EX Co] L. ne Lite BOIRE SE Se bO DE < “ 1 * eur CAEN 2 ME n A, ? #/* Es " CA ne MORE 4 es : 1, frire k QE, ; CR ne ere K? CG br 4 45 2 te Pre rent Ce Fr. CA UK 42 HP AG hu ÿ d Ces 1219) AE Re LES LS cp x ah "y FEU, pee La hs ANS CRE ue st D ft THE UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY cho: EE V: “ Gi $ Tr SAT AO ML à L FORCE dl 7" CH | SUR des L Ad —— | “4 This book has been DIGITIZED … and is availab le ONLINE. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES POLLSS ASS SEPTIÈME ANNÉE Digitized by the Internet Archive in 2014 https://archive.org/details/lafeuilledesjeun/818unse bu CE [en MOTS Mer Novembre 1876. Septième Année. No 73, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES Nous avons l'habitude de remercier ici chaque année les amis de la Feuille de leur concours et des témoignages de sympathie qu'ils veulent bien nous donner ; ils ne nous ont pas moins aidés cette année que les précédentes, et nous leur en sommes reconnaissants. On trouvera jointe à ce numéro la Table des articles parus dans les six premières années de la Feuille des Jeunes Naturalistes. Il estinutile d’insister sur l'utilité de ce travail, qui épargnera bien des recherches; nous préparons la Table des communications parues dans le même laps de temps. Les numéros des premières années ayant été épuisés, nous les avons fait successivement réimprimer et nous les tenons à la disposition de ceux de nos abonnés qui voudraient les acheter, soit par collection complète, soit par années séparées (1). Nous les prions aussi de bien vouloir, autant qu'il leur sera possible, nous renvoyer remplies les Cartes d'abonnement ci-jointes. Les Redacteurs : ADRIEN DOLLFUS, JULES DE GAULLE, CHARLES LANGRAND, GUSTAVE WEISs. LES CHENILLES CONNUES DES PSYCHIDES. NOTES RECUEHILLIES D'APRÈS LES AUTEURS. (Ordre du catalogue Staudinger). PSYCHE. Unicolor. — La chenille à la tête d’un noir luisant, avec plusieurs taches d'un jaune pâle placées ainsi qu'il suit : au centre de chaque écaille, une ligne descend du bord du premier anneau jusqu'au milieu de la têle; entre ces deux lignes et vers leur extrémité inférieure se trouve une tache centrale surmontée d’un petit point de la même couleur ; on voit au-dessus dés mandi- bules une raie assez courte, avec un point à chaque extrémité; enfin, deux autres lignes viennent aboutir latéralement, l’une, la plus longue, vers le bas de la tache centrale que nous avons signalée, l’autre versle dessus de cette même ; ; si $ 21 fr. pour la France. (1) Les six années reliées en trois volumes..... ME 27 fr. pour l'Etranger. 4 ; e ( 18 fr. pour la France. Les six années non reliées... : OIL USB EN | 24 fr. pour l'Étranger. A POTES tache, en partant toutes deux du bord du premier anneau. Les trois premiers anneaux ont leur partie supérieure comme cornée ou écailieuse ; cette portion écailleuse est jaune, avec six raies longitudinales d’un brun noir, trois de chaque côté, dont l'inférieure est placée immédiatement au-dessus des stigmates ; les pattes écailleuses sont annelées de brun et de jaune sale, avec l'extrémité rougeâtre et transparente ; les pattes membraneuses sont extrêmement courtes et peu distinctes, comme chez toutes les Psychides ; la partie ventrale est noirâtre aux trois premiers anneaux ; tout le reste du corps est d’un gris livide ou brun peu foncé, avec plusieurs rides sur chaque anneau. Sur la tête et les anneaux antérieurs, On remarque quelques poils gris très-fins (Bruand). Se nourrit de diverses graminées, préfère les Poa annua et perennis, se trouve principalement contre les arbres, les murs, les barrières, les hautes graminées, etc. Fin avril, mai. Villosella. — Ordinairement sur la bruyère, le prunellier et, dit M. Dou- bleday, sur le saule. Fourreau fait de pailles quelquefois assez grosses et assez longues, et de quelques fragments de feuilles sèches ; atteint toute sa taille en novembre; passe l'hiver et ne se transforme qu’en avril. Je crois bien avoir trouvé cette espèce aux environs de Lyon, sur les graminées, dans un endroit inculte et semé de ronces. Eclosion le soir. Febretta. — La chenille a le corps plissé, épais, et la tête grosse, rugueuse, noirâtre, ayant sur le premier segment trois bandes, et sur les autres quatre séries de taches d’un blanc jaunâtre, et le ventre rougeûtre ; les parties noires des premiers segments plus foncées ; fourreau souvent très-grand et très-gros, couvert de brins de graminées, bruyéres ou genêts, coupés à peu près d’égale longueur et placés parallèlement (P. Rambur). Vit sur les scorsonères dès les premiers beaux jours du printemps (Bruand). Eclosion en «août, de 7 heures à 8 heures du matin (P. Millière). | Viciella. -— Fourreau composé de pailles placées transversalement, courtes et entrelacées avec régularité. Ils sont tous à peu près de même longueur et offrent cinq pans presque uniformes. La chenille est voisine de celle de Cons- tancella (Bruand). | Constancella. — La chenille est assez grosse pour sa longueur; quant au dessin et à la couleur, elle tient le milieu entre celle de Graminella (Unicolor) et de Calvella (Hirsutella) ; iète presque semblable à Unicolor. Les trois premiers anneaux sont jaunâtres,,avec des raies longitudinales qui affectent des dessins presque hiéroglyphiques comme chez Hirsutella; mais Constan- cella diffère en ce que l’on distingue sur le bord antérieur des deuxième et troisième anneaux quatre points noirâtres de chaque côté, trois entre la dorsale et la sous-dorsale, et un entre celle-ci et la stigmatale, puis sur le troisième anneau, la ligne vasculaire est brune et les deux bandes supérieures sont très- larges. Le reste du corps est brun, fortement plissé, et chaque anneau offre sur ses côtés quatre petites saillies verruqueuses. Les poinis trapézoïdaux sont un peu plus oblongs. Cette chenille est parsemée çà et là de poils fins, courts, d'un gris brun. Le fourreau est construit comme celui d'Apiformis, mais moins allongé et plus gros ; il est recouvert d'une soie plus épaisse (Bruand). Vit sur la Vicia sepium et aussi sur le Poa annua (G. Rouast); se chrysalide du 15 au 30 mars; éclosion à partir des premiers jours de mai. Je n'ai jamais trouvé celte espèce que dans des champs de bruyères ou parsemés de bruyères. Apiformis. — La chenille a seize pattes; les membraneuses sont à peine développées, mais les écailleuses sont robustes, d’un jaune rougeûtre, avec le dernier article noir. Le corps est très-plissé, à peine caréné sur les flancs et d'un blanc jaunâtre. Les trois premiers segments qui s’emboitent l’un dans l’autre sont recouverts d’une large plaque écailleuse ambrée, avec de nom- breuses taches noires. La tête, également d’un jaune ambré, est maculée de BG A taches noires disposées de chaque côté en deux groupes dont le supérieur est le plus grand. Les mandibules, les ocelles et les palpes sont noirs. Le fourreau ressemble assez à celui d’Afribombycella (Graslinella), bien que plus petit et moins épais; 1l est composé de pailles ténues placées en travers et recouvertes d'une soie blanchâtre (Millière). La chenille vit sur la ronce frutescente, selon Ochsenheimer, Vicia (Bruand), Berberis vulgaris (Lederer\ ; elle se nourrit très-bien de Vicia sepium (G. Rouast). Commencement de mars et d'avril. Præcellens., — Erica arborea ou arborescens en mai (Staudinger). Graslinella. — Le fourreau, comme celui de Viciella, dit l'auteur de la Monographie des Psychides, est composé de pailles placées transversalement et recouvertes d'une soie assez épaisse, d'un blanc sale, ochreux; au lieu d'offrir des pans à peu près réguliers, comme celui de Viciella, 1l est fusi- fôrme, comme celui d'Apiformis, mais plus renflé dans son milieu ; il est plus long et garni d’une soie plus épaisse que celui de Cons{ancella. La chenille est polyphage et vit sur diverses plantes basses; elle ne sort guëêre que la nuit pour manger. D’après M. Heylærts, de Breda, psychidiste distingué, elle vit sur les Salix alba, Capræa, Calluna vulgaris et diverses graminées; sa durée est de deux ans, comme j'ai pu le vérifier moi-même. Opacella. — Chenille trouvée au printemps dans un bois de sapins; se nourrit-elle de cette essence ? Je puis à peu près assurer que celle espèce est polyphage et qu’elle se prend sur le tronc des arbres. Zelleri. — Fourreaux trouvés sur des buissons qui rampent et qui végêtent Sur une pelouse. Pyrenælla. — Le fourreau ressemble un peu à celui de ?lumosella : forme presque globuleuse, mais pailles très-grèles, implantées plus à angle droit, formant davantage la pelote; leur base est garnie de soie (Bruand). Albida. — La chenille est grosse pour sa longueur; elle a la tête noire et très-luisante, les premiers anneaux d’un brun noirâtre, avec le bord blanchâtre ou plutôt d'un lilas trés-clair; le reste du corps d’un brun clair, un peu vineux. Les pattes, écailleuses, sont noires. Vil de graminées : Poa annua et trivialis, dans les localités montagneuses. Mars, avril et mai; fourreau de mousse ou de paille. Je l'ai trouvé même en plaine dans des localités arides. Millierella. — Je ne l'ai jamais trouvé avec le type; vil aussi de graminées. Fourreau plus gros. _Leschenaulti. — Chenille cylindrique, atténuée postérieurement, d’un blanc ürant un peu sur le jaunâtre, sans lignes, si ce n’est cependant un très-mince filet grisâtre, placé à la hauteur de la stigmatale et qu’on ne distingue pas toujours bien. Tête petite, globuleuse, rélractile et d’un noir de jais. Il existe sur les trois premiers anneaux un écusson corné, luisant, qui occupe plus de la moitié de leur longueur respective. Les écussons sont divisés en deux par un profond sinus, plus large sur le premier anneau que sur les deux autres; celui-là a, en outre, des taches blanchâtres, placées diagonalement. Le dernier segmentporte aussi un écusson corné; maisil est pelit etd'unnoirmat. Les paites, écailleuses, sont longues, concolores, marquées deux fois de noir longitudinale- ment, avec le dernier article également noir. A la place des pattes ventrales, on ne voil que de très-petits points verruqueux bruns. Les pattes anales sont aussi mal développées que les membraneuses; les stigmates sont d'un gris foncé et fort peu visibles, quoiqu’assez gros. La chenille ne se nourrit que de graminées. Fourreau tubuliforme, un peu courbé, très-atténué postérieurement et assez peu antérieurement; de plus, il est recouvert de parcelles de terre noirätre et de grains de sable fins et serrés. Passe l'hiver. En mars et avril, se fixe pour se chrysalider (Millière). . Lyon. G. RouAsT. | (A suivre.) — 4 — QUINZE JOURS DANS LES ALPES DE SAVOIE. Je crois êlre agréable aux lecteurs de la Feuille des Jeunes Naturalistes en leur communiquant la note de mes captures botaniques et entomologiques pendant un séjour de deux semaines dans les Alpes de Savoie, du 8 au 22 avût de l'an dernier. Fixé à une altitude de 2,000 m., dans un châlet de la montagne des Glaciers, près de Bourg-Saint-Maurice, entre le col des Fours (2,710 m. d’allit.) et le col de la Seigne, bien connus des touristes qui passent de France en Italie, J'ai exploré ces deux riches stations, ainsi que la vallée de Beaupré, en passant par le col des Œillons. J’ai fait aussi une excursion au pic ou aiguille de Belle- val, et une autre du côté du hameau du Chapin (1,516 m.), au pied du col du Bonhomme. I. — FLORE. Bon nombre de plantes alnines se trouvaient dans tous les endroits humides, sur le bord des ruisseaux. J'y rencontrais surtout Primula farinosa L., aux charmantes têles roses; Pedicularis verlicillata L.; Veronica alpina L., et Saxæatiis Jacq.; Pinguicula grandiflora Lam.; Alchemilla vulgaris L., et pentaphylla L., formant quelquefois tapis; Gentiana Bavarica L., d'un bleu éclatant, et sa sœur la Mivalis L., à corolle bleu de ciel; Bellidiastrum Michelii Cass.; Campanula linifolia; Epilobium alpinum Auct., et Origa- nifolium ; Saxifraga aizoïdes L.; Stellaris L., et Muscoïdes Wulff.; Carda- mine alpina D. C., et Resedifolia L.; Sisymbrium pinnatifidum D. C.; Ra- nunculus aconttifolius L.; Polygonum viviparum L; Triglochin palustre L.; Juncus trifidus L., et alpinus Vill.; Scirpus cœæsprtosus L., et Schænus ferrugineus L. Les pelouses, spécialement celles qui s'étendent au pied du col des Fours, élaient émaillées d'Anemone sulfurea L..; Trollius Europœus L.; Hypericum quadranguium L., vulgairement appelé thé de montagne; Viola calcarata L.; Geranium phœum L.; Oxytropis cyanea Bieb., et Campestris D. C.; Potentilla alpestris Hall.; Libanotis montana, AÏ.; Centaurea Phrygia D.C.; Leucanthemum maximum D. C., et Alpinum Lamk.; Arnica montana L.; Trifolium badium Schrib., et alpinum L.; Campanula barbata L.; Phy- teuma hemisphæricum L.; Leontodon aurantiacus K.; Polygala alpestris Rechb. Les Gentianes y abondaient: {utea L.; ciliata L.; acaulis L.; verna L., et campestris L., à fleurs violettes et à fleurs blanches. J'y trouvais aussi Betonica hirsuta L.; Calamintha alpina Lamk ; Bartsia alpina L.; Alche- milla alpina L.; Veratrumm albuin L.; Allium schænoprasum L.; Luzula spicata D. C.; Aira variegata ; Botrychium lunaria Sw. Les rochers offraient presque partout Gypsophula repens L., et Silene rupes- tris L.; Arenaria ciliata L.; Cotoneaster vulgaris Lind.; Sedum atratum L.; annuum et alpestre; Sempervivum arachnoideum L.; Saxifraga aizoon L.; Gnaphalium dioïcum, el Erigeron alpinus L. Les rocailles humides des sommets entre 2,200 et 3,000 m. étaient parse- mées de Ranunculus alpestris L., et glacialis L.; ZTberidella rotundifolia D.C.; Dryas octopetala L.; Geum montanum L.; Saxifraga oppositifolia L., et bifiora AIL.; Gnaphalium supinum L.; Cacalia alpina Jacq.; Aronicum scorpioides D. C; Senecio doronicum L.; Linaria alpina L.; Androsace imbricata Lam.; Salix reticulala, retusa, et herbacea L.; Carex fœtida Nill., et nigra AÏl. À cette même altitude se trouvaient émaillant les pelouses: Gentiana tenella PR EE Roth.: Androsace obtusifolia L.; Silene acaulis L.; Potentilla aurea L.; - Senecio incanus L. Le Rumex alpinus formait autour de tous les châlets un épais tapis. Mais arrivons à quelques plantes plus spéciales et plus rares. I. Col des Œillons (3,000 m. environ) et vallée de Beaupré (18 aoûl). — Au bas du col, le long du torrent, Je cueille A/nus wiridis D. C., el Achillæa macrophylla L. Les rochers du milieu abritent dans leur ceinture Zerminium alpinum Lind. et Orchis viridis. Près du sommet, dans les pierres, je découvre, au milieu des Hulchinsia alpina, quelques pieds de Veronica aphylla L. Les rocailles de la crête sont garnies d’Arfemisia spicata D. C., tandis que les pelouses sont parsemées de Gentiana tenella Roth. et Erigeron uni- florus L. — En côloyant le torrent de Beaupré, je récolte Campanula thyrsoï- dea L.; Phyteuma Halleri AI., et cordifolium Nill., Asplenium viride Huds.; et près du moulin, dans un pelit ravin, vrai jardin de Flore, Thalictrum aquilegifolium L.; Geum rivale, el Potentilla grandiflora L.; Chæro- phyllum hirsutum L. et Villarsii K.; Valeriana tripteris L.; Hieracium aurantiacum et villosum L.; Achillæa moschata Wulff.; Rhododendron ferrugineum L.; Orchis viridis Krantz; Zycopodium selago L., etc. Les rochers de la tête de Beaupré me fournissent le splendide Aconitum paniculatum Lamk. et le Zycoctonum L.; Aquilegia alpina L.; Viola biflora L.; Hugueninia tanacetifolia Rchb.; Phaca alpina Wulff.; Solidago minula Vil.; Gnaphalium Norvegicum K.; Arlemisia mutellina L. et Gen- hana Kochiana Perr. et Song. La vallée des Vays, que j'avais à mes pieds, abrite une vraie collection de Sempervivum, entre autres le Maîtrei, rapporté de là à M. Lamothe, et dédié par lui à l'ami dévoué qui me guidait. Je n’eus pas le temps d'explorer les rocs du sommet où se cachent ZLeontopodium alpinum Cass.; Tozzia alpina L.; Selaginella Helvetica Spr., et autres variétés. Il. Col de la Seigne (2,530 m.), 16 août. — Tout autour des auberges des Mottels (1,830 m.) se trouvent des pâturages émaillés de fleurs. Je récolte en montant Gaya simplex Gand.; Azalea procumbens L.; Agrostis alpina Scop., el Selaginella spinulosa À. Br. — Entre les pierres de la région des neiges poussent le charmant Arabis cœærulea Jq.; Cerastium lalifolium et alpi- num L. Sur le versant du val d'Aoste (Italie), je cueille Sibbaldia procumbens L.; Arenaria ciliata L.; Alsine verna Bartl., striata Gr., et recurva Walh.; Geum reptans L., que ses longs stolons et ses fleurs lavées de rose distinguent facilement du montanum L.; Cacalia leucophylla Willd.; Armeria alpina Willd.; Veronica saxatilis Jq. Adossé au Mont-Blanc, je me contente de jeter un regard sur l’Allée-Blanche, dont certaines parties sont tapissées de Phaca frigida 4q. Au retour, Je découvre dans les rocailles ‘huiñides Oxyria digyna Dub., et au-dessous, de nombreux terriers de marmottes. Le long du torrent des Glaciers, qui descend du Petit-Mont-Blanc, je cueille de belles touffes d’Æp:- lobium Fleischeri Hochst. IT. Les Lanchettes (10 août). — Autour de ce châlet se trouve Sparganium minimum Fries., dans un petit mur. Dans les ravins de Lanchefertière, garnis de RAhododendron, Potentilla grandiflora et de Gentiana purpurea, se cache le rare Artemisia nana Gand., en compagnie du mutellina Vill. et du Buple- vrum stellatum L. — Les pâturages marécageux élaient couverts des houppes blanches de l'Eriophorum capitatum Most., mêlé au Nardus stricta L. IV. Col des Fours (2,710 m.). — Dans les ravins de la base, j'ai récolté Juniperus alpina Clus.; Empetrum nigrum L.; Pyrola minor L.; Lilium martagon L.: Arbutus uva-ursi L.; Pedicularis tuberosa L., etc. — Plus NE = AR haut, les rocailles abritaient Apargia taraæaci Willd., et Gnaphalium Carpa- thicum Wahl. Le long du couloir aboutissant à la cime des Fours se trouve Cerastium latifolium, var. pedunculatum; el au sommet (3,580 m.), les microscopiques Draba Wahlembergir Hartm., Joannis et frigida G. et G. A droite du col des Fours, dans les rochers du Trou-du-Sac, j'ai aussi découvert Aconitum paniculalum, Buplevrum stellatum, Viola biflora et Allosurus crispus déjà mentionnés. V. Belleval (20 août). — Les rocailles de ce pic m'ont surtout enrichi du délicat Pedicularis rostrata L. VI. Des Glaciers au Chapin (1,516). — J'y ai surtout rencontré Astrantia major el minor; Kernera saxatilis Rchb.; Herniaria alpina Nill.; Primula viscosa Vill.; Pedicularis foliosa L.; Allosurus crispus Bernh.; Aspidium lonchilys SWarlz. IT. — ENTOMOLOGIE. Dans mes rapides recherches, j'ai trouvé Cicindela chloris, sur les pentes du col de la Seigne. — Les pierres du Trou-du-Sac, à droite du col des Fours (2,600 m. environ), m'ont donné Ofiorhynchus erylhropus, var. fuscipes et tener; Carabus auronitens; Licinus Hoffmannseggi; Feronia Hagembachi et mullipunctata; Anchomenus parumpunctatus, et Amara aulica. Le Barynotus margaritaceus errait dans les pelouses, et l’Aphodius seri- catus volait autour des bergeries ou se prenait dans les bouses. Sur ces sommets dénudés, aucun Longicorne... Je n'ai rencontré que beau- coup plus bas, à Bonneval, Strangalia armata et quadrimaculata. Que mes lecteurs essayent par eux-mêmes, pendant quelques jours, de la douce hospitalité du vrai châlet. Leur bourse s’en trouvera bien, et leurs col- lections mieux encore; car ces sites grandioses et accidentés leur ménageront sans cesse de nouvelles surprises. Toulon. LA COURSES GÉOLOGIQUES A GRAUVES & CRAMANT, près Avize (Marne). Ces deux localités sont situées chacune à environ trois kilomètres de la station d’Avize, sur le chemin de fer d'Epernay à Romilly. Un train part de Oiry à 7 heures 25 minutes du matin et arrive à Avize à 7 heures 37 minutes ; un autre train repart à 8 heures 51 minutes du soir; on à donc une grande journée à consacrer à la recherche des fossiles. On peut commencer l'excursion par Grauves; après avoir gravi la côte d’Avize, vous vous dirigez à gauche sur la montagne d'Oger, que vous traversez pour vous arrêter, en passant, à une carrière de calcaire lacustre où se trouvent les fossiles habituels de ce calcaire, mais en bonne conservation, tels que Planorbis, Limnæa longiscata, Paludina, Helix, Cyclostoma. Après avoir visilé ce gisement, vous suivez le même chemin et vous arrivez à une route nouvellement faile que vous prenez en vous dirigeant vers le nord. à peu de distance du bois el presque au commencement.de la route; à droite, se rencontre un talus : c'est là qu'est le gisement de Grauves. Il appartient au terrain terliaire — argile plastique — (suessonien de d’Orbigny} ; il se compose de sables, cendres sulfureuses, argile sablonneuse, calcaire, et 1l à beaucoup d’analogie avec le dépôt suessonien de Rilly-la-Montagne; les principaux fossiles sont : un Pulimus de grande taille, Cyclostoma Arnouldi, Physa columnaris, | pres Teredina personata, différents ÆHelix, Planorbis, Pupa, Limnæa, Anomia, Nerilina, Melanopsis, Cerithium, Cyrena, Ostrea?... Les fossiles récoltés et le Lerrain étudié, vous reprenez la même route pour gagner le village de Grauves, que vous traversez, el où vous demandez le chemin de Cramant. Arrivé à cette dernière localité, vous vous rendez à la butte de Sarran; au levant du village, une carrière d’argiles à lignites est en exploitation dans cette montagne; on y recueille des Cyrena, Cerithium, Melanopsis, Nerilina, Anomia. I faut chercher aussi dans les vignes où l’on répand ces argiles pour engrais, les fossiles y sont plus faciles à avoir, et l’on n’a pas à craindre les éboulements. Au bas de Sarran, la craie blanche s’y voit avec Belemnitella mucronata et Ostrea vesicularis. Ce gisement exploré, vous reprenez la même voie ou bien vous cheminez dans les sentiers des vignes pour prendre la route d’Avize. En sortant de Cramant se trouve une cendrière avec le calcaire de Saint-Ouen. A droite de la route, en revenant à Avize, quelques cendrières se montrent avec les mêmes fossiles Il suffit, pour rechercher les fossiles, d’un marteau, d’un ciseau et d’une petite bêche. De ces deux excursions, celle de Grauves est la plus intéressante par la nature des terrains et la variété des fossiles ; mais ceux-ci ne sont pas toujours très-nombreux. Le Mesnil-sur-Oger. À. BÉTHUNE. DE L'UTILITÉ DES ARAIGNÉES. Les Araignées… utiles! n’est-ce point quelque peu paradoxal? Nous allons tâcher de prouver que non. | L'opinion commune ne voit dans l’Araignée qu'un être « velu, hideux et méprisable. » Mais, Dieu merci! sur toutes ces préventions assez peu scienti- fiques, nous savons à quoi nous en tenir, nous autres entomologistes. Et nous n'avons que faire en notre matière de l’ancien adage : Error communis fil jus! Tout le monde connaît l'industrie de l'Araignée dans la fabrication de sa toile. À ce propos, nous croyons être agréables aux lecteurs de la Feuille, en leur faisant connaître les notes assez originales d’un ancien, mais savant natu- raliste, M. Quatremère d’Isjouval : « Vous savez sans nul doute, dit-il à un de ses amis, que plusieurs animaux » sont visiblement soumis à la force de l'électricité naturelle; que les gre- » nouilles, les chats, les coqs sentent évidemment l'arrivée des changements » de temps; mais sur tous les animaux, je ne crois pas qu’il y en ait de plus » sensibles que moi et mes Araignées (M. d'Isjouval élevait en effet des DRASS) AE, LE en A AE PE AE LEE D ce APM AS art a PE » Elles ont deux manières de travailler selon les temps qui règnent ou plulôt » qui sont à venir. Si le temps doit être pluvieux ou même venteux, elles » attachent de très-court les maîtres-brins de soie qui suspendent tout leur » ouvrage, et c'est ainsi qu’elles attendent les effets d’une température qui doit » être variable. » Les Araignées ont non seulement le sentiment prochain, comme tous les » baromêtres, mais un sentiment éloigné de ce qui doit avoir lieu dans l’atmos- » phère. Le baromètre à cela de bon qu’il peut répondre du beau temps » jusqu’au lendemain; mais lorsque l’Araignée travaille à grands fils, c’est la » certitude d'un beau temps pour douze ou quinze jours au moins. » RON L'idée, je l'avoue, est assez bizarre, et j'en laisse toute la responsabilité à M. Quatremère. Toutefois, nous n’écraserons plus désormais aussi impitoya- blement cel hôte qui nous paraît si affreux, car nous aurons dans ces parasites de nos appartements un auxiliaire important, un instrument météorologique des moins coûleux. M. d'Isjouval termine sa lettre par une remarque moins singulière et plus pratique, qui se recommande suffisamment d'elle-même : « L'arrivée des premiers jours chauds est ce qui fait dégarnir les arbres frui- » tiers de paillassons et les hommes eux-mêmes de leurs hardes d'hiver : ce > qui cause à chaque printemps la perte d’une moitié des fruits et la moitié au > moins des fluxions de poitrine. Mais que dorénavant on ne fasse s'ien sans » avoir observé la venue des premières Araignees, et des milliers d'hommes > conserveront la santé et la vie, des milliers de produits ne seront pas > perdus ! » Ce n’est pas là, ce me semble, avis à dédaigner! Et puisque nous en sommes à plaider en faveur des Araignées, pourquoi ne elterions-nous pas le service inestimable qu’elles nous rendent en prenant les mouches à mesure qu’elles rentrent dans les écuries pendant les chaleurs de l'été. Il est un fait incontestable, c'est qu'un cheval qui ne sortirait pas de l’é- curie de tout l’êté, n’en maigrirait pas moins d'une manière très-sensible, par le tourment que des mouches lui font subir, bien plutôt encore lorsqu'il est à l’attache que lorsqu'il marche. Et si d’une part l'odeur des chevaux aitire puissamment les mouches, d'une autre part chaque Araignee devient un agent destructeur de ces horribles parasites. Après tout, pourquoi ne dirais-je pas aussi un mot des ressources que Îles toiles d'Araignées peuvent offrir à l’entomologiste. Qui ne sait qu’on trouve souvent dans ces filets si admirablement tissés des espèces fort intéressantes de Coléoptères, qui, grâce à la consistance de leurs élytres et de leur abdomen, ont résisté aux mandibules de l’Araignée, et qui par suite sont la plupart du temps irès-dignes de figurer dans le tiroir ou dans la vitrine du coléoptériste. N'oublions pas non plus que les Araignées forment un mels fort estimé des Américains, mais ici passons, car le temps n’est pas encore où nos palais euro- péens sauront apprécier le goût de noisette que l'illustre Delalande trouvait à ces petites bêtes dont il se faisait un régal. En somme, je suis prêt à convenir que malgré leur utilité incontestable, les Araignées sont peu propres à la décoration d’un appartement; aussi je ne de- mande qu'une chose : qu’on leur abandonne sans réserve tous les lieux destinés au séjour et à l'habitation des animaux, et ceux-là seulement. En un mot, je voudrais avec cet autre naturaliste ancien, M. Brez, que pour les Araignées comme pour tous les insectes wfiles, on supprimât la peine de mort et qu'on y substiluât le bannissement pur et simple, quand bien même on devrait me prendre pour un membre de la Société protectrice des animaux. Fontenay-le-Comte. René VALLETTE COMMUNICATIONS. Nouvelles expériences pour empêcher la décoloration des collections entomo- logiques à la lumière. — Nous avons reproduit dans le numéro de mai de cette année les curieuses expériences faites par M. Capronier dans le but de rechercher la couleur qu'il convenait de donner aux vitrines des collections entomologiques qui, exposées à la lumière, se décolorent plus ou moins rapidement. Un papillon de couleur carmin foncé, ROUES l'Euchelia Jacobezæ, avait servi de sujet d'expérience, et de tous les verres colorés, le verre jaune avait paru de beaucoup le meilleur à atteindre le but proposé. M. Capronier a pour- suivi ses expériences et nous donne aujourd’hui, dans le Bullelin de la Sociélé enlomolo- _gique de Belgique, le résultat de nouvelles recherches portant sur des papillons de diverses couleurs. ..... Plusieurs de mes honorés collègues m’avaient posé la question de savoir si les couleurs des verres colorés que j'avais employés et qui n'avaient opéré que sur la couleur carminée, conserveraient leurs mêmes propriétés sur les autres couleurs des insectes. Pour pouvoir répondre à cette demande, j'ai continué l'expérience en tous points comme dans la précédente. J’ai employé dans le même laps de temps les verres semblablement colorés (verre incolore, bleu, vert, violet et jaune). J’ai remplacé, dans chaque boîte, les ailes carminées de Lépidoptères par le jaune, le vert et le bleu : le jaune représenté par Papilio Machaon et Uraplerix sambucaria; le vert par Geometra papilionaria, et le bleu par Lycæna Adonis. Après 90 jours dans la boîte au verre incolore, le jaune de P. Machaon est sensiblement devenu plus foncé ; le jaune de U. sambucaria, sans pâlir, est devenu plus brunâtre; le vert de G. Papilionaria est complétement détruit, et le bleu de l’Adonis est resté intact. Sous linfluence du verre jaune, comme je le supposais du reste, les différentes couleurs n'ont pas changé de teinte. Les verres bleu, vert et violet, ont agi respectivement comme dans l'expérience précédente. Il est donc bien confirmé que la couleur jaune reste le meilleur préservatif; ainsi la teinte du jaune du P. Machaon n’a pas augmenté de valeur. Cette singularité est caracté- ristique, car chacun sait que le jaune de cet insecte devient plus intense avec le temps. J'ai constaté ce fait également sur les jaunes de toute cette famille chez les exotiques ; néanmoins, cette augmentation n’est qu'une transition de la décomposition, car au bout d’un certain nombre d'années d'exposition à la lumière du jour, le Machaon devient blanc. Quant au bleu, il est resté indifférent, comme je m’y attendais, car j’ai déjà eu l’occasion de constater sa solidité, surtout lorsqu'il est métallique. » « M. Candèze exprime l'opinion qu’il serait intéressant d'examiner l'effet que produirait, « pour les expériences de ce genre, le passage des rayons lumineux à travers une solution de sulfate de quinine. Il a été reconnu en photographie que cette solution, quoique inco- lore, a le pouvoir de détruire l'effet des rayons chimiques. » Harpalus diffinis et azureus. — Le 30 août dernier, me promenant sur les falaises de Beuzeval, dans un champ envahi par la carotte sauvage (Daucus carota), j'eus l’idée de chercher des insectes dans les ombelles en forme de nids de cette plante, et je fus fort étonné d'y trouver en quantité très-considérable les Harpalus diffinis et azureus (ces derniers en moins grand nombre cependant). Comme ils étaient en compagnie de Coccinelles et de Forficules, je crus que c’était l'espoir d’une abondante nourriture animale qui les avait attirés dans cet endroit ; mais en les observant plus attentivement, j'en vis plusieurs mordre des graines et rester quelques instants si absorbés par leur festin qu’on pouvait les tirer par les pattes sans qu’ils se dérangeassent pour cela. Je ne crois pas que l’on ait jusqu’à présent signalé les Harpalus, ou même les Ophonus en particulier comme Phytophages. J’ai depuis remarqué ce mème fait sur plusieurs points de la falaise qui abondent en carottes sauvages. Beuzeval (Calvados). R. Hickez. Harpalus griseus. — Le mardi 15 août 1876, entre huit et dix heures du soir, la lumière d’une lampe attira dans ma chambre des quantités d’Aarpalus griseus. Je fermai la fenêtre ; mais alors ces insectes ne cessèrent de venir se heurter du dehors contre les ap Abe Le vitres ; le bruit qu’ils faisaient était si fort, que je crus un instant qu’il pleuvait; dès que j'eus éteint la lumière, le bruit cessa. Ce fait, que je voyais se produire pour la première fois, ne se renouvela pas le lendemain. D'ailleurs A. griseus m'a paru cette année bien plus commun à Champrosay (Seine- et-Oise) que l’A. ruficornis. Champrosay. R. Dracrosevics. J’ai recueilli, du 13 août au 22 septembre de cette année, environ trois cents chenilles de Deilephila euphorbiæ, Sphinx du tithymale, toutes sur l’Euphorbia Cyparissias, extrêmement abondant ici, surtout le long des îles et bords de la Loire. Un fait assez curieux m'a frappé, c’est que jamais une chenille de cette espèce, au moment de la mue, ne se tient sur la plante dont elle se nourrit ; elle reste accrochée, soit à un brin d'herbe, soit à quelque plante voisine, n'importe laquelle; dans mon jardin, elles grimpaient sur des reines-marguerites à leur portée et regagnaient les Euphorbes aussitôt leur mue terminée. Dans les vases où je les élève, elles se tenaient, les pattes en l’air, à la gaze qui les clôt, mais jamais sur les plantes nourricières. Il est assez bizarre également que malgré la présence, dans l’Indre-et-Loire, d'environ quinze Euphorbiacées, je les ai toutes trouvées, sans exception, sur l’Euphorbia cyparissias, et pourtant, en captivité du moins, toutes les plantes de cette famille leur conviennent parfaitement. Amboise. E. LELIÈVRE. Dolichus flavicornis. — Il y a trois ans, lors de mon arrivée à Bucharest, j’ai pris, en chassant avec une lumière sur une nappe durant les soirées d’août et de septembre, une quantité de Dolichus flavicornis Fabr.; depuis, pendant les mêmes mois, en 1874, je n’en ai pas aperçu; en 1875, j'en capturai un seul exemplaire, et cette année, bien que toujours placé dans les mêmes conditions, je n’ai pas encore vu l'ombre de ce joli carabique. Est-ce une espèce périodique qui ne reparaît qu’à de longs intervalles ? Bucharest. A. MonTANDON. ÉCHANGES. s M. Michel Dubois, 24, rue Pierre-l'Ermite, à Amiens, tient à la disposition de ses collègues un bon nombre de Coléoptères du nord de la France, tels qu’Ætophorus imperialis, Ædemera croceicollis, Hydroporus decoratus, Malachius ruficollis, Anthocomus sanguinolentus, presque tous les Haliplus de la faune française, etc., etc. M. T. Helte, 107, rue de Mons, à Valenciennes, rappelle aux débutants en entomologie qu’il tient à leur disposition, et sans autres frais que ceux nécessités par l'envoi, un lot de Lépidotères non étalés, diurnes, nocturnes, et Phalènes. — M. Hette désire se procurer en échange d’autres Lépidoptères de la faune française : Melilæa Deione, Erebia OEme, Melas, Scel. carlinæ, Sidæ, Cacaliæ, Syr. Prolo, Vanessa xanthomelas. M. Jules Guëdat-Frey, à Tramelan-Dessus (Jura-Bernois, Suisse), désirerait recevoir Antho- charis Eupheno et Rhodocera Cleopatra; il offre en échange. des chrysalides de Sphinx Pinaslri, Pigæra bucephala et Halias quercana. \ M. Régimbart, 68, rue des Feuillantines, Paris, désirant se procurer certains Zydrocanthares : Haliplus rubidus, Pyrenæus, marilimus (varius), fulvicollis ; Hydalicus grammicus, Leander ; Colymbeles Paykulli, dolabratus, notatus (Fabr.), conspectus; Ilybius angustior, sexdenlatus; Agabus vitliger ; Hydroporus luctuosus, assimilis (frater), Alpinus (Paykull), Xraatzi, mela- EN EÉ) Lo nocephalus (Marshall), lautus, obscurus, Crux, thermalis, delicatulus, offre en échange les espèces suivantes : /lybius subæneus ; Agabus paludosus, negleclus, bigutlalus, agilis, macu- latus ; Hydroporus ovalus (laltus), Aubei, depressus, halensis, confluens, marginalus, maæslus (Fairmaire), piclus, bicarinalus, minulissimus, dorsalis, id., V. figuratus; Haliplus elevalus, fluviatilis, variegatus, flavicollis ; Plalysoma oblongum ; Nemosoma elongalum ; Sarrotrium clavicorne ; Diplocælus fagi; Diaperis boleli; Dyliscus punclulalus, circumflezus ; Hylurqus ligniperda ; Bostrichus curvidens, bicolor; Æuilis montana Get Q; Crepidodera atropz ; Calosoma inquisilor ; Silpha carinala; Aleuchus variolosus ; Oberea oculata; Agabus femoralis, abbreviatus; Hydroporus memnonius G' el ©, Canaliculatus, linealus, rivalis, Davis, Gyllenhalii, trislis, striola, granularis, bilineatus; Agriotes Gallicus c' el Q; Gyrinus minutus; Hydaticus cinereus, Hybneri; Pelobius Hermanni; Cybisler Ræseli. M. l'abbé Rouchy prévient ses correspondants que son adresse est dorénavant : M. labbé Rouchy J°, vicaire à Andelot, par Saint-Flour (Cantal). BIBLIOGRAPHIE. — Calalogue des plantes vasculaires qui croissent spontanément dans le département des Vosges, rédigé par M. le Dr Berher (d'Épinal). La Flore des Vosges était bien peu connue au commencement de ce siècle. C’est à M. le docteur Mougeot, de Bruyère, qu’on doit l'immense progrès qu'a fait la science des plantes dans cette partie de la France. Mougeot fut l’un des plus laborieux collabora- teurs de de Candolle et un des plus éminents botanistes de ce siècle. Pendant 63 ans, de 1795 à 1858, il a exploré toutes les parties du département et en a fait connaître les richesses végétales. Son zèle pour la botanique lui fournit de bonne heure, sur différents points du département, d’actifs et intelligents collaborateurs. Chacun d’eux, entrainé par l'exemple et par l'attrait que produit naturellement l’étude des fleurs, arriva bientôt à se créer un herbier et à recueillir les meilleures indications sur la végétation des terrains qu’il pouvait explorer. Depuis, le goût de la botanique n’a fait que s’accroître dans les Vosges, principalement dans la région montagneuse, où on compte actuellement au moins une vingtaine de bota- nistes, dont plusieurs possèdent de riches herbiers et enrichissent la Flore locale, soit d'espèces nouvelles pour la région, soit d'indications de stations. C’est au moyen des indications données par les principaux botanistes vosgiens et avec les renseignements inscrits dans les Flores de Lorraine et d'Alsace, que MM. Berher et Chapellier, membres titulaires de la Société d’Emulation des Vosges, ont pu établir enfin un catalogue renfermant pour les Vosges non seulement les découvertes et les observations faites par nos devanciers, mais encore toutes celles qui ont été réalisées depuis. Ce catalogue donne les indications les plus détaillées sur les localités où ont été récoltées les 1,500 espèces de plantes, y compris les principales variétés qui composent la Flore du département. Il sera de la plus grande utilité aux botanistes, non seulement du département, mais aussi de toute la France, qui auront aussi un guide dans leurs explorations et pour- ront avec plus de facilité faire de fructueuses explorations. Les notes recueillies par les naturalistes sur les localités d'espèces marquantes qu’ils auront découvertes serviront à M. Berher, à qui elles devront être adressées, à établir un supplément à ce catalogue, et seront insérées ensuite dans la seconde édition qui ne peut tarder à être publiée. X.THIRrAT. Bulletin de la Société zoologique de France, 1re parlie, séances de juin el juillet 1876. Paris, au siége de la Société, 55, quai des Grands-Augustins. In-8, 16 pages et ? planches. Nous annoncions, il y a quelques mois, la fondation de la Société zoologique de France, et nous engagions nos amis à se faire inscrire parmi ses membres. Nous avons eu le plaisir o ME Eu [sn 4 d’en voir un certain nombre répondre à notre appel, et d’avoir ainsi pu, pour notre modeste part, contribuer à la création de cette Société, qui, alors à l’état de projet, est aujourd’hui fondée et vient de faire paraître son premier bulletin, objet de cette analyse. Dans une note sur le Starique perroquet, Phaleris psitlacula, et le Macareux de Graba, M. Vian, président de la Société, étudie le squelette de ces oiseaux et trouve dans la disposition remarquable de leur appareil costal l'explication de la facilité avec laquelle ils entreprennent de longs voyages. Le docteur Jousseaume publie la première partie d’une Faune malacologique des environs de Paris. Ce travail très-étendu comprend les testacelles et les limaces, avec descriptions, récits de mœurs, etc. Sous le titre d'Études d’ornilhologie africaine, MM. Sharpe et Bouvier donnent le catalogue d’une importante collection recueillie au Congo pendant les premiers mois de cette année, avec la description accompagnée d’une planche d’une hirondelle nouvelle : Psalidoprocne Petili. M. Bouvier est un naturaliste bien connu qui, après des explorations fructueuses pour les sciences de l'Amérique centrale et des îles du Cap-Vert, a organisé à ses frais l'expédition de MM. le marquis de Compiègne et Marche sur les bords de l’Ogooué. C’est surtout à son concours et à son zèle que la Société zoologique doit son existence. M. Louis Bureau fournit un intéressant résumé de son récent mémoire sur l’Aigle botté, dont nous avons déjà rendu compte. Les procès-verbaux, rédigés par M. Jules de Gaulle, renferment divers faits intéressant la zoologie. Citons encore deux études, l’une de M. Eug. Simon sur les Arachnides du Congo, l’autre de M. Perrier, professeur au Muséum, sur les Stellérides du Cap-Vert. Recherches sur les phénomènes de la digestion el sur la structure de l'appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique, par F. Plateau. Bruxelles, in-4° de 96 p. el 3 pl. Ce mémoire est une suite aux Recherches sur les phénomènes de la digestion chez les insectes, du même auteur, publiées en 1874 (1), et fait partie d’une série de travaux entrepris sur la digestion dans tout l’embranchement des Arthropodes. Le tube digestif des Myriapodes étant, sous une forme simplifiée, le même que celui des insectes, M. Plateau y a observé les mêmes phénomènes physiologiques, et représente les conclusions données dans son précédent mémoire, à savoir que, chez les insectes à l’état normal, les liquides digestifs sont alcalins ou neutres, jamais acides. Bien que ces conclusions aient été vivement contestées comme contraires aux données physiologiques fournies jusqu’à présent par l'étude des animaux des classes supérieures, le savant anatomiste s'appuyant sur de nombreuses et délicates expériences rapportées dans leurs plus grands détails, persiste dans ses premières conclusions. Toutefois, si l’on veut se tenir au courant de la question soulevée par M. Plateau, ce n’est pas dans le présent mémoire qu’il faut en chercher la discussion; écrit avant que M. Jousset de Bellesme eut en France attaqué les assertions du professeur de luniversité de Gand (2), il ne contient pas de réponse directe à des contradictions qui ne s'étaient pas encore présentées. C’est dans le dernier travail publié par M. Plateau sur la Blatte américaine que les physiologistes compétents pourront trouver les éléments d'appréciation et fixer leur jugement. Pour nous, notre incompétence nous empêche de juger le débat ; disons seulement que l'expérience et la grande autorité de l’auteur doivent empêcher de traiter légèrement ses théories, si contraires qu’elles puissent paraître à celles qui sont admises jusqu’à présent. J. DE G. {} Voir le n° 70 de la Feuille. (2) Jousser pe BELLESME, Recherches expérimentales sur la digestion des insectes et en particulier de la Blatte (Periplaneta orientalis). Paris, 1875. — Du même, Notes diverses publiées dans les comptes- rendus de l'Académie des sciences. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 4er Décembre 1876, Septième Année. Mo 74. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES PSS TE 0 ——— LES CHENILLES CONNUES DES PSYCHIDES. NOTES RHECUEHILILIES D'APRÈS LES AUTEURS. (Ordre du catalogue Staudinger). PSYCHE (suile). Malvinella. — Se nourrit de plantes basses et principalement d'un Zrodium. Fourreau brunâtre, tubuleux, renflé au milieu, composé d’un tissu très-serré de soie el de grains de sable; le tout recouvert de fragments de feuilles ou tiges de graminées. Le papillon se montre depuis la fin de janvier jusqu'au commencement d’avril (Staudinger, Millière). Quadrangularis. — La chenille vit sur l’A/hagi persarum et l'Alhagi camelorum, Peganurmn armale et un Arétemisia; Se fixe commencement juillet. La chenille a le corps épais, médiocrement long, d’un Jaune foncé; les plaques cornées des premiers segments sont larges, épaisses; les pattes écailleuses sont longues, robustes et brunes, principalement la troisième paire ; l’éclosion de l'insecte parfait a eu du 8 septembre au 6 octobre. Le fourreau mesure quatre centimètres de long sur un de large ; il a la forme allongée, conique et quadrangulaire; il est composé de brindilles placées réculièrement; les quatre côtés de ce singulier fourreau sont semblables (Millière). ; Atra. — La chenille est semblable à celle d'Albida, c'est-à-dire que les quatre anneaux antérieurs sont noirs avec le bord tirant sur le blanc. Mais chez Atra, on distingue sur le deuxième anneau deux petits points également blanchâtres situés de chaque côté, l’un immédiatement au-dessus, l’autre jmmédialement en dessous de la ligne stigmatale qui est. de la même couleur que le bord des premiers anneaux. Deux autres petits tits clairs, peu distincts à l'œil nu, sont placés sur la portion dorsale du troisième anneau. Le fourreau -est absolument pareil à celui de Bombycella, c'est-à-dire recouvert de pailles courtes el placées longitudinalement. Cependant celui d’Afra est généralement un peu plus fort et un peu plus renflé dans son milieu (Bruand). À mon avis, il est impossible de confondre les fourreaux de ces deux espèces : celui d’Atra est gros au milieu et se termine presqu’en pointe des deux côtés; celui de Bombycella va en s’évasant depuis l'ouverture. La chenille vit sur la Festuca ovina et elatior, Tussilago alpina (Ochsenheimer). Poa annua et Trivialis;, mal eljuin. Vesubiella. — La chenille a seize pattes ; les écailleuses sont longues et robustes, notamment la troisième paire; les membraneuses, qui ne servent Jamais à la locomotion, sont au contraire très-courtes. Les trois premiers anneaux présentent de larges plaques cornées relativement épaisses; ces plaques sont largement maculées de brun et luisantes. Elle vit de graminées, se fixe du 15 au 25 juillet; fourreau composé de pailles courtes placées au travers el recouvertes d'une soie épaisse et blanchâtre, fusiforme et déprimé en dessous (Millière). Schiffermuelleri. — La chenille est assez grosse pour sa longueur (dans le genre d'Albida) ; tèle entièrement noire, velue, peu luisante; les trois premiers anneaux, sont d'un brun noirâtre, avec la vasculaire assez étroite, d’un jaune intense (tirant sur la couleur de la rouille) et une ligne dorsale fine et de même conleur, mais qui ne s'étend pas au-delà de la moitié antérieure de chacun des trois premiérs segments. Les pattes écailleuses sont noires. Vit de graminées (Auct. germ.); T'ussilago farfaro. Avril et mai, vit deux ans (Bruand). Fulminella. — Chenille plus grande que celle de Zeschenaulti; sa couleur est le carné obseur teinté et bleuâtre à la région dorsale et présentant sur chaque segment une tache foncée rectangulaire et transversale. La têle est petite, arrondie, rétractile et d'un noir de:jais. Les trois premiers anneaux sont protégés par un écusson corné d'un brun foncé mat, dont les deux premiers sont partagés par un sinus étroit de la couleur du fond. Le dernier segment est taché de brun, mais il ne porte plus d’écusson. Les pattes écailleuses sont assez longues, robustes et d’un brun foncé luisant. Les paltes ventrales n'existent pas, à leur place on voit de petits renflements carunculiformes. Les stigmates sont proéminents et concolores. Fourreau formé de pelites feuilles sèches de Buaxus et de Quercus coccifera; doit vivre de graminées; peu connue (Millière). Silphella. — Fourreau tubuliforme un peu courbé au centre, presque cylindrique, de couleur argileuse, allongé, beaucoup plus que celui de Leschenaulti; le fourreau de la © est toujours plus long que celui du linsecte parfait se montre du 45 avril au 40 mai, de six à sept heures du matin. La chenille à atteint toute sa taille à Ja fin de mars, se nourrit de P/antago, Rumezx, Dorycnium (Millière). Mediterranea. — La chenille vit sur le Thymus serpyllum, dans les endroits pierreux et rocailleux, au pied de la plante, près de la racine; le fourreau est recouvert de débris ligneux (Bruand). Gondebautella. — Chenille vermiforme, renflée au milieu, atténuée aux deux extrémités, rougeûtre en dessus et sur les flancs, livide en dessous. La tête petite, globuleuse, est d’un noir de jais. Les trois premiers anneaux sont recouverts d'une plaque écailleuse, noire, luisante, et séparés supérieurement par un trait transversal d'un blanc vif. Le dernier segment, étroit, est également recouvert d'une écaille noire : celle-ci est très-petite. Le corps, assez plissé, n’a pas de lignes en dessus ni en dessous. Les pattes antérieures sont noires ; les ventrales très-petites, à peine distinctes, sont concolores; les anales et les trapézoïdaux bruns. Fourreau fait de mousse (Liskea sericea). La chenille vit de graminées; elle passe l’hiver; on la prend en février, et elle se chrysalide au commencement de mars. Le papillon éclot depuis là fin de mars jusqu'au commencement de mai (Millière). Plumifera. — Fourreau médiocrement allongé, brun, formé de parcelles de mousse. Ces chenilles sont ordinairement au nombre de trois à cinq, dit Bruand ; on les trouve, selon Lederer, entre les tiges basses et parmi les racines dénudées du Thym. Le papillon éclot en avril ou en mai. Plumistrella. — Fourreau revêtu de pailles courtes et.ne se prolongeant qu’au tiers de sa longueur; les deux autres liers sont recouverts de grains de sable fin, serrés et bruns (Millière). La chenille ressemble à celle d’Abida et de Roboricolella (Bruand). Tenella. — D'après la conformation du fourreau, la chenille doit vivre de graminées ; fourreau formé de parcelles de terre micaschisteuse et quartzeuse. Hirsutella. — Le fourreau varie beaucoup; tantôt il est recouvert de petites pailles placées perpendiculairement et formant un peu la pelote comme celui de Tabanella, mais moins régulièrement; tantôt il est revêtu de brindilles, de parcelles d'écorce ; dans presque tous, on aperçoit à l'extrémité inférieure trois petites raies blanchâtres placées triangulairement et remontant depuis la pointe Re jusqu'au quart de la hauteur du fourreau. Ces raies blanches ne sont autre chose que la soie du sac ou fourreau réel qui est dénudé en ces endroits. La chenille est couleur de corne claire avec des taches noirâtres, la sous-dorsale est passablement indiquée; les autres raies sont formées par une réunion de petites taches agglomérées. La tête est d'un noir brun avec quelques lignes et taches d’un jaune intense, ou d'un brun très-clair, disposées sur chaque écaille ainsi qu'il suit : d’abord une ligne légèrement recourbée, partant du bord du premier anneau et s'avançant jusqu’au liers de la tête parallèlement à son milieu, c’est-à-dire au point d'intersection des deux écailles dont elle est très- voisine ; au-dessous de cette ligne, une autre en forme de V, dont la pointe est dirigée vers le premier anneau, puis près des mandibules, deux taches à peu près triangulaires, dont l'inférieure est plus grosse que la supérieure (Bruand). Sur les arbres forestiers, dans les bois, abondant en automne, assez rare après l'hiver; préfère le chêne et Le noisetier; se récolle en avril et mai; éclot en juin. Standfusii. — Fourreau formé de pailles courtes disposées tranversalement. EPICHNOPTERYX. Bombycella. — La chenille, comme chez Hirsutella, a la couleur du fond très-sombre et les lignes vasculaires, dorsales et stigmatales se délachant en clair (jaune sale ochreux). Tout le corps est d’un brun noirâtre, luisant sur les trois premiers anneaux et mat sur les anneaux postérieurs; à partir du qua- trième anneau, on ne voit plus que deux petites taches minces, perpendiculaires, d’un jaune brun; sur la partie latérale de chaque anneau, on ne voit plus que deux petites taches minces, perpendiculaires, d'un jaune brun sur la partie la- térale de chaque anneau, et une petite ligne aussi oblitérée et en forme de V au-dessous des stigmates. La tête est d'un noir luisant avec le dessus des mandibules jaune pâle et une ligne de même couleur qui part du bord des mandibules jaune pâle, et une ligne de même couleur qui part du bord du premier anneau, vis-à-vis le milieu de la raie dorsale, et descend courbée paral- lèlement au milieu de la tête jusque vers l'extrémité des mandibules. Le pre- mier anneau est bordé à sa partie antérieure d’un mince liséré jaune pâle; les pattes écailleuses sont d’un brun noirâtre avec l'extrémité un peu rougeûtre; les intersections de chaque anneau paraissent légèrement bleuâtres, et à parur du quatrième le fond est un peu teinté de cette couleur (Bruand). Se tient tout près du sol, au pied des graminées, dans les prés humides, sur la mousse et près des arbres dans les localités exposées du nord au couchant. L’éclosion à lieu en mai, le soir, avant la tombée de la nuit (G. Rouast). Pulla. — Chenille d’un blanc sale tirant sur le vineux, avec deux raies laté- rales de chaque côté d’un brun noirâtre nettement indiquées, un très-petit point de même couleur entre ces deux raies et une troisième ligne peu réguhère si- tuée au-dessous des stigmates. Vit de graminées; pas rare dans les prairies, surtout en montagne; se tient dans l'herbe, à 5 ou 6 centimètres du sol; atteint toute sa taille en fin avril. Tarnierella. — Sur les peupliers moussus et chargés de lichens. — La chenille, m'écrit M. Heylaerts de Breda, vit comme la Pulla, sur les graminées, sur les pentes exposées au midi, et jamais sur le tronc des arbres. Sieboldii. — La chenille se nourrit probablement de graminées ; le fourreau ressemble à celui de Pulla ; il est formé de tiges d'herbes sèches appliquées les unes contre les autres. Helix. — Il faut récolter les fourreaux sur les rochers en mai. Helicinella. — Fourreau mou, composé de grains de sable et de terre, a la forme d’une petite hélice ; la chenille semble polyphage, it surtout de Zavan- dula, Thymus, Teucrium et Cistus. Mai, juin, commencement juillet. L'insecte parfait se montre du 15 au 25 juin. (Millière.) * ém EE pile FUMEA. Pectinella. — Graminées basses au premier printemps (avril, mai), fourreau tubulaire. Nudella. — Le fourreau a la forme d’un cylindre atténué à l'extrémité anale ; il est un peu mou, de couleur grisâtre ou terreuse, et un peu plus large à l’un des bouts qu’à l’autre. La chenille a la tête et le dessus des trois premiers anneaux d'un noir intense, corné et très-luisant. Le bord de chaque anneau est d’un gris légèrement violacé, ainsi que la partie ventrale ; au-dessous de chacun des écussons qui occupent la parte dorsale des trois premiers anneaux, on remarque immédiatement contre la ligne stigmatale une tache légèrement noirâtre et cornée. Les pattes écailleuses sont noires, très-luisantes et finement annelées de gris violacé. Cette chenille vit sur la mousse et se tient toujours prés du sol; elle habite les côtes rocailleuses et montagneuses, vit de graminées tendres, en avril, mai, juin, et ne se change en papillon qu'en juillet. (Bruand.) Intermediella. — Vit de graminées ; la chenille paraît de la fin d'avril aux premiers Jours de mai. Eclosion fin mai ou première quinzaine de juin. Se prend contre les arbres, les vieux murs, les rochers ; le fourreau est très-petit, recouvert de petites pailles fort grêles. La chenille diffère de Crassiorella par une teinte beaucoup moins obscure; le dessin est le même, mais les raies sont brunes, tirant sur le jaunâtre, au lieu d’être d’un brun terreux comme dans Crassiorella ; la tête aussi est plus pâle. (Bruand.) Crassiorella. — Le fourreau, dit Bruand, à toujours été trouvé par moi sur les graminées ou sur la ronce commune, mais jamais sur le saule, ni le chêne. La chenille est d’un jaune sale ou brun très-clair tirant légèrement sur le vineux, avec deux raies dorsales d’un brun vineux intense, entre lesquelles on remarque sur chacun des trois premiers anneaux deux points d'un brun foncé. Au-dessous des stigmates, il existe une tache allongée de la même couleur que les raies dorsales. Ces taches et ces raies sont plus fortement indiquées sur le premier anneau que sur les deux suivants, au-delà du quatrième, elles sont chlitérées. La tête est cornée et luisante, d’un brun clair ou vineux, avec cinq lignes et deux points d'un brun noirâtre sur chaque écaille, plus une tache de même couleur au-dessus des mandibules; la ligne supérieure est courbée dans un sens opposé à l'inférieure; elles prennent toutes deux naissance contre le premier anneau et tendent à se rejoindre à leur extrémité; les deuxième et quatrième raies forment une espèce de croissant dont les pointes sont tournées vers les mandibules, et entre lesquelles est placée la troisième qui est un peu plus pâle que les autres; les deux points sont placés à l'extrémité de celte troisième ligne, l'un un peu plus haut, l’autre un peu plus bas. Le fourreau, ajoute Bruand, est composé de brins de paille ou de tiges d'herbes sèches placées longitudina- lement et à peu près parallèlement; il est gros pour sa longueur; la chenille se chrysalide en mai; elle se tient contre les vieux murs couverts d'herbes et de ronces, et aussi au pied des rochers tournés au levant ou au midi. M. Cuni- Martorel dit dans son catalogue qu’elle mange les plantains. Betulina. — Chenilles sur les ormes moussus et chargés de lichens (G. Rouast), et aussi, ajoute M. Heylaerts, sur les frènes, les chênes, etc.; édu- cation difficile; en fin mai, on trouve le fourreau chrysalidé; les chenilles se nourrissent de lichens, et aussi, comme M. Heylaerts l’a observé, d'insectes morts. Sepium. — Lichens de différentes espèces qui croissent sur l'écorce des arbres; la chenille vit au-delà d’une année; se chrysalide à la fin de juin; le papillon éclot quinze jours à trois semaines après. La chenille, dit Bruand, vit dans un fourreau de forme ovoïde et de couleur gris-noirâtre, mais qui prend PPT la teinte verdâtre du lichen dont elle fait sa nourriture. Elle est grosse, courte, de couleur sombre (d’un jaune sale tirant sur le gris noirâtre). La tête, qui est très-pelite, est d’un noir luisant, ainsi que les pattes écailleuses, et deux écussons placés transversalement sur la partie supérieure des deux premiers anneaux; le tour de ces écussons est blanchâtre; le reste du corps de la chenille est d’un gris noirâtre légèrement velu; la vasculaire est brun clair. Salicicolella. — Son fourreau est recouvert de petits fragments d’écorce de taille diverse et placés irrégulièrement ; ce fourreau, un peu resserré à l'ouver- ture, S’élargil légèrement au milieu et se termine en pointe obtuse. Chenille sur le Salix viminalis dont elle mange le lichen (Bruand). Se prend en mai et ne s'élève en caplivité qu'avec la Stellarià holostea, selon M. Foucard, de Douai, zélé psychidiste. La chenille a le fond de couleur gris sale ou brun très- clair, un large écusson qui occupe toute la partie supérieure du premier anneau est divisé en deux par la vasculaire plus blanche que le fond, et forme par le fait deux plaques latérales carrées et nettement arrêtées; le bord antérieur de cet anneau est également blanchâtre ; sur le deuxième anneau, il existe deux plaques au lieu d'une, l'inférieure plus étroite que la supérieure ; sur le troisième anneau, ces plaques ne sont plus nettes et consistent plutôt en deux taches d'inégale grosseur.; enfin, sur les anneaux postérieurs elles sont oblitérées. Les plaques ou écussons sont d’un noir corné et luisant, ainsi que là têle, sur laquelle on ne remarque aucun dessin. Les mandibules sont blanchâtres. Les pattes écailleuses sont noires, luisanies et annelées de blanchâtre avec une tache d’un brun luisant (Bruand). Roboricolella. — Chenille sur le chêne, quelquefois sur les vieilles barrières, en mai et commencement de juin. La chenille est de couleur vineuse, bien plus foncée que Crassiorellu, avec des écussons ou bandes noires cornées et luisantes : un seul écusson sur le premier anneau divisé par la vasculaire qui est un peu plus claire que le fond et bordée de blanchâtre antérieurement ; le deuxième anneau offretrois bandes noires de chaque côté, ainsi que le troisième, où elles sont moins intenses ; à partir du quatrième, ces bandes sont oblitérées (Bruand). Comitella. — Sur les saules, la chenille atteint toute sa taille en fin avril el commencement de mai après avoir hiverné. Le fourreau est composé de petites pailles placées longitudinalement, mais moins régulièrement que chez Crassio- rella, et entremèlées de quelques débris d’écorce ; il est à peu près une fois plus petit que celui de Crassiorella. Chenille couleur jaune sale où brun clair avec trois raies latérales nettement écrites sur les anneaux antérieurs et obli- térées à partir du quatrième. Ces raies sont noires sur le premier anneau, brun noirâtre sur le deuxième et déjà affaiblies sur le troisième (Bruand). J'ai cru devoir ajouter aux Psychides les Talæporia et les Solenobia qui me semblent avoir été placées à tort dans les Tineites. TALÆPORIA. Politella. — Vit de lichens de rochers et probablement de lichens des hètres, où on trouve également les fourreaux en avril et mai. Le fourreau dit Bruand est papyracé, presque uni, tubuliforme à sa partie antérieure, triangulaire à la partie inférieure ; il offre dans le sens de sa longueur une seule arête, peu pro- noncée. Sa couleur est un brun clair tirant un peu sur le gris. Pseudobombycella. — Lichens de rochers exposés au soleil ; elle se nourrit probablement du lichen qui croît sur le tronc des hêtres (Bruand). Le fourreau est souvent commun sur les hêtres ou les charmes déjà gros (Jourdheuille). Parvient à sa taille en mai et se chrysalide du 4® au 40 juin; on la trouve faci- lement en mai. Le fourreau diffère de celui de Politella, en ce qne dans toute AU ete sa longueur, il a trois petites arêtes qui lui donnent une forme un peu trian- gulaire, tandis que chez Politella on n’en remarque qu’une et peu indiquée. Lapidella, — Selon Réaumur, dit Bruand, la chenille serait brune. Elle se trouve en mai sur les rochers, les vieux murs, troncs d'arbres, pierres, recou- verts de lichens; fourreau légèrement courbé en corne. J'ai remarqué qu’il était mou et fait de molécules de terre agglomérée; pour réussir dans l’éduca- tion, il est nécessaire d’humecter souvent les lichens. Tabulella. — Sur les vieilles barrières, fourreau ovoïde, station horizontale; se chrysalide à la fin de mai (Jourdheuille). d SOLENOBIA. Clathrella. — Fourreau gros et très-renflé, de forme à peu près ovoide avec trois arêtes obtuses faiblement indiquées. Lichens des vieux bois et des pierres. Ce fourreau est mou; les parois en sont peu épaisses, d’un gris noirâtre avec quelques petites particules terreuses (Bruand). Pineti. — Côté ombragé de vieilles palissades, sur les murs exposés au nord, sur les arbres chargés de mousses et de lichens; se cache avec soin dans les moindres fissures; fourreau triangulaire, femelle parthénogénésique. Janvier et février; éclosion fin mars, avril (Jourdheuille). Triquetrella. — La chenille est de couleur grise, avec la tête noire et luisante et deux écussons cornés d'un gris noirâtre, placés sur la partie supé- rieure des deux premiers anneaux. Ces écussons on! la forme d’un rectangle; ils occupent tout le dessus des anneaux antérieurs et ne sont séparés qu'aux intersections. On distingue sur le troisième anneau une petite tache latérale gris foncé, qui remplace l’écusson, et au-dessous de la ligne stigmatale, un pelit trait gris noirâtre. Les pattes sont noirâtres (Bruand); fourreau triangu- laire ; se trouve sur les lichens des palissades, toujours près de la terre; janvier et février. (Jourdheuille); se chrysalide au mois d'avril. Inconspicuella. — Fourreau à extrémité plus obtuse que Triquetrella et d'une teinte plus noire : cela tient probablement, dit Bruand, à la couleur des rochers où vivent les chenilles et des lichens dont elles se nourrissent. Lyon. G. ROUAST. a EXPLICATION DES FIGURES. FOURREAUX. Psyche. Epichnopteryx. Nos 1. Unicolor (graminella). (V. n° 33, la N°19. Bombycella. chenille avec le fourreau.) de Pulla. (V. n° 39, la chenille.) 9, Villosella. | L poser he 3. Febretta. 92 Helicis Il 4, Echsteinii. + MelICINENS. 5. Viciella. Fumea. 6. Constancella. (V. n° 34, la chenille.) 94. Nudella. (V. n° 40, la chenille.) 7. Graslinella. (V. n° 35, la chenille.) 25. Intermediella. 8. Opacella. 26. Betulina. 9. Zelleri- 27. Sepium (Tabulella). 10. Sylphella. 28. Taboricolella. 11. Muscella. Tate do 12. Mediterranea. 13. Gondebautella. (V. n° 36, la chenille.) 29. Ph ee co 14. Albida. (V. n° 37, la chenille.) nue pe st - 15. Atra. (V. no 38, la chenille.) 15. LapldiCEla. 16. Plumifera. Solenobia. 17: Plumistrella. 34, Pineti. 0 18. Hirsutella. 39 - IWockii Les Chenilles représentées avec leurs fourreaux sont légèrement grossies. + Fe Feuille des Jeunes Naturahstes /° Annee. RABAT A CHALONS-S-M Z{T7A. SA 7 SYCHE PLESYBEP | F'OURREAUX ET CHEN SO Co Au EXCURSION GÉOLOGIQUE A GLOS (Calvados). Pour terminer la série de ses excursions de l’année, en dehors du dépar- tement, la Société géologique de Normandie a fait dans le courant de sep- tembre une course à Glos, près Lisieux. Glos, à cinq kilomètres de Lisieux, est un endroit qui mérite l'attention des géologues, car c’est un des seuls points connus où l’on rencontre le Corallien à l'état sableux. La route de Lisieux à Glos est ouverte en plein Corallien dur, même niveau qu'à Trouville, ainsi que l’attestent de nombreuses carrières ouvertes sur la gauche. Pour trouver la carrière sableuse connue dans le pays sous le nom de sablière, il faut prendre un chemin sur la gauche, environ à 200 mètres plus loin que l’église de Glos; lorsqu'on a fait deux ou trois cents pas dans ce chemin, on trouve la carrière ouverte sur le bord de la route, à gauche, et sans aucune clôture. Je dis sans aucune clôture, pour la distinguer d’une autre carrière à droite du chemin, dans une propriété particulière, et qui n'offre rien d’intéressant pour Île géologue. Cette sablière, ouverte sur le versant de la colline, présente environ 12 m. de hauteur, mais le sommet est couvert de joncs marins qui ne laissent voir que des bancs durs, gréseux, intercalés. C’est juste au-dessous d'un de ces bancs durs que commence réellement le niveau sableux dans lequel nous avons relevé la coupe suivante : 60 cent. de sables verdätres très-fins, contenant trois lits de érigontes à égale distance et dont l’un est tout-à-fait à la base de ce niveau. Ces trigonies sont excessivement friables et s’émiettent au moindre attouchement; aussi ne faut-il pas songer à s’en procurer. Au-dessous de ces sables verts, se voit sur une épaisseur de 80 centimètres à { mètre un sable plus ou moins ferrugineux et rempli de débris coquilliers, principalement d’Astartes ; ces débris sont disposés par lits de quelques centi- mêtres, à une distance chacun d'environ 2 décimètres; de plus, ils sont reliés entre eux par des couches de même nature et de même épaisseur, offrant une inclinaison d'environ 45°. — Cette partie présente un grand nombre de petits trous d’'Hyménoptères. Puis se trouvent environ 4 mètres de sables ferrugineux ayant une couleur rouge assez prononcée, dans lesquels sont intercalées des couches argileuses avec lits de irigonies avoisinant les argiles. Et enfin 1"50 de sable moins ferrugineux contenant peu de trigonies, mais par contre passablement d'As{artes. — Cette couche descend au-dessous du niveau de la route et repose sur le Corallien dur, qu’elle doit rencontrer à 2 ou 3 mètres. Au sommet de la colline sur laquelle est ouverte la carrière, nous avons reconnu le Cénomanien Sur une épaisseur de 30 à 40 mètres, avec ses lits gréseux à la partie supérieure. Nous avons conseillé tout-à-l’heure aux excursionnistes de ne pas s’arrèter aux trigonies renfermées dans les sables verts; par contre, nous leur recom- mandons les sables ferrugineux, dans lesquels ils pourront faire une ample provision de ces acéphales. Pour la recherche de ces fossiles, nous engageons les amateurs à se munir d'une petite pioche ou de quelque instrument analogue, et comme ces trigonies sont d’une grande fragilité, de les emporter dans des boîtes bien remplies de son ou du sable même de la carrière. Pour les nettoyer, il suffit de les brosser avec une brosse tendre, après quoi il est bon de les enduire d’une couche de gomme, pour leur donner plus de consistance, en ayant soin, par précaution, é DAT: *| UE de ne préparer le second côté de la valve que lorsque le premier a été bien gommé et est bien sec. _ Voicile nom des principaux fossiles qui se rencontrent à Glos, d’après le docteur Zittel et M. Em. Goubert, qui figurent parmi les premiers géologues qui ont étudié ces assises : Trigonia Bronni, Thracia Bronni, Palæomya Deshayesi, Corbula Glo- sensis, Cylherea occulla, Lucina pulchra, Cucullæa prœnstens, Astarte communs, Lucina circumeisa, Cucullæa minor, Natica Heberti, Mytilus lenurs, Actænina strialo-sulcata, Actænina plicata, Turritella corallina. Nous engageons vivement les amateurs qui seront à même de le faire à visiter la carrière de Glos, ouverte à un niveau qui se rencontre bien rarement. Le Hâvre. G. DROUAUX. UNE COURSE BOTANIQUE DE VILLARZEL À SURPIERRE (Suisse). Le petit village de Villarzel est situé sur les hauteurs qui dominent la belle et fertile vallée de la Broie. De là on distingue la rivière comme un ruban d'argent, les villages entourés d'arbres, les prairies et les champs cultivés, le tout formant un ensemble des plus agréables. Les collines opposées sont couvertes de sombres forêts entremêlées de jolis villages. Pais le terrain monte peu à peu jusqu'au Jura, qui borne l'horizon de ses croupes onduleuses et monotones. Surpierre, placé sur les hauteurs opposées, un peu à gauche de Villarzel, est fort connu par son ancien château, qui attire chaque année un grand nombre de curieux. Je me décidai, le 7 août dernier, à faire une excursion botanique à Surpierre, surtout pour visiter la cascade où se trouvent un assez grand nombre de plantes rares. Je vais résumer, aussi succinctement que possible, les résultats de ma course. | Je descends dans la vallée en prenant la route d’Henniez, village situé à moins d’un kilomètre de la Broie. À peu de distance de Villarzel, je trouve, dans une haie, les plantes suivantes : Lysimachia vulgaris L., Geranium ro- bertianum L., Seduim telephium L., Epilobium parvifiorum Schreb., Vicia lutea L., Campanula Trachelium et rapunculoïdes L. Le chemin, jusqu’au bois d'Henniez, serpente au milieu des prairies et des champs de blé. Au bord de la route se trouvent : Zysimachia nummularia L., Medicago lupulina L., Erythræa centaurium Pers., Thymus serpyllum L., Epilobium hirsutum L., Dianthus prolifer L., Anagallis phœnicea Lam. et cœrulea Schreb., ÆEpilobium spicatum Lam., Betonica officinalis . Je recueille, en traversant le bois d'Henniez : Clematis vitalba L., Erigeron canadense L., Echium vulgareL., Eupatorium cannabinum L. Les clairières de la forêt sont couvertes d’une énorme quantité d’épilobes en épi. Arrivé à Henniez, je prends un joli sentier qui conduit au village de Ville- neuve, placé au pied des hauteurs où se trouve Surpierre. Ce sentier côtoie un petit ruisseau, dont les rives sont couvertes d’une abondante végétation. J'y recueille : Saponaria officinalis L., Lychnis dioica L., Pastinaca sativa L., Mentha sylvestris L., Spiræa ulmaria L., Lythrum salicaria L., Reseda lutea L. | Le sentier traverse la LZongitudinale, ligne de chemin de fer en construction. Bientôt le sifflet de Ja locomotive viendra réveiller les échos endormis de la Feuille des Jeunes Naturahstes./° Année. PL DS) Ô LRegimbart del Debray et Guinemand se CARACTÈRES DISTINCTIFS DES DYTISCUS D'EUROPE z. D. Latissimus . AE Lapponicus | 3. D. Greumflerzus. Z. D. Circumeinetus . d. D, Marginales. 6. À. Pisanr . 7 D. Dimidiatus. 8. D. Punctulatus . 1mp Ch: Chardon aine.Paris. SRE: VS vallée et amener un peu plus d'animation et d'activité dans cette fertile con- trée. Les céréales et les arbres fruitiers prospèrent très-bien dans la vallée de la Broie; le tabac pareillement, surtout aux environs de Payerne. Mais on ne peut y cultiver la vigne, à cause des « rebuses » ou gelées tardives. À quelques pas de la ligne, on pénètre sur le territoire fribourgeoïs, en tra- versant la Broie sur une mauvaise passerelle. De l’autre côté se trouve un laillis de saules où je récolte : Melilotus vulgaris Willd., Stachys palustris L., puis, dans les champs, jusqu'à Villeneuve : Geranium palustre L. De Villeneuve, on aperçoit nettement les tours grisâtres du château de Sur- pierre se détacher vigoureusement sur le fond bleu du ciel. Un joli sentier, assez raide, creusé en grande partie dans le grès, y conduit en serpentant dans les forêts. Je trouve en montant : Zamium maculalum Auct. et purpureum L., Digitalis grandifiora Lam., Lychnis sylvestris Hopp., Sedum album L. Après avoir visité le vieux et massif donjon de Surpierre, je prends succes- sivement plusieurs sentiers qui semblent conduire à la cascade, en traversant les bois. Mais tous aboutissent à des parois verticales ou cessent brusquement, de sorte que je suis obligé de redescendre à Villeneuve pour prendre un sentier qui conduit directement à la cascade. Pour m’y rendre, je traverse une gorge étroite resserrée entre deux colossales parois .de molasse. Je recueille en chemin : Valeriana officinalis L., Circæa lutetiana L., Spiræa aruncus L., Angelica sylvestris L. Vers la cascade elle-même, qui n’a rien de bien remarquable, je ne recueille qu'un exemplaire à moitié desséché de Bellidiastrum Michelir Cassin. Cela provient probablement de ce que la saison était trop avancée. Le Guide du Botaniste dans le canton de Vaud, par D. Rapin, indique, pour cette localité, les plantes suivantes : Arabis turrita L., Lunaria rediviva L., Saxifraga aizoides L., Stellaria nemorum L., Chrysosplenium alternifolium L., Fes- tuca glauca Lam et sylvatica L., Veronica urlicæfoha L. Après être sorti de la gorge, j'explore une prairie montueuse où je trouve en abondance : Kuphrasia officinalis Auct., ainsi que quelques euphorbes à moitié desséchés. Je rentre ensuite à Villarzel, en suivant la même route, sans faire de nou- velles récoltes. Le trajet de Villarzel à Surpierre est de cinq kilomètres environ. Dans des courses antérieures, j'ai recueilli dans les environs presque immé- diats de Villarzel, outre une partie des plantes trouvées dans la course de Sur- pierre, les espèces suivantes : Anemone nemorosa L., Oxalis acetosella L., Vinca minor L., Callha palustris L., Primula officinalis Jacq., Scilla bifolia L., Tussilago farfaraL., Aquilegia vulgaris L., Asperula odorala L., Geum rivale L., Ajuga reptans et Genevensis L., Chelidonium majus L., Contum maculatum L., Datura stramonium L., Daphne mezereum L., Galeobdolon luteurm Huds., Arum maculatum L., Maianthemum bifo- lium D C., Ophrys myodes Jacq., Aconitum napellus L., Atropa bella- dona L., Borrago officinalis L., Brunella vulgaris et grandiflora L., Cam- panula rotundifolia et glomerata L., Fumaria officinalis L., Gentiana verna L., Geranium pyrenaicum L., Melampyrum sylvaticum L., Solanum dulcamara L., Dianthus superbus L., Sedum acre L., Parnassia palustris L., Polygala vulgaris L., Prismatocarpus speculum L'Hérit., Polygonum bis- tortaL., Polygonum lapathifolium L., Salvia glutinosa L., Silene inflata Sm., Sambucus ebulus L., Melissa officinalis L., Origanum majorana 1. Le Guide du Bolaniste indique encore : Sorbus torminalis Crantz., Orobus niger L., Peucedanum cervaria L. Villarzel. R. RUBATTEL. SLT OO ES COMMUNICATIONS. ———— Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes. — La séance générale annuelle de la Société d'étude des science naturelles de Nimes a eu lieu le 17 novembre, sous la prési- dence de M. Lombard-Dumas, membre honoraire et membre de la Société botanique de France. — Plusieurs personnes y ont pris la parole, entr’autres M. P. Cazalis de Fondouce, ingénieur à Montpellier, à qui l’on doit d’intéressants travaux sur les âges préhistoriques de cette région. — La Société de Nimes célèbre cette année son cinquième anniversaire, et tout fait espérer que cette entreprise, due à la seule initiative de quelques jeunes gens, ira toujours progressant. Mantis religiosa. — Dans le dernier numéro de la Feuille, je vois insérée la découverte faite par M. Pérard de la Mantis religiosa aux environs du Hâvre. Je viens aussi de capturer une variété de Mantis, que j'ai faite, il y a quelques jours, au Mesnil (Marne). C’est un insecte gris avec quelques taches jaunâtres, et qui doit se rapprocher, je crois, de la Mantis striata. La personne qui me l’a donnée m'a dit que, plusieurs jours auparavant, elle avait trouvé-le même insecte, mais de couleur verte, ce qui indiquerait la Mantis religiosa ; par malheur, cette personne, qui ne faisait aucun cas de l’insecte, l’a écrasé, de sorte que je n’ai pu me le procurer. C’est la première fois que je recueille cet orthoptère dans nos pays, et c’est une trouvaille assez rare, Car, comme le fait aussi observer M. Pérard, cet insecte ne vit habituellement que dans le Midi, et la Manlis religiosa seule s’aventure quelquefois jusque dans la forêt de Fontainebleau. Le Mesnil. A. BÉTHUNE. Carabus Solieri Der. — Ce magnifique carabe est assez rare; dans les environs de Digne, on le trouve dans les forêts qui couvrent, sur quelques points, la montagne des Dourbes (montagne de Loupe sur les cartes de Cassini et de l'état-major). A Prads, il habite la belle forêt de Faillefeu, à trente kilomètres environ de Digne; on le trouve encore dans quelques autres localités des Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, etc., mais toujours dans des circonstances analogues, c’est-à-dire dans des bois d’une haute altitude. Comme je n’ai, jusqu’à présent, cherché cet insecte que sur la montagne des Dourbes (bois du Villars), je me bornerai à donner quelques détails sur cette seule localité. Il existe immédiatement au-dessus du Villars, hameau des Dourbes, à deux heures de marche environ de Digne, un bois de hêtres dont le feuillage touffu ne permet pas aux rayons solaires d'arriver jusqu’au sol. Ce sol, à part quelques endroits formant clairière et où l'herbe peut croître, est entièrement jonché des feuilles des arbres tombées durant l'hiver, ce qui le rend excessivement humide, à cause de la fréquence des pluies et des orages dans ces lieux élevés. Sous les feuilles ou à demi-couvertes par elles, se trouvent des pierres plus ou moins volumineuses, quelquefois isolées, mais le plus souvent réunies en gros tas; c’est sous ces pierres que se réfugie le Carabus Solieri, ainsi que bon nombre d’autres insectes de la même famille, tels que Carabus nemoralis, catenulatus, etc., etc.; mais ceux-ci s’y rencontrent assez souvent, tandis que le Carabus Solieri y est très-rare. Il s'ensuit qu’il faut soulever beaucoup de pierres avant de le capturer, ce qui à la longue devient très-fatigant ; de plus, dans la partie boisée, le terrain a une pente de 50 pour cent et même plus, ce qui en rend l’ascension fort pénible. Le Carabus Solieri paraît habiter plutôt le sommet de la forêt que le bas, et l’altitude pourrait bien en être la cause. Le pied du bois est, en effet, à 1,100 mètres environ au- dessus du niveau de la mer, tandis que le haut s’élève à 1,500 mètres et se termine au pied du rocher qui couronne la montagne, dont l'altitude moyenne est de 1,700 mètres, mais qui atteint, au plus haut pic, près de 2,000 mètres. Mais il est vrai de dire que dans la partie inférieure du bois, les habitants du Villars vont souvent balayer le terrain pour ramasser les feuilles des arbres qui couvrent le sol, ce qui doit tendre à détruire cet insecte ou tout au moins à le chasser de cette partie de la forêt. ST om Je ne doute pas qu’on ne trouve cet insecte en bien plus grand nombre dans les autres parties boisées de la montagne, soit en face des villages d’Archail, des Dourbes, la Clappe, etc., que dans le bois du Villars où, il faut bien le dire aussi, les trop nombreuses recherches de marchands d'insectes empêchent la reproduction de ce carabe. Le Carabus Solieri n’a rien de cette vivacité qui caractérise le Carabus auralus, avec lequel il a beaucoup de ressemblance; on le croirait, au contraire, engourdi par la grande humidité dans laquelle il vit; cette inertie, qui est un de ses caractères particuliers, fait que lorsqu'on l’apercçoit, on n’a nullement à craindre qu’il disparaisse avant qu’on ait eu le temps de le prendre. Digne. Edouard Honxorar. Tératologie végétale. — Le 4 septembre dernier, je traversais un pré avant la récolte des regains, lorsque je remarquai une touffe fleurie d’un aspect extraordinaire. Après l’avoir péniblement déterminée, en me contentant des caractères principaux, je pus me convaincre que c'était le Lenlodon aulomnale, mais étrangement transformé, La touffe était forte et vigoureuse; de nombreuses tiges s’élevaient droites et raides; presque toutes étaient pour- vues de plusieurs rameaux égalant presque la tige en grosseur, et parallèles à cette der- nière. D’autres tiges plus petites et moins fortes avaient visiblement poussé dans les quelques derniers jours, leurs calathides n'étaient pas encore épanouis. Mais le phénomène le plus curieux était présenté par les anciennes fleurs; elles étaient fanées, mais n'avaient pas perdu toute vitalité, tant s’en faut : de leur centre s’élevaient à une hauteur de quelques millimètres à deux centimètres de petits pédoncules nouveaux supportant des boutons dans un état de végétation plus ou moins avancé. Les fleurons épanouis étaient complets, mais je doute fort qu’ils eussent été fertiles; quant aux autres fleurs, elles étaient toutes sté- riles et tous leurs organes desséchés ; les akènes n'avaient pris aucun développement; toute la sève s’était portée dans les pédoncules nouveaux, nés des organes du centre des fleurons et au nombre de trois sur le même réceptacle. Ge curieux phénomène tératologique peut concourir fortement à prouver non seulement que les organes des fleurs sont des feuilles transformées, mais encore que les fleurs ne sont autre chose que des rameaux avec leur axe, leurs bourgeons, leurs feuilles, etc., puisque, dans des circonstances données, elles peuvent donner naissance à ces divers organes. Cette transformation est absolument identique à ce qui se passe dans la rose pro- lifère, mais alors elle est produite par la culture, tandis qu'ici elle est due à l'influence de la pluie qui tombait depuis quatre jours sur une touffe affaiblie par plusieurs mois de séche- resse et reprenant une nouvelle force végétative dans cette humidité bienfaisante. Tholy (Vosges). C. Mézine. Préparation de petits Squelettes. — Je lis dans les communications du numéro d'octobre de la Feuille des Jeunes Naluralistes un nouveau procédé pour la préparation de petits squelettes, signé J. de G.; notre collègue oublie de nous dire que pour éviter la décomposition, il est utile de dépouiller Panimal de sa peau et de retirer les intestins; il y a donc là de minutieuses précautions à prendre. Je ferai observer tout d’abord que pour obtenir un résultat sérieux, il faut se servir d’un aquarium dont l’eau se renouvelle par le système continu employé pour la pisciculture, sans quoi les tétards périraient infailliblement en très-peu de temps. Les tétards ne vivent point en effet dans les eaux malsaines ; il suflit d’un seul tétard ou d’une plante en décomposition pour troubler l’eau d’un aquarium et faire mourir tous les autres en quelques heures. Leur respiration s’opérant par des branchies, l’eau pure est donc tout-à-fait nécessaire à leur existence ; j'ai fait sur ce sujet plusieurs essais, et j’ai remarqué qu’en mettant un pied de cresson dans le vase où sont les tétards, l’eau se maintenait bonne tant que le cresson continuait sa pousse, ce qui permet par ce procédé de conserver la même eau pendant plusieurs mois en ayant soin de ne pas la laisser tarir, et les tétards se portent à merveille en se nourrissant exclusivement des racines du cresson. Pour préparer les squelettes des petits animaux, il est un autre moyen très-simple et employé par les marchands naturalistes ; ce moyen consiste à fixer l’animal sur une plan- chette, en lui donnant l'attitude qu’il doit conserver, et à l’exposer ainsi à la voracité des blattes que l’on trouve en quantité dans les fournils des boulangers ; en quelques jours, on obtient un squelette parfaitement nettoyé. H£roN-Royer. PROS Moyen de dessécher les Champignons. — Nos abonnés n'ignorent pas qu’une exposition de champignons a eu lieu le mois dernier, dans le local de la Société botanique de France. — Nous avons remarqué, outre une collection assez complète des champignons des environs de Paris, un certain nombre d'ouvrages sur ces cryptogames, et entre autres un herbarium contenant les champignons des environs de Nice, desséchés par M. Barla, directeur du Muséum de cette ville. M. Barla a bien voulu nous communiquer le mode de dessiccation dont il se sert pour la préparation de ces cryptogames si difficiles à conserver. Le moyen que j’emploie, dit-il, pour dessécher les champignons, consiste à en couper une ou deux tranches ou sections verticales pour avoir la silhouette exacte de la coupe, à creuser avec un petit couteau la substance charnue des deux moitiés de champignons, en conservant autant que possible la membrane sporulifère. On laisse un peu se flétrir l’échan- tillon ainsi préparé; ensuite on met sous presse comme pour les plantes, en changeant souvent le papier. Lorsque le champignon est sec, on doit le passer au sublimé corrosif, et quelquefois il est même bon de répéter l'opération. Vente Brongniart. — Nous rappelons à nos lecteurs que la vente de la bibliothèque de feu M. Ad. Brongniart doit commencer, à la salle Sylvestre, le 4 décembre. Cette biblio- thèaue est riche surtout en ouvrages de botanique. On y trouve non seulement tous les grands et célèbres ouvrages traitant de cette branche de lhistoire naturelle, mais encore une grande quantité de brochures devenues fort rares aujourd’hui. ÉCHANGES. M. Ed. Thirot, rue de Læken, 54, à Jeite-lez-Bruxelles (Belgique), désire céder des Lépi- doptères américains, ou les échanger contre des Coléoptères exotiques (Longicornes et Lamellicornes). Il enverra la liste de ces Lépidoptères aux entomologistes qui lui en feront la demande. M. l'abbé Letendre, chapelain au Grand-Quevilly (Seine-Inférieure), échangerait volontiers les meilleures plantes de la Seine-inférieure et 400 Cryptogames des environs de Rouen et du Hävre. M. Robert Guilbert, 56, quai du Mont-Riboudet, à Rouen, désire échanger Bryaxis simplex, Syniomium æneum, Crataræa nidicola, Bembidium concinnum, Parnus nilidulus, etc., contre des Coléoptères du midi de la France, et particulièrement des Psélaphides. M. E. Bouriez fils, Grande- Pluce, 6, Tourcoing, désirant acquérir des chrysalides de Lépi- doptères des genres Lycena, Salyrus, Thecla, Deilephila, Smerinthus, Callimorpha, Chelonia, Saturnia, Calocala, et des genres Phalenises, prie les entomologistes qui en auraient de bien vouloir lui faire leurs offres directement. Il leur répondra par retour du courrier. M. A. Béthune, au Mesnil-sur-Oger (Marne), demande à échanger uae quarantaine d'espèces de fossiles (de Damery, notamment) et des mollusques terrestres et fluviatiles. 1l en adressera les listes aux abonnés de la Feuille qui lui en feraient la demande. En échange, M. Béthune désirerait d’autres fossiles et coquilles, ou à leur défaut, il se contenterait de Coléoptères et de plantes. M. l'abbé H. Olivier, à Bazoches, au Houlme (Orne), offre, en échange de Phanérogames, à quiconque désirerait commencer l'étude de la bryologie, une collection de cent mousses, toutes préparées et renfermant plus de quarante genres différents. M. Olivier tient également à la disposition des naturalistes la plupart des phanérogames et des lichens de la Normandie. — Pour les demandes et envois de listes, s'adresser directement. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, 4, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métiers). 4er Janvier 1877. Septième Année. No 75, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES SÉANCE GÉNÉRALE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES DE NIMES. La Société d'étude des sciences naturelles, fondée à Nîmes, en 1871, par quelques jeunes gens, est déjà connue des lecteurs de la Feuille des Jeunes Na- turalistes par les communications que nous avons insérées à diverses reprises. Cette Société vient de célébrer, le 47 novembre, son cinquième anniversaire. Une intéressante séance s’est tenue, à cette occasion, dans le local de la Société, sous la présidence de l’un de ses membres honoraires, M. Lombard- Dumas, qui, dans une chaleureuse allocution, a montré l'utilité et l'opportunité de l'œuvre, en même temps que les résultats qu’on est en droit d’en attendre. La ville de Nimes est, en effet, une de celles « où le culte des arts et des belles-lettres à été de tout temps en honneur, où l'archéologie voit chaque jour la science de ses sagaces adeptes reconstituer l'histoire des âges avec les débris que lui a légués sa haute antiquité. .... Mais l'étude de la nature, qui n’était pas cependant étrangère dans cette cité, avait besoin de rassembler en un même groupe tous ceux qui la cultivent. » M. Lombard a surtout insisté sur l'isolement qu'il considère, à juste raison, comme « la pire des situations. » Aussi n’a-t-1l pas hésité à reconnaître que la Société est venue combler une lacune et entreprendre une œuvre dont elle constate déjà les résultats heureux. Il a montré en même temps le point de vue patriotique de cette entreprise, et terminé par ces paroles auxquelles nous souscrivons entièrement et qui ont été vivement applaudies : .« Depuis les désastres qui ont accablé la France, on parle beaucoup de relever le niveau moral, de refaire ses forces physiques. Eh bien! c’est au milieu de vous, c’est dans ces sociétés comme la vôtre qui, en dehors des devoirs de la vie ordinaire, imposent à de jeunes générations des courses lointaines etrudes pour la recherche d’une parcelle de la vérité et, comme délassement à ces fatigues, leur offrent des réunions fraternelles où tout ce qui éclaire l'intelligence est accueilli et fêté, c’est ici, dis-je, plus qu'ailleurs, que notre chère France trouvera, quand elle en aura besoin, des hommes capables de dé- vouement et de patriotisme. » Le rapport général de la Société a été présenté par l’un des secrétaires, M. G. Martin. Nous en extrayons quelques détails dignes d'intérêts pour nos tecteurs. Le nombre des membres est actuellement de 1431, dont 28 honoraires, 24 actifs, 63 correspondants et 16 adjoints. Le nombre des membres actifs serait même plus élevé si chaque année des études spéciales ou le service mili- taire n’enlevaient plusieurs jeunes gens ; il y a néanmoins un progrès à cons- tater. L'idée d'admettre des jeunes gens au titre d’adjoints, en attendant qu'ils aient l’âge et les connaissances voulues pour participer directement aux travaux et à la direction de la Société, nous paraît particulièrement bonne, car elle fournit à la Société une véritable pépinière de sujets. Quant aux candidats au titre de membre actif, ils doivent présenter ün travail d'histoire naturelle, et celle mesure permet de maintenir le niveau scientifique de la Société. DA REP Des conférences ou des communications sur divers sujets d'histoire naturelle, les comptes-rendus des excursions et un rapport bibliographique occupent les séances hebdomadaires, tandis qu'une bibliothèque qui s’enrichit chaque année de dons et d’acquisitions permet aux membres de poursuivre leurs études avec fruit. Le département du Gard est peut-être un des plus intéressants, par sa situation géographique, par larichesse et la variété de ses'gisements géologiques et l'abondance de ses plantes maritimes et de montagne. Aussi les excursions que la Société dirige chaque année sur divers points du département sont-elles toujours très-fructueuses. La Flore du Gard, de M. de Pouzolz, publiée de 1856 à 1862, est un excellent guide pour les botanistes. Néanmoins on y a déjà signalé plusieurs lacunes que les recherches des membres de la Société parviendront à combler, et le Bulletin a publié plusieurs notes intéressantes à ce sujet. Les études zoologiques et géologiques se poursuivent avec un même intérêt ; ces dernières seront désormais facilitées par le don généreux fait à la Société par M. Lombard, des œuvres de M. Dumas (1). Ce sont, en effet, des études locales que la Société à en vue, et nous pensons qu'elle restera, en maintenant ce programme, dans le rôle qui lui convient. Disons en terminant qu'un publie sympathique assistait à la séance, et que quelques membres ont présenté des travaux dont nous regrettons de ne pouvoir pas rendre compile, mais que nos lecteurs trouveront dans le Bulleun de la Société. M. P. Casalis de Fondouce, licencié ès-sciences, membre correspondant de la Société, si connu par ses études archéologiques, a présenté une intéressante étude sur une sépulture de l’âge du bronze en Provence, et rendu compte de fouilles poursuivies à l’occasion de la réunion à Arles du Congrès de la Société française d'archéologie. M. le docteur Emile Joly, fils du savant professeur de Toulouse, et membre honoraire de la Société, a communiqué une traduction d’un important mémoire du professeur Luigi Caiori, de Bologne, sur la génération vivipare du CAloe diplera; grâce à ses recherches personnelles sur les éphémérines, ila pu reclifier quelques inexactitudes de l’auteur et combattre ses hypothèses. Des préparalions pour le microscopeet des planches murales ont permis à la Société de vérifier l'exactitude des observations du docteur Joly. Ce dernier à déposé en même temps, pour les collections de la Société, quelques spécimens des Chloe diptera, Palingenia virgo, Ephemera virgata, et du rare Palingenia longicauda (Swamm.), ces derniers envoyés de Leyde par M. Ritsema, conservateur du département entomologique du Musée royal d'histoire naturelle de cette ville, grâce aux démarches aussi bienveillantes qu'empressées de M. le capitaine Beijerman, aide-de-camp de S. A. R. le prince Alexandre des Pays-Bas. Aprés cette intéressante étude d’embryogénie, M. Regimbeau, inspecteur des forêts à Nîmes et membre correspondant de la Société, a clos la séance en rappelant les ravages que certains insectes causent à l’agriculture, particulière- ment le Corœbus trifasciatus qui dévaste les bois de chènes verts. La Société d'étude des sciences naturelles entre maintenant dans sa sixième année, et les progrès qu'elle a faits et que nous avons pu constater dans ses tra- vaux méritent {ous nos encouragements. Il nous reste à désirer que sur plusieurs points de la France, des sociétés de jeunes gens s'organisent pour poursuivre le même bul et marcher sur les traces de la Société de Nîmes. (1) Statistique géologique, paléontologique, minéralogique et mélallurgique du département du Gard, ouvrage publié en 1876, après la mort de l’auteur, et accompagné d’une carte géologique du département du Gard. AE. DOME TABLEAU SYNOPTIQUE DES NÉCROPHORES DE FRANCE. A. — Elytires noires. D-Maseue des antennesnoires.::.....42....... NN. germamicus Et, Tête noire, sauf une tache triangulaire, enfoncée, sur le chaperon, d’un jaune rougeâtre. Corselet très-légèrement élargi en avant, garni à la base de poils Jaunes très-serrés. Bord externe des élytres d’un jaune rougeätre. Mesothorax garni de poils jaunes, ainsi que la face inférieure des tarses. — çj' tache du chaperon plus petite, plus obscure. — Taille très-grande (25 à 32 “/"). France orientale et septentrionale. PR Massue des antennes rousse ....:...:.,.4:41 N..humator Gœæl, Tête entièrement noire. Corselet très-peu élargi en avant, garni à la base de poils jaunes très-serrés. Bord externe des élytres un peu moins foncé que le reste. Mesothorax garni de poils jaunes, ainsi que la face inférieure des tarses. Taille plus petite (18 à 20 "/"), Toute la France. AA. — Elytres d'un rouge testacé, à bandes transversales noires. B. — Massue des antennes rousse. ( C. — Jambes postérieures arquées............. N. vespillo L. Corselet très-légèrement élargi en avant, couvert à la base de poils jaunes. Abdomen à segments bordés de poils jaunes. (15 à 22 "/#.) Toute la France. CC. — Jambes postérieures droites. D. — Corselet bordé tout autour d’une bande assez large de poils jaunes ..... N. vestigator Hersch. Corselet assez notablement élargi en avant. Bande rouge de l’extrémité des élytres en général plus étroite que celle de la base, quelquefois même manquant presque entièrement; celle de la base, en général, plus ou quelquefois beaucoup plus mince que chez le Fespillo. (16 à 18 */".) Toute la France. DD. — Corselet entièrement glabre. E. — Poils de l'abdomen d’un jaune grisâtre. AN. fossor Er. Bandes rouges des élytres moins fortement dentelées que chez le Vespillo. (15 à 18 "/".) France septentrionale et orientale. EE. — Poils de l'abdomen noirs, sauf ceux des segments postérieurs gris ......... NN. ruspator Er. Abdomen parsemé de rares poils noirs, gris sur les derniers segments. Bande noire du milieu des élytres moins fortement dentelée et plus large que chez les autres espèces. (15 à 18 "/".) France septentrionale. EE. — Poils de l'abdomen entièrement noirs. AN. sepultor Charp. Corselet assez fortement rétréci en arrière; couleur plus vive, corps plus lisse que chez les autres espèces. La première band: noire des élytres se prolonge sur le bord réfléchi, ce qui n’a pas heu chez les espèces précédentes. Cuisses postérieures garnies de poils noirs, tandis que ces mêmes poils sont jaunes chez les autres espèces. (16 à 18"/".) France seplentrionale. LU Re BB: -— Massue des antennes noire tr MA MNNENNERS . NN. mortuorum K. Bande rouge de l'extrémité des élytres réduite à une tache réniforme, entourée partout de noir. Corselet glabre. Poils de l'abdomen noirs, sauf quelques poils gris à l’ex- trémité. Jambes postérieures droites. Le plus petit Nécro- phore de France. (12 à 15 »/".) Toute la France. Tous les Nécrophores se trouvent ordinairement sous les petits cadavres, tels que ceux de lapin, de taupe, de souris, d'oiseaux, etc. Seul, le N. mor- luorum, quoique se trouvant aussi quelquefois sous les cadavres, vit ordi- nairement dans les gros agarics pourris. R. HIcKEL et R. DRAGICSEVICS. NOTE SUR QUELQUES BATRACIENS DU CENTRE DE LA FRANCE. Dans la région du Plaleau central, aux environs de Montluçon (Allier), j'ai rencontré les espèces suivantes, qui ne sont pas communes autour de Paris : 1° TRITON MARMORATUS. — C'est un des Batraciens urodèles les plus dignes de remarque par la couleur de son pelage. En effet, long de 20 à 25 centimètres, son corps est d’un beau vert-pâle avec de grandes taches brunes ou noires, d'où l'aspect marbré qui à valu à l'animal son nom spécifique. Une raie d'un rouge orangé s'étend sur la région dorsale; le dessous du corps est pointillé de blanc, de brun et de gris. On le trouve aux environs de Lignerolles, près de Montluçon (Allier), dans les champs marécageux qui avoisinent le Breuil. II habite les fossés vaseux des prairies où l'eau séjourne pendant l'hiver. Ces fossés sont bordès de rocailles et de ronces qui sont fréquentées presque toujours par la vipère commune, espèce malheureusement trop abondante dans cetle partie montagneuse et granilique qui longe les rives du Cher, car les cultivateurs, pendant leurs travaux, sont souvent atteints par la morsure de ce dangereux replile. | Le Triton marbré se trouve aussi dans la forêt de Fontainebleau, et c’est dans cette localité classique que les marchands lui font la chasse pour le vendre, à Paris, un prix relativement assez élevé. Je ne sache pas qu'il ait été signalé jusqu'à présent dans le centre de la France, et sa présence dans nos localités bourbonnaises me fait penser qu’il ne doit pas être rare dans la région du Plateau central. 2° SALAMANDRA MACULOSA L. — Appelé vulgairement Salamandre terrestre, ce Batracien urodèle est plus connu que le précédent. Son pelage est d’un noir sombre, parsemé de bandes longitudinales et de grandes taches arrondies d'un beau jaune. Sa taille acquiert parfois une dimension relativement assez Consi- dérable. On le rencontre dans les mêmes localités, aux environs de Lignerolles, près de Montluçon. Il habite aussi les endroits humides, le bord des petites mares qui sont si communes dans certaines contrées granitiques. Je l'ai observé également autour de Désertines, dans les endroits vaseux du ruisseau du Mont. 3° BOMBINATOR IGNEUS (vulgairement crapaud sonneur ou pluvial). — Ce Batracien anoure est facilement reconnaissable à sa partie ventrale, d'un Jaune orangé avec des taches d’un beau bleu. Il habite les eaux dormantes et on le trouve sur les chemins après les pluies d'orage. Il est très-commun autour de Montluçon même. On peut en pècher une assez grande quantité dans les mares og. qui bordent le bois de la Liaudon, du côté du Cher, et dans les ruisseaux fangeux, aux environs de Désertines. Comme je Pai dit plus haut, ces trois Batraciens sont rares autour de Paris, et il est intéressant de signaler leur présence dans les autres contrées de la France. Montluçon. A. PÉRARD. PRÉCIS SUR LA FLORE DU VAL DE CLEURIE. La vallée de Cleurie, située dans une partie reculée des Vosges, est pourvue abondamment de beaux sites pittoresques et de forêts considérables de sapins et d’épicéas. Elle est formée de terres d'alluvion dans les prairies basses, et son sol est granitique et arénacé sur les hauteurs. Cette région offre au botaniste qui l’explore une certaine quantité de plantes remarquables, parmi lesquelles J'ai récolté celles désignées ci-après. On trouve dans les prairies, coupées de temps en temps par des moraines siliceuses et qu'arrose la Cleurie, les espèces suivantes : Ranunculus aconiti- folius, Roripa pyrenaïca (Spach.), Viola pulustris, odorata; Drosera rotun- difolia, intermedia (Hayn): Parnassia palustris, Pyrola minor, Polygala vulgaris, depressa (Wenderoth); Cerastium vulgatum (Wahlnb.), Geranium sylvaticum, Potentilla tormentilla (Sibth.), Alchemilla vulgaris, Angelica pyrenaïica (Spreng.), Peucedanum palustre (Mœnch), ostruthium (Koch); Anthriscus sylvestris (Offm.), Caærophyllum hirsutum, Hydrocotyle vul- garis, Valeriana officinalis, Knautria sylvatica, Arnica montana, Centaurea nigrescens (Willd.), nigra, montana; Phyleuma spicatum, Primula elatior (Jacq.), Pulmonaria tuberosa (Schranck), Pedicularis palustris, sylvatica ; Polygonum bistorta, mile (Schranck); Colchicum autumnale, Muscari neglectum (Guss), Ornithogaluim umbellatum, Juncus squarosus, supinus (Mœnch); Orchis morio, latifolia, virescens (Lollick), conopsea; Cephalan- thera ensifolia (Rich.), Galantus nivalis, Leucoïum vernum, Narcissus pseudo-narcissus, incomparabilis (Miil.) très-rare, poéticus; Scirpus sylva- hicus, Anthoxanthum odoratum, Agrostis vulgaris (With), Deschampsia cespitosa (P. de Beauv.), Holcus mollis, Poa nemoralis, Briza media. Sur les coteaux et dans les prés secs, j'ai trouvé : Si/ene nutans, Linum catharticum, Hypericum perforatum, Ulex europeus, Sarothamnus sco- parius (Wimm), Genista sagiltalis, pilosa, tlinctoria; Potentilla fraga- riastrum (Ehr.), Rubus cœæsius, nitidus (Weïh.), idæus; Poterium dictyo- carpum (Spach.), Sedum fabaria (Koch), reflexzum, elegans (Le].); Meum athamanticum (Jaeq.), Galium saxalile, Gnaphalium sylvaticum, Anten- naria dioïca (Gœrtn), Carlina vulgaris, Jasione montana, Vaccinium vuisidæa, Calluna vulgaris, Ilex aquifolium, Veronica montana, offici- nalis; Orobanche rapum (Thuill.), Thesium pralense (Ehrh.)}, Humulus lupulus, Juniperus communis, Maianthemum bifolium (D. C.), Spiranthes autumnalis (Rich.), Listera cordata (R. Brown), Deschampsia flexuosa (Gris), Nardus slricta, Botrichium lunaria (Sw.), Pleris aquilina, Struthiopteris crispa (Willd.), Lycopodium alpinum., chamæcyparissus (Alex. B.), ces trois dernières espèces en três-pelite quantité, clavatum, selago. Si l'on tourne ses pas d'un autre côté et que l’on aille explorer les marais tourbeux qui se trouvent à différents endroits de la vallée, on découvrira : Elodes palustris (Spach.), Lotus uliginosus (Schkrhv.), Comarum palustre, Epulobium palustre, Galium palustre (L.), Oxicoccus palustris, Menyanthes trifoliata, Veronica scutellata, Pedicularis palustris, Seutellaria galericu- Re | Es lata, minor (L.), Betula pubescens (Ehrh.), Sparganium ramosum (Huds.), natans, simplexæ (Huds.), Eriophorum angustifolium (Roth.), vaginatum (L.), Rhincospora alba, Carex pauciflora (Lightf.), pulicaris (L.), culpina (L.), stellulata (Good.), canescens(L.), remota (L.), glauca (Scop.), pallescens (L.), polyrhiza (Wallr.), pilulifera, digilata, sylvatica (Huds.), distans, He (Good.}), vesicaria (L.), paludosa (Good.), riparia (Curt.), hila le On rencontre aussi dans les cultures quelques bonnes espèces : Teesdalia nudicaulis, Dianthus delloïdes, prolifer, Malva moschata, Gypsophila muralis, Ceraslium brachypetalum (Desp.), Erodium pimpinellæfolium (Sibth.), Trefolium aureurn, Ornithopus perpusillus, Herniaria glabra, Illecebrum verticillaluin, Scleranthus annuus, perennis, Galium aparine, spurium, Cuscuta epithymum, densiflora (Soy. Will.), Solanum nigrum, Euphorbia helioscopia (L.), amygdaloïdes (L.), cyparissias (L.), lathyris (L.), Muscari botryoïdes (D. C.), comosum (Will), Serrafalcus secaliuus (Godron), Agropyrum repens (P. de Beauv.\. Mais c'est surtout au bord des ruisseaux et dans les forêts ombragées que la nature étale ses plus rares productions végétales. Les différentes essences de bois, se mariant agréablement aux plantes qui croissent sous leur ombrage, leur donnent un aspect tout-à-fait charmant et poëtique, et le botaniste qui, fatigué d’une longue marche, vient se reposer sur les rives riantes de la Cleurie aperçoit, cachées dans les hautes graminées, bien des plantes rares qui, sans cette halte, lui seraient restées inconnues. On trouve ainsi : Caliha palustris, Ficaria ranunculoïdes (Mœnch.), Trollius europeus {L.), Cardamine amara, sylvatica (Linch.), Monotropa hypopithys, Silene diurna{Godr.), Stellaria nemorum(L.), Malva sylvestris, Hypericum humifusum, quadranguluim, Impatiens nolli-tangere, Oxalis acetosella, Acer pseudoplatanus, Evonymus europeus, Prunus padus, Spireaulmaria, aruncus, Epilobium obscurum, angustifolium (L.), Circea luteliana, Montia rivularis (Gmel.), ÆRibes alpinuim, Chrysosplenium alternifolium, oppositifolium, Anthriscus sylvestris (Hoffm.), Sambucus racemosa, Lonicera nigra, Adenostyles albifrons (Rchb.), Petasitesofficinalis (Mœnch.), Albus (Gærtn.), Senecio sylvaticus, saracenicus, spatulæfolius, Prenanthes purpurea, Vaccinium uliginosum, myrtillus, Lysimachia nemorum, Fraximus excelsior, Solanum dulcamara, Digitalis purpurea, Linaria striata, Melampyrum sylvaticum, Daphne mezereum, Asarum europeum, Lycopus europeus, Ulmus montana, campestris, Betula alba, Alnus glutinosa, Pinus sylvestris, uncinata (Lond.), picea (L.), abies (L.), larix (L.), Polygonatum verticillatum (AL), Paris quadrifolia, Luzula maxima (D. C.), Calamagrostis montana (Host.), sylvatica (D. C.), Noettia nidus-avis, ÆEpipactis latlifolia (AI), Osmunda regalis, Polypodium vulgare, phegopteris, dryopteris, Aspidium aculeatum, Polystichum oreopteris (D. C.), filix-mas, spinulosum (D. C.), Cyathea fragilis (Sm.), Asplenium filix-femina (Berh.), germanicum (L.), septentrionale (Sw.), trichomanes (L.), Scolopendrium officinarum (SW.), Blechnum boreale (Sw.). La Forge. | A. THIRIAT. UNE NOUVELLE GROTTE A OSSEMENTS. Les recherches paléontologiques sont en bonne voie. | Plus les découvertes deviennent nombreuses, plus on reconnait la haute importance de ces fouilles qui, tout en nous permettant de nous rendre ua LAN: UE compte exact du degré de civilisation des anciens hommes, fournissent de pré- cieux matériaux à la géologie. On serait tenté de croire, d’après le grand nombre de découvertes déjà faites, qu’on ne peut plus guère trouver d'objets nouveaux; cependant il n’en est pas ainsi. Plus on peut recueillir de documents palpables des temps préhistoriques, plus on peut vérifier les données acquises et mieux élayer les hypothèses. Dans un numéro de l’année passée, nous avons rapporté, d'après la Science pour tous, qu’une station préhistorique nouvelle avait été découverte à Sainte- Gemme-lès-Robert (Mayenne). Aujourd’hui, le journal Zes Mondes nous apprend que des fouilles semblables ont été failes à Thorigné-en-Charnie, dans le même département, sous la direction de M. l'abbé Maillard, et que les résultats ont encore été plus que satisfaisants. Voici du reste quelques détails à ce sujel. Près de la cave de Mongot, et dans la même direction que celle de Rochefort, se trouve une petite excavation appelée cave à la Chèvre, dont l'entrée est placée verticalement dans le calcaire. La grotte, située à une hauteur de 20 mètres au-dessus de l’Erve, consiste en deux pièces, qui n’en formeraient qu’une de 4420 de long sur 7"20 de large sans un étranglement qui la divise à peu près par le milieu. L'abbé Maillard a fouillé depuis le fond de la grotte jusqu'à l'entrée, c’est-à-dire au calcaire; il a trouvé les amas suivants : 4° fragments arrondis de calcaire mêlés à des débris d'os de l’Ursus spelæus, épaisseur 074; 2° couche de terre jaune contenant des restes de Mammouth, épaisseur 0"49 à 0"60; 3° couche de terre brune, épaisseur 0"48; 4° couche moins Jaune que la deuxième, épaisseur O0m55 ; 5° humus entremêlé de débris végétaux, épaisseur 0"20 ; 6° calcaire. Dans le n° 4 sont compris, en quantité, des dents et des os d'Ursus spelœæus, mais seulement une seule griffe et une mandibule entière d’Ursus; de plus, il y a un grand nombre de grattoirs taillés, de pointes de flèches en silex, et cinq lourds casse-têtes. Ici l’auteur se demande si ces mélanges peuvent laisser croire que l’homme passait sa vie en compagnie des ours de caverne? A cela, on peut répondre que les instruments, étant toujours trouvés à la partie supé- rieure des amas, ont pu y être charriés par les eaux. La couche n° 4 de terre argileuse, que l’auteur appelle couche du Mammouth, est la plus riche. A l'entrée de la grotte, on trouve : 4° un foyer de Troglodyte sur une forte couche de charbon de bois; 2° une couche de terre brûlée, d’un rouge noirâtre, épaisseur 0"10 ; 3° une couche d’éclats de silex, de petits os brisés et de débris de cuisine, épaisseur 0"40 ; 4° dans l'intérieur, un second foyer à une profondeur de 0"20 à 0w32 de plus que le premier; au-dessous, une couche de terre rouge sang, épaisseur 050 à 0°30, mêlée à beaucoup d'os et de silex. Dans la deuxième couche, une dent entière de MammoutA de 0"80 de long, trouvée à 0"10 plus bas que le premier foyer. Une seconde dent était totalement brisée en petits fragments. Comme restes d'animaux, il y avait : une belle molaire supérieure de Rhinoceros tichorhinus ; un grand nombre de dents de chevaux, des os de Renne en quantité; une seule molaire de Bouquetin; des os d'Hyène, une molaire de gros Taureau sauvage (sans doute le Bos urus); plusieurs dents du Cerf du Canada, el une corne qui porte des échancrures . visiblement faites avec un instrument tranchant; des os de Cerf ordinaire, de Mouton et d'un Ours plus pelit que l’Ursus spelæus. Comme instruments faits de mains d'homme : des ustensiles en quarlz transparent; de la sanguine pour se peindre le corps; deux pièces ciselées, de la grandeur d’un franc, ayant chacune un trou au milieu, et l’une portant un dessin; un grand nombre de pelits couteaux et d'instruments en silex fort bien taillés et faits pour le tatouage; des pointes de lance et de flèche en silex en grand nombre, ce qui prouve que les Troglodytes étaient guerriers et chasseurs; enfin des racloirs et — 32 — #7, "2 des gratloirs. On ne peut supposer que cetle couche ait été bouleversée; elle est régulièrement horizontale, et les foyers sont entiers. Dans la couche n° 4, à 0®40 de profondeur, l'auteur a découvert une hache polie, en grès ; la couche n° 5 contient enfin de fines aiguilles (en os?). Celle grotte, remarquable par ses richesses, ne peut remonter à une époque bien ancienne, puisqu'on y trouve des instruments en pierre polie; la suite des fouilles permettra sans doute de lui assigner un âge précis. Gustave BOUAT. COMMUNICATIONS. Nous sommes heureux d'apprendre à nos lecteurs que l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen vient de décerner au concours un prix à M. V. Picou, pour son travail sur le Rôle des feuilles, dont nous avons publié plusieurs extraits : c’est un succès bien encourageant pour un jeune naturaliste, et nous espérons que nos autres jeunes colla- borateurs suivront l'exemple du lauréat en s'appliquant de plus en plus à l'étude de Phistoire naturelle, et en nous envoyant des travaux originaux que nous serions heureux d'insérer dans la Feuille. a ——— Société d'étude des sciences naturelles de Marseille. — Une nouvelle Société vient de se fonder à Marseille, sous le nom de Sociélé d'étude des sciences naturelles. De même que les Sociétés d'Angers, de Nimes, de Paris, de Villefranche, ete., dont nous avons souvent l’occa- sion de parler, elle a pour but de propager le goût de l’histoire naturelle parmi les jeunes gens; les moyens qu’elle emploie sont : des études en commun, la création d’une bibliothèque et de collections, des excursions pour les recherches zoologiques, botaniques et géologiques, dans le département et dans les départements voisins, etc. La Société admet des membres actifs, correspondants et honoraires : la cotisation annuelle des membres correspondants est fixée à 6 fr. Les séances ont lieu tous les huit jours; elles se composent : d’un rapport fait par un membre sur les articles remarquables parus dans les journaux scientifiques de la semaine, d’un rapport résumé sur les cours d'histoire naturelle qui ont eu lieu dans le courant de la semaine à la Faculté des sciences, d’une conférence sur un sujet quelconque d'histoire naturelle, faite par un des membres, et des communications qui peuvent avoir été envoyées à la Société dans la semaine. — On est prié de s'adresser à M. G. Foulquier, secrétaire, 1, rue Saint-Sépulcre, à Marseille. Fondée dans une ville qui offre tant de ressources de tous genres, et située dans une contrée si riche au double point de vue de la faune et de la flore, la Société de Marseille est appelée à prendre une place importante parmi les associations du même genre, et nous ne doutons pas qu’en prenant le titre de membres correspondants, nos abonnés du Nord ne soient heureux de nouer des relations d'échanges avec les membres actifs de la Société, et de concourir à l’œuvre de propagande que nos collègues de Marseille viennent d'entreprendre. Société de topographie. — La plupart de nos abonnés connaissent probablement déjà ia Société de topographie, fondée à Paris au commencement de novembre. Cette institution si utile, qui a pour but la vulgarisation et la réorganisation de l'étude de la géographie et de l'histoire par la topographie, intéresse directement les naturalistes, par la formation d’une ue, 9 ve section de gtologie et de géographie botanique et zoologie. La Société organisera des cours publics gratuits sur ces différents sujets. Ceux de nos abonnés qui désireraient avoir des détails sur la Société de topographie sont priés de s’adresser au Siége social, 43, rue de Verneuil, à Paris. — La cotisation des membres est fixée à 6 fr. Les fourmis peuvent-elles se communiquer leurs impressions? — (Quelques naturalistes avaient avancé que les relations des fourmis entre elles étaient facilitées par une - sorte d’entendement et de conversation, et que leurs antennes, fréquemment remuées et rapprochées les unes des autres, étaient leurs organes de communication intellectuelle. Mais plus on étudie ces insectes, moins ces hypothèses semblent probables. D’après une com- munication que sir John Lubbock à faite, dans le courant de février 1876, à la Société Linnéenne de Londres, il paraîtrait que les fourmis peuvent, il est vrai, être dressées par l'homme, comme les chiens, les chats, les chevaux ou les porcs, mais qu’elles sont inca- pables de se communiquer les connaissances qu’elles ont acquises. Sir John Lubbock apprit à deux de ces laborieuses bestioles, qu’il marqua d’un petit point blanc afin de les recon- naître, le chemin qu’elles devaient suivre, à travers des ponts de papier et des obstacles de tout genre, pour aller de leur fourmilière à un endroit où il avait déposé de la nourriture. Bien que ces insectes connussent parfaitement leur route et eussent fait quarante voyages d'aller et de retour, dix-neuf fourmis étrangères seulement suivirent cette route jusqu’au pont, etil n’y en eut que deux qui, après lavoir traversé, prirent le bon chemin, les dix- sept autres allant dans une direction opposée et tournant le dos à l’endroit où était. la nourri- ture. Dans une autre expérience, sur cent cinquante étrangères qui traversèrent le pont, vingt et une seulement suivirent la bonne voie. La conséquence paraitrait être celle-ci, et l’on pourrait établir avec un degré de probabilité qui est presque de la certitude, que la fourmi n’a pas le pouvoir d'apprendre à ses camarades le chemin qu'il faut suivre pour aller à un endroit fixe. Ainsi donc, comme nous le disions plus haut, les connaissances que les fourmis sont censées se communiquer au moyen de leurs antennes ne semblent pas exister. Sir Lubbock ne pense pas non plus qu’elles s’en servent pour écouter. Son opinion, appuyée sur d’autres expériences, est que ce n’est. pour elles qu’un membre olfactif. Quant à l'affection que ces insectes ont les uns pour les autres, l’auteur fait observer que les fourmis s'arrêtent avec inquiétude auprès du corps de leurs semblables mortes en portant quelque proie, mais que rarement les membres de ces petites républiques font attention à leurs malheureux collègues qui tombent dans l’eau. En résumé, la fourmi ne peut parler, ne peut probablement pas entendre, et est incapable d'affection. | V.. CozziN DE PLancy. Quelques Coléoptères recueillis en Vendée pendant les mois d'août, de septembre et d’octobre 1876. Tenthyria interrupla....... ....... Aux pieds des plantes, sur les dunes des Sables d'Olonne (en nombre). Calathus mollis........ GLEN Id. Adimonia lanaceli......... AAA LE RE + Et: Dübrales JibbuSs 21 0 PR Id. (Les trois en très-grand nombre.) POP OSMANNAUNS I NINNT eb LEE UN . Courant sur les dunes (assez rare). Nebria complanala ................ } Trouvées mortes dans les anfractuosités de Anomiavillosau . JS Qi [KE 1429 MOUENTE rochers. Otiorhynchus atro-aplerus.......... Aux pieds des chardons qui croissent sur les dunes. Cicindela lilloralis 3 40 tem Volant sur les plages et les dunes, aux Sables. cn "AUOTIdR ss. LR er, ‘ : : Re PS | ie Litioralis et hybrida assez communes ; fleruosa rare. Philonthus œantholoma....... ...... ) Commun dans les varechs en décomposition. Hister bi-maculatus......... APR PNR Id. aux Sables. Phaleria cadaverina :.......2. ... Même habitat, mais rare. Omophron limbatum............,.. Sur les bords d’une petite source, Sables (rare). Hydroporus opalrinus .............. Commun sous les pierres, dans une rivière à moitié desséchée. Les Touches, près Chavagnes-les- Redoux. — lepiaus oO MOREL Id. Agabus brunneus............ Bret Id. : Pelobius Hermanni ................ Dans des mares d’eau décomposée, près Mouilleron. Peryphusideconus (0). 4. 2e .… Sous les pierres, dans la rivière à demi desséchée des Touches. Sir Pros NES A NE En grattant les murs des étables. Beauregard. — PUNRCDIRSTCNU LATE, NUE Bruchus perparvulus............... Dans un grenier où l’on avait serré du trèfle incarnat. Beauregard. (En très-grand nombre.) Hylesinus fragini 4.148, 44,5 Dans: de la sciure:de bois (de fréne; sans doute). l'ontenay-le-Comle. René VALLETTE. EX Nouveau genre de chasse entomologique. — Le 25 mai 1876, après une matinée très-pluvieuse, traversant le chemin de fer un peu au-dessous de Reims, je remarquai sur un des rails un Otiorynchus, je le ramassai quand je vis un assez grand nombre d'insectes qui couraient entre les deux rails juxtaposés. Là je capturai en quelques instants : Asida grisea, Otiorynchus ligqustici, Harpalus æneus, H. ruficornis, Staphylinus olens. Le 15 octobre 1876, dans les mêmes conditions (après la pluie), traversant encore ce passage à niveau, je fis une chasse plus fructueuse que la première. Je pris : Cicindela germanica, Leistus ferrugineus, Brachinus sclopeta, Licinus silphoïdes, Feronia vulgaris, F. dimidiata, Amara trivialis, Harpalus æneus, H. ruficornis, Calathus melanoce- phalus, C. fulvipes, Staphylinus olens, Geotrupes hypocrita, Cleonus sulcirostris, Rythideres plicatus, Oliorynchus ligustici, Asida grisea, ainsi que quelques Hémiptères et Hyménoptères. Ce genre de chasse, qui n’est peut-être pas bien connu, permettra, je n’en doute pas, aux entomologistes de faire quelques bonnes captures. Reims. Charles LEBœur. Euricera clavicornis. — Canthophorus maculipes. — Nous recevons de M. André la note suivante : Je vous transmets une observation que j'ai faite ces derniers temps et qui, quoique déjà signalée, me paraît l'avoir été trop brièvement et peut intéresser quelques-uns de vos abonnés. 1! s’agit d’un hémiptère, l’Euricera clavicornis L., de la famille des Tingides. Cet hémiptère vit dans l’intérieur des boutons à fleurs du Teucrium chamædrys, plante de la famille des Labices. La fleur s’accroit et se développe à peu près normalement jusqu’au moment où elle doit s'ouvrir; mais alors la Tingide empêche cette évolution finale, en soudant les ES anthères des étamines avec les pétales, au moyen d’une matière noire agglutinante prove- nant soit d'elle-même, soit du pollen transformé sous Pinfluence de l’insecte. Les pétales ne pouvant plus s'ouvrir, la corolle forme ainsi comme une chambre bien close, et dont la capacité, par suite de la présence du corps étranger, acquiert des proportions plus consi- dérables que dans les fleurs normales. Alors la Tingide subit à labri ses dernières méta- morphoses, et en août, quand elle est parvenue à l’état d'insecte parfait, elle peut en écartant les bords des pétales qui de côté ne sont que rapprochés et non collés, s'échapper au dehors et y remplir les fonctions qui lui restent à accomplir avant sa mort. Chaque fleur ne renferme qu’un insecte, et en l’ouvrant en août, on y trouve, outre l’hémiptère à l’état parfait, une dépouille de la nymphe. L’insecte a toujours la tête tournée vers le pédicelle ou la base de la fleur. En recueillant les fleurs gonfiées en forme de sacs et non ouvertes, on peut réunir facilement un très-grand nombre de cette Tingide, qui serait bien plus dificile à capturer si lon se bornait à la rechercher au filet ou même avec la nappe. Cet habitat est indiqué très-sommairement par Amyot (Méthode mononymique, n° 294, Méphisse) et par Fieber, qui le place seulement dans les interstices, entre les feuilles rabougries et les fleurs du T. chamaædrys. L'Euricera leucrii Host., la deuxième espèce du genre, vit, paraît-il, sur le Teucrium montanum ; mais je n’ai pu constater si c’est aussi dans la fleur. Je puis encore aujourd’hui vous donner l’habitat exact d’un autre hémiptère peu connu, le Canthophorus maculipes Muls., qui se rencontre en nombre sous les trois états de larve, nymphe et insecte parfait, sur le Centranthus anguslifolius, plante de la famille des Valéria- nacées croissant dans les terrains pierreux et arides, dans le voisinage des carrières surtout. Beaune. En. Anpré. Usage de l’Acridium peregrinum. — Dans le fascicule récemment paru du Traité d’Entomologie de notre savant collègue M. Maurice Girard, nous lisons, p. 40 : « À l’excep- tion des Manticus carnassiers et pouvant se nourrir d'insectes dangereux pour nos cultures, c'est à peine si les Orthoptères procurent à l’homme quelque avantage: Certains peuples font leur nourriture des Acridiens migrateurs, ou les donnent en pâture aux oiseaux le basse- Cour ou aux porcs; mais ce n’est là qu'un mince dédommagement de maux considérables.» La lecture du Petil Marseillais nous apprend, sous ce titre : « La Sauterelle et les Sardines, » qu’un de nos distingués confrères, M. le d' Morvan, est arrivé à remplacer avec succès la rogue de Norwège par une préparation de la Sauterelle d'Afrique (1). « Ce procédé a fini par produire un résultat qui a dépassé toute attente. En effet, sur les côtes de l'Océan, on a réussi à prendre en un jour jusqu’à 57,000 sar- dines, tandis qu'avec la rogue de Norwège le plus beau coup de filet n'avait donné que 42,000 sardines. Ce résultat est très-heureux par les conséquences qui y sont attachées. On n’ignore pas, en effet, que la France est tributaire de l’étranger, à qui elle demande chaque année de 6 à 7,000 tonnes de rogue, représentant une valeur de 4,000,000 de francs. Le prix de cette denrée, qui varie de 80 à 100 fr. le baril de 130 kil., tend à augmenter et menace lavenir de nos pêcheries de l'Océan. Si l’on considère, en outre, qu’à l’aide de la sauterelle ainsi utilisée, on transforme un des plus redoutables ennemis de l'agriculture algérienne en une matière utile, et qu'on ajoute un article de plus à ceux de nos exportations, on comprendra toule l'importance de cette découverte. LJ (1) Acridium peregrinum. ar Aussi le ministre de la marine vient-il de s’engager à faire transporter cette année, gra- tuitement jusqu'à Brest, une centaine de barils fournis par le gouvernement de l'Algérie. Maintenant que les premiers essais ont permis de constater la réussite de l’œuvre en principe, il convient de rechercher quels peuvent être les modes de préparation les plus propres à fournir un bon produit. Les sauterelles fournies pendant l’année 1875 étaient ou salées ou simplement desséchées au soleil; les expériences, qui ont si bien réussi, ont permis de constater la supériorité du mode de préparation, qui consiste à faire simplement dessécher au soleil ou dans un four légèrement chauffé les sauterelles entassées et pressées dans un sac. Ces dernières, arrivées à destination, se trouvent dans un état de conservation parfaite ; il ne reste plus qu’à leur rendre leur eau de constitution à l’aide de procédés chimiques pour en faire le régal des sardines. » Dr E. J. Pieris brassicæ. — Je signalais l’année dernière la quantité prodigieuse de chenilles de L. salicis, ainsi que des papillons de la P. cralægi : cette année, je n’en ai presque pas apercu. En revanche, les chenilles de la P. brassicæ ont fait d'assez grands ravages dans les plantations de choux. Quant aux autres espèces nuisibles à l’agriculture, je peux dire qu’il y en a eu peu ou presque point. Unieux. Sylvain Eprarn. ÉCHANGES. M. G. Foulquier, rue Saint-Sépulcre, n° 1, à Marseille, désirerait se procurer, par achat, des graines fécondes ou des coques vivantes d’Aflacus arrindia et aurola (Bombyx du Ricin). M. G. Drouaux, 16, rue Corneille, au Havre, offre aux paléontologues des Trigonies de Glos (Calvados) ; il pourrait aussi échanger des fossiles du terrain tertiaire (Suessonien de d'Orbigny). M. l'abbé Tillet, professeur au collége de Mongré, par Villefranche (Rhône), désirerait échanger des plantes de l'Est et des environs de Lyon contre celles du littoral de l’Océan. Typ. Oberthur et fils à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers), 1er Février 1877. Septième Année. No 76. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES SCIENTIFIQUES DE PARIS. — BIBLIOTHÈQUE MAURICE HOFER. — COLLECTIONS ÉLÉMENTAIRES. Le moment est favorable pour parler des Sociétés d'étude des sciences natu- relles. Presque chaque mois, la Feuille nous donne des nouvelles de nos cama- rades associés en divers points de la France. Partout leurs réunions prospèrent; Marseille vient de s’organiser, hoc era in votis; demain, nous l’espérons, ce sera Blois qui suivra le mouvement; il y a tout lieu de croire que l’année qui vient de s'ouvrir verra surgir de nouvelles fondations. En attendant, je pense pouvoir intéresser quelques lecteurs en leur donnant des nouvelles de la société de Paris, dont j'ai l'honneur de faire partie. De toutes les associations de ce genre, la Société d’études scientifiques de Paris, fondée depuis bientôt quatre ans, est celle qui, jusqu’à présent, a le moins fait parler d'elle. Ses excursions n’ont été l’objet d'aucun récit; elle n’a pas, comme les sociétés d'Angers, de Lyon, de Nîmes, fait paraître d’intéressants bulletins. Ce n’est pas que leur sœur de Paris manque de vie ou d'activité, bien au contraire; mais sa vie est tout intime et son aclivité ne s'exerce encore que dans un cercle restreint. Les réunions, bien suivies, ont plutôt le caractère de causeries que de conférences; encore sont-elles souvent remplacées par quelque Joyeuse excursion à travers les bois des environs de Paris. Notre société est véritablement une société de jeunes naturalistes. A l’ex- ception de quelques-uns de ses fondateurs, ses membres suivent encore les cours des lycées ou des collèges. Les écoles spéciales fournissent aussi leur contingent et presque toutes sont représentées chez nous. On ne saurait donc demander de longs travaux écrits à ces étudiants toujours préoccupés d'examens qui doivent assurer leur carrière. Aussi avons-nous jusqu’à présent jugé inutile de publier un bulletin, étant d’ailleurs, pour ce faire, moins favorablement placés qu'on ne l’est en province. Il est facile de voir que ce qui alimente le plus les publications des sociétés semblables à la nôtre et leur donne en même temps le plus grand intérêt, ce sont les recherches sur la faune et la flore locales, les récits d’excursions et autres travaux destinés à faire connaître les richesses naturelles d'un dépar- tement ou d'une région. C'est là un vaste champ d’études que partout l’on peut fouiller avec succès. À Paris, une telle ressource nous manque. Si nos environs, variés dans leur nature et dans leur aspect, offrent au naturaliste une riche moisson, ils ont été depuis longtemps explorés dans leurs plus petits recoins par des observateurs et des savants de premier ordre, derrière lesquels il ne reste rien à glaner, et nos récoltes comparées aux leurs n'offriraient qu'un bien mince intérêt. Quant aux rares jeunes gens qui peuvent, à Paris, se donner entièrement aux sciences naturelles, ils trouvent dans les grandes sociétés savantes un théâtre plus digne a) leurs exploits et où leurs travaux peuvent mieux se faire con- naître (1). (1) Telles sont les Sociétés botanique, entomologique, géologique et zoologique de France, en outre, la Conférence Buffon réunit, sous la direction de professeurs du Muséum et de l’Ecole pratique, les étudiants qui préparent la licence ou le doctorat ès-sciences na- turelles. Ja RE Les séances ont lieu le premier dimanche de chaque mois, dans un local fraternellement offert par la Feuille des Jeunes Naturalistes. Là, chaque membre montre le résultat de ses promenades scientifiques, et chacun s'efforce de les déterminer dans la mesure de sa science; les échanges se font avec largeur et générosité. Divers recueils scientifiques se trouvent sur la table ; on rapporte les faits les plus saillants observés ou lus dans le courant du mois. Des questions sont posées qui ne sont pas toujours résolues. Quelquefois un plus hardi prend la parole et fait une conférence. Ainsi remplies, les séances ne paraissent jamais longues; elles sont animées de l'esprit le plus cordial : animées est le mot, car n'ayant pas la prétention d’être des savants, nous n'avons pas à garder un sérieux de commande et nos fronts peuvent se dérider sans que notre dignité se trouve compromise. C’est ainsi que notre Sociélé cherche à atteindre son but d'entretenir ce feu sacré qui trop souvent s’éleint chez ceux-là mêmes qui s'étaient d’abord le plus enthousiasmés pour les sciences naturelles. Toutefois, une société d’études ne saurail vivre longtemps si elle ne se pro- posait un objet plus précis que des causeries sur l'histoire naturelle. On l’a vu, nous ne publions pas de travaux écrits; aussi portons-nous nos efforis dans une autre direction. La formation de collections, d'une bibliothèque, la distribution de collections élémentaires, tels sont nos trois objets principaux. Les deux derniers méritent, croyons-nous, une mention particulière. BIBLIOTHÈQUE MAURICE HOFER. Notre premier président fut Maurice Hofer, qui avait remplacé son ami Ernest Dollfus dans la direction de ce journal. Maurice avait alors dix-neuf ans, l’âge de la plupart d’entre nous. Les qualités de son esprit ferme et précis, l'amabilité de son caractère nous le firent choisir comme président. Mais après peu de temps, il nous élait enlevé, laissant à tous ceux qui l'ont connu l'exemple d’une vie laborieuse et de la fidélité la plus rare au souvenir de son ami. M%° veuve Hofer, voulant continuer en quelque sorte l’œuvre de son fils, mit à la disposition de la société une somme de 41,000 fr., la priant de choisir l'emploi qui paraîtrait le plus convenable à cette intention. Après de longues discussions et bien des hésitations, car plusieurs systèmes élaient proposés, tous méritant d’être pris en considération, il fut décidé que cette somme serait consacrée à l'achat de livres d'histoire naturelle destinés a former le fond d'une bibliothèque qui preudrait le nom de Bibliothèque Maurice Hofer. Nulle fondation ne pouvait, en eflet, mieux rappeler le sou- venir de notre ami, dont l’érudition déjà étendue, les connaissances sûres et variées étaient obligeamment mises à la disposition de tous ceux qui s’adres- saient à lui. A ce fond de bibliothèque, sont venus s'ajouter quelques dons particuliers; nous espérons en recevoir encore. De plus, la Feuille des Jeunes Naluralistes met à notre disposition sa bibliothèque comprenant un bon nombre d'ouvrages et plusieurs séries de diverses revues. Enfin, chacun de nous dépose entre les mains du bibliothécaire une liste des livres qu’il peut prêter à ses collègues sur leur demande. Grâce à la fondation Maurice Hofer et à ces dispositions particulières, la Société se trouve à la tête d'une assez riche bibliothèque; il y a tout lieu d'espérer qu'elle continuera de se développer. COLLECTIONS ÉLÉMENTAIRES. Parmi les projets qui avaient été mis en avant lors de la discussion sur l'emploi de la donalion de Me Hofer figurait en première ligne la formation LM. de collections élémentaires destinées soit à servir de tableaux d'enseignement dans les écoles, soit à guider les débutants dans l’étude des sciences natu- relles. En effet, la description la plus claire ne saurait remplacer la vue de l'objet désigné ; l'enseignement par les yeux est moins aride, altire davantage et fixe mieux l'attention. Ce projet l’eût certainement emporté s'il n'avait été reconnu que pour le mener à bonne fin il n’était pas besoin de ressources pécuniaires, la bonne volonté de chacun pouvant v suffire. Aussi avons-nous mis de côlé un certain nombre de nos doubles (coquilles, plantes, insectes, etc.); plusieurs collections sont déjà formées, d’auires en voie de formalion, et nous comptons sur les récoltes de cette année pour combler les lacunes. Nous faisons donc appel dès à présent à tous nos amis, pour qu'ils nous viennent en aide. Ce ne sont pas les raretés que nous demandons, elles ne seraient d'aucune utilité; tandis que les plantes, les coquilles, les insectes les plus vulgaires conviennent le mieux à notre but. Ces objets dédaignés auront dans les collections élémentaires toute leur utilité ; 31 ne faut donc pas craindre de remplir les boîtes à herboriser, ni de vider les filets. Plusieurs amateurs nous ont déjà donné leur concours ; nous comptons sur celui de beaucoup d’autres. Leurs noms, joints à ceux des dona- teurs de notre bibliothèque, seront publiés dans la Feuille, où, en même temps, la société d’études scientifiques de Paris fera bientôt paraître une note détaillée sur la formation et la distribution des collections élémentaires. Jules DE GAULLE. UNE JOURNÉE ENTOMOLOGIQUE AUX ENVIRONS DE TOULON. Montons ensemble, si vous le voulez bien, amis lecteurs, par une belle matinée de mai, sur la coquette chaloupe à vapeur qui fait le service entre Toulon et Saint-Mandrier. Après vingt-cinq minutes d’une agréable traversée, nous débarquons à Balaguier, et nous entrons immédiatement en chasse, en suivant le bord de la mer. Voici des tamarix : halte! Dans nos parapluies vont tomber, aux premiers coups, des Coniatus lamaricis, Nanophyes pallidulus et {amaricis, Apion tamaricis, et des Chilocorus bipustulatus ; sur le chemin et le bord des fossés, nous pouvons voir courir Pentodon punctatus, et en fauchant les prés mari- times, nous nous enrichirons d’une foule de petits insectes intéressants. Près d’un lavoir, examinez ces Sium nodifiorum et autres plantes aqua- tiques; leurs feuilles portent Phytonomus pollux, Lixus turbatus, qu'il faut piquer de suite pour en conserver la poudre; Prasocuris phellandri.….. Vous capturerez peut-être aussi comme moi, sous l'herbe des bords du fossé, le bel E'pornis circumscriptus. — Un peu plus loin, battez l'Aériplex halimus ou buis blanc, pour y recueillir Cassida oblonga. Nous voici à l’isthme des Sablettes, dont le sable récèle Trachyscelis apho- dioïdes, Phaleria hemisphærica, Stenosis filifornis... Mais traversons vite et prenons à droite; nous sommes en pleine chasse. Entrons dans ce creux de sable, un peu avant la batterie du fort Saint-Elme; voyez, courant autour de vous, et excités par le soleil, Afeuchus semipunctatus et laticollis, Tentyria mucronata, Pimelia bipunctata, et diverses espèces d’'Aphodius et d'Ontho- phagus. S'il y a des trous près de certains appâts naturels, fouillez-les; vous y trouverez plus ou moins profondément Geotrupes typhœus, Copris His- panus et Bubas bison. Sous vos pas se lèvent d’agiles Cicindela flexuosa. En passant près de la batterie, un coup-d'œil aux pierres pour trouver le EE” Eee Licinus agricola. Maintenant, avançons du côté du fort. Apercevez-vous ce petit trou rond, à moitié obstrué par des tortillons de terre fraîche; introduisez-y une petite branche flexible, et suivez-en les détours en creusant avec un déplantoir; à près d'un pied vous découvrez avec joie le brillant et rare Bol/bo- ceras Gallicus. Si le trou continue, fouillez encore, la femelle sera un peu plus bas. Quelquelois le eri perçant de ces petites bêtes vous les fera découvrir. Mais voici un autre trou plus grand et un peu aplati. Allons, même manœuvre et plus d'adresse encore, nous avons affaire à un insecte passé maître en zig- zags. À plus d’un pied, vous allez le trouver; c’est le Scarites gigas, collé contre la terre et faisant le mort. Comme distraction, arrachons quelques toufies d'herbes aux endroits en pente, et nous pourrons ramasser, roulant avec le sable, Ofrorynchus tomen- tosus et Rhyssemus Godarti… Tàchons de découvrir dans leurs promenades les Brachycerus undatus et algirus, et l'Asida Dejeanr, et de capturer dans leur gros trou Ateuchus pius, Si nous avons de la chance. Les fleurs du Ciste à feuilles de sauge abritent les Æpicometis et l’'Oxy- thyrea stictica, ainsi que Mycterus curculionides et Anthaxia praticola. Sur les feuilles du Cistus incanus se trouve assez souvent Hispa testacea. Le Genêt épineux est le gite des Apion flavo-femoratum et fuscirostre; Je. Dorycnium suffruticosum, celui du Tychius suturalris. Le Dia oblonga se prendra sur les bruyères. Les pins fourniront aussi quelques espèces, mais ce n'est qu'en Juin que nous y trouverons Anoæia australis et Buprestis mariana. Sous les pierres, nous pourrons capturer Pandarus coarcticollis. Après cette chasse, nous pourrions nous diriger par la forêt vers Saint- Mandrier, et sur les chênes-kermès de la colline, découvrir le rare et beau Julodis onopordi, le Capnodis tenebrionis, Lacnæa cylindrica, ou prendre sur les pins Ancylocheira flavopunctata, sous les pierres Biophanes meridio- nalis, et sur les petites fleurs Cryptocephalus rugicollis. En battant les parié- taires, près des maisons, nous trouverions aussi Apion rufescens. Mais je n’ai voulu qu'indiquer à mes lecteurs quelques-unes des richesses de ce pelit coin du Midi. Ma causerie est déjà trop longue, et je me hâte de leur dire : au revoir. T. A. NOTE SUR LE CARUM DIVARICATUM Kocx. Au mois de juin 4875, j'herborisais sur les rochers granitiques qui forment prés de Taurinya (Pyrénées-Orientales), les derniers escarpements du Canigou. À la base de la montagne régnait une végétation entièrement méridionale. Passerina Thymelæa D. C., Vinceloxicum contiguum Gren. et God. Lavandula Spica L. À mesure que je montais, J'observais des plantes médi- terranéennes, telles que Lavandula Stæchas L., se mêlant à des espèces déja alpines : Hieracium amplexicaule T., Alchemilla Alpina L., Saæxifraga Aizoon Jacq., Calaminiha Alpina Lam. Tout-à-coup j'aperçus une petite ombellifère croissant avec peine sur un peu de terreau amassé dans le, creux d’un rocher. Je l’enlevai et vis avec étonnement une racine bulbiforme ; au milieu d’une végétation aussi spontanée, loin des champs cultivés et des habitations, je ne pouvais guère avoir aflaire au Bunium bulbocastanum ; du reste, l’exiguité de la plante et le petit nombre des rayons de l’ombelle {six seulement), séparaient nettement ma découverte de Tespêce que je viens de citer, à laquelle cependant elle se rattachait par beaucoup de caractères. Aa Mr Revenu à Perpignan, je comparai ma plante à la descriplion du PBunium Alpinum de la flore française de Grenier et Godron; nulle concordance. Ce n'était pas non plus le Bunium bulbocastanum et la section bu/bocastanum ne contenait dans la flore française que ces deux espèces. Quelques jours plus lard, je retrouvais à Prats de Moild et jusqu’à la Preste, dans les champs siliceux, une plante identique, sauf qu'ici les échantillons étaient plus vigoureux, rameux, et les rayons de l’ombelle plus nombreux; ce ne pouvait être le Bunium bulbocastanum, puisque la plante était en partie pubescente et que l'involucre était nul ou monophylle. * C’êst seulement de retour à Nancy qu’en feuilletant mon Koch, je pus identifier ma plante de Taurinya, ainsi que celle de la Preste, avec le Carum divaricatum, Koch. Voici la deseription de la plante en question, donnée par Koch, avec les rectifications et les additions que je puis faire d’après les échantillons que je possède. Mes observations sont placées entre parenthèses. Carum divaricatum, Koch. « Feuilles subtripinnées un peu charnues (très- peu dans mes échantillons) (subhispides, à gaînes velues sur les bords), à segments linéaires aigus (à nervure centrale assez forte, bordée d’anasto- . moses pinnatiformes) (un peu glauques en dessous); ombelles à 6-12 rayons (6-15 dans mes échantillons); 2nvolucre nul ou monophylle caduc; involucre à 3-6 fotioles ovales, lancéolées, acuminées (dépassant la moitié de la longueur du pédicelle), à nombreux pédicelles divariqués portant des fleurs avortees, les extérieurs élalés à angle droit et de moitié moins gros que les pédicelles fructifères, tous écartés les uns des autres (styles plus grands que le stylopode); fruits linéaires oblongs féige simple ou rameuse), creuse, striée, portant surtout dans le bas de nombreux poils blancs laineux, émettant quelquefois directement une ou deux feuilles à pétiole très-long et très-grêle, à segments moins allongés et moins aigus que ceux des feuilles caulinaires. — Souche bulbiforme, charnue, subglobuleuse. [Hab. sur les rochers et dans les champs des terrains siliceux, près de Taurinya, et dans la vallée du Tech, de Prats de Molld à Preste.) » J'ignore si cette plante a déjà été signalée en France; en tout cas, elle doit désormais prendre rang dans la flore française. Le genre Carum étant supprimé à Juste titre, le caractère tiré du nombre des bandelettes des vallécules n'ayant point de constance, elle devra s'appeler Bunium divaricatum. Je profiterai de l'occasion pour signaler au Canigou (pic de Quazemy), le Lilium pyrenaicum Gouan, non signalé dans cette partie de la chaîne par la flore de France, et le Cerastium latifolium L., que cette flore indique comme douteux dans les Pyrénées; enfin le Æypochœæris uniflora, Vill., indiqué seulement dans les Alpes. Nancy. Emmanuel BRIARD. CLIMATOLOGIE ET HISTOIRE NATURELLE. Les diverses branches des sciences naturelles se lient; il est difficile d'étudier la faune ou la flore d’une localité sans s’être familiarisé avec la géologie et _ la climatologie de cette région. Plusieurs amateurs de botanique, d’entomo- logie, etc., ont comme moi débuté par observer, par noter les phénomènes périodiques ou accidentels de la marche des saisons. Les évolutions des plantes, leS migrations des oiseaux, leur premier chant au printemps, la floraison et la feuillaison des plantes et des arbres, l’époque de l’apparition de certains in- sectes, fournissent des sujets d'observations qui ont leur valeur non seulement LU CROIRE au point de vue agricole, mais sous le rapport de la science. Peu à peu on s'initie à l'étude de cette Nature toujours changeante et toujours la même : on devient météorologiste, botaniste, entomologiste ou tout au moins obser- vateur, et bien observer, c'est s'instruire. On n’est pas un savant, mais on arrive à comprendre l'étendue de la science, ce qui fait prendre goût à l’étude. Je connais tel villageois cultivateur qui, procédant ainsi, est arrivé à être un maitre dans diverses parties des sciences naturelles. Le sol, l'altitude, la latitude, le climat, influent considérablement sur la végétation, sur les animaux, dans la dispersion des espèces. La feuillaison, la floraison des plantes, l’arrivée et le départ des oiseaux, l'apparition de certains insectes, ont des dates très-variables suivant les régions. J’ai essayé de résumer les tableaux de plus de vingt années d'observations à ce sujet dans l'aperçu qui va suivre. Ces observations ont élé faites dans les vallées du versant occidental des Vosges, à une altitude de 500 à 630 mètres. La climatologie de cette région peut être déduite des données ci-après, calculées sur seize années d’observa- lions quotidiennes. Température moyenne : hiver, 2; printemps, 44° 1; été, 44° 6; automne, 3° 7; moyenne de l’année, 7° 3. Ilyaen moyenne 128 jours de pluie et 26 jours de neige, donnant une quantité d’eau variant entre À mêtre 6 cenlim. et 2 mètres. La neige séjourne, année moyenne, pendant 60 jours sur le sol. Sa couche varie d'épaisseur, selon l'abondance des chutes, entre 4 centimètre et 1 mètre; cette dernière hauteur n’a été remarquée que deux fois en 25 ans, à 600 mètres d'altitude. Il y à 63 jours où la température à l'ombre s'élève à 20° ou au-dessus, sans avoir jamais dépassé 32°. Moyenne des jours de gelée blanche du 1% mai au 4% oc- tobre : 9, avec un maximum de 48 jours en certaines années. En 1862, il n’y a pas eu de gelée pendant cette période. Ces données font comprendre que les phénomènes périodiques constatés dans mes registres sous la dénomination de météorologie agricole doivent être des dates bien différentes de celles qui peuvent être constatées à des latitudes moins élevées en pays de plaine ou sous l'influence de la mer. Quand il arrive, à parüur des derniers jours de janvier, quelques journées tièdes, l’alouette lulu d’abord, ensuite l’alouette des champs, entonnent gaiment leur premier hymne du printemps. J'ai constaté un écart de 33 jours entre les époques da premier chaut de l'alouette : 26 janvier-28 février. D'or- dinaire, c’est du 12 au 20 février. — Premier chant du pinson, du 41% av 19 mars; du rouge-gorge, 9 mars-6 avril; de la grive chanteuse, 6 mars-3 avril: du ramier, 10 mars-14 avril; du coucou, 5-19 avril; de l’alouette des arbres (anthus arboreus), 6-20 avril; de la fauvelte grise, 1%-28 avril; premières hirondelles, 28 mars-15 avril. — Dernier chant du coucou, du 28 juin au 11 juillet; du pinson, 18-23 juillet; des fauveltes, 15-25 juillet; de la grive, 10-20 juillet. — Ces dates peuvent être reculées de 8 jours et même de 15 jours pour les localités les plus élevées de la chaîne des Vosges. Les fauveltes chantent jusqu’au commencement d'août, dans les bois voisins du Hohneck, au Grand-Ventron, etc. | Aprés la fonte de neige et pour peu que la température s'élève au com- mencement de mars, plusieurs insectes s'éveillent et apparaissent au pied des murs et sur les gazons fauves, quand le soleil perce de ses rayons, déja chauds, les brumes de l'atmosphère. Les premiers papillons, d'ordinaire le Colias citron, s'ébattent au soleil, au milieu du jour. Les dates extrèmes de l'apparition de ce papillon depuis 1851 jusqu'à ce jour sont : 31 janvier- 11 mars. Divers coléoptères apparaissent : Feronia vulgaris, concinna, surtout le cuprea ; Harpalus tardus, ruficornis, des Bembidium, Dyschirius globosus ; Carabus auralus, auronitens, arvensis ; Aphodius prodromus, ge 4 TR fimetarius, scybalarius, ete., et dès le 10 mars, s’il arrive une soirée douce, les lourds Geotrupes stercorarius et vernalis volent bruyamment à la recherche des excréments. En avril apparaissent les premiers Elatérides et Téléphorides, si la température est élevée. Les dates extrêmes sont 20 avril- 12 mai. Le grillon des champs commence à chanter sous le gazon des tertres ensoleillés du 5 au 42 mai. Les Taons (Tabanus morio, bromius, tropicus, fulvus quaternotatus, bovinus, etc.) retardent leur arrivée Jusqu'à l’époque des chaleurs de 24 à 26°. Dates extrêmes : 7 mai-1° juin. L'Hæmotopa plu- wialis, connu ici sous le nom de borgne, un des diptères les plus avides de sang, n'apparaît qu’en juin et ne disparaît que le dernier des taons, vers le 15 septembre. En mai-juin, abondance d'insectes; plusieurs espèces dispa- raissent avant le mois de juillet, tandis que d’autres n'arrivent qu'à la fin de l'été : Aylotrupes bajulus; Adimonia rustica; Urocerus gigas, etc., etc. Le hanneton (Welolontha vulgaris) sort de terre lorsque s'ouvrent à peine les ‘premiers bourgeons vers le 20 avril; j'en ai pris le 20 juin. Je ne crois pas qu'on puisse encore en trouver en juillet, sauf aux Hautes-Vosges. Dès la fin de l'hiver, même en février, s'ouvrent les premières fleurs. Le botaniste peut récolter du 20 février au 15 mars, si le froid ne sévit pas d’une manière exceptionnelle : Galanthus nivalis, Leucoium vernum, Caltha palustris, Draba verna, Bellis perennis, Alsine media, Veronica hederæfolia, Tussilago farfara, Corylus avellana, Daphne mezereum, Alnus glutinosa, Populus nigra, Lamium purpureum, etc. Du 15 au 30 mars, apparaissent ordinairement les premières fleurs de LZuzula campestris, Poa annua, Carex præcoæ, Potentilla verna, micrantha, Anemone nemorosa, Viola odorata. Puis se développent ensuite plus ou moins rapidement, suivant la tempéra- ture : Pulmonaria variabilis, Primula elatior, Vinca minor, Pedicularis syloatica, Valeriana dioïca, Veronica serpillifolia, agrestis, Alchemilla vulgaris, Glechoma hederacea, Orobus macrorhyzus, Galium saxatile, Ajuga reptans, Genista sagillalis, Orchis mascula, les Salix, Myosotis, Stellaria, etc., etc. Du 41° au 30 mai, apparaissent toutes les fleurs vernales et même quelques espèces estivales : Centaurea ryanus, montana, jacea, Leucanthemum vulgare, Digitalis purpurea, Scerophularia nodosa, Lysti- machia vulgaris ; divers Hieracium et Hypericum ouvrent leurs premières fleurs fin mai. Dés le 15 mai, ont passé fleurs dans la région : Narcissus pseudo-narcissus, Anemone nemorosa, Taraxacum officinarum, Carex præcox, Luzula campestris, Galanthus, Leucoium, etc. Il faut aller dans les hautes vallées des Ballons pour retrouver ces plantes en fleurs. — Quand ar- rivent les premières gelées blanches d'octobre, sont encore en fleurs beaucoup de plantes printanières ou estivales à floraison multiple : Potentilla tormen- tulla, Camnpanula rotundifolia, Prenanthes purpurea, Ranunculus acris, Euphrasia officinalis, Rhincospora alba, Parnassia palustris, Hieracium rigidum, vulgatum, murorum, pilosella, Sagina rubra, etc, elc.; mais c'est la végétation arborescente qu’on remarque principalement et dont les évolutions semblent indiquer la séparation des deux principales saisons des pays de montagnes. Fin mars, feuillaison des Ribes grossularia, Sambucus nigra, Rosa... Du 9 avril au 7 mai, feuillaison des bouleaux, hêtres, charmes, arbousiers, érables, sycomores. Du 1% au 25 mai, feuillaison des chênes, noyers, frênes. En 1851, les hôêtres étaient en feuilles le 20 avril . et les chênes n'ont verdi que le 20 mai. En 1860, les chênes et les hêtres ont _ feuillé en même temps, le 12 mai. En 1865, les deux espèces étaient feuillées le 25 avril. Le hêtre, cet arbre magnifique, donne le ton à la verdure de nos bois. Son feuillage vert tendre en mai, vert foncé en juillet, prend en au- tomne les teintes jaune, opale, rouge que l’on connaît; mais un certain nombre d'arbres de cette espèce ont la faculté de se couvrir de feuilles dix jours au plus COR avant les autres, et leur feuillage se colore des teintes de l’automne dès la fin d'août. Pour peu que ces arbres à végétation anormale soient nombreux dans un bois, 1ls contribuent à nuancer le paysage et sont comme les courriers annonçant l'arrivée des beaux jours ou la saison des frimas. En moyenne, il y à vingt jours entre la feuillaison des premiers et des derniers hêtres au prin- temps, el près d’un mois en automne s'écoule avant que les feuilles soient toutes passées du vert au jaune rouge. C'est surtout par les fàcheux effets des froids tardifs que le climat de notre région est remarquable. Du 7 avril au 10 mai, floraison des cerisiers qui ne donnent guère qu'une seule bonne récolte en cinq ans. Du 26 avril au 4° juin, floraison des pommiers et poiriers. En 4851, malgré la gelée et la neige, il y a eu une assez abondante récolte de pommes, mais les pommiers n’ont fleuri qu'en juin. Le pommier, le poirier donnent du fruit jusqu’à une altitude de 150 mêtres. Le mérisier { prunus aviumn) ne produit pas, même à cette alti- tude, mais le griottier { prunus cerasus) donne en certains étés chauds une récolte passable, même à 900 mètres et au-dessus, suivant l'exposition. X. THIRIAT. DES RIVIÈRES SOUTERRAINES. Le phénomène de la perte des rivières se présente assez fréquemment dans les régions montagneuses calcaires. Dans les montagnes de caleaire carbonifère des environs du Peak, en Derbyshire et dans le nord du Staffordshire, nous en trouvons plusieurs exemples. Nous citerons surtout ceux qui nous sont offerts par la rivière Manyfold et par son tributaire le Hampse. Ces cours d’eau dispa- raissent l'un pendant 8, l’autre pendant 3 1/2 kilomètres. Les eaux de ces rivières sont sujettes à de grandes et rapides augmentations de volume, à cause des pluies torrentielles qui tombent fréquemment dans ce pays : leur lit souterrain se trouve alors trop étroit, et une grande partie de l’eau se répandant dans la vallée, entraine rochers et arbres sur son passage. Le Manyfold, rivière de dimensions modérées, prend sa source à une altitude d’environ 800 pieds au-dessus du niveau de la mer, dans les bruyères élevées qui dominent la ville de Buxton. Aprés s'être dirigée versle Sud, pendant une vingtaine de kilomètres, elle arrive au petit village de Wetton, où elle fait tourner plusieurs moulins avant de disparaître. À cet endroit, la vallée devient très-étroite, moins encore cependant que celle du Hampse. C’est auprès du village d'Ilam, à 8 kilomètres de Wetton, que les deux cours d’eau reparaissent: le Hampse sort d’entre les strata d’une masse détachée de grès rouge de formation permienne et le Many- fold d’une fissure produite au pied d'un rocher escarpé de calcaire.—A quelque distance de là, le Manyfold, après avoir reçu le Hampse, tombe dans le Dove. Le Hampse prend sa source à quelques kilomètres au S.-0. de celle du Many- fold, et coule parallèlement à cette rivière pendant 9 kilomètres, jusqu'à un endroit appelé Waterhouses. C’est là qu’il se précipite avec un bruit sourd dans un trou qui, lorsque je le vis pour la première fois, au mois d'avril dernier, avait environ 2 mètres de large sur 25 centimètres de haut. — Mais à ma seconde visite (21 mai), l'ouverture s'était obstruée et l'eau s'écoulait par les interstices. — Non loin de la perte du Hampse, la vallée se resserre beaucoup, et faisant un brusque coude vers le nord-est, va rejoindre celle du Manyfold. Cette portion de la vallée est fort sauvage et romantique. En quelques endroits, on est renfermé entre deux murailles à pic et percées de nombreuses crevasses où nichent des milliers de choucas. Le fond de la gorge Det AD est si étroit qu’on est forcé de marcher dans le lit, à présent desséché, que le torrent occupait autrefois. Plus loin, la vallée s’élargit un peu, et les rochers font place à des forêts de hêtres et à des prés verdoyants dominés par d’âpres montagnes de calcaire. La distance en ligne droite entre le lieu où le Hampse s’engouffre et celui où 1l reparaît n’est que de 3 kilomètres 1/2, tandis que par ses contours, la vallée en a plus de 9. À Watherhouses se trouvent des carrières où l’on peut bien étudier la conformation des roches de la vallée du Hampse; il y a eu sans doute en cet endroit de grands bouleversements, car les strata sont inclinés d'un angle d'au moins 75 degrés; ils sont formés d'un calcaire dur et compacte, et ont une épaisseur qui varie entre 20 centimètres el 1 mètre; entre les strata se trouve une mince couche de schiste. Les fissures, qui sont nombreuses, sont remplies de terreau rouge, de fragments de calcaire et de cristaux de calcite; c’est sans doute par ces fissures que s’écoulent les eaux du Hampse. Stoke-on-Trent. JOHN E, JONES. LISTE D'ÉCHANGES. BOTANIQUE. Albert, instituteur à Ampus (Var). Paul Alexandre, rue de l’'Ecusson, 31, Alencon. — Fungologie. Dr L. Amblard, rue Paulin, 14, Agen. P.-A. Amblard, notaire à Fumel (Lot-et-Garonne). Léon Anthouard, rue des Barris, au Vigan (Gard). Ch. Arnaud, à Layrac, canton d’Astafford (Lot-et-Garonne). Barbiche, curé à Biouville, par Courcelles (Lorraine). — Bryologie. Barnsby, directeur du Jardin-des-Plantes de Tours. J. Bernard, pharmacie Bernard, à Montbéliard (Doubs). Billiet, à la recette des finances de Lapalisse (Allier). — Bryologie. G. Bouat, professeur au Lycée de Bourg (Ain). C. Bourgault-Ducoudray, rue du Bocage, 36, Nantes. Bousquet, curé à Saint-Martin-Labouval, par Limogne (Lot). Maurice Boutant, professeur à l'Ecole de Pont-Levoy (Loir-et-Cher). Ed. Bouteiller, professeur à Provins (Seine-et-Marne). Bouvet, rue Lenepveu, Angers. Edouard Brabant, Morenchies, par Cambrai. E. Burnat, Nant, près Vevey, canton de Vaud (Suisse). — Plantes des Alpes-Maritimes. E. Caron, Rubempré, par Villers-Bocage (Somme). À. Carret, professeur à l'institution des Chartreux, Lyon. Paul Chardon, ingénieur, rue Saint-Jacques, 7, Le Mans. Ad.-Ch. Corcelle, rue du Mont-Blanc, 6, Genève. Darras, chef de gare à Dôle (Jura). J. Degand, à Gannat (Allier). Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. Henri Delalande, rue Saint-Georges, 34, Rennes, Derbès, professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue Longue-des-Capucines, 23, Marseille. Deruelle, rue de Vaugirard, 199, Paris. Adrien Dollfus, avenue Montaigne, 29, Paris. Doumet Adanson, à Cette (Hérault). Dubois, rue de la Madeleine, 6, Blois. — Bryologie. Emile Durand, rue Lambert-le-Bègue, 12, Liége. Théophile Durand, rue Lambert-le-Bègue, 12, Liége. Jules Fabre, route de Camaret, Orange (Vaucluse). G. Feminier, rue du Refuge, 8, Nimes. Plantes Phanérogames du Gard. Fontaine, rue Saint-Pierre-les-Dames, ?, Reims. Abbé Fray, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole normale de Bourg (Ain). Gaudefroy, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 8, Paris. — Bryologie. Gaston Gautier, place Saint-Just, Narbonne. — Bryologie. L. Giraudias, à Palluau (Vendée). Hanra, professeur au collége de La Fère (Aisne). Hippolyte Haury, au Luc (Var). — Bryologie. G. Huberson, rue Laromiguière, ?, Paris. — Bryologie. T. Husnot, Cahan, par Athis (Orne). — Bryologie. Abbé Journet, à Saint-Didier, par Thoissey (Ain). Lafon, rue de la Treille, 6, Nimes. E. Lair, Grande-Rue, à Amboise (Indre-et-Loire). E. Lamy de la Chapelle, rue Saint-Esprit, 15, Limoges. — Bryologie. C. Leboime, pharmacie Colin, à Saint-Nicolas, près Nancy. H. Lemaire, rue Violet, 54, Paris. Abbé Letendre, au Grand-Quevilly (Seine-[nférieure). — Bryologie. Lesourd, rue des Saints-Pères, 57, Paris. — Bryologie. Georges Levassort, rue du Vieux-Colombier, 4, Paris. Maurice Luyt, rue de la Chaussée-d’Antin, ?, Paris. Mabille, rue Cochin, 5, Paris. Malm, directeur du musée de Gottembourg (Suède). Dr Marmottan, rue Desbordes-Valmore, Passy-Paris. Auguste Martin, rue Montplaisir, 4, Toulouse. Georges Martin, avenue de la Reine-Hortense, 13, Paris. Ad. Méhu, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole normale de Villefranche (Rhône). Célestin Méline, au Tholy (Vosges). Mercier, rue de La Guerche, 40, Tours. Millet, rue Saint-Serge, 3, Angers. Millot, rue Buffon, 55, Paris. Galien Mingaud, Saint-Jean-du-Gard (Gard). Robert Monod, rue d’Aumale, 19, Paris. — Bryologie. Ed. Morren, Boverie, ?, Liége. Léon Nardin, pharmacie Bernard, à Montbéliard (Doubs). Abbé Olivier, à Bazoches-au-Houlme (Orne). — Phanérogames de Normandie, Bryologie. P. Pellet, { bis, rue de l’Aloès, Perpignan. — Plantes des Pyrénées-Orientales. Pérard, rue Guy-de-la-Brosse, 4, Paris. V. Picou, Grande-Rue Saint-Marcel, 10, Saint-Denis (Seine). Prudon, pharmacien à Uriage (Isère). — Bryologie. G. Rouast, quai de la Charité, 29, Lyon. G. Roux, rue Duhamel, 17, Lyon. Roux, rue Saint-Suffren, 1, Marseille. — Bryologie. Aug. Thiriat, Laforge par Le Tholy (Vosges). Xavier Thiriat, Vagney (Vosges). R.-P. Tholin, collége des PP. Maristes, La Seyne (Var). Tillet, professeur au collége de Mongré, par Villefranche (Rhône). Prosper Trédille, Butte du Pélican, 11, Angers. M. Vallée, au lycée de Vendôme (Loir-et-Cher). René Vion, rue des Gordeliers, 21, Amiens. Alph. Vivier, rue Réaumur, 19, La Rochelle. CONCHYLIOLOGIE. A. Béthune, Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. J. Charreyre, rue des Trois-Rois, ?, Marseille. C. Clément, rue Bout-du-Monde, 12, Montpellier. Darras, chef de gare de Dôle (Jura). Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. J. Deveille, chemin de Saint-Just, 35, Marseille. Maurice Farjass, rue d’Enfer, 39, Paris. J. de Guerne, rue de Léwarde, 9, Douai. Henri Guinault, rue Lepic, 58, Paris-Montmartre. Robert Hickel, rue Taranne, 10, Paris. Malm, directeur du musée de Gothembourg (Suède). Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. Pérard, rue Guy-de-la-Brosse, 4, Paris. E. Sourbien fils, rue Sainte-Lucie, 85, Carcassonne. H. Viallanes, rue Saint-Bernard, 1, Dijon. OCT OST TR Fat EN A À 7 ENTOMOLOGIE. Elzéar Abeille, rue Grignan, 7, Marseille. — Coléoptères, Hyménoptères. D’Agnel, allée d'Azémar, 35, Draguignan. — Coléoptères. Louis Allart, rue Carnot, 5 bis, Paris. — Coléoptères. Dr Amblard, rue Paulin, 14, Agen. — Coléoptères, Hyménoptères, André, notaire à Gray. — Coléoptères, Hyménoptères. André, Meursault (Côte-d'Or), — Coléoptères, Hyménoptères. Abbé G. d’Antessanty, rue Saint-Jacques, 12, Troyes. — Coléoptères. Austant, rue des Maisons-Neuves, 7, Villeurbannes, par Lyon. — Lépidoptères. M. Bailliot, au lycée de Poitiers. — Coléoptères du Poitou et de Touraine. Barbat, lithographe à Châlons-sur-Marne. — Coléoptères. P. Bargagli, palazzo T'empli, via di Bardi, Florence. — Coléoptères. Barnsby, directeur du Jardin-des- Plantes de Tours. — Entomologie générale. Félix Barrière, place Mercadieu, 24, Tarbes. — Coléoptères. Stéphane Bazin, au Mesnil-Saint-Firmin (Oise). — Coléoptères. Léon Bénouville, rue Visconti, 20, Paris. — Névroptères. À. Béthune, au Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). — Coléoptères. E.-A. Bigot, rue de l'Hôtel-de-Ville, 28, Pontoise. — Lépidoptères, Sériciculture, Eugène Boullet, banquier, Corbie (Somme). — Coléoptères, Lépidoptères. Jules Bourgeois, rue Saint-André, 7, Rouen. — Coléoptères. Ed. Bouteiller, professeur à Provins (Seine-et-Marne). — Coléoptères. A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. — Entomologie générale. E. Bureau, pharmacien à Arras. — Lépidoptères. Abbé Carret, professeur à l’Institution des Chartreux, Lyon. — Coléoptères. Chaffanjon ainé, professeur, rue Radisson, Tarare (Rhône). — Coléoptères. Jules Chalande, hôtel Lavocat, à Lille. — Entomologie générale. Maurice Chappuy, rue Bausset, 14, Paris. — Coléoptères. À. Claudon, rue de Rouffach, 56, Colmar. — Coléoptères. Ed. Claudon, quai de la Tournelle, 27, Paris. — Coléoptères. Clément, rue Bout-du-Monde, 12, Montpellier. — Crustacés. Ad.-Ch. Corcelle, rue du Mont-Blanc, 6, Genève. — Lépidoptères. - Cuny-Gaudier, Gérardmer (Vosges). — Coléoptères. Damry, naturaliste à Porto-Vecchio (Corse). — Coléoptères. Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. — Entomologie générale. H. Delalande, rue Saint-Georges, 34, Rennes. — Coléoptères. H. Delamain, à Jarnac (Charente). — Coléoptères, Lépidoptères. Pierre Delarue, avenue de Villiers, 72, Paris. — Coléoptères. Delherm de Larcenne, au collége Saint-Nicolas, à Gimont (Gers). — Coléoptères. Charles Demaison, rue Rogier, 9, Reims. — Lépidoptères. L. Demaison, rue Rogier, 9, Reims. — Coléoptères, Lépidoptères. Alpbh. Denis, rue du Couëdic, 5, Brest. — Coléoptères. : Desbrochers des Loges, à Gannat (Allier). — Coléoptères d'Europe, Curculionides, Elaté- rides et Cassides exotiques. J. Deveille, chemin de Saint-Just, Marseille. — Entomologie générale. M. Dollfus, avenue Montaigne, 29, Paris. — Coléoptères. H. Donzel, rue de Lyon, 6, Lyon. — Coléoptères. R. Dragicsewics, rue de la Visitation, 12, Paris. — Coléoptères. Michel Dubois, rue Pierre-l'Ermite, 24, Amiens. — Coléoptères, Hémiptères. Gaston Dupré, chaussée Saint-Pierre, Etterbeck, près Braxelles. — Coléoptères. Aug. Dutreux-Pescatore, château de la Celle, par Bougival (Seine-et-Oise). — Lépidoptères. Sylvain Ebrard, à Unieux (Loire). — Lépidoptères. Julien Fallou, rue Hautefeuille, 30, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. René Fallou, rue Hautefeuille, 30, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Fauvel, rue d'Auge, 16, Caen. — Coléoptères. Eug. Fontaine, rue Saint-Pierre-les-Dames, 2, Reims. — Coléoptères. G. Foulquier, rue Saint-Sépulcre, 1, Marseille. — Entomologie générale. Frossard, rue de Boulogne, 14, Paris. — Coléoptères. Frey-Gessner, conservateur du Musée de Genève. — Entomologie générale. Edmond Fridici, Estrée-Blanche (Pas-de-Calais). — Lépidoptères. Gabillot, quai des Célestins, 5, Lyon. — Coléoptères. Henri Gaillard, rue du Cherche-Midi, 34, Paris. — Coléoptères. Ernest Gallé, cour du Château, 12, Creil. — Entomologie générale. Gallois, Sainte-Gemmes, près Angers. — Entomologie générale. Jules de Gaulle, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères. L. Gavoy, rue de la Préfecture, 5, Carcassonne. — Coléoptères. “VAE ui Dr Gobert fils, rue de la Préfecture, 7, Mont-de-Marsan. — Coléoptères, Diptères. Th. Goossens, rue du Faubourg-Saint-Martin, 171, Paris. — Coléoptères. Maurice des Gozis, Montluçon (Allier). — Coléoptères, Orthoptères. A. de Graslin, Malitourne, par Château-du-Loir (Sarthe). — Lépidoptères. Dr Grenier, à Bagnères-de-Bigorre. — Coléoptères. W.-J. Griffith, rue de Paris, 32, Rennes. — Colcoptères, Lépidoptères. Jules Grouvelle, ruc des Ecoles, 26, Paris. — Coléoptères. Emile Gruet, Renan (Jura-Bernois, Süisse). — Lépidoptères. Jules Guédat, Tramelan-Dessus (canton de Berne, Suisse). — Lépidoptères, Guède, carrefour de la Croix-Rouge, ?, Paris. — Coléoptères. Guérin, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères. Robert Guilbert, quai du Mont-Riboudet, 56, Rouen. — Coléoptères. Hémard, receveur des Postes, à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), — Lépidoptères. À. Hénon, rue d’Armandy, 33, Bône (département de Constantine). — Coléoptères, Lépi- doptères. ONE rue de Cléry, 22, Paris. — Lépidoptères. E. Hervé, rampe Saint-Melaine, Morlaix (Finistère). — Coléoptères. F. Hette, rue de Mons, 107, Valenciennes. — Coléoptères, Lépidoptères, Névroptères. Robert Hickel, rue Taranne, 10, Paris. — Coléoptères, Hémiptères. Alphonse Houry, Mer (Loir-et-Cher). — Entomologie générale, principalement Coléoptères, Lépidoptères. G. Huberson, rue Laromiguière, 2, Paris. — Entomologie générale. Isenschmidt, rue des Juifs, 113, Berne (Suisse). — Entomologie générale. B. Jacob, à Corcelles, près Neuchâtel (Suisse). — Coléoptères. H. Jekel, rue Letort, ?, Paris. — Coléoptères. Dr Emile Joly, rue Farjon, 20, Marseille. — Orthoptères, Ephémériens. Edmond Kæchlin, avenue du Commerce, 7, Mulhouse. — Coléoptères. Emile Kæchlin, boulevard Saint-Michel, 69, Paris. — Lépidoptères. Oscar Kæcblin, Dornach, près Mulhouse. — Coléoptères. Künckel d'Herculais, rue Gay-Lussac, 28, Paris. — Entomologie générale. Ladouce, maison des Frères Saint-Vincent-de-Paul, Chaville (Seine-et-Oise). — Coléoptèrcs. Lafaury, à Saugnac-lès-Dax (Landes). — Lépidoptères. E. Lair, Grande-Rue, à Amboise (Indre-et-Loire). — Entomologie générale. A. Lajoie, impasse de l’'Esplanade, 13, Reims. — Coléoptères. Lallemant, à l’Arba, près Alger. — Coléoptères. Lamey, sous-inspecteur des forêts à Philippeville (départ. de Constantine). — Coléoptères. Lamotte, rue de l’Eclache, 15, Clermont-Ferrand. — Coléoptères, Lépidoptères. Th. Lancelevée, rue Saint-Etienne, 29, Elbeuf (Seine-Inférieure). — Coléoptères. Ch. Lebœuf, rue de Talleyrand, 19, Reims. — Goléoptères. Marcel Lebrun, rue Saint-Loup, Troyes. — Coléoptères. Edouard Lefèvre, rue Vercingétorix, 28, Paris. — Coléoptères. Ernest Lelièvre, rue de l'Entrepont, 22, Amboise (Indre-et-Loire). — Coléoptères, Lépidop- tères, Névroptères, Hémiptères, Sériciculture. Henri Lemaire, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Ad. Léonard, Hegenheimerstrasse, 6, Bâle. — Lépidoptères. Leriche, Thézy-Glimont, par Moreuil (Somme). — Coléoptères, Lépidoptères. Le Roi, rue de Tournai, 47, Lille. — Lépidoptères. G. Levassort, rue du Vieux-Colombier, 4, Paris. — Coléoptères. J.-A. Levoiturier, rue du Glayeul, 36, Elbeuf (Seine-[nférieure). — Goléoptères. Jules Lichtenstein, cours des Casernes, 29, Montpellier. — Coléoptères, Hémiptères, Hyménoptères. A. Livon, rue Peirier, 17, Marseille. — Lépidoptères. Abbé Lizambart, château de Mariville, par Bonneuil-Matours (Vienne). — Coléoptères. F. Loosli, à La Ferrière, par la Chaux-de-Fonds (Suisse). — Lépidoptères. À. Lucante, à Lectoure (Gers). — Coléoptères. Mabille, rue Cochin, 5, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Paul Maisonneuve, rue Thouin, 3, Paris. — Coléoptères. Pan Malm, directeur du Musée zoologique de Gothembourg (Suède). — Entomologie générale. Dr Marmottan, rue Desbordes-Valmore, Paris. — Coléoptères. De Marseul, boulevard Pereire, 271, Paris. — Coléoptères. Martin, professeur au Petit-Séminaire de Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire).— Coléoptères. A. de Maupeou, rue Cambacérès, 11, Paris. — Lépidoptères. L. Mesmin, à l'Ecole supérieure de Poitiers. — Coléoptères. Léopold Meyer, Burgdorf, canton de Berne (Suisse). — Hyméaoptères. Daniel Mieg, rue Monge, 19, Paris. — Iépidoptères. Millot, rue de Buffon, 55, Paris. — Lépidoptères. Galien Mingaud, Saint-Jean-du-Gard (Gard). — Coléoptères, Lépidoptères. Henri Miot, à Semur (Côte-d'Or). — Coléoptères. — 49 — S. Mocquerys, rue du Grand-Pont, 57, Rouen. — Coléoptères. R. P. Mondom, professeur au Grand-Séminaire de Moulins. — Coléoptères. Frédéric Monnier, rue des Cornillons, 11, Châlon-sur-Saône. — Lépidoptères. Arnold Montandon, fundatura dulgherilor, 13, Bucharest. — Coléoptères. Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. — Coléoptères. Fr. Noël, rue Désirée, 26, Saint-Etienne. — Coléoptères. Georges Odier, rue Taitbout, 80, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères, Hémiptères. Osmont, rue de Strasbourg, 4, Caen. — Lépidopteres. ; P. Pellet, rue de l’Aloës, 1 bis, Perpignan. — Coléoptères. Polle-Deviermes, rue Carrée, 31, Troyes. — Coléoptères. Dr Populus, à Coulanges-la-Vineuse (Yonne). — Coléoptères, Hémiptères, Orthoptères. G. Power, Saint-Ouen-de-Thouberville, par la Bouille (Seine-Inférieure). — Coléoptères. J. Promsy, à Château-Porcien (Ardennes). — Coléoptères. Dr A. Puton, Remiremont (Vosges). — Hémiptères. Emile Ragonnot, rue de Buffon, 27, Paris. — Microlépidoptères. Maurice Régimbart, boulevard Arago, 21, Paris. — Coléoptères. J.-B. Renaud, cours d'Herbouville, 21, Lyon. — Coléoptères. Révelière, receveur de l’Enregistrement, à Vannes. — Coléoptères, Révelière, naturaliste, à Porto-Vecchio (Corse). — Coléoptères. Lucien Reynaud, rue de Lyon, 19, Lyon. — Lépidoptères. Georges Rouast, quai de la Charité, 29, Lyon. — Lépidoptères. E.-J. Saury, rue Pont-Hérisson, Limoges. — Coléoptères. Sédillot, rue de POdéon, 20, Paris. — Coléoptères. Eugène Simon, avenue des Gobelins, 7. — Arachnides. E. Sourbien fils, rue Sainte-Lucie, 85, Carcassonne. — Coléoptères, Hémiptères, Lépidop- tères. Raoul Tallon, rue de l’'Horloge, Riom (Puy-de-Dôme). — Coléoptères. Tarissan, au lycée Louis-le-Grand, Paris. — Coléoptères. L.-E. Taton, cours d'Orléans, 29, Charleville. — Coléoptères. Thélesphore, rue Calade, 34, Avignon. — Coléoptères. Xavier Thiriat, à Vagney (Vosges). — Entomologië générale. Ed. Thirot, rue de Lacken, 54, à Jette-Saint-Pierre, par Bruxelles. — Coléoptères. R.-P. Tholin, collége des PP. Maristes, La Seyne (Var). — Coléoptères. D: Trouessard, Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Coléoptères. Général de Valdan, à l’Ile-Adam (Seine-et-Oise). — Coléoptères. René Vallette, rue des Trois-Cheminées, 18, Poitiers. — Coléoptères, Lépidoptères. E.-A. Verchère, cours de Brosses, 8, Lyon. — Coléoptères. Louis Vétu, rue Saint-Joseph, 23, Lyon. — Coléoptères. Charles Zuber-Hofer, Niedermorschwiller, par Mulhouse. — Coléoptères. ERPÉTOLOGIE. À. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. V. Collin de Plancy, rue Dareau, 99, Paris. Sylvain Ebrard, à Unieux (Loire). Héron-Royer, rue de Cléry, 22, Paris. Fernand Lataste, rue du Palais-Gallien, 35, Bordeaux. Pérard, rue Guy-de-la-Brosse, 4, Paris. L.-E. Taton, cours d'Orléans, 29, Charleville (Ardennes). GÉOLOGIE. — MINÉRALOGIE. — PALÉONTOLOGIE. P.-A. Amblard, notaire à Fumel (Lot-et-Garonne). — Géologie. A. Béthune, Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). — Géologie. Bouvet, rue Lenepveu, Angers. — Paléontologie. M. Brylinski, rue Fléchier, 1, Le Havre. — Géologie, Paléontologie. Paul Chardon, rue Saint-Jacques, 7, Le Mans. — Géologie. Combes, pharmacien à Fumel (Lot-et-Garonne). — Géologie, Paléontologie. Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. — Géologie. G. Drouaux, rue Corneille, 16, Le Havre. — Géologie, Arthur Engel, rue de Marignan, 29, Paris. — Minéralogie. R. Fallou, rue Hautefeuille, 30, Paris. — Géologie. Maurice Farjass, rue d’'Enfer, 39. — Minéralogie. Ch. Gaillardot, à Alexandrie (Egypte). — Géologie. Guillaume, au Lycée de Bourg (Ain). — Géologie. PRE RE Hanra, professeur au collége de La Fère (Aisne). — Géologie. B. Honorat, rue de la Préfecture, Digne. — Géologie, Paléontologie. J.-E. Jones, Bath-Street, 23, Stoke-on-Trent (Angleterre). Géologie. Stanislas Lami, rue Duret, 27, Paris. — Minéralogie, Paléontologie. Charles Langrand, rue Tourat, 16, Bordeaux. — Minéralogie. A. Lajoye, impasse de l'Esplanade, 13, Reims. — Minéralogie. François Lutscher, rue Labruyère, 45, Paris. — Minéralogie. Léon Nardin, pharmacie Bernard, à Montbéliard (Doubs). — Minéralogie. Ferdinand de Nerville, boulevard Malesberbes, 85, Paris. — Paléontologie. R. Nicklès, place Carrière, 21, Nancy, — Géologie, Minéralogie. E.-J. Saury, rue Pont-Hérisson, Limoges. — Minéralogie. Pr Trédille, butte du Pélican, 11, Angers. — Minéralogie, Paléontologie. Dr Trouessard, Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Paléontologie. René Vion, rue des Cordeliers, 21, Amiens. — Géologie. ORNITHOLOGIE. A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. Louis Bureau, rue Madame, 38, Paris. Ulysse Cosandier, Renan (Jura-Bernois, Suisse). Ch. Demaison, rue Rogier, 9, Reims. Emile Gruet, Renan (Jura-Bernois, Suisse). À. Livon, rue Peirier, 17, Marseille. — Ornithologie de Provence. J.-B. Mougel, à Vagney (Vosges). René Paquet, rue de Vaugirard, 34, Paris. V. Pluche, place de l’Hôtel-de-Ville, 29, Le Havre. Dr Trouessard, à Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). Vian, rue Croix-des-Petits-Champs, 42, Paris. Gustave Weiss, Kingersheim, près Mulhouse. Société d'Etudes scientifiques d'Angers. — M. Bouvet, président, rue Lenepveu. Société Linnéenne de la Charente-Inférieure. — Saint-Jean-d'Angély. Sociélé d'Etudes scientifiques de Lyon. — M. F.Chassagnieux, président, r. de l’Annonciade, 20. Société d'Etude des sciences naturelles de Marseille. — M. G. Foulquier, secrétaire, rue Saint- Sépulcre, 1. Sociélé d'Etude des sciences naturelles de Nimes. — M. Eybert, secrétaire, rue d'Angoulême, 5. Sociélé d'Etudes scientifiques de Paris. — M. Jules de Gaulle, président, rue Violet, 54. Ft Linnéenne du nord de la France. — M. R. Vion, secrétaire, rue des Cordeliers, 21, miens. Union Philomatique de Villefranche (Rhône). — M. Deresse, président, rue d’Anse, 19. COMMUNICATIONS. Exposition internationale d’horticulture d'Amsterdam. — Nous apprenons par le journal hollandais le « Sempervirens » qu’on prépare à Amsterdam une exposition interna- tionale d’'horticulture pour cette année. Le projet actuellement en cours d'exécution est un des plus magnifiques qui aient été conçus, et l’on peut espérer voir, je dirai presque la plus belle exposition de plantes culti- vées et d'ornement qui ait été faite jusqu'ici. L En deux mots, voici ce qu’elle promet : L'exposition est divisée en dix sections. La première renfermera les plantes de serres chaudes qui habitent la zone tempérée. Il y a 134 prix à distribuer pour les plantes nou- velles, les fleurs, les plantes d'ornement, les variétés de couleurs, les plantes grimpantes et de suspension. Des groupes spéciaux sont réservés aux plantes médicinales, commer- ciales, ainsi que pour celles des tropiques de l'Asie et de l'Amérique. On y trouvera classés RS RE suivant leur flore et dans six groupes distincts les Orchidées, tous les Palmiers, Panda- nées, Aroïdées, Cycadées, Lycopodiacées, Araliacées, Amaryllidées, Bromeliacées, etc., etc., et surtout les plantes de Sumatra et de l'Inde occidentale. Enfin le groupe le plus intéressant de cette section sera celui des Dracæna, Marantha, Nepethes, Sarracenia, Cephalotus, Darlinglonia, Dionæa, Croton, Theophrasla, Coleus, Begonia et Canna, qui comprend les plantes les plus récemment étudiées et celles qui attirent le plus l'attention des botanistes à cause de leur manière de vivre mi-végétale, mi-animale. La deuxième section comprend les plantes d'habitation et d’orangerie, ainsi que celles de la flore du Japon, du cap et de l'Australie. Enfin les Azalea, Rhododendron, Camelia, Citrus, Laurus, Viburnum, Myrtus, Genisla, Phormium, Agave, Aloë, Yucca, Pelargonium, Oxalis, Verbena, Primula, Drosera, etc., etc. De plus, il y a un groupe pour les Fougères, les Conifères, les Cactées, les Araliacées. La 3° section se compose de plantes vivant en plein air : médicinales et industrielles du Japon, des Alpes et des Pays-Bas. Parmi les arbres toujours verts, nous citerons : flex, Buxus, Mahonia, Kalmia, Andromeda, etc.; ceux qui ont de grandes feuilles : Magnolia, Azalea pontica, les Roses, etc. [l y a encore les arbrisseaux fruitiers, les plantes à oignons et à tubercules : Hyacinthes, Tulipes, Narcisses, Crocus, Fritillaires, Iris, Anemones, Liliacées, Orchidées, etc., etc. Dans la 4e section, sont rangés les projets de jardinss les plans de parterres, les orne- : mentations de fenêtres, balcons, salons, aquariums, terrasses, tonnelles, etc., etc.; les bouquets et les tableaux de plantes sèches. Dans la 5e, se trouvent les fruits, les légumes et les semences des pays tempérés. La 6e section est consacrée à l’industrie, au matériel de jardin, tels que caisses, meubles, etc. Les dessins et les peintures de plantes forment la 7e section. On y trouve des chromo- lithographies, des photographies, des bois, etc. La 8e section présente un ensemble complet des progrès les plus récents de l’horticulture dans la production des variétés. Elle donne six prix pour une collection de cinq espèces d'Europe, d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Australie prises dans les différentes formes qu’elles affectent dans leur habitat ordinaire. Le sixième prix est destiné au plus remar- quable produit hybride. Après la reproduction de l’image des piantes par le dessin, voici leur reproduction réelle en cire, papier mâché et autres préparations : c’est là ce que renferme la 9e section. On y a joint des livres pratiques, des manuels de jardinage et de physiologie végétale, des méthodes pédagogiques pour l’enseignement de l’horticulture et des collections d’insectes nuisibles et utiles conservés dans l'alcool, l'esprit de bois ou desséchés. Enfin, la 10e section renferme tout ce qui ne peut avoir de place limitée dans le pro- gramme, et les prix sont spécialement destinés aux jardiniers en chef, directeurs de cultures, etc., qui se seront le plus fait remarquer par leurs travaux. G. Bouar. Euricera Teucrii. — « M. André n’a pu constater si cet insecte vit dans la fleur du Teucrium monlanum. Je peux affirmer que c’est dans les fleurs qu’on le trouve. Dans le Jura du canton d’Argovie, dans le nord de la Suisse, les deux Teucrium sont très- répandus ; j'ai trouvé assez abondamment l’£. clavicornis dans le T. chamaædrys; mais ce n’est qu'à Genève, dans les environs du Salève, près des carrières de Veyrier, que j'ai trouvé dans le T. montanum la seconde espèce, £. Teucrii, en plus de 200 exemplaires, complétement analogue à l'espèce ordinaire, dans les fleurs déformées de cette plante. La vie de ces deux espèces est donc la même. A Genève, je trouve les 2? espèces, mais toujours le clavicornis dans T. chamaædrys, et le Teucrii dans le T. montanum. Si cela peut être agréable à M. André, de recevoir les £. Teucrii, je lui enverrai avec plaisir des plantes attaquées vivantes, dès que la saison sera assez avancée pour pouvoir ramasser plantes et insectes. » Genève. E. FRey-GEssxer. Mantis religiosa. — Nous avons déjà mentionné la capture de la Mante religieuse au Hâvre et dans le département de la Marne. M. Poulain, de Reims, nous dit lavoir trouvée dans la cour du Lycée de cette ville. Il semblerait donc que la limite de l'habitat de cet orthoptère doive être reculée considérablement vers le nord. Jusqu'ici, en effet, on croyait que cette limite ne dépassait guère la forêt de Fontainebleau. ÉCHANGES. M. T. Heille, 107, rue de Mons, à Valenciennes, offre aux Coléoptéristes et Névroptéristes qui seraient désireux de se composer une collection de Lépidoptères, des sujets bien étalés, en échange de Coléoptères ou Névroptères en bon état et parfaitement nommés. M. Renaud, 21, cours d'Herbouville, à Lyon, offre les espèces suivantes, en échange de Staphylinides et de Psélaphides bien déterminés : Feronia femorata. Aphodius conjugatus. Hymenoplia Chevrolali. Mesocælopus niger. Dorcaloma serra. Orchesia micans. Diaperis boleti. Cryplocephalus pygmæus. Pachybrachys fimbriolatus. Epilachna chrysomelina, etc., etc. M. Prosper Trédille, 11, bulle du Pélican, à Angers, désire échanger des plantes de la région de l'Ouest contre celles du bassin du Rhône. M. l'abbé Bousquet, à Saint-Martin-Labouval, par Limogne (Lot), offre, comme par le passé, aux botanistes, des plantes méridionales en échange d’espèces alpines ou pyrénéennes. A céder, moyennant 10, 15, 20 ou 25 fr. le cent, suivant la famille, des insectes de tous les ordres recueillis dans l'Amérique du Nord et au Para, par M. Marc de Mathan; on expédiera aussi des vertébrés (surtout des oiseaux) et des mollusques. — Pour toutes demandes ou renseignements, s’adresser à M. Albert Fauvel, rue d'Auge, 16, à Caen. M. l'abbé Lelendre, chapelain au Grand-Quevilly (Seine-Inférieure), échangerait volontiers les meilleures plantes de la Seine-Inférieure et 400 Cryptogames des environs de Rouen et du Hâvre. M. Deveille, à Marseille, chemin de Saint-Just, 35, désirerait échanger des coquilles terrestres, marines ou fluviatiles contre des Aranéides de France ou, au besoin, des Coléoptères de la même région. | LA ERRATUM. — Page 22, ligne 24, lisez Coupe au lieu de Loupe. Typ. Oberthur et fils à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Aris-et-Métiers). "T* 1er Mars 1877, Septième Année. No 77, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES QUELQUES MOTS SUR LA DISSECTION. Généralement les jeunes naturalistes se bornent dans leurs études à la collection des espèces, et quelquefois à l'observation de leurs mœurs. Je ne veux pas dénigrer cette sorie d'occupation, car je sais qu'on n’arrivera que par ce moyen à connaître un jour la Faune française; mais il n’en est pas moins vrai que souvent le naturaliste se réduit ainsi au niveau du collectionneur vulgaire, qui ne ramasse les coquilles ou les insectes que pour en former de belles vitrines, dont l’arrangement présente à l'œil charmé une disposition élégante de ces nuances si brillantes que la nature a prodiguées à la plupart des êtres. Quelques-uns même, emportés par cette ardeur de col- lectionner qui ne connaît pas de frein, se sout laissé entrainer à des dépenses véritablement folles, pour acquérir telle espèce réputée rarissime, qu'ils pourront plus tard montrer avec orgueil à des collègues éblouis et envieux. Je crois cependant que c’est par la connaissance du plus grand nombre pos- sible d'espèces typiques que le jeune naturaliste doit commencer ses travaux ; mais Je pense aussi qu'une fois parvenu à ce but, et sans négliger toutefois les recherches sur la faune du pays qu'il habite, il doit tenter de connaître l’orga- nisalion intérieure, l’anatomie des espèces dont il a appris le nom et parfois même la synonymiel! En pondérant ainsi ses diverses occupations, il pourra rendre beaucoup plus de services à la science qui lui est chère. Du reste, ceux qui dédaignent ou négligent la dissection ne savent pas tout -le plaisir que l’on ressent à la vue de ces appareils et de ces organes si différents des nôtres le plus souvent, mais si délicats et si merveilleux que l'esprit reste Saisi d'admiration devant eux : que ceux-là prennent cependant la peine de faire l'expérience et je suis sûr qu'ils priseront bientôt à sa juste valeur le futile plaisir qu'ils ont si souvent éprouvé en contemplant d’un œil attendri et com- plaisant les merveilles de leur collection. … Enfin, si quelques-uns ne me croyaient pas sur parole, je les renverrais aux impressions d’un maître, M. de Quatrefages, et à son livre si charmant, Les Souvenirs d'un Naturaliste.' Je veux donc aujourd'hui essayer de mettre ceux que ma petite plaidoirie aura touchés à même de disséquer et de faire l'anatomie des êtres qui vivent autour d'eux. Heureux serai-je si les modestes conseils que je vais leur donner peuvent leur être utiles; heureux surtout si, à mon exemple, quelque ami de la Feuille, plus autorisé et plus expérimenté que moi, veut bien ajouter à ces quelques mots le fruit de ses observations et compléter ainsi ce que je vais écrire! | Disons d'abord que je n’entends parler ici que des invertébrés que l’on dissèque avec la loupe montée ou le microscope simple; quant à la plupart des vertébrés, on emploie à peu près les mêmes procédés que pour l'homme, et quant aux invertébrés trop pelits pour être étudiés avec les deux instru- ments dont je viens de parler, les traités de Robin, Carpenter et Pellelan indiquent d’une façon très-complèle les procédés à employer. Parlons d’abord des instruments dont on se sert et qu'on peut se procurer chez les opliciens de Paris. Ce sont : 1° Le pied articulé à crémaillère, auquel on adapte des loupes de forces MS TA te diverses ou des doublets de foyers différents : on peut aussi construire un instrument, souvent commode, en adaptant à une monture de grosses bésicles une loupe d'horloger. 2° Le microscope simple à dissection. 3° Des aiguilles fines, inflexibles, à pointe très-aigue, emmanchées dans un manche en bois rond et assez gros : les unes devront être droites; les autres courbées presque à angle droit vers l'extrémité. 4° De petits scalpels, les uns à tranchant droit, les autres à tranchant arqué ou relevé vers l'extrémité. 5° Une ou deux paires de ciseaux très-fins, semblables à ceux dits ciseaux à cataracte. 6° Des pinces à dissection ou Bruxelles fines, les unes lisses, les autres dentées. 7° Des épingles à piquer les insectes ou des épines de pseudo-acacia ou de cactus ; de plus, des épingles ordinaires de divers modèles. 8° Des baquets à dissection, ronds, carrés ou rectangulaires, à bords peu élevés, en verre, faïence ou porcelaine; une cuvette de photographie est très- bonne pour cet usage ; un cristallisoir peut également servir; on fixe au fond de la cuvette, au moyen de poids métalliques, par exemple des balles de plomb aplaties sous le marteau, une plaque de bon liége d'environ un déci- mètre carré. Toutes les dissections doivent êlre faites sous l’eau, qui à l’avantage de maintenir les organes soulevés et distincts les uns des autres. Par conséquent, on remplit d'abord le baquet d’eau et on maintient au fond la plaque de lhége avec les poids métalliques. Puis on fixe l'animal sur la plaque au moyen des épingles ou des épines, et l’on amène la loupe ou le doublet au-dessus de lui. Alors, avec les ciseaux on fend les téguments généralement sur le dos, et on les pique de chaque côté, aprés en avoir isolé les organes sous-jacents. C’est ce qu’on appelle étaler l'animal, opération délicate, souvent longue et qui demande du soin. Si l'animal à un test calcaire ou chitineux, on l'enlève, soit en le coupant avec les ciseaux pour les insectes par exemple, soit en le détruisant avec les pinces par pelites portions pour les crustacés, soit en le cassant avec un marteau comme pour les mollusques; cependant, pour les bivalves, il suflit d'entrebailler un peu la coquille et de couper avec le scalpel les muscles adducteurs, ou bien, ce qui est d'observation vulgaire, on n'a qu'à tremper le mollusque dans de l’eau modérément chaude. Une fois l'animal étalé sous la loupe, on procède, toujours avec la plus grande prudence, à des incisions avec le scalpel, des tractions avec les pinces, ou des déchirures avec les aiguilles, de façon à isoler l'appareil que l’on veut étudier; ces manœuvres-varient néces- sairement suivant le genre d'organes qu'il s’agit de mettre à nu. Dans tous les cas, le but est d'isoler les organes pour qu'on puisse en connaitre le volume, l'aspect, la couleur et les connexions, et pour cela, on fixe avec des épingles les autres organes que l’on néglige pour le moment et qui flottent dans l’eau, afin de laisser parfaitement distinct et séparé dans toutes ses parties le système que l’on veut étudier particulièrement. Il est bon, pendant l'opération et de temps en temps, de souffler avec la bouche un peu d'air sur les organes flottants, afin de les isoler encore mieux, ou bien de diriger sur eux le jet d’une seringue pour les nettoyer. Mais il ne faut jamais disséquer qu'avec l'idée préconçue de connaître tel ou tel appareil. C’est pour cela qu'avant l'opération on devra, sur un ouvrage d'anatomie comparée, par exemple les leçons de Cuvier, l'anatomie comparée de Gegenbaur, le Manuel Roret d'anatomie comparée de Siebold et Lhannius, se renseigner au moins sur les dispositions générales de l'appareil que l'on va disséquer, et que durant l'opération, on devra poursuivre exclusivement cet RAS D appareil dans toutes ses parties, sans se laisser entraîner à la recherche d’autres organes. Ici, en effet, 1l faut procéder avec méthode et successivement, et même sacrifier, s’il est besoin, plusieurs animaux, plutôt que de faire une dissection inutile pour l'avoir voulue trop complète. Souvent il est bon de soumettre à une préparation spéciale l’animal que lon doit étudier. Ainsi, Swammerdam faisait périr ses insectes en les plongeant dans de l'alcool, de l’eau ou de l'essence de térébenthine, afin d'augmenter la solidité des parties molles. De même, pour disséquer l’escargot, animal très- facile à connaître et que je recommande tout particulièrement aux débutants, on à l'habitude de le faire mourir auparavant dans un vase tout-à-fait rempli d’eau et hermétiquement bonché. Dans cette situation, la cavité générale de l’helix se remplit de liquide et le corps grossi du double sort presque tout entier de la coquille qu’on n’a plus qu’à casser pour mettre à nu le tortillon. Pour étudier le système nerveux, on peut verser sur l'appareil quelques gouttes d'acide azotique étendu d’eau ou d’une solution de sublimé corrosif, ce qui le blanchissant et raffermissant beaucoup le tissu nerveux, facilite énormément la dissection. Pour examiner le système vasculaire, on pratique au préalable des injections, et je renvoie au traité du Microscope de Robin pour tout ce qui concerne ce côté de la question : on y trouvera décrits les appareils d'injection et les matières employées pour cela. On devra aussi lire les conseils excellents et très-pra- tiques qu'a donnés dans un ouvrage récemment paru (1) l’un des naturalistes les plus compétents sur le sujet, M. le professeur Sabatier, de Montpellier. On y verra, entre autres, qu'on ne peut pratiquer une injection sur l’animal frais et vivant; mais qu'il faut, au contraire, le laisser mourir de lui-même, ou bien le plonger pendant un cerlain temps (un jour ou deux pour la moule) dans de l’eau additionnée d'alcool et d'acide chlorhydrique. M. Sabatier à aussi obtenu de bons résultats en prenant une moule intacte, en maintenant ses valves écartées par un coin et en plaçant l'animal dans un vase bouché, au fond duquel se trouvaient quelques grammes d’éther. Le lendemain, l'animal pou- vail être injecté. Enfin, on lira avec fruit dans ce Traité quelques pages fort instructives sur les points d'attaque du système vasculaire, particulièrement chez la moule. Cependant, on peut aussi se servir, à l'exemple de Swammerdam, pour insuffler les vaisseaux, les trachées et aussi les divers canaux de l'organisme animal, de pelits tubes de verre effilés, dans lesquels on insuffle de l'air; on peut avoir des tubes plus ou moins gros et plus ou moins effilés; mais il est bon, pour la commodité du maniement, de les adapter à un petit tube de caoutchouc d'environ 0°20 de longueur, dont l’autre extrémité porte un autre tube en verre plus largement ouvert, que l’on tient à la bouche et dans lequel on insuffle l’air pendant que l’une des mains dirige le tube effilé qui se trouve à l’autre extrémité du tube en caoutchouc. M. Sabatier s'est aussi servi de ce moyen qu'il recommande, et nous croyons bien faire de transcrire ce qu’il en dit : « Je recommande beaucoup ce dernier mode de recherches, car il est très- facile, d'un emploi immédiat et rapide, et il donne des résultats très-frappants. Il est extrêmement utile, soit pour indiquer le parcours des vaisseaux, soit surtout pour révéler l'existence de voies de communication entre diverses cavités. Voici en quelques mots ia manière de procéder et les précautions à prendre. Il faut se munir pour cela de tubes ou pipettes de verre effilées à la lampe et dont l'extrémité conique offre des dimensions variables, les unes étant trés-aigues el propres à piquer les tissus et les autres étant plus où moins larges et mousses. Il convient d’en avoir de droites et d’autres coudées sous (1) Études sur la Moule, 1e partie, par A. Sabatier, Montpellier, Coulet, 1877. de différents angles. On peut souffler directement avec la bouche, ce qui peut à la longue devenir fatigant, ou bien mieux, avec une de ces boules en caoutchouc, munies d'une seconde boule ou réservoir d'air dont on se sert dans les ap- pareils de pulvérisation et qui donnent un courant d’air continu, très-facile à régler. C'est avec un de ces instruments que je procède. Il faut placer l'animal dans l'eau, mais de manière à ce que le point par où se fera l’insuffla- tion soit au niveau de la surface du liquide ou un peu au-dessous. Par ce moyen, on évite la formation de bulles d'air qui embarrassent l’observateur, masquent la vue de l’objet et rendent l'opération et l'observation très-difficiles. D'autre part, il est bon que l'animal soit dans l'eau, parce que dans ce liquide l'air donne aux cavités qu'il distend un aspect brillant et argenté qui rend la préparation très-éclatante et l'observation très-facile. En outre, dés que l’in- sufflation est suffisante, il faut rapidement disposer l’animal dans l’eau, de manière à ce que l’orifice par où a été faite l'insufflation soit placé plus bas que les parties injectées, car alors l'air n’a aucune tendance à s'échapper par l'ori- fice, et on peut observer la préparation tout à son aise. Quand on veut s’éclairer sur le parcours d’un vaisseau, sur sa distribution, sur ses anastomoses, sur l'étendue et la forme d’une cavité, il faut, si le vaisseau est petit, le piquer dé- licatement avec une pipette aiguë et procéder à l’insufflation. Si la cavité est considérable, on peut aussi faire une légère ouverture avec la pointe d'un scalpel et y introduire une pipette à pointe mousse et plus grosse. Quand il s'agit de reconnaitre s’il y a des orifices de communicalion entre deux cavités, il ne faut pas se borner à insuffler l'une des deux pour voir si l'air pénètre aussi dans l’autre. Il est indispensable d'insuffler alternativement l’une et l'autre et de ne conclure à l'absence de tout orifice de communication que lorsque les deux épreuves ont donné un résultat négatif. Il arrive, en effet, quelquefois que les orifices sont disposés de manière à permettre le passage des hquides ou des gaz dans une direction et à s’y opposer dans le sens contraire. L'insufflation est aussi un bon moyen pour découvrir l'existence d’une cavité ou d’un orifice. Pour cela, il faut se servir d’une pipette dont l’orifice ne soit pas trop étroit et qui puisse donner un jet d’air assez fort. Pour s'assurer de l'existence d'une cavité, d’un vaisseau, 1l faut faire une petite ouverture avec la pointe du scalpel sur la paroi mince de la cavité présumée; et puis, 1l convient de projeter sur ce point un courant d'air énergique avec la pipette, dont la pointe doit être tenue à une petite distance de l’orifice. S'il y a une cavité dans ce point, il arrive que le jet puissant de l'air rencontrant l’orifice pénètre dans la cavité, se réfléchit contre la paroi opposée, soulève la paroi libre et se répand dans la cavité qu'il distend. Quand on soupçonne l'existence d’un orifice naturel, que son obliquité ou la flaccidité de ses parois cachent à la vue, on peut par ce procédé parvenir à en constater l'existence. Ce sont là des moyens très-précieux pour l'étude d'animaux à tissus mous, flasques, et qui s’affaissent au point de rendre les cavités et les orifices insaisissables. Aussi je les recom- mande beaucoup et d’autant plus qu'ils n’exigent aucune préparation préalable et sont d'un emploi immédiat. » ; Je m'arrête dans cette note déjà trop longue, et je renvoie au Traité de Robin, pour la description des appareils à employer dans les dissections. Mais, hélas ! il n’existe aucun traité où je puisse renvoyer pour l'exposition de ces mille tours de main, de ces ficelles (qu’on me passe le mot) qui se transmettent d'anatomiste à anatomiste, de professeur à élève, et que certains naturalistes (et des plus célèbres) conservent pour eux avec un soin jaloux, comme instru- ments de nouvelles découvertes dont leur réputation n'a que faire, et qui, publiés et employés par tous, rendraient d'immenses services à la science. C'est à chacun à trouver, dans son propre esprit, les ressources nécessaires et à prendre de la peine pour inventer ce que d'autres ont inventé auparavant, ce MES DUR que d’autres inventeront après. Cet état de choses, très-regrettable, durera tant que nous ne posséderons pas, écrit de la main d'un naturaliste expert, un manuel complet de dissection. Espérons qu'un jour cette bonne pensée germera dans le cerveau de quelque savant qui voudra être utile à la science et aux jeunes gens. Espérons au moins que les maîtres, à l'exemple de M. Sabatier, voudront plus souvent aplanir pour nous la voie si aride et si âpre des débuts. En terminant, je recommanderai à tous ceux qui voudront disséquer une des vertus les plus utiles, quoique les plus rares, la patience! Il faut, pour disséquer, aller lentement, prudemment, patiemment, ne se laisser rebuter par aucun obstacle, recommencer assidûment ce que l’on a manqué, enfin ne jamais se laisser décourager. Qu'y at-il d’ailleurs de plus agréable qu'un succès mérité par plusieurs échecs? En un mot, de la patience, encore de la patience et toujours de la patience Montpellier. C. CLÉMENT. UNE BATTUE AUX CHRYSIDES. Depuis que le goût de l’Entomologie s’est répandu, toutes les recherches et les études se portent invariablement dans deux sens : les Coléoptères et les Lépidoptères. Encore néglige-t-on généralement les Microlépidoptéres, qui présentent pourtant un si grand intérêt dans leurs mœurs, leurs formes et le nombre de leurs espèces. Mais les Orthoptères, les Névroptères, les Hymé- noptères! Qui s’en occupe en France? Et pourtant que de découvertes vien- draient encourager les hardis pionniers de ces ordres si négligés! Déjà Léon Dufour, dans une des dernières pages que nous ont léguée sa verte vieillesses et son inimitable talent, s’efforçait d'attirer nos efforts vers ces pays inexplorés dans le champ de l’étude. Il appartient à la Feuille des Jeunes Naturalistes de poursuivre cet apostolat, et c’est à elle que je m'adresse pour essayer de stimuler, par mon très-modeste exemple, le zèle el l’'émulation de mes chers collègues. Moi aussi j'ai donné dans les routes battues, et j'ai pu éprouver la difficulté qu'il y avait à découvrir du nouveau dans la famille des Coléoptères, que tant de savants approfondissent tous les jours. Tous ne peuvent pas disposer d'assez de loisir ou de forces pour parcourir les sommets les plus ardus, les grottes les plus profondes ou les pays les plus lointains. Forcé par une affection maladive de rester stationnaire cette année, Je me suis mis, d'abord par désæœuvrement, puis avec passion, à observer et à recueillir des Hyménoptères, et j'ai ren- contré dans ces recherches tant d’imprévu et tant d'intérêt que je voudrais pouvoir faire éprouver à quelques-uns de mes amis les surprises et les émotions que J'ai ressenties. Mais ce champ est si vaste que je ne puis, dans un seul article, toucher à des points trop variés. Je laisserai donc de côté les faits très-curieux de stylopi- sation que j'ai observés sur des Andrènes ou des Sphégides, faits encore inobservés en France et qui accroïtront le catalogue de nos Rhipiptères. Je ne veux pas parler non plus du nombre considérable d'espèces que nous offrent certains genres d'Hyménoptères; je n’en citerai qu’un exemple en passant : J’ai pris, dans un rayon de trois ou quatre cents mêtres, vingt espêces d’Anthidium, alors que le catalogue Dours n’en mentionne que dix-huit pour la France tout entière (4). Je ne m'occuperai aujourd'hui que d'un seul groupe, qui attire tout d'abord l'attention des commencants par ses couleurs exceptionnellement belles : je veux parler des Chrysides. L'or, l'indigo, l’émeraude, le pourpre, se combinent chez ces insectes de (1) Il en cite en réalité 19, mais le Loti Perr. — Perrisi Duf. FANS < SON manière à produire les effets les plus admirables. Leur cuirasse est vraiment en splendide métal, car frappée avec le bout d’une pince, elle rend un petit son argentin, et échauffée par les rayons d’un soleil d'été, elle absorbe à tel point le calorique solaire que les doigts qui la saisissent ressentent parfois une légère impression de brûlure. Les allures de ces petits bijoux vivants sont si vives que l'œil a peine à les suivre dans leurs rapides évolutions. On les voit scintiller un moment, et puis... plus rien : notre petit météore s’est évanoui dans l’espace! Leurs mœurs sont des plus curieuses. La conscience de leur beauté les rend vains et paresseux : ils dédaignent de se construire des habitations. La résis- tance de leur cuirasse les rend audacieux, et ils ne craignent pas de s’introduire dans les nids d’autres Hyménoptères, quelquefois seulement pour s’y abriter contre la fraicheur des nuits et souvent pour y déposer des germes qui vivront aux dépens de la prospérité de leurs hôtes. Quoique privés de glandes à venin, et par conséquent inoffensifs pour.les doigts du naturaliste, ils n’ont rien à craindre de leurs ennemis. Roulés en boule, ils opposent une cuirasse bien trempée aux mandibules furieuses des Hyménoptères, dont ils violent effronté- ment le domicile. J'ai été séduit comme bien d’autres par ces particularités, et voulant me faire une idée de la variété de leurs formes, je me mis à les rechercher avec attention. Le résultat de ma chasse a dépassé de si loin mes espérances que je viens donner aujourd'hui à mes collègues la liste de mes trouvailles. Sans changer pour ainsi dire de place et pendant un espace de temps qui n'a pas dépassé un mois et demi, j'ai réussi à prendre 50 espèces différentes! C’est là un chiffre énorme, si l’on remarque que le grand ouvrage de Dalhbom ne men- lionne que 119 espèces d'Europe et du bassin méditerranéen. M. Chevrier, qui a spécialement étudié ces insectes et les a chassés pendant vingt ans, n’est pas parvenu à atteindre en Suisse ce chiffre de 50 espèces que j'ai atteint en deux mois de chasse! Il est vrai que plusieurs de mes espèces étaient encore iné- dites. Mais je ne crois pas trop présumer de mon pays en espérant que le nombre actuellement connu des Chrysides européennes sera un jour égalé par nos seules espèces régnicoles. Je serais très-désireux de pouvoir publier dans quelque temps un speciès de France; mais pour cela, J'ai besoin de l’aide de mes collègues. Je les prie donc de recueillir soigneusement toutes les Chrysides qu'ils rencontreront dans leurs départements respectifs. Je leur promets de leur donner des noms exacts, et pour faciliter leurs recherches, je m'empresse de leur indiquer les modes de chasse qui m'ont le mieux réussi. Ainsi que je l'ai dit, les Chrysides sont parasites. Partout où se trouvent des Hyménoptères nidifiants, on a chance de les rencontrer dans la saison chaude : i° Sur les fleurs, on les voit butinant vers le milieu de la journée : les om- belles de carottes sauvages, les menthes, les euphorbes sont leurs plantes de prédilection. Mais j'en ai surpris aussi quelquefois sur les mauves, les fe- nouils, etc. 2° Les vieux châlets en bois et les troncspercés les attirentaussi souvent; mais leur surface inégale, les branches auxquelles ils sont mêlés,.empêchent le chas- seur d'appliquer exactement son filet sur la Chryside qu'il entrevoit. Je me suis avisé d’un procédé qui m'a singulièrement aidé. Je plantais des fleurs coupées d’euphorbes ou de carottes sur les tas de bois où j'avais observé des Chrysides. Il est rare qu’en voletant çà et là, elles ne leur fassent pas une courte visite. Un seul moment de curiosité de leur part permet au chasseur de les faucher en même temps que la fleur autour de laquelle elles papillonnent. Enfin, il est encore un moyen qui m'a procuré mes plus abondantes récoltes : j'allais visi- ter, le matin de bonne heure, les souches et les bûches hantées par les Chry- ns (D) sides; j'inspectais soigneusement les trous qui y avaient été creusés par les Osmies, les Ceratines, etc. Souvent une petite tête verte ou dorée m’apparais- sait au fond du trou : c'était une Chryside qui s’y était réfugiée pendant la nuil. Je collais dessus une bavure de timbre-poste et je passais à un autre trou. Dès que j'avais la certitude de tenir en prison plusieurs Chrysides, je me livrais à la chasse ordinaire, sans plus m'occuper de mes petits détenus. La chasse terminée, je soulevais mes bouchons et soufilais dans les trous de la fumée de tabac qui en expulsait rapidement les habitants. Mais il faut prendre avant cette opération une dernière précaution, qui est de couvrir le trou avec la gaze du filet, car un lapin chassé par le furet ne prend pas sa course plus vite que les Chrysides aveuglées par la fumée. 3° Les murs, où les Andrennes, les Crabronites, eic., viennent bâtir leurs nids, les chemins et les terrains incultes perlorés par les Sphecodes et les Ha- lictus daivent aussi attirer notre attention. J’ai capturé de charmantes espèces d'Hedychrum en me couchant pendant les heures chaudes auprès des trous creusés par les Hyménoptères précités. Il se passait rarement une heure avant que quelque Hedychrum vint se poser à côlé de moi. 4° Enfin, un des meilleurs procédés est celui des éducations. Qu'on recueille les tiges ou branches sèches renfermant des Hyménoptères, des nids de Chalicodomes ou d’autres apiaires bâtis contre les maisons et sous les vieux hangars, et l’on est sûr au printemps prochain d'en voir sortir des espèces souvent rares de Chrysides. C’est à l’aide de ces observations que j'ai pu récolter les espèces dont les noms suivent. Mais je dois auparavant donner la signification des lettres qui accompagnent chaque nom : P, la Penne, château de Candolle, où je suis resté près de deux mois; M, Marseille, où J'ai fait deux excursions dans la campagne Jullian, située à Saint-Barnabé; L, Lorgues, château de la Martinette, où J'ai chassé deux jours; SB, Sainte-Baume, où j'ai été une seule fois; T, Toulon, où j'ai fait une seule excursion; enfin, MZ, Mazargues, excellente localité sablonneuse où, en passant, j'ai recueilli des Parnopes en compagnie du Bembex repandus. 1. Omalus auratus Dalhb., SB. 27. — Saussurei Chevr., SB. 2. — punctulatus Dalhh., SB, P. 28 — elegans Dalhb., M. P. 3 — æneus Panz , SB. 99 succincta Wesm., M. P. 4, — pusillus Wesm., P. LATE Hors Dalhb., M. P. 9. — triangulifer n. sp., SB. 30. : = ‘Gribodoi n. 5p., P, 6. Elampus Panzeri. Fall., P. 31. — virgo n. sp., P. 7. Parnopes carnea Rossi, MZ. 32. — cyanea Lin., SB. P. M. 8. Holopyga oyata Dalhb., P. 33. — indigotea Duf. et Perris, L. de — ignicollis Klug., P. 34 (viridula Lin., P. 10 de. \gloriosa Fabr., P. EN mtata ep re jjurinei Chevr., P. 39. — Id. var.? fenestrata n. var. P. 11. Hedychrum iucidulum Latr., P. T. M. 36. — splendidula Rossi, L. P. M. 12: — sculpturatum n. sp., P. 7. — apicata n. sp., P. 15. — minutum Lep., P. 38. — cyanopyga Dalhb., L. 14, — longicolle n. sp., P. T. 39. — dominula n. 5p., T. 15. — incrassatum Spin., P. 40. — Grohmanni Spin., P. M, 10: en roseum Rossi, P. 41, — semicincta Lep., P, La — femoratum Meg., P. 42. Chrysis analis Spin., L. 18. Stilbum calens Fab., T. 43. — Dalhbomi Chevr., P. 19. Chrysis flammea, Lep., L. 44. — scutellaris Fab., P. 20. — bicolor Dalhb., I. 45. — inæqualis Dalhb., L. P. 21. — neglecta Shuck, L. SB. 46. — iguita Lin., L. P. M. SB. 22. — cærulipes Fab., L. 47. — igniventris n. sp., P. 23. — Gyllenhali Dalhb., L. 48. — cerastes n. sp., P. L. 24. — dichroa Klug., L. SB. 49. — æstiva Dalhb., L. 25. — 'Laïs n. sp., L. 90. — micans Rossi, L. 26. — versicolor Spin., M. Marseille. ELZÉAR ABEILLE DE PERRIN. (A suivre.) FD EXCURSION BOTANIQUE À LA GRANDE-TRAPPE (Orne). Sur la route départementale de Mortagne à Laigle, à 16 kilomètres environ de chacune de ces deux villes, au fond d’une vallée bordée en grande partie par de hautes forêts, s'élève le monastère de la Grande-Trappe. C’est un des points les plus intéressants du département pour le botaniste. En avant du monastère, de vastes étangs d’une exploration facile en été ; derrière, des bois et des prai- ries marécageuses, de profondes tourbières d'un accès souvent assez difficile, le tout bordé par une lisière de la forêt du Perche, font de cet endroit un des plus riches de l’Orne, plus remarquable encore peut-être par la rareté des espèces qu'on y rencontre que par leur variété. Pour l’explorer avec fruit, il suffit au botaniste d’une journée, qu'il peut partager en deux excursions : l’une aux marais, l’autre aux étangs. Marais. — De la grotte Saint-Bernard, près le monastère, part un sentier qui conduit à travers le bois jusqu'à l'extrémité des marais tourbeux. Avant de nous enfoncer dans les tourbes, ne manquons pas de recueillir à droite et à gauche : Teesdalia Iberis, Jasione montana, Genista pilosa, et cinquante mètres plus haut, au bord de la forêt : Hieracium umbellatum, sylvaticum, avec sa variété ramosum (Waldst. et Kit.) et Mayanthemum bifolium (Dec). Dans la partie haute du marais quiestla plus intéressante, croissent en quantité : Rhynchospora alba, Spiranthes autumnalis, æstivalis (ce dernier surtout au bord des tranchées); Parnassia palustris, Drosera rotundifolia, intermedia, longifolia, Eriophorum angustifolium (Roth.), latifolium (Hoppe), Galium palustre, uliginosum, Elodes palustris, Anagallis tenella, Wahlenbergia hederacea et Malaxis paludosa, caché au milieu d'énormes touffes de Spha- gnum acutifolium et cymbifolium (Ehr.), ce qui le rend souvent difficile à trouver. Plus loin, toujours dans la partie supérieure: Juncus uliginosus, sylvaticus, squarrosus, Carex paniculata, paradoxa (Willd.), lævigala, Eupatorium cannabinum, Lycopodium inundatum, Menyanthes trifoliata, Narthecium ossifragum, Spergula nodosa, Triglochin palustre. La parle inférieure, d’un accès plus facile, nous offre : Carex flava, Œderi, Lysimachia nemorum, Potentill tormentilla, fragariastrum, Lotus uliginosus, Ept- pactis palustris, Stellaria graminea, Polygala vulgaris, depressa (Wend.), Arabis sagiltata, Radiola linoïdes, Silene nutans, Lythrum salicaria, avec la var. alternifolium (Lorr.). Sur le bord du ruisseau croissent : Afhyrium fiix fœminea, Polystichum filix mas, Scolopendrium officinarum el Gentiana pneumonanthe, dans les prairies de l’autre côté. Dans le chemin humide et sablonneux qui sépare les marais du bois se rencontrent: Scrirpus selaceus, Exacum filiforme et Pinguicula Lusitanica. De l'entrée du bois à la grotte Saint-Bernard, en vous écartant légèrement à droite et à gauche, vous trouvez : Blechnum spicant, Aspidium aculeatum, Polystichum thelypteris, spinulosum, Selinum carvifolia, Hypericum tetrapterum, Epilobium tetragonum, palustre, lanceolatum (Seb.), Serra- tula tinctoria, Lysimachia vulgaris, Rubus Idœus, serpens (Gr. et God.), Alchemilla vulgaris, Phalaris arundinacea. Autour même de la grotte, Lactuca muralis, Circæa Lutetiana, Hieracium murorum, et plus près encore du monastère, Polemonium cæruleum, depuis longtemps naturalisé au milieu des ronces. ETANGS. — Trois étangs sont à la suite les uns des autres, séparés par une simple digue. Le plus proche du monastère, presque toujours rempli d’eau, présente le moins d'intérêt. Je n’y ai rien trouvé d’ailleurs qui ne puisse être recueilli plus facilement dans les denx autres. Le mieux est de commencer notre moisson à l'extrémité du troisième étang. Avant d'approcher des bords, LEA": HR on pourra rechercher, dans le bois de chênes qui le borde d'un côté, Mono- tropa hypopytis, qui s’y trouve souvent en grande quantité. Sur les bords mêmes des étangs, on recueille : Scutellaria minor, galericulata, Gnapha- liuin uliginosum, sylvalicum, avec une variété à tige très-rameuse dés la base; Gnaphalium luteo-album, Scirpus fluitans, selaceus, Littorella lacustris, Éleocharis acicularis, ovata, ce dernier surtout dans le deuxième étang, Alisma plantago, natans, Ranunculoides, Hydrocharis morsus ranæ, Utricularia vulgaris, Sagiltaria sagittæfolia, Sparganium simpleæ, ramosum, Scirpus lacustris, Phragmites communis, Phalaris arundi- nacea, Nymphea alba, Nuphar luteum, Comarum palustre, Alopecutus geniculatus, Bidens cernua, tripartita, Carex vesicaria, ampullaria, Juncus bulbosus, Cyperus longus. | J'omets à dessein les plantes communes, que l’on rencontre partout. La plupart des espèces ci-dessus indiquées sont très-rares pour notre département et même pour la Normandie. Le Malaxis paludosa {Sw.) en particulier n’a encore été indiqué nulle part ailleurs pour notre province. Bazoches-au-Houlme. L'abbé H. OLIVIER. COMMUNICATIONS. Exposition des produits minéraux de la Normandie. — À l’occasion de la pro- chaine session au Hâvre (août 1877) de l'Association française pour l'avancement des sciences, la Société géologique de Normandie a organisé une exposition sur les bases sui- vantes : SEcTIoN I. — Collections géologiques et paléontologiques; Cartes géologiques; Cartes agronomiques ; Cartes destinées à l’enseignement; Plans en relief; Coupes de falaises et de carrières, Modèles et dessins d'animaux et de plantes fossiles recueillies en Normandie. SEGTION II. — Traces, souvenirs se rapportant aux époques préhistoriques; Pierres tremblantes, dolmens, menhirs; Retranchements, armes et outils en silex. SecTiON III. — Sols, amendements minéraux, sols arables; Phosphate de chaux minéral; Roches exploitées comme amendements. Searion IV. — Combustibles minéraux, houille, tourbes, lignites. SECTION V.— Minerais de fer, fer pyriteux ; Baryte; Pierres d’ornementation, marbres, porphyres, etc.; Pierres de construction; Pierres à chaux; Pierres de pavage; Terres argileuses employées à la fabrication des produits céramiques. SEGTION VI. — Travaux de recherche et de captation des eaux; Puits artésiens; Eaux minérales; Travaux pour la recherche de la houille. Nous engageons vivement nos collègues de la Normandie qui désireraient prendre part à l'exposition, à se mettre le plus rapidement possible en rapport soit avec M. Lennier, président de la Société, directeur du Muséum d'histoire naturelle du Havre, soit avec M. G. Drouaux, trésorier, 6, rue Séry, au Havre. La Société d'Études scientifiques de Lyon a procédé, dans sa dernière séance générale, au renouvellement de son bureau, qui se trouve ainsi constitué pour l’année 1877 : Président, M. Félix Chassagnieux ; Vice-Président, M. Georges Ducurtyl; Secrélaire, M. Frédéric Montvenoux; Secrétaire-adjoint, M. Nisius Roux; Trésorier, M. Jean de Montessus. La Société ayant obtenu du conseil général du Rhône une subvention de 500 fr., reprendra à partir de cette année la publication de son bulletin qu’elle avait été obligée d'interrompre depuis deux ans. Le prochain numéro, qui paraîtra incessamment, contiendra les comptes-rendus des séances, depuis le mois de juillet 1874 jusqu’au mois de décembre 1876, et divers travaux originaux. SEEN La Société d'Étude des Sciences naturelles de Nîmes nous annonce qu’elle a décidé de rendre son Bulletin mensuel. Nous applaudissons à cette heureuse innovation. Nous recevons de bonnes nouvelles de la Sociélé d'Étude des Sciences naturelles de Marseille. Elle comptait au commencement de février 43 membres, dont 12 membres actifs, 9 membres honoraires et 22? membres correspondants. De plus, les courses scientifiques entreprises par les membres actifs ont donné, malgré la saison, de bonnes récoltes; aussi la Société nous prie-t-elle d'annoncer aux lecteurs de la Feuille qu’elle se met à la dispo- sition des entomologistes pour toutes les recherches dont ils voudront la charger. Recherches expérimentales. — Un de nos abonnés nous écrit ces quelques lignes, auxquelles nous nous associons pleinement : « Parmi tous les articles insérés dans la Feuille, qui contiennent des recherches ou des observations personnelles (et je me hâte de reconnaître qu’ils sont nombreux), comment se fait-il que les recherches expérimentales soient si rares? » Les excursions, les recherches sur l'habitat, l’organographie même sont assez largement représentées; mais on peut dire que les études fondées sur les expériences et sur les observations microscopiques y sont trop rares. 11 me semble cependant que le matériel nécessaire est assez simple, en ce qui touche les recherches, surtout pour la botanique et la géologie, et que ce n’est pas ici un empêchement absolu pour les jeunes gens, comme ce l’est à peu près en matière de sciences physiques. » Une baleine sur les côtes de Vendée. — Le mois dernier, un énorme cétacé est venu échouer sur nos côtes de Vendée, à la Barre-de-Monts, en face l'endroit dit a Jonction. A la marée basse, nous dit le Journal de Lucon, on n'eut point de peine à reconnaitre que c’était une baleine, mais une baleine morte. Couchée sur le flanc gauche, elle mesure 15 mètres sur sa plus grande longueur; sa circonférence approximative est de 14 mètres; sa queue, placée horizontalement, atteint une largeur de 5 mètres; ses deux nageoires, si- tuées à la face antérieure de la poitrine, ont 4 mètres de développement et sont d’un poids considérable. | La boîte cérébrale qui formait la vaste cavité osseuse de sa tête a complétement disparu; elle devait être Enorme si on en juge par les ossements de la mâchoire supérieure qui pèsent au moins 100 kilogrammes. L'état de décomposition dans lequel se trouve ce gigantesque mammifère ne permet pas de constater ses évents. La mâchoire inférieure paraît intacte; elle mesure près de 4 mètres. La peau du dos est noirâtre et lisse, et où la mer ne l’a pas endommagée, on dirait les bordages d’un navire séparés par une rainure; au-dessous est une couche très-épaisse de tissu lardacé; le dessous du corps est blanchâtre. C’est, paraît-il, la troisième baleine qui, depuis le commencement de ce siècle, échoue sur notre rivage. La première y fut trouvée en 1804 et la deuxième en 1849. Les visiteurs affluent pour voir ce monstre, qui, dit-on, peut bien peser 15,000 kilogr. J'apprends que ladite baleine vient d’être achetée par des habitants de Notre-Dame-de- Monts, qui s'occupent en ce moment de la dépecer pour en faire de l’huile. 7 _ René VALLETTE. À propos des habitats de la Mantis Religiosa, je ne sais s’il serait de quelque utilité ou de quelque intérêt pour les lecteurs de la Feuille d'apprendre qu’au mois d'août 1574 ou 1875, il m'est arrivé d’en rencontrer plusieurs sur les dunes des Sables-d'Olonne. R. V. Cas de longévité chez quelques Coléoptères. — Le 7 décembre 1876, j'avais pris le long d’un mur une Timarcha coriaria, Le temps était mauvais, il avait plu; mais l’insecte n’en grimpait pas moins le long du mur. Au pied du même mur, je pris une Asida grisea qui me parut morte; mais je ne tardai pas à m'apercevoir qu’elle n’était qu'engourdie par le froid. Je mis dans une bouteille les deux insectes que je plaçai ensuite sans aucune MES ue nourriture dans une petite boîte. L’Asida grisea mourut la première, le 29 décembre, tandis que son compagnon d’infortune vécut jusqu’au 10 janvier 1877. Il était resté enfermé pen- dant 35 jours sans prendre aucune nourriture. On m’accusera peut-être d’avoir été cruel, mais j'ai été poussé par le désir de savoir combien un coléoptère pourrait vivre sans man- ger et je me promets de recommencer l’expérience. Poitiers. M. Barzuior. Cicindela campestris. — [l faut voir courir et voler au soleil cette Cicindélide qui, par la richesse de son coloris et l'élégance de sa forme, ne craint pas la comparaison avec les plus brillants spécimens d'insectes exotiques. Tout le monde connait la légèreté et la vivacité de ce coléoptère, qui rendent sa capture fort difficile lorsqu'on n’a pas avec soi le secours d’un filet. À Digne, ainsi que dans bon nombre d’autres localités, il existe une variété de Cicindela campestris; cette variété, de mêmes dimensions que le type, au lieu d’avoir, comme chez celui-ci, les élytres d’un bleu clair avec taches blanches, les à d’un bleu noirâtre plus ou moins foncé avec les taches grisâtres se confondant presque dans la teinte générale de insecte. Le vrai type n’a paru toujours moins commun que sa variété; je ne l’ai ainsi générale- ment rencontré que jusqu’à l’altitude de 1,000 mètres, tandis que j'ai pu capturer l'autre espèce sur des montagnes de plus de 1,500 mètres de hauteur. On rencontre ces insectes pendant toute l’année : ils ne disparaissent que pendant deux mois et demi, depuis la mi-novembre jusqu’à la fin janvier, et encore durant ce laps de temps, il n’est pas impossible de voir les rares individus qui ont pu résister au froid sortir de leur retraite et se montrer dans les endroits bien exposés au soleil. Mais c’est surtout en mars, avril et mai, quelquefois même en février, que ces insectes pullulent réellement sur les coteaux arides et ensoleillés, ainsi que dans les champs à terrain sec et très- meuble (ces dernières circonstances sont indispensables à la larve qui a besoin d’un sol très-léger et surtout à l’abri de humidité pour y creuser son terrier) (1). On peut dire que le nombre de ces Cicindélides diminue au fur et à mesure que les cha- leurs augmentent ; pendant l'été, ils deviennent très-rares, si ce n’est sur les hautes mon- tagnes, où on peut espérer les rencontrer durant cette saison, mais reparaissent vers le mois de septembre ou d'octobre avec les individus de la seconde génération. Digne. Edouard Honxorar. Le Bilharzia est un parasite de l’homme qui fut découvert en 1851 par le docteur Bilharz, élève de Siébold; il appartient à la famille des Distomiens, et à cause de ses parti- cularités, on l’a érigé en genre, sous le nom de Bilharzia. Il vit dans la veine-porte et dans ses ramifications chez l’homme, en Egypte. D’après Bilharz, ce distome. est dioïque, le mâle serait assez gros, la femelle mince et délicate, ce qui ne s'accorde pas avec les ca- ractères propres aux animaux dioïques. La moitié des Fellahs et des Coptes souffrent de ces parasites qui produisent souvent chez eux des accidents souvent fort graves. Alexandrie (Egypte). C. GAILLARDOT. ÉCHANGES. Additions à la liste d’échanges. L. Delavoie, 29, rue Saint-Paul, Rochefort. — Lépidoptères. J. Deveille, 35, chemin de Saint-Just, Marseille. — Arachnides. B. Le Vasseur, aux Andelys (Eure). — Coléoptères. Abbé Pomarat, à Chavagnac, par Saignes (Cantal). — Botanique, Coléoptères. (1) Il n’en est pas de même pour la larve et l’insecte parfait d’une autre espèce de Cicindélides, Cicindela germanica Lin. Dej., qui ne se trouvent, au contraire, que dans des terrains généralement humides, et, comme tels, ayant une certaine consistance. PARA Abbé Rouchy, à Andelot, par Saint-Flour (Cantal). — Botanique, Minéralogie. Adolphe Régnier, 1, rue de l'Abbaye, Paris. — Botanique. L. Sancey, 26, rue Neuve, Besancon. — Coléoptères, Lépidoptères. M. Dumesnil, au Havre, rue Bernardin-de-Saint-Pierre, n° 19, désirerait échanger plusieurs exemplaires G' et © de : Dorcadion lineola, en échange de : Carabus catenulatus ou Cäcin- dela Germanica. M. G. Foulquier, désirant se procurer les espèces suivantes, Get © : Bombyx Yama- mai, Mylilta, Roylei, Anamensis, Polyphemus, Arrindia, Aurota, Cecropia, Luna et Speculum, avec leurs différents cocons, prie les entomologistes qui en posséderaient de bien vouloir lui faire leurs offres directement, rue Saint-Sépulcre, n° 1, Marseille. M. À. Lucante nous prie d’informer ses correspondants qu’il demeure actuellement à Courrensan, par Gondrin (Gers). BIBLIOGRAPHIE. Recherches sur l’alimentation des reptiles et des batraciens de France, par V. Collin de Plancy, Paris, 1876.1n-8°, 32 pages. — Ce travail de notre ami M. Collin de Plancy est une étude très-approfondie et des plus intéressantes sur l'alimentation des reptiles. Ceux de nos lecteurs qui se trouvaient à Paris lors de la dernière exposition des insectes utiles et nuisibles, se rappellent la collection des reptiles vivants exposée par notre collaborateur. C'était la première fois que semblable exhibition se faisait en France; aussi a-t-elle été très-remarquée : outre la faveur du public, elle a attiré l'attention des gens sérieux. Le régime de ces animaux est utile à étudier; M. Collin de Plancy fait ressortir tous les services qu’ils rendent à l’agriculture en détruisant force insectes, limaces, etc. Bien des faits curieux viennent animer ces pages, où les nombreuses fables auxquelles ont donné lieu les reptiles sont tour à tour examinées et réfutées. Il y a intérêt et profit à lire ce mémoire, qui contient plus encore que ne ferait soupçonner le titre. Catalogue des Oiseaux d'Europe. — M. d'Hamonville nous envoie son excellent Catalogue des oiseaux d'Europe. (Paris, J.-B. Baillière). — L'auteur a suivi, dans ce travail, la classification adoptée par MM. Degland et Gerbe dans leur Trailé d'ornithologie, en di- minuant, toutefois, le trop grand nombre de coupes génériques, qui complique au lieu de simplifier l’étude de l’ornithologie. Ce catalogue, qui indique l’habitat d’environ 660 espèces, est non seulement utile pour le classement d’une collection, c’est aussi un travail scienti- fique très-bien conçu et qui sera certainement apprécié par les ornithologistes français et étrangers. Revue de Géographie. — Les sciences géographiques touchent de trop près aux sciences naturelles pour que nous puissions rester indifférents aux travaux qui s’accom- plissent dans la première de ces deux catégories. Nous avons parlé dans l’un de nos. derniers numéros de la fondation à Paris d’une Société de Topographie; nous sommes heureux de pouvoir annoncer aujourd’hui à nos lecteurs la création d’une nouvelle Revue de Géographie, dirigée par M. Ludovic Drapeyron. — Conçue sur un plan très-vaste, elle traitera des questions historiques et ethnographiques, aussi bien que de problèmes se rat- tachant à la péologie et aux autres branches de l'histoire naturelle, et nous avons vu avec plaisir les noms de la plupart des savants de notre pays dans la liste des collaborateurs de la nouvelle Revue. On s’abonne, à Paris, chez M. E. Thorin, éditeur, 7, rue de Médicis. Le prix de l'abonnement est de 25 fr. par an pour Paris, de ?8 fr. pour les dépar- tements et les pays faisant partie de l'Union postale. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 1er Avril 1877, Septième Année. Ne 78, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES DIAGNOSES D’ESPÉCES NOUVELLES ET REMARQUES SUR DES ESPÈCES RARES (1). I. — Omalus triangulifer, #. sp. Long. 6 millim. — Viridi-cyaneus, abdo- minis dorso aurato, emarginatura triangulari, ultimi segmenti lateribus unisi- nualis. Capite conferlim et mediocriter punctato ; prothoracis et mesothoracis punctis Iævibus ac diffusis ; scutelli et postseutelli validis et confertis. Postscu- tello sub hemisphœærico-truncato. — Sainte-Baume, sur les hêtres, très-rare. Diffère de tous les autres Omalus par l'incision triangulaire de l'abdo- men; s'éloigne en outre de l’auratus par sa ponctuation plus serrée et les côtés du 3° segment ventral unisinués; du punctulatus, par l'impres- sion faciale remontant plus près des ocelles; de l'œneus, par ses pro et mesonotum ponctués; des pusillus et minulus, par son abdomen d'un doré cuivreux non douteux; du cæruleus, par sa couleur et sa forme plus élancée; du Wesmaël, par son corps plus court et son postécusson non conique. | IL. — Hedychrum sculpturatum, %. sp. Long. 5 millim. — Virescens, abdominis dorso aureo-cupreo vix micante; fronte, prothoracis medio, mesothoracis area media postscutelloque cyaneo-nigricantibus. Prothorace coriaceo-reliculato, thoracis cæteris partibus confertim et crasse punctalis, abdomine dense et mediocriter punctato. Antennis nigris, pedibus cyaneis, genubus, tibiarum apice tarsisque testaceis ; ventre nigro maculis aureis res- plendente. La Penne (près Marseille), trés-rare, sur les nids d’un petit Æalictus. Diffère à première vue des Zucidulum, Gærsteckeri et rutilans par les crochets des tarses partant de deux points différents, la réticulation co- riacée du prothorax, et du m#inutum, par sa forte ponctuation abdominale. III. — Hedychrum longicolle, nr. sp. Long. 5-6 millim. — Mediocriter robustum, colore in utroque sexu simili; capite, thorace, pedibusque cyaneo- viridibus ; macula post stemmata, linea transversa in medio prothoracis, mesothoracisque area media cæruleis, postscutello cyaneo ; abdominis dorso rubro-igneo, ventre nigro, tarsis testaceis. Prothorace longiore, dense regula- riterque punctato-reliculato, mesothorace simili modo sculpturato, seutello crasse punctato, postscutelloque jam crassius. Abdomine minutis, sed profundis et maxime densis punctis crebrato. Capite, thorace, abdomineque pilis albidis tenuibusque teclis. Marseille et Toulon, 13 exemplaires sur des nids d’Aalictus. Tres-distinct du Zucidulum par sa coloration uniforme dans les deux sexes, la longueur et la régularité de ponctuation du prothorax, le tuber- cule anal de la femelle moins saillant et non suivi d’une petite carène ; très- voisin, mais certainement distinct du Gærsteckeri Chevr., dont il copie la coloration et les caractères sexuels, par la fine et régulière réticulation du prothorax, l'abdomen beaucoup plus densément et plus profondément ponctué, et les poils de la tête, du thorax et des deux derniers segments abdominaux blancs et minces, au lieu d’être noirs et subclaviformes. (1) Les descriptions complètes des espèces ci-après paraîtront dans le Species que je prépare. LL Gôile IV. — Chrysis Laïs, ?. sp. Long. 6 millim. — Sat elongata, scutello et postscutello cyaneis; capite antice maculaque in scutello viridibus; vertice, mesonotique area media nigricantibus; macula magna in fronte utriusque sexus, abdominis dorso, pronoto, mesonotique areis lateralibus aureis; ventre nigro-aureo resplendente. Corporis antica parte punctato-coriacea, abdomine subtiliter et quam dense punctulato, 3° segmento lævissime immerso, seu apice integro, seu læve emarginato, punctorum serie numerosa, vix depressa. Lorgues (Var), Sur des pierres et des troncs de chênes; três-rare. Espèce très-voisine de candens Germ., que je ne connais pas, mais ayant le vertex doré dans les deux sexes et le ventre aussi; confondue avec versicolor, qui n’a pas comme elle les couleurs nettement tranchées, a une ponctuation plus forte et le corps plus robuste. V. — Chrysis Gribodoï, 7. sp. Long. 4, 5 à 8 millim. — Oblonga, sub- crasse, sed regulariter denseque punelata, pronoti margine antica, mesonoto abdominisque dorso aurais; pronoli majore parte, scutello postscutelloque cyaneis, Segmenti 3 margine unidentata, seu ænea, seu concolore; ventre igneo maculato, cellula radiali alarum incompleta. La Penne, sur des souches de pins; commun. Cette espèce a été considérée par Dalhbom comme une simple variété de la succinclula (succincta Wesm.); mais comme j'en ai pris plus de quarante exemplaires, j'ai pu l’étudier à fond. Elle s'éloigne, au premier abord, des succincta Wesm. et Zeachei par son écusson bleu et non doré, et son prothorax bleu, sauf l'extrême bord antérieur, au lieu d’être au moins à moitié doré. En outre, la ponctuation, plus serrée et moins forte que dans la premiére, est loin d’être fine et subcoriacée comme dans la seconde. La pointe anale est sensiblement plus obtuse que dans les deux autres. Le mâle diffère de la femelle par sa taille plus faible, les teintes bleues remplacées par des teintes vertes, et la pointe anale tellement peu saillante que chez certains exemplaires, l'abdomen à l'air ce n'être pas denté. J'en possède un & et une © présentant une aberration singulière. La pointe anale est nettement bifurquée, de manière à ressembler tout-à-fait a celle de l'Z/ligeri Wesm.; mais il est impossible de la confondre avec celte espèce, à cause de la largeur du dernier segment ventral et de la ponctualion serrée de l'abdomen. Voici un petit tableau qui fera reconnaitre les trois espèces composant un groupe (IX, de Dalhb.) : A. Thorax entièrement feu, sauf le postécusson et le rebord inférieur du prothorax. B. Ponctuation abdominale forte et espacée...... Succincta Wesm. B’. Ponctuation abdominale faible et très-serrée.. Zeachei Shuck. A’. Thorax feu, sauf l’écusson, le postécusson et les trois quarts inférieurs du prothorax........... Gribodoï Ab. J'ai répandu cette espèce sous le nom de cribrata, déjà employé. VI. — Chrysis virgo, n. sp. Formosissima species. Long. 4,5 à 5,5 millim. — Cyaneo-viridis, haud nitida, corporis parte antica punctato-reticulata; seg- mento abdominis 4° dense crasseque punctato, cæteris confertissime subtiliter punetato-rugulosis, subcoriceis, serie apicali parumper immersa, margine anali læve, in medio emarginata, utrinque dente minutissima armata. Charmante espèce dont j'ai pris onze exemplaires dans des racines de pins. J'avais cru d’abord que c'était l’a/bipennis; mais J'ai vu entre les mains de M. Gribodo le type de celte espèce, ainsi que de l’unicolor, les seules avec lesquelles on puisse la confondre. Elle diffère des deux par Act VE. la forme élancée du corps et la ponctuation lout-à-fait spéciale de l'abdomen. VIT. — Chr. viridula, var. fenestrata. — Diffère du type par laire médiane du dorsulum bleu noir. J'en ai vu dans la collection Marquet un autre sujet venant d'Egypte, chez lequel toutes les teintes dorées sont remplacées par des teintes vertes. Dalhbom n’a connu aucune variété de la viridula. VIIT. — Chrysis splendidula Rossi. — C’est bien la même que M. Chevrier a redécrite sons le nom d'insperala, d'après le type qu'il a eu l’extrème obligeance de me donner. J'ai vu à Turin, dans la collection Spinola, celui de la splendidula. M. Perris a décrit, sous le nom de rutilans, les métamorphoses de cette espèce dans les tiges sèches de la ronce. IX. — Chrysis apicata, n. sp. — Ne possédant qu’un exemplaire de cette espèce, je préfère m'abstenir de toute description jusqu’à ce que je l’aie reprise. X.— Chrysis dominula, #. sp., long. 8 mil: — Parum robusta, crebre el minute punclala, vertice, mesonoto, angulis metanoli, ultimo segmento pedibusque atro-cæruleis, fronte, prothorace, scutello maculaque in ultimo Segmento læle viridibus, postscutello cæruleo, abdominis dorsi 4° segmento viridi-aurato, crebre punclato, 2° magis auralo crebrius punctato et quasi coriaceo, ultimo coriaceo et magis remole punctato, seriei apicalis immersæ punctis profundis et latis, margine postica 4-denticulata, dentibus internis minime acutis, externis parum acutioribus, in eadem linea dispositis. Ventre nigro-cyaneo, 2° segmento duabus maculis aureis micante. Toulon, très-rare. Espèce facile à distinguer de la Cyanopyga, outre sa coloration, par sa fine ponctuation abdominale. XI. — Sous le nom de GC. Analis Spin., trois formes différentes, se rap- portant à la description de Dalhbom, figurent dans les collections. Elles se distinguent de toutes les autres par la coloration bleue du thorax et du rebord du 3° segment abdominal qui est 4-denté. M. Chevrier en a déjà séparé une sous le nom de Dalhbomi, mais il a décrit comme analis une espèce nouvelle que j'appellerai CAevrieri, et il n’a pas connu la véritable anatis de Spinola, dont j'ai pu voir les types à Turin. Voici un tableau qui aidera à les reconnaitre : A. 3° art., antenn. à peu près de même taille que le suivant. Ponctuation abdom. plus ou moins fine, mais toujours ruguleuse. B. Forme plus trapue, ponctuation abd. plus forte, côtés * du 3° segment plus éloignés des dents qu’elles ne Sont distantes entre elles (à peu près comme chez la CSN ONMENTA) en te. PIATNEIDNL ASATNIOEUE NI Analis Spin. B’. Forme plus allongée, ponctuation abd. plus faible, les dents latérales commencant les côtés du 3° segment. CXevrieri Ab. A’. 3° art. ant. une fois et demie plus long que le suivant. Ponctuation abd. nette et grosse, non ruguleuse.... Dalhbomi Ch. . Quoique j'aie pris seulement 4 c' de l’Analis et 10 Q de la Dalhbomi, je ne doute pas que les différences signalées plus haut soient autres que sexuelles. Quant à la Chevrieri, que je tiens de la générosité de M. Che- vrier, la courte diagnose suivante la fera reconnaitre : Chrysis Chevrieri, 2. sp., long. 9 mil. — Sat elongata, atro-cærulea, abdo- minis dorso auralo-viridi, punctis in capite et thorace profundis ac densis, in abdomine subtilibus et rugulosis. Dentibus apicalibus non in eadem linea sitis, externis latera ipsa formantibus. Ventre toto cæruleo. Helvetia. XI. — Chrysis æstiva Dalhb. — J'ai pris un exemplaire de cette espèce ALAN EE connue jusqu'ici de Rhodes. Mais le D' Giraud, qui a, dit-il, examiné le type de l'obtusidens Duf. et Per., déclare que cette dernière ne se distingue de l’æstiva que par sa patrie différente el la taille un peu plus forte. Singuliers caractères spécifiques! Si réellement il n’en existe point d'autres, il me semble que l'æstiva devrait porter le nom d’obfusidens! XIII. — Chrysis igniventris, 2. sp., long. 8 mil. à 10. — Elongata, crasse et regulariter punctata, cærulea, vertice, prothoracis macula transversali, meso- thoracis areis lateralibus scutelloque viridi-cæruleis, antennarum duobus primis articulis tibisque viridi-micantibus, abdominis dorso crebre, mediocriter et æqualiter in omnibus segmentis punctato, 311 segmenti 4 dentibus obtusis:; ventre igneo splendido, ad apicem et basim nigro maculato. J'ai pris 12 © de cette espèce sur des ombelles de carottes. Elle ressemble à l'auripes, dont elle diffère par le corselet non en partie doré, par la ponctuation plus forte des deux derniers segments, qui sont pareils sous ce rapport au premier. Très-voisine, mais très-distincte de l'ignita par son corps moins parallèle, la ponctuation égale de l’ab- domen plus fine et plus serrée sur le 1° segment, plus serrée sur le 2°, plus grosse sur le 3°, par ses dents apicales obtuses, par le ventre couleur feu, par l'éclat métallique de ses pattes et de ses antennes. XIV. — Chrysis cerastes, 7. sp., long. 6, 5 à 9 mil. — Mediocre elongata, viridi-micans, crasse et dense punctata, vertice, prothoracis emarginatura antica, mesonoti area media lateribusque externarum, postscutello et cruribus cæruleis, abdominis dorso virescente aureo, æqualiter ac dense punctato, seg- mento solo 4° crassius, dentibus apicalibus parum acutis,intermediis paru minter se distantibus, ventre viridi-igneo micante, ad basim et apicem nigro maculato. Rare espèce dont je n’ai pris que quatre sujets, à Lorgues et à la Penne, sur des troncs de chêne. Réellement distincte de l’ignita et de ses agnates par les proportions du troisième article antennaire, qui égale le deuxième et est plus court que le quatrième, au lieu d’être beaucoup plus long que le deuxième et aussi moins long que le quatrième. Je me suis demandé si cette espèce, si distincte par la forme de ses antennes, n'était pas la com- parata Lep. Mais, à mon avis, cette dernière espèce doit être tenue pour non avenue : 4° parce que Dalhbom déclare n’en avoir vu qu'un seul sujet si sale et si mutilé qu'il en est à peu près réduit à ne décrire que les dents apicales, qui lui sont communes avec plusieurs autres espèces; 2° parce que j'ai vu le type de cette description dont le corps est en effet en deux morceaux et en tel état qu'on ne peut nullement l’étudier. Il va sans dire que notamment les antennes, soit qu'elles existent, soit qu'elles aient été mutilées, sont absolument indistincles. Marseille, novembre 1876. Elzéar ABEILLE DE PERRIN. L'HOMME & L’ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE DU HAUT-AGENAIS (AGE DE LA PIERRE). Les découvertes préhistoriques que j'ai faites dans la vallée du Lot m'ont fourni des traces d'archéologie remontant à l'extrême commencement de l'époque dite quaternaire. Aucune fouille, aucune recherche, n’ont jusqu'ici fait découvrir, dans notre région, le moindre vestige de l'existence de l’homme durant l'époque tertiaire. EE 100 2 Je sais très-bien que MM. l’abbé Bourgeois, de Mortillet, et quelques autres savants très-autorisés, ont rapporté à la période miocène tertiaire la venue de l'homme sur la terre. Mais, depuis 25 ans que J'explore minutieusement les terrains de l'Agenais, nous n'avons pu, ni moi, ni aucun de mes collègues, chercheurs très-entendus, retrouver aucun témoignage de la présence de l'homme pendant les diverses périodes tertiaires. Examinons maintenant les découvertes faites dans la région, qui peuvent établir ce point de départ et expliquer les diverses périodes relatives qui carac- térisent les stations primitives de la vallée du Lot. Le long espace de temps qui a précédé l'usage du bronze et du fer, et qu'on est convenu de désigner sous le nom d’âge de pierre, peut se diviser dans nos contrées en trois grandes périodes successives et progressives bien distinctes. Premier âge, caractérisé par le premier outillage de l’homme, consistant en os cassés et appointés d’abord, silex très-grossièrement taillés, à peine dégrossis ensuite, trouvés avec les débris du mammouth, du rhinocéros tichorinus, de l’hyène des cavernes, du grand cerf, etc. Deuxième âge, caractérisé par un progrès très-marqué dans la taille du silex et par l’outillage en bois de renne. Cette période à été principalement remarquable par l'existence du renne, de plusieurs variétés de cerfs, et par un commencement d'extinction des espèces du premier àge. Troisième âge. C’est la belle et dernière époque de la taille du silex, avec de grandes et superbes haches et des fers de lance en silex taillé et poli; flèches en silex barbelées, trouvées à la surface du sol. Pendant cette période, vivaient l’aurochs, la chèvre, le mouton et quelques animaux de la période précédente. Ces trois grandes divisions, bien distinctes dans notre région, comprennent en entier et d’une manière plus ou moins complète les cinq époques paléoli- thiques et néolithiques qui correspondent, dans la classification de M. de Mor- tillet, aux tailles dites : acheuléenne, moustiérienne, solutréenne, magdalé- pienne, raubenhaussienne. | Voici un résumé des fouilles et découvertes que j'ai faites et qui confirment ces divisions : Les riches et belles gravières du Lot représentent dans notre département un des dépôts les plus anciens de l'époque primitive quaternaire. Ces dépôts reposent eux-mêmes sur les calcaires et argiles secondaires et tertiaires. C’est dans cette puissante couche que j'ai trouvé la série des grands animaux du premier âge quaternaire, tels que le mammouth, le rhinocéros tichorinus, le grand cerf, etc...., avec plusieurs gros os cassés et appointés intentionnellement, formant, malgré la grossièreté de leur taille, de redoutables armes offensives et défensives. Il y avait aussi de grands foyers charbonneux, sans la moindre trace de silex taille. La grotte de la Pronquière, de formation tertiaire, située sur les bords du Lot, m'a fourni, avec l'hyène des cavernes, la même faune primitive que les gravières dont elle est entourée. Elle contenait aussi, au milieu de foyers char- bonneux, de coprolithes et de débris de toute sorte, une grande quantité de gros OS carrés, très-grossièrement taillés ou plutôt coupés en bout de flèches. Le tout gisant au milieu d’une quautité de cailloux roulés et dont pas un seul de taillé. Le puisard de Las-Pélénos, situé aussi sur les bords du Lot et qui est de formation secondaire, était rempli par une brèche osseuse dont la partie infé- rieure renfermait, comme la grotte de la Pronquière, bon nombre de dents ou autres débris des animaux que Je viens de citer, avec charbons et petits os cassés el appointés, mais sans aucun silex taillé. Et ce n’est qu’en remontant dans les couches supérieures que Le premier état de choses cessant insensi- blement, la première taille du silex se montre et devient plus perfectionnée = 0 = à mesure qu’on arrive à la couche supérieure, caractérisée par une faune bien différente de celle qui l’avait précédée dans les couches inférieures. De l'analogie des découvertes ainsi faites dans les plus anciens terrains de l'époque quaternaire, on est amené à conclure : | Que dans nos localités, l'homme a dû faire son apparition à l’extrême com- mencement de la grande époque géologique qui se continue de nos jours. Que ces armes et outils, d’abord en os cassés et appointés de la manière la plus grossière, ont été faits un peu plus tard, en silex à tranchant, d’abord inha- bilement taillés. Je dis un peu plustard, car, ainsi que le démontrent les fouilles dont je viens d'indiquer les résultats, la pierre à tranchant naturel et l’os cassé, non scié, n1 sculpté, ni poli des animaux dont se nourrissait l’homme, ont dû être ses premiers oulils. Passant aux fouilles qui m'ont renseigné sur les caractères de la deuxième période, je citerai, toujours dans le Haut-Agenais : La partie moyenne et supérieure de la brèche osseuse contenue dans le puisard de Las-Pélénos, dont j'ai déjà parlé. La grotte funéraire, dite du Moulin- du-Milieu, celles de Gavaudun et de Ratis, toutes trois de formation secon- daire et situées dans l’étroite vallée rocheuse de la Lède, comprise entre Salles et Lacapelle-Biron; la grotte de Guirodel, près Cuzorn, et les rochers de Sau- veterre, bordant la ferüle vallée de la Lémance. Ces grottes, puisards et rochers m'ont tous fourni avec le reste de foyers charbonneux une quantité d’ossements brisés, sans doute pour qu’on en püt extraire la moëlle, et des dents d'animaux parmi lesquelles dominaient le renne et le cerf, avec nombre de silex taillés en forme de couteaux, de grattoirs, de poinçons, de bouts de flèches, dont plusieurs retouchés sur le côté opposé au coup de détachement ; de silex ronds, évidés dans le centre, ayant servi à l’écrasement des grains, et quelques rares instruments en bois de cerf, sciés ov bien grossièrement travaillés. Car 1l est à remarquer qu’à une époque corres- pondant à celle où les habitants de Bruniquel et des Eyzies taillaient avec une merveilleuse habileté le silex et le bois pour en tirer des flèches, harpons, aiguilles et bâtons de commandement en bois de renne scié, poli et sculpté, nos localités étaient infiniment au-dessous de ces stations sans rivales qui pré- cèdent le dernier âge, celui de la pierre polie, dont je vais m'occuper. Si l’on parcourt la surface du sol du Haut-Agenais, friches, bois, champs cultivés, plaines et coteaux, on voit partout apparaître, et souvent côte à côte, toutes les tailles du silex, depuis celle dite Acheuléenne, grands instruments de pierre en forme d'amandes, jusqu’à la hache taillée en fer de lance et la hache polie avec couteaux, grattoirs, bouts de flèches de toutes sortes, souvent même à barbelure et à pédoncule d’un fini parfait. L'art de la taille du silex s’y montre à Son apogée : tranchants très-bien aiguisés et polis, formes très- bien réussies, rien n’y manque. Les bords du Lot, compris entre Sauturac et les Ondes, les riches plaines de Monteyral et de Saint-Vitte, les côteaux de Perricard, de Monsempron, de Fumel, la vallée de la Lémance et surtout les friches, vignes et bois des environs de Gavaudun, de Dévillac et de Cardenald, près Villeréal, ont fourni à ma collection et à beaucoup d’autres quantité de ces instruments, parmi lesquels plusieurs d’une admirable perfection. Ne cherchez plus l'archéologie de cette période dans l’intérieur des gravières ni dans le fond des grottes ou cavernes, c'est au grand jour, à la surface du. sol que vous la retrouvez tout entière. Essayons de dresser la synthèse historique et archéologique des faits qui viennent d'être esquissés. Aucune recherche n'ayant encore abouti à faire trouver dans notre région le moindre vestige de l'humanité qu’on puisse rapporter à l'époque tertiaire, PAPA: ; MMS nous sommes obligés de prendre l'extrême commencement de l’époque quater- naire pour point de départ de l’industrie primilive. Nul doute, en effet, que la rivière du Lot, qui est de formation post-pliocène et qui roule sur les terrains jurassiques, crétacés el Lerliaires, n'ait vu une des premières l’homme vivre et mourir sur ses rives, et comme je l'ai déjà dit dans un de mes écrits : « Les hommes, durant cette période, devaient vivre en petites familles » isolées, rares encore et n'ayant que de faibles moyens de travail et de dé- » fense; ils habitaient pendant la mauvaise saison les grottes et les surplombs » de roches voisins des cours d’eau. Ils en sortaient pour aller chasser dans » les forêts de la plaine; la chair des animaux leur servait de nourriture et leur » peau de vêtements. | "ù ie » Ce n’est guère qu’au commencement de la troisième période que l’homme, » qui avait vécu d’abord à l’état sauvage, isolé et ne songeant qu'à ses besoins » et à sa défense, aurait émigré en partie. Un groupe se serait dirigé sur les » bords de la Vézère, en remontant la vallée de la Lémance qui récèle encore » des traces progressives de cette émigration, tandis qu'un autre aurait été se » fixer dans les plaines du Tarn. » Et c'est pendant cette seconde période, dont le Haut-Agenais à vu aussi » les diverses phases archéologiques et paléontologiques si bien représentées » par les stations des Eyzies et de Bruniquel, que l’humanité entrant dans une » nouvelle phase d'existence signalée par un commencement d'extinction de » quelques espèces d'êtres qui avaient apparu en même temps qu'elle, aurait » perdu peu à peu de son isolement et de sa sauvagerie, se serait groupée en » petites familles, recherchant et habitant de préférence les grottes et » surplombs de roches voisins des cours d’eau qui pouvaient leur fournir un > abri convenable. » La troisième et dernière période de l’âge de pierre vient enfin grouper ces petites familles en hordes plus nombreuses et les ouvrir à l'idée sociale de domination. De là les émigrations fréquentes, les voyages, les échanges, l’im- portalion dans nos contrées d'armes diverses, dont parfois l'élément constitutif et le mode de travail nous sont inconnus. Ce n’est pas toujours le silex pris dans nos terrains secondaires ou tertiaires, ou même dans nos graviers roulés, qui sert de nucelus aux magnifiques haches polies de cette époque, les restes d'ateliers de fabrication retrouvés en plein air, ainsi que plusieurs de ces instruments perdus, nous indiquent assez l'importation par les tribus voya- geuses de ces armes ou de la matière première ayant servi à leur confection. Ne pourrait-on pas trouver dans quelques-unes des émigrations de ces hordes barbares et voyageuses l'explication de certaines traces d'anthropophagie qu’on a cru retrouver autour de notre région et que je serais tenté de rapporter au commencement de l’âge de la pierre polie? La découverte du bronze, dont nos populations, bien différentes de certaines autres, se servirent peu, et l'usage du fer vinrent presque en même temps mettre un terme dans nos localités, à l'usage de la pierre taillée et polie. Je l'ai cependant observée encore dans mes fouilles, à côté d'outils en fer de l’époque la plus primitive. | Je me résume, en concluant de nouveau, ainsi que je l’avais fait dans ma dernière brochure. « Que le Haut-Agenais, et principalement la riche vallée du Lot près de » Fumel, de Libos, de Monsempron, etc..., a cela de remarquable que montrant » dans les gravières et dans les grottes les traces initiales de la présence de » l’homme, son premier outillage en os cassés et appointés, elle fournit aussi, » suivant les couches et sans la moindre discontinuité, les tailles successives » du silex, depuis la plus imparfaite jusqu’à celle qui détermine la forme de la ARR MS » hache et de la flèche barbelée. Qu'on joigne à cela une riche faune quater- » naire, suivant dans le même ordre les divers progrès artistiques de nos pre- » miers pêres, on aura une preuve indubitable, ce me semble, de la station » primitive el continue de l'homme sur les rives du Lot, depuis l'extrême » commencement de l'époque quaternaire. » Nota. — Je possède une collection soigneusement classée de mes fouilles et découvertes. C’est avec plaisir que j'en ferai les honneurs aux Archéologues, Géologues et Minéralogistes qui auraient le désir de la visiter. Fumel. J.-L. COMBES. LA DIGESTION DES INSECTES D'APRÈS LES EXPÉRIENCES DE M. JOUSSET DE BELLESME. Dans un ouvrage intéressant pour tous ceux qui s'occupent d'histoire natu- relle, M. le D' Jousset de Bellesme nous expose une suite d'expériences faites par lui-même sur la digestion des insectes, expériences ayant pour but de montrer les différentes fonctions des divers organes de l’appareil digestif. Ce sont ces expériences et les conclusions qu’en tire M. Jousset que nous venons, à notre tour, exposer brièvement aux lecteurs de la Feuille des Jeunes Natu- ralistes, espérant qu'ils voudront bien nous suivre dans cette petite étude. D'abord il est nécessaire de se faire une idée bien nette de l’appareil digestif de ces petits animaux. Cela nous est bien facile. Ouvrons un traité de zoologie descriptive, et nous y trouverons le tube digestif ainsi divisé : 4° la bouche, 2° l’œsophage, 3° le jabot, 4° le gésier, 5° l'estomac, 6° l’intestin, 7° le cloaque. Les organes annexes sont : les glandes salivaires, qui débouchent près de la tête; les canaux biliaires ou urino-biliaires, qui versent leur sécrétion à la partie inférieure de l'estomac, c'est-à-dire près du pylore. Les insectes n’ont pas toujours l'appareil digestif aussi complet : cela dépend de leur manière de vivre. Trois types, suivant M. Jousset, semblent dominer : celui des Coléaptères carnassiers et de certains Orthoptères, chez lesquels on retrouve l’æœsophage, le Jabot, le gésier, etc.; celui des Lépidoptères, qui ne présente que l’œsophage et le jabot; enfin, celui des Coléoptères herbivores, où l’on ne retrouve que l’œsophage. Les aliments sont donc d’abord broyés dans la bouche au moyen des man- dibules et y subissent en même temps l'insalivation, puis de là passent dans le jabot qui sert à l’insecte de magasin de réserve; ensuite dans le gésier, où ils sont de nouveau triturés. Leur digestion s'opère dans l'estomac au moyen du liquide sécrété par les nombreux cœcums qui le recouvrent; celle-ei se con- üinue ensuite dans l'intestin, sous l’action de la sécrétion des canaux désignés sous les noms de canaux biliaires, urino-biliaires, ou encore de tubes de Malpighi. Enfin, le résidu de la digestion se rend dans le cloaque, d'où il est ensuile expulsé au dehors. Telle est la description que nous donnent les traités de zoologie de l'appareil digestif des insectes. Tels sont aussi les rôles que ces mêmes ouvrages font jouer aux différents organes. Nous verrons dans la suite si les expériences de M. Jousset viennent confirmer ces divisions, ainsi que les fonctions assignées . par analogie aux diverses parties du tube digestif. Avant de parler des fonctions des organes, voyons aussi quelle est la nature des aliments qu'ils sont destinés à digérer, c’est-à-dire à rendre propres à l’assimiiation. LE Les matières alimentaires appartiennent à trois groupes bien distincts de composés chimiques : 4° Les matières amylacées, substances privées d’azote el se rapprochant de la fécule par leur constitution; tels sont les divers sucres, l’amidon, la dex- trine, elc.; | 20 Les matières albuminoides, substances azotées se rapprochant de l’albu- mine par leurs caractères et leur composition ; telles sont l’albumine animale ou végétale, la fibrine animale ou végétale, la gélatine, etc.; 3° Les matières grasses, telles sont les huiles et les graisses fournies par les animaux et les plantes. Ces divers groupes de substances, en raison de leur composition particulière, doivent être influencés d’une manière spéciale, et la nature a su répandre, chacun en son lieu, les agents propres à opérer sur ces différentes matières les modifications qui ont pour résultat de les rendre assimilables. Pour arriver à connaître la digestion des insectes, il fallait donc, par des expériences particulières, chercher quels étaient les différents organes dont les sécrétions attaquaient chaque espèce d'aliments. C’est ce qu'a fait M. Jousset, en expérimentant sur la Blatte {Blatta orientalis), sur le Dytique bordé (Dytiscus marginalis) et sur l’'Hydrophile (Hydrophilus piceus). Sur la Blatte, parce qu'on peut se procurer cet insecte en grande abondance et en toute saison; parce qu'elle est omnivore; enfin, parce que son appareil digestif pré- sente une grande facilité à la dissection, certains organes, tels que les glandes œsophagiennes, les cœcums gastriques, y étant très-développés. De plus, la Blatie se nourrit de préférence de farine, et la farine représente une des divi- sions des matières alimentaires : les féculents ou amylacés. Le Dytique, comme on le sait, est un carnassier et fait la guerre à tous les animaux inférieurs vivant dans l’eau; les matières albuminoïdes sont donc sa principale nourriture. L'Hydrophile, lui, est essentiellement herbivore; les organes, sécréteurs des liquides destinés à digérer les matières albuminoïdes et amylacées, doivent donc se trouver aussi rassemblés chez lui, mais avec un développement moins considérable. Georges LEVASSORT. (A suivre.) EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ. SOUVENIRS DE LA GRANDE-CHARTREUSE (Isère). Il y a peu de provinces en France aussi bien partagées que le Dauphiné, au point de vue botanique. Les environs de Grenoble se font surtout remarquer par la beauté et la richesse de leur végétation. Les vastes forêts, les hautes montagnes et les fraiches vallées qui l'entourent nous fournissent tout ce que peut offrir la flore la plus variée. Aussi y rencontre-t-on de nombreuses localités dignes d'attirer l’attention et d’exciter l'intérêt du botaniste. Une des plus agréables excursions que nous connaissions est celle de la Grande-Chartreuse. Ami lecteur, si vous voulez nous y accompagner, nous nous ferons un plaisir de vous montrer les richesses végétales de cette route forestière de Saint-Lau- rent-du-Pont au monastère des Chartreux. que nous avons si souvent parcourue el loujours avec un plaisir nouveau. Avant de commencer notre excursion, disons un mot de Saint-Laurent, qui A M 22 à sera notre point de départ, et du Guiers-Mort, dont nous allons bientôt remon- ter le cours impétueux. Saint-Laurent est un gros bourg de 1,700 à 1,800 âmes, admirablement placé à l'entrée de la gorge pitteresque du Guiers-Mort. Situé à 410 m. d'alu- tude, au pied et au versant nord de la chaîne de montagnes qui forme le massif de la Grande-Chartreuse, il ferme dans cette direction l'entrée du désert de saint Bruno. | Quant au Guiers-Mort, qui le traverse du sud au nord, c’est un torrent qui descend des flancs escarpés et calcaires de la dent de Crolles, connue aussi sous le nom de Rochers-du-Midi et de Bellefond (1). Il arrose la plaine fertile de Saint-Laurent ; puis, au village d'Entre-deux-Guiers, 1l va se réunir à un autre embranchement de la même rivière que l’on appelle le Guiers-Vif. Ce dernier prend sa source au village d'Entremont, en Savoie, et traverse les Echelles. La rivière formée par leur jonction se jette ensuite dans le Rhône, à Saint-Genis-d’Aoste, au-dessous du Pont-de-Beauvoisin. Mais d'où leur vient leur nom particulier ? Le premier est appelé Guiers- Mort, parce qu'il voit souvent ses eaux se tarir pendant l'été ; l’autre, au con- traire, ne cesse jamais de couler, même pendant les plus grandes sécheresses. Le Guiers-Mort traverse donc Saint-Laurent. Grâce à la richesse et à la fécon- dité naturelles du sol calcaire, qui couvre toute cette partie de la région, nous allons faire ample moisson de fleurs. Jetons d'abord un coup-d’œil sur les environs immédiats du bourg ; parcou- rons ces prairies humides qui commencent à la route de Voiron et s'étendent à perte de vue, à l’ouest, vers la vallée de l'Hérétang. Sans parler de la plupart des plantes communes aux lieux aquatiques et que nous trouvons ici en très-grande abondance, comme Caltha palustris, Ranunculus acris, R. flammula, Carda- mine pratensis, Peucedanum palustre, Symphytum officinale, Sium latifo- lium, S.nodiflorum, Rhinanthus major et Colchicum autumnale, nous allons y rencontrer les espèces suivantes, beaucoup moins communes : Ranunculus hingua, Nymphæa alba et Nuphar luteum. Ces deux belles nymphéacées couvrent de leurs larges feuilles et de leur corolle éblouissante une petite nappe d’eau vers le sud-ouest du bourg. Tout auprès de ces reines des eaux, l'Hydrocotyle vulgaris étale ses petites fleurs rosées. Nous nous rapprochons de la route de Voiron, les prairies deviennent moins marécageuses; nous trou- vons plusieurs Mentha, telles que Mentha aquatica, M. sylvestris et sa variété M. undulata, ainsi que plusieurs formes hybrides, des A7. aquatica et M. arvensis. La Menthe à feuilles rondes (Mentha rotundifolia) abonde dans les fossés de la route, mêlée aux Znula dysenterica, Lythrum salicaria et aux espèces communes à ces endroits. Quelques pieds d'Euphorbria verrucosa et d'Æ. cyparissias apparaissent de loin en loin. Beaucoup d’autres plantes (que nous nous abstenons de désigner, à cause de leur vulgarilé ou parce que nous les retrouverons dans d’autres herborisations) se montrent encore. Nous nous éloignons peu à peu des prairies qui ne nous offrent plus d'inté- rêt et nous parcourons du regard les cultures voisines du bourg, qui nous pré- sentent plusieurs variétés de Papaver Rhæas, Stellaria media, S. neglecta (Weihe), Ranunculus repens, R. bulbosus, R.arvensis, Fumaria officinalis, F. media (Lois.), F. parvifiora (Lamk.), très-peu abondant, Malva rotundi- folia et M. sylvestris. Quelques Oæalis stricta apparaissent au milieu d'un jardin, confondues avec des Amaranthus ascendens et À. blitum. On remarque dans une terre entourée d’une haie vive composée de Cratægus oxyacantha, notre gracieuse et odorante aubépine, de Berberis vulgaris aux fruits à saveur aigrelette et de Quercus sessiliflora, des Stellaria holostæa et (1) On Pappelle aussi Petit-Som. CON 4e S. graminea ; des violettes, parmi lesquelles nous remarquons Viola hirta, V. alba (Bess.), V. scotophylla (Jord.), V. sepincola (Jord.) et peut-être V. virescens (Jord.) montrent leurs petites touffes odorantes. Dans une haie voisine, s'élèvent quelques Convoloulus sepium aux cloches blanches, et des Cuscuta major s'appuient sur leurs tiges volubiles. On retrouve celte même convolvulacée sur l’Urtica dioïca, à l'entrée du village. En passant près d’un petit chemin qui ramène à la route, nous récoltons la Cuscuta minor sur des plants de Medicago sativa. Dans le même endroit, poussent en compagnie de cette même luzerne les Medicago falcata et M. maculata. On les revoit également dans diverses autres stalions voisines. Revenons au bord de la route. Au pied d'Onopordon acanthium croissent quelques Ononis campestris et O. repens, qu'on appelle arrête-bœuf. Pour- quoi donne-t-on ce nom vulgaire à cette modeste papilionacée, que l’on foule aux pieds le plus souvent sans s’en apercevoir ? Nous l'ignorons ; mais, si on nous le permet, nous appellerons volontiers arrête-âne, ces superbes C2r- sium arvense que nous voyons là-bas tout près d’une maison. Vit-on jamais baudet passer indifférent près du chardon sans s’arrêler pour donner un coup de dent à sa feuille charnue et succulente ? Les champs, les haies, les broussailles et les endroits arides nous fournissent encore, autour de Saint-Laurent : Hypericum humifusum, Vicia sepium, V. sativa, notre vulgaire Pesette, V. lutea aux fleurs jaunes, V. peregrina, Lathyrus pratensis, L. tuberosus, L. hirsutus, Calendula arvensis, le souci des jardiniers qui cherchent en vainàle détruire, Anthemis arvensis, À. Cotula, Geum urbanum, Poterium muricatum (Spach.), Potentilla tormentilla (Sibth.), Sonchus oleraceus, $S. asper, S. arvensis, Valerianella olitoria, Valerianaofficinalis, Convolvulus arvensis, Verbascum thapsus, le Bouillon- Blanc, que l’on emploie comme une panacée universelle dans nos campagnes, et Borrago officinalis, dont l’usage n’est pas moins fréquent dans la médecine rurale. Certaines espèces officinales $e rencontrent aussi dans les mêmes condi- lions, comme Verbena officinalis et Melissa officinalis, dont on fait égale- ment grand usage, comme l'indique leur nom. Mais, tout à côté, s'élèvent la PBallota fœtida, \'Urtica urens, les Euphorbia amygdaloïdes et helioscopia, qui ne sont guère médicinales. Dans les lieux les plus secs, on rencontre Thy- mus serpyllum, Origanum vulgare, Calamintha acinos, Asperula cynan- chica, Brunella vulgaris, B. grandiflora, Linaria elatine, une curieuse forme rampante de Z. vulgaris, Rumex pulcher, R. acetosa, et des buissons de Buxœus sempervirens. En approchant des maisons, on récolte diverses primevères, et ce vulgaire séneçon (Senecio vulg.) qu'on ne retrouve pas plus haut. Quelques vieux murs nous offrent des Sedum album et S. sexangulare, et quelques pas plus loin apparaît uue touffe de Sedum acre. Un Anthirrinum majus, probable- ment échappé d’un jardin voisin, montre ses superbes fleurs en gueules de loup, au bord de la route, près d'une haie où grimpe l'Humulus lupulus. Nous touchons aux maisons et nous rentrons dans Saint-Laurent. Cette première récolle est déjà satisfaisante ; mais ce n’est qu’un faible échan- üllon des richesses que nous offre la plaine. Traversons rapidement le bourg et dirigeons-nous vers le sud. Nous allons entrer dans la région des forêts et des prairies sous-alpines. Nous voici au bord du Guiers-Mort que nous n’allons plus quitter jusqu’au couvent. Nous pénétrons dans l’étroite gorge du torrent, gorge sauvage et pittoresque s’il en fut. Que la beauté de ce paysage grandiose ne nous fasse pas perdre de vue le but de notre excursion ! Tout en admirant ces sites incom- parables, ces immenses forêts, ces arbres gigantesques, ces cascades dont le bruit étourdissant fait retentir les échos de la montagne, ces gouffres béants, Mr : RE au fond desquels le torrent se brise avec fracas contre les rochers qui s'élèvent au milieu de son lit, nous examinerons avec soin les rochers abrupts qui bordent la route et les flancs escarpés de l’abîme qui s'ouvre sous nos pas. Nous passerons rapidement devant les usines de Fourvoirie, près desquelles nous récollerons deux bonnes espèces nouvellement découvertes : Galeopsis sulfurea (Jord.) et Lappa intermedia (Babingt.) ; nous traverserons le Guiers sur le pont Péraut; puis laissant à droite celui de Saint-Pierre, nous arriverons, après une rapide montée, en vue des premiers bâtiments du couvent. Paul TILLET. (À suivre.) COMMUNICATIONS. Nous apprenons au dernier moment une nouvelle qui nous afflige profondément. M. Camille Clément, notre excellent collaborateur, dont nous avons publié un article le mois dernier, vient de succomber le 11 mars, à Nîmes, après une courte maladie. À peine âgé de 20 ans, il était déjà licencié ès-sciences. — La Société d'Études des Sciences naturelles de Nîmes et la Feuille perdent en lui un collaborateur des plus dévoués. M. Féminier, de Nimes, nous annonce pour le prochain numéro de la Feuille une notice nécrologique sur l’ami commun que nous venons de perdre. Notes sur quelques Coléoptères de la Faune du Brionnais. — Parmi les espèces de Coléopères récoltées par moi l’an dernier, j’en signalerai trois que jusqu'alors j'avais vainement cherchées et que je crois assez rares pour la Faune brionnaise. La première espèce est le Serica brunnea Lin., trouvé en juillet, par un jour très-chaud, sur les bords du canal latéral à la Loire, dans un lieu ombragé d’acacias, non loin d’une sablière. On sait que cet insecte fréquente de préférence les endroits sablonneux. Malgré mes actives recherches, je n’ai pu en découvrir qu’un exemplaire. Comme cet insecte se cache ordinairement pendant le jour et vole au crépuscule, j'aurais peut-être été plus heureux si je m'étais trouvé dans lendroit indiqué à une heure plus avancée de la journée. La seconde espèce est le Velleuis dilatatus Fab., trouvé assez abondamment dans un nid de frelons (Vespa crabro). Ce nid occupait la cavité d’un vieux chêne, et ce fut dans un morceau de bois vermoulu, détaché rapidement de l’arbre, que je capturai cinq de ces beaux Staphylins, rares partout, sans doute à cause des difficultés que présente leur chasse. Tous sont de grande taille (17 millimètres) et possèdent de fortes mandibules. La forte ndeur de musc que répand l’insecte est très-caractéristique, et les exemplaires que j'ai capturés ont conservé cette odeur longtemps après leur mort. Si j’eusse été muni d’un masque et de gants ad hoc, j'en eusse pris un bien plus grand nombre, car j’en vis plusieurs grimper rapidement le long des branches du vieux chêne. Le manque des instruments susdits et la fureur des frelons dérangés dans leur retraite ne me permirent pas de me rapprocher de l'arbre. À ceux des lecteurs de la Feuille qui voudraient connaître les mœurs de ce curieux parasite des frelons, je recommanderais tout particulièrement l’opuscule si intéressant de M. Rouget, de Dijon : Sur les Coléoptères parasites des Vespides. La troisième espèce est la Rosalia Alpina Lin., ce magnifique insecte que l’on re rencontre guère que dans les bois de nos montagnes les plus élevées ; je l’ai capturé, à ma grande cART"-MeS surprise, dans la cour de ma maison. Il reposait sur l’antique tronc d’un charme. Sortait-il de l'arbre même où sa larve aurait alors subi ses différentes transformations, ou bien avait-il été apporté avec le bois de chauffage déposé tout près de là dans un vaste hangar ? Je l’ignore. Toujours est-il que la capture de ce charmant longicorne dans une localité dont la faune est généralement pauvre est assez intéressante pour que je la mentionne. Ces mêmes troncs de charme m’avaient donné précédemment l’Ægosoma scabricorne Serv. en assez grande quantité. Depuis cinq ans, il ne m'a pas été possible d’en retrouver un seul individu, ce qui me porte à croire que ce dernier insecte, ainsi que la Rosalia Alpina, ne se sont trouvés là que fort accidentellement. Semur-en-Brionnais. A. MARTIN. M. R. Vallette, de Poitiers, nous signale également une capture de Rosalia Alpina faite par l’un de ses correspondants, M. Blaud, sur un pied de pois gourmands, à Saint-Germain- de-Princay (Vendée). 1l est évident que dans ce dernier cas au moins, ce beau longicorne a dû être importé. Cas de lacertophagie. — « Les loups ne se mangent pas entre eux, » dit un vieux pro- verbe. Ce dicton peut être vrai en ce qui concerne les loups, mais il ne saurait s’appliquer à l'homme ni au lézard. Je ne sais si les voyageurs ont pu rencontrer des peuplades de lacertophages, comme ils ont rencontré des nations anthropophages; il n’en est pas moins certain que j'ai eu sous mes yeux un exemple de lacerlophagie ou de saurophagie bien con- staté. L'année dernière, par une fraïche matinée de mai, je me promenai dans mon jardin, lorsque mes regards tombèrent sur un lézard gris (Lacerta agilis). Il semblait gai et guil- leret ; tantôt il se prélassait au soleil sur la muraille; tantôt il allait et venait, puis de temps en temps, il tournait ses yeux vers moi. Je me sentis comme fasciné et attiré par cet aimable saurien. Le saisir et l’emporter dans mon appartement, ne fut pour moi que l'affaire d’un instant. Je le mis dans une boîte carrée en carton dont j'avais eu soin de remplir préalablement le fond avec du son et que je couvris avec une plaque de verre mobile. Je lui donnai des mouches et des sauterelles, mais il n’y voulut pas toucher. Plusieurs jours se passèrent sans qu'il fit mine de vouloir manger, puis une semaine, deux semaines s’écoulèrent, et il refusa constamment toute espèce de nourriture. Il était triste, maigre, décharné et dépérissait à vue d'œil. Gomme je savais que certains reptiles aiment passion- nément le lait, je lui en versai trois ou quatre gouttes dans un petit godet en porcelaine, qui me servait à délayer des couleurs. Il ne daigna pas d’abord y faire attention, puis, tout d’un coup, comme s’il eut agi sous l'influence d’un caprice, je le vis plonger sa langue bifurquée dans le godet et, en un clin d'œil, celui-ci fut à sec. Pendant plusieurs jours, je continuai de lui donner du lait, et il parut se complaire à ce régal; mais bientôt la tristesse reprenant le dessus, il cessa ses visites au godet. Dans le but de lui adoucir les amer- tumes de la captivité, je résolus de lui donner un compagnon et je lui amenai un lézard de très-petite taille. La vue de son jeune camarade parut lui faire plaisir et l’'égaya un peu; il revint au godet. Je ne manquais pas chaque jour de jeter de temps en temps un coup d'œil sur la boîte pour voir sur quel pied vivaient ensemble mes deux intéressants captifs, et deux semaines après ma dernière capture, je remarquai une agitation inaccoutumée chez le petit lézard qui allait et venait d’une façon toute fiévreuse dans sa prison. Sa grande préoccupation semblait être son camarade, dont il cherchait à éviter les regards constam- ment dirigés de son côté. Le jeune lézard, de plus en plus effaré, se livrait à des allées et venues désordonnées ; il faisait des bonds et sautait par-dessus son compagnon de captivité, qui toujours trouvait moyen de braquer les yeux vers lui. Enfin, le jeune lézard, épuisé par cette gymnastique, s'arrêta de guerre lasse et cessa de fuir les regards de son cama- rade, qui ouvrait la gueule d’une facon démesurée. Le petit lézard fut complétement fasciné eee AP et plongea, comme attiré par je ne sais quoi d’irrésistible et d’invisible, sa petite tête dans le gouffre béant. Le col du gros saurien fit un mouvement de contraction dont le résultat fut de faire pénétrer plus avant la tête de l’innocente victime; après la tête, le cou, puis les pattes de devant, et enfin la poitrine et le reste du corps disparurent ; il ne resta plus que la. queue qui, pendant près de dix minutes, resta en dehors. Enfin, elle disparut à son tour. Le gros lézard parut alors comme appesanti, il demeura immobile et s'assoupit. Ce festin, digne de Gargantua de gastronomique mémoire, prolongea de six semaines l’exis- tence de mon captif, après quoi il mourut de consomption et de chagrin. Je garantis l’exac- titude du fait que je raconte; plusieurs de mes lecteurs pourront le contrôler en renouve- lant expérience. Quelle conséquence peut-on tirer de ce fait au point de vue des mœurs de la gent saurienne? Les lézards se mangent-ils décidément entre eux? Est-ce chez eux une habitude? Quant à moi, j'incline à croire que mon captif se trouvant à peu près dans la même situation que les naufragés de la Méduse, a été contraint par la faim de suivre leur exemple et de dévorer son semblable. Cependant, je ne considère pas la question comme résolue, elle demande à être examinée à nouveau. Madou (Loir-et-Cher). H. Pezzetier. De l'utilité des toiles d'araignées. — On a cherché, il y a quelques années, à utiliser les fils soyeux produits par les araignées, et on est parvenu à former par leur ensemble des tissus particuliers. L'Europe n’a pas continué ce genre de fabrication, ce qui est fort à regretter, car on avait obtenu de très-bons résultats. C’est M. Bon, qui le premier eut lidée d'utiliser ces fils ; ses essais furent couronnés de succès : il obtint une belle paire de gants, des bas et dattes objets ayant autant de solidité et d'éclat que s'ils eussent été fabriqués avec de la soie ordinaire. De 1777 à 1791, Raymonde-Maria de Tenneyer fit, en Espagne, des expériences à ce sujet, et principalement sur la soie de l’Épeire diadème, tout en faisant remarquer que certaines grandes espèces exotiques, telles que l’araignée aviculaire, par exemple, seraient plus propres à cet usage. Elle parvint, en effet, ce qui fut répété depuis, à fabriquer avec la soie qu’elle obtenait directement, des objets divers, ayant le même éclat et la même finesse que ceux produits par le ver à soie. Un négociant anglais, M. Rolt, eut l’idée d’attacher après un dévidoir mu par la vapeur des fils de plusieurs Épeire diadème, ayant remarqué la facilité avec laquelle cette araignée dévide son fil à mesure qu’on l'enroule. Il trouva que l’animal fournissait un fil continu pendant l’espace de trois à cinq minutes. Un échantillon de cette soie, ayant plus de six mille mètres de long, fut présenté à la Société des arts de Londres. L'Épeire diadème fournit en moyenne deux fois l’an un filayant une longueur de deux cent cinquante mètres, tandis que celui du Bombyx mori a trois mille mètres. Six araignées suffiraient donc pour obtenir le même résultat qu'avec le ver à soie ordinaire. Ces expériences nous démontrent assez clairement que les fils d'araignées pourraient être utilisés ; le cas est, je crois, digne d’être soumis à la Société d’acclimatation, car les espèces exotiques étant plus propres à cet usage, leur acclimatation en France serait une richesse de plus à ajouter à notre pays. Marseille. Jr DeveiLLe. Les Dissections.— À propos de l’article de M. Clément, inséré dans le dernier numéro de la Feuille, et que je ne peux qu’approuver en tous points, il ne sera peut-être pas superflu de faire connaître le procédé employé par certains naturalistes pour préparer leurs cuvettes à dissection. Ils commencent tout d’abord par enduire le fond de la cuvette d’une couche de mastic. Sur cette couche, ils placent une planche de liége de moyenne épaisseur, 1 centimètre environ. Puis, pour fixer ce liége, ils répandent sur sa surface un vernis épais et noir qui a deux fins. Tout d’abord, grâce à ses propriétés gluantes, il fixe la plaque de liége aux parois de la cuvette, et d’autre part, grâce à sa couleur foncée, les différents organes, généralement blanchâtres ou jaunâtres, de l'animal disséqué sont rendus plus visibles pour l'opérateur. - Ce vernis est connu sous le nom de vernis noir japonais; je me le procure, à Paris, chez M. Sochnée, rue des Filles-du-Calvaire, 19. R. VALLETTE. Flacon à cyanure. — M. Livon, de Marseille, nous envoie un flacon à cyanure d’un nouveau modèle de son invention. L’ampoule qui contient le cyanure, au lieu de se trouver sur le bouchon, est placée intérieurement et fixée en dessous. M, Livon recommande l'emploi de cyanure en poudre, dont la qualité est supérieure au cyanure en morceaux du commerce; il se charge de procurer des flacons tout préparés au prix de 75 centimes, soit en échange de quelques sujets entomologiques : Coléoptères, Lépidoptères, etc. Une nouvelle pince de chasse. — Il y a quelques années, mon père, en chassant les microlépidoptères, fut frappé de la difficulté de saisir ces petits insectes si fragiles, qu’on ne saurait toucher sans les détériorer en | grande partie; car on ne peut se servir ni de pinces, ni même du doigt mouillé, comme pour les petits insectes à élytres coriaces. Il imagina alors de se faire une pince dont voici la description. Aux deux extrémités d’une large pince ordinaire sont soudées deux petites lunettes semblables à celles qui servent à retenir les glaces des montres, et dans ces lunettes sont enchâssés deux verres un peu bombés de 15nm de diamètre. Entre les deux branches de cette pince, au point où elles sont soudées, une cavité a été ménagée pour y introduire une toute petite bruxelle nouveau modèle, à branches très-flexibles, dont les extrémités sont un peu aplaties et bom- bées dans le genre de la grande pince, précieux avantage qui ne permet plus à l’insecte de s'enfuir une fois saisi, tandis qu'avec le modèle ordi- naire, il arrive très-souvent que les insectes glissent entre les becs et s’échappent. La grande pince est surtout très-commode pour prendre les micros sur les feuilles, dans les fourrés, où l’on ne peut se servir du filet ou de la raquette même de petite dimension. On saisit feuille et insecte. Celui-ci surpris s’envole sur une des glaces; on fait glisser la feuille entre les deux branches de la pince et l’insecte se trouve emprisonné dans la cavité formée par les deux verres bombés; on peut alors l’étudier avec beaucoup de facilité, puis plongeant la pince dans un flacon au cyanure, linsecte tombe asphyxié. Voilà près de trois ans que nous nous servons de ce petit usten- sile, et nous en sommes très-satisfaits ; tous les insectes ainsi capturés sont de la plus grande fraîcheur. Nous pouvons l’envoyer aux entomologistes qui désireraient se le procurer. Le prix serait de ? fr. pour la pince seule, et 3 fr. avec bruxelle à l’intérieur. La Bresse (Vosges). Ch. Borrrar. LISTE D'ÉCHANGES (additions et changements). Blanc, quai du Canal, 2?, Marseille. — Coléoptères, Lépidoptères, Hémiptères. Desbrochers des Loges, à Vitry-aux-Loges (Loiret). À. Déséglise, 4, rue Thalberg, Genève. — Plantes de France et de Suisse. Thélesphore, rue Calade, 34, Avignon. — PAARE Coléoptères, Lépidoptères, Hémip- tères, Hyménoptères. A 7 RACE René et Julien Fallou, rue des Poitevins, 11, Paris. Marcel Vallée, 5, rue Mazet, Paris. Maxime Mangeul, château de Montroy, par Pionsat (Puy-de-Dôme). — Coléoptères. ÉCHANGES. M. Ad. Léonard, 6, Hegelheimerstrasse, à Bâle, désirerait échanger : P. Apollo, Lyc. Damon, Arion, Sesia lenthrediniformis, tipuliformis, Macr. fuciformis, Deil. vespertilio, Zyg. scabiosæ, hippocrepidis, C. Hera, Not. Tritophus, contre : P. napi var., Bryoniæ, Ant. Belia, Ausonia, Eupheno, Cal. Myrmidone, Lyc. Bætica, Deil. Hippophaes, Zyg. Occitanica, Chel. Hebe, villica, purpurea. M. Charles Lebœuf, 19, rue de Talleyrand, Reims, désirerait échanger : Cicindela germanica (Rethel), Carabus consitus, Villers-Allerand (Marne), Procrustes coriaceus, Laifour (Ardennes), Feronia dimidiata, Prosnes (Marne), Cybister Ræseli, Thuisy (Marne), Colym- betes fuscus (Villers-Allerand), Aydrophilus piceus (Thuisy), Eupleurus subterraneus (Villers- Allerand), Blaps similis (Reims), Helops lanipes (Reims), Cleonus marmoratus (Reims), Opsilia virescens (Villers-Allerand), Zlybius fuliginosus (Villers-Aiïlerand), contre des Cara- biques, Lamellicornes et Longicornes provenant surtout du Midi de la France. La bibliothèque de la Sociélé d'Histoire naturelle de Colmar désirerait se procurer, à des prix avantageux, le Bulletin de la Sociélé géologique de France, 1e série, tomes 1, ?, 3, 4, 6, et 2e série, tomes 1, ?, 3. M. Faudel, secrétaire de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, désirerait obtenir pour la Société, à un prix avantageux, le Bulletin de la Sociélé géologique de France : 1re série, tomes 1, 2, 3, 4, 6; 2e série, tomes [, 2, 3. BIBLIOGRAPHIE. Rosiers du centre de la France et du bassin de la Loire, par À. Déséeuise (Extrait du Bulletin de la Sociélé d'Études scientifiques d'Angers. — L’excellent travail que M. Déséglise nous envoie avait été préparé pour la nouvelle édition de la Flore du Centre, de M. Boreau. Cette quatrième édition n'ayant pu être achevée par suite de la mort de M. Boreau, M. Déséglise retira ses notes sur les Rosiers du centre de la France, pour les publier dans le Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers : nous y trouvons la description de cent quarante et une espèces de rosiers, pour une étendue de pays qui n’égale pas le tiers du territoire français ; or. les botanistes d'il y à trente ans ne comptaient guère plus de vingt rosiers pour la France entière. On pourrait croire que ce grand nombre de coupes ne sont appuyées que sur des caractères fugitifs ou à peine perceptibles, qui ne devraient constituer que des variétés ; 1l n’en est rien pourtant : chaque espèce est délimitée d’une facon nette et précise, et c’est cette clarté et cette précision qui font le grand mérite des tableaux synoptiques qui accompagnent l'ouvrage. La Vigne américaine, sa culture, son avenir en Europe. — Revue publiée par MM. J.-E. Robin et V. Pulliat, sous la direction de M. J.-E. Planchon, professeur à la Faculté des sciences et directeur de l'Ecole supérieure de pharmacie de Montpellier, avec la collaboration de MM. Coste, Durieu de Maisonneuve, Fœx, Lichtenstein, Oberlin, etc., etc. Conditions d'abonnement : La Vigne américaine paraît le 15 de chaque mois. Un an, 6 fr., à partir du 15 janvier. — S’adresser, franco, à M. Robin, à Lapeyrouse-Mornay, par Moras (Drôme), ou à M. Pulliat, à Ghiroubles (Rhône), par Romanèche (Saône-et-Loire), ou à M. Savigné, imprimeur-éditeur, à Vienne (Isère). Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 1er Mai 1877. Septième Année. No 79, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES E.-C. CLÉMENT. Nous remplissons aujourd'hui un bien douloureux devoir en évoquant Île souvenir de l’un de nos meilleurs amis, dont nous avons récemment annoncé la mort aux lecteurs de la Feuille ; les excellentes qualités de son esprit et de son cœur, les relations qu'il avait su se créer, la place qu'il occupait dans plusieurs Sociétés scientifiques, dans celle de Nimes suriout, la sympathie qu’il avait su inspirer à tous ceux qui l’ont connu, nous autorisent assez à retracer dans ce Journal, dont il fut un utile collaborateur, la vie si courte, mais si remplie, de ce jeune homme enlevé à la fleur de l’âge. Né à Nancy au mois de décembre 1856, Etienne-Camille Clément a passé presque toute sa vie à Nimes, où ses parents étaient venus se fixer. Entré au Lycée de cette ville, il ne tarda pas à s'y distinguer par son intelligence et son assiduité au travail, et sut toujours s’attirer les éloges de ses maitres et l'amitié de ses condisciples. Travailleur infatigable, quoique ne jouissant malheureuse- ment pas d’une santé bien forte, il vit plus tard ses efforts couronnés de succès el des palmes lui furent plusieurs fois réservées dans les concours académiques et généraux. En 1873, il recevait le diplôme de bachelier ès-lettres, et l’année suivante, celui de bachelier ès-sciences, tous deux avec la mention bien. Ses goûts le portaient plus spécialement vers l'étude de l’histoire naturelle; de bonne heure ils s'étaient manifestés chez lui et s'étaient développés rapide- ment, grâce aux conseils et à la direction qu'il eut le privilége de recevoir de son père (1), et aussi à son esprit d'ordre et d'observation. Chaque année, des circonstances particulières le ramenant sur les bords de la Méditerranée, 1l se livra à l'étude des mollusques et des crustacés du littoral du Gard ; les poissons, les insectes l’occupérent tour à tour et lui permirent de former d’intéressantes collections. En 1871, une Société de Jeunes naturalistes s'était établie à Nimes; son but était d'augmenter et de faciliter les études en commun. C. Clément comprit vite l'utilité d’une pareille association, et en 1872 il vint offrir sa collaboration et sa sympathie à celte œuvre naissante. Sa place y était marquée d'avance et il l’a utilement occupée jusqu’au dernier jour; la vie de la Société s'était comme incarnée en lui; il savait s'intéresser à tout ce qui était entrepris en vue d’un progrès à atteindre, prêter son concours ou donner des conseils aux plus jeunes de ses collègues, et les diriger tous dans un même but : l'union dans le travail. Bien qu'il füt partisan des théories de Darwin, C. Clément savait respecter les opinions de chacun et garder toujours ces vues larges et élevées qui lui avaient attiré l’estime de tous ses camarades. | Il était observateur avant tout, et ses recherches furent toujours des recherches locales; il avait compris qu’il était bon de limiter le champ des observations, et c’est ainsi qu’il aura pu concourir à la confection d’un ouvrage qu'il projetait de concert avec ses collègues de la Société de Nimes, le Pro- (1) M.S. Clément est un naturaliste auquel on devra beaucoup ; sa collection d’ornitho- logie est certainement une des plus intéressantes en espèces de la faune française et prin- cipalement de la région méridionale. PE" RS drome de l'histoire naturelle du Gard. Il en avait lui-même réuni quelques éléments en dressant le Cataloque des mollusques marins du Gard, fruit de ses longues et minutieuses recherches; ses études sur les crustacés, et en particulier sur le genre Pagure, le conduisirent à faire quelques observations intéressantes, consignées dans le Bulletin de la Société. C. Clément, on peut bien Île dire, a vécu dans la Sociélé de Nîmes et s’est entièrement inilié à ses travaux; néanmoins, d’autres Sociétés le réclament, quoiqu'à des titres bien différents, comme un des leurs. Nous ne voulons pas oublier qu'il contribua à la fondation de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire, dont il faisait partie depuis juillet 1876, et que la même année, en novembre, il fut admis dans la Société zoologique de France, récemment fondée. Depuis une année à peine, notre jeune naturaliste avait commencé, à Mont- pellier, ses études de médecine et de pharmacie; il se destinait au professorat, et pour y arriver, 1l avait compris qu'il fallait un travail opiniâtre. Jamais il ne faillit à la tâche quil s'était imposée, et il savait résister aux plus amicales sollicitations tant qu'il n'avait pas accompli son labeur. Aussi fut-1l, par une exceplion bien rare, admis au grade de licencié ès-sciences naturelles à peine âgé de 49 ans, exemple frappant de ce que peut l’assiduité au travail quand elle est secondée par un caractère énergique et une intelligence d'élite. Il n’y avait pourtant pas de vaine gloire chez notre ami, et sil a travaillé avec une telle ardeur, nous aimons à lui rendre cetle justice que c'est avant iout pour se créer une position et répondre plus tard aux sacrifices que sa famille s'était imposés pour lui. Ce qui domine sa vie et le pousse au travail; ce qui amène chaque nouveau succès, c'est avant tout une pensée d'amour et d'affection filiale, et voilà ce qui l’honore surtout. S'il est ici-bas un sentiment qui anoblisse le cœur, élève l'âme, purifie la pensée, c’est assurément l'affection filiale, l'affection fraternelle. Précieux exemple que celui d'une vie consacrée à l'étude, mais qui ne se laisse pas absorber par elle et qui sait substituer l'affection sincère et véritable à l'égoisme, à l'orgueil, à la recherche de la vaine gloire! Qui dira ce que la Société de Nîmes perd en la personne de ce jeune homme si aimable, si affectueux, si distingué ? Mieux que tout autre, il savait à la fois donner l'exemple du travail et répandre la gaieté au sein de ses collègues. Hélas! sa vie devait être de courte durée. Victime d'une cruelle maladie, une angine couenneuse l’a emporté au bout de huit jours; le 41 mars dernier, Camille Clément, dans sa vingtième année, a été ainsi subitement enlevé à l'affection de ses parents et de ses nombreux amis, alors qu’un avenir si bril- lant paraissait s'ouvrir devant lui. Mais « toute chair est comme l'herbe et la vie de l’homme comme [a fleur de l’herbe...; » celui dont la vie entière a été consacrée au travail et n’a été qu’une constante affirmation de tendresse filiale et d’inaltérable amitié repose aujourd’hui dans sa dernière demeure; mais son souvenir restera gravé dans le cœur de tous ceux qui ont eu le privilége de le connaitre. Les funérailles de M. Clément ont eu lieu à Nîmes, le 43 mars, au milieu d’un grand concours de personnes. Plusieurs étudiants et deux professeurs des Ecoles de médecine et de pharmacie, les membres de la Société des sciences naturelles et de nombreux amis avaient voulu donner à leur camarade, à leur élève, un dernier témoignage d'affection et de sympathie. Sur la tombe, quelques paroles émues ont été prononcées au nom de l'Ecole de pharmacie de Montpellier, de la Société d’étude des sciences naturelles de Nimes. G. FÉMINIER, Re LA DIGESTION DES INSECTES. (Suile.) Passons maintenant aux expériences de M. Jousset. A. — « Quels sont, chez la Blatte, les organes qui concourent à la digestion des matières féculentes? Y en a-t-1il de spéciaux pour cet usage? Et les phéno- mènes chimiques de celte digestion sont-ils identiques à ce qu'on sait de la digestion des vertébrés? » L'appareil digestif de six Blattes est enlevé, lavé et dilacéré dans de l’eau, puis est introduit dans un tube, avec un peu d’eau et de fécule. Au bout de deux jours, une réaction très-nette indique que la fécule est transformée en glucose. Donc il existe un organe qui jouit de la propriété d'opérer cette transformation. Quel est cet organe? — Une nouvelle expérience nous répond. Les glandes salivaires, les cæœcums gastriques, les canaux urino-biliaires, le jabot et l'œsophage, l'estomac, l'intestin sont lavés et introduits séparément dans un petit tube, avec de l’eau distillée et un peu de fécule crue. Au bout de quelque temps, le tube contenant des glandes salivaires donne seul une belle réaction. Cette expérience, répétée sur différents insectes, tels que la Sauterelle verte, le Dytique, etc., a toujours répondu dans le même sens. Des cœcums gastriques d'une Blatte, isolés et mis en présence de la fécule, ont montré que leur liquide ne possédait aucune action sur les amylacés. C’est donc bien aux glandes œsophagiennes ou salivaires que semble dévolu le rôle de la conversion de la fécule en glucose, à l'exclusion des autres organes. D'autres expériences conduisent M. Jousset à conclure que c’est dans le jabot que s'exerce l’action du liquide sécrèté par les glandes œsophagiennes. Cependant, comment se fait-il alors qu'on ne trouve jamais de glucose dans le jabot? Il faut donc que le glucose soit de suite assimilé. Cette question a fourni à M. Jousset une trés-belle expérience. Le jabot et l'intestin d’une Blatte sont transformés en petils endosmomètres; du glucose est introduit dans chacun de ces appareils, qui sont ensuite plongés dans l’eau distillée. En essayant, au moyen de réaclifs, les deux liquides dans lesquels ils plongent, on constate que Ja membrane du jabot est traversée par le glucose en moins de quatre minutes trente secondes, tandis qu'il faut quinze minutes à la membrane intestinale pour se laisser traverser par le liquide, et encore la réaction n'est-elle que très-faible. Quant à la membrane de l’estomac, peut-être laisse-t-elle aussi passer très-facilement le glucose; les expériences de M. Jousset n'étant pas aussi concluantes, il n'a pas cru pouvoir se prononcer. À cette question de la digestion des matières féculentes et de leur transfor- mation en glucose, M. Jousset ajoute celle-ci : Le sucre de canne est-il utilisé directement ou bien a-t-il besoin, comme chez les vertébrés, d’être transformé en glucose pour être assimilé ? Des expériences qu'il serait trop long de rap- porter démontrent que chez les insectes, comme chez les vertébrés, il est nécessaire que les aliments sucrés, aussi bien que les aliments féculents, soient convertis en glucose pour être absorbés. « Nous pouvons, dit l’auteur, tirer de la connaissance de ces faits quelques remarques intéressantes au point de vue de l’histoire des insectes. > On sait qu'un grand nombre d’entre eux se nourrissent du jus sucré qu'ils puisent au fond des fleurs ; or ce jus est habituellement du sucre de canne et non pas du glucose. Un grand nombre de ces insectes, mangeurs de sucre, ne se bornent pas à s’en nourrir, mais font provision de nourriture pour leurs larves et jouissent de la propriété de dégorger. Ceux-là se font remarquer par OS A EE le volume considérable de leur jabot. Or, tenant ce liquide sucré en réserve quelque temps, il est fort probable qu'ils l’ont avalé, mais que pendant son séjour dans le jabot, ce sucre se métamorphose en glucose. De Ja sorte, ils rendent à leurs jeunes une nourriture éminemment assimilable et propre à être utilisée immédiatement. » Les Hyménoptères surtout paraissent élaborer dans leur jabot le jus sucré des fleurs pour en composer le miel qui, comme on le sait, renferme une forte proportion de glucose. » B. — Nous avons dit que les aliments se divisaient en matières amylacées ou féculentes, albuminoïdes et grasses. Des expériences nous ont rendu compte du mode de digestion des matières féculentes et des organes qui y contribuaient; il nous reste encore à examiner la digestion des albuminoïdes et des graisses. La digestion des matières albuminoïdes fait le sujet du troisième chapitre de l'ouvrage de M. Jousset. Une expérience que nous avons citée plus haut nous a montré que le liquide sécrêté par les cœcums gastriques et se déversant dans l'estomac n'avait aucune action sur les matières amylacées ou féculentes. A-t-il une action sur les matières albuminoïdes ? De nombreuses expériences con- s'slant à séparer les diverses glandes de l’appareil digestif, à les isoler en les mettant dans des tubes avec un peu d’eau distilléeetà plonger dans ce liquide un petit cube d’albumine cuite, nous montrent que ce cube n’est peu de temps après fortement attaqué que dans le tube où se trouvent les cæcums gastriques. C'est donc le liquide gastrique seul qui agit sur l’albumine. De plus, l’albumine ainsi attaquée n’est pas seulement dissoute ; en effet, l'examen d’un tube dans lequel un grand nombre de cœcums gastriques ont agi sur de l’albumine fournit les résultats suivants : « Le liquide de ce tube est devenu épais, blanchâtre et laiteux ; il exhale une odeur douceàtre, et on observe au microscope une certaine quantité de bactéries. » On le filtre avec soin ; le liquide filtré est encore un peu louche. : > En le chauffant jusqu’à l’ébullition, on s'assure que l’albumine qui a été dissoute ne coagule plus par la chaleur. » On ajoute un peu de bichlorure de mercure; il se forme un précipité abondant. » Ainsi l’albumine s’est bien transformée en peptone. Des expériences ana- logues font voir que le suc gastrique exerce une action semblable sur la caséine et sur la fibrine. L'expérience nous révèle même une action très-énergique du suc gastrique des Dytiques, qui dissout rapidement deux fois son volume de cette dernière matière. L'énergie de ce suc explique bien l'insatiable appétit de ces animaux. C. — Quant aux matières grasses, peu d'insectes s’en nourrissent ; mais ils les trouvent cependant en assez forte proportion dans les matières animales et végétales qui leur servent d'aliments ; ils doivent donc en profiter. D'abord, ya-t-il parmi les annexes du tube digestif un appareil glandulaire dont le produit de sécrétion ait une action marquée sur les corps gras ? 1° Glandes œsophagiennes. — On les dilacère dans un tube contenant un peu d’eau distillée, afin d’y mêler le liquide qu’elles sécrètent, puis on y ajoute une demi-goutte d'huile d'amandes douces. L'émulsion est très-faible et cesse presque aussitôt. 2° Cœcums gastriques. — L'expérience est disposée comme la précédente. L'émulsion est très-intense et prolongée. 3 Tubes de Malpighi. — Ils sont aussi dilacérés avec trois gouttes d'eau et une goutte d’huile d'amandes douces. L'émulsion qui se produit lorsqu'on agite le liquide disparaît peu de temps après. Ainsi, ni les glandes œsophagiennes, ni les tubes de Malpighi n'agissent sur TE CE vie RE les graisses, et le suc des cæœcums gastriques, au contraire, les émulsionne énergiquement. De toutes ces expériences expliquées plus au long dans l'ouvrage de M. Jousset, mais que notre simple résumé ne nous permettait pas de repro- duire aussi longuement, ce physiologiste tire les conclusions suivantes sur la digestion des insectes. Nous nous permettrons d'en transcrire ici certaines parlies. G. LEVASSORT. (A suivre.) EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ. SOUVENIRS DE LA GRANDE-CHARTREUSE (Isère). (Suile.) Nous venons de faire un trajet de trois heures et la récolte a été fructueuse, comme le témoignent nos boîtes et cartons d'herborisalions. Voici la liste de tout ce que nous venons de trouver, en suivant l'ordre systématique des familles généralement admis en botanique : Ranunculus flammula, R. acris, Anemone nemorosa, Chelidonium majus, Barbarea rivularis (Martr.), B. vulg., Hesperis matronalis, Nastur- tium officinale (R. Br.), N. sylvestre (R. Br.), Arabis serpyllifolia (Vill.), À. hirsuta, À. turrita, A. Alpina, À. sagiltata (Rchb.), Cardamine sylva- tica, C. impatiens, Dentaria digitata, D. pinnata, Lunaria rediviva, Silene inflata, Lychnis sylvestris, Silene nutans, Mærhingia muscosa, très-répan- due dans tous les lieux humides de la Chartreuse, Stellaria nemorum, St. graminea, Malva Alcæa, Geranium Robertianum, G. Pyrenaïcum, G. rotundifolium, Hypericum perforatum, H. quadrangulum, H. tetrap- terum, H. nummularium, Acer pseudo-platanus, A. opulifolium, A. cam- pestre, Impatiens noli-langere, très-abondante dans toutes les forêts de sapins autour du monastère, Oxalis acetosella, Evonymus latifolius, ET. Europæus, Genista sagütalis, Trifolium rubens, T. medium, T. procum- bens, T!. pratense, Lotus corniculatus, L. tenuifolius, Latyrus sylvestris, L. pratensis, Orobus tuberosus, Coronilla emerus, Spiræa ulmaria, Geum rivale, &. urbanum, Fragaria vesca, si 2bondante dans tous les bois autour du monastère, Potentilla verna, P. tormentilla, P. fragaria (Poir.), Rubus Idœus, R. vestitus (W. et N.), Sorbus aucuparia, S. terminalis, S. aria, Epilobium spicatum, E. hirsutum, E. montanum, Saxifraga aïzoïdes, S. stellaris, S. tridactilytes, Sedum sexangulare, S. dasyphyllum, Sani- cula Europæa, Heracleum spondilium, Sambucus ebulus, S.nigra, Vibur- num lantana, Lonicera nigra, Hedera helix, qu'on retrouve à peu près partout, Asperula odorata, Dipsacus sylvestris, D. pilosus, Scabiosa longi- foha, Sc. sylvatica, Cirsium lanceolatum, C. palustre, Carduus defloratus, C. nutans, Lappa major, L. minor, Gnaphalium sylvaticum, Eupatorium cannabinum, Cacalia petasites, C. Alpina, Tussilago farfara, Chrysan- themum parthenium, Ch. leucanthemum, Senecio viscosus, S. Sarrace- nicus, Buphtalmum salicifolium, Lampsana communis, Lactuca perennis, L.muralis, Prenanthes purpurea, et sa variété à f. étroites, P, angus- lifolia (L.), Cichorium intybus, d'une forme singulière, Æieracium murorum el ses diverses formes intermédiaires, Æ. sylvaticum, H. amplexæicaule, H. andryaloïdes (Vill.), Phyleuma spicatum Campanula persicæfolia, C. latifolia, C. rotundifolia, très-variée de formes, Erica vulgaris, Pyrola Le 221 rotundifolia, P. secunda, Framinus excelsior, Lysimachia nemorum, L. vulgaris, Gentiana cruciata, Atropa belladona, assez rare, Solanum dulcamara, S. nigrum, Echium vulgare, Pulmonaria angustifolia, Salwia glutinosa, S. pratensis, les diverses Mentha que nous avons déjà trouvées, Origanum virescens (Bor.), Calamintha nepeta (Clairv.), Clinopodium vulg., Glechoma heredacea, Lamium maculatum, L. album, Galeopsis tetrahit, G. angustifolia (Ehrh.), Stachys alpina, S. sylvalica, Brunella alba, Teucrium scorodonia, Scrophularia aquatica, S. nodosa, Veronica beccabunga, V. montana, Plantago lanceolata, Pl. major, PI. media, PI. intermedia (Gibb.), Rumex acetosa. KR. scutatus, KR. nemorosus, Daphne laureola, D. mezereum, Euphorbia dulcis, E’. cyparissias, E. sylvatica, Mercurialis perennis, Ulinus campestris, Corylus avellana, Quercus pedun- culata, Fagus sylvatica, Castanea vulg., Carpinus betulus, Alnus glutinosa, A. viridis, Populus tremula, Convallaria polygonatum, C. multiflora (L.), Paris quadrifolia, Maïanthemum bifolium (D. C.), Orchis maculata, Epipactis lancifolia, Luzula maæima, L. nivea, L. mulliflora, Juncus tenageia, J. lamprocarpus, TJ. compressus, Melica nutans, Bromus gigan- teus, B. asper, Equisetum ramosum (Schl.), Polypodium vulg., P. dryop- leris, Aspidium aculeatum, A. dilatatum, Asplenium trichomanes, A. Halleri, À. ruta-muraria, À. adianthum nigrum, Scolopendrium officinale, Pteris aquilina. Ajoutons à ces plantes les principales espèces de conifères qui composent la majeure partie des forêts que nous allons explorer, comme Abies pectinata, Ab. excelsa et Pinus sylvestris, et nous aurons la presque totalité des pha- nérogames qu'on peut récolter dans les endroits humides, ombragés et rocail- leux, entre Saint-Laurent et le monastère. ; Nous sommes en vue du couvent. Située à 977 mètres d'altitude, la Grande- Chartreuse est construite dans une prairie tournée au S.-0., limitée au N. par la vaste forêt de Génieu, où s’élèvent les chapelles et qui monte vers Bovinant et la Ruchère; à l’O., par la continuation de la même forêt et le Guiers-Mort, et a l'E. par le Grand-Som. Dès qu'on arrive en présence des murs d'enceinte, on remarque dans les lieux incultes : Verbascum nigrum, Myrrhis odorata, Salvia glutinosa, Urtica dioïca, en masses compactes, et successivement autour du monastère, sur les pelouses qui s'élèvent devant la grande porte d'entrée : elianthemurn vulg., Silene infiata, Cerastium triviale (Lk.), et le magnifique Dianthus Carlhusianorum, qui étale toutes ses grâces parce qu'il se sent dans son pays natal. Des Centaurea jacea et des formes hybrides de cette composée se trouvent mêlées à des CArysanthemum leucanthemum, peut-être même à des Ch. montanum. Là encore, le Taraxacum dens-leonis se transforme comme les Centaurees à Lête de moineau, mais nous nous contenterons de le constater, sans nous croire en droit de changer leurs noms bien connus en des noms nouveaux. Après avoir remarqué plusieurs trèfles, tels que Tréfolium medium, T!. fili- forme et T. procumbens, que nous trouvons en compagnie de divers Galium et entr'autres du Galium cruciata, nous descendons vers l'hôtellerie des Dames, située au-dessus du Guiers-Mort. On ne voit plus le torrent, mais on l'entend toujours. Autour de troncs d'arbres amoncelés ou d’amas de rochers brisés, dans un espace inculte, assez étendu et s’élevant jusqu'au sentier des Chapelles, nous apercevons parmi diverses plantes, Anthyllis vulneraria, Medicago lupulina, Crepis biennis, Hieracium pilosella, Urtlica urens, et même une superbe touffe de So/anum tuberosum, provenant certainement de débris de la cuisine des Pères. | Le long du torrent, on rencontre, en revenant devant la large et massive Du. AE porte du couvent, Tamus vulg. s'enroulant autour de Corylus avellana, des guirlandes d'Humulus lupulius et des Digitalis parviflora et grandiflora. - Si on monte à la petite chapelle des Dames, qui s'élève sur une petile émi- nence, à droite de la porte d'entrée, on est tenté de faire le tour des cloitres auxquels elle est contiguë, et alors on est séduit par la variété des plantes qui s'offrent aux regards. On arrive, en contournant les murs, dans une petite prairie délicieuse, bornée de trois côtés par la forêt de Génieu et de l’autre par le monastère lui-même. On y trouve : Zinum catharlicum, Daucus carola, Angelica sylvestris, Campanula glomerata, Scabiosa pratensis, Æthusa cynapium, Barchausia taraxacifolia (D. C.), Crepis paludosa, et principa- lement la série d'Orchidacées que voici : Orchis bifolia, O. mascula, O. conopea, O. ustulata, O. maculata, Epipactis latifolia et FE. ovata. Au-dessus de celte prairie et en revenant au couvent, apparaissent des tapis d'Euphrasia offici- nalis et de plusieurs petites plantes du milieu desquelles s'élèvent quelques tiges de Luzula nivea, très-abondante à la Chartreuse. Après une halte au monastère, où l’on reçoit toujours la plus aimable et la plus cordiale hospitalité, on va visiter les chapelles de N.-D. de Casalibus et de Saint-Bruno. On trouve dès les premiers pas, à travers la forêt, et sur le sentier qui y conduit, les Ranunculus nemorosus (D. C.) et À. repens, et peut-être le R. polyanthemos (Auct. non L.). Nous ne l'avons, il est vrai, Jamais rencontré aussi bas, mais on nous a assuré qu'on l’avait vu en ce lieu. Depuis le commen- cement des bois jusqu’à la première chapelle, qui est celle de N.-D. de Casa- hbus (1), on pourrait remplir sa boîte des espèces suivantes : Trollius Europæus, Luzula albida, Elymus Europæœus, Geranium sylvalicum, Gnaphatium sylvaticum, Senecio erucæfolius, Pyrola rotundifolia et P. minor déjà trouvées. On découvre dans la mousse et au pied des sapins des groupes de plantes d’un aspect blanc jaunâtre; ce sont des Monotropa hypopitys. Celte parasite des conifères est très-répandue à la Grande-Char- treuse, où l’on ne trouve que la variété glabre. L’Epipactis nidus-avis apparaît aussi dans les mêmes endroits, mais est beaucoup plus rare. La première chapelle, devant laquelle nous arrivons, mérite d’être signalée. C'est sur son emplacement que saint Hugues, évèque de Grenoble, fit bâtir les cabanes de bois qui furent en quelque sorte le berceau de l'Institut de saint Bruno. Mais une avalanche survenue en 1432 ou 1133, ayant détruit le premier asile du saint fondateur de la Chartreuse, ses religieux vinrent s'établir défini- tivement à l'endroit où s'élève aujourd’hui le monastère. On voit encore derrière la chapelle des monceaux de rochers et de terre amoncelés, recouverts aujourd'hui de grands arbres. Un champ d’Astrantia major, parsemé d’Zpilo- bium spicatum et d'E. trigonum, s'élève au sud de la chapelle. La Campanula trachelium el sa variété C. urticæfolia (Schm.) se montre en face, au pied d'énormes sapins. Lychnis dioica, L. sylvestris, Hypericum quadrangulum et Cytisus laburnum que nous avons déjà remarqués près de Fourvoirie; Zippo- crepis comosa, Chærophyllum hirsutum, Ch. Villarsi et Ch. aureum appa- raissent également dans cette localité. En avançant toujours à travers la forêt, on parvient en quelques minutes à la chapelle de saint Bruno. Elle s'élève sur un énorme rocher abordable d’un seul côté et au pied duquel coule une petite fontaine. C’est la même à laquelle saint Bruno venait se désallérer. Ni le temps, ni les éboulements n’ont pu la détruire. Les flancs humides de la chapelle sont recouverts de mousses, de lichens et Surtout de fougères. On y remarque Cistopteris alpina (Lamk.), Asplenium viride (Huds.), Aspl. ruta-muraria et Polypodium vulgare. On y voit aussi (1) Ou des Cabanes. Le Le Saxifraga rotundifolia, S. cuneifolia el un peu plus loin S. aÿïzoon. Quelques troncs d'arbres sont cachés sous d’épaisses couches d'Hedera helix, et des Veronica urticæfolia et serpyllifolia rampent au pied du rocher de la fontaine. Nous pourrions étendre notre exploration plus Join, mais la nuit vient et il est temps de rentrer au couvent, dont les portes se ferment après le coucher du soleil. Nous renvoyons à demain l'ascension du Grand-Som, afin de mettre en ordre les espèces récollées en ce jour. On peut faire l'ascension du Grand-Som, soit en y montant dès deux heures du matin, et l’on peut alors assister de son sommet à un superbe lever de soleil, comme le font les touristes, soit en attendant le jour, afin de pouvoir herboriser durant tout le trajet, comme le pratiquent les botanistes. C’est ce dernier parti que nous SuIvrons. Mettons-nous en route. Après avoir pris le même chemin que pour se rendre aux chapelles, on gravit à droite, derrière N.-D. de Casalibus, un sentier qui rejoint la route de Bovinant. Ce chemin est pavé de gros blocs de pierre à demi-usés par les sapins que les bûcherons font rouler du sommet de la montagne. A partir de la chapelle « des Cabanes, » l'ascension devient de plus en plus rapide, mais l'herborisation vient en adoucir les difficultés par le grand nombre d'espèces à recueillir. C’est ainsi que l’on trouve depuis N.-D. jusqu'aux premiers rochers, sous le châlet de Bovinant, T'halictrum aquilegifolium, Circea lutetiana, Silene nutans, Ra- nunculus acris, R. Steveni (Andrz.), R. montanus, Corydalrs fabacea (Pers), excellente plante, même rare en cette localité, Sambucus racemosa, avec Viburnum lantana, Epilobium spicatum, E. montanum, Geum urbanum, Evonymus Europæœus, Lysimachia nemorum, Vaccinium myrtllus, qui forme d'épais massifs sous les Abies pectinata et excelsa, Melitlis melisso- phylum, Prenanthes purpurea var. angustifolia et Digiltalis grandiflora , déjà remarquées près du couvent; Asperula odorata, Luzula maxima, Melica nutans, M. uniflora. Les principaux arbustes que l’on rencontre en plus des fusains et sureaux déjà cilés sont : Lonicera æylosteum, Ribes petrœum, Lonicera alpigena, qui est mêlé au ZLonicera cærulea, plus répandu que le précédent, et Rubus Idæus, le framboisier aux fruits rafraîichissanis. En montant, on passe devant une fontaine fermée et surmontée d’une croix de fer. C'est là que se montrent en plus grande abondance les jolies petites fraises (Fragaria vesca) que l’on sert durant toute la belle saison sur les tables du monastère. Elles y sont délicieuses, et tous ceux qui en ont goûté pourront attester que nulle part ailleurs elles n’ont un parfum aussi suave. Sur le rocher et autour de la fontaine s'étalent des touffes d'Erinus alpinus aux fleurs roses et violettes, et des tapis de Mærhingia muscosa. On arrive peu à peu, en s’élevänt toujours, à l'extrémité de la forêt qui ne cesse pas brusquement, mais pour ainsi dire par des gradations successives. Insensible- ment, les arbres deviennent moins élevés et les sapins s’éclaircissent, bien que nous ne dépassions pas 1,500 mètres d'altitude. Bientôt, nous ne rencontrerons plus que des sapins rabougris, dont plusieurs ont été frappés par la foudre ou brisés par la violence des orages assez fréquents dans ces montagnes. Mais en attendant que ces arbres eux-mêmes disparaissent pour faire place à l’arbuste qui leur succède habituellement, au Rhododendron ferrugineum, nous allons recueillir, même avant les premiers amas de rochers, sous Bovinant, Sonchus Alpinus, S. Plumieri, Galium sylvaticum, Circea intermedia, Rosa rubrifolia, Astragalus cicer, A. glyci- phyllos, que nous sommes surpris de retrouver à cette hauteur, Spergula saginoïdes, Arenaria trinervia, à travers les débris de rochers, Oxalis DS "70 AAA acetosella, Cardamine thalictroïles, rare petite plante, Aquzlegia vulg., Ranunculus Friesanus (Jord.), R. nemorosus var. polyanthemos, qui se trouve là en abondance, Achillea macrophylla, Senecio Fuchsii (Gmel.), S. Sarracenicus, Phyteuma spicatum, Betonica off., Cerinthe minor, qui n'est pas rare, Arabis Alpina, dont on trouve abondamment la variété à f. crispées, que Linné appelle « À. crispata », et enfin Aconitum napellus. A travers les derniers sapins clairsemés et les premiers rochers sous le châlet, apparaissent : Veratrum album, Veronica off., Luzula vernalis, Calamintha alpina, C. grandiflora, Chrysanthemum montanum; plusieurs roses alpines parmi lesquelles se fait remarquer de nouveau la Rosa rubrifolhia (Vill.), Aconitum lycoctonum, Aquilegia viscosa (Gouan.), Rumex scutalus, Ranun- culus Boræanus, R. lanuginosus, Cacalia Alpina et Ribes Alpinum. Enfin, la région des sapins a fait place à celle des rhododendrons. On gravit un sentier escarpé et rocailleux, à travers lequel s’échappent Rhododendron ferrugineum et Juniperus nana (Willd.). Cà et là apparaissent, au milieu des rochers nus et des débris calcaires, Æpilobium rosmarinifolium (Hænck), Valeriana tripteris, Solidago Alpestris (Wadst.), Senecio viscosus, Arnica bellidiastrum (Vill.), Vaccinium vitis-Idæcæ, qui y est assez rare, Daphne mezereum, Aspidium dilatatum, Cystopteris Alpina, Veronica aphylla et Veronica Alpina. Paul TILLET. (A suivre.) NOTE SUR L’ADELOPS MERIDIONALIS Jaca. DuvaL. Depuis trois ans, dans les mois d'août et septembre, je fais une chasse assez fructueuse (quoique le nombre d'exemplaires capturès soit encore assez limité), à un Adelops encore indéterminé, mais qui, selon toute apparence, doit être le véritable Adelops meridionalis décrit par Jacquelin Duval. Ce charmant petit Clavicorne, voisin de l’Adelops Schiædtei, a été réuni à cette dernière espèce par M. F. de Saulcy, ainsi que les Adelops depressus Fairm. et grandis Fairm. Je ne sais ce qu'il y a de bien fondé sur cette réunion; quoi qu'il en soit, l’'Adelops grandis Fairm. habite la grotte d’Isturitz (Basses- Pyrénées), el me paraît être véritablement synonyme de l'Adelops Schiædtei, si j'en Juge par les exemplaires reçus de M. Fairmaire lui-même. Je n'ai jamais eu en ma possession l’Adelops depressus Fairm. et j'ignore son habitat. Je ferai cependant remarquer qu'il ne peut être donné comme synonyme de l’Ad. byssinus Schiôdt, espèce cavernicole de la Carniole centrale, comme l'a fait M. Maur. des Gozis dans son Cat. des Coléopt. de France, Adelops Schiædtei appartenant à la fanne française. M. Bedel, dans son excellent travail sur les Articulés des Grottes, ne fait point mention de l’Adelops depressus Fairm., ni comme espèce, ni comme synonyme; jignore pourquoi. Quant aux Adelops grandis, meridionalis et Schiædtei, ils ont comme habitat, d’après le même travail, les Pyrénées françaises, depuis l’Ariége jusqu’à Bayonne, el les Pyrénées Cantabriques; communs sous les pierres et sous les mousses, ainsi que dans la plupart des grottes, surtout celles de Betharram et d’Arudy (Basses-Pyrénées), Parlant enfin de l'Ad. rugosa Sharp., trouvé à Alsasua (province de Pam- pelune), sous les feuilles mortes en décomposition, parfois à l’entrée des grottes, M. Bedel reconnaît cette dernière espèce comme très-voisine de l'AG. Schiædtei, si elle ne lui est lout-à-fait identique. Tel est l’état de la question. Voici maintenant quelques détails de mœurs. . Eu août 1874, soulevant des piquels de chène plantés dans mon jardin, à Lecloure, pour capturer des ZLangelandia, Anommatus, Myllæna, etc., je Ref découvris, sortant d’un trou fait par des larves de Callidium sanguineum, un très-joli Adelops que je pus examiner à mon aise avant de le prendre, courant tantôt à l'extrémité du piquet enfoncé très-profondément dans la terre, tantôt rentrant de temps en temps dans le trou, en sortant de nouveau, courant encore de tous côtés, comme quelqu'un qui a été délogé de son habitation. Dans la joie que m'occasionnait la capture de cette espèce, encore nouvelle pour la faune du département du Gers, je remis immédiatement le piquet à sa place, espérant y trouver bientôt de nouveaux habitants. Vaines tentatives : ni le susdit piquet, ni les feuilles et branches de lierre, de jasmin et autre plantes grimpantes placées sous terre, à côté, et visitées à la fin d'août, en septembre et en octobre, ne me donnèrent des résultats satisfaisants, et je fus obligé de garder seul dans mes cartons le charmant petit clavicorne que ses frères avaient sans doute abandonné après leur diner. | Le 25 juillet 1875, je remets à la même place du jardin des feuilles et branches vertes des mêmes plantes ci-dessus désignées, les unes toutes seules, les autres garnies d'un morceau de viande crue, pour y altirer des Staphylinides, des Choleva et aussi peut-être l’Adelops de l’année précédente. Ma chasse réussit. Visitant mes herbes, les premières ne me donnent rien, mais je capture six Adelops dans les secondes, le 2 août suivant, et trois autres exemplaires dans le courant du mois de séptembre. Le 4% août 1876, je reviens à la charge, toujours dans les mêmes lieux, avec un appât différent. C’est un trés-beau rat, mort depuis deux Jours, que je place sous une motte de terre, à l’abri des griffes de Minet; il ne me donne que des Dermestes, Staphylins et autres insectes communs sous les cadavres; mais en soulevant la terre assez profondément et en la tamisant avec précaution, je découvre sept exemplaires du même Adelops au milieu de larves de Diptères et Slaphylinides. La plupart de ces larves de Diptères s'étaient déjà transformées en nymphes, ressemblant par leur coque ovoïde à une belle-de-nuit, les unes encore molles, les autres immobiles, quelques-unes déjà en morceaux. Je remets mon appât à sa place, pose sur celte terre tamisée une têle de mouton décharnée que vinrent immédiatement visiter quantité de jolies mouches vertes, bleues, dorées, grâce aux rayons d’un soleil des plus chauds et à l'instinct de reproduction qui sollicite ces petits êtres à déposer leurs larves dans ces matières moins qu'odoriférantes. Le 10 septembre, je visite de nouveau cet endroit et y capture huit Adelops; enfin, le 23 octobre, terme de ma dernière chasse, je découvre encore sous la terre tamisée, assez profondément, trois Adelops, dont deux courant sur la terre, le troisième dans la coque d'une larve de Diptère qu'il avait percée à son extrémité et dont il avait dévoré proba- blement la nymphe, car il ne restait plus à l'intérieur qu'un petit tégument solide, qui se brisa au contact de ma main; de plus, parmi les autres coques dont il ne restait que des débris, soit que leurs habitants eussent pris la fuite dans les airs, soit qu'ils eussent été dévorés de la même manière et que leurs habitations eussent été brisées au contact de mon crible de fer-blanc, j'en trou- vai une entièrement vide, percée à sa double extrémité d’un trou qui, par sa taille, me parut de nature à avoir laissé passer quelqu'un des Adelops dont je venais de faire l'heureuse capture. Je regrette beaucoup de n’avoir pas conservé ces deux coques, la deuxième surtout, qui était encore entière. Ce dernier détail m'a frappé depuis cette époque et m'a fait poser à moi-même la question sulvanle : PAS Quel est le genre véritable de nourriture que la nature fournit aux articulés qui vivent sous terre, en particulier aux Adelops? Ne vivraient-ils pas aux dépens de larves de Diptères, Coléaptères et autres ordres d'insectes? A l'appui de cette opinion et outre les faits que je viens de citer, par lesquels je constate n’avoir jamais trouvé les Adelops à Lectoure qu'assez profondément PR; OA dans la terre sur laquelle avaient reposé soit des matières animales, soit des ma ières végétales en décomposition, je citerai encore les suivants : 1° Dans son Catalogue des Coléoptères du département du Nord, M. de Norguet cite l’Ad. meridionalis Duv. comme espèce très-rare prise dans une cave contenant de la terre de bruyère, à Wazemmes, par M. Lethierry, de même que dans un amas de feuilles sèches où avait hiverné un hérisson, en mars, dans un jardin de Lille. Je n'ai jamais vu l'espèce du département du Nord, et j'ignore si elle est identique à celle du département du Gers. Je ne me prononcerai donc point sur la valeur de cette espèce, mais son habitat me paraît assez curieux et semble beaucoup se rapprocher du mien; L'espèce d'Adelops signalée du Nord par M. de Norguet dans son Catalogue, et trouvée par M. Lethierry, ce naturaliste et M. René Oberthür, serait, non point l'Adelops meridionalis, mais bien l’Ad. Wollastoni, Janson. Quoiqu'il fût peut-être intéressant de comparer les exemplaires capturés dans celte région avec l'espèce typique de Finckley (Angleterre), les mœurs, l'habitat assez profond dans la terre, l’époque de la capture et les moyens de se procurer cette charmante espèce concordent avec la remarque de l’auteur de la Note sur l'Adelops meridionalis. 2° Parmi quelques Coléoptères à classer et déterminer que m'avait soumis M. Sarroméjean, professeur au petit séminaire d'Eauze, j'ai trouvé deux exem- plaires d’un Adelops en tout semblable au mien, capturés à Gensac, près Condom, dans un trou creusé près l’habilalion de cet ami, qui y avait déposé quelques jours auparavant des boyaux de poulet; 3° M. Bozenval, ingénieur des tabacs à Lyon, a trouvé à Tonneins (Lot-et- Garonne) un Ad. dans des racines de vignes mélangées de racines de liserons ; les exemplaires envoyés par mon excellent ami, M. Paul Baudner, de Sos, sont tout-à-fait identiques aux miens. Par extension, l’Adelops meridionalis trouvé aux environs de Bordeaux sous de grosses pierres, dans un marais, l’Adelops Aubei, de Provence, trouvé d’abord dans un nid d'Hyménoptères, puis sous de grosses pierres enfoncées, sous des feuilles mortes, sous des pieux enfoncés dans la terre, et plusieurs autres espèces différentes d’Adelops trouvées dans les mêmes conditions ou dans des conditions à peu près semblables, dans les mousses, les détritus, ete., n'auraient-ils pas la même manière de vivre? Des rats d’eau ou mulots morts, transportés sous les pierres par des Nécrophores, ou bien des larves de Diptères et autres ordres d'insectes, ne peuvent-ils pas facilement attirer cette charmante famille d’Articulés qui a nom Adelops? Sans insister davantage sur cette question qui n’a pas le mérite de la nou- veaulé, mais qui peut donner lieu à l'essai d’une pareille chasse sur d’autres points de la France, je terminerai par une simple observation sur la réunion des Adelops Schiædiei et meridionalis, par M. F. de Saulcy. Jacquelin Duval a fait une espèce distincte de l’Adelops meridionalis d'avec l’Ad. Schiædtei, et je crois, pour ma part, qu'il avait parfaitement raison. En effet : | 1° La description de l'Ad. meridionalis distingue très-bien cette espèce de l’'Ad. Schiædtei, en se basant sur des caractères qui auraient dû exclure toute idée d’assimilation {sauf la strie suturale, qui n’a rien de spécifique); 2° Quand la réunion de ces deux espèces a été faite, M. de Saulcy n’avait pas des matériaux assez nombreux sous les yeux, d’où il résulte que ce travailleur Consciencieux à pu se tromper; 3° Les Adelops Schiædiei et grandis se trouvent plus fréquents et plus abon- dants dans les grottes que dans les autres habitats. Examinant maintenant avec attention les Adelops de Lectoure, Gensac et Tonneins, je les trouve (a — parfaitement conformes à la figure de l’Adelops PA: meridionalis donnée par M. J. Duval dans son Genera, pl. XXXWV, fig. 175; (b — ils sont plus larges, plus déprimés proportionnellement que l’Ad. Schiæditei; (e — le corselet me paraît plus rétréci en avant chez l’Ad. meri- dionalis; (d — les pattes et les antennes sont moins robustes dansle Schiædter; enfin fe — la taille du Meridionalis est plus forte que celle du Schiædtei, et (f — l'espèce dont il est question dans cette note ne semble pas vouloir franchir la région pyrénéenne. D'où je conclurai que l’Adelops trouvé à Lectoure, Tonneins, etc., est une espèce nouvelle, ou bien le véritable Ad. meridionalis découvert aux environs de Bordeaux, par conséquent à une distance peu considérable du Gers. Sans trancher définitivement la question que je soumets à la sagacité et à l'expérience de collègues plus habiles que moi en ces sortes de problèmes, d’ailleurs n'ayant pu comparer mes exemplaires au type de M. Duval, qui est à Paris, et que le Muséum ne peut communiquer d’après son réglement peu raisonnable, je demeure persuadé que si mon Adelops n’est pas une espèce, c'est Lout au moins une race locale très-remarquable, propre aux pays de plaines, el non à la région des montagnes. Lectoure. A. LUCANTE. MŒURS DU PIC-EPEICHE. Beaucoup d'auteurs ont écrit sur les mœurs des animaux : les uns, attribuant à l'intelligence les faits qu'ils observent, un plus grand nombre les mettantsurle compte de l'instinct. Je n’entreprendrai point de discuter ici cette question un peu brûlante, ni de défendre un parti plutôt que l’autre ; Je dirai ce que j'ai vu : libre à chacun d'interpréter la chose comme bon lui semblera. Il s’agit d'un l’ic-Epeiche (Picus major L.\ qui depuis plus d’un an a élu domicile dans le verger d'une propriété située à quelques lieues d'Angers. Le Pic, pendant la belle saison, est essentiellement insectivore, mais 1l ne recule pas devant une nourriture composée de graines et de fruits, lorsque le froid a fait disparaître la plupart des insectes. Notre Epeiche se montre surtout friand d'amandes oubliées dans les arbres après la cueillette, et toute la journée, depuis trois mois environ, il parcourt les amandiers, à la recherche de son fruit préféré. Les premières fois, il broyait le fruit avec le bec pour en retirer l'amande, maïs cela ne lui était pas toujours facile; les coques se montraient souvent très-résistantes, et, faute d’un point d'appui suffisant, le bec du Pic ne pouvait user de toute sa puissance. Un jour que j’observais notregrimpeur s’épuiser en vains efforts, je le vis tout- à-coup lever la tête, regarder autour de lui, puis abandonner le fruit qu'il lui était impossible de briser. Alors il inspecta plusieurs arbres du verger et finit par s'arrêter sur le tronc d’un prunier où, se cramponnant avec les paites et se soutenant avec l’aide de la queue, il se mit à frapper un certain endroit de coups de bec répétés. D'abord, je n’attachai pas d'importance à ce manège, sachant qu'il est habituel au Pic à la recherche d’une larve cachée dans l'inté- rieur du bois; toutefois, je m'approchai et remarquai qu'il était en train de nettoyer une petite cavité formée dans le tronc par un suintement gommeux. Bientôt il quitta son travail, alla chercher l’amande qu'il avait abandonnée et revint sur le prunier. Là il essaya de placer l’amande dans le trou qu'il venail de creuser; mais notre ouvrier n'ayant ni compas, ni équerre, avail mal pris ses mesures; il dut agrandir l’excavation dans un sens, la creuser dans un autre. Bref, il fit si bien qu'an bout de quelque temps il avait praliqué une sorte de creux ayant exactement la forme et les dimensions d’une amande. 2 MB Il y plaça le fruit qu'il n'avait pu broyer, et celui-ci, soutenu de tous les côtés, ne put résister aux coups redoublés de l’Epeiche. Depuis ce jour, il n’hésite plus ; quand il trouve une amande, il apporte directement dans la cavité où il sait la briser beaucoup plus facilement ; après quoi il rejette la coque vide au dehors, et se remet en quête d’un nouveau régal. Angers. | | G. BOUVET. COMMUNICATIONS. La Baleine des côtes de Vendée. — J’arrive des côtes de Vendée, et je puis aisément vous donner des nouvelles de la baleine qui est venue s’y échouer au mois de janvier dernier. Je vous l’ai dit déjà, le monstre fut primitivement trouvé sur la plage de la Barre-de- Mont, et c’est là que plusieurs habitants de Notre-Dame-de-Mont vinrent en prendre possession, moyennant finances payées aux gardes maritimes. ; Ils se mirent de suite en devoir de le dépecer, et cette opération, étant données l’énor- mité de la bête et l’inexpérience des opérateurs, dura quinze jours environ. Les chairs furent soumises à l’action du feu, et, en fin de compte, les acquéreurs de la baleine en retirèrent huit barriques et demie d’huile. Lorsque j'arrivai à Notre-Dame-de-Mont, le squelette dudit animal y avait été transporté. Mais je constatai de suite que les os de la tête manquaient presque totalement. Ils n’étaient représentés que par le seul os maæillaire inférieur, qui, comme vous le savez, est compléte- ment dépourvu de fanons. Il est gigantesque et mesure plus de 4m de longueur. Il paraît qu'aux premiers moments, on constata bien la présence des ossements de la mâchoire supérieure, mais ils disparurent promptement. — On se demande comment. Du reste, voici en quelques mots la liste des os que j’y ai rencontrés : L’os maxillaire inférieur ; les deux omoplates ; le squelette des deux nageoires costules, qui ne mesurent pas moins de 4®30 de longueur chacune; les vertèbres (cervicales, dorsales, lombaires et caudales), j’en ai compté quarante; les côles (vraies et fausses côtes), qui sont séparées de la colonne vertébrale. : Vous voyez qu’il y manque bien des choses pour en faire un squelette complet. Enlevez-lui de plus deux vertèbres cervicales, que j'ai achetées pour mon compte personnel, et vous aurez une idée des restes de cet énorme cétacé. 1l y avait également une petite nageoire dorsale, mais qui, étant toute charnue, n’a laissé aucune trace après la dissection. Les braves gens qui ont acheté ladite baleine s’imaginaient certainement faire fortune en dépecant leur cétacé. Aussi vous ne pourriez point retenir votre rire si je vous disais le prix auquel ils voulurént céder le squelette en entier. Ils en sont revenus quelque peu, bien qu’ils tiennent encore la dragée fort haule. Me trouvant si près de la mer, — à quatre ou cinq cents mètres seulement, — pouvais-je bien me dispenser de faire quelque excursion sur la côte? Non. Aussi, malgré le vent qui soufllait d’une façon horrible, je m’aventurai, chargé de bocaux et de pinces, sur la magni- fique plage de Notre-Dame-de-Mont. Mais la plage est trop « magnifique. » Certes, les baigneurs ne se plaindraient point de la finesse de son sable et de l’absence de rochers. Il n’en est pas de même du naturaliste. Aussi mes investigations furent-elles à peu près stériles. ÇCà et là seulement, j’apercus quelques belles Astéries ( Asterias rubens), plus connues sous le nom d’éloiles de mer, dont MRC". : ERA vous n’ignorez pas l’étonnante force de reproduction. Je m’arrêtai un instant en face d’une Seiche (Sepia officinalis) encore pourvue de sa bourse à encre et de sa coquille interae. Est-il bien utile de rappeler que c’est cette coquille qu’on nomme vulgairement os de Seiches et biscuit de mer? Ce quetout le monde ne sait peut-être pas aussi bien, c’est que si lon donne cette même coquille aux oiseaux de volière, c’est pour leur permettre de s’y aiguiser le bec et d’y puiser la chaux nécessaire à la nutrition des os. De coléoptères, je n’en trouvai que deux, en fouillant sous une immortelle de dunes : deux pauvres Calathus mollis, encore engourdis par le froid de lhiver. Cependant, j'ai tout lieu de croire que ces dunes peu fréquentées, et surtout celles boisées de la Barre-de-Mont, sont de bonnes localités pour l’entomologiste pendant les mois de la belle saison. Poitiers. RAY (Notes écrites à la hâte, en sortant de wagon.) Intelligence d’un chien. — Un chien, excellent coureur et doué d’une très-bonne vue, mais manquant complétement de nez, avait une passion prononcée pour la chasse. Aussi, lorsqu'il voulait se donner ce plaisir, l’intelligent animal allait-il chercher son voisin, un chien d'arrêt qui guettait parfaitement. Les deux amis partaient ensemble : le guetteur cherchait, trouvait le gibier; le coureur s’élançant alors, l’attrapait bientôt, et nos gaillards s’en régalaient. Besançon. Bo: pe Prinsac. Batraciens du centre de la France. — M. Déséglise nous dit, à propos de la note de M. Pérard sur les Batraciens du centre de la France, que le Triton marmoratus est un batracien répandu dans le centre du département du Cher et connu par les paysans sous le nom de garde-fontaine ; ils ont même une certaine aversion pour cet animal. Salamandra maculosa est un batracien très-rare dans le centre du département du Cher; durant quinze années d’excursions, tant pour la botanique que pour l’entomologie, je n'ai capturé que quatre sujets; la salamandre habite les forêts humides, où on la trouve sous les mousses, au pied des arbres. Genève. A. DésÉaurse. En janvier dernier, l’on abattit un vieux tilleul dans une des promenades de notre ville, et en cherchant dans les détritus, j'y trouvai une vingtaine de Dorcus parallelipipedus. Ces insectes étaient engourdis. Rentré chez moi, je les mis dans un flacon plein d’alcool rectifié ; quatre jours après, je les retirai pour les épingler et les étaler sur une plaque de liége. Ils ne firent aucun mouvement et je les croyais morts. Je fus fort étonné, quand je voulus voir s'ils avaient conservé leur position, de les trouver parfaitement en vie. Enfin, las de voir souffrir ces malheureux insectes, je plaçai ma planche de liége dans le four d’un poèle chauffé pour les tuer. Ces insectes sont restés baignés dans l'alcool pendant quatre jours et vivaient encore cinq jours après. Je me demande si tous les parasites se trouvent détruits par une simple ablution d’alcool, moyen employé par des entomologistes quand ils lavent les insectes attaqués avec cette liqueur. Besançon. L. SANcey. Tératologie végétale. — Un cas de déformation du Jasione montana. — J'ai lu dans le n° 74 de la présente Feuille un cas tératologique observé l'automne dernier sur un pied de Leontodon autumnale. "MIN À la même époque, j'ai observé un phénomène semblable, non plus sur un seul pied, mais sur tous les pieds de Jasione montana qui garnissaient un champ de trois ou quatre hectares, situé au bord de la Besbre, à Lapalisse. La floraison ordinaire s'était effectuée dans les conditions normales, en juillet-août, lorsque le mois suivant, il s’est développé à l’aisselle des rameaux primitifs, ou à l’aisselle de quelques feuilles qui garnissaient la tige, de nouveaux rameaux grêles, allongés et terminés par un capitule d’une forme toute particulière. Chacune des fleurs qui le composaient était supportée par un pédicelle filiforme, long d'un à trois centimètres, étalé et quelquefois réfléchi, ce qui donnait à l’inflorescence l'aspect d’une ombelle. Les fleurs étaient pour la plupart privées d’étamines et de pistil ; quelques-unes d’entre elles cependant portaient encore des traces de filet; elles étaient beaucoup plus petites que dans la plante ordinaire, et les divisions de la corolle étaient à peine visibles. J’ai constaté sur toutes l’absence complète d’ovaire; il va sans dire qu’elles étaient toutes stériles. *Ea végétation de ces rameaux a dü être très-rapide, car leur extrémité supérieure était encore d’un blanc jaunâtre, alors que leur base commençait à prendre la teinte verte ordinaire. Les fleurs offraient également la même teinte jaunâtre, à part quelques-unes dans chaque capitule qui, plus grosses et plus longuement pédicellées, portaient au sommet de la corolle une tache bleue. J’attribue, comme M. Méline, cette déformation aux pluies du mois de septembre, lesquelles, en ravivant outre mesure la puissance végétative que possédait encore la plante, ont fait rompre l'équilibre des forces physiques nécessaires à son développement normal. Il est à remarquer, du reste, que presque toujours ces anomalies ont été observées sur des plantes dont la végétation avait été accélérée par une cause quelconque, ce qui semblerait indiquer que l’excès de nourriture prédispose les végétaux à la transformation. Lapalisse. P. Brezrer. Étymologie de l’arrête-bœuf. — Je viens de lire, dans le n° 78 de la Feuille des Jeunes Naluralistes, « Excursions botaniques en Dauphiné, » p. 75 : Ononis campestris et O. repens, « qu’on appelle arréte-bœuf. Pourquoi donne-t-on ce nom vulgaire à cette modeste papilio- » nacée que l’on foule aux pieds le plus souvent sans s’en apercevoir? Nous l’ignorons. » Ononis, dvoç, âne, herbe à l’âne. — Bugrane, Boÿs, bœuf, äypedw, j'arréle, arrête-bœuf (Boreau, Flore du centre). Theis, Glossaire botanique (1810). Ononis, (dos, âne). Les ânes mangent cette plante épineuse. Plusieurs botanistes, entr'autres Tournefort, l'ont appelée Anonis, d’après Pline, liv. 27, chap. 4. L'Ononis spinosa est appelée en Français arréle-bœuf, parce que ses racines fortes et profondes arrêtent souvent les bœufs à la charrue. On la nomme aussi bugrande, dérivé de bu, bœuf, en celtique, dans le même sens qu'arréle-bœuf. Jaubert (Glossaire du centre de la France (1864); arréte-bœuf : toute plante à longues racines qui arrête le soc de la charrue, ne s’applique en français qu’à la bugrane. Cette plante, dans le centre de la France et le Nivernais, porte aussi les noms vulgaires suivants : tendrons, aujoncs, sarre-lâche; ce dernier nom, d’après Jaubert, pour serre-lâche. Bugrane rampante, plante à épines fort piquantes, d’où son nom dérive des deux verbes serrer, lâcher, qui expriment le mouvement que fait le moissonneur qui la rencontre dans une poignée de blé. Pour la même raison, on l'appelle poing-chaud dans la Sologne blaisoise. J’ignore les étymologies de {endrons et aujoncs. Le comte Jaubert, dans son Glossaire, au mot {endrons, dit : voir arréle-bœuf, et ne mentionne pas aujonc, nom vulgaire, donné par les paysans du centre du département du Cher à l’Ononis. À. Désécuise. M. Dutreux-Pescatore nous donne la même étymologie que M. Déséglise, pour le nom d’arréle-bœuf. Herborisation à Madou (Loir-et-Cher). — M. H. Pelletier nous signale quelques bonnes espèces de plantes qu'il a trouvées à Madou (Loir-et-Cher) : Galanthus nivalis à foison, ainsi que Gagea arvensis qui empoisonne les vignes; Primula elatior, Holosteum umbellatum, Cerastium viscosum L., Corydalis solida, Fritillaria meleagris, très-difficile à trouver à cause de l’eau qui couvre les prés ; cette plante ne se rencontre que rarement aux environs de Paris; Scilla bifolia, très-abondant dans les bois; Cardamine hirsuta, pratensis, Muscari racemosum, etc. Les Phosphates de chaux natifs, par Brycinsxt et Lionner. — Nous avions annoncé l’année dernière la prochaine apparition d’un traité sur les Phosphates de chaux natifs, par MM. Brylinski et Malinowski,; diverses circonstances ont empêché les auteurs de mener leur travail à bonne fin aussitôt qu’ils l’auraient voulu ; nous apprenons aujourd’hui que le manuscrit est entièrement terminé, grâce à la précieuse collaboration de M. G. Lionnet, membre des Sociétés géologiques de France et de Normandie. — Les frais de publication de cet ouvrage étant considérables, les auteurs désirent, avant de l’entreprendre, s’assurer d'environ cinq cents souscriptions, en y comprenant celles du ministère de l’agriculture, Le prix de l’ouvrage, imprimé sur in-8° carré et qui formera au moins 300 pages, est fixé à 5 fr. pour les souscripteurs. Il sera de 6 fr. pour les non-souscripteurs, lorsque le volume sera mis en vente. ÉCHANGES. M. P. Billiet, à Lapalisse (Allier) a été indiqué à-tort, dans notre liste d'échanges, comme s’occupant de bryologie; il se consacre exclusivement à l'étude des phanérogames, et échangerait volontiers de bonnes plantes du centre de la France contre des espèces pyrénéennes, méridionales ou maritimes (algues ou plantes du littoral). M. Autran, à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) possède un lot de coquilles marines qu’il désirerait échanger contre des fossiles ou des échantillons de roches. M. Pierre Siepi, naturaliste, 200, boulevard de la Madeleine, à Marseille, se fait inscrire sur notre liste d'échanges comme s’occupant d'Entomologie (Lépidoptères), d'Ornithologie, de Mammalogie, d’Erpétologie et d’Ostéologie complète, descriptive et comparée. — Préparant une monographie des Cheiroptères d'Europe, il désirerait acquérir une paire ou plus des chauves-souris suivantes (en chair autant que possible) : Vespertilio murinus, V. Bechsteinii, V. Natlereii, V. marginatus, V. Daubentonii, V. myslacinus, V. noctula, V. serotinus, V. Cestonia, V. limnophilus, Plecautus auriltus, P. barbastellus, P. brevimanus, P. cornutus, Rhinolophus clivosus. M. Marcel Bailliot, au Lycée de Poitiers, a l'intention de commencer un catalogue des Cicindélides et Carabides du département de la Vienne; il prie donc MM. les Coléopté- ristes qui ont exploré cette région de bien vouloir lui envoyer directement toutes les communications qui pourraient servir à ce travail. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 1er Juin 1877. Septième Année, No 80, =—— FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES ÉTUDES SUR LES PSYCHE. On me pardonnera de revenir sur cette curieuse famille sur laquelle il y a toujours à dire; je suis loin de pouvoir épuiser ce fécond sujet. La capture des Psyche obtenus par éducation nécessite une certaine habi- tude, car chaque espèce a une manière de faire qui lui est particulière, dont 1l faut tenir compte au moment de piquer l'insecte parfait, sous peine de le détériorer. Psyche Graminella (unicolor). — Le mâle éclôt le matin ou le soir. Lorsque les fourreaux sont à peu près tous fixés, l’éducateur expose au soleil du matin la boîte qui contient les fourreaux chrysalidés ; puis, de 9 à 40 heures, il est bon de sortir la boîte et de la placer dans un lieu obscur : ‘un placard, par exemple; le soir, entre 4 et 6 heures, retirant cette boîte de l'obscurité et la plaçant, non au soleil, mais au demi-jour, on voit sur les fourreaux et contre les parois de Ja boîte une quantité de mâles tout frais, n'ayant pas encore volé. Armé d’une pince bruxelle, le Lépidoptériste saisit vivement chaque sujet, en le pressant à la tête, près du corselet, tout en ayant grand soin de ne point déranger les autres papillons; sans cela, il est presque impossible de se pro- curer des Sujéts ayant gardé leur frange et leur belle couleur noire : exposé au soleil, le S' au moindre bruit se précipite en roulant sur sa tête, et peu de secondes suffisent pour qu'il soit détérioré. Les éclosions du soir une fois piquées, on replace la caisse à l'obscurité pour capturer le lendemain matin de la même façon les mâles qui seront éclos. Psyche Gondebautella. — La femelle se reconnait facilement à l’éclosion : élle passe comme celle de graminella sa tête brillante hors du fourreau : c’est le moment propice pour la piquer; si l’on attendait qu’elle sorte la moitié du corps, 1l serait difficile de la faire rentrer dans sa chrysalide, et dans ce cas elle deviendrait brentôt méconnaissable en collection. J'ai dit que c'était le moment de la piquer, mais auparavant, il faut la séparer de son sac ou fourreau; pour cela, vous passez la pointe de vos ciseaux par l'ouverture du fourreau du côté de la tête, en ayant soin, pour ne point détériorer l’insecte, d'appuyer les ciseaux contre les parois du fourreau. La femelle dans sa chrysalide étant ainsi mise à nu, Vous ne laissez passer que la tête hors de l’enveloppe et vous piquez votre sujet. G Dans les boîtes d'éducation, pour se rendre compte des © écloses, il convient de placer le fourreau de‘telle façon que la partie opposée à celle où se trouvait Ja tête de la chenille soit en haut. Il y a une autre raison de les placer ainsi : c'est d'empêcher les chrysalides des &: de tomber, question importante, car si a chrysalide ‘d’un mâle tombe ‘hors de son fourreau, le papillon qui doit en ‘Sortir se dessèche sans briser son enveloppe; quelquefois il parvient à secouer ‘Ses langes, mais le temps et les efforts qu'il a dépensés à ce travail on! enlevé toute l'humidité des ailes, 11 ne pourra jamais les développer. Le papillon de Gondebautella étant très-vif demande à êtrepiqué dès que ‘ses ailes sont étendues, ‘sous peine de n'avoir qu'un sujet fané. Pour cela, le meilleur moyen est de saisir le mâle par ‘une de ses‘antennes ‘avec les pinces RUEIL TER bruxelles aussitôt qu'il à ramené ses ailes en tuile, puis de le piquer immédia- tement après l'avoir placé entre les pinces à raquettes. Pris ainsi par les antennes, le mâle suspendu ne fait aucun mouvement, et il est facile par ce moyen de se procurer le sujet en bon état. Je ne saurais {rop recommander, pour toutes les espèces de Psyche, de surveiller l’éclosion des femelles ; moins on en laisse dans les boîtes d'éducation, moins le mâle a d’ardeur à l'éclosion, et l’on s’en rend beaucoup plus facilement maitre. Epichnopteryæ Pulla. — La différence des fourreaux Set des fourreaux o n’est appréciable que dans un petit nombre d'espèces; Pulla est une de ces exceptions. Les fourreaux © chez celte espèce sont d’un tiers plus gros que les fourreaux &. L'insecte parfait éclot le matin, depuis six heures et demie jusqu'à dix heures, puis de une heure à quatre heures du soir. Pris par l’an- tenne contrairement à Gondebautella, le & se débat horriblement; pour le caplurer, 1l faut le pousser avec les pinces à raquettes du côté de la tête, pour l'y faire entrer, ce qu'il fait sans trop se faire prier. Pulla G reste plusieurs heures sans bouger dans les boîtes d'éducation, ce qui est rare chez les Psyche si ardents d'ordinaire, avant même qu'ils ne soient développés. La o, peu de temps après son éclosion, sort peu à peu du fourreau el se laisse glisser à terre. Psyche Constancella. — TI faut prendre fixés les fourreaux de cette espèce, car il est bien difficile de les trouver au pied des graminées et des bruyères où ils aiment à habiter. Les © se fixent beaucoup plus tardivement; de là la quan- üité de fourreaux «et le peu de fourreau © que l’on récolte. Le mâle éclôt de six heures à neuf heures du matin. Il faut bien se garder de saisir les © par l'antenne, car l'antenne risque fort de se détacher en totalité ou en partie. Il faut prendre le fourreau sur lequel le papillon s’est placé pour développer ses ailes et le faire entrer dans les pinces à raquettes en soufflant par derrière lui, si on ne peut le piquer sur place même avec dextérité. Lorsque par ces brusques mouvements le papillon s’est dégagé de sa chry- salide, la tête encore garnie d’une partie de son involucre, c’est à l'éducateur de l’aider à se débarrasser de ce capuchon; il ne faut point attendre pour cela que ses ailes soient entièrement développées, car plus l’on tarde, plus l'opération devient difficile et dangereuse; les antennes, très-cassantes surtout dans cette espèce, perdent rapidement l'humidité dont elles sont imprégnées et se collent aux parois. La femelle à l’état parfait ne sort pas toujours la tête hors du fourreau; mais comme avant de se fixer elle termine brusquément en pointe sa maison porta- tive, à l'opposé du mâle qui termine son fourreau par un tube de soie allongé, il est facile à l’éducateur de reconnaître à quel sexe appartiennent ses four- reaux. Lorsque la moitié des mâles à peu près a vu le jour, il faut extraire l’insecte femelle de son fourreau, suivant le moyen que j'ai donné ci-dessus. La chrysalide de la femelle de Constancella, détail curieux, blanchit lorsque les œufs fécondés sont prêts d’éclore; elle semble entourée comme d’une toile d’araignée; celte toile provient sans doute des fils projetés par les petites larves écloses. Psyche stomoxella (atra). — La chenille ne vit pas seulement de gra- minées, elle se nourrit aussi de plantes basses de genres bien différents. Il est important de rechercher la chenille dès la fin de mai; plus tard, les graminées seraient trop haules (on sait combien la végétation est rapide dans les montagnes) et l’on aurait beaucoup de peine à trouver les fourreaux de cette espèce, qui se fixent au pied des graminées, la tête en bas, quelquefois même à moitié enterrés; si l'élevage se fait en plaine, l’éducateur obtient le papillon un mois et demi plus tôt. Il m’est arrivé souvent d'aller chercher cette espèce Dub GO} (aa à l'état de larve du 20 au 24 mai et d'obtenir à Lyon le papillon à partir du 1e juin, alors qu'au Pilat (Loire) l'insecte parfait ne commence à paraître que le 13 ou le 45 juillet. En captivité, au soleil levant, suivant la température plus ou moins chaude, le mâle éclôt à partir de six heures du matin jusqu’à huit heures et demie; en montagne, le papillon vole de dix heures à onze heures et demie du matin. Le mâle de S/omoæella étant très-ardent, demande à être surveillé à l'éclosion, non pas tant qu'il se détériore que parce qu'il s’agite avant même de s'être donné le temps de développer ses ailes, qui prennent, dans ce cas, de faux-plis qu'elles conservent. Le S' pénètre dans le fourreau de la © jusqu’au corselet, à la jonction des ailes; ce cas est telle- ment fréquent que dans mes éducations souvent répétées de celle espèce, j'ai pris le parti radical de surveiller le mâle à sa sortie de la chrysalide, et dès qu'il se trouve sur une des brindilles dont j'ai eu le soin de garnir la boîte, j'enlève brindille et papillon que je transporte dans une autre boîte et le laisse dans la solitude achever d'étendre ses ailes. On sait que les espèces du genre Psyche ne doivent se piquer que lorsque les ailes sont en forme de toit. Les papillons sortent même dans l'obscurité, si les jours précédents Îles boîles ont été exposées le matin au soleil; mais le nombre d’éclosion est alors très-limité. On s'empare facilement de cette espèce : il faut pousser le papillon à la tête, avec l'objet sur lequel on veut qu'il aille, avec les pinces à raquettes, par exemple. Ces pinces sont indispensables, car le corselet, surtout dans cette espèce, est très-dur et glissant, et le papillon une fois manqué vole en roulant sur la tête avec une telle rapidité qu'en peu de temps il est méconnaissable. Epichnopteryæ bombycella. — Il faut rechercher dés les premiers jours du printemps les chenilles porte-sac de celte espèce, Bombycella se tenant toujours près de terre, non loin des arbres, dans les endroits humides où les herbes poussent rapidement et la dérobent facilement aux regards. La femelle de ce Psyche annonce son éclosion par de la bourre de soie qui sort du fourreau. La chrysalide de la femelle diffère de celle de Pulla et de Nudella : par sa teinte plus foncée, sa taille plus forte et parce qu'elle se termine brusquement en s’arrondissant, au lieu d'aller presque en pointe comme les deux espèces précitées. L’insecte parfait éclôt le soir, avant la tombée de la nuit. Lyon. Georges ROUAST et REYNAUD. LA DIGESTION DES INSECTES. (Suite. ) DIGESTION DES MATIÈRES AMYLACÉES. « L'agent unique de cette digestion est le produit de la sécrétion des glandes œsophagiennes. Il est facile de se convaincre par l'expérience directe qu'aucune des autres glandes ni des parties du tube digestif ne possède d’aclion très- marquée sur les albuminoïdes. > Cette digestion se fait dans le jabot, chez les insectes qui ont des glandes œsophagiennes très-développées ; dans ce cas, elle est très-active (Blattides et Locutiens). Le glucose formé est absorbé directement par le jabot. >» Chez les insectes où ces glandes salivaires sont petites et logées dans les parois de l’œsophage, la digestion des amylacées est peu importante; elle se fait dans l’œæsophage et dans l'estomac, qui généralement ne sont point séparés. * — 100 — Le glucose produit est absorbé par l'estomac et, dans aucun des deux cas, ne pénètre jusqu'à l'intestin. » L'élévation de la tempéralure favorise beaucoup l'action des glandes œæsophagiennes. » DIGESTION DES MATIÈRES ALBUMINOÏDES.” » Elle a lieu uniquement dans l'estomac. Les cœcums glandulaires qui l’en- tourent sécrètent un liquide jaunâtre faiblement acide et avec lequelil est très- facile de faire des digestions artificielles. Quand on s'adresse à des insectes comme la Blaite, dont la longueur des cœcums permet de recueillir le liquide pur avant son entrée dans l'estomac, on peut s'assurer qu'il ne possède au- cune action sur les amylacés, mais qu'il dissout avec une énergie remarquable les albuminoïdes, en particulier la fibrine dont il liquéfie rapidement jusqu’à deux fois son propre volume. J'ai pu m'assurer que les matières albuminoïdes ainsi dissoutes étaient transformées en véritables peptones ne coagulant plus par la chaleur ni les acides, mais seulement par le bichlorure de mercure. » Ce liquide des cœcums stomacaux présente donc tous les caractères essen- liels du suc gastrique. » Les peplones formés sont absorbés sur place par les parois de l'estomac. Les malières qui ont résisté à l’action des sucs précédents et qui, par consé- quent, sont impropres à la nutrition passent seules dans l'intestin. » DIGESTION DES MATIÈRES GRASSES. » Tous les liquides de l'appareil digestif des insectes émulsionnent Îles graisses à différents degrés ; mais le suc des cœcums gastriques est celui qui paraît avoir le plus d'action sur elles. Son émulsion dure très-longtemps et acquiert une acidité prononcée. Celte partie de la digestion s'accomplit dans l'estomac et les globules émulsionnés en traversent les parois pour se rendre dans le sang. » S'aidant de ces considérations et de l'aspect physique des différentes parles du tube digestif, M. Jousset a cru pouvoir partager ce dernier en lrois régions principales bien distinctes : 4° Une région antérieure, revêtue intérieuremeat d’un épithelium chitineux, qui dans les insectes se sépare souvent en quatre parties : la bouche, l’æso- phage, le jabot, et l'appareil triturateur. La bouche sert à l'introduction des matières nutritives, ainsi qu'à leur mas- tication. L'œsophage conduit les aliments au jabot. C’est dans cette partie de l’appa- reil digestif que les aliments sont mêlés au liquide sécrété par les glandes æsophagiennes. » I] semble rationnel, dit l'anteur, d’assimiler le rôle de ce premier groupe de glandes au rôle du pancréas, et non à celui des glandes salivaires, puisque seul des annexes du tube digestif de ces animaux il a le pouvoir de transformer les aliments féculents en glucose. » Le jabot est en quelque sorte une espèce de réservoir où l'insecle entasse ses provisions de nourriture. De plus, c’est dans cette partie de l'appareil digeslif qu'est assimilé le glucose fourni par les féculents. L'appareil triturateur sert à dilacérer plus complétement les aliments etna qu'un rôle mécanique. 2° Une région médiane qui a porté successivement les noms d'estomac, de ventricule chylifique, d’intestin moyen, etc. L'épithélium intérieur n'est pas SU chitineux, ce qui rend cette partie très-molle et trés-facile à déchirer. Des cœcums, ordinairement assez nombreux, recouvrent sa surface extérieure; ce sont ceux qui sécrètent le liquide chargé de dissoudre les albuminoïdes. Son analogie avec l'estomac des vertébrés permet de lui donner le même nom et d'appeler suc gastrique le liquide sécrété. La forme de cet appareil est presque toujours cylindrique; la longueur seule varie et augmente chez les insectes phytophages. Le nombre et Îa pelitesse des cœcums varient, pour ainsi dire, en raison inverse de la petitesse de cet organe. Voici ce que dit M. Jousset à propos de cette région, quand il compare la digestion des insectes et celle des vertébrés : « Il semble que chez les insectes, les cæcums gastriques remplissent en partie le rôle du pancréas et que l'estomac et l'intestin grêle soient comme fusionnés dans un organe unique qui est la région médiane. Celle fusion serait complète si le liquide des cœcums était tout-à-fait compa- rable au suc pancréatique, mais nous avous vu que s'il ressemble à ce suc par son action sur les graisses, il s’en sénare très-nettement sous un autre rapport, puisqu'il ne possède pas sur les amylacés l’action caractéristique du pancréas. Sans cette différence, je n'aurais pas hésité à voir dans la région médiane l’analogue de l'intestin grêle plutôt que de l'estomac, car on admet générale- ment aujourd'hui que le suc pancréatique et le suc intestinal produisent une action manifeste sur les substances albuminoïdes; mais, par [a raison que je viens d'exposer, il est impossible d’assiniler entièrement le hquide des cœcums au suc pancréatique. La division du travail digesuf qu'on observe chez les vertébrés n’est donc pas ici effacée, mais seulement modifiée; il faut bien remarquer, du reste, que chez quelques vertébrés on observe déjà une modi- ficalion du pancréas qu'il est bon de faire ressortir 101. « C’est ainsi que chez les poissons le suc pancréatique n'agit plus sur les fécules, mais seulement sur les corps gras. » 3° La troisième partie ou région inférieure ressemble beaucoup anatomi- quement et histologiquement à la première. Elle comprend l'intestin grêle, le gros Intestin, la poche intestinale et le cloaque. C’est sur le rôle de celte partie que M. Jousset est le plus en désaccord avec les traités de zoologie. « La région inférieure, dit-il, ne fait que recevoir et emmagasiner les produits réfractaires aux sucs digestifs et impropres par conséquent à l'absorption. Le nom d'intestun qu'on lui donne habituellement est des plus impropres. Sa divi- sion en inteslin grêle et gros intestin, basée sur certaines variations que présente le calibre de cette partie chez quelques insectes, n’est pas non plus soutenable, ear un simple changement de calibre sans modification de structure ou de fonc- tion est insuffisant pour constituer un organe particulier. Nous avons démontré plus haut que les produits de la transformation des aliments amylacés, albu- minoides et gras s'absorbent dans les deux premières régions. » Quant au cloaque, M. Jousset le regarde comme un organe génilal et comme n'appartenant pas à l'appareil digestif. I°ne faudrait donc pas confondre le cloaque des insectes avec celui des oiseaux. A celle région inférieure se rattachent les tubes de Malpighi que, dans toutes les expériences précédentes, nous avons toujours vus sans action. Quel est donc leur rôle ? M. Heckel, se fondant sur ce fait que l’arsenic se localise chez les insectes dans les tubes de Malpighi, a comparé ceux-ci au foie des vertébrés et, par conséquent, les rangeait parmi les organes de l'appareil digestif. M. Jousset, au contraire, pose en principe que la propriété caractéristique du foie est de concourir à la digestion au moyen de la bile. Or, les tubes de Malpighi n’exercent sur les aliments aucune action comparable à celle de Ia bile. Cet observateur leur donne plutôt une fonction urinaire. Les tubes de Malpighi présentent, en effet, un grand développement chez les insectes dont le système musculaire est — 102 — très-développé : Lucanes, Dyliques, ainsi que chez les carnivores. Ensuite, ils aboutissent presque toujours à l’étranglement qui sépare la région médiane de la région inférieure. De plus, on y à constaté la présence de l'acide urique et de ses composés. Le débouché des tubes de Malpighi confirme encore l'hypothèse de M. Jousset, composant le cloaque digestif des insectes de toute la région inférieure, à l'exception de la parie à laquelle les naturalistes ont donné jusqu’à présent le nom de cloaque. Tel est le résumé rapide de l'ouvrage de M. Jousset. Ce sujet nous amène naturellement à parler des expériences de M. Plateau que M. Jousset a contredit dans certains points. Nous nous réservons d'exposer de même aux lecteurs de la Feuille des Jeunes Naturalistes, dans un article prochain, les travaux du physiologiste belge et de comparer les conclusions de ces deux savants. Nous aurons ainsi accompli notre but : mettre clairement et avec impartialité les jeunes naturalistes au courant d'une question qui occupe en ce moment le monde physiologiste et qui a ouvert une lutte entre deux vaillants et savants champions. Mortagne. Georges LEVASSORT. UN CAS DE TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. Les divers cas de tératologie que nous présentent les végétaux ne sont ni assez nombreux, n1 surtout assez connus pour qu'il nous soit indifférent de les signaler quand ils se montrent à nous. Une de nos espèces méridionales, la bruyère cendrée (Ærica cinerea Linn.), dont les fleurs viennent chaque été orner nos bois de leur brillante couleur rose, m'a fourni l’occasion de faire une observation digne d'intérêt. Dans le courant de l'été dernier, poursuivant mes recherches botaniques sur un des points de l’arrondissement d’Alais (Gard), le hasard me fit rencontrer, au milieu des touffes de bruyéres, un pied unique qui se distinguail nettement des autres par la floraison toute spéciale et qui ne me paraissait appartenir à aucune des espèces de cette région. L’imagination aidant, il eût êté facile d'y voir une espêce nouvelle : cette idée vient vite aux jeunes naturalistes qui oublient que dans le domaine des sciences naturelles on ne peut aflirmer qu'après avoir soigneusement examiné. Une observation plus précise et plus minutieuse me montra que j'avais à faire à une monstruosité bizarre, à une déformation probablement peu commune. La plante que j'avais sous les yeux était bien l'Ærica cinerea de Linné; le port général de l'arbrisseau était celui de cette espèce; la fleur seule différait essentiellement par sa forme anormale et des caractères tout particuliers : le calice, formé dans le type de quatre sépales frangés et colorés, était en outre muni de deux petites bractéoles plus courtes, également frangées et colorées; la corolle, plus pâle, fortement étranglée à l’origine des divisions, atteignait à peine 2 millimètres; par suite de cette réduction anormale, qui se retrouvait du.reste identique dans toutes les fleurs de la plante observée, les sépales, ayant con- servé à peu près leurs dimensions ordinaires, atteignaient la longueur de Îa corolle; les étamines, au lieu d'être incluses, dépassaient la corolle de la longueur des anthères et présentaient elles-mêmes une déformation; munies dans le type d’un seul appendice, elles en avaient deux sensiblement égaux, frangés, à peine colorés; le style lui-même avait subi une modification, et sa longueur variait de celle des étamines à une longueur double. Du reste, ces diverses observations sont consignées dans la planche qui accompagne celte Feuille des Jeunes Naturalistes_ 7° Année. Lith_ Barbat à Châlons ‘/M. PL G.Féminier del. > Î — 103 — nole et qui montre mieux encorequ'une description les déformalions observées. J'ai supposé un moment que le microscope, appelé aujourd'hui à trancher bien des difficultés et à éclaircir bien des problèmes, sinon à les résoudre, révélerait dans le tissu de la plante une anomalie correspondante à la défor- mation extérieure; il n'en a rien élé; des coupes faites sur les deux formes ont montré un système histotaxique parfaitement analogue (1). I s'agissait donc bien de l'Érica cinereu; mais quant à la déformation qu'elle a subie et dont il serait difficile de trouver la cause, ne faut-il pas admettre qu'elle n’est que passagère et que la loi d’atavisme la fera revenir au type normal primitif? L'examen que j'avais fait des ovaires et qui me les avait montrés bien con- formes et aptes à donner des graines, m'avait conduit d’abord à avancer (2) une opinion qui me paraît aujourd'hui trop prématurée après l'examen histo- taxique des deux formes de la plante. Je ne prétends pas cependant tirer d’un simple fait d'observation une conclusion théorique pour laquelle les données sont insuffisantes. La question de la variation des formes végétales, surtout quand il s’agit d’une variation toute extérieure et qui ne modifie en rien le tissu de la plante, ect encore trop complexe et trop peu étudiée malgré les magni- fiques travaux dont elle a été l’objet, pour qu’on puisse essayer de tirer une conclusion définitive de faits comme celui que je viens de signaler. Il m'a suffi d'apporter un nouveau document d'étude à ceux pour qui la tératologie végétale a quelque intérêt. J'ajouterai, pour compléter cette note à joindre au dossier d’observalions analogues à celle-ci, que la déformation de l'Erica cinerea observée dans le Gard me paraît avoir beaucoup d’analogie avec une déformation observée par MM. Godron et Grenier sur une plante de la Vendée; on pourra consulter à ce sujet la Flore de France et rapprocher de la présente note celle publiée dans cet ouvrage au sujet de l'E. cinerea. Ce fait, relaté dans la Flore de France, n’était peut-être qu’un fait isolé resté depuis longtemps sans contrôle, et je suis heureux de pouvoir le confirmer aujourd'hui par mes propres observalions. Nimes. G. FÉMINIER. ——————— EXPLICATION DE LA PLANCHE, — Rameau d’Erica cinerea (état normal). — Id. Id. (déformé). — Coupe de la fleur déformée. — Fleur normale grossie. — Fleur déformée grossie. . — Etamine très-grossie. D OT CO 19 EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ. SOUVENIRS DE LA GRANDE-CHARTREUSE (Isère). (Suile.) Sur le point d'atteindre le sommet des rochers au milieu desquels on voit la prairie et la bergerie de Bovinant, nous rencontrons les Ranunculus plata- nifolius et À. aconthfolius, Cystopteris fragilis (Bernh.), Rumex arifolius, (1) Je dois ici des remerciements à l’un de mes maîtres, M. J. Duval Jouve, de Mont- pellier, qui a bien voulu observer lui-même, avec toute l’habileté dont il a le secret, les échantillons que je lui avais soumis. (1) Bull. Soc. d'Etude des Sciences nalurelles de Nimes, n° 3, 1876. — 104 — qui abonde autour du châlet, et Zilium martagon, dont nous ne voyons qu'un seul pied et encore en mauvais état. C'est même une rareté à plus de 1,600 mètres de hauteur. Nous arrivons à la bergerie et à une altitude de 1,666 mètres. On s'arrête toujours à Bovinant, car c’est une localité classique au point de vue botanique. On peuts’y désaltérer à une source qui ne tarit jamais. On y déjeune ordinaire- ment quand on a eu soin d'y monter des provisions. C'est une localité digne d'être explorée, comme on peut en juger par la liste des nombreuses et bonnes espêces suivantes : Anemone Alpina, Actæa spicata, Ranunculus spretus (Jord.), Viola biflora, Aquilegia atrata (Koch), Silene inflata (forme alpine), Dianthus sylveslris et sa variélé saxi- cola (Jord.), Arabis serpytllifolia, Cerastium arvense, Linum Alpinum, Geranium phœum, excessivement abondant au nord du éhâlet et confondu avec des Rumezx Alpinus, Rhamnus pumila, Orobus luteus, plante très-rare, Anthyllis montana, Coronilla vaginalis (Lamk.), Trefolium Thalii, Hippo- crepis comosa, meuimn montanum, Cotoneaster vulg., Athamanta Magnolii, Astrantia minor, Cotoneaster tomentosa {Lindi.), Sorbus scandica (Fries), Laserpitiuin latifolium, L. Siler, Buplevrum falcatuin, Globularia cordi- folia, Serratula monticola (Bor.), S. tinctoria, Gnaphalium Norwegicum, Arnica montana, A. bellidiastrum (Nill.), Campanula rhomboïdalis, Sol- danella Alpina, Betonica alopecuros, Euphrasia minima (Schl.), Bartsia Alpina, Melampyrum nemorosum, M. sylvaticum, sur la lisière des forêts, vers le col de la Ruchère, Pinguicula Alpina, Orobanche cruenta (Bert.), Plantago montana (Lamk.), P{. Alpina, Blilum bonus-Henricus, commun autour de la bergerie, Phalangium liliastrum, Gagea fistulosa (Duby), “Phleum Michelii et Primula auricula. Toutes ces plantes se rencontrent soit dans les pâturages secs et rocailleux, soit dans les endroits humides et ombragés par les rochers qui s'étendent depuis le Châlet jusqu'au col de la Ruchère. Nous les avons presque toutes revues, en plus où moins grande abondance, chaque année. Il est même des espèces qui se multiplient tellement en cet endroit, comme le Geranium phœum (L.), qu'on ne craint nullement de les voir disparaître. La Coronilla vaginalis (L.) est une pelite papilionacée rare en cette localité, ainsi que l'Orobus luteus (L.) que l’on m'y a indiqué sans que j'aie pu jamais l'y trouver moi-même. Mais continuons notre herborisation et gravissons le Grand-Som. Nous prenons un petit sentier à droite et nous arrivons après un quart-d'heure d'escalade à un mur de rochers. Nous pourrions le franchir rapidement, mais nous préférons, afin de faire plus ample moisson de fleurs, le tourner, pour nous engager dans un étroit couloir resserré entre des rochers perpendicu- laires. Parvenus au sommet d’une crèle escarpée qui côtoie le bord d'un pré- cipice vertigineax, vu qu’il a plus de 109 mètres de profondeur, au dire des guides, nous gravissons un petit plateau recouvert de Rhododendrons et de Genévriers, d’où nous apercevons la croix du Grand-Som. En 30 minutes, car nous avons de précieuses espèces à cueillir qui ralen- tissent notre ascension, nous atleignons enfin la eroix du Grand-Som, a 2,033 mètres d'altitude. Parvenus au terme de notre herborisation, nous dressons la liste des plantes que nous venons de trouver depuis Bovinant jusqu’à ce sommet; la voici par ordre de familles : Anemone Alpina, Ranunculus montanus, Aconilum anthora, Draba aïzoides, Lepidium Alpinum, Helianthemum grandifiorum, H. alpestre, — 105 — Viola calcarata, V. biflora, Polygala alpestris, P. Austriaca (Crantz), Silene saxifraga, S. quadrifida, S. acaulis, qui se rencontre sur toutes les pelouses avec Gypsophylla repens, Dianthus delloïdes, D. cæsius, Arenaria larici- folia (Vill.), À. ciliata, Linum Alpinum, Hypericum montanum, 1. nummu- larium, Astragalus montanus, Phaca Alpina, Vicia dumetorum, Dryas oclopetala, Potentilla aurea, P. nitida, Alchemilla hybrida, Al. Alpina, Epilobium Alpinum, Rhodiola rosea, charmante crassulacée à odeur de rose; Sedum atratum, Sempervivum montanum, S. arachnoïdeum, Saxifraga opposttifolia, S. muscoïdes (Wulf.), Athamanta libanotis, A. Cretlensrs, Peucedanum carvifolium (Nil), Bupleurum ranunculoides, Valeriana montana, Globularia nudicaulis, G. cordifolia, Centaurea nervosa, C. cru- pina, C. montana, Tussilago Alpina, Crepis montana, Erigeron Alpinus, Aster Alpinus, Senecio doronicum, Arnica scorpioides, Leontodon hastile, Phyteuma orbiculare, Campanula barbata, C. thyrsoïdea, C. pusilla, Vaccinium uliginosum, vitis-Idæa, dans des crevasses de rochers humides, près du sommet; Arbutus uva-ursi, Primula elalior, P. auricula, Gentiana punctata, G. acaulis, G. verna, G&. nivalis, Myosolis alpestris, Brunella grandiflora, Sideritis hyssopifolia, Ajuga pyramidalis, Linaria Alpina, dans les éboülis avant de parvenir vers la crête des rochers; Pedicularis gyrofieæa (Vill.), P. tuberosa, P. fohosa, Veronica Alpina, Orchis nigra (Scop.), O. globosa, O. fragrans, Poa Alpina, Festuca ovina, Phleum Alpinum, Botrychium lunaria, Juniperus Alpina (Clus.), et enfin Carex ferruginea (Scop.). Là s'arrête notre première excursion en Dauphiné. Nous allons revenir sur nos pas et rentrer à la Chartreuse. Nous espérons, ami lecteur, que vous êtes satisfait de cette première herborisalion, et que vous voudrez bien nous accompagner plus tard dans de nouvelles courses à travers nos belles Alpes françaises. Mais avant de redescenüre, admirons ensemble le magnifique panorama qui se déroule à nos regards ravis. On n’en voit pas souvent un semblable, et puis, qui sait si parmi les montagnes que nous apercevons en ce moment, il ne s’en trouvera pas quelques-unes que nous parcourrons un Jour pour en connaître les richesses végétales. | Laissons-nous décrire ce magnifique tableau (1) par l’illustre président de notre club alpin français : « Le Grand-Som domine un immense horizon, dit M. Joanne. De son point culminant, on distingue à plus de mille mètres au- dessous de soi, et comme au fond d’un abime, le couvent avec son enceinte de murs, ses toits gris et rouges, ses nombreux clochers (2). A l’ouest de ce vaste ensemble de pics et de crêtes qui environnent la Grande-Chartreuse, on aper- çoit, dit M. Macé, une plaine ondulée que bornent le cours du Rhône, et par delà, les montagnes du Forez et de l'Ardèche; à l’est, toute la chaîne des Alpes, depuis l'Obiou, le Pelvoux, le Mont-Viso, Taillefer, Belledonne, les Sept-Laux, les Beauges, le Salève, le Saint-Bernard, jusqu'au Mont-Blanc, avec leurs neiges éternelles et leurs immenses glaciers; au nord, enfin, le Mont-du-Chat, au-delà de Chambéry, et à ses pieds le lac du Bourget, qui se présente comme une vaste nappe bleue; puis au-delà encore, la vallée du Rhône, et plus loin, les mon- tagnes du Bugey et le Jura. » Villefranche. Paul TILLET. (1) Guide du Dauphiné et Savoie (Joanne), p. 156. (2) Description de M. Macé, extraite du Guide-Joanne, id. — 106 — COMMUNICATIONS. Exposition géologique au Hâvre, en 1877. — Nous avons déjà entretenu nos lecteurs de l'exposition que prépare en ce moment la Sociélé géologique de Normandie et qui devra avoir lieu au Hâvre, au mois d’août prochain, à l'occasion de la réunion en cette ville de l'Association française pour l'avancement des sciences. La Société géologique de Normandie s'occupe activement de mener à bonne fin le travail entrepris par elle ; et nous pouvons déjà lui prédire un succès complet, si nous en jugeons par le nombre de demandes d’admission et par les marques de sympathie qu’elle reçoit chaque jour depuis la publication de son projet d'exposition. Cent mètres de vitrines destinées à recevoir les collections paléontologiques sont installés dans le local mis à la disposition de la Société par la municipalité du Hâvre. A côté de ces fossiles figureront des échantillons des terrains dans lesquels on les trouve. ainsi que des échantillons de toutes les roches qui se rencontrent en Normandie, et principalement de celles utilisées dans l’industrie pour la céramique, la verrerie, le pavage, les fonderies de fer, etc. Cette partie de l'exposition ne sera certes pas la moins intéressante, car on y verra figurer le produit fabriqué à côté de la matière première, et, lorsqu'il y aura lieu, les différentes phases de la fabrication. L'agriculteur pourra puiser de précieux renseignements dans les cartes agronomiques qui seront exposées et dans la série des amendements minéraux employés en Normandie (tangue, marne, chaux, plâtre, etc.). Les murs seront tapissés de cartes géologiques, agronomiques, etc., de tableaux d'analyses de toutes sortes ; et si nous avons une crainte, c’est qu’il n’y ait pas assez de murs. — M. le Préfet de la Seine-Inférieure a fait don à la Société d’un album complet, contenant les cartes du département, des arrondissements et de tous les cantons. — Les Ponts-et- Chaussées ont fait remettre un exemplaire de chacune de ces cartes. M. le Préfet de la Manche a grâcieusement offert à la Société géologique une coupe de l’ancienne mine de houle du Plessis (Manche), qui fera pendant à la coupe de la mine de Littry, encore exploitée aujourd’hui et qui est maintenant la seule exploitation houillère existant en Normandie. L'archéologie sera représentée à cette exposition par des silex taillés et polis, puis par des dessins et des photographies des dolmens, menhirs, etc., qui existent dans l’ancienne province normande. Avant de terminer, nous devons dire que M. le Ministre de l’Instruction publique a bien voulu inviter les instituteurs communaux à donner à la Société géologique de Normandie les renseignements qui leur seraient demandés par cette Société. Ce fait prouve que M. le Ministre a cru reconnaître une certaine utilité dans cette exposition, et ce qui démontre qu’il a eu parfaitement raison, c’est que l’on organise une exposition de même nature pour 1878. — Aussi ne saurions-nous trop engager ceux de nos lecteurs qui sont à même de concourir au succès de cette œuvre à se mettre en rapport avec les organisateurs. Hâvre. G. Drouaux. La Sociélé d’'Elude des Sciences nalurelles de Nîmes vient de recevoir un nouvel encoura- gement. La Sociélé d’'horlicullure et d'histoire naturelle de l'Hérault, qui avait organisé à Montpellier une exposition à l’occasion du concours régional d'agriculture, lui a décerné une médaille d'or pour son bulletin et ses collections représentées par un herbier du Gard et une série des mollusques marins du même département. (Collection Clément.) Une nouvelle Société d'histoire naturelle vient de se fonder à Tarare, sous ce titre : Les Exploraleurs de Tarare. — Étudier les environs de Tarare et toute la région N.-O. du département du Rhône, aux points de vue botanique, entomologique et ornithologique, tel est le but que se propose la Société. Les Explorateurs de Tarare sont tous pleins de zèle et d’ardeur ; ils se sont déjà réunis plusieurs fois et ont fait quelques conférences et d’inté- ressantes excursions. Il est fort heureux que des Sociétés de ce genre se multiplient dans — 107 — nos départements, car c’est elles seules qui seront à même de fournir des documents précis et détaillés sur la flore et les faunes encore fort mal connues de certaines régions de la France. Nous recevons aujourd’hui les premiers bulletins de deux autres Sociétés fondées dans le même but, la Société Linnéenne de la Charente-Inférieure et la Sociélé d'Étude des Sciences naturelles de Béziers. Dans l’un, nous trouvons des renseignements sur plusieurs plantes rares ou nouvelles pour la flore santonne : (la Société Linnéenne travaille à la publi- cation d’une flore de la Charente-[nférieure) ; tandis que l’autre renferme le récit de nombreuses excursions sur les bords de la Méditerranée : c’est là un excellent guide pour le naturaliste qui aurait l’occasion de chasser dans ces riches localités. A. D. Voracité des Reptiles. — Le cas de lacertophagie que M. Pelletier a rapporté dans le dernier numéro de la Feuille n’est point tout-à-fait nouveau, bien que, à ma connaissance, il ne se trouve dans les auteurs rien d’identique. J’ai déjà eu l’occasion de traiter ce sujet dans le mémoire sur l'alimentation des reptiles et des batraciens que j’ai publié dans la Science pour tous ( n° 46, 47, 48, 49, 50, 51), et j'ai cité plusieurs observations qui me sont personnelles ou qui m'ont été communiquées par des herpétologues, lesquelles tendent à démontrer que les exemples de gloutonnerie ne sont pas rares, au moins en captivité, chez les reptiles et surtout chez les batraciens. J’ai reçu l’année dernière, de M. Lelièvre d'Amboise, un superbe lézard vert qui ne voulut jamais s’habituer à manger, comme les individus que je prenais à Fontainebleau, des larves de ténébrion, des mouches, des papillons, des chenilles ou d’autres insectes. Il faisait tous ses repas aux dépens des Lacerla muralis qui vivaient dans la même cage que lui; tous disparaissaient au fur et à mesure, et j’en retrouvais les restes, griffes, vertèbres dans les déjections de leur ennemi. M. Blanchard, préparateur au laboratoire d’histologie, m'a signalé la voracité d’un Lacerta viridis à jeun depuis plusieurs semaines qui avait avalé deux lézards des souches, et j’ai eu l’occasion d'observer un animal de cette dernière espèce dévorant un lézard des murailles ; enfin j'ai remarqué que les lézards des souches et des murailles arrachaient fréquemment la queue de leurs compagnons de captivité et ne se faisaient aucun scrupule de la manger. M. Boulenger, préparateur d’herpétologie au musée royal de Bruxelles, a bien voulu m'écrire pour me faire part de plusieurs observations qu’il a faites sur le sujet qui nous occupe : j’ai remarqué, dit-il, que les lézards dévorent volontiers les jeunes de leur espèce ou d’autres espèces, et j’ai nourri pendant tout un été des lézards des souches avec de jeunes lézards vivipares; ils les mangeaient souvent la tête la première, et lorsqu'ils arrivaient à la queue, celle-ci était naturellement coupée par leurs mâchoires; ils ne voulaient jamais la reprendre, de sorte que le sol de la caisse où je les tenais était toujours jonché des queues des victimes. M. Desguez, attaché à la collection des reptiles du muséum, a été souvent témoin de faits identiques de la part des Lacerta muralis et slirpium qu'il avait chez lui. J’ajouterai que je n’ai jamais’été témoin de la fascination dont parle M. Pelletier; le lézard qui voulait en dévorer un autre se jetait sur son adversaire et le saisissait à belles dents, puis procédait à son engloutissement. Mais les lézards n’ont pas seuls ce triste privilége, les ophidiens ont les mêmes goûts. M. Taton, ancien préparateur au muséum, a constaté que, à l’occasion, les coronelles lisses (Coronella lævis, Laur.) se mangent entre elles. Ainsi d'habitude, celles qu'il possédait vivantes se nourrissaient de lézards gris. Il réunit un jour deux ou trois coronelles; peu de temps après, il s’aperçut que la plus petite avait disparu; d’autre part, la plus grande, qui mesurait de 48 à 52 centimètres, avait le corps visiblement grossi. La petite coronelle, longue de 30 à 32 centimètres, n'avait pu fuir de la cage qui fermait avec précision; il devenait évident que la plus grande avait avalé sa compagne, bien qu’il y eût dans la boîte des lézards et des batraciens. De même, on voit au musée de Poitiers, d’après M. Lataste (Herpétol. de la Gironde, actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t. XXX, p. 163), un Zamenis viridi-flavus en train d’avaler un serpent de sa propre espèce. Passons aux batraciens. Les urodèles se dévorent quelquefois entre eux et mangent sans remords leur progéniture. C’est un fait que Duméril a signalé dans l’Herpétologie générale Ve OS es (t. NII, p. 127); MM. Weiss et Dollfus ont publié une-observation dece genre :dans le h° 3 de la Feuille et M. Sylvain Ebrard dans le n° 50. Pour les batraciens ‘anoures, les faits abondent : M. Héron-Royer a raconté, dans le no 67, p. 81 de ce journal, une lutte ‘entre une Rana fusca et une Rana viridis, laquelle‘avala ‘son adversaire. M. Lataste affirme avoir retiré de la gueule d’une énorme grenouille verte une fort belle rainette encore vivante, dontiles extrémités des pieds ‘apparaissaient comme des moustaches sur les côtés de:la bouche de:son ennemi. J'ai vu de même une Rana viridis ‘avaler un jeune Pelobales fuscus et une autre faire disparaître en trois jours plus de ‘cent tétards de grenouille rousse-et quelques larves d’Alytes robstetricans. M. Boulenger a aussi remarqué que les grosses grenouilles en avalaient volontiers de plus petites. Cependant M. Mailler possède une rainette qui s’empara d’un individu de son espèce nouvellement transformé, mais le rejeta avec dégoût et en passant ses pattes de devant sur son museau. Tous ces faits prouvent clairement que les reptiles et les batraciens ne se font pas de scrupule de se manger réciproquement; c'est un échange de‘bons procédés. V. Cozcin DE PLancy. * M. Bailliot nous signale la capture au mois d’août 1876 de l’Ægosoma scabricorne sur un tronc de saule, à Clau, près Poitiers. Leucophasia sinapis. — Le 29 avril dernier, en excursion ‘avec la Société d'étude des sciences naturelles de Marseille, j'ai capturé, dans les bois de Saint-Pons (B.-du-R..), une Leucophasia sinapis présentant une aberration singulière : au milieu de la tache apicale noire se trouve une tache arrondie blanchâtre très-prononcée. Le dessous des deux ‘ailes est identiquement semblable au type Leucophasia sinapis. Marseille. G. FouLourer. LISTE D'ÉCHANGES. R. Dragicsewics, 12, rue de la Visitation, Paris. — Mollusques terrestres'et fluviatiles. La Société : Les Explorateurs de Tarare ; s'adresser à M. Chaffanjon, professeur, rue Radisson, Tarare (Rhône). ÉCHANGES. M. Eugène Boullet, de Corbie (Somme), a capturé en assez grand nombre Hydroporus decoratus qu'il tient à la disposition de ses correspondants. Il désire en outre échanger cet insecte et d’autres Dytiscides plus communs, tels que Hydroporus unistriatus, dorsalis, angustatus, granularis et bilinealus mélangés, geminus, etc., contre les Dytiscides qui lui manquent, ou à défaut, contre d’autres Coléoptères. Il possède aussi en double quelques exemplaires de Colymbeles grapei. M. Ad. Caron, 22, rue Joinville, au Havre, est à même de recueillir une grande quantité de Trilon cristatus et de Salamandres de diverses espèces, ainsi que d'insectes aquatiques (Coléoptères, Orthoptères ou Névroptères) ; il se fera un plaisir d’en envoyer à tous ceux qui lui en demanderont. M. Glastien, au pensionnat Saint-Louis, rue Désirée, 26, à Saint-Etienne, offre-aux abonnés de la Feuille des produits des houillères embrasées, ‘et surtout de magni- fiques échantillons de chlorhydrate d’ammoniaque en beaux cristaux dodécaèdres.Ilrecevra ‘en échange des minéraux quelconques, :sice n’est-ceux-qui.seraient trop communs. Typ. Oberthur et fils, àReunes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métiers). 4er Juillet 1877. Septième Année. No 81, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES EXCURSIONS BOTANIQUES EN CORSE. J'avais l'intention de continuer le travail que j'ai entrepris il y a plusieurs années, sous le titre de Recherches sur les plantes de la Corse, et dont deux cahiers ont paru en 4867 et 1869; mais ayant préparé une étude plus étendue, j'ai pensé qu’il vaudrait mieux donner tout de suite des remarques utiles peut- être aux botanisies qui ne sont que de passage dans l'île. Ne voyant pas la nécessité d'un plan bien arrêté, j'inlitule ce présent écrit : Zxcursions bota- niques en Corse. Ce sera un cadre commode, qui me permettra de présenter en une seule fois des remarques qui n’ont pas de grands liens entre elles : citation d'espèces, additions à la flore de l’île, descriptions d'espèces nouvelles, et aussi noles sur les Lépidoptères, etc. Le dernier travail qui ait paru sur la flore corse est le catalogue des plantes de l’île, par M. le colonel de Marsilly. Je citerai souvent cet écrit et regarde comme authentiques et sûres les mentions de toutes les espèces, les ayant toutes entre les mains et les ayant vérifiées. Un petit nombre d’exceptions sera signalé en son lieu. J'aurai, comme on le verra, beaucoup d’additions à faire à cet ouvrage, dont je ne puis rien dire, puisque l’auteur a bien voulu imprimer que j'y avais collaboré. Autour de Baslia, tout est montagnes; un nombre infini de vallées, de pla- teaux, de cols se présentent à l'explorateur, et c’est là justement une des difficultés pour ceux qui voient le pays pour la première fois. Pour se recon- naître, 1l faut avoir un but et ne pas aller au hasard, comme on peut faire en plaine. Il y a quatre directions à suivre pour faire des herborisations produc- tives et ramasser en peu de temps beaucoup d'espèces. Chacune de ces direc- tions peut fournir l’occasion de nombreuses courses ; mais je les considérerai ici comme ne donnant lieu qu’à une seule excursion, autant pour abréger que pour être plus clair et plus facilement compris. Le midi de l’île, dont je parlerai plus tard, est très-différent du nord comme terrain, et l’on m’excusera de m'étendre plus longuement sur celui-ci; j'ai dit que les environs de Bastia étaient montagneux ; il y a quelque chose de plus : c’est la montagne à toutes ses hauteurs; on dirait une chaïne tout entière qu’on a brusquement abaissée de 5 à 600 mètres pour la faire descendre sans transition au niveau des eaux marines. Beaucoup d'insectes et de plantes n’ont point remonté, el on les trouve dans les falaises, tandis qu’au midi de l’île, on les chercherait vaine- ment dans les plaines et les petits plateaux. La première direction est au nord. C’est la route du cap Corse, par Erba Longa, Sagro et Macinaggio, sur une longueur de 48 kilomètres. Cette route suit le bord de la mer, coupant à leur débouché une multitude de vallées pourvues d'une petite grève. J’ai été quatre fois au cap et une douzaine de fois sur la route, à diverses distances. La deuxième direction est à l’ouest. C’est faire l'ascension de la montagne ou Serra del Pigno, qui commence dans la ville même; cette chaîne s'étend NE DS depuis le col de Tighimo, au sud, jusqu'aux villages de Saint-Martin et de Mandriale, au nord. Il est impossible de tout voir en un jour; J'ai fait plus de trente excursions au Pigno, et j'ai le regret d’avoir laissé des points sans pouvoir les visiter. La troisième est vers l’ouest encore. C’est la petite plaine de Saint-Florent, située sur la côle occidentale et qui est à 26 kilomètres de Bastia. Saint-Florent offrant quelques ressources, on peut s’y installer pour quelques jours; le ter- rain est calcaire et la flore est très-différente. La quatrième direction est vers le sud. C’est l'étang de Biguglia; l'étang et Ja plaine occupent près de 30 kilomètres d’étendue. C’est un admirable champ d’excursions et vraiment inépuisable. Du reste, on peut multiplier autour de Bastia les excursions secondaires, en n’allant qu'à moitié route des endroits que je viens d'indiquer. On ne peut guère sortir de la ville sans être en une demi-heure au milieu d’une flore tout- à-fait méditerranéenne. J'indiquerai seulement quelques-unes de ces petites courses qui ne demandent qu'une demi-journée. Derrière Bastia s'étend la vallée du Fango, excellente localité d’avril en mai. C’est la patrie de lAZyssum Corsicum, du Teucrium marum, etc. On peut monter jusqu’au village de Cardo, faire le tour de la vallée et revenir par la ville et la partie exposée au midi, si pittoresque avec ses chapelles funéraires et ses cyprès. On peut ramasser dans cette course qui vous mêne de la flore maritime à celle des hauteurs plus de cent espèces intéressantes. En dehors de la ville commence la route du col de Tighimo. II y a 41 kilo- mètres pour atteindre environ 600 mètres d'altitude : c'est une charmante excursion qui commence par le Solanum Sodomæum et finit au premier versant, avec la plupart des plantes de la montagne. C'est à gauche du col que se relève la chaîne du Nebbio, qui mérite une excursion; j'y ai trouvé plusieurs plantes du midi de l’île : l'Oph. bombyliflora T. etl'Helianth. ægypliacum K. qu'il faut ajouter au catalogue des plantes corses. Enfin, chacune de ces petites vallées qui donnent sur les routes peut occuper une herborisation. On monte aussi haut qu’on peut, on essaie de se tirer du labyrinthe inextricable de jardins, de murs en pierres sèches, de vignes, de fourrés, et la peine qu'on prend ne reste pas sans récompense. Mais je reviens à la première des grandes excursions dont j'ai parlé. Pour la faire sans gêne, il faut plusieurs jours. Les voilures manquent aussi bien que les auberges, et je dois le dire une fois en passant, celui qui ne pourra se passer d'un gîte, d’un souper et coucher à la belle étoile, ne verra jamais le cap Corse en détail. On peut, du reste, recourir à l'hospitalité de personnes connues ou essayer de louer quelque chambre; mais de tous les moyens qu'on em- ploiera, et je crois les avoir tous expérimentés, le meilleur pour être libre, Île plus simple et auquel on finit par s’habituer, est de louer un mulet et son conducteur; l'animal porte le papier, les ustensiles et des vivres pour quelques jours : l’homme ne porte rien et ne peut servir que de guide. Ce moyen de voyager est le seul praticable dans les hautes montagnes, et le mulet peut monter aussi haut que l’on veut. Maintenant voici par ordre les localités les meilleures sur cette longue route, où l’on peut s'arrêter à chaque vallée pour faire une herborisation complète. Près de la ville se trouve la puissante usine de Toga: sa petite vallée, sa plage, que doit avoir détruite le nouveau port, donne en abondance une vingtaine d'espèces toutes bonnes à récolter et dont plus de la moitié fleurit avant le mois de juin. Telles sont : Lotus rectus L., Biserrula pelecinus L., Securigera coro- _nilla D. C., deux espèces de Psoralea, Vicia olbiensis Jord., Aybrida L., — 111 — Cracca Gerardi G., atropurpurea Derf., monanthos D., Lathyrus clyme- num L.,ochrus D. C., et sur les falaises, £uphorbia characias L., lerracina L., Mercurialis ambigua L., Parielaria lusilanica L., dans les murailles de clôture; Galium saccharatum L., Sonchus tenerrimus L., elc. Parmi les plantes que j'ai recueillies dans cet endroit, les suivantes sont nouvelles pour la flore et n’ont pas encore été indiquées. Ce sont : Æruca saliva Lin., Alys- sum calycinum L., Reseda lutea L., Silene lusitanica B., Silene noc- turna Lin., Saponaria vaccaria L. Sur les décombres rejetés de l'usine, J'ai trouvé plusieurs années de suite des plantes du midi de la Corse, et même de lAlgérie : Carrichiera vellæ VD. C., Vaillantia cruciala L., une Amberboa, elc. Sur les coteaux et sous les oliviers, le beau Cêstus incanus L., qui comprend deux espèces dont la plus répandue est le C. Corsicus Viv., le C. monspe- liensis, Phyllirea angustifohaD.C., Polygala Corsica Bor., Silene lenoreana qui, en Corse, remplace l’Znflata L., S. bipartila Derf., que je crois introduit, Convolvulus tricolor L., Oxalis hbyca Viv., Malva nicaensis D.C., Geranium lucidum L., etc. Beaucoup d’autres plantes apparaissent en même temps, et je suis obligé de les passer sous silence ; elles se retrouvent partout en Corse. Toutes les vallées qui donnent sur la mer ont un petit ruisseau plein d’eau murmurante, de petites cascades, et sont charmantes au printemps. L'eau suinte de partout; mais dès la fin de mai la chaleur tarit les sources et les coteaux commencent à jaunir. Le botaniste doit se hâter, car ces fleurs si belles passent vite et les vents brûlants grilleront bientôt jusqu'aux feuilles des cistes. Tous les rochers offrent Anthyllis hermanniæ L., Calycolome villosa D. C., qui manque à la montagne, Genista Corsica D. C., dont les têtes jaune d’or se voient dès la fin de janvier. Au fond de ces vallées comnience parfois le maki, fourré inextri- cable composé d'Arbutus unedo L., Erica arboreaL., Phillirea angustifolia, et de quelques chênes. À ce propos, je n’ai jamais vu en Corse le Quercus coccifera L. Ce serait une plante intéressante à retrouver, si elle y a jamais élé rencontrée. Sur les falaises, au bord de la route, on peut retrouver facilement les plantes suivantes qu'il faut ajouter au catalogue de la flore corse : Trifolium isthmocarpos D., rare à Lavazzina, mais abondant à l’entrée de l'étang de Biguglia. Medicago minima 1, Ervum gracile L., Lathyrus pratensis L., Myriophyllum alternifolium D. C., rare à Pietra Corbara et commun à Porto- Vecchio, Chærophyllum lemulum L. On passe successivement devant les vallées de Lavazzina, dont le ruisseau contient un petit bois du bel A/nus cordata, Lois; d'Erba Longa, où le lit même d’un torrent, auprès du petit village de Costello, est plein de touffes de Pteris Cretica L. (1). Tous les rochers sont couverts de février en mars, dans les endroits où il y a un peu de terreau, d'Ophioglossum lusitanicum L., Grammitis leplophylla Sw.; sur leurs parois, d'Asplenium lanceolatum H. Après Erba Longa, la côte devient plus rocheuse et plus abrupte; la pointe du cap Sagro est très-prononcée. Dans ses falaises, on voit des touffes d'Asplenium marinum L., qui existe aussi à la citadelle de Bastia. Les plantes les plus communes dans cette étendue de terrain sont le Phagnalon saxatile Cass., le Bellium bellidioides, qui vient au niveau de la mer. Senecio lividus Ait. Cineraria D. C., Plagius ageratifolius L'Her., plante spéciale à cette côte et localisée près d'Erba Longa, avec le Cyperus aureus Ten. — Anthemis secundiramea D. C., Helichrysum angustifolium L., Cyclamen neapolitanum Ten., repandum (1) La synonymie de cette plante est mal établie dans la flore de France ; nous reviendrons plus tard sur ce point. — 112 — Sibith. C’est à Pietra-Corbara, sur le bord même de la route, que croît, sur un rocher humide, le Narcissus serotinus L.; il est commun à Bonifacio: il fleurit en septembre et octobre. Du cap Sagro à Macinaggio, il y a une longue route qui traverse les vallées les plus intéressantes et des grèves assez éten- dues. La vallée de Luri est arrosée par un très-fort ruisseau où l’on trouve quelques plantes de la montagne, entre autres, Mercurialis corsica Coss. Les murailles mêmes du village sont tapissées par une des plantes les plus singulières et les plus rares de la Corse, l’Helxine Soleirolii Lois. Enfin, on arrive au marais de Barcaggio, localilé précieuse où se trouvent Zéppia repens Bert. el Cressa cretica L. C'est dans les rochers un peu avant Macinaggio que croit la Melica typhina B. TI est facile d'ajouter aux plantes que j'ai déjà signalées Erica multifiora, Lathyrus variegatus Lois., Alchemillamicrocarpa D. C., Dipsacus ferox D. C., Lythrum Græjjeri Ten., Paronychia echinata Lam., Scleranthus Delorti Timb., Carduus Sardous D. C., etc., etc. C’est de ces localités et de Bastia même que j'ai rapporté Scleranthus annuus Lin., Carduus tenuiflorus L., Cirsium australe Jord., Tussilago petasiles Lin., qui sont nouvelles pour la flore. Les grèves el les falaises rocailleuses sont couvertes de Zelichrysum angus- tifolium D. C., et d'une variété naine ‘qui rappelle l’Æ. microphyllum de Bonifacio. Les Siatice y sont nombreuses et excitent le plus vif intérêt ; on y recueille Statice dictyoclada B., articulata Lois., contortiramea nobis, Dubia Guss., et plusieurs autres formes ou espèces sur lesquelles je reviendrai. Au dessus de Macinaggio se trouve le grand village de Rogliano, d’où l'on peut visiter tout le cap, qui serait une des meilleures localités à parcourir. Sa nature sauvage, Ses plaines incultes, ses montagnes élevées renferment sans doute des richesses inconnues. Je n'ai pu voir ces lieux qu’à la saison sèche, et je ne puis que souhaiter au botaniste qui aura des loisirs d'aller camper à Rogliano ou à Centuri,; la nature est là si belle, si sévère; cette fin de la terre corse a un aspect si particulier que l'on y doit trouver plus que dans les montagnes si souvent visitées! Stalice contorliramea, Spec. nova. — Tiges nombreuses, en buisson, déjetées dès la base, naissant de petites roseltes de feuilles, glabres, obovées, obtuses, à longs pétioles, planes sur la souche même qui est aérienne, forte, rameuse, et courtes, ovales, obtuses autour des scapes. Ceux-ci flexueux, tortueux, dirigés en tous sens, très-rameux; les inférieurs stériles, tuberculeux; articulations nombreuses, toujours un peu courbes, fragiles; les inférieures un peu plus longues. Epillets uniflores;: chaque articulation terminale donnant naissance à deux épilleis, courbés, opposés, allongés ; un à deux épillets peuvent être insérés sur l'angle des articulations immédiatement inférieures. Calice à cinq lobes lancéolés, aigus, fortement nerviés, à bord largement scarieux, blanc transparent. Cette plante a donc les épillets de la Dictyoclada B., mais terminaux, non disposés en grappes unilatérales, à divisions très-aiguës, et non obtuses; elle a les articulations rugueuses de l’articulata Lois. La contortiramea ne dépasse guère 45 à 20 centimètres de hauteur. Elle est commune par places, sur les grèves et falaises rocailleuses, à Piétra Nera, Piétra Corbara, cap Sagro et presque tout le cap Corse. Elle commence à fleurir à la fin de juillet. Notre plante à un peu le port de S. T. articulata, var. divergens Reich, mais elle est bien plus proche de la S. dictyoclada Boix. Pour les plantes que nous venons d'énumérer, nous ne pouvons indiquer l’époque de floraison. Cela nous aurait entrainé trop loin. Les flores devront ètre consultées là-dessus, et nous y renvoyons nos lecteurs. Paris: P. MABILLE. mue à © Bone CARACTÈRES SPÉCIFIQUES DES DYTISCUS D'EUROPE. Plusieurs fois il m'est arrivé d'entendre des débutants se plaindre des diffi- cultés qu’ils rencontrent pour la détermination des Dytiscus en général : cela tient à ce que la plupart des auteurs n’ont pas réuni dans leurs descriptions une quantité suffisante de caractères. Ainsi, pour n'en ciler qu'un seul, Îles stries des élytres qui différent dans toutes les espèces n’ont jamais élé étudiées sérieusement, et cependant c’est un des caractères les meilleurs pour distinguer les femelles. C’est ce qui m'a engagé à faire cette pelite revue des espèces européennes, où je me suis efforcé de réunir tous les principaux caractères propres à chaque espèce. Il ne faut pas oublier que le meilleur de tous se trouve dans l’apophyse coxale, saillie ou prolongement qui termine les hanches postérieures et dont la forme est bien constante dans chaque espèce. Aussi, c'est le caractère que je prends comme base de classification. Je crois inutile d'ajouter que je laisse complétement de côté les caractères communs à toutes les espèces. A. — Apophyses coxales terminées en pointe plus ou moins aiguë, mais toujours bien sensible. a. — Labre entier à bord antérieur droit. 1. D. Latissimus, Linné. — Elytres très-dilatées sur les bords qui sont amincis en lames et dépassent assez largement le corps de chaque côté; écusson noir, plus ou moins cerclé de brun jaunâtre; apophyses coxales assez longuement acuminées, aiguës. — Q Elytres strices dans les 5/6 de leur longueur, les deux ou trois premières à partir de la suture, un peu plus courtes que les suivantes ; le 8° intervalle atteignant à peine le milieu de Pélytre, à cause de l’anastomose des deux stries, 8° et 9e, qui le bordent; le 9° intervalle est éga- lement plus court pour la même raison. a’. — Labre échancré sur le bord antérieur, 2. D. Lapponicus, Gyll. — Elytres assez régulièrement ovales, d’un brun verdâtre foncé, largement bordées de jaune, marquées d’un grand nombre de petites lignes longitudinales de même couleur, souvent confluentes, se confondant dans le quart postérieur avec un petit piqueté jaune assez uniforme et plus ou moins marqué; corselet très-largement bordé de jaune, à côtés un peu arqués, surtout chez la © ; écusson jaune ; dessous du corps jaune plus ou moins foncé, avec une tache noire triangulaire et presque latérale sur le bord antérieur des deuxième et troisième segments abdominaux ; apophyses coxales brusque- ment et assez longuement acuminées, très-aiguës. — Q normale striée dans les trois quarts environ de la longueur des élytres, stries jaunes, intervalles brun verdâtre; 8e et 9e inter- valles de deux à trois millimètres environ plus courts queles autres, à cause de Panastomose des stries, 8°, 9%e et 10e, qui les bordent. Q Var. Septentrionalis. — Non striée et à peu près semblable au mâle, sauf les différences sexuelles des tarses et un peu plus de courbure dans les côtés du corselet. 3. D. circumflezus, Fab. — Forme parfaitement ovale, allongée, plus étroite que chez les autres espèces; couleur d’un beau vert souvent brunâtre ; corselet relativement court, assez étroitement bordé de jaune, surtout en arrière ; écusson jaune; dessous du corps jaune pâle, avec le milieu du sternum et une tache latérale au mésosternum d’un brun noir foncé ; toutes les sutures sternales ont un liséré noir; et de plus chacun des segments abdominaux, surtout le 2e et le 3°, est marqué sur son bord antérieur d’une bande noire très-rétrécie à la partie moyenne et dilatée latéralement pour se terminer brusquement avant de toucher le bord externe; le dernier segment est marqué dans sa moitié antérieure d’une très-large tache sombre bilobée; apophyses coxales très-allongées, longuement acuminées et extrêmement aiguës. — Q normale semblable au mâle, avec le corselet un peu plus court. Q Var. perplemus, Lac. — Elytres striées un peu au-delà du milieu; stries diminuant de longueur à mesure que l’on s'éloigne de la suture, de sorte que les externes n’atteignent pas ou atteignent à peine le milieu; strie suturale à peu près aussi longue que la suivante. 4. D., circumcinctus, Ahrens. — Forme ovale, assez allongée; bordure du corselet assez étroite, surtout au bord postérieur ; dessous du corps d’un brun jaunâtre unicolore; saillie coxale assez allongée, acuminée, bien aiguë, tenant le milieu entre celle du précédent et EAP, PQ celle du suivant ; écusson noir. — Q Normale lisse, ne différant du G' que par les tarses et un peu moins d’ampleur au corselet. Q Var. Dubius, Gyll. — Striée à peine au-delà du milieu ; stries diminuant régulièrement de longueur, à mesure que l’on s'éloigne de la suture, mais moins que dans l’espèce précédente, Les externes atteignant à peine le milieu, la suturale un peu plus courte que la suivante. 5. D. marginalis, Linné. -- Forme ovale, régulière, un peu moins allongée et plus élargie que chez les espèces voisines ; corselet largement bordé de jaune ; écusson noir; couleur en dessus d’un brun verdâtre et quelquefois d’un beau vert ; dessous jaune brunâtre plus ou moins clair, rembruni sur le milieu du sternum avec la suture métasterno-abdominale étroitement noire ; apophyses coxales ovales, peu allongées, à peine acuminées, mais aiguës et non émoussées. — Q normale striée au-delà du milieu, à peu près jusqu'aux deux tiers de la longueur des élytres; strie suturale aussi longue que les suivantes ; intervalles entiers, nullement raccourcis, souvent terminés par des granulations ; corselet un peu plus étroit, moins largement bordé de jaune ; élytres plus élargies; couleur en dessus plus brune, avec le fond des stries jaunâtre, surtout lorsque l’animal est dans l’eau. © Var. conformis, Kunze. — Non striée, ne différant du mâle que par l’absence de dilatation aux tarses et par un peu moins d'ampleur dans le corselet. B. — Apophyses coxales arrondies, nullement aiguës ; labre échancré antérieurement. b.— Corselet bordé de jaune sur ses quatre bords. 6. D. Pisanus, Cast. — Ressemble beaucoup au marginalis : même forme et même cou- leur en dessus et en dessous, sauf que le bord antérieur des premiers segments abdominaux présente une bande noirâtre, dilatée latéralement et plus ou moins visible; apophyses coxales courtes, ovales, émoussées et même complétement arrondies à l’extrémité. — Q striée à peine au delà du milieu; strie interne plus courte que les autres, n’atteignant quelquefois pas le milieu ; intervalles bien entiers et rarement granuleux; forme des élytres un peu plus allongée que chez le marginalis ©. Ïl paraît qu’on a trouvé une ou deux fois des femelles lisses. Ici viendrait se placer le D. Zbericus, Rosenh., d’Espagne et de Portugal, que je n'ai Jamais vu, mais qui, paraît-il, est une variété du Pisanus, ne diffé- rant guère du type que par l'absence presque complète de bordures anté- rieure et postérieure au corselet. b’. — Corselet bordé de jaune sur les bords latéraux, avec un petit liséré jaune au bord antérieur; dessous du corps jaunûtre. 7. D. Dimidiatus, Bergstras. — Forme assez allongée ; couleur d’un noir brillant, rare- ment olivâtre ; corselet avec une large bande jaune aux bords latéraux et un petit liséré au bord antérieur; quelquefois sur le bord postérieur se trouve un petit filet jaune très- étroit ; écusson noir ; dessous du corps brun-jaunâtre avec l'abdomen rembruni; apophyses coxales très-semblables à celles du précédent, à peine plus allongées et un peu plus arron- dies à l'extrémité. — © striée à peine au-delà du milieu; stries bien nettes, profondes, luisantes, finissant toutes à peu près au même niveau, sauf la suturale qui est toujours de quelques millimètres plus courte; couleur plus brune. b”. — Corselet bordé de jaune sur les bords latéraux seulement ; dessous du corps noir. 8. D. punctulatus, Fab. — Facies assez particulier ; forme ovale-oblongue; couleur d’un noir olivâtre en dessus, d’un beau noir brillant en dessus; corselet relativement large et long, n'ayant jamais que les bordures latérales jaunes; écusson noir; apophyses coxales courtes, très-largement arrondies; pattes d’un ferrugineux foncé ; dessus du corps couvert d’une ponctuation fine et très-écartée. — ç fort brillant ; élytres lisses, ayant souvent un indice des stries de la femelle. — © mate; élytres profondément cannelées dans les deux tiers antérieurs, quelquefois à peine au-delà du milieu; un caractère remarquable, c’est que ces cannelures ne sont qu’au nombre de dix, tandis qu’il y en a onze dans toutes les autres espèces (je compte comme cannelure la dépression qui borde en dehors le dernier intervalle); stries suturales plus courtes, ne dépassant pas le milieu; 7° intervalle atteignant à peine le milieu, à cause de l’anastomose des deux stries qui le bordent et se terminant généralement par une série de deux à trois granulations; corselet plus petit, à bords latéraux un peu plus arqués. Pour terminer celte revue, il ne me reste plus qu’à donner quelques indi- cations géographiques sur l'habitat de ces insectes : le D. Latissimus se trouve — 115 — en Lorraine, en Alsace et dans tout le Nord de l'Allemagne, particulièrement en Prusse, où il est commun; le D. Lapponicus vit en Suède, Finlande, Laponie, dans le nord de l'Allemagne et dans quelques lacs glacés des Alpes; les D. Circumftexus et Marginalis se trouvent répandus dans toute l’Europe, et même le Circumfeæus se prend en Algérie; le D. Circumcinclus, espèce fort rare, a été pris plusieurs fois en France, mais se trouve plutôt dans l'Allemagne boréale ; le D. Pisanus ne vit guère que dans la France méridionale, l'Espagne et le Portugal. Il a cependant été pris à Rouen par M. Moquerys; enfin, les D. Dimidiatus et Punctulalus recherchent les contrées tempérées de l'Europe ets’avancent volontiers dans le nord, rarement dans le midi. Ces deux dernières espèces préférent les eaux renouvelées et même un peu courantes, tandis que les autres ne se trouvent guère que dans les mares ou les fossés stagnants. Evreux. Maurice RÉGIMBART. EXPLICATION DE LA PLANCHE, . — Dyliscus lalissimus (apophyse coxale); 11 élytre ©. — D. Lapponicus (ap. cox.); 22 élytre ©. . circumflezus (ap. COX.). . circumcinclus (ap. Cox.). . marginalis (ap. cox.); 54 élytre © ; 5h G' vu en dessous pour montrer les hanches postérieures et les apophyses qui les terminent. . Pisanus (ap. cox.). . dimidialus (ap. cox.); 7a élytre . punclulalus (ap. cox.); 8a élytre ©. OO =I © OT CO 29 — [TL QE: ESS EXCURSION GÉOLOGIQUE ET MINÉRALOGIQUE DANS L'ESTÉREL (Var). Le granite, le gneiss et le porphyre constituent le massif des montagnes de l'Estérel, où dans toutes les directions l’on rencontre de nombreuses et an- ciennes éruptions volcaniques. Comme simples renseignements, j'indiquerai le nom et le gisement des roches de cette région visitée en compagnie de jeunes naturalistes. Nous sommes arrivés à onze heures du matin à la gare d’Agay, station champêtre, entre Saint-Raphaël, près de Fréjus, et La Napoule, près de Cannes. Au poste de douane d’Agay, il y a un quartz qu'on désigne sous le nom de Ludus Helmontii, du quartz rubanné veiné de blanc, un mélaphyre ferru- gineux à cristaux effilés de feldspath rose. Autour de l'hôtel Porre, la roche est un mélaphyre violet à fines amygdales calcaires vertes, allongées, de forme et de grosseur de la graine de lin. Au sud de la terrasse, vers le bord de la mer, il y a du calciphyre (calcaire pyropéen) dans un terrain volcanique divisé en filons par du jaspe rouge et contenant quelques agates et des noyaux de chaux carbonatée rhomboïdale. Le por- phyre tabulaire brun roux s’y trouve à structure lamellaire. Au sud du château d’Agay, mélaphyre à grands noyaux pressés et adhérents les uns aux autres, imitant le porpayre orbiculaire de Corse. À deux kilomètres de distance N.-0., dans le vallon de Pertus, l'on voit un mélaphyre violet moucheté de feldspath blanc décomposé, qu’on prend pour du talc altéré. Plus avant, dans les gorges des collines granitiques, sur la rive gauche du — 116 — vallon de la Cabro, près de la ferme de Rousseïvaou, dans les marnes brunes désagrégées du terrain volcanique, 1l y a de jolis fragments séparés de quartz calcédoine haché et du porphyre rubanné. Autour du coteau de Vaïssières : chaux carbonatée dolomitique cristalline, calciphyre, porphyre bleu rubanné tabulaire, se débitant en prismes rhom- boëdres, porphyre avec fer oxydulé, quartz carié et calcaire dolomie avec fer oxydule. En se dirigeant à l’est de Vaïssières, vers le quartier du Gratadi, dans la parue en plaine : mélaphyre violet à points blancs nombreux de feldspath altéré, ayantun aspect talqueux. Sur le chemin du Petit et du Grand-Gondin, l’on passe sur du pséphyte violet, du porphyre schistoïde ; dans le vallon, il y a des calciphyres à noyaux de quartz jaspé rouge de corail et des grès à noyaux de feldspath rose altéré. L'on y voit aussi des couches de calcaire magnésien dolomitique (Lechstein) subordonnés à des grès bigarrés. Rentrés de nuit à la ferme des Grands-Caux, nous y avons déposé nos sacs bien garnis de roches, et c’est là que nous avons soupé et couché. Le lendemain de bon matin, à l’ouest, dans la propriété Magaille, nous avons pris le porphyre à fond jaune-fauve, à gros éléments de feldspath en cristaux maclés isolés, de 2 à 3 centimètres de long, et des dodécaëdres en quartz de la grosseur d’un pois et même d’une noisette. Il y a là du porphyre quartzifère prismé : dans le vallon qui longe la plaine des Grands-Caux, l’on trouve du gneiss très-feldspathique rouge à mica noir; du porphyre violacé, rubanné, schistoïde; de petits cristaux d’épidote, d'un vert pistache, dans le porphyre bleu; de l’amphibole vert sombre y est aussi mêlé dans la pâle. Aux galeries souterraines des Ferrières, l'on rencontre la chaux carbonatée, avec fer oligiste; le fer oxydulé magnétique, aimantaire; le fer sulfuré et le fer oxyde rouge. Chez Aubert, aux trois anciennes carrières exploitées il y a plus de deux mille ans par les Romains, l’on voit en place le porphyre bleu-turquin d'un ton päle, à éléments moyens et nombreux de feldspath blanc; parfois, cette roche contient quelques légères traces de cuivre. A un kilomètre de distance, autour d’un coteau arrondi, faisant face au sud des Ferrières, l’on trouve du porphyre rouge à très-gros éléments de feldspath el de quartz d’un beau rose. Sur le sentier conduisant à la ferme du Castellas, l'on ramasse du quartz rubanné, intercalé dans un grès bigarré. Rentrés vers midi à l'hôtel Porre, à Agay, après le repas du déjeuner, en suivant le chemin de la Douane, vers l’ouest, l’on arrive en dix minutes à la source du pont de Roussel ; là, on trouve du mélaphyre violet porphyroïde, avec amygdales calcaires et cristaux d’albite miroitante. Le pic élevé sur lequel est bâtie la tour du télégraphe ou sémaphore du Darmont est un porphyre rouge à feldspath rose. Cette roche forme la base de la chaîne des montagnes s'étendant de l’est à l’ouest, sur 12 kilomètres de long, depuis le bord de la mer Méditerranée jusqu'au delà de Rouit, dans la forêt communale de Pennalort-sous-Callas. A l’'anse du Poussay sud-ouest du Darmont, dans le lit d’un ruisseau se jetant à la mer : fer titané en grains, mêlé à du sable fin. Dans ce même lieu se trouvent dix-sept carrières dans le porphyre bleu- turquin à petits éléments, avec cristaux d'amphibole noire et verte. L'on y exploite en grand des pierres cubiques d'environ 20 centimètres de côlé, pour le pavage des rues dans les villes. Cette industrie occupe soixante carriers, généralement piémontais. — 117 — En face de la tour du Darmont : porphyre amphiboleux vert sombre, imitant la syénite ou la diorite. A la vigie du Darmont, il y a du grès passant au jaspe rubanné. Entre Boulouris et Arène-Grosse, l’on trouve du grès verdätre, avec cristaux bien distincts de feldspath rose allongé; du mélaphyre poreux et boursoufflé. Près du poste des Douanes : congloméral trachilique, mélaphyrique; beaux meélaphyres porphyroïdes noirs à feldspath chatoyant; wiolels à grands cristaux ; porphyre à pâte verdätre. À Garde-Vieille, à l’est du torrent d'Aigues-Bonnes, au-dessus de deux mamelons porphyriques : quartz carié lapissé de quartz hexaëdrique. Au vallon d’Armitelle, dans les argiles rouges, décomposées, du grèsbigarré, l’on trouve des coprolithes, noyaux calcaires ronds, aplatis, auxquels on donne le nom de C. subgranosus. Dans la forêt du Défends, à Saint-Raphaël, au vallon de Peïron : méla- phyres variolitiques à noyaux engagés dans une pâte feldspathique ou avec d’autres noyaux pressés entre eux, de couleur verte et rose à leur centre; feldspath vert (Plasma); jaspe vert prase; jaspe blanc; quartz jaspe rose, avec calcaire cipolin nuancé de diverses couleurs et variolite zonee. Cette première course scientifique au sud de l’Estérel nous a fourni un grand nombre d'échantillons de roches variées; ce sera un encouragement pour les jeunes naturalistes qui bientôt exploreront le centre du massif de nos montagnes pour étudier le terrain houiller des mines des Vaux et du Reyran, près Fréjus. Ferd. PANESCORSE. QUELQUES MOTS SUR LES GROTTES DE MENTON. Les grottes de Menton sont aujourd’hui célèbres, grâce à la belle découverte due à M. Rivière, de cinq squeleites humains parfaitement conservés, remon- tant aux âges préhistoriques. Ces squelettes sont remarquables par la hauteur de leur taille; celui que possède le Muséum d'histoire naturelle de Paris va jusqu’à mesurer au minimum 41"85. Les grottes, fouillées avec soin par couches de 25 à 30 cent., ont fourni en outre une grande quantité d'instruments et une faune considérable. Le silex est la matière qui a le plus généralement servi aux habitants des grottes des Baoussé-Roussé ; pourlant on y trouve aussi le jaspe sanguin, le grès et le calcaire ; mais ces deux dernières substances ont dù être employées antérieu- rement au silex, car les instruments qui en sont formés ne se sont rencontrés que dans les couches inférieures. Parmi les objets recueillis dans les fouilles, deux couteaux en silex méritent d'attirer notre attention. [ls mesurent environ 43 cent. de longueur; ce sont deux des plus grandes pièces de la collection, les instruments des grottes de Menton étant remarquables par leur extrême petitesse. L'un de ces couteaux fut trouvé à 150 de profondeur, et l’autre adhérant au crâne d’un des sque- lettes à 325, et par cela même à 1"75 plus bas que le premier. Or, le point sur lequel il nous faut surtout insister, c’est que ces deux couteaux s'adaptent admirablement l’un sur l’autre et proviennent par conséquent d’un même nucleus, quoique séparés tous deux par une si grande distance. Ces couteaux sont intacts et n’ont que fort peu servi; nous en concluons donc que la couche de terrain qui les séparait s’est élevée rapidement et que les siècles ne sont pour rien dans cette élévation. PS On comprend tout l'intérêt de cette découverte, aujourd’hui surtout que l'on — 118 — discute sur la valeur chronologique à attribuer à l'épaisseur des couches accu- mulées dans les cavernes, cerlains savants voulant calculer l’âge des objets qui s’y trouvent enfouis en attribuant à chaque centimètre de débris accumulés un nombre d'années invraisemblable. On peut aussi tirer de là une preuve indiscutable de l’habileté de l’ouvrier, qui à pu enlever ainsi d'un même nucleus deux lames extrêmement minces sans produire de cassure, puisque ces lames séparées de la masse du silex coincident encore parfaitement entre elles. Quant à la faune des grottes de Menton, comme nous l'avons dit plus haut, elle est considérable ; mais ne pouvant la décrire entièrement, nous nous contenterons d'en donner un abrégé succinct emprunté à une communication faite par M. Rivière à l’Académie des sciences. Disons d’abord que « les osse- ments d'animaux recueillis pendant cinq ans dans les grottes de Menton appar- tiennent aux quatre classes des vertébrés : mammifères, oiseaux, reptiles et poissons. » On y a rencontré : Ursus spelœus, Canis lupus, Canis vulpes, Hyæna spelæa, Felis antiqua, Mus arvalis, Lepus cuniculus, Rhinoceros tichorhinus, Equus, Sus, Cervus olces, Capra primigenia, Bos primigenius, Rana, Vullur, Falco, Aquila, Corvus, Columba, Perdix, etc., etc. Et parmi les mollusques, dans les coquilles marines : Pecten maximus et Cerithium cornucopiæ, qui < présentent cette parlicularité qu’elles sont des coquilles de l'Océan et n’ont Jamais été trouvées dans la Méditerranée, » Pectunculus glycimeris, Mytilus edulis, Patella ferruginea, Haliotis lamellosa, Car- dium rusticum, Dentalium rectum, Turbo rugosus, Trochus turbinatus, Turbinella hgnaria, Lillorina liltoralis, Conus medilérraneus, Natica maculata, Buccinum corniculum, etc., etc. Dans les coquilles terrestres : Cyclostoma sulcatum, Helix vermiculala, Helix rufescens, Bulimus decollatus, et beaucoup d’autres spécimens qu'il serait trop long de nommer ici. Cette tâche est réservée au savant chercheur qui prochainement, dans un ouvrage illustré, exposera au public ses intéressantes découvertes. Paris: Stanislas LAMY. COMMUNICATIONS. L'Étourneau vulgaire. — [L’Élourneau est un des oiseaux qui aurait le moins mérité d’être qualifié de ce nom, car il doit être au contraire considéré comme fort intelligent et des plus rusés. Ayant eu l’occasion d'élever quelques-uns de ces oiseaux, j'ai pu maintes fois recueillir des preuves toujours plus convaincantes de leur intelligence et de leur sagacité. Géné- ralement cet oiseau n’est pas apprécié en captivité, car son plumage n’a rien de bien merveil- leux, quoique l’adulte au printemps soit revêtu d’une livrée agréablement nuancée de reflets verts et violets plus ou moins changeants. Quant à son ramage, il ne peut mieux être comparé qu’au grincement que produirait la roue d’une brouette fortement chargée. Mais si lon voulait se donner la peine de leur apprendre à parler comme on le fait pour les perruches et les merles, on serait étonné des résultats obtenus. Je tentai moi-même l’expé- rience et construisis à cet effet diverses cages dans lesquelles je mis séparément plusieurs étourneaux en compagnie d’un oiseau d’une tout autre espèce. Quelques mois après, la réussite fut complète : l’un de mes étourneaux répétait admirablement le petit cri stieglilz du chardonneret, un autre le chant du not, un troisième celui du rossignol. (Seulement mon étourneau-rossignol a nécessité un tout autre système et des combinaisons que je suis prêt à indiquer à ceux qui désireraient les connaître.) Et ainsi de suite, je me trouvais avoir une douzaine de ces oiseaux, qui une fois réunis firent ladmiration de bien des per- RAT LUDO sonnes auxquelles je faisais entendre un véritable concert donné par mes étourneaux musiciens. Ce que je trouve aussi de remarquable chez ces oiseaux, ce sont les ruses et les combi- naisons diverses qu’ils emploient pour s'échapper lorsqu'ils se sentent prisonniers. Ainsi, de tous les oiseaux dont on se sert comme appeaux de chasse, ce sont les seuls pour lesquels on soit obligé de fixer la porte de la cage au moyen d’un fil de fer si lon ne veut pas s’exposer à les perdre. En liberté, il n’est pas de tours qu’ils n’imaginent pour pourvoir à leur vorace appétit : lorsqu'ils arrivent en grand nombre sur des arbres chargés de fruits, on peut être assuré que la récolte est perdue. Dans les environs de Saragosse, en Espagne, où les étourneaux sont très-nombreux en hiver, on a quelquefois la plus grande peine à sauver la récolte des olives, qui se fait ordinairement assez tard. Traqués de tous les côtés par les culti- vateurs dont ils font le désespoir, ces oiseaux ont pris l'habitude de s’emparer furtivement du bien qu’on leur dispute; c’est au point du jour, et jusqu’au lever du soleil, qu’ils s’abattent par nuées sur les oliviers, s'emparent en toute hâte de quelques fruits, ordinaire- ment deux ou trois, un dans chaque patte et l’autre au bec, et s’envolent sur les rochers qui dominent la ville. C’est là qu’ils déposent précipitamment leur proie pour s’en retourner faire au moins deux ou trois voyages ! Ce fait est tellement connu que ladministration municipale met annuellement aux enchères l'exploitation de ces rochers, dont le prix varie suivant que la récolte, d’après le nombre des étourneaux, paraît devoir être plus ou moins bonne. Chaque jour, un homme est mis en observation pour suivre la manœuvre des oiseaux ; aussitôt qu’il s'aperçoit que ceux-ci, après quelques voyages, s’apprétent à commencer le festin, un signal est donné : c’est ordinairement un coup de feu destiné à mettre subitement en fuite toute la troupe. On monte alors avec des corbeilles que lon peut remplir en quelques minutes. Marseille. A. Livox. Aristus clypeatus. — M. H. du Buysson nous écrit avoir trouvé fréquemment l’'Aristus clypeatus, insecte méridiona!, aux environs de Saint-Pourçain (Allier) : A la fin d'août, quand il fait frais, on le trouve sous les pierres, où il creuse des trous assez profonds. Quand il fait chaud, il se promène sur le blé ou le trèfle dans les champs. — dJ’ai eu plusieurs fois l’occasion de vérifier ce que disent MM. Fairmaire et Laboulbène dans leur Faune entomologique française : « Je l’ai trouvé plusieurs fois au sommet des graminées dont il arrache les balles pour les emporter dans leurs trous, sous les pierres. » Cercle des Jeunes Botanistes, à Bruxelles. — Nous recevons du Cercle des Jeunes Botanistes de Bruxelles les renseignements suivants, qui, nous le pensons, intéresseront nos lecteurs : Le Cercle des Jeunes Botanistes fut fondé à Bruxelles, sous la présidence d'honneur de M. Piré, il y a près de trois ans, le 18 janvier 1874. Il ne comptait lors de sa fondation que sept membres effectifs ; aujourd’hui ce nombre se trouve plus que triplé. Dès sa formation, notre cercle s’acquit les sympathies de botanistes belges éminents; MM. Piré, Devos, Marchal, conduisirent successivement des herborisations du cercle et voulurent bien recevoir le titre de membres honoraires. Quelques jeunes gens distingués, en acceptant le titre de membres correspondants, se soumirent à l'obligation de nous envoyer chaque année un travail botanique. Le but que se proposaient les membres fondateurs a été parfaitement atteint ; l’enseigne- ment mutuel de la botanique n’a cessé de nous conduire de plus en plus avant dans cette science attrayante entre toutes. Chacune des réunions du cercle nous apporte des connais- sances nouvelles ; chaque membre se fait un honneur d’étudier une question spéciale de la botanique et de faire part à ses collègues du fruit de ses études et de ses recherches, en résumant le mieux qu’il peut l’état actuel de la science. C’est ainsi que nous avons pu écouter avec intérêt les conférences de MM. Erréra, sur Tournefort et Linné; de P. Gevaert, sur les théories de M. Jordan ; de L. Houyoux, sur Les botanistes belges de la Renaissance ; de W. Heyn, sur l'utilité de certaines plantes de la Flore belge; de E. Destrée, sur la Sève; de Duyck, sur la Genèse de cellules; de E. Destué, sur la Géographie botanique ; de L. Erréra, sur Les organes rudimentaires chez les animaux el chez — 120 — les végélaux; de P. Erréra, sur l’histoire el la culture de quelques plantes alimentaires: de P. Bock, sur les mouvements des plantes. A ce côté, en quelque sorte théorique de la science des végétaux, nous avons joint le côté de la pratique par de fréquentes et fructueuses herborisations. Nous avons exploré successivement les étangs de la Hulpe et les sables d’Ypres, les champs d’Alost et le parc de Mariemont, les rochers pittoresques de Dinant, Hustière et Sivet, les marais classiques de Bergt, les prairies de Lierre et le bois de Rouge-Cloître. Les années de 1874 et 1875 ont été en partie consacrées à la création d’un herbier de la zône argilo -sablonneuse envoyé à l’exposition de 1875 de la Société linnéenne, où il a obtenu une médaille d'argent. Cet herbier a été complété et offert ensuite à l’Ecole-Modèle. Si le cercle a fait tant de progrès en si peu de temps, c’est que ses premiers pas ont été soutenus par des hommes savants et généreux, parmi lesquels nous pouvons compter MM. Chmoat, Piré, Devos, Marchal et autres. C’est grâce à lintérêt qu’ils nous portent que nous avons pris notre place petite — il est vrai — parmi les sociétés qui s’occupent de sciences naturelles. Pendant le séjour fait à Paris par l’empereur du Brésil, celui-ci a assisté à deux séances de la Société zoologique de France. En même temps qu’un grand nombre de communi- cations intéressantes, des travaux ont été présentés par M. le docteur Jousseaume, vice-président de la Société, sur la malacologie du Brésil; par M. Perrier, professeur au Muséum, sur les Lombrics du mème pays; par M. Bouvier, secrétaire, sur l’organisation des Toucans et leur distribution géographique dans la région néo-tropicale; enfin, M. P. Mabille, ancien président de la Société entomologique de France, a lu un mémoire sur les Hespériens du Brésil. Nous sommes heureux d'annoncer à la Rédaction et à nos lecteurs que la brochure d’un des plus zélés collaborateurs de la Feuille, M. V. Collin de Plancy, vient d’être longuement analysée dans le journal Die Natur. Le plus grand éloge est fait de ce travail, dont une rapide analyse bibliographique du numéro de mars n’a pu qu’indiquer à peine la valeur. G. Bouar. M. Bouat rappelle aux abonnés de la Feuille qu’il continue son travail bibliographique (Catalogue des Flores générales et régionales de la France), et que leur concours serait d’un précieux secours pour contrôler ses recherches personnelles. Trochilium laphriiformis. — M. Marius BLranc a trouvé aux environs de Marseille un lépidoptère nouveau pour la faune marseillaise, et qu’il croit être le Trochilium laphriiformis. LISTE D'ÉCHANGES (apprrions). À. Daffry de la Monnoye, 11, rue du Cherche-Midi, Paris. — Coléoptères. Robert Hickel, 9, rue Hautefeuille, Paris. H. du Buysson, engagé conditionnel au 139 de ligne, 2° compagnie, 3e bataillon, Cler- mont-Ferrand. — Coléoptères. M. G. Olive, rue Montgrand, 14, Marseille, nous prie de l’inscrire pour les Coléoptères sur notre liste d'Échanges et d'informer ses correspondants qu’il passera le mois de juillet au Mont-Dore (Puy-de-Dôme), hôtel de la Paix. ÉCHANGES. M. E. Bourter fils, Grande-Place, 6, Turcoing, désire acquérir des œufs de Bombyx Yama-Maï ou les échanger contre des coques vivantes de B. cynthia. Il désire savoir avec quoi on nourrit la chenille des Bombyx cecropia et polyphemus. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 1er Août 1877. Septième Année. No 82. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES —_—— 0 LPS D ——— COUP-D'ŒIL SUR LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE DE LA VESDRE, ENTRE CHAUDFONTAINE & LES MAZURES (province de Liège, Belgique). Au point de vue de l'étendue, la province de Liége n’occupe que le huitième rang parmi les provinces belges ; mais sous le rapport du nombre des plantes, il est bien probable qu’elle doit être mise au premier rang. Je dis il est bien probable, parce que les documents sur la flore des autres provinces sont déjà anciens ou bien éparpillés dans divers ouvrages, et qu'il faudrait un long travail pour avoir une idée exacte de leur statistique végétale. La superficie de la province de Liège est de 289,314 hectares ; mais sur ce petit coin de terre se pressent 1,350 espèces et plus de 240 variétés remar- quables. De quelque côté que Le botaniste liégeois porte ses pas, il est sûr de faire de bonnes récoltes ; aussi ne faut-il pas s'étonner si, depuis le commencement du siècle, notre province a été explorée par un grand nombre de chercheurs. La réputation de plusieurs d’entre eux s’est étendue bien au-delà de nos fron- tières; je ne rappellerai ici que Lejeune, le savant verviétois, dont les ouvrages (Flore de Spa, 1811-1813; Revue de la Flore de Spa, 1824; Compendium Floræ Belgicæ, 1828-1836) ont encore leur place marquée dans toutes les bibliothèques botaniques un peu complètes. Je voudrais donner aux botanistes, lecteurs de la Feuille, une idée de la quantité remarquable de végétaux que la nature s’est plu à rassembler ici sur un si pelit espace. Quand j'ai dû choisir les points dont je voulais faire con- naître la végélation, je n'ai eu que l’embarras du choix; les vallées de la Meuse, de l'Ourthe, de l’Amblève et de la Vesdre ont eu tour à tour mes pré- férences, chacune de ces vallées présentant un certain nombre de plantes qui ne se retrouvent pas dans les autres; j'ai enfin choisi la dernière. La Vesdre est une pelite rivière à courant rapide; elle prend sa source en Prusse, au nord-ouest d'Eupen, et après un cours de 71 kilomètres, vient se perdre, à Chènée, dans l'Ourthe, qui se jette une lieue plus bas dans la Meuse, à Liége. La vallée de la Vesdre décrit une infinité de détours et présente à l’œil charmé des vues constamment nouvelles; elle est encaissée entre des chaines de collines couvertes d'arbres, de verdure et de fleurs. La Vesdre, après son entrée dans nolre province, baigne, en se grossissant d’une foule de petits affluents, Goé, Dolhain-Limbourg, la ville de Verviers, les villages de Hodi- mont, Ensival, Pépinster, Nessonvaux, Fraipont, Prayon, Chaudfontaine, Vaux-sous-Chévremont et Chènée ; sur tout son cours, elle est bordée d'usines, de gracieuses villas, et le touriste qui a parcouru ce charmant pays ne peut que s'écrier avec Victor Hugo : Certainement, cette vallée est une des plus -ravissantes qu’il y ait au monde. Le chemin de fer qui relie, par cette vallée, Liége à la frontière prussienne est un des beaux exemples de ce que peut le génie de l’homme; partout, ce ne sont que vallées franchies au moyen de ponts, collines formées d’un roc aussi — 122 — dur que le granit, percées par le pic et la mine; c’est une suite non inter- rompue de tunnels, de tranchées creusées dans d'énormes bancs de terre et de pierre. Entre Liége et la frontière prussienne (38 kilomètres), il y a dix-huit tunnels et plus de trente ponts ; l’élablissement de cette voie ferrée a coûté 28.000,000f. Celle partie Si pittoresque de notre province à toujours eu le privilège d'at- ürer les botanistes; Lejeune, Michel, Dossin, Courtois, Aug. Donckier, Louvat (parmi ceux qui ont été enlevés à la science), M. l'abbé Strail, le. doyen des bolanistes liégeois, H. Donckier, H. Forir, E. Durand, etc., l'ont explorée avec succés. 11 serait à désirer qu'un travail d'ensemble fût entrepris sur la végétation de tout le bassin de la Vesdre; ici, je veux seulement faire connaître les plantes qui croissent dans la vallee, entre les Mazures et Chaudfontaine (points distants de 42 kilomètres); sur cette petite bande de terre se trouvent plus de 400 plantes rares ou assez rares pour la flore liégeoise. Voici comment les localités citées dans ce travail sont placées, en partant du point le plus en amont : Les Mazures, Cornesse, Gotfontaine, Halinsart, Nes- sonvaux, Fraipont, Trooz, Prayon, Fond-de-Forêt, Chaudfontaine; j'ai eu soin d'observer cet ordre; la dernière localité où une plante est indiquée est donc toujours le point le plus en aval où elle a élé récoltée. Je dirai, pour terminer cette entrée en matière, déjà longue, que Chaudfon- taine n'est qu'à deux petites lieues de Liège et que la vallée de la Vesdre n’a jamais 400 mètres de largeur. Les espèces naturalisées sont marquées d'un astérisque. — Les signes adoptés sont : C, commun; AC, . assez commun; R, rare; AR, assez rare; RR, très-rare ; QQP, quelques plants. Anemone sylvestris L. — Bois entre Chaudfontaine et Prayon RR. — ranunculoides L. — Bois ombragés AA. Les Mazures, Cornesse, Goffontaine, Halinsart, Nessonvaux, Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. * — Hepatica L. — Endroits ombragés. Chaudfontaine RR. Ranunculus auricomus L. — Bois frais, prairies AR. Goffontaine, Halinsart, Fond-de-Forèêt. — polyanthemoides Bov. — Bois. Cornesse R. _— nemorosus Dec. — Bois. Cornesse AR. — sceleratus L. — Bord des fossés. Cornesse R. * Eranthis hyemalis Salisb. — Parc du château de Fraïpont A. Helleborus viridis L. — Lieu ombragé. Goffontaine RR.; peut-être introduit. Aquilegia vulgaris L. — Bois, rochers AA. Cornesse, Goffontaine, Halinsart, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Delphinium consolida L.— Moissons R. Goffontaine, Chaudfontaine. Aconitum lycoctonum L. — Bois montueux frais. À Goffontaine et dans les environs, c’est-à-dire à Cornesse, Halinsart, Becoyen, En-Rive, Nessonvaux; cette plante rare se rencontre par milliers de pieds. Bois entre Fraipont et Trooz AR. Actæa spicata. L. — Bois, rochers ombragés R. Les Mazures, Goffontaine, Chaudfontaine. Berberis vulgaris L. — Rochers R. Cornesse, Chaudfontaine. Dianthus prolifer L. — Rochers de Prayon CC. — Armeria L. — Pelouses sèches AR. Cornesse, Halinsart, Chaudfontaine. Saponaria Vaccaria L. — Moissons. Fraipont RR. Silene gallica L. — Moissons, entre Fraipont et Chaudfontaine RR. — anglica L. — Lieux cultivés. Halinsart RR. — nulans L. — Bois secs, rochers AC. Goffontaine, Nessonvaux, Prayon, Chaudfontaine. — Armeria L. — Bords des chemins QQF. Prayon, Chaudfontaine. Lychnis viscaria L. — Rochers R. Nessonvaux, Trovz, Prayon. Spergularia campestris Aschs. — Bords des chemins AR. Halinsart, Nessonvaux. Sagina nodosa Bartl. — Pelouses fraîches. Fraipont R. Stellaria nemorum L. — Lieux couverts AA. Goffontaine, Nessonvaux, Chaudfontaine. — uliginosa Murr. — Ruisseaux. Goffontaine AR. Cerastium semidecandrum L. — Bords des chemins. Chaudfontaine R. — pumilum Curt. — Lieux cultivés. Chaudfontaine R. — repens L. — Naturalisé sur le rocher du château de la Rochette (Chaudfontaine). * Linum usitatissimum L. — Graviers de la Vesdre, à Goffontaine R. Radiola multiflora Lmk. — Goffontaine, vallée du ruisseau de Banneux AR., Chaudfontaine AA. * — 123 — Oxalis stricta L. — Lieux cultivés AR. Halinsart, Chaudfontaine. Impatiens Noli-tangere L. — Bois humides AR. En-Rive (Fraipont), Fraipont, Nessonvaux, Fond- de-Forêt, Chaudfontaine. * Geranium sanguineum L. — Lieux secs. Nessonvaux R. — pratense L. — Bords des chemins. Goffontaine, Cornesse R. * — pyrenaicum L. — Haies, bords des chemins. AA. En-Rive (Fraipont), Trooz, Fond-de- Forêt, Chaudfontaine. Malva moschata L., v. integrifolia Lej. — Rev. FI. Spa, p. 148. — Prairies R. Goffontaine, Cornesse. — v. heterophylla Lej., 1. c.— Bords des chemins AR. Goffontaine, Cornesse, Nessonvaux. — v. laciniata Desr. — Bords des chemins AA. Halinsart, Goffontaine, Fraipont,. Althæa hirsuta L. — Lieux pierreux RR. Nessonvaux. * — officinalis L. — Lieux herbeux. Fraipont RR., Subsp. Tilia ulmaifolia Scop. — Bois AR. Goffontaine, Trooz. Polygala comosa Schk. — Pelouses sèches R. Trooz, Chaudfontaine. — serpyllacea Weihe. — Bois frais. Chaudfontaine CC. Monotropa Hypopitys L. — Bois RR. Chaudfontaine. Hypericum lineolatum Jord. — Coteaux secs R. Chaudfontaine. — quadrangulum L. — Bois R. Goffontaine. — tetapterum Fries. — Bois humides AR. Halinsart, Fraiïpont, Chaudfontaine. — montanum L. — Bois montueux R. Goffontaine, Nessonvaux. Drosera rotundifolia L. — Goffontaine, dans les sphagnum du ruisseau de Banneux AR. Pyrola minor L. — Bois R. Chaudfontaine. | Reseda lutea L. — Lieux pierreux R. Chaudfontaine. Corydalis solida Sm. — Bois montueux AA. Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Fond-de-Forêt. *X — lutea DI. — Murs d'eau de la Vesdre AC. Goffontaine, Cornesse, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Fumaria Vaillantii Lois. — Haies R. Fond-de-Forêt. Barbarea lyrata Aschs. — Bords de la Vesdre R. Goffontaine. — intermedia Bor. — Lieux cultivés R. Chaudfontaine. Cardamine amara L. — Ruisseaux AC. Goffontaine, Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. — hirsuta L. — Pelouses AR. Goffontaine, Trooz, Chaudfontaine. — impatiens L. — Bois frais AC. Cornesse, Goffontaine, Halinsart, Nessonvaux, Fond-de- Forêt, Chaudfontaine. — sylvatica Luik. — Lieux ombragés R. Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. Nasturtium fontanum Aschs. — Ruisseaux R. Cornesse. _ palustre De. — Bords de la Vesdre. Goffontaine R. Sisymbrium austriacum Jacq. — Graviers de la Vesdre AR. Goffontaine, Nessonvaux, Chaudfontaine. * Hesperis matronalis L. — Prairies, rochers. Halinsart R., Prayon AA. Chaudfontaine R. Diplotaxis tenuifolia L. — Lieux pierreux R. La Rochette (Chaudfontaine). Brassica nigra L. — Lieux cultivés R. Chaudfontaine. * Sinapis alba L. — Moissons, graviers de la Vesdre R. Goffontaine, Chaudfontaine. Lunaria rediviva L. — Bois montueux. Les Mazures A., Chaudfontaine RR. Iberis amara L. — Moissons R. Nessonvaux. Lepidium ruderale L. — Décombres RR. Chaudfontaine. — Draba L. — Décombres RR. Chaudfontaine. Neslia paniculata Desv. — Moissons RR. Entre Nessonvaux et Forêt. * Bunias orientalis L. — Lieux herbeux, entre Chaudfontaine et Nimane QQP. (M. Devos). Viola Riviniana Rchb. — Bois. Trooz R. Rhamnus cathartica L. — Bois de Fond-de-Forêt AR. Genista anglica L. — Bruyères. Chaudfontaine AC. — sagittalis L. — Bois de Nerheid ((ornesse) R. — pilosa L. — Pelouses sèches AR. Cornesse, Halinsart, Anthyllis vulneraria L. — Coteaux secs AR. Curnesse, Halinsart. Astragalus glycyphillus L. — Bois R. Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Melilotus albus Desr. — Bords des chemins R. Les Mazures, entre Trooz et Fraipont, Medicago minima Lmk. — Pelouses RR. Nessonvaux. * — denticulata Willd. — Lieux cultivés AR Les Mazures, Goffontaine, Fond-de-Forêt. — maculata Willd. — Lieux cultivés AC. Cornesse, Goffontaine, Fond-de-Forêt, Ghaudfontaine. Trifolium agrarium L. — Lisières des bois R. Cornesse. — elegans Savi. — Pelouses AC. Cornesse, Nessonvaux, Fraipont. Vicia angustifolia AÏL., v. Bobartii (V. Bobartii Forst.). Bois RR. Prayon (M. P. Bounameaux). Coronilla varia L. — Lejeune a indiqué cette plante « in pascuis, collinis secus Vesam, » mais, à ma connaissance, elle n'a pas été retrouvée dans cette vallée. Ornithopus perpusillus L. — Pelouses AR. Halinsart, Fraipont. Orobus tenuifolius Roth. Bois R. Nessonvaux, Chaudfontaine. Peplis Portula L. — Fossés RR. Cornesse. Montia fontana L. — Ruisseaux AR. Goffontaine, Fraipont. Herniaria glabra L. — Lieux pierreux RR. Chaudfontaine. Sedum sexangulare L. — Rochers R. Fraipont, Nessonvaux. — fTupestre L. — Rochers AC. Fraipont, Chaudfontaine. * — anopetalum De, — Vieux murs RR. Prayon. — Purpurascens Koch. — (S. Telephium Mult. auct, non L.). Coteaux secs AR. Cornesse, Halinsart, Goffontaine, Trooz. — 124 — * Sedum telephium L. (S. maximum Suter). — Rocher entre Nessonvaux et Fraipont. Cerasus Padus De. — Bois frais AR. Les Mazures, Cornesse, Goffontaine, entre Fraipont et Trooz, Chaudfontaine. Cerasus Mahaleb Mill. — Bois rocailleux entre Olne et Cornesse A. Spiræa ulmaria L., v. denudata Cambass. {S. denudata Presl.]. — Bords des eaux AR. Goffontaine, Nessonvaux, Chaudfontaine. Rubus Idæus L. — Bois AR. Nessonvaux, Chaudfontaine. — — _ V. Subinermis. — Bois de Fraipont R. — discolor W. et N. — Haies R. Nessonvaux. ©— cœsius L. — Lieux pierreux, haies AA, — Goffontaine, Prayon, Chaudfontaine. — macrophyllus W. et N. — Bois RR. Nessonvaux. — Sprengelii W. et N. — Haies R. Nessonvaux. Geum rivale L. Prés humides R. Chaudfontaine. Fragaria elatior Ehrh. — Bois R. Cornesse, Nessonvaux, Fond-de-Forêt. * Potentilla recta L. — Terrasses entre Nessonvaux et Pépinster R. Rosa arvensis L. — Broussailles, lieux pierreux. — AA. Halinsart, Fraipont, Prayon, Chaudfontaine. — pomifera Herrm. —- Bois montueux R. Fond-de-Forêt. — tomentosa SM. -— Bois. Cornesse AA. — rubiginosa L. — Rochers. Chaudfontaine AR. Alchemilla glabra Dmrt. — Plante petite; vert jaundätre, entièrement glabre et couchée sur le sol. Bois R. Les Mazures. Mespilus germanica L. — Bois R. Cornesse. Pyrus communis L. — Bois AR. Cornesse, Nessonvaux. Malus acerba Mérat. — Bois montueux R. Prayon, Chaudfontaine. Sorbus torminalis Crantz. — Bois, rochers RR. Nessonvaux. Epilobium spicatum, Lmk. — Bois, bords des chemins AC. Cornesse, Goffontaine, Halinsart, Nesson-- vaux, Prayon, Trooz, Chaudfontaine. — lanceolatum Seb. et Maur. — Rochers R. Prayon. — roseum Schreb. — Lieux frais R, Nessonvaux. — obscurum Rchb. — Bords des fossés AR. Cornesse, Fraipont. Œnothera biennis L. — Bords ombragés de la Vesdre AR. Goffontaine, Fraipont. Circæa Lutetiana L. — Bois frais AR. Goffontaine, Fond-de-Forêt. — intermedia L. — Bois frais R. Halinsart, Chaudfontaine. Myriophyllum spicatum L. — Fossés R. Fraipont. Sanicula europæa L. — Bois AR. Goffontaine. * Astrantia major L. — Subspontané dans le bois de Fraipont RR. Libanotis montana Crantz. — Rochers calcaires de Fraipont AR. Orlaya grandiflora Hoffm. — Moissons R. Chaudfontaine. Caucalis daucoïdes L. — Bords des champs R, Chaudfontaine. * Myrrhis odorata Scop. Haïes RR. Cornesse. Cornus mas L. — Bois taillis AR. Cornesse, Trooz, Prayon, Chaudfontaine. Viscum album L. — AR, Cornesse, Goffontaine. Ribes rubrum L. — Bois, rochers R. Cornesse, Goffontaine, Fond-de-Forêt. — nigrum L. — Bois de Fraipont RR. Saæifraga granulata L. — Prairies AR. Cornesse, Nessonvaux. Chrysosplenium alternifolium L. — Bords des ruisseaux R. Cornesse. — oppositifolium L. — Rochers humides, ruisselets AC. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Erica tetralix L. — Terrains arides RR. Goffontaine, Chaudfontaine. Primula elatior Jacq. — C dans tous les bois frais de la vallée. Lysimachia nemorum L. — Bois humides AR. Nessonvaux, Chaudfontaine. * — ciliata L. — Bords des ruisseaux RR. Nessonvaux. Trientalis europæa L. — Marais tourbeux des bois. Fraipont. Armeria elongata Hoffm. — Pelouses montueuses. Environs de Chaudfontaine. C'est en 1811 que Lejeune a indiqué cette plante dans cette localité; depuis cette époque, elle a été recherchée inutilement. En Belgique, cet Armeria ne se rencontre jamais en dehors des terrains calaminaires des bassins supérieurs de la Vesdre et de la Gueule; mais comme la calamine à été exploitée entre _Chaudfontaine et Prayon, de nouvelles recherches le feront peut-être retrouver. Anagallis cærulea Schreb. — Lieux cultivés AR. Nessonvaux, Chaudfontaine. — carnea Schrk. — Champs RR. Halinsart. * Plantago ramosa Aschs. — Bords des chemins RR. Nessonvaux. Ligustrum vulgare L. — Bois R. Cornesse, Nessonvaux. Vinca minor L. — Bois, rochers. Goffontaine CC. Vincetoxicum album Aschs. — Rochers AR. Cornesse, Nessonvaux, Chaudfontaine. Gentiana germanica L. — Coteaux calcaires secs R. Nessonvaux. Erythrea pulchella Fries. — Pelouses humides R. Chaudfontaine. Cuscuta major DC. — Bords de la Vesdre AC. Goffontaine, Chaudfontaine. Myosotis strigulosa Rchb. — Prairies humides R. En-Rive (Fraipont). _ sylvatica Hoffm. — Bois frais R. Cornesse, Fond-de-Forêt. — hispida Schlecht. — Bords des chemins AR. Nessonvaux. — arenaria Schrod. — Bords des chemins RR. Fond-de-Forêt. — versicolor Sm. — Pelouses, lieux cultivés AR. Prayon. — 129 — Lithospermum officinale L. — Lieux pierreux R. Chaudfontaine. Symphitum officinale L. — Bords des eaux AA. Prayon. * Pulmonaria saccharata Mill. — Bois R. Fraipont. — mollis Wolf. — Bois montueux AA. Nessonvaux, Trooz, Chandrontatdel — montana Lej. F1. Spa, I, p.98. — Bois montueux R. Goffontaine. Echium Wierzbickii Habrl. — Talus sec. Trooz QQP. Solanum dulcamara L. — Bords de la Vesdre AG. Goffontaine, Cornesse, Nessonvaux, Prayon, Fond- de-Forêt, Chaudfontaine. on chlorocarpum Spenn. — Lieux cultivés R. Nessonvaux. — humile Bernh. — Lieux cultivés CC. Nessonvaux,. Physalis Alkekengi L. — Coteaux incultes AR. Prayon, Chaudfontaine, * Nicandra physaloïdes Gartn. — Décombres R. Goffontaine, Fond-de-Forêt, Atropa belladona L. — Bois montueux, carrières AC. Becoyen (Fraipont), Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Chaudfontaine. * Lycium barbarum L. — Haies. Nessonvaux R. . * Datura Stramonium L. — Bords des chemins AR. Cornesse, entre Goffontaine et les Mazures, Nessonvaux, Prayon. Verbascum thapsiforme Schrad. — Lieux pierreux R. Cornesse, Trooz, Chaudfontaine. — lychnitis L. — Coteaux arides R. Chaudfontaine. — — v. album. Mêmes lieux AR. Halinsart, entre Fraipont et Trooz. — Alopecurus Thuill. — Bords des chemins R. Nessonvaux. DRE Blattaria L. — Bords des chemins. Chaudfontaine AR. Veronica polita Fries. — Lieux cultivés AR. Chaudfontaine. — montana L. — Bois frais AA. Halinsart, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. — scutellata L. — Lieux marécageux R. Fond-de- Forêt. — prostrata L. — Coteaux arides RR. Chaudfontaine. Scrophularia alata Gilib. — Bords des eaux R. Nessonvaux. Antirrhinum Orontium L. — Lieux cultivés AR. Halinsart. Linaria spuria L. — Moissons R. Chaudfontaine. Pedicularis sylvatica L. — Pâturages, prairies AR. Chaudfontaine. —— palustris L. — Bois humides. Goffontaine, vallée du ruisseau de Banneux R. Rhinanthus major Ehrh. — Prairies R. Prayon. Melampyrum arvense L. — Moissons R. Halinsart. Euphrasia nemorosa Soy-Will. — Pelouses AR. Halinsart. Orobanche rapum Thuill. — Sur le Sarothamnus AR. Cornesse, Halinsart, Nessonvaux. — minor Suit. — Champs de trèfle R. Nessonvaux, Chaudfontaine. Mentha rotundifolia L. — Bords des chemins AG. Goffontaine, Nessonvaux, Prayon, Chaudfontaine. — v.oblongifoliaStrail. Monogr.Menth. des env. de Liége, 1864.—Chaudfontaine AC. — sylvestris L. v. vulgaris Benth., sec. Strail 1. c. — Goffontaine R, Prayon CC. = — v. Rosani Strail (M. Rosani Ten./. — Chaudfontaine CC. — — v. origanoïdes Ten. — Bords de ‘la Vesdre. Chaudfontaine AR. — mollissima Borkh. — Lieux pierreux R. Trooz. — candicans Crantz. — Bord de la Vesdre R. Chaudfontaine. — nemorosa Willd. — Pelouses AA. Goffontaine, Trooz, Chaudfontaine. — velutina Lej. Rev. FI. Spa, p. 115 (M. gratissima Lej. FI. Spa, Il, p. 19, non Wiggq.). — Bords des chemins RR. Goffontaine, Trooz. — dumetorum Schulte. — Chaudfontaine RR. — balsamea Willd. — Bord de la route, Trooz AR. — amawrophilla Timb.-Lagr. — Lieux frais R. Chaudfontaine. — Nouletiana Timb.-Lagr. — Pelouse pierreuse. Les Mazures CC. nepetoides Lej. — Ruisseaux AR. Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. — aquatica EL. v. genuina G. G. — Ruisseaux R. Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. — — v. subintegrifolia Strail, 1. c. — Endroit marécageux. La Rochette (Chaudfontaine) RR. — — v. hirsuta Koch. au L. — Bord de la Vesdre R. Fraipont. — — v. pusilla Per. — Lieux humides R. Chaudfontaine. — affinis Bor. — Ruisseaux. Chaudfontaine RR, — subspicata Weihe. Bor. — Bords du ruisseau de Fond-de-Forêt; Chaudfontaine AC. — — v. hirsuta Per. — La Rochette (Chaudfontaine) R. — paludosa Schreb. — Bord de la Vesdre. Goffontaine R. — palustris Mœnch. v. reflexifolia Strail, 1. c. — Chaudfontaine, bords de la Vesdre AC. — — v. pauciflora Strail, 1. c. — Fond-de-Forêt, lieu humide AC. — Obtusata Opitz. — Fond-de-Forêt, bord du ruisseau AC. — elata Host. — Trooz, bord du ruisseau de Jeliveaux AA. — — v. amplissima Th. Dur. — Trooz, avec le type AR. — rhomboidifolia Strail, 1. ec. — /M. aculifolia Rchb. non Sm.). Chaudfontaine, bords de là Vesdre AR. — intermedia Beck. — Fond-de-Forêt, bord du ruisseau R. — arvensis L. v. præcox Sole. — Chaudfontaine, les champs AR. — — v. dubia Schreb. — Chaudfontaine, lieu humide RR. — — v. parviflora Bocnn. — Chaudfontaine, champs CC. — — v. pulegioïdes Wirtg. — Les Mazures, haie derrière le château C. — agrestis Sole, v. ovalifolia Timb.-Lagr. — Goffontaine, Les Mazures, bords de la Vesdre AA. — biemarginata Strail, 1, c. — v. genuina. — Chaudfontaine AR. NE Pen Mentha biemarginata Strail, v. subtomenta. — Avec la précédente R. Dans la Monographie de M. l'abbé Strail, qui a paru dans le Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, 1. IT (1864), on a imprimé par erreur M. triemarginata; il faut lire M. biemarginata. * — Wirtgeniana F. Schultz. — Bords de la Vesdre AA. Prayon, Chaudfontaine. — Strailii Th. Dur. — Recherches sur les Menthes de la Flore liégeoise, p. 16 (1876). Goffon- taine, bord de la Vesdre AA. — Pauliana F. Schulitz, — Chaudfontaine, bords de la Vesdre AR. — gentilis L. v. legitima Lej. — Comp. FI. belg., II, p. 233. Fond-de-Forêt RR. — — v. vesana Lej., 1. c. — Goffontaine, Chaudfontaine, bords de la Vesdre AC. Salvia pratensis L. — Côteaux calcaires. Chaudfontaine AC. * — wverticillata L. — Terrains incultes R. Fond-de-Forêt. Thymus serpyllum L., v. angustifolius Lej. — Comp. /T. inodorus Lej. Rev.). Chaudfontaine RR. * Calamintha grandiflora Mœnch. — Fraipont AR. * Melissa officinalis L. — Le long des haies. Fond-de-Forêt CC. * Lamium maculatum L. — Bords des chemins. Fraipont RR. — mutabile Dmrt.— Florula belgica, p. 45 (1827). « Caule supra terram repente, foliis cordatis duplicato serratis petiolatis, corollæ galea pilis edentulis tecta, labio edentulo. ® Lieux frais. Trooz, Fond-de-Forêt, Chaudfontaine AC. Galeopsis villosa Huds. — Lieux inculles AC. Halinsart, Prayon, Chaudfontaine. — bifila Bœnningh. — Lieux cultivés. Goffontaine R. Stachys Germanica L. — Coteaux arides. Chaudfontaine RR. — alpina L. — Bois montueux R. Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. Marrubium vulgare L. — Bords des chemins, Nessonvaux RR. Leonurus Cardiaca L. — Haies AR. Cornesse, Prayon. Scutellaria minor L. — Goffontaine, vallée du ruisseau de Banneux R. Campanula tenuifolia Hoffm. — Rochers, Les Mazures R. — pusilla Hæncke. — Entre Nessonvaux et Olne RR. d'A rapunculoides L. — Champs à Halinsart CC. — trachelium L. — V.urticæfolia (C. urticæfolia Schmidt). — Cornesse, bois montueux R. ue persicifolia L. — Bois montueux, rochers AC. Cornesse, Goffontaine, Halinsart, Fraipont. — glomerata L. — Pelouses montueuses R. Halinsart, entre Cornesse et Nessonvaux, Chaudfontaine. Specularia Speculum Alph. DC. — Moissons AR. Halinsart, Prayon, Chaudfontaine. Phyteuma spicatum L. — Bois AC. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Trooz, Chaudfontaine. —" nigrum Schmidt. — Bois AR. Cornesse, Nessonvaux, Chaudfontaine. Wahlenbergia hederacea Rhb. — Goffontaine, vallée du ruisseau de Banneux AA. Bryonia dioïica Jacq. — Haies AA. Cornesse, "Halinsart, Trooz, Chaudfontaine, Sambucus Ebulus L. — Bords des chemins AR. Goffontaine, Nessonvaux, Fond-de-Forêt. — racemosa L. — Bois montueux AR. Cornesse, Halinsart, Fraipont, Trooz. * Lonicera Xylosteum L. — Bois. Chaudfontaine QQP. * Symphoricarpus racemosus Mx. — Haies. Nessonvaux R. Asperula odorata L. — Bois R. Cornesse, Goffontaine, Chaudfontaine. Galium sylvaticum L. — Bois montueux AG. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Trooz, Chaudfontaine. Galium saxatile L. — Pelouses sèches R. Halinsart. — elongatum Pres]. — Bords des eaux R. Goffontaine. — uliginosum L. — Prairies marécageuses R. Halinsart,. Valeriana dioica L. — Bois humides AR. Goffontaine. Vaierianella Auricula DC. — Lieux cultivés. Nessonvaux AR. — carinata Lois. — Lieux cultivés. Fraipont QQP. Dipsacus pilosus L. — Lisières des bois, rochers AR. Cornesse, Nessonvaux. Serratula tinctoria L. — Bois. Goffontaine R. Centaurea montana L.— Bois montueux AC. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Trooz, Chaudfontaine. Bidens cernuus L. — Bords des eaux. Cornesse R. Cota tinctoria J. Gay. — Moissons. Halinsart QQP. * Pyrethrum Parthenium Sm. — Bords des chemins R. Chaudfontaine. * Artemisia Absinthium L. — Rochers, coteaux arides. La Rochette (Chaudfontaine) AC. Antennaria dioica L. — Coteaux arides AR. Halinsart, Chaudfontaine. — margaritacea R.-Br. Graviers de la Vesdre à Fraipont RR. Gnaphalium sylvaticum L. — Bois AR. Cornesse, Chaudfontaine, Filago apiculata G. E. Smith. — Lieux incultes. Nessonvaux R. — minima Fries. — Coteaux arides AR. Halinsart, Chaudfontaine. Inula conyza Dec. — Bois R. Fraipont. Erigeron Canadense L. — Graviers de la Vesdre. Les Mazures R. * Doronicum Pardalianches L. — Bois, lieux ombragés AA. Fraipont, Chaudfontaine. Senecio sylvaticus L. — Bois. Goffontaine R. — viscosus L. — Lieux incultes. Chaudfontaine AR. — erucæfolius L. — Bois et champs frais. Nessonvaux. R. — tenuifolius Jacq. — Bois montueux. Cornesse RR. — Fuchsii Gmel.— Bois frais AC. Les Mazures, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Tragopogon pratensis L. — Prairies. Chaudfontaine AA. Lactuca virosa L. — Bois montueux. Chaudfontaine RR. — muralis Less. — Rochers. Goffontaine AR. — 127 — Hieracium tridentatum Fries. — Bois R. Halinsart, Chaudfontaine, Xanthium spinosum L. — Bords des chemins AC. Les Mazures, Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. * Amarantus retroflexus L. — Trooz, talus du chemin de fer QQP. Euxolus viridis Moq.-Tand. — Bords des chemins. Fond-de-Forêt AR. Atriplex microspermum W. et K. — Lieux incultes. Fond-de-Forêt AR, Chenopodium Vulvaria L. — Lieux cultivés R. Nessonvaux, Chaudfontaine, — ficifolium Sm. — Bords des chemins R. Fond-de-Forêt, — hybridum L. — Décombres. Fond-de-Forêt AR. Polygonum Bistorta L. — Prairies humides AR Fraipont, Goffontaine, — mite Schrk. — Prayon, bord de la Vesdre AR. * Cannabis sativa L. — Graviers de la Vesdre, Les Mazures QQP. Ulmus pedunculata Fougeroux. — Bois montueux. Chaudfontaine AR. Daphne mezereum L. — Bois montueux R. Les Mazures, Halinsart, Trooz, Chaudfontaine. Asarum europæum L. — Bois montueux. Env. de Fraipont. L'Asarum est une des plus grandes raretés de la flore belge. Dans la flore de Spa, I, p. 213 (1811), Lejeune l’indiquait « dans les bois ombragés, près de Fraipont; » cette indication fut maintenue par le savant Verviélois dans le Compendium Floræ belgicæ, I, p. 114 (1836). En 1859. M. Strail revit l’Asarum entre cette localité et Andoumont; mais depuis lors, aucun botaniste n’eut la chance de l’y retrouver; c’est pour cela que M. Crépin, dans la 3° édit. du Manuel de la Flore de Belgique, p. 361 (1874), ne l'indique plus qu’à Magnée, où il a été découvert par M. Strail. Euphorbia Cyparissias L. — Coteaux secs R. Halinsart, Nessonvaux, Fraipont. * — Lathyris L. — Lieux cultivés RR. Prayon. £ Mercurialis perennis L. — Bois montueux AC. is ARE sempervirens L. — Lejeune /Comp. F1. belg. III, p. 244) l'indique « ad Vesam prope castel- lum La Rochette. » Mon ami H. Donckier et moi l’avons vu dans des graviers, près de la Vesdre, à Goffontaine-Cornesse; mais dans la vallée de la Vesdre, le buis n’est que naturalisé ou même planté. Dans notre province, il n’est bien indigène que sur les rochers de la Meuse, entre Ampsin, Huy et la frontière namuroise. Ceratophyllum demersum L. — Fraipont, mare R. Salix amygdalina L. — Bords des eaux. Entre Prayon et Chaudfontaine AR, — aurita L. — Bois frais AR. Nessonvaux, Chaudfontaine. Betula pubescens Ehrh. — Bois AC. Fraipont, Chaudfontaine. Ornithogalum umbellatum L. — Prairies RR. Les Mazures. Gagea sylvatica Loudon. — Prairies à la lisière des bois. Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Fond- de-Forèt. Allium ursinum L. — Bois frais C. — Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Trooz, Fond- de-Forêt, Chaudfontaine. — oleraceum L. — Coteaux pierreux AR. Chaudfontaine, Muscari botryoïdes DC. — Prairies R. Prayon. Phalangium Liliago Schreb. — Fraipont, rocher entre la station de Nessonvaux et le village. AR. Polygonatum officinale AI. — Rochers. Cornesse R. Majanthemum bifoliun F. W. Schmidt. — Bois R. Cornesse, Chaudfontaine. Paris quadrifolia L. — Bois AR. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont. Iris Pseudo-Acorus L. — Bords de la Vesdre AR. Goffontaine, Nessonvaux, Chaudfontaine. Narcissus Pseudo-Narcissus L. — Bois, prairies R. Les Mazures, Goffontaine, Fond-de-Forêt,. x — poeticus L. — Prairies. Cornesse AC., Fond-de-Forêt AR. Orchis mascula L. — Bois montueux, prairies AC. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Trooz, Fond-de-Forêt, Chaudfontaine. Gymnadenia conopsea R. Br. — Prairies RR. Les Mazures. Platanthera bifolia Rchb. — Pelouses arides R. Halinsart, Chaudfontaine. — montana Rchh. — Bois. Trooz R. Neottia ovata Bluff et Fing. — Bois frais AC. Goffontaine, Cornesse. — Nidus-avis Rich. — Bois frais. Halinsart R. Epipactis latifolia Al. — Lieux ombragés AC. Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Spiranthes spiralis C. Koch. — Prairies montucuses. Chaudfontaine R. Potamogeton densus L. — Ruisseaux. Nessonvaux AR. —— pusillus L. — Fossés. Fraipont CC. Zannichellia palustris L. — Fossés. Nessonvaux R. Lemna polyrrhiza L. — Mares. Fraipont AR. — _trisulca L. — Fossés. Fraipont CC. Typha latifolia L. — Fossés AC. — Fraipont, Chaudfontaine. Sparganium simplex Huds. — Bords de la Vesdre. Goffontaine R. J'uncus Tenajeia L. f. — Lieux humides RR. Goffontaine, vallée du ruisseau de Banneux. Luzula sylvatica Gaud. — Bois frais AC. Goffontaine, Nessonvaux, Chaudfontaine. — Albida Desv. — Bois AC. Goffontaine, Trooz, Chaudfontaine. — mulhflora Lej. — Lieux herbeux AR Halinsart. Carex muricata L. — Bois, lieux herbeux. Chaudfontaine AC. — — v.virens {C. divulsa Good.). Buissons. Chaudfontaine R. — remota L. — Lieux ombragés AC. Goffontaine, Nessonvaux. — pendula Huds. — Bois humides AR. Les Mazures, Goffontaine, Chaudfontaine. — panicea L. — Pâturages. Goffontaine R. — longifolia Host. — Bois montueux RR. Nessonvaux. — digitata L. — Bois, rochers AC. Halinsart, Nessonvaux, Fraipont, Prayon, Chaudfontaine. — flava L. — Prairies humides. Chaudfontaine AR. : — 128 — Carex sylvatica Huds, — Bois frais AC. Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine, — rostrata With. — Lieux marécageux. Nessonvaux R. Carex vesicaria L. — Bords des eaux. Fraipont R,. — hirta L. — Lieux frais. Chaudfontaine AC. Eriophorum polystachyum L. — Prairies marécageuses. En-Rive (Fraipont) AC. — latifolium Hoppe. — Avec le précédent R. Cyperus fuscus L. — Lieux inondés RR. Nessonvaux. Digitaria linearis Crep. — Bords des chemins AR. Cornesse, Nessonvaux, Chaudfontaine. * Setaria verticillata P. B. — Lieux cultivés. Nessonvaux. — multiseta Dmrt, Agrostographiæ belgicæ Tentamen, p. 138 (1823) : « Racemo ovato- oblongo apice acuto, rachi villosissima, setis subsenis flore multo longioribus, pedun- culis villosis. » — Bords des chemins. Halinsart R. — rubicunda Dmrt, !, c., p. 139 : « Culmo basi subsimplici, racemo cylindrico, rachi hispida, paleolis lævibus. » — Lieux cultivés. Nessonvaux AR. — glauca P. B. — Moissons. Chaudfontaine CC. Calamagrostis epigeios Roth. — Bois. Chaudfontaine AR. — arundinacea Roth. — Bois montueux. Entre Nessonvaux et Pépinster, Chaudfontaine AR. Sesleria cærulea Ard. — Rochers calcaires. Chaudfontaine AC. Aira præcox L. — Pelouses AR. Cornesse, Chaudfontaine. * Avena strigosa Schreb. — Moissons RR. Halinsart. Kaœleria gracilis Pers. — Coteaux secs Nessonvaux R. — pyramydata Lmk. — Pelouses montueuses. Nessonvaux R. Melica uniflora Retz. — Bois montueux AC. Cornesse, Nessonvaux, Fraipont, Trooz, Chaudfontaine. — nutans L. — Bois AR. Cornesse, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. — ciliata L. — Coteaux arides AR. Les Mazures, Cornesse, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Poa sylvatica Vill. — Bois montueux R. Chaudfontaine. Bromus asper Murr. — Bois AC. Nessonvaux, Fraipont, Fond-de-de-Forèt. — arvensis L. — Lieux incultes. Nessonvaux R. — secalinus L., v. submuticus. — Moissons. Goffontaine-Cornesse AR, — _ grossus De. — Moissons. Prayon QQP. Festuca heterophylla Lmk. — Bois montueux R. Nessonvaux, Fraipont. — coliacea Curt. — Lieux herbeux. Nessonvaux QQP. — arundinacea Schreb. — Bord de la Vesdre. Chaudfontaine AC. Lolium temulentum L. — Bords des chemins. Chaudfontaine CC. — arvense With. — Moissons. Nessonvaux R. Hordeum secalinum Schreb. — Prairies, lieux herbeux. Chaudfontaine RR. Nardus stricta L. — Prairies, pâturages. Chaudfontaine CC. Ceterach officinarum Willd. — Rochers RR. Fond-de-Forèt. Polypodium Phegopteris L. — Bois R. Nessonvaux, Fraipont. — Dryopteris L. — Bois frais AR. Fraipont, Trooz, Chaudfontaine. — calcareum Sm. — Rochers AC. Nessonvaux, Trooz, Prayon, Chaudfontaine. Scolopendrium vulgare Sym. — Rochers AR. Les Mazures, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont. Asplenium septentrionale Hoffm. —- Rochers À. Halinsart, En-Rive (Fraipont), Prayon. — germanicum Weiss. — Rochers R. Trooz, Chaudfontaine. — Adianthum nigrum L. — Bois montueux, rochers R. Trooz, Chaudfontaine. Polystichum montanum Roth. — Bois frais R. Fraipont. Aspidium aculeatum Sw. — Bois montueux R. Goffontaine. — lobatum Sw.— Rochers ombragés AC. Les Mazures, Nessonvaux, Fraipont, Chaudfontaine. Lycopodium clavatum L. — Bois. Goffontaine RR. Equisetum maximum Lmk.— Bords des ruisseaux. Fond-de-Forêt AC. — nemorosumm BlIk. — Berges des rivières. Nessonvaux AA. — hyemale L. — Bois frais, Goffontaine RR. Liège. Théophile DURAND. LES ARCTIIDÆ (Strx.) & LES PLANTES DONT ELLES SE NOURRISSENT. EMYDIA. Striata. — Artemisia vulgaris et campestris, Galium verum, Hie- racium pilosella, Erica vulgaris, Festuca duriuscula, Lamium album, Prunus spinosa, Urtica. Particulièrement clairières des bois. La chenille se montre dès les premiers jours d'avril et a acquis toute sa taille en fin mai et commencement de Juin. Bifasciata. — Polyphage. Aime surtout les graminées, les chicoracées. Mai-août. — 129 — Cribrum. — Artemisia vulgaris el campestris, Galium verum, Hie- racium püilosella, Erica vulgaris, Fesluca duriuscula, Lamium album, Prunus spinosa, Urtica. A acquis toute sa croissance en mai el Juin. DEIOPEIA. Pulchella. — Heliotropum Europæum, Myosotis arvensis, Solanum nigrum. J'ai trouvé la chenille commencement de juin, puis commencement d'octobre. EUCHELIA. Jacobeæ. — Senecio vulgaris. Depuis juillet jusqu'en octobre. NEMEOPHIIA. Russula. — Sceabiosa succisa, Taraxacum officinale, Plantago lan- ceolata, Cynoglossum officinale, Hieracium umbellatum et sylvaticum, Alsine media, Lactuca. Hiverne; a toute sa taille en mai. Plantaginis. — Plantago lanceolata, Lychnis dioïca, Silene noctiflora ; en captivité, Lactuca sativa. Maï-août. CATLLIMORPEHA. Dominula. — Chenille sur une infinité de plantes basses et quelquefois sur les jeunes arbustes. On l'élève très-bien avec des borraginées et même avec de la laitue. Passe l'hiver et à toute sa taille en mai. Hera. — Cynoglossum officinale, Quercus robur, Fagus sylvatica, Salix alba, Pyrus malus, Ribes uva-crispa, Rubus Idæus, Spartium scopa- rium, Symphitum officinale, Trifolium, Plantago, Urtica, Epilobium, Lactuca. A toute sa taille fin de mai, juin. PLERETES. Matronula. — Corylus avellana, Tilia Europæa, Rhamnus cathar- icus et frangula, Cerasus padus, Plantago major, Artemisia vulga- ris, Hieracium umbellatum, Viola tricolor, Lactuca. Bruand indique le Cynoglossum officinale.: Passe deux fois l'hiver. ARCTIA. Caja. -- Polyphage : Urtica, Lamium, Euphorbia, les chicoracées, etc. Se chrysalide en mai. Les auteurs, je crois, n'indiquent qu’une génération. J'en ai toujours trouvé en juillet. D’après cela, il y en a deux sûrement. Flavia. — Le papillon n’éclôt que la troisième année, pendant tout le mois de juillet et le mois d'août. Les chenilles de la seconde année périssent en caplivité après avoir passé l'hiver, mais en les élevant ab ovo, on réussit très-bien. En captivité, elles refusent toute nourriture, excepté le Zeontodon. A l'état libre, elles s’accommodent d’un grand nombre d’autres plantes, no- tamment : Aconitum napellus, Ulmus campestris, Alsine media, Achillea maillefolium, Spinacia oleracea, Urtica, Genista. I ne faut Jamais en captivité leur présenter des feuilles fraiches qui les feraient périr en peu de temps, mais des feuilles qu’on a laissé faner de douze à vingt-quatre heures. Le soleil et la pluie ne doivent pas leur être favorables, car dans la nature elles en sont toujours abritées. En même temps que la chenille, on trouve le pa- pillon et la chrysalide à 1,800 et jusqu’à 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est à l'obligeance de M. Rodolphe Zeller-Dolder, entomologiste aussi savant que zèlé, que je dois ces renseignements, — 130 — Villica. — Ulmus campestris, Alsine media, Achillea millefolium, Spinacia oleracea, Urtica, Genista. Passe l'hiver; a toute sa taille en mai. Purpurata. — Sparlium scoparium, Ulmus campestris, Quercus ro- bur, Carpinus, Betulus, Pyrus malus, Prunus cerasus et domestica, _ Vatis vinifera, Ribes uva-crispa, Lamium album, Galium verum et mollugo, Anchusa officinalis, Cynoglossum officinale, Plantago major, Alsine media. Avril et juin. Fasciata. — Polyphage : Syringa vulgaris, Euphorbia oleæfolia. Mai et juin. — En avril, elle atteint toute sa grosseur (Donzel). Hebe. — Achillea maillefolium, Artemisia, Medicago, Cynoglossum officinale, Euphorbia cyparissias, Lactuca, Senecio vulgaris, Taraxa- cum dens-leonis, Alsine media, Onopordium acanthium, les Pisum. Passe l'hiver et se métamorphose en avril et mai. Aulica. — Achillea millefolium, Cynoglossum officinale, Galium apa- rine, Alsine media, Lamium album, Urtica urens. Au premier printemps. Civica. — Achillea millefolium, Plantago major, Lamium album, Al- sine media, Centunculus minimus, Lysimachia vulgaris. En captivité on l'élève facilement avec le Cichorium intybus. A toute sa taille fin avril et commencement de mai. Maculosa. — Galium aparine. Casta. — Asperula cynanchica, Galium mollugo (et Hieracium pilo- Sella Bruand). Juin et Juillet. Latreillei. — Est polyphage : Plantago lanceolata, Genista Hispanica, les chicoracées, les Pieris striata et hieracioïdes (Plantago psyllium Mart.). Cervina. —- Geum montanum. En captivité : Rumex, Alsine, Plan- tago, eic. Se rencontre toute la belle saison. Spectabilis. — Doit être polyphage; elle semble préférer les Artemisia. EUPREEPIA. Pudica. — Briza media et minor. On la nourrit très-bien avec le Poa annua. Parvient à toute sa taille fin avril. — Une des conditions essentielles pour obtenir l’insecte parfait, c'est de ne point déranger les chenilles dès qu'elles sont sous toile. Rivularis. — Vit uniquement de graminées (Rambur). OCTOGYNA. Corsica. — Est polyphage; a toute sa croissance à la fin de l'hiver. Il faut la rechercher en mai. DURE — Plantes herbacées. A pris tout son accroissement vers la fin de iver. Parasita. — Plusieurs graminées et Gentiana lutea (Millière). Fin juillet. Elle atteint en peu de jours son entier développement et se transforme au commencement d'août dans la mousse. KHemigena. — Plantes herbacées. En captivité, s'accommode très-bien du Plantago lanceolata. Parvient à toute sa grosseur au mois d'août. Zoraïda. — Polyphage. L’insecte parfait paraît en mai. SPILOSOMA. Fuliginosa. — ÆRumex acetosa et patientia, Geum urbanum, Bras- Sica rapa et napus, Plantago major, Epilobium, Urtica urens, Evony- mus Europæœus, Rubus fruticosus et Idæus, Ribes uva-crispa, Lamium album. Se trouve en été et à la fin de l'automne, et souvent même pendant l'hiver. J'en ai souvent trouvé dès les premiers jours du printemps. — 131 — Luctifera. — Plantago lanceolata, Scabiosa columbaria, Hieracium pilosella, Cynoglossum officinale, Veronica, Taraxacum officinale, Al- sine media, Gnaphalium arenarium, Delphinium Ajacis. Depuis mai jusqu'en novembre. Sordida. — Sur les plantes basses, principalement les Plantago, Rumex, Scabiosa. Pendant le jour, on la prend sous les herbes et les pierres. Juin- juillet. | Mendica. — Plantago lanceolata, Taraxacum officinale, Rumex ace- tosa, Urtica, Lamium album, Balsamita major. Se métamorphose en juillet et aoû. Lubricipeda. — Sambucus nigra, Rubus Idæus, Hieracium pilosella, Epilobium, Urtica. Depuis juillet jusqu’en octobre. Menthastri. — Mentha sylvestris, Polygonum persicaria et hydro- piper, Nepeta calaria, Balsamila major, Lamium album, Urlica. De- puis la fin de Juillet jusqu’en octobre. Urticæ. — Plusieurs plantes aquatiques (Marsham). — Mentha sylvestris, Menyanthes trifoliata, Nepeta cataria, Polygonum persicaria, les Plan- tago, Rumex aquatica, Carex, etc. (Ch. Dubois). — Selon d’autres au- teurs : plantes basses. — Août et septembre. Lyon. G. ROUAST. COMMUNICATIONS. Cicindela Germanica L. — En parcourant la Feuille des Jeunes Naluralisles, je trouve dans le n° 77 (1er mars 1877), parmiles communications, une note de M. Edouard Honnorat, de Digne, surune variété de la Cicindela campestris. M. Honnorat, après avoir fait remarquer avec justesse que la Cicindela campestris préfère les terrains secs et exposés au soleil, et qu’il lui faut « un sol très-léger et surtout à l'abri de l'humidité pour y creuser son terrier, » ajoute en note : «Il n’enest pas de même pour la larve et l’insecte parfait d’une autre espèce de Cicindtlides, Uicindela germanica L., qui ne se trouvent au contraire que dans les terrains généralement humides et comme tels ayant une certaine consistance. » La Cicindela germanica n’est pas très-rare dans le département de la Vienne; je ?’ai capturée plusieurs fois à Civray, Clan. Comporté ; mais au heu de ne la trouver que dans des endroits humides, c’est toujours au contraire dans les endroits secs et ensoleillés, sur les routes, dans les champs de blés après la moisson, sous les gerbes restées quelque temps à terre, que je la vis courir avec légèreté. Je consulte deux livres très-élémentaires qui se trouvent sous ma main, et je vois mon Opinion confirmée. Dans la Faune élémentaire des Coléoptères de France, M. Fairmaire donne pour habitat à cette Cicindela « les champs, » et dans le Guide de l’Amaleur d'insectes, de MM. Fairmaire et Berce, dans l’article intitulé : Chasse des Coléoptères, je trouve ce qui suit: « La Cicindela germanica ne se trouve que dans les champs après la moisson. » M. Honnorat se trouve donc en contradiction avec MM. Fermaire et Berce, et pour moi je répète n'avoir trouvé cette Cicindela que dans les champs et sur les routes en plein été. Poitiers. M. Baizior. Bombyx Cecropia et Polyphemus. — Nous recevons de M. Lelièvre, d’'Amboise, la communication suivante : En réponse à la demande de M. Bouriez fils, de Tourcoing, je vous dirai que le Bombyx Cecropia se nourrit sur le pommier, prunier, groseillier à grappes, saule et érable ; il me paraît préférer le groseillier à tout autre arbre. — Quant au B. Polyphemus, il vit principalement sur diverses espèces de chênes, ainsi que sur l’érable, l’orme et le noisetier : je conseille de l’élever sur le Quercus pedunculala. Aristus clypeatus dans le Morbihan. — Je lis dans la Feuille, n° 81, une note sur la capture de lAristus clypeatus aux environs de Saint-Pourçain (Allier). Pendant un séjour äe quatre ans que j’ai fait à Vavnes, j'ai souvent rencontré cet in- secte sur divers points du littoral du golfe du Morbihan, notamment près de Roguédas (en Arradon), où j'en ai pris un nombre considérable, grimpant sur les graminées. il ne serait peut-être pas sans intérêt d'ajouter que deux zélés coléoptéristes n’ont jamais pris cette espèce près de Lorient. Rennes. W.-d. GRIFFITH. D re Une Plante électro-magnétique. — M. Lévy signalait dernièrement, dans“l’//lustra- lion horticole de Nicaragua, une plante nouvelle et fort curieuse, tellement curieuse même, dirons-nous, que la découverte du voyageur demande à être confirmée. L'Amérique est si féconde en fait de... merveilles ! Les voyageurs ont toujours l'imagination si ardente..…. Il s’agit d’une Phylolacca nouvelle et qu’on nomme déjà Ph. eleclrica. M. Lévy va vous dire ce qu’il a vu. Je voudrais attirer l'attention sur cette plante, chez laquelle j'ai découvert des qualités électro-magnétiques très-intenses. Quand on arrache une branche, la main ressent très- vivement une secousse semblable à celles produites par une bobine de Rumkortff. Le phé- nomène me frappa d'autant plus que je voulus m’en rendre compte au moyen d’une petite boussole et que l'influence du courant accusa un écart de sept à huit degrés. L’aiguille s’éloignait sur le cadran comme si on la tournait : ses mouvements allaient toujours en augmentant; enfin, au milieu du buisson, les déviations se changèrent en un mouvement circulaire très--vif. Quand je déplaçais la boussole, les déviations se produisaient dans le sens opposé. Le terrain sur lequel poussait la plante n’indiquait aucune trace de-fer ou de métal ma- gnétique, comme du cobalt ou du nickel, et il est hors de doute (?) que ce ne soit la plante elle-même qui possède ces proprictés. Le degré d'intensité du phénomène variait avec les heures de la journée. Pendant la nuit, il était presque nul; il atteignait son maximum à environ deux heures de l'après-midi. Par un temps orageux, l'intensité augmentait notablement; au contraire, dès qu'il pleuvait, la plante restait insensible. Jamais je n'ai vu ni insecte ni oiseau s'arrêter sur les branches de la du de electrica. G. Bouar. Habitat de la Mantis religiosa. — M. Marcel Bailliot nous signale un nouvel habi- tat de la Mantis religiosa, situé en dehors de la région méridionale; M. Bailliot a capturé plusieurs fois cet orthoptère, ainsi que la M. striala, à Comperté, près Civray (Vienne), sur un coteau aride. Les migrations en masse seraient-elles un fait ordinaire chez les Lépidoptères? Plusieurs observations qui en ont été faites au mois d’août, l’an passé, à l'embouchure de plusieurs fleuves, donnent un certain intérêt à la question. Je donnerai communication des observations faites. GB. ÉCHANGES. Additions et corrections à la liste. M. Bailliot, rue du Commerce, Civray (Vienne). Emile Guertin, licencié en droit, à Chinon (Iudre-et-Loire). — Coléoptères. Jacques Princitore Marott, 129, rue Macqueda, Palerme. — Coléoptères. Dr Régimbart, 19, rue de la Petite-Cité, Evreux. M. Lelièvre, 22, Entreponts, à Amboise (Indre-et-Loire), se propose d'offrir en août, aux amateurs, à raison de 3 fr. 25 le cent, des œufs de Bombyx Yama-Maï, devant éclore en avril 1878. BIBLIOGRAPHIE. M. Stanislas Meunier, aide-naturaliste de géologie au Muséum, vient de publier un ouvrage qui a sa place marquée dans toutes les bibliothèques. La Géologie technologique (1) est un traité des applications de la géologie aux arts et à l’industrie, l’agriculture, la céramique, la verrerie, la médecine, etc. etc. — L'auteur passe en revue chacun de ces arts et indique par quels points ils se rattachent à la géologie. — [L'agriculture par les sols et sous-sols et par les amendements. — La céramique tire toute sa matière première du sol, pour la connaissance duquel elle est obligée d’avoir recours à la géologie. — La médecine s’y rattache par ses médecines minérales. — Le génie civil par la construction des routes et des chemins de fer, la captation des eaux, les mines, etc. La Géologie technologique sera lue avec intérêt par tout le monde, et chacun Sera obligé de convenir que la géologie, tout en étant une science nouvelle, est la plus importante au point de vue industriel. Havre. :G. Drouaux. (1) Traduction libre de l'Economic geology de Davio Pace. Un vol. in-18, 350 pages avec 79 gravures, cartonné toile, 3 fr. 50. Paris, J. Rothschild, éditeur. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 4er Septembre 1877. Septième Année. No 83. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES ÉTUDES ÉLÉMENTAIRES SUR LA FAUNE HERPÉTOLOGIQUE FRANÇAISE. J'ai l'intention, sous ce titre, de publier une série d'articles dans lesquels je m’atlacherai surtout à distinguer nettement les espèces voisines et souvent confondues entr'elles. J'espère rendre facile aux lecteurs de la Feuille la dé- termination des batraciens et reptiles qu'ils rencontreront dans leurs excur- sions et oblenir ainsi leur précieux concours pour le double but que je m'’efforce d'atteindre : la rédaction définitive de la liste de nos espèces indi- gènes et la délimitation exacte de l'aire occupée par chaque espèce dans notre patrie. L'administration de la Feuille veut bien faire accompagner ces études de planches, noires ou coloriées suivant les besoins de la cause, et je la prie de recevoir ici mes plus sincères remerciements. Je ne suivrai pas un ordre rigoureux dans ces articles, examinant d’abord les espèces dont l'exacte connaissance me paraitra plus urgente et profitant aussi du moment où je posséderai vivant tel ou tel animal difficile à se procurer. ART, 1%. Pélobate brun et Pélobate cultripède (Pélobates fuscus et P. cultripes). Le genre Pélobate est un des mieux caractérisés, même à l'extérieur, d’abord par l’érgot tranchant qui orne la base de son premier orteil et que ne possède aucun autre añoure, et aussi par l’absence de parotides et de tympan visible * et par l'énorme développement de ses yeux à pupille verticale, par sa tête grosse et très-courtement insérée sur les épaules, par son corps trapu et par ses pieds entièrement palmés; par la glande cutanée qui couvre tout le dessus du bras chez le mâle et l'absence chez celui-ci d’excroissances cornées sur les membres antérieurs au temps du frai; par sa peau chagrinée et adhérente au sommet du crâne, lisse et lâche partout ailleurs; enfin, par la disposition de ses marbrures brunes sur un fond plus clair, dont l'aspect rappelle assez bien les îles d’une carte géographique. Les deux seules espèces qui composent ce genre sont également faciles à distinguer entr'elles; l’une, le Pélobate brun (LP. fuscus), plus petite, ayant le crâne fortement bombé entre les yeux et en arrière, l'ergot Jaunûtre, les taches du dos plus grandes, moins nombreuses, mieux isolées sur un fond plus clair; l'autre, le Pélobate cultripède (P. cultripes), atteignant de bien plus fortes proportions, ayant le sommet du crâne plan et même concave entre les yeux, l’ergot bran, les couleurs plus ternes et les taches moins nettes. Aussi n'entreprendrai-je pas ici la description détaillée de ces deux espèces. Le lecteur, j'en suis sûr, ne les confondra pas, et en insistant davantage sur leurs caractères, je sortirais du but que je me suis proposé. La première espèce a été décrite en 1758, par Laurenti (1), sous le nom de — 134 — Bufo fuscus, et la deuxième en 1829, par Cuvier (2), sous le nom de Rana cultripes. Le genre Pelobales est dû à Magler (3) (1830). Avant la publication du Rana cultripes par Cuvier, les naturalistes qui trouvaient cette espèce la rapportaient sans hésitation à sa congénère, la seule connue, le Bufo fuscus de Laurenti. C’est ainsi que nous avons vu notre Rana agilis (Thomas) longtemps rapportée au Rana temporaria (Linné). Mais l'erreur s’est perpéluée longtemps encore après Cuvier, sous l'autorité d'Antoine Dugés (4), qui ne voulut voir dans le Rana culiripes qu’une variété acciden- telle du Bufo fuscus, et cette erreur se retrouve dans des faunes ou catalogues assez récents, même postérieurs à l’Erpétologie générale, qui pourtant a bien nettement caractérisé les deux espèces. Cette erreur a eu pour conséquence de singulièrement embrouiller la distri- bution géographique de nos deux Pélobates; et si nous savons, d’une façon générale, qu'ils se trouvent tous deux en France, le brun vers le nord, le Cultripède au midi, nous sommes incapables de fixer les limites des aires respectivement occupées par chacun d'eux. C'est aux jeunes et ardents naturalistes qu'il appartient de nous tirer d’em- barras. En attendant, je vais essayer de bien préciser la question, et indiquer les points de notre pays où doivent plus spécialement porter les recherches. Je terminerai par quelques mots sur la façon de chasser les Pélobates. Le Cultripède, d’après l’Erpétologie générale, » habite l'Espagne et le midi de la France; c'est un peu vague. Mais Antoine Dugès le recueillait aux environs de Montpellier, et M. de Serres l’a noté dans l'Hérault sous le nom de Bombina fusca. À. de l'Isle, qui l’a reçu du Liban, croit qu'il habite tout le litioral circa-méditerranéen. Il s’avance aussi dans l'intérieur des terres, À. de l'Isle ayant constaté sa présence à Toulouse, et remonte assez au nord vers l’ouest, Millet l'ayant signalé dans sa Faune de Maine-et-Loire et l'ayant montré à Thomas sur le littoral océanien de la Loire-Inférieure. Enfin, plus récemment, M. Braconnier, préparateur d’erpétologie au Muséum de Paris, m'a indiqué sa présence aux environs de Blois. Son aire parait, d'ailleurs, continue à l'Ouest, car Mauduytle mentionne dans son Herpélologie de la Vienne ; moi-même je l'ai trouvé dans la Gironde et j'ai reçu son têtard des environs de Dax. C’est évidemment encore le C'ultripède que Charvet désigne dans l'Isère sous le nom de Bufo fuscus; car M. Donnadieu, professeur au lycée de Lyon, m'a dit l'avoir trouvé plus au nord encore, dans le département de Saône-et-Loire, près de Cluny. Si cette dernière observation est exacte, et s’il n’a pas été con- fondu avec le brun, le Pélobate cultripède s'avance à peu près également vers le nord, à l’est et à l’ouest, en contournant sans doute les régions élevées du centre. Reste à vérifier ces données, soit directement, soit par l'examen des stations intermédiaires; à voir si cette espèce ne dépasse pas encore Blois et Cluny vers le nord, et à constater jusqu'à quelle hauteur elle est susceptible de s'élever dans les montagnes du centre, dans les Pyrénées et dans les Alpes. Il est à re- marquer qu’elle fait défaut en Suisse. (1) Laurenti, Synopsis reptilium, etc., p. 28. Avant Laurenti, et dès 1752, Roësel (Historia ranarum nostratium) avait fort bien décrit et splendidement figuré le Pélobate brun; il avait même fait sur cette espèce, ainsi que sur les autres Batraciens anoures qu’il connaissait, des observations que ses successeurs ont souvent compilées. Malheureusement Roësel désignait ses espèces par une longue phrase ; et quelque désir que l’on ait de respecter la loi de priorité, on ne peut vraiment pas nommer le Pélobate brun : « Bufo aquaticus, allium redolens, mäculis fuscis. » (2) Cuvier, Règne animal, IL, p. 105. (3) Magler, Natürl. Syst. der Amphib., p. 206. (4) Dugès, Rech. sur l'ost. et la myologie des Batraciens, etc., p. 9 (1834). — 135 — Il y a encore un autre problème à résoudre : l’espèce n’est pas signalée en Italie. Quelle est sa limite de ce côté, sur le rivage méditerranéen, si réelle- ment elle est absente de ce pays, chose peu probable, puisqu'elle se retrouve en Asie-Mineure ? Enfin, vit-elle dans les îles qui bordent notre côte océanienne? N'oublions pas que le lézard ocellé, qui ne dépasse pas la Charente-Inférieure sur le con- tinent, s’avance, à la faveur du climat maritime, jusque dans l'île de Jersey. Passons à l’autre espèce. Le Pélobate brun existe en Belgique, dans le Luxembourg, en Allemagne ; il a été tout récemment signalé dans le nord de l'Italie (1); on le retrouve jus- qu'aux limites orientales de l'Europe, en Illyrie et Dalmatie, en Hongrie, en Turquie, en Russie (2). En France, sa présence n’a été notée qu’en deux points isolés : dans le Jura, par Ogérien, et aux environs de Paris, par l’Zrpétologie générale. Je puis ajouter que cette espèce vit encore dans le département de l'Aisne, aux environs de Saint-Quentin, où j'ai entendu son chant d'amour le 23 avril 1876. Il faut la retrouver dans tous les points intermédiaires et voir si elle ne des- cend pas plus bas vers le sud. Le Pélobate cultripède affectionne tout spécialement les dunes non ense- mencées du littoral. Il sort de terre pendant la nuit pour chercher sa nourriture et s’enfouir de nouveau, à l’aide de ses ergots tranchants, quand il est repu. A. de l'Isle le trouve abondamment dans les dunes de la Loire-Inférieure; mais personne, que je sache, ne l’a cherché plus au nord sur nos côtes. D'autre part, nous avons vu que cette espèce s’avançait aussi dans l’intérieur des terres, bien plus loin qu’on ne l'avait d’abord supposé. Le Pelobate brun, par contre, construit sur le même type et ayant sans doute les mêmes habi- tudes {car on ne le trouve jamais le jour en dehors de l’époque du frai), ne fréquenterait-1l pas aussi les sables arides de nos dunes ? Voilà un double problème livré à la sagacité de ceux de nos lecteurs qui visiteront cet été nos stations balnéaires. Cette année, le congrès de l’Associalion française pour l'avancement des sciences doit avoir lieu au Havre. Encore une excellente occasion pour les herpétologues qui pourront s’y rendre. Si les recherches sont consciencieuses, que la solution soit positive ou négative, elle sera toujours fort intéressante. Mais voyons comment il faut procéder si l'on veut chasser les Pélobates avec quelques chances de succès. Le cas est différent, suivant que l’on opère au temps du frai ou à tout autre moment. A l'époque du frai, en mars ou avril, le Pélobate est à l’eau. On le pêche alors avec un troubleau, comme une simple grenouille. Toute la difficulté consiste à saisir le bon moment et à aller aux bons endroits. Il y à un moyen infaillible de ne pas manquer le bon moment, c’est de renouveler fréquemment ses excursions à partir des premiers beaux jours du printemps. Les bons en- droits sont plus difficiles à trouver. Nous avons déjà dit qu'il fallait aux Pélo- bates des terrains déboisés, bien meubles pour le brun, sablonneux et arides pour le cultripède. Les hippodromes et les champs de manœuvres, près des grandes villes, sont généralement établis dans des lieux incultes et sablonneux éminemment favorables à ce dernier. Il leur faut aussi de l’eau pour frayer, mais il n'en faut pas trop pour les prendre. Les grands marais sont en général très-défavorables, parce que les batraciens y sont trop disséminés. Une mare grande et profonde peut contenir beaucoup de Pélobates sans qu’on en prenne un seul. On les entend chanter sous l’eau, mais le filet couche sur eux les (1) Ed. de Betta, Fauna d’Ilalia, parte 42, Rettili ed Anfibi, pag. 79. (2) Schreiber, Herpetologia Europæï. — 136 — herbes et ne les ramène pas. C'est ainsi que je reviens invariablement bre- douille chaque fois que je vais pêcher le brun dans les mares profondes de Bondy, où pourtant 1l n’est pas rare, Mais si vous avez la bonne fortune de rencontrer une mare isolée au milieu d'une grande étendue de terrain favorable, herbeuse, transparente, peu pro- fonde, et si vous ne craignez pas de vous mettre les pieds à l’eau, vous êtes sûrs d'y faire une abondante récolte. Vous verrez les Pélobates sortir des herbes sous Vos pas, et vous les prendrez aisément, même à la main. Mais comme ils partent souvent par sept et huit à la fois, il vaut mieux se servir d'un petit troubleau à longue poche. C'est ainsi que le 28 mars de cette année, dans une fort petite mare située au milieu de la grande lède de Soulac (Gironde), j'ai pu recueillir 59 Pélobaies cultripèdes en moins d'une demi-heure. En dehors de l’époque du frai, la chasse est bien différente; et c'est vers la fin de la belle saison, durant les nuits calmes de juillet, août, septembre, qu'il faut la pratiquer, les Pélobates se montrant alors fort actifs et absorbant de ia nourriture pour tout l'hiver. On ne s’imaginerait pas tout ce qu’un Pélobate a déjà entassé d’insectes dans son estomac, dès 40 à 41 heures du soir, etil se trouve le lendemain, s’il fait beau, avoir un aussi bon appétit que la veille. Mais revenons à notre sujel. Encore un terrain favorable, une nuit calme, une bonne lanterne, telles sont les conditions exigées pour le succès. La lanterne doit être grande, munie d'une forte lampe ou de plusieurs bougies, et vitrée seulement en avant. Il n’est pas nécessaire que la lumière soit projetée au-delà de 7 à 8 mètres, mais il faut que jusqu'à celte distance et sur une largeur suffisante, le terrain soit parfaite - ment éclairé. On n’a qu’à se promener avec sa lanterne et l’on voit les Pélo- bates s'enfuir en sautant, ou, saisis par l'éclat de la lumière, se blottir pour vous laisser passer. Je sens renaître toutes mes émotions de chasseur en son- geant à ces gros yeux élonnés et à cette forme bizarre accroupie sur le sable blanc de la dune. Paris. F. LATASTE. LE PALMON PACHYMERUS. Le pelit insecte dont je veux aujourd'hui entretenir nos lecteurs offre dans ses mœurs un exemple frappant de l'harmonie si étonnante que le Créateur a fait régner dans toutes ses œuvres et de la diversité infinie de moyens qu'il emploie pour arriver à maintenir un équilibre constant entre toutes les produc- tions de la nature, les livrant successivement en pâture les unes aux autres, depuis la bestiole qu'un souffle emporte jusqu’à l’homme dont le plus grand ennemi, livré qu'il est à ses passions, est lui-même. | Il est difficile de trouver des mœurs plus cruelles et plus sanguinaires que celles de ce magnifique orthoptère que tout le monde connaît sous le nom de mante religieuse. Voyez-le entre ces brins d'herbe, immobile, l’œil aux aguets, les pattes ravisseuses, d’une force inouie et armées de pointes et de piquants redoutables, prêtes à s’élancer sur la proie qui passera imprudemment à leur portée. Celte attitude recueillie, qui lui a fait donner, par un observateur ignorant, un nom qui est un contre-sens, durera aussi longtemps que cette proie altendue ne se présentera pas. La patience est chez elle poussée à l'ex- trême; son immobilité et sa couleur, qui la fait confondre avec la plante sur laquelle elle se tient à l’affüt, tout est combiné pour que rien ne décèle le guet- apens. Mais qu'une larve de criquet, l'abdomen gonflé de sucs végétaux, vienne à s’abattre étourdiment près de là, soudain, comme un ressort qui se détend, la — 137 — mante se précipite, les pattes antérieures se resserrent sur la malheureuse victime, lui enfonçant dans les flancs leurs aiguillons acérés et lui défendant toute retraite. C'est en vain que la larve multiplie ses efforts, qu’elle fait entendre ses cris de détresse et que ses longues pattes s’agitent et frappent la cuirasse invulné- rable de la mante; celle-ci commence immédiatement son repas, ses mandibules percent le*crâne de la sauterelle, et elle se repaît de cette proie pantelante, dont elle semble boire avec délices les sues intérieurs, tandis que la malheu- reuse victime agonise et finit par succomber sous l’étreinte de son adversaire. Quand un pareil spectacle frappe des yeux non prévenus, il inspire un effroi involontaire; en voyant la puissance énorme des muscles de la mante, la solidité de sa cuirasse, la rage qui semble l’animer en dévorant sa victime toute vivante, l'on se demande quel ennemi assez hardi pourrait la provoquer et venger tous ces meurtres qu'elle accomplit chaque jour. Cet ennemi est une infime bestiole de 2 millimètres de long que la mante anéantirait mille fois si elle parvenait à le saisir entre ses pattes. Il fait partie de la grande famille des hyménoptères chalcidites et appartient à la tribu des torymiens. On le nomme le Palmon Pachymerus, et c'est son histoire que je veux esquisser rapidement ici, m'aidant pour la compléter d’une observation toute récente de MM. M. Girard et Xamber. La Mante pond un grand nombre d'œufs allongés et de couleur jaune d'or, qu'elle renferme dans une sorte de mucilage dureissant à l'air et formant un berceau solide à sa postérité. Elle le cache sous les pierres ou l’attache aux tiges des plantes à l'automne. En juin suivant, il en sort des quantités de jeunes Orthoptères qui à cet âge sont très-certainement aussi victimes de nombreux ennemis, parmi lesquels 1l faut compter leurs propres parents. Mais en même temps on en voit sortir en grand nombre des Palmon, qui ont vécu parmi ces œufs et de leur substance même. MM. M. Girard et Xamber (Ann. Soc. ent. de Fr., 18717, bull., p. 85) ont observé des Palmon femelles accrochés sous les ailes des Mantes femelles et se faisant ainsi transporter impunément par elles. Ils en déduisent, ce qui est à peu près certain, que le Palmon © pond sur les œufs de la Mante en même temps que celle-ci les met au Jour, et que l'œuf parasite se trouve ainsi ren- fermé dans l'oothèque avec les autres. Ce fait en rappelle un autre analogue; c'est celui de très-jeunes larves de Siaris humeralis se campant sur l'œuf des Anthophora, qui doit les nourrir, au moment où celui-ci sort de l'abdomen de la mère (Fabre, Ann. des sc. natur., 1857, p. 299). Si au printemps suivant, en mars ou avril, on ouvre ces paquets d'œufs, on trouve au milieu de ceux encore intacts de la Mante de petites larves qui en ont dévoré chacune un et qui se transforment en nymphes à la mi-mai pour donner, quelques jours après, naissance aux insectes parfaits; ceux-ci perforent l'enveloppe boursoufflée qui abrite les œufs pour venir au dehors et s'y accou- pler. Les mâles, dont la tâche est terminée, meurent alors bientôt, tandis que les femelles recherchent les Mantes prêtes à pondre, s’attachent à elles et la même série de faits recommence. Il n’y a d'hypothétique en tout ceci que la manière dont se fait la ponte du Palmon. Muni d’une très-longue tarière, perce-t-il l'œuf de la Mante pour y’insérer le sien, ou se contente-t-il de les coller l’un à l'autre? C’est ce qu'une observation directe peut seule indiquer. Je pencherais cependant putôt vers la deuxième hypothèse, car un œuf percé d’un trou, si petit qu’il soit, laisserait écouler le liquide intérieur. La conformation étrange des cuisses postérieures des Palmon, leur grandeur démesurée ont certainement une raison d’être, et on peut supposer que leur rôle peut être soit de faciliter leur sortie du paquet d'œufs, soit de les aider à se maintenir sur le corps de la Mante. — 138 — DESCRIPTION DE LA LARVE DE PALMON. — Blanche, luisante, apode, renflée, de treize segments, plus la tête, presque inerle, sans mamelons, mais couverte de petits tubercules incolores, épars, portant chacun un petit poil très-court. Ces tubercules piligères forment soit de petites taches blanches, soit au contraire des points noirs, suivant le grossissement et l'éclairage employés. Tête peu proéminente, bouche peu visible et présentant seulement un petit rectangle brun, les mandibules étant représentées par de très-petites taches latérales brunes se prolongeant en arrière par un long appendice filiforme courbé, pointu. La portion abdominale est teinte sur chaque segment de bandes jaunâtres en fers à cheval superposés. Long. : 2 millim. Si l’on compare celte description à celles que j'ai données dans ce recueil d’autres larves de la même tribu des Torymiens, on pourra remarquer que des dissemblances assez grandes viennent les séparer. En effet, celle-ci manque complétement des mamelons dorsaux qui distinguent toutes les autres. Les poils, au lieu d'être assez longs et placés sous l'abdomen, sont très-courts et se trouvent plus spécialement sur la région dorsale. Une étude plus attentive forcera peut-être, d'après cela, à séparer le genre Palmon du groupe des Torymiens, soil pour en faire un genre particulier, soit pour le réunir à un autre. DESCRIPTION DE LA NYMPHE. — D'abord blanche, puis jaunâtre, présentant enfin les couleurs de l'insecte parfait, elle est le maillot de celui-ci. La tarière de la © remonte le long du dos jusqu’au dessus de la tête. Palmon Pachymerus — (Walker, Ent. mag., F1, 118). — Tête et thorax vert sombre, yeux rougeûtres, ocelles noirs; antennes rousses, rembrunies au bout; cuisses et tibias antérieurs brun foncé, postérieurs noirâtres ; abdomen triangulaire, aplati, très-brillant, noir; ailes hyalines, nervures brunes ; cuisses postérieures larges, comprimées, armées de dents irrégulières; tibias posté- rieurs courbés. Long., 2 millim. 8. | M. le docteur Giraud (Verhand. der K. K. Z. B. Gesellsch. in Wien, 1863, p. 1311) a signalé une variation dans la couleur, qu’il a observée en Autriche. L’abdomen est un peu fauve ou testacé et le dos est presque toujours marqué d'une tache de même nuance. Les cuisses et les tubias sont testacés ou fauves. Les exemplaires que je rencontre en Bourgogne se rapprocheraient plutôt de cette variété que du type. M. le D' Giraud l’a nommée Rufiventris. Cet insecte paraît répandu autant que la Mante elle-même, puisqu'on l'a rencontré en Carniole, à Vienne, dans le midi de la France, en Bourgogne, etc. On ne peut dire qu'il soit rare, puisqu'il suffit de trouver les œufs de la Mante pour s’en procurer beaucoup d'exemplaires. Le mâle ne se distingue de la femelle que par l'absence de la tarière et sa taille un peu plus petite. Je n’ai pas obtenu d’autres parasites des oothèques de la Mante religieuse et je ne crois pas qu'on en ait signalé. Beaune. | Ed. ANDRÉ. EXPLICATION DES FIGURES 1. — Palmon Pachymerus. © 4a. — Abdomen vu en silhouette de Côté. 1b. — Patte postérieure. 1c. — Grandeur de linsecte. 2. — Larve du Palmon Pachymerus. 2a. — Vue de la bouche. 2b. — Grandeur de la larve. 3. — Nymphe de Palmon Pachymerus. 3a. — Grandeur de la nymphe. nv 0 k. — Oothèque dela Mante religieuse, vu de côté et de face. ka. — Coupe du même. D. — Manle religieuse. Feuille des Jeunes Naturahstes_/° Année. | FIX PALMON PACHYMERUS. Walk parasite des œufs de la Mantis religiosa.L. me à = SEA x z TE x Re Tr Fe AN neo _ LS Lith Barhat à Châlons M | L André del. — 139 — COURSES BOTANIQUES AUX ENVIRONS DE SÉEZ (ORNE). Parmi les excursions les plus intéressantes que peut faire le botaniste dans l'Orne, les environs de Séez tiennent sans contredit une des premières places. Aux environs de celte ville se trouvent réunis les éléments nécessaires pour la production de toutes espèces de plantes : terrains humides, marais tourbeux, coteaux secs et rochers, hautes forêts. Pour explorer les environs de Séez, trois excursions suffisent : l’une, et c’est de toutes la plus intéressante, aux marais tourbeux de la Chapelle-près-Séez; une autre aux collines sèches et arides de Chailloué; une troisième enfin au parc du Château-d’O. LA CHAPELLE-PRÈS-SÉEZ. — Ce petit bourg, assis dans une vallée, au pied des collines de Normandie, sur la lisière de la forêt d'Ecouves, abonde en plantes de tout genre, mais spécialement en plantes de marais. Le grand nombre de prés marécageux et de tourbières qui s’y rencontrent sont très- favorables à la végétation. Pour les explorer, nous partons de Séez par une route qui se trouve près de la gare et qui traverse des campagnes où nous recueillons : Barkausia setosa, Chrysanthemum coronarium, Muscari comosum, Myosotis versicolor, Eruca sativa, Antirrhinum orontium. Arrivés à l’église de la Chapelle, nous prenons à gauche un chemin qui nous conduit au but de notre excursion. Avant de nous enfoncer dans les tourbes, nous explorons les haïes et fossés humides qui bordent le chemin, pour y ré- colter : Cystopteris fragilis (Bernh.), Utricularia vulgaris, Alisma natans, Alisma plantago, Œnanthe phellandrium (Lam.), Ranunculus divaricatus, Ranunculus Lenormandi (Schultz.), Ranunculus hederaceus. (Le Ranun- culus cœnosus (Guss.) à été indiqué dans cet endroit par suite d'une erreur de détermination.) Alopecurus geniculatus, Alopecurus fulvus (Sm.), Galium palustre. Nous recueillons ensuite, dans les marais : Montia minor el rivu- laris, Lobelia urens, Radiola linoïdes, Elodes palustris, Stellaria uligi- nosa, Lycopodium inundatum, Cicendia filiformis (Del.), Junceus silvaticus. Plus loin, dans la partie supérieure, se rencontrent : Hydrocotyle vulgaris, Walhenbergia hederacea, Drosera rotundifolia, Anagallis tenella, Erio- phorum latifolium, Rhynchospora alba, Lotus uliginosus, Polygala vulgaris et depressa, Lysimachia nemorum, Carex stricta, Carex acuta, Carex Hornschuchiana (Hop.), Bidens cernua et tripartita, Gnaphalium silva- ticum, Narthecium ossifragum, Selinum carvifolia, Nardus stricta et Orchis albida (Scop.). L'année dernière, cette plante y est devenue fort rare; après de nombreuses recherches, je n’en ai pu trouver qu’un seul échantillon. N'oublions pas de recueillir, dans le taillis à gauche, Osmunda regalis, magni- fique fougère qui s’y trouve en grande quantité. Un peu plus haut, dans les bois, nous récoltons : Melittis melissophyllum, Senecio silvaticus, Asperula odorata, Phyieuma spicatum, Trifolium ochroleucum, Polygonatum multifiorum et Luzula pilosa. CHAILLOUÉ. — C’est un village situé entre Nonant et Séez, à 6 kilomètres en- viron de ces deux villes. Il est bâti sur une colline élevée, au pied de laquelle coule un ruisseau; de l’autre côté du ruisseau se trouve une seconde colline couverte de bruyères, hérissée de rochers et couronnée par un bois de sapins. En partant de Séez, nous prenons la route de Rouen, et nous la quittons bientôt pour suivre un sentier à lravers champs, où nous récoltons à droite et à gauche : Holosteum umbellatum, Turgenia latifolia, Adonis æstivalis et autumnalis, Specularia hybrida (D. C.), Ornithogalum sulfureum, Buplevrum rotundi- folium. Avant d'arriver à Chailloué, ne manquons pas de prendre dans le bois, à gauche de la route : Monotropa hypopitis, Luzula multiflora, var. congesta, — 140 — Melica uniflora. Sur les collines mêmes, nous trouvons : Cerastium glau- cum (Gren.), Lepigonum rubrum, Teesdalia Iberis, Plantago coronopus, Ornithopus perpusillus, Hypericum humifusum, Trifolium subterraneum, Carlina vulgaris, Campanula glomerata, Chlora perfoliata, Cynoglossum officinale, Verbascum pulverulentum, Thesium humifusum, avec une va- riété non encore signalée en Normandie, et Triodia decumbens. En automne, on y recueille Gentiana campestris. Dans le bois de sapins, on trouve Neottia nidus avis, et sur le bord du ruisseau, Sfellaria glauca. LE CHATEAU D'O. — Ce château, situé près de Mortrée, sur la route d’Ar- gentan à Séez, à 8 kilomètres environ de cette dernière ville, est entouré d'un parc magnifique, très-intéressant pour le botaniste. Les Orchidées surtout s’y trouvent en quantité prodigieuse. Sur le parcours de Séez au château, nous n'avons rien de bien intéressant à recueillir. Le mieux est d'arriver le plus vite possible au but de notre excursion. Nous y trouverons largement de quoi nous occuper. Dans les bois en avant du château se rencontrent : Orchis latifolia, viridis, militaris, purpurea, avec sa variété pallida, Orchis montana, Aceras hircina, Ophrys muscifera, Ophrys aranifera, Cephalantera gran- difiora, Listera ovata, Allium ursinum, Paris quadrifolia, Polygonatum vulgare, Holcus mollis et Melica uniflora. Dans les prés à droite du château, outre une partie des plantes que nous avons déjà recueillies, nous récoltons : Orchis corcophora, Orchis ustulata, Ophrys apifera, et sur le bord d’un pelit ruisseau, Cardamine impatiens. Les environs de Séez, très-inléressants pour le botaniste qui s'occupe de phanérogamie, ne le sont pas moins pour le bryologue. Les marais de la Chapelle renferment un grand nombre d'espèces de sphaignes et autres mousses de marais. Sur les rochers et les côteaux secs de Chailloué croissent en abondance des Grimmia, des Rhacomitrium, des Bryum, des Pogona- tum, etc. Les champs argileux qui entourent la ville produisent des Phascum, des Pottia, elc., non moins remarquables par leur rareté que par leur variété. Les botanistes ont donc tout intérêt à visiter cette belle et riche contrée. Mortagne (Orne). Arthur LETACQ. COMMUNICATIONS. Habitat de la Cicindela campestris. — M. du Buysson nous envoie une petite remarque au sujet de l’habitat de la Cicindela campestris dans le département de l'Allier : Elle y apparaît chaque année et en très-grand nombre au printemps et à l'automne. Voici les endroits qu'elle choisit de préférence : 1° Les allées sablonneuses des bois exposées au soleil : les larves creusent leurs trous sur les côtés couverts de gazon (printemps et automne). 20 Les chemins de la même nature que ceux mentionnés ci-dessus, mais bordés par des champs de blés. ou de trèfle où elle se réfugie dès qu’on la poursuit et où l’œil de l’ento- mologiste le plus exercé a beaucoup de peine à la découvrir, à cause de sa couleur qui se confond avec celle de l’herbe (automne); 3° Les berges escarpées de la Sioule et les prés voisins où sa chasse est également difficile ; 4o Les carrières de sable silico-argileux, où on les voit en grand nombre se chauffer aux rayons du soleil (printemps et automne). — 141 — En Auvergne, ce dernier habitat devient également celui de la Cicindela hybrida (carrière de la route de Riom à CGhâtelguyon (Puy-de-Dôme). Clermont-Ferrand. H. pu Buysson. Chenilles d’Arctiidæ. — Voici quelques observations que j'aurais à faire au sujet de l’article de mon cher collègue, M. G. Rouast, de Lyon : les Arcliidæ et les plantes dont rs se nourrissent. 1° Arclia caja. J’élève cette espèce par centaines, tous Iés ans. C’est surtout vers le 15 avril que celles qui ont hiverné commencent à courir les petits et grands chemins, mangeant de tout sur leur passage, plantes, arbres et arbustes ; vers le 28, la plupart se mettent à se chrysalider durant une quinzaine de jours ; vers le 1 juin, après dix-huit à vingt jours passés en chrysalide jusqu'aux premiers jours de juillet, le papillon éclôt. À partir du ?0 de ce dernier mois, les chenilles de la seconde génération reparaissent déjà grosses le long de toutes les routes et de tous les sentiers, se chrysalident dans le courant d'août pour donner leur papillon dans la seconde quinzaine, jusque dans le courant d'octobre. | Du reste, Duponchel fait la remarque que c’est la seule de toutes les chenilles d’écailles qui, à sa connaissance, paraissent 2? fois, savoir : en avril et en juillet. Donc, les auteurs ne disent pas qu’elle n’ait qu’une seule génération. M. Berce dit : chenille au printemps sur beaucoup de plantes basses; en ajoutant et en été, ce renseignement serait meilleur. 2 Arctia purpurea vel purpurala. D’après M. G. Rouast, la chenille a deux apparitions: avril et juin. Ces chenilles paraissent bien deux fois, mais elles proviennent d’une seule et même ponte. On trouve d’abord cette chenille, mais toute petite, dans le courant d’août, souvent sur la carotte ; elle passe l’hiver engourdie sous la mousse, et sort de sa léthargie dans les pre- miers jours d'avril. C’est principalement du 40 au 25 mai qu’on la rencontre en plus grande quantité. Juin venu, on n’en rencontre plus guère ; elles sont toutes chrysalidées. Trois semaines après, le papillon éclôt. Assez commune ici dans certaines années, elle est rare depuis trois saisons. Comme elle s'attaque surtout en Touraine aux vignes, les paysans lui font une guerre acharnée, comme aux caja d’ailleurs, qui se plaisent aussi à brouter la vigne. 3% Nemeophila russula. — Je n'ai jamais trouvé la chenille de cette espèce; mais comme il y a deux apparitions bien distinctes de l’insecte parfait, en juin puis en août, il ne semble point douteux que la chenille, elle aussi, ait deux générations. Amboise. Ernest LELIÈVRE. J’ai pris, le 9 juillet dernier, à Lussault, une aberration singulière de l’Arge galathea : tout le dessus, ainsi que le dessous, tant des ailes supérieures qu’inférieures, est lavé de jaune d’ocre roussâtre, les taches ordinairement noires, comme le fond des ailes, qui est blanc d'habitude. EL. Coloration des chrysalides. — Les chenilles se nourrissent-elles en prévision de la colo- ralion de leurs chrysalides ? La vue d’une chenille cherchant un abri pour accomplir ses deux dernières métamor- — 142 — phoses m'a suggéré cette réflexion d’une part et de l’autre m'a amené à fixer mon attention sur la diversité des teintes que l’on observe chez les chrysalides des Rhopalocères, sans que ces différences influent sur les nuances habituelles du papillon qui doit en sortir. Je me suis convaincu que la chenille recherche instinctivement, pour se transformer, l'endroit le plus propice à dissimuler sa présence ; mais il se présente des cas assez fréquents, où la chenille ne trouve pas le mur, la plante, l'arbre qu’elle cherche pour s’y chrysalider ; alors, pressée par le temps ou gênée par un obstacle, elle se transforme en se fixant à un objet quelconque, mais alors sa teinte se modifiera de facon à s’approprier au milieu dans lequel elle se trouve ; de là la diversité des nuances, que l’on observe souvent chez les chrysalides d’une même espèce. ; J’ai vérifié fréquemment ce fait en élevant des chenilles de Papilio Machaon. Dans un vase garni de feuilles vertes, j’obtins des chrysalides d’un beau vert ; dans un autre, où se trouvaient des feuilles de laitue desséchées, j’eus des chrysalides grises; enfin les chenilles que je plaçai dans un pot à fleurs de terre rouge me donnèrent des chrysalides dont la teinte était mélangée de gris, de vert et de roux. Les chrysalides de Piérides et de Vanesses nous montrent aussi très-souvent des différences en harmonie avec la couleur de l’objet sur lequel elles sont attachées. Je ne parlerai point des chrysalides de crépusculaires ou de nocturnes que l’on trouve dans la terre aux pieds des vieux murs et des arbres, ou qui se filent une coque soyeuse pour se protéger. Celles-là sont toutes de couleur sombre. Il n’y a donc de recherches à faire que sur les chrysalides de Diurnes, qui n’ont pour toute protection que les nuances qu’elles peuvent produire. Quel est le phénomène qui occasionne ces changements de nuances ? Voilà la question. Peut-être la chenille, au moment de se transformer, dévore-t-elle quelques parcelles de la matière sur laquelle elle se trouve et l'absorption de cette matière produit-elle ces différences de teintes. Héron Royer. Ascension du mont Etna.— C’est de Catane, grande et belle ville située au pied même du mont Etna, que je me mis en route le 30 mai 1877, pour faire l’ascension du grand volcan sicilien. J’en voyais la magnifique pyramide encore couverte d’un éblouissant manteau de neige, mais dépourvu de ce beau panache de fumée que j'avais tant admiré sur le Vésuve, et avec lequel on le représente généralement. Après deux heures de trajet dans un pays splendide, j'arrivai à Nicolasi, village déjà très-élevé, d’où l’on jouit d’une vue magnifique sur la mer [onienne et la côte de Sicile, depuis Taormine jusqu’à Syracuse, et près duquel se trouvent les Monti-Rossi, cratères qui vomirent la formidable coulée de lave qui détruisit une partie de Catane en 1669; cette dernière éruption a été la plus ter- rible convulsion du volcan. En quittant Nicolasi, on passe tout d’abord par la région cultivée (regione colta), remarquable par sa fertilité et la richesse de sa végétation, c’est un admi- rable jardin, mais malheureusement traversé par de nombreuses coulées de lave Plus haut commence la région boisée (il bosco ou regione nemorosa); c’est là qu'on peut voir le célèbre châtaignier des cent chevaux, une des merveilles du règne végétal, et enfin, on arrive à la région déserte, où l’on ne trouve plus que des coulées de lave, des scories et bientôt de la neige. La casa degli Inglesi (refuge d’alpinistes), située sur un plateau, au pied du cône terminal de l’Etna, et que j’atteignais à l'entrée de la nuit, était entourée de neige; j'y fus rejoint par trois membres du Club Alpin italien (section de Florence), qui m'ont fait, comme membre du Club Alpin français, l'accueil le plus cordial, C’est avec eux queje partis le lendemain, à deux heures du matin, pour entreprendre lascension du cône ter- minal du volcan, qui est excessivement pénible à cause des scories croulantes sur lesquelles il faut gravir. Nous avions un temps exceptionnellement beau etun clair de lune magnifique. — 143 — Un peu avant le lever du soleil, nous arrivions au bord du grand cratère qui occupe le sommet de la montagne; il était en repos complet, car nous n’entendimes aucun bruit durant toute la nuit. Comme il était absolument dépourvu de fumée, nous pûmes voir lintérieur de ce cirque si vaste et si profond, et je fus frappé de sa ressemblance avec les cratères éteints de l'Auvergne, surtout avec celui de Pariou, voisin du Puy-de-Dôme. Nous gravimes la crête septentrionale de l’Etna, qui est la plus élevée et qui atteint une altitude de 3,313 mètres. Nous avons trouvé près de là de très-petites fumerolles, dont lune me brüla la main. Au bord du cratère, il y avait une odeur très-prononcée d’acide chlorhydrique. Le lever du soleil au sommet de l’Etna est quelque chose d’admirable et la vue qu’on découvre depuis là est une des plus belles du monde. D'un seul coup d’œil on embrasse toute la Sicile avec ses trois caps, le détroit de Messine, la Calabre avec l’Aspromonte et le cap Spartivento, le groupe des îles Lipari avec leurs volcans, et enfin l’île de Malte. Une chose qui m’a beaucoup frappé, c’est le cône d’ombre que le volcan projette sur la Sicile. L’Etna appartient, comme le pic de Ténériffe, à la catégorie des volcans élevés. Ce n’est pas par son cratère terminal qu'ont lieu les éruptions de lave, mais par les cratères latéraux des innombrables cônes parasites qui s'élèvent sur les flancs du volcan. Les laves ne pouvant s’élever jusqu’au cratère du sommet, à cause de sa grande élévation, déterminent par leur pression et peut-être même en fondant les roches (grâce à leur température très- élevée) la formation des cônes parasites et des cratères latéraux dont je viens de parler. Il y a sur les flancs de l’Etna plus de cent de ces volcans qui ressemblent beaucoup à ceux de la chaîne des Puys, en Auvergne. Après leur éruption, leur cratère s’obstrue, et depuis le cratère du sommet, on domine à vol d'oiseau tous les cônes parasites et les coulées de lave qui rayonnent dans toutes les directions. En descendant, je visitai encore l'immense excavation nommée Val del Cone et je repris ensuite la route de Catane où j’arrivai le 31 mai, très-satisfait de mon excursion que je ne saurais trop recommander aux naturalistes et aux touristes qui d'ordinaire ne dépassent guère Naples, malgré la facilité et la beauté du voyage de Sicile. | Muges. H. Courrors. Helodea Canadensis. — J’ai découvert ces jours-ci une plante nouvelle pour notre région. En récoltant des Characées dans un ruisseau profond des prairies de la Saône, entre Villefranche-sur-Saône et Anse, j'ai trouvé, au milieu d’un amas de plantes aqua- tiques, de nombreux échantillons d’Helodea Canadensis (Michaux). Cette espèce, d’origine américaine, n'avait pas encore été vue ici; elle a dû être introduite ou par les eaux de la Saône, car on l'avait déjà trouvée à Châlons-sur-Saône et, m’assure-t-on, à Mâcon, ou par le vent, qui en a propagé les graines. Ce qu'il y a de certain, c’est qu’elle n’a jamais été semée de la main des hommes, comme cela a été fait ces derniers temps aux environs de Lyon, où elle se multiplie au- jourd’hui indéfiniment. Je vais récolter cette intéressante Hydrocharidée en quantité, et je pourrai l'envoyer à mes correspondants. PS PIELEr: VartéTé DE Silpha obscura. — Je vous envoie la description d’une variété de Silpha obscura que j'ai prise il y a quelques jours : « Antennes, tête, corselet, écusson, abdomen » et pattes noirs; élytre droite noire avec la bordure brune, élytre gauche entièrement » brune. » Cette anomalie est-elle commune? Abbeville, Massox. — 144 — ÉCHANGES. —————— M. Cuisance, rue Saint-Nicolas, 8, à Dijon, désirerait échanger : Purpuricenus Kæhleri, Aromia moschala, Callidium sanguineum, Clylus arcuatus, Phimatodes variabilis (la variété), Lamia textor, Slenopterus rufus, Dorcadion lineola, Anærea carcharias, Saperda tremulæ, Teirops præusta, Oberea linearis, O. erythrocephala, O. pupillala, Agapañthia cardui, Rham- nusium salicis (la variété), Rhagium mordaz, Toxolus meridianus, Pachyta collaris, Leptura tomentosa, ainsi qu'une collection de Curculionides; le tout bien frais et en bon état; — contre les espèces suivantes : Carabus nodulosus, festivus, Solieri, nilens, melancholicus, fulgens, violaceus, sylvestris, rutilans, Hispanus, irregularis, Lotharingus, gemmatus, margi- nalis, punclalo-auralus. M. Charpy, de Saint-Amour (Jura), propose de céder contre d’autres espèces une cen- taine d'espèces de coquilles terrestres et fluviatiles du département du Jura et leurs variétés. M. Léon Charpy fils ferait des échanges de minéraux et roches. —————_—_— M. H. du Buysson, dont l'adresse est désormais : au château du Vernet, par Broût-Vernet (Allier), offre un bon nombre d'exemplaires de Phytæcia virescens et de Diclyoplerus sangui- neus en échange d’autres Coléoptères. M. Ernest Lelièvre, 2?, Entre-Ponts, à Amboise (Indre-et-Loire), offre aux amateurs, à raison de 3 fr. 25 le cent, des œufs de Bombyx Yama-Mai du Japon, dont la chenille se nourrit sur le chêne, et des cocons vivants de B. Pernyi de la Chine, au prix de 0 fr. 60 l’un ou J'ir les) dix. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 4er Octobre 1877. Septième Année, No 84, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES rare AD | AVIS Par suite de notre changement d'adresse, nous prions nos lecteurs de vouloir bien adresser doré- navant tout ce qui concerne la rédaction de la Feuille, 55, RUE DE MORNY, PARIS Les personnes qui désireraient cesser leur abonnement sont priées de nous le faire savoir avant le 1% novembre. — Les personnes qui ne se désabonneront pas seront considérées comme réabonnées. nn LSGNLCÈÉO LORS na | ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L’AVANCEMENT DES SCIENCES. CoNGRËs DU HAYRE. Le 23 août dernier, notre cité présentait une animation inaccoutumée; par- tout des drapeaux, des oriflammes, des préparatifs de fêtes! L'Association française pour l'avancement des sciences allait ouvrir ses assises dans la ville de l'initiative et du progrès, et chacun tenait à recevoir dignement les sommités de la science qui allaient devenir nos hôtes de quelques jours. À trois heures, la grande salle du théâtre présentait l'aspect solennel des grandes soirées de gala. D’élésantes toilettes resplendissaient dans toutes les loges, car les dames, au Hâvre, aiment les fêtes de l'intelligence. Au milieu d'un silence religieux, M. Broca, président du Congrès pour 1877, prend la parole sur les races fossiles de l’Europe occidentale. Avant d'aborder le cœur de son sujet, l’'éminent orateur expose rapidement l'historique de l’Asso- ciation française : « Fondée au lendemain de nos désastres, au sortir d’une crise terrible, elle fut avant tout, dans la pensée de ses premiers promoteurs, une œuvre de décen- tralisation scientifique, et cette pensée répondait si bien aux aspirations de la partie éclairée du public que les adhésions se produisirent par centaines, avant même que l'Association eût commencé ses travaux. » Le nombre de nos membres, qui, la première année, n’était que de 800, s’est élevé à 1,200 après la seconde session, à 4,500 après la troisième, à 1,950 aprés la quatrième, à 2,234 après la cinquième. Cet accroissement rapide, nous le devons surtout à l'opinion publique, qui de toutes parts nous encourage et nous soutient. » — 146 — Je ne suivrai pas M. Broca dans sa conférence si substantielle, si claire, si intéressante. Pour résumer tous les faits anthropologiques concernant les races fossiles, les définitions de toutes Îes expressions bizarres dont la liste augmente chaque jour, il serait nécessaire de tout citer. Il fallait tout le talent et tout le prestige de l’orateur pour tenir en éveil l'attention d’auditeurs peu accoutumés à distinguer les dolichocéphales des brachycéphales. Voici la conclusion de cet éloquent discours, fréquemment interrompu par des salves d’applaudisse- ments, surtout à la fin : À « Depuis les temps quaternaires, bien des siècles se sont écoulés, bien des peuples, bien des races sont venus, avant et pendant la période historique, se heurter et se Superposer sur notre sol, el ce n’est pas la moindre tâche de l'anthropologie de démêler parmi les caractères physiques, intellectuels et moraux des populations actuelles, l'influence respective de tant d'éléments divers. Les peuples, comme les familles, aiment à dresser la liste de leurs aleux, à vieillir leur généalogie, à considérer l'antiquité de leur origine comme un titre de noblesse. Notre nation complexe, qui a dû son nom moderne à un peuple germanique, sa civilisation aux Latins, sa première gloire aux Gaulois, peut maintenant ajouter à son passé une ipealculable suite de siècles. — Si elle ne rougit pas de la barbarie des Celtes, pourquoi rougirait-elle de compter parmi ses ancêtres ces Triptolèmes néolithiques qui surent féconder le sol par l'agriculture, ces rudes chasseurs quaternaires qui surent le conquérir sur des animaux plus terribles et plus réels que les monstres combattus par Hercule, et surtout ces intelligents Troglodites de la Vézère, qui, les premiers dans le monde, bien longtemps avant les Assyriens et les Egyptiens, surent allumer le flambeau des arts? Barbares, ils l’étaient sans doute, mais ne le sommes-nous pas encore un peu, nous qui ne savons régler nos différends que sur les champs de bataille? Ils ne connaissaient ni l’électricité, ni la vapeur; ils n'avaient ni les métaux, ni la poudre; mais, chétifs, avec des armes de pierre, ils soutinrent contre la nature une lutte qui ne fut pas sans grandeur, et les progrès qu'ils réalisérent lentement, au prix de tant d'efforts, préparèrent le terrain sur lequel devait grandir la civilisation. » M. Masurier, maire du Hâvre, a prononcé ensuite une courte allocution dont le ton simple et familier n’excluait pas l’habileté et qui a été fort goûtée. Puis M. Déherain, secrétaire général, à fait l'historique de la session de 1876 à Clermont-Ferrand, dans un discours fin et spirituel qui a produit le plus grand effet. Les hommes comme M. Déherain savent rendre la science aimable, et avec lui les chiffres ont de la poésie. Âprès le résumé de la situation financière de la Société, présenté par M. G. Masson, M. Broca a déclaré ouverte la session du Congrès. Après la séance, le Congrès s’est transporté à l’ancien tribunal civil, afin d'inaugurer l'Exposition géologique et paléontologique organisée par les soins de la Société géologique de Normandie. L'Expositon des archives photogra- phiques a été inaugurée ensuite et, vers cinq heures, le Congrès se réunissait dans ses sections et constituait ses bureaux. Je ne parlerai pas, bien entendu, des fêtes nombreuses organisées à l’occasion du Congrès ; ces hors-d’œuvre, qui peuvent donner une certaine popularité aux solennités intellectuelles, n’ont aucun rapport avec les travaux scientifiques dont j'ai à vous entretenir. Laissez-moi vous dire seulement que, vers neuf heures du soir, les vastes salons de notre Hôtel-de-Ville regorgeaient d'invités; la municipalité offrait le punch d'honneur à ses hôtes. De neuf heures à mi- puit, un millier de personnes, inconnues les unes aux autres la veille, liaient connaissance el ébauchaient des amitiés dont les liens devaient se resserrer les Jours suivants. N'est-ce pas, en effet, l’un des plus remarquables résultats de notre jeune Association française que de mettre en rapport chaque année, NE — 147 — durant une grande semaine, tous les hommes animés d’un même amour de Ja science, également avides de vérité, afin de leur permettre d'échanger leurs idées et leurs convictions, de discuter leurs vues et leurs travaux. Dire qu’un écolier qui en est à l'alphabet de la science peut discourir avec les Broca, les de Quatrefages, les Wurtz, les de Saporta et tant d'autres illustres savants! Je ne puis entreprendre ici le compte-rendu des travaux de chacune des quinze sections; le numéro tout entier de la Feuille n’y suffirait pas. La session en général a été remarquable par le nombre des travaux présentés et par l'in- térêt et l'actualité de certaines communications. Les sections de médecine, de géologie et d'économie politique ont été particulièrement brillantes. Dans la section bolanique, je crois devoir signaler entre autres les communi- cations suivantes : M. Baillon : Lecture d’une préface destinée à un dictionnaire de botanique. M. Ebran : Plantes phanérogames rares ou curieuses des environs du Hâvre. M. Le Plé : Le Café, histoire scientifique et hygiène. M. l'abbé Rouchy : Sur les inconvénients du jordanisme et de l’anti-jor- danisme. — L'auteur, après avoir fait ressortir ces inconvénients, constate l'inefficacité des moyens employés pour y remédier, et recommande une grande circonspection dans la création des espèces. M. Corenwinder communique la suite de ses recherches physiologiques sur les fonctions des feuilles. M. Lefébure : Sur la création des espèces nouvelles. * M. Boucher de la Vallée, directeur du jardin botanique du Hävre : Sur la classification à adopter dans un jardin botanique, etc. Dans la section d'anthropologie, je tiens à ne pas passer sous silence une importante communication de M. le docteur Lagneau, président de la section, sur une Carte ethnographique de la France, communication suivie d’une inté- ressante discussion à laquelle ont pris part MM. Hovelacque, de Mortillet, Hamy, Broca, Topinard. , En qualité de géologue, je ne puis guère résister au désir de consacrer quelques lignes aux travaux de la section de géologie, présidée avec une si parfaite courtoisie par M. le comte de Saporta, un vérilable gentleman en même temps qu’un savant distingué. Tout d'abord je dois citer deux communications qui intéresseront d’une façon spéciale les lecteurs de la Feuille. Daos la séance du 28 août, M. Pomel, sénateur et auteur d’un Traité de géologie justement estimé et maintenant fort répandu, a parlé de la constitu- tion géologique de la Tunisie qu'il vient de parcourir. L’orateur, dans une vé- ritable conférence de deux heures, a traité un sujet du plus haut intérêt, avec autant de simplicité et de modestie que d'érudition; 1l conteste qu’il ait jamais existé une mer Saharienne ; il est allé jusqu à trois fois jusqu'au fond du Sahara, et Jamais il n’a trouvé-une seule coquille marine. Quant aux chotts, M. Pomel y à trouvé des coquilles lacustres permettant de croire à l'existence d’un ancien lac. Des considérations historiques amènent l'illustre voyageur exactement aux mêmes conclusions. — Il établit de plus, par des arguments qui me pa- raissent irréfutables, l'inutilité de la mer intérieure projetée et l'impossibilité de remplir les chotts, le sol de ces dépressions se trouvant au-dessus du niveau de la mer. Dans la séance du 29 août, M. Potier, ingénieur, présente, de la part de M. Lavalley, un rapport sur les explorations géologiques de 1875 et 1876, re- latives au chemin de fer sous-marin entre la France et l'Angleterre. L'orateur soumet un plan en relief récemment terminé, et démontre que le tunnel pro- jeté ne pourra être percé que dans la craie glauconienne ou craie de Rouen, et non pas dans la craie marneuse ou dans la craie blanche supérieure, ces VAR ee deux roches étant trop perméables. L'auteur nous a donné la primeur du nou- veau tracé, plus long que l’ancien, puisqu'il comprend deux crochets, mais offrant par contre toutes les sécurilés désirables aux futurs voyageurs et AUSSI aux fulurs actionnaires. Citons ensuite rapidement : M. E.-E. Deslongchamps : Le Jura normand. M, Rolland-Banès : Recherche de la houille dans la Seine-Inférieure. M. Meurdra : Le régime des eaux au Hàvre. M. Cotteau : Considérations sur les Cidaris du terrain jurassique de Nor- mandie. Hi. Morière : Sur la présence de l'étage liasique (grès de Sainte-Opportune) dans le département de l'Orne. M. Grand'Eury : Sur la formation de la houille. MM. Brylinski et Lyonnet : Les phosphates de chaux natifs. MM. de Saporta et Julien : Existence du terrain permien dans le départe- ment de l'Allier. Enfin, M. de Tromelin à fait plusieurs communications sur les terrains paléozoïques de la Normandie et de la Bretagne. On voit que les travaux locaux dominent, et c'est à mon avis une excellente chose. La méthode synthétique est la meilleure et la plus féconde. M. Lennier, directeur du Musée et président de la Société géologique de Normandie, après avoir fait une communication sur la géologie normande, dans la séance du 24 août de la huitième section, a traité le même sujet en détail, dans la séance générale du lendemain. La Feuille publiera peut-être dans un prochain numéro, in extenso, ce dis- cours si subetantiel, présentant avec un rare bonheur d'expression un résumé de la géologie de l'embouchure de la Seine en particulier. Il m'est impossible de résumer ce qui est déjà un résumé dont on ne pourrait retrancher un mot. J'ai hâte de vous dire un mot, en terminant, de la belle Exposition géolo- gique et paléontologique, organisée à l'occasion du Congrès, dans les salles de l’ancien tribunal civil, par la Société géologique de Normandie, jeune encore, mais pleine de zèle et de dévoüment. Cette œuvre, aujourd hui si populaire, a été, en effet, l'événement du Congrès du Hävre, ainsi que l’a dit M. Broca, et aprés lui, Lous les savants qui nous ont visités. M. Cotteau, dans la séance générale du 30 août, a présenté sur celte Exposilion un rapport qui a provoqué des ovations réitérées à l’orateur et aux organisateurs de l'Exposition, qui n’osaient espérer un succès aussi complet. Permettez-moi de citer quelques fragments du rapport de M. Cotteau : « Spéciale aux cinq déparlements compris dans l’ancienne province de Normandie, cette Exposition, admirablement installée, classée avec beaucoup de méthode et de savoir, a été organisée en quelques mois. Grâce au zèle et à l'activité des hommes dévoués qui ont accepté cetté tâche difficile, grâce également au concours de tous les collectionneurs de Normandie, elle présente un ensemble vraiment remarquable et constitue un des plus grands attraits du Congrès. > La Normandie, par la disposition de son sol, par la variété de ses terrains si riches en fossiles, se prêlait merveilleusement à une Exposition de cette nature. En quelques heures, le géologue peut parcourir la série presque complète des terrains qui forment l'écorce du globe, depuis le granite qui sert de base aux dépôts sédimentaires jusqu’au terrain quaternaire el actuel, en passant par presque tous les étages Intermédiaires. » N'était-ce pas une bonne fortune pour le géologue venu d’autres pays, aussi bien que pour le géologue normand, de pouvoir étudier dans leur en- semble et réunis dans les mêmes salles les fossiles provenant des localités — 149 — classiques de Bayeux, de Luc, de Langrune, de Rauville, de Dives, de Villers- sur-Mer, de Trouville, du cap de la Hève, de Fécamp, etc., et d’avoir sous ses yeux le résultat de milliers d’excursions faites au pied de ces magnifiques falaises qui bordent les côtes de la Normandie et qui, sans cesse rongées et démantelées par les flots, fournissent aux chercheurs intrépides une mine inépuisable et sans cesse renouvelée. » M. Cotleau, après avoir passé en revue tout ce qui est figuré à l'Exposition, fossiles, roches, cartes, tableaux, coupes, diagrammes, etc., termine comme suit : « Telle est, dans son ensemble et dans ses détails, celte remarquable Exposition. C’est la première fois qu'une œuvre de cette nature a été organisée, et je puis dire qu’elle a été couronnée d’un plein succès. » J'aurais à vous parler encore de l’excursion générale de Fécamp, contrariée par une tempête violente et féconde en incidents, de l’excursion de Tancarville et Lillebonne, favorisée, au contraire, sous tous les rapports, des séances générales, des conférences de M. de Saporta sur Les anciens climats consi- dérés dans leurs relations avec la marche et les variations de la végétation européenne, et de M. Levasseur sur le sol et les richesses des Etats-Unis ; mais la place manque, et je termine cette rapide esquisse par celte phrase de M. Déherain : « Cherchons le royaume de la science pure, et le reste nous sera donné par surcroît. » ( Hivre. M. BRYLINSKI. MEMENTO DE DISSECTION DE L’ARION RUFUS. Les ouvrages d'anatomie comparée, traités généraux ou monographies, sont écrits pour des anatomisies et non pour des débutants. Les organes y sont décrits tels qu’on peut les observer après une dissection, mais la manière de les disséquer n’y est point indiquée. Aussi l'étudiant ne peut-il suivre, le scalpel en main, les descriptions des auteurs, heureux s’il peut même apercevoir les organes les plus apparents. J'ai éprouvé toutes ces difficultés; mon seul désir,en écrivant ces lignes, est de guider la main des débutants. Si j'ai choisi pour sujet de cet article l’Arion rufus, grande limace rouge, c'est que c'est notre plus grand mollusque terrestre et aussi le plus répandu. Cet animal ayant été étudié avec grand soin par Cuvier, je n’ai point l'intention d'écrire rien qui soit neuf à son sujet; je veux seulement diriger le scalpel de celui qui commence l'étude si attrayante de l’analomie comparée. En fait d'instruments, il nous suffira d’un scalpel fin, d’une petite pince, de quelques épingles et d'une cuve à dissection proportionnée à la taille de animal (1). En traitant de l'appareil circulatoire, j'indiquerai les instruments nécessaires aux injections. Une bonne précaution à prendre avant de disséquer un mollusque terrestre est de le noyer en le plaçant dans un vase entièrement plein d’eau et de l'y maintenir Jusqu'à ce qu'il soit bien gonflé, et qu'il ait presque perdu sa contractlité (12 heures suffisent en général). Sans nous arrêter sur les caractères zoologiques de l’Arion, notons en passant quelques particularités utiles. La tête présente quatre tentacules, les (1) Dans le numéro du 1er avril, M Clément a fort bien décrit les instruments néces- saires aux dissections fines. SUN à RME deux supérieurs oculifères. Le bouclier présente à droite un orifice arrondi (orifice respiratoire). Si au dessous de cel orifice nous soulevons le bord du bouclier, nous apercevons une fente (orifice génital). A l’aide de quelques épingles, fixons la limace au fond de notre cuve à eau. Puis, conduisant le scalpel horizontalement, rasons couche par couche la peau du bouclier à la partie moyenne de cette région. Nous arriverons ainsi bientôt à apércevoir un organe jaunâlre, le rein. Saisissant alors les lambeaux de la plaie à l’aide d’une pince, nous pourrons facilement les décoller jusqu’à ce que nous ayons ouvert la cavité pulmonaire. Avec quelques épingles, fixons les lambeaux au fond de notre cuve. La préparation ainsi disposée est représentée (fig. 1). a. Le rein, organe jaunâtre, d’une forme annulaire, d'une structure lamelleuse, enveloppé d'une membrane propre qui se continue en un conduit excréteur à. b. Le conduit excréteur du rein, difficile à apercevoir, est en effet très-ténu; il suit le rectum c et s'ouvre prés de l’orifice respiratoire d. e. Rectum, semble sortirdu rein; en réalité, il passe dessous et vient s'ouvrir près dle l'orifice respiratoire @. d. Orifice respiratoire, fait communiquer la cavité respiratoire avec l’ex- térieur. La cavité respiratoire est tapissée par la membrane pulmonaire étalée en eee”. Cette membrane est couverte de petites crêtes anastomosées qui rap- pellent l’aspect d'une dentelle; ce sont les saillies formées par les ramifications de la veine pulmonaire. Nous ne trouvons la membrane pulmonaire qu’en avant et sur les côtés du rein, ce qui nous montre bien que la cavité respira- toire a la forme d'un fer à cheval. Le rein ayant une forme annulaire, circonserit une logette fermée en haut par le péricarde et qui contient le cœur, sur l'étude duquel nous reviendrons. Enlevons le rein et le cœur, menons les incisions æ x, y y’, s'étendant l’une jusqu'à la partie antérieure, l’autre jusqu'à la partie postérieure de l'animal. Rabaltons et fixons à l’aide d’épingles les Jambeaux qui ne sont nullement adhérents aux parties sous-jacentes. Enlevons la surface pulmonaire et la membrane qui supportait le rein et le cœur. La préparation obtenue de cette façon est représentée (fig. 2). Les organes chevauchent les uns sur les autres; avant de les séparer, jetons sur eux un coup-d’œil. a. Pharynx et masse buccale. b. Ganglion œsophagien supérieur. c. Yeux rétractés dans leurs gaines. d. Orifice respiratoire. e. Organes copulateurs. f. Poche copulatrice plus ou moins gonflée selon les sujets. g. Canal déférent. h. Utérus et prostate accolés. it. Glande de l’albumine. j. Glandé hermaphrodite et son petit canal excréteur blanc. k. Estomac. LS MoIe: n n’. Intestin. Passons maintenant à l'étude des différents appareils, que nous examinerons isolément pour plus de commodité. APPAREIL DIGESTIF. Détachons le rectum près de l’orifice respiratoire, décollons-le des parties voisines sur une certaine élendue. — 151 — Soulevons l’anse intestinale » (fig. 2). Sous elle, nous trouverons deux fila- ments blancs : l’un cylindrique et contourné, c’est le conduit excréteur de la glande hermaphrodite; l’autre est aplati, c'est une artère; coupons ces deux organes. Après avoir incisé les organes copulateurs près de l'orifice génital, nous pourrons enlever facilement tout l'appareil reproducteur, bien reconnais- sable à sa coloration blanche. Incisons le ganglion œsophagien supérieur de facon à ouvrir le collier œsophagien. Coupons aussi les nerfs qui partant de cet organe se rendent à la masse buccale, en ménageant avec soin les conduits excréteurs des glandes salivaires. Détachons la masse buccale de ses insertions aux lèvres. Nous pouvons maintenant enlever en même temps le tube digestif tout entier et le foie. Fixons le pharynx à l’aide d'une épingle. Les divers lobes du foie, les anses intestinales sont réunis par des filaments blancs, qui ne sont autre chose que des vaisseaux sanguins; délruisons sans crainte toutes ces adhérences. | La glande hermaphrodile, reconnaissable à sa coloration noirâtre, a été en- trainée avec le foie; enlevons-la, ainsi que son conduit excréteur blanc. Nous pouvons maintenant étaler l'appareil digestif comme le montre la figure 3. Nous y observons les parties suivantes : a. Pharynx et masse buccale. b. OEsophage. c. Conduit excréteur des glandes salivaires. d. Glandes salivaires blanches, diffuses et accolées à l’'œsophage. ee’. Dilatations de Pœsophage. f f. Conduits excréteurs du foie. g g gg’. Lobes du foie couverts de filaments blancs ramifiés, vaisseaux sanguins. h. Estomac. L’intestin fait suite à l'estomac et se termine par le rectum 1. Enlevons maintenant un des côtés de la masse buccale. Nous verrons en haut et en avant la mâchoire, croissant corné, brun, denticulé sur son bord inférieur; en bas, la langue qui, examinée au microscope, se montrera cou- verte de papilles cornées et disposées avec une symétrie admirable. SYSTÈME NERVEUX. On met l’animal dans l’état représenté par la fig. 2. La masse des viscères est rejetée à droile, l’œsophage coupé au niveau de son premier renflement, la partie a de cet organe adhérente au pharynx D rejetée à gauche et fixée à l’aide d'une épingle. On verse alors quelques gouttes d'acide azotique sur la prépa ration. Les nerfs, sous l'influence de ce réactif, prennent une coloration blanche qui les rend faciles à apercevoir. h (fig. #4), ganglion œsophagien supérieur qui envoie en avant des nerfs aux parties avoisinant la bouche et le nerf optique e. j, ganglion œsophagien inférieur réuni au ganglion œsophagien supérieur par les commissures 2 et /, envoie en avant et en arrière des nerfs Æ en pied el aux organes génitaux g. En arrière du pharynx, au point où la masse buccale se réunit à l’œsophage, nous voyons de chaque côté deux petits ganglions & accolés, réunis à ceux du côlé opposé par une commissure 4 passant sous l'œsophage. Ces ganglions, dits stomato-gastriques, sont réunis au ganglion œsophagien supérieur à droite el à gauche par une commissure d (commissure de droite); ils envoient des nerfs à la masse buccale et à l'æœsophage. Chez l'animal vivant, le collier œsophagien n’est pas placé comme dans la fig. 5; il est situé bien plus en avant, si bien que les ganglions stomato-gas- triques se trouvent en arrière de lui. — 152 — APPAREIL CIRCULATOIRE. Pour étudier l'appareil circulaloire d’un animal, il faut injecter dans ses vais- seaux une malière solidifiable. Les artères seules ayant des parois propres, ce sont elles seulement que nous injecterons. La masse à injecter se prépare à l'avance de la manière suivante : Faire fondre au bain-marie uue certaine quantité d’axonge, y incorporer du vermillon préparé en lubes pour la peinture à l'huile, jusqu'a ce que le mélange ait une belle couleur rouge; filtrer à travers un linge fin. On injecte la matière solidifiable à l’aide d'une seringue anatomique petit modéle, munie d’une canule dont le calibre intérieur mesure environ 1/2 mil- limêtre (1). Se procurer en outre du fil fin, de laiton ou d'argent, pour dégorger la canule, au cas où un corps étranger viendrait à s’y arrêter. On ne peut injecter que les mollusques noyés ; encore faut-il choisir ceux qui, bien qu’encore gonflés, ont pourtant perdu leur contractilité. &/Arion est fixé au fond d’une cuvette contenant de l’eau à 40° environ. On découvre le rein en procédant comme nous l'avons indiqué précédemment. Le cœur, nous l'avons déjà dit, est situé dans la logette circonserite par cet organe; il se compose (fig. 5) d'une oreillette d, à parois très-minces, et d’un ventricule a, à parois plus épaisses, auquel l'aorte à fait suite. Après avoir incisé le péricarde qui ferme en haut la logette, on attire le cœur un peu en dehors; dans cetle opération, l'oreillette est déchirée comme le montre la fig. 5. La masse à injection est alors chauffée au bain-marie, à 60° environ. On en remplit à plusieurs reprises la seringue, afin d’échauffer cet instrument ; quand il a pris la température de l'injection, on le charge définitivement, en ayant soin de chasser tout l'air qu'il pourrait encore contenir. Pour cela, il faut tourner la canule en haut et pousser le piston jusqu’à ce que le liquide jaillisse. Saisissant alors la seringue entre le médius et l'index, plaçant le pouce dans l'anneau du piston, on introduit la canule dans le ventricule par l’orifice auriculo-ventricu- laire, de façon qu’elle atteigne la naissance de l'aorte b. Puis on pousse le piston avec le plus de lenteur possible, sans s'inquiéter des quelques gouttes de liquide qui débordent toujours. Lorsqu'une certaine quantité de liquide ayant été injectée, les vaisseaux se refusent à en admettre davantage, il faut cesser l'opération et plonger l’animal dans l'eau froide. Une injection est toujours une opération difficile, demandant une grande sûreté de main et une longue habitude. Aussi les débutants ne doivent-ils pas s’étonner de leurs premiers insuccès. L'animal étant refroidi, on l'incise un peu sur le côté, afin de ne pas léser les vaisseaux médians; on écarte les organes en coupantle moins d’artères possible, et l’on étudie le trajet du sang des troncs principaux vers les parties périphé- riques. En suivant ces conseils, il n’est personne, je l'espère, qui ne puisse se rendre compte par soi-même de la structure de l’Arronet de bien d’autres mollusques. Si quelque erreur s'était glissée dans ces lignes, le lecteur voudrait bien me le pardonner ; désireux de livrer cet article avant la fin des vacances, je n'ai pu avoir d'autre guide que quelques traités élémentaires d'anatomie. Cet article étant un guide de dissection, il n'a d’autre mérite que d’avoir été écrit scalpel en main. Marcellois. | H. VIALLANES. (1) On trouve ces seringues chez tous les fabricants d'instruments de chirurgie. Chez Aubry, boulevard Saint-Michel, les canules sont toutes faites. A2 / CE ---------------${ LA ANATOMIE DE L'ARION RUFUS | Lith.Barbat à Chalons / M. HV. ad nat del. EE, (HORS Fire vu D ÿ e — 153 — LES CALOSOMA DE FRANCE. Les Calosoma viennent se placer non loin des Carabus aux éclatantes couleurs, avec lesquels le Sycophanta peut bien lulter. Ce sont, avec ces derniers, les rois de la famille des Carabides, pour ne pas dire les rois de la famille des Coléoptères. Ne sont-ce pas là, en effet, de ces insectes qui font trembler d'émotion la main du jeune coléoptérisle, et qui fascinent même les yeux distraits de ceux qui regardent à peine les autres insectes, dont les formes plus exiguës et les couleurs moins éclatantes n’occupent que les sérieux amis de la science. Les Calosoma sont de grands carnassiers ; ils dévorent impitoyablement les malheureuses chenilles, qui tombent sous leurs mandibules. Voici leurs caractères génériques : Labre bilobé ; tarses antérieurs, élargis chez les mâles ; élytres larges, presque carrées; corselet petit, cordiforme. On compte, en France, cinq espèces de Calosoma. Calosoma sycophanta 1, 2% à 30 millim. — Le plus joli et pourtant le plus commun des Calosoma. Sans donner plus de détails sur les mœurs curieuses de la larve de cet insecte, disons qu'elle vit en parasite dans les nids de chenilles processionnaires, dont elle se repaît jusqu'à sa transformation en nymphe. Comme Îles insectes parfaits ne s’éloignent guëre des bois qui ont vu naître leurs larves, on les trouve souvent, soit sur les branches des chênes, sur lesquelles ils montent quelquefois, soit au pied de ces arbres, où ils se cachent pendant le jour, attendant la nuit pour aller chercher leur nourriture. La têle est d’un noir bleuâire; les palpes, les mandibules et les antennes d’un noir brillant; corselet d’un noir verdâtre, surtout sur les côtés, bleuâtre en dessous, cordiforme, bilobé, aux bords légèrement relevés. Ecusson d’un noir brillant. Elytres d’un beau rouge cuivreux, surtout sur les côtés, fortement striées, avec des points enfoncés sur les 5m, 8me et 19m $iries; intervalles des stries ridés. Pattes et abdomen d’un noir brillant, mais ce dernier avec des teintes vertes. — Toute la France. Calosoma auropunctaltum Payk., 25 à 30 millim. — Bien plus rare que le précédent, ne montant jamais sur les branches et ne sortant jamais que la nuit; on le rencontre quelquefois le jour, dans les prairies. Dessus du corps d’un noir assez terne, dessous d’un noir brillant. Tête fine- ment chagrinée, ainsi que le corselet qui est cordiforme, avec les bords relevés et un sillon médian. Elytres plus allongées, striées; intervalles des stries remplis par de petites plaques écailleuses, ayant vaguement la forme d’un V. Troislignes de points d’un doré brillant. — Toute la France. Calosoma sericeum F., 24 à 25 millim. —- Se trouve dans les mêmes loca- lités que l’auropunctatum et l'indagator. Tête, corselet, dessous du corps comme chez le précédent, mais les cinq derniers articles des antennes d’un roux ferrugineux. Elytres plus allongées, d'un noir un peu ferrugineux, avec des points moins enfoncés et dépourvues de points brillants, ce qui le distingue facilement de l’auropunctatum. — Toute la France. Calosoma indagator L., 20 à 25 millim. — Tête, dessous du corps, inter- valles des stries comme chez les deux précédents, mais bien caractérisé par son corselet d’un noir verdâtre, surtout sur les côtés et les sept derniers articles des antennes, qui sont d’un roux ferrugineux. Elytres plus arrondies, bordées de vert avec des points d’un vert doré brillant. — Toute la France. Ces trois espèces sont souvent réunies en une seule. Calosoma inquisitor L. — Le plus petit des Calosoma (15 à 18 millim.), mails Se rapprochant beaucoup de sycophanta par ses élytres carrées. Tête et pattes d’un noir brillant; corselet d'un bronzé brillant, ainsi que les élytres quiont les bords verdâtres; intervalles des stries remplis par une grosse granulalion; trois rangées de points noirs, peu enfoncés, à peine visibles à l'œil nu. Les sept derniers articles des antennes d'un roux ferrugineux. — Toute la France, au printemps. Civray. M. BAILLIOT. SECONDE EXCURSION GÉOLOGIQUE & MINÉRALOGIQUE DANS L'ESTÉREL (Van). Le Puget, près Fréjus, où arrive le train du chemin de fer de Draguignan, de Toulon et de Cannes, vers 10 heures du matin, est le point de départ de la course pour l'exploration du massif central des montagnes de l'Estérel et des deux vallées houillères du Reyran et des Vaux. | À trois kilomètres à l’est du Puget, au pont du quartier de Curebeasse, l’on trouve le mélaphyre compacte noir à pâte homogène et sans cristaux distincts; après le torrent de la Vernêde, autour des bastides de Malbousquet, mélaphyre brun amygdalaire, à noyaux nombreux de chaux carbonatée; — au quartier de Capitou, sur la pente orientale du coteau Germain, belles empreintes de tiges de plantes sur grès bigarré dans lequel on voit de minces assises de calcaire brun coloré par le manganèse. Au petit Capitou, calcaire magnésien et argiles rouges renfermant des coprolithes cloisonnes, à divisions de lamelles calcaires croisées en tout sens. A l’ouest de la ferme du grand Capitou, sur la propriété Gavarry, en 1873, un sondage entrepris par M. Huchet pour la recherche du terrain houiller, a duré deux ans et demi; il a été poussé jusqu'a 305 mètres de profondeur et il a coûté 80,000 fr. Après avoir traversé des argiles rouges Supérieures au grès bigarré et des couches de divers grès durs, l’on n’avait pas encore atteint les assises du grès houiller lorsqu'on s’est malheureusement arrêté sans savoir s'il ya ou non la houille sous la plaine de 60 kilomètres de longueur sur 8 de largeur, qui s'étend entre Saint-Raphaël, Fréjus, Les Arcs, Carnoulles, Cuers, Hyères et le voisinage de Toulon. 4 la carrière de Roquemaure, gres bigarré verdätre. À la propriété Rossel, dans la vallée du Reyran, rive droite, il ya trois couches de calcaire magnésien grisâtre du Zechstein. Sur le plateau, avant le sentier de Rossignole, l’on rencontre le calcaire brunissant, le calciphyre pyropéen, avec mélange de jaspe rouge, cornaline. Dans les marnes rouges du grès de cette localité, l'on trouve des coprolithes orbti- culaires et autres. Sur la rive gauche du Reyran au Gargalong, à un kilomètre à l’est, sur le troisième mamelon du coteau de Granes, l’on voit dans de belles couches du pechstein, cinq variétés de feldspath résinite, brillant, noir, brun, roux, rouge et vert moucheté de blanc, des noyaux en forme de grosses amandes et des boules rondes en quartz vert prase, quartz hyalin passant à l'amelhiste, agates blanches, roses, le Lont engagé dans une pâte porphyroïde verte ou grise rappelant la structure du porphyre orbiculaire de Corse. A Boutiguière, il y a la variolite zonée, verle et à noyaux, dont l'intérieur est radié; ces petits noyaux sont de la grosseur d’un pois ou d’une noisette. Sur la propriété veuve Caze, au-delà du pont sur le Gargalong, à cinq ki- lomètres et demi, nord-est de Fréjus, carrière de porphyre violet, à cristaux de feldspath chatoyant (labrador). Des blocs de cette jolie roche ont été extraits et exportés en Italie comme pierres d'appareil. — 155 — Des cristaux de fourmaline se rencontrent dans le granite rose à grains fins, dans le Hit du Reyran, vis-à-vis les bastides Meynard, Castagne, Sénéquier, Grisolle. En face de la ferme de ce dernier propriétaire, au pied de l’aqueduc romain qui, il y a plus de deux mille ans, après un parcours de six lieues, conduisait les eaux de la Siagne de Mons à Fréjus, l’on fait abondante récolte de Copro- hithes globaires, sphéroïdaux, entortillés en lanières, orbiculaires, etc., etc. Sur le bord de la propriété Castagne, Argilophyre violet, de Brongniart. Se dirigeant sur Boson, l'on fait halte, pour se reposer, à la guinguette des mines, qui sert d'hôtel, de restaurant et de café champêtre. L'on visite les grands travaux de mines des charbons fossiles. Il existe une couche de schiste noir bitumineux, de 4 mêtres d'épaisseur, bonne qualité semblable au bogeat des Anglais. Par la distillation, l'on extrait de ce schiste une huile minérale, dans douze fourneaux chauffant autant d'énormes cornues horizontales mues circulairement par une machine à vapeur de la force de 25 chevaux. En remontant la vallée, vers Auriasque, l’on trouve tout le système du ter- rain houiller : à sa base, l’on a les grauwakes, les grès quartzeux, à gros grains, à éléments moyens, les grès fins, micacés, ceux à empreintes de fou- gères, de tiges et de feuilles de roseaux, de bamboux, de troncs de rhododen- dron et d’écorces d'arbres conifères; il y a aussi des arkoses communes, à gros grains de quartz hyalin et de feldspath. A la bergerie d’Auriasque, dans les argiles du grès rouge, l'on trouve abon- damment des Coprolithes en noyaux calcaires et affectant des formes variées et bizarres. L'exploitation de la houille grasse se fait par deux puits verticaux de 125 mètres de profondeur, traversant une couche de 0"80 de bon combustible. Comme rareté, dans des blocs de houille, l’on trouve du bois noir, calciné, à fibres fines, déliées et semblables à du fasain, et que le métamorphisme n’a pas amené à l’état fossile de corps dur et pierreux. Du fer carbonaté, intercalé dans le grès houiller, se rencontre à l’apié de Nouastré-Seigné. La pegmatite graphique se trouve au confluent du Reyran et du torrent descendant du bois de Saint-Paul. Au ruisseau de la Madeleine apparaissent les schistes noirs bitumineux. Dans le ravin venant de Bagnols, à sa jonction avec le Reyran, l’on trouve la chaux fluatée blanche. Au vallon des Vaux, sous les Adrets, l’on voit l’anthracite brillant, noir, compacte, sorte de charbon sec privé de bitume, exploité en une couche de plus de 3 mètres de puissance. En remontant la gorge entre la Madeleine et le plateau du logis de Paris, l’on voit dans le lit du ravin du calcaire cipolin intercalé dans.le gneiss. À Baume-dé-Coutéou, il existe un filon de 450 mètres d’étendue de chaux fluatée associée à la baryte sulfatée. Vers l’auberge de l’'Estérel, au plateau du logis de Paris, est un dépôt de basalte gris foncé, dans lequel des boules rondes de toute grosseur sont iormées de couches engaînantes et superposées. Les grauwakes et les conglomérats anciens, à gros noyaux anguleux de granite et de gneiss, reliés par une pâle grossière et siliceuse, paraissent sur le point où se croisent les deux grandes routes, ancienne et nouvelle, et ces couches stratifiées reposent immédiatement sur le terrain primitif. Les sommets des monts dentelés, déchiquetés et arides de la chaîne de l'Estérel, sont d'un porphyre rouge, varié de nuance et de composition. Les cristaux de feldspath rose dominent dans la pâte. — 156 — Sur le versant ouest, au-dessous de la barraque des cantonniers, l’on trouve du porphyre verdätre décomposé, avec petits cristaux de grenats verts. En descendant vers Fréjus, sur l’ancienne route d'Italie, il y a des traces de fer titané en grains, dans le creux d’une petite source qui coule à l’amont du chemin. Sur la nouvelle route nationale, près de la borne kilométrique n° 98, l’on ren- contre un filon de chaux fluatée, verte et violette. Au pont du Duc, dans un porphyre altéré, rognons d'argile blanche onc- tueuse ; sur le bord de la route, dans les couches supérieures du grès rouge, petits coprolithes sphéroïdaux; dans le lit du ravin, porphyre rubanné à pâte homogène, sans cristaux apparents. Vis-à-vis la bastide Bonfils, dans un terrain volcanique, noyaux d’agate, mélaphyre amygdalaire, calcaire magnésien avec cristaux de chaux car- bonatee. A la ferme des Darhoussières, quartz jaspé rouge, brun, vert; agates blanches, zonées. A Plandua et à Combe-de-Rome, noyaux de chaux carbonatée cristallisée, dans calcaire grisâtre magnésien, en couche subordonnée au grès bigarré,. Aux arcades de laqueduc romain, entre les propriétés Colle et Julien, carrière de meélaphyre gris avec amygdales calcaires. Fréjus, distant d'environ 3 kilomètres seulement, est le point d'arrivée et de repos. Autour de cette ancienne ville, l’on visitera le phare, la porte Dorée, les magasins du port, le cirque et l’aqueduc, anciens monuments romains construits avec des matériaux de granite, de gneiss, de grès, de porphyre et de mélaphyre. A la carrière de pierres de Saint-Lambert, 2 kilomètres à l’est de Fréjus, côté de Saint-Raphaël, l’on exploite, comme pierres à bâtir, des roches de méla- phyre gris, avec amygdales calcaires. Entre Fréjus et le Puget, à l’ouest du pont, sur le canal dit Béa/, au quartier des Esclapes, dans un des derniers dépôts marins de marne subapennine, l’on trouve des coprolithes en forme de géodes creuses, tapissées de petits cristaux irréguliers. Une troisième et prochaine excursion permettra de faire connaitre la consti- tution géologique de la partie nord-ouest de l’Estérel. L. F. PANESCORSE. COMMUNICATIONS. Simples notes détachées de mon carnet entomologique (Coléoptères). — Juillet 1877. — I. Dans le Bocage vendéen, j'ai capturé sur des oignons en fleurs et autres ombel- lifères : Leptura attenuata, L. tomentosa et autres Leplura non déterminées. En battant les genûts : Gonioctena lilura, en assez grande quantité. En fauchant le soir sur les graminées : Clythra laxicornis. En battant les buissons (noisetiers et aubépines) : Rhynchites bacchus, Balaninus glandium (?). Sur une barrière perforée par de nombreuses larves : Apale Capucina. Dans les vieux troncs de chênes : Cerambyx cerdo et heros. Le soir, au vol : Lampyris noctiluca, en grand nombre. IL. Sur les côtes de Pornichet, près Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), où je me trouvais pour quelques instants, j'ai été heureux de rencontrer sur des plantes : Celonia Morio, Mylabris (?); assez nombreuses. Dans le sable : Welolontha fullo, Anoæia villosa ; également nombreux. IV. Aux Sables-d'Olonne, ceci au mois d'août, j'ai capturé comme les années précé- dentes : Cicindela hybrida, C. flezuosa, Nebria complanata, Olocrates gibbus, Olhiorhynchus atro-aplerus, etc., etc. — 157 — En fait de Lépidoptères, j'ai peu d'observations intéressantes à communiquer à la Feuille ; je citerai seulement cette remarque : c’est que cette année, du moins dans la partie du Bocage que j'habite, j'ai rencontré une immense quantité de Callimorpha hera, dont quelques-unes à ailes inférieures jaunes où presque jaunes. Au moment où je terminais ma lettre, je recois de mon collègue et ami, M. Charles Blaud, de Saint-Germain-de-Prinçay (Vendée), un très-bel exemplaire de Rosalia Alpina, dont il vient de prendre plusieurs individus dans son propre jardin, sur des haricots ramés. Ce nouveau fait tendrait à me faire croire que les gentilles Rosalia ont décidément élu domicile dans notre Vendée. Qu’en pense la Facullé? Beauregard (Vendée). RENÉ VALLETTE. Club Erguel. — On lit dans le Rameau de Sapin : Nous avons le plaisir d'annoncer à nos lecteurs la création d’une Société de jeunes natu- ralistes dans le vallon de Saint-[mier. Une première séance a eu lieu le 24 juin dernier, au pied des ruines d'Erguel. Cette Société deviendra une section du Club jurassien. Mantis religiosa. — Encore une nouvelle station de ce bel Orthoptère. M. fe Dr Gillot l’a trouvé dernièrement à Saint-Sernin-du-Bois, entre le Creusot et Autun, au pied des montagnes du Morvan, et elle n’est pas rare dans la vallée de la Dheune, sur les coteaux vignobles où l’on voit aussi fréquemment la grande cigale du Midi, Cicada plebeja. Catalogue des Coléoptères du Gers. — M. Delherm de Larcenne a publié dernière- ment, avec l’aide de M. Lucante et d’autres entomologistes de la région, un Catalogue des Coléoptères du département du Gers. Ce travail comprend environ 90 genres et 380 espèces ; ce nombre est assez limité; aussi ne représente-t-il pas tout ce qu'offre aux coléoptéristes la riche faune du Gers. M. Delherm a donc le droit de compter sur la jeunesse studieuse du département pour mener à bonne fin le Catalogue des Coléoptères qui se trouvent dans cette belle région. Quelqu’abonné de la Feuille pourrait-il fournir à M. André, à Meursault (Côte-d'Or), des renseignements sur les questions suivantes : 1° Connaît-on les mœurs et métamorphoses de l‘Othiorincus ligustici ou coupe-bourgeons des vignes ? 2° Le Phylloxera a-t-il été attaqué par des hyménoptères parasites et par lesquels ? 3° Vallot (Mémoire pour servir à l'histoire des insectes de la vigne, 1839) signale sur la vigne une larve éclosant en août et donnant au printemps suivant naissance à une Tenthre- dine à laquelle il donne provisoirement le nom d’Æilotoma vilis. — Quel est le nom actuel de cet hyménoptère? ÉCHANGES. M. Adrien Dollfus informe ses correspondants de sa nouvelle adresse, qui est 55, rue de Morny, à Paris. M. E. Bourier fils, Grande-Place, à Tourcoing, tient à la disposition des amateurs des coques vivantes de Bombyx Cynthia, en échange d’autres espèces du même genre. M. Félix Ancey, 56, rue Marengo, à Marseille, offrirait avec plaisir de bonnes espèces de Clausilia de Carmole, Carinthie, Dalmatie, Autriche, Transylvanie, etc., etc., ainsi que des Æelix et des Pupa de ces pays, contre des coquilles terrestres de l’Arnérique centrale, Mexique, Colombie, Bolivie, Afrique australe, Plata, Polynésie et Australie. M. Ad. Léonard, 6, Hegelheimerstrasse, Bâle, désire échanger des chrysalides saines (éducation 1877) de beilephila vespertilio, contre des chrysalides de Deil. lineata et Deil. galii. — M. Léonard céderait également le Deil. vespertilio, soit en papillon, soit en chrvsalide, contre des papillons ou chrysalides d’autres bonnes espèces que les amateurs voudraient bien lui offrir. M. le D' Hommey, à Séez (Orne), possède une certaine quantité de mousses de la contrée, dont il pourrait faire des échanges avec les personnes qui le désireraient. M. Masson, percepteur au Meux, par Compiègne (Oise), désirerait échanger des Chrysomélides et Coccinellides de son département contre des insectes des mêmes familles provenant des Alpes ou des départements limitrophes. — 158 — TABLE DESUMATIPRES De 1la "7° Année PAR OURS Re. Les chenilles connues des Psychides (planche); (notes recueillies d’après les.auteurs)..…...,.,..... ON Ro EC RCE LR) ER A RAR RCE EU Les Arctiidæ (Stph.) et les plantes dout elles se nourrissent.. 128 Rouasrer Reyvaun.., Études surles Psyche... NME EONE RO NT OR PU Quinze jours dans les Alpes de Savoie ......,....,.......... 4 D ME DAS Pie AT AE Une journée entomologique aux environs de Toulon......... 39 AD ÉTEAUME MR MEN Courses géologiques à Grauves et Cramant, près Avize (Marne) RONA LLERTES LUE Del'utilité-des Arsionées Lee Ne TER ES Ste VE Gé DRouAx Eee ne Excursion géologique à Glos (Galvados)........... ........ 19 R RUBATTEL. . 2... Üne course botanique de Villarzel à Surpierre (Suisse)...... 20 R. Hicxez et R. Dra- DICSENIES te rt . Tableau synoptique des Nécrophores de France ............. 27 DC PA APR TA CE Séance générale annuelle de la Société d'Etudes des sciences naturelles de Nîmes ............ PARUS NE PAREIL ATRTE 25 SNS CARRE ms A Listes d'échanges (Botanique, Entomologie, Erpétoiogie, Con- chyliologie, Géologie, Minéralogie, Paléontologie, Ornitho- loSie ae see SOS RS TES RCE Er MERTE SO RRE RER 45 AMIBERARE ee CARTE Note sur quelques Batraciens du centre de la France........ 28 AS MATRIAT EN eee Précis sur la fore'du val de Cleurnie ue ARCS RAT 29 D RIAD bebe Climatologie-et histoire naturelle Mec OPA CEE 4 GBoTATe ME Cu Une nouvelle*crotte”atossements Re EME Re CAR 30 JDE GAULLE ALES La Société d'Etudes scientifiques de Paris. — Bibliothèque Maurice Hofer. — Collections élémentaires................ 37 E. Briann..…........ Note sur le Carum divaricalum,, KoChASR NE R PERRTER AERE 40 JOHN E. JonEs........ Des rivières souterraines : :,......... A EE RL CT 44 CHACDEMENT. A Rae Quelques mots sur la dissection Aire ee 23 É/ABeInLE pe Pere. Une battue aux Chnysides ee ee EE RE RE 07 — Diagnoses d'espèces nouvelles et remarques sur des espèces LAN ETS APEQANS AURAI OUT S PAR EC Ge AGE Li à DE LA RAS DO EE BLESSE 65 Abbé H. Ozrvier..... Excursion botanique à la Grande-Trappe (Orne)............. 60 J.-L. Comes. 2. 40 L’Homwe et l'Archéologie préhistorique du Haut-Agenais (âge de ‘la pierre): 2 RER RERO PR RE ES RRRe 68 G?EEvassonr:. 2e ... La digestion des insectes, d’après les expériences de M. Jousset de Bellesme....…. CR nn AIR APE RER 123,833 09 PORTE 0 UNE Excursions botaniques en Dauphiné, souvenirs de la Grande- Chartreuse. -(Hsère)s an. SRE re 19,09 000 GFEMMER,. ... K-C SGlémeENt ie Aer LR ERS RAP ER y TRS SORT LAN. 81 — Un cas de tératologie végétale (planche).................... 102 À; DucaNrE re sen Note sur l’Adelops meridionalis, Jacq. du Val................ 89 Gen BOUVER A 70 R ne Murs du”PIC Epeiche te NPA EENPARRERE RER RSE CRE 92 P. MagiLle .!....,... EXCUrSi0ons botabigüesen Cars es ARS EAU CR 109 — 159 — M. RecimpBarr........ Caractères spécifiques des Dytiscus d'Europe (planche)....... 113 FMPANESCORSH Lee Excursion géologique et minéralogique dans PEsterel (Var). 115, 154 SAP) DEN due Quelques mots sur les grottes de Menton................... 117 Aa DURAND, 4... Coup d'œil sur la végétation de la vallée de la Vesdre, entre Chaudfontaine et les Mazures (province de Liège, Belgique). 121 Him smEi ie 04 Etudes élementaires sur la faune herpétologique française.... 133 En ANDRE. LE dant Le Palmon pachymerus (planche).............. Te. POP SEE 136 AN: nm go. Se M Courses botaniques aux environs de Séez (Orne)............ 139 M. BRayziNski......….. Association française pour l'avancement des sciences (Congrès DE CA NON NS PR mA Rd ALGER nee à 212 one a lard ola à aie 146 PRET LD LANES eee Memento de dissection de lArion rufus.................... 149 M BA LOUE LES Les Calosoma de France .......... tel nee 2 ee sers ein à 152 Bibliographie.... Catalogue des plantes vasculaires qui croissent spontanément dans le département des Vosges, rédigé par M. le Dr Berher CbIDa D ODA OR NT ET RTAN ES RER USERS, Panier 11 -— Bulletin de la Société zoologique de France, !re partie, par d. DE CAR AR RE RENE A énen 40 à abat ee el ee dal dela matelas 11 —— Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique, de APP ATOAU DAT DE GAULLE NTM RE Res ee 12 — Recherches sur l'alimentation des reptiles et des batraciens de BANC PDA SCD LINNDEN DANONE RU RU RL 0", 64 — __ Catalogue des oïseaux d'Europe, par b'HAMONVILLE. ............ 64 — Revue-de Géographie, par Le DrRAPEvRON LUE L, un... 50 64 — Rosiers du centre de la France et du bassin de la Loire, par PA DER CE EE ST NRA IEMAUR. À US Me re Un. 80 — La vigne américaine, sa culture, son avenir en Europe, par ME DEOBINIE DNS UTILE eee nn UN ee. 80 — Géologie technologique de Stanislas Meunier, par G. Drouaux... 132 _— Catalogue des Coléoptères du Gers, par À. D.................. 158 Communications. Coléoplères. — Harpalus diffinis et azureus (R. HrexeL), 9. — Harpalus griseus (R. DracGicsevics), 9. -—— Dolichus flavicornis (A. Mox- TANDON), 10. — Carabus Solieri (E. Honnorar), 22. — Quelques Co- léoptères recueillis en Vendée pendant les mois d’août, de septembre et d'octobre 1876 (R. Vazrerre), 33. — Nouveau genre de chasse entomologique (C. LeBœur), 34. — Cas de longévité chez quelques Coléoptères (M. Baizzior), 62.—Cicindela campestris (E. Honxorat), 63. — Notes sur quelques Coléoptères de la faune du Brionnais (A. MarTin), 76. — Dorcus parallelipipeäus (L. Sancey), 94. — Leucophasia sinapis (G. FourouiEr), 108. — Aristus ciypeatus (H. pu Buysson), 119. — Aristus clypeatus dans le Morbihan (W.-J, Grirrirx), 131. — Cicindela germanica (M. Barzzior), 131. — Habitat de la Cicindela campestris (H. pu Buyssox), 140. — Variété de Silpha obscura (Masson), 143. — Simples notes détachées de mon carnet entomologique (Coléoptères) (R. VazLertE), 156. Hyménoptères. — Les fourmis peuvent-elles se communiquer leurs impressions (V. Coin pe. PLanay)? 133. — 160 — Hémiptères. — Euricera clavicornis et Cantophorus maculipes (Ed. ANDRÉ), 34. — ÆEuricera Teucrii (E. Frey-Gesner), 51. Lépidopières, — Surles chenilles de Deilephila euphorbiæ (E. LeLrÈvre), 10. — Pieris brassicæ (S. Egrarp), 36. — Trochilium laphriiformis (M. Bzaxc), 120. — Bombyx cecropia et Polyphemus (E. LELIÈVRE), 131. — Chenilles d’Arctiidæ (E. L.), 141. — Arge galathea (E. L.), {41. — Coloration des chrysalides (Héron-Royen), 141. Orthoptères. — Mantis religiosa (A. Bé£raune), 22, 62. — Usage de l'Acridium peregrinum (Dr E. J.), 35. — Habitat de la Mantis reli- giosa (M. Barzuior), 132; (Dr Gizor), 157. Parasites. — Le Bilharzia (C. GarczLarporT), 63. Arachnides. — De lutilité des toiles d'araignées (J. Deværcee), 78. Vertébrés. — Préparation des petits squelettes (Héron-Royer), 23. — Une baleine sur les côtes de Vendée (R. VazLerre), 62, 93. — Cas de lacertophagie (H. Pezcerier), 77. — Intelligence d’un chien (be Prinsac), 94. — Batraciens du centre de la France (A. DésécLise), 94. — Voracité des reptiles (V. Cozzin DE PLancy), 107. — L'Étour- .. neau vulgaire (A. Livon), 118. Botanique. — Tératologie végétale (C. MELINE), 23. — Exposition in- ternationale d’horticulture d'Amsterdam (G. Bouar), 51. — Un cas de déformation du Jasione montana'(P. Brzuret),94.—Etymologie de l’arrête-bœuf (A. Déséazise), 95. — Herborisation à Madou, dans le Loir-et-Cher (H. Pezzerier), 96. — Cercle des Jeunes Botanistes à Bruxelles, 119. — Une plante électro-magnétique (G. Bouar), 132. — Hélodea canadensis (P. Trzzrer), 143. Géologie, Minéralogie. — Exposition des produits minéraux de la Nor- mandie, 61. — Les phosphates de chaux natifs, par Bryzinski et Lioxner), 96. — Exposition géologique au Havre, en 1877 (G. Drouaux), 106. — Ascension du mont Etna (H. Courtois), 143. Divers. — Nouvelles expériences pour empêcher la décoloration des collections entomologiques à la lumière, 8, 37. — Les dissections (R. VALLeTTE), 78. — Flacon à cyanure, 79. — Une nouvelle pince de chasse (Ch. BorzcarT), 79. Sociétés. — Société d'Etude des sciences naturelles de Nîmes, 22, 62, 106. — Société d'Etude des sciences naturelles de Marseille, 32, 62. — Société de Topographie de Paris, 32. — Société d'Etudes scien- tifiques de Lyon, 61.— Société des Explorateurs de Tarare (Rhône), 106. — Société Linnéenne de la Charente-Inférieure, 107. — Société d'Etude des sciences naturelles de Béziers, 107. — Société zoolo- gique de France, 120. — Club Erguel, 157. Nécrologie....... C. CLÉMENT (Nimes), 76. Échanges........ 10,:36, 52,63,:80,:96, 108,:120,11932, 1242157; Bulletin bibliographique. (France, Allemagne, Autriche, Italie, Suisse, Angleterre, Amérique, etc.), Ouvrages reçus, Ventes, Annonces, Correspon- dances, Variétés, Avis, etc. Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métiers). FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES DLLD D D D DD LD D D D D D D D D D D DD D D D DD DE D D DD DD DD HUITIÈME ANNÉE ER RL 2 0 D 2 D D D D DL DD D D DD DD DDDD DD D PDP PDP DD DD D. Ye ‘St ri AA ML AT LEO RAT EN EME RES UT, \ À | * : je 7 ’ à : à ; d # : EL” 0 FR ER RÈAEER OR DAME ri NUE ENTRE \ br 4 . sn FE FSU HARAS NTLE TE, 19 GORE L s 4 ELA Te 1 4er Novembre 1877. Huitième Année. No 85. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AVIS. ————— Nous prions nos souscripteurs de vouloir bien régler le montant de leur abonnement à la 8° année, qui commence avec ce numéro. Ar) NOS LECTEURS: POLSLASLSLSLSLS AT Nous joignons à ce numéro, le premier de la 8° année, comme nous l'avons déjà fait, des Cartes postales d'abonnement, en priant nos lecteurs de vouloir bien cette fois-ci, comme l’année dernière, recueillir parmi leurs connaissances de nouveaux noms à mettre sur notre liste d'abonnés (1). Nous sommes heureux de constater que la Feuille se répand de plus en plus en France comme à l'étranger : il est peu de départements où nous n’ayions plusieurs correspondants, et le nombre s’en est considérablement accru dans ces derniers temps; nous espérons bien pouvoir compter cette année-ci encore sur un certain nombre de nouvelles recrues; notre but est, en effet, surtout, de créer des relations aussi étendues que possible entre les différentes personnes qui s'occupent d'histoire naturelle, et de faciliter les études de nos jeunes naturalistes en les mettant en rapport les uns avec les autres. C’est à ce propos que nous publions chaque année une liste contenant le nom et la spécialité de tous ceux d’entre nos abonnés qui désirent entrer en relations d'échanges les uns avec les autres (2). C’est aussi pour cela que nous ouvrons nos colonnes à tous nos jeunes collaborateurs qui nous envoient soit des articles, soit de simples communications ; ces communications provoquent parfois un échange d'opinions qui, nous le croyons, n'est pas inutile. Nous faisons cette année-ci un nouvel appel à tous ces jeunes gens; qu'ils nous adressent les notes et observations qu’ils auront pu prendre pendant leurs vacances ; nous serons heureux de les insérer dans la Feuille. . . LA LA A LA LJ La (1) I suffit d'inscrire les noms et adresses des nouveaux abonnés à la place indiquée sur la carte, et de nous ia renvoyer comme une carte postale ordinaire, c'est-à-dire en l’affranchissant avec un timbre de 15 cent. pour les départements et de 10 cent. pour Paris. (2) La liste complète paraît au 1% février, mais nous publions des additions et corrections dans le courant de l’année. plaie ind Quelques-uns de nos correspondants nous témoignent le désir de voir prendre à la Feuille une extension plus grande : pourquoi, nous disent-ils, ne pas faire paraître votre publication deux fois par mois; cela permettrait d’y insérer des articles plus importants et d’un plus grand intérêt scientifique. — Nous sommes tres-reconnaissants de ces témoignages de sympathie ; mais une raison sérieuse nous empêche de donner suite à ces projets : si la Feuille augmentait son volume, il en résulterait nécessairement aussi une augmentation de prix; or, nous tenons beaucoup à publier un journal bon marché, qui puisse convenir à toutes les bourses et surtout à celles des jeunes gens. Il est vrai que la difficulté peut être tournée, et l’on nous a engagés à publier un supplément auquel on souscrirait facultativement en s’abonnant à la Feuille; mais nous croyons que le moment n'est pas encore venu de tenter ces entreprises; restons modestement dans notre rôle, qui pourra peut-être s’agrandir plus tard; ne cherchons pas à être un journal de science pure : ce serait au-dessus de nos moyens, et d’ailleurs ces publications sont nombreuses en France, et nous ferions double emploi; soyons et restons toujours la Feurlle des Jeunes Naturalistes. Les Rédacteurs : ADRIEN DOLLFUS. JULES DE GAULLE. CHARLES LANGRAND. GUSTAVE WEIss. RO LOS CHE OL DA NOTES ET OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES DE FRANCE ET DE SUISSE. Il est en botanique des vérités que l’on ne peut trop mettre en évidence, soit que pour y parvenir on s’aide du raisonnement, soit qu'on prenne ses preuves dans Ja nature, parce que longtemps ces vérités sont rejetées ou négligées, par l'habitude où l’on est de se laisser conduire par le préjugé. Les plantes très-vulgaires qui croissent dans les lieux très-divers sont soumises à de nombreuses modifications; mais il est à remarquer que leurs caractères essentiels n’en sont pas altérés; aussi, lorsque parmi ces variations on trouve des formes qui s’éloignent du type de l'espèce par des signes essen- tiels, on peut être assuré que ces formes constituent autant d'êtres distincts ; les exemples sont nombreux à fournir, car généralement les vulgarités admises sans contrôle par les floristes sont celles qui sont les moins bien connues et l’erreur se propage avec une rapidité étonnante. Beaucoup de floristes font des flores avec les livres et non avec les plantes, endossant sans appel et regardant comme des arlicles de foi les erreurs de leurs devanciers. La sagesse antique nous dit : « Méfiez-vous d’un homme accoutumé à ne lire que dans un livre. » Le conseil est sensé et opportun : oui, il convient de se méfier de ceux qui ne jurent que par un livre, car à l’obstination de la croyance il n’est point d'égare- ment où cette passion ne peut conduire. PE nee En réunissant ces notes, je ne me suis pas proposé de donner des descriptions complètes des plantes qui en sont l’objet, mais seulement les caractères distinctifs, et les localités que j'ai citéesile sont toujours d’après les échan- üllons que je possède. ie DC., F1. fr. (1805), admet à l’Anemone Alpina L. trois variétés, et à la fin de sa description il dit : &« Ces 3 plantes sont probablement 3 espèces distinctes; » Duby, Bot. gal. (1828), donne à la même plante 6 variétés; Mutel, F1. fr. (1834), distingue 2 variétés; Gr. et Godr., #7. de Fr. (1848), flore qui, d’après le prospectus distribué en novembre 1846, devait être plus complète que les flores précédentes et mise au niveau des découvertes de la science moderne. Ces auteurs semblent ignorer les écrits de leurs devanciers ? Car ils ne font aucune mention de ces formes de l'An. Alpina, désignées par DC., Duby et Mutel. Anemone Burseriana SCopoli, F1. Carn., vol. I, p. 385, n° 664; A. Bal- densis Lam., Dict., I, p. 464; À. Myrrhidifolia À. Vill., F1. Dauph., W, p.727; À. Alpina B. DC., F1. fr., IV, p. 881; Pulsatilla Burseriana Rchb., FT. excurs., p. 732, n° 4654 excl. var. B. Se distingue de l'An. Alpina L. par ses feuilles moins fermes et à lobes moins divergents; la fleur est blanche à l'intérieur, légèrement teinte de violet en dehors; les pétales sont ovales- oblongs, plus larges et plus rapprochés; dans l'An. Alpina, la fleur est blanche, à pétales cblongs, étroits surtout à la base et écartés les uns des autres. Hab. : Suisse, pâturages des montagnes; cant. Valais, pâturages de la Bovine, au-dessus de Bovernier; cant. Fribourg, Alpes de Vudetz. IT. Ranunculus rectus J. Bauh., Hist., IT, p. 416, fig. I; Boreau, F1. cent. éd. 3, n° 52; Lamotte, Prod. de la ft. plat. cent. de la Fr. (1871), p. #7; Ke. acris Rchb...1c:,tab. AT T 2006. Elle diffère du AR. acris des auteurs par sa tige à poils appliqués; feuilles profondément découpées, à lobes ne se recouvrant pas à leurs bords, velues en dessous, les supérieures presque sessiles ; ses carpelles ovales-arrondis, petits, étroitement bordés, à bec assez long, aigu, légèrement arqué, promptement sphacelé. - Hab. : SuIssE; les pâturages; cant. Valais, mont Calogne, autour du lac de Champey, alt. 1,800 mêt.; cant. Fribourg, Alpes de Lessoc, alt. 4,700 mèt. IIL. D res Jord., Diagn., p. 83. — Jord. et Fourr., Zcon., vol. I, Elle diffère du 2. repens L. par son port plus grêle, par ses feuilles très- découpées, à divisions cunéiformes, à dents plus étroites, plus aiguës: carpelles moins nombreux, à bec plus allongé;'assez fortement courbé et non presque droit Hab. : pâturages et lieux humides. — FRANCE : Maine-et-Loire: Ancers chemin de Saint-Barthélemy (Boreau, 1868, ir Herb. Déségl.). — SUISSE : cant. de Genève; celte plante est assez abondante sur les grèves du lac Leman, à Bellote, Bellerive, Versoix, près de Genève. IV: R. spretus Jord., in Boreau, £. c., n° 57. — Verlot. Cat 7 ; , Cat. pl. Dauph. (1872) P. 11. — Lamotte, 7. c., p. 49. — R. aure Icher? — B: RU p us Schleicher? Billot, £Zxs., x LS RATES Tige presque simple, pauciflore, étalée ou dressée, couverte, ainsi que les pétioles, de poils appliqués ou étalés; feuilles velues, les radicales longuement péliolées et profondément découpées en 3-5 lobes cunéiformes plus ou moins incisés-dentés; les supérieures plus petites, à lobes étroits; pétales obovales d'un jaune d’or; calice hérissé, étalé; carpelles lenticulaires comprimés, bordés, terminés par un bec crochu et un peu enroulé; racine fibreuse. Hab. : bois et pâturages des montagnes. — FRANCE : Haute-Savoie; Belle- ville, près de Hauteluce (Perrier), Pringy (Puget), mont Salève, à la Grande- Gorge! — SUISSE : cant. de Vaud, Creux-Dessus, près de la Tine; cant. de Fribourg; pâturages au pied de Vudetz, près de Montbovon. V: R. albonævus Jord., Diagn., p.81. — Lamotte, /. c., p. 50. — À. bulbosus Auct. part. Elle diffère du R. bulbosus L. par son port beaucoup plus robuste, sa villo- sité abondante sur les tiges et les pétioles à poils étalés argentés; ses feuilles plus grandes, souvent tachées de blanchâtre; ses carpelles plus grands, à bec plus allongé; le bulbe est aussi plus développé. | Hab. : lieux pierreux.— FRANCE : Aën; bois montagneux du fort de l'Ecluse! — SUISSE : cant. Valais; rochers de Tourbillon à Sion! Fully! VE. R. brachiatus Schleicher, Cat. 1815. — R. bulbosus B. Gaud., F1. helv., IE, p. 549. — Rchb., £. c., p. 725. — Mutel, F1. fr., L, p. 24. — R. bulbosus, var. Macrorhizus Godr., F{. lorr. (1843), I, p. 23. Plante basse, à tiges courtes plus ou moins nombreuses, étalées ou ascen- dantes, se ramifiant en bras plus ou moins ouverts; pédoncules longs; calice caduc; carpelles à bec très-court, droit; bulbe plus ou moins développé, souvent de la grosseur d’une noix. Hab. : pelouses, lieux pierreux. — FRANCE : Maine-et-Loire; Angers, aux fourneaux et pâtis Saint-Nicolas (Boreau, 1865). — Loiret; Orléans, levée de la Loire (Jullien). — Cher; bois de Marmagne! champs de la Chapelle-Saint- Ursin! allées de la forêt d’Allogny! -— Haute-Savoie; pâturages du Salève! — ALSACE : Niederbronn! La figure de Lobel, Obs., p. 380, et Zcon., citée par Linné, qui lui a emprunté l’épithète bu/bosus, rappelle le port diffus et multicaule du 2. brachiatus ; elle a été reproduite par Dodonæus, Pempt., 431, et par Dalechamp, ÆHist., p. 1034. — Matthiole a représenté une autre plante dont le bulbe est surmonté d'un axe souterrain assez allongé, figure reproduite par Camerarius, Æpat., p. 384; par Dalechamp, Æist., p. 1029. F. Bauhin dit avoir observé cette plante près de Genève. VIL. R. sparsipilus Jord., /. c., p. 80. — Lamotte, Z. c., p. 50. — Billot, Exs., n° 3905. Elle diffère du 2. bulbosus L. par ses Liges plus basses, plus diffuses, garnies de poils peu nombreux, à pubescence éparse et demi-appliquée; par ses feuilles plus petites, d’un vert foncé, simplement ternées, dont la division médiane est brièvement pétiolulée; par ses fleurs plus petites; par ses carpelles à bec plus allongé. Hab. : lieux incultes et champs des terrains calcaires. — FRANCE : Cher; champs de Cor! prairies des bords de l'Yèvrel — AUlier; Néris-les-Bains! — Haute-Savoie; Evian! SARA Le À. sparsipilus Jord. est le R. bulbosus des flores des environs de Paris; c'est elle que l’on voit figurée par Bulliard, Herb. franc., tab. 27; par Plée, types des principales plantes. C'est elle encore qu'a eu en vue Rœmer, F7. d'Eu- rope, fasc. XI. Je n'ose rapporter à la même espèce la figure de Fuchs, Aist., p. 4160; elle représente une plante à feuilles triangulaires trifides, qui est peut- être une forme distincte? J. Bauhin, Æist., III, p. 417, reproduit la même figure réduite, sous le nom de À. tuberosus major; il en est de même de Chabræus, Stirp., Icon., p. 466. VIII. Caltha Guerangerii Boreau, in Billot, Annot. (1856), p. 11, et F7. cent., Cds or n079. Caractères généraux du C. palustris, dont il diffère par ses feuilles fortement crénelées-dentées; sépales d’un beau jaune d’or, obovales, puis oblongs, rétrécis à la base et laissant entre eux des intervalles; les carpelles à bec long divergent. Hab. : lieux marécageux; mai. — Suisse : Coignin, près de Genève! IX. Fumaria pallidiflora Jord., in Billot, Arch. ft. de Fr. et d'Allem., p. 305; F, capreolata Auct. part. Excs. Wirigen, pl. crit., n° 115. SUISSE : Genève, quai des Pâquis, dans le jardin de l'hôtel de Beau-Rivage, où je l’observe depuis 1873. X. M. Lamotte, Prod. du plateau cent. de la Fr., nous dit que le Turritis hirsuta Lin., caractérisé par cette phrase : « Foliis omnibus hispidis, caulinis amplexicaulibus », ne peut pas être l’Arabis Alpestris Schleicher, mais bien l’Arabis hirsuta Scop. Ce qui fait croire à plusieurs auteurs que l’A. A/pestris Schl. est la même plante que le Turritis hirsuta Lin., c'est que ces auteurs ont scruté la synonymie donnée par Linné, car après sa diagnose, Linné cite les synonymes suivants : Dalibard, Paris (1749), p.202, n° 2; joliisomnibus dentatis hispidis, caulinis ampleæicaulibus.—C. Bauhin, Prod.(1520),p. 42, f. 2; ery- simo similis hirsuta, non laciniata, alba.— C. Bauhin donne une très-bonne figure de la plante qu’il avait en vue et qui représente effectivement l'Arabis Alpestris Schl., figure reproduite par Morison, Hist., sect. 3, tab. 8, f. 5. Je doute que les cinq mots employés par Linné fassent reconnaitre sa plante dans une diagnose aussi courte? Il ne fait mention n1 de la forme des feuilles, sont- elles entières ou dentées? ni si les poils de la tige sont simples ou bifurqués , ni de Ja forme de la silique. Il faut donc avoir recours aux synonymes cités : le synonyme de C. Bauhin représente l'A. A/pestris Schl.; donc certains auteurs n'étaient pas éloignés de la vérité en considérant la plante de Schleicher comme synonyme de l’A. hirsuta Scop. DC. , pour son Arabis sagittata, F1. fr.,N,p. 599, cite la figure de Lobel, icon. (1591), vol. I, p. 220, tab. 262, qui n’a aucun rapport avec celle de C. Bauhin, et de plus représente une plante robuste à feuilles radicales, entières, aiguës au sommet; celles des tiges nombreuses en forme de fer de lance, sessiles, entières, avec deux grandes oreillettes arrondies à la base; les siliques sont grêles allongées.— DC., Z. c., donne comme aire géographique à sa plante presque toute la France; dans les Alpes de Provence, à Nice, Montpellier, Saint-Pons, dans les Pyrénées, aux environs de Paris, etc. — M. Lamotte, l. c., dit que « le Turritis sagittata Bertol. est une plante méridionale » qui remonte peu dans le centre et qui paraît ne pas quitter le terrain secon- » daire.» Je dois dire que dans le centre, comme dans l’ouest de la France, l’'Arabis hirsula Scopoli n'y existe pas, mais bien l'A. sagittata Bertol., telle TÉRT qu’elle est figurée par Lobel, figure citée par DC.! L’A. hirsuta Scop., est une plante montagnarde qui descend peu dans la plaine; l’A. sagittata DC. est une plante de la plaine; l’A. Gerardi Koch est une plante d'Allemagne, qui je crois n’a pas encore été trouvée en France. Dans les flores, 1l y a relativement à ces trois espèces une confusion très-grande, et je ne vois pas la nécessité de rejeter le nom de Sagittala, comme le dit M. Lamotte, pour adopter celui de Gerardi, qui ne fera que rendre la confusion plus grande, car A. Gerardi et A. sagit- lala sont deux types différents. M. Jordan, dans ses Diagnoses, dit : « J'ai dû changer le nom de À. Gerardi > Besser, car cetle plante ne croît pas en Provence et ne peut être celle que > Gérard a voulu désigner dans son Flora galloprovincialis.s M. Jordan, £. c., fait des Arabis sagittata et hirsula plus de vingt espèces différentes, Avant de me prononcer sur la valeur spécilique de ces plantes , il me faudrait faire une étude plus approfondie de ce démembrement, et en l'absence de types authen- tiques, Je vais consigner les quatre formes suivantes, dont je dois la détermina- tion à mon regretté maitre feu Boreau. Genève. A. DÉSÉGLISE. [A suivre.) VOYAGE D'UN NATURALISTE. DEUX KILOMÈTRES EN SIX HEURES. Le pays, théâtre habituel de mes excursions, est situé à la partie la plus méridionale du département de la Côte-d'Or, entre Beaune et Meursault, ce dernier village étant même presque toujours mon quartier-général. Les montagnes de la Côte-d'Or, courant du nord au sud, sont composées presqu'entiérement de calcaires appartenant à la formation oolithique qui ça et là font place à des couches de marnes oxfordiennes. A l’ouest de ces montagnes et du département, le sol est formé de terrain liasique, puis granitique et constitue le pays de Morvan. Beaune, situé immédiatement au pied des mon- tagnes, est aussi sur la limite qui sépare les oolithes des terrains tertiaires couvrant tout le sud-est du département et y formant des plaines immenses et fertiles arrosées par la Saône. Rien n’est frappant comme de constater ici la nature totalement opposée des populations vivant sur le granit du Morvan ou dans les plaines tertiaires du bassin de la Saône. Les habitants des deux côtés sont très-sains et robustes; mais bien que très-voisins, ceux du terrain primilif sont d’une extrême sobriété, et on peut leur reprocher d’être nonchalants et peu industrieux. Les superstitions les plus ridicules sont encore en honneur dans beaucoup de villages. A l’est, au contraire, la population, qui est très-belle, est intelligente et laborieuse ; elle s'attache au confortable autant qu'il est en son pouvoir et laisse le progrès s'implanter facilement chez elle. Meursault, situé aussi sur les confins des terrains oolithiques et tertiaires, a des environs extrêmement pittoresques. Le lias commence à y paraître Çà et là, formant sur la crête de la montagne des murailles abruptes. Des car- rières ouvertes dans les flancs des coteaux oolithiques donnent d'excellente pierre de taille. Le calcaire corallien, aux environs de la Rochepot, renferme des brèches rougeâtres, donnant par le polissage des marbres panachés très-communs dans le pays. Quelques carrières exploitées dans la partie inférieure du calcaire compacte ou cornsbrach donnent une pierre à aspect schistoide et se débitant DE Ta en plaques plus ou moins minces, employées de temps immémorial dans tous les villages environnants pour couvrir les maisons, sous le nom de laves. Quelques couches de l'étage bathonien ont donné à Saint-Romain des marbres à coloration très-variée, mais qui ne sont plus exploités. Des marnes blanches ou rouges séparent les différents lits de calcaire oolithique. Enfin, à la partie supérieure des plateaux, on trouve en quantité, à certains endroits, des calcaires oolithiques grossiers, en fragments quelquefois fort gras, percés de trous nombreux et sinueux, très-employés pour la décoration des jardins, sous le nom de pierre percée ou pierre de roche. Ces trous étaient remplis dans l'origine de parties magnésiennes moins dures, qui ont disparu sous l'influence des agents atmosphériques, laissant des pierres à aspect tourmenté, qui donnent une physionomie des plus sanvages à ces localités. Les collines sont entièrement couvertes de vignes jusqu’à une certaine altitude; le sommet reste complétement dénudé, sauf dans les cas assez rares où des ramifications des vastes forêts du département viennent les couvrir. Cet ensemble de carrières, de parties incultes ou boisées, de coteaux situés à diverses expositions, donne à ce pays un aspect pittoresque, séduisant de suile l'œil du naturaliste qui va se disposer à en fouiller tous les coins. Je n’ai pas cru inutile de donner ce rapide aperçu de la constitution géolo- gique de ce pays. Tout se tient et s’enchaine. La végétation est en rapport avec les terrains qui la supportent, et les insectes se répartissent aussi d’après les plantes et l'aspect des localités. Les promenades et les buts d’excursion ne manquent pas dans les environs, même immédiats, de Meursault, et nous allons, si vous le permettez, nous mettre de suite en marche pour en réaliser quelques-unes. De Meursault à Auxey. — Auxey, petit village tout voisin, communique avec Meursault par divers chemins. Nous allons prendre le plus court, mais aussi le plus accidenté, qui passe sur la pente de la montagne. C’est une simple promenade, demandant au plus vingt minutes pour son parcours; mais le promeneur et surtout le naturaliste se trouvent si bien attirés de chaque côté du chemin par l’aspect plein de promesses des carrières sinueuses et des herbes folles remplissant de grands espaces que, s'ils n’y font attention, la demi-journée se passera avant d’avoir atteint le but. A peine arrivés au pied de la montagne, nous voyons le chemin bordé de buissons épais, où la ronce, le framboisier, le prunellier, l’églantier jouent le principal rôle. C’est sur les fleurs de ces arbrisseaux que nous trouvons en nombre des hyménoptêres mellifères occupés activement à leur récolte. Là bourdonnent les Andrena nana K., fulva schrk., varians Rossi, cineraria L., distinguenda ; les Halictus vulpinus Lep., scabiosæ Rossi, xanthopus Kirbn., mainulus Kirbn.; les Osimia rufa L., bicolor Schrk., cyanea Fab., cornuta Lat., fulviventrisPr.;les Bombus terrestris Lat., sylvarum Fab., muscorum Smith., lapidarius Fab. ; l'Anthophora pilipes Lep., etc. etc. Quelques toufles d’yéble (sambucus ebulus) étalent aussi leurs fleurs odorantes, où viennent s’abatire pour y trouver la table et le logis de nom- breuses espèces d’élatérides, des Cetonia aurata et Stictica, des Trichius, des papillons ; plusieurs grosses espèces de diptères se confondent avec de nom- breux groupes d’abeilles domestiques et des Psammophila hirsuta Scop. et affinis Kirbn. Sur ces mêmes fleurs, j'ai rencontré à plusieurs reprises, au commencement d'août, le magnifique Siilbum coleus Fab., chryside à la livrée éclatante, et parasite des Cholicodoma muraria, dont nous venons de voir passer quelques gros exemplaires. En hiver, les ronces nous ont fourni leurs tiges sèches habitées par des colonies de larves de Cemonus unicolor Jur., d'Omalus auratus Dahlb., Osmia 3-dentata Duf., Ephialtes divinator Rossi, etc. Une de ces tiges m'a oo ——… 8 ——— / donné cette année, en même temps qu'une Osmia 3-dentata, un magnifique chalcidite, le Diomorus Kollari Foerst., sorti d'une autre coque d'Osmie. Le docteur Giraud l'avait obtenu comme parasite du Crabro rubicola Duf. La même tige m'a procuré des Diomorus Calcaratus Nees. Une autre enfin m'avait fourni, l'an dernier, un individu mort, d'une très-belle chryside, la Chrysis nitidula Fab., non signalée par M. Giraud dans son travail sur les insectes de la ronce. | Les Ceratina callosa Lat. abondent ici à l’état parfait dans ces tiges, pen- dant tout l'hiver. À ce propos, je puis ajouter que des sarments de vigne recueillis au printemps viennent de me donner un Prosopis dont la larve habitait une petite galerie creusée dans la moelle de la partie taillée l’année précédente. Récollons en passant une galle ligneuse sur le Rubus Idæus et une provision de bédéguars ou galle chevelue de l'églantier. La galle du Rubus a déjà été abandonnée par ses habitants, qui n’ont pu être que des Diastrophus rubi Bouchi, et des chalcidites parasites, Eurytoma rufipes Walk,, Callimome rubi. Les bédéguars nous donneront au printemps prochain toute une série d'hyménoptères, Rhodites rosæ L., Aulax Brandiii Ratz., Hemiteles luteo- lator Grav., Pteromalus meconotus Ratz., lemapæzus Ralz., inflexus Foerst., Oligosthemus stigma Fab., Callimome rosarum Gir., Bedequaris L., Eupel- mus urozonius Dalm., etc. Le Rhodiles rosæ n'a jamais été rencontré que sous le sexe féminin, de sorte qu'il y aura lieu de rechercher à quelle autre forme de Cynipide se rapportent ses parents, suivant la précieuse découverte de M. le docteur Adler. Sur des sarments entassés, capturons Chalcis minuta L., parasite de la pyrale de la vigne. Mais il ne faut pas nous attarder, et laissant de côté les sedum, dont les feuilles sont creusées souvent par une larve d’un très-petit diptère, arrivons à d'anciennes carrières abandonnées en parlie, mais présentant des monceaux de débris couverts chaque année de plantes auxquelles plaît un sol aride et pierreux. Nous sommes tout d’abord attirés par de très-nombreuses touffes d'une espèce de valériane, le Centranthus angustifolius. Les fleurs rosées égaient cel endroit rendu un peu triste par sa ressemblance avec des ruines amon- celées. Sur la lige même, nous pouvons capturer en quantité un Joli hémiptère, le Cantophorus maculipes M. et R., dont la larve vit sur cette même plante. C’est en août qu'on peut en faire la plus grande récolte. Ils disparaissent bientôt, puis sur la fin de la saison, en octobre, on peut en retrouver, mais en quantité bien plus restreinte. Puis vient l'hiver; la plante elle-même se dessèche et disparaît, sa racine seule survivant à la belle saison, et en mai seulement reparaissent de nouveaux rejets. Qu'est devenu pendant ce temps notre insecte ? La rencontre que j'en ai faite de rares exemplaires, à la fin de l'automne, sous les pierres voisines, me laisse supposer que quelques couples, ou plutôt un petit nombre de femelles fécondées, survivent et pondent au printemps suivant. J'ai souvent trouvé ainsi, en plein hiver, diverses espèces d'hémiptères, de coléoptères, araignées, orthoptères, etc., s'abritant dans une promiscuité étrange, au fond des trous laissés dans le bois par les larves de coléoptléres, sous les écorces, dans les coquilles vides, dans les tiges sèches et creuses de ronce, de chardon, d’églantier, de vipérine, etc. Chaque année, ces espèces semblent disparaître, et l’année suivante, elles se retrouvent plus nombreuses, grâce à la prodigieuse fécondité des mêres qui hivernent ainsi. J'ai plusieurs fois remarqué aussi au printemps, sur les feuilles nouvelles des églantiers, des œufs oblongs et dorés, qui venaient évidemment d'être pondus RAS par une mère de l’an passé et qui me donnaient quelques jours plus tard de jeunes larves de Dasycoris denticulatus Dalb. et autres hémiptères. Mais revenons à notre Centranthus. Les feuilles étroites nous présentent en grand nombre des parties renflées et rougeâtres qui sont des galles. Si nous en rem- plissons un bocal, nous obtiendrons dès le lendemain de nombreux exem- plaires d’un joli petit homoptère, la Trioza centranthi Vallot. Tout est de bonne prise pour l’hyménoptérologiste, car nous apercevrons bientôt sur les parois du bocal de menus insectes noirs, qui ne sont autres que de très-petits chalcidites, parasites de la Trioza. C’est le Tetrastichus obscuratus Fœrst., dont la nymphe se trouve facilement à nu dans l'intérieur des galles. En même temps, mais surtout dans la saison avancée, nous voyons tomber au fond du vase des cadavres de nymphes de Trioza, gonflés et boursouflés de façon à être rendus presque méconnaissables. Mettons-les à part, el nous verrons bientôt éclore trois sortes d’autres chalcidites, Encyrtus Triozæ M., l'Agonioneurus pictus Fœærst. et un troisième indélerminé. Mais voici un autre spectacle. Dans le bocal plein de nos galles de Trioza vient de s'organiser une chasse où les malheureuses larves de psyllides, qui, fuyant le dessèchement, ont abandonné l'intérieur de leurs galles, tombent victimes sous les coups d'un petit hémiptére bien commun, le Tryphleps nigra Wollf. Son bec, porté en avant, transperce le corps des imprudentes “Jarves et les suce jusqu’à ne laisser que la peau transparente. Est-ce tout? Pas encore. De l’amas de feuilles contenu dans ce bocal viennent de se dégager inquiètes plusieurs larves vertes portant un appendice caudal relevé, que J'attribue à un diptère, sans pouvoir en dire davantage, n'ayant pas réussi à les élever. ; Quelques coccinelles errent çà et là, en quête de proie. Plusieurs pucerons noirâtres sont restés fixés aux tiges, qu’ils Sucent tranquillement, sans s’aper- cevoir qu'un ennemi est derrière eux. Les Trioza à l'état parfait, cherchant une issue, sautent vivement d’un bord à l’autre et donnent dans ce petit monde en miniature l'exemple du mouvement et de la vivacité. Pourquoi aller au loin chercher des distractions et des buts d'étude, quand un simple flacon rempli de quelques brindilles peut nous occuper et nous captiver pendant des heures ? Le temps est bien loin encore où l’on aura tout vu et tout dit Sur ce qui nous entoure et sur ce que nous foulons aux pieds chaque jour. Meursault. Ed. ANDRÉ. (A suivre.) COMMUNICATIONS. La Société d'étude des sciences naturelles de Marseille devant publier fin novembre son premier Bulletin annuel, prie ses membxes correspondants et honcraires de vouloir bien lui faire parvenir au plus tôt les articles à insérer. Les Sociétés s’occupant d'histoire naturelle, qui désireraient échanger leurs publications avec la Société de Marseille, peuvent s'adresser au secrétaire, M. G. Foulquier, rue Saint- Sépulcre, 1. Le Bulletin leur sera adressé aussitôt son apparition. Gicindela germanica L. — Dansle n° 82 de la Feuille, M. Bailliot, de Civray, informe que je me trouve en contradiction avec les auteurs lorsque je dis que la Cicindela germanica n'habite généralement que les terrains humides, et que lui-même, en diverses localités, n’a SAUT rencontré ce coléoptère que dans des champs de blé ou en des endroits bien exposés au soleil. Dans les environs de Digne, la Cicindela germanica se trouve communément, en effet, dans les champs de blé, mais seulement dans ceux qui existent au fond des vallées, car c’est vainement que j'ai essayé, depuis longtemps, de rencontrer la Cicindèle en question sur les hauteurs ou sur leurs versants, fréquentés plus particulièrement par la Cicindela campestris. Mais les champs qui se trouvent au fond de nos vallées sont généralement humides, comme du reste tous les terrains alluviens de formation récente, jusqu’au moment de la moisson, c'est-à-dire de la fin juin au commencement de juillet, et c’est à cette époque, alors que le sol n'a pas été encore complétement desséché par le soleil, que ces Cicindélides se ren- contrent le plus en nombre. Mais quoique l’on trouve ces insectes assez abondamment dans les champs de blé, on les rencontre aussi et en bien plus grand nombre dans les prés, où les herbes épaisses favorisent singulièrement l'humidité du sol. L'année dernière, entre autres, sur une surface de quelques mètres carrés, dans un pré fauché récemment, situé non loin de la Bléone, au quartier des Sièyes, j'ai pu dans une heure de temps capturer plus de quatre-vingts exem- plaires de Cicindela germanica, tandis qu'auparavant, dans des champs de blé dont le sol était presque sec et sur des chemins les avoisinant, dans le même espace de temps et sur une surface bien plus grande, je prenais seulement quelques-uns de ces insectes. Or, ces Cicindèles ne s’éloignant que très-peu du sol sur lequel elles ont subi leurs diverses trans- formations, on ne peut dire qu’elles aient quitté les champs de blé situés beaucoup plus loin, pour venir s'établir au milieu des herbes et sur la terre humide du pré dont j'ai parlé. Au reste, bien que dans nos alluvions mêmes nos champs de blé soient parfois assez secs en juillet et août, on ne saurait les comparer aux champs brülés par le soleil, qui existent sur les versants et sur les plateaux de nos montagnes secondaires, et sur lesquels, comme je lai dit, la Cicindela germanica ne se trouve jamais. Je ne puis donc que maintenir ce que j'ai déjà avancé, c’est-à-dire que dans nos environs la Cicindela germanica ne se rencontre généralement que dans les terrains humides. D’autres Cicindèles possèdent encore, et à un plus haut degré que chez la C. germanica, la faculté de vivre au milieu des terrains humides. Je reviendrai sous peu sur l'habitat de quelques espèces ; je me propose, en effet, de donner, dans notre Feuille et à titre de com- munications, quelques détails sur les Coléoptères de cette famille, peu nombreux du reste, qui appartiennent à la faune des Basses-Alpes. Digne. En. Hoxnorar. Arctia Caja. — Le n° 83 de la Feuille contient, au sujet de l’article de M. Rouast sur les Arcliidæ, publié dans le n° 82, quelques rectifications que je viens non seulement confirmer, mais augmenter à propos de lPArctia Caja. Voici ce que j'ai fait publier dans le bulletin de la Société entomologique, n° 90, page 246, 27 décembre 1876 : « Au milieu du mois d’août, j'avais capturé quelques femelles de la Chelonia Caja, qui pondirent des œafs en quantité considérable. Ces œufs éclorent le 28 du même mois et me donnèrent de petites chenilles, dont deux viennent seulement de se chrysalider au mois de décembre, Je n’en avais gardé qu’une quinzaine; sauf ces deux dernières, toutes ont péri de la flacherie avant la dernière mue. Je les avais élevées dans l’obscurité et à une tempé- rature de 15 à 20 degrés. Je pense que les papillons écloront dans peu de temps, ce qui fera une troisième génération annuelle pour ce Lépidoptère. Déjà, en 1874, j'en avais obtenu une chrysalide en janvier, mais elle mourut sans donner de papillons. » Et dans le bulletin n° ?, page 18, du 24 janvier 1877 : « M. Sylvain Ebrard d'Unieux (Loire) adresse un individu femelle vivant de la Chelonia Caja, éclos chez lui le 20 janvier et provenant d’une chenille qui s'était chrysalidée le 13 décembre dernier. D’après cela, on voit que dans cette troisième génération annuelle, SRE à CAD le papillon n’a pas mis plus longtemps que d’ordinaire pour éclore. Cette femelle a pondu un grand nombre d'œufs à Paris, le 27 janvier. » Voilà qui prouve surabondamment que dans les saisons chaudes comme l’année dernière, on peut obtenir jusqu’à trois générations d’Arclia Caja. De plus, j'ai fait constater, dans la séance de la Société entomologique du 22 avril 1868, que j'avais obtenu l’année précédente, courant octobre, une seconde génération de l’Arctia Villica. Il est donc certain que ces deux espèces ont bien plusieurs générations. Unieux. SYLVAIN EBRARD. Congrès international de botanique et d’horticulture. — La Société botanique et la Société centrale d’horticulture de France se sont associées pour réunir, à l’occasion de l'Exposition universelle de 1878, un Congrès international de botanique et d’horticulture. Le Congrès s'ouvrira le 16 août 1878 et durera une semaine. Il siégera dans l’hôtel de la Société centrale d’horticulture, rue de Grenelle, 84, à Paris. Une commission d'organisation a inscrit au programme les questions suivantes, concer- nant la botanique : | PARTIE THÉORIQUE. — 1° Physiologie de la racine; ? Questions de la gymnospermie ; état actuel de la science à cet égard; 3° De la fécondation dans les Hyménomiciles el Ascomycites. PARTIE PRATIQUE. — 1° Organisalion des laboratoires de bolanique et de physiologie végétale. Décrire ce qui existe de mieux en ce genre, dans les différents pays, et exposer quelle devrait être l’organisation d’un laboratoire modèle; 2° examen comparatif du mode d’instal- lation des grandes collections botaniques de l’Europe. Indiquer les conditions que doit remplir un musée botanique aussi complet que possible (herbier, collection de bois, collection carpologique, plantes fossiles, etc.); 30 différents modes de disposition, d'étiquetage et de clas- sement des jardins botaniques. Présenter, s’il se peut, des plans à l’appui de ces trois communications. Nouveau genre de chasse. — Il y a déjà quelque temps que M. Lebœuf indiquait dans la Feuille un nouveau genre de chasse entomologique, Il avait entre les rails du che- min de fer, à deux reprises, capturé un assez grand nombre de coléoptères. Aujourd’hui je veux, sans aller bien loin et sans crainte d’être dérangé par la terrible locomotive, indi- quer à mes collègues en entomologie un nouveau genre de chasse. J’ai remarqué que toutes les fois que j'avais été me promener soit dans des prés humides de rosée, soit au bord de l’eau, deux ou trois jours après il se trouvait entre les clous de mes souliers laissés à terre des insectes de très-petite taille et de couleur rous- sâtre. Après avoir bien examiné ces microcoléoptères, je reconnus des Lalhridius placés par certains auteurs dans les cryptophagides et par d’autres à la suite des coccinellides. C’est ainsi que je pris à différentes reprises des Lathridius angusticollis et exilis en assez grand nombre, On savait bien qu'ils vivaient à l'humidité, mais aucun coléoptériste n’avait peut-être encore songé à les chercher sous ses souliers. Civray. M. Barcuior. ÉCHANGES. Additions et changements d’adresse. M. J. Bernard, à la pharmacie Brachard, 25, rue Terrassière, Genève. M. V. Charpy, à Saint-Amour (Jura). — Conchyliologie. M. Léon Charpy fils, même adresse. — Minéralogie. TD US M. Marcel Bailliot, rue du Commerce, à Civray (Vienne), désirerait se procurer pour sa collection quelques exemplaires de Doryphora 10-lineata. M. V. Charpy, à Saint-Amour (Jura), offre une centaine d'espèces et variétés de coquilles terrestres et fluviatiles du Jura contre des coquilles terrestres et fluviatiles de France, d'Algérie et des pays étrangers. M. E. Gruet, à Renan, canton de Berne, désire échanger des chrysalides de Sphinx bombyliformis Sm., Ocellata Sm. Tiliac, contre d’autres chrysalides de Sphinx ou Sme- rinthes, ou d’autres bonnes espèces. BIBLIOGRAPHIE. Index des Coléopières de l’ancien monde, décrits depuis 1863, ou SurpLÉMENT au CATALOGUE DES COLÉOPTÈRES D'EUROPE ET DES PAYS LIMITROPHES, par S.-A. de Marseul. — Paris, chez l’auteur, boulevard Pereire, 271. Tous les entomologistes connaissent le Catalogus Coleoplerorum Europæ et confinium de M. l'abbé de Marseul. C’est lui qui sert au classement des collections ainsi qu'aux échanges. Mais depuis 1866, date de son apparition , bien des travaux descriptifs ont paru, qui ont enrichi la faune européenne de nombreuses espèces nouvelles. Celles-ci, au nombre de plus de trois mille, sont fournies, pour la majeure partie, par le Caucase, l'Asie-Mineure et le nord de l'Afrique. Les îles Canaries et la Corse, aujourd’hui mieux connues, n’ont pas donné le contingent le moins intéressant. La France elle-même, explorée d’une facon minutieuse, offre de nouvelles espèces de montagne, et le groupe curieux, autrefois presque ignoré, des insectes aveugles des cavernes. Le Supplément sera donc bien accueilli des amateurs, qu’il met ainsi au courant des nou- velles découvertes. Les patries sont indiquées, et toutes les espèces dont la description se trouve dans l’Abeille (1,500 environ sur les 3,000) sont suivies d’une indication bibliogra- phique qui permet aisément de s’y reporter. Les autres descriptions se trouvent soit dans les monographies, soit dans les annales de sociétés savantes où il est facile de les trouver. Dans un appendice dont les débutants dans la science entomologique comprendront toute l’importance, le savant directeur de l’Abeille donne une liste des ouvrages utiles à consulter pour l'étude des Coléoptères de l’ancien monde. Ces ouvrages, classés et par noms d'auteurs, et par date de publication, et par ordre de matières, fournissent bon nombre de précieux renseignements. J. DE G. ERRATA. Nous avons dit, dans notre dernier numéro, que le Cataloque des Coléoptères du Gers, de M. Delherm de Larcenne, ne comprenait que 380 espèces. Nous avions négligé de dire que ce n’est encore là que la première partie de ce catalogue, partie qui ne s’étend que sur un petit nombre de familles. Nous espérons voir paraître bientôt la suite de cet intéressant et trèes-utile travail. Page 149, en note, lisez mars au lieu d'avril. Page 154, ligne 39, lisez zechstein au lieu de pechstein. D ne ges nt ne UE EEE Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4. 12 . Feuille des Jeunes Naturalistes _ 8° Année. (2 ture C _ Variété de la Chenille de la Deilephila LiVOriCA . : 111070 La Vi CPE LA ide nt Fr. FLE NT F4 ET 2! 14 di ne: L + “or At nl CS 2"? nu L QC » AUTRES ù NA RER à Ù ” : A eo «! p LA LA À DRAC U ER | | FSU + AE RME A F l EUR LA = NET e LORIENT PA TAN À N _ 16 pi 44 il Ce 2 < AN in "WT F | S'TNCA [4 " re t— ee Len « ÿ À af “e SR LÉ d caen À = d à [ NX * L 7: = | 4 D 4er Décembre 1877. Huitième Année. … Ne 86. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES Nous prions ceux de nos abonnés qui n’ont pas encore réglé le montant de leur cotisation à la 8 année (1877-1878) de bien vouloir nous l’adresser en mandat ou en timbres. Nos abonnés de l'étranger peuvent remettre le montant de leur abonnement à nos libraires-correspondants. UNE VARIÉTÉ DE LA CHENILLE DE DEILEPHILA LIVORNICA. (Voir PI. L.) Pendant le mois de juillet 4874, mon ami Chaperon, jardinier au château de M. Dorian, à Fraisses, m'apporta une demi-douzaine de chenilles que je reconnus de suite appartenir au genre Derlephila, mais sans pouvoir en pré- ciser l'espèce. Ne voulant pas perdre une occasion aussi précieuse et m’en rapporter à mes faibles connaissances en matière d’entomologie, j'en adressai de suite un exemplaire à M. Millière à Cannes, en lui disant qu’il avait été trouvé sur la Zinaria rotundifolia. Il me répondit immédiatement que cette chenille lui était inconnue et m'engagea à en faire souffler une, ce que M. Goossens voulut bien faire pour moi. Il me dit aussi ne pas la connaître. Ce dernier pourtant, après l'avoir comparée avec toutes les espèces du genre _ Deilephila, penchait pour une D. Livornica, et l'éclosion que j'obtins de celles qui m'étaient restées lui donna raison. Le papillon ne diffère en rien de ceux que donne la chenille représentée par Ernst et Engramelle et décrite tome IIL, p. 96. Les lecteurs de la Feuille voudront bien consulter les ouvrages qui ont donné le dessin de cette chenille pour se rendre un compte exact de la différence qui existe avec celle que je fais représenter aujourd’hui. La même année, à quelques centaines de mêtres d’où avait été prise cette variété de chenille, j’en avais également trouvé trois du vrai type, sur l’oseille comestible avec laquelle je continuai de les nourrir jusqu'à ce qu’elles se chry- salidèrent. mie mes recherches ont été infruciueuses pour retrouver soit la variété, Soit le type. Unieux (Loire). SYLVAIN ÉBRARD. NOTES ET OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES DE FRANCE ET DE SUISSE (suite). XI. Arabis procera Jordan, Diagn., p. 114. Tige droite, hérissée à la base de poils très-courts, simples ou bifurqués, élalés ; feuilles radicales oblongues, obtuses, atténuées en pétiole, dentées; les caulinaires droites elliptiques-lancéolées, munies de dents nombreuses et fortes, cordées, sagittées à la base; siliques grêles, allongées. Hab. : bois; mai. — FRANCE, Cher, bois de Marmagne, wbi eam legi, 16 mai 1865. Di ATEN XII. Arabis pubigera Jordan, /. c., p. 4115. Tige de 3 à 4 décim., hérissée de poils étalés, à poils fourchus, nombreux; feuilles radicales oblongues ou ovales, entières; les caulinaires droites, oblongues, munies de 4-6 dents courtes, sessiles, à oreillettes courtes; siliques ioruleuses, la nervure des valves visible jusqu’au sommet. Hab. : FRANCE, Allier, montagne des Malavaux, près de Cusset. XIIT. Arabis gracilescens Jordan, 7. c., 119. — Verlot, Cat. PI. Dauph., p.21. Tige verte, droite, flexueuse, hérissée de poils courts étalés; feuilles d’un vert clair, les radicales oblongues, les caulinaires nombreuses, lancéolées, dentées, obscurément cordées à la base, siliques droites, grêles, les inférieures un peu écartées de la tige. : Had. : FRANCE, Haute-Savoie, vieux murs à Evian! Ain, bord du Rhône, près de Collonges! — Suisse, cant. de Genève, murs de Pregny, quai des Pâquis, à Genève, Bossey! XIV. Arabis hirtella Jordan, {. c., p. 420. Cette espèce se reconnaît à ses fleurs assez grandes, à sa grappe fructifère peu allongée et assez dense; ses siliques sont un peu rétrécies à la pointe et surmontées par un style un peu long; ses feuilles caulinaires sont très-peu ou pas échancrées à la base, à dents saillantes fort inégales; sa tige est raide, irès-hispide ainsi que les feuilles (Jordan). Hab. : FRANCE, Haute-Savoie, broussailles du Salève, au-dessus des car- rières de Monetier. XV. Lepidium draba Lin., plante très-répandue autour de Genève et qui se trouve aussi au pied du Salève; sa grande dispersion ne peut pas faire croire à une introduction récente; j'observe cette plante depuis 1871, époque où je suis venu me fixer à Genève. Reuter ne fait aucune mention de cette espèce dans son Catalogue de 1861. — C'est une plante assez répandue dans toute la France. Koch, Syn. (1843), l'indique en Allemagne et ne mentionne pas la Suisse. — Grenier, F1. jurass. (1864), regarde cette plante comme erratique et étrangère à sa flore; indique les localités de Neuchatay à Nans-les-Rouge- mont où elle est c., et où les travaux de la culture n’ont pu parvenir à la détruire; Mouchard, Dôle. — Lamotte, {. c. (1877), l'indique comme assez répandue en Auvergne; elle était très-rare il y a quelques années dans la Limagne, où elle devient chaque jour de plus en plus commune. — Linné, Spec. Pl., dit : « In Austria, Gallia, Italia. >» — Hooker, British Flora (1835), les champs et les haies, rare. — Watson, Cyd. brit. (1859), vol. IV, p. 98, regarde le Zepidium draba comme plante étrangère et introduite en Angle- terre. Alien. introducted.— M. J.-G. Baker, North Yorkshire (1863), p. 201 : Alien. Besides its occurence at Middlesbrothis species was found by Mr. Edwin Lees in waste ground upon the Cliff at Whitby. It is a native of the South of Europe. — J. Pardo, Plantas Aragonesas (1866), indique le Zepidium draba comme très-commun dans l’Aragon. —, Indiqué en Belgique par Lejeune, Courtois et du Moztier. — Alph. DC., Géographie botanique (1865), vol. I, p. 652, croit cette plante originaire du sud-est de l'Europe et des environs du Caucase. PRES FPS XVI. Viola Beraudii Boreau, F1. cent., éd. 3 (1857), n° 283; V. suavis Béraud, Soc. agr. sc. et arts d'Angers (1847), extr., p. 13; Bor., L. c., éd. 2 (1849), no 232 (non Bieb.); V. Steveni Fauconnet, £Excurs. bot. Bas- Valais (1872), p. 53 et p. 96 (non Besser). Hab. : Suisse, Valais, roches et vignes à Valère, près de Sion, Branson, Vernayaz; je crois cette plante assez répandue dans ces localités. Fauconnet, d’après Hausknecht, admet cette plante sous le nom de V. Steveni Besser, pour le Bas-Valais, sans contrôle aucun et sans se donner la peine de compulser la description de Besser; aussi l'erreur se propage à grands pas! et les botanistes actuels du Valais jurent que la plante mentionnée est bien celle de Besser, mais il leur manque une chose pour être aussi affirmatifs, c'est de ne pas chercher à connaître la diagnose de Besser! Voici cetle courte diagnose : Viola odorata var. B. Sleveni Besser, Cat. hort. Crem. ann. 1811, suppl. I, p. 17; rolundifolia; petalis a basi extra faucem longius albis (M. Bieb., F1. Taur.-Cauc., 411 (1819), p. 163). La plante du Valais est loin d’avoir les feuilles rondes! XVII. Viola canina et ericetorum Rchb., P1. crst., tab. 74, f. 153. — Glaberrima, viridis, ramosa, humilis ; V. ericetorum Schrad. (Rchb., Z. c.). C’est un Viola canina petit et très-remarquable par ses grandes fleurs. Hab.: FRANCE, Haute-Savoie, pâturages, au sommet du Salève, au-dessus de la grande gorge. Viola canina et lucorum Rchb., {. c., tab. 75, f. 154. Plante glabre, verte, très-rameuse, élevée, à feuilles cordiformes ou presque tronquées à la base; pédoncules grèles et longs; stipules supérieures entières. Hab. : FrANC£, Loiret, La Caille, près de Tigy; Loir-et-Cher, près des bords de la Sauldre, à la Rivaude, près de Salbris ; Alsace, forèt de Waldeck. XVIIT. Viola vicina de Martr.-Don., F7. Tarn (1864), p. 80. Tige de 2-4 décim., rameuse; feuilles d’un vert clair, minces, cordiformes, ovales, crénelées; les estivales quelquefois persistantes, ovales allongées, très-aigués, cordiformes; les inférieures arrondies; stipules lancéolées, acuminées, profondément fimbriées; sépales lancéolés, acuminés, à appen- dices anguleux, persistants sur le fruit mür; pétales obovales, à veines anas- tomosées; capsule obovale oblongue mamelonnee ; fleurs grandes, d’un violet al à éperon lilas un peu clair, allongé entier, non émarginé (de Martr.- On0S). Hab.: SUISSE, Valais, rochers de Finhauts, alt. 1,200 mêtres. — ALSACE : bois montagneux d’Oberbronn, près de Niederbronn. XIX. Viola Provostii Boreau, 7. c., éd. 3 (1857), n° 304; Paillot, Zxs. F1. _Sequan., n° 17. Tiges croissant en éouffes élalées ascendantes; feuilles finement poilues ciliées, les inférieures ovales-obtuses ou arrondies créuelées; les supérieures ovales oblonques contractées en pétiole; sépales grands violacés; pétales grands, blanc jaunâtre; l'inférieur émarginé au sommet en coin; à la base, marque de cinq stries violettes; éperon bleu violet, dépassant les appendices du calice. Hab. : FRANCE, Cher, champs calcaires d’Aubusset et près de Vierzon! * AN, LEE Haute-Savoie, moissons de Sixt! Haute-Saône, Champagney (Vendrely et Paillot). — SUISSE, Valais, moissons de Gueroz, près de Martigny ; cant. de Fribourg, lieux cultivés à Montbovon. XX. Dianthus congestus Boreau, /. c., n° 330; D. Carthusianorum b. Gr. ei Godr.; FT. de Fr., 1, p. 232; capitule gros, serré, de 6 à 20 fleurs; écailles du calice brunâtres à écailles plus courtes que le tube, lame des pétales cré- nelée, rouge, plus courte que l’onglet. à Hab. : FRANCE, Doubs, Pontarlier ; Alsace : Forêt de Waldeck, aux ruines. — SUISSE, Valais ; Bovernier, Bourg-Saint-Pierre, rochers au-dessus du pont Saint-Charles. — M. Kerner m'a envoyé du Tyrol la même plante. XXI. Ononis mitis Gmelin, F7. Bad.-Alsat. (1808), IE, p. 162; O. spinosa Var, — à. mis L. Sp. 1006; O. hircina Gaud., FT. Helv., IV, p. 469 (non Jacq.); Faucomet, Zxcurs. bot. Bas-Valais, p.100; O. altissima Rapin! (non Lam).: Floribus omnibus solitariis, alternis, axillaribus, foliis ternis simplicibusque subius cum stipulis et calyce pilosis, caulibus ramisque inermibus villosis {Gmelin). Hab.: SUISSE, Valais; elle croît en abondance dans les prairies de Martigny, Charrat et Saxon, à Bovernier. — ITALIE : Prairies d'Aoste | O. hircina Jacq.; O. ALTISSIMA Lam., que je possède d'Autriche, est une plante différente de celle du Valais; elle en diffère par ses fleurs géminées rapprochées en épis longs, serrés, au sommet des rameaux. Voici ce que Gmelin, {. c., p. 164, dit pour les caractères de cette plante : « Differt a pre- cedente specie {O. mäitis), caulibus speciosioribus, 3-4 pedalibus, magis erectis, viridibus, ramis patenti-erectis, semper viridibus. Foliis duplo lon- gioribus et latioribus, utrinque glabris, læte viridibus. Stipulis amplexicaulibus, multo latioribus et longioribus, patentibus, serrulatis, margine rarius pilosulis. Floribus in spica racemosa caulem ramosque terminante, semper binis, nunquam solitariis. Corollæ ut in præcedentibus speciebus, pallido-purpureæ, non majores. Legumina inflata, pilosa, 2-3 sperma. » XXII. Pyrus nivalis Jacquin, F1. Austr. (1773-1778), vol. II, p. 4, tab. 107; Lin., Fil. sup. (1781), p. 255; DC, Prod. (1825), vol. IT, p. 634; P. salui- folia, DC., C. c.; Gr: et Godr., F4. de Fr., vol. I, p. 571; Lamotte, Prod. de la FT. du plat. centr., p. 280. Arbre de 3-4 mètres à jeunes rameaux tomenteux; feuilles entières, les Jeunes ovales, obtuses où arrondies, vertes, pubescentes en dessus, tomenteuses- soyeuses comme feutrées en dessous, feuilles adultes ovales-elliptiques, acu- minées au sommet, pubescentes en dessus, blanches, tomenteuses en dessous, ordinairement en coin à la base; fleurs plus ou moins'nombreuses, en corymbe simple, pédoncules très-velus; tube du calice blanc-laineux ; pétales d’un blanc de lait, arrondis au sommet, un peu atténués à la base, glabres sur l'onglet; étamines blanches à anthères pourpres avant l’anthèse, puis noircissant ; styles verts égalant les étamines; fruit petit, subglobuleux, parsemé de poils apprimés à la base et au sommet, porté sur un très-robuste et long pédoncule plus ou moins hérissé de poils blancs apprimés ; le fruit est couronné par les divisions calicinales laineuses, renversées ou un peu redressées. Hab. : bois; avril. — FRANCE, Haute-Savoie, bois du bord de la route de Regnier à Isery, où j'ai découvert cette plante avec M. Ayasse, le 14 juin 1874. — Suisse, Valais, coteau de Fully, entre Châtaignier et Mazembro! COTITN = XXIIT. Sorbus arioïdes Michalet, £xs., n° 76; Grenier, F7. jurass., p. 260. Il diffère principalement du S. aria Crantz, dont il a tous les caractères par ses feuilles en coin à la base, au lieu d’être arrondies. Hab. : broussailles des montagnes. — Suisse, cant. de Fribourg, Mont- bovon, récolté avec M. Cottet. XXIV. Crupina brachypappa Jordan, Brev. plant., fasc. I[(1868), p.84 ; C. vul- garis Fauconnet, Æerb. Bas-Valais, p. 65, non Cass. La plante du Valais m'a été déterminée ainsi par feu Boreau; voici ce que dit M. Jordan, L. c. : A C. vulgaris Cass. differt capitulis minoribus fasciculatis, involucro vio- laceo haud vix colorato, flosculorum pilis pappo juniore haud occultatis, akenis pappo duplo longioribus nec illum æquantibus, hilo rotundiore, et foliis ad marginem crebrius pilosis (Jordan). Hab. : juin. — Suisse, Valais, coteau de Branson! Champs à Sierre! J'ai aussi récolté à Aoste (Italie), dans les vignes, le C. Morisir Boreau, qui se reconnaît à ses anthodes plus gros, arrondis à la base, à ses fleurons très- saillants, à son hile petit, étroit, linéaire, oblique. XXV. Le Thymus serpyllum L. est une plante regardée comme c. c. c. partout et croissant dans tous les terrains, aussi bien dans la plaine que sur les mon- tagnes. Schreber, Opitz, Bernhardi, ont démembré le type linnéen en une série assez nombreuse d'espèces; ces formes sont généralement négligées par les auteurs et peu recherchées par les botanistes, considérées comme des vulgarités sans intérêt. Depuis plusieurs années, sur la demande exprimée par feu Boreau, je me suis occupé de rechercher dans mes herborisations les différentes formes du 7. serpyllum, lant en France qu’en Suisse. Les types allemands ne se trouvent pas dans les herbiers DC., Boissier et Delessert; moi-même je possède peu de ces types; je me suis trouvé trés-embarrassé pour me débrouiller au milieu d'une mulütude de formes amassées depuis plusieurs années, quand M. Kerner d'Innsbruck a eu l’obligeance de me communiquer les types de son herbier, riche en espèces allemandes, ce qui a facilité mes rapprochements. Je ne suis pas encore assez fixé sur ces plantes pour donner aujourd’hui mon opinion; seulement j'appelle l'attention des botanisies sur ce genre de plantes, dans lequel ils ne manqueront pas de faire de vieilles découvertes. Linné, Sp. pl., à son T. serpyllum, ajoute 4 variétés. Scopoli, F7. Carn. (1772), donne l’énumération de 14 variétés. Roth., Tené. fl. Germ. (1793), signale 7 variétés. Stendel, Nom. bot. (1841), ajoute au T. serpyllum L,., 32 synonymes, réunion basée plutôt sur l'hypothèse que sur une vraie donnée Scientifique, réunion qui d’ailleurs n’est pas sans appel. Ainsi, le T. serpyllum des auteurs anglais n'est certainement pas le même que celui de la Suède, publié par Maille : Reliquiæ Mailleanæ, n° 1553, et qui est le vrai type linnéen, d’après M. Zetterstedt, celui figuré par Dodonæus, Clusius, Lobel, et qui je crois est étranger à la France. Le Tymus d'Angleterre, que J'ai reçu sous le nom de 7°. serpyllum L., serait le 7’. decumbens Bernh T. humifusus Boreau, F1. cent., éd. 3, n° 1970 (non Bernh.); 7. {anuginosus Desportes ; je possède aussi cette forme de différents points de la France. J'ai récolté sur différents points de la Suisse et de la Franceun Tymus, dont l'inflorescence est un long épi à verticilles espacés, comme dans le groupe du Mentha arvensis. Serait-ce le T, ovatus Miller, Dict., éd. fr., vol. XIT, p. 367? ST MRRIEE Caulibus decumbentibus, foliis ovatis, glabris, floribus verticillato-spicatis. — Serpyllum vulgare majus flore minore, Vaillant, Bof. par. 183 (Miller). Ce Thymus à une odeur herbacée ou de citron. — Leieune, Revue fl. de Spa, p. 421, décrit un 7. subcitratus Schreber, qui aurait, d’après la description, beaucoup d’affinité avec ma plante; mais j'ignore le type de Schreber et de Lejeune. XX VE. Solidago Valesiaca Boreau, in herb. Déségl. Plante de 5-8 décim., souche oblique, tige droite, rougeûtre ou verdâtre à la base, siriée ou un peu anguleuse au sommet, simple ou rameuse, glabre à la base, parsemée au sommet d’une villosité courte; feuilles grandes, les radi- cales pétiolées, oblongues ou ovales-elliptiques, glabres en dessus, parsemées de poils sur la nervure en dessous, dentées, ciliées aux bords; les inférieures longuement rétrécies en pétiole cilié aux bords, dentées, ovales-oblongues, terminées en pointe au sommet, les supérieures plus petites ; sessiles entières; anthodes assez longuement pédicellés sur des rameaux axillaires rapprochés en panicule, pédicelles munis de bractéoles; involucre à écailles d’un vert pâle, lancéolées, parsemées de poils courts au sommet et ciliées aux bords; ligules oblongues, entières au sommet, rétrécies à la base; aigrette blanche; fruit grisâtre pubescent; fleurs jaunes. Hab. : août, septembre; bois et lieux montagneux. — FRANCE, Haute- Savoie, bois à Evian. — SuIssE, cant. de Genève, bois de la Bâlie; Valais, rocailles de la grotte aux Fées, à Saint-Maurice. XX VIE. Urtica hispidula Cariot, F'tud. des fleurs (1865) vol. If, p. 505. Elle diffère de l’U. dioïca par sa couleur d’un vert noirâtre sur les pieds fruc- tifères, les fleurs staminifères en grappes blanches largement paniculées et étalées, les fructifères en grappes noirâtres, pendantes, égalant ou dépassant à peine le pétiole des feuilles; les feuilles sont hérissées de poils blanchâtres à la face inférieure, échancrées en cœur à la base. Hab. : rocailles des montagnes. — FRANCE, Haute-Savoie, Montanvers, autour du châlet où elle abonde; le Salève, aux carrières de Monnetier. J'ai aussi reçu la plante des Pyrénées. — Suisse, cant. de Fribourg, les Allières, Montbovon. XXVIIT. Astrantia minor, var. P. macrodonta DC., Prod., vol. IV, p. 86. An spec.? Tous les botanistes suisses prennent cette forme pour l'A. ménor L. à tort; le type est très-rare en Suisse, s’il y existe. XXIX. Solanum melanocerasum Willd., ÆEnum., p. 237; Boreau, /. c., n° 1763, S. nigrum Aucr., Part.; S. nigrum var. pterocaulon Grenier, F7. juras., p. 541 ; S. pterocaulon Mutel, F1. fr. (non Dunal). Port et caractères généraux du $S. nigrum, mais plus robuste; tige dressée, rameuse ; rameaux à angles saillants chargés d’aspérités; feuilles plus grandes, glabres ou presque glabres ; sertules plus fournis, baies grosses, noires. Hab.: Suisse, cant. du Valais, Fully, Martigny, Saxon, Charrat, etc.; cant. de Genève, çà et là autour de Genève; cant. de Fribourg, Monibovon. XXX. Luzula parviflora Desvaux, Journ. bot. (1808), vol. I, p. 144 ; Koch, Pen Fo ee Syn. 846, obs.; Gr. et Godr., F1. de Fr., vol. INT, p. 354, obs.; Juncus piulosus L., Sp., 468; J. parviflorus Ehrh., Bettr., VE, p. 139. L. culmo elato; foliis latis glaberrimis; vaginis fauce pilosis; corymbo decomposito, erecto ; floribus solitariis, breviter pedicellatis; capsulis oblongis, petalis acutis, brevioribus (Desvaux). Plante confondue avec le Luzula spadicea par presque tous les auteurs; la largeur de ses feuilles, son port élevé, ses fleurs pédicellées l’en distinguent facilement. Hab. : SUISSE, cant. du Valais, Moraine du glacier du Trient à une alt. de 1,700 mètres, où elle n’est pas rare. XXXL. Artemisia camphorata Vill., Dauph., vol. IE, p. 242. Hab. : AIN, escarpements du mont Vuache, au-dessus d’Entremont, où J'ai trouvé cette espèce le 27 mai 14877, en assez grande abondance sur un point, en sociélé de l'Hehanthemum pulverulentum DC.; Arabis nova Vill.; Arabis auriculata Lam.; Anthyllis montana L.; Ælhionema saxatile Br. Artemisia camphorata, plante du Dauphiné qui se retrouve en Alsace, en Lorraine, dans les Cévennes, les Pyrénées-Orientales, l'Auvergne, le centre de la France, dans cinq localités; elle existe aussi dans le Tyrol. Koch ne l’in- dique pas en Suisse ; Reuter, dans son Catalogue, qui comprend le mont Vuache, ne fait pas mention de cette espèce; Grenier, dans sa Flore jurassique, n'in- dique pas cette plante comme étant du domaine de sa flore. L'origine de l’imperfection des Flores vient le plus ordinairement des mau- - vaises sources où l’on est obligé de puiser; ce sont des doubles emplois que l'on ne peut éviter, soit parce que les caractères donnés de la même plante, par divers auteurs, ne se ressemblent point, soit parce qu'un Caractère im- parfait laisse méconnaitre la plante que l’on examine. | Genève. A. DÉSÉGLISE. NOTE SUR LA DÉCOUVERTE DE LA MUTILLE EUROPÉENNE (MUTILLA EUROPÆA Fagr.) DANS LE DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS. Ce joli hyménoptère, sur lequel je serais heureux d’appeler l'attention des jeunes naturalistes et de provoquer une enquête scientifique comme celle dont la Mante religieuse (Mantis religiosa Linn.) a été l’objet dans la Feuille, n'avait, comme tous ses congénèéres, été signalé que dans les provinces méri- dionales de la France; on l’indiquait comme fort rare à Fontainebleau, où ni mes amis, ni moi ne l'avons encore capturé, et sa limite extrême vers le nord paraissait être les environs de Paris. Aussi, ai-je été très-étonné de le rencon- irer dans le Pas-de-Calais, sur la limite du département du Nord. Dans les derniers jours du mois de septembre, j'étais allé faire une partie de chasse avec quelques amis à Inchy-en-Artois. Le temps était pluvieux. Je suivais le bord d’une route, cherchant dans les fossés qui la bordaient si je n'apercevrais pas quelque batracien, quand mes yeux furent frappés par la vue d’un petit insecte d'une forme nouvelle pour moi. Je m’empressai de le ramasser, et à son facies le reconnus pour un hyménoptère du genre fourmi. L'absence d'ailes me fit supposer que c'était une femelle; elle était noire, avec le thorax roux et des bandes grises sur les trois premiers anneaux de l'abdo- men. Je la mis dans une boîte et l’emportai vivante. Je remarquai à plusieurs reprises qu'elle produisait une faible stridulation, par le frottement des anneaux de son abdomen. Ne connaissant point son genre de vie et n’ayant alors aucun Le Er livre à consulter sur les hyménoptères, j’essayai de la nourrir dans une petite cage, en lui présentant des choses sucrées, des fruits. Au bout de quelques jours, elle mourut. De retour à Paris, je priai un de mes amis, M. Edouard Taton, membre de la Société entomologique de France, de la présenter à l’une des séances de cette savante compagnie et de la faire déterminer. Il lui fut répondu que l'insecte en question était une femelle de Mutilla Europæa Fabr., et il fit de cette découverte l’objet d'une note à la réunion du 41 juillet 1877 (bulletin n° 43, 1877). Je donnerai, d’après le comte Lepelletier Saint-Fargeau (Hyménoptères, dans les suites à Buffon), la description de cet insecte : Tête noire, très-velue; tous ses poils noirs. Antennes noires. Corselet rou- geâtre, peu velu. Prothorax entier noir, ainsi que les angles huméraux du mésothorax, et quelquefois tout son bord antérieur; poils du corselet noirs. Abdomen noir sans reflet, assez velu; ses poils noirs, excepté au bord posté- rieur des premier et deuxième segments, où des poils blanchâtres argentés forment une bande transversale, ainsi que sur le milieu du troisième; bandes des deuxième et troisième très-rapprochées, interrompues dans leur milieu. Pattes noires velues. Longueur, d'aprés mon individu, 42 à 143 millimètres. Linnée n1 Fabricius, suivant l’auteur que nous avons cité plus haut, n’avaient fait mention du mâle. Olivier (Æneyclop., t. VIII, p. 57), sans trop de raison, faisait deux espèces sous les noms de Mutilla Europæa et de Mutilla littoralis. Il donnait pour mâle à la première la Mutilla Europæa (Panzer), que Lepelletier Saint-Fargeau décrit comme espèce distincte. Parmi plusieurs mâles différents que ce savant hyméhoptériste avait sous les yeux, il ne put en rapporter aucun avec certitude à la Mutilla Europæa. Celle-ci n’a com- mencé à être passablement décrite que dans le Systema Piezatorum de Fabricius (page 230, n° 14). Les précédentes descriptions ne paraissent pas avoir de rapport avec cette espèce. La figure 23 de Sulzer (Abg. Gesch. der Ins., tab. 27, fig. 23 et 24) est douteuse, parce que les ailes fermées empêchent de voir les couleurs de l'abdomen. Les mâles des mutilles sont en général noirs; ils ont une taille plus petite que les femelles et possèdent des ailes. Chez la Mutilla Europæa, M. Blanchard (Métamorphoses des insectes, p. 3717) dit que le mâle est d’un bleu foncé avec le thorax roux, les ailes enfumées, les bords des premiers anneaux de l'abdomen garnis d’une pubescence soyeuse d’un gris argenté. Il ajoute, ce que j'ai constaté moi-même, qu’on rencontre les femelles, non pas courant, mais marchant à terre, et qu'on les voit entrer dans des trous et en sortir sans qu’on sache encore ce qu'elles y font. M. Maurice Girard assure (les Métamorphoses des insectes, p. 186) que ces hyménoptères dont les métamorphoses furent longtemps inconnues vivent parasites dans les nids des abeilles solitaires. Leurs larves se nourrissent non pas de la pâtée mielleuse, mais des propres larves des abeilles. C’est sans doute, dit-il, pour remplir cet office cruel que la muülle femelle est armée d’un aiguillon acéré. Malgré cette assertion, le genre de vie des mutilles n’est pas encore bien connu. Divers observateurs en ont vu attaquant des insectes; d'autres en ont pris dans leurs trous, où ils ont rencontré en même temps soit des débris de sauterelles, soit des fragments de diptères, et de ces remarques fort incomplètes, on en a conclu que c’élaient les résidus des insectes qui avaient servi à la nourriture des larves de mutilles. D'un autre côté, si l’on considère, dit le savant professeur d’entomologie du Muséum, que les mutilles femelles ont des pattes postérieures fortes et épineuses, par consé- quent propres à fouir et des mandibules dentelées, on acquiert la conviction que ces hyménoptères font des nids et les approvisionnent comme les autres insectes fouisseurs. PSE Pour en revenir à la découverte de la Mutilla Europæa dans le nord de la France, la capture d’un mâle ne m’eût pas semblé fort remarquable. L'insecte possédant des ailes eût pu se transporter du midi dans une contrée plus froide ou eût peut-être été apporté par un coup de vent. Mais comment une femelle, d’allure aussi lente et privée de tout autre moyen de locomotion que ses pelites pattes, a-t-elle pu se trouver dans le Pas-de-Calais? Il faut supposer que cet hyménoptère remonte beaucoup plus haut qu'on ne l'avait pensé et que partout où il n’a pas été signalé, c’est qu'il n’a pas été suffisamment cherché. Peu de Faunes locales le mentionnent; j'ai parcouru tous les volumes des Mémoires de la Société entomologique de France pour savoir si quelques captures dans le centre ou le nord de notre pays y étaient indiquées, et je n’ai rien trouvé. Je serais heureux d’engager, par cette note, quelques entomologistes à recueillir cet insecte et à faire connaître leurs captures par la voie de la Feuxlle. Paris. V. COLLIN DE PLANCY. L’abondance des communications nous force à remettre à la prochaine fois la suite de l’article de M. André, Voyage d’un Naturaliste. COMMUNICATIONS. La Sociélé des Sciences naturelles de Nimes nous informe de son changement d'adresse : elle siégera dorénavant, 16, rue Bourdaloue. — Une séance fort intéressante vient d'avoir lieu dans ce nouveau local, sous la présidence de M. Ch. Martins, de la Faculté des Sciences de Montpellier. M. Chaffanjon, secrétaire de la Société des Explorateurs de Tarare, nous écrit que cette jeune Société est en pleine prospérité. Elle a recu des dons fort importants, provenant des fouilles exécutées dans des stations préhistoriques et paléontologiques que l’on vient de découvrir en Algérie. — Les ressources de la Société lui permettront peut-être de publier un Bulletin cette année; en attendant, on travaille activement à la rédaction d’un prodrome de la flore et de la faune de Tarare. — M. Chaffanjon prie les naturalistes qui pourraient lui envoyer des notes sur cette partie du département du Rhône, de bien vouloir les lui adresser au siége de la Société, 16, rue Radisson, ou les communiquer à M. Florian Tamet, vice-pré- sident de la Société, à Tarare (Rhône). Insectes nuisibles aux vignes. — M. Jules Lichtenstein nous adresse les observa- tions suivantes au sujet des questions posées par M. André, dans le ne 84 de la Feuille : re Quesrion. — Connaît-on les mœurs et métamorphoses de lPOliorhynchus ligustici, ou coupe-bourgeons de la vigne? M. André est-il sûr de l'espèce? O. ligustici L. ne vit pas sur la vigne, mais bien, d’après Naærdlinger et Lœw, sur les ombellifères (sa larve se nourrit de leurs racines), les rosiers et les pêchers, dont il détruit les fleurs. Par contre, il y a sur la vigne : Otiorhynchus sulcatus F., dont la larve vit des racines de Primula et Saxifraga qu’elle ronge jusqu’au collet. Elle est décrite par Nœrdlinger (Kleine Feinde der Landwersthschafl, fo 190). D'après Westwood, elle nuit aussi aux vignes. O. picipes Hb., d’après Kirby et Spence, nuisible aux greffes des pépinières, et d’après Curtis, nuisible aux vignes en serre et espalier. O. raucus F., nuisible aux bourgeons des vignes, d’après Ratzeburg. Et après ceux-là, nous avons ici, à Montpellier, un genre voisin dont une espèce, Perilelus griseus OI., ronge les bourgeons de nos vignes et fait assez de mal. Sa larve n’a pas été étudiée encore que je sache. 2e Question. — Le phylloxera a-t-il été attaqué par des hyménoptères parasites, et par lesquels ? STE Aucun n’a été encore cité, et les seuls insectes que j’aie pu voir se mettre à manger le phylloxera sont : Un acarien. — Trombidium sericeum. Un coléoptère. — Vibidia (Coccinella) l?-guttata, comme larve et comme insecte parfait. Un hémiptère. — Anthocoris nemoralis. Probablement d’autres s’habitueront à cette nouvelle proie et un petit coléoptère, dont la larve est souterraine (Scymnus biverrucatus), est peut-être appelé à nous rendre de grands services sous ce rapport, quoiqu’elle vive à présent aux dépens d’un autre puceron radici- cole voisin du phylloxera (Coccus radicum graminis, de Boyer; Fonscolombia graminis, mihi). 32 QUESTION. — Vallot signale sur la vigne une larve éclosant en août, et donnant au printemps suivant naissance à une tenthrédine à laquelle il donne provisoirement le nom d’Hylotoma vitis. Quel est le nom actuel de cet hyménoptère? J’ai reçu du marquis de Bimar, à Chabeuil (Drôme), des sarments de vigne contenant des larves de tenthrédine. Elles m'ont donné l’'Emphytus calcealus de Klug. J’ai recu les mêmes larves, cette année-ci, de M. G. Vimont, de Mesnil-sur-Oger (Marne), mais elles ne se sont pas transformées. Vallot connaissait trop bien les Tenthrédiens pour avoir confondu un Emphytus (9 articles aux antennes) avec une Hyloloma (3 articles). — En tous cas, aucune Hylo- toma n’a été citée autre part comme nuisible aux vignes, et le mal que peut faire la larve d’un tenthrédien sur un vignoble est tout-à-fait insignifiant. La Livonde. J, LICHTENSTEIN. Mantis religiosa. — Encore de nouvelles stations de cet orthoptère : M. le comte de Mellet l’a trouvée à Vertus (Marne); — M. H. du Buysson l’a recueillie plusieurs fois sur les coteaux de Clermont-Ferrand, où se trouvait aussi une variété brune ; — M. Charpy l’a rencontrée dans le Jura, mais elle n’y est pas commune; — enfin M. W.-J. Grifith nous signale sa capture près de Vannes et aux environs de Ploërmel. Cassida azurea. — Nous recevons de M. H. du Buysson, au château du Vernet, par Brout- Vernet (Allier), la communication suivante : La Cassida azurea, à cause de sa belle couleur violet nacré, peut être placée à côté de la margarilacea qui, comme l'indique fort bien son nom, ressemble à une perle, tant par sa convexité que par ses reflets nacrés. Mais il est une autre Cassida que l’on trouve en même temps que celle-là sur le Silene inflala et en aussi grande abondance (j'aurais pu en ramasser plusieurs centaines à la fois). Je pense qu’elle doit être la femelle de celle que j'appelle azurea. Ses élytres sont rousses avant comme après la mort, et le reste du ,corps est identique à celle que je crois être le mâle. Je serais heureux d’être renseigné là-dessus. Mon peu d'expérience et mes occupations m'ont empêché de faire à ce sujet une étude suivie, étude qui m'aurait peut-être fait découvrir ce que je recherche aujourd’hui. J’ai à la disposition des lecteurs de la Feuille un certain nombre d'exemplaires des deux insectes. Je puis y joindre aussi le Philonthus cyaneipennis. Cicindela germanica. — La question de l'habitat de la Cicindela germanica a soulevé dans la Feuille quelques discussions. M. Honnorat assure que cette Cicindèle n’habite généralement que les terrains humides. D’après moi, il a raison. Je n’ai jamais trouvé un seul exemplaire de cette jolie espèce dans les endroits exposés au soleil. Mais, au con- traire, en fauchant le soir dans les herbes au bord de l'eau, j'en ai pris dans mon filet par vingtaines. Depuis quelque temps, je ne chasse plus; mais l’an prochain, au moment voulu, je tâcherai de trouver un instant pour renouveler cette chasse, et je suis certain que le résultat sera le même. Carcassonne. L. Gavoy. Contrairement à l'opinion ci-dessus énoncée, M. M. D. nous dit n’avoir trouvé la C. germa- nica aux environs d’Uriage (Isère) que sur des collines desséchées, dont l'herbe était brûlée par le soleil. ge: ‘ DAT. De Herborisation à Bouillon (Belgique). — En herborisant à Bouillon (Belgique) au mois d'août dernier, j’ai trouvé sur tous les murs de cette ville, ainsi que sur tous les rochers ardoisiers qui l’environnent, le Saxifraga decipiens Ehrb. très-abondant. Cette plante a, du reste, été indiquée autrefois dans cette localité par M. de Mélicoq. Sur les murs, entre l’église et le château, j’ai trouvé quelques pieds de Verbascum lychnitis L., constituant une variété qu’on pourrait appeler acaule : les pédoncules, très-nombreux, paissaient directement du collet de la racine et formaient une touffe de fleurs, entremêlées de feuilles légèrement modifiées et semblables à des bractées. Mais ce que je recueillis de plus intéressant est certainement le Sibthorpia Europæa L. Je dois avouer que je ne Pai pas vu en place. J’en ai ramassé une touffe sur les bords de la Semoy, où on l'avait jetée après lavoir déracinée. Il est peu probable que cette plante soit cultivée. Elle doit donc avoir une station spontanée près de Bouillon ; mais où? Je n’ai pu la découvrir. J’appelle sur ce fait Pattention des lecteurs de la Feuille qui herborisent dans les Ardennes. Bouillon serait pour le Sibthorpia Europæa une station des plus intéressantes, car cette plante a été consi- dérée jusqu’à ce jour comme essentiellement occidentale. Nancy. EMmManuEL Briarp. Helodea canadensis. — Dans le numéro de septembre de la Feuille des Jeunes Natu- ralistes, p. 143, M. P. Tillet, en indiquant la découverte de. l'Helodea canadensis, parle des graines de cette espèce que le vent pourrait avoir propagées. On n'avait, jusqu'ici, signalé chez nous que la plante femelle de cette Hydrocharidée ; il serait donc fort intéressant de savoir si réellement des graines ont été observées et si l’on a rencontré en France des pieds mâles. Nous espérons que les lecteurs de la Feuille voudront bien faire quelques recherches à ce sujet. Bruxelles. (Cercle des Jeunes Botanistes.) Un cas de tératologie végétale, — Au printemps dernier, j'ai trouvé une tige de plantain moyen présentant l’anomalie suivante : L’épi n’était pas simple, comme d'habitude, mais quadruple. Ces quatre épis, confondus en un seul sur la plus grande partie de leur longueur, n'étaient libres qu’à leur extrémité ; de plus, la hampe qui les portait était aplatie et fortement canaliculée, de sorte que l’on était tout naturellement amené à penser, sans grand effort d'imagination, que ce monstre végétal consistait dans la soudure plus ou moins intime de quatre tiges (hampes et épis). Vesoul. CHABoz. M. Chaboz, de Vesoul, nous indique l'habitat précis de deux espèces de coléoptères assez peu répandues : Anthaxia salicis et Callidium alni. L'un et l’autre se trouvent, depuis la fin d'avril jusque vers le milieu de juin, sous . Pécorce des vieux piquets de chêne, dans lesquels vivent leurs larves. Salamandra maculosa. — M. Le Mennicier nous dit, à propos de la communication de M. Pérard publiée en janvier 1877, qu’il ne croit pas que les Triton marmoratus et Bombinatior igneus aient été trouvés dans le département de la Manche ; par contre, la Sala- mandra maculosa y est extrêmement commune, et cela surtout dans l’arrondissement de Saint-Lo, où elle habite les vieux murs, les bois humides, les haies, les landes, etc. Phylloxera dans le Loir-et-Cher. — M. Pelletier signale l'apparition dans le Loir- et-Cher du terrible ennemi de la vigne; il a fait des ravages assez considérables dans le Vendômois et jusqu'aux environs de Blois, dans la commune de Villebaron. — Dans la Sologne, où habite M. Pelletier, on n’en entend pas encore parler. Dicerca berolinensis. — M. E. Masson, au Meux (Oise), nous signale la capture qu’il vient de faire de la Dicerca berolinensis, dans la forêt de Compiègne. Ce beau buprestide se trouvait en abondance sous les feuilles, au pied des hêtres. Il est probable qu’il apparaît en août ou septembre, et que, surpris par les premiers froids, il se laisse tomber du sommet de ces arbres sur lesquels il vit. Koer”. 'TU LISTE D'ÉCHANGES. ADDITIONS HT CHANGEHMENTS. M. Chaboz, vérificateur des tabacs, à Vesoul. — Coléoptères, Lépidoptères. M. Joseph Tournier, professeur au collége de Thoissey (Ain). — Minéralogie. M. Charles Wuilleumier, fils d'Olivier, à Tramelan-Dessus (Jura bernois, Suisse). — Coléoptères. M. de Troostembergh, à Louvain (Belgique). — Lépidoptères. M. C. Azam, agent-voyer à Draguignan. — Coléoptères. M.T. Hette, 105, rue de Mons, à Valenciennes. — Lépidoptères, Coléoptères, Né- vroptères. — Coquilles terrestres et fluviatiles. M. Noël, à l'École supérieure d’Aurillac. M. Ate Martin, 7, rue de la Pomme, Toulouse. M. Pierre Delarue, 6, rue d'Auteuil, Paris. M. Robert de Tinseau, 26, villa Molitor, Auteuil-Paris. — Coléoptères. ÉCHANGES. M. Hette, 105, rue de Mons, à Valenciennes (Nord), offre des Lépidoptères, Coléoptères et Coquilles terrestres et fluviatiles en échange d’espèces similaires, et au besoin des Lépidoptères en échange de Coléoptères ou Coquilles. — Prière d'envoyer oblalta et desiderala pour éviter des frais de port. — IL continue, comme par le passé, à mettre à la disposition des débutants et sans autres frais que le prix des boîtes et l’envoi en double emballage, un lot de Lépidoptères diurnes, nocturres et Phalènes parfaitement déterminés. M. Goussard, instituteur à Saint-Léonard, près Marchenoir (Loir-et-Cher), offre cent bonnes plantes de Loir-et-Cher, contre cent espèces de Curculionides bien déter- minés. M. G. Fallou, 10, rue des Poitevins, Paris, demande des Hémiptères européens ou. exotiques en échange de Coléoptères et Lépidoptères d'Europe. M. Joseph Tournier, professeur au collége de Thoissey (Ain), désire échanger du Manganèse mamelonné et du Sydéritine. M. Max de Troostembergh, à Louvain (Belgique), désire échanger des Anthocharis Gruneri, Ausonia et Tagis, Parnassius Apollo et Rhodocera Cleopatra contre d’autres Lépi- doptères. M. Moncour, au château de Saint-Marc, près d’Étampes, demande, soit par échange, soit par achat, une chenille soufilée de B. Cecropia. M. Georges Woolley demande à se procurer, dans les prix de 80 à.100 fr. une collec- tion typique de Lépidoptères de France, piqués sur liége et bien sains. — Prière d'adresser les offres à la rédaction de la Feuille. M. Masson, percepteur au Meux, par Compiégne (Oise), offre le Dicerca beroli- nensis, le Ludius cruciatus, etc., en échange d’autres Buprestides et Elaterides de France. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4. 4er Janvier 1878, Huitième Année, No 87, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AVIS. Bibliothèque roulante. — Nous mettons à la disposition de tous ceux de nos abonnés qui écrivent ou ont écril dans la Feuille, les livres, brochures, revues, etc., que nous annonçons tous les mois sous la rubrique : Ouvrages reçus. — Nos correspondants n'auront à payer que les frais de port qui se montent à O fr. 05 par 50 gr. ou fractions de 50 gr. — Ils sont priés de nous en adresser le montant en timbres-poste, aussitôt après réception de l'ouvrage. — Il va sans dire que l’on nous rembourserait le prix des volumes qui s’égareraient; de plus, on ne pourra garder l’ouvrage pendant plus d’un mois. Liste d’échanges.— Nous publierons le mois prochain, comme d'habitude, la liste d'échanges, comprenant l'adresse et la spécialité de tous les naturalistes qui désirent entrer en relations d'échanges les uns avec les autres. — Les nouveaux abonnés de la Feuille qui désireraient voir figurer leur nom sur la liste, sont priés de nous le faire savoir avant le 10 janvier, en nous indiquant la branche d'histoire naturelle dont ils s'occupent plus particulièrement. VOYAGE D'UN NATURALISTE. DEUX KILOMÈTRES EN SIX HEURES. (Suile.) A côté du Centranthus, nous voyons s'élever les pieds fétides de l’hellébore aux feuilles coriaces, dentées, aux fleurs verdâtres, bordées de rouge, qui apparaissent au premier printemps. Je n'y ai Jamais rencontré aucun insecte. Mais, près de là, voici des tapis de Thym nourrissant diverses chenilles de microlépidoptères et où nous récoltons quelques Apions; puis se présente un autre monceau des débris pierreux, que nous explorons, entièrement caché sous des touffes serrées de Teucrium chamædrys. Chaque bouquet de fleurs en contient au moins quelques-unes qui sont boursouflées. Forçons-les, en les ouvrant, à nous montrer ce qu’elles contiennent. Un insecte s'échappe. C'est un petit hémiptère de la famille des Tingides, c’est l'Zurycera clavicornis Linné. Je me souviens avoir rempli un flacon de ces fleurs et avoir obtenu, outre cet hémiptère, un individu d’un hyménoptère parasite, le Tefrastichus armœus Walk. Mais je ne puis dire s'il s'était attaqué aux Eurycera ou à quelqu'’autre bestiole inaperçue. Sur la même plante sont signalés quelques microlépidoptères, que je n'ai pas eu la patience de rechercher. Le soleil monte à l'horizon; nos oreilles sont assourdies par le chant monotone de centaines de cigales, qui hantent les vignes voisines, et surtout les quelques arbres fruitiers qui y croissent. La chaleur devient intense, les ALORS ÈLEE insectes voltigent avec plus de vivacité. Qu'ai-je entendu ? Un cri perçant vient de retenlir à mes pieds. C’est une mante qui à saisi une grosse larve de sauterelle, et qui a enfoncé, avec la fureur de l'appétit, ses crochets et ses mandibules dans la tête du malheureux insecte, tandis que ses pattes puissantes l'étouffent par leur pression. — Rien de plus gracieux que cet orthoptère, le plus grand, sinon le plus gros, de nos climats. Sa taille est fine et élancée, sa couleur est agréable et parfaitement combinée pour l'aider dans ses chasses, puisqu'elle se confond avec celle des plantes voisines, et que si la mante reste immobile, il est difficile de l’apercevoir. Ses ailes longues et transparentes, ses paltes antérieures repliées et suppliantes lui donnent l'aspect d’une vierge ceinte d’un voile de gaze et adressant une prière fervente à son Créateur. Mais point. Cet aspect si doux et si poëtique cache l'âme la plus noire, abrite les plus sombres desseins. Ce n’est qu’un brigand armé de pied en cap, qui attend ses victimes au passage. Avec lui, point de pitié; le malheureux qui est saisi est dévoré tout vivant. Eloignons-nous de cet horrible spectacle et reprenons le chemin du petit village d’Auxey, où nous serions déjà depuis longtemps si nous ne nous étions attardés. Voilà pourtant de belles fleurs bleues que nous ne pouvons laisser de côté. Ce sont celles d’une plante extrêmement commune, l’£chium vulgare, la vipérine. Elle dresse ses tiges rugueuses et d'un vert sombre au milieu des linaires et des graminées. Approchons-nous, elle ne doit pas être épargnée plus que ses voisines. Ses petites branches sont, en effet, la proie d'un nombre infini de petits hémiptères, la Monanthia Wolf Fieb., tandis que plus près de terre, sur ses tiges, se tient gravement un autre hémiptère, le sombre Microtoma carbonaria Ron. Ses fleurs, fréquentées par d’innom- brables Æalictus, des abeilles et des bourdons affairés, laissent apercevoir dans leur intérieur des quantités de Meligethes divers, pendant que des altises três-variés s’échappent en sautillant à notre approche. Un charançon, propre à cette plante, vient de se laisser tomber dans notre filet; c'est le Ceu- thorhynchus echi, dont la larve perfore les racines. En recherchant cette larve, 1l y a quelques années, j'en ai trouvé une autre, comme cela se voit souvent. Elle était placée dans un canal creusé au collet de la racine. Recueillie en février, elle ne s’est transformée en nymphe qu’en juin suivant, et m'a donné quelques jours après un beau longicorne, la Phytæcia virescens, ce que j'aurais dû prévoir, puisque cet habitat était bien connu. A mon grand regret, je n’ai pas eu de parasites. En juin et juillet, le filet procure facilement cel insecte, difficile à apercevoir à cause de sa livrée d'un vert sombre. Cueillons cette branche et examinons avec attention les poils dont elle est revêtue. Nous apercevrons bientôt de très-petits corps verdâtres ovoides portés sur des fils dressés, roides, assez longs. Ce sont des œufs. La larve qui en sort, grise, marquetée de noir et de vert est hexapode et munie de très-longues mandibules aiguës. Elle se nourrit de pucerons qu'elle suce en enfonçant simplement ses mandibules dans leur corps. Celles-ci font à la fois l'office de poignard et de bouche, grâce au canal qui les parcourt d’un bout à l’autre et s'ouvre à leur extrémité. Je n’ai pu amener cette larve à l’état parfait, mais elle appartient certainement à un névroptère hemérobin. Ayant ouvert l'hiver dernier une tige sèche d’ÆZchium, j'y ai trouvé une larve rouge marquetée sur la tête et le corselet de taches noires et terminée par deux crochets noirs aussi. C'était une larve de Malachius qui ne recherchait là qu'un abri, puisque j'ai fait plus tard la même trouvaille en bien d'autres endroits, et même sous les esquilles de vieux bois. L’éclosion de cette larve a lieu en mai. Elle est très-carnassière et je l'ai vue dévorer avec avidité de gros cousins, dont le lendemain il n’y avait plus dans le tube d'éducation que les pattes et les ailes. PA | DNS Arrachons-nous à toutes ces petites merveilles. L'heure du déjeuner a sonné etilne faut pas nous faire attendre, nos estomacs nous le défendent. Nous avons d’ailleurs pour cette après-midi, une autre course aussi remplie que celle de ce matin et qui doit nous ramener à notre point de départ. Meursault. é ED. ANDRÉ. [A suivre.) DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE LA MANTE RELIGIEUSE EN FRANCE. C'est probablement à un reste des anciens préjugés que la mante religieuse doit l’attention qu’elle attire; facile à reconnaître au premier coup d'œil, grâce à sa livrée d’un beau vert et à sa grande taille, elle à provoqué de nombreuses notes sur son habitat, qui cependant est encore imparfaitement connu. Tout naturaliste la reconnaît en quelque sorte d’instinct, et s’il est un peu dévoué à la science, il publie les rencontres qu'il a faites de cet intéressant orthoptère. Signalée d’abord en Provence, où elle est fort abondante, surtout dans le voisinage de la mer, elle remonte peu à peu jusqu'aux environs de Paris, dépasse la capitale à l’est et à l’ouest, et remonte vers le nord beaucoup plus loin qu’on ne le supposait tout d’abord. Il nous a donc paru intéressant de fixer dès aujourd'hui les localités connues pour provoquer de nouvelles recherches. La Satistique générale du département du Haut-Rhin, publiée par la Société industrielle de Mulhouse, et mise en ordre par Achille Penot, docteur ès-sciences (Mulhouse, 1831, p. 108), mentionne la mante religieuse comme habitant cette partie de l'Alsace. D’après Audinet-Serville, l’auteur des Orthoptères dans les Suites à Buffon (1839), elle est commune dans le Midi et aurait été signalée à Fontainebleau. . Ce naturaliste indique la variété brune aux environs de Dijon, où elle aurait été prise par M. Guéneau de Mussy, et à Saintes par Amédée de Saint-Fargeau. M. Goureau exposait à la Société entomologique de France, dans la séance du 21 avril 1841, que la mante religieuse habitait les coteaux les plus exposés au midi des environs de Besançon, et disait que c'était le point le plus septen- trional de la France où il l'avait rencontrée. Il garda et nourrit une de ces mantes pendant plusieurs jours, en lui donnant des mouches. Elle produisait une stridulation analogue à celle des Copris, des Géotrupes, etc. Suivant M. A. Charvet (Catalogue des animaux qui se trouvent dans l'Isère, 1846, p. 308), la mante religieuse habite les bois, prairies et coteaux exposés au midi dans ce département. M. Brisout de Barneville fit connaître, le 24 janvier 1849, à la Société ento- mologique, que la mante religieuse avait été prise aux environs d'Agen, par M. Laboulbène. M. H. Lucas annonça, à la séance du 9 octobre 1850, qu’elle avait été observée en très-grande quantité du côté du Havre : c’est de M. Blanchard qu'il tenait ce renseignement. Le docteur Godron, dans sa Zoologie de la Lorraine (Mémoires de l'aca- démie de Stanislas, Nancy, 1862), dit que la mante religieuse y est très-rare et qu’elle n’a été trouvée que dans les années chaudes. Il cite, comme localité, Darney (Vosges), où elle a été observée par M. Lepaige. Dans le Jura (Faune du Jura, par Ogérien, 1863, p. 417), elle est assez commune sur les collines qui séparent la Bresse du premier plateau. On lui donne les noms de Cigale et de Prie-Dieu, à Lons-le-Saunier. * LT DS LE Le deuxième supplément à la Faune vivante de la Charente-Inférieure (La Rochelle, 1870, p. 25), mentionne la mante religieuse dans ce département. M. Maurice Girard, qui déjà, dans son livre sur les Métamorphoses des insectes (1866), avait dit que la mante religieuse s’avance jusqu’à Fontainebleau et à Lardy, parfois même près du Havre, fit savoir à la Société entomologique, le 11 octobre 4876, qu'il avait reçu de Thomery, près Fontainebleau, un insecte qui avait du être abondant, par exception, dans la localité, quoiqu’on ne l'y eut pas encore rencontré. Il était accusé de manger les feuilles des vignes de treille et les pellicules des grains de raisin, produisant des ravages ressemblant à ceux des loirs. A moins d’une inversion de rêgime non encore signalée, il y avait là une erreur d'observation, car l’insecte était la mante religieuse. Nous arrivons maintenant aux documents recueillis par la Feuille des jeunes Naturalistes. Dans le n° 52 (1% octobre 41876), M. Pérard signalait la présence de la Mantis religiosa, constatée le 26 aoûl précédent aux environs du Havre, dans les marais qui bordent les falaises d’'Orcher. Cet insecte avait saisi un criquet qui devait Servir à sa nourriture. Malheureusement, M. Pérard, faute de recherches bibliographiques, publiait comme nouveau un fait que M. Lucas avait indiqué dès 1850 et que M. Maurice Girard avait reproduit dans son ouvrage sur les Mélamorphoses des insectes, en 1866. Le n° 74 (1 décembre 1876) contient une note de M. A. Béthune, qui signale la capture d’une variété de mante, faite au Mesnil (Marne), probable- ment la Manlis striata. La personne qui la lui donna lui dit avoir trouvé quelques jours auparavant le même insecte, mais de couleur verte; malheureu- sement elle l'avait écrasé, et l’auteur de la note ne put se la procurer. C'est la première fois qu'il recueillait cet orthoptère dans le pays. M. Poulain, de Reims, écrit dans le n° 76 {1° février 1877), qu'il a trouvé la mante religieuse dans la cour du lycée de cette ville. Cette localité nous paraît très-extraordinaire; nous serions assez disposé à croire que cet individu avait été transporté par un entomologiste ou amené par une voiture de foin ou de légumes. On ne peut supposer que la mante religieuse soit venue d’elle- même dans cette cour, car elle ne parail pas avoir un vol fort étendu. Le n° 82 (1% août 1877) renferme une note de M. Marcel Baillot qui, plusieurs fois, a capturé cet orthoptère à Comperté, près Civray (Vienne), sur un coteau aride. | Le n° 86 (1° décembre 1877) contient quatre nouvelles indications : M. W.-J. Griffith affirme que la mante religieuse n’est point rare dans le département du Morbihan; il l’a prise très-souvent près de Vannes et aussi dans l’intérieur, aux environs de Ploërmel. M. H. du Buysson l’a trouvée plusieurs fois dans les promenades militaires qu’il faisait sur les coteaux de Clermont-Ferrand. D'après le même observateur, le département de l’Allier possède une variété brune qui parait moins commune et qui semble habiter de préférence les bords des allées des bois. M. Charpy dit qu'il a plusieurs fois rencontré la mante religieuse dans Île Jura, mais qu’elle y est rare, ce qui dépend probablement des localités, car Ogérien l'indique comme assez commune. | M. le comte de Mellet signale la capture d’une mante religieuse faite par le docteur Verron, aux environs de Vertus (Marne). Enfin, la rédaction de la Feuille nous communique une note de M. Bouvet ainsi conçue : «Millet, dit-il, dans sa Faune des invertébrés de Maine-et-Loire, indique celte espèce à Angers, butte des Fourneaux, rocher de la rive gauche de l'étang Saint-Nicolas, les Ulmes, butte des Pervenchères, vignes de l'arrondissement de Saumur, Beaulieu, rochers de Servières, près le Pont-Barré. J'ai trouvé moi-même la Mantis religiosa dans cette dernière localité. M. Millet indique, HAS Le en outre, une variété d’un brun roussâtre uniforme dans la forêt de Monnaie (arrondissement de Baugé). » Le Catalogue des Orthoptères de Suisse (1) mentionne la mante religieuse comme indigène à ce pays; on l'y trouve surtout dans les cantons méridionaux. Nous avons pu, grâce à la bienveillance de nos correspondants, nous procurer des indications sur quelques autres points de notre territoire où exisle la mante religieuse. Dans une-excursion aux environs de Cadillac (Gironde), le 8 septembre 1877, M. Lataste a vu une mante religieuse femelle s'emparer d'un petit mâle et le dévorer. M. Héron-Royer dit l’avoir trouvée au Havre, près de Sainte-Adresse, sur les falaises où elle est commune. Elle n’est point rare non plus dans l’Indre-et-Loire, où elle nous a été signalée par ce dernier naturaliste et par M. Maille, qui croit y avoir aussi observé l’'Empuse appauvrie, indiquée jusqu'ici comme propre à la Provence. M. Guertin a trouvé la mante aux environs de Chinon; elle est surtout com- mune dans les bois de Lémeré et de Saint-Épain. La mante religieuse est assez commune dans la Côte-d'Or, suivant M. Henri Miot, secrétaire de la Société des sciences naturelles de Semur; dans une Journée de vendange, ou plutôt pendant un déjeuner sur l'herbe, il en a pris une douzaine, mais une seule femelle contre un grand nombre de mâles. Nous l’avons nous-même observée dans l'Aube. Dans le nord du dépar- tement, elle est commune dans les bois de sapins. On ly voit courir entre les grandes herbes à la recherche d’une proie. Nous l'avons trouvée à Salon et aux environs. Dans le sud de l'Aube, nous l’avons prise à Bar-sur-Seine et dans la Marne, à Faux, Frenay, elc. (sud du département). La mante nous a paru beaucoup moins agile que certains auteurs le disent; elle court bien, mais vole lourdement. Nous en avons rapporté un bel individu pendant plus de deux kilomètres, en le portant sur l'extrémité d’une canne, où il se tenait fort tranquille, de temps à autre il essayait de s'envoler et tombait à terre après un parcours d'un mêtre ou deux environ. Cet examen des localités où la mante a été signalée nous permet de conclure qu'elle habite à peu prés toute la France; elle est peut-être moins abondante au nord qu'au midi, ou bien elle n’y habite que certains endroits plus propices et mieux exposés. Exclusivement signalée autrefois dans le Midi, nous la trouvons dans la Vienne, l’Indre-et-Loire, le Maine-et-Loire, le Morbihan, la Seine-Inférieure, la Seine-et-Marne, la Côte-d'Or, l'Aube, la Marne, la Lorraine, le Haut-Rhin, le Jura, le Doubs et la Suisse. Il nous est permis de croire qu’elle habite bien d’autres points intermédiaires où elle sera signalée un jour ou l’autre. Il est curieux de remarquer qu’elle semble faire défaut aux environs immédiats de Paris. Paris. V. COLLIN DE PLANCY. NOTES D'UN CAMPAGNARD. OBSERVATIONS FAITES DANS LA PARTIE SUD-EST DU DÉPARTEMENT DES VOSGES. Observons, notons ce que nous avons vu ; le plus humble des chroniqueurs apportera ainsi son contingent à la science. M. Xavier Thiriat a bien voulu nous adresser quelques pages de ses notes d'histoire naturelle; nous en extrayons aujourd'hui ce qui a rapport aux mois (1) Die Schweizerischen Orthoptern, von Dr Gustav Schoch. Zurich, 1876. FP\SDU RE de janvier et de février, et nous ferons de même plus tard pour ce qui concerne les autres mois ; ce journal d'histoire naturelle est un excellent modéle à suivre par les jeunes naturalistes, qui apprennent ainsi à observer, qualité indis- pensable à quiconque s'occupe de sciences naturelles. 7 janvier (1852). — Le matin, vers six heures, pendant une éclipse totale de lune, alors que l'air était calme sur la terre, on entend comme le mugis- sement d’une tempête dans les hautes régions de l’atmosphère. Vers neuf heures, ce vent impélueux est arrivé sur la terre, mais s’est affaibli assez rapidement. | Du 9 au 15. — Prodigieuse quantité de grives litornes (Turdus pilaris), dites chémerlins, chaumeratles dans le pays. Cette grive, qui, dit-on, niche dans le Nord, est la seule du genre qui vive en grandes troupes. Elle arrive dans les Vosges fin octobre, quelquefois seulement en novembre, toujours un peu avant la neige, et quitte le pays fin février ou au commencement de mars. 1x janvier (1853).— J'ai mangé une fraise mûre cueillie dans une haie. Chaleur de 10° à l'ombre. Apparition de beaucoup de mouches et d'insectes. Les mésanges chantent. | Id. 8. — Vu des épis de seigle de la deuxième récolte et des pois noués et bons à cueillir. On mange de la laitue venue de graines tombées dans le jardin en automne. Id. 15. — Après une tempête de trois jours, la neige tombe. C'est la première de l'hiver. Id. 30. — Température chaude (13°). Les lilas et groseiïlliers commencent à feuiller. Les fraisiers sont en fleurs. On voit des chauves-souris le soir. 4 février (1851). — Dans l'après-midi, il est passé des troupes immenses de Pinson d'Ardennes (Fringilla montifringilla L.). On évalue à quatre mille oiseaux le premier passage et à deux ou trois mille les deux autres. Les Annuaires des Vosges (1840-41) font mention de passages aussi remarquables de ces oiseaux les 26 décembre 1840 et 4 janvier 4841. La ville d’Épinal en élait voilée entièrement. Tous ceux qu’on a tués portaient une graine de faine dans le bec. D'où viennent ces oiseaux? Où nichent-ils? Où vont-ils? Id. 20. — L'alouette lulu commence à chanter. Id. 25. — Premier chant du pinson dans les vallées, ce qui indique que les feuilles sont revenues. Presque tous les mâles hivernent dans le centre de la France, mais on ne voit de femelles que de mars à octobre; celles-ci _ chantent peu et le mâle est à peu près muet en dehors du temps des amours (4er mars-25 juillet). : 7 février (1852). — L'alouette chante. Id. 9 (1853). — On entend le tonnerre. Les poules pondent comme en été; l’alouette lulu commence à chanter. Id. 10. — Abaissement extrême du baromètre : environ 22 millimètres au- dessous du niveau moyen. Fin février et mars. — Il tombe une énorme quantité de neige. 18 février (1861). — Les ramiers roucoulent. Le ramier (Columba palum- bus) est commun dans nos bois de mars à octobre, mais jamais je ne l'ai entendu en février. On entend de même aujourd'hui des oiseaux sédentaires, mais muets pendant une partie de l'automne et de l'hiver : le pinson (Frèn- gilla cælebs L.), le verdier ou bruant jaune (£mberiza citrinella L.), le troglodyte (Troglodytes europæus); cette dernière espèce chante néanmoins en toutes saisons; oiseau étrange dans sa forme, dans ses mœurs, dans son ramage. Il n’est pas sauvage, hante les greniers et les hangars, ne se laisse pas approcher, mais n’a peur de rien. Dernièrement, un chasseur m'en a donné la preuve. Un troglodyte sautillait dans un fourré; il tire un coup de fusil à trente État Le pas du buisson : l'oiseau n’a pas bougé, et après comme avant sautillait dans la ramure, en répétant son pelit cri continuel : érae dre tro, tra tra tro. 23 février. — La linotte est de retour; c’est un mois d'avance sur l'époque ordinaire. De mars à octobre, cet oiseau, au chant si doux, peuple les coteaux arides des montagnes, là où poussent des forêts de genévriers (Juniperus communis), de genêts {Sarothæmus scoparius) et de bruyères (Erica vul- garis). La linotte (Cannabina linotta) construit son nid sur le genévrier; sa sœur, la linotte venturon (C. citrinella), s'accommode de tout autre buisson. En cage, la linotte vraie est facile à apprivoiser et apprend volontiers des chants variés, qui sont beaucoup plus doux et moins bruyants que ceux du serin de nos volières. Comme l'indique son nom, elle se nourrit de graines de chanvre et de lin, mais s’accommode de toutes sortes de graines farineuses ou oléagi- neuses. Les graines de laitues, données seules, lui ôtent le chant; le chènevis seul l’engraisse; il convient de mélanger le chènevis, le millet, le panie, le plantain, le colza ou la navette dans des proportions égales. Vagney. X. THIRIAT. PETITS APERÇUS SUR LA FLORE DU HOHNECK ET DES ENVIRONS (Vosges). En 1875, je rendais compte d’une de mes premières herborisations au Hohneck (voir Feuille des Jeunes Naturalistes, 6° année, p. 35). Depuis, j'y suis retourné plusieurs fois, et cette station inépuisable me fournit toujours de nouvelles plantes. En un seul voyage, on peut visiter les différents vallons qui environnent le massif principal, les pâturages du sommet, les forêts des environs et les lacs de Gérardmer, de Longemer, de Retournemer, de Lispach, de Blanchemer, surtout ces deux derniers, entourés de marais tourbeux considérables, assez difficiles à explorer. Outre les plantes dont j'ai fait mention en 1875, j'ai pu récolter encore Anemone narcissifiora L., Ranunculus platanifolius L., aconitifolius L., sylvaticus Thuil., Trollius europæus L., Aclæa spicata L., Corydalis solida Sm., fabacea Pers., Cardamine amara L., impatiens L., Lunaria rediviva L., Thlaspi alpestre. L. et vegesiacum Jord. (?), Helianthemum grandifiorum (DC.), Sulene inflata var., montana Godr., Silene rupestris L., Dianthus superbus L., Hypericum quadrangulum L., Genista germanica et var. 2nermis Koch., Geum rivale L., Rubris saxatilis et nitidus L., Rosa pimpinellifolia Jer. et rubrifolia Nill., Sanguisorba montana Jord., Alche- milla alpina L., Epilobium Duræï Gay., Sedum annuum L., villosum L., alpestre Nilld., Ribes petræœum L. et alpinum L., Saxifraga stellaris L., granulala L., aïzoon Jacq., decipiens L., Laserpitium latifolium L., Bu- plevrum longifolium L., Galium rotundifolium L., boreale L., montanumL., Valeriana officinalis var. exallata Mik., Scabiosa vegesiaca Jord., Petasites albus L., officinalis L., Senecio Jacquinianus Rchb., Carlina nebrodensis Guss., Carduus personnata Jacq., Picris pyrenaïca L., Sonchus alpinus L. et Plumierr, Crepis blattarioïdes Vill., Hieracium magistri Godr. et albi- dum Nill., Campanula latifolia L. et pusilla Hœnk., Pinguicula vulgaris G., Bartsia alpina L., Rhinanthus angustifolius Gmel., Melampyrum sylva- ticum L., Pedicularis foliosa L., Mentha candicans Crantz., Thesium alpi- num L. el 2ntermedium, Betula pubescens Ehrh., Gagea lutea Schlütz., Anthericum liliago L., Streplopus ampleæifolius DC., Orchis globosa L., HAN ju Luzula nigricans Desv., Poa sudetica Hœnk., Festuca sylvatica avec de nombreuses variétés, Asplenium germanica, Polypodium rhæticum. Cette première série se rencontre dans les escarpements qui dominent l'Alsace, que l’on peut voir du sommet du Hohneck. Dans les pâturages, les pelouses et les tourbières du sommet, J'ai récolté Angelica pyrenæa L.., Myrrhis odorala Scop., Knautia longifolia Hoch., Serratula monlicola Bar., Jasione perennis Lam., Andromeda polyfolia L., Gentiana cam- pestris L., Veronica montana L., Empetrum nigrum L., Scirpus cespitosus L., Carex limosa L., Festuca duriuscula variétés nemoralis, alpestre el hirsuta, Lycopodium clavatum L., alpinum L. et selago L. Dans les forêts des environs de Retournemer, on retrouve une partie de ces plantes, ainsi que quelques autres, qui préfèrent cependant le versant oriental; en outre, on rencontre Tlia sylvestris Desf, Hypericum montanum et hirsutum, Acer platanoïdes L., Circæa intermedia Ehrh., alpina L., Sanicula europæa L., Asperula odorata L., Pyrola secunda L., Ulmus montana Sm., Arum maculatum L., Listera cordata R. Br., Carex remota L. et filiformis L., Melica uniflora, Festuca sylvatica Nil]. Dans les lacs, à Longemer, Retournemer et Gérardmer : Nuphar pumilum Smith, Subularia aquatica T., Comarum palustre L., Menyanthes trifo- liata L., Potamogeton Aderi Mey., Sparganium natans L., Juncus fili- formis L., Isœtes lacustris L. et echinospora. À Lispach, on peut se procurer Pencedanum palustre, Cicuta virosa L., Drosera obovata M. et K., lon- gifolia L., Scheuchzeria palustris L., Malaxis paludosa Lm., Lycopodium inundatum, etc. Outre cette nomenclature, un certain nombre de plantes, qui ont été signalées dans ces montagnes, ne se sont pas encore présentées à moi; telles sont Ranunculus aureus Schl., Corydalis pumila Host., Dianthus carthu- sianorum L., Sibbaldia procumbens L., Sorbus scandica Fries., sudetica Tsch. et chamæmespilus Crantz., Alchemilla pyrenaïca L., Cotoneaster vulgaris Linck., Hieracium pelleterianum Merat, Schüllezii Schliz., au- rantiacum L., Mougeoti Fr., Janus Grenier, Schmidtit Tausch., cæsium Fries, cydoniæfolium Vill., præruptorum Godr., latifolium Spreng., Campanula linifolia Dc., Myosotis alpestris Schmidt, Taxus baccata L., Epipogium Gmelini Rich, Carex frigida Al., Avena sesquitertia L., Poa alpina L., Elymus europœus L., Botrichium rutaceum VNill. et matrica- rioïdes Vill., Aspidium lonchites Swartz, Polypodium orcopteris Dec. Le sol de cette partie des montagnes est partout granitique, ce qui n'em- pêche pas quelques plantes des terrains calcaires de se développer admira- blement dans les rochers les plus escarpés, telles sont Zaserpitium latifolium, Ribes alpinum, Aconitum lycoctonum, Lilium martagon, Campanula persicifolia, elc. On trouve, dans les lieux les mieux exposés, les premières fleurs dès les premiers jours de mai, et on peut encore y herboriser au mois de septembre. Épinal. MÉLINE. COMMUNICATIONS. Société d’études scientifiques de Paris. — Dans l’une de ses dernières séances, la Société d'études scientifiques de Paris a décidé qu’elle publierait son premier Bulletin dans le courant de l'hiver, et par suite admettra des membres correspondants; la cotisation de ces membres est fixée à 5 fr. par an. Nous espérons que les abonnés de la Feuille, qui ont déjà prêté un concours si actif aux autres Sociétés, nos aînées, voudront bien nous aider aussi AE 7: CAR dans notre œuvre, et nous envoyer, avec leur adhésion à la Société, des travaux quitrouveront leur place dans le Bulletin et permettront de rendre celui-ci plus important. On est prié d'adresser le montant des cotisations à M. Adrien Dollfus, secrétaire-trésorier de la Société, 55, rue de Morny. Nous avons déjà parlé l’année dernière des collections élémentaires que formait la Société, pour faciliter les débuts des jeunes naturalistes; les collections de mol- lusques terrestres et fluviatiles sont presque achevées; elles comprendront un tableau des trente ou quarante espèces les plus répandues en France et plus particulièrement dans le nord et le centre. Ce tableau contiendra des cases correspondant à chaque espèce, et où les coquilles que nous envoyons séparément devront être collées. Les espèces qui ne peuvent être facilement conservées, telles que les limaces, testacelles, etc., sont représentées par des figures sur bois. Les quelques espèces dont les noms suivent nous manquent encore, ou du moins nous ne les possédons qu’en trop petite quantité; nous serions reconnaissants à ceux des abonnés de la Feuille qui pourraient nous les adresser ; ce sont : Helix obvolula, Planorbis vorteæ, Limnaca limosa, Physa acuta, Ancylus fluviatilis, Pisidium amnicum, Cyclas lacustris, Valvata piscinalis, Anodon cygnæa, Dreissena polymorpha. Aussitôt que nous aurons ces espèces en nombre suffisant, nous pourrons adresser nos collections élémentaires de mollusques terrestres et fluviatiles à quiconque nous en fera la demande, sans autres frais que ceux nécessités par le port et par l'impression du tableau. On nous demande si nous ne pourrions insérer dans la Feuille un article pratique sur le microscope et les études de microscopie ; nous nous adressons à ceux de nos abonnés qui sont compétents, et nous serons heureux de publier un travail qui sera si utile aux jeunes naturalistes. Depuis la note que j’ai envoyée à la Feuille des Jeunes Naturalisles, en réponse aux questions de mon ami et collègue M. André, de Beaune, j'ai été amené à examiner de plus près ce qu’on avait dit de l’Ofiorhynchus ligustici comme nuisible aux vignes. Le Dr Vallot, compatriote de M. André et célèbre observateur, le cite en quatrième ligne, savoir : Otiorhynchus sulcatus, O. elongatus, O. picipes, O. ligustici et Pachygaster ligustici Germ. (Journal d'agriculture et d’horticullure, Dijon, 1843, fol. 360), comme le tigre des Angevins et le perlui (perd-tout) des vignerons Dijonnais. Mais voici une observation toute récente et qui transporte notre insecte bien loin des vignes. On lit dans les Entomologische Nachrichten, de Putbus, du 1er novembre courant : « Oliorhynchus ligustici L. s’est montré en quantité colossale, ravageant les champs de » trèfle, en juillet, dans les environs de Kulm, sur les propriétés Grabno et Kijewo. » L’insecte était par milliards sur la plante, qu’il a complétement dévorée jusqu’à la tige. » On a remarqué que sa marche allait de l’ouest à l’est, que les fossés pleins d’eau » l’arrêtaient.. À Kijewo, sur 150 morgen (?) de terrain, on a ramassé en un jour douze » boisseaux (scheffel) (?) d'insectes. (Gazette du Weser.) » Ici également (à Putbus), le gouvernement a pris des mesures pour la destruction de » l'inscte et pour arrêter au moins momentanément ses ravages... (D' Katter). » (Entomol. Nachrichien, II heft, novembre 1877, fol. 171.) Montpellier. J. LICHTENSTEIN. Ma premiére miellée. — Les 16 et 17 août dernier, en compagnie de M. Goussard, instituteur à Saint-Léonard, je voulus essayer dans la forêt de Marchenoir ce genre de chasse nocturne cité dans diverses publications entomologiques. Nous avons assez bien réussi. Après avoir, avant la chute du jour, badigeonné de mélasse délayée dans l’eau à laquelle j’ajoutais, mais seulement au moment de m’en servir, de l’éther nitrique, quelques troncs de chênes un peu isolés, nous retournâmes le soir même, de neuf heures à minuit et primes une trentaine de lépidoptères, et le lendemain, de huit heures à onze heures du soir, c’est-à-dire avant le clair de lune, près de soixante. Nous étions enchantés. Le 31 du même mois, je fis une seconde chasse de la même manière, aux Gombault, à environ 20 minutes de Romorantin; dans la matinée, je préparai six arbres, deux chênes, EN ee un peuplier et trois sapins, dont deux sylvestres, plus commodes à badigeonner que les autres essences. À la nuit, et en nous aidant d’une lanterne sourde, nous primes plus de soixante-dix lépidoptères. — D’après mon premier essai de Marchenoir et suivant M. Fallou (Petites Nouvelles entomologiques, 15 octobre 1871), où il est dit que le deuxième et le troisième jours sont souvent meilleurs que le premier, j'aurais pu en prendre le double le lendemain, si j'avais pu y retourner. Voici les noms de la plupart des espèces prises dans ces deux chasses : MarcHENoIR : Amphipyra pyramidea, Amphipyra tragopogonis, Acronyela rumicis, Noctua c.-nigrum, Cosmia trapezina, Triphæna janthina, Ennomos angularia, etc. RoMoORANTIN : Triphæna fimbria, Noctua xanthographa, Caradrina ambigua, Syntomopus cinnamomea, Slenopterix hybridalis, Catocala promissa (?), Acidalia marginepunciata, Acidalia aversala ab. lividata. | Aux DEUX ENDROITS : Triphæna pronuba, Triphæna pronuba v. innuba, Boarmia gem- maria, Eubolia plumbaria, Leucania albipuncta, Phlogophora meticulosa, Halias quercana, Cerigo matura, Agrolis segetum, Acidalia incarnaria, etc., etc. L'on ne peut facilement faire cette chasse seul, il faut au moins être deux : l’un tient la lanterne, et le second avec son large flacon à cyanure capture vivement au fur et à mesure les papillons qu’il aperçoit autour de l'arbre, car à l'approche de la lumière le plus grand nombre s’envolent; lorsqu'ils sont tombés au fond du flacon sans mouvement, on les pique dans la boite et l’on retourne à un autre arbre. Les papillons, dans ce cas, n’étant pas restés assez longtemps dans le flacon, il arrive qu'ils ne tardent pas à se réveiller; afin d'éviter qu’en se débattant ils ne s’abîment, je les pique sur le côté du corselet, en les ap- puyant au fond de la boîte, comme je l’ai vu faire à M. E. Lelièvre, ce qui les garantit mieux, jusqu'à ce que l’on ait le temps de les préparer. J’ai aussi essayé de me servir de pommes sèches imbibées d’éther nitreux; il en faudrait sans doute une grande quantité, car le résultat fut maigre, tandis que mes troncs d’arbres étaient couverts de papillons. Mer (Loir-et-Cher). ; Azrx. Hour. Î Nouveau genre de chasse entomologique. — Il ne sera peut-être pas sans intérêt pour les lecteurs de la Feuille de savoir que je prends une quantité considérable d'insectes dans une fenêtre du sous-sol placée en contre-bas et prenant jour sur la campagne. J'y prends surtout des Carabiques, entre autres des Cychrus, Procrustes, Agonum, Notiophilus, Bembidium, Amara, etc., des Staphylinides, des Curculionides, des Phyto- phages, des Lathridiides, etc. Je vais vous donner quelques chiffres pour vous prouver que cette chasse, si extraor- dinaire qu’elle puisse paraître, est très-fructueuse : en avril, j'ai pris 293 insectes; mai, 41,216 ; juin, 647 ; août, 660 ; septembre, 2,165 ; octobre, 700, et actuellement, j'en possède déjà environ 200, recueillis en novembre. Bruxelles, H. Doxcxier pe Doncrer. Pour en finir avec la Cicindela germanica L. — Puisque mon collègue en ento- mologie, M. E. Honnorat, maintient qu'à Digne et dans les environs, la Cicindela germanica L. se trouve dans les champs humides et les prés, et qu’on ne la trouve jamais ailleurs, il en résulte que : 1° M. E. Honnorat a raison de dire que ce coléoptère se trouve, dans son pays, dans les terrains humides, puisqu'il a été jusqu’à en prendre dans un seul pré plus de quatre-vingts exemplaires ; 2° Les auteurs qui ont parlé de cette Cicindela, tels que Fairmaire, Berce, ont raison de dire qu’elle se trouve dans les champs secs et exposés au soleil, car ceux qui l’ont capturée dans l'Ouest peuvent l’assurer, et j'avais raison de dire que M. E. Honnorat se trouvait en contradiction avec plusieurs entomologistes. Seulement, pour en finir désormais avec la Cicindela germanica, il faudra, lorsqu'on parlera de son habitat, dire qu’il est différent dans le Midi et dans le Nord et l'Ouest. Dans le Midi, elle se trouve dans les prés humides; dans le Nord et dans l'Ouest, elle vit, au contraire, dans les champs secs et ensoleillés. Si quelque entomologiste remarquait que cette Cicindela, dans sa région, habitait les terrains humides, il pourrait, par le moyen de PUR C: PIeN la Feuille, en avertir ses collègues ; pour moi, je suis en droit d'affirmer que dans l'Ouest, son habitat se trouve dans les champs de blé après la moisson et les routes sablonneuses pendant lPété. Poitiers. M. Barzuior. Helodea canadensis. — À propos de l’Helodea canadensis, je n’ai jamais trouvé d'échantillons portant des graines, et cependant la plante est (rès-répandue dans les bouères de la Loire, à Juigné-sur-Loire, et dans la Maine, en amont et en aval du pont de Bouche- maine. La plante se reproduit par bourgeonnement avec une rapidité très-grande, et je crois que son apparition dans ces localités peut s'expliquer par les inondations. En effet, l’Helodea était cultivé, dès 1870, dans la propriété de M. le comte Jaubert, à Cour-Cheverny (Allier). Il a très-bien pu descendre de là dans la Loire et venir se fixer à Juigné. Quant à sa présence dans la Maine, elle peut avoir pour cause une inondation de la Loire, qui souvent remonle (c'est l'expression consacrée en Maine-et-Loire), c’est-à-dire refoule les eaux de la Maine et établit un courant en sens inverse du courant normal. Enfin, il est possible que les oiseaux de passage ne soient pas étrangers à la dispersion de l’Helodea, mais je n’ai aucune preuve à cet égard. Angers. G. Bouver. J’ai rencontré pour la première fois, le 27 septembre dernier, à l’affüt dans un fossé, une mante brune énorme. Dans mon ignorance au sujet des insectes de cet ordre, je désirerais savoir si cet exemplaire unique n’est qu’une simple variété, ou encore une espèce différente de la mante verte, {rès-commune en Touraine. Il est peu probable que ce soit seulement une femelle du type vert ou vert jaunâtre, car quoique je ne la recherche aucunement, l'espèce est si commune qu’il n’est point possible que ce soit la première femelle qui depuis 6 ans se fût présentée à ma vue. Elle est d’un bon tiers plus forte que toutes celles que j’ai rencontrées jusqu'ici. Amboise. Ernest LELIÈVRE. Lucilia bufonivora. — Je partage tout à fait l'opinion de mes collègues, MM. Bigot et Taton, relativement à la mouche des crapauds, et je crois que plusieurs espèces de diptères attaquent les batraciens blessés ou morts. Du reste, c’est une expérience facile à faire et que je recommande à mes jeunes confrères de la Feuille des Jeunes Naturalistes. Eu mettant un batracien ou un saurien mort dans un vase plein de sable que l’on enfouit dans un jardin ou à la campagne, de manière à ce que le vase affleure le sol, on verra bientôt diverses espèces de diptères venir se poser sur cette victime et y déposer leurs œufs. Quinze jours après, on retire le vase et en le renversant, on trouvera dans le sable des masses de coques ou pupes qui, mises à part dans une boîte, donneront, peu après, plusieurs espèces de diptères. Il ne faut pas se hâter de jeter, après cela, les pupes d’où rien ne serait sorti, car, très-probablement, en attendant encore quinze jours ou plus, on verra éclore des Chalcidicus, soit des sauteurs à cuisses renflées (Chalcis, Hallicella, Dirrhinus, Smicra) ; soit même de rares Dryinides (Dryinus, Bethylus, Scleroderma), genres très-mal connus encore pour ce qui est des sexes correspondants les uns aux autres. Il y a là du nouveau à trouver pour les jeunes gens patients et observateurs. Quant à la Mutilla europæa, je la crois parasite des Bembex au moins en partie, Car j'ai trouvé dans les Sablières, au milieu de nombreux nids de Bembex, des coques allongées et aplaties dont une ou deux renfermaicnt la nymphe déjà colorée de la Mutilla europæa. D’autres coques renfermaient des larves curieuses, en forme de raquette et ressemblant aux larves de Buprestides, mais renversées, c’est-à-dire que la partie élargie forme l’abdo- men et la tête est au bout de la partie mince ou du manche de la raquette. La Mulilla europa vient, je crois, partout où il y a des Bembex; j'en ai reçu de mon savant collègue, M. Bedel, qu'il a prises à Ploërmel, en Bretagne. Une autre grande ct jolie espèce, la Mutilla stridula, est très-certainement parasite d’une grande abeille, le Dasypoda plumipes Lat., car, on les voit courir au milieu des sables où les Dasypodes établissent leurs terriers, et entrer fréquemment dans ces retraites. On prend le G'et la Q de ces Mutilles en juillet et août, sur les sables brûlants des dunes de la mer, près de Montpellier. J. LICHTENSTEIN. RE as Triton marmoratus. — Je lis dans le numéro du 1° décembre un article de M. Leme- nicier, lequel croit que le Triton marmoralus n’a pas encore été trouvé dans le département de la Manche. Je puis, quant à moi, affirmer qu’il existe dans les environs de Granville, en ayant moi-même capturé cinq sous les pierres, dans les parties humides des landes de Donville. N’étant pas muni d'instruments convenables, je ne pus pêcher, et ne sais, par conséquent, si le Bombinalor igneus y existe ; quant à la Salamandra maculosa, elle y est très-commune, on la connaît vulgairement sous le nom de Mouron, elle est très-redoutée des habitants de ces contrées. Paris. D. Bors. Mutilla europæa. — J’ignorais, avant d’avoir lu le dernier numéro de la Feuille des Jeunes Naturalistes, l'importance de la capture que j'avais faite, en juillet dernier, dans les environs d’Abbeville (Somme). J’ai pris, courant dans un sentier, un individu femelle de la Mutilla europæa. E. M. On travaille activement à la rédaction d’une Flore du Loir-et-Cher; MM. Franchet et Martin, de Romorantin, se sont chargés de cet important ouvrage. ÉCHANGES. Nous ne publions pas ce mois-ci d’additions et corrections à la Liste d'échanges, nous réservant de faire ces changements à la liste même qui paraîtra le mois prochain. M. Chalande, rue des Paradoux, 11, Toulouse, désire échanger des plantes de la région sous-pyrénéenne (environs de Toulouse), contre des graminées et fougères, fran- çaises, étrangères, et de préférence exotiques. M. Marcel Le Brun, à Troyes, offre en échange Hæmonia Chevrolati, Anlhaxia nitida, Anthaxia semicuprea, Anthicus gracilis, Metæcus paradoxzus, Nitidula bipustulata, Homalota nigriventris, Stichoglossa semirufa, Dianous cærulescens, Lyonichus quadrillum, Bledius opacus et pallipes, Odacantha melanura, etc. M. Charlas Wuilleumier, à Tramelan (Jura bernois, Suisse), désirerait entrer en relation avec un collègue du Midi, pour l'échange de Lépidoptères. Les personnes qui lui en feront la demande, recevront la liste des espèces qu’il pourra leur adresser. M. Duhamel, de Camembert (Orne), offre aux botanistes d'échanger des plantes normandes contre celles du Midi. M. Ernest Lelièvre, 22, Entre-Ponts, à Amboise (Indre-et-Loire), échangerait volontiers des œufs de B. Yama-Maï dès maintenant, ou des œufs de B. Pernyi et Cecropia en juin prochain, contre des coques ou des œufs de Lasiocampa otus (Drury). M. l’abbé D. Dupuy, professeur d'histoire naturelle, à Auch, auteur de l’Æistoire des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France (6 fascicules in-4° avec 31 planches lithographiées par Delarue, chez Savy, libraire-éditeur, 77, boulevard Saint-Germain, à Paris), offre aux malacologistes des coquilles terrestres et d’eau douce en échange de coquilles de leurs contrées ou d’ailleurs. M. Ladouce, 1, rue Dantzig, à Vaugirard, offre une centaine de cocons du Bombyx de l’ailante contre d’autres cocons ou même contre des Coléoptères français, mais pas trop communs. IL demande, en outre, si un amateur complaisant pourrait lui déterminer quelques Coléoptères des familles suivantes : Curculionides, Chrysomélides, Staphytinides et Elatérides. M. Giraudias, receveur de l’Enregistrement à Palluau (Vendée), offre, en échange de Coléoptères déterminés, de bonnes plantes des diverses parties de la France, rares et bien préparées. : ERRATUM. — Dans la légende de la planche Ir, lire Esper au lieu de Eoper. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4, 4er Février 1878. Huitième Année, No 88, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES CHASSE AUX INSECTES DURANT L'HIVER. Durant l'hiver, la chasse aux insectes est incommode, difficile même et toujours peu fructueuse; ceux-ci disparaissant bien avant l'arrivée des grands froids pour ne reparaître que lorsque la nature s’est entièrement réveillée. Cependant, comme il y a toujours beaucoup d'insectes qui ne se sont choisi que des abris peu profonds, soit dans la terre, soit ailleurs, on peut, jusquà un certain point, durant la mauvaise saison, se livrer à la recherche de cer- taines espèces; pour le chercheur infatigable, qui ne se laisse pas rebuter par les difficultés, il y a même encore de bonnes captures à faire. Durant cette saison, le lépidoptériste ne rentrera jamais chez lui les mains vides s’il veut bien rechercher les chrysalides de papillons dans les creux des murailles, des rochers, au pied des arbres, sous les feuilles sèches, sous les pierres isolées ou réunies en gros las, et même, lorsque cela est possible, sur et sous les corniches et autres saillies des maisons bien exposées au midi et, partant, au soleil. Pour ce qui est de la recherche des Coléoptères, je crois qu'il ne faut que de la bonne volonté; sous les mousses, les feuilles sèches, on trouvera bien des espèces qui se réunissent souvent pour passer la mauvaise saison en famille. Dans les fourmilières, on peut rechercher les Coléoptères myrméco- philes, dans les cours d’eau, on rencontre souvent des insectes aquatiques qui viennent respirer à la surface de l’eau; l'écorce des arbres abrite des quan- tités de Microcoléoptères, ainsi que d’autres Coléoptères plus gros; on trouve également un grand nombre de Coléoptères, Hyménoptères, Névroptères, elc., dans les trous que les insectes xylophages ont creusés dans les bois; les bois pourris contiennent aussi un certain nombre de carabes, féronies, elc., etc., mais surtout des espèces qui se nourrissent aux dépens des arbres, comme les Sinodendrons, les Scolytes, etc., etc. Quant aux détritus apportés par les crues des cours d’eau, comme il en 4 déjà été question dans les années précé- dentes de la Feulle, je ne les rappelerai que pour conseiller moi-même aux entomologistes, qui seront à même de le faire, de les visiter soigneusement; ils pourront ainsi se procurer des espèces qui viennent parfois de très-loin. On fera également bien, surtout dans le Midi, de faire des recherches sous les pierres, dans les endroits bien exposés au soleil; on pourra, par ce moyen, se procurer certains Ténébrionides, Curculionides, Chrysomélides, Cassides, elc., qui se laissent souvent surprendre par les premiers froids, qui en meurent presque toujours, mais que l’on trouve généralement encore assez frais pour qu'on puisse conserver quand même les bonnes espèces. Enfin, si à titre d'exercice ou d’amusement, vous prenez une bêche pour arranger les plantes des parterres de votre jardin, lorsque la belle saison reviendra ou même lorsqu'il fait encore froid, vous apercevrez souvent des Carabides et autres Coléoptères qui ne se sont pas enfouis bien profondément dans la terre. Digne. ÉDOUARD HONNORAT. EXCURSIONS GÉULOGIQUES A MONTHELON & A CUIS, PRÈS ÉPERNAY (Marne). Monthelon est situé à environ 8 kilomètres ouest d'Epernaÿ, et Cuis est à une distance de 10 kilomètres ouest de cette ville et à 3 kilomètres sud de Monthelon. Le trajet d'Epernay est un peu long à parcourir pédestrement, mais il est facile de se procurer une voiiure qui conduira le géologue à ces villages et lui donnera le temps nécessaire pour rechercher les fossiles. Ces deux gisements appartiennent au terrain tertiaire, suessonien de d'Orbigny (argiles à lignites) et ils ne présentent pas une grande variété de fossiles. ‘ Le gisement de Monthelon se trouve dans une sablière, au nord du village, sur le chemin qui conduit à Chavot; on y recueille principalement : Unio truncatosus Mich., Teredina personata Lamarck. Les gisements de Cuis sont situés à l’extrémité ouest du village, dans deux cendrières, au bas de la montagne. Les fossiles habituels sont : Cerihium variable Desh., Melanopsis buccinoïdea Férussac, Neritina globulus Lefr., Cyrena. Les Unio truncalosus et Teredina personata, déjà indiqués, commencent à S'y montrer. Une journée est nécessaire pour ces deux excursions, à cause de la longueur du chemin. On peut commencer par explorer Monthelon, puis revenir à Cuis et de là s’en retourner à Epernay. L’extraction des fossiles peut se faire à l’aide d'une serpette ou d’une hou- lette de botaniste. Ces deux excursions ne sont pas bien intéressantes, à cause du petit nombre d'espèces de fossiles qui s’y rencontrent, lesquelles ne varient guère dans Îles argiles à lignites, à part quelques cendrières ou sablières privilégiées, comme celles ci-dessus, qui contiennent, outre les fossiles ordinaires, l'Uno et la Teredina déjà cilés, qui, je crois, sont spéciaux au département de la Marne. Le Mesnil-sur-Oger. » A. BÉTHUNE. ORGANOGRAPHIE DES LICHENS, D'APRÈS LES AUTEURS. (Premier article.) Ce n’est nullement un cours de lichénologie que j'offre ici aux lecteurs de la Feuille, mais simplement, sur la demande de plusieurs correspondants, un résumé des principes, des connaissances élémentaires indispensables à l'étude de cette science. Trop heureux si ces simples lignes pouvaient inspirer à quelque lecteur l'idée de se livrer à l'étude de cette partie de la botanique, si peu connue el cependant si intéressante! Les lichens, on le sait, sont des végétaux cellulaires, vivaces, parasites sur les corps où ils reposent et se nourrissant aux dépens de l'atmosphère par tous les points de leur surface. Deux parties distinctes composent un lichen complet: les organes de végétation et les organes de reproduction. Nous allons exa- miner les uns et les autres. ORGANES DE VÉGÉTATION. T. FORME EXTÉRIEURE. — Le seul organe végétatif que l’on rencontre chez les lichens porte le nom de {halle. C'est cet appareil qui remplit tout à la fois LT (REC: les fonctions de feuille, de tige et de racine. Ses couleurs, ses dimensions, sa forme extérieure sont on ne peut plus variables; réduit dans certaines espèces en une poussière très-fine ou en une mince pellicule à peine visible à l'œil nu, dans d’autres il couvre presque entièrement la surface des troncs et des rochers, ou pend aux rameaux des arbres en longs festons pouvant atteindre jusqu’à dix mètres de longueur. Considéré dans sa forme extérieure, le thalle offre quatre modifications prin- cipales : 1° Le {halle foliacé ou centrifuge, fixé à son support par un ou plusieurs points et s’élalant en expansions plus ou moins divisées, lobées, crénelées ou peltées; il est horizontal relativement à son support (Ex. : Parmelia, Physcia). 20 Le {halle fruticuleux ou centripèle, fixé par un seul point, à la manière des fruits d’un arbre; simple ou rameux, pendant ou dressé, il est toujours vertical relativement à son support, à moins que son propre poids ne le fasse incliner vers la position horizontale (Ex. : Ramalina, Usnea). 3° Le (halle crustacé, ayant l'aspect d’une simple croûte pulvérulente, aréolée ou granuleuse et intimement adhérente à son support. Celte modi- fication, qui est la plus fréquente chez les lichens, se reconnaît facilement à sa friabilité (Ex. : Scamosa, Lecidea). Comme subdivision du thalle crustacé, on distingue : 1° Le {halle semi- crustacé, c'est-à-dire crustacé au centre et rayonnant, lobé, découpé à la circonférence (Ex. : Placodium); 2° le {halle squammeux, composé d’écailles ou squammes tantôt imbriquées, tantôt séparées les unes des autres. Il peut être entièrement squammeux ou crustacé au centre (Ex. : Squammaria). 4° Le {halle hypophléodé ou caché, qui se développe sous l’épiderme des arbres ou entre les fibres du bois (Ex. : certains Arthonia, Verucaria, elc.). Les lichénologues rapportent à cette partie les thalles incomplets de certains lichens saxicoles dont on trouve les gonidies disséminées entre les parties de la pierre. Les thalles foliacés et fruticuleux sont toujours déterminés, c’est-à-dire nettement circonscrits dans leurs contours. Les thalles crustacés et hypophléodes sont ou 2ndétlermines, c'est-à-dire largement étalés, à contours vagues, mal définis, ou déterminés, ce sont ceux dont les contours sont bien tranchés, nettement circonscrits et souvent indiqués par une lisière hypothaline de couleur foncée ou noirâtre. Les thalles indéterminés peuvent couvrir presque tout un tronc d'arbre. Il. STRUCTURE ANATOMIQUE. — Considéré dans sa structure intime, le thalle offre deux modifications principales : le thalle régulier ou stratifié, c'est celui de la plus grande partie des lichens, et le thalle 2omogène ou sans stratification distincte. ê Thalle stratifié (Hg. 1). — Trois couches super- = posées, quelquefois quatre composent le thalle stra- 4 tifié : une couche corticale, une couche gonidiale, %$ une couche medullaire et une couche hypothaline. Aÿ La couche corticale (fig. 1 à), appelée aussi couche $ Supérieure ou épithaline, est formée d'un tissu cel- <= “à lulaire serré, incolore, roide à l'état sec, et à cellules Ÿ - d'autant plus petites qu'on les considère plus près de *. la surface. Sa partie la plus superficielle, légèrement + Colorée lorsque le thalle est exposé à l'air, porte le JÉSADES Se". ï: nom d'épithale. EE Au-dessous de la couche corticale vient la coucke gonidhale (fig. 1 b), composée de gonidies ou corps sphériques de couleur Le LR ordinairement verte ou bleuàtre, renfermant une matière qui paraît analogue à la chlorophylle des végétaux. Les gonidies sont rarementune couche continue; elles se distribuent inégalement, forment des amas plus © ou moins dissociés et manquent presque toujours dans les parties non exposées à la lumière. Quand elles sont simples, c’est-à-dire nullement adhérentes les unes aux autres, elles portent le nom de 2 cellules gonidiales ou simplement gonidies (fig. 2). On appelle grains goni- diaux (fig. 3) celles qui se présentent soudées entre elles par 2, 4, a N et même jusqu'à 7. Dans la plupart de Collemées, Pannaria, etc., les grains gonidiaux, réunis en séries de 15, 20 et même plus, simulent F9 les grains d'un chapelet et sont dits pour cette raison m0on1li- formes (fig. 4). C'est à la présence des gonidies qu'est due la coloration verte que présentent la plupart des lichens lorsqu'ils sont imbibés d'eau. La couche médullaire (fig. 1 c), qui vient'après les gonidies, se À compose d’un tissu celluleux ou filamenteux de forme très-variable. ee Elle offre irois modifications principales : 1° la médule feultrée, à cellules allongées, filamenteuses, diversement entrelacées (fig. 1 c); 2° la médule crétacée, propre aux lichens crustacés; elle est blanche et plus compacte que la précédente, les éléments fibreux s’y montrent k rarement, les granulations moléculaires sont l'élément anatomique prédo- minant; 3° la médule celluleuse, à tissu entièrement celluleux et facilement reconnaissable aux gonidies que l’on rencontre à l'intérieur des cellules ou dans leurs interstices. La couche hypothaline, qui est la plus inférieure du thalle, n’est pas toujours visible et manque dans un grand nombre d'espèces. Elle offre deux variétés principales : l’hypothale proprement dit et les rhizines. On entend par hypo- thale (fig. 4 d), une couche horizontale soit de cellules, soit de filaments que l’on trouve à la face inférieure de plusieurs lichens; elle est bleuâtre ou noirâlre, mais généralement de couleur différente de celle du thalle. Dans un certain nombre de lichens crustacés, l’hypothale est réduit à une simple ligne noirâtre ou foncée, qui constitue les bords ou limites du thalle. Les rhizines sont une couche de fibrilles radiciformes, simples ou ramifiées à leur extré- mité et de couleur plus ou moins blanchâtre à l'intérieur. Elles sont spéciales aux lichens foliacés, et encore plusieurs en sont-ils dépourvus. Organes de sustentation et nullement de nutrition, elles servent simplement à fixer les lichens sur les différents corps où ils croissent (terre, arbres, rochers, etc.). Thalle homogène (fig. 5). — Une structure anato- fs mique beaucoup plus simple caractérise les lichens :# FRERE d'un ordre inférieur. Leur thalle, pour cette raison, est dit zomogène ou de nature semblable. Unis et absorbés par une masse gélatineuse translucide, les éléments anatomiques primiufs des différentes couches tendent tous à se confondre. La couche gonidiale reste seule distincte, lors même que les autres viennent à manquer. OBSERVATIONS GÉNÉRALES. — Avant de terminer cet article sur les organes de végétation, remarquons que le thalle des lichens offre parfois à sa surface plusieurs particularités qu’il importe de bien saisir. Voici les principales : 1° Les Cyphelles (Cyphellæ) sont de pelites excavations urcéolées, Jaunes ou blanchâtires, que l’on rencontre abondamment à la face inférieure de la tribu des Sticlées. Leur rôle physiologique n’est pas encore parfaitement connu. 2° Les Céphalodies (Cephalodium). Elles consistent en renflements globuleux, MT tuberculeux ou difformes, que l’on rencontre sur le thalle de certains genres; elles s’en distinguent à une texture différente et à une coloration généralement plus pâle. 3° Les Sorédies (Soredium). Ce sont des amas partiels de poussière blanche, ‘jaune ou verdâtre, ayant tantôt la forme de glomérules, tantôt celle de lisières allongées. Les thalles ainsi affectés sont dits sorédiés ou sorédifères, et sont le plus souvent stériles. La consistance pulvérulente des sorédies les distingue facilement des céphalodies. Quand elles absobent complétement la surface d'un thalle crustacé, elles portent le nom de Zeépre (lepra); on les désigne sous le nom de variole (variolaria) quand les apothécies sont seules allaquées. Ces différents états se rencontrent fréquemment, en particulier chez le Perlusaria COMMUNS. 4° Isidium. On désigne sous ce nom une anomalie ou exubérance parti- culière du thalle, consistant en petites excroissances dressées, stipitées, corol- loïdes, parfois rameuses et pressées les unes contre les autres, à la manière des fils d’un tissu, mais d’une couleur et d’une texture toujours semblables au thalle. Les thalles ainsi affectés sont dits 2s2dioides. 5° Spiloma. Ce sont des taches pulvérulentes, le plus souvent noires, que l’on rencontre à la surface de certains lichens; elles paraissent dues à la présence de petits champignons parasites. Bazoches-au-Houlme. H. OLIVIER. ne om er CP ER Re eu AS Le, Bee tn AR Del Te Pr Co on GR ES COMMUNICATIONS. Séance anniversaire de la Société d’études des sciences naturelles de Mar- seille. — La Société d’études des sciences naturelles de Marseille, fondée le 16 no- vembre 1876 par quelques jeunes gens, que l’amour de la nature avait réunis, a célébré, dimanche, 9 décembre 1877, son premier anniversaire, dans son local, 93, rue de la République. M. Dieulafait, membre honoraire, professeur de géologie à la Faculté des sciences, avait accepté la présidence de cette séance. Dans son discours, le savant professeur a fait ressortir le but et l'utilité de l’histoire naturelle. Il a passé en revue tous les services que cette science a rendus et est appelée encore à rendre à l’industrie et au commerce. Le rapport général de la Société a £té présenté par M. le Secrétaire. Les lecteurs de la Feuille liront ces quelques détails avec intérêt : Le nombre des membres est de 52, dont 10 membres honoraires, 15 membres actifs et 27 membres correspondants. Les conférences ou communications faites pendant l’année écoulée sont au nombre de trente-trois, parmi lesquelles plusieurs travaux originaux (1), qui seront insérés au Bulletin. De même que la Société de Nimes, la Société de Marseille nomme tous les mois un commissaire rapporteur qui doit donner, outre l'analyse des travaux intéressants contenus dans les publications ou les ouvrages que la Société reçoit, le compte-rendu des cours professés à la Faculté des sciences de la ville. e M. P. Siépi, préparateur à l'École de médecine et membre actif de la Société, donne communication d’une Étude sur les diverses méthodes de classification, particulièrement sur les classifications ornithologiques. M. Marion, membre honoraire, professeur à la Faculté des sciences, expose les recherches qui ont été faites sur la présence de la vie à de grandes profondeurs dans la mer. En considérant que, plus on s’élève dans l’atmosphère, plus la vie décroît avec rapidité, on (1) Faune malacologique des îles de la rade de Marseille, par M. J. Chareyre. — Catalogue des Lépidoptères des Bouches-du-Rhône, par M. Livon. — Notes lépidoptérologiques, par M. Foulquier. — Un nouveau Phyllodactyle pour la France, par M. Blanc, etc. 7 Morse avait été amené à penser que le même fait devait se produire dans les régions profondes de la mer. Des découvertes récentes ont montré l’existence d’êtres organisés à des pro- fondeurs où lon croyait que la vie cessait de se manifester. Toutefois, à mesure que l’on descend, les formes se montrent plus simples, et l’on a découvert récemment, à de grandes profondeurs, plusieurs espèces que l’on ne connaissait qu’à l’état fossile. IL est très- probable que de nouvelles recherches dans ces zones inexplorées améneront la découverte de nouvelles formes considérées jusqu’à présent comme éteintes. M. Marion a constaté que les travaux entrepris jusqu à ce jour à ce sujet n’ont pas encore donné tous les résultats qu’on pouvait en espérer. M. Marion se met, ainsi que tous ses collègues de la Faculté, à l’entière disposition des membres de la Société, et leur promet non-seulement ses bienveillants conseils, mais encore l’accès du laboratoire des hautes-études de la Faculté des sciences. / Enfin, M. le Dr Émile Joly dépose sur ee bureau les tirages à part de ses importants travaux sur les Éphémérines. Cette première séance anniversaire a donné à la Société de Marseille un puissant élan. Jusqu’à ce jour, elle était peu connue, par suite du manque de publicité; mais bon nombre de notabilités ont eu à cœur de témoigner, en pareille occasion, toute leur sympathie à cette jeune institution, en honorant de leur présence la première séance générale. Aussi, on peut dire sans témérité que la Société de Marseille entre dans une phase nouvelle, que les encouragements qu’elle recoit de tous côtés assurent d’une manière certaine son avenir. Marseille. G.-A. FouLquirer. Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève). — Les amateurs de Lépidoptères s'occupent, en général, peu des Micro- lépidoptères. Moi-même, je ne m’en occupe que depuis deux ans; pour me faciliter dans mes chasses, j'ai dressé un petit calendrier des époques auxquelles lPon trouve leurs chenilles. Tout incomplet qu’il soit, ce petit travail m’a rendu plus d’un service, c’est ce qui m'engage à le soumettre aux lecteurs de la Feuille des Jeunes Naturalistes. Peut-être cet essai engagera-t-il de plus aptes que moi à faire un travail plus complet. FÉVRIER-MARS. Chrysosplenium alternifolium.......... RTS re H. grisealis. Bois pourris (bouleaux, etc.)........... AGE er Lamp. majorella. Pins, sapins (branches, cachées sous une bosse) … . Coc. resinana. — =, (dans'les boutons) memes Coc. lurionana. = LOF SES. PRIE EC AMIS MORALE 0 PNR Coc. duplana. Saules (bourgeons) AQU 2e A ON TOR ARE AT HRAEE RE AGCT Graph. auguslana. Crins (meubles). 4e Le (Ta el ea PER US Tinea crinella. Mousses des pierres. A AT PS LA AVE ee RP ANSE Ch. hortuellus. Verbascuin, (NGDSUS ELEC RENE ER TNA . Haen. verbascella. Julienne nes EPP PNR LUE Mr . Plut. porrectella. Genève. A.-CH. CORGELLE. Calendrier herpétologique pour la chasse de Batraciens anoures. Dès le commencement de ce mois, le chasseur doit visiter ses instru- ments de chasse et préparer le local pour cCtudier les mœurs de chaque JANVIER.../ espèce, rassembler ses vases pour l'élevage des tétards, étude très-inté- ressante au point de vue physiologique. Vers le milieu du mois, on trouvera la grenouille rousse sortie de sa retraite. Ponte de la Rana fusca (grenouille rousse) dans les petites mares peu profondes; les œufs seront recueillis avec soin et placés dans des vases FÉVRIER..4 remplis d’eau fraîche en attendant l’éclosion; on aura soin aussi d’y joindre quelques plantes aquatiques pour conserver la pureté de Peau et entretenir l'oxygène nécessaire. La grenouille agile (Rana agilis) commence sa ponte à la fin de février, mans...) Mais plus généralement dans la première semaine de mars. Il sera facile de s’en procurer les œufs jusqu’à la fin du mois, dans les grandes mares où on les trouve en pelotes plus petites que celles de fusca. Paris. H£Rox-RoyeR. So Sibthorpia europ#sa; — L'annonce faite récemment, dans le n° 86 de la Feuille des Jeunes Naturalisles, de la découverte du Sibthorpia europæa aux environs de Bouillon, par M. Briard, de Nancy, a causé une grande surprise aux amateurs de botanique rurale en Belgique. Comme cette espèce -est assez communément cultivée dans notre pays (parmi les plantes d'appartement), il y a tout lieu de croire que M. Briard n'a trouvé aux bords de la Semois qu’une plante jetée par un amateur. Ce qui renforce cette supposition, c’est que les environs de Bouillon ont été explorés à fond par deux bryologues, MM. Delogne et Gravet, et que ceux-ci ont visité toutes les stations qui auraient pu convenir au Sibthorpia, sans avoir jamais découvert cette plante. Il faut cependant remarquer que M. Delogne a découvert à Bouillon le Lepidium Smithi (Conf. : Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, tom. V, p. 213-217), espèce occidentale comme le Sibihorpia; que l’Hypericum linearifolium, autre type occidental, a été observé dans la vallée de la Meuse, à Revin, et enfin que l’'Hymenophyllum Thunbridgense, qui est également une espèce occidentale, a été trouvé aux environs de Laroche, dans la vallée de lOurthe. On voit que s’il existe des raisons qui peuvent faire douter de l’indigénat du Sibthorpia aux environs de Bouillon, il y a, d'autre part, des circonstances qui militent en faveur de sa spontanéité dans cette localité. F. Crépin, Directeur du Jardin botanique de Bruxelles. Elodea canadensis. — Je viens de lire dans le n° 87, p. 35, de la Feuille, une com- munication de M. Bouvet sur l’Elodea canadensis, qui me fait vous donner les rectifica- tions suivantes : Relativement à l’Elodea canadensis Rich., Anacharis alsinastrum Babingt., M. Bouvet fait deux erreurs topographiques ; il dit : « En effet, l’£lodea était cultivé, dès 1870, dans la propriété de M. le comte Jaubert, à Cour-Cheverny (Allier). » — La propriété se nomme Givry, de la commune de Jouet-sur-Aubois (Cher). — Cour-Cheverny est la résidence de M. le marquis de Vibraye, dans le département de Loir-et-Cher ; ni l’une, ni l’autre de ces propriétés n’est dans le département de l'Allier. Je doute que la plante introduite par moi en juin 1868, sur le désir de M. le comte Jaubert, à Givry, dans un grand bassin du parc, soit la cause de sa propagation à Angers; le bassin n’ayant aucune communication avec la Loire ; que la disposition du terrain oppose une barrière infranchissable aux eaux de la Loire, L’Anacharis se trouve aussi aujourd’hui en trop grande abondance dans le canal du Berry à Bourges. Cette plante était, il y a peu d'années, regardée comme appartenant à l'Amérique. Les flores d'Europe n’en font aucune mention; aujourd’hui elle s’est multipliée en si grande abondance dans les canaux ou autres cours d’eau de l’Angleterre, de la Belgique, de la France et de l'Allemagne, qu’elle y devient un obstacle pour la navigation. M. Ernest Germain, à la session extraordinaire de la Sociélé botanique de France, tenue à Givry (Cher), en 1870, faisait l'observation suivante : L’Anacharis alsinastrum est-il spon- tané en Europe et at-il échappé aux investigations des botanistes jusqu’à ces dernières années ? ou bien la plante a-t-elle été introduite dans nos cours d’eau et nos étangs, ou volontairement par les botanistes, ou accidentellement par la navigation ? On Pignore. Genève. DÉSÉGLISE. Lilium martagon. — Un membre de la Société botanique de Lyon, dans la séance du 10 janvier courant, fait remarquer, à propos d’un article de M. Méline : Petits aperçus sur la flore du Hohneck et des environs, paru dans la Feuille, numéro du 1er janvier 1878, que le Lilium marlagon et le Laserpitium latifolium ne sont pas localisés dans les terrains calcaires et que ces deux espèces se trouvent aussi dans les terrains sylvicoles. Lyon. G. Rouasr. Cas tératologique observé sur le Primula officinalis en avril et mai 1877. — Pendant l’espace de quatre à cinq années, j'ai étudié les cas d’hybridation des Primula normands, en compagnie de MM. de Brébisson, auteur de la Flore normande, et du docteur Perrier, mes deux regrettés amis; cela m'a donné l’occasion de vérifier beaucoup de pri- mevères. Pourtant, ce fut seulement cette année que je remarquai le cas de prolification que je vais vous citer : Du 26 avril au 6 mai, j’ai trouvé sur les communes de Camembert, pan PE Frenay-le-Samson, Guerquesalles, une vingtaine de pieds de Primula officinalis présentant l’anomalie suivante : du milieu de l’ombelle normale s’élève un pédoncule donnant nais- sance à un second sertule portant de cinq à quatorze fleurs. Les pédicelles de la première ombelle sont dressés au lieu d’être penchés comme dans le type ; le prolongement de la hampe varie d’un centimètre jusqu’à dix centimètres de longueur. Ces Primula se rap- prochent du Primula japonica, avec ses nombreuses verticilles, ou du Hottonia palustris, avec ses scrtules. On pourrait attribuer ce cas de prolification, soit à une température exceptionnelle, soit à un excès de végétation. Mais les divers cas tératologiques des végétaux n’étant souvent pas assez connus, je me suis fait un devoir de signaler à mes collègues cette forme qui, pour quelques natura- listes, pourra être d’un certain intérêt. Camembert, DunameL. Œuf monstrueux. — On m'a apporté au printemps dernier de Sainte-Marguerite- sur-Mer (Seine-Inférieure), un œuf de canard domestique à double coquille. Cet œuf, très-gros, a 9 centimètres de long sur 7 centimètres de diamètre maximum. Les deux coquilles concentriques sont séparées par un vide et ne sont adhérentes qu’en un point près du gros bout. La coquille extérieure est cassée près da petit bout. Ce fait est-il fréquent et qu’elle en est l'explication ? Paris. Georges MarrTix. Un reptile nouveau pour la faune française : Phyllodactylus europæus. — Il y a quelque temps, en chassant aux coléoptères, dans les îles du golfe de Marseille, je capturai trois exemplaires d’une espèce de saurien de la famille des Geckotiens. Ce saurien est le Phyllodaclylus europæus, espèce non encore signalée en France. Marseille. M. Bzaxc. Aberrations inédites de Lépidoptères diurnes observées dans le courant de l’année 1877. — [. — Colias edusa Fab. — Une femelle qui tient le milieu entre le type et la var. Hélice Q Hb. Les ailes supérieures sont d’un beau jaune pâle et les inférieures ont la teinte d’une var. Hélice excessivement fraiche. Le sujet au lieu d’être plus grand que le type, comme d'habitude, est au contraire de la taille d’un petit mâle. — Prise le 24 octobre, en forêt. IT. — Thecla ilicis Esp., lynceus Fab.-God. — Une femelle n’ayant aucune trace de la tache fauve plus ou moins grande, qui doit exister sur les ailes supérieures. IL. — Lycæna Medon Hufn., agrestis Sm.-God. — Un mâle de la var. Allous Hb., pris à Lussault. On sait que cette variété très-rare n’a été signalée que dans les Basses-Alpes. IV. — Epinephele Janira L.-God. — Un mâle ayant un peu au-dessus du disque des ailes supérieures une tache longitudinale d’un blanc jaunâtre, qui se reproduit par transpa- rence au-dessous, les deux tiers des ailes inférieures présentant la même teinte. Le dessous des mêmes ailes offre la couleur du dessus, mais d’un ton un peu plus terne. La ligne médiane est totalement effacée. Amboise. E. LeLiÈvre. Chasse d'hiver. — En hiver, la chasse est presque entièrement interdite aux entomo- logistes. Il y a cependant un moyen assez facile de se procurer des insectes, parfois même en grande quantité : c’est la visite des greniers. Dernièrement encore, étant au château de Corbeck over Loo, près de Louvain, chez un de mes parents, je récoltai un bon nombre de Coléoptères. Y étant retourné plus tard, mon bonheur ne se démentit pas. Voici à peu près la liste de ce que je pris en quatre fois, dans la même semaine : 3 Notiophilus biguttatus, ? Calathus cistelloïdes, 1 Leisius spinibarbis, 1 Carabus calenula- tus, mais abimé. La présence de ces carabiques dans une telle localité était anormale, celle du Carabus était extraordinaire. Stenus bipunclatus, commun; 1 Choleva angustata ; À Hister bis sex-strialus, abimé; Der- mesles lardarius, très-commun ; Aflagenus pellio, très-commun ; 8 Anthrenus pimpinellz ; A. varius, commun; 2 Xestobium tessellatum ; 1 Blaps mortisaga; Tenebrio molilor, très-com- CRE mun; Aypera nigrirostris, commun; H. polygoni, commun; ? Cleonus albidus; 4 Lepyrus binotatus; Erirhinus voraz, commun; 1 Callidium violaceum ; Hylotrupes bajulus ; Obrium cantharinum, dans un belvédère au milieu du parc. C’est la seule fois que j’ai pris ce Jongicorne si rare en Belgique. Pogonocherus dentalus; Bruchus pisi, commun; B. scrophu- lariæ, commun ; Coryneles violaceus. Et de nombreuses coccinelles. Louvain. Max DE TROOSTEMBERGH. Colorado beetle. — Bien que la Feuille n'ait pas encore donné la description du Colorado beetle, beaucoup de ses lecteurs connaissent sans doute, sinon de visu, du moins d’après description, l’insecte du Colorado, appelé plus souvent Doryphora decemlineala Rogers, ou encore mieux Leplinolarsa decemlineata Say, dont on parle malheureusement beaucoup, à cause de ses ravages sur les Solanées. J’ai cru, pour cela, qu'il n’était pas inutile de signaler des erreurs qui, bien que communément commises, n’en sont pas moins grossières. Beaucoup de personnes, soit par ignorance de l'anglais, soit par inattention, disent « Le Colorado s’est maintenant rendu à tel ou tel endroit, » c’est comme si l’on disait : « Le Canada menace d’envahir la France. » L'erreur de prendre un nom géographique pour un nom entomologique est assez singulière, ce qui n’empêcha pas un préfet de dire der- pièrement dans une affiche, qui sera publiée dans chaque commune de son département : « La pomme de terre est attaquée depuis quelques années aux os Unis et au Canada par un coléoptère appelé Doryphora ou Colorado. » Et plus loin : « Il est à craindre que le Colorado ne pénètre sur notre territoire. » « Un pied de ae de terre attaqué par le Colorado et ses larves... » A propos d'erreurs commises par l'Administration, il n’est peut-êre pas inutile non plus de dire que dans les grands placards que le ministre de l'agriculture a adressé dans chaque commune, et qui contiennent les mœurs et la description du Doryphora, on trouve deux erreurs déjà signalées par M. Ern. Olivier dans les Petites Nouvelles Entomologiques. L'auteur de la description susdite, qui n’est sans doute pas coléoptériste, dit «que le mésos- ternum est avancé en pointe ou en manière de corne, » ce qui n’est pas juste. Il dit encore que l’insecte parfait nage parfaitement. Les chrysoméliens ne nagent ordinairement pas et ce serait une curieuse exception; mais elle n’existe pas, et si l’auteur a vu par hasard cet insecte surnager, c’est qu’accroché à quelque brindille, il avait pu éviter le naufrage. N'importe quel insecte en ferait autant. Poitiers. Marcez BAILLIOT. Cicindela germanica. — Il s’est engagé une polémique dans les derniers numéros de la Feuille, relativement à l'habitat de la Cicindela germanica. M. Bailliot informe n'avoir jamais trouvé cette espèce que dans des endroits secs et exposés au soleil. MM. Honnorat et Gavoy croient, au contraire, que cette cicindèle ne se rencontre généralement que dans les terrains humides. Je suis de l'avis de ces derniers. Dans les chemins de nos bois et sur les hauteurs exposées au soleil, je n’ai jamais rencontré que la Cicindela campestris et quel- ques rares exemplaires de la Cicindela sylvatica. Quand, au contraire, je chassais dans les vallées, je trouvais ordinairement la Cicindela germanica soit dans les herbes basses du sentier qui avoisinait le ruisseau coulant dans la vallée, soit sur le sable même du ruisseau. M. Bailliot cite à l’apui de son assertion deux auteurs élémentaires, où il est dit, en effet, que cette cicindèle habite les champs, mais sans aucune autre indication. Or, rien ne nous empêche de supposer que les auteurs en question aient voulu parler des CRAÈS placés dans les vallées, qui toujours possèdent une certaine humidité. D’ailleurs, si j'ouvre le Genera des Coléoptères d'Europe, l'auteur de cet ouvrage important parlant de la Cicindela germanica s'exprime ainsi : « La germanica court rapidement dans les champs parmi les jones. » Or, cette dernière plante ne vient guère que dans les terrains humides ; elle naît le plus souvent, pour me servir des expressions de La Fontaine, sur les humides bords des royaumes du vent. Je ne nierai certes pas qu’on ne puisse rencontrer la Cicindela germanica dans les lieux secs exposés au soleil; mais, à mon avis, cela ne peut être qu’accidentel, et une expérience acquise par plusieurs années de recherches me laisse dans la ferme conviction que cette espèce ne se trouve généralement que dans les terrains humides. Semur-en-Brionnais. - À, MarTIN. Carabus intricatus. — Pendant les mois de novembre et de décembre, lorsque le sol n’est pas trop humide ou que la neige ne couvre pas la terre, je vais quelquefois chasser dans les bois qui environnent la ville. Quelques-uns de ces bois sont remplis d'énormes pierres tapissées de mousse. Sous cette mousse, quand elle n’est pas trop adhérente à la pierre, je trouve en assez grand nombre le Carabus intricatus Linn., cyaneus Dej., d’un beau bleu foncé avec bords du corselet et des élytres d’un bleu violacé. Cet insecte, qui n’est pas rare dans nos pays, est-il commun partout ? C’est ce que je demanderais aux lecteurs de la Feuille. Abbeville. A.M. Fossile des environs de Fumel. — M. Combes, de Fumel (Lot-et-Garonne), nous fait part de plusieurs trouvailles intéressantes qu’il a faites aux environs de Fumel; il y a recueilli dernièrement un superbe crâne de Cervus megaceros, armé de toutes ses molaires, retiré de huit mètres de profondeur, dans les gravières quaternaires; de plus, une mâ- choire inférieure de Mégalosaure ayant de 40 à 50 centimètres de long, retirée des calcaires kimméridgiens jurassiques ; deux mâchoires inférieures très-bien conservées et avec leurs dents, de Girodus; deux magnifiques haches taillées de forte dimension, avec des flèches barbelées en silex, etc. M. J. Zubu nous signale la capture d’un hanneton vivant faite le 5 octobre à Hoffwyl, aux environs de Berne; or, tout le monde sait que les hannetons disparaissent en général dès le mois de juin. LISTE D'ÉCHANGES. BOTANIQUE. Albert, instituteur à Ampus (Var). Paul Alexandre, rue de l’Ecusson, 31, Alencon. — Fungologie. Dr L. Amblard, rue Paulin, 14, Agen. P.-A. Amblard, notaire à Fumel (Lot-et-Garonne). Léon Anthouard, rue des Barris, au Vigan (Gard). Ch. Arnaud, à Layrac, canton d’Astafford (Lot-et-Garonne). Barbiche, curé à Bionville, par Courcelles (Lorraine). — Bryologie. Barnsby, directeur du dJardin-des-Plantes de Tours. J. Bernard, pharmacie Brachard, à Genève. Billiet, à Lapalisse (Allier). — Bryologie. G. Bouat, professeur au lycée de Bourg (Ain). C. Bourgault-Ducoudray, rue du Bocage, 36, Nantes. Bousquet, curé à Saint-Martin-Labouval, par Limogne (Lot). Maurice Boutant, professeur à l'Ecole de Pont-Levoy (Loir-et-Cher) Ed. Bouteiller, professeur à Provins (Seine-et-Marne). Bouvet, rue Lenepveu, Angers. Edouard Brabant, Morenchies, par Cambrai. ; E. Burnat, Nant, près Vevey, canton de Vaud (Suisse). — Plantes des Alpes-Maritimes. E. Caron, Rubempré, par Villers-Bocage (Somme). A. Carret, professeur à l'institution des Chartreux, Lyon. Chaffanjon, professeur, 8, rue Vaubecour, Lyon. Paul Chardon, rue Saint-Jacques, 7, Le Mans. Ad.-Ch. Corcelle, rue du Mont-Blanc, 6, Genève. Darras, chef de gare à Dôle (Jura). Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. Derbès, profess. de bot. à la Faculté des sciences, r. Longue-des-Capucines, 23, Marseille. Deruelle, rue de Vaugirard, 199, Paris. À. Déséglise, rue Thalberg, 4, Genève. Adrien Dollfus, rue de Morny, 55, Paris. Doumet Adanson, à Cette (Hérault). Dubois, rue de la Madeleine, 6, Blois. — Bryologie. Ch. Duchamp, à Saint-Genis-Laval (Rhône). Emile Durand, rue Lambert-le-Bègue, 12, Liége. Théophile Durand, à Château-d'OEx (Suisse). MR; . A Jules Fabre, route de Camaret, Orange (Vaucluse). G. Feminier, rue du Refuge, 8, Nimes. — Plantes phanérogames du Gard. Fontaine, rue Rémilly, 13, Versailles. Fray, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole normale de Bourg (Ain). Gaudefroy, rue de la Montagne-Sainte-(Greneviève, 8, Paris. — Bryologie. Gaston Gautier, place Saint-Just, Narbonne. — Bryologie. L. Giraudias, à Palluau (Vendée). Hanra, professeur à l'Ecole des Arts-et-Métiers de Châlons-sur- Marne. Hippolyte Haury, au Luc (Var). — Bryologie. Maurice Hovelacque, rue des Sablons, 88, Passy-Paris. G. Huberson, rue Laromiguière, 2, Paris. — Bryologie. T. Husnot, Cahan, par Athis (Orne). — Bryologie. E. Lair, Grande-Rue, à Amboise (Indre-et-Loire). E. Lamy de la Chapelle, rue Saint-Esprit, 15, Limoges. — Bryologie. Th. Lancelevée, rue Saint-Etienne, 29, à Elbeuf. Dr Jules Lerch, à Couvet (Suisse). — Plantes vasculaires d'Europe. Ernest Lelièvre, rue de l’Entrepont, 22, Amboise (Indre-et-Loire). H. Lemaire, rue Violet, 54, Paris. Letendre, au Grand-Quevilly (Seine-Inf.). — Phanérog. et Cryptog. de la Seine-Inférieure. Lesourd, rue des Saints-Pères, 57, Paris. — Bryologie. Georges Levassort, rue du Vieux-Colombier, 4, Paris. Abbé Louis, vicaire à Oyonnax (Ain). — Phanérogames du Haut-Bugey et du Pilat. Maurice Luuyt, rue de la Chaussée-d’Antin, ?, Paris. Paul Mabille, rue Cochin, 5, Paris. Maln, directeur du musée de Gottembourg (Suède). Dr Marmottan, rue Desbordes-Valmore, Passy-Paris. Auguste Martin, rue de la Pomme, 7, Toulouse. Georges Martin, avenue de la Reine-Hortense, 13, Paris. Léon Martinet, rue Sainte-Hélène, 35, Lyon. Mary Bourgeois, à Epernay (Marne). Ad. Méhu, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole normale de Villefranche (Rhône). Célestin Méline, instituteur adjoint, Grande-Ville, à Epinal. Mercier, rue de La Guerche, 40, Tours. Millet, rue Saint-Serge, 3, Angers. Galien Mingaud, Saint-Jean-du-Gard (Gard). Robert Monod, rue d’Aumale, 19, Paris. — Bryologie. Ed. Morren, Boverie, 2, Liége. Léon Nardin, pharmacie Bernard, à Beaucourt (Haut-Rhin). R. Neyra, à La Tronche, près Grenoble. Olivier, à Bazoches-au-Houlme (Orne). — Lichénologie et Bryologie. Pierre Passy, rue Labordère, à Neuilly (Scine). P. Pellet, 1 bis, rue de l’Aloës, Perpignan. — Plantes des Pyrénées-Orientales. Pérard, rue Guy-de-la-Brosse, 4, Paris. V. Picou, rue Cail, 25, Paris. Pomarat, à Chavagnac, par Saignes (Cantal). Prudon, pharmacien, rue de Lyon, 3, Lyon. — Bryologie. Ad. Régnier, rue de l'Abbaye, 1, à Paris. G. Rouast, quai de la Charité, 29, Lyon. Abbé Rouchy, à Andelot (Cantal). G. Roux, rue Duhamel, 17, Lyon. Roux, rue Saint-Suffren, 1, Marseille. — Bryologie. Thélesphore, rue Calade, 34, Avignon. Aug. Thiriat, Laforge par Le Tholy (Vosges). Xavier Thiriat, Vagney (Vosges). R. P. Tholin, professeur au collége des PP. Maristes, La Seyne (Var). Tillet, professeur d'histoire naturelle à Mongré, par Villefranche (Rhône). Prosper Trédille, Butte du Pélican, 11, Angers. M. Vallée, au lycée de Vendôme (Loir-et-Cher). René Vion, rue des Cordeliers, 21, Amiens. CONCHYLIOLOGIE. À. Béthune, Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. Victor Charpy, à Saint-Amour (Jura). J. Charreyre, rue des Trois-Rois, ?, Marseille. Stanislas Clément, rue Maison-Carrée, 7, Nimes. Darras, chef de gare de Dôle (Jura). ue Dr Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. Adrien Dollfus, rue de Morny, 55, Paris. Robert Dragicsewics, rue de la Visitation, 12, Paris. Dupuy, secrétaire de la Société d'Agriculture d'Auch. Maurice Farjass, rue d’Enfer, 39, Paris. Ernest Gallé, cour du Château, 12, à Creil (Oise). J. de Guerne, rue de Léwarde, 9, Douai. Ch. Guillaumin, rue de Buffon, 23, Paris. Henri Guinault, rue Lepic, 58, Paris-Montmartre. T. Hette, 107, rue de Mons, à Valenciennes. Robert Hickel, rue Hautefeuille, 9, Paris. Ed. Honnorat, quartier des Sièyes, à Digne. Malm, directeur du musée de Gottembourg (Suède). Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. G. Olive, rue Montgrand, 14, Marseille. Pérard, rue Guy-de-la-Brosse, 4, Paris. Théoph. Savès, côte Pavée-Montandron, 5, Toulouse. E. Sourbien, fils, rue Sainte-Lucie, 85, Carcassonne. H. Viallanes, boulevard Arago, 38, Paris. ENTOMOLOGIE. Elzéar Abeille, rue Grignan, 7, Marseille. — Coléoptères, Hyménoptères. D’Agnel, rue Muiron, 10, au Mourillon, Toulon. — Coléoptères. Dr Amblard, rue Paulin, 14, Agen. — Coléoptères, Hyménoptères. André, notaire à Gray. — Coléoptères, Hémiptères, Hyménoptères. André, Meursault (Côte-d'Or). — Coléoptères, Hyménoptères. Abbé G. d’Antessanty, rue Saint-Jacques, 12, Troyes. — Coléoptères. Austant, à Bellegarde (Ain). — Lépidoptères. Azam, agent-voyer, à Draguignan. — Coléoptères. M. Bailliot, au lycée de Poitiers. — Coléoptères du Poitou et de Touraine. Barbat, lithographe à Châlons-sur-Marne. — Coléoptères. | P. Bargagli, palazzo Templi, via di Bardi, Florence. — Coléoptères. Barnsby, directeur du Jardin-des-Plantes de Tours. — Entomologie générale. Batault, rue des Poulets, 6, Châlon-sur-Saône. — Lépidoptères, Stéphane Bazin, au Mesnil-Saint-Firmin (Oise). — Coléoptères. Léon Bénouville, rue Visconti, 20, Paris. — Névroptères. Bertholey, notaire à Mornant (Rhône). — Coléoptères. À. Béthune, au Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). — Coléoptères. E.-A. Bigot, rue de l’'Hôtel-de-Ville, 28, Pontoise. — Lépidoptères, Sériciculture. Eugène Boullet, banquier, Corbie (Somme). — Coléoptères, Lépidoptères. Jules Bourgeois, rue Saint-André, 7, Rouen. — Coléoptères. E. Bourier fils, Grande-Place, 6, Tourcoing. — Lépidoptères, Sériciculture. Ed. Bouteiller, professeur à Provins (Seine-et-Marne). — Coléoptères. A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. — Entomologie générale. Ch. Bureau, pharmacien à Arras. — Lépidoptères. Du Buysson, au château du Vernet, par Brôut-Vernet (Allier). Carret, professeur à l’institution des Chartreux, Lyon. — Coléoptères. Chaboz, vérificateur des tabacs, à Vesoul. — Coléoptères, Lépidoptères. Chaffanjon aîné, professeur, rue Vaubecour, 8, Lyon. — Coléoptères. Jules Chalande, rue des Paradoux, 11, Toulouse. — Entomologie générale. Maurice Chappuy, rue Bausset, 14, Paris. — Coléoptères. A. Claudon, rue de Rouffach, 56, Colmar. — Coléoptères. Ed. Claudon, quai de la Tournelle, 27, Paris. — Coléoptères. Ad.-Ch. Corcelle, rue du Mont-Blanc, 6, Genève. — Lépidoptères. Cuny-Gaudier, Gérardmer (Vosges). — Coléoptères. Ad. Daffry de la Monnoye, rue du Cherche-Midi, 11, Paris. — Coléoptères. Damry, naturaliste à Porto-Vecchio (Corse). — Coléoptères. Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. — Entomologie générale. H. Delamain, à Jarnac (Charente). — Coléoptères, Lépidoptères. Pierre Delarue, rue d'Auteuil, 6, Paris. — Coléoptères. Delavoie, rue Saint-Paul, 29, Rochefort. — Lépidoptères. Delherm de Larcenne, au collége Saint-Nicolas, à Gimont (Gers). — Coléoptères. Charles Demaison, rue Rogier, 9, Reims. — Lépidoptères. L. Demaison, rue Rogier, 9, Reims. — Coléoptères, Lépidoptères. Alph. Denis, place du Château, 11, Brest. — Coléoptères. Desbrochers des Loges, à Vitry-aux-Loges (Loiret). — Coléoptères d'Europe, Curcu- lionides, Elatérides et Cassides exotiques. 20 AN M. Dollfus, rue de Morny, 55, Paris. — Coléoptères. René Dollfus, rue Spontini, 1, Paris. — Coléoptères. | H. Donzel, rue de Lyon, 6, Lyon. — Coléoptères. / R. Dragicsewics, rue de la Visitation, 12, Paris. — Coléoptères. Michel Dubois, rue Pierre-l'Ermite, 24, Amiens. — Coléoptères, Hémiptères. Gaston Dupré, chaussée Saint-Pierre, 99, Etterbeck, près Bruxelles. — Coléoptères. Dupuy, rue du Faubourg-Saint-Martin, Angoulême. — Lépidoptères. Aug. Dutreux-Pescatore, château de la Celle, par Bougival (Seine-et-Oise).—Lépidoptères. Sylvain Ebrard, à Unieux (Loire). — Lépidoptères. Julien Fallou, rue des Poitevins, 11, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères, Hyménoptères. René Fallou, rue des Poitevins, 11, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Fauvel, rue d'Auge, 16, Caen. — Coléoptères. Eug. Fontaine, rue Rémillv, 13, Versailles. — Coléoptères. G. Foulquier, rue Saint-Sépulcre, 1, Marseille. — Entomologie générale, Frey-Gessner, conservateur du Musée de Genève. — Entomologie générale. Edmond Fridrici, à Toulis, par Marle (Aïsne). — Lépidoptères. Gabillot, quai des Célestins, 5, Lyon. — Coléoptères. Henri Gaillard, rue du Cherche-Midi, 34, Paris. — Coléoptères. Ernest Gallé, cour du Château, 12, Creil. — Entomologie générale. Gallois, Sainte-Gemmes, près Angérs. — Entomologie générale. Jules de Gaulle, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères. L. Gavoy, rue de la Préfecture, 12, Carcassonne. — Coléoptères. Dr Gobert fils, rue de la Préfecture, 7, Mont-de-Marsan. — Coléoptères, Diptères. Th. Goossens, rue du Faubourg-Saint-Martin, 171, Paris. — Coléoptères. A. de Graslin, Malitourne, par Château-du-Loir (Sarthe). — Lépidoptères. Dr Grenier, à Bagnères-de-Bigorre. — Coléoptères. W.-J. Griffith, rue de Paris, 32, Rennes. — Coléoptères, Lépidoptères. Jules Grouvelle, rue des Ecoles, 26, Paris. — Coléoptères. Emile Gruet, Renan (Jura-Bernois, Suisse). — Lépidoptères. Jules Guédat, Tramelan-Dessus (canton de Berne, Suisse). — Lépidoptères. Guède, carrefour de la Croix-Rouge, 2, Paris. — Coléoptères. Guérin, rue Violet, 54, Paris. —: Coléoptères. Emile Guertin, à Chinon (Indre-et-Loire). -- Coléoptères. Robert Guilbert, quai du Mont-Riboudet, 56, Rouen. — Coléoptères. Charles Guillaumin, rue de Buffon, 23, Paris. — Coléoptères. Hémard, receveur des Postes, à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). — Lépidoptères. A. Hénon, rue d’Armandy, 33, Bône (départ. de Constantine).—Coléoptères, Lépidoptères. Héron-Royer, rue de Cléry, 22, Paris. — Lépidoptères. E. Hervé, rampe Sainte -Mélanie, Morlaix (Finistère), — Coléoptères. T. Hette, rue de Mons, 107, Valenciennes. — Coléoptères, Lépidoptères, Névroptères. Robert Hickel, rue Hautefeuille, 9, Paris. — Coléoptères, Hémiptères. Ed. Honnorat, quartier des Sièyes, à Digne. — Coléoptères, Lépidoptères. Maurice Hovelacque, rue des Sablons, 88, Passy-Paris. — Coléoptères. Alphonse Houry, Mer (Loir-et-Cher). — Entomologie générale, principalement Coléoptères, Lépidoptères. G,. Huberson, rue Laromiguière, ?, Paris. — Entomologie générale. Isenschmidt, rue des Juifs, 113, Berne (Suisse). — Entomologie générale. B. Jacob, à Corcelles, près Neuchâtel (Suisse). — Coléoptères. H. Jekel, rue Letort, 2, Paris. — Coléoptères. 4 Dr Emile Joly, rue Farjon, 20, Marseille. — Orthoptères, Ephémériens. Edmond Kæchlin, 37, Saint-Charles square, T., Notting-Hill, Londres. — Coléoptères. Emile Kæchlin, avenue de la Grande-Armée, 75, Paris. — Lépidoptères. Camille Kæchlin, avenue Ruysdaël, 4. — Coléoptères. Oscar Kœchlin, Dornach, près Mulhouse. — Coléoptères. Künckel d’Herculais, rue Gay-Lussac, 28, Paris. — Entomologie générale. Ladouce, rue de Dantzig, 1, Paris. — Coléoptères. Lafaury, à Saugnac-lès-Dax (Landes). — Lépidoptères. E. Lair, Grande-Rue, à Amboise (Indre-et-Loire). — Entomologie générale. À. Lajoie, impasse de lEsplanade, 13, Reims. — Coléoptères. Lallemant, à l’Arba, près Alger. — Coléoptères. Lamey, sous-inspecteur des forêts à Philippeville (départ. de Constantine). — Coléoptères. Lamotte, rue de PEclache, 15, Clermont-Ferrand. — Coléoptères, Lépidoptères. Th. Lancelevée, rue Saint-Etienne, 29, Elbeuf (Seine-Inférieure). — Coléoptères. Ch. Lebœuf, rue de Talleyrand, 19, Reims. — Coléoptères. Marcel Lebrun, rue Saint-Loup, Troyes. — Coléoptères. Edouard Lefèvre, rue Vercingétorix, 28, Paris. — Coléoptères. Ernest Lelièvre, rue de lEntrepont, 22, Amboise (Indre-et-Loire), — Coléoptères, Lépidop- tères, Névroptères, Hémiptères, Sériciculture. M; Ni Henri Lemaire, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Ad. Léonard, Hegelheimerstrasse, 6, Bâle. — Lépidoptères. Le Riche, Thézy-Glimont, par Moreuil (Somme). — Coléoptères, Lépidoptères. Le Roi, rue de Tournai, 47, Lille. — Lépidoptères. Le Vasseur, aux Andelys (Eure). — Coléoptères. G. Levassort, rue du Vieux-Colombier, 4, Paris. — Coléoptères. J.-A. Levoiturier, rue du Glayeul, 36, Elbeuf (Seine-Inférieure). — Coléoptères. Jules Lichtenstein, cours des Casernes, 29, Montpellier. — Coléopt., Hémipt., Hyménopt. A. Livon, rue Peirier, 17, Marseille. — Lépidoptères. Lizambart, rue Tronchet, 1, Paris. — Coléoptères. A. Lucante, à Courrensan, par Gondrin (Gers). — Coléoptères. Paul Mabille, rue Cochin, 5, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Paul Maisonneuve, rue Thouin, 3, Paris. — Coléoptères. Malm, directeur du Musée zoologique de‘Gottembourg (Suède). — Entomologie générale. Maxime Mangerel, Château-de-Montroy, par Pionsat (Puy-de-Dôme). — Coléoptères. D' Marmottan, rue Desbordes-Valmore, Paris. — Coléoptères. Jacques-Princitore Marrot, 129, rue Macqueda, Palerme. — Coléoptères. De Marseul, boulevard Pereire, 271, Paris. — Coléoptères. Martin, professeur au Petit-Séminaire de Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire). — Coléopt. Ed. Masson, percepteur au Meux, par Compiègne (Oise). — Coléoptères : Sternoxes, La- mellicornes, Longicornes, Chrysomélides et Coccinellides. A. de Maupeou, rue Cambacérès, 11, Paris. — Lépidoptères. L. Mesmin, à l'Ecole supérieure de Poitiers. — Coléoptères. Léopold Meyer, Burgdorf, canton de Berne (Suisse). — Hyménoptères. Galien Mingaud, Saint-Jean-du-Gard (Gard. — Coléoptères, Lépidoptères. Gaston Mestre, boulevard Saint-Pierre, 32, Toulouse. — Coléoptères. Henri Miot, à Semur (Côte-d'Or). — Coléoptères, Insectes utiles et nuisibles. , S. Mocquerys, rue du Grand-Pont, 57, Rouen. — Coléoptères. R. P. Mondom, professeur au Grand-Séminaire de Moulins. — Coléoptères. Frédéric Monnier, rue des Cornillons, 11, Châlon-sur-Saône. — Lépidoptères. Arnold Montandon, Brostenii, prin Folticeni, Roumanie. — Coléoptères. Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. — Coléoptères. Fr. Noël, rue Désirée, 26, Saint-Etienne. — Coléoptères. Georges Odier, rue Taitbout, 80, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères, Hémiptères. G. Olive, rue Montgrand, 14, Marseille. — Coléoptères, Hémiptères, Hyménoptères, Diptères, Crustacés. Osmont, rue de Strasbourg, 4, Caen. — Lépidoptères. Fréd. Parent, rue du Mont-Blanc, 24, Genève. — Lépidoptères. Jacques Passy, rue Labordère, à Neuilly (Seine). — Coléoptères. P. Pellet, rue de l’Aloës, 1 bis, Perpignan. — Coléoptères. Polle-Deviermes, rue Carrée, 31, Troyes. — Coléoptères. Dr Populus, à Coulanges-la-Vineuse (Yonne). — Coléoptères, Hémiptères, Orthoptères. Pomarat, à Chavagnac, par Saignes (Cantal). — Coléoptères. G. Power, Saint-Ouen-de-Thouberville, par la Bouille (Seine-Inférieure). — Coléoptères. J. Promsy, à Château-Porcien (Ardennes). — Coléoptères. Dr A. Puton, Remiremont (Vosges). — Hémiptères. Emile Ragonnot, rue de Buffon, ?7, Paris. — Microlépidoptères. Dr Maurice Régimbart, rue de la Petite-Oité, 9, Evreux. — Coléoptères. J.-B. Renaud, cours d'Herbouville, 21, Lyon. — Coléoptères. Révelière, receveur de l’enregistrement, à Vannes. — Coléoptères. Révelière, naturaliste, à Porto- Vecchio (Corse). — Colévptères. Lucien Reynaud, rue de Lyon, 19, Lyon. — Lépidoptères. Georges Rouast, quai de la Charité, 29, Lyon. — Lépidoptères. Sancey, 26, rue Neuve, Besancon. — Coléoptères, Lépidoptères. Sarroméjan, à Eauze (Gers). — Coléoptères. Sédillot, rue de l'Odéon, 20, Paris. — Coléoptères. Eugène Simon, avenue des Gobelins, 7. — Arachnides. E. Sourbien fils, rue Ste-Lucie, 85, Carcassonne. — Coléoptères, Hémiptères, Lépidoptères. Raoul Tallon, rue de l’'Horloge, Riom (Puy-de-Dôme). — Coléoptères. Tarissan, au lycée de Saint-Sever (Landes). — Coléoptères. L.-E. Taton, 47, rue Monge. — Coléoptères. Thélesphore, rue Calade, 34, Avignon. — Coléoptères. Xavier Thiriat, à Vagney (Vosges). — Entomologie générale. Robert de Tinseau, 26, villa Molitor, Auteuil, Paris. — Coléoptères. Ed. Thirot, 45, rue de la Station, à Jette-Saint-Pierre, par Bruxelles. — Coléoptères. R. P. Tholin, collége des PP. Maristes, La Seyne (Var). — Coléoptères. Max de Troostembergh, à Louvain. — Coléoptères. Dr Trouessard, Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Entomologie générale. Sn Ve mé" de. tome >: jn aise = D) “ARS Général de Valdan, à l’Ile-Adam (Seine-et-Oise). — Coléoptères. René Vallette, rue des Trois-Cheminées, 18, Poitiers. — Coléoptères, Lépidoptères. E.-A. Verchère, cours de Brosses, 8, Lyon. — Coléoptères. Louis Vétu, rue Saint-Joseph, ?3, Lyon. — Coléoptères. Charles Wuilleumier, à Tramelan-Dessus (Jura-Bernois, Suisse). — Colcoptères. Charles Zuber-Hofer, Niedermorschwiller, par Mulhouse. — Coléoptères. HERPÉTOLOGIE. Marius Blanc, 22, rue du Canal, à Marseille. A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. V. Collin de Plancy, à la légation de France à Pékin (Chine). Sylvain Ebrard, à Unieux (Loire). Héron-Royer, rue de Cléry, 22, Paris. Ed. Honnorat, quartier de Sièyes, Digne. Fernand Lataste, 67, rue Monge, Paris. G.. Olive, rue Montgrand, 14, Marseille. Pérard, rue Guy-de-la-Brosse, 4, Paris. L.-E, Taton, 47, rue Monge, Paris. GÉOLOGIE. — MINÉRALOGIE. — PALÉONTOLOGIE. P.-A. Amblard, notaire à Fumel (Lot-et-Garonne). — Géologie. A. Béthune, Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). — Géologie. Bouvet, rue Lenepveu, Angers. — Paléontologie. M. Brylinski, rue Fléchier, 1, Le Havre. — Géologie, Paléontologie. Chaffanjon, rue Vaubecour, 8, Lyon. — Géologie, Minéralogie. L. de Chaignon, à Condal, par Cuiseaux (Saône-et- Loire). — Géologie, Minéralogie. Paul Chardon, rue Saint-Jacques, 7, Le Mans. — Géologie. L. Charpy fils, à Saint-Amour (Jura). — Minéralogie. Combes, pharmacien à Fumel (Lot-et-Garonne). — Géologie, Paléontologie. Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. — Géologie. Robert Dragicsewics, rue de la Visitation, 12, Paris. — Géologie, Paléontologie. G. Drouaux, rue Séry, 6, Le Havre. — Géologie. Arthur Engel, rue de Marignan, 29, Paris. — Minéralogie. Alexandre Fabre, Grande-Rue, 47, Draguignan. — Géologie. R. Fallou, rue des Poitevins, 11, Paris. — Géologie. Maurice Farjass, rue d’Enfer, 39. — Minéralogie. Abbé Friren, à Montigny-lès-Metz. — Paléontologie. Ch. Gaillardot, à Alexandrie (Egypte). — Géologie. Hanra, professeur à l’École des arts-et-métiers de Châlons-sur-Marne. — Géologie. Robert Hickel, rûe Hautefeuille, 9, Paris. — Paléontologie. Ed. Honnorat, quartier des Sièyes, Digne. — Géologie, Paléontologie, Cristallographie. Maurice Hovelacque, rue des Sablons, 88, Paris. — Minéralogie. J.-E. Jones, 25, Gordon-Street, Gordon-Square, W. C. Londres. — Géologie. Stanislas Lami, rue Duret, 27, Paris. — Minéralogie, Paléontologie. Charles Langrand, rue Raze, 18, Bordeaux. — Minéralogie. A. Lajoye, impasse de l’Esplanade, 13, Reims. — Minéralogie. François Lutscher, rue Labruyère, 43, Paris. — Minéralogie. Léon Nardin, pharmacie Bernard, àBeaucourt (Haut-Rhin). — Minéralogie. Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. — Paléontologie. R. Nicklès, place Carrière, 24, Nancy. — Géologie, Minéralogie. G. Olive, rue Montgrand, 14, Marseille. — Géologie, Paléontologie. Pr Trédille, butte du Pélican, 11, Angers. — Minéralogie, Paléontologie. Dr Trouessard, Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Paléontologie. René Vion, rue des Cordeliers, 21, Amiens. — Géologie. ORNITHOLOGIE & MAMMALOGIE. A. Bouvier, quai des Grands-Augustins, 55, Paris. Louis Bureau, rue Gresset, 15, Nantes. \ Amédée Colin, rue de Vaugirard, 293, Paris. Ulysse Cosandier, Renan (Jura-Bernois, Suisse). Ch. Demaison, rue Rogier, 9, Reims. Emile Gruet, Renan (Jura-Bernois, Suisse). Ed. Honnorat, quartier des Sièyes, à Digne. — OEufs et nids d'oiseaux. LL A. Livon, rue Peirier, 17, Marseille. — Ornithologie de Provence, J.-B. Mougel, à Vagney (Vosges). René Paquet, rue de Vaugirard, 34, Paris. V. Pluche, place de l'Hôtel-de-Ville, 29, Le Havre. Victor Rolland, rue Surcouf, 1, Paris. Dr Trouessard, à Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Ornithologie, Mamma- logie, Géographie zoologique. Gustave Weiss, Kingersheim, près Mulhouse. Sociélé d’études scientifiques d'Angers. — M. Bouvet, président, rue Lenepveu. Sociélé linnéenne de la Uharente-Inférieure. — Saint-Jean-d’Angély. Sociélé d’études scientifiques de Lyon. — M. F. Chassagnieux, président, r. de l’Annonciade, 20. Sociélé d'études des sciences naturelles de Marseille. — M. G. Foulquier, secrétaire, rue Saint- Sépulcre, 1. Sociélé d'éludes des sciences naturelles de Nimes. — M. Eybert, secrétaire, rue d'Angoulême, 5. Sociélé d'éludes scientifiques de Paris. — M. Jules de Gaulle, président, rue Violet, 54; M. Georges Odier, secrétaire, r. Taitbout, 80; M. Adrien Dollfus, trésorier, r. de Morny, 55. Société linnéenne du nord de la France. — M. R. Vion, secrétaire, rue des Cordeliers, 21, Amiens. Union philomalique de Villefranche (Rhône). — M. Deresse, président, rue d’Anse, 19. Les exploraleurs de Tarare (Rhône).— M. Florian-Tamet, vice-président, rue Magdeleine, 15. ÉCHANGES. M. G. Le Roi, 47, rue de Tournai, à Lille, désirerait échanger environ cinq cents Lépidoptères qu’il possède en double. M. Ch. Guillaumin, 23, rue de Buffon, à Paris, désirerait se procurer des Coléop- tères de l'Ouest et du Midi; il voudrait aussi se mettre en relations d'échanges avec des conchyliologues s’occupant de mollusques terrestres et fluviatiles. M. F.-A. Bigot, 10, place de l’Hôtel-de-Ville, à Pontoise (Seine-et-Oise), tient à la disposition des personnes qui lui en feront la demande, des cocons du Bombyx cecropia (ver à soie américain), au prix de 1? fr. la douzaine. - M. Cuisance, rue Saint-Nicolas, 81, Dijon, désirerait échanger Porcadion lineola, Rhamnusium salicis, Saperda tremulæ, Cleonus obliquus, contre Carabus hispanus et splendens. M. Batault, rue des Poulets, 6, Châlon-sur-Saône, désire entrer en relations d'échanges avec les lépidoptéristes du Nord et du Midi. Sur leur demande, il leur adressera ses oblata et desiderala. ee ——— M. Ch. Duchamp, à Saint-Genis-Laval (Rhône), échangerait des plantes de la région lyonnaise, contre des espèces du Midi, du Nord ou de la frontière d'Allemagne. ——— M. Ad.-Ch. Corcelle, 6, rue du Mont-Blanc, Genéve, offre des Erythronium dens-canis des environs de Genève, à tous les botanistes qui joindront à leur demande un timbre de 0 fr. 25 pour frais de port. - M. R. Neyra, à la Tronche, par Grenoble, désire entrer en correspondance avec quelques botanistes du Nord et de l'Ouest de la France, pour échanger des plantes de ces régions, contre des plantes des Alpes qu’il leur fournira. Typ. Oberthür ct fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 1er Mars 1878. Huitième Année. No 89, + ZE C3 nent ed FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AVIS. — Nous prions nos abonnés de Paris de nous envoyer, ainsi que le font ceux des départements, le montant de leur abonnement à la huitième année, sans que nous le fassions toucher chez eux. Nous devons à l’obligeance de notre collaborateur, M. A. Lucante, de pouvoir publier aujourd’hui la table générale des Communications contenues dans les six premières années de la Feuille (1870-76) que nous avions promise à nos lecteurs. Os NOTICE SUR LA FAUNE DES LÉPIDOPTÈRES DU JURA MÉRIDIONAL-ORIENTAL. La chaîne du Jura méridional est peut-être une des contrées les moins fré- quentées par les lépidoptéristes de l'est de la France, et par là même une des moins connues. À part les hautes Alpes, il n’est pourtant pas en France de localités où l'abondance des variétés se fasse plus remarquer. La grandeur exceptionnelle des sujets, leur forme qui a quelque chose de particulier et principalement leur teinte qui s'éloigne constamment de la moyenne, méritent d'arrêter l'attention. Ce sont donc ces raisons qui m'ont engagé à donner ici une énumération très-succincte, du reste, de quelques-uns des lépidoptères les plus remarquables que j'ai été à même de récolter depuis près detrois années que j’exploreavec soin cette riche contrée. Les variétés et les aberrations n’y sont pas rares; souvent l’on y rencontre des individus herma- phrodites très-curieux, et d’autres dont l’ensemble général s'éloigne du type et que quelques particularités tendraient à rapporter à une espèce difiérente, mais qui ne sont rien moins que des hybrides. C’est ainsi qu'il m’est arrivé de capturer quelques Welilea que l'œil le plus exercé ne pourrait rapporter à aucun des types indigènes connus; un Parnassius de pelite taille dont les ailes supérieures sont de Apollo & et les inférieures de Phæbus Q.1l y a donc tout lieu de supposer que ces exceptions à la forme et à la couleur constantes des types généraux des lépidoptères, proviennent des brusques variations atmosphériques, si fréquentes aux sommités jurassiques et qui influent d’une manière indirecte sur le fulur papillon encore à l’état de chrysalide. Non-seulement le Jura est riche en sujets alpins, mais l’on y rencontre aussi un certain nombre d'espèces réputées jusqu'à ce jour comme méridionales, telles que : Lycæna telicanus, battus, sebrus, Diomedes ; Satyra Circe ; Zygæna lavandulæ, loniceræ, fausta, hilaris, filipendulæ, var. Ochsenhei- meri, alpina el transalpina; Anophth. Ramburi; Catep. Alchymista, eic., volant à mi-coteaux, sur le versant oriental de la montagne. Si l’on s'élève à 7 ou 800 mètres de hauteur, l’on rencontre quelque- fois, mais assez rarement, Melit. parthenoïdes et assez communément: Ereb. medusa, Var. Hippomedusa (?), Œme; Corn. philea, davus, etc. À une alti- tude plus considérable et le plus souvent dans les cols, voltigent des quantités d'Ereb. var. Pitho, Euryale, stygne, de très-grands Parn. Apollo et des Pieris, var. Bryoniæ d’un aspect tout à fait particulier. Ce n’est que sur les sommités atteignant au moins 1,600 mètres que l’on peut espérer rencontrer £reb. ceto, Hadena marmorosa, Psodos quadrifaria, plu- sieurs espèces de Plusia et un grand nombre d’autres sujets dont l'habitat dans le Jura était jusqu'alors inconnu et dont l’énumération serait trop longue ici. ds EAreS L'intérêt de la science exige que des recherches minutieuses soient faites en vue de l'exploration lépidoptérologique du Jura; les efforts de ceux qui s’y livreront seront cerlainement recompensés par la joie de la découverte. C’est ainsi qu’animé des vrais sentiments et du collectionneur et de l’ascensionniste, j'attends avec impatience le moment où il me sera donné de gravir les pentes escarpées de notre beau Jura pour m'élancer, le filet à la main, à la poursuite enthousiaste de quelque Zrebia ou de quelque brillant Plusia. Genève. Fi PARENT. NOTES SUR LE POGONOCHERUS DENTATUS Fourcr., MuLs. Le Pogonocherus dentatus est un joli cérambycide qui est très-commun dans la France septentrionale où on peut le capturer en nombre en ballant sur un parapluie les feuilles et branches du lierre; mais dans le Midi et plus particulièrement à Digne, ce coléoptère est assez difficile à rencontrer: c’est vainement même que J'ai essayé de le trouver sur les rares exemplaires du lierre commun qui existent dans nos contrées. Ceux de ces insectes que je possède proviennent non pas du lierre, mais du figuier, arbre très-commun dans la partie inférieure des Basses-Alpes qui appartient, comme on le sait, au climat méditerranéen. Il y a quelques années, en effet, je capturai un Pogonocherus dentatus sur le tronc d’un figuier, dans la petite vallée de Saint-Véran, tout près de Digne; je crus d’abord que ce longicorne ne se trouvait sur cet arbre que par hasard, mais après de minutieuses recherches faites pendant plusieurs jours et sur différents individus de l'arbre en question, je pris plusieurs de ces insectes que j'avais aperçus courant sur l'écorce. Depuis lors, chaque année, j'ai pu prendre un certain nombre de ces coléoptères; un autre entomologiste en a également capturé quelques exemplaires sur la même espèce d'arbres, mais sur des spé- cimens situés fort loin de ceux que j'avais moi-même visités. Il n’y a donc pas de doute : ce coléoptère est, dans nos environs, un parasite du figuier. Tout fait supposer que les Pogonocherusdentatus, à l'état larvaire, vivent aux dépens du bois du figuier, et si à un moment donné ces coléoptères devenaient trop nombreux, ils pourraient gravement compromettre l'existence de ces arbres dont les fruits constituent dans le Midi, soit frais, soit secs, une branche très-importante de commerce. Mais j'ai pu m'assurer que ces longicornes ne sont pas les ennemis les plus nombreux et les plus terribles des figuiers dans nos environs, car il m'a fallu visiter un grand nombre de ces arbres pour capturer une vinglaine de ces insectes dans la même saison, tandis que d’autres coléoptères mangeurs de bois se rencontrent par centaines, pour ne pas dire par milliers, sur les mêmes arbres lorsque ceux-ci, et pour cause, paraissent maladifs. J'ai même dépecé bien souvent les troncs et branches de figuiers détruits par les insectes xylophages et je n’ai trouvé dans mes re- cherches que des larves qui m'ont donné d’autres coléoptères que les Pogo- nocherus dentatus. Mais il se pourrait bien que dans d’autres régions il n'en soit pas de même et il serait très-intéressant de savoir si ces Pogonocherus se rencontrent également dans d’autres localités sur les mêmes arbres, ou en d’autres termes si dans tout le sud de la France ce coléoptère est également ‘parasite du figuier. Je ne puis que conseiller à mes collègues du Midi de faire à ce sujet des recherches, dont le premier résultat serait de leur procurer de ces gracieux insectes qui ne se trouvent qu'exceptionnellement sur d’autres essences que celles dont j'ai parlé. Je dis exceptionnellement, car à Digne il est fort rare de rencontrer ces coléoptères ailleurs que sur les figuiers. Une seule fois, à ma connaissance, un coléoptériste de mes amis, SSL “ME M. L. Constans, chassant dans la forêt de Villars, aux Dourbes, où les figuiers n'existent pas, et à plus de 1,200 mètres d'altitude, a capturé deux exemplaires de ces longicornes, qu’il trouva, l’un sous l'écorce d’un hêtre, l'autre noyé dans une source. Ce sont là du reste des captures qui, bien qu’exceplionnelles (elles ne se sont plus renouvelées), prouvent une fois de plus que la nourriture et les mœurs changent chez certaines espèces d'insectes et même chez d'autres animaux beaucoup plus élevés dans l'échelle animale, suivant l'altitude et les conditions climalologiques des régions dans lesquelles ils vivent. C'est même ce fait qui explique l'existence des nombreuses variétés que l’on trouve dans une même espèce lorsque l’on compare entre eux des individus provenant de contrées diverses, partant, de différents climats. Les Pogonocherus dentatus commencent à se montrer silôt les premiers jours de beau temps venus, soit en général en février, mars et avril. Par un beau soleil, à l’époque indiquée, vers midi, on peut visiter soigneusement l'écorce des arbres dont j'ai parlé et l’on est certain de trouver accroupis sur les branches ou même sur le tronc, et ressemblant beaucoup à cause de leur . petitesse et de leur couleur à certaines rugosités de l'écorce, quelques-uns de ces coléoptéres. Ces insectes ne se montrent pas durant les chaleurs estivales; ils dispa- raissent en effet vers la fin avril, ou du moins je n’ai pu encore en voir de mai à août, mais vers le mois de septembre on en trouve de nouveau; en octobre mème on peut encore en rencontrer. Les Pogonocherus dentatus Sont très-pelits : 1ls atteignent en moyenne 4 "/" et demi de longueur et chez les plus grands spécimens seulement un demi-centimèêtre. Ces dimensions paraissent être constantes, car des exem- plaires de ces insectes, que je dois à l’obligeance de M. Bellier de la Chavignerie et capturés à Evreux par cet entomologiste, sont exactement semblables à ceux que J'ai pris à Digne. Les antennes de ces longicornes, plus longues que le corps, sont d’un gris brun; cette couleur est aussi la teinte générale de l'insecte qui est relevée par quelques taches d’un gris blanc qui se trouvent sur les élytres et dont la principale est en forme de fer à cheval, dont la conca- vité serait tournée du côté de la tête. La partie postérieure des élytres se courbe brusquement et se termine en deux piquants (un à chaque élytre) situés sur les côtés et qui ont valu à ce Pogonocherus le nom spécifique sous lequel il est connu. L'abdomen est jaunâtre, mais au milieu des quatre premiers anneaux Se trouve une tache-noire; le dessous du thorax et de la tête est également noir; au reste, à cause de sa forme et surtout de ses piquants, le Pogonocherus dentatus est un longicorne très-joli et des plus caractéristiques et que l’on capture toujours avec plaisir. Digne. EDOUARD HONNORAT. ORGANOGRAPHIE DES LICHENS, D'APRÈS LES AUTEURS. (Suite.) ORGANES DE REPRODUCTION. Les organes de reproduction sont au nombre de trois chez les lichens, les apothécies ou appareil femelle, les spermogonies ou appareil mâle fécondant, et les pycnides ou appareil sporifère supplémentaire quand il existe. Apothécies. — FORME EXTÉRIEURE. — Les apothécies occupent la surface corlicale du thalle ou sont enfoncées dans son tissu. Elles se développent sur * LR la partie extérieure, rarement sur la partie intérieure, qui, dans ce cas, est réfléchie et tournée vers la lumière. Elles représentent la forme d'un disque, disciferi (fig. 6, 7, 8), ou celle d’un noyau arrondi, nucleiferi (fig. 9). En d’autres termes, les apothécies sont discoïdes ou nucléiformes. Leur diamètre peut varier de 4 à 40 millimètres. Fa , Les apothécies discoïdes, de beaucoup les plus nombreuses, peuvent se partager en deux classes, fondées sur la nature de leurs bords, les Zécanorines et les Zécidéines. Les apothécies lécanorines (fig. 6) sont entourées d'un rebord thalin, c'est-à-dire formé de la substance même du thalle, dont il a cénénéralement la couleur; les apothécies lécidéines, au contraire (fig. 7), sont celles dont le rebord est formé de la nature même de l’apothécie et dans la construction duquel le thalle reste complétement étranger. Dans quelques genres, comme les graphidées, les apothécies discoïdes affectent une forme irrégulière, elles sont allongées, linéaires, simples ou rameuses (fig. 8); elles portent alors le nom de Zirelles et sont dites lrellines ou lirelliformes. On appelle bzatorine toute apothécie dont la couleur est autre que noire. Il est bon de remarquer que lorsque le disque des apothécies lécanorines devient convexe, le bord thalin se trouve parfois refoulé et disparait même complétement dans certaines espèces, qui pour celte raison sont dites émmar- ginées. On ne peut guère alors en constater la présence que sur de très-jeunes apothécies. Les apothécies nucléiformes (fig. 9) n’offrent pas de variations importantes; elles sont toutes plus ou moins superficielles au thalle (pyrenocarpées) ou enfoncées dans son issu (endocarpées). STRUCTURE ANATOMIQUE. — Considérées au point de vue de leur structure anatomique, les apothécies se composent de trois parties distinctes : l’ypa- thecium, le thalamium et les thèques qui renferment les spores. L'ensemble du thalamium et des thèques porte le nom générique de fhecium ou kymenium. L'Aypothecium (fig. 10 a), qui porte aussi le nom de conceptacle, présente peu d'intérêt sous le rapport anatomique et relativement à la distinction des espèces. Il se compose d’un tissu celluleux généralement très-dense, à cellules petites, d’une distinction souvent difficile. Dans quelques espèces, notamment chez les lécidées, il offre parfois une vague apparence de stra- tification, mais dont les différentes parties se confondent facilement et n’ont presque jamais de limites bien tranchées. L’hypothecium des endocarpées porte le nom de perithèce (péry- thecium). Le {halamium se compose généralement de paraphyses (fig. 10 à). Ce sont des filaments = — claviformes, incolores, creux et remplis de pro- toplasma; ils sont rapprochés entre eux ou agglutinés à leur sommet, de lon- cueur égale et plantés verticalement sur les petites cellules de l'hypothecium DE" EU sous-jacent. Leur sommet, ordinairement coloré et dilaté, porte le nom d’epi- thecium.— Les paraphyses manquent dans plusieurs genres. Chez les Ar{honia et le Myriangum Duriaei, le thalamium est entièrement cellulaire; dans les Endocarpon et plusieurs verucaires, les paraphyses sont remplacées par une abondante gélatine hyméniale au travers de laquelle on aperçoit de minces filaments perpendiculaires qui font assez l'effet de paraphyses avortées. D'après le D' Nylander, les paraphyses serviraient à l'expulsion des spores arrivées à maturité, grâce à la pression qu'elles exercent sur les thèques lors- qu'elles sont imbibées d’eau. La gélatine hyméniale contribue aussi beaucoup à cette exclusion, pour la même raison. Dans quelques hichens, le thalamium renferme parfois des gonidies qui diffèrent de celles du thalle par une taille plus petite et une forme particulière; elles sont dites : gonidies hyméniales. Thèques. — Spores. Les thèques, 1heca, asci, sac, sporonge (fig. 40 c), sont des vésicules isolées, incolores, de forme allongée ou cylindrique, ordinairement rétrécies à la base et disposées verticalement sur les petites cellules de l’hypo- thecium sous-jacent, entre les paraphyses ou les éléments cellulaires du thala- mium. Leur forme et leurs dimensions varient beaucoup, suivant le genre auquel elles appartiennent, le nombre et la forme des spores qu’elles con- tiennent. La spore (fig. 10 e) naît à l'intérieur de la thèque du protoplasma que cette vésicule contient et dans laquelle le microscope fait découvrir des granulations moléculaires ou des gouttelettes d'huile. Voici comment le savant lichénologue suédois, M. Nylander, expose leur développement : «Les spores ne commencent » à se montrer, sous la forme de corpuscules isolés, qu'après que les thèques » ont atteint le maximum de leur développement. Alors Le protoplasma se par- » tage en autant de portions qu'il y aura de spores dans la thèque; ensuite » ces portions se limitent de plus en plus nettement et prennent enfin la forme » extérieure et la grandeur qui caractérisent les spores parfaites. » | Les spores sont généralement en nombre pair dans chaque thèque. On les rencontre le plus souvent au nombre de huit, rarement six, quatre ou deux. Dans quelques espèces, les thèques sont monospores; dans d’autres, poly- spores (vingt à cent spores et plus), mais ce sont de rares exceptions. Leur grandeur varie suivant l'espèce et surtout suivant le nombre renfermé dans chaque thèque. Plus une thèque contient de spores, plus celles-ci sont généralement petites. Les principales formes affectées par les spores sont, dans l'ordre de leur fréquence, les suivantes : ellipsoïdes (fig.13), ovoïdes (fig.12) fusiformes (fig.14), sphéroïdes (fig. 11), aciculaires (fig.15), vermiculaires (fig.16) avec toutes les transitions intermédiaires d’une forme à l’autre. SAl ro NT A f 19 fu #15 ee 0 O0 | o 6 Ces | @) ELA à ; Tr P416 & S So & ? 1 Elles sont simples ou cloisonnées, c’est-à-dire pourvues à l’intérieur d’une ou plusieurs lignes transversales qui les partagent en différentes loges (bi, quadri ou pluriloculaires) (fig. 40, 15, 16). Ces lignes sont parfois traversées par d’autres lignes longitudinales plus ou moins irrégulières, donnant à l’inté- rieur de la spore l'aspect des pierres d’un mur; elles sont alors appelées spores murales (fig. 17). On appelle spores à logettes ou polariloculaires (fig. 19) ÉaLR "Us celles qui offrent simplement une cloison à chacune de leurs extrémités ou pôles. Enfin, on trouve parfois l'intérieur occupé par une ou plusieurs masses arrondies que l'on nomme mucleus. Les spores ainsi affectées sont dites nucléiformes où mono, di, polyblastées (fig. 13). La plus grande partie des spores sont incolores; quelques espèces seulement sont brunes ou noirâtres, jaunâtres, bleuâtres ou verdâtres. Spermogonies. — Les spermogonies sont des organes punctiformes, oblongs ou arrondis, qu'on remarque épars ou groupés, souvent colorés en noir, à la face supérieure d'une mullitude de lichens, sinon de tous. Le plus souvent plongées dans l'épaisseur du thalle, les spermogonies font très-peu saillie au dehors. Elles ressemblent beaucoup, à première vue, au fruit des lichens pyrénocarpés; mais examinées au microscope, elles en diffèrent essentiellement. Elles se composent d’un conceptacle (fig. 48) analogue en tout à celui des apothécies et renfermant les s{érigmates et les spermaties. Se Ve Eu AE MT EE & Les stérigmates sont des cellules allongées, à paroi nue et simple, contenant un liquide incolore. Ils naissent à la face interne du conceptacle et servent de soutien aux spermalies. Leurs différentes modifications peuvent se rapporter à deux groupes : les stérigmales proprement dils et les arthrostérigmates. Les stérigmates proprement dits (fig. 19) ne sont autres que ceux que nous venons de définir. Les arthrostérigmates (fig. 20) consistent en filaments articulés, d’une égale épaisseur d’une extrémité à l’autre, à articles courts, presque aussi larges que longs et portant à leur sommet de petites spermaties cylindriques à peu près toujours droites. Les spermaties (fig. 21) sont de petites cellules simples, incolores, ordinairement de forme aciculaire ou cylindrique, quelquefois ellipsoïdes ou oblongues, jamais sphériques. Les plus ténues mesurent 0"001, les plus al- longées 0%040; leur diamèire transversal varie de 0"004 à 0"005. Elles ressemblent beaucoup, par leur forme extérieure, à de petites spores; mais elies en diffèrent essentiellement en ce qu'elles sont toujours libres, c’est-à-dire jamais enfermées dans des thèques, et surtout par l’absence de toute propriété germinalive. Quoique le plus grand nombre des lichens possède des spermogonies, cet organe, néanmoins, est souvent difficile à constater dans bien des espèces qui en sont pourvues. Pycnides. — Les pycnides, qu'on ne rencontre que dans un petit nombre de lichens, ressemblent entièrement aux spermogonies par leur forme exté- rieure, leur conceptacle, le mode d'insertion de leurs produits(les stylospores). Elles en différent uniquement en ce que ces produits sont plus volumineux, moins nombreux dans chaque conceptacle, et surtout par la propriété germi- native qu'ils possèdent. Elles sont généralement considérées comme des organes sporifères supplémentaires, ayant la vertu de reproduire la plante comme les apothécies. Comme conclusion de ce petit travail, j'espère offrir aux lecteurs, dans un prochain numéro, quelques mots sur l'étude pratique de la lichénologie. Bazoches-au-Houlme. H. OLIVIER. En à D VOYAGE D'UN NATURALISTE. DEUX KILOMÈTRES EN SIX HEURES. (Suile.) Nous sommes au pied d'une montagne aux pentes raides dominant immé- diatement Auxey. Une ceinture de rochers abrupts en couronne le sommet et borde aussi un plateau supérieur assez vaste. C’est le mont Meilhan. Gravissons jusqu’au faîte. Le chemin est difficile, et ce n’est pas sans peine que nous arrivons au sommet. Mais nous sommes bien récompensés alors de notre persévérance par l’admirable panorama qui se déroule devant nous à l’est et au sud. Une plaine sans fin nous montre d'abord à nos pieds et assez loin devant nous une vaste étendue de vignes, puis les céréales leur succèdent et enfin les prairies bornent l'horizon. Cinquante villages sont épars au milieu de tout cela. La Saône est indiquée au loin par un filet argenté, tandis que dans la brume se détachent à peine, à la limite de la vue, les montagnes du Jura et les Alpes qui se confondent avec les nuages. Le Mont-Blanc s'aperçoit très-distinctement par une atmosphère humide. Si nousregardons plus près el autour de nous, nous voyons que nous sommes dans une enceinte bordée d’amas considérables de pierres, formant mur et pré- sentant des ouvertures ça et là. La tradition y place un ancien camp romain. Les trouvailles qui y ont été faites n’ont cependant jamais consisté qu’en débris de silex, en pointes de flèche, couteaux, grattoirs aussi en silex fort bien carac- térisés, et dont les cabinets des amateurs de la localité présentent de fort beaux échantillons. Il est bon d'ajouter que le silex en nature est inconnu ici, et qu'il faut aller au loin pour en trouver. C’est donc au moins l'emplacement d’une station préhistorique. Quelques fouilles ont même donné de rares débris de poterie antique et des cornes de cerf travaillées. Sur ce plateau, le rocher est presque à fleur de terre, et on n’a réussi à installer quelques cultures dans l’intérieur du camp, qu’en choisissant avec soin les endroits où le sol arable est le plus épais et en y rapportant même les terres des endroits voisins. Partout ailleurs, un tapis de courtes graminées, fétuques et autres, cache le rocher. Un peu plus loin, des pierres percées, en fragments souvent considérables, rendent la circulation presque impossible, d'autant plus que des buis sortant de toutes les anfractuosités garnissent le peu d’espace qui reste libre. De mi- gnonnes petites plantes des plus gracieuses me font amèrement regretter mon ignorance en botanique. Parmi elles nous remarquerons à l’automne, à cause de l'abondance de ses petites fleurs violettes, la Scilla autumnalis. Quelques touffes de Teucrium chamædrys appellent notre attention sur une autre petite fleur qui s’y trouve mélangée, c'est le Teucrium montanum. Ses fleurs blanchâtres nous montrent dans leurs bouquets quelques-unes d'entre elles gonflées outre mesure, et devenues entièrement vertes. C’est là qu'habite l'Eurycera Teucrii Hoot. La déformation est bien plus grande que celle causée par l’£. clavicornis L. sur le Teucrium chamædrys. Les deux se trouvent d’ailleurs ici en même temps. Des Polistes installent leurs nids, les uns aux branches des arbrisseaux qui croissent ici en petit nombre, les autres aux pierres. Pour ceux qui recon- naissent deux espèces dans ce genre, on peut remarquer, avec M. Rougel, que les premiers se rapportent au P. diadema Lat., et les seconds au P. gallicus L. De irès-nombreuses pierres plates jonchent le sol, et nous invitent à les soulever. La plupart abritent des colonies de fourmis d'espèces bien variées, puisqu'on peut en trouver dans le rayon de Beaune plus de 45. Ho 2: L'une d'elles, l'Aphenogaster structor Lat., ne se rencontre pas près d’Auxey, mais elle a un habitat assez restreint près de Beaune, sous les pierres, sur un coteau exposé au sud-est. C’est là aussi que j'ai récolté un très-rare coléop- tère, le Catopsimorphus pilosus Muls. La Centrotoma lucifuga Heyd., et le Chennium bituberculatum Lat., s’y trouvent en compagnie du Tetramorium cæspitum L. D'autres espèces très-petites se rencontrent un peu partout dans les tiges sèches de ronce, par exemple le Zepsothorax Nylanderi Fœrst. A l'abri des buissons, la Formica pratensis de Geer élève ses monticules de brindilles, sur lesquels nous apercevrons, si nous sommes favorisés, des larves de cryptocéphales trainant péniblement avec elles leurs logements. Le Tetra- morium cœæspiium L., le Lasius niger L., le Camponatus lateralis O1., des Myrmica scabrinodis Nyl., et bien d'autres se partagent les pierres, landis que de rares et lentes Ponera contracta Lat. circulent isolément ou en très-pelits groupes. Un assez grand nombre de pierres nous présentent en dessous ou par côté le curieux amas d'œufs déposés par la mante religieuse. Chacun d’eux, conservé en flacon, donne naissance à plusieurs individus d'un parasite, dont j'ai parlé déjà dans la Feuille, le Palmon pachymerus Wolk. C'est là aussi qu'au printemps j'ai récolté un grand nombre de coquilles jaunes et vides d'Æelix hortensis et nemoralis, souvent à moitié remplies de terre. J’en ai obtenu, outre une femelle de Drilus flavescens, et une grosse larve noire de Carabe, occupée à ronger le mollusque, mais que je n'ai pu amener à bien, toute une éclosion d'Osmia aurulenta Pz., dont les coques mises bout à bout remplissaient les dernières spires du coquillage. Cette Osmia éclot en mai et se met de suite à la recherche de nouveaux logements pour sa progéniture. Cet habitat dans les coquilles est aussi signalé par le D' Giraud (Soc. bot. et zool., Vienne, 1861, p. 417) pour l'Osmia rufo- hirta Labr., et il lui assigne en même temps pour parasites la Chrysis cæœru- lipes Fab., et la Sielis phæoptera Lep. Je n'en ai pas obtenu de mes Osmia aurulenta; le catalogue Dours signale l'Odontomerus dentipes Linné et le Monodontomerus nitidus Smith. D'autres coquilles recueillies un peu plus loin m'ont donné à la même époque un autre hyménoptère plus beau et plus grand, l'Anthidium 7-dentatum Lat. Les coquilles choisies par celui-ci sont celles de plus grande taille de l'ZeZix pomatia. Les coques noirâtres sont de même installées bout à bout dans les dernières spires. L’éclosion a lieu aussi fin mai, de sorte que, pendant tout le printemps, nous pouvons recueillir ces coquilles. Une petite ouverture faite dans les spires permet de voir si elles sont habitées ou non. Enfin, c’est en très-grande quantité que nous pouvons rencontrer dans ces mêmes coquilles les curieuses pupes, actuellement à l’état de dépouilles vides, d’un pelit diptère dont j'ai vu souvent la larve dévorer les mollusques arrivés à un état de décomposition avancé et rendus presque liquides. Des Staphylins leur font concurrence pour cette besogne. Ces pupes variables de taille (4 à 6. /"), sont d'un brun foncé, convexes d'un côlé, aplaties et presque concaves de l’autre, formant ainsi comme un petit bateau, fixées, par groupes nombreux à l'intérieur de la coquille, par la portion convexe. Elles sont striées transversalement et presque mamelonnées; mais ce qu’elles présentent de plus curieux, ce sont les petites dents acérées qui les hérissent sur tout leur pourtour, et surtout deux longues épines fines et aiguës, qui prennent nais- sance au milieu de la face concave et vont en divergeant vers l'extrémité de l'abdomen. Ce diptère doit pouvoir se rapporter au genre Phcra. À côté de ces pupes, nous voyons d’autres nymphes mélangées et collées aux premières; elles sont bien plus petites (2 "/"), d’un jaunâtre très-clair, et semblent pro- venir d’un hyménoptère parasite. Mais je ne l'ai pas obtenu à l’état parfait. (A suivre). ED. ANDRE. = 6) NOTES D'UN CAMPAGNARD. OBSERVATIONS FAITES DANS LA PARTIE SUD-EST DU DÉPARTEMENT DES VOSGES. (Suile.) 6 mars (1859). — On voit beaucoup de Rhodocera rhamni L. Je crois que ce papillon a deux générations par année. La première éclosion des chrysalides a lieu lorsqu’arrivent les premiers jours tièdes, à la fin de l'hiver. En juillet-août apparaissent les mêmes papillons, mais avec une teinte jaune moins foncée. Chenille sur le Rhamnus frangula. 11 mars (1862). — Premier chant de la grive. Je retrouve dans mes notes celle qui suit, au sujet du chant de cet oiseau : « Le chant de la grive est très- varié et sentimental, surtout quand on l’entend le soir, au soleil couchant, à la lisière des grands bois pleins d’échos qui couronnent la montagne. Il y a dans les mélodies de la grive musicienne (Turdus musicus) des sifflements, des roulements, des cadences et des passages que l'oiseau sait moduler avec un très-grand nombre de nuances. Il peut chanter pendant un quart d'heure sans se répéter. Les roucoulements plamntifs de la tourterelle, les notes brèves du pinson, les mélodies amoureuses du rouge-gorge se retrouvent en parlie dans la chanson de la grive. Son chant n’a, pour ainsi dire, ni commencement ni fin, et les parties en sont distribuées au hasard, mais chaque note a son ton et sa mélodie propre, distincte de celle des notes voisines » (1). Cette grive niche, dès la fin de mars et jusqu’en juin, dans les fourrés de petits sapins ou épicéas. Son nid est d'ordinaire placé à 2, 3 ou 4 mètres du sol. Il est artistement construit. Sa texture ressemble à un feutre grossier mais solide. Ce feutre est composé de bois pourris, d'herbes et de racines. La femelle y dépose de 3 à 5 œufs d'un blanc bleuâtre, et c’est pendant les trois semaines d'incubation que le mâle chante surtout d’une manière passionnée, perché sur la cime des hautes futaies du voisinage. La grive est omnivore et se nourrit d'insectes et de larves au printemps, et en été et automne, de baies. Les fruits du myrtille, de l’arbousier, du genévrier font, dans l’arrière-saison, sa principale nourriture. 12 mars (1853). — Passage de grues cendrées. J'en compte plus d’un cent; elles se dirigent au nord. La bande est disposée en triangle afin de fendre l'air avec moins de fatigue. Les individus qui sont en tête ou sur les bords sont relayés souvent par ceux de l'intérieur. Pendant un quart d'heure j'ai pu suivre la marche de ce bataillon dans les profondeurs du ciel. 17-19 mars (1852). — Premier chant du pinson, du verdier (Æmberiza citrinella), des mésanges (Parus major, ater, cœruleus),. 19 mars (1857). — L'anémone sylvie n’est plus rare. De toutes les plantes vernales qui apparaissent dans nos montagnes aussitôt que la neige disparaît, il n'y en a pas de plus commune que la sylvie (Anemone nemorosa). Souvent on voit ses premières fleurs avant le 45 mars, et en avril les prés en sont couverts comme d'un tapis blanc. Fleurissent en même temps que la sylvie : le populage (Caltha palustris), la primevère (Primula elatior), la pulmonaire (Pulmonaria variabilis), les dorines (Chrysosplenium opposilifolium et alternifolium), les luzules (Luzula campestris, vernalis), l'ortie rouge (Lamium purpureum), quelques violettes (Viola odorata et sylvestris), la mercuriale {Mercurialis perennis), etc. Quand les fleurs d’anémone sylvie prennent une teinte rosée et se fanent, les prés secs des montagnes deviennent . : (1) Voir Journal d'un Solitaire, par 4 Thiriat, p. 41, 42, — Sandoz, rue de Seine, 33, >aris. LABS 0 lilas, c’est la cardamine des prés (Cardamine pratensis) qui domine alors, tandis que le fond du tapis de verdure est parsemé de violettes sauvages (Viola syl- vatlica), de véroniques { Veronica chamædrys, serpillifolia), de renoncules (Ranunculus acris, bulbosus); viennent ensuite les pissenlits (Taraxacum officinale), la scorzonère {Scorzonera humilis), les campanulacées Campanula rotundifolia, Phyleuma spicatum, Jasione montana), la grande oseille{Rumex acetosa), la marguerite des prés (Leucanthemum vulgare), les silenées et alsinées (Silene inflata, nutans, Lychnis floscuculi, vespertina, Cerastium vulgatum), et surtout le Zinum catharticum qui, fin mai et en juin, tapisse le fond de l'herbe étoilée de trèfles, de bugle, de raiponce, de meum et d’arnica. 27 mars (1852). — Premier chant de la fauvette à tête noire, du rouge- gorge; passage des merles à plastron ou blanc-collet (Turdus torquatus). Cette grive arrive dans les Vosges fin septembre quelquefois en immense quantité, le plus souvent par petites troupes disséminées. À partir du 45 octobre, on n’en voit plus. Dans la seconde partie de mars, en avril et quelquefois même dans les premiers jours de mai, cet oiseau de passage traverse de nouveau nos mon- tagnes retournant vers le Nord. Si le temps est froid, il séjourne parfois plusieurs jours, et comme le passage a lieu par petites bandes, par paires ou même isolément, ce passage prinlanier est beaucoup moins remarquable que celui de l'automne. Quand le temps est beau et que l'instinct de ces oiseaux ne leur annonce plus de neige, ils passent, pour ainsi dire, sans s'arrêter. 29 mars. — Premier chant du éraquet motteux (Saæxicola œnanthe Mey.). Cet oiseau, qui habite uniquement les rochers et les lieux non boisés, est très- commun (1) et gazouille agréablement sur les rochers au-dessus de mon habitalion. 31 mars. — Depuis quelques jours, il passe des rougeolles, des merles mauvis (T'urdus iliacus) en quantité. La grive mauvis, un des gibiers les plus éstimés des gourmets, arrive dans nos montagnes, après la vendange, vers le 15 octobre. Son passage dure de 10 à 45 jours, et d'autant plus que le temps est beau. C’est l'espèce de grive la plus rusée et la plus difficile à prendre au piège ; la seule qui sache s'emparer de la graine de sorbier, mise comme amorce, sans se prendre au lacet. Le passage de cet oiseau au printemps a lieu en mars et avril, mais il est peu remarquable, les individus étant isolés et s’arrêtant fort peu dans la région. Vagney. XAVIER THIRIAT. COMMUNICATIONS. Un des amis et collaborateurs de la Feuille, M. Victor Collin de Plancy, vient de partir pour la Chine, où il compte faire un séjour de plusieurs années. Témoins de ses succès à l'École des langues orientales et de son zèle pour l’histoire naturelle, nous ne doutons pas qu’il ne mette à profit ses connaissances variées d’une façon utile pour la science. Ea effet, la Chine, malgré de récentes explorations, est encore peu connue des naturalistes, et jusqu’à présent, nos agents diplomatiques ont laissé à leurs collègues des nations étrangères l'honneur de les distancer. Revue alsacienne (2). — Un grand nombre de nos lecteurs connaissent certainement déjà la Revue alsacienne ; due à l'initiative de quelques jeunes Alsaciens habitant Paris, la nouvelle Revue, fondée il y a trois mois seulement, n’a pas tardé à prendre une extension (4) En parlant du traquet motteux si comman il y a ?5 ans, je dois dire qu'il a presque disparu; on attribue cette disparition à l'influence des années très-pluvieuses, de 1851 à 1858, pendant lesquelles les nichées de cet oiseau n’ont pas réussi, le nid étant placé en terre, sous les roches. (2) Chez Berger-Levrault, éditeur, à Paris, 5, rue des Beaux-Arts, et à Nancy. EUR 2° trèes-grande et justement méritée; elle compte aujourd’hui parmi ses rédacteurs quelques- uns des plus grands noms de la littérature et du journalisme francais. — Le but que pour- suivent avec tant de zèle et de dévouement les fondateurs de ce journal, c’est de servir d'’organe à la colonie alsacienne dont les membres sont disséminés sur tout le territoire français, de constituer un lien moral entre ceux qui sont restés dans nos chères provinces d'Alsace et de Lorraine, et ceux qui les ont quittées; — « à ceux qui ont émigré, disent les rédacteurs, nous parlerons de l'Alsace ; à ceux qui sont restés dans leur pays natal, nous parlerons de ceux qui en sont loin. » Et c’est bien là le programme que remplit le journal : les Alsaciens d'Alsace liront avec plaisir le récit aussi complet que possible des incidents littéraires, scientifiques et philoso- phiques qui auront eu lieu en France dans l'intervalle de deux numéros. Les autres, sous le titre de chronique d’Alsace-Lorraine, recevront un travail analogue portant sur tous les incidents dignes d’attention qui se sont passés, pendant le même espace de temps, dans les provinces annexées. — Les travaux originaux ont aussi une large part dans la Revue, et nous y avons lu, avec le plus grand intérêt, des études historiques et littéraires, de charmantes nouvelles, la touchante histoire de notre collègue, Xavier Thiriat, le Soli- taire des Vosges... L'histoire naturelle ne sera pas oubliée ; outre la place qu’elle occupera dans la chronique, nous espérons voir paraître, dans le corps même du journal, des tra- vaux sur la faune, la flore et la géologie de nos riches provinces. Enfin, un bulletin bibliographique nous tiendra au courant de toutes les publications originales parues dans le courant du mois en Alsace. En somme, la Revue alsacienne, si bien conçue et si bien rédigée, est une œuvre qui in- téressera non-seulement nos chers compatriotes d’outre-Voges, mais qui acquerra les sympathies de tous ceux qui ont connu et aimé notre beau pays. A. Dozzrus. Société d’études scientifiques de Paris. — La Société remercie les conchyliolo- gistes qui ont bien voulu lui adresser des échantillons pour les Collections élémentaires de Mollusques terrestres et fluviatiles de France. — Pour compléter ces collections, il lui faut encore une certaine quantité des espèces suivantes : Anodonta cynorum, Cyclas lacustris, Pisidium amnicum, Ancylus fluviatilis, Physa acula. Carabus intricatus, etc. — Je viens de voir dans votre dernier numéro que le Cara- bus intricaltus Lin., Cyaneus Dej., est commun aux environs d’Abbeville, Tout au con- traire, il est rare aux environs de Bruxelles. En revanche, le Carabus catenulatus Scop., est très-commun dans la forêt de Soignes, non loin de la ville. Là, au pied des arbres, sous les feuilleset la mousse, on peut en ra- masser en quelques heures des centaines. L'été dernier, j'y ai pris une cinquantaine de Carabus auronilens Fab., dont cinq de la variété Pulzeysii Mors., aux élytres d’un vert- foncé allant quelquefois vers le brun-violacé. Cette variété est toute spéciale, en Belgique, à la forêt de Soignes. Je serais curieux de savoir si ce rare insecte se prend plus ou moins fréquemment en France ou ailleurs. Sur les troncs d’arbres, dans cette même forêt, se trouve aussi vulgairement le Cychrus altenuatus, Fab. À propos de chasse d'hiver, j'ai capturé, le 20 janvier de cette année, 3 Carabus auroni- lens, 1? C. calenulatus, 1 C. purpurascens, 7 Dromius 4-maculatus, 12 D. #-notalus, 1 Loricera pilicornis, des Ténébrionides et des Meligheles, et tout cela sous la mousse des arbres dans la forêt de Soignes. Malheureusement, l’abondance des neiges m'empêche en ce moment de continuer ces chasses intéressantes. Ixelles-Bruxelles. R. STEvENS. Aristus clypeatus dans la Vienne. — Les lecteurs de la Feuille ont pu voir deux notes sur l’Aristus clypeatus (n°5 81 et 82); dans l’une, M. H. du Buisson signalait cet insecte à Saint-Pourçain, dans l'Allier; dans l’autre, M. W.-J. Griffith annonçait sa capture à Roguedas, dans le Morbihan. L’Aristus clypealus insecte réputé essentiellement méridional, et marqué comme très-rare dans le centre de la France (Fairmaire), commence, grâce aux recherches actives des coléoptéristes, à sortir des limites étroites qu’on lui avait primi- RU + Se tivement assignées. J’ai trouvé assez communément dans les mois de juin, juillet, août, les Aristus clypeatus et capilo, à Civray et à Comporté, village près de Civray (Vienne), soit en fauchant les graminées, soit sous les larges feuilles du Thapsus ou bouillon blanc. M. Mesmin, qui a chassé également dans la Vienne, l’a trouvé, je crois, aux environs de Poitiers, à Morthemer. Poitiers. M. Barzuior. Indigestion chez les Dytisques. — Ayant à plusieurs reprises élevé des dytisques, nous avons remarqué un fait assez curieux qui n’est peut-être pas connu. Il nous arriva de laisser ces insectes assez longtemps sans nourriture, puis, si nous leur donnions co- pieusement à manger, de les trouver morts le lendemain. C’est donc par suite d’indigestion qu’ils sont morts, et non pas par manque de nourriture, Nous avons ainsi perdu plusieurs Dytiscus marginalis et deux Cybister. Nous nous proposons de répéter l'expérience sur d’autres dytiscides. Neuilly-sur-Seine. Jet P,:Pasav Doryphora. — C'est par erreur que M. Bailliot met Leplinotarsa Say, puisqu’au contraire Say repousse ce mot et qu’il garde Doryphora comme tous les Américains. — L'auteur du mot Leplinotarsa est le suédois Stal. Pterotheca nemausensis (Cas.). — Crepis nemausensis (Gouan.). — Andryela nemau- sensis (Vill.). — Hieracium sanctum (Lin.). Le Plerolheca devient abondant dans la région lyonnaise, principalement à Saint-Genis- Laval et dans ses environs. On n’avait encore signalé cette espèce presque méridionale qu’à Andance (Ardèche), à Couzon et Villeurbanne (Rhône); depuis quelque temps elle infeste les champs de luzerne et le bord des chemins à Saint-Genis. Elle s’étend avec une rapidité extraordinaire, et bientôt elle deviendra plus que commune. Je ne sais si c’est partout de même, les lecteurs de la Feuille, principalement du centre et du nord de la France, devraient le signaler. La découverte de cette plante y serait plus curieuse encore, car aux environs de Lyon elle est encore quelque peu sous son climat ordinaire. Saint-Genis-Laval. CL. Ducxamr. ÉCHANGES. Additions et changements à la liste. Maurice Girard, rue Thénard, 9, Paris. — Entomologie appliquée. René Stevens, rue Malibran, 127, Ixelles-Bruxelles. — Coléoptères. Marius Blanc, quai du Canal, 2?, Marseille. — Coléoptères, Hémiptères, Lépidoptères , Herpétologie. Louis Dupont, rue Jean-de-Beauvais, 10, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Marius Aubert, rue des Oblats, 3, Marseille. — Coléoptères, Hémiptères. M. Louis Dupont, 10, rue Jean-de-Beauvais, à Paris, désire échanger : Carabus purpurascens et calenulatus, Dyliscus punclulalus, Hydrophilus piceus, Staphylinus macæillosus, Necrophorus vestigator et sepullor, Agriotes sobrinus, Telephorus lateralis, Lamia texlor, et d’autres espèces, surtout des petits carabides, élatérides et hydrophilides. M. A. Osmont, 4, rue de Strasbourg, à Caen, désire entrer en relations avec des entomologistes qui seraient disposés à lui procurer des Carabus proprement dits, de leur région, soit par échange, soit par vente. M. Roussel, médecin de la marine, place du Château, 15 bis, Brest, offre des Coléoptères de Madère, Açores et Sénégal, en échange d’autres Coléoptères exotiques ou de bonnes espèces européennes. ERRATUM. — Dans le dernier numéro, page 46, lisez Zuber au lieu de Zubu. pu Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4. 4er Avril 1878. Ç Huitième Année. No 90. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LES DÉGUISEMENTS DES INSECTES. Dans une note insérée dans le n° 83 de la Feuille, M. Héron-Royer se demande si les chenilles se nourrissent en prévision de la coloration de leurs chrysalides, réflexion qui lui à été suggérée par la diversité des teintes qu'il a pu observer chez certaines chrysalides d’une même espèce, ainsi que par la Curieuse propriété qu'ont celles-ci de revêtir la couleur des objets qui les entourent peu de temps après que la peau de la chenille est tombée. Tous ceux qui s'occupent plus ou moins d'entomologie ont pu s'apercevoir, comme M. Héron-Royer, qu’en général la coloration des insectes a toujours de grands traits de ressemblance avec celle des différents objets qu'ils fréquentent plus particulièrement, comme par exemple les fleurs et les plantes sur les- quelles ils vivent, et que c'est exclusivement pour leur déguisement que ces petites bêtes possèdent, en général, toutes les couleurs variées qui forment sur les ailes et autres parties de leurs corps d’agréables dessins dont la diver- sité frappe ceux-là même qui trouvent le moins d’attraits dans l'étude de l’en- tomologie. En effet, ce n’est guère que par leur coloration que les insectes peuvent se dissimuler aux yeux de leurs ennemis qui sont, comme on le sait, très nombreux. Mais quoique tous les ordres d'insectes soient très-curieux à étudier à ce point de vue, un surtout mérite de fixer plus particulièrement l'œil de l'observateur : c’est celui des Lépidoptères dont tous les individus, surtout à l’état de chenilles ou de chrysalides, se dérobent très-facilement par leur coloration à nos yeux ainsi qu'à ceux des animaux qui les chassent pour s'en nourrir. En effet, parmi les chenilles, beaucoup d'espèces ont une teinte verte très- prononcée et cette couleur est bien propre à les cacher au milieu des feuilles des plantes ou des arbres sur lesquelles elles passent la plus grande partie de leur existence; d’autres également par leur coloration variée se distinguent | itrès-peu des plantes à feuillage diversement coloré qu'elles habitent. Mais à mon avis, 1! n’y a pas dans la nature d'êtres aussi bien déguisés que les larves de Géométrides. On connait la couleur et la singulière conformation de ces chenilles qu’on a souvent comparées, non sans raison, à des brindilles de bois mort; à les voir posées sur les feuilles, le long des troncs d'arbres et des branches ou bien à terre, on ne se douterait nullement que l'on à affaire à des êtres animés, si parfois on ne les voyait se mouvoir et comme arpenter leur chemin. Quant aux chrysalides, leur coloration est également propre à les protéger contre les animaux qui les recherchent comme un mets succulent. Quelques- unes, par le reflet métallique de leur écorce, défient complétement le regard des oiseaux ou autres animaux insectivores; beaucoup au milieu des feuilles sèches se confondent avec celles-ci par leur aspect terne et sombre; d’autres enfin, appendues sous les feuilles, les branches d'arbre, dans les creux de rochers ou de murailles, sont très-difficiles à apercevoir, toujours à cause de leur teinte. Mais le point le plus remarquable à observer chez les chrysalides, qui montre clairement le but que doit atteindre la coloration des insectes I "GG et dont M. Héron-Royer a dit quelques mots, c'est la curieuse propriété qu’elles possèdent de changer de couleur lorsqu'elles sont placées dans certaines conditions et de prendre la teinte des objets sur lesquels ou près desquels elles se trouvent placées. Mais cette propriété est indépendante de leur volonté, comme du reste je vais l'expliquer; aussi je ne puis partager la manière de voir de mon cher collègue, lorsqu'il dit que peut-être la chenille au moment de se transformer dévore quelques parcelles de la matière sur laquelle elle se trouve et que ce serait par l'absorption de cette matière que se produiraient ces diffé- rences de nuances observées. Le phénomène qui occasionne les changements de nuances chez les chrysa- hides est assez difficile, mais non pas impossible à expliquer. Pour moi, je n’ai jamais vu dans ce changement de coloration qu’une action chimique due au simple effet de la lumière agissant sur la peau ou l’écorce des chrysalides im- médiatement ou peu de temps après que celle de la chenille est tombée; cette action chimique ayant des résultats analogues à ceux que produisent les phé- nomèênes dus à nos appareils de photographie, on peut conclure de là que la matière dont est composée la peau qui recouvre le corps de la chrysalide est, durant un temps plus ou moins long, organisée de telle façon qu’elle repro- duit photographiquement la couleur des objets qui l'entourent. Commeonlevoit, la peau des chrysalides est admirablement bien douée, ou si vous préférez, sin- gulièrement sensibilisée, et la coloration anormale non-seulement d'un grand nombre d'espèces, mais encore de beaucoup d'individus chez une même es- pèce se rencontre trop communément dans la nature, ainsi que chez les chry- salides des chenilles que nous élevons nous-mêmes pour qu'il soit possible de ne voir dans le phénomène en question qu'un simple effet du hasard. L'action de la lumière dans le phénomène qui nous occupe ne peut être mise en doute ; elle est même plus qu'évidente par la raison toute simple que la coloration anormale des chrysalides est d'autant plus prononcée que celles-ci ont été mieux exposées aux effets lumineux. Ce dernier fait infirme même l'idée qu’on pourrait se faire tout d’abord que les chenilles, qui auraient alors un instinct réellement merveilleux, se nourriraient en prévision de la colora- tion de leurs chrysalides. Il est vrai que dans beaucoup de cas la nourriture prise par un animal influe considérabiement sur la couleur de sa chair, et par- tant, sur celle de sa peau. On sait, par exemple, qu’en nourrissant certains ani- maux avec de la garance, non-seulement leur chair, mais aussi leurs os, deviennent complétement rouges au bout d’un temps qui est proportionné à la grosseur de l'animal ; mais de pareils cas dans les conditions ordinaires sont trop peu communs, si toutefois ils existent réellement, pour qu’on puisse ad- meltre celte supposilion. Quant aux papillons, leurs déguisements sont non moins remarquables. Vous avez tous pu voir, par une belle journée d’avril ou de mai, bon nombre de ces derniers se reposant souvent sur les fleurs pour en aspirer les sucs; si vous les avez suivis avec attention vous vous serez aperçu que plusieurs d’entre eux se confondaient avecles fleurs sur lesquelles ils se trouvaient, les uns par le dessus brillant, les autres par le dessous terne de leurs ailes. Il y a aussi à remarquer chez ces jolies bêtes une particularité, c'est que les espèces dont les couleurs ne peuvent se confondre avec celles des fleurs qu'elles fréquentent, celles-là, dis-je, sont toujours sur le qui-vive, si bien qu'il est fort difficile de les approcher, tandis que les autres, se fiant beaucoup aux couleurs qui les dis- simulent, se laissent plus facilement approcher et capturer. D'un autre côté, quel est le lépidoptériste qui, poursuivant certaines espèces de papillons, me les a vues se diriger du côté de terrains ou champs cultivés dont la teinte était celle de leurs ailes, et par là, se dérober plus facilement aux yeux et au filet du chasseur évincé ? LR RES Je ne m'étendrai pas d'avantage sur les déguisements des insectes : je pour- rais citer un grand nombre de faits particuliers à certaines espèces; mais on les connaît généralement. Je ferai cependant remarquer encore que les exemples de dissimulation par la couleur n'existent pas seulement chez les Lé- pidoptères ainsi que chez les autres ordres d'insectes, mais se retrouvent chez presque tous les autres animaux. Je citerai en terminant, parmi ces derniers, un seul exemple, celui de la rainette commune, plus connue sous le nom de grenouille des arbres (Rana arborea R&æs.) dont la couleur est telle, comme l’on sait, que si la voix ne trahissait ce batracien, ce ne serait que par hasard qu’on l’apercevrait au milieu du feuillage des arbres qu'il habite. Digne. EDOUARD HONNORAT. COUP D'ŒIL SUR LA VÉCGÉTATION DE LA VALLÉE DE LA VESDRE, ENTRE CHAUDFONTAINE ET LES MAZURES (province de Liége, Belgique). Supplément (1). La première partie de ce travail, écrite en 1877, est devenue incomplète, surtout à cause des belles découvertes faites par M. Mathieu Michel. Ces découvertes sont consignées dans la Æore populaire (2), que ce botaniste, simple artisan et fondateur de la Société botanique d'ouvriers de Nessonvaux- Fraipont, vient de faire paraître, sous les auspices de cette Société (3). La végétation de la vallée de la Vesdre avait été bien étudiée partout, sauf dans les environs de Fraipont; M. Michel vient de combler cette lacune d’une manière très-heureuse. Maintenant, il est permis de dire : « Pas une grande vallée, en Belgique, n’a été explorée dans son ensemble et n'est connue, sous le rapport de la végétation phanérogamique, comme la vallée de la Vesdre. » Dans ce supplément, j'ai eu soin de ne citer que des espèces non men- tionnées dans mon premier article. À moins d'indications contraires, les plantes de la liste suivante ont été observées par M. Michel. Ranunculus hederaceus L. — Fossés. Fraipont. — Boræanus Jord. — Prairies. Goffontaine (Th. Durand). — Frieseanus Jord. — Bois. Goffontaine (Th. Durand). — sardous Crantz. — Lieux humides. Goffontaine. Caltha Guerangerii Bor. — Bords des ruisseaux. Goffontaine AR (Th. Durand). * Delphinium Ajacis L. — Lieux cultivés. Chaudfontaine (Th. Durand). * Dianthus barbatus L. — Une grosse touffe dans un bois montueux, à Colonheid (Fraipont). — deltoides L — Pelouses sèches. Halinsart (Th. Durand). Silene gallica L. — Moissons. Charneux (Fraipont). — anglica L. — Moissons. Haute-Fraipont. Cerastium glomeratum Thuill. — Pelouses. Goffontaine (Th. Durand). Sagina ciliata Fries. — Champs. Haute-Fraipont. Holosteum umbellatum L. — Lieux arides. Nomabaie (Fraipont). * Geranium macrorrhizum L. — Lieux ombragés. Nessonvaux, Fraipont, Erodium pilosum Bor. — Pelouses. Goffontaine (Th. Durand). — hirsutum Jord. — Pelouses. Goffontaine (Th. Durand). * — moschatum L'Hérit. — Lieux pierreux. Fraipont. (1) Voir Feuille des Jeunes Naturalistes, n° d'août 1877. . (2) M. Michel. — Flore de Fraipont, Nessonvaux et leurs environs, 1 vol. de 389 pages. Verviers, imp. E. Piette; prix 2 fr. (3) Th. Durand. — Note sur la Société botanique d'ouvriers et la flore de Nessonvaux. (Bull, de la Soc. roy. de botanique de Belgigue, t. XVI (1877-78), n° 1.) La. Malva Alcea L. — Lieux cultivés. Haute-Fraipont. * — crispa L. — Voisinage des habitations. Fraipont. Pyrola rotundifolia L. — Bois. Fraipont. * Nymphea alba L. — Etangs des Mazures. Cardamine fragilis Degland. — Prairies. Les Mazures (Th. Durand). * Sisymbrium strictissimum L. — Prés. Saint-Hadelin. Erysimum orientale R.-Br. — Lieux cultivés. Nessonvaux. Teesdalia nudicaulis R.-Br. — Collines arides. Nessonvaux, Fraipont. * Senebiera didyma Pers. — Graviers de la Vesdre. Fraipont AR. Viola palustris. L. — Prairies marécageuses. Fraipont. Viola nemoralis Jord. — Bois. Les Mazures (Th. Durand). Lotus tenuis Ket. — Pelouses. Haute-Fraipont. Trifolium striatum L. — Pelouses sèches. Fraipont. Lathyrus aphaca L. — Moissons. Fraipont. * Prunus insititia L. — Haies. Haute-Fraipont. Rubus thyrsoïdeus Wimm. — Talus pierreux. Nessonvaux (Th. Durand). — corylifolius Sm. — Bois. Chaudfontaine (Th. Durand). — serpens Godr. — Lisières des bois. Les Mazures (Th. Durand). — villicaulis Koehl. — Bois. Goffontaine (Th. Durand). Helosciadum nodiflorum Koch. — Ruisseaux. Fraipont. Selinum carvifolia L. — Prairies humides. Fraipont. Heracleum pratense Jord. — Prairies, Goffontaine (Th. Durand). * Ammi Visnaga Lam. — Prés des bords de la Vesdre. Flère, Nessonvaux, Fraipont. Conium maculatum L. — Graviers de la Vesdre. Flère, Nessonvaux, Fraipont, Prayon. Cuscuta trifolii Bab. — Nessonvaux, Fraipont. * Borrago officinalis L. — Bords des chemins. Nessonvaux. Myosotis repens Don. — Prairies humides. Goffontaine (Th. Durand). — multiflora Mer. — Fossés. En-Rive (Th. Durand). — cæspitosa F. Schultz. — Prairies fraîches. Haute-Fraipont. Cynoglossum officinale L. — Lieux secs. La Rochette (Chaudfontaine). * Veronica persica Poir. — Lieux cultivés. Haute-Fraipont. — acinifolia L. — Bords des chemins. Fraipont. * Antirrhinum majus L. — Vieux murs, talus. Flère, Goffontaine, Nessonvaux. Linaria striata L. — Licux pierreux. Haute-Fraipont AA. Mentha viridis L. — Lieux frais. Nessonvaux, Fraipont. Calamintha acinus Clairv. — Lieux arides. Goffontaine (Th. Durand). Nepeta cataria L. — Lieux pierreux. Prayon. Brunella alba Pal. — Terrains calcaires près de la gare de Nessonvaux. Teucrium Botrys L. — Champs pierreux. Fraipont. Campanula plicatula Dmrt. F1. belg. — Moissons. Halinsart (Th. Durand). * Centranthus ruber DC. — Fentes des murs. Fraipont. * Sylibum Marianum Gærtn. — Terrains incultes. Fraipont. Lappa tomentosa Lmk. — Bords des chemins. Chaudfontaine R (Th. Durand). Centaurea scabiosa L. — Coteaux arides. Haute-Fraipont. Inula Helenium L. — Prairies humides. Fraipont et près la station de Nessonvaux. * Solidago canadensis L. — Lieux pierreux. Haute-Fraipont. * Aster leucanthemus Desf. — Bords de la Vesdre, Flère, Goffontaine, Nessonvaux, Fraipont, Trocz. * — amellus L. — Coteau à Fraipont. Arnica montana L. — Bruyères. Haute-Fraipont. * Petasites fragrans L. — Bois très-ombragé. Fraipont. Lactuca scariola L. — Talus. Chaudfontaine. Taraxacum rubrinerve Jord. — Prairies. Les Mazures (Th. Durand). — palustre DC. — Prairies humides. Les Mazures (Th. Durand). Hieracium boreale Fries. — Bois montueux. Cornesse, Fraipont. * Xanthium strumarium L. — Graviers de la Vesdre, Flère, Nessonvaux, Louhaie. * Chenopodium Ambrosioïdes L. — Rencontré chaque année de 1870 à 1876 sur les graviers de la Vesdre, à Flère, Nessonvaux, Fraipont. Rumex scutatus L. — Rochers. Prayon. s CORRE ramiflora Mœnch.— Vieux murs de la Vesdre, Goffontaine, Nessonvaux, Prayon, Chaud- ontaine. Euphorbia platyphyllos L. — Lieux cultivés. Colonheïd ({Fraipont). Ornithogalum angustifolium Bor. — Prairies. Les Mazures (Th. Durand). Narthecium ossifragum Huds. — Marais des bois. Fraipont. * Iris germanica L. — Murs de la Vesdre, Fraipont; bois pierreux, Prayon. * — pumila L. — Murs des terrasses. Nessonvaux, Fraipont. Galantus nivalis L. — Prairies. Haute-Fraipont. Ophrys muscifera L. — Bois. Colonheïd (Fraipont). Gymnadenia viridis Rich. — Prairies fraîches. Haute-Fraipont. Cephalanthera grandiflora Bab. — Bois. Colonheid, Trasinster, Fraipont.. Epipactis atrorubens Hoffm. — Bois. Haute-Fraipont. Potamogeton crispus L. — Vesdre à Prayon (Th. Durand). — perfoliatus L. — Biez de la Vesdre, Prayon. Carez paniculata L. — Lieux tourbeux. Fraipont. Re Carex elongata L. — Lieux marécageux. Fraipont. — canescens L. — Prairies tourbeuses. Haute-Fraipont. — stricla Good. — Bords des eaux. Doux-Fonds (Cornesse}. — fulva Good. — Pâturages humides, Haute-Fraipont. : Scirpus setaceus L. — Lieux frais. Haute-Fraipont. Oplismenus crus-galli Kunth. — Lieux cultivés. Haute-Fraipont. Milium effusum L. — Bois montueux. Haute-Fraipont. Poa sudetica Hanke. — Bois. Goffontaine. Festuca gigantea Vill. — Bois. Chaudfontaine (Th. Durand). La province de Liége, si bien explorée sous le rapport phanérogamique, a été complétement négligée par les botanistes en ce qui concerne les crypto- games inférieurs. Depuis 1807, année où Dossin écrivit son Catalogue des plantes (phanéro- games et cryplogames) observées dans la province de Liége (1), un seul travail sur les mousses liégeoises a vu le jour, c’est le Catalogue des Muscinées des environs de Vise, de M. E. Marchal. Grâce à ce travail, les mousses et les hépatiques du cours inférieur de la Meuse, sont bien connues ; mais sur la dispersion de ces végétaux dans les autres parties de notre contrée, nous n’avons que des renseignements épars, dus surtout à Me Libert et à MM. Ch. Morren, L. Piré, E. Marchal, Ch. Strail et A. Hardy. Pourtant notre province, avec ses nombreux cours d’eau sillonnant des vallées boisées, ses rochers et ses marécages, offre un magnifique champ aux recherches cryptogamiques, et les découvertes isolées faites Jusqu'à ce jour, témoignent assez du beau résultat que donnerait l'exploration complète. Vingt-neuf mousses et sept hépatiques ont été indiquées dans la partie de la vallée qui nous occupe, je crois utile de les faire connaître. MOUSSES. Gymnostomum calcareum Nees et Hornsch. — Prayon (Piré). Weissia fugax Hedw. — Trooz, Chaudfontaine (Piré). Dicranella squarrosa Sch. — Fraipont (Marchal). Dicranum undulatum Br. et Sch. — Goffontaine (Marchal). Didymodon rubellus Br. et Sch. — Chaudfontaine (Hardy). Distichium capillaceum Br. et Sch. — Trooz (Piré). Leptotrichum flexicaule Hampe. — Fond-de-Forêt (Piré). Trichostomum rigidulum Sm. — Prayon (Piré). — tophaceum Brid. — Trooz (Piré). Cinclidotus fontinaloïdes P. B. — Fond-de-Forêt (Piré). Racomitrium lanuginosum Brid. — Prayon (Piré). — canescens Brid. — Prayon (Piré). Coscinodon pulvinatus Spreng. — Trooz (Piré). Amphoridium Mougeotii Sch. — Trooz (Piré). Ortotrichium cupulatum Hoffm. v. riparium. — Chaudfontaine (Piré). — Sturmii Hoppe et Hornsch. — Fond-de-Forêt (Piré). Bryum erythrocarpum Schwaeg. — Goffontaine (Marchal). Neckera crispa Hedw. — Chaudfontaine (Piré). Anomodon longifolius Hartm. — Fond-de-Forêt (Piré). — viticulosus Hook. — Chaudfontaine (Piré). Brachythecium glareosum Sch. — Fond-de-Forêt (Piré). —_ rivulare Sch. — Fond-de-Forèt (Piré). — populeum Sch. — Chaudfontaine (Piré). Eurynchium crassinervium Sch. — Fond-de-Forêt (Piré). Thamnium alopecurum Sch. — Fond-de-Forêt (Piré). Plagiothecium undulatum Sch. — Ninane {Chaudfontaine) (H. Donckier). Amblystegium subtile Sch. — Chaudfontaine (Hardy). Hypnum filicinum L. — Fond-de-Forêt (Piré). — pratense Koch. — Chaudfontaine (Marchal). (1) Th. Durand, Reliquiæ Dossinianæ, br. de 42 p.; Gand, 1875. TON HÉPATIQUES. Scapania nemorosa Dmrt. — Fraipont (Strail), Chaudfontaine (Ch. Morren). Chiloscyphus pallescens Dmrt. — Fond-de-Forêt (Straïl). Blasia pusilla L. — Chaudfontaine (Strail). Aneura multifida Dmrt. — Fond-de-Forêt (Strail). Preissia commutata Nees. — Chaudfontaine (Ch. Morren). Reboulia hemisphærica Raddi. — Chaudfontaine (Hardy). Anthoceros lævis L. — Chaudfontaine (Ch. Morren). Liége. THÉOPHILE DURAND. EXCURSIONS GÉOLOGIQUES ET MINÉRALOGIQUES DANS LE BEAUJOLATS. Remarquable depuis longtemps par la richesse et la qualité de ses produits vinicoles, le Beaujolais est loin d’être un pays ingrat pour le naturaliste. Au pied des montagnes qui portent ce nom, on trouve de nombreux fossiles mar- quants de ce côté-là les dépôts de la mer liasique; un peu plus haut, c’est le granit avec toutes ses roches si différentes d’âge et de composition; des miné- raux variés y sont répandus, soit accidentellement, soit en filons, et des plantes rares ornent ce terrain, où l’on passe si brusquement du calcaire à la silice. Romanèche (près Mâcon). — Ne pouvant parcourir d’un seul trait toutes les localités qui offrent de l'intérêt, je commencerai par la station de Romanèche, la plus connue de toutes, à cause de ses mines de manganèse. La variété, J'ajouterais même la rareté des minéraux qu’on y trouve, la dé- signent comme la première étape de toute excursion dans ces parages. De la gare où l’on débarque, on aperçoit à l’est du village de hautes che- minées indiquant l'emplacement de la mine. Une grande route y mène directe- ment. Des deux côtés de cette route, sont amoncelés des blocs granitiques, revêlus d'un enduit talqueux verdâtre, provenant d'une carrière située à pro- ximité. C’est un granit à grains fins, contenant du talc en place de mica et, par conséquent, analogue à celui qui forme la masse centrale du Mont-Blanc. Par endroits, luisent de petites parcelles de fer sulfuré incrustées dans le quartz, et la surface est couverte de belles dendrites herborisées, produites par le manganèse. Tout porte à croire que cette roche est contemporaine du filon de manganèse et qu’elle date, comme lui, des soulévements qui ont mis fin à la période jurassique. Elle ne ressemble pas, en effet, aux roches premières et fondamentales du Beaujolais. Ces dernières qui, suivant Beudant, auraient été soulevées à l’époque des premiers terrains de sédiment, sont beaucoup plus feldspathiques et dans un état de décomposition très-avancé à la surface, ce qui contribue à donner aux collines du Beaujolais cette forme mamelonnée et arrondie qui leur est particulière. Nous atteignons les premières maisons du village. La plupart ont encore des portions de mur construites avec la pierre de manganèse; certains chemins même en sont pavés presque entièrement. Les anciens habitants ne connais- saient pas d’autre manière de se débarrasser de cette pierre brûlée qu'ils trouvaient presque à la surface du sol. Ces murs et ces chemins restent là en face de l'exploitation moderne, comme pour témoigner des progrès que la science à faits dans notre siècle. Sur l'emplacement de la mine où nous entrons, de nombreux débris sont épars sur le sol; d’un côté, le minerai avec sa gangue; de l’autre, les roches accessoires qu'on a dû extraire pour dégager le filon. C'est d'abord le grès rouge du lias, renfermant des veines de manganèse et calciné en certains SR TEE endroits, comme les scories d’un haut fourneau. On peut alors se rendre compte de la haute température qu'il eut à subir lors de l’éruption du métal. De nombreux fossiles y sont renfermés : Belemniles acutus et unisulcatus ; Gryphæa arcuata, Gryphæa Cymbium, Pecten disciformis, Pentacrinus fasciculosus, Ammoniles Jasonis, raricostatus, Nautilus striatus, et même des débris de bois fossile appartenant probablement à la famille des Cycadées, si richement représentée pendant l’époque liasique. Comme je l’ai déjà indiqué, le filon de manganèse, après avoir traversé les roches azoïques, est venu s’épancher dans le lias. La mer liasique venait donc jusqu’au pied des montagnes du Beaujolais, et les dépôts qu’elle a formés vont par-dessous la Saône et le terrain tertiaire de la Bresse rejoindre les forma- tions analogues du département de l'Ain. Pendant que du côté du Mont-Blanc ces couches étaient fortement relevées, en Bresse, elles Ss’affaissaient d’une profondeur correspondante, se préparant ainsi à servir de cuvette au terrain tertiaire. Mais hâtons-nous d'arriver à la partie minéralogique ; ce n’est pas la moins intéressante. Ici, le manganèse est un mélange de Pyrolusite et de Psilome- lane. 1 se présente sous toutes les formes : géodes, stalactites, mamelons, etc.; les uns figurent des grappes de raisin, d’autres sont boursouflés et ressemblent à des rayons de miel. Mais les échantillons les plus recherchés sont des groupes de cristaux aciculaires qui tapissent certaines cavités; malheureusement, il est très-difficile de les détacher et surtout de les emporter, car le moindre contact les fait disparaitre. La Fluorine violette, le Quartz et la Barytine forment la gangue du minerai et leur association fournit d'assez jolis échantillons. Enfin, voici l’Arseniosydérite en couches plus ou moins épaisses à la surface ou dans les fissures du manganèse. Elle est d’une couleur jaune-brun très-prononcée et cristallisée en fibres qui lui donnent l'apparence du bois. Les auteurs ont donné à celle de Romanèche le nom de Romanésite; elle contient non-seule- ment du fer, mais encore de la chaux; c’est un arséniate de fer et de chaux. Les mineurs n'aiment pas la rencontrer dans leurs fouilles, parce qu’elle indique la fin d’un filon; mais le collectionneur s’empresse de recueillir les rares mor- ceaux qui arrivent à la’ surface. Sans faire beaucoup de chemin, on trouve ainsi de nombreux minéraux, et j'engage les amateurs qui passent sur la ligne de Mâcon à Lyon de s'arrêter entre l’espace de deux trains et de faire une visite à la mine. Thoissey. J. TOURNIER. NOTES D'UN CAMPAGNARD. OBSERVATIONS FAITES DANS LA PARTIE SUD-EST DU DÉPARTEMENT DES VOSGES. (Avril.) 4 avril (1857). — Premier chant du coucou. Le premier chant de cet oiseau solitaire indique la fin des grands froids, mais précède d'ordinaire une dernière période gibouleuse appelée neige du coucou. Jamais je ne l’ai entendu plus tôt que le 4 avril; mais quelquefois on ne l’a pas encore entendu le 44 avril, quand le temps est froid. Aussitôt que les brimbelles mürissent, disent les paysans, le coucou ne chante plus. Son chant se termine, en effet, vers le 20 juin, époque où commencent à bleuir les premiers fruits de l’airelle, myr- ülle ou brimbelle ( Vaccinium myrtillus) si commun dans les bois, les haies, les rochers de la chaîne des Vosges. J’ai vu des coucous jusque fin juillet. Je pense qu'ils doivent quitter le pays dès le mois d'août et par volisolé, peut- être la nuit. Où va cet oiseau singulier? Où passe-t-il l'hiver? e MA s ee daoie 8 avril (1853). — Passage extraordinaire de grives de toute espèce; elles s’abattent en troupes considérables dans les taillis et dans les bruyères du coteau. Du 10 au 15 avril(1854).—Passage de merles à plastron en grande quantité. 17 avril (1866). — Trouvé en grande quantité le Gymnetron plantarum dans la corolle de l’Anemone nemorosa. Ce Curculionide ne se trouve dans ma localité que sur cette seule plante. Un Staphylinide miscroscopique, l’Antho- bium minutum, abonde dans la corolle de plusieurs Renonculacées : Callha palustris, Ranunculus acris, bulbosus, elc., souvent en compagnie de quelques Lesteva bicolor Payh. 20 avril (1851). — Les hêtres, les bouleaux sont feuillés aujourd’hui, jour de Pâques. Les vaches sont mises aux pâturages. 50 avril (1861). — Les fauvettes chantent. La première fauvette qu’avril nous ramène, est la fauvelte à tête noire {Sylvia atricapilla L.). Les fauvettes grises (Sylvia cinerea) et des jardins (S. hortensis) la suivent de près, mais d'ordinaire elles n'arrivent dans notre vallée que lorsque les bourgeons des charmilles sont ouverts. La fauvette à tête noire chante dans les Hautes-Vosges jusqu’au commencement d'août. J'en ai entendu jusqu’au 95 juillet dans les vallées inférieures à 500 mètres d'altitude. Le 25 juillet est la date extrême où les oiseaux sylvains cessent de chanter. L’hirondelle seule gazouille et niche encore après celte date. Vagney. XAYIER THIRIAT. COMMUNICATIONS. Prix Dollfus. — Dans sa dernière séance de février, la Société éntomologique de France a décerné le prix Dollfus à M. Edouard Perris, pour son excellent travail : Études sur les Larves des coléoptères. Cet ouvrage à paru dans les Annales de la Société linnéenne de Lyon, en 1876 et en 1877. En décernant ce prix, la Société entomologique couronnait un de ses maîtres. Malheureusement peu de jours avant de lui rendre un hommage aussi mérité, ses collègues avaient la douleur d'apprendre la mort de M. Perris. Observateur patient et sagace, M. Perris étudiait les mœurs des insectes; leurs larves surtout attiraient son attention; il en a fait connaître un grand nombre. Sa plume élégante et facile savait rendre attrayants les sujets qu'il traitait. C’est àla presque unanimité des suffrages que le prix a été décerné. Toutefois, quelques membres de la Société avaient fait une réserve, bien justifiée par le but du prix Dollfus. Il n’a été fait qu’un petit nombre de tirés à part du travail de M. Perris, et il ne paraît pas qu'ils aient encore été mis dans le commerce. Comment les débutants en entomologie auxquels on signale ce livre comme utile à leurs études pourront-ils se le procurer? Telle est la réserve que plusieurs entomologistes ont cru devoir faire avant de voter, espérant que les futurs candidats au prix Dollfus en voudront tenir compte. dJ. DE GAULLE. Prix Clément. — Nous apprenons avec un vif intérêt que M. Stan. Clément, père de notre regretté collaborateur et ami, Camille Clément, vient de fonder un prix annuel destiné à récompenser l’auteur d’un travail d'histoire naturelle, ayant trait de préférence au département du Gard ou à la région circonvoisine. C'est la Sociélé d'étude des sciences naturelles de Nimes qui sera chargée de décerner le prix, après un concours ouvert chaque année entre les membres actifs, adjoints ou corres- pondants de la Société, admis au moins depuis un an lors de la clôture du concours. Société d’études scientifiques de Laval. — Une nouvelle Société d'études scien- tifiques vient de se fonder à Laval; son programme comprendra non-seulement l’étude de la faune, de la flore et de la géologie de la région, mais s’étendra aussi à l’archéologie préhis- torique, et en général à tout ce qui intéresse la topographie du département de la Mayenne. Nous en reparlerons avec plus de détails dans l’un des prochains numéros de la Feuille. LT Ar Ca Petit calendrier herpétologique pour la chasse de Batraciens anoures. Du 20 mars au 1er avril, ponte du crapaud commun (Bufo vulgaris) dans presque toutes les mares, et surtout dans les plus grandes et les plus AVRIL ........4 profondes; ses œufs sont disposés en chapelet formant des cordons tubulaires d’une grande longueur, et toujours enlacés après les plantes aquatiques. Ponte du pélobate brun (Pelobales fuscus) et du pélobate cultripède (Pelobates cultripes), le premier dans les grandes mares très-profondes, le AVRILetMAI. second dans celles avoisinant les terrains arides et sablonneux, et surtout proches de la mer. OEufs disposés en zigzag et en longs cordons transpa- rents. HéroN-Royer. Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève). AVRIL. Chrysosplenium allernifo- Bois pourris...... ... Lamp. Mmajorella. Hiumastahanne fred Hy. grisealis. Roseaux (intérieur).. Chilo phragmitellus Plantes aquatiques..... N. lemnalis, potamo- | Poaaquatica (intérieur) Chilo forficellus. gelalis. Mousses des pierres.. Chilo hortuellus. Julienne: si. ii uses. Plut. porrectella. Chardons (moelle).... Lip. cribrella. Saules (bourgeons)... Graph. auguslana. Leon. cardiaca crispa.. Alucila didactyla. FUN e ait TIR Te Lim. salicella. Genévrier Hi dus. . Rin. juniperella. RE RME RE Ac. pygmæella. Sorbus aucuparia..... 0E. sorbiella. Tapisseries, habits, etc.. Tin. tapezella. Chèvrefeuille........ Pier. hexadaclylus. Genève. An.-Cx. CORGELLE. Les Éphémérines. — Dans le numéro du mois d'août 1877, je demandais si les migra- tions en masse des Lépidoptères constituaient un fait ordinaire ? Je promettais, en outre, de communiquer des observations faites à ce sujet. J’ai eu occasion depuis de relire le Bulletin de la Société d’études scientifiques d'Angers, 1874-75, et j'y ai trouvé une réponse à ma demande. Ce n’est certainement pas de Lépidoptères dont il peut être question ici; tout me porte à croire que l’observateur allemand qui a communiqué la note à laquelle je fais allusion a été induit en erreur par un caractère particulier de l’insecte : les ailes blanches. Le Dr L. Imhoff, dans un Mémoire inséré dans les comptes-rendus de la Société des naturalistes de Bâle, t. V, 1852, traduit et annoté par le Dr E. Joly dans le Bulletin de la Société d’études scientifiques d'Angers, 1874-75, parle précisément d’apparitions sem- blables qui se seraient produites assez fréquemment sur le Rhin. Le Dr E. Joly, dans ses notes, dit avoir été lui-même témoin d’un phénomène semblable à Toulouse, le 25 août 1868. Inutile de chercher d’autres autorités après celle du Dr E. Joly sur les Éphémérines, et je me contente de citer simplement les observations. On mande de Stade (ville forte, à l'embouchure de l’Elbe), que le 8 août, on vit dans l’île de Krautsand, à marée montante, un immense essaim de papillons blancs qui, après s'être massé au milieu de l’Elbe, remonta le fleuve. Parmi ces insectes, quelques-uns seuls étaient multicolores. — Sans doute des femelles qui ont le corps jaune-brunûâtre, d’après Imhoff. Pareil phénomène a été observé le 12 août, à l'embouchure du Weser. Au moment où un bateau à vapeur passait à portée du phare pour prendre le large, apparut tout à coup une fluée de papillons blancs venant de la pleine-mer et se dirigeant vers les côtes. Le passage entier dura plus d’une demi-heure. Le 14 août, à Ems, entre sept et dix heures du matin, on a remarqué un essaim énorme de papillons blancs, qui semblait si dense qu’on l’eût pris pour de la neige ou pour un nuage de feuilles blanches poussé par le vent. Ces papillons blancs n'étaient certainement que l’Oligoneuria rhenana L. Imhoff. Bourg. G, Bouar. Les: Mœurs de l’écureuil. — Dans le numéro du mois de mai 1877 de la Feuille des Jeunes Naturalistes, M. Bouvet, président de la Société d’études scientifiques d'Angers, nous donnait des détails fort intéressants sur les mœurs d’un Pic-Epeiche (Picus major L.). Ayant per- sonnellement, non pas une fois, mais des centaines de fois, observé un travail analogue de la part de l’écureuil (Sciurus vulgaris), je ne crois pas inutile de le faire connaître ici. Quoique la Haute-Auvergne soit relativement froide, les écureuils y sont très-abondants. Pendant l'été et surtout l'automne il leur est facile de se procurer de la nourriture vu la quantité énorme de noyers et de coudriers qui poussent dans la contrée. Mais lorsque arrive le mois d’octobre et que le vent du nord nous amène une baisse de température, dont la moyenne pour beaucoup de localités est, pendant sept ou huit mois, au-dessous de zéro, alors les quelques fruits qui ont échappé tout à la fois à la main de l’homme et à l’œil scrutateur des animaux qui s’en nourrissent, tombent à terre et restent pendant huit gros mois ensevelis sous un épais linceul de neige. Alors les écureuils se retirent dans les bois et surtout dans les bois de pins et sont réduits à se nourrir des fruits de cet arbre. Seulement l'extraction n’en est pas facile, et, pour y arriver avec moins de difficulté, l’écu- reuil creuse perpendiculairement avec ses dents dans l'écorce d’un pin une fossette longue d'environ trois ou quatre centimètres, plus large à l’intérieur qu’à l'extérieur ; cette fos- sette, qui, à la partie supérieure, mesure 3 centimètres de largeur, n’en a guère que 1 1/2 dans le bas. De cette façon on comprend qu’un objet introduit par le haut et que l’on tirerait par le bas ne puisse s'échapper. C’est ce que fait l’écureuil. IL prend un cône de pin, l’y place et arrache ensuite sans trop de difficulté tous les fruits situés en dehors. Il retourne alors le cône pour continuer son opération. Lorsqu'il a fini d’éplucher ce cône, il le sort et le remplace par un autre. [Il n’est pas rare de rencontrer au pied d’un même arbre une cen- taine de cônes vidés, car le fait que je rapporte est très-fréquent et rentre dans les mœurs habituelles des écureuils de nos contrées. Andelot. Roucxy Jr. Le Fringilla montifringilla. — Dans les Notes d’un campagnard, M. Xavier Thiriat a observé que le ?5 février 1871, le pinson a commencé à chanter dans les vallées. Au 10 février 1878, je viens aussi d'entendre le gazouillement du pinson des Ardennes : c’est le iaek iaek suivi du schruig criard. Notre cher solitaire de Vagney pose ces trois questions relatives aux oiseaux de cette espèce : D’où viennent-ils ? Où nichent-ils ? Où vont-ils ? Un savant ornithologiste, Brehm, dans sa Vie des animaux, indique que les contrées au nord du 65° de latitude septentrionale sont la patrie des pinsons des montagnes ( Fringilla monlifringilla). Ils sont-communs en Laponie, en Finlande et dans le Nordland. C’est à partir du mois d’août qu’ils quittent leur patrie pour errer vers le Sud ; ils suivent principalement les chaînes de montagnes et les grandes forêts. Leur nourriture consiste en semences d’épine blanche, de pavot, de bardane, de faines et autres graines oléagi- neuses, mais ils dévorent aussi les insectes, et surtout les mouches. Leurs migrations ne sont cependant point régulières et dépendent des circonstances et du hasard. Un observateur, Lottinger, a prétendu que les femelles de ces oiseaux voyageaient seules tandis que les mâles restaient sédentaires, voire même dans les Vosges de Lorraine. M. Thiriat pourrait parfaitement nous renseigner là-dessus ; mais il me semble que cette assertion n’est point fondée. Il est maintenant reconnu que le plumage des deux sexes offre pendant l'hiver, depuis la mue jusqu’au mois de février, une grande analogie; les jeunes portent la livrée de leurs mères. Ces oiseaux ne nichent point en France. Après les frimas, et quelquefois vers la fin de mars, ils partent en bandes innombrables du côté des Ardennes, d’où vient leur nom. De là, ils gagnent le nord de l’Europe où ils vont construire leurs nids sur les pins et les sapins les plus touffus, Leurs œufs sont au nombre de quatre ou cinq, jaunâtres et tachetés. Leur multiplication prouve qu'ils ont plusieurs couvées par an. En Picardie, nous ne connaissons que deux espèces de pinchons (sic) : le pinson ordi- naire (Fringilla cælebs I..), sédentaire et très-commun, et le pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla L.), de passage annuel et aussi commun. Thézy (Somme). Le Ricxe. PONT. us Nous recevons de M. Thiriat la rectification suivante, qui servira de réponse à la note de M. Le Riche. D’après un savant ornithologiste des Vosges que j’ai consulté trop tard, ce que j'ai dit au sujet du pinson (Fringilla cælebs), p. 30, au n° 87 de la Feuille des Jeunes Naturalisles, est en partie erronné. La femelle du pinson n’émigre qu’en partie en hiver. Ce qui a pu faire croire qu’il ne reste que des mâles en cette saison, assertion que nous avons trouvée dans un ouvrage imprimé, c’est qu’en hiver le plumage des deux sexes est sensiblement le même. Cette année, le pinson a commencé à chanter dans les Vosges, et à une altitude de 700 mètres, le 25 février. C’est la première fois que nous avons entendu le chant de cet oiseau en février. Pogonocherus dentatus. — Je n’ai jamais pris que quatre Pogonocherus dentatus; trois en décembre, appliqués contre les murs du château de Corbeek-over-Loo, près de Louvain, et contre le tronc d’un vieux tilleul à côté du même château. Le quatrième était mort et desséché dans un grenier De ces quatre Pogonocherus, trois ont la taille ordinaire de 4 millim.; le quatrième, une ©, atteint la taille rare de 7 millim. C’est le plus grand exemplaire que j'aie jamais observé de cette espèce. Jusqu’ici le lierre ne m'a procuré aucun de ces charmants longicornes. Mes recherches pour découvrir le P. hispidus sont également restées infructueuses. Le dentatus et l’hispidus, quoique répandus dans toute la Belgique, ne sont pas très- fréquents. J’ai rencontré un autre Cérambycide, le Liopus nebulosus, qui, comme les précédents, ap- partient au groupe des Lamiens, sur le tronc d’un chêne centenaire, dans le parc de Cleer- beck, à Hanwaert, près d’Ærschot. Dans aucune de mes chasses dans la forêt de Merdaël, je n’ai trouvé le Carabus intricatus. Cette forêt tenait autrefois à la forêt de Soignes, dont une grande distance la sépare main- tenant. Le Carabus auronilens n’y a jamais été pris, contrairement à ce qu’on a observé pour la forêt de Soignes. Les catenulatus et nemoralis ÿ sont communs, de même qu’à Berthem et dans le parc boisé de M. le baron de Dieudonné, à Corbeek-Loo. Louvain. M. DE TROOSTEMBERG. Aristus clypeatus se trouve dans l'Aveyron; je lai pris près d’Asprières, dans les moissons, dans les terrains secs, calcaires, en fauchant en plein soleil. L. G. Thanasimus formicarius. — A-t-on remarqué que cet insecte exhale, lorsqu'on le saisit, une odeur très-pénétrante de poudre à la maréchale ? Palluau (Vendée). L. Grraupras. Stylops et Andrènes. — Le 3 mars, sur les fleurs de Prunus spinosa, les Andrènes sont abondantes à Montpellier. Voyant un couple qui se poursuivait et qui était en même temps poursuivi par une espèce de petit moucheron à ailes blanc de lait, j'enlevai tout d'un coup de filet. J'avais pris avec les deux Andrènes un charmant petit animal, fort rare en liberté, un Rhipiptère, un Stylops mâle qui, malgré ses petites ailes uniques de chaque côté, comme celles d’un diptère ou plutôt d’un coléoptère, car il a des étuis avortés au-dessus de ces ailes uniques, suivait très-bien en voletant tous les mouvements des Andrènes. J’eus promptement l'explication de ce fait. Chaque Andrène, le G' comme la ©, portait entre le cinquième et sixième anneau de l'abdomen une femelle de S{ylops, et mon petit « imp of darkness, » comme Kirby appelle ce petit diablotin de mâle à cornes et thorax de velours noir, rehaussés par de longues ailes blanches, poursuivait ses femelles fixées aux Andrènes. Je crois que ce fait n’a jamais été observé. Montpellier. Henrt LIGHTENSTEIN. Rhodocera rhamni. — M. Lelièvre, d'Amboise, nous signale une erreur qui s’est glissée dans les Notes d'un campagnard, de M. Thiriat : le Rhodocera rhamni, vulgairement le Citron, n’a point deux générations par an, ce n’est pas une hybernie, mais un hivernaut ; la seule et unique éclosion de l’insecte parfait a lieu dès les premiers jours de juillet et se continue jusqu'au commencement d'août; mais les papillons de cette espèce que l’on voit RL SR durant tout l’été et même en automne, sont ceux-là même qui, après avoir hiverné un peu partout, mais surtout dans des ronceraies, reparaissent en janvier, février, mars, avril, mai et juin. — Ceux de cette dernière époque n’ont plus le velouté chatoyant des sujets trouvés en juillet, août et septembre. La Vanessa Antiopa. — Je viens de recueillir l’Antiopa dans mon fournil sur un chaudron. Je suppose que c’est en ce lieu qu’il a hiverné. La bordure iaune de ses ailes est devenue blanche, et il a perdu quelque peu son éclat velouté. Depuiset dit que ce papillon est peu commun dans nos contrées; Berce nous affirme le contraire. Qui des deux a raison ? Quant à moi, c’est la première fois que je le trouve. Thézy (Somme). Le Rice. Zygæna Genevensis. — Après avoir presque complétement disparu du Mont-Salève, cette jolie Zygène a reparu cette année et a été relativement abondante; on en a pris une cinquantaine d'exemplaires. l’année dernière et en 1875, malgré d’infatigables recherches, pas un de nos chasseurs n’avait pu en apercevoir une seule. A.-Cx. C. Chionobas Aello. — Ce satyre n’a jamais, je le crois, été signalé dans le Jura. Aussi ai-je été très-surpris en juillet 1876 d’apercevoir un Aello voltiger sur les rochers qui avoisinent la sommité du Crêt de la Neige (1,723 mètres), le point le plus élevé de tout le Jura; malgré tous mes efforts, il me fut impossible de m’en emparer, l’endroit étant coupé de crevasses profondes qui rendaient toute poursuite inutile. Le 24 juillet 1877, j’aperçus un Aello volant au soleil dans la même localité et cette fois, je fus assez heureux pour m’en emparer ; l’exemplaire ainsi capturé était fraîchement éclos, ce qui prouverait que l’espèce habite la localité, bien que je ne l’aie jamais rencontré auparavant; ce serait une nouvelle station française pour ce Lépidoptère, le Crêt de la Neige se trouvant au-dessus du village de Thoiry (Ain). L’Aello ainsi capturé est une variété assez curieuse : c’est un G, les deux taches noires des deux ailes inférieures au lieu d’être rondes, sont en forme de poire très-allongée. Dans un autre G' d’Aello capturé au Brezon (Savoie), le dessus ne présente à chaque aile qu’un point très-petit, le point des ailes inférieures est pupillé de blanc. Les taches de l’Aello varient du reste beaucoup. | Geuève. Ap.-Cx. CORCELLE. LISTE D'ÉCHANGES. Additions. Charles Vuilleumier, à Tramelan-Dessus (Jura-Bernoiïis, Suisse). — Coléoptères, Lépi- doptères. Artufel, boulevard du Musée, 1, à Marseille. — Mollusques maritimes, fluviatiles et terrestres, Lépidoptères. Le Riche, à Thézy-Glimont, par Moreuil (Somme). — Géologie, botanique apicole, con- chyliologie, entomologie générale, insectes français et étrangers. René de Boutray, rue du Bac, 101, Paris. — Géologie. Comte A. de Manuel, à Albertville (Savoie). — Coléoptères et en prneRe les Scydmé- nides, Psélaphides, Buprestides, Longicornes et Carabiques. Goossens, faubourg Saint-Martin, 171, Paris. — Lépidoptères et non Golévbttest Fernique, rue de Vaucanson, 4, Paris. — Coléoptères. Dr Trouessart (et non Trouessard), à Villévêque, par Pellouailles. Louis Quaedvlieg, à Visé (province de Liége, Belgique). — Lépidoptères européens et exotiques, Spécialement le groupe des Danaïdes. Joseph Tournier, professeur au collége de Thoissey (Aïn). — Minéralogie. ERRATUM. — Page 58, ligne 27, au lieu de 0,005, lire 0,0005. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métliers). 4er Mai 1878. Huitième Année. No 91. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES VOYAGE D'UN NATURALISTE. DEUX KILOMÈTRES EN SIX HEURES. (Suile.) Des Bombus d'espèces diverses bourdonnent autour de nous, quand nous quiltons le plateau pour reprendre un chemin qui va nous reconduire à Meur- sault. Des framboisiers sauvages en fleur sont là qui les attirent, ainsi que de très-nombreux Halictus, des abeilles, etc. Au pied des murs qui closent les vignes, voici la Saponaire {S. officinalis), que j'ai toujours trouvée stérile, la millefeuille, dont les bouquets fleuris portent des Clytus massiliensis L. et des Stenoplerus rufus L. en quantité, tandis que dans la racine se cache, jusqu'au jour prochain de l'éclosion, la nymphe de la PAylæcia lineola F. | Mais voici à terre quelque chose de nouveau. Le soleil de Juin a desséché les tiges débiles de petites graminées qui couvrent le sol. Quelles sont ces petites coques allongées et feutrées qui sont attachées à ces brins d'herbe ? Une extrémité est ouverte et laisse échapper comme une sorte de laine où pend un corpuscule rose. Faisons-en une provision et garnissons-en un bocal. Aidés du microscope, nous reconnaîtrons que nous avons affaire à un coccide, qui est l'Eriopeltis festucæ de Fourc., commun un peu partout. Mais ce n’est pas tout; de petits insectes noirs, ventrus, à peine longs d’un millimètre, rampent lentement sur les parois de leur prison et sautent vivement quand on veut les saisir. C’est un chalcidite parasite du coccide et son nom est Enargo- pelte obscura Fœrst. Le docteur Giraud avait déjà signalé plusieurs autres parasites du même ÆZriopeltis : les Eucyrtus cyaneus Dalm., longicornis Dalm., Schœnheri Westiw.,le Bacocharis pascuorum Fœrst., le Ceraptero- cerus mirabilis Westw., le Megapelte cretaceus (Soc. ent. Fr. 1867, Bulle- tn, p. 77). M. Mayr indique en outre les Cerapterocerus corniger Walk. et Eucyrtus festucæ Mayr | Verandl. zur B. Gesellsch., Wien, 1875, p. 709). Ecartons-nous un peu dans ce terrain en friche que nous apercevons ici. Une belle plante frappe nos regards ; c'est le Meliltis melissophyllum L. Voici un beau géranium, le G. sylvaticum L., je crois. Il m'a donné lieu de faire au printemps dernier une récolte intéressante. Dans chacune de ses grandes fleurs violettes se tenait blottie une tenthrédine entièrement noire et que je n'avais pas encore rencontrée, l’Amnasis obscura Lat. Pour se la procurer facilement, il faut visiter ces fleurs en avril dès le matin; les insectes, encore engourdis, se laissent prendre, sans bouger, en grand nombre. Un peu plus tard, le soleil ayant réchauffé leurs ailes, beaucoup s’échappent à l'approche du chasseur. L'Amasis læta Leach avait été trouvée fréquemment par le D' Giraud, dans les Hautes-Alpes, dans les fleurs de Ranunculus bulbosus et l'A. obscura plus rarement dans la même localité. Nous pouvons encore rencontrer plus rarement en été (juillet) l'A. obscura ; mais je dois ajouter que J'ai vainement cherché sa larve sur le géranitum, qui a les préférences de l'in- secte parfait. HR AA Sur les ombelliféres, quelques Abia nitens Linné, dont la fausse chenille. vit sur le ZLonicera œylosteum, quelques chrysides, Chrysis fulgida L., ignita L., etc., tel est le résultat de notre courte excursion en dehors de notre roule. Revenons à celle-ci; voici le Solanum dulcamara, qui entrelace ses branches flexibles au milieu des églantiers, des ronces et des clématites. Les petites fleurs violelles de la douce-amère ont des anthères soudées en tube percé seulement à l'extrémité pour la sortie du pollen. Si nous ouvrons ce tube, nous trouverons souvent l'intérieur plus ou moins complétement rongé par une larve unique, assez grosse, à Lête rouge, ou par une famille de larves plus petites, à tête tachée de noir. La première est celle de la Pria dulcamarcæ NI. Les autres ne m'ont pas livré leur insecte. Les feuilles du même arbrisseau présentent des plaques brunâtres habitées par une petite chenille à tête noire qui, en septembre, nous donnerait, d’après M. Jourdheuille, un microlépidop- tère : Gelechia costella. | Sur le penchant de la montagne que nous côtoyons, nous apercevons une plante déliée, à longues branches fines et dénudées, à fleurs blanches; c’est l'herbe à l’araignée, le Phalangium ramosum. C’est là qu’au printemps croît aussi et fleurit l’anémone pulsatille, reconnaissable à ses grandes fleurs vio- leltes et à sa tige garnie d’une manchette velue. Voici à nos pieds et sur les plantes basses plusieurs exemplaires d’un hémiptère carnassier, l’Harpactor iracundus Scop. à la livrée rouge sang. Plusieurs sont accouplés. J’en mis un jour en pareille circonstance quelques couples dans une fiole, et je ne fus pas peu étonné de voir, quelques jours après, une ponte curieuse de cet hémiptère. Les œufs collés par une matière glutineuse en une plaque les uns à côlé des autres, avaient la forme d'un cylindre allongé noir brunâtre avec l'extrémité supérieure d’un blanc de neige et présentant une cavité bordée par un bourrelet arrondi et mamelonné. En battant les buissons que nous côtoyons, nous obtiendrons en foule, avec de nombreux Apions, des araignées richement colorées, des homoptères sau- teurs et des orthoptères de formes diverses, des Æylotoma rosæ Fab., des Athalia spinarum Fab. et autres hyménoptères fort communs. Les mœurs curieuses des Hylotomes sont trop connues pour que je vienne les rappeler. Réaumur en a fait le sujet d’un de ses intéressants mémoires. Des feuilles de liliacées sont ici en travers du chemin; c’est le vigneron voisin qui vient de débarrasser sa vigne du Muscari racemosum D.C. aux petites fleurs bleues. Le seneçon et de trop nombreux chardons l’accom- pagnent, c’est le fléau de nos vignes, que le vigneron est sans cesse occupé à nettoyer. Hâtons-nous de capturer cet hyménoptère qui vient de s’abattre étourdi- ment sur le chemin. C’est le Pompilus viaticus Lat., un fouisseur qui appro- visionne son nid avec des chenilles. 11 les pique de son aiguillon au milieu du thorax, entre l'insertion des hanches. Le venin arrive aux centres nerveux et au lieu de tuer l’animal, ne fait que l’engourdir, le paralyser, lui permettant ainsi de vivre et de se conserver à l'abri de la corruption jusqu’à ce que la jeune larve du pompile soit en mesure de le dévorer. Sans cette précaution, le nid serait bientôt déserté par les victimes apportées par la mère, ou au moins leurs mouvements plus ou moins brusques tueraient certainèment la petite larve si délicate qui doit puiser en elles sa nourriture. M. Fabre, d'Avignon, a étudié ce sujet et a montré comment les Ammophiles, qui approvisionnent aussi leur nid avec des chenilles paralysées de mème, pondent leur œuf précisément à l'endroit piqué et qui est le plus insensible, celui où la première attaque de la larve, sortant de l’œuf et encore très-débile, provoquera le moins de mouve- ment de la part de la victime, celui par conséquent où cette attaque sera la moins dangereuse pour la petite larve. Si la chenille était touchée en tout autre point que celui piqué par la mère et qui porte l'œuf, elle ferait des soubre- sauts violents, qui mettraient fortement en péril l'existence de la jeune larve d'ammophile. Le Sphex flavipennis Fab. donne à chacune de ses larves quatre jeunes grillons rendus insensibles de la même manière et la jeune larve at- taque le premier d’entre eux précisément aussi à l’endroit piqué. La Cerceris tuberculata Germ. s'attaque au Cleonus ophthalmicus Rossi et je ne puis résister au désir de donner une analyse succincte de ce qu’en dit M. Fabre. Celte Cerceris luberculata pralique sa galerie dans les talus à pic des che- mins, le flanc des ravins profonds creusés par les pluies dans les terrains sablonneux, et de préférence sous une pierre en saillie ou au fond d’une cavité quelconque. Elle emploie souvent les galeries de l’année précédente avec quelques réparations. Le diamètre de ces galeries est assez large pour qu'on puisse y plonger le pouce. Leur direction, qui est d’abord horizontale jusqu’à une profondeur de 4 décimètre à 1 décimètre 4/2 fait subitement un coude et plonge plus ou moins obliquement tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre. La longueur totale de ce trou atteint 3 ou 4 décimètres. A l'extrémité la plus reculée se trouvent des cellules en assez petit nombre et elles sont approvi- sionnées chacune de 5 à 6 Cleonus ophthalmicus. On voit la Cerceris arriver pesamment chargée, portant sa victime entre les pattes, et s’abattre lourdement à quelque distance de son trou pour achever le reste du trajet sans le secours des ailes, mais en traînant péniblement sa proie, et roulant souvent avec elle au pied du talus, mais sans se décourager. Si cette marche est difficile, la puis- sance du vol est élonnante eu égard au poids du C{eonus transporté. En effet, la Cerceris pèse seulement 150 milligrammes et son gibier pèse en moyenne 255 milligrammes. Voici comment s’y prend l’hyménoptère pour terrasser le coléoptère : le premier se met face à face avec sa victime, lui saisit le rostre entre ses puissantes mandibules, l’assujettit vigoureusement, et tandis que le curculionide se cambre sur ses jambes, l’autre, avec les pattes antérieures, le presse avec effort sur le dos, comme pour faire bailler quelque articulation ventrale. On voit alors l'abdomen du meurtrier se glisser sous le ventre du charançon, se recourber et darder vivement à deux ou trois reprises son stylet venimeux à la Jointure du prothorax, entre la première et la deuxième paire de pattes. En un clin d'œil, tout est fini. Sans le moindre mouvement convulsif, la victime, comme foudroyée, tombe pour toujours immobile. Puis le ravisseur retourne ce cadavre sur le dos, l’enlace et s'envole. Ecoutons encore cette conclusion si intéressante et si instructive du travail de M. Fabre : « Les hyménoptères prédateurs rendent inoffensive la proie des- tinée aux larves par un coup d’aiguillon dans les ganglions thoraciques. Si la victime est une chenille, une faible larve, l'effet du coup d’aiguillon peut se borner à une torpeur, à une léthargie plus ou moins profonde, et les mou- vements ne sont pas complétement anéantis; exemple : les larves vertes de Phytonomus variabilis Herbst., qu'on trouve dans les nids de l'Odinerus spinipes L., les larves vertes de lépidoptères, qu’on trouve dans les cellules de l'Éumenes Amedei Lep. Si la victime est un insecte vigoureux, la paralysie doit être totale et persis- tante afin que l’œuf ou la larve ne se trouve pas en danger, il y a alors anéan- tissement complet des mouvements, comme chez les buprestes ou les charan- cons des Cerceris, les grillons des Spheæ. Cet état d'inertie n’est qu'une mort apparente, une paralysie des organes de la vie animale, mais la vie végélative persiste encore plus ou moins longtemps et préserve l'organisme de la décom- position. L'animal ne meurt réellement que longtemps après, et peut-être uni- quement d'inanition. Il n’y a donc pas lieu d'attribuer au venin des hyménop- tères une propriété antiseptique; ce liquide agit seulement sur Îles centres ie AT ‘ee nerveux, comme agirail tout autre liquide suffisamment énergique. L’ammo- niaque, en particulier, produit absolument les mêmes effets, lorsqu'on l’inocule au point où se porte le dard de l’hyménoptère. La paralysie par l’'ammoniaque n’est complète et persistante que chez les coléoplères dont les ganglions tho- raciques sont concentrés en un seul point. Cette centralisalion du système ner- veux, rendant possible une paralysie instantanée et persistante, est la cause qui borne les déprédations des Cerceris, chasseurs de coléoptères, aux buprestes, aux curculionides et probablement aussi à quelques petites espèces de lamellicornes, puisque ceux-ci remplissent également toutes les conditions voulues. Les prédilections si exclusives des Cerceris sont donc subordonnées à l'anatomie de leurs victimes plutôt qu’à leurs qualités nutritives. » (Annales des Sciences naturelles, 1855, 4° série, tome IV, p. 146.) En général, les hyménoptères fouisseurs sont assez rares dans le pays que nous explorons. La nature du sol ne les attire pas et il faut aller plus à l’est, vers la Saône, pour trouver des terrains sablonneux favorables à leurs travaux. Le Züthospermum officinale nous offre des centaines de Monanthia cardui, tandis que sur la Ballota fœtida, nous trouvons en foule un autre hémiptère, le Canthophorus 6-maculatus. Je signale encore une trouvaille que j'ai faite ici l'an dernier, en octobre. C’est celle de l'Æuchrœus purpureus. Malgré la saison avancée, cette belle chryside, trés-rare ici, voltigeait sur les ombellifères et un heureux coup de filet me la procura. | Mais 1l est temps de terminer cette promenade. Aussi bien, nous avons déjà parcouru tout le chemin que nous nous étions tracé. Un autre jour nous pour- rons visiter un autre point de nos environs. Meursault. : Ed. ANDRÉ. EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ. LE VERCORS, Souvenirs des Grands et des Petits-Goulets (Drôme). Le Vercors est cette belle région alpine, située au sud du Dauphiné, entre le Pont-en-Royans et Die, sur les limites des départements de l'Isère et de la Drôme. Il comprend deux vallées superposées l’une à l’autre et arrosées toutes les deux par la Vernaison. Cette rivière a donné son nom à la vallée supérieure. La seconde est connue sous le nom de vallée d’Echevis. On peut se rendre dans le Vercors par Saint-Marcellin ou par Die. Le chemin de fer ou les voitures publiques y conduisent directement de l’une ou de l’autre de ces deux villes. Prenons Saint-Marcellin pour point de départ. Après une heure ou deux de marche dans la direction du nord au sud, nous arrivons à la Sône, charmant petit village qui s'élève sur les rives boisées et sablonneuses de l'Isère. Nous traversons celte rivière et nous commençons bientôt à gravir une côte assez raide entre deux talus escarpés el rocailleux de terrain calcaire. Nous y trouvons, entre autres plantes, la variété « Hebecarpa » de l’Acer campestre (L.), le Melilotus alba, dont les hautes touffes garnissent tout le côleau de leurs épis à fleurs blanches, et l'Ononis natrix, si commune en Dauphiné sur tous les éboulis calcaires. Çà et là, apparaissent des Centaurea ane serotina et paniculata. Des tapis de Gypsophyla repens et G. saxifraga couvrent les rochers. Quelques Astragalus glyciphyllos et des Origanum virescens (Boreau) se montrent au milieu des nombreuses plantes que nous renconirons. Nous atteignons peu à peu le sommet des escarpements qui dominent l'Isère et nos regards s'étendent à perte de vue sur la plaine de Claix. Les premiers arbustes qui apparaissent en cet endroit sont des saules. Les Salix capræa, aurila, amygdalina, vitellina et purpurea sont mêlés les uns aux autres en épais buissons et forment de nombreux fourrés. Nous avons laissé l'Isère et ses schistes ardoisiers loin de nous. A la Sône, commence une vaste plaine, limitée à droite et à gauche par des montagnes, et en face de nous, à l'horizon, par les grands bois de Bouvante et de Lente. Là, s’étendait autrefois l'immense forêt de Claix. On ne le supposerait guère à voir aujourd'hui ces beaux vergers et ces vastes champs cultivés, à peine séparés par des haies d’aubépine et de Rhamnus catharlica et R. frangula. Seules, les hauteurs de la Moucherolle et les montagnes du Villard-de-Lans, qui forment la plaine sur la gauche, sont encore bien boisées. On ne rencontre plus jusqu’au hameau de la Croisée que des plantes com- munes, et parmi elles, la lentille (£ruum lens) que l’on cultive en grande abon- dance aux environs de Saint-Just-de-Claix. Après la montée de Bluvinage, du sommet de laquelle on jouit d’un assez beau panorama, on commence à descendre, par un chemin en lacets, vers la gorge de la Bourne. Après avoir rencontré deux affluents de celte rivière, on arrive en vue de Pont-en-Royans. Arrêtons-nous; le paysage en vaut la peine! Que l’on se représente deux murailles de rochers dressées à pic et reliées par un étroit pont suspendu à plus de 50 mêtres de hauteur. Au sommet de ces rochers sont accrochées, soutenues à peine par des charpentes ou des écha- faudages formés de troncs d'arbres non équarris, les pittoresques maisons de Pont-en-Royans. Au pied, viennent se briser avec fracas les eaux de la Bourne et de la Vernaison. Des Sedum, des Cheiranthus cheiri et jusqu'à la petite cymbalaire {Zinaria cymbalaria), ont élu domicile autour des habitations. Des pariétaires (Parie- taria off. et recta), apparaissent à demi-cachées à travers les fentes des pierres et quelques rares graminées s'élèvent aux alentours. Des saules tapissent la base des rochers couverts de mousses et confondus avec des massifs d'aulnes < (Alnus glutinosa). Les muscinées et des lichens s’y trouvent en abondance. Le pont franchi, une rue étroite et tortueuse, mais des plus pittoresques, nous conduit à la vallée même de la Vernaison. Nous remontons sa rive gauche, au milieu de vergers et de magnifiques champs cultivés. Peu à peu nous nous élevons sur les coteaux de Sainte-Eulalie. Nous venons de quitter le départe- ment de l'Isère et nous pénétrons dans celui de la Drôme. Pendant la montée de Sainte-Eulalie, nous ramassons Salvia glutinosa, dont l'aire de dispersion ne dépasse guère Grenoble et la Grande-Chartreuse, au nord, mais s'étend dans les Alpes méridionales; £ryngium campestre, très-élevé et en corymbes fournis, Campanula pusilla, rotundifolia, trachelium, toutes trois dans les haies et talus de la route; Saponaria off. et vaccaria (ce qui nous étonne); Linaria vulgaris, striata, ochroleuca, divers Hieracium tels que Æ. muro- rum, pilosella et auricula; des touffes de Buxus sempervirens, des Lonicera caprifolium et æylosteum, Calamintha menthæfolia, acinos et ascendens, Melilotus altissima et irès-probablement M. arvensis et enfin Zactuca saligna et muralis. Les champs cultivés fournissent entre autres espèces : Siachys arvensis, S. recta, Mentha arvensis, Sinapis arvensis et surtout alba, Centaurea paniculata aux formes si variées, et Zappa minor. Le 2 Mais, suivons ensuite le cours de la Vernaison. Cette gracieuse rivière prend sa source dans la Drôme, au col de Rousset, à 890 mètres d'altitude, entre le mont de Nève (1,657) et le But Sapiau (1,620). Elle coule d’abord du sud au nord dans sa vallée supérieure, à laquelle elle a donné son nom, puis du sud à l’ouest, en traversant la vallée d'Echevis. C’est au sortir de cette dernière qu’elle se jette dans la Bourne, au-dessus de Pont-en-Royans. Elle pénètre de la première vallée dans la seconde par un passage aussi étroit que profond qu’elle a insensiblement creusé dans le roc vif, et au sortir duquel elle s’élance en bondissant dans la vallée d Echevis. Ce premier passage de la Vernaison a reçu le nom de Grands-Goulets ou Goulots (1). C’est pour la même raison que l’on à également donné le nom de Petits-Goulets, au second passage, moins important, par lequel cette rivière se précipite hors de la vallée d'Échevis, poûr aller se jeter dans la Bourne. Il élait autrefois très-difficile, et souvent même dangereux, de franchir ce double passage, pour aller du Royannais dans le Vercors. Seuls, les gens du pays pouvaient le faire, et le plus souvent au péril de leur vie. Il fallait pour cela escalader la montagne de l'Allier, située entre les deux défilés, s'élever d’abord à plus de 12 ou 1,300 mètres de hauteur, et redescendre ensuite le long de rochers à pic, ce qui était en tout temps plus ou moins pénible et souventirréalisable au printemps et durant l'hiver. Aussi les commu- nications devenaient-elles de plus en plus difficiles, et le Vercors se dépeuplait d'une manière inquiétante, lorsque le Gouvernement s’émut enfin d’un tel état de choses, et décida qu’on ouvrirait une route à travers ces deux massifs de rochers. Une première tentative avait été faite dès 1829 ou 1830 par des particuliers. Mais, plusieurs fois interrompu, ce travail ne fut sérieusement entrepris qu’en 1843 par l'administration départementale, qui activa les travaux, au point de pouvoir livrer, après neuf ans de labeurs, la route admirable que nous allons parcourir. Depuis l’église de Sainte-Eulalie, qu'on laisse à droite, jusqu’à l'entrée des Petits-Goulets, on trouve sur les bords de la route, et sur les rives de la Vernaison, outre les espèces communes, la précieuse Æcballion elaterium. Les bords du chemin offrent Senecio flosculosus, S. erucifolius, à feuilles plus ou moins pennatiséquées ou pennatifides : Crepis hieracioïdes, Hype- ricum montanum, Inula conyza, Lotus tenuifolius, et surtout Cirsium lanceolatum, C. eriophorum et Carduus crispus. Ici la route change d'aspect, car nous traversons successivement cinq tunnels, assez variables de longueur et à des distances inégales. Deux d’entre eux atteignent 75 mêtres de longueur, tandis qu'un troisième ne dépasse pas 25 mètres, et les deux autres sont longs, l’un de 45 mètres, et l’autre de 70 mètres. Tantôt le rocher surplombe menaçant et taillé en forme de demi-cercle, tantôt il entoure tout à fait la route, comme le ferait un cerceau. Dans les inter- valles des tunnels on entend mugir la Vernaison, et on voit jaillir son écume jusque sur les parapets. Ses eaux se brisent contre les rochers et retombent en pluie fine jusque sur la route qui est toujours humide. C’est en cet endroit que nous avons récolté les arbustes dont voici l’énumération : Coronilla emerus, Alnus viridis, Al. glutinosa, Hedera helix, Quercus sessilifiora, Q. pedunculata, Q. pubescens, Viburnum lantana, Vilis vini- fera, plutôt de nom que de fait vénifére, et enfin des Salix incana, amygda- lina, capræa, cinerea, aurita et même vitellina. (1) Ge nom leur a été aussi donné à cause des trous dans lesquels passe la nouvelle route qu’il a fallu tailler à coups de mine et de pic dans le rocher. Sign" On trouve sur les rochers humides de nombreuses mousses et de magnifiques lichens que nous n'avons pas à étudier ici. Beaucoup de Potentilla caulescens et d'Œthionema saxatile S'échappent des fentes de rochers ou s’étalent sur les rochers eux-mêmes. La Parietaria diffusa est aussi très-commune. On voit Salvia glutlinosa reparaître avec C'ampanula trachelium et glo- merala, Hieracium prenanthoïdes et umbellatum, Cirsium lanceolatum et Eupatorium cannabinum, Leontodon hispidum, Kernera saxatilis, Cir- sium acaule, Fragaria vesca, Epilobium hirsutum, Asperula cynanchica, Euphrasia Salisburgensis et officinalis. Des Euphorbia sylvatica s'élèvent çà et là en grosses touffes mêlées à des Dipsacus sylvestris et Heracleum sphondylium. Villefranche-sur-Saône. PAUL TILLET. (A suivre.) NOTE SUR QUELQUES BOMBYX SÉRICIGÉNES EXOTIQUES NOUVELLEMENT IMPORTÉS EN FRANCE. ji Les personnes assez nombreuses déjà à qui j’envoie depuis quelques années des œufs ou coques de Bombyx séricigènes exotiques me demandant toujours des renseignements sur le mode de leur éducation, je ñe crois mieux faire que de donner, dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, les résultats que j'ai obtenus jusqu’à ce jour dans l'élevage et l’acclimatation de ces nouveaux auxi- liaires des vers à soie du mûrier (Bombyx mori), et les moyens employés pour mener à bien cette éducation. Parmi les espèces naturalisées ou sur le point de l'être, signalons par ordre de priorité : 4° le Bombyx de l’ailante ou faux vernis du Japon (Aftacus Cynthia Guérin-Méneville); 2° le Bombyx du chêne du Japon (Af{acus ou Antheræa Yama-Maï Guërin-Méneville); 3° le Bombyx du chêne de la Chine fAttacus ou Antheræa Pernyi Guérin-Méneville); 4° Aftacus Poly- phemus des auteurs, de l'Amérique septentrionale, de la Jamaïque princi- palement; 5° Bombyx(Attacus) Cecropia, ver à soie du prunier, originaire de l'Amérique du Nord (Etats-Unis); 6° Bombyx (Attacus) Promethea, de l'Amé- rique du Nord également. Il existe bien d’autres espèces, telles que Æylissa de l'Inde, Roylei Moore, dé l'Himalaya, Assamensis Helfer, de l’Assam, dans l'Inde anglaise, qui pourraient aussi donner lieu aux mêmes études intéressantes, mais jusqu'à présent je n'ai pu parvenir à m'en procurer, soit en œufs, soit en cocons. Bombyx cynthia. — Ce Bombyx ou ver à soie de l’ailante, originaire de la Chine, où il vit non pas seulement sur cet arbre, mais aussi sur une espèce de poirier et sur beaucoup d’autres arbrisseaux, a été importé en Italie, en 1858, par le P. Annibale Fantocci, puis envoyé la même année, par MM. Griseri et Colomba, à M. Guérin-Méneville, qui s’est beaucoup occupé de son acclima- lation et de sa multiplication. Il a été puissamment secondé par un proprié- taire, M. Givelet, qui organisa en grand l'éducation de ce Bombyx à son château de Flamboin, auprès de Paris. Son éducation peut se faire à l'air libre, car cette espèce s’accommode si bien des climats tempérés, qu’elle n’a pas tardé à se naturaliser en France. ET OA UE Aussitôt que les petits vers sont éclos, vers la mi-juin le plus ordinairement, on les place sur des feuilles d’ailante qu’on a réunies en faisceaux, ou sur de petites branches dont les pétioles ou queues trempent dans des bouteilles ou autres vases pleins d’eau. Les jeunes chenilles montent aussitôt sur les feuilles, se serrent les unes contre les autres chaque fois qu’elles ne sont point occupées à manger sur le bord des folioles, et se tiennent constamment à la face infé- rieure des feuilles où elles sont à l'abri du soleil et de la pluie. Quand elles ont achevé de dévorer ces feuilles, ou que celles-ci se flé- trissent, il suffit d'approcher de ces bouquets d’autres vases garnis de feuilles fraîches qu’on à soin de mettre en contact avec les premières, et les vers ne lardent guère à passer sur les nouvelles feuilles. Les différents âges de ces chenilles sont plus faciles à discerner que ceux des vers à soie du mürier. En effet, outre la taille, elles offrent à chacune de leurs mues (qui sont au nombre de quatre), des couleurs différentes. Jaune d’abord et pointillée de noir, la chenille prend ensuite une couleur jaune verdâtre plus foncée, sur le rebord des anneaux, et porte des taches bleuâtres à la base des patles, et jaunâtres à teur extrémité. Son corps est couvert d’épines assez longues, assez grosses et assez nombreuses. Sur le point de se chrysalider, elle grimpe au sommet d’un rameau et replie une des folioles du dernier bouquet sur lequel elle à fini de se développer. Son cocon, de couleur feuille morte, de forme oblongue, attaché par sa base et à l’aide d’un pédicule, est ouvert par son extrémité postérieure, précaution ipstinctive prise par la chenille pour ménager la sortie du papillon. Il est prudent, lorsque l'on veut tenter les éducations à l'air libre, de ne point placer sur les arbres de trop jeunes vers. Les fourmis, les araignées et autres insectes s’en montrent très-friands. Il est bon d'attendre, pour les lâcher dehors, qu’ils soient arrivés à la troisième mue, et alors on a encore à craindre le bec des oiseaux et les mandibules des guêpes. On peut obtenir aisément deux générations successives par an, la première de la mi-juin à la fin de juillet, et la seconde de la mi-septembre à la fin d'octobre. Dans ce dernier cas, le Bombyx passe l'hiver en cocon. L'éducation bien menée ne dure guère que quarante jours. C’est, de tous les Bombyx cités, le plus facile à élever. 11 suffit de veiller à ce que leur nourriture soit toujours fraîche et, recommandation importante, de ne point oublier de leur mettre de nombreuses branches le soir, car c'est la nuit qu'elles prennent leur plus copieux repas. On prétend, mais je n’en ai jamais fait l’essai, qu'on peut les nourrir éga- lement sur l'aulne et les différentes espèces de lilas. L'insecte parfait a un peu plus de 14 centimètres, lorsque ses ailes sont étendues. Les antennes sont d’un brun clair et itrès-pectinées. La tête et le corselet sont d’un gris brun. L’abdomen est de la même couleur, mais on y voit quelques taches blanches. Les ailes supérieures sont d’un gris brun, avec l'extrémité un peu recourbée en faucille, et on y remarque une raie blanche, anguleuse vers la base, plus une tache blanche, figurée en croissant, placée au milieu; on voit ensuite une raie, moilié obscure et moitié blanchâtre, au delà de laquelle la couleur des ailes est un peu plus claire. Le dessous des ailes est à peu près semblable au-dessus, sauf que les couleurs y sont plus claires et moins marquées. Ernest LELIÈVRE. [A suivre.) Et LES DERMESTES (dépua, peau; écfiw, manger), Les dermestes sont de petits coléoptères mesurant environ de 5à9 millimètres de long. Leurs élytres, de couleur noire, sont chez la plupart des espèces, cou- vertes d’une pubescence, tantôt grise, tantôt roussâtre, qui, plus ou moins serrée, les fait paraitre plus ou moins noires et forme des taches variant suivant les espèces. Leur caractère général, qui est aussi celui de tous les autres genres de la famille des dermestides, est de contrefaire le mort à l’approche du moindre danger. L'insecte à l’état parfait ne cause aucun dommage, bien qu'on le trouve ordinairement aux mêmes endroits que Sa larve qui seule est à redouter. En tuant les dermestes dès qu'ils sortent à l’état parfait et en ne leur donnant pas le temps de s’accoupler, on évite leur trop grande multiplication. Quant à leur larve, c'est elle qui leur a valu le nom qu'ils portent, Elle fait les plus grands ravages dans nos colleétions d'histoire naturelle et nos pelle- ieries, principalement les larves du Frischii, vulpinus, lardarius..… D'autres préfèrent les cadavres de petits animaux dès que la putréfaction est lerminée et qu'ils commencent à se dessécher; telles sont celles du murinus, undulatus, mustelinus, bicolor, même celles du laniarius que l’on trouve communément partout, principalement dans les endroits secs, sous les feuilles du Verbascum thapsus (bouillon-blanc). Il est enfin une autre espèce de dermeste dont la larve se nourrit (il me semble exclusivement) de matières végétales; c’est celle du 2. ater que Je n'ai encore trouvé que dans les plaies des noyers, au milieu de la poussière noire tombée des écorces et mise en décomposition sous l'influence de l'humidité atmosphérique (nov. et déc.). On accuse beaucoup la larve du Zardarius d'attaquer le lard. On a raison d'un côté, puisqu'elle a été prise en flagrant délit; mais que l’on considère la qualité du lard qu’elle attaque, et sa culpabilité se réduira beaucoup. Quant à moi, Je ne l’ai jamais vue attaquer le lard frais, je veux dire propre à notre ali- mentalion. Chez les charcutiers, je l’ai trouvée vivant des détritus de viande poussés dans les coins où les joncs du balai ne pouvaient les atteindre. Dans les habitations ordinaires, je l'ai trouvée sous de vieilles peaux de bêtes qui avaient servi de tapis et qu’elles finissaient par dévorer presque entièrement. Les dermestes, larves ou insectes à l’état parfait, ne se rencontrent pendant les temps froids que dans les endroits chauffés habituellement, tels que les cuisines. Pour en récolter en toute saison, on n’a qu'à abandonner sur un rayon quelques vieux os ou tendons ayant subi la cuisson pour qu'ils ne ré- pandent pas de mauvaise odeur. Au bout de huit jours environ, si c’est en été, les larves apparaissent et après elles les insectes parfaits. Je n'ai ainsi récolté que le vulpinus, mais en nombre considérable, quelques Frischii et trois bicolor seulement. Je ferai remarquer que pour qu’on puisse en prendre en hiver, comme je l’ai fait l'hiver dernier, il faut avoir placé l’appât dans les derniers jours de l'été, à une époque où il serait encore possible de trouver l'insecte qui ne voyage plus dès les premiers froids. Broût-Vernet. Henri DU BuYssoN. Le MB BROSTENII ET LA VALLÉE DE LA BISTRIZA. Situé sur le versant danubien des Karpathes, dans cette partie de la Mol- davie qui s’avance à l'Ouest, en forme de bec d’aigle, entre la Bucovine et la Transylvanie, le domaine de Brostenii, sur le compte duquel je me propose de vous entretenir quelques instants, est une propriété de 475 kilomètres carrés, achetée l’année dernière par S. À. le prince Charles de Roumanie. L'exploitation des immenses forêts de sapins couvrant à peu près la moitié de la superficie totale de la terre, occupe environ 600 paysans qui coupent et charrient jusqu'aux scieries les arbres servant à confectionner les 2,500 ou 3,000 radeaux qui sortent annuellement de la propriété, descendent la Bistriza et le Sereth jusqu'à Galatz et de là sont expédiés, en temps de paix, par le Danube et la mer Noire, à Constantinople, Athènes, Smyrne et Alexandrie d'Egypte, où ils jouissent d’une réputation certainement bien méritée. L'autre moitié du domaine est occupée par quelques sommets abrupts, par des pâturages, des forêts de bouleaux, de hêtres, de tilleuls et par la Bistriza, qui est l'artère principale du domaine; le long de cette rivière s’échelonnent les chaumières de huit ou dix petits villages qui ont pu trouver une modeste place dans les endroits où s’élargit la vallée, sillonnée de nombreux ruisseaux et torrents latéraux. Ces quelques traits généraux une fois donnés, il est facile dese rendre compte, de l'intérêt qu'offre le pays à un jeune naturaliste un peu enthousiaste qui a eu la bonne fortune d’y venir fixer ses pénates 1l y a quelques mois à peine, qui désire faire partager à ses collègues ses premières impressions et leur ra- conter par la voie de notre chère Feuzlle le résultat de ses recherches et de ses observations. Je me permettrai ici une pelite digression, qui me sera, je l'espère, non- seulement pardonnée, mais qui rencontrera aussi l’approbation de tous ceux qui, comme moi, ont à remercier les zélés fondateurs et collaborateurs de la Feuille des Jeunes Naturalistes. Ce sont eux, et en particulier le fondateur de l’œuvre, Ernest Dollfus, malheureusement absent pour toujours, qui ont développé en moi l’amour de l'étude des sciences naturelles, que je ne possédais alors que comme goût enfantin; c’est à eux que je dois mes plus belles distractions, mes recréations préférées. C’est un devoir pour moi de leur rendre cet hommage et de leur dire bien haut la part de reconnaissance qu'ils ont su se créer dans mon cœur. Les montagnes de la partie des Karpathes qui nous occupe sont composées de roches micacées stratifiées en couches minces, de même épaisseur, se désagré- geant parallélement et d’une extrême friabilité. D'immenses amas de fer hématite brun se montrent sur plusieurs points à la surface du sol à Cofargasi, Holdita, la Negrisoare, et des filons de pyrite de fer se rencontrent dans différents en- droits, Chirile, Holda. (Je tiens des échantillons de ces minéraux à la dispo- sition des amateurs.) | Dans la vallée de la Néagra, joli petit cours d'eau qui doit son nom à la couleur noirâtre des pierres de son lit et qui vient se jeter dans la Bistriza, vis-à-vis du village de Brostenii, se trouvent de nombreuses sources d’eau ga- zeuse ferrugineuse très-agréable à boire. Autour de ces sources se dépose une épaisse couche rougeâtre qui décèle les richesses minérales cachées dans le sein des montagnes avoisinantes, desquelles s'échappe aussi un filet d’eau sul- fureuse dont les émanations putrides se sentent parfois à plus d’un kilomètre de distance. Dans certaines localités, un sous-sol de chaux pure se trouve à moins de 50 centimètres de la surface; les paysans utilisent ce précieux produit tel qu'ils le trouvent pour blanchir leurs maisons. LT T°, AA Sous les forêts de hauts sapins, droits, serrés, branchus seulement vers la cime, qui vivent dans le fond des vallées où se maintient une température toujours assez égale, des plantes de toutes familles se pressent et s’entre- croisent ; le framboisier sauvage remplit les clairières, les fraisiers étendent leurs rejetons de tous côtés, el dans les endroits plus élevés, où la violence des ouragans a amassé les unes sur les autres plusieurs générations de sapins qui redonnent à la terre ce qu'ils lui ont pris et dans lesquels on enfonce parfois jusqu'à la ceinture, les mousses, les champignons et quatre ou cinq espèces de fougères recouvrent littéralement le sol. Maintenant une petite remarque : comment se fait-il que, dans un pays comme celui-ci qui a tant d’analogie avec le Jura, qui réunit les qualités d’hu- midité et de fraîcheur réclamées par le lierre, cette plante n'existe pas? Je ne l'ai trouvée nulle part. Le Datura à pomme épineuse, si commun dans les environs de Bukharest, se retrouve ici le long des chemins, dans les endroits un peu exposés au midi, en compagnie de la grande absinthe sauvage et d’une espèce de plante à longs piquants aigus que je n’ai pas su déterminer. Malgré l’époque avancée de la saison à laquelle je suis arrivé ici (novembre 4871), j'ai encore pu capturer quelques petits carabiques sous les pierres lelong de la plage, entre autres le joli Anchomenus seæpunctatus Linné, d’un si vif éclat. Au soleil, bourdonnaient de gros scarabées, sans doute des Geotrupes, que je n’ai pu saisir et avec lesquels j'espère faire plus ample connaissance au printemps prochain. Maintenant (février), la neige recouvre la terre; la Bistriza est gelée, et sur les épais bancs de glace encaissant les endroits trop rapides qui n’ont pu se consolider, de nombreux martins-pêcheurs bruns et gris foncé, à cou et poi- trine blancs, semblables à des pingouins en miniature, restent gravement perchés et plongent à l’approche des importuns. Ce qu’on est convenu d'appeler du gibier est malheureusement assez rare; les chevreuils et les gelinottes qu’on expédiait par centaines chaque hiver, il y a quelques années, ne se rencontrent plus qu’exceptionnellement. Une chasse soigneusement gardée permettra probablement à ce gracieux quadrupède et à cet excellent volatile, que J'ai déjà eu le plaisir d’entrevoir à différentes reprises, de repeupler en paix ces forêts et de nous offrir bientôt des coups de fusil qu'envieront sans doute maints chasseurs moins favorisés que nous. Le grand tétras et le tétras à queue fourchue apparaissent aussi de temps en temps. Les livres, les renards, les loups et les ours sont beaucoup plus communs, et ces derniers, assez nombreux, font pendant l'été de grands ravages parmi les trou- peaux de bœufs et de moutons qui paissent dans les endroits un peu isolés. Je ne m'étendrai pas davantage, espérant que le retour des beaux jours me permettra de faire plus ample connaissance avec le pays et me mettra à même de donner aux lecteurs de la Feuille, si cela peut les intéresser, des détails plus approfondis et des descriptions moins succinctes. Brostenii. ARNOLD MONTANDON. COMMUNICATIONS. Études d'histoire naturelle, par C. Clément. — Nous ne saurions trop louer la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes d’avoir entrepris la publication des œuvres posthumes de notre regretté ami Camille Clément. — Travailleur infatigable, C. Clément avait réuni des documents très-précieux sur tout ce qui concerne la zoologie de sa région ; son catalogue des Mollusques marins du Gard, publié dans le Bulletin de la Sociélé de Nimes, est un travail très-apprécié; c’est peut-être son œuvre la plus complète qui ait été publiée jusqu'ici. Aujourd’hui, la Société réunit en un fort volume, orné de planches, plus de quarante mémoires, parmi lesquels se trouvent les matériaux d’une faune du Gard et des travaux sur toutes les branches de l’histoire naturelle. Se A Ce recueil sera d’un grand intérêt non-seulement pour les savants de la région méditer- ranéenne, mais aussi pour nous autres, jeunes naturalistes, qui saurons y trouver un exemple et un encouragement pour nos propres études, en voyant quelle patience et quelle fine observation se trouvent dans l’œuvre de notre camarade. A. Dozzrus. Petit calendrier herpétologique pour la chasse des Batraciens anoures. Aux premiers jours de mai, ponte de la rainette verte (Hyla viridis) ; œufs en pelotes au fond de l’eau, dans les grandes mares peu profondes et herbues. MAI... ere Vers le milieu du mois commence la ponte du joli crapaud calamite (Bufo calamila); œufs disposés en cordon comme ceux du crapaud commun, dans les petites mares, flaques d’eau, ornières. avoisinant les terrains argileux. Ponte du crapaud vert (Bufo viridis) ; cette espèce est propre à l'Italie; on pense qu’elle habite aussi la France, mais elle n’a pas encore cté sérieusement signalée. MAX et AUIN. et flaques d’eau. Première ponte du pélodyte ponctué (Pelodytes punclatus) ; œufs en très- petites pelotes (dans les endroits élevés, secs et rocheux), petites mares L’alyte accoucheur (Alytes obstetricans) se trouve à cette époque porteur de ses œufs; il est facile à trouver sous les pierres ou le soir à la lumière. Hérox-Royer. Calendrier lépidoptérologique (chenilles de microlépidoptères des environs de Genève), M A TJ. DAMES Pr Cast du de H. tarsicrinalis. Epilobes......... .....| Lil. conturbatella. Convolvulus arvensis .…..| Al. plerodactyla. Arbres IrITIerS. 1.22. Pent. pruniana, variegana, Tor. Genista Germanica.....| Hac. pulverella. sorbiana, xylosteana, Pent.cra- OPRRT PAM TER .....| Hyp. proboscidalis, S. pronalis, lœægana, T. cerasana, hulmiana, ASopis solandriana, Ypon. li-| thospermella. Lilas (Syringa vulgaris). | Orn. ardæpenella. Ægopodium podagraria.….| Ch. iligerella. HIEXS ADR RL IAA. P. calvarialis. Roseaux (tiges). ....... P. bombycalis. Mipérine 3.4 2e it S. dentalis. Véronique officinale....! S. prunalis, S. olivalis. PEUNEINOT ES eue au S. prunalis, H. papitiotalis, Pent. pruniana, Phyc. suavella, Yp. cognalella , Ela. blancardella , Al. pentadactyla. GENETIEE LL... re. Rhin. juniperella. HIDE Te. Se NE B. silacealis. Bandane. Li: 25 Al. Galactodactyla. Inula squarrosa et sali- (37 VARIOUS B. ochrealis. Ormes (feuilles) ....... Elachis ulmifolia. Peucedan officinal ..... B. palealis. Daphnés ........ RTE Ph. verucellu, P. daphnella. Plantes aquatiques... N. straliolalis. Chéness Pr FPE Her. strigulalis, Tor. xylosteana, T. heparana, viridana, plom- bana, scia, literana, Phox. ba- diana, Ph. roborella (fourreau), Ph. tumidella (tronc, fourreau), Ph. consociella — Ononis spinosa......... Al. calodactyla. Sdules..; rites bent. capreana, Tor. heparana, viridana, Ser. urticana, Graph. ephippana (bourgeons ), Lem. salicella, Ornix cuculipenella, lusciniæpenella. Saule cotonneux....... Yp. sequella, Hæm. sororculella. LOUE CREME TN Pent. capreana, T. cinmmamomeand, T. ribeana, Ser. Uticana, Ph. obtusella (entre deux feuilles), El, blancardella, ulmifoliella, Or. coracipenella. ROëG CORING.... Pent. rob@rana, amænana ? fors— kælana (boutons), 47. rhodo- dactyla. Pennher encre Hæm. pinguinella. ETCHPAHO 728 See ...| Hæm. populella. Pent. pruniana, Ph., advenella (fleurs), Yp. cognatella, Yp. cratægella. Or. strationipenella. AuUbÉDINE. 0 esR Hieracium pilosella...…. Genève. Car. vœberiana, Yp. cognatella, cratægella, H. asperella, Lil. rhombella. Firaisions. chu sEECE Sous les feuilles 44. stipella. Lithospermum ( Porp.- (SE 1 6) AA FERA CPE Ypon. lilhospermella, Frêne. file. nee Penthina variegana. Niorneme sine AO AC. pruniella. DÉPSUEUS EL EA à ....| Penl. gentianana. Veratrum album ....., .| Toré. rolandriana. BEUVELE M TNA UE Orn. gallipenella. Sorbus aucuparia ......| ACC. sorbiella. ROSICES RS een ete Pent. cynosbana (boutons), Pent. forskælana, bergmaniana, Al. pterodactyla (boutons). Charme Re Eee Pen. ocellana. Noisetiersi:. rit. SEL Pen. minorana, Car. arcuana (écorce). Berberis vulgaris....... Lil. mouffetella. Sapin rite des db .....| Tor. oparana (abies picea), adio- nelan«. Pins=sapins. RE IIS Coc. buoliana (boutons). Chèvréfeuille.2.722740% Tor. xylosteana, Har. harpella, hamella, Lit. mouffetella, Orn. hexadactylus. DEVFOIES ELU ET Tor.cinnamomeana, Ser.orticana. Hébes tan. De LE Tor. heparana, Rin. costella, Or. coracipenella. Coronilla varia ........ Tor. rhombana, Lit. coronillella. Arlemisia campestris...| Tor. strigana, Lil. artemisiella, Or. gallipenella. Yp. lithospermella, Al. tetradac- tyla. Leonurus cardiaca .....| Al. didactyla (feuilles flétries). Lit. verticella. Lotus corniculatus ..... AS. solandriana. Ronces et framboisiers..| Chio. phragmitellus. Intérieur des roseaux...| Chilo. forficellus. Intr du Poa aquatica ...| Lit. Fischerella. Saponaria officinalis....| Yp. funerella. Pulmonaria officinalis.…., Rhamnus frangulla..... Hac. cnicella. Eryngium campestre....| S. olivalis sericealis. Plantes basses. ....... Yp. evonymella, Har. cultrella. Hæm. heracliella. — lilurella. — Arenella. Evonymus Europœus ... Centaurea cyanus, bleuet JaCeA LS — scabiosa..... A.-CH. CORCELLE. Les Annuaires d'histoire naturelle. — Plusieurs personnes à qui j'avais parlé du Zoological Record (qui fera bientôt partie de la bibliothèque roulante de la Feuille des Jeunes Naturalistes), m'ont demandé s’il n'existait pas de recueils semblables pour la botanique et la géologie? Aujourd’hui je suis en mesure de répondre à cette question et je crois d'autant plus utile de publier cette réponse, que les recueils de ce genre, étant publiés en langue étrangère, sont généralement peu connus en France des naturalistes même qui auraient le plus d'intérêt à en tirer profit. L’utilité de ces publications est évidente : toutes les fois qu’un naturaliste veut s'occuper d’un travail quelconque, approfondir une branche plus ou moins restreinte des sciences naturelles, il doit commencer par rechercher quels sont les ouvrages et les mémoires publiés, jusqu’à ce jour, sur le sujet spécial dont il a entrepris l'étude. C’est le seul moyen de se maintenir au courant de la science, s’il s’agit d’un travail d’érudition; de ne pas faire, sur de nouveaux frais, une découverte déjà faite, s’il s’agit d’un travail original : on évite ainsi, en outre, la déconvenue de publier comme nouvelle une découverte qui est déjà tombée dans le domaine de la science. Inutile d’insister sur ce point, dont chacun peut trouver des exemples récents et palpables sous ses yeux. Or, même pour ceux qui ont à leur disposition une immense bibliothèque spéciale (comme celle, par exemple, du Muséum de Paris), et c’est le plus petit nombre, que de temps perdu dans une recherche aride, sans même avoir la certitude que le mémoire qui vous intéresse le plus ne vous échappera pas, soit parce qu’il manque (méme au Muséum de Paris), soit parce qu’il ne vous viendra pas à l’idée d’aller le chercher dans le recueil où il se cache! | C'est pour obvier à cet inconvénient que les Anglais et les Allemands ont publié depuis quelques années des Rapports annuels spéciaux (en Anglais : Record ; en Allemand, Bericht), qui ont, en outre, l’avantage d'offrir, sous une forme condensée et en suivant l’ordre naturel d’un traité d'histoire naturelle, l’ensemble des travaux publiés dans le monde entier, c’est- à-dire le progrès annuel de la science. En France, on peut le dire, nous n’avons rien de semblable : la Revue de Géologie, publiée chaque année par MM. Delesse et de Lapparent, bien que fort bien rédigée sous certains rapports, est forcément incomplète et, notamment, tout à fait insuffisante pour la paléontologie. J’en dirai autant de l'Annuaire entomologique de M. Fauvel, qui ne s’occupe, si je ne me trompe, que des espèces indigènes et ne peut, par conséquent, donner une idée complète de l’état de la science entomologique. On a reproché au Zoological Record et aux annuaires du même genre de ne paraître que plusieurs années après la date réelle des travaux dont ils renferment l'analyse : c’est là un inconvénient, on le comprend sans peine, qu’il est impossible d'éviter. Si l’on songe au travail énorme qu’exigent la mise en ordre et l'analyse critique de tant de travaux divers, épars dans les journaux périodiques du monde entier, on reconnaîtra qu’il ne faut pas moins, même à un spécialiste (possédant les huit ou dix langues du monde savant, depuis le latin jusqu’au russe et au suédois), pour mener à bien une entreprise de ce genre. La preuve que cette entreprise est une lourde tâche, c’est qu'aucun savant français n’a encore voulu l’entreprendre. J’ajouterai que c’est déjà beaucoup d’avoir des résumés bien faits de ces travaux scientifiques, méme deux ans après, si l’on songe qu’il en est beaucoup qui nous viennent de Californie, du Chili, d'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l'Inde, etc. J'arrive à l'indication de ces Annuaires ou Rapports annuels, dont je trouve un compte- rendu bibliographique très-élogieux dans l'American Naturalist, 1876, t. X, p. 106, 296, 362 et 486; ce sont : 1° The zoological Record for 1874 (11e année), paru en 1876 (1875 a paru en 1877, — 1876 est attendu dans un mois). London : John Van Voorst’s Library, in-8, de 600 pages environ. Chaque classe du règne animal est l’objet d’un Rapport séparé confié à un spécialiste : chaque rapport indique successivement les traités généraux, les ouvrages d’anatomie, les monographies, etc., puis vient l'indication des espèces nouvelles, rapportées chacune à leur ordre, famille et genre, et autant que possible avec une appréciation critique de leur valeur réelle; en outre, on indique les rectifications synonymiques, les discussions de priorité, et pour les plus importantes, les caractères anatomiques, les mœurs, les figures publiées, etc. Enfin, les espèces fossiles ne sont pas oubliées et se trouvent ainsi rapprochées des espèces vivantes auxquelles elles se rattachent. Un recueil semblable est publié en Allemagne depuis plus de 25 ans, sous forme d’appendice aux Archiv für Naturgeschichte et sous le titre de « Jahresberichte » relatifs à chaque classe du règne animal ; Les ON) 2° Botanischer Jahresbericht, par le Dr Just de Carlsruhe, paraît, à Berlin, depuis 1875 (3% année parue), Gebrüder Borntræger, Berlin. Chaque département de la botanique est également traité par un auteur différent et avec le plus grand soin; 3° Geological Record, London, Francis et Taylor ; in-8 de 400 p. environ. L'importance de ce livre est indiquée par le nombre des collaborateurs qui sont au nombre de 27, et qui ont dépouillé, pour en faire le résumé, plus de deux mille articles ou mémoires de Ha eplie géologique, minéralogie, paléontologie, etc. Les trois recueils que je viens d’indiquer devraient former le fond de toute bibliothèque d'histoire naturelle, car ils peuvent servir à compléter méme la plus incomplète, en rempla- çant les ouvrages qui lui manquent par des résumés et des analyses qui suffisent, à la rigueur, dans le plus grand nombre des cas. Villévéque. Dr E.-L. TROUESSART. Dessication des Orchidées. — Les plantes de cette famille perdent, en se desséchant, leurs magnifiques couleurs et deviennent complétement noires. Tenté par le port élégant de ces plantes et attiré par leurs nuances diverses, j’ai cherché des procédés capables de les conserver pour les herbiers, et presque satisfait des moyens que j'ai essayés, je viens les communiquer aux lecteurs de la Feuille. J’ai commencé par employer des fourneaux de’ cuisine convenablement chauffés, sur lesquels j'étendais un ou deux échantillons seulement, renfermés dans des cahiers assez épais de papier buvard gris, puis je pressais le tout; je changeais souvent le papier, qui s’imprégnait des sucs des plantes, afin d'éviter le froissement de ces plantes et hâter leur dessiccation. Il faut environ une demi-heure à trois quarts d'heure pour préparer chaque exemplaire. Ce procédé exige de la patience, et il faut être constamment occupé à changer les plantes de papier. Trouvant alors que cette manière était trop longue et voulant abréger la besogne, je me suis servi d’eau bouillante salée; à cet effet, je fais dissoudre dans un litre d’eau bouillante 15 à 20 grammes de sel de cuisine, puis après avoir enlevé la moitié des bulbes de l’orchis, je le plonge entièrement dans cette eau salée pendant cinq minutes environ; ensuite, je le mets sur les fourneaux ou vais le porter dans un grenier chaud et aéré. J’ai desséché avec ces deux procédés : Orchis purpurea, latifolia, laxiflora, Neottia nidus- avis, Orphrys aranifera, et depuis leur récolte faite aux mois de mai et de juin 1877, leurs feuilles et leurs fleurs ont conservé à peu près leurs couleurs. La deuxième manière demande moins de patience que la première et donne d’aussi bons résultats. Le Mesnil-sur-Oger. A. BÉTHUNE. La Naphtaline. — M'occupant depuis plusieurs années d'histoire naturelle et particu- lièrement de l'étude des coléoptères et des lépidoptères, j'ai mis en pratique tous les moyens proposés jusqu’à ce jour pour garantirles collections des ravages des larves d’insectes. J’ai employé tour à tour la benzine, l'acide phénique, le pétrole, l'essence de thym, le cyanure de potassium; mais les résultats que j’ai obtenus ont été peu satisfaisants et ne compensaient pas les inconvénients souvent assez graves qu’occasionnait l'emploi de ces substances. Les unes, la benzine et le pétrole sont tellement volatils et leur action est de si peu de durée, qu’il faut revoir souvent ses collections et remplacer à chaque instant le liquide évaporé. D’autres, l'acide phénique et l’essence de thym, moins volatils, ont l’in- convénient de produire dans les boîtes des taches indélébiles. Le cyanure de potassium réussit assez bien; mais lorsque la température est élevée, il laisse dégager des vapeurs cyanhydriques qui ne sont pas sans danger. Depuis deux ans j'emploie un produit de la houille qui me paraît n'avoir aucun des inconvénients que présentent les matières que j'ai énumérées et qui possède un avantage qui n’est pas à dédaigner : Son bon marché. Cette substance est la naphtaline. La naphta- line prend naissance pendant la distillation de la houille; elle se condense dans les tuyaux de dégagement lorsque la température est voisine ou en dessous de zéro, mais lorsque la température est élevée, elle reste à l’état gazeux et se perd dans les dépurateurs. Lors- qu’elle est pure, elle est solide, en lamelles cristallines blanches; elle a une odeur forte, aromatique, qui n’a rien de désagréable et qui rappelle celle de l’acide phénique ; elle est DER" |: fes souvent impure et colorée en jaune brunâtre ou rougeäâtre, couleur due à la présence du goudron. Il faut employer de préférence la naphtaline pure qui, après sa volatilisation, ne laisse aucun résidu, tandis que celle qui estimpure, contenant un peu de goudron, tache le fond des boîtes, comme l’acide phénique. Je serais heureux si ces renseignements peuvent être utiles à mes collègues, et je les engage à faire usage de ce préservatif qui, je crois, n’est pas employé ou du moins fort peu. Clermont-Ferrand. Henrt LAMOTTE. Tératologie entomologique. — Durant le mois de mars passé, j'ai pris plus de cent Tentyria interrupta, dont l’un présente une aberration singulière : au cinquième article de l'antenne droite, il s’est formé une partie d'antenne composée de quatre articles, ce qui donne à ce coléoptère trois antennes. Je crois devoir aussi signaler une ‘aberration d’un hémiptère, Syromasles marginalus. [’antenne droite de cet insecte, au lieu d’être composée de quatre articles, n’en a que trois : le 1er, le 2e et le 4°; c’est donc le troisième article qui manque entièrement. Cette antenne est, par conséquent, plus courte que celle de gauche. Marseille. Marius BLanc. Agrilus angustulus. — Encore un insecte nuisible à la vigne; c’est l’Agrilus angus- tulus de la famille des buprestides. Généralement, cet insecte se rencontre sur le chêne; mais il peut aussi se jeter sur les vignes. Il cause alors de très-grands dommages. De quelques petits morceaux de bois de vigne, on a pu voir sortir plus de deux cents Agrilus. Ce nombre parait fabuleux pour une aussi petite quantité de bois. Lyon. J. CHAFFANJON. Cynipides.— Une découverte qui a fait grand bruit en Allemagne est celle du Dr Adler, de Schleswig, annonçant que les cynipides ont deux formes ailées : une agame (sans mâles) et l’autre sexuée; leurs galles seraient toutes différentes. Cette opinion est combattue en Angleterre. Ceux des entomologistes qui ont des chênes à leur portée peuvent à présent surprendre assez facilement des Cynips piquant les bourgeons. Il faudrait après que l’opération de la ponte est finie capturer l’insecte pondant et puis entourer d’une bourse en mousseline le bourgeon piqué. Quand les feuilles se développent, si l’on voit apparaître la galle succulente et transpa- rente d’un Spathegaster, tandis que l’insecte qui a piqué le bourgeon est un Murothenus, c’est que le Dr Adler a raison, et la question est tranchée. Espérons qu’un des jeunes abonnés de la Feuille fera cette découverte importante. Je m'offre à déterminer le genre, si on veut m'envoyer l’insecte. Les insectes s’envoient très-bien dans un tuyau de plume dans la lettre même. Cela ne coûte que le simple affranchissement, car le poids légal de 15 grammes n’est pas atteint par cette adjonction. | Montpellier. J. LICHTENSTEIN. Osmia bicolor.— Dans des coquilles de l’Helix hortensis et nemoralis reçues du dépar- tement de l’Yonne, je trouve une jolie Osmia dont la femelle est noire et rouge et le mâle tout doré : c’est l’Osmia bicolor de Schrank, Apis rufa de Panzer et Fabricius. Avec cette abeille et dans la proportion d'environ 3 sur 10, il y a une jolie et rare chryside qui est la Chrysis (Olochrysis Licht.) ærata Dahlb. J’invite les chercheurs à briser les coquilles d’escargot vides, si communes dans les haies, car outre l’Osmia bicolor ils pourront trouver les Osmia aurulenta et tunensis avec leurs parasites, comme le leur a déjà indiqué notre collègue, M. Ed. André, de Beaune. Montpellier. J. LICHTENSTEIN. Tératologie embryogénique. — Le numéro de février signale un œuf monstrueux. Voici une autre anomalie : Le 14 mars 1877, l’une de mes poules se trouvant malade, je la renfermai dans une étable. Mais, quelle ne fut point ma surprise en allant lui donner à manger, de trouver près d’elle un œuf d’une singulière structure. Que l’on se figure, à la première vue, la vessie natatoire d’un poisson. J’ai examiné cet œuf. Il était sans coquille. Le jaune et le blanc se trouvaient renfermés séparément dans une pellicule mince et transparente. La membrane vitelline était double Le Cet de capacité de la membrane albumineuse. L’albumen maintenait cette dernière bombée et de forme ovoiïde, tandis que la première était entièrement flasque. Un ligament tordu, chalaze ou espèce d’ombilic externe, reliait les deux membranes pleines entre elles. L’autre chalaze existait libre à extrémité opposée de la bourse jaune. Dans l’état normal, les chalazes servent de trait d'union entre le jaune, qui flotte dans le blanc, et la membrane testacée. S'il est parmi nous quelque physiologiste ou anatomiste qui se soit occupé d’études tératologiques, je serais désireux, comme mon collègue M. Georges Martin, d’avoir l’expli- cation des cas précités. Thézy (Somme). Le Rice. La Fringilla montifringilla. — Sous ce titre, je lis dans la Feuille une intéressante communication à laquelle je me permettrai de faire une courte objection : Si le plumage des deux sexes offre pendant l'hiver une grande analogie, ces oiseaux seraient-ils soumis à deux mues par an et d’où vient qu’en cette même saison j'ai toujours pris l’un et l’autre de ces deux sexes bien caractérisés par les couleurs, mais dans la proportion, toutefois, d’un mâle pour deux femelles ; ceci semble donner raison à l’observateur Luttinger qui pré- tend que les femelles de ces oiseaux voyagent à une époque différente de celle des mâles. Le pinson n’est d’ailleurs pas le seul oiseau dans ce cas, les premiers rossignols que lon prend au printemps sont toujours des mâles. Ixelles-Bruxelles. RENÉ STEVENS. Flore de Suisse. — Une nouvelle Flore de la Suisse et de la Savoie, par le D' Louis Bouvier, de Genève, vient de paraître à la librairie Alphonse Picard, 82, rue Bonaparte, à Paris. Toutes les descriptions de la Flore de la Suisse et de la Savoie reposent sur des plantes authentiques; elles présentent les observations personnelles de l’auteur tout en Ctant le résumé des publications antérieures. Les familles y sont étudiées d'après les progrès récents de la morphologie végétale, dans leur distribution géographique et dans leurs rapports avec les propriétés qu’elles possèdent. La synonymie, la géographie générale et spéciale de chaque espèce, le sol et l'altitude où elle croît, y sont soigneusement indiqués ; la description en est réduite à une courte diagnose, n’empruntant que les caractères essen- tiels et distinctifs. À. D. ÉCHANGES. LISTE D'ÉCHANGES (apprrIoN). M. Charles Lahaussois, rue Biot, 22, Paris. — Coléoptères. M. Marius Blanc, quai du Canal, 22, à Marseille, tient à la disposition des her- pétologistes des Psammodromus hispanicus: il recevrait en échange d’autres reptiles ou des coléoptères et hémiptères. M. J. Princitore Marott, via Macqueda, 127, à Palerme, désire échanger des Carabus Lefeburei Dej., de Sicile, en très-bon état, contre d’autres espèces de Carabus d'Europe. M. Duhamel, botaniste à Camembert (Orne), offre gratuitement aux jardins bota- niques et aux amateurs les graines d'environ 150 espèces de plantes des Alpes, des Pyré- nées et de la région méditerranéenne, parmi lesquelles nous remarquons : Aconilum pyrenaïcum, Ranunculus gramineus, Aquilegia pyrenaïca, Papaver setigerum, Arabis rosea, Vesicaria utriculala, Dianthus virgineus, Sequieri, Linum campanulatum, Melilotus compacta, Coronilla montana, Orobus albus, Lathyrus setifolius, Rosa alpina, Sedum stillatum, Sazxifraga hirsuta, Carum bulbo-castaneum, Opoponax chironium, Cephalaria alpina, Asterisus marilimus, Onopordon pyrenaïcum, Gentiana alpina, Erinus alpinus, Salvia argentea, 1ris æyphioïdes, Tulipa celsiana; une belle série de Scilla et d’Allium, etc., etc. M. L. Charpy fils, à Saint-Amour (Jura), désirerait entrer en relations d'échanges avec des géologues d'Italie. M. Barbiche, curé à Bionville (Lorraine), désirerait entrer en relations d'échanges avec un conchyliologiste d'Alsace. M. P. Siépi, boulevard de la Madeleine, 200, à Marseille, désirerait se procurer des chauves-souris de toute espèce, soit par achat, soit en échange d’objets d'histoire naturelle préparés. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4. 4er Juin 1878, Huitième Année, No 92, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ. LE VERCORS, Souvenirs des Grands et des Petits-Goulets (Drôme). (Suile.) Dès qu’on a franchi le dernier tunnel, on pénètre dans la petite vallée d'Eche- vis, renommée dans le pays pour son huile de noix. C’est dire que les noyers y abondent. Les coteaux sont couverts de champs et de vignes, au milieu des- quels apparaissent de nombreux arbresfruiliers, tels que châtaigniers, cerisiers, müriers, pruniers, pommiers, poiriers, etc. Aux cultures et aux vergers suc- cèdent, à mi-coteau, des rochers à pic et nüs. Des massifs de sapins rabougris couronnent les hauteurs. En cet endroit, la route traverse la Vernaison sur un pont de pierre et remonte le torrent le long de la rive droite. On atteint bientôt le chemin de l’église et du bourg d'Echevis, que l’on voit apparaître sur la droite, à travers d'innombrables groupes de noyers et de châtaigniers. Les autres maisons se cachent parmi les vignes et les arbres et apparaissent comme de petits points blancs jetés sur un vaste tapis émaillé de fleurs et de verdure. Nous glanons d’abord près des habitations : Linum catharticum, L. marginatum, Clinopodium vulgare, Chenopo- dium murale, album, amphibium, Blitum bonus-Henricus, Datura stramo- nium; puis sur les rocherset les endroits arides : Buphthalmum grandiflorum, salicifohium, Sison amomum, Rumex scutatus, Echium vulgare, Wierz- bichkit; ensuite dans les prés, mêlés à beaucoup d’autres espèces déjà citées ou vulgaires : Scabiosa patens, pratensis, columbaria, Polygonum aviculare, sepium, et enfin, J'uncus glaucus, buffonius, effusus et lamprocarpus, dans quelques fossés voisins de la route, en société des Znula dyssenterica, puli- caria, Mentha aquatica, hirsuta, lanceolata, sylvestris el candicans. Nous disons M. sylvestris, car le type diffère bien des M. lanceolata et M. candi- cans, que certains auteurs ont toujours confondus ensemble, avant les savantes études de notre éminent collègue, M. Malinvaud, sur les Menthes. On y trouve encore Malva sylvestris et rotundifoha, Lampsana com- munis, Galeopsis tetrahit, G. ladanum, G. ochroleuca, Silene inflata. et ses variétés oleracea et viscosa, et Teucrium botrys, mêlé à T. scoro- donia. On découvre sur le bord des vignes Sedum album, acre, reflexum, Centaurea jacea, aux feuilles déchiquetées et profondément divisées, C. serotina, Coronilla varia, etc. Peu à peu le sol devient plus sec, moins productif, en même temps que la route s'élève en lacets superposés le long de la montagne. La végétation se fait plus chétive et plus rare. On commence à ne plus rencontrer que des espèces à tiges courtes, comme Brunella grandifiora, B. laciniata-alba, Trifolium alpestre, T. rubens, T. medium, dans les parties boisées; Æelianthemum vulgare, Erigeron serotinum, et même Æ. canadense; sur les rocailles et parmi les arbustes, Cornus sanguinea, Corylus avellana, à feuilles rougeûtres, 2, MBA SE Quercus pubescens, et dans les éboulis calcaires, Calamintha acinos, ascendens, Plantago cynops, major, Melica Magnoli et uniflora, quelques Cirsium eriophorum, Galium cruciata, erectum, verum et Linaria striata. Nous nous sommes élevé insensiblement à plus de 300 mètres au-dessus des Petits-Goulets. Là, des rochers arides et gris succèdent aux vergers si gals et si verdoyants, amoncelés pêle-mêle, et obstruant presque la route: on les voit se dresser à droite et à gauche, comme des géants ou des démons chargés d'en garder l’étroit passage. Des massifs de buis {Buxus sempervirens), et de genévriers (Juniperus communis), aux feuilles aiguës et glauques, s'en échappent, et cachent des Linaria striata, ochroleuca, Pimpinella saxifraga, magna, Teucrium montanum, chamædrys, Rumex glaucus, Campanula cæspitosa, Ononis repens;, elc. Le paysage prend un aspect de plus en plus alpestre; toute végétation tend à disparaître. Nous avons cependant pu recueillir, depuis cet endroit hérissé de rochers jusqu'à l'entrée des Grands-Goulets : Verbascum thapsus, V. blattaria, Sambucus ebulus, Teucrium botrys, Rumex pulcher, Lithospermum offi- cinale, Carlina chamæleon, Stachys annua, S. sylvatica, Ononis spinosa, Polygonum convolvulus, Polygonum flagellare (Jord.), Euphorbia exigua, E, falcata, EË. hehoscopia, E. cyparissias, Cirsium arvense, Asperula odorata, Hieracvium staticæfolium, Centaurea scabiosa, Erigeron acre, Vincetoxicum laxum, Chrysanthemum montanum, Euphorbia amygda- loïdes ; et sous les bois de chênes, Prunus spinosa, Rubus cæsius, R.discolor, et même 2. Idæus, bien que plus rare. Enfin, nous approchons du second passage que s’est frayé la Vernaison à travers ces murs de rochers. | L'entrée des Grands-Goulets apparaît à l'horizon. On n’aperçoit plus que de vastes amas de rochers tantôt gris bleuâtres, tantôt jaunâtres ou noirs. On ne trouve plus que quelques arbustes, comme Viburnum lantana, Cerasus Mahaleb, Cralægus oxyacantha, Acer campestre, Juniperus nana, Clematis vitalba et quelques plantes dansle genre des Geranium pyrenaïcum, rotundifolium et minutiflorum, Sonchus oleraceus, asper, Linum tenui- folium, Lactuca saligna, Trifolium agrarium, spadiceum, procumbens, Buphthalmum salicifolium, Saponaria officinalis, S. ocymoïdes, Aquilegia vulgaris, Solanum dulcamara, S. nigrum, Lappa major et L. minor, etc. A mesure que l’on approche de la partie la plus resserrée et la plus sauvage de la vallée, la Vernaison se fait entendre avec plus de fracas. Ses eaux se brisent et bouillonnent entre les rochers qui les retiennent captives. Devenues impuissantes à se déchainer à leur gré, elles rongent le rempart de pierre qui les contient et rejaillissent en écume le long de ses parois perpendiculaires, jusque sur le chemin. MS On ne trouve plus alors dans les bois rocailleux, entre lesquels est encaissée la route, que des RAus cotinus, Cytisus laburnum et alpinus, Lonicera æylosteum, nigra, caprifolium, Cornus mas, Sorbus aria, hybrida, Acer -monspessulanus, opulifolium et Fraxinus excelsior. A l'entrée de cette gorge abrupte, les rochers surplombaient autrefois et rendaient le passage impossible. On dut y remédier, en jetant un pont au- dessus du torrent. C’est le premier tunnel des Grands-Goulets; il ne tient à la paroi perpendiculaire du rocher que par des barres de fer et se trouve suspendu au-dessus de la Vernaison. | Ce premier goulet a plus de 60 mètres de longueur. A parlir de ce point jusqu’au dernier tunnel, ce ne sont que galeries et sou- terrains, ponts et encarbellements, creusés dans le roc pour soutenir la route au bord de l’abime. ane -AMA Parmi les plantes qui s'offrent aux regards, on remarque au pied des rochers, entre les tunnels et même en dessous et le long des parois de la montagne, les espèces suivantes : Blitum bonus-Henricus, Stlellaria neglecla, Capsella rubella, Lepidium draba, campestre, gramineum, Chrysanthemum par- thenium, corymbosum, Linaria minor, Picris hieracioïdes, Centaurea scabiosa, suspendue en grande abondance aux parois des rochers; Buplevrum falcatum, Urtica dioïca, Angelica sylvestris, Solidago virga-aurea, glabra, Lactuca muralis, Vincetoxæicum laxum, Aconitum lycoctonum, Convallaria polygonatum, multliflora, verticillata, Heracleum sphondylium et même H. pyrenaïcum. Nous ne sommes pas cerlain cependant de celte dernière lante. ; Les fentesetlesavancements de rochers nous offrent diverses fougères, telles que l’Asplenium rula-muraria, septentrionale, viride, Halleri et trichomanes ; Pteris aquilina dont la tige, coupée en biais dès la racine, nous montre la curieuse figure d’un aigle à deux têtes; Scolopendrium officinale, Polypo- dium phegopteris, dryopteris, vulgare, calcareum. Les buissons qui s'élèvent à travers les amas d’éboulis et le long des rochers se composent en grande partie de Sambucus nigra, racemosa et ebulus, qui attirent sur leurs ombelles fleuries de nombreuses Cetonia et plus d'un lon- gicorne; de Corontilla emerus, de Salix capræa et de la plupart de ses variétés les plus communes, et des Acer campestre, opulifolium et pseudo-platanus. Les rochers sont couverts de nombreuses mousses et de superbes lichens, du milieu desquels s'élèvent des massifs de Pofentilla caulescens, aux petites fleurs blanc jaunâtre, Sedum sexangulare, dasiphyllum, acre, album, l’inépuisable trique-madame, comme on la nomme vulgairement, et S. ru- pestre, qui est une forme du S. reflexum, Kernera saxalilis et Globularia cordifolia, qui descend des plateaux et des flancs herbeux de la montagne. Citons encore : Helleborus fœtidus, Lunaria rediviva; enfin, diverses espèces de violettes (Viola hirta, odorata, scotophylla, Reichenbachiana, Riviniana el peut-être virescens). Tout en herborisant, nous arrivons insensiblement au delà du dernier goulet. Nous revoyons avec plaisir la lumière éclatante du jour, car durant toute cette traversée, les souterrains qui se succèdent sont si rapprochés que l'on se trouve presque constamment dans la plus profonde obscurité. C’est à peine si, au milieu du jour, une légère clarté glisse à travers les arbustes qui obstruent l'entrée de chaque tunnel jusqu'à la vallée de la Vernaison. Le paysage change complétement et bientôt nous arrivons à la Baraque, pauvre hameau composé de quatre ou cinq maisons, dont trois auberges et deux masures de cantonniers. A cel endroit, la route se divise en deux chemins, dont l’un se dirige à droite, sur La Chapelle-en-Vercors et de là sur Die, et l’autre, sur la gauche, vers Saint-Martin-en- Vercors. Nous suivrons la roule de Saint-Martin. Les abords du chemin nous four- nissent de magnifiques Salix incana et purpurea et quelques Populus tre- mula, et les fossés humides qui s'élèvent de chaque côté, offrent en quantité : Mentha rotundifolia, lanceolata, sylvestris, Parnassia palustris, Juncus glaucus, buffonius, diffusus, effusus, lamprocarpus et Hypericum hirsu- lum. On voit dans les champs et les près : F'quisetum arvense, palustre, Anthyl- lis vulneraria, Echium Wierzbichii, Mentha arvensis, Campanula trache- lium, Trifolium arvense, rubens, procumbens, filiforme, Colchicum autumnale, Conium maculatum, Mentha pulegium, Specularia speculum, et diverses autres espèces communes. On rencontre dans les haies : Carpinus betulus, Rosa arvensis, tomentosa, * A dr ol canina, bisserrata, sepium, elc., Evonymus europæus, Populus alba, canescens, Humulus lupulus. On passe devant des cultures de chanvre (Cannabis sativa), où apparaissent quelques Orobanche ramosa, et après un trajet d’une heure, on arrive enfin à Saint-Martin. C’est un bourg d’un millier d'âmes, situé au bord de la Sinelle, un des nombreux affluents de la Vernaison. En quittant Saint-Marun, on se dirige vers Saint-Julien-en-Vercors. Tantôt la route serpente sur les bords de la vallée, tantôt elle suit, en ligne droite, de belles cultures, à travers de riches prairies, et entre deux chaînes de montagne, dont un versant est boisé et l’autre aride et nu. On peut récolter durant le trajet, sur les bords de la route, le long des haies ou dans les prés : Geranium molle, G. dissectum, G. amplexicaule, G. incisum, G. pyrenai- Cum, G. rotundifolium, G&. minutiflorum, Veronica beccabunga, anagallis, oOfficinalis,agrestis, polita, Papaver dubium,argemone, Anthemis arvensis, cotula, Ranunculus repens, Steveni, Dianthus prolifer, carthusianorum, armeria, Campanula cæspitosa, rotundifolia, glomerata, Lactuca muralrs, virosa,Trifolium agrarium, Ajuga pyramidalis, Stachys recta, annua, syl- valica, germanica, Filago canescens, spathulata, arvensis, gallica, Alys- sum calycinum et ses variétés, Myosotis hispida, versicolor, intermedia, palustris, Euphorbia stricta, platyphyllos, falcata, dulcis, cyparissias, assez rare, Galeopsis tetrahit, ladanum, versicolor, Viola segetalis, Mrta, alba, odorata, Nasturtium sylvestre, officinale, Polygonum bistorta. Une dernière prairie humide nous présente, avant d'atteindre Saint-Julien, de nombreux échantillons de Caltha palustris aux larges fleurs dorées, des Rhinanthus hirsuta et glabra, Epilobium paiustre, Peucedanum palustre, et près la route, Stachys sylvatica, Rumex pulcher, acetosella et patrientia. - Nous atteignons Saint-Julien. C’est un petit bourg de 500 âmes au plus, el silué à une hauteur de 900 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les abords du village nous fournissent, outre les espèces précédentes, quelques Galium comme Galium verum, cruciata, erectum, tricorne, apa- rine, des Thlaspi arvense, perfoliatum, Capsella rubella, Viola odorata et scotophylla (Jord.). Nous avons bientôt à traverser de grands bois à travers lesquels serpentent les nombreux lacets de la route : la descente y est parfois très-rapide. On y retrouve sous les chênes Quercus pedunculata et Q. sessiliflora, les rênes (Fraxinus excelsior et ses variétés), et des diverses autres essences d'arbres communes à cette partie du Dauphiné, des orchidacées, comme Orchis fusca, militaris, morio, conopea, Ophrys anthropophora, muscifera, ara- _nifera. Les Genista sagittalis, tinctoria et même G. pilosa s'élèvent à côté, et quelques touffes de Salvia glutinosa apparaissent çà et là. On passe devant la Balme. Dès les premières maisons on retrouve la Bourne que l’on avait laissée au-dessus de Pont-en-Royans. Nous quittons alors le département de la Drôme pour rentrer dans celui de l'Isère. Chorance, pauvre petit village de 400 àmes et situé à 1,200 mètres d'altitude, montre ses maisons blanches au bord du torrent. La Bourne gronde à 2 ou 300 pieds de profondeur au-dessous de la nouvelle route. La descente sur Pont-en-Royans serait périlleuse en plusieurs endroits, sans les murs et les encorbellements élevés sur les bords abrupts el souvent à pie de la rivière. Si ce n’est quelques fougères, telles que Polypodium phe- gopteris, dryopleris, vulgare, Ceterach officinarum, Asplenium aculeatuim, Aspidium Halleri, viride, ruta-muraria, la végélation est absolument la même qu'aux Grands et aux Petits-Goulets. On rentre au Pont par le faubourg de Villeneuve, dont la plupart des construc- à à tions sont modernes. La principale industrie du pays consiste dans la fabrica- tion de toutes sortes d'objets en buis : le Buxæus sempervirens couvre, en effet, tous les rochers calcaires environnants. Nous nous retrouvons en face de Pont-en-Royans, et dans notre descente sur les bords de la Bourne jusqu'à Saint-André-en-Royans, nous notons les espèces suivantes à mesure qu elles se présentent : Scolymus hispanicus, espèce étrangère acclimatée aujourd'hui à l'état sauvage, Plantago cynops, arenaria, Tnula con yza, dyssenterica, Amaranthus blitum, bonus-Henricus, ascendens, Arlemisia campestris, vulgaris, Anthirrinum orontium, Reseda phyleuma, Anchusa italica, Centaurea paniculata, Filago germanica, spa- thulata et Heracleum sphondylium. Nous pouvons encore récolter, avant d'arriver à Saint-André : Sison amomon, Anthrisceus vulgaris, Origanum megastachium, Hypericum pulchrum, montanum, Rubus rusticanus, cæsius, en épaisses broussailles; Calamintha officinalis, acinos, Lathyrus aphaca, sylvestris, peu abondant: Paspalum crus-galli, Setaria verticillata, viridis, Polygonum mate, hydropiper EL dans une haie, Mespilus germaniea et Lilac vulgaris qui semblent subspon- tanés en ce lieu. Saint-André-en-Royans, dont la population dépasse 700 habitants, est admirablement situé au sommet d’une colline. Tous ses environs sont couverts: de magnifiques bois de châtaigniers et de prairies fertiles. Du sommet du village, on découvre le Royannais au premier plan; au second, les vallées du Rhône et de l'Isère, et enfin, dans le fond du paysage, les montagnes du Vivarais. On trouve sur la lisière des bois et au bord des champs : Anthemis cotula, Potentilla argentea, Cirsium eriocephalum, arvense, Sedum sexan- gulare, reflexzum, rupestre, qui est la forme propre aux rochers et lieux rocailleux, S. anopetalum, qui est le plus rare de lous et que nous n'avons. rencontré qu'en cet endroit. On arrive alors à la descente de Buvinal. Nous retrouvons là divers Populus et entre autres le P. {remula etle P. terminalis que nous n'avions pas encore remarqué. La Scabiosa patens, cette espèce si commune, en général, dans le Dauphiné et particulièrement si abondante aux environs de Saint-Marcellin, entre Vinay et Varacieux, fait sa première apparition, auprès des Zactuca virosa el scariola. Notons encore Xanthium strumarium el Amaranthus retrofliexus. On rencontre également Chenopodium album, vulvaria, murale, Setaria viridis, verticillata, Bromus sterilis, arvensis, espèce assez rare, Malva rotundifolia, alcæa et sylvestris. Nous nous engageons de nouveau dans les bois, où apparaissent les corolles jaunes des Melampyrum vulgatum, le Verbascum nigrum, Si commun à la Grande-Chartreuse, autour des bâtiments extérieurs du monastère, et les di- verses espèces qu'on retrouve dans tous les bois de cette région, comme Pri- mula grandiflora, officinalis, variabilis, Viola odorala, canina, Reichen- bachiana, et peut-être Riviniana, etc. Nous atteignons enfin La Saône et l'Isère, où nous recueillons encore : Crepis hieracioïdes, setosa, Ononis natrix, Linaria ochroleuca, Cichorium intibus et Asperula cynanchica. Près de là, dans les débris pierreux qui bordent la route : Hieracium staticæfolium, Sison amomon, ombellifère assez rare en Dauphiné, puisque nous ne l’avions trouvée en quelque abondance qu'à Varces, dans la vallée de la Gresse, aux environs de Grenoble. Tout en glanant, nous rentrons à Saint-Marcellin, où se terminent et notre excursion et notre récit. | Villefranche-sur-Saône. | PAUL TILEBT: 20e 6 EXCURSIONS GÉOLOGIQUES ET MINÉRALOGIQUES DANS LE BEAUJOLAIS. De Romanèche à Beaujeu, (Suite.) Si l’on se dirige à l'ouest de Romanèche pour gravir les montagnes du Beaujolais, on a d'abord devant soi une colline plus rapprochée que les autres el paraissant appartenir à un système orographique particulier. Elle est orientée du nord au sud, tandis que la direction moyenne des chaînes voisines est du sud-ouest au nord-est. D'après les principes d’Elie de Beaumont, une telle divergence indique une différence d'âge dans le soulèvement, et lathéorie de ce grand géologue, quoique reconnue défectueuse quand on l'érige en règle générale, trouve ici une confirmation remarquable. La composition de la roche nous reporte en effet à une époque postérieure à l'apparition des montagnes du Beaujolais : c'est un porphyre quartzifére, analogue à ceux du Morvan el classé par les auteurs dans le système du Rhin. Vers le point culminant de cette arêle, la composition de la terre végétale a changé ; le mica et le feldspath s’effacent de plus en plus à mesure qu'on avance, et le quartz, dont les grains sont diversement colorés, prend définiti- vement possession du sol. Au-dessous de cette terre meuble où la vigne seule a pu prendre racine s'étend une nappe presque continue de débris de quartzites, que la montagne a laissé rouler le long de ses flancs légèrement inclinés. Bientôt la pente est plus raide, les détritus deviennent plus nombreux, jusqu'au-dessus d’une assise incohérente de rochers porphyriques entassés sans stratification les uns sur les autres : c’est le pic de Rémont. | À sa base se déploient, comme un riche parterre, les plaines fertiles de la Bresse, limitées d’un côlé par le cours de la Saône et de l’autre par la chaîne bleuâtre de Revermont. Il est facile alors de se représenter la topographie de cette contrée pendant l’époque tertiaire, quand des lacs multiples l’enrichis- saient de leurs dépôts et que des fleuves la sillonnaient en tous sens en couvrant sa surface de leurs fécondes alluvions. Au milieu est enclavé le plateau de la Dombe, considéré par quelques géologues comme un vaste delta de débris charriés par les fleuves tertiaires dont le cours était entravé par les collines qui avoisinent Lyon. Les montagnes du Beaujolais, je l'ai indiqué déjà, sont peu hautes, arrondies au sommet, larges à la base; leurs nombreuses ramifications s’entre-croisent et se soudent insensiblement les unes aux autres à tel point qu'il est difficile de distinguer la branche principale des rameaux secondaires. Ce ne sont plus Îles abruptes montagnes du Jura ou les pics élancés des Alpes; l’aspect général rappelle plutôt les collines de Bretagne ou les ballons des Vosges. De pelites vallées, dans la formation desquelles l'érosion n’a eu qu’une faible part, rem- plissent l'intervalle compris entre les différents sommets. En descendant la pente opposée du pic Rémont on entre dans l’étroit vallon qui s'étend de Vaurenard à Emeringes. Le granit apparaît de nouveau avec ses trois éléments distincts, parmi lesquels le #ica semble dominer. La richesse minérale du pays est surtout représentée par un filon de /fuorine, dont l'exploitation est aujourd'hui abandonnée. Parmi les débris qui jonchent le sol, on peut encore en recueillir des échantillons remarquables par leur transparence et leur couleur verte nuancée de violet. La barytine y joue son rôle habituel de gangue minérale, et les cristallisations créfées à la surface des roches de contact produisent un bel effet. Quelques kilomètres nous séparent encore de Beaujeu, et les sentiers de la montagne, à travers les bois et les vignobles, nous permettront de récolter quelques spécimens de roches micacées particulières. C’est d’abord à Chi- rouble, un grès feldspathique renfermant de larges paillettes de nica, qui montrent au soleil leur faux éclat argentin, puis un kyalomicte, dont le mica est d’une couleur jaune très-prononcée. Je ne parlerai pas du jeldspath brun de Villiers-Morgon ; qu'il me suffise de dire que cette localité est un des rares endroits de ces pays où on le trouve isolé. Nous arrivons ainsi à Beaujeu, petite ville bâtie dans la vallée de l’Ardière, entre la montagne de Gontis et celle de Cornillon. Les ruines de son ancien château sont moins remarquables pour nous que la mine des Ardiliats qui se trouve à proximité. On y exploite un gisement de galène argentifère que l'on pourrait poursuivre jusqu'à une grande profondeur, si les eaux ne venaient de tempsæn Lemps gêner et même interrompre les opérations. Le plomb sulfuré s'y présente tantôt en lamelles, tantôt en cristaux cubiques assez volumineux; quant aux morceaux qui sont argentfères, on les reconnaît à leur grain fin et serré qui leur donne l'aspect de l'acier. Les substances accessoires qui sont alliées à la gangue de quartz qui encaisse le filon, sont la blende, la chalko- pyrite, la panabase, où cuivre gris oxydé, la malachite et l'azurite en efflo- rescences, et surtout la pyromorphite, ou plomb phosphaté vert, très-recher- ché des connaisseurs. Plusieurs autres mines de galène ont été exploitées dans les environs, mais les substances qu'on y trouve sont à peu près analogues à celles des Ardiliats. On pourra s'étonner peut-être de cette multiplicité des filons dans des mon- tagnes relativement si peu élevées et si régulières. Cette anomalie s’explique par l'ancienneté de ces roches; elles se sont formées par éruption et par conséquent ont plus participé que les roches de sédiment aux matières miné- rales qui se faisaient jour à travers l'écorce terrestre. D'un autre côté, les sou- lèvements postérieurs y ont produit des crevasses nombreuses qui ont donné accès à des métaux variés. Enfin, remarque importante, on ne découvre dans le Beaujolais aucune trace d'anciens glaciers, ni à la surface des roches, n1 dans les débris accumulés au pied de ces montagnes. Thoissey (Ain). J. TOURNIER. NOUVELLES CAPTURES DE PROSOPISTOMES. Mettant à profit, comme nous nous y étions engagé ici même (Voir le n° 65 de la Feuille, mars 1876), deux voyages que nous avons dû faire à Toulouse en octobre et janvier derniers, nous avons eu la satisfaction de retirer vivants des eaux de la Garonne près de DEUX CENTS individus de ces bizarres créatures désignées par Latreille sous le nom de Prosopistoma punctifrons (Binocles à queue en plumet de Geoffroy). Latreille n'avait pu faire de ces entomozoaires qu’une étude fort incomplète, n'ayant eu entre les mains que des sujets exotiques (?. variegatum, de Mada- gascar), morts depuis longtemps. Il les considérait comme des crustacés bran- chiopodes. Nous avons démontré avec le professeur N. Joly, correspondant de l’Institut, que ce sont de véritables insectes, qui doivent être rapportés à la tribu des ÉPHÉMÉRINES, tribu qu’à l’exemple des naturalistes anglais et alle- mands nous rangeons dans le groupe des Orthoptères amphibiotiques. Une observation patiente, approfondie, minutieuse, des mœurs des Proso- pistomes, nous permet d'établir que ces articulés sont essentiellement luci- — 100 — fuges. Leur mode de locomotion sur les pierres et certaines de leurs allures rappellent tout à fait ceux des punaises des lits. Lorsqu'on les examine dans un flacon rempli d’eau pure, sans cailloux, sans graviers, sans abri d'aucune sorte, on les voit s’agglomérer, se pelotonner les uns autour des autres, les plus pelits se cachant naturellement sous les plus grands. Comme, pour nous emparer de ces bestioles, il nous a constamment fallu explorer les interstices, fissures, fentes, crevasses, trous, cachettes, anfractuo- sités, etc., de gros blocs de calcaire garumnien, et que c’est à seulement que, depuis près de dix ans que nous nous livrons à leur recherche, il nous a été possible de rencontrer les spécimens dont s’est successivement enrichie notre collection, nous estimons qu’il y aurait lieu d'ajouter à la catégorie des quatre espèces de larves d'éphémérines aujourd’hui adoptées, à savoir : 4° fouilleuses, 2° plates, 3° nageuses, 4° rampantes, une cinquième section que l’on pourrait appeler : les pétricoles. ke En collaboration avec MM. Albert Vayssière et Marion, nous avons entrepris d'exposer l'anatomie COMPLÈTE de ces étranges hexapodes. Nous comptons publier sous peu ce travail. Marseille. D' ÉMILE JOLY. NOTES D'UN CAMPAGNARD. OBSERVATIONS FAITES DANS LA PARTIE SUD-EST DU DÉPARTEMENT DES VOSGES. (Suile). 1% mai (1852). — On voit encore des grives litornes sur les hautes Vosges. 10 mai (1866). — Trouvé deux Sipha atrata L. sous la mousse au pied d'un arbre. Cette espèce se nourrit d'Helix. J'ai en effet trouvé des coquilles vides et même brisées d'espèces de ce genre. 18 mai (1851). — Les pommiers commencent à feuiller et à fleurir; ils sont partout en pleine floraison le 4 juin. 18 mai (1857).— Prodigieuse quantité de hannetons (Welolontha vulgaris). Le soir, depuis quelques jours, ils volent en nuages pressés autour des arbres. Les apparitions en grande quantité de ces coléoptères n'arrivent que rarement chez nous. 20 juin (1860). — Premières brimbelles (ou myrtilles), fruits du Vaccinium myrtillus. Ce petit arbrisseau, très-rameux, à rhizomes traçants, couvre, dans les montagnes des Vosges, les clairières des bois, les rochers, les haies. Dés le 10 avril il ouvre ses jolies fleurs roses en godel,et mürit ses fruits en juin-juillet. Ce fruit sauvage est assez recherché à cette époque, mais à la maturité complète, . les brimbelles sont fades et très-aqueuses. On les cueille à la main, ou au moyen d’une boîte qu'on tient d’une main, tandis que de l’autre on appuie les rameaux chargés de fruits sur un des bords de la boîte dont la planchelte est découpée en peigne. Les rameaux glissent et les fruits tombent dans la boîte. Le fruit, à l’état vert, est converti par la cuisson, chez les pauvres gens des montagnes, en une espèce de bouillie, à laquelle on ajoute en place de sucre, un peu de farine. Ce brouet, très-noir, est mangé avec les pommes de lerre en robe de chambre et sert à les assaisonner au lieu de fromage. Je dis fromage, et non sel, car jamais on ne s’aviserait ici de manger des pommes de terre à la croque au sel, comme ailleurs on ignore l’usage du fromage avec la pomme de .terre. A l’état sec, la brimbelle est employée comme colorant dans les petits vins, — 101 — el dans la piquette de ménage faite avec des fruits secs. On l’emploie aussi dans diverses pâtisseries comme succédané du raisin de Corinthe. On en fait aussi de la tarte que le fruit soit vert ou sec. En médecine domestique la brimbelle sèche cuite avec du vin rouge est un puissant astringent. Cet astrin- gent doit être pris avec précaution et modérément. Les autres myrtilles communes dans nos régions sont : Vaccinium uligi- nosum (brimbelle d'âne), V. vitis-Idæa [buis sauvage), employée dans la médecine vétérinaire, V. occyccoccos (groseille des marais). Les enfants mangent les baies de cette dernière, commune dans les tourbières, parmi les Sphagnum. Elles sont douceâtres, el presque analogues, pour le goût, aux fruits mûrs du Ribes grossularia (groseillier à piquants). On obtient par la distillation des myrtilles une liqueur alcoolique excellente. Vagney (Vosges). X. THIRIAT. COMMUNICATIONS. —_— Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève). J'UTN. Saules : R. salicalis, Tar, heparana, Pent. sali- cana, Grap. ephipana. Rumex : P. calvarialis. Ortie : $. pronalis, B. verticalis. Erable : Orn. rufipenella. Orme : Orn. signipenella. Véronique officinale : $. prunalis. Prunellier : $. prunalis, Yp. cognatella. Sisymbrium sophia : S. sophialis. Rubia tinctorium : $. sophialis. Genêts (balais) : B. cinetalis. Saule Marsault : Pent. Revayana, salicana. Bouleau : Pent. salicana, T. heparana, T. cinna- momeana, laciogana, coryllana, Elac. blancar- della. Chênes : Tort. heparana, coryllana, plumbana, Pæd. profundana, Phyc. consociella. Convolvulus arvensis : Alucita pterodactyla. Cvrisier : Orn. anseripenella. Hêtres : Tort. heparana, lævigana, Rhin. cos- tella, Lamp. fagosella. Sorbier (des oiseaux) : T. cinnamomeana, Yp. cognatella. Myrtilles : T. cinnamomeana, Tilleul : T. lævigana. Rosiers : T. Iævigana. Alliaive : Plut. xylostella. Pins et sapins : T. piceana. Coudrier : T. coryllana. Artemisia campestris : Tort. strigana. Stachys germanica : Tort. pilleriana. Scabiosa arvensis : Sciaph. quadrana. Millepertuis (quadrangulaire) : Graph. Hohen- wartiana, È Millepertuis (perforé) : Graph. hyperica, Hæm. hypericella. Int. des roseaux : Chilo phragmitellus, Int. poa aquatica : Chilo forficellus. Pelleteries : Tin. pellionella. Ruchers : Galleria cerella. Mousses des rochers : Chilo falsellus. ÆRibes grossularia (Entre les feuilles, mangeant les fruits) : Phyc. grossulariella. Arbres fruitiers : Yp. cognatella, cratægella (poiriers), Hyp. asperella. Aubépine : Yp. cognatella, cratægella, G'enista tinctoria : Hæm. obscurella. Centaurea cyanus (bleuet) : Hæm. heracliella. Pêécher : Hyp. persicella. Choux et Salades : Plut. xylostella. Pulmonaria offeinalis : Al. tetradactyla. Chèvrefeuille : Plut. xylostella. Evonymus Europæus : Harp. cultrella. Berberis vulgaris : Lit. scopollella. Plantes potagères : B. forficalis. Bruyère commune : Ad. chrysitella. Petit calendrier herpétologique pour la chasse des Batraciens anoures. AUIN et JUILLET. Ponte de la grenouille commune (Rana esculenta ou viridis) dans les grandes mares; il est utile d'étudier minutieusement les œufs de cette espèce, car, en réalité, la plupart des expériences faites sur les larves de grenouilles ne portaient que sur les larves ou tétards nn he de Rana fusca, dont il est si facile de se procurer les œufs en février et mars; les œufs de la grenouille verte étant placés bien plus profondément dans l’eau sont plus difficiles à atteindre. C'est aussi le moment de rechercher lintéressant Sonneur igné (Bombinalor igneus) dans les petites mares boueuses au bord des chemins des terrains calcaires; ses œufs, par petits paquets d’une vingtaine, nous permettent de faire des études intéressantes. H£ron-Royer. ———— Capture d’un Goëland aux environs d’Autun. — J’ai l'honneur de vous signaler un fait ornithologique qui me paraît de nature à intéresser quelques-uns de vos lecteurs. C’est la capture, aux environs d’Autun, sur le petit étang des Bas, commune de Reclesnes, d’une de nos plus grandes espèces de mouettes, le Goëland à manteau noir (Larus marinus L.). L’individu, qui a été tué le 6 avril dernier, est un superbe mâle adulte, en livrée de noces, mesurant 60 centimètres de long et près d’un mètre d'envergure. On sait que ce palmipède est extrêmement abondant sur les rivages des mers du Nord, principalement auprès des iles Orcades et des Hébrides. D’après Degland et Gerbe (Ornithologie européenne), il est de passage régulier sur les côtes du nord-ouest de la France, et niche même dans le dépar- ment de la Manche. Il descend rarement vers les régions plus méridionales, et de toutes les espèces de mouettes, c’est celle qui s’aventure le moins souvent et le moins loin dans l'intérieur des terres ; sa capture dans notre département, à plus de 400 kilomètres en droite ligne de la mer, mérite donc d'être signalée. M. le Dr de Montessus, de Châlon-sur-Saône, dont la science ornithologique est bien connue, m'écrit à ce sujet que le goëland à manteau noir a été tué quelquefois sur la Saône, mais toujours à l’état jeune. Ce serait donc le premier individu adulte trouvé dans le département de Saône-et-Loire. En tout cas, c’est la première fois qu’il est signalé dans l'arrondissement d’'Autun, où il a sans doute été entraîné, pendant les tempêtes qui ont sévi au commencement du mois, par un fort vent de sud-ouest. Une autre espèce, également nouvelle pour notre région, le Goëland à manteau bleu (Larus argentatus Brunn.) a été tuée l’année dernière, à Autun même, sur la rivière d’Ar- roux. Je dois ce dernier renseignement à M. Mangeard, d’Autun, observateur distingué et très au courant de la faune ornithologique locale. Autun. Dr GiLLor. Cicindela germanica. — Nous avons recu encore quelques observations au sujet de l'habitat de la C. germanica. MM. Montandon, à Besançon, et Goussard, à Saint-Léonard (Loir-et-Cher), l'ont trouvée uniquement dans les lieux secs et ensoleillés; suivant M. Tillet, au contraire, on la trouverait en Provence, dans les endroits gazonnés, frais et humides. — 1l est donc probable que cet insecte est répandu également dans les lieux secs et humides. Carabus auronitens F. et sa variété Putzeysii Mors., etc. — Au mois d'août 1875, me trouvant de passage à Clermont-Ferrand, je cédai au désir de faire l’ascension du Puy-de- Dôme (1,465 mètres). Chemin faisant, je n’eus garde d'oublier l’entomologie et, bien que la saison fût déjà fort avancée et qu’un violent orage eût, la veille au soir, inondé tous les chemins et raviné partout les flancs de la montagne, je trouvai plusieurs Coléoptères fort intéressants, tels que Byrrhus similaris Mulsant, très-belle espèce d’un noir brillant et de taille plus grande que le B. pilula L. ; Geotrupes vernalis L.; G. pyrenæus Charp.; Dorcadion molitor O.; D. fuliginalor K.; D. mendax Mulsant. Cette dernière espèce et le Geotrupes vernalis se rencontraient à tous les pas. Mais ma plus belle capture fut celle de quatre Carabus auroniltens Fab., que je ne re- connus pas d’abord, tant ils me parurent au premier aspect, différents du type décrit par les auteurs. Le corselet était d’un brun rougeâtre assez obscur; les élytres, d’un vert très- foncé, presque noirâtre avec une légère teinte violacée, étaient plus élargies que dans le type, ce qui donnait à l’insecte une forme ovale plus accentuée. Pour tous les autres dé- tails, il répondait assez bien aux descriptions données par les auteurs. Ne serait-ce pas là cette variété Pulzeysii Mors. capturée en Belgique, dans la forêt de — 103 — Soignes, par M. R. Stevens? Cette espèce, ou plutôt cette variété, m’a paru être abon- dante au Puy-de-Dôme, elle doit probablement se rencontrer aussi sur les autres mon- tagnes volcaniques du centre de la France. Je dis volcaniques, parce que je me demande en- core si cette variation, qui existe dans la couleur plutôt que dans la forme, n’est pas due à la nature du sol où vit l’insecte. Je lai cru jusqu’à ce jour et c’est aussi l’opinion d’un de nos plus savants entomologistes de Lyon, à qui j'ai montré mes Carabus du Puy-de-Dôme. Quoi qu’il en soit, il n’est pas rare de rencontrer dans le Carabus auronilens les variétés de coloration que l’on remarque chez beaucoup d’autres espèces de cette riche famille des Carabides. Ainsi je possède encore un C. auronilens, un seul exemplaire, pris en 1870 dans les montagnes de la Lozère, près du Gerbier-des-Joncs; il est remarquablement beau par le coloris du corselet et des élytres. Le premier est d’un rouge pourpre légèrement cuivreux, mais très-vif; les élytres, d’un vert doré fort accentué sont aussi brillantes que le corselet chez le type ordinaire. Ce C. auronitens fait l'étonnement des entomologistes et l'admiration de tous ceux qui le voient. Un mot aussi du Carabus intricatus L. dont il est encore question dans la note de M. R. Stevens. Cette espèce se trouve assez fréquemment sous les mousses, dans nos mon- tagnes du Lyonnais et du Forez : au mont Pilat et dans quelques endroits des contreforts que les Cévennes projettent jusqu'aux portes de Lyon, notamment au-dessus du village d’Iseron et à Saint-Bonnet-le-Froid (8 à 900 mètres). — En 1869, j'en trouvai un exem- plaire, un seul, noyé dans une petite pièce d’eau du clos des Chartreux, à Lyon même. Je l’y ai cherché bien souvent depuis, mais sans jamais le rencontrer. On n’a assuré cependant qu’il y était assez commun, il y a une vingtaine d’années. Dans ce même clos, je puis chaque année capturer le Carabus nemoralis Illig., le C. pur- purascens F. et plusieurs variétés du C. monilis F. J’ai observé néanmoins que toutes ces espèces devenaient de plus en plus rares; elles finiront probablement par disparaître comme le C. intricatus L. Par contre, j’ai remarqué aussi que la courtilière Gryllotalpa communis se multipliait dans ce même clos avec une rapidité effrayante. Chaque année j'en prends plusieurs centaines, à la grande joie des jardiniers, en plaçant dans la terre des pots à fleurs, de manière que leur extrémité supérieure soit de niveau avec la surface du sol. Le Gryllotalpa se livrant la nuit à ses courses vagabondes, vient bientôt tomber dans le piége, sans en pouvoir ressortir. C’est aussi de cette manière que je prends chaque année un grand nombre de coléoptères, que leurs mœurs nocturnes rendent très-difficiles à capturer autrement. Je me demande en terminant s’il ne faut pas attribuer à la présence et à la multiplica- tion si désespérante du Gryllotalpa communis la disparition du Carabus intricatus et la rareté de plus en plus grande des autres espèces du genre Carabus qui se trouvent encore dans le clos des Chartreux. Jusqu’à preuve du contraire, je suis tout porté à croire que cet orthoptère détruit ou dévore les larves d’un grand nombre de coléoptères. En un mot, la courtilière n'est-elle qu'herbivore, ne serait-elle pas aussi carnassière, insectivore? Elle est sûrement inseclicide; j'ai pu m’en convaincre très-souvent et j’ai remarqué que le genre Carabus paraissait la redouter tout particulièrement. Je serais curieux de savoir si quelque entomologiste a fait des observations sur ce sujet. Lyon-les-Chartreux. A. CaRRET. Carabus intricatus. — D’autres renseignements nous sont également parvenus sur le Carabus intricatus. M. Ch. Contini, de Turin, nous le signale comme très-rare dans la plaine de Lombardie; il serait commun au contraire dans la vallée de Domo d’Ossola. M. Came- rano, dans une communication faite à l’Accademia d’agricoltura (? febraio 1878), assure qu’on le trouve sur les collines de Turin. Voici enfin ce que M. Tillet, de Villefranche, nous dit à ce propos: « Je me rappelle avoir trouvé ce beau carabique dans les bois qui environnent l’établis- sement thermal d'Uriage, près Grenoble, et dans ceux de Varocieux, à Murinais, près Saint-Marcellin (fsère). Je l'ai également rencontré dans les Hautes-Alpes, au Lans, près Gap, au mois d'août de l’année dernière. Si j'ai bonne mémoire, je crois pouvoir as- surer l'avoir vu aux environs de Villefranche-sur-Saône, d’abord dans les bois et champs d’Alix (canton d’Anse) et ensuite dans le parc de Longueville, près Gleizé. Quant à cette question de notre honoré collègue : « Cet insecte qui n’est pas rare dans nos pays, est-il — 104 — » commun partout? » je crois pouvoir répondre que j'ai souvent vu cet insecte en Dauphiné, sous les pierres, dans la mousse et au pied des arbres, et dans le Lyonnais un peu plus rarement. Mais ce que je puis certifier, c’est qu’on rencontre le Carabus intricalus dans le Lyonnais comme dans le Dauphiné, de même que dans la Picardie. — Ce carabe est rare dans la Provence, où on l’a trouvé dans la chaîne des Maures et au Cannet (Var). » Gui trouvé sur le chêne. — J'ai fait quelques observations sur l’habitat parasite du Viscum album. Je l’ai rencontré déjà sur un certain nombre de pomacées, de rosacées, d’amentacées, d’acéracées. Je l’ai même trouvé sur des saules et des marronniers, comme je vous l’ai communiqué antérieurement ; je viens de le voir et de le cueillir sur un vieux chêne deux fois séculaire; je parcourais un grand bois de Quercus pedunculata (Ehrh.) et sessiliflora (Sm.),aux environs de Villefranche-sur-Saône, lorsque mes regards sont tombés sur ce précieux gui. J’ai vu deux énormes touffes de ce parasite, mesurant bien 080 de diamètre, et situées au sommet des plus hautes branches de leur chêne nourricier. Ce dernier est certainement l’un des plus beaux arbres que j’ai jamais vus; son tronc mesure bien 1m30 à 1m40 de diamètre. Je me rappelle être passé, bien des fois, et m'être souvent arrêté sous l’épais feuillage de ce chêne, sans avoir jamais aperçu de qui, avant cette année-ci. Comme il est assez rare de rencontrer cette loranthacée sur cet arbre, je me fais un plaisir de vous la signaler, On la trouve encore aux environs, sur des sycomores, des pommiers, et même des aubépines taillées en arbustes, mais je ne l'avais encore jamais aperçue ni récoltée sur le chéne, et je crois que bien peu de botanistes peuvent se flatter de l’y avoir jamais vue. Mongré (Rhône). PTREUT. Neuroterus lenticularis. — J'ai été assez heureux pour surprendre le Neuroterus (et non Murothenus) lenticularis, piquant un bourgeon le 5 avril. J'ai entouré ce bourgeon d’une poche en mousseline, les feuilles se sont développées et portent les galles du Spa- thegaster baccarum. Donc le D' Adler a raison, et le genre Neuroterus n’est qu’une forme larvaire des Spathegaster, à la seconde phase de leur existence. Cela fait rentrer ces insectes dans la même catégorie que le Phylloxera, il y a là comme chez l’aphidien la forme larvaire de fausse femelle, que j'appellerai pseudogyne, dans le travail complet que je publierai, quand j'aurai réuni assez de matériaux. La Livonde. J. LICHTENSTEIN. Une erreur de plume m'a fait dire, dans le dernier numéro de la Feuille, que le Pompilus vialicus Latr. approvisionnait son nid de chenilles. C’est arachnides qu’il faut lire. Les mœurs de cet insecte sont, en effet, bien connues, et M. Lucas nous donne (Annales Soc. ent. françc., 1876, Bulletin, p. 219) les noms de quelques-unes de ses victimes : Segestria sexoculala, Tegenaria atrica, Amaurobius ferox, et pour le Pompilus niger Fab., il signale l’araignée nommée Clubiona pallidula. M. Lichtenstein (Pet. Nouv. ent., p. 108) a même obtenu ce dernier Pompilus d’une larve fixée sur le dos d’une araignée. Je n'aj pas eu non plus l'intention de dire que les Cerceris approvisionnent leurs nids uniquement avec des coléoptères, car quelques-unes s'adressent aux autres ordres. La C. ornata, par exemple, enfouit des hyménoptères de petite taille : Microgaster, Bracon, Chalcis, Andræna, Halictus, etc. : Ep. ANDRÉ. M. Méhu, de Villefranche, nous signale un naturaliste habitant les environs de Sarepta, Russie méridionale, M. Becker, qui est à même de procurer, à des prix fort avantageux, les plantes ou insectes de cette partie de la Russie méridionale; les plantes reviennent à 22 fr., et les insectes à moins de 20 fr., port compris. LISTE D'ÉCHANGES (apprTions). M. Ferd. Reiber, faubourg de Saverne, 8, à Strasbourg. — Coléoptères, Hémiptères. M. René Brassaud, à Montfaucon-du-Velay (Haute-Loire). — Botanique. M. Léon Hennuy, à Dinant-sur-Meuse (Belgique). — Coléoptères, Botanique. M. Charles Contini, rue Provvidenza, 17, à Turin. — Coléoptères. Tÿp. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4. 4er Juillet 1878. Huitième Année. No 93, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES NOTE SUR LE ROLE DES FEUILLES DANS LA VÉGÉTATION (1). (Extrait d’un Mémoire sur le Rôle des Feuilles, couronné par l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen.) DE L'ÉVAPORATION. I. — Quelque simple que soit cette idée, que les plantes puisent l’eau dans le sol pour la rejeter dans l'atmosphère à l’état de vapeur, elle a échappé bien longtemps aux observateurs. Cela tient sans nul doute aux idées qui ont pré- valu jusqu’à la fin du moyen âge sur la nature des vapeurs. C’est Musschenbrœæck qui le premier démontra que les gouttelettes parfois assez grosses que l’on trouve dans les cavités des feuilles de chou et à l’extré- milé des feuilles lancéolées des graminées provenaient de la condensation de l’eau évaporée, et non d’un dépôt de rosée, ainsi qu'on l'avait supposé jus- qu'alors. Sous une forme moderne, la plus remarquable de ces expériences est celle-ci : On enferme dans un vase de verre de forme appropriée une feuille vivace : au bout d’un temps plus ou moins long, irès-rapidement, au soleil, on verra les parois du verre se recouvrir de gouttelettes qui grossiront et se rassembleront. C’est une démonstration rigoureuse. Après lui, L. C. Tréviranus s’occupa de la question et confirma ces résultats. D'autres savants s’occupérent ensuite, une fois le phénomène bien établi, d'en mesurer l'intensité. Woodward [Philosophical Transactions, n° 253), au XVIIe siècle, et Hoœles [Statistique des végétaux, 1727, traduite par Buffon), au siècle suivant, publiérent des travaux importants. Enfin, Guetlard (Mémoires de l'Académie des sciences, tomes LXVI et LXVII (1748-49), Senebier, et plus récemment, MM. Lawes, Sachs (Traité de Physiologie végétale, traduit par M. Van Tieghem), et Dehérain (Chimie agricole, 1 vol. in-8°, Paris, 1874), ont à peu près élucidé la question. Woodward exécuta pendant les mois de juillet, août et septembre 1691 des expériences dont les résultats très-remarquables pour l’époque, portent non- seulement sur l’évaporation mais encore sur l'influence de la nature des eaux employées. Sa méthode consistait à mesurer l’eau nécessaire au bon entretien de diverses plantes : Menthe, Morelle, Lathyrus. Hoœles opéra sur un vigoureux pied d'Hélianthus cultivé à cette intention. Sa méthode consistait à mesurer l’eau évaporée par perte de poids de l'ensemble formé par la plante et le pot qui la contenait. Il opéra aussi sur chou, vigne, oranger, arbres verts. Le premier, il mesura la surface des feuilles, élément très-important en cette question. Il estima à 20,000 litres l'eau évaporée par un hectare de choux en un jour de beau temps. Schleider estime que du 42 avril au 10 août, un hectare semé d'avoine et de trèfle mélangés en évapore 3,284,000 litres. Senebier crut pouvoir indiquer qu'un tiers de l'eau absorbée par les racines était fixé dans le tissu et les deux tiers seulement évaporés : c'est évidemment trop peu. (1) Voir les nes 58, 65 et 69. — 106 — Bonnet (de l'Usage des Feuilles), et Duhamel du Monceau (Physique des Arbres), n'ont rien signalé de nouveau dans leurs ouvrages ; mais Guettard exécula ses expériences en reprenant la méthode de Musschenbræck pour l’ap- pliquer à la mesure du phénomène. Il fit ses expériences avec l’idée préconcue que c’élait la chaleur solaire qui déterminait l’évaporation : aussi, malgré l'évidence des résultats obtenus, il n’osa affirmer complétement que ce fût la lumiere seule et non la chaleur qui en fût la cause déterminante. M. Lawes (Evaporation of evergreen and deciduous trees, Journal of the Hortic. Society, London, V" vol. pari. III à IV) fit ses essais au point de vue pratique de la mesure de l’eau d'arrosage nécessaire aux diverses cullures ; nous ne nous y arrêterons pas pour ne pas allonger cet exposé historique. Les plus récentes expériences sont dues à MM. J. Sachs et Dehérain. M. Julius Sachs emploie la méthode des pesées exécutées au commencement et à la fin de chaque expérience : sa conclusion, sur la cause déterminante, est très-restrictive. M. Dehérain, au contraire, dans de belles expériences que nous ne pou- vons relater ici en détail, mais que l’on trouvera dans sa chimie agricole, démontra complétement que les rayons lumineux seuls provoquaient l'évapo- ralion. Il emploie la méthode de Guettard : voici une de ses expériences les plus démonstratives. Une feuille lancéolée est enfermée dans un tube d’essai des chimistes, à l'aide d’un bouchon fendu qu’elle traverse. Ce tube est plongé dans un autre plus grand renfermant une dissolution d’alun, très-athermane comme l'on sait. Après une heure d'exposition au soleil, le poids d’eau évaporée et condensée sur le verre est rigoureusement le même, que la solution d’alun y soit ou n’y soit pas. Comme la lumière a passé dans les deux cas, et la chaleur dans le second seulement, il est clair que la lumière est la seule cause du phénomène. II. — Après ce court exposé des recherches antérieures, qu'il nous soit permis de développer quelques considérations de nature à éclaircir les idées théoriques qui doivent guider l'observateur dans ces phénomènes. Prenons un double appareil formé de : 4° une plante dont les racines plongent dans l’eau, et dont une feuille est entourée d’un récipient de verre ; 2° une mêche de coton, plongeant aussi dans l’eau, et dont l'extrémité s’épa- nouit dans un autre récipient de verre. Exposons les deux appareils au soleil, et observons ce qui va se passer. Dans l'appareil formé par la mèche de coton (que nous appellerons pour abréger, l'appareil physique), nous verrons l’eau s'évaporer jusqu'a ce que l'atmosphère du ballon ou du tube de verre qui l'entoure soit saturée de vapeur d'eau, c’est-à-dire, jusqu’à ce que celle-ci y ait atteint la tension maxima cor- respondant à la température de l'expérience. Si cetle température vient à s'élever, une nouvelle quantité d’eau se vaporisera, puis le phénomène s’ar- rêtera encore quand la nouvelle tension maxima sera atteinte. Et en se main- tenant alors dans les mêmes conditions physiques extérieures, on pourra attendre indéfiniment sans voir d’eau se condenser dans le ballon. Dans l’autre appareil (que nous appellerons physiologique), l'atmosphère du ballon entourant la feuille deviendra plus humide aussitôt après l'exposition à la lumière et sera bientôt saturée. Mais alors, au lieu de s'arrêter, l'évapo- ration continuera et l’eau se condensera sur la partie la plus froide du récipient. De plus, on pourra faire varier la température dans des limites assez étendues, sans pour cela observer de variation notable dans la marche du phénomène. Mais si nous faisons varier l'intensité lumineuse, nous verrons l’évaporation suivre une marche parallèle à cette variation. L'appareil physique, au contraire, sera sous ce rapport d’une insensibilité absolue. De là, on peut ürer cette pre- — 107 — mière conséquence très-importante « que l’évaporation végétale se produit à la lumière même dans un milieu saturé. » La découverte de ce fait important est due à Guettard (Observations sur les plantes, 2 vol. in-12, 1747), qui n’en a nullement reconnu l'importance. Liebig ne s’en est pas douté davantage, puisqu'il ne s’est servi de l'assimilation des deux appareils physique et physiologique que pour donner une explication fausse de l'émission d'acide carbonique que les feuilles rejettent pendant la nuit. Ainsi les deux appareils différent profondément dans leur marche, alors qu'ils sont exposés aux mêmes conditions extérieures. Il est cependant possible d'établir entre eux ce parallélisme de marche qui n'existe pas. — Dans l'appareil physique, maintenons (par une dépense de chaleur) l'eau qui imbibe la mèche, à une température supérieure de quelques degrés à celle du milieu où la mèche s’épanouit. Dans ces conditions, l’eau trouvera en elle-même la chaleur nécessaire pour passer à l’élat de vapeur et l’évapo- ration pourra continuer dans un milieu saturé; mais il importe de remarquer qu'il faut constamment dépenser de la chaleur pour maintenir l’eau à la tem- pérature suffisante. Si alors on dirige l'expérience de façon qu’en même temps qu'il se produit une variation dans l'intensité de la lumière, on produise une variation de même sens dans la différence des températures, les deux appareils marcheront d'une manière parallèle. Enfin, à l’aide du dispositif suivant, on peut produire une marche non- seulement parallèle mais automatique. Pour cela, on place les appareils dans la chambre noire, sur la feuille de l'appareil végétal, ainsi que sur l'extrémité évaporante de la mèche, on fait tomber un rayon solaire. Le soleil envoie, comme on sait, des radiations inégalement réfrangibles et qui sont, par ordre, calori- fiques, lumineuses, chimiques. Ces dernières ne nous occupent pas pour le moment. On connaît des corps qui excluent la chaleur el laissent passer la lumière, tels : l'eau solide ou liquide, l’alun cristallisé ou dissous, etc. ; d’autres au contraire excluent la lumière et laissent passer la chaleur, tels : le sel gemme opaque, l’iode en dissolution alcoolique etc. ; eh bien! si nous inter- posons un écran de la première sorte, soit une dissolution d’alun sur le trajet du rayon qui se rend à l'appareil végétal, et une dissolution d'iode sur le trajet de celui qui va à l'appareil physique, nous observerons de suite un parallélisme absolu dans leur marche sous l'influence du soleil. Saint-Denis. V. PIcou. [A suivre.) TROISIÈME EXCURSION GÉOLOGIQUE DANS L'ESTÉREL (Var). Bien que la partie orientale de l’Estérel offre le plus grand intérêt au géologue _ qui parcourt le département du Var, il est utile d'attirer son attention sur la région occidentale comprenant la vallée de Pennafort, car il pourra là étudier les porphyres et parcourir les terrains qui les environnent. Si donc on part de Draguignan, en se dirigeant par la route de Grasse vers Pennafort, et si de là on va à Bagnols pour revenir par Saint-Paul au point de départ, on rencontrera successivement la ceinture occidentale des porphyres formée par des calcaires el des grès, puis les porphyres eux-mêmes, au midi de ceux-ci le grès rouge, à l’est et au nord les gneiss et les granites. La ceinture occidentale des porphyres comprend les calcaires jurassiques qui se montrent à peine, le trias et le terrain permien. * — 108 — Les calcaires jurassiques forment le haut de la colline que gravit la route de Grasse, et se développant au nord, ils ne continuent pas au midi. A leur base, on découvre avec un peu d'attention, vers le 3° k" de la nouvelle route, la zone à Avicula contorta avec ses lumachelles et son bone-bed caractéris- tiques. Après avoir traversé la série jurassique et les marnes irrisées peu consi- dérables, on se trouve dans le plan de Terissole, à la base du muschelkalk. Là, les assises inférieures de cet élage se composent de quatre couches dislinctes d'environ 3 mètres d'épaisseur, qui sont formées par la réunion d'innombrables articles d'Encrinus liliiformis. Au-dessous de ces couches, existe un calcaire pélri de Lima, de Pecten et de Terebratula vulgaris. Plus loin, à 9 kilomètres de Draguignan, près de la tuilerie de Saint-Pons, il est venu se former un dépôt de gres et de poudingues tertiaires siliceux. Enfin, en poursuivant la roule, on trouve les grès bigarrés en contact avec le muschelkalk à la bastide des Clèdes. Ce contact est visible jusqu’à l’auberge de la Colle-Blanche. Mais sans aller jusque-là, il faut prendre la route de Callas au Muy, afin de traverser les grès rouges que nous retrouverons bientôt mieux caractérisés. Après avoir examiné au vallon de l’Argentière, affluent du torrent de Pennafort, un filon de baryte sulfatée blanche, associée à de la chaux fluatée et ren- fermant des traces de plomb sulfuré argentifère, nous arrivons à la formation des porphyres. On pourra facilement étudier ces porphyres dans le vallon de Saint-Pons, sous Ja bastide de Pennafort et en recueillir des échantillons dans celte pre- mière localité et dans la rivière d'Endre. Le naturaliste qui descend dans ce vallon à l'endroit où la route de Callas au Muy le traverse se voit bientôt entouré par des rochers escarpés de porphyre. Semblables à de hautes murailles, ces rochers montrent bien la structure du terrain porphyrique. De nombreuses fissures divisent la roche en polyèdres, dont les angles présentent toujours des arêtes très-vives. La forme des blocs vaguement prismatique qui peut être comparée à celle des rocs de basalte a toujours élé remarquée par les géologues qui ont parcouru la contrée. Une pareille structure permet aux grandes pluies de pénétrer à travers le porphyre et de causer ainsi des éboulements dans la vallée. L'eau courante produit un autre effet. Les roches qui forment le lit de la rivière sont polies par elle. Les bassins où coule une eau limpide sont ovalaires ou circulaires, souvent profonds et presque toujours à parois abruptes et glissantes. C'est en suivant le lit du torrent que l’on trouvera plusieurs variétés de porphyres. La masse la plus considérable est composée d’un porphyre violet à petits cristaux de feldspath rouge amarante. Le quartz se trouve en abon- dance dans celte roche, mais, à cause de sa transparence, il se voit mal sur la pâte de pétrosilex violetle. Enfin, ce porphyre dit rouge quartzifère, qui est la roche type de la formation de l’Estérel, est difficilement fusible et très- lenace. Il se trouve au 44° k" de la route de Callas au May. Immédiatement au-dessous de ce gisement se montre en faible quantité un porphyre verdâtre, sorte d'argilophyre, dont la pâte verte contient du quartz et du feldspath blanc. Ce feldspath se décompose et rend la roche friable. Après être descendu dans la rivière auprès de la campagne de Pennafort, on pourra remarquer sur les escarpements de la rive gauche un porphyre vert et rose, à pâte verte et cristaux de feldspath rose clair avec quartz. Les cristaux de feldspath diminuant, on trouve quelques centaines de mètres plus loin un ‘porphyre rose à grains peu marqués, où la pâte de pétrosilex domine. Mais la difficulté qu'éprouvera le géologue à marcher dans le lit accidenté du torrent le forcera bientôt à reprendre la route bien avant d'avoir atteint la — 109 — rivière d'Endre. Il ira donc traverser cette rivière aux Scies-de-Gournier pour prendre la route de Bagnols. Là, les blocs roulés par l'Endre sont quelquefois considérables. Ainsi, sur une de ses rives, on voit à demi-enfoncée dans le sol une masse de porphyre d'une longueur de 6" et d’une épaisseur moyenne de 0" 75, dont on ferait à peu de frais un magnifique monolithe. Là encore, il y a dans le torrent le porphyre entièrement violet foncé avec quartz, le porphyre: brun montrant une simple pâte feldspathique avec quartz et vacuoles blanches, et le porphyre sang-de-bœuf à pâte et feldspath rouges. Le caractère général des roches de cette formation réside dans la présence constante du quartz et la grosseur des éléments, qui sont petits el ne dépassent pas trois millimètres. Aux Scies-de-Gournier, à la partie méridionale des porphyres, le grès rouge est bien caractérisé. À côté de lui s'élèvent des dykes de mélaphyres; sous le château d’Esclans, au quartier de Beaulieu, ce mélaphyre est gris, avec des boules ayellanaires de chaux carbonatée blanche. Grâce au métamorphisme: exercé soit par les porphyres, soit par les mélaphyres, le grès rouge devient très-dur et présente des bancs variés; l’un d'eux est un beau grés vert, et non loin de lui il existe de l'agate cornaline. Sur la route de Bagnols, ce grès’ devient un grès porphyrique rose amarante, au château du Rouet, près duquel on trouve encore du manganêse. | Les grès rouges se développant autour des baslides de la Bouverie et de la Lieutenante, on y voit des filons de calcaire dolomnitique violet, et dans les argiles rouges de ces localités et surtout au coteau des Balles, on ramasse en grande abondance des nodules calcaires variés, en boules sphéroïdales ou aplaties, en cocons allongés, en lanières entrelacées, qui sont des coprolites, suivant un savant géologue bien connu de nos contrées. Ce sont les mêmes grès rouges qui s'étendent Jusqu'au Muy, station du chemin de fer, et qui montrent là quelques empreintes de plantes et du bois fossile silicifié. À la: Bouverie, au contact des grès rouges et du porphyre, une couche de grès ayant subi l'action du métamorphisme est devenue une sorte de mélaphyre vert, présentant parfois des vacuoles vides, et aussi des boules arrondies de la grosseur d’un pois ou d'une noiselte. | é Bientôt, entre la Bouverie et Bagnols, on revoit en place toute la série des porphyres, rouges, violets, verts, roses et grisàtres, compactes et altérés,: passant insensiblement au porphyre terreux dit argilophyre (Brongniart).* Enfin, en longeant le torrent du Blavet, on rencontre dans son lit du mélaphyre violet, à noyaux de calcaire vert, de la grosseur d'un grain de riz, avec des roches graniliques comme la pegmatite; et de là, on arrivera bientôt à Bagnols, point extrême de la course. | Mol Il reste à parcourir le lendemain Îles terrains de gneiss el de granites, situés à l’est et au nord des porphyres. Mais à cause de leur uniformité, ces terrains nous arrêteront peu. Avant de s'éloigner de Bagnols par la route de Saint- Paul, il est bon de passer près de la chapelle Notre-Dame, où se présente un filon de caryte sulfalée rose el lamellaire, en contact avec des mélaphyres gris à amygdales de chaux carbonatée. S'avançant ensuite vers Saint-Paul, on rencontre bientôt le granite rose, à petits éléments, avec cristaux de fourma-" line. Puis, suivant le chemin raccourci de Saint-Paul à la route de Grasse, on traverse un petit dépôt de calcaire cipolin blanc, près de la Bégude, au Carton- de-Blacas. Ayant enfin repris la route qui ramène à Draguignan, divers gneiss seront pris à Garron, ainsi que des graniles communs, soit roses avec mica blanc, Soit bleus avec mica noir. De là on atteindra bientôt la Colle-Blanche, qui, la veille, avait été laissée à l’est, et on reverra dans l’ordre inverse le grès bigarré, le muschelkalk et le terrain jurassique, pour rentrer ensuite à Dra- guignan. | PLU MALE Tel est le résultat d’une course à travers les porphyres de l’Estérel occiden- — 110 — ial et les terrains voisins : jurassiques et triasiques, permiens, de granites el de gneiss. La récolle des nombreux échantillons caractéristiques de ces terrains et des roches accidentelles qui les varient, les observations surtout que de plus habiles pourraient consigner, dédommageront assurément le géologue des fatigues qu'il éprouvera en visitant une contrée si magnifiquement accidentée. Draguignan. H. SEGOND. NOTE SUR DES LÉPIDOPTÈRES RECUEILLIS À NEMOURS (Algérie). Bien que l'Algérie ait été explorée à différentes reprises et que sa faune en matière de lépidoptères ait fait l’objet de publications sérieuses, je pense que le dernier mot n’a pas été dit sur les richesses entomologiques de notre colonie et qu'il reste encore beaucoup à glaner, malgré les recherches qui ont été dirigées par nos devanciers. Cette opinion, qui s'applique d’une manière géné- rale à tout le continent algérien, est plus particulièrement vraie pour la province d'Oran qui a élé moins explorée qu'aucune autre. En effet, plus on se dirige vers le Maroc el moins la physionomie de ces contrées semble être connue; sans doute parce que les difficultés d'exploration y sont plus grandes que du côté d’Alger ou de Constantine, par exemple, vers lesquels du reste les étrangers et les voyageurs se portent plus fréquemment. Aussi, un iépidoptériste ferait-il merveille, s’il lui était possible de s'établir pendant une saison de chasse tout entière vers les limites du Maroc. J'en juge par l'expérience qui a été tentée l’année dernière à Nemours, par mon frère, M. Edouard Austant, officier comptable de l'Administration militaire à cette résidence. Dans l'intervalle de décembre 1876 à novembre 1877, il a pu y capturer en grand nombre el sans avoir aucune expérience des lieux, une foule d'excellentes espèces de lépidoptères toujours très-recherchées des amateurs et parmi lesquelles quelques faunes nouvelles qui n'avaient jamais été publiées par aucun auteur. Parmi les captures il en est un certain nombre qui cons- tituent des faits encore inédits dignes de fixer l'attention des personnes qui s'occupent de l'étude des lépidoptières; d’autres, bien que déjà connues, ont une importance assez grande pour pouvoir être rééditées. Je vais exposer les uns et les autres en transcrivant la liste de toutes les espèces et variélés qui ont été recueillies à Nemourseten faisant ressortir les principaux caractères des plus mérilantes. Mais avant d'exposer cette nomenclature, il ne sera pas inutile d'indiquer sommairement les conditions climatériques de celte contrée avec lesquelles toute faune entomologique est nécessairement liée. Nemours est silué sur le littoral de la Méditerranée, à l’ouest d'Oran et sur les confins mêmes du Maroc. Au point de vue de l'exposition, c’est un climat essentiellement maritime; cependant, malgré le voisinage de la mer, la tempé- ralure y est fort élevée, surtout pendant les mois d'été, qui élèvent le thermo- mètre parfois jusqu'à 40 à 45 degrés. Par contre, le froid s’y fait rarement senlir et la neige n’y tombe jamais. L'hiver, dans ces régions, ne ressemble en rien à ceux qui sévissent si rigoureusement en Europe; il se distingue du reste des saisons par un faible abaissement de température et surtout par la chute de pluies abondantes qui raniment la végétation dont les chaleurs de l'été ont détruit les derniers vestiges. Cette régénération des plantes est aussi le signal du réveil des insectes; à partir de novembre et de décembre les diverses espèces de papillons font successivement leur apparition et tandis que chez nous, dans notre vieille Europe tout est enseveli sous la glace et la neige, en Algérie, à Nemours, des milliers de lépidoptères s’ébattent sur les fleurs fraîchement écloses et aspirent la chaleur et la lumière d’un soleil resplendissant. — 111 — Cet état de choses dure jusqu’en mai ou en juin, c'est-à-dire jusqu’au retour des fortes chaleurs pendant lesquelles plantes et insectes rentrent à peu près dans le repos. D'ailleurs, Nemours est une localité assez aride qui n'offre peu ou plutôl point de forêts et à part la végétation herbacée qui n’est luxuriante que pen- dant la saison des pluies, on n’aperçoit, aussi loin que la vue peut s'étendre, que des touffes de palmiers nains. C'est donc en rase campagne et dans un rayon relativement très-restreint que toutes les espèces suivantes onf été capturées : Papilio machaon Lin. — Mars, avril, — aberr. Sphyrus Hb.— Avec le type, mais beaucoup plus rare. Tous les sujets que j'ai observés sont conformes à la diagnose du catalogue de M. Staudinger, mais j'ai constalé en outre que la bande noire, qui longe le bord abdominal des secondes ailes, est plus large que chez Machaon el que vers la baie elle envahit la moitié de la cellule discoïdale. — Mars, avril. Papilio podalirius, var. Feisthameli Dup. — Assez semblable aux types des Pyrénées et d’Espagne, mais une particularilé curieuse distingue les exemplaires de Nemours : c’est le dessus de l'abdomen qui est plus ou moins teinté de blanc à l'instar de l'aberr. Zanilius. Cette belle variété vole depuis avril Jusqu'en Juin. Thais rumina Lin. — D'une coloration vive et d'une taille souvent énorme. J'ai eu des sujets femelles qui ne le cédaient en rien à l'envergure de Parnass. mnemosyne. — Janvier à avril. Thais rumina, aberr. Canteneri Sigr. — Variété splendide, mais extrême- .ment rare. Elle diffère du type par un coloris d’an jaune tirant sur l'orangé. Les laches rouges sont mieux écriles que chez Rumina et les teintes blanches du dessous des secondes ailes ont un reflet nacré très-accusé. Pieris rapæ, Lin. — Janvier et mois suivants. Pieris daplidice Lin., et variété Bellidice. — Le type est généralement rare. Chez les quelques sujets que j'ai observés, la couleur jaune du dessous a entièrement disparu. Quant à la variété elle est plus fréquente, mais elle diffère de la faune européenne par l'absence d’atomes blanchätres, qui tendent ordinairement à envahir les taches nacrées du dessus. Cette forme nouvelle semble établir une transition entre Baplidice et sa variété. — Janvier à avril. Anthocharis belemia Esp. — Janvier à avril. — var. Glauce Hb. — Elle vole concuremment avec l'espèce, mais elle est beaucoup plus rare. Un fait singulier à noter, c’est qu'à Nemours, Glauce semble appartenir à la première génération de Belemia, dont elle n’est en quelque sorte qu’une simple aberration, tandis qu’en Espagne cette variélé paraîl former une génération distincte, celle d'élé. Anthocharis belia Cr., Esp. — Avec taches nacrées plus nombreuses el plus vives que chez les exemplaires d'Europe. La tache discoïdale du dessus des premières ailes a la même forme et la même extension que chez l’espêce précédente. — Janvier à avril. La variélé Ausonia Hb., ne paraît qu'en avril et se montre beaucoup plus rarement. Elle participe, sous tous les rapports, des caractères qui distinguent le type algérien et nolamment de l'ampleur de la tache discoïdale. Anthocharis Levaillanti Luc. — Cette magnifique espèce, l’une des plus remarquables de la Mauritanie, est en même temps l’une des plus précoces. Elle se montre dès la fin de décembre et dure jusqu’au commencement de mai, mais elle est loujours très-rare. Anth. eupheno Lin. (Douci-Pier.). — Avril et mai. Colias edusa God. — Toute l’année. | — 112 — Colias, aberr. Helice Hb. — D'une teinte très-pâle et fortement saupoudrée d'alomes noirs. — Mars à juin. Rhodocera Cleopatra Lin. — Mars et avril. Thecla rubr Lin. — Diffère des exemplaires de nos contrées par un reflet plus cuivré. — Mois de mars. Thestor ballus Dup. — Mars et avril. Thestor Mauritanica Luc. — Mêmes époques que l'espèce précédente, mais trés-rare. Polyommatus phlias Lin. — Toute l'année. Lycæna Bætica Lin. — Moins grands que ceux de l'Europe méridionale, d'un bleu plus pâle et privés généralement de la tache orangée de l'angle anal. — Février à avril. Lycæna telicanus Lang. — Mars, juin. Lycæna Theophrastus Luc. — Le mâle de cette superbe ZLycæna est en dessus d’un beau bleu violet chatoyant, avec un liséré noirâtre autour des quatre ailes et un gros point cellulaire de la même couleur ; la femelle est entièrement brune avec un point pareil, mais moins visible. Les environs de Nemours nourrissent une variété chez laquelle le mâle présente, entre la cellule et le bord externe, trois autres points, mais disposés en courbe, et la femelle deux traits d’un blanc vif qui occupent la même place. Elle présente, en outre, sur le dessus des secondes ailes, une double rangée de points bleus. — Mars à juillet. Lycæna agrestis Hb., et Alexis Hb. — Toute l’année. Lycæna melanops Boisd. — Avec des aberrations privées d’ocelles en dessous des secondes ailes. — Mars et avril. Lycæna Hylas, var. Panoptes Hb. — Mars et avril. Lyccæna Argialus Esp. — Mars. Bellegarde. AUSTANT. (A suivre.) COMMUNICATIONS. Bibliothèque roulante. — La bibliothèque roulante ne fonctionne pas pendant les mois de juillet, août et septembre. Société d’études scientifiques de Paris. — La Société fera paraître son premier Bulletin, dans les premiers jours de juillet. Ce premier fascicule contiendra un extrait des procès-verbaux des séances, une étude de M. Déséglise sur des plantes critiques de France et de Suisse, et un travail de M. Rouast sur les chenilles des Geometræ. Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève). JUILLET. Ortie : H. proboscidalis, Crassalis, Rostralis. Gentianes : Alne Tessaradactyla. Bruyère : H. Crassalis, Tort. Sylvana. Houblon : H. Rostralis. Epilobes : P. Angustalis. Vipérine : S. Dentalis. Eryngium Campestre : Tort. Sanguinana, Occ. Cæsiella. Arbres fruitiers : Carpocapsa Pomonana (fruits), Occ. Rœsella, Genève. Collections d'insectes : Tin. Sarcitella. Populus Fremula : Elachista Populifolia. Ruchers : Galleria Cerella. Evonymus Europæus (entre les feuilles) : Phy. Angustella. ÆEchium Vulgare : Yp. Echiella. Verbascum Thapsus (molène) bascella. Plantes basses : Tort. Sylvana. : Hæm. Ver- AD.-CH. CORCELLE. — 113 — Depuis l'achèvement du premier supplément au Coup-d'œil sur la végétalion de la vallée de la Vesdre (Belgique), j'ai encore reçu de MM. M. Michel et À. Hardy des renseigne- ments très-intéressants sur la végétation de cette vallée. Voici quelques données sur des espèces non encore mentionnées (Voir les numéros d'août 1877 et d'avril 1878 de la Feuille) : Silene nocliflora L. — Fraipont (M. Michel). Lythrum hyssopifolia L. — Env. de Fraipont RR. (M. Michel). Rosa conspicua Bor. — Chèvremont (A. Hardy). Phalangium ramosum Lmk. — Fraipont (M. Michel). * Polypogon monspeliense Desf. — Becoyen-Fraipont (M. Michel). Calamagrostis arundinacea Roth. — Entre Chaudfontaine et Vaux-sous-Chèvremont (A. Hardy). Calamagrotis varia Link. — Entre Chaudfontaine et Chèvremont (A. Hardy). C’est par erreur que j'ai mentionné le Veronica acinifolia L. comme croissant à Fraipont. Il n’a pas encore été observé dans la province de Liége. La Sarraz (Suisse). Th. Duran. Chasse au panier percé. — En juin 1877, en cherchant dans mon grenier différents objets, je vis au fond d’un vieux panier un grand nombre de longicornes morts que je reconnus être des Gracilia pygmæa et Leplidea brevipennis. En regardant plus attentivement j'aperçus un certain nombre de ces insectes bien vivants tapis contre les brins de l’osier du panier. Cet osier était littéralement criblé de trous, l'écorce en était rongée, ainsi que le bois, au point que dans certaines parties il tombait en poussière au moindre choc. Pour récolter plus facilement un certain nombre de ces coléoptères, j'étendis à terre une nappe et je secouai et battis le panier qui tomba presque en poussière. Dans cette poussière, je trouvai un grand nombre de Gracilia et de Leptidea mortes et un certain nombre de ces iasectes vivants. Outre ces longicornes, je récoltai aussi 5 Opilus cruciger vel domesticus et un petit Ptinide que je n’ai encore pu déterminer. Pendant plus de trois semaines, mon panier percé me fournit d’abondantes moissons de longicornes. Puis en deux ou trois jours ils disparurent complétement. M. Pierre Delarue, dans la feuille (1° novembre 1875), avait déjà parlé de la Leptidea brevipennis, mais il n'avait trouvé qu’un individu isolé. Poitiers. M. Barzuior. Byrrhus pilula. — Dans mes chasses, sur les bords de la Saône, une particularité m'a frappé et je crois bon de vous la signaler. Le Byrrhus pilula a été le sujet de la remarque. Jusqu'à cette année, je n’en avais jamais trouvé que quelques exemplaires çà et là, mais cette année, pendant les inondations de la Saône, en avril, c’est par milliers et milliers qu’on aurait pu les ramasser. À Beauregard, les eaux de la Saône répandues dans les prés ressemblaient à une petite mer, et la route qui est élevée au-dessus des prairies semblait un ruban tendu sur les eaux. De chaque côté, les eaux apportaient quantité de détritus et même coupaient une partie-de la route. Afin d'éviter les accidents et pour que la circulation ne fût pas interrompue, on jeta des fagots, des pierres et quantité de débris pour retenir l’eau; le vent amena les détritus dans cette petite baie où ils s’entassèrent. Lorsque je me rendis dans la prairie, je vis sur les débris entassés, comme contre les parois de gravier, un véritable manteau d'insectes : des Carabus, des Feronia, des Harpalus, des Amara, etc., et des Byrrhus pilula en si grande quantité, que je les ramassais à pleine main; cet endroit qui pouvait avoir 8 ou 10 mètres en était noir. De ce point jusqu’au pont qui est sur la Saône, il y a une dis- tance de 400 mètres environ du côté sud; les Byrrhus couvraient les murs de la levée et la route; les passants et les voitures en écrasaient des centaines en faisant quelques pas seulement. Je serais très-curieux de savoir si ces Byrrhus apparaissent à des périodes fixes en aussi grande quantité, ou si c’est simplement un fait anormal. Dans le Bullelin de l'Union philo- matique, qui est sous presse, je fais la description d'un petit appareil qui m'a bien servi à faire mes recherches dans les détritus. J’y donne aussi la liste de près de 1,300 coléoptères pris exclusivement à Villefranche ou aux environs immédiats. Lyon. CHAFFANJON. — 114 — Cicindela hybrida Lin. — La Cicindela hybrida est peu commune dans les Basses- Alpes et surtout aux environs de Digne; malgré de continuelles recherches faites, soit dans nos plaines (si on peut toutefois appeler de ce nom les rares alluvions modernes qui existent au fond de nos vallées), soit sur les versants et les plateaux de nos montagnes secondaires, je n'avais pu encore rencontrer trace de cette jolie cicindèle. Je ne désespérais pas cependant de trouver dans nos localités quelque représentant de cette espèce; en effet, une de ses variétés, la Cicindela riparia,qui a les mêmes mœurs et presque le même habitat que le type, se trouvant communément dans nos environs, ce dernier, selon moi, devait s’y rencontrer aussi. Mais ce n’est qu’en septembre dernier que j'ai été assez heureux de pouvoir capturer deux exemplaires de la cicindèle en question, et même que, dernièrement, en m'occupant à ranger en ordre les cicindélides provenant de mes chasses de l’année 1877, je me suis aperçu de la présence de la cicindèle hybride dans mes cartons, espèce que j'avais confondue au premier abord avec sa variété Riparia Dej. J’ai capturé ces deux Cicindela hybrida, l'une un peu au-dessus du village de Draix, à 1,300 mètres d’altitude, sur le chemin muletier qui conduit de Digne à Torame, sur le versant nord de la montagne des Dourbes, connue en cet endroit sous le nom de mon- tagne de Couar, l’autre sur le même chemin, tout près du col de la Cine (1,550 mètres), situé entre la montagne du Cheval-Blanc (2,323 mètres) et celles des Dourbes, col étroit qui est l’un des rares passages permettant de se rendre de la vallée de la Bléone dans celle du haut Verdon. On voit que comme la Cicindela campestris, la Cicindela hybrida s'élève très-haut en alti- tude dans les Basses-Alpes. Mais ici, je ferai remarquer une chose, c’est que, pour que ce mot d'altitude ait une signification réellement exacte, il faut que l’on tienne compte non- seulement de la hauteur au-dessus du niveau de la mer du lieu dont on parle, ainsi que de la latitude, mais encore de la bonne ou mauvaise exposition de ce lieu au soleil, à la pluie et aux vents. C’est dire, pour en revenir à la Cicindela hybrida qu’il est fort possible que ces insectes trouvent dans nos pays élevés, mais méridionaux, les mêmes conditions de climat existant dans des régions beaucoup plus septentrionales, mais situées moins haut par rapport au niveau de la mer. Il est vrai cependant que bien des insectes ont la faculté de vivre à des altitudes très-inégales, partant, dans des climats différents ; mais cette faculté en général est accompagnée comme je l'ai dit ailleurs (Notes sur le Pogono- cherus dentatus), de notables changements dans les mœurs et même dans la coloration des espèces. C’est ainsi que les deux Cicindela hybrida provenant de Draix et du Col de la Cine ont la teinte générale d’un beau noir terne, teinte qui diffère beaucoup de celle de la même espèce, d’après des individus qui m'ont été envoyés du nord de la France où ils sont en général fort communs. J’ajouterai que j'ai rencontré ces deux cicindèles sur un chemin pierreux tracé au milieu de terrains arides, dénudé, à pente raide et brûlé par le soleil. Digne. Epouarp HoNNoRar. Phosphorescence des nymphes de ver luisant. — Voici ce que je constatai en chassant aux vers luisants : je trouvai, parmi les individus recueillis sur l'indice de leur lumière, une nymphe qui resta plusieurs jours lumineuse. La phosphorescence se constatait en deux points seulement du dernier ou avant-dernier anneau de l’abdomen et était par conséquent beaucoup plus faible que celle du ver luisant ordinaire. Cette nymphe se mouvait, en se traînant sur le côté, par un mouvement vermiculaire semblable à celui des chrysalides de sphinx du tithymale. Sa forme laissait deviner un in- dividu mâle; l’éclosion en donna l’assurance, bien que l’animal soit mort vers la fin de la crise, car la tête, le corselet, les ailes et les pattes étaient déjà dégagés. La phosphores- cence continua pendant l’éclosion. Besançon. B*% pe Prinsac. Les Criocères. — J’ai trouvé au mois de mai dernier une quantité de criocères ( Crioceris asparagi) sous les écorces de différents ceps de vigne. Cet habitat hivernal a-t-il déjà été observé? Ces coléoptères étaient-ils là seulement en attendant le moment favorable d’aller se jeter sur un plant voisin d’asperges ? — Un enfant vient de pratiquer sous mes yeux une expérience intéressante. Remarquant de jolis coléoptères rouges sur le lis (Crioceris merdigera), il les saisissait entre les doigts — 115 — pour les exciter à chanter et les plaçait ensuite par terre pour les faire marcher jusqu’au moment où ils s’envolaient. Croyez-vous qu’ils prenaient alors leur essor dans les airs ? Non. Ils retournaient tout bonnement à leur plante préférée. N'y a-t-il point là une preuve de l'instinct merveilleux chez les insectes ou bien une conséquence de la puissance de leur appareil olfactif? Le R. Oryctes nasicornis. — Au mois de janvier, j'ai recueilli sous la menue paille d'avoine, dans une grange, dix couples d’Orycles nasicornis vivant en famille. Il y avait aussi une de leurs grosses larves, ce qui me prouve qu’ils avaient dû s’y métamorphoser en insectes parfaits. Voilà de terribles ravageurs des cultures sous couches. Le R. Ovologie. — L'on vient de me remettre un œuf de la grosseur d’un œuf de pigeon, ren- fermant sous une pellicule mince une couche albumineuse dans laquelle flottait, au lieu du jaune, un autre œuf de la grosseur d’une noisette. Celui-ci contenait encore de l’albumen et les chalazes adhéraient fortement à la membrane qui l’enveloppait. C’est là un nouveau cas de tératologie embryogénique. Thézy (Somme). Le Ricue. Œuf monstrueux de poule. (Communication faite à la Sociélé d'étude des sciences naturelles de Nimes, le 17 mars 1875.) — M. Clément père a bien voulu nous communiquer la note suivante extraite du manuscrit des : Études d’histoire naturelle, de notre regretté collègue Camille Clément : « Cet œuf, que notre président m’a donné, était ë composé de deux œufs superposés et réunis. Le supérieur était un peu plus gros qu’un œuf de poule ordinaire et d’une forme ovée-ovalaire; le second, à peu près sphérique, était de la grosseur d’un œuf de martin-pêcheur ; les deux œufs étaient réunis par un filament tordu sur son axe et linférieur présentait, de plus, à sa base un pédicule également tordu. Ils n'étaient pas revêtus d’enveloppe cal- caire, mais seulement d’une membrane coquillère assez épaisse qui, sur l’œuf inférieur, présentait un aspect très-grenu. On peut nommer cet œuf monstrueux : œuf hardé, géminé dilécithe. Voici l'explication que nous proposons de cette anomalie : l’œuf était primitivement dilécithe, c’est NS: à dire à deux jaunes ; par un accident quelconque, N lun des deux jaunes s’est séparé de la masse \ totale et est descendu au-dessous de lautre, mais N en étant toujours retenu par la membrane coquillère C commune. L’œuf géminé, ainsi formé, en progres- sant dans l’oviducte de la poule, a occasionné un mouvement de torsion auquel est dû, sans doute, le filament qui réunit les deux œufs. Enfin, par un autre accident, causé soit par l’état pathologique de la femelle, soit par sa vieillesse, la membrane coquillère n’a pu se revêtir de matière calcaire et l'œuf est resté hardé. Ce qui vient à l’appui de notre démonstration, c'est que l’œuf supérieur, seul, avait sa couche d’albumine, le second ne possédant uniquement que le vitellus. O. des Murs, dans son Trailé d'Oologie, p. 101, signale un cas d'œufs hardés, géminés, mais qui, tous les deux, possédaient leur albumen et leur vitellus, et Polisius, dans ses Miscellanea naturæ curiosorum, an. 1685, obs. 44, a donnéla figure d’une anomalie semblable. Ainsi, la monstruosité que nous décrivons aujourd’hui est tout à fait nouvelle; elle rentre dans la classe des œufs monstrueux à l’intérieur, à cause de son dilécithisme et forme un cas particulier fort curieux des œufs dilécithes. C. CLÉMENT. » . — Œuf supérieur avec albumen et vitellus. — Filament tordu réunissant les deux œufs. — Œuf inférieur avec vitellus, sans albumen. — Pédicule tordu de l'œuf inférieur. vor — 116 — Chats sans queues. — Je possède une chatte qui, il y a environ trois mois, mit bas cinq à six petits morts-nés ; mais cela n’a rien d'étonnant, car la chatte avait été à demi- asphyxiée dans un commencement d'incendie, peu de temps auparavant. Ces jours-ci, elle a donné naissance à quatre petits auxquels manque entièrement la queue ; faut-il attribuer cela au même incendie, ou bien est-ce un caprice de la nature? Marseille. Marius BLanc. Action de la Clandestina rectiflora sur les chats. — Tout le monde connaît l’action de la valériane sur les chats : l’odeur de cette plante leur plaît, au point qu’ils se vautrent dessus et en mangent avec délices; aussi, dans les jardins botaniques, ne peut-on la cultiver que sous une cage qui la met à l’abri de ce goût singulier. Mais je ne sache pas que l’on ait parlé jamais de plantes autres que la valériane, et jouissant des mêmes propriétés. Le hasard cependant m’en a fait découvrir une. Revenant d’herboriser avec une boite remplie de Clandestina rectiflora, je m'empressai de mettre ma récolte au frais en attendant le moment de la préparer. Quelle ne fut pas ma surprise de voir un chat se jeter sur ma plante, la manger avidement, se rouler dessus avec l'expression du plus grand plaisir? J’arrivai à temps pour sauver quelques échantillons que je fis dessécher. Six semaines plus tard, ma clandestine était casée dans un paquet de plantes déposé sur mon bureau. Le même chat fit tant de ses griffes et de ses dents qu’il parvint à déchirer le papier et à s'emparer de l’objet de sa convoitise. Ce fait m’a paru d'autant plus surprenant que la clandestine n’a pas d’odeur bien marquée. Angers. | G. Bouver. ÉCHANGES. M. Ch. Boillat, à La Bresse (Vosges), trouve en quantité chez lui le Callidium violaceum ; il en enverrait volontiers aux lecteurs de la Feuille qui ne le possèdent pas, en échange d’autres insectes. M. Édouard Honnorat, à Digne, quartier des Siéyes, dispose de quelques grands ophidiens vivants (Zamenis viridiflavus), dont il enverra des exemplaires à ceux qui lui en demanderont, contre des sauriens ou ophidiens venimeux ou non, de préférence vivants. M. Lebail, au château d’Assé-le-Béranger, par Évron (Mayenne), s'inscrit sur notre Liste d'échanges comme s’occupant de botanique, cryptogamique et de conchyliologie. BIBLIOGRAPHIE. Annuaire entomologique pour 1838 (6e année, par Albert Fauvel, in-16 de 140 pages. Caen, chez l’auteur, 16, rue d'Ange, 1 fr. 75, franco. Tous les ans, M. Fauvel publie dass cet Annuaire le résumé des travaux et découvertes intéressant la science entomologique, parus dans le courant de l’année écoulée. Contrairement à ce qu’indique son titre, l'Annuaire est destiné aux seuls coléoptéristes, et restreint son champ d’investigations à la faune gallo-rhénane. Cette réserve faite sur le titre, on ne peut que louer M. Fauvel d’avoir réuni en un petit volume de format commode les divers récits de chasses et observations sur les mœurs et la distribution geographique de nos coléoptères. Les synonymies nouvellement établies, les éspèces. nouvellement décrites y sont énumérées. Nos lecteurs y retrouveront leurs diverses communications relatives aux coléoptères, celles parues dans les Bulletins de la Société enlomologique de France, ainsi que dans les Mémoires de diverses Sociétés de province où il est souvent difficile de les retrouver. JULES DE GAULE. Erratum. — Nos Æecteurs auront facilement rectifié l'erreur qui s’est glissée dans la communication de M. Méhu; c’est 20 et 22 fr. la centurie qu’il faut lire. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4. » Feuille des Jeunes Naturalistes_8 ‘Année PI 2 Je. Necydalis Major |. Ü Re Major L 0 Marolia Mis variegata. Bosc Ptinomorphus Ms imperialis L. LÉGENDE À Galerie BP Impérialis fermé dans sa coque. Branche seche de fiquer. avec la galerie dun Pünomorphus. Mants religiosa variété ; TYE LITH BARBATA CHALONS T4 4er Aoùt 1878. Huitième Année, No 94. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES NOTE SUR LE ROLE DES FEUILLES DANS LA VÉGÉTATION (Suile ). HI. — On voit que nous sommes assez loin du point de départ, mais que c’est par une série de modifications logiques dans l'appareil physique que nous sommes arrivé à établir la concordance dans des effets semblables dus à des causes différentes. Est-ce à dire, -- maintenant que nous sommes parvenu à un fonctionnement identique, — que nous puissions conclare à l'identité des appareils eux-mêmes ? Nous ne le pensons pas; et c’est ce que la suite de cette étude nous apprendra encore ; mais nous pouvons dire, a priori, et dès à pré- sent, que nous n’admettons pas l'assimilation complète entre deux appareils quels qu'ils soient, si l’un est purement physique, inorganisé, mort, si l’autre, au contraire, est organisé et vivant. Sous une forme mathématique, nous dirons que nous ne pouvons admettre entre eux qu'une égalité, mais non une identité. Quelles sont donc les conditions noûvelles qui ont agi sur notre appareil physique, de manière à lui communiquer le parallélisme de fonctionnement avec l'appareil végétal ? . Cette condition consiste dans l'intervention permanente d’une force nouvelle, la chaleur, ou plus particulièrement, dans la rupture d'équilibre que nous avons produite dans les températures. La température était tout à l'heure la même pour l'air ambiant et pour l’eau ; nous avons échauffé celle-ci, puis nous avons remarqué qu'il suffisait d'appliquer cet échauffement à la surface évaporante même, la capillarité suffisant pour l’alimenter d’eau. Mais, pour entretenir le phénomène, il faut constamment y appliquer cette chaleur nouvelle, afin de maintenir la rupture de l'équilibre qui tend sans cesse à se rétablir. Il y a donc, et c’est là le point important, il y a dépense de chaleur. Notre appareil physique ne diffère pas de celui de Liebig comme appareil, mais il en est absolument distinct comme fonctionnement. Là où il n’y avait rien, nous avons mis quelque chose ; ou mieux, là où il y avait un équilibre, nous lui avons subsüitué un régime, pour l'entretien duquel il a fallu faire une dépense constante de chaleur. Or, d’après la science toute moderne et encore innommée de la transformation des forces physiques (la plus grande découverte scientifique et philosophique du XIX° siècle, sans contredit), la chaleur n’est, ainsi que là lumière, qu'une des formes sous lesquelles se manifeste la force, ou mieux (selon l'expression anglaise) l'énergie. Qu'on nous permette maintenant de faire remarquer en quelques lignes l'importance de ce principe qui nous permet d'affirmer qu’au lieu de deux causes efficientes : chaleur et lumière, il n’y en a en réalité qu’une, l'énergie. On nous pardonnera cette petite incursion dans le domaine de la philosophie scientifique. La notion d'existence, — nous parlons ici d'existence absolue, — est appliquée par l'esprit humain à trois ordres d’entités : l’âme, les forces impondérables, la matière. Ces trois entités comprennent tout ce qui se passe autour de nous : chaque phénomène est la manifestation de leurs corrélations. — 118 — L'intelligence dirige la force qui émeut la matière : connaitre les relations qui lient ces trois entités, toute la science est là; c’est pourquoi l’on peut dire que le principe de la conservation de l'énergie est la plus grande des conquêtes scientifiques modernes, tant à cause des résultats déjà acquis, qu’à cause des conséquences que cette notion permet déjà d’entrevoir. Cette transformation de l'énergie réalisant en même temps sa conservation intégrale sous ces formes multiples de chaleur, électricité, travail, puissance vive, elc., est regardée aujourd'hui comme si évidente, si nécessaire à l’har- monie universelle de toutes choses et à l'existence des êtres vivants, que notre seul étonnement, à nous autres, nouveaux venus dans la science, est de voir la découverte de ce principe ne naître qu'après quarante siècles d'erreurs. Cet immense pas en avant, il est vrai, ne pouvait être le fait d’un génie isolé de- vançant son heure; il fallait que l'esprit humain, — dont la marche représente la résultante de tous les travaux des hommes, — fût mûr pour concevoir et admettre cette notion. Et la preuve, c’est que sa découverte est le produit d’une génération, et que si l'on voulait signaler son auteur à l'admiration contempo- raine, ce serait une longue liste, non encore close, de noms illustres qu’il faudrait énumérer. Si nous nous sommes laissé entraîner à cette digression philosophique, ce n'a pas été pour le simple plaisir d'exposer, avec plus ou moins d’à-propos, nos idées sur ces matières. C'est parce que nous croyons que tout travail doit avoir pour point de départ un principe d'ordre philosophique, et comme but une confirmation de ce principe; alors l'ouvrage est inséparable du principe d’où il découle. C’est aussi et surtout pour justifier notre raisonnement dans le cas actuel, et faire voir de quel jour s’éclaire une expérience, fût-elle élémentaire, quand on lui applique le rigoureux raisonnement philosophique. Appliquons-le donc de nouveau au phénomène qui nous occupe. IV. — Nous avons vu qu’en introduisant dans l'appareil d'évaporation phy- sique l’action continue de l'énergie sous sa forme chaleur, nous l'avons fait fonctionner d’une manière tout à fait comparable à l'appareil végétal sur lequel agissait Ja lumière. La conclusion logique de la comparaison serait alors celle- ci: Puisque dans l'appareil physique c’est un excès de chaleur de la surface évaporante sur le milieu ambiant qui détermine l’évaporation, de même, cette dernière doit être causée dans l'appareil végétal par l'excès de lumière de la feuille sur le milieu. Mais cela ne s'offre pas net à l'esprit. La feuille en effet n'est pas plus soumise à la lumière que l'atmosphère qui l'entoure; elle ne l'est pas plus que les racines qui peuvent plonger dans l'eau pure. Il y a donc autre chose, quelque chose de propre à la feuille, et qui justifie la réserve que nous avons faite sur la comparaison des deux appareils. Notre opinon à ce propos est celle-ci : Dans la feuille considérée comme appareil évaporatoire, il y a une substance (nous n'avons pu déterminer laquelle, peut-être est-ce la chlorophyle), qui, frappée par la lumière, a la propriété de transformer les radiations lumineuses en la quantité de travail nécessaire à produire l'écar- tement des molécules d’où résulte la vaporisation de l’eau (1). Telle est l'explication que nous proposons de la cause des phénomènes évaporatoires, et l’on voit que, dans cette théorie, nous restons d'accord avec les expériences de tous les observateurs qui nous ont précédé. Nous en avons entrepris d’autres dans le détail desquelles nous allons main- tenant entrer. (1) Il serait intéressant à bien des points de vue, de connaître l’état thermique de la feuille et les variations qu'éprouve sa température pendant les actes vitaux : cette recherche ne paraît pouvoir se faire que par des procédés thermo-électriques très-délicats, et nous n’avons pas encore pu l’entre- prendre. Nous la réservons donc en faisant remarquer que, une fois faite, elle pourra modifier tout ou partie des conclusions présentes. — 119 — V. — Nos expériences ont porté sur deux points principaux : 41° Étude des quantités d’eau évaporées successivement au soleil, à ombre, à l'obscurité par le même végétal ; 20 Etude des variations de l’évaporation parallèlement aux autres circons- tances météorologiques extérieures. Pour les expériences de longue durée nous prenons un tube en.U ; l’une des branches porte un bouchon fermant hermétiquement, et traversé par la tige du végétal en expérience; de l’autre branche part un tube de verre qui traverse un bouchon aussi hermétique et se recourbe de suite horizontalement. Il porte un curseur divisé. Il est facile de connaître la section de ce tube en pesant la colonne de mercure qui y occupe une longueur déterminée; il suflit alors de mesurer la quantité dont marche l'extrémité de la colonne liquide, pour être fixé sur le volume d’eau évaporé. Ce volume ne peut varier, indépendamment de l’évaporation, que par un changement, soit de la pression atmosphérique, soit de la température de l’eau. On évile la première cause d'erreur en ne laissant aucune bulle d’air lors du montage de l'appareil; et la seconde en plongeant le tube en U dans une masse d'eau à température constante ou seulement dans de Ja sciure de bois bien tassée et sèche. Pour les expériences exigeant une grande sensibilité dans les indications, nous modifions ainsi l'appareil : au tube en U nous substituons une éprouvette à dessécher les gaz; la tubulure supérieure est traversée par la plante; de la tubulure horizontale située vers le bas sort un tube à canal étroit, de 0"/" 5 à 2"/%, terminé par un réservoir où l’on maintient constant le niveau de l’eau. Un tube de baromètre coudé à angle droit vers le réservoir sert très-bien dans ce cas. Lorsqu'on veut faire une observation, on engage une bulle d'air dans le tube et l’on place derrière celui-ci une règle divisée. On peut alors observer à la loupe les contacts du ménisque avec les traits de la règle. Un pendule à se- condes sert à la mesure du temps (1). Sous cette dernière forme, l'appareil a le mérite d'une grande sensibilité. Il est indispensable, pour l'interprétation des expériences, d’avoir recours à la représentation graphique. On construit une courbe dans laquelle on porte le temps sur l'axe horizontal et les quantités évaporées sur l’axe vertical. On a ainsi une image de la marche du phénomène. Elle est plus nelte encore, si de cette dernière courbe on déduit par les procédés graphiques de la cinéma- tique la courbe des vwiesses d’évaporation, en considérant la quantité d’eau évaporée comme un chemin parcouru. Nous ne pouvons donner ici la série des tableaux qui représentent nos expériences, mais nous indiquerons les principaux résullats auxquels nous sommes parvenu : 4° Quand les conditions extérieures restent constantes, l'évaporation se maintiént aussi sensiblement constante. Dans ce cas, la courbe des quantités évaporées est une droite inclinée; celle des vitesses est une horizontale. 2? Quand la plante est mise à l'ombre aprés insolation, la quantité d’eau évaporée diminue graduellement jusqu'à la nuit complète; elle ne cesse pas la nuit, mais devient relativement trés-faible. 3° Les résultats sont moins nets en ce qui concerne le problème inverse de mise à la lumière après obscurité; dans quelques cas, il y a une résistance apparente à la mise en marche de l'évaporation,; mais, le plus souvent, elle est immédiate. 4° Quand une plante est mise à l'obscurité complète après l'insolation, l’évaporation diminue, mais seulement d’une manière graduelle. I lui faut un temps souvent assez long pour arriver au régime d'obscurité. (1) Un métronome musical bien réglé, dont le curseur est au chiffre 60, peut très-bien servir à défaut de pendule à secondes. — 120 — Ce résultat est tout à fait opposé avec un de ceux qu'a obtenus M. Dehérain (Annales des Sciences naturelles, V® série, tome X1I1). II dit, dans une note sur le parallélisme de la respiration nutritive et de l’évaporation, que « quand on a exposé une plante au soleil et qu'on la rentre à l'obscurité, l'évaporation s'arrête immédiatement. » Ses expériences ont porté sur des graminées; les nôtres, au contraire, n'en ont pas compris; il est possible que la différence des familles soit la cause de la différence des résultats. Ainsi, nous relevons dans notre cahier d'expériences : 18 août, tempéra- ture 18°. Reseda luteola, exposé au soleil, évapore, de 40220’ à 40h45’, 2œ8; mis à l'obscurité, 1l évapore, de 10445” à 440”, 15 en plus. Dans le cas de l'insotation, la vitesse moyenne élait de 412 en 10 minutes; elle ne tombe à l'obscurité qu'à 1% pendant le même temps. L'appareil rapide nous a offert des résultats parfois très-extraordinaires en ce qui concerne l'influence des variations météorologiques. Il nous à permis de reconnaître : t° Que le vent augmente l’évaporation dans une très-forte proportion. Le manque d’un anémomètre suffisamment précis nous a empêché de mesurer celle proportion. 2 Que l'évaporation ne cesse pas à l’ombre, même quand l'air est absolu- ment saturé de vapeur d'eau, résultat déjà signalé et vérifié ici directement par l'observation du psychomètre ou thermomètre à boule humide. 3° Que même pendant la pluie, et l'appareil y étant exposé, l'évaporalion continuait, mais allait en diminuant assez rapidement. On nous a objecté au cours des expériences que l’eau absorbée à l'ombre ou à l'obseurité pourrait bien n'avoir pas été évaporée, mais s'être emmaga- sinée dans les tissus. | La méthode des pesées nous a permis de reconnaitre qu'il n’en est pas ainsi ; la plante n’a pas gagné en poids après avoir absorbé à l'ombre plusieurs grammes d’eau. Il est donc clair que l'eau n’a pu être qu'évaporée. Saint-Denis. Nr ho V. PICOU. } NOTE SUR DES LÉPIDOPTÈRES RECUEILLIS À NEMOURS (Algérie). (Suite. ) Melilæa didyma God. — Variété assez tranchée, qui diffère de celles de la faune française ordinaire par une taille moindre, ainsi que par la couleur du fond des ailes qui au lieu d’être d’un fauve rougeûtre est généralement d'un fauve jaune. La base des secondes ailes est peu ou point chargée de noir; les deux sexes sont de même aspect. — Juin. Argynis Pandora Scheff. — Vole en mai et Juin. Ces exemplaires sont de grande taille et d'une teinte plus vive. Le disque des premières ailes est.en. dessous d'un rouge vif et chatovant. Melanargia Ines Mffsgg. — Avril, mai, Juin. Pararge Megæra Lin., et Algeria, var. Meone Esp. — Depuis novembre Jusqu'en mars. E’pinephele Janira, var. hispulla Hb. — Mai, juin. Epinephele da Esp. — Juin, juillet. E'pinephele Pasiphaë;, var. Philippina (Mihi). — Bien que la diagnose de cette variété remarquable ait été publiée dans les Petites Nouvelles Entomo- logiques, par M. le docteur Staudinger et par moi, Je crois qu'il ne sera pas — 121 — inutile de la rééditer ici, afin de fixer d’une manière plus précise les caractères qui la distinguent de l’espèce typique. D'un noir vif et profond, à la manière de certaines Zrebia, Philippina se distingue encore du Pasiphaë par une taille généralement un peu moindre et par la netteté des limites qui cir- conscrivent les bandes fauves qui coupent les quatre ailes au-dessus. Ce dernier caractère est surtout saillant aux ailes inférieures chez lesquelles la bande fauve, qui expire avant d'atteindre le bord abdominal, est bien arrêlée du côté interne, tandis que chez le type, cetle même bande se fusionne insensiblement avec la couleur du fond, ainsi qu’on le remarque dans Tithonus ou dans Zda. Le dessous des secondes ailes est d’un brun violâtre foncé avec la bande médiane très- rétrécie. Les ocelles qui précèdent le bord marginal sont plus petits et moins bien pupillés de blanc. La femelle de Prlippina ressemble beaucoup au mâle ; elle est d’une taille un peu plus forte et d’un noir moins vif. — En avril, mai et Juin. PRET A NTÈ ER Cœnonympha arcanoïdes Pier. — Janvier à avril, Juin, juillet. — pamphilus, var. Lyllus Esp. — Aux mêmes époques. — dorus Esp. — Ce satyre varie beaucoup, cependant la forme algérienne des environs de Nemours a un faciès particulier qu'on ne retrouve pas chez les exemplaires d'Europe. Les sujets sont constamment plus petits que ces derniers. Les mâles se distinguent en dessus par une couleur d’un brun noirâtre pulvérulent, par la tache apicale noire d’une dimension énorme, et par une bande maculaire fauve qui longe le bord externe. En dessous, les deux sexes se font remarquer par la bande médiane plus rectiligne, douée d’un reflet métallique très-prononcé. — Juin, juillet. Spilothyrus malvæ Hb. et var. australrs Lett. — Janvier à mars. — altheæ, var. Bæticus Rbr. — Mai, juin. Syrichthus sao Hb. — Bien que ce Syrichthus soit un vrai Protée qui change de forme suivant les climats, les exemplaires capturés à Nemours diffèrent trop de ceux de nos contrées pour ne pas mériter d'être signalés. D'une taille moindre que celle de notre Sao, ils sont en dessus d’un brun noir sans reflet, avec les taches blanches plus épaisses et la frange plus largement entrecoupée. En dessous, le bord costal et lebord externe des premières ailes sont d’un brun jaunâtre. Le fond des secondes ailes est de la même couleur, avec des nuances beaucoup plus foncées autour des taches blanches ordinaires. Celles- ci ont une tendance à s’effacer vers le bord externe, et celles du milieu sont réduites à trois : l’une placée sur le bord costal, l’autre solitaire sur le disque et la dernière située vers le bord abdominal. Les antennes sont grises, avec la massue nacre et le sommet fauve. — Janvier à avril, Juin. Hesperia Acteon KEsp., Linea Hb. — Mai et juin. Acherontia Atropos Lin. — Octobre. Sphynæ convolvuli Lin. — Août, septembre. Deilephila lineata God.— Plus grisâtre que ceux d'Europe.— Juin à octobre. Deilephila celerio Lin. — Juin à octobre. Smerinthus Austanti Staudinger.— C’est en mai 1877 que ce remarquable lépidoptère a été découvert par mon frère dans le Jardin de l'hôpital militaire de Nemours. En examinant attentivement cet unique spécimen, du reste, encore assez bien conservé, j'ai cru lui reconnaître un ensemble de caractères tels que je n'ai pas hésité à le considérer comme une espèce inédite. En effet, sa grande taille pour un mâle (11 centimètres d'envergure à peu près), la couleur gris clair de ses ailes supérieures, la forme ovalaire des secondes ailes qui sont à peine dentées, la courbure particulière des lignes qui traversent ces mèmes ailes, ainsi que la brièveté de la tache ferrugineuse qui longe leur bord abdo- minal, tendaent à séparer ce sujet de notre Populi. Cependant, afin de m'édifier sur la valeur de mon opinion, J'ai adressé ce curieux papillon à M. Staudinger x — 122 — qui, avec l’empressement le plus louable, a bien voulu le soumettre à l'étude. Une triple conclusion pouvait être tirée de l'analyse de ce sphyngien : assimi= lation au Populeti de la Perse qui est encore à peine connu, cas d’aberratjon de notre Populi d'Europe, et enfin existence d’une espèce nouvelle. M. Staudinger s’est arrêlé à cette dernière opinion, quoiqueavec réserve, c’est-à-dire à la con- dition que des sujets identiques viendraient confirmer la valeur des caractères de ce premier exemplaire, etil a bien voulu dédier cette faune nouvelle à M. Austant, de Nemours, qui en a fait la découverte. Je saisis cette occasion pour lui exprimer toute ma gratitude d’un procédé aussi courtois. Le résultat de l'analyse, à laquelle s’est livré l’'éminent lépidoptériste de Dresde, a été ublié dans les Petites Nouvelles entomologiques, et a provoqué un arlicle de M. Bellier de la Chavignerie constalant la découverte d’un smérinthe semblable, obtenu autrefois d’éclosion par feu M. Poupillier, à Alger. Ce fait, s’il était exact, tendrait à donner un plus grand degré d'authenticité à celte nouvelle espèce, puisqu'il n'est guère admissible que deux sujets, ayant du reste des caractères semblables, trouvés à des intervalles et dans des lieux bien différents, ne soient que de simples modifications de notre Popul. Zygæna Orana Dup.— Jolie petite espèce assez voisine de Carniolica, dont elle diffère toutefois par l’exiguité de sa taille, la forme des taches des ailes supérieures, ainsi que par celle de la bande qui encadre les secondes ailes. — Avril, mai, Juin, toujours rare. Zygæna Cedri Bdv. — Les types de Nemours bien que semblables à ceux des autres parties de l'Algérie, se distinguent néanmoins par la présence d'un seul anneau rouge sur l'abdomen, tandis que deux de ces anneaux se remarquent toujours chez la forme ordinaire. Est-ce une simple aberration ou au contraire une variété constante, c'est ce qu'il m'est impossible de décider actuellement, eu égard au très-petit nombre de sujets que J'ai observés. — Mai et juin. Dejopeia pulchella Scheff. — Janvier à mai. E'uprepia pudica Esp. — Octobre. Lasiocampa lineosa Vill. — Mars. Saturnia pyri Scheff. — En avril et mai, semblables en tous points aux exemplaires d'Europe. Saturnia atlantica Luc. — Cette rare et belle espèce est assez voisine du type précédent. Cependant il est facile de l'en distinguer par une colo- ration généralement beaucoup plus claire et par l’absence de toute teinte vineuse qui est si largement développée chez Pyri. Un examen attentif fait ressortir, en outre, que chez Aélantica la bande qui encadre les quatre ailes est plus large et d’un blanc plus vif, et les lignes transversales mieux marquées et surtout plus profondément découpées; enfin le cercle intérieur des yeux est toujours écrit en jaune d’ocre clair, au lieu d’être d'un jaune brun terne comme chez Pyri. La femelle est, en outre, beaucoup moins fanée que le mâle. — Mêmes époques que Pyri. Cnethocampa pithyocampa Scheff. — Ce papillon, comme du reste-plusieurs autres de cette nomenclature, ne figure pas dans les ouvrages les plus récents qui traitent de la faune de l’Algérie, et bien qu'il éprouve des variations suivant les différents milieux qu'il habite, les exemplaires de Nemours me paraissent dignes d’être signalés. Les mâles, très-chargés en écailles, sont constamment d'un gris clair tirant sur le blanchâtre avec les deux lignes du milieu d'un noir intense et plus convergentes sur le bord interne que chez le type d'Europe. La ligne subterminale très-vague est fluxueuse et continue. Quant à la femelle, elle est d’un gris plus obscur, ses ailes sont très-peu chargées d’écailles, ce qui lui donne un aspect un peu huileux. Les dessins sont confus et à peine indiqués. Les exemplaires qui font l’objet de cette description ont été obtenus ex larva de chenilles trouvées en mars sur le pin maritime. Après un mois — 123 — d'éducation, elles se sont chrysalidées et l’insecte parfait n'est éclos, tant à Nemours qu'à Bellegarde, qu’au commencement d'octobre. Cette circonstance mérite d'être remarquée, puisque notre Pylhyocampa, sous une latitude beaucoup plus froide, éclôt déjà en juillet. Acronycta rumicis Lin. — Août. Mamestra cappa Hb. — Octobre. Acontia solaris Hb. — Avril. Metaponia monogramma Hb. — Avril. Plusia gamma Lin. — Avril à Juillet. — ni Hb. — Juin, juillet, octobre. — chalcytes Esp. — Juillet, août. Heliothis peltigera Scheff. — Juin, juillet. — armigera Hub. — Octobre. Zethes insularis Rbr. — Juin. Grammodes algira Lin. — Juin, juillet. Aspilates citraria Hb.— Mars. Halia semicanaria Frr. — Mars. Pellonia sicanaria H. S. — Mai. Sterrha sacraria Lin. — Mai. Si cette nomenclalure renferme un certain nombre d'espèces et de variétés qui n'avaient pas encore été signalées en Algérie, par contre, elle se fait remar- quer par plus d’une lacune. Aussi, n’ai-je pas eu la prétention de publier toutes les espèces qui habitent les environs de Nemours. Mon but a été de donner un simple aperçu d’une année de chasse dans un pays encore très-peu exploré et qui promet de nombreuses découvertes, surlout en ce qui concerne Îles lépidoptères nocturnes. Aussi ai-je la conviction que de nouvelles recherches seront couronnées d'un plein succès. Un autre fait se dégage de l’examen de cette liste : c’est la grande analogie qui existe entre la faune de l'Algérie et celle du midi de l’Europe et surlout de la péninsule Ibérique qui, à mon avis, est un véritable térrain de transition entre les faunes entomologiques des deux continents. La faune de l'Espagne, en effet, semble s'être infillrée en Algérie par le nord du Maroc, de même que celle de l'Orient a des relations très-visibles avec tout le continent algérien. En se plaçant au point de vue de l’analogie des formes, il est impossible de ne pas tenir compte de la faune de la Mauritanie, lorsqu'on se propose d'étudier l’ensemble des lépidoptères strictement euro- péens, c’est-à-dire de ceux qui habitent le cercle plus ou moins arbitraire tracé par nos divisions géographiques ou politiques. Bellegarde. AUSTANT. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE LA MANTE RELIGIEUSE | EN FRANCE (Fin). Depuis l’article de M. V. Collin de Plancy (n° 87), nous avons reçu plusieurs autres communications au sujet de la mante religieuse. Je vais les résumer en quelques mots : M. F. de Nerville nous la signale comme très-abondante à l'embouchure de la Gironde. M. Ad. Méhu, de Villefranche (Rhône), nous écrit qu'il ne se passe pas d'années sans qu'on lui en apporte ou qu'il en prenne lui-même quelques exemplaires sur les buissons aux environs de cette ville. a M M. Balanet nous prie de mettre Saône-et-Loire sur la liste des départements où se trouve la mante religieuse. Il a également capturé la variété brune dans les environs de Chälon-sur-Saône. M. le D' Trouessart nous écrit qu'il y a environ dix ans, il l’a trouvée en abondance aux environs de Poitiers (Vienne) sur un coteau boisé, en face de la station de Saint-Benoît. M. R. Valette, qui a été oublié dans l’article précédent, nous a appris (n° 77) qu'il lui était arrivé d'en rencontrer plusieurs sur les dunes des Sables-d'Olonne (Vendée). M. Arnold Montandon nous dit avoir capturé assez communément ce curieux orthoptère ainsi que sa variété brune, dans le département du Doubs. M. le baron de Prinsac l’a également trouvé dans le Doubs, aux environs de Besancon. M. H. Pelletier nous affirme qu'elle est très-commune aux bords de la forêt. de Bussy et en allant de Blois (Loir-et-Cher) à Amboise (Indre-et-Loire). | M. Moreau, à Blois (Loir-et-Cher), l’a capturée très-souvent dans ses excur- sions botaniques aux environs de cette ville et a remarqué qu’elle devenait de plus en plus rare, à mesure que l’on s’approchait de Paris. « M. R. Dragicsewics signale encore la mante religieuse à La Ferté-Alais {Seine- et-Oise). | M. l'abbé Rouchy nous écrit en avoir trouvé deux exemplaires dans le Cantal. Voici un détail que contient sa lettre et qui ne manque pas d'intérêt : « Au moment où Je les ai capturées, les deux mantes étaient accouplées. L'une des deux, le S' était d’un beau vert et parfaitement conforme au type décrit par les auteurs. La ©, qui était beaucoup plus petite, appartenait à la variété brune… D'où je conclus que, jusqu’au jour où nous aurons observé un S'de Mantis religiosa appartenant à la variété brune, nous sommes autorisé à considérer cette forme comme étant la © du type connu. » Les nombreuses citations de la Feuille au sujet de cet orthgptère, me con- duisent à croire que, très-commun dans certaines localités, rare dans d’autres, il doit habiter dans toutes les parties de la France. On à peu parlé de la variété brune que j'ai moi-même mentionnée deux fois. Le dessin que j'en ai fait a été pris sur un exemplaire provenant d’une allée des bois de Brôut-Vernet (Allier). Brôut-Vernet. H. DU BUYSSON. EXCURSION BOTANIQUE ET ENTOMOLOGIQUE A VILLAR-D'ARÈNE (Hautes-Alpes). | Villar-d’Arêne, situé à 83 kilomètres de Grenoble, sur la route de Briançon et à une altitude de 1,651 mètres, est une des stations botaniques les plus agréables et les plus riches; aussi est-elle toutes les années explorée par une véritable légion de botanistes. Bien que la saison füt avancée lorsque je fis celte excursion (septembre), je pus faire encore une très-bonne récolte de plantes et une excellente chasse de coléoptères. Voici le simple relevé de quelques notes de l’excursion : | BOTANIQUE. — Au-dessus des Cours, dans les prés de montagnes, une grande quantité de plantes, entre autres : Galium boreale, G. constrictum, Centaurea crupina, Campanula Chaberti, C. thyrsoïidea, Gentiana alpina, Veronica spicata, Allium fallax, etc. Sur la route, près le col du Lautaret, autour de l’hospice : CArysanthemun atratum, Anthemis montana, Sonchus alpinus, Verbascum nigrum; sur — 125 — les bords des sentiers du pied du col au Moulin : Anthyllis vulneraria, Linaria alpina, Teucrium montanum, Plantago alpina; le long d’un petit ruisseau apportant ses eaux des neiges du Gatipel dans la Guisane : Poterium sanguisorba, Astrantia major, À. minor, Cerinthe minor, elc., elc. Sur la montagne du Rocher-Blanc, au pied : Gnaphalium dioïcum, Gna- phalium alpinum, Euphrasia ofjicinalis; au sommet : Dryas octlopelala, Geum montanum, Alchemilla alpina, Aster alpinus. Dans les rochers du Gatipel, en face de l’Alpe : Cerastium arvense, Dianthus carthusianorum, Galium tenue, Gnaphalium noriwegicum, Artemisia gla- cialis, Achillea nana. = Dans ces rochers, la plupart des plantes sont coupées par les chamois qui fréquentent ces hauteurs; mais, à l’aide d’un bâton un peu long, on se procure de très-beaux échantillons que ces agiles ruminants ne peuvent atteindre. Sur la route de la Grave, au Bourg-d'Oisan, au Grand-Clôt, en face les mines de plomb et près la Romanche : Biscutella lævigata, Reseda lutea, Ononis natrix, Asperula cynanchica, A. rupicola (Jord.), var. saxatilis (Auct.), Echinops azurea, Arlemisia virgata, Satlureia montana, Nepela ca- larta, etc., elc. ENTOMOLOGIE. — Si la flore de ces montagnes est riche et variée, la faune ne l’est pas moins; si l’on rencontre des plantes propres à ces régions froides et élevées, on y rencontre aussi des insectes de montagnes que l’entomologiste revoit avec plaisir dans ses cartons. Sous les tas de pierres, dont les prés sont parsemés : Ofiorhynchus sca- brosus, Mecaspis cunctus, Larinus sturnus, Lixus spartii, Ceulorynchus echii, Oreina speciosa et var. O. nivalis, Aphionus euphorbiæ, Cassida obsoleta, elc. Sur les bords de la Guisane, sous les pierres : Cymindis humeralis, Calathus fulvipes, Agonum atratum, Bembidium pygmaæuin, lampros, fas- ciolalum, rufipes, ustulatum. Au pied de l’Alpe, la Romanche se répand sur une petite plaine de sable et de pierres; quelques arbrisseaux et quelques touffes d'herbes croissent dans cet espace, appelé la Gravière. Sous les pierres du bord de l’eau : Nebria picicornis, N. Germari, Bembidium cœruleum, fulvipes, eques, femora- Lum, ustulatum, varium, Potaminus substrianus, Stenelmis canaliculatus. Sous d’autres pierres, loin de l’eau : Pæcilus lepidus, Lagurus vernalis, Amara consularis, Anchomenus angusticollis, Agonum 6-punctatum, À. parumpunclaltum, A. versutum, Byrrhus pilula, Parnus auriculatus, Cryptohypnus fiavipes, Trachyphlœus laticollis, Chrysomela cerealis. Sur les arbrisseaux : Coniatus repandus. Dans les pelouses, courant au soleil : Cicindela hybrida, Tachypus cara- boïdes, T. paliipes. Sur le mont du Bec, à quelque distance des neiges et courant au soleil : Cicindela chloris vel gallica. Eofin, près du Moulin, les saules étaient complétement dévorés par le Phratora vulgatissima. W était en si grand nombre que les feuilles en étaient noires. Leurs ravages semblaient concentrés autour de ce point, car au-dessous de Villar et à Arsine, les saules n'étaient pas attaqués. Lyon. J, CHAFFANJON. — 126 — COMMUNICATIONS. ———— Société d’études des sciences naturelles de Marseille. — Nous recevons le premier Bulletin de la jeune Société; il nous a beaucoup intéressé; le compte rendu des séances est très-fourni, et parmi les travaux plus importants, les notes sur la faune mala- cologique des îles de Marseille, la description d’un reptile nouveau pour la faune française, le catalogue méthodique des oiseaux d'Europe, témoignent de l’ardeur au travail de nos amis de Marseille. A. D. Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève), AOÛT. Orlie : H. crassalis. Nids du Bombus lapidarius : Galleria Genisla germanica : Hæm. pulverella. colonella. Bruyère : H. crassalis. Ruchers : Galleria cerella. Verge d’or : B. fuscalis. Verbascum thapsus : Hæm. verbascella. Bouleau : Tort. ministrana, Lem. fagella. Sparganium simplex : Hæm. sparganiella. Tremble : Phox. ramana, Lem. fagella. Chèvrefeuille, Choux, Salades et Alliaire : Grains de blé : Tin. granella. Put. xylostella. Chénes : Lem. fagella. Chenopodium : Occ. Hermannella. Genève. Apn.-Cx. CORCELLE. Pogonocherus Latr. dentatus Foucr. — Ge coléoptère n’est pas rare dans le départe- ment de l'Allier. Je l’ai capturé plusieurs fois en juillet et août, en fauchant les graminées sur une côte plantée de pommiers, la côte de Monchoix ; mais je n’avais rien conclu de cela car ces arbres n'étaient pas les seuls quise trouvaient sur cette côte ou à proximité. Cet hiver, j'ai eu la chance de trouver plusieurs exemplaires du ?. dentatus dans le bois sec d’un pommier ne vivant plus que par l'écorce. Ayant suivi une galerie toute fraichement creusée, j'ai rencontré le P. dentatus à l’état parfait, laissant derrière lui les dépouilles de sa larve métamorphosée. Il est donc évident qu’il vit dans le pommier. Notre département fournit encore le P. ovatus Foucr. Un de mes amis m’en a envoyé deux exemplaires pris dans les environs de Montlucon, en secouant un chêne mort au-dessus d’un drap (1836). H. pu B. Ptinomorphus Mis, imperialis L. (V. la planche). — Aussitôt après avoir lu Pintéressant article de M. Ed. Honnorat au sujet du Pogonocherus dentalus, je me suis mis en chasse pour aller visiter les figuiers des environs, qui avaient gelé en 1871 et qui devaient avoir du bois mort. J’ai commencé par ceux du parc et y ai trouvé, au lieu de ce que je cherchais, un autre coléoptère tout aussi beau, c’est le P{inomorphus imperialis. Il vit à la fois dans le tronc et dans les branches des figuiers morts. Dans le tronc, sa larve vit en compagnie de celles d’autres xylophages, mais elle se plait davantage dans les branches sèches grosses comme le petit doigt, qu’on est porté à négliger. Elle creuse une galerie dans le sens dela longueur de la branche (souvent au centre), puis perçant obliquement, se forme une petite loge cylindrique arrondie brusquement aux deux extrémités, et la tapisse d’un enduit gri- sâtre, analogue à celui que forment certaines espèces de chenilles, pour se fixer aux écorces et se transformer en chrysalides. C’est dans ce petit cocon bien adapté aux parois de sa chambre, que la larve se métamorphose. Même après avoir atteint tout son développement, cet insecte reste ainsi enfermé et ce n’est que lorsque la chaleur du soleil vient le réchauffer qu’il prend les forces qui lui sont . nécessaires pour percer le bois et prendre son vol. H. pu B. Marolia Mis, variegata Bosc. (V. la planche). — Parmi les mélandriens, il en est un sur lequel je voudrais attirer l'attention, car on le voit peu souvent dans les callections, et il n’est cependant pas assez rare pour que personne ne le capture, c’est la Marolia variegala. nr Elle se tient sous les écorces d’arbres pendant que le temps est froid. En été, je ne sais ce qu’elle devient. On la trouve encore assez souvent à cette époque (avril), en battant fortement au-dessus d’un drap, des rames de petits pois ayant servi plusieurs années, c’est-à-dire, dans un état tel que l'écorce puisse tomber facilement en les frappant. C’est là le seul moyen que je connaisse de la prendre en nombre. H. pu B. Necydalis L. major L. (V. la planche). — Je lai capturée plusieurs fois depuis que je m'occupe d’entomologie (j'ai eu le bonheur d’en récolter cinq exemplaires). C’est au fort de l'été, au milieu du jour, lorsqu’il fait un soleil ardent que l’on voit voler ce rare coléoptère. Quant à son habitat, je ne l’ai pas encore trouvé et je serais très-content d’en avoir quelques nouvelles. Parmi les cinq exemplaires qui ont passé entre mes mains, il s’en est trouvé un qui offrait quelques particularités : les 3 premiers articles des antennes fauves, les autres noirs; les trois derniers segments de labdomen noirs, celui-ci, très-allongé à sa naissance va en grossissant (V. fig. B). La fig. À représente le type des autres exemplaires que j'ai pris. Broût-Vernet. H. ou Buysson. Gryllotalpa vulgaris Latr. — Dans le n° 92 de la Feuille, M. A. Carret se demande si la courtilière est herbivore ou carnassière. Sur ce sujet, les entomologistes ne sont pas d'accord, les uns affirmant que la nourriture de cet insecte est essentiellement végétale, les autres, comme Fébrurier, soutenant que la courtilière ne coupe les racines que pour atteindre plus facilement une proie vivante. Le Rév. J.-G. Wood (Jllustrated Natural History, vol. IIT), dit que l’on a vu cet insecte dévorer du bœuf cru; il est aussi constaté, et j'ai pu vérifier le fait moi-même, qu'en captivité ils se livrent des combats à mort et que le vainqueur festine aux dépens du défunt duelliste. Ceci prouve incontestablement que cet orthoptère bizarre est quelquefois carnivore, tandis que les ravages qu'il fait dans le règne végétal sont malheureusement trop visibles. Ne pourait-on pas supposer que la courtilière aime à changer quelquefois son régime, et qu’elle s’accommode et d’une nour- riture végétale et d’une nourriture animale ? Rennes. W. J. GRIFFITH. Chasse au parapluie fermé. — Tous ceux qui ont profité de leurs vacances de Pâques pour aller à la campagne ont dû s’apercevoir que le temps a été très-peu serein. Il ne s’est guère passé de jours sans qu’une forte giboulée soit venue déranger les promeneurs. Un jour donc que j'étais sorti muni d’un parapluie, je me vis bientôt obligé de l'ouvrir et mon étonnement ne fut pas mince en voyant sortir un Colymbeles fuscus, puis deux, puis trois, chaque baleine semblait produire un insecte, et j'en vis bientôt à terre une vingtaine, mélés à quelques Colymbeles adspersus. Il est à remarquer que le parapluie était de ceux qui pos- sèdent en haut un anneau circulaire qui, lorsque le parapluie est ployé, réunit les baleines et les serre les unes contre les autres, il était en outre dans une chambre close. D’où venaient-ils ? Comment des insectes aquatiques ont-ils pu pénétrer dans un chambre fermée et dans un parapluie également fermé? Telle est la question que des entomologistes plus expérimentés que moi pourront sans doute résoudre. Poitiers. M. Barzrior. Cyanure de potassium. — Sel blanc cristallisant en cube, très-soluble dans l’eau et répandant à l’air une odeur qui rappelle celle des amandes amères. Composé de 1 équivalent de potassium. — | — de cyanogène,. Je me suis servi souvent du cyanure de potassium en dissolution dans l’eau pour enlever les taches que l’azotate d'argent fait sur la peau; je m’en sers également en galvanoplastie, mais toujours avec une certaine réserve, car ce sel est un des poisons les plus actifs que l'on connaisse. Aujourd’hui, comme quelques naturalistes, j’emploie le flacon à cyanure pour tuer mes lépidoptères, et comme son usage tend à se généraliser j'ai cru être utile aux lecteurs de la Feuille de les avertir que ce sel est un des plus vénéneur, qu’il faut se garder de employer lorsqu'on a quelques coupures, et qu’on doit en tous cas, après s’en être servi, — 128 — se laver les mains avec le plus grand soin et éviter ses émanations autant que possible, car il exerce sur l’économie animale une action très-énergique. Il serait à désirer qu’on trouve un agent chimique moins dangereux pour le remplacer avec avantage. La Bresse (Vosges). Cu. Borczar. Les espèces affines du Stellaria media. — Voici quelque temps que dans mes herborisations, avec mon collègue H. Perret, nous recherchons particulièrement les espèces voisines de la stellaire moyenne. Nous avions déjà observé, l’année dernière, le S. Boræana Jord., S. apetala Boreau. Cette espèce diffère en beaucoup de points du S. media; d’abord par ses feuilles plus petites d’un vert jaunâtre, par ses pétales nuls, par ses styles très-courts, par ses sépales élargis; les pédoncules fructifères sont aussi dressés, tandis que dans le type ils sont réfléchis. Enfin ces caractères lui donnent un faciès tout différent du S. media. Nous avons aussi trouvé une forme se rapprochant beaucoup du S. brachypetala Bor. D’ailleurs cette forme n’a pas été encore suffisamment observée. Boreau, dans sa Flore du centre de la France, dans laquelle il l’a décrite, ne la cite qu’à titre de note et d’obser- vation. Elle se reconnait à ses pétales de moitié plus courts que le calice, à ses étamines toujours au nombre de trois, à ses tiges couchées, redressées à leur extrémité supérieure. Le S. neglecta Weïh., S. latifolia DC., non Pas., a été et est encore pour nous lobjet d’une grande incertitude. J'avais observé une forme assez abondante de S. media, à pédon- cules et calices glabres; nous croyions et nous supposons encore qu’elle est le S. neglecla. Voici les caractères principaux donnés par les Flores sur cette espèce : tiges dressées ; pédoncules et calices glabres; dix étamines. Ce dernier caractère est le seul qui fasse défaut à ma forme. Cependant on trouve des fleurs à dix étamines, mais très-rarement; elles varient toujours de trois à dix, sans aucune fixité. J'ai remarqué aussi que dans la forme à calice velu il existait assez souvent six, sept ou huit étamines, tandis que les Flores ne citent cette espèce qu’à trois, à cinq étamines. Il nous reste à savoir, pour éclaircir cette question, si nous connaissons réellement le vrai type du $. neglecta. Si quelque botaniste pouvait nous l'indiquer, il n’aurait qu à faire savoir, par l'intermédiaire de la Feuille, si le nombre des étamines a, dans cette espèce, l'importance qu’on lui attribue ou si son principal caractère repose plutôt sur la villosité des pédoncules et du calice. Saint-Genis-Laval (Rhône). CL. DucHamr. LISTE D'ÉCHANGES. Abbé Georges Hirn, à La Chapelle-sous-Rougemont, près Belfort. — Botanique. À. René, à Saint-André-de-Cubzac (Gironde). — Coléoptères, Lépidoptères. M. Xavier Thiriat, à Vagney (Vosges), offre d'échanger les espèces suivantes : Carabus nemoralis, hortensis (douteux), arvensis, cancellatus, granulatus, auratus, auronitens, contre : Carabus alyssidalus, violaceus, hortensis (vrai), monticola, sylvestris, nodulosus, punclato-auralus, rutilans, intricatus, ou contre des Cychrus et Chlænius. — Il pourrait offrir aussi en échange des Pyrochroa coccinea, Sisyphus Schæfferi, Harpalus dislinguendus, Broscus cephalotes, Hoplia cærulea, Crioceris brunnea, Cryplocephalus aureolus, Sospita tigrina, etc. M. Pierre Passy, rue Labordère, à Neuilly (Seine), échangerait volontiers des Homaloplia ruricola contre d’autres coléoptères. ERRATUM. — Dans la note de M. Honnorat sur la Cicindela hybrida, pour Paltitude du col de la Cine, lire 1510 et non 1550 mètres. UNE PROMENADE À L'EXPOSITION Nous n’avons point la prétention d'offrir aux lecteurs de la Feuille un guide complet du naturaliste à travers notre grande Exposition, encore moins un Cata- logue de tous les objets d'histoire naturelle qui se trouvent au Champ-de-Mars et au Trocadéro; nous voulons seulement faciliter les recherches des jeunes gens que les vacances vont attirer à Paris, en leur indiquant ce que nous y avons nous- mêmes rencontré de plus saillant en fait de géologie, de botanique et de zoologie. Tout d’abord le naturaliste qui voudra étudier la section française au point de vue de l’histoire naturelle devra parcourir la grande galerie de l'instruction pu- blique dans le palais du Champ-de-Mars; la première salle, celle des missions scientifiques, renferme des objets fort intéressants au point de vue de l’anthro- pologie, de la géologie et de la paléontologie française et exotique, des oiseaux et des insectes de l'exploration de M. André en Colombie, des algues marines de Stenfort, un plan en relief des Chotts (mer intérieure de M. Roudaire). Dans les salles suivantes, consacrées à l’enseignement supérieur, beaucoup de belles choses : en fait d'oiseaux, quelques beaux spécimens exposés par le Muséum de Paris (albatros, oiseaux d'Australie) ; puis la collection d'échantillons paléontolo- giques provenant des recherches de MM. Hébert et Munier-Chalmas, en Italie et en Hongrie ; deux reptiles fossiles, Sieneosaurus Heberti des Vaches-Noires et Plagosaurus typus des marnes infra-oolithiques de Laquaine (Calvados), exposés par la Faculté des sciences de Caen; le résumé des observations de M. Samuel Chantran, sur les écrevisses, enfin, les beaux travaux des laboratoires de Claude Bernard, de MM. Marey et Sappey, etc. _- Une série non moins intéressante est celle des musées scolaires, qui occupe la salle suivante; on y voit rangées de nombreuses collections de plantes, d'insectes, de géologie même, formées en majeure partie par les élèves des écoles primaires et des écoles normales; la plupart d’entre elles sont fort bien disposées et même assez complètes ; telle est par exemple la collection de coléoptères des Pyrénées- Orientales composée par les élèves de l’école normale de Perpignan, sous la direction de notre regretté collègue Pétri Pellet. Nous avons remarqué également les musées scolaires de l’école normale de Rouen, de l’école primaire de Villotte (Meuse), etc. Plus loin, des expositions particulières : au premier rang, les collections de géologie, zoologie et botanique de L. de Folin, L. Périer, la collection des roches du Var, de Panescorse, puis les collections de carcinologie de l’ouest de la France, de J. Prié, d’ichthyologie et herpétologie de Bouvier, les herbiers du Tarn, de la’ Vendée, de la Haute-Savoie, des côtes de la Manche, les dessins de botanique de Faguet et les curieuses empreintes de plantes de Bertot, et celles de papillons, — 130 — enfin l'exposition de la société Ramond (fulgurite du Pic du Midi, roches mou- tonnée de l'ancien glacier d’Argelès), ainsi que celles de quelques autres sociétés savantes, remplissent une salle avec les préparations anatomiques de Vasseur et Tramond, de Talrich, et les microcospes et préparations microscopiques de Mol- teni et de Marchand. Dans l’enseignement secondaire il y a également quelques collections d'histoire naturelle ; l'herbier de M. Jobez, à Chaussin (Jura), celui de l’école professionnelle d'Evreux, la collection minéralogique de l’école technique de Joinville, les plantes marines de M. de Grandpré, à Cherbourg, et surtout les coléoptères recueillis dans les laines par M. Levoiturier, d’Elbeuf. Dans les trois salles de l’enseignement primaire, très-peu de choses ; de petites collections minéralogiques (celle de Mme Liénard semble la plus importante); un dictionnaire concret de botanique, où les plantes sont représentées en nature, des tableaux d'anatomie, etc. Après avoir visité l'instruction publique, il ne faudra pas négliger la librairie, où l’on peut admirer de fort beaux ouvrages d'histoire naturelle. Plus loin, dans la section de géographie, se trouvent quelques cartes géologiques peu nom- breuses du reste et peu importantes; elles sont destinées surtout à l’enseignement et sont par conséquent très-élémentaires, si ce n’est certaines cartes régionales, celles de la Haute-Garonne, du territoire de Belfort, de la Savoie, etc. Ces der- nières sont toutes suspendues sous la marquise qui fait face aux beaux-arts. Dans le salon des naturalistes, placé parmi les salles des fourrures, se trouve un certain nombre d'animaux empaillés (curieux Saïga tatarica), et des collec- tions d'histoire naturelle formées pour les lycées et les écoles, par Eloffe et d’autres naturalistes. L'administration des forêts occupe, outre un pavillon au Trocadéro, plusieurs salles près de la galerie des machines; dans ce local, la collection des bois indi- gènes et naturalisés est intéressante, on y remarque surtout les bois de l'Algérie, des Vosges, de la Méditerranée. Pour chaque échantillon de bois, sont indiqués les noms latin et vulgaire, les principaux caractères, la densité, l’âge et l'usage. Une autre collection de bois a pour but de montrer, à l’aide d'étiquettes explica- tives, à quels caractères anatomiques on peut reconnaître le genre et l'espèce. À l'industrie forestière, on remarque de beaux échantillons de houille, de liége et une collection de charbons de bois avec les noms des arbres dont ils proviennent. Parmi les produits agricoles exposés au Champ-de-Mars, peu de choses inté- ressantes : une série de vers à soie et des herbiers agricoles et médicinaux. La salle des instruments de précision renferme quelques microscopes et de préparations microscopiques. La galerie transversale située à l'extrémité de la section française est réservée aux produits des colonies; le naturaliste y aura beaucoup de choses à voir : la Nouvelle-Calédonie nous offre des collections d'insectes de tous les ordres, quelques beaux oiseaux empaillés, parmi lesquels un singulier pétrel (Astrolata rostrala), des pigeons omnicolores {Ptilops Greyi, Drepanophila holosericea), un Myzomera sanguinolenta à plumage rouge, etc. ; la collection des coquilles terrestres et fluviatiles, rapportée par Lambert et classée par le D' Jousseaume, est remarquable; il en est de même des produits des mines néo-calédoniennes ; on y voit de la houille et différents minerais, entre autres de la garniérite (hydrosilicate de nickel et de magnésie); l'exploitation du nickel ne peut tarder à devenir importante en Nouvelle-Calédonie. — Enfin, on y voit aussi une collection géologique rapportée par M. Garnier, et différents échantillons de bois, provenant surtout de l'exploration de la baie de Prony. — 131 — Les autres établissements français de l'Océanie n’ont guère exposé que des bois, des produits volcaniques de Tahiti et une collection d’huîtres perlières des îles Pomotou. À la Réunion, des poissons empaillés, quelques cadres renfermant des lépidoptères et des névroptères, une série des bois de l’île et des différents produits botaniques et quelques échantillons de géologie (minerais de fer, etc.). L'Inde française a exposé également des bois, des graines, des produits géolo- giques, des poissons et des oiseaux (Calao de Gingi, Drongo hottentot, etc.). Dans la Cochinchine on remarque différents minerais et surtout ceux de nickel, ainsi qu'un bel herbier de M. L. Pierre, directeur du jardin botanique de Saigon, et une collection de bois du même exposant; le local assez vaste attribué à cette colonie renferme aussi le grand herbier de l’Inde française. Le Cambodge ne nous offre guère que des produits industriels : cornes de buffle, peaux de rhinocéros, carapaces de tortues, etc., et une collection de graines. À Sainte-Marie de Madagascar, quelques insectes sans noms; les drogues, le café et quelques échantillons géologiques qui forment l'exposition de Nossi-Bé sont également mal rangés. Le Sénégal est plus intéressant : on y voit des produits végétaux (drogues, etc.), deux mammifères, dont un singulier fourmilier, des tortues, un certain nombre d'oiseaux exposés par le comité de Saint-Louis (Merops Savignyi, Ptilopachus ventralis, Rynchæa Capensis, Nectarinia sulfurea, etc.), une collection de bois, parmi lesquels des bois de palmiers nains, de cacies (Acacia Capensis et lutea), etc. Le Gabon nous montre des graines, des bois, un gorille empaillé. À la Guadeloupe, on remarque également des bois et d’autres produits végétaux, une belle collection de coquilles et des échantillons géologiques. La collection des bois de la Martinique renferme à peu près les mêmes essences que celle de la Guadeloupe; cette colonie a exposé, en outre, une collection des poissons que l’on pêche sur ses côtes, et une série de colibris en peaux. L'exposition de la Guyane comprend, à côté de la série obligée des bois du pays qui est d’ailleurs fort intéressante, une collection d'oiseaux, parmi lesquels les singuliers fourmiliers pygmée et à front roux, un pic jaunâtre (Celius eæalbidus), une colombi-galline cocotzin (Camæpelia passerina); plusieurs cadres d'insectes (surtout des lépidoptères) complètent cette exposition. Après avoir visité les colonies, on pourra sortir du Palais pour parcourir le grand pavillon de l’industrie minière française, située près de la porte Rapp; on y trouvera des cartes, des coupes géologiques et des échantillons des principales productions minéralogiques de notre pays. Plus loin, dans la direction de la Seine, une première galerie réservée à l'a- griculture renferme différents produits minéraux employés comme engrais, et surtout des phosphates de diverses provenances. Les autres pavillons réservés à l’agriculture sont situés le long du quai d'Orsay; ces pavillons sont au nombre de quatre; deux seulement (les n°* I et III) renferment des objets intéressants au point de vue de l’histoire naturelle; on y trouve plusieurs collections d'insectes utiles et nuisibles; des herbiers assez nombreux et intéressants pour les flores locales; des herbiers spéciaux, agricoles, médicinaux, etc., et un grand nombre de cartes géologiques et d'échantillons de minéralogie et de géologie (analyse des sols, phosphates de chaux et autres engrais minéraux) : on y trouve en somme beaucoup de choses qui méritent la visite des naturalistes, mais qu’il serait trop long d’énumérer ici. — 132 — Entre l’agriculture et le palais du Champ-de-Mars, se trouve le grand bâtiment du ministère des travaux publics, où l’on remarque des échantillons et surtout des cartes géologiques ; c’est 1à qu’on peut admirer ce qui a paru de la grande carte géologique de France, au 5%. Des marbres, pierres à bâtir, etc., de diverses provenances, sont également exposés dans ce pavillon. Un peu plus loin, l'exposition de la Société protectrice des animaux nous montre des séries, fort incomplètes du reste, d'animaux utiles, et un grand nombre de tubes renfermant des insectes trouvés dans des estomacs d’oiseaux, pour nous prouver toute l’utilité qu’on peut retirer de ces derniers au point de vue de l’agriculture. Non loin de la Société protectrice, le long de l’eau, à droite du pont d'Iéna, se trouve l’aquarium d’eau de mer, qui mérite d’ailleurs à peine une visite; l'ostréiculture seule y est assez bien soignée. De l’autre côté du pont, dans les pavillons du Trocadéro, il y a bien des choses intéressantes pour le naturaliste : en premier lieu, l'exposition des Eaux et Forêts, qui occupe un beau bâtiment en bois et plusieurs pavillons de moindre importance. Dans le bâtiment principal, la remarquable collection d’entomologie forestière attire d'abord l’attention; les insectes rongeurs du bois y sont représentés par de nombreux individus, et l’on y a joint des pièces de bois complétement découpées par des scolytes, des buprestes, etc. Une grande vitrine renferme la faune, la flore et la géologie des dunes du S.-0.; nous y avons remarqué de grands frag- ments de malachite. Tout à côté, une belle série de champignons ligneux ; plus loin, divers herbiers disposés de façon à ce qu’on puisse facilement les consulter ; l'herbier fourni par l'Ecole forestière de Nancy, celui de l'arrondissement forestier de Mâcon, un herbier photographié, dont la majeure partie se trouve dans un autre pavillon nommé le pavillon des Gardes. De l’autre côté de la salle, à part quelques hyménoptères, nous ne trouvons plus que de la géologie : des échan- tillons des terrains des Hautes-Alpes, une collection des schistes d’Autun, et surtout une très-curieuse série de végétaux, insectes et vertébrés fossiles, de Céreste et du Bois-d’Asson (Basses-Alpes); enfin, quelques cartes géologiques. Le pavillon des Gardes, dont nous avons déjà parlé, renferme, outre l’herbier photographique, des essences exotiques naturalisées, une belle collection de cônes de conifères indigènes et exotiques acclimatés. Le pavillon des Insectes (exposition de la Société d’insectologie) contient bien peu de choses intéressantes; la sériciculture et l’apiculture seules y sont à peu près bien soignées ; la collection des insectes utiles et nuisibles est faite d’une façon peu rigoureuse, et l’on regrette de voir une place précieuse consacrée à des arrangements pittoresques d'insectes aux brillantes couleurs, où la science n’a nullement affaire. I] ne faudra pas négliger d’aller visiter dans la galerie du génie civil (près de la Seine), les résultats obtenus dans les sondages du Pas-de-Calais, pour le tunnel sous-marin, avec cartes à l'appui. Plus près encore de la Seine, un pavillon est réservé aux marbres, ardoises, etc., provenant de carrières françaises. En revenant sur ses pas, on pourra faire un tour à l'aquarium d'eau douce, derrière les Eaux et Forêts; on a beaucoup critiqué cet aquarium non sans quelque raison : l’eau est trouble, les poissons, peu nombreux, meurent au bout de très- peu de temps, et nous avons remarqué cinq ou six bacs qui ne contenaient que quelques lamproies et d’autres bacs complétement vides. L'exposition du pisciculteur Carbonnier, entre l'aquarium et la porte d'Iéna, est mieux soignée. en UR — Tout près de là, le beau palais algérien doit être visité; en entrant par la grande porte qui fait face à la Seine, on voit de beaux échantillons de marbres provenant de carrières exploitées déjà sous la domination romaine. Dans la galerie de droite, des échantillons de bois (magnifique cèdre de l’Atlas), des produits végétaux divers (alfa, coton, soie végétale). — Dans la galerie de droite, pro- duits des mines et carrières (minerais de fer magnétique de Collo, pyrites, galène, cinabre du département de Constantine, marbres, porphyres, etc.; une belle collection de Clypeaster fossiles des terrains tertiaires de l’ouest de l’Algérie, diverses cartes géologiques et cartes de mines, zoophytes (spongiaires) pêchés près d'Oran, et quelques animaux empaillés. Un peu plus loin, l’agriculture algérienne a exposé des céréales, des fruits reproduits en cire et une collection de graines d'Eucalyptus, représentant près de cent espèces et variétés. Avant de quitter le Trocadéro, pour étudier les sections étrangères, au Champ- de-Mars, il faudra se rendre dans la grande halle en bois située près du quai de Passy et réservée à l'anthropologie et à l’ethnographie; plusieurs salles con- tiennent des objets préhistoriques, des squelettes, des cartes anthropologiques, etc., des costumes de tous les pays, dans le détail desquels nous n’entrons pas, car tout est à voir et à étudier sérieusement; c’est l’une des parties les plus inté- ressantes de l'Exposition. SECTIONS ÉTRANGÈRES. — Grande-Bretagne. — La Grande-Bretagne occupe la première place parmi les sections étrangères; dans l’intérieur du Palais, ‘les galeries de l'instruction publique nous offrent diverses choses curieuses : d’abord, des musées scolaires, contenant des échantillons ou des produits des végétaux de la Grande-Bretagne ; des collections de vertébrés empaillés; une carte géologique de l'Angleterre et du pays de Galles. par Andrews et Ramsay ; des tableaux pour l’enseignement de l’histoire naturelle, parmi lesquels les tableaux d’entomologie économique et de sylviculture de Murray; plusieurs cadres vitrés renferment des insectes nuisibles à l’agriculture à leurs différentes phases de développement, avec des échantillons de végétaux rongés ou détruits par eux. Enfin, les préparations microscopiques et les microscopes exposés par Swift, Cole et Son, et surtout Wheeler, offrent de l'intérêt. Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c’est l'exposition des colonies anglaises; l'Inde, en premier lieu, occupe l’aile droite de la grande galerie du Champ-de- Mars, faisant face à la Seine; plus de quarante vitrines rangées des deux côtés de la galerie renferment : des oiseaux en peaux, du musée de Madras, des sub- stances végétales de toute espèce, tabac, coton, riz, fruits et autres produits alimentaires et pharmaceutiques, fibres textiles (jute, etc.), des productions indus- trielles et tinctoriales, des coquillages employés à divers usages, des poissons comestibles, des bois, et en général tout ce que la faune et la flore de l’Inde offrent au commerce et à l’industrie. — On ne doit pas non plus oublier plusieurs vitrines renfermant les principales productions minéralogiques de cette grande colonie. — Un grand pavillon situé au milieu de la galerie, derrière la Compagnie des Indes, renferme les objets exposés par plusieurs autres colonies ; l’île Maurice a exposé des bois, des plantes, des coquilles et une production spéciale, des cocos de mer; Singapour nous montre des produits végétaux comestibles et des oiseaux en peaux ; la Jamaique, des grains et des plantes textiles et alimentaires; la Guyane et la Trinité, des cotons, des cannes à sucre et des bois; l'Afrique occidentale, des bois et des graines. À l'extrémité de la galerie, nous avons à étudier une partie de l'exposition du Canada, ses produits économiques, graines, etc., ses fruits en cire et la pyramide — 134 — qui représente la quantité d'or extraite de ses mines jusqu’en H877 (valeur : 333,000,000 de fr.). — Les colonies australiennes ont aussi une partie de leur exposition dans cette galerie; la Nouvelle-Galles du Sud nous offre des minerais de cuivre et une pyramide représentant les 800,000,000 de fr. d’or extraits de la colonie jusqu’à cette année; la production de Victoria est encore plus considé- rable; elle se monte à cinq milliards! L'Australie du Sud exploite surtout du cuivre; enfin, le Queensland nous montre, à côté des produits de ses mines, des bois et des cartes géologiques. — La partie la plus importante de l’exposition de l'Australie et du Canada se trouve dans les salles situées entre l'Angleterre et les Etats-Unis : l'Australie du Sud a exposé des produits minéraux, tels que des pyrites de cuivre et de la malachite, de l'or alluvial de Port-Darwin, un certain nombre d'oiseaux (cacatoës nori, Ocyphaps lophotes, Dromius Novæ-Hollan- diæ, etc.) ; un herbier de l'Australie, de Schomburck, des fruits frais et en cire. — Au Queensland, nous remarquons tous les produits (huile, lard, os,ivoire) qui peuvent être extraits de Dugong; des bêches de mer, des huîtres perlières et une collection fort complète de la géologie du pays; on y voit des fossiles intéressants. — La géologie est également très-bien représentée au Victoria par des cartes et des échantillons de roches et de minerais; la botanique comprend des fruits en cire, plus de 800 variétés de graines indigènes, des bois (F'ucalyptus, Senecio Bedfordii, etc.) et plusieurs herbiers, dont l’un contient des empreintes de fou- gères (par M. Sinclair); un petit nombre d'oiseaux, quelques mammifères (sarigues, kanguroos, ornithorhynques) et les poissons que l’on pêche le plus habituellement, représentent la faune de Victoria. L'Australie occidentale expose quelques plantes séchées, malheureusement sans noms, des coraux etdes madrépores, des bois bruts et polis et des spécimens de roches, minéraux et fossiles, avec cartes géologiques. La Nouvelle-Galles du Sud est plus complète ; on y voit des mammifères (phascolomes, ornithorhynques), des oiseaux (grande variété de perroquets et de colombes multicolores), des pierres précieuses, opale, rubis, saphir, émeraude orientale, diamant, et surtout la belle série des minerais de la colonie (fer, antimoine, cuivre, étain), ainsi que des spécimens des différents terrains géologiques, le tout exposé par le Department of Mines, de Sidney. On y voit aussi des huîtres perlières, des coquillages d'ornementation et une collection de fougères. Après avoir quitté la Nouvelle-Galles, nous rencontrons l'exposition du Cap de Bonne-Espérance (dans la même salle) ; là, comme partout, des oiseaux em- paillés (veuves, astrilds etc.), une esquisse de la carte géologique du Cap et du Transvaal, des minéraux (cobalt, or, malachite et autres sels de cuivre), et surtout une réunion de diamants bruts et polis et de sables diamantiferes ; enfin, des échantillons de bois et un herbier peint. Le Canada occupe une place bien plus étendue, mais renferme peu de choses en fait d'histoire naturelle ; nous en avons déjà vu une partie dans la grande galerie ; ici, nous distinguons d’abord quelques vitrines contenant des oiseaux, sans noms scientifiques, des poissons et mammifères qui forment la pêche et la chasse de la contrée, une jolie collection de martres, quelques vitrines renfermant l’une des échantillons d’'Æ£ozoon Canadense, les autres des minéraux, de nombreuses cartes géologiques, et un herbier du Canada, où l’on remarque que les genres, sinon les espèces, sont presque tous pareils à ceux d'Europe. États-Unis. — Les États-Unis occupent les salles qui suivent celles des colonies anglaises; on n’y trouve d’ailleurs rien pour le naturaliste, si ce n'est - des microscopes et de belles préparations microscopiques (de Zentmayer, à Phila- delphie). — Le pavillon de l’agriculture, situé non loin de la gare et en dehors — 135 — du Palais, renferme, par contre, des insectes, des oiseaux empaillés, un herbier forestier et des produits des mines. Suède et Norwége. — Les principaux poissons des mers du Nord se trouvent également dans un pavillon séparé. La Norwége expose dans le Palais même sa carte géologique, et de nombreux spécimens de la géologie du pays, dans la salle de l’enseignement; dans la dernière salle, près de la galerie des machines, les produits des mines (mines d'argent de l'Overberg, mines de cuivre et de nickel) méritent de fixer l'attention. La Suède est plus complète encore au point de vue de la géologie et de la miné- ralogie. — Tout le long de la grande galerie transversale qui conduit au pavillon de la ville de Paris, se trouvent rangés les produits des mines (fer magnétique _ de Dannemora, Sjægrnfvan, etc., fer oligiste de Norberg et de Byberg, cobalt de Gladhammer, etc.). — Dans la salle qui précède celle des machines, on a plus à voir encore : deux vitrines renfermant des coquilles fossiles des périodes glaciaire et non glaciaire, et des végétaux de la même époque; la plupart de ces espèces existent encore aujourd'hui en Suède {Pinus sylvestris, Sorbus aucuparia, Dryas octopelala); plus loin, de magnifiques cartes géologiques attirent les regards; on y remarque surtout plusieurs feuilles de l'immense carte au 555; — diverses vitrines contiennent des concrétions de diverses périodes géologiques, des cailloux roulés et blocs striés, des végétaux fossiles rhétiques, des grès à E'ophyton et à Fucoïdes, des schistes à Dictyonema, à Olenus et à Paradoxides. — N'oublions pas non plus les pyrites de cuivre de Falun, le nickel de Sessebo, et surtout les coquilles, zoophytes, crustacés, plantes, insectes et fossiles provenant de l'expédition suédoise au Yénisséi. — Dans toute l'exposition suédoise, de petites cartes indiquent la provenance de l’objet exposé ; cet excellent système est adopté également par plusieurs autres pays du Nord, notamment par la Russie. Japon. — De la Suëde, nous passons brusquement au Japon qui occupe les salles suivantes; l'exposition de ce pays est fort curieuse pour le naturaliste, et cela surtout au point de vue de l’enseignement : à côté des produits du pays, tels que minerais de cuivre, manganèse, etc., et bois du pays { Rhus succedanea, Crypto- meria japonica, beau Pinus Massoniana), qui se trouvent dans la galerie des machines et dans une salle au delà, il faudra étudier l'exposition du ministère de l'instruction publique du Japon, dans cette même galerie; on y verra des musées scolaires, des pièces anatomiques faites avec un soin extrême, et des tableaux d'histoire naturelle pour les écoles exécutés avec beaucoup de finesse et d'exactitude. Chine. — La Chine est bien moins curieuse; nous n’y avons guère vu que des graines diverses, des bois, des minéraux, houille, fer, cuivre, et quelques coquilles, sans un seul nom; le tout placé dans une petite salle au delà de la galerie des machines. Espagne. — Dans la galerie des machines, produits des mines rangés sans beaucoup d'ordre : mines de Rio Tinto, avec cartes, mines de cuivre de la Sierra- Nevada, soufre natif, cinabre, plomb, etc. En s’avançant vers la rue des Nations, une première salle renferme une carte géologique de la Sierra de Guadalupe, ainsi qu'une collection des algues de la Galice; dans la salle suivante, des minerais de zinc et de plomb de Mercadal, du cinabre de Munon-Cimero, des minerais de fer de Bilbao (avec beaucoup de cristaux de carbonate de chaux). — Dans le pavillon de l'Espagne situé en dehors du Palais, près du pont d'Iéna, se — 136 — trouve le complément de la riche exposition minière espagnole; on y voit aussi une collection de bois de l’île de Cuba. Autriche-Hongrie. — En venant de la rue des Nations, la première salle ré- servée à la Hongrie renferme une collection de minéraux employés pour les études minéralôgiques dans les écoles civiles de ce pays, des squelettes et des pièces anatomiques, et des moulages d’ammonites et d’autres fossiles; plus loin, une carte géologique d’une partie de la Hongrie, entre Danube et Drave (Ech. 5), et une collection de nummulites préparées pour le microscope. Dans la salle qui précède les machines, on observe les produits des mines et des car- rières (magnifiques et nombreux échantillons très-bien rangés), de belles cartes et une collection de végétaux ; l'exposition des mines se continue jusque dans la galerie des machines où l’on voit surtout des échantillons de houille. L'exposition de l'Autriche est divisée en un grand nombre de salles; l’une d'elles, près de la rue des Nations et à côté des salles hongroises, ne contient guère que des objets d'histoire naturelle, èt tout d'abord un grand nombre de cartes géologiques spéciales et générales (Archiduché, Galicie, Bohème, Bukowine, à =) ; les travaux des principales sociétés d'histoire naturelles, et entre autres des spécimens de collections élémentaires distribuées par la Société de zoologie et de botanique de Vienne. Le professeur Machold expose des pièces anatomiques; Fric (de Prague), des fac-simile de fossiles et de remarquables préparations à l'alcool (insectes, araignées, annélides, poissons), ainsi qu'une collection typique de foraminifères; Joseph Erber (de Vienne), des oiseaux empaillés et des pièces anatomiques montées ou conservées dans l’alcool. La station d’expériences sur le vin, à Klosternenburg, se fait remarquer par ses beaux travaux sur le phylloxera et les autres parasites de la vigne. Enfin, la chambre de commerce de Pilsen nous montre des échantillons de granit, de syénite et de roches analogues. La grande galerie de l'Autriche-Hongrie, située derrière le Palais, renferme égale- ment des produits des mines avec cartes géologiques, ainsi que les types des essences forestières. 4 Italie. — Plusieurs choses intéressantes : dans la première salle, en venant de la rue des Nations, les préparations de poissons et d'animaux inférieurs de l'Institut vénitien sont à voir; dans la même salle, une vitrine renferme :des membres humains préparés et conservés d’une façon extraordinaire. Dans la troisième salle, des reproductions en cire de vers intestinaux, pour servir à l’his- toire de ces invertébrés. La salle la plus intéressante est celle qui précède la gale- rie des machines; on y voit des bois, fruits et feuilles représentant la sylviculture de l'Italie, des plantes textiles, une collection de coquilles de la marquise Paulucci, plusieurs cartes géologiques (une carte d'ensemble à =, une belle carte des Alpes piémontaises, et plusieurs feuilles des cartes de Sicile, Ligurie, etc.; une série des principales roches. Les mines ont leur exposition dans la galerie des machines ; on y voit du cinabre, du soufre, des produits des mines de Malfidano, des lignites, une section (en échantillons naturels) du filon calaminaire de Planu- Sartu. Russie. — Dans la salle de l’enseignement, il faut étudier un musée pédago- gique fort bien compris, renfermant des objets en nature, des tableaux, des préparations diverses ; — dans le même local, on peut voir une collection embryo- logique et pathologique de poissons. — En allant plus loin, nous trouvons les mines de la Russie avec leurs métaux précieux, leurs graphites, malachite, houille, plomb, etc. Au delà des machines, quelques oiseaux empaillés, une collection de plantes officinales et une carte des richesses minérales de la Russie. — 137 — . Suisse. — En Suisse, c’est l'instruction publique qui est surtout à visiter en détail : les cartes géologiques fixent d'abord l'attention, et surtout les beaux travaux exécutés sur la carte de Dufour; puis, vient un herbier de 400 plantes des environs de Meyringen, et surtout les véritables musées scolaires exposés par presque tous les cantons ; les expositions de Zurich (belles préparations microsco- piques et herbiers), de Neuchâtel (carte géologique, divers ouvrages d'histoire naturelle) et de Genève tiennent peut-être le premier rang. — Une petite salle, réservée aux travaux du Saint-Gothard et du Simplon, renferme des échantillons de roches de ces deux montagnes. Belgique. — Dans le Palais même, des cartes géologiques et une salle de l’industrie minérale (minerais et gangues de Bleyberg, fossiles de la houille de Liége, minerais de la Vieille-Montagne, sulfure de nickel ou millérite, char- bonnages du Hasard, etc.). — L’enseignement occupe un grand pavillon séparé du Palais ; l’enseignement supérieur renferme destableaux représentant les types de protozoaires, d’après M. van Beneden, ainsi qu’une belle collection de types d’in- vertébrés à placer dans un auditoire de zoologie, due au même savant, enfin des tableaux pour l’enseignement pratique dans les écoles des mines. — L’enseigne- ment primaire contient diverses collections élémentaires d'histoire naturelle, formées soit par les instituteurs, soit par les élèves. — En dehors du pavillon, on remarque de beaux marbres de diverses provenances. Grèce. — La Grèce nous montre au premier rang les produits de ses mines (mines du Laurium, minerais de fer de Chaïdari et de Séripho (marbres et cal- caires). La collection des bois de la flore hellénique, par le professeur Orphanides, est l’une des plus intéressantes par le nombre des échantillons et l’arrangement scientifique. Le Danemark, qui fait suite à la Grece, ne renferme rien d’intéressant pour le naturaliste; par contre, les Etats de l’Amérique méridionale sont fort riches, surtout au point de vue de l'anthropologie et de l’ethnographie. États de l'Amérique méridionale. — Le premier de ces états, la Répu- blique Argentine, nous offre les belles collections d’anthropologie d’Ameghino, de Larroque et de Brachet, ainsi qu’une série de photographies de crânes du musée archéologique de Buenos-Ayres. Dans une autre salle, des bois (tronc de chardon géant, mesurant près de 30 cent. de diamètre), des échantillons de la production minière de la République et des plantes usuelles. Le Pérou, le pays du guano, nous montre naturellement les types des oiseaux producteurs de cet engrais ; plus loin, de petites vitrines avec des échantillons de bois, une collection de géologie du musée Raïmondi, de Lima, des produits des mines de cuivre et d'argent, et quelques insectes sans aucun intérêt scientifique. Dans la salle de l’Uruguay, une collection géologique accompagnée d’une étude sur la région aurifère de Tacuarumbo, ainsi que de beaux onyx, des quartz, des graphites, des marbres d'Arucar et des bois. Haiti, qui occupe la même salle que l’'Uruguay, expose deux vitrines renfer- mant des insectes, des coquilles, des échantillons géologiques, le tout innommé et en désordre ; la série des bois est mieux disposée (bois de latanier, de mance- nillier, de goyavier, bois de fer, bois de chandelle, etc. L'exposition du Salvador est plus intéressante, grâce aux soins du consul de France, M. Laferrière, qui a exposé une partie de ses collections de lépidoptères, d'oiseaux avec leurs nids, de reptiles ; on y voit aussi des bois et des minéraux. — 138 — Dans le Guatemala, les collections de M. Boucard occupent un grand nombre de vitrines; on y voit des oiseaux montés et en peaux, des coléoptères, des lépi- doptères et des coquilles terrestres et fluviatiles, ainsi que des produits végétaux et des marbres. Le Mexique peut être passé sous silence, la partie ethnographique, qui ne rentre pas dans notre cadre, y est seule soignée. Le Venezuela ne nous offre guère non plus que quelques cadres d'insectes sans noms et dans une salle située au delà de la galerie des machines, quelques échan- tillons de bois. L'exposition du Nicaragua, fort joliment disposée dans un pavillon en bam- bous, comprend un certain nombre d'oiseaux empaillés : Jacanas, Troupiales, Aigles Bonnelli, Fourmiliers, et une collection de bois. Portugal. — L'administration des forêts expose des bois de chênes-liéges, de mimosas, etc., ainsi qu'un herbier des essences forestières, dans la galerie des ma- chines ; c'est là aussi qu’on peut étudier les produits des mines de fer magnétique de Santiago, de cuivre d’Alpistres et de Serra de Caveira, les granits et pierres à bâtir, les marbres, etc. Dans une autre salle, plusieurs vitrines renferment des minerais plus précieux, tels que du sulfure d’antimoine, de la blende argentifeère, etc. Enfin, dans la dernière salle avant la rue des Nations, une carte géologique du Portugal, des insectes des différents ordres, et des coquilles terrestres de Madère offrent un certain intérêt. Il ne faudra pas négliger le pavillon des colonies Portugaises (en dehors du Palais); on y verra des minerais, des bois, quelques animaux empaillés, des plantes officinales, etc. Luxembourg.— Le Luxembourg, qui fait suite au Portugal, n’est remar- quable que par le produit de ses mines et ses cartes géologiques. Saint-Marin. — La petite République nous montre une série de champignons de son territoire et quelques fossiles. À Monaco, rien pour le naturaliste; il en est de même des Etats de l'Orient et du nord de l’Afrique; le Maroc expose seulement quelques bois et un crâne d’hip- popotame, et Tunis des minerais. — La République d'Andorre (au delà des machines) a trouvé moyen de faire une exposition relativement assez intéressante ; on y voit des coupes de bois de sapins, un herbier et des minerais de fer. Pays-Bas.— Les Pays-Bas n’ont guère à nous montrer que leurs nombreuses cartes et leurs tableaux d'histoire naturelle pour les écoles; mais dans leurs colonies, nous avons bien plus à voir; à l'extrémité de la grande galerie qui fait face à l'Ecole militaire, Surinam a exposé des poissons, des mammifères, des fruits en cire, des bois, des échantillons géologiques et un cube représentant la pro- duction de l'or. Les Indes néerlandaises et surtout Java sont encore plus complètes ; l'herbier des essences forestières de l’Archipel occupe une grande partie du local, puis viennent de beaux ouvrages d'histoire naturelle et surtout un atlas ichthyo- logique qu’on peut consulter ; une grande quantité de coquilles, malheureusement sans noms, des insectes, mais en mauvais état, et quelques oiseaux empaillés; la production minière est représentée par de la houille des Célèbes, des pyrites de fer et de cuivre d’Amboine, de l’étain de Sumatra, Banka et Billiton; une pyramide d’étain représente la millionième partie de ce qu’en a produit Billiton jusqu’en 1878. Enfin, ne négligeons pas les cartes géologiques des Indes orientales et surtout celle des environs de Padang. — 139 — Il ne nous reste plus maintenant qu’à visiter le palais égyptien du Trocadéro; dans une première salle, nous trouverons une longue vitrine renfermant les divers produits animaux, végétaux et minéraux qui donnent lieu à une exportation tant soit peu importante; la cour intérieure renferme des spécimens de la flore égyptienne, et diverses plantes industrielles. Avant de quitter l'Exposition, il ne faudra pas négliger d’en parcourir les jardins; à côté des nombreuses fleurs d'ornement, on y verra des spécimens de la flore de différents pays; nous avons particulièrement remarqué les plantes indi- gènes de Russie, dans les jardins du Champ-de-Mars, et celles du Japon, au Trocadéro, ainsi que les principales essences forestières françaises, qui, avec des espèces naturalisées, garnissent les massifs entourant les pavillons des Eaux et Forêts. En somme, le naturaliste a beaucoup à faire à l'Exposition ; nous espérons que ces quelques notes, prises trop rapidement, pourront néanmoins lui être utiles en évitant de lui faire perdre un temps précieux. Paris. À. & M. DOLLEUS. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 A EURE RE ER Cr DE) " LT EU 1 # NS AE DE F4 1er Septembre 1878. Huitième Année. No 95. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES NOTIONS ÉLÉMENTAIRES DE MICROGRAPHIE. En Angleterre, il n’est pas rare de trouver un microscope sur la table du salon de réception, entre un album de photographies et un livre à gravures; — qui- conque le désire peut examiner avec l'appareil quelques préparations intéres- santes placées là tout exprès. En France, malgré la grande extension des études micrographiques, malgré les belles découvertes que nous devons au micros- cope, il semble que la pratique de cet admirable instrument soit uniquement accessible aux hommes de science et c’est à peine si parmi les gens du monde quelques amateurs intelligents (bien récompensés, d’ailleurs, par des décou- vertes parfois brillantes) ont osé affronter les difficultés apparentes des pre- mières manipulations; la plupart, effrayés, se bornent à admirer de loin ces études qu'ils ne croient pas à leur portée et se privent de ces jouissances ex- quises que les chercheurs connaissent. Pour ceux que leurs occupations journalières tiennent éloignés de la science, mais qui ont le désir d'employer leurs loisirs agréablement et avec fruit : pour tels industriels ou commerçants curieux de se rendre exactement compte par eux-mêmes de la nature et de la qualité des substances dont ils trafiquent : enfin et surtout pour les étudiants, qui au début de leur carrière n’osent encore pas ouvrir les grands « Traités de micrographie, » nous avons écrit cet article, dont le but est de montrer que la pratique du microscope, en apparence très- complexe et délicate, est relativement facile et simple. Nous nous proposons d'initier aux éléments de cette pratique ceux de nos lecteurs qui l'ignoreraient absolument : nous écrivons pour ceux qui n’ont auprès d'eux ni conseiller, ni professeur, mais seulement des livres, et nous allons les conduire par les che- mins que nous avons nous-même tout récemment suivis, indiquant ces détails que chacun doit savoir, mais qu'il faut apprendre et que les grands « Traités » sont forcés de négliger. Et dans cette crainte où nous étions que notre jeune expérience ne fût trop souvent mise en défaut, nous nous sommes muni des excellents conseils d’un de nos maîtres les plus aimables et les plus aimés, M. Duval-Jouve, qui nous les a prodigués avec son habituelle bienveillance, de telle sorte que ces quelques pages ne seront qu'un « amas de fleurs estran- » gières, n'ayant fourni du nostre que le filet à les lier. » F Du laboratoire. — Le laboratoire du micrographe est très-simple. Il se compose essentiellement d’une solide table munie de petits tiroirs, sur laquelle sont déposés : un microscope, une loupe montée et quelques instruments ac- cessoires destinés aux coupes et aux dissections. Il y a des microscopes de tous les prix, plus ou moins grands et compliqués; pour le cas qui nous occupe les plus simples sont les meilleurs. D'ailleurs la valeur d'un microscope dépend entièrement de la construction plus ou moins parfaite des oculaires et des objectifs. MM. Hartnaek, Nachet et Veryck sont actuellement les constructeurs de mi- —- 142 — croscopes les plus estimés. Nous parlerons seulement ici des appareils qui sortent des ateliers de MM. Nachet et Veryck, car ce sont les seuls que nous ayons eu occasion d’avoir entre les mains; les uns et les autres sont excellents, d'une exécution soignée et d'un maniement commode. Les objectifs construits par M. Veryck semblent plus clairs que ceux de M. Nachet, mais ceux de M. Na- chet ont un foyer plus court, ce qui est un grand avantage pour l'examen des préparations. Il y a donc lieu de posséder des objectifs de ces deux construc- teurs pour les employer au besoin des cas. M. l'ingénieur Nachet décrit, dans son Catalogue, un microscope très-simple (pl. HI, fig. 3) avec un oculaire et deux objectifs, — que nous conseillons d’ac- quérir (1). Si quelques personnes avaient le moyen de faire une dépense plus forte, nous les engagerions à prendre un modèle semblable au précédent (fig. 1), mais qui a l'immense avantage d'être muni d’un genou (2). Ce perfec- ionnement permet au micrographe d'observer assis et dans les conditions nor- males de tenue, c’est-à-dire le corps et la tête droits; l’attitude du corps et de la tète penchés en avant, trop longtemps prolongée, peut occasionner des con- gestions toujours fatigantes, quelquefois dangereuses. Le Catalogue de M. Veryck renferme également deux modèles correspon- dant à ceux que nous venons d'indiquer. Nous donnons (pl. I, fig. 2) la figure du modèle à genou (3). | Au microscope jl faut nécessairement adjoindre une loupe montée. On en trouvera de très-suffisantes chez MM. Nachet et Veryck pour un prix assez res- treint. Nous donnons la figure (fig. 4) d’un modèle relativement compliqué, mais commode, construit par M. Veryck (4). Les instruments accessoires qu'un micrographe doit toujours avoir sous la main sont: des aiguilles à coudre un peu fortes, solidement plantées par le gros bout dans de pelits manches; on peut acheter ces aiguilles, mais on peut les construire facilement soi-même. Pour cela, on coupe dans une haie vive de petites branches et l’on fixe une aiguille à coudre dans la moelle; on laisse sé- cher et au bout d’un certain temps on possède de petits instruments parfaite- ment emmanchés. À ces aiguilles 1l est nécessaire d'ajouter de petits ciseaux dits à dissection (fig. 6), des pinces bruxelles, plusieurs bons rasoirs, des scal- pels (fig. 5), des aiguilles à cataracte, des épingles ordinaires. Ces différents outils se trouvent, à Paris et en province, chez les couteliers et les fabricants d'instruments de chirurgie. Un micrographe doit également posséder, pour faire des préparations, des dissections et des coupes : de la moelle de sureau, sur laquelle on coupe les objets tendres, de Verbascum thapsus pour les objets durs, de cardon pour les objets très-durs; du bitume de Judée, de la glycèrine, une cuvette en por- celaine peu profonde ou un cristallisoir, quelques plaques de bon liége, des verres de montre, des tubes fermés par un bout, des godets. Les porte-objets et les couvre-objets, qu'on appelle aussi lames et lamelles, cower et slider, accompagnent toujours le microscope; ils doivent être choisis aussi minces que possible. Il y a lieu enfin d’avoir à portée de la main, sur la table de travail, quelques verres sans pied, destinés à garantir de la poussière soit les objets à étudier, soit les préparations, et des linges très-fins pour essuyer les oculaires, les ob- jectifs, les lames et les lamelles. Le microscope doit toujours être placé sous une cloche de verre. () Il est du prix de 125 fr. (2) Il est du prix de 150 fr. (3) Il est du prix de 165 fr. {2 objectifs et 2 oculaires). (4) Ce modèle est du prix de 60 fr., maïs il y a des loupes montées depuis 5 fr. — 143 — IT. Avant d'étudier les coupes et les dissections, nous nous proposons d'indi- quer quelques préparations rapides et simples, dont le but est d'intéresser le débutant aux études microscopiques et de linitier peu à peu à la pratique de l'instrument. Prenons, par exemple, un papillon commun, comme le pelit papillon du chou (qu'on appelle aussi Piéride de la rave, Pieris rapæ, et qui se trouve dans lous nos Jardins à la belle saison), et râclons sur une lame de verre bien propre un peu de la poussière qui recouvre ses ailes. C’est cette poussière que nous allons examiner. Pour ce faire, après avoir placé l’oculaire en o et l'objectif le plus faible (c’est-à-dire celui des deux qui porte le plus bas numéro) en 0’, mettons l'œil en O, puis faisons mouvoir le miroir A jusqu’à ce que notre œil perçoive en O la plus grande quantité de lumière possible. Ceci fait, posons sur la platine P notre lame et maintenons-la par les pinces V’ dites valets. Il s’agit main- tenant : 4° de mettre l’objet à examiner dans le champ de l’oculaire, 2 de chercher le point. Ces deux opérations se font au moyen de tâtonnements suc- cessifs. L’œil étant en O, on glisse la lame sur la platine jusqu’à ce qu'on per- çoive plus ou moins vaguement l’objet à examiner. Alors on fixe la lame et l'on fait mouvoir lentement le tube B du microscope, qui glisse à frottement dur dans le tube C. Il faut avoir soin de faire ce mouvement très-lentement, dans la crainte que l'objectif ne vienne à toucher brusquement la lamelle qui pour- rait se briser et endommager du même coup la préparation et l'appareil. Après quelques tâtonnements on arrive à voir assez distinctement l’image grossie de l'objel; on rend cette image tout à fait nette par le mouvement lent de la vis V placée en arrière de l'instrument. Le point trouvé, nous apercevons des corps de la forme donnée fig. 4 et 5 (4). Ce sont des plumules analogues aux plumes des oiseaux et qui couvrent l'aile du papillon. Avant l'invention du microscope, on croyait que celte poussière pour ainsi dire impalpable qui se détache au moindre frottement, était un amas de petits corps irréguliers. Le microscope a servi à montrer que ces molécules n'étaient autre chose que de trés-petites écailles implantées chacune par un pédicule sur les deux surfaces de l'aile où elles sont disposées en recouvrement de la même manière que les ardoises et les tuiles de nos maisons. Il est facile de s’en assurer en examinant un fragment de l'aile placé sur une lame comme la poussière (fig. 12, 13) (2). Swammerdam, Bonami, Réaumur, Lyonnet et plu- sieurs autres entomologistes ont donné des dessins exacts de ces plumules dans leurs ouvrages; B. Deschamps, toujours au moyen du microscope, a plus spé- cialement étudié leur structure, — En changeant l’objectif qui a servi aux pré- cédentes expériences et en mettant un numéro plus fort, on pourra distinguer sur la partie inférieure de ces écailles des colorations splendides, plus belles même que celles des ailes. Nous donnons le dessin des écailles de la seconde aile de la Vanesse Lo (fig. 1); l’écaille bleue séparée des autres appartient à l'œil qu'on voit sur la surface supérieure de l'aile; les écailles des fig. 2 et 3 proviennent de la Nymphale Callisto. Les plumules que représentent les fig. 6, 7, 8, 9, 10, 44 de la planche II ap- parliennent spécialement aux mâles d’un nombre assez restreint de genres. Les écailles des femelles et des autres genres ont des formes diverses dont l'étude détaillée offrirait le plus grand intérêt. Faculté des sciences de Montpellier. H. M. VINCENT. [A suivre.) ; ne IV ; cette planche paraîtra dans le prochain numéro. ( (2) PL IV a GA — 144 — ÉTUDE ET ANALYSE DES LICHENS (Suile ). L'œil nu ou la simple loupe permettent le plus souvent de se rendre compte de l'habitat, des formes extérieures, du facies de la plupart des lichens foliacés; mais dès qu'il s’agit des espèces inférieures et même pour l'étude approfondie de tout lichen, le microscope est indispensable. Trop de jeunes naturalistes n'osent aborder la cryptogamie par crainte du microscope. Cependant, avec un bon instrument, et il est facile aujourd’hui de s’en procurer, avec un peu de patience, chacun peut arriver assez promptement à se servir du microscope d'une manière sinon parfaite, au moins suffisante pour la détermination des espèces que l’on rencontre à chaque pas. Pour l'étude des lichens, un microscope, une loupe de dissection, quelques aiguilles emmanchées, un ou deux scalpels ou rasoirs aussi fins et aussi cou- pants que possible, sont les seuls instruments nécessaires (1). On peut employer à volonté le microscope simple ou le microscope composé; cependant, je conseillerai bien plutôt le microscope composé. Sans parler des autres avan- lages, le pas de vis étant le même pour tous ces instruments {du moins chez Nachet), on est toujours hbre, plus tard, d'en augmenter la force par l'acquisi- tion de nouveaux objectifs et oculaires, sans qu’il soit besoin de changer le corps du microscope. Du reste, un grossissement de 500 diamètres est suffisant pour la simple détermination des lichens. La loupe de dissection sert à préparer les objets, à les disséquer, avant de les transporter sous le microscope. Celle de Nachet offre de grands avantages. Montée sur pied avec crémaillère pour la mise au point, la plaline porte encore une disposition d'ailes destinées à soulenir les mains pendant l'opération, ce qui permet d'agir avec beaucoup plus de süreté dans les dissections minutieuses. La première chose à faire dans la détermination d'un lichen, c’est l'examen du thalle. Un simple coup d'œil montre s’il est foliacé, fruticuleux, crus- tacé, etc. On y pratique ensuile, sous la loupe de dissection, une coupe verticale aussi mince el aussi nette que possible, que l'on transporte sous le microscope légèrement imbibée d’eau et recouverte d’une lamelle de verre. C’est alors que le thalle dévoile aux yeux de l'observateur toute la richesse de son tissu. Qu'il soil stratifié ou homogène, il faut toujours se rendre compte avec un soin par- ticulier de la nature et de la forme des gonidies, de leur distribution, de leur mode d'association quand elles sont réunies plusieurs ensemble. C'est de beaucoup la couche la plus importante du thalle pour la détermination des espèces. Un simple grossissement de 275 fois est généralement suffisant pour ce premier examen. On peut voir dès lors à quelle classe appartient l'échanullon à étudier, et le cadre des recherches se trouve déjà beaucoup rétréci. Vient ensuite l’apothécie dont l'examen est plus difficile. Il faut autant que possible en choisir une parfaitement développée, et qui ne présente encore aucun caractère de vétusté. Supposant l'échantillon en bon état, l'observateur, à l’aide de la simple loupe, se rendra aisément compte des formes extérieures. Quant aux parties intérieures, toutes doivent êlre examinées avec un soin par- ticulier : 1° Les paraphyses, et quand elles font défaut, la nature et la forme de la malière celluleuse qui les remplace; 2° Les {hèques, pour se rendre compte de leur forme et du nombre de spores qu'elles renferment; (1) On peut s'adresser, pour tous ces instruments, chez Nachet et fils, rue Saint-Séverin, 17, Paris, dont le Catalogue illustré est envoyé sur demande. — 145 — 3° Les spores elles-mêmes, et là, avant de porter un jugement, il est toujours bon d’en examiner un certain nombre. Celles, en effet, dont la maturité n’est pas assez avancée, souvent ne présenteront pas, surtout quant à leurs cloisons, les caractères distinctifs de l'espèce. D'un autre côté, bien que toutes soient généralement semblables dans une même apothécie, il s'en peut rencontrer quelques-unes qui, par exemple, au lieu d'être cloisonnées, seront simples ou présenteront quelque autre changement analogue. Mais en promenant lentement la préparation sous le champ du microscope, il est facile de s’en rendre compte et d'éviter une erreur. Pour étudier plus librement les spores, il m'arrive parfois de frotter légèrement l’une contre l’autre les deux lames qui renferment la pré- paration. Ce procédé a l'inconvénient de briser les thèques et souvent les para- physes; il ne peut être employé que pour l'examen des sporuscules. Bien que le plus grand nombre de lichens possède des spermogonies, la petitesse de ces organes en rend généralement la constatation assez difficile. Le plus souvent, elles sont accusées par une petite tache noire visible sous la loupe de dissection. Une coupe verticale pratiquée à cet endroit en dévoilera l'existence. Si elles existent, on les distinguera à leur nuance jaune tranchant sur la couleur blanche de la couche médullaire. Les organes renfermés dans les spermogonies, spermaties, slérigmates ou arthrostérigmates offrent de très- bons caractères distinctifs. Bien que toujours incolores, les spermaties pa- raissent néanmoins jaune clair sous le microscope (ce fait, d’une préparation hyaline paraissant jaune clair sous le microscope, est, du reste, assez fréquent). Pour toutes ces constatations, plusieurs coupes sont nécessaires. Elles se pra- tiquent généralement dans le sens verlical; leur bonne réussite dépend en grande partie de l'habitude et de la finesse de l'instrument tranchant que l’on emploie. Il est bon, pour l'étude parfaite de l'apothécie, de se faire aider par l’action dissolvante de l'acide sulfurique ou de la potasse caustique. On pourra, par ce moyen, avoir raison de l'extrême cohérence des petites cellules de l’hypothe- cium, dissoudre les graisses et les matières intercellulaires, séparer pour les éludier à part les thèques et les paraphyses. La solution aqueuse d’iôde est aussi d’un grand secours par les colorations variées qu’elle provoque. On l’emploie pour l'étude du thalle et plus souvent pour celle des apothécies. Dans les espèces qui sont sensibles à son aclion, elle colore tantôt la gélatine hyméniale (c'est le cas le plus fréquent), tantôt les spores, le sommet des thèques ou des paraphyses. Les couleurs le plus ordinairement produites sont le bleu clair ou foncé, le violet, le rose ou même le rouge vineux. Le jaune et le brun se montrent plus rarement. Là où l’action de l’iode est insensible, on emploie parfois avec succès le chlorure de calcium. Toutes ces colorations sont très- utiles, mais ne peuvent être prévues par des règles certaines. L'effet des réac- tions dépend, en effet, beaucoup de la force de la préparation et de la composition chimique de la plante, composition qui peut être très-variable dans une même espèce, à cause de ses différents habitats. Voici le terme moyen des préparations d'iode et de chlorure de calcium généralement employées : Solution iodique : Solution de chlorure de calcium : lode, 5 centigr.; Une partie de chlorure de calcium sec [odure de potassium, 15 centigr.; pour trois parties d’eau distillée. Eau distillée, 20 grammes. Avec de la volonté et de la patience, l'étude de la lichénologie, on le voit, n'est ni plus difficile, ni plus inabordable que les autres parties de la cryplo- gamie, qui Sont si étudiées de nos jours, la bryologie et la fungologie en particulier. — 146 — Un mot seulement en terminant. La lichénologie est peut-être la partie de l'histoire naturelle la moins connue chez nous, celle, par conséquent, où il reste le plus à faire. Pourquoi donc le naturaliste, qui se sent quelque goût pour cette science, ne s’appliquerait-il pas avant tout à rechercher, à étudier les espèces de son département, de la contrée qu'il habite? L'exemple nous a été donné ces dernières années par l’auteur des Zichens de la Marne. Sans doute, tons, nous n'aurons pas, comme M. Brisson, la bonne fortune de découvrir des espèces nouvelles même pour la Flore universelle; mais tous, nous pourrons au moins nous flalter de concourir, dans la mesure de nos forces, à la connaissance lichénologique de notre pays. Plus tard, un maitre dans la science(etil ne nous en manquerapas) n’aurait qu’à vérifier, coordonner et résumer dans un seul travail toutes ces observations particulières, et dans un avenir plus ou moins prochain, nous pourrions voir la lichénologie française élevée à la hauteur où les savantes publications de M. Husnot et de M. l'abbé Boulay ont placé la bryologie. Trop heureux celui qui aurait pu, ne fût-ce que pour une faible part, concourir à ce beau travail! Bazoches-au-Houlme. À. OLIVIER. ÉTUDES SUR LES PSYCHE (Suite). Psyche opacella. La chrysalide de celte espèce ne se relourne que lorsque la chenille s’est transformée après avoir accompli sa dernière mue. La dépouille de la chenille sort par l'ouverture qui servait de fenêtre à la larve vivante, contrairement à ce qui a eu lieu dans les autres espèces, Quoique généralement les fourreaux des mâles se reconnaissent à leur long tube de soie, on trouve cependant quelques sacs femelles possédant ce tube tout comme des mâles. Malgré la forte chaleur et les mouvements des chrysalides, l'insecte parfait n'éclôt jamais avant midi. Le ©, comme le dit Bruand, page 59 de sa Mono- graphie des Psychides, éclôt difficilement; les femelles sortent les premières. L’éclosion de celles-ci se fait beaucoup mieux. La chrysalide des S' qui, sortant à moitié de leur tube de soie, n’éclôt pas le jour même, doit être considérée comme perdue; elle sèche. Placés, comme ils le sont dans la nature, contre les arbres, à un pied du sol, les fourreaux doivent être entretenus dans l'humidité, tout en étant exposés au soleil levant; pour leur procurer celte humidité, il conviendrait d'humecter le fond de la boîte d'éducation chaque jour, ou d'y introduire un petit godet rempli d'eau, qui empêcherait certainement la dessiccation de la chrysalide. La chenille vit de graminées. Nous ne l'avons prise qu'en plaine, dans les bois et dans les champs; elle doit 5e fixer indifféremment sur n'importe quelle essence d'arbres : mürier, chêne, frêne, noyer, etc. Quoique nous l’ayions prise principalement sur les müriers, l'insecte parfait éclôt en mai. Psyche albida. Il n’est pas d’éducateur qui n'ait eu de l’insuccès dans ses élevages; l’on cherche souvent la cause bien loin, quand elle se trouve dans des raisons toutes naturelles. Il ne sera pas sans intérêt de faire connaître la cause de l'insuccés que nous avons eu dans l'élevage de nos Psyche albida. Celle espèce était très-abondante cette année; pour satisfaire à de nombreuses demandes, — 147 — nous en fimes une ample provision. Deux boîtes, l’une à toile métallique fine, et l’autre à toile métallique ordinaire, reçurent nos captures. Malheureusement, la boite à toile métallique ordinaire ne contenait que des fourreaux Q, ou à peu près; ces dernières réussirent très-bien;, mais celles de la première boîle, c'est-à-dire à toile métallique fine, séchèrent juste au moment de l'éclosion. Les chrysalides des S' parfaitement formées sortaient déjà à moilié de leur sac, et par leur nombre nous présageaient une ample récolte. Aucun papillon ne sortit, les femelles même séchèrent dans leur chrysalide. On ne peut attribuer ce déboire qu'à l'excès de chaleur et au manque d'air; peut-être les chenilles étaient-elles trop nombreuses dans cette boîte, c'est peu probable, car il nous est arrivé d'en élever autant dans une même caisse, mais, 1l est vrai, jamais dans une boîte à toile métallique fine où le soleil donne et dans laquelle l'air ne se renouvelle pas suffisamment. Cette espèce est d'éducation facile, et pareil insuccès ne nous était Jamais arrivé. Fumea rohoricolella. On trouve Ja chenille en mars et avril; plus tard on a beaucoup de peine à en recueillir les fourreaux. Elle vit en compagnie de Fumea Betulina, mais en bien moins grand nombre; elle traîne son fourreau sur les ironcs moussus et chargés de lichens des ormes. Celle espèce n’est pas rare à Lyon, au parc de la Tête-d'Or. Elle s'élève facilement, si l’on a soin chaque jour d'humecter les morceaux de bois chargés de lichens qui lui servent de nourriture. Son fourreau ressemble à celui de Nitidella (Hofmann), mais ses pailles sont moins fournies, moins régulières; de plus, sa taille est plus petite. La © est de couleur vineuse, avec la louffe anale blanche. Le ©‘ éclôt à parur du 20 mai, ordinairement le malin; il varie du brun foncé au rougeûtre luisant ; à moins que le soleil ne soit excessivement ardent, il ne vole que lorsqu'il est dérangé; en le poussant par la tête, avec l'extrémilé des pinces à raquelles, on s’en empare facilement. Fumea nudella. 2 Cette espèce, extraordinairement abondante dans certaines localités du Lyonnais, se trouve à partir du mois d'avril jusqu'à la fin de mai; plus on approche de l’époque de sa chrysalidation, plus on a de peine à en récolter les fourreaux qui se fixent aux racines des graminées, el souvent même s’enfoncent à moitié dans la lerre. Par un soleil chaud, le fourreau est plus facile à trouver, la chenille traine alors son sac et se hisse quelquefois sur les graminées, mais au moindre bruit, elle se laisse tomber, rentrant aussitôt dans sa demeure sans prendre la peine, le plus souvent, d’en refermer l'ouverture. | M. Hofmann, dans son remarquable ouvrage sur les Psychides : Ueber die Naturgeschichte der Psychiden, mentionne les feuilles inférieures déjà un peu sèches du Âieracium pilosella, comme étant la nourritare de la chenille de cetle espèce. Il se peut qu'en Allemagne cette chenille, qui semble ici poly- phage, se nourrisse de Âieracium, mais à Lyon, elle vit à coup sür de graminées : Poa annua, trivialis ; Festuca, etc. Pendant plusieurs années, nous avons nourri, deux mois durant, des larves de celte espèce avec le Poa annua, mais, malgré tous nos soins et divers Systèmes pour les mener à bien, nous n'avons obtenu qu’un très-petit nombre d'insectes parfaits. Celte espèce, étant abondante dans la nature, doit cerlai- nement y effectuer facilement ses diverses transformations; il faut donc qu’en captivité 1l lui manque quelques-unes des conditions qu’elle a dans la nature. Est-ce l'humidité? Toujours près de terre et en bas des graminées, courtes à — 148 — celle époque de l'année, elle est ainsi exposée à tous les temps, à la fraicheur comme à la pluie. Peut-être ne faut-il pas exposer les boîtes d'éducation au soleil levant, comme pour les autres espèces de la famille des Psychides! J'espère qu'un éducateur plus heureux que nous voudra bien trancher cette question. Voici, d’ailleurs, les renseignements que nous donne notre excellent collègue, M. Otimar Hofmann, sur l'élevage de cette espèce : « Nous plaçons les chenilles dans de petits pots couverts de gaze, au fond se » trouvent de la mousse et des racines d'herbes; nous nourrissons les chenilles > avec des feuilles de Hieracium pilosella, qu’elles mangent très-volontiers » quand elles sont à moitié sèches; enfermées dans ces pots et exposées au » soleil, l'air intérieur étant trop chaud, nous mouillons ces pots avec de l’eau. » Le psychidiste, possesseur d’un petit jardin, pourrait essayer l'éducation de celte espèce en plein air, dans une grande boîte sans fond, à toile métallique de grosseur ordinaire. Nous aurons occasion, je l’espère, de revenir sur l'éducation de Nudella, mais avant de terminer cet arlicle, nous dirons encore un mot au sujel de Suriens (Reulti), Millière, Zcon. If, p. 126, pl."EXV, 4-5. Lyon. Georges ROUAST et REYNAUD. (A suivre.) POLYMORPHISME DANS LES © DE L'HYDROPHILUS PICEUS Linn. M. Laurent Camerano, dans la séance du 24 juin 4877 de l’Académie royale des sciences de Turin, appelle l'attention sur les divers genres de conformation que peuvent présenter les femelles de l'A. piceus Linn. Ce sont les élylres qui offrent le phénomène du polymorphisme. Le long de leur marge externe se trouve une dépression en forme de sillon qui commence aux angles antérieurs et se prolonge vers la partie postérieure, en diminuant graduellement. Dans la forme la plus commune, ces dépressions sont lisses ; elles présentent à peine quelques stries longitudinales, des rangées de points peu enfoncés ou quelques rugosités peu apparentes. D’autres femelles pré- sentent plus ou moins développée une saillie caréniforme dans la moitié anté- rieure de cette dépression. Cette saillie plus évidente chez certains individus commence alors à une distance de la base de l’élytre égale à 1/7 de la longueur totale ; elle augmente peu à peu et disparait enfin vers les 3/7 de l’élytre, mesurée à pariir de la base. Lorsqu'elle est peu développée, elle commence à une distance de la base de l’élytre à peu près constante, à 0"00% ou à 0"005. La longueur varie; les deux extrèmes observés sont : 0"014 et 0006. | Chez certaines femelles, la saillie semble entièrement détachée du bord externe; chez d’autres, au contraire, l'extrémité inférieure seule est libre, le reste se confondant avec le bord même. M. Laurent Camerano rapporte toutes les formes observées aux trois suivantes: Élytres sans saillie caréniforme dans la dépression FReXIOTNO EUR RUES Re SR CES EEE {re forme. foin : Élytres avec une / Saillie tout à fait détachée du ya ophins piceus ® { saillie caréniforme bord'extenne: SC eREEA 2e — ; dans la dépres- { Saillie détachée du bord externe sion de la marge de l’élytre, seulement dans sa externe. &: partie InféReUTÉ RARE. 3 — Sur 53 femelles observées, 22 appartenaient à la première forme, 26 à la seconde et 5 à la troisième. Les femelles des deux derniers groupes avaient été — 149 — trouvées toutes aux environs de Turin, les formes intermédiaires entre la re et la 3° classe étant très-rares dans celte contrée. Au contraire, les formes intermédiaires entre la 4'e et la 2° classe étaient plus nombreuses aux environs de Vigevano (30 kilom. à peu près au S.-0. de Milan). Il y a donc polymor- phisme entre la 4", la 2 et la 3° forme et dimorphisme (n'ayant trouvé aucun type intermédiaire) entre la 2° et la 3° forme. Les descriptions que les auteurs donnent des caractères différentiels de l'Hydrophilus piceus Linn., et l'A. alerrimus Eschsch. sont aussi assez obscures. Sur la carène métastlernale, par exemple, Sturm et Redtembacher sont en contradiction, comme le montre le tableau suivant : H. piceus Linn. | H. aterrimus Esch. Sturm : carène mélasternale plane à peu près. Profondément sillonnée. Redtembacher : — profondément sillonnée. Sans sillon. M. Laurent Camerano fait observer que ce sillon métasternal n’est pas un caractère générique, mais bien un caractère sexuel; les og de l'A. piceus présentant la carène métasternale toujours profondément sillonnée,les © de l'A. aterrimus ayant parfois cette carène tout à fait lisse ou légèrement sillonnée. Ce naturalisle assure aussi que le caractère, donné par Mulsant (Palpicornes, p. 410), ne se vérifie pas toujours dans les mâles ainsi que dans les femelles, surtout dans la deuxième et la troisième forme, les élytres étant toujours plus larges à la base de la partie postérieure du prothorax. Il serait trop long de mentionner les nombreuses variétés que cite ensuite M. Camerano; chez les unes, la couleur est le caractère principal; chez les autres, la classification est basée sur les impressions que présentent les élytres. Voici le maxima et le minima observés quant aux dimensions : SC Longueur : 0°044 Largeur : 0°022 — 0"034 — 07018 Q = 0"046 —— 07024 — 0"038 = 07020 Une observation encore sur le régime alimentaire des hydrophiles : J'ai pu voir, moi-même, l'A. piceus manger avec avidité des chenilles fraîches et des lêtards de grenouilles morts; on peut conclure qu'il est omnivore. Il serait peut-être intéressant de répéter les expériences de M. Plateau sur les phénomènes de la digestion chez les insectes, sur un Hydrophilus nourri d'une matière animale. Turin. CH. CONTINI. COMMUNICATIONS. Société d'Études scientifiques de Paris.— Le premier bulletin de la Société d'Études scientifiques de Paris a paru au cominencement d’août ; les intéressants travaux de MM. Déséglise et Rouast l'ont fait bien accueillir; il faut espérer que de nouveaux sou- scripteurs permettront à la Société de publier un second cahier avant la fin de l’année. Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève). SEPTEMBRE & OCTOBRE. Chêne : H. emortualis, barbalis, Scia literana. Tremble : Phox ramana. Boiseries : Phyc. elutella, Ortie : H. crassalis, rostralis, C, urticalis. Aulne : Orn. signipenella. Echium vulgare : Yp. echiella. Rhamnus frangulla : Phox siculana, El, rhamni- Bruyère : H. crassalis, T. sylvana. foliella, Syringa vulgaris : Or. ardeæpenella, Bouleau : H. barbalis, Scia musculana, Lit, Arbres fruitiers : Æcoph. cæsiella, proximella, Lit, herodella, Houblon : H, rostralis, B, silacealis, — 150 — Charme : H. rostralis. Plantes basses : Tor. sylvana. Sisymbrium : $. margaritalis. Peupliers : Phyc. rhenella. Aulne : B. lancealis. Sorbus aucuparia : Or. meleagripenella. Sureau : B. sambucalis. Champignons (des arbres, etc.) : Scard.acerella, Menthe aquatique : Pyr. porphyralis. parasitella, betuninella (bouleau). Pins-Sapins : Tort. resinana, herciniana, comi- Grains de blé : Tinea granella. tana, strobilana, turinnana (boutons), Ph, Pelleteries : Tin. pelloniella. FU terebrella. Int. des roseaux : Chilo phragmitellus. Saules : Sciaphilla musculana, Graph. campoli- Int. du Poa aquatica : Chilo forficellus. tiana (purpurea) Lem., gelatella, Phyc. rhe- Aster Chinensis (fleurs) : Phyc. nebulella. nella, Lit. subsequella, notatella, Ornix upu- Pinus picea (cônes) : Phyc. interpunctella. pænella. Ciquë-carottes, etc. : Hæm. cientella. Cytisus nigricans : Lyt. cytisella. Prunetllier : Rhin. fasciella. Pour les Phyc. abielella et lerebrella qui vivent en septembre, octobre et novembre sur les Pinus-Abies, il faut chercher à terre, sous les arbres, les cônes tombés qui sont troués et couverts d’aiguilles et de crottes, les mettre dans une boîte avec de la terre et des aiguilles sèches. La chenille se transforme en chrysalide au printemps et le papillon ne tarde pas à éclore. Genève. Ad.-Ch. CorcELLe. Les espèces affines du Stellaria media.— Boreau, dans sa Flore du cent., éd. 3(1857), vol. IL, p. 104, donne en observation un S4. brachypetala Bor., qu’il indique aux environs d'Angers, et que j’ai retrouvé en 1859, dansles moissons du département du Cher. Boreau, dans son Calalogue rais. des plantes phanérog. du département de Maine-et-Loire (1859), p. 56, admet cette forme comme espèce distincte. Schultz, Archives de Flore, p. 802, fait un Sf. Elisabethæ distribué dans son Herbier norm., n° 443. — Cette espèce a pour synonyme : S{. neglecta Al. Br. (non Weike), Boreau, Flcent., éd. 3, n° 391. Dumortier, Florula belgica (1827), p. 109, fait un Sf. pallida ; l’auteur ne parle pas des étamines dans sa description qui est très-vague; est-ce le St. apelala Ucria, ou le St. Boræi Jordan? M. Jordan, Breviarum plant. nov. (1868), fasc. IE, p. 20, place le Stellaria media dans le genre Alsine. Après avoir décrit trois types nouveaux, M. Jordan termine son observation ainsi : Alsine media (Stellaria Auct.), sub pluribus formis vel speciebus haud rite definitis et in vivo ulterius sedulo comparandis occurrit. Tres sequentes notandæ sunt, corolla ca- licem haud excedente petalorumque lobis a se invicem remotis conspicuæ : lo A. brachypetala (Bor., FI. cent., p. 104), A. media Auct. — Forma vulgatior, calice hirsuto corollam conspicue superante, foliisque ovatis basi plus minusve compressis. 20 À. Elisabethæ (Schultz, Herb. norm., n° 443). — Pedunculis elongatis, calice glabro petala superante, foliis ovatis basi rotundatis in petiolum abrupte contractis. 3° À. neglecta (Weïhe), A. umbrosa Opitz, À. latifolia DC. (non Pers.). — Calice hirsuto corollam plerumque vix excedente, foliis late ovatis, basi rotundatis et in petiolum abrupte contractis (Jordan). | Genève. A. DÉSÉGLIsE. L'observation de M. G. Bouvet, insérée dans la Feuille des Jeunes Naturalistes du ler juillet, traitant de l’action de la Clandestina recliflora sur les chats, me rappelle un fait personnel de ce genre : L'année dernière, à la mi-juillet, revenant & herboriser du mont Ventoux, où j'avais pris avec le plus grand plaisir le Vepeta lanceolata, je me hâtai d'étendre ma riche cueillette de plantes dans mon cabinet. Le lendemain, quelle ne fut pas ma surprise en voyant toutes les feuilles de papier contenant cette plante froissées, déchirées ainsi que la plante elle- même; j'avais d’abord attribué ce désordre à un rat. Le soir de ce même jour, je réunis toutes mes plantes en un seul paquet; le lendemain matin le paquet était renversé et ouvert à l'endroit même où le Nepela lanceolala se trouvait; la plante était de nouveau froissée, déchirée, ainsi que le papier qui la contenait. Le surlendemain encore même répétition, et au moment même où j’entrais dans l'appartement, un chat en sortit : j'avais trouvé le coupable. — 151 — On sait que le Nepela lanceolata a une odeur assez forte. De ce fait il ressortirait que les chats convoiteraient cette plante aussi bien que la Clandestina rectiflora. Avignon. Cep de vigne anormal. — Dans une excursion à Lussault, le 1er août, mon attention fut attirée par un phénomène de végétation fort singulier et que personne, à ma connais- sance du moins, ravait encore signalé jusqu’à ce jour. Un cep de chasselas rose, isolé contre un mur en espalier, pouvant avoir de 7 à 8 ans, et placé à l'exposition du midi dans un terrain de tuf calcaire, présente à la hauteur d’un mètre cinquante environ, une petite grappe bien formée, mais non pendante, parais- sant faire corps avec le pied de la vigne même. Tout autour, aucune feuille, aucune tige. Les grains sont déjà gros et tout aussi avancés en maturité que ceux des grappes qui se trouvent sur les branches supérieures. Le cep en question se trouve à l'endroit dit le Chemin des îles. Amboise. ErNesT LELIÈVRE. Hoplia cærulea. — Il semblerait résulter d'observations faites cette année sur un grand nombre de sujets par M. Alph. Houry de Mer (Loir-et-Cher), que le type d’un gris marron de l’Hoplia cærulea femelle ne serait qu’une variété de l'espèce, et que la plupart des femelles de ce joli Coléoptère seraient d’un beau bleu d’azur comme le mâle. M. Houry m’assure avoir surpris plusieurs Hoplia du type bleu en train de s’accoupler. Amboise. L0PR FR Crioceris asparagi. — Dans le numéro du 1er juillet dernier de la Feuille, M. Le Riche demande si l’habitat hivernal de Crioceris asparagi a déjà été observé. Je puis ré- pondre que j’ai souvent pris cette Urioceris endormie, en janvier et février, sous les écorces de platanes et de châtaigniers, dans les environs de Louvain, tels que Heverlé et Berthem. Je n'ai jamais rencontré Grioceris merdigera et 12-punclata dans ces conditions, mais fré- quemment et en grand nombre Lema melanopa et cyanella, leurs cousines, sous les mousses et les lichens. Louvain. Max. DE TROOSTEMBERG. Colymbetes fuscus. — En lisant l’intéressante communication de M. Baillot, au sujet de Col. fuscus, trouvés dans un parapluie placé dans une chambre close, je me suis souvenu d’avoir également rencontré ce dytiscide dans une chambre fermée depuis longtemps. Voici dans quelles conditions je l’observai : j'étais à étudier chez moi, lorsque j’entendis un bruit assez fort du côté du poêle; c'était un Col. fuscus qui se démenait dans le seau à charbon qui se trouvait près du feu. L’insecte prit bientôt son vol et alla se heurter contre les vitres de la fenêtre, où je le pris. Que faisait ce coléoptère dans le charbon? c’est là ce que je me demande. Max. DE T. Piéges à nécrophores. — Je crois être utile aux lecteurs de la Feuille des Jeunes Na- turalistes en leur faisant connaître un excellent piége pour prendre des carabiques, staphy- linides, histérides, et surtout silphides ; moi-même je le connais par mon aimable collègue, M. Henri Donckier de Donceel, de Bruxelles, qui me l’a indiqué avec son obligeance ac- coutumée. Le piége en question consiste en une bouteille ou plutôt flacon à large goulot, dans la- quelle on place quelques crevettes ou autre substance animale arrivées à un fort degré de décomposition, et répandant un parfum qui, pour les nécrophores, est paraît-il irrésistible. Les meilleurs flacons sont ceux qui.ont servi à contenir des conserves alimentaires, et qui ont un très-large goulot. Il faut enterrer ce flacon avec son contenu, de manière à ce que l’ouverture du goulot soit à peu près au même niveau que la terre environnante. Je pense que les bois conviennent mieux pour le placement des bouteilles que les pe- louses ou les plaines; on peut essayer des deux. Voici les résultats que j’ai obtenus depuis le mois de mai jusque maintenant : 2 Necroph. germanicus, vestigator et variétés, vespillo, sepullor, humator et morluorum en grande quantité (ce dernier toujours dans les bois, sans doute à cause de la proximité des agarics dans lesquels il se trouve souvent); Silpha tho- racica, sinuata, atrala, et variété brune, Calops tristis, fuscus, et d’autres non encore déter- minés. En outre quelques carabiques, staphyliens et histérides communs. — 152 — Une précaution qu’il ne faut pas négliger, c’est de placer un abri au-dessus de la bou- teille, sans quoi on trouve souvent les crevettes inondées par la pluie. Je pense que ceux qui suivront cette méthode pourront facilement enrichir leurs collec- tions d'espèces qu’ils se procureraient difficilement autrement. Max. DE T. Agyrtes castaneus. — Voilà encore un coléoptère rare en Belgique et en France aussi, je crois. C’est durant les mois de janvier et février de cette année que je l’ai pris pour la première fois, et en assez grand nombre, lorsque l’eau versée par la pluie n'avait pas encore découlé des ornières, et lorsque le soleil réchauffant la terre réveillait déjà les insectes engourdis. Les Agyrtes, volant à l’étourdie, tombaient dans l’eau des ornières et y restaient prisonniers. J'en ai ainsi capturé une vingtaine d'individus, à Heverlé et à Berthem. Plus tard, dans le commencement de juin, j’en ai retrouvé un autre, en fauchant sur des saules, près de Louvain. C’est également dans les ornières que j’ai pris Onthophilus sulcatus et strialus, et de nombreux Cercyons. Max. DE T. Habitat des Clytus. — M. Crocy nous dit avoir pris en très-grand nombre les Clytus gazella, Massiliensis et ornatus, sur les fleurs d'Achillea millefolium, dans la Gironde. LISTE D'ÉCHANGES. W. Crocy, à La Tour-Blanche, commune de Périssac (Gironde). — Coléoptères. Marcel Neyrand, à Montferraud, près Bordeaux. — Coléoptères. Ch. Rousseau fils, rue Fondaudège, 47, Bordeaux. — Coléoptères. J. Dehlinger, rue Saint-Denis, 92, Paris. — Coléoptères. Les botanistes qui désireraient se procurer des plantes de Corse peuvent s'adresser à M. Tillet, 16, rue du Plat, à Lyon, qui est à même de leur fournir près de 500 espèces rares, recueillies dans cette île par M. Reverchon. BIBLIOGRAPHIE. Catalogue de la flore liégeoise, par Théophile Durand, à Liége, chez Decq, libraire, rue de l'Université : ? fr. La fédération des Sociétés d’horticulture de Belgique vient de publier un ouvrage des- tiné à rendre d'importants services à tous ceux, tant Belges qu’étrangers, qui seront amenés à faire des excursions botaniques dans le pittoresque pays de Liége, si bien nommé la petite Suisse. M. Théophile Durand, l’auteur de cet ouvrage, dont nous même avons été maintes fois à même de regretter l'absence, nous donne dans son introduction un tableau exact de la flore liégeoise telle qu’elle est depuis les plus récentes découvertes. La province compte 1202 espèces, dont 1012 indigènes, 166 naturalisées et 22 douteuses. Il ne faut pas oublier de mentionner les 297 races et les 117 variétés remarquables dont parle l’auteur, qui nous explique que par races il entend les espèces secondaires ou liti- gieuses. Cette dénomination de race est du reste très-fréquemment employée en zoologie et notamment en entomologie. M. Durand adopte les divisions botaniques établies par M. Fr. Crépin. Cela posé, l’au- teur nous annonce que pour le nombre de plantes, la province de Liége occupe le premier rang en Belgique. L'auteur a savamment passé en revue toutes les plantes qui, à une époque quelconque, ont cté signalées dans la province et il en écarte très-judicieuse- ment un certain nombre, qui ont dû être indiquées à tort. En un mot, ce travail témoigne d’un profond savoir et d’une grande connaissance de la bibliographie, et montre que l’auteur connaît à fond le pays dont il catalogue les plantes. Aussi me résumerai-je en recommandant à tous les botanistes d’en enrichir leur biblio- thèque. Bruxelles. H. DoxokierR DE DoncEEL. Typ. Oberthür et fils, à Rennes, — Maison à Paris, 4, rue Salomon-de-Caus. 4er Octobre 1878. Huitième Année. No 96. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AWES. — Nous prions instamment ceux de nos abonnés qui n’ont pas réglé leur abonnement de bien vouloir le faire aussitôt après avoir reçu ce numéro, qui est le dernier de la 8e année. A Le SNS NOTIONS ÉLÉMENTAIRES DE:MICROGRAPHIE (suite). On voit que la seule inspection des ailes de divers papillons peut fournir à l'étudiant micrographe un grand nombre de préparations à la fois faciles et in- téressantes. Nous allons indiquer quelques manipulations analogues dans les règnes végétal et minéral. Au moyen d’un scalpel ou d’un rasoir, détachons un fragment de l'épiderme d'une pensée et plaçons-le sur une lame, dans une goutte d’eau. Regardons avec un faible grossissement et nous apercevrons les papilles dans tout l'éclat de leur lumière changeante, chevauchant les unes sur les autres comme les vagues de la mer. C’est cette disposition qui donne à la pensée son velouté et produit le phénomène du chatoiement. Sur une lame plaçons une goutte d’une dissolution très-concentrée de gros sel de cuisine et regardons cette goutte à un faible grossissement. L’œil étant fixé à l’oculaire, au moyen d’une feuille de carton agitée auprès de la platine, activons l’évaporation de l’eau qui tient le sel en dissolution. L’observateur verra avec étonnement se former peu à peu d’admirables érémies, c'est-à-dire de petites pyramides qradrangulaires creuses, dont chacune des parois est composée d’une série de gradins, en retrait les uns sur les autres, se termi- pant par un cristal cubique. Ces expériences pourront évidemment se répéter sur un grand nombre de fleurs et de dissolutions salines; les résultats variés qu’obtiendra l'observateur suffiront amplement à le dédommager de ses fatigues. Au bout d’un certain nombre de ces petits travaux, il sera suffisamment familiarisé avec le micros- cope pour entamer l'étude de l'anatomie végétale et animale. Divers ouvrages, en tête desquels nous citerons : ROBIN, Traité du Microscope, ScHACH, Ana- tomie végétale, PELLETAN, le Microscope, son emploi et ses applications, le guideront sûrement: Il nous reste à montrer sommairement comment il faut s'y prendre pour faire une coupe. Nous renvoyons pour les dissections à l'ex- cellent article que notre regretté ami Camille Clément à publié dans la Feuille des Jeunes Naturalistes. III. Des coupes. — Nous ne parlerons ici que des coupes à la main, les coupes au microtome nous paraissant devoir être écartées par les commençants. Les observations micrographiques s’effectuant généralement à la lumière transmise, 1l est nécessaire de préparer les corps opaques sous forme de la- melles plates que la lumière puisse traverser. Cette opération est la coupe. Elle s'effectue toujours au moyen d’un rasoir, mais le détail de l'opération varie avec l’objet à étudier. Pour couper les objets durs, on emploie des rasoirs à dos large et à lame droite; pour les objets mous et humides, des rasoirs à lame concave. . Si le corps à couper est gros et un peu ferme, comme par exemple une forte tige de rosier, on le maintient entre le pouce et l'index de la main gauche; le rasoir étant dans la main droite. On humecte légèrement la lame et la surface — 154 — à couper, puis on opère en tenant le rasoir couché à plat et en le tirant à soi lentement, sûrement et sans s'arrêter. On enlêve ainsi un certain nombre de tranches qu'on doit s'appliquer à obtenir le plus minces possible et d’une épais- seur constante. On transporte ces tranches, au moyen d’un pinceau légèrement mouillé, dans une goutte d’eau déposée sur une lame de verre. Si le corps à couper est de faible dimension, on l’enferme entre deux la- melles de sureau et l’on opère sur l’ensemble de ce système comme nous ve- nons de l'indiquer. Ce que nous avons dit des coupes transversales s'applique évidemment aux coupes verlicales. Avant d'entamer l'étude approfondie de l’anatomie végétale, l'étudiant micrographe s’appliquera avec profit à faire un grand nombre de ces coupes dans les divers sens, sur des sujets commodes, ni trop durs, ni trop mous, tels par exemple que le rosier que nous citions plus haut. Il devra étu- dier d’abord les Uuges, puis les racines et les feuilles, et seulement en dernier lieu les fleurs, les boutons et les graines. Nous n'insisterons pas sur ce sujel vaste et complexe, pour ne pas répéter ce que des maîtres ont dit avant nous. Notre but élait, d’ailleurs, uniquement de montrer qu’on peut sans grandes connaissances acquises obtenir très-vite, avec le microscope, des résultats intéressants; il nous suffirait d’avoir amené quelques profanes à commencer des éludes micrographiques, certain que nous sommes qu'ils seront entraînés en avant par les charmes puissants de ces at- trayants travaux; avec l’aide des livres de Robin, de Schach et de Pelletan, ils se complairont à vaincre les quelques difficultés que comportent les études plus approfondies et plus délicates. Nous avons sous nos yeux des exemples constants de pareils faits. À Montpellier, où les travaux de MM. Duval-Jouve, Estor, Moilessier, Rouget, Sabatier, etc., ont mis si fort en honneur les dé- couvertes micrographiques, quelques hommes, propriétaires, négociants ou avoués, que leur position tenait éloignés de la science, tentés par ces décou- vertes, ont courageusement étudié la nature, au moyen du microscope, et nous tenons d'eux-mêmes qu'ils doivent à ces études quelques-unes des plus douces heures de leur vie. Faculté des sciences de Montpellier. H. M. VINCENT. EXPLICATION DES FIGURES. PLanxce III. 1. Microscope à genou, de Nachet. A — — de Veryck. 3. Microscope droit, de Nachet. — 4. Loupe montée, de Veryck. 5. Scalpels. 6. Ciseaux à dissection. PLaxonE IV. Fig. 1. Trois écailles colorées prises sur l'aile inférieure de la Vanessa lo (le paon du jour). Grossissemients sul ae nil afétie Ab SES TR AA ENCRES FER 18 — 2. Trois écailles colorées provenant de la surface supérieure de la seconde aile de là Nymphate Calhslo. /Grossissement 2, 407 200 OMR EEE EEE 180 — 3. Deux écailles prises sur la surface inférieure de la même aile. Gross. 180 æ 4. Plumule en cœur de da Piéride de latraxe Gross 5700 2e Peer 480 — 5. Variété de la même plumule Gross.................., 145 ED PEL - 480 — 6. Plumule de la Piéride de l’aubépine. Gross............... RE er AR 480 — 7 — — Leucippe. Te ds re DO se ST Nm Up 480 — 8. — de l’Argynne papphia. CU à 1: LV IATRER UE 300 — 9, — du Salyrus Maæra. #0. REG MAS OR RQ 300 — 10. — — Fauna. Svercrée Li cos OMR Sn L 26002 300 — 11. — du Polyommalis Bælicus. ee Eee DRE Ne 300 — 12. Portion de l'aile supérieure de la Vanessa atalante. Gross ................ 480 — 13, Portion de l'aile supérieure de la Piéride de la rave chargée de ses écailles entre lesquelles se voient les extrémités frangées des plumules. Gross. 84 Feuille des Jeunes Naturalistes _ 8° Annee. DIN 1 10 CT o AMVincent del TVR LITH. BARBAT À CHALONS SH. “4 MAR T “le PI N°4 TH) RE ETInT — 155 — ÉTUDES SUR LES PSYCHE (Suite). La patrie principale de Fumea nudella, dans le Lyonnais, estle mont Thou; son fourreau s’y trouve en abondance et cela chaque année, à mi-coteau, dans les prés, au pied des graminées. Les fourreaux qui se trouvent, mais en très- petit nombre, sur les pelouses au parc de la Tête-d'Or, à Lyon, sont un peu plus gros, ils ont, comme ceux du mont Thou, la forme d’un tuyau qui va en s’amincissant de la bouche à l'extrémité, sans être cependant terminé en pointe, mais un peu courbé vers le côté ; leur couleur est grise au lieu d’être jaunàtrs comme dans les sujets du mont Thou. Ceci ne peut en aucune façon influer sur leur identité, car la teinte du sac provient de la nature du terrain où vit la chenille, le sac étant-fait de molécules de terreau de sable; d’ailleurs, si l’on élève pendant quelque temps des chenilles de Nudella, on remarquera bientôt que plusieurs fourreaux sont diversement colorés et cela par couches; les chenilles étant obligées d'agrandir leur demeure en grossissant, se servent de la terre qu'elles trouvent au fond des boîtes d'élevage. Mais ce que nous avons peine à admettre, c'est que les deux papillons qui en sortent ne soient qu'une même espèce. Nous avions toujours cru que là où une espèce était dix ou vingt fois plus abondante que partout ailleurs, c'était là où il fallait rechercher les plus grands fourreaux. Tel n’est point, sans doute, l'avis de M. le D" Otto Staudinger, car il prend notre MNudella du mont Thou pour la même espèce que celle du parc de la Têle-d’Or. Le papillon est cependant sensiblement différent comme taille d’abord : Nudella du mont Thou est un bon tiers plus grand que notre espèce du parc; comme couleur, l'espèce du parc est noire, celle du mont Thou est grise blanchâtre. De plus, le fourreau de notre espèce du parc est d’un bon tiers plus grand, quoique le papillon soit plus petit que celui du mont Thou, qui est le type du Mudella. Ceci ajouté à son facies parfaitement bien décrit dans l’Zcon. de M. P. Millière, ne pouvait me décider à croire que ces deux psyche ne fussent qu’une seule et même espèce, comme me l’affir- mait M. Staudinger, ou tout au moins que l’une ne füt pas la variété et l’autre le type. Nous venons tout récemment de recevoir la confirmation de notre opinion par une lettre de M. Millière, qui nomme le psyche du mont Thou Fumea nudella O., et le psyche du parc Fumea Suriens Reutti. Nous ne croyons pas devoir revenir sur les excellentes descriptions et figures qu’en a données M. Millière. Nous dirons seulement que les chenilles de ces deux espèces différent peu, si ce n’est par la teinte plus foncée de la F. Suriens, mais le papillon diffère trop comme taille et couleur et par la grandeur des fourreaux, pour que l’on ne sépare pas Nudella de Suriens, au moins comme variété, si l’on ne trouve pas les caractères assez tranchés pour en faire une espèce propre. Atra, var. bicolorella, Cette variété nous semble bien factice, à en juger par l’exemplaire que M. Oberthür, de Rennes, a bien voulu nous adresser. Il est bien avéré que nous ne Capturons que le type au mont Pilat; or, ce type est en tout conforme à la variété Bicolorella de M. Oberthür. Nous ferons seulement remarquer qu'au bout d’un an ou deux la teinte jaune cuivrée de la base des ailes supérieures disparaît presque complétement dans la plupart des sujets; Bruand n’en parle pas dans sa Monographie, ce qui nous ferait supposer que la description et la figure de sa Séomoxella (Atra Esp.) n'auraient pas été faites sur des sujets fraîchement éclos. Il est possible que cette teinte jaune, si vive à l’éclosion, ne disparaisse pas ou disparaisse moins dans la variété Bicolorellt, ce qui * — 156 — aurait pu induire en erreur MM. Boisduval et Bruand. L’exemplaire que nous a envoyé M. Oberthür ne se rapporte pas exactement à la figure de Bruand, les antennes sont beaucoup plus pectinées et les ailes antérieures ne sont pas aussi arrondies, de plus, pour la taille, il est identique au type Atra. Il est bon d'ajouter que Bruand a fait sa description sur un sujet adressé par M. Boisduval, et que M. Oberthür, possesseur de la collection de M. Boisduval, était à même de ne point se tromper en nous adressant comme telle la variété Bicolorella, espèce découverte par M. Boisduval. Ce n'est qu’une simple appréciation que nous faisons ici, car il est bien difficile de pouvoir se pro- noncer d'après un seul sujet; nous serions bien aise de recevoir à nouveau la _ variété de Siomoxella (Atra Esp.), afin de pouvoir trancher définitivement cette question. En attendant, nous considérons, comme Atra (Stomoxella) type, le sujet envoyé par M. Oberthür sous le nom de Bicolorella, var. d'Atra. Nitidella Hofmann. Les psychidistes se sont certainement tous procuré Intermediella, la plus commune des Fumea. Cette espèce ne se trouve qu'au centre et au midi, l'espèce du nord n’est plus Zntermediella Bruand, mais bien ANitidella Hofmann. Les différences sont assez sensibles dans le papillon comme dans le sac de la chenille. En effet, les pailles sont fines et presque toujours jaune clair dans les fourreaux de Nifidella; très-grosses, relativement courtes et toujours grises ou noirâtres dans ceux d’Intermediella. Le © de Nitidella Hofmann est toujours de moitié plus petit que celui d’Zntermediella ; les ailes supérieures sont plus arrondies, les antennes beaucoup plus courtes; le fourreau jusqu'à trois fois plus petit et moins grossièrement fait. Nous avons vérifié cela sur des sujets de Nifidella, envoyés par MM. Hof- mann, Foucard et Staudinger; nous n'avons jamais reçu Zntermediella Brd. de nos correspondants. Nitidella Hofm. ne se prend pas dans le Lyonnais, du moins, nous ne l'y avons jamais prise; par contre, Intermediella, dans certaines années, y est excessivement abondante en plaine et en montagne. Sur notre demande, M. Otimar Hofmann eut l’amabilité de nous envoyer deux exemplaires O' et deux Q de l’Affinis Reutli, et quoique de suite nous ayons reconnu en elle une Zntermediella un peu plus grande, nous fimes l’acquisi- tion du Catalogue de Reutti (4) pour connaître ce que cet auteur disait de cette espèce qu'il a décrite et nommée. Les ailes supérieures sont peut-être un peu plus brillantes, sa taille fait paraître les ailes supérieures un peu plus pointues; elle a de six à sept lignes. Si toutefois ces caractères sont assez tranchés pour en faire une variété locale d’Zntermediella Brd., ils ne sont pas assez sérieux pour en faire une espèce distincte. J'avoue que si Je n'avais trouvé que Miti- della Hofm. et Affinis Reutti, comme M. Ottmar Hofmann, et avant lui proba- blement feu Reutti, j'aurais vu en elles, deux espèces bien tranchées ; mais il y a, je crois, trop peu de différence entre Zntermediella et Affinis pour les sépa- rer. Et, si toutefois les psychidistes examinent attentivement cetie question, ils détacheront Mitidella Hofm. espèce du nord, réunie par M. Staudinger à Intermediella Brd., comme nom synonymique, et Zntermediella Brd. rempla- cerait Affinis Reulti, qui ne serait plus qu'une variété locale, si même son nom ne restait qu'a titre de synonymie. Georges RouasT et L. REYNAUD. (4) Verzeichniss der Schmetterlinge Badens, Reutti. — 157 — LES DERMESTES. J'ai commis une erreur en disant que les dermestes, à l’état parfait, ne causaient aucun dommage (n° 91, p. 85). En effet, la durée de leur existence se prolonge bien au delà du temps où ils ont atteint l’état parfait. En hiver, ils restent engourdis sous les écorces des arbres, dans les fissures, etc. Mais, pendant le beau temps, ils ne peuvent rester sans manger; or, comme on ne les trouve qu'avec leurs larves, ils doivent vivre de la même manière et causer ainsi les mêmes ravages. Cependant, n'ayant pas à se développer davantage, ils doivent être beaucoup moins voraces. M. de Troostembergh, de Louvain (Belgique), m'a dit avoir mis des dermestes dans une boîte contenant des lépidoptères ; ceux-ci ont été dévorés en peu de temps. D'un autre côté, il en avait mis avec de la laine et de la soie; ils n’y ont pas touché et sont tous morts { V. aux Communications). Les dermestes se nourrissent donc de matières animales n'ayant subi aucune préparation, c’est-à-dire contenant encore des éléments nutritifs. S'ils rongent les plumes, je crois que c’est parce qu'elles sont naturellement grasses, el que les plumes bien dégraissées et sortant des mains du teinturier ne les tenteraient aucunement. Le Dermestes ater que je n’ai trouvé que dans les cavités des arbres et sur les plaies de certains chardons, doit, lui aussi, vivre des débris des petits insectes qui sont venus y crever. Passons au Dermestes bicolor que l’on ne trouve pas dans toutes les collections. Voici un moyen de le capturer, moyen que J'ai trouvé tout derniè- rement et qui men a procuré autant que Je pouvais en désirer pour ma collection (20 exempl. environ). Il consiste à secouer fortement sur une nappe les nids que les moineaux bâtissent derrière les persiennes des appartements qu'on ouvre rarement. Ce dermeste se tient de préférence dans les vieux nids où il vit probablement des excréments des petits; on y découvre beaucoup de débris d'insectes, ou encore des pellicules qui se détachent des ailes de cés oiseaux lorsqu'ils prennent les plumes. Je crois que c’est la nourriture qu'il préfère. Il aime aussi beaucoup la poussière de ces nids, tout autant que les Tenebrio obscurus en compagnie desquels je l'ai trouvé. Autour des nids que J'ai visités, j'ai rencontré un certain nombre d’élytres de ce dermeste qui, peut-être trop audacieux, s'était mis à portée du bec de la mère. Je n'ai pas visité les nids que les moineaux bâtissent sur les arbres. Que ceux de mes collègues qui en auraient à leur portée les visitent avec soin; ils y rencontreront peut-être le dermeste en question. Qu'ils ne négligent pas non plus les nids de geais, de pies, de corbeaux, etc., qu'ils peuvent rencontrer dans les bois. S'ils les visitent quelque temps après le départ de la progéniture, ils seront amplement dédommagés de la peine prise pour les aborder. Broût-Vernet. H. pu BUYssoN. AU SUJET DU RÉGIME ALIMENTAIRE DU GRYLLOTALPA VULGARIS (Vulgairement COURTILIÈRE, TAUPE-GRILLON; TÊT, dans la Haute-Saône), La question du genre d'alimentation de la courtilière, soulevée il y a quelques mois par M. A. Carret dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, est fort inté- ressante. En effet, cet insecte est un véritable fléau pour l’agriculture ; l’histoire — 158 — de ses mœurs intéresse tout le monde, le cultivateur et le jardinier aussi bien que le naturaliste. Si une discussion dans la Feuille, en provoquant des recherches, pouvait faire un peu de lumière sur ce point tant controversé, ce résultat justifierait pleinement la longueur des détails qui vont suivre. Parmi les auteurs, les uns adoptant l'opinion de Gœdaert, prêtent à la cour- tilière une nourriture exclusivement végétale ; d’autres, au contraire, exclu- sivement animale; enfin, l'opinion qui semble prévaloir aujourd'hui tend à concilier les deux premières en donnant à cet insecte un régime mixte, à la fois végétal et animal. Pour traiter la question d’une manière satisfaisante et avec tout le dévelop- pement qu’elle mérite, il me semble nécessaire de donner quelques extraits des principaux auteurs qui ont écrit sur ce sujet. « On en trouve beaucoup (de courtilières) en Zélande, au territoire de Middelbourg, qui font grand dégât aux fruits de la terre quand ils sont encore tendres. Car ils ont comme une scie dont ils coupent les racines en mangeant. Mais on tâche à les prendre (sic) avec des petits pots qu'on met à fleur de terre, d'où ils ne peuvent se retirer. » (GŒDAERT, Meélamorphoses des insectes, 76° expérience, p. 125 à 198). « Il (le taupe-grillon) vit dans la terre et principalement dans les couches, où il fait beaucoup de dégât en coupant et rongeant les racines : il se sert de ses pattes antérieures comme font les taupes; le mouvement de ses pattes se fait latéralement, etc... La femelle a soin de placer son nid de manière que les larves qui sortent des œufs puissent trouver à leur portée les racines dont elles doivent se nourrir » (DE TIGNY, Suites à Bufjon, t. VL p. 41 et 42). « Les jeunes éclosent en juillet et août, un mois après que les œufs ont été pondus. Ils commencent immédiatement à manger les racines tendres des plantes environnantes, soit blé, gazon ou autres végétaux, et lorsqu'ils n’en trouvent plus, ils vont ailleurs chercher leur nourriture. » Ces insectes pernicieux sont très-voraces; ils se mangent les uns les autres lorsqu'ils peuvent s’attraper ; la mêre dévore un grand nombre de ses petits et sur cent (100) il n’en reste pas plus de huit (8) (???) (1) » (Colonel GourEAu, les Insectes nuisibles, passage tiré de Curtis). « On ignore encore quels sont les aliments qui servent à la nourriture des grillons. La plupart des auteurs ont pensé qu'ils se nourrissaient de substances végétales, et Latreille les regarde comme carnassiers » (Æistoire des Insectes orihoptères, par M. EMILE BLANCHARD, p. 30). « Les courtilières se tiennent de préférence dans les jardins potagers, dans les pépinières, dans les champs de blé et passent l'hiver dans un trou pratiqué sous terre à une profondeur qui varie selon la qualité du terrain et la rigueur du froid. Cette cavité communique avec la surface du sol par une galerie habi- tuellement verticale, qui devient inclinée lorsqu'un obstacle l’empèche de se continuer en ligne droite. À partir de la surface, l’insecte se creuse de nou- velles galeries dans toutes les directions; ces galeries, plus ou moins profondes, suivant l'élévation ou l’abaissement de la température, descendent jusqu’à 0"04 ou 0"06 environ; elles se prolongent ou s'arrêtent, suivant que la nourriiure est plus ou moins abondante; plusieurs d’entre elles sont en pente et aboutissent de différents côtés au trou vertical, qui est situé parfois à 035 de profondeur. Cette disposition permet à la courtilière, quand elle est pour- suivie, de Se réfugier plus facilement dans son trou au moyen d’une de ces galeries. On comprend facilement que de semblables travaux, exécutés par des insectes d’une fécondité prodigieuse, causent de très-grands ravages dans les (1) Passage en contradiction avec tous les autres auteurs, qui prêtent à la mère la plus grande tendresse pour ses petits. — 159 — endroits où ils se trouvent : aussi sont-ils un des ennemis les plus redoutables de l’agriculture. Que les végétaux servent ou non à la nourriture du taupe- grillon, ils n’en sont pas moins entièrement détruits quand ils se trouvent sur son passage, il passe indistinctement à côté des plantes ou au travers de leurs racines et ne les détruit que lorsqu'elles sont tendres et plus faciles à entamer que la terre qui les environne, et ces habitudes ont fait, pendant longtemps, regarder à tort ces insectes comme exclusivement herbivores, car ils semblent, au contraire,à peu près exclusivement carnassiers, comme le démontre péremp- toirement l’organisation de leur bouche. Si l’on place du fumier, et surtout du fumier de vache, auprès d’un terrain qui renferme des courtilières, elles s’y transportent, bien que cependant il ne s’y trouve pas un brin d'herbe; on a dit qu’elles s’y rendaient pour pondre leurs œufs qui, soumis à une chaleur plus forte, doivent se développer plus promptement : mais il faut remarquer qu'elles choisissent pour construire leur nid un terrain d'une certaine dureté, et c’est donc uniquement dans l’espoir d’y trouver plus d'insectes qu’elles abandonnent leur gîte pour se rendre dans le fumier. D'un autre côté, des observations con- signées dans la Revue agricole démontrent que la nourriture des courtilières se compose aussi bien de substances végétales que de substances animales, ou du moins que les unes peuvent suppléer les autres; des romaines, des dahlia et d’autres plantes sont attaquées à la racine et non-seulement endommagées de manière à livrer passage à l’insecte, mais entamées dans une grande partie de leur longueur et quelquefois entièrement coupées. Turpin a également donné quelques remarques à ce sujet; ayant renfermé trois courtilières dans une boîte, il plaça sur la terre que renfermait cette boite une feuille de romaine ; les insectes se tinrent cachés pendant le jour, mais, la boîte ayant été ouverte pendant la nuit, on les trouva hors de terre, mangeant avidement la feuille ; le même fait se reproduisit deux autres nuits de suite; mais à la quatrième, la plus grosse courtilière dévora les deux autres qu'elle avait tuées » (CHENU, Encyclopédie d'Histoire naturelle, Annelés, p. 61. Passage emprunté à l'Histoire des Insectes orthoptères de M. Brullé). On peut conclure de ce qui précède : 4° Que les premiers naturalistes, en prêtant à la courülière un régime exclusivement herbivore, ont été induits en erreur par les dégâts importants qu'elle cause dans nos cultures, en coupant les végétaux qui se trouvent sur le parcours de ses nombreuses galeries ; 2° Que cet orthoptère, tout en étant essentiellement carnassier, ainsi que pouvaient le faire prévoir & priori l'organisation de sa bouche et la faible lon- gueur de son intestin (le canal alimentaire n’a pas deux fois la longueur du corps), peut, parfois, s’accommoder de certains végétaux, tels que la romaine et les racines de dahlia. Ce dernier fait, toutefois, ne prouve pas que la courtilière puisse vivre exclusivement de végétaux ; le chat aussi mange l’asperge avec avidité, et per- sonne ne s’est avisé d'en conclure qu’il était herbivore. N'en pourrait-il pas être de même pour la courtilière, qui aurait un goût prononcé pour les deux végétaux cités plus haut, tandis qu’en réalité le fond de sa nourriture se com- poserait de substances animales? C’est une question qui vaudrait la peine d’être résolue par des expériences directes : j'ai en ce moment un nid trouvé le 31 mai dernier et contenant cent quatre-vingt-cinq œufs; je me propose de tenter quelques expériences sur les larves qui en proviendront. Depuis plus de dix ans que j’observe la courtilière et que je suis témoin chaque jour de ses ravages, je n'ai jamais remarqué qu'elle ait attaqué les plantes pour s’en nourrir ; il m’a toujours semblé, au contraire, qu’elle ne les coupait que lorsqu'elles se trouvaient sur son passage et que sa nourriture était surtout animale. Une raison très-probante pour moi, c’est que ces orthop- — 160 — tères sont d'autant plus abondants que les terrams sont plus fertiles, et par conséquent recèlent plus de vers ou d’autres insectes. En terminant, et pour en revenir à la question posée par M. Carret, je suis porté à croire que la courtilière fait sa nourriture spéciale des larves de carabes, lorsque ces coléoptères habitent les lieux qu’elle fréquente. En effet, ces deux insectes sont carnassiers et cherchent leur pâture principalement pendant la nuit; ils se rencontrent donc dans leurs courses et il n’est pas étonnant que le plus faible soit la proie du plus fort. A corsaire, corsaire et demi! CHABOZ. Amance (Haute-Saône). COMMUNICATIONS. Petit calendrier herpétologique pour la chasse des Batraciens anoures. AOUT-DÉCEMBRE, AourT. — Ce mois doit être consacré à l'étude des tétards de Hyla viridis, Rana esculenta, Bombinaior igneus. SEPTEMBRE. — On trouvera encore dans ce mois quelques têtards n’ayant point terminé leur métamorphose, tels que Rana esculenta, Bufo calamita, Bombinator igneus, et par excep- tion, le têtard de Pelodytes punciatus, dans les mares formées par la pluie au fond des car- rières peu ensoleillées. Ocrogre. — On peut se procurer encore presque tous les batraciens jeunes ou adultes, en les cherchant le soir avec la lanterne, quand la température est douce. NoOvEMBRE ET DÉCEMBRE. — Ces deux derniers mois de l’année sont peu lucratifs; on les emploiera utilement à l'étude des larves de l’Alytes obstetricans, qui n’accomplissent leur métamorphose qu’en mai et juin de l’année suivante. Paris. Héron-Royer. Dermestes lardarius. — Dans son intéressant article, M. H. du Buysson dit que les larves seules de ces coléoptères causent des dégâts. Je suis à même de pouvoir assurer que cette règle a des exceptions, ayant par moi-même éprouvé la voracité des Dermesles lardarius à l’état parfait. Depuis quelque temps, en effet, je remarquais que les lépidoptères que je mettais à l’étalage perdaient leurs poils et que leur abdomen se détachait du corselet. Je finis par découvrir les auteurs de ces méfaits. Je surpris un Dermestes lardarius « flagrante delicto ; » je l'incarcérai aussitôt dans un bocal avec d’autres Lardarius vivants, et leur donnai à manger des lépidoptères desséchés ; ils s’en accommodaient fort bien et dévorèrent ainsi plusieurs Van. urlicæ. Quand ils en eurent mangé tous les poils, ils en enlevèrent les écailles de la base des ailes, sans jamais toucher au reste. Ni la laine, ni l’ouate, ni le fil ne leur plurent, mais la viande sèche fut attaquée par eux. J’allais continuer ces expériences, quand tous mes élèves moururent en une nuit, je ne sais pour quel motif. Louvain. Max. DE TROOSTEMBERGH. . Calandra granaria L. — Il y a quelques jours je passais dans un grenier à blé, où se trouvaient encore quelques marrons qui avaient échappé à la cuisinière et à la dent des rats. En examinant de près ces marrons, je les vis tous littéralement criblés de petits trous; j'en pris un que j’ouvris et aussitôt une véritable légion de Calandra granaria L. en sortit. Tout le monde connaît ce petit insecte oblong, d’un brun rougeâtre, trop commun dans les moulins et les greniers à blé, et auquel on donne le nom vulgaire et impropre de pou du blé. Cependant, jamais je ne l’ai vu s'attaquer aux marrons ; les exemplaires que j'ai pris sont d’un rougeâtre un peu clair, mais je ne puis croire à une variété; peut-être même d’autres que moi ont déjà remarqué ce fait que je crois être anormal. C’est ce que ne manqueront pas de nous dire tous ceux qui s'intéressent aux travaux de la Feuille. Civray. M. BaïLLior. —- 161 — Elodea canadensis. — Dans une herborisation dans les prairies de la Saône, entre Villefranche et Anse, j'ai trouvé l’Elodea canadensis (Mich.) que j'avais signalée, l’année dernière, pour la première fois dans notre région. En l’espace d’un an ou deux, elle a envahi tous les ruisseaux, les fossés et les flaques d’eau des vastes prairies situées entre Mâcon et Anse. On me l’a, en effet, signalée à Romanèche et à Belleville, et, d’après toutes les recherches que j'ai pu faire jusqu’à présent, elle n’aurait pas dépassé Anse ou Trévoux. On me l’a bien indiquée à Lyon, mais elle n’y est pas subspontanée, car elle y a été en quelque sorte semée ou propagée par boutures dans quelques ruisseaux avec des plantes importées de Mâcon. Je ne serais pas surpris que l’année prochaine, ou dans deux ou trois ans, on ne la rencontrât à Vienne ou dans quelque autre ville du bassin du Rhône, grâce à la Saône qui se jette dans ce fleuve, au sud de Lyon. En attendant, je l’ai trouvée en pleine floraison dans nos fossés de Bourdelans. Je l’ai récoltée abondamment en cet état. L’Elodea a une jolie petite fleur rose. Je cherche en ce moment à voir si elle peut fructifier, et si, par ce fait, elle peut s’ensemencer. Quelques-uns de nos honorés collègues de Belgique avaient douté qu’elle pût fleurir et produire des graines. Je crois que si les quelques fossés que j’ai remarqués ces jours-ci ne sont pas ravagés par les pêcheurs de grenouilles qui abondent ici et dévastent toutes nos plantes aquatiques, je pourrai donner une première réponse à leur question. Lyon. P. MILRET. Tératologie.— Je viens d'observer, sur un pied de Cephalaria transylvanica, un cas très- curieux et probablement fort rare de tératologie. Pour avoir cette plante à ma portée et pouvoir l’étudier à loisir, j'en ai cultivé quelques pieds dans mon jardin. Ces jours-ci, en regardant les premières fleurs s'épanouir, un capitule présentant un aspect étrange captiva mon atten- tion ; je l’examinai et fus surpris de voir que toutes les fleurs centrales étaient transformées en rameaux fins et déliés, longs de 3 à 5 centimètres, terminés chacun par un bouton à fleurs et portant vers leur milieu une paire de feuilles. Les fleurs de la circonférence étaient d’ailleurs dans leur état normal. Cette bizarrerie, ce caprice de la nature est sans doute dû à un excès de sucs nutritifs. Ampus (Var). ALBERT. Un nouveau remède contre la rage. — M. Pelletier nous écrit qu'aux environs de Blois, on regarde le Plantago coronopus comme un remède efficace contre la rage; on l’ad- ministre aux personnes ou aux animaux mordus, mais avant qu’il ne se manifeste aucun signe de la maladie; voici d’ailleurs la recette dans toute sa naïveté : On casse et on bat des œufs dans un saladier; en guise de beurre, on met dans la poële de la lie d'huile de noix, puis on y verse les œufs battus avec le Plantago coronopus haché menu comme on hache les fines herbes; cette omelette se mange avec plaisir, dit-on. Les raffinés y ajoutent de la poudre de bois de chêne provenant de vieilles poutres. Les fermiers de la localité en font un fréquent usage. Solanum sp.? — J’ai trouvé au bord de la mer, à Arzen (province d'Oran), un Solanum que je n'ai pu déterminer : l'échantillon est petit et ne porte malheureusement qu’une ou deux fleurs détériorées ; celles-ci sont d’un jaune pâle; les tiges, les pétioles et les feuilles sont très-velus. Cette plante se rapproche beaucoup, sauf la couleur des fleurs qui est assez bizarre, du S. villosum Lam., peut-être n’est-ce qu’une variété de cette espèce. Arzen. P. Mizor. Cicindela maritima. — J'ai pris dernièrement aux environs d'Ambleteuse (Pas-de- Calais), un exemplaire de Cicindela maritima qui est d’un beau vert clair, exactement du même vert que Cicindela gallica; sauf la couleur, cette cicindèle répond exactement aux descriptions de Maritima; c’est même un individu bien tranché. Je serais très-heureux de savoir si cette variété se rencontre fréquemment. Paris. Juces Maanix. Variété de la Mantis religiosa. — Dans le numéro du mois d’août dernier, il est dit au sujet de la Mante religieuse que, jusqu’à plus ample informé, les individus de couleur — 162 — brune doivent être considérés comme étant une variété du sexe féminin. J’ai observé ces jours-ci un fait qui tranche la question. J’ai rencontré une énorme femelle de couleur verte accompagnée par deux mâles, qu’elle portait accrochés l’un à son dos, l’autre à ses flancs. Or, le premier était vert et le second était de la variété brune, Il ne reste plus qu’à trouver ce qui peut causer ce changement de couleur, dont j'ai cette année rencontré un assez grand nombre d'exemples. Meursault. E. Axpré, ÉCHANGES. ————— M. R. Grilat, rue Rivet, 19, à Lyon, s’inscrit sur notre liste comme s’occupant de Coléoptères. M. Ricardo Gorriz, pharmacien à Carinena (Aragon), Espagne, désirerait obtenir quelques exemplaires de Meloë violaceus, cyaneus, murinus, variegatus, cicatricosus, insignis, fullus, soit par achat, soit en échange d’autres bonnes espèces de coléoptères bien déter- minés. M. Jules Magnin, 3, rue Honoré-Chevalier, à Paris, offre : Mycelophagqus 4-puslu- latus et Bembidium laterale, en échange d’autres coléoptères. BIBLIOGRAPHIE. De la recherche des Mollusques terrestres et d’eau douce ei des moyens de se les procurer, par M. l'abbé D. Dupuy (Savy, lib. édit., Paris; in-80, 31 p., 1878). Dans ce travail, extrait du Bulletin de la Sociélé d'histoire naturelle de Toulouse, l'auteur bien connu des conchyliologistes, surtout par son grand ouvrage: Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France, a trouvé le moyen de rassembler dans une trentaine de pages, les nombreux et divers moyens de former, en peu de temps, une intéressante collection de coquilles. Dans cette chasse, comme dans telle des insectes, pour trouver, il faut savoir chercher, et on en apprend plus avec un tel maître dans l’espace d’un quart d'heure, que seul, sans expérience, dans l’espace d’une année. Objets néces- saires ou utiles pour la recherche des mollusques, lieux, temps, saisons, époques où il faut les chercher, de même que renseignements spéciaux fournis à l’auteur par sa propre expérience ou celle de ses amis sur certains genres ou espèces difficiles à capturer, rien n’est oublié dans cette brochure que nous recommandons vivement à tous les amateurs de coquilles terrestres et aquatiques. A. LucanTE. ——— ERRATUM. — Au bas de la page 143, au lieu de pl. IX, Zire pl. IV. — 163 — TABLE DES MATIÈRES DE LA 8° ANNÉE Le RedAchpn dense JL GE EU A PORN ee AR RE EL 1 AUDÉSEGLIS Re. - 0 lie à Notes et observations sur quelques plantes de France et TOR SC PLEIN RP SN RS eee pi de 8 à x vauie nee Ge CIE PAR de. ED ANDRE eee. à Voyage d’un naturaliste (Deux kilomètres en six HÉTÉRO ME AQU TE HAS RE RE EE 0, 20 00/0 SXLV) BEHARD, 4e... Une variété de la chenille de Deilephila Livornica (planche)... 13 V. Coczin DE PLancy.. Distribution géographique de la Mante religieuse en France., 27 — Note sur la découverte de la Mutille européenne (Mulilla Europæa Fabr.), dans le département du Pas-de-Calais. .... 14 CR DÉOUT n daS Notes d’un campagnard (observations faites dans la partie sud-est du département des Vosges)......... 29, 01,.711,2100 DÉÉINR Re sea cos Petits aperçus sur la flore du Hohneck et des environs CASE ANR LE PE AR OR PE RO men Ta AP enr 3 ÉAVÉONNORAT.. 02 Chasse aux insectes cmpant l'iyer............4..00. eue 38 — Note sur le Pogonocherus dentatus Muls.............,....... sl — Les’décuisements. des insectes... 2%... use sane sue 65 AIBÉTHUNE. à 4 «ga à» Excursions géologiques à Monthelon et à Cuis, près Epernay CNE Re RE REA A CNE PR PE APS PS PIS EUR En LS 38 EPOCETNTENR T4 Organographie des Lichens, d’après les auteurs........ 38, 90 — Hrudeset analyser des Lichens. 4 UT ART Re ae 144 PAPA RENT ne Notice sur la Faune des Lépidoptères du Jura méridional- CHEN PR UE Pt HE ne aise pbiciee ds bare ssl id 53 MUR ANR: Eu Supplément au Coup d’œil, sur la végétation de la vallée de la Vesdre, entre Chaudfontaine et les Mazures (Belgique)... 67 D'ÉPOUANTER URL de Excursions géologiques et minéralogiques dans le Beaujolais (de Romanèche 4/Beauieu) 2: 1 LA na ae de pneus en de MURS 120 HSE D ANR AE Excursions botaniques en Dauphiné. Le Vercors, souvenirs des Grands et Petits-Goulets (Drôme)............... 801295 DER LL Note sur quelques Bombyx séricigènes exotiques, nouvellement MP EMA DANCE ARE NI SE LR AR Lie of 83 EH p5 BUYSsON..…...,..: MES DÉRIMESeS PR NS TE Eee OU UE es à: 85, 158 — Distribution géographique de la Mante religieuse en France (fin) 123 À. MONTANDON........ Brosteniet la vallée de 14 Bistriza.. un dau see ie nee ste ce AOL A Ra Nouvelles captures de Prosopistomes..,......,............ 99 NPA ICONE ed dt es Note sur le rôle des feuilles dans la végétation. ........ 1055 FE H. Seconn............ Troisième excursion géologique dans l’Estérel (Var)......... 107 PUS MAN... be der Note sur des Lépidoptères recueillis à Nemours {Algérie). 110, 120 J.. CHAFFANJON., ...... Excursion botanique et entomologique à Villar-d'Arêne CANCER AND be) VS BU SE UE RE er ere elle 124 Aeet M: Dorrrus..., Unétnromenade t EXDOSITOnE en en quen ense ae cl 129 EN INCENTI. 4, ae Notions élémentaires de Micrographie................ 141, 153 GhonismetREvaann, Etude sur les Psyche (suite)... .. 4,0. 146, 154 CÉPCONTINT. 2.6 ie Polymorphisme dans les © de l’Aydrophilus piceus Linn...... 148 Ho Re eds Au sujet du régime alimentaire du Gryllotalpa vulgaris. ..... 157 DR DODANTE SAT Table des communications contenues dans les six premières ù ATHENA PE HER RÉ CRG ere Le spi ea tt le ne en supplément. Bibliographie. — Index des Coléoptères de l'Ancien-Monde, décrits depuis 1863, ou supplément au Catalogue des Coléoptères d'Europe et des pays limitrophes, de S. A. de Marseul, par J. DE GAULLE..... NU TR va — Revue Alsacienne, par A. Dozrrus................,, MERS 63 on Etudes d'histoire naturelle, de GC. Clément, par A. Dorzrrus ...... 87 — Annuaire entomologique pour 1878, d’Alb. Fauvel, par d. De GauLzze. 116 — Catalogue de la Flore liégeoise, de Th. Durand, par H. Doxckier Den CRE SO RE EE demeures aus e die 152 — De la recherche des Mollusques terrestres et d’eau douce, et des moyens de se les procurer, par l'abbé D. Dupuy.............. 162 Communications. — Coléoptères. — Cicindela germanica (Ed. Hoxxorar), 9; L. Gavow), 22; (Maur. Banizor), 84; (A. Manmrin), 45; (Monranpox, Goussarp, TiLLET), 102, — Cicindela hyÿbrida (Ed. Honnorar), 114. — Carabus intricatus (A. Marvin), 46; (R. SrEvEns), 63; (P. Tizcer), 1403. — Carabus auronitens et sa variété Putzeysii Mors. (A. CaRRET), 102. — Aristus clypeatus dans la Vienne (M. Barzrior), 64. — Aristus clypeatus dans l'Aveyron (L. Grraupras), 75. — Byrrhus pilula (CHAFFANJON), 113. — Agyrtes castaneus (Max. DE TROOSTEMBERG), 152. — Colymbetes fuscus (Max. DE T.), 151. — Piéges à Nécro- — 164 — phores (Max. pe T.), 151. — Hanneton vivant (J. Zuser), 46. — Hoplia cærulea (E. Lerrivre), 151. — Oryctes nasicornis (Le Ricue), 115. — Dicerca berolinensis (E. Masson), 23. — Anthaxia salicis et Callidium alni (CHaBoz), 23. — Agrilus angustulus (J. CHAFFANJON), 91. — Ptüinomorphus imperialis, avec planche (H. nu Buysson), 126. — Marolia variegata, avec planche (H. pu Buyssow), 126. — Thanasimus formicarius (L. GrrauDras), 75. — Phos- phorescence des nymphes de ver luisant (ne PriNsac), 114. — Indigestion chez les Dytisques (J. et P. Passy), 64. — Otiorhynchus ligustici (J. LricarensrTeiN), 33. — Pogonocherus dentatus (Max. pe TroosremBerGx), 79 ; (H. pu Buvysson), 126. — Necydalis major, avec planche (H. nu Buysson), 127. — Habitat des Clytus (Grocy), 152. — Les Criocères (Le Ricxe), 114. — Crioceris asparagi (Max. pe T.), 151. — Colorado beetle (M. Barzzrot), 45. — Doryphora, 64. — Cassida azurea (H. pu Buysson), 22. — Nouveau genre de chasse (M. Barzior), 11. — Insectes nuisibles aux vignes (J. LicarensTeIN), 21. — Nouveau genre de chasse entomologique (H. Doncxter DE DoncceL), 34. — Chasse d’hiver (Max. de T.), 45. — Tératologie entomologique (M. Bzaxc), 91. — Vente d’insectes de la Russie (Méau), 104, — Chasse au panier percé (M. BarzuioT), 113. — Chasse au parapluie fermé (M. Barzzror), 127. — Dermestes lardarius (Max.pe TroosremBerGx), 160.— Calandra granaria (M. Barzzior), 460. — Cicindela maritima (Jules MAGnix), 161. Hyménoptères. — Mutilla Europæa (E. M.), 36. — Cynipides (J. LicarensreIN), 91. — Osmia bicolor (J. Lranrensrein), 91. Hémiptères. — Phylloxera dans le Loir-et-Cher (PezLeTier), 23. — Neuroterus lenticularis (J. LrcHTrENSTEIN), 104. Lépidoptères. — Arctia caja (Sylv. Esrarp), 10. — Ma première miellée (Alph. Houry), 33. — Calendrier lépidoptérologique (chenilles de Microlépidoptères des environs de Genève (Ad.-Ch. CorceLLe), 42, 73, 88, 101, 112, 126, 149. — Aberrations inédites de Lépidoptères diurnes observées dans le courant de l’année 1877 (E. Lenièvre), 44. — Rhodocera rhamni (E. Leurèvre), 75. — Vanessa antiopa (Le Rice), 76. — Zygæna genevensis (Ad.-Ch. Cor- CELLE), 76. — Chionobas Aello (Ad.-Ch. Corceuze), 76. Orthoptères. — Mantis religiosa, 22; (E. Lezrèvre), 35; (E. Anpré), 161. — Gryllotalpa vulgaris (J. GRIFFITH), 127. Névroptères. — Les Ephémérines (G. Bouart), 73. Rhipiplères. — Stylops et Andrènes (J. Lrcxrexsrenn), 75. Diptères. — Lucilia bufonivora (J. LIcHTENSTEIN), 35. Arachnides. — Arachnides victimes du genre Pompilus (Ed. Anpré), 104. Verlébrés. — Salamandra maculosa (Le Menwicier}, 23. — Triton marmoratus (D. Bors), 36. — Calendrier herpétologique pour la chasse des Batraciens anoures (HéRox-Rover), 42, 73, 88, 101, 160. — Ouf monstrueux (G. MARTIN), 44. — Un reptile nouveau pour la faune fran- çaise (Phyllodactylus Europæus) (M. Bzaxc), 44. — Mœurs de l’écureuil (J. Roucav), 74. — La Fringilla montifringilla (Le Rice), 74; (R. Srevens), 92. — Tératologie embryo- génique (Le Rice), 91. — Capture d’un Goëland aux environs d’Autun (D: Girror), 102. — Orologie (Le Rice), 115. — OEuf monstrueux de poule (C. CLÉMENT), 115. — Chats sans queues (M. BLaxc), 116.— Action de la Clandestina rectiflora sur les chats (G. Bouver), 116. Botanique. — Congrès international de botanique et d’horticulture, à Paris, en 1878, 11. — Herborisation à Bouillon, Belgique (E. Brrarp), 23. — Elodea canadensis, 23; (G. Bouver), 39 ; (Désécuise), 43. — Un cas de tératologie végétale (CxaBoz), 23. — Flore du Loir-et- Cher (Franouer et Manrrin), 36. — Sibthorpia Europæa (F. Crépin), 43. — Lilium martagon (G. Rouasr), 43. — Cas tératologique observé sur le Primula officinalis, en avril et mai 1877 (DunameL), 43. — Pterotheca nemausensis (CL. Ducxamr), 64. — Dessiccation des Orchi- dées (A. BÉTHUNE), 90. — Flore de Suisse (A. D.), 92. — Gui (Viscum album), trouvé sur le chêne (P. Tizzer), 104. — Vente de plantes de la Russie méridionale (Méuxu), 104. — Plantes nouvelles de la vallée de la Vesdre (TH. Duraxp), 113. — Les espèces affines du Stellaria media (CL. Ducnamr), 128; (A. Déséczise), 150. — Nepeta lanceolata, 150. — Cep de vigne anormal (E. LELIÈVRE), 151. — Solanum sp.? (P. Mrzzror), 161. — Plantago coronopus, remède contre la rage (PELLETIER), 161. — Elodea canadensis (P. Trzrer), 161. — Cas tératologique observé sur un pied de Cephalaria transylvanica (AzBerr), 161. Géologie. — Fossiles des environs de Fumel (L. Couses), 46. — La Naphtaline (H. LamorTke), 90. Divers. — Prix Dollfus (J. DE GAULLE), 72. — Prix Clément, 72. — Annuaires d'histoire naturelle (E.-L. Trouessarp), 89. — Cyanure de potassium (Cx. BorzLar), 127. Sociétés. — Société d'étude des sciences naturelles de Marseille, 9, 126. — Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes, 21. — Société des explorateurs de Tarare, 21. — Société d’études scientifiques de Paris, 32, 63, 112, 149. — Séance anniversaire de la société d'étude des sciences naturelles de Marseille (G.-A. Fourqurer), 41. — Société d’études scientifiques de Laval, 72. Échanges (liste d’), additions et changements d'adresse. — 11, 12, 24, 25, 36, 52, 64, 16, 92; 104,410, 1284521627: | Avis. — 53,62. — Bibliothèque roulante, 25, 112. Errata.— 12, 36, 64, 76, 116, 128, 162. Bulletin bibliographique — (France, Allemagne, Autriche, Suisse, Angleterre, Amérique, etc.), ouvrages recus, correspondances, annonces, ventes, etc. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES SIX PREMIÈRES ANNÉES DE LA FEUILLE DES JEUNES MATURALISTES SE CE 2 D D, HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE — SCIENCES PHYSIQUES — BIOGRAPHIES DE SAVANTS LES RÉDACTEURS...... NT TOP IOUPE SP UNE SA Ole de Se A ie 1, LAIT IV 62 a PR TOR ONE Se RP are OU PR ee ee ti CE Nu J, 301 — M ÉNPÉOITONR AUTRE ele eee nie ed ee AU ce eee Group ee na ae true e Denise viole 216 18 EE : A. COURVOISIER......, Moreau HiStoire-naturelles se eeniere dette doit ER ne doter e 1049 HA BACNEBISS dede. Des classifications en Histoirématurelles., :.....,...., 4.4... II, 45, 57 E.-L. TROUESSART..... Quelques réflexions au sujet de la multiplicité des espèces admises par les HAbHETIS TES MONTE an RO OR RIRE LE RL M à V7 108 CAPOURBETS NN H Solidanteentre ls Planteiet Animals. nc Ne as L'R BR deb so ne Circulation et respiration dans les Animaux et les Plantes.......,,....... JL; ° 23 D DORLEUS 6e La. Faune des.-profondeurs dans les grandslacs., …..,...,:../. 4307 É7172 LES RÉDACTEURS...... Henmols d'A ER NAN MR Rens ERA LCA EE AT SNS A qe 1,767 — Bemodebm a ANR ADEME TR PR SAT QU Er rte EE 19,207 = Lemois ide, TH RE me een DER IE RURAL 1, 10 — AE ar El you RE ER (C2 PAUL C ES Ex PER ONE GE ER RE RE T 227 cs Ecamois dot PAR PANU CM CRT, JDN MP OE ie ae À LEA gr he J,° 87 ROSARIGN LEE 2220 Excursions scientifiques aux environs de Mulhouse.....,............... I, 34 RÉPOUVRDS NE" à ÉxCULSiONAUR élan rs ide ChAMONE", 4 2. 024. Na, Le Le ane 2 ac Se ET 047 CAPODAD Ne CU Unéiite du Congrès scientifique à Solutré......., 1.20... ee TEL, OT HR ŒCHLIN: : 2... 5: Le Coaérés ecientiique de-Bordeanx ht litre scene 0e TL, :, 13 — MeNConPressCientrhique dot y On EUR QU TT Re, 7 ie IW,1%8 LES RÉDACTEURS...... Sociétés de TÉNDESMHRALUTANSLER NS de en MON NT ee LC ts IT, 85 =? Société d'Etudes scientifiques de Paris.....,..........,,..,.,,.....2. IIT, 28 — Société d'Etudes des sciences naturelles de Nîmes........,...........…. IV,#149 _ Spcéireviorique de Normandie Ste en Ne a des on one ven ie IUT, 120 P. MAISONNEUVE...... EPA DOPLOIeeNROSCONE NE Pre TE PT A se LE M2: 29 A DORE URLS dÿ. : ee ce Ar DE AE NN Al de Recon. de. ec ct tDe cn II, 111 NL QMER NE SU Tes. Une Aurore boréale ....... DR M NS PACE LA. ne fe I, 68 M. RÉGIMBART...,.... NRPOÉE DOPCALONO HEEIN CCM PIRE RNA A LL, ge ET, :53 CR TBEBEAU LH. LL H 0. NERO TN EEE Ur ESS SR US LE ne tn ele D LL 75 CRANERAND Phosphorescence de la mer...... PAT NS AR A" APS Se ENRENS RÉBFCE 2 HCODRAOES 6 dti 0 EE ONE EESTI RSR Re FOR ARR ES V, 119 CHADEMAISON ...... Les Antiseptiques dans tous les temps .............. IT, 117 ; IT,:16,:.62,;-70,,-82 Ha DOVERNOM 2, Le A DER CMP OUTANE CNT SNA SAR PRESS Se il a AAERRS St + 1ETEba ss BRON et sa ee cas A RE PL os bete vera ee M EN IT, 109 A. COURVOISIER...,... DER AS A A A Due CAE Loeb et En I, 69 — Greonpes/ Cu er ER ES nn dan RRQ 12/93 nu éne ee RE ne Le Qt A I PEER EE" :21 > DOCS REPASSER LESC AE dr TUEUR est cheat APE ÉE 78 1 RS ÉRAPE TS ONE ER RS Notices dmentenpes Lt" ER ARS ne a DO LE 97 CMBOUVET "44 venue Noucesur A BOrRAUrAL PIERRE ETES MT en een ne à VE 255 C. LANGRAND........., Ernest Dollfusiét Maurice Hofer. 1: {10 D TL ramasse. L'ÉRE à VERTÉBRÉS V. COLLIN DE PLANCY. Le Jardin zoologique de Londres ..............,.,......... VI, 25, 69, 77, -93 Be DÉCCER RE . . Le Larynx et le mécanisme de la voix (Hlanche ee V, 46 AB AULENS RENE. La. Chauve:bouris. 2. cac enirdur. MR ne du bie qu ee a as II, 49 58 ED. DUVERNOY........ Re AE AR RE ER RU ne ve dunes 1,,;55 C. CLÉMENT..:....:, .. Essai sur l'Histoire de la classification Ornithologique ......,...,..... V,8,. 20 GÉNN IS re. - à ae Du Volchez'les Oiseaux 22m. jai, UNS SERRE L6Ll.-;97 BU ALBANEL.......-. Observations d'un amateur d'oiseaux ................s. eue IL, 30, 58 CU BODRTS COLLE FRapacés'noctutnesh. :....,.2,.4 4.0 DA ÉCRAN APT 4: PA A de PO IT, ÉCHRICHER 4. VE LE A La Pie-Grniècie écorcheur. LAN 7 PMR ENERRERErSS TE GMNEISS.. UE DATA SD à CAN PR RS RS RL Le CCOLEN RATER AU Le Martinet et s0n Ride a AE. JS TU ER APRES IT, NDE MRINSAC/....uun, Persévérante’des Hiroudelles RES MEN EE NII DNS II, Le. LU nee Lu wa rh + Le-chant-du Moqueun:, .5.4. 47 4e PANNE RAR TE IIT, GUESS SAN CRIE 12 Le Figéontmessager: CU L080 Pete EE MEURTRE ROUE IT, V.. COLLIN DE PLANCY. Notes sur la domestication du Talégale....::2:.,..,,., 2 ME d'A A CDOELE US RES TENTE Les Chevaliers-(planche) 4040 TT A NE NS ARE IV, SSDE JPBENSAG IR LUE Croyances superstitieuses relatives aux Reptiles. ..,........., ..,...... L FONÉPAIRBTÉRE CU Cie Surie Venin:dessPatraciens,. 2 Re CR Re NS EC Hi DOLDAUSS: Mesure Notes SUP le" Crapaud nee Ur de UT ANR INR Ce E 4, 55, 25, HÉRON-ROYER..... .... La Grenouille commune (Rana æsculenta) et ses transformations ....... VE, G. WEïsSet E. DOLLFUS. Une observation sur la Salamandre aquatique ..,...,........,......,... I, PÉPDOTLEUS TA RME Nid'dÉPBPInOChE nt ete en LEUR EC ET CES IT, JP JONESM PNLRALRE Nid'de lÉpinochettél sie, Mer ctrRr ANRT ST en PR ENST IT, ARACHNIDES — CRUSTACÉS — ANNÉLIDES M. HOFER.. 1... : sec AT Ar Net CA ot Le he ir de SR ANR ee CRE PLRSED i — 1: : Notes Sur la LiyCosisacoata RENE ARE TU SO. CE DCE LE BUG DIMON. LEE Jr. Sur les Araignées maçonnes des genres Ctenisia et Nemesia (planche), IV, 115, BAALRÉTEVRE, IN 21 L’Araignée rouge ou la Gobeuse dus an Eee YA Dhcpra ts L 27 1 DO GÉRÉE Re II, GAMANGAUD. 0 SCOTpion roussa tres sb ant el die ee RARE. EN D EE, M. VALLÉE — M. H.... L’Argyronète......... Da ss RC MERS NRC PUPSEOEN LHb30VE PULANDELLE.: :. 44. 0 Quelques mots sur l'Histoire naturelle de l'Écrevisse .............. MILLE BrCHAUVEAU..: .... 4 APS CANCER UE ME AN PMR AT De CALE UE IL BPTIOET Se ee nocuLe pur le Prosopistoma (planche) tes ÉNONCÉS VE, MHREGIMBART.. 0. Note sur l'ASCaris lumbricordes (planche) ti PEL Eee IV; P. MAISONNEUVE...... Quelques mots sur le Tænia et ses métamorphoses (planche)............. LÉ INSECTES AAC ON: 2 208 4) Quelques réflexions sur l'utilité de l'Entomologie .,....: 22 1 Le Es DODÉRUSA SE NELRR Conseils aux débutants en Entomologie...... I, 74, 78, 86, 94, 106 ; IT, 5, 14, H'LPBÉIEVER. 1,1. Entomolosie pratiqué ces Canne er ML 67700 MI VEN ES, 96 : Y. TH. LANCELEVÉE....., Chasse aux Inséctes dans TEMPONPAUNÉTES RAS EP NUE EE ERP TV. A.-C.: CORCELLE.. ...... Chasse à Ta imiellée ser PRES NE ARE Rte SR RE PTE IV, J ACAMTOIS EE: trou Le Porte-Nappe, instrument pour les chasses entomologiques........... VI, NE sn Na A Course entomologique dans le Valais ................ RAS I, 30, 4?, 49, 56, HAANDRE Robes Imsecres de éanter(planene re PeCerSCEr cr re V, 35, 47, 69, J DR GAUDRE:.: 4-2 Bes ‘Insectes comestibles" ne M RU ER re SU RENE 1e CAR ns ARE Quélques mots sur le Vol dés Insectes Ne En RP ERA EE + BB ae ER PAT Du‘cri Chez Jes Insectes (planche) ee OPA RENAN CARRE YF, — Enséctes'élesttiques en ane: ere SO CEE CRE ES III, De RENAUD La de Emploi du Patchouly pour la conservation des collect. entomologiques, ITTF, 107, BI DENPETNS AC: 0 Charftéensetenee par les sectes een ARR EEE EEE ER E Be DOLERUS RER Ta Meme DT es RER MT Eee RS CET RE I, M. RÉGIMBART,........ Même tirer A LS OMNMIER STE SOS LE RL c'e A NAME RACE k, COLÉOPTÈRES ASLDCANTE, 5.300002 Excursion entomolog. à vol d'oiseau dans l’Ariège et les Pyrénées, V, 61, 72, 87, PMOLATDON. LS. const Chasses sur les Saules, en Alsacess nent nee EE VI, ROUCEMESS ue Jovi Le naturaliste au Mont-Dore. 4 24aesit ee toc et M CUIR VE AM do. or NÉE RE Belley, sa flore et sa faune entomologique....…............,... IV, 43, 52, 61, TYLANCELEVÉE..u te Excursion entomologique à la forêt de Longboël..... ES 34 Re ÉPERNTE FY, — Excursion entomologique sur les coteaux de la vallée d’Andelle........ IV, Er GAVON PEL Une visite aux grottes de Saint-Girons 7 Ne RER ER Et - IV, EN EE ee Coléoptères des'environs de Senlis 17.000 MSNM RER - 0... ve M. RÉGIMBART. ....... Généralités surles Hydrocanthares ete RO ee TF6, J: DEVGATELE CSN Les Apions de France et les Do dont ils sont parasites .,....... V,1%, PS CHADDON Sr Ce Miœurs des SITDRIdES SP NES PR eee de SUR PV, ML: DÉS GOZAS 510000 Tableau synoptique des Lebiidæ de France .............,..,...:..... IT, S.-A. DE MARSEUL...., —— des"Cassides de FTANCE ST Thot IV, 29, 40, J. BOURGEOIS. ........ — des espèces françaises du genre Cicindela .......... VE M.-A. RÉGIMBART, — ....... CCC ..... CCR) M. RÉGIMBART.. ..-.. ED; ANDRÉ...... .... CRC .... CPC À. MÉGUELLE A.-CH. CORCELLE G. RouAsTr CRC] J. DE GUERNE... ... ...... ....... .…...… ..... CCC .... ts CCC] CCC EE] ..... .….…. ... Observation sur la ponte du Dytiscus marginalis,....................... É Les Hybius des environs d'Evreux..........,............,...,......... k Note smrlatchasseidu Sernica brunnes es emimnleeente dors see ses spa rte E L'Eylésine du’Pigimamtime less ciss lat sietehieseransiege dv + à de 2 ie abaie fe 24a18:9 115 MUNIE RE te de ane rise dlife LIN di rplam sh en me es mens 9eme 00 à PE, LérDytane borde eee Aeitoblaene sdrle eulste gafe 28 pair 0» ee 26 Deteidoe ve TEL HÉMIPTÈRES Quelques mots sur les Psyllides...,..,,..,..,,..... A PEER RES LEE IL, Observations sur un des parasites du Chat....................,......., IE, LE En OR CS ER RE EE NE CSRURS ETEB EE PT AE TPE TER V; HYMÉNOPTÈRES CRASSC des ÉYMÉNOPEC EM Re dei ale à ee el aida nee in dial Due e FF, PéSnher spiriphes (planete RER Re rase IV, Mœurs et métamorphoses de lOdynerus rubicola...................... ES Notes sur les Larves de quelques Chalcidites (planche)............. VI, 133; DIPTÈRES CHARSE AUROPIDIÉECS ANR EEE ob OR OR tee 'éfah VI, Ce que renferme une coque de Saturnia/ pymi.nns et... eee III, Généralités eur lesTachinairess TR Sr are dat LI, De EDIO MATE RMENT ET ed oe C EE A RNER TT AREA E En Cf A ARE II, LEÉPIDOPTÈRES DÉPÉÉRIAODLERES 2 A de ue de de eine ee mac e ete TIT, 119; 1VW,2E, D TO ER ele D re efe avg Daisies MODs ae oies dur 24 M9 de Ale FE, Préparation) de e pIlOpEer es Sn ne tata a ae à see She 1, CONSCRVAHON ES CREER ER APRES AL ARTE ie IT, Digne et ses environs, notes d’un lépidoptérologiste .............. V, 11,123; Deux jours de chasse dans les Alpes..... PE Ce PC LE ME OU CE NE Bxcursonta re Grande ChALITEUSE 2 Re eue MMA ler ta aletetetoistrrds IV, AÉSPESTORON TAN RU UE 2 ren RS ARRET RE ne es AS I; De la rechercheret.de l'éducation des Psyche 20 une, ee V, 21; Nemeophila plantaginis..:..,:..:.... RER An PO RE EE IT, Ravages des Chenilles sur les pommiers.......:..........:........... L Dci ph AtEOpDON ER RS TE loue 2 4 de à OS IT, Histoire et transformation d’un Papillon (Pieris cratægi) ...,.......... VE Ce uemmentilès Papillons... 1022 mener are PE Sbuetes PAEIS V6, Un problème à résoudre ; mœurs des Hespériens ...4,..,............., VL MOLLUSQUES — ZOOPHYTES Conseils aux jeunes Malacologistes ........... PE AS A PES IT, 42, Consenvation dés images Ste dans ae eeme mn seirte esse « de eme s ane II, MSN ES oo ns CARE LÉPRICSET AE ET ee PRE De dd De la préparation des Limaces CHERE) rs de de «se sa es erefs à 1 À 2 ILE TER ETES Pa EME PURE TE US ACER RU RP RO mer de Li id 125 Féle dextrés et SÉneS ed ANT ee den os cine EE, De la lutte pour l'existence chez les Mollusques (planche)........... VE Æ?, Notes pour servir à l'histoire d’un Infusoire nouveau ................,.. Er BOTANIQUE De.l'absorphon des racimest 0. 25 in isa te à ed ne maire so eee L'AT Pranspiration des NéSÉ AUX 4 US. L. saut adésnathe eee lessons E Respiration VÉROAIR NS Re Ho lon dhaegiesghe dev eee 2e mais I, 71, Influence de la lumière sur la et II, 24,:33, 72, 82, 94, 103 ; IIL, 7, 20, DL 60€, 72,190 NERO TT Mu a itdle be tearelale 0.0 « à eo 0.0 0 0 00 00e NTI Sur la Chlorophylle et és matières colorantes des plantes .....,....... IT, Coloration et défoliation automnales des végétaux .............. III, 34, 40 Sur les matières colorantes du règne végétal .............. ITT, 897105 AV; Le rôle'aw Fer dns latvésétationt. : 6 esidalundee seu ee 5 ce pilee oies E Notes sur le rôle des Feuilles ........ NT REA PR CT PER V, 17 ; VE 56, GR BDIAT tr, AR LER Les Stomates des plantes... AUS NIUE RAT 8 € 145 NL, 432 DEMMERCY SES, ER Aperçu général du phénomène de la germination ...........,.,,.,...... II, 120 (5 DA TN 0 GRAN A APE Histologie végétale....,.... QU REC, LE FR CARO ACC IL 161, 69 ; TIL..0.3 F. CHASSAGNIEUX..... Variations de l’espèce dans les végétaux. ..............,......,... IL, 65 à PI LE PERRET A7 is, PALAU, Aperçu sur la végétation du monde primitif .... 1, 73, 81, 50, 98, 109 : II, 16, 39 POURCHOR M REULe Larfamille des: Solanées:, 1. ANT ne MC SERA EURE ESS LIL, 37 G: LEVASSORT......., Les Bôrrapinées si, 47 0 CURE A ORNE CRE ONE TERRES III, 69, 84 A DOLLFEUS..HL0 CLR Monographie du genre Nepenthes (planches).:...............,,.. IV, 104, 113 — Les Tinaires (planche COCO, ce SR te ete PIRE NE Ye _ Lies Anémonest à bise efeipes DD du PASSES ENS ES IIL, 98 PAMOËSMANN.... 105400 La Rose ss er SL RARE Eee te DRE AE CEE TRES DER LME GMATRL AND: 7.000 L'Arthemisiaabsinthinmi... #2 Let tee EG CCt IN RME II, 98 E. BAGNERIR, :.....-.; Le Tabac, sa cultureletisa fabrication... LECLERC RER I, 77, 108 CASOBRBEES LA Le Pin marines seen eee Le AR UE TP PEN TOR SC PPEREE L'76 GYLEYASSORT. 1... Le Polyeonum.aviculare.":., LR MEN EN PM EEE LL ECES CL REURS IV; 31 nt TARN Le ds Le PaAmMIé:. due 0 IVe ER RS NN ER CE NN PT AN RER IV, 66 Li L'Eucalyptus.elobnlus 50220 e RP EE 1V, 32.7 G..FÉMINIEE 2.4.6. Utiité de l'Orchismiitame nt PME ANT EN Rae FES AR AU VI, 153 A AD ENPATRN Te aout De l'organisation des Foucères nee ete Cr Mer 1,47, 58 C'LANGRAND ALI Généralités surles Mousses ns le MR RECENSE Re ITE, ‘122 C'HUÜBERSON 2222 Des Mousses ie ns Ne Nas IV, 17, 38, 73, 93, 108, 142 ; V, 33, 49, 70 == À; propos dé Tichénsi ir AC Re ME MORE ES ARRET MEeRE Je TV, 132 HE ALARRE MONS RE EAN Quelques mots sur la récolte des Champignons......,.................. V, 132 A LEMAIRENLE) NC USE Bolet mdigotier.i..,4.,. ie A A ES ERA TRS TRES TT... 4 CHMARENU. 2m Le'Satyre tétidé RENE NE ES NL CEE RTE MO ET EEE II, 28 ÉD ADUVEÉRNOM EL De TYOronge et de la/fansse Oronpe LME REMERCIER II, 102 PSDOLLEUSLEN ER Les 'Sarpasses'dés côtes d'Angleterre LM M EE ECC ER CREER ERA V, 130 HÉVBAGNERISS. 44202 Des Herborisatiornis'et desÉerbiersi 200 Men PE Eee I, 38,:-b0 APTE ne eu ie etiuet Mère Litres. 2 nee ES PR ER TN Rte VUE AU 1 R NRC EEE IV, 128 1 211 La D 5 1 NENEAS RS EPA Presse pour la dessiceation des Plantes tn PCR PEER RER EN RRRR LES APODOLREUS As eee ee Flore d'Uriape: 2e RES Re SRE ITL 127; IV, 55 Nb A AT dpt ste Belley, sa Flore-et sa Faune éntomolosique A0 enr e 0 IV, 43, 52,61, 83 AE ME 1 REINE Se Excursion botanique aw Mont-Dore AE ee OT RNA IN TE CUMENAUD,.. 1e ne Aperçu sur la Géographie botanique du Lot-et-Garonne....... ...... V;627 108 HCGHBRAUDIAS 62.02 Coup-d’œil sur la végétation des environs de Limogne (Lot})........... VI, 101 ROUGE Sas pr ee Le naturaliste au Mont-Dorén. hs re TR UE RE PRE VI, 152 7 SA LA AE MR CO RARE Une excursion botanique a la /Salette (Isère) TAPER E Re eREe NT 5 CANIN ue ous Excursion botanique AulHohnecke, Feet CCE AU ER PTE PRES VI, 35 CROUABT, A oererk + Excuision botanique au Mont-PHat. AM RAR See EC LORS VI, 84 A.-C. CORCELLE ....... Deux Jours de chasse dans les ATDeS 2e A RE RSR ER RRE VE US NAVARRE en Li Quelques :mots'sur R Flore de Montihéry cree 2e FRRRNENERRE VI, 138 PYDURAND HER Rapide coup-d’œil sur la Flore de Modave (Belgique) ....... ARS CURE VI, 126 GÉOLOGIE Ve DOMCLLER LE TELE LE De l’origine de la Terre...... MARNE A RL tra II, 114, 122 FE BABBIÈRE nec netee Formation délé Houtlle: Le PURE STE CERTES ENTRE TS 75 BP ATEN 550 Recherches sur le terraïin'de Trias......1,.0 tt, Sur IT,.126 ; ILE, 9/22, 335145 ANTON Cl tite Quelques mote/surles\Glaciers MUR INR AE RER RER Een III, 108 EACHARDON. 02,070 Etude Sur l’Htare cénomanien ss UNE NRC IV, 27 CLEO NNET ee ne e SOL et rivages primitifs An AANTE CEE EPA CCR NOEL RS EPS EAN VI, 86 Je COMBES.:2 7.1.4 Considérations géologiques sur le Lot et le Lot-et-Garonne ......,....... VA; 135 GABODAN, FANS Le Tac d'Œmineen: rue AMI NCA MER RAR ENCANRARTENTEE RAA SERIE II, 85 H'DEMVEENOY 200.78 Note sur.la glaciéreide la GrAce DIE (Doubs) 0e TILL 39 BP. ÉNGHES. 2 Ur La.srotte d'Ossellés 5220220 12 PAR ARE Een ECO CE CREER LR — Habitations lacustres de Wauwil...... depébréetpioliets n0f > che eue lee RER I, 62 — Exeursion aux environs de Mayence 4 ANR. ere J, 18,21, .41 CADROUADET A eu Excursion géologique au: cap de la Fées, A. Re CE IV, 80 = Excursion géologique dans le Calvados et dans la Marche ............. VI, 147 Ga /BOUVET an er Note sur:deux espèces minérales. 720 LEON NAN RER. COR IL, 38 M'BRYLINEKT. 0.4 806R Les Phosphates de chaux.de Charleston! 70420000... ÆW;1r91 — Quelques mots sur la création d’une mer intérieure en Algérie... IV,137; V, 6 — : Tremblement de Terre à la Réunion.............46.-............0. VI, 43 S. DE PRINSAC.:....:... Observation géologique au temps de Saint-Louis................,....... AL. 9 Typ. Oberthur et fils, à Rennes. — Maison à Paris, 4, rue Salomon-de-Caus {square des Arts-et-Métiers). TABLE DES COMMUNICATIONS ( CONTENUES Dans les six premières années de la Feuille des Jeunes Naturalistes LONDON BIBLIOGRAPHIE. Petites Nouvelles entomologiques ......,,.....,. NAT BE LE D ARNO E D'LA SAVE DUPUIS LU LU Vide Æe Faune Gallo-Rhénane, par FAUVEL.............,,..,,..... DO LOC RACE COTES 10 | EPA E Catalogue des Coléoptères de l'Alsace et des Vosges, par WENCKER et SILBERMAN (1868).,.. I, Catalogus Coleoptororum Europæ et confinium, par DE MARSEUL (1867)..............,,,.,. I, Catalogue des Hémiptères-Hétéroptères d'Europe, par le D' PUTON (1869) .....,... ME UE Cneide landtentanaoctes(LS60 ES ES raielel alle elbre à ae o date de Un UE É:36 "IL Faune élémentaire des Coléoptères de France, par FAIRMAIRE . ................:.......... IT, Mæwrs pittoresques des insectes, par: V.:R&NDU (1870). .......::... 0e eee soccer DE Essai d’une faune historique des Mammifères sauvages de l’Alsace, de Ch, Gérard (A. Cour- OT I UT MAO RIEE male ne nd La LeR/a ie ee aie ee ser side eo at à aie cie este Go ie 0tqe EE The Scottish Naturalist, a Quarterly Jon of'Scottish natural History (E. DoLLFUS)..... ET, L'Homme primitif, de Louis Figuier (E. DoLLFUS).....,... ASS A RATE D A ps 2 I], Annuaire entomologique pour 1874, par FAUVEL.....,....,.... LEP ER HO NE EAN 420 EV: Catalogue synonymique des ne Dore de France, de A. Dours (J. DE GAULLE) ....... IV, Les Arachnides de France, par Eug. Simon (J, DE GAULLE), t. I et IL................, V, 13, Id, DATE TRE Le VI, 144, Journal d’un Solitaire et voyage à la Schlucht. — La Vallée de Cleurie, par X. Thiriat CA PODLEUSD Ce ORAN ARR COUR, OT ns El Sn RTA aicne Y, Essai monographique sur les Cisides européens et circaméditerranéens, par E. Abeille de Perrin (JDE GAULLE)... 5.00 Lee ee door els maoe LC DOS CCSN ETES EE MERE POSE le Liste générale des Articulés cavernicoles de l Europe, par E. Simon et L. Bedel (J. DE GAULLE). V, Note sur le Doryphora 10-lineata, par J. BOURGEOIS ..... A Re EE PERCELEEEECEEE are a el Ne Catalogue des Mollusques marins du Gard, par C. CM EN DR ROM I SERRE ES MU CTP Ne Catalogue raisonné des oiseaux observés dans les Pyrénées françaises et les régions limi- open Dar Lacroic ( DE CATELE) 0 LS. de des nee salue se cac De V: Reliquiæ Dossinianæ, ou plantes observées dans la province de Liége (Belg.), par TH. DURAND. VI, Catalogue raisonné des Coléoptères des Landes (1° et2° fasc.), par E. Gobert (J. DE GAULLE). VI, 23 Catalogue des Coléoptères de France et de la Faune Gallo- FRE par M. des Gozis ? C0 GAURLEN SAT «48 einen nrntrene ones saeeenes sans eme eee en ee 002 0 00e mr Catalogue des Hémiptères d'Europe et du bassin de la Méditerranée, de 1e DrPUTONS. > VI, Rapport sur les phosphates de chaux de la Caroline du Sud et sur l'emploi comme engraisdes prssphatesien cénéral pari Ne BRVYLINSKE cesse sogeias : se see ce a VI, Descriptions d'Eumolpides nouveaux et peu connus, par E. Lefèvre (J. DE GAULLE)....... VE Microscope mégalographe de M. Revoil, par M. Chérest (R. KŒCHLIN) .........,,. dure VI, Étude sur le Camphrier de Bornéo, par le Dr Maisonneuve (A. DOLLFUS)...,.............. VI, Notes pour servir à l’histoire des insectes du genre Phylloxera, par J. LICHTENSTEIN....... VI, Note sur une secrétion propre aux Coléoptères dytiscides, par F, Plateau (J. DE GAULLE)... VI, L’Aigle botté (Aquila pennata) par L. BUREAU... ... eos scene secesoe des VE L'Ornithologie au Salon de peinture de 1876, par N. Quépat (A. DOLLFUS).......,.,..,.... VI, Nouveau genre d’Entomostracé fossile, par CH. BRONGNIART....,.,,..... se .osesseese. VI, VERTÉBRÉS. 108 119 132 143 144 144 Superstitions européennes touchant les reptiles (E. DOLLFUS), I, 8. — Le crapaud ($. DE PRINSAC), I, 44. — Antagonisme remarquable entre les rats et les scorpions (HORNE), I, 92. — Abeilles et souris, I, 92. — Un drôle de merle, II, 11. — La chasse aux petits oiseaux (E. DOLLFUS), Il, 11, — Note sur une salamandre (G. SOURBETS et F. BARRÈRE), II, 55. — Superstition relative aux serpents (E. LE- LIÈVRE), IL, 56. — Chasse aux oiseaux au moyen de chouettes (C. LANGRAND), II, 116. — Sagacité d’un chat (G. SAVEL), III, 24, — Un singulier renard (J.$.), IIT, 59. — Le corbeau (ALBANEL), III, 67. — Le martinet (Dr TROUESSARD), III, 67. — Note sur le martinet ($S. DE PRINSAC), III, 68, — Une révolution dans l'architecture des hirondelles (G. BOUAT), III, 80, — Maladie des lièvres, IV, 11. — (1) La Table des matières contenues dans les six premières années de la Feuille et traitant dans ses articles de fonds d'Histoire naturelle générale, Sciences physiques, Biographies de savants, Vertébrés, Arachnides, Crustacés, Annelides, Insectes, Mollusques, Zoophyles, Botanique, Géologie, a été envoyée par la Rédaction aux abonnés le 1er novembre 1876. Une hirondelle apprivoisée (S. EBRARD), IV, 36, — Instinct d’un brochet (L. D.), IV, 45. — Mammi- fères insectivores (PERRIS et PERAGALLO), IV, 59, — Réconciliation des races ennemies (C. LAN- GRAND) IV, 75. — Les serpens entrez au corps (S. DE PRINSAC), IV, 75.— Conservation des poissons (E. LAIR), IV, 76. — Les bêtes n’ont pas d'esprit (L. GAvOy), IV, 88. — Du toucher chez certains animaux, IV, 99, — Un repas des congres à l'aquarium du Havre (L. D}, IV, 135. — Mammifères insectivores, IV, 146. — Observations sur les mœurs des salamandres (S. EBRARD), V, 27. — Observa- tions sur le venin de la vipère, V, 27. — Le corbeau Freux (N. QUÉPAT), V, 53. — Un poulpe géant, V,78. — De l'influence du lait comme aliment sur la ponte chez les oiseaux (C. CLÉMENT), V, 1038. — Les Pieuvres et les Congres à l'aquarium du Havre, VI, 9. — Un poisson-lune, VI,9. — Nid du Cini (Fringilla serinus), par N. QUÉPAT, VI, 10. — La Vipère au XVIIe siècle (R. RUBATTEL, VI, 19. — Expédition scientifique à la Nouvelle-Zemble, VI, 21. — Un Chat ami d'un Oiseau (X. THIRIAT), VI, 37. — Les dents des Rhytines (Rhytina borealis), par R. H., VI, 39. — Les Tortues aiment-elles la musique (R. DRAGICSEVICS) ? VI, 44. — Loups privés (G. BouAT}), VI, 58, 104. — Dauphin globiceps (CATTA), VI, 59, — Sirex juvencus et gigas (P. S.), VI, 89. — Préparation des squelettes des petits animaux par les insectes, VI, 90, 154, — Excursion scientifique aux environs de Paris, VI, 117. — Additions au Catalogue des Oiseaux qui vivent à l’état sauvage dans l'enceinte de Paris (L. D), VI, 117. ARACHNIDES. — CRUSTACÉS. — ANNELIDES. Les Crustacés ont-ils l'amour du luxe (A. Dozzrus)? IV, 12, — L'Argyronète (VALLÉE), V, 37. — Variation de couleur chez les Ecrevisses (H. VIALLANES), V, 65.—Procédé de M. Westring, à Gothem- bourg (Suède), pour la conservation des Araignées (ARTH. ENGEL), V, 79. — Limnadia Hermanni (M. RÉGIMBART), V, 137, — Helminthes, I, 11. — Aplysies ou lièvres de mer (R. HICKEL), VI, 39. INSECTES. L'Exposition des Insectes utiles et nuisibles (J, DE GAULLE) V, 14. — Procédé de M. Malm, directeur du Musée géologique de Gothembourg (Suède), pour conserver aux Hymènoptères, Diptères, etc., leurs formes et leurs couleurs naturelles, V, 38. — Expériences sur les sons impercep- tibles appliqués aux cris des insectes, V, 40. — Les études entomologiques, V, 80, — Faune entomo- logique de l’île de Kerguélen (H. LEMAIRE), V, 124 COLÉOPTÈRES. Coccinella bipunctata (DOLBFUS), I, 8, 19, 44. — Hydrophilus piceus (E. ENGEL), I, 36. — Mala- chius bipustulatus et Malachius marginalis, I, 100. — Tout un nid d’Agabus guttatus (E. DOLLFUS), I, 110.—Tout un nid d’Agabus ($S. DE PRINSAC), II, 12. — Xylophages (E. DoLLFUS), II, 32. — Larves de Xylophages (BETOUS), II, 35.—Chasse des Coléoptères au parapluie contre des murailles de charmilles (M. DES GoZis), II, 134. — Insectes mangeant du plomb (L. G.), IV, 11. — Serropalpus striatus (ALLAR DU PLANTIER), IV, 88. — Un nouveau procédé de chasse (FETTIG), IV, 111. — Trichodes alvearius (J. de GAULLE), IV, 124. — Carabus auratus noir, IV, 136. — Le ver luisant, IV, 146. — Une Chrysomèle vivipare (L. BLEUSE), V, 16. — Lampyris italica (L. DÈCLE), V, 37. — Cetonia au- rata (G. D'ANTESSANTY), V, 37. — Matière colorante des Hannetons (A. BÉTHUNE), V, 42. — Calosoma indagator, V, 79. — Note concernant l’Attelabus curculionides (X. THIRIAT), V, 90. — Crioceris brunnea (X. THIRIAT), V, 90. — Une chasse dans un jardin (DELHERM DE LARCENNE), V, 101. — Une chasse au bord de l’eau (E. DELHERM DE LARCENNE), V, 102. — Mœurs des Myrmedoniés (A. LUCANTE), V, 102. — Hylesinus vittatus (A. LUCANTE), V, 123. — La chasse au fromage, V, 150. — Une chasse chez soi et dans les rues des villes (R. GUILBERT), VI, 18. — Sur les Coléoptères carabiques des Landes (J. DE GAULLE), VI, 36. — Singulière nourriture d’un Carabe, VI, 38. — Les Nécrophores (X. THIRIAT), VI, 40. — Chasse sous la glace (R. DRAGICSEVICS et R. HICKEL), VI, 60. — Chasse dans un nid d’hirondelle (E. T.), VI, 60. — Chasse parmi les débris des inondations (E. TROUESSARD), VI, 61. — Chasse aux insectes (HÉRON-ROYER) VI, 76. — Chasse d'hiver (X. THIRIAT), VI, 88.— Chasse dans les épaves des débordements de la Seine (R. GUILBERT), VI, 88. — Chasse dans les lieux inondés aux environs de Poitiers (L. MESMIN), VI, 89. — Gomme pour coller les insectes, VI, 92. — Excursion entomologique aux environs de Reims (CH. LEBœurF), VI, 105. — Mœæurs de la Myrmedonia collaris (L. MESMIN), VI, 118. — Note sur l'élevage des larves xylophages (A. ENGEL), VI, 142. — Gracilia brevipennis et Crataræa nidicola (P. DELARUE), VI, 11. — Amphi- mallus fuscus (CH. DEMAISON), VI, 18. — Bolitochara Reyi, VI, 20. — Chevrolatia insignis (E. DE LARCENNE), VI, 44. — Syntomium æneum et Anomatus 12-striatus (R. GUILBERT), VI, 60, — Lina longicollis (R. DE TINSEAU), VI, 105, — Mylabris cichorii et Rhynchites auratus (H. PELLETIER), VI, 131. HYMÉNOPTÈRES. Le Cynips mâle, I, 76. — Apiculture, II, 11. — L'étude des fourmis, II, 32. — Bombus lapidarius (G. RoUAST), IV, 11. — Moœurs des fourmis, d’après Scientific. American, IV, 100, — Des fourmis enragées, V, 41. — Des fourmis qui cherchent l'or, d’après Hérodote (V. COLLIN DE PLANCY), V, 88, — Combat entre deux fourmilières de Camponotus herculeanus (A. FOREL), V, 123, — Reproduction des Ichneumons (MÉLINE), VI, 107, LÉPIDOPTÈRES. Sesia tipuliformis en Océanie, I, 84, — Chasse aux papillons, IT, 10. — Erreurs vulgaires relatives aux papillons (E. LELIÈVRE), II, 55, — Le Cossus bleu (CH. BUREAU), IT, 56. — Variétés de Vanessa cardui (T. HETTE), III, 12. — Lépidoptères atteints de la graisse (CH. DEMAISON), III, 68, — Cnethocampa processionnea (G. ROUAST), III, 104. — Production des Sexes dans les Lépidoptères, III, 124. — Du cri chez les Insectes (E. LELIÈVRE), IV, 58. — Le ver à soie de l’ailante, IV, 59, — Captures de Lépidoptères (A. MÉGUELLE), IV, 75. —— Euprepsia (chelonia) pudica (G, ROUAST), IV, 76. — Le Bombyx Yama-Maï (E. LELIÈVRE), IV, 87. — Les Bombyx Franconica et Castrensis (CH. CoRCcELLE), IV. 98. — Capture de divers Lépidoptères (1. D.), IV, 98. — Id. (E. LELIÈVRE), IV, 99. — Lithosia caniola et autres Lépidoptères (E. LELIÈVRE), IV, 112. — Dichonia aprilina (CH. CORCELLE), IV, 112. — Capture de divers Lépidoptères (E. LELIÈVRE), IV, 135. — Bombyx cynthia (E. LELIÈVRE), IV, 147. — Observation sur Deiïlephile Galii et Euphorbiæ (E. LELIÉVRE), V,27. — Lycæna bætica (G. RoUAST), V, 38. — Carterocephalus paniscus (E. LELIÈVRE), V, 38. — Bombyx Yama-Maï (J.-E. JONES), V, 41. — Chelonia purpurea, variété (E. LELIÈVRE), V, 65. — Détermination des chenilles (TH. GOOSSENS), V, 80. — Le ver à soie de l’ailante (Bombyx cynthia), V, 114. — Notesur la Zygæna Genevensis (CH. CORCELLE), VI, 39. — Expériences pour empêcher la décoloration des collections entomologiques à la lumière (CAPRONIER), VI, 90.-- Une chasse chez soi (H. FRIARD), VI, 119.— Liparis salicis (S. EBRARD), VI, 59, — Cœnonymphe Œdippus (LAFAURIE), VI, 74. — Erebia Euryale (CH. CORCELLE), VI, 89. — Setina aurita et Hermaphrodisme de Saturnia carpini (AD.-CH. CORCELLE), VI, 105, — Vanessa morio (H. PELLETIER), VI, 131, ORTHOPTÈRES. Les sauterelles d'Afrique (E. DoLLFUS), I, 52. — Les criquets voyageurs, II, 11, — Voracité des grillons (M. HOFER), III, 12, — Mantis religiosa (A. PÉRARD), VI, 155. NÉVROPTÈRES. Les Éphémérines (Dr E, Joy), V, 68. DIPTÈÉRES. Diptères parasites des oranges, II, 31. — Bibio marci (J, DE GAULLE), III, 36, PARASITES. —— PODURELLES. —— ACARIENS. Tinea pellionella, I, 76, — Conservation des podurelles, II, 11, — Mœurs des Tyroglyphus (MÉGNIN), IV, 122, MOLLUSQUES. Limaces (E. DOLLFUS), I, 7. — Acme fusca (E. ENGEL), I, 7. — Vitrina (E. E. — E. D.), I. 8. — Planorbis corneus (R.), I, 19, 36. — Mollusques du Haut-Rhin (E. ENGEL. — E, DOLLFUS), I, 20. — Cyclostoma elegans (E. ENGEL), I, 20, 36. — Helix hortensis, I, 100.— Vitalité des mollusques marins, IT, 11. — Helix dextres et senestres (E. ENGEL), II, 20. — Conservation des limaces (H. R.), IL, 54. — Chasse dans les prairies humides (J, DE GUERNE), II, 76.— Ce que deviennent les coquilles des étangs ou des rivières en hiver (G. DE MALAFOssE), IT, 96, 108. — Sur une drague employée par . M. Malm pour pêcher les mollusques (ARTH, ENGEL), V, 38,— Cas remarquable de monstruosité chez une Limnée (M. RÉGIMBART), V, 64. BOTANIQUE. Lepidium draba (A. LEMAIRE), I, 36. — Excursions scientifiques aux environs de Mulhouse (Rœhrig), I, 44, 52, 60. — Ranunculus arvensis (Flora), I, 84. — Bolet indigotier, II, 11. — Le fer né- cessaire aux plantes (BAGNERIS), II, 20, — Un nouveau parfum (Phyteuma spicatum) (J. GIRAUDIAS), IL, 55. — Rôle de la lumière artificielle sur la décomposition de l’acide carbonique (A. LEMAIRE), LI, 56, 108. — Note sur l'ononis striata (L. GIRAUDIAS), IIT, 24. — Deuxième floraison d’un lilas (E. L.), IT, 24, — Applications de l'Eucalyptol ou essence d'Eucalyptus (D' MIERGUES), III, 112. — Expé- riences de M, Merget touchant la sortie des gaz contenus dans les végétaux, III, 135. — Hieracium ampexicaule, IV, 99, — La gomme des arbres fruitiers, IV, 99. — Propriétés des amarantes, d’après M. Boutin (A. Vivier), IV, 123. — Genista horrida (G. BouAT), IV, 124, 145. — Sur l'emploi de la Scorzonera vulgaris pour la nourriture des vers à soie (A. ENGEL), IV, 146. — La croissance des Végétaux, 1V, 146. — Floraison hâtive de certains arbres en Belgique, en 1874 (F. LOUvAT), V, 14. — Note sur les Lycoperdon (G. BOUAT), V, 15. — Tératologie végétale (F. LOUVAT), V, 26. — Le lierre (F. Louvar), V, 39, — Le pollen, V, 43. — Une nouvelle maladie des Malvacées (G. BOUAT), V, 66. — L'archipel Tristan d’Acunha, V, 67. — Chlorophylle et, autres matières colorantes des plantes (G, BOUAT), V, 77.— Sarracenia variolaris, V, 79, — Herbiers entomologiques (J, DE GAULLE), V, 91. — Plantes de la Grande-Chartreuse, V, 103. — Les roses dans l’Inde, .V, 113. — Recherche du Genista horrida, V, 124. — Propriétés de la Fraxinelle, V, 136.— A propos des Nepenthes (E. ENGEL), V, 137. — Un champignon lumineux de l’île de Bornéo (COLLINGWOOD), V, 137. — Statistique des arbres fruitiers en Égypte, V, 137. — Un singulier phénomène de végétation (R. RUBATTEL), V, 138, — Les forêts du Danemarck (d’après la Belgique horticole), V, 149, — Excursion botanique à Saint-Hippo- * lyte-de-Caton (Gard) (FÉMINIER), VI, 20. — Cause du sommeil des Fleurs (CH. ROYER), VI, 20, — Plantes recueillies à Ampus (Var), par M. ALBERT, VI, 38. — Catalogue des Flores locales, VI, 44, — Trois plantes nouvelles pour la Flore de Maine-et-Loire (G. BOUVET), VI, 62, — Tulipa præcox (TILLET), VI, 63. — Potentilla arenaria (ALBERT), VI, 76, — Viscum album (P. TILLET), VI, 90. — Expériences de physiologie végétale (V. Prcou), VI, 106, — Lithospernum purpureo-cæruleum (H. PELLETIER), VI, 131, GÉOLOGIE ET SCIENCES PRÉHISTORIQUES. Comment les dents s’usaient autrefois, I, 110. — Instruments pour fossiles (R. N.), IL 55, — Moyen de récolter les fossiles (G. DROUAUX), IV, 24. — Recollage et conservation des fossiles, IV, 35, — Conservation des fossiles par la gélatine (E.), IV, 36. — Course géologique à Mortefontaine (E. ENGEL), IV, 45, — Excursion géologique à Pierrelage et Beauchamp, dép. de l'Oise (E. ENGEL), IV, 59. — Excursion géologique à Damery, dép. de la Marne (A. BÉTHUNE), IV, 74. — L'origine du diluvium, IV, 99. — Une nouvelle station préhistorique dans les Landes (J. DE GAULLE), IV, 123. — Excursion géologique à la montagne des Grottes, près Sezanne, dép. de la Marne (A. BÉTHUNE), IV, 124. — Excursion géologique à Rilly-la-Montagne, dép. de la Marne (A. BÉTHUNE), V, 26. — Découverte de curieux restes d'oiseaux dans la craie marneuse du Kansas (G. BOUAT), V, 40. — Un arbre fossile, V, 42. — Une pierre météorique au Groënland, V, 43. — Une nouvelle station préhistorique dans la Mayenne (G. BouaïT), V, 43. — Les falaises de la Hève (G. DROUAUX), V, 68. — Courses géologiques à Vertus et au Mont-Aimé, dép. de la Marne (A. BÉTHUNE), V, 101. — Les silex taillés (J. DE GAULLE), V, 113. — Excursion géologique à Villerville et Trouville (G. DROUAUX), VI, 9. — Inondation à Stoke-Upon- Trent (J.-E. JONES), VI, 90. — Excursion géologique aux environs de‘ Caen (G. DROUAUX), VI, 128, — Phénomène de phosphorescence (J.-E. JONES), VI, 156. Divers. — Guano nouveau, II, 11. — Étoiles filantes (E. GARDEIL), II, 12. — Collections élé- mentaires d'insectes, II, 55. — Conservation des collections, IT, 96. — Chasse aux insectes au moyen du tabac (J. DE GAULLE), II, 128. — Remède contre la piqûre des insectes (CH. CORCELLE), III, 104. — $el merveilleux (0. G.), IV, 46. — Une faute d'orthographe et une étymologie (J, DE GAULLE), V, 42, — Notre bulletin bibliographique (RÉDACTION), V, 63. — Entretien des aquariums (BAUWENS), V, 114. — Le café, le thé et le quinquina dans l’Inde (J. DE GAULLE), V, 114. — Moyen de reconnaître la qualité des eaux d’après leur faune et leur flore (BARNSBY), V, 125. Sociétés. — Deutsche malakozoologische Gesellschaft, I, 20. — Société d’études scientifiques de Paris, III, 24. — Association française pour l’avancement des sciences, IV, 111.— Société d’études scientifiques de Lyon, IV, 136. — Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes, IV, 136. — VI, 19, 128, 143. — Société linnéenne du nord de la France, IV, 136, 147. — VI, 18. — Le rameau de sapin, IV, 136, 147. — Congrès scientifique de Lille, IV, 144. — Société botanique de Lyon, V, 65. — Le club alpin français, V, 112. — Union philomatique de Villefranche (Rhône), V, 122. — VI, 44, 106. — Société linnéenne de la Charente-Inférieure, VI, 8. — Société entomologique de France, VI, 58, — Société géologique de Normandie, VI, 117, 156. — Club jurassien, VI, 156. Nécrologie. — Ernest Dollfus (Mulhouse), II, 68. — Ernest Chauveau (Angers), III, 12, — Jean Schlumberger, III, 104. — Maurice Hofer (Paris), IV, 1. — F. Louvat (Liége), VI, 8, — A. Méguelle (Digne), VI, 24. — Théveneau (Béziers), VI, 144. Échanges. — Échanges particuliers, I, 7, 8, 20, 36, 52, 100, 111. — II, 20, 31, 44, 54, 107. — III, 12, 60, 68, 80, 92, 112. — IV, 12, 24, 48, 60, 76, 88, 100, 112, 136, 147. — V, 28, 44, 68, 80, 91, 115, 126, 139, 150. — VI, 12, 22, 38, 51, 63,76, 92, 108, 119, 131,157. — Listes d'échanges (additions, rectifications, changements d'adresse, etc.), III, 48, 60, 68, 79, 92, 104, 111.— IV, 35, 46, 60, 136. — V, 44, 54, 68, 80, 91, — VI, 12, 45, 63, 76, 92, 101. — Association d'échanges (DE MARSEUL), I, 35. — IV, 92, 150. — VI, 64. — Ventes de collections, d'insectes, etc., I, 19, 20, 92. — III, 124, — IV, 36. — Demandes et offres, IV, 11. — Ouvrages reçus, V, 16, 28, 44, 56. — Prix Dollfus, IV, 11, 58. — VI, 58. Avis de la Rédaction de la F'euille à ses abonnés. — I, 7, 19, 44, 53, 60, 101, 110. — II, 10, 20, 31, 43, 54, 67, 84, 96, 108, 112, 128. — III, 1, 12, 24, 36, 47. — IV, 2, 10, 25, 60, 98, 135. — V, 13, 26, 37, 44, 91, 150. — VI, 1, 17. — Correspondance, I, 20, 44, 52, 76, 84, 92, 111. — IT, 12, 20, 32, 44, 56, 67, 76, 84, 96, 128. — III, 12, 48, 60, 80, 124. — IV, 24, 48, 100, 112, 136. — V, 56, 115. NOTA. — Pour ce qui regarde : Ouvrages reçus, Ventes, Annonces, Correspondances, Variétés, Avis, Bulletin bibliographique. ete., dans de plus longs détails, consulter les couvertures de la Feuille depuis le 1 mars 1875 jusqu’au 1% novembre 1876. Errata. — I, 44, 52, 92. — II, 20, 44, — III, 48, 79, 104, — IV, 12, 24, 48, 147. — V, 16, 128. — VI, 92, 108, 120. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métiers\. LA AMEN v: A 2 4 it À RUE DRE “ ea W À pofiqia tu Les Pen a Es te 2 POLE ee ar D