pilosi. Lamina elliptica aut oblonga aut ovato-oblonga aut oblanceolata, juvenilis supra sparsissime pilosa, secus costas pilosa viridis, margine ciliata, subtus velutina, adulta supra glabra secus costas et margine pilosa sul)tus toto pilosa, venis primariis pinnatis elevatis, basi obtusa vel acuta, apice mucronata vel attenuata rarius obtusa, -io mm. longa 28 mm. lata (55-29, 55-42, 6:]-21 etc.). Fedunculi axillares biflori pilosi G-12 mm. longi erecti. Bracteie lineares vel foliacea^ 3-26 mm. longie 0.3-7 mm. latie. Bracteolse ovatœ glabra?. Ovarium liberum glabrum. Corolla alba bilabiata extus glabra, tubo basi gil)boso ubi intus papilloso cetera intus barbata. Stamina corolkv labio superiore breviora vel subœquilonga. Filamenta pilosa. Styli fere totam longitudinem pilosi. Bacca tiavido-rubra spba}rica libera. Semina compressa fere 3 mm. longa sub lente minute i'oveolata. Nom. Jap. Birötlü-hyötiiiiboku. Hab. Corea : rhyöng-aii anstr. : Seiseii (T. Nakai ii. 2635, 2G37). Neieii (H. Iiuai n. 23). inter Toknseu et Neien (?). Ham-gyoeng austr. . in monte Haknsuiroi 1000 m. (T. Nakai n. 2223 i. Ham-gyoeug bor. : Gyomempo (T. Nakai n. 7510). in monte Shayurei districtu Mnsan (ï. Isbidoya n. 2972). Chokudô clistrictu Hoknsei (ï. Isbidoya n. 2970). Sect. 3. Ishika, (Adanson) Eelider Syn. Lonic. (1903) p. 49 et in. PL Wils. I. (1911) p. 131 etBailley Stand. Cyclop. (191G) p. 1907. Scbneidev IHus. Handb. II. (1911)p. 686. Sect. XylosUum § 4 hika., G. Don Gard. Diet. III. (1834) p. 449. Sect. Xylosteon § 4 hicc, De CandoUe Prodr. IV. (1830) p. 336. Gn. Isika, Adanson Familles des plantes II. (1763) p. 501. Medikus Philoso- l)biscbe I3ot. 1. (1789) p. 726. Moencb Metbodus plantas borti botanici et agri Marbnrgensis (1794) p. 504. Gn. Xijloatcun, Adanson I.e. p. 157. p p. Sect. Xylosteon § 3 Caphanth/e, De Candolle I.e. p. 336. Sect. Xylosteon § 2 Chamiccerasi, De Candolle I.e. p. 335 (excl. Tj. jtnmcea et hracliyiyodii). Frutex erectus. Medulla solida fusca vel alba. Bracteoke Tentamon Systeuiatis Caprifoliacearnm Japon i earn ui. 79 coniiatie aiiL libera' nut destitute. OvariuDi '2-o loculare. Subsect. 1. Purpurascentes, Eebder Syn. p. 51. Untergatt. Eidoniccia zweig. Xylosteiim Dippel Hamlb. I. 251. p.p. Gemma' terminale.- evoluta>. Flores subregulares. Ovarium 2-loculare. Pedunculi ]-2 Horibus. Sp. 53). (10) Lonicera linderiîoîia, Muximowicz in Mel. Biol. x. (1877) p. C3. Keluler Syn. p. G3 PI. I. f. 7-9. Matsumnra Iiid. PI. Jap. II. p. 600 p.p. Scbueider Illus. Handb. II. p. 692. Ctiprifuliiuv Undcii/uliiim, 0. Kuntze Kev. Gen. Tl. I. (1891) p. 274. Frutex. liamus gracilis annotiiius et hornotiiius autrorsum curvato-ciliatus. Cortex fuscens. Gemmée lineari-lanceolatee, squamis persistentibus. Medulla alba solida. Folia ovata vel lanceolata supra viridia secus veuas tantum pilosa sub tus pallida secus venas pilosa, margine pilosa iiitegerrima apice obtusa vel obtusiuscula vel acuta, basi obtusiuscula vel acuta vel cuneata 12-48 mm. longa 6-15 mm. lata. Petioli pilosi l.o-o mm. longï. Calyx truncatus bre\-issimus. Corolla late campanulata lobis fere aequilongis. Stamina corolla aequilonga. »Styli exerti. ]*edunculi graciles biflori fructiferi circ. '22 mm. longi gracillimi antrorsum ciliati. Bractea' lineares ciliatœ v. glabne 5 mm. longte- T>racteolïe nulla'. Ov^arium distinctum 2-loculare. Dacca parva rubra. Nom. Jap. Yabu-byotauboku. Hab. Hondo : Prov. liikacbu : in monte Hayacbine (S. Taniaki ). .Sp. 54). (11) Lonicera raraosissima, i'\-.uicbot et Savatier iued. apud Maximowicz in Mel. Biol. X. (1877) p. 74. Francbct et Savatier Enum. PI. Jap. II. (1879) p. 389. Makiuo in Tokyo Bot. Mag. XXVIIT. (1914) p. 125. Eebder Syn. Lonic. p. 53. Sclmeidei- Illus. Handb. Laubbolzk. II. p. 686 f. 438 g.i. /.. Kauoi, Makiuo Tokyo Bot. Mag. XXVIII. <;i914) p. 129. Ij. torigatayamensis, Makino in Tokyo Bot. Mag. VI. (1892) p. 55 iioni. und. Caprifolium niwo-'ii.i'iiuDiiii, (). Kuntze Kev. Gen. PI. I. (1891) p. 274. Frutex ramosissimus. Cortex sordide fuscenti-ciiiereus. Medulla alba solida. Rami hornotini antrorsum curvato-ciliolati. Petioli 1-2 mm. longi ciliolati. Lamina supra viridis infra pallida utrinque margineque ciliolata ovata vel elliptica vel late lanceolata vel late elliptica utrinque obtusa vel acuta 7-30 mm. longa 4-14 80 Art. 2.— T. Nakai : mm. lata. Pedunculi axillares 10-20 mm. longi gracillimi antrorsum cm^vato-ciliolati. Bractese oblongic vel ovato-oblongie acutae 2-4 mm. loiigtü glabra^ vel m argine gland uloso-papillosœ. Bracteolie connatœ cupulares ovario florifero aequilonga' glaberrima? apice truncaüe. Flores reguläres flavi bini. Corolla basi gibboso, tubo intus liirtello. Stamina corollse alte adliaerentia glabra inserta. AntheriD oblongo-lineares flavsü. Styli pilosi v. glabri. Stigma subcapitatum. Bacca rubra 4 mm. longa et lata. Semina parva compressa vix 2 mm. longa. Nom. Jap. Ko-ngviisukagura. Hab. Honilo : Prov. Közuke : in monte Akagisan ('.*). Prov. Sbimotsuke : Nikko (T. Makino, T. Nakai). Prov. Saganai : in silvis Fndönomiue 1600 m. (H. TakedaV Tanzawa (H. Takeda). Prov. Surnga : in monte Fuji (T. Makino). Px-QV. Musaslii : Cbicbibu (H. Sbirasawa). SLikoku : Prov. Tosa : in monte Torigatayama (T. Makino). in monte Kurotaki oppidi Bessi (K. Watanabe). var. Fudzimoriana, (Makino) Nakai. Lonicem Fiidzimoriana, Makino in Tokyo Bot. Mag. XXVIII. (1914) p. 125.- L. raniosissimo, (non Francbet et Savatier) Matsumura Ind. PI. Jap. II. (1912) p. 601. Folia inferiora late ovata basi cordata apice obtusa vel obtusi- uscula superiora elliptica utrinque acuta supra glaberrima costis tantum" minutissime ciliolatis, infra aibo-pubescentia margine ciliolata. Petioli 1-2 mm. longi. Pedunculi axillares 8-25 mm. loBgi pilosi filiformes. Bracteœ ovario longior'es oblongœ vel lineares obtusœ vel acutse glabra; vel pilosœ margine glandulosa^ Bracteola; rotundata; ovario breviores cupulare-connatse sed lobata. Flores 15 mm. longi. Calyx brevissimus viridis. Corolla sub- regularis subglabra basi gibbosa ubi intus papilloso-glandulosa. Stamina quam corolla parce breviora glabra. Styli corollam superantes ad medium pilosuli. Nom. Jap. Hirae-byotanbokn. Hab. TentaDien Systeuiatis Capri foliaceavnui Japonicarnni. Q\ Hondo : Prov. Musashi : Cliicliibu (S. Matsucla). Prov. Iwaki : Mibara (?). Prov. Iwasbiro : Yanaitsn districtu Kawauuma (K. Nemoto). Teunozau (Hattori). Sp. 55). (12) Lonicera macrocalyx, Nakai sp. nov. Affin i s X. teiiuipes var. gkmdulosa ^ >>ed exqna bracleis biins majoribu? fere liomomorphis, Ijracteolis ol)longis, calyce longiore, floribus flavescentibus. Frutex ramosus. Cortex sordide cinerens. Ramus ciliatus et glandulis intermixtus. Petioli })iibescentes et glandulis inter- iiiixti. Folia late ovata vel fere rotuiidata basi obtusa v. truncata V. acuta apice mucroi lata V. acuta, sub anlbesiu 12-38 mm. longa 9-15 mm. lata, supra toto sparse sed secus costas densius pilosa, infra pallida et toto pilosa, in fructu 47-77 mm. longa 33-57 mm. lata, infra secus venas pilosa supra sparsim pilosa. Pedunculi axillares 6-22 mm. longi parce glandulosi et ciliati. Bracteie oblongse foliacée apice acuminata' pilosie, margine glandulosie 3-lOmm. longa\ Bracteoke 4 oblbngic 1-2 mm. longce gla1:)errima'. Ovarium dense glandulosum. Calyx 2-2.5 mm. longus cupularis ixiargine irregulariter dentatus et ciliatus. Corolla ocliroleuca circiter 20 mm. longa extus pilosa et glandulosa, lobis 5 subiequa- libus, tubo intus piloso. Stamina glabra. Btyli parce pilosi. Bacca ellipsoidea glandulosa. Nom. Jap. Urami-ugnisakagnra. Hab. Hondo : Prov. Sbimotsnke : Uraiui iu Nikko (G. Koidzumi). Prov. Iwasbiro : pede moutis Higasbi-adzumasan (G. Koidznmi). Sp. 56). (13) Lonicera gracilipes, Miquei in Ami. Mus. Bot. Lugd. Bat. II. (1865-6) p. 270. Fraiicbet et Savatier Emim. PI. .Jap. I. p. 205. II. p. 388. Maximowicz in MéL Biol. X. p. 76. Dippel Handb. Laubbolzk. I. p. 257 f. 170. Piebder Syn. Lonic. p. 65. Scbneider Ilhis. Handb. Laubbolzk. II. p. 692. Matsu- mura Ind. PI. Jap. II. p. 600. a. genuina, Makino in Tokyo Bot. Mag. XII. (1898) Jap. p. 17. Lonicera imiflora, Blume in berb. apud Miquei I.e. Caprifolium umßorum, Siebold apud Miquei I.e. Xt/losteum j>hylomiBl(£, Jacob-Makoy Belg. Hort. XVI. (1866) p. 270, Lonicera Phiilomelir, Carrière Kev. Hort. (1872) p. 160. g2 Art. 2.— T. Nakai : Capnfolium gradlipes, 0. Kuntze Eev, Geu, PI. I. (1891) p. 274. Frutex usque 3 metralis. Cortex fuscenti-cinereus. Ramus divaricato-ramosus juvenilis glaber ssepe rubescens. Folia late elliptica v. late ovata v. ohovata supra glabra subrugosa viridia subtus pilosa pilis basi sub lente primo glandulosis. Petioli 1-2 mm. longi. Pedunculi axillares graciles 11-16 mm. longi glaberrimi uniflori rarissime biflori. Bractea^ alia subulata 4 mm. longa, alia minima vel destituta. Calyx glaber cupularis répandus. Corolla rubescens cire. 16 mm. longa basi leviter gibbosa lobis subregu- laribus. Stamina inserta glabra. Styli exerti glabri. Bacca solitaria oblonga rubra. Nom. Jap. Yama-nguisu-kagnra. Hab. Hondo : Prov. Bitcbu ; Hiroisbi districtu Atetsn (Z. Yosbiuo). Prov. Mimasaka : Furumacbi (S. Arimoto). Prov. Iwasbiro : Watarimura districtu Sbiuobn (K. Nemoto). ß. glabra, Miquel i.e. Fraucbet et Savatier Euum. PI. Jap. II. p. 388. Eebder Syn. p. 66. Maximowicz in Mél. Biol. X. p. 76. Makiuo in Tokyo Bot. Mag. XII. p. 17. Matsumura Ind. PI. Jap. II. p. 600. Tota glabra. Petioli \-o mm. longi. Lamina interdum subrotundata vel late elliptica interdum margine et infra secus costas sparse pilosula. Pedunculi usque 25 mm. longi. Bracteîe S£epe late lanceolatse usque 5 mm. longse glabrae v. margine pilosae. Corolla rubescens. Nom. Jap. Uguisu-kagura. Hab. Yeso : Prov. Oshima : in monte circa Hakodate (Graetrex). Hondo : Prov. Eikucbu : Morioka (Y. Takabasbi). Prov. Hitacbi : Mito (N. Okada). Obta (T. Kawakado). in monte Tsnkuba (H. Takeda). Kasama (I. Ono). Prov. Sbimotsuke : Niklco (K. Sawada). Prov. Musaslii : Tokyo (J. îMatsamura, A. Yasuda). Cliicbibu (J. Matsumura). Nobitome (G. Koidzumi). in monte Mitake (J. Matsumura et Y. Yabe). Sibuya (T. Makino). in monte Takao (H. Takeda, B. Hayata). Prov. Sagami : in monte Ohyama (S. Matsuda). Prov. Ob mi : Zeze districtu Sbiga (I. Sono). Tentamen. Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. g3 y. albifiora, Maximowicz in Mel. Biol. X. (1877) p. 76. Matsumura Ind. PI. Jap. II. p. 600. L. gracilipes var. ylahra f. albißora, Eelider Sj^i. p. 66. Sclmeider Illus. Handb. II. p. 600. Flores pallid e ochroleuci vel viriclescenti-ochroleuci. Cetera at genuina. Nom. Jap. Shirobana-ugnisii-kagura. In Horto Botanico Koislnkaweuse colitur. d. adenophora, Nakai nov. Folia, peduncali et flores ut ß. set! ovarium parce stipitato- glandulosum. Stj-li glabri. Nom. Jap. Oknno-aguisukagura. Hab. Hondo : Prov. Piikuchu : Morioka (Y. Takahaslii). Sp. 57). (U) Lonicera tenuipes, Nakai sp. nov. L. (/racilijjes \i\Y. gJandiilom, Matsumnra Ind. PI. Jap. II. (1912) p. 600 p.p. Hiec species diifert a L. yraciUpes foliis rugulosis utrinque fuscenti-pilosis, pedunculis plus minus fuscenti-ciliatis, st3dis pilosis. Ovaria fere semper glandulosa. Frutex 1-2 metralis. Cortex fuscenti-cinereus v. sordide cinereus. Ramus juvenilis fuscenti-pilosus v. subglal)er, viridis v. rubescens. Folia late elliptica v. ovato-elliptica v. ovato-oblonga V. obovato-oblonga supra rugulosa plus minus fuscenti-pilosa infra densius pilosa. Petioli ssepe glandulosi. Pedunculi axillares graciles 10-20 mm. longi pilosi et sparse stipitato-glandulosi uniflori. Bractea^ pilosse et parce glandulosae lanceolata; fere semper solitarise. Calyx margine glandulosus répandus 1-1. 5 mm. longus. Corolla rubescens 12-18 mm. longa basi gibbosa extus pilosa lobis subœqualibus. Stamina inserta glabra. Styli exerti pilosi. Bacca ellipsoidea matura rubra. Nom. Jap. Miyama-ugnisukagura. Hab. Hondo : Prov. Eikuzen : Sendai (A. Yasuda). Prov. Iwaki : Edanomura (Y. Nanbu). Prov. Hitachi : in monte Tsukuba (I. Ono). 84 Art. 2.— T. Nakai : Prov. Sliinano : sine loco speciali (S. lio). Prov. Kai : in montibus Shirane (M. Koyama). Prov. Ise : Komono (H. Saknrai u. 11412). Shikoku : Prov. Tosa : Nauogawa (K. Watanabe). Kiusiu : Prov, Buzeu : Adachiyama districtu Hiki (S. Funahashi). var. glandulosa, (Maximowicz) Nakai comb. nov. L. (jnwilipes var. tjlanditlosa, Maximowicz in Mél. Biol. XII. p. 481. Matsumura Ind. PI. Jap. II. (1912) p. 600 p.p. L. glandulosa, Koidzumi in sclieda Herb. Imp. Univ. Tokyo, p.p. Rami juveniles, petioli pedunculique crebrius glanclulosi. Rami annotini vulgo pilosi. Ovarium dense glandulosnm. Hab. Hondo : Prov. Eikucliu : Hiraizumi (T. Kawakado). Prov. Shimotsuke : Nikko (T. Nakai, B. Hayata, H. Takeda, S. Komatsn). Prov. Shinano : Ashidamura (T. Sakai). Karuizawa (T. Nakai, B. Hayata). Prov. Musaslii : Mukösan (F. Sugiyama). Prov. Kai : Yoshida (B. Hayata). Prov. Kii : Köyasan (H. Sakurai). Shikoku : Prov. Tosa : Yokogurayama (T. Makino). Subsect.« Cerasinae, ßehder Syn. p. 74. Schneider Illns. Handb. II. p" 695. Ovarium 2-loculare plus minus connatum. Bracteoke connatce. Corolla bilabiata. Fructus rubri. Semina magna 5-6 mm. longa Isevia. Sp. 58). (15) Lonicera Cerasina, Maximowicz in Mél. Biol. X. (1877) p. 64. Rehder Syn. (1903) p. 74. Sclineider lUus. Handb. IL (1911) p. 695. L. shikokiana, Makino in Tokyo Bot. Mag. XXYI. (1912) p. 220 fig. XIX. Cupnfolivm cerasimnn, 0. Kuntze Eev. Gen. PI. I. (1891) p. 274. Frutex ramosus. Cortex cinereus. Medulla alba solida. Gemmse ovate squamis imbricatis. Rami hornotini giabri virides. Folia prœter marginem ciliatam glaberrima. Petioli 4-10 mm. longi glandulis stipitatis rarius papillosis. Lamina late lanceolata vel oblongo-elliptica v. lineari-lanceolata apice longe attenuata basi acuta v. mucronata v. attenuata, venis lateralibus utrinque 5-7. Flores axillares. Pedunculi 5-9 mm. longi giabri. Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. 35 BractGcC erecto-patentes lineares liyalinte glanduloso-ciliatte 3-4 miï\. longa^. Bracteolie plus minus connatie apice rotunclatge v. truncatie margine glanduluso-ciliata'. Flores bini 11-12 mm. longi. Calycis lobi 4 orbiculato-deltoiclei, obtusi v. acuti margine glanduloso-ciliati. Corolla sulphurea distincte bilabiata basi tubo gibboso extus glabra fauce ciliata. Stamina inserta. Filamenta glabra. Styli glabri. Ovaria plus minus connata. Bacca rubra pedunculis a>quilonga. Semina 5-6 mm. longa lucida fusca. Nom. Jap. Usuba-liyotanboku. Hab. Hondo : Prov. Bitclm : Tabara (Z. Yosbino). Prov. Ise : sine loco special! (H. Sakurai). Prov. Piiknzen : Sendai ubi culta (A. Yasuda). Sbikoku : Prov. Awa : Köziisan (J. Nikai n. 1493). Prov. Tosa : Nanogawa (K. Watanabe). Yokogurayama (E. Uematsii). T. Makino Lo/iiccram ahikohlanam describens inquit, "Species Loiiiccrœ cerasinœ proxima cum foliis tenidssimis. " Descriptio Maximowicziana in foliis membranaceis ilLc congruit. Nulla ingénia L. shikohiaiiam a L. ceraslna discernunt. Specimina co- typica l)enigne e A. Yasuda niihi missa qua e eadem i^lanta cum Lonlcera ceramia Makineana legit vidi. Eo cum speciminibus typicis L. sJiikoklanœ in Herl»ario Liniversitatis Imperialis Tokyo- ensis servatis ct manus ^Fakineanam portatis comparando nullam dissentionem cognoseare ])ossum. Subsect. 3. Caeruleae, Rebder Syu. p. 6G. Untergatt. Eiilonicera zweig. Xylosteum, Dippel Haudb. I. 251. pp. BracteoUe toto connatie et ovarium claust^ maturitate succosee atrata'. Corolla subregularis. Ovarium 3-loculare. Sp. r)U). (lb) Lonicera caerulea, Linné Sp. pi. i. (1753) p. 174. \\\X. edulis, (Tnrczaninow) Regel Russk. Dendr. (1873) p. 144. Maximowicz in Mel. Biol. X. (1877) p. 75. Herder in PI. Radd. III. p. 21. Rebder Syn. Lonic. (1903) p. 72 et iu Bailley Stand. Cycl. p. 1907. Sclmeider lUus. Handb. Laubbolzk. II. p. 694. L. cicndea var. villom., (non Torrey et Gray) Miyabe Fl. Kuril, p. 238. L. edulis, Tnrczaninow msc. ex Turczaninow in Bull. Soc. Nat. Mos. XVIIL 86 Art. 2.— T. Nakai : (1845) p. 306. Freyu in Oester. Bot. Zeitsclnift. (1902) p. 111. Kuiuarov Fl. Maiißh. III. p. 516. L. cierulea y." Turczaninow I.e. p. 306. Herder PI. Radcl. III. p. 205 PI. 3. f. 1-2 *a. Maximowicz Prim. Fl. Amur. 139 et iu Mél. Biol. X. p. 75. Fr. Schmidt Fl. Amg.-Bur. n. 189 et Fl. Sachal. u. 225. Korscliiusky iu Act. Hort. Petrop. XII. p. 346. Forbes et Hemsley in Jonrn. Liuu. Soc. I. p. 360. Frutex circ. 1 metralis rarius usque 1.5-2 metralis altus rainosus. Ramus divaricatus, vetustus fuscenti-cinereus vel fuscens cortice irregulariter longitudine fisso, annotinus glaber vel patentim hii;sutus, hornotinus viridis vel rubescenti-viridis patentim liirsutus vel villosus basi squamis gemmarum subpersistentibus suffultus. Gemmae fuscse divai'icatse late lanceolate vel ovatse acutissim^e dorsi-ventrali compressée. Petioli villosi 1-6 mm. longi rosularum sœpe stipulis connatis rotundatis perfoliatis. Lamina lanceolata vel oblanceolata vel late lanceolata vel late oblanceolata interdum subelliptica vel anguste oblonga, juvenilia supra sericea vel pilosula infra sericea; adulta supra adpresse pilosula vel glabra subtus villosula v. pilosula. Pedunculi axillares erecti villosuli. Bractea^ lineares 5-8 mm. long?e pilosse virides. Bracteolse toto connatse et ovarium clausse demum accrescentes et atro-cserulescentes glaberrimœ. Ovarium toto connatœ apice ita biflorum sed rarius cum ovario unico abortivo uniflorum. Calj'cis lo1)i breves obtusi margine ciliolati velglabri. Corolla citrina tubo 5-9 mm. longa basi leviter gibbosa apicem aparta extus pilosa et glandulis sphsericis caducis sparsis intus villosis, lobis erecto- patentibus ovatis subregularil)us fauce ciliatis. Stamina basi tubo corollse connatse ubi pilosse et e fauce libera glabra exerta. Antherse flavidulye lanceolatœ connectivo producto acuto. Styli antheras superantes glaberrimi. Stigma depresso-spbsericum papi- llosum. Fructus caeruleo-nigri giaucini edules dulces ellipsoidei interdum subsphserici. Nom. Jap. Ke-yonomi. Hab. Corea : Ham-gyöng bor. : Mohö (M. Furumi n. 422). Jimuujö (Y. Ikuma ii. 18 et 41'. in campis supra Kösetsurei (T. Nakai n. 7507). Ham-gyoeng austr, : Kösuiin districtu Hözan (T. Isbidoya n. 2963). Zyosuihei Tentamen Systeuiatis Caprifoliacearum Japonicarum. QY oppido Fukei distiictu Közan (S. Goto). Kyokörei (ï. Nakai n. 2266 et 2230). Hotaidô (T. Nakai n. 2233 et 2245). Fntempô (T. Nakai n. 2243). Qnelpsert : in summo montis Hallasan (T. Nakai n. 164). in petrosis Hallasan 2000 m. (Faurie n. 1840 et 1841). in rupibus Yengsil (Taqnet n, 2940). Kuriles : insula Shimushu (K. Yendô). Urnpp. (?). Tokotan insnlae Uriipp. (K. Ucliida). Manama et Yosliinohama insular Urnpp. (K. Ucliida). Sbibetro insulse Etrof (K. Miura). Bettofu insalae Etrof (K. Miura). Furebetsu insulse Etrof (K. Miura). Niikai insulae Etrof (J. Tanaka). Wennai oppidi Tomari insulse Kunasbiri (C. Yendô). Kubetsu insulas Etrof (T. Kawakaini).- Sbibetro insulae Etrof (K. Miura). in siuu Musasbi insulœ Paramusbiri (M. Aizawa), ^ circa Bettofu insulœ Sbimusliu (S. Yokoyama). Shakotan insulae Sbikotan (K. Miura . Yeso : Prov. Kusbiro : Sbitagara districtii Akan (S. Ito). Prov. Nemuro : ütauni districtu Sbibetsù (K. Miura). Nemuro (T. Hosbi). Sbibetsukawakami (K. Miyabe). Prov. Kitami : insula Riisbiri (T. Kawakami, W. Hirose). Hondo : Prov. Sliimotsuke : Maejirane (H. Takeda). Senjogabara (ï. Nakai). Akanuma (S. Goto). var. glabreSCenS, Ruprecbt Beitraege Pflanzenk. Buss. II. (1845) p, 37 nom. nud. Herder PL Eadd. III. p. 205. Dippel Handb. Laubbolzk. I. (1889) p. 265. Rebder Syu. Gen. Lonic. p. 69. Scbneider lUus. Handb. Laubbolzk. II. p. 693. f. 442 a. L. ctjitulea a. Turczaninow Le. L. cierulea var. glabnuscula, Regel Russk. Dendr. (1873) p. 143. Ramus glaber. Petioii glabri, Folia elliptica v. oblonga v. oblongo-ol:)Ovata interdum anguste oblonga, juvenilia supra glabra infra pilosula adulta fere glabra. Fructus edulis cetera ut antea. Nom. Jap. Hiroba-yonomi. Hab. Corea : Ham-gyoeng bor. : in monte Kanbobn 1800 m. (T. Nakai n. 7505). ibidem 2400 m. (T. Nakai n. 7506). Setsurei 1800 m. (T. Nakai n. 7509). ibidem 2200 m. (T. Nakai n. 7508). Pyoeng-an bor. : in monte Hiraibô 1490 m. (T. Nakai n. 2250). Yeso : Prov. Iburi : in Immidis (H. Takeda). Cbitose (Sugiyama). Prov. Isbikari : Makkarinupuri (K. Toyobira, K. Kôriba). Prov. Nemuro : inter Betkai et Hyôtsu (Y. Kudo). Nemuro (K. Miura). Tomo- sbiri (T. Hosl)i). districtu Notsuke (K. Sugiyama). Prov. Kusbiro : Kiritafu (Y. Kudô). 88 Art. 2.-T. Nakai : Sachalin : Chipesani (T. Miyaké). Kuril : Ui-upp. (M. Aizawa). Shikotau (M. Aizawa). Sliakotan iusulse Shikotaa (H. Takeda). • Hondo : Prov. Eikucliu : in monte Himekami (T. Someya). Prov. Shimotstike : in monte Maejirane (G. Koidzumi, M. Koyama). Nikko (K. Sawada). in campis Akauuma et Riiizu (T. Nakai, B. Hayata). f. Salicifolia, Relider Syn. p.- 70. L. cp.rulea h. mlicifoUa, Dippel Handb. I. 266. fig. 177. Folia obloiigo-oblanceolata v. oblanceolata. Fructus ovatu.s v. ovato-,^ul)sphjvricus. Hab. Hondo : Prov. Shimotsuke : Yuzaka et Eiuzu (T. Nakai). Yeso : Prov. Ibnri : Tomakomai (Y. Kudo). Chitose (R. Yatabe). 1. longibracteata, Schneider i.e. Folia oblonga v. elliptica v. oblongo-oblanceolata. Bracteie foliacetTe vulgo 1-2 cm. longie subulatte. Hab. Yeso : Prov. Kitami : Kamitomari insuke Rebun (Z. Yanagizawa). Prov. Iburi : Tomakomai (M. Hattori). Chitose (K. Miyabe). var. venulosa, (Maximowicz) Rehder Syn. Gen. Lonic. p. 71. L. venulosa, Maximowicz in Mel. Biol. X. (1880) p. 741. L. reticulata, (non Champion) Maximowicz i.e. p. 63. L. reticulata, (non Champion) Eorbas Erdeszeti Lapok XVI. (1882) p. 164. L. crerulea var. reticulata, Zabel in Beissner, Schelle et Zabel Handb. Laubholzk. (1903) p. 463. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 694. L. «<:/«//s, (non Tarczauinowj. Nakai Veg. Diamond Mountains (1918) p. 185 u. 607. Caprifolium ßorbasia)tum, O. Kuntze Rev. Gen. PL I. (1891) p. 274. C. venulosum, Ü. Kuntze I.e. Ramus et petioli glabri. Folia late ovata vel late elliptica acuta vel obtusa margine ciliata vel glabra subtus glabra venulosa ssepe glaucina. Nom. Jap. Maruba-yonomi. Hab. Corea : Tentamen Systematis Caprif'ciliacearum Japonicarnm. ^9 Kang-noen : in luonte Miroppon, Taicliaubon et Bivnboii ( T. Nakai n. 5863, 5862, 5859). Yeso : Prov. llniri : Toiuakomai (Y. Kndö et T. Yosliimi). Prov. Kitarai : Ueiiiiai insula' Piebnn i Y. Kndö). ▼ Hondo : Prov. Sbiiuotsuke : Akanuiua in Nikko (K. Miyabe, T. Nakai). var. altaica, (Pallas) Sweet Hort. Brit. ed. 2. (1830) p. 258 nom. and. Dippel Handb. Laubbolzk. I (1889) p. 265. Ptebder Syn. p. 71. Scbneider IIlus. Handb. Lanbliolzk. II. p. 694 fig. 442 d. L. altaica, Pallas Fl. Boss. I. (1789) t. 37. p.p. L. eiiijih;/lloüali/x, Maximowic/, in Mel. Biol. XII. (1886) p. 480. L. Gipntica var. altaica f. eniplu/llocali/.v, Eelider I.e. p. 72. Ramus saltern partim pateiitim villusus. Folia oblonga v. ol)Ovat()-ol)loDga v. obovata v. elliptica pilosa. Fructus 'globoso- ovoideus vel ()l)lüngus. Nom. Jap. Knromino-ugnisukagura. * Hal). Yeso : Prov. Osbima : Yokotsvrdake (F. C. Grœtrex). Knriles : inter Bettofu at Sbamaube insular Etrof (S. Yokoyama). Ottomoi insulse Paramosbiri (S. Yokoyama). insula Shimusbu (T. Isbikawa). Sbakotan insuLne Sbikotan (T. Isbikawa). Tomarimura insulse Kunasbiri (S. Yokoyama). Hondo : Prov. Sbimotsuke : Maejiraue [G. Koidz.umi, M. Koyama, H. ïakeda, W. Itö). Senjögabara (S. Komatsu). Puiuzu (H. Takeda, T. Nakai). Akanuma (H. Takeda). Konsei (M. Koyama). Gorea : Ham-gyoeng bor : inter Nôjido et Sankauien (T. Nakai n. 2241). Subsect. 4. Vesicariae, Pebder Syn. p. 77. Lonicera sect. Vesicaria, Komorov in Act. Hort. Petrop. XVIII.'^(1901 ) p. 427. Pecluiiculi 2-liori. Bracteie ampiilie. Bracteoke cupulas o varia toto claudentes formantes et post anthesin accrescentes demum exsiccatce. Corolla bilabiata. Ovarium liberum. Medulla solida fusca. Sp. (*>*)). (17) Lonicera Vesicaria, Komarov in Act. Hort. Petrop. XVIII. (1901) p. 427 et Fl. Mansb. III. (1907) p. 78. Eebder Syn. p. 78. t. 1. f. 12-13 t. 10. Nakai Fl. Kor. II. (1911) p. 497. Frutex circ. l.T) metralis e i)asi caspitoso-ramosus. Coitex [)Q Art. 2.— T. Nakai : cinereus. Kami rosulares liispidi apice sa^pe flexuosi sed non volllbile^^, foliis ambitu ovatis grosse paucique incisis. Rami tloriferi et fractiferi hispidulo-patentim vel subreflexo-ciliati, interdum fere glabri viri.des apice glandulis papulosis subvisciduli. Gemmae ovatie vel oblongo-ovatîe acutie fuscce glabrie squamis carinatjs. Folia ramorum floriferoruni petiolis 4-5 mm. loiigis hispidis, laminis ovatis vel late ovatis supra viridibus secus venas pubescentibus et facie sparsim ciliolatis, margine ciliatis, infra pallidis secus venas tantum pilosis. Pedunculi axillares 3-4 mm. longi glandulis papillosis subvisciduli. Bractese ampulœ ovatœ acutcie 5-20 mm. longée margine et venis pilosa^. Bracteolie vesicarise ovarium incluste fuscente-villosîe. Corolla tiavescens bilabiata, lobis superioribus rotundato 4-dentatis, labiis elongatis, extus toto glandulis stipitatis villosula, intus villosa eglandulosa, tubo 5 mm. longo. Stamina filamentis patentim ciliatis basi tubo corolke conniventibus e fauce liberis, lobis corolke superioribus breviora, antlieris elongato-oblongis glabris. Styli staminibus fere sequilongi toto pilosi. Stigma discoideum. Bacca subexsiccata in bracteolis vesicariis villosis occultans matura atro-fuscens. Semina magna 5 mm. longa facie sub lente reticulata. Nora. Jap. Tama-hyötanboku. Hab. ■ Corea : Ham-gyoeng austr. : Saiisui {W Komarov. n. 14(>1, T. Nakai u. 2227). Ham-gyoeng bor. : Seisin (T. Nakai). Kösb.in (T. Nakai n. 7738). Subsect. 5. Bracteatae, (Hooker et Thorason) Rekler Syn. Gen. Lonic. p. 84 et in PI. Wils. p. 136. Scbueider Illus. Handb. Laubliolzk. II. p. 699. L. sect, ßmctecttiß, Hoolcer et ïbomsou in .Journ. Linn. Soc. II. (1858). p. 165. L. Untergatt. Eidomcera Zweig. Xylosteum. Dippel Handb. I. p. 251. p.p. Gemmöe terminales non evolutte, ^ed iaterali-terminales evolutye. Bractete vulgo ainpulte. Bracteolœ destitutse. Ovarium liberum v. basi connatum 3-loculare. Fructus rubri. Medulla alba solida. Sp. (31). (18) Lonicera praeîIorenS, Batalin in Act. Hort. Petrop. XII. (1892) p. 169. Eebder Syu. p. 90. t. 13 et 14. Komarov Fl. Mansb. III, p. 527. Nakai Fl. Kor. II. p. 497 et Veg. Diamond Momitains (1918) p. 185 n. 611. Frutex cire. 1 metralis divaricato-i'arnosus. Cortex sordide Tentamen Systematis Capri foliacearum Japonicarinn. 9^- sordide cinereus longitudine irregiilariter fissus. RaiDOs hui'iiotiuus glaber vel pilosus. Folia petiolis 1-5 mm. longis villo-is, Uimiiiis late ovatis v. ovatis interdum ellipticis, juveniljbus u trinque serieeis supra viridil)us infra pallidibus, adiiltis utrinqiie adpresse ciliatis supra viridibus infra giaucinis, apice acutis basi obtusis vel truncatis rarius acutis 65 mm. longis 42 mm. latis (54-38, 57-41, 40-32 etc.). Flores precoses basi rami liornotini axillares et in fructu gemmarum squamis suffulti. Peduneuli brevissimi 2-3 mrn. longi pilosi et glanduiis sphtBricis minutissimis dispersi. Bracte* lanceolate vel ovatte vel late ovatie pilosie. Bracteolae. destituta3. Ovarium liberum glabrum, calycis dentil »us ovatis glabris v. glanduloso-pilosis coronatum. Corolla brevis subregularis lilacina glaberrima ]()-12 nnn. longa. Stamina glaberriina semi- exerta, connectivo acuto. Bacca rubra cai^^cis lubis persistentil>us coronata inedulis pedunculis 2-6 nun. longis. Semina fere 3 nsm. longa. Nom. Jap. Hayazaki-liyötanboku. Hab. Corea : Ham-gyoeng anstr. : Yötokurei districtu Közan (T. Isliidoya n. 2967). Jyöri oppido Kaliei districtu Shinkö (Genseusliö). Trajectus Zatauieii (Y. Koiiiarov n. 1468). Seikosliin (T. Nakai). Phyoeng-an bor. : Hakuliekisan (T. Isliidoya). Kaug-gei (Mills n, 428). Kyoeng-geui : Knryö (T. Isliidoya u. 541—545, Y. Akabane). Namsaai (K. Taka- liaslii). Kangakusan (T. Isliidoya n. 546). Kasan circa S^^igen (H. Ueki u. 385). Chung-cliang-austr, : sine loco speciali (T. Kiinura). in silvis montis Keiryuzan (T. Nakai n. 8201). Kang-nön : Cliöenri (T. Nakai n. 5854). in Diamond monutaius (Faurie n. 694). Cliung-chong bor. : Köko districtu Tanyo (T, Nakai n. 8202). Taiyo districtu Tanyo (T. Nakai n. 8203). Kyoeng-san bor. : in montibus Naipiang (Faurie u. 310). in rupibus Közan oppidi Kaigan (T. Nakai n, 8204). Hondo : Prov. Ecliigo : sine loco speciali (T. Sakai). Sp. 62). (19) Lonicera tnonantha, Nakai nom. uov. L. uniflora, (non Blnnie) Nakai Yeg. m't Waigalbon in Cliösen-iliö extra edit. (Juni 1916) p. 62 et 72 nom nud. L, his_i)üla, (non Pallas) Nakai I.e. p. 72. Frutex 1-1.5 metralis altas ramosus. Cortex vetustus sordide 92 Art. 2.— T. Nakai cinerens longitudine irregulariter fissus. Medulla solida alba. Ramus annotinus fuscus glaber, hornotinus fusco-rubescens vel fusco- viridis glaber interdum ad apicem leviter patentim ciliolatus. Gemmai ovat^e breves, terminales baud evolutre. Folia late ovata V. ovata V. olxjvata v. oblongo-obovata v. oblonga v. subrotunda, margine ciliata, supra sparse scabro-ciliata, infra molliter pilosa, basi obtusa V. acuta, apice acuta v. mucronata, 53 mm. longa 12 mm. lata (68-35, 52-2P>, 40-25, 35-28, 39-32! 20-13 etc.). Pedunculi axillares laxe patentim glanduloso-hirsuti robustiusculi 10-25 mm. longi uniflori. Bractea^ 1 (-2), alia magna late lanceolata V. ovato-lanceolata acuminata 9-14 mm. longa pilosa, alia minima vulgo destituta. Bracteoke null«. Ovarium glabrum. Calyx ijrevis 0.3-0.5 mm. longus undulato-truncatus. Bacca rubra fusiformis v. ellipsoidea 8-14 mm. longa. Semina 3.5-4 mm. longa. Nom. Jap. Gumi-hyötanbokn. Hab. Corea : Phyoeng-au bor. : secus flumen Nansliasui districtu Kösliö (S. Goto). Gatokurei (T. Nakai n. 2224 et 2259). Ham-gyoeug austr. : Jöri oppiili Kaliei districtu Shinkö (T. Isliidoya). Södenrei (T. Nakai n., 1538 et 1608). Ham-gyoeng bor, : Kösetsurei (T. Nakai u. 7511). Kanböbö (T. Nakai u. 7541). Sp. 63). (20) Lonicera subhispida, Nakai sp. nov. Frutex 2 metralis a l)asi ramosus. Medulla alba solida. Cortex rami vetusti fusco-cinereus irregulariter longitudine fissus. Rami triennes sordide cinerei scabri. Rami annotini fusco-cinereus scabri, bornotini fusco-virides patentim scabro-hirsuti. Gemmae terminales centrales evanidcC, laterales evolutic squamis oligoseri- alibus. Petioli birsuli 3-6 mm. longi. Lamina oblonga vel ovato-oblonga apice mucronata vel acuta, l)asi cuneata v. subrotundata, margine ciliata, infra glaucina venosa scabro-ciliata, supra laxe ciliata viridia 63 mm. longa 30 mm. lata (51-24, 4-24, 40-18 etc.). Pedunculi axillares stipitato-glandulosi 10-15 mm. longi. Bracteffi 1 late lanceolat^e hirsut^e et glandulos^e. Calycis tul)us glaber, lobi connati cupulares margine undulati. Corolla Tentamen Systematis CaprifoliacearMui Japonicaruui. 93 15-20 mm. longa lutea basi ventre saccata, lobis tequalibus, extus scabro-hirtella. Filamenta et styli glabra. Fructns ignotus. Nom. .Jap. Arage-uguisiikagnra. Hab. Corea : Ham-gyoeug austr. : in silvis Kökö districtn Chösin (T. Nakai n. 2222). Jöri (T. Ishidoya). Sp. 64). (21) Lonicera Harai, Makmo in Tokyo Bot. 'Mag. XXYIII. (1914) p. 123. L. hispida, (non Pallas) Nakai Veg. Isl. Quelpaert (1914) p. 83 n. 1181 et Veg. Isl. Wangtô (1914) p. 14. Caulis e basi caespitosus ramosus 1-1.5 metrâlis. Ramus divaricatus. Medulla alba solida. Cortex rami vetusti cinereus longitudine tissus, rami annotini flavo-fuscens v. cinerascens cum cicatrice pili hispiduli scaber. Rami hornotini basi squamis subpersistentibus obtecti virides vel rubescentes pilis hispidulis leviter retrorsis hirsuti subteres. Gemm» ovat^e acutiusculie squamis imbricatis ce. Folia breviter petiolata. Petioli 2-5 mm. longi hispiduli. Lamina elliptica vel oblongo-obovata v. late lanceolata 67 mm. longa 37 mm. lata (28-14, 74-40, 33-16, 47-18, 38-24, 44-23 etc.), basi rotundata v. cuneata v. subtruncata, apice acuta vel attenuata interdum obtusa, supra viridia sparse scabro-ciliata et secus costas scabro-hispidula, margine antrorsum scabro-hispidula, infra pallida v. glaucina, secus venas scabro- hispidula facie sparse scabro-hispidula. Pedunculi in basi rami hornotini axillares v. in gemmis lateralibus propriis 1-3 mm. longi subglaljri e squamis gemmarum haud v. leviter exerti. Bracteœ binie late lanceolatœ subnaviculares 4-6 mm. longte margine hispidulfe. Bracteola:? nullœ. Calj^x cupularis brevis viridescens 5-dentatus 1 mm. longus. Corolla bilabiata subre- gularis 10-12.5 mm. longa extus glabra, tubo intus piloso basi leviter gibboso. Stamina 5 inœqualia. Filamenta glabra. Stjdi staminibus tequilongi glabri. Bacca rubra supra medium v. fere ad apicem connata. Semina compressa 3 mm. longa sub lente minute foveolata. Nom. .Jap. Tsnsliima-liyötanbokn. Hab. 94 -^.i-t. 2.— T. Nakai : Corea : Quelpajrt : iu sylvis (Taquet n. 5734). pede montis Hallasan (T. Nakai n. 1001). in parvo vulcauo Gendôhô (T. Nakai n. 909). iu sepibus Taityeng (Taquet n. 2936). Chöl-la austr. : in dumosis insulae Wangto (T. Nakai n. 60 1). in monte Hakuyözan (T. Nakai n. 1175). Gliung-cliong austr. : in monte Keirynzan (T. Nakai n. 8194). sine loco speciali (T. Kimura). Clning-cliong bor. : in rupibus Eyuteiri districtu Chinsen (T. Nakai n. 8195). Kiusui : Insula Tsusliiiua (Z. Tasliiro). var. Tashiroi, Nakai. L. Harai, Makino in Tokyo Bot, Mag. XA^III. (1914) p. 123 p.p. ? Rami glaberrimi. Folia partim sempervirentia et obtusa, vernalia deciclua et acuta. Nom. Jap. Noyama-hyotanboku. Hab. Kiusiu : Lisula Tsushima (Z. Tasliiro). Sp. 65). (22) Lonicera COreana, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXIX. (1915) p. 6. Frutex 2.0-2.5 metralis e basi ramosus. Ramus divaricatus. Medulla alba solida. Cortex trunci cinereus longitudine fissus, rami anuotini flavidulus glaberrimus lucid us vel cicatrice pili sparsim nigro-punctulatus. Rami lioruotini rubescentes vel rubesceuti-virides glaberriiui. Gemma? ovato-acutie compressée, teruiinales evanescentes, squamis imbricatis in fructu persistenlibus. Folia ovato-oblouga vel elliptica i3ni'ter margines et costas spai'sas ciliatas giaberrima, supra viridia, iulra pallida, juvenilia rubescentia, margine cum basi pili elevata subserrulata y. integerrima, api ce cuspidata, basi obtusa vel subacuta. "Petioli 2-4 mm. longi margine tantum liispiduli. Lamina 80 mm. longa 47 mm. lata (54-3(3, 51-27, ('à)-o2, 34-1 cS etc.). Flores ignoti. Fructus in basi rami liornotini axillares cernui. Pedicelli 8-13 mm. longi glaberrimi. Bractea- libera^ vel basi connat* 6-8 mm. longa' margine ciliata', lancecjlata' vel late lanceolatie. I^acca rubra uspue 8 mm. longa fere ad apicem vel supra medium Tentauien Systematis Caprifoliaceariiin Japonicarum. 95 (iiitordum ad medium) cuniiata. Semina compressa o.(.>-o.r) mm. longa sul» lente minute foveolata. Noiu. Jap. Korai-liyôtanl)okn. Hab. Corea : Chöl-la anstr. : in silvis luontis Paiyaugsau 400 ra. (Ï. Nakai n. 1037). Sp. ()(■)). (28) Lonicera strophiophora, Franchet iu Bull. Soc. Phiio- matb. Paris VII. 10. (1886) p. 142. Keluler 8yn. Lonic. p. 95. Sclmeider Ilbis. Handb. Lanbliolzk. II. p. 703 fig. 446 g. fig. 447 d-f. L. j)ilosa, (non Willdenow) Maxniiowicz iu Mel. Biol. X. (1878) p. 73. L. Amherstii, Dippel Handb. Laiibbolzk. I. (1889) p. 263. fig. 175. Caj)rifolium Amherstii, O. Knntze Eev. Gen. PI. I. (1891) p. 274 p.p. Frutex 1-2 metralis. Cortex cinereus vel lusco-cinereus. Medulla alba solida. Ramus annotinus teres fuscus lucidus, ]iornotinus viridis glanduloso-pilosus. Gemmae iivemales ovatic fuscie magnie. Cataphylla ovata vel ovato-lanceolata acuminata. Petioli 2-6 mm. longi liirtelli. Folia post anthesin ex pansa ovata vel late ovata vel subrhombea basi obtusa vel cordata vel acuta apice attenuata supra viridia pilosa. margine ciliata, ini'ra primo velutina demum liirtella 20-83 mm. lata 37-124 mm. lun^a. Flores e basi rami hornotini evoluti precoses cernui. Pedunculi parce glanduloso-papillosi vel glabri 5-7 mm. longi. Bractea^ maxima3 oblongo-ovatse acuminata^ extus secus venas margineque pilosa 10-16 mm. longa 7-8 mm. lata persistentes. Ovarium birsutum et gland ulosum rarius tantum gland ulosum liberum. Calyx insequaliter crenata vel lobata pilosa. Corolla liavida 21-23 mm. longa extus glabra intus glabra, tubo elongato basi gibboso, limbo sequale 5-lol)0. Stamina inserta glabra. Styli infra medium pilosi. Bacca rubra 5 mm. longa pilosa. r^emina 2-3 mm. longa minute papulosa. Nom. Jap. Oba-byötanboku vel Arage-liyntanbokn. Hab. Yeso : Prov. üshinja . Fakuyama (T. Kawakanii). insula Okujiri i^T, Kawakaiui, Y. Kndö). Hondo : Prov. Mutsn : in mont;^ Hakkoda (X. Kiuasbii. Aumori (N. Kinashi). Prov. Eiknebü : in monte HayacLine (S. Tamaki). 9(5 Art. 2.— T. Nakai : Prov. Ugo : Sakamoto (T. Kawalvanii). Prov. Iwashiro : Teunözan (G. Hattori). in monte Bandaisan (G. Nakahara). Prov. Közuke : in superiore flum. Kasari districtu Tone (H, Takeda). Sukagawa (M. Koyama). var. glabra, Nakai. Ovarium non glandalosum glaberrimum. Calyx glal)errimus. Styli glabri. Nom. Jap. Daisen-hyötanboku. Hab. Hondo : Prov. Höki : in monte Daisen (G. Koidzumi). Subsect. G. Alpigenae, Ptehder Syn. Gen. Lonic. (;i903) p. 102 et in PI. Wils. I. 2. p. 138. Scluieider Hins. Handb. Laubholzk. II. p. 707. . Gemmie ovata? terminales evoluhe. Pedunculi biflori. Bracteœ persistentes vel clecidui. Bracteolae parvœ persistentes. Ovarium triloculare plus minus connatum. Bacca rubra. Semina lucida. Sp. 67). (24) Lonicera alpigena, Liime Sp. PI. (1753) p. 174. Persoon Syn. PI. I. (1805) p. 213. Do Gandolle Prodr. IV. (1830) p. 336. Loudon Arb. et Frutic. Brit. II. (1838) p. 1056 f. 820 et 821. Dippel Handb. Laubholzk. I. (1889) p. 242. Rehder Syn. Gen. Lonic. p. 105. Cfiprifoliutii alpiijeninn, Gievtnev Frnct. ei Semin. I. (1788 1 p. 136. 0. Kuntze Eev. Gen. PI. I. (1891) p. 274. C. alpiniim, La Mavck Fl. Franc. III. (L778) p. 367. ChaiHieeeniiiiis (dpiijpnuN, Delarbre Fl. d'Auvergne ed. 2 (1800) p. 130. hika luciiht, Moencb Method. PI. (1794) p. 504. /. alpùjena, Borkhausen Handb. Forst. Bot. II. (1800) p. 1682. Xylosteam alpi(iewim, Fischer Cat. Jard. Gorenki (1812) p. 44. X. aljAnam, Duraont de Courset Bot. Cult. II. (1802) p. 575. EiicJn/lia iilpiijeiKt, Dulac Fl. Haut.-Pyrén. (1867) p. 463. Frutex. Gortex sordide fusco-cinereus vel sordide cinereus. Ramus glaber, hornotinus tetragonus. Medulla alba solida. Petioli 2-9 mm. longi glabri. Folia elliptica vel oblongo-lanceolata vel late lanceolata attenuata basi acuta vel acuminata v. truncata, margine ciliata. infra glabra, supra glabra viridia. Pedunculi axillares glabri 13-45 mm. longi. Bractett; 2 subulatse 5-11 mm. longce decidual. Bracteobe minim<;e 2, late triangulares obtusae 1 mm. longie. Corolla rubra v. flavescens 13-14 mm. longa, bilabiata extus glabra, tubo intus piloso. Stamina et styli corolla Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarnm. 97 fere ccquilonga. Filamenta basi barbata. Styli iufra medium dense bar1)ati. Ovarium ad apicem connatum. Baoca rubra. Semiiia magna 4-5 mm. longa. Nom. Jap. Oliba-yesü-liyötanboku. Hab. Yeso : Prov. Kitami : insula Riishiri (Y. Kndö, T. Kawakauii, S. Tamaki). Sbarisandö (K. Miyabe). Prov. Hitaka : Horomaiibetsu (Y. Tokubucbi). Prov. Tokaclii : Kiusiu (S. Nisbida). var. Glehnii, (Fr. Scbmidt) Nakai. Lonicem Glehnii, Fr. Scbmidt Fl. Sacbal. (1868) p. 143. n. '111. PI. 3. fig. 8-18. Maximowicz in Mél. Biol. X. p. 61. Rebder Syn. Gen. Lonic. p. 107. Matsumura Ind. PI. Jap. II. p. 000. Sclmeider Illns. Handb. Lanbholzk. IL p. 707. fig. 448 k. fig. 449 g-h. Caprifulium Glehnii, O. Kuntze Kev. Gen. PL I. (1891j p. "274. Petioli glabri v. supra pilosi. Lamina ovalo-oblonga v. eiliptica basi truncata vel subcordata v. acuta, apice attenuata, niargine ciliata, infra pilosa, supra venis pilosis, 30-116 mm. longa 15-Ö4 mm. lata. Pedunculi axillares parcissime pilosi v. glabri. Filamenta basi barbata v. glabra. Nom. Jap. Yeso-byötanbokn, Ohba-bnsbidama. Hab. Sacbalin : Toreipaeli (G. NakaLara*. Cbinebira (8. Komatsu). Yeso : Prov. Kita)ûi : insula Rüsliiri (S. Tamaki, S. tlori, Y. Kivlö i. insula Rebim (Y. Kndö, Z. Yanagizawa). Prov. Knsbiro: Senpöji (K. Miyabe). monte Meakan (T. Kawakami). Konbnmori (K. Miyabe). Prov. Nemnro : Onneto (J. Tanaka). Prov. Isbikari : Sapporo (R. Yatabei. monte Moiwa (K. Miyabe, Y. Tokubnclii, J. Matsmmira). Makkarinupnri (K. Miyabe, K. Toyobira). Knriles : Insula Knuasbiri : Rebösbi i S. Yokoyama). ünnebetsn oppidi Rnyabetsu(C. Yendö). .Rebder L. Glehnii e L. alpigena modo sequent! distinxit. Folia subtus glabra v. parce pilosa demum glabrescentia vulgo ad basin attenuata, eiliptica ad oblongo-lanceolata. acuminata 6-10 cm. longa. Corolla vulgo plus minus atro-rubra. Filamenta infra medium pilosa. Jj. alp'igtna. 98 A-i"t- 2— T. Nakai : Fulia subtils pubescentia, ovalia v. obovata ad oblongo-ovata, vulgo basi rotundata v. subcordata, 5-(S mm. longa. Corolla viride- flavescens. Filamenta glabra. L. Glelinit. k^peciiioruni e Sapporo (Herbario Iniperialis Universitatis Hokkaido servatorum) et e Sachalin (Herbario Imperialis Univer- sitatis Tokyoensis) filamenta infra medium pilosa, quamquam iolia su1;)tu> pubescentia. Folia prioris basi subcordata et posterions attenuata. Vulgo folia l)asi cordata rarius sunt. Corolla siepe ut Fr. Schmidt inquit rubra est. Prteter pubescentem foliorum nulla ingénia L. Glehnii a L. alpigena secernunt. Id est prior est varietas posterions cum foliis subtus pubescenti1)us. Sp. H8). (25) Lonicera Vidalii, Fnmcbet et Savatier Euum. ri. Jap. II. (1879) p. 386. Eehder Syii. p. 112. ('. K. Sclmeifler Illus. Handb. II. (1910 p. 711. fig. 450 e f . fig. 451. li-i. L. (,7t/7/.sY<«f/iäf, (uon Tavczaniiiow) Nakai Veg. Isl. Qnelp. Il9l4i p. 88 n. 1178. Yeg. ui't. Cbirisau p. 45 u. 4liO. p. 64. Cdpri/nliinn Vidalii, 0. Knntze Rev. Geu. Tl I. ('1891) p. 274. Frutex us(jue '2 metralis e basi ]-amosus. Gemnue hyt-males ovata'. Medulla alba solida. Cortex longitudine tissus. Kanms teres juvenilis minute gianduloso-ciliolatus demum glabrescens. Petioli 3-15 mm. longi apice subalati glanduloso-papillosi su})ra canaliculati. Lamina elliptica v. oblonga basi mucronata ^'el cuspidata apice cuspidata v. subattenuata 40-1)8 mnj. longa l(S-48 mm. lata, supra viridia primo s}»arsim pilosula demum glabrata, infra pallida subhispidulo-ciliata et glanduloso-papillosa margine ciliata. Pedunculi floriferi 10-15 mm. longi glanduloso-papillosi arcuati 2-flores. Bractea^ lineares 2-3 mm. longte glanduloso- papillosic V. glabne. Bracteoke ovatîe v. oblongo-ovata' obtusif basi connatte glanduloso-papillosa' ovario 1)reviores. Cal^^'x vix 1 mm. longus ovato 5-dentatus margine glandulosus. Ovarium basi vel ad medium connatum glanduloso-papillosum. Corolla citrina circiter lOnjm. longa bilabiata extus sparse hispidula et tubo brève extus glanduloso-papilloso intus albo-barbato basi ventre gi])boso. Stamina corolla' lobis fere aK][uilonga. Filamenta basi barl)ata. Styli corolla sul)a'qui longi ciliati. lîacca rul)ra Tentamen Systematis Caprif liaceai-um JaponicaruD!. 99 magna. Seiniiia fusca 4-n mm. longa hemisphan-ica lucidn. Nom. Jap. Oni-liyôtanbokn. Nom. Cor. Kepnlnam (^Qnelpaert). Patsakuteiiam (Clioellai. Hab. Hondo : Prov. Sbinano : Üsnitöge (J. Matsnmura, H. Sakiirai). Karnizawa (T. Nakai, B. Hayata). Asamayania (S. Komatsn, M. Koyama). in monte Ariakeyania (H. Sbii-asawa). Corea : Cboella anstr : monte Cliirisan ( T. Nakai n. ti6i. monte Hakiiyozan (T. Nakai n. 1035). Kyoeng-san bor. : in petrosis secns torrentes Naipiang (Fanvie n. 309). Qnelpsert: in silvis 800 m. (Taqnc-t n. 4278). Hallasan 2000 m. (Faurie n. 1842, 1877). Hallasan 1800 ni. (Faniie n. 1845). Hallasan 1700 m. i Taquet n. 258). Sp. 09). (20) Lonicera cerasoides, Nakai sp. nov. Frutex circ. 1 metraiis ramis Mscendentibus. Cortex cinereus glaberrimiis. Ramus liornotiiius rultesceiiti-viridin glaberrimus crassiusculiis. Medulla alba solid;;. Geinma' ovata' terminales evolutie. Petioli giaberrimi 5-10 njm. longi. Lamina late elliptica basi acuta vel rotundata apice acuminata margine ciliata supra circa marginem sparsissime ciliolata viridia, infra pallida sparsissime ciliolata 6n mm. longa 29 mm. lata (52-29 etc.). Flores ignoti. Pedunculi axillares bitlori giaberrimi 1.3 nnn. lati. Bracte;e 2-5 mm. longte lineares glabra*. BracteoUe in cupula 2-3 mm. alta toto connatie glabra' margiiie undulatie. Bacca rubra ad apieem connata cicatrice florum aperta. Ovarium 3- loculare. Semina fuscenti-fla\ ida lucida trigono-subspluerica circ. 5 mm. lata sul> lente minutissime impresso-punctulata. Nom. .Jap. Chiisan-liyötanbokn. Hab Corea : Choella austv. in monte Cliirisan (T. Nakai n. hlS). Sp. 70). (27) Lonicera Watanabeana, Makino in Tokyo Hot. Mag. XXYIII. (1914) p. 128. circ. 2 metraiis ramosus. Gem-mte hjremaies squamis imbri- catis. Medulla alba solida. Cortex longilndine irregulariter fissus sor^lidus. Ramus hornotinus viridis quadrangularis glaberrimus. Petioli gla)>ri ventre canaliculati et margine gianduloso-ciliolati 100 Art 2.— T. Xakai r virides 3-10 inm. lilabiata alba circ. 10 mm. longa basi distincte gibbosa, gibl)o puri)ureo, tubo intus piloso. Stamina corolla lequilonga. Fila- menta basi pilosa. Styli pilosi. Ovarium basi vel ad medium connntum 3-loculare. Bacca rubra. Semina elliptica v. oltovato- oblonga plus minus compressa sut) lente granulosa fuscentia vulgo 4-5 null, longa. Nom. Jap. Nikko-hyotanbokn. Hab. Hondo : Pvov. Shiniotsuke : Nikkö (S. Kouiatsu, N. Mocliidznki, H. Takeua, T. Nakai l Prov. Musashi : Cbicbibn (?). Prov. Kii : sine loco speciali (? ). i'rov. Kai : in montibus Shirane (K. Koyaiua). var. Noraurana, (Makino) Nakai. L. Noinitnnix, Makino in Tokyo Bot. Mag. XXVIII. (1914) p. TentaiDen Systeoiatis Caprif'oliacearuui Japonicarum. • \05 1 )iffert a typ J taiituni ramis viilgo riibesceiitiliiis, foliis minuribus et brevioribus. Folia ovata vel late ovalia vel subrotundata interdiim obloiiga, acuta vel aouminata raiiu< obtusa ])asi acuta vel rotundata vel truncata rariiis subcordata. Flores albi, gibbo purpura-ceute. Nom. Ji4>. Y;uii;i,-iiyntaiil)iikii. Hal). Hondo : Pi-ov. Aki : Miyajiuia iusuhe Itsakushima (J. Sliivaga). Kiusin : * Prov. Hizuii : in monte Unzen (Z. Tasliiro). Sp. 7C»). (i)."!) Lonicera Tschonoskii, ]\iaxinH)wiez Mel. ßi..i. x. (i877) p. 61. Franchet et Savatier Enum. PI. Jap. II. (1879) p. G52. Relider Syn. Gen. Lonic. p. 121. Matsninnra lud. PI. Jap. II. 2. (1912) p. (iDl. Schneider Illus. Handl). Lauldiolzk. 11. p. 711. fig. 450. li. fig. 451 u-ik L. Bniniltii, Fi-anchet et Savatier Ennni. PI. Jap. 11. (1H79) p. 885. Cajirifnliiiiii 'J'.-ichuiimkii, O. Knntze Rev. 'Um. PI. I. (1891) p. 274. (.'. Braiultii, O. Knntze I.e. Frutex '1 nietralis. Cortex I'uscenti-cinereus. Medulla alba solida. Kaiiius lioriiotinus glaber vel inter folia longitudine ciliato-biliiieolatiis subtei'es. Petioli 1-4 mm. loiigi gial)ri. Lamina oblonga vel oblongo-oblanceola.ta vel elliptica basi attenuata vel acuta vel mucronata apice cuspidata o-lOcm. longa 1-4 cni. lata, supra viridia secus costas tantum pilosa, infra pallida vel subglaucina glabra vel secus venas parce pilosula, ma.rgine glal)ra ^'el parce ciliolata. Pedunculi glabri vel pilosuli 15-45 mm. longi. Bracte?e ovato-oblongte obtusa^ ovario glabro breviores 1-1.5 mm. longie. ( )varium basi vel usque supra medium connatum. Calyx l)revis ovato-dentatus glaber vel margine pilosus. Corolla atro-rubra vel rubescens bilabiata, tubo In'eve basi gibboso intus piloso. Filamenta l>asi pilosa, Styli pilosuli. Bacca rubra. Noin. Jap. ()-liyötanliokn. Hal). Hondo : Prov. Etcliû : monte d'ateyama (J. Matsnmura). Prov. Shinano: monte Shiromna (Y. Yabe). ()ntake(J. Matsumura, G. Koidznmi, K. Kawakita). monte Siialoisld (H. Takeda). Komagatake (H. Saknnii). in 106 Ä.rt. 2 — ï. Nakai : monte Ariakeyaiua (H. Sliirasawa ). in monte Norikura prov. Sliinano (ß. Hayata). Prov. Kaga : monte Haknsau (R. Yatabe, J. Nikai, H. Sakuvai). .Sp. 77). (o4) Lonicera sachalinensis, i Fr. Scinnidtj Nakai sp. nov. L. Ma.viniowiczii var. sncliaHnemis, br. öchiuidt FL Saclial. p. 142. (1868). Eehder Syn. Lonic. p. 116. öclmeider Illus. Handl). II. p. 712. /,. M/i.ri)ii()ivic::ii, (non Maxiniowicz) Herder BnlL Soc. Nat. Mose. XXXVII. p. 2! 18. PI. 2. f. 6. d. (18 Amurensi- dicit et Regel in Gartentlüra figura 597 anno 1S68 édita Lonicera Maximowlczll pedunculos erecto-patentes habet. In nustris at,tamen pedunculi arcuati et secus costas inferioi-inn folic )runi declinati. Caulis 'l-o metralis. Cortex sordide fusco-cinereus longitiidine fissus. Rami hornotini ([uadrangnlares. ({emmie lanceolatai yquamis multis imbricatis. Folia petiolata, o\ata v. elliptica v. oblonga v. lanceoiato-oblonga acuininata v. attenuata 2-1 2 cm. longa 1.5-5.0 cm. lata, margine ciliata, supra glabra viridia subtus pallida v. glaucina glabra v. ciliata v. secus costas albo-pubescentia. Pedunculi secus costas iV)liorum iufra arcuato-declinati 1-2 cm. longi glabri. l)ractea' miniiUce augusta'. l>racteoUe connatse minimte. Flores atro-rubri 5-7mm. longi. Cah^cis lol)i acutissimi. Stamina exerta. Styli exerti per totam lougitudinem ciliati. Ovarium fere connatum interdum ad medium bifidum. Bacca cocci nea inedulis. Nom. Jap. Benibana-Lyötanbokii. Hab. Sachalin : Sakaehama (S. Komatsu). Yeso : Sliari prov. Kitami (K. Miyabe). Sliari Kefatoi prov. Kitami (Y. Kudö). insula Piebini prov. Kitami (Z. Y'anagizawa). in littore Shari prov. Kitami (K. Miyabe). Sliibetsu prov. Nemnro (K. Miyabe). Nishibetsu prov. Nemuro (T. Isbikawa). circa Su\Yan prov. Kusliiro (T. Ishikawaj. Yagisliiri prov. Teshio (T. Isliikawa). Cbitose prov. Iburi (K. Miyabe). Usu prov. Ibnri (K. Miyabe). Tomakomai prov. Ibnri (Y. Kudö et T. Yosliinii). Kuriles : insula Kunashiri (H. Tanaka). insula Sbikotan (K. Tanaka, K. ^liyabe, M. Aizawa, H. Takeda, M. Arai). Mansburia : vallis Dicznn prov. Anmrensis (V. Komarov n. 1462 . Corea : in monte Kosetsurei (T. Nalcai n. 7513, 7514). Kinkokn ^^T. Nakai n. 7512). in monte Saikarei (T. Mori n. 215,336,337,341,346). Hotaidô (M. Farumi n. 391). inter Futempö et Hötaidö (T. Nakai n. 2242). Cliödadö (T. Nakai n. 2219). Tentauien Systematis Caprifoliacearuiii Japouicarum. \Q'J inter Futeinpo et Keizauchiu (T. Nakai ii. 2281). in monte (latokurei (T. Nakai n. 2229, 2258^ in monte Södenrei (T. Nakai n. 1546». in monte Himiliö (T. Nakai n. 2254, 2263). in monte Kongösan (T. Nakai u. 5864, 5860, 5856, Fanrie n. 693). in monte Cliiisan (Ï. Nakai n. 418). Qiielpsert : iu sepibus Hallasan lOOOm. (Taquet n. 2989). in monte Hallasan 2000 m. iT. Ishidoya n. 202). Fribterea sequentes quattuor plantie in Forjnosa adsunt. Sp. 44). Sub Lo/ilce)'.p. De Candulle I.e. i\\\ ^^- ^^^^^ ^•^'- P-P- T^i^^^iley le. p.p. Bentliaiu et Hooker I.e. p.p. Fritbcli I.e. p.p. Ji^iigler I.e. p.p. Lniiiccinr saborde 1. Ldiiiccrci/', rfni; Endliclier I.e. p.p. Liiiticer,', r snhtvib. 1. Cuprifoliii'., Torrey au.l A. Oray Fl. »ortli Ameriea II. p. 2. pp. Frutex. Flores subzygomorphi v. fere actinomorphi. An- thera'. introrsie iiiterdum eonnnta'. Ovarii loculi x spermi fertiles. Fructus capsularis "2-\-alvatu-. Gn. 7). Diervilla, Touvnefortiu Aet. Aead. Paris, t. 7. i. 1. (1705). Linné Hortns CMbrtiaiius p. Ü8. t. 7. (1787). Adansou Familles Nat. II. p. 157.(1763). Jussien Gen. PI. p. 211. Torrey and A. Gray Fl. North America II. p. 1Ü. Nuttall Gen. I. p. 139. Endlicher Gen. PI. p. 568. n. 3336. Bentham et Hooker Gen. PI. II. p. 6. (1873). Fritsch in Engler Prantl Nat. Pflanzenf. lY. 4. p. 169 (1891). Schneider Ilhis. Handh. Liuibholzk. II. p. 745. Lonicera, Linné H[\ PI. p. 173 (1753) p.p. Weuiela, Thnnberg in Aet. Stockh. i». 137. t. 5.. (1780) et Fl. -lap. p. 6. t. 16. (17S4). IVeù/elia, Persoon Syn. PI. I. p. 176. (1805). Calii>iphijnim, Bmige Enum. PI. Cliin. bor. p. 33. (1831). C(i1iii>tn)sti(j)ii((, Trautvetter et Meyer Fl. Ochot. p. 46. Frutex. (jemma' se|uamosje. Medulla sidida. Folia sim})licia opposita petiolata v. sessilia, serrata v. intégra. Flores in cymas terminales et axillares sa^pe trichotomi. Oalycis tubus elongatus limbis o-lobatis v. p;rrtitis persistentibus v. deciduis. Corolla rosea, alba, viridis v. Hava, infundibularis v. subcampannlata 5- loba, lobis imbricatis. Stamina 5 tubo corolUe adnata inserta v. exerla. Discus globosus v. elongatus l^asi corolke tubi adnatus. Stylus iiliformis. Stigma capitatum v. :^-loI)um exertum v. insertum. Ovai'ium 2-loculare. Capsula coriacea v. sublignosa Teiit%men Systt-matis Caprjioliacearuui Japonioaruui. 109 elongata s-epticide 2-valvatim dehiscens. Semina minuta angulata ssepe alata. Albumen carnosum. Embryo minuta. Species 13 in America boreali-orientali et Asia orientali incoke. Inter eas 11 species in nostris regionibus incolce et in sequent! modo distinguenda'. IAntherœ connatse. Calyx bilabiatns 5-li(lus v. partus. Semina alata. Sect. Calt/ptrostignui 2. Antlierœ libera? Sect- Weujela 3. r Flores pedicellati D. Middendorßana, Trautvetter et Meyer. ^ I Flores sessiles ^- Maxintoiviczii, Makino. ICalycis lobi saltern basi connati. Semina exalata. Subsect. Cah/spJiifiwii. . ^ . .4. Sepala libera. Semina alata Subsect. KiiweiijeLa 5. r Folia subtns secus venas patentim liirsuta v. barbata. . . . D. pneco.v, Leinome. HFolia subtus in Costa albo-lanata 7X //omto, Siebold et Zuccarimi. [Calycis tubus pubescens "• ^\Calycis tubus glaber v. parce pilosus • •^• I Calycis tubus patentim pubescens. Capsula glabrescens 7. ^M Calycis tubus adpresse pubescens. Capsula pubescens 8- Folia Rubsessilia subtus in venas patentim pilosa. Flores primo flavo-virides (lemum rubescentes . . . D. s,tb>;essHÙ, Nakai. Folia tlistincte petiolata subtns canescentia. Flores rubri v. albi. 7^. huiteiisis, Siebold et Zuccarini. Folia distincte petiolata. Flores atro-sanguiuei. Costa foliornm subtus floccosa r>. iloiibinida, Siebold et Zuccarini. I Folia distincte petiolata. Flores primo flavo-virides demum rubescentes. Costa foliorum subtus pilosa D. rersicolor, Siebold et Zucccarini. f Folia subtus in costa v. in venis primariis floccosa. Flores prinjo luteo-virides it demum rubescentes D. decnn/, ^^-aXml 1 Folia subtus glabra v. secus venas pilosa non floccosa . 10. ( Folia subtus tomentosa v. pubescentia secus venas primarias barbata. IqI D. jfipoiiica, (Thunberg) De Candolle. i Folia coriacea su\)tus glabra v. in venas pilosula. . . . D. comeum, De Candolle. Sect. 1. CalyptrOStigma, Koehne. Dendr. p. 539 (1893;. Gn. CahjpinMhjma, Trautvetter et Meyer in Bull. Acad. St. Tetersb. XIII. p. 220 (1847). lUiprecbt bi Mel. Biol. II. p. 405 (1855). Flores pedicellati v. si'ssiles. Antherse connatfe dorso l)arbata:\ Semina alata. Sp. 81). (Ij Diervilla Middendorfiana, (Trautvetter et Meyer) Carrier in Eév. Hort. XXV. p. 306 (18531 XXYI. p. 261. t. 14 ÛB54). Maximowicz m Mél. Biol. XII. p. 482. p.p. Dippel Handb. I. 274 tig. 182. Makino m Tokyo Bot. Mag. i\ 110 Art. 2.— T. Nakai : Xll. p. -MH (1898). KoniaiT.v FI. Mansli. UI. p. 532. Sclmeider Illus. Handb. Laabljolzk. II. p. 752. p.p. Cab/ptrostifima MidileiuJor/i/ntii, Traiitvi/tter et Meyer in linll. Aead. St. Pétersb. p. 220 (1847) et FI Ocliot. n. 162 t. 25. a. b. Ee^el et Tiling Fl. Ajan. n. 143. Eegel Gartenfl. t. 188 (1857). MaxiiDowicz Prim. Fl. Amur. p. 135. Fr. Schmidt Fl. Amg.-biirej. n. 186 et Fl. Saclial. n. 208. Weiijeliii Mi>lili'iiil<}r/l/iii>i, Vcrscliaftrvt in Tlhis. Hort. ('1857) t. 115. Frutex e ]);i>i ramosus. Cortex fusco-cinereus, liornotinus viridis 2-lineolato-pilosus. Folia subsessilia ovato-oblonga v. obloDgo-obovata v. late oblanceolata v. oblonga, basi acuta v. obtusa, apice acuminata v. acuta, margine serrulata et ciliolata, supra viridia pneter venas pilosas fere glabra, subtus pallida secus venas pilosa. Pedunculi axillares 1-3 floribus longitudine bilineolato- pilosi V. glabri. Bractea' Linceolat;;!' v. lineares decidme v. subfoliacese et persistentes. Cah'cis limlms bi]al»iatus 5-19 mm. longus, lobis superioribus resupinatis apice bidentatis, inferioribus 3-lobulatis integris v. paucidentatis. Corolla campanulato-infundilmlaris glabra lutea basi constricta tul>ulosa 27-')0mm. longa, lobis ovatis imbricatis. Stamina et styli inserta. Antbene connat;e ciliata\ Capsula a])ice rostrata 20-2.") mni. longa. Nom. Jap. Ukoii-iitsngi. Hab. Yeso: insula Piishiri prov. Kitami (T. Kawakami, S. Tumaki). m't Nntapkamslmppe (G. Koi. Midileudorjiaud var. M. Middciidorriintit, (non Carrier i Maxiraowicz in Mél. Biol. Xll. p. 4S2. p.p. Schneider Hins. Handb. T,auhhol/.k. II. p. 751. p.[>. Tentamen Systt-matis Caprifoliaeearum Japonicarnm. Ill Frutex arcuato-deÜexus e l)asi cjcspitoso-ramosus. Cortex fusco-cinereu!^, hornotinns viridis annotinusqiie bifariarn ciliatus. Folia sessilia v. brevissiine petioiata ovato-oblonga v. oblongo- obovata v. oblonga supra viridia pntter veiias pubescentes sparse ciliolata, infra pallida secus venas pateiitim ciliata. rnargine serrulata. Flores sessiles. Bractea- cadncie lineares v. sulmlatte. Ovarium glabruiu v. parce pilosuni rostratuni. Calyx bilabiato 5- fidus patentim birtellus v. subglaber 10-17 mm. longus. Corolla luteo-viridis campanulato-infuiidibularis extus pilosa l)asi in tul>o constricta 35-45 mm. longa. Stamina et styli exerta. x-^nthera' eonnataH^arbata'. Capsula IH-vO mm. longa in styU) persistente attenuata bivalva. Semina ovata v. obovata 1 mm. longa alata. Nom. Jap. Kibaua-ntsngi. Hal). Hondo : Higashi-adzniuasan (G. KoidzniDi). Bamlaisan (G. Nakaliara). Tsnchiya- töge prov. Iwashiro (G. Nakaliara). Nikko (S. Oknbo, S. Komatsu, T. Nakai, H. Sakurai, I. Ono). Asliio (T. IiiaionraV Sect. 2. Weigela, (Tliunber-) Kœlme Deutscli. Deudr. p. 539 (1898). Gl). M'i>i(H'la, Tliniihevg in Vet. Akad. Hand!. Stocklioliii. p. 187. t. 5 ('1780) et Fl. Jap. p. (5. (1784). Gu. WciijcJid, i'ersoou Syii. I'l. I. p. 17G (1805) Sni)gn. Weiijeld, K. Kocii IViidr. 11. p. 89 (1872j. Aiithei-a^ libene. I'edunculi sa'pe trilioribus. Subsect. 1. Calysphyrum, i;Bunge) Nakai. Gn. L'lih/.s/ihi/iiiiii, Bnugc Euniu. i'l. Chin. bor. p. 88 (1881). Calyx 5-ficlus. Semina exalata. Sp. 8o). (o) Diervilla praecox, Lemoine in Gartenflora XLVI. p. 893. t. 1441 (1897). Schneider llluy. tlaudb. Lanbholzk. II. p. 748. fig. 4(J8. k. Rehder in Bailley Standard Cyclop, p. 1008. Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXIX. p. 5. (1915). D. Hoiiilfi, (non Siebold et Znccarini) Maximowicz in Mel. Biol. XII. p. 482. p.p. Komarov. Fl. Mansb. III. p. 580. p.p. Nakai Fl. Kor. II. p. 497. p.p. Frutex usque 2-metralis. Ramus adultus cortice surdide cinereo v. fusco-cinereo. aniiotinus sordide luscus, hornotinus rubescens patentim pilosus v. glaber. Folia subsessilia late obovata V. obovata v. ovata v. late oblongo-ovata, supra pilosa v. pubes- centia, infra subvelutino-tomentosa. Flores in apice et axillis ramorum liornotinorum la-evium solitarii v. terni. Bractea^ et 112 Art. 2.— T. Nakai : bracteolie sphacelatœ angustie. Calycis tubus saltein supra medium patentim ciliatus. Calycis limbus 10-15 mm. lougus ad medium 5-fidus patentim barbatus deciduus. Corolla rosea 30-40 mm. longa extus ciliata campanulato-infundiburaris 5-lobis. Stamina et styli inserta Stamina infra medium corolhe tubo adnata ubi ciliata. Discus oblongus barbatus. Capsula 12-18 mm. longa leviter curvata glabra in stylo piloso persistente attenuata. Semina exalata. Nom. Jap. Birödo-utsiigi. Hai). Corea : in dninosis Poiuasa (Faiirie n. 686). Ostium flava Tnmiugan (V. Komarov 11.1469). Onensan TT. Nakai). in moute Sliösliinzan ( T. Nakai u. 2246). in moute Mozanrei (T. Nakai). Hojödö (T. Nakai ii. 7495-7496). in monte Köstitsnrei (T. Nakai n. 7494). pede montis Kanholiö (T. Nakai n. 7497). var. pilosa, Nakai. D.ßoridn var. /.//o.sv/, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXII. p. 229 0918). Folia sal)tu> secus venas pilosa. Ovai'ium glabrum. Nora. Jap. Okuyauia-ntsngi. Hab. Corea: in monte Kapporei (T. Nakai n. 2267). Nôjido (T. Nakai n. 2261). inter Gynkkochin et Sakshn (T. Nakai n. 22621 in monte Hirailiö (T. Nakai n. 2258). inter Taiköri et Sanyo (T. Nakai n. 2225). inter Chokudö et Hoknsei (T. Ishidoya n. 2836 p.p.). Ho.iyôdo (T. Nakai n. 7498). Sp. 84). (4) Dierviüa florida, (Bmige) Siebokl et Zuccarini Fl. Jap. I. p. 75. (18;;5). Carrier Eev. Hort. (I853j p. 309. Maximowicz in Mél. Biol. XII. p. 482. p.p. Forbes et Hemsley in Journ. Linn. Soc. XXI [I. p. 368. p.p. Komarov Fl. Mansb. III. p. 530. p.p. Nakai Fl. Kor. I. p. 291 et II. p. 497. p.p. I 'alifsj>hi/ni)n ßoridtnii, Hunge Enum. PI. Cliin. bor. p. 34. n. 196. WeÀçiehi ßnridn, De Candolle in Ann. Sei. Nat. 2 ser. XI. p. 241. var. VenUSta, Rebder in Baibey Stand. Cyi demum rubricans. Nom. Jap. Genpei-utsugi. Hab. Corea : in monte Kangakusan (T. Ishidoya). f. Candida, Nakai. var. Candida, Rehder in Bailley Cyclop. Americ. Hort. p. 483. (1900). Schneider 1.0. Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXIX. p. 5 (1915). Flores albi. Nom. Jap. Genji-utsugi. Hab. Corea : in monte Kangakusan (Ankishu). Quelpaert : in silvis Yangkeum 700 m. (Taquet n. 909). f. Isoline, Nakai. Weigela Isoline, V. Houtte in Flore des Serres XIV. p. 142. cum tab. (1859). var. Isoline, Rehder in Bailley Cyclop, p. 483. Schneider Illus. Handb. Laubholzk. II. p. 748. l\^ Art. 2.— T. Nakai ; Flores ;iU)0-\'iridescentes extus in tubo ruhro-tincti, intus secus labio tiavidi. Nom. Jap. Sanshiki-atsugi. Hab. Corea : iii luoute Kangakusau (T. Ishidoya). t. brevicalyclna, Nakai. Diercillit hrecicalyciiui, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXIX. p. 5. (1915). Ca]_yx ô-P). onim. longus. l'orolla rosea. Nom. Jap. Kogakn-ntsngi. Hab. Corea : in monte Namsan (T. Ucbiyama, T. Movi n. llo). prope Taptoug (Sontag). JJiervillit rosea, liiKlley viilgo cum ./>. ßorida ideiitica esse dicitur sed differt exqiia ramulis, calycis tubis et veuis pubes- ceiitibus. Forsan varietas vel forpia posterions sit. Figura pulchra in Botanical Magazine t. 4800 videri est. Diervilla amabilis, Planchon (in Flore des Serres VIII p. 287 t. 855) est forma Dlervillœ corœensis cum floribus roseis et iedem J. D. Hookeriana in Botanical jMagazine t. 4893 est Diervilla decora, Nakai. Subsect. 2. Euweigela, Nakai. Limbi calycis liberi 5. Semina alata. Sp. 85). (5) Diervilla SUbseSSilis, Nakai in Tokyo Bot. Mag. XXXII. p. 229 (1918). D. flonhiinda, (non Siebold et Zuccarimi) Palibin Consp. FI. Kor. I. p. 105. (1898). Nakai FI. Kor. I. p. 201. IL p. 497 et Veg. m't. Cbirisan p. 45. n. 419 et Veg. Diamond mountains p. 158. n. 603. D.ßorida, (non Siebold et Zuccarini) Maximowicz in Mél. Biol. XII. p. 485. p.p. D. cer-sicolor, (non Siebold et Zuccarini) Miquel Prol. FI. Jap. p. 157. Usque 2-3 metralis. Rami arcuato-declinati, annotmi glabri cinereo-fusci, bornotini patentim pilosi. Turionis superne bil'ariam pilosa, foliis sul)rotundatis v. late ovatis basi subcordatis v. obtusis, apice acutis v. acuminatis, subtus pallidis secus venas pilosis. Folia ramorum floriferorum supra viridia secus costas et marginem patentim pilosa v. toto sparsim pilosa, subtus pallida secus venas patentim pilosa obovata v. obovato-oblonga basi cuneata interdum rotundata apice attenuata v. acuta, margine serrulata. Pedunculi axillares 1-2 floris patentim pilosi. Calyx 5-partitus. Sepala Tentameu Systematis Caprifoliacearuiii Japonicarnm. 115 linearia patentim piiosa. Corolla fiavn-viridis v. ßavo-rosea partim piiosa v. glabra. Styli exerti v. inserti. Fructiis tubiilosns leviter ciirvatus 1-1.5 cm. longus parce pilosus. Semina alata. Nom. Jap. Korai-utsngi. Nom. Cor. Myong-sliee-iiam (Clioella). Hab. Corea : Seoul (K. G. Mills n. 872). iii monte Haknyözan (T. Nakai n. 1008). in monte Kangaknsan (T. Mori n. 14.8). Neihen (T. Mori ii. 30). in monte Eorei (T. Nakai n. 1204). in monte Kasan (H. Ueki n. 376). in colle Namsan (T. Isliidoya). in monte Hicliihözan circa Snigen (H. Ueki n. 76). in monte Cbiisan (T. Mori n. 311, 815, 322, T. Nakai n. 44, 6551). Hnt-Tcliai-Meo (Sontag). in insula Wangtô (T. Nakai n. 6552). in monte Kongösan (Fanrie n. 688). in (lumosis Pomasa (Faurie n. 686). in monte Fusan (Faurie n. 698). in monte Keiryuzan (T. Nakai n. 8193). Hiec est species australis Diervllleœ CoreaDa% cui Dierrilld. jyt^œcox, Coreie borealem partem occupât, dum D. florida per totam Coream et Quelp^ert expansa. Sp. 8(;)). (<)) Diervilla floribunda, Siebold et Znccarini Fl. Jap. I. p. 73. t. 32. (1835). Miquel Prol. Fl. Jap. p. 157. Francbet et Savatier Enum. PI. Jap. I. p. 202. Dippel Handb. I. p. 273. fig. 181. Matsuraura Ind. PI. Jap. II. 2. p. 597. Makino in Tokyo Bot. Mag. XIT. Jap. p. 343 (1898). XXII. p. 158. (1908). Eebder in Bailley Cyclop. Americ. Hort. p. 484 (1901)) et Stand. Cyclop. Americ. Hort. p. 1004 (1914). Frutex usque' 2-3 metralis c?espitoso-ramosus. • Cortex fusco- cinereus. Rami lu)riiotini toto v. bifariam pubescentes. Folia distincte petiolata, petiolis pubescentibus 2-10 mm. longis, laminis oblongis V. obovato-oblongis v. ovatis, basi cuneatis v. acutis, apice attenuatis, margine praeter basin serrulata^ supra viridia praeter venas fere glabra, subtus piiosa v. pubescentia. Flores sessiles v. subsessiles. Bractea caducie lineares. Calycis tul;)us pubescens pilis adpressis, limbi lineares pubescentes. Corolla atro- sanguinea fere 3 cm. longa tubuloso-infundibularis, extus adpresse- pubescens. Stamina corolhe limbis iequilouga. Styli exerti. Capsula 12-20 mm. longa pubescens. Semina alata. Nom. Jap. Yabu-utsugi. Hab. Shikoku : in monte Közusan prov. Awa (J. Nikai n. 1494, 1831). in monte Tsurugisan (G. Koidzumi). in monte Fukumi prov. lyo (H. Yamamoto). IIQ Art. 2 —T. Nakai : Hondo : in prov. Kawaclii (T. Tada). in monte Köyasan prov. Kii (H. Sakurai). Kurisngawa prov. Kii (N. Ui). in monte Muroo prov. Yamato (T. Naliai). Chibayaguclii prov. Kawacbi (T. Nakai). Sp. 87). (7) Diervilla versicolor, Siebokl et Zuccarini FI. Jap. .p. 74. p.p. ? t. 33 (1835) excl Syn. D. florihiinda, (non Siebokl et Zuccarini) Maximowicz in MèL Biol. XII. p. 485 p.p. 7^. florihnnda var. rersicüloi; Uebder in Bailley Cyclop. Americ. Hort. p. 484 (1900) et Stand. Cyclop. Hort. p. 1008 (1914). 7^. florihiDula var. versicolor, Makino in Tokyo Bot. Mag. XXII. p. 158 p.p. (1908) et Matsumura Ind. PJ. Jap. II. 2. p. 598 p.p. (1912). Affinis I). floribunda sed costis infra non barbatis sed pilosi^^, liôribus versicoloribus non atro-sangnineis exqua differt. Frutex 2-3 m. altus. Cortex raniorum fiisco-cinereus, ramo- runi juvenilium claru-luscus, lenticellis angustis punctulatus. Rami hornotini pubescentes et bifariani pnljescentes. Petioli pnbescentes 5-lOmm. longi. Lamina ovata v. obovata v. elliptica basi acuta v. acuminata apice attenuata margine crenulato-serrulata 3.0-10.0 cm. longa 2.5-5.0 cm. lata. Flores axillares solitarii sessiles v. brevissime petiolati. Bractete angusta? pubescentes. Ovarium 10-12 mm. longum pilosum. Calyx 5-partitus v. sepala libera, lobis angustis 6-10 mm. longis. Corolla ilavida demum rubescens 28-33 mm. longa basi auguste tulmlosa. Stamina lobis corolke breviora. Stjdi exerti basi pilosi. Nom. Jap. Tsnkusbi-yabn-ntsngi. Hab. Kiusiii : in monte Aso prov. Higo (H. Azuma). in monte Hikosan (S. Hamada). Aidamura prov. Higo (G. Koidzumi). "■ in monte Nisbidake prov. Hiuga (R. Yatabe). Ucbimimura prov. Hiuga (H. Sakurai). Koyamada prov. Osumi (Z. Tasbiro). Diervilla floribunda var. versicolor, Makino, Scbneider et Matsumura (forsan etiam Rehder) a Sieboldiana difïert, nam Sieboldiana ut Diervilla floribunda calycis tubum et folia pubes- centia babet. Op. 88). (8) Diervilla hortensis, Siebold et Zuccarini FI. Jap. p. 70. t. 29, 30 et 33 II. Dippel Handb. I. p. 209. fig. 178. Frutex 2-3 metralis. Kami novelli patentin pubescentes. Folia distincte petiolata, oblonga v. ovata v. obovata acuminata Tentameu Systematis Captif oliacearuui Japonicaruu). W7 serrulata supra primo pubescentia clemum glabresceiitia, subtus ♦villosa V. canescentia. Pedunculi elongati axillares patentim pubescentes tritioribus. Calycis tubus limbique patentim pubes- centes. Corolla alba v. rul)ra tulniluso-campanulata. Stamina corollœ lobis ^equilonga. Styli exerti. Capsula glabra 12-l()mm.^ longa. Semi na alata. Norn. Jap. Ke-utsugi. Hab. Hondo : in montibns Shirane prov. Kai (M. Koyama). Sp. a in * rosea variât interdum ab initio rosea, 2.5-3. 5 cm. longa. Stamina lobis coroll^e lequilonga. Styli exerti. Capsula plus minus curvata, 13-27 mm. longa potius angusta. Semina alata. Nom. Jap. Nisbiki-utsugi. Hab. . Sbikoku : in monte Isbidznchi (G. Koidzumi). Torigatayama prov. Tosa (T. Makino). Kiusin : in monte Unzengatake (B. Hayata, J. Matsnmura et G. Koidzumi, Z, Tasbiro). Hondo : Sukagawa prov. Kodzuke (M. Koyama). in monte Haruna prov. Kôzuke (M. Koyama). in monte Ontake (G. Koidzumi). in monte Fuji (R. Yatabe). Nikko (J. Matsumura, S. Komatsu, T. Nakai, S. Goto), in monte Tsukuba prov. Hitacbi (K. Hisaucbi). in monte Asamayama prov. Sbinano (M. Koyama). Hffic est species unica inter latissime expansas in Japonia. Secundum Tbunbergianas descriptiones Weiyela japonica lianc X18 Art. 2.— T Nakai : continere videtur. Hœc est a speciebus altiiiitatibus costa ut JJ. florida infra pubescente distinctissima. * Pili inferioris paginée lolioi-um D'wrvllleœ modu ci'escenti in tria exempla distinguera possint. 1. Secus costam floccosi praîcipue secus ejus deorsum. D. ßorida, D. decora, D. ßoribunda. 2. Utrinsecus' custam densi et deorso sparsiores. D. japonica. 3. Sparsi secus costam D. subsessUis. D. versicolor. Sp, (ÜO). ] (J) Diervilla japonica, (Thunberg) De Candolle Prodr. IV. p. 330. G. Don. Gard. Diet. III. p. 444. Miquel Piol. Fl. Jap. p. 157. excl. Syu. Maxim- owicz in Mélanges Biol. XII. p. 484. excl. D. hortensis. Shirasawa Icon. II. p. 179. t., 74. fig. 17-23. Dippel Handb. I. p. 272. fig. 180. Eebder in Bailley Cyclop. Americ. Hort. p. 483 et Standard Cyclop, p. 1U08. tig. 1263 excl. var. Sclineider Illiis. Handb. Lavibliolzk. II. p. 751. fig. 470 k-m, fig. 469 n-q. excl. var. Makino in Tokyo Bot. Mag. XII. Jap. p. 343. XXII. p. 158 excl. D. hortensis. Weigela japonica, Thunberg in Vet. Akad. Handl. Stockholm, p. 137. t. 5. (1780) et FI. Jap. p. 20. t. 16 et Trans. Linn. Soc. II. p. 381 et Nov. Gen. I. p. 5. Willdenow Sp. PI. I. p. 836. Persoon Syn. PL I. p. 176. Frutex usque 4-5 metralis. Rami annotiiii ruhescentes v. cinereo-fusci, hornotini glabri v. bifariam pilosi. Folia petiolata supra viridia praeter venas pubescentes subglaljra subtus pallida canescentia v. partim pubescentia, basi rotundata v. attenuata, apice acuminata margine serrulata. Fedunculi vulgo breves. Bracteae angustse caducae. Calycis tubus glal:)ei" v. supra medium pilosulas, lobi angusti glabri v. pilosi. Corolla tubuloso-infundibu- laris rosea. Styli exerti. Capsula glabra. Semina alata. Nom. Jap. Tani-utsugi v. Beni-utsngi. Hab. Hondo : Heirinji prov, Mnsashi (B. Hayata). in monte Higashiyama in Aidzu prov. Iwashiro (T. Nakai, G. Nakahara). in monte Kattasan (G. Nakaliara.. in monte Adzumasan (G. Nakahara). in monte Kusatsu prov. Kozuke (M. Koyama). in monte Bandaisan prov. Iwashiro (G. Nakahara). Nikko (K. Sawada). in monte Togakushi prov. Shinano (J. Matsumura). in monte Hinchigatake prov. Iwashiro (G. Nakahara). in monte Hondojisan prov. Uzen (S. Ökubo). in monte Chitose prov. Iwashiro (K. Takenouchi). Chichibu prov. Mnsashi (?). Shiga prov. Ömi (I. Sono). Yeso : Sapporo (Y. Tokubuclii, E. Yatabe). sine loco speciali (Boehmer). Shikoku : . Sagawa prov. Tosa (?). Tentamen Systematis Caprifoliaceariun Japonicaruui. 119 var. nivea, Ilebder in Bailley Cyclop. Americ. Hort. p. 484. (1900). var. alh >>var. xanthocarpa >» >» var. Buergeriana » » var. pubescens .. >. var. glabrescens >. » var. stenophylla S. latipinna j. » var. coreana >> >i var. Miquelii S. pendula Viburnum burejseticum V. urceolatum V. Carlesii » var. bitchuense V. Awabucki >> • • var. serratum V. liukiuense V, susi^ensum V. furcatum V. Sieboldii V. tomentosuiii . var. cuspidatum »> > » var. glabrum >• • »plicatuui V. japünicum V. bouinsimense V. fusiftirme V. dilatatum V. Wrightii ,. . > var. stipellatum I var. eglandulosum V. l)rachyandrum V. phlebotrichum V. erosum punctatum P5 p '53 ] "œ W r^ X X X O" X X a Ä Tentamen Systematis Caprifoliacearum Japonicarum. 121 no CO 0 -»3 O rfl o r1 O .^ o t Oj •? Ö CI •»-t br œ a> ,"' rf y :ä D 05 'iü !>i , tri ;) .. Jaevis V. Tashiroi V. koreannui V. pubinerve V. odoratissimiiui Y. taiwanianiim V. taito 'nse V. . cordifoliiuii V. prc)pinqnniu V. fœtuliiDi rectaiitj'ulatnm Y. parvifolimu Y. formosauuiii >. ). var. taishanense Y. Matsudai Ebulus chinensis E. foruiosana Linnsea borealis Abelia spathulata .. .»vai\ tetrasepala A. sangumea A. serrata A. ionandra A. Tyaihyoni A. intet^rifolia A. coreana A. iusularis Lonicera japonica > var. Miyag-usukiana . var. sempervillosa L. atfinis L. hypoglauca L. shintensis L. Henryi L. Maackii L. chrysantha X c3 u 3 & •ffi ^ j= c3 - X! X ah X xj X X X! X X X X X Xi x' A X X X 122 Art. 2.— T. Nakai Lonicera Morrowii Tj. insularis L. il)ot8ef'ormis L. Eiiprechtiana L. linderiiolia Tj. rauicsissima .. ». var. Fujimoriana L. macroca.lyx L. gracilipes .. >. var. glabra M "Yar. albiflora >» »»var. adenophora L. tennipes »> »• var. glandulosa L. cerasina L. cœrvilea var. edulis >» ». var. glabrescens >. ». var. venulosa >> •> var. altaica L. vt'sicaria L. pra?tiorens L. uionantha L. subhispida L. Harai " > var. Tashiroi L. coreana L. strophiophora >» . var. glabra- L. alpigena •,, > var. Glt'hnii L. Vidal ii L. cerasoides L. Watanaljeana >» >. var. viridissiuia L. diamantia O o ■^ u m Is 1 OD Hi 'u >H o d o M o M ce 'œ P M c3 3 S P M 'S p 0, O O ■A 'S s p 'p d Sic p o s i ta •S Ü 3 P O m • f-\ 'S ;^ ai P tä P IS p S .s p 1—1 p '5, f 3 o Em P Ö O L. Tatarinowi leptantha L. nigra barbinervis L. Chamissoi L. 3\Iocliidzukiana >. var. Nomurana L. Tschonoskii L. sachalinensis L. oiwakensis Dierville Middendorfiana D. Maximowiczii D. prsecox i> var, pilosa Ü. florida venusta D. Sïibsessilis D. tioribunda D, versicolor D. hortensis D. decora D. jape ai ca D. corseensis X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X ' X co^cDMoo^uO'?— luaoo'jicisoiooooooco — o 'S ^ o N lO t- CD ^•^5lN°°i^'-''cC'-^^'^"*S^'H'~''^rH'^'^ Ex hac tabula cognovimus Japonicas (Japrifoliacea.s plantis in terra propria (e.g. Hondo, Corea, Sliikoku, Kiusiu, Formosa etc.) endemicis pluras et plantis communibus paucas. Insula^ Honin solum unicam atque endemicam inter duas, simulque insula Dagelet très in sex endemicas, leque insula Liukiu quinque inter sex endemicas habitœ, omnes ha^ in antiquis remotis ab adjascentibus terris isolitse et plantis propriis vestitœ terras speciales formavisse exhibeunt. Formosa ipse plantas endemicas decim ijiter dusde- viginti indigenas habita terram isolitam format, sed dum ea cum Japonia communes est Lonicera hypoglauca quas in Asia orientali 124 • Art. 2.— T. Nakai : communis, cum China praeter L. hypo(t, Rehdev 57 A. insularis, Nakai 53," 60 A. integrifolia, Koidzumi 54, 59 A. ionandra. Hayata , 53 A. sanguinea, Makino ; 53, 56 A. sect. Bißoite, Zabel 54, 59 A. sect. CorymhosiB, Zabel 58 A. sect 1. Euabelia, Rebder 53, 54 „ ,, subsect. Serratae, (Grœbnev) Rebder 53, 54 ,, ,, series Serratir, (Grpebner) Rebder ■ 54 „ ,, snbsect. Rupestres, (Zabel) Rebder 57 A. sect. Kunbelia series 3. Rupestres, Rebder 58 A. sect. Eiipestres, Zabel 58 A. sect. IT. Zabelia, Rebder 58 A. sect. Zabelia subsect. Biflorae, (Zabel) Rebder 53, 59 „ „ ,, series Bißor,i\ Rebder 59 A. sect. Zabelia, subsect. Corymbosa:, (Zabel) Rehder 53, 58 ^. .sr/vv/fc/, (non Siebold et Zuccarini) Asa Gray 54 A. serrata, Siebold et Zuccarini 53, 56 A. sikoLiana, Makino 59 A. spathulata, Siebold et Zuccarini 53, 54 „ „ f. pilosa, Nakai ' 53, 55 ,, „ f. subtetrasepaia, (Makino) Nakai 53, 55 A. spathulata var. samjuine'i, Makino 56 A. spathulata var. subtetrasepaia, Makino 55 ,, ,, var. tetrasepala, Koidzumi 53, 55 A. Tyaihyoni, Nakai 5, 53, 58 Cali/ptrostigrna, Trautvetter et Meyer 108, 109 C. Middendoißana, Trautvetter et Meyer 110 Calysplujnmi, Bunge 2, 108, 111 C. ßoriilum., Bunge 112 Teutamen Systematis Caprifoliacearuui Japonicarum. ]^27 Page. Caj}i-ifolia, Jassieu 6. Cajvifoliaceie, J nssien <'. Caprifoliaceie, Lindley " 6- CajirifhUacea;, Eicliard 0. Caprifoiiaceae, Ventenat > 6. Capri foJiie, Persoon 0. CaprifoLieœ, A. Pvichard -"^O Cajmfolium, Tonriiefort 01 C. (dpigenvm, Ga^rtnev ^0 C. alpinimi. La Marck 90 C. JmJwrstii, O. Kantze 95 C. Boii)(t:(f/t(?«^r, (non Siebolfl et ZuGcarini) Maxiroowicz .^ 115 D. floribunda, Siebold et Zncear^ni 2, 109, 115 „ „ var. rersicolnr, Rehder 116, 117 „ ,, var. ceiiiicolor, Makino 116, 117 A /7o/7VZ(/, (non Siebold et Zuccarini) Maxirnowicz -. . . 111, 114 D. florida, (Bunge) Siebokl et Zuccarini 2, 109 ,, ,, var. alba, Moore 113 ,, ,, var. alba, Rehder 113 ,, ,, var. ciuidida, Kehdev 113 ,, ,, var. Isoline, Rebder 113 7). flniida var. pilom, Nakai 112 D. florida var. venusta, Rebder 112 „ f. alba, Nakai 113. „ „ ,, f. brevical>xina, Nakai 6, 114 ,, ,, ,, f. Candida, Nakai. 113 „ f. Isoline, Nakai 113 D. ijraadißora, Sieboki et Zuccarini 119 D. hortensis, Siebokl et Zuccarini 2, 109, 118 D. japonica, (Thunberg) De Candolle 2, 109, 116 D. japonica var. alha, Makino 119 ,, ,, var. nivea, Rebder 119 D. Maximowiczii, (S. Moore) Makino 110 D. Middendorfiana, (ïrantvetter et Meyer) Carrier 109 D. Middendoißana, (non Carrier) Maximowicz 110 D. Middendorfiuiiu vù,r. Maximowiczii, S. Moore 110 D. Middendorfiana var. sessilis, Koidzumi 110 D. praecox, Lemoine 2, 109, 111 „ ,, var. piiosa, Nakai 112 D. rosea, Lindley 114 D. sect. 1. Calyptrostigma, Koehne. ... ; 109 D sect. 2. Weigela (Tbunberg) Koebne 109, 111 D. sect. Weigela, subsect. 1. Calyspbyrum, (Bunge) Nakai 109, 111 D. sect. W^eigela, subsect. 2. Euweigela, Nakai 109, 114 D. subsessilis, Nakai 2, 109, 114 Tentamen Systematis Caprifoliacearnm Japonicarnm. 129 PA(iE. D. suhgn. Weiijela, K. Kocb. Ill £>. re/s/co/or, (lion Siebold et Zuccarini) Francliet et Savatier 6, 117 D. versicolor, Siebold et Zuccarini 109, 116 T). tersicoior, f non Siebold et Zuccarini i Miqnel 114 Diervilleae, Nakai 2, 7, 108 Pisteijia, Eafinesque 61 Ebuluui, Garcke 13 Ebulus, (Brnnfels) Puntedera 2, 7, 13 E, chinensis, (Lindley) Nakai 4, 13 E. formosana, Nakai " • 4, 14 „ sect. Scyphidanthe, (Miqueli Nakai 13 'Euchylia, Dnlac 61 E. aljjiffena, Dnlac 96 Euweigela 2. Isica, Mœncb 61 Isika, Adanson 62 I. alpigena, Borkhausen 9G I. litcida, Moencb 96 Ixora chinensis 24 Linnaea, Gronovius 50 Linmea, Linné 7, 51 L. hiflora, (non Ivœhue) Matsumni'a. . . . ". 59 L. borealis, Linné f. arctica, Wittrock 51 L. borealis, f. suecica, Wittrock 52 L. Btichicaldii, Grsebner 57 L. ijijmnocarpa, Grœbner 57 L. Sect. L. Ahelia, Fritsch 52 L. sect. Bilaciniata B. Seiratœ, Grœbner 54 L. sect. IL Miiltiliiciniatie, Greebner F. Bißone, Grœbner 59 L. sect. Midtilaciniatte G. Corymhosie, Grœbuer 58 L. sect. MultilaciniuUe E. Rupextres, Grsebner 58 L. serrata, Grjebiier 57 L. spathulata, Giœbner. . 54 L. Subgn. Ahelid, Grfebner 52 Linnaeeae, Fritscb 7, 50 Lonicera, (Linné) Desfontaines. 7, <)1 Lonicera, Linné 6i, 108 L. acuminata var. pponica, Miqnel 68 L. affinis, Hooker et Arnott 63, 70 1\. affinis var. ainju.stifolia, Hayata 107 L. affinis var. liupcxjlauca, Rehder 71 L. affinis var. hi/jioleuca, (non Eehder) Matsuniura 70 130 Art. 2.— T. Nakai : PaC4E. fjonicera afjinis vai". pnheacen^, Maximowicz 71 L. alpigena, Limi^ 5, 65, t'G, 97 ,, ,, var. Qlebnii, (Fr, Sylimidt) Nakai 5, 65, 97 L. altaica, l*allas 89 L. Ainherstii, Dippel 95 L. anriustifolin, (non Wallicli) Hayata 5, 1()7 L. harhineivi.'i, Komarov 5, 102 L. hmchypoda, De Candolle ü7 L. Brandttü, Franchet et Savatier. . H '5 L. Biieigeriana, ßlnme 7U L. caerulea, Linné 85 „ var. altaica, (Pallas) Sweet 64, 89 ,, ,, f. emphyllocalyx, Eelider 89 ,, var. edulis, (Turczaninow) Eegel 64, 85 ,, vav. glabrescens, Eiipreclit (j4, 87 ,, ,, f. longibracteata, Schneider 88 ,,, ;, f. saiicifolia, Relider 64, 88 „ var. glabrmscula, Regel 87 „ var. reticulata, Zabel 88 ,, var. venulosa, (Maximowicz) Piehder 68, 88 ,, saiicifolia, Dippel 88 „ var. villosa, (non Torrey et Gray) Miyabe .85 L, cerasina, Maximowicz 5, 65, 84 L. cerasoides, Nakai 5, (){j, 99 L. Chaniissoi, Bunge 66, 102 L. Chaniissoi, (uou Bunge) Nakai U)0 />. vhinevsis, Watson 08 /.. chri/santha, (non Turczaninow) Miquel. 75 /.. clnijsanthd, (non Turczaninow) Nakai 98 L. cbrysantha, Turczaninow Gü, 74 L. chrysantha ß- suhtomentosa, Ruprecht 77 L. cocliinchincnsis, (r. Don 67 L coli t'usa, (non De Candolle) Miquel 68 L. coreaaa, Nakai 64, 94 L. diamantiaca, Nakai Üö, 100 L. dicersifolia, Carrier HS L. edulis,' (non Turczaninow) Nakai 88 L. edulis, Turczaninow 88 L. eiiiphyllocaly.v, Maximowicz 89 L.ßcxiinosa, Thunberg 68 L. ßexiiosa, var. Halliana, Dippel 68 L. Fudzimoriana, Makino 5, 80 Tentauien Systcmiatis Caprifoliacearum Japonicarnm. \'S\ Page. Lunicent ylundidosa, Koidzuuii 84 L. (rU'hnii, Fv. Scliraidt 5, 96, 97 L, gracilipes, Miqnel 6'J» 81 „ ,, 5. adenophora, Nakai 5, 65, 83 „ „ V. albiflora, Maxiniowicz 65, 83 „ „ 3. glabra, Miqnel 65, 82 „ ,, ,, f- (lUnflora, Kelider 83 ,, „ a. gemijna, Makino 65, 81 L. ijracUipes vur. ijhiuditldsa, Alatsamura 84 L. yracilijies var. (jldiidiiloM/, Maxiniowicz 5, 88 L. lIallwnu,}lov[ ■ . . . 68 L. Karai, Makino 64, 93, 94 ^, ,, var. Tashiroi, Nakai 5, 61, 94 L. Henryi, Heinsley 5. 107 L. //;.s;y.ù/a, (nun Pallas) Nakai 91, 93 L. bypoglauca, Miqnel. ...» 71 J.. Jii/iKihiicd, (noli Decaisiie I Nakai 5, 63, 101 L. ibotjeformis, Nakai 5, 63, 76 L. idsulairs, Nakai 63, 76 /.. jaj)niiic(i, Matsuninra et Hayata 107 L. japonica, Timnljerg 6"i, 67 y» jqxntica Var. fliiiiciiais, Baker 68 L. japonica var. ßexKom, Nicholson Q^ L. }/ji(iiiic(i var. HaUiana, Nicholson 68 L. japonica var. Miyagusukiana, Makino 6:^, 70 L. japonica, var. sempervillosa, Hayata. 107 L. Koiiui, Makino 5, /9 L. leptaiitha, EeliJer 5, 101 L. ] ^eachenaidtU, (non Wallich) Miqnel. 71 I^. linderifolia, (non Maximowiczj Makino , 77 L. linderifolia, Maxiniowicz 64, 79 L. lotujißone, (non De Canclolle) Carrier 68 L. Maackii, (Euprechtj Maxiniowicz 72 L. macrocalyx, Nakai 5, 65, 81 L. Ma.vimowiczii, (non Maximowicz) Herder. •. . . 106 L. Marimon-iczii var. sachalinensis, Fr. Schmidt 5, 106 L. JVlochidzukiana, Makhio ^o, 104 „ ,, var. Nomurana, (Makino) Nakai 5, 66, 104 L. )ii(iUissi)iiii, Blnme 71 L. monantha, Nakai 5, 64, 91 L. Morrowii, Asa Gray , 63, 75 L. nia, (non Linné) Relider 5, 102 132 -^rt. 2.— T. Nakai : Page. Lonicera nùjm, (iiou Linné) Thunberg 68 L. nigra , (non Linné) Chainisso et Sclilechtenclal 103 L. aigra, Linné var. barbinervis, (Komarov) Nakai 5, QG, 1Ü2 L. Nomurana, Makino 5, 104 L. oiwakeasis, Hayata 107 L. Phylomehe, Carrière 86 Tj. pilnsa, (non \Villdenow) Maximowicz. 95 L. prxflorens, Batalin 64, 90 L. ramosissima, Franchet et Savatier 5, 65, 79 L. rovinsissiina, (non Franchet et Savatier j Matsumnra 80 L. ramosissima var. Fudzimoriana, (Makino) Nakai 5, 65, 80 L. rej)ens, Zippel 68 L. reticulata, (non Champion) Borbas 88 L. reticulata, (non Champion) Maximowicz 88 L. Eiederiana, Fischer 103 L. rubrojjunctata, Hayata • 71 L. Ruprechtiana, Regel 68, 77 L. sachalinensis, (Fr. Schmidt) Nakai 5, 66, 106 L. B. Xylosteon a. Nintooa, Endlicher 67 L. sect. Bracteatie, Hooker et Thomson. 90 L. sect. 2. Cseloxylosteum, Rehder 68, 72 L. subsect. Ochranthae, Eehder 72 L. sect. C'hamieceraai, De Candolle 72 L. § Eunemium, Kafinesque 67 L. sect. 8. Ishika, (Adanson) Rehder 63, 78 L. Subsect. 6. Alpigenae, Rehder 65, 96 L. .- Subsect. 5. Bracteatae, (Hooker et Thomson) Rehder 64, 90 L. Subsect. 3. Caerulese, Rehder 68, 85 L. Subsect. Cerasinse, Rehder 65, 84 L. Subsect. 1. Purpurascentes, Rehder 64, 79 L. Subsect. 7 Rhodanthse, (Maximowicz) Rehder *. (Jô, 100 L. Subsect. 4. Vesicarise, Rehder 63, 89 L. sect, yintooa, De Candolle 67 L. sect. Nintooa, (Sweetj Fritsh 62, 67 L. sect. Niutooa, Subsect. Longiflorae, Rehder 62, 67 L. sect. Ilhodanthfé', Zabel lOO L. sect. Vesicarid, Kt)morov 89 L. sect. Xylosteon § 2 Chaniiecerasi, De Candolle 78 L. sect, Xylosteon § 3 Cuphanthe, De Candolle 78 L. sect. Xylosteon § 4 IsicB, De Candolle 78 L. sect. Xylosteuvi § 4 Isika, G. Don 78 L. sect. Xylostewn, A. Nintooa, Gr. Don 67 Tentamen Sj'steuiatis Caprifoliacearuia Japonicarum. \'S3 PACiE. Lonicera sect. Xylostenn, üe Cau Jolle § 1. Xintooic, De Candolle G7 L. shUwkiand, Makino 5, 81 L. shinteasis, Hayata (i, li»7 L. Sieboldiana, Blume 71 I., strophiophora, Franc! i(t 04, 95 ,, ,. var. glabra, Nakai 5, 64^ 96 L. subgn. 1. Caprifoliinji, De Candolle ('«7 L. subgn. CaprifoUniii, soct. Nmtooa, Maximovvicz 67 L. subgn. ChaiuiBCernaiis 1. lihodanthiP, Maxiniowicz lOO L. subhispida, Nakai 5, 60, 92 L. Tatarinowi, Maxinaovicz 101 „ ,, var. leptantha, (ßelider) Nakai 5, 66, 101 L. tenuipes, Nakai 5, 88 ,, ,, var. glandulosa, (^Maximowicz) Nakai 5, 84 L. tori lata ija-inensis, Makino 79 L. till usai isa)ie)ii;is, Hayata 5. 107 L. Tschonoskii, Maximowicz 66, 105 L unijiora, Blume 82 L. iiiiißom, (non Blume) Nakai 91 L. üntergatt, Eiilonicera Zweig. GhamiiIh'hs, (non Miebaux) A. Gray 12 S. jntlu'üceiin, (non Persoou) Siebold et Zncoariui 12 il', laci'iiiosa, (non Linné) Miquel 4, 10 iS'. raccmosa (non Linné) Pallas : 12 S. raeemosa Shirasawa 9. S. raeemosa \: f/laber (non Miqnbl) Nakai 11 S. luceniosa var. ylahra, Miquel 10 /S', ntceïiwsa- var. jnibescens, (non Mitjuelj Matsumura 10 S. raccmosa var. Miquelii, Nakai 4, 12 i'. yv;cv;>/,o.srt ß. jouiens, (Miebaux) Trautvetter et Meyer 12 S. raeemosa ß. jmbesçens, (Persoon) Miquel 12 8. raeemosa var. Sieboldiana, Miquel 9. 8. raeemosa var. xanthocarpa, Älatsumura et Nakai 9. 8. seet. Scyphidanthe, Fritisb 13 S. 8ieholdiana, Blume 8. S. Sieboldiana. Blume, var. typica, Nakai 8. „ ,, f. purpurascens, Nakai 9. , , „ var. Buerger iana, (IMumet Nakai 4, 8, 9 ,, ,, var. xanthocarpa, Nakai 9. 8. Sithohliana var. coreana, Nakai 4, 11 „ ,, ,, var. glabrescens, Nakai 10 „ „ „ var. pubescens, Nakai 4, 10 ,, „ ,, var. stenophylla, Nakai. ,^ 11 Tentainen Systematis Caprifoliacearmii Japonicamni. ] 35 Pa«e. Sambttcus snhgenns Sci//>hitlaitthe, Miquel 13 S. Thinibeiyiana, Bliiino 13 S. ? Tkuiibenjii, G. Dou 13 Sambiicineir, Kuiith 7. Sambuceae, (Knntli) Fritsch 7. SambiioineiB, Baisch 7. Solenotiniis, Spach 15 TJujmisnia, Rafinesque 15, 20 Tinus, Toumefort 15 Tasei/rt, Martiims et Gal 52 Viburneii>i Ser. I.(nit, Damont de Courset 96 X.ße.viiosiim, Dumort de Courset 68 A', (jihhißnnnn, Paiprecbt 74 A'. iiiliJiijInruiii., Maximowicz , 74 X. «jihhißonnii. var. suhtiDiteiitosam, Ruprecht 77 X. Madokii, Ruprecht 22 X. phiilonurhr, Jacob-Makoy 86 Published March 31st, 1921, JOURNAL OF THl-: COLLEGE OF SCIENCE, TOKYO IMPERIAL UNIVERSITY. VOL. XLII., ART. 3. Ökologische Untersuchungen der Schwimniinsein in Japan. Von Harufusa NAKANO, BifjakulKdnishi. ]\Iit 22 Text /iff men. I. Einleitung. Schwimmende Inseln (km-zweg Schwimminseln) wurden von jeher der AufYuerksamkeit der Menschen in vielen Weltteilen und zwar zu verschiedenen Zeiten gewürdigt. Bereits in einem Werk von Herodotus (484-425 vor Chr.), Herodoti halicarnassei his- toriarum lib. 2, cap. 156, finden wir eine Schilderung über die Schwimminseln des Nils in Ägypten, von denen er aber nicht selbst Augenzeuge war. Ferner liinterließen uns im ersten Jahr- hundert Italer, Seneca und die Gebrüder von Pliny ziemlich ausführliche Mitteilungen über die Schwimminseln in der Nähe von Rom. Über die ausführlichen Beschreibungen der klassischen Literatur sowohl über die europäischen, als auch afrikanischen Schwimminseln verweise ich auf die Arbeit von Powers (' 14). Schwimminseln sind von alters her auch in Asien bekannt. Ein chinesischer Literat ,,Kuo-p'o" $^^ (27G-324 n. Chr.) sagt in seinem Gedicht ,,Chiang-Fu" ÎLM (Gedicht des Stromes), in'einem klassischen Buch ,, Wen-Hsüan " '^'M (ausgewählte literarische Arbeiten) : W::tBw.m )£±^j^mM mmm^-^m mêm±mm m m m ^s m -^^ 7k m m m m m m m wc m m m m m m i^ M m -hit ^ \%' m m ^ m ^ Dieses Gedicht zeigt uns die Landschaft einer von Zizania aquatica gebildeten, mit vielen anderen Pflanzenarten bewachsenen 2 Art. 3. — H. Nakano : Schwimminsel im Yaiigtsekiang, die von Wind und Wellen hin und her getrieben wurde. In der späteren Literatur treten Schwimminseln vielfach unter dem Namen ,, Fêng-T'ien " (^H) auf. unter welchem man gewöhnlich eine von Zizania aquatica gebildete Schwimminsel versteht. In Japan finden wir die Beschreibung der Schwimminseln auch schon vor eintausend Jahren. In Makura-no-söshi'^ (Skizzen- sammlung) von Sei Shonagon (eine Verfasserin um die Wende des 10. und 11. Jahrhunderts) findet man einen kurzen Satz über Schwimminseln: ,, Shima wa ukishima, " d.i., ,, bei dem Wort ,, Insel " erinnert man sich an Schwimminsel u. s. w. ". Nach Kigin Kitamura (1794) liegt die von Sei Shonagon genannte Schwimminsel im Dorf Shogama in der Provinz Rikuzen. Diese Schw^imminsel ist auch in einem Gedicht in " ,, Shin-kokinshü (neuere alte und neue Gedichtsammlung) erwähnt. Andere zahlreiche Gedichte über Schwimminseln, die wir in anderen alten Gedichtsammlungen finden, stehen wahrscheinlich mit derselben Schwimminsel in Beziehung. In neueren Zeiten finden wir aber keine Mitteilung über dieselbe, woraus wir schließen möchten, daß sie schon in alten Zeiten verschwand. Seit etwa zweihundert Jahren sind die Schwimminseln im Teich Onuma in der Provinz Uzen berühmt geworden. Viele Arbeiten darüber erschienen nach und nach, die teils auf direkte Beobachtungen, teils aber auf mündliche Nachrichten begründet sind. Alte, sowohl europäische, als auch asiatische Autoren befriedigten aber nur ihre Neugierde, indem sie Schwimminseln rätselhaft fanden und deshalb schilderten. Wissenschaftliche Untersuchungen der Schwimminseln wurden erst in der Neuzeit begonnen, und zwar seit den fünfzigen Jahren des neunzehnten Jahrhunderts. Wir finden in der Gegenwart schon mehrere aus- gezeichnete Arbeiten über Schwimminseln, doch verhältnismäßig wenige botanische, resp. pflanzenökologische Untersuchungen. Was nun die japanischen Schwimminseln anbetrifft, so haben wir bis jetzt nur eine einzige wissenschaftliche Arbeit; d. i., 1) Bei vorliegendi.T Arl^eit wurden die japanischen Wörter nach dem Hepburnschen System "beschrieben. Oekolot^ische Untersuohuugen der Schwimminseln in Japan. 3 physikalische Untersuchungen über die rätselhafte Bewegung der Schwimminseln im Onuma Teich von Prof. Kusakabe und seinen Studenten. Ich erachtete es deshalb als eine Notwendigkeit botanische, resp. pflanzenökologische l^ntersuchungen über die japanischen Schwimminseln auszuführen. Für diese Zwecke beobachtete ich wälirend der letzteren zwei Jalire die Schwimminseln im Onuma'^ Teich (Provinz Uzen), im Weiher Jönuma (Provinz Kozuke), in den Hochmoorteichen auf den Hochmooren Ozegahara und Ozenumajirihara, und in einem kleinen Hochmoorteich auf Usagijima (Nikko). Die Schwinunin- seln im Weiher Teganuma (Provinz Shimosa), die meine Auf- merksamkeit bereits seit etwa zelm Jahren erregt haben und schon in meiner früheren Arbeit (1911) beschrieben wurden, habe ich auch in vorliegender Arbeit in Betracht gezogen. Berichte über die Schwimminseln im See Jitsugetsutan (Formosa) wurden mir durch gütige Vermittelung des Amtes von Nanto, und solche über die Schwimminseln im Imuda-Teich (Provinz Satsuma) durch die Freundlichkeit des Herrn Kizaki für meine Studie zur Ver- fügung gestellt. Die le^t genannten Schwimminseln wurden später von mir selbst besucht. Vorliegende Untersuchung wurde auf Veranlassung und unter Anregung von Herrn Prof. Dr. Miyoshi vorgenommen, dem icli an dieser Stelle meinen verbindlichsten Dank aussprechen möchte. Herrn Prof. Dr. Matsumura und Prof. Dr. Fujii, die mir Entgegenkommen, sowie direkte und indirekte Hülfe zuteil werden ließen, bin ich auch zu großem Dank verpflichtet. Bei der Bestimmung der Pflanzenarten erfreute ich mich des dankenswerten Beistandes der Herren Dr. Hayata, Dr. Nakai, Dr. Shutei Okamura und des verstorbenen Matsuda, denen ich aucli an dieser Stelle meinen besten Dank ausspreche. 2, Begriff der Schwimminseln. Man versteht oft unter ,, schwimmenden Inseln " einen schwimmenden Eisberg, oder eine Bimssteinflottile. Bei vor- 1) Ich verstehe unter dem Wort Teich „ ein kleines, seichtes Gewässer, dagegen unter „ Weiher " seichtes, aber großjs Gewässer. Art. 3. — H. Nakano liegender Arbeit verstelle ich aber unter diesem AVorte immer phytogene Schwimminseln. Vereinzelte, schwimmende Hölzer will ich nicht zu einer Schwimminsel rechnen, sondern zusammen- gesetzte, tiottierende Hölzer, die man in den Flüssen Ganges, Amazon, Mississipi u. a. beobachtet. Gleiches gilt auch für vereinzelte schwimmende Wasserpflanzen. Wenn aber Wasser- pflanzen sich dicht mit einander, sowohl mit Wurzeln als auch mit Stolonen, wie bei einem Verein von Elchhonikf verbinden, können wir sie mit Recht eine richtige Schwimminsel nennen. Künstliche, mit Hölzern oder Bambushalmen gebildete Flösse möchte ich auch als zu einer besonderen Art von Schwimminseln gehörende ansehen. Unter Schwimminseln (englisch, ,, Floating islands," fran- zösisch, ,, Hots flottants ",) verstehe ich also eine mehr oder weniger konsolidierte Masse, die größtenteils aus Pflanzenkörpern (Hölzern, Wurzeln, Rhizomen und Moosen), oder Pflanzenresten (abgestorbene Pflanzenkörper und Torf) besteht, und frei auf der Wasserfläche schwimmt. Sie können mit lebendigen Pflanzen, oder Erde versehen sein, oder es kann ihnen ganz daran fehlen. 3. Geographische Verbreitung der Schwimminseln. Schwimminseln kommen sowohl in Seen, Flüssen, als auch im Meere vor. Über letztere Art ist uns aber nicht so viel be- kannt. Im Jahre 1892 entwickelte sich eine solche Schwimminsel an der Meeresküste von Massachusetts (Nord- Amerika) durch das infolge eines Sturmes entstandene Abtrennen von der Küste (vergl. Powers). In tropischen Meeresküsten findet man aber häufiger mit Mangrove-Bäumen und deren Unterwaldbäumen gebildete Schwimminseln. Dagegen ist über die Schwimminseln in Flüssen schon vielfach berichtet worden. Grüne Flösse (verdant rafts) im Amazon, Ganges, und in anderen Flüssen sind seit langem sehr berühmt. Besonders im Oberen Nil ist der sogenannte Ssedd (Pflanzenbarren) schon der Neroperiode be- kannt. Nach Deuerhng (1910) ist letzterer ein durch die Vereinigung von Schwimminseln gebildeter Schwingrasen von. Oekologische Untersuchungen der Schwiuiminseln in Japan. 5 einer großen Fläclienausdehnung. Jedoch kann er keine echte Scliwimminsel genannt werden, weil er gewöhnhch mit dem Flußufer fe>;tverwachsen ist. Nach Deuerling soll aber eine echte Schwimminsel von einigen Hektaren und mehr dm'ch das Lostrennen des Ssedd im Oberen Nil gel)ildet wei'den. Schwimminseln sind sehr oft in Seen gefunden worden. Sie kommen, sofern mein Wissen reiclit, in Ägypten, England, Italien, Frankreich, Deutschland, der Schweiz, Nordamerika Schweden, China und Japan vor. In Japan sind Schwimminseln an vielen Orten gefunden worden. ^^'ir haben aber kein sicheres Beispiel von Schwimmin- seln im jMeere, weil es zweifelhaft ist. ob diejenige im Dorf Shogama, die in alten Zeiten erwähnt wurde, im Süßwasser oder Meere vorkam. Das Beispiel der im Flusse vorkommenden Schwimminseln finden wir im Tone Fluß, wo zur Zeit der sommerlichen oder herbstlichen Hochflut zahlreiche, kleine, von Phragmites loug'i- valvis gebildete Schwimminseln wahrgenommen werden, die wahrscheinlich von dem Ufer des Flusses oder den damit zusammenhängenden Weihern herrühren dürften. Dagegen liegen über die Schwinuninseln in Seen viele Mitteilungen vor. Die folgende Tabelle zeigt die geographische Verbreitung der Schwimminseln in Japan. Sie ist vorwiegend auf eigenen Beobachtungen, teils aber auch auf Literaturstudien, und teils auf persönlichen Nachrichten begründet. Standort Eegviindiuig Jetziger Zustand Onnma :f^m(^mm nach Tenzui (1911) vorhanden Terai^clii ^i^L^icEg) nach Bakin (;i820) wahrscheinlich verschwunden Sliiogama m^. nach Kigin (1794) >> Koridonoike m^L-m nach Boknshi (1835) )> Onnma i^iS^mm) nach Nankei (1795) n. a. auch von mir besucht. vorl landen Tegannma ^nm eigene Beobachtunir >> 6 Art. 3.— H. Xakano: Jonuma Usagijima ^fêC 0 ^'t^^^ Oze-niimajirihara f4>MM!fLJM eigene Beobachtung vorhanden Ozegabara Hirao liziinahara Imudaike Jitsugetsatan Ukishimauiuna Kasumigaura Kimpokusan Fiikushiinagata Kiirobonuina mmJM ¥-^(fS^) nach Ansichtspostkarte mmmCm-m) persönhche Nachricht M^^MiM^) eigene Beobachtung nach einem Eeiseführer nach Prof. Koto (1893) nach Hirata Atsutane nach Kubo und einer persönhclien Nachricht. persönhche Nachricht verschwanden. vorlianden. vorhanden. S^Pj-B Nach Obigem beträgt die Anzahl der jetzigen Standorte von Schwimminsehi vierzehn, doch dürften in Zukunft noch weitere hinzukommen. Man teilte uns vielfach über beobachtete SchAvimminseln mit, ohne aber sicheren Beweis zu liefern, ob die betreffenden Inseln wirklich schwimmend oder festsitzend sind. Aus diesem Grunde wurde ich veranlasst, einige Mitteilungen nicht in meinem Bericht aufzunehmen. Nach der geographischen Verbreitung der Schwinnninseln in japanischen Seen möchten wir schließen, daß die Schwinnninseln sowohl in nördlichen, als aucli in südlichen Ländern vorkonniien können. Sie entwickeln sich in den Seen der warmen Länder, wie Formosa und Satsuma. Sogar hnden wir die Entwicklung der Schwimminseln in tropischen Ländern, wie z. B., im Nil, in den damit verbundenen Seen, und anderen tropischen Flüssen. Hieraus geht es deutlich hervor, daß die Schwimminseln in verschiedenen Weltteilen auftreten können. Die von Waldvogel geäußerte Ansicht, daß die Schwimminseln in den nordischen Ländern bevorzugt sind (1000, S. 208), scheint daher unzutreffend zu sein. Man kann jedoch w^ohl mit Recht sagen, daß die mit Sphagnum besetzten Schwimminseln entweder in nordischen Ländern oder höheren Orten der warmen Länder vorkommen. Oekologische Untersuclivmgen der Schwiuiminseln in Japan. 7 4, Beschaffenheiten der Seen, in denen die Schwimminseln vorkommen. A. Bildungsstätten der Schwimminseln. SchwiniminsLln kommen, soweit unsere Untersuchungen reichen, nicht in tiefen, ■sondern in fiaclien Seen vor, z. B. in Teichen, hzw. Hochmoor- teichen oder Weihern. Wir finden Schwimminsehi in den Hochmoorteichen auf den Hochmooren Ozegahara und Oze- numajirihara, in den Teichen (Jnuma und Imudaike, in den Weihern Teganuma und J(3numa und im Weiher-ähnhclien Teil des Seenteiches Jitsugetsutan. Das Vorkommen der Schwimmin- sehi in riachen Seen läßt sich dadurch deutlich erklären, daß die Entstehungsorte der Schwimminseln in den meisten Fällen, wie man im späteren Kapitel sieht, Küste und die sumpfigen Stellen von Teichen (inklusive Hochmoorteich) oder Weihern sind. Marietta Pallis hob bei der Untersuchung des Plaur ( = schwimmendes Moor des Phragmltes commu7iis var. ßavesccns in der Unteren Donau) hervor, daß sich sowohl der Plaur, als auch die Schwimminsel in altem Sumpfe entwickelt. Derselbe Autor scheint eine Schwimminsel für einen kleinen, freischwim- menden Plaur zu halten. Dieser Gedanke ist sehr interessant, doch ist es fraglich, ob sich alle unsere Schwimminseln bildenden Seen an einer Plaur bildenden Alterstufe des Sumpfes befinden, weil unsere Schwimminseln sehr oft auf eine ganz andere Ursache als Plaur zurückzuführen sind. Betreffs der sumpfigen Stelle des Weihers (z. B. Teganuma), wo Schwimminseln, gleich wie Plaur, durch das Aufsteigen von Sumpfpflanzen entstehen, möchte ich von einer Plaur bildenden Alterstufe sprechen. Da- gegen halte ich nicht einen Hochmoorteich, in welchem Schw^imm- inseln durch das Aufsteigen der mit Sumpfpflanzen besetzten Torfmasse entstehen, für eine Plaur bildende Alterstufe, weil dieselbe Wassermasse, wenn auch jung, zur Bildung der Schwimm- insel geeignet wäre. (Diese Annahme ist leicht denkbar, wenn man den Ursprung des Hochmoorteiches in Berücksichtigung zieht, über den man im späteren Kapitel liest.) 8 Art. 3.— H. Xakano: Zusammenfassend dürften wir mit Reclit sagen, daß unsere Schwimminsel bildenden Seen nichteinen besonderen Zusammen- hang mit ihren Alterstufen, sondern günstige Bedingungen zur Bildung der Schwimminseln besitzen. B. Beschaffenheit der Küste. Das Ufer des Sees ist bald steil abfallend, bald langsam in den See sich verlierend, l)ald frei in das Wasser erstreckt. Das letztgenannte Ufer (l)ords sur- plombants von Magnin 1904) kommt durch zweierlei Ursachen zustande. Erstens wird der untere Teil der Küste, wie bei einev Küste des Bodensees (vergl. Schröter u. Kirchner: Die Vegeta- tion des Bodensees, 189(3, S. 34) durch Erosion al)gehessen, und infolgedessen erstreckt sich der ollere Teil frei in das Wasser hinein. Dieses Beispiel gehört aber zu den seltenen Fällen. Zweitens dringen die liandpflanzen gemeinschaftlich in das Wasser als schwimmendes Wurzelgeflecht vor. Diesen Fall trefïen wir an vielen Küsten. Fig. 1. Landschaft des Öuuma Teiches. lui Vorderj^rund sieht man zwei Schwiinminseln, die sich nach einer Bewegung trafen. Links von den Schwimminseln liegt eine festsitzende Insel, Ashiwarajima, wo Hydrangea paniculata in voller Blüte steht. Im Hintergrund sieht mau das Nordwestufer, das frei in das Wasser erstreckt ist. (Nakano photo.) Oekolog-ischt' Untersuchimgen der Sclnviuiminseln iu Jai-aa. Q Hier niücliton wir liervoi-]icl»on, daß die erstreckte Küste des letzteren Falls sehr oft an der liildung der Schwininiinseln teilnimmt. ]>iese Tatsache wurde schon von ^lagnin (1904), Früh u. Schrüter (1004), Hamann (nach Waldvogel). Waldvogel (1000), Powers (1014) u. a. berichtet. Bei vorlii'genden Untersnchnngen i>:am ich auch zum Schlüsse, daß die erstreckte Küste hei den Hochmoorteichen auf den Hoclimooren O/egahara und ( )ze-numajirihara, heim Weiher Jonuma, heim Teich Onuma, und. hei einem kleinen W^assertümpel auf der Halhinsel Usagijima an der r)ildung der Schwimminseln beteiligt ist. An der Küste der Schwimminseln l)ildenden Seen sieht man häufig die Entwicklung von Mooren, die in einem innigen Zusam.menhang mit der Bildung der erstreckten Küste, demnach mit der Bildung der Schwimminseln stehen. Im folgenden werde ich daher einige Seiten über die Erwähnung des jMoores berichten. Moor und Hochmoorteich. Weber ('07) setzte die Bedeutung des Moores in einem geologischen Begriff fest, indem er schreibt : ,,Ein Moor ist ein (lelände, das von Natur mit einer im ent- wässerten Zustande mindestens 20 cm dicken Humusschicht, die keine sichtbaren oder fühlbai'en mineralischen Gemengteile in auffälliger Menge enthält, bedeckt ist." Er unterscluddet zwei Ai'ten von IMool'eii. Hochmoor und Flachmooi'; untei' (h'm letztei'en nochmals Zwischenmoor oder Ul)ergangsmoor und Niedermoor. Da ich in vorliegender Arbeit (he obengenannten Wörter immer im Sinne \'on Weber gebrauclie, möchte ich nachstehend eine kui-ze Darstellung derselben geben, verwei-e jedi)ch l>etrefïs der Einzellieiteii auf das ()riginal (vergl. \Vel P)eckens geneigt oder hohl. r)a> t^bci-gangsmoor -10 Alt. 3.— H. Xakano : wächst ein wenig über den Horizont des Grundwassers hinaus. Die darauf wachsenden Pflanzen werden vieh'ach mit nährstoff- reichem Grundwasser oder Wasserläufen ernährt, wobei sich sein Torf, mesotropher Torf, in Bezug auf Gehalt an Asche und Nähr- stotïen, Reaktion, Behandlung und Verwertung bald mehr dem- selben des Hochmoors, bald mehr aber demselben des Nieder- moors nähert. Niedermoor entwickelt sich dagegen gänzlich unter dem Horizont des Grundwassers. Die Pflanzen ernähren sich daher hauptsächlich von kalkhaltigem, nährstoffreichem Wasser, und bilden sich in eutrophen Torf um. Bei den abgeschlossenen jNIooren, die aus einem See hervor- gegangen sind, befindet sich zu unterst eutropher Torf (Nieder- moor), dann mesotropher Torf, und oben oligotropher Torf. Nach Weber (1908) folgen bei den nornial entwickelten Mooren von Norddeutschland regelmässige Schichtenreihen von Torf auf einander. Im Bezug auf japanische Moore wurde bis jetzt nur Tsushikarimoor (Hokkaido) von Prof. Tokito untersucht. Dieser Autor fand bei demselben Moor eine älmliche Schichten- reihe wie in den Mooren von Norddeutschland, aber dagegen das Fehlen des Grenzhorizonts, wodurch er auf das Fehlen des Witterungswechsels während der Bildung desselben Moores schließen konnte. Unsere Untersuchungen beschränkten sich nur auf die Topographie und Vegetation der Moore, die in der Nähe der Schwinmiinsel bildenden Seen vorkommen, weil das Aus- graben des Moorbodens eine schwierige Arbeit ist. Nach unseren Beobachtungen gehört das Moor Yashimanohara in der Provinz Shinano zweifellos zu den Hochmooren. Dieses Moor zeigt eine hübsche hügelähnliche Form, und ist vorwiegend von Sphagmuii und Cyperaceen gebildet. Nach der Topographie und der Vegetation halte ich die Moore Ozegaham, und Oze-numajiri- hara auch für Hochmoore, das Moor Okunumadaira aber fin- ein Zwischenmoor. Auch muß man der Topographie nach das ^loor Akanuma, resp. die westliche Hälfte desselben, die an der südöst- lichen Ecke des Onuma Teiches liegt, für ein Zwischenmoor halten. Nach der Vegetation ist es aber Hochmoor-ähnlich. Oekologische UnkTsuchiingon dt-r Schwimminsiln in Japan. 11 Wir mochten dieses Mour für ein etwas altes Zwischcnnioor, lialten. Das gleiclie gilt auch für ein anderes Mour an der nordwestlichen Küste des Onuma, das aber ziemlich viel trockener als das vorige Moor ist. Ansicht des Zwischtnmoors von Okunumadaiia. lui Hintergrund sieht man den Wasserspiegel des Ozenuma Sees. (Nakano photo.) Wir wenden nun unsere Aufmerksamkeit dt^n Hochmoor- teichen zu. Ein kleiner, seichter Teicli, wie man sie gewöhnlich auf Hochmooren trifft, w^ird Hochmoorteich oder Kolk genannt. Solche linden wir auf den Hochmooren Yashimanohara, Ozega- hara und Oze-numajirihara. Das Ufer des Hochmoorteiches ist gewöhnlich in das Wasser hinein erstreckt. Das Wasser ist in kleiner Schicht klar, in dicker Schicht aber l)räunlich, sogar schwarz. (Beispiel Ozegahara). Der Hochmoorteich kommt öfters auf einer kleinen Flächenansdehnung vereinzelt vor. Zwei benachbarte Teiche sind sehr oft durch eine Landenge begrenzt. Das Vorhandensein kleiner, Schwimminsel-ähnlicher, festsitzender Inseln, neben dem der Schwimminseln charakterisiert auch die Hochmoorteiche. Hiernach sieht der Hochmoorteich sehr oft wie ein künstlicher Zierteich aus. 12 Art. 3 —H. xVakann Fig. 3. Die Ansicht des Hochmoors, Yashimanohara, und des Hochmoorteiches, Yashima;^aike. Im Teiche sieht man mehrere festsitzende Inseln iind ein üppiges Wachsen von Potamogeton natan-f. (Xakano photo.) ^[;ln c'i'klart oft oiiK'ii Huehnioorteich nls I;l)eiTest eines 8ees, der sich in fViiliei-er Zeit an der Stelle des Hoelimoors hefunden liahen soll. Diese Erklärnng trifft gelegentlich zn, bei manchen Teichen ahcr nicht. Auch gibt es eine andere Ei-klärnng, nach welcher die Moorteiche von den aus dem minei'alischen Unter- grund des Moores hervorbrechenden Quellen gespeist werden sollen. Nach Weimer (1902) hat al)er diese Annahme keine Berechtigung. jMit demselben Autor müssen wir Moorteiche als eine durch eimengungen, die aus organischem Detritus, einer nicht näher bestimmbaren Zellgruppe der Phaneroga- men, Bastfasern und Diato- ] n een schal en zusam men- gesetzt sind, (vergl. Früh, 1000). Fig. 5. Ein mikroskopisches Bild des Faulschlammes auf dem Grunde des Oauma Teiches. Darin sieht man neigen organischem Detritus viele Diatomeenschal- en. x70. (N'akauo photo.) 18 Art. 3— H. Nakano: Ich fand itn Schlamm des Onuma neben einer kleinen Menge von Gesteinsplittern und einer ziemlich großen Menge von Zellgruppen, P^isern und organischen Detritus, auch eine große x\nzahl von Diatomeenschalen, die von 3Ielosira ilalica, Navlcida, Plunuluria, Eunotla, Gymhelld, Syiiedra, 3Ieridion, Stauronels, Goiiiphoncma, jVUzschia, und Surlrelld vertreten sind. Sowohl in sumpfigen Stellen des Weihers Teganuma, als auch in den Hochmoorteichen auf Ozegahara, Oze-numajirihara und Usagijima fand ich aber Torf und eine große Menge von Gas darin. Am Ufer des Imudaike fand ich audi reichlich Sumpftorf. '^ Faulsclilamm und Torf sind fortwährend in Fäulnis begriffen, die unter Gasbildung andauernd stattfindet. Daß das Gas des Seegrundes infolge der Zersetzung organischer Beimengungen entsteht, erweist die Analyse von Simons, nach welcher das auf dem Grunde von Derwentwater vorkommende Gas aus CH4, N, 0 und CO,, besteht, unter denen CH4 vorwiegend (82.25%^) ist. Faulschlamm und Torf sind, außer wenn sie gedrückt oder getrocknet sind, eine weiche Substanz. Die darauf wachsen- den Sumpfpflanzen können oft durch einen nicht starken Zug herausgenommen werden. So konnte ich beim Weiher Jönuma ein ganzes Individuum von Zlzcuiio. aquatica ohne Verletzen aus dem Boden herausziehen. Dann läßt es uns vermuten, daß ein Verein der Sumpfpflanzen oder eine mit diesen besetzte Torfmasse auch durch natürliche Einwirkungen aufsteigen kann. Dabei spielt ohne Zweifel das zwischen AV^urzelgeflecht oder Torf ent- wickelte Gas eine große Rolle. Es ist aber ohne weiters klar, daß Wind und Wellen einen Anstoß dazu geben. W^ir möchten hier hervorheben, daß die Bildung der er- streckten Küste, die wir für eine Geburtsstätte dei' Schwimminseln halten, in einem Zusammenhang mit der Anhäufung des Faul- schlammes und Torfs steht. Wir vermuten, daß eine tiefe Schicht des Faulschlammes und Torfes, und darin ent- haltenes Gas eine ungünstige Bedingung für das Wachsen der 1) 100 g der Ijei 100" o vollkommen getrockneten Masse zeigten eine Aschenuitnge von 6.42, 4.25 oder 4.04 g. In Bezug auf die Analyse bin ich dem ehem. Instit. der 7 ten höheren Schule zu Danke verpflichtet. Oekologisclie Untersuchungen der Schwimminseln in Japan. 19 Sumpfpflanzen bieten, und daß infolgedessen in der Nähe der Wasserfläche ein besseres Wachsen als im Seegrunde stattfindet. Diese Erklärung scheint für eine durch Sumpfpflanzen gebildete, erstreckte Küste gut zu passen, aber für die erstreckte Küste des Hochmoorteiches nicht. Die erstreckte Küste letzteres Falls ist auf eine Eigenschaft von Sphrupium zurückzuführen. D, Plankton und höhere Pflanzen der Schwimminsel bildenden Seen. Das Plankton von Weiher oder Teich ist unter dem Namen Heleoplankton oder Teichplankton bekannt. Zur Charakterisierung desselben hebt Zacharias (1899) das Auftreten von reichlichen Desmidiazeen, Protococcazeen, und wenigen limnetischen Diatomeen hervor. Er führt diese Tatsache auf den Eeichtum an Humusstoffen zurück. Eine andere Eigenscliaft des Teichplanktons ist eine große Mannigfaltigkeit seiner Zusammen- setzung; Benthosorganismen kommen, durch Wellen freigemacht, vorübergehend als tycholimnetisches Plankton oder Bentho- plankton vor; ebenso werden reichlich Pflanzenreste und organischer Detritus als sogenanntes Pseudoplankton nach oben getrieben. Noch andere Eigenschaften, wie eine große Menge von Plankton und Reichtum von Cyanophyceen werden zur Charakterisierung des Teichplanktons angewendet. Unsere l'ntersuchungen sind sehr unbefriedigend, doch möchten wii- die Hypothese von Zacharias, wenigstens für die von uns untersuchten Weiher, als unzutreffend betrachten, weil wir immer in den mit reichlichem Humus versehenen Weihern das Fehlen oder spärliclie Auftreten von Desmidiaceen und Protococcaceen bestätigen konnten. (Soweit unsere Unter- suchungen reichen, sind Desmidiaceen auch in tiefen Seen sehr spärlich oder ganz fehlend. Wir vermuten, daß diese Tatsache ein charakteristisches JMerkmal der japanischen Seen ist). Beim Weiher Teganuma fand ich die folgenden Planktonten. Die Sammlung wurde unter Auswählung eines pflanzenleeren Ortes ausgeführt. Winterplankton (Januar). Psencloplaukton (Zellgnippe, Pflauzeni'user, ii. organischer Detritus\ große Meuge. Echtes Plankton, kleine Menge. Darin sind die folgenden Pflanzen enthalten : 20 Art. 3. — H. Nakano : Sj)iro(jyia tenui^siwa Kütz. u. Sp. iitßata Eab., tlominiei-eniL Spiroyyni sp., Zi/ipiema sp. niul Melosira italica, selten. Synedra, cyinhella, und Gowplwiiema sp. , ,, Anuraea cochlearis uiul Asphnichna sp. , ,, Friihlingsplankton (April). Pseiuloplanktoii, große Menge. Echtes Plankton, kleine Menge, bestehend ans folgenden Pflanzen dommierend. häufig. selten, häufig. selten. Melosira italica Ceratiiiin ItinindincUa Pediastrum duplex, Syjicdra sp., Gowjdioiiema sp., und Pollen von Koniferen, Bosuiina lonyiiostiis und deren Larve Anuraea cochlearis Diaptomiia sp. und Cyclops sp. Sommerplankton (Juli). Pseudoplankton, große Menge. Echtes Plankton, kleine Menge, bestehend aus folgenden Pflanzen Melosira italica . häufi Ceratium hinindinella Sjjiroyyra sp. Oscillaria sp. Gloiotrichia echimdata Tahcllaria sp. Bosmina lonyi rast ris Asplanchna sp. Herbstplankton Oktober). Pseudoplankton, verhältnismäßig kleine Me: Echtes Plankton, verhältnismäßig große Me Ceratium hirundinella Melosira italica GoniiDii pectorale Pediastrum duplex und Costnariuin sp., Asplanchna sp. PoUjarthra sp. Anuraea cochlearis und LinDiocidanus sp.. vereinzelt, selten, selten, häufif^. Ige. ]ge, bestehend ans folgenden Pflanzen häufig. verehizelt. >) sehr selten. häufig, vereinzelt, selten. Aus obigem ersehen wir, daß im Weiher Teganuma Melosira italica und Ceratium hiruiidinella von Frühhng bis Herbst dominierend vegetieren. SparHche Entwicklung von Des- midiaceen konnte ich nur im Oktober beobachten, wenn auch der Weiher mit reichhchen löslichen und suspendierten, Immösen Substanzen versehen war. Die jMenge des echten Planktons ist Oekolog'ische Untersuchungen der Schwimuiiuseln in Japan. 21 in den meisten Füllen geringer als die des Pseudoi)lanktons; an windigen Tagen wiegt dieselbe oft fast mehr als 90% der gesaminten Ausbeute. Dieser Fall findet leicht im Winter statt, weil daini die Wasserpflanzen absterben und daher dei- l'nter- grund des Weihers leicht durch Wellen umgeiüln-t werden kann. Im AVeiher Jnnuma fand ich das folgende Plankton. Die Sammlung fand am 21. Mai 1918 statt. Clitt/iroci/sti.s (ii'juijiiKi.sii , {loniiiiiereiul. Cciatimii Iiiiiniiliiit'lld , liilnfig. Melosiia (jidniildta , ,, Bosmina lomjirosti-U , vereinzelt. Aniiiaea cochlea ri.'i , ,, Pflaiizenveste . ,, PediastniDi (Injjlex , sehr selten. Die Menge des Phrnktons ist vorwiegend wegen dem \oy- handensein von Clathrocystis aeruginosa sehr groß. Im ( )-numa Teich fand ich das folgende Plankton. Die Sannnkmg fand vom 22.-24. August 1917 statt. Zellgrnppii der Plianeroguinen inul Organischei- Ditrttus , dominierend. Melosiia italien Kiitz , liilufig. AsteiioneUa sp. , vereinzelt. Piimiilaria sp. , ,, Larve von Cojicjioda , liänfig. Die Ausbeute der echten Planktonten war sehr geling, während dagegen dieselbe von Zellgruppen der Plianerogamen und von organischem Detritus sehr grol^ war. Nach oben Erwähntem wissen wir, daß es kein Exemplar von Protococcaccen und Desmidiacceeri im Jônuma und Onuma, wenigstens nicht im August, gibt. Wenn diese Seen ^^•irklicll mit denselben Algengruppen versehen wären, so müßte ein gewisses Exemplar davon in unserer Ausbeute zu finden sein, weil diese Algen ihre höchste Entwicklung von Frühling bis Sonuner auf- weisen. Unsere Resultate widersprechen aber dieser Erwartung. Eine ähnliche Tatsache wurde auch von Waldvogel im Lützelsee hervorgehoben, nach welchem derselbe trotz des Reichtums an Hunnis ein Dominieren von Asterionella und das 22 Art. 3. -H. Nakano Zurücktreten von Chlorophyceeii und Cyanophyceen aufweist. Nach meiner Meinung scheinen die meisten Desmidiaceen an eine Nährstoffarmut, resp. Kalziummangel angepasst zu sein (vergl. W. West and G. S. West, 1912), während Avenige Arten derselben im Gegenteil an einen Nährstoffreichtum gebunden zu sein scheinen. Als eine allgemeine Eigenschaft des Teich- planktons können wir eine Mannigfaltigkeit seiner Zusammen- setzung, d.i. ein gemischtes Vorkommen von Benthoplankton und Pseudoplankton, hervorhel:)en, doch möchten wir solche Auftriebe nicht echtes Plankton, sondern richtigerweise nach Kolkwitz (1912) Seston nennen. Über das Plankton der^ Hochmoors ist eine besondere Erwähnung nötig. Das Wasser des Hochmoors bezeichnet sich neben dem Reichtum an Humus durch Nahrstofïarmut, besonders Ca-Mangel, und es ist eine bekannte Tatsache, daß das Plankton des Hochmoors reich an Cyanophyceen und Desmidiaceen ist. Diese Tatsache konnte ich audi in dem Hochmoorteich Yashi- magaike bestätigen. Ich sammelte eine flottierende Algenmasse, die hauptsächlich aus OsciUaria sp. und Hapolos'iphon sp. bestand. Sie enthielt auch viele Arten von Staurasfrum und Plnn-otaenium, EuasLrum ampuUaceum Rolfs. Co^marium sp. und ITolocanilmm sp; alle Arten aber in kleiner Menge. Über die ausführliche Numerierung der Desmidiaceen verweise ich auf die Arbeit von Higashi, die auf dem von mir gesannnelten Material begründet ist und in einer Arbeit von Prof. Okamura ,, Enumeratio der japanischen Algen " (1916), veröffentlicht wurde. Nun möchte ich auf die höheren Pflanzen der Schwinnninseln bildenden Seen kurz eingehen. Weiher Teganuma und Jdnuma sind überall von Wasser- pflanzen bedeckt; nur hier und da ist eine freie Wasserfläche geblieben; Potamogeton, Na jus, Myriophiilluni und Jlydrdla vegetieren üppig. An der Küste und den sumpflgen Teilen des Teganuma und Jönuma flnden wir reichlich Sumpfpflanzen wie Scirpus, FhrriijmUes, Zyzanui, und Typ)ha. ( Jnuma hat hingegen eine besondere Vegetation; an der Küste vegetiert Sphagnum, Oekologische Untorsuchiingen (1er Schwimminseln in Japan. 23 Osrmmda, Phragmltes, Carex u. a. iip})ig, während sicli im Wasser keine Spur von Wasserpflanzen befindet. Der Hoclunoorteich ist aber durch eine dürftige Flora gekennzeichnet. In den Teiclien auf dem Hüclimoui- Ozegaliai'a fand ich Kvphar piimlllum Smith, Nymjihaea tetragona Georg., var. anyusiata Casp., Menlanthes trifoUata L , Scirpus crectiis Poii'. , Utricvlaria inter- media {pchroleucha ?). Im Hochmoorteich Yashimagaike fand ich eine üppige Entwicklung von Poiamogeton natans, wälirend im Kamagaike, der auf ein und demselben Hochmoor wie der vorige Teich liegt, Uiricularia intermedia {ochroleiieJia .'') neben Potamogeton natam vegetiert. Hier glaube icli zum Schlüsse bemerken zu sollen, daß keine Entwicklung der Wasserpflanzen auf dem Grunde des Teiches Unuma stattflndet. Es sind schon viele Vei'mntungen ausgesprochen über die ungünstigen Bedingungen des Torfwassers gegen Pflanzen. Man ninnïit allgemein an, daß Nährstoffarmut und namentlich die Einwirkung der organischen Säuren wie Hundn- oder Ulndnsäure dabei eine schädigende Einwirkung ausübe (Schimper, Warming und viele andere Ökologen). Andere Autoren (Livigston, Dachnowski, Rigg u. a.) liaben aber die Einwirkung der Säuren widerlegt und die Ausübung des sogenannten Moorgiftes un- l)ekannter chemischer Zusammensetzung angenonnnen. Es ist also bis jetzt unentschieden geblieben, was für ein Gift im Moor vorliegt. Immerhin ist es klar, daß mehrere Moorwas- serpflanzen gegen das sogenannte Moorgift widerstandsfähig sind, weil Potamogeton nata7is, Nymphaea, Nuphar u. a. gut im Hochmoorteich gedeihen. Wir kennen noch keinen anderen Weiher oder Teich, der ein gänzliches Fehlen der Wasserpflanzen wie im (jnuma aufweist. J^]s läßt uns daher vermuten, daß eine besonders große Menge des sogenannten ^loorgifts oder ein anderer stai'k giftiger Stoff im Faulschlamm des ( )iunna vor- handen sein muß. Her Faulschlamm des Onuma zeigt eine deutliche saure Reaktion, doch können wir nicht schließen, ob ein solcher saurer Stoff eine tötende Wirkung ausübt. 24 Art. 3.— H. Nakano : Das Fehlen der Wa-^serpflaiizeii auf dem Grunde des Onunia ist eine beachtenswerte Tatsache, die unseres Wissens das einzige Beispiel hierfür unter den japanischen Teichen oder Weihern ist. 5. Entstehungsweisen der Schwimminseln. A. Allgemeines über die Schwimmfähigkeit der Schwimminseln. Die meisten Ptianzenkörper scliwiranien, wie man gew()hnlich sieht, auf der Wasserfläche. Die Ursache hierfür liegt ohne Zweifel auf einem in den Interzellularen enthaltenem Gas. W^enn man durch Vakuum das im Pflanzenkörper enthaltene Gas heraus- nimmt (z. 1>. l)ei einem Schnitt von lUioeo discolor), so sieht man leicht, daß derselbe immer schwerer wird und zuletzt sinkt. Von dieser Tatsache können wir uns aucli in der freien Natur überzeugen. Wir können in irgend einem Teich im Winter beobachten, daü teils verfaulte Blätter von Zizan'm aquatica, Typha oder anderen Sumpfpflanzen, die noch mit Gasblasen gefüllt sind, schwimmen. Vertreiben wir dann die Gasblasen durch Pressen mittelst den Fingern, so linden wir, daß das Sinken der behandelten Blätter leicht erfolgt. Es ist also nicht zu verwundern, daß eine Schwimminsel, die hauptsächlich aus Pflanzen oder Pflanzenresten besteht, auf der Wasserfläche schwimmen bleibt. Es ist aber ziemlich merk- würdig, daß der unter Wasser beflndliche Pflanzenkörper durch das infolge des Verfaulens gebildete Gas an die Oberfläche auf- steigt. Wie im nächsten Kapitel erörtert wii'd, ist die Entstehung der Schwinuninseln sehr oft auf diese Ursache zurückzuführen. Wir (Uirfen sagen, daß das Scliwimnivermögen einer Schwim- minsel auf dem angeboi'enen, in Interzellularen enthaltenen oder .sekundären, dui'ch Verfaulen gebildeten Gas beruht. B. Einteilung der Entstehungsweisen. Früh und Schröter (11)04, S. r>S-(*)l) teilten zuerst die Schwinuninseln in zwei Ai'ten ein: Künstliche und natiu'liche. Nach diesen Autoren kommen künstliche Schwinuninseln im Parchetsee vor, wo ein Teil der schwiuiiienden Küste diu'cli Menschenhand losgelöst wird. Eine ähnliche Einteilung wurde auch von Powers (P)14) vorgenommen. Oekologi seile Untersuchungen der Schwimminseln in Japan. 25 der er aber eine dritte Art, näiiilicli die periodisclie Schwimminsel, hinzufügte. Bei vorhegender Arbeit verfolgte ich im großen und ganzen dasselbe Einteilungspi-inzip; im einzelnen ist jedoch meine Ab- handlung von obiger abweichend. Meine Klassitlkation ist wie folgt: «. Künstlicbe Schwimminsehi. ß. Natürliclie Schwimminseln, die auch wie die folgenden klassifiziert werden. 1. Durch Konsolidation der pflanzlichen Materialien infolge Wasserbewegung entstandene Schwimminseln. 2. Durch Vereinigung von Schwimmpflanzen entstandene sog. schwimmende Grasinseln. 3. Durch Abtrennung der Küste entstandene Schwimmin- seln. 4. Durch Emporsteigen von Sumpfpflanzen oder mit diesen besetzter Torfmasse entstandene Schwimminseln. 5. Durch Emporsteigen von schwingenden Reisfeldern ent- standene Schwimminseln. 6. Durch Wiederauftreten der einst untergesunkenen Schwimminseln oder Moore entstandene sog. periodische Schwimminseln. CL. Künstliche Schwimminseln. Unter diesen Inseln können wir noch zwei Arten unter- scheiden: rein künstliche und teilweise künstliche Schwimminseln. a). Rein künstliclie Schwimminseln. Von Alters her kennt man das künstlicbe, aus Holz gebaute, zur Pflanzenkultur angewendete Eloß. Die Schwimminsel dieser. Art, die in China für die Kultur der Gemüse oder des Reises benutzt wird, ist unter dem Namen ,,Eou-T'ien" (^BQ) bekannt. Nach einem Reiseführer befand sich in früherer Zeit eine Art von ,, Fou-T"ien '' im Seenteich Jitsugetsutan. Nach Powers (1914) kommen solche künstliche Schwimminsehi in England, Mexico, und Cashmere (Ostindien) vor. 26 Art. 3.— H. Nakano : Eine andere Art der rein künstlichen Schwimminseln, die wir schon im Barchetsee gefanden haben, finden wir auch im Onuma Teich. AnläßHch "der Bildung von Schwimminseln, wird bei Onuma eine Zeremonie (Shimakiri-no-shiki = eine beim Zerschneiden von Schwimminseln übliche Zeremonie) am 8. April jedes sechsten oder siebenten Jahres von den Dorfbewohnern gehalten. Am Feiertag schneiden die Dorfbewohner mit einer Sichel die verschiedenen Stellen der erstreckten Küste, die sie für die mit der Küste festwachsenden Schwimminseln halten, ab. Wir möchten jedoch vermuten, daß bei der Zeremonie eine echte ersti-eckte Küste, die in keinem Zusammenhang mit der Schwimm- insel steht, geschnitten werden kann. Nach der Mitteilung eines Dorfbewohners scheint unsere Vermutung richtig zu sein. b. Künstliche, aber teilweise natürliche Schwimminseln. Diese Schwimminseln kommen sowohl in China als auch in Japan vor. Man macht zuerst ein Geflechtwerk aus Holz. Bamhus-oder Fhrac/miies-Ti'àlmeu, bringt dasselbe auf die Wasser- fläche und bedeckt es alsdann mit unterseeischem Schlamm Zlgania aquatica. Nach einigen Jahren wird Zizanta sehr üppig, und mit dem Verfaulen des Geflechtwerks kommt eine große Schwimminsel zustande. Eine solche Schwimminsel befand sich in früherer Zeit im Weiher Ukishimannma; wir h(iren aber jetzt nichts mehr von ihi'em Bestehen. I)erartige Schwimminseln sind in China als ,,Fêng-T"ien " (it BS) bekannt. Unter ,,Fêng-T'ien" versteht man al)er in Chma auch rein natürliche Schwimminseln. ß. Natürliche Schwimminseln. I. Durch Konsolidation von pflanzlichen Materialien infolge Wasserbewegung. Eme solche natürhche Schwimminsel entsteht dadurch, daß flottierende, pflanzliche Materialien während des Flottierens sich mit einander verbinden und zuletzt mit lebenden Pflanzen bedeckt werden. Ein schönes Beispiel bietet der Gatum- See ni der Nähe des Panama-Kanals, wo durch Abdämmen verschiedene pflanzliche Materialien, wie Stengel. Zweige und Holzstücke an die Wasserfläche emporstiegen und als Folge der Ockolofïische Untersuchiingtn der Sehwimminspln in Jai'an. 27 Vereinigung ein/einer Materialien nach einer zuilweilig tiottieren- (len Bewegung eine Scliwinnninsel gebildet wurde. Eine derartige Scliwimniinsel bildete sicli auch in einem See von Dänemark durch die Zusammensetzung einer flottierenden Masse von Sphagnum. In Japan kennen wir bis jetzt das Auftreten der in Rede stehenden Schwimminseln niclit. 2. Durch Vereiningung von Schwimmpflanzen (sog. schwim mende Qrasinseln). Schwimminseln kommen oft dadurch zustande, daß Schwimmpflanzen durch Ausläuferbildung einen ziemlich großen schwimmenden Verein bilden. Sch^vimmende (jrrasinseln von Pislia strafloses sind in tropischen Flüssen bekannt. Wir flnden ni Japan eine ähnliche Grasinsel von ElcJüiornla crass Ipes Sol ms. 3. Durch Abtrennung der Küste. Viele Schwimminseln des Sees gehören hierher. Wir finden solche in England (in der Nähe von Macclesfield), der Schweiz (Lützelsee), Schweden (Ralangen-See), Frankreich (Seen von Jura), und Nord-Amerika (Dyking-Fond). J)ic Schwimminseln in fließenden Gewässern kommen auch durch Abtrennung (ier Küste vor; z. B. die Rafts des Amazon, Congo, Mississippi und anderer Flüsse. Als Abtrennungsursachen kommen in Betracht: a, die Ivontraktion und Expansion des Eises, b, starker Wehengang, c, eine große Wasserschwankung. In don meisten Fällen wirkt Flochwasser, das durch Ab- dämmen oder lang dauernden Regen hervorgerufen wird, beein- flussend. Nach Waldvogel (1900) wirkt aber auch Niederwasser, weil dabei die schwingende Küste wegen seiner Schwere sinkt und ein Brucli erfolgt. Kelu't das Hochwasser zurück, so steigt der zerklüftete Teil in die Höhe und gleitet als eine SchwimminseL Nach eigenen Untersuchungen sind die Schwimminseln im Gnuma Teich teils zu don durch Al)trennung der Küste ge- Ihldeten Schwimminseln, teils aber zu den periodischen Schwimm- inseln zu rechnen, auf welche später eingegangen wird (ül)er die künstliche Schwimminsel im Gnuma war schon die Rede). 28 . Art. 3.-II. Xakiiuu ; Nach einer zuverlässigen Nachricht soll im Onuma infolge eines starken Sturmes im September 1910 eine neue Schvvimm- insel entstanden sein, welche von der entgegengesetzten Küste der festsitzenden Insel, Ashiwarajima, abstammt. Die Ursache der Entstehung ist wahrscheinlicli auf einen starken Wellengang zurückzuführen. Bei Niederwasser sinkt die erstreckte Küste des Onuma ein wenig, wogegen bei Hochwasser das Wasser nur einige Zoll über die erstreckte Küste steigt. Die Schwankung des Wasseriiiveaus im Önuma beträgt in jedem Jahre nicht mehr als einen Fuß. Nach den Bewohnern des Dorfs Onuma ist die Wasserschwankung des Teiches seit alten Zeiten nicht groß, so (hiß wir di(,' Wasserschwankung nicht als einen entscheidenden Faktor für die Entstehung der Schwimminseln halten können, wenn erstere auch hierauf eine beschleunigende Wirkung ausüben kann. Wir muchten aber die Einwirkung des Eises als eine günstige Bedingung für die Bildung der Schwimminseln in Betracht ziehen. Im Winter bildet sich im Onuma Teich eine einige Zoll dicke Eisschicht, durch deren Kontraktion und Expansion ein Ihuch in der erstreckten Küste erfolgen kann. Der zerklüftete Teil der erstreckten Küste kann durch einen Wellengang oder Hochwasser von dem Festlande abgetrennt werden und als eine Schwimminsel in den Teich gleiten. Die Mehrzahl der Schwimminseln in den Teichen auf dem Hochmoor Ozegahara und im Weiher Jonuma gehört auch zu den durch Abtrennung der Küste entstandenen Schwimminseln. Gleiches gilt auch wahrsclieiniich füi- die Schwimminsel im Seenteich Jitsugetsutan und in L'ineni \\'assertümpel auf der Halbinsel Usagijima. Sehr interessanterweise entstehen oft sogenannte schwim- mende Atolls durch Abtrennung der ganzen Küste eines kleinen Teiches. Diese Art von Schwimminsel chniakterisiert sich durch einen Wassertümpel in ihrem Zentrum und einen schmalen Graben an ihre]' l'mgebung. Eine solche Schwimminsel kennen wir aber bis jetzt in Ja] an nicht. 4. Durch Emporsteigen der Sumpfpflanzen oder der mit diesen besetzten Torfmasse. I)ie-e Schw imnnnscln entstehen in >uin[)}igen Oekologischc Untorsneh\ing-en der Sehwimunnscln in .T;ipau. 29 Stellen des Weihers und Hocliinourteiclies. Im Weiher Tega- numa fand ich durch Aufsteigen einer Masse von Typha japonica oder Zizania aquaÜca gebildete Schwinn:iiinseln. Ln Weiher Jönuma fand ich aber solche, die durch das Aufsteigen von Phrajm'dcs longivalvis oder Zizanuc aqaatica entstanden waren. Sowohl die Schwimminseln des Jönuma, als auch die des Tega- numa, bezeichnen sich durch das Enthalten eines reinen Pflanzen- vereins und einer spärlichen Menge Erde. Hingegen bilden sich die Schwinuninseln in Hochmoor- teichen, sowohl durch Abtrennung der Küste, als auch durch Aufsteigen einer Torfmasse, die einen reinen oder verhältnis- mäßig reinen Pflanzenverein l)esitzt. Im Hochmoorteich auf Ozegahara fand ich auf einer solchen Schwimminsel einen reinen Pflanzenverein \ on M enlanthes trlfoliata, im Teich auf Oze-numajiri- liara aber eine hauptsächlich von dem Verein von Scirpus erectus, neben einer kleinen Menge von Rhynchos^^ora yasudana, besetzte Schwimm in sei. Daß die in Kede stehenden Schwinniiinseln nicht von der Küste, S(3ndern von dem Seegrunde herstammen, läßt sich durch die folgenden Tatsachen erkennen: a. Die in Rede stehenden Schwimminseln enthalten keine Landpflanzen, die auf den von der Küste stammenden Schwimminseln gewöhnlich sind. b. Die in Rede stehenden Schwimminseln besitzen einen reinen oder verhältnismäßig reinen Pflanzenverein, während die von der Küste stammenden Schwimminseln in den meisten Fällen mit einem Mischverein versehen sind. An dieser Stelle möchten wir bemerken, daß die in Rede stehenden Schwiraminseln im Akanuma (jetzt ein Zwischenmoor an der Küste des Onuma) in früheren Zeiten, wo Akanuma noch in sumpflgem Zustand ^var, entstanden sein mußten. Prof. Kusakabe und seine Studenten haben geäußert, daß Akanuma durch Bruchstücke von Schwdmminseln, die an anderen Plätzen entstanden w^aren und in die Akanuma Bucht hinein schwammen, verlandet wurde. Nach diesen Autoren w^ar damals Akanuma 30 Art. -H. Nakano eine lange kurvige Einluiclitung, so daß die einst liineingelangten Schwimminseln, olme einen Ausgang zu finden, ihr Ende er- reichen mußten. Dieselben Autoren haben also die Ähnlichkeit der Vegetation des Akanuma und von den Schwimminseln auf den obengenannten Verlandungsprozeß zurückgeführt. Wir können aber die Ansicht nicht mit ilmen teilen. Die Verlandung des Akanuma ist hauptsächlich, wie eine gewulmliche Verlandung der Seen, auf das Wachsen der SumpfpHauzen zurückzuführen. Wenn auch die Schwimminseln bei der Verlandung eine Mit- wirkung ausüben können, so betrachten wir sie nicht als die hauptsächlichste Ursache. Daß Akanuma eine ähnliche Vegeta- tion wie Scliwimminseln zeigt, wird leicht durch die Entstehungs- weise der jetzigen Schwimminseln aufgeklärt. Da diejenigen des Onuma vorAviegend von der Küste stammten, so ist es klar, daß sie eine ähnliche Vegetation wie die Küste zei£:;en. - / ■r ' 1 » '- . ' •• '•^^''*^ ^S"'\ -^ II j^ ^ hk ,1 Fi^. 6. Eine durch Anfsteig-en der mit Sumpfpflanzen be- setzten Torfmasse entstandene Schwimminsel in einem Hochmoorteich auf dem Hochmoor Ozegahara. (Nakano photo.) Das Aufsteigen der Scliwimminseln beruht ohne Zweifel auf der Schwimmfähigkeit des Gases, das infolge des Verfaulens des Torfes, Rhizomen, oder Wurzehr gebildet wird. Die Abtrennung der Schwimminseln von dem Seegrunde wird natürlich durch die weiche Beschaffenheit der Ablagerungen erleichtert. Oekologische Untersuchungen der Schwiuuiiinseln in Japan. 31 Del das Verfaulen in warmer Zeit in liohern (rrade stattfindet, so ereignet sich das Aufsteigen der Scinviniminseln leicht im Sommer oder im Herbst. Das Absterben der Wurzeln und Rhizome der Sumpfptianzen kann sowohl als eine Wirkung eines in den Ablagerungen enthaltenen Giftes, als auch durch natür- liches Absterben im Wmter vorkommen. Eine abweichende Entstehung von Schwimminseln sehen wir im Imudaike, wo bei Hochwasser die mit Sumpfpflanzen besetzten Torfmassen als Schwimminseln emporsteigen. Fig. 7. Ein Sclinitt der in Fig. 6 bezeichneten SchwiuiOi- insel, der uns zeigt, daß diese Schwimminsel aus Torf entsteht. (Nakano photo.) Es ist interessant, daß die hauptsächlich aus Torf bestehenden Schwimminseln eine geringere Schwimmfähigkeit als diejenigen aus Wurzelgeflecht l)esitzen. Ich traf oft in Hochmoorteichen eine fast im Weisser hängende Schwimminsel, von der nur Sumpfpflanzen emporstiegen. Sehr interessant fand ich, dab eine torfige Schwimminsel, die wähi'end des Transportierens von Oze nach Tokyo stark gepresst und ausgetrocknet wurde, seine Schwimmfähigkeit gänzlich verlor. Letzteres können wir bei den aus Wurzelgeflecht l)estehenden Schwimniinseln niemals wahr- nehmen. 5. Durch Emporsteigen von schwingenden Reisfeldern. Die Schwimminseln dieser Art finden wir im A\'eiher Jönuma. In diesem Weiher l)auen die Landwirte ein schwingendes Reisfeld, indem sie die ü})pig im Weiher wachsenden Sumpfpflanzen wie Zizania aqu.atica und Phragmlteü longkmlvls drücken und dann darauf den aus dem Weilieriirund entnon^menen Schlamm bringen. 32 Art. 3.— H. Nakano tà. Em etwa 350J ui- gro[ies sehwuiyviK^les IteisfekL iui Weiher Jönuma, ans dem zur Zeit der Hochflut eine UToJiy Sohwimminsel entsteht. (N'akano photo.) Fig. 9. Ein etwa 1000 m2 großes schwingendes Keist'eld im Weiher Jönuma. (Nakano photo.) Dieses Reisfeld ist sehr schwingend und gleitet bei Wasser- scliwankung auf und ab. Dasselbe ist zwar an seinem Unter- grunde an den Weihergrund gebunden. Da aber die Befestigung schwach ist, so flottiert es zur Zeit der Hochflut. Eine derartig entstehende Schwimminsel ist oft sehr groß, sogar bis J Hektar. Die Entstehung der Schwimminseln von schwingendem Reis- feld finden wir auch im Gebiet Ukishimanuma. Dort wird ein Oekologische Untersuchungen der Schwimminseln in Japan. 33 trocknes, mit Schilf bewachsenes Feld für das Bauen des schwingenden Reisfeldes ausgewählt. Zuerst schneidet man das Schilf und bebaut dann das Feld, indem man den von dem Weihergrunde entnommenen Schlamm mit dem Schih' mischt. Das Feld ist auch sehr schwingend und bewegt sich zui- Zeit der Hochflut flottierend. Sowohl die schwingenden lleisfeder im Weiher Jünuma, als auch die im Gebiet Ukishimanuma sind in Japan unter dem Namen Ukida (wörtlich schwimmende Reisfelder) bekannt. Da aber dieses Reisfeld (, , Ukida ") erst zur Zeit der Hochflut schwimmend wird, so muß es scharf von einem künstlichen, echten, schwimmenden Reisfeld, das aus einem Floß gebildet wird, und auch als ,, Ukida " bekannt ist, unterschieden werden. 6. Durch Wiederauftreten von einst untergesunkenen Schwimm» inseln oder Mooren = Periodische Schwimminseln. Schon seit früherer Zeit sind die periodischen Scliwimminseln von Derwentwater sehr berühmt geworden. Auf dem Grunde dieses Sees liegt ein gesunkenes Moor, das durch die Zunahme des Wasserniveaus entstand. Ein Teil des gesunkenen Moors steigt von Zeit zu Zeit durch die infolge des Verfaulens stattfindende Gasbildung auf. Nach Symons geschieht dies regelmäßig im Sommer, und steigt er 'dann im Winter wieder ab. (vergl. Powers J014). Derartige periodische Schwimminseln sind auch im Cleveezer See (vergl. Schmidt, 1852, 1856) ,, Whitehall pond'' (vergl. Powers, 1914), und Orion-See (vergl. Powers 1914) bekannt. Im Onuma Teich ist die Entstehung einer neuen Schwimm- insel durch das Aufsteigen der unterseeisch abgelagerten Sub- stanzen schon vor geraumer Zeit bekannt. Diese Tatsache zog meine besondere Aufmerksamkeit auf sich. Um das Wesen einer derartigen Schwimminsel klarzustellen untersuchte ich zuerst den Bau dieser Schwimminsel, die nach einer glaubwürdigen Nach- richt für eine periodische Schwimminsel gehalten wurde. Nach den Untersuchungen erkannte ich aber, daß dieselbe eine gleiche Struktur wie eine gewöhnliche Schwimminsel aufwies, d. i., aus einem Geflecht von Wurzeln und Rhizomen bestand. Die Wurzel-und Rhizomgeflechte der periodischen Schwimminseln 34 Art. 3— H. Nakano: waren aber entgegen denjenigen der gewöhnlichen Schwimminseln teilweise in Fänlnis begriffen. Auf einem Grunde des Onuma konnte ich auch eine große Masse von Wurzel-und Rhizom- geflecliten finden, die ganz dieselbe Struktur wie eine periodische Schwimminsel besaßen. Nach diesen Tatsachen kam ich zum Schluß, daß das auf dem Teichgrunde liegende Wurzelgeflecht von Zeit zu Zeit infolge Gasbildung als eine periodische Schwimminsel aufsteigt. Die Geschichte des Aufsteigens solcher Inseln im Onuma ist sehr lückenliaft, so daß Iceine genauen Kenntnisse darüber bestehen. Nach einer glaubhaften Mitteilung stiegen zwei große, etwa 6 m lange Stücke Wurzelgeflecht am 13. September 1914 empoi". Das eine davon sank wieder im Winter ab, das andere aber zerklüfte-te sich in einige kleine Schwimminseln, von denen die eine absank, die übrigen liingegen schwimmend blieben. Nach dem Volks- mund fand das Aufsteigen einer periodischen Schwimminsei auch vor etwa sechzig Jahren statt. Nach diesen Tatsachen scheinen die periodischen Schwimminseln im Onuma eine unregelmäßige Periode zu besitzen. Nun fragt es sich, welchen Ursprung das W\n'zelgeflecht am Grunde des Onuma habe. Nach dem Bau desselben können wir schließen, daß es von den gewöhnlichen Schwimminseln oder von der erstreckten Küste stammte. Hiernach kommen zwei Möglichkeiten in Betracht. Erstens könnte eine schwere, von der Küste abgetrennte INIasse, ohne zu schwimnoen, zum Teichgrund abgesunken sein, oder zweitens wäre es möglich, daß eine Schwimminsel durch irgend eine Ursache zum Absinken gekommen wäre. Wir halten aber die letztere Möglichkeit für wahrscheinlicher, weil das Stück der erstreckten Küste eine gleiche Struktur besitzt und also eine ähnliche Schwimmfähigkeit wie eine Schwimminsel besitzen muß. Sodann ist eine andere Frage zu erwägen, nämlich wie eine Schwimminsel wohl zum Absinken kommt. Um diese Frage zu beantworten, müssen wir auf die P]rnährung der auf der Schwim- minsel wachsenden Pflanzen Rücksicht nehmen. Die meisten Oekologische Untersuchungen der Sehwimminseln in .Tiipan. 35 Scliwimminseln im Oimma l)estehen vorwiegend aus einem schwanmiartigen GeHeclit von Wurzeln und Ehizomen von Phragmites longlvalrk. Fig. 10. Eine Schwiniminsel im Öauma Teich. Daraiif wachsen. Iris albopurpurea, Blenianthes trifoliata, Carex dispaluta u. a. Phragmites longivalvis ist davon fast ausschließlich, außir einem Individu- wvn abgestorben. Der Körper der Schwimminsel bestand aber vorwiegend aus den Wurzeln und Rhizomen derselben Pflanze. (Xakano photo.) Zwisclien dem Wurzelgeflecht der Bchwimminseln finden wir fast ausschließlicli kein minerogenes und humoses (lemenge, so daß der Ernährungsbedarf der auf denselben wachsenden Pflanzen gänzlich von dem Wasser gedeckt werden muß. Ho müssen die auf den Schwimminseln wachsenden Pflanzen mit der Zeit an Ernährungsmangel leiden. Wir treffen oft im Onuma mit üppigen Pflanzen bedeckte Schwimminseln, und wiederum solche mit spärlicher Vegetation versehene, auf denen Phragmites lotigivalvis teilweise oder gänzlich abgestorben ist. Nach meiner Vermutung ist das Absterben der auf Schwimminseln wachsenden Pflanzen namentlich von Phragmites auf eine schlechte Ernährung zurückzuführen. Wenn die Pflanzen auf den Schwimminseln 36 Art. 3. — H. Nakano : teilweise oder gänzlich absterben, so muß das Sehwimniiiisel bildende Wurzelgeiiecht immer mehr in Fäulnis übergehen und zuletzt infolge des Imprägnierens des Wassers an den vertaulteii Stellen zum Absinken kommen. Pallis (1916) hob hervor, daß das Absterben von Fhraymltcs auf Plaur durch Degeneration und Senescenz hervorgerufen wird. Es ist uns aber nicht klar, ob das von Pallis Gesagte aucJi in unserem Falle zutrifft. Da wir kein Absterben von Fkrayinltes an der erstreckten Küste, die eine ähnliche Struktur l)esitzt, beobachten können, so möchten wir unsere Annahme für die wahrscheinlichere halten. Fig'. 11. Eine öchwiuiunnsel iui Onvima Teich. L»er Körper dieser Scliwimuiinsel bestand haupt- sächlich aas den Khizomtn und Wurztln von Phragviihs, der aV^er ganz abgestorben und nur von den vereinzelten Individuen von Carex diqialata Viesetzt ist. (Nakano photo.) Zusammenfassend können wir sagen, daß die periodischen ^5chwimniinseln des Onuma von den einst abgesunkenen Schwimminseln herstammen. Pi'of. Kusakabe und seine Studenten halten alle Schwimminseln des ( )numa für periodische Sclnvimm- inseln, die nach ihnen durch das Aufsteigen der am Teichgrund abgelagerten Schilfhalme und Blätter von verschiedenen Pflanzen entstellen sollen. Diese Erklärung können wir aber aus dem. oben erwähnten Grande nicht mit ihnen teilen. Oekolrgische Uiitcrsuduinsjen der Schw uiuiinseln in Jaj an. 6. Bau und Vegetation der Schwimminseln. 37 A. Bau. Nach dem Bau können wir zwei Arten von Scliwimminseln unterscheiden. Die eine besteht hauptsächlich aus einem schwammartigen Wurzelgeflecht; die andere in erster Linie aus Torf. Der aus Wurzelgeflecht oder Torf bestehende Teil der Schwimminseln ist der Hauptkörper derselben, auf dt-m lebendige Pflanzen vorhanden sein oder fehlen können. ., 12. Der Schnitt einer Sehwimminsel m einem Hoch uioor- teich auf Ozegahara. Das schwammige Wurzelgeflecht besteht vorwiegend aus Carex limo?a var. fusco-ciqn-fii und Sphagnumrcsten. (Xakano photo.) Schwammige Schwimminseln kommen im Teganuma, Önuma, Jdnuma, Jitsugetsutan, in den Hochmoorteichen auf Ozegahara und Usagijima vor; torflge Schwimminseln aber in den Hoch- moorteichen auf Ozegahara und Oze-numajirihara. Schwammige Schwimminseln enthalten vielfach eine geringe Menge von ver- faulten Pflanzenresten zwischen dem Wurzelgeflecht, aber in den meisten Fällen kein Gemenge von Erde. Nur in einer Schwimm- insel im Jitsugetsutan fanden wir eine Spur von roten Erd- körnern. Sowohl schwammige, als auch torfige Schwimminseln weisen keine Schichtung auf. Iln-e Struktur war in allen Teilen der Schwimminsel ganz einförmig, nur auf einer Schwimminsel im Onuma befand sich eine schwarze, wenige Milhmeter dicke 38 A.rl. 3.— H. Nakano Schicht, die durch das Verfaulen der darauf waclisenden Pflanzen entstanden war. J^ '■ — ^^ — s 5^^^- «,, , ^^,■■-■.-1 •Ar t :"^..,:.*.^ ,.-;--:■ ^g-: :.::M\r,' ■ -" > WÊ^^^^\ 1 WW' i -'- yy: . ' :. " H £to ÊÊ ■'f '^^^^^^^^^^^^^^1 Fio-. 13. Ein Sohuitt dnivh < iue Schwiuiminsel im Önuma, der uns zeigt, daß dieselbe vorwigend ans "Wurzeln und Rhizomen von Phragmi'ts huigirclris besteht. (Xakano i^hoto.) B. Vegetation. Die Vegetation der Schwimininseln besteht bald aus einem reinen Ptlanzenverein, bald aber aus einem ri&i.^ > " y;^- ... Eiiii' > !l^^ iiniiinsfl in einem Hochmoorteich auf dem Uoehuiùor Ozeüahara. (Der Schnitt dieser Schwimminsel ist schon in F]g. 12 l)ezeichnet.). Die darauf wachsen- den Hauptpflan/cn ; — Care.c liinosa var. fascc-cuprea und Sphagnu n c;/tiiLi folium. Nebenpflanzen Vaccinum o.rycnccos, Drofera rohindifolia u. a. (Xakano photo.) Oekologische Untersnclmngen der Schwimminseln in Japan. 39 Misclivereiii, mit oft zahlreiclien Pflanzenarten. Die Haupt- ptianze. die wir auf den Schwimniinseln in den Seen in der Ebene finden können, sind die xVrten von Gramineen, d. i., Fhna/mifrs lonc/imlris und Zizanüa a^/tm^/cYt (Beispiel : Jon uma, Teganuma und Onuma). Auf den Schwimminseln in Torfseen finden wn- gewöhnlich Sphagnum und 6W.t: (Beispiel: Hoch moor- teich auf ( »zegahara und Usagijima). Sphmjnuin l)ildet aber einen kleii]en Teil der Sehwimminseln, so daß CWv den Hauptbestand- teil auf derartigen Schwimminseln einnimmt. Auf den Schwimm- inselnjn warmen Ländern finden wir gewöhnlicli Ehynclioqjord ; so z. \\. auf einer Schwimminsel in Imudaike Rh>/nchospora japo/nca Mak.. auf einer Schwimminsel in Jitsugetsutan aber lihj/nclio-^pora loiKj'isei'njera. Kurz gesagt ersehen wir also, daß die Schwimmmsehi liaupt- sächh'ch von den Arten der Cyperaceen und (îi'amineen besetzt sind Die Pflanzenarten wechseln jedocli je nach den Lokalitäten der Schwimminseln, so daß die Klassifikation derselben nach den PHanzenarten keine wertvolle FJedeutung besitzt. Das Flg. 1,7. Eme Schwiiiiiiunsel IUI Soe .jitsuyvt^iiitan. Hanpt- pflanzen : Jlhynchospora loni/isetigera. Xebenpflanzon Marls US Sielcriaiius, und RottboeUia compressa. Im Körper dieser Schwimminsel fand ich eine geringe Menge von Sphagnum regten. (Nakano photo.) 40 Ai't. -\l. Xakano : Vorhandensein von Sphagnum auf einer K^cliwimminsel zeigt in gewissen Fällen eine moorige Beschaffenheit der Küste der mit Schwimminseln versehenen Seen, doch finden wir in ein und demselben See hald eine mit Sphagnum versehene Schwimminsel, l;)ald eine solche, auf welcher es daran fehlt (Beispiel: Chiuma). Letzteres kann schon zur Zeit der Entstehung von Schwimminseln der Fall gewesen oder al)er Sphagnum kann erst später ausgestorben sein. Unter zahlreichen von mir beobachteten Schvv'imminseln des Unuma fand ich nur auf einer Schwimminsel Sphagnum Girgensohtiii, al)er nirgends Sphagnum. cymldfoUvin. Diese Tatsache läßt sich (UkUu'cIi erklären, daß Sphagnum cymhi- folmrn gegen eutrophes Wasser nicht widerstandsfähig ist. Fig. 16. Eine Schwimminsel im Weiher Jönuma, die aus einem reinen Verein von Pltraçimites longiralvia besteht. Auf dem Wasserspiest'l des Weihers sieht man ein üppiges Wachsen von Potamorn'ton crispiia. (Nakano photo.) Ich möchte nun den Unterschied der Schwimminseln von einem reinen Pflanzenverein oder Mischverein hervorheben. Die Schwimminsel der ersten Art finden wir im Teganuma und Jönuma. Im Teganuma kommen aus einem reinen Verein von Zizania aquatica oder Tgpha angusti folia bestehende Schwimm- inseln vor, im Jönuma aber solche mit Ph'ttgmifcs longivalvis oder Oekoloj^'ische Untorsncliungen der S-hwimminseln. in Japan. 41 Zizanid (tquaticd. Nach nieiiU'ii lîeohaclituDgcii ]»(_'liiidGn sich Ti/pJia und Zizaiila. namentlich ihre Iveinvereine, gewöhnhch im Wasser. Die aus Ileinvereinen von Typha angiidifoUa oder ZizfiDia («[uaiiva hostohenden Schwimminsehi miisson also von dem Untergründe des Sees herstammen. PhruijmiUa hmjivalvh wächst sowohl auf trockner Küste als auch im Wasser. Der Reinverein dieser Pflanze kommt aher leicht im Wasser vor, während (he PHanze an der Küste sein- oft mit anderen Ptlanzen- arten gemischt ist. Die au< dem Peinverein von PJiragmites hestehende Sehwimininsel mdclite ich also für eine von dem Wassergrunde emporgestiegene halten. Fi"'. 17. Eine Schwiuiminsel im WeilicT .Tonuiiüi, ilic vorwit'i^t'ni von Ziiania aqu itica iKvsetzt ist. (Xakam« plioto.) l']t\vas ausnahmsweise land ieli ahei' in einem lioclimoorteich auf ( )ze-numajii-iliara eine Seliwimminsel. die hau])tsächlich von Scirpi/A /'iwcliis und \-ereinzelten Individuen von lihnchospora Yaf^i((((ui< ycnuiiui. frh lair'ujata. Iris albopiu'piircd. I fiipiricinii cnoisifolhnn-. Stuclii/iirus prii< cox, Cicuta rlrosd, Rhododcnd roii Huiinsc^ JIc/na/U/u'.'< irifoliata, Lycopm Jlacckianiis, Naumimrgia thyrsißoraj Lysimackla imlgaris, (hilhnn pscudodsprcUum, Gynura japonica. Ausnafnnsweise fand ich im ( )numa eine mit einem Reinverein von Car(x forßcula var. e^])'nvulosit besetzte, \'oi) der Küste stammende Schwimminsel, die nach Untersuchung ihrer Struktur keine andere Piianze enthäk. C. Form und Größe. Die Größe der Sehwimminseln (hier- bei konnnen nur natürliche Schwimminseln in Peti-acht ) ist sehr variabel. Sie sind oft sehr groß, d. i., diesell;)e im Sadawa-See (vergl. Powers) beträgt etwa 20 Jlektare. Nach Deuei'ling (IDIO, Oekologiscbe Untersuchunovn dor Schwiinuiinseln in Japan. 4Q s. IK:')) gil)t es im ( )bei'eii Nil Schwiinniiiiselii \oij oilier Gi'ößc von einigen Hektaren und mehr. Nach Waldvogel (lOOU, s. 298) weisen zwei Stücke der t^chwimminseln im Liitzelsee eine Aus- dehnung Von je 400 m" auf. GewöhnHche natürliche Schwiniminsehi sind aber niclit so gi'ol.). Nach eigenen Beobachtungen l)esaß die größte ^:^c]lwimm- insel im Onuma einen Durchmesser von 4 m und eine Flächen- ausdehnung von 24 m-. In einem Hoclimoorteieh auf Ozegaliara fand icli eine große Schwimminsel, die eineii ] )inx'limesser von 6.5 m und eine Flächenausdelmung von 40 m" zeigte. Diese Scliwimminsel war die gWißte. von mir Ijis jetzt beobachtete Schwimminsel in Japan. Die zufällig durcli das Aufsteigen der schwingenden Reisfeldei- entstehenden Schwimminseln, die man oft zur Zeit der Hochflut im Jönuma findet, können oft von einer Flächenausdehiuing von j, Hektar (»der mehr sein. Betreffs der Form der Schwimminseln in de)' unteren I)onau hebt Pallis hervor, daß si<_' rund oder oval sind. Fine gleiche Form konnten wir aucli bei japanisclien Schwimminseln beo- bachten, doch in vielen Fällen auch eine unregelmäßige Form Avie polyedrische, sogar divieckige Form. Im allgemeinen fand ich bei unseren Schwinnninseln eine ellij)tische Form, streng genommen eine längliche Form. Im folgenden werde ich einige ^lessungeii. die ich auf den Schwimminseln im Onuma und in (Ivn Ilochmoorteichen auf Ozegahara ausgeführt liabe, erwähnen. Messungen im Onuma. Scliwimminsel. Form, elliptisch, an einer Seite aber in hr>herem Maße auf- quellend. Länge, '.1.(5 m Weite, l.S m Dicke, O.IM)m (?) Zweite Schwinnninsel. Form, ziemlich regelmäßig ellij)tisch. Länge, I m Weite, 0.6 m Dicke, 0.2Ö m. 44 Art. 3.— H. Nakan. J )ritto ^elnviiniiiinsel, I-X'liigojinin. F]o-. IS. Echigojiuia, eine Sehwimininsel im Öuuuia. (Xakano photo.) Form, ziemlich regelmäßig elliptisch. Länge. 4.5 m Weite, 2.3 ., Dicke, 0.0 .. (?) Pflanzen. Phraqmitcs longivalv'is, Carex dispahta, Aco7'tis Calamus, Iris (ilbopurpurea, Stachyurus praecox. Vierte Schwinnninsel. ( )?hùjima. i>i^)< Fii>-. 19. Oshujuni. 'Uli- Sohwiuiiiiinsel im Öinuiia. (Xakano photo.) Oi.'k.dogischo Untersuchnngon dor SohwinimiiisGln iu Japan. 4.5 Form, ziomlicli rcgehnäßig elliptisch. Länge, 2. J m Weite, 1.5 ., Dicke, O.IJ ., (?) PHanzen, Osuiaiuld cliuianiomca, Sphagnum (Tirycnsolinu, Phrayniitcs lo)igivalvis^ Rhodode/idron si/iense. Fünfte Schwininiinsel, eine periodische Sclnviniminsel. Form, polyediisch. Länge, 2. G m Weite, 2.3 ,, Dicke, LO ,, PHanze, ein kleines Inüividunm von Phragmites longi- valvls. Diese Schwimminsel soll im Se})t. 11)14 von dem Teicli- grund emporgestiegen sein. 8ie war an der Oberfläche mit einer gei'ingen Meiige von Faulschlamm l)edeckt. Der innere Teil bestand aber hauptsächlich aus abgestorbenen Wurzeln und Rhizomen von Phragmiics^ lojigivalvis. Messungen in den Hochmoorteichen auf Ozegahara. Erste Schwimniinsel. F'orm, ziemlich rundlich. Länge, 1.2 m Weite, 0.9 ,, J )icke, ? , , Zweite Schwimminsel. Form, unregelmässig dreieckig. Länge, 1.8 m Weite, 1.2,, Dritte Schwimminsel. Form, ziemlich regelmäßig elliptisch. Länge, G. 5 m Weite, 2.0 ,, Dicke, 1.5 ,, 46 Art. 3.— H. Xakano : PEauptpflanzen, Spliaginuii Cymbi folium, Carcx limosa var. fusco-ciqyrea. Nebenpflanzen, Irin alùopurjyiirca, 3Ii/rica Galea var. tomentosa, IJrof^rra rotundifoUa, Vaccinunn oxj/coccos, liJiodorlendron iloo-iselu> I'ntersnch uneven dor ScViwiniminsela in Japan. 47 Die Schwiinininsol im Huclnnourteich auf Usagijima. Hochmoorteicli. Form, elliptiscli. Länge, 5.9 m Weite. 3.7 ,, Schwimminsel. Form, elliptiscli. Länge. 2. G m Weite, 2.3 ,, HauptpHanzen: C'arex Umosn vàv. fu.^co-cirprtd, ÏUnjiicJiOi^- j)ora alba. Nebenpflanzen: Sphagnum (rlrgnuohni'i, ('(dlurgon Sp., Drosera rottindifolia. Im Jönuma fand ich eine unregelmäßig runclliclie Scliwimm- insel, die eine Länge von 2.4 m und eine Breite von 2.0 m besaß. Die soweit erwähnten Schwimminsehi bezielien sieh nur auf die von der Küste entstammenden. Tber die l'^oiMii und Größe Fijj. 21. Eine vuu <\av Küste stauimonde Schwiuiunnsel im Hoch- moorteich auf Ozegahani, die aus zwei mit einander ver- bundenen Stücken besteht. Auf der Schwimminsel sieht u.an Irin allopi.tp:,rea und Myriai Galea, var. tomentosa. (Xakano photo.) 48 Art. 3.— H. Nakauû : der (lurch das Aufsteigen von 8umpf})riaii/eii oder mit diesen besetzten Tortinasse erfolgenden Schwiinndnseln iiaben wir nur lückenhafte Daten. Kine solclie durcli (his Aufsteigen von Zizania aquatica gebildete Schwiinniinscl im Teganuma war un- regelmäßig lundlich und besaß einen 1 )ui-chmesser von etwa einem Meter. l]ine (lurch (his Aufsteigen einer mit Jlc/rianfJu:.^ trifoliata besetzten Torfmasse entstandene Scbwimminsel in einem Hochmoorteich auf Ozegahara besaß einen Durchmesser von 3.0m, die andere aber einen Durchmesser von 0. Gm. Eine torßge Schwimminsel in einem Hochmoorteich auf Oze-numajiri- hara war unregelmäßig länglich. Sie besaß eine Länge von 0.69 m, eine Weite von 0.."U m un.d eine Dicke von 0. 15 m. Unsere Messungen über die Dicke der Scinvimminseln sind sehr unbefriedigend. Allem Anschein nach schreitet die Dicke unserer Schwimminseln nicht über 1.5 m. Nach ^^'aldvogel (S. 209) variiert die Dicke der Schwimininseln im läitzelsee zwischen 0.5-1 m. Der i'iber den Wasserspiegel hinausragende Teil unserer Schwimmmseln hatte in den meisten Fällen eine Dicke von ca 4 cm, bei einer von Osimuidu cinnaniomcd üppig besetzten Schwimminsel aber etwa 8 cm. Eine ähnliche Dicke zeigten die Schwimminseln im Lützelsee, wo die Schwimminseln gew()bnlich 7-l<)cm, bei anhaltendem liegenw'etter al:)er nur 0-4 cm über den Wasserspiegel hinausragen. 7. Schicksal der Schwimminseln. Schwimminseln verändei'n sich von Zeit zu Zeit. Die Schwimminseln bildenden Wurzeln und Khizome sind immer im V^erfaulen begriffen; die von diesen entwickelten Pflanzen- k()i'pei- sterben oder lassen iln-e Blätter im Herbst abfallen. Sowohl hisliche als auch unhjsliche Substanzen trennen sich durch Regen und Wellen von der Schwimminsel ab, wodurch ihr Kauminhalt immer mehr abnehmen muß. Dagegen müssen die auf Schwimminseln vorkomnienden l'tianzeii durch andauerndes Wachsen in ihrem Volumen zunehmen, was besonders bei leb- haftem Wachstum deutlich walirzunehmen ist. Wir können oft Oekologische Untersuchungen «ler SchwiniLriinseln in Japan. 49 eine etwas emporragende Randpartie einer Schwimminsei beo- bachten, die durch das Wachsen der darauf befindlichen Pflanzen hervorgerufen zu sein scheint. Eine ziemhch regehiiäßige Eand- hnie der Schwimminsehi dürfte wohl auch wahrscheinlich auf das Wachsen der Pflanzen zurückzuführen sein. Da die Ernährung der auf den Schwimminseln wachsenden Pflanzen selir schlecht ist, so muß das Wachsen einer Schwimm- insel sehr langsam sein. P^ine Schwimminsel muß also zu ihrem Ende kommen, bevor sie stark und groß wird. Ich Imbe schon hervorgehoben, daß die vorwiegend von Phrdgmites loiigivalvls gel)ildeten Schwimminseln im W'eiher Onuma durch eine schlechte Ernährungsbedingung zum Sterben kommen. Wir nennen diese Phenomena einen natürlichen Tod der Schwimminseln. Es ist aber fraglich, ob die vorwiegend von Carex limosd var. fusro-cuprea und Sphagnum gebildeten Schwimm- inseln eines natürlichen Todes sterben, weil diese Pflanzen eine starke Widerstandsfähigkeit gegen den ernährungsarmen Zustand zu zeigen pflegen. Das Ende einer Schwimminsel kommt aber sehr rasch und plötzlich. Dasselbe wird durch die folgenden Ursachen hervor- gerufen : a) Eestwachsen mit dem Ufer. b) Festsitzen der unteren Partie einer Schwimminsel auf dem Seegrunde. c) Auflösen des Körpers einer Schwimminsel. Schwimminseln machen Wanderungen von Ufer zu Ufer durch Wind oder durch eine scliAvache Luft-und Wasserbewegung (vergl. Kusakabe 1914). Im Winter werden die Schwimminseln bei vorkommender Eisbildung, wie. z. B. im Onuma, stark ans Ufer gedrückt. Einige der am Ufer verankerten Schwimminseln verbinden sich durch die Entwicklung der Wurzeln mit dem Lande, andere gleiten aber wieder ohne Zusammenhang mit dem Lande in den See. Bei selbst geringem Wasserrückgang in flachen Seen sitzen die darin flottierenden Schwimminseln auf dem Seegrunde fest. Die schönen, festsitzenden Schwimminselchen, die man vielfach 50 Art. 3. — H. Xakano ; in seichten Hochmoorteichen l>eol)acliten kann, müssen an der Zeit des Hochwassers von der Küste stammen und sich später beim Niederwasser mit dem Teichgrand festgesetzt liaben. Sie schwimmen aber bald bei der Rückkehr des Hochwassers von neuem, bakl jedoch behalten sie ihre Lage durch die infolge der Wurzelbildung stattfindende Verbindung mit dem Seegrunde. X ^^'äw- Fig. 22. Eine durch Aufsteigen von Zizania aquatica gebildete Scliwimminsel im Weiher Teganuma, die sich durch leichtes Ziehen mit einem Seil zerklüftete. (Nakano photo.) Nach unserer Meinung ist Ashiwarajima im Onuraa, eine festsitzende Schwimminsel, die sich in früherer Zeit auf dem Teichgrunde festgesetzt hat. Diese Insel ist fast oval ; die Länge mißt ca 16 m, die Weite ca 9 m. Sie ist reichlich mit Phragmites longivalvis, Sphagnum cymbifol'min besetzt. Daneben kommen Kolojmnax crassifoUum, Hydrangea paniculata, Osmunda cinnamomea, Car ex disjMÏata, Stachyurus praecox, Rhododendron sinense, und Iris albopurpurea vor. Nach meinen Beobachtungen enthält der Boden der Insel, Ashiwarajima, wenigstens bis zur Tiefe von 0.3 m, keine erdigen Bestandteile-, sondern einen reichlichen Sphagnumrest. Die Insel stand in einer Wassertiefe von ca 2.5 m. Wenn also eine große, etwa 3 m lange Schwimm- insel durch irgend eine Ursache an einem Ende mit dem Teich- grund zusammenhängt, so kann eine festsitzende Schwimminsel Oekologische Untersuchungen dtT Schwimuiinseln m Japan. ^\ entstehen. Wir können jetzt im Onuma eine halb gesunkene periodische Schwimminsel beobachten. Es ist aber fraghch, ob Ashiwarajima von einer periodischen Schwimrninsel oder von einer gewöhnhclien Schwimminsel entstammte. Hier möchten wir aber bemerken, daß Ashiwarajima durch das Festwachsen von anderen kleinen ?>chwimminseln an Größe zugenommen haben muß. Schwimminseln zerklüften sich sowohl durch Wind als auch durch Wellen. Diese Erscheiiumg kann bei stürmischem Wetter selbst im See oder in dem Abßuß desselben stattfinden. Das Zerklüften der Schwimminseln geschieht leicht bei weichen Schwimminseln, z. B. zerbrach gegen mein Erwarten eine weiche, von Zlzcüüa aqiiatica gebildete Schwimminsel in Teganuma, die mit einem Seil eine kurze Strecke gezogen wurde. Zusammenfassung und Schluß. Vorliegende Untersuchungen wurden in der Absicht aus- geführt, die Ökologie der Schwimminseln, d. i., sowohl die verschiedenen Beschaffenheiten der Schwimminseln selbst, als auch ihre Außenbedingungen klarzustellen. Die Resultate lassen sich in der Hauptsache wie folgt zusanmienfassen: (In vorliegeiuler Arbeit verstehe ich immer unter dem Wort ,, Schwimminseln " eine ph^^togene schwimmende Insel und zwar eine vorwiegend aus Ptlanzenkörpern oder Pfianzen- resten bestehende, frei auf der W^asserfiäche schwimmende, melir oder weniger konsolidierte Masse). 1. Schwinnninseln verbreiten sich in verschiedenen Lokalitäten von Japan. Nach meinen Untersuchungen betragen die gegenwärtig mit Schwimminseln versehenen Stätten etwa vierzehn. Als typische Fälle wurden nachstehende Inseln zu meiner Untersuchung herangezogen: die Schwimminseln im Teganuma, Jönuma, Onuma, Imudaike und die in den Hochmoorteichen auf Ozegahara, Oze-numajirihara und U.sagijima nach eigenen Beobachtungen, ferner die Inseln im Jitsugetsutan mittels erhaltenen Materials. 52 A.rt. 3.-11. Xakano: 2. Schwimm in sein kommen sowohl in nördlichen, als auch südlichen Ländern von Japan vor. Die Ansicht von Wald- vogel, daß nördliche Länder zur Entstehung der Schwimm- inseln bevorzugt sind, kann deshalb wohl schwerlich angenommen werden. Das häufige Vorkommen der Schwimminseln in tropischen Flüssen widerspricht auch seiner Meinung. 3. Schwimminseln entwickeln sich, mit Ausnahme der in Flüssen vorkommenden, in flachen Seen, und zwar gewöhn- lich in Teichen, besonders Hochmoorteichen, Weihern und sumpfigen Stellen der letzteren, selten aber in weiherartigen Stellen eines flachen Sees, wie z. B. Jitsugetsutan. Von den Schwimminseln in fließenden Gewässern in Japan haben wir nur spärhche Daten. Zur Zeit des Hochflut begegnet man aber vielen, von Phragmites longivalvis gebildeten Schwimm- inseln im Untern Tone, die wahrscheinlich von den damit zusammenhängenden Weihern oder Küsten der Nebenflüsse herrühren. 4. Die mit Schwimminseln versehenen Seen sind sehr oft durch in den See erstreckte Küsten, die durch das Wachsen der Pflanzen auf der Wasserfläche hervorgerufen wird, gekenn- zeichnet. Derartige Küste findet man gewöhnlich bei den Hochmoorteichen. Nach meinen Beobachtungen entwickelt sich dieselbe aber auch bei anderen Seen, an deren Küste SpJiwjnum gänzlich fehlt. Nach meiner Meinung \\m\ die letztere erstreckte Küste dadurch hervorgerufen, daß die Seeablagerung oder das darin entlialtene Gas eine ungünstige Einwirkung auf das Wachsen der Sumpfpflanzen auf dem Seegrunde ausübt. 5. Hochmoorteich oder Kolk fnnd ich auf den Hochmooren Yashimanohara, Ozegahai'a, Oze-numajirihara und auf einem Hochmoor von Usagijima. Der Ursprung dieser Teiche scheint, wie Weber scliun hervorgehoben hat,