dd LIBRARY na M é RA y AR UANO E SN RM EN | E E) Tr AS > au AA 200.0. D000D40405 PAR LE “Dr Vira Brazm. * DIRECTEUR DE L'INSTITUT Ê ç SERUMTHÉRAPIQUE | > ze — DE L'ÉTAT DE ST. PAUL | — TRAVAIL DE Eres PRE Et “L'INSTITUT. . DE BUTANTAN Pesa O Pan As codiar Inst y é NAS '; «o LÁtgO Arouche: es SÃO PAULGES AVL 241. | A 4 “Rai à WEISS ZBAA ! Ng RR Ts ny dy RM ED nr Erg Vi IA DEFENSE CONTRE LVORIDISME PAR LE Dr. VITAL BRAZIL DIRECTEUR DE Lº INSTITUT SERUMTHEÉRAPIQUE SETE VETAT DE Sr. PAUL INTRODUCTION DOS E) Institut de Butantan, qui s'occupe de longue date de Pétude des ophidiens est arrivé à des résultats pratiques capables de garantir, non seulement dans tout le Bré- sil, mais dans toute [Amérique du Sud, la défense efficace contre les accidents ophidiens. | Ces résultats, m'ont été appliquées convenablement que dans PEtat de St. Paul, à cause de la grande facilité de les faire connaitre aux intéressés. , Dans le reste du Brésil, rien n'a été fait en vue de répandre les connaissances utiles relatives à cet important sujet. Cependant notre pays est “essentiellement agricole” selon la phrase célêbre d'un notable homme d'Etat, et [agriculture paye le plus lourd tribut à "ophidisme. Les effets malfaisants de ce tribut sont peu connus et nm'im- pressionnent pas [opion publique, parce que, d'un côté, nous ne pos- sédons pas de statistiques, d'autre. part, ils s'exercent presque exclu- sivement sur d'obscurs ouvriers agricoles. Si cependant nous consul- tons les uniques statistiques que nous possédons, qui sont celles de PEtat de St. Paul, et en faisons une base pour évaluer approximati- vement ce qui se passe dans tout le Brésil, nous arrivons au résul- tat suivant: Nombre probable de décês — 4.800 par an. Nombre probable d'accidents. 19.200 par an, Si nous considérons que la plus grande partie des victimes est composée d'individus vigoureux, en pleine activité productive, et donnons la valeur moyenne de cinq contos de reis (8.000 francs) pour la vie de chaque individu, nous pouvons évaluer les préjudices ma- tériels causés par les ophidiens, à 24.000:000$000 annuels, pour tout le pays, en ne parlant que des vies humaines, sans compter ler pré- judices causés par les accidents aux animaux, qui doivent être énormes. “Cet exposé démontre clairement la nécessité de commencer dês à présent une propagande méthodique, dans le but de faire con- DDDODODODODOCODODDODODODADDODO 4 DOCODODODOOOODOOHODOCADONDODES naitre le plus possible les moyens de combattre ces accidents; cette propagande est une ceuvre patriotique et humanitaire. Nous n'ignorons pas que la tâche sera três difficile, car les plus intéressés, ceux qui en plus grand nombre tombent victimes de Vo- phidisme ne pourront être instruits que de façon indirecte, parce que, ignorants et illetrés, ils vivent dans une atmosphére de superstitions et d'idées fausses, qui les empêchent d'accepter facilement la vérité. Cette considérarion ne doit pas nous arrêter en chemin, mais plutôt nous faire comprendre la nécessité d'employer de plus grands efforts pour "accomplissement de notre tâche. En agissant sur lês classes plus instruites au moyen de conférences, de démonstrations expéri- mentales et de publications, nous obtiendrons indirectement un ré- sultat favorable qu'il serait impossible d'obtenir directement. L'exemple de PEtat de St. Paul est à cet êgard três encoura- geant. Em moins de neuíf ans de propagande on a obtenu une dimi- nution notable de mortalité causée par Fophidisme. Rare est la plantation qui ne posseéde sérum et seringue, pour parer promptement au premier accident; rare est le planteur n'ayant pas entendu parler du traitement spécifique des morsures de serpents. En outre des conférences et des. publications, le service que nous avons organisé à VInstitut, pour échanger du sérum et des seringues contre des serpents qui nous sont envoyées de VInterieur a beaucoup contribué à ce résultat. Pour chaque serpent envoyé, un agriculteur reçoit un tube de sérum, pour six serpents et au dessus, une seringue propre à in- jection du sérum. Les planteurs qui désirent entrer en relations avec Institut, pour Véchange de serpents contre sérum et seringue, reçoivent des lassos pour capturer les serpents, des caisses pour les transporter, des étiquettes, qui, collées aux caísses contenant des ophidiens leur donnent droit au transport gratuit par chemin de fer. Nous avons obtenu le transport gratuit des serpents destinés à VInstitut, des compagnies suivantes: St. Paul Railway, Sorocabana, Paulista, Mogyana, St. Paul Rio Grande, Ferro Carril de Araraquara, Bragantina, Noroeste do Brazil, Funilense, Central do Brazil, Minas et Rio, Muzambinho, et Sapucahy. A" Pépoque des travaux agricoles, principalementau moment du défrichément et de "émondage il est assez fréquent de rencontrer des ophidiens et parfois en grand nombre. Il est três facile alors aux planteurs qui sont en relations avec Institut, de faire capturer les cphidiens rencontrés, de les installer dans les caisses préparées remises par cet établissement, puis de faire porter ces caísses à la plus pro- chaine gare de chemin de fer, aprês y avoir collé une des étiquettes suivantes qui lui sont envoyés en nombre suffisant: DDDODODADODBADODODDDODODODODDO 5 DODDUDDODODDOODADODODODODDDDDU SP. Á la Direction du Service Sanitaire Rue Florencio de Abreu, 21-A SS PPAUIE Serpents =... Expéditeur. L'expéditeur ne devra pas omettre d'écrire son nom, sur Téti- quette à I'endroit réservé afin qu'il puisse être rémunéré pour chaque ophidien reçu. “Le moyen de capturer un serpent est três facile. Il sufiit de le prendre entre les replis avec une tige de fer ou de bois ayant une des extrémités recourbée en angle droit, et de le soulever de terre. Le serpent n'ayant ras de foint d'appuí ne sautera pas et pourra être conduit facilement à Vinterieur d'une caisse. Un autre procédé est le lasso que TInstitut distribue, extrême- ment pratique, généralement adopté dans toutes les plantations. Il est constitué par une courroie fixée à un morceau de bois et pouvant se resserrer au moyen d'une ficelle attachée à une extrémité, Iautre étant fixée au bois. Cét instrument peut étre adapté à un anneau métallique, que "on place à Iun deses bouts, à une baguette quel- conque qu'on peut se procurer au moment voulu. Pour capturer un serpent on passe le lasso sur sa tête comme Vindique la figure 2, et Von tire la ficelle de .façon à fixer la courroie immédiatement derritre la tête comme Vindiqué la figure n.º 3. Le serpent se debat un peu, mais en soulevant le lasso, il laisse pendre son corps que Ion introduit dans la caisse de transport, comme cela est indique a la figure n.º 4. Cette opération peut être éxecutée sans le moindre danger, car le serpent venimeux ne poursuit pas, ne saute pas, ne vole pas, comme le croient les gens du peuple. Pour attaquer ou se défendre, il a besoin de s'enrouler et de se faire un point d'appui avec la partie postérieure du corps, afin de pouvoir dresser la partie antérieure. Il n'atteindra donc, étant tout au plus qu'une distance égale à sa longueur totale. L'échange de sérum et de seringue pour des serpents, que de Vintérieur les agriculteurs envoyent à VInstitut, augmente progressive- ment et a garanti 'approvisionnement continuel de la matiére indispen- sable à la préparation du sérum “le venin”. Il concourt, en plus à rendre plus facile "obtention de cet héroique reméde thérapeutique pour ceux qui en ont le plus besoin: les ouvriers ruraux, lesquels à DODONDDDOOADODODODODODDBDDADDO Ó | DODODDODODDDDDDODCODDD DODDDO [m] cause de leur extrême pauvreté, et en rêgle générale, três ignorants et superstitieux, resteraient livrés à [empirisme nuisible, si on ne leur offrait gratuitement le traitément éfficace. Messieurs les plan- teurs, convainçus de Tefficacité du traitement spéciiique, par un sen- timent humanitaire et par le naturel intérêt qu'ils ont de protéger la vie de leurs ouvriers, ayant sous la main, le sérum que [Institut leur envoie en échange d'ophidiens ne manqueront pas de sauver les pauvres victimes de [ophidisme, aprês avoir vaincu Popposition résul- tant des préiugés et de [ignorance. Les résultats pratiques que, dans ce sens, nons avons obtenu dans PÉÊtat de St. Paul sont três encourageants et nous indiquent le chemin à suivre. Le nombre des agriculteurs qui se trouvent en rela- tions avec [Institut, et qui au début ne dépassait pas une demi — douzaine atteint actuellement 560. Le nombre des serpents reçus par cet établissement qui était autreftois extrêmement réduit, s'est élevé, dans ces derniers temps à plus de deux mille annuellement ce qui represente un abondant ma- teriel pour le travail, et la remise en mains de plus de deux mille ampoules de serum à des personnes qui auront três probablement VFoccasion de s'en servir. Nous voudrions beaucoup, voir repandus dans tous les Estats de "Union, les grands benefices, resultat de cet echange. Mais il y a une grande difficulté provenant du manque ou de Vinsuffisance de communications. Sans le chemin de fer nous ne. pourrons rien faire. Nous avons aussi besoin d'une mesure de la part des administrations superieures, qui facilite non seulement la rêception des ophidiens qui sont envoyés d'une station appartenant à quelque chemin de fer en communication avec un de ceux- qui desservent la capitale pauliste mais aussi [envoi de caisses vides pour quelque destination de chemin de fer. Actuellement nous sommes encore três embarassés à cause du manque d'un trafic mutuel qui nous facilite ce service. C'est pour ce motif que nous n'avons encore pu entrer en relations avec beaucoup de planteurs de la zone sud-mineira et de VEtat du Paraná. desireux de nous envoyer des serpents pour obtenir le serum. Pour les États eloignés et qui ne sont pas en communica- tion avec St. Paul par voie ferree, il y a un projet qui serait une. solution pratique de premier ordre et qui donnerait certainement les mêmes resulats obtenus à St. Paul. Nous voulrns parler de la crea- tion dans la capitale de chaque État d'un poste de secours et de de- fense contre "ophidisme. Chaque poste fera pour son Etst respectii ce que [Institut de utantan fait pour VEtat de St Paul moíns la preparation des serums. ll fera Pechange de serum contre ophidiens que lui enverront les agriculteurs de [PInterieur; il fera Pextraction du venin qui aprês être séché sera envoyé à Institut de Butantan, qui, à son tour renverra E - DODDDDODODDODODODD ODDDDDDDDDDO | JDODDODDODODICODODODDODDDDDDDDO Péquivalent en serum. Ce double échange sera extrêmement avanta- geux, tant au point de vue humanitaire qu'au point de vue scientifi- que. Au point de vue humanitaire ce sera le moyen le plus efiicace de vulgariser /unique traitement capable de sauver les pauvres victi- mes de "ophidisme. Au point de vue scientifique il fornuira à PIns- titut non seulement la matiére indispensable pour la préparation des seruns comme il lui donnera les elements de nouvelles recherches, car beaucoup d'espéêces d'ophidiens sont particuliers à elle ou telle zone et il serait possible de trouver de nouvelles espêces. Quant à la depense pour Ietablissement de ces postes elle serait in- signifiante, en regard des grands avantages qui en resulteraient pour les États respectifs. Il serait suffisant de mommer un professionnel, se devouant à Porganisation du poste aide'par un auxilliaire. Dans les capitales ou se trouve dejá quelque etablissement scientifique, la depense pour la creation de cet important service serait encore plus faible, car avec une petite augmentation ce serait suffisant pour au- gmenter dans le sens du double echange dont nous nous occupons les services rendus par [etablissement. La defense contre "ophidisme doit comprendre deux groupes distincts de mesures. Celles du premier groupe consistent dans "em- ploi de moyens tendant à diminuer le nombre des accidents ou à les eviter—ce qui en langage technique s'appelle faire la prophylaxie. Celles du second groupe s'occupent du traitement de Paccident. Les unes comme les autres devront être eclairées, giudées par Ietude des serpents, de leurs caractéêres physiquês, de leur biologie et de leurs venins. C'est Tetule approfondie du venin qui a ouvert de nouveaux horizons à la therapeutique de ["empoisonnement ophidien, basant sci- entifiquement le traitement qui auparavant etait à la merci du charla- tanisme et de la biologie des serpents qui doit nous enseigner les meilleurs moyens d'êviter les dangereux accidents, en nous apprenant à distinguer, les especes venimeuses et non venimeuses des especes niusibles inoifensives utiles, sur habitat des differentes especes, leur genre d'alimentation, leurs victimes preferees, leurs ennemis naturels etc. Dans ce sens il reste encore bien à faire. Nous sommes cer- tains que quand nos connaissances sur la biologie des serpents seront plus avancées, notre victoire sera plus grande quant à la defense prophylactique. La connaissance des serpents, savoir distinguer les especes ve- nimeuses de celles qui ne le sont pas, et les venimeuses entre elles, est encore extrêmement utile pour appliquer convenablement le trai- tement specifique. On sait, par exemple, qu'il est completement inutile de employer quelque traitement pour une pigúre faite par un serpent non venimeux. JDODODODO 8 DDDDDODODODODDDDDDDODODODODEDO D| E fa] IO| [B| [| E D [0] [8] E ID e) jm IB Mais pour tranquilliser le patient, et prendre la responsabilité de Vabstention de traitement il est indispensable de bien connaitre les serpentís. On sait aussi qu'il y a un unique traitement specifique qui in- dique des serums speciaux quand la pigíre est determinee par telle ou telle espece venimeuse. De la également la necessité de connai- tre les differents serpents venimeux, au moins ceux de la region ou. "on habite. Ce n'est donc pas seulement le medecin, "homme de science, qui doit connaitre les serpents, mais toutes les personnes, qui peuvent à un moment donne être dans la necessite de traiter ou d'indiquer le. traitement d'un de ces accidents. —Ces raisons nous portent à faire preceder les deux parties qui traitent specialement de la detense con- tre Fophidisme, d'une autre ou nous ferons une eêetude generale et resumée des serpents, leur biologie et leur venin. Dans cette etude nous traiterons specialement des especes venimeuses du Brésil, que nous connaissons de plus prês et qui nous interessent. Nous m'avons pas la pretention de donner des connaissances completes. Nos obser- vations sur la biologie des serpents sont encore au debut et [etude même des venins n'est pas complete; elle est même presque nulle pour quelques espêces particulieres au Nord du pays. En donnant au public un resumé de nos connaissances pour la deiense contre les accidents venimeux, nous accomplissons un de- voir d'humanité et de patriotisme qui nous est extrêmement agreáble comme homme de science. MANIERE DE CAPTURER [ES SERPENTS <> N.º l Avec une tige meétallique N.º 2 Avec le lasso que PInstitut distribue Nº 4 — Mise en boite pour le transport | , x i y ES es A : bo NRO Dia pá o quo Poda, teima est, ano as gi caem, N.º b—Le Dr. Chastinet enseignant à un groupe d'ouvriers agricoles la façon de prendre et mettre en boite, un serpent venimeux, pour étre envoyé à PInstitut. mms - — tas ——— N.º 6 — Serpentario de VInstitut | PREMIÉRE PARTIE E Mine: IES SERPENTS EN GENERA Rê | LES SERPENTS | DU BRÉSIL EN PARTICULIER, | SPÉCIALEMENT LES | VENIMEUX A CHAPITRE I BIOJOGIE DES SERPENTS 0 LD ous pourrions nous dispenser de donner une definition des serpents, car ils constituent une place assez distin- cte dans [echelle zoologique, ne se confondant pas, si- non três exceptionnellement avec les animaux apparte- nant à d'autres groupes. Nous dirons cependant, avec le savant herpetologiste Schlegel que les conditions principales de leur existence consistent à avoir un corps três allongé muni d'une queue et de teguments recouverts d'ecailles dures, lequel se meut supporté par les côtes, au moyen d'ondulations laterales; dont le vo- lume est reduit au minimum en relation aux dimensions transversa- les, dont les parties sont extraordinairement extensibles, ce qui per- met aux serpents de se nourrir d'aliments relativement volumineux. lis ne possedent pas de membres et par consequent n'ont ni les os correspondants, ni ceux de la partie scapulaire, ni ceux du bassin. Le squelette, se résume aux os de la tête et en une série de vertebres plus ou moins égales, chacune correspondant à une paire de côtes. Celles ci sont extrêmement petites dans la région cervi- cale, plus longues au milieu du corps et diminuent progressivement jusq'a la queue. Les côtes sont libres dans la partie antérieure constituant des organes importants de ['appareil locomoteur et contribuant en plus à Vaugmentation de la cavité abdominale et aux multiples modifications de forme et de volume que prend le serpent quand il glisse sur le sol, quand il nage ou quand il monte aux arbres. Les os de la tête à [exception de ceux qui protégent le cer- veau ne sont pas-articulés entre eux comme il en est des autres vertebrés, mais ils sont simplesment unis les uns aux autres par des ligaments extrêmement élastiques et extensibles. « DODDDDDODDDODODDDODODOCODODODO | 2 D0O0000000000000000000000000000 Em régle générale, on peut dire que la caractéristique differen- tielle du squelette des ophidiens explique sa raison d'être, par deux necéssités d'ordre physiologique: celle d'avaler des victimes entiéres relativement volumineuses et celle de se mouvoir sans Vaide de membres. La forme allongée et fine du corps des serpents a, comme il est naturel, une influence dans la conformation et la situation des or- ganes internes. Presque tous sont extrêmement fins et longs. Le poumon n'est qu'un sac allongé, occupant presque le tiers antérieur, de la cavité: le coeur situé ordinairement à union du tiers antérieur, avec les deux tiers postérieurs: le foie três long et três étroit; la vé- sicule biliaire, três éloignée du foie, afin de ne pas être dérangée dans ses fonctions par la repletion de [estomac est placée prês de la courbe du duodenum; le bassin et le pancréas sont três petits; les reins sont bien développés, três longs et etroits, de position asyme- trique presentant un grand nombre de lobules, adherant les uns aux autres; "estomac est fusiforme. Les organes reproducteurs sont developpés principalement T'o- vaire, ce qui contribue generalement á donner plus de volume au corps de la femelle. Les organes copulateurs du mâále sont sub-cau- dales et doubles et fonctionnent comme organes fixation du cloaque du mãle á celuí de la femelle et comme excitateurs; ils sont recouverts et ont une surface hirissée de relieis rugueux. Les canaux deferents s'ouvrent dans le cloaque et n'ont pas de communication avec les faux penis. La forme et la dimension de ces derniers organes sont un peu variables selon les espêces; extrêmement longs dans . quelques unes. La position des penis sous la queue, la rend plus longue et plus grosse chez le mãle que chez la femelle, ce qui constitue un ca- ractére de valeur pour diagnostiquer le sexe. Dans quelques espêces ce caractêre est si saillant, que les gens du peuple croient avoir af- faire à des espêces ou des varietés difierentes, quand ce n'est: veri- tablement qu' un caractêre differentiel de sexe. FORMES La forme du corps est extrêmement variable selon la famille, le genre, "espece, et même le sexe auquel ils appartiennent. IH y a des formes extrêmement fines et elegantes principale- mente dans les espêces appartenant au genre Philodryas, Herptodryas appelés vulgairement serpents cipó (lianes), Liophis etc.; d'autres plus grosses et longues comme le Boa constrictor et la sucuri (Eunectes murinus); d'autres enfin, comme les serpents proprement venimeux de "Amerique, avec la tête plate et triangulaire, la partie immediate- DODDOnOoDooDDooODDDoooddodoDCA 13 DWmrsDDDOODODDOOOOOODODODODOAS ment derriêre la tête relativement fins, augmentant progressivement de grosseur jusqu'ã la moitié du corps, puis de la diminuant peu à peu jusqu'â-la queue qui est courte et fine, de façon que le corps se termine brusquement. A Pexception du serpent corail tous les ser- pents venimeux du Bresil appartiennent à ce dernier type. Quant à la difference de formes entre les sexes nous devons noter, en plus, de ce qui a eté remarqué pour la queue, que les ser- pents mãles sont en regle generale, beaucoup plus fins et delicats que les femelles tant pour le corps que pour la tête. Il y a quelques es- péces qui font exception á cette regle; entre autres nous devons ci- ter Ia cascavel “Crotalus terrificus” oú le mãle paraít plus vigoureux et de corps plus volumineux que la femelle. COULEURS De couleurs três variables selon "espêce, quelques uns presen- tent des tons differents dans les diverses parties du corps, mais sans former de dessins; d'autres, et c'est le plus grand nombre etalent des dessins recherchés et presque toujours caracteristiques de [espece à laquelle ils appartiennent. Quelques uns três vifs et bríllants comme les coraux; d'autres, au contraire sont revêtus de couleurs obscures ou pâles generalement peu visibles dans les endroits ou d'ordinaire on rencontre ces animaux. Et ceci est sans dou:e une des raisons de la frequence des accidents ophidiens, car justement les serpents venimeux se distinguent diffici- lement entre le feuillage. Les petits sont generalement de couleur plus claire et plus bril- lante que les individus adultes. Les serpents, de temps en temps, plusieurs fois par an, chan- gent de peau; cette operation physiologique est constitueé par une mue complete de "epiderme. La peau sort tout entiére de la tête à Pextremité de la queue laissant "animal avec une peau nouvelle de couleurs et de dessins plus nets. A mêsure que s'eloigne le moment de la derniêre' mue, les couleurs et le dessin perdent leur netteté jusqu'ã ce qu'ils deviennent completement indistincts. Quand Panimal est prêt à muer, il est com- me inerte, il cherche à être toujours immobile: c'est une phase criti- que oii beaucoup succombent. Les serpents n'ont pas de dents enracinées. Elles sont comme collées à de petits cavités alveolaires. Elles ne sont destinées, ni à la mastication, ni á la trituration des aliments, puis que comme nous * DDDOODODDODODDODOODODODODDDDDO 14 DODOBODOOODOCOCOCODDODOODODODO Favons dit les serpents avalent entiêres leurs victimes. Elles servent pour blesser, pour fixer; mais leur fonction principale. s'exerce au moment de la déglutition. Ce sont pour ainsi dire des organes pro- pulseurs ou intromisseurs du morceau à avaler. Les dents du maxil- laire inférieur fixent pour ne pas laisser rétrograder le corps de la vi- ctime tandis que celles des maxillaires supérieurs par un mouvement bilatéral combiné et alternatif fait progresser petit à petit la dégluti- tion. Les maxillaires se trouvant à peine liés, par des fibres extensi- bles facilitent Pouverture d'une énorme gueule qui donne passage três souvent, au corps d'un animal colossal proportionnément à la tête du serpent. Quelquefois on ne peut pas comprendre comment peut être réalisée Ventrée dans Pestomac d'un corps si volumineux, telle est la disproportion entre le volume de celui ci et celui du ser- pent. La vérité est que ia deglutition est toujours facilitée, non seu- lement par ampleur et [Vextensibilité de la gorge, mais aussi par la facilité d'avaler, grâce à l'abondante salivation produite par le serpent au moment de cette fonction physiologique. Presque tous les serpents possêdent, en plus des dents des ma- xillaires, d'autres paletines en deux series paralleles aux maxillaires. Beaucoup de e SU b) Crotalinae 41 espéces desquelles les suivantes, aú Brésil. . Lachesis mutus . Lachesis lanceolatus . Lachesis atrox . Lachesis Jararacuçú Lachesis alternatus Lachesis neuwiedii - Lachesis itapetiningas . Lachesis biliniatus . Lachesis castelnaudi 10. Lachesis lansbergii ) IV. Lachesis. DONA NH Nous voyons par le tableau ci dessus que les crotalines pos- sedent quatre genres: Crotalus, Sistrurus, Ancistrodon et Lachesis. Ces quatre genres peuvent être placés en deux groupes: I Serpents qui ont des sonnettes ou hochets à Vextrémité cau- dale. — Crotalus et Sistrurus. Il Serpents qui n'ont pas de sonnettes ou hochets à "extrémité caudale. —Lachesis et Ancistrodon. Dans le premier groupe nous distinguons le Crotalus du Seu DODDDDDODODDOO DODODO DDDDODO 39 HODDDODODODODDODODDODONDODDODO rus, car le premier a de pefites écailles sur la tête et le second en a de larges, ; De la même maniêre, ao second groupe, les Lachesis se distin. guent des Ancistrodons car ceux lã possedent de petites écailles sur la tête et ceux ci en possêdent de larges. Dans "Amérique du Nord on trouve des représentants des qua- tfe genres, tandis que dans PF Amérique du Sud, seuls deux de ces genres ont des représentants: le Crotalus avec une seule espêce et le Lachesis avec plusieurs espéces. Le genre Lachesis est le plus abondant de "Amérique du Sud, ou il compte 16 espêces desquelles, dix ont été constatées au Brésil. Quelques Lachesis sont particuliers au Nord de PAmérique du Sud, dautres sont particuliers au Sud d'autres finalement se trouvent autant dans le Nord que dans le Sud. Nous commencerons Panalyse détaillée des espêces venimeuses les plus importantes de notre pays par le genre Lachesis. |. LACHESIS MUTUS Noms vulgaires Surucucú, Surucutinga (Estado de Rio, Minas et Espirito Santo). Surucucii pico de jáca (Bahia et autres Etats du Nord). Syno- nymie scientifique : “Crotalus mutus” —Linneo S, N. p. 373; Schlegel — Physiono- mie des serpents II. “Boa mutus” — Lacepêde, chap. II. “Caluber crotalinus” Gmel S. N. »ocytale ammodytes. Latreille. “Lachesis mutus.” Daudin, Dumeril et Bibron; Lacerda; Giinth Boulenger. — Catalogue of snakes III, page 534. “Cophias crotalinus.” Merrem. “Trigonocephalus ammodytes,” Oppel. “Bothrops surucucú — Jean Spix — Serpentum braziliensium (1.824) pag. 59. “Lachesis rhombeata.” Neuwied. “Trigonocephalus à losanges” — Cuvier. “ Craspedocephalus crutalinus” — Cray, C'est une des espêces les plus importantes du Brésil, à cause du développement qu'elle peut atteindre et par la gravité des acci- dents qu'elle peut occasionner. C'est le serpent venimeux américain de plus grandes dimen- sions. Spix affirme avoir vu des exemplaires ayant jusqu'ã dix pieds de longuer et un pied de circonférence, à la partie la plus grosse du corps. DODOUODODODO Doo [om om (om [em [om [om | fem [om jm [em [im [em 4() DO0000000000000000000000D00000D0 Il n'existe au monde qu'une espêce venimeuse pouvant rivaliser en longueur, c'est "espêce hamadryas (Naja bungarus), qui peut arriver) à 4 métres. Il n'y.a pas, au catalogue du British Muséum,d'exemplaires ayant plus de 1995 millimétres. Vinstitut de Butantan n'a eu jusqu'á aujourd” hui qu'un unique exemplaire qui luí fut envoyé de Bahia en 1908 par le Dr. Alcêo Pei- xoto Gomide. z Cet exemplaire mesurait 2 mêtres et 40 centimêtres de lon- gueur, et il pesait 5 k. et 600 grammes. Ce n'est pas une espêce abondante et elle n'est pas rencontrée dans tout le Brésil, comme Faffirma Spix. Au contraire, c'est une especé rare et elle ne se trouve pas absolument dans divers Estats du Brésil. Elle a été constatée aux endroits suivants: Bahia, Pernambuco, Amazonas, Pará, Espirito Santo, Minas Geraes, Rio de Janeiro, Perú, Bolívia, Panamá, n'étant pas rencontrée dans "Etat de St. Paul, Pa- ranã, St. Cafherine et Rio Grande do Sul. Par Paspect général, vo- lume et conformation de la tête cette espêce ressemble tant aux Cro- talus que le grand Linné Iappela Crotalus mutus. Schlegel concorde avec cette maniêre de voir, basant ainsi son opinion autorisée: Il faut convenir que ce reptile (L. mutus) notable n'est difterent des Trigonocephalus par aucun caractêre essentiel, mais c'est "impression qui résulte de [enssemble de [organisation, qui doit décider de la question relative à la place qu'il convient d'attribuire aux êtres dans la méthode naturelle. Un coup d'ceil suffit pour voir Vaffinité qui existe entre ce reptile et le Crotalus, et même le regard peu expérimenté reconnaitra dans notre ophidién un Crotalus dépour- vu de sonettes. (*) La ressemblance de cette espêce avec notre serpent à sonnet- tes est réellement notable, surtout en ce qui concerne la forme de la tête et du corps et de le desin en losanges du dos. Cependant, le manque d'appendice corné caudal (sonnettes ou hochets), la met hors du genre Crotalus, et les petites écaílles de la partie supérieure de la tête nous offrent le caractêre suífisant pour ne pas la comprendre dans le genre Ancistrodon, qui, avec le genre Lachesis constitue le groupe de crotalines dépourvues de sonettes. Par la classification moderne elle ne pourra donc pas ne pas être comprise dans le genre Lachesis en conservant le nom mutus, désignatif de Vespêce, qui lui fut donné par le savant auteur du “Systême de la Nature”. L'unique exemplaire que nous possédons, et auquel nous nous semmes rapportés plus haut, nous fournit les éléments descriptifs suivants plaque rostrale un peu plus haut que large; écailles de la (*) Physionomie des sérpents II, pag. 555. Nº IS — Lachesis mutus — Surucuci —Surucuci pico de jaca Sarucutinga (Pag. 39) N.º 19 — Lachesis lanceolatus — Jararaca — Jararacuçú (Pag. 42) N.º 20 — Lachesis atros — Jararaca — Jararacuçú (Pag. 46) DODDODODOpODREDDDD DODODDODODOS 41 QDODODODDODODDDODODDDDDDDODDODA partie supérieure de la tête, três petites et soudées, superposées et disposées en serie de 12 entre les supra-oculaires qui sont grandes; deux post-oculaires; deux sous-oculaires separées des labiales par une serie de petits écailles; neuf supra labiales, la troisiêéme étant três grande; écailles dorsales en serie de 36 fortement soudées, quelques unes ayent les retieís de la partie du milieu si accentués qu'elles res- semblent beaucoup aux (picos da jaca) ce qui luí fit donner le nom vulgaire sous lequel il est connu au Nord du Brésil, (surucúcú-pico de jaca); 220 écailles sous-ventrieres; anal entier; 36 sub-caudales en paires; les écailles de la partie terminant la queue sous le ventre sont três fines et sont identiques à celle de la face dorsale; la queue se termine par un appendice corné en forme d'ongle. Quant au dessin il est bien caractéristique, se distinguant jaci- lement de celui des autres Lachesis. Sur un fond d'un blanc jaunã- tre, dont la couleur s'entend du menton à toute la région ventriere et sous-cadale, on voit un dessin des figures “rhomboedriques” de cou- leur marron foncé situé sur le dos du serpent s'étendant de la région cervicale à la région caudale. Pendant [existence de notre exemplaire, nous sommes arrives à extraire à deux reprises le venin, en laissant entre chaque extra- ction le court espace de vingt-quatre heures. La premiere extra- ction produisit un centimetre cube, qui donna 333 milligrammes de venin sec. Il faut noter que ce serpent était gravement blessé; en de meil- leures conditions il nous aurait três probablement fourni une plus grande quantité de venin. Les accidents déterminés par cette espêce doivent être exces- sivement graves, non seulement en raíison de la puissance de lappareil inoculateur; de ia quantité de venin; mais aussi de son activité. C'est aprés le venin de serpent à sonnette, un des plus actiis, par injection intra-musculaire, pour les animaux de laboratoire. Les phénomeênes locaux sont peu intenses, la pénétration du venin se faisant avec une grande rapidité. Nous n'avons jamais eu Ioccasion d'observer aucun accident, ni sur des hommes, ni sur des animaux. Nous avons trouvé cepen- dant dans excellent livre de Brehm, une narration d'un planteur hol- landais, par laquelle on comprendre, que les accidents chez "homme, confirment avec justesse ct précision, ce que nous avons constaté par des expériences sur des animaux, en relation á Iactivité et à la rapi- dité de [action du venin de cette espêce. Voici le fait: “Un planteur, nommé Moll, avait engagé un in- dien Arrouvacken comme chasseur. Se trouvant dans la forêt avec son chien, le chasseur [entendit aboyer furicusement, signe certain de la présence d'un serpent, Vindien courut avec son iusil en mains à la détense de son chien; mais avant qu'il ait pu faire feu, le Surucúcú, c'était ce serpent, se lançait sur lui et le mordait profondément au bras, au dessus du coude. L'indien poursuivit le serpent qui Favait mordu, le tua, lui ou- vrit le ventre, prit la bile, qui passe pour un contre poison efficace, et en frictionna sa blessure. Ensuite, Vindien, ayant à la main son trophée, se dirigea vers la demeure du maitre, encore trés eloignée du lieu oi il se trouvait. A mi-chemin, il fut pris subitement de iaiblesse, se mit à trem- bler, de la tête aux pieds, et tomba inanimé sur le sol. Le chien, voyant son maitre dans cet état, courut à la maison et fit tant de bruit que Ion comprit facilement qu'il était arrivé quel- que malheur au chasseur. — Moll emmena un de ses hommes, € suivit le chien qui sautait devant lui. Aprês une demi-heure de marche, ils trouverent Vindien, para- lyvsé, mais avant encore sa connaissance. Il transporterent le malheu- reux à la maison; tous les remêédes employés furent inutiles et Vin- dien ne tarda pas à expirer”. ; Le Surucúcú habite, selon les voyageurs, les forêts vierges oú les brousses profondes et sombres; surtout celles qui sont situées au bord de grandes riviêres. Le feu Iattire, et pour cette raison, les vovageurs qui parcourent les régions ou il se trouve, ne font pas de feu la nuit. C'est aussi pour cela qu'on I'appelle dans certaines con- trées “Surucúci du ieu”. Cette espéce, comme toutes les Crotalines, se nourrit de petits mammitereês: Rats, lievrês, etc. Aucun des sérums anti-venimeus, que cet Institut prépare actuellement, n'est assez actif contre le ve- nin du Surucúcú. Celui qui révéla la plus grande activité fut le sérum anti-crota- lique, qui neutralise trois minimes mortelles par centimêtre cube. Tant que nous ne recevrons pas de venin de cette espéce ou d'approvisionnement régulier d'exemplaires vivants pour augmenter Vactivité de sérum polyvalant en relation à ce venin, nous ne pou- vons que conseiller Femploi de Ianti-crotalique, dans Je traitement des accidents causés par le Surucúcú, et "on doit dans de tels cas augmenter la dose de sérum. 2. LACHESIS LANCEOLATUS Noms vulgaires: jararaca, jararacuçu. Synonymie scientifique: “Coluber lanceolatus” —Lacep, serp II (1789). “Vipera lanceolata”.—Latr. Rept III 1802. Daudin Rept VI—(1803) “Coluber Megcera”.—Schaw. —Zool III (1802). DDDODDDODOOOODODODADODOODODADO 43 DODDODOCODADO DODODODDODDO “Trigonocephalus lanceolatus”. —Oppel, Schlégel, Ruiz, Martin, Duncan. “Cophias lanceolatus” —Merrem. “Bothrops furia”. —Wagler —Spix. “Cophias jararaca”. — Wied. “Craspedocephalus lanceolatus”.— Fitzing, “Trigonocephalus jararaca”. —Schlegel. “Bothrops megcera”. —Ciray — Catalogue. “Craspedocephalus atrox”. —Gray. |. c. “Bothrops lanceolatus”. — Dumeril et Bibron. “Bothrops jararaca”-—Lacerda. Lec. Ven. Serp. Brês; “Craspedocephalus brasiliensis” — Wucherer. “Bothrops atrox” —Jan. C'est "espêce la plus abondante, et généralement la plus répan- due du Nord au Sud du Brésil, elle a été rencontrée dans presque tous les autres pays de "Amêrique du Sud, ainsi qu'au Mexique, dans VAmêrique Centrale et à la Martinique. C'est elle, qui indubitable- ment, cause le plus d'accidents au Brésil. Elle est três abondante dans VEtat de St. Paul, on la trouve en três grand nombre, quand on déiriche de petits bois, qu'on sarcle et qu'on travaille dans les champs. Elle peut atteindre 1,m50 ou 1.m60 de longueur. Les exemplairs de cette taille sont rares; genéralement, ces serpents ont O0,m%0 ou 1.10. Le male se distingue de la femelle; il est plus petit, a le corps plus fim, la tête plus allongée et la queue plus longue et plusgrosse. La femmelle est plus grosse, a la tête plus grosse et plus triangulaire: sa queue est courte et fine. Elle est ovo-vivipare, et três prolifique, il n'est pas rare, qu'elle mette au monde, jusqu'ã vingr petits, à la fois. Le peuple nomme les exemplaires de grande dimension, jarara- cuçu, ce qui établit une confusion, car ce nom est êgalement donné à une autre espêce, comme nous le verrons plus loin. Tête plate en forme de lance, couverte de petites écailles sau- dées et superposées et disposées en sept ou huit séries entre les su- pra-oculaires qui sont grandes; la plaque rostrale aussi haute que lar- ge, ou un peut plus haute que large, plus large en bas qu'à la partie supérieure, un peu échancrée à la partie antérieure; deux ou trois oculaires postérieures; huit supra labiales, desquelles la troisiêéme et la quatriême sont séparées du globe oculaire par de petites écailles; pla- que nasale divisée; une paire d'inter nasales; petites eêcailles entre la premiére supra-labiale et les inter-nasales; écailles du dos fortement soudées en 24 séries; Sous ventriêre, nombre de 195 4 200; sous cau- dales au. nombre de 50 á 53 en deux series; queue terminée par une petite écaille en iorme d'ongle. DDDODDODODDDDDODDDODODODODODDDO 44 DODDODDDODDDDDODDODD DODODDDDDODO La coloration de la jararaca est três variable. Sur un fond vert bien foncé, gris et quelquefois jaune, de chaque côté du serpent se détache un dessin foncé presque noir, en forme d'angle ou de dents de scie, dont les pointes se trouvent tournés vers la ligne mediane du dos, se rencontrant ou s'alternant avec des dessins semblables du côté opposé. Sur la tête, on voit un dessin indecis et peu caractéris- tique. De Vangle posterieur de chacun des yeux, part, dans la direc- tion de la commissure labiale, une bande de couleur foncée plus é- troite en haut qu'en bas. Queue complêtement foncée à la face dorsa- sale. La partie ventriére présente une couleur vert foncé tachée de jaune. Les individus jeunes, ont la pointe de la queue blanche, ce qui les fait considerer dans quelques endroits comme une nouvelle espêce; qu'on appelle “Jararaca à queue blanche”. On trouve ce serpent généralement endormi pendant le jour, et pour ce motif on le nomme “Jararaca paresseux”. Quand on FPir- rit il lance des coups à tort et à travers, manquant plus eurs fois le but. Son venin est assez actif pouvant amener la mort assez ra- pidement quand il mord, il peut inoculer presque tout le venin qu'il a de disponible. L'action du venin commence à se faire sentir de suite aprês Vaccident: à Iendroit de la morsure, douleur, sensation de chaleur et engourdissement partant du point d'inoculation et gagnant tout le mem- bre; augmentation progressive de volume du membre mordu lequel saigne á cause du sero hematique qui se forme dans le tissu cellu- laire sub-cutané, pouvant s'étendre jusqu'au tronc, aprês avoir envahi tout le membre blessé; diminution de température, et vomissements alimentaires et hemorrhagiques, suburs froides, pouls três fréquent et faible, fatigue musculaire, somnolence, manque de connaissance, he- morrhagie par la bouche, par les oreilles et quelqueiois par la peau; mort dans un état algide, par arrêt du coeur. (Ces symptômes se présentent et se succêdent avec autant de rapidité qu'est grande la quantité de venin inoculé par la morsure du serpent et qu'est grande la sensibilité de la victime. Quand la dose de venin est insuffisante pour determiner la mort de Vindividu, les mêmes symptômes dont nous venons de parler peuvent être observés, d'intensité et de durée proportionnés à la quantité de venin inoculé, le cas se terminant par la guérison, qui dans ces circonstances se produit spontanément. La narration suivante du naturaliste Schombourg est intéressan- te et nous montre un tableau parfait des circonstances ou se produis- sent de tels accidents, ainsi que des symptômes dans un cas de mor- sure, três problabement de Lachesis lanceolatus. Le voici: “Aprês avoir traversé le Murre, nous marchâmes vers le nordest à travers DOODDODODODDDDDODDDODODDDODODO 45 DODODODODODO OOODODODDDDDDODDDA une savane coupée par un ruisseau de 3 mêtres de largeur, qui nous barrait le chemin. Au milieu du lit du ruisseau il y avait un bloc de grês, qui nous aida à franchir le cours d'eau. Jétaits le sixiême pour passer; de suite aprês moi venait la jeune indienne Kate, qui aveit obtenu la per- mission d'accompagner son mari à cause de son naturel gai et plaisant; elle constituait, par son caractêre jovial, le meilleur élément d'anima- tion et d'allegresse de la troupe. Au moment de passer le cours d'eau, quelques petites fleurs appelerênt mon attention, et ne me rap- pelant pas si je les avait déjá dans mon herbier, jé restai quelque temps pour les examiner. Kate m'invita alors à sauter sur la pierre, ie pris un point d'appui et je le fis en riant. A' ce moment précis un cri d'horreur poussé par Kate me ter- rifia et les indiens qui nous suivaient pousserent le cri de terreur Akuy! Akuy! (Un serpent venimeux). Je me retournai pâle comme la mort, vers Kate qui se trouvait à côte de moi sur le même bloc de pierre et je lui demandai si elle avait été mordue. La malheureuse se mit à pleurer et je pus observer quelques petites gouttes de sang à la jambe droite, à la région du genou. Seul un serpent venimeux pouvait avoir fait une telle blessure, seuls, les soins les plus prompts et énergiques pourraient sauver cette entant si aimée. Par malheur le Dr. Fryer et mon frêre se trouvaient à [extré- mité de la caravan, pendant que indien qui conduisait la pharmacie et serviette contenant les lancettes avait déia traversé le ruisseau et se trouvait bien en avant. Manquant d'autre chose j'ôtai sans perdre de temps mes bretelles et ie m'en servis pour serrer aussi fortement qu'il me fut possible le membre blessé, faisant en même temps sucer les blessures par les indiens de la suite. Je crois que la pauvre iem- me ne remarqua pas de suite qu'elle avait été mordue, quoique avant été en deux endroits différents: au dessus et au dessous de la jam- biêre de perles qui lui entourait le membre. Dans ces allées et ve- nues, on attira attention des gens de la troupe; le mari de Kate arriva. Quand il sut la terrible nouvelle, il ne laissa paraitre aucune émotion, quoique au fond três abattu. Pãle comme un mort, il se précipita pres de sa femme chérie et se mit à lui sucer les blessures. Pendant ce temps Fryer, mon irére et Vindien arrivêrent avec la pharmacie. Fryer incisa largement les plaies qui furent succées par les in- diens. Le cercle de ces hommes au regard impassible et aux lévres teintes de sang avait quelque chose d'horrible. Quoique les soins eussent été appliqués pour ainsi dire immé- diatement, malgré les applications d'ammoniaque à lintérieur et à DDODDODDODDDDODODDDDDDDDA! DDO Ao DODODDODODDDDODDDDDODDoDDDDODO [extérieur tous les efforts furent inutiles. Trois minutes aprês la mor- sure les signes d'empoisonnement étaient évidents; la malheureuse se mit à trembler de tous ses membres, pendant que sa figure devenait de plus en plus pâále et prenait un aspect cadavérique; le corps se couvrit d'une sueur froide, pendant que la pauvre temme se plaignait de violentes douleurs dans tout le membre blessé, à la région du coeur et dans le dos. Le membre blessé était comme paralysé. Survinrent des vo- missements qui furent suívis d'hémathemêse; hémorrhagie par le nez et par les oreilles; le pouls battait alors 120 par minute. Huit minutes aprês on ne pouvait plus reconnaitre la pauvre Kate, tant elle était changée; elle venait de perdre connaissance. Le serpent, qui avait occasionné ce malheur, avait été trouvé à quelques centimêtres du chemia oú les indiens Vavaient tué. Três problablement, je Iavais touché au moment du saut ct lui se retournant vers Kate qui me suivait, [avait mordue. Quand les indiens découvrirent le reptile, il avait déia la tête levée prêt à mordre nouvellement. Quinze personnes étaient passées prês de lui et la pauvre Kate fut "unique victime La pauvre femme, sans connaissance, fut placée dans un bran- card pour être reconduite au village voisin, d'ou elle était sortie gaie et rieuse vers le matin. Acompagnés par Fryer et le mari de Kate nous nous mimes en marche. Nous étions désespérés car nos étions sírs que tout espoir était perdu et que le regard que venait de nous diriger Kate serait iatalement le: dernier.” Cette espêce se nourrit presque exclusivement de rats et d'au- tres petits rongeurs. Quelques naturalistes et vovageurs affirment qu'elle se nourrit aussi de petíts oiseaux. Nous devons cependant noter ici que dans le grand nombre d'individus que nous avons au- topsié, nous n'avons jamais rencontré de plumes dans Vestomac. Dans les accidents déterminées par cette espéce on peut em- ployer le sérum auti-bothropique ou [anti-ophidique. Le premier est bien plus actif que le second, exigeant par conséguent une dose plus petite. Le sérum anti-ophidique, est cependant suifisamment actif, de- vant même être préiéré sil y a quelque doute sur la classification du serpent qui mord. 3. LACHESIS-ATROX Noms vulgaires: Jararaca, jararacuçú. Synonymie scientifique: Coluber atrox—Linneo (1766); DODODO COODODODODDNODDO Vipera atrox— Laur (1768); Cophias atrox-Merrem (1820); : Bothrops mcegera— Wagler et Spix (1820) | Craspedocephalus atrox— Fitzeng (1826) Wucherer (1863); Trigonocephalus atrox-Schlegel (1.837); —Cette espêce est três voisine de la précédente, avec laquelle elle est confondue par le peuple sous la dénomination de jararaca et de jararacuçú. Plusieurs naturalistes n'ont même pas trouvé de carac- têres anatomiques bien distincts pour Petablissement d'une espêce à part. Les caractêres difiérentiels pris du nombre et disposition des écailles des différentes parties du corps, principalement celles de la tête, sont réellement insuffisants pour une indication utile dans le sens de caractériser cette espêce. Son aspect général, le systême de colo- ration et les caractéres du venin, pour lesquels nous appellerons en temps voulu attention, constituent les meilleurs éléments pour le diagnostic. Ayant éxaminé quelques exemplaires pour étudier un certain nombre de caractêres qui peuvent être décrits difficilement, il n'y a plus de danger de confondre cette espéce avec le L. Lanceolatus, Ce serpent parait bien moins abondant que celui-ci, surtout dans les Ftats du Sud. A Institut nous avons reçu des exemplaires des endroits suivants: Santa Rita, Batataes, Araraquara, Cravinhos, Rincão, Lençoes, Patrocinio do Sapucahy, Ribeirão Preto, Ibaté, Boa Esperança, In- dayá, Casa Branca, Campo Alegre, Santa Lucia, Baurú, Bomfim, Al- fredo Ellis, Visconde Rio Claro, Porto Ferreira, Coronel Corrêa. Ven- tania et Trabijú. Il peut atteindre 1,m90 de longueur, cependant les exemplaires de cette dimension ne sont pas três communs. La diiterence entre le male et la femelle n'est pas si visible que dans ['espêce lanceolatus. A la partie superiure de la tête on m'observe aucun dessin. La colo- ration du fond, sur lequel sont dessinêes des figures semblables à celles constatées dans ['espêce précédente, est dun brun rougeâtre, prenant paríois un ton gris. Cette combinaison de couleurs donne à [animal un aspect ve- louté, par lequel on le reconnãit de suite. Le ventre, le menton et la partie ventriêre de la queue sont d'un três beau jaune clair marqueté aux bords par des taches noires ou gris foncé. Plaque rostrale un peu plus haute que large pas échancrée; supra-labiales grandes, en nom- bre de sept, de couleur grise; la seconde formant la paroi antériure du trou lacrymal; écailles dorsales fortement soudées en 25 séries: 202 sous-ventriêres; 55 paíres de sous-caudales. La biologie de cette espêce est parfaitement identique à celle de Iespece précedente. Son venin se subordonne bien au type bothropique, avant quelques pro- priétés quele distingue de n'iímporte quel autre; nous aurons [occasion DODDDO DODODDHDDODDADODODODODDO 48 DODDDODDDDODODODONDADODADODDODO d'étudier ces propriétés dans un autre chapitre. Nous dirons seulement que c'est le venin d'action locale plus intense, plus proteolvtique sur les tissus. Le serum anti-bothropique est três actif contre [empoison- nemment déterminé par cette espêce. On peut employer aussi, avec un trés bon résultat, le sérum anti: ophidique. 4. LACHESIS JARARACUÇU Noms vulgaires: Jararacuçú, surucuçú tapis (E. do Rio) uru- tú doré etc. Synonymie scientifique: Bothrops jararacuçú —“Venins des serpents du Brésil” — La- cerda (1884) Lachesis jararacuçú—V. Brazil—“Revue Medique de St. Paul” —(1901). Le Dr. Lacerda iut le premier qui reconnut que c'était une es- pece que Von ne devait pas confondre avec la jararáca (L. lanceola- tus) croyant, cependant, qu'on pourrait Videntifier avec [espece Bo- throps atrox de Wagler. Malgré cette façon de voir, il proposa de conserver le nom vulgaire de jararacuçú pour désigner cette espêéce. Voici la description qui se trouve dans ses leçons sur les venins des serpents du Brésil: “Selon moi, le jararacuçú et le “Bothrops atrox” de Wagler constituent une espêce diiférente du jararáca”. Touteíois, comme Tespêce décrite par cet herpétologiste est originaire de Cayenne et du Surinam, il me semble bon de conser- ver le nom vulgaire pour cette espêce appartenant au Bresil. L'individu, dont la description suit, peut être pris pour type de cette espeéce brésilienne. Il a 1,m50 de longueur et 22 centimetres de grosseur, à la partie la plus grosse. La tête est parfaitement trian- gulaire et Vangle du vertice três prononcé. La partie supérieure de la tête est plate et tant soit peu déprimée à la région du front. Du rostrum au commencement de la région cervicale, il y a six centime- tres. Le museau est tronqué, la plaque rostrale grande, convexe et presque triangulaire. Les plaques supra orbitaires sont tres saillantes et forment comme un toit aux orbites. Celles-ci sont oblongues, les globes oculaires saillants et la pupille fendue en sens vertical. Les fosse tes lacrymales sont três ouvertes. Les écailles sont lancéolées, sou- dées et superposées. La coloration de la partie supérieure de la tête est noire, avec deux lignes jaunes de chaque côté; de ces lignes par- tent des plaques supra-orbitaires et continuent jusque à la limite de Ja région cervicale. La partie dorsale du corps est êgalement noire, avec des lignes N.º 22 — Lachesis newwiedii-—Jararaca à queue blanche—Urutá (Pag. 54) Nº 23 — Lachesis itapetininge Cotiarinha — Gorge de pigeon — Boipeva des champs (Pag. 56) N.º 24 — Lachesis jararacuçú — Uruti doré Surucuci tapis (Pag. 48) o N.º 25 — Crotalus terrificus — Cascavel-Boicininga (Pag. 60) [E [e [em o [om a (co [6 [a [0 | [em [o o 49 DODDODODOODDDDoODDDDoDODododDDA obliques jaunes. La partie inféricure est jaune et pointillée de ta- ches noires. Les écailles qui couvrent la partie inférieure de la tête ressemblent plutôt à des plaques qu'ã des écailles. Elles sont gran- des, de forme irréguliêre, lisses et coriaces. La bouche est profondément fendue; le maxillaire supérieur est armé de deux longues dents canaliculées, courbées et isolées. La lon- gueur de ces dents est de plus de deux centimêtres. Le maxillaire inférieur est garni de deux faisccaux de dents courts, solidement im- plantées, droites et três aígiies. La queue est conique terminant en forme d'ongle, et elle a 12 centimêtres de longueur. (!) A" Mr. G. A. Boulenger, spécialiste distingué du British Muséum, nous avons envoyé des exemplaires de cette espéce. Aprês les avoir examinés il nous communigqua n'avoir pas trouvé d'éléments suffisants pour [admission d'une espéce à part de Lachesis lanceolatus, et qu'il n'était question que d'une varieté de cette espéce. Malgré Fautorité de Mr. Boulenger, nous pensons avoir affaire à une espêce distincte, qui ne doit pas être contondue, ni avec le La- chesis lanceolatus, selon [opinion de cet herpétologiste, ni avec le Bothrops atrox de Wagler comme Vavait aifirmé le dr. Lacerda. Outre Paspect général de animal, coloration différente, et dé- veloppement qu'il peut atteindre, nous pouvons montrer un caractere anatomique, par lequel on pourra distinguer le Lachesis jararacuçú des espêces qui lui sont proches. Le'nombre de plaques sous-ven- trigres chez la Lachesis Jararacuçú, est constamment inférieur à celui des deux espêces voisines. Sur des exemplaires de Im50 à Imêo, nous avons compté de 170 à 176 écailles sous ventriêres, tandis que sur le Lachesis lanceolatus et le Lachesis atrox, le nombre de sous ventriêres varie de 195 à 202. Le Lachesis Jararacuçú peut atteindre jusqu'a 2m20 de longueur alors que le Lachesis lanceolatus et le Lachesis atrox, m'atteingent lamais cette dimension. La conformation de la tête est bDeaucoup plus triangulaire chez le Lachesis jararacuçú que dens les autres espêces; ou ne remarque pas non plus de diftérence appréciable, entre la tête du máãle et celle de la femelle, lorsque dans les autres espêces, principalement chez le Lachesis lancéolatus, la tête de la femelle est plus grosse, plus aplatie et plus triangulaire que celle du mãle. Un autre caractere diiftérentiel, dont les naturalistes, actuellement, ne tiennent pas compte, est létude comparative du venin des diffé- rentes espéces. Cependant, on pourrait tirer parti des caractéres dif- férêntiels, que présentent les diiférents venins, pour [établissement de certains diagnostics diffíciles, comme il arrivê pour les espêces ap- partenant à ce groupe. Le venin de Jararacuçú se distingue facile- (1) Lacerda-Leçons sur le venin des serpents du Brésil, pag. 5—(1554). DDOODHDODODDODODDO DODDDDDDDDDO 50 DODODDODDDDDODODODODDDDOCDDDODO ment, par plusieurs de ses propriétés, du venin du Lachesis lanceola-. tus, et de celui du Lachesis atrox. Ceci veut dire que par [étude du venin, on peut arriver à ['espêce qui Pa produit. Devant traiter dans une autre partie de ce travail, de Iétude comparative des venins des principales espêces brésiliennes, nous ne ferons qu'indiquer ici, en général, les symptômes les plus importants de "empoisonnement produit par cette espêce. Nous ne pouvons trouver de meilleure observation, que celle recueillie dans cette Ins- titut même (au commencement de lannée 1908) de accident dont avait été victime, à Poccasion de [extraction du venin, Mr. Bruno Ran- gel Pestana, aide de cet établissement. Ce futun cas d'extrême gravité, ou les phénomênes, tant obiectiis que subjectifs furent soigneusement enregistrés. Voici le cas: Mr. Bruno, s'occupait, dans la matinée du 20 janvier, de Tex- traction du venin des serpents. Il en avait dejá extrait à tous, prês de 140 exemplaires, réservant pour la fin un énorme jararacuçú. Il était aidé par un employé du Laboratoire, qui aprês avoir capturé le serpent, tenant la tête entre le pouce et index de la main droite, et le reste du corps avec la main gauche, présentait "ophidien à Poperateur qui prenait, au moven d'une pince, maintenue avec la main droite, le maxillaire supérieur, et introdusait avec la gauche, dans Vintérieur de la bouche, sous les dents du venin, une plaque en verre ou le venin devait couler. Au moment, oii Mr. Bruno allait tixer le maxillaire supérieur au moyen de la pince, le jararacuçú, par un mouvement brusque, sans arriver cependart à se dégager com- plétement de la main de P"employé qui le maintenait, désarma Fopé- rateur, et implanta profondément dans la pulpe digitale, correspondant à la petlte phalange de I'index de la main droite, une des dents ino- culatrices. Elle simplanta si profondément qu'il fallut dilacérer les tissus pour la retirer. De suite aprês Vaccident, le patient sentit de fortes douleurs à [endroit de la pigíre, douleurs qui s'étendirent peu à peu dans tout le bras. Accompagnant des douleurs, on observa une trépidation tendineuse et fibrilaire de tous les muscles du mem- bre blessé, à commencer par le tendon fléchisseur de [index mordu et de la s'étendant graduellement aux autres tendons et groupes char- neux de Pavant-bras et du bras, Une demi-Feure aprês, sensation de iroid dans tout le tégument externe, précédée de phénomênes d'ex- citation génêrale, parésie dans la déglutition, somnolence, perturbations visuelles, hémorrhagiês de [endroit blessé et du nez. A ce moment les perturbations ressenties par le patient, furent teles qu'il se vit obligé de se coucher sur un> des tables du Laboratoire. Malheureu- sement, il était seul avec Pemplové qui Vavait aidé à [extraction du venin, car le Directeur et I'autre aide étaient absents. E DODODOCDODDGODODaADODEDDDDDHSAD 51 EDDODEDADDODDDDADODDODODODADOO Mr. Bruno, heureusement, n'avait pas perdu son sang-froid de- puis que s'etait produit accident, et il se fit faire une injection quel- ques minutes aprês. Injection de 40 c. c. de sérum ânti-ophidique n. 26, dosant 0,7 en relation au venin bothropique et 0,18 en relation au venin crotalique. Une demi-heure plus au mcins aprês cette applica- tion, les phênomênes subjectifs diminuêrent, principalement la sensa- tion de froid des téguments et les perturbations visuelles, et le pa- tient jugea avoir assez de forces pour entreprende le voyage de Bu- tantan, à la capitale, soit 8 kilomêtres de vehicule. Les phénoménes locaux devirent appréciables une heure aprês accident et suivirent une marche progressive et ascendante, de sorte que quatre heures aprês, Veníflure se trouvait ou niveau du pli du cou- de, et en 12 heures au niveau de Pépaule, ou elle s'arrêta quelque temps. En arrivant en ville, ayant senti avec la secousse du voyage, une recrudescence des symptômes toxiques, signalés antêrieurement, il reçu nouvellement du sérum anti-ophíidique dosé à 40 c. c. Il dor- mit bien la nuit, ayant eu, à peine, vers le matin, un sommeil agité, accompagné de loquacité. Le matin du jour suivant, V'état gênéral était bon, temperature 38º, urine en petite quantité et três rougeâtre; même état local; injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. Les phénomeênes locaux s'atténuêrent à partir du, troisiême jour, progressivement et lentement, pour disparâitre complêtement le huit- ême. La température se conserva au niveau de 38º. pendant que du- rêrent les phénomênes locaux. A [endroit de limoculation, il y eut “esphacele” des tissus, avec une légêre retraction, du tendon fléchis- seur du doigt. Comme on Pa vu le venin du jararacuçú. ne ressemble ni au type bothropique, ni au type crotalique, participant par quelques unes de ses propriétés, de ces deux types de venins. Ni le sérum anti-cro- talique, ni Ianti-bothropique ne sont suiiisammentactiis contre ce ve- nin. Dans les accidents produits par le jararacuçú, le sérum anti-ophi- dien doit toujours être préiéré. Les accidents déterminés par cette espêce sont généralement três dangereux, non seulement à cause de Vactivité du venin, mais aussi de la quantité qu'elle est capable d'inoculer. Le jararacuçã a une glande três active et de grande capacité, produisant en moyenne un centimêtre de venin liquide à chaque extraction. ll est três abondant dans certaines rêgions, mais absolument introuvable dans d'autres. L'Institut en a reçu des exemplaires des localités suivantes: Lo- rena, Pirajii, Tremembé, Porto Martins, Araquá, Cruzeiro, Conchas, Mandury, Cerqueira Cezar et Ilha Grande. DODDODDODODDDOODODDDDODDDDODDBO 52 DOODODDODDDODODDOD DoDODEDOdaDO 5. LACHESIS ALTERNATUS Noms vulgaires: Urutuú, cotiára ou coatiára, cruzeiro, etc. Synonymie Scientifique: Craspedocephalus brasiliensis — Gray. 3othrops alternatus, — Dumeril et Bibron; Jan. Iconographie gé- nérale. Trigonocephalus alternatus. —Jan. — Rev. et Mag. Zool. 1859. Bothrops atrox. —Hensel. Arch. G. Nat. LUrutú est un gros serpent, relativement à la longueur qu'il peut atteindre. Les plus grands exemplaires que nous avons vu, ne deépassent pas 1.m40 de longueur, ils ont une grosseur de 0,15 à 0,20 lia la tête courte et efiilée, couvertes de petites écailles, dis- posées en 12 à 13 séries entre les plaques supra-oculaires. La plaque rostrale est plus haute que large. Une paire d'inter-nasales; deux ocu- laires postérieures et deux sub-oculaires, séparées des supra-labiales par deux séries de petites écailes; trou lacrymal séparé des supra-la- biales par de petites écailles; neuíf supra-labiales. Eceilies dorsales en 33 le 35 séries, sous-ventriêres 180; sous-caudales 40 paires. L'urutú est un serpent três bien dessiné, et de lã lui vient le nom que les índiens lui ont donné de cotiára ou coatiára, qui parait- il, signífie, peint. Sur un fond brunâtre, pointilé de taches blanchâtres, on voit de chaque côté du corps, des figures courbes, ayant la partie conve- xe tournee vers la ligne du milieu, qui par la forme sont três com- parables aux branches d'un X. Ces figures tantot se croisent, tantot alternent avec celles du côté opposé, formant avec art, un dessin, de três bel efifect. ) Sur la tête, un dessin, que le peuple sans raison compare à une croix. Il a plutot la forme d'une ancre ou d'un Y. Il habite les Etats du Sud du Brésil et les pays sud-americains lPaime de vivre sur le bord des riviêres, des étangs et des mares oú iltrouve une alimentation abondante, composée principalement de «preás». Il n'est pas trouvé dans beaucoup d'endroits; mais dans les parts qu'il habite, il est en abondance, étant três prolifique. Nous avons des exemplaires de cette espéce, dans les locali- tés suivantes de 'Etatde St. Paul: Boa Esperança, Batataes, Boituva, Guatapará, Araraquara, Jaboticabal, Bebedouro, Pirassununga, Santa Rita, Sarandy, Java, Morro Alto, Mattão, Nova Odessa, Itapetininga, Hêrmillo Alves, Baguassú, Rincão, Lençoes, Ribeirão Preto, Pirape- tinguy, Limeira, Ribeirão Bonito, Tombadouro, Ibitirama, Ibaté, Pitan- gueiras, Sertãosinho, Itapira, Taquaritinga, Campo Alegre, Villa Ame- ricana, José Paulino, Martinho Prado, Cosmopolis, Mandury, Bom- fim, Alfredo Ellis, Pontal, Barão Geraldo, Agudos, Campo Alegre et Gramminha. SODOnDDnONODDDoooDpDDooHonboHoo 50 DDDDOCDDCOSDONDHNODODdHHEHaSDs Il est três irritable, et quand il est en fureur il s'applatit com- me une “boipeva” (Xenodon) il lance des coups à tort et à travers. Les accidents déterminés par cette espêce sont justement répu- tés de grande gravité. Le peuple a Ihabitude de dire, que quand I'u- rutúá ne tue pas, il estropie. De fait, cela doit être, non pas tant par Vactivité du venin, que par la quantité, dont disposent habituellement les individus de cette espéce. L'interessant observation d'un accident déterminé par cette es- péce. prise par le distingué médecin Dr. Olympio Portugal, nous don- nant une idée pariaite des principaux symptômes de cette empoison- nement, nous allons la transcrire intégralement : H. agée de 45 ans, italienne, femme d'un colon d'une planta- tion; de complexion réguliere, fut piquée par un urutii, au niveau du “maleole” interne droit, un jour du mois de dêcembre dernier (1902). Le fait se passa à midi, et une heure aprês la patiente était sous mon observation. | Páleur notable, physionomie hébétée; elle entra dans mon ca- binet, appuyée sur deux personnes, pouvant à peine se soutenir. Elle ressent un grand malaise, nausées, vertiges. Ilest bon de noter,—heu- reusement pour Iobservation rêguliêre,—qu'il ne luí fut pas adminis- tré d'alcool, comme on le fait souvent ici. Pouls à 120, tres faible; température axillaire 362. Pupilles extrêmement dilatées, presque inertes à la lumiêre, amblyopie. [Hémorrhagie par les gencives et par la langue. Pendant [examen, vomissements striés de sang, grand abattement. Immédiatemment, devant Pimminence de Vétat vertigineux, est fait "injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique. Deux heures aprês cette intervention, la malade est moins abattue, les hemorrha- gies externes ont cessé, conservant toutefois la même température et Vétat vertigineux, les perturbations vísuelles et les autres symptômes alarmants. Pour des motiís étrangers au point de vue thérapeutique, la malade ne fut pas visitée de 2 heures de [Faprês-midi à 5 heures du matim du lendemain, manquant ainsi la nouvelle injection. A la visite du lendemain, on rapporta ceci:— a mesure que s'avançait la nuit, "état de la malade s'aggravait considérablement: sueurs abondantes, presque froides, refroidissement des extrêmités, abattement profond, angoisse extrême, perte totale de la vue, dyspha- gie complête. Avéc la température de 35%, un pouls excessivement faible, difficile à compter, des pupilles extrêmement ouvertes, tout à fait inertes à la lumiêre — c'était là le funeste tableau symptomatique. La malade répondait à peine aux questions, et ne pouvait pas boire eau qu'on essayat de lui faire prendre, Le ventre était extra- DODODODODODODOCDESOCODDDDODDDO 54 DODEDBDDDODDOCOCODDDODODDOEDEDA ordinairement tympanique "et douloureux à la pression. On lui fit une autre injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique. Le tableau symptomatique ne tarda pas à s'améliorer, à tel point que 20 minutes aprês [injection, la malade put, quoique avec diificulté, boire de [eau. Une heure aprês, la situation est déia bien différente. La malade pa- rut se réveiller d'un pesant sommeil. A 7 heures la temperature est à 26º2, et le pouls à 100. La vue s'améliore, quoique les rêactions pupillaires soient lentes. A midi, la malade, depuis la veille indifié- rente à tout, se sent mieux, se plaignant touteiois d'une extrême ia- tique et d'une prcionde faiblesse. Une purge huileuse, administrée à 7 heures, produit alors des déjections noirs, révélant des enterorrha- gies antérieures. Eniin, — pour ne pas allonger de détails sans va- leur, — la malade fut considérée hors de danger, le soir, aprês que les perturbations de la vue eurent disparu lentement. Au bout de deux jours, elle se levait déia, avec peine, ânémiée et profondément afiaiblie, supportant mal, debout, son état vertigineux. Il résulte de ceci, avec une force de logique, que peut-être ces lignes n'expriment pas avec Véloquence nécessaire, "action miraculeuse du sérum victorieux, presque dans une imminence extrême. Son emploi serait certainement meilleur en dose plus forte au commencement; la réussite de la seconde injection, cependant, est d'une si grande valeur, qu'elle donne plus de reliei encore à sa thé- rapeutique. Le sérum à employer contre cette espêce d'empoisonnement est Vanti-bothropique ou anti-ophidique, qui, moins actif que le pre- mier, donne cependant de bons résultats dans la pratique. O LACHESIS NEUM ED Noms vulgaires; Urutú, jararaca, jararaca à queue blanche. Synonymie scientifique:“Bothrops Neuwiedii” — Serpentum bra- siliensum — Spix. “Trigonocephalus Neuwiedii” — Jan, Rev. Mag. Zool 1854, page 154. “Bothrops Diporus” — Cope — Boulenger — Ann. de Mag. — 1886. “Trigonocephalus pubescens” — Cope — Pro. Améric. Philos. Soc. 1869. “Bothrops Urutú”— Dr. Lacerda — Leçons sur le venin des ser- pents du Brésil. Connu en quelques endroits sous le nom dUrutú, il ne doit cependant pas être coniondu avec le serpent, qui est vulgairement connu sous ce nom populaire. — Le [Lachesis alternatus. C'est une espêce qui n'atteint pas de grandes dimensions, ni en longueur, ni en DODOODOCODDDDODODODODOOCODOODO 55 DODODODDODODODOCODOCHOONSEOIDO grosseur. Les plus grands exemplaires ne dépassent pas 90 centimê- tres. Son aspect genéral. la três belle et caractéristique disposition de sa coloration, sont si distincts, que le diagnostic de cette espéce devient facile, il n'est pas possible de la contondre avec celles qui lui sont voisines. Il est donc êtrange que le peuple ne luí ait pas donné une désignation speéciale, différente de celles qui sont attribuces à dautres espêces. De corps mince, tête effilée légeêrement triangu- laire, ce serpent, présente sur un fond brun légerement rougeâtre, de chaque côté du corps, prés de la ligne du milieu, des taches d'un brun assez foncé, avec des liserés blancs, qui se croisent normalement avec des taches identiques du côté opposê; sur la tête, ou voit qua- tre taches de couleur ioncée disposées sur quelgues exemplaires, de telle maniêre qu'elles forment un dessin três semblable à la croix de Malte; le ventre est jaune clair, prenant en quelques endroits un ton plus foncé. Plaque rostrale aussi haute que large; nasale divisée; écailles de la partie supérieure três petites, soudées et superposées: supra- oculaire grande, séparée de sa similaire par 6 ou 9 séries de petites ccailles; grandes inter-nasales, en contact [une avec Vautre: deux ou trois post oculaires et une sub-oculaire, qui est separée des labiales par deux ou trois séries d'écailles; fosse lacrymale séparée des - la- biales; huit ou neuí supra-labiales; ccailles dorsalles fortement sou- dées et disposées en séries; ventrierês 180; sub-caudales 42. La distribution géographique de cette espéce est étendue* quoi- que peu abondante et ne se trouvant pas partout. Elle a été cons- tatée dans quelques Etats du Nord du Brésil, dans isso tous ceux du Sud, et dans les pays sud-américains. Nous avons reçu des exemplaires des localités suivantes de VE- tat de St. Paul: Batataes, Guatapará, Jaboticabal, Andrades, Sta. Rita, Estação Hermillo Alves, Lençoes, Itú, Pirapetinguy, Limeira, Ribeirão Bonito, Ibaté, Indayá, Casa Branca, Campo Alegre, Martinho Prado, Franca, Mandury, Bomiim, Alfredo Ellis, Visconde do Rio Claro, Por- to Ferreira, Coronel Corrêa, Porto Martins et Jardinopolis. Ce serpent possêde un venin asscz actif, heureusementen quan- tité inferieure, en moyenne, à celui d'autres espêces de Lachesis, dont nous avons parlê antéricurement. Il produit des phénomênes locaux assez intenses et des hémorrhagies abondantes, comme celui du La- chesis lanceolatus, et du Lachesis aiternatus. C'est donc un venin três ressemblant par la symptomatologie qu'il produit, à ceux des deux dernitres espêces, desquelles il se distingue facilement par les carac- téres que nous étudierons plus loin. Nous ne connaissons aucun cas digne d'être enregistré ici, d'em- poisonnement chez "homme déterminé par cette espéce. L'unique cas que nous avons observé se produisit dans cet Institut, sur un em- DDOQDDDODOCEDONDODADODHDDDDHDO 50 DODDOGDADOCODECOODODODODDDDDDO plové, au moment ou il attrapait les serpents pour [extraction du ve- nin. L'accident fút si bênin, ct traité si promptement, que nous ne constatâmes aucun phênomêne d'empoisonnement, à part la réaction locale, qui fut peu intense. Le sêrum que Ion doit employer dans un empoisonnement de cette espéce, est I'anti-ophidique. 7. LACHESIS ITAPETININGA G. A. Boulenger—“Annals and Magazine of Natural History” — 7—vol. XY. October 1907. Noms vulgaires: Cotiarinha, boipeva, furta-côr, (irisé) Jararaca des champs. Espêce rare, trouvée pour la premitre fois dans PEtat de St. Paul, les premiers exemplaires ont été envoyés à Institut, par Mr.. Avelino Cesar, de Itapetininga. Nous en avons aussi reçu quelques autres exemplaires provenant de Sta. Rita de Passa Quatro et de Pi- rassununga. Elle fut décrite par Mr. G. Boulenger. notable spécialiste du British Museum, à qui [Institut de Butantan, en reconnaissant unc es- pece nouvelle envoya des exemplaires. en lui proposant le mom de Lachesis itapetiningee. C'est un serpent qui ne grandit pas beaucoup; les plus grands exemplaires reçus jugu'à présent, atteingnant deux palmes de lon- gueur. Son aspect général rappelle beaucoup le Lachesis alternatus, duquel il se distingue facilement par ses dimensions exígiies et par les différences de couleurs et de dessin. La partie supérieure latérale de ce serpent est couleur de ter-. re rougeitre présentant sur ce fond de chaque côté, des taches à in- tervalles de 5 millimêtres "une de [autre; tantôt elles alternent, tan- tôt elles se croisent avec les taches du côté opposé. La partie inférieu- re de la mandibuls est complêtement blanche ainsi que la partie late- rale des écailles sous-ventriêres qui présentent des taches d'un brun grisátre tout le long de la région sous-ventritre, Museau allongé et oblique; plaque rostrale plus haut que large, plus large en bas qu'en haut; nasale divisée; écailles de la partie supériure de la tête três pe- tites, superposées et fortement saudées; grandes supra-oculaires, sépa- parées par sept séries de petites écailles; deux ou trois post-oculaires et sous-oculaires séparées des supra-labiales par une série de petites écailles; huit supra-labiales, la troisiême et la quatriême plus grandes que les autres. Ecailles en 25 series et fortement soudées; 150 sous- ventrieres; anale entiêre; sous-caudales 28, JODODHODODDODODODODDDDODODODODO 57 DODODODODOODACODODDDODODDODODO Selon les informations que nous avons recueilli cette espéce habite exclusivement les champs, se nourrissant três probablement de petits rats des champs. Les accidents déterminés par ce serpent doivent être três ra- res, car nous n'avons pas eu connaissance d'un seul cas. Le venin est assez actif, mais la glande respective est heureusement de petite capacité. Ces. le serpent venimeux qui donne la plus petite quantité de venin, —0.05 c. c. par extraction. Lé sérum que I'on doit employer dans les cas de morsure de cette espéce est Vanti-ophidique. 8. LACHESIS CASTELNAUDI Synonimie scientifique: “Bothrops castelnaudi” — Dumeril et Bi- bron VII (1854). “Trigonocephalus castelnaudi” — Jan, Rev. de Mag. Zool. — 1859. page. 135. “Bothriechis castelnaudi” — Cope — (1860). “Bothriopsis quadriscutatus” — (1861). “Thanatophis castelnaudi”, — Posada Arango — Bul. Soc. Zool. France 1889, Espéce rare constatée à peine dans le Nord du Brésil, au Pará et à VEquateur. Nous n'en possédons pas encore un seul exemplaire dans no- tre collection. La description suivante est faitc d'apres le catalogue du British Muséum : Tete étroite et allongée; museau rond, rostrale aussi haute que large, nasale divisée; écailles de la partie supérieure de la tête, pe- tites, juxtaposées, lisses ou faiblement soudées sur le museau et au sommet; supra-oculaires plus larges et séparées par cinq séries d'é- cailles longitudinales; une paire d'internasales en contact [une avec Vautre, et une grande canthale; deux ou trois post-oculaires et une sub-oculaire, séparée des supra-labiales par une série de petites écail- les: écailles. temporales soudées; supra-labiales, la seconde formant le bord antérieur du trou lacrymal. Ecailles fortement carenées en 25 ou 27 séries. Ventriêres 230 — 253; anale entiêre; sous-causale 72 —84; toutes ou la plus grande partie sont simples. D'un brun verdâtre en haut, avec des taches transversales de couleur foncée; taches foncées sur la partie supérieure de la tête, [une d'elles occupe le milieu du museau. Une ligne foncée de !angle des yeux à la commissure labiale; HODODODDODOODODODODODOPODÓDDDO 58 CODDDODDDDDODODODOODODODCHDDDO ventre d'un brun foncé taché de jaune. Longueur totale: 1.220 milli- mêtres; queue 180 millimêtres. Nous ne connaisons pas le venin de cette espeéce, et dans aucun ouvrage nous n'avons trouvé relaté aucun cas d'empoisonnement dé- terminé par elle. 9. LACHESIS LANSBERGII Synonymie scientifique: “Trigonocephalus lansbergii” Schleg Mag. de Zool., 1841. “Teleuraspis lansbergii, — Cope — Proc. Ac. Philad. — 1849, pag. 338. “Bothrops lansbergii” — Jan — Elenco, pag. 127 (1863) et Icon: Gene. 47. “Bothrops ophryomegas” — Bocourt. — Ann. Sc. Nat. 1868, pag. 201. “Porthidium lansbergii” — Cope, Proc. Ac. Philadel. 1871 — pag. 207. “Bothriopsis ophryomegas” — Cope 1, c., pag. 208. “Brotriechis lansbergii” — Ginth — Biolc— C. Ann. Rept., pag. 130 (1805). “Brothriechis ophryomegas” — Giinth. 1, c., pag. 191. C'est une espêce rare, comme la précédente, qui n'a été ren- contrée qu'au Nord du Bresil, sud du Mexique, Colombie et Venezuela. LInstitut de Butantan ne possêde pas un seul exemplaire de cette espéce. Voici d'aprês le catalogue du British Muséum ces prin- cipales caractêristiques: museau pointu, rostrale d'une et un quart à une fois et demie aussi haute que large; nasale divisée ou mi-divisée une paire d'internasales; écaílles de la partie supérieure de la tête, petites, superposées et fortement carenées; grandes supra-oculaires, séparées par 5 ou 7 séries d'écailles; 2 ou 3 séries d'écailles entre les yeux et les supra-labiales; écailles temporales soudées; 8 à IO supra- labiales. E'cailles fortement carenées en 25 à 27 séries. Ventrierês 152 — 159; anale entiére; sous-caudales 29-— 35 — simples. Brun jau- nâátre, brun décoloré tantôt gris en haut, avec des taches rhomboidales, d'un brun foncé, habituellement divisées par une ligne jaunâtre ou orangée, située le long des vertêbres; les côtés de la tête de couleur noire; ventre avec de três petites taches brunes tachées ou non de petites points blanc. Longueur totale 575 millimêtres, queue 70 mil- jimêtres. Nous ne connaissons pas ce venin. DDDODHHCDDDODDADOD DODDBDDDEDÃD 5Q DDODGOBDODODODONDDODODADODODDOD 10. LACHESIS BILINIATUS Nym vulgaire: Surucúcú patioba (Bahia). Synonymie scientifique: ““Cophias biliniatus”, — Wied Beitr. Nat. Bras; “Trigonscephalus biliniatus” — Schegel., Pys. Serp. II p. 540. “Craspedocephalus biliniatus” Gray. Cat. pag. 7; “Bothrops biliniatus” —Dumeril et Bibron VII pag. 1.514, Jan. con. Gen; “Trigonocephalus arboreus” — Cepe, Proc. Amer. Philos. Soc. pags IB. Le prince de Neuwied voyageant au Brésil trouva prês de la rivierê Peruhybe, prês de Villa Viçosa le premier exemplaire de cette três belle espéce qu'il appela “Cophias biliniatus”. C'est un serpent iacile à distinguer des autres espêces de Lachesis de I"Amérique car c'est "unique qui est vert. Il est presque entiêrement de cette cou- leur, présentant de chaque côté du corps des bandes jaunes. Sur la tête, de três petites points noirs et jaunes; le ventre est jaune pále et les leires bien jaunes. Rostrale aussi haute que large; nasale di- visée ou mi-divisée; écailles de la partie supérieure de la tête, petites, superposées carenées et disposéces en 6 séries, entre les supra-oculai- res que sont grandes; deux ou trois post-oculaires, et une ou deux sous oculaires, séparées des labiales par une série de petites écailles ; écailles temporales soudées; 7 ou 8 supra-labiales, la seconde formant le bord antérieur du trou lacrymal. Écailles du corps três petites su- perposées et fortement soudées et disposées en 20 séries. Ventrierês 198 —218, anale entiêre; sous-caudales 60 —71 toutes ou la plus gran- de partie en paires; queue prehensile. Cette espêce n'a été rencontréé qu'au Nord du Brésil, en Boli- vie, au Pérou et à IEquateur. Nous n'en avons encore reçu à [Institut aucun exemplaire; unique que nous avons pu examiner appartenait au Musée National de Rio de Janeiro. Il paraít que, même dans les Etats du Nord du Brésil, elle n'est pas actuellement rencontrée iréquemment. Les eifets de son venin ne sont pas connus, car nous ne pou- vons pas enregistrer un seul cas d'empoisonnement produit par cette espéce. Des Lachesis qui se trouvent au Brésil, il nous manque trois espêces dont nous ne connaissons pas du tout le venin. Ce sont: le Lachesis castelnaudi, le Lachesis lansbergii et le Lachesis biliniatus. Nous ne signalons ce fait que pour avoir [occasion de solliciter encore une fois des conirêres et des personnes qui s'interessent à la science, et qui habitent les rigions ou trouvent ces Lachesis, des eiforts pour nous envoyer des exemplaires vivants, du venin sec, ou quelques informations sur laction du venin de ces espêces, DDOODDDOODODADONDODDNHoGDodãOo 6). Dom0dooDoaDODHHODODDDNDADDODHO Il y a dautres Lachesis qui n'ont pas encore été rencontrées dans notre pays. Mais comme ce sont des espêces particuliêres à des pays da "Amérique du Sud voisins du nôtre, il est possible qu'elles soient trou- vées au Brésil. Ce sont: 11 — Lachesis pulcher — Equateur, 12 — Lachesis microphtalmus — Pérou — Equateur. 13 — Lachesis pictus — Pérou. |4 — Lachesis ammodytoides — Argentine. 15 — Lachesis xanthogrammus — Equateur. ló — Lachesis schlegelii — Colombie — Equateur. IE ICROTALUS MERRIBICHS Noms vulgaires: Cascavel, Boicininga. Synonymie scientifique: “Crotalus dryinas”—Lni. S.N.I. pag. 372. “Caudisona terrifica” — Laur. Syn, Rep. pag. 193. “Caudisona dryinas” — Laur. 1. c. pag. 94. “Caudisona orientalis” — Laur. 1. c. “Crotalus boiquira” — Lacep. Serp, Il. pag. 130, 190. “Crotalus durissus” — Shaw. — Zool. III. pl. x. c. “Crotalus horridus” — Latr. — Rept. III. pag. 186; Daudin Rept.v. pag. 311; Neuwied, Abbid. Nata. Bras.; Schlegel, Phys. Serp. II. pag. 561. Dumeril et Bibron VII. pag. 1,472; Jan, Icon, Gene 46, pl. III; Gray, Cat, pag. 20. “Crotalus cascavella” — Wagler et Spix — Serp. Bras. pag. 61. “Caudisona basilisca” — Cope Roc, Ac. Philad. Comme nous Pavons dit antérieurement, "Amérique du Sud ne possede qu'une espêce de Crotalus — le Crotalus terrificus — serpent à sonnettes (cascavel) espéce três abondante du Nord au Sud du Brésil principalement dans quelques E'tats du Nord. Se distinguant facilement' de toutes celles de son genre par [existence d'un appendice corné (sonnette ou hochet) placé à [extrémité de la queue, et qui agité produit un bruit spécial, et aussi par les petites écailles de la partie supérieure de la tête. Cette espêce sud américaine três connue n'a pas besoin de description détaillée. En nous conformant, cependant, avec le programme tracé et étant question d'une espêce si importante, nous donnerons une indication succincte de ces principaux caractêres: tête courte, coverte de petites écailles carénées, distincte de la gorge, écailles saillantes, tronc vigoureaux atteignant dans phesieurs exem- plaires la grosseur du poing; sur un fond brun foncé verdâtre, on distingue sur le dos, de la région cervicale á la caudale, des losanges limités par des lignes concentriques, variant du jaune clair au brun DDDODODDDODDDODOCODDDODÓDDDODO 01 JDODDDDDDDoD DODDDDHHdHdDNDInDdS joncé presque noir, rostrale un peu plus haute que large, en contact avec la nasale antérieure; une paire d'internasales et une paire de pré- frontales: rarement avec une ou 2 petites écailles entre elles; 3 ou 4 séries de petites écailles entre les yeux et les supra—labiales ; supra— labiales 12; écailles en 25 séries, les dorsales fortement carnéces; ven- trigres 170; anale entiére: sous—caudales 23. La dimension est três variable; les plus grands exemplaires que nous avons reçu atteignent [m,40. La queue du mâále est bien plus longue et plus grosse que celle de la femelle. | Dans les espêces Lachesis le mãle est toujours plus fin et plus petit que la femelle; il n'en est pas de même avec le Crotalus; les - mâles atteignent de grandes dimensions et ils paraissent plus robustes que les femelles. ls sont plus irritables que les femelles. Le cascavel, est heureusement, un serpent três doux, qui se meut avec difticulté. Il met quelque temps pour préparer son coup, mais cependant il manque rarement son but. Il préfêre les tarrains secs, champs, prês, aux brousses touííues. ll est principalement três abondant dans les régions de champs. Il cáuse quelquetois de sérieux préjudices aux éleveurs. C'ést Vespêce que nous reçevons le plus abondamment de Vin- térieur de VE'tat. Sur le nombre total de 2.210 serpents envovés pendant V'année 1908 à VInstitut, 1.061 étaient des serpents à sonnettes. Le venin du serpent à sonnettes est les plus actif de tous ceux que nous avons étudié. Il se distingue facilement des venins des La- chesis par une action eléctive sur le systéme nerveux, et son action locale plus faíble. Pour donner une idée de action de ce venin sur [homme, nous ne pourrons rien taire de mieux que de transcrire ['observation magis- trale relatée par le Dr. Sigaud, dans son excellent livre “Maladies du Brésil” à propos de la folle tentative d'un lépreux pour se délivrer de sa maladie, en se faisant mordre par un serpent à sonnettes. Voici Vobservation: “Mariano Joseph Machado né à Rio Pardo, province de Rio Grande du Sud âgé de 50 ans, étaitil y a 6 ans affécté de lépre tuber- culcuse, (lêpre léontine d'Aliberti) il était depuis 4 ans, à [hôpital des lépreux de Rio de Janeiro. Ce fut le 3 setembre qu'il en sortit, armé d'un courage héroique, bien résolu à tenter ['épreuve de la morsure du serpent à sonnettes, malgré les sages et prudents conseils de diffé- rents médicins, qui attendaient un succês plus que douteux de dan- gereux moven, et qui savaient d'ailleurs, que le malade, selon sa propre declaration, n'avait suivi que três irréguliêrement les différents modes de traitement qui lui avaient été prescrits, et qu'il était loin d'avoir épuisé la liste des remédes préconisés contre la lépre, parmi lesquels, DDUDOGDODODO DODDDODDDDODADODDO 02 ODODDEDODDDO DODODODODODODDODÕD le sudorifique (asclepias gigantesca) si recommandé dans I'Inde contre Péléphantiasis des Grecs. Mariano Joseph Machado, dégoúté de Vexis- tence, ne pouvant plus supporter les soufirances d'une horrible mala-. die se dirigea chez le Dr. Santos, chirurgien, rue Vallongo, 61 qui possédait un serpent à sonnettes. Ce fut lã, que, en présence d'une assistance assez mombreuse et dans laquelle se trouvaient les Drs. Maia, Costa, A. F. Martins, Tavares, Reis, etc. le malade se soumit à Vépreuve de la morsure présentant sa main au reptile, avec le plus grand sang-froid, et conservant toute sa présence d'esprit. Mariano était un homme de stature ordinaire, d'une constitution athlétique. La lêpre léontine arrivée à sa seconde périôde avait rendu la suriace du corps insensible au toucher; le tissu cutané, dense et rugueux, était couvert de tubercules peu elevés sans altération, la figure repous- sante par la déformation des traits; les extrémités des doigts avaient deia perdu leur forme et Vépiderme se détachait facilement; les ongles s'altéraient, et les doigts étaient contractés. La maladie, n'avait pas cependant anéanti la forçé vitale ni épuisé entitrement I'énergi2 d'une constitution robuste. Il existait en bas du bras quelques pustules de nature dartreuse, qui établissaient une sorte de complication avec la lépre léontine. Mariano José Machado avant de tenter I'épreuve déclara |qu'il agissait de sa propre volonté; dans une déclaration signée par lui, en présence des assistants, il prend Ventiêre responsabilité de son acte, et c'est aprês avoir signé cette formelle déclaration, que sa main droite, introduite à lintérieur de la cage, attrapa deux fois le serpent. Celui ci fuit tout d'abord, léchant ensuite la main sans la mordre; se sentant cependant, pris avec force, par le milieu du corps, il mord la main du malade entre [articulation du petit doigt et 'annulaire avec le méta- carpe. La morsure est faite à 11 heures 50 minutes du matin du 4 septembre; le malade ne sent pas limpression des dents, ni [action immédiate du venin introduit dans la blessure, il ne reconnait qu'il est mordu que par lavis des observateurs qui Ventourent. La main est de suite retirée de la cage: elle est un peu enilée; il coule du sang de la blessure; iln'y a pas de douleur; le malade conserve son sang-froid; la respiration et le pouls sont normaux. Cinq minutes apres il ressent une légeêre sensation de froid dans la main; à midi, une faible douleur se localise dans la paume de la main, augmentant en quelques minutes; la main se tuméfie considérablement; en 30 mi- nutes, le pouls devient três fort et plus plein: même tranquillité mo- rale. En 59 minutes engourdissement de tout le corps. A 1 heure et 20 minutes, tremblement par tout le corps, sensibilité au toucher. A | heure et 36 minutes, perturbation de Vintelligence, pouls plus frequent; difficulté dans les mouvements des lêvres; tendance au sommeil; la gorge se resserre; douleur plus intense dans la main, s'étendant à DOnDODDDONDO DODDOCODODDDDDDADDA 03 DDODOODODODNDODDODODDooDODODdO tout le bras; la tuméiaction de la main augmente. A 1 heure et 40 minutes, douleurs dans la langue et dans la gorge, s étendant jusqu'a [estomac; augmentation de douleur et de la tumétaction de la main mordue; sensation de froid aux pieds. A 2 heures et 5 minutes, diffi- culté de parler; 20 minutes plus tard, difficulté d'avaler: en peu d'an- goisse, sueur copieuse sur la poitrine. A 2 heures et 50 minutes, abbattement, prostration des bras, écoulement de sang par le nez, agi- tation, pouls à 96. Sueur générale à 3 heures et 4 minutes, gémisse- ment involuntaires; quelques minutes aprês, pouls à 100; grande douleur dans les bras, face injectée, epistaxis continuel. A 3 heures et 35 m., le malade avale sans difficulté de l'eau vineuse, change de chemise: une couleur rougeâtre se manifeste sur tout le corps; un écoulement sanguinolent se déclare dans une des pustules placées sous le bras. La couleur devient plus foncée, principalement dans le membre piqué; douleur atroce dans les membres supérieurs, ne laissant aucun repos; gorge resserrée, respiration difficile. A 5 heures et demie pouls à 104, torpeur, urine abondante, salive épaisse, de couleur foncée, prostration musculaire, gémissements, à cause des douleurs, respiration tranquille, pouls plein, plus grande tuméfaction de la main mordue. A 7 heures, somnolence, gémissements; le malade se réveille, se plaignant de fortes douleurs dans la poitrine et la gorge qui lui semble être fermée, émission copieuse d'urine, déglutition plus difficile, salive abondante» continuation de Vépistaxis. On lui fait prendre une boisson composée d'eau, de sucre, et d'eau de vie, qu'il ne peut avaler. A" 8 heures, la sueur cesse, agitation, émission copieuse d'uri- ne. A' 9 h.'/4, sommeil profond. A' 10 heurs on lui fait prendre une infusion de guaco à la dose de 3 cuillêres, avec de eau sucrée que le malade refuse de boire; il prend seulement Vinfusion. L'épistaxis cesse; pouls 108, regulier. On remarque que les tubercules sont déprimés, sur les deux bras et sur la face ayant un aspect érysipelateux. A' 10 heures et 20 minutes émission d'urine claire, prês de deux onces, soulagement, sommeil durant quelques instants, diminution des douleurs de la poitrine. Celles ci cependant se déplacent, prenant les ijambes et les pieds, qui jusqu'alors s'étaient conservés froids, ainsi que la main mordue; pouls 108; rêgulier, soif; le malade boit, assis, de I'eau avec tacilité. A' 11 heures il prend 4 cuillerées d'un fort infusion de guaco; */, d'heure aprês il urine un li- quide coloré et continue à boire de I'eau sans diificulté; pouls à TIO; bras et main piquée. três cedemateux, avec une douleur excessive. A" minuit, sommeil, excitation, nouvelle émission d'urine. Une demi- heure aprês, réveil avec angoi-se, cris douloreux; le malade demande la confession et refuse les remêdes; plus tard nouvelle émission d'u- rine, forte çhaleur dans les jambes; le malade se résout à prendre DSDOODODODONDODDODODOndoaDadCa 64 DDODODHÓDODODDOADDODODDODDCODE deux fois linfusion avec un intervalle d'une demi-heure; continuation des mêmes symptômes. A" 2 heures, il prend, assis sur son lit, trois cuillerées d'eau qu'il avale avec difficulté, et, toutes les fois qu'il prendre de eau pure, la difficulté d'avaler augmente, aínsi que la douleur. A' 2 heu- res et demie, il prend le remêde: repos: pouls 110. A' 3 heures et demie, urine: repos: dose du remêde administrée à 3 heures*/,: pouls 110; mouvements involontaires dans le pouce de la main droite et dans la jambe gauche. , A' 4 heures émission d'urine: on luí administre à 4 heurs*/, une cuillerée de remêde; repos: pouls 100: deux émissions d'urine de 5 à 6 heurs: respiration dégagée. A' O heurs*/, grande prostation, mouvéments convulsifs: diminution d'intumescence des extrémités, et de la coloration rouge de la peau; déglutition três difficile; respiration embarrassée: on lui applique des vésicatoires aux mallets et on lui jait prendre de Vinfusion de guaco. A' 10 heures 50 minutes diminu- tion des mouvenents convulsiis: on lui administre un lavement d'eau de vie. A' 10 hcures 55 m. les convulsions cessent. A' 11 heures le même état: on lui donne par la bouche une once d'huile de lezard qu'il avale três difficilement. Mort à 11 heures et demie.” Dans cette observation qui vaut une expérience dans Vhomme, nous avons noté deux faits que nous n'avons pas constaté, autant dans les animaux empoisonnés expérimentalement avec ce venin, que dans les accidents déterminés par cette espêce. Nous nous rapportons à Vintensité des phénomenês locaux et à la rapidité avec laquelle se présentent les hemorrhagies, ifaits explicables problabement par Vétat pathologique oú se trouvait Vindividu soumis à [expérience. Dans les accidents déterminés par le Crotalus terrificus, les ac- cidents locaux sont effectivement três peu intenses, contrastant pres- que toujours avec la gravité des symptômes généraux, indicatiis, gé- néralement d'action prédominante sur les centres nerveux. La cara- ctêristique de ce contraste constitue un bon élément de diagnostic différentiel entre cette espêce d'empoisonnement et celle déterminée par la plus grande partie des Lachesis. Les hémorrhagies déterminées par le venin du serpent à son- nettes sont rares et quand elles se produisent elles sont tardives, ce qui constitue aussi un bon caractêre différentiel pour distinguer le venin crotalique du venin bothropique. Les accidents déterminés par cette espêce sont généralement de grande gravité, car leur venin est au moins cinq fois plus actif que celui de n'importe quelle autre espêce. Les sérums à employer sont Vanti-crotalique et l'anti-ophidique. On doit cependant, toujours préiérer I'anti-crotalique quand on est súr que celuí qui a déterminé l'accident est un serpent à somnettes. Les DODDODDDDDODDDDODDODODDDDODDDO 05 DODDODDDODODDODODODODOODODDDOS victimes doivent être soignées le plus promptement possible, ne de- vant pas laisser passer plus de deux heures dês le moment de Vacci- dent à celui de la premiêre injection de sérum qui devra être de 20 centimetres cubes au moins. Les personnes mordues par le serpent à sonnettes doivent être observées avec attention, pendant 15 ou 20 jours aprês ['accident, car pendant cette période des rechutes peuvent être observées, ou bien la réapparition des phénoménes d'empoisonnement primitiis, qui ava- ient cédé sous Viniluence du traitement spécifique. Dans ces condi- tions une nouvelle injection de sérum faite même plusieurs jours aprés Vaccident, produit un effet merveilleux. Il parait que, dans ces cas, une petite quantité de venin qui se trouvait en combinaison instable avec le sérum, se déplace finalement, allant se fixer sur les centres nerveux, produisant alors des phénomé- nes d'extrême gravité; il se trouve cependant extrêmement sensibilisé en relation à Vanti-toxine contenue dans le sérum spécifique; de sorte qu'une nouvelle injection de celui ci parvient, nouvellement, à sous traire, les cellules de Forganisme à [action pernictieuse du venin. Nous avons observé plusieurs cas à ce sujet, mais, exclusive- ment dans les accidents déterminés par le serpent à sonnetes. CHAPITRE III FE VENIN DES SERPENTS ————t————— EXTRACTION DU VENIN our prendre le venin nous procédons à Institut de la manierê suivante: un auxiliaire attrape au moyen d'une corroie, le reptile derrierê la tête, ne le retirant du lasso, qu'aprés Vavoir fixê entre le pouce et lindex de la main droite: maintenant le corps de animal avec la main gauche, avec la droite il présente à [opérateur la tête de Fophidien: anrês avoir fixé, au moyen d'une pince, le masxillaire su- périeur, lopérateur introduit, dans Vintérieur de la bouche, sous les dents inoculatrices du venin, une plaque en verre, oú celui-ci coule dês que le serpent cherche à mordre; pour augmenter Vécoulement du venin, il sufiit de presser'sur les glandes de venin. Le venin récemment recueilli se présente sous la forme d'un liquide dense, légêrement acide, tantôt incolore, tantôt laiteux, tantôt de couleur plus ou moins jaune. Le Crotalus terificus (serpent à sonnettes) donne habitueliement un venin incolore ou d'apparence lai- teuse; les Lachesis donnent généralement un venin jaune. Aprês avoir été pris le venin est filtré sur du papier Berzelius et séché dans une etuve a 37º pour être conservé. Le venin sec se présent sous la forme de petites paílles brillantes, blanches pour le venin du Crotalus territicus et jaunes pour celui des Lachesis. La quantité de venin qu'on peut recueillir dans un moment donné est variable avec divers facteurs. Entre ceux-ci nous devons noter: la période de repos de Tani- mal, la taille de [individu, son état de santé et principalement ['espê- ce à laquelle il appartient. Il y a, en eftet des espêces qui produisent plus que d'autres. Aprês un grand nombre d'extraction, nous établi- mes les moyennes suivantes de production selon les espêces: le Crotalus terrificus produit Willie E=33 milligrammes de venin sec. DDDDDO DODODDDODODODOODODADEADhO 08 DODDDODODOL DODODOGODONDHODOS fafoja) 2.º Lachesis lanceolatus produit 0,2 c. c—66 milligrammes de venin sec. 3º Lachesis alternatus produit 0,5 c. c. — 165 milligrammes de venin sec. 4e Lachesis átrox produit 0,3 c. c. — 90 milligrammes de venin sec. 5e Lachesis jararacuçú gd LO c. cubes = 330 milligrammes de venin sec. 6º Lachesis newwiedii produit 0,1 c. c.=33 milligrammes de venin sec. 7º Lachesis itapetininge produit 0,05 c, c, = 15 milligrammes de venin sec. Le Lachesis mutus doit produire autant ou plus que le qarara- cuçú. De Punique exemplaire que nous avons possédé quelques jours dans le laboratoire, nous avons extrait pour la premiére fois 1 cent. cube à peu prês, quoique blessé, et par conséquent en conditions dé- favorables. Toutes les fonctions dans les animaux de sang froid sont plus lentes que dans les animaux de sang chaud, et la fonction glandulaire ne constitue pas une exception à cette loi biologique. - De façon que, ayant extrait le venin d'un serpent, la reproduc- tion du même venin se fait lentement, étant nécessaires approximati- vement 15 jours dans les saisons chaudes et un mois en hiver pour qu'une quantité de venin pareille à celle qui avait été extraite s'accu- mule dans la glande. Les serpents originaires des zones chaudes ont une plus grande activité glandulaire, même quelque temps aprês avoir été retirés de leur lieu d'origine. C'est ainsi que nous vérifions que les serpents à sonnettes (Crotalus territicus) du Nord du Brésil produisent une bien plus grande quantité de venin que ceux du Sud. Geénéralement, aussi grand est le serpent, aussi ea sont les glandes du venin, et par conséquent aussi grande est la quantité de venin que pourront fournir les glandes. Cette regle se vérifie pour presque toutes les espéces que nous avons étudié, étant préiérable cependant, de faire une exception pour le serpent á sonnettes. Dans cette espéce, ce ne sont pas en eifet, les plus grands exemplaires qui fournissent la plus grande quantité de venin. Ce sont les indivi- dus de taille moyenne qui en fournissent le plus. Les serpents mala- des, principalement ceux qui soufirent d'inflammation de la bonche ou des glandes peuvent avoir la sécrétion du venin três diminuée ou complétement supprimée. Les venins des différentes espéces de serpents sont des subs- tances analogues ou três ressemblantes, mais non parfaitêment identi- ques. On peut les étudier au point de vue de leur action sur les SDpoDo DODOODOoDdDoDoDocHcododo 60 =ooododDood O DODODODODOCODDDDOS animaux, de leur caractêres physico-chimiques et leur réaction biologi- que etc. Dans ces différents aspects nous trouverons des éléments pour le diagnostic difiérentiel, et pour [établissement de groupes selon leur relation de famille. | ACTION SUR LES ANIMAUX Quand un serpent venimeux mord Phomme ou un animal, ou quand on fait une injection de venin expérimentalement, Vévolution des symptômes toxiques varie avec la qualité et la quantité du venin. ll nous parait, cependant utile, de donner d'abord un tableau général d'empoisonnement, en cas de moyenne intensité, les symptômes com- muns comprenant les différents venins, avant de faire mention des particularités de chaque type. Dans tous les cas d'accidents ophidien les phénomênes peuvent être locaux ou généraux. Les phénomênes locaux sont constitués par la tumétaction plus ou moins intense des tissus voisins de [endroit touché, trépidation des fibres musculaires dans le même endroit, douleur d'intensité variable, sensation de iroid etc: La tuméfaction est énorme avec quelques venins et presque nulle avec d'autres. Elle est constituée par un cedême hémorrhagique, qui commence dans la premiêre demi hêure et peut augmenter progressivement jusqu'à 24 heures aprês. (Quand le serpent mord dans une région charnue, et que les dents inoculatrices atteignent le tissu musculaire, ou quand on fait dans la trame de ce tissu, une injection d'une solution pas três diluée de venin on peut observer la trépidation des tibres visibles et directement, ou la sentir en touchant la région. La douleur locale est três intense avec quelques venins, et peu prononcée avec d'autres. Les phénomênes généraux sont: grande perte des forces, fatique musculaire, vomissements, déiections accompagnées de ténesme, dila- tation de la pupille, accélération et diminution du pouls, perturbation des mouvements respiratoires, hémorrhagies et abaissement de tem- pérature, etc. Chaque espéce de serpent venimeux, fournit un venin, qui pré- sente un grand nombre de caractêres communs avec celui des espêéces qui lui ressemblent, au point de vue de Phistoire naturelle, ayant ce- pendant des caractêres particuliers à certaine espêce et par lesquels s'établit leur non identification. Il y a des venins qui s'approchent ou seloignent du point de vue de leur caractêre physico-chimique et biologique. En rêgle générale il y a une certaine relation dans la parenté des venins entre eux et celui des espêces que les produisent. Généralement, les serpents du même genre fournissent des venins semblables au même type. Nous avons admis ainsi, trois DODDDODODOBODODDDO DDDÓDDDODDOO | ) DODDDODODODODODODODDDODADODODO types de venin dans ceux que nous avons étudié, ils correspondent aux trois genres de serpents de I'Amérique du Sud. le Ze type Crotalique foumi par le Crotalus terrificus 2º Le tijpe bothropique fourni par des espéces appartenant à Vancien genre Bothrops aujourd” hui compris dans le genre Lachesis. 3º Le type elapince fourni par les Hlaps. ; Le venin crotalique, beaucoup plus énergique que le bothropique pour tous-les animaux de laboratoire, présente une symptomatologie prédominante du côté du systêéme nerveux. Les paralysies transitoires de ['appareil locomoteur, dans les cas de doses non mortelles, les durables et extensibles de I'appareil respi- ratoire, dans les doses mortelles, les phénomeênes bulbaires, les pertur- bations vaso-motrices, et du côté des organes des sens, surtout du côté de l'organe visuel, constituent les principaux symptômes généraux qui s'observent dans les empoisonnements de ce type. A' côté de la gravité des symptômes généraux, on constete que les phênomênes locaux, sont de petite intensité. Les hemorrhagies, dans ce type d'em- poisonnement, sont três rares et três tardives quand elles sont obser- vées. Les congestions des organes internes ne sont pas três intenses, à Vexception de celles des centres nerveux, oú elles peuvent être notables et acompagnées de petits filets hémorrhagiques dans les cas d'empoisonnement retardé. Le venin du type borhropique est três phlogogêne et produit des hémorrhagies. Les phénomênes locaux sont três intenses, étant acompagnés de sphacêlement des tissus au point d'inoculation. Les hémorrhagies sont multíples et abondantes pour quelques espêces d'animaux; les congestions des organes internes, principalement celles du foie et des reins, sont três intenses. Le venin des Elaps s'éloigne autant du crotalique que du bothro- pique. La tuméfaction à [endroit de [inoculation est complétement nulle, la douleur est bien plus intense que celle constatée avec les autres venins; la pénétration bien plus rapide et les phénomeênes ner- veux três accentués, principalement ceux de Pordre reilexe. Passons maintenant en revue les caractéres par lesquels on peut difiérencier les venins que nous avons étudié. CARACTERES PHYSICO-CHIMIQUES a) Le venin du Crotalus terrificus, (serpent à sonnettes), est incolor ou légerement laiteux, quand il est récemment recueilli, et blanc lorsqu'il est sec. Il est parfaitement soluble dans le sérum arti- ficiel à 15 º/00 et insoluble dans I'eau distillée avec laquelle il fait un DODODPDOnDnOoODODDSDDDDODODODdA il DODODODODDDOCOCODODOODODODODDA abondant précipité blanc, constitúe pour la plus grande part, par des albumoses qui entrent dans la composition de ce venin. b) Le venin de Lachesis itapetininga — cotiarinha — furta-cor — (irisé) — Jararacã des champs, est un liquide complêtement incolor, et blanc, lorsqu'il est sec. Il est três soluble en faibles solutions de chlorure de soude. Il ne précipité pas par I'eau distillée. c) Les venins de Lachesis lanceolatus (Jararaca), Lachesis atrox (Jararaca ou Jararacuçú) et Lachesis Jararacuçú, sont d'un jaune d'or autant, liquides que secs. lls sont trés solubles dans les solutions salines faibles (sérum artificiel à 7º/) et presque insolubles à eau distilée. Quand, à Iétat liquide ils sont mélangés à Feau distillée ils donnent un précipité três fin et peu abondant. d) Les venins de Lachesis alternatus, (urutú ou coatiára) La- chesis neuwiedii (Jararaca à queue blanche, urutú) et Lachesis mutus (Surucucú) sont d'un jaune pâle presque incolore. Dans [eau distillce, Is deviennent légêrement troubles. e) Les venins d'Elaps sont un peu jaunâtres, presque incolores, peu solubles dans [eau distillée, et três solubles dans le sérum artifi- ciel à 7 9/0. Tous les venins sont constitúes par des mélanges variables de corps albuminoides. Dans tous il y a de Valbumine, diverses albumo- ses et des corps lipoides. ls présentent tous, les réactions des albu- minoides. C'est ainsi qu'ils précipitent par Valcool fort, par les acides, par la chaleur et par les solutions salines saturées. lis m'agissent pas tous de même façon quand ils sont traités par la chaleur. Quand on prend des solutions à 1º/, des différents venins en sérum artifíciel à 8º/,, on vérifie que le degré calorifique pour leur déterminer la coagulation et la perte de toxicité est variable pour chaque venin, le point de coagulation ne coincidant pas avec la perte de toxicité. Voici nos résultats: Chaufiage pendant un quart d'heure, ESPÉCES DE VENINS Témperature ow ils Temperature ow ils se coagulent perdent la toxicitê Lachesis mutuso Sus: 65! 120º Lachesis atrox. dono 750 70º Crotalus terrificus .. 80 [10º Lachesis neuwiedii . . 950 800 Lachesis lanceolatus . 100º 70º Lachesis jararacuçú. . 1100 110º Elaps; ironialis. o) fon o 1000 Lachesis alternatus . . 65º Laçhesis itapetininge . 10º a =P Ed DoooDODOnoocdDooDD oco DHodos 72 DOVPEEODIOONDOLOODOOODDODOODDE Les venins de Lachesis alternatus et Lachesis itapetiningae ne se coagulent pas, même chaufiés à 134º. * Les venins de Lachesis mutus, Lachesis atrox, Lachesis alterna- tus et Lachesis itapetiningae pérdent Taction locale, quand ils sont chauítés à 100º; ceux du Lachesis lanceolatus et du Lachesis neuwiedii, au contraire, conservent encore [action locale aprês avoir été chauífés à 100 degrés: ENERGIE DE L'ACTION DES VENINS SUR LES DIFFÉRENTS ANIMAUX DE LABORATOIRE Pour le pigeon — minimes mortelles : De Crotalus terrificus — par voie endoveineuse 0,001 de millig., par voie intra musculaire 0,002 de millig, De Lachesis atrox — par voie endoveineuse 0,010 de míllig., par voie intra musculaire 0,700 de míllig. De Lachesis newwiedii — par voie endoveineuse 0,015 de millig., par voie intra musculaire 0,500 de miíllig. De Lachesis itapetininge — par voie endoveineuse 0,015 de millig., par voie intra musculaire 0,150 de millig. De Lachesis alternatus — par voie endoveineuse 0,017 de millig., par voíe intra musculaire 1,000 de millig. De Lachesis lanceolatus — par voie endoveineuse 0,020 de millig., par voie intra musculaire 0,500 de millig. De Lachesis jararacuçi — par voie endoveineuse 0,020 de millig., par voie intra musculaire 0,700 de millig. De Lachesis mutus — par voie endovieneuse 0,070 de miíllig, par voie intra musculaire 0350 de millig. D'tlaps frontalis — par voie endoveineuse 0,070 de millig., par voie intra musculaire 0,150 de millig. Pour le lapin — par kilo d'animal: De Lachesis atrox — par voie endoveineuse 0,070 de millig., par par voie intra musculaíre 8 millig. De Lachesis newwiedii — par injec. endoveineuse 0,100 de millig., par voie intra musculaire 5 millig. De Crotalus tervificus — pat injec. endoveineuse 0,250 de millig., par voie intra musculaire 1 millig. De Lachesis alternatus — par injec. endoveineuse 0,300 de millig. par voie intra musculaire 8 millig. De Lachesis itapetininge — par injec. endoveineuse 0,300 de millig., par voie intra musculaire 12 millig. DOOODDDDODDOODOOnD DODODODODDOD 73 DODODODODODODODODDODOODDADDNDO De Lachesis: lanceolatus — par injec. endoveineuse 0,310 de millig., par voie intra musculaire 7 millig. De Lachesis jararacuçú — par injec. endoveineuse 0.300 de millig., par voie intra musculaire 3 millig, — D'Elaps frontalis — par injec. endoveineuse 3 millig., par voie intra musculaire 5 millig.. De Lachesis mutus — par injec. endoveineuse 3 millig., par voie intra musculaire 6 miíllig. Pour cobamges de 500 gqrammes: De Crotalus territicus — par inject intra musculaire 0,030 de millig. D' Elaps frontalis — par inject intra musculaire 0,500 de millig. De Lachesis newwiedii — par inject musculaire 4 millig. De Lachesis atrox — par injec. intra musculaire 4 millig. De Lachesis alternatus — par inject intra musculaire 4 millíg.. De Lachesis itapetiningoe — par inject intra musculaire-4 millig. De Lachesis lanceolatus — par inject intra musculaire 8 míllig. De Lachesis jararacuçi — par inject intra musculaire 8 millig. De Lachesis mutus — par inject intra musculaire 6 millig. Par la simple inspection des donnécs ci-dessus, on vérifie que [énergie de action est variable avec [Vespéce de venin, avec ['espêéce animale sur laquelle on fait des expériences et avec la voie d'introdu- ction du venin. Le venin du Crotalus terriiicus est bien plus actif que tous les autres; à unique exception de ceux de Lachesis atrox et Lachesis neuwiedii, par injection endo-veineuse sur le lapin. Aprês le venin du Crotalus terrificus le plus actif pour le pigeon est celui du Lache- sis itapetininga, qui est un des moins actifs pour le lapin. Celui du Lachesis jararacuçú, est au contraire un des plus actifs pour le lapin et des moins actifs pour le pigeon et pour le cobaye. En relation à Vactivité des venins, nous devons encore consigner que chaque espê- ce de venin conserve la même énergie d'action pour les difiérentes animaux de laboratoire. Un autre caractére difiérentiel de certaine importance et qui se rapport à Pactivité des difftérénts venins est celui qui résulte de la comparaison entre la minime mortelle par injection endo-veineuse, et la minime mortelle par injection intra-musculaire. Pour quelques es- pêces de venins cette ditiérence est petite; pour d'autres, au contraire, elle est énorme, comme cela pourra être facilement vérifié par ['exa- men du tableau suivant. Helation par quotient entre les minimes mortelles, par injection intra-musculaire et par injection endo-veineuse: ESPÊCES DE VENIN Chez le pigeon Chez le lapin Crotalus terrificus 4 Elaps frontalis. 1,4 by by DODOOD OODODODODODADDODODDDDODO 74 DDDDQODDDDDODODODODODODDOADODDD Lachesis mitas a 5 1,6 Lachesis lanceolatus . 25 22 Lachesis jararacuçú. . 35 IO Lachesis itapetininge . IO 40 Lachesis neuwiedii . . 33 RR) Lachesis alternatus . . 58 26 Lachesis atroxs Eus 70 HS Il resulte de cette étude comparative que les venins qui possê- dent une action plus accentuée sur le systême nerveux et déterminent une plus faible réaction locale, sont justement ceux qui présentent une plus petite différence entre les minimes mortélles par voie veineuse et intra-musculaire. Dans cette catégorie se trouvent les venins de C. terrificus, L. mutus et Elaps trontalis. Le venin du L. atrox, celui qui présente la plus intense réaction locale, est celui oú la ditférence entre les minimes mortellcs est la plus grande. ACTION HEMOLYTIQUE DES VENINS Nous appelons action hemolvtique les propriétés que possedent certaines substances de dissoudre les hématies ou globules rouges du sang. Pour étudier comparativement cette propriété sur les diiférents venins nous employons les globules rouges du cheval. Aprês avoir lavé convenablement les globules dans du sérum artificiel nous intro- duisons une quantité égale en sérum artificiel en une série de petits tubes; nous joignons aprês à chaque tube, respectivement, la même dose de chacun des venins à étudier, plus deux gouttes de sérum nor- mal chauífé. La série de tubes portée à Iétuve, à la temperature du corps, e temps ou se produisait "hémolyse, était scrupuleusement noté. Voici le résultat auquel nous sommes arrivés avec les venins que nous avons éxaminé: Lachesis mutus — hémolyse en 15 minutes. | Lachesis jararacuçú — hémolyse en 20 minutes. Lachesis atrox—hémolyse en 2 heures. Crotalus terrificus — hémolyse en 4 heures !/.. Lachesis neuwiedii—hémolyse en 5 heures. Lachesis alternatus — hémolyse en 6 heures. Lachesis lanceolatus — hémol se en 6 heures. Lachesis itapetininga — hémolyse en 6 heures. Elaps trontalis — hémolyse en 6 heures. On voit par les donnés ci-deussus que les deux premiers venins sont tres hémolytiques, tandis que les autres sont três peu actifs á ce point de vue. DDDODODODODODDODOODODODADODDDO Th) DDDDDODODDDDDODODODOCODODODDDO ACTION COAGULANTE SUR LE SANG CITRATE Quand on ajoute au sang récement pris des veines d'un animal une petite quantité de citrate de soude, il perd la propriété de se coa- guler normalement, ou il ne se coagule qu'aprês de, longues heures. Si sur le sang ainsi traité on étudie Vaction des différents venins, on vérifie qu'ils n'agissent pas tous de même iaçon, comme le prouvent les résultats suivants obtenus avec les venins que nous avons étudié, Le venin de Lachesis atrox — coagule le sang en 5 secondes. Le venin de Lachesis jararacuçú —coagule le sang em 15 se- condes. Le venin de Lachesis alternatus — coagule le sang en 50 se- condes. Le venin de Crotalus terrificus — coagule le sang en 60 se- condes. Le venin de Lachesis neuwiedii—coagule le sang en 60 se- condes. Le venin de Lachesis itapetininga — coagule le sang en 120 se- condes. Les venins de Lachesis mutus et d'Elaps frontalis ne sont pas coagulants; au contraire ils rendent le sang incoagulable. ACTION PROTEOLYTIQUE DES VENINS Il y a des accidents ophidiens oi Ion observe le sphacêlement ou la destruction des tissus à [endroit de la pigíre. Cette action plus ou moins constante dans les accidents déterminés par quelques serpents, est due à la proprieté . digestive ou protéolytique de quel- ques venins. Il y a des venins extrêmement protéolytiques comme celui du Lachesis atrox, du L. alternatus; d'autres qui ne joissent pas absolument de cette propriété, comme celui du Crotalus terrificus, La- “chesis itapetiningae et Elaps frontalis. L'action proteolytique peut être êtudiée par Vinjection des dii- férents venins, in vivo ou in vitro, en les faisant agir sur la gélatine th molée et marquant le temps nécessaire pour la liquéfier. Quand on étudie la proteolyse sur le vii, on vérifie que le venin le plus actif est celui du Lachesis atrox. Ce venin est si proteolytique qu'injecté en dose non mortelle dans la cuisse d'un lapin, il détermine au bout de quelque temps, le sphacéle complet du membre, et I'on voit tom- ber la peau, les muscles et l'os. L'animal, une fois rétabli semble avoir été amputé d'un membre. DODDDODODDDODDODADODODODDDDDAD /0 ODDDDDDODODODDDDODADODODODDDDOS Par Vétude fait in vitro en gélatine thymolée, nous classons les venins dans ['ordre suivant, sous le point de vue de la proteolyse: 1.º Lachesis atrox. 2.º Lachesis alternatus. 3.º Lachesis mutus. 4.º Lachesis neuwíedii. 5.º Lachesis lanceolatus. 6.º Lachesis jararacuçú. Crotalus terrificus, Lachesis itapetininga et Elaps frontalis — négatifs —ne sont pas proteolytiques. S ENSIBILITE ANIMALE EN RELATION AU VENIN La sensibilité du venin varie d'un individu à un autre, et beau- coup plus d'une espê.e à une autre. La sensibilité individuelle est variable principalement avec Vage. Les individus jeunes: sont beau- coup plus sensibles que les vieux. Quant à la sensibilité dans [Vechelle zoologique, nos expérien- ces concordent avec celles de tous les expérimentateurs, qui consi- gnent des diiférences énormes sous ce rapport, dans les animaux de divers groupes. C'est ainsi que ceux de témperature variable sont três résistants, principalement les ophidiens. Les carnivores sont in. comparablement plus sensibles que ceux-ci, mais ils résistent mieux que les herbivores. : Les oiseaux sont encore plus sensibles que ces derniers; on peut même affirmer que ce sont les plus sensibles de toute la série animale. Les serpents sont extraordinairement résistants à leur propre venin, mais, malgrê cela, on peut les faire succomber en leur inje- ctant une dose de venin égale au moins à dix fois la quantité moyen- ne de venin que [on peut extraire d'un individu de la même espêce. Ainsi nous avons besoin du venin de dix serpents à sonnettes, pour faire succomber un individu de la même espêce ce qui correspond approximativement à 1 centim. cube de venin liquide ou 330 millig. de venin sec, dose capable de tuer 330.000 pigeons, 11.000 cobayes de 500 grammes, ou 330 lapins de 1 kilo. (uand on essaie le venin d'une espêce sur un serpent d'une espéce differente, qu'il soit venimeux ou non, on vérifie que la dose mortelle rest au niveau de la quantité moyenne que [on peut extrai- re d'un seul individu. C'est ainsi qu'avec la dose moyénne de venin que Pon peut extraire d'un serpcnt à sonnettes, on tue un autre ser- pent quelcongue d'espêce diiférente. Nous devons faire une unique exception: la mussurana (Rhachidelus brazili) qui se montre résistante à cette dose de venin. DODDDODODDODDDODDDDDODDDDDODOO TÁ DODODOCODCODADODOODODDDODDODDO Etudiant la sensibilité d'une espêce animale en relation au ve- nin, nous commençons par expêrimenter en doses infiniment petite qui ne déterminent pas de phénomenês objectiis appréciables. Au- gmentant progressivement la quantité de venin, nous voyons que les phénomeênes d'empoisonnement vont en s'aggravant pour la même raison, et se présentent d'autant plus rapidement que sont grandes les doses de venin, jusqu'ã ce que Ion atteigne une dose capable de déterminer la mort de animal. Entre celle-ci et la dose initiale, que nous nommerons insensible, il existe une énorme serie de graduation. A” partir de la dose minima mortelle, les phénomênes toxiques se précipitent ei s'aggravent avec [augmentation de venin inoculé, jus- qu'àã ce que nous arrivions à un maximum, en plus duquel les phé- nomênes d'empoisonnement ne se modifient pas, ni en relation á la gravité ni en relation à la durée: c'est ce que nous appelons maxi- mum mortel. Entre celui-ci et la minime mortelle il y a une série énorme de doses dont ['expérimentateur pourra disposer, dcterminant selon sa volonté un empoisonnement qui détermine la mort plus ou moins rapidement. Ce qui est intéressant à constater ce sont les petites va- riation posologiques immédiatement au dessus de la minime mortelle qui déterminent une aggravation extraordinaire dans les symptômes d'empoisonnement avec I'abrégement notable de [apparition du pré- mier symptôme et du temps de survivance de [animal en expérience, tandis qu'ã mesure que nous nous approchons de la maxime mortelle, les difiérences de symptomatologie et "abrêgement de la survivance de animal vont en diminuant notablement même quand on augment beaucoup la dose de venin. Ces déductions se rapportent aux empoisonnements déterminés par injection intra-musculaire, qui sont ceux qui doivent être compa- rés à ceux qui s'obsêrvent dans les accidents naturels. La voie de pénétration du venin dans Vorganisme a une influ- ence extraordinaire sur la marche et la gravité de la symptomatolo- gie. Par voie gastrique elle est nulle ou presque nulle, exerçant à peine une action irritante sur les muqueuses. Par voie hypodermique, on intra-musculaire, [action du venin ne se fait pas attendre longtemps se manifestant d'autant plus rapi- dement qu'est grande la dose inoculée. Par voie veineuse, le venin agit beaucoup plus rapidement, pouvant déterminer la mort instantanée. É á e né oii Em 4 o edad tá Ei Ext at alho e ro AE DEuUxIEME PARTIE RE PROPHYLAXIE OTPIDISME DE L || | | RE | OU MOYENS POUR | EVITER OU DIMINUER | LE NOMBRE DES ACCIDENTS OPHIDIENS vv PROPIVYIAXIE DE LV ORPIIDISME OU MOYENS POUR ÉVITER OU DIMINUER LE NOMBRE DES ACCIDENTS OPHIDIQUES es moyens, qui contribuent à éviter ou à diminuer la fré- quence des morsures de serpents, peuvent être classés en deux groupes, correspondant respectivement à deux indications capitales: celle de protéger directement les === individus contre de tels accidents, et celle de le faire de açon indirecte par I'extermination ou la chasse aux serpents venimeux. Il est un fair généralement connu que le travailleur des champs est la victime presque exclusive des serpents venimeux, et.la circons- tance qui contribue le plus puissamment à la fréquence de tels acci- dents, dans cette classe d'ouvriers, est sans aucun doute, [imprévoy- ance avec laquelle ils s'exposent à la morsure des ophidiens, n'employant, ni chaussures pour protéger leur pieds, ni aucun moyen pour protéger leur jambes. C'est une habitude invétérée chez nos indigênes (caboclos), d'avoir les pieds nus et le pantalon relevé iusqu'au genou, quand ils travaillent à la terre, même dans les endroits ou abondent les espêces venimeuses. On ne comprend pas comment, ayant une peur superstiteuse des serpents, étant si souvent leurs victimes, ils ofirent pour ainsi dire, des parties de leur corps, (les plus sujettes à être atteintes) sans aucune protection, aux morsures des terribles ophidiens. La statistique nous apprend, cependant, que sur 75º/, des cas, Vaccident se vérifie dans quelque partie du membre inférieur, selon ce que nous avons constaté dans un garnd nombre de cas qui nous furent comuniqués, des quels nous avons pris les données suivantes dignes d'être enregistrées: Partie du corps piquée sur 100 cas: Au piedo Res as a O Ar la jambe so mis Arlar nan Ni ur 428 Ala bouçhe. « 1,2 Amuthoraxss 0,7 AMA TESSCSA 0,7 A: Fabdoment: 0,7 Partie non déterminée 0,7 100,0 DDODDODO DODODODODO DDDODDDO 82 DO0g0D0D000000000000000D0DDODDDA Cet exposé démontre facilement, qu'il y aurait une diminution sensible. dans le nombre des accidents ophidiens, si "on pouvait con- vaincre les travailleurs de champs de Vutilité du soulier, et de "em- ploi de jambiêres primitives, qui pourraient être faites avec un morceau de toile d'emballage, attaché aux jambes, de façon à les protéger. Mais nous savons qu'il sera diffícile de faire perdre des habitudes, prises des Venfance, d'ailleurs justifiées três souvent par des conditions économi- ques spéciales. L'indication pourra servir aux agriculteurs intelligents et progressistes, qui pourront obtenir, avec le temps, adoption de cette mesure prophylactique, par leurs salariês, spécialement quand ils auront besoin de travailler sur des terres abondantes, en espêces venimeuses. Pour vérifier jusqu'ã quel point le soulier peut protéger Vindi- vidu contre la morsure du serpent, nous avons mis la question sur le terrain experimental. Nous avons pris une série de pigeons, et aprês leur avoir enlevé les plumes de la partie pectorale, nous y avons collé un morceau de cuir fin, par dessus lequel JS seuLIo pigeon fut piqué par une espéce de serpent. Le résultat de cette expérience fut, que, dans la plus grande partie des cas, les dents inoculatrices de venin n'arrivêrent pas à tra- verser le cuir protecteur; dans peu de cas, les dents le percêrent, mais ne purent cependant atteindre les muscles pectoraux. Le cuir employé était fin et pouvait pariaitement être comparé, pour [épaiseur et la résistance, au cuir que "on emploie habituelle- ment pour la chaussure. Les serpents employés pour [Vexpérience étaient de taille moyenne: ceux de grande dimension ont des dents inockilatrices de venin três fortes et développées: ils peuvent três pro- bablement atteindre les tissus à travers une fine membrane de cuir. Mais les accidents causés par des exemplaires si développés, doivent être considêrés comme três exceptionnels. Les serpents qui causent le plus souvents des accidents, sont les petits, et ceux de taille moy- enne, parce que ce sont ceux qui passent le plus facilement inaperçus, iusqu'au moment de mordre "homme, à cause de la facilité qu'ils ont de se cacher. Les moyens indirects comprennent tous ceux qui servent pour exterminer ou chasser les serpents venimeux. A Vhomme revient le droit de faire une guerre sans tréve à - tous les animaux nuisibles. Parmíi ceux-ci les ophidiens venimeux ont occupé et occupent encore une place proéminente. La guerre aux serpents venimeux peut être faite par lhomme, directement, en les exterminant, et indirectement en protégeant leurs ennemis naturels. Une méthode, mise en pratique depuis bien longtemps, est tou- jours employée dans nombre de pays civilisés. Elle consiste dans le paiement d'une prime, pour chaque tête de serpent tué. DODODODDDODO DODDDODDODODO 83 DODDDO DODDODDOODHA DDD E IO a! D [| E ) A Vavantage de la destruction des serpents venimeux, s'alliait aux temps passés, "emploi industriel de ces animaux, dans la confec- tion de preparations pharmaceutiques, três en vogue chez nos ancêtres. Les pharmaciens étaient les meilleurs clients des chasseurs de vipéres. Actuellement, ce sont les administrations municipales et dépar- tementales, qui établissent des primes, dont [importance est três varia- ble selon la rêgion. En France elle varie de 25 à 50 centimes par tête de vipére. J. Barberet — dans son intéressant volume —La Bohême du Tra- vail — dit avoir connu dans la Côte d” Or, un chasseur de vipêres qui, depuis 21 ans détruit annueilement 1.500 de ces ophidiens, se faisant un revenu de 450 francs. En Allemagne on paie beaucoup plus: le prix par tête est de. à mares ou;S fr. Z5:cent. Dans "Inde Anglaise, extrêmement abondante en ophidiens, qui causent annuellement des pertes considérables, la chasse aux serpents est faite sur une large échelle, principalement par une caste, qui recoit une prime, en argent, par tête de serpent, presentée dans les postes anglais. La Floride est aussi três abondante en serpents venimeux, en serpents à sonnettes particuligrement. Pour cette raison, les chasseurs sont également três nombreux dans cette région. Un des plus connus, le fameux Peter Gruber détruisit à lui seul plus de 50.000 reptiles. Au Brésil, ainsi que dans les autres pays de "Amérique du Sud, aucun moyen n'a encore été employé, dans le but de stimuler la des- truction des serpents. Seul, "Institut de Butantan, qui s'intéressait à ob- tenir un matériel d'étude, achetait des serpents venimeux, dont le prix variait de 2 à 5 mil reis, aujourdhui, il ne paie plus en argent les ser- pents qui lui sônt envoyés, mais en compensation il les paie, en es- pêce beaucoup plus précieuse pour les agriculteurs, — c'est à dire en tubes de sérum, applicable au traitement des accidents ophidiens. Nous calculons, à peu prês à 15.000 le mombre de serpents venimeux, que nous avons reçu, depuis le dêbut de nous expériences. Le nombre-de fournisseurs de serpents pour VInstitut, augmente d'année en année, et avec lui le nombre d'ophidiens que nous rece- vons. Messieurs les planteurs ne font pas la chasse aux serpents, ceux qui arrivent à Institut sont trouvés par hasard, à Ioccasion des travaux agricoles. La chasse aux ophidiens n'est pas chose facile, non par le dan- ger qu'elle oífre, et qui a toujours été três exageré:; mais par la diifi- culté de les trouver quand on le veut. Ces animaux se coniondent faci- lement dans les différents éléments, qui constituent leur habitat, n'ay- ant pas de demeure síire, ou on puisse les trouver. Ils se cachent tantôt dans des cupins abandonnés, tantôt entre les pierres, sous des DDDDDODO JDODDDDGODDODODODODDO 84 DODGODODODODOBHOBDDDDADODOGOGDOS troncs d'arbre, dans des trous de tatou, et surtout, três souvent dans des feuillages de lianes. Nous avons tenté, maintes fois, sans le moin- dre résultat, la chasse aux serpents, dans des endroits ou [on nous avait dit, que nous les trouverions en abondance, les cherchant vaine- ment dans les cachette oi il y avait chance de les trouver. Le moyen le plus pratique serait de dresser des chiens spécialement dans ce but: ils devraient être, naturellement, immunisés contre les différents venins. Comme mogen indirect de destruction nous avons la protection ' de tous les animaux ennemis naturels des serpents venimeux ou qui peuvent contribuer à leus destruction. On cite de ces ennemis dans presque toutes les classes d'animaux. Entre les mammiféres on nomme — le porc, la mangouse, le hérisson et le lérot. Le porc, seulement dans Vétat sauvage, habitué á une lutte três intense pour la vie, pourra attaquer les serpents qu'il trouve pour en faire son repas d'occasion. Elevé et soigné par "homme, ayant une nourriture facile, il perd de suite les qualitês combatives, devenant complêtement indifférent quand il est mis en présence d'un serpent venimeux, même piqué par lui. C'est ce que nous píâmes observer à Voccasion d'une expérience que nous avons faite pour la vérification de ce fait. Nous avons laissé un de ces animaux à jeun pendant 24 heures et ensuite, dans un compartiment étroit, nous lui jetâmes un serpent à sonnettes, qui le mordit a plusieurs reprises; le porc ne pré- senta aucun symtôme d'empoisonnement, confirmant, une fois de plus, le fait déia bien connu que le porc est extraordenairement resis- tant au venin, mais il n'attaqua pas le reptile, malgré la faim qu'il de- vait alors ressentir. ., La mangouste, ou mieux les mangoustes, car on n'en connait pas moins de 20 espêces, sont des animaáux terrestes, qui se nourrissent de proies et quelqueiois de fruits et habitent les régions chaudes de FAncien Continent. Elle est un peu plus grande qu'un chat domesti- que, a un corps long, des jambes courtes, une tête effilée des oreilles courtes etarrondies. La queue, de longueur variable et épaisse à la base, est couverte de poils plus ou moins longs. Le pelage est grossier et a un aspect particulier per [alternance d'anneaux clairs et foncés. Quelques espêces de mangouste sont fameuses pour avoir été domestiquées et preconisées comme un moyen destructeur de rats et serpents. Entre celle ci nous nommerons la ichneumon (Herpestes ichineumon) ou rat des Pharaons etla mungo (Herpestes griseus). La premiêre se trouve en Egypte, Asie Mineure, Maroc, Algérie et Tunisie; la seconde dans Pinde, Indo-Chine, Belouchistan et Afghanistam. Ces deux espêces sont notables par les combats qu'elles livrent aux serpents venimeusx, et dont elles sortent toujours victorieuses, non seulement par la grande agilité dont elles sont dotées, mais aussi par la résistance extrême qu'elles opposent à "action du venin. DDODODDODDDOOODDDODDODODDODADDO 85 DODDDDDDODODDODODO DOHODODODHOS H n'y a pas de doute que ces animaux peuvent attaqueur les serpents venimeux et être vainqueurs. C'est un fait qui a été cons- staté d'innombrables fois par des vovyageurs et des hommes de science. Ce qui peut cependant être mis en doute, c'est qu'ils soient réellement un élément utile comme moyen destructeur de serpents; car ils m'atta- quent qu'accidentalement cés animaux. Ils sont omnivores et attaquent habituellement les oiseaux, oiseaux domestiques, rats et autres petits, mammifêres dont ils font leur nourriture habituelle. Dans quelques régions ils constituent même une véritable piaie, ils sont poursuivis pour cela par Phomme. Ils ne doivent donc pas être admis comme des éléments destructeurs des serpents venimeux. Le hérisson d'Europe (Erinaceus europeus) est réfractaire à "action du venin, et doit être considéré comme un animal três utile et digne de toute protection, car il a la spécialité de composer ses repas d'animaux nuisibles, en se nourrissant d'insectes, de réptiles, (y comprises les espêces venimeux) et le rats. Mr. Cherblanc dit qu'il n'y a pas de meilleur destructeut de vipéres et de reptiles de toutes sortes que le hérisson. “Aussi la nature qui a bien fait toutes choses, [a armé des pieds à la tête pour le rendre apte à combattre les plus ter- ribles reptiles. Le hérisson par [odorat ressemble au cochon, car il va chercher les trufies à 30 centimêtres sous terre; il aperçoit les rep- tiles terrés et avec [aide de son museau et de ses petites pattes il les découvre à 30 et même à 40 centimétres pour s'emparer d'evx. Les expériences de M. Lenz faites avec un hérisson dans une cage sont extrêmement interessantes et instructives: “Le 30 Aoúdt, à 10 heurs et demie, pendant que le hérisson alaitait ses petits, je ietai dans la boite ou il se trouvait une grande vipére. Celle-ci était certainement venimeuse, car deux jours avant elle avait tué un rat. Le hérissont la sentit de suite, car c'est par [odo- rat et non par la vue qu'il se guide. Il se leva, sapprocha delle sans peur, la ilaire de la queue à la tête. La vipére fit entendre un sifflement et le mordit à diiférentes reprises, prin- cipalement sur les levrês. Comme pour démontrer son peu de cas pour un aussi faible assaillant, il se contenta de lécher ses blessures, poursuivit son examen et fut encore mordu, mais cette fois, sur la langue. Il men continuá pas moins cependant, de le lécher, mais sans le mordre encore. Il le prit ensuite par la tête, I'écrasa, tritura aussi bien les dents que les glandes de venin et dévora la moitié du corps du reptile. Il alla ensuite se coucher de nouveau prês des petits et leur -donner une autre fois à têter. L'aprês-midi il mangea un autre serpent et ce qui restait du premier. Le matin suivant, deux petits vipéres recemment nées. Sa santé ne s'altéra pas. aínsi que celle des petits. Il DODDDO DODODODODDODODDDDDDDDDDO 86 DOOODODDODODODODODADODPOODADDE n'y avait même pas de tuméfaction dans les endroits ou il avait été mordu. Le 1.ºer Septembre, nouvelle vipére, nouveau combat. 1! s'approcha du reptile le flaira et reçut plusieurs morsures sur face, les poils et le épines. Il continua à la flairer. La vipére qui s'était blessée dans les épines chercha à fuir. Elle glissa dans la cage; le hérisson la suivit et Teçut encore plusieurs morsures. Ceci-dura bien douze minutes. Le hérisson avait été mordu dix fois sur le museau. Vingt mor- sures n'avaient atteint que les épines. La gueule de la vipêre avait été blessée et était pleine de sang. Le hérisson [Vavait prise par la tête, mais elle parvint à s'échapper. Je Ia pris encore et je vérifiai que les dents de venin se trouvaient encore en bon état. Quand nouvellement je la jetai dans la cage, le hérisson lui mordit la tête, lécrasa, et dévora lentement Vanimal malgré ses contorsions. Cette fois encore ni la mêre, ni les petits hérissons ne parurent incommodés. ] Ces combats se renouvelêrent plusieurs fois et toujours le hérisson commençait par la tête ce qu'il ne faisait pas pour les animaux non venimeux.” En plus de le espéce européenne il en existe beaucoup d'autres, a ant les mêmes coutumes, dans PAncien Continent. En Amérique, il m'existe pas d'animaux, appartenant au genre des hérissons propre- ment dits — Erinaceus. Nous avons, au Brésil, quelques animaux appartenant à la famille Cercolabidae, et dont le corps est couvert d'épines. Ce animaux ne doivent pas être, confondus, ni rapprochés dú véritable hérisson euro- péen; on doit plutôt considérer les representants américains du porc- épic de PAncien Continent. Selon le professeur Gceldi, ce sont des animaux flegmatiques d'existence principalement nocturne, mais se mettant pariois aussi en mouvement perdant le jour. lis se nourrissent habituellement de fruits. Le plus connu de ces animaux, est le ouriço caixeiro (C. Vellosus) désigné par les Indiens sous le nom de coandou ou cuim. Nous ne pouvons donc attendre, d'aucun des représentants de ce genre, les si utiles services rendus par le hérisson européen, et desquels nous avons fait mention plus haut, Dernierement Mr. G. Billard, de Clermont-Ferrand, fit connâitre un petit mammifêre, le lerot, refractaire au venin de la vipére et qui attaque les serpents pour s'en nourrir. C'est un omnivore, n'ayant aucune prédilection pour les serpents. Nous n'avons, il me semble, aucun représêntant de ce genre au Brésil. SS a . DOOODODODODDE DODDODODOBDODODDODO 87 DODOOGUDDDODDODODUDODODODDODDOS Dans les oiseaux nous possédons un grand nombre d'espêces, qui aident à la destruction des serpents venimeux. Il est vrai que ce service a presque toujours été éxagéré, car en régle générale, les oiseaux qui mangent des serpents, le font accidentellement ou du moins ne sont pas exclusivement ophiophages, ils sont au contraire omnivores. Même ainsi on doit protéger tous les animaux qui aident à la destruction d'aussi pernicieuxennemis, d'autant plus que en rela- tion aux oiseaux, presque toujours la capacité ophiophage coincide avec les coutumes insectivores. De sorte que ce sont des animaux doublement utiles à agriculture. Parmi les oiseaux nous ne citerons que les brésiliens encore certains de le faire incomplétement pour manque d'informations. Ce sont les suivants: a) [Léma ou Nhandu (Rhea americana) animal omnivore et qui ne se nourrit de serpents qu'accidentellement. b) La sériema (Dicholophus crystatus) jouit d'une plus grande réputation que [Pespêce précédente; elle est respectée par lés sertane- ios (habitants de la campagne), ayant Ja réputation de dévorer une grande quantité de serpents et de lezards, c) Le jabirú ou jaburú (Mycteria americana) passe aussi pour chasser de serpents. d) L'épervier connu sous le nom de Macaguá, acauàã ou oacauã (Herpetoteres cachinans) iouit d'une grande réputation comme destruc- teur de serpents et de reptiles de toute sorte. Il est considéré par les indiens, selon Paifirmation du professeur Geeldi oiseau sacré, et invoqué pour la guérison des morsures de serpents. Nous pourrions en citer beaucoup d'autre, principalement parmi les oiseaux de proie, qui passent pour destructeurs d'ophidiens. Mais il s'agit de faits qui ont besoin d'être scrupuleusement verifiés. Nous croyons aussi que ni les animaux mammiféres, ni les oiseaux, acci- dentellement ophiophages, ne devront être considérés comme des élé- ments de grande valeur, dans la défense contre 'ophidisme, car la loi du moindre eiiort réduira naturellement jusqu'ã un nombre insignifiant les victimes venimeuses. E'tant question d'animaux omnivores ils préfé- rent certainement une autre nourriture plutôt que de soutenir la lutte avec les serpents. Entre les oiseaux ou parmi les mammiféres nous ne rencontrons pas une seule espêce se nourrissant exclusivement de serpents. Comme nous Pavons vu antériecurement, étudiant la biologie des serpents, ces animaux sont carnivores, se nourrissant, selon Vespêce exclusivement de mammifêres, d'oiseaux, de poissons, de grenouilles ou finalement d'autres serpents. nua 88 DODDOODODODODODODODODDDOODOGEE D| JODODODODODE DODODODODDDd Parmi les serpents ophiophages on doit mentioner. en premier lieu, les serpents venimeux qui peut atteindre la plus grande dimension quoique au point de vue qui nous occupe, il ne peut être utilisé. Nous nous en raoportons à I'espêce indienne la plus terrible et la plus re- doutée pour son caractêre agressif — "Ophiophagus Elaps, Hamadryas Ophiophagus, Naja Elaps, Naija bungurus, vulgairément nommée Hama- dryas. Il est considéré comme le roi ou le géant des serpents veni- meux, car, selon Vaftirmation de Brehm il peut atteindre jusqu'ã 4 mêtres de longueur. H n'y a qu'un serpent venin eux qui peut rivaliser avec lui en dimension: c'est notre surucucú (Lachesis mutus) qui selon le témoi- gnage de plusieurs voyageurs peut aussi atteindre 4 metres. Au sujet de [habitude qu'a cette espêce de se nourrir d'autres serpents, en plus du témoignage des hindous, il existe des observations de Cantor et de Faver qui établissent sirement la véracité du iait: “On lançait réguligrement à une de ces najas que j'avais en captivité, raconte le premier de ces naturalistes un ophidién quelconque, venimeux ou noh. Des que ['hamadryas apercevait "animal il faisait entendre un fort sifflement, dilatait sa gorge, levait la partie antérieure du corps et restait, pendant quelques instants, dans cette position, comme s'il voulait viser avec plus de siireté sa victime. Puis il se précipitait sur elle, "empoison- nant, et la dévorait ensuite; aprês cela, il restait comme endormi prês de 11 heures.” Les hamadrvas, que Fayer a eut en captivité, n'avaient plus les dents inoculatrices de venin qui avaient été arrachées par les char- meurs de serpents. ls avaient complêtement perdu leur vivacité à cause de cette mutilation. Cependant, deux fois, en présence de Favyer “ces serpents en dévorênt deux autres qui avaient été tués par des ser- pents (Najas); ils mangêérent également des serpents d'arbre. Au Brésil il y a problabement, diverses espêces de serpents inoffensifs, qui se nourissent habituellement d'autres serpents. Nous avons fait des observations positives sur deux espêces: Erythrolam- prus cesculapii et le Rhachidelus Brazili. LErythrolampus cesculapii est une espéce de corail non veni- meux, extrêmement iréquent dans VÉtat de St. Paul et qui à été ren- contré dans le Nórd du Brésil et dans plusieurs pays de "Amérique du Sud. Il a le long du corps des anneaux noirs, rouges et blancs ou légêrement jaumãâtres. Ces anneaux peuvent avoir une disposition variable, selon la variété en question, car espêce compte un grand nombre de varié- tés. La variété la plus abondante au Sud présente la disposition sui- vante dans les anneaux: groupe de deux ou trois anneux noirs de 1 [8] DDODDODODDDODODDODO DODDDDDODODO 89 DODODDDDDDODODDDDODODDODODDODO centim. !/» de large, sêparés entre deux par de fins anneaux blancs, les différents groupes étant séparés les uns des autres par un large anneau de couleur rouge. La tête est un peu large, avec une dépres- sion à son union avec le reste du corps. Les yeux sont grands — caractêre qui sert à les distinguer des coraux venimeux qui ont les veux et la tête extrêmement petits. Il ne grandit pas beaucoup: les plus grands exemplaires ont 80 cent. de longueur. Cette espêce parait ne se-nourrir que d'autres serpents exclusi- vement. Ce fait a été constamment vérifié dans un grand nombre d'autopsies, faites sur des induvidus de cette espêce. Nous n'avons iamais pu lui faire prendre d'aliments en captivité. C'est donc, une espêce qui doit être protégée, quoique n'ayant pas la même valeur, prophylactique que le Rhachidelus Brazilii dont nous allons nous occuper. RHACHIDELUS BRAZILI! La Rhachidelus brazilii est une espêce complêtement inoffensive pour "homme et pour les autres animaux, attaquant exclusivement les autres serpents, même les venimeux dont il fait son alimentation habi tuelle. Il y a bien peu de temps, qu'il n'était pas connu des na- turalistes. Ce tut [Institut de Butantan, qui envoya le premier exem- plaire au British Muséum, ou il fut reconnu pour une espêce nouvelle, par le notable herpétologiste de cet etablissement, Mr. Boulenger, qui iugea en devoir créer un nouveau genre. Les noms sous léquel il est connu vulgairement, sent três dif: érents. Ces noms sont toujours extrêmement variables, selon [en- droit, beaucoup sont comn uns à d'autres espéces três éloignéés, et qui ne gardent pas la moindre relation avec celle-ci. Nous citerons entre autres le nom de: Serpent noir, serpent d'eau, gobe poussins, (papa pinto) nettoie champs (limpo matto) et entin celui de Mussu- rama ou Mussurana. Nous avons jugé bon, de retenir et d'adopter ce dernier nom, pour plusieurs raisons. D'abord, comme il s'zgit a'une espêce extrêmement utile, elle doit être connue d'une façon sire, avoir un nom culgaire unique, facile à retenir, c'est une mesure qui s'im- pose dans ['ceuvre de vulgairisation que nous entreprenons. En second lieu, nous n'avons jamais entendu désigner une autre espêce de ser- pent sous ce nom. Et, enfin, le nom de Mussurana, donné, sans doute, par quelqu'un des primitifs habitants de notre pays, est le plus ancien et devant mieux trcuver son explication dans les habitudes, et les caractêres extérieures de [animal Mussurana, signifie en effet, dans la langue tupy, — corde —, et la grande flexibilité que posséde cette espêce, et sa façon de procéder DOBODODOODODDDOOOOnDHooddODODO 90 DD0O00000000000000000000H00DHA quand elle attaque un autre serpent attachant toujours avec les replis de son flexible corps, la victime dont elle veut se nourrir, justifient pleinement ce nom. Une autre explication, certainement plus érudite et plus correcte nous a étê communiquée par notre éminent ami Mr. le Dr. Théodoro Sampaio, grande autorité en la matiére. Nous ne résisterons donc pas au désir de transcrire intêgralement le passage de la lettre ou il eut 'amabilité de nous communiquer son interprétation de cette désignation: “Ce nom, dit le Dr. Théodoro Sam- paio, qui est indubitablement tiré de la langue tupy a certaine- ment été recueille par le peuple. mais avec le vice de pronon- ciation d'ou procêde la fausse orthographie — Mussurama, au lieu de Mussurana qui, me semble la véritable, comme je vais Vexposer. D'aprês ce qui je sait sur Papparence extérieure de ce ser- pent, il a le dos noir, luisant et ressemblé beaucoup au mussum ou mossú, espéce d'anguille de nos riviêres et êtangs. Devant cette ressemblance l'indien toujours três bon observateur le dé- nomma alors, — Mussurana; Mussurana est, en etfet un voca- ble dérivé de Mossum ou Moss auquel on donne la désinence rana, qui dans la langue tupy exprime une chose fausse ou qui ressemble à une autre. Mussurana signifie donc exactement, ressemblant au mussú, au faux mussú, au mussú apparent. L'indien, dans les dénominations d'animaux et de choses usait communément du procédé de comparation; c'est ainsi qu'il disait: Gitirana pour dénonimer une plante rampante, solanacée qui imite la pomme de terre douce, (geti); Mucuirana ou Mu- quirana pour désigner le pou, qui est semblable au Mocuim; Tupinambarana pour désigner une nation sauvage, qui ressem- ble à la Tupinambá. Encore aujourd'hui dans la vallée de " Ama- zone, la population tapuia ou mameluca emploie la même dési- nence rana même avec les mots portugais; c'est ainsi que Ion nomme cannarana, une canne sauvage ou flexible, qui croit en abondance sur les bords du grand ileuve et de ces afiluents. Comme ce serpent, parait devoir se populariser entre nous, par son action bíenfaisante, comme la mangoste dans "Hindous- tan, et se faire connaitre dans le Monde, ce doit être sous son véritable nom d'origine, Mussurana a coté du scientifique Rhachidelus. Le nom tupy mussurana ou plus exactement muçurana ne signifie corde, qu'au sens figuré. Corde, dans le tupy brésilien, se dit chama ou çama, ou plus couramment çã. La corde de larc, se nomme en tupy, guirapaçã; la corde du hamac tupaçã. DDDDDDOODDDDDODODODDDDDODADODO 91 DDDODODDDDODODODODDDODODOOODDO Le mot muçurana (muçurã en guarany) désignait une - corde spéciale, tissue de coton et qui servait pour attacher les prisionniers au moment ou ils allaient être mis à mort dans le camp ennemi, (taba). C'était une longue corde, de la grosseur de 2 cent., plus ou moins, et que pour rendre plus rede, et ne pas se défiler, on enduisait d'une certaine résine foncée ou cire de terre. De la, vient probablement, le nom muçurana, qu'on luí donnait pour sa ressemblance avec le muçu. On voit donc, par les érudites explications du Dr. Th. Sampaio que la désignation de Mussurana, appliquée à ce .serpent, remplit com- plétement son but, soit, considérée, dans les sens direct ou étymolo- gique (muçú, enguia), (rana, ressemblant) ou dans le sens figuré — de mussurana — corde de forme spéciale, ainsi appelée parce qu'elle est comparable à [anguil'e. A Vanalogie de forme, tirée naturellement des caractéres physi- ques de animal, nous devons ajouter [analogie des fonctions, juste- ment quand nous considérons le mot mussurana, comme désignant une espêce particuliêre de corde qui servait pour le sacrifice des prisonniers. La mussurana, — corde, — servait pour attacher le prisionnier au moment du sacrifice; la mussurana, serpent, attache avec son propre corps la victime au moment de la tuer. Il est bien possible que les Tupy, aient observé, três souvent ce combat curieux et émotionnant et, que, guidés par Vanalogie des caractêres physiques et de la fonction, ils aient nommée, avec toute justesse, [espêce dont nous nons occupons — Mussurana. Ce serpent est de couleur noire grisatre, luisante, de teinte claire sur le dos; les écailles complétement lisses et brillantes ont un aspect irisé, donnant Pimpression d'un corps, de nuance gorge de pigeon; les parties latérales sont d'un léger ton brun rosé; la partie ventriêre est de couleur variable: tantôt elle est toute grise, tantôt toute d'un jaune blan châbre, tantôt d'un gris tacheté de blanc. La partie inférieure du menton est presque toujours blanchâtre, les individus jeunes ont, à Vunion de cette partie avec le reste du corps, une bande rosée, comme si c'était un collier. La tête est petite, un peu obtuse, Vécailles sont lisses et larges; yeux petits et saillants. Corps excessivement flexible beaucoup plus fin chez les individus mãles que chez les femelles. La queue relativement fine et longue; beaucoup plus grosse et Iongue chez le mâãle que chez la femelle. Les exemplaires de Im!/, sont communs, quelques uns peuvent atteindre jusqu'ã 2m 35 cent. de longueur. Nos premiers exemplaires ont êté trouvés dans les terrains de Butantan. Maintenant, nous recevons des exemplaires d'autres endroits JDHOonoGOdbnDoDoocoDoocodoccdo 02 cooDDODOOOOODODODODODODODOHoHa de TIntérieur, parmi lesquels nous mentionnerons: Campo Alegre, Saldanha Marinho, Ourinho et Limeira. Nous avons eu [occasion de voir un exemplaire mort dans le sud de PEtat de Minas aux environs des Faux de Lambary (station thermale). Il a probablement un habitat assez étendu:; la rareté relative avec laquelle on le rencontre, pouvant être expliquée par ses habitu- des nocturnes et [habilité avec laquelle il se cache. La Mussurana, n'est pas absolument un serpent d'eau, parce qu'elle ne vit pas dans eau, mais cime à se baigner. Et c'est peut- être à cause de cela, qu'elle est fréquemment rencon- trée, dans les plaines ou marécages, au bord des ruisseaux et des riviêres. Le fait le plus important de la biologie de cette espece de ser- pents, et duquel on peut tirer parti, pour lá défense contre Vophidisme, est de se nourrir exclusivement d'autres serpents, attaquant habituelle- ment les serpents venimeux les plus fréquents dans la région Sud, Américaine. Il y a quelques années, déia, que nous avions observé- que quand des individus de cette espêce, étaient mis en cage avec d'autres serpents, ils tuaient leurs compagnons sans toutefois les ava- ler, probablement à cause du manqut d'espace. Ayant eu, depuis, [occasion d'observrr la déglutition d'un ser- pent non venimeux par une Mussurana, nous avons en lidée de vê- rifier si elle attaquait aussi les serpents venimeux s'en servant comme aliment. Ce fait fut véritie, d'innombrables fois à VInstitut, de façon positive, et nous avons enregistré les observations faites avec plusieurs individus. La Mussurana se nourrit exclusivement de serpents, fait qui pu être constaté par ['observation directe et par Iautopsie des individus récemment capturés. Elle pourra attaquer três probablement, quel- qu'une des espêces venimeuses que [on trouve dans notre pays. Nos expériences ont êté faites avec quelques Mussuranas, captives, déja depuis quelque temps, ayant constaté qu'elles attaquent les espêces suivantes. e: sont toujours victorieuses: Jararaca (L. lanceolatus), urutú (L. alternatus) et le serpent à sonnette (Crotalus territicus). Nous employons de préférence ces espêces venimeuses comme victi- mes, parce que ce sont les plus fréquentes, et que ce sont celles qui existent en plus grand nombre dans le serpentario de [Institut. Nous croyons, cependant, comme il a été dit, que la Mussurana, pourra atta- quer victorieusement n'importe quelles espêces venimeuses, dês que la victime n'est pas plus grande qu'elle. Une Mussurana, que nous gardons en captivité depuis plus d'un an, mesurant Im 75 cent. tue et avale des exemplaires de serpents venimeux, ayant jusqu'ã Im 40 cent. de longueur. [L'alimentation se fait de temps en temps et de façon irréguliêre. Avec un intervalle de SDODDODDDODODODODDODODODODODDDO 93 DDODODODDDO0OODODDODODADOODADOCDA 6 à 9 jours, elle pourra prendre une nourriture, si les víctímes ne sont pas de grande dimension, et s'il n'y a pas d'empêchement d'ordre phy- siologique, comme la mue, ou la période de ponte etc. Dans ces deux derniers cas, elle refuse tout aliment. (Quand elle a avalé un serpent três grand, elle. peut rester jusqu'ã quinze jours, sans manger de nou- veau. (Quand le repas est composé de petits serpents, elle peut en prendre trois ou quatre à la fois. Nous donnerons ci dessous le tableau de nos observations, en relation à la premiêre Mussurana, dont nous avons commencé à enregistrer les données biologiques en Juillet de Vannée derniêre (1909). RHACHIDELUS BRAZILII: (MUSSURANA) N.º 1 ANNÉE 1909. Le 1. juillet — Tua et mangea une jararaca. (L. lanceolatus) Elo) es — Tua et mangea une jararaca. » 25 - bah - ; E » 7 adut = gg : » E n 24 ” RAS ” ” ” ” ni é Octobre — Changea de peau (Mue). » 17 novembre — Tua et mangea une jararad. » 1,19 E — Pondit 8 ceuís non fécondés. EE 240) Ee — Mua. I.er décembre — Tua et mangea une grande jararaca (Lachesis lanceolatus). Elle ftut photographiée au moment de Vattaque, et dans les différentes phases de la déglutition: ce sont ces photographies qui servirent pour la confection des clichés et des gravures coloriées qui illustrent ce travail. go 420) E — Tua et mangea une grande jararaca (Lachesis lanceolatus). ANNÉE 1910. Le 14 janvier — Mua. SE Je o — Tua et mangea une jararaca. Ss ROM o ud ad Rg - E E » 20 février — Mua. » 13 mars — Tua et mangea une grande jararaca. - 1 avril — Tua et mangea une boipeva (Xenodon). » 21, — Tua et mangea une petite jararaca. O uno ==.» ip Jus e E — Mua. AO o AA — Mangea une grande jararaca. E ZO — Mangea une petite jararaca. l4 adôut — Mangea une jararaca de taille ordinaire. DODODDODODODODDDDDDODDDADODaDO 94 ODOdODoDDDADDODDDOD Dodo DDDdDODOO La derniêre note de notre registre se réfêre au combat au quel assista le professeur Bertarelli, qui en fit une brillante et émotionnante description, accompagnée des plus savantes considérations. Qui a lu le sensationnel article “Trois heures au milieu des serpents” publié dans “PEtat de St. Paul” le 16 aôut, le lira avec plaisir une seconde fois, et celui qui ne Ia pas lu aura |occasion de voir et de ressentir Pim- pression du poignant combat, dont le tableau est tracê, avec un colo- ris et une grâce inégalables, par Villustre homme de science. Voici ce que le professeur Bertarelli dit de la Mussurana: “Le Brésil posséde aujourd'hui son mangouste, d'aspect moins romantique, mais plus utile: Mussurana (corde). Rhachi- delus Brazilii scientifigquement, qui ét-it encore il y a peu de temps, considérée avec indifférence par les naturalistes, mais aujourd'hui est élevée au rôle de collaboratrice de "homme en faveur de la civilisation. La mussurana est étendue sur le sol, attendant la proie; le beau corps plombé, d'écailles brillantes et uniformes, se con- torsionne três peu. On dirait un noble serpent, orgueilleux de sa dignité, de son ceuvre, de sa valeur. Une jararaca apparait à son côté. Les deux corps s'agitent et commencent le mouve- ment tlexiblê, lent, onduleux, en larges spirales, branlant, comme s'il fallait éviter quelque choc violent, quelque émotion inutile, Je n'ai jamais vu une tragédie, se déroulant, d'une façon, si élégante et si harmonique. Le serpent venimeux pressentit Pennemi: il le sentit effleu- rer son corps, il sentit vibrer la petite langue bDifide et prépare Vassaut. La mussurana aussi a perçu Pennemi mais ses yeux, habitués à voir dans les ténébres, fonctionnent mal à la lumiêre du jour, et le reptile doit s'orienter avec la langue qui vibre rapidement, tentant les assauts. Mais le serpent prépare sa défense, il ouvre la bouche avec férocité, se jette sur le corps de [ennemi, y enfonce ses dents venimeuses, ... et attend L'expérience séculaire a fixé dans son cerveau [histoire de tant de victoires obtenues avec le petit effort d'une pigíre... Ses cellules cérébrales se souviennent des luttes contre le ja- guar, étle tamandoua, et les morts rapides d'animaux considera- blement volumineux, foudroyês par quelques gouttes de toxi- que. Et les petits yeux du serpent fixent la mussurana. Le Rachidelus qui cherche à serrer dans ses plus robustes spirales le corps du serpent venimeux semble presque faire des grima- ces au reptile habituê á la tromperie... et qui attend que la pa- ralysie commence. Mais la Rhachidelus ne se tient pas pour DDDODODDODOGDODODDODDDDDDODODO 95 DODDODODOO0DCUDOODDDDODADDDODODODO battue: elle a déjá fixé avec fermeté en deux tours de spirale le corps du serpent, le serre et le resserre dans un noeud de fer tandis que lentement elle cherche la tête de adversaire pour tenter le dernier coup. Elle na pas d'impatience: c'estla lut- te du fort qui épargne son énergie. Pourquoi s'agiter, quand la victoire doit fatalement lui sourire? Le serpent est etfrayé! Alors elles sont fausses, les pro- messes des parents, qui durant les longues heures de sieste lui avaient narrê histoire des victoires; qui luí avaient conté la tonction de son venin, qui lui avaient parlé de la fatalité du ve- nin sur la terre? — Pourquoi [adversaire ne cêde-t-il pas et pourquoi les fortes spirales deviennent elles si incommodes ef - si constringentes? Déia la solide tête du Ifhachidelus parcourt plus souvent les lignes du corps du jararáca, titillant avec la langue pour chercher la gorge, et aprês plusieurs tentatives inutiles, la voilã avec "énorme bouche prête pour Vassaut. Mais la résistence devient vaine: les spirales du Rhachidelus resser- rent, de plus prês tout le corps du serpent, dont la tête. cherche à fuir le baiser de mort: encore quelques millim. et le contact sera inevitable. La Rhachidelus comprend lasituation; elle ouvre démesu- rément la bouche, et, rapide, énergique, sâr, quoique dans les ténêbres elle s'enroule tinalement autour de la tête de Iadver- - saire, la démantibule, Lécrase, la triture. Et ensuit, lentement, commence son repas, et avale peu à peu tout son adversaire, jusqu'ã ce que, inerte, il reste etendu sur le sol, jouissant du gargantualesque festin. La Rhachidelus ou Mussurana est aujourd'hui un ob- ject de curiosité; demain il sera populaire, comme un bienfai- teur, et les gens de IInterieur lui demanderont son aide in- telligente, obtenant en compensation la vie sauve”. Les derniêres paroles de Villustre Professeur, traduisent bien les désirs et les plans de FInstitut de Butantan. Nous prétendons d'abord vulgariser la connaissance de cette trés utile espêce; pour la proteger contre la persécution atroce dont elle est encore VYobjet, parce qu'elle est confondue avec ses nuisibles vic- times. Ensuite la multiplier en captivité, pour la distribuer, aux labou- reurs, qui sont les plus interessés dans cette campagne. A” cette fin nous avons fait les premiers pas en faisant cette publication et édi- tant des cartes postales qui représentent en couleurs naturelles, éga- les aux gravures qui illustrent ce travail (grav. 1, 2 et 3) la mussura- na, seule, dans la phase ta plus intéressante de Pattaque áune jararaca et au moment de la déglutition, étudiant déjã les moeurs de ce ser- DODODDODDD00DODODODODODO ODODDO 96 DD0O00000000000000000000000000U pent, et cherchant à crêer le moyen convenable pour sa reproduction dans le serpentario (*) (jardin aux serpents) de Institut. Nous avons imaginé un type de serpentario dont un est déjã construit (figure 5) véritable station biologique des serpents des- tiné en même temps à [êtude scrupuleuse de la biologie des diverses espêces et à la reproduction de celles qui furent utiles ou nécessaires à VInstitut. Le serpentario est constitué par une surface de 400 métres carrés, entourée par un canal d'un mêtre de largeur, ayant dans la paroi extérieure un mur d” 1m,50 de hauteur, de surface lisse dans la partie interne et dans la paroi interne à peine 50 centimétres. La paroi externe du canal ainsi que le mur qui la continue sont verticaux et de surface lisse de maniêre à rendre impossible [ascension des ser- pents et des autres habitants du serpentaire: la paroi interne est incli- née en dedans de maniêre à faciliter la sortie des animaux, qui par hasard tombent dans le canal ou vont s'y baigner. Au milieu de la surface entourée, à un níveau supérieur, un bassin circulaire ayant 2 meêtres de diamêtre et un !/>» mêtre de profundeur, ayant un petit. filet d'eau qui coule continuellement; Vexcés d'eau qui aboutit au canal circulaire, a toujours 40 centimétres d'eau à peu preês, dont le trop plein sort par un conduit dont Pouverture interne est protégée pour éviter la sortie des prisonniers. Dans le bassin central, se trouvent des grenouilles, des crapauds, des poissons, des serpents d'éau, etc. Dans le reste de le suríace divisée en plates bandes, plantées de gazon, de ileurs, et d'arbres, et en avenues couvertes de fin gravier, ons trouve des petites maisons, quelques unes imitant la forme des maisons de cupins, d'autres de formes variées, toutes bien protégées de la pluie, du vent et des rayons directs du soleil. Ces maisons sont destinées à [abri des serpents et des rats qui leur serviront de nourriture. Nous croyons avoir crée ainsi un petit paradis des serpents, oú ils auront une nourriture abon- dante et facile, et oú ils pourront être facilement observés. La Mussurana (Rhachidelus Brazilii) n'est pas sensible aux mor- sures des serpents venimenx, car elle est toujvurs mordue au moment de Vassaut, sans presenter aucun symptôme d'empoisonnement. Quand on jette la mussurana sur un serpent venimeux, qu'on lui ofire comme repas, se trouvant indisposée pour se nourrir, elle retuse la lutte, n'attaque pas et se défend pas quand elle est mordue pour le serpent venimeux. Quand, cependant elle est bien disposeée et ayant bon appétit, c'est la premiére qui attaque Vautre, ce qu'elle fait toujours victorigusement. Voici comment elle agit: elle mord le serpent venimeux en quelque partie du corps tixant la bouche sur la (*) Ce dernier nom nous a eté suggerê par "êminent docteur Raphael Cor- rea professeur á la faculté de Droit de St. Paul. "PUEINSSNW : L06/nA ou W!Zeg snjopiqIeydy Id NET GDE, a SOS EO Or EIN Ec 4 altEs, UA al e, (e1e1e/) snje/092U€7 SISAWIE] AUN [URNA SNjopiy2eY ET " PIPJCJPF aula jDinm Snjopry2euy (eesesel) snjejosue SISay2e] eum opuejeu snjopiy2eyd) ty 7 OWI/DIA ES Juejene snjopiy>eyy €7 J“ojdo Ly JbuyISAOA PWEINSSNW AIG PUIJDIA ens é opuipobua Snjopryeyy by 7 DE AN LM ns, ci pa lá 14 á am b SA RIM, PARRA RO e aa ol N.ºs 26, 27, 28 et 29 — Rhachidelus brasilii (Mussurana) attaquant et avalant une jararaca art Sig tél dy 1 LEE y PA Ar E Re RPA. AooonooooDoHDDoddodooHHHoDDoddo 07 DoDDODDDDOCDNooOHHooLHSoLadOOS partie mordue et s'enroulant rapidement autour du corps; dans ce moment elle est presque toujours mordue par le serpent venimeux, car en prenant une partie quelconque du corps de son ennemi elle laisse la tête de celui-ci toujours libre. Dans cétte phase de lutte (Image Il) les deux serpents se trou- vent complêtement enroulés, la mussurana cherchant à empêcher com- plêtement les mouvements de l[autre, resserrant les multíples tours faits autour du corps de la victime. Le serpent venimeux aprés avoir mordu une, deux fois, ne cherche plus à se déiendre et se rend peu à peu à la constriction faite par la bouche et par le corps de son ennemi. Quand cellui-ci comprend qu'il ny a plus rien à craindre, elle fait mouvoir, avec la bouche, le corps de la victime de façon à Pattra- per par la tête. A' ce moment, le serpent venimeux peut presque toujours se mouvoir encore et s'il est encore assez vigoureux, la mus: surana cherche à le tuer, en lui resserrant la tête entre les m xíillaires, ou en lui faisant faire une distension forcée de la partie antérieure du corps au moyen de tractions répétées exercées sur la tête. Quelquefois il arrive que la mussurana à la premiêre attaque, mord et fixe entre les maxillaires une partie peu vulnérable de sa vic- time, la queue ou la partie inférieure du corps. Dans cétte circons- tance, elle sort sa bcuche de Iendroit ou elle avait mordu, continuant, cependant, avec le corps enroulé à I'autre pour le tenir pris, attaché, et elle va titillant avec la langue cauteleusement à la recherche d'un point vulnérable qui presque toujours est la partie immédiatement derriêre la tête comme le représente bien notre seconde gravure colo- rée. Cette seconde attaque est faite avec prudence et d'une façon síre. La déglutition se fait lentement, commençant invariablement par la tête. Notre troisiême gravure colorée, ainsi que les figures ns. 26, 27, 28, 29, représentent les phases les plus intéressantes de cette ob- servation. La mussurana est comme nous Favons déia dit un serpent en- tiêrement innoifensif ne s'attaquant jamais qu'àã d'autres serpents. Elle n'attaque absolument ni homme, ni d'autres animaux, même si on la maltraitait. Elle semble respecter les individus de son espêéce, tant ceux de sexe différent que ceux du même sexe. Nous avons mis exprês dans la même cage divers exemplaires de Mussurana et nous n'avons jamais observé qu'ils eussent entre eux la tendance agressive qu'ils révelent pour les individus d'autre espêce. 1 est question, comme on le voit, d'une espece tres utile pour Vhomme, et destinée à remplir un rôle três important dans la défense contre Pophidisme. Elle devra être rigoureusement protégée par tout propriétaire “ N0000000DDDDDDDDDD0ODO000ODODODO 98 DOCODODODODODODODDDDDDDDODDDODDE. agricole, qui aprês Pavoir fait connaitre à ses ouvriers devra défendre énergiquement, sous peine d'amende, la mort des ud A qui seront rencontrêés dans ses proprietés. Il est probable ou presque certain qu'il y a d'autres espêces de serpents qui comme la mussurana se nourrissent de serpents veni- meux. De lã Pintérêt quil y a à faire des observations scrupuleuses sur la biologie de tous les serpents. ['institut de Butantan est orga- nisé pour cela et il recevra avec gratitude tous les serpents qui dans ce but lui seront envoyés de quelque point du Brésil. Pour terminer ce chapitre nous devrons traiter de certaines plantes, dont parlent lJes naturalistes, qui ont la propriété de faire fuir les serpents. Nous ne nous attarderons pas à cette analyse parce que nous ne rencontrons pas une seule observation scrupuleuse et digne de foi: Un grand nombre de plantes sont notées comme possédant cette mira- culeuse vertu; mais tous les faits référé ont leur origine dans la tradi- tion populaire, qui se complait à les entourer de fables et d'absurdi- tés, chaque fois qu'il est question des serpents. Le savant naturaliste A. Schlegel, dans son excellent livre (Essai sur la physionomie des serpents) rapporte un bon nombre de végétaux qui étaient préconisés comme éloignant les serpents, la conclusion en est qu'aucun d'eux ne possêde une valeur réelle, et qu'ils doivent la rêputation dont ils jouissent aux préijugés populaires. Ruífz qui a ob- servé et travaillé aux Antilles arrive à un résultat identique. Au Brésil on cite plusieurs plantes. Nous ne parlerons que du vegetal vulgaire- ment nomé catingueiro, capim mellado etc. Sur cette graminée nous avons entendu des versions diamétralement opposées. Les uns disent que les pâturages de catingueiro sont des nids de serpents; d'autres disent que ce capim a la propriété d'éloigner les serpents, de sorte que on ne rencontre pas un seul serpent dans les plantations ou pâtura- ges de cette espêce. Nous ne croyons pas que ce soit ce vegetal qui mette en fuite les serpents. Ce qui peut être a donné lieu à une fausse interpreta- tion est qu'il n'existe pas dans les paturages de catingueiro, d'aliments cenvenables pour les rats ou pour les autres petits mammifêres dont se nourrissent les serpents. N'ayant pas d'aliment convenable pour les rats ou pour les autres animaux dont se nourrissent les serpents ceux lã abandonnent le catingueiro étant suivis par ceux-ci. C'est un fait que nous avons vérifié à [Institut, que les cobayes et les lapins ne mangent pas le catingueiro, tandis qu'ils mangent três bien d'autres graminées, principalement le capim fin, et angola. DODODODODDDDDDDDDDDDDODDDdDODO 99 ODDOODODODODDDODD0DODODDDDDDADODO L'emploi de végétaux comme moyen de mettre en fuite les ophi- “diens nous semble dénué de fondement étant três probablement de ré- sultat d'une erreur d'observation, Ce qui peut et doit se faire dans cet ordre d'idées, est chercher à diminuer la fréquence des ophidiens autour des habitations en n'atti- rant pas les rats, qui sont aliment préféré de quelques espêces veni- meux. On sait que les rats abondent et se multiplient d'une façon extraordinaire autour des habitations ou les restes alimentaires sont tetés sans précaution. Dans les plantations, principalement, on doit avoir le soin de jeter tous les restes de cuisine qui ne peuvent être employés pour les animaux “domestiques, dans un endroit approprié, sur le fumier par exemple de façon à soustraire aux rats tout ce qui peut leur servir d'aliments. FAIRE LA GUERRE AUX RATS C'EST LA FAIRE ÉGALEMENT AUX SERPENTS. qo nu A EM Rm ( Ç Nr aim RI Ir TA "à Mo Tr Io a a nm H! j hd! Em Hip> tuo rs Sd irao el É Pr Eras ie, nl A pr VI “ma ERP h IM VB TM ne eu ã tp o O Ma Me. y “me PARE mudo): ME qua RO AME, E a: k; 7 E THERAPEUTIQUE pe LV ORIDISME | | | A) fo ed v ds 703/06) al THÉRAPEITIQUE DE L'OPHIDISME O i nous voulions faire une idêe approximative de tous les moyens employés pour le traitement des morsures de serpents, depuis Vantiquité la plus êloignée jusqu'ã nos jours, — il serait peut-être plus facile de rapporter ce qui n'a pas encore été rappelé, que de mentionner tout ce qui a étê proposé ou employé dans ce but — si nombreux et va- riês ont été les moyens thérapeutiques preconisés pour combattre les accidents ophidiques. Cette considération nous montre donc, "impos- sibilité d'analyser d'une façon complête tous les remêdes, toutes les pratiques employées, limitant notre sujet à une légêre critique des traitements anciens, pour démontrer leur manque de solidité, à I'expo- sition des bases scientifiques sur lequel s'appuie le traitement moderne ou spécifique. Pour le convenance de la méthode nous diviserons le sujet en trois chapitres: [ — Traitements superstitiecux et empiriques. I — Traitements chimique-physiologiques. HI — Traitement spécifique ou sérumthérapique. CHAPITRE | TRAITEMENTS SUPERSTITIFUX OU EMPIRIQUES —>>— O)——— ly a parmi les traitements populaires des accidents ophi- diens, des idées si absurdes, des pratiques si insensées, qui ne mériteraient certainement pas les honneurs d'une référence, si ce n'était la nécessité et "opportunité, pour but que nous visons dans ce travail, de les analyser et dé les expliquer pour les détruire. Elles représentent, pour ainsi dire, les mauvaises herbes, que Pon doit arracher, pour faire de la place à la bonne semence. IH n'y a personne qui n'ait entendu parler des “Guérisseurs de serpents”, que Ion rencontre si souvent dans presque tous les endroits de PIntérieur, . .. ou ailleurs, dans toutes les villes, même jusque dans les capitales. Le guérisseur des serpents, est presque toujours un homme stu- pidement ignorant, extrêmement crédule et superstitieux, qui a appris de quelqu'un la sympathie ou le reméde dont il use dans le traitement des malades. Il garde le secret le plus absolu, sur les pratiques dont il se sert, sur les ingrédients qui entrent dans la composition des siru- peux qu'il employe: il ne pourra transmettre son secret à une autre personne, qu'aprês avoir guéri un certain nombre de victimes, et cela sous la même condition mystérieuse du secret. Les procédés varient. Il y a des guérisseurs qui guérissent par “sympathie”, d'autres qui emploient de des agents divers, tirés, — les uns du rêgne minéral, d'autres du végétal, et enfin, d'autres du rêgne animal. Les guérisseurs par sympathie sont les moins dangereux, parce qu'ils ne font pas de mal direct aux pauvres victimes de [ophidisme ; sen remettant à la résistance naturelle de Porganisme, qui três souvent triomphe tout seul. Leurs pratiques sont presque toujours complêment inoifensives. Elles consistent presque toujours à donner un verre d'eau DODOOODODODODDONOODOoODHOoDodo 106 DODDDODDDDDODODODODODODODHDODO au porteur de la nouvelle de Paccident; cet acte doit être précédé ou accompagné de gestes, momeries, paroles cabalistiques et priêres adres- sées à St. Benoit, et autres saints. Ils affirment au porteur, que lors- qu'il arrivera prês du malade il le trouvera soulagé. Et de fait, cela arrive três souvent, car, le porteur ayant presque toujours à parcourir de grandes distances pour chercher le guérisseur, et revenir auprês du malade, ou le trouve mort, si c'est un cas grave, ou en meilleur état si ce n'est qu'un empoisonnement léger. Le traitement par sympathie exige une ênorme serie de soins, exigences et précautions, dont ['a- vantage êxclusif est de justifier "insuccês, dans "hypothesê ou le patient viendrait à succomber. Dans [hypothêse contraire, celle de guérison spontanée, la non observance de mesures indiquées, n'est pas absolument prise en ligne de compte, et la cas passe pour être une victoire de plus du pouvoir surnaturel du sorcier charlatan. Si nombreuses et compliquées sont les recommandations faites par celui-ci aux personnes qui entourent la victime, que linsuccês probable sera difficilement inexpicable. Ainsi, ni le malade, ni les personnes qui ["entourent en pourront prononcer le mot serpent; aucune femme enceinte, ou nourrice au sein, ne pourra pénétrer dans la maison oú se trouve le patient; celui- ci pourra user de boissons alcooliques, mais ne pourra être en face de quelqu'un ayant abusé de [alcool. La moindre faute à toute cette série de recommandations, détruira la sympathie et expliquera la mort du patient, car, conclura triomphalemént le guérisseur, la sympathie est infaillible, et le malade durait certainement guéri, s'il avait obser- vé toutes les recommandations afin de ne pas détruire le charme. La sympathie est infaillible, mais elle est extrêmement iragile, et les insuccês qui traduisent cette fragilité nous démontrent le malin guérisseur. D'autres guérisseurs, cherchent à donner à quelques objects la vertu curative; alors appairessent: la peau de loup, les plumes de ma- cuco, perdrix et d'autres oiseaux, les pierres poreuses, les os calcinés, les pointes de cornes de cerf, les objects en acier, etc. dont [action est expliquée par un simple contact. Quand quelques uns de ces remêdes, sous cette forme amélio- rent Vétat du malade, on peut aussi les êmployer intéricurement. C'est ainsi que Ion conseille, la tisane de peau de loup de plumes de dif- férents oiseaux, de raclure de cornes de cerf, etc. Dans quelques cas, on conseille d'ouvrir le ventre d'un petit ani- mal vivant, et de [etaler ainsi sur le point mordu; dans [autres on fait enterrer le membre blessé; la barbarie de certains traitements, va même jusqu'ã exiger de mettre le corps de la victime, dans la terre molle, dans une position verticale, de façon à ne laisser que la tête libre. Et quand la malheureuse victime succombe, le guérisseur dit 5DDDDDDDODSSODDDODODDDODODODDO 107 DDDODODODODODODODDDDODODODODDO avec conviction: “C'était la derniére ressource; si le malade n'a pas guéri, aucun remêede ne pouvait le sauver!” Une classe plus dangereuse de guérissewrs, est celle des pseudo- médicins, qui ordonnent des remédes internes. Ils emploient, soit des substances toxiques connues, remêdes de pharmacie, soit des plantes de notre flore dont les effets sont inconnus. Ils se rendent presque toujours prês du malade, qui aura alors à soutenir une lutte heroique contre [empoisonnement produit par le serpent, et les empoisonne- ments produits par le charlatan. Un grand nombre de malades qui auraient échappé à I'empoisonnement ophidien, s'ils avaient été aban- donnés à leurs forces naturelles, succombent sous [action toxique des substances qui leur sont administrées à titre de remêdes. La fausse notion, que le poison détruit le poison, porte ces guérisseurs à em- ployer des agents três actifs et dangereux. Entre autres, le calimel, dans du jus de citron; le sublimé corrisif, quils connaissent sous le nom de solimão; les purgatiís drastiques, le tabac en application locale, et par voie gastrique melangé à I'eau de vie, [alcool à doses toxíques, soit sous la forme des boissons usuelles, — eau-de-vie de canne à sucre, (cachaça) cognac, vin, etc., soit sous la forme d'esprit de vin ayant servi de liquide de conservation a un serpent mort quelconque. Les plantes préconisées et employées comme spécifiques dans le trai- tement de "ophidisme, sont innombrables, et rémontent à [antiquité la plus eloignée. Au Brésil, chaque guerisseur a sa plante de prédilecrion ou sa préparation, dans la composition de laquel entre, presque toujours le suc “d'un végétal, la teinture des feuilles ou de la racine, de [eau de vie et du miel. Quelques unes de ces mixtures incongrues et irrationelles, conçues par des individus complêtement obtus, sont arrivées à con- quérir les sympathies d'hommes instruits et même de professionnels de grande valeur, dont beaucoup sont arrivés à attester Vefficacité de telles panacées, basês sur des faits, qui analysés à la lumiére des con- naissances de la biologie des ophidiens, n'offrent aucun élément de preuve, quoiqu'ils soient impressionnants quand ils sont observés superficiellement. Un individu est mordu par un serpent, dont Pespêce n'a pas été reconnue, s'eifraye, se trouve mal, en sentant les phénomênes subjec- tifs de Pempoisonnement. Il a à sa disposition une de ces préparations miraculeuses, il 'emploie; les phénomênes cessent comme par enchan- tement. Conclusion superficielle: [individu a été sauvé par le reméde! Causes de I'erreur dans ce cas: cet individu avait pu être piqué par un serpent non venimeux, et impressionné par accident, avait pu sentir, par auto-suggestion, les phênomênes subjectifs de “empoisonne- ment. Cette hypothése doit se vérifier assez fréquemment, parce que D0DDDDOODDDDODDODGOCOCDDDODODO 108 0000000000000000000D0DD0bDDDDODO le nombre des serpents non venimeux est beaucoup plus grand que celui des venimeux. Un autre cas: Le patient est murdu par un serpent parfaitement reconnu venimeux, il présente le tableau complet de ['eêmpoissonne- ment ophidien, autant les symptômes subjectifs, que les signes objec- tits de la plus grande gravité; soigné avec une des fameuses prépara- tions, — il guérit. S Observation superficielle: oh! il n'y a pas de doute, le remêde a guéri le malade. Explication: Le serpent venimeux, quand il mord, n'inocule pas toujours la dose mortelle de venin, ceci pour des raisons d'ordre bio- logique qui ont déja été exposées et que nous allons répéter car elles sont essentielles pour la compréhension de ces fausses, cures. Le venin est normalement dépensé par le serpent pour la chasse des pe- tits mammiféres dont il se nourrit; il fonctionne dans ces conditions, comme arme de chasse, et comme ferment digestif; une fois employé le venin se reproduit três lentement dans la glande, de sorte, que, dé suit aprês la déglutition d'une petite victime, le serpent sera déporvu de venin, et celui-ci sera d'autant plus abondant, jusqu'ã la limite ma- ximum, dans la glande, que plus grand sera "espace de temps à par- tir du moment ou le serpent s'est alimenté. La quantité maxime de venin se rencontre de 15 jours à um mois aprês le dernier repas. Il sen suit que si un serpent, três ve- nimeux, détermine un accident sur homme, peu de jours aprês avoir dépensé le venin, il produira un empoisonnement non mortel, par in- suifisance de dose de venin. Beaucoup de ces cas sont accompagnés de symptomes graves et impressionnants, se terminant spontanément par la guérison, parce que le venin inoculé n'avait pas atteint la minime mortelle. D'autres circonstances peuvent concourir pour varier la gravité de Vaccident: la résistance de la victime, (três variable avec I'âge) la région mordue, plus ou moins vasculaire et le fait d'être ou non cou- vert de vêctements, Vimplantation d'une seule dent inoculatrice ou des deux, etc. Par cet exposé on vérifie clairement combien fausse est la base, de ceux qui prétendent conclure de Véfiicacité de ces prétendus remêdes, par leur application dans les accidents naturels. Non, Puni- que moyen de juger avec certitude, est d'expêrimenter sur des ani- maux. en leur injectant des doses connues de venin, essayant en suite les substances, dont on veut vérifier les effets. En employant la méthode expérimentale, nous avons vérifié qu'aucun de ces pseudo-remêdes ne possêde la moindre action sur "empoisonnement ophídien, et quelques uns se révélérent nociís abrégeant la survivance des animaux en expérience. DDODDDOODDODODODODODDODODODODO 109 DODODDDODODDODODODOODODODDODDO Nous avons passé en revue expêrimentale un grand nombre de plantes, préconisées pour le traitement de [ophidisme. Nous avons pu aussi essayer les préparations les plus fameuses. Nous ne [avons iamais fait par propre curiosité, car, par les expériences antérieures et par V'étude que nous avons faite des venins de serpents, nous possé- dions une conviction complete, sur le manque absolu de valeur de telles préparations; nos essais ont toujours été provoqués par Vin- tervention de quelque personne amie et à le demande des propres intéressés. Nous avons derniêrement résolu de proposer à ces der- niers, de venir eux-même expérimenter leurs préparations dans notre laboratoire, chaque fois qu'ils solliteraient I'essai expêrimental. Ce mode de procéder a pour but de tirer [Punique profit, que "on peut obtenir avec de telles expêriences,. qui est de convaincre Vauteur de la prêparation de son absolue inefficacité. Nous profitons de Ioccasion pour déclarer que nous n'avons jamais refusé notre aíde pour l'examen de remêdes contre les morsu- res de serpents, ce qui fut insinué à quelques membres du Congrês de Minas, quand on discutait une autorisation pour que le gouverne- ment achête une de ces préparations pour être distribuée aux agri- cultures de V'Etat de Minas. Nous sommes toujours prêts à aider aux expêriences, même avec les remédes les plus absurdes, dês que lauteur se présente au Laboratoire pour assumer la responsabilité des conclusions. Si Pexpérience et la raison ne suffisaient pas, si les considéra- tions que nous venons de faire n'étaient pas acceptables, pour expli- quer les fausses guérisons apparemment obtenues par les pseudo re- mêdes, nous pourrions en appeler à [opinion sensée d'un grand nom- bre d'investigateurs, dont quelques uns, quoique ayant vécu à une époque assez “êloignée de la nôtre, sans posséder les moyens moder- nes d'investigations arrivêrent sur ce point, à des conclusions identi- ques, condamnant les traitements absurdes et empiriques de [ophi- disme. Nous ne citerons que quelques uns des plus notables qui se sont occupés du sujet. Schlegel, dans son livre publié en 1837, sur la physionomie des serpents, critique três judicieusement Pabsurditê des traitements populaires. Le dr. E. Ruiz, dans un excellent travail de 1857, sur le Fer de Lance de la Martinique, analyse 41 recettes populaires préconisées contre la morsure des serpents, et conclut par leur inefficacité. En 1867, dans la Gazette Médicale de Bahia, le savant Wucherer écrivait ceci: “Spécitique ou antidote certain contre la morsure des serpents, il n'y en a pas. Gerner à déjã donnê une liste de cent plantes qui s'em- ployaient contre la morsure des serpents. Aujour-dhui elle DODDDDODDDDODODDDDDDODDDDODODDO 110 DDOODODODODDDDDDODODDODDDDDDODO pourrait s'étendre encore beaucoup plus. Aucune d'elles n'a pu soutenir sa réputation tant prônée de spécifique. Un moyen qui a joui, il y a longtemps d'une réputation imméritée, est une pierre qui a la faculté d'attirer ou d'absorber rapidement les liquides. Cette pierre a été remplacée par la pointe de comes de cerf, ou los calciné qui possêde aussi cette propriété d'absor- ber les liquides. Redi, qui par ses expêriences faites devant le grand duc d'Etrurie, Ferdinand Il, detruisit tant de notions su- perstitieuses et erronées du sujet des serpents, démontra que les pierres mentionnées n'ont pas cette merveilleuse vertu, et Fontana par des expêriences sur des oiseáux et des mammifê- res, fit la même preuve au sujet des os calcinés.” Le dr. Sebastião Barroso, dans son excellente thêse inaugurale (1889), sur les morsures de serpents, attaque vigoureusement les trai- tements empiriques, son analyse se terminant par le passage suivant, que nous transcrivons: “Cette énorme série de medicaments, plus in- faillible lun que I'autre, n'a pas besoin d'étre étudiée par nous, car elle I'a déiã été par d'autres et il suffit que nous disions — elle ne sert á rien. Quelques uns sont dangereux, comme le tabac, à cause de la nicotine, et le dr. Lacerda, dit qu'il connait un cas authentique d'empoisonnementpar ce moyen de traitement. Une pratique empirique beaucoup plus vulgarisée chez les peu- ples africains que chez nous, consiste dans "emploi des organes in- térnes du serpent, tant par voie gastrique, que par application locale à Pendroit touché. Le foie et la bile sont principalement employés. Cette prati- que répugnante et complêment inutile, n'a pas la moindre valeur cu- rative, quoique le dr. Frayer de Edimbourg, ait vérifié que la bile neu- tralise le venin dans certaines conditions. Pour cet expêrimentateur, la bile exercerait non seulement une action neutralisante sur le venin, quand elle y est mélangée in vitro, mais encore contiendrait une substance reéllement antitoxique, ayant une certaine valeur curative. Les conclusions de Frayer ne furent pas complêtement confirmées par d'autres expérimentateurs. Le dr. Wehrmann, de Moscou, par exemple, conclut que-la bile de bceuíf détruit par mélange in vitro-la toxicité du venin, étant dé- nuée de Paction curative et préventive; que la bile de boeuí, celle de Vanguille et celle de la vipêre, —agissent surtout par mélange. Calmette, arrive à des conclusions identiques, ajoutant de plus que tous les venins comme aussi certaines toxines microbiennes, per- dent leur toxité et ne produisent aucun effet préijudicial quand on en injecte le mélange aux animaux. Cet expérimentateur injectant de la bile quelques heures ou même 24 heures avant le venin, en doses o css mese Sei ind a a a ih co O Ddr DODDODDDDODODOCODDDDDDODDODODDDO MM) DOD00OD0000D00D0DDDDDDDDDODODDODO relativement élevées (1,5 c. c. de bile par cobaye de 500 grammes) n'arriva pas à observer aucun pouvoir préventif. Il constata égale- ment qu'injectée aprês le venin, elle n'exerce aucun effet thérapeuti- que, n'arrivant même pas à modifier la marche de l"empoisonnement. Nous avons fait un bon nombre de expériences pour vérifier tous ces points, ayant employé principalement la bile des principales espêces venimeuses. Nous avons vérifié comme les deux derniers expéri- mentateurs que la bile exerce une action altérante quand elle est mise en contact avec les venins; mais qu'elle ne possêéde aucune action anti-toxique sur les venins, êtant en conséquence complétement dénuée de quelque valeur préventive ou curative. feia F] Ed “O: ud CHAPITRE II TRAITEMENTS (BIMICO-PIYSIOJOGIQUES e ous examinerons dans ce chapitre, les divers traitements basés les uns sur la physiologie et les autres sur Valté- rabilité du venin sous Paction d'agents chimiques. Ils se distinguent essentiellement de ceux analysés dans le chapitre précédent pour être rationnels ou s'appuyer sur des faits bien établis par la science, quoiqu'ils manquent dans la pra- tique pour les motifs que nous exposerons à propos de chacur d'eux. Nous devons distinguer, dans le traitement des morsures des serpents, quelques indications d'application locale, d'autres d'application générale. Parmi les indications du premier groupe nous avons: 1.º “Soustraire le venin de la blessure ou empêchér sa pénétra- tion dans le courant circulatoire. Ee 2.º Détruire in /oco le venin inoculé. La pratique de la succion faite dans la région mordue, dans le but de soustraire le venin inoculé, est bien connue, elle ne donne pas de résultat, principalement en conséquence de la rapidité avec laquelle le venin se fixe sur les tissus et Vaffinité qu'il possêde pour le proto- plasme des cellules. Nous avons fait plusieurs expériences dans le sens de vérifier si la succion faite par une ventouse appliquée au point d'inoculation de venin, diminuerait la gravité de Iinoculation par la soustraction d'une partie du venin. Les résultats ont toujours été négatiís, les animaux traités par ce moyen succombant, en même temps que les témoins. Dans Vintention d'embarasser ou d'empêcher la pénétration du venin dans le courant circulatoire il est d'usage d'appliquer une ligature au dessus du point mordu, quand la morsure a lieu à un des membres ce qui, heureusement est la rêgle. C'est un moyen três généralisé, provisoirement pour donner le temps à la victime de chercher DO00DDODHODODODODOODODODDDDODDO 114 DOODOD00ODDODOODODDODDODDHDADDDDO d'autres traitements car elle ne supporterait même pas longtemps "em- barras circulatoire consécutif à "application de la ligature. D'ailleurs on ne doit pas se fier absolutement à ce que la ligature appliquée en de telles conditions empêche la pénétration du venin. Nous avons fait des expériences dans ce sens sur des lapins et des cobayes, arrivant à la conclusion que la ligature même quand elle est faite avant Vinocu- lation du venin, n'empêche pas son action générale. Il pénêtre dans ces cas à travers les éléments des tissus et non par les vaisseaux de la région. Dans la seconde indication — détruire in loco le venin injecté — nous devons considérer les applications du feu, de fer rouge et celles des sels qui possêdent une action altérante sur le venin. Les applications de feu et celles de fer rouge ne pourront don- ner de résultat que mises en action immédiatement aprês la morsure. Cette condition qui est essentielle pour les effets destructeurs que on peut attendre de tels agents, est presque impossible à réaliser dans la pratique. Presque toujours, quand ils entrent en action, le temps oppor- tun est déiã passé, car la plus grande partie de venin ne se trouve plus au point d'inoculation, étant par conséquent, complêtement inutiles. Il y a des sels qui, mélangés en certaine proportion au venin ont la propriété de lui altérer Vaction toxique. Entre autres nous cite- rons ceux-ci: le permanganate de potasse, Iacide chromique, le chlo- rure dor, les hypochlorites alcalins, [hypochlorite de calcium. Ceux-ci, employés en relation de 1 à 4 pour cent, de mélange avec le venin, en solution faiíble, déterminent une altération rapide. Quand, cependant, ils sont mis en contact avec le venin pur, Valtération n'est pas si profonde pour empêcher Vaction toxique du venin. Des subs- tances que nous avons examiné, celle qui se révéla la plus active a été la soude et la potasse, qui iurent essayées en solution de 4º. Si Vaction de telles substances est manquée, même quand elles sont mé- langées in vitro avec legvenin, elles le sont d'autant plus quand elles sont employées par des injections dans les tissus, à [endroit de Vino- culation. Dans ce cas, leur action est entigrement nulle, comme nous avons eu l'occasion de le vérifier plusieurs fois. Un des motifs de Véchec complet de cette méthode de traitement est Pimpossibilité de mettre en contact les substances neutralisantes, avec le venin qui a été inoculé antérieurement et qui sera loin du point d'inoculation; un autre motif est que [action alterante de ces corps sur le venin, est de la méme nature que celle qu'ils exercent sur les líquides organiques. De sorte que quand elles sont injectées dans les tissus, elles soufirent une altération immédiate par le contact des liquides organíques, ce qui empêche une action quelconque sur le venin que Ion cherche à com- battre. Le permanganate de potasse se trouve dans ce cas, car "action altérante qu'il exerce par oxydation des venins, s'exerce aussi sur les a do DDODODDOODODDDDDDDODHODODOdOdo 115 DHodsDDDODODDDADDDODDODODODHDO tissus et sur les liquides organiques. Nos expériences ayant pour but de vérifier action curative de ce corps ont toujours été négatives et m'autorisent pas la conclusion d'être de quelque profit dans le traite- ment des accidents ophidiques. Notre distingué conírêre Dr. Sébastião Barrozo dans son travail inaugural sur “Les morsures de serpent et leur traitement”, critique severement le travail du Dr. João Baptista de Lacerda, concluant que le “permanganate de potasse est simplement antidote statique du venin des ophidiens, car sur le venin placé dans un endroit un peu distant, même non absorbé, ou sur celui qui été absorbé, il n'éxerce pas le moindre action.” Les injections intra veineuses de permanganate sont, en plus d'inutiles, dangereuses.” Le Dr. Couty qui collabora avec le Dr. Lacerda dans les expé- riences sur le permanganate de potasse, comme ant dote du venin, n'accepta pas les conclusions optimistes de ce dernier, il protesta contre elles. “ Vulpian, Baldoni, Ureta et Richards firent des expériences avec du permanganate de potasse, concluant par son inefficacité dans le traitement de Vophidisme. Le Dr. João Paulo de Carvalho essaya aussi, comme le rapporte le Dr. Sebastião Barrozo, avec des résultats négatifs, le permanganate de potasse. Par cet exposé nous voyons qu'autant ce dernier corps, que tous les autres qui furent proposés comme altérants du venin, doivent être complêtement abandonnés car ils n'ont pas de justification suffisante, ni en expériences, ni dans la pratique. Quant au traitement général la science médicale, se trouvant, il y a bien peu de temps, dépourvue d'un agent spécifique, elle se bor- nait à conseiller 'emploi de purgatiis, diurétiques et sudorifiques, appli- cations qui devaient surtout aider Porganisme dans [élimination du venin. Cette méthode de traitement, quoique rationnelle et d'accord avec les principes généraux de physiologie, n'ofire aucun avantage, quand elle est jugée par l'expérience. Les purgatiis peuvent même être préjudiciales augmentant les hémorrhagies internes, qui constitu- ent un des symptômes les plus fréquents des accidents ophidiques. CHAPITRE II TRAITEMENT SPECIFIQUE OU SERUMTHÉRAPIQUE O q) omme nous Pavons vu, par Panalyse faite dans les deux chapitres antérieurs, les traitements empiriques ou su- perstitieux, mis habituellement en pratique par les gué- “risseurs de serpent et par les charlatans de toute sorte, ou bien les traitements médicaux (chimico physiologi- ques) n'exercent aucune action sur la marche de |empoisonnement ophidique. La médicine officielle se trouvait, il y a bien peu de temps, complêtemente désarmée pour combattre de tels accidents, ce qui ex- plique jusqu'ã un certain point la préférence que les victimes des morsures de serpents avaient pour les guérisseurs et pour les sorciers nêgres. Le professionnel ayant conscience de sa responsabi- lité, ne possédant pas de recours dont on puisse avoir confiance, ne pourrait pas faire usage du même langage que le charlatan, garan- tissant sans aucune responsabilité, la guérison complête de la pauvre victime de "ophidisme. Entre les maniêres réservées et prudentes de Phomme de science et la foi aveugle et superstitigcuse du charlatan, il n'y avait pas à hésiter: ils préféraient toujours le miraculeux gué- risseur qui leur garantissait la vie comme par enchantement. Le traitement des accidents ophidiques par les sérums spécifi- ques vint donner à la science un moyen réellement efficace pour com- battre de tels accidents, le probléme de Iophidisme se résumant au- jour d'hui dans la divulgation de ce recours thêrapeutique,* 'conjointe- ment avec les moyens prophylactiques dont nous nous sommes oc- cupés dans un chapitre antérieur. Nous étudierons, successivement, dans ce chapitre, la prépara- tion des sérums anti-venimeux, les preuves de leur valeur préventive et curative et les résultats pratiques obtenus avec cette méthode de traitement dans notre pays, surtout dans VEtat de St. Paul. DOODODO 9DD0000DDODODODODDDDODOO 118 00000) 000000DH0ODDVDODOHDDDDDDA PREPARATION DES SÉRUMS ANTI-VENIMEUX Quand on injecte, sous la peau, certains venins, en doses in- finiment petites et augmentant progressivement, sur un animal, celui- ci acquiert progressivement de la résistance en relation au venin qu'on Juíi injecte, supportant même des doses énormes sans présenter des symptômes d'empoisonnement. "Nous appelons ceci dans le langage technique immunisation. La dose initiale est toujours si petite que [animal ne doit pas abso- lument présenter d'altération aucune dans son état physiologique; Pau- gmentation des doses doit être três petite au commencement de Vim- unisation; les injections devront être faites de 3 en 3 jours ou de 5 en 5 jours, selon la tolérance de l'organisme que Ion veut immu- niser, arrivant à injecter ainsi, progressivement et lentement des do- ses colossales et qui valent pour beaucoup de centaines de fois la minime mortelle. Ce qui se passe dans organisme de [animal, pen- dant la période d'immunisation, est extrêmement intéressant. Aux premierês injections et aux suivantes les cellules de "organisme pour se défendre de Vaction du venin et sous Vinfluence de celui-ci, fabri- quent une substence, que nous appelons anti-toxine, qui a la pro- priété de neutraliser le venin, par la grande électivité de combinaison qu'elle a sur celui-ci. Ainsi à mesure que nous augmentons les do- ses de venin, on augmente proportionnellement la formation de [an- titoxine. Celle-ci s'accumule principalement dans le sang et peut- être retirée par la saignée de [animal et la séparation de la partie li- quide du sang qui est constitué par le sérum. Le procédé d'immunisation est plus ou moins tardif, selon le venin que on emploie et la sensibilité de Pespêce — animale que ["ón immunise. Avec les venins d'origine microbienne "immunisation est géné- ralement beaucoup plus rapide qu'avec les venins de serpent. Avec la toxine diphtérique on peut immuniser un animal dans un délai de trois mois, tandis qu'avec le venin des serpents on obtient rarement le même résultat dans une période inférieure à 1 an. Quant au choix de l'espece animale, pour la production de sé- rum on peut dire d'une façon générale que la plus grande sensibilité, est la condition avantageuse. Sauf de rares exceptions le cheval ou le mulet est toujours préféré, parce que a la condition de sensibilité ces deux espéces allient d'autres qualités, comme la docilité, disten- sibilité de la peau, facilité de retirer de grandes quantités de sang etc. Pour 'immunisation contre le venin des serpents nous avons employé indifféremment le cheval ou le mulet; "un et Vautre sont extraordinairement sensibles au venin. Avec une dose initiale de 1/0 RESRRE A DDODDODDODOCODOODODDDODODODNDO 119 DDDDDGODODODODODODDODO OD0ODDODD de milligramme nous avons déjá eu de graves phénomênes d'empoi- sonnement. Nous commençons actuellement Pimmunisation avec une dose bien plus forte mais nous protégeons préalablement ['animal, par une injection endo-veineuse de sérum anti-toxique, faite quelques ins- tants avant [injection du venin. Avec cette méthode nous sommes parvenus à abréger la période d'immunisation, sans les accidents que nous auríons eu certainement si ce n'était cette précation de protéger animal au commencement de [immunisation au moyen d'injections préventives de sérum. Sans ce recours, on doit abaisser la dose ini- tiale à */,oo de milligrammes. Quand on arrive à la fin de Vimmunisa- tion, on peut injecter des doses correspondantes à 6 c. c. de venin pur ou 2 grammes de venin sec. L'immunisation étant bien dirigée [animal ne perdra pas de poids et aura une excellente apparence révélatrice d'une certaine action tonique que le venín exerce quand il est administré judicieusement par doses bien graduées et progressives. (Quand, au contraire, par manque de temps, ou de tact on précipite "immunisation par la succession rapide des doses, "animal diminue extraordinairement de poids, et arrive com- plêtement cachectique au terme de cette période préparatoire, quoiqu'il présente habituellement un sêérum fortement anti-toxique. Le venin qui s'emploie dans ["immunisation des animaux est recueilli comme ce fut indiqué antérieurement et, aprês être filtré et seché dans une etuve a 37º; il est conservé dans cet état pour être utilisé à mesure qu'on en a besoin. Pour "employer, on le pêse dans une balance de précision et on le dissoud dans une faible solution de chlorure de soude, qui le dis- soud parfaitement, sans en altérer la propriété. Quand on a besoin d'employer des doses três fortes, on peut glycériner le venin récem- ment recueilli et le conserver ainsi quelque temps avant de Vinjecter. La glycérine aura Vavantage de conserver le venin et de tuer par ['ac- tion prolongée les germes qui se trouvent dans la bouche du serpent et qui acompagnent habituellement le venin. Quand on immunise un animal contre un venin, on en obtient- un sérum três actif ou anti-toxique en relation au venin employé dans le procédé d'immunisation; mais três peu anti-toxique ou même sans activité aucune en rélation à d'autres venins. De sorte que rationnelle- ment nous devions avoir autant de types de sérum anti-venimeux qu'étaient les espêces de serpents venimeux, car nous avons vu qu'il n'y a pas deux espêces qui fournissent des venins pariaitement égaux. Ceci, cependant, serait peu pratique, non seulement du côté technique de 'obtention des sérums, mais aussi du côté de I'indication du sérum à employer dans les diiférents accidents. Le problême limitant la région sud-américaine, mous avons êtu- dié les venins des principales espêces qui se trouvent dans cette région, DDDDDDDDODDDODODODODDDODDDDODOO 120 DODODDODOnDDODDDODOODODDDDDODO es classifiant en trois types, comme ceci a déjá été rapporté antérieu- rement, quand nons avons traité des venins: le type crotalique, le type bothropique et le type elapine. A chacun de ces types de venin correspond un type de sérum anti-toxique. a) Le sérum anti-crotalique (fourni par des animaux exclusive- ment immunisés avec le venin du Crotalus terrificus (serpent à son- nettes) est três actif contre les empoisonnements déterminés par cette espêce. b) Le sérum anti-bothropique foumi par des animaux immuni- sés avec les venins des serpents qui appartenaient au genre bothrops et qui aujourd'hui turent compris dans le genre Lachesis, constituant les espêces les plus fréquentes de ce dernier genre. Ce sont la La- chesis lanceolatus (jararáca), Lachesis alternatus (urutú ou coatiára) et Lachesis atrox, connue vulgairement tantôt sous le nom de jararáca, tantôt sous celui de jararacuçú. c) Le sérum anti-elapine n'a pas encore été livrê à la consom- mation, mais il se trouve dans une période de preparation avancée. Il sera fourni par un animal immunisé avec le venin d'Elaps frontalis et Elaps corallinus qui sont les uniques coraux-venimeux que nous ayons eu à notre disposition. Ce type de sérum sera destiné au traitement spécifique des divers accidents déterminés par des coraux venimeux. ; En plus de ces types principaux de sérum, nous avons été obligés de créer on mixte ou polyvalant pour la solution des cas ou on ne connait pas-l'espece qui a mordu ou pour les cas ou le serpent qui a causé "accident n'appartient à aucune des espéces subordinnées aux types indiqués. Nous appelons ce type de sérum, anti-ophidique. est fourni par des animaux qui sont immunisés avec une mixture to- xique oú entrent, en doses proportionnées à la fréquence avec laquelle sont rencontrées les resptives espêces productrices, tous les venins que nous avons eu à notre disposition. Son activité a été expérimentale- men vérifiée en relation au venin des espêces suivantes: |.º Crotalus terrificus (serpent à sonnettes) assez actif. 2.º Lachesis mutus (surucucú) peu actif. 3.º Lachesis alternatus (urutú) três actif. 4.º Lachesis lanceolatus (jararáca) três actif. ? 5.º Lachesis jararacuçú (jararacuçú) assez actif. 6.º Lachesis atrox (iararacuçú) três actif. 7.º Lachesis neuwiedii — assez actif. 8.º Lachesis itapetiningae — peu actif. ES DEU DODDoDoHobooboooHHHHbOHOdondco 12] Do0000/DDOOODDODODADOSCHDDHoHo Le sérum anti-ophidique n'est pas aussi actif que les sérums spé- ciaux en relation aux venins qui leur sont spécifiques, car pour leur obtention Vactivité cellulaire des animaux est solicitée en relation à beaucoup de venins, au lieu de I'être en relation à un seul. Il a ce- pendant Pavantage d'avoir une indication plus ample et de satisfaire parfaitement dans la maijorité des cas. Quand un animal destiné à produire un sérum anti-toxique arrive à la derniére phase de Pimmunisation, sachant par des examens préalables qu'il possêde déjá un sérum suífisamment actif, on lui retire aseptiquement d'une des veines jugulaires 5 litres !/» de sang. Celui-ci est reçu en des vases stérilisés de verre, de large ouverture, de deux litres de capacité, étant fermés avec un papier parcheminé, ayant par dessus un couvercle métallique. Le sang ainsi recueilli se coagule plus ou moins rapidement laissant échapper lentement du coagulum fibrineux la moitié de son volume en sérum, dont la séparation atteint le maximum en 48 heures. Aprês chaque saignée le sérum de [animal baisse considérable- ment de valeur anti-toxique, pouvant, indépendamment de nouvelle in- iection, sous [influence de facteurs qui ne sont pas encore bien déter- minés, monter de nouveau a une dose três supérieure, à celle vérifiée 24 heures aprês la saignée et três proche de celle qui fut constatée à Poccasion même de la saignée. Le délai pour la décroissance du-pou- voir anti-toxique aprês la saignée est de 24 heures et le maximun as- censionnel est le dixiême jour. La décroissance de Vanti-toxine 24 heures aprês la saignée s'ob- serve constamment, tandis que cette ascension du pouvoir anti-toxique indépendante de nouvelle injection de venin n'est pas constante. II n'est pas rare d'observer que la décroissance du pouvoir anti-toxique continue. Pour cette raison nous n'avons pas toujours saigné deux fois les animaux aprês la derniére injection, comme cela se pratique normalement dans quelques instituts. Étant de rêgle la diminution du pouvoir anti-toxique aprês chaque saignée on comprend facilement la nécessité de refaire de nouvelles injections de venin, pour obtenir de nouveau un sérum assez actif. Presque toujours, il est convenable de laisser reposer pendant quelque temps avant de recommencer la série de nouvelles iniections, car ce repos a une grande influence sur la formation de anti-toxine. Quelques animaux aprês avoir reçu pendant des années une espêce de venin, ayant pendant ce temps, réagi convenablement au venin pour la production de Ianti-corps spécifique, deviennent de mauvais producteurs de [anti-toxine, car ils réagissent três peu au venin auquels ils shabituêrent, aprês tant d'usage. Ces animaux peuvent encore trés bien servir, en changeant le DONDOODDODOODDDODODODDODODODDO 122 000000000000 0000000000DD00D00D00 type de venin, en passant par exemple du type crotalique au type bothropique. Les animaux qui depuis quelques années supportent des doses colossales de venin, souffrent quelquefois beaucoup dans leur état général, quand on supprime brusquement les injections de venin. lis maigrissent considérablement, deviennent cachectiques, quoique ne perdant pas l'appétit et étant nourris convenablement. Le sérum une fois séparé du coagulum est recueilli aseptique- ment au moyen de syphons stérilisés, dans de grands vases (allonges) également stérilisés, et aprês huit jours de repos, il est distribué dans des ampoules de 10“c. c. pour être livré à la consommation. Mais, auparavant, il doit être dosé pour connaitre exactement sa valeur anti-toxique. Voici comment nous procédons: Nous prenons trois petits tubes d'essai, introduisant dans chacun d'eux un centimêtre cube de sérum à doser, plus une dose variable de venin. Dans le tube N.º 1, on doit mettre le sérum, plus la dose de venin, dont la neutralisation est pres- que certaine, dans les deux autres, les doses respectives de venin de- vront être augmentées de façon graduelle. Les mixtures devront être en contact pendant une heure et de- vront être faites de façon à ce que chaque mélange ait exactement 2 c.c. de volume: 1 c.c. pour le serum et Vautre pour la solution du venin. On injecte alors la mixture moyenne, celle du tube N.º 2, dans la veine d'un pigeon et on attend un quart d'heure s'il s'agit du venin bothropique, et deux heures ou davantage pour le venin crotalique. Si pendant ce temps, le pigeon meurt ou présente des symptômes, on inijecte à un autre pigeon la mixture plus faible; si au contraire il ré- siste, on recourt à une injection plus forte. Avec la pratique de cette méthode et la connaissance de la valeur anti-toxique approximative des sérums, indiquée par des expériences antérieures, on arrive à faire un dosage exact, assez rapidement, et en sacrifiant un petit nombre d'animaux. Comme il est peu pratique et três laborieux de doser les sérums anti-venimeux en relation á tous les venins, nous limitons notre dosage aux trois types de venin, fournís respectivement par trois espêces de serpent — le type crotalique — fourni par le Crotalus terrificus, le type bothropique, fourni par le Lachesis lanceolatus, et le type elapineo fourni par PElaps frontalis. . Chaque tube de sérum anti-venimeux livré à la consommation, par VInstitut de Butantan; porte un numéro d'ordre, par lequel on peut savoir la date de sa preparation, et les animaux qui "ont fourni, et du côté gommé Vétiquette, uné indication lisible à travers le contenu du tube, qui réprésente la dose de venin neutralisé par centimêtre cube, accompagné des lettres V. B, ou V. C, et VE, qui signifient respecti- vement, venin bothropíique, venin crotalique et venin elapineo. DDODNDDDOODODOodDOdHHoo0H00000 123 DODDODOODODODODOOODODNDODDDHDo PREUVES DE LA VALEUR PRÉVENTIVE ET CURATIVE DU TRAITEMENT SPÉCIFIQUE Les démonstrations expérimentales que Pon peut donner de la valeur anti-toxique des sérums, sont les plus brillantes possibles, et peuvent prouver Vaction préventive et Vaction curative, De telles démonstrations pourront être faites sur tous les animaux de laboratoire. Quand on injecte, par voie veineuse à un animal une dose de sérum anti-venimeux, on peut, quelques minutes aprês, lui injecter impunément, par voie veineuse, une dose de venin capable de le tuer rapidement, ou par voie hypodermique, une dose pouvant tuer beau- coup d'animaux de la même espêce. Si l'injection préventive de sérum est hypodermique, on doit laisser le temps indispensable pour son absorption. Préventivement, le sérum a pour effet, quand il est employé en doses convenables, d'empêcher la fixation du venin sur les cellules de organisme et par conséquént empêcher [apparition des symptômes d'empoisonnement. La démonstration de [action curative peut être faite de trois maniéres: 1.º en employant les injections de venin et de sérum par voie veineuse; 2.º en employant le venin en injection hypodermique ou intra-musculairé, et le sérum par voie veineuse; 3.º en employant le venin et le sérum par voie hypodermique ou intra-musculaire. Dans le primier cas, le traitement devra être immédiat, car la voie veineuse étant três rigoureuse, la mort surviendrait au bout de quelques minutes. On peut faire cette démonstration sur le pigeon et sur le lapin. Ce dernier animal principalement se prête admirable- ment. On injecte dans le veine marginale de I'oreille du lapin, une dose de venin capable de le tuer au bout de quelques minutes, et une demi-minute ou une minute aprês, on luí injecte par voie veineuse une dóse proportionnée de sérum. Ce que "on observe est três intéressant: ou [animal ne présente pas de symptômes graves d'empoisonnement, ou il les présente, et tombe. pour se remettre au bout de quelques minutes, sous [influence du sérum spécifique, dont Paction parait ex- plicable par la grande électivité qu'il posséde sur le venin, arrivant à le soustraire des endroits ou il commençait à se fixer. Dans le second cas le temps de [intervention est inversement proportionné à la dose de venin. C'est à dire que plus grande est la dose de venin inoculé, plus rapide est Vévolution de [Vempoisonne- “ment, et d'autant plus prompte devra être intervention. Le lapin et le pigeon se prêtent bien à cette démonstration. x On peut injecter à ce dernier, par voie intra-musculaire, une dose de CODDODDDDODODDODODODODDDDODODODO 124 DODODODODODVO DODODODODODODODDOO venin capable de le tuer en une demi-heure, et le soigner avec un bon résultat, au moyen d'une injection endo-veineuse immédiate de sérum spécifique. Dans le troisiême cas, on doit avoir en vue de produire chez les animaux en expérience, un type d'empoisonnement comparable, autant que possible, à celui que Pon observe dans les accidents natu- rels de [ophidisme. Expérimentalement, pouvant selon la volonté éxagérer les doses de venin, il est clair qu'il se pourra produire des empoisonnements si rapides que Ion n'ait pas le temps de soigner par le sérum en injection hypodermique. Pour que Fon puisse traiter, avec résultat, par injectiou hypodermique de sérum, il est nécessaire que I'empoisonnement ne produise pas la mort de [animal avant 10 à 12 heures. Dans les évênements naturels chez P"homme, cette condition se vérifie dans la presque totalité des cas, car véritablement exception- nels sont les cas ou la mort survient avant 12 heures. Dans les cas les plus fréquents la mort survient 48 heures et davantage aprês Vac- cident, il y a méme des cas de déces aprês plusieurs jours. La rapidité avec laquelle se présentent et évoluent les symptô- -mes d'empoisonnement dêpend principalement de la quantité de venin a inoculé, étant inversement proportionnelle à celle-ci. D'autant plus grande est la dose de venin et plus tardive [in- tervention, plus grande devra être la dose de sérum. Une question de portée pratique, dont la résolution peut être tentée expérimentalement est de savoir à quelle dose et pendant com- bien de temps pourra être employé avec profit le sérum, dans les cas oú le serpent injecte réellement le venin dans intérieur des tissus dans la quantité moyenne dont i! peut disposer. Ayant choisi [Vani- mal pour Vexpérience (il ne pourra être de petite taílle, ni de ceux qui sont três sensibles au venin, pour ne pas, être comparables à homme) deux procédés se présentent: ou faire mordre les animaux par un certain nombre de serpent, les soignant aprês avec des doses et en temps variables, ou bien extraire le venin d'un certain nombre de serpents, et trouver une dose moyenne qui sera iujectée dans les animaux. Cette derniere méthode est la plus síre, est celle que nous pré- férons, car, quand on fait le serpent mordre, la quantité de venin ino- culée par lui reste indéterminée, pouvant même arriver que le serpent se trouve complêtement dépourvu de venin. . Dans le but d'éclairer ce point, nous procédons de la maniére suivante : 1.º Nous prenons comme animaux d'expériences des chiens, car ils présentent une sensibilité comparable à celle de "homme. = amei = e DODDODODDDES DODODDODODODDDDDDO 125 DODODODOOCODDOOODDADODADDDODODDR 2.º Nous extrayons le venin d'un certain nombre de serpents, dont la moyenne fut déterminée et injectée dans les muscles de la cuisse de chacun de ces animaux. 3.º Nous commençons le traitement, une demi-heure aprês Vin- jection de venin jusqu'ã 4 heures aprês, employant des doses varia- bles de sérum. Les résultats furent les suivants: L'animal non soigné succom- be dans les 48 heures. Ceux qui furent soignés par une injection hypodermique même deux heures aprés échappérent, ayant présenté des symptômes graves d'empoisonnement; celui qui avait été soigné 1 demi-heure aprês se rétablit plus promptement. Nous sommes en- core arrivés à sauver un animal, dans un état três grave, 4 heures aprês injection de venin, .en faisant Pinjection de sérum dans la veine saphêne. Les doses de sérum employées furent de 10 à 20 centimê- tres cubes. RÉSULTATS PRATIQUES OBTENUS Les faits cliniques confirment pleinement les expérimentels. De presque tous les endroits de PIntérieur de [État de St. Paul, nous arri- vent fréquemment des communications des heureux résultats du traite- ment des accidents ophidiques. Le nombre d'observation enregistrées séléve déiã à 275 cas à peu prês, sans parler du grand nombre de communications verbales. A? VInstitut de Butantan, à WPhôpital d'Isolement de la Capitale, dans les hôpitaux de la Capitale, et de Vintérieur, dans les différents postes sanitaires de PÉtat, ont été secourues depuis quelques années les victimes de Pophidisme. Les résultats sont les meilleurs possibles : toutes les victimes qui cherchérent le traitement spécifique dans un temps opportun ont été sauvées. La statistique de VÉtat de St. Paul oú le traitement spécifique a été appliqué en plus large échelle, montre une décroissance dans le nombre des décês. car ceux qui se vérifient sont d'individus non traités par les sérums spécifiques, ainsi que nous Vavons vérifié par une en- quête faite en 1908 relative à la mortalité de Pannée précédente. Étant convenable Vorganisation d'une statistique de tous les cas d'ophidisme traités par les sérums anti-venimeux, Institut de Butantan, pour faciliter la communication des observations a distribué dans chaque tube de sérum un bulletin questionnaire, oú se trouvent indiquées les circonstances les plus dignes d'être notées. Malheureusement peu nombreuses sont-les personnes qui com- prennent Vinterêt de ce moyen d'information et quoiqu' ayant connais- sance de milliers de cas de traitement, nous comptons à peine quelques DODDDDODDDDODODODDDODODODOODOO 126 DODDDDODODDODDDDDDODODEADODDDO centaines d'observations, qui nous furent communiquées. Nous allons en publier quelques unes qui nous parurent dignes d'attention. OBSERVATIONS DU Dr. OLYMPIO PORTUGAL N.º 1. — Caetana, brésilienne agée de prês de 40 ans fut piquée par un jararacuçu le 20 Janvier de cette année, (1902). Deux heures ei demie aprês Vaccident, moment ou lui arrivêrent les secours du trai- tement elle était calme, avec 90 pulsations et température de 37,4. Elle ne présentait pas d'hémorrhagie, elle accusait une vive douleur dans la région hypothénaire droite, oú avait eu lieu Vinoculation du venin. Au poignet correspondant il fut fait une ligature serrée. Avec toutes les précautions aseptiques il lui fut fait dans le dos entre les deux épaules, une injection de 20 centimêtres cubes de sérum anti-bothropique. A part la petite douleur produite par [opération, il n'y eut rien d'anormal. Prés d'une demi-heure aprês, la température était de 37,2 et le pouls était à 80. La patiente se sentait un peu agitée peut — être à cause de la révolution de Vaccident et peut—être par [appareil d'intervention. Lui ayant donné un calmant quelconque elle se calma de suite, sans qu'il y eut réaction fêbrile. Le lendemain, cependant, elle sentait de vives douleurs dans la région injectée, elle eut une éruption cutanée genéralisée avec un vif prurit, érythême simple d'aprês. ce qui me fut décrit. Cet état se calma lentement et trois jours aprês accident, Caetana reprit son service, ne sentant plus rien, si ce n'est un certain engourdissement douloureux dans la région injectée. N.º 2. — Nerdelli, italien âgé de 30 ans, bien constitué, fut piqué au pied droit par un jararaca, en rentrant le soir de son travail des champs. Immêdiatement aprês ['accident, il lui fut fait par les per- sonnes présentes une forte ligature dans le tiers inférieur de la jambe correspondante, on cautérisa légêrement au fer le point de Vinoculation venimeuse. Prês d'une heure aprês le patient reçut Vinjection de sérum le peuls etla température étaient normaux, il n'y avait aucun hémorrhagie il lui fut injecté le sérum anti-ophidique, n'ayant pas Va- déquat, entre les épaules, avec les précautions nécessaires. La dose fut de 20 cent. cubes. Il n'y eut pas la plus légêre réaction insolite: le patient rentra tranquillement chez lui et hors de danger, recommença son travail, guéri au bout de deux jours. Il convient de noter, que contrairement à ce qui est três commum dans Pintérieur, les victimes des piqúres ne furent pas alcoolisées aprés, comme on le fait pour traitement. N.º 3. — Petite fille de 6 ans, faible, anémique, avait été piquée la veille à un des pieds par un serpent, dont je n'ai pas connu Vespêce DDDODDODDDDODODODDDODODDDODDDDO 127% DDODDDODDDODODODODODODDODODODO comme elle ne fut pas reconnue non plus par les paysans qui la virent morte comme je la vis, f Aussitôt aprês la pigíre la petite fille souffrit peu. La théra- peutique se limita à Papplication in loco et à lingestion d'un des in- nombrables antidotes qui circulent dans Pintérieur. Prês de 6 heures aprês |" ccident "'enfant perdit ses forces, devint oppressée, respiration bruyante, grande fatigue musculaire, perturbations visuelles et refroi- dissement cutané, Ce fut dans cet état que je vis la patiente le len- demain, 15 heures aprês la pigúre: pupille dilatée, pouls três faible, température au dessous de la normale, indifiérence à tout. Injection de 15 centimêtres cubes de sérum anti-ophidique. Le lendemain les nouvelles sont meilleures: la malade se ranime, aprês avoir bien dormi la nuit. Le lendemain elle se léve, de suite et reprend sa normalité de santé complêtement bonne. N.º 4. — F. femme d'une plantation âgée de 24 ans, forte, bien constituée, entrant dans le cinquiême mois de grossesse est piquée par un jararacuçu au niveau du malêole interne du membre inférieur droit, Prés de 50 minutes aprês accident, on lui fait une injection de 20 centimêtres cubes de sérum anti-bothropique. La patiente n'accusait alors que de Pangoisse précordiale et an- ciété épigastrique et avait peur du danger. Elle eut aprês une grande aedémacie du mémbre blessê mais elle se rétablit de suite. N.º 5. — L. âgée de 18 ans, employee d'une plantation, forte e três bien constituée, est piquée à un des pieds par un serpent à son- nettes, Prês de deux heures aprês elle reçoit injection de 20 centi- mêtres cubes de sêrum adéquat. Elle ne présente pas de symptômes alarmants sauí la peur du danger. Les pupílles, comme dans la maijo- rité des cas que nous avons vu, réagissent avec une certaine lenteur Pouls et température normaux; au bout de trois jours elle retourna complêtement guérie à son travail. N.º 6. — M., de 35 ans plus ou moins, ouvrêre agricole, lym- phatique, fut piquée au bord interne de la main droite par un serpent qu'elle ne put pas reconnaitre. Elle approchait sa bouche d'un tuyau d'eau dans la compagne pour boire, quand voyant eau trouble, elle s'éloigna un peu pour éxaminer [eau la recevant dans la main. Dans le tourbillon d'eau elle reçut le serpent qui la piqua à la main et s'êchappa sans que M. Vexamine bien, dans la perturbation de sa frayeur. Une heure et demie aprês elle reçut Vinjection de 20 cen- timêtres cubes de sérum anti-ophidique. Elle ne sentit rien d'anormal. Elle retourna de suite à son travail. N.º 7. — N. âgée de 54 ans, journaliêre agricole également, faible et malade est piquée par un serpent à sonnetes à la face interme du tiers antérieur de la jambe gauche. DOoDDOHDODDOBODODODODOCODOODOADO 128 DoODUooD0dD0dDOUOdODOODODDODDDO Une forte ligature étant faite de suite au dessus, elle ne reçut des secours réguliers que 9 heures aprês. Dans cet intervalle elle ab- sórba un forte dose d'eau-de-vie, pseudo thérapeutique. A' Pheure oú elle est vue, elle se présente dans un état presque comateux. Dépend- il de la lethalité du venin ophidique ou de Vintoxication alcoolique ? Le cas est que le jour suivant son état est meilleur et le rétablisse- ment de sa santé ne se fait pas tarder. Nous avons appliqué, dans ce cas, 20 c. c. de sérum anti- crotalíque. OBSERVATIONS DU DR. FRANCO DA ROCHA DIRECTEUR DE L'HOSPICE DES ALIÉNÊÉS DE LETAT DE ST. PAUL N.º 8. — Aleixo de Oliveira, caboclo (indigêne) âAgé de 50 ans constitution réguliêre, maigre, (d'ailleurs Pobésitê n'existe pas chez le cabocle...) ouvrier agricole. Il coupait du bois dans la brousse, quand il fut mordu au pied droit, au niveau de la cheville, à la partie supé- rieure externe, (25 Avril 1903). Le fait se passa à 8 heures du matin. On m'avisa à midi, et je le vis à 2 heures de Vaprês-midi. 1l avait le pied et la jambe infiltrés jusqu'au genou, il ne pouvait marcher et ressentait des douleurs horribles.: Je lui demandai de quelle espêce était le serpent; il me dit que c'était un gararaca à queue blanche, et " me donna la dimension exacte de 25 centimêtres. Les incisions des dents que j'éxaminai étaient distantes de 5 millimétres tout au plus Pune de Vautre. - Le serpent fut tué et on véêrífia, qu'en effet, c'était bien un jara- raca três jeune. Un des compagnons du blessé saigna la blessure, et fit une succion avec la bouche. Malgré cela "homme ne pouvait pas marcher, à cause des douleurs qu'il éprouvait. La jambe du malade était serrée avec une liane au dessus du genou; la jambe était cede- mateuse jusqu'à cette ligature. Etait-ce un peu en raison de la liane? Je ne sais. Six heures aprês la morsure, on.lui fit une injection de 15 c. c. de sérum anti- bothropique, dans le tissu cellulaire sous-cutané du bras droit, au moyen d'une seringue de Roux (sérum du mois d'aout 1902, datant de 8 mois). Le malade dormit la nuit; les douleurs diminutrent. Le lendemain (26) Wintiltration était déja réduite au pied, et "homme se sentait pariaitement bien. La nuit du 26, j'appris: que le malade se trouvait absolument bien, mais avait encore un léger cedême au pied. Le traitement se limita à cette unique injection. N.º 9. — J. P. Parelha, blanc, portugais, célibataire, âgé de 55 ans, plus ou moins, dément, recueilli à Ihospice de la capitale depuis I9 ans. Constitution forte, état général de magnifique robustesse. Le DODDHDODHeDDDDCHODD 0000000006 120 mo>oOOODDDDODDOOOODDDGHHGHO 3 novembre 1903, il coupait de I'herbe dans les champs de la Colonie de Juquery, quand il fut mordu par un serpent à Pextrémité du doigt annulaire de la main gauche, il rentra immédiatement à V'Asile, aprês avoir tué le serpent, selon son information. 1l pleuvait abondamment, de sorte qu'il fut impossible de savoir quelle espêce [avait mordu, car il Vignorait. Il aurait fallu que le propre malade aille montrer loin de la maison le serpent mort; ceci à cause de la pluie était impossible, d'autant plus que le malade une heure aprês, crachait un peu de sang, et que la douleur du bras gauche le faisait crier. Trois heures aprês Paccident, on m'appela à PAsile, pour soigner le malade qui était en mauvais état, criant continuellement, avec la main volumineuse três infiltrée, taches ecchymotiques le long de [avant-bras, une plaque d'apparence gangreneuse à I'endroit de la morsure, et engorgement ganglionaire à Vaisselle gauche. Aux côtés de Pextrémité digitale, sur a plaque foncée hémorrhagique, on voyait les marques des deux em- preintes, une de chaque côté du doigt. Il n'y avait pas de doute, il était question d'un grand thanatophidio, ayant causé ces symptômes. Ne sachant pas quelle en était Vespêce, je lui fis une injection hypo- dermique de sérum anti-ophidique, de 20 c. c. à chaque bras Jinjectai 40 c. c. parce que c'était un cas grave et que ce sérum ne contient que 50º/o de substance active pour chaque espêce d'empoisonnement. * | Avec les 40 c. c. il ne reçut réellement que 20 c.c. de Panti- toxique qui lui convenait. Je ne fis pas [injection intra-veineuse, même aprês avoir pénétré avec une aiguille dans la basilica de crainte de Pintroduction de quelque bulle d'air étant três pressé. Résultat: le soir, 4 heures aprês les injections, il n'y avait plus de douleurs, et le ma- lade dormit. Le matin du 4, il ne restait plus que Pocdême de la main gauche et la plaque hémorrhagique à [endroit blessé. Le 5, le malade e trouvait bien: il n'y avait plus d'cedême, il ne restait plus que les ecchymoses, qui commençaient déja à pâlir et la plaque hémorrhagi- que du doigt; je "ouvris avec le bistouri, afin de la panser soigneuse- ment. Le 9, le malade est debout, sans aucun phénomêne d'empoi- sonnement. OBSERVATIONS DU DR. CLEMENTE TOFFOLI DE CAMPINAS. N.º 10. — Venancio Pegodado, âgé de 49 ans, marié, italien, de constitution physique robuste, ayant été mordu, le 16 décembre 1902, à 6 heures' */; du matin, par un jararaca, se présenta à mon cabinet à 7 heures */>, réclamant mes secours professionnels. Je note une petite solution de continuité, au tiers inférieur de la région tibiale antérieure gauche, avec léger cedéme circonscrit. Pouls 100, température 36 !/» DDDDO DOODODODDDDODOODODDHONDO 130 DODDDDODDODDOODDODOD DODODODDDDDO présente estomatorrhagie e sueurs froides abondantes. Le malade se plaint de cephalalgie, de vertige, d'éblouissements et de nausées. A huit heures !/», je pratique une injection hypodermique de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, préparé à VInstitut Sérumthérapique de St. Paul, et le malade se rendit dans un hôtel voisin de ma demeure. A 3 heures du même jour, je visitai mon malade. Pouls 100, tempéra- tureé 38º, enterorrhagie et estomatorrhagie plus intense. A 8 heures du soir, il se produit un changement total de symptomatologie, le patient est calme, sans hêmorrhagie d'aucune sorte, tranquille et bien disposé. Il dormit admirablement la nuit entiére, et le 17 à 8 heures du matin, il me demanda [exeat, trouvant parfaitement bien, et se jugeant com: plétement guéri, OBSERVATIONS RECUIELLIES PAR LE DR. VICTOR GODINHO. N,º 11. — Antonio Ferrari, âgé de 32 ans, italien, charbonnier, iut piqué à Vindex de la main droite, par un jararaca, ayant prês de 70 centimêtres de longueur, qu'il tua et présenta au Dr. Lutz. Au doigt qu'il présenta, encore serré par une ficelle, au dessus de la blessure, ton notait une grande inflammation (ce qui était naturel) et inflamma- tion aussi, au poignet et à I'avant-bras, au dessus de la ligature. On voyait clairement les orifices de Pentrée de deux dents de serpent L'accident eut lieu te 28 aouút, à midi sur la route qui se trouve der- riêre le cimetiêre d'Araça. Al heure'!/, de Paprês-midi, je luí fis une injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique, et lavai la main avec de la térébenthine pour enlever le charbon. En plus de la prêcaution de ligaturer le doigt aprês la pigúre. le malade dit aussi qu'il avait bien sucé la blessure; néanmoins la main et [avant bras étaient tuméftiés et il avait des douleurs ce qui indiquait [absorption d'une certaine quantité de venin. Le lendemain, la main était désenílée, et il n'avai plus aucune douleur. Il resta trois jours à [hôpital d'Isolement, et sor- tit en état de reprendre son travail. N.º 12. — Manoel Luiz de Souza, 17 ans, demeurant, rue Humai- tã n. 54, dans une étable; était occupé à couper de Iherbe, quand il fut piquée par un grand serpent, foncé et maillé, qui se sauva sans qu'il puisse le tuer. Le serpent devait être três grand et venimeux, car on vit les quatres marques des empreintes, il y avait une exten- sion de plus d'un pouce entre les dents antérieures et postérieures, et un centimetre et demi entre les trois dents du même maxillaire. La morsure était dans la région gastro-gnegnia droite et ['acci- dent ayant eu lieu à 7 heures !/> du matin, il reçut Vinjection à 9 heures */, du matin. E De DODDDODOODOCDDOONDDODODdDDdoOd [13] DooDDDDvoDODDDODODODODODDODODS Il retourna chez lui, avec la recommandation de revenir à 6 heures du soir. Il se présenta à cette heure, ne ressentant rien, ni douleur dans la jambe. Seulement une petite douleur à Pendroit de Pinjection. Je lui fis alors une seconde injection de 20 c. c. et lui re- commandai de revenir le lendemain à 8 heures '/ du matin et de me faire appeler dans la nuit sil se trouvait plus mal. Le matin du 2 il ne vint pas, mais nous síúmes qu'il était trés bien, n'ayant eu ancun symptôme d'empoisonnement ophidique, pro- bablement grâce aux injections de serum. Les marques des dents consignées plus haut indiquaient claire- ment que le serpent devait être venimeux. N.º 13. — Paramillesio Frederico, âgé de 31 ans, celibataire, rési- dant rue de la Consolation, n. 260 auxiliaire de cocher de place.Piqué à 9 heures */, du matin, par un serpent de petite taille (50 centimetres) dont il ne connait pas la qualité. On voit par les empreintes que c'était un serpent venimeux. Il fut piqué en deux endroits, sur le pied gauche et au talon droit, quand il chargeait du bois, prês de la remise de VHôpital d'Isolement. Il alla de suite à "Hôpital et je lui fis une inje- ction de 20 c. c., sous-cutanée de sérum anti-ophídique, en lui recom- mandant de revenir à 6 heures du soir, et de rechercher le serpent, si ses compagnons avaient pu le tuer. A midi 30 minutes, il se pré- senta à Ihôpital avec la jambe tres acdémaciée et y ressentant des douleurs. Il fut reçu dans une infirmerie, et on luifitune 2me injection. de 20 c. c. de sérum, dans la région lombaire comme la premiêre. Le aprês midi, la douleur et "aedême n'augmenterent pas. Il se sentait bien Le lendemain Voedême se limitait à la jambe. Il n'y eut pas d'hémorrhagie ni d'autre symptôme, en plus de l'cedême mentionné. Si Paedême est survenu malgré le sérum injecté dans la région lom- baire ceci s'est produit naturellement a cause de lintoxication de Vophidien, et I'on doit attribuer aux injections de sérum le fait de ne pas avoir été observés d'autres symptô mes d'empoisonnement. Il resta á [Vhôpital trois jours encore, ayant [Vexéat, guéri, et sans traces d'eedême. N.º 14. — Lourenço Sapputti, italien, âgé de 13 ans, blanc, demeu- rant dans une ferme des Pinheiros. Il était occupé à couper de Pherbe lorsqu'il fut piqué par un serpent qu'il dit avoir vu fuir et qui était un jararacá ayant prés de 80 centimêtres de longueur. accident eu lieu le 6 novembre 1904 à midi. Il retourna chez luí, appela son pêre et celui-ci le porta immédiatement à "hôpital d'Isolement pour deman- der du secours, ayant eu la précaution de faire une ligature au bras. A 1 heure de Paprês —midi je ['éxaminai. Il présentait au pouce de la main gauche, la marque des pigíres, deux petits orifices entourés aussi d'une petite ecchymose plus petite qu'un pois, et dont Forifice parais- sait avoir laissé sortir quelques gouttes de sang. Le bras et ['avant-- J00000PDODODD DODODDDODODODODODO Í 32 DOODDODODOOOOODODODODODDODDODDDDA bras malgré cette pigíire récent étaient cedêmateux. Le bras droit avai doublé de volume et était devenu subitement tres douloureux. La Ii- gature n'était pas la cause de l'aedême parce qu'elle n'était pas forte et n'avait pas été appliqueé plus d'une demi - heure. Quand elle avait- été faite au bras, au dessus il y avait déia ccdême. Comme Vinforma- tion était tres positive qu'il était question d'un ijararacá je lui fis une injection sous cutanée de 20 centimetres cubes de sérum anti-bothro - pique. A ce moment arriva le Dr. Emilio Ribas qui vit aussi le malade. L'enfant fut couché sur un lit de Phôpital etie recommandai au pére de faire chercher et d'apporter le serpent vivant ou mort. II partit en disant que cela ne serait pas difficile parce que le serpent qui pi- que ne change pas de place, au moins ne va pas tres loin. Efieéctivement, 3 heures aprés, il présenta le serpent, qu'il avait tué sur le lieu de Vaccident, à [Institut Bactériologique. Le Dr. Car- los Mever vérifia que c'était bien un jararacá. A 6 heures du soir je suis allé voir le malade qui dormait. |l Vétait beaucoup plaint de douleurs dans tout le bras, et c'est seulement à 5 heures qu'il avait eu un peu de soulagement et qu'il s'était en- dormi. Je le reveillai et je vis que le bras était encore plus azdêma- teux, je lui fis une nouvelle injection sous—cutanée de 20 c. c. du même sérum. Il passa assez bien cette nuit, n'ayant pas présenté d'autres signes d'hémorrhagie. Le lendemain on examina les urines qui révélerent des tracés d'albumine. Le 7 comme il pouvait mieux suppor- ter les douleurs je lui fis encore une troisiême injection et ce fut la dernierê. L'cedéme qui empêchait tout mouvement du bras biessé cé, da peu à peu et les mouvements ne furent complets qu'á la fin du 4 jour quand [cedême eut tout á fait disparu. Il eut Péxeat le 7. N.º 15. — Antonio Lourenço d'Almeida, portugais, âgé de 15 ans, ouvrier, demeurant rue de la Consolation prês du numéro 500. La maison est situeé dans la partie de la rue un peu déserte, sur le che- min de Pinheiros. La maison est entouree d'un pré. Le 1 Mars, à 7 heures du soir, il passait pres de "Alameda Jahú ou il y a aussi des prés, et fut piqué par un serpent, qui fut tué íim- médiatement par un italien qui vint à son aide. Le serpent fut pré- senté à Ihôpital et reconnu pour être un jararaca. Au moment de la pigire il ne sentit qu'une douleur aigué dans la partie blessée. Quelques minutes aprés vou'ant se redresser pour continuer son chemin il se sentit étourdi et tomba. Il fit d'autres tentatives et tomba encore. Ensuite la jambe droite commença à eníler et à le faire souf- frir. Il fut alors transporté à [Phóôpital d'Isolement. Lá une heure aprês, il fut examiné. Il était pâle, en état vertigineux, pouls imperceptible, il restait étendu sur le lit pouvant difficilement s'asseoir. On voyait à ta partie dorsale du pied droit la marque de la pigíre produite par 4 dents. On notait: cedême du pied et de la ijambe, et par la pigíre il DDDDODDDDDODDDDDDDO DODDDCÔDDODO 133 DDODDDDDDODDDODODODODODDEDCDODO sortai une petite quantité de sang. Comme le serpent avait été recon- nu, on lui fit une injection de 30 centimetres cubes de sérum anti- bothropique a 9 heures du soir. Aprês Vinjection, la douleur commen- ça a diminuer mais cependant Icedêéme augmentait. Le lendemain de I'accident le 2, il présentait de [aedême tres prononcé, et des hé- morrhagies intersticielles dans toute la jambe. Hémorrhagies visibles au travers de la peau mais profondément situeés. Il n'eut pas de perturbation dans la vue. L'cedême mit 16 jours a disparaitre completement et quand il sortit de Vhôpital, deja guéri le 19, on voyait encore des mailles, proitondes, iaunâtres dans les parties profondes de la jambe, indice de reabsorption lente du sang. Il resta au lit pendant 5 jours durant lesquels il lui fut impossible de s'appuyer 'sur le pied blessé, a cause des douleurs que provoquait la station ver- ticale. Ce fut un cas grave, guéri avec deux injections, une de 30 c. c. le jour de la pigúre et deux heures aprés "accident et Pautre le 2mc ou 24 heures aprés la Ire Exéat guéri le 19 Mars 1904. N.º 16 — José Olympio de Souza, bresilien, âgé de 22 ans, cé- libataire, ouvrier de la Light and Power. Il entra le 15 Mars 1904 à minuit. Il habite a Ibitinga. Il raconta qu'ã 5 heures du soir se trou- vant dans le village du O' dans la campagne, il fut mordu par un ser- pent au tiers inférieur de la jambe gauche un peu au dessus du maléole externe. Le serpent tué fut reconnu pour être un jararaca. Il ressentit beaucoup de douleur dans la jambe aprês [accident et perçut qu'elle enilait. Les premiers secours ifurent tous extravagants. On lui fit manger cru, le foie et le coeur du serpent, on lui donna de 'eau-de-vie jusqu'àã Vivresse, on lui attacha la jambe avec une liane et on lui frotta la blessure avec les intestins du même serpent. A' minuit, au moment de Ventreé à |'hôpital, il était ivre, se plaignant de beaucoup de dou- leurs dans la jambe. Il ftut conduit à [hôpital par un tramway de la Light. On lava convenablement la blessure avec de alcool et ensuite avec du sublimê et on lui fit une injection de 30 c. c. de sérum anti- bothropique. L"'hémorrhagie, par la morsure était insignifiante et |'cedême n'augmenta pas beaucoup. Le lendemain on notait encore I'cedême et le malade se plaignait de fortes douleurs. Il lui fut fait une seconde injection de 30 centimêtres cubes. L'amélioration fut rapide, il se leva au bout de trois jours, quoique s'appuyant encore mal sur la jambe, On voyait de petites taches écchymotiques dans le voisinage de la blessure, le jour de sa sortie de Ihôpital, qui eu, lieu 6 jours aprês Vaccident. N.º 17. — Herminio Ferrari, italien, âgé 16 ans,.charbonnier, de- meurant à Leitão, dans le Alto da Serra. Il fut piqué à dix heures du matin plus ou moins à la main gauche, et se présenta à [hôpital à 8 heures du soir. Il avait tout le bras enflé et douloureux. Il lui fut fait QPODODODOODDDODODHOOODOdDoDoddO 134 HODODDO DODCODDDODADODDCHDoODHCDA une injection de 20 c. c. et fut gardé à [hôpital pendant 5 jours, car les douleurs et Vinflammation ne céssêrent qu'au bout de ce temps. N.º 18. — Mathias Wacket, naturaliste, allemand, âgé de 55 ans, demeurant à la station de Rio Grande, S. P. Railway. 1l fut piqué le 4 Octobre 1905 le soir. Il se présenta à I'hôpital le matin du 5 et reçut une injection de 20 centimêtres cubes de sérum anti-bothropique. La morsure était de jararaca, qu'il reconnut; [accident eut lieu au moment ou il cueillait une orchidée dans la brousse. La morsure fut dans Ves- pace inter digital de la main droite, entre le médius et Vindex. On voyait d'ailleurs les marques de la morsure. Il se plaignait de douleurs, le bras avait une grande inflammation. Quoique injection ait-été un peu tardive, neuíf heures aprés [accident il sentit diminuer les douleurs. [H sortit le 6 a ant encore un peu d'inilammation au bras. L'empoi sonnement fut léger. N.º 19. — Guilhermina de Jesus, bresilienne, âgée de 13 ans, demeurant rua S. José, Villa Cerqueira Cezar. Elle fut piquée le 18 avril, à 6 heures du soir, par un serpent qui lui parut être grand, mais elle n'eut pas le courage de se retourner pour le voir. Dailleurs elle ne connait pas les espêces de serpents. Une demi-heure aprês elle se présenta à Ihôpital ét reçut une injection de 20 c. c. de sérum anti- ophidique. On voyait prés du maléole intemne, du pied gauche, jles marques de la morsure. Le pied commençait à eniler et lui faisait três mal. Au bout d'une heure qu'elle était à "hôpital, Vinflammation avait encore augmenté un peu et elle ne pouvait mettre le pied à terre, à cause des douleurs. Elle garda le lit pendant 4 jours et elle eut gué- rie Véxéat le 26. A en juger par les symptômes présentés, le serpent qui la mordit devait être un jararaca. On peut attribuer à la rapidité des secours [absence de phénomênes graves d'empoisonnement ophidiques. N.º 20. — Adelino Teixeira de Carvalho, brésilien, âgé de 42 ans, ouvrier agricole, demeurant à la Serra de la Cantareira. ll fut piqué le ló à 1 heure de Iaprês midi par un jararacuçú de 50 centimétres de longueur, à la partie dorsale du pied gauche. Le Dr. Accacio, in- génieur du service des eaux de la capitale, lui fit une injectiou de 60 centimétres cubes de sérum anti-ophidique, une heure aprés la mor- sure. Malgrê la rapidité du secours, il présenta des phénomênes d'in- toxication grave, c'est à dire que la quantité du venin inoculé avait dú être grande. Il vomit plus de deux litres de sang. La jambe blessée était três enílée, elle présentait plusieurs hémorrhagies intersticielles dans le tissu sous-cutané. Il ne pouvait pas marcher, à cause des douleurs et ne pouvant travailler il alla sur le conseil du Dr. Accacio à Phôpital d'Isolement le 18. On notait encore, à ce moment, un peu d'inflammation, de vastes écchymoses à la jambe et à la cuisse, la douleur avait déja diminué d'intensité et il ne vomissait plus de sang DODDDODODODODDODODDODODODODODO 135 DoDDDoDOOCODODOOOCODODDOHDONDO Quoique lintoxication était considérée dominée, il lui fut fait une autre injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. Le 26 on voulut lui donner éxéat;; mais il dit qu'il ne pourrait encore pas bien marcher et encore moins travailler. Pour cela il eut léxéat, guéri, le 24 Avril N.º 21. — Frediano Biancalana, âgé de 28 ans, italien, boucher, demeurant rue des Voluntaires de la Patrie n.º 95 le 12 Février à 5 heures du matin, allant dans le jardin de sa maison, fut mordu par un serpent qu'il tua ensuite et apporta avec lui. C'était un jararaca d'un mêtre de longueur. De suite aprês la morsure il commença à sentir de fortes douleurs dans la jambe et la cuisse, qui commençérent aussi à enfler notablement. Au bout de deux heures il ne pouvait déja plus mettre le pied à terre, tellement les douleurs étaient fortes. Á ce moment il était dans la pharmacie de "Avenue Tiradentes, (Ponte pe- quena) ou le pharmacien lui fit une injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. | Le Dr. Walter Seng fut appelé et conseilla de porter le malade à Vhôpital d'Isolement. Il arriva ici à dix heures, en voiture, accom- pagné d'amis. La jambe et la cuisse étaient enilées du double à cause de Pinflammation. Il se plaignait de grandes douleurs. On luí fit une injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique car on connaissait le serpent aggresseur. Le pouls s'éleva a 104, et conserva ce chiííre les 3 jours suivantes, pour se normaliser ensuite. [Le malade avait les marques de morsure sous la cheville du pied gauche, côté externe. Au pied droit, au même endroit, il y avait des marques identiques et le malade dit qu'il avait été aussi mordu à ce pied. Cependant la jambe droite ne présenta aucun symptôme, ce qui prouve que le venin avait été inoculé dans la premiêre morsure, celle du pied gauche. Les jours suivants aprês la morsure, le 13 et le 14 le malade présenta des phénomeênes hémorrhagiques, estomatorrhagiques. ll avait vomi presque deux litres de sang. Au dessus de la morsure apparurent deux grandes bulles de pemphigus et il est curieux que Vextravasation tout d'abord citrina, devint ensuite sanguinolente. Le 15 on lui injecta une nouvelle dose de 20 centimêtres cubes de sérum anti-bothropique et ce fut la derniêre injection. Le malade commença à se sentir mieux, les douleurs cesseêrent. Plusieurs hémorrhagies sous- cutanées apparurent sur toute la jambe et la cuísse gauche, ressem- blant entigrement à la gangréene, à cause de la couleur qu'avait cet organe de locomotion. Le malade fut gardé pendant 11 jours à Thôpital et sortit le 23 quand il commençait à marcher. A ce moment la jambe présentait un volume supérieur d'un.tiers à celle de la droite et les taches hêmor- rhagiques commencêrent à prendre une couleur jaunâtre. Il sortit donc guéri. DOD00O000D00dodDODDDDDODODADODDO 136 DOO0O0000000000000000002000000S OBSERVATION DU DR. MARCONDES MACHADO MEDICIN Á TATUHY N.º 22. — Ayant appliqué le sérum anti-crotalique, préparé à VInstitut sur un individu mordu par un serpent à sonnettes il est de mon devoir de vous communiquer que jai obtenu un três bon résul- tat, et V'intoxiqué se trouva complétement libre du danger, malgré la grande dose de venin injectée et du retard dans [application de sérum (3 heures aprês) quand les symptômes d'empoisonnement se manifes- taient déia clairement et avec un caractêre três grave. Cette faute eut cependant, l'avantage de convaincre les personnes qui doutaient encore de Vefficacité du sérum, qui fut alors considéré comme le meilleur moyen de traitement et le plus scientifique du grand nombre de subs- tances conseillées et employées pour guérison de [empoisonement ophidique. Le malade, travailleur de la campagne présentait des per- turbations visuelles, des convulsions dans les membres supérieurs, paré- sie des jambes, douleurs rheumatoides et malaise général, pollakyurie et hématurie. Je lui fis deux injections avec un intervalle de deux heures, qui furent suífisantes pour améliorer le malade et en peu de iours il continua à vaquer à ses travaux, parfaitement guéri. OBSERVATIONS DU DR. F. CANDIDO ESPINHEIR A DIRECTEUR DE L'HOPITAL DISOLEMENT DE ST. PAUL N.º 23. —João Jacintho Pacheco, portugais, âgé de 14 ans, demeu-, rant dans la rue Bella Cintra, dans cette Capitale, piqué par un ser- pent le 12 Janvier de cette année au moment oú il coupait de Pherbe, se présenta à [hôpital d'Isolement à la recherche de secours, deux heu- res eprês avoir été piqué. Le malade se plaignait de fortes douleurs le long de toute la jambe gauche, qui était três acdemaciée et avec d'extenses et multiples faisceaux d'hémorrhagie cutanée. Au dos du pied correspondant on voyait deux points sanguinolents des emprein- tes de Panímal. Le thermomêtre marquait 36º et le pouls 100 pulsa- tions par minute. Une injection de 40 c. c. de sérum anti-ophidique fut faite et ensuite une autre de 20 c.c. de sérum anti-bothropique. Le malade passa mal la nuit, avec de fortes douleurs dans la jambe, qui "empêchaient de dormir et vers le matin la température était de 37º et le pouls de 140. L'cedême augmenta et les faisceaux hémor- rhagiques étaient plus visibles et étendus. Une nouvelle injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique fut fait. L'aprês midi la tempé- DODOBODODOOOCOADODODOBODADDADO 137 DDDDDDDODODODDODDODDDDDDODODODO rature se maintint à 37º, mais le pouls baissa à 108. Le malade con- tinuait à se plaindre de douleurs, qui ne lui permettaient pas de ce reposer, La nuit les douleurs allêrent en diminuant ei le malade pát dormir quelques heures. Vers le matin du 14 la température était en- core à 37º, mais le pouls continuait à baisser et marquait 100 pulsa- tions par minute. Les douleurs étaient moins intenses et le malade se montrait content. Les jours suivants les améliorations s'accentuê- rent ayant Véxéat le 21 (1904). N.º 24.— Francisco de Lima, brésilien, âgêe de 20 ans, demeu- rant à Ribeirão Pires, piqué par un jararaca le 19 Février de cette année (1904) quand il travaillait aux champs. Il se présenta à Phôpital d'Isolement, quelques heures aprês, déiã avec une franche estomator- rhagie. Sur le dos du pied droit on remarquait deux endroits ou pé- nétrêrent les dents de animal. Le malade avait une température de 37º et le pouls à 105. Il lui fut fait une injection de 40 c.c. de sé- rum anti-bothropique. Le malade passa bien la nuit, et, vers le matin ' il avait une température de 37º et Je pouls à 74. Aucune autre inje- ction ne fut faite et deux jours aprês il eut I'éxéat, complêtement guéri. 5 DESERMATIONS: DU. DR. EDUARDO BORGES RIBEIRO DA COSTA N.º 25.-—Christino, noir, âgé, de 36 ans, brésilien, célibataire, cultivateur, résidant dans la plantation de S. Joaquim da Gama, de la commune de S. João Marcos, État de Rio de Janeiro. Cet “individu fut mordu par un urutú au gros orteil du pied droit, quand il fauchait dans un endroit situé à peu de distance de la maison dhabitation. ll se sentit blessé, et reconnaissant le serpent qui Pavait mordu il de- manda du secours qu'il obtint sans retard. car il y avait du sérum à la plantation. Le malade fut transporté à la maison, ou 15 minutes aprês il reçut une injection de sérum anti-bothropique dans le flanc droit. L'cedême qui avait rapidement commencé à se manifester, en- vahissant la région malléolaire, disparut complêtement au bout de 24 heures. Aprês trois jours de repos, le malade se trouva presque com- plêtement rêtabli sentant à peine un peu de douleurs dans la jambe droite. Nous avions défendu a cet individu, exprês, de ne prendre absolument aucun remêde, lui interdisant absolument "usage de [al- cool, Il n'arriva aucun accident pouvant être attribué au sérum. Ce fait se passa én Décenbre 19083. N.º26.—J. B. C. V.. àgée de 23 ans, blanche, brésilienne, ma- DODOOCODOHOCODOnHocOcHoHDoHdoo 138 DODDDDDDOOOODODOCODODONDHGOHaU riée, demeurant dans la commune de S. João Marcos, État de Rio de Janeiro, fut mordue par un jararaca à la face interne du médius de la main droite, le 28 Septembre de Pannée derniêre. Comme dans tout le voisinage il n'y avait aucun secours, on télégraphia à Rio demandant des secours urgents qui ne purent être portês que 36 heu- res aprês. Pendant qu'on attendait, anxieux, on employa tous les re- mêdes de bonne fame qu'on possédait. Malheureusement on admi- nistra à la malade [alcool en forte dose. On pratiqua aussi la suc- cion de la blessure et immédiate ligature du bras au tiers inférieur. On lui iniecta un centimêtre cube d'une solution de permanganate de potasse. LVaction du venin se manifestait avec intensité malgré les moyens employés. L'cedême avançait rapidement, ayant envahi Pais- selle, en dépit de la forte ligature du bras. Les urines étaient fran- chement hémorrhagiques, les déijections aussi. La main droite se trou- vait complêtement cyanotique et le doigt mordu tout noir. Qúant à Vétat géneral de la malade, nous observâmes ce qui suit: pouls 120 par minute, petit et faible. La respiration était espacée. Température au dessous de la normale. [La malade se plaignait de fortes douleurs dans tout le bras; ces douleurs s'irradiaient vers le thorax. La ma- lade se trouvait três prostrée ex abattue. Comme il ne nous parut pas. avoir d'indication urgente pour injecter le sérum par voie intra- veineuse, nous choisimés la voie liypodermique faisant alors une in- iection de 20 c.c. de serum anti-bothropique dans le flanc droit. Nous attendimes le résultat !2 heures aprês notre premiêre injection, nous observâmes que Foedême augmentait, se propageant sur la face anterieure du thorax, presque jusqu'à la ligne medio external, il enva- hit aussi les faces latérale et dorsale, 2% Lhématurie continuait ainsi que "enterorrhagie. Le pouls était alors à 104 par minute. La malade ressentit moins de douleurs dans le bras. Encouragés par le résultat, quoique jugeant encore la malade en état grave, nous lui fimes une autre injêction de 20 c. c. du même sérum au tlanc gauche. Huit heures aprés, Icedeme commença à di- minuer, les urines devinrent plus claires, métant plus d'un rouge si foncé. La malade se montrait beaucoup plus animée, ne sentant plus de douleurs que dans les doigts, principalement au doigt mordu, dont la peau se mortifiait complêtement. A partir de ce moment, "amé- lioration de la malade s'accentua de plus en plus. L'cedeme continua à diminuer; les urines à être de plus en plus claires, et dans les sel- les on notaitde petites coagulations sanglantes. Au bout de 36 heu- res aprês la derniêre injection, "erdême était presque entitrement réa- bsorbé, il n'y avait plus que la main et les aies qui se trouvaient encore augmentés de volume. SDOnDODODDODODODODDDDODODODDDO 139 DDDODODDODDDODODDDDODODDODDODO Quant au doigt nous avons déiá signalé la mortification de la peau qui ne se cicatrisa complêtement que longtemps aprês. Le 11 Octobre nous retournâmes à Rio, ayant laissé la malade pariaitement bien. OBSERVATIONS DU DR. ÉDOUARD MEIRELLES Nº 27. — Regina, âgée de neuí ans, brésilienne, jouissant d'une parfaite santé, fut mordue quand elle jouait dans la brousse, au tiers inférieur de la jambe droite. On lui lia la jambe au dessus de la mor- sure. qui fut bien lavée à Ialcoo! camphré, elle ne sentit rien la pre- miere heure; mais, plus tard en plus de [augmentation des douleurs et de la formation de ['cedême, elle commença à sentir de la cépha- lalgie, dyspnée, vomissements sopeur bien prononcé, incohérence des idées. quelques tremblements vagues de temps em temps, pouls petit palpitations cardiaques peu accentuées, vomissements fréquents, urines sanguinolentes, légêre subictéricie, reflexes diminúes principalement le pupillaire, jambe três cedêmateuse, chaude, prêsentant diverses plaques foncées sur plusieurs points. Devant cet état; d'autant plus que d'aprês les informations des personnes de la maison, le serpent en question était bien un jararaca; nous jugeâmes meilleur d'injecter intra-veineuse- ment 20 c. c. de sérum, et de faire une autre injection sous-cutanée au flanc gauche. Quelques heures aprês, la respíration se régularisa, le pouls devint normal ['êtat soporeux diminua, et disparut 5 heures aprês elle eut une forte diurêse, les urines étant alors plus sombres, mais non sanguinolentes. Les douleurs et I'cedême rétrogradêrent, de sorte que 24 heures aprés, la malade retrouva son état normal habituel. N.º 28. — A la fin de [année 1902 nous eâmes I[occasion, de soigner un petit garçon, de 7 ans, nommé Aífonsinho, demeurant, rue Curvello, à Santa Théréza, qui avait été mordu à Franca, quand il jouait, par un jararaca, selon les informations du voisinage. Quand nous le vimes 3 heures aprês Paccident, en plus des grandes douleurs, il avait un légêr cedême dans tout le membre supérieur gauche, plus accentué dans la région hypothenaire, endroit de la morsure; quant à Vétat général, à part une légêre dyspnée, il était bon. Malheureu- sement, le sérum manquant ici, "application du traitement spécifique, ne put être faite que 36 heures aprês [accident Pendant cette attente, Vétat du petit malade s'aggrava considé- rablement; tendant peu à peu à Vetat soporeux, la dyspnée augmenta, la soif devint plus intense, le pouls plus petit, presque filiforme, uri- nes sanguinolentes, légers tremblements convulsiís, tandis que le mem- OD0O00000000000000000000DD000D0D00 140) DODDDÓDDODODDOCDDOODOCOODODDDDA bre supérieur gauche devenait três cedêmateux, douloureux, chaud, présentant en divers endroits des plaques devenant peu à peu de ton plus foncé. En voyant ce tableau semeiotique, si gravement dessiné, nous consultâmes notre distingué confrêre, "'éminent Dr. Dias de Barros, qui insista pour le traitement sérumthérapique. A cause de Popposi- tion de la famille mal conseillée par les personnes qui entouraient le petit malade, et qui voyaient dans [injection intra-veineuse de graves dangers, "emploi du sérum à la dose de 40 c. c. fut fait en une seule fois au flanc droit, et répété à la dose de 20 c. c, à Tautre flanc 12 heures aprês la premiére application. De suite aprês Iusage de la médication spécifique les phénomeênes graves se dissipérent successi- vement en paralléle avec les améliorations des accidents locaux, de sorte que 24 heures aprês le petit malade entrait en pleine convales- cence. Avec cette observation, il faut aussi faire connaitre, la grave circonstance de la mort d'un chien, qui avait aussi été mordu en vou- lant attaquer le serpent en question. OBSERVATION DU DR. BARROS FILHO MÉDECIN DANS LA VILLE DE BRAGANCE N.º 29. — Le 5 mai 1904, je fus appelé avec urgence pour soigner un manceuvre de la St. Paul Railway, actuellement en service de prolongement dans cette commune. J'arrivai au baraquement à 4 heures de Vaprês-midi. Lã, je fus informé du fait suivant: Le manceuvre, Augusto Marinho, brésilien, âgé de 29 ans, se trouvait en train de de- ieuner, dans la brousse avec des compagnons, à 1 heure, quand il sen- tit une morsure dans Varticulation du pied gauche; sans retard il par- vint à tuer "animal qui Vavait blessé, et que tous les témoins recon- nurent pour un jararaca, qui mesurait un peu plus d'une palme. Le blessé, 10 minutes aprês était déiã prostré, avec une vive anxiété épi- gastrique, et complêtement aveugle pendant une heure, mais il eut en- suite une abondante hémorrhagie gengivale, il fut conduit dans cet état au baraquement oú il passait la nuit. A deux heures, un des in- génieurs de la Compagnie essaya de faire des applications de sérum anti- ophidique, prês de la partie blessée, et au bras droit, mais il ne put injecter à peine que 10 grammes des deux tubes dont il se servit, à cause du mauvais functionnement de la seringue dont il disposait. En arrivant à 4 heures, je fis sans retard, une application de 40 c. c. (deux tubes) de sérum. Le patient était complêtement prostré, somnolent, ayant eu, avant mon arrivée, beaucoup de vomissements alimentaires, au commencement, et biliecux ensuite. Le coeur et le pouls étaient normaux. mais [anxiété épigastrique persistait intense. Comme je - DOODDODOHODCONDoDopEboDoDoodoo 14] DonooodooDoDDNDDOODONDODNNHoDO Pavais résolu, le malade entra le lendemain à VPhôpital, dont je suis médecin en cheí, déja délivré de 'hemorrhagie, qui avait persisté pen- dant 2 heures. Il resta 10 iours en traitement, non pour ["empoison- nement ophidien, mais pour une brílure de 2.º degrê sur la partie mordue, produit par un charbon incandescent, remêde inutile et tardif de ses compagnons. OBSERVATIONS DU DR. OSCARLINO DIAS MEDECIN Á PIRACICABA N.º 30. — Le 8 octobre dernier (1904) apparut à 8 heures du matin, dans mon cabinet, le jeune José Alberca Hernandes, âgé de 13 ans, conduit par ses parents, espagnols, employés dans une plantation de cette commune, appartenant au Dr. Manoel Silveira Corrêa; il pré- sentait d'évidents symptômes d'empoisonnement. Ses parents me dirent qu'à 6 heures du matin, lorsqu'il était dans une annexe de la plantation, il avait été piqué par un jararaca, en plusieurs parties du bras droit, et de Pavant bras. Comme son état s'aggravait, ils vinrent en ville, afin de le soumettre à un traitement. A une simple inspection, on notait une grande tuméfaction, comprenant tout le bras et Vavant bras droit. L'état général de Venfant était peu rassurant: Prostration excessive, pâleur cadavérique, extrémités cyanosées et froides, sueurs visqueuses, vomissements répétés, syncopes. Malgré les symptômes alarmants, réclamant une injection intra-veineuse nous luí injectâmes 40 c. c. de sérum anti-ophidique dans la région abdominale. Nous lui ordonnâmes aussi une potion tonique et stimulante, et il fut reconduit à la plantation. Nous le vimes completement rétabli 10 jours aprês Vinjection. OBSERVATIONS DU DR. JOSÉ IGNACIO DE OLIVEIRA BORGES N.º 31. — M. O. B. 26 ans, fut mordu par un jararacuçú à Vex- trêmité du second métacarpe de la main droite, le 19 février 1906, à midi. A midi et 30, on lui fit une injection hypodermique de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. A 3 heures et 30, ie malade avait de V'anxiété épigastrique, embarras respiratoire, excitation cérébrale; à 4 heures 30, vomissements alimentaires, perturbation de la vue, dyspnée, délire violent, pouls irrégulier à 120, extrémités froides. On lui fit une nou- a ra == ml HDDODDDOOODODDOOODOCODODaDDODO 142 DOODDDDOCODODODODODOCODDDDDOOS velle injection de sérum. A 6 heures, le pouls était à 100, la tempé- rature à 36º, à 8 heures les perturbations de la vue avaient disparu, et la dyspnée avait cessé. A 10 heures du soir, le malade se plaignait “ viclentes douleurs dans tout le membre thoracique droit qui se trouvait énormément cedé- mateux; il ressentait de Vanxiété épigastrique qui cessa aprês les vomis- sements bilieux. Le malade qui n'avait pas uriné aprês Faccident ressentait une sensation de poids dans la région lombaire, il demanda, et émit 30 grammes de liquide três sanguinolent. Nouvelle injection de sérum de 15 c. c L'état général s'améliora, et les urines s'eclair- cirent graduellement. Le lendemain matin, "cedême s'était étendu au côté droit du thorax, et nous vérifiâmes que le membre blessé avait eu une forte hémorrhagie sous-cutanée, qui, à cause de la position ou se trouvait le malade, avait formé des taches, rouge foncé, à la face interne de I'avant-bras du bras et à la région thoracique postérieure, côtê droit. A 6 heures du matin, le malade, qui à cause de la douleur qu'il éprouvait m'avait pu dormir, se sentit mieux, le pouls était à 120, et la température à 36º,4. On lui fit une nouvelle injection de sérum de 15. c. c. L'amélioration s'accentua et le malade fut considéré hors de danger. Aprês l'application de sangsues au bras et à [avant-bras, les phénomeênes locaux commencêrent à céder. 48 heures étaient écoulées. OBSERVATION DU DR. GAMA RODRIGUES MEDECIN Á GUARATINGUETA N.º 32. — Je tiens à vous communiquer un nouveau «cas de morsure de serpent, rapidement guéri par le sérum anti-ophidique. Il sagit de un jeune homme de 20 ans. plus ou moins, qui avait été mordu, quelques heures auparavant par un jararacuçú (comme on put le vérifier, ayant tué VPanimal). Je lui fis une injection de 40 c. c. de sérum anti-ophidique, sur la peau du dos, et le lendemain, comme il avait eu un peu d'cedême du membre, te lui fis une autre injection de 20 c. c. du même sérum. L'cedême céda en peu de temps, et il n'ap- parut plus aucun symptôme. OBSERVATION DU DR. FARIA ROCHA INSPECTEUR SANITAIRE N.º 33. — Joaquim Pacheco, âgé de 11 ans, blanc, demeurant, rue Bueno de Andrade n.º 83, fut mordu, dans un pré de la rue Espirito Santo, entre le médius et Vindex de la main droite. DODDDDODDGODDADODDDODODODADODDO 143 DOD0ODDOGODODDODODODODODDODDDDODO On lui fit une injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. H y avait une grande tuméiaction sur tout le bras, et Venfant criait de douleur. Ilne fut pas necessaire de recommencer Pinjection, car le len- demain, la tuméfaction du bras commença à diminuer, et les douleurs cessérent peu aprês la I.re injection. OBSERVATIONS DU DR. ALVIM HORCADES MÉDECIN Á MONTE SANTO (SUD DE L'ETAT DE MINAS GERAES) N.º 34. — João Roza, brésilien, 40 ans, marié caboclo (indigêne) constitution rêguliêre, employé dans la plantation du capitaine Alvaro Pereira de Mello, de cette commune; fut êtrangement mordu par deux iararacuçús, chaçun d'eux le mordit au petit orteil de chaque pied, le 24 mars 1906, à midi Une heure aprês il présentait déia les symptômes de Pempoi- sonement ophidien. Il était trés sur de la provenance de ses morsu- res, ayant tué les deux serpents, aprés avoir été atteint. On commen- ça naturellement, á lui appliquer ces remêdes de bonne fame, si en usage dans I'Intérieur, entre autres, nous ne mentionnerons que Valcool, dont il absorba prés de 600 grammes. Lors qu'il se reveilla du sommeil produit par Vivresse, et qui dura 4 heures, il continua a ressentir les terribles effets du venin inoculé effets qui allérent toujours en augmen- tant. appelé pour le soigner, à 11 heures du soir, je le trouvai avec un intense acdéme des membres inférieurs avec une propagation moins accentúeé jusqu'ã la ligne diaphragmatique, il avait des douleurs trés aigies, du vertige, diaphorése abondante, dyspnée et vomissements. Comprenani la gravité de la situation, je fis une injection endo-veineu- se de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, fabriqué depuis 3 mois, et je prescrivis une ordonnance pour usage interne. Il était 1 heure du ma- tin, 13 heures s'êtaient donc écoulées depuis la double morsure. Une demi heure aprês [application du sérum, les pnénomêénes augmentêrent avec une rapidité effrayante. Jattendis les événements avec calme, et appliquai un cataplasme chaud de farine de graine de lin, laudanisé, sur le thorax. Une heure aprés "injection, les phénoménes commence- rent à diminuer d'intensité. “A 6 heures du matin, avant de me retirer, je fis une nouvelle injection, de 20 c. c. intra-musculaire. L'amelioration se manifesta peu á peu, il y eut intense hémorrhagie par les orifices de Pentrée du ve- nin et la guérison fut complete 10 jours aprés; le malade conservant encore aujourd hui deux nodosités aux orteils, seules marques du ter- rible accident. N.º 35. — Antonio Sanzoni, Italien 56 ans, marié, blanc, constitu- .tion réguliêre, n'ayant jamais été malade, colon dans une plantation DODODDOOOLODODODOCODDODDOODDODO 144 SoO00000000000000000D000000000DA de la veuve du Colonel Antenor Ferreira Carvalhal, de cette commu- ne; fut mordu par un jararacuçú au petit doigt de la main gauche, le 19 févriêr à 9 heures du matim (1906). Trois heures aprês, il présentait les prêmiérs symptômes de "empoisonnement ophidique, particuliere- ment caractérisê par un aedéme régulier de la main correspondante, s'étendant jus qu'àã la région scapulaire humerale. On luí fit boire pres que 600 grammes d'alcool, et on lui appliqua differents remédes exter- nes. A 9 heures du soir, Poedéme commença à augmenter, et les dou- leurs s'exacerbérent, brusquement. On me fit appeler, je fis une application de serum anti-ophidique à la dose de 40 c. c. Jinjectai 20 c. c. au bras droit, et 20 c. c. au côte gauche de la région abdominale. Le patient était dans un grand abattement. Le lendemain ['edê- me commençait à diminuer. Il y eut une petite hémorrhagie par Pori- fice de Vinoculation du venin. Quatre jours aprês le malade, vint de la plantation, et se présenta à mon cabinet; il avait à peine une bles- sure au doigt mordu que ie fis soigner avec la pommade de Reclus. OBSERVATIONS DU DR. PROCOPIO TEIXEIRA GUIMARAES MÉDECIN Á ILHA GRANDE DE PARANAPANEMA N.º 36. — Le 23 novembre 1907, je fus appelé pour préter mes services professionnels, à M. Joaquim Vicente Rodrigues, capitaliste, résidant ici, qui avait été mordu par un jararacuçú, à la partie antérieure du pied gauche; il y avait deux heures que le fait s'etait produit. Je lui fis immédiatement une injection de 40 c. c. de sérum anti-ophjdi- que, et huit jours aprés, il se trouvait completement rétabli. “N.º 37,-— Le 31 décembre 1907, je fus appelé pour soigner M. Viditti, colon de la plantation de M. Henrique da Cunha Bueno, qui avait été mordu à un des orteils du pied droit, il y avait une heure, par un urutu. Je lui fis une injection de 20. c. c. de sérum anti-ophi- dique; au bout de 6 jours, il était parfaiment bien. N.º 38. — José Rodrigues, 20 ans, mulâtre, terrassier de I'entre- prise José Giorgi et Cie, pour le prolongement du Chemin de Fer, Sorocabana, fut mordu par un urutu, le 30 janvier 1908, à la région antérieure du pied gauche, quatre heures aprês la morsure, je luí fis une injection de 40 c. c. de sérum antisophidique. Il retourna à son travail, dix jours aprés, complêtement rétabli. DDDDDDDOCOCODODDDO DODDDDDDDODO 145 DODDDODODDDODODODDDDDDODDODODDO COMMUNICATIONS DU DR. CINCINNATO PAMPONET MEDECIN Á S. MANOEL N. Mon confrére et ami, le Dr. Baptista da Costa, vient d'obtenir un véritable succês avec le sérum anti-ophidique. Il avait été appelé dans une plantation, pour voir un malade qui avait étê mordu par un jararaca à queue blanche. Il le trouva dans un etat véritable- ment inquiétant à cause d'abondantes hémorrhagies; sachant que je posséde du sérum, il m'en fit demander avec urgence, et fit une inje- ction d'un tube de sérum anti-ophidique. Le resultat fut surprenant; le 3 jour le malade était en excel- lents conditions, et le 4 jour parfaitement guéri (Letre du 20-2.1904) N.º 40. — Le 28 octobre, à 6 heures du matin, à la plantation Araquaã Mirim, le colon espagnol Paschoal Martins, âge de 26 ans, fut mordu par un jararaca. A 7 heures !/, on me [apporta et je 'examinai. Les pulsations étaient de 45 par minute, la tempêrature 36º2 sueurs abondantes, ver- tige, vue troublée, jambe gauche et pied, enflammés jusqu'au genou. La morsure du serpent était situeé dans la partie médiane de la région tibio-tarsiana. Je fis immédiatement une injection de sérum anti-bothropique. Ce ne fut que le lendemain à 6 heures du matin que je pus le revoir Voici ses paroles: “J'ai trés bien dormi je ne ressens absolument rien, si ce n'est un peu de pesanteur dans la jambe. La température et son pouls étaient normaux, et à 11 heures plus ou moins, il montait à che- val pour retourner à la plantation ou il rêside (Lettre du 20-11-1903), N.º 41. —Il y a 10 jours je fus appelé avec urgence, dans une plantation, pour voir une femme qui avait été mordue par un serpent venimeux, en arrivant, je pus constater qu'il était question d'un jara- raca, qu'on avait tué sur le fait; la malade était trés abattue, un peu algide (5 heures aprês). Comme j'avais apporté avec moi quelques tubes de sérum, je fis deux injections de sérum anti-bothropique; jencourageai la malade, en lui donnant Passurance qu'il n'y avait au- cun danger et que le lendemaien elle serait guérie. Cependant je la quittai un peu perplêxe; les deux tubes de sérum anti-bothropique que j'avais employé avaient sur la boite la date de préparation, 5 Juín 1905, plus de 2 ans !/5! Jai recommandé que on m'avisa si elle n'était pas bien hier8 ou 9 jours aprês. jaí reçu la nouvelle qu'elle s'était bien éveil- lée le lendemain des injections et était même qui dans les caféiers! (Lettre du 1 Janr 1908). 900000 D000000000000001 BoDODO 146 DDDDODD0DODODOÇpoDDODDODODDODOCA COMMUNICATION DU DR. FRANCISCO A. PEIXOTO GOMIDE N.º 42. — Francisco Mariano, âgé de 40 ans, taílle au dessous de la moyenne, bien maigre, fut piqué par un jararaca au pied droit, à 8 ou 9 heures du matin du 13 Avril de cette année et n'apparut que par hasard oú je me trouvais, à la tombée de la nuit, aprês avoir tra- versé trois líeues à cheval cherchant sa demeure, Il avait le pied et la jambe três enflés; il montrait un malaise et de temps en temps, -avait envie de vomir. A' 7 heures du soir je lui fis dans la poitrine une injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, ITunique que nous avions dans ce moment. A” 10 heures du soir il dormait régulierement, mais le lendemain il présentait encore Vinflammation de la même maniêre et ce n'est qu'ã ce moment que je vérifiaí, du côté droit, de Pengorgement à [aine, dessous le bras et sur le cou, le malade disait cependant qu'il était mieux et effectivement il était bien disposé. J'atten- dis qu'une purge d'huile de ricin fisse de ['eifet; il avait prise de bonne heure et "aprês-midi je fis une nouvelle injection de 20 centimétres du même sérum dans le bras droit. Le jour suivant il n'y avait plus d'engorgement et le malade se jugeait guéri, quoique [inflammation du pied et d'une partie de la jambe existassent encore. Je ne fis plus aucune injection et le quatriême jour le malade se retira dans sa maison, ou il se rêtablit complêtement sans aucun autre médicament. Vin- flammation du pied et de la cheville céda peu à peu et seulement au bout de huit jours elle disparut entiêrement, le malade m'en informa aprês. Il n'est pas nécessaire de dire que jai la coniiance la plus ab- solue dans Iefficacité du sérum préparé à Butantan contre le venin ophidique, même dans les circonstances de la plus grande gravité: les innombrables expériences que j'ai fait sur des animaux m'y autorisent. (Lettre de 25-X-9083). COMMUNICATION DU MR. JOSÉ R. DE ALMEIDA SANTOS FILHO N.º 43 — Je vous envoie en même temps que ma lettre un con- naissement pour une cais se contenant deux serpents à sonnettes; le plus grand des deux m'a laissé un souvenir inoubliable. Je Vavais pris le I.er du mois et je la gardais dans une caisse quelconque; je m'occu- pai le lendemain de la transférer dans la cage appropriée afin de la remettre à [Institut comme je le fais aujourd'hui; mais un mouvement malheureux fut cause que Pirritable: serpent put attraper le pouce de ma main droite avec un rapide saut déjá préparé. Je portai immédia- DODODDOADODODDDDDOODoDDODHHoDO 147 DOGONDONODOOOODODODDDDDDDHHHHO tement mon doigt à ma bouche et le comprimai fortement. Ensuite ie cherchai un tube de sérum'que f'avais chez moi et essayai de me faire une injection avec l'aide de personnes qui étaient venues à mon secours. Mais je fis cette opération avec une certaine difficulté n'ayant pas une seringue spéciale. Je n'en avais qu'une de 1 c. c. Néanmoins cette mesure fut providentielle car étant à trois liecues de Rio Claro, ce ne fut que deux heures aprês avoir été attaqué et en y arrivant que je ressentis quelques symptômes bien accentués d'empoisonnement, - Attendu par les Drs. João Coriolano, Edmundo Carvalho et Joachim Monteiro le traitement fut convenablement continué de façon que "ophidisme ne put assumer de plus grandes proportions. (Lettre du 6 Février 1908). OBSERVATION DU DR. ROXO GUIMARAES MÉDECIN Á JARDINOPOLIS N.º 44. — Le 9 Janvier 1908 je tus. appelé pour assister L. C., italien, 38 ans, marié, etc., qui avait été mordu par un serpent quand il travaillait dans les champs. A” 6 heures du soir jétais prês de L.C,, qui me conta ce qui suit: “Il était 3 heures plus ou moins quand je nettoyais un piéd de caíé; je fus mordu par un serpent que je recon- nus être un jararaca, et qui je tuai immédiatement. Je sentis une douleur três aigiie sur le pied droit, à Pendroit ou j'avais été mordu, douleur qui s'irradia rapidement par tout lé membre, en même temps que la blessure avait une forte hémorrhagie. Je pris le chemin de ma “maison qui est à quelques pas: je sentis un éblouissement et fus in- capable de continuer mon chemin à cause de la jambe qui me faisait três mal et qui enflait rapidement.” Il demanda du secours et fut reconduit chez lui. Je le trouvai lã et en Véxaminant je constatai une lésion sanglante sur le pied droit, fort cedême de la jambe du même côté, jusqu'au dessous de [articu- lation du genou; conjonctives oculaires injectées et loquacité. On me présenta le serpent qui effectivement était un jararaca. Je lui fis alors une injection de 10 c.c. de sérum anti-bothropique, ensuite j'ordonnai 25 cent. de permanganate de potasse pour laver la blessure. Le lendemain, 10 janvier, à 7 heures du matin, je lui fis une in- ijection de 20 c. c. de sérum ; son état général était bon quoique [cedême se fut étendu à la cuisse et que [hémorrhagie continuait abondante à la blessure. Sa loquacité cessa: à 4 heures de Vaprés-midi, son frêre m'apporta de son urine; elle était franchement hématurique; le 11 au matin, je lui fis une injection de 25 centimêtres cubes de sérum, le soir je sus que l'cedême cédait, que les urines étaient claires et que "hémorrhagie de la blessure avait complêétement cessé. QOODDDDDDDODDODODODDDODDOVDOGIDO 148 DODODDODODDOD DODODODODDDDOCoDas A' la face postérieure de la jambe et à la face interne de la cuisse droite il y avait de grandes écchymoses, car il y avait eu lã une abondante infiltration sanguinolente. Le 12 je lui fis une autre injection de 15 c. c. de sérum, son état était excellent. Enfin, le 13, L. C. vint à mon cabinet, n'ayant qu'un légêr ccedême de la jambe et une légêre injection de la conjonctive oculaire du côté droit. Pour la derniêre fois, je lui fis une injection hypodermique de IO c. c. de sérum. L. C. est complêtement bien et travaille à la culture. OBSERVATION DU DR. ROBERTO GOMES CALDAS MÉDECIN DANS LA CAPITALE N.º 45. — Augusto Antonio da Silva, brésilien, âgé de 22 ans, marié, agriculteur à Guapira en travaillant fut mordu par un serpent à 2 heures de laprês-midi le 28 Septembre 1904, par un serpent qui était un serpent à sonnettes, Amené à Phóôpital à 8 heures !/> du soir du même jour il nous raconta que quelques moments aprês avoir été piqué, il se sentit mal; vertiges; vomissements; douleurs atroces dans les jambes, suant abondamment. Nous Pavons vu à cette heure et il était encore aifaibli, sueurs abondantes et froides, se plaignant de douleurs atroces dans la jambe et le pied gauche, endroit de la piqure, qui étaient bleuis et cedêmaciés. Etant donné le temps passé depuis le moment ou il avait été piqué jusqu'au secours administré, nous ré- solimes de faire une injection endo-veineuse de sérum, choisissant Panti-ophidique, à cause de I'incertitude dãe à 'exposé du malade, quant à la qualité du serpent qui "avait mordu. Nous [avons vu le jour suivant et étant informés par la-Sceur chargée de Vinfirmérie à "aquelle le malade avait été contié, nous súmes qu'il avait bien dormi la nuit, les douleurs étant três attenuées et elles deminuêrent jusqu'au 5 Octo- bre, ou sur sa démande se croyant guéri, il eut Vexeat. OBSERVATION DU DR. XAVIER LISBOA MÉDECIN Á ITAJUBÁ — MINAS N.º 46. — Arthur Santos, âgé de 23 ans, célibataire, blanc, bré- silien, de constitution physique robuste, fut mordu par un serpent d'espêce ignorée, mais d'identité prouvée, ayant été vu par le blessé. Le fait se passa le 19 courant à 11 heures du matin, à 1 kilomêtre de cette ville. -« Le même jour à 2 heures j'examinai le patient, qui avait été transporté en ville, et notai que la morsure se trouvait à la partie in- férieure de la région malléolaire externe, gauche oii jobservai une | petite solution de continuité, orifice de Ventrée de la dent du serpent. DOODDDODOCODDDDDDDODDDDDDDODDDO 149 DODDDDODODDDDODODODODODDDHODHO Sur la partie blessée nous avons appliqué une forte solution de per- manganate de potasse et intéricurement on administra de Veu-de-vie, avec du para tudo, plante de la famille des amorantiacées três préco- nisées entre nous par les pseudo-médecins, contre les morsures de serpent. On m'informa que Porn avait fait la succion de la blessure et qu'au tiers supéricur de la jambe correspondante on avait fait une ligature serrée avec de la ficelle. Les sons et rythmes cardiaques étaient réguliers et normaux et la température thermométrique physiologique. Sur la partie moyenne du pied blessé on observait des phly- cténes et à partir des genoux de grandes taches ecchymotiques. Sto- matorragie accompagneé de soif intense et anomalie du côté de [ap- pareil gastro—intestinal. li n'y avait pas et il n'apparut pas les jours suivants d'hématuriê Je pratiquai aprês la plus rigoureuse asepsié des injections hypoder- miques de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, découvert et préparé par le Dr. Vital Brazil, dans la partie moyenne de la région gastrocnemia. L'opération fut parfaitement supportée par le patient. Le 20, à 7 heu- res du matin, le malade aprês avoir passé une nuit agitée avec des douleurs, dans tout le membre blessé il était calme et bien disposé, pouls 80 température 37,5 et diminution de la stomatorragie. On notait de I'odéme durci jusqu'au genou et la paupiêre droit aussi codêmateuse et ecchymosée; ce fait s'explique car le blessé quel- ques jours avant avait eu des contusions dans cette partie, desquelles il se jugeait dêja rétabli. Le 21 à 7 heures de matin le malade nous dit avoir bien passé la journée et la nuit antérieure, la température et le pouls étaient nor- maux. diurése abondante, absence de soif, retour de [appétit. plus d'hémorrhagie par les muqueuses, Le 22 notre malade continua à être dans un état général excel- lent ayant à peine parésie de la jambe blessée, désirant se lever et se remettre à ses occupations habituelles et on put enfin le considérer rêtabli et enregistrer un triomphe de plus au compte du sérum anti- ophidique. : Nous avons eu en plus un autre cas couronné également du plus heureux résultat, dont nous ne remettons pas [observation étant incompléte. COMMUNICATION DE M. GASPAR RICARDO PLANTEUR Á LA STATION DE CAMPO ALEGRE, LIGNE PAULISTA N.º 47.— Une petit fille de 7 ans, fille de mon colon Manoel Lopes, fut mordue par un urutú, quand elle se trouvait dans une cham- DODODOODNDODO DODODOOODODUCODDODO 150 DDDDOD DODDODODODODDDODODODODOCS bre prês de la plantation et peu de temps aprês elle présentait tous les symptômes du terrible empoisonnement. Comme malheureuse- ment je n'avais pas de sérum dans ma plantation, eus recours à mon voisin Mr. Manoel Pimentel, qui avec bonté me prêta le tube de sé- rum qu'il possédait, et qui vient de sauver la vie de cette petite fille, laquelle, au moment de [application, était presque êvanouie, délirant, et ayant la jambe blessée excessivement enflammée. Aprês avoir fait à peine deux injections avec le sérum les terribles symptômes précur- seurs d'une mort certaine disparurent aínsi que les douleurs et 48 heu- res aprês |'eniant était complétement rétablie. (Lettre du 7 Janvier 1908) COMMUNICATION DE Me. JOÃO TEIXEIRA ER. PLANTEUR DANS LA COMMUNE DE RIBEIRÃO PRETO N.º 48. — Joaquim Novaes, brésilien, colon, âgé de 50 ans, fut mordu à la face supérieure de la main en deux endroits c'est—à— dire au pouce et prês du pouls, à 6 heures du soir, et présenta de suite des symptômes d'empoisonnement: douleurs atroces, crachement de sang, cécité, paralysie, plus accentuée à la langue, ne pouvant parler insomnie et agitation continuelle. On luí appligqua le sérum le lende- main à 10 heures du matin, tout un tube en deux fois à deux heures de distance, qui furent faites à lã partie supérieure du bras. Lé mala- de avait pris d'abord de ['eau-de-vie et des remédes de bonne fa- me; mais sans résultat, le mal s'aggravant toujours. Aprés le traite- ment avec le sérum le patient tut plus tranquille, il s'endormit et la guérison fut compléte, il ne resta aucune suite du mal ni aucune con- séquence. Je suis convaincu que sans le sérum c'était un homme perdu. (Lettre du 20 Décembre 1903). COMMUNICATION DE Mr. LE CONSEILLER DR. ANTONIO PRADO N.º 49, —C'est avec le plus grand plaisir que je vous transmets la communication suivante, qui me fut faite par le Dr. Nabor Jordão, planteur à la station de Cerquilho, ligne Sorocabana et auquel j'avais cédé quelques flacons de sérum anti-ophidique. Il y a plus de 15 jours, un ouvrier voisin fut mordu par un serpent que Ion ne vit pas. Le ídit eu liceu à O heures du matin. Les symptômes de [empoisonnement se manifestérent prompte- ment et avec une certaine gravité, car une heure aprês le patient était DDOnopocadooboooo Do o oHdodeo 15] moDoodoDoDDOoDOdODDDHOdHaDO complétement aveugle. A" 10 heures et.demie le Dr. Nabor lui fit une injection à la jambe un per au dessus de la morsure avec le sérum - anti-ophidique, et cautérisa la blessure avec du permanganate de po- tasse. L'amélioration commença à paraitre trois ou 4 heures aprês Pin- jection, et à 5 heures du soir tous les symptômes d'empoisonnement avaient disparu et le lendemain le malade reprit son travail. (Lettre du 24-9-002). COMMUNICATION DU DR. JOÃO JOSÉ DE FARIA LETTRE ECRITE DE PITANGUEIRAS LE 5 JANVIER 1906 N.º 50. — Étant le 2 courant dans la plantation de-M. le colo- nel Leolino Cotrim, en visite chez les distingués conirêres Drs. Victof Arataugy et Manoel Cotrim. Nous trouvant en promenade il nous fut présenté deux exemplaires de serpents venimeux (un serpent à sonnet- tes et une jararaca) destinés à être remis à [Institut Sérumthérapique voulant faire une expérience avec le serpent à sonnettes, nous lui pré- santâmes une chevrette pour qu'il la pique, ce qu'il ne fit pas car il ne s'occupa pas delle quoique assez excité. Quant ce fut le tour du jararaca celui-ci fit immédiatement deux morsures à la lêvre supérieure de la chevrette par ou il sortit de suite du sang. Huit minutes aprês, les symptômes de |'empoisonnement ophidique commençérent à paraitre: tremblement par tout le corps, hémorrhagie nasale et oculaire, com- mencement de tuméiaction à la partie blessé, le petit animal ne pou- vant plus se tenir sur ses paites, restait couché, présentant un peu de tympanisme. On lui fit immédiatement, à la face interna d'une des cuisses, une injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique. Les symptômes décrits continuêrent à augmenter, excepté le tremblement que disparut de suite aprês injection, la chevrette pouvant déia se tenir debout les hémorrhagies et la tuméiaction augmentêrent progres- sivement ce qui nous força à pratiquer une seconde injection, de 20 c. c. celle-ci fut appliquée aux muscles abdominsux 20 minutes apres la premiêre. Nous. continuâmes à observer la chevrette pendant deux heures et observâmes que les symptômes de [ophidisme n'augmen- taient pas étant au contraire, un peu atténués; nous la jugeâmes hors de danger et elle fut mise en observation jusqu'au lendemain alors nous vérifiâmes que les hémorrhagies avaient completêment disparu animal expulsant à peine quelque coagulum sanguinolents par les narines, et la tumefaction qui s'était propagée à toute le tête et la gorge avait déjá diminué; la chevrette était vive et sautait. La chevrette pesait 11 kilogr. Les deux serpents, sils n'y sont pas déia, seront sous peu remis à cet Institut par Mr. João Cotrim. D00OD0OODODOD0ODO0000 DODODDDODODO 152 DOODODDOOOOODODODODODOCÓdODODO En plus des cas dont nous avons consigné les observations nous en avons sur notre registre des centaines que les intéressantes données suivantes en relation à la fréquence des accidents par espêce venimeuse, par sexe et âge des victimes et par la région mordue nous sont fournies. PAR ESPÊCES. QUI MORDENT Lachesis lanceolatus (Jararaca) O À ci 060 Crotalus terrificus (Cascavel) |.» = 2 Go o 90 Lachesis alternatus (urutá ou cotiára). . ... 1,2% Lachesis jararacuçus (Jararazuçu) . Rms. o Za Lachesis neuwiediis Co MO a RES O cp Coraux venimeux; (Elaps). de o o cane n io raa E ON Z Non:venimeux E: aq o CR VR Ignorés.-. Cass! pRiaNEIO A DA RO 7 a PAR SEXE DES VICTIMES Homes! xira eo as a 52 º/0 Femmes is ten Si 8º Nondéciaréis E ao ea 40 9% PAR AGE DES VICTIMES Au dessus de-15 ans; o) od AS Au dessous de-15 ans Ji. 17 9/0 Nonideciane cano eo 40 º/ RÉGION MORDUE Ped got (eleicoes E A TE 60 º/o Jambe-:, du ES ira 130% Ti ANE Dc DDD AS 22: Ho ADdomen os e ERR (OA Mamelont-8 o e 072085 Fesses cg poe e 0,7 fo Bôuche; “2. o pi ra 1,2º/0 Non déterminée” 7. ema 1,7% De Véxamen des données ci-dessus nous pouvons établir: 1.º) Que la L. lanceolatus vulgairement nomée jararaca, est I'es- pêce qui détermine la plus grande partie des accidents, fait qui s'har- monise avec I'abondance ou elle est trouvée et avec sa distribution géographique, dans la région sud-américaine. 2.º) Que les hommes sont plus souvent victimes que les femmes, ce qui s'explíque parfaitement avec le genre de travail adopté généralement par un et [autre sexe. 3.º) Que ce sont les individus âgés de plus de 15 ans qui sont le plus souvent victimes. 4.º) Que, sur 75º/ des cas ce sont les membres inférieurs qui sont atteints dans les accidents ophidiques. Injection de sérum L.er phase None Injection de serum 2.me phase 2, RO NY 8 A EIS O CCC E fOBODO DODUDDDDUDODOPpDDDADODODO 153 COODDDDADODODODDDDODODODDODODO COMMENT ON DOIT TRAITER UN CAS DE MORSURE DE SERPENT Les premieres questions que Ion doit se poser quand on a à traiter un cas de morsure de serpent est de savoir: 1.º, si le serpent qui a mordu est venimeux ou non: 2.º, dans [/hypothese d'être veni- meux à quelle espece il appartient. Il arrive fréquemment que le serpent qui a causé Vaccident est tué ou attrapé vivant. Dáns cette hypothêse il ne sera pas difficile de résoudre, sinon les deux questions, au moins la premiêre, c'est à dire de savoir si le serpent est venimeux ou non, en examinant la bouche de ["ophidien. Quand on a vérifié que I'espêce n'est pas veni- meuse le cas n'exige aucun soin spécial dispensant même de quelque traitement. Si on n'a pas pu prendre le serpent, on peut encore résoudre la premiêre des questions en éxaminant la région mordue et les symp- tômes. Les serpents venimeux font deux blessures ponctionnantes à petite distance "une de Iautre. présentant extérieurement comme deux points rouges de la grosseur d'une tête d'épingle; quelquefois on voit 4 blessures, mais seulement deux correspondent aux dents de venin et présentent les caractêres indiqués: les deux autres correspondent aux dents du maxillaire inférieur, lesquelles sont courtes et coupantes, dé- terminant par conséquent des blessures superficielles. Les serpents non venimeux (aglvphes et opisthoglyphes) déter- minent quatre séries de petites blessures, superficielles et saignantes : les deux séries du centre correspondent aux dents palatines et les ex- térieures aux dents maxillaires. (Voyez fig. 13-I-IV), Quand on sait qu'il est question d'un serpent venimeux et qu'on veut déterminer Vespêce á laquelle il appartient, pour indiquer le sérum qui doit être appliqué, quelguefois la chose est facile et d'autres fois extrêmement difficile. La connaissance de certaines espéces de ser- pents est três tacile, même pour les personnes peu habituées à voir des ophidiens. Le serpent à sonnettes, par exemple, tout le monde le reconnait à cause des sonnettes ou hochets. Quant aux différents espê- ces de Lachesis il y a beaucoup de confusion entre les gens du peu- ple, à cause du manque de fixité des noms vulgaires par lesquels elles sont désignées. Ce fut pour résoudre en partie, cette difficulté que nous fimes acompagner la description des principales de nos espêces venimeuses par des clichés, ayant Vindication du nom scientifique e des différents noms vulgaires. Quand le serpent venimeux n'a pas été vu ou qu'on ne puisse iaire le diagnostic de son espêce, on doit employer le sérum anti- ophidique, DOnooobHoHocdDooocoTonHadõo cod 154 DOoDCODODODD/OODODODODADADDDOS (Quand on connait "espéce qui a mordu, on emploie: Pour le serpent à sonnettes (Crotalus terrificus) le sérum anti- crotalique, ou sil nº, en a pas, le sérum anti-ophidique. Pour le jararaca (L. lanceolatus et L. atrox) et Iuruti ou coa- tiara (L. alternatus) le: sérum anti-bothropique ou le sérum anti- ophidique. Pour le corail (Elaps frontalis et Elaps corallinus) le sérum anti- élapine. Pour tous les autres cas le sérum anti-ophidique. Le sérum avant une action génêrale il n'est donc pas nécessaire de iaire [injection à la partie atteinte. On doit plutôt chercher un endroit, ou Pon puisse tacilement faire "injection, c'est à dire oú la peau est facilment extensible, et le tissu cellulaire abondant. Les régions du corps oiirant ces conditions sont varieés. Nous “conseillons la région inter-scapulaire, «comme indique les figures 30 et 31. On lave la région choisie, avec un peu d'eau et de savon, et ensuite avec um peu d'eau de vie, pour bien nettoyer la peau et évi- ter quelque inflammation au point d'injection du sérum. Pour faire, cette injection on peut emplover une seringue sterilisée quelconque, de 10 ou 20 c. c. de capacité. Pour stêriliser la seringue on lasfait bouillir dans une petite quantité d'eau, pendant '/, d'heure. Ceci fait on la laisse refroidir un peu, on casse Pextrémité effileé de "ampoule de sérum, on adapte une des aiguilles a la seringue, et ['introduisant dans le tube de sérum on aspire lentement celui-ci, en appuyant sur le piston de la seringue. Pendant ce temps, un aide introduit une aiguille de la seringue sous la peau dans la région choisie et preparée comme on Ta indiqué ci-dessus. On y adapte la seringue et on injecte le contenu. Si "on veut repeter Vinjection, on laisse Faiguille au même en- “droit, et avec Vaide d'une autre aiguille on remplit nouvellement la seringue. Quand [injection est termince, on doit laver la seringue dans plusieurs eaux. Cette précaution a pour but, d'eviter que le Sérum, qui est une bonne colle, inutilise la seringue, en immobilisant le piston respectif. Dans les cas graves on peut commencer le traitement en inje- ctant 30 cent. c. de serum, mais si le cas ne semble pas grave la do- se de 10 c. c. est suítisante. Il n'y a pas d'inconvenient a injecter une plus grande quantité, qu'il n'est necessaire pour neutraliser le venin inoculé, dont on ignore la dose, il faut plutôt injecter trop de serum que pas assez. Le moyen le meilleur, pour juger un cas, est [observation des symptômes, et principalement de la rapidité avec laquelle ils se pro- duisent. dobHnHacaadaacoDOdcooocondodos 155 mm JDDDDDODDDODODEDHODODDDDO Le traitement une fois commencé, on observera soigneusement le malade, verifiant les modifications symptomatologiques sous Vin- fluence du sérum. Les ameliorations devront être bien prononcêes dans les six premiêres heures aprês [injection et atteindre leur maximum I2 heures aprés. Si au bout de 6 heures, il n'est constaté aucune amélioration, on devra faire une nouvelle injection de 10 ou 20 c.c. En rêgle générale, les améliorations ne se font pas attendre, sur- tout dans les cas traités à temps. La rapidité des soins est en eifet, un des principaux facteurs, peut être le plus important, pour les resul- tats curatiís. Plus vite aprês accident est commencé le traitement, plus grande est la chance d'un triomphe rapide et complet. La délai ou "on peut intervenir utilement varie naturellement avec la survivance qu'aurait la victime, qui dépend de divêrs iacteurs, entre lesquels, le plus important est celui constitué par la dose de venia inoculé. Dans les cas oú la mort se produirait en I2 hetres, [interven- tion devrait être imédiate, ou dans les premiéres heures aprês Paccident. Si au contraire, le cas est moins grave, la mort se produisant 48 heu- res et davantage aprés accident, [injection pourra encore être utile, plusieurs heures apreês. Tl est toujours plus sr de faire Pinjéction de sérum le plus tôt possible. En terminant ce peu prétentieux travail, destiné à combattre un des plus grandes maux qui affligent, les populations rurales de notre pays, nous remplissons l'agréable devoir, de rappeler avec reconnais- sance, qu'ã Messieurs les agriculteurs de VEtat de St. Paul, et de quel- ques autres états, nous devons tout le matériel d'étude, et aussi toute la matiêre premiêre qui nous servit pour la préparation des puissants sérums anti-venimeux. A nos compagnons de labeur Drs. Dorival de Camargo, Bruno Rangel Pestana et Francisco Iglesias, nous sommes extrêment recon- naissants pour ['amité et le dévouement avec lesquels ils nous pretê- rent leur précieux concours. Nous enregistons encore, pleins de gratitude, la bonne volonté avec laquelle nous fimes aidés, pour mener à bien cette publication par Messieurs les Drs. Carlos Guimarães, Rodolpho de Miranda, Emilio Ribas et Dias Martins. Messieurs Mazza, Sarracino, Valerio Vieira, Hartmann et Reichen- bach, et Pocai et Weiss nous préterent aussi le concours intelligent et dévoué de leur art. | RE BIBJIOGRAPIIE RE ot, LO APR PRESTO . BIBLIOGRARIIE — Arthus—Btudes sur la Serotherapie Antivenimeuse-—-La Presse Medica- le n. 59-23 Juillet 1910 pag. 561. Armstrony—Snake Commission Report 1874 Calcutta. Albertoni—SulVazione del veleno della vipera—Lo Sperimental-—Piren- ze Agosto 1879 pag. 1422-153. Alberto Tavcares— Serumtherapia anti-ophidica-These da Escola Me- dico Cirurgica do Porto—Porto, 1904, Bonaparte Lucien-azetta toscana delle scienze medico-fisiche, [845 pag. 169. Bruno Rangel Pestana-—Sobre o poder hemolytico das peçonhas de algumas especies brasileiras —Memoria apresentada ao VI Con- egresso Brasileiro de Medicina e Cirurgia=S. Paulo 1907. . Bruno Rangel Pestana e Vital Brazil- Nova contribuição ao estudo do envenenamento ophidico Revista Medica de S. 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Revista Medica de S, Paulo 1909 n. 15, DODDDDODODODDODODODODDADODODDO 161 JDDODODODDDODDDODODODDDDODHNDA Brazil Vital e Bruno Pestana-—Nova contribuição ao estudo do en- venenamento ophidico, Revista Medica de S. Paulo, anno XII 1909, pag, 375, 415 e 439— Annos XIII 1910 pag. 61 e 161 Brazil Vital —As cobras em geral— “0 Estado de S. Paulo”—l4 de Dezembro de 1908, 7 de Janeiro de 1907 e 24 de Janeiro. de 1909. e 31 de Janeiro de 1909 Bailey —Med. Record 1900 15 Sept. Barroso Sebastião-—Mordeduras de cobras e seu tratamento — These, inaugural Rio de Janeiro 1889. Bor ges Octavio —Cura da mordedura de cobra pelo serum Vital Bra zil-—These inaugural —Rio de Janeiro 1908. Calmette—lLes venins les animaux venimeux et la serotherapie anti. venimeuse—Paris 1907. Intossicazione determinate da veleni di origine ani- male—Trattato delle malattie del paesi tropicali Medesi—Vo- lume I pag. 315-Torino 1906. Handbuch der Technick und Methode der Immuni- titsforschung. 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A nm / Ú [H + | 1 a Pipe q ; , No hr | v Nr da La N Tiga Ph A ) : [a EN! ] ' ' h RO) | ! h / À E » | ar or j k 4 E: f 1 A | dl LM x Sa + F E Eh » / , j A | Ee mm, E | j E fr Ro i ' À À * |) , ) BM | “ ho , n A 4 Bar |; , ) | i 4 | Us A | é A k “ y ] + ME O j j vn a ) I ar ro ) , ú 4 À h , k 1 | ne : [ A au K H fu , pn 2! E Em | À E) Cr | od na | pé | ! 7 , 7 x £ " . ] - o | Vu f ng ê : E j ; E EA: £ , E q ) q a br 1 , | Há À ) : ) S À dé Ê Í : ua * ; g po HH, ri n 4 a Rh A Í N fi + - | DR | ] à ! a Li = WASTE Y (4 Do) e) q TABIE DES MATIÉRES O) INTRODUCTION : La detense contre Vophidisme. Resultats obtenus dans PE- tat de St. Paul par Vostitut de Butantan. Resultats obtenus dans les autres Etats du Brésil. Státistique du nombre d'accidents et de la mortalité relative par ophidisme. Caleul des préjudices cau- ses. - Programme à suivre. Ce qui a été fait à St. Paul, Pag. SAD bo de &. PREMIERE PARTIE: Les serpents en général. Les serpents du Brésil en par- ticulier, spécialement les venimeux. CHAPITRE 1 Biologie des serpents, pag. - - - + ---H Formes, pag. - SR SPA INR UA os RSS a ARE Couleurs pag. == 05 = too os = Sos 13 Denis Apa =» =. sy Es DSO a Sto o A AS Elandes de venm, pag. - == =) == -=0-"Rô anenespaes= [== 000 = carlos =D io tis at o ORAR pas == 582 (= bs Gt o A O URmter page c= "=. = SFarhaltaçes = iara = ARE a pr De = = Ro PE o DEN Raproducion, pag = = vob) = o aids sa Mouvements, pag. - - = = co = = = 20 Alimentation, pag.- - = = = = = 2 Erreurs et superstition, pags. 23, 24, 25, 26, 27,28 e 20 CHAPITRE TI Classification des serpents, pag. - - - - - - dl Familles principales, pag. - - = - = - - - “3 Proteroglypha, pag. - - = == = = =. nor = Coraux venimeux et non venimeux, pag. - - Les colubrides— Aglypha, pag. - = = = = Opisthogivpha pas Proteroglypha, pag. = = = = = = === = Caracteres différentiels entre les serpents veni- meux de " Amerique et les non venimeux, pago a e a e Solenoglypha, pag. - - =. == ) Lachesis mutus—surucucú, pags. - 30, 40, 41 e Lach. lanceolatus— jararaca, pags. 42, 43, 44,45 e Lachesis-atrox, pags. - - - - - - 46,d4fe Lachesis jararacuçú, pags. - - -48, 49, 50, e Lachesis alternatus—urutuú, Ppags., - - 52,09 € Lachesis neuwiedii, pags. - - - - - 54,55 Lachesis itapetininge, pags. - - - - - 56€ Lachesis castelnaudi, pags. - - - - - Te Lachesis lansbergii, pag. - - - EAN da Lachesis biliniatus, pags. - - - - - -59e Crotalus terrificus—cascavel, pags. 60, 61, 62, 63, 64 e CHAPITRE III Le venin des serpents, pag. - == 2 == 5 = Extraction du venin, moyenne de production par especes pac Action sur: les animaux, pag-"-"=5 = issu Les differents types de venn, pag. .- - - - Caractêres phisico-chimiques, pag. - - = -- Energie de Paetion, pag. . - == == = 0-0. N'etion hêmolytique” page ad Action coagulante, pag.) === o = RaE Action protéolytique, pag. - - - = - = - - Sensibilité animale au venin DEUXIEME PARTIE; Prophylaxie de Pophbidisme, pags. - - - 79 e Moyvens directs de protection, pags. - - = Destruction des serpents, pags. - - - - = - Ennemis naturels des serpents, pags. - - Rhachidelus Brazili— Mussurana, pags. 80, 90 91 92, 93, 94, 95, 96, 97, e Autresmoyensdese débarrasser des serpents, pag. jonno AGodabodasoo cossnbDddao 174 saocadoodSaDASDddHA mando onÓsca =] «1 ER NO 4 1] Jd GS q 81 8! 82 Sa 98 99 — 5. = == = mus — =—— =—— SonnobnHodscocaddonososa sos 175 DODODODODODODDODHADOOODADHNCAS TROISIÊME PARTIE: Thérapeutique de Pophidisme, pags. - - I0L e 105 CHAPITRE | Traitements superstitieux et empiriques, pags. 105, 106107, 108, 109110, Mile 12 CHAPITRE Traitements chimico-physiologiques, pags. 113, [4 et Il5 CHAPITRE HI Traitement spécifique ou serumthérapique, pag. II% Préparation des sérums anti-venimeux, pag. - 118 Preuves de la valeur préventive et curative, pag. 123 Résultats pratiques obtenus, pag. - - - - - 125 Observations cliniques, pag. - - - - 126 a 151 Comment doit être soigné un cas de morsure de Serpent, pag. = =) 2 0= == = === = Tô Bibliographie, pag. - - == = = 157 a 170 TABIE DES GRAVURES O Maniêre de capturer les serpents: Entre les pags. - - 8 et Avec une tige métallique, fig. nl - = = 8 et Avec le lasso que 'Institut distribue, fig. 2 - - Bet Exist autlasso fig asa == == 0 0oe 8 et Introduction du serpent dans la boite pour le trans- porijafio: 40 = Ss === = so as co ua BS 0b Le Dr. Chastinet enseignant à un groupe d'ouvriers agricoles la façon de capturer et de mettre en boite, un serpent venimeux pour être envoyê à Rimstitot; figo = = =D 0000. 00 =00- E -SJoL Serpentario de VInstitut: Entre les pags. - - - - - - - 8et Caractêres des dents et du cráne des serpents: Entreles pags. 16 et Dents d'une aglypha, fig. ( - E: = = = = - Dents d'une opisthoglypha, fig. 8 - = - = = 4» Crâne d'une proteroglypha, fig. 9 - - = ss Dent inoculatrice de venin d'une solenoglypha, fig. 11, Coupe transversale d'une dent inoculatrice d'une urutú, (Lachesis alternatus) fig. 12 - = = 4» Marques lwissés par la morsure des serpents: Morsure d'une solenoglypha, fig. 13 1 - = = sm a: proteroglypha, , 13 Il == = q; “E opisthoglypha , | 13. = cado , » — aglypha S 0 13, EVD = o a Tete d'une jararaca: (Lachesis lanceolatus) Entre les pags. , Rriracivon de venim: figs. 15, I6 et It = = = = =.= = 5a Lachesis mutus — surucuci — fig. 18 Entre les pags. - - -40 et ã lanceolatus(jararaca) , 4 4 RR an CR ' atrox baga E PR o a DA ç alternatus—urutú a nm ad op SR AO NGL a neuwiedii Sia Mas gd SAR A =p RR coa E Cesta itapetininga spa CGA = RA a RR E jararacuçu PANDER DO E sa DSO Ge qu (ea Crotalus terrificus PRE PER PO EAR is a o) 9 1 “ 1D00O0D0DO0OHODDDDÓDDODOA Es = 0 — = Set e — ee E £ Do000000 178 D000000000005000000DbDoCEGocoA Rhachidelus brazili—mussurana: Entre les pags. - - - - 96 et 9 Gravures coloriées représentant la mussurana seule et ensuite attaquant et avalant une jararaca - - - 96 et 91 Gravures représentant différents phases de Vattaque et de la déglutition, figs. 26, 27, 28, et 29- - - - 96 et 96 Injection de sérum: figs. 30et3] Entre les pags. - - - - -- 152 et 155 TABLE DES AUTEURS ET DES CORRESPONDANTS oo Reis Elo read es ME pas O Neo e Raia ir O Almeida Santos Filho, paz. . +. coco wo 146 Antonio Prado, Conselheiro, pag. . +. + + 150 BDG Pas (50 ca Mei A CPR an LL Brehm, Professor, pags. . . . . 18,28et/ 4] BLOGS its, DE ag ea ds sa es o Boulenger, pags. . . . .39, 49,54, 56 et 8) BO CURE DE dir lotes AU op de deito ani BarberoR Es son Ro Dus tomo pegas eE pgedo fts vO Ella A e UU Ra O areia =. 00 Bertarelli, pag ED RR DE APRE RNA E Eae = dias tar fa do O po mp e eg 1 ÃO Bancos hilho dE page eb iso dp sas Cia o ELO Bapiistandag Costa, dra, o e erre emos ipa BS Canodo VORA, dra so te o Sl pee at CUNIERR DA SD RO pres to piso aà | BD ri Cope, pass” +.» DA, D6,.DT 56; DI el 60 COLE Mg neo dA DE TED O DRA RR OD DS RR q o hor p ana nas S . MS Dom dos rag ER > 8o o ME uso ral ela o Das DD 9 PO RIC LO=, o o, o Mae ça Dto AV q TO Clouiga MERaES pon o Ce, ce by tor Der pib nes RR Lj Glomente Pofroli, * Paga) o Cutl e fas! ai cet) | ey Candido Espinheira, dr. pag. + 2 vo. 186 Dumeril et Bibron, pags. . od EEN GNU vo) DARDO Dampiei pas. Lo Do oo Un Sa Tan Rea Et Diudin, paBs. o, ca tece pio mmol na pi] NG Doncan, pago sa qa a] e Bd DO O Eduardo Meirelles, dr. pag. +. 0 0 0 15 Edmundo de Carvalho, dr. pag. + cc. 146 Fergusson, pag. . . cc. pOr NATIVAS, Ritzing Paes, 20,6! 0 A o e to BEVeE DAS Ram! mes pão, prt onto Cp dE 5 do Fayer, pag. . Fontana, pag. Frayer, pag. ; Franco da Rocha, dr. Faria” Rocha, dr. Gmel, pag. RAN E 10 DER O a Gray Cpagsfess po gema o Cn a PG ÃO, UH Guto passo "Ee, aa A E AA ADS NRO Groeldiipagas: 2274) Ceasa Ts es 86 Gama Rodr gues, dr. pag. Gaspar Ricardo, pag. . AN aa Jean, pags. e RS O o a Uia João Paulo de Carvalho, dr. pag... João Coriolano, dr. pag. Joaquim Monteiro, pag. João Teixeira de Carvalho, pag. João José de Faria, dr, pag. João Cotrim, pag. .. = 7! GO Linneu, pags (= Sa su TR GOES Lacepêde, pags. .. 39, 42 Lacerda, pags. 39, 18, as, 5, Ho Latreille, pags. Er prt Lv ats Rp PRE q ARES, rir Lenz, pag. SEE Sia E Leolino Cotrim, So TOnER pag. Ban A Merrem; Jpagsa Mo o RS DELE Martin, pag.” si S E Maia 4dr par, peça so Sa TR Martins, dr, pag. Ê Marcondes Machado, dr. pag. Manoel Cotrim, dr. pag. Neuwiedii' pagsse euro as RS ER vas Nabor Jordão, dr Oppel passo o Do SL Misao os Olympio Portugal, dr. pag. Oscarlino Dias, dr. pag. Oliveira : Borges, dr. pag. . Paulino Pinto, dr. pag. Peixoto Gomide, dr. pag. Posada'Arago, pag. Ê Procopio Guimarães dr. pag. Pamponet, dr, pag. . A Russel pas (O dd ET RR co Rufz, pag. o ado SRD Reis, «dry page ce Crest et et et et et et et et et et et SDDDDDDDDCODODODODDDDODODDSDDO 1809 DOnODODDCOODDDODOCOODDODDDDADda 88 LO LIO 128 142 nt Di cd pos AU Sn DA NE O pa rea ) EO ma se CTT ds E SDDODDODDDDDDODONDADODODADODDO 181 DDDOBDPODDDONDODDOODODOCODONDOS + RaphaelnCorrea madri pag. a, emo NS a 96 Eiache pa eee te e seque o so 1 oo o RR E ATO ei fa nan TOR do RR 7 ERR 15) Rabeirosda Costa ide pag. ss SE BT Roxo st umandes dr pas: o E Ar Ropeno, Caldas dr pao. Bo DR 148 Schlegel, pags. . 11, 97, 39, 43, 47, 59, 60, et 98 Sp (Jean) paes Ras ds op 1 OM pABO Afireio. 54 Selecao o ES RO O PISO SCI DOTEs Epae eco lot fo o ce asa 6d e dA SIA pn 5 te pa DR o ATO Sebastião: Barroso, dr. pags. quo UlOdet 115 vares dr paes Mo Dra ab DRDS ta ii O Theodoro: Sampaio, dr. pags: .. Jp Em E m90 MIBERAMaE Ls Dus iho O us GO jo dp NR CS IDO Ve pari Or pai ÉS VR Ro IN 4 ES Multa DAE Peso dao o co Do tado a 1 IE Mietor Godinho; dr. «pags; ss Cups ER 130 Victor Aratangy: dr pago a: 151 Wagler, pags ; MNNCARNpaes = Go pe qo SD A SO A IyucHorer, pags «cu to o Ra AS TAGS ot 108 Webrmann, pag. . .. do DN ais NavienMbisboa des pagis A ae TAS A Dry ) E Epa, j nu EA RA mr em : pr n Um " pe Meia : de; | , o cj “eee” “Grese “qe “Be o e CU ca e e IS Pete tetoto SS SSSES RAS o Z ER RRRERSENSEE EE trem ss Atd:a ' | Md Ta T À rd! f Rr í To | RR qua Dé Ti dy | ba 5 AA ' b | ” ) , 200 [ro o t . a i Ni Ro | o, , RAP ROA | ] y I ; ] h j ] | o Re RO ; b Mae VM: EF | » E T A: À i RA É e Ar 4 E Li , o Pk | ni dl Map Iy o ; NL EA PR | , ) pum kh) ) my É pa lj Nm ay DURA ROM uilo N Ro Pio FAVA q nt /] pr E ITHSO ITUTIO Wi dh 3 9088 00740 07