LACS True à Pr S Le tt 4 À D OR, ta Es _— Lu Fr 4 FPE + + A es 20m À Lara on ls ed. __ FER MO NE UE mt Cv. - 4 2, Eté Vie cernes à DV orae um OO > Z |, re à M Q A Ab ee © UNIVERSITY LIBRARY UNIVERSITY OF ILLINOIS AT URBANA-CHAMPAIGN The person charging this material is responsible for its renewal or return to the library on or before the due date. The minimum fee for a lost item is $125.00, $300.00 for bound journals. Theft, mutilation, and underlining of books are reasons for disciplinary action and may result in dismissal from the University. Please note: self-Stick notes may result in torn pages and lift some inks. Renew via the Telephone Center at 217-333-8400, 846-262-1510 (toll-free) or circlib @uiuc.edu. Renew online by choosing the My Account option at: http://www.library.uiuc.edu/catalog/ DEC 0 4 ANS s ns y the Internet Archive jin2014 LE ttps///archive.org/details/lafeuilledesjeun3435unse vw * LA RMS à F Er - - LPT ENS LAC FAT UE ” j T k € …— LI MC ” LE La” dt + 6.1 NL UT Ur gs Æ RE Pee 26 Te tt 2, RE FIG EU ù 2e A "pes or y où. 5 # HAS 10 ei y 7 as ‘ . à à L (re Les LA L ET RRRT, > e hu CAR 2 & | | k 7 * La Feuille Des Jeunes Naturalistes REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE Fondée à Muihouse en 1870 HO —— TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE (IV° SÉRIE — 4 ANNÉE) 1903-1904 A PARIS Chez M. Adrien DOLLFUS, 35, rue Pierre-Charron DURE 17 Lt ee: E MAL Pate x TABLE DES MATIÈRES DE LA XXXIV° ANNÉE (1903-1904 — IVe Série — 4° Année) La Bibliothèque en 1902-1903 (n° 397).............................. De RE 3 À. re —— Gisement chelléo-moustiérien d’Arcueil (n° 397), ävec Je planche. 2. RS ee OS Abbé P. Fournier. — Catalogue des Algues vertes d’eau douce observées en France (n° 397, 398,390, 400)... LIL RL Ar or RE 4,26, 50, Commandant CAZIOT. — Etude sur quelques Coquilles de la région cireamédi- terranéenne (établie avec le concours de M. Fagot) (n° 397)..................... À. Grarp. — Une Altise nuisible aux semis des Betteraves (Chactocnema tibialis Ilhiger) (n°. 397)... ne. men Danse dote DO CS F. Prcarp. — Mœurs de l’Ammophila Tydei Guill. (n° 397).......................... Ip. — Note sur l'instinct de Philanthe apivore (n° 397)............................, LE: #e et — La larve des Insectes Metabola et les idées de Fr. Brauer n°398) MO ee à ce Lu obtet on Me due dev PME ie C1 ONE OS TT ES P. Maury. — Sur une station du Chétaigaier fossile et vivant du Cantal (n° 398), avec une planche Dan LE a a ne 2e VAR ee 2 ven en R de € see eV RSS J. BarcLon. — Contribution à l’étude du Préhistorique en Provence : Station de l’île Maire, près de Marseille (n° 398, 399).1.:....:% 00e 32, À. GraArD. — Les précurseurs des idées modernes sur l’origine des Perles (n° 399). H. BargBier. — Notes d’Erpétologie : le repas de la Couleuvre à collier et de la Couleuvre lisse (n° 399), avec 6 figures... TR E. ne — Quelques mots sur la station du Baou-Roux, près Simiane N° HD): ee dise rie de aan eee à ed OeS à 88 à pen SRE du eue 20 Ma EC SERRES D' ViLLENEU VE. — Contribution au Catalogue des Diptères de France (n°° 400, AD: 406)... us CE PAR NE PER SRE RAR TO, 166, A. LAvicce. — Les graviers quaternaires de Saint-Prest (n° 400), avec une fig. CHÉDEVILLE. — Fossiles nouveaux du bassin de Paris (n° 401, avec planche au’ 0° 409). 040 is os noce de PRO Te emo de A7 EEE ES COR De SSSR ROSE RER G. Goury et J. GuIGNoN. — Les Insectes parasites des Renonculacées avec quatre figure (n° 401,402 408) RES RER ORNE 88, 112, P. Fournier. — Phycologie française. — Bibliographie : Liste des travaux français et des ouvrages généraux étrangers (n° 401, 403, 404, 405, 406). 99, 155, 181, 214, À. GASSER. — Résultats des fouilles dans les tumulus de Mantoche, avec 6 figures (APS AO AA). nn Eee RUE ne SO oO USE ER 96, Ch. Cor. — Le mouvement paléthnologique dans la région Est de Vaucluse n° A0) nee Te CE Re En nn ALORS, ere ee Le VA LIRR tt POS RER Paul Perrrozerc. — Note sur l’Ammonites (Oppelia) Bayleié Coquand de l’Oxfordien inférieur des environs de Besançon, avec deux planches et une figure. (n° 409,400) 57 AN TS nee re PO ee ET 109 F. Meunier. — Sur une Cicadine du Kimeridgien de la Sierra del Montsech, Catalogne, avec deux figures. (n° 402)... SNS Ed. Rocez. — Notes botaniques sur la Bretagne (n° 402, 404, 405)... 122, 173, F. Prcarp. — Note sur l'instinct du Pompilèus viaticus (n° 403) RU A. Dorrrus. — Sur un nouveau fgenre et une nouvelle espèce de Crustacé Isopode fossile dé couverte à Bouzigues, Hérault, avec 3 figures (n° 403)... Maurice PIROUTET. fouilles de M. Gasser dans les tumulus de Mantoche: (nf: 408)... 222 em Ein ere tie ee ETS CS RSS G. DELÉPINE et LABEAU. — Le littoral français de la mer du Nord, avec 8 figures (ni 404, 405) 0 Pt Ne EC A DCE NON RENE 161, R. FLorenrin. — La Faune des grottes de Sainte-Reine (n° 404)..................,..,.. Gaston PorTevinx. — Contribution au Catalogue des Diptères de Normandie (n° 408)... ut nie nus tas 00e OM PRE ta PV ENT SN CE RER PR be Cazior. — Faune du tumulus de Saint-Christophe, près Grasse (Alpes-Maritimes), avec quatre figures (n° 406)... A. Pevror. — Fossiles du Redonien d’Ille-et-Vilaine (n° 407)............,........... G. Goury et J. Guicnox. — Les Insectes parasites des Berbéridées, avec 3 fig. (n°4407, 408)... en 0: tr RER RE OT EE 239, P. Bépé. — Contribution à l'étude de la Géologie des environs de Sfax (Tunisie) (an 407: 4087...7 4 RAA Me ee PE OR NOM UN CPR "243, Gares UNE ES “HÉSAEIUSS Notes spéciales et locales. cz. 1e — Quelques localités nouvelles de Batraciens dans les départements du Pie de Oala18 (n°397)... cesse csrsoecsreserereseers “R. FLORENTIN. —_ Sur la naturalisation pe Composées américaines en France ET ONE IT IT IP TIR CPE EN EP IEC EUEEEEEEE EEE EEREEEE 0 éme sujet (n°397)... RFrORENTIN. Sur le Megodontus violaceus (n° 397)................................. Où. … pate capucina (n° 397).............................................. G:"D£ Rocquieny-ApANsON. — Aire de P. Podalirius (n° 397)........................ Or QUus (0,397)... J + DE GAULLE. — Un erratum au Catalogus hymenopterorum de Dalla-Torre nee ee arme mene nos eco pe sms envers soc or os even L. Jougin. — Le Laboratoire de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle | Jo 0 LÉ D RENNES ES 34, Dommandant OAzrors — Helit niciensis (n° 398)........................................... 0 Le Rale de Genêét (n° 398).........:........................... TR nbrtes LA pere Se en France des Composées américaines, id’après A. AE Re. MAR RIONNET — SAene dichotoimna Ehr. (n° 398)...........................::............ SPROHATANAY. - Our Fobinmia pseudo-acacia (n° 398)................:..................... - Ch. ee — Note rectificative sur un abri du vallon de Régalon (Vaucluse) D Phi dant ag at. te eee tr slt durs mernét es vuneav site ses dusue voeu J._ CHATANAY. — Sur le Carabus (Megodontus) violaceus (n° 398)... P. LESNE. — Bostrychus OL FAT) RONA EEE PERRET PO TON Dalurma pyra (nn 398)... un... users ie F. CAILLON. — Chenilles de Papilio machaon exhalant une odeur de musc (n° 398). D aa tt nn nee dun ao ed et at epas (n° nat mn annen ect utero a ep épa ee à ©. MARCHAL. — Questions (1, Œufs de poule percés. — 2, Desséchement subit DIMM) (RO) 398)... lemme rar eccmenenne veto nescenser es cnee À. G. — Question (Détérioration du verre par des Insectes) (n° 398)............... E. HUE — Molïlusques terrestres de la haute vallée du Verdon, Basses-Alpes nan mt tam eue ten sun ur em ne cod emo scan nenaasee sense P. Fournier. — Sèlene dichotoma dams la Haute-Marne (n° 399)................ . J.-P. HoscHeDÉ. — Silene dichotoma (en Normandie) (n° 399)... 15060 Ip. — Naturalisation des Composées américaines en France (n° 399)... A. Grarp. — Migration de Plusia gamma L. et Vanessa cardui L. dans le in NT EE Æ G. DE RoCQUIGNY-ADANSON. — Familiarité des Lépidoptères (n° 399)... DONS Aphodrus conjugabtus (n° 399).....7.5.:................. Louis GERMAIN. — À propos du Chaetocnema tibialis II (n° 399)... . Th. Beracour. — Conopodium denudatum Koch (n° 399)... À D’ A. GuéBHaRD. — Cep de vignes phénoménal (n° 399).......................... —. Robert DoLLFus. — Question sur les formules des Tourmalines (n° 399)... R. — Mission scientifique permanente d'exploration en Indo-Chine (n° 400)... VIe Congrès international de Zoologie (Berne) (n° 400).................................... André CoLanr. — Formules de la Tourmaline (n° 400)... - À. MaGnix. — Chenilles du Papièlio machaon à odeur musquée (n° 400)... are D — Sur quelques Hélices xérophiliennes du groupe variabiliana 9 cn na au anus pu av a cautesppummañoueoe eo LHoMME. — Coquilles fossiles trouvées en 1903 dans Le sables de Saint-Gobain nn ane la uea donnes oe pona ue cute ace anne rca cons st A. Grarp. — Sur l'habitat du Silene maritima Wither dans le nord de Ia D LL Re DATA OM Na Er EMA RUES RENE RER D -- - Sur la ponte du Pseudophlaeus Falleni Schilling (n° 401)... In. — Curieuses agglomérations de Déicranomya node sta Wied. (n° 401). 1. — L’'Echinorhynchus haeruca Rud., parasite de la Rainette (n° 401). R. FÉÔRENTIN. — À propos du Chäetocnema tébèales XI]. (n° 401)... P. Dumée. — Abondance extrême d'Oryctes nasicornis (n° 401). 447 394 AE POI TTTe PA De Gas 19 19 39 106 107 107 108 182 LUI — IN — C. FRIONNET. — Question (Tératologie du Leucanthemum vulgare) (n° 401)... 108 Ed. RoGEz. — Composées américaines naturalisées dans l'Ouest de l’Europe (N° 402). nn dans reden a EL EC NUS 127 À. GrarRD. — Les Insectes parasites des Renonculacées (n° 402)....................... 127 Alb. Smirs. — Aberration intéressante de Catocala nupta (n° 402)............... 128 A. FRIREN. — Tératologie du Tararacum (n° 402)... 0 128 À. D. — Don à la Bibliothèque (n° 402)... RS 128 Ed. RoGEez. — Question sur Zrica lusitanica Rud. (n° 403)... 160 À. LOoISELLE. — Question sur /yponomeutes et Alcyrodes (n° 403).................. 160 Ern. MALINVAUD. — L’Ærica lusitanica dans la flore française (n° 404)... 185 À. Dozzrus. — Réflexions au sujet de la note précédente (n° 404).................... 185 G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. — Expériences et observations sur la Chenille processionnaire du, Pin (n° 404)... 000022 M ONE 186 Gaston PORTEVIN. — À propos des Insectes parasites des Renonculacées (n° 404). 187 C. “Frionner. -- Même sujet (n° 404)... NS 188 J. PILLOT. — Arum italicum. — Bifora aesticulata (n° 404)... 188 BruyanrT et G. Durour. — Note sur l’habitat du Bothriopterus angustatus Duft. (Coléoptère) (n° 405)... ARR PR RS 219 G. GuIGNON. — Synonymie des Y ponomeutes proprement dits (n° 405)............ 219 In. — Leucanthemum vulgare, anomalie (n° 405)... RE 219 D' von TscHus1 ZU SCHMIDHOFFEN. — Ampelis garrulus en France, question (Mo. 40) eee een ee el AO Os ER NO PPT SR 220 G. Goury et J. GUIGNON. — Insectes parasites des Renonculacées (n° 405)... 220 D' VILLENEUVE. — À propos des Amanita cæsarea Scop. (n° 406)... ee 234 Ip. —— Question (sur un oiseau grimpeur) (n° 406)......:.4 LR 234 G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. — Familiarité des Odonates (n° 406).................. 234 À. LoisELLE. — Du déterminisme du sexe chez les Insectes (n° 406)............... 234 C. FRIONNET. — Insectes parasites des Renonculacées (n° 406)..................... 236 E. Rogez. — L’Frica lusitanica en Bretagne (n° 406):............2.2.0200S 236 D' A. Purox. —— Réponse à une question sur l’Ampelis garrulus (n° 406)... 236 Protection, des, Plantes alpines (n° 407)..7.:2...,4, Lie 0 247 D: P. Srépr. — Parnassius mnemosyne L. N.$., à la Sainte-Baume (n° 407)... 247 Ip. — Quelques Lépidoptères rhopalocères non encore signalés près de Marseille (0 407). au 0 ot TE ee TN NN SE SR RS 248 Ip. — Saga serrata à la Painte-Baume (n° 407):..,.1,:2.42 M RO PS 248 C. MARCHAL. — Larve parasite du laurier-cerise, question (n° 407).................. 249 À. DE ZULUETA. — Question sur la Perdix melanocephala Rippl. (n° 407)... 249 G. Dupuy. — Aberration du Papilio machaon, question (n° 407)..................... 249 De L.,— Vitalité des graines de Chardon (n° 408)..4...,:%43.u5 IR RS 267 L. DucHAssEINT. — Capture de Parnopes carnea Fabr. dans le Puy-de-Dôme ; (09 AOB) 2 pense et ARR ee Re ANSE PATES ALES CESR 67 S.-E. LASSIMONNE. — Ruisseau intermittent (question) (n° 408)..................... 268 Jean Dozzrus. — Boletus edulis de grandes dimensions (n° 408)................. te 268 LASSIMONNE. — Inventaire des collections botaniques de la France centrale (nie MDBY, op QUE SOON Au OR I INT RENE 268 R. — Question sur l'élevage de l'Fehr pomana(n° 408)... RSR 268 Liste des Naturalistes et des Etablissements scientifiques de France : Département de:} Hérault: (n° 398)... NII ER 38 — de L’Ille-et-Vilainé (n°-407)54/118 4, 50e LIN RC RER 251 Faits scientifiques (résumés par A. Dollfus d’après les auteurs) : Sur le rôle des Champignons hyphomycètes dans l’humification (d’après Koning) (n°408)... eus vanteen ONNENS 159 De l'influence du greffage sur l’odeur des fleurs de la vigne (d’après Daniel) (né 407), Un ndlr AE OMS HE SET A ASS SSSR 249 Procédé pour l'élevage des petits animaux à l’aide de la Chlorella vulgaris en culture pure (d’après Hérouard)"(n9 40777. OR PRIOR 250 Nécrologie. — Léon Géneau de Lamarlière (n° 397). — Louis Guignard (n° 403). — Marcel Vauloger de Beaupré (n° 404). — G. de Rocquigny-Adanson (n° 408). 1er Novembre 1903 —_ IVe Série, 34° Année — No 397 La éeuille Des Jeunes NVaturalistes LA BIBLIOTHÈQUE EN 1902-1903 Dans le courant de l’année 1902-1903, le nombre total des prêts de livres s'est élevé à 668 volumes, au lieu de 659 volumes pour l’année précédente, et de 347 pour la moyenne des années antérieures. Le nombre des volumes prêtés depuis l’origine de la Bibliothèque s'élève à 5.338. L'accroissement de la Bibliothèque pendant la dernière année à élé le Suivant : DS cous par MA. Dollfus en 1902-1903..............................,........... 940 don en 2902-1908... Trans ceesmecsncenonoos ne 49 Brochures (de moins de 100 pages), acquises par M. A. Dollfus en 1902-1903. 4.329 = — LE TO EAN T6 à PRÉSENTE PRES D8R Ces chiffres ne comprennent pas les revues scientifiques reçues périodi- quement et dont le nombre s'élève à environ 300. Nous avons publié pendant la même année, 10 fascicules du Catalogue courant par sections (5.966 numéros) et 4 Catalogues spéciaux hors série (2.450 numéros). Dorénavant, les travaux qui étaient catalogués sous la rubrique Histoire na- turelle locale de l'Europe occidentale (Catalogues verts) seront, pour simpli- fier les recherches, reportés dans les Catalogues de leurs sections respectives. Celles-ci porteront les numéros d'ordre suivants : Section I. — Zoologie (sauf les Arthropodes). — IT. — Eniomologie (Arthropodes). — III — Botanique. — IV. — Géologie, Paléontologie, Préhistoire, Minéralogie, Hydrographie. A côté du Catalogue courant de chaque section qui est envoyé aux lecteurs inscrits, nous avons commencé à faire paraître des Catalogues spéciaux hors série, donnant, sur des sujets déterminés, non plus seulement les travaux parus dans l’année, mais tous ceux que possède la Bibliothèque. Ces Cata< logues spéciaux peuvent être acquis soit par les lecteurs inscrits, soit par les autres abonnés de la Feuille {afin de faciliter leurs recherches biblogra- phiques), au prix de 0 fr. 50 pour les Catalogues de moins de 250 numéros, de 4 franc (251-500 numéros), 1 fr. 50 (501-750 numéros), 2 francs (751 à 1.000 numéros), etc. — Le tirage des Catalogues spéciaux est très restreint. Les Catalogues spéciaux suivants ont déjà paru : Terrains tertiaires d'Europe (1° fascicule, lettres A-B) (614 numéros). Collemboles et Thysanoures (152 numéros). Flores des régions parisienne et champenoise (215 numéros). Géologie du Nord-Ouest (Normandie, Bretagne, Maine, Anjou) (945 numéros). Plantes Fossiles (913 numéros). Formicides (374 numéros). Histoire naturelle de la Corse (218 numéros). Les parties suivantes sont en préparation : Echinodermes vivants. — Echinodermes fossiles. — Etudes des Phosphates. — Coléoptères (partie anatomique et physiologique). — Algues d’eau douce. — Géologie du Nord et des Ardennes, etc. IS paraîtront lorsque, pour chacun d'eux, le nombre des adhérents per- mettra de couvrir la moitié des frais d'impression. 2 À. LAVILLE. — Gisement chelléo-mousliérien d'Areueil. GISEMENT CHELLÉO-MOUSTIÉRIEN D'ARCUEIL À Arcueil, dans la vallée de la Bièvre, à + 40 mètres, près du Moulin de la Roche, entre la rue de Gentilly + 53"30 et route d’Arcueil, au fond de la vallée + 41 mètres, existe une vaste exploitation de gravier quaternaire et d'argile plastique appartenant à M. Imbault. Vers 1900, quelques coquilles de mollusques terrestres et fluviatiles que j'y avais recueillies avaient attiré mon attention el m'avaient décidé d'étudier ce gisement. Peu de temps après les ouvriers y recueillaient et me remettaient quelques ossements et des silex taillés. Si on considère la coupe (fig. 1), on voit que dans le fond de la vallée l'argile plastique y avait été ravinée et recouverte par des dépôts pleisto- cènes composés d’une couche de graviers à galets et d'une couche de sable. Ces deux couches ont ensuite été recouvertes par une épaisse couche de limon rouge, gris, noir, très épais, de 2 mètres, qui les déborde vers l’ouest; une couche de terre végétale peu différente de ce limon le recouvre. La couche I, gravier et cailloux de la grosseur d’une noix, du poing, et, parfois, de la tête, dont plus de la moitié sont calcaires et. proviennent des terrains tertiaires, sable, a raviné profondément l'argile plastique et creusé de vastes poches qu'elle a remplies jusqu'à une profondeur de 1"80. On y a recueilli une série de silex taillés, dont une hache (type chellien) (fig. 9), en silex de la craie, ayant les dimensions suivantes, 0,012 x 0,067 x 0,03; une pointe à bords retouchés (type moustiérien) (fig. 7), en silex de la craie, ayant les dimensions suivantes, 0,085 x 0,066; un racloir triangulaire (type moustiérien), en silex de la craie, ayant 0,091 x 0,074 (fig. 4). MAMMOUTH ? — Une défense (fragment), une molaire supérieure droite (1) (fig. 10). Comme le montre la figure, les lames sont assez épaisses, espacées, et assez peu nombreuses pour assurer que l’on a là une dent de l'Elephas primigenius Blum.; elle se rapproche un peu de l’'Elephas antiquus Falconer, et paraît en somme être d’un type intermédiaire, que l’on pourrait rapporter à l'Elephas intermedius de Jourdan si l’on ne tenait pas à limiter le nombre des espèces ; des dents de bœuf et une mandibule de cheval. Cette couche a une épaisseur de 0*30-1780. La couche If, qui ravine et enlève parfois la couche [, est formée par un sable plus ou moins grossier, limoneux, jaune verdâtre, coquillier. On y ren- contre aussi des ossements et des silex taillés, dont : une hache en silex de la craie (type acheuléen), ayant les dimensions suivantes, 0,097 x 0,076 (fig. 8); une grande pointe (type moustiérien), en silex de la craie, de 0,137 x 0,073 (fig. 5); un large éclat (type dit de Levallois), en silex de la craie, retouché, avec pointe, ayant les dimensions suivantes, 0,140 x 0,107 (fig. 6). MAMMIFÈRES. — Rhinocéros (sp.) : fragment de tibia avec l'articulation sur l’astragale ; Cervus tarandus, fragments de bois: Cervus (sp.), très grande espèce, de la taille du Cervus canadense, fragments de bois. MOLLUSQUES. — Biühinia tentaculala Linné, HHelix hispida Linné, Limnæa palustris Müller, L. auricularia Linné, L. limosa Linné, L. stagnalis Linné, (1) L'ouvrier qui m'a remis cette dent dit l'avoir trouvée au fond du gravier, cependant elle était encore recouverte de sable gras analogue à celui de la couche IT, d’où incertitude sur son niveau précis. Cependant, par place, le sable IT atteint le fond de T. | A. LAVILLE. — Gisement chelléo-moustiérien d'Arcueil. 3 Planorbis complanalus Linné, Planorbis vortex Linné, Succinea pultris Linné, Vertigo muscorum Linné, Pisidium (Sp.). Cette couche atteint 030 à 1"50. Au-dessus de ces deux couches paléolithiques vient la couche néolithique, qui a donné : une hache polie en silex gris de la craie (fig. 3), longue 0,130 x 0,038 ; un pic-tranchet en silex de la eraie (fig. 2), dont les dimen- sions sont les suivantes, 0,107 x 0,037. Ce limon déborde vers Fouest el recouvre le coteau et le plateau avec des épaisseurs variables. C'est le Himon a. de M. Ladrière, Dans le gisement d'Arcueil, c'est un limon gras rouge, noir, parfois gris, à coquilles terrestres : Helir nemoralis Linné et Cyclos- Loma elegans Drap. On y rencontre aussi quelques coquilles ffuviatiles 6par- pillées. M. Chatton v a même observé, à 060 du sol, une pelile couche locale, de 015 à 0"20, de coquilles fluvialiles. J'ai pu déterminer les espèces suivantes : Büthinia lentaculala Linné, Nerilina jluviatilis Linné, Limniea sta- gnalis Linné, palustris Müller, Planorbis vorlex Linné, corneus Linné, com: planatus Linné, Bulinus subcylindricus Linné, Succinea pultris Linné et Cycluxs cornea Linné. J'ai bien vu des amas plus où moins espacés de coquilles, mais je n'ai pas vu de couche coquillière dans ce limon HE Le tout est recouvert par IV, qui est une couche de terre végétale formée aux dépens de la couche de limon HE. RÉSUMÉ. — À Arcueil, à 2 kilomètres de la rue du Pot-au-Lait, dans Paris, on retrouve les couches pleistocènes, qui existent dans la carrière Van-Ghv- >. _seghen, à la Glacière (Paris), mais elles sont situées un peu plus bas de #4 à ) mètres, et, au lieu de raviner la base du calcaire grossier, elles ravinent l'argile plastique. J'appelle ce gisement chelléo-moustiérien parce que j'y ai trouvé, comme à Cergy, des silex taillés des types chelléen, acheuléen et moustiérien. Ce gisement est à + #1 mètres, celui de la Glacière à environ 45 mètres. A. LAVILLE. EXPLICATION DES FIGURES FiG. 1. — Carrière Imbaull à Arcueil. Coupe ©. E. à travers le fond de la vallée de la Bièvre, montrant, dans la carrière Imbaull, les couches paléolithiques à Elephas primigenius, à Cervus larandus, à silex laillés (formes chelléenne, et moustiérienne) ravinant l'argile plastique el surmontées par les couches néoli thiques. — I. Gravier el galets mousliériens, — IT. Sable limoneux gras coquillier moustiérien. HIT. Limon tantôt rouge foncé, Lanlôl noir ou gris, avec tranchet et hache polie, coquilles de mollusques actuels, néolithique. — IV. Terre végélale, Longueurs 1/1000, Hauteurs 172000. Réunion de trois coupes prises suivant une ligne N.-<$. parallèlement à la route d'Arcueil. F1G. 2. — Tranchet-pic néolithique, couche IT. — 1/2 gr., carrière lnbault à Arcueil. F1G. 3. — Hache polie, couche II, — 1/2 gr., carrière Imbaull à Arcueil. F1G. 4. — Racloir (type Moustiérien), 1/2 gr. Carrière Imbault, couche EL Coll, Ecole des Mines. F1G.5. — Pointe (type Moustiérien), 1/2 gr. Carrière Imbault à Arcueil, couche IE Coll. Ecole des Mines. F1G. 6. — Large éclat relouché (Type dit de Lévallois), 12 gr. Carrière Imbaull à Arcueil, couche IT. — Coll. de l'Ecole des Mines. FiG. 7. — Pointe (type Moustiérien), Carrière Imbaull à Arcueil, couche E Coll. Ecole des Mines. 1/2 gr. F1G. 8. — Hache (type Acheuléen). Carrière Imbaull à Arcueil, couche I. Coll. Ecole des Mines. 1/2 gr. FiG. 9. — Hache (type Chelléen). Carrière Imbault à Arcueil, couche FE — Coll. Ecole des Mines. 1/2 gr. FiG. 10. — Elephas primigenius, Blum. Carrière Imbault à Arcueil, couche I ou IL — Coll. Ecole des Mines. 122 gr. + PA # + Vans L 'tn ci LS ur C4 RE 4 Abbé FOURNIER. — Algues verles d'eau douce observées en France. PHycoLoGIE FRANÇAISE — CHLOROPHYCÉES CATALOGUE DES ALGUES VERTES D'EAU DOUCE OBSERVÉES EN FRANCEU Ordre I. — CONFERVOIDÉES (\dh.) Falk. (1817). (Dermatosiphées Kütz. pr. part. — Nemalophycées Rabenhorst.) Famille FT. — Coleochætacées (Näüg.) Pringsh. (1847). Coleochæte Bréb. (1844). — (Coléos = gaine; chæle=soie). — Phyllocti- dium Külz. 1. EU-COLEOCHÆTE Hanso. 4. C. pulvinala À. Braun. — Ph. australe Ces.; Chætophora tuberculosa Karl Müll. — Mougeot. 2. C. divergens Pring. — C. prostrala Pring. fantérieurement). 2, PHYLLACTIDIUM (Külz) Hansg. C. sculata Bréb. — Ph. seligerum Kütz ; Ph. coleochæte Kütz. C. soluta Pring. A rechercher : 5. C. orbicularis Pring.:; 6. C. irregularis Pring. Famille IT. — Œdogoniacées (De Bary) Wiltr. (1854). Bulbochæte Ac. (1817). — (Bolbos — bulbe ; chæle = soie). =, Co 1. EU-BULBOCHÆTE Hansg. 1:-B: crenulata Kütz.. 8. Bb. polyandra Cleve. 9. B. brebissonti Kütz. 10. B. sessilis Wiltr. 11. B. seligera Ag. — B. Cambyi Wood ; Conferva Roth.; C. vivipara Dillw. 12. B, gigantea Pring. 2, ELLIPSOSPORA Hansg. 13. B. pygmæa Wittr. À rechercher : 14. B. intermedia De Bary ; 15. B,. mirabilis Wattr.,, 16. B. rectangularis Wittr. Œdogonium Link. (1820). -— (Oïdos, renflement; gonu, articulation). Tiresias Bory, vesiculijera Hass., prolifera Vauch., Cymatonema Kütz, Conjervæ Auctor. 1. Eu-OŒÆEboconIuM Hanseg. 17: OŒ. læve Wittr. 8. OŒ. vernale (Hass.) Wiltr. — Vesic. Candollei Hass. — L. Dupray. 19. OE. crispum (Hass.) Wittr. — €. rostellatum Pring., Raben.; OE. pul- chellum À, Br.; OE. nodosum Kütz. 20, OE, Vaucheri A; Br; 21. OŒ. gracillimum Wittr. — KL. Dupray (marais de la Basse-Seine). À rechercher : 21 bis. Œ. Hzigsohnü De Bary. 29, OŒ. paludosum {Hass.) Kütz. — LE. Dupray (mares aux environs du Havre). (1) La Bibliographie du sujet fera partie d'un travail spécial à paraître postérieurement, P. F, | Abbé FOURNIER. — Algues verles d'eau douce observées en France. ü __ 23. OE. pachydermum Wittr. — L. Dupray (aux environs de Ham, fossés des prairies). 2, ANDROGYNIA (Wood) Hansg. 24. Œ. Rothi (Le Clerc) Pring. non Hass. — L. Dupray. 25. OE. pluviale Nordst. — CE. ajjine Kütz, Vesic. dissiliens Hass. — L. Du- pray. 26. OŒ. undulalum À. Br. 27. OE. flavescens (Hass.) Külz. 28. OŒ. mullisporum Wood. — L. Dupray (mares en Seine et aux environs du Havre). 29. OË. irregulare Wiltr. 30. OE. Braunti Kütz. — L. Duprav. 31. ÆŒ. Lundense Wittr. — L. Dupray (Cap de la Hève). 32. OŒ. propinquum Wiltr. 33. OŒE. macrandrum Wittr. 34. OŒ. Borisianum Wittr. — OE. apophysalum À. Br., Œ. mirabile Wood. 35. OŒE. concalenalum (Hass.) Wittr. — OE. apophysalum Pring. — L. Du- Dray. 30. Œ. a 0 (Hass.) Prings. — OE£. cuspidatum Kütz, OE. piliferum Auers. 31. OE. Cleveanum Wittr. — OE. echinospermum Prings. 38. OE. hispidum Nordst. D OF. echinospermum À. Br. non Prings. 3. PRINGSHEIMIA Hanscg. 40. Suecicum Wittr. 41 . capillare (L.) Kütz. — L. Dupray. 42. capilliforme Kütz. — Lenormand, Duprav. 43. calcareum Cleve. — CE. compressum Kütz. — LE. Duprawy. 4 cardiacum Kütz. — OŒ. inæquale Wood, OE. pulchellum Kütz. ù carbonicum Wittr. — L. Dupray. Pringsheimii Cram. — OË. Nordstedliü Wittr. — L. Dupravy. SRRSSSSEREREEEE rhodosporum Wittr. — Wiltrock. 48. Boscü Bréb. — De Brébisson, Duprav. 49. lumidulum Kütz. J0. biforme Nordst. — L. Dupray (forêt près de Dieppe). o1. grande Kütz. — Lenormand. J2. Landsboroughi Kütz. — OE. gemelliporum Hantz, Dupray (Rivière). Espèces dont les organes de fructification sont insuffisamment connus. 93. OE. longalum Kütz. 4. OE. vesicalum (Lyngb.) Wittr. 99. OŒE. Hulchinsiæ Wittr. — L. Duprav. À rechercher : 55 bis. OŒ. princeps Wiltr. 96. OŒE. giganteum Kütz. — OE. lacustre Raben. 07. OE. hexagonum Kütz. 98. OŒE. Ripartii De Toni. — OE. calcareum Ripart. 99. CE. macrosporum Crouan. — (Dans une fontaine à Prat-Lédan). 60. OŒ. fluitans Crouan. — (Marais près de Gouesnou). 61. OŒ. fasciculare Crouan. — (Fontaine près de Plougastel). 62. OŒ. heterogonium Kütz. — De Brébisson (Falaise). 63. OE. sculalum Kütz. h] spèces à rechercher : 64. OŒ. capillaceum Kütz: 65. Œ. fonticolum A. Br.; 66. OË. exiguum Wittr. et Lund. 3 Ô 10: 80. 51. 8). 01. Abbé FOURNIER. — Algues verles d'eau douce observées en France. Famille HT. — Cylindrocapsacées Wille (1884). Cylindrocapsa lieinsch. (1867). — (Cylindrus el capsa). À rechercher : 67. C. involula Reinsch.; 68. C. nuda Reinsch. Famille IV. — Sphæropléacées (Kütz) Cohn. (1849). Sphæroplea Ag. (1824). — (Sphæira, sphère; pleon, plus). — Sphæro- plethia Dubv, Sphærogona Link, Cadmus Bory. À rechercher : 69. S. annulina (Roth.) Ag. Famille V. — Ulvacées (Lamour) Raben (1813). Monostroma ‘Thur. (1854). — (Monos, seul; stroma, Lapis, membrane). 1. EuU-MoNosTROMA De Toni. M. bullosum (Roth) Wittr. — Ulva Roth, U. Lacluca B Huds., Tremella Lactuca Gmel., T, palustris Web., Ulva minima Vauch., Tetraspora minima Desv., T. bullosa Külz. — Thuret, Mougeot. M. laceralum Thuret. — Thuret (Samt-Vaast-la-Hougue), Lebel (Quine- ville), M. quaternarium (Kütz) Desmaz. — Ulvoa Kütz, U. oxycocca Kütz. — Le Jolis (Tourlaville, près Cherbourg), Lenormand, Chauvin (Caen), Bornet (Nice). M. orbiculatum Thur. — Thuret, Le Jolis, Lebel (sur les Ruppia et Zannichellia, près de Cherbourg); eaux saumâtres. M. thermale (Menegh.) Külz. — Toulon {Agardh). Prasiola Ag. (1821). — {Prasios, vert). P. furfuracea (Mert.) Menegh. — P. leprosa Kütz. — Chauvin, Desma- zières, De Brébisson. ? P. crispa (Ligth.) Ag, — P. Rothü, orbicularis, Flolovii Külz, P. suecica, Anziana Rab. Desmazières. P, calophylla (Carmich.) Menegh. — De Brébisson. Protoderma Külz (1843). — (Prôlos, premier; derma, peau). À rechercher : 78. P. viride Kütz. Famille VI. —— Ulotrichiacées (Külz) Borzi (1843). Sous-famille, — Ulolrichées (Raben.) Borzi (1868). Schizogonium Külz (1843). -— {Schizô, déchirer; gonu, articulation). Sch. murale Kütz. — Sch. parielinum, delicalulum Kütz. Sch. Boryanum Külz. — Conjerva velulina Bory. Se rencontre souvent avec Prasiola crispa et Hormidium parielinum, entre lesquels il forme la transition. Sch. thermale (Menegh.) Kütz. — Hormospora transversalis Bréb. — Brébisson (Falaise, dans un marais, parmi les Typha et les Equi- selum). Hormidium Külz (1843). — (Hormos, chaîne). H. murale (Lyngb.) Külz. -—— Oscillaloria Lvng., Lyngbya muralis Ag., Rhizoclonium murale Kütz, Ulothrix radicans Kütz. —— Raben. I. parielinum Külz. — Ulothrix parielina Külz. — Raben. IH. crenulalum Külz. — Ulolhrix crenulata Kütz, Raben., — Gay. Hormiscia fries (1835). (Hormos, chaîne), — Lyngbya Hass., Arlhro- gontum Ag. ex part. Rabenh. Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. 7 ms 1. Eu-HormiscIA De Toni. 85. H. sublilis (Kütz) De Toni. — Ulothrirx Külz. — Var. variabilis (Kütz) Kirch. (U. variabilis Kütz), tenerrima (Külz) Kirch., slagnorum (Kütz) Kirch. | 86. 1. flaccida (Kütz) Lagerh. var. varia (Kütz) De Wild. — Arthrogonium fragile Ag., Rab. 87. I. zonala (Web. et Mohr.) Aresch. 88. H. æqualis (Kütz) Raben. — Var. caleniformis (Kütz) Rab. 88 A. H. tenuis (Kütz) De Toni (Ulothrir Kütz). 88 B. LH. moniliformis (Kütz) Rab. — Duprav. 88 c. !. Kochii (Külz) De Toni. 2. ULorHRix (Külz) De Toni. 89. H. oscillarina (Kütz) De Toni. — Ulothrir Kütz. Hormospora Bréb. (1840). —— (Hormos, spora). —— Genre douteux. 90. H. plena Bréb. — De Brébisson (environs de Falaise). Sous-famille. — Chælophorées (Harv.) Hass. (1841). Herposteiron Näg. (1849). — ({erpo, ramper; steiros, solide). — Aplia- nochæte À. Br. 91. ÆH. Braun Näg. — Aphanochæle repens À. Br. (non Berth.), A. confer- vicola (Näg.) Rab. — À rechercher. Microthamnion Näg. (1849). — (Micros, petit; thamnion, lronc). 92. M. Külzingianum Näg, Chætophora Schrank. (1789). — (Chæle, soie; phoreo, porter). A. Globuleuses Rabenh. 93. Ch. pisijormis (Roth.) Ag. — Baltrachospermann ulriculalum Vauch. 94. Ch. elegans (Roth.) Ag. — Var. longipila (Külz) Hansg. 95. Ch. radians Kütz. Zanardini (Falaise). 96. Ch. tuberculosa (Roth) Hook. — Crouan, Mougeot. 97. Ch. flagellijera Kütz. B. Lobées Rabenh. 98. Ch. cornu-damcéæ (Roth) Ag. — Balrachospermum fasciculatum Vauch. — Très polymorphe (Var. endiviæfolia (Roth) Hanse. 99. Ch. longæva Carm. — Crouan (Finistère). Draparnaudia Borv (1808). — (Draparnaud, botaniste français). 100. D. plumosa (Vauch.) Ag. — Balrach. plumosum Vauch., Dr. lypnosa Bory. — Var. pulchella (Kütz) Raben. 101. D. glomerata (Vauch.) Ag. — B. Vauch., Dr. mutabilis Bory. . 102. D. comosa Kütz. — Desmazières, Lenormand (Vire). Stigeoclonium Kütz (1843). — (Stigeus, aiguillon: clonion, rameau). 103. S{. Lenue (Ag.) Raben. — Très polymorphe. 10%. SE. longipilum Kütz. — L. Duprav. 1 105. St. protensum (Dillw.) Kütz. — Var. subuligerum (Kütz) Rab. 106. S{. jlagelliferum Kütz. 106 À. SE fasligialum Kütz. — Duprav. 1 106 B. SE. nanum (Dillw.) Kütz. — L. Duprav. L. 107. St. jasciculare Kütz. 8 Abbé FOURNIER. — Alques vertes d'eau douce observées en France. Chætonema Nowak. (1876). — (Chæle, soie; nema, filament). 108. Ch. irregulare Nowak. — Gomont (Vaux-de-Cernay). Sous-famille. — Confervées (Bonnem.) Lagerh. (1822). Conferva L. (1737). — (Nom donné par Pline). 109. C. bombycina (Ag.) Lagerh. 109 4. C. dubia Kütz. — Lenormand (Montaud). 1098. C. tenerrima Kütz. — Microspora lenerrima Gay. 109 c. C. Viütteliensis Mont. — Bouloumié (source ferrugineuse de Vittel). 110. C. fontinalis Berk. — Microspora De Toni. Microspora Thur. (1850). — (Micros, petit; spora). 111. M. floccosa (Vauch.) Thur. — prolifera Vauch. 112. M. vulgaris Raben. — M. bombycina Thur. 113. M. amæna (Kütz). Rab. — A rechercher. 114. M. fugacissima (Roth) Rab. — A rechercher. 115. M. punctalis (Dillw.) R Serait à rapprocher d'Hormiscia subtilis. 116. M. tenuis Thur. ile par l'auteur. 117. M. monilifera Thur. — Non décrite par l’auteur. Famille VIF. — Chroolepidacées (Raben.) Borzi (1868). (Trentepohliacea De Toni (Notarisia, HE, p. #49, non Sylloge) Hansg.) Trentepohlia Mart. (1817). — (Trentepohl, botaniste). 118. T. aurea (L.) Mart. — Chroolepus aureum Kütz. 119. T. abielina (Flot.) Hansg. — Chrool. abielinum Flotow. 120. T. odorata (Lyngb.) Wittr. 121. T. lagenijera Hildebr .) Wille. — A rechercher dans les serres. 122. T. umbrina Kite) Born. — Chr. umbrinum Kütz. — Ecorces de hêtres, de châtaigniers, bois, ete., à l'exposition du nord. 10001 capitellata Ripart. —— Ripart (environs de Bourges, sur les Cladonia pyxidala d'un saule à demi pourri). 12%. T. Jolithus (L.) Wallz. — Région alpine et subalpine. 125. T. cinerascens Mont. — Incomplètement connue. — Jaubert (château de Saulières). Chlorotylium Kütz (1843). — (Chloros, vert; tyle, durillon). 126. Chl. calaraclarum Kütz. 127, Chl. mammijorme (Balbis) Kütz. — Montagne (près de Ly on). Famille VIIE. -—— Cladophoracées ([assall.) De Toni (1845). Rhizoclonium Kütz (1843). — (fihiza, racine; clonion, rameau). 128. R. hieroglyphicum (Ag.) Kütz. BR. aponinum Kütz. — Var. Julianum (Menegh.) Raben. —— Eaux thermales de Montaud (Lenormandi). 129, Jè. fonlinale Kütz. Cladophora Kütz (1843). — (Clados, rameau; phoreo, je porte). 130. C. fracta (Dillw.) Kütz. — Var. genuina Kirchm.; var. gossypina (Drap.) Rab.: var. oligoclona Rabenh. 131. C. crispala (Roth) Kütz. — Var. longissima (Külz) Rabenh. 132. C. insignis (Ag.) Kütz. 133. C. glomerala (L.) Kütz. — Desmazières (Lille). 134. C. callicoma Ag. — De Brébisson. 135. C. declinala Kütz. — À rechercher. 190: LT: 138. 149. 150. 151. (Sr 1Ù 154. Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. y C. canalicularis (Roth) Kütz. C. calida Kütz. — Incomplètement connue. — Castagne (Aix). C. debilis Kütz. — Incomplètement connue. — Lenormand. Ordre IL. —— SIPHONÉES Grév. (1830). (Cœloblastées Kütz, 1843). Famille IX. — Vaucheriacées (Gray) Dumort (1821). Vaucheria D.C. (1803). — (Vaucher, botaniste). 1. TUBULIGERA (Wals.) Nordst. V. dichotoma (L.) Ag. V. ornithocephala Ag. V. Diliwyni (Web. et M.) Ag. — Peut-être variété du suivant. 2. CORNICULATÆ (Wals.) De Toni. V. sessilis (Vauch.) D.C. —- V. ungeri Thur., Eclosperma sessilis el clavala nor V. geminala (Vauch.) D.C. — Ectosp. Vauch. V. hamala (Vauch.) Lyngb. V. terrestris D.C. V. uncinala Kütz. — Lloyd {(Thouaré). 3. ANOMALÆ Hanscg. V. De Baryana Woron. — À rechercher. 4. ANDROPHORÆ Nordst. V. synandra Woron. — Woronin (Nice; dans le Var). 9. PILOBOLOIDEÆ (Raben.) Nordst. V. subsimplex Crouan. — Crouan (baie de Saint-Marc). V. appendiculata (Vauch.) D.G. — Incomplètement connue. — Vaucher (Lons-le-Saunier, flaques d'eau salée). \ Famille X. — Hydrogastracées (Eudl.) Raben. (1843). Botrydium Wals. (1815). — (Botrydon, en grappe). — Hydrogastrun Desv., Raben, Rhizococcum Desmaz. B. granulatum (L.) Grev. — Ulva granulata L. — B. Wallrothüi, B. piri forme Kütz, Rhiz. crepilans Desmaz, Ruiz. Levieurii Grouan. — Des- mazières, Crouan. Phyllosiphon Kuehn (1878). — {Phyllon, feuille: siphon, Tube). P. arisari Kuehn. — Kühn (Menton, Nice, Villefranche, sur les feuilles et les pélioles de l'Arisarum). 4 LE ). } Ordre II. — PROTOCOCCOIDEES (Menegh.) Kirchm. (1838). (Palimellacées Näg., Prolococcées Trevis, Coccophycées Rabenh.) Famille XI. —— Volvocacées {Cohn) Kirchm. (1850). Sous-famille. — VOLVOCÉES Hansg. (ISSS). Volvox L. (1758). — (Volvo, je tourne). 153. V. globator L. V. aureus Ehrenb. — V. minor Slein., Raben., Cooke. Petit-Séminaire de Langres. Abbé P. FOURNIER. (A suivre) 10 C' CAZIOT. — Coquilles de la Région circa-méditerranéenne. ÉTUDE SUR QUELQUES COQUILLES DE LA RÉGION CIRCA-MÉDITERRANÉENNE ÉTABLIE AVEC LE CONCOURS DE M. Facor Helix Niciensis. — Etude des espèces du groupe I. —— HISTORIQUE L'Helix Niciensis a été découverte à Nice par Risso et donnée par lui au baron de Férussac qui la nommée dans son Prodrome, p. 36, n° 66, 1821, et figurée dans l'Histoire des Mollusques, pl. 39 à, fig. 4, et pl. 45, fig. 9. Outre la localité originaire, notre auteur indique celle de Toulon, qui a été reproduite sans contrôle par les Conchvyliologistes français, ce qui nous paraît fort douteux jusqu'à plus ample informé. Risso (Hist. nat. Europe méridionale, t. IV, p. 61, n° 123, 1826) a nommé cette espèce Helicogena Nicæensis (errore pro Niciensis). Le type a élé bien figuré par : Michaud. — Compl., pl. 14, fig. 7-8, 1831. Rossmässler. — Iconog., tabl. 17, fig. 244, 1836. Moquin-Tandon. — Hist. nat. Moll. France, pl. 12, fig. 6-7, 1855. Locard. — Coq. terr. France, fig. 83, 1894. L'abbé Dupuy, Moll. France, a représenté, pl. V, fig. 3 4, b, une variété à bandes continues, à sommet plus pointu et à tours moins convexes; fig. €, le type à spire un peu surbaissée; fig. d, un échantillon de taille plus grande, vu en dessous. Deux formes de ce groupe ont été décrites, Pune en 1888, par Sulliotti, el l'autre par Locard, comme nous le verrons plus loin. IL. SCEASSIFICATION Les espèces de notre groupe Niciensiana font partie de la section Murella L.; Pfeiffer, in Malak. Blatt. Band 21, S. 8, 1878 (Macularia part), Albers 1850, Adams 1855, etc.; Iberus Kobelt, etc.; ayant pour type l'Helix muralis et dont les divers groupes sont répandus dans Fitalie, la Corse, la Sardaigne, les Baléares. 2 Les Murella n'ont que trois groupes en France : Helir orgonensis Philbert, d'Orgon (Bouches-du-Rhône): des Muraliana; Helix Trica Locard, de Saint- Cyr (Var): des Serpentiniana, et les Niciensianc. IL. —— DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Férussac, comme nous l'avons déjà dit, avait signalé l'Helix Niciensis à Nice et à Toulon. Michaud y ajoute, en 1831, Grasse (Var) et Entrevaux (Basses-Alpes). I faut arriver jusqu'en 1882 pour voir larea de celle espèce mieux limité. En effet, Locard (Prod, Malacol. France) cite les localités sui- vantes : Vence, Saorgio, Briançonnet, Rocher de la Clus, de Saint-Auban, vallée du Loup entre Gréollières et Cypières, Saint-Martin-de-Lantosque, Ascros au pied de Puget-Théniers, Saint-Cézaire, Eze près Monaco. L'année suivante, 1883, Paul Berenguier (Malaco-Straligraphie du Var, H. Niciensis, p. 14, 13), fournit des détails si exacts que nous croyons devoir les reproduire en entier : C* CaZIoT. — Coquilles de lu Région circa-médilerranéenne. 11 « La marche de cette forme est des plus intéressantes. » De provenance italienne, après avoir traversé la partie centrale el méridio- nale du département des Alpes-Maritimes, en suivant les grandes vallées de la Vésubie, du Var et de l'Esteron, pour rayonner surtout vers le sud, au moven des vallées secondaires, l'A. Niciensis entre dans le Var par la vallée d'Artuby, après avoir traversé celle de l'Esteron et le ruisseau de la Fage, à partir de Saint-Auban (Alpes-Maritimes), pour tourner ensuite par le col de Lattes et arriver ainsi à la Foux d’Artubv, au nord et à l'ouest du Var; elle se maintient sur la rive gauche d’Artubv et sur celle de Nartuby. Au sud, elle ne dépasse pas la route de Draguignan à Grasse, le Briançon el le Riou-Blanc, évitant ainsi le massif schisteux de l'Esterel. » Enfin, à l’est, elle rentre dans le département des Alpes-Maritimes par la Siagnole proprement dite, la Siagnole de Neisson et la Siagne. Dans notre département, le périmètre embrassé par les stations extrêmes de VAT, Niciensis affecte la forme d’un vaste triangle dont le sommet serait à Châteaudouble el la base sur la limite même des Alpes-Maritimes. Suivant PArtubv, PHelir Ni- ciensis gagne Bargune et la Roque-Esclapon (1). Grâce à la Siagnole de Nierson, elle se dirige vers Mons ; puis, par la Siagne et le val de Saint- Donnat, elle passe entre Callian et Montauroux après avoir touché Saint- Cézaire, de l’autre côté de la Siagne, dans les Alpes-Maritimes. Du val de Saint-Donnat, en remontant le Biançon, elle vient passer à Tourrettes, Fayence et Seillans; puis, par la Douce et la Bégude, manquant Gallas, Bar- gemon et prenan£ les rives de Nartuby, elle arrive enfin à Châteaudouble, sa station la plus avancée dans l'ouest. » Il est à remarquer que l'Helix Niciensis évile soigneusement les terrains schisteux et granitiques du Var ef que si, dans les Alpes-Maritimes, elle s avance Jusque sur le Httoral, chez nous, au contraire, forcée de se main- tenir plus au nord par le massif schisteux de Esterel, elle ne descend pas au-dessous d’une altitude minima de 260 à 195 mètres au nord du Var: son altitude maxima varie de 1,062 à 1,094 mètres, tandis qu'à Saint-Martin-de- Lantosque (Alpes-Maritimes) (2) et à Entrevaux (Basses-Alpes) elle atteint seu- lement près de 900 mètres d'altitude (3). » Un détan qui n’est pas sans importance : » Le parcours de l'A. Niciensis, dans le Var, comprend surtout la région montagneuse et particulièrement la zone subalpestre. Lorsque cette forme entre dans la région des oliviers, elle en suit presque sa limite nord, ne des- cendant franchement dans le sud qu'à la hauteur de Fayence, dépassant ainsi les limites de la région montagneuse ; mais, dès lors, sa taille diminue à mesure qu'elle traverse la région des coteaux. Aussitôt que l'influence du massif schisteux de l'Esterel se fait sentir, nous le voyons remonter subi- tement vers la région montagneuse, qu'elle ne quitte plus jusqu'à Château- double, où elle reprend sa taille et sa coloration primitive, » Nous avons remarqué, en effef, que celte espèce ne vivait pas sur les parties siliceuses: on la trouve sur la rive droite de la Vésubie jusqu'à Ve- nanson, sur le calcaire (mais on ne la trouve plus sur la rive gauche gneis- _Sique au-dessus de Saint-Martin-de-Vésubie), mais nous différons d'opinion avec M. Bérenguier en ce qui a trait à la coloration de la coquille, laquelle est plus vive sur les coteaux que dans la plaine (nous en avons recueilli à Saint Vallier, au pont de Nans et à Escragnolles qui avaient un test grisàtre, presque ) Note des auteurs : non Roche. ) Aujourd'hui Saint-Martin-Vésubie. ) On la recueille à Venanson, au sud-ouest de Saint-Martin-Vésubie, par 1,100 mètres, el à Pierlas, par 1,200 mètres d’allitude. (1 e -6 12 GC CAZzioT. — Coquilles de la Région circa-méditerranéenne. sans traces de couleur, tandis que d’autres, recueillis au bord de la mer, ainsi que dans la montagne, d'ailleurs, étaient d’une coloration vive et colorée. Très commune au-dessus de Grasse, Saint-Vallier, Escragnolles, Gourdon, Bonson, Saint-Auban, Pierlas, Entrevaux, etc., etc., sur la rive droite du Var; Nice, Beaulieu, Eze, Menton, Castellar, Peille, Moulinet, St-Martin-de-Vé- subie, etc., etc., sur la rive gauche; elle occupe donc tout le département, sauf, toutefois, sur les bords de la Tinée, qui coule sur les micachistes, du moins Je le présume. C'est un point que nous tâcherons d’élucider. Dans « Primo elenco di molluschi terrestri e jluvialile viventi nel circon- dario di Porto Maurizio /Liguria occidentale) pubblicato per cura dei Signori Prof. G. Gentile e Giorgio Roberto Sulliotti » il est dit, p. £ : « H. Niciensis. » Nous avons celte belle espèce à peu d'heures de Porto Maurizio, plutôt abon- » dante aux environs du Monte Fonda, à 1,141 mètres au-dessus du niveau » le la mer. » Cette espèce, commune sur le mont Giogie, sur le Pizzo de le Cornia et » sur le mont Armelte, nous l’avons sur notre territoire, sur Ie mont Fronte, » à 2,146 mètres au-dessus du niveau de la mer. » Sulliotti (loco inf. cit.) signale encore l'H. Niciensis sur les pentes du mont Grammondo, près Menton, et à une distance pas trop grande de celle du mont Faudo. Kobelt (Nachr. d. Deuts. Malak., 5, 173, 1898) a trouvé cette espèce dans la vallée de la Nervia, près Bordighera. Il résulle de ces divers renseignements qu'en l’état actuel de nos connaïis- sances, les espèces du groupe Niciensis commencent à apparaître dans la Ligurie occidentale et règnent presque sans interruption depuis ce territoire, dans les Alpes-Maritimes, les Basses-Alpes et le Var jusqu'à Châteaudouble, station la plus avancée à l’ouest. FÉES PECES 4. Helix Niciensis. Ferussac, Prod., p. 36, n° 66, 1821, et Hist. Moll., pl. 39, fig. 1, et pl. 4, fig. 9. Le type vit aux environs de Nice et se retrouve dans toute la zone occupée par celte espèce. 2, Helix Faudensis. 2 Helix Niciensis V. Faudensis Sulliotti, in Bullet. del Club alpino Ital., 1885. Helix Faudensis Sulliotti, Communic. Malacol. Articol. primo, p. 14, 1889. Plutôt abondant sur les pentes du mont Faudo et dans les fentes des rochers, à 1,100 mètres d'altitude. Sur le versant de la mer il descend jusqu'à 600 mètres environ dans le bois dit « delle Pasquere. » Sur l'autre versant il descend jusqu'à Badalucco et continue le cours de « lPArgentina » presque jusqu'à Taggia. 3. Helix Niepcei. Helix Niepcei Locard, in l'Echange, IX, p. 76, 1893, et Coq. Terr. France, p. 80, 1894. Saint-Auban, Brianconnet, Grasse, Nice, -— FR. Celle espèce vit aussi à Pierlas, mais ne vit pas dans les environs de Nice. On ne la trouve que sur les points élevés. PR ne HR. Brie Ch Lx 4 = \Vr je r 4 , CT 4 a" ; ”] Cf CAzioT. — Coquilles de la Région circa-médilerranéenne. 13 Helix Niciensis variété Guebhardi. Testa subumbilicata supra depressa, infra convexiores solidula, opaca, regulariter oblique striata, candido-cinerascentes zonulis fusco maculalis cincta ; spira depressa, vix convexe, ad summum vix mamillata ; apice ob- tuso, lævigate, non prominente, anfractibus # 1/2 convexiusculis, primis lentius regulariter, ultimo celerius crescentibus : satura sal impressa sepa- ratis ; ultimo ad aperturam dilatato, lunato rotundato vix celeriter descendenti. Alt. 10-12; diam. 20-22 ”/". La Roque-Esclapon, au nord de Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). Cette variété se distingue de l’Helix Niciensis type par sa spire plus sur- baissée, presque plane, ses tours moins convexes, son ouverture plus petite, son dernier tour moins brusquement descendant et surtout par son ombilic qui laisse apercevoir une partie de l'avant-dernier tour. Quelques variétés de l'A. Niciensis tendent à se rapprocher de cette forme, notamment la v. subdepressa, à spires moins convexes et pourvus quelque- fois d’une simple perforation beaucoup plus étroite. D'autres, au contraire, ont plus de ressemblance avec l'Helir Faudensis, par leur spire plus convexe, principalement une variété que nous nommons minor. Enfin nous avons constaté, en différents points, la présence d'une variété à spire presque aplatie, nommée par nous variété depressa. Elle se rapproche sensiblement de l'Helir Niepcei, mais s’en distingue par son dernier tour arrondi et non subcaréné vers l'ouverture. Pour bien fixer les idées au sujet de ces variétés, on peut se rapporter aux figures 3 a-b de la pl. V de Dupuv. Celles-ci représentent le type de l'Helix Niciensis où plutôt une variété plus brusquement conique et un tant soit peu aplalie. La figure 3 c représente une variété subdepressa. La variété depressa est presque aplatie. X Nice. Commandant CAZIOT. UNE ALTISE NUISIBLE AUX SEMIS DE BETTERAVES (Chælocnema tlibialis Higer). Tandis que l'Amérique, l'Allemagne, la Norwège, elc., possèdent d'excel- lents traités d’entomologie appliquée, notre littérature scientifique est très pauvre en pareille matière. Aussi lorsqu'un insecte nuisible vient à attirer l'attention des intéressés par les ravages qu'il occasionne dans telle ou telle culture, les journaux agricoles se contentent de reproduire de vieilles rap- sodies des siècles derniers, illustrées parfois de misérables clichés, ou donnent comme nouveaux des faits bien connus mais en général mal observés el indiquent comme merveilleux des traitements dont l'ineflicacité a été maintes fois démontrée. 14 À. GIARD. — Une Allise nuisible aux Semis de Betteraves. C'est ce qui est arrivé, celle année encore, pour le Chætocnema tibialis Wlig., parasite de la betterave. La betterave à sucre est attaquée, à l'élat jeune (plantule encore pourvue de ses cotylédons), par plusieurs Allises, notamment par Phyllotrela ne- morum L. et Psylliodes chrysocephala L., espèces ordinairement nuisibles aux Crucifères et qui peuvent, quand elles sont très abondantes, envahir les cultures betleravières du voisinage. I en est de même pour l'Hallica ole- racea L. qui vit d'habitude sur les Polygonées, famille assez voisine des Ché- nopodées. Mais l'espèce la plus redoutable paraît être le Chætocnema libialis L. qui, venue du midi, paraît remonter peu à peu vers le nord de la France. On a signalé récemment son apparition en Seine-et-Marne, où elle aurait occa- sionné des dommages assez considérables, principalement dans les environs de Donnemarie-en-Montois. D'après M. Brandin, 30 hectares de jeunes bette- raves sucrières ont été entièrement détruits dans deux fermes voisines. Cette Allise est une espèce méridionale. Elle semble avoir pour région d’ori- gine le pourtour circumméditerranéen où elle vit sur les Salsolacées et les Chénopodées indigènes. Weise la signale du Caucase: Bedel l’a trouvée en Algérie; Vaucher au Maroc. Dans sa Monographie des Altises, E. Allard (1860) lui donne comme patrie le midi de la France. Dès 1873, Perris avait dénoncé C. libialis comme nuisible aux betteraves cultivées dans les Landes (4. S. E. F., 1873, p. 71). Ainsi que beaucoup d’autres espèces méridionales, lAltise tibiale semble avoir remonté, en sui- vant la côte ouest, jusque sur le Httoral du Morbihan (Bedel, Faune, V, p. 286 et p. 396) et même sur le rivage de la Manche, jusqu'aux environs de Gran- ville (Dongé). Mais l’insecte s’est propagé également à l’intérieur des terres. En 1893, beaucoup de champs ont été ravagés dans le département du Gard, et même les seconds semis ont été complètement anéantis. Plus au nord, Loriferne l'indique aux environs de Sens (Calal. des Coléop- lères de l'Yonne, p. 68), et en avril-mai 1901, Dongé et Marmottan le récoltent en Seine-et-Marne, dans la plaine de Barbizon, où ils le considèrent comme récemment acclimaté. Estiot en a trouvé un exemplaire à Vitry-sur-Seine en 1898. Dès 1874, Desbrochers des Loges le récolte à Saint-Gérard (Allier) (A. S.E.F.) et, depuis, le Catalogue d'E. Ollivier le dit nuisible aux betteraves aux envi- rons de Moulins. infin, dans la région Est, Lajove, dans son Calaloque des Coléoptères des environs de Reims (2° édit., 1896, p. 206) le signale à Loivre et à Brimont et parle des dégâts occasionnés par la larve sur les betteraves. 4 Il semble que comme Silpha opaca, cel autre ennemi de la betterave, Chæt. libialis ait une tendance à abandonner les plantes sauvages dont il se nourris- sait pour envahir les champs de betteraves cultivés. Toutefois, contrairement au Silphe, PATise a respecté Jusqu'à présent le nord de Ta France, où la bette- l'ave à sucre occupe des espaces si considérables. Cela tient sans doute beaucoup moins au climat qu'aux soins culluraux très bien compris de nos agriculteurs seplentrionaux. C'est, en effet, par des semis faits en temps utile, par des fumures conve- nables, par des sarclages répétés éliminant les Chénopodées adventices, que l’on peut combattre utilement FAllise libiale, et tous les remèdes chimiques, le plus souvent très coûteux et difficiles à appliquer, ne donneront que des résultats minimes ou illusoires. À. GIARD. F. PicarD. — Mœurs de l'Ammophila lydei Guill. 15 MOEURS DE L'AMMOPHILA TYDET Gurzz. Divers observateurs prétendent que les Ammophiles, en particulier lhir- sula, nidifient dans les terrains compacts et argileux. I n'en est pas ainsi, en tout cas, pour lPAmmophila lydei Guill., que j'ai toujours vue, dans la Manche et dans Saône-et-Loire, chercher sa proie et lenfouir dans le sable pur. Cet insecte, comme tous ceux du genre, nourrit ses larves de chenilles de lépidoptères. La proie est invariablement un gros ver gris, larve d'Agrolis où d'un genre voisin, que l'Ammophile déterre en fouillant sous les toulfes de graminées ou de thym qui composent la majeure partie de la flore de ces régions sablonneuses. J'ignore quel sens guide lhyménoptère dans sa chasse, mais Je sais que les recherches sont très longues et que de nombreuses exca- vations sont creusées en pure perte avant que le gibier soit découvert. Le sol étant partout d'une mobilité extrème, si l'Ammophile abandonne ses premières explorations, c'est qu'elle a fait fausse route et que la place est vide de che- nilles, et non que la lerre est trop dure pour être entamée. Ine me semble done pas que cette espèce ait un sens divinaloire bien spécial qui lui per- mette de reconnaître sous terre la présence du ver gris, et je croirais plutôt qu'elle creuse au hasard sous les plantes qui lui paraissent propres à abriter une proie. Lorsque la chenille est enfin mise à découvert, FAmmophile la maîtrise aussitôt des pattes et des mandibules et enfonce son aiguillon à la face ven- trale d’un certain nombre de segments. Elle la saisit ensuite par la nuque, se met sur elle à califourchon et l'entraiîne très rapidement en courant sur le sol. Après avoir parcouru, sans s'arrêter, plusieurs centaines de mètres, elle fait halte et examine sa chenille. Celle-ci, presque toujours, n’a été para- lvsée que d’une manière incomplète après sa capture. L'Ammophile se couche alors le long de son corps et, sans se presser, pique encore deux ou trois segments de l'abdomen. Le nombre des coups d'aiguillon est d'ailleurs très variable, mais, généralement, tous les segments sont insensibilisés. L'hymé- noptère procède ensuite à une seconde opération : il presse le cou de la che- nille de ses mandibules et le malaxe à petits coups réguliers eb espacés les uns des autres, au moins une quarantaine de fois. La victime est ainsi com- plètement immobilisée et ne peut s'opposer à son transport, ce qu'il esl urgent d'obtenir, sa taille étant deux ou trois fois plus grande que celle du r'avisseur. La chenille est enfin déposée sur une branche de genèêt, la plupart du temps, ou sur une touffe de quelque autre plante, et FAmmophile, après avoir reconnu les lieux par quelques tours à la ronde, la quitte pour aller creuser un terrier. Geci est immuable. Je n'ai jamais vu lhyménoptère aban- - donner sa capture à terre, ce qui serait la perte certaine de la proie dans un bref délai, les fourmis s'y mettant en ce cas au bout de quelques minutes. La recherche d'un emplacement pour le terrier est presque loujours très longue. Quelquefois, au bout d'une heure, lendroit convenable n'est pas encore choisi. L’Ammophile s'éloigne fort loin de sa capture dans ses recherches, mais revient de temps à autre y jeter un coup d'œil, soit pour s'assurer qu'elle est {oujours en place, soit pour se rafraîchir la mémoire sur le lieu du dépôt. Le terrier est creusé assez vite dans le sable et n'est formé que d'un couloir en pente douce de 10 centimètres de longueur. Je 16 F. PICARD. — Mœurs de l'Ammophila lydei Guill. remarque, en passant, que le nid est presque horizontal, et non vertical, comme chez les autres espèces. Cette différence provient de la difficulté de forer un puits dans un terrain mouvant. Il est rare que l'Ammophile n’inter- rompe pas son travail pour explorer les lieux d’alentour où retourner à son ver gris. Souvent même, elle transporte de nouveau celui-ci, s'il est trop éloigné du nid, et le dépose sur une plante plus rapprochée. Aussitôt que le terrier est terminé, l'insecte se dirige vers sa proie et l’en- traîne le plus rapidement possible dans le souterrain, où il pénètre la tête en avant, sans lâcher son gibier. L'œuf est pondu immédiatement, sur le côté gauche du thorax, la chenille étant étendue sur le côté droit, et le sable est refoulé dans le couloir. Tout cela est accompli avec précipitation, de crainte, sans doute, des diptères parasites qui suivent fréquemment l'Ammophile à la piste. J'ai souvent capturé lAmmophila lydei, afin de m'assurer de son identité spécifique, au moment même où, venant de pondre, elle remontait à la sur- face du sol. J'appliquais pour cela mon filet à terre autour de l'entrée du couloir. L'insecte, furieux et affolé, se débattait et volait dans sa prison de gaze; mais l'instinct l’emportait sur la peur, et il se mettait à combler fréné- tiquement l'ouverture de son nid, tout en faisant de temps à autre des efforts pour s'échapper. Ceci montre la force de l'instinct chez l'hyménoptère, qui, même devant la crainte de la mort, ne peut se soustraire à son impulsion. J'ai dit que la chenille était toujours déposée sur une plante élevée d'un décimètre où deux au-dessus du sol. Cette précaution excellente n'est pas sans inconvénients. Quelque bien assujetti que soit le gibier, un vent un peu violent ne manque pas de le faire tomber à terre, et l’'Ammophile, à sa pre- mière visite, ne le retrouve plus. J’avoue avoir souvent remplacé le vent en déposant le ver gris sur le sol ou sur une plante voisine. C’est un spectacle curieux que de voir l'agitation de l'hÿménoptère et les recherches sans fin auxquelles il se livre. Pendant plus d'un quart d'heure, il monte et descend continuellement la même branche, ne pouvant croire que sa proie en ait dis- paru. Peu à peu il étend ses investigations aux rameaux semblables des envi- rons, puis cherche sur le sol même, sous la plante. Je ne sais s'il se guide sur la vue, l’odorat ou quelque autre sens, mais ce sens est certainement fort obtus car il passe et repasse près de la chenille, quelquefois au pont de la toucher, et finit par s’en éloigner de plus en plus sans la trouver. Ce-. pendant ce cas est le plus rare et le gibier est presque toujours repris et hissé en lieu sûr. Il est évident pour moi que c’est sur une simple mémoire visuelle des lieux que l’'Ammophile se guide pour retrouver l'endroit où est déposée sa capture. Il n'y a pas là d'instinet mystérieux. La preuve en est dans les fréquents retours qu'elle fait au dépôt et à la grande difficulté qu'elle éprouve à le retrouver pour un déplacement de quelques décimètres. Je suis arrivé à une conviction identique pour le Pompilus vialicus F., qui chasse les araignées du genre lycose et sur lequel j'ai pu faire de nombreuses observations au sujet de Ja mémoire. Chez l'Ammophile, cette mémoire peut même être en défaut. Il arrive quel- quefois qu'après avoir creusé son nid, elle à complètement oublié l'endroit où git la chenille et s'épuise en de vaines recherches. Je trouve dans mes notes un fait de ce genre très significatif : le ver gris avait été déposé sur une touffe de graminées, dans un lieu aride où croissaient une trentaine de touffes très semblables les unes aux autres. L’Ammophile revenant du terrier se dirigea sans hésitation vers l’une des touffes qui n'était pas la bonne el l'explora en tous sens. Elle ne put se résoudre à la quitter qu'après un quart d'heure, et, complètement désorientée, en fouilla cinq ou six avant de tomber Je \ É »- h those à side Ce à dat Te | { | | F. PrcarD. — Note sur l'instinct du Philanthe apivore. 17 sur celle qui recélait sa proie. Je reviendrai d’ailleurs avec plus de détails sur cette question si intéressante de la mémoire chez les hyménoplères à propos du Pompilus vialicus. Je dirai peu de choses sur le développement de la larve, m'occupant surtout de l'instinct. L'œuf, relativement gros, d'un blanc translucide, est en forme de boudin, à peine atténué aux extrémités et un peu courbé. Il éclôt vers le troisième jour el donne naissance à une larve en tout semblable au type ordi- naire des larves de Sphégiens et qui commence immédiatement son repas en appliquant sa tête à l'endroit où était accolé l'œuf. Cette larve est d’abord transparente et l’on distingue à travers la peau les globules graisseux et les mouvements du vaisseau dorsal. Peu à peu le corps devient d'un blanc de lait, la larve croît et se distend à mesure que la chenille s'étiole et se vide. La larve la quitte au bout d'une dizaine de jours, avant atteint toute sa taille et file son cocon de soie, ce qui lui demande une journée de travail. Cuisery (Saône-et-Loire). F. PICARD. T v NOTE SUR L'INSTINCT DE PHILANTHE APIVORE On sait que le Philanihe apivore chasse l'abeille domestique non seulement pour approvisionner ses larves mais encore pour sa consommation particu- hère. Fabre a montré que cet hyménopière tuait des abeilles uniquement pour se nourrir du miel contenu dans leur jabot. Les observations de Fabre ont été faites sur des Philantes emprisonnés sous verre, et il était intéressant de vérifier si le fait qu'il rapporte se produisait normalement ou n'était dû qu'à une de ces perversions de l'instinct si communes chez les animaux en captivité. J'ai pu observer, en juillet dernier, un Philanthe apivore en train de creuser son nid. Le sol, près de l’orifice, était jonché de cadavres d'abeilles, une trentaine au moins. Le Philanthe interrompait son travail pour se jeter sur une des abeilles gisant sur le dos, l'enlaçait de ses pattes et la pressail fortement par des mouvements convulsifs de son abdomen. La languette de l'abeille, étirée, était léchée avec avidité. Le Philanthe abandonnait une de ses victimes pour satisfaire son appétit sur une autre et, entre temps, traïnail les cadavres sur le sol ou même les portait au vol en tourbillonnant pour les rejeter bientôt et courir à un autre. Des fourmis, attirées par cette provende inespérée, commençaient déjà à dépecer plusieurs abeilles et en emportaient les débris. Le Philanthe pond une quinzaine d'œufs, approvisionnés chacun de cinq abeilles, en moyenne. Si l'on admet qu'il en consomme {rois fois plus lui- même, ce qui n’est pas exagéré, on voit que chaque Philanthe apivore détruit trois cents abeilles dans sa vie d’une saison. Une centaine suffirait donc pour ruiner complètement une ruche, et, cet insecte étant fort commun dans les lieux sablonneux, doit faire un tort immense aux apiculteurs. Cuisery (Saône-et-Loire). F. PicarD. ROC TN ) LEE RLE DR LUS 18 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Quelques localités nouvelles de Batraciens dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. — 1° Norp. — Bufo calamita Laur. — J’ai capturé ce batracien en septembre à Fontaine-Notre-Dame, près Cambrai, dans les sablières. Cette espèce est rare à l’intérieur des terres; M. Giard dit qu’il existait naguère une colonie nom- breuse de Bufo calamita au Mont-de-Sable d’Anzin, près Valenciennes. Alytes obstetricans Laur. — Bois-Lévêque, près Le Cateau; Gussignies, dans la vallée de l'Hogneau; Arleux, dans les marais de la Sensée. A1 w ; g : / . . . Triton alpestris Laur. — Busigny, dans les étangs du bois; Gussignies, dans la vallée de l'Hogneau; Anor, marécages de la vallée de l'Oise entre Neuveforge et le Maka; Wallers-en-Fague. Triton cristatus Laur. — Assez commun : Catillon; Basuel. 29 Pas-pr-CaLars. — Alytes obstetricans Laur. Bois de Bourlon; marais de la Sensée. — [yla arborea L. Bois de Bourlon. — Triton cristatus Laur. Bois de Bourlon. Cambrai. J. Gopox. Sur la naturalisation des Gormposées américaines en France. — Réponse à M. A. Dollfus (l'eurlle des Jeunes Naturalistes, n° 394-395, 1° août 1903, p. 207). — On connaît aux environs de Nancy un Aster originaire des Etats-Unis, Aster leucan- themus Desf., qui paraît très bien acclimaté à notre pays. On le trouve en deux stations distantes l’une de l’autre de quatre à cinq kilomètres, à Bouxières-aux- Dames et à Champigneulles, sur les bords de la Meurthe et non loin de la ligne du chemin de fer de l'Est qui n’est peut-être pas étrangère à la dissémination de cette espèce. Nancy. R. FLORENTIN. Même sujet. — Département de la Haute-Marne. — Ærigeron canadensis L., presque partout, commun. — Solidago canadensis L., çà et là; Hortes, assez rare, se rencontre le long des voies ferrées; mais, comme elle est assez cultivée, il est assez difficile de dire jusqu’à quel point elle est acquise à notre flore haut-marnaise. — Solidago glabra Desf. Voici ce que la flore de MM. Aubriot et Daguin dit à son sujet : Cultivé et quelquefois subspontané aux environs des jardins, ainsi à Sauint- Dizier et sur les bords de la Blaise, depuis Wassy jusqu’à Eclaron; à Bourbonne, sur les bords de l’Apance. — Aster novi-belqii L., commune dans l’arrondissement de Langres (principalement partie sud et est), dans les bois et surtout vers les rivières : bords du Saulon, de la Vingeanne, de l’Amance; les rives de cette dernière, de Rosoy à Laferté, et plus bas encore, en sont littéralement encombrées ; les paysans les fauchent à l’entrée de l'hiver pour en faire des claies et des paillassons, — Æelianthus tuberosus L., souvent subspontané sur les décombres. Saint-Dizier. OC. FRIONNET. Sur le « Megodontus violaceus. » — Réponse partielle à M. Belliard (l'euille des Jeunes Naturalistes, n°5 394-395, 1° août 1903, p. 207). — En règle générale, tous les Carabides, et même les Staphylinides possèdent des glandes pygidiennes qui, lorsqu'on saisit les insectes, projettent avec plus ou moins de violence un liquide défensif à odeur désagréable. Ces glandes n’ont aucun rapport avec le tube digestif; elles ne se jettent pas dans le rectum, mais débouchent dans des pores de sortie situés sur les bords latéraux du pygidium, assez loin de l’anus. Parmi les Carabides, il y a dans le genre C'arabus une identité remarquable de structure de ces glandes pygidiennes, identité qu’on retrouve dans les autres genres avec de très légères modifications. De plus, chez beaucoup de Carabides, le liquide projeté a des caractères d’acide gras : Pelouze prétend que pour les C'arabus, c’est de l'acide butyrique. Chez les Brachynus, au contraire, la structure des glandes est spéciale et la sécrétion est un produit très volatil dont on ne connaît pas encore la nature. Il y a donc lieu de croire que la sécrétion n’est pas la même dans les différents groupes de Carabides. M. Belliard n’a observé ce moyen de défense, dans le Gers, que chez Megodontus violaceus var. purpurascens; en Lorraine, je l’ai constaté sur deux espèces seulement : Carabus auratus 1. et Procrustes coriaceus L. $i donc il est probable que les produits défensifs varient dans les différents groupes de Carabides, on peut aussi supposer que ces produits sont plus où moins abondants suivant les localités, les individus, la saison, ete., mais en tous cas leur existence est constante. Nancy. R. FLORENTIN. Notes spéciales el locales. 19 ms Apate capucina L. — Réponse à M. Giraudeau (n° 396, p. 223). — Cet insecte n’a … jamais passé pour avoir des mœurs nocturnes ou crépusculaires. M. Lesne, le spé- — cialiste bien connu en Bostrychides, nous dit dans son Synopsis des Bostrychides … paléarctiques (p. 89) : « L’adulte a des mœurs diurnes; on le rencontre depuis le mois d'avril jusqu’en août sur les arbres morts et sur les tas de bois. Dans les parties tempérées de l’aire d'habitat, la larve se développe de préférence dans les souches et dans les grosses racines des chênes, mais elle vit aussi dans nombre d’autres essences : D arbousier, vigne, jujubier, myrte, prunellier, cytise épineux, müûrier, etc. n- Dans l'Allier l’insecte est commun en juin-juillet et se prend au vol en plein jour autour des chênes vifs fraîchement abattus. En Auvergne, aux environs de Riom, | on le rencontre souvent à la même époque sur les piles de noyers abattus et rangés - le long des routes au gros soleil. Cette année-c1 encore, dans du bois de chêne, près du Vernet, j'en ai rencontré bon nombre (le 25 juin) se promenant et s’accouplant sur la section de gros baliveaux qu’on avait abattus. Je n’ai pas pris la peine de les ramasser tous. J’en ai cependant conservé quelques exemplaires que je mets bien volontiers à la disposition de M. Giraudeau s'ils peuvent lui être agréables. Si on veut élever les larves, on rencontre facilement celles-ci en explorant les bûchers où 1l y a de vieilles souches qui ont déjà donné des éclosions. Il n’y à qu’à faire fendre ces souches et à mettre dans des boîtes d’élevage les débris qui paraissent le mieux habités. Broût-Vernet (Allier). H. pu Buysson. Aire de « P. Podalirius. » — Par lettre en date du 24 août 1903, M. A. Giard avait l’aimable attention de me signaler la présence de Podalirius aux environs de Pont- Audemer (Eure) et de Beuzeval (Calvados), d’après un travail récent de M. François Moutier, licencié ès sciences, interne des hôpitaux de Paris (1). Je m’empressai de me mettre en rapport avec l’auteur qui, très obligeamment, voulut bien me faire tenir les renseignements ci-après que je cite textuellement (2) : « Pour ce qui est du ?. Podalirius, écrit M. F. Moutier, j'en ai vu en tout trois exemplaires dans le Calvados, et cela dans une période d’une dizaine d’années. Je dois ajouter de suite que cela ne saurait donner une idée absolument rigoureuse de son degré d’abondance. Je ne suis pas malheureusement retourné aux mêmes dates aux mêmes localités, du moins de façon constante. Un exemplaire fut rencontré dans la forêt de Cinglais, un autre sur une route du pays d’Auge, le troisième à Beuzeval, volant au bord même de la mer, sur les falaises du littoral, près du lieu dit les Vaches-Noires, si mes souvenirs sont précis. Je l’ai d’ailleurs signalé, cette espèce est ou du moins était presque commune à Pont-Audemer, dans l'Eure. Le Podalirius, par sa rareté, fut du reste un des papillons qui m'intéressaient le plus avec V. Antiopa. De cette espèce, commune dans l'Orne, à Bagnoles, à Briouze, J'ai vu cette année (en avril, je crois) un magnifique exemplaire à Grimbosq (Cal- ; vados). C’est le quatrième en dix ans! » Des lignes précédentes, il est permis, je pense, de conclure que la présence de | Podalirius à Pont-Audemer (Eure) semble être normale et l’on remarquera que Pont-Audemer, étant distant de Honfleur d’environ 20 kilomètres, se trouve préei- : sément situé sur la courbe-limite de la carte provisoire que J'ai envoyée, 1l y à un mois, à plusieurs lépidoptéristes belges et français. On conclura, en revanche, que la présence de Podalirius au bord même de la mer est tout à fait exceptionnelle (observation unique de Beuzeval) jusqu’aujourd’hui et c’est M. F. Moutier qui, le premier, à ma connaissance, a capturé ce beau papillon sur les côtes de la Normandie. Parc-de-Baleine (Allier). G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. +7 de déni at. fer txt À Lasiocampa quercus L. — Pendant mon séjour aux Sables-d'Olonne (Vendée), du 3 août au 7 septembre 1903, j'ai eu maintes fois l’occasion de me promener dans la région des sables maritimes où les végétaux les plus élevés se réduisent aux Tamarins () François Mourir. Contribution à l'étude des Lépidoptères du Calvados, in Bull. de la Soc. Linn. de Normandie (5° série), 6° vol., 1902, p. 222-356. (Lettre de M. Giard.) () Lettre en date du 29 septembre 1903. 20 Notes spéciales et locales. (T'amarixz anglica Webb.), aux Arroches (Atrèplez halimus L.) (1), à quelques petits Populus alba et au pin maritime (2). J’y ai rencontré quelques Lépidoptères, Piérides, Satyrides, Vanesses, Argynnides (A. Pandora), etc. Mais j'ai remarqué, en outre, depuis le 16 août jusqu’à la fin du mois, une abon- dance vraiment extraordinaire de Lasiocampa quercus qui volaient isolément, çà et là, avec la plus grande rapidité, et Jusque sur Les bords mêmes de la mer. Certains jours, les passages étaient incessants. Tous ces papillons étaient des mâles, ainsi que J'ai pu m'en assurer à la vue et mieux, par de nombreuses captures. Jamais je n’ai observé pareille fréquence en Bourbonnais, où l’insecte parfait n’est pas extrêmement commun. Je prie donc les lépidoptéristes de l'Ouest de vouloir bien me dire si ce fait doit être considéré comme normal (périodique) sur les côtes de l'Océan ou s’il est sim- plement accidentel ? Parc-de-Baleine (Allier). G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. Un erratum au « Gatalogus hymenopterorum di Dalla Torre. » — En parcourant le Catalogus hymenopterorum, on est frappé de voir que plusieurs espèces de la faune européenne se retrouvent en Asie, à Batavia, et paraissent ainsi cosmopolites. Or il s’agit tout simplement d’espèces trouvées en Hollande, pays que l’auteur à désigné tantôt sous le nom de /ollandia, tantôt sous celui plus correct de Bataria. Tous ceux qui travaillent sur fiches comprendront la genèse de cette erreur et comment l’auteur, ayant varié dans sa manière de noter la Hollande, a fait ensuite précéder Batavia de l’abbréviation À4s., c’est-à-dire As2a. Il n’est pas sans intérêt pour la connaissance de la faune française de signaler que parmi les nombreuses espèces décrites par Ratzeburg, dans ses « Ichneumonen der Fôrstinsecten » 1l en est un certain nombre qui avaient été communiquées à l’auteur comme capturées à Grand-Jouan, aux environs de Nantes. Ces espèces n’ont pas été retrouvées depuis ni ailleurs; cependant Dalla Torre leur attribue d’office l'Allemagne comme seule patrie, alors qu’elles appartiennent uniquement à notre faune. Ces rectifications, peu importantes d’ailleurs, me paraissent utiles à faire connaître à ceux qui se servent de cet excellent ouvrage. : Jules DE GAULLE. \ AVIS. — Je manque de place nous oblige à remettre au prochain numéro la Liste des Naturalistes de l'Hérault. Nécrologie. — Nous avons appris avec une profonde émotion la mort subite, à 38 ans, de notre excellent et vaillant collaborateur, M. Léon Géneau de Lamarlière, professeur à l'Ecole de Médecine de Reims. Nos lecteurs ont pu apprécier dans la Feuille plusieurs de ses travaux botaniques. Nous ne pouvons donner ici un résumé de son œuvre scientifique déjà si importante, ni retracer cette vie toute de travail, mais nous tenons à associer la rédaction de la Feuille à l'expression de douloureuse sympathie qui à été offerte à M° de Lamarlière par nos confrères de la Société d'Histoire naturelle de Reims, cruellement atteints, eux aussi, par la mort préma- turée et inattendue de celui qui à été l’auteur ou l’inspirateur de tant de travaux intéressants. Nous espérons que, fidèles à son souvenir, ils poursuivront l’œuvre si bien commencée. R. 4) L'Atriplez halimus est un arbrisseau méditerranéen qui pousse à merveille dans la région maritime où on l'utilise pour créer des abris. (2) Le pin maritime se rencontre dans la forêt. d'Olonne qui s'étend du sud au nord, en une longue bande littorale étroite (de 14 à 15 kilomètres de long sur 2 à 3 kilomètres de large), parallèlement à la côte. Lorsqu'on traverse celle forêt de l'est à l’ouest, c’est-à-dire de l’intérieur du pays à la mer, on constate que les pins maritimes de la lisière orientale sont de beaux arbres, bien droils, à développement normal. À mesure que l’on s'enfonce dans la forêt et que l’on se rapproche de la mer, les pins diminuent de hauteur progressivement, leur croissance est plus irrégulière, leur aspect plus bizarre, et ils se modifient graduellement jusqu'à devenir à la lisière occiden- tale, semblables à des arbustes rabougris, torlueux, écrasés en quelque sorte, de un mètre de hauteur à peine. Le Directeur Gérant, A. BOLLFUS, Imp. Oberthür, Rennes—Paris (8354-03) Feuille des Jeunes Naturalistes — IV° SÉRIE, 34° ANNÉE. PI. IT (N° 395) Rte l1, A. TAVILLE del. Gisement chelléo-moustiérien d'Arcueil. + Dr. … « L RIZ LE A4 ! és - É ET ” à Feuille des Jeunes Naturalistes — IV° SÉRIE, 34° ANNÉE. PI. I (N° 397) E ©. Lucs Garrie re 27 dat! 7 + Îjec Poule d'Acuert Bières 4ooe a + 4/00 À AS Eg77721 7171 227 a SI CFTA So rÀ FES "RTE RE ER — 2 D D) RAA Z r, } < ÿ Sp 1 5; LF- = Agua 2 Jshgcee, : > ECC f ns SO ERE È 5e | \ ul Ï 4 ll 1» à fe 13 — à © "> à © 17 i 1 HMS Sr Les — 7 = 3 RS ea > 5 Arg le 7 7,95 leg CS Use € leue 70110 e 110176. & Fig.1 LAILCLLLEL EEE LE TRE LEZ LERTITT fi RAC CZ, 7 64) GT LEE PASS 24 eo à Là CA ‘ée A. LAVILLE del, Gisement chelléo-moustiérien d’Arcueil. Ste M me non gré 4 LR OSTTES # LI 1er Décembre 1903 _ IVe Série, 34° Année _ No 398 a LP PS EXT SE ES] LENRIRE TE SR ER RARES NON NAN RTE NT NE ARE au MR QE ne ER ÉLAT NS) CN es SRE NT ; C2 Ven: Ÿ ” : S P. MARTY del. Châtaigniers fossiles et vivant du Cantal. ÿ sm — IVe Série, 34° Année — No 399 La &euille Des Jeunes Vaturalistes ES mn Er 7,75 D es S LA LARYE DES INSECTES METABOLA ET LES IDÉES DE Fr. BRAUER (Fin) k Xe On voit immédiatement (1) qu'après avoir, dans l'exposé de cette loi, donné le principe d’un rapport quantitatif numérique précis, l’auteur ne parle plus, dans ses exemples, que d’une relation vague, exprimée par les termes de plus ei de moins. On se demande, en effet, dans quelles conditions et sur quelles bases il serait possible de chiffrer les termes du rapport de Brauer. L'appré- ciation, non pas même quantitative, mais qualitative de l'évolution absolue d'une forme larvaire ou imaginale offre déjà tant de difficultés qu'une notation précise apparaît comme un idéal absolument chimérique. D'ailleurs, le principe même de la loi est-il hors de critique? Supposons que le faciès campodéiforme constitue certainement un caractère hérité à longue échéance, primitif par conséquent. On aura toujours le sentiment qu'il manque de précision. Le Campodea est un insecte à forme générale grêle et à membres allongés. C'est là toute la caractéristique du faciès campodéiforme. On conviendra qu'elle est excessivement sommaire et laisse à l'appréciation subjective une part beaucoup trop grande. On ne manquera pas de remar- quer aussi qu'un criterium basé sur le faciès est absolument insuffisant, et il me sera permis de renvoyer à une note déjà publiée sur ce sujet (1900), où j'ai cherché à montrer combien, dans l'appréciation a priori des carac- tères anciens ou récents d'une larve, il convenait d'examiner, non la forme générale, mais bien plutôt les organes représentatifs de la variation, les maxilles en particulier. Il semble qu'on doive retirer même, à cette distinction des larves en cam- podéiformes et éruciformes, sa signification phylogénique presque entière. Toutes les larves, au sortir de l'œuf, sont plus ou moins campodéiformes, par la seule raison qu'elles n’ont pas encore de tissu adipeux. Leur faciès est une conséquence de la vie embryonnaire (2). Mais leurs caractères spéci- fiques sont déjà les mêmes que ceux de la larve âgée, et conformes, quel que soit ce faciès, au degré d'évolution atteint par le type larvaire considéré. En résumé, plus on examine cette notion de faciès extérieur, plus on la trouve, (1) Il est regrettable que les exemples choisis par Brauer aboutissent à opposer précisément les larves des Metabola à celles des Ametabola /sens. larg.]. Ces objets se prêtent assez mal à la comparaison qui conduit également à des résultats un peu trop évidents. Il eût élé plus frappant de chercher à juxtaposer, par exemple, le groupe 2 et le groupe 4. @) Dira-t-on, par exemple, que la première larve si curieuse de Pelobius Hermanni, ou que les larves cyclopoïdes des Platygaster ont une signification ancestrale? 42 P. DE PEYERIMHOFF. — La Larve des Insectes Metabola. au point de vue phylogénique aussi bien qu’au point de vue taxinomique, décevante et d'interprétation difficile (1). Les considérations exposées par Brauer tout autour de sa loi tomberont sous les mêmes critiques. Quand il affirme à nouveau (1878, p. 152) que des imagos très différents ont souvent des larves très analogues, tout comme les groupes divers des Crustacés ont une même forme originelle du type Nauplius, on peut répondre que cette analogie, quand elle existe, est purement super- ficielle et se limite à la forme générale. Brauer dit encore que ce sont surtout les larves campodéiformes, c’est-à-dire celles qui présentent l’aspect primitif, qui montrent, d'ordre à ordre, ces analogies. Il pense que ces larves cam- podéilormes, communes à des ordres actuellement très différents, sont les témoins d’un temps où la séparation entre ces ordres n'existait pas ou n'était pas encore stable (1878, p. 156; 1885, p. 92). Malgré l'évolution des imagos, les larves auraient gardé la forme ancestrale. S'il était démontré d’une façon péremptoire que le caractère campodéiforme est directement hérité, qu'il a, en somme, une valeur phylogénique réelle, cette vue serait exacte. Mais elle reste bien incertaine, puisque les considérations sur lesquelles elle est établie sont loin d’avoir elles-mêmes un fondement assuré. Brauer donne logiquement au type érucilorme la signification d'une forme dérivée. En fait, 1l est fréquemment la marque d’une adaptation plus ou moins décidée, soit à la vie parasitaire, soit aux mœurs phytophages. Mais on ne perdra pas de vue qu'à travers ce faciès plus ou moins déformé, les carac- tères analytiques demeurent, et qu'eux seuls, ou eux surtout, doivent diriger les comparaisons. On connaît d’ailleurs des types larvaires nettement éruci- formes, pourvus cependant de caractères non moins nettement primitifs (Sca- rabæidæ). = x x * Avant de résumer cette discussion, obscurcie peut-être par un sujet et des idées complexes, et de porter sur la loi de Brauer un dernier jugement, nous examinerons encore une théorie qui n’a pas peut-être grand lien avec les idées précédentes, mais qui mérite cependant une mention détaillée, tant parce qu'elle intéresse la larve et la loi de Brauer, que parce qu'elle est elle-même curieuse et digne d'attention. On a vu qu'au sens du savant autrichien, la larve peut être considérée déjà comme le produit de deux influences : l’une, héritage de la forme ances- trale, dont l’analogue encore vivant est le type Campodea; l'autre, amenée par l'adaptation spéciale à la vie larvaire; toutes deux d’ailleurs,-ayant su, par un mécanisme qui n’a jamais été expliqué, se rendre en quelque sorte indépendantes de l'influence de l’imago. Brauer admet cependant, dans cer- tains cas, une influence de cette sorte. Il l'appelle « le transfert d'une acqui- sition tardive aux premiers stades de la vie » (Uebertragung späterer Erwer- bung in frühere Lebensstadien). Ainsi la condensation du système nerveux chez les larves des Lamellicornes serait due, d’après lui, à un héritage direct de l'organisme maternel, de l’imago (1885, p. 93). Selon les caractères con- sidérés, la larve se trouverait donc, tantôt en antécédence sur l'imago, en tant qu’elle rappelle la forme primitive, tantôt en conséquence de cet imago, (1) Pour des motifs différents, M. Lameere écarte rigoureusement la loi de Brauer : « Celle » loi est absolument exacte, dit-il, en ce qui concerne les Insectes à métamorphoses incomplètes, » mais je la considère comme fausse quand on veut l'appliquer aux Holomélaboliques, » La raison qu'il en donne est une suite de sa théorie sur l’origine des métamorphoses, dues selon lui à la pénétration de l’Insecte dans les tissus végétaux, Dans ces condilions, « la larve primitive, qui perforait les végétaux, n’a pu être qu'éruciforme. » nn LS CA ; P. DE PEYERIMHOFF. — La Larve des Insectes Melabola. 43 dont elle s’est éloignée d'abord par son adaptation propre, et dont elle peut cependant hériter certaines particularités récemment acquises (1). Une pareille conception doit jeter, on le conçoit, un certain trouble dans la loi fondamentale exposée plus haut. En effet, le mécanisme du transfert à la larve d'acquisitions imaginales constitue, pour ainsi dire, le dernier effort de l'évolution larvaire, et cependant il tend à rapprocher les deux stades. Brauer ne paraît pas s'être préoccupé de cette contradiction, soit qu'elle lui ait échappé, soit qu'il n’attachât plus, en 1885, la même importance à sa loi phylogénique. On notera, en effet, qu'il n'est revenu sur ce sujet ni en 1878 ni en 1885. On peut se demander, d'ailleurs, si celte dernière vue est exacte: si, dans l'exemple considéré, la convergence entre les systèmes nerveux du type larvaire et du type imaginal est due à un héritage immédiat, reçu par la larve, de l’imago, ou, plus simplement, une évolution parallèle des deux types. Le peu que l’on connaît, effectivement, sur les conditions qui règlent les rapports entre la larve et l’imago, montre clairement que ces conditions se réduisent à une simple alternance de génération ; tout ce qui touche à l’évolution est indépendant dans ces deux types, unis cependant dans la même individualité. La loi de Brauer, à ce compte, pourrait conserver toute sa vertu. Mais il est temps, sans doute, de le remarquer, ces dernières considérations sont purement spéculatives. L'intérêt qui s'y attache ne doit pas faire perdre de vue qu'elles sont assez vaines et qu’elles le resteront tant qu’elles ne s’appuie- ront pas sur des faits précis. Il convient à présent d'apprécier, dans la mesure du possible, la part de certitude, de vraisemblance ou d'erreur que contiennent les idées de Brauer, et, en particulier, le rôle que doit jouer dans les recons- titutions phylogéniques la larve des insectes Melabola. L'examen critique détaillé de la loi de Brauer et des idées qui en dérivaient ne nous a guère conduits, on s’en souvient, qu'à des objections : insuffisance et manque de précision d’un critérium exclusivement fondé sur le faciès; incer- titude même de la valeur de ce critérium; difficulté insurmontable, vu l'état actuel de la connaissance, dans l'établissement des termes du rapport pro- posé. Nous penserons donc que cette loi n’a pas la valeur pratique qu'on lui a attribuée, et que je me suis moi-même exagérée, je le reconnais, avant d'avoir songé à en faire un examen approfondi. D'ailleurs, Brauer ne parait pas s’y être longuement attaché : on se souvient que les mémoires postérieurs à celui de 1869 n’en portent plus trace, bien que le sujet prêtât aisément à des commentaires sur ce point. Nous retiendrons, en ce qui concerne la larve des Metabola, les considé- rations suivantes, qui paraissent constituer l'interprétation la plus vraisem- blable des faits actuels : À l'origine, la larve n’a différé de l’imago que par l'absence d'ailes et de maturité sexuelle. L'évolution métamorphique des Metabola s'est traduite par une dissemblance progressive entre ces deux états d'un même organisme. On conçoit que plus la différence est marquée, actuellement, plus le type consi- déré est récent. Mais ce principe, qui semble d'abord parfaitement basé, se trouve dépourvu de valeur pratique, par cette considération que les larves des Metabola sont trop différentes de leurs imagos pour qu'il y ait entre ces deux objets possibilité de comparaison, et que, d'autre part, l'évolution s’est pro- . (1) En résumé, elle serait le produit de quatre influences : 1° hérédité à longue échéance de la forme ancestrale (faciès selon Brauer, segmentation, système nerveux, organes buccaux, etc.}; 2° adaptation aux conditions spéciales de la vie larvaire (réduction des appendices et de la segmentation, organes particuliers pour la défense, la respiration, etc.); 3° hérédité immédiate de l'embryon (sutures embryonnaires apparentes encore chez certaines larves); 4° hérédité immédiate de l'imago capable de transmettre à la larve des acquisitions provenant de l'adapta- tion propre à la vie imaginale. Cette dernière influence est très problématique. 44 P. DE PEYERIMHOFF. — La Larve des Insectes Metabola. duite d'une manière assez analogue dans l’ensemble des Metabola et surtout dans les limites d’un ordre donné, pour que les larves soient, au contraire, aisément comparables entre elles. On peut dire, en résumé, que l’évolution des larves s’est poursuivie parallèlement à celle des imagos sans que la pro- oression soit actuellement égale d'un état à l’autre. L'appréciation du degré d'évolution atteint par une larve ne doit donc pas se baser sur l'amplitude de sa dissemblance avec l’imago, mais bien sur la comparaison avec les autres larves de l’ordre. Les éléments de cette comparaison devront être aussi nom- breux que possible. L'expérience désignera, dans chaque cas, ceux qui ont plus d'importance et qui, en d'autres termes, sont, au maximum, représen- tatifs de la variation. Le faciès, loin d'être prépondérant à ce point de vue, est, au contraire, un caractère de dernier ordre, et l’on peut dire, par contre, que les caractères buccaux, en parliculier la maxille, revêtent presque tou- Jours une haute signification phylogénique. L'utilisation de la larve dans les problèmes de phylogénie ne saurait différer, d'ailleurs, de celles de n'importe quel autre caractère, à part cela qu'elle offre une grande quantité de points d'appréciation, qu'elle est, en somme, une col- lection considérable de caractères. L'importance de la vie larvaire pourrait engager le phylogéniste à attribuer à ces caractères une plus grande signifi- cation qu'aux caractères fournis par l’imago, si l'on ne prenait garde qu'entre les deux états c’est l’imago qui représente le plus fidèlement la souche primi- tive, et qui, en bonne méthode, doit guider les recherches phylogéniques. Sans négliger aucunement les indications souvent précieuses que la larve peut fournir sur le degré d'ancienneté d’une forme donnée, nous pensons donc que son rôle est surtout de contribuer à cette systématique intégrale que nous avons vue, dans le précédent article, devoir baser, dans l'avenir, la phylo- génie définitive des êtres. A ce titre, la larve peut fournir parfois des indica- tions spéciales extrêmement précieuses et résoudre des problèmes qui reste- raient peut-être éternellement posés. Quelques exemples ciassiques expliqueront rapidement le rôle phylogé- nique de la larve tel qu'il vient d’être théoriquement exposé : la larve des Caraboidea, par exemple, possède, à l'exclusion des autres larves de Coléop- tères, un caractère nettement primitif, à savoir, une patte complète, munie d'un tarse organisé. D'autre part, ces Caraboidea se trouvent, à des points de vue différents, tels que la soudure des premiers segments abdominaux, phylogéniquement subordonnés aux autres Coléoptères. Enfin ils sont abso- lument isolés dans l’ordre entier. Nous dirons donc qu'ils appartiennent à une souche certainement primitive, mais qu'ils ont évolué séparément, el qu'en conséquence, ils n’ont pu donner naissance aux autres formes de l'ordre. Z La larve des Scaraboidea possède, elle aussi, des caractères primitifs, tels qu'une maxille complète et détaillée. Nous voyons par là que le groupe est d’origine ancienne et que, s’il a des rapports avec les Silphoidea, ce ne peut être, en tous cas, par l'intermédiaire des Histeridæ (comme on l’a proposé), puisque ceux-ci ont une larve totalement différente. L'homogénéité remar- quable de ce type larvaire des Scaraboidea permet également de constater que les Passalidæ ne doivent pas en être distraits (comme l’a proposé H.-J. Kolbe), malgré une légère différence dans la nervation alaire. En résumé, et l’on retombe ici d'accord avec Brauer, dans un problème déterminé de systématique, la larve constitue presque toujours le critérium définitif, l’experimentum crucis, l'arbitre. Mais c’est là tout son rôle pra- tique. Elle ne saurait indiquer à elle seule, répétons-le, le degré absolu de l'évolution. Les considérations développées dans l’article précédent ont montré que cette appréciation a priori était extrêmement difficile en ce qui Ë P. DE PEYERIMHOFF. — La Larve des Insectes Metabola. 45 concerne les imagos. Cette difficulté persiste et s’accentue même, en ce qui concerne les larves. Dans un type donné, chaque caractère ou chaque groupe de caractères exprime un degré d'évolution particulier, qui ne peut pré- tendre, sauf vérification, représenter l’évolution totale de l'organisme. A ce point de vue, la larve ne doit pas être envisagée autrement que comme un groupe important de caractères. C'est cette difficulté, constamment rencontrée, prête à s’affaiblir peut-être, avec la progression des connaissances, mais encore insurmontable actuelle- ment, qui nous à fait condamner la méthode employée jusqu'ici dans les reconslitutions phylogéniques. L'étude détaillée des conditions de la larve vient de nous conduire à fortifier encore ce principe de méthode et à affirmer à nouveau que ce sont les rapports naturels, les relations de parenté qui doivent, dans ces sortes de recherches, leur servir de base et les guider. La notion d'ancienneté, d'un établissement toujours très délicat, ne saurait prendre un sens phylogénique qu'en s'appuyant sur celle de l'affinité. Bibliographie. BRAUER (Fr.), 1869. — Betrachtungen über die Verwandlung der Insekten, etc. Verhandi. d. k. k. Zool. bot. ges. Wien, 1869, 279. Id., 1878. — Id., IE, loc. cit., 151. Id., 4885. — Systematisch-Zoologische Studien, Sizb. d. k. Akad. d. Wis- sensch. Wien, I, 1885. LAMEERE (Aug.), 1900.— La raison d’être des métamorphoses chez les Insectes, Ann. Soc. ent. Belg., XLIIT, 619. Id., 1903. — Nouvelles notes pour la classification des Coléoptères, loc. cit., XLVIT, 155. MAYER (P.), 1876. — Ueber Ontogenie u. Phylogenie der Insekten, Jenaische Zeitschrift, 1876. PÉREZ (Ch.), 1902, — Contribution à l'étude des métamorphoses, Bull. Scient. Fr. et Belgique, 195-427, pl. X et XI (Consulter cet ouvrage pour la bibliographie relative à Fr. Müller, Lübbock, Miall, etc., ainsi que pour tout ce qui touche à l’ontogénie et. la phylogénie des métamorphoses). PEYERIMHOFF (P. DE), 1900. —- Sur l'application de la loi phylogénique de Brauer, Bull. Soc. ent. Fr., 1900, 219. P. DE PEYERIMHOFF. LES PRÉCURSEURS DES IDÉES MODERNES SUR L'ORIGINE DES PERLES (ANDROSTIHÈNE, RONDELET ET BOHADSCH) La question de l'origine des perles a depuis longtemps passionné les natu- ralistes. Tout récemment encore, les recherches si intéressantes de L. Jame- son et de G. Seurat (1) ont vivement attiré l'attention sur ce problème difficile et apporté de nouveaux arguments en faveur de ceux qui considèrent ces précieuses productions comme le résultat d'une action parasilaire. (1) A. Giard. L'origine parasilaire des perles, d’après les recherches de G. Seurat /C. R. des séances de la Soc. de Biologie, 31 oct. 1903, t. LV, p. 1222). 46 A. GIARD. — Les précurseurs sur l'origine des perles, On a souvent répété que l'italien Ph. de Filippi avait le premier développé cette opinion en examinant des individus d’Anodonta cygnea provenant des étangs du parc royal de Raconigi, près Turin, et remplis de perles dont la présence coïincidait avec l'existence, dans le manteau de l’Anodonte, d’un Trématode, le Distomum duplicatum von Baer. Des observations plus récentes semblent bien confirmer la découverte de de Filippi, et établir une relation entre la formation des perles et certains Distomes, soit chez les Muleties d'eau douce, soit chez divers Pélécypodes marins (1). Mais, en ce qui concerne les perles fines véritables qu'on rencontre chez les Avicules ou Méléagrines, les investigations de James Hornell et de W. Herdman, à Ceylan, celles de Seurat, à Mangareva (îles Gambier!, paraissent démontrer qu'elles sont dues à d’autres vers plats, des Cestodes, dont l’évolution est encore mal connue. Or, il n'est pas sans intérêt de rappeler qu'un navigateur naturaliste de l'antiquité, Androsthène, et, plus récemment, notre Rondelet ont soutenu une opinion analogue, sans que leurs affirmations aient attiré l’attention des zoologistes qui, souvent même, n'ont pas bien compris les idées de ces éton- nants précurseurs. Dans l'édition française de son Histoire entière des Poissons publiée en 1558, au chapitre Des Perles (Part. If, p. 40), Rondelet commencé par donner une sorte d'historique des théories formulées par ses prédécesseurs. II rappelle l'opinion de Charus de Mytilène qui considérait les perles comme les os d’un Mollusque; puis celle de Pline l'Ancien qui les croyait engendrées à l’intérieur d'une sorte d'Huître qui, en bâillant, absorbaïit une rosée humide, tantôt trouble, tantôt pure et de belle eau, suivant l’état du temps, ce qui expliquait la qualité variable du produit. Mais si Rondelet réédite ces anciens errements, ce n’est pas pour les faire siens: c’est au contraire pour les réfuter de son mieux à l’aide d'arguments dont certains ne sont pas sans valeur. Et, cela fait, il expose sa propre manière de voir, conforme d’ailleurs à celle d'un ancien navigateur grec vraiment génial, Androsthène, auteur d'un voyage dans l’Inde dont la relation ne nous est pas parvenue et qui ne nous esl connue que par ce qu'en dit Athénée dans son Banquet des Sophistes : « Parquoi, dit-il, {toutes ces opinions réprouvées, il en faut croire ce qu’en dit Androsthène, selon que récite Athénée, que les perles croissent dans là chair des coquilles, comme des grains ou petites glandes dedans la chair des pourceaux. Autant en a dit Juba, comme Pline l’a escrit. Ces petites glandes seméesg dans la chair des pourceaux sont comme grains serrés et amassés, et assez durs, faits de pituite grosse, visqueuse et desséchée avec la débilité de la vertu assimilatrice. En France on l'appelle ladrerie des pourceaux, laquelle se connait principalement au dessous de la langue où ces grains sont fort manifestés. En Grec s'appelle par Aristote xéaëe, en Latin grando, les quels signifient gresle, du quel nom a été nommée cette ladrerie des pour- ceaux à cause que ces grains sont comme grains de gresle. Gomme donc ces grains croissent en la chair des pourceaux, ainsi les perles en la chair des coquilles, c'est à sçavoir d'humeur grosse et visqueuse, toutefois clère et nelte, sans franges ou autres ordures meslées. La quelle humeur ou est redondance de la nourriture propre à elles ou des excréments. On en voit quelque commencement en aucunes huitres, moules et autres coquilles fraiches, non encore ouvertes, à demi-cuites, auxquelles on trouve une humeur amassée et engrossie par le feu et clère. C'est la matière de la quelle les perles sont engendrées. On ne les trouve pas toujours au milieu de la chair, (1) À. Giard. Sur un Distome (Brachycælium sp.) parasite des Pélécypodes (C. R. des séances de la Soc. de Biologie, 13 nov. 1897, Lt. XLIX, p. 96). A. GrARD. — Les précurseurs sur l’origine des perles. 47 mais en divers lieux, comme dit Pline, le quel escrit en avoir veu aux bors comme voulans sortir, en d’aucunes coquilles quatre, en d’aucunes cinq. Elles deviennent épesses de vieillesse et tiennent contre les coquilles de sorte qu'on ne les en peut arracher, sinon qu'avec la lime, les quelles n'ont qu'un côté rond, l'autre plat, comme les tabourins du temps passé des quels encores aujourd'hui, usent les Turcs et les Africains : les notres sont plats des deux côtés. Les perles croissent en diverses coquilles et en divers pays... » Au chapitre XXX, De la nacre des perles, p. 25, où il figure nettement la Méléagrine, Rondelet dit encore, s’en référant toujours à Androsthène (d'après Athénée) : « La coquille à la voir est semblable aux coquilles Saint-Jacques, nom- mées Pectines. Elle n’est cannelée, ains plate, épesse, aiant une oreille d'une part. Dedans sa chair la perle croist comme les glandes parmi la chair d'un pourceau ladre, maintenant de couleur d'or, maintenant de couleur d'argent, maintenank toutes blanches et semblables aux yeux des poissons, » Si lon songe que les recherches récentes de naturalistes très compétents (W. Herdman et Hornell, à Ceylan, G. Seurat, aux îles Gambier) tendent jus- tement à prouver que les perles fines ont pour noyaux d'origine des scolex ou vésicules embryonnaires de Cestodes, n'est-il pas merveilleux de constater qu'il y a près de deux mille ans, un naturaliste grec avait déjà comparé les noyaux perliers à la ladrerie du porc, c'est-à-dire aux scolex du plus connu des Cestodes (le Tænia solium), et qu'après maints récits fabuleux de l’Anti- quité et du Moyen-Age, à l'heure de la Renaissance, le bon sens de Rondelet et sa perspicacité d'observateur l’amenaient à tirer de l'oubli la conception d'Androsthène, et à l’exposer comme la plus conforme à la nature des faits ? Plus tard, d’autres naturalistes, envisageant la question à un point de vue différent (la formation du dépôt minéral calcaire), furent amenés à comparer les perles aux calculs ou bézoards qu'on rencontre en divers points de l'orga- nisme des animaux. On cite généralement Meckel (1856) et G. et H. Harley (1887) comme ayant les premiers développé cette comparaison. En réalité, on la trouve déjà nettement formulée, par le zoologiste tchèque J.-B. Bohadsch, dès 1761. Bohadsch était un anatomiste de premier ordre. Son étude de FAplysie qu il appelait Lernæa est un petit chef-d'œuvre, auquel Cuvier trouva bien peu de chose à ajouter lorsqu'il s’occupa, un demi-siècle plus tard, du même animal. Parmi les nombreux exemplaires de ce Mollusque qu'il avait ouverts, Bohadsch en trouva un qui portait sous sa coquille trois concrétions perlières et qu'il figura (pl. IV, fig. 20) (1). Ce fut, comme il le dit lui-même, un trail de lumière éclatante {lux meridiana) qui lui fit rejeter aussitôt les idées de ceux qui attribuaient la formation des perles, à la rosée, aux gouttes de pluie, aux œufs fécondés ou aux ovules, etc., et le détermina à se ranger du côté des naturalistes qui, comme Schræckius, Geoffroy, Linné, tendaient à rapprocher les perles des bézoards et à les considérer comme des concrétions minérales produites dans des liquides organiques. Après avoir objecté fort justement à l'opinion de Pline qu'il ne peut s'intro- duire la moindre goutte de rosée marine sous la coquille de l'Aplysie, et que les rayons solaires ne pourraient d’ailleurs pénétrer à travers la forte mem- brane qui la recouvre, en traversant en outre une épaisse couche d'eau : après avoir fait remarquer aussi que les œufs de ce Gastéropode ne sont pas déposés sous le test, mais émis librement dans la mer, Bohadsch développe el discute comme il suit sa théorie de la perle-calcul : 1) Bohadsch (J.-B.). De quibusdam animalibus marinis. Dresdæ, 1761, pp. 39-42. 48 À. GIARD. — Les précurseurs sur l’origine des perles. « Si J'examine ces perles avec attention, je ne vois pas la moindre raison pour ne pas les considérer comme des calculs et pour admettre de préférence les idées extravagantes qui ont eu cours relativement à leur origine. La ma- tière calcaire est toute prête, puisqu'elle est sécrétée par une glande appro- priée chez tout animal habitant une coquille. Swammerdam a signalé cette glande chez Cochlea opercularis, et j'ai vu des glandules blanchâtres de même nature disséminées dans le manteau tapissant la partie concave du test de l’Aplysie. En outre, la forme sphérique n’est pas rare chez les calculs; c’est celle qu'affectent ordinairement les calculs vésicaux de l’homme, et on la rencontre aussi chez les bézoards; elle est même réalisée dans toute sa pureté chez les concrétions calcaires d’origine tellurique, telles que les pisolithes de nos sources thermales. La texture lamelleuse existe aussi bien chez tous les calculs que chez les perles. Les bézoards ont un brillant parfait, et les piso- lithes paraissent avoir été polis de main d'homme. Enfin, les couleurs chan- geantes des perles n'ont rien qu'on ne puisse observer également à la face interne des coquillages et même chez certaines pierres calcaires telles que le spath. » Que si ces arguments, et d’autres encore qu'il serait facile d'nvoquer, ne paraissent pas suffisants pour confirmer cette dernière théorie de la formation des perles, il me semble que la production de concrétions perlières par le test de l’Aplysie est une preuve tout à fait péremptoire. L'expérience est le meilleur maître qu'on puisse écouter, et j'espère qu'après une pareille cons- latation on renoncera à toute autre interprétation de la génération des perles et qu'on les considérera comme de vrais calculs des coquilles. Et, pour qu'on ne m'accuse pas de vouloir en imposer au monde scientifique, alors que je cherche seulement à démontrer l'exactitude d’un fait, je m'offre à mettre les objets sous les yeux de tous. Le test d’Aplysie, dans lequel se trouvent les perles que j'ai figurées ici, est conservé dans ma collection : quiconque n'’au- rait pas foi en mes paroles pourra venir chez moi et se convaincre de visu, s'il lui plaît. Qu'on songe d’ailleurs combien je craindrais de propager une erreur, après avoir placé cet opuscule sous le patronage d’un homme de science si considérable et qui a tant à cœur la vérité (1). » Aussi, alors même que mon ouvrage ne renfermerait par ailleurs rien de beau ni de bon, j'espère qu'on ne le mettra pas cependant au rebut parce que je me suis efforcé de rendre solide et inébranlable la vérité que d’autres avaient mise en doute, et aussi parce que j'ai voulu démontrer, avec la plus pressante évidence, combien plaisant et agréable, combien utile et nécessaire est, dans l'étude de l’histoire naturelle, l'examen direct des corps vivants ou inanimés : c’est seulement ainsi, en effet, qu’on peut éclairer le-plus facile- ment du monde des questions que la spéculation pure eût laissées imdéfini- ment obscures. » La théorie de la perle-calcul a été reprise, depuis Bohadsch, par Meckel (1856), par Pagenstecher (1858) (2) et, plus récemment (1887), par G. el H. Harley. Pagenstecher et, après lui, divers naturalistes ont cherché à opposer cette manière de voir à la théorie de l’origine parasitaire. Il est facile cependant de démontrer que les deux opinions ne sont nullement contradic- toires. Tout calcul suppose un noyau, généralement de substance organique, autour duquel se fait le dépôt des couches concentriques. Ce noyau, surtout dans les concrétions calcaires, est le plus souvent un parasite. Dans les tumeurs hydatiques du poumon, tumeurs nettement parasitaires et dues à la (1) Le livre de Bohadsch est dédié à Gérard L. B. van Swieten. (2) Pagenstecher, Ueber Perlenbildung, Zeitsch. f. wiss, Zoologie, 1858, Bd IX, p, 496-505. A. GiaRD. — Les précurseurs sur l’origine des perles. 49 …— forme cystique du Tænia echinococcus, on observe très fréquemment la calci- - fication des kystes. C’est, comme l’a reconnu Cruveilhier, le mode de guérison _ spontané des kystes hydatiques. Les tumeurs produites par les kystes de … Trichine s’isolent par un procédé analogue. La calcification est un mode de - (éfense de l'organisme contre les parasites qui aboutit naturellement à la EE con de véritables calculs. Les perles fines sont un cas particulier de ce processus très général d'anatomie pathologique. On peut même aller plus loin et chercher les causes intimes du phénomène de la calcification du kyste, originairement formé de tissu conjonctif qui entoure le parasite. Reprenant d'anciennes et très curieuses observations de Magellan (1783) et de L. Mandi (1843), V. Galippe s’est efforcé, dans une série de mémoires des plus intéressants (1), de mettre en évidence l'influence des microbes pour la genèse des calculs et des productions calcaires de diverses natures (lartre dentaire, etc.). Il insiste (P. 60) sur la présence, dans le liquide des kystes hydatiques, de microorganismes jouant peut-être un rôle important dans leur caleification. Il est donc permis de se demander si des parasites de différents groupes (Métazoaires et microbes) ne peuvent s'associer et travailler ensemble, concur- remment avec l’action des éléments phagocytaires, à la production des con- crétions perlières et des perles proprement dites. J'ai, moi-même, signalé l'association d’un Sporozoaire (Glugea sp.) et d’un Distome (Brachycælium sp.) dans la formation des perles chez divers Mol- lusques Pélécypodes (Donax, Tellina, etc.). Ce Distome que j'avais rapproché avec doute de D. luteum me paraît, après un nouvel examen, très ressemblant, probablement même identique à celui que Levinsen a trouvé à l’état jeune dans Saxicava rugosa, à l'état adulte dans la Macreuse et l’Eider. C’est sans doute la même espèce que Jameson a observé chez la Moule et qu'il a appelé Brachycælium {[Leucithodendrium) somateriae Levinsen. On devra, je crois, l'identifier à Distomum constrictum Mehlis (in Creplin, 1846). Quoi qu'il en soit, ce Trématode n'a rien de commun avec le parasite qui détermine la production des perles fines chez Meleagrina margaritijfera, chez Margaritifera vulgaris et les autres Avicules ou Pintadines perlières. Mais son étude peut servir dans une certaine mesure, comme je me suis efforcé de le montrer, à nous donner d’utiles points de comparaison pour l'étude des réactions de l'organisme Mollusque contre les parasites margaritigènes. Les noyaux perliers sont, au fond, des galles animales (zoothylacies) dont le pro- ducteur est généralement voué à la destruction dans le cas où le Mollusque parasité n’est pas dévoré en temps opportun par un prédateur servant d'hôte définitif au parasite, c'est-à-dire dans le cas où la galle peut achever sa trans- formation en perle fine. Alfred GIARD. () V. Galippe. Recherches et notes originales publiées en 1894. Quatrième série, pp. 12 et suiv. 50 Abbé FOURNIER. — Algues vertes d’eau douce observées en France. PHYCOLOGIE FRANÇAISE — CHLOROPHYCÉES CATALOGUE DES ALGUES VERTES D'EAU DOUCE OBSERYÉES EN FRANCE (Suite) Geminella Turpin (1828). — (Germinus, géminé). 230. G. interrupla Turp. — Hormospora minor Näg., Raben. 231. G. dubia Crouan. — Crouan {marais de Tromeur). Staurogenia Kütz (1849), — (Stauros, croix; gennao, engendrer). 232. S. rectangularis (Näg.) À. Br. — À rechercher. 233. S. quadrata (Morren) Kütz. Sous-famille, — DICTYOSPHŒRIÉES De Toni (1888). Dictyosphœrium Näg. (1849), —- (Dictyon, filet; sphæra). 234. D. Ehrenbergianum Näg. Sous-famille. — NÉPHROCYTIÉES De Toni (1888). Nephrocytium Näg. (1849). — (Nephros, rein; cylos, cavité). 235. N. Agardhianum Näg. 236. N. Nægelü Grün. Sous-famille, -— PALMELLÉES (Decaisne) De Towi (1842). Glæocystis Näg. (1849). — (Gloios, gélatineux; cyslis, vessie). 237. G. vesiculosa Näg. 238. G. rupestris (Lyng.) Raben. — Rochers, murs, mousses humides. 239. G. jenestralis À. Br. — Glæocapsa f. Kütz, Raben. — Vitres des serres, souvent avec Palmella botryoides. 240. G. gigas (Kütz) Lagerh. — G. ampla Raben. 241. G. Paroliniana (Menegh.) Näg. — De Brébisson. Palmella Lyngb. (1819). — (Palmos, vibration, tremblement). 242. P. hyalina Raben. — Douteux comme espèce française. DR PMU COS NUL: 244, P. botryoides (Lyngb.) Kütz. — Bois pourris, souvent sur les vieilles fenêtres. 245. P. miniata Leibl. 246. P. Brebissonii Kütz. — De Brébisson (Falaise). Stichococcus Näg. (1849). — (Stichos, ligne; coccos, grain). 247. S. baccillaris Näg. Pleurococcus Menegh. (1842). — (Pleura, côté; coccos, grain). À. Eupleurococcus Hansg. 218. P. vulgaris Menegh. | 249. P. tectorum Trevis. 250. P, aureo-viridis (Kütz) Raben. — De Brébisson. 251. P. minialus (Kütz) Nägel. L 2 hs LA à “ ln” d ET Four 224 es vertes d'eau douce observées en France. 51 B. Chlorosphæra (Klebs) Hansg. ). P. angulosus (Corda) Menegh. 253. P. rufescens (Kütz) Bréb. — Lenormand (Arromanches). 254. P. glaucus (Crouan) De Toni. — Crouan (Landerneau, sur les racines mortes du Juncus marilimus, dans les prairies salées). Protococcus Ag. (1824). — (Prolos, premier; coccos, grain). . P. viridis Ag. — Chlorococcum humicola Raben. 256. P. infusionum (Schrank) Kirchn. — Chlorococcum Menegh., Raben. . P. botryoides (Kütz) Kirchn. . P. fuligineus Lenorm. Euglena Ehr. . E. viridis Ehr. 4 Ordre IV. — CONJUGUEES (Link.) De Bary (1826). % (Zygophycées Raben. — Desmidiacées, Didymiacées des Aut.). Famille XIII. — Zygnémacées (Menegh.) Raben. (1838). 4 Sous-famille. — MESOCARPÉES De Bary (1858). % Mougeotia Ag. (1824). — (Mougeot, botaniste français). % 4. Mesocarpus (Hass.) Wittr. D: A. Eu-Mesocarpus (Hass.) Hansg. - 260. M. scalaris Hass. — Gay. 261. M. nummuloides Hass. 262. M. parvula Hass. — Var. angusta (Hass.) Kirchm. B. Pleurocarpus (A. Br.) Hansg. 263. M. genufjlexa (Dillw.) Ag. — PI. mirabilis À. Br., Raben, PI. compressus Raben., Mesocarpus Pleurocarpus De Bary, Conjugata angulata Eu Vauch. F 2. Staurospermum (Kütz) Wittr. 264. M. quadrata (Hass.) Wittr. — Slaurospermum quadralum Kütz. 265. M. viridis (Kütz) Wittr. — Staur. viride Kütz, SL. virescens (Hass.) Kütz. 266. M. gracillima (Hass.) Wittr. — St. gracillimum Kütz. 267. M. capucina (Bory) Ag. 268. M. sphærica Gay. — Bonhomme (Millau); Gay (Ganges et Sumène). 269. M. calcarea (Grev.) Wittr. — Gay (Ganges). 3. Plagiospermum (Cleve) Wittr. 269 bis. M. tenuis (Cleve) Wittr. — Var. major De Toni. — Plagiospermum tenue Cleve in Cornu. — (Forêt de Bondy). Cornu. Sous-famille. — ZYGNÉMÉES (Menegh.) De Bary (1838). De Barya Wittr. (1872). — (De Bary, botaniste allemand). . De B. glyptosperma (De Bary) Wittr. — Mougeolia g. De Bary, Raben., Al. Braun. (Vire). Zygnema Ag. (1824). — (Zygon, joug; nema, filament). | Sous-genre. — EUZYGNEMA Gay (1884). . Z. stlellinum (Vauch.) Ag. — Z. cruciatum Kütz. — Vaucher, Gay. Var. Vaucheri (Ag.) Kirchm. — Vaucher, De Brébisson, Gay. 52 Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. | 272, Z. Crouani Desmaz. — Crouan (Brest, Bertheaume). 273. Z. crucialtum (Vauch.) Ag. — Vaucher, Gay. 274. Z. ellipticum Gay. — Gay (Roquehaute). 275. Z. bilurigense Ripart. 276. Z. abbreviatum Bonh. — Bonhomme (Millau, Creissels). Sous-genre. — ZYGOGONIUM (Kütz) De Bary. 277. Z. peclinatum (Vauch.) Ag. — Vaucher, Desmazières, Gay. Var. decussalum (Vauch.) Kirchm. 278. Z. ericetorum (Kütz) Hansg. — Leda ericetorum Bory (Dict. d'Hist. Nat.). 279. Z. Ralfsü (Hass.) De Bary. — De Brébisson (Falaise). Spirogyra Link. (1820). — (Speira, spire; gyros, tour). Sous-genre. — EU-SPIROGYRA (Link.) Hansg. (1820). I. — Conjugata (Vauch.) Hansg. —— 1. Diplozyga Hansg. 280. S. longata (Vauch.) Kütz. — Petit (Bondy, Armainvilliers, Chaville). Gay. 281. S. porticalis (Müll.) Cleve. — S. quinina Kütz, Raben. — Gay, Petit. Var. Jürgensi (Kütz) Kirchm. — Petit, Bœttcher. 282. S. arcta (Ag.) Kütz. — Var. catenæjormis (Hass.) Kirchm. — Petit. 283. S. varians (Hass.) Kütz. — De Brébisson. 284. S. communis (Hass.) Kütz. — Petit. 285. S. condensala (Vauch.) Kütz. — Gay, Petit. 286. S. Gallica Petit. — Petit (Entre Juvisy et Savigny, Mitry). 287. S. velata Nordst. — Petit (Mitry). 288. S. decimina (Müll.) Kütz. — Gay, Desmazières, Petit. 289. S. neglecta (Hass.) Kütz. — Petit. 290. S. nitida (Dillw.) Link. — Petit. 291. S. jugalis (Dillw.) Kütz. — Petit. 292. S. elegans Bonh. — Bonhomme (Millau). 293. S. setlifjormis (Roth.) Kütz. — Petit. 294. S. Emilianensis Bonh. — Bonhomme (Millau). 295. S. turfosa Gay. — Gay (Gourgons, Châteauneuf-de-Randon). 296. S. majuscula Kütz. — S. orthospira Näg. — Petit. 297. S. mazxima (Hass.) Witir. S. orbicularis Kütz, Raben. — Petit. 298. S. crassa Kütz. 299. S. ajfinis (Hass.) Petit. — Gay, Petit. 300. S. mirabilis (Hass.) Kütz. — Petit. 301. S. gracilis (Hass.) Kütz. — S. parva Hass. — Petit. 302. S. Lutetiana Petit. — (Environs d'Enghien et de Neauphle-le-Château). — Petit. 303. S. peregrina Bonh. — Bonhomme (Millau). 304. S. ternata Ripart. — Ripart (Bourges), Petit (Ermenonville, île des Peupliers). 305. S. fluvialilis Hilse. — Petit (Forêt de Montmorency). 306. S. bellis (Hass.) Crouan. — S. subæqua Kütz, Raben. — Petit, Crouan. 307. S. adnata (Vauch.) Kütz. 2. Monozyga Hansg. 308. S. conspicua Gay. — Gay (Environs de Montpellier. 309. S. punclala Cleve. — Petit (Forêts de Bondy et de Fontainebleau). IT. — Salmacis (Bory) Hansg. 310. S. tenuissima (Hass.) Kütz. — Gay, Petit. 311. S. inflala (Vauch.) Raben. { 339. 336. 331. Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. 53 . $S. Spreeiana Raben. — Petit (Bondy et Mitry). . S. quadrala (Hass.) Petit. — Rynchonema quadralum Kütz, Raben. — Petit, Gay. S. Weberi Kütz. — Petit. S. Grevilleana (Hass.) Kütz. — Petit, Gay. S. laxa Kütz. Petit (Bois d’Armainvillers). ; S. jrigida: Gay. — Gay (Montpellier, ruisseau de Fontfroide). S. undulata Kütz. — Lenormand (Vire). S. Hassalü (Jenner) Petit. — De Brébisson (Falaise). — Petit. S. insignis (Hass.) Kütz. — Petit, Rivet. — Var. Hantzschii Raben. — Petit. . S. calospora Clev. — Petit (près de Nemours). Sous-genre. — SIROGONIUM (Kütz) Wittr. S. slictica Wille. — Sirog. sticticum Kütz. Petit, Gay. bis. S. Tolosana (1) Comère. — (Environs de Toulouse). — Comère. Famille XIV. —— Desmidiacées (Külz) De Bary (1833). Sous-famille. — Eu-DESMIDIÉES Hansg. (1888). Desmidium Ag. (1824). — (Desmos, lien). MD Swdrizt Ag. - . D. quadrangulare Kütz. . D. Aplogonum Bréb. — De Brébisson, Petit. . D. cylindricum Grev. — Didymoprium Grevillei Kütz. — Desmazières, De Brébisson, Petit. Hyalotheca Ehrenb. (1840). — (Hyalos, hyalin; fheca, capsule). . H. dissiliens (Smith) Bréb. . H. mucosa (Mert.) Ehr. — De Brébisson (Falaise). Sphærozosma Corda (1835). — (Sphaira, sphère; zosma, ceinture). S. vertebratum (Bréb.) Ralfs. S. excavatum Ralfs. | S. depressum (Bréb.) Raben. — De Brébisson (Falaise). S. pulchellum (Arch.) Raben. S. stomatomorphum (Turpin) Raben. — De Brébisson (Falaise). Gymnozyga Ehrenb. (1840). — (Gymnos, nu; zygon, joug). . G. Brebissonii (Kütz). — G. moniliformis Ehr., Bambusina Borreri Cleve, B. Brebissoni Kütz, Raben. Gonatozygon De Bary (1856). -— (Gonu, genou; zygon, joug). G. asperum (Bréb.) Cleve. — G. Brebissonü De Bary, Raben. — De Brébisson. G. Raljsü De Bary. — G. asperum (Ralfs) Raben. Sous-famille. — COSMOCLADIÉES Nordst. (1889). Cosmocladium Bréb. (1856). — (Cosmos, parure; clados, rameau). C. pulchellum Bréb. — De Brébisson (Falaise). 338. C. Saxonicum De Bary. — Dangeard (Chicheboville). (1) Cf. Bull. Société Bot. de France. La place de cette espèce est incertaine. +2 94 Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. Sous-famille. — DipYMIoIDÉES (Reinsch.) Hansg. (1867). L° Tribu. — Spirotæniées De Toni (1889). Spirotænia Bréb. (1848). — (Spira; tænia). | 339. S. condensala Bréb. 340. S. closteridia (Bréb.) Raben. — De Brébisson (Falaise). 341. 8. bryophila (Bréb.) Raben. 342. S. minula Thuret. — De Brébisson (Falaise, Environs de Paris). 343. 5. obscura Ralfs. — De Brébisson (Falaise), Le Jolis (Cherbourg). Mesotænium Näg. (1849). — (MHesos, situé au milieu; tænia, bandelette). 344. M. Brauni De Bary. | 345. M. jusisporum (Crouan) De Toni. — Palmoglæa fusispora Cr. — Crouan (Plougastel). 346. M. Endlicherianum Näg. Cylindrocystis Menegh. (1838). — (Cylindrus; cyslis, vessie). 347. C. Brebissonü Menegh. — Penium B. Ralfs. 2° Tribu. — Clostériées (Kütz) De Toni (1889). Closierium Nitzsch. (1817). — (Closter, fuseau). 348. C. gracile Bréb. 349. C. oblusum Bréb. — (Falaise). 390. C. juncidum Ralfs. 391. C. macilentum Bréb. — (Falaise), Comère {Environs de Toulouse). 392. C. angustalum Kütz. — De Brébisson, Petit. 393. C. didymotocum Corda. — De Brébisson, Petit. 304. C. directum Archer. — Petit (Environs de Paris). 399. C. acerosum (Schranck) Ehr. — De Brébisson, Desmazières, Petit. 390. C. peracerosum Gay. — Gay (Lattes). 397. C. lanceolalum Kütz. — De Brébisson (Falaise), Petit (Envir. de Paris). 398. C. striolatum Ehr. — Desmazières, De Brébisson, Petit. 399. C. turgidum Ehr. — De Brébisson. 360. C. strigosum Bréb. — (Falaise). 361. C. attenuatum Ehr. — De Brébisson (Falaise). 362. C. prælongum Bréb. — De Brébisson (Falaise). 363. C. Lunula (Müll.) Nitzsch. — De Brébisson, Desmazières, Petit. 364. C. fusijorme Gay. — Gay (Sumènes). 369. C. gigas Gay. — (Lattes, Villeneuve-lès-Maguelonne, Thourac, Roque- Ainjer). 366. C. costatum Corda. — De Brébisson. 367. C. intermedium Ralfs. — C. striolatum, var. elongatum Raben. — Petit, De Brébisson. 367 bis. C. decorum Bréb. 368. C. cornu Ehr. — De Brébisson, Petit. 369. C. acutum (Lyngb.) Bréb. 370, C. linealum Ehr. — Desmazières, De Brébisson. 371. C. Dianæ Ehr. — De Brébisson. 372, C. lumidulum Gay. — (Environs de Montpellier). 373. C. acuminatum Kütz. 314, C. Venus Kütz. Petit-Séminaire de Langres. Abbé P. FOURNIER. si 7 j 4 L, he) | d à, V4 1 (A suivre) F. \ 4 H. BARBIER. — Le repas des Couleuvres à collier el lisse. 99 NOTES D’ERPÉTOLOGIE LE REPAS DE LA COULEUVRE A COLLIER & DE LA COULEUVRE LISSE Le repas des reptiles, et particulièrement des serpents, est toujours un spectacle curieux et intéressant à observer. Les erpétologistes savent très bien, pour les avoir vus, comment mangent les serpents; mais les naturalistes qui ne s'occupent pas spécialement d'erpétologie n’ont souvent sur ce point que des idées très succinctes. Is savent tout simplement, par exemple, que la Couleuvre avale sa proie vivante et que la Coronelle étouffe celle-ci avant de l’avaler. Aussi m'a-t-il paru qu'il ne serait peut-être pas indifférent de relater avec précision et détails la marche de cet acte important dans la vis des Ophidiens. Grâce à des hivernages toujours heureux qui m'ont permis de conserver pendant plusieurs années de suite les mêmes serpents, j'ai pu prendre note de beaucoup d'observations, parmi lesquelles celles que je vais consigner ci- dessous m'ont paru de nature à mieux fixer, dans la mémoire de ceux qui he les ont jamais vues, les péripéties, le plus souvent dramatiques, qui cons- tituent un repas d'Ophidien. Pour le moment, je ne parlerai que de la Couleuvre à collier {(Tropido- notus natrix L.) et que de la Coronelle lisse {(Coronella austriaca Laur.), parce qu elles nous permettront d'étudier deux manières de s'emparer de la proie, et parce qu'ensuite, ces deux Ophidiens étant les plus communs de notre faune, il sera facile, à tout naturaliste qui pourra surmonter le dégoût qu'ins- pirent, en général, les reptiles, d'observer avec fruit les mêmes faits. La Couleuvre à collier se nourrit principalement de Crapauds et de Gre- nouilles, et quoique la Grenouille rousse /Rana temporaria L.) soit la proie de prédilection de cette Couleuvre, il faut qu'on sache bien qu'elle ne dédaigne _ pas la Grenouille verte [Rana esculenta L.). Elle la mange sans éprouver aucun dégoût, et ceci est en contradiction avec l’assertion d’Effeldt qui a dit que la Couleuvre à collier ne mangeait que la Grenouille rousse et reculait d’effroi devant la Grenouille verte (1). Dès qu'une Couleuvre à collier aperçoit une ou plusieurs Grenouilles, elle les guette du regard pendant quelques instants, tandis que s’agite avec une mobilité surprenante sa langue bifide. Puis, en ayant choisi une, elle s'élance à sa poursuite. Cependant les Grenouilles sautent dans tous les sens cher- chant à échapper au terrible ennemi. On a dit que les Grenouilles, fascinées, s’abandonnaient bientôt, immobiles, à leur triste sort. J'ai remarqué souvent, en effet, que lorsque j'apportais des Grenouilles à mes Serpents, la plupart de celles-ci, après quelques instants de folles gambades, se tapissaient contre quelque touffe d'herbe, de mousse ou près d'un gros caillou, et puis ne bougeaient plus. Etait-ce parce qu'elles étaient fascinées? Je n’en crois rien, mais j'ai d'autant plus lieu, au contraire, de croire à une ruse de guerre de la part des Grenouilles, que j'ai vu maintes fois telle Couleuvre en chasse perdre la trace d'une Grenouille devenue subi- tement immobile, et, bien mieux, ramper même sur son dos sans s’en aper- cevoir. C'est bien, d’ailleurs, l'opinion de Fatio, qui a dit en parlant des attaques que les Anoures ont à subir de leurs ennemis, les Reptiles : « Quelques-uns (les Anoures) se bornent, il est vrai, à fuir à bonds précipités ou cherchent (1) Effeldt, cité par Brehm. Les Merveilles de la Nature. Reptiles et Batraciens. Edit. française par E. Sauvage, p. 298. 06 H. BARBIER. — Le repas des Couleuvres à collier et lisse. à passer inaperçus en se renfermant dans une immobilité et un silence abso- RASE Da Quox qu'il en soit, la Couleuvre vient d'attraper une Grenouille, générale- ment par une patte postérieure. À ce moment, il en est qui jettent un cri plaintif, et elles le répéteront deux ou trois fois avant de disparaître dans la gueule du reptile. Dès que la Grenouille est attrapée, on peut dire que la déglutition commence par le jeu des mâchoires. Les branches de chaque mâchoire, grâce à la symphise élastique qui les réunit, sont douées de mouvements très amples. Aussi, la Grenouille étant retenue par les dents du reptile, celui-ci dégage l’une des deux branches de sa mâchoire supérieure et la reporte plus en avant sur le corps de sa proie, puis il fait le même mouvement par l’autre branche. Il en est exactement de même pour la mâchoire Imférieure. Au bout d’un certain nombre d'avancées alternatives des branches de droite et de gauche des deux mâchoires, le batracien, sur lequel le serpent a ainsi paru s’avancer, se trouve englouti dans la cavité buccale. La tête de la Couleuvre, pendant ce temps, s’est considérablement élargie, les écailles se sont éloignées les unes des autres, les branches des mâchoires se sont très écartées, la gorge et le cou se sont gonflés. D'autre part, les mâchoires sont souvent pleines de salive ou du sang de la Grenouille; la glotte, pressée sous la proie volumineuse qui s’engouffre, pour pouvoir s'ouvrir facilement et donner l'air nécessaire aux voies respiratoires, s'avance presque au dehors de la mâchoire inférieure, et tout cela contribue à donner un aspect informe et répugnant à la tête du reptile. Le plus souvent, lorsque la Couleuvre, au moyen des mouvements alter- natifs des branches de ses mâchoires, est arrivée à engloutir la patte posté- rieure par laquelle elle avait tout d'abord attrapé la Grenouille, et a ainsi avancé son museau sur la partie postérieure du corps de celle-ci, la Gre- nouille relève son autre patte postérieure et l’applique le long de son corps. est pourquoi, avant sa disparition complète dans la gueule du reptile, on n'aperçoit plus, au bout du museau de celui-ci, que les doigts des deux pattes antérieures et les orteils de la patte postérieure. J'ai cherché à indiquer cette position dans les croquis qui accompagnent cette note, et au moyen desquels on aura une idée de la façon dont marchent alternativement les branches des mâchoires pour engloutir la proie. La durée de la déglutition est plus ou moins longue; elle est en rapport, naturellement, avec le volume et la vigueur de la victime. Le temps le plus long que j'aie eu à enregistrer a été de vingt minutes pour la déglutition d'une forte Grenouille verte , à compter du moment où la Couleuvre l'avait saisie par la patte postérieure, jusqu'au moment de sa disparues complète dans la cavité buccale. Lorsqu'elle est en appétit, la Couleuvre à collier avale bien plusieurs Gre- nouilles de suite. Une fois, j'apportai quatre Grenouilles rousses adultes dans la cage aux serpents. La Couleuvre à collier en dévora trois coup sur coup, _en l’espace de peu de temps. Une autre fois, j'apporte encore plusieurs Grenouilles rousses, la même Couleuvre en engloutit quatre l’une après l’autre. Elle en vomit d’ailleurs deux quelque temps après. Dans leurs chasses aux Grenouilles que j'apportais, j'ai vu maintes fois les Couleuvres à collier se mordre entre elles, et, à la vérité, sans grand achar- nement; mais le spectacle le plus curieux auquel il m'’ait été donnée d'assister est, sans contredit, celui que je vais relater ci-dessous Je venais d'apporter des Grenouilles, lorsque immédiatement une Couleuvre D) Fatio, Faune des Verlébrés de la Suisse. Reptiles et Batraciens, p. 247. ER RS. D sh 2 mél. l'alétr ii : H. BARBIER. — Le repas des Couleuvres à collier et lisse. 57 à collier, jeune adulte, en saisit une par une des pattes postérieures. Mais ju même instant une deuxième et grosse Couleuvre se met en chasse, el de rencontrant la Grenouille qui, déjà, était retenue par la patte postérieure, k se jette dessus et s’en empare par la tête. EL puis, très tranquillement, l’une et l'autre Couleuvre font marcher leurs mâchoires, si bien qu'au bout de quelques minutes les deux museaux, inévitablement, se touchent. La situation devenant critique, il ne pouvait y avoir que de grands moyens pour la résoudre. C'est ce que comprirent nos deux Couleuvres. L'une enroula la partie libre de son corps autour d'une grosse pierre, l’autre prit son point d'appui autour d'un tronc d'arbre, et elles se mirent à tirer de toutes leurs forces, aucune ne voulant lâcher la proie, ni aucune ne desserrant les mâchoires. Alors, spectacle lamentable, le ventre de la Grenouille éclata, laissant passer les intestins; puis la peau se déchira sur le dos, et, comme la grosse Couleuvre tirait toujours plus fort, les cuisses se dépouillèrent, puis les jambes et enfin la Grenouille se trouva ainsi sortie de la gueule de la plus jeune Couleuvre, complètement déculottée. À la jeune Couleuvre restait pour compte le lambeau de peau, tandis que la grosse Couleuvre avalait, avec le mécanisme habituel, la Grenouille éven- Croquis montrant les principales phases de la déglutition d’une grenouille par une couleuvre, et montrant le relèvement de la patte postérieure libre du batracien. 58 H. BARBIER. — Le repas des Couleuvres à collier et lisse. trée, dont les intestins sortaient et dont les pattes postérieures, totalement à vif, remuaient quand même. Chez la Couleuvre lisse ou Coronelle, quoiqu'il y eût eu là aussi une victime souvent acharnée à défendre son existence, ces luttes ne m'ont jamais inspiré le dégoût que provoquait en moi un repas de Couleuvres à collier. Cela tient à plusieurs causes parmi lesquelles je regarderai comme prinei- pales celles-ci : premièrement, qu'il y a plus rarement effusion de sang, et secondement, que la Coronelle avalant généralement des proies qui sont tout en longueur et non en grosseur, sa tête n'a pas à subir les déformations monstrueuses qu'on voit chez la Couleuvre qui avale une forte Grenouille ou un gros Crapaud. | La Coronelle lisse étouffe sa proie dans ses replis avant de l’avaler. Cette manière de faire est générale, mais n'est pas exclusive; ainsi les Coronelles que j'ai eues en captivité ont presque toujours avalé, sans les étouffer, les Lézards des murailles que je leur présentais de manière à ce qu’elles les prissent par la tête. Ainsi, un jour je remarquais qu'une grosse et belle Coronelle brune, pro- venant du Jura Suisse, était suspendue par la queue à une branche d'arbre, tandis que dans l’espace un amas de replis se mouvait. Ma Coronelle venait de saisir un Lézard des murailles et essayait de l’étouffer, mais elle n'y réus- sissait pas, car sa position était gênante autant que fatigante. Le jeune el vigoureux saurien, d'ailleurs, dont la tête était libre, en profitait pour mordre la Coronelle aux flancs. Enfin, au bout d’un bon quart d'heure de lutte, la Coronelle desserra sa queue qui enlaçait la branche d'un tour de spire seule- ment et tomba à terre. Sur le sol la lutte continua, mais mégale. Le Lézard moins serré s'était repris à respirer, puis parvenu à se dégager il s'enfuit. Cependant, la Coronelle étonnée promenait sa tête de tous côtés et, fourrant de temps en temps son museau dans ses replis, cherchait à retrouver la trace de sa victime si prestement disparue. Enfin, elle desserra ses anneaux et vagua dans la cage. Comme ceci se passait en fin septembre et que ma, Coronelle, qui avait mis récemment au monde une dizaine de petits, avait besoin de beau- coup de nourriture pour se refaire et être en état de passer l'hiver, et comme d'autre part, un vorace Fer à cheval /Zamenis hippocrepis L.), qui était dans la. même cage, dévorait un à un tous les Lézards sans en laisser pour les autres, quoiqu'il eût déjà des souris à sa disposition, je Jugeai utile de reprendre le Lézard qui venait de s'échapper et je l’offris à la Coronelle. Celle-ci, décidé- ment en appétit, le prit de mes mains en le happant par la tête et en peu de temps il fut avalé tout vivant. Mais lorsque je n’intervenais pas pour présenter ainsi les Lézards à mes Coronelles, je les ai toujours vues étouffer leur proie. Il est bien à croire que c'est ainsi qu'elles procèdent en liberté. Souvent les anneaux que la Coronelle pose autour de sa victime pour l'étouffer sont entremêlés, mais généralement quand le saurien a été saisi dans de bonnes conditions la Coronelle l'enroule de trois tours serrés les uns contre les autres. Brehm dit que pour les Orvets les anneaux de la Coronelle sont plus espacés (1). Je n'ai pas encore été témoin de ce fait. Quoi qu'il en soit, la victime fortement pressée finit par être étouffée, el c'est alors que la Coronelle, desserrant peu à peu ses anneaux, la saisit par la tête et l’engloutit en peu de temps. Cependant, la plupart du temps, Lézards et Orvets se défendent énergi- quement, mordant vigoureusement leur ennemi et lui causant quelquefois à la tête et aux mâchoires de cruelles blessures à faire couler le sang. (1) Brehm. Loc. cit, p. 350. 7 EP t 7. 1e œf 2 Lu Are “ H. BARBIER. — Le repas des Couleuvres à collier et lisse. 99 à d E] : 4% | Æ … I y à là un contraste saisissant avec l'attitude le plus souvent passive de . Ja Grenouille qui, résignée, se laisse avaler. Pour donner une idée de ces luttes dans lesquelles la pauvre victime déploie … contre la Coronelle le courage des désespérés, je vais relater celle que je vis entra un bel Orvet et une Coronelle. Un matin, à 9 heures, se promènent tous deux sur le sol, au milieu des — cailloux et des herbes, un gros Orvet et ma Coronelle. Depuis environ deux — mois qu il est en captivité, c'est bien la deuxième ou troisième fois que j'aper- - Gois l'Orvet dehors; aussi je suis curieux de voir si la Coronelle va se jeter «sur cette proie facile. En effet, à 9 h. 1/2, l'Orvet est happé à peu près à deux centimètres de la tête, et immédiatement la Coronelle s’enroule, tächant d’enserrer dans les replis de ses anneaux le corps du saurien. Elle le tient toujours dans ses mâchoires et continue lentement à tordre ses anneaux et à contourner son corps. Cela fait comme une pelote grouillante qui roule de temps en temps sur le sol. Cette situation dure près d'une heure et l'Orvet, serré seulement par deux ou trois anneaux en son milieu, a encore presque tout son corps libre en arrière comme en avant; mais sa tête est maintenue. Tout à coup la scène change. Vers 10 h. 1/2, la Coronelle ouvre ses mâchoires: — l'Orvet n’en demande pas plus. Instantanément, d’un mouvement brusque — qui étonne de la part d'un animal si peu doué, il a saisi, entre ses deux — petites mâchoires, la Coronelle. Mais celle-ci est solidement prise; les mà- … choires de l’Orvet mordent, en effet, la mâchoire supérieure de la Coronelle. Ç C'est-à-dire que la mâchoire inférieure de l'Orvet passe sous le palais de la Coronelle, tandis que sa mâchoire supérieure passe sur le dessus de la tête du serpent dont on ne voit plus qu'un œil, celui du côté opposé. L'on sent que le petit saurien serre de toutes ses forces; mais la situation est bien mauvaise pour la Coronelle. On pourrait dire qu'ils se mordent de mà- choire à mâchoire si la Coronelle avait elle-même relermé sa mâchoire infé- rieure contre la mâchoire inférieure de l'Orvet; mais, soucieuse de se débar- rasser de l’étremte du saurien, la Coronelle ne devait pas fermer sa mâchoire, ce qui aurait prolongé cette étreinte et nui à sa libération. Le corps de l'Orvet étant enserré par son milieu dans les replis de ses anneaux, la Coronelle n'avait qu'un moyen de se dégager, c'était de faire évoluer sa tête en larges circonférences, de manière à tordre le cou de lOrvet. C'est, en effet, ainsi qu’elle s’y prit, mais comme elle n'accomplissait pas une révolution complète et qu'elle ne décrivait dans l'espace que des demi- cercles de droite et de gauche, l'Orvet, dont le cou était quand même à demi- — lordu, ne lâchait toujours pas prise. Vers 11 heures, la position est toujours ï la même; la Coronelle continue toujours à se tordre à droite et à gauche, | essayant de dégager sa tête de la terrible étreinte. C'est à force de répéter ces mouvements qui fatiguent l'Orvet qu'elle parvient à se dégager vers 11 h. 1/4. Il y a un peu de sang dans ses mâchoires; son œil parait voilé. Cependant l’Orvet ne paraît pas en bon état; la partie antérieure de son corps pend presque inerte, la queue seule est animée de mouvements encore assez violents. 4 Au bout de quelques minutes, l'Orvet, de plus en plus serré, entrebâille les — mâchoires: il cherche à mordre encore mais il n’en a plus la force. Pendant k ce temps, la Coronelle, qui ne relâche pas ses anneaux, nettoie sa têle en — La frottant contre la terre et dans la mousse, si bien que peu de temps après Son œil a repris la vivacité habituelle. Puis, elle s'amuse à chercher parmi ses replis la tête de l'Orvet; elle l’aperçoit, semble le flairer, mais attend. Enfin, à 11 h. 1/2, elle reprend l'Orvet par la tête qu'elle serre fortement | dans ses mâchoires. Le corps de l'Orvet est toujours enserré par les trois X anneaux, et elle, dans cette position, la tète presque contre le sol, ne bouge 60 H. BARBIER. — Le repas des Couleuvres à collier et lisse. plus. Elle attend patiemment les dernières convulsions de l’Orvet. Cela dure longtemps : à 4 heure moins 10 minutes, la position est toujours la même. Le croquis ci-joint en donnera une idée. Enfin, à 1 h. 5, les anneaux de la Coronelle sont légèrement détendus. À 1 h. 25, les anneaux sont totalement déroulés, l’Orvet est bien mort, et la Coronelle l’engloutit petit à petit avec des mouvements saccadés de la tête, en même temps qu'avancent péniblement ses mâchoires, car l'Orvet est gros. À 2 heures, près de la moitié de l’Orvet est avalée, et enfin, à 2 h. 15, l’Orvet est totalement disparu. Croquis montrant la Coronelle qui tient profondément enfoncée dans sa gueule la tête de l'Orvet. Elle est restée dans cette position de 11 h. 1/2 du matin à 1 h. après-midi. Après ce repas, qui a duré près de cinq heures, la Coronelle bâille fréquem- ment, puis va se chauffer aux timides rayons d’un tiède soleil. Ainsi qu'on le voit, le repas chez les serpents est un travail le plus souvent pénible qui les oblige généralement à entamer avec leurs proies des luttes qui ne tournent pas toujours à leur avantage. Les Lézards vigoureux s’échappent souvent des dents de la Coronelle, après lui avoir fait subir de cuisantes blessures. La Couleuvre à collier, elle-même, n’est pas toujours assurée d’avaler la Grenouille qu'elle vient de saisir. Celle- ci lui échappe quelquefois et ne demande pas son reste pour déguerpir. Mais la Couleuvre à collier, si elle n’a pu rattraper sa victime, n’a que la perte d’un déjeûner; en fait de blessure, elle ne pourrait avoir que celle faite à son amour-propre, si son intelligence était assez développée pour le lui per- mettre. Chez nous, nous savons, pour lavoir appris quelquefois à nos dépens, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres; question de longueur de corps mise à part, les serpents ont, eux aussi, souvent l’occasion de voir qu'il y a loin des lèvres à l'estomac. Pacy-sur-Eure. Henri BARBIER. . Ni CR A tt 7 As ae ar dti. ent des oe ci ‘: dsl dé à à Dei js à. Né née Sd 6 à 0, Sin dé. ne de: à QUELQUES MOTS SUR LA STATION DU BAOU-ROUX, près Simiane Sous lé titre de Note préliminaire sur l'industrie ligure /poteries et silex taillés en Provence), M. G. Vasseur, professeur de géologie à l'Université d’Aix-Marseille, vient de publier, dans les Annales de la Facullé des sciences de Marseille, un très intéressant travail sur les fouilles qu'il a exécutées dans la station en plein air du Baou-Roux, près Simiane. L'auteur a découvert dans cette station les objets suivants : MONNAIES. — Obole au Lion de Cysique, VI siècle avant notre ère. Oboles d'argent, Apollon et Diane. Obole argent de Tarente avec Dieu Taras sur un Dauphin. Monnaies de bronze au Taureau canupète. Monnaies en bronze de _ Campanie et de Palerme. Monnaie romaine en argent de Tibérius Véturius (129 avant J.-C.). En tout 92 monnaies dont une seule romaine recueillie à la surface, 4 de l'Asie Mineure, 3 de la Grande-Grèce et 84 de Marseille. OBJETS EN MÉTAL. — Pointes de javelot à quatre faces. Gonds de portes, plaques et tiges. Lingots et tiges de plomb. Flèche en bronze. — Fibule du IV° siècle. Bagues, anneaux, débris de plaques usées, clous à tête conique. VERRE. — Fragments. Médaillon en verre ou émail? avec feuillages en relief. OBJETS EN TERRE CUITE. — Masques de divinités en terre cuite. Figure de guerrier. — Dé à jouer en terre cuite. Fusaïole. Poteries du VIF siècle. Poteries grecques. Poteries attiques du V° au IV® siècle. Poterie de Cumex. Poterie ionnienne. Poteries rouges à couverture noire, rouge ou brunâtre. Poteries au tour. Poteries à ornements géométriques imprimés. Poleries ligures. Doliums. Poteries romaines. OBJETS EN OR. — Rondelles. Alène. Plaque rectangulaire. SILEX taillés, hache polie. BOULETS de pierre. POLISSOIRS en grès. MEULES en basalle. Cinq superbes planches photographiques illustrent cet intéressant travail et représentent, la première, la situation du camp, les quatre autres, la plupart des objets les plus remarquables recueillis. Certains des objets cités ci-dessus peuvent être datés avec une certitude absolue, notamment les monnaies, certaines poteries, la fibule de la planche XI qui est assurément marnienne. On peut donc s'associer sans réserves à la première des conclusions de l'auteur, à savoir que le Plateau a été habité pendant plus de cinq siècles, entre le VIIL et le [°* siècle avant notre ètre. Les objets du VITE au IV* siècle sont surtout très caractéristiques. Les relations des populations habitant le camp pendant cette période, avec les populations contemporaines de l'Italie (VII siècle), de l'Asie Mineure (VF siècle) et de la Grèce (V° siècle), sont également mises hors de doute, el l'on en saurait trop louer M. Vasseur d'avoir mis en relief d'une façon si nette ces faits si intéressants. Mais nous ne saurions laisser passer sans discussion l'opinion émise par 62 E. FOURNIER. — Quelques mots sur la station du Baou-Roux. — l’auteur, de la contemporanéité des silex et des haches polies avec les objets du VIII au IV° siècle. Nous allons essayer de montrer que, dans les objets recueillis par M. Vas- seur, il y a non seulement du Néolithique, mais aussi de l’âge du bronze et de l'Hallstattien. Ces constatations, tout en laissant intactes la plus grande partie des conclusions tirées par l’auteur, ne feront d’ailleurs qu'accroître l'intérêt de la station qu'il a si bien fouillée et qui, à notre avis, a été occupée depuis la fiñ du Robenhausien jusqu'au I® siècle. Existence d'objets Mycéniens et Hallstattiens. — La poterie avec empreinte imprimée à l’aide de cachets (fig. 4 du texte, et fig. », 6 et 15 de la pl. VII de M. Vasseur) présente un tvpe qui se rencontre très fréquemment dans toutes les stations du premier âge du fer. L'’ornementation en rosaces et rouelles se retrouve (même en peinture) sur les poteries Mycéniennes, sur celles de Tirynthe et de Troie. Voir Schlieman : Troja, Mycènes et Tirynthe (Paris, Reinwald). C'est encore à l'Hallstattien qu'il faut rapporter la plupart des poteries ligures de petite dimension, avec incisions verticales ou obliques, rangées circulaires, dessins de nattes, dents de loup, chevrons losangés, lignes sinueuses, torsades, etc. On retrouve ces poteries dans toutes les stations du premier âge du fer. Je les ai rencontrées notamment en abondance dans la grotte de Scey, en Varais, que Je décrirai prochainement, et qui est indu- bitablement du premier âge du fer. M. Piroutet en a trouvé également dans les stations Hallstattiennes du Jura. On en a cité dans toutes les stations du premier âge du fer. La fusaïole en terre cuite, la rondelle et la plaque canée en os, ainsi que l’alène, sont encore probablement de la même époque. J'ai trouvé des objets identiques dans la station du Scey, en Varais. Si l’on compare les figures des faces du dé à jouer à des représentations analogues trouvées dans les fouilles d'Ilion et de Mycènes, on ne peut qu'être frappé de la ressemblance singulière qu'elles offrent avec ces dernières. On retrouve la même analogie en examinant le masque de divinité en terre cuite: on en a trouvé de presque semblables, notamment à Tirynthe. Rappelons aussi qu'à Tirynthe, on a trouvé des morceaux de verre, des perles et un coulant de verre bleu peint, que le plomb a été également employé à Tirynthe pour servir au raccommodage des poteries : ce détail nous semble avoir une certaine importance. Si les objets que nous venons de citer semblent devoir être rapportés sans aucun doute au Mycénien et à l'Hallstattien, par contre, la fibule, le bracelet, les débris de plaques ornées en bronze sont certainement Marniens et Beu- vraysiens, el par conséquent bien contemporains des monnaies- et d'une partie des poteries. Age du bronze. — Les objets appartenant à l’âge du bronze proprement dit paraissent rares; cependant, la pointe de flèche en bronze paraît bien caractéristique, car, dès le premier âge du fer, on a commencé à abandonner le bronze pour tous les objets où le fer le remplaçait avantageusement, el notamment pour les flèches et les javelots. Néolithique. — La plupart des silex taillés : couteaux, flèches en feuille de saule et en écusson, flèche à ailerons, grattoirs et la hache polie, appar- liennent à des types qui ont été surtout rencontrés dans le Néolithique supérieur ef au début de l’âge du bronze. Il ne faut pas oublier pourtant que Schlieman a trouvé des couteaux et des scies en silex à Troie, des flèches en olsidienne, à facture néolithique, à Troie, à Mycènes et à Tirynthe; en tout cas, on n'en connaît pas de postérieures au premier dge du jer. Le fait que des objets, certainement Mycéniens et Hallstattiens, sont mé- E. FOURNIER. — Quelques mots sur la station du Baou-Roux. 63 - Jangés avec des objets du VITE au IV°, et même au I” siècle, permet de suppo- … ser légitimement qu'il peut exister dans les mêmes couches des objets encore plus anciens. Une seule hache polie a été trouvée à Tirynthe, et quelques-unes dans les couches les plus profondes de l’Acropole d'Athènes; on en a trouvé aussi à Troie et à Mycènes. OBJETS ROMAINS. — Ce n’est pas sans quelque étonnement que nous voyons rapporter, par l’auteur, à l'époque ligure les énormes Doliums que l’on ren- contre partout dans les stations romaines les plus caractéristiques. Le Musée du Parc Borély, à Marseille, en possède un entier; on en peut voir aussi dans les Musées d'Arles et de Nîmes, tous proviennent de stations romaines indu- bitables. On en trouve aussi de très nombreux débris à Lascans, dans des champs où l’on a recueilli des monnaies romaines en bronze, dans la plaine de Pourrières, près de l’arc de triomphe de Sainte-Catherine-les-Trets, et dans une foule d’autres stations romaines des mieux caractérisées. M. Vasseur signale d’ailleurs lui-même de nombreux fragments de poterie romaine qu'il considère comme objets d'importation. Etant donné la taille considérable des Doliums, il paraît peu vraisemblable qu'on puisse en donner la même interprétation. C’est encore aux objets romains qu'il faut rapporter les meules en basalte et probablement les boulets de pierre trouvés sur la bordure du Plateau. Enfin, la monnaie de Tibérius Véturius n'est pas la seule monnaie romaine trouvée sur le Plateau. M. Mulot en a recueilli deux autres, en 1895, en notre présence. Nous sommes donc surpris de voir M. Vasseur s'élever contre l'opinion que nous émettions en 1897, en signalant les silex recueillis déjà par nous à cette époque sur le plateau de Baou-Roux et en ajoutant : « Ce plateau a été occupé postérieurement par les Romains, ainsi que le démontrent les nombreux vases brisés et les monnaies qu'on y rencontre. » Nous sommes d'autant plus surpris, que M. Vasseur admet que le camp fut attaqué et détruit par les Romains; il serait bien singulier qu'ils se fussent emparés de cette position stratégique sans l'occuper ensuite au moins pendant quelque temps. CONCLUSIONS. — Le camp de Baou-Roux est bien contemporain des Oppida ligures, mais il faut, comme l’a fait M. Castanier /La Provence préhistorique el protohistorique), faire remonter le début de la période ligure à la fin du néolithique (Cébennien). Une partie des objets trouvés dans ces Oppida et dans le camp de Baou- Roux sont identiques à ceux trouvés dans les camps Cébenniens (période de passage de la pierre polie au bronze) des autres régions. Les populations ligures ont continué à occuper ces Oppida pendant l’âge du bronze, l'Hallstat- tien et le Marnien; c’est à l’âge du bronze et à l'Hallstattien qu'il faut rapporter les objets analogues à ceux de Troie, Mycènes et Tirynthe. Pendant le Marnien. des relations d'échange se développent avec l'Italie, l'Asie Mineure et la Grèce. Enfin, en 124 avant J.-C., l’armée de Sextius Calvinius s'empare du camp el l'occupe. Au point de vue de l’origine des Ligures, nous ne pouvons que nous associer aux conclusions de M. Pigerini et à celles de M. Vasseur, en disant que les Ligures descendent certainement des Néolithiques, que ce sont même des Néolithiques, et que l'usage du bronze et du fer semble provenir chez eux d'importation d’origine orientale. Besançon. E. FOURNIER. 64 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Mollusques terrestres de la haute vallée du Verdon (Basses-Alpes). — Un séjour de quelques semaines, en juillet 1903, dans la charmante station estivale de Beauvezer, haute vallée du Verdon, m'a permis d'étudier la faune malacologique d’une région peu connue de nos Alpes françaises et de recueillir un certain nombre de mollusques intéressants. Beauvezer, petite commune du canton de Colmars-les-Alpes, arrondissement de Castellane, est situé à 1,150 mètres d’altitude, près du magnifique torrent du Verdon, affluent de la Durance, au centre d’une région montagneuse, où les sommets de plus de 2,000 mètres ne sont pas rares et où quelques-uns dépassent même 3,000 mètres (Mont Pelat, 3,053 mètres). Quoiqu’ayant beaucoup souffert du déboisement, comme tout le département des Basses-Alpes, la vallée du Verdon, au moins dans sa partie supérieure, à conservé quelques belles forêts de sapins et de mélèzes. Le climat, très sec, l’absence des brouillards, le ciel presque constamment pur, ont fait donner à cette région le nom de Suisse provençale. L’excellence de ce climat contribue, avec l’hôtel confortable récemment ouvert et la facilité des excursions et des ascensions, à faire de Beauvezer un fort agréable séjour d'été. Nous n’avons pas l’intention de donner une énumération complète des mollusques terrestres qui habitent le vallon ombragé de Beauvezer et les montagnes avoisinantes. Nos recherches se sont continuées pendant trop peu de temps et dans une saison trop peu favorable pour qu’une liste ne soit forcément très incomplète. Mais il nous a paru intéressant de signaler quelques particularités de la faune malacologique de cette partie des Alpes. Cette faune est assez pauvre. Son caractère provençal est très accusé. L'influence alpique est à peu près nulle. Les espèces caractéristiques des Alpes occidentales moyennes, telles que les Zelix depilata Fér., villosa Drp., plebeia Drp., Buliminus montanus Drp., Clausilia gallica Bgt., plicatula Drp., ventricosa Drp., si abondantes dans les Alpes Dauphinoises, à l’altitude de notre vallée, manquent complètement. Les hautes régions alpines, à partir de 1,800 mètres, sont presque absolument privées de mollusques. Les environs du lac d’Allos (2,237 mètres) et du col du Valgelaye (2,250 mètres), qui fait communiquer la vallée du Verdon avec celle de l’Ubaye, ne nous ont donné que les débris de deux espèces des Vitrines : Vitrina glacialis Forb. Votrina annularis Stud. Les Helix alpina Faure-Big., arbustorum L., sylvatica Drp., qui vivent en grand nombre sur les sommets à plus de 2,000 mètres en Dauphiné et en Savoie, ne s’y rencontrent pas. C’est presque le néant. Les parties inférieures, entre 1,100 et 1,500 mètres, sont un peu moins pauvres en mollusques terrestres, sans présenter toute la richesse de faune des basses montagnes et des plaines de la Provence. Beaucoup d’espèces méridionales n’ont pu remonter jusqu’à l’altitude du vallon de Beauvezer, bien qu’elles soient abondantes sur le cours inférieur du Verdon qui se jette dans la Durance par 260 mètres seulement. Les Vitrina paraissent rares ou sont du moins difficiles à recueillir pendant les chaleurs de l’été. Quelques débris d’une espèce indéterminable, appartenant proba- blement au groupe de la V. major Fér. Conulus fulvus Mül., et Hyalina nitens Mich., ou forme voisine, étaient peu abon- dants sous les pierres, les feuilles mortes, au bord des eaux. Patula rotundata Mül., paraît rare également. P, rupestris Drp., qui pullule en général dans toutes les régions montagneuses ou sub-montagneuses de l’Europe, ne se montre que sur quelques points. Nous l’avons recueilli sur les rochers des magnifiques gorges de Saint-Pierre, à 4 kilomètres de Beauvezer, une des curiosités de la région. Nous ne l'avons pas rencontré ailleurs dans la vallée du Verdon. Helix costata Mül. et pulchella Mül. se rencontrent çà et là dans les prairies et sur les flancs des montagnes. IT. obvoluta Mül. est fort rare. Deux individus dans le parc de l’Alp-Hôtel. 1. lapriceida L., dans les vieux murs. Toutes ces espèces, qui vivent dans la majeure partie de la France, sont peu caractéristiques. H. glabella Drp. — Cette rare espèce, très polymorphe, dont les nombreuses formes habitent les Alpes inférieures, le bas Dauphiné, la Provence, est très com- | | Notes spéciales et locales. 65 mune autour de Beauvezer; elle vit dans les lieux bas, les ravins humides et ombragés, sous les pierres, dans l’herbe, au pied des arbres. Elle grimpe volontiers le long des troncs jusqu’à plus de deux mètres de hauteur; on l’y trouve souvent cachée dans les fentes de : 7: mi Son polymorphisme a donné lieu à la création de nombreuses espèces, sans valeur scientifique pour la plupart (77. moutoni Mit., lavandulæ Bt., concreta Bt., crimoda Bt., etc.). H. cespitum Drp. var. tlicis F.-FI. — Abondantes sur les talus bien exposés au soleil, au bord des champs. Il est intéressant de trouver cette espèce méridionale et plus spécialement provençale à une pareille altitude (1,150 mètres). Elle remplace dans notre vallée l’77. ericetorum Mül., qui ne sy trouve pas. IT. nemoralis Mül. var. subaustriaca Bt. — De belle taille et bien colorée, dans les bois un peu humides. Très commune. Cette variété, déjà connue du massif de la Grande-Chartreuse, se reconnaît à son test assez distinctement strié. Nous n’avons rencontré ni Æ. hortensis Mül., ni Æ. sylvatica Drp. qui abondent dans les Alpes du Dauphiné. . pomatia L. — Extrêmement répandue dans toute la région jusque vers 1,800 mètres, dans les fentes des murs, sous les haies. Les habitants du pays la ramassent pour la manger. Par leur spire élevée, conoïde, nos échantillons se rattachent à la forme pyrgia Bt. Buliminus detritus Stud. — Très répandu, sur les talus herbeux. B. obscurus Mül. — Peu commun, dans les bois humides. Chondrulus quadridens Mül. — Rare, sur les talus, au bord des champs. De grande taille. Pupa avenacea Brug. — Cette espèce, si commune dans toutes les régions mon- tagneuses, notamment dans les Alpes, est d’une grande rareté dans la région, où elle est remplacée par l’espèce suivante. P. megacheilos Jan., var. — Espèces fort peu répandues en France, où elle n’était connue encore que des environs de Grasse. Abondantes dans la haute vallée du Verdon, où elle couvre les vieux murs, les rochers. Diffère du type et présente plu- sieurs variétés que nous ferons connaître plus tard. Echantillons de belle taille. P. Micheli Terv. ou espèce très voisine. — Assez rare, sur les rochers des gorges de Saint-Pierre, dans les racines des graminées. C’est peut-être le P. columella Loc. P. variabilis Drp. — Une des espèces les plus communes; abondante partout, sur les talus, sous les pierres, dans les touffes de graminées. Elle est extrêmement variable; aussi de nombreuses espèces ont été créées à ses dépens. Plusieurs sont signalées dans les Basses-Alpes, et notamment dans une localité très voisine de Beauvezer. mais dans une vallée différente (Méailles, près d’Annot). Telles sont les Pupa sabaudina Bgt., obliqua Nev., arctospira Bt., plagiostoma Bt., crimoda Bgt. Mais ces prétendues espèces ne sont en général que des variations individuelles, pas même des variétés constantes et vivant en colonies distinctes. Pupilla triplicata Stud. — Assez rare, dans les bois un peu secs. Clausilia crenulata Risso. — Rare, dans les troncs d’arbres coupés. N’était jusqu'ici connue que des Alpes-Maritimes et du Var. CT. parvula Stud. — Plus commune, sous les pierres. La vallée inférieure du Verdon, explorée sur plusieurs points, Riez, Moutiers, Sainte-Marie, Saint-Maurin-les-Gorges, Aiguines, les Salles, Fontaine-l’Evêque, nous a fourni une faune d'espèces franchement méridionales qui n’ont pu remonter Jjus- qu’à Beauvezer, à l'altitude de 1,150 mètres. Nous signalerons, comme caractéristiques, les Zonites algirus L., Helir aspersa Mül., vermiculata Mül., galloprovincialis Dup., acuta Mül., de nombreuses Xeronhila des groupes variabilis Drp., striata Drp. (heri- pensis Mab.), bollenensis Loc., Pupa simailis Brug.. Lauria umbilicata Drp., Cyclos- toma elegans Mül., Pomatia Macei Bgt. (à Castellane). C’est déjà la faune de la basse Provence. Alais. E. MarGïer. Silene dichotoma Ehrh. dans la Haute-Marne. — Je possède dans mon herbier phanérogamique trois échantillons d’un S?/ene récolté le 16 juillet 1896, dans un champ de trèfle, sur un terrain essentiellement siliceux (grès du Rhétien), mais peut- être un peu pénétré d’alluvions du Calcaire à Planorbis (Hettangien), à Pouilly (Haute-Marne), dans les champs cultivés de la partie du territoire nommée Laver- gissant. En outre de ces renseignements et de l’/Zpse legi, l'étiquette porte un point de doute au lieu du nom spécifique, et j'y trouve annexées une note et une description. La note constate que les diagnoses des divers ouvrages que j'avais à ce moment sous a Main ne se rapportent pas à ma plante. Voici la description que ie rédigeai alors d’après l'échantillon vivant : « Tige d’environ 6 décim., dressée, très rameuse dès la base, dichotome au sommet, pubescente, non visqueuse. Feuilles pubescentes, héris- 66 Notes spéciales et locales. sées, surtout les inférieures; celles-ci, obovales spathulées, rétrécies en pétioles ailés; radicales nulles. Fleurs subsessiles, unilatérales, nombreuses, blanches, rayées de ver- dâtre en dessous, parfumées à l’ombre. Pétales bifides, à peine couronnés. Calice à cinq dents aîgues, courtes, à dix stries ciliées. La fleur se referme au soleil. »— D’après cette description et l’étude parallèle des échantillons secs, la plante de Pouilly (Haute- Marne) est à n’en pas douter le Silene dichotoma Ehrh. Un seul caractère pourrait faire hésiter : la capsule est à peine plus longue que le carpophore. Mais cette diver- gence vient de la maturité très imparfaite des fruits que je possède. En tout cas, même s’il fallait y voir un caractère définitif, ma plante devrait encore être rapportée au S. dichotoma Ehr. et non au S. vespertina Retz. qui en diffère nettement, tant pour la station que pour les caractères végétatifs et floraux. Il est peut-être utile de donner ici la description complète de chacune de ces deux espèces voisines, d’après leurs auteurs respectifs. Elles font partie avec le S. Gallica L. de la Sect. Viscago, caractérisée par l’inflorescence rameuse ou spiciforme, les fleurs alternes sur des rameaux distiques ou seconds, généralement géminés, avec une fleur solitaire à la dichotomie. S. vespertina Retz. (Obs. bot., 3, p. 31). — Grappes terminales, sub-géminées, sub- quinqueflores; fleurs alternes, calices tubuleux sub-claviformes à dix stries pubes- centes ; à l’anthèse, penchés sur un pédicelle dressé, après l’anthèse claviformes dressés; dents du calice ovales-aiguës ; pétales bifides plus loin que le milieu, couronnés d’écailles aiguës; feuilles obovées ou lancéolées rétrécies vers la base. Fleur rouge incarnat; carpophore de la longueur de la capsule. — Bords de la mer, sur le sable. — Mai, juin. S. dichotona Ehrh. (Beitr., 7, p. 144). — Grappes terminales géminées multiflores, fleurs alternes; calice tubuleux un peu ventru, à dix stries hérissées; fleurs, à l’anthèse, penchées ainsi que le pédicelle qui est très court; après l’anthèse, dressées, ovales- oblongues; dents du calice ovales-aiguës; pétales bifides plus loin que le milieu, couronnés d’écailles courtes obtuses; feuilles elliptiques-lancéolées acuminées, les in- férieures spathulées. Fleurs blanches; carpophore court, 1/3 de la capsule. — Champs, bords des chemins: — Mai, juin. Syn. S. vespertina Retz. = S. bipartita Desf. = S. colorata Poir. = S. canescens Ten. Non = S. hëspida Desf. qui a le carpophore égal à la capsule (S. sabuletorum Duby.) S. dichotoma Ehrh. = S. membranacea Poiret. Pour l’habitat, S. vespertina Retz. est une plante halophile, et par suite sa natu- ralisation à l’intérieur des terres est fort improbable. S. dichotoma Ehrh. n’est pas halophile et s’accommode de stations assez variées. Aussi est-il assez souvent signalé comme plante adventice. La Haute-Marne semble être le point le plus septentrional où on l’ait rencontré. Mais faut-il espérer qu’il s’y naturalise? £ragrostis poeoides, découvert par M. l’abbé Boulogne dans les environs de Saint-Dizier, après avoir prospéré quelques années, a disparu complètement. S. dichotoma Ehrh. sera-t-il plus heureux. Une euphorbe méditerranéenne, Æ. chamaesyce L., avait complètement envahi, en 1902, le jardin botanique de Lyon; un de mes amis, M. l’abbé Dounot, l’avait trouvée déjà établie aw jardin botanique de Dijon. Suffira-t-il, de même, à ï dichotoma Ehrh. de croître dans une terre cultivée pour qu’il s'adapte à notre climat ? | Dans la station de Pouilly, il avait disparu dès 1897. Des recherches ultérieures pourront seules faire savoir s’il adoptera définitivement sa seconde station haute- marnaise. Langres. P. FOURNIER. Silene dichotoma Ehrh. — Je profite de la note de M. Frionnet sur S2lene dicho- toma Ehrh. pour rappeler que, dès 1893, il était trouvé en Normandie par le docteur Bourgeois qui le récoltait, en août, dans des champs de trèfles, à Sept-Meules, à Flocques et à Mouchy, près Eu (L. Corbière, VNouvelle Flore de Normandie, p. 691). Cette espèce était récoltée également à Louviers (Eure) par M. Tétrel (L. Corb., Add. et rectif. à la Nouv. FT. Norm., 1895), puis par M. Guttin, dans le département de l'Eure, à Saint-Didier (L. Corb., 2 Suppl. à la Nouv. F1. Norm., 1898). En 1895, M. l’abbé Toussaint l’avait aussi trouvé à Bois-Jérôme et à La Chapelle- Saint-Ouen, toujours dans l'Eure (A. Toussaint et J.-P. Hoschedé, #7. de Vernon, etc., 1898). Enfin, je l’ai récolté moi-même en assez grande quantité, en 1896, à Puyoô (Basses-Pyrénées), au bord du gave de Pau (La Feuille, n° 368). Dans toutes ces localités, S'ilene dichotoma Ehrh. fut observé le plus ordinairement dans des champs et des prairies; il y fut donc accidentel et, nulle part, il ne s’est fixé, à ma connais- sance du moins; cependant il semble que cette espèce d'Europe orientale se rencontre de plus en plus et sur les points les plus divers. Giverny, par Vernon. J.-P, Hosoxepé. APS, … À Leh fils M nos CA an ite VE Ce cr Notes spéciales et locales. 67 Naturalisation des Gomposées amércaines en France (Réponse à M. A. Dollfus). — Je ne puis que rappeler, à ce sujet, les espèces que J'ai déjà sigalées dans la Feuille (n° 368, 1% juin 1901) : « Solidago glabra Desf., au bord du ruisseau de Blaru, au val d’Arconville, près Vernon, où il persiste. S. canadensis L. persiste depuis plu- sieurs années à Moisson, près La Roche-Guyon. £r2geron canadense L., parfaitement acquis à notre flore et abondant dans les lieux incultes et les terrains sablonneux. Ambrosia maritima L., Giverny, où il n’a pas persisté. » Giverny, par Vernon. J.-P. Hoscxepé. Migration de Plusia gamma L. et Vanessa cardui L. dans le Pas-de-Calais, en septembre 1903. — Dans la nuit du 10 au 11 septembre, une violente tempête du sud- ouest avait produit un refroidissement considérable de l’air et fait disparaître les insectes. Mais, peu à peu, la température se releva et le vent, très faible d’ailleurs, souffla du N.-N.-E. Le 20 et surtout le 21, par un temps très beau et très chaud, les falaises et les dunes entre Boulogne-sur-Mer et Ambleteuse furent envahies par une quantité innombrable de Plusia gamma L. Beaucoup de ces Noctuelles butinaient en plein jour sur les Menthes, les Eupatoires, les Zeontodon, les Brunelles et autres rares fleurettes échappées à la tempête de la semaine précédente. Mais c’est surtout en battant les Troënes et les Saules (S'alix repens) de la dune qu’on en faisait envoler par centaines. Le bruit du tramway électrique de Boulogne à Wimereux déterminait aussi la fuite de nombreux exemplaires cachés dans les herbes des fossés bordant la route. Les jours suivants, le nombre de ces papillons décrut rapidement. En même temps que les Plusia, apparurent en quantité des Vanessa cardur beau- coup moins abondants toutefois que les Noctuelles. Bien que la plupart de ces papillons fussent en bon état, quelques-uns cependant semblaient usés par un vol déjà long. Les Vanesses restèrent dans la dune plus longtemps que les Plusies et, aux premières journées de froid d'octobre, on en vit pénétrer dans les habitations. Mon impression est que Plusies et Vanesses ne provenaient pas d’éclosions locales, mais arrivaient du Sud et avaient volé contre le vent jusqu’à la zone littorale, s’arrêtant devant la mer. Toutefois, je n’ai pas observé directement la migration en bandes, comme cela à été constaté à diverses reprises, et notamment en 1879 (1), pour les mêmes espèces qu’il est curieux de voir toujours associées dans leurs déplacements. La migration signalée à Wimereux en 1879 avait eu lieu du 12 au 15 août (7°. J. N., n° 108, p. 153). ve - IARD, Fami'iarité des Lépidoptères. — Par lettre en date du 9 novembre 1903, M. Charles Oberthuüur a l’extrême obligeance de me communiquer l’observation suivante : « Un papillon familier est quelquefois le Pyrameris Atalanta. » Cette belle Vanesse semble se plaire, en certains endroits, dans les jardins, ne pas s’en écarter beaucoup et s’y perpétuer. » Il y a, à la promenade du Thabor, à Rennes, une de ces places agréables au Vulcain. Dans la belle saison, on en voit presque toujours un exemplaira posé sur le sable de l’allée, ou sur le tronc d’un arbre voisin. » Je me souviens d’avoir remarqué une fois le Vulcain, habitant de ce petit rond- oint, dérangé de son allée favorite par une femme âgée qui marchait avec toute a gravité inhérente au grand âge. » Le papillon s’enleva, vint, par un circuit, se poser sur la coiffe blanche de cette femme et y demeura pendant quelques minutes. » Je fis observer le fait à des personnes de ma connaissance. » La femme s'étant arrêtée, le Vulcain ouvrit ses ailes richement colorées, resta posé sur le bonnet de linge blanc où il s’était assis, comme on disait jadis en Alsace, et 11 fut relativement long à quitter la place. » L’intéressante observation de M. Ch. Oberthür me remet en mémoire une obser- vation analogue que j'ai faite, il y a dix-sept ans (en avril 1886), dans la petite ville de Bergues (Nord), et que je demande la permission de citer, d’après un extrait du Cosmos, du 31 mai 1886. « Me promenant lentement, en plein soleil, la tête couverte du képi (2), dans une allée de mon jardin, très fréquenté par les papillons, j'ai fini par remarquer que Vanessa To venait, de temps à autre, se poser effrontément sur ma coiffure. » Prévenu, j’observai. Chaque fois qu’un Paon de jour passait en voletant près de ma tête et disparaissait à ma vue, je consultais, par une orientation convenable, (1) Voir Feuille des Jeunes Naturalistes, t. IX, 1879, pp. 64, 120, 124, 143, 145 et 153. (@) J'élais alors capitaine au 110° régiment d'infanterie, 68 Notes spéciales et locales. la silhouette de mon ombre, et je ne tardais généralement pas à apercevoir l’ombre triangulaire du papillon au repos. .» En me découvrant avec précaution, J'ai même pu le dévisager une fois, tout à loisir. » Un jour, c'était le 26 avril, le même fait s’est renouvelé trois ou quatre fois en une demi-heure. » Moulins. G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. Aphodius conjugatus. — Dans ses très intéressantes notes sur la Dispersion géographique de certaines espèces (B. S. E. F., n° 7, 1903), M. Valéry Mayet dit, en parlant de cet insecte : « Un Autrichien n’a, en France, que les deux stations du Rhône et de la Gironde... » | Or, nous avons le plaisir de signaler à cet auteur, et aux lecteurs de la lewrlle que cela pourrait intéresser, deux autres localités de capture de ce Coléoptère. M. E. Olivier, en effet, dans sa faune de l’Allier (Vol. II, première partie, Co- léoptères, p. 169), l’indique à Bert, d’après Poirrier. D'autre part, notre ami et éminent col'ègue L. Duchasseint (à la générosité de qui nous devons de posséder cette rare espèce dans notre collection) l’a capturé plusieurs fois, aux premiers jours du printemps, dans les environs de Lezoux (Puy-de-Dôme). Nous serions heureux, si cette petite note pouvait donner l’idée aux entomologistes connaissant de nouvelles stations, en France, de cet Aphodius, de les mentionner ici; on arriverait peut-être ainsi à établir, d’une façon à peu près précise, son aire de répartition sur notre territoire. Clermont-Ferrand. G. Durour. A propos du Ghætocnema tibialis Illiger. — M. A. Giard a donné, dans la Feuille du 1% novembre 1903, p. 13, une très intéressante note sur la distribution géogra- phique de cette Altise nuisible aux Betteraves. J’ajouterai que le C'hætocnema tibialis III. se rencontre aussi, assez communément, dans le département de Maine- et-Loire, notamment dans la vallée de la Loire (Sainte-Gemmes, La Possonnière, etc.) et aux environs mêmes d'Angers, où il vit sur les Crucifères et les Chénopodées. La Betterave étant peu répandue en Anjou, et cultivée uniquement comme plante fourragère, cet insecte ne fait pas grands ravages; aussi sa présence est-elle passée presque inaperçue. Paris. Louis GERMAIN. Conopodium denudatum Koch. — Dans le n° 397 de la leuille, M. A. Giard fait grief à M. l’abbé Boulay, de ne pas avoir tenu compte des articles de MM. Géneau de Lamarlière et Malinvaud, mais ne conviendrait-il pas d'ajouter qu’il à été précédé dans cette omission par la lore de France, de MM. Roux et Camus? Les habitats le plus au Nord qui y sont indiqués sont la Normandie, les environs de Paris, le Rhône et la Loire (À. et C'. fl. de Fr., 1901, vol. vit, p. 311). Et un botaniste n'est-il pas excusable si, ce qui est possible, il s’est fié, sans remonter plus haut, aux indications d’une flore aussi récente en mème temps que d'habitude aussi exactement et complètement documentée ? Paris. Th. DEracour. Cep de vigne phénoménal. — On nous signale l'existence à Magagnosc, près Grasse, d’un cep de vigne énorme appartenant à M. Marcellin Aussel. Planté en 1878, il couvre deux terrasses d’une superficie de 68 mètres carrés; il a, à sa base, 58 centi- mètres de circonférence et une hauteur de 350; à la dernière récolte, il portait le joli nombre de 1,137 grappes. — Détail curieux : ce cep est encadré par un carrelage en briques qui en empêche toute culture. Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). D' A. GUÉBHARD. Question. — Un lecteur pourrait-il me donner les formules des Z'ourmalines, avec leur nom d’auteur, si possible (notation minéralogique actuelle) ? Robert DoLLrus. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (1134-03) 14 Sp 27 P: 1 j | Al a , AA AV L De + D Er Lire 1er Février 1904 Fe IVe Série, 34° Année + 1 1 TN 400 a &euille | Des Jeunes Vaturalistes To TES ST SE Ü % ü d'a Te SUCRE M CONTRIBUTION /AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DE FRANCE (Suite) 4) de t Diptera Orthorrhapha brachycera Brauer II° SecrTion : PLATYGENYA. — BOMBYLIIDÆ Cette famille, une des plus jolies et toujours recherchée, à juste ütre, par nn les “débutants, renferme des espèces dont la larve est, en général, parasite des Hyménoptères. Certaines, comme Anthrax flavus Meig., s sont parasites “des Lépidoptères. Parmi les collections que j'ai consultées, celle de M. Pou- jade, de Paris, m'a fourni le plus de renseignements tant par la richesse de ses matériaux que par leur parfaite conservation et le soin avec lequel ls ont recu leur scrupuleux état civil. J’espérais, dans un récent voyage entrepris dans le midi de la France, augmenter ma propre collection pour donner à ce travail plus d'extension et de valeur, mais la persistance du mauvais temps a contrarié mes efforts. BIBLIOGRAPHIE BH Lœw, — Neue Beiträge zur Kenntniss der Dipt., IE, Bombylius, 1855. —. H. LŒw. — « Hemipenthes » Dipt. Americæ, in Berl. ent. 21, 1809, . 8 T4 …H. Lœw. — Beschreibungen europ. Dipteren., I-IIE, 1869-1873. | MIKAN. — Monographia Bombyliorum Bohemiæ, Prague, 1796. …_J" PALM. — Beitrag zur Dipt. Fauna OEsterreichs, Wien, 1875. DT BECRER. … - Neues aus der Schweiz, in W. ent. Z., X, Jahrg., 9 Heft (novembre 1891). PF. KowaARz. — Beiträge zu einem Verzeichnisse der Dipt. Bühmens, in W. ne. Ent. Z., Il, 1883. E A. GRirrin. — Anthracidi del Piemonte, 1896. F. JAENNICKE. — Beiträge zur Kenntniss der europ. Bombyliden, elc., in Berl. Entomol. Zeitschrift, XI, 1867. GG STROBL. — Die Dipteren von Steiermark, IV, 1898. JViPLENEUVE. — Etude sur quelques Diptères, in Bull. Soc. ent. France, VOS AOUE J. MiLLENEUVE. — Les Bombyles de Meigen au Muséum de Paris, in Bull. Soc. ent. Fr., n° 14, 1908. Enfin, les classiques : MEIGEN, MACQUART, etc. I. — BOMBYLIINÆ Genre Bombylius Linné. 1 B. major L. — Très commun partout, au premier printemps, principa- lement sur les fleurs de Pulmonaria angustifolia L. 2. B. fimbriatus Meig. — Digne (avril), Hérault, forêt de Sénart et Ram- bouillet. Mai-juin. Assez rare aux environs de Paris. _ (1) Voir les nos 391, 392, 3 x 70 (D) NS 2 œ ner Ge Ge GOSSES . À. varicgatus Meig. — Je la possède d'Andalousie et je ne pense pas D'J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. . medius L. — Grenoble, Saint-André (Hérault), Bouray. En mai. . discolor Mik. — Beauvais, Lardy, Allier, Le Havre, Grenoble. En mai. . venosus Mik. — Très commun partout. En mai. . canescens Mik. — Limoges, Ambazac (Haute-Vienne). Eté. . vulpinus Meig. — Bois de l'Hautil (Seine-et-Oise), Rambouillet. Juillet. Plusieurs Q. . cinerascens Mik. — Bois de l'Hautlil (très commun en 1897), Ram- bouillet, Limoges. En mai. . minor L. — Toujours en nombre, dans le bois de l'Hautil, autour des talus habités par les Hyménoptères. Juillet-août. Fréjus : 1 exem- plaire (collection Régnier). | . fulvescens Meig. — Manque aux environs de Paris; par contre, très commun dans le Midi. Digne. Juin (collect. Poujade). . cruciatus F. — Espèce méridionale qui remonte vers le Nord de la France, plus haut que dans le reste de l’Europe, comme l'avait déjà constaté Lœw. Digne, Périgueux, Nièvre: En juin. . torquatus Lœw. — Lagamas (Hérault) : 10 mai 1884. . fuliginosus Wiedm. (= B. brevirostris Meig.). — Digne. Avril. . niveus Meig. — Fréjus. Un exemplaire dans la coll. de M. Régnier. . ater Scop. — Digne (avril), Lagamas, Ambazac (Hte-Vienne), Cannes. Maï-juin. . variabilis Lœw. — Grenoble : un ©. Genre Systœchus Lœx. . leucophœus Meig. — Grenoble, Digne. Juillet. Tous mes exemplaires ont les épines des tibias et des fémurs postérieurs d’un blanc sale : c'est la variété lucidus de Lœw. . Ctenopierus Mik., Schin. — Lyon, 1 exempl.; Fréjus, 1 exempl: (coll: Régnier). . nitidulus F. (et var. caudatus Meig.). — Apt (Vaucluse), Marseille, Tarn-et-Garonne, Gard (coliect. Boucomont), Fréjus (coll. Régmier). œ & œ SEE (@) Un Apt, Fours: : En mai sis Her . leucophœus var. gallic s, Rambouillet, Fontainebleau, Meynac. Juillet. Assez commun. Var a de petite taille (45 millim.). Ge EN 0 Genre Dischistus Lœw. . D. minimus Schrank. — Environs de Lyon. Genre Phthiria Meigen. P. fulva Latr. — Espèce qui m'est inconnue, mais qui est citée de Fon- tainebleau. P. pulicaria Mik. — Dunes françaises de la mer du Nord (coll. van Oye). P. canescens Lœw. — Andrésy (Seine-et-Oise). Juin. Genre Ploas Latreille. . Ploas virescens F.— Nogent-sur-Marne : 20 mai 1900, 1 S (coll. Fleutiaux). . Ploas alpicola sp. n. 2 exemplaires pris dans les Alpes. La Q entre la Grave et le col du Lautaret (Hautes-Alpes), à 1,800 mètres d'allitude, sur les fleurs de Laserpitium ; et un © posé à terre, au col du Lau- taret (2,075 mètres). Genre Cyllenia Latreille. C. maculata Latr. — Un exemplaire du Midi de la France : Serres (Hautes-Alpes). Cet individu, comme les types dQ de la collection. Meigen du Muséum de Paris, a les tibias non noirs, mais franche- ment rougeûtres, Genre Amictus Wiedemann. qu'on puisse rencontrer cette espèce en France. . Sulphureus Mik., ‘Schin. — Rambouillet (juillet), Fontainebleau (août), « ; à 4 da 7 à LÉ - D'J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 71 Genre Geron Meigen. “e G. oous Meig. — Un exemplaire pris à Cannes. + Genre Toxophora Meigen. axe T. maculata Wiedm. — Je la possède d'Espagne, mais on la rencontre aussi dans la France méridionale. : 4 d Genre Usia Latreille. F PO. Usia florea Meig. — Serres (Hautes-Alpes), Digne. 4 Genre Cyrtosia Perris. Manque dans ma collection et celles que j'ai consultées. Perris en décrit (ie deux espèces du midi de la France : C. marginata el C. cinerea. Genre Lomatia Meigen. 4 (] 4 L. lateralis Meig. — Très commune à Paris sur Achillea maillejolium L. 2. L. Belzebul F. — Je l'ai capturée en très grand nombre, à Digne, cette année-ci, soit sur les routes, soit sur les fleurs de Cynanthérées. II. — ANTHRACINÆ Genre Hemipenthes Lœ\v. 1. H. morio L. — Très commune partout. 3 Genre Anthrax Scopoli. Di. A. flavus Meig. — Espèce très commune partout, jusque sur les dunes L belges de la mer du Nord. 2 A. halieralis Kow. — Provence. Nombreux exemplaires. 3. À. circumdatus Meig. ap. Kow. — Provence. Avec la précédente. Saint- De. Vaillier, Apt, etc. mA. À. cingulatus Meig. ap. Kow. — Maine-et-Loire : un ©. Provence. 5. A. Paniscus Rossi. — Un couple de Suisse. Mais j'ai reçu du Dauphiné un exemplaire qui, bien qu'en mauvais état, paraissait cependant se rapporter à cette espèce. …—. 6. À. afer F. — Maine-et-Loire, Andrésy (Seine-et-Oise) : 22 juin. Dunes françaises de la mer du Nord (collect. van Ovye). Afrique. - 7. À. velutinus Meig. — Apt (Vaucluse), Grenoble, en grand nombre : Juin 1903. Fréjus (coll. Régnier). 8. À. maurus L. — Grenoble, 25 juin 1903. . 9. À. fenestratus Fall. — Rambouillet, assez commune en juillet; Gre- noble, commune en juin. #10: À. perspicillaris Lœæw. — Maine-et-Loire, juillet 1903, 2 exempl.; Digne, Florac, Fréjus, Espagne. DR: À. leucostomus Meig. — Digne, en juin. . 42. À. humilis Ruthe. — Dunes près Granville. 13. À. distinctus Meig. — Un exemplaire Q pris par M. le D' Léger, sur le mont Rachais, près de Grenoble. Il paraît bien se rapporter au ©! type de Meigen, que J'ai sous les yeux, mais qui provenait d'Espagne. 14: À. venustus Meig. (= À. turbidus Lœw). — Signalée de Dijon, à tort ou à raison, par Schiner. Je n’en ai qu'une Q d'Espagne, capturée et offerte par M. C. Dumont. Genre Argyramœæba Schiner. . Sinuala Fall. — -Obtenue d’éclosion d’une larve trouvée dans un nid de Chalicodome des murailles. Ambazac (Haute-Vienne), Fréjus, environs de Paris. Assez commune. Juin-août. . varia F. — Maine-et-Loire. Très commune cette année (1903) à Ram- bouillet, sur les talus des routes du bois des Eveuses. Juillet. . leucogaster Wiedm. — Grenoble, juin ; Maine-et-Loire, juillet ; bois de l'Hautil (Seine-et-Oise), le 14 août. . œthiops F. — Cette espèce, que j'ai rencontrée en grand nombre dans le Midi de la France, à partir de Lyon, remonte assez haut dans le Nord. M. Dupont l'a prise à Pont-de-l'Arche, M. Poujade à Vernon, À # + < “ - 1° CP PE L sL di CA MA © <, : # 72 D'J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. M. Carpentier, d'Amiens, l’a obtenue d’éclosion de coquilles d'Helix nemoralis avec Osmia aurulenta. | 5. A. virgo Egg. (et var. Pedemontana Griff.). — Assez commune à Digne en juin-juillet. 6. À. tripunctata Wiedm. — Serres, le 18 août : un exemplaire. Genre Exoprosopa Macquart. | | 1. E. capucina F. — Commune à Rambouillet ; Meudon, Reims, Fontai- nebleau. Juin-juillet. 2. E. Germari Wiedm. (= E. Minos Meig.). — Un exemplaire pris à Fréjus par M. Régnier. 3. E. Pandora (F.) Meig. (= E. picta Meig. = ËE. Jacchus FR, Eœw). Fréjus, Digne. Juillet. Genre Mulio Latreille. 1. M. obscurus F. — Sud de la France. | Genre Tomomyza Lœw. 1. T. europæa Lœw. — Espèce de l'Europe méridionale, signalée en Hongrie (J. Thalhammer) el qui doit se rencontrer aussi dans le Midi de la France. Genre Apolysis Lœw. 1. À. eremophila Lœw. — Comme la précédente. Genre Chalcochiton Lœw. Manque dans ma collection. -— C. holosericeus F. est citée de Corse ; C.-bre- virostris est signalée de France. OBSERVATIONS 1° Ploas alpicola Mihi. — PI. validæ Lw. simillima sed differt : antennarum articulo tertio brevi et lato ut in-PlI. flavescente. Nigra, pilis dilute sublu- tescentibus setisque nigris vestila, scutello obscuro, alis fuliginosis basi, cellulis costali, marginali primäque basali nigro-fuscis, saturatius apud marem; nervis transversalibus et 5° longitudinali fuscedine cinctis. Proboscide crassâ, halteribus fusceis. Long. corp. = 14145 /%, — Long. alar. ="1 centimr 20 Systæchus leucophœus var. gallicus mihi. — Cette variété, de petite taille, commune aux environs de Paris, n’est pas signalée par les auteurs. Elle ne diffère guère, hormis les dimensions, que par la couleur noire des soies des tibias postérieurs, qui sont blanches chez $. leucophœus (var. lucidus Lw.). De même, je considère $S. sulphureus comme une variété de $S. ctenopterus. Meigen avait également créé une espèce S. caudatus, qui n’est qu'un très petit exemplaire de $S. nitidulus. En somme, la taille varie considérablement chez les Systæchws comme chez d’autres Bombyliens ; ce qui ne doit pas nous étonner, étant donné le parasitisme des larves de ces Diptères, lesquelles ont pu se trouver dans des conditions de développement plus ou moins favorables. 3° Localités et espèces complémentaires. — On trouvera dans Meigen et Macquart d’autres renseignements sur les Bombylides de France. Il ne faut pas oublier que le premier avait reçu presque tous ses malé- riaux de Baumhauer, qui les avait recueillis dans notre pays, prince palement en Provence, en Savoie, à Lyon, aux environs de Paris, etc. Je me contenterai d'ajouter ici la liste des espèces signalées de France par Jacnnicke, à savoir : Anthrax flavus Meig. — Montpellier, Marseille, Hyères. Anthrax dolosus Jaennicke. — Marseille, Anthrax Stœæchades Jaennicke. — Hyères. Anthrazx leucostomus Meig. — Hyères. Anthrax hottentotus L. (apud Jaennicke). — Hyères. Anthrax squamiferus Jaennicke. — Marseille. D° J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 73 7. Anthrax fenestratus Fall. — Marseille. 8. Anthrax morio L. — Paris, Hyères. 9. Anthrax velutinus Meig. — Hvères. 10. Exoprosopa Pandora F. — Hyères. …— : 11. Exoprosopa Germari W. — Marseille. ] 12. Argyramæba æthiops F. — Hyères. — 13. Argyramæba Hesperus Meig. — Marseille. À 14. Lomatia Belzebul F. — Nîmes, Marseille. | 145. Bombylius fuscus. — Marseille. | 16. Bombylius ater Scop. — Marseille. - 17. Bombylius medius L. — Marseille, Hyères. — 18. Bombylius fimbrialus Meig. — Marseille. 19. Bombylius torquatus Lœæw. — Marseille. 20. Bombylius undatus Mik. — Hyères. 21. Bombylius cruciatus F. — Marseille, Hyères. 22. Bombylius fugaxz W. — Marseille. 23. Bombylius fulvescens Meig. — Marseille, Hvères. 24. Systæchus sulphureus Mik. — Marseille. 25. Systæœchus ctenopterus Mik. — Montpellier, Marseille. 26. Ploas grisea F. — Marseille. 27. Ploas macroglossa Duf. — Hyères. 28. Geron gibbosus Meig. — Marseille. 29. Usia œnea Meig. — Marseille. | D' VILLENEUVE. X PHyYcoLoGiE FRANÇAISE — CHLOROPHYCÉES CATALOGUE DES ALGUES VERTES D'EAU DOUCE OBSERVÉES EN FRANCE (Fin) 314 bis. C. calosporum Wittr. — Comère (Environs de Toulouse). 319. C. incurvum Bréb. — (Falaise). 316. C. Jenneri Ralfs. 311. C. Ehrenbergtüi Menegh. — De Brébisson, Desmazières, Petit. 318. C. moniliferum Bory. — De Brébisson, Petit. 4 319. C. Leïibleinii Kütz. — De Brébisson, Petit. —. 380. C. tetraclinium Gay. — (Ruisseaux des environs de Montpellier). | 381. C. Raljsü Bréb. 382. C. littorale Gay. — (Lattes, Villeneuve-lès-Maguelonne). 383. C. Küntzingü Préb. | 384. C. setaceum Ehr. — De Brébisson. —. 385. C. rostratum Ehr. — De Brébisson, Desmazières, Petit. — 386. C. pronum Bréb. — (Falaise). … 387. C. elegans Bréb. — (Falaise). J Penium Bréb. (1848). — (Etym. incertaine). 388. P. margaritaceum (Ehr.) Bréb. 389. P. fusijorme Gay. | 390. P. Digitus Ehr. …. 391. P. interruptum Bréb. à 392. P. closterioides Ralfs. — Petit. P 393. P. Nägelii Bréb. — (Falaise, etc.). 74 Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. 394. P. Navicula Bréb. — (Falaise). 399. P. truncatum (Bréb.) Ralfs. — (Falaise). | 396. P. lamellosum Bréb. — Souvent avec P. digilus, qui lui est fort sem- | blable. | Si Là > Toni (1888). | Tetmemorus Ralfs. (1845). — (Etym. douteuse). | 397. T. Brebissoni (Menegh.) Ralfs. —— De Brébisson, Pelit. 398. 1. granulalus (Bréb.) Ralfs. — De Brébisson, Petit, Gay. 399. T. levis (Kütz) Ralfs. — De Brébisson. Petit. Docidium Bréb. (1841). — {Docidion, poutrelle). 400. D. Baculum Bréb. — De Brébisson, Pelit, Desmazières. Disphynctium Nüg. (1849). — (Dis, deux fois; sphinctos, étranglé). Ï. — Actinolænium Näg. (1849). 401. D. curlum (Bréb.) Reinsch. — Penium c. Bréb., Raben., Calocylindrus curlus De Bary. 402. D. Palangula (Bréb.) Hansg. — Cosmarium P. Bréb., Raben. — De Bré- bisson, Lemaire. 403. D. globosum (Bulnh.) Hansg. — Lemaire. 404. D. Cucurbila (Bréb.) Reinsch. — De Brébisson, Lemaire. 405. D. quadratum Hansg. — Cosmarium q. Ralfs., Raben. — De Brébisson, Pete Var. microsphinclum Gay. — (Montpellier). 406. D. connatum (Bréb.) De Bary. — Cosm. Bréb., Raben. — De Brébisson. 407. D. viride (Corda) De Toni. —- Cosmarium Cordanum Bréb., Raben. — (Falaise). 408. D. pluviale (Bréb.) Reinsch. __ Cosmarium p. Bréb., Raben. — (Falaise). H, — Calocylindrus Näg. (1849). 409. D. annulatum Näg. — Penium (Näg.) Archer, Raben. — Lemaire. 410. D. cylindrus (Ehrb?) Näg. — Penium (Ehr.) Bréb., Raben. — De Bré- bisson, Petit. 411. D. Raljsi (Kütz) Hansg. — De Brébisson. 412. D. nolabile (Bréb.) Hansg. — Cosmarium nolabile Bréb., Raben. — De | Brébisson, Thuret, Lemaire. 413. D. Thiwaîtesii (Ralfs) De Toni. — Cosmarium T. Bréb. — De Brébisson, | Lemaire. for e | | Pleurotænium Näg. (1849). —— (Pleura, côté; tænia, bandelette). | 414. P. Trabecula (Ehr.) Näg. — De Brébisson. 415. P. Ehrenbergiü (Ralfs) Delponta. — Docidium E. Ralfs. — De Brébisson. 416. P. clavatum (Kütz) De Bary. — De Brébisson. | 17. P. truncatum (Bréb.) Näg. — De Brébisson, Petit. 418. P. nodulosum (Bréb.), De Bary. — De Brébisson, Petit. 419. P. coronalum (Bréb.) Raben. — (Falaise). 420. P. minulum (Ralfs) Delp. — Docidium m. Ralfs., Penium m. Cleve. — De Brébisson. 4° Tribu. — Micrastériées (Endi.) De Toni (1836). Pleurotæniopsis Lund. (1871). — (Pleurolænium; opsis, aspect). I. — Eu-Pleurotæniopsis (Lund.) De Toni. 421. P. De Baryi (Archer) Lund. — P. cosmarioides De Bary, Raben. 422, P. lurgida (Bréb.) Lund. — Pleurotæntin Lurgidum De Bary, Raben. 422 bis. P. pseudo-connala (Nordst.) Lagerh. — Gomère (Environs de Tou- louse). _idanties ‘ à Var, 4 2 ’ Wy, D d'a g CI nr « De à 4 ts … Abbé FouRNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. 15 l'a À Il. — Cosmaridium (Gay) De Toni. — 4:23. P. cucumis (Corda) Lagerh. — Cosmarium Cucumis Ralfs. — De Bré- Fe bisson, Petit, Lemaire. 2%, P. Ralfsiü (Bréb.) Lund. — Cosm. Ralfsiüi Bréb., Ralfs, Raben: — De ‘4 Brébisson (Falaise). 25. P. ovalis (Ralfs) Lund. — Cosim. ovale Ralfs, Raben. Le Xanthidium Ehrenb. (1833). — (Xanthos, jaune). L FE. — Schizacanthium Lund. 426. X. armatum Bréb. — De Brébisson, Petit. I. — Holacanthium Lund. 427. X. aculealtum Ehrenb. — De Brébisson. 428. X. fasciculatum Ehrenb. — De Brébisson, Pelit. 429. X. antilopeum (Bréb.) Kütz. — De Brébisson, Petit. 430. X. cristatum Bréb. — De Brébisson, Petit. 431. X. Brebissonü Ralis. Cosmarium Corda (1835). — (Cosmarion, parure). J. — Eu-Cosmarium (De Bary) Hansg. — 1. Microcosmarium (De Bary) De Toni. 432. C. granatum Bréb. — (Falaise, Cherbourg, Mortain). 433. C. moniliforme (Turp.) Ralfs. —- De Brébisson, Lemaire. 434. C. bioculatum Bréb. — De Brébisson, Lemaire. 4 435. C. quadratulum (Gay) De Toni. — Euastrum q. Gay. — (Gourgons, Chà- 4 teauneuf-de-Randon). 436. C. leve Raben. — Boetcher. 437. C. bicuneatum (Gay) Nordst. — Gay (Gourgon, Châteauneuf-de-Randon). 438. C. leiodermum Gay. — (Roquehaule, avec des Cladophora). 439. C. Meneghinii Bréb. — De Brébisson, Gay, Petit. 440. C. rotundatum (Gay) De Toni. — Gay (Roquehaute). 441. C. impressulum Elfving. — Gay (Environs de Montpellier). 442. C. crenatum Ralfs. — De Brébisson, Petit. — 413. C. Nägelianum Bréb. — (Falaise). 444. C. lincium Ralfs. — De Brébisson, Petit. — 45. C. venustum (Bréb.) Arch. — De Brébisson (Mortain). 446. C. parvulum Bréb. — (Domiront, Falaise). À 447. C. tetragonum Näg. — Douteux. — 448. C. punctulatum Bréb. — De Brébisson, Petit. — 49. C. pseudo-botrylis Gay. — (Environs de Montpellier). 450. C. orbiculatum Ralfs. — De Brébisson (Falaise). 451. C. Nymannianum Grun. — Lemaire. — 452. C. humile (Gay) Nordst. — Gay (Roquehaute). “_ 453. C. simplex Gay. — Gay (Environs de Montpellier). — 454. C. calodermum Gay. — (Châteauneuf-de-Randon). 455. C. decorum Gay. — (Environs de Montpellier). # | 2. Eu-Cosmarium (De Bary) De Toni. — 456. C. pyramidatum Bréb. — De Brébisson, Petit, Lemaire. ‘A 457. C. pachydermum Lund. — Lemaire. … 458. C. undulalum Corda. — De Brébisson, Gay. … 459. C. transiens Gay. — (Châteauneuf-de-Randon). 460. C. margaritiferum (Turp.) Menegh. — De Brébisson, Petit, Gay, Le- 4 maire. 461. C. Botrytis (Bory) Menegh. — De Brébisson, Lemaire. BE +. Ar. << N° 0e8t NI 16 Abbé FOURNIER. — Algues vertes d’eau douce observées en France. 462. C. leltraophihalmum (Kütz) Bréb. — De Brébisson, Petit, Gay, Le- maire. ; 463. C. Brebissonti Menegh. — De Brébisson, Lemaire, Desmazières. 46%. C. cyclicum Lund. — Lemaire. 465. C. gemmiferum Bréb. — (Falaise). 466. C. quadrum Lund. — Lemaire. 467. C. Porlianum Archer. — Lemaire. 468. C. amænum Bréb. — De Brébisson (Falaise et Mortain), Lemaire, Petit. 469. C. ochtodes Nordst. — Lemaire. 470. C. Gayanum De Toni. — Gay (Environs de Montpellier). &TA. C. conspersum Ralfs. — De Brébisson. 472. C. lalum Bréb. — De Brébisson (Mézidon), Petit, Lemaire. 473. C. præmorsum Bréb. — (Falaise). IT, — Gastrocosmarium Hansg. — 1. Microgastridium Hansg. 474. C. Phaseolus Bréb. | 475. C. cælatum Raïfs. — De Brébisson (Falaise), Lemaire. 2. Calogastridium De Toni. 476. C. crucialum Bréb. — (Ecouché). 477. C. biretum Bréb. — De Brébisson, Petit. 478. C. Turpinü Bréb. — (Ecouché). 479. C. ornatum Ralis. — De Brébisson, Petit, Boettcher, Lemaire. 480. C. Broomei Thwaites. — De Brébisson (Falaise). Species inquirendæ (De Toni). — Espèces mcomplètement décrites. 481. C. sublobalum (Bréb.) Archer. 482. C. pusillum Bréb. — (Juvigny, Falaise). 483. C. pygmæum Archer. — Lemaire. 484. C. commissurale Bréb. — De Brébisson (Falaise), Pelit. 485. C. Corbula Bréb. — C. Sportella, var. Corbula Raben. — (Falaise). Species incertæ, vel delendæ (De Toni). 486. C. Lortetianum Raben. — Lortet (Neris). 487. C. staurochondrum Lem. Lemaire (Senones). — Serait une simple variété de C. Bæckü Wille, tout voisin lui-même de C. costatum Nordst. 488. C. vogesiacum Lemaire. — (Senones). Se rattacherait au C. Reinschü. 489. C. Demangeont Bréb. — Demangeon (Remiremont, dans l’eau pluviale). Arthrodesmus Ehrb. (1836). — (Arthron, article; desmos, lien). 1. Tetracanthium (Näg.) Hansg. 490. À. incus (Bréb.) Hass. 491. À. convergens Ehrenb. 492. A. Piltacium (Bréb.) Archer. — De Brébisson (Falaise). 493. À. minulus Kütz. : 2. Octacanthium Hansg. 494. À. octocornis Ehrenb. 495. À. bifidus Bréb. — De Brébisson (Juvigny, Andaine). Euastrum Ehrenb. (1831). — (Eu, bien; astler, étoile). 496. E. verrucosum Ehrenb. — De Brébisson, Petit. 497. E. peclinaltum Bréb. — De Brébisson, Petit. 498. E. gemmalum Bréb. 499. E. Gayanum De Toni. — E. formosum Gay (Montpellier). 500. E. anomalum Gay. — (Montpellier). + NRA U SES RSSRSESREEE CA, 4 LE 5 v A CRAN nd oi M Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'enu douce observées en France. 77 . binale (Turp.) Ralfs. — E. dubium Näg. — De Brébisson, Petit. . Oblongum (Grev.) Ralfs. — De Brébisson, Petit. . crassum (Bréb.) Kütz. — De Brébisson, Petit. pinnaltum Ralfs. — Petit. humerosum Ralfs. — De Brébisson. affine Ralfs. — De Brébisson, Petit. ampullaceum Ralfs. — De Brébisson. Didelta (Furp.) Ralfs. — De Brébisson. ansatum Ralfs. — De Brébisson, Petit. circulare Hass. — De Brébisson. . Sinuosum Len. — E. circulare, var. Falesiensis Bréb., Raben. — Lenormand. rostratum Ralfs. — De Brébisson. elegans (Bréb.) Kütz. — De Brébisson, Gay, Petit. pulchellum Bréb. — (Juvigny). denticulatum (Kirchm.) Gay. — (Gourgons, Châteauneuf-de-Randon, Margeride). Micrasterias Ag. (1827). — (Micros, petit; asterias, étoile). ss SERSSSESSSE 4. Tetrachastrum (Dixon) -Hansg. incisa (Bréb.) Kütz. — Tetrach. americanum Archer. . oscitans Ralfs. — De Brébisson. 2. Eu-Micrasterias Hansg. . Crux-Melitensis (Ehrenb.) Ralfs. — De Brébisson, Petit. . jurcala Ag. — De Brébisson, Petit. . truncala (Gorda) Bréb. — De Brébisson, Petit. decemdentata Näâg. — M. Ilzigsohnü Bréb. rotata (Grev.) Ralfs. — M. furcata Raben. — De Brébisson. denticulata (Bréb.) Ralfs. — De Brébisson, Gay, Petit. . papillifera Bréb. — De Brébisson, Petit. radiosa Ag. — De Brébisson. . Americana (Ehrenb.) Külz. — De Brébisson. . apiculata (Ehrenb.) Menegh. — De Brébisson. Staurastrum Meven. (1829). — (Sfauros, croix; astron, étoile). . dejectum Bréb. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . Dickiei Ralfs. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . brevispina Bréb. — De Brébisson, Lemaire. . Cuspidatum Bréb. — De Brébisson, Petit, Lemaire. aristiferum Ralfs. — De Brébisson, Petit. erasum Bréb. — (Falaise). . pungens Bréb. — De Brébisson (Vichy, Falaise), Petit. . Cristatum (Näg.) Archer. — Lemaire. ar. Reinschi Istv. — (S. aculum Bréb.). — De Brébisson. oligacanthum Bréb. . hexacanthum Gay. — Gay (Environs de Montpellier). . Avicula Bréb. — De Brébisson (Falaise, Mortain), Lemaire. . furcatum (Ehrenb.) Bréb. -- De Brébisson. . monliculosum Bréb. — (Falaise, Cherbourg, Mortain, ele.). . hirsutum (Ehrenb.) Bréb. . Brebissont Arch. — De Brébisson, Lemaire. . teliferum Ralfs. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . Hystrix Ralfs. — Lemaire. De Brébisson, Lemaire. 78 D47. J48 . 049. D90. D91. AS DD: 12.. Dee DD. 5407. DL: 558. 559. 9060. 061. 262. 563 04. 565. 66. DD 1 568. 569. SI : LE be A2: EE D14. D79. 916. J11. 9178. 919. )80. 981 : )82. 83. D84. ME : 586. DO. 588. 89. NU AAA UUUR en A) AnGURC Abbé FOURNIER. — Algues vertes d'eau douce observées en France. . rugulosum Bréb. — (Falaise). . scabrum Bréb. — De Brébisson. . echinalum Bréb. — De Brébisson. spongiosum Bréb. — De Brébisson, Lemaire. asperum Bréb. . mulicum Bréb. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . orbiculare (Ehrenb.) Ralfs. — De Brébisson, Petit, Lemaire. pygmæum Bréb. . inconspicuum Nordst. — Lemaire. . bacillare Bréb. — (Falaise). . coarctatum Bréb. . muricatum Bréb. — De Brébisson, Petit. . punclulalum Bréb. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . pileolatum Bréb. — (Falaise). . Ccapitulum Bréb. . amæœnum Hilse. — Lemaire. . Meriani Reinsch. Lemaire. . alternans Bréb. dilatatum Ehrenb. — Desmazières, De Brébisson, Petit, Lemaire. cordalum Gay. — Gay (Gourgons, Châteauneuf-de-Randon). tumidulum Gay. — (Environs de Montpellier). . subpunctulalum Gay. — (Gourgons, Châteauneuf-de-Randon). globulatum Bréb. — (Falaise). bifidum (Ehrb.) Bréb. — De Brébisson. quadrangulare Bréb. — (Falaise). tumidum Bréb. — De Brébisson, Petit. brachiatum Ralfs. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . hexacerum (Ehrenb.) Wittrock. — < ricorne (Bréb.) Menegh., S. di- latatum, var. tricorne Raben. — De Brébisson, Lemaire. cyrlocerum Bréb. . injlexum Bréb. . polymorphum Bréb. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . gracile Ralfs. — De Brébisson, Petit, Lemaire. paradozum Meven. — De Brébisson, Petit, Lemaire. . proboscideum (Bréb.) Arch. — De Brébisson. . controversum Bréb. — S. aculeatum, B. controversum Rabenh. — De Brébisson. aculeatum (Ehrenb.) Menegh. — De Brébisson, Petit. vestlitum Ralfs. — De ar Petit, Lemaire. = . furcigerum Bréb. S. artliculatum (Corda) Ralfs., Raben. — De Brébisson, Petit, D leve Ralfs. — De Brébisson. | margarilaceum Ehrenb. De Brébisson, Lemaire. Arachne Palfs. 3hisson. sexcoslalum Bréb. — De Brébisson, Petit. Letracerum (Kütz) Ralfs. — $S. paradoxum, var. telracerum Raben. - De Brébisson, Petit, Lemaire. Pelit-Séminaire de Langres. Abbé P. FOURNIER. A. LAVILLE. — Les Graviers quaternaires de Saint-Prest,. 19 LCR" » EES GRAVIERS QUATERNAIRES DE SAINT-PREST Après avoir étudié la coupe fournie par la carrière de Saint-Prest, et publié (1) le résultat de cette étude, j'ai eu occasion de voir depuis, sur le versant sud-ouest du promontoire qui domine Saint-Prest (voir le plan), au lieu dit la Forte-Maison, des graviers et cailloux exploités dans une vaste msravière, à l'altitude d'environ +122, donc 18 mètres plus bas que le niveau — supérieur du quaternaire de la carrière Torcheux, à Saint-Prest (2). Ici on se trouve en première terrasse, à environ 12 mètres au-dessus du — niveau de l'Eure, et l’on est en présence de 6 mètres de dépôt de cailloux de .— toutes les grosseurs, depuis le gros gravier jusqu à des blocs plus gros que — la tête. Tous ces cailloux, plus ou moins liés, tantôt par un calcin, tantôt —_…_ par une sorte de mortier assez consistant, formé probablement par une argile plus ou moins grasse (formée aux dépens des assises moyennes des limons quaternaires comme ceux existant dans la carrière Torcheux), re- posent sur la craie, laquelle est si irrégulièrement ravinée que l’on voit encore en place des témoins naturels de plus de 2 mètres de cette roche. Au dire des carriers, plusieurs silex taillés ont été trouvés par eux dans ces cailloux, parmi lesquels des haches du type (dit) chelléen. Quatre de ces haches, trouvées par eux un peu à toutes les hauteurs de la coupe, m'ont été remises. Sauf une, dont toutes les arêtes sont encore assez vives, elles sont tellement roulées que c’est à peine si l’on peut reconnaître ces instru- ments typiques. | Si on examine attentivement toutes les parties de cette carrière, on voit, sous la terre végétale, qui est extrêmement caillouteuse, des paquets de limon rouge, des amas de silex anguleux noyés dans une masse de galets plus ou moins roulés et de gravier, des amas ou lits non continus de graviers assez fins et de petits galets analogues au sable, et galets pliocènes de la carrière Torcheux. On retrouve donc dans cette carrière, brassés ensemble, tous les éléments qui sont en couches distinctes dans la carrière Torcheux, savoir : P, du pliocène, pour les lits non continus de graviers et de petits galets : l, pour les graviers plus ou moins roulés: €, pour les graviers anguleux : et &, pour le limon gras empâtant les rognons de silex. Si, après avoir observé les faits ci-dessus décrits, l’on considère (voir plan d et profils AB et AC) le niveau du fond de la vallée (niveau de l'Eure), + 110, | le niveau des carrières de la Forte-Maison, + 116 et 122, et le niveau de la carrière Torcheux, + 141, il est légitime de conclure que le dépôt pliocène existait tout aussi bien à la Forte-Maison qu'à Saint-Prest, et certainement …. dans la vallée de l'Eure (tout au moins dans cette région), qu'il a été raviné et enlevé presque en entier par le quaternaire dans toute la vallée, mais que — l'on peut espérer le retrouver en deuxième terrasse, soit ici, à + 140, dans —_ {toutes les petites vallées transversales qui débouchent dans la vallée prinei- —_ pale de l'Eure. Je suis fort porté à croire que l'on pourrait retrouver ces ….… dépôts pliocènes dans les parties hautes des petites vallées transversales qui débouchent dans les vallées de l'Oise, de la Marne, de la Seine et autres — grands cours d'eau du bassin de Paris. Je pense qu'il faut aussi rapporter …— au niveau de Saint-Prest les graviers de la deuxième terrasse de Villejuif (sous les limons), et de Bicêtre, carrière Mœuf. Paris. A. LAVILLE. A ES dut" d (1) Laville, Coupe de la carrière de St-Prest. Bull. Soc. d'anthr., V* série, tome IT, 1901, p. 285. ‘2 (@) Cette carrière était déjà connue, tout au moins des archéologues, les carriers m'ayanl déclaré avoir remis des silex taillés, qu'ils y avaient trouvés, à plusieurs personnes. 2 Fey vd Ron 2", A. LAVILLE. — Les Graviers quaternaires de Saïnt-Prest. 30 Plan des environs de Saint-Prest 1/20.000 l S NS / 077) D 7 TN / ; Ù [1 AAA AN Ua, Jp K y, S 4 777 ae = —— AUS à = i = & = ) = S ZÆ, S SPest — 2 Se NN ZE EST NN : Ÿ SEA IN y È ___ 4400 00 1% LE) £ure Æ + 148,50 CLS CZ AMIS / (7 AN Ce : LUN aq \ KK° 14077 re ES N + 0300 Ë & | $ NE Cor {ere 70 & Les selle. /s S's 14l SS.E = à se 4444 SR N à Mu. . , Le ; d. Z F: L * DEN Carrleres de La or e Malt or) Le. +182, RAT OT Fure SOIR EE 110 : —_ d er PA IN Gen ” nd Ce. pa Le ed à À , 4 Les = em 1 er nd RU TC ST Qu EN ee LA —_ /1 (, A Profils montrant en A-B la position du dépôt pliocène de Saint-Prest, raviné et recouvert par le quaternaire à l’allitude d'environ 130 mètres, en comparaison avec le dépôt qualernaire de la Forte-Maison situé à 1280 mètres du gisement de Saint-Prest el à environ + 122 mètres. Quaternaire ; a, Limon rouge à brique et humus ; A, Limon de () 1 7 Craie : P, Pliocène [, di. | lavage et humus. En A-C, la position du quaternaire de la Forte-Maison par rapport à l'Eure et aux hauteurs voisines. Echelles : 1/2.000 pour les hauteurs et 1/10.000 pour les longueurs. agréer mes plus cordiaux sentiments. Notes spéciales et locales. 81 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Le Laboratoire de Malacologie du Muséum. — Nous recevons la lettre suivante : Mon CHER DIRECTEUR, Je me fais un devoir, en même temps qu’un plaisir, de vous remercier de lobli- geance que vous avez eue d'insérer dans la l'euille la circulaire que j'adressais dernièrement aux Malacologistes de France. Beaucoup d’entre eux m'ont répondu eb ont bien voulu consentir à devenir mes collaborateurs pour la constitution d’une collection générale de France dans mon laboratoire du Muséum. J’ai bon espoir que d’ici peu de mois j'aurai réuni les éléments d’une collection très commode per- mettant de déterminer facilement les espèces et les variétés que les amateurs nous enverront ou qu'ils viendront eux-mêmes consulter chez moi, où ils seront les bien venus. Mais je n’ai pas pour unique ambition de réunir le plus possible d’échantillons ; ce n’est là qu’un premier résultat à obtenir ; j'ai un autre but, plus important, me semble-t-il. Je désire centraliser tous les renseignements, les plus précis possible, au moyen des fiches que je donne à toutes les personnes qui m’en demandent ; ils con- sistent dans des détails circonstanciés sur la nature du sol (sable, grès, schiste, marne, etc.), où se rencontre telle espèce ; sur la localité très précise, avec l’indi- cation de la nature géologique du lieu ; sur la plante, l’arbre, où on l’a recueillie ; _ sur l’altitude et l’exposition de l’habitat. Prenons, par exemple, une Æelx. La personne qui me l’a envoyée se contente de mettre sur la fiche correspondante : Bretagne. C’est déjà quelque chose, mais l’on sait que dans cette contrée, si les terrains primaires non calcaires dominent, il se trouve çà et là des îlots de calcaire beaucoup plus récents. Or la même espèce d’'Helix diffère considérablement si on la recueille sur ces calcaires ou un peu plus loin. Certaines variétés de cette espèce, trouvées en Bretagne, ressemblent alors à celles du bassin de Paris. Que conclure alors d’un renseignement aussi vague que celui-là si on ne le précise par des indications complémentaires. Si l’on veut établir la carte de dispersion géographique de cette Æelix, on ne le pourra pas, ou on se trompera grossièrement. Il en est de même pour l'altitude ; les espèces de montagne prennent — comme les plantes — des aspects variés selon la hauteur qu’elles habitent, et l’on peut, sur une étendue de pays restreinte, trouver des variétés excessivement différentes. Et les espèces de marécages côtiers, plus ou moins saumâtres ; quelles différences inté- ressantes elles présentent avec leurs congénères habitant les eaux franchement salées ou douces ! Les plantes sur lesquelles on à recueilli des mollusques doivent aussi être notées, car ces animaux en faisant souvent leur nourriture exclusive, l’aire de dispersion de la plante donnera une indication très concordante de celle du mollusque. Il en est de même pour les animaux aquatiques; la nature du fond (sable, vase, débris de coquilles, marnes, herbiers de zostères, de varechs ou de laminaires, etc.) influe énormément sur la qualité et la quantité des habitants. Les fontaines et ruis- seaux des pays crayeux ont une faune bien distincte de celle des pays schisteux. Chacun sait tout cela, et pourtant on se contente d’indiquer sur mes fiches, comme localités : Calvados, Saône-et-Loire, Isère, etc. Les mollusques, pauvres bêtes, ont ainsi l’air d’être soumis à la juridiction de M. le Préfet. Je me suis permis, mon cher Directeur, de laisser courir ma plume pour vous donner un aperçu de ce que je voudrais voir se réaliser dans mon laboratoire. Combien il serait intéressant de placer à côté de nombreux échantillons d’une espèce la carte de sa dispersion, superposée à la carte géologique et à la carte botanique correspondantes ! Combien il serait alors facile de se rendre compte de la valeur des indications zoogéographiques et de l’influence de tous ces éléments sur la cons- titution des variétés! Nous sommes actuellement très peu renseignés sur tout cela. Si, grâce à votre aimable hospitalité, j'arrive à augmenter nos connaissances sur la zoogéographie de France, je n’aurai pas perdu mon temps au Muséum, et je ne regretterai pas d’avoir transformé un coin de mon laboratoire en un bureau - central malacologique. Vos nombreux lecteurs, qui forment l'élite des amateurs de sciences naturelles, m'y aideront en suivant les indications que je leur donne par votre intermédiaire. Je vous en remercie d'avance et je vous prie, mon cher directeur, de vouloir bien D' L. Joux, Professeur au Muséum, Laboratoire de Malacologie du Muséum, 55, rue de Buffon. _ 82 Notes spéciales et locales. ER ER M. le professeur Joubin à fait dernièrement au Muséum une communication sur la manière dont il comptait procéder à l’organisation des collections de son labo- ratoire. Nous en extrayons les passages suivants : Depuis Lamarck, ses successeurs, de Blainville, Valenciennes, de Lacaze-Duthiers, Deshayes, Perrier, n’ont pas cessé un seul jour d’accumuler par leurs recherches, par des dons, par des expéditions, des matériaux immenses. Je n’ai pas la pré- tention de les étudier tous, et cependant je crois le moment venu de procéder à une mise en valeur de ces trésors. Nous avons d'énormes réserves ; maïs elles ne sont point dans l’état voulu pour être distribuées entre des spécialistes. Mon premier soin va être de les répartir de façon à constituer plusieurs collections distinctes. Nous avons actuellement une collection générale dans laquelle nous déposerons, comme par le passé, un exemplaire de tout ce qui n’y figure pas encore. Maïs avec nos doubles je compte organiser tout d’abord une collection spéciale de France qui facilitera la détermination rapide des échantillons que nous sommes appelés à ren- contrer tous les jours. Cette collection sera déposée dans mon laboratoire pour être d’un accès plus facile aux travailleurs. Puis, je compte établir une collection particulière pour chacune de nos colomes, afin que les personnes qui s’y rendent puissent avoir un aperçu des animaux qu’elles y trouveront et qu'à leur retour elles déterminent facilement ceux qu’elles auront rapportés. Enfin, si la place ne me fait pas trop défaut, j'organiserai des collections annexes pour chacune des grandes régions zoologiques du globe. Je n'ose, sur ce dernier point, me flatter d'obtenir des résultats prochains. Quelque luxueux, quelque vaste que soit le palais où nous sommes réunis, les galeries qui appartiennent à mon ser- vice ne sont pas élastiques et peut-être faudra-t-1l attendre que la partie qui reste à construire soit achevée pour que je puisse mener mon projet jusqu'à complète exécution. Mais 1l est possible de l’ébaucher et de commencer à préparer les maté- riaux que mes successeurs mettront à leur place définitive. La géographie zoologique tient, en effet, une grande place dans mes préoccupa- tions. Il ne reste plus guère sur notre planète que les régions inhabitables dont nous ne connaissions pas la faune; nous avons pour toutes les autres des documents suffisants pour caractériser les formes animales qui les peuplent et apprécier les différences qu’elles présentent d’une région à l’autre. Pour certaines d’entre elles, nous pouvons tracer la carte exacte de leur domaine ; je ferai tout ce qui sera pos- sible pour en accroître le nombre. Les récentes expéditions zoologiques nous ont montré tout un monde nouveau habitant les grandes profondeurs de la mer. Ces abîmes commencent à être assez connus pour que l’on puisse envisager l’existence d’une faune particulière des plus curieuse, dont 1l reste à savoir dans quelles mesures les limites géographiques correspondent à celles des animaux de la surface. Beau- coup de ces êtres appartiennent à des familles qui ressortissent à cette chaire, et je serais particulièrement heureux de voir venir dans mon laboratoire les naturalistes qu'intéressent ces observations passionnantes de la Faune des grands fonds. Voilà mon programme ; maïs je n’ai point la présomption de croire que je suis capable à moi seul de mener à bien une aussi énorme tâche. Si je puis en établir les cadres, en tracer les grandes lignes, en distribuer les détails, je crois que mon pas- sage ici n'aura pas été inutile. Mais c’est à des spécialistes compétents, aussi nom- Lreux que possible, que je compte demander les revisions de genres et les détermi- nations d’espèces ; nous arriverons ainsi à la longue à des résultats importants et intéressants. Les travaux qui s’accomplissent déjà autour de moi me donnent les meilleures espérances pour l’avenir. Si les recherches de laboratoire, de collection, et la confection de catalogues ceri- tiques ou historiques doivent être l’objet de toute ma sollicitude, je ne crois pas devoir attirer dans mon laboratoire, où la place est si étroitement mesurée, les jeunes gens qui se préparent aux grades universitaires de la licence ou de l’agrégation. Mon but est tout autre, et je dois les prévenir que je n’aurai dans ce cours aucune préoccupation d'examens ou de préparation professionnelle. Au contraire, je ferai tout mon possible pour mettre à la disposition de ceux qui font des travaux originaux les matériaux merveilleux qui abondent dans mon service. Ayant l'ambition de fournir aux travailleurs des éléments de recherches, je désire également grouper dans mon laboratoire une autre catégorie de personnes. Je veux parler des amateurs ; on à quelquefois une tendance à donner à ce mot une signifi- cation défavorable ou à les considérer comme négligeables ou gênants. Je tiens à dire que mon opinion est toute différente. Dans un service comme celui dont j'ai la charge, je pense qu’il faut réserver aux amateurs une place qui témoigne en quelle estime nous tenons leurs travaux désintéressés. Nos collections doivent être à leur disposition pour la classification des leurs. Ils ne s'occupent généralement que d’une Notes spéciales et locales 83 _ famille, quelquefois d’un genre seulement; mais ils y acquièrent une compétence _ bien supérieure à celle que le professeur, obligé de connaître un peu de tout, peut … avoir dans leur spécialité. Ces amateurs rendent à l’histoire naturelle, en général, et au Muséum, en particulier, les plus grands services, et sont pour nous de pré- — cieux collaborateurs. Je compte sur eux pour mettre en valeur la partie de mes …— collections qu’ils connaissent, et, par l’ensemble de leurs efforts joints aux nôtres, __ faire une œuvre durable et éminemment scientifique. …— D'ailleurs, il n’y a point dans la science de parties que nous ayons le droit de dédaigner. Dans son infinie complexité, elle est une, et quiconque s'applique à en - étudier un point, quelque restreint qu'il paraisse, a droit à tous nos encouragements. "4 1 D P? JOUBIN, F Professeur au Muséum. ë Mission scientifique permanente d'exploration en Indo-Chine. — M. I, Boutan, naître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris, à été nommé directeur de la mission scientifique permanente d’exploration en Indo-Chine. Les personnes déjà désignées par leurs recherches antérieures et qui désireraient obtenir des ren- É seignements ou des échantillons destinés à leurs travaux, peuvent s'adresser direc- tement à M. Boutan, au laboratoire d'anatomie comparée de la Faculté des Sciences, à la Sorbonne, Paris, en lui indiquant leurs sujets d'étude, le mode spécial de pré- paration des échantillons, s’il y a lieu, et la liste des travaux déjà publiés par eux. L'envoi de ces travaux au siège de la Mission contribuerait à la constitution de la Bibliothèque en voie d'organisation. É . VI° Congrès international de Zoologie (Berne, 14-19 août 1904). — Le V° Congrès Æ international de Zoologie, tenu à Berlin en 1901, a choisi la Suisse comme lieu : de réunion de la sixième Session, et en a nommé président M. le professeur D' Th. STUDER. Le Congrès se réunira à Berne du 14 au 19 août 1904. Le Comité d'organisation est composé comme suit : M. le D' Th. STUDER, professeur à l’Université de Berne, président. | M. le D’ E. BÉRANECK, professeur à l’Académie de Neuchâtel, vice-président. : M. le D' H. Braxc, professeur à l’Université de Lausanne, vice-président. M. le D' V. Farro, à Genève, vice-président. Mecle-D: L. KATHARINER, professeur à l’Université de Fribourg, vice-président. M. le Dr A. Laxc, professeur à l’Université et au Polytechnicum de Zürich, ’ vice-président. M. le D' E. Yux&, professeur à l’Université de Genève, vice-président. * M. le D' F. ZscHOKKE, professeur à l’Université de Bâle, wèce-président. —. M. le D' KR. Brancxarp, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, secrétaire général du Comnté permanent des Congrès internationaux de Zoologie. M. le D' M. Bepor, professeur à l’Université de Genève, secrétaire. M. le D’ J. CARL, assistant au Musée d'Histoire naturelle de Genève, secrétaire. | M. le D' W. Vozz, assistant à l’Institut zoologique de l’Université de Berne, D secrétaire. < M. E. von BürEeN von SaALIS, banquier à Berne, trésorier. M. À. PrcTeT, banquier à Genève, trésorier. E Commission des Travaux scientifiques. Outre le président et les vice-présidents du Comité : M. le D' H. STRASSER, professeur à l’Université de Berne, président. — M. le D: E. BuaxtroN, professeur à l’Université de Lausanne. — M. le D' R. BURCKHARDT, professeur à l’Université de Bâle. — M. le D' H. CorniNG, professeur à l’'Univer- — sité de Bâle. — M. le D' U. Duerst, privat-docent à l’Université de Zürich. — NM. le D' A. Forez, professeur, Chigny. — M. le D' F. SarasiN, à Bâle. — M. le 10 D: P. Sarasin, à Bâle. — M. le D' H. Srexxi, à Bâle. , C'ommission des Finances. & M. E. von BürEN von SaLIs, Berne, président. Commission des Publications. 1 M. le Dr M. Bepor, professeur à l’Université de Genève, président. 84 Notes spéciales et locales. Commission des Réceptions. M. le D' H. KRONECKER, professeur à l’Université de Berne, président. Commission des Logements. M. le D' E. Hess, professeur à l’Université de Berne, président. Commassion des l'êtes. M. le D' O. Rugex, professeur à l’Université de Berne, président. Commission des Subsistances. M. le D' H. GRAF, professeur à l’Université de Berne, président. Commission de la Presse. M. le D' G. BECK, à Berne. Les Assemblées générales se tiendront à Berne, dans le Palais du Parlement, et les séances de sections dans la nouvelle Université. Pendant le Congrès, une excursion aura lieu à Neuchâtel et aux lacs du Jura, pour visiter les Palafittes. La séance de clôture du Congrès se tiendra à Interlaken. Après la clôture, les membres du Congrès seront invités à visiter d’autres villes de la Suisse. Les annonces de communications et les demandes de renseignements doivent être adressées au Président du VI® Congrès international de Zoologie, Musée d'Histoire naturelle, Waisenhausstrasse, Berne. Tous les Zoologistes et amis des sciences peuvent faire partie du Congrès. Formule de la Tourmaline (Réponse à M. Robert Dollfus). — Cette formule serait incertaine, d’après Dana. On peut distinguer trois types autour desquels oscillent les échantillons des divers gisements ; ils passent de l’un à l’autre. Ces types sont les suivants, d’après M. Riggs : Tourmaline:tithique...":.:.; 12 S1022 48 AC°0; — ferrifère....…...……. 12.910?) =7AC°Or — magnésienne.. 12 510? 5 AC?0* D’après M. Jannasch, ce sont : 2 Tourmaline lithique .......…. 24H10? 15 AC?0: — ferrifère.....… 24 SiO? 14 AC20* — magnésienne.. 24510? 13 AC?0° 3 B?0* 3 B°O° 35/0? 6 B°0° 6 B?0: 6 B°O° 2 (NaLi)?0 4 (FeO)Na?O 28/3 MgO 2/3 Na?O 4 FeO 9 FeO 12 MeO 4 (LiNa)*O 2 Na?O 2 Na°O (Lacroix, Minéralogrie de la France et de ses CUolomes, t. I, p. 82). D’autres formules ont été proposées. Le plus simple est de considérer la tourma- line comme un genre plutôt que comme une espèce minéralogique bien définie. Dans aucune des formules énoncées plus haut on ne tient compte du fluor qui sy trouve toujours pour 1 à 3 pour 100. André CoLant. 4 H°0 4 H°?0O 4 H?0 7 H20 770 7 H?0 Chenilles du « Papilio Machaon » à odeur musquée. — M. le D' Ant. Magnin nous fait part d’une observation, faite à Beynost (Aïn), et identique à celle de M. Caillon, parue au n° 398. Une chenille de ?. Machaon, récoltée sur des carottes, exhalait une odeur musquée très caractérisée «et qui a disparu par le vidage et l’insufflation. À propos de la naturalisation des plantes américaines. — M. le D' Magnin nous écrit que depuis la publication, en 1884, de ses Observations sur la Flore du Lyon- nais (voir la note parue au n° 398), 1l a amassé, au sujet de la naturalisation des plantes adventices, de nombreux matériaux qui modifieront un peu les conclusions de ce premier travail. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp, Oberthür, Rennes—Paris (38-04) La ce. ii dti en. bass sé un > > ÿ Fe Aa - 1), VAS fe Cp AT À ? à n' DL AP . "far d . t _ 1er Mars 1904 _ IVe Série, 34° Année —- N° 401 … La Jeuille . Des Jeunes Valturalistes Le ——“ — FOSSILES NOUVEAUX DU BASSIN DE PARIS Les fossiles dont la description va suivre ont été recueillis dans le Lulélien inférieur, à Boury (Oise). Le gisement d'où ils proviennent n'a pas encore été cité. Il correspond à la couche rouge de Deshayes, autrement dit, à la couche verte ou niveau local de Munier-Chalmas. RIMELLA MUNIERI, nova species. Coquille à spire fusiforme, légèrement courbée à droite lorsqu'on la regarde en face, composée de onze tours convexes, recouverts de cordon- nets et de fines stries spirales sur tout leur ensemble; les deux derniers tours seulement sont munis de côtes axiales, peu marquées, sur la face de l'ouverture, qui vont en s’accentuant sur le dos de la coquille, où elles se courbent. Ces côtes, vers le milieu du dernier tour, se bifurquent en plis irréguliers qui se prolongent jusqu'à la base, et forment avec les cordons bifides et les stries axiales un treillis qui orne cette partie et la rend sub- granuleuse. Ouverture étroite oblongue ; labre étendu, formant en se pro- longeant sur la spire une aile mince en forme d’anse de panier, dépassant les tours embryonnaires de la spire qu'elle recouvre en partie. Cette aile est lisse en dedans, élégamment ornementée en dehors par le prolongement des cordonnets et des fines stries des tours de Spire qui vont rayonnant en forme de spirale, de bas en haut, graduellement jusqu'à son extrémité, où elles forment, avec les stries d'accroissement, un tissu lamelleux ; à partir du quatrième cordonnet de la base du dernier tour, ils vont de haut en bas, par progression croissante, ce qui donne à la coquille un aspect strombi- — forme. Une varice existe extérieurement, à quelque distance du bord droit. —. Columelle faiblement arquée, appliquée sur la moitié du dernier tour. Dimensions. — Longueur 55 */*; largeur, avec l'aile, 35 ®/". Lultétien inférieur. — Boury (Oise), collection Chédeville. . Affinités. — L'unique échantillon, bien incomplet, de la collection Deshayes, … qui existe à l'Ecole des Mines, de Kimella mirabilis, est la seule espèce fossile qui se rapproche de À. Munieri ; il en diffère par l'ornementalion. Dans —….R. mirabilis, les côtes axiales existent sur l'ensemble des tours, et sur le — dernier elles continuent sans se bifurquer, tandis que dans À. Munieri, elles (1) La planche qui devait accompagner cet article n'a pu être terminée à temps et sera jointe __ au numéro suivant, 86 CHÉDEVILLE. — Fossiles nouveaux du Bassin de Paris. a — n'existent que sur les deux derniers ; les neuf autres en sont entièrement dépourvus et elles se bifurquent sur le dernier. R. mirabilis de l'Yprésien paraît être l’ascendant de R. Munieri du Lu- tétien. CYPRÆA RASPAILI, nova species. Coquille oviforme, lisse et brillante, à spire invisible ; ouverture assez large à bords curvilignes, légèrement dilatée à la partie antérieure, arquée à sa base. Labre épais contournant la columelle, bordé d'un bourrelet dilaté au milleu allant en s’allénuant vers les extrémités, muni dans toute son étendue d'environ trente dentelures bien marquées, assez régulières, com- mençant au bas de la lèvre postérieure, normales au milieu et s’inclinant vers les deux extrémités. Columelle entièrement dépourvue, à sa partie pos- térieure, de la petite lèvre limitant le canal, munie dans toute son étendue d'environ vingt-quatre dentelures allant profondément en se bifurquant par- fois à l'intérieur, après avoir traversé un sillon large qui existe dans toute la longueur du bord columellaire. Canal antérieur large et peu profond, à peine échancré, formant en se contournant à gauche une espèce de dent tuberculeuse, prenant la forme des dentelures, mais séparée d'elles par une cavité assez profonde. Canal postérieur contourné jusqu'à l'axe de la coquille, muni d’une seule lèvre : celle du labre. Dimensions. — Longueur 65 */*; largeur 44 */". Lutélien inférieur. — Boury (Oise), collection Chédeville, musée d’Elbeuf. Ajfinilés. — L'absence de la petite lèvre à la partie postérieure de la colu- melle, qui existe dans toutes les espèces fossiles el vivantes, d’après ce que nous avons pu remarquer, est un caractère tout particulier qui fait différer C. Raspaili de toutes ses congénères, sauf toutefois de celles du sous-genre Cyprædia (Swainson), où ce caractère existe: mais ce genre ne comporte que des coquilles treillissées, tandis que C. Raspaili est lisse. CYPRÆA MALANDAINI, nova species. Coquille épaisse, lisse et brillante, gonflée en dessous, aplatie en dessus, à spire recouverte d'une callosité formant un creux rond, bien marqué, en dessous du canal postérieur. Ouverture étroite, à bords latéraux droits sur les 2/3 de sa longueur, s’infléchissant à gauche. Labre vernissé, aplati, large et épais, bordé extérieurement d’un bourrelel calleux garni de vingt à vingl et une dentelures qui sillonnent la partie aplatie ; les premières dentelures commencent en decà de la lèvre postérieure; les six premières sont infléchies vers le haut pour revenir à peu près normales et s’infléchir de nouveau vers le bas. Bord columellaire vernissé, légèrement convexe au milieu, bordé extérieurement d’un bourrelet calleux, muni d’une dentelure semblable à celle du labre, sans les sillons des dentelures qui se prolongent jusqu'au bord du calu. Canal antérieur étroit et profondément échancré. Canal postérieur plus large et courbé. A la partie antérieure, le labre et la columelle forment une excavalion très prononcée. Dimensions. — Longueur 45 "/"; largeur 38 "/7. Lutélien inférieur. — Boury (Oise), Parnes ; collections Chédeville, A. Dollfus, Fortin, Godin, Loisel, Pezant, Malandain, Le Marchand, Raspail, musée d'Elbeuf. Ajjinilés. — Nous ne voyons pas d'espèce fossile qui se rapproche comme forme du C. Malandaini. Dans les espèces vivantes, C. Mauriciana a un caractère commun : l’excavaltion profonde de la partie antérieure du labre et de la columelle, CHÉDEVILLE. — Fossiles nouveaux du Bassin de Paris. 87 SIPHONALIA FORTINI, nova species. … Coquille bucciniforme, allongée, sensiblement convexe dans son ensemble, composée de dix tours à sutures linéaires et profondes, également convexes, mais un peu déprimées à leur sommet. Ces tüurs sont garnis de dix à onze …— côtes, onduleuses vers le milieu, arquées et obliquement disposées sur l'en- semble, sans se succéder d’un tour -à l’autre ; ils sont ornés de cordonnets Spiraux au nombre d'une douzaine, parfois davantage sur l'avant-dernier, entre lesquels s'intercalent plusieurs autres, plus ou moins apparents, ce qui constitue, avec les fines lamelles d'accroissement, une sorte de tissu —…. sranuleux d'une admirable contexture. Ouverture ovale oblongue, compor- {ant les deux cinquièmes de la spire, terminée par un canal oblique fortement échancré et contourné en arrière. Columelle lisse, mince et appliquée en avant, profondément excavée et tordue en arrière. Labre un peu sinueux, épais et à bord tranchant, plissé irrégulièrement à l'intérieur. Dimensions. Longueur 40 */*; largeur 20 ©/*. . Lutétien inférieur. — Boury (Oise); collections Chédeville, Malandain, Fortin, musée d'Elbeuf. Ajfinilés. — Deux espèces se rapprochent un peu de Siphonalia Forlini. Ce sont S. scalarina et S. calvimontensis, mais l’ornementation de l’une comme de l’autre diffère beaucoup; les cordonnets spiraux sont bien moins - nombreux. Le galbe de S. scalarina s’en rapproche, mais il est plus scalari- forme; celui de S. calvimontensis est tout à fait différent. 4 FUSUS (CLAVILITHOS) LOISELI, nova species. L Coquille allongée, fusiforme, composée de sept à huit tours convexes à suture ondulée, légèrement déprimés à leur sommet, sur lesquels sont dis- posés huit à neuf côtes épaisses et noduleuses, légèrement arquées, s’'entre- croisant généralement d'un tour à l’autre, entre lesquelles on aperçoit une petite ondulation costulée. Ces tours sont ornés de quatorze cordonnets spi- raux onduleux, entre chacun desquels s’intercale un petit cordonnet plus fin. Des stries d'accroissement irrégulières forment, à leur rencontre avec les cordonnets, des granulations visibles sur l’ensemble de la coquille, sauf sur le dernier tour, où elles divisent les côtes en plis costulés. Ouverture oblongue, anguleuse en arrière. Columelle faiblement arquée, munie d'un bord gauche appliqué, assez épais, se relevant à la naissance du canal, qui égale en longueur les deux tiers de la spire, et qui est munie à sa base d'un bourrelet dorsal, régulièrement tordu en avant, laissant à peine voir l’om- bilie. Labre sinueux, épais et lisse à l'intérieur. Dimensions. — Longueur 70 */* ; largeur 27 "/*, De grands individus mutilés pourraient avoir eu 100 "/" sur 40 /". Lutétien inférieur. — Boury (Oise); collections Chédeville, Malandain, D Pezant. E Affinités. — FF. rugosus et F. tuberculosus sont les espèces qui se rap- …— prochent les plus de F. Loiseli, mais ni l’une ni l'autre n'ont le même galbe. — À. rugosus a ses côtes plutôt lamelleuses, l'ornementation n’est plus la même, É et le canal est beaucoup plus long. Quant à C. fuberculosus, il a la spire plus trapue, le canal plus long et les côtes sont tuberculeuses. Gisors. CHÉDEVILLE. 88 GOURY el GUIGNON. — Insectes parasiles des Renonculacées. LES INSECTES PARASITES DES RENONCULACÉES En publiant, pour les lecteurs de la Feuille des Jeunes Naluralistes, ces éludes sur les Insectes parasites des plantes, nous n'avons pas, tout d'abord, la prétention de leur offrir quelque chose d’absolument nouveau. Tout le mérite de notre travail — et, si l’on veut, son originalité — con- siste dans la manière dont nous présentons à nos lecteurs des connaissances qui, depuis longtemps, appartiennent au domaine public. Nove, non nova ! Jusqu'à ces derniers temps, les livres d’entomologie étaient presque exclu- sivement descriplifs. Peu de choses sur les mœurs de l’insecte parfait, rien ou presque rien sur Ja nymphe et la larve. Ces études faisaient l’objet de livres spéciaux, de monographies particulières, la plupart du temps inconnues du naturaliste et souvent fort difficiles à se procurer. Nous voudrions essayer aujourd'hui de combler (en partie) cette lacune, tout au moins pour ce qui regarde les insectes parasites des plantes. .…. Indiquer, famille par famille, les plantes attaquées par les insectes qui vivent à leurs dépens, décrire leurs mœurs, quand nous les connaissons : tel est notre but. Toutes les fois qu'il nous sera possible de le faire, nous ajou- terons à la description de l’insecte parfait celle de sa larve ou de sa chenille, de sa nymphe ou de sa chrysalide. Ces études pourront fournir aux botanistes un utile supplément de rensei- ognements sur les plantes qu'ils étudient : ils y apprendront à en connaître les différents ennemis; les entomologistes v pourront trouver un moyen de se procurer certaines espèces rares ou une plus grande facilité à déterminer certains insectes critiques. Si nous n'avons pas la prétention de donner du nouveau, nous avons moins encore celle d’être infaillibles. Ce genre d’études, bien que très en faveur, n’a pas encore été approfondi au point de vue auquel nous nous plaçons. Il pourra se faire que nos lecteurs rencontrent dans notre ouvrage des omissions ou même des erreurs : loin de nous en formaliser, nous les prions de vouloir bien nous les signaler; nous recevrons avec plaisir leurs observations, nous en profiterons et en ferons profiter, s’il y a lieu, les lecteurs de la Feuille. Suivant l'exemple que nous a donné M. G. Bonnier dans ses diverses Flores, nous nous sommes efforcés d’exclure, autant que possible, de nos descrip- tions tous les termes par trop scientifiques ou rébarbatifs, tâchant seulement de mettre en relief les caractères les plus saillants des insectes-que nous aurons à décrire. Nous comptons donner, à la fin de notre travail, un aperçu bibliographique des principaux travaux que nous avons consultés. I. — Genre ACONITUM I. — À, ANTHORA L. — À, anthora a les fleurs jaunes; le casque, couvert de poils fins est presque aussi large que long; les feuilles inférieures sont découpées en lanières étroites. — Cette belle plante fleurit de juillet en sep- tembre dans les prés et les bois humides des montagnes. Parasites. — (COLÉOPTÈRES. se die angusticollis Gyll. . Larve et Nymphe. — C’est dans l’intérieur des tiges que vit la larve de cet élégant longicorne proche voisin des Saperdes. Pour le reste, elle nous est inconnue ainsi que sa nymphe. GourY et GUIGNON. — Insectes parasiles des Renonculacées. 89 2. Insecte parfait. — De formes allongées, ce Coléoptère est d’un brun noir, légèrement bronzé, taché de roux. Les antennes de 12 articles, plus longues que le corps, sont pubescentes avec les deux premiers articles noirs, les autres gris blanc à la base; le corselet est marqué de trois bandes longitu- dinales de duvet fauve : les élytres très ponctuées, allongées et rétrécies en arrière sont couvertes d’une pubescence uniforme, — 13 à 15 millim. II. LÉPIDOPTÈRES. I. Plusia illustris Fab. 1. Chenlle et Chrysalide. — La chenille, très atténuée antérieurement, a la tête petite et globuleuse. Elle possède trois paires de pattes et marche à la façon des arpenteuses. D'abord enfermée entre les feuilles de la plante nourricière, elle y vit plus tard à découvert. Pour se chrysalider, elle se 7 file un cocon soyeux, blanchâtre, qu’elle attache à l'extrémité d’une feuille. 2. Papillon. — Le papillon a la tête et le thorax gris verdâtre; les antennes tirent | sur le jaune et les trois premiers segments de l'abdomen sont surmontés d’une crête brune. Les ailes supérieures, vertes avec teintes rose plus foncé au centre, sont traversées par des lignes brunes bordées de rose, l’inférieure, jaune pâle, s'appuie à sa base contre une tache triangulaire fauve doré; deux autres taches, de même couleur, occupent l’espace terminal : la tache } réniforme est effacée, l’orbiculaire, irrégulière, est entourée de traits blancs; | enfin au-dessous de la nervure médiane, qui est blanchâtre et saillante, À s’ouvre une autre tache en forme d’U finement lisérée de blanc. Les ailes | inférieures, gris fauve, sont traversées d’une ligne plus obscure. Q iden- | tique. — Juillet. Montagnes alpines. Commun. 38 millim. : II. Plusia Uralensis Evers. — Cette Plusia, très voisine de la précédente, est | un peu plus petite. 1. Chenille et Chrysalide. — La chenille vit en commun, elle se chrysalide dans 1 une coque molle attachée à la plante ou aux pierres voisines. L 2. Papillon. — Le papillon se distingue surtout du précédent par les crêtes plus foncées de l'abdomen; par sa tache orbiculaire double, mieux marquée et bordée de jaune brillant; et enfin par le bord externe de l’aile d’un rose vif 1 | traversé d’une ligne jaune. — Juillet. Basses-Alpes. Très rare. | Il. — ACONITUM LYCOCTONUM L. — Comme le précédent, dont il se rap- — proche, l’A. lycoctonum égaye de ses fleurs jaunes les bois, les prés, les rochers des montagnes. Il s’en distingue par son casque plus long que large | et par ses feuilles inférieures non découpées en étroites lanières. — Juin, | septembre. Parasites I (sans cécidie). — LÉPIDOPTÈRES. I. Chariclea Delphinii Dup. 1. Chenlle et Chrysalide. — Chenille allongée, glabre, munie de 10 pattes mem- braneuses également développées; les 5° et 6° anneaux dépourvus de brosses sur le dos. Fond général bleu parsemé de points noirs, variables, ceux du dos confluents; ligne stigmatale jaune plus ou moins foncée. Cette chenille, très carnassière en captivité, vit à découvert sur les feuilles et les fruits qu’elle dévore en juin, juillet et août. Elle se chrysalide dans une coque fragile. 2. Papillon. — Les ailes supérieures, d’un rouge vineux ou violet plus clair au milieu et à l'extrémité, sont traversées par deux lignes très distinctes d’un rose plus clair souligné de violet noir; l’une à trois lobes arrondis, l’autre onduleuse : la tache réniforme rose foncé est visible; l’orbiculaire manque souvent. Les ailes inférieures sont blanches, ombrées à l'extrémité. Q pa- er nt + ln) D ne ot de à à reille avec ailes inférieures plus foncées. — Commun. Centre, Paris. 31 millim. Dar: Plusia moneta Fab. 1. C'henlle et Chrysalide. — Cette chenille, analogue à celle des autres Plusia, se montre d’abord en juillet; une deuxième génération apparait en sep- tembre. e, Papillon. — Ce beau papillon de 32 à 38 millim. d'envergure a le thorax jaunâtre; la tête, de la même couleur, est surmontée de deux palpes très ongs recourbés en arrière. Les ailes supérieures sont aiguës, poudrées d’or sur fond variant du brun au jaune plus clair vers le milieu et à l'extrémité, La ligne supérieure forme trois courbes, celles du milieu sont géminées, % 90 GourY et GUIGNON. — Insectes parasites des Renonculacées. l’inférieure est coudée et festonnée. La tache orbiculaire cerclée d'argent est double et surmonte une autre tache de même couleur; la rémiforme est remplacée par des points : en outre, entre Îa ligne coudée ‘et le bord de l’ aile, existe un grand nombre de petits points noirs, Les ailes inférieures, fauves, sont marquées chez le © d’une lunule centrale et d’une ligne marginale qui font souvent défaut chez la ©. — Dauphiné, etc. J uillet, septembre. TITI. Plusia illustris (Voy. Aconitum anthora). Parasites II (avec cécidie). — DIPTÈRESs. Contarinia ( Diplosine) indéterminée. — Tout ce que nous savons de ce Diptère c’est que sa larve vit aux dépens de V4. Zycoctonum dont elle déforme les fleurs qui restent fermées et prennent une teinte verdâtre (Appel). IT. — ACONITUM NAPELLUS L. — Moins exclusif que ses deux voisins, dont il diffère par ses belles fleurs d'un bleu foncé à casque glabre, l'A. napellus quitte volontiers ses montagnes natales pour s'épanouir de juin à septembre dans les bois humides et les tourbières de la plaine jusque dans les environs de Paris. Parasites I (sans cécidie). — I. CoLÉOPTÈRES. Agapanthia angusticollis (Voyez Aconitum authora). II. LÉPIDOPTÈRES. I. C'hariclea Delphinir (Voyez Aconitum lycoctonum). IT. Plusia moneta (Voyez Aconitum lycoctonum). Parasites II (avec cécidie). — DIPTÈRES. Contarinia indéterminée (Voyez Aconitum lycoctonum). II. — Genre ADONIS Les Adonis, presque toutes fleurs de moissons, ouvrent parmi les blés leurs corolles jaunes ou rouge sang. Elles ressemblent aux Renoncules, mais la base des pétales est dépourvue de petite écaille et leurs feuilles sont très découpées. — Printemps et été. Parasites. — COLÉOPTÈRES. Entomoscelis adonidis (Fab.). — Dessous du corps noir : le corselet noir à ses côtés Jaunes marqués chacun d’un point noir. Les élytres, d’un jaune rouge portent, sur la suture et sur chaque côté, une rale longitudinale d’un noir bleuâtre; la face inférieure des tibias est marquée, au “bord externe, d’une ligne longitudinale. — Autriche et Midi. N. B. — Nous ne savons pas positivement si cet insecte vit sur la plante dont il porte le nom. III. — Genre ANEMONE Tout le monde connaît ces charmantes fleurs qui ouvrent, au premier prin- temps, leurs corolles multicolores dans nos jardins et dans nos bois. Parasites I. — COLÉOPTÈRES. te trèviale Erichs. . Larve et Nymphe (?) : Insecte parfait. — L'A. triviale est un Staphylinide à élytres longues. La tête, moins large que le corselet, est inclinée et munie de deux ocelles placée un peu en avant des yeux. Les jambes pubescentes ont les articles de tous les tarses subdilatés longuement et densément ciliés. Les élytres, brunes ou d’un testacé obscur, sont plus longues que le corselet et plus courtes que l'abdomen. 3 millim. II. LÉPIDOPTÈRES. Adela Degecrella X. 1. Chenille et C'hrysalide. — Tia chenille de l'A. Degeerella vit enfermée dans un fourreau qu'elle se confectionne avec deux morceaux de feuilles. Sa chry- salide nous est inconnue, \ ; MTS > + 12 3 ÿ \ Fe F CE RL js Pr û - 14 GOURY et GUIGNON. — Insectes parasiles des Renonculacées. 91 2. Papillon. — Le papillon est une jolie teigne dont la tête d’un bronzé ver- dâtre ainsi que le corselet est ornée de touffes de poils noirs et surmontée de deux longues antennes dépassant la moitié de l'aile chez la femelle et du double plus longues chez le mâle. Les pattes portent les mêmes poils noirs en touffes que la tête. Les ailes supérieures d’un brun doré, à reflets métal- liques vert foncé, sont traversées par une large bande jaune; les inférieures sont noires violettes. Cet élégant papillon butine, aux premiers beaux jours, sur les chatons fleuris des saules; aux heures chaudes du jour, on peut le voir danser en troupes nombreuses dans un rayon de soleil ou se reposer paresseusement sur une feuille en agitant en mesure ses longues antennes. 1. — ANEMONE ALPINA L. — Comme son nom l'indique, cette Anémone est . 11€ plante de montagnes. Elle fleurit de mai à juillet dans les pàturages alpestres. Ses fleurs sont jaunes ou d'un blanc plus ou moins rosé ; ses fruits sont surmontés d'une aigrette plumeuse. Parasites (avec cécidie). — ACARIENS. Phytoptide (Briophyide) indéterminé. — Ce phytopte se développe dans les fleurs de l’4. alpina. La fleur parasitée se reconnaît à son pédoncule raccourci et à sa corolle avortée qui reste stérile. Il. — ANEMONE PRATENSIS L. — Plante de montagne très voisine de la sui- vante, dont elle se différencie par ses fleurs plus petites et pendantes. — Mai-juin. Parasites (avec cécidie). — DIPTÈRES. Cécidomyide indéterminée. — Les larves jaunes vivent en société entre les akènes du fruit qu’elles déforment; elles déforment également les graines. IL. — ANEMONE PULSATILLA L. — Celle belle fleur s’épanouit d'avril en juin dans les bois sablonneux, sur les coteaux pierreux de presque toute la France. Ses pétales longs, aigus, d’un beau violet foncé, revêtus, à l’exté- rieur, de longs poils soyeux, s’entr'ouvrent seulement pour laisser apercevoir le noyau jaune d’or de ses étamines. Aux fleurs succèdent des fruits sur- montés d'une aigrette plumeuse. Parasites I (sans cécidie). — LÉPIDOPTÈRES. Phibalapteryx aquata Hb., etc. | 1. Chenille et Chrysalide. — La chenille allongée cylindrique, à tête petite, aplatie est glabre et d’une couleur générale chair ou jaune gris à peine striée de lignes faibles ou nulles, exception faite du ventre qui porte deux lignes grises encadrant une bande plus claire. Elle se rend en terre pour se chry- salider. — Juin, août, septembre. 2. Papillon. — L’insecte parfait, de 22 à 28 millim., a la tête, les antennes et le thorax gris; les anneaux de l’abdomen sont gris également avec bordure blanche. Les quatre ailes sont blanches, traversées de lignes parallèles très nombreuses grises pour les ailes inférieures, brun roux pour les supérieures qui sont bordées d’une frange grise au dessus de laquelle se voient de nom- breux points noirs petits et géminés. La réunion des lignes transversales forme vers le milieu de l’aile supérieure une large bande marquée d’une tache blanche à noyau central noir. Q semblable, Ce papillon au vol lourd et peu étendu se tient dans les mêmes endroits que la chenille parmi les génévriers, les bruyères et les genêts. — Avril, mai, juillet, N. B. — La chenille qui vit certainement sur la Clematis vitalba a été indiquée par Berce comme devant vivre très probablement sur l'A. pulsatilla. Parasites II (avec cécidie). — DIPTÈRES. Perrisia (Diplosis) pulsatillæ Kieff. — Les fruits déformés sont couverts de poils anormaux; les arêtes sont contournées et atrophiées, G. GOURY et J. GUIGNON, (À suivre). 92 P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. PHYcoLoGiE FRANÇAISE — BIBLIOGRAPHIE LISTE DES TRAVAUX FRANÇAIS & DES OUVRAGES GÉNÉRAUX ÉTRANGERS I. — EXSICCATA CHAUVIN (J.). — Algues de la Normandie, 8 fasc., 200 n°. Caen, 1827. CROUAN (H.-M. et P.-L.). — Algues marines du Finistère, 3 fase. Brest, 1852. DESMAZIÈRES (J.-B.-H.-J.). — Plantes cryptogames de la France : 1" édit., L& Tasc., 4825-51; 2° édit., 37 flasc., 1836-1851:.3° édit OMS 1860. LE JOLIS (A.). — Algues marines de Cherbourg, 14 fasc., 280 n*%. Cherbourg. LIBERT (M.-A.). — Plantes cryptogames des Ardennes, 6 fasc., 600 n°*. LLOYD. — Algues de l'Ouest, 300 n°*. MOUGEOT (J.-B.), NESTLER (C.), SCHIMPER (W.-P.). — Stirpes cryptogamæ Vogeso-Rhenanæ quas in Rheni mferioris superiorisque nec non Voge- sorum præfecturis collegerunt..., 15 vol., Bruyères, 1810-1864. ROUMEGUÈRE (C.), DUPRAY (M.), MOUGEOT (A.). — Algues d’eau douce de France, 12 centur. Toulouse, 1883-1889. ROUMEGUÈRE (G.). — Reliquiæ Brébissonianæ : Algues ornementales de l'Océan. TEMPÈRE (J.). — Préparations de Diatomées. Paris (Au Micrographe prépa- raleur). WITTROCK (V.}, NORDSTEDT (0.), LAGERHEIM (G.). — Algæ aquæ dulcis exsic- calæ, præcipue scandmavicæ, adyjectis algis marinis chlorophyllaceis et phycochromaceis, 35 fasc. Stockholm et Lund, terminé en 1903. Contient une centaine d'espèces françaises. II. — TRAVAUX IMPRIMÉES ADANSON (M.). — Familles des Plantes. Paris, 1763. AGARDH (CG.-A.). — Species algarum rite cognitæ, in-8°, t. IE, Gryphiswaldiæ, 1821-1828. — Observ. sur le genre Chara (Ann. Sc. Nat., IV, p. 61-66), 1825. — Icones Algarum europæarum. Lipsive, 1828-1835. 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(A suivre) X RÉSULTATS DES FOUILLES DANS LES TUMULUS DE MANTOCHE J'ai eu l’occasion de fouiller, au printemps de 1903, un groupe de quatre tumulus qui sont situés sur le territoire de Mantoche (Haute-Saône), bois d'Apremont. Ces fouilles ont révélé des particularités nouvelles que je crois devoir signaler, car elles sont en contradictions formelles avec les idées qui ont cours el que je voyais encore énoncées récemment dans la Feuille, par M. E. Fournier (n° 399, p. 61-63). | Les quatre tumulus de Mantoche sont placés sur une ligne droite orientée S.-N., parallèle, à une distance de 35 mètres, à une voie antique qui me paraît préromaine. Le tumulus n° 1, qui mesure environ 35 mètres de diamètre sur 2*50 de haut, contenait, au centre, un monceau de pierres brutes entourant une plus orande, de forme pyramidale, sur laquelle nous avons recueilli des rognons de minerai de fer et une pointe de flèche à aïlerons et pédoncule, en silex . blond finement taillé, à pointe très acérée. Ce monceau de pierres contenait encore trace de sépulture, mais un peu plus au Nord, dans la terre qui cons- titue le tumulus, j'ai recueilli, au milieu de tessons d’amphore, un grand bracelet de lignite entier; de place en place ce tumulus contenait encore des vestiges de foyer, cendres et charbons en petits tas ou lits, au milieu desquels J'ai recueilli des tessons de vases grossiers sans ornements, des fragments de bracelets en bronze formés d’un fil rond lisse, un morceau de fer à tranchant semi-circulaire qui portait des traces de bois incrustées dans la rouille; enfin un oursin fossile, voisin d’Hemicidaris crenularis, en tous cas étranger aux terrains environnants. Le tumulus n° 2, qui est le plus grand, a un diamètre de 50 mètres et 2280 de hauteur. I contenait au centre un noyau de pierres amoncelées sous lequel j'ai trouvé les restes d’un squelette humain, réduit presque aux jambes. Les os portaient des traces de cuivre; à la tête el aux pieds se trouvait une pierre de grès portant une face plate. Autour de cette sépulture centrale, il y avait des traces d’autres sépultures, incinérations et inhumations, disséminées dans la terre. J’v ai recueilli des anneaux de doigt, des bracelets en bronze avec ornements très simples, des fragments de fibule, des bracelets en lignite, les débris d’une ciste à cordons en bronze, les débris d’une épée en fer avec fourreau, dans la rouille duauel étaient incrustées des traces de tissus, enfin des anneaux en fer el des débris d’amphore. Le tumulus n° 3 n’a que 30 mètres de diamètre et 1*70 de hauteur. II ne contenait qu'au centre les traces d’un vaste fover, composées de cendres, de charbons et d’ossements calcinés. Au nord de ce foyer et au-dessous il y avait (4) Extrait d’un mémoire plus étendu el délaillé qui paraîtra prochainement dans le Bulletin de la Société Grayloise d'émulalion. « x nn. | HQE r Sal parer 7 L “ A. GASSER. — Fouilles dans les Tumulus de Mantoche. 97 | æ= =. + SP Re" LA 2 * #- be: L - - ‘ 1 ' 2 ? L Pointe de fièche en Silex (Tum. 1), gr. n. Pointe de flèche en fer (Tum. 4), gr.n Pointe de fièche en silex (Tum. 4), gr. n. Bouterolle et entrée de fourreau d’épée en fer (Tum. 4), 1/2 gr. Poignée d'épée en fer (Tum. 4), 1/2 gr. Pointe de javeline en bronze (Tum. 4), gr. n. Armes recueillies dans les tumulus de Mantoche (Haute-Saône). Et 98 À. GASSER. — Fouilles dans les Tumulus de Mantoche. — ——— — une grande amphore, de forme globulaire, qui mesurait 045 de hauteur et 0"40 de large; elle était couchée sur le flanc et ne contenait que des cendres et de la terre : à côté se trouvaient les débris d'une assiette creuse en terre noire assez fine, mais sans ornements. Le tumulus n° 4 est de forme elliptique, de 035 sur 0"25 comme longueurs d’axes et 1"80 de haut. La partie est ne renfermait aucun vestige, la partie ouest avait un noyau de pierres amoncelées contenant un squelette humain réduit à la tête et à quelques os du thorax. Sur le tas de pierres j'ai recueilli un bracelet en lignite, un autre en bronze formé d’un simple fil rond, un torque en bronze mince et orné de bossettes, et parmi ces ornements une pointe de flèche en silex finement taillé, de forme triangulaire, à pointe acérée. Au sud de cette sépulture, sur le sol naturel, on voyait les traces d’un grand foyer, formé de cendres avec quelques charbons et débris d’ossements parmi les- quels une dent de cheval. Sur ce lit de cendres, j'ai recueilli un faisceau d'armes composé d’un fourreau d'épée en fer, dü type de la Tène I (par la bouterolle ajourée et l’entrée en accolade), d’une épée en fer dans son fourreau, de même type, de six pointes de flèches en fer mais formées d’une plaque triangulaire avec ailerons et pédoncule qui s'emmanchait dans la fente d’une hampe en bois dont les vestiges existaient encore, de deux javelines, l’une à pointe en fer en forme de feuille, emmanchée à douille, l’autre en bronze de type larnandien, également emmanchée à douille ; enfin d’une grande lance de 2 mètres environ de longueur, la pointe en forme de feuille avec nervure médiane et le talon en fer. Parmi ces armes, j'ai encore recueilli les débris calcinés d’un mors en fer, un gros morceau d’ambre rouge percé d’un trou de suspension et trois perles en verre bleu. Âu centre de ce tumulus et presque à la surface, j'ai recueilli les débris d’un vase en terre jaune assez fin, à deux anses, et une fibule ou broche formée d’un cabochon en fer orné et recouvert d'une feuille d’or, du type de la Tèrre IE. La terre des quatre tumulus contenait, épars, de nombreux tessons de poterie très grossière et des éclats de silex, débris de taille ou fragments d'instruments, avec des fragments de polissoir ou de meule en granit et en grès, et un fragment de hache en granwacke polie. Mais leur état, le tran- chant émoussé des fragments de silex, montrait clairement qu'ils avaient été apportés avec la terre, laquelle était différente du sol naturel et avait été probablement empruntée au sol d’une ancienne station néolithique située à quelque distance et sans doute au bas de la côte sur laquelle sont placés les tumulus. En résumé, ce groupe de quatre tumulus présente deux modes de cons- truction et de sépulture : 4° linhumation sous des cairns de pierres, qui paraît être le mode le plus ancien: 2° l’incinération simple ou dans de grandes amphores, dans la terre amoncelée sur les cairns des tumulus n° 2 et 4; autour d’une sorte de monument, dans le tumulus n° 1: ou encore dans un tumulus complètement en terre, tumulus n° 3, qui paraît être le plus récent. Le mobilier funéraire recueilli appartient en majeure partie aux types de la Tène Let date, par conséquent, les sépultures de l’époque marxienne à son début; cependant les amphores, qui sont en terre micacée, peu cuite, à parois épaisses, certainement de fabrication locale et préromaine, pourraient re- monter à la Tène IT ou IF, au Beuvravsien. I v à lieu de remarquer cependant que les cistes à cordons ont généra- lement été recueillies dans des tombes hallstattiennes. Bien remarquable aussi est la présence dans un même faisceau d'armes, avant certainement appartenu à un même guerrier, d’une pointe de javeline en bronze, de type larnandien, jointe à des pointes de flèches en fer d'un modèle rarissime sinon unique, à ailerons et pédoncule, Quant aux deux pointes de flèches en silex, + ETES : MR ru We { " mn r À a LES 4 GASSER. — Fouilles dans les Tumulus de Mantoche. 99 # — Jeur présence est certainement intentionnelle, mais avec un caractère votif. [1 est certain que les armes de l'époque néolithique, quand elles ont été rem- placées, pour l'usage, par des armes de métal, ont pris un caractère symbo- ….lique, sacré ou simplement superstitieux qui s'est perpélué jusqu'à nos jours — et explique leur présence jusque dans des tombes mérovingiennes. Mes fouilles de 1903, confirmant d'une manière péremptloire mes observa- tions sur le préhistorique, remontant à plus de 15 ans, établissent que le — bronze n’a pas été abandonné, dès le premier âge du fer, et remplacé par ce métal pour les flèches et les javelots. Il y a même lieu de se demander si, dans — notre région du moins, il y a jamais eu un véritable âge de bronze et si ce métal, d'origine orientale, n'a pas été de tout temps importé seulement pour les armes et les objets de luxe. La forme de nos pointes de flèche en fer les rapprochent singulièrement de celles en silex taillé; en {ous cas, on ne peut plus dire que la monture à douille a été exclusivement en usage pour les pointes en fer. Quant aux pointes en silex, on voit qu'on en connaît de posté- … rieures au premier âge du fer, de même du reste que des haches de pierre polie. J'ai reconnu depuis longtemps que les divers types d'objets ne peuvent …— dater a priori que lorsqu'ils ont été recueillis dans des couches superposées, n car souvent un type ancien est demeuré en usage longtemps après qu'un type plus récent est apparu. Mantoche (Haute-Saône). À. GASSER. LE MOUVEMENT PALETHNOLOGIQUE DANS LA RÉGION EST DE VAUCLUSE De nombreux travaux ont déjà paru sur les civilisations préhistoriques et protohistoriques de la région Est de Vaucluse. Beaucoup d’entre eux ont été publiés dans des revues ou des journaux locaux, d'où difficulté des recherches pour les retrouver. Il est vrai que l’Académie de Vaucluse tend à absorber le mouvement scientifique du département et à centraliser ainsi les études. En outre, des chercheurs se sont mis à recueillir des objets et des docu- — ments très abondants; mais certains les ont accumulés sans grande utilité — jusqu'à ce jour, puisqu'ils n’ont pas fait connaître leurs richesses et ont — parfois laissé perdre leurs collections. On m'a signalé ainsi de très belles —_ pièces abandonnées servant de pavés sur une place publique. | Aussi me suis-je décidé à écrire ces lignes pour attirer l'attention sur cet …. … état de choses et adresser un pressant appel aux collectionneurs, leur deman- dant de rédiger des documents sur leurs trouvailles, pour incomplets qu'ils soient. Certains renvoient la réalisation de ce projet de jour en jour. Combien peuvent en être empêchés ultérieurement ? Un objet de collection sans ren- seignements sur son origine n’a presque plus aucune valeur scientifique, Je sais que certains érudits, notamment M. Devdier, notaire à Cucuron, pré- - parent de vastes travaux d'ensemble; mais j'ai entendu exprimer par de bons esprits le désir que le mouvement fût général et que chacun, sans timidité exagérée, apportât sa pierre à l'édifice. Toute personne qui dit simplement ce qu'elle a trouvé rend service et elle ne sera jamais ridicule, quelque modeste | que soit son travail. J'ose espérer que, soit bientôt, soit un peu plus tard, nous connaîtrons le résultat des récoltes ou des fouilles entreprises par tous ceux qui mont autorisé à les citer dans cette note. En me donnant celle auto- 100 CH. COTTE. — Le Mouvement palethnologique. risation, ils se sont associés au vœu général de créer un mouvement scienti- fique encore plus énergique que celui qui existe actuellement. Cependant la région Est de Vaucluse, par la richesse de ses gisements, a déjà suscité de nombreuses bonnes volontés. Sans prétendre faire une biblio- graphie complète de la question, je citerai les travaux classiques faits sur Gargas (Solutréen de de Mortillet); l'étude d'Emile Arnaud sur la Baoumo dei Peyrards (Moustérien); le mémoire de Nicolas sur Bonnieux et Buoux (1); celui de feu Moirenc sur la Combe de Lourmarin, Buoux et les Claparèdes; celui de Rochetin sur la vallée de l’Aïguebrun et Buoux (2). Ces chercheurs ont utilisé en partie les collections de M. Garcin à Apt et du docteur Bonnet à Bonnieux, ainsi que les fouilles de Louis Jullien (3). D'autres recherches ont été faites. MM. Deydier et Mistral fils ont fouillé à nouveau Buoux, la Baoumo deï Peyrards et les Claparèdes. Ce dernier plateau comprend un ensemble de stations qui ont fourni un très grand nombre de pièces de toute beauté, notamment des tranchets et d'abondantes pointes ovales, en forme d'amandes, de feuilles, à pédoncule et barbelures, ete. M. Brunel (de Rocsalière) a con- sacré vingt ans à recueillir une très riche série d'objets. J'y relève notamment des haches polies dont certaines de très petites dimensions. M. Mistral me dit avoir recueilli entre autres choses à la Brémonde des perles en serpentine. Je me contenterai de citer encore les belles collections de M. Lazard à Rocsa- lière et de M. Moirenc à Bonnieux. Jusqu'à ce jour les Claparèdes n’ont guère été étudiées que par des personnes étrangères à la localité (comme Je le suis moi-même), exception faite pour feu Moirenc et M. Mistral, qui a publié, dans l’Indépendant Aptésien du 16 juin 1901, un article sur la station des Tours. Ce dernier me signale ses fouilles, qui seront sans doute publiées un peu plus tard, aux stations des Tourettes, des Bruvères (près des Jean-Jean), du viaduc du chemin de fer, près d’AÂpt, de Perréal, de la Recougourdière, grotte de Roquefure (à poteries, silex, maxillaire humain), stations diverses de Saint- Saturnin, abri de Castillon, près Saint-Martin-de-Castillon (4); enfin stations de Mesteyne, de l’Arcouade et des Brouquiers, près de Viens. Ces trois der- niers gisements renferment des poteries et de fines pointes de flèches. Je ne parlerai pas des lacs à palafittes qu'on avait cru voir dans la vallée du Calavon. Gargas n’a pas été sans attirer fous les collectionneurs de la région. Je citerai parmi eux MM. Devdier, Mistral, Brunel, etc. On a fait à ce célèbre gisement de très nombreuses découvertes qui modifieront certainement l'idée que l’on s’en fait actuellement et qui concordent parfaitement avec les théories soutenues contre M. de Mortillet sur le Solutréen. M. Barthélemv, qui demeure à côté du plateau, l’a visité très fréquemment, et je suis heureux de m'asso- cier à son opinion. Pour lui, ce gisement est du néolithique pur. Sans me baser sur un morceau de bronze, trouvé par lui, et qu’il suppose avoir appar- tenu à une fibule, Je croirais même volontiers que nous nous trouvons en présence de la fin du néolithique et peut-être même de l'aube des métaux. Je résume les cueillettes que me signale M. Barthélemy : tranchets, haches polies de toutes tailles, pointes à pédoncule et ailerons, pointes en amande ou en feuille de laurier souvent plus grandes que celles citées par M. de Mortillet, racloirs arrondis en croissant, grattoirs finement retouchés, cou- eaux usés, lames à coches. M. Barthélemy insiste sur deux pointes qu'il possède formant transition entre les pointes en forme de feuille et les pointes à pédoncule, sur les variétés des tranchets et sur les caractères des silex non ) Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 1885. (2) Ibid... 1894. (3) Le nom de celui-ci est souvent orthographié Jullian. (4) Cet abri est assez analogue à celui de Saint-Marc, près d'Aix, | e L St 1 CH. COTTE. — Le Mouvement palethnologique. 101 patinés de Gargas. Il est d’ailleurs à peu près impossible, à part la patine, …. «le distinguer beaucoup de pièces de Gargas de ceiles des Claparèdes,. Une des localités les plus intéressantes à éludier sera certamement Murs avec ses grotles et ses stahons. Ces dernières ont élé parcourues par M. Auphan. Il y a recueilli une collection splendide, dont il a généreusement éparpillé une partie des richesses. Dans sa lettre 1l me donne les renseigne- ments suivants que j abrège : « Il a découvert, il y a trois ans, les premiers maillets à une ou à deux rainures de Murs (1). Depuis lors il en a été trouvé plus de deux cents dans les sablières de la Bouisse (N.-0. de Murs), dans celles de Chatemaye et sur le coteau des Vallons (0. du village). Ces maillets se trouvent mêlés à des décombres de grès rouge à rognons de silex qui constitue la roche locale; il semble que les maillets étaient destinés à briser le grès pour extraire les silex dont les éclats patinés couvrent le sol. Une station néolithique à grattoirs, perçoirs, pointes de flèches barbelées, pointes en amande, haches polies, se trouve à la campagne de la Chaiene, au S.-0. de Murs. Des grottes au N.-E. de Murs, à 100 mètres de la Berigoule, ont fourni à M. Auphan des ossements d'animaux divers avec des silex grOosSiè- rement taillés et de la poterie préhistorique. Enfin M. Auphan a recueilli de très nombreux objets isolés. » Si ce n était m écarter de la région que je viens de passer en revue, je m'étendrais sur les belles découvertes de la vallée de la Nesque. Le canton de Sault a fait déjà l’objet de plusieurs études, notamment de la part de M. Roger Vallentin. Je ne puis résister au plaisir de signaler les fouilles de M. Mistral, notaire à Sault, et de son fils, déjà si souvent nommé dans cel article. M. Mistral fils m'a donné des renseignements que Je résume ici « La grotte du Castellaras (gorges de la Nesque), lui a fourni environ 800 cou- teaux arrondis ou pointus, des grattoirs, des pointes de flèches diverses, notamment à barbelures, des nucléi, des percuteurs, des concasseurs en marbre ou serpentine, des haches polies (dont une de 18 centimètres de long), des fusaïoles, des poteries à anses et dessins variés, dix-sept billes en cal- Caire, serpentine ou jais (2) des parures en dents, coquilles ou ossements perforés; les outils en os sont variés : polissoirs, gouges biseautées, racloir formé par une omoplate (3), sifflet fourni par une phalange perforée, poinçons, aiguilles. Dans cette grotte M. Mistral a encore recueilli une portion de maxil- laire humain et une faune variée. Il a trouvé une civilisation analogue dans l'abri sous roche du Castellaras (pointe à pédoncule et barbelures de 7 centi- mètres de long), dans l'abri sous roche de Saint-Michel et dans la grotte voisine du même nom (gorges de la Nesque). I a aussi fouillé la grotte mous- térienne de l’Obeisier, les stations moustériennes du col des Fourches, des Couchettes et du Deffends; cette dernière station lui a donné cinq outils du type chelléen. Il a encore étudié les stations néolithiques de Buan (poteries grossières), du quartier de l'Oratoire, du Méni, la grotte sépulcrale située dans une maison du Cours, à Sault, et la station en plein air de Pampouillet, analogue au plateau de Gargas. » Dans la vallée de la Durance, je ne puis citer pour l'instant que des fouilles à Régalon, publiées l’année dernière dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, et des notes que j'ai recueillies sur des découvertes d'objets néolithiques isolés faites dans la vallée d’Aygues (communes de La Tour, Cabrières, La Motte, Saint-Martin-de-la-Brasque, Peypin, Grambois). Je citerai aussi à La (1) Ces maillels, sous des noms divers, avaient élé fréquemment signalés ailleurs (voir notamment Cazalis de Fondouce, Allées couvertes de Provencel. (2) On sait que ces billes ont été rencontrées assez souvent dans les grottes du Gard. (3) j'ignore si cet instrument est analogue à un oulil trouvé par moi à Châleauneuf-lès- Martigues. EE. 102 Le Mouvement palethnologique dans la région Est de Vaucluse. a — Motte des pointes de flèches en bronze depuis égarées ; et, au-dessus du hameau de Belle-Eloile, une hache en bronze ou cuivre, peut-être égarée elle aussi actuellement. Non loin de ce même hameau j'ai découvert, sur le Collet- Redon, un oppidum à double enceinte dominant la source de Mirail (étym. : Mirabilis). Le propriétaire, M. Sédallian, a bien voulu me réserver le droit de fouiller cet oppidum. Je n'ai pu y faire jusqu'à ce jour que des récoltes sommaires qui m'ont fourni des éclats de silex, des pierres de fronde et des débris d'une poterie non faite au tour, à couleur assez vive quoi qu’un peu vineuse à l'extérieur, grise dans la cassure. La pâte contient comme matière dégraissante des cristaux noirs brillants. Les bords sont repliés en dehors ; les anses sont à section circulaire. Cette poterie a été peu ou pas étudiée dans notre région jusqu'à ce jour. L'ensemble de l’oppidum me paraît indi- quer une époque historique probablement antérieure à celles des oppidums du Castellas de Peypin, de la Tourrache et du Castellas de Saint-Martin. Cette revue rapide montre combien sont nombreuses et riches les stations de la région Est de Vaucluse. J’exprime encore le vœu que de nombreuses études nous permettent bientôt de les mieux connaître. Marseille. Ch. COTTE. x NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Sur quelques « Hélices Xérophiliennes » du groupe Variabiliana recueillies aux environs de Dieppe (Seine-Inférieure). — Pendant un court séjour à Dieppe, en sep- tembre dernier, J'ai recueilli un certain nombre de Mollusques parmi lesquels quelques formes intéressantes. La plage de Dieppe et ses environs immédiats sont relativement pauvres; on n’y rencontre guère que les espèces les plus communes de la faune de la Manche, parmi lesquelles, cependant, quelques-unes moins répandues, comme : Ostrea lamellosa Brocchi (sur la plage, en allant vers Puy), presque toujours attaqué par les éponges perforantes et bien conforme à la figuration de A. Dollfus (1); Mytilus trigonus Locard; Solen pellucidus Pennant, etc., et, au milieu de Patella vulgata Linné, remarquablement polymorphes et très abondants sur les rochers découverts à marée basse en allant vers Puy, le rare Patella hypsilotera Locard, si reconnaissable à sa grande taille et à son galbe très élevé. Les champs surmontant les falaises, le chemin creux qui descend vers la plage de Puy, les fossés et talus du vieux château de Dieppe, servent d’asile à de nombreuses colonies d’Aelix appartenant au groupe Variabiliana. J’ai constaté la présence des espèces suivantes : HEzix XALONICA Servain. — Xelix Xalonica Servain, 1880, Moll. Esp. Port., p. 102; Locard, 1894, Coq. terr. France, p. 222, fig. 293-294. Cette espèce est, de toutes celles acclimatées aux environs de Dieppe, la moins typique et celle affectant le plus grand polymorphisme. Le type est encore plus rare qu'aux environs de Paris; la forme la plus répandue est une variété subglobosa, de galbe plus élevé, à spire plus haute, convexe subconique en dessus et à dernier tour moins développé en diamètre. Diam. : 13-14 millim.; haut. : 10-11 millim. Commun à Dieppe, à Puy. Hezix Cyzicensis Galland. — Æelix C'yricensis Galland 2n Coutagne, 1881, Bassin Rhône, p. 13. tspèce bien typique à Dieppe et parfaitement conforme à la très exacte figuration donnée par A. Locard dans sa Conchyliologie française (2). Galbe bien conique en dessus; tours à croissance très régulière, mais non étagés et restant toujours bien convexes; bourrelet interne faible, submarginal, brun clair, souvent rosé; test jaunacé roux, avec bandes brun foncé ou marron, très apparentes : une supra-carénale con- tinuée en dessus, 5-8 infra-carénales toutes plus ou moins élargies aux environs de l'ouverture. Diam. : 13-13 1/2 millim. ; haut, : 10-11 millim. Commun; Dieppe, Puy. (1) Dorrrus (A.). — Les plages de la Manche. Moll. test. rec. entre Berneville et la Dives: in Feuille des Jeunes Nalur., 1897, pl. I, fig. 1. (2) LocanRD (A.), — Conchyl. fr.; les coq. Lerr.; 1894, p. 224, fig. 295-296. hé Léés sims Li de — | E: | | L Notes spéciales et locales. 103 Haezrx MuciniICA Bourguignat. — Aelix mucinica Bourguignat ën Locard, 1894, Cog. terr., p. 227, fig. 299-300. —.… Le type n'existe pas, mais on rencontre une jolie variété m2n0r mesurant 6 1/2-7 “ millim. de hauteur pour 8 1/4-9 1/2 millim. de diamètre. Peu commun; Puy. Hezrx FERA Letourneux et Bourguignat. — //elix fera Letourneux et Bourguignat, 1887, Prodr. Malacol. Tunisie, p. 50. Cette petite forme, dont le type a été découvert en Tunisie, est assez commune le long des murs de l'Hôtel de la Plage, à Puy. Elle est bien typique, de taille normale, à test porcelanisé et présente une var. zonula caractérisée par la présence de traces apparentes de deux bandes, l’une supra-carénale assez visible, l’autre infra-carénale plus confuse. Cette même var. zonula se retrouve chez l’Æ. acomptia Bourg., autre forme à test porcelanisé, aujourd’hui acclimatée aux environs de Paris (1). M HErix PILULA Locard. — Helix pilula Locard, 1894, C'og. terr. France, p. 229, | fig. 203-204. | Bien typique, de taille normale ou un peu forte, avec un bourrelet interne roux assez | saillant, le test est orné de 4-6 bandes brunes dont l’une, supra-carénale, continuée en dessus. Diam. : 10 1/2-11 millim. ; haut. : 9-10 millim. Commun; Dieppe, Puy. Var. comca, nov. form. 4 Galbe presque aussi haut que large, très fortement conique en dessus, bien bombé | en dessous; tours plus étagés, séparés par des sutures un peu plus profondes, dernier tour un peu plus développé; ouverture plus petite, presque ronde, à bords conver- gents; même test. Diam. : 10 millim.; haut. : 9 millim. Rare; Puy. d Hezix LINEATA Olivi. — Æelix lineata Olivi, 1799, Zool. Adriat., p. 77. Un seul échantillon recueilli à Dieppe, sur les talus du vieux château, au milieu d’une colonie populeuse de l’Æ. cyzicensis Gall. Cet échantillon est de galbe plus surbaissé que chez d’autres types du midi ou du littoral océanique de l'Ouest de la France; son dernier tour est plus globuleux, arrondi. Test jaunacé un peu brillant, solide, orné de 5 bandes brunes, la supérieure continuée en dessus. Diam. : 14 3/4 millim.; haut. : 12 1/2 millim. Hezix AGuA Hagenmüller. — Æelix agua Hagenmüller 2n Locard, 1882, Prodr. | Malacol. franç., p. 116 et p. 344. - Forme rare, vivant au milieu des ZZelix cyzicensis Gallaud, sur les Graminées couvrant les talus du vieux château, à Dieppe. Galbe élevé, brun conique en dessus, bombé en dessous; test subcrétacé, blanc brillant, lavé de roux, orné d’une bande brune supra-carénale étroite, continuée en dessus. Diam. : 11-12 millim.; haut. : 11- 11 1/2 millim. Outre ces Variabiliana, j'ai recueilli : à Dieppe, ja var. menor de l’'Helix aspersa Müll., assez bien caractérisée, vivant en compagnie de Cyclostoma elegans Müll., sur de maigres chardons, au pied des falaises, non loin du Casino; à Puy, sous la mousse des haies, Æyalinia septentrionalis Bourg. À Rouen, dans la Seine, en face la gare rive gauche : Zemnæa contorta Serv.; Vevipara Bourguignati Mab., V. subfasciata Bourg., et dans les fossés près la gare des marchandises (rive gauche) : Æelixr fœni Loc., avec Hyalinia septentrionalis Bourg. (2), assez communs. k En résumé, les Variabiliana recueillis à Dieppe, vivent sous un climat relativement — froid, plus froid que celui de Paris; ils restent cependant plus typiques, parce qu’ils sont directement soumis à l’influence maritime. Il est d’ailleurs à remarquer que, là encore, ce sont les petites espèces de galbe élevé et à ombilic très étroit qui se sont acclimatées de préférence. M. A. Giard a observé le même phénomène dans le Pas- de-Calais, aux environs de Boulogne, Le Portel, Wimereux, Ambleteuse, ete. (3), et nous avons eu, à différentes reprises, occasion de remarquer les mêmes faits chez les Variabiliana acclimatés aux environs de Paris (4) et d'Angers (5). Paris. Louis GERMAIN. AS a bd: ab. 2. 0 dd A6. À Coquilles fossiles trouvées en 1903 dans les sables de Saint-Gobain (Yprésien). Nora. — Les numéros d'ordre en marge sont les numéros d'ordre des genres et des \ / . ’ 7 espèces adoptés par M. Cossmann dans sou f'atalogue illustré des C'o- qualles fossiles de l’éocène des environs de Paris. ABRÉVIATIONS. — T.C. = très commun; ©. = commun; A.R. = assez rare; R. =rare; LR: trés rare. se () LocanrpD (A.) et GERMAIN (L.). — Intr. esp. mérid. faune malacol. environ Paris; 1904, p. 15. (21 Ce même Hyalinia habile aussi à Aumale, dans la forêt d'Eu, en compagnie de Jleliæ M Morbihana Bourg., et de Bulimus centralis Loc., sous les détritus de feuilles mortes. Le . (3) GraRD (A). — In litt., 1904. Une seule espèce n'appartient pas à ce groupe, c'est l'H. Augus- A liniana Bourg., qu'il est fort intéressant de retrouver sous celle lalitude, 1 (4) Locarp (A.) et GERMAIN (L.). — Introd. esp. mérid. faune Malacol. Paris, 1904, ; (5) GERMAIN (L.). — Etud. Mol. Maine-et-Loire, 1903, p. 39 et pp. 124-129, TR RE us 104 Notes spéciales et locales. Genre Espèce PÉLÉCYPODES 11 6 TR. Solen laversinensis Lef et Wat. 20 3 T.C. C'orbula gallicula Desh. » 13 T.C. — striatina Desh. » 19 ER: — regulbiensis Morris. 35 1 T.R. Tellina pseudorostralis d'Orb. » 13 R. — Edwardsi Desh. 48 8 Ri Venus cytheræformis Desh. 50 2 C. Meretrix proxima Desh. » 8 ii — ambigua Desh. » 32 R. — __ gibbosula Desh. 57 34 AR. Cyrena tetragona Desh. 62 1 Fe Libitina parisiensis Desh. 69 5 Ce: C'ardium subporulosum d’'Orb. 72 1 TR. Wemocardium W ateleti Desh. 80 22 AR. Mysia Eudora Desh. » 26 C. radians Meller. 82 2 A.R. ZLucina C'uvier: Bayan. » 11 A.R. — consobrina Desh. » 19 C. — Levesquer d'Orb. » 20 A.R. — bipartita Defr. » 24 LEA — proxima Desh. » 5 C. — Requieni Levesque. » 52 E; — dafficilis Desh. » 57 Fe — Foucardi Desh. » 58 R. — microdonta Desh. » 72 A.R. — daiscors Desh. 96 1 A.R. Crassatella plumbea Chemn. » 2 h: — Thallavignesi Desh. » 20 EC: — propinqua Wat. » 21 1178 — trigonata Lamk. 97 1 GC. Cardita planmicosta Lamk. » 12 TC: — Prevosti Desh. » 29 Aix 07 — decussata Lamk. 104 9 T.C. WNucula fragilis Desh. 108 2 TR. Zimopsis lentiformis Desh. 109 6 T.C.. Axinœa humilis Desh. 110 4 C. Arca disjuncta Desh. » 46 C. — globulosa Desh. » 51 Cs — dispar Desh. » 52 E: — margaritula Desh. 129 10 T.R. Radula analogua Wat. 131 2 TR. Chlamys Mellevillei d'Orb. 132 1 R: Amussium squamula Lamk. 135 28 AR. Ostrea multicostata Desh. SCAPHOPODES 1 3 C. Dentalium incertum Desh. 5 » 7 R,. — æquale Desh. » 9 R. — striatum Sow. GASTROPODES 6 3 BE: Fissurella sublamellosa Desh. T1 9 TR. Seutum arenarium Wat. 33 1 C. Collonia marginata Lamk. » 12 C. — _ turbinata Desh. 40 1 AR. Velates Schmaideli Chemn. » 1 A ER — — — (jeunes). 49 3 TR. Zulima nitida Lamk. 51 3 TR. Woso constricta Desh. 52 9 TR. Sealaria aizyensis Desh. » 38 R. — Lamarcki Desh. 59 9 A.R. Adeorbis nitidus Desh. » 12 A.R. — _ similis Desh. 61 9 LA Natica separata Desh. » 10 é 8 À — epiglottinoides Desh. RÉ 3 »= | _ Genre Le: » 64 Espèce 21 Hi bi Co BONNE OR ES 2 TR Ro Et ND 1 DO OIN OR EE HQE EE À TO O À ni is ho B TH TO =T 00 CO mi OÙ NO 1 O9 RO ha à CO Ha ni »H>O000088>H6 1 OHOBEELONENP RHONE ER DENON NRNTONENOBNENNENENSE50Q QQxO DE O0C Oxo m Q " a Q ÔQ CxnOQ Ho x Divin EH Notes spéciales et locales. 105 Natica hantoniensis Pilk. Ampullina splendida Desh. — semipatula Desh. — Levesquei d'Orb. — sinuosa d’'Orb. — paludinifor mis d'Orb. Xenophora Gravesi d’Orb. nummulitifera Desh. ne aperta Pol. Paryphostoma minus Desh. Solarium bistriatum Desh. — patulum Lamk. — canaleculatum Lamk. — plicatum Lamk. — marginatum Desh. Homalaxis bifrons Lamk. — laudunensis Desh. — Deshayesi Michaud. Turritella solanderi Mayer (E.). Mesalia W ateleti Des Vermetus anguillinus Desh. Cerithium unisulcatum Lamk. Daiastoma variculosum Desh. Bittium plicatulum Desh. Trypanaxis deceptrix Desh. Rèmella fissurella Lin. T'erebellum fusiforme Lamk. Gasortia tuberceulosa Duclos. Porula tricostata Desh. Morio diadema Desh. Murezx foliaceus Desh. — dyscritus Cossm. Typhis coronarius Desh. Columbella angusta Desh. Siphonalia Mariæ Meller. — angusticostata Meller. Sycum bulbus Sol. — bulbiforme Lamk. Latirus herouvalensis Desh. Streptochetus Mellevillei Cossm. Clavilithes deformis Sol. — costarius Desh. Latirofusus funiculosus Lamk. Fusus unicarinatus Desh. Matra hordeola Desh. Cryptochorda stromboïides Hermann. Voluta angusta Desh. Volutilithes elevatus Sow. — trèsulcatus Desh. Marginella elevata Cossm. Olivella mitreola Lamk. Ancilla buccinoides Lamk. — arenaria Cossm. C'ancellaria delecta Desh. — angusta Watelet, _ lœviuscula Sow. C'onus bicoronatus Meller. Pleurotoma terebralis Lamk. polycesta Bayan. decipriens Desh. streptophora Bayan. prrulata Desh. metableta Cossm. Nalssoni Desh. Lajonkairei Desh. expedita Desh. PM en 106 Notes spéciales et locales. Genre Espèce » 34 AR. Pleurotoma striatularis Desh. » 35 FR, — spreta Desh. » sl GE — curvicosta Lamk. » 44 TR. ee Larteti Desh. » 45 A.R. — tenuistriata Desh. 225 14 AR. Drillia turella Lamk. » ie DENT Ga — turella, var. speudospirata Cossm. » 16 R: — granulata Lamk. » 17 LME — subgranulosa d'Orb. 226 5 LE Raphitoma subattenuata d'Orb. » 6 A.R. — striolaris Desh. » 13 R. — leptocolpa Cossm. 231 1 KR. . T'erebra plicatula Lamk. 253 7 R. Actæon electus Desh. » 12 R. — procerus Desh. 241 il T.C. Bullinella Bruguierr Desh. 249 7 GC: Roxania semistriata Desh. 245 3 TR. Æengicula minor Desh. CÉPHALOPODES 2 6 TR. Belosepra tricarinata Wat. POLYPIERS ET DIVERS T'urbinolia semigranosa Michelin = Spenotrocchus. Lunulites radiata Lamk. Seutellina rotunda Galeott1. Taitharea Gravesi. T'urbinia graciosa Michelin. Eschara mailleporacea Milne Edwards. Alveolina oblonga. Myliobatrs. Lamna elegans. — Hope. — compressa. S'erpula heptogona Sow. T'ube de Teredo modica. Nummulites lenticularis. Mayot par La Fère (Aïsne). LHOMME. Sur l'habitat de Silene maritima Wither dans le Nord de la France. — Quoi qu’en aient dit certains botanistes, S2lene maritima With. constitue un type bien net, facile à distinguer en général des nombreuses variétés de Silene inflata Smith, même dans les endroits où les deux plantes sont presque mélangées. En Bretagne Silene maritima vit principalement sur les rochers maritimes. II abonde dans les îlots granitiques du Morbihan où ses capsules sont fréquemment habitées par une chenille de Pian- thœcria (1). Mais il s’avance quelquefois assez loin dans l’intérieur le long des rivières. C’est ainsi qu’il remonte jusqu’à Pont-Réan près de Rennes, jusqu'aux rochers Coquil- leau près la Châtaigneraie en Vendée, jusqu'aux rochers d’Argenton-Château dans les Deux-Sèvres, ete. Cette forme de l’intérieur, qui croît aussi en Bretagne sur le sommet des Montagnes-Noires et d’Arès a les feuilles plus étroites, linéaires lancéolées et les appendices de la corolle sont d'autant moins distincts que la plante croît loin de la mer; tout à fait à l’intérieur 1ls sont remplacés par deux bosses (J. Lloyd, {ore de l'Ouest, Ed. 2, p. 81). Dans le Nord de la France on trouve S, maritima sur les falaises jurassiques du Boulonnais, d’Audresselles au cap Gris-Nez, tout à fait au voisinage de la mer dans des conditions qui rappellent celles où on l’observe en Bretagne et en Normandie. Mais en quittant la côte on retrouve la plante très peu modifiée assez loin vers l’intérieur des terres dans des stations artificielles d’un genre tout spécial. Elle abonde sur la voie ferrée, végétant à merveille dans le ballast charbonneux des gares d) Cette chenille était particulièrement abondante en août 1898 dans les capsules des Silene de l'ile Gavrinis. Je n'ai pu obtenir l'insecte parfait qui est sans doute différent de D. capsincola Hb. Ce dernier, très commun dans le Nord, habile à l'état larvaire les capsules de Lychnis vesperlina Siblh, Je ne l'ai jamais trouvé dans les fruits de $S. marilima des côtes de la Manche. Notes spéciales et locales. 107 de Terlincthun, Wimereux, Aubengue, Wacquinghem, etc. Il serait curieux de suivre “sa dispersion vers le Nord et vers le Sud en suivant la voie ferrée. À Wimereux, — S. maritima est commun également entre les pavés des trottoirs extérieurs de la gare _ du côté de Wimille. Dans un fort joli mémoire, trop peu connu en France, sans doute parce qu'il est Écrit en danois (1), Eug. Warming a étudié avec soin les diverses variations de sexua- lité que S. maritima présente sur les côtes de Danemark. Ces formes sexuelles et ‘d'autres encore non signalées par Warming, se trouvent à Wimereux. Certains pieds ont les styles très longs, les étamines plus courtes que la capsule et les anthères avor- tées : ce sont des plantes femelles au point de vue physiologique. D’autres ont les éta- mines exsertes, les styles courts et paraissent se comporter surtout comme mâles bien qu'ils puissent cependant donner des graines. Certaines formes longistyles semblent aussi avoir des étamines fertiles. On trouve parfois des plantes où les styles sont au nombre de cg au lieu de trois. Une étude attentive des phénomènes de sexualité chez ce Silene donnerait certainement des résultats intéressants. ir À. GraRp. | Sur la ponte du Pseudophloeus Falleni Schilling. — Les touffes épaisses et diffuses | d'Érodium cicutarium l'Herit. (forme Z. pilosum Bor) si communes dans les dunes | d'Ambleteuse, Pas-de-Calais, servent d’abri et de nourriture à de nombreux insectes, notamment à la jolie coréide Pseuaophloeus F'alleni Schilling. Schilling indique comme plante nourricière Genista tinctoria; Herrich-Schæfer, S'partium scopariuwm,; Fieber, f'ilago et Genista. De même que Lethierry qui l’a signalé à Dunkerque, je n’ai jamais rencontré cet Hétéroptère que sous les feuilles d’£rodrum cicutarium dans des endroits où les genêts font absolument défaut. Lorsque Pseudophloeus est très abondant, comme cela arrive fréquemment vers la fin de l'été, on trouve facilement des individus arrivés à maturité génitale et l’on peut observer la ponte. Les œufs de forme cylindro-ovoide, allongés et d’une couleur rose saumonée sont très grands par rapport aux parents. Leur grand axe mesure plus du tiers de la longueur du corps de l’insecte. On les trouve parfois déposés sur le dos des adultes soit mâles, soit femelles. Bien que le fait ne soit pas constant et se produise surtout dans les agglomérations, 1l y a 1à, ce me semble, une première indication de la particularité si curieuse de la ponte connue chez d’autres Hétéroptères : Phyllo- morpha lacirniata et divers genres de Belostomide. En ce qui concerne Phyllomorpha laciniata, on a cru quelque temps que le mâle seul portait les œufs. Bolivar avait, en effet, trouvé deux individus mâles avec 8 à 9 œufs collés sur le pronotum, les élytres et les lobes dilatés de l'abdomen (feuille des J. Nat., XXIV, 1894, p. 43). Mais depuis, Horvath à vu une femelle, prise à Port- Vendres, qui portait 5 œufs, un sur la tête et 4 sur le pronotum. Pour les Belosto- mides, E. Schmidt pensait déjà que les femelles déposent les œufs ordinairement sur le dos des mâles, mais quelquefois aussi sur le dos d’une autre femelle (Æ£'ntom. Nachrichten, 1895, p. 206). Miss F. W. Slater à mis le fait hors de doute chez les Zaitha, où les œufs sont portés indifféremment par les deux sexes (The egg-carrying habit of Zætha. American Naturalist, XXXIII, 1899, p. 931-933) et Horvath a prouvé qu’il en est de même chez Appasus japonicus, Diplonychus rusticus et Hydrocyrius Colombiæ, mais que le plus souvent les exemplaires porteurs d'œufs ont l’opercule génital aigu, c’est-à-dire appartiennent au sexe mâle, comme l’a indiqué Montandon (Bull. de la Soc. des sc. de Bucarest, Roumanie, IX, 1900, p. 269). | A. GIARD. D dés: nan" lié. ce Curieuses agglomérations de Dicranomyia modesta Wied. — /)#cranomyia (Lim- nobria) modesta Wied. est un Diptère excessivement commun à Wimereux, dans les … bas-fonds et les creux humides des falaises. Certaines années, à l’arrière-saison, quand les premières gelées nocturnes commencent à se faire sentir, ces insectes engourdis par … le froid et poussés par le vent, volent avec difficulté, s’accrochent les uns aux autres par leurs longues pattes et forment ainsi de grosses pelotes (souvent aussi volumi- neuses que la tête d’un enfant) que la brise fait rouler sur les pentes gazonnées et qui “ont parfois s’accumuler en énormes amas dans quelque coin mieux abrité. On pour- “rait comparer la production de ces boules de Diptères à celle des ægagropiles ou “concrétions marines si communes sur les plages en pente douce de la Méditerranée 4 do à Marseille, Porquerolles aux îles d’'Hyères) et formées de fibres de rhizomes - de Posidonia agglomérées par les mouvements du flux et du reflux. Comme Meigen indique le mois de juin pour l’éclosion de Z2mnobia modesta, j'aurais eu quelque (1) P. Warming, Om Caryophyllacecrnes Blomster (Saertryk af den botaniske Forenings … Fesiskrift, Kjæbenhavn, 1890, p. 259), vk af den be orenmgs 108 Notes spéciales et locales. doute sur l’identité de l’espèce osbervée fin septembre dans le Boulonnais si le savant diptériste R. von Osten-Sacken n'avait bien voulu vérifier ma détermination. Il est probable que Zémnobia modesta présente à Wimereux au moins deux générations annuelles. À. GIARD. L'Echinorhynchus hæruca Rudolphi, parasite de la Rainette. — L'Æchinorhynchus hæruca Rud., une des plus belles espèces de ce genre d’Acanthocéphales a été indiqué jusqu’à présent comme parasite de l’intestin moyen chez Rana tempororia L., Bombi- nator igneus Laur et Bufo vulgaris Laur. Une rainette (/yla arborea 1.) sortant de l’hivernage, recueillie sur la mousse humide au printemps (28 mars 1899), à Wimereux, dans les bas-fonds des dunes de Slack et nourrie en captivité avec des vers de farine, a rendu au bout de quelques semaines, dans ses excréments, un superbe exemplaire de ce parasite. À Comme, d’après Leuckart (1), lÆchinorhynchus hæœruca vit à l’état embryonnaire dans l’abdomen d’Asellus aquaticus L., il est probable que la Rainette s'était intestée plusieurs mois auparavant pendant la saison de la ponte ou à l’approche de l’hiver- nage, les deux seuls moments où ce Batracien fréquente les étangs et les mares où vit le Cloporte d’eau. La Rainette est commune dans les dunes du Boulonnais. La forme septentrionale de ce Batracien présente des changements de couleur beaucoup moins étendus et moins rapides que ceux de la variété du midi (forma meridionalis Boulenger), vendue à Paris chez les marchands naturalistes. A. GrARD. À propos du Ghætocnema tibialis Illiger. — Cette altise, dont M. A. Giard donne la distribution géographique dans la f'eurlle du 1% novembre 1903, p. 13, et qui attaque ordinairement la betterave, se trouve aussi en Meurthe-et-Moselle, où je Pai ‘observée pendant les étés de 1902 et de 1903, en quantité considérable (surtout en 1902), dans des plantations de choux à Bouxières-aux-Dames, près de Nancy. Ces planta- tions, mal soignées du reste, situées en pleine campagne, au milieu d’autres cultures, furent chaque année entièrement dévastées par ces insectes qui perforaient toutes les feuilles de choux d’une multitude de petits trous. En revanche, je n’ai jamais trouvé l’Altise tibiale sur les choux des jardins bien soignés, attenant aux habitations, ce qui paraît confirmer l’opinion de M. A. Giard qui recommande, pour combattre uti- lement cet insecte, des soins culturaux bien compris, notamment l’élimination des plantes sauvages dont se nourrit habituellement l’altise et dont il part pour aller infester les plantes cultivées. Nancy. R. FLORENTIN. Abondance extrême d’Oryctes nasicornis. — Un jeune entomologiste de notre ville, M. Varnier, vient de faire une récolte qui mérite d’être signalée aux nombreux lec- teurs de la feuille. Dans un tas de sciure d’environ dix mètres carrés, il a récolté près de 1,200 Oryctes nasicornis vivants et bien conformés O' et Q; en plus de ces individus adultes, il a recueilli environ 1,000 larves à différents états et quelques chrysalides. Meaux. P. Düumée. Question. — Le 9 juin dernier, M. Thomas, pharmacien à St-Dizier, trouvait sur la route de Marnaval un pied de Zeucanthemum vulgare Lam. Les 14 capitioles qu’il portait avaient tous les fleurons du pourtour nettement en tubes, c’est à peine si la languette terminale mesurait le quart de la longueur. Le pied a été marqué on pourra voir si cette année le phénomène se reproduit. Ce fait a-t-1l déjà été constaté par quelque lecteur de la feuille, et de façon aussi générale ? Saint-Dizier. C. FRIONNET. (1) Leuckart, Ueber den Larvenzustand und die Melamorphose der Echinorhynchen, Leipzig; 1873. ka. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Jp. Oberthür, Rennes—Paris (155-04) Jeunes Naluralisles PI. IV (n° 402, du 1er avril 1904 rie (342 Annréc). G. Loisel et J. Raspail, phot. Fossiles nouveaux de Boury (Oise) et 1 bis. — Rimella Munieri. n.sp.(Lesstries en éventail sont plus apparentes qu et, 2 bis. — Cypræa Raspaili, n. sp. et 3 bis. — Cypræa Malandini, n. Sp. et 4 bis. —_ Siphonalia Fortini, n. sp. (Les cordons spiraux toute la surface des tours, bien qu'ils ne soient visibles que sur leur parti postérieure dans les figures). FIG. 5 et 5 bis. Fusus (Clavilithes) Loiseli, n. Sp FIG. * sur la figure FIG. FIG. FIG. sont également marqués sui £ © +9 à FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES PI. VI (Nc 402, du 1er Avril 1904) IVe Série, 34° Année 1 bis 3 bis s bis P. PETITCLERC. — Ammonites (Oppelia) Baylei Coquand (PI. Il) iliché P. Petitclere FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES PI. V (No 402, du rer Avril 1904) IVe Série, 34° année P. PETITCLERC. — Ammonites (Oppelia) Baylei Coguand (P1. I) Cliché P. Petitclerc : = IVe Série, 34° Année _ N° 402 a Mecklenburg C'ercopidium Heeri Geinitz (1880), Scudder (1885-86) = C'ercopis =\ (Allemagne) Heeri. Schambelen ( C'ercopidium morio Heer (1865-72-76-79). (Suisse) Cercopidium minutum Heer (1865-72-76-79). Mecklenburg LATE NET hs É (Allemagne) si Cercopis jurassica Geinitz (1884). À | Angleterre | Cicada Westwood (1854). Dolbertin \ ANR 1e (Mecklenbare) Cicadinella Geinitz (1884). TERRAINS PRIMAIRES æg Fairplay C'ercopyllis qusticiae Scudder (1890). is Colorado — delicatula Scudder (1890). A ( (Etats-Unis) — adolescens Scudder (1890). Dyas inférieur Fulgorina lebachensis Poldenberg (1877), Scudder (1885), Bron- Lehbach gniart (1885), Scudder (Allemagne) à | SAS antiqua Brong. (1885-1886). Fulgorina Goldenbergi Brong. (1885). is \ — minor Brong. (1885). (Fra N” — ovales Brong. (1885). ne Paleocixius antiquus Brong. (1885). — Fayoli Brong. (1885). Fulgorina ebersi Goldenberg (1877), Scudder (1885), Brongniart Moscovien (1885), Scudder (1886-1890) — f'ulgora ead Dohrn (1867), Gers- Sarrebruck taecker (1876), Brauer (1886). at | | (Allemagne) Fulgorina Kliveri Goldenberg (1869), Geinitz (1875), Kliver (1883), Scudder (1885-1890). Fernand MEUNIER. * Les terrains tertiaires sont beaucoup plus riches en Cicadines. On en a trouvé dans Pambre (Stampien), dans le Tongrien, le Mayencien, le Tortonien et l'Aquilanien. ** Le gisement de Solenhofen est considéré comme Portlandien par E. Haug (Portlandien, Tithonique et Volgien, Bull. Soc. géol. de. France, 3e série, {. XXVE, p. 198), et comme Kimé . ridgien par E. Renevier (Chronographe géologique, Bull. Soc. belge de Géologie, HOT TL AL Bruxelles, 1897) et plusieurs stratigraphes. 122 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. NOTES BOTANIQUES SUR LA BRETAGNE Quittant la Bretagne après cinq années de séjour, je crois qu'il n’est pas sans intérêt de rédiger et faire connnaître ces quelques notes botaniques. J'ai divisé en deux parties le travail qui suit : I. — Plantes naturalisées ou adventices (1). II. — Plantes locales ou intéressantes pour la région. La première partie est une contribution à l'enquête ouverte par M. Adrien Dollfus, dans le numéro du 1* novembre 1903 de la Feuille, sur les plantes adventices de l’Europe occidentale. 7 La deuxième partie a trait aux plantes plus spécialement caractéristiques de la flore occidentale et à celles qui trouvent en Bretagne armoricaine les limites de leurs aires de dispersion. Il convient d'ajouter tout de suite que la répartition de quelques plantes entre ces deux parties — ou entre les diverses catégories de la deuxième partie — n’est pas toujours aussi nette et précise qu'il peut paraître d’abord. Une espèce exolique se reconnaît immédiatement comme introduite. C’est pour les espèces naturalisées ou adventices indigènes [D° X. Gillot, Feuille des J. N., n° 1, p. 93] que la difficulté peut être réelle. La station est souvent alors un précieux indice : des délestages, des dé- combres, un port de commerce, une banlieue de grande ville, un cimetière, s'ils correspondent à des localités exceptionnelles, sont des signes souvent précis de naturalisation. C’est ainsi que nous avons cité dans la première partie l'Alyssum marilimum, signalé seulement sur des délestages et dans un cimetière, et dans la seconde partie : Helichrysum stæchas, Quercus ilex, Sedum cæspitosum, Astragalus bayonnensis, etc., dont les localités ne irahissent pas d'apport récent. En cas de doute, nous avons classé la plante considérée dans la deuxième partie (nous l'avons fait pour toutes les Muscinées). Ce n’est d’ailleurs que par étapes successives, et, par suite, par des naturalisations sans doute très anciennes, que les diverses espèces végétales ont atteint les limites extrêmes de leurs aires de dispersion. Les manifestations de la vie sont, par leur nature, essentiellement variables avec le temps ; c’est aux seules espèces endémiques, en nombre restreint pour chaque région, que se réduirait la flore locale spontanée, si l’on prétendait considérer les plantes comme intro- duites dans les localités de leur zone d'expansion en dehors du centre de dispersion proprement dit — souvent d’ailleurs bien difficile à connaître. D'autre part, une espèce végétale, après avoir atteint à une certaine époque, dans une région donnée, son maximum de dispersion, peut être en retrait sous l'influence de variations de climat et de la concurrence vitale ) M. Miciol définissait ainsi le sens précis de ces deux termes (Bull. Soc, Eludes Scient: l'inistère, 1879) : ; Les plantes naturalisées sont celles qui, échappées d’une région où elles sont spontanées, viennent, par une cause quelconque, s'implanter dans un pays où elles se créent un centre permanent en vivant dans les mêmes conditions et au même litre que les plantes spontanées: Elles finissent par se fixer dans une région sans pouvoir en être désormais éliminées. Telles sont, en Bretagne : Gnaphalium undulatum L., Senebiera pinnalijide Poirier. Les plantes adventices sont celles qui, amenées par des causes également accidentelles, peuvent vivre un certain temps dans une région, mais qui, ne possédant pas une résistance suffisante aux causes de destruction, finissent par disparaître. Ainsi furent signalés en Bre- lagne : Telragonolobus purpurea (de Creac’hqueraull), Erysinrum orientale (Miciol, 1879), Cons ringia perfoliala (Miciol, 1880). { CNT PRE OT * Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Brelagne. 123 avec de nouvelles espèces, mieux appropriées aux conditions biologiques contemporaines. En dehors de l'aire de dispersion proprement dite d’un type à l’époque actuelle, subsistent alors, grâce à un ensemble de conditions favorables spéciales, quelques localités de l'espèce : colonies isolées, telles qu'elles peuvent se rencontrer sur un versant de colline bien exposé ; ou, -au contraire, lisière continue, en bordure de la mer ou d’une vallée par nie 2 exemple. C’est le cas sans doute des rares plantes septentrionales qui persistent de nos jours en Bretagne : Sphagnum Pylaiei existe, abondant encore par endroits, dans les tourbières des régions dénudées et relativement élevées des Monts d’Arré et des Montagnes-Noires; Marsupella aqualica croit dans les Monts d'Arré (Haut-Elorn); Carex dioica, signalé par les frères Crouan, est aujourd'hui disparu; Statice Behen, que j'ai recueilli à l’anse du Moulin- du-Pont, sur les indications de M. KR. Ménager, ne s'y trouve, en bordure de vastes prairies de St. rarijlora, que par pieds isolés, le plus souvent peu vigoureux, rares au point qu'il serait bien facile de les compter sur place à chaque visite : je ne m'étonnerais pas de la disparition prochaine de cette espèce, surtout Scandinave aujourd'hui. — Il ne saurait être question d'in- troduction accidentelle d'aucune de ces espèces ; il s'agit là de quelques colonies végétales boréales, derniers vestiges d'une végétation correspon- dant à un climat plus froid. À côté de ces colonies boréales, magdaléniennes sans doute, coexiste-t-il en Bretagne des colonies xérothermiques (1)? Les types franchement méri- dionaux et même nettement méditerranéens n’y sont pas rares; certains sont très localisés, sans aucun signe d'apport récent. Sont-ce des survivants d’un âge plus chaud ? Sont-ce au contraire des plantes anciennement introduites, qui n'ont pas trouvé des conditions convenables à leur expansion, et qui n'ont pu se naturaliser et se maintenir qu'en quelques localités exception- nelles particulièrement favorables? La première hypothèse n’est pas absurde : à une période froide antérieure a pu succéder une autre plus chaude que la période actuelle, que de rares survivants de l’âge froid auraient traversée (2). (1) Cf. John Briquet. — Les colonies végélales xérothermiques des Alpes lémaniennes, in Bulletin de la Murithienne, 1899. — Etude remarquable qui peut être un modèle et un guide pour des recherches analogues. | (2) On sait qu’à l’époque géologique magdalénienne correspondant à la troisième extension en Europe des glaciers et des toundras, a succédé, pendant le quaternaire supérieur (époques néolithique et suivantes, jusqu'à l’époque contemporaine) : 19 La période steppique, aquilonaire (Kerner) ou xérothermique (Briquet), à climat conti- nental, sec et chaud en été, froid en hiver, correspondant à une grande extension des steppes, F notamment, en France, de la flore actuellement limitée à l'étroite région du climat médi- erranéen. On sait que le squelette, conservé au musée de Karnak, d’un contemporain des mégalithes — début du néolithique — est brachycéphale, d’une race sans rapport avec les races celtiques ultérieures, mais qui, parmi les types humains vivants, semble se rapprocher de celui de certains nègres de l'Afrique tropicale. 20 La période silvalique, période de climat plus humide et à températures moins extrêmes, correspondant à une grande extension des forêts. Cette succession des climats européens pendant les (rois dernières périodes géologiques — magdalénienne, xérothermique et silvatique — est surtout bien nette dans l’Europe centrale où on en trouve des preuves dans des stations classiques : Schweïzersbild près Schaffouse ; Westeregeln près Magdebourg, où sur des dépôts gypseux à ossements d'antilope (Saiga tartarica), d’onagre des steppes (Equus hemonius), …, vit encore aujourd'hui une colonie végétale nettement steppique (Astragalus pilosus, Alyssum montanum, Aster Amellus, ….) (J. Briquet, loc. cit.). Elle a sans doute été toujours atténuée en Bretagne, et notamment en Basse-Bretagne, par les conditions péninsulaires locales. Cependant ces climats successifs, dus à des causes très générales, n'ont certainement pas laissé que de se faire sentir nettement aussi en Bretagne, réalisant précisément les conditions nécessaires aux invasions successives de flores acluel- lement septentrionale et méridionale. Les derniers vestiges de la flore de la période magdalé- hienne, ou au moins de la fin de cette période, — conservés précisément parce que l'influence ultérieure du climat steppique s’est trouvée atténuée en Bretagne, — se rencontrent surtout à l'intérieur des terres, notamment dans les régions de tourbières des monts de Bretagne ou dans les étangs ou lagunes littorales (anse du min du Pont, dans un bras de mer de la rade LS à Un 4 AT \ FER | FAR es, La L 124 Edouard ROGEZ. — Noles botaniques sur la Bretagne. Il est plus probable que les deux hypothèses sont vraies, l’une pour certaines colonies de plantes méridionales, la deuxième pour d’autres localités, — sans compter l'hypothèse d'apports récents pour une troisième catégorie de plantes. Une étude locale approfondie de ces quelques colonies permettrait-elle de préciser pour quelques-unes d’entre elles l'hypothèse la plus probable ? C’est une étude atlachante sur laquelle nous nous permettons d'appeler l'attention de nos confrères bretons, à qui une résidence permanente et des loisirs suffisants en donnent les moyens. L'isolement d’une localité où croît une plante à graines un peu lourdes — presque toutes les plantes à graines — est un argument en faveur de l'hypo- thèse d’un colonie subsistant après la disparition de l'espèce dans les régions circumvoisines : la plante, — avant l’époque du commerce et de l’industrie intenses de l'homme — n'a pu parvenir en effet à cette localité que par étapes successives relativement courtes (Observations de Kerner, graines et fruits transportés par les vents sur les glaciers, — de Magnin, florule adventice des saules têtards de la région lyonnaise, 1895, — de Beyer, — citées par Briquet, loc. cit.; — voir aussi : L. Gagnepain, Végét. épiphyte des saules têtards, et Végét. calamicole et murale des environs de Cercy-la-Tour, in Soc. Hist. nat. Autun, 1899). Les colonies armoricaines de plantes boréales sont peu nombreuses et faciles à relever : FINISTÈRE : Monts de Bretagne : Haut-Elorn, et tourbières (marais de Sant-Michel-de-Brasparts, Menez-C'hom, Ménez-Kerke, etc.), Pla- bennek (localité disparue), anse du Moulin-du-Pont en Daoulas, Etang de Rosporden; — MORBIHAN : Plœmeur, Etang de Priziak; — ILLE-ET-VILAINE : Landemarais ; — LOIRE-INFÉRIEURE : Lac de Grand-Lieu; — peut-être quelques autres. Il serait du plus grand intérêt de pouvoir faire aussi sur place un relevé géographique précis de toutes les localités bretonnes connues de plantes méditerranéennes, surtout si nos confrères zoologistes voulaient étudier de leur côté le même problème au point de vue des colonies animales : on sait que souvent des colonies xérothermiques d'insectes se superposent exac- tement aux colonies végétales. C’est un problème intéressant, non seulement pour la Bretagne, mais pour chaque région de France. « La période xérothermique à eu certainement sur la composition actuelle des formations végétales en Europe une influence aussi grande que la ou les périodes glaciaires » (1). Sans vouloir préjuger aucune solution précise de la question, il nous paraît évident que l'influence de cette époque géolo- gique a été sensible en Bretagne; il nous semble être très probable qu’elle doit donner l'explication de l'existence de bien des colonies -de plantes méditerranéennes — muscinées ou végétaux vasculaires, — colonies dont quelques-unes paraissent être d’ailleurs en voie d'appauvrissement. Nous avons dit que les plantes septentrionales sont tout à fait exception- nelles en Bretagne. On remarquera, au contraire, combien sont nombreux dans la flore armoricaine les types méridionanx, et les espèces naturalisées originaires de pays plus chauds ; celles-ci semblent se fixer spécialement, avec une remarquable facilité, en Basse-Bretagne. C'est que cette partie de la Bretagne et toute la côte sud de la péninsule armoricaine jouissent d’un climat exceptionnellement doux : J'ai cultivé avec de Brest, réellement à l’intérieur des terres; étangs de Rosporden, de Priziak, de Grand-Lieu). Les représentants de la flore xérothermique peuvent se trouver dans quelques localités de l'intérieur, mais surtout sur les dunes du bord de la mer, où le sous-sol sablonneux leur assure une station relativement sèche, 1) John Briquel, loco cilato, | Le LU Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. 125 succès au Pont-de-Buis (1), en pleine terre, sans aucune précaution, le Thea viridis L. (Camellia Thea Link.), du Japon, et j'ai vu un de mes plants, encore . jeune, grossir un bouton de fleur ; des pieds de la même espèce, plus âgés, prospèrent à Kemper et à Brest; dans cette dernière localité, j'ai récolté, - sur un arbre de thé, en plein vent, des fruits mûrs. Au Pont-de-Buis éga- lement, — que je cite à dessein, parce que éloigné de la grande mer et rela- livement froid, — j'ai vu le Chamærops excelsa Se ressemer spontanément et en abondance chaque année. L’Agave atllenuala, de l'Amérique Centrale, fleurit assez facilement, à Roskoff par exemple (Prat-Carrabin). L'Acacia dealbata, les Magnolia, les Yucca, etc., prospèrent en Basse-Bretagne ; les Camellia y viennent mieux que dans les environs de Nice, aux nuits d'hiver parfois un peu froides. Ajoutons, pour donner en quelques mots une idée d'ensemble plus com- plète de la province étudiée, que la Bretagne armoricaine se divise, au double point de vue du climat et de la flore, en deux régions naturelles limitées par une ligne qui passerait au voisinage de Saint-Brieuc, de Merdrignak et de Vannes ou de l'embouchure de la Vilaine (2) : à l’'W., la Basse-Bretagne, baignée par le Gulf-Stream, au climat insulaire, doux et humide ; à V’'E., la Haute-Bretagne, à flore plus continentale. Comme caractère général, la Bretagne est remarquable par la rareté des formations géologiques calcaires, surtout en Basse-Bretagne, où les affleu- rements de calcaires, dévoniens ou carbonifériens, sont exceptionnels et tellement restreints qu'ils ne peuvent le plus souvent donner asile qu'à une flore de lichens (3). Hors la zone étroite des sables littoraux, la flore spontanée est donc celle des terrains siliceux : Umbilicaria pustulata D. C., Sphaignes, Andræa rupestris B.E., Hymenophyllum (4). Blechnum Spicant Roth., Osmunda regalis L., Digitalis purpurea L., Lobelia urens L., Wahlenbergia hederacea Reich., Umbilicus pendulinus D. C., Ulex europæus L., Hics ele... ; c'est une flore bien connue dont des listes plus complètes ont été données ailleurs par plusieurs auteurs (5). Il résulte de ce caractère géologique, la (1) Hameau à 9 kilom. au N. de Châleaulin, dans la vallée encaissée de la Dourduff, vraie gorge formée par les derniers contreforts des monts d’Arré. Le flot marin de la rade de Brest atteint le Port-Launay et le Pont-de-Buis par l’Aulne, pittoresque fjord de 27 kilom., entre le soulèvement des monts d’Arré au N. et celui du Ménez-C'hom, massif principal des Mon- tagnes-Noires, au S. (@) Picquenard, Catal. Plantes vasculaires d'Ille-et-Vilaine, Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest, VIT, np. 30. — Il est intéressant de remarquer que cette limite correspond aussi à celle de l'emploi des idiomes celtiques. G) Nous avons recueilli, M. Picquenard et moi, en 1899, sur un affleurement de quelques mètres carrés de calcaire carboniférien, en Saint-Ségal, près du champ de lir de la poudrerie du Pont-de-Buis, un lichen que M. l’abbé Olivier a reconnu nouveau pour la région : Verru- caria æthiobola Whib., fa maculiformis Malbr. (4) Je cite avec intention les Hymenophyllum, parce qu'ils ont été indiqués, par erreur sans doute, comme calcicoles en Corse, — localité qui n'aurait pas été vérifiée, d'ailleurs, depuis plus de cinquante ans. (5) Voir par exemple Picquenard, La Végétation de la Bretagne, etc., G. Carré et C. Naud. 1900, page 57. 126 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. rareté du calcaire, une certaine pauvreté de la flore phanérogamique bre- tonne, mais combien compensée par sa richesse en fougères et surtout en végétaux cellulaires (1)! La flore phanérogamique elle-même n’est pas sans présenter, — en même temps que les flores cryptogamiques diverses, — une série d'espèces parti- culièrement intéressantes : * Leptorhaphis armorica Crouan, * Bilimbia corisopitensis Picq., Pottia Wilsoni Bryol. Eur., Aspidium æmulum Sw., * Narcissus capax Rœm. et Sch., Eryngium viviparum Gay, Omphalodes littoralis Mut., Linaria arenaria D. C., Pinguicula lusitanica L., Ranunculus Lenormandi Schultz, Ulex Galli Planch., nibr'olcuse k les espèces marquées d’un * sont plus spécialement armoricaines, les autres appartiennent à la série caractéristique de la flore lusitanienne, flore des côtes de l'extrême occident de l’Europe : Portugal, Armorique, Irlande et littoral W. de la Grande-Bretagne. Dans la deuxième partie de ce travail, j'ai cru devoir faire une seule liste des espèces citées; mais j'ai fait suivre les noms d'espèces de l’une des ini-. tiales suivantes, indiquant sommairement l'intérêt spécial de la plante consi- dérée : W = Plante occidentale (armoricaine ou lusitanienne), y compris les plantes de la région chaude atlantique (Adelanthus decipiens Mitten, Hymenophylla, etc.). M = Plante méridionale (régions méditerranéenne ou continentales). S — Plante septentrionale. Ces deux dernières catégories sont À = Plante alpine ou subalpine. d’ailleurs souvent mal distinctes. Pour ne pas allonger inutilement ces notes, je me suis abstenu de citer toutes les plantes qui sont plutôt girondines, et toutes celles qui n’ont pour le botaniste breton herborisant que la curiosité de leur rareté : tel le Gla- diolus illyricus, qui existe, en de très rares stations, dans tout le N.-W. de la France, et non spécialement en Armorique. Dans le même but, j'ai souvent « évité, pour les plantes vasculaires, de citer le détail des localités d’une espèce, au moins lorsqu'elles sont relativement nombreuses, omettant de préférence celles que cite Lloyd dans sa Flore de l'Ouest de la France, à laquelle je renvoie le lecteur. Poudrerie nationale de Vonges (Côte-d'Or). Edouard ROGEZ, (A suivre.) 1) L'étude locale de ces végétaux si intéressants, un peu oubliée depuis les Crouan et Miciol, est reprise de nos jours par de savants et infatigables chercheurs, que récompensent de belles trouvailles ; je citerai, entre autres, les travaux du Dr Fernand Camus sur les Muscinées, de re Anna Wickers et de Mie Karsakoïff sur les Algues, du Dr Charles Picquenard sur les chens, M... 121 Notes spéciales et locales. 127 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Composées américaines naturalisées dans l'Ouest de l’Europe. — Réponse à une question de M. Adrien Dollfus, dans le numéro de la Feuille, en date du 1‘ août 1903. — Voici quelques notes qui peuvent compléter, sur quelques points, les réponses déjà reçues : | 7. , Solidago glabra Desf. — Plante de l'Amérique septentrionale; naturalisée aux envi- rons de Cherbourg, d’après un renseignement que je dois à l’obligeance de M. R. Ménager. L'abbé P. Fournier la signalait en Haute-Marne, dans les vallées de la Blaise et de l'Apance (l'eurlle des Jeunes Naturalistes, 1* janvier 1901). Erigeron canadensis L. — Pas-de-Calais : Boulogne-sur-Mer (4pse : dunes de Chä- tillon, aujourd’hui détruites). Assez abondant, naturalisé dans les lieux incultes, les terres remuées, au bord des chemins et surtout le long des voies ferrées. Peu stable dans ses habitations (A. Masclef). — Finistère : Miciol l’indiquait manquant en Bretagne (1881). Aujourd’hui, assez commun le long de la voie ferrée aux environs de Brest (Picquenard), Kemper (Bonnemaison), Kemperlé (Picq.). — Assez commun en Vendée, Loire-Inférieure, Ille-et-Vilaine (Llyod). Matricaria discoidea J. Gay. — Pas-de-Calais : Wimereux, près du viaduc, où M. A. Gäiard me le fit cueillir en octobre 1896 et octobre 1897: Boulogne-sur-Mer; Hesdin (Giard); poudrerie d’Esquerdes où je le rencontrai en septembre 1901. — Semble se répandre rapidement dans le nord de la France en suivant les voies ferrées. — Connu aussi à Cherbourg, où me l’a obligeamment signalé M. Corbière, et à Fécamp (G.-P. Hoschedé). Le Pont-de-Buis (Finistère). Edouard RoOGEz. Les insectes parasites des Renonculacées. — MM. G. Goury et J. Guignon réclament avec tant de bonne grâce les observations de leurs confrères entomolo- gistes (1) que je me fais un plaisir de répondre de mon mieux à leur appel dans l'espoir de faciliter la tâche très méritoire à coup sûr, mais aussi très lourde, qu’ils ont assumée. Qu'ils me permettent d’abord de leur signaler deux livres d’une importance fonda- mentale pour l’éthologie des Coléoptères et qui paraissent avoir échappé à léur attention. Ce sont : 1° Rupertsberger (Mathias). — Biologie der Kaefer Europas, Linz, 1880. 2° Rupertsberger (Mathias). — Die biologische literatur über d. Kaefer Europas, Linz, 1894. Mais ce n’est là qu’un répertoire bibliographique général et il convient de recourir ensuite aux mémoires particuliers qu’il énumère et à ceux qui ont été publiés depuis 1894; à ceux aussi relatifs aux insectes de tous ordres en dehors des Coléoptères. Nous pourrons maintenant combler quelques lacunes du travail de MM. Goury et Guignon : 1° Les premiers états d’Agapanthia angusticollis Gy1 (qu’on appelle aujourd’hui avec Bedel, À. vellosoviridescens de G.) sont loin d’être inconnus. La larve et la nymphe ont été très bien décrites par Perris qui donne en outre des détails fort intéressants sur leur évolution (Larves de C'oléoptères, 1877, p. 503). _ 2° Il existe dans le genre Æntomoscelis deux espèces très voisines au point de vue morphologique (surtout si on les étudie sur des exemplaires desséchés en collection), mais très différents au point de vue éthologique et géonémique. L’une Z. sacra L. vit en été (deuxième quinzaine de juillet), sur les collines, aux dépens d’Adonis vernalis L. exclusivement. C’est elle qui mériterait le nom d’adonidis si la signification des noms comptait pour quelque chose en systématique. L'autre £. adonidis Pallas est printanière; elle présente le curieux phénomène du sommeil estival, puis reparaît en automne. Elle vit en pays de plaine, généralement sur le colza et autres crucifères; d’où le nom de roter Rapskaefer que lui donnent les Allemands. C’est très exceptionnellement qu’on la rencontre parfois sur l’'Adonis, la Jusquiame, ete. — Voir : Karl Sajo, Æntomoscelis adonidis und EÆ. sacra (I. Wochenschr. f. Entomologie, T, 1896, p. 117 et p. 189). 3° Outre Plusia moneta Fab., À Schmid signale encore sur Aconitum lycoctonum la chenille de Plusia pulchrèna Hw. (= P. v. aureum Gn.). 4° Phabalapteryx aquata Hb. vit certainement sur Anemone pulsatilla et aussi sur Anemone ranuneuloides. La chenille de PA. tersata Hb. qui vit également sur C/ematis vtalba est indiquée par E. Hofmann comme devant se rencontrer très probablement () Voir F. d. J. N., 1er mars 1904, p. 88. 128 Notes spéciales et locales. sur À. pulsatilla. Enfin cette Anémone héberge encore la chenille de Geometra vernaria | Hb. et celles de ds tortrix : C'acoecia strigana Hb., Eulia rigana Sodof et Amphisa gerningana Schiff 5° Aux parasites des Aconites il faut ajouter Phytomyza affinis Fallen (= nigri- cornis Macq.). diptère dont les larves mineuses ont été observées par Scholtz. 6° Pour la ponte, la chenille et /a chrysalide des Adélides, voir l’article si intéressant de P. Chrétien : Histoire naturelle de Vemophora panzerella (Le Naturaliste (2), 11° année, 1889, p. 175). 7° Puisque NM. Goury et Guignon signalent sur les Anémones un visiteur aussi banal qu'Anthobium primulae Steph. (= triviale Erichs.), hôte de toutes les fleurs printanières (violettes, primevères, etc.), ils devraient, à bien plus juste titre, énu- mérer beaucoup d’autres insectes dont les rapports avec les fleurs de Pulsatilla sont plus importants. Tels les Meligethes mangeurs de pollen, les Z'hrips, les Abeilles, Bourdons, Anthrènes, Halictes, etc., qui jouent un rôle dans la fécondation. Naturellement cette observation s'étend aux autres genres (Aconitum, Ados) dont les diverses espèces ont des hôtes communs et des visiteurs particuliers en relation avec la biologie du végétal. 8° Mais la critique est particulièrement valable en ce qui touche les Acomitum et les Bombus. Les rapports de ces deux genres sont tellement étroits que Kronfeld à pu dire des fleurs d’Aconite qu’elles sont les fleurs à Bourdons par excellence. La earte géonémique du genre Bombus est presque exactement superposable à celle du genre Aconitum. Frey-Gessner a montré (1880) la curieuse adaptation qui existe entre la longueur de la langue chez Bombus hortorum L. et Bombus Gerstaeckeri Morawitz et la profondeur de la corolle èhez À. l/ycoctonum. Et, comme la langue est plus longue chez les femelles, 1l en résulte que, dans les endroits ou À. lycoctonum et À. napellus poussent ensemble, seules les femelles de Bombus Gerstacckeri visitent À. lycoctonum'; les ouvrières et les mâles fréquentent, au contraire, À. napellus. C’est ce que von della Torre a appelé l’hétérotrophrie des Bourdons. Les remarques précédentes n’ont qu'un but : montrer tout l’intérêt que présente pour les jeunes naturalistes l’œuvre que MM. Goury et Guignon ont entreprise avec vaillance et qu’ils poursuivent, je l’espère, avec un plein succès. À. GrARD. Aberration intéressante de Gatocala nupta. — Un de nos collègues, chercheur pas- sionné de notre région, M. Guiart, a trouvé en septembre 1902 dans les environs d'Anvers, une aberration des plus intéressantes de C'atocala nupta, dont le rouge des ailes inférieures, aussi bien en dessus qu’en dessous, est remplacée par une couleur Haute efforescente; la bordure sinuée noire subsiste et tranche bien sur le reste de aile Si nous nous reportons au nouveau catalogue de Staudinger, nous trouvons que la variété Obscurata, de l'Amour et des provinces maritimes de la Sibérie, a une très grande analogie avec l’aberration en question. Lille. Alb. SMITS. Tératologie du Taraxacum. — Le 6 mai 1886, j'ai rencontré dans une carrière du Lias inférieur, aux environs de Landoff (Lorraine), un pied de 7'araxacum ofhcinale dont les capitules ne renfermaient que des fleurs tubuleuses et verdâtres. Curieux de voir s1 le phénomène se reproduirait l’année suivante, j'ai essayé de rapporter ce pied dans mon jardin; mais la marne était dure, je n'avais pas d’instrument et la portion de racine arrachée était insuffisante ; la plante s’est desséchée. Quelques années plus tard, j'ai remarqué dans le jardin du Petit-Séminaire, parmi un grand nombre da pieds bien développés, un sujet qui présentait absolument la même anomalie : malheureusement deux jours après ma découverte, le jardinier, que j'avais oublié d’avertir, a coupé à fleur de terre tous les pieds, feuilles et fleurs; cette fois encore l'expérience n’a pu avoir lieu. Metz. l À. FRIREN. Don à la Bibliothèque. — M. À. Potier, ingénieur en chef des mines, membre de l’Institut, vient de nous faire un don important, comprenant 82 volumes et 487 bro- chures, concernant surtout la géologie de la France et de la Belgique. Nous lui expri- mons ici toute notre reconnaissance. A=D: Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. | Imp. Oberthäür, “Rennes— Parts | (321-0 04) D 1er Mai 1904 — IVe Série, 34° Année — N° 403 La éeuille Des Jeunes Vaturalistes NOTE SUR L'AMMONITES (OPPELIA) BA YLET CoQuAND De l'Oxfordien inférieur des environs de Besançon (Doubs) (Fin) Je passe maintenant à la diagnose de Coquand et je copie texluellement Diagnose de l’Amn, Baylei, par Goquand. Coquille comprimée, discoïdale, un peu tranchante et carénée au pourtour; spire embrassante, formée de tours comprimés, légèrement convexes, lisses ou bien marqués de quelques rugosités peu saillantes, de forme indéterminable, recouverts sur la moitié de leur largeur. Ombilic assez large; dos taillé en biseau émoussé, pourvu de chaque côté d’une côte longitudinale, peu saillante, qui ajoute deux nouvelles carènes a la carène médiane. Celle-e1 est ornée, de distance en distance, de crénelures régu- lièrement espacées, qui dessinent des festons saillants, plus développés dans le sens de leur longueur que dans celui de leur hauteur. Bouche en fer de lance, de forme un peu écrasée. Envisagée dans son ensemble, cette coquille paraît se rapprocher des Am. Henrice d’Orb., et Er ato d’'Orb., avec lesquelles elle à des caractères communs. Ainsi, par sa double carène, elle rappelle l'A. Henricr, dont elle se distingue par les crénelures en dents de scie qui ornent sa carène centrale, ainsi que par son ombilie qui est plus large et son ouverture plus renflée. Sans sa triple carène, on la confondrait avec l'A. Ærato; mais celle-ci à le dos arrondi et complètement lisse. Mes observations. La coquille susdite (Opp. Baylei) est comprimée, comme l'annonce Coquand, mais elle n'est pas tr'anchante. Les tours, chez les jeunes, sont recouverts sur Ta moitié à peu près de leur largeur; bien au contraire, chez les adultes, ils le sont sur les deux tiers de la surface. Les tours ne sont pas lisses où marqués de quelques rugosités peu sail lantes, de forme indéterminable: on distingue clairement, et sans le secours de la loupe, sur les flancs de plusieurs échantillons de ma collection, des côtes peu élevées, épaisses el assez largement espacées, qui prennent naïs sance sur un méplat, S'arquent et disparaissent en arrivant vers les carènes latérales. J'ai insinué plus haut {en renvoi) que j'avais compté une douzaine de côtes parfaitement formées sur lindividu rapporté de Ta station d'Elernoz par M. Klié; sur l'échantillon typique que j'ai reproduit pl FL fig. 1, on n'en aperçoit distinctement que quatre, avec des rudiments de côtes plus ou moins accentués (1). L'ombilie est plutôt moven que large. (1) Ce sont, sans aucun doute, ces rudiments de côtes que Coquand, dans sa diagnose, nomme « des rugosités peu saillantes, de forme indéterminable, » NT 2 1 271 Fe L WE 130 Paul PETITCLERC. sur l'Anunoniles Baylei. Le méplal, dont personne n'a parlé jusqu'à ce jour, est bien apparent sur tous les sujets ayant plus de 30 millimètres de diamètre: il est entièrement lisse, occupe un peu moins de la moitié de la largeur des tours et part de l'ombilic. Quant à rapprocher Oppelia Baylei de Harpoceras Henrici d'Orb., ou encore de Haploceras Eralo d'Orb., comme le voudrait Coquand, cela me semble bien hasardé. Non seulement, {1 Henrici a une forme plus aplatie, des tours plus larges, un ombilic plus étroit, mais ses carènes sont plus tranchantes. Il suffit d’avoir vu une seule fois A. Éralo, dont la surface ne porte aucun ornement et dont le dos est dépourvu de toute carène, pour le séparer, sans hésitation aucune, de lAmm. Baylei de Coquand. Signalemeni de l’Ammm, (Oppelia) Baylei, donné par M. de Loriol. Moule indiquant une coquille comprimée, assez étroitement ombiliquée. Spire composée de tours relativement larges, apparents dans l’ombilic sur la moitié environ de leur largeur ou un peu plus, légèrement convexes sur les flancs, et graduellement amincis sur le bord siphonal, la plus grande épaisseur se trouve dans la région ombi- licale. Région siphonale ar rondie: une série régulière de tuhercules allongés dans le sens de la : spire, peu saillants, rapprochés, marque sa ligne médiane; de chaque côté court, sur la convexité, une carène parallèle très fine, à peine saillante, ces deux carènes, signalées par Coquand, ne se distinguent que rarement. Les flancs sont entièrement lisses. D’après Coquand, on verrait parfois quelques rugosités sur les flancs, j'en vois, en effet, une ou deux sur deux exemplaires; elles sont à peine percep- tibles. Ombilic peu enfoncé, arrondi à son pourtour; sa paroi est verticale, Coupe des tours ovale, comprimée, un peu rétrécie vers la région siphonale, faiblement échancrée par le retour de la spire. Je passe sous silence les lignes qui ont {rait à la description des lobes, pour arriver de suite aux rapports el différences de l'espèce. Rapports et différences. J'ai examiné, dit M. de Loriol, 15 exemplaires, tous sont de plus petite taille que l'individu type figuré par Coquand; mais, comme ce dernier ne donne aucunes dimensions, on ne sait si ce n’est pas un dessin grossi. Du reste, les exemplaires reproduisent très exactement les caractères indiqués par Coquand, et 1ls sont étiquetés sous le nom d’Am. Bayler dans les collections jurassiennes; les deux carènes latérales ne sont bien distinctes que dans un seul individu, le plus grand; elles sont extrêmement délicates. Je ne saurais, comme l’a fait Coquand, comparer ces carènes à celles de l'Aarp. Henrici, espace qui les sépare de la carène tuberculeuse médiane est convexe au lieu d’être concave. L'espèce doit être rangée près des Oppelia dans lesquelles les divisions des cloisons ne sont pas très profondément incisées. Peut-être faudrait-il la rattacher aux Creniceras, Munier- Chalmas, etc. Elle se rapproche de l’Am. Lophotus Oppel, mais elle s’en distingue par son en- semble moins comprimé, ses flancs plus convexes, sa carène siphonale tuberculeuse qui se continue sur les tours, et ses deux carènes latérales. Mes observations. Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer dans les lignes précédentes, les tours de spire de FOpp. Baylei, chez les sujets adultes, sont apparents dans l'om- bilic sur les deux tiers de leur largeur. | La région siphonale n'est pas, à proprement parler, arrondie, mais bien taillée un peu en biseau émoussé. | Les deux carènes latérales, signalées par Coquand, et que M. de Loriol n'a pu distinguer que rarement sur les exemplaires qui lui avaient été communiqués, sont visibles sur un bon nombre de mes échantillons (8 exac- lement); je me hâte d'ajouter que lesdites carènes s'aperçoivent, sans la moindre difficulté, sur mes Ammonites dont la taille est supérieure à 20 mil- limètres de diamètre, Paul PETITCLERC. — Nole sur l'Ammoniles Baylei. 131 — ———— — Quant au manque complet d'ornements sur les flancs, il y a là une inexac- titude, non voulue bien certainement par M. de Loriol, mais qu'il importe de dissiper, dans l'intérêt général. Mon savant confrère de la Société géologique suisse n'a malheureusement examiné (il le dit dans sa belle et instructive Etude sur les Mollusques et Brachiopodes de lOxfordien inférieur du Jura lédonien, page 51) que des exemplaires de petite taille, des jeunes en un mot. Il est évident que, chez ces Ammonites peu développées, les ornements font presque entièrement défaut; chez les sujets qui ont acquis une certaine croissance, il n'en est pas de même. Dès que la coquille a pris de l’âge, elle S'épaissit sensiblement, les tours se recouvrent davantage, le méplat (1) commence à se dessiner, les côtes, très rudimentaires d'abord, se mettent à apparaître, enfin les carènes se montrent avec tous leurs caractères. Dans les « Rapports et différences », M. de Loriol laisse entendre que les carènes latérales d'Opp. Baylei sont extrêmement délicates : je ne remarque pas cette particularité sur mes échantillons. Presque tous ont les mêmes carènes saillantes, quoique peu élevées: elles sont très légèrement arrondies. Je suis absolument de l'avis de M. de Loriol au sujet du rapprochement à faire entre Opp. Baylei et Harp. Henrici, rapprochement suggéré par Co- quand; il est manifeste que ces deux espèces offrent des différences tron marquées dans leur ornementation pour qu'il soit possible de les mettre en parallèle. | Je ne saisis pas bien la relation qui, selon l'appréciation de ce dernier auteur, peut exister entre Opp. Baylei et Hapl. Eralo. À mon humble avis. ces deux formes n'ont guère de caractères communs : l’une, Opp. Baylei, possède une suite d'ornements très caractéristiques ; l’autre, Hapl. Eralo, en est totalement dépourvue. Oppelia Baylei (jeune âge) a quelque ressemblance avec lAmm, lopholus d'Oppel (zone à Amm. transversarius de Birmensdorf, Suisse), ainsi que le dit encore M. de Loriol: en effet, le jour où je rencontrai pour la première fois, à Tarcenay, l'Ammonite qui fait le sujet de cette Note (c'était un exem- plaire peu développé), je crus fermement avoir entre les mains Amm. lopholus, dont je venais de recevoir un bon échantillon du D° Moesch, de Zurich. Plus tard, à la suite de nouvelles découvertes, je m'aperçus de mon erreur et rejetai une détermination conçue avec trop de précipitation et sans lenir compte du niveau. Résumé de mes observations personnelles. L'Anum. (Oppelia) Baylei est une espèce à séparer de toutes celles connues de l’'Oxfordien inférieur; elle se distingue facilement de ses congénères, lors- qu'elle a atteint un développement suffisant : 1° Par sa forme générale qui est comprimée. 2° Par les carènes (au nombre de frois) qui ornent la région siphonale, Celle du milieu, qui est la plus curieuse, est formée d'une suite de petits tubercules aplatis, à la manière de ceux du Cardiocerus tenuiserralion d'Oppel, tout en étant plus apparents et plus allongés, dans le sens de l'enroulement de la coquille. 3° Par le méplat lisse et assez étendu que l'on remarque sur les flancs, dans le voisinage de l'ombilic. (4} Dans plusieurs Ammonoïdées de l'Oxfordien, telles que : Oppelia Petilclerei de Gros- SOUvre : Harpoceras Hersilia d'Orb., etc., on peut constater l'existence d'un méplat à peu près semblable à celui de FOpp. Baylei. 132 Paul PETITCLERC. — Nofe sur l'Anunoniles Baylei. 4° Par les côtes courtes et arquées qui partent du méplat pour s'effacer avant d'atteindre les carènes latérales. )° Par ses tours très recouverts. 6° Par un ombilic de dimension moyenne, arrondi au pourtour, peu enfoncé et à paroi verticale. | Maintenant, dans quel genre devra-t-on ranger définitivement notre Am- monile ? Faut-il la considérer comme étant un Oppelia, ou est-il préférable de lui assigner une place auprès des Creniceras, avec lesquels elle a des affinités ? Je n'entreprendrai pas, certes, de résoudre une question aussi embarras- sante, laissant à MM. P. de Loriol et L. Roller, qui, tous deux, ont fait une étude approfondie des formes si diverses du Jurassique franco-suisse, le soin de débrouiller ladite question, pour la plus grande satisfaction des amaleurs de géologie. Je termine celte Nole en déclarant que les gisements, dans lesquels on peut espérer avoir chance de rencontrer Opp. Baylei, sont beaucoup moms fossilifères qu'autrefois. Avant de la rédiger, j'ai voulu revoir les points où, de 1878 à 1895, j'avais fait des trouvailles in- téressantes. J'ai donc fouillé successivement : les marnes ox- fordiennes d'Arc-sous-Montenot, Deluz, Epeugnev, Elernoz, Gonsans, Mérey-sous-Montrond, Scey-en- Varais, Tarcenavy, Trépot, Villers-sous-Montrond, ete, pour le Doubs: ainsi que celles d’Andelot-en- Montagne (tuileries et réservoir), Chapois, Mont- Pelé, Montrevel, Montrivel, Sainte-Anne, Supt, Val- in-sur-Valouze, Vaudioux (déblais provenant de la tranchée ouverte pour l'établissement de la gare de ce nom), en ce qui concerne le Jura (1). Dans les courses multiples employées à ces longues et pa- tientes recherches, Je n'ai recueilh aucun nouveau malériel scientifique digne d’être noté; ce qui me fait m'écrier aujourd'hui que lOppelix Baylei (adulte) est passé à l’état de véritable rareté. Je souhaite meilleure réussite aux personnes qui voudront bien continuer ces mêmes recherches, en les étendant toutefois à des gisements encore peu connus ou inexplorés; pour ma part, je n'hésite pas à confesser que ces déplacements au grand air, où l’on respire si librement et où l’on est tout à ses Op de ta FANESDRONSIR GEL CTENSMOSSNeS m'ont toujours procuré de réelles el xemplaire figuré sur la à à : | planche (fig. 1 et 1 bis), avec bien vives jJouissances. quelques-unes des crénelures qui ornent la carène médiane Vesoul P PETITCI ERC 1h . . 4 A1 . dans le voisinage de la loge. |) Pendant le séjour que je fis à Champagnole, au mois d'août 1903, j'ai ou l'occasion de \ géologique locale déposée à la mairie, un très pelit exemplaire voir, dans la pelile colleclior air au Vaudioux, d'Opp. Baylei; il m'a élé rapporté que celle Ammonile avail été découverte, par feu M. Bonjour. ani <+ 46 cf ii nR ha: doi mn us Ms 4 vs. Paul PETITCLERC. — Note sur l'Ammoniles. 133 Explication des figures (planche 1) (V de l'année). FIGURE 1. — Oppelia Baylei Coquand. — Exemplaire encore cloisonné, presque entier, mais grossi d’un tiers; peut être regardé comme étant le type de l’espèce, à raison de sa taille peu commune, de la pureté de lignes de ses cloisons et du degré de conservation de ses ornements; à été recueilli à Tarcenay, dans la partie moyenne du gisement et fait partie de ma collection. MESURES EXACTES DE L'ORIGINAL : A D SN NE PE EEE EE TE EEE ETES 0053 Un. ...........,........,.,.,...,.... 0040 D ou dermer tour, prés de l'ouverture.......................................... 0027 D. ur. 02011 Epaisseur de la coquille, vers la moitié du dernier tour.............................. 0012 D D ONE EURE. A MR A MILLE SLR, 0016 Diamètre de cette couverture, dans le sens de la largeur........................... 0009 Largeur maxima du méplat ou dépression observable sur le dernier tour, DO D A AL Th 001] Ecartement entre les carènes latérales, près de la loge................................. 005 Le nombre des côtes visibles sur le dernier tour (sur l’une des faces) est de 4. Les cloisons identiques à celles de la Paléontologie suisse, vol. XXVIT, p. 50, ont été relevées, avec la plus grande exactitude, par M. le D' Louis Rollier. Quant au méplat, on ne le distingue pas, l’objectif photographique s’est montré impuissant à en marquer les contours. Comme je l’ai déjà dit, ce méplat s'étend des bords de l’ombilic à la naissance des côtes. L'une des carènes latérales est bien visible; de même, on aperçoit parfaitement les tubercules allongés et peu proéminents qui ornent la carène médiane. FIGURE 2. — Oppelia Bayler — Cet échantillon, entièrement chambré, est moins grand et plus comprimé que le précédent ; il est bien conservé et provient d’Eternoz. Ce que l’on saisit avec facilité chez cet individu c’est l’allure des cloisons; les côtes sont à peine indiquées par de faibles épaississements, mais les carènes sont bien apparentes, quoique, sur notre dessin, il n’y ait guère que les festons crénelés produits par la carène médiane (1) qui se détachent convenablement. Ma collection. FIGURE 3. — Portion du dernier tour d’un Oppelia Bayler permettant de voir la coquille à l’état jeune. Lieu de provenance : Villers-sous-Montrond. Ma collection. FIGURE 4. — Jeune Opp. Bayleri, encore cloisonné, sur la carène médiane duquel on peut compter 34 petites protubérances régulièrement espacées. Localité : Epeu- gney, de ma collection. FIGURE 5. — Bel exemplaire (même espèce), bien conservé, entier et chambré; trouvé à Villers-sous-Montrond, en compagnie des Ammonites suivantes : Onp. episropalis P. de Loriol, Opp. Heimi P. de Loriol, Perisphinctes perisphinctoides Sinzov et P. Grirardoti P. de Loriol (appelé, à tort, autrefois : Am. curricosta Oppel.). Ce sujet présente, sur les deux faces ventrales, de nombreux renflements de petites dimensions, qui formaient vraisemblablement autant de côtes, lorsque la coquille possédait son test. Sur l’une des faces dudit sujet (aujourd’hui entré dans ma collection), je vois exactement 20 de ces singuliers renflements. Ces quatre derniers exemplaires (fig. 2, 3, 4 et 5) ont reçu le même grossissement, pour faciliter l’étude de l’espèce. Explication des fiqures (planche IT) (VI de l'année). FIGURE 1 bes. — Oppelia Baylei Coquand. — Même exemplaire que fig. I, pl. I, mais vu sur la face opposée. On voit assez distinctement plusieurs des côtes ventrales, et, en examinant attentivement ce côté de la coquille, on finit par percevoir les contours du méplat qui offre des parties plus claires tranchant sur le reste de | Ammo- nite. FIGURE 3 Les. — Opp. Baylei Coq. — Même individu que celui représenté dans la pl. I, fig. 3, vu aussi sur l’autre face. Ici, on aperçoit le jeune et on peut se rendre compte de la position des carènes. FIGURE 5 bes. — Opp. Baylei Coa. — Même sujet que fig. 5, de la pl. I, également vu sur la face opposée. Il montre, d’une façon indiscutable, cinq ou six des nodosités caractéristiques que Coquand, je le répète, appelait « des rugosités » (peu saillantes, de forme indéterminables) ; d’après nous, ces nodosités sont bien les témoins des côtes qui ornaient l’Oppelia Baylei, lorsque celui-e1 portait son test. Il montre enfin les cloisons de notre Ammonite, elles diffèrent légèrement de celles de la Lopl. I. Ces trois figures ont été grossies d’un diamètre environ. Vesoul. Paul PETITCLERC. (4) Sur cette carène centrale, je compte ?$8 tubercules. 134 GOURY el GUIGNON. — Insectes parasites des Renonculacées. LES INSECTES PARASITES DES RENONCULACÉES (Ein) IT. PAlogophora flammea Esp. 1. C'henille et Chrysalide. — La chenille cylindrique, rose, veloutée, a la tête globuleuse; des taches vagues marquent la région dorsale. Elle passe l’hiver et atteint toute sa taille au mois de mai. — Chrysalide (?). 2. Papillon. — Le papillon mesure 44 millim. Les ailes supérieures, d’un violet foncé à reflets pourpres, se teintent de blanc jaunâtre vers le bord interne et sont traversées de lignes plus claires. Le milieu de l’aile est occupé par une grande tache très foncée veloutée, aiguë à ses extrémités dont l’infé- rieure se recourbe en dedans en forme de crochet, la réniforme s’y dessine très nettement en blanc vers le milieu : l’orbiculaire est nulle; la claviforme grande, noire, est bien visible. Les ailes inférieures sont d’un gris foncé uniforme, Q pareille. — Septembre, octobre, Ouest et Midi. IX. — Genre HELLEBORUS HELLEBORUS FŒTIDUS L., H. NIGER L., H. viripis L,. — Les Hellébores sont des plantes d'hiver où de premier printemps. C'est au mois de décembre que VIT, niger ou Rose de Noël ouvre dans nos jardins ses belles et larges fleurs blanches : l'A. jœtidus (Pied de Griffon) a des fleurs beaucoup plus petites, verdâtres, et dont les pétales obtus ne s’écartent pas lors de la floraison ; les fleurs de l'A. viridis, vertes aussi, ont les pétales aigus, s’ouvrant à la floraison. — Décembre, janvier, février, Rochers et bois montueux. Parasites (avec cécidies). — HYMÉNOPTÈRES. Monophadnus monticola Hart. 1. Larve et Nymphe. —— Durant son développement dans l’œuf, la larve produit de petites pustules à la surface des feuilles des différents Hellébores. Aus- sitôt éclose, elle en sort pour vivre ensuite en liberté sur les feuilles (Kieffer). — Njiymphe (?). 2. Insecte parfait. — L’insecte parfait a des antennes noires dont le troisième article est plus grand que le quatrième. Le thorax est noir ainsi que le dessus de l’abdomen qui est luisant; les ailes sont enfumées et les pattes ont les tibias blancs au côté externe ou à la base. Cet Hyménoptère se montre dès la fin de février. X. — Genre RANUNCULUS Les Renoncules, type de la famille des Renonculacées, sont surtout connues de tous par les belles fleurs jaunes et vernissées dont, en compagnie des Centaurées et des Marguerites, elles émaillent, à profusion, les prés et les bords des chemins. D’autres, plus petites, forment, à la surface des étangs et des fleuves, ces larges tapis d’un beau blanc, troués, de place en place, par les longues tiges vertes des Scirpes et des Butomes. Il est, d'ailleurs, peu de stations ou de genres de terrains dont quelques-unes d’entre elles n'arrivent à s’accommoder. Parasites I (sans cécidies). — CoLÉOPTÈRES. 1. Dorytomus agnathus., — Nous n'avons trouvé aucun document sur ce Coléop- tère, IT. Antharia sepulchralis Fabr. 1. Larve et Nymphe (?), 2, Insecte parfait. — Ce bupreste, qui mesure de 6 à 8 millim. de longueur, est submétallique; le front est couvert de poils noirs assez serrés; le corselet GOURY et GUIGNON. — Insecles parasiles des Renonculacées. CLEMATIS VITALBA Acidalia imitaria ; Thyris fenestrella: Phibalapteryx vitalbata ; Iodis vernaria; Eupithecia coronata % % MERS SRE Re ESS) re TETE Ms an EN AT £ : , DL AQUILEGIA VULGARIS CLEMATIS FLAMMULA DELPHINIUM CONSOLIDA Polia Chi parasitée par Eriophyes. Chariclea Deiphini INSECTES PARASITES DES RENONCULACÉES G. GOURY Cel. "#4 - Tr , A " Mate. Ai LM Nr CA ax F Le PRÉ + » dir Vas Ÿ Frs 4 2 AE j GOURY et GUIGNON. -— Insectes parasiles des Renonculacées. 137 ——— — ——__— — n’est marqué d'aucune fossette transversale, Les élytres d’un noir bronzé peu luisant n’ont aucun des dessins variés qui sont ordinaires chez les buprestes. — Midi. III. Meligethes viridescens Fabr. 1. Larve et Nymphe (?). 2. Insecte parfait. — Comme presque tous les Nitidulides, cet insecte, à l’état parfait, vit dans les fleurs. Mesurant de 2 à 4 millim. au plus, il a les trois derniers articles des antennes distincts. Les pattes fauves, comme les an- tennes, sont armées, sur l’arête externe des tibias antérieurs, de dents fines et égales : les élytres, d’un vert bronzé uniforme, à reflets métalliques, sont marquées de points gros et épars. IV. Omalium Ranunculi Latr. — 1. Larve et Nymphe (?). 2. Insecte parfait. — 1/0. ranuneuli est un petit Staphylinide d'environ 3 millim. de longueur. Il à la bouche fauve; les antennes, noires, insérées devant les yeux, sont également fauves à la base. Les élytres, au moins une fois plus longues que le corselet, sont d’un noir luisant ainsi que le reste du corps; le corselet est d’un noir presque mat. Pattes fauves. B. — Nous n'avons pu savoir exactement si cet insecte vit sur la plante dont il porte le nom. Parasites II (avec cécidies). — HOMOPTÈREs. 1. ——- RANUNCULUS ACONITIFOLIUS L. -— Les feuilles, divisées, à segments non pétiolés, ont les lobes principaux munis de petites dents aiguës. Fleurs blanches en mai et août dans les bois et les prés des montagnes. Parasites (avec cécidie). — ACARIENS. Eryophyide indéterminé. — Fleurs doublées., — 7nserte (?). IF — RANUNCULUS ACRIS L. — Très répandu partout dans les bois, les prés, les champs et les chemins, le À. acris a les feuilles divisées en lobes larges, non pétiolés, velues, ainsi que les tiges, et souvent tachées à la base. Les fleurs sont larges, d'un beau jaune vernissé brillant -— D'avril en sep- tembre. Parasites I (sans cécidie). — I. LÉPIDOPTÈRES. T'ortrix viburnana (Voyez Caltha palustris). IT. HYMÉNOPTÈRES,. TI. Nematus Fahrei Dhbm. — Larve grise avec les côtés vert clair. If. Aphadous dissolutus Haliday. — Cet Hyménoptère est un parasite des pucerons du B. acris, dont à l’état parfait il fréquente les fleurs. IIT. Aphidius exiguus Haliday. — Comme l'A. déssolutus. III. DIPTÈRES. Phytomyza indéterminée. 1. Larve et Nymphe. — La larve de cette Muscide mine les feuilles de divers Ranunceulus. Ses galeries, très variables de forme et généralement assez embrouillées, se détachent en blanc sur le fond vert de la feuille minée. Elle se transforme en terre dans une petite pupe noire, luisante. 2. Insecte parfait. — Cette mouche a la tête jaune sur le devant avec des yeux noirs, mats, des antennes à palettes surmontées d’une soie recourbée en avant et trois ocelles sur le sommet. Le thorax gris bordé de jaunâtre porte six rangs réguliers de poils elairsemés et recourbés en arrière, Abdomen noir; pattes noirâtres à cuisses tachées de jaune surtout les antérieures. Ailes doubles du corps, fumées, à reflets irisés. — 4 à 5 millim. Parasites II (avec cécidies). — I. DIPTÈRES. TI. Perrisia Ranunculi Br. — 1. Larve et Nymphe. — Les larves de ce Diptère vivent en société dans un cornet formé par l’enroulement du sommet de la feuille qui est hypertrophiée et habituellement colorée en violet, 2. Insecte parfait (2). 138 GOURY et GUIGNON. — Insectes parasites des Feng sue II. C'écidomyine indéterminée, 1. Larve ct Nymplie. — Les larves, carnées, habitent en commun dans la fleur qui demeure fermée, se gonfle et se teinte de violet presque noir. 9. Insecte parfait (?). 1Ï. ACARIENS. Eryophyide indéterminée (Voyez Ranunculus aconitifolius). FH. -— RANUNCULUS ALPESTRIS L. — Feuilles de la base à limbe de forme arrondie aussi large que long ; fleurs blanches, calice glabre, réceptacle allongé. —— Rochers, de Juin en août. Hauts sommets du Jura, des Alpes et des Pyrénées. Parasites (avec cécidies ?). — HoMoPTèRres. , Epitrimerus rhynchothrir. — Les feuilles sur lesquelles vit cet Homoptère ont les lobes contournés. Larve, nymphe, insecte parfait (?),. IV. -— RANUNCULUS AURICOMUS L. — Abondante au printemps dans les bois humides, cette Renoncule a les premières feuilles arrondies, presque entières: ceiles qui leur succèdent sont au contraire divisées. Les pétales, d'un jaune mat, avortent souvent: les earpelles sont garnis de poils courts. — Avril, mai. Parasites (avec cécidies). — DIPTÈRESs. C'écidomyine indéterminée. 1. Larve et Nymphe. — Les larves de cette Cécidomyine vivent en société à la base des fruits hypertrophiés. 2. Insecte parfait (?). V. —- RANUNCULUS BULBOSUS L. — La Renoncule bulbeuse doit son nom à ses liges renflées à ja base en forme de bulbe arrondi. Les feuilles sont découpées, les tiges striées, les fleurs jaunes, brillantes, ont les sépales du calice renversés. — Très commun, champs, prés, bois, etc., d'avril en sep- tembre. | Perasites I (sans cécidies). — HYMÉNOPTÈRES. 17 : masis lœta Fabr. Larve et Nymphe (?). . Insecte parfait. — L'insecte parfait se rencontre en mai dans les fleurs du R. bulbosus. Il est noir avec les anneaux de l'abdomen marqués de jaune sur les côtés; ventre jaune au milieu; ailes subenfumées à l’extrémité. IT, Dincura despecta Dhib. 1. Larve et Nymplie. — La larve ronge les feuilles du 2. bulbosus. | 2. Insecte parfait (?). = IÏT. Blennocampa albipes L. — Larve, nymphe et insecte parfait (?). LE T'enthredo mesomelas L. . Larve et Nymphe. — La larve a le dos noir avec les côtés plus pâles tachés de brun; les pattes sont blanches avec ongles noirs; tête d’un noir brillant; COr PS tout entier semé de petits tubercules blancs et de poils courts. Après la dernière mue, elle prend une teinte vert olive brillant. 2. [nsecte parfait. — Tête vert clair avec antennes noires; thorax en partie clair, écusson noir. — Juin. 12 à 13 millim. Parasites II (avec cécidies). — I. DiIPTÈREs. Perrisia Ranunculi (Noyez Ranunculus acris). II. HOMOrTÈRES,. P'emphiqus Ranunculi Kalt. — Les feuilles parasitées par ce puceron ont leur lobe faiblement enroulé. L'insecte est revêtu d’un duvet laineux (Kalt). VI. —— RANUNCULUS FLAMMULA L. — Feuilles entières, étroites, allongres, GOURY et GUIGNON. - Insectes parasites des Renonculacées. 139 ro So celles du milieu de la tige péliolées; fleurs jaunes, moyennes, pédonculées, à sépales plus ou moins velus. —— De juin en septembre, dans les endroits humides. Parasites (avec cécidies). — HoMoPTÈREs. Pemphigus ranunculi (Voyez Ranunculus bulbosus). WI —— RANUNCULUS GLACIALIS L. —— Plante des hautes régions : feuilles divisées à lobes subdivisés, arrondis, pétiolés. Fleurs blanches, roses où purpurines à calice couleur de rouille, —- De juillet à septembre, endroits humides. _ Parasites (sans cécidies). — LÉPIDOPTÈRES. Orenaia helveticalis H$., Gn. 1. Chenille et Chrys RE Cri 2. Papillon. — Le papillon a les antennes longues et filiforme: s, l’abdomen annelé de blanc, mince, se termine en pointe. Les ailes épaisses et soyeuses sont finement pulvérulentes. Les ailes supérieures, gris bleu lavé de jaune sont traversées par trois lignes brunes peu distinctes: la nervure qui be le bord de l’aile est plus large et recourbée en hamecon. Les ailes inférieures d’un gris argenté brillant ne portent aucun dessin. Le dessous des aïles est argenté uni dans les supérieures, traversé dans les inférieures d’une bande blanche assez vague. — Dans le voisinage des glaciers. VIH. —— RANUNCULUS LANUGINOSUS LL. — Le À. lanuginosus, très voisin du R. acris, s'en distingue par les longs poils bruns auxquels il doit son nom et par ses carpelles très récourbés au sommet. —- Fleurs jaunes. Jura, Alpes. Juillet, août. Parasites (avec cécidies). — T. DIPTÈREs. Perrisia ranunculi (Voyez Ranunculus acrês). IT. ACARIENS. Eryophyide indéterminée (Voyez Ranunculus aconitifolius). IX. — RANUNCULUS MONTANUS Wild. — Plante pubescente au sommet : feuilles radicales pétiolées, presque orbiculaires, celles de la tige linéaires digitées; calice légèrement velu: fleurs larges d'un jaune doré brillant. Alpes, Pyrénées. Juillet et août. Parasites (avec cécidies). — ACARIENS. Eryophyide indéterminé (Voyez Ranunculus aconitifolius). X. — RANUNCULUS REPENS L. — Le R. repens se reconnait aisément à ses tiges couchées, rampantes, portant souvent des racines adventives aux nœuds. Fleurs jaunes brillantes, à calice étalé non renversé. Feuilles vertes souvent tachées de blanc ou de noir, à lobe supérieur pétiolé. —— Partout d'avril en octobre. Parasites I (sans cécidies). — DiIPTÈRES. Indéterminée, larve mineuse (Voyez Ran. acris). Parasites II (avec cécidies). — I. DiPTÈRES. I. Perrisia Ranunculi. IT. Cécydomyine indéterminée (Voyez Ran. acris). IT. ACARIENS. Eryophyide indéterminée (Noyez Ran. aronitifolins). | III. HoMmoPTÈREs. 1. Pemphigus Ranunculi (Voyez Ranunculus bulbosus). IT. Aphrs indéterminé. — KEnroulement du limbe. 140 GOURY el GUIGNON. — Insectes parasites des Renonculacées. XI. — Genre THALICTRUM | Les Pigamons ont des fleurs, sans corolles, à éftamines très nombreuses, et disposées en grappes simples ou rameuses. Leur habitat est très variable. Les uns se plaisent au bord des eaux courantes, les autres préfèrent les bois siliceux et secs. Parasites (sans cécidies). — COLÉOPTÈRES. C'antharis vesicatoria Lat. 1. Larve et Nymphe. — Les conditions naturelles dans lesquelles se dév eloppe la larve sont encore peu connues. Cependant, grâce à sa proche parenté avec les Meloë et les Sitaris, on est parvenu à les deviner. L’œuf, pondu à terre par la femelle, ne donne pas en effet naissance à une larve semblable à celles des autres Coléoptères, mais à un triungulin analogue à ceux des Sitaris et des Meloë. De cette analogie on a conclu qu il devait vivre aux dépens des œufs d’abord, puis du miel de diverses espèces d’abeilles. Une éducation artificielle de triungulins de Cantharide faite par M. Lichtenstein est venue confirmer ces suppositions. Mis en présence d’œufs d’Osmza et de C'eratina posés sur le miel qui devait les nourrir, le jeune triungulin com- mence par percer l'œuf avec ses mandibules acérées et le suce entièrement. L'œuf épuisé, il se transforme et, perdant sa couleur brune et ses soies caudales, il se montre sous la forme d’un petit ver blanc hexapode qui, en quelques jours, fait disparaître le miel dont il a dévoré le légitime pro- priétaire. Ce second repas terminé, nouvelle transformation : les yeux ont disparu, l'extrémité des pattes et des mâchoires est devenue brune et cornée. Cette larve s'enfonce alors dans la terre et s’y change en une pulpe assez semblable à celle des Muscides. C’est dans cet état qu’elle passe l'hiver. Vers le milieu d'avril la pulpe s'ouvre et il en sort une nouvelle larve blanche armée de pattes rudimentaires. Vers la fin d’avril cette larve se transforme en une nymphe analogue à celles des Coléoptères. 9. Insecte parfait. — D'un beau vert bronzé doré, la cantharide a les antennes noires ainsi que la tête et les pattes. Flle porte sur la tête et sur le corselet — assez inégal — une ligne longitudinale profondément enfoncée. Cet insecte se montre parfois en quantités prodigieuses mais dans des localités toujours circonscrites. C’est alors qu'après avoir dépouillé les frênes et les lilas, 1l s'attaque à d’autres plantes et notamment au Thalictrum. — 15/25 millim. — Broyé et mélangé avec une substance agglutinante, 1l sert à faire les vésicatoires. FL. — THALICTRUM ANGUSTIFOLIUM L. — Ce Thalictrum a les feuilles de la base très étroites : celles du milieu de la tige ont les lobes plus longs que larges : les fleurs sont pendantes, ainsi que les étamines, dont les anthères sont très pointues. — Bois, prés, rochers. Juillet, août. Centre, Est, Sud-Est. Parasites (avec cécidies). — DIPTÈRES. LR Fo thalictricola Rbs. . Larve et Nymphe. — Les larves de ce Diptère vivent isolées ou par deux dans les carpelles du fruit qui s’épaississent et deviennent presque globu- leux. 2. Insecte parfait (?). | IT. C'écidomyine indéterminée. — Fruits renflés sphériques. Cette Cécidomyine est | probablement la même que la précédente. Û + [l. - THALICTRUM DUNENSE Dum. = Mimes, var. nanum. | Parasites (avec cécidies). — DIPTÈRES. 4 C'écidomyine indéterminée. — Feuilles enroulées sur les bords. Ÿ Larve, nymphe, insecte parfait (?). è ILE. THALICTRUM FLABELLATUM = ? aquilegijolium. Parasites (avec cécidies). — DIPTÈRESs. Cécidomyine indéterminée. — Les feuilles attaquées présentent des crispations qui abritent la larve et où celle-ci se transforme dans un cocon blanc. — /nsecte .…” parfait (?). ee pute GOURY et GUIGNON. — Pusectes parasites des Renonculacées. 1: IV. — THALICTRUM FLAVUM L. -— C'est le plus commun de tous. recherche les endroits humides, les bords des rivières. I se distingue du 1h. anquxtli- . jolium par ses feuilles de la base non très étroites et par ses anthères peu pointues. —— Commun. Juin-juillel. Parasites I (sans cécidies). — LÉPIDOPTÈRES. Calpe Capucina Esp. 1. Chenille et Chrysalide. — La chenille rose, allongée, cylindrique, possède huit paires se pattes égales. Elle vit en mai à découvert sur le Pigamon aux environs de Perpignan. La chrysalide est enfermée dans une coque frêle au milieu de feuilles ou de mousses. 2. Papillon. — Le papillon a les palpes, le thorax, les Jambes et les premiers segments de l'abdomen très velus. Les palpes sont longs, les antennes courtes, l'abdomen conique; des stries transversales traverse nt le thorax : les ailes supérieures gris roussâtre. aiguës au sommet et munies au bord inférieur d’une dent relevée, sont également marquées de stries nombreuses d’un gris clair : les lignes et les taches ordinaires chez les noctuelles sont ici très effacées, sauf la ligne inférieure d’un brun ferrugineux. Les ailes infé- rieures, d’un jaune grisâtre, sont marquées d’une large bande grise. © iden- tique. — Juin-juillet. Parasites II (avec cécidies). — I. DIPTÈRES. I. Perrisia thalictri KRbsn. 1. Larve et Nymphe. — Les larves, rouges, vivent en société sur les feuilles dont les pétioles et les folioles, raccourcis et épaissis se transfornient en une boule spongieuse et blanchâtre, de la grosseur d’un pois à celle d’une noi- sette. Pour se transformer, elle s’enfonce en terre. 2, Insecte parfait (?). 11. Cleno-laplosis thalictricola (Voyez Thalictrum angustifoliuin). III. Peyrasia indéterminée. — Déformation d’une fleur. Larve, nymphe et insecte parfait (?). V. — THALICTRUM FLEXUOSUM Brnh. — Tige verte, flexueuse, feuillée jus- qu'en haut: folioles sessiles, serrées: fleurs pendantes en panicule feuillée. Montagnes. Mai-juin. Parasites (avec cécidies). — I. DIPTÈRES. Ciinodèplosis thalictricola (Voyez T'hal. angustifolium). IT. ACARIENS. Phytoptus (Eryophyes) indéterminée. — Les folioles des feuilles atteintes sont ridées, crispées et souvent rapprochées en paquet. — /nsecte 1 2j. VI. — TrALICTRUM MAJUS L. — Les feuilles du milieu de la lige ont les folioles presque aussi larges que longues: les folioles des feuilles de la base atteignent de 2 à # centimètres de largeur. — Bois et rochers. Juin, août. Parasites (avec cécidies). — DIPTÈRES. Clicdiplosis Thalictricola (Noyez Th. angustifolium). VIT. — TIHALICTRUM MINUS L. — Semblable au précédent, vivant dans les mêmes stations et aux mêmes époques, ilne s’en distingue que par les feuilles de la base qui n’atteignent jamais 2 à # centimètres de largeur. Parasites (avec cécidies). — I. DIPTÈRES. I. Clénodiplosis thalictricola (Voyez Th. angustifolium). IT. Perrisia Thalictré (Noyez Th. flavum). III. C'écidomyine indéter minée. Plusieurs larves blanches dans une cécidie, dure au centre, spongieuse à l'extérieur, formée aux dépens des pétioles et des feuilles raccourcis et pouvant atteindre la grosseur d’une noisette, —- Nymplhe, insecte (?). 142 GOURY el GUIGNON. — fnsectes parasiles des Renonculacées. —— eee a —© — 2 — — ————————— —————————— ————_——_— — ——— II. ACARIENS. Phytoptus indéterminé (Noyez Thalictrum collinum). VIIL. —— THALICTRUM SIMPLEX L. — Tige simple, grêle, presque anguleuse. Feuilles nombreuses, les mférieures à court pétiole muni de deux oreillettes membraneuses, les supérieures sessiles; fleurs pendantes, verdâtres. — Mon- lagne. Juillet, août. Parasites (avec cécidies). — DIPTÈRES. Clanodiplosis thalictricola (Voyez Th. angustifolium). XII. — Genre TROLLIUS Les Trollius sont des plantes de montagnes. Les fleurs larges, d’un jaune pâle, ont des pétales nombreux en cornet à la base. — Prés et pâturages. Juin, août. Parasites (sans cécidies). — COLÉOPTÈRES. Phylloperta horticola L. 1. Larve et Nymphe. — C’est à l’état de larve que le Ph. horticola, plus connu sous le nom de hanneton de la Saint-Jean, s'attaque aux Trollius dont il mange les racines. D'ailleurs, à l’exemple des autres Mélolonthides, ses proches parents, cette larve n’est pas exclusive dans sa nourriture, elle s'attaque aussi aux Saxifrages et à bien d’autres plantes. 2. Insecte parfait. — L’insecte parfait est un joli hanneton de 9 à 11 millim. de longueur. Sa couleur générale varie du bronzé au vert foncé bleuâtre, brillant. Il est tout entier hérissé de poils gris. Les antennes sont roussâtres; les élytres, brunes, noires ou brun rougeâtre, sont hérissées et marquées alternativement de lignes et de ponctuations irrégulières. C’est de mai en octobre qu'apparaît ce hanneton parfois en quantité considérable et alors il peut devenir un fléau véritable, car non seulement 1l dévore les feuilles des arbres fruitiers et des ‘arbustes d'ornement, mais 1l étend encore ses dégâts sur les plus belles fleurs qu’il dévaste impitoyablement. G. GoURY et J. GUIGNON. Dès la fin des dernières gelées, on peut voir divers apiaires, des andrènes, des osmies, des anthophores, butiner, au pâle soleil de mars, sur les louffes de violettes qui constituent à elles seules presque toute la flore de la saison. Quant aux hyménoptères chasseurs de proies, ils attendent l'été pour se libérer de leur coque. L'un d'eux, cependant, est remarquable par sa préco- cité, c'est le Pompilus vialicus F., qu'on peut voir en pleine nidification dans les derniers jours de Fhiver, pour peu que la température soit favorable. Cet insecte paraît d'ailleurs moins exigeant que la plupart des hyménoptères hidifiants qui cessent leur travail dès que le soleil se cache où qu'ils sont oubliés par le vent. En mars 1903, j'ai pu observer ses mœurs, malgré une lorte bise qui n'a cessé de souffler à cette époque de l'année. Les proies chassées par ce pompile sont des araignées errantes grises, appartenant au genre IYcose, qui parcourent en nombre tous les lieux un EF. PicaD. — Nole sur l'instinct du Pompilus vialicus. [13 peu inculles et les lisières des bois. M. Eug. Simon, à qui j'exprime ici ma vive gratitude, a bien voulu déterminer quelques-unes des araignées trouvées dans les nids de l'insecte. Elles appartenaient à deux espèecs : Lycosa . accentuala Latr. et Lycosa ruricola de Géer, la première étant beaucoup plus commune que la seconde. I faut v joindre un exemplaire de Pardosa hor- tensis Thorell, araignée que le Pompilus vialicus ne capture peut-êlre qu'acci- dentellement. I est probable que le pompile s'adresse à toutes les [ycoses errantes de taille convenable et que les espèces qu'il chasse varient suivant les contrées. M. Ferton cite comme sa victime en Provence, la Lycosa perso- nala L. Le Pompilus vialicus vil généralement en grand nombre dans la même localité: il affectionne les lieux un peu sablonne ux, les friches, les bords des bois où son gibier est abondant. Sa méthode de chasse consiste à parcourir le terrain avec rapidité et à bondir soudain sur l'araignée qu'il aperçoit. Si celle-ci n’est pas sur ses gardes, elle est immédiatement transpercée et paralysée. Souvent elle a le temps de parer l'attaque par un saut en arrière et de tenir: l'agresseur en respect par sa posture menaçante. L'hyménoptère revient à la charge et l’'araignée s'empresse de fuir, heureuse si elle peut se cacher au milieu d'une touffe d'herbes. Après une poursuite plus où moins mouvementée, le combat se termine presque toujours par la capture de l'arachnide, qui est traîné vers un lieu favorable à son enfouissement. Quelqu'habilude que lon ait des mœurs des hyménoplères paralyseurs, cest toujours avec intérêt el même un certain sentiment deffroi qu'on voil la lycose, si vigoureuse et si alerte, s’affaisser subitement sous FPaiguillon du pompile, ployer ses huit pattes contre son corps, réduite pour jamais à limmobilité. L'insecte la saisit de ses mandibules par le milieu du corps, et quel que soit sen poids, la porte, à pied, jusqu'à Pemplacement qu'il choisira pour creuser son nid. Souvent il ne craint pas de la saisi: par la bouche. comme par bravade, au risque d'être transpercé par les chélicères venimeux. Ceux-ci Sont d'ailleurs parfaitement immobiles, et quoique je n'aie pu voir le point précis où pénètre l’aiguillon, Je suppose qu'un coup est donné dans Ja région antérieure du cephalothorax. L'araignée déposée à terre, le pompile creuse rapidement un terrier à une petite distance. Is ‘interrompt fréquemment pour visiter sa proie et la rap- proche de plus en plus à mesure que le travail avance. Le nid est ur trou peu profond, vertical ou légèrement oblique. Le pompile v introduit sa Ivcose après l'avoir abandonnée sur le bord, pour visiter le fond, comme le pra- liquent les sphex. Comme les sphex aussi, il renouvelle cette visite domici- liaire si l’on écarte l’araignée pendant son absence, mais généralement il se lasse vite et renonce à cette pratique au bout de quelques épreuves, L'araignée, posée sur le ventre dans son attitude naturelle, reçoit un œul sur le côté de l'abdomen, à la jonction du cephalothorax et le couloir d'entrée est comblé. . M. Ferton (1) a si admirablement étudié l'instinct des pompilides qu'il reste bien peu de choses nouvelles à dire à ce sujet, ef je n'aurais pas entrepris l'histoire de cette espèce, si je n'y avais vu quelques faits intéressants au point de vue du discernement et de la mémoire. M. Ferton explique par lodorat la faculté qu'a le Pompilus ragans de découvrir les araignées du genre Nemesia, qui vivent sous lerre, el rien n'est plus plausible. Mais il est difficile d'admettre que les pompiles, chasseurs d'araignées errantes, se guident par un autre sens que la vue. En observant () Ch. Ferlon. Notes pour servir à l'histoire de l'instinct des pompilides, et mn re lles obser- valions sur l'instinct des pompilides (Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t. XLIV, 1891, el t. LIT, 1897). 147 F. PicaRp. = Note sur instinct du Pompilus vialicus. un Pompilus vialicus en chasse, je lai vu s'élancer subitement sur une grosse fourmi passant à sa portée et s'éloigner ensuite après avoir reconnu sa méprise. Un aulre se précipita de même sur une Cicindela hybrida, erreur qui faillit lui coûter la vie. Or la Ivcose n’exhale certainement ni l'odeur d'acide formique, ni celle musquée de la cicindèle. Au contraire, on conçoit qu'un pompile, à vue probablement bornée, soit trompé par l'allure rapide et les pattes grêles d'une fourmi et d'une cicindèle, cette dernière ayant en plus une couleur grise rappelant celle de la Ivcose. Le Pompilus vialicus à une difficulté très grande à retrouver son araignée dès qu'on la change de place. Pendant qu'il creuse son nid, je déplace la proie d'une trentaine de centimètres. L'insecte retourne à l'endroit où il l'avait déposée, et ne PUY voyant plus, commence des recherches avec agita- Lion. [ne la trouve qu'après un quart d'heure et peut passer près d’ elle au point de la Toucher, sans la voir. Un pompile dont le vent Es. éloigné fa proie de cinquante centimètres, fut incapable de la retrouver. Ce e fait me parait une preuve de plus que lodorat n'est pas en cause, et que Le pompile, avant comme tous les insectes une vue médiocre, ne perçoit guère la Ivcose que lorsqu'elle est en marche. Sa mémoire est assez grande, ear si on écarte la proie pendant qu'il tra- vaille au terrier, un certain nombre de fois, il va la chercher à la place où il l'avait laissée la dernière fois. Au bout de sept ou huit expériences, il se fatigue et finit par confondre le dernier emplacement avec les précédents. A la longue il se déroute et s'envole sans continuer ses recherches. il n'abandonne pas pour cela son terrier, mais v apporte une seconde Ivcose. C'est ce qui explique que j'ai pu voir des pompiles s'emparer darai- onées el les trainer dans des trous déjà creusés. Cet hyménoptère peut aussi voler les terriers d'individus de son espèce et Far vu une bataille se produire entre deux pompiles fouissant alternativement dans le même trou, chacun délogeant l’autre à tour de rôle. Si l’on remplace la proie d'un Pompilus vialicus par une araignée tuée en la pressant avec une pince et sans blessure apparente, 1En°v fait aucune atten- tion et ne S'en empare jamais. Jai offert aussi à des pompiles en chasse des lycoses paralysées extraites d'autres terriers. Elles étaient acceptées avec empressement et enfouies sans êlre piquées de nouveau. Ceci fait supposer chez cet hyménoptère un discernement remarquable, car on voit qu'il sail distinguer les araignées mortes, les vivantes et les paralvsées. Or les Iycoses opérées par cet insecte sont dans un état de parfaite immobilité; ce n'est qu'après deux ou trois Jours que quelques-unes des proies recueillies par moi ont pu faire quelques faibles mouvements des pattes. Il est intéressant le comparer cette manière d'agir avec celle d'un autre hyménoptère si bien étudié par M. Marchal (1), le Cerceris ornala, qui peut opérer plusieurs fois de suite le même halyete. « Qu'importe au ravisseur, dit M. Marchal, limmo- bilité plus ou moins grande de sa proie! L'instinct impérieux est là, domi- » nant l'hyménoptère, et dix minutes se sont à peine écoulées que le voilà qui » jevient à la charge. Jusqu'à cinq fois de suite je le vois revenir à l'assaut, » et recommencer identiquement sa manœuvre sur la malheureuse abeille ». M. Marchal conclut que l'acte instinctif du C. ornala esUun réflexe commandé par la vue de l'Halyete et pouvant s'exercer un nombre indéterminé de fois sur le même sujet. Bien différent est le cas du pompile. Pas de réflexe 1e à la vue de la lyeose, pas d'assouvissement impérieux de linstinet. L'insecte poignarde sa victime lorsqu'il y est obligé, mais c'est une besogne pénible P, Marchal. Elude sur l'instinct du Cerceris ornala (Archives de zoologie expérimentate, 1887). # Er d F. PrcarDp. — Note sur l'instinct du Pompilus vialicus. 149 NO d et difficile sans doute, car il s'y soustrait avec empressement lorsqu'il trouve une proie toute apprètée. On sait d’ailleurs que le Pompilus vialicus a des tendances marquées vers le parasitisme, et ne se fait pas serupule de dérober les araignées de ses _VOIsins. Peaucoup de naturalistes considèrent les instincts compliqués comme élan composés d'une suite d'actes se répélant dans le même ordre, chacun d'eux ne pouvant se produire, qu'après consommation du précédent. Celte fhéorie de la mécanique à déclanchements successifs est certainement trop absolue. Il peut y avoir des inlerversions dans les actes instinctifs. Le pompile dont on dérobe la proie prête à être imhumée, satisfait deux fois son instinct de chasseur avant de satisfaire celui de fossoveur. De plus il paralyse une proie après avoir creusé le terrier qui doit la recevoir, au rebours de ses habitudes. Le pompile à qui l'on offre une proie tout immobilisée assouvit deux fois l'instinct de fouir, sans assouvir dans l'intervalle celui de poignaïder. M. le professeur Marchal a bien voulu m'envoyer, de précieux renseigne- ments sur les mœurs du Cerceris ornala. Je lui adresse de bien vifs remer- ciements ainsi qu'à M. Ferton dont j'ai consulté les travaux sur les pompi- lides avec le plus grand profit. Cuiserv (Saône-et-Loire). F. PICARD. SUR UN NOUVEAU GENRE & UNE NOUVELLE ESPÈCE PA TAUSTACÉ ISOPODE FOSSILE découvert à Bouzigues (Hérault) M. Adrien Braly vient de découvrir, à Bouzigues, près Cette, et d'envoyer aux galeries de Paléontologie de l'Ecole supérieure des Mines, un Isopode fossile d'un intérêt capital, dont M. le professeur Douvillé à bien voulu me confier l'examen. Cet animal appartient au groupe des Armadillidiens, eloportes bien connus qui se roulent en boule, et il forme le {ype d'un nouveau genre pour lequel Je propose le nom d'ÆE oarmadillidium et dont on trouvera les caractères ci dessous. Il en à été recueilli plusieurs exemplaires dans un petit fragment de brèche osseuse calcaire dont l'âge n’est pas encore bien établi. Dans d'autres parties de la même roche se trouvaient en nombre des fragments de Squelelltes de chauves-souris (crânes, ete.). — J'avais cru tout d'abord qu'il … Sagissait là d'une faunule spéléophile tertiaire; mais le groupe des Arma- dillidiens ne renferme guère d'habitants des grottes, et, d'autre part, la pré- sence d'yeux très développés sur les exemplaires admirablement conservés qui m'ont été soumis, n’est pas une preuve à l'appui de cette opinion. Eoarmadillidium genus novum. Corps médiocrement convexe et un peu étalé latéralement. Epistome muni d'un lobe médian et de deux lobes antennaires. Yeux multiocellés. Premiers segments pereiaux à bord postérieur sinueux. Cinq segments pleonaux libres, dont les trois derniers sont seuls prolongés en processus latéraux. Pleo- telson se terminant en pointe. Uropodes à exopodite spathiforme. Ce genre a quelque analogie avec la section I du genre actuel Armacdollidrum, com- prenant les À. Pallasi, À. nasatum, etc. Il en diffère surtout par la moindre convexité du corps et ses parties latérales presque étalées, et par le processus médian de l’épis- tome qui vu tergalement est triangulaire et non quadrangulaire. Ecarmadillidium granulatum, nova species. 1. L'animal entier (vue tergale). 9, Le cephalon (vu en dessous) pour montrer les reliefs de l’epistome. 3. Partie postérieure du corps in situ. Eoarmadiulidium granulalum nova species. Corps ovale, allongé, peu convexe, à bords latéraux un peu étalés, couvert de granulations très neltes sur le cephalon et le milieu du pereion, moins fortes sur les côtés et la partie postérieure. Epistome grand, avec un relief caréné qui vient aboutir antérieurement à un pelil plateau triangulaire dé- passant le front: lobes latéraux (antennaires) obtus. Antennes? Yeux grands, mulliocellés. Premiers segments du pereion à bord postérieur sinueux ; tous les seg- ments présentent un relief antéro-médian bien développé. Les deux premiers segments du pleon sont dépourvus de processus laté- raux; le premier est relativement grand el bien dégagé ; les processus laté- raux des segments 3 à 5 sont dirigés en arrière. Pleotelson plus long que large, triangulaire, un peu incurvé el terminé en pointe obtuse. Uropodes à exopodile étroit, pseudo-spathiforme., Dimensions : longueur, 10 millimètres: largeur, 4 millimètres 1/2. Plusieurs exemplaires dans une brèche osseuse calcaire (tertiaire?), à Bou- zigues, près Celle (Hérault). Paris, À. DOLLFUS. hand def. ts Lt) Rs. LC Maurice PIROUTET.. — A propos des fouilles de M. Gasser. 147 A PROPOS DES FOUILLES DE M. GASSER À DANS LES TUMULUS DE MANTOCHE (Haute-Saône) Dans un travail intitulé : Résullat des fouilles dans les tumulus de Mantoche, … quil vient de publier dans le n° 401 de la Feuille, M. À. Gasser énonce les …. très importants résultats de ses recherches, mais les conclusions que lon en peut tirer nous paraissent toutes autres que les siennes et ne sont nullement, comme il le croit, en contradiction avec les idées actuelles. Tout d'abord quel est l’âge de ces tombelles? M. Gasser reconnait que la majorité de ses trouvailles se rapporte à La Tène 1 sauf un cabochon en fer orné et recouvert d’une feuille d’or qu'il considère comme une fibule typique de La Tène IT. Ici nous devons nous séparer de Jui ét nous croyons, d'après sa descriplion, qu'il s’agit [à seulement d’une pièce d’applique, mais …. en aucun cas, d'une fibule caractéristique de La Tène I, ces dernières appar- tenant, soit au type à portle-agrale ajouré, soit à celui à disque médian tra- versé. La présence des amphores cinéraires pourrait, tout au plus, faire abaisser la date au début de La Tène Il; le cimetière de Saint-Maur-les-Fossés a d’ailleurs donné l'association des fibules de La Tène If avec les épées de La Tène I. Des sépultures gauloises à incinération dans des amphores ont déjà été signalées notamment par M. J. de Saint-Venant dans son travail sur « Les Derniers Arécomiques » paru dans le Bullelin archéologique de 1897: la plupart d'entre elles paraissent appartenir à La Tène IE, mais l'une à livré une fibule de La Tène [. Le cimetière de Saint-Audebert, dans l'Aisne, a également rendu des amphores à inciméralions. Rien ne s'oppose donc à ce que les tumulus de Mantoche appartiennent bien à La Tène !. La présence d'une eiste à cordons, objet spécial, surtout à la fin de l'Hallstattien, n°v contredit pas. Un tumulus de la même région, à Mercey-sur-Saône, fouillé par Perron, lui a donné un débris de ciste à cordons avec l'OEnochoé carac- téristique de La Tène [. Ainsi donc, Jusqu'à maintenant, c'est bien de cette dernière période que doivent dater les tertres funéraires explorés par M. Gasser, mais 1l serait vivement à désirer que cet archéologue publhât les divers fragments de fibules recueillis par lui et qui seuls pourront permettre de fixer définitivement l'opinion. Ces tombelles de Mantoche paraissent être les sépullures des descendants des personnages enterrés (incinérés aussi le plus souvent semble-t-il) à l'époque de transition entre l'Hallstattien et le Marnien dans les tumulus de la même contrée explorés par Perron (Apre- mont, Mercey-sur-Saône, Savoyens). La découverte d’une javeline en bronze avec tout ce mobilier doit, ainsi que le fait remarquer avec raison M. Gasser, retenir un peu l'attention. Ge n est pas la première fois que pareille chose se présente quoique très excep- tionnellement. M. E. Chantre (Les Nécropoles qauloises du Bas-Dauphiné; C.-R. Acad. des Inscriptions, 1899) cite à Leyrieux deux lances en bronze dans des sépultures marniennes, mais comme il y indique en outre des débris de euirasse et de ceinture en bronze estampé, objets qui, croyons-nous, n'ap- partiennent pas à cette période, il n'y a pas lieu d'insister sur celte décou- verte d'autant plus qu'elle fut faite par des ouvriers hors de la présence de personnes compétentes et même du propriétaire du terrain. Dans Les Celles, de MM. À. Bertrand et S. Reinach, nous voyons qu'à Santa Maria Maddalena di Cazzano, près de Bologne, un groupe de sépultures gauloises a donné douze lances en bronze. Peut-être y a-t-il à utilisation d'armes anciennes 118 Maurice PIROUTET. — À propos des fouilles de M. Gasser. retrouvées par hasard en assez bon état et placées dans les tombes de pré- iérence à celles dont on se servait habituellement. C'est ce que nous croirions volontiers, Car nous ne connaissons pas d'autres cas d'association de la lance en bronze avec un mobilier gaulois. Nous pouvons ciler comme exemples du même genre une belle fibule à disque médian traversé, spéciale à la Tène II, retrouvée par Baudot dans les sépultures burgondes de Charnay, et une plaque de ceinture en bronze mince de l'Hallstattien découverte dans une tombe burgonde d’une localité du Doubs (musée de Besançon). Il faut ajouter que les Barbares et les Gallo-Romains aussi, très probablement, fouillaient déjà les tumulus comme mine de bronze plutôt, à notre idée, que dans l'espoir d'y découvrir des trésors. Nous possé- dons une belle lame de poignard en bronze, portant gravés grossièrement une couronne surmontant une épée et un fusil entrecroisés au-dessus d’une ileur de lis; nous pensons qu'il ne viendra à l'idée de personne de prétendre à cause de cela que l'âge du bronze durait encore après la conquête de la Franche-Comté par les Français (époque que semble indiquer la fleur de lis). Cela prouve simplement que auelqu'un ayant découvert cette arme en bon état de conservation l'avait ramassée et conservée pour son usage, au moins quelque temps. Ce fait d'armes en bronze recueillies et utilisées encore à l'époque de La FTène étant tout à fait exceptionnel, il n'y à done pas lieu de s’y arrêter plus longtemps et de vouloir: en tirer des conséquences sur le prolongement de l'âge du bronze jusque pendant l’ère gauloise. Il est d'ailleurs à remarquer que presque toutes les pointes de lance et de javelot hallstatliennes sont en fer et non en bronze; nous ne connaissons guère dans la province que quelques javelots en bronze de la Combe-d’Ain, un de Crançot et un autre d'Orgelet, pour le premier âge du fer à ses débuts. Quant aux flèches de cette période, si en Bavière notamment elles sont toutes, d’après le D' Naue, en fer et à douille, nous ne connaissons pas es types alors en usage en Franche-Comté, mais à la fin de l'âge du bronze, à côté des types à douille coexistait un modèle à soie allongée. J'en possède une, en fer, de l’époque carolingienne, en forme de feuille et qui était sûre- ment à soie et non pas à douille. Certains des javelots et pilums découverts dans les fossés de César devant Alise s'emmanchaient encore à soie plate ou mince; aussi personne n'a-{-il posé en principe l’'emmanchement exclusif à douille pendant l’âge du fer, et il n'y a d'autre conclusion à tirer des flèches de Mantoche, que les flèches à soie étaient en usage dans la vallée supérieure de la Saône pendant La Tène I. I est très compréhensible que pour des armes destinées à être perdues on préférait souvent se donner moins de travail et par suite les flèches à soie plus faciles à fabriquer que celles à deuille. M. Gasser nie l'existence d'un àge du bronze dans la région. La chose lui est pourtant difficile après sa découverte de sépullures de la seconde moitié de cette période à Beaujeu (A. GAsser. Découverte de deux sépullures pré- romaines à Beaujeu. Soc. Grayloise d'Emulalion 1901). Les différences considérables entre les pièces du mobilier funéraire des tumulus franc-comtois du premier âge du fer et ce qui a été découvert dans les cachettes, les stalions et les sépultures (sous terre, sous tumulus ou dans des grottes) de l'âge du bronze ne permet absolument pas de douter de l'existence d'un âge du bronze nettement distinct de l'Hallstattien. On na jamais rencontré dans les cachettes, sépultures ou stations de l'âge du bronze les objets si caractéristiques et si communs de nos tumulus halls- latliens tels que fibules, plaques de ceintures estampées, brassards en bronze mince « boucliers de pudeur », anneaux de cuisse du type d'Alaise; les pendeloques telles que crotales, grelots (?) découpés à jour, et rouelles de nos tumulus, de même que les nombreux types de bracelets, d'anneaux Maurice PIROUTET. — A propos des jouilles de M. Gasser. 149 de jambe ou de cuisse qu'on y recueille sont également bien différents de ceux de l’âge du bronze. Quant à un âge du bronze distinct de celui de la pierre il est évident en Franche-Comté où il est très bien représenté et où les trois périodes : cében- _nienne (pierre et bronze), rhodanienne (bronze presque seul, pierre excep- tionnelle) et mæringienne sont des plus nettes ainsi que nous l'avons montré (M. PIROUTET. Coup d'œil sommaire sur le Préhislorique en Franche-Comté, PAnthropologie, 1903). I n’y a pas lieu de s'étonner de la rareté des objets de bronze dans les stations de cet âge; ce métal n'étant pas produit sur place, on les refondait indéfiniment au lieu de les rejeter comme l'on faisait pour ceux en pierre ou en os lorsqu'ils étaient délériorés. Dans le Cébennien, nous plaçons les couches supérieures des camps de Roche-d'Or (Besançon) et de Granchamp (Cernans près de Salins), le camp du Mont-de-Mesnay (près Arbois) et les Palafittes de Clairvaux. Il faudrait probablement y joindre aussi quelques-uns des camps des environs de Mont- béliard, au moins ont-ils été habités alors. D’après quelques échantillons de poterie et une hache en bronze à légers rebords, le camp de Bourguignon-lès- Morey dans la Haute-Saône était occupé à cette époque. Pour le Rhodanien, il faut citer : la station de Ney (près Champagnole) qui à donné une seule hachette polie et pas un seul éclat de silex taillé; celle de Baume-les-Messieurs (près Lons-le-Saunier) qui a livré deux seuls silex; l’un grossier éclat peut être un briquet, l’autre une pointe de flèche trouvée sous plusieurs mètres de tuf, avec des poteries non ornées, et par consé- quent n'ayant aucun rapport avec la station de l’âge du bronze située à un niveau plus élevé. | Nous rangeons dans le Mæringien la station du Creux-Billard découverte dans une falaise à pic par MM. Viré et Renault, et celle très importante de la grotte de Scey-en-Varais, découverte et explorée par M. Fournier et aux fouilles de laquelle nous avons pris part (aucun débris de silex ni de hache polie). Les sépultures cébenniennes à incinération ou inhumation, le plus souvent sous simple tumulus de taille moyenne ou petite, nous sont connues, en assez grand nombre, aux environs de Salins (renfermant très rarement une sorte de caisson pour le cadavre ou ses cendres). Pour le Rhodanien et le Mæringien, celles du nord de la Franche-Comté semblent toutes à inciné- ration, Audincourt, Bélieu, la caverne de Gonvillars et très probablement Beaujeu; les incinérations renfermées dans des vases découverts à Ar- bouans, dans le pays de Montbéliard, doivent appartenir à la même période. Plus au sud, nous ne connaissons des incinérations que dans de très petites tombelles ne renfermant aucun mobilier et que seul leur voisinage avec de plus volumineuses appartenant à l’âge du bronze nous les fait rapporter à cette période. Toutes celles importantes sont à inhumation : sépultures de la grotte de Courchapon (un ruisseau qui traverse la grotte en hautes eaux a amené un mélange avec des dépôts postérieurs), sépultures de la grotte de Scey-en-Varais, sépultures de la source de la Cuisance aux Planches, près d’Arbois, sépulture de La Rivière, tumulus de Guyans-Vennes, tumulus de la Chaux-sur-Crésille et du bois de Sery près de Salins, tumulus de La- marre sur le plateau entre Lons-le-Saunier et Poligny (avec mélange d'objets plus récents provenant d’ensevelissement secondaire). On voit done qu'outre les objets isolés et les cachettes (assez nombreuses dans le Jura), la Franche- Comté possède d'assez nombreux {émoins laissés par l'âge du bronze pour qu'il soit complètement impossible d'en nier l'existence. Il est bien certain toutefois que les transitions entre époques ne se sont pas produites brusquement; c’est ainsi que le Cébennien offre, en presque totalité, l'outillage néolithique. De même, si en quelques points on voit appa- r'aître le fer déjà dans le Mærigien, pendant le début de l'Hallstattien Île æ EURE 150 Maurice PIROUTET. — À propos des fouilles de M. Gasser. bronze est encore fréquemment utilisé pour les armes, petits poignards, javelots et épées concurremment avec le nouveau métal. Toutefois les épées hallstattiennes en bronze appartiennent uniquement au type dit de Barésia et jamais à l’un des autres modèles connus à l’âge du bronze; les bouterolles à ailettes qui les accompagnent ne se sont Jamais, jusqu'ici, trouvées dans les cachettes de l’âge du bronze. De même quelques pièces, très peu nombreuses, rappelant cette époque se trouvent encore dans certaines tombelles où sont inhumés principalement les descendants des tribus occupant déjà la région pendant cette période : appliques recouvrant probablement des boutons, quelques agrafes, tubes annelés de certaines pendeloques et des bracelets el anneaux de jambes excessivement rares formant la transition entre quelques- uns des types de l’âge du bronze et certains spéciaux à l'Hallstattien. Quant à l'origine orientale du bronze, si par là il faut entendre asiatique, nous nous contenterons de dire que cette hypothèse n’est rien moins que prouvée et qu'elle perd chaque jour du terrain. Dans son avant-dernier paragraphe, M. Gasser dit ceci : « Quant aux pointes en silex on voit qu'on en connaît de postérieures au premier âge du fer, de même du reste que des haches de pierre polie »; mais plus haut il a considéré les pointes de flèche en silex de ses tumulus comme votives et ses débris de hache polie comme provenant d'une ancienne station néolh- thique dont la terre a servi à la construction de la tombelle en question, c'est-à-dire que ces derniers se trouvent là par suite d'un remaniement comme ce qui à eu lieu au Baou-Roux dont M. Fournier nous entrelenail récemment; M. Gasser ne nous apporte donc nullement la preuve de ce qu'il avance, au contraire. Nous avons montré plus haut l'abandon graduel de l'outillage en pierre pendant l’âge du bronze; nous devons ajouter que nous n'avons vu aucune trace de cet outillage lithique dans les nombreux tumulus hallstat- tiens explorés par nous; si les petites tombelles ne nous ont rien donné, nous avons assez fréquemment rencontré dans les movennes des tessons de poterie, des scories de fer, des broveurs et débris de meule à bras, ainsi que plus rarement des traces de rouille. provenant d'objets en fer, mais jamais un seul silex taillé ni hache polie. Pourtant deux des grosses tombelles, autrefois ouvertes par Castan dans la même contrée, ont livré chacune un simulacre {non tranchant) de hache en pierre, dans leur portion centrale; dans l'une, celle à char du Fourré à Sarraz, c'était un simple galet calcaire roussâtre, dans l’autre située à Refranche, c'était un caillou roulé de roche verte pro- bablement jade ou saussurite. Dans la région voisine de Mantoche, Perron a découvert dans le tumulus d’Apremont une lance en silex et dans un de ceux de Mercey, une hache en quartzite qui se trouvait là dans un but évi- demment religieux, comme les flèches de M. Gasser. Il en est de même des silex trouvés dans les tumulus de Gy et de Bucey-les-Gy, dans la Haute- Saône aussi, par M. Quivogne. Ces instruments en pierre n’ont certainement pas été fabriqués exprès à celte occasion, mais avaient été recueillis par des gens qui n’en connaissaient plus l'usage; sans sela il serait impossible d'admettre leur destination religieuse, et dans ce cas, n'importe quel ins- trument en fer ou en bronze aurait produit le même effet. Enfin, en terminant, l'auteur nous dit qu’on ne peut dater les divers lypes d'objets que lorsqu'ils ont été rencontrés dans des couches superposées. Nous ne pouvons admettre ceci comme un principe, car nous avons parfai- tement reconnu que dans les tumulus on a souvent dérangé des corps pour en placer d'autres au même niveau à une époque plus récente, et que, par suite, des objets trouvés au même niveau peuvent très bien ne pas être con- lemporains, tandis que parfois des sépullures superposées ont élé simul- lanées. Ce dernier fait est du reste bien connu depuis longtemps. Salins. Maurice PIROUTET. hé à rh nt Se -nnl né n à bd d'in 'È Edouard ROGEZ, — Noles botaniques sur la Brelagne, 151 NOTES BOTANIQUES SUR LA BRETAGNE | (Suile) Mon travail n’est qu'une modeste contribution à l'étude de questions inté- ressantes. | Je suis heureux.de l’occasion qu'il me donne de dire ma reconnaissance, pour leur bienveillance et leur amabilité, à tous nos confrères qui m'ont fait profiter, pendant mon court séjour en Bretagne, de leur connaissance bola- nique du pays. Je remercie tout spécialement le D' EF. Camus, M. Raphaël Ménager, le D' Ch. Picquenard, M, Yves Pondaven, avec qui j'ai pu faire de fructueuses herborisations, ainsi que MM. L. Corbière, H. Léveillé et Thériot. Pour rédiger ce travail, J'ai eu recours à mes notes d'excursion, mais aussi à des renseignements complémentaires que m'ont obligeamment donnés MM. Pondaven et Picquenard, et à quelques recherches bibliographiques sommaires dans les flores de Crouan, Boulav, Husnot, Lloyd, dans les bul- letins de la Société d'Etudes scientifiques du Finistère (1), et dans les publi- eations du D' Camus. Tel qu'il est, mon modeste travail ne prétend pas à èlre complet; il eût fallu, pour cela, une résidence plus prolongée en Bretagne, des excursions nombreuses et des recherches bibliographiques minutieuses que je n'ai eu ni les moyens ni les loisirs de faire; mes renseignements sont sans doute plus complets et précis pour le Finistère, que j'ai mieux connu, que pour les autres départements bretons. Il conviendrait aussi de les compléter pour les Champignons et les Algues, que je ne connais pas assez et que j'ai passés sous silence; dans les Algues, notamment, il faudrait citer des types qui semblent être lusitaniens : Calli- thamnion tetricum Ag., Nitophyllum Bonnemaisoni Grev., etc., des types méridionaux, — et une espèce septentrionale, Alaria esculenta Grev. J'ai cru du moins que ces notes botaniques intéresseraient peut-être quelques lecteurs de la Feuille. Pour ce qui est de la classification adoptée, j'ai renoncé à suivre l'usage, et j'ai groupé les espèces citées suivant la méthode du professeur van Tieghem. Sans doute celle-ci est-elle sujette à critiques et perfectible; son savant auteur est le premier à le reconnaître en poursuivant ses travaux pour l'améliorer. Mais elle représente un des plus grands efforts qui aient été faits et un des plus sérieux résultats obtenus, en vue de la recherche de la classification naturelle. Je ne méconnais point les services rendus par la classification de de Candolle : mais ce botaniste, qui nous à donné l'exemple du progrès, ne nous blâmerait-il pas lui-même de nous hypnotiser sur une formule aujourd'hui vieillie? C'est en employant et en répandant une formule jeune qu'on soulèvera plus de critiques à son sujet et qu’on aidera à faire progresser la taxonomie, résumé final de toute science naturelle. Quant à l'orthographe des noms géographiques, j'ai cru devoir suivre la règle suivante : — Quand une localité a deux noms, français et breton, j'emploie toujours le nom français : Chu- teaulin et non Kastellin, le Port-Launay et non Miliavern, Le Pont-de-Buis et non Pont-ar- Veuzen, etc... — Mais quand le nom breton existe seul, je pense que l'orthographe celtique s'impose et qu'il ne convient pas de suivre la manière d'écrire défectueuse souvent en usage dans les textes français; l'orthographe des noms suivants est : Kemper, Kimerc'h, Karnak, Ménez-C'hom..., et non : Quimper, Quimerch, Carnac, Ménez-Hom.… Cette manière de faire nous parait être la seule méthode scientifique, c’est celle que suivent désormais, au sujet des pays étrangers, les géographes modernes, — et elle ne saurait, en l'espèce (ce qui est essentiel), soulever pour aucun lecteur de diffieulté bien sérieuse d'interprétation {cette condition est la seule qui ait limité l'application de la Es indiquée : nous avons écrit, pour être compris, « le Croisic », et non « le Kroasik » plus correct). - () M. Miciol, directeur de la manufacture des tabacs de Morlaix, holaniste érudit et dis- lingué, avail su grouper aulour de lui de nombreuses bonnes volontés et créer à Morlaix rune Société d'Etudes scientifiques du Finistère, éentre d'aclivilé intellectuelle précieux pour la région ; il la fit prospérer ; elle ne lui survécut malheureusement pas. Ajoutons que Miciol avait laissé en mourant, après un travail de dix années, une Suite au Prodrome de de Candolle, bonne à imprimer, qui fut, hélas, presque entièrement égarée apres sa mort. On doit vivement regretler de ne pas posséder le lravail, certainement d'un grand intérêt, de ce savant modeste et consciencieux. | 152 Edouard ROGEZ. — Noles botaniques sur la Bretagne. PREMIÈRE PARTIE Plantes naturalisées ou adventices. POLYPODIACÉES. | Aspidium falcatum Swartz (Cyrlomium Prest.). FINISTÈRE. — Xervallon en Saint-Pierre-Kilbignon, près Brest. — F'était naturalisé sur un mur couvert d’Asplenum trichomanes; mais 1l y a été cueilli pour être transporté au jardin botanique de Brest, et nous l’avons recherché en vain à Kervallon, en 1900. M. Pondaven, M. Ménager et moi. — -Tendrait à se naturaliser chez M. Le Borgne, horticulteur à Brest, SALVINIACÉES. Azolla filiculoides Link. FINISTÈRE. — Environs de Brest : dans tous les cours d’eau de Gouesnowu et de Zambézellek, — à Portsall (Pondaven). , ILLE-ET-VILAINE. — 4 Vilaine et mares, à Rennes, et de là jusqu’à Redon (Picquenard), Rieux (Desmars). LoïRE-INFÉRIEURE. — De Nantes à Paimbœuf (Lloyd). NAÏADACÉES. Aponogeton distachyon Thnb. FINISTÈRE. — Naturalisé çà et là, notamment rewère de Penzé près Morlaix (Miciol, 1881), et dans plusieurs propriétés des environs de Brest — Æerallan, Poularfontaine, — où les propriétaires ont peine à en limiter l’extension (Pondaven). D'après Baillon, les tubercules de l’Aponogeton sont comestibles. HYDROCHARITACÉES. Helodea canadensis Rich. Q. FINISTÈRE. — Etang de la Villeneuve, près Brest (Pond.); moulin du Roual, près Dirinon (Picquenard). C. dans les rivières, les canaux, en ILLE-ET-VILAINE et LoiRE-INr. (Picq.). Straliotes aloides L. ILLE-ET-VILAINE. — La Vilaine à Pontréan, où il à été porté du jardin botanique de Rennes. Il abonde à l'étang de Saint-Nicolas, près Angers, où Boreau l’a placé. Motelay ei Lemarié l’ont trouvé en Charente-Inférieure dans le marais de Berjat où son origine est inconnue (Lloyd). GRAMINÉES. Pañicum capillare IL. — Signalé en Charente-Inférieure, à Saujon (Lloyd). Gynerium argenteum Nees. — Herbe des Pampas. Originaire du Brésil et de la République Argentine. FiNISTÈRE. — Naturalisé sur les talus de la voie ferrée près Brest. — Vu aussi sur le quai de Plouyastel-Daoulas (Pond.). Agrostlis verlicillala Vi. FINISTÈRE. — Plante méridionale naturalisée et CC. aux abords du port marchand de Brest. Existe aussi à Santek, arrond. de Morlaix (Miciol), dans la presqu'île de Ærozon (Ménager et Pondaven), à Xoskanvel et à Sein (Blanchard, 2n Lloyd). Lagurus ovalus L. _ Plante méridionale naturalisée qui semble se répandre sur le /ttoral de la Bretagne. Poa megastachya Kœl., Eragrostis Link. LOIRE-INFÉRIEURE. — Espèce méridionale apparue en 1868, elle s’est ré- pandue aux lieux sablonneux de T'rentemoult au pont de Rezé, à Nantes, et sur quelques quais (Lloyd). Briza maxima L. FinISTÈRE. — Plante méditerranéenne, naturalisée à la Grande-Rivière sur les talus surplombant la mer (route de Brest au Portzik) (Pond.). Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Brelagne. 153 Vulpia myuros Rebh., G. et G. (non Gmel., nec Duval-J.), V. ciliata Link. Festuca myuros Soy.-Will. (non L.). Espèce méridionale. | | FINISTÈRE. — Gare de Châteaulin (Pica.), Plovan, Plomeur (Crouan). CôTes-pu-Norp. — Saënt-Jacut, Lancieur (Husnot). Izzg-ET-VILAINE. — Sant-Lunaire, Saint-Coulomb (Husnot). MORBIHAN, LOIRE-INFÉRIEURE. — A. C. région maritime (Husnot). Bromus tectorum L. C. çà et là, notamment dans les gares de chemin de fer. Lolium italicum Braun, L. perenne var. ilalicum Parnell. — Ray-grass d'Italie. Espèce de l'Europe méridionale, souvent introduite pour semis de prairies et pelouses, et naturalisée. Lolium linicoltum Sond. De l’Espagne septentrionale et de l’Europe moyenne. — Çà et là parmi le lin avec lequel il à été introduit (Lloyd). OMBELLIFÈRES. Petroselinum satioum Hoffm.; — Persil, Parichil®. Du Sud-Est de l’Europe. Cultivé partout. Naturalisé autour des habita- tions, surtout au bord de la mer. ERICACÉES. Erica lusitanica Rud. Du Portugal, de l'Espagne sept., et des Landes (spont. ?). FiNISTÈRE. — Introduit en 1869-1870, par Demolon, agent-voyer, qui sema la plante à la volée le long de la voie ferrée (D' Jules Baley). — Elle y est maintenant bien naturalisée et répandue de Hanvek à Landerneau (on la désigne communément dans le pays sous le nom de Bruyère-de-Hanvek). — Le D' J. Baley l’a introduite près de Châteaulin, à la montagne de Saënt- Gildas, où elle se reproduit spontanément et se naturalisera sans doute. — L'Erica lusitanica se retrouve abondant au Petit-Minou en Lok-Maria- Plouzané, près Brest, dans la propriété de M. du Buïd où elle a pris possession d’une lande : cette espèce y a fait disparaître l’ajonc; l’Er2ca y mesure actuel- lement plus de 2 mètres de hauteur (Pondaven). Rhododendron Ponticum L. FINISTÈRE. — Se reproduit spontanément sous bois, par exemple au boss de Chapt, près Châteaulin, ou l’a introduit M. Fenigan. — Je l'ai vue aussi, avec le D' Camus et le lieutenant de la Varde, sur un talus ombragé près de La Roche-M aurice. — Naturalisé également au Petit-Minou, près Brest, dans la propriété de M. du Buid (Pondaven). On 4 coupé récemment (1900), à Kerustum, près de Kemper, des Rhodo- dendron arborescents formant un vrai petit bois, très remarquable, de 4 à 5 mètres d’élévation (lieut. Peccadeau), dans un ancien jardin abandonné. SOLANACÉES. Nicandra physaloides Gærtn. Plante du Pérou. Çà et là vallée de la Loire (Lloyd). BORRAGACÉES. Symphylum palens Sibth. (an Besser). FINISTÈRE. — Tranchée du chemin de fer de Morlaix à Roskoff aux abords du pont du chemin de Saint-Pol-de-Léon à Santek; apparu à la suite des travaux de construction de la ligne (Miciol, Hervé et D' Sanquer, 1883). . .Sest quelquefois trouvé en France, notamment à Ecully, près de Lyon, où il avait ns été introduit peut-être par des essais de cultures fourragères. S. tauricum Willd., du S.-E. de l'Europe, est naturalisé au port de Cherbourg. Anchusa officinalis L. Plante de l’Europe centrale. } LOIRE-INFÉRIEURE. — Délestages de C'ouëéron (Lloyd). (1) Nom breton de l'espèce. r 154 Edouard ROGEZ. — Notes bolaniques sur la Bretagne. Heliolropium europæum L. De l’Europe centrale et méridionale. FINISTÈRE. — Ouessant (de la Pylaie, èn Lloyd). MORBIHAN, LOIRE-INFÉRIEURE. — Région maritime. CONVOLVULACÉES. Cuscula epilinum Weihe. Sur le lin d’été, avec la graine duquel il est introduit. FINISTÈRE. — Lokirek, Lampaul-Ploudalmézeau, ete... (Crouan), Morlaix (Miciol). Autres départements bretons. — Quelques localités citées par Lloyd. APOCYNACÉES. Vinca major L. De l’Europe méridionale, souvent naturalisé. Notamment abondant dans un fossé du fort abandonné de Postolonek, en Krozon (Finistère); je lai vu dans le même département dans une haïe sur un « fossé » (banquette de terre, souvent boisée, entre deux champs), à Fumengol. ASCLÉPIADACÉES. Asclepias Cornuli Decaisne. Plante de la Virginie. LOIRE-INFÉRIEURE. — $e rencontre rarement dans le haut de la Loire (Lloyd). HYDROPHYLLACÉES. Phacelia tanacetifolia Benth. — De la Californie, souvent cultivé comme plante mellifère, — notamment aux environs du Pont-de-Buis, — peut se trouver subspontané. SCROPHULARIACÉES. Scrophularia vernalis L. De l’Europe centrale et méridionale. FINISTÈRE, — « L’herbier de Bonnemaison renferme un échantillon éti- queté : {le Béniguet, près Ouessant (de la Pylaie) » (Lloyd). Scr. peregrina L. De la région méditerranéenne. , FINISTÈRE. — Château de La Roche-Maurice (Crouan). — Æemper (herb. Bonnemaison, 2n Lloyd). MOoRBIHAN. — Vannes. ILLE-ET-VILAINE. — Fougères (Sacher). CôTes-pu-Norp. — Quelques localités : voir Lloyd, Flore de l'Ouest. Antirrhinum majus L. Du midi de l’Europe, de l’Asie occidentale et du nord de l'Afrique. Naturalisé sur les vieux murs un peu partout. Linaria Cymbalaria Mil. De l’Europe centrale et méridionale. de R. en Bretagne. — FINISTÈRE. — Le Port-Launay et quelques localités citées par Lloyd. Plus C. en Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Inférieure. Veronica elliptica Forst., V. Magellanica Auct.? V. decussata Soland. De l'Amérique antarctique et de la Nouvelle-Zélande. FinisTÈRE. — Naturalisé de temps immémorial à Ouessant (on l’appelle communément myrte d'Ouessant) et à Molène, $e retrouverait sur la côte au voisinage du Konket (Ménager). [1 se reproduit quelquefois dans les jardins de Basse-Bretagne où on le cultive assez souvent. Veronica peregrina L., V. Marylandica L. : FiNISsTÈRE. — Miciol l'indique aux environs de Morlaix (Bull, Soc. Et. Seient. l'in., 1879) et à Koat-Konval en Pleyber-Christ. ILLEe-RT-ViLAINE. — Signalé par Serres près de Rennes (Gren. et Godr.). | Plante américaine indiquée dans toute l'Amérique du Sud jusqu’en Pata- h. gonie et au Mexique, elle est commune dans l'Amérique septentrionale au Sud du Canada, abondante notamment dans les régions où on cultive le tabac. Edouard RoGez. — Notes botaniques sur la Brelagne. 155 Elle semble avoir été introduite avec les tabacs d'Amérique (1), spécialement avec le maryland. Elle se retrouve, par localités isolées, dans les régions les plus diverses d'Europe : France, Italie, Hongrie, Lithuanie, Allemagne, ete., notamment près de Lille (Lloyd) et de Morlaix, villes qui possèdent des manufactures de tabac; elle est fréquente près de Hambourg, un des plus grands marchés d'Europe pour les tabacs (Miciol, loc. cit., 1879 et 1881). Veronica persica Poir., V. Buxbaumi Ten. _ De l'Orient et de l’Europe centrale et méridionale. FiINISTÈRE. — Poudrerie du Pont-de-Buis, au voisinage d’une écurie (1900); la plante sy maintient et semble être bien fixée, sauf destruction accidentelle par l’homme. À. C. par localités. Plante naturalisée qui tend à se répandre (Lloyd). Poudrerie nationale de Vonges (Côte-d'Or). Edouard ROGEZ. (4 suivre.) (1) Ainsi fut introduit aussi, momentanément, Euphorbia depressa ‘Forrey, plante du Texas, dans une cour de la manufacture des tabacs de Lyon (Miciol, Bull. Soc. Et. Scient, Fin... 1SST, a | PHYCOLOGIE FRANÇAISE — BIBLIOGRAPHIE | LISTE DES TRAVAUX FRANÇAIS & DES OUVRAGES GÉNÉRAUX ÉTRANGERS | (Suite) 3 CHALON (J.). — Sur un procédé de préparation des Diatomées (Ass. franc. pour l’Avancement des Sciences, Congrès d'Alger), 1881. 1 _ — Herborisations à Banyuls (Bull. Soc. Bot. Belg.), 1900. ; CHAREYRE. — Considérations sur la valeur relative des caractères employés . dans la classification des Algues (Rev. horticole des Bouches-du- Rhône, juin 1884). CHAUVIN (J.) et ROBERGE (M.). — Algues de la Normandie. Caen, 1826-1831. _ — Observations microscopiques sur le Conferva zonala (Mém. Soc. Linn. de Normandie, 1827-1828). — Observations microscopiques sur le mode de reproduction de Con- ferva rivularis (Session du Congrès scientifique de 1833). — Examen comparatif des Hydrophytes non articulées de France et d'An- _ gleterre (/bid., 1833). — Des collections d'Hydrophytes et de leur préparation. Caen, 1834. CHAUVIN (J.-F.). — Recherches sur l'organisation, la fructification et la elassi- & fication de plusieurs genres d’Algues, avec la description de quelques De: espèces inédites. Caen, 1842. CHEVALLIER. — Flore générale des environs de Paris, avec planches, 1826- ni 1827. - CHoDAT (R.). — Matériaux pour servir à l'histoire des Protococcoïdées, I-V. j Genève, 1894-1896 (Bull. Herb. Boiss.). — Flore des neiges du col des Ecaudies. Genève, 1896. — Stapfia, nouveau genre de Palmellacées. Genève, 1897. RTS “ d M # dE Ne - 156 P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. CHODAT et GOLDFUSS. — Culture des Cyanophycées. Genève, 1897. CLAVAUD (A.). — Sur les Organes hypogés des Characées. Paris, 1870. COLLOMB. — Observations sur quelques phénomènes particuliers à une ma- tière verte (Journal de Physique, t. XXXIX, p. 169), 189% COMÈRE. — Les Algues des sources sulfureuses de Caldas de Bohi (Pyrénées espagnoles), 1895, in-8°. Paris, À pl. Diatomées récoltées à Saint-Jean-de-Luz (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XLVITD), 1901. | Florule des Conjuguées des environs de Toulouse (Compt. rend. Gongr. Soc. sav. 1900). L'Hydrodictyon utriculatum Roth. et l'A. femolare Arrondeau. Tou- louse, 1899. Les Desmidiées de la France, in-8°. Paris, 1902. Diatomées du bassin sous-pyrénéen. Paris, 1892, in-8°. Notes sur quelques Algues. Toulouse, in-6°; s. d. Catalogue des Diatomées des environs de Toulouse, in-8°. Diatomées de la glairme des eaux sulfureuses de la station des Graüs d'Olette (Pyrénées-Orientales), in-8°, 1894. —— Florule diatomique du canal du Midi, in-8°, 1893. -_- Note sur quelques Algues de l'eau sulfureuse de Castera-Verduzan. Toulouse, 1897. COOKE (M.-C.). — British Freshwater Algæ, exclusive of Desmidiaceæ and Diatomaceæ, 180 pl. col. London, 1882-1884. — Briish Desmids, 66 pl. col. London, 1887-1888. COQUELUT. — Recherches biologiques sur la Flore phanérogamique et cryp- togamique des eaux minérales du Plateau Central. Gannat, 1889. CORNU (M.). — Note sur un genre nouveau du groupe des Zygnémacées (Bull. Soc. Bot. de France, t. XVE-p. 239); 1869. -_- Sur quelques Characées de la Sologne. Paris, 1870. —- De la fécondation chez les Algues et en particulier chez l'Ulothrix seriata (Bull. de la Soc. Bot., 1874, p. 72). — Causes qui déterminent la mise en liberté des corps agiles (Zoospores, Anthérozoïdes) chez les végétaux inférieurs (Compte rendu Acad. SC., t. LXXXVI, p. 860), 1876. — Sur la reproduction des Algues marines du genre Bryopsis (Gompte rendu hebdom. Acad. Sc., t. LXXXIX), 1879. COURTILLER. — Observations sur les Nullipores et sur leur classification. Angers, 1864, gr. in-8°, 1 pl. — Les Nullipores de l’étage sénonien. Angers, 1862, in-8°, 8 pl. CROUAN (P.-L. et H.-M.). — Observations microscopiques sur le genre Meso- gloia Agdh. (Ann. Sc. Nat., vol. 3), 1835. -— Observations microscopiques sur le Ceramium Boucheri Duby et sur les Gaillones de Bonnemaison, in-8°, 1835. Une nouvelle espèce de Rhizococcum (Ann. Sc. Nat., 1835). Observations sur le genre Peyssonellia (Ibid, série 3, L. IF, p. 367), 1844. Etudes microscopiques sur quelques Algues nouvelles ou peu connues constituant un genre nouveau, Cylindrocarpus ([bid., 3° série, {. XV), 1851. ; Observations microscopiques sur la dissémination et IA cermination des Ectocarpes et sur le Conferva scutulala (bid., t. XI. Notes sur le genre Spirulina (Mém. Soc. Imp. des Se. Nat. de Cher- bourg, IT, 1854). Observations microscopiques sur lorganisaltion de plusieurs genres P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. 157 d'Algues appartenant à la famille des Dictyotées (Bull. Soc. Bot. de 3 Fr.), 1897. À — Note sur quelques Algues marines nouvelles de la rade de Brest (Ann. 1 Se. Nat., 4° série, t. IX, p. 69), 1858. —— Notice sur le genre Hapalidium, avec planches (fbid., 4° série, t. AI), 1859. — Notice sur quelques espèces et genres nouveaux d'Algues marines ( 114 la rade de Brest, avec planches (bid., p. 288), 1859. — Florule du Finistère, 32 pl. Paris, 1867. DAMOUR (A.). — Sur la composition des Millepores et de quelques Corallinées, in-8°, 1851. DANGEARD (P.-A.). — Les Péridiniens et leurs parasites, { pl. (Journ. de Bot., 2° année, p. 126-132, 141-145, pl. V), 1888. — Recherches sur les organismes inférieurs (Ann. Sc. Nat., 7° série, t. IV, p. 291-333, pl. XI-XIV). —— La sexualité chez quelques Algues inférieures (Journal de Bol., 1888, p. 390). — Recherches sur les Algues inférieures (Ann. Sc. Nat. p. 105), 1888. —— Le Botaniste, 8 séries parues (Depuis 1889). — Mémoire sur les Chlamidomonadinées. Poitiers, 1899. — Le Polyloma ulvella (Le Bolaniste, 1901). — Recherches sur les Cryplomonadinæ et les Euglenæ (Le Botaniste, D, le gr série, t. VII, 1888. —- Observations sur le groupe des Bactéries vertes (Ann. Microgr., 189%, bp: 67). — Indications sur la récolte des Algues inférieures, modes de culture et technique (Notarisia, 1890, p. 1001). —— Sur la présence de crampons dans les Conjuguées (Le Botaniste, 1891, D-161.1 pl.). —- Mémoire sur quelq. Maladies des Algues et des Animaux (/bid., p. 231). — Les Bactériacées vertes ([bid., p. 151). — Nutrition animale des Péridiniens (Zbid., 1892, P: 7 sqq.). — Note sur un Cryplomonas marin ({bid., 1892 2, D. 32). — Les noyaux de Merismopedia convolula Brép. (Lbid.. 1892, p. 28). DARESTE (G.). — Mémoire sur la coloration de la mer de Chine (Ann. Se. Nat. more + LD. 81-91), 1854. -— Mémoire sur les Animalcules et autres corps organisés qui donnent à la mer une couleur rouge (/bid., 1855). DAVAINE (C.). — Conferve parasite sur le Cyprus Carpio (Mém. Soc. Biol., 1851). 4 DAvip (Ph.). — La mer Rouge et sa coloration par les Algues, in-8°. e DE PARY (A.). —— Sur la génération sexuelle des Algues (Ann. Sc. Nat. Bot. | 14y) 11896. — Ueber die Familie der Conjugaten (Zygenemeen und Desmidicen), m. 8 ; kupfertaf. Leipzig, 1858. 4 | . —\ Zur Svstematik der Thallophyten (Botanische Zeitung, 1881, p. 1-17. 33-30). DEBEAUX (0.). — Contribution à la Flore de Chine. Algues marines recueillies pendant l'expédition française, 1861-1862 (Soc. Linn. de Bordeaux, t. XXX), 1875. — Enumération des Algues marines de Bastia (Rev. des Sc. Nat., 1873- 1874), et Paris, 1874. DEBRAY (F.). — Les Algues marines du Nord de la France (Mém. Soc. Sc. et Arts de Lille, &. XII, 1883), Amiens, 1885, Paris, 1899. 158 P. FOURNIER. —- Phycologie française : Bibliographie. — Algues recueillies sur la côte du département de la Loire-Inférieure, entre Le Pouliguen et Le Croisic (Assoc. franç. Avance. des Sciences, Congrès de La Rochelle), 1882. — Recherches sur la structure et le développement du thalle des Chylo- cladia, Chaämpia et pi (Bull. Scient. du départem. du Nord, 2° série, 9° année, n° 7 et 8, 1890): __ Sur Notommata W Pen Ehb.. parasite des Vauchériacées (Bull. Scient. Fr. et Belg., t. XXII, bp. 222 sqq.}; 1890: — Florule des Algues marines du Nord de la F rance, in-8°, 193 p., avec tableaux dichotomiques. Paris, 1899. — Liste des Algues marines et d’ eau douce d'Algérie. Paris, 1893 (Bull, SC. Er. et Belg., &. XXVY. —— Cf. aussi BATTANDIER et TRABUT. DEBY (J.). — . les Diatomées des Alpes (Annal. Soc. Belge de Microscopie, 1877 —— Bibliogr aphie diatomologique ‘Journ. de Micrographie, 11° année, n° 6, p. 217), 1887. —— Introduction à l'étude des Diatomées (in PELLETAN, Diatomées), Paris, 1888. —— Monographie des Campylodiscus, 15 pl. Paris, 1890. — Bibliographie récente des Diatomées (Nuova Notarisia, 1890, p 49; 1894. "D. 392 ef 126-400) —— Notes sur le genre Hydrosera (Journ. Mic., t. XV, p. 209), 1891. -— Catalogue des Espèces du genre Auliscus ({bid., p. 183), 1891. —— Le genre Surirella (Ouvrage posthume publié par Van Heurck (Bull. Soc. Belg. Micros., 1896, p. 31). DECAISNE (J.). — Plantes de l'Arabie Heureuse recueillies par Botla. Paris, 1854, in-fol., 2 pl. (et Archiv. du Mus., 1839). -—— Essai sur une classification des Algues et des Polypiers calcifères. Mémoire sur les Corallines, # pl. (Ann. Sc. Nat., 2° série, &. XVI) 1842. —— . Note sur quelques Algues à fronde réticulée ([bid., 3° série, t. I, p. 233). DECAISNE (J.) et THURET te — Recherches sur les Anthér idies el les spores de quelques Fucus, in-8°. Paris, 1844. DEGAGNY (CH.). Ia division du noyau (Bull. Soc. Bot. Fr., 1896). = Division cellulaire chez Spirogyra orthospira et reintégration des ma- tières chromatiques refoulées aux pôles du fuseau (CR. AG. Se., t. CXT). —— Matières formées par le nucléole chez Spirogyra selijormis (fai t. CXVT). DE CANDOLLE (AÀ.-P.). — Flore française. Cf. LAMARCK. — -__ Rapport sur les Conferves (Journal de Physique, Chimie et Hist. Nat, 1802). Notice sur la matière qui a coloré le lac de Moral en rouge au prin- temps de 1825 (Mém. Soc. Sc. Nat. de Genève, L. IN), 1826. DE FOLIN (M). — Un lieu de provenance du Fucus nalans (Le Naturaliste, 1850). | DE LACHAPELLE. —— Description succincte des Thalassiophytes articulées recueillies sur les côles de l'arrondissement de Cherbourg, 2 in-8”, 1835-1838. DE LA PYLAIE (M.). Quelques observations sur les produelions de File de Terre-Neuve et sur quelques Algues de la côte de France, apparte- nant au genre Laminaire (Ann. Se. Nat., 1"° série, t. IV), 1824. Flore de Terre-Neuve et de Saint-Pierre et Miquelon. Paris, 1829. | 4 P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. De LA RUE Œ — Sur le développement de Sorastrum, avec planches (Ann. Se. Nat., 1873, p. 400). De LauRÈs el BECQUEREL (A.). — Recherches sur les Conferves des eaux ther- males de Neris, sur leur développement, leur structure intime, etc., É in-8°, 1859. DOC DELILE (À. R.). — Flore d'Egvpte, 62 pl., 1813. Paris. DENAYER (A.). — Les Végétaux inférieurs, Thallophytes el Cryplogames vas- ( culaires. Bruxelles, 1886. DERBÈS (A.). — Quelques Observations sur les principes employés jusqu'à ce jour comme bases de la classification des Algues, in-4°. Paris, 18#7. ——= Description d'une nouvelle espèce de Floridies (Ann. Sc. Nat., 4° série, HV} 1896. P. FOURNIER. (A suivre) NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Sur le rôle des Champignons hyphomycètes dans l’humification. — Les Cham- pignons hyphomycètes sont les agents les plus puissants de Ia destruction de: feuilles mortes, c’est-à-dire de l’humification. M. C.-J. Koning, avec l’aide du professeur Oudemans, à reconnu l’existence d’une centaine d’espèces, non encor décrites pour la plupart, et qui vivent sur les feuilles vivantes ou mortes ou sur le sol des bois; M. Koning a également examiné l’air des bois à diverses époques et sa richesse en spores. Les Hyphomycètes sont beaucoup plus importants que les Bactéri ies pour le pro- cessus d’'humification. La transformation des feuilles dans l’humus s'opère proba- blement sous l’influence de Champignons spécifiques. Pendant la vie des feuilles, la flore mycologique qui les attaque est tellement caractérisque qu’elle donne des renseignements sur l’âge de la feuille mourante. L'un des Champignons considérés, 7'richoderma Koningi Oud., joue un rôle articuhèrement actif dans la destruction des feuilles du Chêne, du Hêtre et du in ; les premières surtout, attaquées dès la fin de l’été, sont très rapidement détruites après leur chute, tandis que celles des deux autres essences sont moins fortement touchées et plus résistantes. Peu après la chute des feuilles, L'richoderma Konirgi fructifie, passe ensuite dans la forme végétative durable et agit durant tout le processus d'humification. Les phénomènes chimiques qui se produisent pendant la vie de ce Champignon ont prouvé qu'il ne peut assimiler le carbone des tissus des feuilles et des rameaux que quand le mycélium est intimement lié à ces tissus. Dans les acides humiques, seul l’azote est assimilable par le 7'rèchoderma. Dans la recherche de tous les microorganismes destrueteurs des feuilles, en ren- dant les conditions nutritives autant que possible semblables aux conditions naturelles, on doit surtout faire attention à la production d'un enzyme et à son action sur la matière solide. L’odeur du sol n’est pas produite par un seul, mais par plusie urs Champignons. M. Koning à aussi étudié en détail le rôle d’ une autre espèce, Cephalosporia Koningi Oud. , mais celle-ci n’a jamais été vue ni sur des feuilles vivantes ni sui des feuilles récemment tombées. Ce Champignon ne commence à montrer son acti- _vité que quelque temps après la chute; c’est done un Champignon spécifique de lhumus et essentiellement un habitant du sol. -J. KonING, Contributions à la connaissance de la vie des Champignons humi- coles et des phénomènes chimiques qua constituent l’humification, dans Archives Néerland. Se. Exactes et Nat., 1904, série IT, t. IX, pp. 34-107.) A; D. 160 Notes spéciales et locales. Question. — rca lusitanica Rud., du Portugal et du nord de l'Espagne, natu- ralisé en Basse-Bretagne, est indiqué aussi en France dans le département des Landes. Y'est-1l spontané ow naturalisé? Dans ce dernier cas, son introduction y est-elle ancienne et a-t-on quelques données précises à son sujet ? | Ed. RoGez. - Questions. — 1° Je serais heureux qu’un lépidoptériste obligeant voulût bien me faire connaître la synonymie exacte des différentes espèces d'/yponomeutes, avec indication des plantes nourricières ; 2° Existe-t-1l plusieurs espèces d’A/cyrodes : chelidontii, brassicæ, fragariæ, ete., ou au contraire, comme je suis porté à le croire, une seule espèce vivant indiffé- remment sur la chélidoine, le chou, le fraisier, ete. ? Lisieux. A. LoIsELLr. Errata au n° 402 (Ed. Rogez, Notes botaniques sur la Bretagne) : Page 122, ligne 8, au lieu de : 1903, lire : 1900. Page 122, ligne 18, au lieu de : n° 1, p. 95, lire: IV, 1 (c’est-à-d. ann. 1900-01), p. 93. — Au n° 402 (article F. Meunier) : p. 119 (bas de page) : d’Abbo au lieu d’4/be; p. 120 : Gulaerostres au lieu de Palaerostres; p. 121 : G'oldenberg au lieu de Potl- denberg. — Au n° 402 (article Petitclerc) : p. 112, ligne 22 : Lophotus et non Sophotus. NÉCROLOGIE Louis Guignard. — Qui, mieux que notre F'eurlle, pourrait accueillir un mot de regret et de souvenir pour un jeune naturaliste mort à dix-sept ans sans avoir encore pu rien produiie, mais contenant en lui, semblait-il, la passion des études naturelles et le germe des qualités qui y assurait le succès. Louis et André Guignard, fils d’un ingénieur de Melun, s'étaient spontanément donnés à la botanique à l’âge, l’un, de douze ans, et l’autre, de neuf. Ils y appor- taient une ardeur et une conscience au-dessus de leur âge. La forêt de Fontai- nebleau était leur terrain d’excursion. Ils herborisaient sans cesse et le champ de leurs études s’élargissait, car c’est en recherchant des myxomycètes qu’en juillet 1902 (ils avaient déjà trois années de métier) ils remarquèrent, dans des taillis ombragés, une petite plante non fleurie encore, dont les feuilles coriaces et singulièrement tachées les frappèrent. Ils y revinrent, constatèrent la fleur et reconnurent une pyrole, mais non de celles qu’ils connaissaient. C’était le C'himaphila wmbellata Pursh, plante de l'Amérique du Nord jamais observée en Europe. Leur découverte fut signalée à la Société botanique, dans la séance du 14 no- vembre 1902. | Un pareil succès, dans lequel il s’en fallait bien que le hasard fût pour tout, confirma leur vocation et ils herborisèrent davantage encore, s’il se peut, dans l’année 1903, en même temps qu’ils constituaient un herbier sur d’excellentes bases. A la fin de l'été, leur père regrettait de n'avoir pas le loisir de leur montrer la flore des montagnes dont ils étaient avides; un vieux botaniste, qui à des petits- fils de leur âge, voulut les emmener avec lui en Dauphiné. À sa grande surprise, ce fut le médecin de Louis qui s’y opposa. Hélas, il était le mieux averti, car le pauvre enfant, qui, en août, respirait l’en- train et la vie, s’alita en novembre et 1l expira le 11 mars dernier. Jusqu'aux derniers jours la botanique l’occupa, il arrangeait son herbier sur son lit : l’avant-veille de sa mort, fl écrivait la joie que lui avait fait un envoi de plantes et l’espoir qu’il avait d’en recevoir d’autres! UN VIEIL AMATEUR. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. — ee HDup, Oberthür, Rennes—l'aris (442-04) | 1er Juin 1904 2 IVe Série, 34° Année — No 404 a . M. chrysilis Meig. (sec. typ.). — Vannes. Granville : 5 août. 6. M. colubrinus Meig. — France méridionale, Vaucluse ? Digne : Juin. Sous-genre TOLMERUS Lœw. 1. T. pyragra Zell. — Fontainebleau, Rambouillet, Chaville, Marly, bois de l’'Hautil. Juillet-octobre. Sous-genre ITAMUS Lœw. 1. I. geniculatus Meig. (sec. {yp.). — Rambouillet, Marly, Les Ramillons (Allier), Mégève (Haute-Savoie) : août-septembre. Evreux (collect. G. Portevin), Hailles (Somme, coll. Doublet). 2. . cyanurus Lœw. (= æstivus, Meig. type). — Bois de l’'Hautil, Chaville, Rambouillet, Mégève. Juin-août. 3. 1. socius Lœw. — Forêt de Compiègne, un &. 1. cothurnatus Meig. (sec. {yp.). — Bois de l'Hautil, Chaville, Verrières, Maisons-sur-Seine, Hailles (Somme, coll. Doublet). Juin-août. Sous-genre EPITRIPTUS Lœw. 4. E. selosulus Zell. — Poissy, Fontainebleau. Juillet-septembre. 2. E. cingulalus F. Meig. (sec. typ.) (= striatus Meig. type p. part.) — Amiens, Nièvre, Rambouillet. Juillet-août. Sous-genre MOCHTERUS Lœw. 1. M. flavicornis Ruthe. — Andrésy (S.-et-0.), 8 septembre, une 9: Apt (Vaucluse). 2, M. pallipes Meig. (sec. {yp.). — Fontainebleau. Juin-juillet. 3. M. flavipes Meig. — Apt (Vaucluse) : 3 Q. Sous-genre Cerdistus Lœw. 1. C. erythrurus Meig. (sec. Lyp.). — France méridionale, envir. de Nice (Meigen). IT, —— LAPHRIINÆ Genre Andrenosoma Rondani. 1. À. atrum L. — Commune sur le litloral méditerranéen : Cannes, la Cavalière (Var), etc. 2. À, albibarbe Meig. — Je possède cette espèce de Suisse, mais elle doit certainement se rencontrer dans nos Alpes. D’ J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 169 . = = (==) ETES D = ON D 'LE IE) M OT U SENTE LORS an ne ve TE ES Genre Laphria Meigen. Sous-genre POGONOSOMA Rondani. . Mmaroccanum F. — Fontainebleau, Limoges, Sarthe, Sous-genre LAPHRIA (S. striclo). . ephippium F. — Compiègne (2 exempl. dans la collection Poujade), 10 juillet 1881. flava L. — Commune à la Bourboule (M. de Gaulle). Grande-Char- treuse. Juin-août. . güva L. — Fontainebleau. Juillet-septembre. . aurea F. — Pas rare à Fontainebleau. Mai-juillet. Déjà citée de France par Fabricius. . fulva Meig. — Maine-et-Loire, Lyon. . marginata L. -— Très commune aux environs de Paris : juin-août : Compiègne, Langres (coll. Frionnet), Lille (coll. van Ove). III. — DASYPOGONINÆ Genre Dioctria Meigen. D. longicornis Meig. — Breteuil (Eure); bois de l'Hautil, juin-juillet, en nombre; Lille (coll. van Oye). | D. Reinhardi Wiedm. — Mont-Dore, la Bourboule, Fontainebleau. Juillet. Je l’ai prise également à Tervueren, près Bruxelles. D. atricapilla Meig. — Lille; bois de l'Hautil, très commune; Rambouillet. En juin. D. bicincta Meig. — Lille (coll. van Oye), Hautil, Serres (Hautes-Alpes). Juin-juillet. D. œlandica L. — Fontainebleau, Chantilly, Maisons-Laffitte, Saint-Ger- main-en-Laye, Compiègne. Mai-juin. D. hyalipennis F.? — Un exemplaire provenant du département de la Somme. D. rujipes de G. — Bois de l’'Hautil, Commune en mai-juin. D. hæmorrhoïdalis Meig. (F.). — Indiquée par Meigen de la France méridionale et de Paris. D. Wiedemanni Meig. — Cette espèce, que je ne connais pas, est citée des environs d'Antibes, en Provence, par Meigen. D. Baumhaueri Meig. — Très commune en juin-juillet. Cette espèce est considérée par quelques auteurs comme une variété de D. flavipes. D. linearis F.— Comme la précédente : Rambouillet, Lille, Bruxelles, etc. D. jlavipes Meig. — Gurgy (Yonne). Genre Dasypogon Meigen. D. teutonus L. — Pas rare : Rambouillet, Saint-Germain-en-Lavye, Li- moges. En juin. D. fimbriatus Meig. — Espèce qui m'est inconnue, mais que Meigen signale des environs de Lyon. D. diadema F. — Pas rare aux environs de Paris : Bécon-les-Bruyères (capt. de M. Lesne); Rambouillet, volant au-dessus des champs de blé; Digne. En juillet. Genre Heteropogon Lœw. H. manicatus Meig. — Provence et Nice (Meigen). 170 DfJ, VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. Genre Apogon Perris. ue D Dujourü Perris. — Landes. Cette espèce est Psammorycter vermileo de G., comme l’a établi Mik. Ce genre doit donc être rayé. Genre Stenopogon Lœw. 1. S. sabaudus F. — Digne, Serres (Hautes-Alpes). Juin-juillet. Meigen cite | cette espèce d'Arles, Toulon et Nice. 2. S. elongatus Meig. — Beaucaire (Meigen). Genre Leptarthrus Stephens. 1. L. brevirostris Meig. — Capturée par M. de Gaulle : La Bourboule, 25 juin; Mont-Dore, 11 juillet. | Genre Saropogon Lœw: 1. S. leucocephalus Meig. — Citée par Meigen des environs d'Antibes. Digne : juin. | Genre Cyrtopogon Lœw. 1. C. julvicornis Macq. — Je l'ai prise, à 1,800 mètres d'altitude, le 29 juin, à La Grave, près du col du Lautaret (Hautes-Alpes). 2. C. flavimanus Meig. — Un exemplaire de Suisse. Meigen l'indique du mont Cenis. 3. C. Meyer Dürü. — 4. C. ruficornis F. — 5. C. maculipennis Meig. — Je ne les possède que des Alpes italiennes (don de M. Bezzi). On trouverait assurément ces espèces dans nos Alpes. La 4° est, du reste, citée de France par Meigen. Genre Lasiopogon Lœw. 1. L. cinctus F. — Lyon, un exemplaire. 2. L. montanus Schin. — Col du Lautaret (2,075 mètres); en grand nombre sur la route. Je rapporte aussi à cette espèce, très souvent con- fondue avec la précédente, tous les exemplaires qu'on rencontre si nombreux aux environs de Paris : Rambouillet, Maisons-Laffitte, Verrières, Fontainebleau, etc. Mai-juin (Leg. Strobl, Dipt. von Steiermark, I, p. 28). 3. L. Macquarti Perris. — De France. Genre Stichopogon Lœw. = 1. S. elegantulus Meig. — France méridionale. 2, S. albofasciatus Meig. — Environs de Lyon. Juillet-août. Genre Holopogon Lœw. 1. H. melaleucus Meig. — Citée de la France méridionale (Meigen): Toulon. 2. H. fumipennis Meig. — Fontainebleau, juillet; Grenoble, 26 juin. 3. H. venustus Rossi (— minulus Meig.). — Environs de Paris (Meigen). | La plupart des Dasypogoninæ appartiennent à l'Europe méridio- nale. C’est d'Espagne que je les possède presque toutes. Cette partie de mon Catalogue est donc très incomplète comme genres et comme espèces. Habropogon exquisitus Meig. et Habropogon appendiculatus Schin. sont citées de France par Mik (collect. du D' Gobert). _ D' J. VILLENEUVE. — Contrib. au Calal. des Diplères de France. 171 IV. — LEPTOGASTRINZÆ Genre Leptogaster Meigen. 4. L. cylindrica de G. — J'ai recueilli mes exemplaires à Andrésy (Seine- et-Oise), en battant les luzernes: mais c'est une espèce très com- mune partout. 2. L. guttiventris Zelt. — Lille (coll. van Ove), Paris. 3. L. variegata Lœw. — Nord de la France. Liste complémentaire, avec les espèces signalées de France, par Jaennicke, à savoir : 4. Dioctria atricapilla Meig. — Paris, Nimes. 2. Dioctria bicincta Meig. — Montpellier. - 3. Dasypogon diadema F. — Marseille. 4. Holopogon melaleucus Meig. — Marseille. ». Holopogon flavescens Jaennicke. — Marseille. 6. Heteropogon manicatus Meig. — Nîmes. 7. Lasiopogon Macquarti Perris. — Landes. 8. Asilus trigonus Meig. — Marseille. 9. Asilus stylifer Lw. — Marseille. 10. Asilus rusticus Meig. Marseille. 11. Asilus armalus Jaennicke. — Nimes. 12. Asilus arthriticus Zeller. — Nimes. 13. Asilus crabronijormis L. Marseille. 4%. Asilus barbarus L. — France méridionale. 15. Asilus germanus L. Marseille. SECTION PLATYGENYA Br. — TROMOPTERA |). S. : THEREUIDÆ BIBLIOGRAPHIE H. LŒW. — Dipter. Beiträge, Il, 1847. M. BEZZI. — Ditteri d. Marche e degli Abruzzi, 1898, p. 21 (tiré à part). JAENNICKE. — Loc. cit. V. v. RôDER. — Ueber die Dipt. Gatt. Agapophylus Guérin und Phycus Walk., in Berl. entom. Zeitsch., 1885, Heft. I. Genre Thereua Latreille. 1. T. nobililata F., Meig. (sec. typ.). — Commune aux environs de Paris : Rambouillet, Marly, Chaville, Fontainebleau. Juin-août. 2. T. oculata Egg. Granville, Ambleteuse. En août. 3. T. subfasciata Schumm. — Forêt de Saint-Germain, Montmorency, Fon- tainebleau, bois de l'Hautil, Plouharnel, Blankenberghe (Belgique). Juin-août. k. T. fulva Meig. — Commune : Hautil, Andrésy, Maisons-Laflitle, etc. Juin-juillet. 9. T. annulata F., Meig. (sec. typ.). r. ( Commune, sur le sable, au bord de la mer : Granville, Plouharnel, Ault (Somme), Palavas, Blanken- berghe (Belgique). Surtout en août; la femelle toujours plus rare. 6. T. lugens Lœw. (= plebeja Meig. sec. typ., Schiner). — Bouray, un seul exemplaire. 7. T. tœniata Meig. sec. typ. — Un exemplaire de France, dans ma collec- tion, sans indication de localité. PS à nr, | 5 « + 7 + 4 172 D'J. VILLENEUVE. — Contrib. au Calal. des Diptères de France. 8. T. arcuala Lœw. — Très commune, sur les routes, en mai et juin Andrésy, Verrières, Rambouillet, etc. 9. T. tristis Loœw? — Une © de Palavas, 13 maï: Genre Dialineura Rondani. 1. D. anilis L. — Serres (Hies-Alpes), Maisons-Laffitte, Vernouillet (Seine- et-Oise). En mai. Genre Psilocephala Zetterstedt. 4. P. ardea F. — Une femelle dans la collection de M. Poujade. Genre Phycus Walker. 1. P. tristis v. Rôd. — Je possède 2 © de cette espèce prises“àä"Serres (Hautes-Alpes), par M. Lombard, en juin. D'après M. Bezzi, elle doit s'appeler fuscipennis Costa, cet auteur l'avant décrite en 1857 (sub. gen. Salenlia). OBSERVATIONS 1. Les Thereua constituent encore un groupe difficile, malgré les travaux de Lœw, qui le considérait comme un labyrinthe. La quatrième cellule postérieure peut être ouverte ou fermée dans la même espèce; la tache frontale (Stirnschwiele) peut, chez quelques femelles, s’échancrer jus- qu'au point de constituer deux taches isolées plus ou moins arrondies. C'est le cas chez une © de T. subfasciata que je possède, et c’est pro- bablement ce qui a conduit Jaennicke à faire T. oculata Egg. synonyme de T, nobilitata F. La couleur des femelles peut aussi varier et devenir plus blanchâtre par exemple, etc. Il en résulte que les auteurs ont multiplié les espèces, décrivant séparément les sexes ou les variétés, sans avoir eu le contrôle de la copulation ou bien les présomptions d'identité qu'on recueille ou vérifie soi-même au cours des chasses. S'il en est ainsi, si l’on se heurte actuellement à des difficultés qui peuvent embarrasser le diptériste en chambre, il y a, de ce fait, dans l'étude et la chasse des Thereua, un attrait tout particulier qui ne saurait échapper à nos Jeunes collègues. 2, Dysmachus harpax Mihi. — Préoccupé depuis longtemps de l'identité des deux exemplaires mentionnés plus haut, et qui m'ont été gracieusement offerts par M. de Gaulle, j'ai recherché en vain parmi les nombreuses descriptions de Lœw celle qui pouvait convenir à l'appareil génital du ©, si caractéristique. J'ai tenu aussi à revoir les exemplaires de Meigen qui sont au Muséum de Paris et que M. le professeur Bouvier a bien voulu me communiquer. Or, Asilus parvulus y est représenté par un mélange de plusieurs espèces (ce qui est le cas pour la plupart des Asiles de Meigen), lequel renferme : trois exemplaires d'Q, aux paltes rougeâtres, de Tolmerus pyragra Zell., et un exemplaire, aux pattes d'un noir brillant : c'est un © de Dysmachus harpax. La description de Meigen (ft. Il, p. 341) se rapporte à un g' ayant les pattes brunes et présentant, sous certain jour, des lignes noires sur l'abdomen, ce que je n'ai pu découvrir sur le type en question non plus que sur mes individus. D. harpax est-il le vrai D. parvulus de Meigen ? C’est donc peu pro- bable. 11 se range parmi les Dysmachus qui ont les pattes entièrement noires, les ailes uniformément roussâtres, le dernier segment abdo- DJ. VILLENEUVE. — Contrib. au Calal. des Diptères de France. 173 minal muni à son bord inférieur d’une touffe de longs poils roux dirigée en arrière; l’hypopyge est d’un noir brillant, et ses lamelles inférieures sont couvertes aussi de poils roux qui deviennent plus longs vers l'in- sertion de ces lamelles. La taille de cet Asile ne dépasse pas 12 milli- mètres (antennes comprises). D' VILLENEUVE. NOTES BOTANIQUES SÛR LA BRETAGNE (Suite) LABIÉES. Teucrium Chamædrys L. CôTes-pu-Norp. — Saint-Kast près de la Colonne (Baron, 2n Lloyd), où il est peut-être naturalisé. Se retrouve en Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Inférieure. Mentha siülvestris L.; — Bent-gi. Rejeté des jardins, naturalisé en de nombreuses localités. Leonurus Cardiaca L. R., au bord des haïes, des chemins, villages. C’est probablement un reste de culture médicinale (Lloyd). Sideritis candicans Ait. Plante de Madère. Se reproduit sur les murs du jardin botanique de Brest (Pondaven). VALÉRIANACÉES. Centranthus ruber D. C., et sa variété à fleurs blanches. De l’Europe centrale et méridionale. AC. sur les vieux murs (par exemple à Châteaulin). DIPSACACÉES. Scabiosa atropurpurea L. FINISTÈRE. — Château de Brest. MoRBIHAN. — La Trinité-sur-Mer, Lokmariaker. Cette plante existe surtout autour des habitations et a produit plusieurs jolies variétés blanches et roses. COMPOSÉES. 1. Liguliflores ou Chicoracées. Crepis setosa Hall. Plante de l’Europe méridionale. Introduit par la culture en Bretagne, il se répand de plus en plus surtout dans les luzernes (Lloyd). Hieracium præallum Vill.; H. pratense Lloyd, FI. de l'Ouest, éd. 3, non Tausch.; — Pilosella Fries. Plante de l'Est et du Sud-Est de la France. FINISTÈRE. — S’est montré à Æemper sur des pelouses de l’école normale. ILLE-ET-VILAINE. — Naturalisé à Lennes sur les murs de la rue de Paris et de la rue de la Palestine (Picquenard). Lloyd l'indique, d’après Maillard et Giraudias, ainsi que H. flagellare Willd.,, en Charente-Inférieure, près de la Rochelle, à la pointe des Minimes Hieracium amplexicaule L. Sud-Est de la France : rochers des montagnes. 12 174 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. FINISTÈRE. — Brest, vieux remparts de Vauban derrière l’hôpital de la marine; l’Areracium amplexicaule y est manifestement échappé du jardin des plantes de Brest, mais bien naturalisé dans la localité indiquée, et sur les murs de la rue de la Vierge, près de la place de la Liberté (Pondaven). Peut-être se fixera-t-1il au Pont-de-Buis où je l’ai introduit, vers 1901, dans la poudrerie, sur des rochers; quelques pieds y ont, depuis lors, prospéré chaque année. 2. Tubuliflores ou Cynarées. Centaurea aspera L. Apparaît dans quelques ports de la Bretagne. C. à Dinard au-dessus de la plage des bains (Mabille), où cette plante méridionale à dû être introduite (Lloyd). Centaurea solstitialis L. Plante de l’Europe méridionale et moyenne. Quelques pieds ont paru çà et là dans les luzernières. | CôTes-pu-NorD. — Saint-Brieuc, Saint-Lunaire. ILLE-ET-VILAINE. — Rennes, Bains. | LOIRE-INFÉRIEURE. — Le Pouliguen. Retrouvé à Saujon, Charente-Inférieure (Lloyd). 3. Radiées ou Corymbiîères. SOUS-TRIBU 1. Nardosmia fragans Reich. Quelquefois échappé des jardins. Solidago glabra Desf. — De l'Amérique septentrionale, est signalée aux environs de Cherbourg. Erigeron canadensis L. FINISTÈRE. — Miciol l’indiquait manquant en Bretagne (1881). Au- jourd’hui : AC. le long de la voie ferrée aux environs de Brest (Picq.), Kemper (Bonnemaison), Kemperlé (Picq.). | J ILLE-ET-VILAINE, LOIRE-INFÉRIEURE. — AC. (Lloyd). Erigeron annuum Pers.; — Stenactis annua Nees. | FINISTÈRE. — Bords pierreux de la Penfeld, près l’arrière-garde du port militaire de Brest (Crouan). Erigeron mucronatus D. C. (Vittadinia triloba des jardiniers). Originaire de la Nouvelle-Hollande. Se FINISTÈRE. — Très abondant sur les murs : au Pilier-Rouge en Zambézellek (Pond.) et au Rody, près Brest (ipse legi), entre Lanninon et le Portzk (Picq.). — Lloyd l'indique à Æemper et Kemperlé. Senecio viscosus L. LOIRE-INFÉRIEURE. — Quelques pieds çà et là dans les sables du haut de la Loire, autour des gares de Vantes et dans ses îles. Se retrouve en Deux-Sèvres et Charente-Inférieure (Lloyd). Senecio scandens Buch.; — Delairea Auct.? FINISTÈRE. — Plante de l'Himalaya naturalisée sur les rochers surplombant la mer à /a Grande-Rivière (route de Brest au Portzik). Cette espèce, à l’époque de la floraison, en août-septembre, répand une très forte odeur de miel (Pondaven). Arlemisia Absinthium L.; — Absinthe, Huelen-c'houerô. C. par localités; le D' Picquenard me l’a fait cueillir à Zoktudy (Finistère). Voir quelques autres localités dans la flore de Lloyd. Xanthium macrocarpum D. C. Plante des décombres et lieux sablonneux du Midi. LOIRE-INFÉRIEURE. AC. sables du haut de la Loire où il se répand de plus en plus (Lloyd). Xanthium spinosum L. Décombres et lieux vagues de l’Europe méridionale et centrale. Côres-pu-Norp. — Le Léqué, Dinan. vel LOIRE-INFÉRIEURE. — Nantes, Saint-Nazaire, Le Croisic (Lloyd). di. fe Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Brelagne. 175 Sous-TRIBU 2. Leucanthemum lacustris L. FINISTÈRE. — Adventice à Plougastel-Daoulas, route de Saint-Jean en suivant la grève (Pondaven). Leucanthemum Parthenium G. G., Pyrethrum Sm.: — Louzaouen-ar- Mammou. FINISTÈRE. — Brest, vieux remparts derrière l'hôpital de la marine; cette espèce doit se retrouver, quoique rare, dans la région (Pond.). — Lieux pierreux, autour des habitations (Lloyd). Chrysanthemum bellidifolium Willd., Bellis dubia Spreng. MoRBIHAN. — Landes de Xarnak (Pondaven). Helichrysum jœtidum Cass. Originaire du cap de Bonne-Espérance. # FINISTÈRE. — Sur des rochers voisins ‘de la gare du Rody; et au voisinage du fort du Portzik, à /a Grande-Rivière. Gnaphalium undulatum L. Originaire du cap de Bonne-Espérance. FINISTÈRE. — Introduit à lloueskat par une cause inconnue vers 1840, il fut trouvé aux environs de Zannevez entre Saint-Pol-de-Léon et Plouénan (Bonnechose, vers 1865), à Æoskoff, de Taulé à Karantek (1876), Lokénolé (1879), Plouézoc’h (Miciol, Bull. Soc. Et. Scient. Fanist., 1879). Il se retrouve en d’autres localités du Léon, citées par Lloyd (Flore de l'Ouest), notamment de Ploudalmézeau à Brignogan, et, sur la route de Brest au Portzik, à Za Grande-Rivière (Pondaven). CôrTes-pu-Norp. — Port-Blanc (Avice). Calendula grandiflora L. FINISTÈRE. — Cimetière de Plourder, près Brignogan, et dans la plupart des cimetières des environs de Brest (Pondaven). URTICACÉES. Urtica membranacea Poir. Espèce méridionale. FINISTÈRE. — Littoral vers Penmarc’h et Pont-Il, Abbé. Gunnera scabra Ruiz et Pavon. FINISTÈRE. — Plante du Chili naturalisée dans les marais du Tromeur en Lambézelleck, près Brest (Pondaven). Ficus carica L.; — Figuier, Fiezen. FINISTÈRE. — Audierne (Crouan), Treffagat (Pica.), côte de Roskanwel (Blanchard, 2n Lloyd). CHENOPODIACÉES. Chenopodium urbicum L. var. intermedium Koch, Ch. intermedium M. et K. FINISTÈRE. — Saënt-Renan (Crouan), Kemper (Bonnemaison, 2n Lloyd). CôTes-pu-Norp. — Guingamp (Le Maout, 2n Lloyd). MoRBIHAN. — Aukfer en Rieux (Le Gall, 2n Lloyd). ILLE-ET-VILAINE. — La Roche du Theil, près Redon (J.-M. Sacher). LOIRE-INFÉRIEURE. — Moins rare; quelques localités citées par Lloyd. Chenopodium filicinum Smith. MoORBIHAN. — Auray (Godron). Chenopodium anthelminticum L. LOIRE-INFÉRIEURE. — Espèce américaine apparue au port de Wantes (Lloyd). Poudrerie nationale de Vonges (Côte-d'Or). Edouard ROGEZ. (4 suivre.) L'ON- Cres 7 + 176 R. FLORENTIN. — La Faune des Grottes de Sainte-Reine. a —————— —— LA FAUNE DES GROTTES DE SAINTE-REINE Les grottes de Sainte-Reine, situées dans la vallée de la Moselle, à 7 kilomètres environ en amont de Toul, presque en face du village de Pierre- la-Treiche, s'ouvrent sur le flanc d’un petit coteau qui s'élève non loin de la rive droite de la Moselle, à une vingtaine de mètres au-dessus du niveau de cette rivière. Ce coteau se continue avec un vaste plateau élevé de 60 mètres en moyenne au-dessus de la vallée de la Moselle qui le contourne. Les grottes, creusées dans des roches appartenant à la partie supérieure du Bajocien, comprennent deux galeries principales, s’ouvrant séparément au dehors en des points distants d'une centaine de mètres. Ces galeries sont à peu près parallèles, orientées du sud au nord, chacune ayant un développement total de 300 mètres environ. | Leur exploration ne manque pas d’un certain intérêt, mais, par contre, n'est pas des plus commodes, car il faut s'engager dans des couloirs étroits et surbaissés où on ne peut circuler que courbé ou en rampant. De distance en distance ces couloirs sont interrompus par des anfractuosités plus consi- dérables, sortes de chambres, la plupart très spacieuses, pourvues autrefois de stalagmites remarquables. Une de ces chambres, située à 50 mètres de l'entrée, est très humide, et le suintement abondant y entretient, d’une façon constante, deux petits bassins peu profonds qui m'ont fourni une faunule aquatique. Les premières études scientifiques des grottes de Sainte-Reine ont été entreprises par Husson, qui de 1864 à 1867 publia plusieurs notes dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, sur l’origine de l’espèce humaine aux environs de Toul. Ces cavernes, précisément, lui procurèrent la plupart des matériaux qu'il a utilisés : il ÿ a découvert des ossements de divers animaux (Ours, Hyène, Rhinocéros, Renne, etc.). L'étude zoologique de ces grottes restait à faire. Nous l'avons entreprise, et plusieurs explorations faites dans le courant de ces dernières années nous ont procuré une faune assez intéressante. Bien que la plupart des espèces qui la composent ne soient pas spécialement cavernicoles, nous les citerons cependant, attendu que beaucoup sont nouvelles pour la faune lorraine. Nous adressons tous nos remerciements aux savants spécialistes qui ont bien voulu nous prêter leurs concours : M. le professeur Bezzi à Sondrio (Italie), en déterminant les Diptères, M. E. Simon, les Aranéïides et Phalan- gides, M. le docteur Trouessart, les Acariens. MICROFAUNE Les deux flaques d’eau situées dans une salle à 50 mètres de l'ouverture, renferment quelques espèces d’Infusoires holotriches très communes dans les eaux de surface : Cyclidium glaucoma Ehr., Chülodon cucullus Ehr. et de nombreux individus d’un Flagellé, qui par la forme générale du corps, la longueur relative du flagelle, concorde avec Euglena viridis; il en diffère par la taille un peu réduite (45 & au lieu de 60 k) et l'absence de tache oculaire. De plus, ses corpuscules sont jaunâtres et privés de chlorophylle. Il est probable que cette forme provient d'individus d'Euglena viridis du dehors entraînés par les eaux fluviales infiltrées. Un fait analogue a été constaté par Moniez chez un autre Euglénide, Phacus longicauda Duj., trouvé dans la vase des réservoirs d’'Emmerin. Les eaux de la grotte renferment aussi de petits Nématoïdes avec tache oculaire. | ne) ee 7 AE , # sn R. FLORENTIN., — La Faune des Grottes de Sainte-Reine. 177 INSECTES 1° Thysanoures. — À 150 mètres de l'ouverture, nous avons recueilli plu- sieurs exemplaires de Lepidocyrlus curvicollis Bourlet, obscuricole trouvé souvent dans les caves. 2° Coléopières. — Quedius mesomelinus Marsh. a été recueilli plusieurs fois, ainsi que des larves à divers états de développement, sur des appâts de viande corrompue. Ce Staphylinide n’est du reste pas essentiellement caver- nicole, bien que très commun dans les grottes. D'après Viré, c’est le seul Coléoptère trouvé jusqu'ici dans les cavernes au delà du 45° degré de latitude nord. 3° Diptères. — Les Diptères appartiennent à deux espèces : 1° des mâles et des femelles de Phora aplina Schiner, cavernicole signalé pour la première fois en France et trouvé déjà dans la groite d'Adelsberg (Carniole) et au Covolo di Costozza (Vénétie); 2° des femelles de Rhymosia jenestralis Meig., obscuricole probablement accidentel, que l’on trouve souvent dans les maisons. Sur de la viande corrompue, nous avons de plus recueilli quelques larves de Dipières. | | CRUSTACÉS Dans les deux flaques d’eau de la grotte, nous avons capturé un assez grand nombre d'individus d’Asellus cavaticus Schiodte, Isopode cavernicole fréquent dans les eaux souterraines de France et de l'étranger. ARACHNIDES 1° Aranéides. — Nous avons recueilli deux espèces d’Aranéides : 1° Leply- phantes leprosus Oh!., petite Araignée obseuricole très commune en France, vivant sous les herbes sèches, souvent aussi dans les caves et les grottes: 2° Porrhomma sp.? (voisine de P. Egeria Sim.). 2° Phalangides. — Nemastoma chrysomelas Hermann, Phalangide obscu- ricole répandu dans presque toute la France, mais assez rare partout. 3° Acariens. — Deux espèces : 1° Gamasus sp.? un seul individu trouvé sur de la viande corrompue déposée dans une chambre à 200 mètres de l'ouverture. Au même endroit, se trouvaient d’autres Acariens plus petits, qui sont probablement de jeunes nymphes de la même espèce; 2° des Pteroplus vesperlilionis Dufour, vivant en parasites sur une Chauve-Souris capturée dans une des salles. DIPLOPODES Les Diplopodes recueillis appartiennent à deux espèces : 1° Polydesmus subinteger Latzel (S et Q), espèce non exclusivement cavernicole et signalée également par Sainte-Claire-Deville dans plusieurs grottes des Alpes-Mari- times; 2° Atractosoma sp.? (Q). VERTÉBRÉS Le seul Vertébré est une Chauve-Souris, qui, détruite accidentellement, n'a pu être déterminée. Sans tenir compte de la microfaune, on voit que les grottes de Sainte-Reine possèdent une faune comprenant treize espèces différentes. Il est probable _que des recherches ultérieures viendront en augmenter le nombre. Parmi ces treize espèces, il en est deux qui sont exclusivement cavernicoles (Phora aplina et Asellus cavaticus); les autres sont seulement obscuricoles, bien que certaines, comme Quedius mesomelinus et Polydesmus subinleger, fassent plutôt partie de la faune souterraine que de la faune de surface. 178 R. FLORENTIN. — La Faune des Grottes de Sainte-Reine. Dans le tableau récapitulatif suivant, nous marquons du signe * onze espèces nouvelles pour la faune lorraine : Cyclidium glaucoma Ehr. INFUSOIRES. Chilodon cucullus Ehr. FLAGELLÉS....… | Euglena viridis Ehr. NÉMATODES..... | Non déterminés. “Quedius mesomelinus Marsh. et larves. INSECTES. Se ‘ “Phora aplina Schiner. | "Rhymosia fenestralis Meig. Larves de Diptères. CRUSTACÉS... | “Asellus cavaticus Schiôdte. ! “Leptyphantes leprosus Oh]. “Porrhomma sp. ARACHNIDES...…. *Nemastoma chrysomelas Hermann. “Gamasus Sp. et nymphes. Pteroptus vesperlilionis Dufour. “Polydesmus subinteger Latzel. “Atraetosoma Sp. VERTÉBRÉS...…. | Chauve-Souris non déterminée. “Lepidocyrtus curvicollis Bourlet. DIPLOPODES..... D'où provient cette faune ? Pour les espèces obscuricoles, la question ne se pose pour ainsi dire pas; elles proviennent évidemment de l'extérieur, mais elles se sont acclimatées au milieu souterrain, à tel point qu'aujourd'hui la plupart se reproduisent dans la grotte même, ce qui explique comment des êtres lents, comme des Acariens par exemple, ont pu s’avancer par étapes successives presque jusqu'au fond des galeries. On constate en effet l’exis- tence de pontes d'Araignées, de jeunes Polydesmes, de nymphes d’Acariens, de larves de Diptères et de Staphylins à l'intérieur de la grotte. Il se peut dès lors que certaines espèces aient pénétré dans cette caverne depuis très longtemps et y aient élu domicile au même titre que les cavernicoles. En tous cas, les espèces obscuricoles (celles du moins qui sont déterminées) sont identiques à celles du dehors. Quant à l’origine des espèces cavernicoles, c'est là un problème biologique du plus haut intérêt, qui n’a pas encore reçu de solution définitive. Les avis sont partagés. Une première hypothèse (qui semble être confirmée, pour quelques espèces, par les expériences de Viré), admet une relation directe entre les animaux de surface et les cavernicoles. Ceux-ci proviendraient d'individus lucicoles modifiés par leur passage dans le milieu souterrain; ce dernier exercerait une influence directement adaptative (dégénérescence des organes visuels, exagération des organes tactiles et olfactifs) qui serait transmissible et accentuée par hérédilé. Par contre, Eigenmann a vu certains Amblyopsides du dehors montrer une dégénérescence oculaire tout aussi marquée que d’autres vivant dans les cavernes. Ce fait et plusieurs autres semblables ont pu faire penser que les cavernicoles ne résultent pas de modifications adaptatives amenées directe- ment par l'habitat souterrain; ils ont pu vivre dans les cavernes parce que des modifications antérieures, dues au hasard des variations, se sont trouvées adéquates à la vie dans l'obscurité. Au dehors, ils sont soumis à une coneur- rence qui les met en infériorité, tandis que dans les cavernes, ils possèdent au contraire l'avantage. Ces deux théories ont leurs partisans et leurs adversaires. On possède Rir : Lis R. FLORENTIN. — La Faune des Grottes de Saïinte-Reine. 179 actuellement sur cette intéressante question trop peu de faits pour pouvoir se prononcer d'une façon absolue. Les études spéléologiques, commencées depuis un demi-siècle à peine, demandent encore beaucoup de temps pour être menées à bien; car, d'une part, la faune des cavernes, par suite des difficultés d'exploration, est encore loin d'être connue d’une façon salisfai- sante; d'autre part, les expériences longues et délicates nécessaires aux recherches biologiques exigent un matériel souvent difficile à se procurer. BIBLIOGRAPHIE EIGENMANN. — The origin of cave faunas. The Amblyopsidae and eyes of blind fishes, Proc. Indiana Acad. Sc., 1897, p. 229-31 (Analysé dans J. Roy. Micr. Soc., 1899, p. 273). 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Cela lui eût évité des erreurs et surtout d'exagérer et de dénaturer ma pensée. Car au fond nous allons être d'accord. Nous le sommes déjà pour attribuer la plupart des sépultures de nos tumulus à la Tène 1, mais pourquoi ne pas accepter que les sépultures dans amphores soient un peu plus récentes que les autres, alors que leur position dans les tumulus où les deux modes de sépultures ont été constatées fait voir clairement qu'elles ont été faites posté- “eurement aux inhumations, et si dans les exemples cités par M. Piroutet on a trouvé dans les amphores cinéraires l'association d'objets de la Tène 1 avec des objets de la Tène Il, n'est-il pas logique d'attribuer les inhumations à la deuxième époque. Quant au cabochon en fer plaqué d'or, il porte bien en dessous un ardillon monté à charnière, c'est donc bien une boucle ou une - broche et non une simple pièce d’applique, et si je l'attribue à la Tène HI, je ne ferais aucune difficulté si l’on veut qu'elle soit gallo-romaine. Du reste, n'ayant pas été trouvée in situ, elle perd pour moi beaucoup de son intérêt. Je ne l'attribue à la Tène II qu'à cause de la ressemblance parfaite de son ornementation avec le disque médian d'une fibule de cette époque trouvée dans un tumulus d'Alsace. Quant au reste, j'estime qu'il ne faut rien affirmer dans une science aussi neuve et encore aussi incertaine que l'archéologie préhistorique. Aussi c'est à Lort que M. Piroutet prétend que je nie l'âge du bronze. Qu'on relise ma 180 À. GASSER. — Encore un mot sur les tumulus de Mantoche. phrase et l’on verra que j'émets seulement un doute sur son existence dans notre région, c'est-à-dire dans la région circeumvosgienne, et je suis d'accord avec les archéologues lorrains et alsaciens. Mais en dehors de la Haute-Saône, je sais très bien que l’âge du bronze a été positivement constaté en Franche- Comté. Ce n’est même pas la sépulture de Beaujeu, du reste déjà bien méri- dionale par rapport aux Vosges, qui peut fournir un argument pour lever ce doute, car les objets recueillis s’écartent à mon avis des types caractéris- tiques. De plus, je ne suis pas l’auteur de la découverte de Beaujeu. Elle revient à mon collègue M. Pothelet, qu'un excès de modestie a empêché de signer sa notice dans le Bullelin de la Soc. grayl. d'émulation, 1901; dans tous les cas, mon nom n’y figure pas. | En parlant de la persistance d'objets de bronze jusque dans l'ère gauloise, je voulais dire comme M. Piroutet que les transitions entre les époques ne se sont pas produites brusquement. Si maintenant nous passons aux pointes de flèche en silex qui par leur position dans la sépulture sont très probablement des objets votifs, on ne peut manquer d’être frappé par leur différence avec les autres silex taillés irouvés épars dans la terre des tumulus. Ces derniers silex ont leurs angles émoussés, sont fortement patisés, alors que les pointes de flèche sont remar- quablement acérées, translucides et intactes. Sans vouloir prétendre abso- lument qu’elles ont été fabriquées au temps où elles ont été déposées dans la sépulture, il est évident qu'elles n'ont jamais roulé dans le sol comme les autres silex. Alors ne peut-on se demander si à une époque où le métal devait être rare et relativement difficile à se procurer, on n'aurait pas contmué à tailler des pointes dans le silex qu'on trouve sous la main, pour armer les flèches destinées à être perdues à chaque coup que l’on tirait. Que M. Piroutet ne prenne pas cela pour une affirmation. C'est une simple supposition que des découvertes ultérieures pourront confirmer ou détruire. Les pointes en fer à scie ne sont-elles pas une indication, si comme le dit M. Piroutet on s’est contenté de ce procédé sommaire jusqu'à l’époque carolingienne, alors que des archéologues distingués comme MM. Bleicher, Beaupré, même Mor- üllet et des archéologues allemands croyaient que la monture à douille était exclusivement employée au premier âge du fer. En somme, il n'y a guère entre M. Piroutet et moi que des maletté ae Sans rien affirmer, je le répète, j'ai voulu seulement attirer l'attention des chercheurs sur la grande circonspection qu'il faut apporter dans l'attribution aux différentes époques des objets trouvés. Un observateur inattentif aurait fort bien pu conclure de la présence des armes néolithiques et larnaudiennes, qu'il y a eu dans les tumulus mélange de sépultures d’époques différentes, alors qu'il n’y a aucun doute que les objets recueillis dans le tumulus n° 4 n'aient fait partie du mobilier funéraire de la même sépulture. Et cependant, en analysant ma notice, l'Homme préhistorique, revue dirigée par MM. Cher- vin et de Mortillet, dit que dans le tumulus n° 4 nous voyons sur un point des bijoux de l’époque hallstattienne et sur un autre des armes appartenant à l'époque marxienne qu'il ne faut pas confondre. Or les bijoux qui ne sont pas assez caractérisés, du reste, comme type, sont certainement les bijoux du guerrier auquel appartenaient les armes, et comme ils étaient à un niveau supérieur aux armes, on ne peut admettre qu'ils soient plus anciens. Encore une fois, de la présence d’une arme du type de l’âge de bronze, ou même néolithique, mélangée dans un camp par exemple à des objets gallo- romains, on ne peut conclure que ce camp a été occupé successivement aux différentes époques, on ne peut pas non plus aflirmer le contraire : il ÿ à doute. J'ai dit que les objets ainsi trouvés ne peuvent dater a priori, c'e est-à- dire d'emblée et qu'il faut un supplément de constatation sur la position el le gisement pour pouvoir poser des conclusions avec certitude. | | ° l A. GASSER. — Encore un mot sur les tumulus de Mantoche. 181 Le camp du Mont-d'Auvet (Haute-Saône), par exemple, passait pour romain ou préhistorique, or des fouilles bien dirigées par l'abbé Mérand ont démontré qu'il avait été construit sur l'emplacement d'un cimetière mérovingien et que sa levée recouvrait même des tombes carolingiennes, donc il était postérieur à cette époque. Moi-même je viens de faire des fouilles sur l'emplacement d’une enceinte carrée qui passait aussi pour romaine, d'autant plus qu'on y avait recueilli à la surface du sol des tuileaux romains, des médailles romaines et même des silex taillés et une hache de pierre polie. Or mes fouilles ont mis au jour les fondations d’un château-fort du moyen âge, dont on peut parfai- tement reconstituer le plan, avec des salles en sous-sol, des souterrains, etc. Et cependant, à première vue, ce n'était qu'une plateforme carrée entourée d’un fossé profond et d’une levée en pierres amoncelées. Les objets romains avaient été apportés lors de la construction dont on avait emprunté des matériaux aux ruines de la villa gallo-romaine qui est peu éloignée. Quant aux objets néohithiques, ils avaient été apportés par des pâtres sans doute, après la destruction du château, car la couche de terre végétale qui les contenait est superposée à la couche de dissolution et d'incendie du château. Et cependant il est fort possible que l’emplacement de ce château ait été occupé avant le moyen âge par les Gallo-Romains et les peuples préhisto- riques, mais sans aucune certitude. Mantoche (Haute-Saône). A. GASSER. PHYcoLoGiE FRANÇAISE — BIBLIOGRAPHIE LISTE DES TRAVAUX FRANÇAIS & DES OUVRAGES GÉNÉRAUX ÉTRANGERS (Suite) DERBES (A.) et SOLIER (À.). — Sur les Organes reproducteurs des Algues (Ann. Re NE. + série, {. XIV) 1850. — Mémoire sur quelques points de la physiologie des Algues. Pari is, 1856, in-4°, 23 pl. coloriées. 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Allas des Alques marines les plus répandues sur les côtes de France, in-8°, 48 pl. color. Paris, 1892. Contribution à la Flore cryptogamique de l’île Jan Mayen (Journ. Bot.), 1893. ds: ) Li nn M IR. P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. 185 Complément à la Flore algologique de la Terre de Feu (Nolarisia), 1892. Nouvelle contribution à l'étude des Algues de la région magellanique (Journ. Bot., 1896). Algues du golfe de Californie recueillies par M. Diguet (/bid., 1895). Algues recueillies au Congo par M. H. Lecomte ({bid., 1895). Le genre Tenarea Bory (1bid., 1895). Le genre Trentepohlia Martins (/bid., 1889-1890). Le genre Bulbotrichia (Notarisia), 1890. P. FOURNIER. (A suivre) NOTES SPÉCIALES ET LOCALES L’ « Erica lusitanica » Rud. dans la Flore française (Voy. dans le dernier numéro, p. 160, les questions posées au sujet de cette plante). — L’£rica lusitanica, long- temps confondu avec l’Z. arborea L., dont il n’est probablement qu’une variété occ1- dentale, en a été distingué par Rudolphi en 1799 (1). Voici les différences des deux espèces (2) : Calice à lobes obtus, deux fois plus courts que la corolle, celle-ci en cloche ovoïde divisée jusqu’au milieu en lobes obtus ; poils de la tige et des rameaux en grande OUR en ae con ess vo vepéve ao eos E, arborea. Calice à lobes ovales aigus, trois-cinq fois plus courts que la corolle, celle-c1 en cloche oblongue à lobes obtus égalant à peine le quart de sa longueur ; tiges poilues DER A eue due ee ne a es de even sunetéccenentree ve me E, lusitanica. C’est en 1803 que l’ÆZrica lusitanica à été signalé pour la première fois dans le sud-ouest de la France par Thore (C'Aloris des Landes, p. 149), sous le nom d'Z. arborea, et nous croyons que J. Gay lui appliqua pour la première fois en France, vers 1832 (in Ann. Sc. Natur.) le nom créé par Rudolphi. Cette plante est connue en France dans trois départements : Landes, Gironde, Finistère. On la trouve dans l'Espagne septentrionale et le Portugal. Le véritable Erica arborea L. a une aire beaucoup plus étendue : presque toute la région médi- terranéenne. Sur la question de l’indigénat ou de la naturalisation de l’£rica lusitanica dans le sud-ouest de la France, les données précises font défaut. D’après M. Lamic (3), il ne serait pas téméraire de penser que ses graines ont pu y être apportées avec d’autres, volontairement ou non, lors des essais de plantation des dunes, essais nombreux et répétés qui exigèrent de longs tâtonnements, dans lesquels on expéri- menta de nombreuses graines d’arbustes et d'arbres avant de s'arrêter au Pin pui qui devait résoudre l’important problème de la fixation de ces montagnes e sables. L'introduction de cette bruyère est peut-être due au simple jeu des agents naturels, tels que vents, courants, etc. ; cette hypothèse est également plausible pour d’autres plantes, d’un indigénat douteux, qu’on rencontre plus au nord dans la région littorale océanique, par exemple le Üistus hirsutus Lamk., qui est aussi d’origine portugaise, trouvé abondamment il y a plus d’un siècle ere inutères, où 1l se maintient et semble même se propager. Ern. MaALINVAUD. Réflexions au sujet de la note précédente. — Dans la note qui précède, M. Malin- vaud croit à une introduction récente de l’Erica lusitanica dans le sud-ouest de la France et en Bretagne. — Ne devrait-on pas plutôt rattacher l’existence de cette plante dans ces régions à la flore /usitanienne ou atlantique ancienne qui s’étendait (1) Einige botanische Beobachtungen, von dem Herrn M. K. A. Rudolphi (in Journal für die Botanik v. op. Schrader, vol. II, 1799, p. 286). (@) Voy. Flore illustrée de la France. par M. l'abbé H. Coste, t. II, p. 513, nos 2394 et 2395. (3) Joseph Lamic, Recherches sur les Plantes naturalisées dans le sud-ouest de la France, 1885, Ouvrage rare et trop peu connu. 186 Notes spéciales et locales. du Portugal à l'Irlande ? — Il en serait de même du Jaboecia polifolia, du Castus hirsutus et de bien d’autres plantes franchement occidentales dont l’aire géogra- phique se serait plus ou moins rétrécie sous l’influence d'actions diverses. La faune dite lusitanienne est non moins intéressante à considérer. — Plusieurs de nos lecteurs connaissent le bel ouvrage de R.-F. Scharff ({istory of the Euro- paean l'auna, Londres, 1899), qui a été couronné par la Société Zoologique de France et où se trouvent de nombreux renseignements sur cette faune occidentaie. — Scharff appuie l’opinion déjà ancienne de Forbes (he Geological relations of the F'auna and Flora of the British Isles, in Mem. G'eol. Survey, 1846), qui donnait à cette faune et à cette flore une origine miocène. — MM. Scharif et Carpenter les consi- dèrent en tous cas comme pré-glaciaires, et il est probable que l’on doit en faire coincider le plein épanouissement avec l’existence d’une partie continentale actuel- lement submergée, qui réunissait le Portugal à l'Irlande, et dont les débris forment aujourd’hui un plateau sous-marin plus ou moins continu. Parmi les espèces d’ani- maux qui appartiennent bien nettement à cette faune, citons seulement #elizo- philus undatus, oiseau qui se trouve depuis l’extrême sud-ouest de l’Europe jusqu’au sud de l’Angleterre; Geomalacus maculosus (singulière limace appartenant à un genre presque confiné au Portugal, ct dont cette espèce s’étend jusqu’à l’Irlande) ; les espèces souterraines du genre J'estacella paraissent aussi propres à l’Europe occidentale, bien que leur aire soit plus vaste que celle des G'eomalacus. — Helix Quimperiana, bien connu dans les Basses-Pyrénées et en Bretagne. Metoponorthus cingendus est un Crustacé Isopode qui n’a jamais été cité que dans le voisinage des côtes atlantiques, depuis la région cantabrique jusqu’à l'Irlande ; il est très commun dans le pays basque, en Bretagne et en Irlande, où Kinahan l’avait découvert et décrit. — Æ£Zluma purpurascens est un autre Isopode fort intéressant qui vit sous les pierres dans les îles atlantiques, au Portugal et dans les Charentes. — Parmi les Coléoptères, citons Brachycerus Fradierr, curcu- lionide qui se trouve du Morbihan aux Pyrénées cantabriques. Il est évident que, même en admettant l’existence d’une faune et d’une flore d’or1- gine proprement atlantique ou lusitanienne, il faudrait y faire rentrer beaucoup d'espèces qui aujourd’hui se sont étendues dans l’est. — M. Scharff en cite un grand nombre. En laissant de côté ces émigrants, nous serions désireux de recueillir ici tous les renseignements précis sur les plantes ou les animaux qui paraissent être demeurés cantonnés sur la bordure atlantique : Portugal, région Cantabrique, France occi- dentale, du pays Basque à la Bretagne, Irlande. Nos correspondants qui pourront nous envoyer des renseignements très exacts sur l’habitat et la provenance des espèces susdites, sont priés surtout de ne pas négliger les Invertébrés à marche lente ou obscuricoles, Insectes, Mollusques, Arachnides, Myriapodes, Vers oligochètes, etc., ou ceux qui vivent dans les eaux douces. — Parmi les plantes, les Cryptogames devront aussi être signalés avec soin. Les études relatives à l’histoire naturelle de l’Europe occidentale se poursuivent depuis quelques années avec plus de méthode et ont amené des découvertes fort intéressantes au point de vue si important de l’histoire de notre faune et de notre flore. — La Feuille s'attache tout particulièrement à recueillir ces observations de géographie zoologique et botanique. A. Dozzrus. Expériences et observations sur la Ghenille processionnaire du Pin (1). — Par la belle matinée du 26 avril 1904, au pare de Baleine (Allier), j’ai rencontré, quelques minutes avant 10 heures, un monôme de chenilles processionnaires du pin (Cnethocampa pityocampa Schiff.) qui sortait du gazon, à 3"50 d’un P. Laricio dont les branches supérieures portaient les nids blancs et soyeux de ces chenilles. La file indienne, tout en faisant des zigzags, suivait une allée du pare, l'allée de l'£cuelle. Quand la queue du monôme apparut à son tour, je comptai les chenilles. Il y en avait 112. Voici maintenant, d’après les notes de mon carnet d'observations, le résumé des remarques et expériences que j'ai pu faire : 10 heures. — Je déplace très doucement et transversalement la dernière chenille, à quelques centimètres de sa position. Léger trouble dans la queue de la colonne. Les chenilles les plus PR ar hésitent, s'arrêtent, perdent le contact, font des mouvements saccadés de tête à droite et à gauche (2). Au bout de quelques instants, et après plusieurs détours, la chenille déplacée parvient à rejoindre son poste et la marche reprend normale. (1) Feuille des Jeunes Naluralistes. t, XXXI, p. 227; t. XXXII, p. 170. (2) Je dois faire remarquer qu'en marche normale, j'ai également observé parfois ces mou- vements de tête à draile et à gauche. OP | EE. — — > —— - a - ne À e ES > Sens de la marche du monôme,. LÉGENDE | E. — Emplacement de la fouille. j C. — Cheminements souterrains. Notes spéciales et locales. 187 10 h. 05 — J’écarte brusquement la même et dernière chenille. Nouveau trouble, insignifiant ; la marche continue (1). 10 h. 09. — Je prends alors la dernière chenille, celle que je viens d’enlever brus- quement, et je la dépose, en travers, devant la chenille de tête. Celle-ci se détourne et poursuit sa marche; l’autre, la nouvelle venue, donne de la tête, presque sans le quitter, contre le corps de la chenille n° 1, qui défile devant elle et s’intercale immé- diatement dans le monôme, en prenant le n° 2. 10 h. 25. — La chenille de tête s'arrête et paraît se buter contre un petit caillou situé sur le côté de l’allée, à 8"80 du point de départ (sortie du gazon). Je ne comprends pas d’abord ce qu’elle veut faire. Le m0onûme continue à serrer tran- quillement sur la tête de colonne. Au point marqué par le petit caillou, je vois cependant les chenilles se doubler, s’entasser, s’agglomérer progressivement. Je me rends compte alors qu’elles vont s’enterrer. C’est l'emplacement choisi. Un travail de fouille s'opère en effet, à n’en pas douter, et de menus grains de terre, de gravier, apparaissent bientôt au milieu de la masse, s'élèvent et recouvrent en partie les corps des chenilles. 11 heures. — La queue du monûôme a fini de serrer sur la tête de colonne. Les 112 chenilles ne forment plus qu’un tas. Ce tas est un ovale irrégulier de 020 de long (sens du mouvement du monôme) sur 0%11 de large, la hauteur étant seu- lement de 0*025 à 0030. Le même travail de fouille s'exécute toujours, sans relâche, et le tas devient de plus en plus couleur de terre. Tout cela en plein soleil, sur le sol nu de l'allée. 11 h. 85. — Une ou deux chenilles seulement sont encore visibles. re 40. — Plus rien que de la terre grenue, fraîchement remuée et déjà des- séchée. 1 h. 35. — Je constate qu’à l’emplacement même de la fouille la terre grenue et sèche s’est un peu affaissée. Par contre, et surtout dans le sens de la marche du monôme, de légers soulèvements du sol, en éventail, se sont produits, dus certai- nement à des cheminements souterrains. 2 heures. — Toujours de petits et lents mouvements à la surface du sol. 4 h. 30. — Encore un mouvement constaté au bout d’un cheminement, à 0220 de l'emplacement de la fouille. Je soulève la terre, en ce point, avec précaution, et j'aperçois une chenille qui remue à peine. Il n’y a donc pas de doute. N. B. — L'emplacement où les 112 chenilles se sont enterrées a été circonserit et recouvert au moyen d’un large tamis, pour les observations ultérieures. LA € L . RE x Direct. des ray. du soleil. € Là Echelle 1/5°. Parc de Baleine (Allier). G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. (1) Dans ses expériences de l'île Sainte-Marguerite (CR. Soc. de Biologie, 1881, p. 131, d'après Brehm), le professeur G. Pouchet attache peul-êlre trop d'importance soit au maintien, soit à la suppression de la chenille de queue. Les expériences de Baleine montrent que cette suppression n'a qu'une minime importance. A propos des Insectes parasites des Renonculacées. — M. le professeur A. Giard a déjà fait (F'euille d. J. N., 1904, p. 127) quelques observations au sujet du travail de MM. G. Goury et J. Guignon. En voici quelques autres qui me paraissent utiles à publier : 1° Caltha palustris L. — Anthaxia }-punctata ne se développe pas aux dépens de cette plante, pas plus d’ailleurs qu'Anthaæia sepulcralis aux dépens des Ranun- culus. Les larves de ces deux coléoptères sont pinicoles (cf. Perris Larves de Col., 188 Notes spéciales et locales. p. 136). Les insectes parfaits se trouvent d’une façon générale sur des fleurs jaunes dont ils rongent les pétales (//rieracium, Ranunculus, Caltha). Par contre, les Phytophages du genre //ydrothassa sont connus pour vivre aux dépens des Renonculacées ; J'ai trouvé, sur Caltha palustris, Hydrothassa margi- nella L. en abondance. É 20 Clematis vitalba L. — Lœmaphlæœus clematidis Er. n’est pas parasite de CLe- matis, mais bien de Xylocleptes bispinus, qui se développe dans les tiges mortes de cette plante « La larve, dit Perris (/oc. cit., p. 62) ne diffère en rien de.celle du L, testaceus. » Laissodema lituratum Costa se trouve à l’état larvaire dans les tiges mortes de la vigne sauvage, avec Xylopertha sinuata, Sinoxylon 6-dentatum et Agrilus dera- sofasciatus, et du figuier, avec Æypobonis ficus et Sinoxylon 6-dentatum. IL vit aux dépens d’une ou plusieurs de ces espèces (cf. Perris, loc. cit., p. 305). Je ne donne d’ailleurs ceci qu’à titre de renseignement complémentaire et non pour con- tester la présence de ce Salpingide dans les tiges de Clematis. 3° Ranunculus. — Meligethes viridescens F., à l’état larvaire vit dans les fleurs des choux et des navets, dont il mange le pollen (cf. Ormerod, in The Ent. Month. Mag., juillet 1874, p. 46). kRanunculus flammula L. — J'ai trouvé cette plante couverte de nombreux Pra- socuris phellandrii L. qui la rongeaient. Cependant la Prasocuris se développe aux dépens de diverses Ombellifères (cf. Bedel, Faune Seine, V, p. 266). Evreux. Rs PORTEVIN. Même sujet. — Aux espèces décrites par MM. Goury et Guignon, et à celles signalées par M. À. Giard dans le dernier numéro de la l'ewille, il convient d’ajouter les suivantes : 1° Sur Clematis, surtout vitalba : Acidalia circintaria var. Chimæraria Mil., Boarmia ilicaria Hb., les Æupithecia breviculata Donz., satyrata Hb., pumu- lata Hb., plumbeolata Haw., Gnophos variegata Dup. ; 2° Sur Delphinium ajacis : Spilosoma luctifera Esp. ; 3° Sur l'icaria ranunculoides : T'rigonophora flammea Esp. Certains auteurs mentionnent encore deux autres espèces qui vivent ordinai- rement, la première sur le chêne, la seconde sur les sapins. Ce sont : T'œniocampa miniosa Fab., sur Anemone stellata Lam. et Gnophos ambiguata Dup., sur ficaria ranunculoides. — Sur Ranunculus acris et repens, Mamestra dentina Esp. — Elle ronge les feuilles et les racines comme elle le fait pour le pissenlit. c — Sur Z'halictrum flavum, Cidaria sagittata Fab. — Cette espèce est septentrio- nale (Angleterre et Allemagne du Nord) ; mais, d’après Guenée, elle aurait déjà été rencontrée dans la France centrale. — Sur T'halictrum aquilegifolium L., Plusia ullustris Fab. Saint-Dizier. C. FRIONNET. Arum italicum. — Cette aroïdée, rarement signalée dans la région parisienne, se rencontre très abondante dans des vignes entre Morsang-sur-Seine et Seine-Port. La plante, qui est parfaitement naturalisée, croît sur les dépôts meubles qui se sont formés au pied des escarpements constitués par le calcaire de Champigny, sur la rive droite de la Seine. Melun. J. Pizcor: Bifora testiculata. — J’ai rencontré cette ombellifère, très abondante en 1901, dans un champ situé entre Chartrettes et Bois-le-Roi; elle ne s’y est pas main- tenue, le champ ayant été labouré avant que les graines fussent arrivées à maturité. Melun. J. PIzLor. X Nécrologie. — Nous apprenons avec un profond regret la mort de notre collègue, M. le capitaine Marcel Vauloger de Beaupré, entomologiste distingué, qui vient de succomber en Indo-Chine. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberchir, Rennes— Paris (571-04) D . 1048 4 D oo — Ne Serie, 34 Anne N° 405 a euille Des Jeunes Naturalisies rte : LE LITTORAL FRANÇAIS DE LA MER DU NORD (Fin) 10 |? peu Bravel: ned ri or : + ‘# ar" Le, are “ontér 7 pyrutt TTL {! ‘'o,'! Vs pet Dr eric nl a= FM À Mardyk ‘ Jays Walerin p ue U FIG. 3. — La zone côtière à l'Est et à l'Ouest de Dunkerque. — Echelle 1/200.0008. 1. Ancienne digue. Canaux. 2. Digue nouvelle. 3 ï Uhistrretos 4 r ‘7 Dunes. . Lagune, salines. Habitations et fermes. 4. Ecluse de Fort Mardyck. A —— = I. — Le pays côtier à l'Ouest de Dunkerque : 1. Topographie (fig. 3). A l'Ouest de Dunkerque, les dunes ne se retrouvent 4 en bordure de la plage qu'à la pointe de Gravelines, à 12 kilomètres de 2 pere (1). À partir de ce point vers Dunkerque, si elles ne forment pas | (1) A 7 kilomètres à l'Est de l'entrée du port de Gravelines. PE PEER LA MA je te LANDE s l 190 DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. le rivage, elles existent toutefois en arrière, et se maintiennent en un cordon régulier, orienté Ouest-Est, jalonné par les rivages de Mardyck, Fort-Mardyck et Saint-Pol et qui atteint Dunkerque à la porte dite de la Samaritaine. Ces dunes ne présentent l'altitude de 10-12 mètres et les caractères de dunes vives de sable à découvert qu'à leurs extrémités, près Dunkerque et à la pointe de Gravelines; partout ailleurs elles se présentent en croupes très surbaissées, où même tout à fait aplanies et gazonnées. À la Samaritaine, le cordon de dunes se trouve à environ 1.200 mètres de la digue, à Fort- Mardyck à 1 kilomètre, à Mardyck à 500 mètres seulement; entre ces dunes et la digue s'étend un territoire uniformément plat, formé en grande partie de limon, et livré à la culture; il a la forme d'un triangle allongé dont le sommet se trouve à la pointe de Gravelines. — À l'Est de Dunkerque, à Malo- les-Bains, les dunes sont brusquement reportées plus au Nord, tout au bord de la mer et prennent une direction générale E.-N.-E. Ces observations suggèrent les remarques suivantes : si l’on raccorde par une ligne la position moyenne occupée par les dunes à l’Ouest et à l'Est de Dunkerque; 1° cette ligne dessine une anse allongée entre la pointe de Gravelines et Malo-les-Bains: 2° la ville et le port de Dunkerque sont placés au fond et à l'Est de cette anse, au point même où se produit le décrochement dans la position et la direction des dunes. 2. Près du village de Fort-Mardyck, à trois kilomètres de Dunkerque, se voient les restes d'une écluse qui fut au XVII siècle une des écluses de sortie du port de Dunkerque; l’ancien chenal se prolonge entre deux dunes surbaissées et gazonnées (fig. 4); puis, à 400 mètres au nord de l'écluse, le chenal s’élargit : sa trace limoneuse tranche encore par ses teintes plus sombres sur les terrains de culture où il se perd, et les deux bords s’écartent et se fondent de chaque côté avec le cordon Ouest-Est de dunes fixées dont il a été parlé. — Autre observation : en enfilant du regard le rebord extérieur de ces dunes vers l'Est, on aperçoit exactement dans le prolongement le Leughenaer, la plus ancienne {our à feu de Dunkerque, qui au XVIF siècle marquail la posilion des quais extérieurs. 3. Au point de vue de la répartition des habitation, la zone côtière est DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. 191 oo caractérisée par la disposition des groupes de maisons en plusieurs aligne- ments parallèles Ouest-Est qui se succèdent des dunes à la mer : les villages se trouvent sur le cordon de dunes, Mardyck et Petite-Synthe, les plus anciens, sur le bord interne, le hameau des Dunes et Fort-Mardyck, plus récents, sur le bord externe: entre ces dunes et une digue ancienne (fig. 3) une première série de fermes; enfin une ferme principale et des habilalions diverses ja- lonnent la nouvelle digue. 4. A ces faits s'ajoutent quelques données historiques (1). Au XVIF siècle, un banc, le Sheurken, situé en rade de Dunkerque du côté de l'Ouest, émergea (vers 1624); le passage qui subsistait entre le banc et le rivage fut comblé si rapidement que, en 1645, il était entièrement obstrué; pendant le XVIIE siècle la mer n’atteignait plus le cordon de dunes qu'aux grandes marées, le terri- toire compris entre les dunes et la digue actuelle formait l’estran. En résumé, ces faits montrent que : 1° le cordon de dunes actuellement situé dans l'intérieur des terres marquait à une époque très récente la ligne du rivage à l'Ouest de Dunkerque; 2° cette ligne de rivage dessinait une anse entre la pointe de Gravelines et Malo-les-Bains: 3° le comblement de cette anse s’est effectué rapidement par des limons qui forment maintenant le territoire bas et fertile qu'il a suffi de protéger par des digues pour le livrer à la culture. D'où provenaient ces apports de limon en si grande abondance? On peut observer que la pointe de Gravelines protégeait celte plage contre les cou- rants du large (2) et l’on est amené à croire que l’anse ouverte à l'Ouest de Dunkerque formait un bassin de décantation où les eaux venues de l'intérieur des terres déposaient leurs troubles (3). Plusieurs faits confirment celte ma- nière de voir : sur les cartes anciennes, on observe que Dunkerque à cons- titué de tout temps un point de sortie (4) pour les ruisseaux collecteurs des eaux de l’arrière-pays; à partir du XVII siècle, on employa plus régulière- ment les chasses pour dégager l'entrée du port et rejeter à la mer les eaux du pays; enfin l'étude de la plage Ouest de Dunkerque, en voie d’envasement rapide, montrera comment le phénomène se produit encore actuellement. on E VRP 2 Ét-DE I. — La plage à l'Ouest de Dunkerque. En face de Fort-Mardyck, la nouvelle digue s'appuie sur quelques lam- beaux de dunes basses qui tranchent sur le faciès vaseux de l’ensemble de la zone côtière et de la plage; de plus, cet alignement sablonneux présente une sorte d'apophyse qui s’écarte en pleine grève à 200 ou 300 mètres, déli- milant avec la digue un bassin terminé en cul-de-sac du côté de l'Ouest, largement ouvert à l'Est. La mer ne remplit ce bassin qu'aux fortes marées: en se retirant elle abandonne chaque fois des couches de vase, qui se des- sèche, se tasse et se consolide peu à peu; une espèce de conferve en recouvre d'abord la surface, puis des salicornes et des Armeria. Dans les dépressions en forme d’entonnoirs ou de canaux, il reste des eaux saumâtres où se déve- (1) Nous les résumons brièvement d'après « la Nolice hydrographique et géographique sur le port et la rade de Dunkerque », par M. Plocq (Service des Ponts et Chaussées, département ‘du Nord, 1873). (2) On a vu plus haut que les courants venant d'Ouest dominent. (3) IL est intéressant de rapprocher celte explication de l'exposé que faisait M. G. Dollfus du comblement d’un ancien golfe de la mer du Nord, le sinus Ilius des Romains, qui allait du pied du cap Blanc-Nez à Gravelines et à Watlers. Se basant sur les caractères des sédiments, M. G. Dollfus écrivait : « Les sédiments qui ont comblé la dépression sont tantôt argileux, tantôt Sableux. Ils sont sableux dans les endroits où la plage était exposée aux courants du large, argileux sur les points où celle-ci était protégée par un cap, ou par quelque autre partie proéminente du rivage, ou dans le voisinage des cours d'eau (Ann. soc. géol. Nord, t. I, juillet 1870). (4) Ceci s'explique par ce qui a été dit de sa position au point de décrochement de la ligne des dunes. 192 DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. loppent des algues sur lesquelles Hydrobia ulvæ vit en grand nombre. La plage Ouest de Dunkerque présente donc un exemple-type de cordon littoral délimitant une lagune (lig. 1) et celte-ei est en voie d'atterrissement par les apports qui y sont périodiquement jetés par la mer. Les faits suivants per- mettent de connaitre l’origine et le mécanisme de cette sédimentation : 1. Les canaux qui drainent la dépression des Moëres et le pays wateringué aboutissent à Dunkerque; ils amènent des argiles dont une partie se dépose et séjourne à l'entrée des bassins et des chenaux du port. 2. Au moment de la basse-mer, on ouvre chaque jour les écluses pour chasser ces eaux à la mer; ce courant de chasse entraîne du sable et la vase; il tombe à la mer en plein Jusant c'est-à-dire dans le moment où le courant marin porte franchement de l'Est à l'Ouest, rasant l'extrémité des jetées,; aussi la boue en suspension va se décanter sur la plage Ouest et ces apports constamment répétés font avancer le profil du rivage de ce côté. — On peut s'assurer du fait par l'observation directe : « on peut très bien suivre, des jetées, le long ruban boueux que le courant [d’une chasse] dessine et on le voit très nettement s'incurver vers l'Ouest en suivant la laisse de basse- mer (1) ». 3. Des observations sur la faune complètent et confirment le fait, le long de la plage Ouest : 1° les buccins sont ordinairement rejetés en très grand nombre, et on sait qu'à Dunkerque ils sont apportés par les courants qui viennent du Nord-Est; sur la plage Est, au contraire, 1l s’en trouve relati- vement peu, sauf près de Zuydcoote où une petite passe s'ouvre dans les bancs vers le Nord-Est; 2° les Hydrobia ulvæ Lin. sont parfois rejetés en quan- tités considérables, formant des amas alignés au pied de la digue; ceux qui F1c. 5. — Les Dunes. — 1. Dunes vives (sable mouvant). 2. Croupes fixées (mousses). 3. Bas-fonds humides. (1) « Etablissement et entrelien des ports en plage de sable », étude par M. Eyriaud des Vergnes, p. e01. ba. Lie DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. 193 vivent dans les lagunes de la côte ne sont pas assez abondants pour former de telles accumulations, mais les Hydrobia vivent aussi dans tous les canaux d'eau saumâtre des environs de Dunkerque d'où ils sont rejetés avec les chasses. IT. — La plage à l'Est de Dunkerque : Directement exposée aux courants du large à cause de sa direction E.N.E,. cette plage s’alimente surtout de sables apportés, on l'a vu plus haut, des côtes du Pas-de-Calais par les courants dominants Ouest-Est. Les bancs de la rade sont comme des stations intermédiaires pour ces sables: ils sont re- maniés constamment par la mer, surtout quand les vents soufflent en tem- pête, et poussés vers la côte. On peut en acquérir la preuve de fait en étudiant la faune rejetée sur l’estran de ce côté et voici notamment les observations que nous avons pu recueillir lors de la violente tempête du 10-11 septembre LUS : 1. En temps ordinaire on trouve, sur la plage, un grand nombre de tubes vides de Polychètes et de valves dépareillées qui proviennent de mollusques vivant sur les bancs et dans les dépressions de la rade. Le 12 septembre, on put ramasser un grand nombre de ces animaux encore vivants dans leurs coquilles ou leurs tubes : Mya arenaria Lmk. Mya truncata Lan. Mactra stultorum Lmk. Mactra solida Lin. Mactra subtruncata Mont. T'ellina solidula Mont. T'erebella conchyleya Pall. Pectinaria belqgica Limk. Aphrodite aculeata Gmel. De petites moules furent rejetées en quantité si considérable qu'elles for- maient un cordon noirâtre sur plusieurs kilomètres. Sous l’action du soleil, tous ces organismes entrèrent bientôt en putréfaction, ce qui répandit une odeur épouvantable le long de la plage pendant plus d’une semaine. 2. En arrière de cette première laisse, quelques jours après la tempête, on recueillit la faune et la flore suivantes : Alcyonium digitatum Lmk. Flustra foliacea Lan. S'ertularia cupressina Lmk. S'ertularia operculata Tan. Halicondria panicea Pall. Siphochalina oculata Lin. Obelia longissima Pall. Ialecium halecinum Lan. Hydiallmania falcata Tan. Antennularia antennina Lin. Ophiotrix fragilis Müll. Nombreux piquants d’oursins. Sertularia abietina Lmk. Fucus platycarpus Thur. Halidrys siliquosa Lyngb. Chondrus crispus L. Ascophyllum nodosum L. Laminaria saccharina 1. Laminaria flexicaulis L. J. Fucus serratus L. Fucus vesiculosus L. Cette deurième laisse qui suit de quelques jours la première marque l'apport des courants qui arrivent des côtes rocheuses du Pas-de-Calais et . du Boulonnais; elle est composée en grande partie d'algues, de spongiaires, de cœlentérés, de bryozoaires; les amas qu'elle forme sont de couleur plus claire que ceux de la première laisse. Pour compléter ce qui concerne cette plage, il faut ajouter que par les vents du Nord, les boues chassées à la mer sont parfois rejetées en face de Malo-les-Bains et forment sur l’estran des plaques vaseuses: quelquefois cette _ vase se maintient assez longtemps mélangée au sable pour qu'on y trouve Cardium edule qui vit normalement sur la plage Ouest. De tous les faits qui précèdent, on peut conclure : Pour la plage Est de Dunkerque : 4° les apports de sables qui s'y effectuent sont commandés par les courants dominants venus d'Ouest; ® ces courants, D se Ta; LIN Bret ; be (de) He DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. qui alimentent les bancs de la rade, en détachent d'autre part les sables qu'ils déposent sur la côte avec les débris des animaux qui y vivent; 3° ce travail de remaniement est surtout intense lors des tempêtes, au point que des bancs entiers d'animaux vivants sont arrachés et jetés sur la côte. Pour la plage Ouest de Dunkerque : le flot de retour ou jusant y porte les eaux boueuses de l’intérieur du pays, chassées au moment de la basse-mer; des couches profondes d'argile se déposent et font avancer peu à peu le profil du rivage de cette ancienne baie. 3° PARTIE. — Les Dunes. Les dunes s'alignent le long du rivage Est de Dunkerque sur une largeur qui ne dépasse guère 1.000 à 1.200 mètres près de Malo-les-Bains, mais s'élève à 1.700 et 2.000 mètres au voisinage de la frontière belge. Ces dunes sont recoupées par de grandes dépressions à peu près parallèles, dont une végétation abondante recouvre le fond (fig. 5). Nous nous sommes appliqués à étudier ces dunes dans le détail, et voici quelques-unes des observations que nous avons pu faire sur un parcours de 4 kilomètres en partant de Dunkerque. I. Les dépressions. — En suivant les dunes de l'Ouest à l'Est, on traverse successivement quatre dépressions entre Malo-les-Bains et le Fort-des-Dunes fig. 3). Les axes de ces dépressions sont dirigés d'une manière générale Nord-Est, obliquement par rapport à la ligne de rivage; de plus, chacune 5e partage en deux segments dont les directions, quelque peu différentes, ont été relevées et notées sur le schéma ci-contre (fig. 6, T). Le profil transversal de chaque dépression est nettement dissymétrique (fig. 6, Il); le bord abrupt est du côté Nord-Ouest, tandis que le fond se relève par des pentes douces gazonnées jusqu'aux buttes de sable du côté Sud-Est (Voir aussi fig. 5 et 8). I. — Position relative et direction des dépressTons dans les dunes à l'Est de Dunkérque. Solar Valeamat d $ £ 5 hay NW : Seues | mouded = + duc. Yive 4 Du vive Mr in II. Profil transversal d’une dépression entre deux buttes de sable mouvant (schéma). FIG. 6. Flore : Dans les points les plus profonds, c'est-à-dire généralement vers le milieu, quelques saules et surtout Hippophæ rhamnoïides (argousier) qui devient très robuste, atteignant parfois deux mètres, divers Carex, Lythrum DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. 195 salicaria, Hydrocotyle vulgaris, etc. — À mesure qu'on s'écarte des centres humides, Hippophæ est plus petit et quand le sable sec se montre au pied, en bordure, Solanum dulcamara étend ses longues tiges de tous côtés et semble étouffer l’argousier. Sur la ligne plus extérieure encore et plus sèche (fig. 6, Il) Senecio jacobea est d'une abondance extraordianire, avec de menues graminées. Enfin des mousses fixent les croupes les plus basses de la butte. Il. Les buttes de sable. — Ce sont tantôt de longues crêtes dénudées où seulement quelques plants d'Hoyat font tache; tantôt ce sont de nombreux monticules groupés. Quel que soit le désordre apparent, des directions géné- rales se révèlent, que l’on peut repérer en se guidant sur la position des dépressions : chaque groupe de dunes dessine un arc de cercle orienté S.W.- N.E. et concave vers l'Est (fig. 6 A. Les buttes sont marquées par le poin- tillé) — Le profil transverse de chaque dune est dissymétrique, la pente Sud-Est étant plus forte que la pente Nord-Est; de plus, la hauteur des dunes s élève à mesure qu'on s'avance vers l'Est, de sorte que sur une coupe trans- verse (fig. 7), le cordon C présente des dunes plus élevées que le cordon P, et B a des dunes plus élevées que A (1). FiG. 7. F1G. 8. — 1. Dunes vives. 2. Pentes gazonnées. 3. Bas-fond envahi par le sable {effets de la tempêtel. (1) Ces caractères se retrouvent tout le long de la côte à l'Est de Dunkerque. Toutefois, au delà de la frontière belge se manifestent quelques différences que nous nous bornerons à Signaler pour le moment : 1) dans l’ensemble, le corden de dunes est plus large : au Nord de Furnes, il a plus de 2 kilomètres; 2) les dépressions atteignent une largeur et un dévelop- | ani beaucoup plus considérables: les maisons et les jardins y sont nombreux; on y trouve réquemment des nappes d'eau étendues; 3) les butles sont plus élevées. 196 DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. Si l'on rapproche ces caractères de ceux que présentent les dépressions, on peut conclure que dans le voisinage de Dunkerque : 1° Les dunes présentent une série d'ondulations parallèles de direction générale N.-E. ou E.N.E.; ? ® Celle direction accuse l’action de vents dominants Ouest et Nord-Ouest. (A Dunkerque, les vents Sud-Ouest et Ouest l'emportent comme fréquence, mais les vents Ouest et Nord-Ouest sont ceux dont la vitesse horaire moyenne ést la plus considérable); 3° Les profils transverses montrent que chaque dune empiète et gagne peu à peu sur la dépression qui la borde à l'Est. Cette dernière conclusion doit être surtout établie et précisée par le fait que l’on observe directement ce dénlrrament, 52 Fr SSS FiG. 9. — Dunes. — Effets de la tempête du 10-11 septembre 1903. III. — Nous avons pu constater effectivement ce déplacement en divers points que nous avons repérés (1); nous nous bornerons pour le moment à indiquer les observations faites au point où il est le plus accentué. Au cours de travaux de nivellement entrepris en 1900 pour la construction d’une digue-promenade à un kilomètre, à l'Est de Malo-les-Bains, on a rasé la ligne des dunes qui formait le rivage et dominait en même temps au Nord- Ouest la dépression b (fig. 6 1). Cette dépression avait, avant ces travaux, une largeur moyenne de 80-100 mètres; actuellement sa largeur est réduite à 40-50 mètres, en quelques points à 20 mètres à peine. Les buttes qui s'a- vancent sont parvenues au centre de l’ancienne dépression : la surface du sable sans végétation arrive à la hauteur des grands Hippophæ, des saules et des sureaux, et se relie au fond de la dépression par une pente qui descend brusquement de deux à trois mètres; et l'avancée a été si rapide que l'on voit (1) Nous nous proposons de donner ullérieurement les chiffres qui expr iment les moyennes de vitesse de déplacement dans la zone que nous étudions. DELÉPINE et LABEAU. — Le Littoral français de la mer du Nord. 197 pointer quelquefois à la surface des sables les têtes desséchées des Hippophæ que les sables ont enterrés; en bordure, quelques lignes peu fournies de Solanum dulcamara. … Lors de la tempéte du 10-11 septembre 1903; le sable a été jeté dans la dépression en une vague qui a submergé sur une grande longueur des Hippo- phæ hauts de deux mètres (1) et à demi-enterré plusieurs Salix (voir photogr. fig. 8 et 9); toute la végétation qui tapissait le fond, au pied de ces arbustes, a été ensevelie sous une couche de sable et a péri; la dune vive à gagné d’un seul coup une dizaine de mètres. De ces quelques faits on peut conclure : 4° Que si la dune entière paraît presque immobile, du moins ses couches superficielles, c’est-à-dire le sable des crêtes et des bordures, sont constam- ment en mouvement; 2° Ce mouvement se prononce principalement vers le Sud-Est, sous lac- tion des vents dominants et surtout des vents les plus violents qui soufflent d'Ouest et Nord-Ouest; 3° Poussés par ces vents, les dunes vives tendent constamment à combler les dépressions: 4° Le déplacement et le travail de comblement s’accélèrent dans les points où le cordon extérieur des dunes est ébréché; le phénomène peut s’accélérer considérablement au cours d'une tempête. Lille. G. DELÉPINE et À. LABEAU. (1) La force de projection fut si grande que les grains de sable se collèrent tout autour de _ certaines tiges d’arbustes, leur formant comme des étuis. NOTES BOTANIQUES SUR LA BRETAGNE (Fin). Amarantus retrojlexus L. Plante exotique tendant à se répandre, apparaît le plus souvent comme plante de décombres. MoRrBIHAN. — Xiberon (Desmars). LOIRE-INFÉRIEURE. — Ancenis (Moreau), Clisson (Delalande), C. Vantes, îles de la Loire (Lloyd). Amaranthus caudatus L. MoRBIHAN. — La Trénité-sur-Mer. — Naturalisée autour des habitations, cette plante prend un très grand développement (Pondaven). NYCTAGACÉES. Nyctago hortensis L., var. à fleurs bleues et rouges. MoRBIHAN. — La Trinité-sur-Mer, Lokmariaker. — Plante méridionale naturalisée autour des habitations (Pondaven). PHYTOLACCACÉES. Phytolacca decandra L. Plante américaine naturalisée. FINISTÈRE. — Je l’ai observée dans mon jardin au Pont-de-Buis, où elle paraissait être subspontanée. MorgBIHAN. — Port de la Trinité-sur-Mer (Pondaven). 198 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. AIZOACÉES. Mesembryanthemum edule L. Du cap de Bonne-Espérance. FINISTÈRE. — Se multiplie à Roskoff, le long des murs. LAURACÉES. Laurus nobilis L.; —— Laurier, Loré. FINISTÈRE. — Au Goulet et à Landévennek (Lloyd). — Je l’ai observé poussant très vigoureusement et produisant de nombreux plants subspontanés, au Pont-de-Burs. MALVACÉES. Lavatera cretica L. Plante méridionale introduite; apparaît çà et là dans des stations littorales, décombres, sables. MoRBIHAN. — Port de Belle-Ile (Arrondeau). LOIRE-INFÉRIEURE. — Ze Croisic (Coquet, 2n Lloyd). HYPERICACÉES. Hypericum hircinum L., et Hypericum calycinum L. Quelquefois échappés des jardins. CISTACÉES. Cistus hirsutus Lamk. Espèce d’Espagne et de Portugal. FINISTÈRE. — La Forest où l’a signalé d’abord Bonnemaison, qui le note comme naturalisé; Landévennek, où il a été introduit volontairement, apporté de la Forest. | La question est controversée de savoir si on doit considérer cette espèce lusitanienne comme spontanée ou naturalisée : Crouan, florule du Finistère, 1867, p. 219; Lloyd, flore de l'Ouest, 5° édit., 1897, p. 41. Les frères Crouan indiquent ce Cèstus comme abondant sur les coteaux schisteux, les landes et taillis de la rive Nord de l’Elorn, ou rivière de Lan- derneau, près des ruines du château de la Joyeuse-Garde (1867). Miciol ne trouva plus, en 1879, qu’un seul pied vigoureux, dans la localité classique, et considérait le C'istus hirsutus comme adventice, au sens qu’il donnait à ce terme (voir ci-dessus, page 122, note 1) : « cette plante portugaise, une des plus belles de l’Europe, est en voie de disparition; » (Miciol, Bull. Soc. Et. S'eient. Fin., 1879). L'existence de l’espèce dans cette localité a-t-elle été com- promise momentanément ? Toujours est-1l que, en 1899 et en 1900, J'ai observé moi-même le Cestus hirsutus très abondant et donnant, au contraire, l’impres- sion de se répandre sur les falaises schisteuses de la rive de l’Elorn; quelques pieds que j'ai transplantés dans mon jardin, au Pont-de-Buis, y ont aussi vigoureusement prospéré, et l’espèce paraît se répandre au bord de la rade de Brest, près de Landévennek. CRUCIFÈRES. Arabidées : Cheiranthus Cheiri L.: — Giroflée, Gwézen c'hénof, De l’Europe centrale et méridionale. Cà et la, vieux murs, rochers et coteaux maritimes. Alyssées : Farsetia clypeata R.Br. — Rappelons la station classique connue, voisine da nos limites, de cette espèce de l’Europe méditerranéenne et de l’Asie occidentale : ruines du château de Montrond, près Saint-Amand (Cher), où son introduction accidentelle daterait des Croi- sades (?). L'espèce se retrouve, naturalisée, dans le Rhône. Berteroa incana DC., Farsetia R.Br., Alyssum L. — De l'Europe centrale et boréale, et de l’Asie occidentale, — J'ai recueilli cette espèce, en août 1896, au camp d'AuvVOUrs (Mayenne), au bois des officiers près de l’abreuvoir nord, — terrain pierreux et sablon- neux. — J'’indique avec précision cette localité, sur un champ de bataille de 1871, d’une espèce introduite par l'invasion allemande (abbé Fournier, Feuille J. Nat., 1er février 1901). Alyssum marilimum Lamk. De la région méditerranéenne. | FiniSTÈRE. — Délestages de Zoktudy (Picquenard). LOIRE-INFÉRIEURE. — Cimetière du Croësic (Lloyd). Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. 199 Cochlearia armoracia L.; — Raïfort. De la Russie orientale. Fee Quelquefois autour des habitations (Lloyd). Sisymbriées : Sisymbrium Columnæ L. De la région méditerranéenne. Apparaît dans quelques ports de la Bretagne. Sisymbrium Sophia L. LoIRE-INFÉRIEURE. — Sables de Saint-Brevin (Lloyd). Existe en Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Inférieure. Erysimum orientale R. Br., E. perfoliatum Crantz, Brassica orientalis L. De l’Europe centrale et méridionale. FINISTÈRE. — Plante calcicole adventice dont la présence accidentelle à été signalée par Miciol (1879) près de la manufacture des tabacs de Morlaix. Se retrouve en quelques localités des Deux-Sèvres et de la Charente-Inférieure (Lloyd) Camelinées : : Camelina dentata Pers., C. fætida Fries. Croît parmi le lin, avec lequel il à été introduit, et se répand. AC. région maritime, RR. à l’intérieur (Lloyd). Camelina silvestris Wallr. C. microcarpa Andr. C. sativa Crantz. Ces trois espèces accidentellement autour des cultures (Lloyd). Brassicées : Diplotaxis tenuifolia D. C. Région maritime, par localités. Sinapis incana L., Hirschjeldia adpressa Mæœnch. De l’Europe centrale et méridionale; plante de décombres, apparaissant dans les ports de mer ,les gares, d’où elle se répand. CôTes-pu-Norp. — Saint-Jakut. ILLE-ET-VILAINE. — Saint-Lunaire, entre Saint-Malo et Saint-Coulomb. LOIRE-INFÉRIEURE. — C. gare du Croësic, Le Pouliquen, etc... (Lloyd). Lépidiées : Lepidium ruderale L. Quelques localités des CôTEs-pu-Norp et du MOoRBIHAN. LOIRE-INFÉRIEURE. — « C. de la Gironde à la Vilaine » (Lloyd). Lepidium Virginicum L. Plante américaine naturalisée au Sud de la Gironde.” LOIRE-INFÉRIEURE. — Apparue dans quelques terrains vagues à 7'rente- moult, Nantes (Lloyd). se retrouve en Charente-Inférieure, à Rochefort (Foucaud). Senebiera pinnalifida D. C., S. didyma Pers., Coronopus didyma Smith. Originaire de l'Amérique. AC. dans certaines localités de la région maritime et des vallées d’estuaires où elle pénètre assez loin dans l’intérieur des terres; je l’ai cueillie notamment dans D Finistère au Pont-de-Buis et au Drénit en Saint-Ségal (voir page 195, note 1). PAPAVÉRACÉES. Meconopsis cambrica Vig. De Grande-Bretagne, Jura suisse, Cévennes et Plateau central, Pyrénées et Espagne. FINISTÈRE. — S'est naturalisé dans tout l'hôpital de la marine à Brest; tend à se répandre de plus en plus (Pondaven). — Lloyd ne l’a pas retrouvé dans la forêt de Laz où le cueillit Bonnemaison. 200 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. Corydalis lutea D. C. D'Italie, Suisse, Allemagne. Vieux murs de quelques localités : Landerneau, Saint-Brieuc, etc. GÉRANIACÉES. Geranium pyrenaicum L. De l’Europe centrale et méridionale. Espèce dont l’aire de dispersion s’est beaucoup accrue depuis peu d'années. FINISTÈRE. — Prest au port de commerce, Lambézellek (Crouan). CôTes-pu-Norp. — Plougean, Plourin (Lloyd). Geranium strialum L. Originaire de l'Italie méridionale et de la Sicile. FINISTÈRE. — Kemper, Morlaix, Ploujean (Miciol); la flore des Crouan (1867) ne l’indiquait pas encore. CôTes-pu-Norp. — Paimpol (Avice, 2n Lloyd). Naturalisé aussi dans la Manche aux environs de Cherbourg. CRASSULACÉES, Sedum elegans Le]. De l’Europe centrale. FINISTÈRE. — Cimetière de Plouider (Pondaven). Se retrouve en Deux-Sèvres (Lloyd). CARYOPHYLLÉES. Silene quinquevulnera L., forma S. myloptera Jord. Four. FINISTÈRE. — Plante méditerranéenne, naturalisée en quantité assez consi- dérable sur le côté Sud de l’#/e Louët, près Morlaix (Miciol, 1879). Silene annulata Thore, S. Cretica Auct. non L., S. clandestina Duby ; — Lin fou. Champs de lin, avec la graine duquel il a été introduit; peu fixe dans ses stations. 7 LÉGUMINEUSES. Spartium junceum L.; — Genêt d'Espagne. Des coteaux arides du Midi; naturalisée ou adventice sur quelques coteaux du littoral breton. | Medicago sativa L.; — Luzerne commune. R. Région maritime. Medicago Langeana Todaro. LOIRE-INFÉRIEURE. — Au Croësic, 1888 (Maupon, 2n Lloyd). Trigonella corniculata L. — Du Midi, a été signalée à Rom, en Deux-Sèvres (abbé Grelet, 1894). Melilotus parviflora Desf., M. indica AI. - Plante méridionale. FINISTÈRE. — Penmarc’h, Ile-Tudy (Crouan). Quelques autres localités bretonnes, citées par Lloyd. Trifolium elegans Savi. De l’Europe centrale et méridionale. MorBIHAN. — Saint-Jakut (Taslé). we LOIRE-INFÉRIEURE. — La Chapelle-sur-Erdre, Saffré (Dumas). Il apparaît aussi dans quelques gares (Lloyd). Telragonolobus purpureus Mœnch., Lotus Tetragonolobus L. De l’Europe méridionale et du nord de l'Afrique. Finistère. — Adventice, recueillie par de Créac’hquerault aux environs de Morlaix (Miciol, Bull. Soc. Et. Scient. F'in., 1879). \OSACÉES. Cralægus buxijolia Auct.? Finistère. — Le Huelgoat (Miciol, 1881). Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. 201 | SAXIFRAGACÉES. Saxifraga granulala L. FiINISTÈRE. — Sur les murs de la venelle de Kerabekam, près Brest. Côres-pu-Norp. — Coteaux de la Rance à Pleudihen (Brébel), La Volle-es- Nonais (Gautier). MorBIHAN. — Rochers de l’île de Groix (Thépault). LOIRE-INFÉRIEURE. — Moins rare : G'etté, de Gétigny à Tifjauges, Le Pallet, Clisson (Lloyd). Cette jolie espèce est peut-être spontanée dans ses rares localités de la | Haute-Bretagne; mais elle semble être introduite au moins à Brest, _ OENOTHÉRACÉES. OŒEnothera biennis L. Introduit de Virginie en Europe vers 1614. | FINISTÈRE. — Serait disparu des environs de Brest depuis quelques années ( (Nicole); forêt de Landerneau (Crouan); gare de Æemper; cimetières de 7'ré- | boul et de Kemperlé (Picquenard). CôTes-pu-Norp. — Caulnes (Mabille, 27 Lloyd), le long du chemin de fer. LoOIRE-INFÉRIEURE. — Pornichet, ©. vallée de la Loire (Lloyd). OEnothera suaveolens Desf., OE. grandijlora Soland. Originaire du Mexique et de l'Amérique du Nord. FINISTÈRE. — Adventice à Æemper dans les jardins. LOIRE-INFÉRIEURE. — Saint-Michel-en-Retz (Gadeceau); vallée de la Zorre (Lloyd). OEnothera stricta Ledeb. Plante du Chili. FINISTÈRE. — Æemper, tranchée du chemin de fer à Feuntenik-al-Lez; Tréboul, cimetière (Picquenard); Loskofi; Brest. aies — À paru au Pouliguen, à la pointe de /’Aiguillon oyd). PRIMULACÉES. Cyclamen hederæfolium K. — Indre-et-Loire : poudrerie de Ripault où je l’ai trouvé abondant, sous bois, en 1897. DEUXIÈME PARTIE Plantes locales ou intéressantes pour la Bretagne. On a été, dans cette deuxième partie, beaucoup plus sobre d'indications précises de localités ; pour les plantes les plus communes, on n'en a cité aucune, renvoyant le lecteur aux flores locales. Pour l'explication des abréviations, voir page 126. LICHENS. Leptorhaphis longispora Crouan. — W. L. cylindrospora Crouan. — W. L. armorica Crouan. — W. Bilimbia melæna Nyl., var. Quintula N\Y1 — W. B. corisopitensis Picquenard., — W. N Ces cinq lichens semblent être plus spécialement des lichens locaux du centre de végélalion armoricain. Le Büilimbia corisopilensis n'est jusqu'ici connu que dans le sud de la Basse-Brelagne, généralement sur Quercus pedunculalus ; la localité la plus au N., actuellement connue, est Pleyben (sur un Quercus ilex maintenant abaltu : ipse legi, 1903). — Voir Picquenard : Un Lichen nouveau... (Soc. Sc. Nat. Ouest, 1899). D'ailleurs, on sait combien sont étendues les aires de dispersion de la plupart des espèces de lichens : une ou plusieurs de celles-ci se retrouveront peut-être hors de la Bretagne armoricaine. 202 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. Sticta aurata Ach. — W. — Trouvée fertile en FINISTÈRE, à la forêt du Kranou (près de la chapelle de Saint-Konval), par le D’ Picquenard, qui me l’y a fait cueillir. Parmelia nilgherrensis Nyl. — W. P. pilosella Hue. — W. —- C. en Bretagne. P, perlata Hue ; — Ach., Nyl. et Auct. pro parte. — MW. Alectoria bicolor Nyl. — pus Monts d’Arré et Monthault, près de Fougères. Usneæ : Les Usnées et tous les lichens hygrophiles sont remarquablement abondants et bien développés en Basse-Bretagne. JUNGERMANNIACÉES. Fossombronix angulosa Raddi. — M. — FINISTÈRE : Bords de l'étang du Huelgoat (Camus). Lejeunea ovala Tayl. — À. — FINISTÈRE : Forêt de Kemperlé, le Huelgoal (Camus). Se retrouve à Falaise (de Brébisson, ir Husnot). L. hamalijolia Dum. — W. — FINISTÈRE : Environs de Landerneau; Monts d’Arré : Kragou; Montagnes-Noires : Laz (Camus). fe calyptræjolia Dum. — W. — Sur Ulex europæus. — FINISTÈRE : Monts d'Arré; près du village de Traonrivin, en Kimerc’h; ; Montagnes-Noires : Laz (Camus). Phragmicoma Mackayi (Hook.) Dum., Lejeunea Spreng. — W. — Finis- TÈRE : Environs de Landerneau (Camus, 1900). Se retrouve dans le Tarn-et-Garonne et les Alpes-Maritimes (Corbière). Frullania Hutchinsiæ Nees, Jubula Dum. — W. — FINISTÈRE : Sur des ro- chers très humides, le long d'une cascatelle, vallon du Huelgoat (Camus, 1878) ; seule localité française connue, où le D' F, Camus a recherché en vain, en 1895 et en 1900, cette belle espèce; il est à craindre qu'elle n'existe plus (Camus, Bull. Assoc. franç. Botan., 1902). Lepidozia pinnata (Hook.) Dum., L. tumidula Tayl. — $S.— FINISTÈRE : Sur les grosses pierres dans les bois de la côte N. de Plougastel-Daoulas (Husnot). | Se retrouve dans la Manche et la Haute-Vienne. Saccogyna viticulosa Dum.— W.— AC. dans le FINISTÈRE; fruclifié au bcis de Kereraull, en Plougastel-Daoulas (Camus, 1902). Lophocolea spicata (Tayl.). — W. — MoRBIHAN : Saint-Nicolas-des-Eaux (Camus). Se retrouve en Seine-Inférieure. Adelanthus decipiens (Hook.) Mitten. — W,. — FINISTÈRE : Rochers de Gor-- réker, près Pontchrist, en la Roche-Maurice. Cette espèce, dont la découverte est due à la savante patience du D' Camus (comme aussi Phragmicoma Mackayi, Habrodon Notu- risi, etc...) et à qui je dois de la connaître, est intéresanste à signaler. Découverte fructifiée à Cuba (Gotische, Hepaticæ Europæ), elle se retrouve sur les côtes atlantiques de la Grande-Bretagne et de l'Irlande; en France, à Nice et Cannes. « L'Adel. decip. a évidemment son centre de dispersion dans la zone chaude; la douceur du climat et l'humidité de l'air lui permettent de remonter sur les côtes atlantiques de l'Europe. Je le comparerais volontiers, à ce point de vue, aux Lejeunea, au Frullania Hulchinsix, même aux Hymenophyllum. C'est un nouveau lien rattachant la flore de la Bretagne continentale à celle de la Bretagne insulaire. » [F. Camus, Une Hépalique nouvelle pour la France, Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest, 19021]. Jungermannia rostellata Hüb. — S. — FINISTÈRE : Moulin de Krann, près du Huelgoat (Camus). ». : Le 1 PA ed Pa" Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. 203 J. Francisci Hook., Cephalozia Dum. — À. — FINISTÈRE : Marais près de Trémaouézan (Camus). J. turbinata Raddi. — M. — FINISTÈRE : Lokirek (loc. nov., F. Camus). — _ Côres-pu-NoRD : Bréhal, Saint-Michel-en-Grève (Camus). — Dans toutes ces localités, sur substratum renfermant une certaine propor- tion de calcaire (Camus). J. Dicksoni Hook. — A. FINISTÈRE : Saint-Herbot (Camus). — Se retrouve J. Dicksoni Hook. — À. — FINISTÈRE : Saint-Herbot (Camus). Se retrouve dans la Manche : Forêt de Mortain (De Brébisson, in Husnot). Scapania umbrosa Dum. — À. — FINISTÈRE : Cascade de Saint-Herbol (Camus). v Calypogeia ericelorum Raddi. M. — AC. en Bretagne, surtout en Mor- _ BIHAN, vers Karnak (Camus). Marsupella aquatica Sehiffner. — À. — FINISTÈRE : Monts d'Arré : l'Elorn, entre Kommana et Sizun (Gamus, 1902). « Je considère cette hépatique comme l’un des restes les plus remarquables d'une végétation an- cienne caractéristique d'un climat plus rigoureux » (Camus). Allicularia compressa Syn. Hep.— AÀ.— Monts d'Arré : riv, de Saint-Rivoal (Camus), bois du Nivot (Assoc. franç. de Botan., 1901). SPHAGNACÉES. . Sphagnrum Pylaiei Brid. — W.— Spécial à la Basse-Brelagne. Mais il serait peut-être plus vrai de noter S et de ne pas compter dans la flore armoricaine contemporaine ce survivant d'une flore boréale antérieure. FINISTÈRE : Tourbières des monts de Bretagne, marais de Saint-Michel- de-Brasparts, sources de la Penzé, marais au N. de la gorge de Toull- an-Dioul, Ménez-C'hom, Ménez-Kerke, etc. — Il est en voie de dispa- rition dans plusieurs de ses localités : au Kragou, à la Martyre, à Trémaouézan, et surtout dans les Montagnes-Noires (Laz, Saint- Hernin) (Camus, Bull. Ass. franc. Bot., 1902). PHASCACÉES. Ephemerum sessile (B.E.) C. Müll., Æ. stenophyllum (Voit.) Schimp. — W (Europe occidentale et Amérique septentrionale : New-Jersey, Ohio). — MORBIHAN : Riantek, près Port-Louis (Camus, Bull. Soc. Se. Nat. Ouest, 1902). BRYACÉES. Acrocarpes : Habrodon Notarisi Schimp., Æ. perpusillus Lindb. —— M. Surtout abon- dant et parfois fertile à la lisière supérieure de la région médilerra- néenne, dans la zone d'altitude de 300 mètres à 900 mètres. = Fixis- TÈRE : Châteaulin : Tilleuls du Champ-de-Bataille et ormes de la vieille route de Kemper; Kerlec'h, en Lampaul-Ploudalmézeau:; Ormes à Lan- derneau, au Faou (D° F. Camus); Xerfeunteun, lilleuls de l'avenue de l'Eglise (Picquenard, 1903). — MORBIHAN : Lorient (Camus). Cyphæ Lamyana (Mont.) CG. Müll. — A. — FINISTÈRE : Moulin-du-Roi, près Karhaix (Camus) ; Rochers de Hiliguet, sur l'Isole (Picquenard et _ Camus). Fontinalis squamosa L. — À. — FINISTÈRE : Poudrerie du Pont-de-Buis, dans la Dourduff (ipse); Laz Kaskadek, le Huelgoat, le Relek (Camus): le Vallon (Crouan); le Cap, en Plougastel {Tanguy): au-dessous de l'étang de Roual (le Dantec). — Fertile au Huelgoat (lieutenant Potier de la Varde, 1901). CRM à 74 ù 204 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. Pleurocarpes : Philonolis rigida Brid., Bartramia de Not. et Bals. — Europe occidentale, Caucase, Algérie, Açores, Canaries, Madère. — FINISTÈRE : Entre la Roche et Pont-Christ, au bord de la route nationale, où le D' Camus nous la fit cueillir à M. R. de la Varde et à moi, en avril 1902 (Camus). — ILLE-ET-VILAINE : Halage de la Vilaine, au-dessous de Montserrat, en Saint-Malo-de-Phily (Galilée, Camus, Avice et Brin, 1876). se retrouve dans la Manche et l'Ardèche (L. Corbière). Bryum filijorme Dicks., var. Neapolilanum N. Boul. — A. — FINISTÈRE : Brest (Le Dantec). B. cyclophyllum B. E. — À. — ILLE-ET-VILAINE : Etang de Villecartié (Gallé). B. Tozeri Grev., Webera Schimp. — M. — FINISTÈRE : C. aux environs de Brest, très beau sur plusieurs points (Crouan, Le Dantec, in Boulay). — ILLE-ET-VILAINE : Redon (De la Godelinais). | Orthodontium gracile Schwægr. — W (Angleterre). — FINISTÈRE : Vieille souche de saule à Larvez, en Guipavas (Tanguy fils, 1880); Entre Bannalek et Skaër (Camus), où le D' F. Camus ne l’a pas retrouvé en 1902. — Seules localités françaises signalées. Zygodon conoides Lindberg, Z. conoîideus Hook. et Tayl. — A : zone silva- tique inférieure. — FINISTÈRE : Sainte-Anne-du-Portzik (Le Dantec) ; Brasparts, environs du Huelgoat (Camus). — ILLE-ET-VILAINE : Forêt de Rennes, au triage de Lifiré (Gallée). Rhacomitrium fasciculare Brid. — À. — FiNISTÈRE : Tromeur, en Lambé- zellek (Le Dantec); Monts d'Arré : Roc’h Trévézel; la Roche : route de Karhaix (Camus). Se retrouve en quelques points de Normandie et de la Sarthe. Grimmia ovata W. et M. — À. — AC. vallée de la Rance (Mabille). Ditrichum subulatum Hampe, Leptotrichum Hampe, Leptophyllum Schimp. — M. — FINISTÈRE : Chéteauneuj-du-Faou (Camus). Didymodon tenuirostris Wills., D. cylindricus B. E. — A. — FINISTÈRE : Morlaix, Brasparts, le Huelgoal, et, près de là, au moulin de AXrann, sur le ruisseau de Fao (Camus). Pottia cæpistosa G. Muell. — À. — ILLE-ET-VILAINE : Pointe de Lavarde, près Saint-Malo (Mabille). Anjou (Guépin), environs de Falaise (de Brébisson). Pottia Wilsoni Camus (B. E. lato sensu), P. Mitteni Corb. — W. — AC. en Bretagne, Normandie, Anjou et Maine. lFissidens polyphyllus Wils. — A. — FINISTÈRE : Modlin de Keunen, près le Relek; Saint-Herbot, Kaskadek; Monts d'Arré : cours supérieur de l'Elorn entre Kommana et Sizun, et surtout brèche de Toull-an-Dioul, où le D' Camus recueillit pour la première fois, en 1878, quelques échantillons fructifiés de cette rare espèce, et où l'Association fran- caise de Botanique la vit, en 1901, abondante et bien développée. — MORBIHAN : l'Ellé, près du Faouët (Camus). F. pusillus Wils. 8 Algarvicus N. Boul., F. Algarvicus Solms-Laub. — W. — FINISTÈRE : Terre argileuse, aux environs de Brest (Le Dantec), roule de Saint-Pol-de-Léon à Penzé /Camus). | Se retrouve dans la Manche et les Pyrénées-Orientales (Corbière). Campylopus atrovirens de Not., C. longipilus Brid. — A. — FINISTÈRE : Gouesnou (Crouan, Le Dantec), Ménez C'hom (Camus). Dicranum Scollianum Turn. — W. — Rochers siliceux et quelquefois vieux arbres de la zone littorale, du l'inistère au Calvados. « La substi- tution du D. Scollianum au D. fulvum dans cette région est très remar- quable » (Boulay). a de ES D D. viride Lindb. — À : Zone silvatique inférieure. — CÔTES-DU-NORD : Sur un châtaignier, forêt de Koëlken (Gallée). D. curvatum Hedw., Dicranella Schimp. — À, — FINISTÈRE : Environs de Brest, au Moulin-à-Poudre (1) (Crouan). Seligeria recurvala Br. E. — À. — FiINISTÈRE : Indiqué par les frères Crouan. C. Saint-Marc, etc. Weisia reflexa Brid., Gyroweisia Schimp.— M. — FINISTÈRE : Lambézellek (Le Dantec). — ILLE-ET-VILAINE : F'eins (Gallée, in Husnot). HYMÉNOPHYLLACÉES, à Hymenophyllur tunbridgense Sm. — W. — FINISTÈRE : AC. Aux localités assez nombreuses indiquées par divers auteurs, ajoutons : Forêt du Kranou, rochers dits ar Roc’h zu (Rogez, 1900) (2). — CÔTES-DU-NORD : Quelques localités. Environs de Cherbourg. H. unilaterale Willd. — W. — FINISTÈRE : Trois localités : Roc’h Trévézel, Saint-Herbot, Le Huelgoat. POLYPODIACÉES. Gymnogramme leptophylla Desv., Grammitis SW. — M. — FINISTÈRE : Envi- rons de Brest, à Sainte-Anne-du-Portzik, à Pontanézen, au Rody; Lok- tudy, Treffiagat. — Lloyd le signale dans d’autres localités du même département et des CÔTES-DU-NORD. Polypodium vulgare L., f. cristatum Le Grand. — W. — FINISTÈRE : Le _ Faou (Ménager. Polypodium vulgare L., Î. cambricum L. — W. — FINISTÈRE : Forêt du Kranou. — Blanchard y connaissait cinq pieds de cette fougère sur les rochers « ar Roc’h zu; » il en transplanta trois au Jardin bota- nique de Brest où ils existent encore et prospèrent ; mais j'en ai cherché en vain, à de nombreuses reprises, sur les rochers où les cueillit Blanchard. Polypodium vulgare L., f. dryophilum Picquenard. — W. — Long pétiole égal à la fronde, celle-ci arquée. Sur chènes têtards au bord des chemins creux. C. Le Polypodium vulgare présente de nombreuses formes ou variétés en Basse-Bretagne (f. serratum, f, bipinnalijidum, etc.). Pteris aquilina L., var. undulata de Bréb. — W. —- FINISTÈRE : Poudrerie du Pont-de-Buis, Baradozik en Saint-Ségal, et ailleurs. Asplenum adiantum-nigrum L., f bi-trijurcalum. — Environs de Brest : la Digue, sur la Penfeld, où je l’ai cueilli, avec MM. Pondaven et Mé- nager, près de variétés correspondantes du Scolopendrium offici- nale Sm. Aspidium æmulum Sw. Polystichum Corb., Lastrea Presl. — W, — C. Basse-Bretagne. Environs de Cherbourg. OPHIOGLOSSACÉES. Ophioglossum lusitanicum L. — M. Ophioglossum lusitanicum, var. britannicum Le Grand. — W,. FINISTÈRE : Lanvéok, au milieu du type (R. Ménager, 1896). (1) Ancien emplacement de la poudrerie, transportée de Brest au Pont-de-Buis, en 1681. (2) La série d'étés consécutifs exceptionnellement secs de 1897 à 1901 paraissait, à la fin de cette période, avoir fait souffrir l'H. tunbridgense dans quelques stalions finistériennes : au Kranou, aux rochers de Plougastel-Daoulas. Les années 1902 et 1903 ont permis à celle fougère de reprendre toute sa vigueur aux rochers « ar Roc’h zu » et sans doute dans toutes les loca- lités où elle avait souffert. » LL à A de PET 206 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. a EQUISÉTACÉES. Equiselum hyemale L. — Espèce continentale. — FINISTÈRE : Environs de Saint-Renan (Paugam). Je l'ai cultivée au Pont-de-Buis, sans l'y avoir vu mûrir ses spores. ISOËTACÉES. Isoëtes Hystryx Durieu. — M. I. lacustris L. — S. — FINISTÈRE : Etang de Rosporden (Picq.). I. e OIRE-INFÉRIEURE : Lac de Grandlieu. TAXACÉES. Taxus baccata L.; — If, Ivin. — A. CYPÉRACÉES. Scirpus Sarvi Sebast. et M., Isolepis Saviana Schult. — W. — Plante littorale. Carex limosa L. — S. — MoRBIHAN : Etang de Poulandré, en Plœmeur (Tanguy). — ILLE-ET-VILAINE : Etang de Landemarais (Puiseux). C. dioica L. — S. — Semble avoir disparu recemment de Bretagne, où les frères Crouan le signalaient dans le FINISTÈRE, à Killien, en Plabennek. TRIGLOCHINACÉES. Triglochin Barrelieri Lois. — M. — FINISTÈRE : Port-Salut en Krozon (Mé- nager). — MORBIHAN : Marais salants des environs de Karnak (Pon- daven). LILIACÉES. Tulipa Celsiana D. GC. — M. — ILLE-ET-VILAINE (Lefeuvre). Asphodelus Arrondeaui Lloyd. — W. AMARYLLIDACÉES. : Narcissus capax (Salisb.) Rœm. et Sch. = N. calathinus in Lloyd. — W. Espèce endémique très spéciale au centre de végétation armoricain. — FINISTÈRE : Archipel des Glénans : îlot dit la Prison, île Saint-Nicolas et un petitilot aus. ré Morlaix (Miciol, Bull. Soc. Scient. Fin., 1881). — Cette rare et belle espèce est malheureusement exploitée chaque hiver aux Glénans, notamment à la Prison, et les oignons en sont expédiés dans toute la France par des Vandales que pousse le désir du lucre; on ne saurait trop blâmer ce pillage, et il serait à souhaiter que des Sociétés bota- niques ou les autorités locales compétentes prennent des mesures de protection de ce narcisse, à l'instar de ce qui a été fait ailleurs pour d'autres espèces intéressantes. - DIOSCORÉACÉES. Tamus communis L. — C. en Bretagne. IRIDACÉES. Romulea Columnæ Sebast. et Maur. — M. C. Basse-Bretagne. R. Bulbocodium Sebast. et Maur. — M — FINISTÈRE : Moulin de Pennelé, arrondissement de Morlaix (Miciol, 1881). — Cette plante méridionale, qu'on retrouve dans deux localités de Vendée, serait-elle introduite accidentellement? ORCHIDACÉES. Serapias cordigera L. — M. — KR. en Bretagne. Plus C, dans le Bocage vendéen. GRAMINÉES, Agrostlis setacea Curt, — W., Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. 207 OMBELLIFÈRES. Eryngium viviparum L.— W.-— Plante de la flore lusitanienne. — Quelques localités du MORBIHAN. Bupleurum tenuissümum L. — M. — FiNISTÈRE : Daoulas, Port-Salut en Krozon, et quelques autres localités du même département, du Mor- BIHAN et des CÔTES-DU-NORD. Peucedanum lancifolium Lange, P. Crouanorum Boreau., — W. — Espèce lusitanienne. — FINISTÈRE : Brignogan, dans les marais baignés par la mer (Pondaven); Monts d’Arré : Toull-anSioul; Forêt du Kranou;, et çà et là dans toute la Bretagne. ERICACÉES. Arbutus Unedo L. — M. —- Cette espèce méridionale atteint la limite nord de son aire de dispersion aux falaises du Trieux, en Plourivo (CÔTES- DU-NORD). — J'en connais un pied vigoureux, planté au champ de tir de la poudrerie du Pont-de-Buis, près de Pen-a-Lenn, en Saint-Ségal, dont je n'ai pas vu mûrir les fruits en cinq ans. Mais, dans les situa- tions abritées, les fruits müûrissent, et les merles, avides de ceux-ci, les sèment un peu partout sous bois (Pondaven). Erica cihiaris L. — W. Espèce de la flore lusitanienne. — CC. en Bretagne. BORRAGACÉES. Lithospermum prostratum L. — W. — FINISTÈRE : C. landes de la pres- qu'île de Krozon. Se retrouve à Oléron. Omphalodes littoralis Lehm. — W. — Quelques localités de la côte Sud de Bretagne. GENTIANACÉES. Erythræa dijfusa Woods. —- W. — C. par localités dans les montagnes ._. d’Arré. SCROPHULARIACÉES. Scrophularia Scorodonia L. — W. | Linaria arenaria D. C. — W.— C. sables maritimes. Sibthorpia europæa L. — W, — C. en Bretagne, sur les bords des ruis- seaux d'eaux vives, généralement sous le couvert d'autres plantes. | UTRICULARIACÉES. | Pinguicula lusitanica L. — W. — C. Bretagne. | CAMPANULACÉES. Wahlenbergia hederacea Reich. — De l'Europe occidentale. — C. pelouses | humides et marais herbeux de Bretagne. Lobelia urens L. — W. — C. landes bretonnes. | L. Dortmanna L.— S.— MorBIHAN : Etang de Priziak (F. Camus, 1901). — LOIRE-INFÉRIEURE : Lac de Grandlieu (E. Gadeceau, 1898). & RUBIACÉES. n _Galium arenarium D. C. — W. 4 COMPOSÉES. | Scolymus hispanicus L. — M. — Çà et là, depuis la Charente-Inférieure jusqu'à Belle-Ile et à la presqu'île de Kiberon. Diotis candidissima Desf. — M. — Sables maritimes. AC. côtes $S. de la Bretagne, notamment à Penmarc’h. Signalé aussi dans les CÔTES- DU-NORD. Inula crithmoides L. — M. -— Surtout côte S., jusqu'à Brest, rare au delà. Helichrysum stæchas L. — M. — Côte S. de la Bretagne jusqu'à Brest, et, au delà, dans quelques rares localités du littoral finistérien. RS tu her b ohu AS RE d 208 Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. RS ee ELÉAGNACÉES. Hippophaë rhamnoides L. — S. — Plante septentrionale à la limite de son aire de dispersion. — CÔTES-Du-NORD : Etables, Saint-Kast (Lloyd). CASTANÉACÉES. à Quercus ilex L.; — Chêne vert, yeuse; glasten. — M. RENONCULACÉES. Anemone nemorosa L., var. Flor. cœrul., A. Robinsoniana Auct. angl. — W. — FINISTÈRE : Bois du Folgoat, en Landévennek; forêt du Kranou; poudrerie du Pont-de-Buis: Châteaulin; forêt de Koat-Loc'h. — Va- riété qui semble être endémique et spéciale au Finistère. A. Apennina L.— A.— FiNISTÈRE : Monts d'Arré, vers Kommana (Ménager). Ranunculus Lenormandi Schultz. — W. — C. Bretagne. MALVACÉES. Malva Nicæensis AI. — M. Lavatera arborea L. — M. HYPERICACÉES. Hypericum linarifolium Vahl. — W. — AC. Bretagne. TAMARICACÉES. Frankenia lævis L. — M. — C. Bretagne. CRUCIFÈRES. Brassica Napus L.; — Navet, Irvin. — W? Type de l'espèce. — FINIS- TÈRE : Ouessant. — Pondaven l’a retrouvé sur les fortifications de Brest, à l'arrière-garde de l’Arsenal. . Diplotaxis viminea D. CG. — M. —— FINISTÈRE : Kamaret (Crouan). — Mor- BIHAN : Etel, Sarzeau (Toussaints). — LOIRE-INFÉRIEURE : Chéméré, Machecoul (Lloyd). | Raphanus marilimus Smith. — W. — C. région maritime de Brest, et çà et là en Bretagne. GÉRANIACÉES. Erodium maritimum Smith. — W. CRASSULACÉES. Sedum cæspitosum D. CG. — M. — ILLE-ET-VILAINE : Vitré : Plateau de schiste noir exposé au Midi (V. Sacher, vers 1865), où l'espèce se repro- duit régulièrement. — « Quoique restreinte dans cette localité, d'après Lloyd, personne ne peut supposer que c’est une plante étrangère. » CARYOPHYLLACÉES. é | Dianthus gallicus D. G. — W. — Aux fleurs exhalant un agréable parfum rappelant celui de la vanille. C. côtes Sud, jusqu'à Kemper. LÉGUMINEUSES. Ulex Galli Planch. — W. Ononis reclinata L., O0. Cherleri Gou. — M. Astragalus bayonnensis Lois. — W. — Quelques rares localités du FINIs- TÈRE, À celles qu'indique Lloyd (Flore de l'Ouest), j'ajouterai celles de Penmarc'h (anse de la Torche), que m'a fait connaître le D" Ch. Pic- quenard, et Santek, près Morlaix, citée par Miciol. ROSACÉES. Rosa armoricana Boullu (in Bull. Soc. bot. de Lyon). — W. — FINISTÈRE : Plourin (E. Hervé). Pirus cordata Desv, — W,. — FINISTÈRE : Traonrivin-Isella, en Kimerc'h (Ed, Rogez). É ° (VV. FT 27 7 NTI" Edouard ROGEZ. — Notes botaniques sur la Bretagne. 209 VIOLACÉES. Viola palustris L. — S. — Surtout dans les régions montagneuses (Ménez- C'hom, etc.), d'où il descend quelquefois assez bas : Kranou; Pou- drerie du Pont-de-Buis; Rosporden; etc. PLOMBAGACÉES. Statice rarijlora Drej. — W. St. bahusiensis Fries. — W. St. Renen Drej., St. pseudo-Limonium Reichb. — $.— FINISTÈRE : Anse du Moulin-du-Pont, en Daoulas (R. Ménager); Aert-Salut, en Krozon. Poudrerie nationale de Vonges (Côte-d'Or). sdouard ROGEZ. CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DE NORMANDIE Suivant l'exemple donné par M. le docteur Villeneuve (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1903, p. 113-119 et 146-150), je publie une première liste des Syrphides de ma collection recueillis en Normandie. Elle sera certainement très incomplète, mes chasses diptérologiques n'ayant commencé qu'en 1898, et les régions explorées étant peu étendues et peu nombreuses. Ces régions sont les suivantes : 1° Evreux et ses environs, c’est-à-dire d’un côté la forêt étendue et acci- dentée, présentant une flore et une faune très variées; d'autre part la vallée d'Iton, avec de vastes prairies et leurs hôtes habituels: 2° La vallée d'Eure, d’Acquigny à Pacy-sur-Eure, bordée de coteaux cal- caires, extrêmement riches en plantes de toutes sortes, surtout en ombelli- fères que fréquentent à l'automne nombre d'espèces intéressantes; 3° Conches, où les bords de l'étang, situé en pleine forêt, m'ont fourni quelques bonnes captures: 4° Enfin la plaine, aride et calcaire, qui s'étend sur les bords de la Manche, entre Luc-sur-Mer et Lion-sur-Mer, où j'ai chassé également avec beaucoup de profit. Quoi qu'il en soit, la présente liste est un point de départ et, toute impar- faite qu'elle puisse être, elle permet de se faire une idée approximative de la richesse diptérologique de la Normandie. J'espère la compléter un peu plus tard et l’'étendre successivement aux autres familles, au fur et à mesure que j'aurai pu les étudier plus attentivement. Je dois d’ailleurs dire que je n'aurais jamais eu les moyens d'entreprendre ce travail sans l'inépuisable complaisance de mon savant collègue M. le doc- teur Villeneuve. Il a bien voulu revoir toutes mes espèces douteuses de Syr- phides et me donner renseignements et conseils avec une amabilité dont je Suis heureux de lui exprimer ici ma reconnaissance. SYRPHIDÆ. — I. Volucellinæ. Genre VOLUCELLA Geoffroy. 1. V. zonaria Poda. — Commune dans la forêt d'Evreux, sur les feuilles, les ombellifères, les fleurs de Sambucus ebulus. 2. V. inanis Linné. — Comme la précédente, jusque dans les jardins. 210 QT Re CO DID EÆ [RS G. PORTEVIN. — Catalogue des Diptères de Normandie. V. pellucens Linné. — Très commune. V. injlata Fab. — Rare. Deux exemplaires de la forêt d'Evreux. V. bombylans Linné et sa variété plumalta de Geer. — Très communes toutes deux. IT. Eristalinæ. Genre ERISTALIS Latreille. — Sous-genre £ristalinus Rond. E. æneus Scop. — Evreux, avril-mai, sur les poiriers en fleurs. Sous-genre Lathyrophthalmus Mik. E. sepulcralis Fab. — Rare. Un exemplaire, Evreux, en automne. Sous-genre Eristalomyia Rond. E. tenax Linné. — Très commune. Sous-genre Eristalis Latr. E. intricarius L. — Pas très commune. Forêt d'Evreux. E. arbustorum L. — Très commune. E. perlinax Scop. — Très commune. E. nemorum L. — Evreux. Rare. E. horticola De G. — Commune à l'automne. Genre MYIATROPA Rondani. M. florea L. et var. nigrotarsata Schim. — Communes, la variété un peu moins. Genre HELOPHILUS Meigen. H. trivittatus F. — Assez rare. Evreux, Luc-sur-Mer. H. pendulus L. — Commune. H. lineatus F. — Rare. Conches, un exemplaire au bord de l'étang. Genre MALLOTA Meigen. M. jucijormis F. — Rare. Evreux, un exemplaire sur fleurs de Prunus spinosa (avril); un exemplaire contre le tronc d'un hêtre (avril) à Bernay. Genre MERODON Meigen. M. clavipes F. — Fosny, en abondance sur fleurs d'Euphorbia gerar- diana (juin). Forêt d'Evreux, sur les feuilles de ronces. Rare. M. spinipes F. — Commun sur les feuilles basses et à terre. III. Milesinæ. d Genre CRIORRHINA Meigen. C. ranunculi Panz. — Forêt Evreux, abondant en avril 1902 sur fleurs de Prunus spinos«. C. var. floricauda Mceq. — Forêt d'Evreux, un exemplaire avec la pré- cédente espèce; un autre contre un tronc d'arbre (avril 1903). C. oxyacanthæ Mg. — Rare. Forêt d'Evreux, un exemplaire sur fleurs de Cornus sanguineus; deux exemplaires isolés sur des feuilles. C. asilica Fall. — Forêt d'Evreux. Rare. Deux exemplaires. Genre XYLOTA Meigen. X. segnis L. — Très commune. X. nemorum F. Meig. — Forêt d'Evreux. Peu commune. X. lenta Meig. — Forêt d'Evreux. Assez rare. X. sylvarum L. — Assez rare. Evreux, Beaumont-le-Roger, Autheuil. - { IN — > DL — pate IN — Dr © D = G. PORTEVIN. — Catalogue des Diptères de Normandie. 211 Genre BRACHYPALPUS Macquart. . B. femoratus Mcq. = valgus Panz. — Un exemplaire forêt d'Evreux, à terre (avril 1903). Genre SYRITTA Saint-Fargeau. . S. pipiens L. — Très commune. Genre EUMERUS Meigen. . E, ornaîus se — Assez commun. Evreux, Hardencourt (juin-juillet). . E. strigatus Fall. — Rare. Evreux, Autheuil (mai-août). Genre CHRYSOCHLAMYS Rondani. C. cuprea Scop. — Assez commune. Troncs d'arbres, fleurs d’ombelli- fères et de chicoracées. Genre SPILOMYIA Meigen. . S. saltuum F. — Un exemplaire forêt d'Evreux, sur fleur d’Heracleum sphondylium (août 1901). IV. Chrysotoxinæ. Genre CHRYSOTOXUM Meigen. . C. caulum Harris. — Commune Evreux, Cocherel. C. octomaculatum Curtis. — Commune. elegans Lœw. — Rare. Evreux, Hardencourt, Autheuil. festivum L. — Commune. vernale Lœw. — Commune. bicinctum L. — Assez rare, RE Genre PSARUS Latreille. . P. abdominalis F. — Rare. Pris une seule fois à Hardencourt (juin 1903). Quatre exemplaires. V. Syrphinæ. Genre PIPIZELLA Rond. . P. virens F. — Très commune. . P. maculipennis Meig. — Deux exemplaires, forêt d'Evreux. Genre PrpizA Fallen. . P. luteilarsis Zett. — Evreux, trois exemplaires. . P. noctiluca L. — Très commune. Jusque dans les jardins, sur les fleurs de fraisier. . P. signata Mg. Kow. — Autheuil (30 août 1903), un exemplaire ©. Genre CNEMODON Egger. C. vüiripennis Meig. — Evreux, Cocherel (mai), plusieurs exemplaires. Genre PAaRAGus Latr. . P. libialis Fall. — Commune de mai à septembre. . P. bicolor F. — Moins commune. Tous les exemplaires que j'ai pris ont l'abdomen entièrement noir, sauf deux qui appartiennent à la variété triangulijer Zett. 212 1 2. A. À. k. Dr © ND G. PORTEVIN. — Catalogue des Diptères de Normandie. Genre DinEA Macquart. D. jasciala Macq. — Rare. Evreux (juin-août). D. intermedia Lœw. — Un exemplaire, Evreux (octobre 1903), sur fleur d’Aster. Genre CATABOMBA Ost. Sack. C. pyrastri L. — Commune. Var. unicolor Curtis, un exemplaire, sur fleur d'Heracleum sphondylium, à Aulnay (31 juillet 4904). C. selenütica Meig. — Commune au printemps de 1903 dans la forêt d'Evreux. Je l'ai aussi de Cocherel et de Luc-sur-Mer (sept. 1902). Genre SYRPHUS F. — Sous-genre Lasioptlicus Rond. S. tricinctus Fall. — Forêt d'Evreux. Commune en avril-mai. Aussi en septembre. S. punctulatus Verr., macularis Zett. Kow. — Un exemplaire, Evreux. S. venustus Meig. — Evreux (mai 1903), deux exemplaires. S. albostriatus Fall. — Commun. S. conjusus Egg. — Evreux, trois exemplaires. S. topiarius Auct., torvus Ost. Sack. — Abondant dans la forêt d'Evreux. Sous-genre Syrphus (s. s.). S. nitidicollis Meig. — Commun. S. nitens Zett. — Evreux, deux exemplaires. S. ribesii L. — Très commun. S. viripennis Mg. — Commun. S. corollæ F. Très commun. S. luniger Meig. — Commun. S. bijasciatus F. — Commun. S. balteatus De G. — Très commun. S. auricollis Meig. — Evreux. Pas très rare. S. maculicornis Zett. — Evreux, Cocherel. S. decorus Mg., Zett. — euchromus Kow., Verr. — Deux exemplaires, Evreux, 1 et 1 OQ; Angerville-la-Campagne (avril 1904). . S. umbellatarum F. — Une Q, Autheuil (30 août 1903). Se cictus Fall: Evreux thare. . S. triangulijfer Zett. — Un ©, Jouy-sur-Eure (avril 1904). Genre SPHÆROPHORIA Saint-Fargeau. . S. scripta L. — Assez commune. Evreux, Autheuil. - Var. dispar Lœw. — Commune. . S. menthastri L. — Commune. Evreux, Luc-sur-Mer. Var. {æniata Mg. — Commune. Genre XANTHOGRAMMA Schiner. . X. citrofasciatum De G. — Peu commune. Evreux, Angerville-la-Gam- pagne, un © (avril 1904). . X, ornalum Meig. — Commune. Genre Doros Meigen. . D. conopseus F. — Un exemplaire forêt d'Evreux (1% juillet 1902). Genre BACCHA Fab. . B. elongala F. — Très commune. © G. PORTEVIN. — Catalogue des Diptères de Normandie. 213 Genre ASscIA Meig. ., À. podagrica F. — Commune. . dispar Meig. — Une ©, Conches, au bord de l'étang. D — > | Genre BRACHYOPA Meig. 1. B. bicolor Fall. — Un exemplaire, Evreux (20 mai 1903). Genre RHINGIA SCOP. + È 4. R. rostrala L. — Commune. Evreux, Cocherel. | 2. R. campestris L. — Assez commune. Evreux. Le | Genre MELANOSTOMA Schiner. he | . M. ambiguum Fall. — Evreux. Commune dès la fin de mars. . M. mellinum L. — Commune. . M. scalare F. — Commune. Genre XANTRANDRUS Verrall. . X. hyalinatus F. — Assez rare. Forêt d'Evreux, deux Q (4 et {1 juillet 1903); un & (29 septembre 1903), dans un jardin. Genre PLATYCHIRUS Saint-Fargeau. . P. albimanus F. — Evreux (avril-août). . P. scutaitus Meig. — Evreux (mai-octobre). . P. pellatus Meig. — Evreux, Falaise (avril-septembre). . P. manicatus Meig. — Une ©, Luc-sur-Mer (septembre 1902). . P. sticticus Meig. — Un &', Angerville-la-Campagne (avril 1904). _ Genre CHILOSIA Meigen. . C. barbata Lœw. — Evreux, Luc-sur-Mer. . C. viduala F. — Commune. . C. impressa Lœw. — Evreux, Autheuil. Assez commune. . C. variabilis Panz. — Commune. . C. præcox Zett. — Assez commune. Saules fleuris, jardins. . C. oestracea L. — Forêt d'Evreux, un ©, une Q (août). . C. soror Zett. — Commune fleurs en ombelles (juillet-août). C. scutellata Fall. — Avec la précédente. C. vernalis Fall. — Evreux (septembre 1903), Luc-sur-Mer (sept. 1902). . C. proxima Zelt. — Une ©, Autheuil (30 août 1903), sur fleur de Dancus. C. pulchripes Lœw. — Un exemplaire ©, Evreux (juillet 1903); une ©, Evreux (avril 1904), sur fleur de Callha palustris. . C. nebulosa Verr. — Une ©, Angerville-la-Campagne (avril 1904). Genre CHRYSOGASTER Meigen. — Sous-genre Liogaster Rond. . L. metallina F. — Assez commun. Prés, fleurs d’Inula. Sous-genre Chrysogaster Meig. 2. C. solstilialis Fall. — Evreux (juillet). Assez commune sur les fleurs des prairies. Evreux. Gaston PORTEVIN, 214 P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. PHYCOLOGIE FRANÇAISE — BIBLIOGRAPHIE LISTE DES TRAVAUX FRANÇAIS & DES OUVRAGES GÉNÉRAUX ÉTRANGERS (Suite) — Contribution à la Flore cryptogamique de la Terre de Feu (Bull. Soc. BOL. Fr; 1097) — Le genre Polycoccus Kütz (Journ. Bot., 1891). — Le Trentepohlia pleiocarpes (/bid., 1891). — Algues marines de Yokoska (Japon) (Mém. Soc. Sc. Nat. Cherbourg), 1891: — Le genre Cephaleuros (Journ. Bot., 1889). Quelques Algues du Brésil et du Congo (Notarisia, 1891). HARVEY (W.-H.). — Phycologia britannica, 3 vol., w. 360 col. plates. London, 1849-1851. — Index generum Algarum. London, 1860. :HASSALL (A.-H.). — History of the british Freshwater Algæ, 2 vol., w. 103, | col. pl. London, 1852. Hediwigia. — Revue de Botanique cryptogamique (Rabenhorst, Winter. Sanio, etc.). Dresde. Depuis 1852. HENNEGUI. — Sur la reproduction du Volvox dioïque (CR. Ac. Sc., 24 juillet 1876). — Germination des spores du Volvox dioîcus (Bull. 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Paris, 1888. PELLETAN, DEBY, PETIT, PERAGALLO. — Les Diatomées, in-8°, 10 pl. Paris, +897. PERAGALLO (H.). — Diatomées du Midi de la France (Bull. Soc. Hist. Nat. de Toulouse, 1884). Paris, 1884. — Liste des Diatomées françaises (Journ. de Microg., 1888, p. 421). — Diatomées de la baie de Villefranche (Alpes-Maritimes). Toulouse, 1888. — Diatomées du Médoc (Bull. Hist. Nat. Toulouse), 1888. — Monographie du genre Pleurosigma, in-4°, 10 pl. Paris, 1890-1891. — Monographie des Rhizosolenia, 5 pl. Paris, 1893. — Monographie des Entogonia, 4 pl. Paris, 1894. PERAGALLO (H. et M.). — Les Diatomées marines de France et d'Europe. Paris, en publication, planches magnifiques. PERAGALLO (M.). — Catalogue général des Diatomées, in-4°. Paris, 1897 sqq. PENNETIER. — Les Microscopiques, in-8°. Paris, 1865. P. FOURNIER. (A suivre) Notes spéciales et locales. 219 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Liste des Naturalistes et des Etablissements scientifiques. — Nous comptons reprendre incessamment la publication de la /aste des Naturalistes ct des Etabirs- sements scientifiques, que l'abondance des matières nous avait obligés d'interrompre pendant quelques mois. Nous faisons appel à nos lecteurs habitant les départements de lP///c-et-Vilaine et de l’Zsère et les prions de nous faire parvenir le plus tot possible les adresses et spécialités des Naturalistes et quelques indications sur les collections publiques d'histoire naturelle de ces départements. Es Note sur l’habitat de « Bothriopterus angustatus » Duft. (Coléoptère). — Des documents concernant la répartition géographique de cette intéressante espèce ont été donnés par notre collègue, M. M. Pic, dans le numéro 265 de l’£change (jan- vier 1902). Sotriopterus angustatus : « Figure dans la collection Tournier, prove- nant de Silésie et Kœnigsfeld, et je l’ai trouvée étiquetée Belgique dans la coilection Bauduer. Cette espèce est aussi citée par Dejean (Species 4, p. 319) d'Allemagne, Autriche, Volhynie, et comme capturée par lui en Styrie et près de Nuremberg ; elle est citée en outre de Suisse par Heer {Co/éopt. Helv., 560), de Strasbourg par Fairmaire et Laboulbène (faune franç., 95); de la forêt de Vendenheim, Aubure, Liepvre et Bitche par Bourgeois (Cat. Vosges et régions limitrophes, p. 45), etc. M. Ganglbauer (Xaefer Mattel., 1, p. 275), en outre de l’Europe septentrionale et médiane, cite cette rare espèce de Sibérie. » M. L. Bedel avait indiqué une nouvelle localité française dans le Bulletin de la Société entomologique (n° 6, 1900, p. 130) : « Cette Féronie, déjà signalée des dépar- tements du Nord et de l’Aube, a été trouvée par notre coliègue, M. L. Bleuse, dans la forêt de Rennes (Ille-et-Vilaine), » où elle se rencontre avec B. oblungo- punctatus. M. Lameere la cite de Belgique avec cette mention « Bois, sous la mousse, au pied des arbres, toute l’année. AR. » Les nouvelles captures de cette espèce à Santeny (Seine-et-Oise), par M. Viturat, en novembre 1901 (L’Æ change, n° 205), et par notre ami, M. Quiltard, au Puy- Chaumont (un seul exemplaire sous la mousse, au pied d’un chêne, fin maïs) (L’£ change, 1903, n° 224, p. 145, et n° 225, p. 260), nous ont engagés à la rechercher dans notre région. Le Puy-Chaumont fait partie de la grande chaîne des Puys, qui se dresse du sud au nord, sur un soubassement cristallin de 900 à 1,000 mètres d'altitude. Le soubassement tombe en falaise du côté de la Limagne : c’est sur ce revers, exposé à l’est, couvert par endroits de grands bois de pins, que nous avons pu capturer d’assez nombreux exemplaires de Bothriopterus angustatus. Tous ont été pris dans les mêmes conditions, blottis sous les mousses qui revêtent le sol intact d’un tapis de quelques centimètres d'épaisseur. L’entomologiste qui a l’habitude de fouiller au pied des arbres ou sur la lisière de la forêt aura peu de chances de trouver l’insecte (1). C’est au contraire en plein bois, au milieu des étroites clairières où le sol est couvert d’une couche uniforme d’Aypnum, non mélangés de Graminées, que l’on doit chercher minutieusement. Il faut d’ailleurs dénuder le terrain en maints endroits et sous de larges surfaces pour rencontrer quelques exemplaires; ceux-ci sont toujours isolés. L’habitat de l’espèce est donc très nettement caractérisé. Tous nos exemplaires, au nombre d’une quinzaine, ont été pris pendant les mois mars et avril. Les localités exactes de captures sont les suivantes : bois de la Pauze, au-dessus de Royat; bois de Durtol, entre Durtol et Sarcenat (altitudes : 500 à 700 mètres). Clermont-Ferrand. C. BrRUuYANT et G. Durour. D des Yponomeutes (proprement dits) (Réponse à M. Loiselle, voir n° 403) : 1. Bakeri Walsghm., sur! Cagnagella (fautif) = cognatellus Hb. Cognatella Tr. — cognatellus Hb. 2. Cognatellus Hb., sur : Evonymus europœus, Pirus malus, Rhamnus frangula. — Consulter : Waturaliste, IX, p. 43; F. d. J. N., XXII, 202, 203; Ann. Soc. ent. de Fr., V, IV, 583, 584. ) Nous l’avons recherché particulièrement dans ces conditions sans jamais le découvrir. . '… 220 Notes spéciales et locales. + Dafluellus Hein = cognatellus Hb. Egregiella = egregiellus Dup. 3. Egregiellus Dup., sur ? Evonymella L. = evonymellus L. Lvonymella Ke. = cognatellus Hb. 4. Evonymellus L., sur : Rhamnus frangula, Evonynrus europœus, Prunus padus, en mai. — Consulter : Brehm, Merveilles de la nat., N1II, 439. Evonymi Z. = cognatellus Hb. 5. Gigas Rbl., sur ! ITelicella Frr. = rorellus Hb. Irrorella = irrorellus Hb. Irrorellus Hb., sur Prunus, en mai. Mahalebellus Gn., sur : Prunus mahaleb. — Consulter : Ann. Soc. ent. Fr., V-IV, 583, 584. Malinella — malinellus 2. 8. Malinellus Z., sur : Pirus malus, Prunus spinosa, en mai. — Consulter : Naturaliste, IX, 43; Brehm, VIII, 438. 9. Naigrifimbriatus Chr., sur ? Pedella = padellus L. 10. Padellus L., sur : Prunus padus, Prunus spinosa, Sorbus aucuparia, Mespilus germanica, Cratægus oxyacantha, en mai. — Consulter : Naturaliste, IX, 43; Brehm, VIII, 439. Padri 2. = evonymellus L. Plumbella $. NV. = plumbellus Schiff. 11. Plumbellus Schiff, sur : £Zrvonymus europæus, en mai. — Commun en ce moment dans ma localité, ainsi que Y. evonymellus. 12. Xorellus Hb., en juin, sur : Quercus, Salix, Prunus. — Fruitiers en général. KRufinnitrellus Z. = stannellus Thnbg. Sedella Tr. = vigintipunctatus Retz. Stannella = stannellus Thnbg. 13. Stannellus Thnbg., sur ? Stanniella H. $. = stanellus Thnbg. Variabilis Z. = padellus L. Vigintipunctata = vigintipunctatus Retz. 14. Vaigintipunctatus Retz, sur : Sedum telephium, Sedum divers cultivés, en septembre. — La chrysalide hiverne entre les racines. Je l’ai observée deux hivers de suite : 1900, 1901. Cette synonymie est établie d’après le Catalogue de Staudinger et seulement pour les Yponomeutes sensu stricto. Si M. Loiselle désire les autres Yponomeutides, je joindrai mes observations à celles que d’autres collègues voudront bien communiquer à la leunlle. Au Catalogue de la Bibliothèque de la Feuille, deux espèces nouvelles sont signalées aux îles Salomon sous le n° 3836. Voir aussi Ann. Soc. Ent. Fr., 1879, p. 281 à 290, sous le n° 26600. . J. GUIGNON. Leucanthemum vulgare (anomalie). — Le fait signalé page 108 a déjà été constaté par MM. Bonnet et Cardot, voir n° 1299 du Catal., M. Bergevin, voir n° 12976 et 14176, 2d. 1° Sur des pieds de Zeucanth. vulg. et par un lecteur de la Feurlle; XI, 139. 2° Sur une espèce affine, Matricaria chamomalla, chez laquelle tous les fleurons du pourtour étaient tubulés et non ligulés. J. GUIGNON. Ampelis garrulus en France. — Question. — Je désirerais, pour un travail que je poursuis, avoir des indications sur l’apparition de l’oiseau suivant, Ampelrs garrulus, en France pendant l’hiver dernier. Hallein (Autriche). D' von TsCHUSI ZU SCHMIDHOFFEN. Insectes parasites des Renonculacées. — Nous remercions cordialement MM. le prof. Giard, Portevin et Frionnet de leurs communications. Avant de passer aux Berbéridées, nous faisons un nouvel et pressant appel à nos collègues pour un supplément qui doit paraître prochainement, G. Goury et J. GUIGNON. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp, Oberthür, Rennes—Paris (660-04) 4 der Août 1904 — IVe Série, 34° Année — N° 406 La éeuille Des Jeunes Naluralistes VESSIE N . ——- FAUNE DU TÜMULUS DE SAINT-CHRISTOPHE PRES GRASSE (Alpes-Maritimes) Ce tumulus, de 11 mètres environ de diamètre et 1°50 à peine d’élévation, fut fouillé en septembre 1898 par M. A. Guébhard, qui, l'ayant vu placé sur le tracé de la nouvelle route en construction de Grasse à La Malle, juste au débouché de la montée sur le plateau de Saint-Christophe, avait craint une irrémédiable profanation, dispersant inutilement ce qu'avaient pu laisser subsister celles des âges précédents. En réalité, la route ne fit qu'écorner l'extrême pourtour, et la fouille avant été limitée au centre, n’a pu fournir qu'une partie des objets qu'ont dû éparpiller au milieu des pierres, même en l'absence de violations récentes, les inhumations successives de l'époque pré- historique. 2229 CAZIOT. — Faune du Tumulus de Saint-Christophe, près Grasse. Aucun ordre, aucune stratification ne purent être constatés, et c’est pêle- mêle, à des niveaux divers, que furent trouvés, par le tamisage des terres, les petits objets formant le maigre butin d'un long travail. 114 perles de collier, pelits cyundres d'os d'un diametre externe sensible- ment constant, de # 1/2 à 6 millim. (presque toujours de 5 millim.), et { miilim. d'épaisseur de paroi, mais de hauteur tres variable, de # à à millim., semblant des morceaux de petit os long découpés perpendiculairement à | axe, ou des fragments, comme il n'est pas rare d'en b'ouver à l'état naturel, de Dentatium fossile du Pliocène de La Colle (Alpes-Maritimes). Un anneau de bronze, très oxydé, sans soudure, découpé dans une plaque d'un peu plus de 3 millim. d'épaisseur et présentant un protil polygonai irré- gulier, à pans coupés, arête saillante à l'intérieur. Le diamètre intérieur, 17 millim., ne s'adapte qu à un très petit doigt. L'extérieur, 23 mullim., cor- respond à un prolil circulaire assez régulier. Poids 3 gr. 6. Un petit tube tortllon, en bronze, de très belle patine verte, sans encroû- tement d'oxyde, formé par l’enroulement en spirale, de 28 millim. de hauteur, 4 millim. 1/2 de diamètre, de 11 tours 1/2 presque contigus, d’un ruban de 2 à 2 millim. 1/2 de large, 1/2 millim. à peine d'épaisseur, aminei sur sa largeur aux derniers tours, de manière à former section droite aux deux extrémités de l’enroulement tubulaire. Poids : 1 gr. 6. 2 petits coulants de collier en bronze, formés par l’enroulement en spirale sur { tour 1/4 et 1 tour 3/4, de, toujours, 5 millim. de diamètre (comme les perles, comme le petit tube spiral), d’un petit fil de bronze, à section rectan- gulaire de 3/4 x 1/2 millim., probablement découpé dans une feuille mince. Poids : 0 gr. { et 0 gr. 06. 28 dents humaines, dont plusieurs d'enfants, les molaires à couronne aplatie par l'usure, mais la plupart bien conservées, quelques-unes cepen- dant profondément cariées. ; Et, avec cela, à peine quelques esquilles d’os brisés, de moins de 2 centim., quelques-unes pouvant provenir de squelettes humains, d’autres vraisembla- blement d'oiseaux. Une douzaine à peine de fragments de poteries de plus de 4 x 4 centim. el une vingtaine d’autres tout petits, la plupart d'une pâte très primitive, à peine cuite, brunâtre ou quelquefois rougeâtre au dehors, mais noire en dedans, toute piquetée de points blancs de granules quartzeux; deux seu- lement, d'une pâte rouge fine, homogène, compacte presque à l'égal des poteries romaines. | | De minimes traces de charbon non réunies en foyers. Cinq ou six petits graviers de quartz rosé amorphe, pouvant provenir des lambeaux de poudingue pontien éparpillés dans la région. Un petit silex éclaté, sans trace de travail, comme il s’en trouve en quantité dans les calcaires bajociens voisins. Trois fragments de fossiles, probablement détachés des pierres du tumulus. Enfin un nodule ferrugineux très poli, d'aspect presque météorique, quoique non magnétique, du poids de 90 grammes, et dont la provenance paraît plus lointaine. La fouille ayant été poussée”au centre jusqu’au plancher naturel d'argile bathonienne, avait encore rencontré un certain nombre de coquilles donnant l'impression que sur cette argile, formant fond de cuvette, avaient dû de tout temps se former des retenues d’eau temporaires, où des espèces de faune humide avaient pu se mélanger avec celles des rocs ensoleillés du voisinage. 6 M. le docteur Guébhard y a recueilli une assez grande quantité de lima- celles qui sont, on le sait, des petites coquilles rudimentaires contenues sous En … Cazior. — Faune du Tumulus de Saint-Christophe, près Grasse. 223 - l'écusson que portent les limaces et sous lequel se retirent la tête et les _ autres parties contractées de leur corps. . Ces limacelles ont été soumises à la détermination de M. C. Pollonera, de — Hurin, qui a publié une excellente monographie des Limacicns d'Italie. Ce — savant malacologiste a reconnu trois espèces nouvelles et m'a fait connaître les descriptions que je donne ci-après en les figurant d’après les dessins _ donnés par l’auteur. ‘4 Ces espèces ne seront donc connues que d’après la forme de leur limacelle, ce qui est suffisant pour les différencier. . La première a été dédiée à mon collègue et ami le Docteur Guébhard qui, par ses recherches actives et bien raisonnées, a déjà enrichi la science mala- cologique, entre autres de beaucoup d'espèces nouvelles qui n'auraient pro- bablement pas été connues sans lui. (4) Amalia Guebhardi, sp. nov. C. Pollonera. Limacelle grande, ovoïde, élargie en avant, très peu convexe, presque plate; sommet un peu proéminent, assez mince à sa partie antérieure: stries d'accroissement régulières. Longueur 9 millim.; largeur 5 millim. M. C. Pollonera n’a jamais observé d’Amalia vivantes ayant des limacelles de cette dimension, les plus longues ont seulement 6 millim. Limax subjossilis, sp. nov. C. Pollonera. Limacelle grande, allongée, peu convexe, encrassée en dessous; stries d'accroissement régulières, auriculées à droite du sommet (échantillon unique). Longueur 11 millim.:; largeur 5 millim. 1/2. \ = — Am. Guebhardi. L. subfossilis. Espèce voisine du L. fossilis Sacco (Fauna alluv. plioc. d. Piemonte, 1885, p. 148. Tav. L fig. 15), du pliocène du Piémont, mais moins ovoïde, plus solide, et avec l'oreillette droite du sommet encore plus développée. Limax ? duplex, n. sp. C. Pollonera. Limacelle (échantillon unique) très curieuse formée de deux limacelles superposées, assez facilement séparables. L'inférieure, mince, ovoïde, allongée, presque plate, à nucleus bien latéral (gauche): stries assez marquées et un sinulus irrégulier à droite du sommet. La supérieure, mince aussi, … presque de même forme que l'inférieure, est très légèrement convexe, a le …— Sinulus plus régulier, quoique peu profond, et parait avoir deux sommets, un de chaque côté de la courbe du sinulus : en dessus, il n'y a plus de rides d'accroissement (comme dans les limacelles du Geomalacus); mais, sur le côté (1) Les figures sont grossies trois fois, 224 CAZIOT. — Faune du Tumulus de Saint-Christophe, près Grasse. J inférieur, qui est un peu concave, apparaissent les empreintes des stries de la limacelle inférieure. Enfin, lorsque les deux limacelles sont réunies et n’en font qu'une, on peut la prendre pour une limacelle de Geomalacus, mais, lorsqu'on les sépare, on trouve que celle de dessous est une limacelle de limacien. La forme tout à fait insolite de cette limacelle a fait naître un doute à M. Pollonera au point de vue du genre. Outre ces trois limacelles nouvelles, il en existe d’autres qui ont pu appar- tenir soit au Limax cellarius, soit aux L. corsicus, cinereo-niger, etc. On peut les désigner sous la dénomination de L. antiquorum Ferussae, qui les comprend toutes. Hyalinia recta Locard, in Coq. France, 188%, p. 45, fig. 48-49. Hyalinia du groupe septentrionalis Bourgt., à forme très plate, planor- bique, qui n'a été signalé jusqu'ici que dans le Saône-et-Loire. Helix (Patula) rotundata Müller, 1774, Verm. terr. et fluv., IE, p. 29, n° 231. Draparnaud, Hist. Moll., 1805, p. 114, pl. VITE, fig. 4, 7. — Espèce com- mune partout. Helix (Fruticicola) Diæga, Bourguignat, 1877, Rev. Mag. Zoo!l., p. 239 non figurée). Espèce bien méridionale. Rare dans les Alpes-Maritimes (clu de Saint- Auban). Signalée dans la Drôme (Locard). Cochlicella barbara Linné, 1758, Syst. Nat., éd. X, p. 773, in Locard, Coq. France, 1894, p. 209, fig. 321 (non fig. 322 qui figure la C. acuta). Habite principalement les côtes de la Méditerranée. Pupa similis Bruguière, 1789, Encycl., L p. 355, in Locard, Coq. France, 1894, p. 295, fig. 412-413. Espèce spéciale au midi, le type et la forme pachygastra West. lin Caziot, Etudes sur quelques espèces de Ia région circa- méditerranéenne, 4905, p. 18). Modicella avenacea Bruguière, 1792, Encycl. Meth. Vers., VE Il, p. 35», in Locard, Coq. France, 1894, p. 297, fig. 416-417. Espèce commune partout, surtout dans la région submontagneuse. Cyclostoma elegans Müller, 1774, Verm. Hist., Il, p. 177, in Locard, Coq. France, 1894, p. 342, fig. 491. = Espèce commune partout. Les échantillons trouvés dans le tumulus sont plus gros que le type, mais ils n’ont comme lui que 5 tours de spire. Avec ces quelques espèces, j'ai reconnu une Valvala que je n'ai pu déter- miner avec certitude. La présence de celte espèce confirme qu'il a existé, en ce point, au moins temporairement, un étang, une mare, avec des plantes aquatiques. Nice. CAZ10T. lié + PS -"# +, PR Wir, D' J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 295 CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DE FRANCE (Suite) 4 Diptera Orthorrhapha brachycera (Swile) SECTION EREMOCHŒTA 0. S. —— PLAT YGENIA Brauer : TABANIDÆ BIBLIOGRAPHIE PF. BRAUER. — Die europ. Arten d. Gattung Tabanus in « Die Zweifl. d. k. Museums zu Wien. I. » 1880. — L. PANDELLÉ. — Synopsis des Tabanides de France, in Rev. d'Entomologie, à 1883. “—. E. GOBERT. — Revision des Tabanides de France, Amiens, 1881. OSTEN-SACKEN. — Mem. Boston, Soc. Nat. Hist., vol. Il, 1875, 1876. GC. KERTÉSZ. — Catalogus Tabanidarum orbis terrarum universi, Budapest, | 1900. F. Kowarz. — Beitr. z. einem Verzeichn. d. Dipt. Bôühmens, in W. E. Z., 1069, Hait,9, p.109. J. MiKk. — Diptera von Hernstein, Wien, 1885, p. 13 et 14. P. JAENNICKE. — Beiträge z. Kenntniss d. Tabaniden Europas, in Berl. Ent. Z., 1866, p. 63-91. H. Lôüw. — Z. Kenntn. d. europ. Tabanus-Arten — Versuch einer Auseinan- dersetzung d. europ. Chrysops-Arten. I. — TABANINÆ Genre Hexatoma Meigen. — 1. H. pellucens F. — Chatou : un exemplaire pris posé sur la main. Envi- rons de Lille (collection van Ovye). Dijon-Genève (Pand.). Genre Hæmatopota Meigen. 1. H. pluvialis L. — Très commune, dans les bois, au voisinage des étangs. H. nigricornis Gob. — Espèce très commune à Rambouillet et répandue dans toute la France, bien reconnaissable à ses fémurs noirâtres plus ou moins jaunis ou éclaireis sur leur portion médiane. Consi- dérée, par certains auteurs, comme identique à Æ. variegala Schin.. par d’autres confondue avec 11. ilalica Meig., je la regarde comme une variété de cette dernière. Genre Tabanus Linné. Sous-genre THERIOPLECTES Zeller. 4. T. micans Meig. — La Bourboule, Mont-Dore. Juin-juillet. Captures de M. de Gaulle. Haute-Marne : plateau de Langres (coll. Frionnel). 2. T. alerrimus Meig. Grande-Chartreuse, 1% juillet; Mont-Dore, col du Lautaret (2,075 mètres d'altitude), 2 juillet 1903; Mégève (Haule- 4 Savoie). Hautes-Pyrénées (Pand.). mr 3. T. lateralis Megerle (=T. pilosus Lôw). — Châteauroux, 20 juin (capture de M. de Gaulle). France du Sud-Ouest, 2 exemplaires. Environs de Langres (coll. Frionnet). —. (1) Voir les n° 391, 302, 400 et 404. D. 226 D'J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. —— —_——————————————— 4. T. solstitialis Schin. — Rambouillet, Chaville, Ozouer-la-Ferrière, forêt de l'Oursière (Isère), juin-août. Paris (coll. Winthem), Amiens (coll. Du Roselle), Evreux (coll. G. Portevin), Hautes-Pyrénées (Pand.). 5. T1. montanus Meig. (= T. tropicus Schin.). — Stvyrie, Suisse (les Grisons). Est signalée de France par Brauer. 6. T. tropicus Meig., Panz. (= T. bisignatus Jaenn. = luridus Schin. p. p.). — Jaennicke avait signalé T. bisignatus de Paris. Je n'ai, du reste, pris aux environs de la capitale que celte variété, qui v est assez commune. Pandellé la passe sous silence. Brauer considère T. bisi- gnatus Jaenn. « nur für eine melanochroitische Form des Tropicus D» 7. T. luridus Fall. — 2 GC qui ont été pris aux environs d'Amiens et m'ont été gracieusement offerts par M. le docteur Du Roselle. Sous-genre TABANUS Linné. 1. T. intermedius Egg. — Fontainebleau, Gironde, Loire-Inférieure, au bord de l'Océan, août. Enfin Bauer l'indique encore de Saint-Sever (L. Dufour) et de Marseille (coll. v. Winthem), et Pandellé de Lorient et des Hautes-Pyrénées. 2. T. bovinus L. — Fontainebleau, Tours, Allier, Comelle, Reims, juin- août. Paris (coll. v. Winthem). 3. T. sudelicus Zell. — Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées), Gérardmer (capt. de M. Dollfus), Apt (Vaucluse), Rambouillet, Comelle, juillet-août, Amiens (coll. Du Roselle). . Spodopterus Meig. — Cette espèce est beaucoup plus rare que les deux précédentes. Je l'ai vue d'Italie (communiquée par M. Bezzi) et je n'en possède que deux exemplaires d'Autriche (don du proi. Strobl). D. T. apricus Meig. (= T. injuscalus Lôw). — Marseille et Pyrénées (coll. v. Winthem). Je ne possède qu’un exemplaire d'Autriche que je dois à l’obligeance de M. le prof. G. Strobl. 6. T. agræcus F. (=T. fulvicornis Meig., Schin.). — Dijon (Brauer), Amiens, Reims; capturée en nombre par M. Bellevoye fils. 7. T. tergestinus Egg. — Bois de l'Hautil, 17 juillet; en extrème abondance sur un âne. Maisons-Laffitte, Fontainebleau, Grenoble, juin-août. Dijon, Marseille et Landes (Pand.). & | 8. T. glaucopis Meig., Schin. — Assez commune à Fontainebleau, juillet- août. +: 9. T. cordiger Meig., Schin. (= T. atricornis Meig.). — Serres (Hautes- Alpes), Le Bourg-d'Oisans (Isère), fin juin-juillet; Langres, Mar- seille et Hautes-Pyrénées (Pand.). . Unifasciatus LôwW. — Grenoble, 27 juin 1903; Digne. . maculicornis Zett. — J'ai souvent rencontré le © dans la forêt de Rambouillet, dans les chemins ombragés et de préférence sur la terre humide. © : Rambouillet, Allier, Grenoble, forêt de Soignes (Belgique); juin-juillet. Paris (coll. Wiedm.). Hautes-Pyrénées el Landes (Pand.). 19. T,. bromius L. — Espèce très commune partout. Elle voltige autour des animaux domestiques et de l'homme, en compagnie des Chrysops et des Hœæmalonota et se pose volontiers sur les vêtements. 13. T. rectus Lôw. — Marseille, Grenoble, 28 juin 1903. 4%. T. autumnalis L. — Digne, Rambouillet, Maisons-Laffitte, Clamart, Ozouer-la-Ferrière, juin-juillet : Bordeaux (coll. v. Winthem). de Es ge Be > pb > à» OS, POS CS. SCT CCS D' J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 227 . paradoxus Jaenn. — Grenoble, un exemplaire envoyé par M. le doc- teur Léger, professeur à la Faculté des sciences. . speclabilis Lüw. — Marseille (coll. v. Winthem). . regularis Jaenn. — Marseille (Jaennicke). . exclusus Pand. — Dijon et Provence (Pand.). Je ne connais pas celte espèce. Sous-genre ATYLOTUS Osten-Sacken. . anthracinus Hoffm. — Corse (Pand.). . ater Rossi. — Toute la France. . gigas Herbst. — Paris (coll. v. Winth.), dunes de la Teste (Pand.), Rambouillet, Ozouer-la-Ferrière. Juin. . rupium Brauer. — Gavarnie (Hautes-Pyrénées) (Pand.) . bifarius Lôw. — Pyrénées, Var (Pand.); Digne, juin 1903; Serres (Hautes-Alpes). . quatuornotatus Meig. — Aisey-sur-Seine (Côte-d'Or), Reims, La Grave et le col du Lautaret (Hautes-Alpes), Amiens et Langres (Pand.), Allier. . nemoralis Meig. — Vernon (Eure); Grenoble, 25 juin; Digne, 4 juillet: Versailles et Marseille (coll. v. Winthem). . barbarus Coqueb. — Je ne la possède que d'Espagne. . fulvus Meig. — Environs de Limoges, Les Guerreaux (Saône-et-Loire), Rambouillet, juillet-août; Saint-Dizier (coll. Frionnet), Marseille et Montpellier (coll. v. Winth.). rusticus [. — Allier, Saint-Dizier (coll. Frionnet), Sauvagney (Doubs), un dans la coll. du docteur van Ove, à Lille. plebejus Fall. — Signalée de France par Brauer. tomentosus Macq. — France méridionale (Pand.). Je possède celte espèce d'Algérie. expollicatus Pand. et 14. À. nigrifacies Gob. — Espèces de la France méridionale établies d’après un © unique (Pandellé). lalistriatus Brauer. — Plouharnel, 3 © en juillet. Espagne, Anda- lousie. IT. — PANGONIINÆ Genre Chrysops Meigen. cæculiens L. — Toute la France, juin-août. . relictus Meig. — Rambouillet, Dieppe, Blankenberghe (Belgique). Juin- août. . pictus Meig. (— C, quadratus Meig.). — Oise, Vitry-sur-Seine, Ram- bouillet, etc. Juin-août. . parallelogrammus Zell. — Indre-et-Loire, un exemplaire. perspicillaris Lüw. — France méridionale, Espagne. marmoralus Rossi. — France méridionale, plusieurs exemplaires dans ma collection, sans localité ni date. . rufjipes Meig. — Hautes-Pyrénées et Landes (Pand.), Chaville, Vitry- sur-Seine. Juin-Jjuillet. Genre Pangonia Latreille. . ornala Meig. — Prise à Digne, le 16 juillet, par M. Poujade. Landes, Ardèche. . maculata F. — France du Sud-Est. TTSTer ‘ d ». à LS L 4 228 DJ. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 1 Genre Silvius Meigen. 1. S. vituli F. — Un exemplaire du Dauphiné, gorge du Bret. Je l'ai reçu de M. le docteur Léger, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Grenoble. Genre Nemorius Rondani. De même que Pandellé, je n'ai vu aucune espèce de ce genre dans les collections de France. CŒNOMYIDÆ Genre Cœnomyia Latreille. 1. C. ferruginea Scop. — Pont-de-l'Arche, Chantilly, Auvergne, Luxem- bourg belge, Saint-Dizier (Haute-Marne), Suisse. XYLOPHAGIDÆ Genre Subula Megerlé. 1. S. maculata F. — Un exemplaire offert par M. J. Sahlberg, d'Helsing- fors, qui l’a obtenu d’éclosion. J'ai reçu de M. de Gaulle trois indi- vidus provenant, d'un de Bobigny (Seine), les deux autres de Fon- tainebleau, où ils ont été capturés en mai 1902. 2. S. varia Meig. (— citripes L. Duf.). — Reims. Obtenue d'éclosion de larves trouvées dans les plaies d'ormes malades, par M. Bellevoye. 3. S. marginata Meig. — Amiens. En abondance, à Saint-Léger-en-Yvelines (forêt de Rambouillet), en juillet, sur des troncs d'arbres abattus. M. de Gaulle l’a trouvée aussi dans la forêt de Saint-Germain, sur des tas de fagots. M. H. du Buysson l’a obtenue d’éclosion, à Broût- Vernet, en Juin 1902, de farves ayant vécu sous l’écorce d'un acacia coupé vert, dans l'Allier. Genre Xylophagus Meigen. 4. X. cinctus de G. — Je ne possède cette espèce que de Berlin (10 mai 1896); don de M. Lichtwardt. OBSERVATIONS 4. D'après la classification de M. Osten-Sacken, rentrent dans le groupe des Eremochæta : la famille des Tabanides, celles des Leptides et des Stra- tiomyides. La famille des Xylophagides est démembrée : le genre Subula est rattaché aux Stratiomyides, tandis que le genre Aylophagus est compris dans les Leptides, ainsi que le genre Cœnomyia: MM. E. et L. Coucke ont adopté cette manière de voir dans leurs Etudes sur les Leptides et les Straliomydes de Belgique (Ann. de la Soc. entom. de Belgique, 1893). Voyez : Osten-Sacken, On Brauer's paper, Versuch u. Charact. d. Gatt. d. Notacanthen, Berlin, 1882. — Characters of the Nemocera and Eremochæta, Berlin 1892. 2. M. Emile Roubaud, de Paris, m'a montré trois exemplaires © d'une Hæœmalopota qu'il a prise au bord de l'Océan, en août 1903, dans une forêt de pins, à la Baule-sur-Mer (Loire-Inférieure). C'est une variété de HI. nigricollis Gob., ou plutôt de A. italica Meig. Les ailes sont trans- parentes, le corps entièrement jauni, le premier article des antennes rougeâtre à sa partie interne, les cuisses jaunes avec l'extrémité noi- râtre; les poils sont également jaunâtres et passent même au roux doré à la face postérieure de la tête et surtout à la collerette qui l'entoure. Cette variété maritime, comme la variété continentale, paraît allec- D° J. VILLENEUVE. — Contrib. au Catal. des Diptères de France. 229 tionner les bois de pins. À Rambouillet, cette dernière est extrêmement commune à l’Etang-d'Or, dans la partie qui avoisine les pins et ne laisse aucun répit au promeneur tenté de se reposer à l'ombre de ces arbres. Elle diminue sensiblement lorsqu'on s'en éloigne, mais il faut encore compter avec l’acharnement de ces buveuses de sang qui vous harcèlent de leur bourdonnement insupportable et se laissent écraser sur la main qu'elles viennent de piquer plutôt que de lâcher prise. Je n'ai jamais observé d'infection locale ou générale à la suite de ces piqûres; s'’attaquant à des êtres vivants, elles ne peuvent guère ino- culer, dans nos pays s'entend, de virus dangereux; mais, sous d’autres climats, elles jouent peut-être un rôle très actif dans la transmission de certaines maladies. 3. En ce qui concerne Atylotus latistrialus, les trois Q prises à Plouharnel m'ont paru bien identiques à celles que je possède d'Espagne. À priori, la chose n’est pas impossible, étant donné que des espèces méridionales remontent fréquemment le long du littoral jusqu’en Bretagne et même jusqu’en Normandie. 4. La synonymie est donnée d'après M. le prof. Brauer. Rambouillet. D’ J. VILLENEUVE. 4 D-«+ « + XK ———— L. PHycoLoGiE FRANÇAISE — BIBLIOGRAPHIE = LISTE DES TRAYAUX FRANÇAIS & DES OUVRAGES GÉNÉRAUX ÉTRANGERS | (Fin) PETIT (P.). — Observations critiques sur les genres Spirogyra et Rhyncho- | nema (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XXI), 1874. — Diagnose d’une Diatomée nouvelle des côtes de France (Ann. Soc. belge Microscopie, Il, 1875-1876). — Liste des Diatomées et des Desmidiées observées dans les environs de Paris, 2 pl. (Bull. Soc. Bot., t. XXIIL, XXIV), 1876-1877. — La Dessiccation fait-elle périr les Diatomées? (Jbid., t. XXIV), 1877. Pb, XXNW, p.71. -- Diatomées de l’île de Ré récoltées sur le Chondrus crispus (Ibid.). Spirogyra lutetiana nov. spec., 4 pl. (Brebissonia, I, p. 97), 1879. Le thalle des Diatomées (Brebissonia, [I 109). Préparation des Diatomées (/bid., 121). Diatomées récoltées dans l'Essonne, à Malesherbes (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XX VII). Sur le Trichogyne de l'Hüdenbrandtia rivularis (bid., t, XXVIT. Bre- bissonia, II1), 1880. De l'Endochrome des Diatomées (Brebissonia, I, p. 81). Priorité du nom générique Gaillonella Bory sur Melosira Ag. (bid., I, p. 106). Liste des Diatomées récoltées à l'ascension de la Rhune (Bayonne) (Bull. Soc. Bot. Fr., 1880). Spirogyra des environs de Paris, 12 pl. Paris, 1880. 230 __P. FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. — Diatomées récoltées aux environs de Vendresse (Bull. Soc. Bot. it. XXXII, p. 87), 1886. — Note sur le développement des Auxospores dans le Cocconema cis- tula Ehr., 1 pl. (/bid., p. 48), 1886. — Algues récoltées dans les marais du Haut-Butté (/bid., p. 84), 1886. — Diatomacées observées dans les lacs des Vosges (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1888). — Catalogue des Diatomacées du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, 1896. — Notes diatomologiques (Journ. Microg., 1891). — Diatomées nouvelles et rares dans les lignites de Sendaï (Journ. Mic., 1890). — Note rectificative relativement à la collection des aquarelles d’Algues et de Diatomées de M. À. de Brébisson, Saint-Maur-des-Fossés, 1894. — Cf. BATTANDIER et TRABUT. — Cf. VERLOT (B.). — Cf. PELLETAN, DEBY, etc. PETIT et LEUDUGER. — Diatomées fossiles de l'Auvergne (Journ. Microg.. 1877). PETROWSKY (À.). — Etudes algologiques (Ann. Sc. Nat. Bot., t. XVI), 1862. PEYTOREAU (A.). — Algues du golfe de Gascogne (Rev. de Bot., t. IID), 1885. PHIPSON (M.). — Sur la matière colorante du Palmella cruenta (Compt. rend. Acad. Sc., t. LXXXIX, p. 316). — Sur deux substances, la Palmelline et la Characine, extraites des Algues (Compt. rend. Acad. Sc., Ibid., p. 1078). PoIRET. — De Ulvis et Fucis (Encyclopédie méthod., t. VIIT). Paris, 1808. POUCHET (G.). — Sur une Algue pélagique nouvelle (CR. Soc. Biol., 16 janv. PRÉAUBERT (E.). — Revision des Characées de la Flore du Maine-et-Loire (Bull. Soc. Sc. Angers, 1883). PRINGSHEIM (N.). Sur Cælastrum Nægelii (Ann. Sc. Nat., XI), 1853. PRINGSHEIM (N.) et DE BARY (A.). — Sur la copulation des Zoospores, 2 mém. avec 2 pl. col. Paris, 1869. PRUDENT (P.). — Diatomées des environs de Lyon (Bull. Soc. Bot. Lyon, 1884). — Diatomées de la Gélose (Jbid., 1885). — Catalogue des Diatomées récoltées en 1896-1897 (Ann. Soc. Bot. Lyon, t: XXH),:1897: | — Diatomées récoltées dans la rivière de Usses, près Seyssel (Haute- Savoie) (1bid.). — Diatomées de la vallée de Levaux, près Vienne (Isère) (bit, t. XXII), 1898. — Contribution à la Flore diatomique des lacs du Jura. Lyon, 1903. ABENHORST (L.). -— Flora Europæa Algarum aquæ dulcis et submarinæ, 3 vol. Lipsiæ, 1864-1868. RALFS (J.). — British Desmidieæ, with 35 plates. London, 1848. \ATABOUL. — Les Diatomées, récolte et préparation, 1 pl. Toulouse, 1853 (Journ. Microg., t. XIII, p. 45), 1884. ÉAUMUR (R.-A.-F.,), — Descrintion des fleurs et des graines de divers Fucus (Mém. Acad. Sc., 1711 et 1712). — Observation sur la végétation du Nostoch (Ibid., 1722). RENAULT (B.). — Quelques nouvelles espèces de Pilas (Bull. Muséum), 1896. 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Bot.), 1892. —- Note sur l'Eclocarpus pusillus Griffiths (1bid.. 1895). — Sur la présence de l'Hydrurus fœtidus à Lyon (/bid.), 1895. — Note sur l'Ectocarpus tomentosus Lvngbye ([bid.), 1895. Sur les Sporanges pluriloculaires de l'Asperococcus compressus Grif- fiths (/bid.), 1895. Note sur l'Ectocarpus Battersii Bornet (1bid.), 1895. Sur Dermocarpa biscayensis et D. strangulata sp. n. (1bid.), 1895. Sur le Radaisia, nouv. genre de Myxophvcées (1bid.), 1895. — Sur la nature des Sporanges en chapelet de l'Eclocarpus confervoides (Ibid.), 1897. — Note sur l'Ectocarpus (Pylaiella) fulvescens Thur. ([bid.), 1896. — Observations générales sur la distribution des Algues dans le golfe de Gascogne (CR. Ac., t. CXXIT, 1896. — Sur la membrane de l'Ectlocarpus fulvescens (Ibid.). — Sur la conjugaison des Zoospores de l'Eclocarpus vesiculosus (Ibid, t. CXXIID), 1896. — Sur la reproduction des Phéosporées, en particulier des Ectocarpus (Ann. Sc. Nat. Bot.), 1896. — Sur l'Eclocarpus virescens Thur. et ses deux sortes de Sporanges pluriloculaires (Journ. Bot.), 1896. — Note sur Stfrepsithalia, nouv. genre de Phéosporées (1bid.), 1896. — Observations relatives à la sexualité des Phéosporées (1bid.), 1896- 1897. — La Copulation isogamique de l'Ectocarpus siliculosus est-elle appa- rente ou réelle ? (Mém. Soc. Sc. Nat. Cherbourg), 1897. RES 239 P, FOURNIER. — Phycologie française : Bibliographie. | A —— Sur les Anthéridies du Taonia atomaria (Journ. Bot.), 1897. — Notes préliminaires sur les Algues du golfe de Gascogne (Journ. Bot.) 1897. SCHIMPER (W.-F.). — Traité de Paléontologie végétale, 2 vol. et 1 atlas de 100 pl. Paris, 1869-1870. SCHMIDEL (C.-C.). — Descriptio itineris per Helvetiam, Galliam et Germaniæ partem instituti (1773-1774). Erlangæ, 1794. SCHMIDT (A.). — Atlas der Diatomaceen-Kunde, 212 taf. Ascherleben und Leipzig, 1874-1897. Ce magnifique ouvrage a été continué par SCHMIDT (M.) et FRICKE (Fr.) depuis 1897. 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XCD). — Etudes anatomiques et physiologiques sur F Algues d'eau douce de la famille des Lémanéacées (Ann. Sc. Nat. Bot., série 5, t. XVI), 1872. —— Observations sur le développement des Algues d’eau douce composant le genre Batrachospermum (Bull. Soc. Bot., t. XXII), 1875. Physiologie du Balbiana investiens, 4 pl. Paris, 1876. SMITH (W.). — Synopsis of British Diatomacez, 9 vol. in- -8°, with 69 pl. en partie color., 1856. SOLIER (A.). — Mémoire sur deux Algues zoosporées devant former un genre distinct, le genre Derbesia (Ann. Sc. Nat. Bot., 3° série, t. VIT). Paris, 1847. SOULAT-RIBETTE. — Famille des Characées : description et analvse des espèces de la Haute-Vienne, de la Corrèze, de la Creuse, de la 6harente et de la Dordogne. Paris, 1892. SOLMS-LAURACH (H.). — Note sur le Janczewskia, nouvelle Floridée parasite sur Chondria (Laurencia) obtusa, 3 pl. (Mém. Soc. Sc. Nat. Cher- bourg, t. XXI), 1878. 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Cherbourg, 1854). — Note sur un nouveau genre d'Algues de la famille des Floridées, 2 pl. ({bid.), 1855. à -— Recherches sur la fécondation des Fucacées (Ann. Sc. Nat., 4° série, ; t. III), 1855. % — Cf. BORNET et THURET. LURPIN (P.-J.). — Sur quelques Végétaux microscopiques, avec pl. col. Paris, 1827. -— Sur le nouveau genre Surirella (Mém. Muséum, t. XVI, p. 362), 1828. — Aperçu organographique sur le nombre considéré comme mulliplica- teur de 4, 8, 12, 16, 32 et 64 dans la structure des végétaux infé- rieurs, in-4°, 1 pl. — Possibiité d'obtenir un jour, à volonté, la reproduction d'un Végétal phanérogame de l’un des innombrables grains vésiculaires de glo- buline contenus dans les vésicules-mères, in-8°. Paris, 1828-1831. -—— Etude microscopique de la Barégine de Barèges et de la Barégine de Néris. Paris, 1830. UNGER (F.). — Sur l’Uscillaria labyrinthijormis Ag. (Ann. Sc. Nat. Bot., t. XI), 1839. VAILLANT (S.). —- Botanicon Parisiense, 1726. VAILLANT (L.). — De la fécondation des Cryptogames. Paris, 1863. VAN HEURK (.). — Traité des Diatomées, 35 pl., édit. franç. Paris, 1899. — Synopsis des Diatomées de Belgique, avec atlas de 144 pl. Anvers, 1880-1885. VAN TIEGHEM (P.). — Bactéries vertes (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XXVII), 1880. — Sycamina nigrescens, Volvocinée sans chlorophylle (/bid.). — Dimyslax Ferrieri (1bid.). — Note sur les Globules amylacées des Floridées et des Corallinées (Ann. Sc. Nat. Bot.), 1865. — Traité de Botanique. Paris. VAUCHER (J.-P.). — Histoire des Conferves d’eau douce, avec pl. Genève, 1800. — Mémoire sur les gaînes des Conferves (Journ. de Physiq., t. LIT), 1808. VERLOT (B.). — Guide du Botaniste herborisant. Paris, 3° édit., 1886 (Listes d'Algues dans diverses herborisations). …. WOoLLE (F.). — Fresh-Water Algæ of the United States, 2 in-8°, 150 pl. col. Bethlehem, 1887. -— Diatomaceæ of North America, 112 pl. col. Bethlehem, 1890. J — Desmids of U. S., 53 pl. col. Bethlehem, 1884. … WITTROCK (V.-B.) (1). — Prodromus Monographiæ OEdogoniearum (Nov. Act. Soc. Reg. Ups., 3° série, t. IX), 1874. WILLE, KJELLMANN, SCHMITZ, HAUPTFLEISCH und FALKENBERG Algen (Ency- clop. Bot. Engler et Prantl). Leipzig, 1890-1897. “3 ‘ai P, FOURNIER. ; (1) Les fascicuies 21 el 35 du texte de WiTrrock, NORDSTEDT et LAGERHEIM Alg. aq. Dulce. exs, * contiennent les descriptions des algues nouvelles disposées systématiquement (1889 et 1903) on 234 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES A propos de « Amanita cæsarea » Scop. — Je viens de lire dans un ouvrage très bien fait de M" Marguerite Belèze et intitulé : « Les bons et les mauvais Champignons », le passage suivant : « Dans la vaste et pittoresque forêt de Ram- bouillet, qui est pourtant si riche en espèces cryptogamiques de toutes sortes et que nous avons tant païcourue aussi bien pour herboriser qu’en suivant les chasses à courre, nous n’en avons jamais vu un seul échantillon et cela depuis plus de vingt ans! page 14 ». Je dois avouer que ces lignes m’ont bien surpris car cette Amanite est assez commune aux environs de Rambouillet, surtout du côté de l’'Etang-d’Or, de la forêt des Yvelines, etc. ; je la récolte et la mange tous les ans, au commencement d'août; elle est très connue des gardes-forestiers et des pauvres gens qui viennent la vendre à Rambouillet comme champignon comestible et la désignent foit bien sous le nom d’Oronge vraie. L’Amanite des Césars n’a pas encore été signalée, que je sache, dans la forêt de Rambouillet; les mycologues lui assignent généralement comme limite septen- trionale la forêt de Fontainebleau et la disent commune dans le Centre et le Midi. Rambouillet. D' VILLENEUVE. Question. — Depuis quelques années, je remarque, dans le parc de Rambouillet, un oiseau voisinant avec le Grimpereau dont il a, du reste, la taille et la couleur; mais il s’en distingue par le bec droit et il ne s'appuie pas sur l’extrémité de la queue pour grimper. Je ne puis croire qu’il s’agit d’une simple variété, et comme je n’ai pu reconnaître ce grimpeur dans les ouvrages spéciaux que j'ai consultés, je prie les Ornithologistes de bien vouloir me renseigner à ce sujet. Je profite de cette circonstance pour signaler l’extrême abondance d’un autre grimpeur, la Sitelle torchepot, surtout dans le parce du Château. Rambouillet. D' VILLENEUVE. Familiarité des Odonates. — Au cours de la belle après-midi du 1° juillet 1904, au parc de Baleine (Allier), j'étais occupé à étudier les mouvements et attitudes d’un Crocothemis erythræa Brullé O', posé sur une prairie voisine de l'étang, lorsqu'un Orthetrum cancellatum 1. S est venu se poser sur mon bras gauche ro gris) exposé au soleil, pour achever de dévorer une proie, à ce qu’il m’a semblé. Je signale le fait parce que c’est la première fois qu’il m’a été donné de le constater. Pour en revenir à C. erythræa ©, tout le monde connaît sans doute cet Odonate splendide dont l’éclat n’est comparable qu’à celui du rubis en plein soleil. Quand il vient de se poser, il se comporte souvent comme plusieurs de ses congé- nères, Z. depressa L. par exemple, et il porte, par saccades successives, les extré- mités de ses ailes étalées en avant. Mais chez C. erythræa, ce mouvement des ailes en avant est particulièrement remarquable, et j'ai pu m’assurer que l’angle formé par les ailés et-à l’intérieur duquel se trouve la tête de l’insecte, arrive à être voisin de 60°. Il est peut-être même plus petit. Parc de Baleine (Allier). G. DE ROCQUIGNY-ADANSON. Du déterminisme de la sexualité chez les Insectes. — Je me livre depuis quelque temps à l’élevage des Mouches à scie, surtout de celles qui vivent aux dépens des plantes cultivées dans les jardins, et j'ai fait au sujet du Pteronus ribesin Scop. quelques observations qu’il me paraît intéressant de faire connaître aux lecteurs de la feuille des Jeunes Naturalistes. M. Raymond, dans un travail paru dans les Annales de la Société Entomologique de France (année 1882, p. 287), après avoir expliqué que cette espèce fait trois couvains par an (ce que je ne crois pas tout à fait exact; j'espère pouvoir démontrer quelque jour qu’il y en a davantage), dit avoir fait la remarque qu’à la première éclosion, les mâles étaient en nombre à peu près égal à celui des femelles, mais qu’à la deuxième et à la troisième, les femelles étaient beaucoup plus nombreuses : 95 femelles pour 5 mâles au plus. Or les résultats auxquels je suis arrivé sont tellement différents que j'en ai été - : | )9r Notes spéciales et locales. 239 frappé et qu’ils m'ont incité à renouveler plusieurs fois l'expérience et même à la continuer encore en ce moment. Voici en quoi ils consistent : L'année dernière, le 30 juillet, je recueillis une petite quantité de fausses chenilles du groseillier, presque arrivées au terme de leur croissance, puisqu'elles cessèrent de manger au bout d’un jour ou deux après quoi elles s’enterrèrent. Du 15 au 28 août suivant, j'obtins 5 mâles et 11 femelles. Cette année j'ai recommencé l'élevage de cette Tenthrédinide et j'ai recueilli le 14 mai dernier une feuille de Ribes rubrum portant de jeunes larves venant d’éclore; le 31 mai elles se sont enterrées et m'ont donné du 8 au 12 juin 7 mâles, sans aucune femelle; je n'ai pu m'expliquer pourquoi le résultat était si maigre, car les fausses chenilles étaient certainement en plus grand nombre. Dans l'intervalle, le 26 mai, j'avais rapporté du jardin une autre feuille de gro- seillier portant également des fausses chenilles au début de leur vie larvaire; elles pénétraient dans la terre le 12 et le 13 juin et me donnaient du 25 juin à ce jour, 4 juillet, 20 mâles. Le sexe féminin brillait toujours par son absence. Or, quand on chasse la tenthrède du groseillier dans les jardins, on prend beaucoup plus de femelles que de mâles. Comment donc expliquer que je n’en obtienne plus dans mes élevages récents? Ne faut-il pas voir là une preuve de l’exactitude de cette théorie qui veut que le sexe, au lieu d’être déterminé ab ovo, soit sous la dépendance de la nutrition. S'il en est ainsi on peut concevoir que la suralimentation augmentant le nombre des femelles, les conditions malgré tout désavantageuses d’un élevage en captivité doivent donner la prédominance au sexe masculin. J’ai pensé que l’exposé de cette très modeste contribution à l’étude de la déter- mination du sexe pourrait intéresser mes collègues en entomologie; et je remercie Paimable Directeur de la F'eurlle des Jeunes Naturalistes d’avoir bien voulu m’ac- corder l’hospitalité de ses colonnes; ce qu’il y a certain, dans tous les cas, c’est que les faits que je signale doivent dépendre de l'élevage en captivité, puisque la première fois, ayant pris les fausses chenilles peu de temps avant leur transfor- mation j'ai obtenu 11 femelles sur 16, tandis que je n’en obtiens plus du tout quand je les nourris en captivité depuis le commencement. Lisieux. A. LOISELLE. Synonymie des Hyponomeutes. — Je remercie bien vivement M. J. Guignon, de l’intér:ssante réponse qu’il a faite à ma question relative à la synonymie des Hypo- nomeutes, et qui va me permettre de me reconnaître dans les quelques travaux que je possède sur ce genre embrouillé, mais j'avoue n'avoir qu’une médiocre confiance dans les différents articles auxquels il me renvoie au sujet de l’indication des plantes nourricières. Les diverses espèces d'Hyponomeutes se ressemblent tellement qu’il a dû souvent se produire des confusions et c’est pour essayer d’éclaircir la question que j'ai fait appel à l’obligeance de collègues plus compétents que moi; que M. Guignon me permette de lui citer notamment un article du Vaturaliste du 1° février 1902 (p. 29) dans lequel les ravages des haies d’aubépine sont attribués à C'ognatella, qui d’après M. Guignon lui-même ne vivrait que sur le fusain, le pommier et la bour- daine, tandis que l’aubépine ne nourrirait que padella (ou padellus). Dans le travail de M. Decaux paru dans la feuille des Jeunes Naturalistes (XXIITI, p. 22 et 203) Cognatella Tr. figure bien comme ennemi du pommier, et M. Guignon signale sur le même arbre C'ognatellus Hb. (= C'ognatella Tr.) et malinellus Z.; or Maurice Girard : l'raité d’Entomologie, III, p. 738, attribue les ravages considérables causés en Normandie par les Hyponomeutes à malinella (= malinellus) après avoir dit aussi que deux espèces vivent sur le pommier et offrent des difficultés considérables au point de vue de la détermination malinella, dont je viens de parler et malivorella Guenée, qui ressemblerait à padella, et qui vivrait surtout en Angleterre, où n'aurait pas été trouvé le véri- table malinella Zeller. Il ajoute que c’est malinella qui a été appelée cognatella par Duponchel. De son côté Kaltenbach (Pflanzenfeinde, p. 194) indique comme vivant sur le ommier Mmalinella et padella. sans doute par suite d’une confusion résultant de a ressemblance signalée par Gérard, tandis que Goureau (/nsectes nuisibles aua arbres fruitiers p. 126) donne malinella Dup. (qui serait le même que cognatella d’après Girard) comme vivant sur le pommier. : Ces quelques exemples me paraissent suffire à démontrer qu’une certaine obscurité règne encore sur ce point, surtout en ce qui concerne les arbres fruitiers, obscurité qu'il y aurait peut-être intérêt à dissiper. 230 Notes spéciales et locales. Pour ce qui est de vigintipunctatus Retz, il est certain qu'il vit sur les Sedum cultivés, mais je suppose qu'il a deux générations par an, car j'en ai élevé en juin 1900; les chenilles se sont chrysalidées entre les feuilles, et les papillons sont éclos le 25 juillet. Lisieux. : A. LoïSELLE. Insecies parasites des Renonculacées. — Aux espèces déjà citées (F. d. J. N., 1904, p. 188), j'ajouterai encore les suivantes : 1° Sur Clematis vitalba. — Melitwa maturna Li. (Interméd. des Bombyculteurs et Entomologistes, 1903, p. 21). Agrotis signum Fab. (Spuler, Die Schmetterlinge Europas, p. 143). 20 Sur Z'halictrum aquitegifolium et? Aquilegia vulgaris, Psecadia pyrausta Pal. — Espèce propre à la Russie où elle a été découverte par Pallas en 1771. Mais elle appartient aussi à la France, M. Jourdheuille a trouvé l’adulte dans l'Aube en mai et juin, dans la forêt de Clairvaux où il est assez commun. Voici ce qu’il rapporte de la larve : « La chenille a été découverte par Von Nolcken. Elle vit sur le Thalictrum aquilegifolium. Mais comme cette plante n'existe pas dans la localité indiquée, l’insecte doit vivre sur une espèce voisine, peut-être l’ancolie ». (Jour- dheuille, Catal. des Lépid. de l’Aube, p. 176). Saint-Dizier. C. FRIONNET. L’ « Erica lusitanica » en Bretagne. — Au numéro précédent (p. 185) dans une note très intéressante sur la flore et la faune lusitaniennes, M. A. Dollfus dit à propos de l’£rica lusitanica dans le S.-W. de la France et en Bretagne : « Ne devrait-on pas plutôt rattacher l’existence de cette plante dans ces régions à la flore lusitanienne ou atlantique ancienne, ete...? ». Elle semble bien, du moins en Bretagne, être naturalisée. | Je n’ai pas de donnée sur l’origine de son existence dans une lande du Petit-Minou, près Brest. Mais, hors de cette localité restreinte, l’£rica lusitanica n'existe en Bretagne, à ma connaissance que le long de la voie ferrée de Hanvek à Landerneau : 2 y fut semé volontairement, par M. Demolon, vers 1869 (Fl'eunlle des J. N. n° 403, page 153) ; il s’y est fixé d’une manière qui paraît bien définitive, maïs sans s'être répandu jusqu’à présent hors des talus des tranchées du chemin de fer. L’Ærica lusitanica, espèce caractéristique de 1la flore lusitanienne, a peut-être existé spontanément autrefois en Basse-Bretagne ; il serait intéressant de l’établir. Il ne semblait plus, du moins, faire partie de la flore armoricaine contemporaine avant son introduction récente. Puisse la note de M. A. Dollfus susciter, de la part de nos confrères zoologistes et botanistes, de nouvelles études et observations sur cette question intéressante et bien peu connue encore de l’histoire de la faune et de la flore de l’Ouest ! E. Rocez. Réponse à une question sur | « Ampelis garrulus ». — Le Jaseur de Bohême a été signalé l’hiver dernier en troupe assez nombreuse dans un jardin à Remiremont (Vosges). J’en ai vu un exemplaire tué. Il n'avait pas été signalé dans les Vosges depuis au moins 20 ans. Remiremont. D' A. PurTon. Errata au n° 405 (Ed. Rogez, Notes botaniques sur la Bretagne) +y Page 197, ligne 13 en remontant, au lieu de : Amaranthus, lire : Amarantus. — 903, — 18, au lieu de : AZ/icularsa, lire : Alicularia. _—— 203, — 8 en remontant, au lieu de : Cyphe, lire : Cryphæa. — 9203, — 4 — mettre une virgule entre les mots : Laz, Kaskadek. — 904, — 17 — au lieu de Modlin, lire : Moulin. 205, — 10, au lieu de : //ymenophyllur, lire : Æymenophyllum. 206, — 12, — S'eirpus Sarvwii, lire : Seirpus Savii. 209, — 8, — St-Renen, lire : St-Behen. Id. (G. Portevin, Diptères) : Page 210, Merodon clavipes, le lieu de capture est Tosny (non Fosny). — 213, lire Xanthandrus au lieu de Xantrandrus. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (744-04) cent nc Hfi-HR 1er Septembre 1904 — IVe Série, 34° Année — N° 407 _ La Ftuille Des Jeunes Vaturalisies FOSSILES DU REDONIEN D'ILLE-ET-VILAINE M. G.-F. Dollfus a donné au Congrès de l'A. F. À. S., à Angers, une liste des fossiles du Redonien de lIlle-et-Vilaine. J'avais moi-même, 11 y a quelques années, rassemblé d'assez importants matériaux pour l'étude de cette faune mtéressante, étude que j'ai abandonnée lorsque j'ai su que M. G.-F. Dolllus l'avait déjà entreprise. k Mes notes me permettent d'ajouter les quelques espèces suivantes à celles . indiquées par le savant géologue. Corbula carinala Duj. — Mém. sol. Tour., p. 37 (non figurées); Dollf. et Dautz., Conch. bassin Loire, 1, p. 80, pl. IE, fig. 1-14. Apigné (Coll. Lebesconte). Corbula Basteroli Horn. — Foss. Moll. Tert. Beck. Wien, If, p: 39, pl. TH, fig. 10 a-g. | Apigné (Coll. Lebesconte). Axinea Deshayesi Mayer (sp.). — Cat. Mus. Zurich, IT, p. 114 (non fig.). Lillion (Coll. Mus., Rennes). Axinea textus Duj. (sp.) — Mém. sol. Tour., p. 268, pl. XVII, fig. 15. Apigné (Coll. Mus., Rennes). Arca (Acar) Vincenti Cossm. — Cat. illust. foss. Paris, 5° fasc., p. 39 (non fig.). | Le Broquet (Coll. Lebesconte). Cardium (Divaricardium) discrepans Bast. — Mém. Soc. Hist. nat. Paris, I. D65,pl. VE fig. à. Le Broquet (fragments, coll. Lebesconte). Coripia Boisteli Dollf. et Dautz. — Pélecypodes et Brach. foss., Mioc. mov. N.-0. France, p. 30 (non fig.) Apigné (Coll. Mus., Rennes: coll. Lebesconte). Mangilia (Clathurella) labeo Duj. (sp.). — Mém. sol. Tour., p. 294, pl. XX, fig. 17, 18. Un compte 9 côtes longitudinales sur le dernier tour, au lieu de 8 au ma- ximum que portent les échantillons typiques de la Touraine. La côte trans- Versale formant carène est aussi plus saillante: ce dernier détail tient cer- tainement à ce que tous les spécimens de la Touraine sont plus ou moins roulés. Mais il n'y a pas lieu d'établir sur ces légères différences même une variété. Apigné (Coll. Harscouet de Kéravel). Temple du Cerisier (Coll. Lebesconte). Mangilia quadriltum Duj. (sp.). — Mém. sol. Tour., p. 291, Cossm. Essais paleon. comp., I, p. 119, pl. VIL, fig. 14. 938 A. PEYROT. — Fossiles du Redonien d'Ille-et-Vilaine. Plus petit que le type; 2 cordons seulement sur les tours moyens; la place du troisième cordon est occupée par une dépression qui rend la suture plus marquée. Pourrait-peut-être constiluer une variété. Apigné {Coll. Mus. Rennes). Columbella (Anachis) Hœrnesi May. — Journ. Conch., vol. 17, p. 283, pl. X, fie. 0: Apigné (Coll. Lebesconte). Menestho elegans Dollf. et Dautz. -— Feuille des Jeunes Natur., n° 194, p. 140 non fig.). Apigné {Coll. Mus. Rennes). Turbo baccalus Defr. — Dict. Hist. Nat., 46, p. 520. Apigné (Coll. Lebesconte). Le Drillia incrassata Duj. (Pleurotoma) de la liste de M. Dollfus doit prendre le nom de Drillia subincrassata d'Orb. — Antérieurement à Dujardin, G.-B. Sowerby avait appliqué à une autre espèce le nom de PI. incrassata. Toutes les espèces ci-dessus mentionnées existent dans les faluns helvé- tiens de la Touraine. Tours: | A. PEYROT. —— m— X( LES INSECTES PARASITES DES BERBÉRIDÉES I. — BERBERIS VULGARIS 1. Le Berberis Vulgaris, type de la famille des Berbéridées, est un arbrisseau épimeux, à feuilles ovales denticulées. Aux fleurs en grappes jaunes succède un fruit rouge d’une saveur aigrelette. Impitoyablement proserit ces dernières années, comme un actif propagateur de la rouille du blé, ce Joli arbrisseau s’est vu dernièrement réhabilité par MM. Eriksson et Fischler (Microgr. prép., 6 010): Parasites. I. COLÉOPTÈRES. Stylosomus üicicola Sulffr., var. rugithorax Ab. Ce petit Chrysomélide mesure de 1 à 2 millimètres. Entièrement noir avec les fémurs rembrunis, il est légèrement pubescent. L'écusson est nul, le corselet, submat, est légèrement ruguleux: les yeux sont ovales. La Q porte une fossette très profonde sur le dernier sillon ventral. Vit sur Berb. vulg., d'après E. Abeille. IT. LÉPIDOPTÈRES. I. Papilio podalirius L. 1. Chenille el Chrysalide. — La chenille, noire au sortir de l'œuf, prend ensuite une couleur jaune plus ou moins mélangée de brun roux: ies lignes dorsales sont jaunâtres; elle porte, en outre, des points rouges sur les anneaux et deux tentacules rétractiles exhalant une odeur désagréable et forte. La chrysalide, d'un vert Jaunâtre, à l'aspect d'une feuille morte légèrement enroulée. Elle passe l'hiver, attachée par une ceinture principale, à la base des arbustes nour- riciers. ji 2 ._. GourY el GUIGNON. — Les Insectes parasiles des Berbéridées. 239 N.- _— ss 2. Papillon. — Le papillon a les ailes jaune pâle, ornées de lignes trans- verses, alternativement grandes et petites. Les inférieures sont mar- quées de deux lignes noires aboutissant à un œil noir, bleu et ferrugineux. Le bord inférieur est noir avec quatre lunules bleues : queue noire. — Toute la France. Mai, juin. Fontainebleau. Tephroclystia exiguata. Hylotoma berberidis. Cécidomyine indéterminée (Grossi.) (Très grossie.) (Grandeur naturelle.) Il. Catocala julminea Scop. 1. Chenille (1) et Chrysalide. — Se métamorphose vers la fin de juin. Chry- salide bleuâtre entre des feuilles reliées par des fils de soie. . Papillon. — Les ailes supérieures, d'un gris cendré, ont l'espace su- périeur ombré de brun et bordé d'une ligne oblique sinuée; vient ensuite une éclaireie gris blanchâtre atteignant le bord de l'aile et | limité par un espace brunâtre: lignes coudées en M, très aiguës: 2 {aches réniformes blanchâtres surmontant une autre tache de la même couleur et bordée de noir. Ailes inférieures jaune fauve avec | deux bandes noires, la supérieure en anneau allongé, 52 millim. — Centre, Est; Juillet, août. HI. Lasiocampa quercüs L. 4. Chenille et Chrysalide. — La chenille passe l'hiver collée aux tiges des arbustes. Elle se chrysalide à la fin de juin dans une coque brun noirâire, dure, gommée et mêlée de poils urticants. 3. 2. Papillon. — Les quatre ailes sont d'un brun ferrugineux se fonçant graduellement jusqu'à une ligne médiane jaune fauve, nettement tracée, le reste de l'aile est plus clair: en outre, les supérieures sont marquées d'un point blane cerclé de noir, © plus grande jaune paille, avec la ligne médiane se fondant graduellement jusqu'à l'ex- trémité de l'aile. Le mâle vole en plein jour avec une grande rapidité. — Juillet, 50 à 55 millim. Fontainebleau. 11 Saturnia pavonia L. 1. Chenille et Chrysalide. — La chenille, qui ressemble beaucoup à celles des Vanesses, vit d’abord en société, après la troisième mue elle mène une existence solitaire. Elle atteint toute sa taille à la fin de (1 Ghenille atlénuée aux deux extrémités, lêle oblique, une longue épine au milieu du dos, un groupe de trois épines plus peliles après le thorax, un autre aux derniers anneaux, robe | gris bleuâtre (d'après Berge). | 240 GOURY et GUIGNON. — Les Insectes parasiles des Berbéridées. juillet et se file une coque. Le papillon éclôt en mars-avril suivant; quelquefois la deuxième année. 2. Papillon. — Le papillon a les ailes supérieures brun lavé de rougeûtre, les inférieures jaune fauve. Chaque aile porte un œil de paon; cet œil, dans les ailes supérieures, est placé sur une tache, plus clair et compris entre deux lignes, l’une droite, raide; l'autre, anguleuse et sinuée. © plus grande, gris cendré avec les quatre yeux sur un espace blanchâtre ou bleuâtre. — 60 millim. Mars, avril. — Fon- tainebleau. V. Eriogaster lanestris L. 4. Chenille et Chrysalide. — Les chenilles de ce bombycide sont velues . et habitent des cellules particulières, réunies sous une même tente de soie. Elles se dispersent, pour se chrysalider, dans une coque ovale, jaunâtre, formée d’un tissu très serré. — D'après certains auteurs, le séjour en chrysalide serait de 2, 3, 4 et même 7 ans. — Fontainebleau. Le papillon. — Le papillon à le corps ferrugineux, noircissant à Pex- trémité chez la femelle. Les ailes, également ferrugimeuses, sont mar- quées de deux gros points blancs et traversées d'une ligne flexueuse. L'espace compris entre cette Hgne et le bord de l'aile est saupoudré de blanc. Les ailes inférieures, plus pâles, sont traversées d’une ligne plus large. — Septembre, octobre, puis mars, avril. 32 à 35 millim. VI. Ériogaster Catax L. 1. Chenille el Chrysalide. — La chenille a les mêmes mœurs que la pré- cédente. 2, Papillon. — Le papillon a les ailes supérieures jaune fauve avec le tiers inférieur lavé de violet clair; elles sont transversées par deux raies transverses, ferrugineuses, peu marquées et séparées par un gros point blanc. Les ailes inférieures sont lavées de violet clair. Q plus grande avec les ailes supérieures bordées d’une raie jaune t l'abdomen terminé par un bouquet de poils d'un gris argenté. — Mai, juin. 32 millim. VII. Gastropacha quercijolia L. 4. Chenille et Chrysalide. — La chenille, demi velue, grande, allongée, aplatie en dessous, possède, de chaque côté, de fausses pattes diri- gées en bas. Fond gris cendré roussâtre, une tache bleue cerclée de noir sur les 2° et 3° anneaux; une éminence conique sur le 41°. Cette chenille vit solitaire sur tous les arbres fruitiers où elle passe l'hiver collée à une branche pour atteindre toute sa taille en juin-Juillet. Cocon pulvérulent, en fourreau allongé, brun foncé. 2. Papillon. — Corps d'un ferrugineux plus ou moins foncé. Les quatre ailes, très dentelées, sont de la même couleur avec un glacis violet à l'extrémité; trois lignes foncées et ondulées les traversent; au repos, les inférieures débordent les supérieures et font saillie engai- nante de leur bord antérieur. — Juin, juillet. Commun dans toute la France. — Fontainebleau. VIT. Thecla pruni L. 1. Chenille et Chrysalide. — Celle chenille, en forme de cloporte, est d'un vert pâle, légèrement jaunâtre, avec la ligne dorsale jaunâtre et Ja stigmatale d’un jaune blanc; elle est marquée de 6 à 7 traits obliques de chaque côté. Carnassière. Mai. Chrysalide courte, ar- rondie, attachée par la pointe anale et par une ceinture. La durée | de la chrysalidalion est de 16 jours. Le “ GourY et GUIGNON. — Les Insectes parasites des Berbéridées. 241 2. Papillon. — Le papillon a les ailes brun foncé marquées de taches jaunes manquant souvent aux supérieures. Les ailes inférieures sont traversées d'une bande d'un jaune vif entre deux rangs de points, dont le supérieur est surmonté d’arcs blancs. — Centre, Est. 34 miilim. Juillet. — Fontainebleau. IX. Rhizogramma detersa Esp. 1. Chenille el Chrysalide. — Chenille grosse, cylindrique, luisante, vivant à la base de la plante nourricière. Hiverne et atteint toute sa taille en avril-mai. Chrysalide en terre dans une coque. 2. Papillon. — Thorax gris bleu bordé de noir, ailes supérieures d'un oris bleu légèrement roussâtre; plusieurs lignes verticales dont l'une atteint presque une ligne transversale grise marquée de points noirs. Taches irrégulières écrites en noir el formant, par leur rencontre, un V très ouvert. Ailes inférieures d’un blanc bleuâtre; nervures . brunes; bande marginale grise. — #5 millim. Basses-Alpes et Dau- phiné. . _X. Tephroclystlia exiguala Hh. 1. Chenille et Chrysalide. — La chenille raide, carénée sur les côtés, est d'un vert foncé, marqué de trois lignes brunes, une dorsale et deux latérales; le quatrième anneau et les suivants sont ornés d'un lo- sange rougeâtre. Septembre. Chrysalide effilée, aiguë. 2. Papillon. — Les ailes supérieures étroites, d’un gris roux, sont {ra- versées par des lignes noires et anguleuses. La ligne coudée est bordée intérieurement de traits noirs; après elle, vient une ligne À de points noirs entre deux points blancs. Le trait cellulaire est noir L. el bien marqué. Les ailes inférieures, plus claires, sont traversées E par des lignes confuses et marquées d’une tache noire cunéiforme L au bord abdominal. Franges rousses entecoupées de brun. Q iden- tique. — Mai, juin. Toute la France. 18 à 20 millim. Parasité par : Apanteles juniperatæ et À. xanthostigmus; Meteorus De sculellator et M. versicolor; Microplilis tuberculijera et M. spec- tabilis. XI Larentia berberala Schitf. 1. Chenille et Chrysalide. — La chenille rugueuse, courte et ramassée, est d’un brun jJaunâtre ou rougeâtre; elle est marquée sur le dos de taches plus foncées, irrégulières et parfois bordées de blanc. Au repos, elle se replie en deux comme si elle avait une charnière au milieu du corps. Juin, août. Chrysalide en terre. 2. Papillon. — Le papillon a les quatre ailes d’un gris cendré plus ou 4 moins lavé de roussâtre. Les supérieures sont traversées par trois principales lignes foncées : celle du milieu, composée de deux lignes parallèles, décrit vers le haut, où elle est le plus visible, deux angles très aigus laissant entre elle et celle qui la précède un espace clair | | formé d'une bande ou de deux taches superposées. Entre les lignes 4 principales courent d’autres lignes très fines. Les ailes inférieures +5 sont traversées de plusieurs lignes grises ondulées: une ligne de {traits noirs précède la fange qui est grisâtre. — Juillet et août. 25 à 20 millim. Q identique. Toute la France. XII Eucomia certata Hb. 1. Chenille et Chrysalide. — Chenille courte, épaisse. Tête et extrémité du dernier anneau d'un brun rouge: dos gris violet, ventre gris bleuâtre. Sur chaque côté, une ligne noire marquée de taches stig- matales orange. D'abord abritée dans des feuilles pliées en gousses, cette chenille vit ensuite à découvert. Juin. Chrysalide enterrée. 242 GouRY et GUIGNON. —- Les Insectes parasites des Berbéridées. 2. Papillon. — Le papillon a la tête, les antennes, le thorax et l'abdomen d'un brun rose; ce dernier, aigu chez les deux sexes, porte un trait noir sur le premier anneau et un chevron brun sur les autres. Les quatre ailes sont d'un gris testacé clair avec effet rougeûtre. Les supérieures très aiguës sont traversées par trois lignes : la supé- rieure double arquée; celle du milieu, composée de plusieurs lignes noires tantôt écartées, tantôt réunies en une seule bande; lPinfé- rieure grise, festonnée, s'élargit à l'angle interne. Entre ces lignes courent d’autres lignes plus pâles, ondulées. Les ailes inférieures ont les mêmes lignes, mais moins bien marquées et sur fond plus pâle. La frange concolore est surmontée d'une ligne très noire den- telée. 55 millim. © pareille mais plus grande. Juillet. Le papillon hiverne et reparait en mars-avril. Parasité par : Apanieles difficilis; Meteorus chrysophthalmus. XII. Eucosmia montivagala Dup. (d'après Bercé). 1. Chenille et Chrysalide. — (?). | 2. Papillon. — Le papillon très semblable au précédent a les ailes gris cendré, sans reflet rougeâtre : la ligne inférieure est blanchâtre, dentée et se continue sur les ailes inférieures. Les autres lignes se distinguent à peine du fond de l'aile. Ce papillon se distingue surtout de l'£ucosmia certata par les poils épais et comprimés qui gar- nissent les jambes postérieures du mâle. © identique. 40 millim. Juillet. Basses-Alpes. XIV. Mamestra thalassina Brkh. 1. Chenille et Chrysalide. — Chenille rose, cylindrique, à tête globuleuse; elle se chrysalide à terre parmi les feuilles de la plante nourricière et y demeure jusqu'en mai ou juin de l’année suivante. 2, Papillon. — Le papillon a des aïles supérieures d’un rouge brun un peu cuivreux, plus foncé vers l'extrémité de l'aile. Les lignes médianes sont grises bordées de noir; l'inférieur, blanche, forme, vers le milieu, un Æ bien marqué, sur lequel viennent aboutir plu- sieurs traits noirs bien marqués. Les taches bordées de noir sont de la même couleur que l'aile; la tache claviforme est appuyée à un trait horizontal, noir, réunissant les deux lignes du milieu. Frange brune entrecoupée de blanchâtre. Ailes inférieures gris brun à frange blanchâtre..Q identique. 38 millim. Toute la France. XV. Mamestra contigua Vill. 1. Chenille et Chrysalide. — Mêmes mœurs et mêmes époques que la précédente. 2. Papillon. — Le papillon, semblable au précédent, s’en distingue par la couleur des ailes supérieures, gris jaunâtre nuancé de brun, et sur- tout par la tache jaunâtre bi-dentée placée au-dessous de l'orbieu- laire; elle se lie en haut à l’orbiculaire, en bas à la tache grisâtre de l'espace subterminal de l'aile. Mai, juin. Partout et peu rare. — 38 millim. XVI Hypalima binolella Thun. l. Chenille el Chrysalide. — Parvenue à toute sa taille, cette chenille a la tête noire finement bordée de blanc; le dos, le ventre et l'anus sont d’un gris bleuâtre, une large raie blanche et une petite strie transversale sur les deux derniers anneaux. Cette chenille vit dans les sommilés des rameaux dont elle relie les feuilles par un léger tissu. 2. Papillon. — (7). Eclôt en juin-juillet. XVIT Gelechia tessella Hb. GOURY et GUIGNON. — Les Insectes parasites des Berbéridées. 243 1. Chenille et Chrysalide. — Cette chenille vit en juin entre deux feuilles liées ensemble et dont elle dévore l'intérieur. 2. Papillon. — (?). Juin-juillet. XVIII Dasychira selenilica Esp. 1. Chenille. — En avril-mai. Chrysalidation : 3 à # semaines. 2. Papillon (?). — Ce papillon est parasité par le Rhogas geniculator. XIX. Doloploca punclulana Schiff. Chenille, Chrysalide, Papillon (?). G. GOURY et J. GUIGNON. (A suivre.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE SFAX (Tunisie) Au mois d'avril 1903, ayant eu l'occasion de faire un voyage dans le sud Tunisien, grâce à mon ami le docteur Morin, j'ai pu faire une étude spéciale de la Géologie des environs de Sfax, ville où Je suis resté plus de trois mois. Quelques courses plus lointaines m'ont permis d'examiner les [les Kerkennab, dont l’une, Rharbi, la plus près de Sfax, est à 18 kilomètres à PEst de cette ville. On peut y parvenir sur une barque de pêcheur d'éponges en quatre heures si l’état de la mer est bon. Dans la direction du Sud, une autre course m'a mené à 80 kilomètres de Sfax, à Bordj Achichima, où J'ai observé des plages anciennes à Strombus mediterraneus Duclos. La série stratigraphique des terrains des environs de Sfax, en commençant par les formations les plus récentes, se résume dans le petit tableau suivant : FORMATIONS TERRESTRES. FORMATIONS MARINES. Moderne... DCE ERA RRRRRRNES | Vases marines. $ ( Plages récentes à Murex trunculus Linné. Hu À récent..….......................................… pneus de Sfax à ZLoripes lacteus 2 ; Poli. D 0 ClCaire bufacé à héliæ. }......................,..................,,,,..... 0 Plages anciennes à Strombus mediterra- à, ‘ ancien. 4 Terrain « subatlantique » neus Duclos. de Pomel. À & PE PRE TIM RE EE RER RER Je signalerai pour mémoire les petites dunes modernes couvrant toute la surface de la plaine s'étendant au Nord de Sfax jusqu'à Sidi-el-Krafi et au Sud jusqu'à Tinah. Plage récente à Murex trunculus Linné. La partie Est de la côte de Sfax nous présente deux couches de terrains appartenant au Pleistocène récent. La couche supérieure est composée d'un Sable quartzeux contenant des galets de même nature. Elle renferme une quantité énorme de mollusques; elle a été déposée en lits très réguliers: son épaisseur varie de 30 à 50 centimètres et cette couche est visible sur une longueur de plus de 400 mètres. Les mollusques que l’on v trouve appartiennent tous à la faune actuelle vivante de la région; cependant quelques espèces y sont plus rares ou plus _ abondantes que celles récoltées actuellement. 244 P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax (Tunisie). En général la coloration des mollusques contenus dans cette couche a entièrement disparu; cependant il faut faire exception pour les genres Bulla, Nerilina, Phasianellu. Voici une première liste des mollusques provenant de cette couche : GASTROPODES Chiton olivaceus Spengler. Acanthochiton discrepans Brown. ITaliotis lamellosa Lamk. F'issurella neglecta Defr. Trochocochlea turbinata Boxn. Calliostoma dubium Philipp. C. unidentatum Philippi. C. striatum Linné. C. fraterculus Mont. Gibbula barbara Mont. G. latior Mont. G. turbinoides Desh. Phasianella tenuis Da Costa. Ph. speciosa Mühlf Neritina viridis Linné. Cyclonassa neritea Linné. Fulima sp. ! T'urbonilla sp. ? Adeorbis subcarinatus Mtg. Natica Josephinia Risso var. PE Reere. N. hebrœa Martyn. N. antricata Donovan. Crepidula crepidula Linneé. C', unguiformis Lamk. T'runcatella truncatula Drpd. Rissoa monodonta Bivona. , auriscalpium Linné. R. parva Nat. variété. Jè. geryonia Brusina. ER. spongicola Mont. Alvania lineata Risso. l'issoina Bruguieri Payraudeau. Nassa Ferussaci Payraudeau. N. inutabilis Linné. N. imutabilis Linné, var. N. tenuicosta Mich. T'urritella decipiens Mont. Vermetus cristatus Biondi. V. gigas Bivona. Vermetus intestinum Lamk. Pirenella conica Blainv. Bittium reticulatum Da Costa. B. reticulatum Da Costa, var. Mont. T'riforis perversus Linné. minor Mont. ecxiqua Murex acanthophorus Mont. M. Blainviller Payraudeau. M. trunculus Linné. M. trunculus Lainné, var. Dautz. M. trunculus Linné, var. conglobata Mich. Ocinebrina corallina Seacchi. Engina bicolor Montraire. Columbella rustica Linné. C. cuneata Mont. C’. minor Seacchi. scripta Linné. scripta Linné, var. elongata Phil. C. G'ervillei Payraudeau. Euthria cornea ‘Gray. Epidromus reticulatus Deblaino, var. albine. Clathurella contigua Mont. C. Loviciæ Philippi. C. radula Mont. C!. hastrix De Crist. et Jan. Aptysis Syracusanum Linné. F'usus rostratus Olivi. Mitra Savignyi Payraudeau. M. l'utescens Lamk. M. ebenus Lamk, var. ch1. | Conus mediterruneus Brug. C,. mediterraneus Brug., var. BDD Raphitoma brachystoma Phil, Retusa truncatula Brug. ITædropleura secalina Philippi. Mangilia rugulosa Philippi. Menesto Humbolti. Bulla columnæ Delle Chiaje. ITaminea hydatis Linné. Helix constantinensis Forb. Leucochroa candidissima Drpd. Pomatia melanostoma Dxpd. Helix aspersa Muller. Amycla corrmiculum Olhvi. Marginella Philipp Mont. M. clandestina Brocch1. dilatata QG plicatula Broc- rubens SCAPHOPODES Dentalium dentalis Linné. PELECYPODES G'astrochæna dubra Pennant. Gastrana fragilis Linné, var. tina. T'ellina planata Linné. T'ellina pulchella Lamk. Erycina ovata Philipp. Donax semistriatus Pol. Donazx venustus Poli. Lareit- l'apes decussatus Linné. T', aureus Gmelin. Leptum squamosum Montagu. Montaguia bidentata Montagu. Venus verrucosa Linné. Cardium edule Linné. C', papillosum Poli. C exiquum Gmelin. DR De 3 Fe je RD 40 P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax /Tunisie). 245 . Chama gryphoïides Lamk. Arca Noe Linné. _ Jagonia réticulata Poli. Barbatia lactea Lainné. Loripes lacteus Poli. Modiola barbata Linné. _ Loripes transversus Broon. Radula inflata Chemnitz. _ Collia sebetia. Chlamys varia Lainné. _ Cardita trapezia Linné. Chl. hyalinia Poli. _ Venericardia antiqua Lanné. Chl. flexæuosa Poli, var. biradiata _ Nucula sulcata Born. Riler1. _ Pectunculus pulosus Lanné. Chl. glaber Linné, var. suleata Lamwk. _ P, violascens Lmk. Ostrea stentina Payraudeau. Arca barbata Linné. J'ai observé des couches analogues à Sidi-Mansour, au Nord de Sfax, et . à Tunis. Argile bleue de Sifax à Loripes lacleus Poli. Cette couche sableuse repose à Sfax sur une argile bleuâtre d’une épais- seur visible de 30 à 50 centimètres, qui contient de nombreux lits de plantes décomposées et passées à l’état de tourbe, et quelques mollusques parmi les- quels prédomine Loripes lacteus Poli. Cet horizon doit se continuer dans toute la partie Sud de la ville française «de Sfax, car je l'ai retrouvé avec une épaisseur de 2 mètres dans un puits creusé lors des fondations faites pour construire les nouvelles écoles de gar- cons. En cet endroit, cette argile repose sur un calcaire jaunâtre, à grains … grossiers, composé surtout de débris de bryozoaires. Calcaire tufacé à Helix. À 2 kil. 500 au Nord-Ouest de Sfax, sur la route de Sidi-el-Hadj-Hellal, j'ai rencontré le calcaire à Helix. Il est visible sur près de 500 mètres de lon- gueur et seulement à gauche de la route. La partie supérieure, qui parait remaniée, est formée d’un calcaire caverneux, brisé en morceaux, qui sont englobés dans un calcaire friable. Les Helix qui se trouvent dans cette partie de la masse ne sont pas déterminables, étant donné leur mauvais état de conservation. La partie inférieure, au contraire, est formée d'un calcaire gri- satre, dur, compact, très bien stratifié; J'v ai récolté : | Leucochroa candidissima Drpd. 3 ? Helix Newkopsi L. Bourg. ? H, elitha L. Bourg. ? H, (Xerophila) Sp.? Celte formation n’est visible dans la région de Sfax qu'en ce seul endroit, el, quoique près de là il existe une autre tranchée très importante aboutissant . au Bir-Chikr-Rohou, elle n'y à pas été rencontrée. Plages anciennes à Slrombus medilerraneus Duclos. Le développement des plages anciennes à Strombus medilerraneus Duclos dans la région de Sfax est très remarquable. Nous allons l’examiner en détail dans chaque localité. - Immédiatement au Nord de Sfax et dans toute la plaine de Moulinville, on rencontre, de 50 centimètres à 1! mètre au-dessus du niveau de la mer, un banc de coquilles de 30 à 50 centimètres d'épaisseur; visible dans les coupes occasionnées soit par: la route de Sidi-Mansour, soil par celle de Sidi-el-Had]- — A\hmed-el-Kreribi, soit dans les excavations faites par les oueds pendant là Saison des pluies. . Aun kilomètre au Nord de Sfax, en suivant le bord de la mer et à 50 mètres . de la maison du garde-côte, le gisement est visible sur plus de 15 mètres de … longueur; il a en ce point une épaisseur moyenne de 30 centimètres, C'est un 246 P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax (Tunisie). sable calcaire blanchâtre légèrement argileux contenant parfois des cristaux de gypse lenticulaire; il est recouvert par les apports récents de sables jau- nâtres qui recouvrent toute la plaine. Ici ce sont Cerithium vulgatum Brug. et Loripes lacteus Poli qui dominent. Nous représentons sur la carte ce point par le chiffre 1. Les points 2 et 3, situés respectivement à gauche et à droite de la route de Si-el-Hadj-\hmed-el-Kreribi, devaient être plus vaseux, car Cardium edule Linné y est en proportion de 50 % par rapport aux autres genres de coquilles. Un puits creusé à droite de la même route, au point 14, montre la coupe sui- vante : IE. = Sable jaunâtre de ‘surface... 2. SN 030 IT. — Sable blanchâtre argilo-calcaire avec coquilles................. 050 I. — Sable jaunâtre. visible sur.…..:.44022 Ro 0"50 où se trouve le niveau de l’eau. Plus au Nord, au point 4, entre la route de Sidi-Mansour et le bord de la mer, à 4 kil. 500 de Sfax, dans une olivette, on retrouve les mêmes coquilles avec Murex trunculus Linné en abondance. ? La même route, 500 mètres plus loin vers le Nord, recoupe une petite colline. Le banc de coquilles est visible sur plus de 200 mètres de longueur, et avec une épaisseur variable de 30 à 60 centimètres, toujours même abon- dance de Cerilhium vulgalum Brug., Loripes lacteus Poli. Comme j'aurai souvent à mentionner ce point, je lui donne le nom de Tranchée Morin, du nom de mon confrère et ami, qui m'a aidé avec tant de dévouement dans mes recherches. Ce point, distant de Sfax de 5 kilomètres, est renré- senté sur la carte par le chiffre 5. C’est la limite extrême Nord de la couche sableuse coauillère appartenant aux plages anciennes à Strombus mediter- raneus Duclos. Au Sud de Sfax, ce terrain n’est représenté que par auelaues vestiges de mollusques, au point 7, distant des remparts de Sfax d'environ 200 mètres. Poussant notre examen plus au Nord encore, on observe une modification, dans l'allure des plages anciennes: de friables les couches se transforment en un calcaire qui atteint une grande dureté: il est visihle depuis la maison du Caïd de Sfax, dans l'Hennechir-el-Mezra, jusau’à 3 kilomètres, au Nord de Sidi-Mansour. Ce ealeaire est renrésenté par le chiffre 6 sur la carte. Depuis la maison du Caïd. les rouches de terrains s'élèvent insensiblement pour arriver au point 61, à 4 kil, 200 au Nord de Ia maison dun Caïd, à former une petite falaise de 4 mètres de hauteur. nuis nouvel ahaïssement, le calcaire, près de Sidi-Mansour, disnaraît sous les éhanlis: il renaraîf anrès cet endroit, où ilest à 2 mètres du niveau moven de Ia mer pour disparaître an noïint 62? et faire place à une lagune saumâtre qui est le commencement du Gholt-el- Merdasia. Le calcaire auaternaire est écalement, visible dans la neltite île de MAda- gascar. à l'entrée du port de Sfax. En examinant auelaues-uns des fassiles trouvés dans cette île, on canstatera ail existe des liens intimes entre ces coauilles et celles nrovenant de Fîle Rharbi. Pour observer dans tout son dévelopnement le raleaire qualternaire, il faut aller au Marabout de Sidi-Yousouf, au Sud de lîle Rharbi. Le point le plus élevé au-dessus du niveau de la mer sert de base au Marabout: Ini-zmôme est construit avee ce caleaire, Ce Marahout est visible à. plus de 10 Lilomètres en mer: en re naïnt, les falaices ont 6 mètres de hauteur: elles se prolonsent au Nord et à l'Est sur plus de 4.000 mètres de longueur et vont s'abaissant insan’an niveau des lagunes et disparaissent sous les amas vaseux, comme à Sidi-Mansour. P. BÉDÉ, (A suivre|. Notes spéciales et locales. 247 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Protection des plantes alpines. — Le préfet des Alpes-Maritimes vient de prendre l'arrêté suivant relatif à l'interdiction de l’arrachage, du transport et du colportage des plantes alpines : ARTICLE PREMIER. — L’arrachage des plantes alpines, telles que : les saxifrages, les génépis, le thé des Alpes, les lys, les tulipes, les narcisses, les potentilles, les centaurées, les anémones, l’ornithogale, les orchidées, la fougère à feuilles persis- tantes, la grande gentiane, l’arnica, etc., est interdit dans les boïs, forêts, prairies et pâturages alpestres communaux, soumis ou non au régime forestier. (Cette nomenclature de plantes alpines est indicative et non limitative.) En ce qui concerne les forêts et bois domaniaux, gérés par l’Admin'stration des Forêts, l’arrachage de toutes espèces de plantes est réglementé par les ordonnances du 1% août 1827 (art. 169) et 4 décembre 1884 (art. 2). ART. 2. — Le transport et le colportage des plantes alpines sont également for- mellement interdits. ART. 3. — Des autorisations d’arrachage pourront être exceptionnellement accor- dées par l'Administration préfectorale aux botanistes et autres savants qui en feront la demande. ART. 4. — La constatation des contraventions aux prescriptions de cet arrêté est confiée aux agents de la force publique. ART. 5. — MM. les maires, la gendarmerie, les commissaires de police, les gardes champêtres et les gardes forestiers sont chargés de l’exécution du présent arrêté qui sera affiché dans toutes les communes du département et inséré au recueil des actes administratifs de la Préfecture. Parnassius mnemosyne /L. S. N.) à la Sainte-Baume. — La chaîne de la Sainte- Baume s'élève au milieu des bassins de l’'Huveaume et du Gapeau qui lui doivent l'existence. Elle s'étend de l’Ouest-$S.-0O. à l’Est-N.-E. sur une longueur presque rectiligne d'environ 12 kilomètres, délimitant à peu près les départements des Bouches-du-Rhône et du Var, et séparant le Plan d’Aups (700 m. d’altitude) qu’elle domine par sa face Nord absolument verticale, couronnée dans toute son étendue d’une arête rocheuse formant le plus beau belvédère de Provence, des vallées de Signes et de Cuges qui s'étendent, au Sud, au pied de ses pentes arides mais faci- lement accessibles. C’est sur le versant Nord, dans le département du Var, que s'étend en amphithéâtre la célèbre forêt de la Sainte-Baume, formée d'arbres gigantesques et séculaires,. Limitée en bas par le Plan d’Aups, elle étend sa luxuriante végétation jusqu'aux sommets où elle est dominée par la Sainte-Grotte et le Saint-Pilon, objets de pieux pèlerinages se rattachant au séjour que fit en ce lieu sainte Marie-Magdeleine. En suivant les crêtes de l'Est à l'Ouest, on rencontre plusieurs sommets dont les plus importants sont : le Pic des Glacières, 1,010 m. d'altitude; le Pic Saint-Cassien, 1,154 m.; le Pic des Béguines, 1,124 m., et enfin, à l'extrémité du massif, le Pic de Bretagne, 1,062 m., qui commande le col du même nom s’ouvrant en descente rapide dans la merveilleuse et toute méridionale vallée de Saint-Pons. Les diverses altitudes et expositions de la région de la Sainte-Baume font de cette partie du territoire provençal un pays de peu d’étendue où le naturaliste est sûr de rencontrer une flore et une faune des plus variées, répondant à des zones climatériques très différentes. De nombreux exemples pourraient être cités à l'appui de ce que nous avancons, et la découverte que nous y avons faite, 1l y à quelques années déjà, d’un Chiroptère alpin, Vespertilio Bechsteini (Congrès international de zoologie, 1888), ainsi que celle plus récente du Parnassien dont nous allons parler en sont de nouvelles preuves. C’est au pied des roches qui constituent le Pic de Saint-Cassien, dans la prairie 248 Notes spéciales et locales. naturelle assise sur les argiles de décalsification des terres urgoniennes, et bordant au Nord de la chaîne le sommet et la crête qui relie le Pic de Saint-Cassien à celui des Béguines, à environ 1,100 m. d’altitude, que vole Parnassius mmemosyne. C’est là que notre excellent ami, M. Powell, l’a rencontré une première fois, le 7 juin 1901, et que nous l’avons capturé nous-même en grand nombre cette année, le 29 mai. Parnassius mnemosyne vit mêlé à Aporia cratægi, dont il se distingue à première vue par son vol plus lent et moins soutenu. On l’aperçoit dès sept heures du matin et nous avons pu en capturer, en deux heures, quinze exemplaires, dont douze mâles très frais et trois femelles vierges. Ce papillon, comme Cratægi, se pose fréquem- ment; il se plaît surtout sur les buissons de Æosa pimprenellifolia qui bordent la prairie à la partie inférieure, formant aux roches qui surplombent l’abîme une guirlande du plus joli effet. À défaut d'éléments provenant d'origines certaines, nous n’avons pu comparer nos échantillons à ceux des Alpes et des Pyrénées, mais nous nous proposons de les étudier à ce point de vue. Nous pensons que la chenille de notre Mnemosyne provençal vit comme sa congé- nère des autres pays sur les C'orydalis, et nous espérons la trouver l’année prochaine sur Corydalis solida, qui croît à la Sainte-Baume, D’ P. Srepr. Quelques Lépidoptères rhopalocères non encore signalés près de Marseille. Papilio podalirius. Gen. œst. Zancleus Z. — Semble être un cas de dimorphisme saisonnier. Remplace à Marseille et dans la région le type en août et septembre, et est presqu’aussi abondant que Podalirius aux éclosions précédentes. Nous l’avons obtenu d’éclosion provenant de chenilles des variétés jaunes, roses et vertes trouvées sur différents arbres fruitiers. Gonopteryx cleopatra. Gen. œst. Italica Gerh. (Massiliensis Foulquier). — Ce cas de dimorphisme estival, signalé en Provence par notre ami, M. Foulquier, se rencontre aussi quoique rarement au printemps avec la première génération. Nous en avons capturé plusieurs exemplaires cette année dans les premiers jours d’avril. S'agit-il de chrysalides tardives ayant hiverné? car les individus étaient très frais. Vanessa io L. — La chenille de cette espèce est très commune dans différentes localités de notre banlieue. En mai 1902 et 1903, nous avons trouvé de nombreuses colonies de cette espèce qui nous ont donné de sunerbes papillons sur les orties qui croissent le long du ruisseau entre Camoins-les-Bains et le hameau de la Treïlle, ainsi qu'au bord de l'Huveaume, entre la Penne et Saint-Menet. Dans cette dernière localité, ces chenilles, très nombreuses, vivaient avec celles de Vanessa urticæ et Ata- lanta, maïs elles commencaient leur évolution alors que les deux autres espèces étaient déjà près de la nymphose. Nous avons capturé le papillon beaucoup plus rarement, mais dans les localités les plus variées des environs de Marseille, et, cette année encore, le 26 juin, nous en avons pris nn exemplaire © dans nos collines. Argynmis paphia, ab. Q Valesina Esp. — Nous capturons tous les ans cette belle aberration, en juin, dans la vallée de Saint-Pons et à la Sainte-Baume, sur la lisière du bois; mais elle est plus rare que la variété Zmmaculata. = Cette année, le 16 juin, nous l’avons obtenne d’éclos'on d’une chenille que nous avions trouvée, le 13 mai, à Saint-Pons. sur des violettes avec quelques autres abso- lument semblables qui nous ont donné Paphia tvpe. La chenille de Va/esèna, pouvons- nous donc dire, ne diffère pas de celle qui produit l’espèce type. D' P. Srepi. Saga serrata, à la Sainte-Baume. — Le 11 juin dernier, au cours d’une chasse de nuit, nous avons trouvé au pied du Pic de Bretagne, sur une touffe de Doryenmium subfructicosum, deux larves du rarissime Orthoptère Saga serrata. La plus grande, une Q, mesure près de 6 centimètres de longueur, sa tarrière compte pour un tiers dans la longueur totale. L'autre, beaucoup plus jeune, mesure à peine 2 centimètres 1/2 de longueur et est privée de tarrière. N'ayant pu, à notre grand regret. rapporter ces intéressants animaux en vie, nous les conservons secs dans notre collection. Marseille, D' P. Srepr. AE AL Notes spéciales et locales. 249 # ._ Question. — Quel est l’insecte dont la larve, blanche, 1 "/", se trouve en ce moment … (fin juillet) dans l’amande du fruit du Cerisier laurier-cerise ou Laurier au lait k 2€ erasus lawro-cerasus Juss.)? À la surface du fruit attaqué, on perçoît facilement - une tache noire; vue de près, c’est une excavation, irrégulièrement circulaire, à bord —. un peu relevé, 2%/" de diamètre, au centre de laquelle est une élévation tronquée. _ L'auteur ne serait-1l pas un Anthonomus? _ Le Creusot (Saône-et-Loire). C. MARCHAL. Ex. Question. — Je désire connaître la diagnose de Perdix melanocephala Rippel (1835), espèce de l’Arabie. Vilassar de Mar (Barcelona). À. DE ZULUETA. 10 Question. — J’ai pris, le 7 août, une Q de Papilio machaon qui diffère du type en ce que, aux ailes inférieures, la bande transversale noire ornée de six taches — bleues, au lieu d’avoir du côté extérieur les six taches jaunes comme la couleur du —._ fond de l’aile, a les deux taches supérieures fortement teintées de fauve, surtout la — première qui est à peu près envahie par cette nuance. De plus, la dernière tache, qui - précède la tache en forme d'œil qui se trouve au-dessus de l’angle inférieur de cette a est presque entièrement du même fauve rouge que celui de la tache en forme œil. C’est la première fois que je prends cette aberration en Charente, je serais heureux de savoir s1 elle a été signalée dans d’autres localités et si elle y est rare ou abondante ? »À Angoulême. G. Dupuy. — Errata. — Page 226, lire 7. græcus, au lieu de agræcus; page 228, lire Æ. ngri- cornis, au lieu de negrecollis. REVUE DE FAITS SCIENTIFIQUES De l'influence du grefiage sur l’odeur des fleurs de la Vigne. — M. Daniel, pro- fesseur à la Faculté des Sciences de Rennes, qui depuis plusieurs années poursuit des études si remarquables sur la greffe, a eu l’occasion de faire dernièrement une constatation fort intéressante : c’est que le grefflage des vignes a une grande influence sur l’odeur de leurs fleurs. Ayant trouvé un champ d'expériences très bien aménagé, installé dans la Gironde, et comprenant plus de 500 combinaisons — de greffages établies comparativement, 1l y remarqua que, d’une façon générale, — l'odeur des fleurs (soumise en outre à l'appréciation de plusieurs personnes non —_prévenues et dont les avis furent tout à fait concordants) n’était plus la même { % dans les vignes greffées que dans les individus francs de pied appartenant aux mêmes variétés. L’odeur restait tantôt agréable, mais plus faible et différente de …. celle de la vigne normale, tantôt elle était plus fade, désagréable et parfois plus ou moins mielleuse comme dans les fleurs de certaines variétés américaines. Certains — sujets ont paru avoir sous ce rapport une influence plus marquée que d’autres; ainsi le Rupestris du Lot semble avoir sur les Cabernet un effet nettement défa- … xorable, quand la variation est plus faible pour le Sauvignon et le Sémillon par exemple. Des expériences répétées permettront seules de faire un classement _ Scientifique de ces variations. # 250 Faits scientifiques. — M. Daniel s’est demandé en outre, en présence de ces curieuses modifications de l’odeur, s1 la structure de la grappe était changée à la suite du greffage et l’examen des coupes transversales faites à un centimètre et demi au-dessous du point d'insertion du pédoncule, lui à permis de constater que la structure du pédon- cule de la grappe est modifiée plus ou moins à la suite du greffage, suivant la nature du sujet sur lequel le greffon se trouve placé et la nature de la soudure; ce qui paraît varier le plus ce sont les tissus conducteurs des greffons et souvent les parenchymes eux-mêmes. Ces observations anatomiques corroborent les faits reconnus expérimentalement, à savoir que l’aoûtement des tissus varie suivant les porte-greffes et les greffons. La moindre différenciation des tissus de soutien est la caractéristique de la vie en milieu humide; l’aoûtement bien prononcé est au contraire la caractéristique du milieu sec. On conçoit que la coulure physio- logique due à l'excès de sève arrivant à la fleur soit favorisée dans le premier cas, et empêchée ou atténuée dans le second. On a reconnu que les Riparia passent pour avancer la maturité de leurs greffons et leur permettre de mieux s'aoûter, les Rupestris passent pour produire l'effet inverse en général, ainsi que la coulure. Le changement d’odeur est donc attribuable à une différence d'alimentation de la fleur due à ces modifications anatomiques et partant physiologiques. Il est probable que les modifications ainsi observées au moment de la floraison dans le système conducteur des inflorescences se retrouveront dans le même sens au moment de la maturation des raisins On sait déjà que les fruits venus sur la plante vivant en milieu sec sont plus sucrés que les fruits de la même plante vivant en milieu humide. Etant donné que le bouquet des vins est lui-même fort variable suivant les conditions du milieu, il est bien probable qu’il changera lui-même plus ou moins à la suite du greffage. Certaines observations ont déjà été faites à ce sujet. (L. DANTEL, /nfluence du grefjage sur l'odeur des fleurs de la vigne, d. Bull. Soc. Seientif. et Médicale de l'Ouest, Rennes, 1904, p. 380-385). Procédé pour l'élevage des petits animaux, à l’aide de la « Ghlorella vulgaris » en culture puie.— Parmi les desiderata des zoologistes, il en est un particulièrement important, c’est la possibilité de faire vivre un animal et de lui faire parcourir en captivité son cycle évolutif complet. Quand il est permis de réaliser les conditions voulues, les difficultés du travail sont en grande partie aplanies, puisqu'il est ainsi permis d’avoir des échantillons en nombre, et de les observer à tel moment de leur évolution qu’il convient pour les besoins de leur étude. M. Hérouard a fait des recherches pour remédier à ces difficultés et 1l est arrivé aux résultats suivants : Parmi les facteurs de la vie des animaux d’eau douce il en est deux qui jouent un rôle capital, ce sont la substance nutritive et la température et comme il est facile de régler celle-ci dans les expériences de laboratoire, M. Hérouard s’est attaché à chercher les substances présentant les qualités nutritives nécessaires dans Ia plupart des cas et que l’on puisse préparer suivant les besoins. On peut distinguer dans le plancton dont se nourrissent les petits animaux d’eau douce, une partie végétale et une partie animale, cette dernière comprenant entre autres des petites espèces uniquement végétariennes (tels certains Infusoires), et des espèces de taille plus grande vivant tout à la fois aux dépens de la partie végétale et des petites espèces uniquement végétaliennes. Ces trois sortes d’éléments nutritifs paraissent devoir suffire dans la plupart des cas à l’élevage des animaux d’eau douce. Il semble donc qu’une substance végétale unicellulaire dont les éléments soient petits, non agglutinés mais libres et d’un poids spécifique sensiblement égal à celui de l’eau de façon à y rester en suspension, devrait permettre d'élever les petits animaux végétaliens d’une part et à l’aide de ceux-ci, les espèces s’accom- modant d’une nourriture mixte. La substance végétale qui paraît être la clef du problème est la C'horella vulgaris, algue qui présente les qualités énoncées e1-dessus, et qui, pouvant se cultiver par les moyens usités en microbiologie, peut être obtenue en culture pure sur divers milieux. La culture des Chlorelles qui paraît répondre le mieux aux besoins des zoologistes est la culture sur pommes de terre. Les Chlo- relles qu’on y ensemence s’y propagent sur une épaisseur assez grande pour qu’on puisse avec une palette de platine prélever la substance dont on a besoin sans détacher avec elle le milieu de culture sur lequel elle repose. Cette culture se fait suivant les méthodes habituelles, dans des tubes à essai étranglés un peu au-dessus de leur base ; les pommes de terre sont coupées en demi-cylindre corres- pondant au diamètre intérieur du tube; on met dans le tube un mélange d’eau et de glycérine, on ferme le tube avec un tampon d’ouate et on stérilise à l’auto- clave à 2 atmosphères ; il est bon de répéter plusieurs fois l'expérience pour obtenir une stérilisation complète. — L’ensemencement se fait avec précaution pour éviter uit Ami CORRE EE L2 2 Dr ‘ n Y Faits scientifiques. 251 la contamination par les germes de l’air; on prélève les Chlorelles à l’aide d'une griffe de platine passée à la flamme et on les dispose dans le tube en ayant soin d’écorcher la pomme de terre avec la griffe, formée d’un pinceau de fils de platine recourbés en crochets, soudé au bout d’une tige de verre. M. Hérouard a constaté ce fait intéressant, c’est que le C'hlorella vulgaris des eaux douces s’accommode fort bien de l’eau de mer, bien qu’elle y reste moins faci- lement en suspension; on peut remédier à cet inconvénient en ajoutant jour- nellement un peu de Chlorelles prélevées directement sur le milieu de culture. . Enfin ces cultures se faisant non dans l’eau, mais sur un milieu solide, peuvent aussi servir à nourrir de petites espèces végétaliennes d’animaux terrestres. On pourra donc, grâce à ce procédé : élever en vase clos les larves et petits animaux dans un milieu stérilisé et aéré; connaître la qualité de la nourriture absorbée; doser la nourriture pour un temps donné; ajouter à un milieu connu une substance déterminée pour étudier son action sur un organisme mis en expé- rience sans être gêné par des facteurs indéterminés ; continuer l’élevage d'animaux mis en expérience sans être dérangé par les saisons. (Edg. Hérouarn, WNouveau procédé pour l'élevage des Larves et des petits De vulgaris en culture pure, dans Bull. Soc. Zool. France, 1904, p. 110-114). LISTE DÉPARTEMENTALE DES NATURALISTES ET DES INSTITUTIONS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE DÉPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE Rennes : ANTOINE, répétiteur à l’Ecole d'Agriculture. — Botanique. | BÉZIER, conservateur du Musée d'Histoire naturelle. — Géologie. BLEUSE, naturaliste, 11, rue de la Bletterie. — Æntomologie. Boni (Eugène), professeur à l'Ecole de Médecine, 6, rue Lafayette. — Bactérologre. Borpas (l' L.), maître de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences, 45, avenue du Mail-d’'Onges. — Æntomologie générale, Histologie et Anatomie des Insectes. CoLLEU, jardinier-chef du Jardin des Plantes. -— Plantes vivaces. CRIÉ, professeur à la Faculté des Sciences. — Botanique générale. DaAxTEtz, professeur à la Faculté des Sciences, 18, rue de la Palestine. — Zotanique - agricole et horticole, Biologie végétale (étude de la greffe). DucomerT, professeur à l’Ecole d'Agriculture. — Pathologie végétale. Duxamer, chef des travaux d’Anatomre et d'Histologie à l'Ecole de Médecine, 17, quai Lamartine. FONTAINE, naturaliste, 9, rue de la Visitation. GÉRARD, conservateur des Hypothèques. — Æntomologie. GUÉGUEN (J.), naturaliste, 7, rue Châteaurenault. GUÉRIN (Joseph), chargé des travaux de zoologie à la Faculté des Sciences, 22 ii aven. de la Tour-d’Auvergne. — Æémiptères, C'éphalopodes, Malacologie biologique. Guitrez, professeur à la Faculté des Sciences, 32, rue Gurvand. — /chtyologie. — HARSCOUET DE KÉRAVEL (Constant), 5, rue Lafayette. — Géologie. —……HOULBERT, professeur au Lycée, au Bois-Rondel. — Æntomologie biologique : C'o- 4 léoptères, Orthoptères ct Botanique (Cryptogamie). Hvumgerr (Henri), étudiant, 12, rue Joseph-Sauveur. — ZLépidopt. et Hymén., Bot. : Ë Phanérog. de France. | | JAMBON, préparateur à la Faculté des Sciences, 24, rue Gurvand. — Botanique. JULIEN, professeur de Sylvieulture à l'Ecole d'Agriculture. KERFORNE, chargé de conférences à la Faculté des Sciences, 16, rue de Châteaudun. — Géologie, Graptolithes fossiles (terrains primaires), Minéralogie. LABARAQUE (Edouard), 38, faubourg de Fougères. — Æntomologie. LAUTIER, chef des travaux physiologiques à l'Ecole de Médecine, 3, rue de Rohan. 222 Liste des Naturalistes de France. Rennes (suite) : LEBESCONTE, pharmacien. — Géologie. (Très importantes collections géologiques de Bretagne.) LEpoux, professeur à l’Ecole d'Agriculture. — Zootechme. LESAGE (D' Pierre), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, professeur suppl. à l'Ecole de Médecine, 5, quai Chateaubriand. — Botanique, Anatomie et Physrot. Mizon (Abbé), 21, boulevard Sévigné. — Géologie. OBERTHUR (Charles), 36, faubourg de Paris. — Zépidoptères du Globe. OBERTHUR (René), 44, faubourg de Paris. — C'oléopteres du Globe, Botanique (Her- bier de la Godelinais), Orchidées. (Les collections de MM. Oberthür sont une des curiosités scientifiques de Rennes.) PARADIS, répétiteur à l'Ecole d'Agriculture. — Zoologie. PERRIN DE LA TOUCHE, professeur à l’Ecole de Médecine, 6, rue d’Argentré. — Hostol. ROUMAIN DE LA TOUCHE, 22, rue de la Monnaie. — C'oléopt. européens et exotiques. RoussEAU, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Géologie. SEUNES, professeur de géologie et de minéralogie à la Faculté des Sciences, 40, route de Fougères. — Géologie, Echinides fossiles. SEYOT, préparateur à la Faculté des Sciences, 5, rue Vau-St-Germain. — Botanique appliquée à l'agriculture. ToPsENT, professeur à l’Ecole de Médecine, 95, avenue du Mail-d'Onges. — Spon- giaires, Pycnogomides, Vers parasites. UNIVERSITÉ DE RENNES : l'aculté des Sciences. — Importantes collections géolo- giques et paléontologiques, relatives surtout à la Bretagne (professeur Seunes). — Collections de Botanique, et surtout belle collection de Paléobotanique relative aux terrains crétacé supérieur et éocène (professeur Crié). — Collections zooio- giques, remarquable série d’Ostéologie comparée (professeur Guitel). Ecole supérieure de Médecine. MUSÉE SCIENTIFIQUE DE LA VILLE DE RENNES (aile sud et rez-de-chaussée du Palais Universitaire), fondé en 1853 par Marie Rouault ; d’abord exclusivement géoio- gique (collections Marie Rouault), actuellement consacré aussi à la zoologie (directeur depuis 1887, M. T. Bézier). — Collections principales : I (Géologie) : Marie Rouault (bassin silurien de l’Ouest, Géologie générale) ; H. Le March’Adour (Paléontologie); de Limur; marquis de Robin; Toulmouche (Minéralogie); Bézier (séries bretonnes). — IT (Zoologie) : F. Duval (Conchyliologie); de Monthuchon (Ornithologie); Ch. Oberthür (Entomologie); André (2d.); Sir W. Griffith (ed.); Docteur J. Besnard (Insectes d’Obock), etc. JARDIN DES PLANTES. — Belle série de plantes vivantes; pas d’herbiers (M. Colleu, jardinier-chef). ECOLE NATIONALE D’AGRICULTURE. Station entomologique de Bretagne (à la Faculté des Sciences), création de l’'Uni- versité. — Collections d’Insectes utiles et nuisibles, de Galles, etc. (directeur : M. Guitel). — Faune entomologique armoricaine (secrétaire : M.Guérin). — Labo- ratoire d'Entomologie expérimentale, élevage et biologie des Insectes. Société scientifique et médicale de l'Ouest (Bulletin depuis 1891). Association française Pomologique. BEAUCHÊNE (F. DE), 95, rue de Laval, Vitré. — Æ£'ntomologre. BEsnARD (A.), Dol. — Botanique. | DuparT, professeur au Petit-Séminaire, Saint-Méen. — Conchyhologre. FERRIER, pharmacien, Vitré. — Mycologre. : | Henry (P.), Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine). — Coléoptères, Lépidoptères. MarrTEez (Le colonel), Cancale. — Mollusques vivants. ROUVEAUD, percepteur à Saint-Servan. Entomologie. Surcour (Jacques), forêt du Ménil, par Plerguer. — Æntomologie. Paris (Le général), La Haute-Guais, Dinard. — Bryologie. Musée de Saint-Malo. — Belle collection de Coquilles et bonnes séries de Crustacés, Mollusques et Poissons préparés par l’ancien et habile conservateur, M. Cheftel. Musée de Vitré (au Château). Musée de Fougères (au Château). Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. me Imp. Oberthiür, Rennes—Paris (869-04) Û Pia Octobre 1904 | _ IVe Série, 34° Année _— No 408 a FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, très abondants; Djerba, Gabès, d’après M. Dautzenberg; de cette dernière localité, échantillons représentés dans la collection de M. Marot. CYPRÆA (Bernaya) (1) LURIDA Linné. J'ai trouvé un seul échantillon de cette espèce dans le Quaternaire ancien. Il mesure 46 millimètres de longueur et 30 millimètres de largeur à la partie la plus large, c’est-à-dire au tiers inférieur de la coquille. Get échantillon est un peu plus ovalaire que l'espèce tvpique de la Méditerranée; en outre notre cyprée est caractérisée par un labre très élargi à sa partie supérieure. La spire de notre échantillon, qui est adulte, est complètement cachée à l'inté- (1) Voir Essais de Paléoconchologie, par M. Cossmann, V° livraison, 1903, p. 156. à L e } P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax (Tunisie). 259 “rieur de la coquille et à peine visible de l'extérieur. Ouvrage cilé. M. Daut- zenberg ne signale pas vivante cette espèce dans le Golfe de Gabès. QUATERNAIRE ANCIEN : oc — Sidi-Yousouf. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Est vivante en d’autres points de la Méditerranée. Signalée très commune à Oran par M. Pallary dans sa notice intitulée Coquilles marines du littoral du département d'Oran, 1900, p. 301. Strombus mediterraneus Duclos. Cette espèce caractéristique du Quaternaire ancien est assez répandue dans les plages anciennes de l'Est de la Tunisie. Nous nous sommes livrés à une comparaison minutieuse entre Strombus mediterraneus Duclos, récolté par nous en Tunisie, et Strombus bubonius (2) Lamk., appartenant à la collection . de M. G.-F. Dollfus, provenant du Gabon, et je n’ai pu y constater aucune différence assez sensible motivant la séparation des deux espèces. Pomel, dans sa Carte géologique de l'Algérie, 1889, p. 191, s'exprime ainsi « Une des espèces les plus remarquables de ces dépôts est un Strombe au- » jourd'hui disparu de la Méditerranée, désigné sous le nom de Sfrombus » mediterraneus, et fréquent dans les plages soulevées de Ia Berbherie. Ii » aurait, dit-on, son équivalent dans le Sfrombus bubonius des Canaries, » qui en est du moins très voisin. » Pour nous, ce n’est qu'une seule et - même espèce. Mesures moyennes de cette coquille : hauteur, 88 millimètres; diamètre, y compris le labre, 55 millimètres. J'ai récolté en outre un exem- plaire de cette espèce à l'île de Madagascar, à l'entrée du port de Sfax, qui mesure : hauteur, 125 millimètres; diamètre, v compris le labre, 85 milli- mètres. Caractères de cette espèce : Test pesant, forme ventrue; ouverture strombiforme par excellence; spire très courte, égale au cinquième de la longueur totale; 7 tours s'accroissant d'une façon anormale, le dernier formant à lui seul presque toute la coquille: tours ornés de digitations épineuses au nombre de 7 par tour, développées surtout sur le dernier. Ouverture très longue, peu large: gouttière posté- rieure peu sensible: labre très épais déversé à l'extérieur, surtout à la base, avec une inflexion très sensible formant une languette à la partie supérieure de la coquille: bord du labre légèrement ondulé; columelle tordue légèrement en arrière, puis en avant, à la partie supérieure; bord columellaire lisse, bien dévelopné, s'étalant sur le dernier tour; à la partie extérieure de la coquille et sur le labre on peut observer quelques légers plis spiraux qui contribuent au plissement de celui-ci, ces deux derniers caractères visibles sur les très bons échantillons seulement. Diagnose refaite d'après des échantillons recueillis au Marabout de Sidi-Yousouf, sud de l’île Rharbi, groupe des Iles Kerkennah. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf, très abondants: Ile de Madagascar, près Sfax, deux échantillons seulement. MUREX (Muricantha) (1) TRUNCULUS Linné. Cette coquille se rencontre dans tous les gisements des environs de Sfax; . À Lamk., Animaux sans vertèbres. 3° édition, Bruxelles ER III, p. 74. () Voir Essais de Paléoconchologie, par M. Cossmann, 190, # livraison, D:.av 260 P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sfax /Tunisie). elle n'atteint pas une très grande taille; l'échantillon de grandeur maxima que j'aie récolté mesure 59 millimètres de longueur. Ouvrage cité, signalé p. 32 sous le n° 208. (JUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf, un seul échantillon; Tranchée Morin, Plaine de Mou- Hinville, très abondants, mais en mauvais état de conservation dans cette der- nière localité; Sidi-Mansour, un échantillon signalé plus haut pour sa taille. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, Sidi-Mansour, assez rares. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, Sidi-Mansour, Carthage, abondant partout; Gabès, Djerba, d'après M. Dautzenberg. MUREX (Muricantha) TRuNcULUS Linné, var. dilatata Dautz. Cette variété de Murex est celle qui est la plus répandue dans l'Est Tunisien; c'est également celle qui atteint la plus grande taille. Nous possédons un échantillon de cette variété du Quaternaire récent qui mesure : longueur, 84 millimètres; largeur, 70 millimètres. Cette espèce est caractérisée par le grand développement de ses épines axiales. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf, rare, un seul échantillon ; Tranchée Morin, assez rare; Plaine de Moulinville, assez rare; dans cette localité cette coquille est toujours de petite taille, ne dépassant pas 40 millimètres de longueur; île de Madagascar, près Sfax, assez rare; Bordj Achichina, assez rare. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, assez commun; Sidi-Mansour, très commun, échantillons toujours en bon état de conservation, fréquemment ils présentent des traces de coloration; Carthage, commun. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, Ile de Madagascar, commun ; Gabès, collections de MM. G.-F. Dollfus et Marot. Murex (Muricantha) TRUNCULUS Linné, var. conglobala Mich. Cette variété est assez rare; on la rencontre fossile aux environs de Sfax; sa taille est assez grande; nous possédons un échantillon de 70 millimètres de longueur. Dans cette variété, les épines sont oblitérécs et disparaissent presque sous les varices axiales qui, elles-mêmes, sont beaucoup moins sen- sibles que dans la variété dilatata. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Tranchée Morin, rare, un seul échantillon. (QUATERNAIRE RÉCENT : Loc, — Sfax, assez rare; Sidi-Mansour, rare. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, assez rare. MuREx (Muricantha) TRUNCULUS Linné, var. mirla Bédé. J'ai fait connaître, dans le Bulletin du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, numéro de novembre 1903, cette nouvelle variété, que j'ai récoltée a - dans le Quaternaire récent, où elle se rencontre assez fréquemment. Elle possède toute une série de caractères mixtes entre les deux variétés précitées, dilatala et conglobata. I serait très intéressant de connaître l'aire de disper- - Sion de cette espèce, savoir si elle est répandue sur toute la côte de Tunisie - ou si elle est localisée dans la localité où je l'ai recueillie, Sidi-Mansour, F QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sidi-Mansour, abondant. ? HELIX ELITHA L. Bourguignat. M. Pallary, le conchyliologiste d'Oran, qui a bien voulu se charger de 4 l'examen de mes Helix fossiles, a cru reconnaître cette espèce dans des échan- tillons que j'ai recueillis dans le calcaire tufacé de Sfax, comme je ne possède — pas de bon échantillon de cette espèce, je ne puis que l’mdiquer provisoi- . rement en attendant de nouvelles recherches. PLEISTOCÈNE MOYEN : Loc. — Sfax, deux échantillons. ? HELIX NEWKOPSI L. Bourguignat. J'ai récolté à Sfax un échantillon qui pourrait être rapproché de celte espèce, mais comme il est malheureusement endommagé, je le signale avec un point de doute; voici du reste la note de M. Pallary à ce sujet : « Très » Jolie forme qui serait à rapprocher de Helix Newkopsi L. B., mais il est » impossible de préciser sa détermination dans un tel étal. » PLEISTOCÈNE MOYEN : Loc. — Sfax, rare, un échantillon seulement. HELUX (Xerophila) sp.? Je signale également une coquille de la section des Xerophila sans pouvoir préciser davantage. Je n’ai trouvé qu'un seul exemplaire de cette forme, et encore est-il en fort mauvais état; il mesure 6 millimètres 1/2 de largeur et 4 millimètres 1/2 de hauteur. PLEISTOCÈNE MOYEN : Loc. — Sfax, un échantillon, rare. HELIX (Macularia) CONSTANTINENSIS Forbes. J'ai observé cette espèce terrestre parmi les coquilles marines du Quater- naire récent de Sfax; elle a dû être entraînée à la mer par les Oueds, dont le courant, pendant la saison des pluies, est parfois très violent, lors de la formation du banc même de coquilles. Mes échantillons fossiles ne diffèrent pas sensiblement des échantillons vivant dans la même localité. PLEISTOCÈNE MOYEN : ——. Loc. — Sfax, assez rare. ; FAUNE ACTUELLE : | Loc. — Sfax, Carthage, Tunis, Sousse, Oued Chaffar, abondant partout. _ Gabès, collection de M. Marot. HELIX (Pomalia) MELANOSTOMA Drpd. . J'ai recueilli cette espèce dans les plages anciennes de la Plaine de Moulin- … ville, en même temps qu’une autre espèce terrestre, Leucochroa candidissima 262 P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sfax (Tunisie). Drpd. Mes échantillons ont le dernier tour un peu plus globuleux que l'espèce vivante à Sfax. D'autre part, si nous les comparons à des échantillons du Pleistocène d'Oran, que M. Pallary m'a obligeamment offerts, nous consta- tons que ceux-ci ont des stries d’accroissement beaucoup plus grosses et plus rugueuses que nos échantillons de la Plaine de Moulinville, qui sont presque lisses. D'autre part, le peristome de Pomatia melanostoma Drpd., d'Oran, est plus déjeté vers le haut, ce qui donne à celui-ci une ouverture d'apparence un peu plus ovalaire que dans les échantillons de Tunisie; le bord columellaire de mes échantillons présente encore quelques traces de coloration. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Plaine de Moulinville, très rare. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, Sidi-Mansour, rare. FAUNE ACTUELLE : | Loc. — Carthage, Tunis, Sousse, Sidi-Mansour, Sidi-Yousouf, Sfax, Oued Chaffar, Bordj Achichina; abondant partout. HELIX (Helicogena) ASPERSA Müller. Je n'ai récolté qu'un seul exemplaire de celte coquille; elle est fossile dans le Quaternaire récent de Sfax. Je n'ai pas trouvé cette espèce vivante dans la localité. Mon échantillon mesure : largeur au dernier four, 43 millimètres, hauteur, 37 millimètres. Comparé aux échantillons vivants d'Oran, je ne constate que très peu de différences; l’ouverture est un peu plus large et un peu plus ovalaire ; le dernier tour est, proportionnellemént, un peu plus grand et un peu moins globuleux que dans l’esnèce vivante : tandis que la spire est très finement ornée par des stries d’accroissement, le dernier tour présente au contraire des arrêts dans le développement de la coquille, qui se traduisent par des épaississements du test. QUATERNAIRE RÉCENT Loc. — Sfax, un seul exemplaire. LEUCOCHROA CANDIDISSIMA Drpd. Cette espèce se trouve fossile en assez grande abondance dans le calcaire tufacé de Sfax et dans les plages anciennes à Strombus medilerraneus Duclos, où elle se trouve accidentellement. Les échantillons du calcaire tufacé de Sfax présentent des variations assez sensibles. Je possède un échantillon qui est un peu plus aplati que l'espèce typique vivante dans la région; les tours sont un peu moins globuleux, la snire est un peu moins haute. Sur une autre coquille, au contraire, je constate qu’elle se rapproche de la variété conoïdea, que j'ai recueillie vivante à l'Oued Chaffar, au Sud de Sfax, sans que je puisse cependant la rapprocher de cette espèce. 2 Dans les plages anciennes à Srombus mediterraneus Duclos, j'ai retrouvé cette espèce dans le gisement de la Plaine de Moulinville, où ces coquilles sont de plus petite taille que l'espèce vivante; une de ces coquilles mesure : diamètre, 20 millimètres; hauteur, 16 millimètres. Au contraire le gisement de Sidi-Yousouf nous a fourni des coquilles de bonne taille ; l’une d'elles mesure : diamètre, 27 millimètres; hauteur, 20 millimètres. Cette espèce est également représentée dans les plages récentes à Murex trunculus Linné. P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax /Tunisie). 263 QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Plaine de Moulinville, Sidi-Yousouf, assez rare. QUATERNAIRE MOYEN : Loc. — Sfax, très commun. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, assez rare. FAUNE ACTUELLE : | Loc. — Carthage, Sfax, Sousse, Oued Chaïfar, commun partout. Var. major, Oued Chaffar, assez commune. Var. conoîdea, Oued Chaffar, assez commune. Var. euborgia, Carthage, commune. C’est dans les récoltes que j'ai faites à Carthage que M. Pallary a reconnu la nouvelle variété euborgia du Leucochroa candidissima Drpd.; cette nou- velle variété est constamment et fortement carénée. MACTRA LARGILLIERTI Phil. C’est la première fois que l’on signale cette espèce dans les plages anciennes à Strombus mediterraneus Duclos de la Tunisie. Je dois sa détermination à MM. Dollfus et Dautzenberg. Il est curieux de constaler ainsi la présence d'espèces vivantes actuellement sous les tropiques dans le Quaternaire ancien du Nord de l'Afrique. Cette espèce se rencontre assez fréquemment au Marabout de Sidi-Yousouf, quoique les échantillons parfaitement intacts soient assez rares. On peut voir en cet endroit un banc de plus de 200 mètres entièrement constitué par elle. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf (Ile Rharbi). FAUNE ACTUELLE : Loc. — Gabon, d’après les échantillons de la collection de M. G.-F, Dollfus. EASTONIA RUGOSA Chemnitz (1). Cette espèce ne vit plus actuellement dans le Golfe de Gabès; comme l'a fait remarquer M. Pallary, cette espèce ne vit plus actuellement que dans l'Ouest Algérien, où elle est très rare, sur les côtes du Maroc, de Tanger à Mogador, et sur celles du Portugal. La surface de cette coquille est ornée de côtes colorées ravonnantes, assez bien marquées, qui s’effacent sur le côté antérieur de celle-ci. J'ai récolté cette espèce fossile dans les Plages anciennes à Strombus mediterraneus (2) Duclos. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf (Ile Rharbi), rare. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Arzew, Mers-el-Kébir, Beni-Saf, d'après M. Pallary. TELLINA PLANATA Linné. Cette espèce se rencontre assez fréquemment dans le Quaternaire ancien de la Tunisie, sa forme est presque constante: cependant un exemplaire que le (1) Voir Cog. marines du liltoral du département d'Oran, 1900. P. Pallary, p. 408. (2) Voir Cog. miocènes de la Touraine, par Dautzenberg et Dollfus (Mémoires S. G. F., T. X). 264 P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sfax /Tunisie). j'ai recueilli dans la Tranchée Morin est proportionnellement moins allongé et plus large. Dimensions moyennes de la coquille : longueur, 45 millimètres, hauteur, 28 millimètres. Dimensions de l'échantillon de la Tranchée Morin : longueur, 38 milli- mètres; hauteur, 29 millimètres. Ouvrage cilé, signalée p. 13 sous le n° 59. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf, rare; Tranchée Morin, Plaine de Moulinville, assez abondante. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, assez abondante. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, commune; Gabès, collection de M. Marot; Djerba, d’après M. Dautzenberg. CARDIUM TUBERCULATUM Linné. Cette coquille est très rare dans l'Est Tunisien, où je ne l'ai recueillie que fossile dans les plages anciennes à Strombus medilerraneus Duclos. Ouvrage cité, signalée p. 10 sous le n° 36. Mes échantillons du Quaternaire ancien n'atteignent pas une grande taille : longueur, 38 millimètres; hauteur, 35 mil- limètres, et sont parfaitement adultes; je les ai comparés à des exemplaires vivants d'Oran et je n’ai pu y trouver de différences, si ce n’est leur tailie. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc, — Sidi-Yousouf, rare. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Gabès, d'après M. Dautzenberg. CARDIUM EDULE Linné. Cette espèce est une des plus fréquentes des plages anciennes; en quelques points, ce sont, presque exclusivement avec Cerithium vulgatum Brug., les seules coquilles représentant les gisements de Quaternaire ancien. Cette coquille, si fréquente dans la Tranchée Morin et dans certains points de la plaine de Moulinville, est au contraire assez rare dans les autres gise- ments. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Tranchée Morin, Plane de Moulinville, avec de très nombreuses variétés, mais la variété Lamarcki Reeve y est de beaucoup Ha plus abon- dante ; Bordj Achichina, rare, la variété Lamarcki Reeve seulement ; Sidi- Yousouf, rare, variété Lamarcki Reeve et un exemplaire de la variété umbo- nata Wood; Ile de Madagascar, près Sfax, assez rare, échantillons de diflé- rentes variétés où prédomine la variété Lamarcki Reeve. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, Sidi-Mansour, différentes variétés, assez rares. FAUNE ACTUELLE : Loc, -— Sfax, Tunis, différentes variétés, commune, - dei LES # Ta + + Los Far . # Fa à Le L L P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax (Tunisie). 265 LORIPES LACTEUS Poli. Cette coquille est très répandue dans l'Est Tunisien depuis les plages 5, ‘anciennes à Strombus medilerraneus Duclos jusqu'à la faune actuelle. Ou- | vrage cité, signalée p. 10 sous le n° 30. Très abondante dans le Quaternaire ancien de la Plaine de Moulinville et de la Tranchée Morin, elle est plutôt à rare dans les autres gisements du même âge. J'ai recueilli ‘cette espèce en _ compagnie de Jagonia reticulata Poli, dans l'argile bleue de Sfax, sur laquelle _ reposent les plages récentes à Mure trunculus Linné, QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Tranchée Morin, Plaine de Moulinville, assez abondante: Sidi-You- souf, île de Madagascar, près Sfax, assez rare. QUATERNAIRE RÉCENT Loc. — Sfax, dans les deux niveaux du Pleistocène récent: assez rare dans l'argile, très commune dans les sables. FAUNE ACTUELLE : 1 _ Loc. — Sfax, très commune; Gabès, Aghir, Zarziss, d'après M. Dautzen- - berg; Gabès, dans la collection de M. Marot. PECTUNCULUS VIOLACESCENS Lamk. Je n'ai trouvé nulle part, dans les plages anciennes à Sirombus medi- terraneus Duclos, le banc à Pectunculus violacescens Lamk. Signalé dans d'autres régions par plusieurs auteurs. Il existerait, dit-on, à El-Djem, à 60 kilomètres au Nord de Sfax. Je n'ai pas pu vérifier ce fait; ceite coquille . n'atteint pas une grande taille et est toujours fort rare dans les gisements; . dans les plages récentes à Murex trunculus Linné, ies échantillons que j'ai - recueillis ne dépassent pas 32 millimètres de largeur. Ouvrage cité, p. 9, Reous le n° 21. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf, île de Madagascar, près Sfax, rare. _ QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, assez rare. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Ile de Madagascar, près Sfax, rare. PECTUNCULUS INSUBRICUS Brocch. Deux échantillons de cette espèce ont été trouvés dans les plages anciennes … à Strombus medilerraneus Duclos. L'un d'eux est de bonne taille et mesure : . largeur, 60 millimètres; hauteur, 62 millimètres: cette valve est un peu plus - oblique que la seconde que je possède; la surface de celte espèce est ornée de zones d’accroissement et de stries rayonnantes très fines. À QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Ile de Madagascar, près Sfax, rare. … PECTUNCULUS PILOSUS Linné. … J'ai récolté cette espèce dans les plages récentes à Murex trunculus Linné: € elle paraît faire défaut en Tunisie, dans les plages anciennes à Strombus medilerraneus Duclos, où je ne l'ai pas rencontrée; l'espèce du Quaternaire ré ent ne diffère en rien de l'espèce actuelle. Le < VE ARRET + ë 4 200 P. BÉDÉ. —— Géologie des environs de Sfax (Tunisie). QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, assez rare, deux valves dissemblables. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, très commun; Gabès, collection de M. Marot. ARCA NOE Linné. Cette espèce est assez répandue dans les gisements quaternaires des envi- rons de Sfax. J'ai récolté une valve de cette espèce, à Sidi-Yousouf, qui atteint une très grande taille : longueur, 67 millimètres; hauteur au crochet, 3) millimètres. Ouvrage cilé, signalée p. 9 sous le n° 22. L'ornement de cette coquille est assez variable; ce sont des côtes plus ou moins ondulées-recoupées par des zones d’accroissements irrégulières; deux échantillons nous montrent les variations extrêmes : | Une valve droite : longueur, 59 millimètres; hauteur au crochet, 27 milli- mètres; épaisseur, 18 millimètres. Une valve gauche : longueur, 65 millimètres; hauteur au crochet, 22 milli- mètres; épaisseur, 22 millimètres. Dans les plages récentes à Murex trunculus Linné, cette espèce parait moins variable de formes et ont toutes la même proportion. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — $Sidi-Yousouf, Ile de Madagascar, près Sfax, commune. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, très commune; Sidi-Mansour, assez rare. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Ile de Madagascar, Sfax, commune; Gabès, collection de M. Marol;: Djerba, Zarziss, d'après M. Dautzenberg. | ARCA BARBATA Linné. Cette espèce est beaucoup plus rare que la précédente. Je l'ai recueillie dans les plages anciennes à Strombus medilerraneus Duclos. Les côtes des échantillons provenant de ces gisements sont plus larges et, vers la partie postérieure de la coquille, portent une strie rayonnante très nette, caractères {très atténués dans les échantillons de la faune actuelle. Ouvrage cilé, signalée p. 9 sous le n° 23. QUATERNAIRE ANCIEN : * Loc. — Sidi-Yousouf, Ile de Madagascar, près Sfax, rare; une valve dans chaque gisement. QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, assez abondante. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, assez rare; Sousse, Djerba, d’après M. Dautzenberg. MODIOLA BARBATA Linné. Je n'ai recueilli qu’une seule valve de cette espèce dans les plages anciennes à Strombus medilerraneus Duclos, où elle paraît fort rare; cette valve diffère légèrement de celles recueillies dans les plages récentes à Murex trunculus Linné, ainsi que de l'espèce vivante dans la région. Mon échantillon môntre un élargissement, très visible, de la partie moyenne de la coquille, ce qui la P. BÉDÉ. — Géologie des environs de Sjax {l'uniste). 267 fait ressembler à la variété brevis Plry, figurée dans Coquilles marines du — litloral du département d'üran, 1900, par P. Pallary, p. 380. Ouvrage cité, .… espèce signalée p. 8 sous le n° 15. QUATERNAIRE ANCIEN : Loc. — Sidi-Yousouf (Ile Rharbi). QUATERNAIRE RÉCENT : Loc. — Sfax, commune. FAUNE ACTUELLE : Loc. — Sfax, abondante; Gabès, Zarziss, Iles Kerkennah, d’après M. Daut- zenberg. Un important travail, de MM. Deperet et Caziot, publié dans le Bullelin de la Société Géologique de France, a tait connaitre un gisement appartenant au Quaternaire récent situé à l'anse de Pierre-Formique. 22 es,,eces sont communes avec notre gisement de Quaternaire récent de Sfax. Il faut espérer que de nouvelles recherches dans les deux gisements viendront montrer le rapport exact qu'il peut y avoir entre ces deux points, éloignés de plus de 1,000 kilomètres l'un de l'autre. Je termine en adressant tous mes remerciements à M. G.-F. Dolllus, qui a bien voulu m'aider dans la rédaction de celte petite notice. P. BEDÉ, NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Capture de Parnopes carnea Fabr. dans le Puy-de-Dôme. — D'après M. R. du Buysson (Cataloyue des Chrysidides de France), cette superbe espèce a été rencontrée dans les localités suivantes : Fontainebleau (Lombard); Marseille, Var (Abeille, Bossavy, Tholin); Corrèze (Vachal); le Creuzot (C. Marchal); Landes (Perris, Puton); Vias (Marquet); Montpeilier (Lichtenstein); Gironde (J. Pérez); Avignon (H. Nicolas, Chobaut). En Suisse, Frey-Gessner la signale dans le canton du Valais, où on la trouve, parfois en nombre, dans les terrains secs et sablonneux, au mois de juin et de juillet. Différents auteurs l’indiquent de Genève, Sion, Sierre, ete. L'espèce n'ayant jamais été prise dans les limites de l'Auvergne, j'ai cru inté- ressant de faire connaître aux hyménoptéristes son existence aux environs de Lezoux (Puy-de-Dôme). J’ai en effet capturé trois individus de Parnopes carnea (deux © et une Q}) dans les premiers jours d’août 1903. Cet Hyménoptère habite une région nettement caractérisée par la nature du terrain qui se compose de sables tantôt recouverts d’une légère couche de terre arable, tantôt nus et formant de véri- - tables dunes. La localité est fréquentée par de nombreux Bembex rostrata Fabr. dont Parnopes carnea est probablement parasite. — Tous les exemplaires butinaient _ sur les fleurs de Senecio jacobæa L. - L'aire de répartition de Parnopes carnea comprend une partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord et de l’Asie (Turkestan) (du Buysson. Species des Hymenoptères). Lezoux (Puy-de-Dôme). L. DUCHASSEINT. te Vitalité des graines de Chardon. — J’ai observé dans les usines de MM. Balsan, -— à Châteauroux, des masses de laine blanche en flocons abandonnées à l’air pendant - un certain temps qui se couvraient d’une végétation verdâtre. Ces laines, provenant de la Plata, avaient été mordancées pendant plusieurs heures à l’ébullition dans . EVAr ° » "+ Z - Bd "A. * k k un bain contenant un mélange de bichromate de potasse et d’acide sulfurique. La végétation est due à des graines d’une espèce de chardon adhérentes à la laine brute et importées avec elle. Il semble remarquable que le pouvoir germinatif des graines ait résisté à une température voisine de 100 me dans un liquide renfer- mant de l’acide chromique et de l’acide sulfurique. On peut rappeler à cette occasion qu’on à essayé l’emploi de divers corps oxydants (eau de chlore en particulier) pour augmenter le pouvoir de germination des graines. £ e L. 268 Notes spéciales et locales. ———— Ruisseau intermittent. — Question. — Quelle explication peut-on donner du phénomène suivant : Un ruisseau, situé à Robé, commune d’Yzeure (Allier), ne coule plus depuis plus de trois mois. Dans les parties les plus basses, on y trouve encore de l’eau. Hier, 29 août, J'ai observé que l’eau s'était subitement retirée, le lit était com- plètement à sec. Aujourd’hui, 30 août, le temps était orageux; nous n’avons pas eu d'orage, mais ane pluie très légère est tombée humectant à peine la surface du sol. Cette pluie devait accompagner des orages lointains; ce soir, à la nuit, j’ai observé de nombreux éclairs. L'eau avait de nouveau rempli toutes les dépressions du lit du ruisseau. C’est la deuxième fois que je relève la même observation cet été. Le même phénomène m’a été signalé sur le débit de certaines sources et de certains cours d’eau. Moulins. S.-E. LASSIMONNE. Boletus edulis de grandes dimensions. — Je viens de trouver dans la forêt de Lyons (Eure) un cèpe (B. edulis) de dimensions gigantesques. Il pesait 1 kil. 650 et mesu- rait : diamètre du chapeau, 0"27; hauteur totale, 033; hauteur du pied, 028. Je l'ai recueilli le 16 septembre 1904, après quelques jours de forte pluie. Je serais heureux d’avoir des renseignements sur les dimensions et le poids que peuvent atteindre nos plus grands champignons. Lyons-la-Forêt (Eure). Jean DOLLFUS. Inventaire des collections botaniques de la France centrale. — Les botanistes qui ont reçu le questionnaire qui leur a été soumis par M. Lassimonne sont invités à lui donner une réponse favorable dans le plus bref délai possible. Ceux qui ne l’ont pas encore reçu et qui voudront bien s’associer à ce travail utile, sont priés de s'adresser à M. Lassimonne, buffet de la Gare, à Moulins (Allier). Question. — On nous demande des renseignements sur l’élevage de l’Zelix pomatia, et spécialement sur la manière la plus pratique et la moins coûteuse de clôturer les bâtiments (dans l’espèce il s’agit d’une petite construction en pierres, sans toiture) afin de prévenir la fuite des escargots par le haut des murs. — On désirerait avoir également des indications précises sur leur nourriture, leur conservation pendant l'hiver, etc. E KR, Nécrologie. — Nous apprenons avec un profond chagrin la mort d’un de nos meilleurs collaborateurs, M. G. de Rocquigny-Adanson. L'ensemble des travaux que nous adressait cet observateur judicieux forme une contribution des plus impor- tantes à l'étude de la biologie entomologique. Nous perdons en lui un véritable ami, l’un de ceux qui à le plus contribué à donner à la Feuille son caractère actuel, en posant ou en élucidant de nombreuses questions sur la vie des animaux et particulièrement des Insectes qu’il étudiait avec beaucoup de patience et toujours à un point de vue très intéressant. Nous adressons toute notre sympathie à sa famille si cruellement éprouvée. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS,. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (9657-04) La deuille Des Jeunes Vafuralistes REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE Fondée à Muihouse en 1870 TRENTE-CINQUIÈME ANNÉE (IV° SÉRIE — 5° ANNÉE 1904-1905 LL AA LA A AT LL AAA A PARIS Chez M. Adrien DOLLFUS, 35, rue Pierre-Charron 1e dédié ab TABLE DES MATIÈRES DE LA XXXV° ANNÉE (1904-1905 — IV: Série — 5° Année) Pages LAvVILLE (A.). — Etude des Limons quaternaires de Villejuif, campagnes de it 1903 et de 1904, avec 6 figures (n° 409)... 34 LR RS Rx 1 CazioT (Commandant). — Note sur l’Jelix aperta (n° 409)... 6 SCHODDUYN (René). — Excursions botanique et zoologique aux environs de Lille pour l’étude des fossés de quelques châteaux (n° 409, 410)... e OS 5 à MEUNIER (Fernand). — Contribution à la faune des Æelomyzinæ de l’ambre de Ia Baltique, avec 11 figures (n° 410)... 21 VUILLEMIN (Prof. R.). — La Mante religieuse dans la vallée de la Meuse (no 410) nie nannenssoocne ae nee de RS SEA 27 PiROUTET (Maurice). — Quelques observations stratigraphiques dans le Jura salinois. (n° 411)..........5..540. 2 occcscacenurates 0 Pare seen die ES 33 GourY, tons — Les Insectes parasites des Nymphéacées, avec 2 figures (n° 411) - incendie teen cette tete sense 37 PorTEVIN (G.). — Contribution au Catalogue des Diptères de la Normandie (SURTE). (RO. A11). ein rons ere cantene lee seen eee 40 an ES Alfredo). — Sur quelques Forficules des Pyrénées, avec 2 figures N° AIS) ns ocrescancestensmesntnnse sets anse on 08e 15200000 49 PRE ee — Note sur la faunule halophile de l’Auvergne (Additions) D AID} ASE ee he NS Te dechen tan nt man ROC RS en Se TS 51 LHoMME. — Coquilles fossiles trouvées en 1904 dans les sables yprésiens de Saint-Gobain (Aisne). (n° 412)......5.5.....04 RS 53 VuILLEMIN (Paul). — Nouveaux documents sur la répartition de la Mante dans l’est de. la France, (n°419)... RSR 57 ViILLENEUVE (D' J.). — Contribution au Catalogue des Diptères de France (suite) (n° 419)... uses dote ROM 222 Ie ve D 20 RS 58 CHALANDE (Jules). — Contribution à la Faune des Myriapodes de France (sue) (CRE A9 AM Taies sci el codant Ce SERRES S1;"":70 RasPaIL (J.). — Sur quelques espèces nouvelles ou peu connues des couches calloviennes de Villers-sur-Mer, avec une planche (n° 413)...................... 65 MARGIER (E.). — Sur la Pupa anglica, type de la faune dite lusitanienne, avec une figure (n° 413): essieu ogeadenoscceeemsneese-ce ce SE 68 Mec (Mathieu). — Excursions géologiques en Alsace et dans les pays voisins : Ober-Eggenen et. Kandern (n° 414)... MA SAUIORSSS 77 Corte (Ch.). — Forme et âge de quelques pointes de flèches provençales, avec une planche (n°414)... 450 82 BRÔLEMANN (H.-W.). — Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes de France, avec 9 figures (n° 415)... DOS 93 ScHoppuyn (René). — Üne mare en Flandre (n° 415)..." 98 DEMANGE (V.). — Un voyage sur la Rivière Noire, Tonkin (n° 415).............. 102 Goury (G.) et GUIGNON (J.). — Insectes parasites des Papavéracées et des Fumariacées (n% 415, 416). ie RSR RSR RO EN REE = “10075 CAZI0T. — Etude sur quelques espèces de la région circa-méditerranéenne (Cyclostoma sulcatum) (n°: 416)... nains te, ARCS 117 Bouzy DE LEsDAIN. — Liste des Muscinées recueillies dans les fortifications dé Bergues (Nord) (n° 416).::.:5.5.4...4seesteesee NP CE 193 ENJALBERT (J.). — Fidélité conjugale de certains animaux (n° 416)........... … 125 Fézix (A.). — Notes et observations sur les Renoncules batraciennes des envi- rons de Vierzon, (n° 417): 25 RSR RER RER TE RE". + 138 LAvizze (A.). — Amande chelloise accompagnée de l’Zlephas antiquus Fal- coner, à Créteil (Seine), avec 4 figures (n° 417)......................,.......:040% 139 LaBEeau (A.). — Note sur la flore maritime du littoral français de la mer du Nord, avec une figure (n° 417, 418)... essmeiiuentet 141, 149 PrarTeau (F.). — Notice géologique sur le territoire de Merfy (Marne), avec 9 figures (n° 417, 418, 410)... 143, 157 169 MixGauD (Galien). — Nouvelles captures de Platypsyllus castoris Rits. Fe CR ARR cd 5 à sdn ane ends de ed ideen Ronnie et Re PS Dorzrus (Adrien). — Etudes sur les Crustacés Isopodes terrestres de l’Eu- rope et du bassin méditerranéen. Liste des Isopodes terrestres recueillis u par M. le Dr Cecconi dans l’île de Chypre, avec 8 figures (n°5 418, 419). 163, 172 ui LUE >; 0 12 Ë L È | — RME 7— Marry )—- PIfmiocène de Joursac (Cantal) (n° 419).....................,.,... GærMAIN (L.). — Sur la distribution géographique de l’/elix aspersa (n° 419). BARBIER (H.). — Sur la Faune erpétologique des environs de Pacy-sur-Eure era ereseeernns en Cazior. — Etudes sur quelques espèces de la région circa-méditerranéenne établies par M. Caziot, avec le concours de M. Fagot : Æumana decollata NN NRSRRRRRERNEE ne . (A.). — De la variation accidentelle de certains caractères géné- lee Denthredinidæt(n%420).......:.....................,.....,................ Goury (G.) et Guranon (J.). — Deux Hyménoptères nouveaux (7'imaspis papaveris n. Sp., parasite de Papaver somniferum L., Laœwiola serra- tulæ n. sp., parasite de Serratula tinctoria L.) (n° 420)......................... Notes spéciales et locales. Dupuy (G.). — Zygænæ Fausta et Hippocrepidis en Charente (n° 409)... FRIONNET (C.). — Les Insectes parasites des Berbéridées (n° 409).................. BRuYANT (C.). — Ruisseaux intermittents (Réponse partielle à la question D imonne (n°2 409)... cree GUIGNON (J.). — Plantes exotiques aux environs de Fontainebleau (n° 409). In panachés (n° 409)... ces ) — Champignons géants (n° 409)..............................:........... MARTIN (Paul). — Elevage de l’Æelix pomatia (n° 409)... BASSIMONNE (S.-E.).-— Les orages et les sources (n° 410).............................. Manca (Prof. Gregorio). — Grappes de raisin formées de grains blancs et RE pDonS ea NE le Dr X: Gillot) (n° 410).........................,,.......... AGnus (Capitaine A.). — Capture de l’Aphodius liguricus Daniel dans les AO) NE nant quest tres disee cn ceces sec senc ue à MaLINvAUD (Ernest). — [//Zmpatiens parviflora D. C. aux environs de Paris 0... Fazcoz (L.). — Habitat accidentel du Mecinus pyraster Herbst. (n° 410)... D Lolium temulentum (n° 410).........:................................... BARBIER (H.). — Question sur le Coluber formosus (n° 410)......................... ViLLENEUVE (D’ F.). — Chasse et préparation des Diptères (n° 411)..........….. iphone 411)... nées. BOULENGER (G.-A.). — Réponse à la question de M. H. Barbier (C'oluber ele ue san eee envoo eue NO) La Mante à Metz en 1904 (n° 411).................................... GUIGNON (J.). — Réponse à M. Falcoz (Mecinus pyraster) (411).................. PRIREN (A). — L’/mpatiens parviflora D. C. à Metz (n° 411)........................ FRIREN (A.). — Tératologie végétale, une figure (n° 411).............................. Pucuss A) Questions ornithologiques (n° 411)...................................... Boucon (D'). — Question. Que pense-t-on de l’acuité de l’audition chez les Eh ess a lune mg tem enasve à GurFRoY (Ch.). — Note de géographie botanique (Galium leucophœum à 71 de Charireuse) (n° 412)... ice Ou (CO) —- -Lecamium limnanthemi (n° 412)... MEUNIER (Fernand). — Un cas de léprose chez Leptis strigosa Meigen (n° 412). BARBIER (H.). — À propos de la question sur Coluber formosus (n° 412)... BARBIER (H.). — Réponse à la question de M. le D' Bougon (Audition des nan a mon can ana nt aan an danaaa ana aus adu dead due PIROUTET (M.). — Erratum et note additionnelle au travail de M. Piroutet A a ann ue den rat adéame cc cuee sn ee pe 7 — Réponse à la question, page 35, n° 386 (Le cri du Blaireau) un pue da de n 6 ae eue La ve da cn et ec came dense auo nee à 0) Un cri à déterminer (n° 413)... sssesersesssssse DeyrozLe (D'). — Question : Diptères au Maroc (n° 413)... GER ARE pie Fe — Question : Procédé pour capturer les Dytiscus vivants te en se mn de ma se avan ean s do daus vote das pus een ViLLEeNEUVE (D'). — Question de prononciation : Comment faut-il prononcer D ann nmadteo um este adm eq en diras empo sense e PezanT. — Des doubles emplois en nomenclature (n° 414)............................ GuéBHarD (D' A.). — Découverte d’une Grotte préhistorique (n° 414).......... Boucon, Marinvaup (E.), CoRBIÈèRE (L.), Corte (Ch.), Rozzter (D" L.), GUÉBHARD (A.), Fucxs (Léon). — Prononciation du mot 7'aon (n° 414)... 177 182 189 P. ; PicarDp (F.). — Réponse à la question de M. le capitaine Agnus (La recherche dé __ des Coléoptères aquatiques) (n°414).22..4,444400 0 91 HouLBERT (C.). — Station entomologique annexée au Laboratoire de Zoo- logie à la Faculté des sciences de Rennes. (n° 414)... 92 pete : .). — Influence des orages sur le régime de certaines sources n° 414) iii 0e ET ren D RS rÉnt RTE 92 Marty (P.). — Réponse à M. C. Marchal (Bruit du martèlement du pic- épeiche) (n° 414)... aus taste at tite PO ES 92 LAVILLE (A.) — Percuteurs du type Reutélien d’origine Sénonienne de Mantes (Seine-et-Oise) :(m° 415): RU OR RON 110 BoissEL (Alex.). — Coupe géologique d’un puits creusé à La Plane, par Saint- Gatien-des-Bois, près Honfleur m° 415)..5::454440 SR 110 FLORENTIN (R.). — Notes entomologiques (Abondance de certains Lépidop- tères et Hyménoptères à Naney) (n° 415):...2, 110 CHARNIER. — Cas tératologique chez C'etonia aurata (n° 415)... 111 BRUYANT (C.) et Durour (G.). — Capture de Galeruca (Haptoscelis) mela- nocephala Ponia (n° 415)... varie eiééless IS OR ERES k11 Buysson (H. pu). — Etiquetage des Insectes (n° 415)... 112 GUÉBHARD (AÀ.). — Question sur la migration vespérale des Moustiques (ris A8) hu lornatl bar L One OS OS 113 Boucox, Buysson (H. pu). — Observations philologiques (Prononciation du mot Taon).{(n2, 415). russes. ta te OR NS 113 GIARD (A.). — Le Triton marbré existe-t-il dans le nord de la France ? (n° 416). 1929 ID. — Qu'est-ce que le Zecanium Limnanthemi G. Goury ? (n° 416)... 130 Ip. — L'adaptation locale d’Abraxas grossulariata Li. au Fusain du Japon (9 416) ss urrrnnnsn cite et TO OR RS 130 DUQUESNE. — L’Asarum europæum dans l’Eure (n° 416)....................,4,2,., 130 REVELIÈRE (E.). — Plantes intéressantes pour la flore de Bretagne (n° 416). 131 Ip. — Mante religieuse dans ie Morbihan (n° 416)... 131 Dorr (Em.). — Procédé de capture de Lépidoptères (n° 416)....................... 131 MaziNvauD (Ernest). — Le fruit du Medicago Gerardi Willd. Question M Vans À à de à On Bas ag La 22 de AS de NS 145 GuiGnoN (J.). — Abraxas grossulariata; allotrophie ? Question (n° 417)... 146 GUÉBHARD (A.). — Un dernier mot sur la prononciation du mot 7'aon (n° 417). 146 LoMonT. — Les oiseaux sont-ils attachés au pays natal? (n° 418).................. 163 ORGET (L.). — Appréciation sur certaines plantes de la région parisienne (Région d'Etampes) (n° 418)... durer Deté ee CORRE 166 PicaëD (F.). — Abraxas grossulariata (n° 418):...:.::5440.2.2000.. MR HE 166 PicTErT (Arnold). — Sur les variations de l’Abraxas grossulariata nourries sur Evonymus japonica. (nf AIS)... tee 01e 0T0 eee see 0e DO RE 167 MALINVAUD (E.). — A propos des Renoncules batraciennes (n° 418)............... 167 CouRrJIAULT (J.). — Æosalia alpina en Charente-Inférieure (n° 418)............... 167 PrcarD (F.). — Le rôle de la déshydratation dans la métamorphose d’'Ocneria dispar (A 419) a RE RESTES A RE RO etat cesse ee des GENRES 186 Dr Bouzy DE LESDAIN. — À propos de la note sur la Flore maritime du Littoral français de la mer. du Nord (n° 419).::..::..4...4.5 Re RS 187 In. = Matricaria discoidèa: (n° 419).242..:.20 M 00 ONE 187 Éorsezze (A.). — Questions (n° 419)..:..4424.44 04. MES 187 GERMAIN (Louis). — À propos du Xosalia alpina L. (n° 419)... ctéses SR 188 Pronwrau (Paul). — Même sujet (n° 419), CR 188 Hvuavuzs (Albert). — Les Oiseaux sont-ils attachés au pays natal (n° 420)... 202 GAUTIER (L.). — Comment éviter le noircissement des plantes en herbier (RD A0) ur base SU ue A ae ae CAN OR 203 LoisELLE (A.). — Notes sur l’habitat des Coléoptères (n° 420)... 204 Faits scientifiques. — Plantes acclimatées dans l'Allier (d’après H. du Buysson) (n° 409). — Sur les caractères de la flore du Sud-Algérien (d’après Hochreu- tiner) (n° 410). Liste des Naturalistes et des Institutions d'Histoire naturelle de France. — Dépar- tements : d’Indre-et-Loire (n° 412) ; Isère (n° 415 et 417) ; Jura (n° 415) ; Landes (n° 416); Loir-et-Cher (n° 416 et 417); Loire (n° 418); Corrèze (Supplément) (n°417). Notes d'échange (Sur la couverture). — 40 notes. | {er Novembre 1904 — IVe Série, 35° Année + N° 409 _ La deuille Des Jeunes NVaturalistes TRS ns | ÉTUDE DES LIMONS QUATERNAIRES DE VILLEJUIF CAMPAGNE DE 1903 ET DE 190% (1) La campagne de l’année 1903 et la plus grande partie de celle de l’année . 1904 m'a donné des résultats que Je crois devoir faire connaître, parce que les travaux d'exploitation de la carrière Grellet m'ont donné différentes coupes que je résume ici en un profil (voir fig. 2), plus un autre profil pris dans la partie est de la même carrière (voir fig. 1). L'intérêt du profil n° 2 est de montrer : 1° Que le cailloutis de l’ergeron (comme Je l'avais déjà dit dans des notes précédentes) (1) peut ne pas exister en une simple couche de cailloutis, mais bien être divisé en deux ou trois couches séparées par du limon sur une épaisseur parfois considérable. Ces jours derniers on pouvait voir, dans la E carrière Grellet, que ce cailloutis très mince (à peine deux ou trois centimètres) dans la partie nord de l'exploitation, s’épaissit dans la partie moyenne du | profil, atteint 1*60 d'épaisseur, se bi- et se trifurque. La couche moyenne que | J'ai appelée c’ ne se continue que sur quelques mètres, l’inférieure que j'appelle | €” descendant à plus de 3 mètres du cailloutis supérieur (appelé c par M. La- drière), rejoint, dans la carrière Rouchon, le petit cailloutis que j'avais consi- 1 déré (dans les notes précitées) (2) comme séparant le limon roux à points | noirs du fendillé, et enfin, remontant obliquement, va rejoindre le cailloutis supérieur c dans la partie sud-ouest de cette exploitation. 2° Le limon gris=d de M. Ladrière, signalé par lui en 1890 dans la carrière | Souton, et que j'ai signalé en 1898 dans la carrière Rouchon (2), se voyait Ù ces jours derniers, sur plus d'un mètre d'épaisseur, sous le cailloutis c de | l'ergeron. Il formait, avec la partie déjà signalée et rejointe par les décou- vertes, une lentille d'environ 30 mètres de diamètre sur plus d'un mètre d'un pôle à l’autre. Ce limon qui, nettement séparé du limon sous-jacent vers la partie la plus épaisse, passe peu à peu à ce dernier limon roux compact d'apparence fendillé. Cette campagne a donné des résultats paléontologiques nouveaux et complémentaires dont je donne ici le résultat en commençant par le néolithique. _ La partie néolithique des limons, c’est-à-dire la partie moyenne et infé- rieure du limon rouge à brique = 4, de la classification de M. Ladrière a donné dans les deux carrières les résultats suivants Carrière Rouchon. — La partie sud de cette exploitation n'est creusée que dans le limon a, à environ 2"40 de profondeur et s'arrête sur l'ergeron b. . (D Laville, Etude des limons et graviers quaternaires à silex taillés de Villejuif (L'Anthrop., t. IX, n° 3, 1898, p. 278). Les sables et limons quaternaires à silex taillés de Villejuif (Bull. Soc. d'Anth., séance du 5 mai 1898, p. 186). (@) Voir les notes déjà citées. PL AE ? béta : .. TRS { Ÿ x 2 A. LAVILLE. — Etude des Limons quaternaires de Villejuij. ——— lei cette couche de limon est divisée en 3 niveaux différenciés seulement par la couleur : IT. — Limon rouge brun se terminant avec la terre végétale... 1720 a I. — Limon brun Gif... RSS ES 0®60 I. — Limon brun foncé. À donné une grande lame-pointe en silex analogue au silex de.Pressigny...... Ce 0®60 La lame-pointe {voyez fig. 3) accompagnée d’autres silex taillés, fournie par ce limon, a été recueillie à 0"30 de l’ergeron, c'est-à-dire dans la couche du fond. Cette pièce est en silex rappelant par son grain et sa couleur le silex de Pressigny. Elle est en deux fragments et atteint 0"204 de longueur, mais il manque encore l'extrémité portant le plan de frappe et le bulbe; cet instrument pouvait donc avoir une longueur de 25 à 30 centimètres et rappelle très bien les grandes lames taillées sur les grands nucleus de Pressigny, et qu'un coup adroit sur le plan de frappe détachait sur toute la longueur de ces nucleus. La face taillée porte trois facettes. Elle est finement retouchée, sur une longueur de 0065 vers la pointe du côté gauche et sur toute la lon- oueur du côté droil. ra F1G. 1. — Profil donné par le côlé est de la carrière Grellet, montrant ue Fe partie gauche que la couche e conlinuail à se déposer, pendant que dans la partie de droite le cailloulis € se déposait el élail recouvert par l’ergeron b, lequel déjà déposé dans la partie médiane était recouvert (en biseau) par la couche e qui continuait à se déposer à gauche. Le cailloutis de lergeron c, très peu épais à droite, s’épaissit tout d’un coup, vers la pointe de e, laisse l’ergeron sous lui et recouvre la partie en biseau du fendillé e, et se continue ainsi, occupant la place qu'il doit toujours avoir. En 1 une hache polie en grès lustré de Fontainebleau a été recueillie. a, limon rouge du néolithique à aujourdhui; b, ergeron; €, cailloutis de l’ergeron; e, fendillé; Î, limon doux à points noirs, sableux à la partie inférieure: g, limon panaché. À: emplacement de la hache polie en grès; ?, emplacement (dans la carrière Bouchon) de la grande pointe retouchée. Mryarsa Li I v do ee SRE UE 4 55, ER ER RRTRRSS TI ce Fa ss =. Fe PT, SR = LP DIS € 10 res Pet SD ie Ver oi Les DE 1 LE ne ne jus DT le : LA D'LLT D CE 7221 LA Et TE AN à Fe : à STI TIPAR F1G. 2. — Profil nord-sud, carrière Grellet, et est-ouest, carrière Rouchon, montrant toutes les couches du quale rnaire de Villejuif. l, gravier inférieur; k, sable gris avec galels glaiseux; j, à la partie supérieure: h, gravier moyen; g,limon panaché; f, limon doux à points noirs, avec couches plus où moins ‘’obliques de sable jaune roux à la base; e, limon jaune roux ‘compact; c”, Cailloulis qui surmonte partout e en se reliant avec le cailloutis € de l’ergeron; d’, limon jaune roux, devient quel quefois gris noir à la partie supérieure; c’, amorce d un mince cailloutis qui se relie au cailloutis ec de l’ergeron: d, limon gris noir; c, Cailloulis de l’ergeron; b, ergeron; a, limon supérieur à briques. 3, emplacement du tranchel; 4, emplacement du calcaneum de grand félin; 5, emplacement du grattoir de la figure 6; 6, place où élait le gratloir de la figure 4. . | t Le ne. À. LAVILLE. — Elude des Limons qualernaires de Villejuij. 3 Carrière Grellet. — Le 29 mai 1903, la partie est de la Carrière Grellet _ offrait la coupe suivante : D Limon rouge — à (hache polie).......................... 0"80 à 2"20 0 ..........................,.... 0"50 à 1*00 V.— Cailloutis de l’ergeron = €, en pelit cailloutis très espacé.. 0"05 0 0 0.1... 140 DE, — Limon doux à points noirs, très sableux à la base — }.....….. 060 D 0 ................................... 130 D CN... ("08 Une hache polie, en grès lustré de Fontainebleau, était recueillie à la base de la couche VII = a. Le 10 août 1904, les ouvriers me remellaient un tranchet (voyez fig. 5) qu ils avaient recueilli dans la partie sud-ouest de la carrière, dans le Himon 4, éboulé et prêt à être chargé dans le tombereau pour la briqueterie. La Partie paléolithique de ces limons a donné les résullals suivants. Le 11 octobre 1903, une partie du côté ouest de la carrière Grellet offrait alors la coupe suivante : D ooiide lerceron (lelis) —"6...,.::............................ 0®80 D... 200 D NOUS A brique — d.:.......:.................................., 100 Un cubitus gauche de grand félin (probablement Felis spelæa Gold.) était recueilli dans le cailloutis c. Le 26 novembre de la même année les progrès de l'exploitation permet- taient de relever une nouvelle coupe complète (en considérant la classification de M. Ladrière) pour le quaternaire supérieur et moyen. Nous en donnons ici le détail. O2... 0"10 0... 030 II. — Limon doux à points noirs avec lentilles obliques de sable D ER RE ANNEE 17930,4 2700 D. limon jaune roux (aspect du fendillé) = e...................,.... 1"00 V.— 1710 de cailloutis = €, se décomposant de la manière sui- vante : 1° un caïlloulis de base que j'appelle €” = 1% cail- loutis, ayant fourni deux instruments amygdaloïdes et une pointe dite : pointe moustiérienne ; 2° 0*30 de limon jau- nâtre; 3° un cailloutis moyen que j'appelle €’ = 2° cail- loutis, a fourni un instrument amygdaloïde à talon; 4° 0"S0 de limon jaune gris — d; 5° un cailloutis supérieur — 3° Cailloutis — c; c’est le cailloutis c de M. Ladrière: a fourni un instrument amygdaloïde pyriforme. 0 sens gone vnte evene rnus ee 0"80 à 1"51) M Limon rouge néolithique .......….......................... 179048.: 3700 À cette époque le côté est de la même carrière donnait une coupe curieuse (voyez fig. 1, coupe schématique d'après une photographie faite par mon fils). On voit, de g à c, tout le quaternaire moyen, sauf d, qui n’est que rarement visible à Villejuif, puis l’ergeron, séparé du fendillé c par une mince couche de petit cailloutis dont les éléments sont très espacés. Sur une certaine étendue du profil (voyez fig. 1), on peut voir le fendillé e venir recouvrir, du nord au sud, un biseau de l’ergeron. Si on prend une coupe au milieu de ce biseau, on a la succession suivante : e, b, e, c, b et a. À l'extrémité sud de biseau de e, le cailloutis c devient épais puis s’amincit, s'abaisse et repose sur le fendillé. Le 28 mai 1904, une nouvelle coupe prise vers l'angle sud-ouest de la - même carrière offrait la succession de couches suivantes (voyez fig. 2) : pe à ‘ open | é ee à UN à À} 4 À. LAVILLE. — Etude des Limons quatlernaires de Villejuij. I. — Sable fin jaune roux en lentilles obliques = 1 0"40 Il. — Limon doux à points noirs = fe 260 III. — Limon à aspect de A DS = CL 1700 IV. — Cailloutis de l'ergefon = €... RES 160 V. — Ergeron = b. VI. — Limon rouge à briques/,25%.220 082 Re 1750 à 3790 Un fragment de mandibule gauche de sanglier était recueilli à la base du limon «. Dans le cailloutis €, à 1°20 de l'ergeron, les carriers ont rencontré un orand grattoir du type dit : grattoir magdalénien (voyez fig. 4). C'est une pièce en silex de la craie, qui mesure 0115 x 0"025 x 0"005. La face opposée à la face qui porte le bulbe présente trois facettes, l'extrémité opposée au plan de frappe est taillée en gratloir convexe. C’est une des plus belles pièces du type magdalénien recueillie aux environs de Paris. Le 14 août de celle année je pouvais relever une nouvelle coupe tout à fait à l'extrémité sud-ouest de la carrière, au point où l'exploitation rencontre la carrière Rouchon. Je donne ici le détail de cette coupe, dont une partie du profil n° à donne le schéma d’une photographie prise par mon fils : > Panaché= 9... RSR I RS 1760 IE. — Limon doux à points noirs-— fn 400 III. — Limon ayant l'aspect du fendillé =:67.... 040 200 [V5 =- Caillôutis" = €" Re SR RS 0*20 Grand coup de pomg de 0722. V.-_-Limon jaune roux ayant l'aspect du fendillé par place = d?, passe insensiblement, à la partie supérieure e el sur une étendue restreinte, à un limon gris noir de 0°00 à 110 | (EPAON) EME RE TE ORNE 150 4022F 08 VI. — Cailloutis = C222.2 0 RSR RES 0"25 VIE ==Ergeron =, rer OR RME Tes ES 0®80 VAL. Lirnon. à briques. 2e Ne rie RER 1719 à 300 Un grattoir magdalénien (voyez fig. 6) a été recueilli dans la couche grise noe-— 4 de M.-Ladrière: Cette dernière coupe est très intéressante parce qu'elle se relie avec celle que j'ai donnée dans l’Anthropologie, 1898, page 280, et qu’elle montre que la petite couche de cailloutis €” se relie avec celle qui sépare le fendillé du imon doux à point noir dans la carrière Rouchon. Dans ce travail, je disais alors, en parlant du limon doux à points noirs (p. 281) : « f limon jaune très sableux à points noirs, très sableux à la partie infé- » rieure, roux clair compact sans points noirs pour la partie supérieure. La » grande épaisseur de cette partie plus claire, sans points noirs, m'avait » embarrassé pour l’attribuer à une des couches de M. Ladrière, mais » M. Caveux, au cours d'une course géologique dirigée à Villejuif par » M. Bertrand, professeur de géologie à l'Ecole des Mines, n'a pas hésité » à l’attribuer au limon doux = j de M. Ladrière. » Plus loin, je reprends : « VIT = e, limon roux fendillé, séparé (dans la carrière Rouchon) de la » couche VE par un Hit discontinu de petits cailloux en calcaire siliceux de la » Brie et de la Beauce. » Or le limon de la couche VI et celui de la couche VII de la carrière Rouchon ont absolument la même nature et ont le même faciès. De même, dans la carrière Grellet, le limon de la couche IIE, sous le 1% cail- loutis, et celui de la couche V, ont absolument le même aspect, $ saul que Île limon de la couche V devient gris vers la partie supérieure. Il faut donc, en lenant compte de ce que la couche de limon roux qui surmonte le 1% cail- loutis et celle qui le supporte pouvant être prises l’une ou l’autre pour le lendillé, doivent êlre distinguées selon leur ordre stratigraphique et, pour cela, m'aidant, pour Île quaternaire moyen el supérieur (classification de NN w SS Ÿ S ru Ÿ NES RE ] NINSS RS &. ES IS à SE Ÿ X & S | NS SK SES RES _ OS à = CS SRE SES RE. RSS ES Eù = DS ASS Ses M. Ladrière), de la coupe théorique suivante, je me permets d'énumérer les _ différentes couches de cette coupe g, limon panaché de M. Ladrière surmonte le gravier moven : ÿ, limon doux à points noirs de M. Ladrière; f, lHimon roux, aspect de fendillé, sans points noirs, plus gras et plus foncé que }; €”, cailloutis de e, le limon len- dillé de M. Ladrière (le limon e que cet auteur donne sur la coupe de la carrière Soutan, à Villejuif, dans son travail (Etude straligraphique du Terrain qualernaire du Nord de la France, p. 262) du tome XVII 1890, des Annales de la Société géologique du Nord, est celui que je marque f dans ma coupe schématique), surmonte ce premier cailloutis : je lui donne la lettre d’, parce qu'il passe dans les endroits où il n’en est pas séparé par le deuxième cailloutis c’, au limon gris noir d. Le deuxième cailloutis est le Cailloutis de d; d, limon gris noir; €, le troisième cailloutis ou cailloutis de l'ergeron ou cailloutis de b; b, l'ergeron, et enfin à le limon à brique. Résumé. Le cailloutis c de l’ergeron se subdivise en deux couches principales enla- Çant entre elles deux des couches de limon qui ont l'aspect du limon fenditlé de la carrière Soutan, décrit par M. Ladrière, mais passant parfois à la partie supérieure, à un limon gris noir terreux. Le Felis des cavernes a laissé ses restes dans le cailloutis €. | Un grattoir du type magdalénien recueilli dans le limon gris d pourrail faire comprendre ce niveau dans ce cailloutis ç, que M. Rutot appelle avec _ raison éburnéen. ES »: A. LAVILLE, 6 C° CAZIOT. — Note sur l'Helix aperta Born. NOTE SUR L’HELIX APERTA I. — Historique. L'Helix aperla a été découverte par Gualtieri, aux environs de Florence ; celui-ci la décrivit sans nomenclature bmaire et la figura tabl. 4, fig. E, 1742. Born, en 1778, la décrivit et la figura dans son /ndex Mus. Cæsar Vindobon, p. 387, tabl. 15, fig. 19-20, en lui donnant le nom d’Helix aperta. Décrite de nouveau, en 1786, par Chemnitz, Conch. Cab. Helix, IX, p. 150, tabl. 133, fig. 1204-1205, qui lui donna le nom d'Helix neritoides. Helix nalicoides Draparnaud, 1801, Tabl. Moll., p. 78 ; 1805, Hist. Moll., p. 92, tabl. 5, fig. 26-27. En 1821, Hartmann la rangea, en la prenant pour type, dans le sous- genre Lucena, in Neue Alpina, [, p. 208-245 : Sous-genre établi pour des coquilles subdéprimées, non carénées, assez solides, demi-transparentes, offrant des côtes élevées ; columelle spirale formant un cône creux dilaté; ombilic très large, etc., qui ne convenait pas du tout à l'Helice considérée. En 1826, Risso, à son tour, prenant pour type ladite Æ. naticoides, établit le genre Cantareus pour des coquilles ovales, convexes, subdéprimées, glabres ; suture peu profonde ; ouverture arrondie, très grande ; péristome simple (ni évasé, ni réfléchi, ni bordé): épiphragme très bombé, épais, opaque et crétacé. Beck, en 1837, la mit dans son sous-genre Pomatia (nd. Moll., p. 44), et Held, la même année, dans son genre Cænaltoria (in Isis, p. 908). Quant au genre Cænatoria, il était impossible d'y maintenir l'A. naticoides, car elle n'avait aucun rapport avec la description dudit genre. Il était de la même impossibilité de la maintenir dans le sous-genre Tapada de Gray (1840, in Turt. Shells bril., p. 127), parce qu'il existait déjà un genre Tapada (Studer Kuz. Verg. Conch., p.86, 1820), section du genre Succinea. Moquin-Tandon, en 1855, conserva le nom de Cantareus, mais comme sous-genre, et lui rendit, après Cantraine (1840, Malacol. Mediterr., p. 99), son nom d'Helir aperta. Cette espèce a donc été ballotée dans diverses sections dont elle ne saurait faire partie: elle rentre naturellement dans la section Pomatiana et dans le groupe Spécial des Apertiana. IT. — Dispersion géographique et variabilité de l'Helix aperta. Midi de la France, mais n'y occupant qu'une faible bande littorale, s'éten- dant de Toulon à Menton. Elle avait été acclimatée dans les Pyrénées Orien- lales, mais elle est maintenant disparue. Elle existe dans la partie granitique des Maures: assez rare dans la zone forestière; peu commune dans la zone des vallées (Berenguier) : Saint-Tropez, Fréjus, Cannes, Antibes, Grasse, Nice, Monaco, Menton. Toute la Ligurie, la Toscane occidentale, mais manque en Lombardie et dans les montagnes du Vicentin. La Sardaigne, la Corse, Lipari (Mereti), Malte (Paulucci) var. Kœrœægelia, sur le Monte Pellegrino). Dans toutes les provinces de Grèce, mais rare dans les îles : Crète, Corfou, Cyclades, Sporades, Cephalonie, Zante. Tunisie, environs de Tunis, à Utique-Tebourka, etc. (Bourguignat). Abondant dans toute l'Algérie, excepté dans la région désertique. Prove- PR OUT PU DU PT VTT C* CazioT. — Note sur l'Helir aperta Born. 7 nances de Constantine, d'Alger, d'Oran, Mascara, Tlemcen, Mostaganem, Kolea, Bône, Bougie, elc., d'EI-Kantara à Tossari, en Kabylie. Nord Maroc (Coquand). Ne se trouve pas en Espagne. Hidalgo, par suite de confusion, à cru que Bourguignat l'avait signalée dans ce royaume. Néanmoins Ferrussac cite cette espèce en Espagne, sans localité précise (Hist. Moll., p. 1791). Cette citation est probablement erronée. L'Helix aperta est, comme l'Helix vermiculala, une espèce occidento-médi- terranéenne, mais avec un area moins étendu: ainsi, au lieu de S'avancer Jus- qu'en Espagne, elle s'arrête à Toulon, qu'elle ne dépasse guère. Sa limite - extrême, du côté de l’orient, paraît être une ligne partant de la Crète el passant par la Turquie d'Europe. Férussac, dans son Histoire des Mollusques, à fait remarquer que lHelix aperta, malgré la diversité des lieux qu'elle habite, ne varie jamais de couleur mi de forme et que sa taille seule subissait les modifications communes à toutes les autres espèces de Mollusques: toutefois, Moquin-Tandon, Requien, ont reconnu diverses variétés relatives à la coloration: Bourguignat a décrit une variété de forme qu'il a élevée au rang d'espèce (Helixr Korægælia); Prunner a baptisé une forme de Sardaigne, de Crète et de Tunisie, que Issel ne sépare pas de l’Helix aperta (Helir Kalaritana); enfin, sans être aussi explicite, l'abbé Dupuy a représenté, sur sa planche IT de son Histoire des Mollusques, deux formes bien distinctes : l’une figurée en e (fig. 1), représentant l'espèce telle qu'elle a été décrite, c'est la plus commune; l’autre en b, même figure, à ouverture dont l'axe vertical est parallèle à la ligne verticale axiale de la coquille, tandis que le tvpe a l’axe de l'ouverture très oblique (45°) audit axe vertical; c'est une variété assez commune dans les environs immédiats de Nice. … Nice. C° CAZIOT. EXCURSIONS BOTANIQUE & ZOOLOGIQUE AUX ENVIRONS DE LILLE POUR L'ÉTUDE DES FOSSÉS DE QUELQUES CHATEAUX Aux premiers jours du mois d'août de cette année, Je reçus de M. le doc- teur Charles Maurice l'aimable invitation d'aller explorer, en sa compagnie, les eaux douces d’Attiches et des environs, afin d'v poursuivre mes études comparatives des eaux douces de la Flandre, particulièrement des alentours de Bergues. Déjà, durant l'été de 1903, j'avais pu faire des observations très intéressantes, à ce point de vue, dans la Slack et les mares d'Ambleteuse. Le laboratoire, que M. le docteur Maurice a su doter de tout le matériel néces- _saire, m'avait beaucoup facilité mes recherches : je savais que rien ne me manquerait non plus dans son laboratoire particulier. Je me mis donc en route pour Attiches avec la conviction d'en retirer le plus de profit possible. Je n'ai pas été déçu. Le récit de cette excursion n’a, pour le présent, d'autre but que de fournir un premier aperçu dans cette étude, que, de part et d'autre, M. Maurice el . moi-même, avons à cœur de compléter, si possible. Au mois d'août, beau- _ Coup d'espèces passent inaperçues, parce que l'époque de leur grande acti- xité reproductive est passée, ou bien que leur période larvaire, en ce qui 8 René SCHODDUYN. — Excursion aux environs de Lille. concerne beaucoup d'Insectes, par exemple, est terminée. D'ailleurs, il est notoire que pour les Algues, tout.comme pour les animaux inférieurs qui peuplent nos eaux, il existe une certaine périodicité. Les biologistes ne donnent encore que des études bien timides sur ce fait, pourtant constaté un peu partout. Si donc le lecteur trouvait la liste trop mcomplète, nous aurons pour excuse el l’époque tardive et le peu de temps que nous avons pu y consacrer. Je n'ai pas d'autre prétention en rédigeant cette note que de faire le relevé des formes facilement aperçues à la simple loupe et au microscope. Il ne sera point question ici des poissons, attendu que tous les fossés de ce genre sont actuellement plus ou moins tributaires de la Pisciculture. I ne saurait y avoir rien d'intéressant, de ce côté, pour l'amateur de la nature. Laissons donc cette satisfaction bien légitime et cette étude aux heureux pro- priétaires et prenons pour nous « les petites bêtes » qu'ils seraient plutôt tentés de détruire ou qu'ils regarderaient avec une frayeur instinctive parfois, avec mépris presque toujours. I. — Château du Plouich (Phalempin). Au moment de notre visite, l’eau de ce fossé est recouverte d'une épaisse couche de plantes. Pour en retirer de quoi faire un examen, les abords étant difficiles, nous n'avons d'autre ressource que de lancer le plus loin possible un flacon retenu par une corde. Une vase noire, à une distance de un à deux mètres, est entraînée avec les lemnas, ce qui indique une très faible profon- deur en cet endroit. La Flore, en cet endroit, et sur la rive d’où nous opérons, se compose de : Phragmiles communis Trin. Sparganium minimum Fries. Lemna arhiza L. — CC. — minor L. — CC. — trisulca L. — CC. Quelques diatomées très communes, telles que : Epitheima sorex. J'insiste sur le fait que l’on n’a pas remarqué d’autres algues dans l'échan- tillon rapporté. | La Faune microscopique a été plus fournie : PROTOZOAIRES … Arcella vulgaris Ehrbg. — CC. Difflugia globulosa Duj. — CC. — acuminala Ehrbg. — C. : ROTIFÉRES 027.1 Plerodina patina Ehrb. — Rare. Monostyla cornuta Ehrb. — C. OLIGOCHÈTES .…. Naïs elinguis O.-F. Müll. — C. CRUSTACÉS 00. EUCOPÉPODES. Cyclops strenuus, adultes, et nauplius. OSTRACODES .…. Chydorus sphæricus O.-F, Müll. Cypris ovum Jur. COLLEMBOLES.... Podura aqualica L. — CC. Cette liste peut paraître un peu courte : elle donne certainement la domi- hante, pour l'endroit choisi. Le voisinage des grands arbres de la lorêt de l'halempin, qui borde ce fossé, doit contrarier la vie. La plupart des animaux, par suile de ce voisinage d'une part, et de l'autre, sous cette épaisse couche de lemnas, n’y trouvent ni la lumière, ni l'air suffisant pour leur bien-être. ; Nous ne pouvions nous attendre qu'à trouver des protozoaires à foison et nos prévisions ont été justifiées. René SCHODDUYN. — Excursion aux environs de Lille. 9 IT. — Château d'’Attiches. Un mot sur la topographie de notre second lieu d'observation ne sera pas inutile. Le fossé qui part des deux pignons du château se dirige d'abord, de part et d'autre, suivant la ligne du bâtiment, qui le coupe pour ainsi dire en deux, comme le ferait un pont; il achève ensuite les trois autres côtés d’un grand quadrilatère. De cette façon, les eaux sont dans des conditions bien diffé- rentes, et, quoique la distance soit assez faible, nous pouvons v noter une différence d'aspect assez tranchée. Abstraction faite de l'influence que peul exercer le manque de lumière, par suite des ombrages des grands arbres qui bordent la route, et des bâtiments, un des côtés du quadrilatère présente une couleur vert foncé telle qu'on y devine les Oscillaires. Sans doute on n’y voit pas ces paquets boueux à l'odeur de moïsi, qui trahissent toujours ces algues pendant les chaleurs de l'été, mais la cause en est à ce que le soleil éclaire parcimonieusement tout ce côté. L'eau qu'on puise là est limpide, sans odeur particulière. C’est donc bien le fond qui colore l'eau. Un examen ultérieur confirma le pronostic. Le côté parallèle à la façade du château a des eaux de plus belle apparence quoique encore verdâtres. Il est surmonté en son milieu par un pont élé- gamment encadré par des glycines. C'est là que se trouve le petit débarcadère avec le canot amarré et prêt à recevoir les excursionnistes, là encore que tombe en minuscule cascade un filet d'eau provenant d'un forage de 50 mètres de profondeur. Il serait bien intéressant de déterminer ce qu'amène cette eau et Jusqu'à quel point elle influe sur la faune et la flore du fossé par sa {teneur en sels. Ces observations m'ont amené à porter les recherches en deux points diffé- rents : 1° près de ce pont; 2° près du pignon du sud. La suite montrera que la décision ne fut pas trop mauvaise. a) Près du pont, on recueille : Flore, les algues suivantes : Spirogyra jugalis Kg. — C. Cladophora glomerata Kg. — C. Melosira varians Ag. — C. Closterium lunula Ehrbg. Oscillaria princeps Vauch. — CC. Nodularia major Kirchn. — C. Faune. Outre les animaux qui sont indiqués en b, on y voit en grande quantité Vorticella convallaria Ehrbg. Daphnia magna Straus, adultes et larves. b}) Près du château, pignon du sud, et dans la moitié du fossé parallèle à ce pignon, la vie se manifeste exubérante et captive la vue de l'observateur. Des nénuphars étalent leurs larges feuilles d'un beau vert. D'énormes paquets d'algues attirent le regard par l'étrangeté de leurs formes. Ce sont tantôt des masses d'îles flottantes dont les boursouflures attestent l'énorme quantité d'oxygène qui doit se dégager pendant le jour, tantôt des cônes d'algues jau- _nissantes ou du vert le plus foncé dont les sommets viennent affleurer la surface. Toute cette partie, qui doit terminer notre examen, est largement exposée au soleil toute la journée: ce doit être un petit éden. En effet, on y voil S ébattre quelques petits poissons. Un trilon marbré vient, de temps à autre, 10 René SCHODDUYN. — Excursion aux environs de Lille. aspirer un peu d'air, happer un insecte imprudent. Quelques notonectes, un dylique de belle taille, des tourbillons de gyrins, etc., animent le paysage. En cet endroit, la Flore se compose de : Lemna minor. Cladophora jracta Kg. Spirogyra jugalis Kg. (en germination). — porlicalis Cleve (dont quelques brins en conju- Saison). Gomphonema constricltum Ehrb. — dichotomum Kg. Le filet de soie amène en grandes quantités : S | PROTOZOAIRES … Arcella vulgaris Ehrbg. Amæba limax. ROTIFÈRES Anurea aculeala (en deux variétés). Salpina mucronata Ehrbg. EUCOPÉPODES.... Diaplomus cæruleus Fisch. adultes. — nauplius. OSTRACODES ...…. Chydorus sphæricus O.-F. Müll. Il y aurait lieu de décrire ici une « Euglénide » qui me semble absolument nouvelle, dont, malheureusement, je n'ai vu qu'un exemplaire. Quoique je l’'aie observée assez longtemps et que j'en aie noté toutes les particularités, j'en réserve la diagnose pour le jour où j'en retrouverai. Qu'il me soit permis d'ajouter un mot à propos des Anurea citées plus haut. L'une a le test sans la moindre sculpture mais à très longues épines posté- rieures divergentes. Celles-ci égalent presque la longueur de la carapace. À part le manque de sculpture, elle rappelle assez a variété qui à été décrite dans les Forschungsberichle de Zacharias, 1898, Teil 6, Abt. FF. La deuxième, par contre, possède ces sculptures, mais les épines posté- rieures, divergentes encore, sont moins longues. Enfin, une troisième Anurea, à test sans divisions polygonales, à six épines antérieures, dont les deux médianes sont fortement courbées en avant, pré- sente l’anomalie d’avoir les épines postérieures fortement croisées. Un seul exemplaire a été observé à Âttiches. Depuis lors, un autre a été trouvé à Bergues. Poûr conclure, tenons note que, dans un endroit relativement peu étendu, nous avons pu apercevoir une différence bien marquée dans la faune et la flore, différence produite sans doute par la disposition des ombrages el l’arrivée d’une eau puisée à une certaine profondeur. = Bergues. René SCIODDUYN. (4 suivre.) XX ———— NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Liste des Naturalistes. — Nous réunissons les éléments de la Liste des Naturalistes et des Collections publiques des départements de l’Zndre, de l’/ndre-et-Loire et de l’Zsère, et prions instamment nos correspondants de nous envoyer, avant le 10 No- vembre, les renseignements concernant ces départements. LL Notes spéciales et locales. 11 … Bibliothèque. — Les prêts de livres, interrompus pendant les vacances, sont repris depuis le mois d’octobre. Les prochains fascicules du Catalogue (sections de Zoologie, Entomologie, Bota- mique, Géologie) sont à l'impression; ils comprennent l'indication des ouvrages courants reçus depuis six mois. Je ne pourrai admettre cette année qu’un très petit nombre de lecteurs nouveaux à emprunter les livres de ma Bibliothèque. Les demandes d'admission devront m'être adressées avant le 1% janvier 1905 et être accompagnées de références, de l’indication des études poursuivies, etc. Je rappelle que les lecteurs inscrits n’ont d’autres pie qu’une contribution aux frais du Catalogue courant (fixée à 6 francs par an pour une section) et le remboursement des frais d'envoi des livres indiqués dans la lettre d'expédition. - . Toute demande de livres doit mentionner le numéro d'ordre et le titre exact d’après le Catalogue. La durée des prêts est de 2 mois et tout ouvrage perdu ou détérioré devra être remplacé. ASE). Zygænæ Fausta et Hippocrepidis en Charente. — J'ai trouvé le 18 septembre Zygæna Fausta S et Zygæna Hippocr epidis Q in copula et je les ai étalées dans cette position; c'est, je crois, la première fois que cet accouplement est signalé. On connaissait l’accouplement de Zygaæna Filipendulæ © avec Minos Q signalé par M. Villiers, de Chartres, celui de Zygæna Filipendulæ Q avec Ephialtes dont M. Treitschke, de Vienne (Autriche), possédait cinq couples #n copula dans sa collection. Feu Achille Guenée avait rencontré 2: Lygæna Filipendulæ Œ avec Achilleæ Q. M. Wullschlegel, d'Allemagne, a trouvé Zygæna Filipendulæ Œ avec Ephialtes Q ; M. Boisduval à trouvé Zygæna Filipendulæ avec Peucedani, Zygæna Trifolii avec Hippocrepidis; et feu M. Lhotte, en 1896, Zygæna Peucedani Q avec Filipendulæ ©. Les Zygænæ Fausta et Hippocrepidis sont les deux espèces de Zygènes les plus communes en Charente, où elles ont deux générations; elles paraissent aux mêmes époques et volent ensemble; on les rencontre surtout sur les coteaux calcaires. La première éclosion à lieu fin mai et dure environ trois semaines; la seconde à lieu fin août, elle est généralement plus abondante que la première, mais elle a à peu près la même durée; l’austa est la plus commune des deux espèces; 1l me suffira pour en donner une idée de dire que le 10 septembre dernier de 3 à 5 heures du soir, J'ai capturé plus de cent couples de l'austa in copula sur des tiges d’herbes sèches ou des fleurs de scabieuses. Fausta et Hippocrepidis varient beaucoup et présentent ie: des aberrations très remarquables, je vais décrire celles que j'ai observées. Fausta à généralement les ailes supérieures bleu-noir avec cinq taches d’un rouge vermillon confluentes et légèrement bordées de jaune pâle. La première tache occupe toute la base de l’aile; les trois autres sont en triangle et se confondent ainsi que la dernière qui est transversale et semi-lunaire. Les ailes inférieures sont rouges. C’est la Fausta type; elle correspond exactement à la figure donnée par Engramelle, planche 100, fig. 142 c. Fausta à ‘également les taches séparées, celle de Ia base isolée, la deuxième et la troisième réunies, ainsi que la quatrième et la semi-lunaire, mais celles-c1 séparées des deux précédentes, comme dans la fig. 13, planche 22, de Godard. Quelquefois la quatrième tache et la semi-lunaire sont entièrement séparées l’une de l’autre et Fausta prend alors l’aspect de Carniolica. Quelquefois, la moitié supérieure de la tache de la base conflue entièrement avec les deux taches contiguës du milieu de l'aile. Très souvent la tache de la base est reliée aux taches contiguës du reste de l’aile par des traits Jaune pâle qui suivent les quatre nervures. La couleur rouge vermillon des taches devient jaune orangé en passant par toutes les nuances intermédiaires entre le rouge et l’orangé. Je possède en ce genre une aberration remarquable où toutes les taches des ailes supérie ures sont jaune orange, bordées de jaune pâle; les ailes inférieures sont entièrement Jaune orange, ainsi que le double collier, l'anneau de l'abdomen et les côtés de l’anus. La bordure des taches passe en se dégradant du jaune souci au blanc pur. Cette bordure qui est 2 See très étroite s’élargit au détriment soit des taches, soit du fond bleu de l'aile qu’elle réduit considé: ablement. J'ai pris une seule fois une aberration très remarquable de Fawsta, dont les ailes supérieures étaient devenues d’un jaune orangé sur lequel ressortaient quatre taches jaune pâle qui occupaient la place du fond bleu réduit: les ailes inférieures étaient jaune orangé ar Cette aberration que j'avais dénommée ab. Delamarnri fait partie de la _ collection de feu Henry Delamain, de Jarnac, auquel j'en avais fait hommage. # 12 Notes spéciales et locales. J’ai également pris, en Charente, l’aberration Zugdunensis de Millère (planche IV, fig. 4) dans laquelle le jaune vif a complètement remplacé en dessus et en dessous le rouge de la Fausta ordinaire. | Mais je n'ai jamais trouvé, en Charente, l’aberration Tricolor, que M. Oberthür, l’entomologiste si savant et si distingué auquel nous devons la publication des Etudes d'Entomologie, a décrite dans ses Ztudes de Lépidoptérologie comparée (planche ITT, fig. 28-29). La Zygæna Hippocrepidis de la Charente varie également beaucoup. Les six taches rouges des ailes supérieures sont souvent toutes isolées complètement les unes des autres comme dans le type T'ransalpina et ont la même forme, les deux de la base oblongues, les quatre autres punctiformes. Mais la variété la plus répandue à les 5° et 6° taches confluentes. On rencontre aussi des exemplaires où toutes les taches sont confluentes deux par deux et où les deux de l’extrémité de l’aile n’en forment plus qu’une seule ayant une forme un peu oblongue. On trouve également des exemplaires où les deux taches de la base et celles du milieu sont totalement confluentes, et enfin, mais bien plus rarement, des exem- plaires à ailes supérieures complètement rouges ayant seulement un léger liséré bleu sur les bords de l’aile. La couleur des taches varie aussi beaucoup et va du rouge vif au jaune orangé pâle, en passant par toutes les nuances de transition. J’ai pris un exemplaire dont les taches de l'aile droite étaient rouge vif et celles de l’aile gauche vermillon orangé: d’autres, où les taches longeant le bord costal de l’aile sont rouges et fauves et celles du bord inférieur fauves. J'ai capturé trois fois, en quatre années, une aberration d’Æippocrepidis où le rouge devenu orangé jaune pâle a absorbé à son profit le fond bleu normal et où il ne reste de bleu que le bord des ailes, les inférieures étant rouges. On rencontre très souvent Æéppocrepidis avec un commencement d’anneau rouge sur l’abdomen; j'en possède un exemplaire à taches confluentes où l’anneau rouge au-dessus de l’abdomen est aussi bien marqué que dans Z. Peucedanr. Angoulême. G. Duruy. Les Insectes parasites des Berbéridées (Voir l’article de MM. Goury et Guignon, n°“ 407 et 408). I. — Sur Berberis vulgaris. — 1. Parmi les espèces signalées, j’ajouterai les quelques détails suivants : XIII. — £ucosmia montivagata Dup. — D’après Püngeler (Stettiner, entomol. Zeit., 1889, p. 147 et 1892, p. 75), la chenille à le corps gris rougeâtre avec une fine dorsale noïrâtre; les côtés portent des traits de même couleur. Elle vit d'août à septembre et le papillon éclôt en juillet. XVIII. — Dasychira selenitica Esp. — La chenille est noire et porte des tuber- cules de même couleur, ceux-c1 surmontés de poils en verticilles gris noirâtres. Chacun des anneaux 4 à 8 porte sur le dos une brosse d’un blanc plus ou moins jaunâtre dans, les deux tiers inférieurs, le sommet noir. En outre, trois pinceaux, dont deux sur le 1° anneau et un sur le 11°, ces pinceaux noirâtres. Elle atteint presque toute sa taille en octobre, hiverne ainsi, pour se chrysalider en avril seulement. La chrysalide, renfermée dans une coque, est subovoïde, d’un brun rougeâtre, l'enveloppe alaire très foncée, tirant sur le noirâtre, avec une pubescence gris sale ou gris jaunâtre. L’éclosion a lieu en mai. Papillon : ©, antennes fortement bi-pectinées, ailes supérieures d’un jaune d’ocre pâle; une bande transverse extrabasilaire plus foncée, en zigzag; une bande subter- minale claire, ondulée, bordée intérieurement de brun et terminée par une tache plus claire; cellule discale à une tache réniforme ocracée salie de brun intérieurement; inférieures sombres, à une lunule discale pâle, assez largement bordées de jaune ocreux. — Q, beaucoup plus sombre, présentant les mêmes dessins; maïs la bande extrabasilaire est plus large et bordée chaque côté de blanchâtre, la bordure exté- rieure émettant vers son milieu une ramification qui lui donne l’aspect de la lettre L. 2. Aux espèces mentionnées J’ajouterai encore les Bombyx populi L. et Castrenses L. II. — Sur Mahonia. — Ajouter également Acromycta tumicis L. eb Gelechia scalella Scop. Puisque MM. Goury et Guignon ont ajouté dans les numéros de septembre et d'octobre, les Parasites des Parasites, je me permettrai de donner à mon tour quelques espèces et d'augmenter ainsi les matériaux d’un travail qui serait fort intéressant à compléter À 1. Plusia illustris — Par : Elba«a montana Meig., Wointhemya quadripustulata Fab., espèce indéterminée du genre /’/agres. Notes spéciales et locales. 13 2. Melitæa maturna : Amblyteles culpatorius Grav. 3. Phlogophora flammea : Ichneumon saturatorius Fab. _ 4, Cidaria sagittata : Platylabus transversus Brid. — 5. Üriogaster lanestris : Ichneumon nigritarius Fab., £Eurylabus dirus Wesm., _ Ophion ramidulus L. … … 6. Bombyx castrensis : Carcelia oryga, Frontina lata Meig. 7. Bombyx quercus : Cryptus obscurus Gmel. et migrator Grav., Ceromya bicolor ._ __Meig., espèces indéterminées du genre Masicera. n_ 8. Lasiocampa quercifolia : Masicera lasiocampe. …. 9. Saturnia pavonia : Amblyteles armatorius Forst. et oratorius Fab., Phoroccra assimntrs Fab., Scotia saturniæ Meig., Wénthemya quadripustulata Fab. 10. T'ephroclystia exiguata : Platylabus pedatorius Fab. 11. Tortrix conwayana : Diadromus collaris Grav. et subtilicornis Grav., T'ryphon … calcator Mül., Glypta ceratites Grav. et scalaris Grav., Pimpla rufata Gmel. “ Saint-Dizier. C. FRIONNET. , Ruisseaux intermittents. — Réponse partielle à la question de M. S.-E. Lassi- —. monne. — J'ai eu l’occasion d'étudier quelques-uns de ces ruisseaux intermittents —. dans la région des Monts Dômes et des Monts Dore, où ils sont assez nombreux. Le - plus caractéristique est sans contredit la C'ouze Pavin. La Couze Pavin (1) est formée par des sources qui naissent à une altitude consi- dérable (1600 à 1700 mètres) sur les flancs S.-E. du massif Mont-Dorien et ruissellent sur les paroïs d’un vaste cirque entaillé dans les flancs des pays de Paillaret, de la Perdrix et de Chambourguet. Son cours est d’abord orienté du N. au $.; il franchit un défilé très étroit, creusé dans le trachyte, au niveau de Vassivières, et se heurte ensuite au massif volcanique quaternaire de Montchalm. Le ruisseau se dirige dès lors franchement vers l'Est jusqu’à l’Allier où 1l se jette après avoir traversé Issoire. : Comme l’a démontré M. Jean Giraud, dans l'important travail qu’il à consacré à Pétude des formations tertiaires de la région, le lit primitif de la Couze Pavin se dirigeait au N.-E. et se raccomait à celui de la Couze Chambon par la vallée, sèche aujourd'hui, que parcourt la route de Champeix à Besse. Mais, capturée par un affluent de gauche de la Couze du Valbeleix, la Couze Pavin à été détournée dans une direction nouvelle, et son thalweg se creuse actuellement à quelques cen- taines de mètres au-dessous de l’ancienne vallée. C’est dans la vallée actuelle que s’est épanchée l’une des coulées de Montchalm, sur une longueur de quelques kilomètres, jusqu’au voisinage du village de Saurier. Dans la partie haute, immédiatement en amont de Besse, la coulée est nettement . érodée au milieu par le ruisseau et forme comme une vallée secondaire dans le fond de la vallée principale. Les parties qui subsistent simulent les deux moraines latérales — d’un glacier. Au-dessous de Besse, le cours du ruisseau se poursuit sur la surface très accidentée, plus ou moins entaillée, de la roche, et forme une série de rapides et de cascades des plus pittoresques. Or, pendant les mois d’été, alors que les eaux sont peu abondantes, on constate nettement, à partir d’un certain point, une diminution dans le volume de la Couze. — C’est au-dessous de Besse, au niveau du pont de la route de Murols, que cette dimi- nution commence à être sensible. À quelques centaines de mètres en aval de C'arignans, l’eau a complètement disparu. Le lit reste à sec sur un trajet d’un demi-kilomètre |_ environ. Il est intéressant, sinon facile, de parcourir ce ravin et d’étudier de près le travail d’érosion du ruisseau sur le basalte compact. Celui-e1 est creusé de nombreuses marmates de géants, dont quelques-unes mesurent un à deux mètres de profondeur - sur soixante ou quatre-vingts centimètres de diamètre, nous avons pu relever les plans et coupes des plus caractéristiques d’entre elles. Le lit est entrecoupé de gradins …— qui se multiplient à mesure que l’on descend la vallée. À leur pied, l’affouillement s: ‘ eaux a produit de vastes cavités, des trous profonds parfois de plusieurs mètres, où apparaissent, après les pluies, de grandes flaques d’eau bien vite asséchées. Enfin, …— au Saut-de-Bec, un gradin plus haut que les autres (une dizaine de mètres environ), > marque le terme de l’excursion. Au pied de ce gradin, un cirque de dimensions assez vastes, ouvert en demi-cercle . dans le basalte, bordé ailleurs de pentes raides encombrées d’éboulis, contraste par sa fraîcheur avec le ravin supérieur. De tous les côtés, par les moindres fissures de . la roche dure, par tous les interstices des éboulis, ruisselle l’eau si abondamment que la Couze, vingt mètres au-dessous, a déjà l’importance d’une rivière, ” < (1) Le nom de Couze est appliqué à fous les ruisseaux qui amènent à l'Allier les eaux du . versant oriental du Mont-Dore. 14 Notes spéciaies et locales. La « perte de la C'ouze » semble facile à expliquer. L'ancien thalweg de la vallée creusée dans le gneiss à été recouvert, sur une épaisseur parfois considérable, par la coulée de Montchalm, à 14 surface de laquelle le ruisseau à dû se façonner un nouveau lit. Mais la roche fragmentée, fissurée, souvent scoriacée, laisse passer une partie de l’eau qui poursuit ainsi son cours sous la lave, comme les eaux de fusion sous un glacier. La nappe souterraine se retrouve près de la surface, au pied du dernier gradin, au Saut-de-Bec et l’eau reparaît dès lors au jour. L’assèchement du lit de la Couze est d’ailleurs en parti déterminé par les travaux d'irrigation. Le ruisseau alimente en effet une multitude de canaux qui répartissent l’eau sur tout le fond de la vallée, c’est-à-dire sur toute l’étendue de la coulée, augmentant ainsi la surface d'absorption. Quand le débit est restreint, toute l’eau file en dessous de la coulée. Mais lorsque viennent les brouillards de septembre et les pluies d'automne le ruisseau considérablement grossi reconquiert son lit et reprend son travail d’érosion superficielle. Le ruisseau /assat, qui se jette dans la Couze Chambon, au niveau de la Cascade des Granges, les ruisselets de Bonnabry et de Sarcenat, près de Clermont, sont également intermittents, et cette intermittence est due à la même cause. En été, ces cours d’eau sont absorbés par les coulées du T'artaret et du Pariou. Le ruisseau de Randanne alimenté par des sources très abondantes, disparaît de même après un parcours de quelques kilomètres. Voilà donc d’assez nombreux exemples de ruisseaux intermittents dont quelques-uns fort importants, comme la Couze Pavin. La topographie géologique, bien spéciale de la région, rend compte facilement de leur régime. C’est aussi cette topographie géologique qu’il faudrait connaître exactement pour expliquer le cas signalé par M. $.-E. Lassimonne. Station limnologique de Besse (Puy-de-Dôme). C. BRUYANT. Plantes exotiques aux environs de Fontainebleau. — Est-ce à la température anormale de l’été dernier que nous devons la réussite complète (à graines) de : 1° Phytolacca decundra L., en nombreuse et vigoureuse végétation dans le vallon parallèle du côté Sud du « Polygone de Fontainebleau »; 20 Solanum Sodomeum L. (? variété à fleurs Jaunes). La description concorde avec celle de S'olanum Sodomeum L., mais les fleurs, au lieu d’être violettes, sont d’un jaune tirant sur l’orange. De plus, la corolle, au lieu d’être découpée comme celle de la figure de la Flore de France de H. Coste, est à peine dentée. L'une des cinq dents est plus longue que les autres et se replie sur elles avant l'épanouissement de la fleur, de façon à imiter de loin une Papilionacée. Le port général de la plante est celui de S. /ycopersicum, à feuilles plus vertes, hérissées d’aiguillons sur les deux faces, sur la tige et le calice. Sur les cinq etamines, l’une est plus longue, arquée, à anthère coloré en violet dans sa partie supérieure. J'ai l'intention de suivre le développement de cette plante, inconnue par ici, qui a poussé en dépit de la grande sécheresse sur un sentier battu, près d’un poulailler. Il est probable que les graines ont été amenées là par suite de l’épandement des grains (petit blé et avoine) donnés aux volatiles. Ces produits venaient, paraît-il, de Marseille. I] ne serait donc pas étonnant que des blés, venant de Corse ou d'Afrique, aient amené ces semences que la température à favorisées. Pendant que dans le voisinage, Troënes et Lilas étaient fanés, cette plante restait bien verte et vigoureuse. Vulaines (Seine-et-Marne). J. GUIGNON. Raisins panachés. — J'ai reçu de Bourgneuf-Val-d'Or (Saône-et-Loire) un raisin, dit « Pinot de Mercurey », pesant 55 grammes, et composé de 45 grains, également bien développés et mûrs, dont 27 noirs et 18 blancs. Ce raisin, ainsi panaché, était unique au milieu de plusieurs autres grappes noires sur le cep de Pinot noir greffé sur Æiparia Le cas est très rare, au dire des viticulteurs et des vignerons de la région qui l’attribuent au métissage par l’action du pollen de raisin blanc sur l’ovaire de raisin noir. Mais, alors, pourquoi le phénomène n'est-il pas fréquent dans les vignes où les deux variétés sont si souvent mélangées ? Je désirerais avoir des renseignements à ce sujet, tant comme observations directes que comme documents bibliographiques. Autun. Dr X. GHzLor. 4 Notes spéciales et locales. 15 … Champignons géants. — En réponse à la question de M. Jean Dollfus, je lui signale un article de M. Maurice Touzé, sur les Champignons géants, paru dans Bull. Soc. Anis Sc. Nat. Rouen, 1902, p. 325. II s’agit de Lycoperdons ou Vesses de Loup “trouvés en grand nombre à Infreville (Eure), en septembre 1902, et dont le plus gros mesurait : tour, 154; diamètre moyen, 48 centimètres; hauteur, 40 centimètres; . poids, 10 kilogr. 500 ! Une dizaine d’autres, un peu moins gros, avaient poussé dans le même herbage. À L. Duponr. à =, N des "| ee — —— — ———————— — — = ” La Elevage de l’Helix pomatia. — Je réponds à la question que pose un de vos correspondants au sujet de l’Æelix pomatia. Dans notre pays, les éleveurs d’escargots emploient un moyen simple et peu coûteux pour les empêcher de sortir de leur enclos. Cet enclos est un grand carré formé de quelques planches solidement fixées à terre. Ils badigeonnent intérieurement le haut de ces planches avec du savon noir (savon de potasse) tel qu’on le trouve dans les épiceries. Cette mince couche de savon a de 10 à 15 centimètres de hauteur. Au bout d’un certain temps ils recommencent le badigeonnage avec un large pinceau, ce qui est l’affaire de quelques minutes. Les Mollusques, ne traversant jamais cette couche savonneuse, ne peuvent s'échapper. Ce procédé peut s'appliquer tout aussi bien à la construction en pierre dont il est parlé dans la Revue du 1‘ octobre. | Wassy. | Paul MARTin. Le nouveau Musée d'Histoire Naturelle d'Aix. — La ville d'Aix (B.-du-Rhône) vient de faire construire un nouveau musée sur l'emplacement de l’ancienne Charité, 1l se compose de 8 salles. La première renferme la collection presque complète des oiseaux qui nichent ou qui passent en Provence, 300 espèces, ainsi qu’une série d’oiseaux du globe environ 400 espèces. Le milieu de la salle contient 40 vitrines remplies de coquilles vivantes des cinq parties du monde. La deuxième contient 6 vitrines coquilles vivantes de Provence et 8 vitrines fossiles de Provence. La troisième est ornée de 8 vitrines et de 50 cadres de 0"50 d’objets préhistoriques, madrépores, polypiers, etc. La quatrième salle est affectée à l’entomologie, tous les ordres d'insectes du globe y sont représentés et renfermés dans 800 cadres. La cinquième est occupée par la minéralogie et les fossiles du globe. Puis vient une salle de botanique (France seulement et Provence particu- lièrement) suivie de 2 vitrages de mammifères, des reptiles, des batraciens, des sauriens, des poissons, etc., etc. La ville d'Aix possède actuellement un fort joli musée qui ne demande qu’à s’augmenter. L'ouverture en aura lieu dans la 1"° quinzaine de novembre. Nora. — La seule salle que nous avions, qui était jusqu’à présent consacrée à l’histoire naturelle, était enfermée dans le musée des beaux-arts; aujourd’hui le musée des beaux-arts est indépendant, VA. … Société des Sciences Naturelles de la Haute-Marne. — Nous apprenons avec plaisir — Ja fondation d’un nouvelle société d'histoire naturelle dans une région intéres- sante et qui est étudiée très méthodiquement depuis bien des années par plusieurs — naturalistes émérites. — Ce nouveau groupe s’est créé à Langres sous le nom de …— Société des Sciences Naturelles de la Haute-Marne, sous la présidence honoraire de M. A. Daguin, l’un des auteurs de la }Zore de la Haute-Marne. — Les adhésions sont reçues par M. E. Royer, 11, rue Richard-de-Foulon, à Langres. L 16 Faits scientifiques. REVUE DE FAITS SCIENTIFIQUES Plantes acclimatées dans l'Allier. — Le Cactus opuntia est signalé par M. H. du Buysson (dans la Æevue scientifique du Bourbonnais) au Mayet-d’Ecole où il paraît acclimaté depuis nombre d’années. Les boutures que M. du Buysson à reçues du Mayet, 1l y a plus de vingt années, ont aussi fort bien prospéré et ont résisté aux hivers peu rigoureux de ces dernières années. Il est probable que dans les expositions abritées, le C'actus s’acclimaterait parfaitement dans toute la région. M. du Buysson signale aussi un petit arbuste de Ia Floride et de la Caroline, Amorpha fruticosa L., qui vit depuis vingt ans en compagnie de Tamaris au bord d’une pièce d’eau, et Gerantum atlanticum Boiss., provenant de Djebel-Mouzaïa, Algérie (de 1,200 à 1,400 mètres) qui, abandonné dans un ancien jardin botanique du Vernet envahi par le gazon, à fort bien résisté et a supporté le fauchage aussi bien que les plantes indigènes. (H. pu Buysson. Acclimatation de quelques végétaux dans l'Allier, d. Rev. Scient. Bourbonnais, juillet 1904, p. 125-127.) Sur les caractères de la flore du Sud-Algérien. — Dans ses études floristiques et phytogéographiques sur le Sud-Oranais, M. le D' Hochreutiner émet l’opinion qu'un assez grand nombre de types botaniques de l’Algérie appartiennent à une flore ancienne, probablement antérieure aux temps glaciaires, dont les traces les plus précises se trouvent dans les rochers désertiques du Sud. À cette flore appartiennent des genres singuliers, tels que : Warionia, Anvillea, Perralderia, Pappophorum, et quelques plantes très losalisées iet à port caractéristique qui vivent dans le steppe ou sur le sommet des montagnes (Anabasis aretioides, Pistacia atlantica, ete.). Cette flore paraît avoir quelques relations avec celle du Sud de l’Afrique (Pappo- phorum, etc.). — Ces plantes n’ont résisté que dans des endroits très arides, grillés de soleil, tels que la bordure ou les rochers sahariens. Quant à l’invasion de la flore boréale, «lle à dû se produire par terre, ainsi que M. Briquet l’a admis aussi dans ses travaux sur la flore de la Corse; cette immi- gration Nord-Sud à envahi le Tell d’où elle à chassé, en grande partie, la flore autochtone. — Cette immigration paraît s'être faite aussi bien par l’Ouest (Sud de l'Espagne) que par l’Est (continent Tyrrhénien, aujourd’hui disparu); les rapports entre la phytogéographie de la Sierra Nevada et de l’Atlas sont des plus étroits, et c’est là que se refugièrent les arbres et les plantes que la période xérothermique, qui succéda à la période glaciaire, faisaient disparaître dans les plaines. Grâce à l’influence continue de la période xérothermique, grâce aussi à la com- munication établie entre l'Afrique et l’Asie, la flore des steppes et des déserts de l'Orient commença son émigration vers l'Occident, passant par l'Egypte, la Tripo- litaine et la Tunisie, sans toutefois s'élever très haut sur les flancs des montagnes, où l’élément méditerranéen septentrional lui disputait la place avec avantage. Pendant ce temps, le Sahara devenait le désert que nous connaissons et refoulait la flore autochtone, d’une part vers la bordure saharienne, d'autre part vers le Sud. Avec l’onde de sécheresse qui se fit sentir de l’Orient vers l’Occident, la flore des dunes de l'Orient vint peupler les montagnes de sable du Sahara. Pendant la période historique, la civilisation romaine d’abord et surtout l'invasion arabe détruisit les forêts de haute futaie (si bien que le pin d’Halep tend à disparaître de la bordure saharienne) et facilita l’envahissement de ces régions par la flore désertique crientale. M. Hochreutiner n’est pas cependant pessimiste au sujet de l'avenir, 1l croit, d’après les résultats déjà obtenus par les plantations modernes, surtout celles qui ont été faites en grand par l'administration militaire, à la reconstitution d’une flore septentrionale et à la fin du régime xérothermique dans le Sud-Algérien. D’après les dires des colons, et ses observations personnelles, les précipitations aqueuses seraient déjà devenues plus abondantes et auraient augmenté d'intensité dans le Sud-Oranais depuis que ce pays est soumis à des reboisements étendus. Il faut espérer que des études plus complètes sur la phytogéographie de l’Algérie, sur l'histoire de la flore autochtone et des invasions végétales dues aux périodes gla- ciaire et xérothermique ainsi qu'à l'influence de l’homme, permettront de dresser un pronostic pour l’avenir agricole de ce pays et de donner des indications précieuses pour la culture et l’amélioration du climat. Na (B.-P.-G. HocareuriNEerR. Le Sud-Oranaris, Etudes floristiques et (VOICE phiques, 256 p. et 22 pl, Genève, imp. Roret, 1904 (Ex. Annuaire du Conservatoire et du Jardin Botanique de Genève.) Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (1046-04). _— IVe Série, 35° Année — N° 410 a à 4? Cr À CO QC & & D = D —= œ D = . A. crabronijormis L. G. PORTEVIN. — Catalogue des Diptères de Normandie. L. vilripennis Mg. — Très commune. Haies des prés. L. lineola F. — Evreux, Conches, Gisors. L. tringaria L. — Très commune. Je n'ai pas rencontré la variété vanellus F. L. conspicua Mg. — Deux exemplaires. Aulnay, mai 1903. Genre CHRYSOPHILA Macq. C. aurea Mg. — Commune. Bois, haies. C. aurala F. — Très commune sur les plantes aquatiques. Genre PTIOLINA Zett. P. immaculala F. — Sur les herbes basses. Forêt d'Evreux. C. Homôüodactyla bombylimorpha. Famille ACROCARIDÆ. —— Genre ONCODES Latr. . O. gibbosus L. — Très rare. Sur les herbes. Evreux. Deux exemplaires. La Rosaie (Degors), Heurteauville (Degors). 2° Groupe : HETERODACTYLA. — A. Procephala. Famille BOMBYLIDÆ. — I. Bombyliinæ. Genre BOMBYLIUS Linné. B. major L. — Très commune, fleurs basses, dès le premier printemps. B. medius L. — Evreux, Bernay. B. canescens Mik. — Forêt d'Evreux, Cocherel, mai-juin. B. venosus Mik. — Evreux. B. minor L. — Commune. É IT. Anthracinæ. — (Genre HEMIPENTHES Lœw. . H. morio L. — Très commune partout, à terre, dans les chemins. Genre ANTHRAX SCOP. . À. jlavus Mg. — Très commune. . À. maurus L. — Un exemplaire. Forêt d'Evreux, en juin. Genre ARGYRAMŒBA Schiner. - A. sinuata Fall. — Commune. A. æthiops F. — Assez rare. Forêt d'Evreux, La Croix-Saint-Leufroy, juin-juillet, coteaux calcaires. = Genre ExoprosoPpA Macq. E. capucina F. — Assez commune. Evreux, Breteuil, Autheuil, sur les plantes basses. Famille ASILIDÆ. —— I]. Asilinæ. Genre AsILUS L. — Asilus (sens. strict.). Très commune partout. Sous-genre DyYsMACHUS Lœw. . D. spiniger Zell. — Cocherel. . D. trigonus Mg. — Autheuil. . D. forcipula Zell. — Commune. Evreux, Conches, Breteuil, forêt du Perche. Ç À SU, Ï san cs 2 à M OT: : a A Eee | NL , à 1 : G. PORTEVIN. — Catalogue des Diptères de Normandie. 43 Sous-genre PAMPONERUS Læœw. . P. germanicus F. — Rare. Forêt d'Evreux, Emalleville, Sotteville-lès- Rouen. Sous-genre EUTOLMUS Lœw. … |. E. rufjibarbis Mg. — Assez commune. Forêt d'Evreux. Sous-genre MACHIMUS Lœw. . M. apicatus Lœw. — Un ©’. Evreux. . M. atricapillus Fall. — Très commune. . M. rusticus Mg. — Autheuil, forêt d'Evreux. D = Sous-genre ÎTAMUS Lœw. 1. I. geniculatus Mg. — Forêts d'Evreux et de Beaumont-le-Roger. 2. 1. cyanurus Loœw. — Assez commune. Forêt d'Evreux, bois de Cracon- ville. Sous-genre EPITRIPTUS LŒ@Ww. 1. E. setosulus Zell. — Forêt d'Evreux. 2. E. cingulatus F. — Forêt d'Evreux. Sous-genre MOCHTERUS Lœw. 1. M. pallipes Mg. — Deux ©. Forêt d'Evreux, août 1904. I. Laphriinæ. — Genre LAPHRIA Meigen. 1. L. gilva L. — Rare. Evreux. Deux exemplaires, juillet-septembre; Pont- Audemer, juillet 1904 (Degors). 2. L. marginata L. — Très commune. Eclose d’une nymphe trouvée dans une branche morte de chêne. IT. Dasypogoninæ. — Genre DiocTRiA Meigen. . longicornis Mg. — Rare. Breteuil. . Reinhardi Wiedm. — Forêt d'Evreux. . atricapilla Mg. — Très commune. . rufipes de G. — Très commune. . Baumhaueri Mg. — Très commune. . linearis F. — Forêt d'Evreux. ir ter nec SOS SES IV. Leptogastrinæ. — Genre LEPTOGASTER Meigen. 1. L. cylindrica de G. — Très commune partout. B. Heterodactyla polytoma. Famille THERENIDÆ. — Genre THERENA Latr. 1. T. arcuata Lœw. — Très commune partout. Famille SCENOPINIDÆ. — Genre SCENOPINUS Latr. 1. S. fenestralis L. — Commune dans les maisons. Evreux. Gaston PORTEVIN. 41 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES | I. — Chasse et préparation des Diptères. — Sollicité à plusieurs reprises, par des lecteurs de cette feuille notamment, d'indiquer comment 1l faut chasser et préparer les Diptères, je profite de l’hospitalité qui m’est toujours offerte ici pour indiquer, sans prétention aucune, le procédé que J'ai adopté comme le meilleur. Qu'on se pénètre bien de ce fait que les Diptères sont des insectes fragiles : aussi ne doit-on Jamais les laisser séjourner dans les flacons de chasse, non plus que dans la sciure de bois, surtout si elle est humide. C’est pourquoi je n’emploie que des flacons secs que je prépare moi-même en y qoulant du plâtre gâché avec une solution saturée de cyanure de potassium. L'opération terminée, le flacon est mis à sécher à l’air Libre pendant huit jours au moins ; puis, dans l’intervalle des chasses, j’abandonne dans ce flacon quelques tortillons de papier buvard destinés à absorber une partie de l’humidité qui s’y dégage toujours. Ce flacon est muni d’une double tubulure, ou plutôt fermé par un bouchon que traverse un tube étroit par où l’on introduit ses captures ; de la sorte elles ne peuvent s'échapper. — Le filet est léger ; c’est un long bambou muni d’un cercle démontable et d’un sac en tulle blanc très profond. Jamais je ne touche aux individus pris dans le filet ; je les cerne dans un coin et applique dessus le flacon. J’ai vu des chasseurs pétrir dans leurs doigts ces pauvres mouches dont il ne reste bientôt qu’un échantillon très mutilé et méconnaissable. Quant aux espèces, comme les Bombyles et les Anthrax, dont la toison indispensable à leur étude est extrêmement caduque, je les recueille dans un autre flacon : aussitôt asphyxiées, elles en sont retirées et mises à part dans de petits tubes de verre faciles à glisser dans les poches du gilet. Toutes mes captures sont piquées, le jour même, avec des épingles vernies, noires, dites de Berlin. L’épingle sera enfoncée sur l’un des côtés du thorax pour conserver intacts la ligne médiane et tout un côté. Il faut laisser un centimètre environ entre l’insecte et la tête de l’épingle. Les pattes seront étalées ; les ailes relevées par un petit mouvement de bascule, afin de dégager les cuillerons. Les très petits individus seront préparés à la façon des Micros-lépidoptères, c’est-à-dire piqués sur du carton ou du sureau au moyen de fils d'acier (1). Les épingles s’oxydent facilement à travers le sureau et le fil d'acier qui supporte l’insecte ne tarde pas alors à se rompre ; le carton vaut mieux, n’ayant pas cet inconvénient. Enfin, quelques collectionneurs collent leurs petites espèces sur du papier : c’est une pratique détestable, car le sujet est hors d’état d’être examiné comme il faut. I1 faut donc piquer toujours les Diptères, gros et petits. Ceci fait, 1ls seront placés dans un endroit spacieux où ils puissent sécher à l’abri du soleil, de la poussière et aussi des Anthrènes. Quoi qu’on fasse, certaines espèces tournent volontiers au gras, tôt ou tard ; on les dégraisse facilement en les plongeant dans l’éther sulfurique pendant 48 heures. Mettez boîtes et cartons en lieu sec et les visitez souvent pour les débarrasser des parasites avant que ceux-ci aient eu le temps de ravager la collection. Comme pré- servatif, la naphtaline me paraît le meilleur et le plus durable ; l’essence de mirbane est trop volatile; la créosote de hêtre, quand elle possède une forte odeur empyreumatique, la remplace avantageusement. On n’oubliera jamais, à l’occasion d’envois par la poste, d’envelopper la boîte d’une épaisse couche d’ouate destinée à amortir les heurts et les chocs. Trop souvent cette omission est la cause de bris désastreux et irréparables. II. — Etude des Diptères. — Les débutants n’ont à leur disposition qu’un seul ouvrage rédigé en langue allemande : « Schiner, Fauna austriaca » en 2 vol. — Plus tard, ils pourront aborder une série de monographies fort bien faites, mais presque toujours en langue étrangère. Aussi ceux qui connaïssent quelque peu l'anglais et l'allemand pourront-ils se convaincre que l’étude des Diptères n’est pas plus difficile que celle d’autres ordres, que seule l’Entomologie est une science ardue qui réclame beaucoup d’attention, de persévérance et .… une bibliothèque. Recucilliset préparés comme il a été dit plus haut, les Diptères seront d’un examen très facile, Cependant, quelques manipulations préalables sont quelquefois néces- (1) Nous croyons que le fil de platine est préférable, car on a plus de finesse et aucune crainte d’oxydaltion (R.). Notes spéciales et locales. 49 saires, comme le développement des pièces génitales mâles chez les Sarcophages : on y arrive en soumettant chaque individu à un ramollissement de 48 heures. Pour ce faire, on remplit un bol de sable pur et fin fortement imbibé d’eau et recouvert d’un papier buvard ; on dispose sur ce sable les sujets à ramollir et on renverse sur le bol un entonnoir de verre dont l’orifice supérieur permet d'éviter un excès d'humidité. Une loupe grossissant environ 10 fois suffit en général ; mais, pour les petites espèces, on à besoin de grossissements plus puissants. Je signalerai, en passant, L les excellentes loupes anastigmatiques Carl Zeiss (derniers modèles de x 16 et x 27). 4 Très lumineuses, elles sont absolument remarquables par la netteté de leur champ | et leur grande distance focale surtout appréciable pour le grossissement x27, en re qu’elles ne fatiguent pas la vue. Malheureusement, elles sont d’un prix fort - élevé. Enfin, comme 1l est souvent — pour ne pas dire toujours — utile de joindre des f dessins aux descriptions les mieux faites, qu’on me permette, afin d’être complet, de citer comme chambre claire celle très visitée chez nous et qui à nom : chambre claire universelle de Th. Benoît. A l'étranger, celle qui est en vogue chez les Dipté- | rologues, parce qu’elle est excellente pour les faibles grossissements, c’est la chambre | claire d’'Abbe, modifiée par Reichert, de Vienne, qui s’adapte sur une loupe montée. Rambouillet. D’ J. VILLENEUVE. Réponse à la question de M. H. Barbier (Feurlle des J. Nat., XXXV, p. 32). — Coluber formosus Wind, n’est pas un Z{/aps. C’est un Colubride opistoghyphe qui porte aujourd’hui le nom de Oxyrhopus formosus que lui ont imposé Duméril et | Bibron, Erpét. Gén. VII, p. 1022. | Londres (British Museum N. H.). G.-A. BOULENGER. Mecinus pyraster (Réponse à M. Falcoz). — Le cas de l’hivernage de ce curcu- lhonide dans des galeries qui lui sont étrangères est fréquent. Voici d’ailleurs ce qu’en dit Perris dans Larves des Coléoptères, page 391 : « Ayant plus d’une fois ? trouvé le A. pyraster dans des branches d’arbres et notamment d’arbres fruitiers, je m'étais d'autant plus persuadé que sa larve était lignivore que le nom de pyraster | semblait indiquer un ennemi du poirier. Je m’aperçus plus tard que les individus logés dans ce bois étaient là en quartier d'hiver et qu’ils s'étaient introduits par ie trou de sortie d’un insecte xylophage ». ‘ - D’après Perris, M. pyraster vit au collet de ?lantago lanceolata; d’après Kieffer ce serait sur l’axe floral ou la hampe ; à Fontainebleau, on ne le trouve seulement ou du moins M. Goury et moi n’avons jamais trouvé sa cécidie ailleurs que sur la hampe et immédiatement au-dessous de l’épi. Du reste, il semble que les Coléoptères utilisent pour hiverner tout ce qui leur offre un abri suffisant : les Galerucella, les C'occinella et bien d’autres ne vont-ils pas jusqu’à se loger confortablement dans nos maisons et jusque dans les rayons de bibliothèques. — L'hiver dernier nous avons trouvé sur /uglans regia un Crioceris asparagi blotti dans le canal médullaire d’une petite branche (non séparée du tronc) et dont la sommité brisée offrait juste l’ouverture nécessaire à l’introduction, puis à l'installation du « trimardeur ». À remarquer que ce noyer était en plaine et éloigné d’au moins 500 mètres de toute plantation d’asperges. Vulaines-sur-Seine ($.-et-Marne). J. GUIGNON. La Mante, à Metz, en 1904. — Ia lecture des deux articles de M. Paul Vuillemin, parus dans le n° 410 de la Feuille des Jeunes Naturalistes, m'a rappelé une commu- nication qui m'avait été faite par M. Félicien de Sauley dans le courant de septembre dernier. Un jeune enfant du village de Sey avait été chargé par le savant entomo- logiste de lui récolter tous les Orthoptères qu’il pourrait rencontrer. Grand a été son étonnement quand, quelques jours après, en examinant le butin de son petit chercheur, il constata, parmi un grand nombre d’espèces vulgaires, la présence d’une Mante religieuse, variété verte : c'était une femelle capturée avant la ponte. Jamais, _ a dit M. de Saulcy, jusqu’à ce jour un entomologiste n’avait rencontré cet insecte dans nos environs. A. FRIREN. | | | L | - . 1 ? | è } » 1 | . M. Bellevoye, de Reims, nous fait part également de la capture, par M. F. de mr d’une Q de Mante, prise sur la côte Saint-Quentin qui surmonte la Moselle à Metz. 46 Notes spéciales et locales. L'Impatiens parviflora DCG., à Metz (1). — Dans le même numéro de la Feuille, M. Ernest Malinvaud, à propos d’une nouvelle station de l’!mpatiens parviflora, a justement fait remarquer que l’on devrait, dans les Flores locales ou les Catalogues, signaler l’apparition des plantes adventices et leur extension relative. Voici quelques détails relatifs précisément à l’espèce qui à donné occasion à la note de M. le Secré- taire de la Société botanique. — Vers 1892, un professeur de l'Ecole réale de Metz, M. Himpel, signalait cette plante dans les massifs de notre belle promenade, l’Esplanade. Les graines avaient été transportées de l'Ecole du Jardin botanique avec le terreau des feuilles mortes. Cinq ans plus tard, le même botaniste indiquait cette même plante dans un jardin, sur la route de Plappeville (#Zora der Umgebung von Metz, 1898, p. 19). Nous-même, vers la même époque, et deux ans de suite, nous l’avons trouvée, non loin de la gare de Devant-les-Ponts, près d’une haïe, à l’endroit précis où se détache de la ligne de Thionville le raccordement du dépôt de matériel du chemin de fer militaire. Cette place, en plein soleil, est peu favorable au développement d’une plante qui recherche un peu d’ombre, mais nous ne doutons pas qu’elle ne s’acclimate facilement dans des conditions plus favorables. Du reste, quelques graines semées au pied d’un mur du jardin du Petit-Séminaire, à Montigny, se sont multi- pliées au point qu’à chaque printemps on comptait par centaines les pieds qui apparaissaient. Des graines de l’/Zmpatiens Noli-tangere, semées dans les mêmes conditions ont donné, grâce à de copieux arrosements, de superbes pieds qui ne se sont reproduits qu’une seule fois. A. FRIREN. Tératologie végétale. — Le dessin ci-contre représente, vues en dessous, deux feuilles de chêne ramassées en octobre dernier dans un chemin du bois de la Roche, à Vaux, près Metz. La partie inférieure ne présente presque rien d’anormal. Ce n’est qu'à partir de 4 centimètres du point d'insertion du pétiole, que la nervure principale se bifurque sous un angle d’environ 45 degrés. 3 centimètres plus haut, le limbe se sépare complètement pour former deux portions de feuilles, légèrement superposées, imais sans aucune cohérence. Sur la face supérieure, la nervure ne présente aucune trace de soudure ; sur-la face inférieure, on constate un léger sillon visible sur une longueur de 15 millimètres au-dessous de la bifurcation. Nous avons cru devoir ajouter cet exemple de soudure de deux feuilles à ceux que Moquin Tandon signale dans ses Zléments de Tératologie, page 248. 2° Le second cas tératologique est d’une toute autre nature : 1l se rapporte à cette classe de monstruosités que Moquin Tandon appelle métamorphoses en pétales et que l’on désigne vulgairement sous le nom de Fleurs doubles. Ce qui est intéressant, c’est que ce phénomène n’est nullement dû à la culture et qu’il a été observé sur une plante inconnue à Metz, avant 1871, et très commune, depuis cette époque, dans les endroits incultes de nos environs : le Berteroa incana (L.) DC. Cette crucifère, ordinairement bisannuelle, est donnée par quelques auteurs comme quelquefois annuelle et c’est bien le cas pour les échantillons recueillis en pleine floraison à la fin du mois d’août 1904, sur des escarbilles, vis-à-vis la gare d’Ars-sur-Moselle. Une vingtaine de pieds à fleurs doubles se trouvaient disséminés parmi autant de pieds normaux et de même taille (25 à 30 centimètres) sur une surface de 2 à 3 mètres carrés. Les fleurs aux nombreux pétales d’un beau blanc avec quelques lignes verdâtres forment des glomérules de 5 millimètres de diamètre, régulièrement espacées : sur une longueur de 15 centimètres on en compte jusqu’à 30 et la tige promet encore un développement ultérieur. À signaler ce fait que les fleurs inférieures sont aussi belles et aussi fraîches que celles du sommet, tandis qu’à l’état normal les fleurs ne forment qu’un petit bouquet au sommet de la tige ; au-dessous se trouvent des silicules à tout état de développement. Le plus souvent le calice n’a subi aucune transformation : le phéno- mène n’a altéré que les 4 pétales bifides, les 6 étamines et probablement les valves de la silicule. Metz. A. FRIREN. ) À propos de la station nouvelle de l'împaliens parviflora que M. Malinvaud signale au Bois de Boulogne, M. Eugène Simon nous fait savoir que cette plante a été introduite il y a quelques années par lui dans son jardin silué à côlé du Bois de Boulogne (villa Saïd); les graines provenaient de Leyde (Hollande). — Elle n'existe plus actuellement dans ce jar- din, mais il n’est pas impossible que des graines se soient propagées dans le bois voisin. (R.) Deux feuilles de chêne soudées, vues en dessous. Questions ornithologiques. — I. À l’exemple de certaines espèces de Pies-Grièches qui, dans le Midi de la France, construisent très souvent leurs nids avec des tiges d’immortelles sauvages, existe-t-il, dans la faune ornithologique européenne ou exotique, d’autres oiseaux montrant de semblables préférences ? IL. ae auteurs se sont-ils occupés de la Flore des nids? surtout au point de vue régional ? St-Geniès-de-Malgoires (Gard). Albert HuGuEs. Se EE TETE AU LU 7 Lei Question. — L’ouie chez les Serpents ne paraît pas être très fine, pour deux motifs : 1° parce que leur membrane du tympan est à l’intérieur du corps, en dedans des écailles; de sorte qu’elle n’est pas frappée directement par l’air extérieur, comme celle des Orvets; 2 parce qu’ils ne se sauvent que quand on est sur le point de marcher dessus, et qu’ils paraissent alors très effrayés, comme s'ils n'avaient pas entendu marcher auparavant. Que pense-t-on de l’acuité de l'audition chez les Serpents? Car leur appareil auditif interne est parfaitement organisé ! Paris. D' Bouaox. + LPEREMN RE 48 Liste des Naturalistes de France. LISTE DÉPARTEMENTALE DES NATURALISTES ET DES INSTITUTIONS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE DÉPARTEMENT DE L'INDRE Châteauroux : DorvaL, capitaine au 90° de ligne. — C'onchyl. fossile. JoUvE (Abbé), aumônier du Lycée. — Minéralogie, Ornithologie. TouzALIN (DE), capitaine au 90° de ligne. — Botanique, spécialement Lichens. Musée de Châteauroux. — Collection minéralogique et géologique assez importante, en médiocre état (collection Godefroy, dans les combles du Théâtre). — Le Musée publie un Bulletin. Société d'Agriculture de l'Indre. CLÉMENT (Jean), Pictaveau, par Belâbre. — Géologie et Préhistoire locales. DELAUNAY (Abbé), professeur au Séminaire, Saint-Gaultier. — Géologie, Paléon- tologie. DELOUCHE DE PÉMORET (Paul), château des Crubliers par Arthon. — Zoologie. G1B8ERT, contrôleur, Le Blanc. — Paléontologie. GUÉRIN, agent voyer, Belâbre. — Préhaistosre. ImHorr (Abbé), curé de Gargilesse. — Botanique. MARTIN (René), avoué, Le Blanc. — Vertébrés (œufs d'oiseaux); Névroptères (très importante collection d’'Odonates). RoOLLINAT (Raymond), Argenton. — Vertébrés (La collection Rollinat comprend tous les Mammifères, Reptiles, Batraciens et Poissons de l'Indre, ainsi que quelques Oiseaux, l’embryogénie des Chiroptères, Reptiles et Batraciens ; élevage des Reptiles). Musée du Blanc (Hôtel de Ville). — Collection d’'Oiseaux de Jean Mercier-Génétoux, d’Argenton, comprenant 968 sujets très bien montés, représentant la faune de l’Indre (collection très intéressante). Musée de La C'hâtre. — Assez belle collection d'Oiseaux d'Europe et exotiques (don du général de Beaufort). Séminaire de Saint-Gaultier. — Collections botanique et géologique, spécialement Fossiles de Saint-Gaultier, du Cher et de l’Indre, Callovien de Nérondes. Collection Maurice Sand, château de Nohant-Vicq, près La Châtre (Géologie, Paléon- tologie). Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS, Imp. Oberthür, Rennes—Paris (1342-04). an in 2 ti ré à 1er Février 1905 _ IVe Série, 35° Année _ No 412 a OT © © On Fe CO CO Co me) LHOMME.— Coquilles fossiles trouvées dans les sables de St-Gobain. 57 Drillia decussata Lamk. — streplophora Bayan. — {Crassispira) raricoslulala Desh. — _({Tripia) pseudospirala d'Orb. — — granulala Lamk. — — jiijera Meller. — — subgranulosa d'Orb. — — Mausseneli Cossm. Raphiloma plicala Lamk. —— subattenuata d'Orb. — striolaris Desh. — leptocolpa Cossm. Mangilia parisiensis Cossm. Actæon turgidus Desh. Actæonidea aciculata Cossm. Volvulella radius Desh. Scaphander parisiensis d'Orb. Bullinella cylindroïdes Desh. —— consors Desh. Roxania coronata Lamk. Stolidoma biplicata Desh. DIVERS Lamna compressa Ag. Odontaspis Hopei Ag. —— elegans Ag. Otodus obliquus Ag. Notidamus serralissimus (dents latérales) Ag. — — (dents antérieures supérieures) Ag. Myliobates punctatus Ag. Boucles des précédentes. LHOMME, Ingénieur, à Mayot, par La Fère (Aisne). NOUVEAUX DOCUMENTS SUR LA RÉPARTITION DE LA MANTE DANS L'EST DE LA FRANCE À la suite de la publication de ma note sur la Mante religieuse dans la Feuille des Jeunes Naturalistes (n° 410), j'ai reçu plusieurs renseignements sur la présence de l’Orthoptère dans les vallées de la Meuse et de la Marne. I. — Nouveau point de passage du bassin du Rhône dans celui de la Meuse. La haute vallée de l’Amance, affluent de la Saône, présente avec les sources de la Meuse le même rapport que la haute vallée de la Saône avec les sources du Vair, affluent de la Meuse. D’après les observations de M. CG. Frionnet, la Mante est commune sur les rives de l’'Amance, à Hortes (lieux dits : Les Heu- reaux, La Ferrière, le Val-Dessus, les Côtes-Rouges) et à Marcilly. Depuis longtemps connue dans cette dernière localité, elle y était particulièrement CPR Me, ” » L 24" L' 08 P,. VUILLEMIN. — Documents sur la répartition de la Mante. | abondante en 1904. Sur le versant de la Meuse, M. Frionnet l’a observée, en 1900-1901, à Montigny-le-Roi (côteaux de Belfays), à Provenchères (car- rières de pierre meulière) et à Malroy (La Bruyère). Son correspondant, M. C. Bresson l’a revue, en 1902, à Montigny (Côteaux Rouges de Belfays el Le Breuil) et à Provenchères (Les Carrières). En descendant le cours de la Meuse, on retrouve la Mante à Bourmont, d'après M. Bruntz, chargé de cours à l'Ecole de Pharmacie de Nancy. M. Frionnet croit l'avoir aperçue plus bas, en 1895, à Maxey, au confluent de là Meuse et du Vair. | I. — Dans la vallée de la Marne, nous ne connaissions point de gîte de la Mante entre Damery, près d'Epernay, et le plateau de Langres. Depuis que M. Frionnet explore les environs de Saint-Dizier (1900-1904), il y a observé constamment l'Insecte, commun surtout sur les bords de la Marne, le long des côteaux ensoleillés qui dominent les forges de Marnaval et aussi vers Ancerville. Q | En 1903, une Mante a été envoyée de Chaumont (entre Langres et Saint- Dizier) à M. L. Host. Ce zélé naturaliste, récemment installé à Bar-le-Duc, constate que la Mante est bien installée aux environs de cette ville, d'où des coques ovigères avaient été expédiées au Musée de Nancy, il y a plusieurs années. Elle remonte sans doute de là le long de l’Orvaire, puisque M. L. Host vient de la capturer à Ligny-en-Barrois. Enfin la vallée de la Saulx, entre Saint- Dizier et Bar-le-Duc, a fourni à M. Frionnet, en 1901, des exemplaires pro- venant de Baudonvilliers et de Robert-Espagne. La Mante est donc très répandue et fortement établie dans cette région du Barrois, vers laquelle convergent les deux voies de pénétration septen- trionale de l’Insecte : celle qui vient du Rhône par la Marne et la Meuse, et celle qui vient de la Loire. IT. — En dehors de ces localités où la Mante a élu domicile, il en est d’autres où son apparition est récente et peut-être passagère. Telles sont : celle d'Epinal, où M. Blanc a fait de nouvelles captures cette année (je dois ce renseignement à l’obligeance de M. L. Host), celle de Nancy et celle de Metz, mentionnée dans le n° 411 de la Feuille des Jeunes Naturalistes. La Mante a donc trouvé, dans ces dernières années et notamment en 1904, des conditions propices à son extension. Malzéville-Nancy. Paul VUILLEMIN. CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DE FRANCE (SUITE) {Notes complémentaires et reclificalives). I. — TABANIDÆ $ Depuis qu'a paru dans la Feuille (n° 406, 1° août 1904) le Catalogue des | Tabanides, je suis en possession de nouveaux matériaux qui proviennent, en | majeure partie, du Midi de la France. En outre, j'ai pu constater, par l'examen des types de Meigen conservés au Muséum de Paris, que quelques noms «THON LEE À LT Lt [2 170"; CA M Fe DJ. VILLENEUVE. — Contribution au Catalogue des Diptères. 09 devaient être changés dans ma collection. Dès lors, il m'a paru nécessaire de compléter et, au besoin, de rectifier dès maintenant la liste déjà publiée. Genre Hæmatopota Meig. 1. H. pluvialis L. — La variété Bigoti Gob. n'est pas rare dans le Midi (Hérault, Pyrénées-Orientales). 2. IH. nigricornis Gob. — C'est bien AH. ilalica Meig. comme je m'en suis assuré sur le type. Quant à la variété rapportée de la Baule-sur- Mer par M. Roubaud, elle est identique à A. grandis Meig. Type. | Enfin, il y a, au Musée d'Histoire naturelle de Nîmes, deux indi- k vidus Q qui sont, à n’en pas douter, H. variegata (apud Schiner:). J'ai peine à croire qu'il y ait là autant d'espèces distinctes et je les 4 considère comme des variétés. Chez tous les exemplaires du genre LL: Hæmatopola recueillis dans le Midi, on constate que les fémurs sont plus ou moins jaunis en leur portion moyenne et que les antennes sont plus largement rougeûtres que chez les individus du Nord; quant au volume et à la taille des segments de l'antenne, ils sont éminemment variables. Cependant, en s'appuyant sur les caractères différentiels indiqués par Mik /loc. cit.), on arrive assez facilement à distinguer H. pluvialis L. d'avec 11. ilalica Meig. et à classer leurs variétés. Sous-genre THERIOPLECTES Zeller. 6. T. bisignatus Jænn. — Jusqu'à ce jour, on ne connaissait pas le O' de cette espèce et on en faisait une variété mélanienne de T. {ropicus Meig. en se basant sur l'aspect des palpes et les dimensions de l'intervalle oculaire chez la ©. Or, M. Frionnet, professeur au Collège de Saint-Dizier, vient de me faire don d’un couple de cette espèce qu'il a capturé lui-même dans sa région. Le Ca les antennes entièrement noirâtres, ses palpes sont allongés et cylindriques, hérissés de longs poils noirs; son aspect et sa taille sont ceux de T. borealis Meig., la coloration de l’abdomen est identique à la Q. Il est peut-être très voisin de T. nigricornis Zett. que je ne connais pas, mais, par les caractères énoncés plus haut, il ne saurait en aucune façon être rapporté à T. tropicus, non plus qu'à T. luridus. C'est une espèce bien tranchée, et il faut savoir infiniment gré à M. Frionnet d’avoir contribué si heureusement à dépister l'identité de ce Taon. 1. T. luridus (Fall.) Villeneuve. — Il y a erreur. Ces deux ©, pris aux envi- rons d'Amiens, se rapportent à T. borealis Meig., sec. Typ. 8. (Manque). — Il faut ajouter, dans mon Catalogue, une huitième espèce au sous-genre Therioplectes : T. luridus Fall., Meig., représentée dans ma collection par deux © également, l’un pris à Rambouillet, en juin, l’autre dans le bois de l'Hautil, en mai. Je les avais con- fondus antérieurement avec T. tropicus Meig. Sous-genre TABANUS Linné /sens. strict.). _ 1. T. intermedius Egg. — Nîmes (coll. du Musée). Cette espèce est souvent prise, dans les collections françaises, pour T. spodopterus Meig. 2. T. bovinus L. — Nîmes (coll. du Musée). Plateau de Langres (coll. Frion- net). L 9. T. apricus Meig. — L’exemplaire d'Autriche n’est qu'une variété foncée, 60 Be DO MDE pan- cer PE D' J. VILLENEUVE. — Contribution au Catalogue des Diptères. de montagne; j'en ai vu aussi un individu au Muséum de Paris, capturé en Savoie, l’an dernier. . græcus (Meig.) Villeneuve. — Il y a erreur. C’est T. apricus Meig. qui précède, mais sous forme commune qui est plus claire. T. græcus Meig., dont j'ai vu le type, est une espèce absolument différente; je ne la possède pas. . glacopis Meig. — Ria (Pyrénées-Orientales). . cordiger Meig. — Très commune dans le Midi. . maculicornis Zett. — Commune dans les Pyrénées. . reclus Lüw. — J'ai pris plusieurs individus de cette espèce méridio- nale à Ria (Fyrénées-Orientales), sur des bœufs, en juillet dernier. . regularis Jænn. — Autre espèce méridionale que j'ai prise en même temps et même lieu que T. rectus. Je l’ai rencontrée également à Remoulins (Gard), en juillet. Genre Chrysops Meigen. . rufipes Meig. — Commune à Rambouillet (Etang-d’Or), en août dernier. Genre Pangonia Latreille. . ornala Meig. — Commune sur le littoral méditerranéen : Le Lavandou (Var), en mai, Palavas (Hérault), juillet 1904. Genre Nemorius Rondani. . vüripennis Meig. — J'ai eu la chance de rencontrer cette espèce, qui était très commune, sur des bœufs, à Ria (Pyrénées-Orientales), par une journée orageuse de juillet dernier. Cette capture est très importante pour notre faune. IT. — XYLOPHAGIDÆ . cinctus de G. — M. le capitaine Xambeu, de Ria, m'en a communiqué dernièrement un exemplaire Q capturé par lui dans sa région. OBSERVATIONS . À Palavas, j'ai appréhendé, au bord même de la mer, un Tabanus Q qui s'était jeté sur moi. Comme il m'était inconnu, j'attendis qu'un de ses congénères, aussi bien inspiré, vint subir le même sort. Ce fut en vain, et c'est grand dommage. En effet, cet unique individu vérifie bien la description de T. Erberi Brauer, sauf qu'il ne présentait qu’une seule bande pourprée, très étroite, sur ses yeux verdâtres. Est-ce une variété de T. Erberi ou une espèce nouvelle? Je ne puis actuellement que signaler cette capture dans l'espoir qu’elle sera reprise, et qu'il sera alors possible d'établir son identité. . Le même jour (6 juillet), à la même heure (10 heures du matin), j'ai pris un autre Taon qui, posé sur le sable humide, se laissait éclabousser par la vague. C'était un O' (on sait que les © dans cette famille recherchent volontiers, pendant les chaudes heures de la journée, les lieux ombragés ou le sol humide). Sa livrée blanchâtre, comme celle des diptères de plage, sa forme très étroite, ses antennes entière- ment rouges m'avaient fait espérer une espèce nouvelle pour notre faune. Mais les yeux nus, avec une seule bande transversale, ainsi que D' J. VILLENEUVE. — Contribution au Catalogue des Diptères. 61 l’ensemble des autres caractères m'autorisent à conclure à une variété locale, très intéressante, du si commun et si variable T. bromius L. N. B. — Les Tabanus perdant, en séchant, et le coloris des yeux et les bandes transversales qu'on peut y voir à l’état frais, il est indispensable — d'en prendre note sur chaque sujet au retour même de la chasse. S'il arrive | que bien souvent on puisse les faire reparaître par le ramollissement de l'insecte, il n’en est pas moins certain que ce procédé échoue parfois comme tous ceux qui ont été vantés à cet effet. Rambouillet. D' J. VILLENEUVE. CONTRIBUTION A LA FAUNE DES MYRIAPODES DE FRANCE (Suite) (1) Lithobius vasconicus, n. sp. — Ochraceus vel dilute brunneo-flavus, pedi- bus pallidioribus, subglader; robustus, capite subcordato, paulo latiore quam longiore. Antennæ elongatæ, dimidium corpus longitudine manifeste superantes 91-52 articulatæ. Ocelli utrinque 19, in series 4-5 digesti (1+3, 5, 5, 5 —1+4, 5, 5, 4). ‘Coxæ coalitæ pedum maxillarium dentibus 12 armatæ (6 +6). Laminæ dorsales 6, 7, 9, 11, 143 angulis posticis in dentes maiores aculos productis. Pori coxales in seriem singulum digesti 8, 6, 6, 6—8, 7, 7, 7, transver- sales, ovales vel partim subcirculares. Pedes primi paris infra calcaribus 0, 0, 2, 3, 2. Pedes anales, ungue ?, infra calcaribus 1, ?, ?, ?, ? armali, — Articuli primi margine laterali mermi. | Genitalium femineorum unguis latet. Longitudo corporis 24 "/"-25 m/", Latitudo corporis 3 "/". Longitudo antennarum 14 "/". Eulithobius de Stuxberg. Des sous-genres < Oligobothrus de Latzel. Oligobothrus, groupe Lithobius d'Attems. 4 Localité. — Région sous-pyrénéenne : Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées). La Q de cette espèce nous est inconnue, et le seul exemplaire que nous possédons, quoique étant en très bon état, a perdu ses paltes anales, au moment de la capture. Le corps est jaunâtre, ou d’un jaune dilué de brun, et les palles Jaune pâle. La tête est grande, le bouclier céphalique cordiforme est fortement rebordé sur les côtés et en arrière, el présente quelques points épars. Toulouse. Jules CHALANDE. (A suivre.) (1) Voir : Feuille des Jeunes Naturalistes, octobre 1903, n° 396, p. 221. n'" 2 62 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES"ET LOCALES Note de géographie botanique. — J'ai récolté, en juillet dernier, à Saint- Pierre-de-Chartreuse, près du col de Cucheron, en montant vers le Grand-Som, Gallium leucophæuwm, bien caractérisé, en fleurs et en fruits. Jusqu'à ce jour on ne l’a signalé, à ma connaissance, que dans la Savoie, les Hautes-Alpes et les Basses- Alpes. A-t-il été déjà trouvé dans l’Isère ? Paris. Ch. GUuFFRoY. Un cas de « léprose » chez Leptis strigosa Meigen. — Les deux ailes de ce diptère présentent une sorte de « léprose » envahissant la partie apicale de l’aile droite et se montrant aussi au bord postérieur de celle de gauche. La première est pourvue de petites granulations, de couleur flavescente, accumulées en un point et formant une grande pelote, un peu au delà du stigma, et en un grand nombre d’autres, beaucoup plus minuscules, disséminées sur le champ de l’organe. A l’aile gauche, la maladie semble être à sa période du début, les granulations en pelotes faisant ici défaut. Cette affection est-elle due à une cause microbienne, parasitaire et a-t-on déjà observé des cas de ce genre chez d’autres articulés? Ce diptère a été capturé à Tervueren (Lez-Bruxelles) en 1903, c’est-à-dire pendant une année excep- tionnellement humide. Au moment de la capture, la partie apicale de l’aile droite était enlevée. Sa disparition doit-elle être attribuée à une cause purement accidentelle ou à laffection elle-même détruisant les membranes des organes du vol? À ma connaiïssance, du moins, les cas de « léprose » paraïssent être rares chez les insectes. Contich (Anvers). Fernand MEUNIER. Lecanium limnanthemi ...(?). — Le 11 octobre dernier, en excursionnant avec mon ami M. Guignon sur les bords de la Seine, aux environs de Fontainebleau, j'ai trouvé, attaché au pétiole d’une feuille de Zimnanthemum nymphoides Hoffms, un coccide rouge-brun paraissant appartenir au genre ZLecanium. Désirant l’étudier de plus près, je l'avais mis, au retour, dans le bassin où j’élève des plantes aquatiques, mais j'avais compté sans la voracité des Limnées qui, en une nuit, dévorèrent ma trouvaille. Le point intéressant de la rencontre est que le Zimnanthemum ayant des feuilles flottantes, ce Lecanium, attaché à un pétiole submergé, doit nécessairement vivre sous l’eau et s'adapter à ce milieu sub-aquatique. Je désirerais savoir si ce Lecanium a été observé, nommé et décrit, et s’il existe d’autres insectes de ce groupe, vivant d’une manière analogue, soit sur la même plante, soit sur d’autres plantes aquatiques submergées. Samois-sur-Seine (Seine-et-Marne). G. Goury. A propos de ma question sur Coluber formosus (7. d. J. N., XXXV, p. 32). — Je remercie M. G.-A. Boulenger, l’éminent erpétologiste du British Museum, de m'avoir indiqué que C'oluber formosus Wied. correspond à Oxyrhopus formosus. Je soupçonnais que C'oluber formosus ne devait pas être un ÆZ/aps puisque je n'avais pu trouver la synonymie pour les différentes espèces de ce genre. J’ai posé la question parce que j'avais trouvé Coluber formosus dans un ouvrage intitulé : « Los ofidios venenosos del Cauca, etc., por el doctor Evaristo Garcia, Cali, 1896. » et dans lequel l'auteur décrit le C'oral cabeza de chocho (C'oluber formosus) parmi les serpientes corales ou Elaps. Sa description de C'oluber formosus est d’ailleurs inscrite entre celles de : Zlaps corallinus T.., Coluber venustissimus de Wied (qui est un Zrythrolamprus) et Ælaps Marcgrawii. Pacy-sur-Eure. Henri BARBIER. Réponse à la question de M. le Dr Bouaon (7. 4. J. N., N° 411, p. 47). — M. le Dr Bougon dit que chez les Sernents l’ouïe ne paraît pas être très fine. parce que /œ membrane du tympan est à l’intérieur du corps, en dedans des écailles. Je ferai remarquer que Duméril et Bibron dans leur Zrpétologie générale, t. VI, p. 105, Notes spéciales et locales. 63 disent textuellement : « Les Serpents n’ont pas l’organe de l’audition apparent au dehors, ni conduit auditif externe, ni caisse, m2 membrane du tympan, ni même d’écaille particulière correspondant à l’osselet, etc. ». Il en est de même de Brehm (p. nn? ui dit : « La caisse et /a membrane du tympan manquent chez les Serpents. ». e D' Bougon dit aussi que l’appareil auditif interne est parfaitement organisé. On lit dans Duméril et Bibron : « Cependant l’organe interne existe : on y retrouve un nerf auditif externe, un sac vestibulaire, trois canaux demi-circulaires, un indice du canal hélicoïde; mais ces parties sont bien moins développées que chez les Sau- riens. » et plus loin « Il est naturel de conclure de l’absence d’un appareil propre à recueillir les sons et du peu de développement des parties essentielles, que les Serpents peuvent entendre, mais qu’ils n’ont pas l’ouïe très fine, etc. ». Quanti au fond de la question, c’est-à-dire sur l’acuité de l’audition chez les Serpents, quoique ma modeste opinion ne puisse être d’un grand poids dans la question, je dirai toutefois que je considère que les Serpents n’entendent bien que lorsque le bruit est émis non loin d’eux, par un bruit normal, s'entend. Cependant, parce que les Serpents ne s’enfuient guère que lorsqu'on est près de marcher sur eux, il n’en faut pas toujours conclure que c’est parce qu’ils n’ont rien entendu. Je suis à peu près convaincu que les Serpents ne s’enfuient pas seulement au bruit fait près d'eux, mais aussi lorsqu'ils ont pu voir la cause du bruit, et que cette cause les effraye. Il faut tenir compte aussi de l’état de torpeur dans lequel ils sont la plupart du temps plongés, lorsqu'on les surprend dormant au soleil. Les Lézards eux-mêmes, qui ont l’ouïe si fine, se laissent surprendre dans les mêmes conditions. Puis il y à certains bruits qui les effrayent plus que d’autres. Une Couleuvre à collier, que j'ai gardée en captivité pendant de nombreuses années, ne s’enfuyait dans son trou que lorsque, pour l’agacer, je soufflais pour imiter son sifflement. Tous les autres bruits que je faisais lui étaient indifférents. Il n'aurait pourtant pas fallu conclure qu’elle ne les entendait pas. Dans sa cage, l'ouverture du terrier où elle aimait à se cacher était placée de telle facon qu’il lui était impossible de me voir ouvrir la trappe qui se trouvait en arrière et au-dessus de ce trou. D'ailleurs la plupart du temps, c’est à peine si le bout de son museau émergeait du bord du trou. Et bien, presque chaque fois que j’ouvrais la trappe, la Couleuvre sortait sa tête, l’élevait vers la trappe en dardant sa langue, car elle avait appris à se rappeler que souvent lorsque j’ouvrais la trappe c’est que j'apportais des grenouilles qu’elle venait me retirer des mains. La Couleuvre enten- dait donc très bien ouvrir la trappe. Je dois à la vérité de dire que son trou se trouvait à environ 50 centimètres en dessous de la trappe. Quoi qu’il en soit, l’acuité de l’audition ne peut être comparée à celle des Sauriens, et en particulier des Lézards qui fuient lestement à la moindre alerte, et que, en captivité, j'ai vu tournant gentiment leur tête du côté d’où venait de partir un bruit quelquefois émis d’assez loin. Pacy-sur-Eure. | Henri BARBIER. Erratum et note additionnelle au travail de M. Piroutet sur le Jura salinois. — 1° Page 36, ligne 2, re délits au lieu de débits. 2 Le paragraphe 3 doit être rem- placé par le suivant : Les calcaires gris blanchâtre en lits réguliers à silex se rencontrent à plusieurs hori- zons différents dans le Bajocien du Jura salinois. Le niveau inférieur, au-dessus des marnes surmontant le calcaire à entroques (dont les bancs supérieurs représentent la zone à Sphæroceras Sauzeti), est seul constant. C’est lui qui est surmonté d’un calcaire souvent spathique et rappelant un peu par lits la grande oolithe dans lequel on rencontre communément C'æloceras Hum- Dhriesianum aux environs d’Arbois (surtout à Vauxelles). À un niveau un peu supérieur, on rencontre de nouveau dans cette dernière région un nouvel horizon assez puissant de calcaire à silex présentant le même faciès que le précédent et surmonté par la zone des calcaires à Polypiers (ici assez rares). Un niveau assez semblable. maïs à silex plus rares, est visible en certains points des environs de Salins (plutôt vers l’est) au-dessus du calcaire à Polypiers, notamment au-dessus de la côte de Thésy où l’on y rencontre encore C'æloceras Humphriesianum. Les marnes qui surmontent la zone à Sphæroceras Sauzei et dont la base surtout est intercalée avec des lits calcaires forment à l’ouest et au sud-ouest de Salins un horizon assez constant. À la gare de Mesnay nous y avons recueilli entre autres fossiles : Acantothyris spinosa, Belemnopsis caniculatus et un Mollusque appartenant aux Patellidæ ou aux Fissurellidæ et, entre Vauxelles et Arbois, une Ammonite du groupe des Sonninia. ; Salins. Maurice PIROUTET. 64 Liste des Naturalistes de France. LISTE DÉPARTEMENTALE DES NATURALISTES ET DES INSTITUTIONS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE DEPARTEMENT D’INDRE-ET-LOIRE Tours : Augis (D'), professeur d'Histoire naturelle à l'Ecole de Médecine. : Barzzior (D' Marcel), 14, boulevard Heurteloup. — Coléoptères et Lépidoptères. BArNSs8Y, directeur honoraire de l’Ecole de Médecine. — Botanique. CHaAPus, professeur d'Histoire naturelle au Lycée Descartes. — Mist. nat. générale. CHAUMIER (D' Edmond), 15, boulevard Béranger. — Préhistoire, musée spécial de la Vaccine. DESBROCHERS DES LOGES, 51, rue de Boisdenier. — C'oléoptères. DuPerrEey fils, 1, rue de l’Archevêché. — Paléontologie : Faluns. GuiBBAUD (D'), professeur à l’Ecole de Médecine. — Physiologie. Ivoras, professeur honoraire de l’Université, 98, rue de Boiïisdenier. — Botanique. J sn DAReGie professeur suppléant à l’Ecole de Médecine, rue Nationale. — ycologie. LANDRÉ, inspecteur principal des chemins de fer de l’Etat. — Paléontologie : Faluns. LepoueLe (D'), professeur à l'Ecole de Médecine. — Anatomie : Systèmes musculaires et OSSEUX. LEMOINE, jardinier en chef du Jardin des Plantes. — Botanique. LEsourp (Max.), rue Néricault-Destouches. — Botanique. Lucar (Georges), pharmacien, 82, boulevard Heurteloup. — C'oléoptères, Botanique. NormaAnD (D' Henry), 28, boulevard Béranger. — Botanique. PERCHERY, pharmacien, place du Grand-Marché. — Mycologre. Pirarp (D'), professeur à l’Ecole de Médecine. — Botanique. SCHIFFMACHER, pharmacien, avenue de Grammont. — Botanique. VARENNE, sculpteur, 3 bês, rue d'Entraigues. — Mycologie, Coléoptères. Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie. — Pièces anatomiques. — Miné- ralogie. Jardin des Plantes (dépendant de l’Ecole de Médecine). — Importante collection de plantes vivantes. — Deux herbiers. Musée municipal d'Histoire naturelle. — Mammifères (Eléphant monté et en squelette), Oiseaux (1,200), Reptiles, Poissons (série complète des Poissons de la Loire), Polypiers (200), Mollusques (belle collection), Herbier (graines exotiques), Minéralogie (2,000), Paléontologie (spécialement faune des F'aluns, insuffisante et médiocrement classée), Préhistoire (silex de Preuilly, collection Jollivet). Musée de la Société Archéologique de Touraine. — Collection de l’abbé Brung, de Chamussay. Fouilles du Grand-Pressigny. Fouilles de Saint-Genoulph et des Chatelliers d’Amboise (bronze). Collection gallo-romaine. Bibliothèque municipale. — Deux herbiers, dont l’herbier Chastaingt. Lycée Descartes. — Petites collections zoologique et géologique. Société Archéologique de Touraine. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles Lettres du départ. d’'Indre-et-Loire. — Bulletin depuis 1806. Société d'Horticulture. TC ANDRÉ (Ed.), La Croix-de-Bléré. — Botanique. AUDEBERT, jardinier chef au château de Candé, Monts. — Botanique. CHozzer (Hippolyte), instituteur, Veigné. — Paléontologie : Faluns. Doucer, instituteur à Cinq-Mars. — Botanique. JASMIN (A.), Assay par Champigny. — Géologie, Paléont., C'onchyl. LECOINTRE (Me la comtesse), château de Grillemont, La Chapelle-Blanche. — Paléon- tologie : Faluns (importante collection). NANTEUIL (Baron de), château de Haut-Brizay par l’Ile-Bouchard. — Botanique. Roucé (Jacques), avocat, Ligueil. Paléontologie : Faluns (spécialement de Lou- roux). Préhistoire : Silex de Pressigny, La Guerche et La Roche-Posay. SrBILLEAU (Abel), négociant, Manthelan. — Paléontologie : Faluns. TourLEeT, ancien pharmacien, Chinon. — Botanique. VERGNAUD, instituteur, Barron. — Botanique. Wozr (André), l’Ile-Bouchard. — Zépidoptères de France. Hôtel de Ville de Sainte-Maure. — Petite collection de Faluns. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS, Imp, Oberthür, Rennes—Paris (18-05) \Mollusques lossiles nouveaux de Villers ÿmer æ IVe Série, 35° Année és No 413 La &euille Des Jeunes Naturalistes ES SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES DES COUCHES CALLOVIENNES DE VILLERS-SUR-MER La faune des couches calloviennes et oxfordiennes de Dives, Villers, Trou- ville a été l'objet de nombreux travaux. D'Orbigny — dans le Prodrome — a donné une liste très complète des espèces recueillies dans ces couches ; E.-E. Deslongchamps a, plus récemment, publié une revision des Céphalo- podes et des Gastropodes de ces gisements. Malheureusement un assez grand nombre d'espèces, créées et citées par d'Orbigny, n'ont jamais été décrites d'une façon suffisante, ni figurées, ce qui laisse une lacune regrettable, car un grand nombre de ces fossiles se retrouve dans beaucoup de localités. Dans cette note, je m'occuperai de deux espèces de Pélécypodes, qui pro- viennent du Callovien supérieur de Villers ; elles me paraissent être entiè- rement nouvelles, ne les ayant trouvées signalées dans aucun des ouvrages que J'ai pu consulter. Je donnerai ensuite quelques indications sur l'aire de répartition dans le bassin parisien d’une Ammonite, décrite par M. Brasil, le Pelloceras angustilobatum. Præconia Doilfusi, n. sp. PL. L fig. 1 à 4. MR ENT, 89 à 101 millimètres. LT ET IN ERRRERE Rte 12 à 60 = RME). 48 à 959 - Coquille de grande taille, transversale, subrectangulaire, très inéquilaté- rale, équivalve, épaisse, couverte de plis d’accroissement lamelleux, nom- breux, irréguliers et très saillants; test épais; crochets assez saillants, rap- prochés, projetés en avant et un peu recourbés. La région antérieure est très peu développée; elle est surplombée par les crochets et présente une lunule cordiforme, allongée, assez profonde, limitée par des bords épais au-dessous de la lunule; le bord antérieur s’incurve presque à angle droit pour rejoindre le bord palléal, qui est presque rectiligne. La région postérieure est, au contraire, très grande; son bord est à peu près horizontal, légèrement arqué dans sa moitié antérieure, puis il forme un angle, devient oblique et rejoint le bord palléal en décrivant un angle très arrondi. De la partie postérieure des crochets part une crête large, arrondie, qui traverse obliquement la coquille pour aller se perdre à l'angle formé par la réunion des bords postérieur et palléal. De chaque côté, cette crête se trouve . À En. 66 J. RASPAIL. — Couches calloviennes de Villers-sur-Mer. bordée par une légère dépression, généralement plus marquée en avant qu’en arrière. Charnière inconnue. OBSERVATIONS. — Cette espèce est, en général, très ons j'en possède cependant un exemplaire (fig. 4) beaucoup plus allongé que la forme typique ; à part cette différence, 1l présente tous les caractères des autres échan- üillons. Je ne rapporte qu'avec doute cette espèce au genre Præconia, car il m'a été impossible de dégager et de voir sa charnière. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est voisine de Cardita ingens Buvignier; elle se rapproche surtout de l’exemplaire figuré par M. de Loriol (Monog. sur les Et. jurass. sup. des env. de Boulogne-sur-Mer, pl. XIV, fig. 1-2). Elle s’en distingue par son ornementation beaucoup plus accentuée, par ses crochets plus aigus et plus incurvés et aussi par les deux dépressions qui limitent l’arête médiane des valves. GISEMENT. — Assez rare à Villers. On la trouve dans la couche à Pelto- ceras athleloides. Collection Adrien Dollfus, Musée du Havre, ma collection. Avicula villersensis, n. sp. PI. I, fig. 5-6. HAULEUL. 2.5 ARCS ER RS 9 millimètres environ. LONSUCUS.S:. SECHE SC 68 — — ÉpHSSOUT. Eee EN RON 13 — -- Coquille oblique, subtriangulaire, très inéquilatérale, presque équivalve, très comprimée. Région antérieure très courte, légèrement excavée au-des- sous de l’aile. Région postérieure très développée: son bord est rectiligne et oblique; le bord palléal est largement arrondi. L’aile cardinale est très petite et très courte en avant des crochets; sur la région postérieure, au contraire, elle prend un très grand développement (Malheureusement elle est incom- plète sur tous les échantillons que je possède). Les crochets, très aigus, dépassent légèrement le bord cardinal. Les valves sont très plates; la gauche est à peine plus bombée que la droite. Elles sont ornées de très fines stries d’accroissement concentriques, régulièrement espacées, et de côtes rayonnantes assez larges, aplaties, très peu marquées et séparées par des intervalles beaucoup plus étroits qu'elles. Les ailes portent des stries d’accroissement bien visibles. La charnière n’est pas visible; seule l'impression ligamenteuse est dégagée sur l’un de mes échantillons ; elle forme une large fossette en arrière des crochets. XAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Je ne vois aucune espèce avec laquelle on puisse confondre Avicula villersensis. Son ornementation lui donne un cachet très particulier. GISEMENT. — Je n'ai pas trouvé cette espèce en place, mais l'examen de sa gangue et la présence de deux plicatules adhérentes à l’un des échan- tillons indiquent qu'elle provient de la couche à Cosmoceras Duncani et à plicatules. Trois exemplaires, ma collection. Dans son travail sur les Peltoceras et Cosmoceras de Dives-Trouville, M. Brasil a décrit une espèce nouvelle de Peltoceras, le P. angustilobalum, que l’on trouve dans les couches à P. athlela et à P. athleloides de Dives et de Villers. Cette espèce est toujours rare en Normandie; M. Brasil en cite J. RASPAIL. — Couches calloviennes de Villers-sur-Mer. 67 W'ois exemplaires qui se u'ouvent à la Faculié des sciences de Caen, et J'en possède un trouvé à Villers. Celle espèce alleint de Lrès grandes dimensions ; elle se rapproche par certains caractères de P. Eugeni Raspail. Comme celle espèce, elle porte sur la face latérale des tours externes deux rangées de tubercules puissants el très saillants; ces tubercules sont reliés transversalement, deux à deux, par: de grosses côtes aplalies. Du tubercule latéral externe parlent, non pas ueux, mais rois côtes iransversales légèrement divergentes, qui se dirigent vers la région syphonale, où elles se terminent par de petits tubercules, de telle sorte que les deux rangées de tubercules amsi formées de chaque côté ue la ligne médiane laissent entre elles un espace lisse. Sur le dernier tour des grands échantillons, les côtes syphonales qui relient les tubercules laté- aux el syphonaux ont tendance à sellacer. M. Brasil a signalé un autre caractère distinctif tiré de la cloison ; c’est l'étroitesse exceptionnelle des lobes et l'étranglement considérable des selles à la base. Malheureusement la figure qui accompagne la description est confuse par suite de la mauvaise conservation de l'échantillon reproduit, ce qui à fait méconnaîilre cette espèce dans les autres gisements du bassin parisien, ou elle a élé recueillie. Dans sa thèse inaugurale, Wolgemuth signale une Ammonite, désignée par la leltre À, que l’on trouve en abondance dans la tranchée du chemin de fer à Rimaucourt. C'est du P. angustilobalum qu'il s'agit. Dans la même région, je l'ai recueillie à Orquevaux (Haute-Marne). On la trouve aussi dans la Haute- Savoie, à Authoison et à Pennecières, dans une mince couche marneuse qui sépare les argiles calloviennes des couches de loxfordien inférieur. Le P. angustilobalum Se retrouve dans Ouest de la France, aux environs de Niort, dans les calcaires calloviens, désignés dans la région sous le nom de « pierre chauffante »; 1l v a, à la Faculté des sciences de Poitiers, plusieurs échantillons provenant de ces gisements. Je possède, enfin, un exemplaire qui a été recueilli dans les couches à P. athlela, aux Garennes d'Arçay (Vendée). On peut voir, par cette courte énuméralion, certamement bien incomplèle, que P. anguslilobatum est assez répandu dans le bassin parisien; il se trouve toujours dans la zone à Pelloceras athlela, où il est en général assez rare, sauf à Rimaucourt, où Wolgemuth l’a signalé comme abondant. EXPLICATION DE LA PLANCHE 3. Præconia Dolljusi, forme lypique. 4. — forme allongée. 6. Avicula Villersensis. [ds PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS 1812-1835. SOWERBY. — Mineral Conchologv. 1835. RœŒMER. — Die Versteinerungen des Norddeutsch. 1850. D'ORBIGNY. — Prodrome de Paléontologie. 1852. BUVIGNIER. Statistique géologique de la Meuse. 1856. OPPEL. — Die Juraformation. 1858. QUENSTEDT. — Der Jura. 1859. CONTEJEAN. — Etude de l'Etage kimmér. des env. de Montbéliard. 1872. LORIOL, ROYER, TOMBECK. — Monogr. des Terrains jurassiques de la Haute-Marne. : 68 J. RASPAIL. — Couches calloviennes de Villers-sur-Mer. 1874. LORIOL el PELLAT. — Monographie des Elages jurass. sup. de Bou- logne. 1883. WoOHLGEMUTH. — Recherches sur le jurass. de l'Est de la France. 1888 à 1901. LORIOL. — Série de Mémoires publiés dans les Mém. de la Soc. de Paléontologie suisse sur la faune des terr. Jurassiques. 1889. E.-E. DESLONGCHAMPS. — Rapport sur les fossiles oxford. de la coll. Jarry. 1896. BRASIL. — Les genres Peltoceras et Cosmoceras de Dives-Villers. Julien RRASPAIL. SUR LA PUPA ANGLICA, TYPE DE LA FAUNE DITE LUSITANIENNE Dans le numéro du 1° juin 1904, M. Ad. Dollfus signale l'intérêt de la flore et de la faune de la région dite lusitanienne ou atlantique ancienne et demande à ses correspondants bolanistes et zooiogisies des renseignements sur les plantes et les animaux appartenant à cetle région. Je réponds à son appel. il serait très intéressant d'ouvrir, dans la f'euille, une enquête sur la fiore et la faune dont il s'agit, ou plutôt sur leurs débris, aujourd'hui très épars. Nous sommes obligés de conserver cette expression de faune lusitanienne, faute d'en avoir une meilleure à notre disposition, bien qu'elle ne soit m très claire, ni très exacte. Celle de faune atlantique doit être, à notre avis, absolument rejetée, parce qu'elle S'applique déjà à une région zoologique différente de la nôtre, quoi qu'ayant avec eile certaines affinités : nous voulons parler des Archipels atlantiques (Madère, Açores, Canaries (1), etc.). Parmi les espèces animales d'origine lusitanienne, les Gastropodes ter- restres forment un contingent relativement important. Animaux essentiel- lement sédentaires pour la plupart, très sensibles aux influences climaté- riques, peu d'entre eux se sont étendus vers l'Est, loin des côtes de l'Atlantique où ils ont pris naissance. Quelques-uns seulement, grâce à l'influence maritime, se sont propagés le long des rivages de la Méditerrannée, sans jamais Ss'avancer beaucoup dans l'intérieur des terres. La plupart sont restés confinés dans l'extrême Uccident de l'Europe, mais ils y occupent une aire immense en latitude, trouvant, depuis le Portugal jusqu'à l'Irlande, des conditions favorables à leur existence. Ces espèces, assez robustes, ont pu se maintenir à travers les âges, jusqu à nos jours, malgré des changements plus ou moins considérables de climat, moins sensibles sans doute sur la bordure océanique que dans l'intérieur du continent. Mais combien d'autres ont dû périr ou ne se sont maintenus que sur quelques points privilégiés. La faune malacologique lusilanienne devait être exceptionnellement riche, favorisée par un climat marin, doux et humide. Son intéressante nole mentionne quelques mollusques terrestres qui appartiennent incontestablement à notre faune. En ce qui concerne les Testacella, si cette provenance reste douteuse pour quelques espèces de ce genre, elle est certaine pour la plus grande et la plus belle d’entre elles, Test. Maugei Fer., signalée aux Canaries, Açores, (1) Rappelons que l'expression Atlantique est employée par beaucoup d'auteurs avec sa signification première, pour désigner la région de l'Atlas (Algérie, Maroc). — R, a des md ob en dé ne à. 2 LP» «à 2 E. MARGIER. — Sur la Pupa anglica 69 Madère, au Maroc, en Portugal, dans la plupart de nos départements mari- times de l'Ouest, dans le Sud de l'Irlande, le Sud-Ouest de FAngleterre, les îles anglo-normandes. Helix Quimperiana Fer., découverte d’abord en Bretagne, vit aussi dans l'extrême Sud-Ouest des Basses-Pvrénées, et dans le Nord-Ouest de l'Espagne. au pied des Pyrénées Cantabriques. | On pourrait citer encore Arion lustlanicus Mab., Amalia Sorwerbyi Fer. Helix revelata Mich., H. fusca Mig., H. intersecta Poir. (ignola Mab.), dont il conviendrait d'établir exactement la distribution géographique. Pour le moment, nous allons essaver d'étudier, aussi rigoureusement que possible, celle du Pupa anglica Fer., Vertigo anglica auct.-mult., Pupa ringens Jeffr. von Mich., Lauria ou Charadrobia anglica des auteurs modernes. Cette charmante petite coquille a été trouvée sur plusieurs points du Portugal, dans le voisinage des côtes (environs de Porto, de Coïmbre, de Cintra). Elle est très répandue en Irlande, où elle habite presque tout le pays. Elle vit jusqu'à l'extrême Nord de l’Ecosse, et aussi sur quelques points de l'Angleterre, dans la région du Nord-Est exclusivement, où elle atteint la mer du Nord (Scarborough). On l’a signalée dans le comté de Herefordshire. Elle manque dans le Sud et l'Ouest. Mais on Ja Pupa angüca Yetrouve, paraît-il, dans les îles anglo-normandes (Channel (Angleterre) jslands des Anglais). Sa présence n'avait pas été constatée authentiquement en France, lorsqu'elle a été découverte, il y a quelques années, par M. Ph. Rousseau, dans l'île de Ré. Moquin-Tandon a compris celte espèce dans son grand ouvrage sur les Mollusques de France ; il indique ainsi son habitat : Très rare. Trouvé une fois dans les alluvions de la rivière, près de Toulouse. Le savant auteur a certainement commis une erreur ou une confusion. Mais nous ne serions pas surpris que de nouvelles recherches la fissent découvrir sur d'autres points de nos côtes océaniques, notamment en Bretagne et dans les Basses-Pvrénées. Elle n’a pas encore été trouvée au Maroc, où elle vit vraisemblablement, ni dans la province d'Oran. Mais elle s’est avancée jusque dans l'Algérie centrale et même assez loin vers l'Est. La forme algérienne, différant un peu du type, a été élevée au rang d'espèce sous le nom de Vertigo numidica Bourg., qui n'en est qu’une légère modification. Tandis qu'ailleurs cette espèce ne vit que dans les régions les plus basses, elle est devenue franchement montagnarde en Algérie ; nous la connaissons au-dessus de Blidah, à près de 1,500 mètres d'altitude, et elle est aussi fort commune en Kabylie, où elle a été rencontrée par Letourneux sur de nombreux points. Lauria anglica Fer. vit principalement dans les endroits marécageux, entre les racines des mousses, au bord des sources. Elle ne paraît pas très facile à recueillir, ce qui explique son assez grande rareté dans les collections. Cette espèce forme un petit groupe isolé dans la faune paléarctique. Les autres Lauria européennes, telles que umbilicata Drp., n'ont pas de plis pala- taux. Mais notre coquille est étroitement alliée à une nombreuse série des formes, qui vivent dans les Archipels atlantiques, établissant ainsi une relation entre la faune de ces Archipels et notre faune lusitanienne. Parmi ces formes de mollusques, nous citerons : Pupa vincta Lowe, concinna Lowe, irriqua Lowe, laurinea Lowe, cheilogona Lowe, tous de Madère, tesselala Mor. de Santa-Maria, fuscidula Mor. des Açores, castanea Sh. de Ténériffe. D'autres espèces de ce groupe, assez voisines des précédentes et de l'anglica, comme aspect général, mais qui ont certainement une origine dif- at rx à #5 TS À [LS nd à: 70 E. MARGIER. — Sur la Pupa anglica férente, sont spéciales à la région caucasienne, par exemple les pulchra Ret.. sunerstructa Mss. zonata Btte. tenuimarainata Bttg. etc. Le groupe Lauria Grav mérite d’être conservé comme aenre distinct et non pas seulement comme section du grand genre Pupa. Il présente certains caractères particuliers très curieux, aui les différencient complètement des autres Pupidæ. Ï va sans dire que toute rectification ou addition à notre note sur l'aire céographiaue de L. anageira Fer. sera accueillie nar nous avec reconnaissance. Il est certain que ses Jimites, dans Ia Grande-Bretagne notamment, méri- teraient d’être serrées de plus près. Alais. E. MARGIER. CONTRIBUTION À LA FAUNE DES MYRIAPODES DE FRANCE (Fin) (4) Les scutelles dorsales sont fortement rebordées sur les côtés et parsemées de points ou fossettes sétigères éparses, à soies excessivement courtes. Les scutelles 6, 7, 9, 11, 13 présentent leurs angles postérieurs fortement pro- longés en pointes aiguës. Les grandes scutelles 8, 10, 12 n’ont pas leurs angles prolongés, mais nettement aigus et le bord postérieur échancré (surtout 19:12°). Les antennes sont plus longues que la moitié du corps et composées de 31-52 articles cylindriques, allongés. Les veux sont comnosés d’ocelles petites et régulières, sauf la première en arrière, toujours plus grosse. Les hanches réunies des pattes perpendiculaires présentent, en avant sur- tout, des points ou fossettes sétigères éparses, et sont armées de 12 fortes dents (6 +6) très régulières. Les scutelles ventrales sont presque glabres et présentent seulement quelques soies courtes sur les bords. Les pattes sont frès longues, le double ou le triple de la largeur du corps, et portent des soies éparses excessivement courtes. Faire de pattes........…. { 2-3 4-5-6 1-8-9 — 10-11 Long” en millimètres. 5 6 x È Ro 9 Les pores coxaux sont grands et disposés transversalement ; ceux des extrémités sont ovales et ceux du milieu réniformes. Lithobius delicalulus, n. sp. — Ochraceus vel pallescens, subglaber: sal | gracilis; capite subcordata, paula latiore auam longiore. À Antennæ elongatæ, dimidium corpus longitudine manifesii superantes 30 articulatæ. Ocelli utrinaue 4, in series 2 digesti (2-2). Coxæ coalitæ pedum maxillarium dentibus 10 armatæ (5 +5). Laminæ dorsales 6, 7, 9, 11, 13 angulis posticis in dentes maiores aculos productis. Pori coxales in seriem singulum digesti 2, 1, 1, 1, rotundi. (1) Voir : Feuille des Jeunes Naluralistes, nos 396 et 412. | ! | Jules CHALANDE. — Myriapodes de France. 71 Pedes primi paris infra calcaribus 0, 0, 0, 0, 1. Pedes anales, ungue singula, infra calcaribus 1, 0, 4, 4, 4 — 1, 0, 1, 1, 0. — Articuli primi margine laterali imermi. Genitalium femineorum unguis, latet. Longitudo corporis 8 "/* 5 Latitudo corporis 0 */* 8. Longitudo antennarum 4 "/7 5. Longitudo pedum analium 3 7/7. Eulithobius de Stuxberc. Des sous-cenres $ Oligobothrus de Latzel. Oligobothrus. groupe Lithobius d’Attems. Localité. — Région sous-pvrénéenne : Lourdes (Hautes-Pyrénées). La © de cette espèce nous est inconnue. Le corps est jaunâtre pâle d’une couleur uniforme. La tête est cordiforme. aussi large aue longue. fortement rebordée en arrière et sur les côtés: le bouclier céphalique est lisse, sans frace de points ou fossettes. Toutes les scutelles dorsales sont lisses, presque glabres et fortement rebordées sur les côtés: les dernières scutelles (10 à 15) portent quelques soies, rares, mais symétriquement disposées sur les bords latéraux et posté- rieurs. Les angles postérieurs des scutelles dorsales 6, 7. 9, 11, 13 sont fortement prolongées en pointes aiguës. Les grandes scutelles 8. 10. 12 ont leurs angles postérieurs aigus (surtout la 12°) mais sans être nroloncés. Les antennes sont plus longues aue la moitié de la longueur du corps, à articles cvlindriaues, le dernier aussi long que les 3 pénulfièmes réunis. Les veux sont composés d’ocelles netites. mais bien distinctes, 2 +92. Les hanches réunies des pattes forcipulaires sont armées de 10 dents 5 +5). très régulières. Les seutelles ventrales sont presque elabres et ne présentent que quelques soies courtes et énarses sur les bords. Les pattes sont longues, orêles. et nortent de longs poils épars. Les pores coxaux sont ronds et relativement grands, 2, 1, 1, 1. Les pattes anales nrésentent surtout .de lonss poils et sont un peu plus courtes que la moitié du corps: elles sont terminées par un angle simple, fort et très long. Le Lithobius vasconicus et L. delicatulus appartiennent au groune des Fulithobius de Stuxberg, dont on n’a pas encore signalé de représentant en France. Lithobius mediterraneus Mihi. — Depuis la publication, dans la Feuille des Jeunes Naturalistes (1), de la description du L. mediterraneus, nous avons retrouvé cette nouvelle espèce dans toute la région sous-pyrénéenne : dans les Pvrénées-Orientales : à Céret. Palalda, Banvuls-sur-Mer et au Col de Lewis; dans l'Aude : à Alet et à la forêt des Fanges (1.000 mètres d’alli- tude) : dans la Haute-Garonne : à Luchon (Saurouille et Cirque d'Enfer, 1.600 mètres d'altitude) et près de Toulouse, à la forêt de la Ramette: dans l'Ariège : à la Grotte de Pevronnard: dans les Hautes-Pyrénées : à Lourdes: et dans les Basses-Pvrénées : à Saint-Jean-de-Luz. Le L. mediterraneus est un tvpe absolument franc de caractères et ne pré- sentant que cà et là auelaues rares variations accidentelles. Quelques erreurs s'étant glissées dans ma première description, je crois utile d'en donner ici la diagnose rectifiée. (1) Octobre 1903, no 396, p. 221. y FPT LES À #: 12 Jules CHALANDE. — Myriapodes de France. Lithobius mediterraneus. — Castaneus vel brunneus, subglaber; sat robus- lus, capite subcordata, paula latiore quam longiore. Antennæ dimidium corpus longitudine fere æquantes, 30 (30-31) articulatæ. Ocelli utrinque 28 (28-32), in series 6-7 digesti. Coxæ coalitæ pedum maxillarium dentibus 8 armatæ (4 +4). Laminæ dorsales omnes angulis posticis rectis; Lamina 13 vix productis. Pori coxales in seriem singulum digesti, 6-8-8-6 magni, transversales. Fedes primi paris infra calcaribus 0. 253400: Pedes anales sat longi, ungue singulo, infra calcaribus 1, 4:58 24m — Artüiculi primi calcare singulo laterali imstructo. Genitalium femineorum unguis obsolete bi- vel trilobus. Longitudo corporis 28 */". Latitudo corporis 4 "/", Longitudo antennarum 14 "/". Longitudo pedum analium 14 "/". Toulouse, Jules CHALANDE. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Congrès scientifiques. — //Association française pour l'avancement des Sciences vient de prendre une heureuse initiative destinée à faciliter le groupement de Corgrès relatifs à des sciences connexes, de façon à permettre aux savants de prendre part a ces diverses réunions scientifiques, ce qui est souvent matériellement impossible, lorsque ces Congrès ont lieu dans des villes fort éloignées les unes des autres, et parfois en même temps. En dehors des sessions générales ordinaires il pourra étre organvsé sous le patro- nage et avec Le concours de l'Association, agissant de concert S'il y a leu avec Les sociétés intéressées, des Congrès spéciaux limités à des branches de science déterminées ct auxquels pourront Être annexés des concours et des expositions se rattachant à ces branches de science. La tenue de ces Congrès sera décidée dans chaque cas, apr ès avis du Comité per- manent correspondant, et organisation en sera confiée à une Commission spéciale constituée d'accord avec les sociétés affiliées susceptibles d'y prendre part. Les dispositions des articles précédents pourront être appliquées également avec l’assentiment du Conseil aux C'ongrès spéciaux qui seraient provoqués par des grou- pements indépendants. Le cri du blaireau (Voir wuestion, p. 35, n° 386, 1°" décembre 1902). — Le Chasseur français (n° 229, p. 8) ayant reproduit cette intéressante question « d’une savante revue d'histoire naturelle, » obtint, dans le numéro suivant, deux réponses pouvant se résumer ainsi : « En cas ordinaire, le blaireau émet une suite de grognements sourds, répétés en séries irrégulières, rappelant, en plus faible et plus bas, le SrO- gnement du porc. Saisi par un ennemi, il pousse des gémissements pareils à Ceux d’un petit porc qu’on tiendrait par une patte. » C. MARCHAL. he Notes spéciales et locales. k Un cri à déterminer. — Plusieurs fois, en août, j'a1 entendu sortir d’un bois un cri très sonore se rapprochant un peu de celui des canards, mais moins nasillard. Les bûcherons interrogés l’attribuent, les uns au blaireau, les autres aux reptiles (couleuvres, vipères) qui seraient tourmentés par la soif. ‘Ces deux opinions étant erronées, quel peut être l’auteur du cri! C. MARCHAL. Question. — Diptères au Maroc. — Elisée Reclus signale un Diptère abondant autour de la Ferule, au Maroc, dont seraient friands les Vautours (?). Le vol de ceux-ci signalerait aussi de loin les lieux où se trouve cette plante qui donne la gomme fashook. Quel est ce Diptère ? et quel serait ce Vautour. Guingamp. D' DEYROLLE. Question. — Un lecteur de la feuille pourrait-il m'indiquer un procédé pratique pour capturer les Aquatiques et particulièrement les /yfiscus vivant dans les grands étangs et les lacs ? Je vais tous les ans dans des régions où on à signalé le /. lapponicus (Alpes) et le L. latissimus (Vosges et Haute-Saone) et jusqu’à présent je n'ai guere pris les Dytiques que dans les trous d’eau, fossés, petits ruisseaux. — Saisons et heures les plus favorables, pièges à employer, etc. Grenoble. À. AGNUS Capilaine aux Batteries alpines. Question de prononciation. — Comment faut-il prononcer le mot T'aon?’ J'ai presque toujours entendu dire éon, quelquefois seulement an. La commission pour la sim- plitication de i orthographe a donné son avis : « La graphie /aon, paon, taon, dit le » rapporteur, M. P. Meyer, conserve le témoignage d’une prononciation depuis » longtemps disparue. On écrivait jadis flaon qui x été ramene, dès le XVII° siecle, » à flan. Nous proposons d'écrire de même fan, pan, tan. » Mais, dans la Æevue des Idées (n° 13, 15 janvier 1905, p. 34), M. Remy de Gourmont critique très jJudicieu- sement cette opinion du rapport de M. Meyer. Après avoir constate qu’en etfet flaon a été ramené a flan même des le XV° siècle et que, déjà au AANLES siècle, Théodore de Bèze faisait cette remarque : {n paon et faon o quiescit, 1l s'exprime ainsi : « Le sort » de taon avait été assez différent et 1l l’est encore. En beaucoup de provinces on » dit ton, selon l’usage ancien. Le M anuel-Lexique (1755), le Dictionnaire de Mar- » query (1818), plusieurs autres, dont l’un, français-iatin, de 1818; enfin le dernier » paru et l’un des meilleurs dictionnaires classiques et populaires, le Petit Larir » et lleury, donnent formellement la prononciation ton. liichelet est catégorique » TAON, tahon ou ton. On prononce {on, même quelques-uns l’écrivent. Je crois, » malgré la Commission, que tan est inadmissible; c'est une prononciation liviesque, » née de l’analogie; seuls disent des fans ceux qui n’en ont jamais vu, ou qui les ont » vus d’abord dans les livres. Il est possible que cet usage tende à se répandre; 1l est » tout nouveau, et il suffirait, pour le modifier, d’une notation différe ente dans les » vocabulaires usuels, car le mot est de ceux qui ne se disent que fort rarement. On » ne peut donc, en toute assurance, assimiler taon à faon et à paon. Dans l’incer- » titude, gardons pour la mouche la forme ancienne; cela nous engagera à la garder » aussi pour le quadrupède et pour l’oiseau. Il ne faut pas traiter la langue française » comme une sorte d’esperanto. Il y a le point de vue esthétique. Ces vieilles ortho- » graphes sont des sortes de broderies sur la trame uniforme des langues; mettons, » si l’on veut, das mousses et des lichens sur un mur : c’est plus amène à l'œil que » la blancheur du plâtre. » Ce langage est tout à fait digne d’un naturaliste et méritait de trouver place ici. Maintenant la parole est à nos collègues linguistes et entomologistes, s'ils peuvent apporter, dans le débat, quelque élément nouveau, régional par exemple. Rambouillet. Docteur VILLENEUVE. \ , ; be CNET Se VAR } hi ve . ‘ en 14 Faits scientifiques. REVUE DE FAITS SCIENTIFIQUES Recherches sur la Biologie et le Développement des Hyménoptères parasites. — La Polyembryonie spéciique (A/chives de Zool. éxp. ét gén., 1904). — Assister à l'éclosion d'une nuce d'Hyménoptères iorsqu'1l à Jalousement élevé une chenilie, telle est la déception fréquente qui attend le iépidoptériste. Souvent,la cheniile & été récueiilie très jeune, mise à l'abri de toute atteinte; l’éleveur cherche en vain par quelie voie à pu pénétrer le parasite. M. P. Marcnai nous l’apprend dans un tout récent travail : lhyménoptère a pondu dans l’œuf même du lépidoptère et 11 n’a pondu qu'un seul œuf, d’où va sortir toute une nuée d'individus. Les observations de M. Marchal portent sur Agemiaspns (Encyrtus) fuscicollis, parasite des Ilyponomeutes; À. testactipes, parasite de L2cnocolletes ei sur 'olygnatus munutus, parasite de C'ecidomya déstrucior eu VU. avenæ. Les phenomenes, dans ieur ensemble, sont tres comparables dans tous les cas : le parasive pond #n œui dans l'œuit de l'hôte. Four üxer les idées, suivons le dévelop- pement d'Agermaspis fuscicollis. L'œuf de l’Hyponomeute, bien que renfermant un corps etranger, evolue normalement et parvienc a l'éciosion. rendant ce temps, l'œuÏ parasite inclus se segmente avec une tres grande lenteur : c'est à peine s'1l s'est segmente en 15 ou 20 celiuies (biastomères) lorsque la chenille éclôt, au début de l'hiver. Durant toute la saison froite, 1a chenttie ne prend aucune nourriture; de son côté, le parasite situé dans la cavite générale du corps, se developpe fort peu. Puis 1l grossit, s'ailonge et prend la torme d'un véritavie cordon qui peut atteindre Jusqu'à 5 centimetres de long. Ce cordon est constituée par une serie ae corps mur1- tormes (morulas) 1solés les uns des autres. Un peut compter jusqu'à 100 de ces corps muritormes. Chacun d’eux se compose d’un certain nombre de cellules qui se mul- tiplient activement pour aboutir a former un embryon distinct : soit une centaine d'embryons issus de cet œut unique. Chez l’olygnatus iminutus ies processus sont assez semblables. Il faut noter que l’œut du parasite est logé dans le sac gastrique de la Cecidomye. Avant la ponte, cet œuf à un aspect clavitorme; dans l'estomac 1l se gontie et devient bientot ovoide. Cet œuf se segmente rapidement en une masse muritorme. Celie-c1 se fractionne d’une façon très precoce, de façon à donner 10 à 12 masses secondaires qui seront autant d’embryons. Quelle est la cause de ce fractionnement, soit pour 4gemaspis, soit pour Poly- gnatus ? Lans le premier cas, au moment où la segmentation de l’œuf parasite à commencé et se poursuit, l'hôte ne se nourrit plus; par suite, les liquides organiques de la chenilie se concentrent progressivement : l’œuf parasite subit le contre-coup de cette concentration, il cède lui-même une partie de son eau; ce desséchement relatif entraine l’arrêt de l’évolution que l’on observe effectivement. Au printemps, la chenille se nourrit, elle shydrate rapidement : l’œuf parasite à son tour s’hydrate, et ce brusque changement détermine la séparation des blastomères. C’est, en effet, au printemps que le phénomène se produit. , Il en est de même pour folygnatus et pour les mêmes raisons. Mais ici, il y à quelque chose de plus : l'œuf est situé dans le sac gastrique; celui-ci est animé à des mouvements qui brossent et secouent l’œuf avec une certaine force; sous la double influence de la réhydratation et du secouage, la polyembryonie s’eflectue. En dehors de leur intérêt propre, ces recherches ont ceci de particulier qu’elles sont comme la consécration de très nombreuses recherches expérimentales entreprises durant ces dix dernières années, par Hertwig, Herlitzku, Vriesch, Lab, etc., sur des œufs de Tuniciers, d’Echinodermes, de Poissons, de Batraciens, etc. Ces divers auteurs ont montré qu’il était possible d'obtenir plusieurs individus en isolant los blastomères issus de la segmentation d’un seul œuf. Et ils l’avaient montré en em- ployant, entre autres procédés, la déshydratation suivie de réhydratation et le secouage dans un tube; essai, procédés que nous voyons précisément entrer en Jeu dans la polyembryonie spécifique. Chaque blastomère donne un individu complet, mais plus petit que l'individu unique qui aurait dû normalement dériver de cet œuf. De plus, le morcellement est limité; c’est tout au plus si, dans les cas heureux et pour des espèces données, il est possible d'obtenir 16 individus; le plus ordinai- rement le maximum est 4 à 8. Marchal nous montre que le morcellement d’un œuf est devenu normal chez certains hyménoptères parasites; il nous indique en outre que la limite de la polyembryonie sd. 6 it dde dos. te 4 Faits scientifiques. 19 expérimentale ne tient pas à la section de l’œuf, mais à la quantité des matériaux nutritifs. Ceux-c1 sont évidemment d’autant plus réduits que le morcellement de l'œuf est plus grand; à un certain degré la réduction est telle que le fragment ne peut plus se nourrir. Dans le cas du parasite, spécialement adapté à cette multi- plication, les réserves nutritives sont toujours abondantes : les liquides organiques de l’hôte les fournissent, aussi le morcellement peut-il atteindre le chiffre considérable de 100, comme chez Ageniaspis. ue M. IX, (P. MarcHaz, Recherches sur la Biologie et le Développement des Hyménoptères parasites. — La Polyembryonie spécifique (Arch. de Zool. expér. et gén., 1904). Plantes de la zone tempérée septentrionale, retrouvées sur les hautes montagnes de l’Afrique tropicale. — On a déjà signalé la similitude ou même l'identité de cer- taines espèces qui croissent sur les hautes chaînes de montagnes de l’Europe et de l’Afrique tropicale. Lorsqu'on fait ces études comparatives, 1l serait bon, d’après le professeur Engler, de se poser les questions suivantes : 1° S'agit-il de formes identiques à celles qui proviennent de latitudes très différentes, ou existe-t-1l quelques variations dans leurs caractères; 2° Est-il possible qu’elles soient provenues d’espèces primitivement répandues dans l’aire intermédiaire, c’est-à-dire dans des régions plus basses, et qui se seraient développées en formes identiques ou convergentes dans les régions plus élevées, ou bien peut-on admettre que leurs graines aient pu être amenées par des oiseaux ou par les vents, malgré la grande distance; 3° Quels sont les modes de transport habituels de leurs graines ou de leurs fruits; 4° Quelle est leur puissance germinative et combien de temps les graines peuvent-elles la conserver; 5° Que deviennent ces plantes soumises à la culture en Europe si on les compare aux formes affines indigènes en Europe. On n’a guère fait encore d’expérimentations pour répondre à ces deux dernières questions, — mais quels qu’en soient les résultats, ils ne peuvent guère modifier la quasi certitude de l’étroite parenté des plantes africaines et européennes lorsque celle-ci à été établie par une comparaison morphologique rigoureuse : si on prend deux formes alliées, 4e d'Europe et Aa d'Afrique, et que les graines de Aa cultivées _en Europe donnent la forme 4e, il est évident que l’évolution de 4e n’est due qu'à une influence climatérique, mais si elles reproduisent la forme Aa, il n’en résulte nullement que Aa ne proviendrait pas originairement de 4e, car les différences qui existent entre ces deux formes ne sont probablement que le résultat d’une lente évolution. Cependant les expérimentations de ce genre peuvent contribuer à éclaircir la question et dans le premier cas (Aa reproduisant 4e) à l’élucider complètement. La deuxième question a été l’objet d'observations plus nombreuses. M. Engler, dans son intéressant mémoire, précise les observations recueillies soit par lui soit par d’autres sur un grand nombre d’espèces affines des montagnes d'Afrique et d'Europe, qui n’existent pas dans les régions intermédiaires pouvant servir de lieu de passage, telles que l'Egypte. — L'une des espèces qu’il étudie le plus complètement est la Luzula spicata, dont une variété abyssèmica Parl. =simenses Hochst. croit en Abyssinie (3,600 mètres d'altitude) et sur le Kilimandjaro (de 1,900 à 3,100 mètres) et une espèce très voisine, Z. Volkens: Buch., du Kilimandjaro éga- lement, est certainement aussi une variété de la même plante. M. Engler propose ae retenir le nom de Z. abyssinica pour les formes africaines qui se distinguent de la L. spicata par les caractères suivants : présence de stolons, forme obtuse des feuilles, inflorescences érigées. Il fait remarquer que la Z. abyssinica est elle-même très variable, comme Z. sprcata, et qu’il a trouvé sur les hauteurs du Kilimandjaro une variété plus grande et à feuilles plus larges. — Voici d’après le savant botaniste allemand, la distribution actuellement connue de la ZLuzula spicata : Norwège, Ecosse, Riesen-Gebirge, Jura, Auvergne, Cévennes, Pyrénées, Alpes, monts Car- pathes, Sierra Nevada, Corse, Sardaigne, Albanie, Pinde, Balkans, Thrace, mont Olympe, Bithynie, mont Ida, Cappadoce (à 3.200 mètres), monts Altai, Alata, Turkestan, Cachemire (1,200 mètres), Nouvelle-Zélande, — et dans l'Amérique du Nord : Montagnes Blanches, Montagnes Rocheuses (jusqu’à 4,000 mètres). — Enfin au Mexique, une forme affine décrite sous le nom de Z. racemosa et plus voisine du type même que Z. abyssinica, se retrouve jusqu’à 4,500 mètres. — Il est à remarquer que la Nouvelle-Zélande est le seul point de l'hémisphère sud où on ait rencontré cette espèce des montagnes si généralement répandue. Un fait intéressant noté par M. Engler est la grande variabilité de Z. sprcata dans une même localité. Il cite notamment les exemplaires recueillis par Jui au Val d'Eynes (Pyrénées) où il a trouvé des individus ayant des feuilles de 2 à 3 cen- timètres et des inflorescences de 6 millimètres, identiques à ceux du cap Nord, et d’autres ayant des feuilles de 12 centimètres et des inflorescences de 3 centimètres, 76 Fails scientifiques. tout à fait semblables à ceux qu’on trouve habituellement dans les Alpes, les monts Sudètes ou le Colorado. Nous avons rapporté avec quelques détails la distribution de Luzula spicata et des formes affines. Nous ne ferons que citer rapidement quelques-unes des autres plantes étudiées par M. Engler : Luzula campestris var. Mannii Buch., de Fernando-Po (2,700 mètres) et du Pic Cameroon (4,300 mètres); Anthoxanthum nivale Schum., du Kilimandjaro et À. monticola Schum., des monts Uluguru, dont la parenté avec A. odoratum (d'Europe et d'Algérie) est indéniable; Xoeleria cristata L. (Abyssinie, Kilimandjaro, Cameroon); Arabis albida Stev. (=A. caucasica Willd.), type très polymorphe issu sans doute de la même origine que À. alpina, et qui à été trouvé en Algérie, à Madère, aux Canaries, à Chypre, en Bithynie, au pays du Gallas, au Harrar, au sommet du Meru (4,700 mètres) et du Kibo (4,800 mètres); cette espèce est répandue généralement des montagnes de la Méditerranée à la Perse et aux Canaries, et ses graines légères et ailées ont dû gagner facilement par les grands courants atmosphériques les sommets bien plus éloignés de l’Afrique tropicale. — Subularia monticola À. Br., du Dedjen (Abyssinie) à 4,000 mètres, doit être rap- proché de S. aqguatica d'Europe. — Séenophragma Thalianum L., espèce trè ré- pandue en Europe se retrouve en Abyssinie et au Kilimandjaro. — C'erastiwm caespi- tosum Gilib. (C'. vulyatum Auct.), et ses variétés analogues à celles de À. albida, croît sur les montagnes de l’Inde, de Ceylan, de Java, aussi bien que sur celles de l'Afrique tropicale. Toutes ces espèces sont donc identiques ou tout à fait affines de plantes très généralement répandues en Europe, tandis qu’en Afrique elles paraissent localisées sur quelques hautes montagnes. Quelques-unes dont les graines sont très légères peuvent avoir été transportées par de forts courants atmosphériques. Il est fort probable que ce mode de transport n’a été que le complément d’un trans- port par les oiseaux migrateurs. Quant aux formes très semblables mais non entière- ment assimilables aux espèces européennes. M. Engler incline à croire que leur immi- gration est de plus ancienne date et qu’elles se sont modifiées peu à peu. Il semble que la période pluviale admise par les géologues pendant la période glaciaire, période pendant laquelle il est reconnu que les glaciers africains eux-mêmes étaient bien plus étendus qu'aujourd'hui, à dû être essentiellement favorable à ces migrations de plantes. Les variations de ces plantes montagnardes en Afrique sont de même ordre que celles qu’on observe sur leurs congénères de l’Europe septentrionale, tandis qu'il n'y a pas beaucoup de caractères communs entre cette flore des hauts sommets afr1- cains et celle de la flore des sommets méditerranéens et encore moins avec celle des montagnes asiatiques, remarquable par l’abondance des plantes lammeuses, tomen- teuses et spinescentes d’un aspect désertique qui font presqu’entièrement défaut dans les grandes montagnes de l'Afrique tropicale. Parmi les plantes subalpines ou sim- plement forestières, quelques types européens sont également répandus en Afrique : S'anicula euwropæa, ombellifère bien commune de nos bois, se trouve dans les régions forestières de l’Abyssinie, du Nyassa, du Natal, du Cap et jusqu'aux Comores et à Madagascar, avec des variations très légères de dimensions ou de coloration des fleurs qui ne sont dues qu’à une plus longue période de végétation. Un Sureau, très voisin de Sambucus ebulus, a été envoyé récemment à M. Engler d’Abori, Kikuyu et de l'Ouganda. Rappelons que cet arbuste européen s’est étendu d’autre part jusqu’à Madère et à l'Himalaya du N.-0. — Veronica afrochamædrys Engler, de l’Est afri- cain, etc., dérive certainement de V. chamadrys et V. abyssinica Fresen des mêmes régions se distingue à peine de V. montana. Enfin, le Populus euphratica Olv., si connu dans la région méditerranéenne, a presque rejoint l’Equateur, à Korokoro. M. Engler croit que le plus grand nombre des variétés constantes n’ont pu être fixées qu'après une période géologique d’assez longue durée et qu’elles sont dues surtout à des influences climatériques. C’est à cette même influence qu’il attribue la formation de beaucoup d’espèces ligneuses ou xérophytes qui appartiennent à des groupes mésophytes, il y voit une adaptation de protection contre les climats secs. (A. Enczer, Plants of the Northern T'emperate zone in their Transition to the High Mountains of Tropical Africa, dans Annals of Botany, oct. 1904, p. 523-540). Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthiir, Rennas—Paris (97-05) D Le — IVe Série, 35° Année _ No 414 _ La éeuille Des Jeunes Naturalistes TE RS SE EXCURSIONS GÉOLOGIQUES EN ALSACE & DANS LES PAYS VOISINS Excursion à Ober-Eggenen et Kandern. BIBLIOGRAPHIE. Geologische Skizze des Grossherzogtums Baden mit einer geologischen Uebersichtskarte im Masstab, 1/400.000°, von D° Philipp Platz, Bieleleld's Verlag Karlsruhe. — Carte topogr. du Grand-Duché de Bade au 1/25.000°, n° 139; Kandern, n° 140, Wies (Blauen). — Geologischer Führer der Umgebung von Freiburg, von D’ G. Steinmann und D’ Fr. Graelf, Freiburgi. B., 1890. — Die Renggerithone im badischen Oberlande, von Carl Lent und G. Steinmann, in Freiburg i Br. Mitth. der Grossh. Bad. Geol. Landesanstalt, IL, Bd. XVI, 1892. — Ueber die geologischen Verhäitnisse der Umgegend von Badenweïler, von Prof. D G. Steinmann, Separatabdr. aus dem Ber. über die XXVII Versamm. des Oberrhein. geol. Vereins zu Badenweïler am 18 april 1895. — Ueber neue Aufschlüsse im Jura am Schlünberge bei Freiburg, von G. Stein- mann, Mitth der Grossh. Bad geol. Landesanst., I, Bd. 4, Heft. 1898. Note complémentaire sur les couches à Posidonomya Bronni de Minversheim (Basse-Alsace), par M. Mieg, Bull. Soc. géol. de France, 3° série, t. XIV, 1886. J ai publié dans la Feuille une série d'excursions géologiques en Alsace el à Kleinkems-Istein (1); c'est dans la même région du Grand-Duché de Bade, aux environs de Kandern, que je me propose de guider l'amateur de courses céologiques. L’excursion peut se faire facilement en une ou deux journées. . Prendre à Mulhouse le train de Müllheim de 7 1/4 heures du matin corres- pondant avec celui de Bâle qui vous amène à la station de Schliengen vers 8 1/2 heures. De la gare de Schliengen (2), par la grande route à Nieder- Eggenen, en passant par Liel, environ 7 kilom.; de Nieder-Eggenen à Ober-- Eggenen environ { kilom.; d'Ober-Eggenen à Kandern environ 6 1/2 kilom. Ce qui fait au total environ 14 1/2 kilom.; de Schliengen à Kandern, par Liel et Riedlingen, la distance n'est que d'environ 9 1/2 kilom. — Nous choisirons le plus long trajet pour étudier les gisements liasiques de Nieder et d'Ober- Eggenen. De Schliengen à Liel rien à remarquer. À Liel, à l’est du village, carrières de Bathonien inférieur (grande oolithe); les bancs sont exploités sur 30 à 40 mètres de hauteur. Dans le Säckmgerwald, à droite de la route de Liel à Nieder-Eggenen, se rencontre une source dont la température constante est d'environ 16,5° centigrades. Cette source a été captée, et l'eau chargée artificiellement d'acide carbonique, est vendue dans le commerce comme eau de table, sous le nom d’eau de Liel. (1) Une excursion à Kleinkems-Istein (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1er décembre 189, XXIIIS Année, n° 266). (@) On trouve à Schliengen, auberge du Soleil, des voitures pour faire l’excursion de Kandern. LINE onu PPT et Vi 7? » ) LE £ 178 M. MIEG. — Excursions géologiques. Au moulin de la Kutz (Kutz-Mühle), carrières de Bathonien inférieur; et après avoir traversé Nieder-Eggenen, à côté du moulin situé à l'extrémité du village, vers Uber-Eggenen, au bord du ruisseau de l’Aubach, affleurement d'argile et de calcaire marneux noirâtre smémurien. L'argile stérile affleure le long du ruisseau ainsi que ie calcaire marneux à gryphées qui lui succède. Le calcaire à gryphées, pétri de fossiles, renferme en abondance : Gryphea arcuala Lamk., Rhynchonella plicalissima Qu., el des ammonites du groupe des Arietites : Arieliles Bucklandi Sow., etc. Les bancs calcaires, qui forment un escarpement d'environ 4 mètres de hauteur, plongent vers le N.-E. et présentent cette particularité que leurs joints et les cavités, remplies de cristaux de calcite, des gryphées sont imprégnées d’une asphalte noire, par- fois semi-liquide. Des échantillons de calcaire à gryphées pris à différentes hauteurs, le premier au niveau du ruisseau de l’Aubach, à 20 mètres du gisement, du côté du village, le second à 1*50 et le troisième à 3*50 de hauteur au-dessus du ruisseau, nous ont permis de constater que ies couches inférieures soni plus riches en asphalte que [es supérieures qui paraissent même à peu près stériles. 11 semblerait donc que l’asphalte qui remplit les vides formés par les gryphées n'est pas le résultat des derniers produits de décomposilion animale des habitants de ces coquilles, mais que l'imprégnation de pétrole s’est pro- duite de bas en haut, à travers les fissures qui traversent ces calcaires. Le Lias bitumineux produit d'excellents matériaux de distillation partout où ses couches se sont enfoncées profondément au milieu de l'écorce terrestre; or les schistes bitumineux à Posidonies d'Ober-Eggenen, dont 1! va être question plus loin, sont distants de un kilomètre à peine de notre gisement de calcaire à gryphées; ils affleurent dans lAubach avec un fort plongement O.-N.-0., et on peut se demander s'ils ne sont pas à considérer comme l'origine du pétrole de Nieder-Eggenen. Quant à l'existence de pétrole exploitable dans la région, la question semble très controversable et ne pourrait être élucidée que par des sondages, la présence d’asphalte dans les vides laissés par les coquilles dans les couches géologiques n'étant pas une indication suffisante de la présence d’un bassin pétrolifère. Pour étudier les schistes à Posidonies d'Ober-Eggenen, traverser une partie de ce village et rejoindre le ruisseau de lAubach par la grande route de Badenweïler et de la ferme Johannis-Breithof, et par un chemin de traverse qui mène directement au ruisseau et à un petit pont. Les schistes à Posidonies affleurent dans le ruisseau, à environ 40 mètres au-dessous du pont, dans la direction de Nieder-Eggenen: il y à deux bancs visibles de calcaire brunâtre, peu fissile, chacun d'environ 10 centimètres d'épaisseur, ayant un fort plon- gement vers O0. un peu N.-0. Par suite de cette pente ces schistes se retrouvent à un niveau bien plus élevé, au-dessus du pont, dans un petit chemin de traverse situé de l’autre côté du ruisseau, qui, à travers champs, mène du côté de Pälmersten et de la ferme St-Johanis-Breithof. La coupe à partir du ruisseau de lAubach est la suivante : Argile gris foncé avec de nombreuses belemnites, Bel. paxil- losus Schl., Bel. brevijormis Mill. (zone à Amallheus marga- PAOQLUS - ME ns RON RAR NS RER EE "environ. Calcaire gris bleuâtre, dur, assez peu fossilifère, avec Amaltheus spinalus Brug.; Belem. parillosus Scht., etc, for- marit deux DAC. NT SN A MR PRE Rte 050 — Argile jaune avec quelques belemnites.:..:.:1.2.,6 44848000. 0"20 — Schiste bitumineux, noirâtre ou jaunâtre, se débitant en feuillets minces avec Inoceramus dubius Sow., Cæœloceras communis SowW. (partie inférieure des schistes à Posidonies). 030 — EL sb, nid LE. …. M. MiEG. — Excursions géologiques. 19 La partie supérieure des schistes à Posidonies, consistant en quelques bancs de calcaire compact brunâtre, peu fissile, avec restes de poissons sauroïdes du genre Leplolepis, Inoceramus dubius Sow., Cœloceras communis Sow., alieure un peu plus haut, dans le chemin, à environ 20 mètres au-dessus du ruisseau de l’Aubach. En continuant à monter vers Pälmersten et la ferme St-Johannis-Breithof, on rencontre à environ 30 mètres au-dessus des schistes à Posidonies les marnes à Lyloceras jurense. Le gisement de la ferme Brei- thof (1), anciennement connu, renferme de nombreux fossiles ferrugineux Hammaloceras insignis Schbl.; Harpoceras Aalensis Ziet.; Lyloceras hircinus Schloth.; Belemniles pyramidalis Ziet., etc. La coupe que nous venons de donner ne serait pas complète si nous ne faisions remarquer que les fossiles que nous avons trouvés dans le lit du ruisseau de l’'Aubach, en remontant au S.-E. vers le chemin de Badenweiler : Ægoceras {Deroceras) Davæi Sow.; Arielites (Ophioceras) raricostaltus Ziet.; Ægoceras {Microceras) planicostu SOW., prouvent que les marnes et calcaires à Ægocerus Davœi du Lias moyen et les argiles à concrétions ferrugineuses du Lias imférieur (zone à Gryphea obliqua Gf.), doivent exister au-dessous des assises redressées du Lias moyen et du Lias supérieur que nous venons de décrire. L'épaisseur totale des couches à Posidonies d'Ober-Eggenen est difficile à établir, mais des recherches faites dans le ruisseau de l’Aubach, ainsi que le long de ce ruisseau, pendant la sécheresse de l'automne dernier, nous ont permis de nous rendre compte que cette épaisseur devait être d'environ ÿ0 centimètres. Au-dessus du dernier banc de calcaire à Amaltheus spinalus Brug. il y aurait 30 centimètres de schistes bitumineux fissiles à /noceramus dubius, etc., puis deux forts bancs, d'environ 30 centimètres d'épaisseur chacun de calcaire compact brunâtre, peu fissile, avec restes de poissons sauroïdes du genre Leplolepis; Inoceramus dubius Sow.; Cœloceras cont- munis SOW. (2). Quant aux restes de poissons ils ne sont pas extrêmement abondants, mais des recherches assidues, poursuivies depuis plusieurs années, nous ont permis de recueillir plusieurs exemplaires à peu près entiers et d'autres grands fragments. Ces poissons appartiennent tous au genre Lep- lolepis, et leur forme grèle et allongée les rapproche plus du Leptolepis ajjinis Souvg. que du Leptolepis Bronni ou du Leptolepis constrictus Egerton, avec lesquels cette première espèce a été parfois confondue. M. le D' Sauvage qui avait eu dans le temps l’obligeance d'étudier les poissons des couches à Posi- donies de Minversheim (Basse-Alsace), que j'ai décrites dans les Bullelins de la Société géologique de France (3), m'avait, postérieurement à cette publi- calion, communiqué le résultat de nouvelles observations qu'il avait pu faire sur les derniers échantillons que je lui avais envoyés. Il résulte de ses déter- minations que le genre Leplolepis est représenté à Minversheim par deux espèces, à peu près aussi abondantes l'une que l’autre : Leplolepis ajfinis Sauvg et Leplolepis constrictus Eggerton. Ce serait de cette première espèce que se rapprocherait le Leptolepis des couches à Posidonies d'Ober-Eggenen. Il n'est pas à ma connaissance que des restes de poissons aient déjà été si- gnalés dans les couches à Posidonies des environs de Fribourg et de la région de Kandern (4). Ge sont les couches schisteuses, bitumineuses, qui ont été {) Voy. Dr Steinmann et Graeff, Geol. Führer, ouv. cité, p. 58. (@) Nous y avons aussi rencontré de très rares exemplaires d’Avicula /Monotis! substriala Sow.? el quelques petites Ammonites, mal conservées, qui paraissent appartenir au groupe des Zyloceras. (3) Voy. Note complémentaire sur les couches à Posidomya Bronni, de Minversheim (Basse Alsace), par M. Mieg (Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. XIV, 1886). (4) Sur les schistes à Posidonies du Grand-Duché de Bade. Voy. Geolog. Führer der Umge- bung von Freiburg, von Dr Steinmann et Dr Graeff, p. 58. — Ueber neue Aufschlüsse im Jura am Schünberge bei Freiburg, von G. Steinmann, ouv. cité, p. 659. LE 'S.” Me. 4 © Li rs 4 LC ‘T4 “ ee s 80 M. MIEG. — Excursions géologiques. Jusqu'ici principalement rencontrées dans les tranchées de chemin de fer et les travaux de canalisation, aux environs de Fribourg à Uffhausen, et plus récemment près de Merzhausen sur les pentes du Schônberg. Nous reprendrons maintenant la grande route d'Ober-Eggenen à Kandern qui croise d'abord la grande route de Badenweiïler, puis passe par la ferme St-Johannis-Breithof et par le village de Silzenkirch. Entre Sitzenkirch &t Kandern, carrières de Bathonien inférieur (grande oolithe) avec filons de car- bonate de chaux; puis en approchant de Kandern on rencontre les affleure- ments de marne oxfordienne à Uppelia Renggeri Upp., employée par la grande fabrique de poteries artistiques créée il y a un certain nombre d'années dans cette localité. Un des principaux gisements exploités se trouve le long de la grande route, immédiatement à côté de la fabrique. L’extraction d'argile qui atteint jusqu'à d'assez grandes profondeurs (1), nous à permis d'observer dans le courant de l’année 1904, un assez curieux phénomène d’érosion que nous allons décrire. Dans la masse d'argile exploitée sur la droite de la route on a constaté l'existence d'une très grande poche de forme triangulaire se terminant exactement en pointe à une profondeur d'environ 15 mètres. Cette poche, dont la largeur est d'environ 6 à 7 mètres, à la partie supérieure, renfermait au-dessous de la marne jaune oxfordienne remaniée, des alter- nances de sable, de gravier, de terre argileuse et de bois. Les sept derniers mètres environ ne contenaient plus que du sable et du gravier. Le sable, sorte d'arène formée par la décomposition des granites et les graviers dont les éléments granitiques sont anguleux et peu roulés, prouvent que ces matériaux ont été amenés, en même temps que le bois, par des courants venus de l'est ou du nord-est, de la région voisine des roches cristallines des environs de Malsburg ou de Vogelbach. Une deuxième poche, plus petite, exploitée également le long de la route de Sitzenkirch, à 150 mètres au nord du premier gisement, contient également des sables granitiques, mais pas de bois. M. Fliche, qui a eu l’obligeance d'examiner les échantillons de bois extraits de la poche de la marnière de Kandern, a constaté qu'ils appartenaient tous à la même espèce de conifère. Ces bois sont en mauvais état, mais un échan- tillon de tige, bien qu'imparfaitement conservée, présente même à l'examen macroscopique, les caractères qu'on observe chez le sapin, même d’un certain âge. L'histoire ancienne de notre sapin, d'après M. Fliche, est encore peu connue; il paraît seulement être arrivé à une date relativement récente et s'être substitué, surtout dans les Vosges, presque complètement à l’epicea (2) pré- existant et cela jusqu’en plaine ou au moins en pays de basses collines. Le sapin forestier étant encore très commun sur toutes les montagnes des envi- rons de Kandern, il en résulte que le bois de sapin rencontré, avec le gravier et le sable, dans la poche de la marnière dont il vient d'être question, peul jusqu'à un certain point servir à dater le dépôt et faire supposer que les courants qui ont amené ces matériaux ne sont pas très anciens et sont sans doute postérieurs à l’époque quaternaire. Le gisement de marne oxfordienne à Oppelia {(Creniceras) Renggeri Oppel. qui nous à fourni le plus grand nombre de fossiles est exploité un peu au- dessus du cimetière de Kandern, à l’est de la marnière qui contient les sables granitiques. Les principaux fossiles de ces marnes avant 6té décrits dans ia {) La partie inférieure de ces argiles, sur environ 10 mètres d'épaisseur, absolument sans fossile, appartient au Callovien supérieur (zone du Reineckia anceps el du Pelloceras athleta, Ornathenton des Allemands). (2) D’après Kirschleger, l’epicea est assez commun dans le Jura et le Schwarzwald oriental; il y constitue, seul ou mêlé au sapin, de vastes forêts (Voy. Flore d'Alsace, L. IT, p. 95). M. MIEG. — Excursions géologiques. 81 monographie publiée en 1892 par MM. Carl Lent et G. Steinmann (1), nous renvoyons le lecteur à cet ouvrage, et ne donnerons que la liste de quelques espèces d'ammonites qui ne sont pas signalées par Lent et Steinmann, et dont nous devons la détermination à l'obligeance de M. P. de Loriol. Ces ammo- nites sont : Oppelia episcopalis P. de Loriol; Olkotraustes Kobyi P. de Loriol: Perisphinctes bernense P. de Loriol; Oppelia Richei P. de Loriol: Hectlicoceras Bonarelli P. de Loriol; Cardioceras cordatum Sow. (2). Nous signalerons en outre, comme échinide, le Cidaris propinqua Muntl., dont nous devons égale- ment la détermination à M. P. de Loriol. Les échantillons de bois fossile ren- contrés dans la marne oxfordienne ont été examinés par M. Fliche: ils semblent appartenir au genre conifère, mais ils sont en trop mauvais état pour per- mettre une détermination plus exacte. L'oxfordien supérieur, le terrain à chailles avec Cardioceras cordatum SOW.; Millericrinus horridus d'Orb., etc., est exploitée au sud de la station de chemin de fer de Kandern, du côté droit du vallon de la Kander. Aux argiles du terrain à chaïlles, comme d’habitudes très fossilifères, succèdent les cal- caires compacts du Rauracien, à nodules siliceux, qui prennent une assez grande extension dans la région et se poursuivent jusqu'à Hammerstein, où les bancs coralligènes, riches en polypiers, rappellent ceux du Rauracien inférieur des environs d'Istein et de Klemkems. L'intéressante gorge de la Wolfschlucht (3) est creusée dans les rochers de calcaire compact rauracien, à environ 1,2 kilomètre au sud de la station de chemin de fer de Kandern. Un affleurement de terrain tertiaire existe au sud du village de Kandern, dans une carrière qui se trouve du côté gauche du vallon, un peu au-dessus de la cote 402,7, de la carte topographique au 1/25.000°. La coupe de haut en bas est la suivante : Grès siliceux en blocs isolés et fragments roulés...…... 1"50 environ. RG en DANCS 2.1... ......... is | ES Conglomérat à ciment argilo-calcaire................... 1®60 — Loan lécèrement sableux..:........................... 1730 — Grès à taches lie de vin à Mytilus socialis AT. Br... 0750 — PE DIUMArE Un nuire. ie. | RES PONPIOMETAL.. 7... 280 Les brèches et conglomérats sont à éléments jurassiques divers, plus ou moins roulés ou anguleux, et le dépôt qui appartient à l’oligocène moyen, rappelle celui du vignoble d'Istein. Ainsi que l'ont fait observer MM. les professeurs Pfaff et Steinmann (4), la dislocation qui, depuis les pentes 0. du Jura tabulaire bâlois, dans les environs d'Aesch, se poursuit jusqu’à Kandern, se transforme en une faille caractérisée à l'approche des formations cristallines du Schwarzwald. De Kandern jusque dans la région de Badenweïler la direction de ce système de failles concorde assez bien avec le méridien; le grès rouge moven et le Trias : Muschelkalk moyen et supérieur, Keuper, n'existent qu'à l’état redressé, et sur une épais- seur très réduite à côté des roches cristallines dans le lit de la Kander, dans (1) Die Renggerithone im badischen Oberlande, von Carl Lent und G. Steinmann, in Freiburg 4: Br. Mitth. der Grossh. Bad. Geol. Landesanstalt. IT. Bol. XVI, 1892. (2) Une des espèces les plus abondantes et les plus caractéristiques des marnes à Oppelia Renggeri de Kandern, que Lent et Steinmann ont déterminée comme Cardioceras Lamberti Sow., en se basant sur l'absence du Cardioceras cordatum Sow. dans les marnes sous- oxfordiennes de Greppin et dans la partie inférieure des couches à Oppelia Renggeri de Choffat. (3) Première halte de la ligne du chemin de fer de Kandern à Haltingen. (4) Voy. Ueber die geologischen Verhälinisse der Umgegend von Badenweiler, von Prof Dr G. Steinmann. ouv. cité dans la bibliographie, p. 1 et 2. 82 M. MIEG. — Excursions géologiques. le voisinage immédiat de la faille. Le grès bigarré fait même entièrement défaut jusque dans les environs de Sitzenkirch et c’est seulement sur la route qui monte vers la vallée du Blauen, peu après Sitzenkirch, qu'on trouve un profil complet des étages anciens du Trias. Un petit affleurement de gypse, probablement keuperien, qui a donné lieu dans le temps à une exploitation, existe à environ 150 mètres à l’est de Kandern sur la route de Malsburg. De Kandern le retour peut se faire par Riedlingen (1) et Liel à Schliengen, ou par la ligne de chemin de fer de Kandern (2) à Hal- tingen; le trajet se fait en 50 minutes et l’on trouve à Haltingen la grande ligne de Müllheim à Leopoldshôühe et Bâle. Mulhouse. Mathieu Mie. (1) Aux environs de Riedlingen, et entre cette localité et Liel, on peut étudier les formations bathoniennes depuis la grande Oolithe jusqu'aux couches à Rhynchonella varians Cornbrash. Un gisement de Callovien (zone du Macrocephalites Macrocephalus Sebloth) existe au N.-0. de Riedlingen, sur la vieille route, entre Augstuden et le village. (2) Une jolie excursion à faire pour le retour est celle de Badenweiler, en passant par Mürgen et Haus Baden. De Badenweiïler le tramway vous ramène en 35 minutes à Müllheim. FORME & AGE DE QUELQUES POINTES DE FLÈCHE PROVENÇALES Dans cette note je ne puis prétendre faire une étude complète des pointes de flèche en silex provençales, en étudier tous les types, en passer en revue tous les gisements. Je me contenterai d'mdiquer quelques observations que m'a suggérées la comparaison de diverses stations. Pointes de flèche à pédoncule et aïilerons. La pointe de flèche dont l’analogie morphologique avec les armes en métal a attiré de tout temps l'attention est la pointe à pédoncule et ailerons (1). La beauté de sa forme la signale aux ignorants comme aux lettrés: aussi est-elle recueillie par le cultivateur au même titre que la hache polie. Des pointes de ce genre avaient été remises à Marion comme recueillies dans des limons noirs, des environs de Martigues, recouverts par des couches caillouteuses (2). Le caractère quaternaire de ces dernières montre combien cette donnée est fausse. Tout le monde est d'accord, en effet, pour classer les pointes à pédon- cule et à barbelures à la fin du néolithique ou au début des métaux. Je crois que cet article amènera à penser qu’en Provence il faut rattacher aux mêmes époques les autres pointes de flèche retouchées sur les deux faces, et qu'au contraire il s’agit de faire des distinctions très importantes pour les pointes conservant une face d’éclatement plus ou moins intacte. Je vais m’attacher à étudier dans ces groupes les subdivisions résultant de la forme et les gisements dans lesquels on les rencontre. (1) La pointe de flèche à une seule barbelure, connue en Italie, n’a pas encore élé signalée, que je sache, dans la Provence. (2) Marion. Premières Observations sur l'Antiquité de l'Homme dans les Bouches-du-Rhône, 1866. des HE … Ch. COTTE. — Quelques pointes de flèche provençales. 83 = oo Pointes sans ailerons et retouchées sur les deux faces. Les pointes sans ailerons et retouchées sur les deux faces peuvent être classées de la façon suivante : / à bords brisés... pointes Iosangiques. Le | don! la plus grande largeur est } à bords courbes ou | Éz PAS Es. au-dessus de la base. parallèles entre | à MR EL s (orme = (515 ANNEES I à base convexe. Æ dont la plus grande largeur est au niveau de la base... de à PR Set Cette classification est essentiellement factice, je le déclare tout de suite, car des transitions insensibles conduisent d'un type à l’autre, et surtout elle a le tort de laisser en dehors des espèces très intéressantes, je veux parler des pointes à cran ou à pédoncule. Mais le cran et le pé doncule me paraissent, sauf le cas de la pointe à barbelures, n'être en Provence qu'un accident, si j'ose ainsi parler. Les formes les plus disparates prése ntent un ou plusieurs crans, où un embryon de pédoncule, simple perfectionnement apporté par un ouvrier pour faciliter la fixation à la hampe; j'aurai l’occasion de signaler des cas de ce genre (1). Les pointes en losange régulier sont très rares; je n’en connais même pas d'échantillon; d'ordinaire, le quadrilatère représente deux triangles isocèles inégaux opposés par une base égale (fig. 1) (2). En somme elles représentent les types amygdaloïdes, phyllomorphes ou à base convexe, dont les bords, devenus plus ou moins rectilignes, forment nécessairement des angles plus ou moins nets. Ce type est habituellement très mince et d’un beau travail. Les pointes amvgdaloïdes (3) « affectent en très petit la forme des coups de poing chelléens, » écrit G. de Mortillet /Dict. Sc. Anthr.). Cette similitude avait frappé Marion; ce dernier ne donne même pas le nom de pointe de flèche au silex qu'il dessine dans son travail sur Saint-Marc /loc. cit.). Pour certains auteurs ces pointes ne sont que des ébauches destinées à être transformées en flèches véritables. Cette opinion peut être vraie en général (car cette étude ne prétend pas dépasser les limites de notre région), mais M. l'abbé Arnaud d'Agnel a raison de la combattre en ce qui concerne la Provence (4). Il fait remarquer avec justesse que certaines de ces flèches sont vivement appoin- _tées. J’ajouterai quelques observations pour prouver que ce sont des pièces terminées. On donne comme preuve contraire la forte épaisseur de ces pointes: or c’est précisément quand la flèche est encore presque brute que l'épaisseur doit en être diminuée: faire cette opération plus tard augmente les risques de bris de l’objet: en outre l’ouvrier n’a plus les plans de frappe voulus: les retouches finales par pression ne pourront enlever que de minces lamelles. Les bords de ces pointes sont finement retouchés et parfois {trop amineis pour fournir les barbelures: ils présentent des courbes convexes régulières: ce travail aurait été inutile s’il avait dû disparaître par la transformation ulté- rieure de la forme; cette remarque est surtout importante pour la base qui aurait dû être remaniée principalement. Je ne crois pas que l’on ait rencontré d’échantillon où ces prétendues ébauches auraient été incomplètement trans- formées: or il est illogique d'admettre que, parmi tous les termes de passage produits dans la fabrication, le hasard n'ait conservé qu'une forme paraissant parfaite en elle-même. J'ajouterai que l’on trouve des pointes amygdaloïdes (1) V. Musée Préhistorique, fig. 377 et 380. (2) /d.. fig. 398. (3) 1d., fig. 365. (&) Dix Stations préhistoriques sur le plateau des Claparèdes, (Extr. Répert. Soc. Statist. Mars., 1903). 84 Ch. COTTE. — Quelques pointes de flèche provençales. hors des ateliers de taille où elles devraient exister exclusivement si c’étaient des ébauches (fig. 2) (1). Les pointes phyllomorphes peuvent se subdiviser en nombreuses variétés. Nous pouvons prendre comme tvpe extrême la belle pointe en feuille de lau- rier (2), remarquable par sa minceur et sa largeur (fig. 5). Elle est généralement assez grande, ce qui en fait plutôt une pointe de lance ou de javelot (très grande et retaillée en pédoncule ce devient le poignard). Tout le monde connaît cette forme harmonieuse. Ses extrémités sont pointues ou légèrement arron- dies; souvent sa base offre une petite section recliligne. Fréquemment on rencontre cette pointe plus ou moins réduite, parfois même assez petite: elle est alors à extrémité aiguë et souvent assez épaisse. Par des intermédiaires (fig. # et 5) en nombre infini, et dont la plus grande largeur est à des hauteurs diverses, ces variétés deviennent de plus en plus étroites en même temps que leur épaisseur augmente, si bien que l'on en arrive aux pointes très allongées, à bords parallèles entre eux, appointées en ogive et présentant une section presque ovalaire (fig. 6). Une autre série (fig. 7) conduit à la pointe très allongée, à partie inférieure courte et pointue ou courte et arrondie, rappelant, dans le second cas, la flamme d’une bougie. Cette dernière forme, raccourcie, est le type de la pointe à base convexe (3). D’autres gradations conduisent à la pointe ogivale (fig. 8) ou triangulaire à base plus ou moins rectiligne (4). La flèche à base concave (fig. 10) (5) est très rare en Provence; certains la nomment pomte à ailerons sans pédoncules. Je puis résumer de la facon suivante les quelques alinéas qui précèdent : Les pointes taillées sur les deux faces, et ne présentant pas d’ailerons, peuvent pratiquement se subdiviser, pour la Provence, en trois groupes prin- CIPAUX : ; Pointes à bords brisés; Pointes amygdaloïdes: Autres pointes, de formes variées, à bords courbes ou parallèles entre eux. D’autres types existent, mais sont peu communs. Je dis qu'il v a un intérêt pratique à distinguer les pointes amygdaloïdes du groupe placé ensuite. En effet, Saint-Marc est, je crois, la seule sépulture de la région qui ait fourni une pointe amygdaloïde. Au contraire les autres pointes à bords courbes ou parallèles entre eux composent de riches mobiliers funéraires où leurs formes se suppléent. Aussi je les classe sous le titre de groupe de La Marane. la grotte de ce nom en avant fourni des types variés et très purs, ainsi qu'on le verra un peu plus loin. Dans ce groupe la pointe à bords parallèles que j'ai décrite plus haut mérite d'attirer l'attention car elle caractérise plusieurs sépultures provencçales. Nombreuses sont les stations où les belles pointes retourhées sur les deux faces ont été recueillies: il est toutefois un fait qui frappe l'attention dès que l'on étudie le préhistorique provencal : les grottes ou abris n’ont pas fourni de ces armes. Les exceptions à cette règle sont très rares: je citerai cependant l'abri du Cros-doù-Riou. près de Cuges, où M. Fournier a trouvé une très belle flèche en losange (voir fig. 1)(6) et la grotte et l'abri du Castellaras, dans la vallée de la Nesque, qui ont donné à M. Mistral des pointes frès 1) Pièce de ma collection trouvée à Châleauneuf-lès-Martigues, entrée du vallon de La Marane, (2) Musée Préhistorique, fig. 132. (3) Id., fig. 376. (4) Id., fig. 368 à 370. (5) /d.. fig. 371 et 372. L Pen (6) Recherches sur le Préhislorique de la Basse-Provence, Ann. Fac. Sc. Mars, t. XI, D. 194, pl. I, fig. 36. Ch. COTTE. — Quelques pointes de flèche provençales. 85 variées dont une splendide pointe de javelot à pédoncule el ailerons, des haches, ainsi que des billes et autres objets relativement récents (1). IF est intéressant de rappeler que peu de grottes où abris de la même région on fourni des haches polies. Nous trouvons au contraire les flèches taillées sur les deux faces dans les stations en plein air; il est impossible de passer celles-ci en revue, mais je puis citer les plus connues ou les plus typiques. Le plateau de Vachères (B.-A.) a donné des pointes en feuille de laurier dont certames extrêmement larges et fort grossièrement taillées (2), des pointes en feuille de saule, triangulaires, amygdaloïdes, etc.; les bases en sont recti- lignes, triangulaires, ou, plus souvent, convexes: certaines pointes grossières sont à crans; il v a parfois un embryon de pédoncule. La station renfermail des haches et un beau lissoir en pierre polie. Dans les environs d'Oppedette (3), M. l'abbé Arnaud d'Agnel à également étudié des stations renfermant de nombreuses pointes en feuille de laurier et quelques pointes à cran. À Gréoulx les pointes en feuille de laurier s’associaient à des phallus gros- siers (1). Dans un article paru l’année dernière (5) j'ai centralisé des renseignements dont certains inédits, signalés par mes aimables correspondants, et souvent corroborés par mes observations personnelles (6). J'ai eu l'occasion d'y ciler des gisements vauclusiens sur lesquels je ne ferai que glisser. Aux Clapa- rèdes ef à Gargas on trouve les flèches barbelées, amygdaloïdes, phvllo- morphes, les tranchets, les haches polies. En général les grandes pointes en feuille de laurier sont taillées à grands éclats, alors que les petites sont fine- ment travaillées. À Gargas ces pointes ont parfois un début de pédoncule: elles s'associent à des tranchets à soie merveilleusement retouchés. M. Bar- thélemy et moi avons exprimé l'avis que l’on a là affaire à la fin du néolithique ou au début de l’âge du bronze. Je crois qu'il en est de même pour toutes les autres stations renfermant ces différentes pointes; en effet, si certaines d’entre elles, insuffisamment connues, sont de date incertaine, la plupart renferment des objets relativement récents. Ce mélange est très net dans les stations de la Chalène près Murs (collect. Auphan), de Pampouillet, près Sault (collect Mistral), de la Verrière, à Roussillon, du Gès et du Plan, à Bonnieux, de l’'Himergue, à Goult (collect. Moirenc exposée à Grenoble en 1904). Orange et Mormoiron ont fourni des pointes en feuille de laurier. Dans les Bouches-du-Rhône je rappellerai : la belle pointe, rétrécie en pédoncule, de Sainte-Catherine-de-Trets, station à tranchets à soie semblables à ceux de Gargas (7); les pointes en feuille de laurier de la haute vallée de l’'Huveaune (8); celles de la rue Colbert, à Marseille: la pointe phvilomorphe à cran du Castellas de Vitrolles (9): les pointes diverses du Baus-Rous. J'ai dit que les grottes et abris d'habitation sont pauvres en belles armes. Il n’en est pas de même des sépultures, qu'elles soient dans les grottes, sous des monuments mégalithiques, ou de simples tumulus. Et, si l'âge des sta- (1) Ch. Cotte. Le Mouvement Palethnclogique dans la région Est de Vaucluse. Feuille Jeunes Nalur., mars 1904. (2) Compte rendu de l'Exploration d'une station préhistorique à Vachères, Arnaud d'Agnel et Allec. Bull. Archéol., 1901, pl. XVIII, fig. 11 et pl. XVII, fig. 2. (3) Oppedetle préhistorique et protohistorique. Rev. Ec. Anthr.. 1903, p. 391. (4) Statistique préhistorique et protohistorique des Bouches-du-Rhône, du Var el des Basses- Alpes. H. de Gérin-Ricard. (5) Loc. cit. (6) Le travail de M. Arnaud d’Agnel sur les Claparèdes, antérieur au mien, n’a été publié qu'après celui-ci, de telle sorte que les deux articles sont complètement indépendants, (7) De Gérin-Ricard, loc. cit. 18) Id. (9) Communication de M. Arnaud d'Agnel au Congrès de l'A. F. A. S. à Grenoble, 1904. 80 Ch. COTTE. — Quelques pointes de flèche provencçales. a tions en plein air a pu faire naître quelques discussions, il n’en est pas de même de ces mobiliers funéraires à belles pointes; tous appartiennent à l'aube des métaux ou à la fin de la pierre polie. M. E. Cartailhac avait déjà reproduit trois types de pointes phyllomorphes des Basses-Alpes (1); M. Clerc a recueilli, dans la grotte de Reïllanne, des pointes du groupe de La Marane, parfois atténuées en pédoncule, des flèches losangiques, et une pointe à base concave (fig. 10) (2). Dans les Allées Couvertes de Provence les pointes du groupe de La Marane et les pointes losangiques forment la majeure partie du mobilier, où l’on relève encore une lame affûtée et une pointe à pédoncule et aïlerons; les métaux, l'ivoire, la callaïs enrichissaient ces mégalithes. Celui de la Blaque contenait une pointe losangique. Certaines pointes de lance (de forme non indiquée) avaient aux bords des dentelures qui font penser aux sépultures de l'Aveyron et de la Lozère. La B. d'Onze Heures renfermait, avec du brorize (ou cuivre) des flèches variées du groupe de La Marane (3), des pointes à pédoncule et aïlerons, et des perles phalliques. Le tumulus de Co-de-Botte (collect. du Muséum d'Histoire naturelle de Mar- seille) renfermait des pointes en feuille de laurier et losangiques avec des amulettes phalliques. La grotte du Tonneau, celle de Saint-Clair ont fourni chacune une pointe analogue. La grotte de La Marane (4) m'a donné 29 pointes dont une simplement re- taillée au bord sur une face; une flèche ogivale (fig. 8) à deux crans peut-être intentionnels. Toutes les autres appartiennent aux tvpes phyllomorphes ou dérivés sans présenter ni cran, ni pédoncule (fig. 3 à 7). C’est cette pureté de formes qui m'a déterminé à donner au groupe formé par ces types de pointes le nom de La Marane. Une de ces pièces présente un facies spécial (fig. 9) : la base, rectiligne, est large: les bords divergent, puis, par une courbe assez brusque, ils se rapporchent en une ogive très surbaissée, mais à sommet acuminée: cette pointe est mince. Peut-être faut-il la considérer sous un autre aspect; on aurait alors la base aiguë d’une pointe très allongée, brisée. La Marane renfermait aussi de la poterie carénée et une dent percée taillée en aiguille courbe. I me semble donc prouvé qu’en Provence les divers types de pointes retou- chées sur les deux faces appartiennent à la fin de l’âge de la pierre polie ou à l’âge suivant. Pointes ayant une face non retouchée. Il est beaucoup plus délicat de se prononcer sur l’âge des pointes avant une face plus ou moins intacte: la question est tellement complexe que Je puis à peine l’effleurer. La plupart de nos grottes et abris d'habitation renferment des éclats très crossiers dont certains détails, notamment un cran à la base, révèlent l'usage: ils sont le plus souvent méconnus ou négligés. Je les ai signalés à l'abri de la Font-des-Pigeons (fig. 11) (5). (1) La France Préhistorique. j 4 (2) La qrotte sépulcrale de Reïllanne (B.-A.), Cleré et Fallot. An. Fac. Se. Mars, t. XIT, fase. 5. (3)H. de Gérin-Ricard, loc. cil. Deux pointes sont identiques aux flèches nos 13 el 15 de La Marane. (4) À. F. A. S.. Grenoble. 1904. La Grotle ossuaire de La Marane. (5) L'abri de la Font-des-Pigeons. Congrès A. F. À. S. Grenoble. 1904. Ces pointes grossières contribuent avec d’autres objets. notamment un burin (collect. Colte) et un os avec entailles à la scie semblahles à celles creusées pour enlever les aiguilles (collect. de la Soc. archéal, de Provence), a donné à cet abri un faux air magdalénien assez curieux. Ch. COTTE. — Quelques pointes de flèche provençales. 87 Par des transitions diverses ce type se rattache aux pointes retouchées sur les deux faces, et aux lames appointées. Les lames affûtées, soit minces et larges (grotte du Castellet), soit étroites et très épaisses, retaillées aux bords (sépulture de Saint-Menet, et campagne Siouvette à La Môle), ont été utilisées jusqu'à l’âge des métaux. OBSERVATIONS Je viens de parcourir Sommairement la série des pointes provençales. Ainsi que Je le disais au début, ce travail ne prétend pas être une statis- tique complète; J'ai simplement voulu exposer quelques idées peut-être utiles à émettre, car c'est l'étude comparée de nos récoltes qui pourra nous donner des classifications locales durables. L'étude du facies solutréen provençal nous à montré que ce facies n'appartient pas au paléolithique. Favais dit, avec M. Barthélemy (1), que Gargas n’est pas quaternaire, et j'ai été très heureux d'entendre M. À. de Morüllet le déclarer spontanément lui-même, au Congrès de Grenoble, à la vue des objets exposés. La comparaison des stations entre elles et des stations avec les sépultures m'a été utile dans cette étude. Souvent ce sera le seul procédé de travail possible, la méthode stratigraphique ne pouvant pas être employée. En effet, | si mes vues sont exactes, la civilisation des stations en plein air semble | avoir succédé, en Provence, à celle des grottes et abris, sauf certaines excep- tions. On peut voir là l'étape de la vie par tribus, succédant à celle de la LE RS Lee dd douée nl dan nn noué sis". 2 | vie familiale. | | LA | LÉGENDE DES FIGURES . F1G6. 1. — Pointe de flèche losangique. — Abri de Cros-doù-Riou. — D'après une héliogravure de M. Fournier. — Agrandie. | F1G. 2. — Pointe amygdaloïde. — Pièce isolée trouvée à l’entrée du Vallon de La Marane. — Coll. Cotle. — Gr. nat. FiG. 3. — Pointe en feuille de laurier. — Grotte sépulcrale de La Marane, n° 2. — Coll. Cotte. — Gr. nat. FiG. 4 et 5. — Pointes phyllomorphes. — Grotle de La Marane, nos G et 12. — Coll. Cotte. — Gr. nat. F1G. 6. — Pointe de flèche à bords parallèles. — Groupe de La Marane, n° 15. — Coll. Cotte. — Gr. nat F1G. 7.— Pointe phyllomorphe. — Grotte de La Marane, n° 17. — Coll. Cotte. — Gr. Nat. F1G. 8. — Pointe ogivale. — Grotte de La Marane, n° 10. — Coll. Cotte. — Gr. nat. F16. 9. — Pointe phyllomorphe. — Grotte de La Marane, n° 9. — Coll. Cotte. — Gr. nat. F1G. 10.— Pointe à base concave. — Grotte sépulcrale de Reillanne. — D'après une photo- gravure de M. Clerc (Nota. Le type n’est pas très pur, car la base est un peu rétrécie). — Agrandie. F1G. 11. — Pointe formée d’un éclat avec cran. — Abri de la Font-des-Pigeons. — Coll. Cotte. — Gr. Nat. Ch. COTTE. (1) Loc. cit. Feuilles Jeunes Nalur., mars 1904. 38 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Des doubles emplois en TORRES — Malgré le soin apporté à la correction des doubles emplois, il en subsiste toujours; en voici entr’autres cinq à à dans l’éocène parisien : Aclas minutissima Desh. non Watson. Fusus polygonus Lam. non Gmel. Limnea acuminata Breng. non Lam. Buccinum decussatum Lam. non Gmel. Pleurotoma plicata Lam. non Lam. On les corrige généralement d’une façon analogue à la suivante Aclis minutissima Watson devient : Aclis Watson Pezant. Fusus polygonus Lamarck, classé maintenant T'r2tonidea : T'ritonidea La- marcki Pezant, etc. Si ces nouvelles dénominations sont plus correctes, elles deviennent, en revanche, beaucoup moins claires. — N’y aurait-1l pas un moyen à adopter qui, outre l’avan- tage de la clarté, aurait encore celui d’être beaucoup plus équitable ? Certains doubles emplois n’en sont réellement pas. Ainsi, l’Aclis manutissima de M. Watson n’est devenu « coupable » qu’à partir du jour où M. Cossmann à trans- porté le Seal. mainutissima de Deshayes dans un autre genre. Actuellement, il n’est guère de nom dont on puisse être certain d’avoir la priorité. Qu'on ait, par "exemple, à décrire deux cerithes nouveaux : heteromorpha et mesa- Ropsis paraissent absolument libres, même dans tous les cerithidés: mais il y a les scalaires où l’on trouve S!. heteromorpha qui est probablement un Cerithidea et le S. mesaliopsis qui est sûrement un cerithe étant le jeune du C'. spiratum. Que ces deux noms se trouvent quelque Jour employés, alors arrivera le correcteur qui, n'ayant peut-être jamais vu les espèces dont il s’agit (c’est absolument le cas pour l'Aclis Watson), choisira un nouveau nom, et, se substituant au véritable auteur, s'emparera d’une propriété « inaliénable », au grand embarras de tous ceux qui auront à s'occuper de ces espèces ainsi déguisées. Quel inconvénient y aurait-il à corriger les doubles emplois — même ceux qui ont été déjà rectifiés — par l’adjonction d’un radical, toujours le même, au nom préem- ployé? Quelque chose comme le sub de d’Orbigny, mais avec cette grande différence que la rectification serait pour ainsi dire anonyme, et le nom du second auteur seul conservé. Par exemple Bucc. decussatum Lam. non Gmel. devient : Bucc. codecussatum Lam., au lieu de : Bucc. gemmulatum Pezant (Lamarcki, qui était tout indiqué, étant déjà em- ployé). Il serait ainsi très facile de remonter à l’origine du Buccin de Lamarck, tandis que celui de Pezant, surtout devenu, d’après M. Cossmann, Metula gemmulata, est tel quel d’une généalogie bien vague, alors que, même en adoptant le-changement de genre, Metula codecussata (Buccinum) Lam. reste toujours intelligible. Cerithium coscabrum Lam. serait préférable à subscabrum d’Orbigny, car, ainsi que le fait remarquer Deshayes, l’adjonction du sub ne rend en rien la coquille moins rude. On parerait aussi aux restaurations malheureuses, comme c’est le cas pour le M elana decussata Tam. Transporté par Deshayes dans les cerithes, 1l est devenu C. commune, maïs ayant été retransporté dans un autre genre, il est bien difficile de le reconnaître dans le Sandbergeria commune Desh., auquel on a négligé jusqu’à présent de rendre son nom primitif : Sandbergeria decussata (Melania) Lam. I1 y a encore le C'erith. cornucopiæ rectifié par Bayan d’après de simples compa- raisons de figures (!), ce qui l'amène à décrire sous un nom nouveau le C'erith. parisiense (voir la figure qu’il en donne), de sorte que son C. Bedechei fait passer celui-ci à l’état de mythe. Il y à pourtant un reproche que Bayan ne mérite pas, celui d’avoir écrit Bedechei au lieu de Benecher, 11 n’a fait que propager la faute d'impression de Deshayes. Quant à l'habitat de ces deux espèces, la localité de Boury, donnée à Deshayes par Beneche, peut être mise en doute: ce collectionneur ayant eu la fâcheuse habitude de donner de fausses indications sur les gisements, pour n'être pas gêné Notes spéciales et locales. 39 dans ses recherches. Témoin toute une collection de Liancourt $. I., étiquetée par lui Hérouval B. On rencontre surtout ces deux espèces dans les champs qui bordent la garenne de Try (et qui pourraient bien être sur Chambon, puisque, paraît-il, les carrières de Chambon doivent être indiquées sous le nom de Try). | Toujours recueillies à la surface des labours, leur niveau demande à être précisé. Elles apparaissent en même temps que le C. géant (Parnes), et paraissent s’éteindre avant le dépôt de la couche lacustre de la ferme de l’Orme, sur laquelle repose la couche à Voluta musicalis. Leur présence à Vaudancourt, dans une couche inter- médiaire, ne modifie pas leur durée. Le cinquième double emploi, Lam. non Lam., a besoin d’explication. Le Fusus plicatus Lam. est transporté par Deshayes dans les pleurotomes ?/. simplex. Décrit le premier, c’est à lui qu'appartient le nom de ?. plicata L. Pleurot. plicata (F'usus) Lam., et le second (dont l'identité n’est peut-être pas très sûre) classé maintenant dans les Mangilia (Raphitoma s® de $. G.) Fisch., doit devenir Mangilia Lamarcki Pezant ou, ce qui serait bien préférable, Mangilia copli- cata (Pleurot) Lam. En résumé, le moyen proposé aurait plusieurs avantages. Il débarrasserait la nomenclature de toute une série d’auteurs-correcteurs qui sont quelquefois arrivés à se faire, à peu de frais, un assez Joli bagage. Ensuite, il permettrait de suivre à coup sûr et l’espèce et l’auteur, en dépit des rencontres qui pourraient se produire, dans les émigrations interminables qu’on les voit opérer actuellement de genres nouveaux en genres nouveaux, bien inutilement d’ailleurs, puisque : « Le nombre des coquilles connues est déjà si considérable que, » presque partout, on trouve des espèces qui effacent en quelque sorte les caractères » des genres, de quelque manière qu’on s’y prenne pour les circonserire, c’est-à-dire, » les détacher nettement les uns des autres. (Lamarck.) » Montjavoult (Oise). PEZANT. Découverte d’une grotte préhistorique. -- Une grotte remarquable vient d’être découverte à Spéracèdes (Alpes-Maritimes), dans la propriété de M. Joseph Ardis- son. Dès les premières fouilles, exécutées sous la direction de M. Paul Goby, de Grasse, des objets romains, d’abord, puis de l’âge du bronze, ont donné l’espérance de trou- vailles encore plus fructueuses dans ce souterrain, que ses dimensions et sa situation, en pleines dolomies infraliasiques, au voisinage du niveau d’eau le plus important de la région, désignent comme ayant dû servir de lieu d'habitation depuis les époques les plus primitives. D' A. GUÉBHARD. Prononciation du mot Taon. — M. le D' Bougon croit que les « naturalistes français » prononcent 7'on. Cette opinion est généralement contredite par toutes les lettres qui nous sont parvenues de nos correspondants et que l’on trouvera ci-dessous : J’ai entendu prononcer ton dans le Nord et l'Est de la France, et plus souvent tan dans le Centre et le Sud-Ouest. Sans avoir approfondi la question, et sans y attacher d’ailleurs une grande importance, je pensais que fan était préférable à cause de l’analogie sous ce rapport avec faon et paon. Le Dictionnaire de l'Académie (7e édition, 1884) adopte éan. S1 l’on peut différer d’avis sur la meilleure prononciation de ce mot, il est incon- testable qu’on doit conserver son ancienne graphie, faon. Paris. Ernest MALINVAUD. En Normandie, du moins dans les départements de l'Orne, du Calvados et de la Manche, que J'ai habités, J'ai toujours entendu prononcer le mot faon comme s'il était écrit tan. Cherbourg. L. COoRBIÈRE. Pour la prononciation du mot faon, je crois qu’il faut tout d’abord tenir compte du mot latin : fabanus devenu en provençal #arvan. Marseille. Ch. CoTrTeE. i 90 Notes spéciales et locales. La question me paraît simple. L'étude des patois romans peut très bien montrer d’où vient le mot qui nous occupe. Les paysans ont conservé dans plusieurs régions (Est, Suisse romande, etc.) le mot T'avan qui n’est pas très éloigné de tabanus. Taon ne dérive pas d’une racine différente. Il faut donc dire tan comme pan et à plus forte raison. L’analogie entre éaom et paon n'indique pas nécessairement une altération identique de tabanus et de pavo. Zürich. D' Louis ROLLIER. Depuis ma plus tendre enfance, j'entends dire et je dis tan, dans des pays d’Alpes maritimes ou helvétiques, où abonde la méchante bête. Et quand il advient que quelque chose, ou quelqu'un, me fane, cela n’évoque aucunement pour moi les rives de la Bièvre ou la scie du Ptit Tanneur, mais bien la persécution agaçante et insi- dieuse de la mouche plate et collante, dont rien ne peut préserver, pas même la fuite. Aussi graphierais-je {aonner, si J'étais de ceux qui trouvent la langue insuffi- samment alambiquée et lui veulent ajouter des « broderies » (?), éahonner même, plutôt que tanner, comme Littré. Ajoutons qu’en Provençal on dit éavan, ce qui, logi- quement, devrait suggérer aux étymologistes, pour faire la pige aux dentelliers, et parer le coup de l’» tombée, de repêcher encore un * dans l’o trouble où nous pataugeons. Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). A. GUÉBHARD. L'Académie ordonne de prononcer ton; notre devoir est donc d’adopter cette prononciation; mais après cette affirmation d’obéissance passive, cherchons à nous expliquer cet ordre : bien des résultats de nos recherches semblent donner raison à ceux qui prononcent éan. En effet, le mot paon, qui dérive évidemment de pavo, pavonis, se prononce pan; aucune contestation ne s'élève à cet égard (personne n’a jamais proposé de dire un pon, bien que la lettre o entre dans le nom latin de l’oiseau), bien que l’expression se pavaner ne signifie point, paraît-il, faire la roue comme un paon, mais danser la pavane, danse qui ne devrait point son nom à l’oiseau de Junon. Pourquoi alors prononcer éon, un mot qui procède directement de éabanus (dérivant d’après Ascoli du sanscrit tapana, brûler) ou de ses- traductions en divers dialectes ou langues (d’après Littré), éavan (de Rabelais, de du Bartas), éava, tabano, tabao, etc., ne contenant pas d’o ou, ce qui revient au même, n’en contenant qu'après x dans les terminaisons des mots. Notons que tabanus n’est pas un vocable barbare, forgé par quelque entomologiste moderne, mais un pur mot latin, déjà employé par Pline pour désigner l’insecte en question. T'an est donc bien « une prononciation livresque née de l’analogie » et aussi de l’étymologie. Comment expliquer alors la prononciation ton? « ...seuls disent des fans ceux qui ne les ont jamais wus... », ne devrions-nous pas lire ceux qui ne les ont jamais entendus? I] avait dû les entendre barytoner, ces insectes, l’italien qui de leur nom tafano, tafjano avait formé le substantif rabelaisien (disons aristophanesque, puisque Aristophane a écrit une œuvre dont Rabelais traduit le titre « les T'ahons », Pan- gruel, IV, 58) 27 tafjanario qui était utilisé au XVITI® siècle (dans le sens burlesque évidemment), s’il ne l’est plus maintenant. Pour imiter le bourdonnement des insectes, {an serait sec, bref « semblans non de la bouche, mais du ventre parler », ne produirait pas un son aussi grave que ton, qui vibre pour ainsi dire un peu, qui est plus bas, puisque, d’après Helmholtz, pour rendre le son wt, il faut accompagner cette note du s:; pour qu’on l’entende & du s5, octave au-dessous, pour obtenir o. Serait-ce la signification du texte de M. R. de Gourmont ? Quelle était la prononciation de ce mot quand on l’écrivait tahon? Il faudrait, pour le savoir, le trouver dans les vers de quelque poète de la Renaissance ou du Siècle de Louis XIV, voir avec quel mot 1l rime, ou tout au moins s’il est mono- syllabique ou disyllabique : La Fontaine ne semble pas l’avoir employé. * Quant à son orthographe, pourquoi, dans le doute, lui enlever sa forme ? (essayons par cette considération de faire échapper du moins ce mot à la mutilation en masse à laquelle sont condamnés un si grand nombre de ses congénères); laissons-lui l’a et l’o; que les partisans de {an par étymologie, et ceux de ton par harmonie imitative y trouvent, les uns et les autres, la lettre qui leur plaît, et surtout que les yeux qui ont besoin de lunettes pour lire bien des mots retrouvent encore quelquefois les physionomies pittoresques qui leur étaient familières quand ïls avaient quinze ans. Saulieu (Côte-d'Or). - Léon Fucs. À | _ ii éd tm me "ia de Dé ed té Notes spéciales et locales. 91 La recherche des Coléoptères aquatiques (Réponse à la question de M. le capitaine Agnus). — Les étangs étant nombreux dans ma région, je me livre spécialement depuis plusieurs années à la recherche des Dyticides. Comme le capitaine Agnus, j'ai remarqué que la pêche dans les étangs donnait de moins bons résultats que celle pratiquée dans les mares et les fossés. Leur faune est cependant très riche et mérite d’être explorée. Voici le procédé que J'emploie : lorsque j'apprends qu’un étang doit être vidé pour la pêche, et cela arrive tous les deux ou trois ans, je m'y transporte et me poste près de la vanne de sortie des eaux avec un fort trou- bleau. Tout d’abord je recueille de nombreux Dytiques et Cybisters dans les filets des pêcheurs, mais la récolte la meilleure est celle que je fais dans le bief ou ruisseau d'écoulement. J’y ai vu quelquefois filer des Cybisters par milliers, dans un étang où, en temps ordinaire, je n’en prenais qu'un ou deux par hasard. Le bief contient en outre beaucoup d’espèces plus petites, et c’est de cette façon que j'ai pu capturer des insectes rares, nouveaux pour ma région, tels qu'/ydaticus bilineatus, Acilius canaliculatus, Rantus graper, que je n'avais jamais pris dans d’autres conditions. Une autre manière m'a également réussi, c’est de jeter dans l’étang un petit animal, un oiseau dégarni de ses plumes, par exemple, et que les Dytiques, Hyda- tiques, etc., qui sont très carnassiers, viennent bientôt dévorer. Il est alors facile de les capturer. Il faut choisir pour la pêche les petits recoins où les eaux sont calmes, et où végètent les Lemna, Potamogeton, Nuphar et autres plantes à feuilles nageantes. Les fonds dégarnis de végétation, couverts de feuilles pourries, et ceux où ik ne pousse que des plantes à feuilles dressées doivent être évités, on n’y trouverait guère que des Hémiptères. Quant à la saison, inutile de s’en occuper, on peut rechercher les insectes d’eau en tout temps, sauf pendant les grands froids. La pêche est fruc- tueuse de mars à la fin de l’automne, du moins dans ma région, car il ne doit pas en être de même dans les hautes montagnes. Je n’ai jamais employé de piège, ni d'autre instrument qu’un troubleau à manche solide et à poche en forte toile d’em- ballage, et cependant j'ai capturé un très grand nombre d’espèces, dont beaucoup de nouvelles pour mon département. | Cuisery (Saône-et-Loire). F. Prcarp. Influence des Orages sur le régime de certaines sources (Réponse à la question posée par M. Lassimonne dans les numéros d'Octobre et Décembre 1904). — Les mouillères n’ont, en général, rien de commun avec les sources proprement dites, bien qu’elles puissent subir des variations de même ordre avec les saisons. Elles résultent presque toujours de la proximité d’une nappe aquifère souterraine, dont le niveau hydrostatique normal ‘est situé un peu en contre-bas de la zone d’émergence. Ces mouillères peuvent, sous l'influence de, certains phénomènes météorologiques, subir dans leur régime des modifications profondes, bien que momentanées. Tant que subsiste un certain équilibre entre la pression hydrostatique interne et l’état atmosphérique, l’eau de la nappe s’élève, par capillarité, à travers les parties sableuses pour venir suinter à la surface. S1 cet équilibre est détruit, par exemple au moment d’une grande baisse baro- métrique, comme on en constate aux approches d’un orage, il se produit une détente brusque qui provoque une évaporation abondante de l'humidité du sol. La nappe aquifère intervient alors pour compenser la deshydratation des terrains par cette évaporation spontanée. L'eau qui s'élevait par capillarité est absorbée, près de son émergence, par les terrains asséchés immédiatement inférieurs et n'arrive plus, ou très difficilement, jusqu’à la surface. Une légère pluie peut ne pas être suffisante, quant à la quantité d’eau tombée pour expliquer la remise en fonction de la mouillère, mais son intervention a une autre cause. Par suite de l’abaissement de température qu’elle provoque, elle atténue, par condensation, l’'évaporation superficielle; la nappe, dont l’action devient plus efficace, reprend progressivement son régime normal, peu modifié du reste, et la capillarité peut à nouveau remonter l’eau jusqu’à la ligne d’émergence. Quant à l’assèchement des bas-fonds du ruisseau de Robé, signalé par M. Lassi- monne, 1l résulte de conditions absolument identiques. D’après la constitution du substratum, une nappe aquifère est emprisonnée entre deux couches imperméables, la couche du toit présentant toutefois des parties sableuses. Dans certaines dépressions, la pression hydrostatique entretient une couche d’eau superficielle appartenant effectivement à la nappe. 92 Notes spéciales et locales. Si, par suite d’une baisse barométrique importante, l’évaporation du sol est abondante, la nappe, comme pour les mouillères, intervient pour la compensation. Le lit du ruisseau étant très encaissé, l’eau des creux est absorbée dans les terrains asséchés des rives, et les fonds sont mis à sec jusqu’à la reprise du régime normal qui peut résulter, comme il à été dit plus haut, de la chute d’une légère pluie. Creusot. J. CAMUSAT. STATION ENTOMOLOGIQUE annexée au Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Rennes. — Jestruction des Insectes nuisibles. — Il est aujourd’hui parfaitement démontré que la plupart des maladies qui atteignent les plantes et les animaux sont dues à des parasites vivant à leurs dépens : il faut donc s'attacher à combattre ces parasites par tous les moyens possibles. Dans ce but, M. le Recteur de l’Académie de Rennes et M. le Doyen de la Faculté des Sciences, par une affiche qui vient d’être officiellement distribuée dans toute la région bretonne, portent à la connaissance des intéressés qu’il a été installé, depuis l’année dernière, au Laboratoire de Zoologie de l’Université de Rennes, une Station entomologique étudiant les moyens pratiques de détruire les insectes nuisibles ou de les écarter. La Station fournit gratuitement, et dans le plus bref délai, tous les renseigne- ments qu’on lui demande dans cet ordre de faits. Il suffit d'écrire à M. F. GuiTEL, professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences, en envoyant, autant que possible, quelques échantillons des insectes observés et des détails sur les dégâts produits. Nous sommes autorisés à dire que la Station entomologique de Rennes n'entend pas limiter son champ d’action à la seule région bretonne; elle accueillera toutes les demandes de renseignements qui lui seront adressées de n'importe quel point de la France ou des Colonies. C. HouLBERT, Professeur à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie. Réponse à M. G. Marchal. — Dans le dernier numéro de la Feuille, M. C. Marchal pose la question suivante : À quel animal convient-il d'attribuer un cri, rappelant celui du canard, mais moins nasillard, que l’on entend dans les bois au mois d'août? - La réponse que j'apporte ici ne peut être absolument concluante, car, pour être telle, elle impliquerait la définition préalable du cri discuté; et une définition de ce genre ne peut jamais être qu’un à peu près. La métaphore par laquelle M. Mar- chal tente de traduire ce qu’il a entendu est suffisamment suggestive, toutefois, pour me permettre, je l'espère, de résoudre le petit problème qui nous occupe. J'ai bien souvent entendu, dans les bois du Cantal, le bruit dont il s’agit, soit au printemps, soit en été; et la croyance populaire semble être un peu partout la même à son endroit, car, en Auvergne aussi, on attribue à la couleuvre ce cri ou pseudo-cri. Bien des fois, jusqu'ici, mais toujours en vain, j'avais tenté d’en découvrir Tauteur, lorsque j'y réussis enfin, tout dernièrement. Ce soir là, le 3 février passé, dans un bosquet situé tout près de mon habitation du Cantal, j'ai pu constater d’une façon certaine, de visu, que le prétendu cri n’en est pas un, mais le bruit du martèlement très rapide produit par le bec du Pic epeiche (Picus major L.) contre une branche morte. , Les coups frappés par l’oiseau sur l’arbre, dont il cherche à faire sortir les larves, se succèdent avec une rapidité telle que l’individualité de chacun d’eux n’est plus perceptible distinctement et que leur succession équivaut, pour l'oreille, à un bruit continu. C’est une impression auditive de continuité tout analogue à celle que produit sur la rétine la succession des clichés d’un cinématographe. Caillac, par Arpajon (Cantal). Pierre MARTY. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür. lennes—Paris (224 05) FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES IVe Série, 35e Année. PI. II. Supplt au No 41% (er Avril 1905). à ARÈNES SU Ë $ a È p D Ks 2 Go : Æ n mn JF PAL fl | LEE AN Re t{UR Le je = + ,« fe Le MY Aou es AE Ch. COTTE del. Pointes de Flèche Provencçales. L 4 4 ñ +4 s , à { | + Hi . La . Le L f rire Re ; RIRE CCE RES ‘ 4 D : eur + L Le 4» 4 dt OCR : L \ mm . = ut _ - f ' * RTS NT à nn: dnctasà le tie tits 7 , : .. Le | jer Mai 1905 ce IVe Série, 35° Année — No 415 a €euille Des Jeunes cVaturalistes MATÉRIAUX POUR SERVIR A UNE FAUNE DES MYRIAPODES DE FRANCE N° 32. Trichoblaniulus hirsutus, subspecies cavernicola, n. subsp. Cette sous-espèce est facilement reconnaissable du type en ce que, au lieu d'avoir les métazonites semés de soies sur toute leur surface, ceux-ci ne portent que deux rangées de soies, dont l’une au bord postérieur et l’autre, moins fournie, en arrière de l'emplacement de la suture transversale. La suture n'existe pas, le zonite est simplement un peu dénivelé transversale- ment dans la partie qu'on peut considérer comme la seconde moitié du pro- zonite. Far suite, les segments n'étant pas étranglés par la suture, le corps n'est nullement moniliforme. Les dimensions de la sous-espèce sont moindres, semble-t-il; les mâles de 16 millimètres sont adultes; ils comptent environ 47 segments, dont les deux derniers sont apodes; ils ont donc 83 paires de pattes. Les organes sexuels secondaires du mâle sont semblables à ceux du type. Dans les pattes copulatrices nous ne relevons de différences que dans la paire antérieure (Fig. LXXIV), qui est triangulaire, plus large de base que chez le type. Les pattes postérieures (Fig. LXXV) n'offrent rien de particulier, si ce nest, peut-être, que la tigelle terminale semble être plus courte. Le flagellum est couvert, dans sa seconde moitié tout au moins, de fines sétules, dont les pointes sont tournées vers la base de l'organe; il n’est pas effilé el il se termine brusquement en pointe fine. Les matériaux examinés ont été recueillis par M. P. de Peverimhoff dans la « Baume des Pierres de Malaussuque », commune de Quinson, arrondis- sement de Digne (Basses-Alpes). Cette grotte s'ouvre à la cote 550; elle est creusée dans le Jurassique. N° 33. Blaniulus serrula, n. sp. O' : longueur 13 mill.; diamètre 80 mill.; 45 segments; 79 paires de pattes: 2 segments apodes. 94 BRÔLEMANN. — Faune des Myriapodes de France. Petite espèce, aveugle, à coloration pâle (ternie de brun après un séjour dans l'alcool), proportionnellement courte par rapport aux Typhloblaniutus, non moniliforme, mais avec les métazonites un peu plus dilatés que les pro- zonites. | Tête lisse, avec deux soies sur le vertex et quelques soies inégales sur la lèvre. Antennes assez longues, atteignant le 4° segment, claviformes ; les articles 1 à 4 assez allongés et faiblement renflés à l'extrémité: les articles 5 et 6 plus épais que les autres; quatre bâtonnets à l'extrémité. Premier segment faiblement enveloppant; son bord antérieur, rectiligne, se confond avec le bord latéral et forme, à son intersection avec le bord pos- térieur, un angle plus ouvert que le droit, à pointe arrondie; les côtés portent quatre à cinq stries fines, dont deux sont longues et atteignent le bord anté- rieur en épousant sa forme. Sur les segments du tronc les téguments sont mats ; on y distingue la structure réticulée usuelle. Cette structure (réticulée ou d'aspect squameuse) est très caractérisée sur la partie antérieure des prozonites, tandis que la partie postérieure est simplement mate et marquée de fines arêtes longitudi- nales, droites, espacées, plus serrées sous le ventre, qui se perdent dans la suture. Le métazonite présente des stries longitudinales complètes, fines, espacées, ces stries sont assez nombreuses (15 à 20 peut-être), prenant à mi- hauteur des flancs jusqu’à la naissance des pattes. La suture est étranglée dans les flancs et sous le ventre, mais sans sillon distinct. Il ne nous a pas été possible de vérifier, sur notre unique échantillon, l'emplacement exact des pores. Le bord postérieur des segments est glabre. Le bord postérieur du dernier est complètement arrondi et porte quelques soies. Les valves sont saillantes, globuleuses, sans compression ni rebord, mais avec deux paires de soies. Ecaille ventrale en triangle arrondi. Chez le mâle, les protubérances des joues sont allongées, plus grêles que de coutume, et les pointes postérieures sont acuminées. La protubérance de l'avant-dernier article de la première paire de pattes est conique, avec un crochet robuste placé dans un plan horizontal (Fig. LXXVI) ; on remarque également une forte épine arquée sur la face inférieure du 3° article de ces pattes. La lame ventrale de la paire antérieure de pattes copulatrices (Fig. LXXVII) est en triangle allongé, atteignant le premier tiers des prolongements coxaux; ceux-ci sont séparés, à peu près de même diamètre jusqu’à la pointe, et pourvus, dans le quart distal de l’arête interne, de dentelures en scie. Sur la face postérieure, le fémoroïde est séparé du coxoïde par une ligne chiti- nisée, vestige d’articulation; il se présente sous forme d’un article à peu près cubique; il porte l’article usuel, orné de soies apicales, qui est à envisager comme un tibia. — La paire postérieure des pattes copulatrices (Fig. LXX VII) n’est guère plus longue que les prolongements coxaux de la paire antérieure. La base est arrondie; à peu de distance de la base, il existe un talon muni de soies épineuses; au delà, la tige se maintient à peu près de même calibre jusqu’à proximité du sommet, qui est faiblement épanoui en cornet, rappe- lant la fleur de l’arum; le bord antérieur du cornet est cilié; sa pointe est accompagnée de deux soies courtes; du centre du cornet se dresse une tigelle grêle, aiguë, munie au bord interne de deux rangées de 8 ou 9 épines cha- cune, disposées en scie. La tige de l'organe est vêtue d'une pubescence fine et clairsemée. La femelle est inconnue. L'unique échantillon mâle, en notre possession, a été recueilli à Menton (vallon du Borigo), le 13 décembre 1903. LIL LAN “LAN LXXIV. Trichoblaniulus hirsutus cavernicola, — Pattes copulatrices antérieures. LXXV. Trichoblaniulus hirsutus cavernicola. — Patte copulalrice postérieure, LXXVI. Blaniulus serrula. — Pattes de la première paire. LXXVII. Blaniulus serrula. — Pattes copulatrices antérieures. LXXVIII. Blaniulus serrula. — Pattes copulatrices postérieures. LXXIX. lulus (Typhlo.) sculterorum. — Patles copulatrices antérieures. LXXX. lulus /Typhlo.) sculterorum. — Pattes copulatrices postérieures (profil oblique). LXXXI. Zulus {Cylindro.] allobrogicus turinensis. — Pattes copulatrices antérieures. LXXXII. Zulus (Cylindro.} allobrogicus turinensis. — Pattes copulatrices postérieures (profil). 96 BRÔLEMANN. — Faune des Myriapodes de France. N° 34. Tulus (Typhloiulus) sculterorum, n. sp. LONGUEUR DIAMÈTRE 3RE | 1 NOMBRE | NOMBRE SEGMENTS SEXE en en de DE PAIRES PROVE , millimètres|millimètres | sgmexTs | de pattes | APODES VENANCR SO Adulte Théoule — 29, XI Pallus — Adulte Jeune 07 Adulte — Villeneuve Loubet — 4. XIL. 4903. Jeune — Jeune — Coloration jaune terne pâle, passant au jaune terreux dans l'alcool, avec les flancs ponctués de taches correspondant à l'appareil glandulaire latéral. Corps cylindrique, aminei vers la tête, brillant. Tête lisse, brillante, presque glabre ; six fossettes piligères sur la lèvre ; sillon occipital obsolète. Les yeux manquent totalement. Les antennes sont assez longues; elles dépassent le 3° segment; quatre bâtonnets à l'extrémité; les bâtonnets des 5° et 6° articles sont longs. Premier segment peu descendu dans les côtés, faiblement enveloppant ; lisse, ou extrêmement finement striolé. Bord antérieur rectiligne jusqu’au bord de la capsule céphalique, oblique et subéchancré ensuite, et formant avec le bord postérieur un angle à peine émoussé. La surface des côtés ne présente qu'un sillon marginal et un sillon faiblement arqué dans le voisinage de l’angle. Sur les segments du tronc, le prozonite est brillant, semé de rares strioles fines; la suture est large, en ceinture, un peu étranglée, irrégulière- ment cannelée; métazonite lissé, coupé de stries longitudinales fines, écartées, plus espacées et plus faibles sur le dos que dans les flancs, mais complètes et régulières. Le bord postérieur des segments est orné d’une rangée de soies grisâtres, souples, longues et fines. Les pores sont. proportionnellement grands; ils s’ouvrent assez haut dans les flancs ; ils sont rapprochés de la suture sur les premiers segments el s’en écartent peu à peu vers l'arrière. Le dernier segment et les valves sont envahis par des soies longues, subsé- riées. Le bord postérieur du dernier segment est arrondi ou à peine anguleux et recouvre, sans le dépasser, l'angle supérieur des valves. Celles-ci sont saillantes, très globuleuses, non marginées. Ecaille ventrale subtriangulaire arrondie; le sommet du triangle est accolé aux valves. Lames ventrales non striées, mais laissant voir la structure réticulée des téguments. Pattes médiocres, très fines. Chez le mâle, les joues sont larges, mais dépourvues de callosités. La première paire de pattes est transformée en crochets à courbure arrondie, à branche distale mince, longue et droite ; on peut encore y reconnaitre, sous forme de faibles étranglements, la trace d’articulations disparues. La deuxième paire et les suivantes ne présentent ni prolongement coxal ni bourrelet tarsal. Pattes copulatrices d’un type simple; les trois pièces sont de même longueur. Paire antérieure (Fig. LXXIX), large de base, graduellement amincie, arrondie à l'extrémité, subéchancrée au bord interne avant la pointe; ENT SE 0 BRÔLEMANN. — Faune des Myriapodes de France. 97 elle présente, sur la face postérieure, une large protubérance arrondie, qui fait saillie extérieurement. Le flagellum est long et effilé. Lame antérieure de la patte postérieure (Fig. LXXX) tronquée au sommet, faiblement excavée sur la face antérieure, avant la pointe. Lame postérieure lamellaire, non échancrée au sommet, mais présentant, sur l’arête antérieure, un prolon- gement en forme de corne, cilié dans sa concavité. Cette rare espèce vit profondément enterrée sous des pierres et des troncs d'arbres, dans des vallons humides. Elle semble n'arriver à maturité qu’en novembre ou décembre. La silhouette des pattes copulatrices postérieures rappelle le dessin qu'a donné le professeur R. Latzel de son lulus striclus, mais elle en diffère par la forme des pattes copulatrices antérieures. Notre espèce est en outre recon- naissable des autres Typhloiulus par l'absence de prolongement au dernier segment. N° 35. Iulus (Cylindroiulus) allobrogicus, subspecies y P turinensis, n. subsp. LONGUEUR DAMÈTRE | NOMBRE | NOMBRE SECHENTS SEXE en en de DE PAIRES PROVENANCE & OBSERVATIONS millimètres [millimètres | SEGMENTS | de pattes | APODES DR PRÉ EE ER DOTE D ee D Bois de Turini, près Peira Cava, (Alpes-Maritimes) Diffère du type par sa coloration, la sculpture des somites et certains détails des pattes copulatrices. Brun noir foncé, à marbrures grisâtres, plus abondantes dans les flancs et sous le ventre, faisant paraître l'animal annelé, surtout au-dessous de la ligne des pores. Tête et premier segment gris bistre. Dernier segment et valves brun noir, ourlés de blanchâtre. Pattes et antennes blanchâtres. Ocelles aplatis et fondus en une masse très noire. Les segments du tronc sont luisants, sans reflet soyeux distinct. Les stries longitudinales du métazonite sont plus fines et plus serrées que chez le type, toutes proportions gardées; elles sont souvent incomplètes (n’atteignant pas la suture); sur certains somites on en trouve une incomplète entre deux com- plètes. Dernier somite terminé en pointe grêle, courte, cylindrique, émoussée à l’apex, qui atteint presque le niveau des valves. Valves glabres jusque sur les bords, avec quelques rides entremêlées de ponctualions un peu allongées: les bords ne portent que trois paires de soies {comme aussi chez un jeune Allobrogicus recueilli au même endroit). Première paire de pattes du mâle normale, en crochets un peu anguleux. Joues à protubérance arrondie, bien développée. Tarses des pattes munis de soles. Paire antérieure des pattes copulatrices (Fig. LXXXD à profil moins aminci vers la pointe, plutôt tronquée obliquement. Echancrure de la lame postérieure des pattes copulatrices postérieures (Fig. LXXXID moins pro- fonde que chez le type; lambeau externe moins large, muni extérieurement d’une lame denticulée, terminée en pointe plus forte et droite. Lambeau inter- médiaire arrondi, n’affectant pas la forme de crochet. Epaulement latéral un # PPS ON UE : ” f « L ? . peu moins fort, un peu moins écarté, ne présentant pas de lame spéciale entre lui et le reste de l'organe. Trouvé, avec le type, dans le bois de Turini (Alpes-Maritimes), près Peira- Cava, à 1550-1600 mètres d'altitude, le 25 octobre 1903 ; semble être plus tardif que le type. Cannes. H.-W. BRÔLEMANN. 98 BRÔLEMANN. — Faune des Myriapodes de France. UNE MARE EN FLANDRE Elle est toute petite. En septembre dernier, la nappe d’eau qu’elle contenait n'avait pas plus de dix mètres de diamètre; da profondeur atteignait au plus cinquante centimètres, vers le milieu. C’est du moins la conclusion que je pouvais tirer à la vue des plantes se laissant apercevoir au centre. Les Carex ne poussent guère en eau profonde, pas plus que les graminées. C'est un de ces nombreux spécimens de mares, abreuvoirs naturels, que nos braves agriculteurs sont très heureux de posséder en un point quelconque de leurs pâtures. Si elles leur rendent service, ils montrent néanmoins peu d'assiduité à les curer. Un grand nombre d’entre elles devaient avoir autrefois des dimensions plus étendues, comme il est souvent permis d'en juger par le voisinage. Peu à peu les végétations les comblent de leurs déchets. Aussi le fond en est-il généralement tourbeux. Les déjections des animaux fournissent naturellement des aliments très riches pour la plupart des plantes qui seront signalées dars la notice présente. La sécheresse persistante de l'été dernier avait sans doute fait baisser le niveau; pourtant la masse de l’eau ne semblait pas beaucoup au-dessous de son maximum. La même observation peut se faire fréquemment dans ce pays. Lors même qu'aucun cours d’eau ne les alimente, de longues périodes de sécheresse n'épuisent pas les mares de ce genre. Cela, les gens du pays l'ont observé de tout temps et invariablement ils vous diront : « Il y à là-dedans toujours de l’eau ». À quoi l’attribuer? Aux sources? Il n’en est point question dans cette contrée aussi peu accidentée qu'elle l'est, de Dunkerque à Cassel. L’épaisse couche d'argile des Flandres retient sans doute les eaux pluviales, mais peut-elle le faire au point de maintenir le niveau presque constant de nos mares? Bref, notre mare est située à quelques cent mètres de l’église d’Eringhem, en pleine pâture. Quelques saules poussent sur les bords et ne l’abritent que peu contre les vents du nord, point du tout contre les vents dominants. Elle est, en tous cas, journellement exposée aux ardeurs du soleil. Avec un flair admirable, le vénérable curé me la désigna comme une mine précieuse. Si lui-même n'y avait jeté qu'un regard distrait, s'il n'avait jamais puisé la moindre goutte pour l’examiner à son microscope, c’est que d'autres soins le captivent. Son « Stiassnée » se rouillait. Pour mon usage, l'écrin fut gracieusement ouvert el je suis persuadé que cet excellent instrument fit même deux heureux ce jour-là. Pour ne parler qu’en naturaliste, il est bien commode de pouvoir examiner sur place les petites trouvailles, surtout les plus délicates formes qui disparaissent si vite par les temps chauds de l'été. Ce qui m'a décidé à rédiger le récit de cette courte étude, c'est que dès le premier coup d'œil, cette mare d'Eringhem m'a paru intéressante el pourrait servir de type pour toutes celles du pays. L'avenir dira si je me trompe. René SCHODDUYN. — Une Mare en Flandre. 99 FLORE. — Outre les trois ou quatre Saules (vulgo Têtards), j'ai remarqué les PHANÉROGAMES : . Veronica beccabunga L. — En floraison. Sparganium ramosum Huds. Alisma plantage L. Nasturtium officinale KR. Br. . Hydrocharis morsus-ranæ L. Lemna arrhiza L. — minor L. — trisulca L. Mentha aquatica L. MECCATEr. S'DIDOE& © D = Il m'a été impossible d'examiner de près cette dernière plante, c’est probablement Carex maximus Scop. Voilà bien quelques spécimens d’une flore de marais et il est assez probable qu'avec un peu d'attention j'aurais pu découvrir les restes de quelques autres, déjà en décomposition, à cette époque. Mais ce qui me captive toujours, c'est le monde les infiniment petits. À ce point de vue, voici ce que j'ai pris de plus remarquable : ALGUES : CHLOROPHYCÉES. !. Spirogyra crassa Kg. — CC. à. — jugalis Kg. 3. OEdogonium capillare Kg.— Sur les lemnas. / s DESMIDIÉES ....…. . Scenedesmus obliquus Kg. DIATOMÉES ..…...… . Epithernia zebra. 6 —— gibba Kg. 7. Gomphonema dichotomum Kg. 8. — constrictum Ehrbg. 9. Navicula ajjinis Ehrbg. 10. Pinnularia viridis Ehrbg. FAUNE : Je fais d’abord appel aux observations de mon excellent ami. Que n'’eût-il pas donné pour me faire voir, que dis-je? pour me donner un des hôtes habituels de ses bosquets. Il s’agit de : Hyla arborea Linn. Ce Batracien que M. Lameere (1) donne comme assez rare en Belgique ne l’est pas du tout à Eringhem, paraît-il. Mais comme toujours, au moment psychologique, l’objet de notre plus légitime orgueil nous échappe : ni pommiers, ni cerisiers n'hébergeaient alors la rainette. En revanche, dans le voisinage immédiat de la mare, nous en vimes quelques jeunes. Cette mare qui n’est jamais à sec est certes un lieu favorable aux évolutions du monde des Insectes. En effet, j'ai trouvé abondamment les larves suivantes : Stratiomys camæleo. — CC. Corethra plumosa. — C. Culicides divers. — CC. Cloë diptera. — CC. Ephemera. — C. . Agrion. — C. . Plea minulissima. — Adultes. INC E SD ee (1) Faune de Belgique. 100 René SCHODDUYN. — Une Mare en Flandre. Stratiomys était particulièrement représenté et il y en avait de très grande taille, de plus de 20 */*. Je ne sais si beaucoup de naturalistes ont observé cette larve vraiment étrange. Elle excelle à faire la morte à la moindre alerte et semble bien ne revivre que lorsque tout danger est écarté. Ce serait un sujet à étudier par ceux que le « Schein Tod » des Allemands préoccupe. Cette énorme quantité de larves fait songer aux belles soirées d'été dont on jouit à Eringhem. Quelles myriades de diptères doivent s’ébattre dans les airs! Les pauvres humains ne s’en flattent sans doute pas, mais n'avons- nous pas là la raison de l’abondance des Hvlides et de leurs proches parents? J'eus quelque idée de ces multitudes, tout en remuant les fourrés du pres- bytère, à la recherche de quelques champignons et de muscinées. Il me fallut toute l’ardeur d’un chercheur pour affronter les taquineries et les colères des insectes ailés que je dérangeais. PROTOZOAIRES : GYMNAMÉBIENS.. 1. Amœæba princeps Ehrbg. — KR. THÉCAMÉBIENS .. 2. Arcella vulgaris Ehrbg. — CC. 3. — dentata Ehrbg. — C. L. Dijflugia acuminata Ehrbg. — C. D. — _ globulosa Duj. — CC. CHAÉS MEN 6. Vorticella nebulifera Ehrbg. 4 — monilata Tatem. — C. MASTIGOPHORE.. 8. Euglena viridis Ehrbg. La Vorticella monilata, que j'observais d’ailleurs pour la première fois, se trouvait installée sur Planorbis nautileus, près de l'ouverture de la coquille. Tous les coquillages du même genre en portaient. Ce fait m'a paru assez remarquable pour le mentionner en passant. MOLLUSQUES. — Les plus communs sont : 1. Lymnea peregra O.-F. Müll. — C. 2. Planorbis corneus L. — C. 3. — naulileus L. — CC. 4. Succinea putris L. — KR. ROTIFÈRES. — Tous les suivants étaient abondamment représentés 1. Euchlanis triquetra Ehrbg. 2. Phülodina aculeata Ehrbg. 3. Rolijer vulgaris Schrank. 4. Furcularia forficula Ehrbg. ». Proales tligridia Gosse. ARACIINIDES : 1. Argyronela aquatica Clezék. ACARIENS : 1. Rhaphignathus ruber (?). J'avoue que je ne donne cette détermination que provisoirement. Il est, en effet, un Acarien que je trouve fréquemment parmi les algues de tout genre. Il rappelle assez bien un Oribatide, mais il est toujours dans l’eau, rarement au niveau supérieur. En août dernier, j'ai pu voir une figure dans le Zoologischer Anzeiger () qui m’a décidé à le désigner comme tel. M. Licent, de l’Université catholique de Lille, le trouve aussi dans les algues qu'il recueille. Je n'ai pas vu d’autres acariens, probablement parce que j'ai peu remué les végétations du fond. (1) Dans le numéro de cette Revue, que j'ai oublié de noter, l’auteur fait remarquer l'indé- cision qui a régné jusqu'à présent dans l'identification de Rhapnignathus ruber, Four les uns, c'est un Oribatide. Pour l’auteur, ce serait le même Acarien que Nicoleliella... (.. René SCHODDUYN. — Une Mare en Flandre. 101 OSTRACODES : 1. Cypridopsis vidua O.-F, Müll. 2. Candona candida O.-F. Müll. 3. Aloria lestudinariæ Fisch. 4. Acroperus leucocephalus C. Koch. — CC. 5. Simocephalus velulus Müll. — CC. 6. Ceriodaphnia reticulota Jur. — C. 4. Cyclops strenuus Fisch. — C. 2 — _ serrulatus Fisch. — C. 3. Canthocamptus staphylinus Jur. — C. ISOPODES : Asellus aqualicus Lin. — CC. CYCLOPIDES Remarqué en outre des statoblastes de Plumatella fungosa sans pourtant avoir trouvé de colonies vivantes. Ce qui étonne, ce n’est pas tant la pré- sence des statoblastes, qui peuvent y avoir été transportés par des oiseaux ou autrement, que la possibilité pour le bryozoaire de vivre dans un tel milieu. Tous étaient frais et laissaient supposer la présence de l'animal. Le presbytère est séparé de la route par un fossé de 3 à # mètres de large, avec une couche d’eau dé 0°20-0°50 au milieu. Abrité des deux côtés, tout couvert d'une épaisse couche de lemnas, il n’est jamais à sec non plus. La faune et la flore microscopiques sont composées comme celles de la mare, mais moins variées. J'y ai trouvé en outre quelques brins de Melosira varians Ag. et beaucoup plus d'exemplaires d’Arcella dentata. En résumé, tant pour cette mare que pour un fossé, d’ailleurs éloigné de près de 500 mètres et sans communication avec elle, nous comptons 58 noms différents : 10 Phanérogames. 8 Protozoaires. { Acarien. 11 Cryptogames (Algues). 4 Mollusques. 6 Copépodes. { Batracien. » Rotifères. 3 Cyclopides. _1 Insectes. 1 Arachnide. 1 Isopode. 29 + 18 + 11 — 98. Il me semble que j'eus raison de dire que cet endroit présentait vraiment de l'intérêt et que toutes les prévisions de mon ami étaient justifiées. Mais ne pourrait-on y découvrir encore plus ? C’est une persuasion intime, car il y a des espèces très communes, les Oligochètes, les Planariens, par exemple, qui n’ont pas paru du tout, et pour la bonne raison que nous nous sommes bornés à quelques coups de filet dans les parties les plus dégagées du centre, touchant à peine les végétations du fond, évitant même de prendre trop de lemnas. Dans un avenir plus ou moins prochain je donnerai les résultats acquis antérieurement, dans une mare semblable, située à une quinzaine de kilo- mètres plus au nord, mais dont l'aspect n'est pas du tout marécageux. On verra que les différences vaudront la peine d'être signalées. Tels ont été les résultats d’une heure de recherches. Bergues. René SCHODDUYN. 102 V. DEMANGE. — Un Voyage sur la Rivière Noire (Tonkin). UN VOYAGE SUR LA RIVIÈRE NOIRE (Tonkin) En décembre 1904 j'ai été obligé d'entreprendre un voyage sur la Haute Rivière Noire, dans une région peu accessible et rarement étudiée, je crois, dans l’ensemble de ses productions naturelles. Je me suis rappelé le temps où, herborisant dans les forêts vosgiennes, je laissais aller mon imagination vers des pays lointains, je me suis souvenu aussi des lecteurs de la Feuille et, par une association d'idées, j'ai pris, à leur intention, les notes de route que je transeris ici. Parti de Hanoï par le train du matin, j'arrive à Viétri dans la matinée, la chaloupe ne partant que dans l'après-midi, j'occupe mes loisirs à explorer le tronc d’un énorme Fromager (Bombax malabaricum D. C.). Je recueille des lichens (Parmelia) et des mousses (Hypnacées). Les bois flottés de la rive me procurent deux champignons, un Hypoxylon assez semblable à H. uslu- latum et l'inévitable Schizophyllum commune. La végétation est pareille à celle du Delta tonkinois en général; pas un arbre qui ne soit planté; ceux qui dominent sont les Ficus (F. indica Rob.), F. Benjaminæ L. Viétri est une localité située au confluent ‘de la Rivière Claire et du Fleuve Rouge; une particularité curieuse de ce confluent c’est qu'on y pêche des soles. On m'a parlé également de tortues énormes (Trionyx carinijfera?). Pour ma part, J'ai trouvé, dans la Rivière Claire, des bivalves de très grande taille (Anodonta herculea Mill? et Unio sp. La chaloupe part à 5 heures et s'arrête vers 8 heures au milieu de la Rivière Noire, la navigation étant dangereuse de nuit. Elle repart le lendemain à la pointe du jour et arrive à Cho-Bo vers 2 heures de l'après-midi. C’est le point terminus de la navigation à vapeur sur la Rivière Noire; un barrage énorme de rochers et de nombreux rapides dans le bief supérieur rendent la navigation impraticable. Mes affaires me retiennent 24 heures à Cho-Bo; je pars le lendemain en pirogue. Le paysage est grandiose; de hauts rochers à pic se reflètent dans les eaux limpides de la Rivière et lui donnent cette teinte noire dont elle a le nom. J’arrête à Su-Yut, où m'attend mon acheteur, un Français qui habite la région depuis 18 ans. Il est nuit lorsque la pirogue est accostée. Dès le matin du 23 décembre nous partons à la découverte; mon but prin- cipal est de reconnaître les plantes à latex qui abondent dans la forêt et d'en rechercher l'utilisation. Je suis servi à souhait car les Apocynacées ne manquent pas. Je coupe plusieurs lianes. Les unes donnent un bon caout- chouc, les autres une matière résineuse inutilisable; je trouve également un arbre peu élevé que je rapporte au genre Mimusops. Les arbres de la forêt me sont inconnus; je reconnais cependant quelques végétaux importés : Melia Azedarach L. en belles plantations, Ficus reli- giosa L. et F. indica L., Artlocarpus integrijolia L., Nephelium Litchi L. Sterculia fœtida L., Erythrina fusca Lour., Stillingia sebifera M. Arg. Nous longeons un ruisseau sur les berges duquel je trouve Rumex sinensis Camp., un Polygonum (P. hydropiper 1.7) et Achyrantes aspera Lamk. Au bord du chemin je remarque des fraises; j'y goûte, mais les fruils sont sans aucune saveur; je rencontre également des framboisiers et du houx, ces trois plantes bien semblables aux espèces de France. Mon attention est distraite par le passage d'un convoi de Shas; l'homme porte une arbalète et des flèches empoisonnées. Le poison est, je crois, obtenu par le suc de l'Anliaris toxicaria. Ge qui me fait faire cette supposilion, c’est que j'ai vu chez mon hôte un fragment d'écorce de cet arbre. Les monta- V. DEMANGE. — Un Voyage sur la Rivière Noire (Tonkin). 103 gnards la battent avec un maillet et obtiennent une sorte de tissu feutré dont ils se font des vêtements. Les femmes Shas qui suivent le porteur d'arbalète ont les cheveux coupés et collés sur le front et les tempes par un empois noirâtre fort disgracieux. Leur coiffure consiste en un chapska, du plus drôle d'effet. Le convoi passé, je reprends mes recherches et je recueille des champi- onons Cyathus Montagnei? Balocera Sp....? un Polyporus bien voisin de P. nummularius. Au bord du ruisseau je ramasse quelques coquilles roulées sans grand intérêt : Melania subcrenulata Watebled et M. Paviei Morlet, Corbicula quber- natoria Morelet. Nous retournons sur nos pas avec un convoi de Laotiens et de Khas aux- quels nous proposons d'acheter leurs produits. Ces produits comprennent : caoutchouc en boules, benjoin, stick lac, cardamomes sauvages, champignons secs. L'affaire se conclut dans notre case et le reste de la journée se passe à peser et à régler les marchandises. Le soir nos Laotiens jouent du khène, musique à tuyaux de bambous donnant le son de l'orgue. Des Méos sont arrivés dans l'intervalle, mais ces gens n'ont pas de produits bien sérieux à vendre. Ils nous offrent et nous achetons des chiens de race spéciale, des merles, une langue de tigre desséchée, des griffes de tigres et diverses peaux de fauves, notamment une superbe peau de Felis Diardi Desmont, des peaux de Polatonclus, loutres, écureuils, pangolins. Ces Méos sont des montagnards habitant les hauts plateaux. D origine chinoise, croit-on, ils parlent une langue spéciale, portent le chignon et s’habillent généralement de bleu. Les femmes ont un costume original, pelite casaque genre boléro et un pagne. Le 24 au malin je m'échappe de bonne heure. Comme il pleut, mon genre de recherches est tout mdiqué. Je me dirige vers un éboulis de rochers cal- caires et commence à récolter des coquilles. Je suis déçu dans mon attente; malgré la pluie les escargots ne sortent pas. Je ramasse Cyclophorus longu- raensis L. Morlet, Helicaria rufus? décoloré, Pupina Lajonti Ancey, Clau- siia Sp., Nenia horrida, Slreptaxis sp., Lagocheilus Mariei Morlet, Trocha- lella Sp., une coquille que je rapporte timidement à Platypetasus trocho- morpha, d'après Müllendorff, et un joli Helix caréné que je ne trouve décril nulle part. Toutes ces coquilles par un ou deux exemplaires seulement; la place est pauvre et des sangsues terrestres la rendent bientôt intenable. Je note encore quelques végétaux de connaissance : l’ambrette (Hibiscus abelmoschus L.); j'ai plaisir à retrouver celte plante dans une localité où elle n'a certainement pas été importée; la camphrée, Baccharis Salvia Low., des cardamomes (Amomum villosum Low.). Sur les troncs abattus je récolle en nombre le champignon qui, séché, fait ici l'objet d'un gros commerce (Auri- cularia polytricha Mtg.). Rentré à la case, la journée se passe à recevoir des convois Muongs et Thos; toutes les races se donnent rendez-vous sur ce marché. Les Muongs sont les cultivateurs des montagnes, à flanc de coteau, race autochtone ou chassée du Della, on ne sait trop. Les Thos ou Thaïs viennent des frontières de Chine; ils portent la natte mais ne paraissent guère apparentés aux Chinois, De Langson à Bangkok la langue Thaï est parlée presque sans différence. Nous les regardons faire leurs comptes avec une écriture cursive qui ne res- semble en rien aux caractères chinois. Notre veillée de Noël se passe à disserter sur toutes ces races. Mon hôte les juge en commerçant et en colon; c’est à peu près le seul Européen qui, à Ma connaissance, puisse raisonner à ce point de vue spécial; mais vouloir donner mon avis m'entrainerait trop loin. Le 25 décembre nous partons en pirogue; les bateliers font une invocation 104 V. DEMANGE. — Un Voyage sur la Rivière Noire (Tonkin). au génie de la Rivière, lui jettent une pincée de riz et une pincée de sel, el nous nous laissons descendre au fil de l'eau. J'examine de nouveau ce paysage grandiose de rochers et de forêts; des bergeronnettes courent sur les rives, de gros marlins-pêcheurs font le guet et des singes gambadent Île long des lianes. Dans tout ce fouillis végétal je ne reconnais au passage que des bananiers sauvages et des Aroïdées énormes. Nous arrivons à Cho-Bo où nous débarquons avec nos produits. J’achève la matinée en examinant les arbres de la localité. Une énigme m'absorbe plu- sieurs minutes; c’est un Wrighlia mollissima tellement enveloppé dans les troncs multiples d’un Ficus Benjamina qu'il disparaît complètement jusqu'aux premières branches. On m'a signalé des arbres à gutta. Je vais les voir, mais je reconnais un groupe d’Alstonia scholaris R. Br. peu propres à fournir la précieuse gomme. Mon hôte me fait voir quelques arbres à caoutchouc qu'il a plantés, Manihot glaziovi, ainsi qu'une liane dont le tubercule sert dans la teinture indigène, Smilax Cunao ? Sitôt le repas de midi terminé je repars en excursion avec un domestique muong et nous gagnons rapidement la forêt. La bonne après-midi que j'ai passée! Respirer l'odeur de la vraie forêt, sentir les brindilles qui craquent sous les pieds, les cailloux qui roulent, entendre les feuilles qui bruillent et les ruisseaux qui murmurent sous les fougères, voilà un plaisir dont j'avais été sevré depuis 5 ans que je suis au Tonkin. Mon domestique a pour mission de me conduire aux lianes à caoutchouc; il me fait voir un arbre à benjoin haut d’une dizaine de mètres; Je reconnais un faux baucoulier (Aleurites cordala). Je récolte des brassées de plantes : une liane épineuse, Gilandinia Bonducella? une vraie ronce toute couverte de galles, des fougères, des orchidées, des hépatiques au bord d’un ruisseau et des champignons lignicoles. Un fait me paraît digne de remarque, c'est l’absence complète de champignons charnus. Les conditions d'humidité, de chaleur et d'éclairage sont pourtant parfaites. Les espèces lignicoles sont communes sans être abondantes; elles paraissent jouer un rôle très effacé dans la décomposition des troncs abattus el des souches. Leur taille atteint à peine la moyenne des espèces correspondantes de France. Je reconnais les genres Lentinus, Schizophyllum, Trametes, Lenzites, Polyporus, Poria, Cor- licium, Stereum, Auricularia, Cyathus. Peu de Myxomycetes et de Spheria- cées. Je reconnais trois espèces charnues, d'évolution rapide, des genres Hypholoma, Panœæolus et Coprinus. Les espèces charnues terrestres à crois- sance lente manquent totalement, du moins en forêt. Les indigènes recueillent en abondance un Entoloma voisin de Æ. clypealum, maïs j'en ignore la station exacte; je doute fort qu'elle soit nettement terrestre. = Les exceptions que je pourrais citer à la règle ci-dessus ne sont guère probantes. Sur les digues autour de Hanoï j'ai recueilli des Psaliola cam- pestris, des Lepiola, Collybia, Omphalia. Ce sont bien là des espèces charnues toujours terrestres, mais, comme elles s’accompagnaient de Plantains et de Bourses à pasteurs, leur origine exotique est bien douteuse. Mais je reviens à mon excursion en forêt. Je m'attarde au bord d’une mare à ramasser des Lymnées et des Melania. Je prends une Nèpe cendrée, des Limnobates glissent à la surface de l’eau et des Gyrins tourbillonnent. Mais | déjà le soleil descend à Phorizon; il faut retourner sur nos pas, car cette | belle forêt est traîtresse; ce sont ses miasmes qui ont tué le botaniste Balansa et les félins y règnent en maîtres dès la chute du jour. Je rentre à la maison | el je commence aussitôt à élaler mes plantes. Le 26 est le jour que j'ai fixé pour mon départ. C'est jour de marché ; j'y jette un coup d'œil. Les Shas sont descendus de la montagne et vendent des choses intéressantes : des poils de fougères /Cibotium sp. ?), des fibres V. DEMANGE. — Un Voyage sur la Rivière Noire (Tonkin). 105 engaînantes de palmiers (Caryota milis?), des paquets de cannes dont on fait les « lauriers du Japon » (Chamærops humilis?), des rotins (Calamus rotang?), des ballots de ramie sauvage. Puis ce sont des animaux et dépouilles curieuses, des cornes de cerfs non ramifiées, de belles cornes de bœufs sauvages, des peaux de pangolins, en grand honneur dans la médecine chinoise; des peaux de tigres, panthères et ours à collier jaune (Ursus malayanus). Je vois même un gros varan ficelé dans un panier long. Un Man vient m'offrir un jeune argus. L'homme, avec ses boucles d'oreilles, sa veste brodée et son collier de sapèques, est aussi curieux que l'oiseau. J'achète l’argus auquel mon hôte joint une poule faisane. Mes bagages rassemblés, je monte en sampan et, 24 heures après, j'arrive à Hanoï. Tel est le résumé de mes notes de voyage. Je n'ai pu prétendre à faire un travail bien scientifique, ma bibliothèque est trop pauvre en ouvrages sur la région indo-chinoise. Que les lecteurs me pardonnent mon manque de déter-- minations précises; les quelques-unes que j'ai faites m'ont coûté bien du travail. Hanoï. V. DEMANGE. INSECTES PARASITES DES PAPAVÉRACÉES & DES FUMARIACÉES I]. — Papavéracées. [. CHELIDONIUM MAJUS L. — Feuilles molles, glauques en dessous, lobées, à dents arrondies; fleurs jaunes en ombelles; fruit long s'’ouvrant de haut en bas. À. — LÉPIDOPTÈRES 1. Euplexia lucipara L. A. Chenille. — Rose, cylindrique, à tête petite, cette chenille est renflée postérieurement et marquée sur le dos de chevrons ou de losanges plus ou moins nets. — Août à octobre. B. Chrysalide. — Comme eelle des Hadénides, elle est d'un brun rougeàtre, luisante, et se trouve dans une coque de terre, à proximité de la plante nourricière. c. Insecte parfait. — L'insecte parfait a le thorax fortement squammeux. Les ailes supérieures, d’un violet brun à reflets lilas, ont l’espace basilaire clair et marqué de taches et de traits noirs. L'espace médian, plus foncé, porte la tache réniforme oblongue, foncée au centre, jaune clair sur les bords. L'espace subterminal, plus clair, est traversé d'une ligne fine. La tache orbi- culaire, grande, concolore, est ouverte des deux côtés. Une ligne ondulée dessinant vaguement une Æ termine l'aile. Les ailes inférieures, d'un blanc grisâtre, ont le bord et les nervures noirâtres. Au repos, les ailes sont en toit très incliné. — Q identique, un peu plus foncée. — 30 millim. — Avril à août. — Toute la France. — Fontainebleau | 2. Polia jlavicincta Fabr. A. Chenille. — Couleurs vives; allongée, cylindrique, rose; têle globuleuse. Avril à juillet. — Parasite : Microplitis mediana Ruthe (Spec. Hymenopt. Bra- conides, I, 510). B. Chrysalide. — Luisante, brun rougeâtre; la partie postérieure, plus 106 G. GOURY et J. GUIGNON. — Insectes parasites. allongée que celle de Euplexia lucipara; dans une coque en terre peu agglu- tmée. c. Insecte parfait. — Les ailes supérieures, d’un blanc jaunâtre, sont par- semées de points gris plus denses vers le milieu de l'aile. Les lignes médianes très distinctes sont noirâtres; la subterminale se compose d’une rangée de points sagittés plus ou moins bordés de jaune orange. Les ailes inférieures, d'un blanc sale, également saupoudrées de grisâtre, sont plus foncées à l'extrémité et traversées par une ligne en S très ouvert, noirâtre, estompée extérieurement de gris clair. — © identique. — Août à octobre. — 40 millim. — Toute la France. — Fontainebleau ! 3. Cacæcia semialbana Guén. A. Chenille ? — D'après le D' Breyer, vivrait dans une agglomération des feuilles enroulées (Kaltenbach, Pflanzenfeinde, p. 22). B. Chrysalide ? — Se chrysalide très probablement sur place. c. Insecte parfait ? — (Soc. Ent. Fr., 1877, CLXHH). B. — HÉMIPTÈRES 1. Aleurodes proletella L. A. Larve. — Les larves vivent, par petits groupes, sur la nervure de la face inférieure des feuilles où leurs morsures déterminent une légère défor- mation. B. Nymphe. — La nymphe, entourée de poils, porte en outre de longs poils sur le dos, qui est marqué dans son milieu de sillons transversaux. c. Insecle parfait. — Ge petit hémiptère a le corps taché de jaune et de noir. Les ailes, saupoudrées de blanc, sont marquées de deux taches grises. Il se tient ordinairement par groupes à la face inférieure des feuilles où la © pond ses œufs, d'abord jaunes, qui brunissent à l'approche de l'éclosion. Ces œufs sont enrobés d’une pulvérulence blanchâtre. 1 à 2 millim. — Fon- tainebleau ! — Mai à novembre, CC. (Soc. Ent. Fr.; 1868, p. 378). C’est probablement celui que Macquart, après Linné, donne sous le nom de Tinea proletella. 2. Siphonophora chelidoniü Kalt. — Ce puceron, vert jaunâtre, avec pulvé- rulence blanchâtre, vit sur les pédoncules floraux. — Août à octobre. — Fon- tainebleau ! PARASITES : Praon volucre Halid. (Sp. Hym. Brac., IL, 540). Praon longicorne Marsh. (/d., 537). 3. Siphonophora urlicæ Schrank. — Ce puceron a le dessus de l'abdomen lisse et les pattes rougeâtres. Chez l’aptère, le dos, légèrement brillant, est dépourvu de tubercules poilus. L’ailé, vert, est taché de noir sur les lobes du thorax, les bords latéraux de l'abdomen et l'extrémité des cornicules. — 3 millim. — Fontainebleau ! Aphidius taverne "Hahn... tt p. p. Allotria cursor. AR OU ©: L'ÉM RNE p.p. {socralus æneus. — loniceræ Marsh. p.p. Agonioneurus basalis. | uno HAN AUE p. p. Alloltria cursor. . p. Lygocerus Carpenteri. (Spec. Hyménopt. : Braconides, Il, 537, 540, 569). C. — ACARIENS Phyloplide indéterminé. — Fruits boursouflés, noueux et durs se dessé- chant vite (Kieffer; Darboux-Houard). étre. satiné … L'édt- + his G. GOURY et J. GUIGNON. — Insectes parasites. 107 IT. GLAUCIUM FLAVUM Crantz. — Feuilles glauques, irrégulièrement dé- coupées; fleurs grandes, jaune pâle; fruit très long. À. — COLÉOPTÈRES 1. Meligethes discoïideus Er. A. Larve ? B. Nymphe ? C. Insecte parfait. — Ce petit Nitidulide à le dessus du corps entièrement chagriné, noir avec des reflets plombés; les élytres sont bordés de rougeûtre: les tibias antérieurs armés de dents fines et régulières. 2. Acentrus histrio Bohm. A. Larve ? — La larve de ce curculionide, très commun en Provence, vil probablement dans le fruit, quoique M. Bedel (VI, 107) dise « qu'elle vil au pied. » B. Nymphe ? C. Insecle parfait. — De forme allongée, il a les yeux très étroitement séparés l’un de l’autre; les ongles libres; les élytres sont marqués de dix stries entières; le prosternum blanc porte, de chaque côté, deux taches noires. — 4 à 5 millim. — Midi. BocnEnt Pr. 18711, CLXxIV, 1888, p. 289). 3. Ceuthorhynchus verrucalus GvIl. A. Larve ? — Cette larve à été importée d'Algérie au Jardin des Plantes avec des G. jlavum, cultivés pour servir à des expériences (Soc. Ent. Fr., 1860, LxvI). Perris la donne comme vivant au collet de la racine ou dans la tige. B. Nymphe ? C. Insecte parfait. — I a la tête et le rostre noirs. Sillon rostral presque nul; élytres d’un noir plus ou moins ardoisé, couverts de poils courts et appliqués, ornés d’une tache blanche ou bise sur l'écusson et d’une autre à leur extrémité sur la suture. Tibias au bord externe arrondi. — 3 à 4 millim. B. — HÉMIPTÈRES Cephalocteus scarabæoïdes Fab. Macquart, d'après Mariani, cite ce Pentatomide comme vivant sur les Glaucium. De forme ovalaire, il a le corps d'un noir métallique à reflets brun rouge, convexe sur le dos, et finement ponctué; les élytres laissent voir, en large bordure, la partie postérieure de l'abdomen. Les pattes sont finement épi- neuses et les tibias antérieurs portent à eux seuls une dizaine d'épines. — & à 5 millim. III, PAPAVER ile genre). — A. LÉPIDOPTÈRES 1. Calocampa exolela L. A. Chenille. — Robe très belle, d'un vert plus ou moins glauque sur le dos; de chaque côté court une raie jaune, puis, au dessous, une autre raie rose. Chaque anneau porte quatre points blancs se touchant deux à deux dans le sens longitudinal. Cette chenille fréquente bien d’autres plantes basses, mais ne dédaigne pas le pavot. — Mai à juillet. B. Chrysalide. — Longue et lisse, d’un brun rouge: profondément enterrée. L'éclosion a lieu d'ordinaire en août et septembre; parfois elle se fait attendre jusqu'au printemps. 108 G. GourY et J. GUIGNON. — Insectes parasites. C. Insecte parfail. — Ce papillon a la tête d'un jaune fauve; la partie anté- rieure du thorax, de la même couleur, est bordée de roux; le dessous de l’abdomen est teinté de noir. Les ailes supérieures, d’un ochracé pâle, offrent une teinte verdâtre vers le bord interne et sont mouchetées de nombreuses lignes longitudinales d'un brun rougeâtre. La tache réniforme, grande, bien écrite, est suivie d'un empâtement noirâtre; la tache orbiculaire est sem- blable, mais plus petite. La ligne subterminale, presque effacée, s’accuse en son milieu en deux dents surmontées d’un trait noir. Les ailes inférieures, grises, sont teintées de jaunâtre au bord abdominal. — Q identique. — 60 millim. — Mars à avril, puis août et septembre. — Fontainebleau ! 2. Cnephasia Wahlbomiana L. A. Chenille ? — Cette Tortricide paraît vivre dans les capsules des pavots; du moins Kaltenbach la cite comme vivant sur P. rhœas (Pflanzenjeinde, p. 21). B. Chrysalide. — Mai à juin. C. Insecte parfait. — « Palpes courbées en S; deuxième article triangu- laire et velu; troisième nu, court et cylindrique; trompe courte; corps mince et peu long. Ailes supérieures étroites, terminées obliquement et dont la côte est légèrement arquée dans toute sa longueur. » (Soc. Ent. Fr., 1834, p. 447; 1810 p:127); B. — HYMÉNOPTÈRES Anthocopa papaveris Serv. De couleur noire, avec la tête, le corselet et le dessous de l'abdomen couverts de poils gris un peu roussâtres, il a le dessus de l'abdomen nu, à segments bordés de gris et dont le second et le troisième sont marqués d'une ligne imprimée. La © découpe dans les pétales de divers pavots des pièces rondes dont elle tapisse le nid de sa progéniture. — AC. dans le Centre et le Midi. Bien qu'il ne soit pas un parasite proprement dit, puisque nous comprenons sous ce titre les Parasites dans le sens le plus large, nous ne pouvions passer sous silence ce curieux hyménoptère. IV. PAPAVER ALPINUM L. — Ce joli pavot à fleurs jaunes, roses ou blanches, a des tiges rampantes et des ovaires garnis de poils raides. À. — ACARIENS (avec cécidies ?). Eriophyide indéterminé. — « Fleurs doublées »; Darboux-Houard, n° 1923. V. PAPAVER ARGEMONE L. — Aux fleurs d’un rouge assez clair succède un fruit long garni de poils raides. À. — HYMÉNOPTÈRES 1. Aulax papaveris Perr. La cécidie. — Les capsules atteintes sont renflées et déformées : elles contiennent une substance médullaire abondante creusée de cellules nom- breuses. Les graines sont le plus souvent avortées. A. Larve. — La larve, blanche, molle et glabre, ne présente aucune trace de pattes; la bouche, très petite, est armée de deux mandibules triangulaires; le corps comporte douze segments. B. Nymphe. — La larve vit enfermée dans une coque étroite qu'elle lapisse, au moment de la nymphose, d'une pellicule rousse, mince et cassante, où elle passe l'hiver à l'état de nymphe. C. — Insecte parfait. — Il est entièrement d'un noir luisant, y compris les antennes. Pattes rousses et tarses bruns. — 3 millim. — Mai. —Fontai- nebleau ! CCC. 4. Aulax minor Harlig. s + L a G. GourY et J. GUIGNON. — Insectes parasites. 109 La cécidie. — La cécidie interne formée par cet hyménoptère est peu ou point visible à l'extérieur. Elle consiste dans le développement anormal et la déformation des graines transformées en galles et dans lesquelles vit la larve. — Fontainebleau ! Larve ? Nymphe ? Insecte parfait ? PARASITES : Pezomachus papaveris Forst,. Raptrocnemis papaveris Frst. ; D'après Kaltenbach. Holaspis militaris. Ormyrus papaveris Frst. — Fontainebleau ! Ed ai à dis de hs VI. — PAPAVER DUBIUM L. — Fleurs d’un beau rouge, plus étroites que le coquelicot; fruits sans poils, plus longs que larges. À. — HYMÉNOPTÈRES 1. Aulax papaveris Perr. Voir P. argemone). 2. Aulax minor Hartig. (Voir P. argemone). B. —— DIPTÈRES 4. Cecidomyia callida Winn. 2. Perrisia papaveris Winn. La cécidie. — Les larves de la C. callida vivent dans l'intérieur des cap- sules. Par leurs succions répétées elles en déforment les cloisons séminales et la capsule elle-même. Elles se pupifient dans l’intérieur du fruit. Les larves de C. callida se trouvent très souvent en compagnie de celles de Perrisia papaveris et, comme cette dernière est d'ordinaire en nombre prépondérant, on serait porté à croire que C. callida n’est que le commensal et le P. papa- veris l'auteur de la galle (Kaltenbach, Soc. Ent. Fr., 1856, LxXXVI: 1857, 969, CLXIV). 3. Ulidia demandata Meig. D’après un article dont la fin est très embrouillée, dans Macquart, cette Muscide serait jusqu'à un certain point parasite des pavots. « Elle se nourrit surtout des sucs fournis par les petites glandes pédicellées des sommités tendres des végétaux, et se complaît aussi dans la société des pucerons du pavot oriental. M. L. Dufour a fréquemment vu ce parasite lécher, avec ses grosses lèvres, les produits qui exsudaient des plaies faites par le bec des Aphidiens. Dans son allure grave et compassée, elle meut ses pattes anté- | rieures à la manière de balanciers, comme pour palper et {àälonner au loin | devant elle. » | Sa larve habiterait-elle une galle formée aux dépens de la capsule ? | ; G. GOURY el J. GUIGNON. (A suivre). 110 Notes spéciales et locales. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Percuteurs du type Reutélien d’origine Sénonienne, de Mantes (Seine-et-Oise). — La Compagnie des Ciments Français à établi une usine dans les environs de Mantes, à environ deux kilomètres au Sud-Est de l’église de Mantes, sur le côté Sud-Ouest de la route nationale de Paris à Rouen, à l’extrémité d’un promontoire limité à l'Ouest par un petit vallon au fond duquel coule un petit ruisseau non nommé sur la carte de l’Etat-Major, au Nord-Est par la vallée de la Seine. Ce promontoire qui est incliné, dont le point le plus élevé, à quatre kilomètres au Sud-Est de Mantes, atteint +100, s’abaisse graduellement au Nord-Ouest, est composé presque entièrement par tous les sédiments parisiens compris entre le Spar- nacien et le Stampien. Ces dépôts tertiaires reposent sur le Sénonien à Belemnitella mueronata, recouvrant environ 40 mètres visibles de craie à Macraster cor-testudi- narium. La craie à Maicraster cor-testudinarium employée ici pour la fabrication des ciments est exploitée derrière l’usine. A l’exploitation, les bancs de silex sont soi- gneusement séparés, mais outre les rognons de silex qui composent ces bancs, 1l se trouve toujours quelques rognons disséminés dans la craie qui échappent à l’attention des ouvriers et qui sont jetés avec la craie dans les agitateurs. Au sortir de la pâte crayeuse de ces appareils, ces silex sont ramassés; il y en a de toutes les formes, mais de petites et moyennes dimensions. Ces rognons de silex, par suite des chocs et frottements répétés qu’ils ont eu à subir, montrent des petites surfaces écaillées, sont plus ou moins brisés, ont des étoilures et ont l’aspect des pièces reutéliennes (percuteurs) au point qu’il n’est pas possible de les séparer des Per- cuteurs Reutéliens, de Reutel même, que M. Rutot a bien voulu envoyer aux collec- tions paléontologiques de l’Ecole des Mines. J’ai pu recueillir, le 25 février dernier, au sortir des agitateurs, un assez grand nombre de pièces et je les tiens, aux col- lections de Paléontologie de l’Ecole des Mines, avec les pièces reutéliennes que M. Rutot a envoyées à l’Ecole des Mines, à la disposition des préhistoriciens qui voudraient les comparer entre elles. | Paris. £ A. LAVILLE. Coupe géologique d’un puits creusé à La Plane, par St-Gatien-des-Bois, près Honfleur (Calvados) : nes Profondeurs auxquelles Décomposition | ont été recueillis les échantillons. quaternaire 3"00. Argile à silex rouge avec silex blancs. du Turonien. * 8"00. — avec débris du Turonien. CRE 12"30. Argile glauconifère. pile 1420. — — Se ds 22200. Sable argileux glauconifère. (Glauconie). 2450. Glauconie foncée. Cénomanien 2600. Craie sableuse cénomanienne. 6 inférieur. 3000. — — (avec silex). Lyons-la-Forêt (Eure). AI. BoïIssEL. Notes entomologiques. — Pendant l’été 1904, plusieurs espèces d'insectes se sont fait remarquer, aux environs de Nancy, par une abondance d’individus plus consi- dérable que de coutume. Quelques-unes de ces espèces sont inoffensives, tandis que d’autres, habituellement nuisibles, ont commis des dégâts appréciables. Parmi les Lépidoptères citons des Vanesses (Vanessa atalanta L., V. polychloros L., V. Jo L. et V. wrticæ Li) très abondantes du 10 au 17 juillet; Papilio Machaon L., dont j'ai capturé de nombreux exemplaires, principalement le 15 juillet); Gonopteryx Rhammni L., très fréquent du 10 au 18 juillet; Sphènæ convolvuli L., capturé en très grand nombre dans plusieurs localités pendant la seconde quinzaine d’août. Tortrix viridana L. s'est montré en juin, à Nancy même, en quantité vraiment extraor- dinaire. Les chenilles d'Hyponomentes ont été malheureusement fort communes sur le pommier, le prunier, l’aubépine, et Sorbus aucuparia. Mais l’espèce dominante a été la larve mineuse d’un petit Microlépidoptère bien connu, Zyonetia Clerkella L., qui creuse en mai, août et septembre ses galeries caractéristiques dans les feuilles de la plupart des arbres fruitiers. Dans la région, le pommier et le cerisier ont eu Notes spéciales et locales. 111 particulièrement à souffrir des attaques de cet insecte. En plusieurs endroits, l’abon- dance des chenilles à été telle que toutes les feuilles de ces arbres fruitiers ont jauni resque entièrement. Non seulement il y eut diminution sensible de la récolte, mais a vie de bien des jeunes arbres fut compromise. Pendant l’année précédente (1903), cette même espèce avait déjà commis des dégâts fort importants. Comme Hyménoptères, il faut signaler la présence de nombreuses fausses-chenilles sur le rosier (ÆZylotoma rosæ de G.), sur l’épine-vinette (Æ/ylotoma berberidis Schk.), sur le poirier (ZLyda flaviventris Retz. = Lyda pyri des auteurs), sur l’aulne (Hemichroa alni L.). Ces dernières, en grande abondance en divers points de la région, ont commis des dégâts considérables dans de jeunes plantations d’aulnes (Alnus glutinosa G.). Notons, en terminant, la découverte intéressante en août-septembre, dans des tiges de roseau formant la toiture d’un rucher, de nombreux nids de Osmia bicornis Lat., Odynerus parietum L. et Heriades maxillosa; puis, dans des tiges de framboisier, plusieurs nids d’'Odynerus lœvipes Schuckard. Odynerus parietum L. creuse habituellement ses nids en terre en les garnissant d’une cheminée. Cependant Girard rapporte qu’Audoin a observé des nids d’'O. parie- tum dans des tiges de sureau dressées verticalement. Ces nids sont construits sur le même plan que ceux d’'Osmua bicorns, c’est-à-dire composés d’une série de cloisons en terre limitant de petites cellules où les larves se développent, ayant comme appro- visionnement, au lieu de pollen comme chez les Osmies, de petites chenilles anes- thésiées. Dans les deux cas, les tiges de roseau sont operculées à leur extrémité. Quant à l’Odynerus lœvipes Shuck., on trouve ordinairement son nid dans les tiges de ronce sèches et recourbées vers le sol. Tandis que dans le cas particulier les tiges de framboisier avaient été taillées à une certaine hauteur et maintenues verticales par des fils de fer tendus. Les nids se composent d’une série de petites coques vides en terre, superposés dans l’axe de la tige dont la moelle à été extraite en partie par l’insecte. L’extrémité de la tige n’est pas operculée. Audoin à vu aussi de semblables nids d’O. /œvipes dans des tiges de sureau dressées verticalement, et signalé un dispositif spécial imaginé par l’insecte pour protéger son nid contre la pluie. Ces quelques faits montrent bien que chez une même espèce d’'Odynère le mode de nidification n’est pas invariable : tantôt le nid est dans une galerie souterraine, tantôt dans une tige végétale. De plus, l’insecte modifie quelques détails de cons- truction suivant certaines circonstances, comme le mode de nidification adopté ou l'orientation du nid. Faculté des Sciences de Nancy. R. FLORENTIN. Gas tératologique chez Getonia aurata. — Pendant un séjour que je fis à Cauterets en 1903, je récoltai un certain nombre de C'etonia sur des touffes de Sambucus Ebulus. Rentré chez moi, j'examinai mes captures et constatai, non sans surprise, qu’une de ces Cetonia, de l’espèce aurata, possédait sept pattes. L’insecte, en dehors de cette anomalie, ne présente d’autres particularités que l’absence d’échancrures aux angles postéro-internes des élytres, et la présence d’une dépression très nette s’éten- dant longitudinalement sur la partie médiane des anneaux 2, 3, 4 de l’abdomen. La jambe postérieure droite est double, les deux pattes étant superposées. Celle qui est au-dessus à des dimensions normales, l’inférieure est un peu plus courte et son fémur moins épais. Un intervalle appréciable les sépare. Le fémur supérieur est assez fortement convexe dans le sens perpendiculaire à l’abdomen, linférieur étant logé dans la concavité. La hanche est unique. On ne distingue qu’un seul trochanter placé normalement sur le fémur supérieur; il est plus petit que celui de la jambe gauche. La tranche interne du fémur inférieur s’élargit très fortement dans le voisinage de la hanche, et la partie élargie se tord de façon à venir s’ap- pliquer contre l’angle interne de la hanche et la partie supérieure interne du tro- chanter. Les deux fémurs ne forment qu’une seule pièce tournant autour de l’arti- culation. Chaque tibia est mobile. Les tarses manquent, mais leur absence est le résultat d’un accident et non pas d’une atrophie, car le tibia inférieur porte encore les deux premiers articles des tarses et le tibia supérieur en possède un. Clermont-Ferrand. CHARNIER, Professeur au lycée de Clermont. Capture de Galeruca (Haptoscelis) melanocephala Ponza. — La GCaleruca mela- nocephala Ponza, rangée par Weise dans le sous-genre Æaptoscelis, n’est autre que la Galeruca aptera de Bonelli et de Joannis. Cette espèce se distingue très facilement des formes voisines : le corps est aplati et dépourvu d’ailes membraneuses, la tête 112 Notes spéciales et locales. et l’écusson sont noirs, le pronotum et les élytres d’un rouge de sang; le pronotum est rebordé à la base; les élytres, déprimées, sont arrondies isolément au sommet, de sorte qu’il existe au niveau de la suture un sinus très marqué. La Galeruca melanocephala est signalée de différents points de l’Europe centrale, mais rare partout : Weise cite l’Autriche, l'Italie supérieure, les environs de Kœnigsberg, la Hongrie et les Etats du Danube. Le même auteur rappelle l’indi- cation de L. de Joannis, qui note sa présence en France, particulièrement en Anjou. Bedel admet qu’elle « remonte jusqu’à la Loire, en Touraine ». Nous ne la trouvons mentionnée dans aucun des catalogues de notre région : ni dans la faune de l'Allier (Olivier), ni dans le catalogue de Saône-et-Loire (Viturat), n1 dans celui du Lan- guedoc (Marquet), ni dans les listes de Baudet-Lafarge, Bayle, Desbrochers des Loges, Fauvel, Quittard, etc. Nous avons trouvé cette espèce pour la première fois l’année dernière (6 juillet), en fauchant dans un terrain vague situé sur la rive droite de l’Allier, en amont du pont de Mirefleurs (Puy-de-Dôme). Une chasse prolongée nous fournit un exem- plaire unique. Le terrain vague où végètent pêle-mêle les Onons, Eryngium, Artemaisia, Achallea, Centaurea, est séparé de la rivière par une grève plus ou moins étroite, dénudée et couverte de galets. C’est sur cette grève que pullulent les Pæœderus ruficollis mêlés à certains Bembidium et même à l’Elaphrus aureus; c’est là également que l’on peut observer parfois, en soulevant les pierres, Labidura riparia et Nebria picicornis. Or, pendant notre dernière excursion dans cette localité (après-midi du 2 avril), nous avons eu la chance inattendue de capturer une vingtaine d’exemplaires de Galeruca melanocephala. Deux ou trois individus ont été découverts sous les pierres ou les détritus abandonnés depuis longtemps par les eaux; tous les autres ont été pris courant sur les galets, comme pour se chauffer au grand soleil, la température étant très élevée. Une exploration attentive du terrain vague où avait été faite la première capture ne donna aucun résultat. Il semble donc que cette rare espèce se soit localisée sur la grève caillouteuse, actuellement dépourvue de végétation, et où l’on ne s’attendrait guère à rencontrer un chrysomelide. Clermont-Ferrand. CO. BruvanT et G. Durour. Etiquetage des insectes. — Zes étiquettes de localité. — La Feuille étant l’organe des jeunes entomologistes, c’est par elle que je leur adresse une supplique. Les services que d’autres m'ont rendus à mes débuts, je les rends à mon tour avec plaisir à ceux qui perpétuent l’amour des sciences naturelles. La science entomologique est fort aride et pleine de difficultés insurmontables pour le débutant, car celui-ci n’a pas toujours sous la main les ouvrages nécessaires pour le tirer d’embarras. Je me suis donc mis à la disposition de chacun pour déterminer les Elatérides dont je m'occupe spécialement. Mais j'ai souvent constaté par les envois qui m'ont été faits que beaucoup de collections doivent être dans un affreux désordre. Je ne parle pas de l’alignement des rangées, mais seulement de ce qui concerne les indications de localités. Beaucoup ignorent encore qu’un insecte sans étiquette de localité est un insecte sans intérêt, qui mériterait d’être détruit plutôt que d’être conservé. Les botanistes sont, à juste titre, aussi rigoureux et vous ne leur verrez guère ranger en herbier une plante sans qu’ils écrivent sur une étiquette spéciale à chaque exemplaire, la localité précise du pays où elle a été récoltée, la date de la récolte et le nom du collecteur. En Entomologie ces indications sont aussi indispensables, et c’est surtout par ces minuscules (plutôt microscopiques) inscriptions que la plus modeste collection n’est pas dénuée de valeur. p Donc chaque épingle doit porter : 1° le nom précis de localité. Les inscriptions telles que : France méridionale, France septentrionale, Algérie, sont tellement vagues que lorsqu'on les voit de nos jours ainsi écrites on juge de suite qu'il y à bien peu de précision dans les idées de celui qui les emploie. 2 Za date de la capture, car celle-ci est loin d’être indifférente pour notre science. Puis, s1 l’on veut reprendre telle espèce, on est bien aise de retrouver cette date pour diriger avec succès de nouvelles recherches. 3° Il est fort utile de trouver encore sur l'étiquette le nom du collecteur. car celui-là mérite d’être cité dans l’histoire afférente à chaque espèce. Je n’attache que peu d'importance au nom du collectionneur; on comprendra facilement la distinction à faire entre une collection d’insectes et une collection d'objets d’antiquités. Le nom du collectionneur n’a d'intérêt que quand il à été un illustre dans la science, car en sachant que telle espèce appartenant à la collection de tel ou tel auteur y figurait sous tel ou tel nom, on obtient ainsi des documents qui parfois ont une grande utilité pour apprécier certains points difficiles à élucider. Aujourd’hui on trouve facilement à faire exécuter en phototypie toutes les éti- 2 PONT Notes spéciales et locales. 113 quettes dont on à besoin. Elles sont minuscules et aucunement encombrantes pour le maniement des insectes dans une collection. Elles flattent l’œil, donnent un aspect _de propreté qui n’est pas à dédaigner et enfin elles assurent une connaissance plus étendue de la dispersion des espèces. Vous tous, jeunes entomologistes, décidez-vous donc à faire ces modiques dépenses pour la bonne tenue des espèces que vous récoltez. Faïtes au moins imprimer des étiquettes en blanc avec votre seul nom au-dessous; vous inscrirez à la plume dans l’espace libre au-dessus le nom précis de localité et la date de la capture. Ces éti- quettes ne doivent pas avoir plus de 5 millimètres de large sur 10 de long. Plus elles sont petites, plus elles sont préférables. Tirées en petit nombre, elles se vendent assez cher, car un millier est vite employé, mais en vous adressant à un lithographe bien outillé, vous pouvez en avoir pour peu d'argent une provision considérable. Broût-Vernet Broût-Vernet (Allier). Fes 54 H. pu Buisson. Question. — Sur La nnugration vespérale des moustiques. — A-t-on jamais expliqué ce fait, bien connu dans tous les pays à moustiques et utilisé pour leur chasse, qu’au mo- ment du coucher du soleil tous les « cousins » de l’intérieur cherchent à sortir, et ceux du dehors à rentrer, les uns et les autres venant se heurter, en sens inverse, contre les vitres? Ne serait-ce point (quelque paradoxal qu’il semble) pour obéir tous à la loi d'attraction de la lumière disparaissante, les uns la voyant, par contraste, où elle est réellement, au dehors, les autres, par mirage, en image virtuelle, formée en arrière des vitres, sur la matité des façades, par les derniers rayons obliquement venus de l’horizon ? Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). A. GUÉBHARD. Observations philologiques. — La place nous manque pour donner 2n extenso les communications nouvelles de nos correspondants au sujet de la prononciation du mot taon. Nous extrayons de ces lettres les lignes suivantes et nous croyons qu'il est inutile de pousser plus loin cette petite enquête qui est plutôt du domaine de la philologie que de l’histoire naturelle. En principe, vos savants correspondants auraient raison contre l’Académie elle- même, s1 le mot français taon dérivait uniquement du vieux français tavan, élidé en tan. Mais c’est qu'il y a malheureusement un autre vieux mot français éahon, qui est l’origine de notre orthographe moderne taon, élidé en ton dans sa pronon- ciation. Aussi l’Académie a-t-elle adopté à diverses époques les deux prononciations tan et ton, suivant qu’elle à fait dériver le nom de cet insecte de tavan ou de tahon. Et puis ici, ce n’est pas tant sur les analogies que sur l’usage qu’il faut se baser en pareil cas; on ne doit pas dire que taon doive nécessairement se prononcer comme Laon, paon et faon. En effet, à ce compte-là, on devrait prononcer comme Laon le nom de Pierre de Craon, or on sait que ces deux substantifs, bien que s’écrivant de même, ne se prononcent pas toujours de la méme manière. Il en est de même pour les autres; n’y a-t-il pas à chaque instant des exceptions aux règles les plus ordinaires ? Qu'on les supprime si elles gênent, mais tant qu’on les admet on est bien tenu d’y avoir égard, malgré soi. C’est là ce qui nous a forcé d’être d’un avis contraire. Paris. D' Bouaonx. Ainsi que l’a énoncé M. le D' Villeneuve, le mot {aon est prononcé tan, principa- lement par les personnes qui ignorent complètement ce que ce diptère représente. Pour ces personnes-là un tan est n'importe quelle mouche qui se pose sur un cheval ou sur une bête à cornes. Les œstres sont tout aussi bien pour eux des fans que les vrais éaons petits ou gros. Depuis plusieurs générations on à cultivé l'histoire naturelle dans ma famille et jai toujours entendu prononcer ce mot ton. Quant au dictionnaire de l’Académie, hélas ! bien que je sois un profane en litté- rature, je n’ose guère parfois m'y rapporter dès qu'il s’agit de science. Voyez, par exemple, le mot palpe. Il doit donc être employé au féminin? Les gens trop lettrés disent wne palpe de hanneton, mais nous, vulgaires naturalistes, nous avons une orthographe fantaisiste, nous sommes unanimes à écrire /es palpes labiaux. Enfin, s’il faut se corriger, je le ferai volontiers, on n’a qu'à en convenir. J’écrivais une élytre, aujourd’hui je me suis mis à écrire un élytre, pour faire 114 Notes spéciales et locaies. plaisir aux Académiciens. Tantôt j'écrirai les palpes labiales si on le désire. En terminant, qu’on me permette d'exprimer ici, entre collègues d’une même science, le vœu qu’on ne se lance pas de sitôt dans la réforme de l'orthographe, ainsi que nos lettrés y poussent. Que deviendront nos noms tirés du grec au bout d’un siècle de tels progrès ! Dans le Manuel du Naturaliste, par M. D‘***** (vol. II, pp. 135, 1797), à la suite d’un article sur le tan, insecte à deux ailes, terreur des bêtes à cornes, des chevaux et du rhennes, on trouve : « T'aon marin, nom donné à un insecte de mer qui s'attache » aux nageoires des poissons et principalement du thon, leur suce le sang et les tour- » mente quelquefois si cruellement qu’ils s’élancent sur le rivage ou sur les navires. » Cet insecte s’enivre au point qu’il tombe comme mort. » Brout-Vernet. H. pu Buysson. LISTE DÉPARTEMENTALE DES NATURALISTES ET DES INSTITUTIONS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE Grenoble : AGnuSs (Albert), capitaine aux batteries alpines. — Coléopt. de France. ALLARD (D'), professeur d’Anatomie à l’Ecole de Médecine. BARRAL, préparateur de sciences naturelles au Lycée. Douizer (D'), professeur d’Histologie à l’Ecole de Médecine. GEVREY, conseiller à la cour d'Appel, 9, place des Alpes. — Paléontologie, Fossiles principalement des terrains secondaires. ee a Victor), 43, cours Saint-André. — Coléoptères de France, Cétonides u globe. H1ITZEL, capitaine d’artillerie, 15, rue de Malakoff. — Géologie, Paléontologie. JacoB (Charles), agrégé de l’Université, préparateur à la Faculté des Sciences, 10, rue Lafayette. — Géologie. KiLrAn (W.), professeur de Géologie à la Faculté des Sciences, 7, boulevard Gam- betta. — Géologie, spéc. géologie des Alpes. C'éphalopodes du crétacé inférieur. LACHMANN, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences. — Botanique : Cryptogames vasculaires. LÉGER (Louis), professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences. — 7chthyologie des eaux douces, Protistes, Sporozoaires, Flagellés. Lory (Pierre), sous-directeur du laboratoire de Géologie à la Faculté des Sciences. — (Géologie. | Moxtez (D'), recteur de l’Université. — Zoologie. É MuLLER, bibliothécaire de l’Université. — Préhistoire. Nicozas (D'), professeur de Physiologie à l’Ecole de Médecine. OFFNER (D' J.), préparateur de botanique à la Faculté des Sciences. — C'hampignons. PLossu, professeur de sciences naturelles au Lycée. REBOUL, ingénieur, 6, rue Haxo. — Géologie, Paléontologie. ReiBEez (D'). — Botanique appliquée. RÉROLLE (L.), directeur du Muséum d'Histoire Naturelle. REyMoND (Marcel), place de la Constitution. — Géologie. Tesrour, greffier à la Cour, 112, cours Berriat. — Lépidoptères. Vipaz (L.), chef des travaux de botanique à la Faculté des Sciences. UNIVERSITÉ DE GRENOBLE. — faculté des Sciences : Collections géologiques impor- tantes pour l’étude des Alpes. Fossiles (belles séries de Céphalopodes). — Botanique (herbier Pellat, herbier du Dauphiné et de la Savoie, cryptogames de Desmazières). — Zoologie (collections d'étude). Bulletin des travaux du laboratoire de Géologre. Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie. nie Le D SE! don méintié ns à. ét Liste des Naturalistes de France 115 Musée D'HisTorre NATURELLE (conservateur M. Rérolle), rue Dolomieu (créé en 1851) (très intéressant). — Minéralogie FA ME Gueymard (minéraux de lOisans), Chaper (Etats-Unis, Sibérie, Le Cap), De la Salcette. Paléontologie (collection du Dauphiné, formée par Albin Gras), lias de la Verpillière, crétacé de Villars-de-Lans, Gault de la Perte-du-Rhône, miocène et pliocène de la vallée du Rhône). — Botanique : herbiers formés par Villars, Mutel, Reboud, Verlot, Jazet, Gariod, etc.). — Zoologie : : Mollusques (Chaper), Crustacés, Echinodermes, Coraux, Arachnides (Dollfus), Coléoptères (Béroard, Cassier, Allard- Duplantier), Insectes divers, Vertébrés, Oiseaux (près de 3000) (collection Bouteille, etc.). Mammifères des Alpes. — Préhistoire (lacs de Paladru et du Bourget, Domène, Balmes de Fontaine). — Ethnographie (collections locales du Dauphiné). MUSÉE SCIENTIFIQUE, ETHNOGRAPHIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE (place de la Constitution). — Minéralogie (coll. Arnoux). — Préhistoire locale. — Ethnographie (Nouvelle- Calédonie). JARDIN DES PLANTES, fondé par Villars en 1782, boulevard des Alpes. — Arboretum et jardin botanique (5000 espèces). — Herbiers Villars, Mutel, Verlot, Gariod, Schmidt, de la Société Dauphinoise, etc. ACADÉMIE DELPHINALE : Bulletin depuis 1842. SOCIÉTÉ STATISTIQUE DES SCIENCES NATURELLES ET DES ARTS INDUSTRIELS DU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE : Bulletin depuis 1839. ANNALES DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE GRENOBLE. SOCIÉTÉ DAUPHINOISE D'EÊTHNOLOGIE ET D'ANTHROPOLOGIE : Bulletin depuis 1894. Vienne : BROUSSOLLE, capitaine de recrutement. — Coléoptères gallo-rhénans. Cousrtou (Emile), pharmacien, 5, rue de l’Eperon. — Botanique. EynaARD (abbé E.), professeur à l’institution Robin. — C'oléoptères gallo-rhénans. Fazcoz (L.), pharmacien, rue de l’Eperon. — Coléoptères gallo-rhénans, Crypto- phagides du globe. JACQUET fils, fabricant de chapeaux. — Botanique. MonptELY (D'), professeur de sciences naturelles au collège. PERRET (J.), grefñer, 3, place Saint-Maurice. — Coléoptères gallo-rhénans, Carabus du globe. PERRIN (P.), ex-professeur de sciences naturelles au Collège. — Zoologie, Botanique. SAILLY (De), colonel au 19° dragons. — Zépidoptères européens et exotiques. C'oléop- tèeres de France. Vassy (A). pharmacien. — Minéralogie, Paléontologie, Préhistoire. Arvet-Touver (C.), Gières. — Botanique, spécialement Hieracium. BELLIN (D'), Tencin. BERNARD, pharmacien, Villard-de-Lans. BERTRAND (Eugène), notaire, Vif. — C'oléoptères. BÉTHOUX, curé de St-Michel-en-Beaumont, par La Salle-en-Beaumont. — Botanique. BonNeT (D: J.), Saint-Robert. — Coléoptères, Ténébrionides du globe. BossaN, pharmacien, Bourgoin. Boucxe (Abbé J.), curé, Vizille. — Coléoptères, Lépidoptères. BruN (Eugène), La Tronche. — ?/antes alpines. CHABERT, notaire, Bourg-d’Oisans. Dapay (D'), Bourg-d’Oisans. Devaup, instituteur, Faramans. Frère (Paul), Voiron. — Paléontologie, Préhistoire. FLANDIN (L.), La Verpillière. — Botanique. GuicHARD (Sylvain), château de Bien-Assis, par Crémieu. — Botanique. toi (Emile), industriel, Paviot près Voiron. — Philosophie de l'Histoire Natu- relle. MortTiILLET (H. de), professeur départemental d'Agriculture, Meylan. — Mycologie. PLANET (Victor), notaire, Entre-Deux-Guiers. — C'o/éoptères gallo-rhénans. REYMoND (Ferdinand), Veyrin, par les Avenières. — Géologie. VASCHALDE (Victor), instituteur, Commelle. — Géologie, Minéralogie, Préhistoire, Botanique, Entomologie. 116 Liste des Naturalistes de France. DÉPARTEMENT DU JURA Lons-le-Saunier : DECLUME, imprimeur, 5, rue Lafayette. — Botanique. GAUTHIER (Ch.), avoué. — Mycologre. | GIRARDOT (Abel), professeur de sciences naturelles au Lycée. — Géologie (surtout du Jura). JOUVET, professeur départemental d'Agriculture. Kuss, pharmacien, 5, rue Saint-Désiré. — ZLépidoptères, Spéléologie. MAURAT, pharmacien. — Botanique. MENU, pharmacien. — Botanique. MoréAL (De), président du Tribunal. — Zépidoptères. VUILLERMOZ, pharmacien. — Botanique. MUSÉE DE LONS-LE-SAUNIER. — Bonnes collections géologiques et paléontologiques locales. — Herbier du Jura. — Zoologie (surtout Mollusques et Vertébrés du pays). — HU ce U re (Baume-les-Moines, Clairvaux, Les Mordons, Loisia). — Ethno- graphie. BERLIER, Châtillon, par Mirebel. — C'onchyliologie, Paléontologie. BipoT (D'), Bletterans. — Spéléologre. BziNp (Ch.), Azano, par Dôle. — Botanique générale, Entomologie, Lépidoptères, surtout Microlépidoptères. Boizzey (E.), maire d’Arbois. — Préhistoire (Grotte de la Vieille-Grand' Mère ct Tumulus de la Forét-Perrey). CARESTIE, botaniste, Saint-Amour. — Botanique. CarroN (Victor), Saint-Amour. — Géologie, Paléontologie. CLÉMENT, professeur de sciences naturelles au Collège, Poligny. CLERC, Epy. — Botanique. CosrTe (D'), bibliothécaire à Salins. — Botanique, Géologue. DENIAU, professeur de sciences naturelles au Collège, Saint-Claude. GENTY, Arinthod. — Spéléologie. é GuyENARD, Marigna. — Spéléologie. HérTier (F.), hôtel du Grozon, Arbois. — Botanique. LAFOND, Saint-Amour. — Géologie et Paléontologie de La Bresse et du Jura. LaANAUD, instituteur, Gatey, par Chaussin. — Minéralogie, Paléontologre, Bota- nique : Algues. LéGEerAuD (D'), Beaufort. — Minéralogie. PIROUTET (Maurice), Salins. — Géologie du Jura, Préhistoire. RAMB07Z, instituteur, Vernantois. — Paléontologie. RipororT (A.), 30, rue de Besançon, Dôle. — Paléontologie, Géologie, Minéralogne Coupes géologiques. RouGer (Louis), Salins. — Préhastoire, Ampélographne. tOUSSON, Cernans. — l’réhistoire locale (camp de Grandchamp). = VERNEREY, professeur de sciences naturelles au Collège, Dôle. Musée Dp’ARBois. — Collections géologiques (Parandier). MusÉE DE CHAMPAGNOLE. — Géologie, Paléontologie, Préhistoire et Botanique locales. Musée DE DôLe. — Géologie et Conchyliologie (collect. Pernet et Gouget). — Herbier Gouget (riche en plantes d'Algérie). Musée DE Porieny. — Géologie et Paléontologie du Jura (Demodosaurus Poli- de — Herbier du Jura, Algues. — Vertébrés. — Préhistoire. — Ethno- graphie. Musée DE SALINS. — Roches et Fossiles encore non classés. — Préhistoire (Néoli- thique) de Clucy, Grandchamp, Fort Belin (coll. Fardet), Cébennien du Mont-de- Mesnay, Tumulus de la région (coll. Piroutet). Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS,. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (305-065). Lt RÉ IVe Série, 35° Année — N° 416 LM > : Tirechion des vents dominants. |est précédée d'une haie formée par Lycium barbarum L.; enfin le tout, vu de profil, présente, dans sa ligne brisée (A), un dessin qu'il est intéressant de rapprocher du profil asymétrique des dunes (B) et de la dis- position des massifs boisés en séries qui s'élèvent au sud-est (C). | C'est la préoccupation de résister au choc du vent dominant qui commande celte forme de l'habitation humaine. NW Lille. A. LABEAW. 157 F. PLATEAU. — Nolice géologique sur le terriloire de Merfy. NOTICE GÉOLOGIQUE SUR LE TERRITOIRE DE MERFY (Suite) Carte du terroir de Merfy : 1/25 .000e. POUILLON FEU > | À ÉEruèe z > ÿprésien a . Mare » 0) , [° Ca] AE CA MES Se 4 3 4 LZA _ 158 F. PLATEAU. — Notice géologique sur le territoire de Merfy. CONGLOMÉRAT Aussitôt après le Thanétien, on trouve à Merfy un terrain souvent mélangé, à couches renversées sens dessus dessous. Il existe au-dessus du sable blanc de Rilly. Celui-ci ne se rencontre pas en couches épaisses (0"80 au maximum); mais il occupe loujours une place bien déterminée entre le Tha- nétien et le Lacustre, partout où j'ai pu l’observer. h. — Entre la sablière communale et le village, on peut relever les coupes suivantes : Coupe aux grès sabourets (terme des ouvriers). SOL VÉSÉLAL san cie dote OR ES 0790 Calcaire lacusire remanié. .….....2 2 sr Lignite (pulvérulent, étant exposé à l’air depuis plus de 50 ans). 01 Banc de gros sable blanc, en grès. 20 OS 0®60 Sable blanc, fin, pulvérulent...........…. LU De: PR MT 0705 Banc de gros sable blanc, en grès... LR 0790 Sable blanc de Rilly, au-dessous. i. — Talus du jardin de M. J. Benoist : DO aie sacre De LA en tas IE TS RS ER 1 OR 0790 Calcaire par couthes inclinées. #9 7522202 SCENE 0"59 Lignite el lacustre mélangés avec pierres à fossiles, jaunâtres OÙ -NOÏTS. 5.4, 00 MR M RES 0740 Sable de Rilly, un péu mélangés... NAS 0725 Total. SRE 210 Le talus du jardin de M. Faupin présente à peu près les mêmes dispo- sitions que le précédent. On y peut observer des lignites pulvérulents dans le talus et compacts sous la berge du chemin. Ces lignites paraissent avoir glissé en une masse d’une certaine étendue (15 à 20 mètres de large). C'est ce même talus, dans son milieu, qui a montré la plus grande épaisseur du sable blanc à Merfy. j. — Pour suivre, autant que possible, l’ordre des terrains observés, je donne ici une coupe relevée dans mon jardin, à la suite d’un fort défon- cement. Terre végétale, 1"Æ0/à 060, moyenne. vie TR RS 0780 Sable argileux, "0755: à 018: CR RS 0740 Galcaire gréseux, 0725: à OF LS MR RER 0718 Sable mélangé de. lacustre, terre à Dâlirs 0725 Calcaire lacustre compact, imperméable, paraissant bien en place (calcaire de Rilly), sans fossiles, de 1°50 à 004, au sud... 050 Le sable blanc doit être au-dessous, comme dans la propriété voisine (1). LACUSTRE DE RILLY k. — La canalisation des eaux de MM. J. Benoist et Goïot en 1899-1900 a montré, sous le talus de la route allant à Chenay, le calcaire lacustre de Rilly. Comme dans la coupe précédente, il paraît en place; il est sans fossiles. Ce fait semble indiquer qu'il a été déposé au fond du lac. Il à été découvert sur une longueur d'environ 300 mètres et une profondeur de un mètre. L — Sur le chemin de Chenay à Macô, un tertre formant le talus dudit chemin, présente la coupe qui suit (un peu en dehors du plan). (1) Ce calcaire lacustre est identique à celui de Villers-Allvrand, Sermiers, lequel repose sur la zone moyenne du Thanélien, Celle zone est bien caractérisée par Siphonalia Mariæ et S. pla- nicoslala, Prolocardium Edivardsi, ele. ..; Has . “intl chi ; F. PLATEAU. — Notice géologique sur le terriloire de Merjy. 159 M Rd... 0°65 D MOI Ue LeFTé.. 1.0.0, 0"30 AMG ne ee eva a meme cop one sonores 020 D CAR aunAire 2... de 005 à 0”10 dre 200 2..2.....,...1.....:.,.....,,... 070 Au-dessous du-niveau du chemin : grève dure........................ 0735 et marne siliceuse. Ce lacustre est le seul que j'aie pu jusqu'ici trouver à Chenay. Il est évidemment remanié. Quelques pierres fossilifères disséminées dans la masse, la grève et la marne siliceuse placées au-dessous, le témoignent suffi- samment; mais, comme il ne présente aucune trace de calcaire grossier, Je ne peux le rapporter qu'au conglomérat, que nous retrouverons encore après l'étude des lignites. La reconstruction d’une partie des murs du cimetière, en 1904, m'a permis d'établir la coupe suivante : o.fo| D TX e- () = WT à Q Re = — PNR ae | 4| à Los DES a lof Le ra 3 T . säble yprésien et veines de lacustre friable; . sable jaune, à gros grains, sparnacien ? . Calcaire silico-marneux; . Terre argileuse; Terre rapportée pour combler un fossé. SR he? La tranchée f a été établie avant la construction de l'église ; elle passait au-dessous des anciennes fondations du mur de clôture. Elle était dirigée du sud-est au nord-ouest. On en a également trouvé la trace dans les propriétés voisines. Les terres qui ont servi à combler cette tranchée m'ont donné des os de bœuf, des fragments de grosse poterie gallo-romaine (amphore), des frag- ments beaucoup plus fins de Dolium et de tuiles percées (tuiles romaines ?). DÉPÔTS GRÉSEUX m. Dans la partie haute du village, près de l’église, on trouve une grève très pure, en certains endroits; au contraire, mélangée de sable ypré- sien, d'argile, de nodules calcaires, dans d’autres. Les caves la montrent sur une épaisseur de # à 5 mètres. Des fouilles spéciales ont permis de constater qu'elle existe sur une épaisseur de 6*50, avec traces de lignites dessous. ! CE TAC MER i , 160 F. PLATEAU. — Notice géologique sur le territoire de Merfy. J'ai pu y recueillir un Belemnita quadrata, des plaques, des os de Trionyx, des os de petits sauriens, des nummulites et des sables yprésiens, ainsi que des rognons lacustres. nt. — Les mêmes sables gréseux se voient à la fosse des Nochets, n, au chemin de Pouillon, n’, et tout particulièrement dans la grévière Nourrison, à saint-Thierry. n?. — Elle est à ciel ouvert, montre la grève avec 240 d'épaisseur, non compris ce qui peut être au-dessous. On y remarque des couches d'environ 0"10 de très belle grève, non noduleuse, avec des petits lits de galets gréseux de 0*02 d'épaisseur; le tout est superposé sans matière étrangère. Mais on y remarque, par places irrégulièrement disposées, de petites couches de calcaire lacustre friable. Elles sont lenticulaires, ayant 0"50 de long et 0"05 à 0*06 d'épaisseur vers le milieu. Ce terrain appartient au conglomérat dit de Cernay. ARGILE ET LIGNITES EN PLACE 0. — La limite sud du Sparnacien non déplacé se trouve à l'extrémité ouest et au nord du chemin de Chenay à Saint-Thierry. 0’. — L'argile y a été constatée lors des travaux effectués en 1899-1900, par suite des travaux d'adduction d’eau à Merfy. L'emplacement du réservoir, au sud du chemin, a montré 4 mètres d'argile. L’entrepreneur des travaux a constaté, au nord du chemin, plus de 15 mètres d'épaisseur d'argile. Au-dessus de cette couche de glaise repose la couche ligniteuse, dont l'épaisseur moyenne est de 0"80. C’est entre ces deux couches que se trouve la nappe aqueuse qui fournit l’eau à Chenay, Merfy, Saint-Thierry et Pouillon. p. — Un sondage, fait au point p, lieu dit les Brets, a donné le résultat suivant, que j'ai noté au fur et à mesure des travaux : SOL APADIGT este CRE, Des tanes date nets 2e ET ES 0748 Sable micacé (Yprésien:?).::....22.4 22 RSR RSS 0761 Cendre-sulfureuse-argileuse. 7.422.132 FRS 0730 Arcile-blänéhe ANS. Lisa ee PR 0703 Atrgile-JaunAire. tar. Re ES 0722 Argilé ocreuse, lerrugimeuse:..... 2m RES 0750 Argilée blanc: verdâätre mouillée termes RER 2742 TolAl ARLES. 4730 q. — La commune a fait creuser un puits, au point q, même lieu dit. L'eau se trouve à 5 mètres de profondeur sur l'argile des lignites. L'exploitation des lignites par M. Andrieux, vers 1825-1837, peut donner lieu à une intéressante digression. M. Calmette, géomètre du cadastre, rapporte, dans l’Annuaire de la Marne, de 1838, page 27 : « Dans le bois du Pré (terroirs de Merfy et Pouillon) » s’exploite une cendrière dans laquelle on trouve des concrétions ferrugi- » neuses et cuivreuses sulfatées, et des débris de bois de palmier carbonisé. » On y à aussi, il y a quelques années, trouvé des ossements d'un énorme » animal, qui, malheureusement, ont été enfouis on ne sait où, sinon détruits » complètement. Il s’y rencontre aussi quelques petits coquillages et des » dents de requin ou de squale (1). » Un des fragments de ces gros os a été recueilli par M. Goïot, de Merfy, au lieu dit les Brets (p). r. — Pour en finir avec les lignites, il est encore bon d'ajouter que la (1) Celte dernière phrase doit se rapporter au calcaire grossier qui surplombe, pour ainsi dire, la cendrière de Pouillon, et qui a laissé glisser des fossiles. F. PLATEAU. — Notice géologique sur le territoire de Merjy. 161 source de Saint-Thierry, dite fontaine de l’Archevêque, se trouve, comme les sources de Merfy, sur l'argile des lignites. Elle est située dans le bois du Pré, au point 7 ; l’eau se trouve à 350 de profondeur. ENCORE LE CONGLOMÉRAT OU SPARNACIEN MÉLANGÉ Les talus et les tertres en C, C1, C?, C3, donnent des coupes intéressantes : C. — Derrière la maison isolée (Magny), on a : D. ..........,...................... 050 Pacustire, piérre-ou-pierreux, avec moules de fossiles.............. 0"25 Lacustre-iriable, sans fossile, blanc jaunâtre......................... 075 Lignite mélangé d'un peu de calcaire et de sable (2/10°)............ 030 DT HN noouleux, rouge rougeâtre...........................,.. 0725 1... Ÿ LEE PME NE 2"05 C1. — Dans le talus ouest du chemin d'Hermonville et Pouillon, sur une certaine longueur, on découvre : 1... 0750 Lacustre en plaquettes silico-argilo-calcaires, blanc sale.........…. 140 0... 0®80 HOT. Me x el. mL! Merfy (Marne). F. PLATEAU. /A suivre). X NOUVELLES CAPTURES DE PLATYPSYLLUS CASTORIS Rits.() J'ai eu le plaisir, le 30 mai dernier, de recueillir, pour la septième fois, quelques Plalypsyllus castoris Rits., sur une nouvelle femelle de Castor qui me fut envoyée vivante du Petit-Rhône. Le Plalypsyllus est le commensal du Castor toute l’année, ainsi que l'attestent mes captures : 9 octobre 1895, 20 exemplaires; 13 novembre 1895, 14 ex, 4 juillet 1896, 7 ex. ; 18 février 1899, 4 ex. ; 20 février 1905, 94 ex. (2); 12 mai 1905, 9 ex.; 30 mai 1905, 2 ex. — Total, 110 Platypsyllus. _ La larve de cet insecte doit vivre aussi sur le Castor en n'importe quelle saison, ainsi que le font présumer mes captures : 4 juillet 1894, 5 larves ; 18 février 1899, 3 larves ; 20 février 1905, 1 larve. — Total, 9 larves. (1) G. Mingaud. Platypsyllus castoris (Feuille des Jeunes Naluralistes, XVIe année, 1895-1896, p. 56, 81, 223). (@) Le Castor qui me fournit ce chiffre si enviable de parasites, me parvint du Gardon, enveloppé dans un drap blanc, bien ligotlé autour de son corps, puis placé dans un sac, selon les instructions que j'avais données. 162 G. MINGAUD. — Nouvelles captures de Platypsyllus castoris Rits. Malgré mes minutieuses recherches dans la fourrure d’une vinglaine de Castors qui sont passés par mes mains depuis une quinzaine d'années, je n'ai point trouvé la nymphe du Plalypsyllus. C'est avec celle de l'œuf la dernière découverte à faire pour connaître le cycle complet des métamorphoses de ce curieux coléoptère. Tous les Castors ne sont pas parasités. Sur quelques-uns de ces animaux ou sur leurs dépouilles, qui me sont parvenus plus ou moins rapidement après leur mort, je n'ai aperçu ni Plalypsyllus castoris Rits., ni Schizocarpus Mingaudi Trouessart; tandis que j'ai vu abondamment l’acarien sur les Castors où j'ai capturé le coléoptère. Le dernier Castor que j'ai observé était en vie, mais blessé mortellement par le piège au moyen duquel on l'avait capturé. Il ne m'a donné que 2 Pla- lypsyllus vivants, et encore je ne les ai aperçus que 14 heures (30 mai) après sa mort, au moment même où j'allais procéder à son dépouillement. Et pour- tant je l'avais peigné soigneusement de son vivant pendant les trois jours que je l'ai gardé captif (27-28-29 mai), et immédiatement après sa mort et en tous sens alors qu'il était encore chaud. J'étais cependant convaincu que ce Castor devait avoir quelques Plaltypsyllus car j'avais trouvé dans sa four- rure quelques Schizocarpus vivants. Mais j'étais convaincu aussi que les Plalypsyllus devaient être peu nombreux, parce que les Schizocarpus étaient eux-mêmes rares. Il y a donc peut-être lieu de penser que le Platypsyllus, sur le Castor vivant, est casanier; tandis que sur le Castor mort, ainsi que Je l’ai observé maintes fois, il est toujours en mouvement, apparaissant au sommet des poils, puis disparaissant rapidement dans la fourrure pour aller ressortir plus loin. il en est de même pour les larves que j'ai capturées et qui sont tout aussi agiles que l’insecte parfait. Le Castor devient de plus en plus rare, par suite de la chasse incessante qu'on lui fait. Il s'en prend encore quelques individus isolés depuis Pont- Saint-Esprit jusqu'à Arles. Le Castor habite le Gardon ; il remonte cette. rivière jusqu'au Pont-du-Gard. Mais c'est surtout dans les îles du Petit-Rhône, depuis Fourques jusqu’au mas de Sauvages, que se sont réfugiées les der- nières colonies de ce gros rongeur aquatique, et c'est dans ces petites îles appelées ous qu'ils construisent leurs terriers. On en capture aussi dans le grand Rhône, depuis Arles jusqu’à l'usine du Solvay, aux Salins-de-Giraud, près Port-Saint-Louis-du-Rhône. Il y a encore quelques années, l'île de la Cappe, sous Arles, était habitée par une colonie de Gastors. Il est réellement dommage de voir disparaître petit à petit, de notre faune française, et cela par le seul fait de l’homme, une espèce de mammifères si intéressante pour le naturaliste. On oublie que le Bas-Rhône est sa dernière station en France et une de ses dernières en Europe. Depuis de nombreuses années, M. le professeur Valéry Mage (1) et moi (2) avons demandé la protection ef la conservation du Castor du Rhône, au moins pendant le temps où lachasse est fermée. Une petite satisfaction a été déjà accordée, celle de la suppression de la prime de 15 francs payée pen- dant longtemps aux chasseurs par le Siÿndicat des digues du Rhône de Beau- caire à la mer. Mais il serait fort à désirer que les pouvoirs publies allassent plus loin el protégeassent enfin plus efficacement ce bien intéressant mam- milère. Nimes. Galien MINGAUD. (1) Valéry Mayel. Le Castor du Rhône. Congrès internalional de Zoologie. Paris, 1889. (2) Galien Mingaud, La protection du Castor du Rhône. Bull, Soc. Etude Sc. Nat. Nîmes, 1896. A. DoLzrus. — Lisle des Isopodes lerrestres. 163 Études sur les Crustacés Isopodes terrestres de l'Europe et du bassin Méditerranéen LISTE DES ISOPODES TERRESTRES Recueillis par M. le D' CECCONI, dans l’île de Chypre(l) M. le D’ Cecconi poursuit depuis plusieurs années l'étude de la faune arthro- podique de différentes régions du bassin méditerranéen. Ses recherches dans l'Apennin avaient amené déjà à d'intéressantes découvertes. Il a fait, en 1898- 1899, une exploration de l’île de Chypre et a bien voulu me remettre les Isopodes (Cloportides) provenant de cette expédition. On verra, par la liste Ci-jointe, que ses récoltes ont été fort intéressantes, car sur un total de (reize espèces, il n'y en a pas moins de huit nouvelles. C’est donc une importante contribution à la connaissance de la faune isopodique de la Méditerranée orientale. Rappelons à ce propos que les régions qui bordent la Méditerranée paraissent relativement très riches en Cloportides; on peut attribuer à cette | faune plus de la moitié des espèces actuellement connues dans le monde | entier. | Armadillo offjicinalis Desmarest. — Larnaka, salines, sous les pierres. | Armadillidium halophilum, nova species. — Larnaka, salines, sous les | pierres; Famagouste, sous les pierres. ; Armadillidium bijidum, nova species. — Environs de Larnaka, sous les pierres; chemin entre Agh-Ambrosios et Agh-Epiktitos, sous les pierres: Famagouste, id. | Porcellio lævis Latreille. — Larnaka, salines, sous les pierres. — Spalula, nova species. — Famagouste, détritus. — carinalus, nova species. — Akanthou, dans les mousses (1 exempl.). Lucasius orientalis, nova species. — Trikamo, sous les pierres; d'Agh-Epik- titos à Ballapais et de Agh-Ambrosios à Agh-Epiktitos, id. Meloponorthus sexfascialus Budde-Lund. — Trikamo; environs de Nikosia: Famagouste, sous les pierres. Metoponorthus pruinosus Brandt. — Larnaka ; Trikamo ; Nikotria ; Fama- gouste; chemin entre Agh-Ambrosios et Agh-Epiktitos, sous les pierres. Leptotrichus Cecconü, nove species. — Larnaka, Trikamo, sous les pierres. Leptotrichus pilosus, nova species. — Famagouste, sous les pierres (1 exem- plaire). Armadilloniscus (?) Cecconü, nova species. — Famagouste, sous les pierres ({ exemplaire). Philoscia elongata Dollfus. — Larnaka (salines}; Akantia; de Agh-Epiktitos à Ballapais; Famagouste (sous les pierres). | [A suivre). À. DOLLFUS. (1) Les diagnoses d’espèces nouvelles paraîtront au prochain numéro. X NOTES SPÉCIALES ET LOCALE= | | | 1 | Les oiseaux sont-ils attachés au pays natal? — M. Enjalbert ayant fait paraître dans la Feuille n° 416, un article très intéressant sur la fidélité conjugale des pigeons et hirondelles, je me permettrai, à mon tour, de présenter aux nombreux lecteurs de notre estimable publication, mon opinion à ce sujet; opinion basée sur d’incessantes observations pendant plus de trente années. En parlant des hirondelles qui reviennent, pendant plusieurs années, occuper les mêmes nids, je dirai que le fait est très connu dans nos campagnes, LEN hd, LCR ui of OR 164 Notes spéciales et locales. Voici, du reste, le résultat des observations que j'ai pu faire, sur un couple d’hirondelles rustiques qui était venu depuis deux ans bâtir un nid sous le toit de la maison que j’occupe au centre du village. Ce nid était construit sous le toit, contre le mur, et isolé de ceux des chélidons de fenêtre. Ayant réussi à capturer le couple, j'attachai à l’aile gauche du Cet de la Q un petit ruban de soie rouge, cousu sur une grande penne, contre la main. La première année, ce couple ne fit qu’une seule ponte de cinq petits, qui vinrent à bien. L’année suivante, mes deux hirondelles revinrent, leur ruban était bien pâli et bien usé; je le remplaçai par un tout neuf; elles me firent deux couvées qui réussirent très bien. Cette année, mes deux hirondelles ne revinrent pas, elles furent sans doute victimes de quelque accident pendant leur long voyage. L’hiron- delle rustique, cela est connu, arrive dans nos pays bien avant le Chelidon wrbica ; cette année, elles arrivèrent en nombre plus grand que les années précédentes, mais beaucoup de vieilles manquaiïent à l’appel, car les nouveaux couples furent longtemps avant d'essayer de bâtir leurs nids ou d’en adopter d’autres abandonnés. Presque toutes celles du village de Manonville commencèrent seulement à bâtir où à pondre dans la première huitaine de juin ; dans quelques nids encore la mère couve seulement à cette époque, 3 juillet. J’ai dit que les miennes ne revinrent pas, mais trois nouveaux couples, jeunes de l’année précédente, vinrent s'installer autour et cherchèrent à pénétrer dans la maison. J’ouvris la fenêtre d’une chambre, dans un bâtiment voisin, où j'ai placé une vitrine renfermant ma modeste collection, oiseaux, mammifères, reptiles et in- xectes; bientôt un de ces trois couples se hasarda à pénétrer dans cette chambre, mais en sortit bien vite avec un cri d’effroi. Souvent elles se perchèrent sur un fl de fer posé en travers de la fenêtre; peu à peu, elles se familiarisèrent eb s’'enhardirent à pénétrer dans le lieu, afin de chercher un emplacement pour bâtir leur nid. Le mois de mai étant fort sec, la terre humide faisant défaut, elles essayèrent de coller contre une poutre de la bouse de vache pour la construction de l’édifice. N’ayant pu y parvenir, elles se décidèrent à adopter un moyen plus expéditif pour composer le nid; elles se passèrent de bouse et de boue. Un milan royal en mauvais état se trouvait accroché par les pattes à une poutre, le dos en bas, le ventre en l’air; c’est sur les sous-caudales de la queue de cet oiseau qu’elles construisirent leur nid, composé de brins d’herbe et de plumes; le 10 juin, lorsque je le découvris, 1l y avait cinq œufs; actuellement les petits prennent des tuyaux aux ailes. l’ancien nid, placé sous le toit, près de la fenêtre, ne fut pas réoccupé. Le deuxième couple chercha à pénétrer dans notre corridor, je détachai un des carreaux du haut de là porte pour leur permettre d’entrer en tous temps. Long- temps encore, ces deux hirondelles essayèrent de fixer aux poutres un nid composé de bouse et de terre; ces substances, étant trop sèches, ne s’attachaïent: pas suffi- samment, elles finirent par y renoncer. J’attachai deux petites planchettes à une poutre contre le mur du corridor ; dans ces deux planchettes, formant boîte ouverte, mes deux hirondelles, comme celles de la chambre aux oiseaux, dès le 10 juin, y apportèrent quelques brins de paille et des plumes et la mère y déposa ses œufs qu’elle couve en ce moment. Le troisième couple n'ayant à sa convenance aucun support, trouva néanmoins de la terre humide pour bâtir son nid en face chez moi, sous le toit d’une maison, et actuellement il y a des petits qui montrent leurs têtes. Le Chelidon wrbica est, lui aussi, revenu en grand nombre; dès son arrivée, cet oiseau s’est établi dans les anciens nids et chassa après force horions les moineaux qui avaient pris place dans le petit édifice, opération à laquelle je dus intervenir pour obliger l’envahisseur à prendre la fuite. Les mères ne tardèrent pas à pondre et actuellement toute cette petite marmaille gazouillante sort déjà du berceau et va se percher en face sur les fils télégraphiques ; belle petite phalange sortant de onze nids dont trois nouveaux. C’est donc bien compris, l’hirondelle revient tous les ans au lieu qui la vit naître. Pour un grand nombre d’oiseaux il en est de même. L'oiseau sédentaire et le migra- teur reviennent tous les ans construire leurs nids, sinon dans le même buisson, quoique cela arrive souvent, mais toujours au même lieu, à 10 mètres près. Si, depuis plusieurs années, vous avez un couple fixé dans votre jardin, je suppose, tuez le père, il est presque certain que l’année suivante la mère reviendra dans le même lieu avec un nouveau mâle. Si, au contraire, vous tuez le couple, vous verrez que l’année suivante cet endroit où était fixé cette espèce sera désert. J’ai vu l’autour, Astur palumbarius, nicher pendant quatre ans sur le même hêtre, arbre énorme dominant la vallée. Ce couple ne quitta l’endroit que lorsque le hêtre fut abattu ; l’année suivante il alla s'installer à cent mètres de là, où je les tuai tous deux pour les naturaliser avec leurs petits. J’eus un couple de Sylvia atricapilla qui, pendant quatre années de suite revint nicher exactement au même endroit, dans une touffe de clématites sauvages, contre mon habitation, en pleine forêt. Notes spéciales et locales. 165 J’en dirai autant du Martin-Pêcheur, A/cedo ispida, auquel je creusai, à l’aide d’une tarière, plusieurs trous dans une carrière abandonnée, près de cette habita- tion en forêt où J'ai résidé pendant cinq ans. Aujourd’hui encore, depuis 1894, ces mêmes trous sont occupés, sinon par le même couple, au moins par les descendants. | . Cette année, en mai, un de ces trous, seul habité, contenait sept petits dont les < plumes commençaient à se montrer ; j'en pris un, mais un mal intentionné découvrit | le trou qu'il brisa à l’aide d’un couteau sans doute pour pouvoir capturer les jeunes. Dix jours après la mère adopta la deuxième galerie, y déposa également sept œufs qui subirent le même sort, la galerie fut élargie pour pouvoir y passer la main et la nichée fut enlevée. La pauvre mère Martin-Pêcheur voudrait essayer encore une troisième nichée, car au 30 juin elle avait pondu son quinzième œuf dans la même galerie; hélas, le même sort lui sera réservé ; cet endroit est fréquenté par qui ne pardonne pas au Martin-Pêcheur de se nourrir des petits fretins, chabots, épinoches, etc. J'ai vu la Buse commune, l’Epervier, le Hobereau, la Cresserelle, la Hulotte, le Troglodyte et tant d’autres, revenir tous les ans nicher aux mêmes endroits; aussi est-1l bien certain que tous sont dans le même cas. Pourquoi ces bandes innom- brables d’échassiers et palmipèdes venant du nord pour hiverner dans des contrées plus clémentes s’en retourneraient-elles avec tant de hâte, pour y nicher, aux approches de mai, dans ces contrées lointaines de l’extrême nord, si elles n’y étaient attirées par l'attraction du pays natal où, en cette saison, elles trouvent la sécurité et le bien-être nécessaire à l’évolution de l’espèce. Certains sujets sont attachés à leur ancienne demeure. Je citerai à ce propos un couple de Gecinus canus qui, après le rude hiver de 1879, vint s'installer dans une forêt de Saulxures-lez-Bulgnéville (Vosges), et adopta pour résidence d’été un vieux chêne creux. Quelques années après, un deuxième couple s'installa dans un autre chêne creux à cinq cents mètres de là au bord de la forêt. Pendant longtemps je vis en été ces mêmes couples, ou tout au moins les enfants de la même souche, nicher dans ces mêmes chênes. Je savais les faire venir à l’appel en imitant leur cri, mais je ne les tuais pas, je me procurais seulement un jeune ou deux à la sortie du nid. Depuis deux ans ces arbres sont coupés et ces intéressants et rares oiseaux pour nos régions ont disparu : malgré mes re- cherches dans la forêt, toutes les fois que je puis me rendre au pays, je n’entends plus, je ne fais plus venir à l’appel ce beau Picidé. Les Pies-grièches aussi sont très attachées au lieu qui les a vus naître. Depuis trois ans J'ai vu, et plusieurs de mes amis aussi, un couple de Zanius excubitor nicher sur le même arbuste d’aubépine, au bord d’une prairie. En 1904, au 29 mars, le premier nid de cet oiseau fut enlevé avec les six œufs qu’il contenait ; huit jours après, un second nid fut reconstruit sur une branche voisine; six œufs également y furent pondus et-vinrent à bien. Cette année, en 1905, le même couple, sans doute, a reconstruit son nid, non pas sur l’aubépine mais sur un saule voisin ; la première ponte fut également enlevée et quelques jours s'étaient à peine écoulés qu’un deuxième nid était reconstruit à vingt mètres de là; la mère y déposa également six œufs que je n'ai pu surveiller depuis, n'ayant pas le temps de m'éloigner. Depuis deux ans, le même couple de ces mêmes oiseaux niche sur le même orme de la route. De même pour la Pie-grièche d'Italie, Zanius minor, qui cette année nous est revenue fort tard, 1% juin. Pour la Pie-grièche écorcheur, Zanius collurio, elle devient rare, par le seul motif qu’elle est souvent victime du dénichage par les gamins. Il y a deux ans, un couple qui, depuis longtemps déjà, revenait dans le même canton, avait établi son nid sur un églantier, au milieu d’une haie touffue; fin mai, ce nid contenait six œufs et la mère couvait depuis un jour seulement, lorsque des gamins prirent le nid. Tous les jours je venais visiter cet endroit, je vis le larein aussitôt. Deux Jours après, quel ne fut pas mon étonnement en voyant, à quelques mètres à peine, un second nid parfaitement terminé, et huit jours après la mère commençait à couver six œufs encore lorsque le même sort lui arriva, le nid fut également brisé. Je pensais que mes Pies-grièches s’éloigneraient de ce lieu funeste; pendant plu- sieurs Jours je cherchais dans les buissons d’alentour, je ne voyais plus que le mâle et je craignais que la femelle eût été prise sur son nid ; pas du tout, elle avait reconstruit un autre nid, à vingt mètres de là, dans un buisson de cerisiers, où les gamins n'ont pu le découvrir. Cette fois le nid ne contenait plus que cinq œufs qui arrivèrent à bien. Ce fut un total de dix-sept œufs pondus par la même mère en moins d’un mois, y compris la confection des trois nids, ce qui prouve combien la nature est féconde et combien ces oiseaux mettaient d’empressement pour se donner une progéniture. Combien d’autres faits intéressants ne pourrais-je pas citer, ma plume est impuissante à rendre exactement les observations étonnantes que j'ai pu faire pendant le cours de ma vie, au milieu des bois où dans les diverses régions de la France que j'ai eu le loisir d'étudier, J'espère bientôt y revenir. Manonville (Meurthe-et-Moselle). LOMONT. 166 Notes spéciates et locales. Appréciations sur certaines plantes de la région parisienne (Région d'Etampes). — Parmi les nombreuses flores faites et parues sur la région de Paris, c’est-à-dire environ 95 kilomètres de rayon autour de Paris, bien peu nous donnent comme naturalisées les plantes suivantes : Rue, Symphoricarpus, Soude, etc. Quelques- unes de ces flores qui les indiquent ne les marquent que comme subspontanées ou : comme espèces exclues. Je ne saurais admettre la manière de voir de la plupart de ces auteurs. Pour quelques régions locales 1l se peut qu’elles soient subspontanées, mais pour d’autres elles sont bien et dûment naturalisées. Ainsi la Rue (Xuta graveolens) est bel et bien naturalisée dans la région d'Etampes, surtout dans le canton de Méréville. Les coteaux pierreux calcaires de Saclas en sont garnis, les souches ou racines ont l’épaisseur d’un bras d'homme. L'endroit favori où je l’ai vu en abondance est non loin de la petite commune d’Abbéville, sur un coteau abrupt, garni de pins du Nord et par conséquent loin de toute habitation. Elle est en compagnie de l’Æutchinsia petræa, de Coronilla minima L., de Globularia vulgaris L. Le bas du coteau se termine par un bois et une prairie spongieuse où se trouvent d’autres plantes qui feraient surtout le bonheur des bryologues : Zypnum, Bryum, Sphagnum, etc. La Rue se rencontre également sur les pentes calcaires des coteaux entre Saclas et Guillerval. Si je change de canton et que je passe dans celui d’Etampes, je retrouve également cette plante bien loin de toute habitation, sur une pente agreste, à Bouville, commune située à égale distance d’'Etampes et de la Ferté-Alais et sa présence en ce dernier lieu comme le précédent montrent qu’elle est naturalisée dans la région depuis un temps immé- morial, car m’étant renseigné auprès des vieilles gens de ces pays qui y ont passé leur unique existence, ils m'ont affirmé l’avoir toujours vue. Aussi je trouve que c’est une lacune de M. Bonnier d’avoir passé sous silence cette famille de plantes dans sa flore pour les environs de Paris. Si maintenant je passe à la Soude, c’est- à-dire à la variété (Salsola Tragus) qui a été décrite dans ce journal du 1% juin 1901 par M. L. Chayla, à qui j'avais fait part de ma découverte, elle se trouve à Etampes et surtout à Morigny, la plaine de Brières-les-Scellés, dans les champs sablonneux en si grande abondance, qu’elle se propage de plus en plus, car pendant cinq ans que j'y ai excursionné je l’ai toujours rencontrée. Le jugement que je porte sur la Rue et la Soude s’appliquent également à d’autres plantes, mais avec cette différence que le chemin de fer y joue un grand rôle comme pour Symphoricarpus racemosus, C'olutea arborescens, Genista juncea, Arlantus glandulosus, C'amelina sativa, Althæa rosea, Delphinium Ajacis. Bien d’autres plantes se trouvent naturalisées dans cette région étampoise : je pourrais en parler d’une manière aussi précise surtout pour les fougères indiquées par Mérat comme Asplenium septrionale, Ceterach officinarum qui se trouvent en effet à Etampes même. , Dans tous les cas, je me borne à ce simple exposé. Et si parmi les lecteurs de la Feurlle quelques-uns désirent de plus amples explications, qu’ils ne craignent point de me les demander. Je suis à leur disposition pour leur indiquer les endroits propres à découvrir ces plantes et même de les conduire en herborisation fructueuse soit à Etampes même ou ses environs comme Morigny, Saint-Hilaire, Saclas, Villeneuve-sur-Auvers, Bouville, Abbéville, soit à La Ferté-Alais ou Maisse. Pantin, 137, rue de Paris. L. ORGET. Abraxas grossulariata. — J’ai observé en 1895 la chenille d’Abraxas grossulariata sur le fusain du Japon dans un jardin de Cherbourg. Ces années dernières je l’ai souvent recherchée à Dijon, où le fusain est abondant, soit au jardin botanique, soit dans les jardins particuliers. Je ne l’y ai jamais trouvée. Cuisery (Saône-et-Loire). F, Proanp. Sur les variations de l’Abraxas grossulariata nourries sur Evonymus japonica. — La l'euille ayant parlé, à diverses reprises, de la capture des chenilles d'Abraæas grossulariata sur des Ævonymus japonicus, nous extrayons à ce sujet les lignes suivantes du très important mémoire de M. Arnold Pictet : /Znfluence de l’Alimen- tation et de l'ITumidité sur les variations des Papillons, in-4°, 85 p., 5 planches (Ex. Mém. Soc. Phys. H. N. Genève, 1905) : « Les feuilles de l’£Zvonymus japonicus étant voisines de celles de l’ÆZ, europæœus qui constituent la nourriture normale de cette espèce, ce n’est qu’à la troisième génération qu’on aperçoit une modification dans la coloration des papillons qui deviennent albinisants. À la quatrième géné- Notes spéciales et locales. 167 ration les individus reprennent la coloration type et quelques-uns prennent une coloration plus intense encore. Nous voyons donc, avec cette espèce, un nouveau cas d’accoutumance aux changements d'alimentation : les chenilles ne sont plus incommodées par l'Zvonymus japonicus et il y a lieu de constater que non seule- ment les papillons sont retournés à la coloration primitive, mais qu’ils l’ont égale ment dépassée; la taille qui, à la troisième génération, était inférieure à la nor- male, est devenue supérieure à la quatrième. » Et plus loin : « Nous savons qu’il faut deux générations consécutives d'élevage avec les feuilles du Fusain du Japon pour amener un commencement de modification dans la colo- ration des ailes; aussi le cycle évolutif de cette espèce, pendant ces deux premières générations, est-il semblable à celui produit sous l’influence de la nourriture nor- male. Ensuite, nous remarquons que la durée de la nymphose des individus de la troisième génération, celle qui a donné les papillons albinisants, est assez courte, après une longue vie larvaire. Tandis que les spécimens de la quatrième génération, ceux qui sont retournés au type primitif, par accoutumance, et dont quelques-uns ont pris une coloration plus intense que l’espèce type, ont, au contraire, passé par une courte vie larvaire et une longue nymphose. » Genève. Arnold PIcTEr. Rosalia alpina en Charente-Inférieure. — J'ai trouvé ce matin quatre exemplaires de Æosalia alpina, 2 Q, 2 ©, sur des troncs de frêne. Ce sont les premières que je trouve. D’après N. Cassien et Galien Mingaud (/°. des J. N., n° 244, 1° février 1891) elle vivrait sur le hëtre dans le massif de la Grande-Chartreuse et à l’Aigoual (Gard). Du Brossay (F. des J. N., n° 245, 1% mars 1891) a trouvé un seul exem- plaire dans la Loire-Inférieure sur un tronc de peuplier. KE. Monnot et C. Houl- bert, dans leur Z'ableau analytique de la famille des Longicornes (F. des J. N., n° 372, 1% octobre 1901) la signalent assez commune dans les Alpes. Plusieurs enfants à qui je l’ai montrée me la disent assez commune ici où on la désigne sous le nom d’£carlate. L’essence dominante est ici les saules (nombreuses espèces, principalement les osiers), les frênes sont en bien moins grande quantité et n'y a pas de hétres. L’indication de Fairmaire dans les C'oléoptères, Nantes, sur les saules peut fort bien être exacte et Xosalia alpina être polyphage. Je recevrai avec plaisir toute communication me permettant d’élucider cette question. Saint-Martin-de-Villeneuve (Charente-Inférieure). J. COURJAULT. À propos des Renoncules batraciennes. —— Le dernier numéro de la l'eurlle con- tenait, au sujet de ces Renoncules, un très instructif article qui nous suggère deux observations : 1° Nous avons rencontré naguère, en Limousin, le Zanunculus hederaceus, C. in- cisus Le Grand, ou du moins une forme répondant à la description qui en est donnée, toujours au voisinage des X. hederaceus et Lenormandi dont elle paraissait hybride. Il serait intéressant de savoir si l’on trouve aux environs de Vierzon les deux parents présumés ; 2 Le changement du nom linnéen À. aquatilis en À. diversifolius Gilib. enfreint la règle, particulièrement bienfaisante, formulée à l’article 56 du Code des lois de la Nomenclature botanique (1). Nous appelons sur ces deux points l’attention du notre confrère Paris. E. MaLiINvauD. Congrès et informatidbns diverses. — La treizième session du Congrès inter- national d' Anthropologie et d'Archéologie préhistoriques doit se tenir à Monaco, en 1906, sous la présidence d'honneur de M. Albert Gaudry et la présidence de M. le docteur Hamy. La session de l’Académie internationale de Géographie botanique aura lieu dans les Pyrénées-Orientales et à Barcelone, du 2 au 10 août 1905 (secrétaire, M. H. Lié- veillé ,78, rue de Flore, Le Mans). La Société Entomologique de Belgique vient de célébrer le cinquantième anni- versaire de sa fondation. (1) Cet article est ainsi conçu : « ART. 56. — Lorsqu'on divise une espèce en deux ou plusieurs espèces, si l’une des formes a été plus anciennement distinguée, le nom lui est conservé. 168 Liste des Naturalistes de France. LISTE DÉPARTEMENTALE DES NATURALISTES ET DES INSTITUTIONS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE DEPARTEMENT DE LA LOIRE Saint-Etienne. AUBRY, professeur de sciences naturelles au Lycée. BRÉMOND, commandant de gendarmerie. — Géologie. CHARVET (Henri), ingénieur civil, 5, place Marengo. — Géologie. Cucxer (Léon), 1, rue de la Loire. — Géologie, Minéralogie. DELTEL, professeur de sciences naturelles au Lycée. FAURE- PORTAFAIX, 20, place Jacquard. — Zépidoptères européens et exotiques. FavarcQ (Louis), 48, rue du Vernay. — C'oléoptères, Hyménoptères de France. FLEURETON (J.-C.), 6, rue Beaubrun. — Botanique. FERRIER, 83, rue Marengo. —— Coléoptères. FRIEDEL (Georges), professeur à l’Ecole des Mines. — Géologie. FRAISSE (Paul), place de la Badoullère. — Ornithologie. GAUTHIER-DUMONT (Pierre), 5, rue d’Arcole. — Géologie. | GraAND-Eury (Cyrille), correspondant de l’Institut, prof. honoraire à l'Ecole des Mines, 5, cours Victor-Hugo. — (Géologie, Paléontologie végétale. HERVIER (Abbé), 25, rue de la Bourse. — Botanique. HUSSON, pharmacien, 5, rue de la Loire. — Botanique. MEHIER (Camille), 6, rue Sainte-Catherine. — Côléoptères, Botanique., MINSMER (J.), capitaine en retraite, 3, avenue Denfert-Rochereau. — C'oléoptères de France. ROUGIER, professeur départemental d'Agriculture. Musée de Saint-Etienne (Palais des Arts). — Créé en 1883, par l’acquisition de la collection Eyssautier. Minéralogie, Paléontologie (classés par M. Mayençon), Paléobotanique carbonifère (Grand-Eury), Préhistoire (grotte de la Bergerie, don Penel), Herbier (classé par l’abbé Carret), Conchyliologie, Entomologie générale, Lépidoptères, Ornithologie et Mammalogie (classés par M. Fraisse), Éthnographie. Ecole des mines. — Collections de Minéralogie, Pétrographie, Paléontologie ani- male et végétale (professeur de Minéralogie et de Géologie, M. G. Friedel). AsTic (E.-Aug.), notaire, Feurs. — Coléoptères de France et exotiques. BocHEr (Abbé), curé de ’Groizet par Saint-Symphorien-du-Lay. — Botanique. CHAIGNON (vicomte de), Montbrison. — (Géologie, Paléontologie. DALVERNY, inspecteur des forêts, Boën-sur-Lignon. — Botanique, Conafères. DOMANGÉ GES conservateur du Musée, Montbrison. — Æerpétologue. Duranp (Louis), Pradines par Regny. — Géologie. GILLET (François), Izieux. — Boranique. GRANGER, ingénieur aux ÂAciéries de Firminy. — Zépidoptères de France. JAMON (Jules), Farnay par Grand-Croix. — Botanique. JANIN, pharmacien, Grand-Croix. — Botanique. MAURICE, pharmacien, Roche-la-Molière. — Botanique, C'oléoptères. MERLEY, pharmacien, place du Peuple, Roanne. — Botanique. MAUSSIER, ingénieur, Saint-Galmier. — Préhistoire. PÉLOCTEUX (Mathieu), instituteur, Saint-Thurin. — Botanique. Pouzer, pharmacien, Saint-Germain-Laval. — Botanique. PERRICHON, pharmacien, Saint-Chamond. — Botanique. PeyroON (A.-B.), curé de Boën. — Botanique de Pierre-sur-Hanute. Rimaup (François), curé de Cadore, Roanne. — Botanique. TRUBERT, professeur de sciences naturelles au Lycée, Roanne. Musée d'Allard à Montbrison. — Géologie, Minéralogie, Paléontologie (classés par M. de Chaignon). — Herbier, Reptiles, Oiseaux, Mammifères, Mollusques, In- sectes, Anthropologie (conservateur, M. Domangé). Muse archéologique de la Diana, à Montbrison. — Préhistoire, Age du bronze. Musée de Roanne. — Minér alogie et Géologie régionales. — Préhistoire. — Orni- thologie. Le Directeur Gérant, A. BO L LFUS. Lt dt tt So ot mp. Oberthür, Rennes— Paris (568-056) 5 1 CAPE LE yr *. nn ne 1er Septembre 1905 — IVe Série, 35° Année — N° 419 La deuille Des Jeunes Vaturalistes ———— X NOTICE GÉOLOGIQUE SUR LE TERRITOIRE DE MERFY (Fin) C, C2. — Le tertre en C, C?, qui borde le chemin de Chenay à Saint- Thierry, lieu dit les Brunettes, montre une longueur, en ce moment dénudée, de 30 mètres avec 3°75 de hauteur. C'est un cahot bizarre formé de grès rouge à la base, sur le sable blanc. Au-dessus on voit le calcaire, mélange de friable avec des pierres jaunâtres, crises, très dures, schisteuses et quelque peu fossilifères. La couche n'est pas horizontale; elle est parfois inclinée à 45°. | On croirait apercevoir, dans ce tertre, l'effort des vagues, qui auraient ainsi bouleversé cet ancien rivage. C3. — La gare de Merfy-Saint-Thierry est relativement récente. Elle se trouve sur le sable sparnacien supérieur. Ge sont des couches de gros sable rouge, roux, jaune, blanc gris, au-dessus desquelles se voient quelques grès isolés. C%, — Un tertre formant le talus de la route, un peu au-dessus de la gare, vers Saint-Thierrv, donne la coupe suivante : it. 110 a nO ÉANIé. 2... 1700 Rognons lacustres, fossilifères...……. BRL A LE Te RER AREA ER 020 RE niC Male 2.000... 0"20 De FOUSE: 0.0.1... ss 0705 Niveau de la route et fins débris de coquilles sparnaciennes...... 0702 1 EE MERE ER CREER pig: Ÿ Du côté opposé, au sud de la route et au-dessous du niveau : Sable fin, noirci par le contact avec les lignites....................... 0"40 Sable roux, Sparnacien supérieur, comme à la gare... 037 et plus. Cette coupe montre bien le renversement des couches sparnaciennes. On y voit le sable supérieur à la base, sous le sable coquillier; les lignites, sous le calcaire; le lacustre fossilifère, au-dessous, dans le calcaire primitif ou de première formation (1). (1) Les pierres lacustres de Merfy présentent généralement un faciès particulier." Tant qu'elles sont de médiocres dimensions, l'extérieur présente des parlies creuses, demi-Cylindriques, qui les font reconnaître à la première vue. On remarque qu'elles ont élé formées sur des corps cylindriques, ligneux ou herbacés. Elles sont fort dures au centre; elles le sont moins à la partie extérieure. CR Les pierres lacustrés de Rilly sont généralement noduleuses, tendres au centre, très dures et fossilifères à la surface. Les pierres analogues de Grauves sont très argileuses. Elles sont dures au centre et le sont moins à la surface où elles paraissent assez souvent en voie de formation. 170 F. PLATEAU. — Notice géologique sur le territoire de Merfy. FOSSILES TROUVÉS DANS CES LACUSTRES REMANIÉS Sphærium lævigatum; Paludina aspersa, Valvata inflexa; Ancylus Mathe- roni; Limnea ligritarum; Planorbis sparnacensis; Helix hemisphærica, var. et graines de Chara. YPRÉSIEN Dans l'un des fossés qui longent le chemin d'Hermonville, sur la limite du bois du Pré, il existe une petite source qui ne donne de l’eau qu’en hiver. Elle se trouve vers l'altitude 160, à l'extrême limite sud de la couche d'argile des lignites. Aussitôt après cette source, on atteint les sable$ yprésiens. Une sablière récemment ouverte montre, en D : DOË VÉLÉLAL uses ces RE SOS RSS S 0"60 Sable gris pâle, avec petites veines jaunes.......................... 1710 Dable Jaune 6e es RON RS 030 Sable gris pâle, avec petites veines jaunes...............,,........ 0765 DADle JAUNE 45... Lu. dons nee allure te 0735 Calcairé friable 4.480 hiee S RSSOSSS 0702 Sable grisâtre, au-dessous du niveau du chemin....................…. 0790 Ensemble.....;:.2… 3792 Presque en face de cette sablière, le talus opposé montre une épaisseur de quaternaire de 0*70 à 090 d'épaisseur. CALCAIRE GROSSIER Le calcaire grossier se montre peu après la sablière de l'Yprésien. Il couvre le plateau qui domine nos villages à partir de la cote 180. Les carrières qu'on y exploite fournissent la pierre à bâtir dite moellons: la partie supérieure donne des pierres employées à l'entretien des chemins. Le banc franc est pétri de coquilles; mais les bons spécimens de fossiles ne peuvent se rencontrer que dans le calcaire grossier inférieur. Celui-ci est peu développé et rarement accessible. Nous avons pu trouver, à la ferme de M. Walbaum — ancien moulin à vent de Chenay — quelques bons exem- plaires : Cardium gigas, Chlamys solea, Tritonidea interstriata. M. Calmette (Ouvrage déjà cité, Annuaire de la Marne, 1838) rapporte un sondage fait par M. Andrieux, de Pouillon, vers 1837, sur le plateau qui domine Chenay, Merfy, Pouillon, Villers-Franqueux. Il indique ce sondage de 70 à 80 pieds, avec le résultat suivant : Terre Végélaler ea LR ASE { pied 0°33 Hit-niérraileurs Lee eee 6 — 2700 Banc de calcaire grossier coquillier....…. 9 — = 3700 Rgche-< Life: 28 AMENER CERN PR EARMES 1 — 8 pouces. 250 AURA Ve TE TEE 3 — 1700 Sable rougeatre 45.20 PRIE EN URRe 6 — 200 Glaise el sable mêlés..…...….:%,.% AL à 19 — 900 41 2/3 13783 La profondeur de 70 à 80 pieds, indiquée d'abord par M. Calmetle, me paraît plus probable que le résultat de l'addition. La couche d'argile ne paraît pas avoir une forte inclinaison. La profondeur de 26 à 27 mètres doil être un minimum. QUATERNAIRE Je crois bon de mentionner les quelques lambeaux de quaternaire qu'on peut observer sur le territoire de la commune. En M, lieu dit la Solacière, se trouve la terrière du domaine des Maretz. Sos une épaisseur de terre végétale de 1"20 on trouve une terre à bâtir, sos dt de F. PLATEAU. — Notice géologique sur le terriloire de Merjy. 171 de couleur jaunâtre avec quelques petits nodules crayeux à la base. Elle est exploitée sur une profondeur de 1*30 et une longueur de 8 mètres. M1. — A la rencontre (M1) du chemin de Saint-Thierry à Macô avec celui de Merfy à Reims, le talus est à peu près à pic. À sa base, un grès spar- nacien de 3 mètres de long sur 0*75 d'épaisseur a été cassé pour l'ouverture du chemin. Ce grès est surmonté de 1*30 de terre à bâtir (Ergeron ?) et d'un peu de terre végétale. Ce terrain quaternaire existe, comme sous-sol, jusqu'au-dessus de la moitié inférieure du village. Il a été exploité autrefois, en M2, au lieu dit la Terrière. LES PUITS 1° Sur l'argile des ligniles. — Le puits Walbaum est à l'allitude 192. IT à aujourd'hui une profondeur de 4350, d'où l'altitude de la couche aquifère est à 149. Le puits Goïot, à l'altitude 175, avec une profondeur de 1% mètres, donne- rait l'eau à 161 ! Le puits de la commune de Merfy est à l'altitude 161: il à une profondeur de 5 mètres, d’où 1l résulte que la couche argileuse serait à 156. Il est probable que le puits Goïot n'a pas été creusé jusque sur l'argile. 2° Puits du village Sur le grès thanélien. — Dans la partie haute du village, on trouve l'eau sur le premier et sur le deuxième bancs de grès à tarets ; ces bancs sont recouverts d'une mince couche argileuse. La pr ‘ofondeur varie de 33 mètres à 30 et même à 25 mètres. Dans le bas du village, on trouve l'eau à 14 mètres et même à 12 mètres de profondeur. D'où il résulte que les bancs de grès se relèvent vers l'est du village. 3° Puits sur la craie. — Le puits de M. J. Benoist, à l'altitude 139, atteint l’eau sur la craie à 86 mètres de profondeur. Les puits de Maco, altitude 80, atteignent l’eau à une profondeur de 12 à 15 mètres. ADDENDA La présente Notice contient un certain nombre de petits détails qui pour- ront paraître un peu longs. Mais j'ai craint de tomber dans le défau, contraire. M. le D’ Lemoine et M. Aumonnier, dans un rapport présenté au Congrès de Reims, en 1880, signalent « au- -dessus du Conglomérat de Cernay, les » marnes lacustres supérieures ou de Chenay. » IIS n'indiquent point leur emplacement. Ces marnes formeraient un calcaire « très dur, renfermant » avec abondance des Cvelas, Planorbes, Lymnées et des bivalves d'espèces » variées. » Ni moi, ni les amateurs que je connais, n'avons pu rien décou- vrir de semblable à Chenay. C’est le principal motif qui m'a fait préciser les endroits où J'ai pu étudier ja superposition des couches. Les terrains, au nord des points €, Ct, C?, laissent voir le lacustre calcaire, soit au-dessus des lignites, soit en mélange avec eux, mais rien de tout cela ne paraît en place. Bien plus, le tertre Ci présente les diverses couches du Sparnacien dans l’ordre renversé. Reste la question des fossiles. Je n'ai pu découvrir, dans nos calcaires, aucune trace de la Physe géante, qui se trouve, au contraire, dans les nodules de Montchenot. Je suis porté à croire que nos terrains, au-dessus du Thanétien, ne sont que des couches sparnaciennes descendues des flancs du coteau ou apportées d'ailleurs, par le mouvement des vagues : c'est le Conglomérat. L'argile el les lignites en 0, O1, P, Q, D, sont les seules couches sparnaciennes qui n'ont pas été déplacées. Merfy (Marne). F. PLATEAU. x 1e À. DoLLFrus. — Liste des Isopodes terrestres. Études sur les Crustacés Isopodes terrestres de l'Europe et du bassin Méditerranéen LISTE DES ISOPODES TERRESTRES Recueillis par M. le D' CECCONI, dans l'ile de Chypre (Fin) DIAGNOSES DES ESPÈCES NOUVELLES Armadillidium t bifidum. — Corps ovale, presque lisse. Cephalon court : lobe médian de l'épistome dépassant à peine le front; lobes antennaires peu développés et très minces. Premier segment pereial présentant une duplica- Lure coxale qui s'étend sur un tiers environ de la longueur du segment. Pleotelson terminé en pointe obtuse; uropodes à base bien développée; exo- podite spatuliforme. — Dimensions : longueur, 8 millim.; largeur, 3 milli- mètres 1/4. Couleur : gris brun avec des taches claires irrégulières. F1G. 1. — Armadillidium biliduin. — Cephalon el premier segment pereial. — Coté du premier segment pereial vu en dessous (avec duplicalure coxale). — Cephalon, vu en dessous. — Antenne, — 5° segment pleonal, pleolelson el uropodes. Armadillidium halophilum. — Corps ovale, très faiblement granulé anté- rieurement. Cephalon : Icbe médian de l épistome large et dépas sant nellement Le front, qui présente antérieurement une fossette peu marquée; lobes anten- naires triangulaires arrondis. Premier segment pereial sans duplicature coxale, Pleotelson trapézoïdal, à sommet large el à angles arrondis ; uro- podes à base bien développée, à exopodite trapézoïdal. — Dimensions : lon- sueur, 8 millim.; largeur, 4 millim. Couleur : blanchâtre avec taches grises. Porcellio spalula. — Corps ovale allongé, granuleux sur le cephalon et plus faiblement sur le reste du corps. Cephalon : ligne frontale marginale inter- rompue au mieu; lobe médian {rès grand, arrondi : lobes latéraux moyens, arrondis, obliques. Antennes courtes, premier article du fouet deux fois plus court que le second. Premier segment pereial court, à bord postérieur à peine À. DoLLrus. — Liste des Isopodes terrestres. 173 FiG. 2. — Armadillidium halophilum. — Cephalon et premier segment pereial. — Cephalon vu en dessous. — Antenne. — 5° segment pleonal, pleotelson et uropodes. — UÜropode séparé. sinueux ; processus latéraux des segments 3-5 du pleon grands et assez diver- gents. Pleotelson triangulaire, peu incurvé sur les côtés, à sommet subaigu. Pleopodes (©) à exopodite ayant le sommet tronqué el un peu incurré. Uro- podes à base n'atteignant pas à la moitié du pleotelson : exopodite lancéolé court. — Dimensions : longueur, 6 millim.; largeur, 2 millim. 1/2. Couleur : fond elair avec cinq bandes foncées limitant des taches claires ; lobe frontal médian et uropodes foncés. ER 52 De LD De VERT Se Mie EEE FIG. 3. — Porcellio spatula. — Cephalon et premier segment pereial. — 5e segment pleonal, pleotelson et uropodes. — 1er pleopode (g). — Uropode. Î —— A. DOLLFUS. — Liste des Isopodes terrestres. Æ> — Porcellio carinalus. — Corps assez étroit, muni de granulations perli- formes qui forment une ligne transversale au bord postérieur de chaque segment ; le milieu de ce bord postérieur est occupé par un lubercule qui continue une saillie médiane, surtout apparente sur la partie postérieure du corps où elle est presque carénijorme. Cephalon à processus frontal médian arrondi; lobes latéraux obtusément quadrangulaires; épistome dépourvu de tubercule; fouet des antennes à premier article de moitié plus court que le second. Premier segment du pereion à bord postérieur sinueux. Pleotelson triangulaire, un peu incurvé sur les bords, à sommet subobtus. Uropodes à exopodite lancéolé, à endopodite dépassant légèrement le pleotelson. — Di- mensions : longueur, # millim., largeur, 1 millim. 1/2. Couleur : gris brun. F1iG. 4. — Porcellio carinalus. — Cephalon el premier segment pereial. oe segment pleonal, pleolelson el uropodes. Lucasius orientalis. — Corps largement ovale, un peu déprimé latérale- ment, finement squammeux et imperceptiblement granuleux antérieurement. Cephalon : bord antérieur sinueux, avec une faible saillie médiane, mais sans lobe médian distinct; lobes latéraux bien développés, obliquement arrondis. Epistome muni d'une ligne transversale sinueuse. Yeux très petits, formés d'un petit nombre d’ocelles. Antennes courtes, fouet aussi long que le cin- quième article de la tige, à premier article deux fois plus court que le second. Premier segment pereial à bord postérieur presque sans sinuosité. Pleon à processus latéraux (segments 3-5) grands et un peu divergentis. Pleotelson CE F1G, 5. — Lucasius orientalis. — Cephalon el premier segment pereial. — Cephalon vu en dessous, avec ligne transversale. — 5° segment pleonal, pleolelson et uropodes. — ler pleopode (d). À. DoLLrus. — Liste des Isopodes terrestres. 175 triangulaire, à peine incurvé latéralement et à pointe subaiguë. Pleopode (©) à exopodite formant un processus obtus. Uropodes à base très développée, cylindroïde, atteignant presque le sommet du pleotelson; exopodite lancéolé étroit. — Dimensions : longueur, # millim. 1/2; largeur, 2 millim. 1/2. Cou- leur : blanchâtre ou faiblement grisàtre. Leptotrichus Cecconü. — Corps ovale, lisse et muni de petits poils épars et courts. Cephalon à partie frontale médiane {rès proéminente et formant un processus largement triangulaire, séparé de l’épistome par une forte ligne marginale. Processus latéraux moins développés, largement arrondis. Yeux grands. Antennes courtes. Fouet à premier article trois fois plus court que le second. Premier segment pereial à bord postérieur non sinueux. Pleotelson triangulaire à peine incurvé sur les bords, à sommet subobtus. Pleopode () à exopodite se terminant en un processus recourbé en pointe. Uropodes à base égalant les 2/3 du pleotelson, à exopodite lancéolé. — Dimensions : lon- gueur, 8 millim.; largeur, 3 millim. 1/2. Couleur : gris clair muni de trois bandes longitudinales et de taches d'un gris plus foncé. F1c. 6. — Lepiotrichus Cecconi. — Cephalon et premier segment pereial. Cinquième segment pleonal, pleolelson et uropodes. — Pleopode (g). — Uropode. 176 À. DoLLFus. — Liste des Isopodes lerrestres. Leptotrichus pilosus. — Corps lisse, muni de poils bien apparents sur tout le corps, mais surtout antérieurement. Cephalon à partie frontale médiane largement arrondie, séparée de l’épistome par une ligne marginale très nette, mais moins large que dans l'espèce précédente; processus latéraux peu déve- loppés, obliques. Yeux moyens. Antennes courtes ; fouet à premier article plus de deux fois plus court que le second. Premier segment pereial à bord postérieur faiblement sinueux. Pleotelson triangulaire, à sinuosité latérale peu marquée et à sommet subaigu. Uropode à base dépassant les 2/3 de la longueur du pleotelson, à exopodite lancéolé. Dimensions : longueur, 7 milli- mètres; largeur, 3 millim. 1/2. Couleur : fauve clair uniforme. F1G. 7. — Leplotrichus pilosus. — Cephalon et premier segment pereial. — Cephalon (vu en dessous). — Cinquième segment pleonal, pleolelson et uropodes. (?) Armadilloniscus Cecconi. — Corps étroit, un peu déprimé latéralement, muni de côtes longitudinales pointillées et très apparentes. Cephalon jorte- ment bombé el même conique, muni de deux grands lobes latéraux quadri- latères. Yeux absents. Antennes ? Premier segment pereial à côtés déprimés, encadrant les processus céphaliques; bord postérieur un peu sinueux. Angles postérieurs des derniers segments pereiaux peu développés. Pleon à seg- ments 2-3 munis de processus divergents, ceux du quatrième segment sont beaucoup moins grands, et le cinquième segment en est privé. Pleotelson ? Uropodes à baise cylindrique allongée et poilue du côté extérieur; appendices? — Dimensions : longueur, 2 millim. 1/2, largeur, 1 millim. Couleur : blan- châtre avec pointillés grisâtres. À. DoLLrus. — Liste des Isopodes | es | 177 2 Ve F1G. 8. — Armadilloniscus Cecconii (?). — Cephalon et premier segment pereial. — Partie RU du corps. [C’est avec doute que je rapporte au genre Armadilloniscus cette minuscule et si curieuse espèce dont je n'ai vu qu'un exemplaire incomplet, sans an- tennes, et dont la partie postérieure du corps est en mauvais état.] Paris. Adrien DOLLFUS. L'IF MIOCÈNE DE JOURSAC (Cantal) Sur un cas d'intervention des caractères histologiques de leur épiderme dans la détermination des feuilles fossiles. La feuille étudiée dans cette note m'a été envoyée des argiles pontiennes de Joursac, près de Murat, par M. Pagès-Allary, l'infatigable et toujours heureux chercheur auquel la paléontologie et la préhistoire cantaliennes doivent tant d'intéressantes découvertes. Lorsque j'ai fendu le bloc d'argile qui contenait cette feuille, l'une des plaques ainsi obtenues la recelait en nature, tandis que l'autre en portail le moulage en creux. Sous l’action de l'air, la feuille se détacha de son sup- port. Je pus en recueillir de larges fragments et les monter, sur une lame, au baume du Canada. D'autre part, les deux plaques argileuses, dépouillées de la matière organique, m'ont permis d'examiner, sous forme d'empreinte et de contre-empreinte, la morphologie du recto et du verso de la feuille. Je me suis, par suite, trouvé en possession des éléments mêmes qu'aurail pu moffrir, pour l'étude, une feuille vivante. Longue de 25 millimètres, large de 3, la feuille fossile de Joursac est plate, linéaire, très fortement falquée et même recourbée vers la base, où elle se termine en un court pétiole, brusquement rétrécie vers le haut en une pointe triangulaire et dépourvue de mucron. Sa nervure médiane est visible sur les deux faces. Parmi les Conifères, auxquels elle appartient évidemment, la forme de son sommet, et une autre considération exposée plus loin, m'ont semblé exclure le groupe des Abiétinées au profit de celui des Taxinées. Chez ces dernières, l’hésitation peut se produire entre les genres Torreya, Cephalotarus et Taxus. PARENT AR 4 178 P. MARTY. — L'Ij miocène de Joursac /Cantal). 1.3.5, 7: If fossile du Miocène supé- rieur de Joursac (Cantal). — 2, 4, 6: Taxus baccala L. actuel. 1-2 : Feuilles grand. nat. — 3-4: Pa- renchyme foliaire. — 5-6 : Epiderme de la face inférieure avec files de stomates bordés par quatre cel- lules. — 7 : Jeune ramule avec chatons mâles encore fermés. « Chez Taxrus, dit Schenk (1), le sommet de la feuille est brièvement acu- miné, la nervure visible sur la face supérieure et sur la face inférieure ; chez Cephalotaxus, la feuille est carénée sur sa face supérieure et se termine à peu près en pointe; chez Torreya, eHe est fortement pointue, la nervure ne ressort ni sur la face supérieure ni sur la face inférieure. » D'autre part, Schimper (2) précise en ces termes la diagnose foliaire de VIF : « Folia subdislicha, coriacea, linearia, breviler mucronulala, medio costata, utroque latere cosltæ serialim stomaligera, brevipedicellata, pedi- cello semilorlo. » Par sa forme linéaire, son brusque rétrécissement terminal, son court pétiole et sa nervure médiane visible sur les deux faces, la feuille de Joursac concorde — sauf pour ce qui est du mucron terminal, caractère peu fixe — avec les diagnoses génériques des feuilles d’'If qu'on vient de-lire, et cela à l'exclusion de celles de Torreya et de Cephalotaxus. Toutelois, aucune feuille d'If vivant ne m'a montré — et de beaucoup s’en faut — une falcation aussi prononcée que celle du fossile; et il serait possible, d'autre part, que la com- pression subie par l'argile de Joursac après son dépôt ait eu pour résultat de faire saillir la nervure médiane aux deux faces de la feuille alors qu'ini- tialement cette nervure aurait pu ne se montrer que sur l’une des faces. Cette hypothèse était d'autant moins à négliger que le dépôt de Joursac offre de nombreuses preuves d’une telle compression. Je mentionnerai en parti- culier, à ce point de vue, un fruit d'Abronia Bronniü Laur., celte curieuse Nyclaginée que mon savant ami, M. Laurent (3), a si ingénieusement inter- (1) Trailé de Paléontologie, par Karl-A. Ziltel. Partie IT : Paléophytologie, par W.-Ph. Schim- per el A. Schenk. Traduction Charles Barroiïis; Paris, Doin, 1891, p. 262. (2) W.-Ph. Schimper, Trailé de Paléontologie végétale, Paris, Baillière, 1869, t. IT, p. 350. (3) L. Laurent, Flore pliocène des cinériles du Pas-de-la-Mougudo et de Saint-Vincent-la-Sabie (Cantal). — (Annales du Musée d'Histoire nalurelle de Marseille; Marseille, Moullot, 1904-1905, t. IX, 1re partie, pp. 161-178). P. MARTY. — L'If miocène de Joursac (Cantal). 179 prétée pour les cinérites de la Mougudo. Le fruit en question montre à Joursac une nucule absolument plane alors qu'à l’état vivant et dans les cinérites cet organe est toujours fusiforme. Les déterminations paléontologiques, si souvent contestées, exigent, pour être admissibles, qu’on en élimine tous les facteurs d'hésitation et de doute. Il m'a donc semblé, en présence des possibilités qui viennent d'être sug- gérées, et malgré Sa quasi identité avec les feuilles de lFIF actuel, ne pas devoir attribuer la feuille fossile de Joursac au genre Taxrus sans utiliser tous les caractères diagnostiques qu'elle est susceptible d'offrir à l'examen, et cela d'autant plus que de Saporta (1) a signalé jadis un Torreya, d'ailleurs fort douteux, dans les cinérites du Cantal. « Deux caractères, dit Schenk (2), servent surtout d’une façon décisive pour la détermination des feuilles : leur forme, y compris la disposition du bord et le parcours des faisceaux conducteurs, et ensuite l’existence ou l'absence du pétiole, puis la texture, et enfin la formation épidermique quand elle est conservée. L'étude de la structure de l'épiderme ou plutôt de la culi- cule des feuilles fossiles, a été assez négligée, bien qu'elle puisse, le cas échéant, être utilisée pour la détermination. » La feuille fossile de Toursac étant conservée en nature sauf en ce qui touche sa nervure — j'ai cru devoir faire l'étude de son parenchyme et de l'épiderme de sa face inférieure. Les cellules parenchymateuses, allongées, disposées en files, ne m'ont paru différer en rien de celles de notre If mdigène et actuel. On sait que les organes des plantes, dans le cours de leur développement, passent, en général, par deux périodes successives : dans la première, les cellules qui en forment la substance se multiplient en restant courtes et peu différenciées: dans la seconde, leur multiplication ayant cessé, ou à peu près, elles suivent, par leur allongement graduel, l'accroissement progressif en longueur que subit la partie où elles se trouvent. Le fait que les cellules parenchymateuses de la feuille de Joursac présentent un diamètre longitudimal en moyenne triple de leur diamètre transversal indique qu'il s’agit ici d'un organe adulte, c'est- à-dire parvenu à son entier développement. L'étude de l’épiderme de la face inférieure de cette feuille est beaucoup plus intéressante que celle de son parenchyme. J'en examinerai d’abord les cellules, puis les stomates. D'une façon générale, les cellules épidermiques sont souvent disposées sans ordre appréciable sur les organes dont le développement s’est opéré à peu près avec la même énergie dans tous les sens. Leur contour est alors fréquemment sinueux. Au contraire, sur les organes qui se sont développés en longueur plus qu'en largeur, ces cellules s’allongent dans le même sens, en raison de la croissance longitudinale de ces organes: généralement même, dans ce cas, elles sont allongées en files longitudinales. TT en est ainsi des cellules épidermiques de la feuille de Joursac. La disposition en files v est évidente et le diamètre longitudinal l'emporte presque toujours sur le dia- mètre transversal. Cette observation concorde avec ce que montrent les cellules parenchymateuses du même organe. _Les cellules épidermiques des végétaux vivants sont presque toujours dé- pourvues de toute matière solide. Celles de la feuille de Joursac sont, au con- traire, tapissées de sphérules un peu allongées et formées d'une substance opaque et brune. Je crois que ces sphérules ne sont pas de nature orga- (1) De Saporta, Sur les caractères propres à la végétation pliocène (Bull. Soc. géol. de France, 3° série, t. I, 1872-73). (@) Loc. cit., p. 385. ER Pr nique mais qu'il s'agit de petits dépôts d'oxyde de fer sur les parois internes des cellules. L'oxyde de fer concrétionné est très répandu dans les es de Joursac. Il reste à examiner les stomates de la face inférieure de la feuille. Peut- être convient-il de rappeler d'abord qu'un stomate type est constitué par deux cellules réniformes, soudées par les deux extrémités de leurs arcs et tenant aux cellules de l’épiderme par leurs faces convexes. « Les côtés con- caves, dit Duchartre (1), auquel j’emprunte la plupart de ces détails, laissent entre eux une fente en boutonnière qui est l’ostiole. Cette fente établit une communication libre entre l'extérieur et une cavité ou chambre située immé- diatement sous le stomate et nommée, de là, chambre sous-stomatique, chambre respiratoire, chambre aérienne. » Chez presque tous les végétaux, les stomates ont cette constitution simple et les cellules qui les bordent sont au nombre de deux seulement. Mais chez quelques-uns, aux deux cellules mères du stomate viennent s'ajouter deux cellules annexes. La plupart du temps, ces cellules annexes s'appliquent en dehors des cellules mères et sont dirigées parallèlement à celles-ci, qu’elles flanquent en quelque sorte, de façon que l’ostiole reste toujours délimité par deux cellules. Dans quelques espèces, il n'existe qu’une cellule annexe, contre un des côtés ou à une extrémité du stomate. Moins fréquemment encore, les deux cellules annexes sont situées aux deux extrémités du stomate, c'est- à-dire terminales. Enfin, le cas le plus rare est celui où il existe plus de quatre cellules stomatiques, lesquelles sont alors presque toujours disposées en cercle autour de lostiole. La rareté, dans le monde végétal, des espèces à stomates bordés par plus de deux cellules, constitue donc, de ce fait même, un élément diagnostique d'une réelle valeur. Or, ce caractère existe, aussi net-que possible, dans la feuille fossile de Joursac. Les stomates, disposés en files et très nombreux, y sont bordés de quatre cellules réniformes, fortement arquées sur leur face externe, à peine arquées sur leur face interne. Lorsqu'elles sont toutes quatre de même gran- deur, le contour du stomate est plus ou moins circulaire et celui de l’ostiole carré. Lorsque, au contraire, les deux cellules annexes et terminales sont plus petites que les deux cellules latérales ou cellules mères, il en résulte un contour elliptique pour Île stomate et rectangulaire pour l’ostiole. Les deux types coexistent dans l’épiderme du fossile. Ces caractères, très remarquables par leur rareté, que montre la feuille fossile de Joursac, je les ai retrouvés, strictement identiques, dans l’épiderme de la feuille du Tarus baccata, dont les cellules épidermiques et parenchyma- teuses concordent en outre de tous points avec celles de l'organe des argiles cantaliennes. Restait à savoir si pareille concordance n'existe pas entre le fossile et d’autres Taxinées. Je dois à l’obligeance de M. le professeur Costantin et de M. Bois, du Muséum de Paris, les matériaux qui m'ont servi à ce contrôle. Son résultat a été négatif. Dans mes nombreuses préparations de Torreya myristlica et T. taxifolia, de Cephalotarus drupacea et C. Fortunei, je n'ai rien vu de semblable à ce que montre l'If. Chez les espèces que je viens de citer, les stomates, très rares pour Torreya, très abondants pour Cephala- laxus, m'ont toujours paru du type normal à deux cellules. Ainsi donc l’étude histologique vient apporter à l'étude de morphologie externe la confirmation cherchée et permet d'attribuer en toute certitude au genre Tarus le fossile qui fait l’objet de cette note. 180 P. MARTY. — L'Ij miocène de Joursac /Cantal). (1) Duchartre, Eléments de Botanique; Paris, Baiïllière, 1885. Les Sel ju 2Eal P, MARTY. — L'If miocène de Joursac /Canlal). 181 Ïl reste à le spécifier. Dans son Traité général des Conifères (1), Carrière reconnaît huit espèces d'Ifs. Je crois inutile de les énumérer, car, non seulement l’auteur ramène, par la suite, chacune de ces prétendues espèces au type Taxus baccata L., mais encore il prend soin de dire explicitement, à propos de ce dernier « Habite à peu près dans toutes les parties de l'Europe: dans diverses parties de l'Asie ; on le rencontre en Grèce, dans le Caucase, en Angleterre, etc.: il s’avance dans la Scandinavie jusqu'au 61° degré. Il est représenté en Chine, au Japon, en Californie, au Canada, dans l'Himalaya, etc., etc, soil direc- lement, soit par des formes qui en diffèrent à peine. » Si les prétendues espèces actuelles du genre sont à ce point voisines qu'on ne saurait les distinguer sûrement entre elles, à plus forte raison serait-il illusoire de vouloir rapporter le fossile de Joursac à l’une de ces formes plutôt qu’à l’autre. Je l’inscris donc simplement sous le nom de Tarus bac- cata L., me bornant à faire ressortir le caractère falqué de la feuille des argiles cantaliennes, encore que chez lIf actuel ce caractère existe aussi, parfois très net, — bien qu'à un degré moindre, — témoin le terme de compa- raison, provenant des cultures de l'Ecole forestière de Nancy, que j'ai pu figurer en regard du fossile, grâce à la toujours parfaite obligeance de M. Fliche, auquel je dois cet échantillon. La falcation de la feuille de Joursac ne saurait, d’ailleurs, porter atteinte à la détermination que je propose, car elle paraît être, non l'expression d'un état morphologique constant, mais celle, soit d’une anomalie individuelle, soit plutôt d’un accident de fossili- sation. M. Pagès-Allary m'a, en effet, envoyé récemment de Joursac un très jeune ramule de Conifère que je crois de nature à confirmer cette détermi- nation. Il porte deux chatons axillaires, simples, subglobuleux, qui, bien que non encore épanouis, concordent absolument, par ce qu’on en voit, avec les chatons mâles, en voie de développement, de notre If commun. On y voit aussi deux feuilles qui ne se distinguent de celle qui fait l’objet de cette note que par une falcation beaucoup moindre, établissant par là le trait d'union entre la forme fossile et la forme vivante. Ce ramule offre, en outre, un autre caractère intéressant. Son axe porte les sillons de décurrence pétiolaire qui, normaux chez les Taxinées, n'existent pas chez les Abiétinées, ainsi exclues une fois de plus du champ des investigations. L'ensemble de faits et de déductions qui viennent d'être exposés me paraît suffisant pour permettre d'affirmer l'existence du Tarus baccata L. dès le Miocène supérieur. On a signalé un certain nombre de Tariles, de Taxorylon et même de Taxus fossiles. Il convient de rechercher si aucun d'eux ne peut être assimilé à l'If actuel. De Saporta et Marion (2) disent : « Les Taxées particulièrement, compre- nant les genres Taxrus, Torreya et Cephalotarus. actuellement confinés exclu- sivement à l’intérieur de la zone boréale, se montrent dans les régions po- laires bien plus tôt qu’en Europe, où rien, jusqu'ici, ne dénote leur existence dans les formations plus anciennes que la mollasse miocène. » Mais cette Opinion ne semble pas admise par Schenk. « On désigne, dit cet auteur (3), sous le nom de Taxites (Brongt. emend.), des restes de rameaux et de feuilles du Tertiaire (Miocène) qui se rapprochent de ceux du genre vivant Tarus... M. Heer décrit T. validus, du Miocène de Samland; T. microphullus Heer. d'Alaska, Massalongo, T. Eumenidum, à Sinigaglia. M. Nathorst mentionne (1) Paris, 1867, t. II, pp. 731 et suivantes. (2) De Saporta et Marion, L'Evolution du règne végétal; Paris, Alcan, 1885, t. I, p. 153. (3) Schenk, loc. cit., p. 260. 182 P. MARTY. — L'If miocène de Joursac (Cantal). T. longifolius Nath., du Rhétien de Hogänäs et d'Helsinghorg; T. brevifolius Nath.; T. laxus Phill., de lOolithe d'Angleterre, et une espèce de Taxites du Tertiaire de Mogi, au Japon; Taxites pecten Heer, des couches de Patoot, du Groënland, semble être un fragment de feuille d’une Cycadée. On doit exclure Taxites vicentinus Massal. et T. Massalongi Zigno, du grès bigarré de Re- coaro, de même que T. Langsdorfü Brongt., T. Rosthorni Ung. et T. Phlege- loneus, Unger, qui appartiennent au Sequoia Langsdorfi Heer. D’après les dessins donnés, les graines de Taxites des lignites de Vettéravie, décrites par M. Ludwig, ne peuvent guère appartenir à ce groupe. » D'autre part, on à désigné sous le nom de Taxoxylon un groupe de bois fossiles de Conifères rappelant le bois des Taxinées. Mais, après revision, Schenk n’en admet qu'un, et encore ne peut-on savoir s’il s’agit d'un Taxus, d'un Torreya ou d'un Cephalolaxus. Ni les Taxus, ni les Taxites, ni les Taxo- xylon décrits par divers auteurs ne permettaient donc, jusqu'ici, d'affirmer l'existence tertiaire du genre Taxus. Par contre, des graines incontestées de Taxus baccala ont été recueillies dans les charbons inter-glaciaires de Durnten. | Il en résulte que le seul If tertiaire actuellement connu est celui que nous ont livré les argiles de Joursac. L'âge de ces argiles est fixé avec la plus grande exactitude. De Saporta (1), M. l'abbé Boulay (2), et moi-même (3), en avons fait connaître 75 espèces végétales. Mes dernières recherches, encore inédites, ont porté ce nombre à 84 espèces, faisant de Joursac le plus riche gisement français, de la base du Miocène au sommet du Pliocène. Or, le caractère de cette flore est nette- ment pontien. La paléontologie des Mammifères vient d’ailleurs corroborer directement ici les données de la paléontologie végétale. M. Boule (4) a signalé à Joursac Dinotherium giganteum Kaup, Rhinoceros Schleiermacheri Kaup, Hipparion gracile Kaup, c’est-à-dire. des espèces caractéristiques d'Eppels- heim, du Mont-Luberon et de Pikermi. L'If, qui existait dans le Cantal au Miocène supérieur, ne s’y trouve plus aujourd’hui à l’état spontané. Son élimination est d'autant plus inexplicable que, réintroduit dans les cultures, il se naturalise très vite, et que plusieurs espèces de la flore de Joursac font encore partie de la végétation mdigène et forestière de la Haute-Auvergne. Pierre MARTY. ) De Saporta, in Boule, Le Cantal miocène, Paris, Béranger, 1896-97. ) M. l'abbé Boulay, Flore pliocène du Mont-Dore; Paris, Savy, 1892. ) P. Marty, Flore miocène de Joursac; Paris, Baiïllière, 1903. ) (1 (2 1) 24 (4) M. Boule, Le Cantal miocène. 3 1 (2 SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE L'HELIX ASPERSA Müller Le dernier numéro de la Feuille (1) a appelé l'attention des naturalistes sur la géonémie de l'Helix aspersa Müller. Cette espèce, véritablement cos- mopolite, a été récoltée en un nombre considérable de localités fort éloignées les unes des autres; cependant aucun recensement de ces localités n'a été fait jusqu'ici, bien qu'un très grand intérêt s'attache à la connaissance exacte (1) Feuille des Jeunes Naturalistes, IVe série, 35e année, n° 417, 1* juillet 1905, p. 146. L. GERMAIN.— Sur la distrib. géograph. de l'Helix aspersa Müller. 183 de la distribution géographique des animaux. Je me contenterai, dans cette courte note, de relever quelques indications bibliographiques concernant l'habitat de l’Helix aspersa, hors de l'Europe, et d'indiquer la provenance exacte des échantillons exotiques de cette espèce conservés dans les collec- tions du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. L'Helix aspersa est incontestablement un mollusque à tendance méridio- nale (1) : c’est, en effet, dans le Midi de la France, en Italie, en Espagne (2), en Portugal et même en Algérie qu'il est le plus répandu et qu'il atteint ses plus grandes dimensions. Lorsqu'il remonte vers les régions plus septentrio- nales, il diminue de taille et peut même présenter des variétés remarquables par leur petitesse. Tels sont, par exemple, les Helix aspersa var. minor, signalés par LOCARD aux environs de Lagny (Seine-et-Marne) (3) ou encore les échantillons provenant de Boulogne-sur-Mer (4) et des environs de Paris, conservés au Muséum d'Histoire naturelle, qui ne mesurent, parfaitement adultes, que 20 millimètres de diamètre sur 19 millimètres de hauteur, leur taille étant ainsi plus petite que celle de l’Helix nemoralis L. L'Helix aspersa est très répandu dans le Nord de l'Afrique : au Maroc (5), en Algérie (6) et dans toute la Régence de Tunis (7). Il y atteint des dimensions considérables; les plus gros individus proviennent des régions désertiques de l'extrême Sud {Collections du Muséum : échantillons provenant de l'expé- dition scientifique de l'Algérie] et sont en outre remarquables par leur test robuste et leur coloration d’un brun jJaunacé pâle, en quelque sorte mimé- tique du sable du désert. Dans certaines localités du Maghreb (8) l'Helir aspersa manifeste nettement une tendance à l'allongement de la spire. Sa coquille présente alors une certaine ressemblance avec l'H. Mazzuli de Sicile, ressemblance encore accentuée par la striation plus forte du test. Le même phénomène s’observe en Corse, ainsi que l’a fait remarquer le commandant CAZIOT (9). Ce même Helix aspersa a été recueilli en Syrie, aux environs de Saint- Jean-d'Acre [OLIVIER, in Collection du Muséum] et en Asie-Mineure, près d'Alep (10). Dans ces deux derniers cas, les échantillons sont semblables à ceux d'Algérie. Le Muséum possède encore deux individus de cette espèce (1) Le centre de dispersion de celte espèce est fort difficile à préciser puisqu'on ne possède aucune donnée géologique sur ce type à l’époque quaternaire dans aucun pays (LocarD (A. — Etud. variat. malacol. bassin Rhône, I, 1880, p. 197). (2) HipALGo (Catalogo iconogr. y descript. de los Molluscos terr. España, Portugal y Los Baleares, 1875, 1884), a figuré (pl. XII, fig. 107) une variété minor de l’Ielix aspersa (haul.. 25 millim.; diam., 23 millim.). De telles coquilles sont exceptionnelles dans la péninsule ibérique où cette espèce alteint généralement 38-43 millim. de diamètre pour 38-40 millim. de hauteur. Cf. LocaRD (A.). — Conchyl. portugaise. Les coquilles terr. des eaux douces et saumäâtres, 18%, p. 36. (3) LOCARD (A.). — Contrib. faune malacol. franç. II. Mollusques envir. Lagny, 1881, p. 13. (4) Collection Ferussac, 1837. Cette variété minor a été figurée par Ferussac lui-même : FERUS- sac et DEsHAYES. — list. nalur. génér. et partic. des Mollusques, pl. XVIII, fig. 12. (5) MORELET. — Faune malacol. Maroc, in Journ. de Conchyliol., vol. XXVIII, 1880, p. 5. — PaLLaARY (P.). — Deux. contrib. élude faune malacol. N.-Ouest Afrique, in Journ. de Conchyl., 1898, n° 2. (6) BOURGUIGNAT (J.-R.). — Malacol. terr. fluv. Algérie, 1, 1864, p. 101, pl. VII, fig. 1-6. (7) BOURGUIGNAT (J.-R.). — Hist. malacol. régence de Tunis, 1868, p. 11. (8) Notamment dans une couche de travertlin de l’île de !4 Galile (D° Issel) et aux environs de Aïn-Draham et de Fedj-Saha en Kroumirie (LETOURNEUX et BOURGUIGNAT. — Prodrome malacol. Tunisie, 1887, p. 5). (9) CazioT. — Mollusques terr. fluv. viv. Corse, 1902, p. 244. Moquin-Tandon avait déjà décrit et figuré, sous le nom de var. crispala, une coquille de forme semblable. Il signale cette variété aux environs de Corte, d’après BLAUNER (MOQUIN-TANDON. — Hist. moll. terr. fluv. France, 1121695; D. 19, pl. XIII, fig. 30). (10) Collection Ferussac, 1837. CIE TA 184 L. GERMAIN. — Sur ia distrib. géograph. de l'Helix aspersa Müller. a ——— recueillis en 1837 par ROBERT au Sénégal, qui ne diffèrent en rien de ceux de France; enfin M. CHEVALIER a rapporté, de sa mission au lac Tchad et au bassin du Chari, un individu absolument typique d’Helix aspersa provenant des bords de la Casamance (janvier 1900). Les îles de la côte ouest de l'Afrique nourrissent également cette espèce; elle est acclimatée depuis fort longtemps sur l’aride ilot de Sainte-Hélène, puisque EYDOUX et SOULEYET ont pu, en 1837, en rapporter de nombreux échantillons au Muséum. Ceux-ci sont de taille plus petite que les individus de France; ils présentent en outre un test plus épais et un galbe plus élevé. Si l’Helix aspersa paraît peu répandu aux îles Madère (1), il est, au con- traire, abondant aux îles Canaries (2). M. le docteur L. JOUBIN, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, en a rapporté, en 1904, lors de la dernière campagne océanographique du prince de Monaco, de nombreux et beaux exemplaires. [ls sont de petite taille, leur spire est un peu élevée, et leur test, orné de stries flexueuses un peu fortes, est assez mince, contrairement à ce qu'on observe sur les échantillons provenant de Sainte-Hélène. C’est surtout en Amérique que l'Helix aspersa s'est abondamment natu- ralisé, et il est possible de retrouver cette espèce dans un nombre considé- rable de localités échelonnées depuis les Etats-Unis jusqu'à La Plata. Evidemment introduit avec les marchandises d'exportation, notre vulgaire escargot gris a proliféré volontiers, gagnant de proche en proche et s’ins- tallant définitivement sur le continent américain, en n’y subissant d’ailleurs que des changements insignifiants puisqu'il y reste, toutes proportions gardées, moins polymorphe qu'en France. Comme dans notre pays, l’Helir aspersa varie surtout quant à la nature de son test, plus ou moins épais suivant les milieux où vit l'animal (degré d'humidité, température, abon- dance plus ou moins grande du calcaire, ete...). BINNEY, dans son grand ouvrage sur les Mollusques terrestres des Etats- Unis, n’avait d’abord signalé l’Helix aspersa que sur la partie nord du versant atlantique des Etats-Unis (3). De là, gagnant d’abord le sud de la côte (Char- leston, côtes de la Floride, la Nouvelle-Orléans, etc.) (4), il a enfin essaimé vers le centre du continent (5), où sa présence avait déjà été signalée par COOPER (6), qui rappelle, en passant, comment ce même Helix fut introduit, par les marins, aux îles Sandwich (7). Tout dernièrement, à la fin de l’année 1904, M. VAILLANT a adressé, au Muséum d'Histoire naturelle, des échantillons parfaitement identiques à ceux d'Europe, recueillis dans le jardin public de Chapultepec (Mexique). (1) L'Helix aspersa a été plusieurs fois signalé aux îles Madère, mais CASTELLO DE PAïva n’en pas mention dans sa Monogr. Mollusc. ter L insularum Maderensium, in Mém. acad. sc. Lisboa, IV, 1867. (2) His _ Revis. faune Canaries, 1872, p. 69. — MABILLe (J.). — Faune Malacol, Canaries, in Nouv. Archiv. Muséum Paris, 2e série, VI, 1884, p. 232. IL existe en outre, au Muséum, un exemplaire d'J1. aspersa des îles Canaries provenant de la coll. Ferussac. (31 BINNEY. — The terrestr. air breath. Molluks Unit-St. and adjac. territ. of the North- America, vol. 1, Boston, 1851; chapil. V, pp. 99-140. On remarquera que dans le tableau donné par Binney (loc. cil., p. 109), il n’est signalé aucune espèce européenne introduite dans la région pacifique seule, ce qui montre, jusqu'à l'évidence, que tous les mollusques acclimatés aux Etats-Unis ont élé transportés avec les marchandises venues d'Europe. c 4) BINNEY. — Loc. Cil., L. IT, p. 116. (5) BiNNEy (W.-G.). — À supplement of the Jifth vol. of the terr. air breath, elc…., in Bull. Museum compar. Zool. Cambridge, IX, décembre 1883, p. 164, et 2e suppl., in même recueil, 2e série, I, part. 1, juin 1881, pp. 11-25. (6) COOPER. —— West coast pulmonate fossil and living, in Proceed. californ. acad. of sc., XIII, 1886, p. 24 et p. 46. (7) Voy. à ce sujet Amer. journ. of Conchol., V, 1870, p. 211. L. GERMAIN. — Sur la distrib. géograph. de l’'Helix aspersa Müller. 185 Le lieutenant EYRIÈS, qui séjourna à Cayenne de 1852 à 1856, recueillit l’'Helix aspersa bien typique dans les jardins de la ville (1). La même espèce habite aussi les forêts de l'intérieur, ainsi qu'en témoignent les échantillons de la collection Ferussac (2) conservés au Muséum de Paris. Plus au sud, ce même Helix aspersa a été récolté aux environs de Rio-de-Janeiro (3), à Montevideo (4), à Buenos-Ayres, où il présente une coquille un peu plus déli- cate (9), etc. Les indications précédentes montrent avec quelle facilité S'acclimate notre vulgaire escargot gris (6). Il est bien peu d'espèces terrestres possédant aujourd'hui une aire de dispersion aussi étendue. Evidemment, le nombre des espèces cosmopolites est grand et tend, par suite des échanges commer- claux toujours plus actifs, à s’accroitre dans de notables proportions (7), mais ces introductions n'intéressent généralement qu'une aire territoriale bien autrement restreinte. Sans sortir de la faune européenne, le Cochlicella barbara L. (8), dont le centre d’origine est le bassin méditerranéen et, plus Spécialement, le bassin occidental, remonte bien jusque sur les côtes de l'Angleterre et même de la Suède et de la Norwège, mais, introduit plusieurs fois aux Etats-Unis, il a rapidement disparu (9). Il en est de même des espèces suivantes, introduites à plusieurs reprises en Amérique, mais également éteintes : Hyalinia cellaria Müll., ÆH. alliaria Mill, Bulimus obscurus Müll., Helix pisana Müll., HA. arbustorum L., H. lactea Müll., H. variabilis Hransetlc, etc. (10). Les Helir nemoralis L. et H. hortensis Müll. sont bien aussi acclimatés d'une manière définitive en Amérique (11), mais ils sont localisés aux Eltats- Unis et n'ont jamais été, que je sache, signalés en Afrique ou en Asie. L'Helix aspersa se révèle donc à nous comme une des rares espèces essen- tiellement cosmopolites et dont l'organisme s'adapte merveilleusement aux conditions d'existence les plus diverses; à ce point de vue létude de la géo- némie de ce Mollusque, étude que M. E. PACOTTE se promet d'entreprendre, sera des plus instructives à bien des égards. Paris. Louis GERMAIN. (1) DrouËr (H.). — Mollusq. lerr. eau douce Guyane française, in Mémoire Soc. acad. Aube, XXIII, 1859, p. 351, tirage à part, p. 55. (2) FERUSsAC avait reçu les échantillons dont il est question ici de Howr, vers 1837. (3) Collection Ferussac, au Muséum de Paris (1837). (4) DALL. — Proceed. Unit.-States nation. Muséum, XII, 1889, p. 299. (5) SENONER. — Notes malacol., in Ann. Soc. malacol. Belgique, IV, 1869, à part, p. 5. (6) Il faut remarquer que dans tous les cas cités précédemment, il s'agit d’un acclimatement définitif et non seulement de coquilles récoltées mortes ou de colonies n’ayant pas proliféré, comme j'en ai signalé ailleurs de nombreux exemples. (7) LocaRD (A.) et GERMAIN (L.). — Sur introduction esp. méridion. faune malacol. envir. Paris, in Ann. Acad. Lyon, 1904. (8) C'est le Cochlicella acula de la plupart des auteurs. (9) BINNEY. — Loc. supra cil., vol. I, Boston, 1851, chap. vir, p. 159. (10) BINNEY. — Loc. Supra cit., in Muséum compar. Zool. Cambridge, XIII, 1886, p. 24. (11) J'ai déjà donné quelques indications sur l'introduction de ces deux espèces aux Elals- . Unis. Germain (L.). — Etude Moll. terr. fluv. Maine-et-Loire, 1, 1903, pp. 40-41, 92, 95. 186 Noles spéciaies et locates. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Le rôle de la déshydratation dans la métamorphose d’Ocneria dispar. — Le 10 juillet dernier, je trouvai dans un bois, sous un lambeau d’écorce gisant à terre, une chenille d’Ocneria dispar sur le point de se chrysalider. Quelques fils devant servir de points d'appui au futur cocon étaient déjà jetés à droite et à gauche, preuve certaine que le moment de la métamorphose était proche. Je capturai la chenille et je constatai à mon retour que, malgré les cahots de la route, quelques brins de soie avaient encore été filés dans la boîte qui la contenait. Mon intention était d'empêcher, ou tout au moins de retarder la chrysalidation, en maintenant la chenille dans une atmosphère saturée d'humidité. M. Bataillon à montré en effet que la métamorphose s'accompagne d’une diminution de poids provenant d’une perte d’eau assez considérable dans l’organisme de la larve, et il semble possible, par conséquent, de retarder cette métamorphose en empêchant la trans- piration. À la campagne, dans l’impossibilité de me procurer même une cloche à bord corrodé, j'installai ma larve sous une boîte ouverte reposant sur une lame de verre recouverte d’un entonnoir renversé, également en verre. La base de l’enton- noir était entourée d’un linge mouillé assurant un contact le plus parfait possible avec la lame de verre, et le goulot était obturé par un morceau d’éponge sur lequel je versais un peu d’eau tiède au moins dix fois par jour. Enfin je plaçai sous l’entonnoir une coupelle contenant une éponge imbibée d’eau tiède. Cet appareil peu élégant me donna cependant le résultat que je cherchais et les parois de ma cloche improvisée ruisselèrent bientôt de gouttelettes provenant de la vapeur d’eau condensée. Dans l’après-midi du 10 tout se passa normalement; de rares fils de soie furent jetés et je pus croire que l’animal allait procéder à la confection de son cocon. Mais vers cinq heures la chenille, jusqu'alors à peu près immobile, commence à donner des signes évidents de malaise et d'inquiétude. Elle s’agite, se balance à droite et à gauche et enfin quitte sa boîte pour aller se fixer à la paroi de l’entonnoir. À neuf heures du soir, elle occupe toujours la même position. Ne voulant pas qu’elle se mouille outre mesure, je soulève l’appareil et la replace dans sa boîte où elle se tient immobile. ” Le lendemain matin je l’y retrouve; elle n’a pas bougé. Je continue pendant toute la journée du 11 à humecter l’éponge d’eau tiède, l’eau ruisselle toujours contre le verre. La chenille semble avoir renoncé à filer, il n’est pas sorti de soie des glandes depuis l’après-midi d'hier. Jusqu'au soir elle reste ainsi dans une immobilité complète et je commence à croire qu’elle ne se transformera pas. Le 12, à dix heures du matin, je trouve la chrysalide formée dans la boîte. À côté gît la dépouille larvaire. Quant au cocon il n’y en à pas trace; la chenille s’est transformée en gardant dans sa chrysalide tout le contenu des glandes séricigènes. M. Bataillon avait pris plusieurs chenilles de Sericaria mori au moment de la montée et les avait placées sous une cloche de petit calibre. L’humidité obtenue par ce moyen avait été suffisante pour diminuer la transpiration et retarder de dix jours la métamorphose. Les chenilles n’avaient pas filé et ne s'étaient pas débarrassées de leur enveloppe larvaire dans laquelle était incluse la chrysalide. Le procédé que j'ai employé est beaucoup plus violent ; l’atmosphère, sous l’enton- noir, devait être complètement saturée de vapeur d’eau. Cependant la chrysa- lidation s’est produite le surlendemain du début du filage, c’est-à-dire sans retard appréciable. De plus la mue s’est effectuée sans difficulté. Le filage seul n’a pas eu lieu. La chenille, au moment de sa capture, devait être en pleine histolyse et avoir éliminé une quantité d’eau suffisante pour lui permettre d'achever son évolution. Pour avoir un retard dans la nymphose, il eût fallu sans doute commencer l’expé- rience un jour plus tôt. Comment expliquer alors le non-fonctionnement des glandes à soie ? Le résultat semble paradoxal : une chenille, placée dans des condi- tions telles que la transpiration lui devient impossible, devrait avoir avantage à éliminer le contenu de ses glandes séricigènes afin d’abaisser sa turgescence et de concentrer son milieu intérieur. Dans l’expérience de Bataillon, où le ver pris à temps ne peut se métamorphoser, on conçoit qu’il n’éprouve pas le besoin de filer. On pourrait admettre l’existence d’un réflexe se produisant seulement quand l’histolyse est suffisamment avancée. Il n’en est rien puisque dans mon expérience, où la nymphose et la mue chrysalidaire sont normales, il n'y à pas d'évacuation de soie. Notes spéciales et locales. 187 ————— mm — Un fait certain reste : une chenille plongée dans l’air humide au moment de sa métamorphose est incapable de filer. Même si elle parvient à se transformer, la chrysalide renferme tout le contenu des glandes à soie. Cette question du rôle de l’élimination de l’eau devrait être étudiée d’abord chez des chenilles ne filant pas. Le problème, en efiet, paraît complexe et 1l y aurait peut-être lieu de distinguer le déterminisme du filage de celui de la chrysalidation. Cuisery (Saône-et-Loire). F. PrIcARD. A propos de la Note sur la Flore maritime du Littoral français de la Mer du Nord. — Sans parler des plantes rares signalées depuis longtemps déjà sur le littoral (Herminium monorchis, Liparis Læselii, Ranunculus Baudotri, Equisetum varie- gatum, ete., etc.), ou même des espèces très communes (Zamchellia palustris, Cochlearia officènalis, ete.), que l’auteur a omis de mentionner, on trouve de plus dans sa liste un certain nombre de plantes qui ne sont qu’'adventices, et dont l’indigénat aux environs de Dunkerque changerait le caractère de la flore. Telles sont Selybum Marianum, Xanthium spinosum, Atropa belladona, Echinospermum lappula, Chenopodium vulvaria. L'auteur cite également à deux reprises le Zadrola linoides : je n’ai jamais re- cueilli cette espèce et elle n’est citée par aucun des botanistes qui ont herborisé dans la région. Dunkerque. D' BouLyY DE LESDAIN. Matricaria discoidea. — C’est en 1895 que J'ai observé, pour la première fois, à Dunkerque, dans les terrains vagues qui avoisinent le port, quelques rares pieds de cette espèce. Actuellement elle est abondante, aussi bien au port que dans les terrains incultes des environs de la ville, et je crois qu’elle peut être considérée comme naturalisée. En 1903, J'ai recueilli quelques échantillons de ce Matricaria près de la gare de Saint-Omer. Dunkerque. D' BOULY DE LESDAIN. Questions. — Je serais reconnaissant au lecteur de la Feuille qui voudrait bien me renseigner sur les points suivants 1° Le 27 septembre 1904 j'ai trouvé sur une feuille de fraisier une fausse chenille ressemblant tellement au premier abord à la larve d'Allantus scrophulariæ que je cherchai si un pied de scrophulaire ne se trouvait pas dans le voisinage; 1l n’y en avait pas. J’examinai alors plus attentivement la larve en question et je cons- tatai qu’elle était d’un blanc un peu bleuté sur le dos, avec le dessous plus clair, qu’elle avait la tête noire, sauf les parties de la bouche, vingt-deux pattes, avec un point noir sur chaque patte, un autre au-dessus, puis sur le dos deux lignes de points plus petits, un peu irrégulièrement alignés, quoique plus régulièrement que chez Allantus scrophularie. Je résolus de l’élever et lui donnai du fraisier, qu’elle mangea; le 3 octobre elle était devenue d’un gris un peu sépia, avec une ligne plus claire sur le dos, la tête avait passé au Jaune avec une ligne longitudinale noire sur le vertex; en cet état elle ressemblait un peu à la larve de Macrophya albicincta, puis elle disparut et je la supposai enterrée, mais jusqu’à présent elle ne m’a pas donné d’imago, et comme je n’en avais trouvé qu’une seule, ce qui diminuait mes chances de réussite, je pense qu’elle est morte, et je n’en ai pas revu d'autre depuis. Cette fausse chenille est-elle connue ? 2 Le 13 juillet dernier, je récoltai sur des feuilles d’orme des fausses chenilles ressemblant à celles de Trichiocampus ulmi L., mais plus grandes, elles attei- gnaient 16 à 17 millimètres de long; les côtés étaient à peu près du même vert que le dessous de la feuille d’orme; le dessus, du vert des nervures, et le vaisseau dorsal d’un vert semblable au dessus de la feuille ; tête vert clair, avec deux taches brunes presque confluentes sur le vertex. Ces larves ont filé leurs cocons entre les feuilles et m’ont donné des insectes parfaits le 28 juillet. Ce sont bien des 'richiocampus, comme je le pensais, pareils à 7. ulmi L., mais plus grands, l’abdomen plus large, les ailes légèrement enfu- mées ; de même la nervure costale et le stigma beaucoup plus foncés, presque noirs. J'ai élevé plusieurs fois 7’. w/ma L. que je crois synonyme de 7’. rufipes Lep.; or cette espèce en ciffère certainement comme larve et comme 2mago. Peut-o2 1e rense'gner à son sujet ? Lisieux. A. LoOIsELLE . FPE, Cr A The: gr" Cd 4 1 1838 Notes spéciales et locales. À propos du « Rosalia alpina » L. — Dans le dernier numéro de la Feuille (1), M. Courjault signale la capture, sur le frêne, du Xosalia alpina (L.) (2) dans la Charente-Inférieure. L'auteur ajoute : « L’indication de Fairmaire dans les C'oléoptères, « Nantes, sur les saules », pourrait fort bien être exacte et le À. a/pina être polyphage. » Cette dernière observation est parfaitement vraie. Le Æosalia alpina L. vit, non seulement sur le hêtre, mais encore sur le peuplier, le frêne, et surtout sur le saule, En Anjou, le X. alpina L. vit uniquement sur les bords de la Loire. On le rencontre quelquefois sur le frêne, mais son habitat de prédilection est le saule abondamment cultivé pour l’osier, et dont les nombreuses espèces sont connues des riverains sous le nom pittoresque et imagé de « Luisettes ». Déjà, en 1870, Millet s’'exprimait ainsi au sujet de ce bel insecte : « En 1830, dans l’île de Saint-Jean- de-la-Croix, nous fîmes la capture d’un individu de cette espèce sur une cépée de lursettes ….….. M. Huttemin l’avait aussi remarqué, mais sur un frêne, au delà des Fourneaux, situés près Angers (3). » Gallois mentionne également ce coléoptère sur les bords de la Loire et ajoute : « Vit sur le hétre, le saule (R.) (4). » J’ai moi-même recueilli plusieurs fois ce rare insecte sur les bords de la Loire, et toujours au milieu des saules, notamment aux Ponts-de-Cé, près du viaduc du chemin de fer de l'Etat, à Sainte-Gemmes et à Saint-Jean-de-la-Croix. Il y vit en compagnie de l’Aromaia moschata L., commun certaines années, du Purpuricenus Kœæhleri L., magnifique espèce d’un rouge vermillon, et de nombreux autres Céram- bycides comme Callidium claviceps Li. (Rare), C. melancholicum Fabr. (R.), Necydalis major L. (A. R.), etc... Tous ces insectes habitent les saulaies des bords de la Loire et de lAuthion. Ils constituent une petite faunule très homogène dont quelques espèces (5) ne s'éloignent pas, en Anjou, de la vallée de la Loire. J’ai déjà montré qu’il existait également, pour les mollusques, une F'aunula Ligerica (6) présentant les mêmes caractères. Paris. Louis GERMAIN. Même sujet. — Il est exact, comme l'indique Fairmaire dans son livre sur les Coléoptères de France, que Xosalia alpina se trouve en Loire-Inférieure. Je la capture depuis 2 ou 3 ans dans les environs de Nantes (commune de Doulon) en assez nombreux exemplaires O' et Q non sur des saules, mais sur des vieux troncs de frênes morts. J’en ai recueilli jusqu’à 8 exemplaires sur un seul arbre. Elle existerait aussi dans certains îlots de la Loire, mais Je ne l’ai jamais rencontrée. Je suis cependant porté à croire comme M. Courjault que ce bel insecte qui habite de préférence les régions montagneuses est polyphage. Nantes. Paul PIONNEAU. (1) Feuille Jeunes Natural., 4 série, XXXV, n° 418, 1er août 1905, p. 167. (2) M. CourJAULT ajoute : « Plusieurs enfants à qui je l’ai montrée me la disent assez commune ici où on la désigne sous le nom d’écarlate. » N'y a-t-il pas confusion, de la part des enfants, avec, par exemple, Purpuricenus Kæhleri L. qui est, en effet, vermillon ? Le R. alpina est bleu cendré, avec six taches noires veloutées sur les élytres. É (3) Mizcer (P.-A.) — Faune Invert. Maine-et-Loire, GE 1870, D: 251. (4) GazLois (J.). — Catalogue Coléopl. Maine-et-Loire, 5° partie, 1893, p. 239. a (5) Notamment : Rosalia alpina L., Aromia moschata L., Purpuricenus Kæhleri L., P. bili- neatus Fabr., etc. (6) GERMAIN (L.) — Etude mollusques Maine-et-Loire, part. T, 1903, p. 45; GERMAIN (L.). — In : Compte rendu 32% session assoc. franç. avanc. sciences, Angers, 1903, t. Il, :p. 10: Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Reunes—Paris (657-056) 1er Octobre 1905 — IVe Série, 35° Année — No 420 La deuille Des Jeunes NVaturalistes X SUR LA FAUNE ERPÉTOLOGIQUE DES ENYIRONS DE PACY-SUR-EURE : Contribution à l'Histoire naturelle du département de l'Eure. J'ai mis à profit le cours de plusieurs années pour établir la faune erpéto- logique des environs de Pacy. Bien que quelques espèces, d’ailleurs peu nom- breuses, aient jusqu'à présent échappé à mes recherches, je ne crois pas devoir différer plus longtemps de faire connaître le résultat de mes investi- galtions. Il se peut, en effet, que ces espèces fassent véritablement défaut à la faune locale de Pacy-sur-Eure, et, d'autre part, ne voulant pas être assez téméraire pour croire que « demain » m'appartiendra toujours, j'aime mieux que mes notes, quelque modestes qu'elles soient, ne risquent pas d’être perdues pour l'histoire naturelle du département de l'Eure. On s’élonnera peut-être qu'il m'ait fallu près de cinq années pour établir la liste de Reptiles qui va suivre, surtout si l'on songe que la faune erpétolo- gique de la Normandie est bien pauvre. On le comprendra néanmoins quand on saura que ma profession de pharmacien ne me laisse que de très rares loisirs, et que, Si je puis prendre sur mon sommeil de m'échapper dans la campagne aux premières lueurs de l'aurore, ce moment, favorable pour la chasse des Batraciens, l’est bien moins pour celle des Ophidiens ou des Sau- riens. De plus, on sait que, pour la chasse des Reptiles, il faut attendre peu des aulres, mais beaucoup de soi-même, tant sont encore vivaces dans nos villes et nos campagnes les préjugés sur ces soi-disant « redoutables :» animaux. Au fait, si je n'avais fait qu'écouter les racontars pour établir cette faune, J y aurais inscrit des Reptiles qu'il m'eût été difficile de baptiser, témoin ce serpent « vert comme de l'herbe » qu'un paysan prétendait avoir vu maintes fois dans les prés. Inutile de dire que du jour où je priai qu’on m'en apportàt un exemplaire, je n’entendis plus jamais parler ni du serpent ni du paysan. D’autres personnes mieux intentionnées ont cru devoir m'informer qu'on avait trouvé quelquefois des Tortues vaguant en liberté dans la campagne. Je n'en ai jamais vu, mais celles qu'on à pu rarement rencontrer ne peuvent être que des Tortues mauritaniques échappées de quelque jardin où on les tenait en captivité, et n'ayant rien à voir avec la faune du pays. La faune erpétologique du département de l'Eure ne se compose que de Sauriens, d'Ophidiens et de Batraciens. Voici le Catalogue des espèces habitant Pacy-sur-Eure et ses environs, 190 H. BARBIER. — Sur la Faune erpétologique. Classe des Reptiles. — Ordre des Sauriens. Famille des LACERTIDÉS. — Genre LÉZARD (Lacerla). LÉZARD VERT (Lacerla viridis Laur.). — Je considère le Lézard vert comme assez commun à Pacy-sur-Eure, ce qui s'explique, à mon avis, par le voisi- nage de la forêt de Pacy et par l'exposition au midi des jolis coteaux qui bordent la rivière d'Eure. J'ai connaissance qu'un Lézard vert a été pris sur les coteaux de Cocherel en août 1903. Un Lézard vert (n° 83) (1) a été pris, le 11 octobre 1903, dans le clos de M°° Isambard, sur la route de Chambines. Il y en a d’ailleurs plusieurs à cet endroit. Il mesure 22 centimèlres de long. Sa queue, qui avait été cassée, était en train de repousser. Sa coloration était verte pointllée de noir. Sur les flancs sont deux lignes parallèles d’un vert plus pâle que le corps pour les supérieures, et vert bleuâtre pour les inférieures. Les lignes inférieures s'arrêlaient à la naissance des cuisses. Les lignes supérieures sont surtout apparentes parce qu'elles sont bordées de taches noires et deviennent blan- châtres vers la queue. Il est évident que c’est là un spécimen de la var. Bili- neala, dont les lignes devaient être plus blanches quand l'animal était plus jeune. Le 11 juillet 1904, au cours d’une excursion dans la forêt de Pacy avec un ami (2), nous capturons un Lézard vert appartenant à une variété bilineala bien marquée. Le 11 Septembre 1904, j'aperçois un beau Lézard vert au haut de la côte de Menilles, sur la route de Gaillon. Un autre Lézard vert (n° 121), provenant des coteaux de Cocherel, où il a élé capturé le 26 mars 1905, appartient à la variété marbrée. Un autre encore, o' (n° 126), a été capturé, le 21 mai 1905, sur les coteaux de Menilles, et appartient à la variété pointillée. Un Lézard vert, variété pointillée, a été capturé, le 2 avril 1905, dans le chemin creux qui conduit du calvaire du pont du chemin de fer à la forêt de Pacy. Il a la queue cassée et vit en ce moment en captivité chez moi. Enfin, le 16 avril 1905, sur le remblai de la route de Chambines, entre celle roule et la ligne du chemin de fer, j'ai aperçu, dans l'espace d'environ 50 mètres, au moins six Lézards verts que je n’ai pu capturer à cause des grandes touffes d'herbe dans lesquelles ils se sauvaient prestement. Puis encore, tout récemment, le 14 juin, on m'apporte vivant un Lézard vert © capturé dans le clos de M*° Isambard, sur la route de Ghambines. [IL avait été pris dans son trou avec huit œufs pondus depuis peu de temps, comme j'ai pu m'en assurer. LÉZARD DES SOUCHES (Lacerla agilis L.). — Beaucoup plus rare que le précédent. Je n’ai trouvé qu'une fois, sur la route de Saint-Aquilin à Croisy, un Lézard des souches © qui, malheureusement, avait été coupé en deux par la roue d'une charrette. Deux Lézards des souches, dont un G' (n° 25), ont été trouvés, le 6 mai 1901, dans le chantier de la scierie de Menilles. Famille des SCINCOÏDÉS. — Genre ORVET (Anguis). ORVET FRAGILE (Anguis fragilis L.). — Commun partout, aux environs de Pacy-sur-Eure. On en détruit pas mal au moment des fanages. () Les individus numérotés appartiennent à ma collection. (2) M. Abel Vallée, de Menilles, intelligent naturaliste, à l’obligeance duquel je dois plusieurs Reptiles el Batraciens. y H. BARBIER. — Sur la Faune erpétologique. 191 Ordre des Ophidiens. Famille des COLUBRIDÉS. — Genre TROPIDONOTE (Tropidonolus). TROPIDONOTE A COLLIER (Tropidonotus natrix L.). — Extrêmement commun tout autour de Pacy-sur-Eure, dans les prés, dans les bois, au voisinage des lossés, mares et de la rivière d'Eure. J'en ai aperçu ou capturé dans les prés entre Pacy et Saint-Aquilin et dans les prés longeant la rivière d'Eure entre Pacy et les communes de Fains, Gadencourt, etc. Ses œufs en chapelels ont été trouvés notamment à la mégisserie de M. Bouillon, au bord de l'eau. J'en ai trouvé sur la route de Chambines, le long de la voie du chemin de fer et de la rivière, dans la forêt de Pacy, sur les coteaux de Cocherel, et dans les mares de la Cailleterie. Un individu (n° 45), long de 0"87, a été pris, le 6 juillet 1901, à l’abreuvoir de la commune de Boudeville, attenante à Pacy-sur-Eure. Genre CORONELLE (Coronella). CORONELLE LISSE (Coronella austriaca Laur.). — En 1902, M. À. Vallée, de Menilles, me pria de venir voir chez lui deux serpents qu'il avait en collec- tion et dont il ne connaissait pas l'espèce. A l'examen, je reconnus deux Coro- nelles lisses. L'une, adulte, avait été capturée par lui dans la forêt de Bisy, entre Pacy- sur-Eure et Vernon. L'autre, plus jeune, avait été prise, avec plusieurs autres qui n’ont pas été conservées, sur les coteaux de Menilles. Famille des VIPÉRIDÉS. — Genre VIPÈRE (Vipera). VIPÈRE BÉRUS (Vipera berus L.). — Existe dans la forêt de Pacy, les bois environnants et les coteaux exposés au soleil. Le 4% mai 1901 on m'apporte une Péliade ou Vipère bérus, variété rouge, tuée dans la forêt de Pacy. Le 20 juillet 1902, je reçois d’un ami, M. Gondard, pharmacien à Evreux, une jeune Péliade rouge (n° 55) qui avait été capturée dans les environs d'Evreux. Le 25 septembre 1902, j'inscris une Vipère bérus (n° 60), variété rouge, de 060 de long, capturée sur les coteaux de Menilles. Le 7 février 1904, des bûcherons trouvent dans le bois d'Hécourt deux Vipères se chauffant au soleil, les assomment et les brûlent. Enfin, je citerai en dernier lieu une belle Vipère bérus (n° 56), variété noire (1), qui a vécu quelques mois chez moi en captivité. Elle ne provient pas, il est vrai, des environs immédiats de Pacy-sur-Eure, ayant été capturée vivante, le 2 mai 1902, dans la forêt des Andelys (Eure). Longueur 0°61. 143 gastrostèges; 37 urostèges, dont 2 sont simples; 21 rangées longiludi- nales d’écailles. Classe des Batraciens. — Ordre des Anoures. Famille des HYLIDÉS. — Genre RAINETTE (Ayla). RAINETTE VERTE (Hyla arborea L.). — Doit être assez rare. Une personne m'a dit en avoir aperçu une sur la haie d’un chemin s'’amorçant sur la route de Fains, au sortir de Pacy. Je n’en ai capturé qu'une seule (n° 98), le 1% maï 1904, dans les ornières d’un chemin qui s’amorce sur la route de Saint-Aquilin, en face la mégis- serie de M. Bouillon. (1) Que je dois à l'obligeance de mon frère P. Barbier. 192 H. BARBIER. — Sur la Faune erpétologique. Famille des RANIDÉS. — Genre GRENOUILLE (Kana). GRENOUILLE VERTE (ana esculenta L.). — La Grenouille verte est extrè- mement commune tout autour de Pacy, et on la trouve en abondance aussi bien dans les mares des prairies que dans celles de la plaine ou de la forêt. Je l'ai rencontrée dès les beaux jours du mois de mars et, le 14 septembre 1902, je rencontrai toute une colonie de petites Grenouilles vertes ayant encore un tronçon de queue. Dans ma collection, un C' (n° 57) a été capturé dans une mare des prés de Saint-Aquilin, et des © (n° 127) dans une mare, à Chaïgnolles. Je l'ai aussi rencontrée dans les mares de la forêt de Pacy, dans celles de la Caïlleterie, de la commune de Fains, Gadencourt, etc., etc. GRENOUILLE ROUSSE (Rana temporaria L.). — Aussi abondante dans la contrée que la précédente. On la rencontre dans tous les prés autour de Pacy, et l’on trouve sa ponte dès fin mars dans les mares, fossés et flaques d’eau. Famille des BUFONIDÉS. — Genre CRAPAUD (Bujo). CRAPAUD VULGAIRE (Bu/o vulgaris Laur.). — Doit être assez commun dans la contrée, mais je ne l'ai rencontré que rarement, à cause de ses habitudes nocturnes. Toutefois j'en trouvai un bel individu, en pleine après-midi, le -20 avril 1901, sur la route de Croisy, au milieu du petit bois que cette route traverse avant d'aboutir au pays. J'en trouvai aussi le soir sur la chaussée de Saint-Aquilin. Quelques-uns de ceux-là eurent l’infortune de servir de pâture à mes couleuvres; un beau spécimen (n° 96) fut réservé à ma collection. J'en ai aperçu un couple, mais non accouplés, dans une mare de Chai- gnolles, le 30 mai 1905. f CRAPAUD CALAMITE (Bujo calamila Laur.). — Doit être plus rare dans la contrée que le précédent. Je n’en connais que deux exemplaires (n®* 84, 85), Sel ©, qui ont été capturés le soir, en octobre 1904, sur la route d'en haut de Menilles à Pacy, par M. À. Vallée, qui les avait pris pour des Crapauds communs. Voici quelques mesures : g. Longueur du corps jusqu’à l'anus... 71/7. Longusur dé: M téles nee ISF Lerseur décalée ten eee 5 Eat Membre añtérieur: MBrag£L MERE EE CREER RE 1 or AVATL-DrAST. HSE LAN ENNNE, PANIREE 127276 MA cent EN CE DONNER NEA ds. 53 Membre. postérieur OHIsSge tr RER RER PR 20 4e à 3 D nan FAIUIDE 0e Re RER REC RE 20752 TATSO EL: 1 ROSE RES RAS 1458 PIB RD NT EAN ER OO EN 2 LE Longüeur:de Fos. ur hs LIRE 8 4 Distance de l'œil au museau..........… + LE Longueur des pârotides.. "#11. 1227 Distance de la narine à lœæil........…. 4L®/ Coloralion. — Sur le dos, partant entre les deux yeux pour aboutir à l'anus, une ligne jaune ocre assez large. Fond jaune ocre, taches verdâtres; pus- tules jaune ocre entourées chacune de lignes ou points jaunâtres. Gorge 4 H. BARBIER. — Sur la Faune erpélologique. 198 bleuâtre (quoi qu'on fût au mois d'octobre). Dessous blanc sale semé de taches brunes, pelites; quelques-unes, rares, sous la gorge. [ris doré jaune verdâtre semé de noir. Ç ©. Longueur du corps jusqu'à l'anus... 76 */", DDR GOLD, 52432 esresspe co bo GATE Ronemeur dela Lète..:..,...,.....:,.... 22P/F, PDA. le. 2:11... 28 "/P, EM DFA .....,,11.,.......,,.....1...,..,.., LEP E. 46/7. dl nuire nus se 12. Tag be DUR ON SN NE LATE DU OP ÉTIEUT LOUISSE..2....1....1.1........,1,,......,.... D À Mare Lo UP. LE RE TPS TRANIS ERP RRERREEEEE ALES blind sue lune 18/71 LE LR EE PE | COR SRP ANR PSE 24 2/7, Coloralion. — Sur le dos une ligne d’un beau jaune, très fine. Fond brun verdâtre foncé; pustules rougeâtres entourées de lignes ou points noirâtres. Une file de pustules d’un rouge plus vif sur les flancs, depuis la commissure des lèvres jusque près de la naissance des membres postérieurs. Dessous blanc sale avec de très nombreuses taches brunes plus larges que celles du Set en plus grand nombre sur la gorge. Famille des PÉLOBATIDÉS. — Genre PÉLODYTE (Pelodyles). PÉLODYTE PONCTUÉ (Pelodyles punclalus Daud.). — Je n'ai pas encore trouvé moi-même ce Batracien, dont les stations en Normandie sont rares. Néanmoins, je puis linserire dans cette faune erpétologique des environs de Paey-sur-Eure, puisque M. le D° M. Regimbart, d'Evreux, l’a trouvée sous des pierres, entre le village de Houlbec-Cocherel et le hameau de Cocherel (1). Famille des DISCOGLOSSIDÉS. — Genre SONNEUR (Bombinalor). SONNEUR A PIEDS ÉPAIS, var. brévipède (Bombinalor pachypus Fitz., var. brevipes Blas.). — Batracien assez commun dans la contrée. Je lai trouvé en 1902 à Menilles, à Saint-Aquilin (n° 54), dans les ornières inondées d'eau en avril, et à la Cailleterie. En 1904, j'en possédais en captivité que j'avais capturé encore à Saint-Aquilin. | Genre ALYTE (Alytes). ALYTE ACCOUCIIEUR (Alytes obstetricans Laur.). — Commun dans la contrée, On le trouve dans Pacy même, notamment à l'entrée de la ville, au pied des murs des propriétés Lainé et Michaux. La colonie qui vit là est composée d'individus de coloration brun verdâtre avec pustules dorsales d'un beau vert foncé. Dans le courant du mois de juin, leur chant, semblable au son de quelque clochette argentine, n’est pas sans ajouter quelque charme à la poésie des nuits d'été. Le 14 juin 1903, je rencontre une colonie installée dans les berges sablon- neuses des mares de la forêt de Pacy, proches la Briqueterie. Je relire de dans le sable trois mâles chargés d'œufs, dont quelques-uns fort avancés. J'ai été assez heureux pour en mettre ainsi deux en collection : Fun (n° 75) fait partie de ma collection; j'ai donné l’autre au Muséum d'Histoire naturelle d'Elbeuf. On trouve aussi ce Batracien à Menilles, et, le 30 mai 1905, je l'ai entendu chanter à Chaignolles à six heures du matin. (1) Voir H. Gadeau de Kerville, Faune de la Normandie, t. IV, p. 210. 194 H. BARBIER. — Sur la Faune erpétologique. Ordre des Urodèles. Famille des SALAMANDRIDÉS. — Genre SALAMANDRE (Salamandra). SALAMANDRE TACHETÉE (Salamandra maculosa Laur.). — Quoique, à cause de ses habitudes nocturnes, je n’aie pas encore trouvé moi-même l'animal adulte, je l'aurais quand même inscrit dans cette Faune, car son existence dans la forêt de Pacy m'a été affirmée par des personnes dignes de foi. Mais je suis d'autant mieux autorisé à inscrire la Salamandre tachetée dans la Faune erpétologique des environs de Pacy, que j'ai eu le plaisir, le 2 juin 1905, en pêchant des Tritons dans une mare, sur la route de la Caille- terie à Houlbec, de capturer une larve (n° 128) longue d'environ 5 centimètres, dont les houppes branchiales et la nageoire dorso-caudale commencçaient à s'atrophier. Je capture encore, le 16 juin, de nombreuses larves de Sala- se à différents stades de développement, dans les mares de la forêt e Pacy. Genre TRITON (Trilon). TRITON A CRÊTE (Triton cristatus Laur.). — Commun dans la contrée. On le rencontre dans presque toutes les mares. J'en ai capturé de très beaux individus (n° 99), Set ©, en parures de noce, en mai 1904, dans une mare, sur la route de la Caiïlleterie à Houlbec. J'ai constaté la présence de cette espèce, en mai 1905, dans une mare, à Chaignolles. TRITON ALPESTRE (Triton alpestris Laur.). — Je considère cette espèce comme plus rare dans la contrée que la précédente et que les suivantes. J'en ai capturé quelques individus (n° 28), en juillet 14901, dans des fossés tout près de Pacv. Malgré mes recherches, je fus quatre ans avant de pouvoir renouveler pareille capture. Enfin, fout dernièrement, en juin 1905, je pris deux © (n° 129) dans une mare, sur la route de la Cailleterie à Houlbec, et deux autres dans une mare de la forêt de Pacv. TRITON PONCTUÉ (Triton vulgaris L.). — Commun dans la contrée, où on le rencontre dans tous les étangs, mares ou fossés. J'en ai capturé (n° 26) dans des fossés à Saint-Aquilin; dans des mares à la Cailleterie, à Chai- gnolles. Je ne l'ai jamais constaté à l’eau avant le milieu de mai. TRITON PALMÉ (Triton palmatus Schneid.). — C'est l'espèce la plus com- mune dans la contrée. On la rencontre dans toutes les mares et tous les fossés à Pacv, Menilles, Saint-Aquilin (n° 27), la Cailleterie, Chaignolles, etc. Le Triton palmé est celui qui se rend à l’eau le premier de tous; j'en ai aperçu dans les fossés dès la fin de mars, et j'ai fait des captures dès jes premiers jours d'avril. En 1904, 9 avril. Je pense qu’on peut trouver encore dans le département de l'Eure, en fait de Reptiles, le Lézard vivipare et le Lézard des Murailles, et, en Batraciens, le Pélobate brun et la Grenouille agile. Jusqu'à présent, ces quatre espèces se sont dérobées à mes recherches dans les environs de Pacy-sur-Eure. II peut très bien se faire qu’elles n’appartiennent pas à la faune locale de cette contrée de l'Eure; c'est pourquoi je n'ai pas hésité à publier dès maintenant la liste des Reptiles et Batraciens appartenant sans conteste à la faune erpé- tologique des environs de Pacv-sur-Eure. Dans le cas où je trouverais enfin l’une quelconque des espèces man- quantes, je m'empresserais de l'ajouter à ce Catalogue. C’est ainsi que j'ai fout lieu de supposer que le Lézard vivipare n’est pas sans habiter la forêt de Pacy, où il doit être probablement rare, Pacy-sur-Eure. Henri BARBIER. CAZI0T. — Espèces de la région circa-méditerranéenne. 195 ÉTUDES SUR QUELQUES ESPÈCES DE LA RÉGION CIRCA-MÉDITERRANÉENNE Établies par M. Cazior, avec le concours de M. Fagor RUMINA DIECOLLATA HISTORIQUE Peu de coquilles ont été autant ballottées dans des genres différents, comme on pourra s’en convaincre par son historique : Helix decollata Linneus, 1758, Svst. Nat.. éd. X, p. 773, n° 608. Bulimus decollatus Bruguière, 1792, V. Encycl. méth., F, p. 326, n° 49. La plupart des auteurs français (Draparnaud, Moquin-Tandon, Dupuy, etc.) ont maintenu le nom générique donné par Bruguière. Bulinus decollatus Hartmann, 1821, in Neue Alpina, p. 323. Helix /Cochlicella) acuta Ferussac, 1821, Prod., n° 383. Rumina decollata Risso, 1826, Hist. Europ. mérid., t. IV, p. 79, n° 178. Obeliscus decollatus Beck. 1837, Ind. Moll., p. 61, n° 4. Bulimus section Rumina Albers, 1850, Die Helic., p. 176. Bulimulus decollatus M. Grav, 1850, Fis. of Moll. Animals, vol. IV, p. 286. Subulina (Rumina) decollata Adams, 1855, Genera of Rec. Moll., p. 111. Sira decollata Schmidt. 1855, Stvl.. p. 42, tab. 10, fig. 80. Stenogyra decollata Albers, 1862, Die Helic. (édit. 2), p. 78. Rumina decollata Locard, 1882, Prod. p. 128. Anciennement le Rumina decollata était placé dans les familles des Heli- cidæ ou des Bulimidæ: plus tard, on le rapproche, avec raison, à cause de sa constitution anatomique, de la famille des Stenogyridæ. Ouelaues auteurs, Westerlund entre autres (Synop. Moll. extra req. pal., p. 3, 1897), le main- tiennent dans le genre Stenogyra: d’autres, dont nous partageons la manière de voir, en forment un genre distinct dans la famille des Stenoquridæ. Le regretté À. Locard le placait dans la famille des Stenelicidæ, formée des genres Cochlicella Risso et Rumina Risso. Cette classification nous parait inadmissible, car les Cochlicella sont de véritables Helicidæ et les Rumina des Stenoguridæ. - La singularité de la froncature de cette coquille fut signalée par Brisson, en 1759, dans les Mémoires de l’Académie rouale des Sciences, p. 99. et des observations sur l'animal ont été faites nar J.-B. Gassies. I les a mentionnées dans son Tableau des Mollusques de l'Agenais, en 1849, et, en 1859, dans son Catalogue des Mollusques de la Gironde. C'est un animal carnassier, ne sortant de ses retraites souterraines que la nuit ou après les fortes pluies. nour se mettre à la recherche des Helir du aroupe Pisana et variabilis au’il dévore en s’introduisant dans leur coquille (Margier). Gassies nourrissait des individus en captivité exclusivement de nlantes en décomposition et de plants de laitue. Tout est bon d'ailleurs au Rumina decollata : plantes fraîches, putréfiées, fruits, viande, soupe, farine, son, fromage, elc. L'anatomie de l'animal a été faite par : Ad. SCHMIDT. — Geschlechts app. d. Stylommatophorea, p. #1, pl. X. fig. 80 (org. genit.). MOQUIN-TANDON. — Hist. Moll. France, If, p. 313, pl. XXIL fig. 35 (mâchoire). 196 CAzIOT, — Espèces de la région circa-médilerranéenne. - M. Tandon cite, pour l'anatomie : Leidy, Spec. Anat., D. 35, PL AV, 670. M. Hesse, de Venise, en me donnant complaisamment des détails sur la dispersion de ce Mollusque, a bien voulu m'envoyer le dessin ci-joint de son appareil génital. Gassies a, en outre, observé des accouplements de cette espèce avec les Helix aspersa, variabilis et Pisana, mais il n'a pas vu de Rumina pondre et développer autre chose que des individus de leur espèce; mais les Hélices produisaient des variétés de coloration et de forme qui s'écartaient un peu de leur-type, sans toutefois avoir le ÉVAAes eee faciès du Rumina. Il est regrettable qu'il n'ait pas pour- (appareil génital), suivi plus loin ces intéressantes expériences. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Celle espèce est remarquable, non seulement par sa grande dispersion en gardant ses caractères spécifiques, mais aussi par sa position isolée aussi bien parmi les mollusques actuels que parmi les fossiles. Bourguignal le fait remonter au tertiaire de l'Algérie, et l'hypothèse qui lui donne le nord de l'Afrique comme lieu d’origine et de centre de distribution n’a rien d'invrai- semblable. On le trouve vivant et fossile dans toute l'Algérie, depuis le Tongrien jusqu’à nos jours (Pallary). Dans les basaltes quaternaires (Gentil), les phosphorites d'Oran (Bleicher), sables d'Hassi-el-Aricha, alluvions de l’oued Keroua (Marès), de l’oued Djelfa (Thomas). Dans le quaternaire de Monte Pellegrino (De Monterosato). Dans les brèches osseuses des environs de Menton (Nevill). Dans les brèches du cap d’Aggio, cap Martin (Caziot et Maury). Dans les brèches des argiles de Nice du quaternaire récent (Caziot). On la connaît aussi des gisements fossilifères de Billiemi, Altavilla et Parco, près de Palerme (Kreglinger), et de Ygualada (Espagne). De nos jours, le Rumina decollata est très commun à Tunis, en Algérie, en Kabylie et au Maroc, où il devient très gros, mais il ne faut pas attribuer ses fortes dimensions à l'élévation plus grande de la température, comme le croyait Moquin-Tandon (p. 313), car la forme des espèces qu'on trouve dans les pays du Levant (variété {runcala Ziegler) est beaucoup plus petite que celle de France, et Mousson (Coq. Beltardi, p. 15) parle d’une variété mince et fragile qu'on trouve à Madère. à Il se trouve particulièrement gros aux environs de Bougie (Kobelt). I s'avance au sud jusqu'à Aïn-Sefra (1,100 mètres d'altitude), à l'extrémité des hauts-plateaux, aux confins du Sahara. Les coquilles mortes et décolorées jonchent le sol de ce pays désertique, maïs je doute (dit M. Margier, de qui nous tenons ces détails, instruit de ces faits par feu son frère, le capitaine Henri Margier) que le Rumina decollata vive encore dans la contrée, car aucun individu vivant n’v a été rencontré ; il est à présumer que l'espèce a dû s’éteindre par suite du climat excessivement chaud et sec. D'ailleurs, les échantillons morts, qu’on peut recueillir, sont petits, exactement cylin- driques avec un test solide. En Kabylie, il vit Jusqu'à 1,400 mètres d'altitude. Au Maroc, MM. Crosse et Pallary ont reconnu plusieurs variétés, dans le sud et dans le nord du pays. Le Rumina decollata se trouve aussi dans les archipels atlantiques : aux Açores, à Madère, où il vit seulement dans le voisinage de la capitale, Funchal, £ Re Dr À, : CAZIOT. — Espèces de la région circa-médilerranéenne. 197 ce qui est une preuve d'introduction récente. Il est là, pelit, mince, fragile et très orné. À Ténériffe (Canaries) existent deux formes; toutes les deux à test mince el fragile, couleur de corne foncée : l’une se rapprochant par sa laille du [Ype européen : l'autre, au contraire, est très petite, à peine comme la moitié du type. Cette dernière vit sur les roches volcaniques du Rio Orotava. I s'est acclimaté à Charleston (Caroline du Sud), Etats-Unis [Binnev, Cooper, Ray- mond; il y prospère, tandis qu'une colonie qui existait à W atton (Angleterre), s'est éteinte. Il vit à Cuba. D'après von Martens, il habite Tripoli et on l’a trouvé à Ben- ohazi (Cyneraïque) [Martens, Conch. Mill, I, p. 1881. On a constaté son existence en Egypte, en Palestine et en Syrie. Au continent grec, il semble ne manquer nulle part, du moins près de 1 côte; de même il est très répandu dans les îles de l'archipel grec, principa- lement en Attique, dans les îles d’Aegine et Poros, et probablement dans toutes les Cyclades, en Crète, en Thessalie et sur la côte occidentale de l’Asie- Mineure. Il est très commun aux environs de Smyrne (Mousson). Il vit sur les îles de Rhodes, Leros, Kalvmnos. Candie, Eubée, Chypre (problématique) el autres îles du groupe des Sporades, mais on ne le connaît pas encore sur la côte sud de l’Asie-Mineure, Lycie et Cilicie, dans une contrée qui a été fort peu explorée. On peut être assuré que notre Rumina n'existe pas sur tout le littoral de la mer Noire. Mousson ne le mentionne pas de l’Epire, ni à Corfou, île qui a portant 6t6 bien explorée. Des îles Ioniennes on la signale à Zante, où M. Hesse, de qui je tiens ces détails, l’a recueillie en 1882, mais à l’état de variété truncala (Ziegler:, comme dans tout l'Orient d’ailleurs Jusqu'ici, il n’a pas été rencontré ni en Céphaloniè, ni à Gerigo, mais il vit à la petite île de Cerigotto, affectant une forme encore plus mince que celle du continent grec. Hauteur, 22-24: diam. max. 7-8 */* (Bôttger, Nachr. BL d. Deutsch. Malak. Ges., XXV. p. 9). Il vit en Sardaigne : cap Elia, dans les environs de Cagliari, au Monte Santo (800 mètres) [Paulucci]. En Corse, il est commun; nous ne l avons pas trouvé dans les parties gra- niliques, mais seulement sur la côte orientale, s’arrêtant au sud de Bastia, qu'il n’atteint pas. À Malte, il n’est pas rare, et notre ami et collègue, M. de Monterosalo, nous a communiqué les variétés curla, de Lentini, et ruralis, des environs de Palerme, et des échantillons alors bien typiques de Buongiardana, toutes provenant de Sicile. Il a de même signalé les variétés cylindrica, pellucida, solida, cruda, aux îles Lampeduza, Ustica, Lipari et Favignana. Il se trouve aux environs de Bari, mais on n’a pu nous signaler son point le plus septentrional sur la côte adriatique de l'Italie, qui n’a pas été explorée suffisamment. . -On le connaît de l’Apennin central (Abruzzes), des environs d'Ascoli Piceno: aussi des provinces de Modène et de Reggio Emilia. Paulucei le signale dans les Calabres : Pizzo, Nicotera, Palmi, etc. ; en Toscane et dans les Alpes apiennes: Monterosato au Monte Argentaro. Is sont là de dimensions ordi- naires. M. Hesse l’a recueilli dans les montagnes Euganées {colli Euganeiï), dans l'Italie septentrionale, près de Padoue, d’où le mentionne E. de Betta (Malacol. Veneta, p. 57). Il semble manquer en Piémont, en Lombardie, au nord de l'Apennin: aussi 198 CAZIOT. — Espèces de la région circa-médilerranéenne. sur le littoral de Venise où l’on trouve cependant quelquefois des débris pro- venant probablement de la Dalmatie. Il n’a pas été signalé de Venise à la frontière autrichienne, mais il habite le littoral d'Autriche où Erjavec a constaté son existence à Deveri, Monfal- cone et Ronchi, à 45°50°, et arrive à son point le plus septentrional (Erjavec, Die Malak. Verh. der gejur Grafs. Gürz, p. 35). Suivant Kreglinger, on le trouve en abondance à Trieste. En Croatie il vit seulement à Fiume. En Dalmatie on constate sa présence en plusieurs loca- lités; il manque cependant au sud, par exemple (suivant Walderdorff}, aux environs de Cattaro. On le retrouve dans les Alpes-Maritimes, où il est très commun, s'élevant jusqu’à 930 mètres d'altitude, tandis qu'il n'arrive pas à 900 dans le Var, où il ne vit pas dans la région subalpestre (Berenguier). Dans les Bouches-du-Rhône, il a été signalé par Moquin-Tandon, Coutagne, aux environs d'Istres, de Rognac, Vitrolles, Saint-Chamas (122 mètres), Les Baux, etc. | C’est une espèce méditerranéenne s’éloignant fort peu des côtes et habitant sénéralement la région de l'olivier, dans les endroits secs sur les collines ensoleillées, les talus bien exposés, évitant les terrains bas et humides, quel- quefois indifférent à la nature du sol, car, si en Corse, nous ne l'avons pas trouvé sur les roches silicatées, M. Margier l’a recueilli à Port-Vendres sur les roches cristallines. La trouée du Rhône lui a permis de remonter un peu vers le nord. I vit dans toute la partie septentrionale et méridionale du département du Gard : Alais, Bagnols (Margier), Nîmes, Les Angles (Caziot); peu abondant dans Île nord; très rare du côté de Carpentras, il atteint les limites du département de la Drôme à Samt-Resltilut, canton de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Margier). Commun dans Vaucluse, on le retrouve dans l'Hérault, où Draparnaud l'avait signalé. Dubreuil le cite à Montpellier, Castries, Lodève, Béziers, Bé- darieux, Ganges, Saint-Martim-de-Londres, etc. Massol le donne comme vivant dans tout le département des Pyrénées- Orientales, mais celte assertion est inexacte, l'espèce considérée ne se trou- vant que dans les Albères, les Corbières et les parties inférieures. Moquin-Tandon l’a trouvé dans l'Aude, mais sans mdication de localité. M. Fagot l’a mentionné au mont Alaric el ajoute qu'il abonde au pied des Corbières et des petites Pyrénées de l'Aude, ainsi que dans les parties peu élevées du département, sa présence n'ayant pas encore été constatée sur l’'Archéen de la montagne Noire, où pourtant il peut se trouver. De l'Aude, le Rumina decollata gagne la Haute-Garonne et s’avance à peu près à l’ouest, jusqu'à Toulouse. Dans le Gers, il arrive dans le sud-ouest jusqu'aux environs d’Auch, etc. Gassies signale sa présence dans l’Agenais, c'est-à-dire le Lot, le Lot-et- Garonne, dans les vignes des coteaux élevés et dans les friches. Dans la Gironde, il vit sur les rochers calcaires de la rive droite de la Garonne, à Paillet, Cadillac, La Réole, Benouge, mais il est moins abondant et de moindre taille que dans lAgenais. On n'a pas encore relaté qu'il se trouvait dans les petites Pyrénées de l'Ariège, de la Haute-Garonne et dans les Pyrénées-Orientales. Par contre, il est très répandu sur le versant espagnol, dans toute la région sous-pyrénéenne. Il atteint Saint-Sébastien, du côté de l'Atlantique, au nord- ouest de l'Espagne, où il remonte jusque sur le plateau des Castilles (Uclés, province de Cuenca). Il a été signalé entre Aïnsa et Escalona (rio Cines) (Fagot), Epcalas de Sopeira, Rialp, Pobla de Lillet, Greig, Vich (Chia, Mo- luquez, Bofill, Zuluela), Gualba, Artesa, Montserrat, Vallès, Metaro, Vilassar, 2" + ne Fd L À CAZioT, — Espèces de la région circa-médilerranéenne. 199 Barcelone, elc., Zaragoza (Fernandez), Albarracin (Zapater), Valencia (Hi- dalgo), Mahon (Tudozi), Badajoz (Musée Martorell). Il existe aussi aux îles Baléares, comme nous venons de le voir, et dans le Portugal. C'est par cette contrée et l'Espagne qu'il va rejoindre le Maroc. Nice. Commandant CAZIOT, © K —— — DE LA VARIATION ACCIDENTELLE DE CERTAINS CARACTÈRES CÉNÉRIQUES CHEZ LES TENTHREDINIDÆ La nature, a-t-on dit, se rit de nos classifications, en ce sens que n'avant créé ni familles, ni genres, mais seulement des espèces, que nous essayons de erouper, afin de mettre de l’ordre dans nos connaissances et de nous v orienter plus facilement, dans des cadres parfaitement délimités, elle nous force de temps en temps, par la découverte d'espèces nouvelles, à élargir où même à briser ces cadres, pour faire à ces mêmes espèces une place qui n'était pas prévue, ou encore nous met dans l'embarras par suite de l'existence d'êtres à caractères peu tranchés ou multiples, qui peuvent aussi bien se ranger dans un groupe que dans l’autre, amsi qu'en témoignent ces tergiversations qui font que, suivant qu’on donne la prédominance à tel caractère ou à tel autre, une espèce est ballottée, pour me servir de l'expression d'un botaniste bien connu, dans différents genres auxquels elle paraît appartenir aussi légiti- mement. En un autre sens, on pourrait dire que, par des variations accidentelles des caractères que nous qualifions de génériques, la nature se rit des efforts que nous faisons pour préciser les limites des cadres dans lesquels nous entendons renfermer nos groupements. Ainsi, on sait que la classification des Mouches à scie est basée en grande partie sur les nervures des ailes, le nombre des cellules radiales et cubi- tales, etc. Or il arrive assez fréquemment qu’on rencontre des individus avant des nervures de moins, de sorte qu'ils n’ont, par exemple, qu'une cellule radiale au lieu de deux, trois cubitales au lieu de quatre ; d’autres fois, et cela paraît plus difficile à expliquer, il y a des nervures de trop et, par suite, un plus grand nombre de cellules que le chiffre normal: si, en effet, on com- prend qu'une nervure puisse manquer par suite d’atrophie, on s'explique moins bien qu'il s’en forme là où il ne devrait pas v en avoir. Quand cette aberration se produit d’un seul côté, Ia différence entre les deux ailes met immédiatement sur la voie, mais quand les deux côtés sont semblables, cela peut occasionner des difficultés pour la détermination, diffi- cultés qu'un peu d'expérience permet sans doute d'éviter, mais qui ne sont pas sans embarrasser des débutants. = Ainsi, pour citer des faits, je possède, dans ma collection Un Pontania proxima Lep. dont l'aile antérieure droite est normale, tandis que la gauche n’a que trois cellules cubitales par suite de l'absence de la troisième nervure transverso-cubitale. Un autre chez lequel cette troisième nervure transverso-cubitale manane des deux côtés, et qui n’a qu’une discoïdale fermée à chacune des ailes infé- rieures. Des Hemichroa rufa Pz. qui présentent les particularités suivantes 200 A. LoISELLE. — Caractères génériques chez les Tenthredinidæ. me mn L'un n’a qu'une cellule radiale de chaque côté; deux autres n’en ont qu'une à gauche et deux à droite; le quatrième n'offre à chaque aile qu'une légère amorce de la nervure transverso-radiale partant du cubitus ; chez le cin- quième, cette amorce, un peu plus longue (elle atfeint presque le milieu de la cellule radiale), n'existe qu’à l'aile gauche, la droite n'ayant par consé- quent qu'une cellule radiale comme les précédentes. Un Dolerus niger L. qui n’a qu'une radiale aux deux ailes; toutefois une très légère amorce de la nervure transverso-radiale existe à l'aile droite. Enfin deux Pristiphora pallipes Lep. chez lesquels la première nervure transverso-cubitale, qui devrait être nulle ou indistincte, est très apparente à l'aile droite. Et un Emphytus cinclus L. dont l'aile droite a quatre cubitales au lieu de trois, la première cubitale étant divisée en deux par une nervure supplémen- taire partant du cubitus, en avant de la première nervure récurrente, et aboutissant à l'origine du stigma. À. LOISELLE. ERRATUM. — Un déplacement de ponctuation a rendu une phrase de ma dernière question peu intelligible; il faut lire (p. 187, ligne 5, en remontant) : les ailes légèrement enfumées de même, la nervure costale et le stigma beau- coup plus foncés... X DEUX HYMÉNOPTÈRES NOUVEAUX Timaspis papaveris n. sp. parasite de Papaver somniferum L. Læwiola serratulæ n. sp. parasite de Serratula tinctoria L. - [. — TIMASPIS PAPAVERIS, n. Sp. Dans notre étude sur les Insectes parasites des Papavéracées (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1905, n° 416) nous écrivions dernièrement, à l’article Papaver somniferum L. : « Diptère ? — L'été dernier nous avons trouvé, dans la tige de ce pavot, plusieurs pupes na les nymphes d’un diptère qui ne nous à pas donné encore l’insecte parfait. » Le diptère attendu s’est montré à nous en tuillet dernier sous la forme d'un hyménoptère (!) Les prétendues pupes étaient des cellules parcheminées — on pouvait aisément sv tromper! — Maintenant, quel était cet hyménoptère vivant dans la tige du Papaver somnijerum ? Aueun auteur n'ayant pu nous renseigner, nous nous sommes adressés à un hyménoplériste aussi distingué que “complaisant, M. l'abbé Kieffer, qui nous à répondu que cet hyménoptère . appartenant au genre Timaspis, élail entièrement nouveau, et nous a envoyé une description délaillée de cet msecte dont nous lui avions fait parvenir deux NE ae Voici cette description : TIMASPIS, n. Sp. « ©. Taille 2,5 millim. Noir; pattes un jaune rougeñtre: hanches et tro- ee rs noirs: extrême base des fémurs et {arses brunis; abdomen marron, à moilié apicale plus sombre; tête sans stries, transversale vue d'en haut, arrondie vue de devant; face convexe, joues dépassant un peu la moilié des veux, sans sillon. Antennes filiformes insérées vis-à-vis du milieu des veux el composées de 1% articles; scape un peu plus long que le 9 article, celui-ci plus long que gros; 3° à peine plus court que le 4°, qui est deux fois et demie aussi long que gros; les suivants égaux au 4°. Pronotum faiblement rétréei au milieu. Sillons parapsidaux pereurrents, peu distincts en avant: les deux « ot Sas 1 1 G. GOURY et J. GUIGNON. — Deux Hyménoplères nouveaux. 201 lignes parallèles situées au bord antérieur du mésonotum et la ligne médiane située en arrière du mésonotum sont peu marquées. Scutellum mat, chagriné, sans fossettes, mais avec une impression transversale non limilée et peu marquée avec un vestige d'arête à chaque côté, Arêles du métanolum paral- lèles. Thorax glabre. Ailes ciliées; cellule radiale longue, ouverte à la marge et très brièvement encore à la base et au sommet: 3° partie de la sous-cos- tale plus longue que la 1" du radius, égalant le liers de la 2°; aréole formée; cubitus d’un brun noir comme les autres nervures. Tibias antérieurs plus courts que les fémurs, les postérieurs beaucoup plus longs que les fémurs: métatarse postérieur égal aux trois suivants réunis, le 4° article encore deux fois aussi long que gros ; crochets simples. Abdomen lisse et glabre, com- primé latéralement; spinule à peine distincte. Mœurs el patrie. — Deux exemplaires ont été obtenus en juillet d'une tige de Papaver somniferum L. qui n'offrait extérieurement aucune déformation: à l’intérieur, dans la couche médullaire, se trouvaient quatre cellules alignées el très rapprochées, ovalaires, à grand axe parallèle à celui de la tige, à paroi non ligneuse mais membraneuse et très mince. — Samois (Seine-et- Marne). J.-J. Kiefler. » Nous prions donc les lecteurs de la Feuille de vouloir bien rectifier, d'après ces nouvelles et exactes données, les erreurs de notre premier article sur cel insecte. Il. — LŒWIOLA SERRATULÆ, n. Sp. Il y a deux ans, nous avions trouvé, dans un petit bois humide (le bois Gasseau), situé près de Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne), des feuilles de Serralula tincloria L. portant de nombreuses cécidies, soit sur le pétiole, soit sur Ja nervure médiane des feuilles, plus rarement sur les nervures latérales. Durant l'été de cette année (1905), nous les avons retrouvées plus nombreuses encore, ce qui nous a invilés à les étudier de plus près. Mais, n'ayant pu trouver à ce sujet aucun document, nous avons eu, comme pour le précédent insecte, recours à la complaisance de M. l'abbé Kieller en lui envoyant de nombreux exemplaires des feuilles atteintes. Le savant hyménoptériste a bien voulu examiner avec soin nos envois el nous répondre que ce second hyménoplère, appartenant au genre Lœuwiola, élait, comme l’autre, nouveau. Nous ne eéroyons done pas nouvoir mieux faire que de citer ici, mot pour mot, la description de M. l'abbé Kieffer. LŒWIOLA, n. Sp. « Imago. — 3 millim. Orangé, y compris la pince : dessus et dessous du {horax et bandes transversales de l'abdomen noirâtres : antennes et pattes sombres. Palpes de trois articles dont le dernier est oblus et bien plus long que les deux premiers réunis; 2° plus long que le 1%, un peu plus de deux fois aussi long que gros. Antennes de 2 + 12 articles: articles du funicule com- posés chacun d'une nodosilté basale globuleuse et d'une nodosité terminale allongée, faiblement rétrécie en dessous du milieu et prolongée en un col aussi long qu'elle; les deux nodosilés séparées l’une de l'autre par un rétré- _cissement aussi long que le col terminal; le 1% article du funicule est articulé au 2°, sa nodosilé basale est ovoïdale, la terminale n'offre pas de rétrécisse- ment, le col et la partie rétrécie entre les deux nodosités plus courts qu'aux arlicles suivants; article terminal sans col. Les verticilles de soies et de filets arqués hyalins sont répartis de la façon suivante : chaque nodosité basale porte un verticille de filets arqués touchant la base de la nodosilé allongée el un verticille de soies deux fois aussi long: nodosité allongée munie à sa base et à son sommet d'un verticille de filets arqués un peu plus courts qu'elle et, au milieu, d'un verticille de soies deux fois aussi long qu'elle. Cubitus abou- RO2 G. GourY et J. GUIGNON. — Deux Hyménoplères nouveaux. tissant un peu en dessous de l'extrémité alaire dont le bord est interrompu à cel endroit. Pattes avec de longs poils noirs appliqués; dessous des fémurs avec une rangée de soies dressées deux-trois fois aussi longues que lépais- seur du fémuir'; 2° article des tarses antérieurs à peine plus court que le tibia, celui-ci égal au fémur; 2° article double du 3°, qui est un peu plus long que le 4° et le 5° réunis; 4° double du 5°, celui-ci trois-quatre fois aussi long que gros, crochets grêles, longs, simples; pelote petile, unique, n’atteignant pas ou à peine la moitié des crochets. Abdomen deux fois aussi long que le thorax; pince anale entièrement semblable à celle du Lœuwiola centaureæ Fr. Low. Nymphe. — Sans armure frontale. Au-dessus de la bouche se voient deux fortes soies; au-dessus des palpes, un groupe de trois papilles, dont une avec une courte soie. Soies cervicales aussi longues que les stigmates thoraciques; ceux-ci bruns, droits, graduellement amincis, dix fois aussi longs que gros à leur base, subitement rétrécis en une courte pointe hyaline. Huit séries de spinules dorsales; la 1° série à une rangée de 4 spinules jaunes et très courtes; les 7 suivantes à une seule rangée de 6 ou 7 spinules très grandes et jaunes dans leur moitié apicale; tout leur entourage lisse et sans verrues; Verrucæ conliguiles petites, simples, pointues. Larve. — La larve est d'une teinte beaucoup plus foncée que celle du L. centaureæ, sa couleur étant orangée; elle mesure 3 millim.; le dessus est couvert de larges verrues, saul la tête et le cou; papilles dorsales et latérales avec une forte soie, sauf les papilles du cou : partie ventrale à verrues larges et pointues; verrues spiniformes encore plus pointues; papilles ventrales ren- fermées dans la série des verrues piniformes. Segment anal muni, de chaque côté de son extrémité, de trois grands lobes terminés par une papille et, un peu plus haut, d’une grosse papille armée d’une soie. Spatule jaune divisée, par une échancrure arquée et peu profonde, en deux lobes obtus et transver- saux. R Mœurs et patrie. — Les larves de cette espèce vivent solitaires, dans des renflements d’un pétiole, d’une nervure ou de la tige du Serralula tinctoria L. Ces renflements sont ordinairement fusiformes, longs de 8 millim. et larges de 3 millim., le pétiole normal ayant une épaisseur de 1,5 millim. Elles sortent en juillet et paraissent avoir deux générations par an, car plusieurs c' ont été obtenus le 30 juillet de larves qui s'étaient rendues en terre quinze jours aupa- ravant. Bois de Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne). J.-J. Kieffer. CCG. » Nous remercions M. l'abbé Kieffer de la complaisance qu'il a mise à nous déterminer ces insectes nouveaux. Avec son agrément, nous leur avons donné, en raison des plantes sur lesquelles ils vivent, îles noms de Timaspis papaveris et de Lœnwiola serratulæ. Samois-sur-Seine. G. GouRY et J. GUIGNON. X NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Les oiseaux sont-ils attachés au pays natal? — Sur le n° 418 de la Z'eurlle et sous la signature de M. Lomont, j'ai lu avec plaisir les intéressantes .observations relatives à ce sujet. Le retour des hirondelles au nid qu’elles ont construit et des jeunes au logis qui les a vu naître, est un fait connu depuis longtemps. Les expériences souvent renou- velées depuis la classique hirondelle « qui revient de chez Antoine » en sont la preuve, Ce retour au nid natal subit parfois d’une année à l’autre des fluctuations impor- tantes. Je donnerai comme preuve quelques notes vieilles de quelques années, recueillies par mon frère, et que j'ai continuées jusqu’à ces derniers temps sur le nombre de nids occupés par les hirondelles à la maison de mon père. Notes spéciales et locales. 203 En 1882, six nids ont été occupés par les hirondelles rustiques; neuf en 1885; treize en 1887. À partir de cette date le nombre décroît pour tomber à trois nids en 1904. Pour le Chélidon de fenêtre, C'helidon urbica, alors que quarante-deux nids sont occupés en 1885, je n’en vois plus que seize qui reçoivent leurs propriétaires en 1904. Pauvres hirondelles, la destruction de leur espèce est donc bien considérable, Alors que rien n’a été modifié dans l'emplacement de leur ancienne tribu, j'enre- gistre avec peine les vides qui se sont creusés dans la colonie de ces oiseaux, hôtes respectés de ma maison natale. En revanche, je note avec plaisir, pour l’espèce proche parente des Martinets noirs, une augmentation très sensible de ces oiseaux dans la région où je chasse, accroissement que j'observe depuis ces trois dernières années. La Chouette Chevêche commune, Voctua minos, revient pendant de longues années pondre ses œufs dans le même trou. De 1889 à 1903 j'observe un de ces oiseaux nichant régulièrement dans la toiture d’une magnanerie, où sa couvée est respectée religieusement pour la guerre incessante faite par la mère aux rongeurs qui détruisent les vers à soie. Rien de plus curieux que les jeunes chevêches cou- rant comme des rats sur les chevrons, sautant sur les claies où mangent les vers, au milieu du va-et-vient des magnaniers qu’ils se contentaient de saluer au passage d’un claquement de bec bien senti. De 1895 à 1902, je trouve un de ces mêmes oiseaux logeant sa couvée dans un petit terrier creusé par les lapins, dans la berge d’une petite rivière ; l'emplacement de la nichée était toujours placé juste au-dessous d’un sentier, à 40 centimètres de profondeur, sous les pieds des promeneurs dont le bruit des pas ne parvenait pas à troubler la quiétude de la couveuse. Non loin de là des crevasses de rochers, où les lapins se réfugient, servent d’abri à une petite bande de Chevêches ; il est plaisant de voir sortir de ces terriers, lors- qu’on y lâche le furet, l’oiseau de Minerve au lieu de Jeannot lapin. Les trous des vieux arbres, des müûüriers surtout, servent de repaire pendant longtemps à presque toute la famille des Rapaces nocturnes qui y reviennent pondre ou s’y cacher pendant le jour. Une Effraye commune, Sérix flammea, passe toutes les journées d'automne et d'hiver dans un des greniers inoccupés d’une maison que je possède dans le village. Depuis trois ans je trouve régulièrement cet oiseau perché sur la même poutre; dans les jours de printemps et d’été, l’Effraye manque souvent à son perchoir l’amour, les soins du ménage, ete., etc., l’en éloignent sans doute. Je visite chaque année la nichée d’une Cresserelle, Falco tinnunculus, qui, depuis dix ans, pond ses œufs dans le même trou d’un vieux moulin à vent. J’ai pu faire ainsi d’intéressantes observations sur le régime des jeunes. Pendant cinq ans, une Huppe vulgaire, U/pupa epops, a établi son nid dans un clapier situé à la jonction de deux chemins. La couvée était placée dans les mêmes conditions anormales que celles signalées par M. Xavier Raspail dans le n° 2 du tome IX (1897-1898) de l’Ornis et relatives au même oiseau. Certains passereaux, le Rossignol en particulier, dont je relève sur mes notes l'attachement au même buisson, reviennent tous les ans élever leurs petits dans les mêmes lieux ct tout me porte à croire que ce sont les mêmes oiseaux ou leurs descendants qui viennent jusqu’au milieu des villes occuper chaque année la même touffe d’arbustes qui leur est propice. Deux couples de Traquet stepazin, Saxicola stapazina, nichent tous les ans dans les vignes des abords du village. On chercherait vainement ailleurs à trouver un de ces oiseaux qui, soit dit en passant, deviennent pour ma région d’une rareté exceptionnelle alors qu’ils étaient communs autrefois. Tout près du puits de la maison, un vieux tronc de mûrier nain voit revenir, depuis 1899, une famille de Mésange charbonnière, Parus major. L'Ornithologie est pauvre de documents précis sur l’âge qu’atteignent les oiseaux à l’état sauvage. L'observation du retour aux mêmes lieux par les mêmes oiseaux fournirait sans doute, dans une certaine mesure, des détails intéressants sur la longévité du monde ornithologique. Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). Albert HUGUES. Comment éviter le noircissement des plantes en herbier ? — La question à souvent été posée de savoir quels procédés étaient les plus favorables pour conserver aux plantes leurs couleurs naturelles en herbier; et l’on a souvent proposé des tech- niques variées, dont le principe repose, le plus souvent, sur l'emploi d'agents doués de propriétés nocives pour les principes vivants des végétaux : tels, l’alcool fort, divers antiseptiques, le froid, la chaleur, ete. LPS FO fréquent parce qu'il est facile, consiste dans l'emploi du fer chaud ou de l’eau bouillante : on le trouve indiqué et décrit en détail dans tous les guides des bota- nistes herborisants. L'emploi de la chaleur pour conserver les plantes a sa raison d’être; on a tenté de l’expliquer de diverses façons; je voudrais indiquer ici une explication qui me semble très rationnelle et qui est d’ailleurs basée sur les observations suivantes. J’ai étudié (1) le noircissement de quelques plantes au moment de la dessiceation, surtout celui de quelques Rhinanthacées, des Lathrea et des Monotropa, où il est particulièrement typique. J’ai constaté que le suc cellulaire de ces plantes ren- ferme une substance diastasique de la nature des oxydases, en même temps qu’un principe tannique jouant le rôle de chromogène; ces deux éléments produisent ain vitro un changement de coloration rapide, du suc obtenu par expression; on conçoit que le même phénomène puisse se produire pendant la dessiceation : effort mécanique ayant pour effet de mettre en présence plus intime l’oxygène de Pair, l’oxydase et le tannin. J’ai pu, d'autre part, déceler et préparer une oxydase très active avec le suc des plantes suivantes, qui noireissent à la dessiccation où même sur place : Melampyrum pratense, Lathrea clandestina, Pedicularis sylvatica. C’est cette oxydase qui intervient sans nul doute dans le noircissement de ces plantes à la dessiccation, de même que celle de la pomme à cidre provoque le bru- nissement des tranches du fruit exposées à l'air. Or, on sait que tous les ferments possèdent en commun la propriété d’être détruits par la chaleur et que leur activité est sensiblement entravée par divers antisep- tiques convenablement choisis. Les oxydases partagent ces propriétés; et Je me suis rendu compte que l’oxydase que J'ai recueillie du Melampyrum pratense et du Lathrea clandestina était détruite après une courte ébullition. De plus, si cette oxydase est mise en contact avec une solution saturée d'acide salicyhique, elle est également détruite en quelques heures, alors qu'avec d’autres substances antisep- tiques, le sublimé entre autres, le même résultat n’est pas aussi rapidement atteint. Par suite, les plantes elles-mêmes soumises à l’action de l’eau bouillante, ont leur oxydase détruite et doivent perdre la propriété de noirc:r. 11 en est ainsi, en effet, car j'ai pu conserver des échantillons de Melampyre et de Clandestine avec leurs couleurs primitives par ce seul procédé. Ces faits viennent justifier l'emploi des méthodes utilisées par les collectionneurs pour la conservation des plantes; 1l$ confirment également la valeur de l’acide salicylique signalé à différentes reprises comme agent conservateur (Voir l'euvlle des Jeunes Naturalrstes, mai et juillet 1892). L. GAUTIER, Licencié ès sciences naturelles, Notes sur l'habitat des Goléoptères. — En parcourant ma collection de la leulle des Jeunes Naturalistes, je tombais dernièrement sur cette phrase : « C'assida viridis. — M. Pelletier à trouvé cet insecte en abondance sur le Stachys sylvutica. Les auteurs lui donnent pour habitat le chardon et l’artichaut » (Numero au 1°‘ février 1881, p. 55). {l y à évidemiment ia un exemple de la confusion signalée par Bedel dans sa. l'aune des Uoléoptères du bassin de la Seine (Fnytophaga, p. 531), entre Cassida vvridrs Li. (equestris Fab.) et Cassida rubiginosa Müli. (veridrs Fab.); c’est ce dernier qui vit sur le chardon et C. deflorata Nalïr. sur l’artichaut, et Goureaux lui-même s'y est trompé (/nsectes nursibles aux plantes potagères, p. 153), tandis que C. viridis L. vit sur les Labiées, et en effet sur le Stachys sylvatica, non indiqué par Bedel, et sur lequel je viens de le retrouver à l’état de larve de nymphe et d’imago. Quant à Cassida deflorata, je l'ai capturé plusieurs fois dans mon jardin, sur les artichauts, bien que la faune de Bedel ne l’indique que de la Côte-d'Or et du Loiret, et déclare qu'il ne paraît pas avoir été trouvé dans les limites du bassin parisien. Il y à également lieu d'ajouter aux plantes nourricières signalées dans le même ouvrage pour l’odagrica fuscicornis L., l'Althæa officinalrs, sur lequel je le récoite en nombre depuis plusieurs années. Je n’y ai jamais remarqué Podagrica fus- cipes Fab. Lisieux. A. L'OISELLE. (1) Sociélé scientifique el médicale de l'Ouest, avril 1905. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Ronnes—Paris (883-0565) Un des procédés les plus anciennement employés et qui est encore d’un usage L<8s ET be | “ii NIVERSITY OF ILLINOIS-URBANA Tin 3 0112 07628865