MINISTÈRE DES COLONIES Inspection générale de l'Agriculture coloniale. U Agriculture pratique des pays chauds BULLETIN DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES sp:ptip:me année — 1907 DEUXIÈME SEMESTRE PARIS Augustin CHALLAMEL, Éditeur Rue Jacob, 17 Librairie Maritime et Coloniale. MINISTÈRE DES COLONIES Inspection générale de l'Agriculture coloniale. U Agriculture pratique des pays chauds BULLETIN DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES SKPTIÈME ANNÉE 1907 DEUXIÈME SEMESTRE LIBRARY NEW YORK BOTANICAL GaKDëN. PARIS A UGUSTIN CHALLAMEL, Éditeur Rue Jacob, 17 Lihra lirie Maritime et Coloniale. LIBRARY NEW YORK BOTaNICaL UaRDEN. L'AGRICULTURE PRATIQUE DES PAYS CHAUDS BULLETIN DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES [SEPTIÈME ANNÉE — 1907] DEUXIÈME SEMESTRE TABLE DES MATIERES Bulletin de juillet, n" 52, p. 1. Bulletin d'octobre, n" 55, p 265. Bulletin d'août, n° 53, p. 89. Bulletin de novembre, n° 56, p. 35.'î. Bulletin de septembre, n» 54, p. 177. Bulletin de décembre, n° 57, p. i41. DOCUMENTS OFFICIELS Ministère des Colonies. Arrêté soumettant aux conditions du tarif des Douanes les conserves de viandes en boîtes provenant de l'étranger ; , :. ..''ï Décret fixant les quantités de produits originaires de la Guinée française, qui pourront être admis en France du i^f juillet 1907 au 30 juin 1908 dans les conditions fixées par les décrets des 30 juin 1892, 22 août 1896' ,., et 23 août 1900. ..... .'. /. ^.' ;.".'' '17*7 Ministère de l'Agriculture. Instructions relatives aux méthodes à employer pour l'analyse de certains produits alimentaires : Anis, Ganelles, Gingembre, Girofles, Muscades, Piment, Poivres, Safran, Vanilles 89, 178 IV TABLE DES MATIÈRES Afrique Occidentale française. Décision fixant les conditions de cession d'essences forestières par la sta- tion agronomique de Hann 184 Arrêté portant constitution du cadre du personnel de l'Agriculture 351 Au sujet de l'indemnité de logement aux agents de culture à Dakar 444 Sénégal. Arrêté relatif à la coupe et à l'arrachage des bois du Domaine colonial. . 2 (Cession de plants par le Jardin d'essai de Sor 441 Dahomey. Décret admettant au bénéfice de la détaxe de moitié des droits du tarif métropolitain les cacaos originaires de cette colonie 265 Haut-Sénégal et Niger. Arrêté portant interdiction de la chasse aux aigrettes 356 Gabon. Arrêté chargeant M. Bories de la direction dun cours d'Agriculture pra- tique 184 Arrêté déterminant la valeur des produits d'exportation en vue de l'appli- cation des droits de sortie pendant le 2* semestre 1907 356 Madagascar. Décret relatif à la sortie des Caoutchoucs 353 Nominations et Mutations. Personnel agricole 3, 100, 185, 358, 442 Expositions. Exposition Nationale Coloniale au Jardin Colonial 1907. — Liste des récom- penses 268, 360, 443 TABLE DES MATIÈRES ETUDES ET MEMOIRES Par noms d'auteurs. Anonyme. — Préparation du Caoutchouc en Afrique Occidentale Française, 80. — Le marché du Cacao et du Caoutchouc, à Ceylan, 254. — Note sur les différents sucres fabriqués par les Indigènes de Java, 432. Adam (J.). — L'Arachide en Afrique Occidentale Française, 186, 297, 37b, 494. Barrf.ï (Ch.). — Récolte du Coton 1906-1907 dans la Présidence de Bombay, 77. _ Dautremer. — Note sur le Haricot de Birmanie, 429. Decorse (D''). — Elevage de l'Autruche en Afrique Occidentale Française, 121. Delacroix (D'' G.). — Les Maladies des plantes cultivées dans les pays chauds. Maladies des Caféiers {suite), 26, 153, 235, 321, 412, 510. Desruisseaux (A.). — La Mouche du Haricot, 520. DuBARD (Marcel). — Note sur la délimitation et les relations des principaux genres d'Illipées, 150. Eberhardt (Ph.). — L'Elettaria Cardamomum au Tonkin, 82. Etesse. — Le Caoutchouc en Nouvelle-Calédonie, 101. Fauchère. — Culture pratique du Caféier et préparation du café (suj'^e), 51. Gruvel (A.). — Etat actuel des Pêcheries à Port-Etienne, 487. Heim (D'' F.). — Etude sur la Flore économique et les produits végétaux de la Guyane française, 334. Henry (Yves). — Le Caoutchouc en Afrique occidentale française, 457. Jumelle (H.) et Perrier delà Bathie. — Le Polymorphisme des mascarenhasia de l'Ambongo et du Boina, 283. Kruyff (E. de). — Quelques recherches sur la composition de l'eau et sur les diastases du fruit de cocos nucifera, 339. Luc. — Un arbre à Caoutchouc du Congo. Le Fontumia Elastica, 4. Marques (A.). — Le Lantana et sa destruction, 70. Pernot(A.). — Production du Campêche dans les Colonies Françaises, 256. Perrot (Em.) et Goris (A.). — Recherches sur les Pailles à chapeaux de Mada- gascar, 202, 402, 476. YI TABLE DES MATIERES RiNGELMANN (Max). — CouTs de Génie rural appliqué aux Colonies {suite). — Barrag^e pour dérivation d'eau, 42. — Manèges, 134. — Harnais. 214. — Moulins à vent, 307, 388. — Animaux moteurs, 391. Serhe (Paul). — La Culture des Plantes textiles à Puerto-Hico, 424. t;oMMUNic.\TioNS DIVERSES. — Les Pôcheries du Bas-Dahomey, 86. — Exporta- tion des Bananes de la République Dominicaine, 87. — Récolte du Coton en Russie, 88. — Cul- ture du Thé dans le Bengale de l'Est et TAssam, 166. — Commerce de la Gomme arabique en Egypte, 166. — L'Agriculture à l'île Sainl-Vin- cent, 167. SiAiisTiQUEs COMMERCIALES. — Exportations agricoles, forestières et des pro- duits de la mer, dans les Colonies françaises, 169, 260, 346, 434, 524. TABLE DES MATIÈRES VU Sujets traités. Arachide. — L'Arachide en Afrique occidentale française (.1. Adam), 186, 297, 375, 494. Bananes. — Exportation des bananes de la République Dominicaine, 87. Cacao. — Le marché du Cacao et du Caoutchouc à Ceylan, 254. Caféier. — Culture pratique du Caféier et préparation dn caîé {suite) (Fauclière), 51. Campêche. — Production duCampêche dans les Colonies françaises (A. Pernot), 256. Caoutchouc. — Un arbre à Caoutchouc du Congo. Le Fontumia Elastica (Luc), 4. — Préparation du Caoutchouc en Afrique Occidentale Française, 80. — Le Caoutchouc en Nouvelle-Calédonie (Étesse), 101. — Le marché du Cacao et du Caoutchouc à Ceylan, 254. — Le Caoutchouc en Afrique occidentale fran- çaise (Yves Henry), 457. Cocos. — Quelques recherches sur la composition de l'eau et sur les diastases du fruit de cocos nucifera (E. de Kruyff), 339. Coton. — Récolte du coton 1906-1907 dans la Présidence de Bombay (Ch. Bar- ret), 77. — Récolle du coton en Russie, 88. Elettaria Cardamonuni. — L'Elettaria Cardamonum au Tonkin (Ph. Eberhardt), 82. Elevage — Elevage de l'Autruche en Afrique occidentale française (D"" Decorse^, 121. Génie rural. — Cours de Génie rural appliqué aux Colonies (sui/e) (Ringelmann). Barrage pour dérivation d'eau, 42. — Manèges, 134. — Harnais, 214. — Moulins à vent, 307. — Moulins à vent [suite), Animaux moteurs, 388. Haricot. — Note sur le Haricot de Birmanie (Dautremer), 429. — La mouche du Haricot (A. Desruisseaux), 520. lllipées. — Note sur la délimitation et les relations des principaux genres d'Il- lipées (Marcel Dubard), 150. VIII TABLE DES MATIERES Lantana. — Le Lantana et sa destruction (Marques;, 70. Maladies. — Les maladies des plantes cultivées dans les pays chauds (D"" Dela- croix), Maladies des Caféiers [suite] 26, 153, 23o, 321, 412, 510. Mascarenhasia. — Le polymorphisme des mascarenhasia de l'Ambongo et du Boina (H. Jumelle et H. Perrier de la Bathie), 283. l'ailles à chapeaux. — Recherches sur les pailles à chapeaux de Madagascar (Ém. Perrot et A. Goris), 202, 402, 476. Plantes textiles. — La culture des Plantes textiles à Puerto-Rico (Paul Serre), 424. Sucre. — Note sur les différents sucres fabriqués par les Indigènes de Java, 432. Thé. — Culture du Thé dans le Bengale de l'Est et TAssam, 166. Divers. — Les Pêcheiies du Bas-Dahomey, 86. — Commerce de la Gomme arabique en Egypte, 166. — L'Agriculture à Tile Saint-Vincent, 167. — Etude sur la Flore économique et les produits végétaux de la Guyane française (D"" F. lleim), 334. — État actuel des Pêcheries à Port-Etienne (A. GruveL, 487. — Le Docteur Georges Delacroix, 455. MACO>, PROTAT FRERRS, IMPRIMEURS 7e Année Juillet 1907 No 52 MINISTÈRE DES COLONIES Inspection générale de l'Agriculture coloniale L'Agriculture pratique des pays chauds BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL ET DES Jardins d'essai des Colonies Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction doivent être adressés à l'Inspection générale de l'Agriculture coloniale au Ministère des Colonies PARIS Augustin CHALLAMEL, Éditeur Rue Jacob, 17 Librairie Maritime et Coloniale Les abonnements partent du 1 er Janvier Prix de l'Année (France, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 fr. La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées a condition de mentionner la source. liR COllLiECTIOfl DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 i vol. in-8o. 20 fr Juillet 1902 à Juin 1903 — 20 fr Juillet 1903 à Juin 1904 — 20 fr Juillet 1904 à Décembre 1904 .... — 10 fr Janvier 1905 à Décembre 1905. ... 2 vol. in-8o. 20 fr Janvier 1906 à Décembre 1906. ... — 20 fr (Envoi franco contre mandat-poste) Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. MACHINES POiUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeiises à 2, 3 et 4 Cylindres en granit. Moulins, Malaxeurs, Pétrisseurs pour matières pâteuses. Boudineuses, Coupeuses, Presses diverses. 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Cette demande est motivée par le désir d'accorder à la fabrication locale la protection qui lui est nécessaire pour se développer et notam- ment pour lui permettre de solliciter l'admission en franchise de ses pro- duits dans la métropole. En outre, la mesure présente un réel intérêt en raison des services qu'elle est appelée à rendre à l'industrie de l'élevage ; elle favorisera l'emploi des terres du domaine de l'Ktat qui ne peuvent être utilisées que comme terrains de pâturage. Le tarif d'exception dont bénéficient les conserves de viande étrangères introduites dans la colonie n'est d'ailleurs plus justifié aujourd'hui par suite de la reconstitution de troupeaux calédoniens. Je ne vois en conséquence que des avantages à ce que le vœu précité du conseil général de la Nouvelle-Calédonie soit pris en considération, et, dans ce but, j'ai fait préparer le projet de décret ci-annexé, qui a reçu l'adhésion de M. le ministre du commerce et du conseil diktat, portant suppression du tableau des exceptions au tarif général des douanes, en vigueur dans la colonie de l'article « conserves de viande en boîtes ». J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien le revêtir de votre signature. Veuillez agréer, monsieur le Président, les hommages de mon pi'ofond respect. Le ministre des colonies, Milliès-Lacroix. Bal. du Jardin colonial. 1907. II. — N" 52. 1 2 DOCUMENTS OFFICIELS Le Pi'ésident de la République française, Sur le rapport ilu ministre des colonies, "\'u l'avis émis par le conseil général dans sa séance du lo décembre 1005; Vu l'avis du ministre du commerce et de l'industrie : Vu la loi du II janvier 1892, relative à l'établissement du tarif j,'éuéral des douanes; Vu les décrets des 26 novembre 1892, 13 janvier 11S94, 21 juin 1S96, 30 décembre 1897^ 8 mars 1900, 16 janvier 1901, IS juillet 1901, 12 juillet 1902 et 6 novembre 1906, relatifs au tarif spécial des douanes en Nouvelle-Calédonie ; Le conseil d'I'Uat entendu. DÉCRÈTE : Art. 1'^ — Est supprimé du tableau des exceptions au tarif g-énéral des douanes, annexé aux décrets susvisés, l'article « conserves de viande en boîtes ». Art. 2. — Le minisire des colonies est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République française, inséré au Bulletin des lois et au Bulletin officiel du ministère des colonies. Fait à Paris, le .5 juin 1907. Par le Président de la République : Le ministre des colonies^ Milliès-Lacroix. A. F.A,LLIÈRES. Sénégal. ARRÊTÉ Relatif à lu coupe et a l'arrachac/e des bois du Domaine colonial. Le Gouverneur des colonies, Lieutenant-Gouverneur du Sénégal, Officier DE LA Légion d'honneur. Vu l'ari-èté du 15 septembre 1897, interdisant la coupe des arbres du domaine colonial : Considéi^ant que, pour assurer une répression plus efficace, il importe de compléter les dispositions de l'arrêté sus-visé ; Vu les articles 13 et 23 du décret du 20 juillet 1900, sur le régime forestier du Sénégal ; Le Conseil privé et le Conseil d'administration entendus, Arrête : Art. P"". — Les bois provenant de la coupe ou de l'ébranchage non autorisés d'arbres ou arbrisseaux du domaine colonial seront saisis, ainsi que tous objets façonnés avec lesdits bois. DOCUMEiNTS OFFICIELS 6 La confiscation de ces bois et objets sera prononcée par les Tribunaux compétents, sans préjudice des peines portées à Tarrêté du 15 sep- tembre 1896. Art. 2. — Le présent arrêté sera enre^i^^lré et communiqué partout où besoin sera et inséré ;iux Publications ollicielles de la Colonie. Saint-Louis, le 18 lévrier 1907. Camille Guy. NOMINATIONS Eï MUTATIONS Par arrêtés du Gouverneur général de Tlndo-Chine, en date du 24 avril 1907, rendus sur la proposition du Résident supérieur au Tonkin, du Résident supérieur au Cambodge et du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de Tlndo-Chine : M. Boucley (Charles-Victor), vétérinaire inspecteur stagiaire des épi- zooties, est mis à la disposition du Résident supérieur au Tonkin. M. Baron (Jean-Victor), vétérinaire inspecteur-stagiaire des Kpizooties au Tonkin, est mis à la disposition du Résident supérieur au Cam- bodge. ÉTUDES ET MÉMOIRES UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO LA FUXTUMIA ELASTICA La flore du Congo déjà si favorisée au point de vue des essences de lianes caoutchoutifères qu'elle renferme, possède ég-alement un arbre à coutchouc qui est apjDelé à rendre les plus grands services aux planteurs. Au moment où le danger de la monoculture, notamment en ce qui concerne le cacao se fait sentir, il est intéressant de bien se rendre compte de ce que l'on pourra tirer du g-enre Funtumia, du moins en ce qui concerne les espèces futiles comme le Funtumia elastica. Tant qu'il ne s'est agi que de la replantation des bonnes sortes de lianes à caoutchouc, le planteur a pu hésiter. Il est en effet assez difficile de prévoir exactement le bénéfice possible à retirer d'une culture de ce g-enre par rapport aux dépenses de main-d'œuvre que nécessite la récolte du latex des lianes. La culture de la liane doit rester dans le domaine des règlements forestiers. On a souvent pensé que la liane coupée ne repoussait pas. Des expériences concluantes nous permettent d'affirmer le contraire ; si par la récolte exagérée les lianes disparaissent de certains endroits, c'est que les parties saignées restent réunies au pied mère et ces demi vég-étations ne tardent pas à sécher entraînant de ce fait le dépérissement et la mort du pied lui-même. 11 n'en serait pas de même si l'on pouvait pratiquer la coupe régulière forestière mais ceci est encore trop loin du domaine pratique pour nous per- mettre d'y songer. Je ne veux pas dire que 1 on doit abandonner la replantation des lianes en forêt, loin de là, mais pour le colon dési- reux de placer des capitaux dans une affaire ag-ricole, il est de toute évidence qu'il aura tout intérêt à s'adresser à un arbre donnant un produit moyen mais certain et régulier plutôt qu'à une liane. UN ARBRE A CAOUTCFFOUC DU CONGO 5 .5, ec. Il est en effet à peu près impossible d'établir un devis de planta- tion avec la liane à caoutchouc, il n'en est pas de même avec un arbre et les plantations d'Hevea de Geylan et de Java en fournissent un commencement de preuve. Si le Congo est favorisé par la présence du Funtumia elastica croissant à l'état spontané dans ses forêts, il ne faudrait pas en conclure que l'arbre se trouve disséminé un peu partout. Loin de là, en certaines régions c'est le Funtumia africana seul que l'on rencontre, en d'autres et en des groupement séparés, le Funtumia elastica ou des genres voisins. Si l'on examine la structure de la graine, on peut être justement étonné que cet arbre ne se trouve pas à peu près uniformément dispersé dans toutes les régions forestières de la colonie. Il semble que la nature qui a ap- porté tant de soins à la construction des organes destinés à la reproduc- tion des végétaux se soit reprise à deux fois pour la graine du Funtumia. En effet, cette graine légère, fusi- forme, portant à la base un long bec garni sur plus de la moitié de sa longueur d'une masse de poils tournés vers la graine (fîg. 1) et qui forment parachute devrait être emportée à de longues distances par le moindre vent ; un point de rupture du bec excessivement sensible au moindre heurt l'en empêche ; aussi bien permet-il à la partie utile de la graine de tomber à terre tout en laissant le parachute accroché aux branches. Sans ce point de rupture qui est peut-être la cause de la non dissémination de la plante, les graines risqueraient fort de rester suspendues aux lianes, aux feuilles et aux nombreux végétaux qui recouvrent le sol et ne pourraient par conséquent germer. Le Funtumia elastica qui existe en certains endroits sur les rives du Congo, dans l'Oubangui, la Sangha n'a encore jamais été signalé dans la zone côtière. Il pourrait y avoir là une question de climat sinon de sol ! Cependant de nombreux spécimens du genre (F. africana) croissent à l'état spontané dans les forêts du Gabon. J'ai rencontré fréquem- Fig. 1. 6 ÉTUDES ET MÉMOIRES ment le F. africana aux environs de Libreville et dans le Como que j'ai parcourus souvent ; il v a donc de fortes présomptions pour- qu'une espèce du même genre y réussisse ég-alement et s'y multiplie facilement. En 1903, k la fin de mon séjour à Brazzaville, j'avais pu me pro- curer quelques graines de Funtumia, originaires de l'Oubangui (M. Bétou) et, grâce k des échantillons de lambeaux d'écorce, me rendre compte que j'avais k faire k un Funtumia k bon caoutchouc, la cassure de ces écorces présentant de nombreux canaux latici- fères ; j'en avais fait le semis et la transplantation ce qui m'a permis de me rendre compte de la rapidité de croissance de l'arbre. L'espèce de la Sangha qui a toujours fourni une partie du caout- chouc exporté de cette région, existerait depuis 1903 k Libreville, au Jardin d'Essai et dans la zone côtière si les envois demandés et reçus de cette région n'étaient arrivés successivement k Libreville totalement inutilisables, par suite des pertes de temps presque forcées dans le transport, depuis le point d'origine jusqu'k Libre- ville. A nion retour démission, en juillet dernier, j'ai pu rapporter une assez grande quantité de graines de la région du Couloir ou Congo (Lefîni) et du Jardin d'essai de Brazzaville en excellent état. Une grande partie a été distribuée gratuitement aux planteurs k raison de 1.300 k 2.000 graines k chacun, le reste réservé aux cultures des Jardins d'essai de Libreville et du Como pour la dissémination des plants dans les postes et dans les villages des différentes régions. F. elastica. [J&rdin d'Essai de Brazzaville), 1909. — Les arbres existant au Jardin d'essai de Brazzaville proviennent d'un semis fait au cours de l'année 1902, d'un fruit provenant de l'Oubanghi (Environs de M. Bétou). La germination s'était faite très régulièrement en semis de pleine terre et était terminée le quinzième jour. Environ 50°/o des plants avaient atteint 10 cm. k la fin du mois, les autres avant été détruits par un charançon qui sectionnait la radicule au ras des cotylédons et dès son apparition. Les plants étaient restés très longtemps stationnaires en pépi- nière mais n'avaient pas tardés k se développer rapidement dès la transplantation et la mise en place et sous l'influence des premières pluies. UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 7 Plantés à 5 mètres les uns des autres, en plein soleil, dans un terrain passablement arg-ileux, j'avais été fréquemment obligé dès le commencement de leur croissance de les tailler, dans le but d'ob- tenir un tronc unique étant donné leur tendance à se ramifier dès la base. Je dois dire que cette taille s'opère très facilement, que l'arbre n'en souffre nullement, pas plus du reste que de la section eds racines lors de la transplantation. i31t^ ifef'''^'^ ^;:^L«l ^ -, : ;*? - - *^ ' - F. Elastica (Oubanghi), J. d'essai de Brazzaville. La transplantation n'a pas été faite sur un nombre suffisant de plants pour que je puisse donner un pourcentage de réussite, mais je pense que les pertes doivent être insignifiantes et qu'il est pos- 8 ÉTUDES ET MÉMOIRES V. Elaslica du Jardin d'essai de lîrazzaville graines 'grandeur naturelle). C. (Point de rupture du bec. sible de faire cette transplantation à racine nue sans beaucoup de soins. Ceci a une très g-rande importance pour les futures plantations étant donné la main-d'œuvre dont nous disposons. L'année suivante les arbres avaient déjà atteint 2 et 3 mètres de haut, parfaitement vigoureux, sans une tache ni sur les feuilles ni sur le tronc. Les seuls insectes trouvés étaient les fourmis rouges très abondantes à Brazzaville, qui n'occasionnent ni blessures ni chancres et se contentent d'habiter certaines extrémités débranches, où elles trouvent de jeunes feuilles qu'elles réunissent pour y faire leur nid, sans gêner autrement la croissance des arbres. Je viens de revoir ces arbres en juillet dernier, ils ont par consé- quent 4 ans depuis le semis. Leur hauteur moyenne est de 9 à 10 mètres, le tronc est droit, à peine plus large à la base, régulièrement cylindrique, l'écorce lisse, grisâtre, noirâtre par endroits avec de rares lenticelles blanches qui doivent augmenterquand l'arbre est plus âgé. Les premières branches commencent à 4 mètres du sol. Les branches inférieures paraissent se détruire naturellement, les arbres n'ayant plus été taillés depuis l'année 1903. Il est donc évident que, à part la première année, où l'arbre a tendance à se ramifier par suite de la transplantation et de la mise Ui\ ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO CL F. ElasUca du Jardin d'essai de Brazzaville. Fruits mûrs (1/2 grandeur naturelle). 10 ETUDES ET MEMOIRES en place en plein soleil, dès qu'il a atteint une certaine taille il reprend sa croissance naturelle pour ne former qu'un tronc unique et élancé. La moyenne du diamètre des troncs à 1 m. du sol est de 0.12 cm. Les feuilles légèrenient pétiolées et opposées ont un limbe ondulé, vernissé, d'un très beau vert foncé dont la long'ueur varie enti^e 23 et 28 cm., la largeur 8 à 11 cm., oblong, brusquement acuminé au sommet. Les nervures secondaires nettement détachées au nombre très régulier de 10 paires et par exception 11, tantôt très rég-ulièrement alternes, tantôt au contraire opposées. Le pétiole très court et peu marqué ne dépasse jamais 10 mm. de longueur. Les deux follicules composant le fruit sont d'abord accolés puis à maturité se redressent pour venir dans le prolongement l'un de l'autre. Chaque follicule a en moyenne, 17 centimètres de longueur sur 4 cm. dans la plus grande largeur et 10 cm. de circonférence. 42 X ' _ i^_%._ ^_J 60"%. Fig. 2. Ils s'ouvrent sur toute leur longueur selon une section unique et sur la face opposée au pédoncule pour laisser échapper les graines. La graine (fig. 2) a en moyenne 18 mm. de long, prolongée à une de ses extrémités par un bec de 40 mm qui porte sur les deux tiers de sa longueur des poils blancs tournés vers la graine. Le bec porte un point naturel de rupture un peu au-dessous de l'endroit où les poils cessent. Saignée. — Bien que les arbres soient encore très jeunes, j'ai tenu à faire une saignée povir savoir s'il serait possible dans les plantations, d'opérer k distances rapprochées pour saigner de très bonne heure, un arbre sur deux jusqu'à élimination. L'instrument dont je me suis servi était une simple mèche de vil- brequin aiguisée ayant 7 mm. de largeur. UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 11 La saignée hélicoïdale partait à l"" 25 du sol jusqu'à terre et avait 1 m. 75 de longueur. Le latex recueilli dans une boîte en fer blanc s'est écoulé pendant un quart d'heure ; laissé à l'air libre dans la boîte pendant une demi journée, une légère pellicule jaune de caoutchouc s'était formée à la surface. Le latex est épais, jaunâtre mais s'écoule avec une extrême facilité. Cette saignée m'a donné 20 grammes de caoutchouc sec coagulé à l'alcool. Répétée sur 1"* 25 de longueur de tronc en haut à partir de la naissance des premières branches, elle a donné à peu près la même quantité (19 gr.). 11 y avait encore place sur le tronc pour une saignée, sans porter nullement préjudice à l'arbre. Etant donné l'écartement des spirales, 30 à 35 cm., il serait très facile de répéter au moins dix fois l'opé- ration pendant l'année. Bien qu'il soit très imprudent de donner des approximations de rendement basées sur des expériences aussi restreintes, je suis pour ma part persuadé que ces arbres de 4 à 5 ans pourraient donner 500 grammes dans l'année. FUNTUMIA ELASTICA. RÉGION DE LA LÉFJM Au cours de l'année 1903, le Funtumia qui semblait n'exister que dans l'Oubanghi et la Sangha était signalé à 200 kilomètres de Brazzaville sur le Congo, dans la région du Couloir, par un colon, M. Ferrière, qui demandait une concession de 200 hectares près de de la rivière Léfini où il avait découvert des peuplements assez impor- tants. Il s'installait sur le bord du fleuve, réservant soigneusement les arbres à caoutchouc et commençait une plantation à l'aide de des graines récoltées sur place. C'est dans sa concession que je me suis rendu pour y séjourner quelques jours, opérer des saignées successives sur des arbres adultes de la forêt, recueillir des graines destinées à être distribuées aux planteurs du Gabon et pour la récolte desquelles, M. Ferrière a fort obligeamment mis à ma dispo- sition la main-d'œuvre nécessaire. Ces peuplements de Funtumia en bordure du fleuve sont disposés par « tâches » assez denses. Ce sont en quelque sorte des groupe- ments très espacés, composés de 20 à 30 arbres de différentes tailles, aucun ne paraissant très vieux. Il semble, à première vue. 12 ÉTUDES ET MÉMOIRES que Ion se trouve en présence de peuplements relativement récents étant donné le nombre restreint de grands arbres par rapport à la quantité de jeunes plants. Je n'ai jamais rencontré aucun arbre portant cicatrices de bles- sures antérieures faites par des indigènes. Ils n'en connaissaient par conséquent pas l'existence ou plutôt la propriété, probablement par suite de la composition spéciale du latex qui n'est pas coagulable par les procédés habituellement employés dans la région par les indigènes et qui ont pour base les acides et les sels. Plantation Ferrière (Lefini Congo). F. elastica âisés de 20 mois. En forêt, l'arbre se distingue facilement par la covdeur de son écorce. Le tronc est élancé, absolument droit et lisse, le fond de l'écorce est noir et recouvert sur toute sa surface de larges plaques grisâtres et de lenticelles blanches nettement marquées. Le fût est très régulier, cylindrique, sensiblement plus égal au ras du sol qu'à une plus grande hauteur. Les troncs s'élèvent jus- qu'à lo et 20 mètres avant de se ramifier. UN ABliRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 13 Les feuilles sont identiquement semblables à celles du Funtumia précédemment cité mais sont en moyenne plus petites, à pétiole moins épais ; le limbe a 18 à 24 centimètres de longueur ; à l'inter- section des nervures secondaires et de la nervure principale, on remarque une petite dépression formant un point qui, de l'avis de certains, serait un signe distinctif de la variété à bon latex, mais dont il n'y a pas lieu détenir compte. Le même arbre porte fréquemment, fleurs, jeunes fruits et fruits mûrs. Les cymes axillaires, généralement compactes, se composent d'un nombre très variable de fleurs réunies sur un pédicelle princi- pal de 10 à 12 millimètres de longueur. Les fleurs ont en moyenne 18 à 20 millimètres, la corolle est très charnue, de couleur jaune, à tube long et ventru, à 5 lobes très courts. Les fruits n'ont pas tout à fait la même forme que ceux de la variété du Jardin d'essai de Brazzaville ; ils sont moins élargis au milieu et plus obtus à leur extrémité. Chaque follicule a en moyenne 13 à IS centimètres de longueur sur 3 à 3 centimètres et demi de largeur et 8 centimètres de circon- férence dans la partie la plus large. La graine est semblable à celle déjà décrite mais un petit peu moins grosse dans son ensemble. En résumé, toutes les parties de la plante, feuilles, fleurs, fruits et boin^geons, sont moins trapues que dans la variété originaire de l'Oubanghi. Dans la taille et la forme du fruit, la différence est nettement marquée ; elle l'est probablenif ut aussi dans la composition du latex; le latex de la variété du Jardin d'Essai, abandonné à l'air libre, ne tarde pas à former sur sa surface, une pellicule de caout- chouc ; celui de la Lefîni peut être gardé plusieurs jours sans former de pellicule. Dans la plantation de M. Perrière, les jeunes arbres qui ont envi- ron 20 mois de plantation, ont déjà de 3 à 5 mètres de hauteur, presque tous sont en fructification. Le terrain, composé en grande partie de sables alluvionnaires, est très léger et les plants de pépinière se développent beaucoup plus vite dans les terrains compacts. 14 ETUDES ET MEMOIRES Saignée. — • Ce qui frappe immédiatement Topérateur dans la saignée du Funtumia c'est la facilité d'écoulement du latex ; cela doit être considéré comme un très gros avantage, car dans beaucoup de cas, la facilité de coagulation du latex au contact de l'air, arrête rapidement l'écoulement et augmente la difficulté de la récolte. En outre, la conformation de son écorce lisse et très mince semble l'avoir prédestiné à la saignée. L'épaisseur de l'écorce d'un arbre de 40 centimètres de diamètre ne dépasse pas 1 centiinètre. Par simple piqûre, à l'aide d'une pointe de canif très fine, le latex s'écoule par gouttelettes se succédant rapidement pendant 10 à lo minutes, mais la piqûre doit aller jusqu'à l'aubier car les canaux laticifères sont groupés dans une zone restreinte très voisine de la ligne de séparation de l'écorce et de l'aubier (fig. 3), J^ah ^ r^ic. thupéi dii canal |j '^defaignée ■".-^■^;: Canaux Jabcifères. Fig. 3 Distrilîiition des CtTiiaiix laticifères, Saignée en spirale d'un arbre de 25 mètres de haut. Diamètre du tronc à 1 mètre du sol : 33 centimètres. Longueur du canal de sai- gnée hélicoïdale : 2 mètres, soit environ l"' 30 de hauteur de tronc. Largeur de Fentaille : 7 millimètres. Instrument employé : mèche de vilbroquin emmanchée . Durée d'écoulement du latex : 20 minutes. Latex recueilli à la base de l'entaille 100 grammes au verre gra- dué, ayant donné : 4S grammes de caoutchouc sec, coagulé à l'alcool. UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 15 J'ai répété la même opération à différentes hauteurs sur une dizaine d'arbres dont les diamètres variaient entre 30 et 40 centi- mètres et ai obtenu les mêmes quantités. Le latex est assez épais pour que la saignée en spirale soit facilement employée; il est nécessaire cependant de donner aux spirales une inclinaison suffi- sante, si l'on ne veut pas que le latex sorte du canal en différents points. Établir un chiUVe de rendement d'après ces expériences serait en- trer dans le domaine des probabi- lités et de la fantaisie ; on peut cependant admettre que les arbres saiffnés, avant un tronc d'environ 15 mètres de hauteur avant les premières branches, la saignée de 1'" 50 pourrait être répétée 10 fois et donnerait 450 grammes de caoutchouc. Dans ces conditions un arbre de cette taille donnerait facilement 2 kilog. par an au mi- nimum . Sans s'arrêter à ce chiffre pro- blématique de rendement, il reste acquis qu'une récolte moyenne de 45 grammes de caoutchouc sec pour une saignée aussi restreinte, représente pour cet arbre^ une teneur exceptionnellement riche en latex. Ajoutant à la richesse en latex, la facilité de la saignée et la rapidité de croissance de la plante, il est difficile de trouver, pour le Congo, un arbre à caoutchouc réunissant autant de qualités pour les entreprises d'exploitations agricoles. F. elastica (Lefiiii) Saignée en spirale ayant donné 40 grammes de caoutchouc sec. 16 ETUDES ET MEMOIRES FAUX IREIl HOLARRHENA WULSFSBERGU-STAPF. A côté du Funtumia croît nn autre arbre à latex inutilisable que M. Perrière réservait pensant avoir à faire au Faux Ireh (Funtumia africana) cet arbre n'est nullement im Funtumia. Son latex ne con- tient malheureusement pas de caoutchouc, mais si nous sommes en V. clasliL-a. Ilolan'hciui ^^'ul^sbcl•J^'i'l. présence d'un arbre à mauvais latex, il n'est piis impossible que les variétés utiles existent dans certaines de nos régions forestières. Je nai, pour ma part, rencontré qu'une seule variété que j'ai retrouvée sur les bords du D'Joué aux environs de Brazzaville. UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 17 Le tronc de cet arbre a quelque analogie avec celui du Funtumia par la couleur de son écorce qui toutefois est plus claire et surtout jjlus rug-ueuse et se détachant par plaques sur les vieux troncs. Les plus grands spécimens pouvaient avoir 18 mètres de haut au maximum, les rameaux très frêles et l'ensemble rappelant l'as- pect général du bouleau. Les feuilles argentées légèrement sur la partie interne, sont net- tement petiolées et opposées et ont un limbe très régulièrement lancéolé, arrondi à la base, acuminé au sommet dont la longueur varie entre 7 et 1 3 centimètres . De la nervure principale très détachée partent 7 à 9 paires de nervures secondaires qui se réunissent parleurs extrémités. Le pétiole a 4 à S mètres de longueur. Chaque inflorescence se compose de 3 à 5 fleurs de 10 à 12 milli- mètres de long, portées par des pédicelles de o à6 millimètres. Le calice à 5 sépales est couvert de poils et inséré à sa base dans de petites bractées. La corolle à tube allongé et renflé dans la partie médiane porte 5 pétales de coloration jaunâtre. Les fruits se composent de deux follicules généralement inégaux, très minces et très longs à surface interne, aplatie et cannelée. D'abord verts, duveteux et dressés, ils retombent à maturité et prennent une coloration noire striée de blanc. Ils s'ouvrent selon la ligne médiane de la cannelure et sur toute leur lon- gueur. Chaque follicule a de 50 à 53 centimètres de longueur. Les graines de coloration jaune verdâtre à maturité, ont la forme d'un fer de lance à pointe aiguë et sont surmontées d'une ai- ^^'B- '• grette de poils bruns et soyeux (fîg. 4). La graine a en moyenne 1 centimètre de longueur et son aigrette 4 centimètres. La cassure des écorces après dessiccation ne donne pas trace de caoutchouc. Le latex se recueille diflîcilement et ne se coagule ni par les acides ni par l'alcool ; il donne par évaporation un résidu poisseux qui desséché a l'apparence d'une résine. Sm^ les bords du D'Joué et dans les petites vallées boisées des plateaux Batekés, j'ai rencontré quelques spécimens isolés de cet arbre. Les indigènes Bas Congo qui m'accompagnaient connaissent la plante et se servent du latex pour en enduire de longs fils qu'ils tendent en bordure des forêts pour attraper les petits oiseaux. Bal. du Jardin colonial. 1907. II. — N° 1. 2 JP%' JOjm J 18 ÉTUDES ET MÉMOIKLS i Holarrhena Wulfsberg Stapf. 1. Rameau innôrcscciicc ; 2. Fleur grossie 3 fois : 3. Graine. 4. Fruit. 3. Fruit. UN ARBRE A CAOUTCHOLC DU CONGO 19 20 ÉTUDES ET MÉMOIRES FUNTUMIA AFRICANA ^GABO^' 75% ItO"^ Fi g. 5. Le Funfumia africana du Gabon a, en forêt, à peu près le même asjject vég-étatif que le Funtuniia elastica du Congo. Le tronc diffère légèrement par son écorce, la quantité de lenti- celles blanches est moindre et l'ensemble est plus g-risàtre. Chez les arbres jeunes on remarque de suite une ditférence dans le feuillage plus petit et plus léger. Les feuilles ont de 13 à 22 centimètres de longueur sur 4 à 8 centimètres de largeur. Le limbe est oblong, lancéolé, très légère- ment acuminé à son extrémité et ondulé sur les bords. La nervure principale porte 8 à 10 paires de nervures secondaires nettement marquées et proéminentes sur la face interne. La fleur se différencie de celle de l'es- pèce Funtumia elastica par sa finesse et la forme de sa corolle dont le tube est. très court et les pétales très longs et ondulés. Les folli- cules sont très minces et terminés par une pointe aiguë et légère- ment recourbée ils ont en moyenne 18 à 22 centimètres de long sur 1 à 1 centimètre et demi de largeur et 3 centimètres et demi de circonférence au milieu. La graine seule est exactement semblable à celle des autres espèces, mais son bec est sensiblement plus allongé (00 millimètres en moyenne ) et porte des poils sur presque toute la longueur ; les poils sont plus longs et dépassent la graine de 40 millimètres (fig. 5). Ces caractères différentiels sont absolument constants. Le Jardin d'Essai de Libreville possède une dizaine d'arbres de cette variété, plantés en 1897 par M. le professeur Cbalot, pour servir de tuteurs à desLandophia et montrent que ces deux genres de plantes à caoutchouc ont pu se dévolopper normalement sans se porter autrement préjudice. Ces arbres ont actuellement environ 10 mètres de haut et un dia- mètre de tronc de 14 à 15 centimètres. Le latex donne un produit inutilisable, poisseux qui desséché devient cassant et presque totalement résineux. UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 21 NOTES TRANSPORT ET SEMIS DE GRAINES J'ai employé différents modes d'emballage pour rapporter au Gabon les graines récoltées. 1° Graines semées en Serre Ward. 2° En stratification dans un mélange de sable et de poussière de charbon. 3° En boîtes en fer blanc. 4" En fruits entiers en caisse ordinaire. J'avais fait mettre dans le fond des serres Ward 10 centimètres de sable humide sur lequel j'avais semé les graines très serrées. Fig. 6. F, eslastica et africana (fruits). Le tout recouvert de sphagnum et fixé par des baguettes de bam- bous pour empêcher le renversement de la terre pendant le transport. Déballées 15 jours après, les graines étaient germées et elles ont 22 ÉTIDES ET MÉMOIRES été repiquées de suite, facilement, en vase de bambous à raison de 500 plants environ. Ce mode de transport avait été employé pour utiliser les serres Ward et avoir la certitude de ramener une certaine quantité de graines en bon état. Il n'y a pas lieu d'en tenir compte. Il n'y a pas avantag'e à stratifier les graines pour un transport ne devant pas dépasser 40 à 50 jours. Les graines débarrassées de leurs aigrettes et serrées dans des boîtes en fer blanc bien fermées, se conservent parfaitement quoique l'albumen se dessèche en partie. Conservées dans les follicules à la condition que ceux-ci soient bien secs, les graines gardent leur fitculté germinative beaucoup plus longtemps. Pour les transports à longue distance, c'est ce mode d'emballage que je préconiserais. Récolter les follicules lorsqu'ils passent du vert au jaune, les faire sécher à lombi^e pendant 4 ou 5 jours et les emballer en caisses ordinaires. La masse de poils qui entom^ent les graines dans les follicules les préservent des changements de température et même des pluies ou des accidents qu'elles peuvent supporter en cours de route. Des fruits récoltés en juillet et ouverts en octobre renfermaient des graines parfaitement utilisables et non desséchées. L'inconvénient de la dessiccation de l'albumen dans le transport des graines serrées en boîtes quelconques réside dans le semis. Si le semis est fait en pleine lerre, même en enterrant à peine la graine, celle-ci au lieu de germer a tendance à pourrir et le poui^- centage de réussite à la germination est fortement diminué. On obvie à cet inconvénient, en plaçant les graines sur du sable humide dans des caisses que l'on peut facilement surveiller. Elles ne tardent pas à reprendre leur taille primitive et à germer. Ce procédé a en outre l'avantage de préserver les jeunes graines des charançons et insectes qui viennent en pleine terre sectionner les radicules, comme en témoigne un passage du rapport que vient de m'adresser M. Buchet, Directeur du Jardin d'Essai du Como : « J'ai 1.200 plants d'Ireh, en bon état, qui proviennent d'un semis exé- cuté fin août ; pour éviter les dégâts d'une larve qui attaquait les graines en terre avant leur germination celles-ci ont été mises à germer sur du sable fin placé dans des caisses et maintenu humide. Au fur et à mesure que les graines laissaient apparaître leur radi- UN ARBRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 23 cule, elles étaient mises en terre en lignes distantes de 20 cm. et à 15 cm. environ sur ces lignes, la levée a été ainsi très régulière. La germination sur le sable a duré un mois. Un planteur du Gabon, M'' Stephan, a eu l'excellente idée en ren- tranten France, dépasser par le Cameroun et d'expédier des graines de Funtumia pour en faire la plantation intercalaire dans sa cacaoyère du Como. J'extrais d'une lettre de M. l'administrateur Schœfïler qui dirigeait à cette époque la plantation Stephan et avait reçu les graines expédiées, le passage suivant : « J'ai mis les pre- mières graines en pépinière 3 par 3, tous les 20 cm. dans des sillons espacés de 25 cm. et après germination j'ai fait serrer les rangs et me suis aperçu en les transplantant qu'ils résistaient fort bien à cette opération. Aussi comme j'avais eu beaucoup de plants man- gés par les grillons, me suis-je décidé à planter les dernières graines reçues en juin en caisses, semis très serré. Je pouvais ainsi facilement faire la chasse aux grillons. Lorsque le plant a ses deux cotylédons bien développés il n'est plus attaqué. Je les ai alors transplantés en pépinière. Les plants sont restés assez chétifs pendant les deux premiers mois, ils se sont ensuite développés normalement pour partir très vigoureuse- ment dès les premières pluies en septembre. Semis en pépinière de pleine terre, — Choisir un terrain le plus léger possible, au besoin le créer artificiellement par l'adjonction de sable et de débris végétaux analogues à la terre de bruyère pris en sous bois secs à la surface du sol. Semer en rayons à peine indi- qués distants de 20 à 25 cm. Un simple arrosage après le semis suffira pour recouvrir les graines placées dans le fond des rayons. Jeter un peu de cendres après chaque arrosage pour éloigner les insectes. Eviter avec soin, de tenir les planches trop humides ; arro- ser de préférence très fortement les sentiers séparant chaque planche. Repiquer en pépinière, quand le plant a 4 feuilles (fig, 7) ou directement en place un peu plus tard si le senriis n'est pas trop serré. Semis en caisse. — Si dans le premier cas, les insectes occa- sionnent une trop grande perte à la germination, et surtout si les graines sont un peu vieilles, opérer soit en semant en caisse, soit de préférence en plaçant les graines sur du sable mouillé sans les 24 ETUDES ET MEMOIRES recouvrir jusqu'à ce que la radicule soit très apparente, et repiquer à 20 cm. en pépinière. Quelques précautions sont nécessaires pour ne pas briser cette radicule. Lors de la mise en place, les premiers rameaux qui se dévelop- peront pendant la i^eprise resteront étalés et peu vig-oureux, pour laisser partir ensuite une ou plusieurs pousses vigoureuses. C'est une de ces pousses que l'on devra conserver en taillant les autres j)our obtenir un tronc unique indispensable à la bonne opération des futures saignées. UN AUJÎRE A CAOUTCHOUC DU CONGO 25 Moyen pratique pour reconnaître en forêt la présence du Funtu- mïa elaslica. — Bien que par les renseignements de source indi- g^ène nous puissions nous faire une idée approximative des régions où existe le Funtumia elastica, il peut se faire que certaines popu- lations ignorent la valeur de l'arbre, par suite de la composition de son latex qui ne se coagule pas par les moyens ordinairement employés. Il y a donc intérêt, à ce que les fonctionnaires de l'ad- ministration et les particuliers, dans les tournées qu'ils sont appe- lés à faire, dans la brousse, puissent facilement reconnaître la pré- sence du Funtumia. Lorsque Ton marche en forêt dans le but d'aller d'un point à un autre, on a peu de temps pour examiner les arbres dont les cimes sont généralement fort élevées. Les yeux se portent plus volontiers à droite et à gauche du sentier. Le Funtumia portant des fruits presque toute l'année projette sur les herbes du sous bois ses touffes de poils blancs très visibles qui peuvent attirer facilement l'atten- tion. Il est alors facile de trouver le porte graine. Certaines graines se rencontrent fréquemment dans nos forêts, qui ressemblent un peu à celles du Funtumia par exemple : celle des Strophantus. L'observateur pourra facilement les reconnaître en se rappelant que dans ïe Funtumia, les poils sont tournés vers la graine, tandis que dans les strophantus, c'est le contraire qui se produit. En comparant les saignées que j'ai pu faire sur les arbres importés, l'Hevea, Ficus, Gastilloas, Céaras et les lianes indigènes, avec celles opérées sur le Funtumia, je reste frappé des avantages que présentent ces dernières. Les précautions pour préserver cet arbre de la destruction pos- sible, les encouragements pour la culture et sa multiplication ne seront à mon avis jamais exagérés et je reste persuadé que chacun en retirera les plus grands bénéfices. Libreville, le 10 décembre 1907. Luc, Inspecteur de V Agriculture du Congo français et Dépendances. LES MALADIES Df:S PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS Maladies des Caféiers. {Suite ^) Les premières observations faites au sujet de la germination des urédospores par le D'Thwaites et Abbay (15) diderent sensiblement de celle de Marshall Ward. Ce que ce dernier auteur regarde comme une urédospore, et c'est aussi mon opinion, était considéré par Abbay comme un sporange, d'où il vo^'ait sortir des spores. Ces observa- tions, contestées d'abord par Morris (20), n'ont pas été vérifiées depuis; on doit les considérer, je lai déjà dit, comme des erreurs d'observation, et les prétendues spores dAbbay ne sont peut- être pas autre chose que les sphérules du contenu de l'urédospore, expulsées de celle-ci par la déchirure de la membrane, à la suite d'une pression trop énergique de l'objectif du microscope sur la lamelle couvre-objet. De même, Abbay aurait vu ces mêmes spores, issues du prétendu sporange, germer par la production d'un filament, dont le sommet portait des chapelets de petites spores secondaires disposées comme les conidies d'un Pénicillium. Cette notion même a fait douter à un esprit éclairé comme létait Berkeley que VHemi- leia vastatrix fût une Urédinée, un tel mode de germination ne paraissant guère admissible pour une urédospore. Mais comme Abbay n'a jamais pu obtenir d'infection sur les feuilles vivantes de caféier avec cette forme Pénicillium, je considère avec M. Ward que c'est là un organisme étranger à V Hemileia vastatrix. Je pense que ce n'a pu être qu'une impureté qui s'est glissée dans ses cultures, sans doute même le Pénicillium ylaucum, cette moisissure verdàtre qu'on observe partout à la surface du globe sur les matières orga- niques exposées à l'humidité et qui constitue vraisemblablement l'espèce la plus répandue dans la classe des champignons. Si les urédospores ont été desséchées pendant quelque temps, il faut attendre un temps variable avant l'apparition de tout indice de MALADIES DES CAFÉIERS 27 germination, et celle-ci s'établit dans ce cas avec une lenteur pro- portionnée à l'état de sécheresse de l'air ambiant. Les urédospores formées au début de la saison sèche se trouvent précisément dans ce cas, et cela nous explique l'atténuation qu'on observe dans le déve- loppement de la maladie dès le commencement de cette période. Dans l'air sec, les urédospores peuvent rester vivantes plusieurs semaines sans entrer en germination. C'est ainsi que des échantil- lons de feuilles de caféier atteintes d'hémiléia ont pu, en 1882, être envoyés de la Réunion en Angleterre, k Kew, et de là expédiées à Strasbourg, sans que les urédospores qu'elles portaient eussent perdu leur faculté germinative, puisqu'elles développèrent des filaments lorsqu'on les plaça dans les conditions requises de chaleur et d'hu- midité. Des températures extrêmes, trop basses ou artificiellement trop élevées, sont défavorables aux urédospores. Elles arrêtent leur ger- mination et les tuent en peu de temps. De même, un certain nombre de substances sont susceptibles d'empêcher la germination des urédospores ou de tuer les jeunes mycéliums qui en sortent. M. Ward cite à ce propos les solutions faibles d'acides et d'alcalis en général, Tacide sulfureux, l'acide phénique, déjà recommandés k l'état de vapeur, par plusieurs auteurs pour le traitement de l'hémiléia, comme nous le verrons plus loin. Mais on doit retenir en première ligne le jus de tabac, expéri- menté par Bûrck (34), et surtout les préparations cupriques. Sade- beck (41) a étudié comparativement, dès 1889, l'action du jus de tabac, et de la bouillie bordelaise sur les urédospores de VHemileia vastatri.r. Il a constaté que la bouillie bordelaise tue les urédospores en quelques minutes; l'action du jus de tabac est identique, mais est plus lente. Ces observations ont été l'origine du traitement le plus actif que l'on puisse conseiller actuellement contre l'extension de l'hémiléia. Lorsque l'infection est réalisée, c'est-à-dire lorsque le filament germinatif de l'urédospore a pénétré le parenchyme de la feuille de caféier, il se passe un certain temps, nous l'avons déjà dit, avant qu'une modification extérieure quelconque vienne indiquer la pré- sence du parasite, bien que l'analyse microscopique permette de la déceler sûrement. M. Ward considère qu'en général, c'est vers le li^'jour que la tache se montre avec évidence; peu distincte au début pour un œil non exercé, elle prend bientôt la teinte jaunâtre 28 ÉTUDES ET MÉMOIRES et produit les urédospores caractéristiques. Pourtant, le même auteur l'a vue apparaître dès le d^ jour, dans des cas particulière- ment favorables pour le parasite et sur des feuilles très jeunes et succulentes ; d'autres expériences lui ont prouvé que la sécheresse allonge notablement la durée de cette période (29). Il résulte aussi de ses observations que la variété de caféier nest pas sans impor- tance, non plus que l'âg-e de l'a feuille, puisque sur les feuilles adultes la tache n'est guère visible avant le 17'^' jour. Ces différences dans l'évolution de l'hémiléia s'expliquent d'ailleurs sans difficulté, par cette raison, que, chez les feuilles jeunes, la minceur et le défaut d'incrustation des membranes facilitent singulièrement l'ex- tension du mycélium ; et, de ce fait, la période d'incubation de la maladie, se trouve raccourcie. D'un autre côté, il est indiscutable que les deux conditions d'épaisseur et d'incrustation des membranes varient sensiblement d'une A-ariété aune autre. Cette notion de la durée d'incubation de l'hémiléia a permis à Biirck (34) de fournir l'explication de ce fait, facile à vérifier, que la maladie paraît en général plus intense sur la troisième paire de feuilles à partir du sommet du rameau que sur toutes les autres, en même temps que les deux premières paires non déroulées semblent souvent encore indemnes. Gela tient à ce que les feuilles de la troi- sième paire, qui sont alors en général étalées, ont été infectées très jeunes dans le bourgeon, et que pendant le temps où les deux paires supérieures se sont montrées, l'hémiléia a atteint sur la troisième paire sa période aiguë, pendant laquelle la production d'urédospores est à son maximum. A ce moment, sur les deux premières paires, au contraire, l'infection, quoique souvent réalisée, peut n'avoir pas dépassé la période d'incubation, époque où elle n'est pas encore apparente. La tache apparue, les urédospores sortent par les stomates au bout de très peu de jours, et d'autant plus rapidement que les con- ditions extérieures sont plus avantageuses pour la végétation du parasite. Les urédospores se détachent à mesure qu'elles mûrissent, et en même temps, de nouvelles surgissent à leur place. La produc- tion des urédospores pourrait ainsi durer sur une tache de 10 à 16 semaines et même plus (29). Le nombre des urédospores produites est très considérable ; M. Ward aurait pu en compter sur une seule tache jusqu'à loO.OOO. Elles sont toujours plus nombreuses sur les jeunes feuilles, à cause du foisonnement plus abondant et plus rapide du mycélium. MALADIES DES CAFÉIERS 29 Le mycélium d'Heniileia vaatalrix est constitué par le dévelop- pement du lilament germinatif de l'urédospore dans les tissus de la feuille du caféier. Il a été vu dès les premières observations, mais c'est encore à Marshall Ward que nous en devons une étude appro- fondie (28). J'y ajouterai quelques observations personnelles. A Tétat jeune, ce mycélium est grêle, formé de iilaments hyalins, ramifiés, à peine cloisonnés, assez souvent remplis dun protoplasma finement granuleux. Il pénètre entre les cellules, les dissocie en détruisant, à l'aide de ses sécrétions, le ciment qui les unit. Quand il rencontre sur sa route des espaces intercellulaires, il les comble en produisant de nombreuses ramifications un peu irrégulières de forme, plus ou moins renflées au sommet, ce qui donne assez à cette masse une apparence coralloïde. La dimension moyenne des filaments est d'environ 6 ;j. en diamètre. Des coupes transversales un peu fines, faites dans une feuille atteinte, permettent de voir la pénétration du mycélium dans l'inté- rieur des cellules de la feuille. Les filaments v envoient des rameaux, agencés comme de véritables suçoirs, en général courts et trapus, arrondis k leur sommet, et possédant un contenu chargé de granula- tions brillantes. Pour une cellule donnée, leur nombre est variable. On n'en rencontre en général qu'un ou deux ; mais sur des feuilles très atteintes, on peut voir des cellules dont les parois sont pénétrées de toutes parts. La première manifestation du parasitisme sur la cellule vivante est le changement des plastides chlorophylliens qui peu k peu jau- nissent. A mesure que le suçoir s'accroît dans l'intérieur de la cel- lule parasitée, le contenu de celle-ci perd progressivement les carac- tères qui le distinguent dans les éléments vivants et il ne tarde pas k périr. Il se contracte et se coagule en une masse, d'abord faible- ment colorée, mais qui prend ensuite une teinte brunâtre plus pronon- cée, coloration qui envahit un peu aussi l'enveloppe de la cellule. Parfois, cependant, on trouve des cellules d'où le protoplasma disparaît k peu près complètement et est remplacé d'abord par un liquide aqueux, puis par de l'air. Le rôle du suçoir cesse alors, car VHemileia imstalinx, comme les Urédinées en général, étant un parasite dans toute l'acception du mot, ne végète qu'aux dépens de la matière vivante. Pendant ce temps le mycélium se développe vers la périphérie de la tache, s'avançant de proche en proche, dans les parties vivantes du paren- 30 ETUDES ET MEMOIRES chyme foliaire. Néanmoins, son extension nest pas indéfinie, car nous savons que la dimension de la tache ne dépasse pas une cer- taine limite. Les portions du mvcélium qui sont les plus voisines de la face inférieure de la feuille s'amassent dans la chambre postérieure des stomates ; ils s y enchevêtrent étroitement les uns dans les autres et forment des corps arrondis, opaques, dont la nature a été expli- quée par Morris (20). Ces org-anes, fréquents chez les champig-nons, ont reçu le nom des stromaset nous savons qu'ils sont le résultat d'une différenciation plus ou moins marquée dvi mycélium qui peut arriver à simuler un véritable parenchyme. La portion de ces stromas la plus voisine de l'ouverture des stomate émet des faisceaux de filaments hyalins, libres, qui sortent en gerbe par l'ostiole. Ce sont les pédon- cules des urédospores qui vont se différenciera leur sommet, ainsi que je l'ai décrit plus haut. Plus tard, quand la production des urédospores a cessé sur les taches, Marshall Ward y a observé (28) la formation d'une seconde espèce de spores, les téleutospores (spores tardives) qui se rencontrent assez généralement chez lesUrédinées. Leur mode de formation est le même que celui des urédospores, auxquelles on les trouve d'ail- leurs souvent mélangées. Comme celles-ci, elles prennent naissance à l'extrémité de courts stérig-mates, qui sont de même des ramifica- tions ultimes du mycélium et sortent par les stomates en un fais- ceau un peu diverg'ent à partir de l'ostiole d'où il émerge. Encore jeunes, et dès leur apparition hyalines et arrondies, elles ressemblent à s'y méprendre à des urédospores en voie de formation ; mais leur évolution ultérieure va les en différencier nettement. A l'état adulte, et lorsqu'elles sont fraîches, leur contenu montre de nombreuses granulations de couleur orange vif, mais leur forme est différente de celle des urédospores ; elles sont irrégulièrement arrondies, ou plus souvent en forme de toupie un peu surbaissée, plus larges et moins hautes, que les urédospores. L'exospore est aussi moins épaisse et absolument lisse. Ce sont peut-être des téleutospores qu'a vues Cooke (9), quand il déclare qu'en vieillissant les uré- dospores perdent les aspérités de leur surface, ce qui est contraire à la réalité des faits. La téleutospore germe sur place et elle germe d'une façon toute différente de celle de l'urédospore, comme nous le savons déjà, et ces organes sont toujours beaucoup moins nombreux que les urédospores. MALADIES DES CAFÉIERS 31 La production des téleutospores est la dernière manifeslation de l'activité du mycélium du champignon parasite. C'est sans doute pour cette raison qu'on les voit naître le plus souvent dans les por- tions centrales de la tache. Dans cette région, en effet, les cellules de la feuille complètement mortes sont devenues incapables de nour- rir le mycélium qui les a peu à peu épuisées, les amenant à la déchéance finale. Avant de périr d'inanition, les cellules de l'hôte étant tuées, ce mjcélium produit alors ses téleutospores. C'est au moment où elles sont formées que la tache prend, vers son milieu, cette teinte grisâtre, indécise, qui succède à une colora- tion plus foncée. Ce phénomène s'explique facilement. A cette période on rencontre sur la tache un nombre assez restreint de téleutospores orangées, mêlées à de nombreuses urédospores anciennes et pour la plupart décolorées ; la teinte qui en résulte se superposant à la coloration faiblement brunâtre du tissu détérioré et en partie rempli d'air, il en résulte pour l'œil l'impression d'une tache d'un blanc g-risâtre ou plutôt de couleur indéfinissable. Après la formation des téleutospores, on rencontre souvent, sur les taches, d'autres espèces de champignons qui vivent sur les parties mortes et parachèvent définitivement leur destruction. Ils ne sont en aucune façon parasites, ni liés de quelque manière que ce soit au cycle de développement de YHemileia vastatrir. Les téleutospores peuvent germer sur place, encore attachées à leur support, sur la feuille même, si elles se trouvent dans des con- ditions convenables de chaleur et d'humidité. Elles émettent à leur sommet un filament germinatifde nature spéciale, le promycélium, qui ne prend qu'un développement limité. Cet organe ne se ramifie pas; son enveloppe mince et transparente est le prolongement de la membrane interne de la téleutospore dont il est issu. Lorsque le promycélium est devenu six ou huit fois plus long que la téleutos- pore, et que le contenu de celle-ci a, en grande partie émigré, dans la cavité du filament, trois cloisons transversales apparaissent et divisent ainsi le promycélium en quatre cellules. Chacune d'elles pousse dans le voisinage immédiat de la cloison qui la limite une ramification latérale grêle. L'extrémité de ces rameaux se renfle en une petite masse sphérique ou ovalaire, à contenu orangé finement granuleux et montrant souvent dans sa masse une grosse vacuole arrondie et incolore. Ce sont des spores secondaires, les sporidies. 32 ETUDES ET MEMOIRES La membrane des sporidies ou l^asidiopores est mince, hyaline et lisse ; leur dimension est beaucoup plus faible que celle de la téleu- tospore. La cellule terminale du promycélium produit sa sporidie à son sommet, et occasionnellement, elle peut donner naissance à deux sporidies qui sont placées côte à côte. Détachées de la feuille, les téleutospores germent facilement dans Teaupure, l'eau lég-èrement sucrée et dautres liquides de composi- tion plus complexe. La longueur du promycélium, variable avec le milieu de culture, y est toujours plus grande que dans la germina- tion spontanée de la téleutospore sur la feuille. Les sporidies, une fois mûres, germent aussitôt dans l'eau et divers liquides nutritifs. Le phénomène s'accomplit tout aussi facilement quand elles sont encore fixées au promycélium. Elles émettent un filament très délié qui atteint en longueur environ quatre fois le diamètre de la sporidie. Marshall Ward, k qui nous devons toutes ces observations (27, 28) ; a pu réaliser la germination des sporidies sur des feuilles de caféier vivantes ; mais il ne les a jamais vues pénétrer les tissus et produire une infection quelconque, comme on y arrive si facilement avec des germinations d'urédospores. Aussi déclare-t-il ignorer le sort ultérieur des germinations de sporidies et le rôle de ces organes, rôle qu'il y aurait grand intérêt à établir, nous allons voir de suite pourquoi. En dehors des urédospores et des téleutospores, on sait qu'un bon nombre d'Urédinées montrent encore deux autres formes de spores naissant dans des réceptacles spéciaux, lesquels dans l'ordre ordinaire de leur apparition, sont la spermogonie ou a'cidiole et Ta^cidium. Les quatre formes se suivent régulièrement, puisque la production de spermogonies et d'recidiums est liée à la pénétration des germinations de sporidies nées de la téleutospore et que l'urédo prend naissance par suite de la pénétration du filament germinatif d'une spore d'a'cidium. (3n n"a pas constaté sur le Caféier la présence de spermogonies ni d'a?cidiums, mais cela ne prouve nullement que Y Hemileia vastatrix soit dépourvu de ces deux formes. En etl'et, chez un certain nombre d'Urédinées, Pucci- nia graminis, par exemple, les formes spermogonie et frcidium d un côté, urédo et téleutospores de l'autre, ne peuvent prendre naissance, nous le savons, que sur deux plantes différentes, et, en pareil cas, les spores d'apcidium, non plus que les téleutospores, ne sauraient infecter la plante sur laquelle ils végètent. Or, d'après ^MALADIES Di:S CAFÉIERS 33 Marshall Ward, c'est le cas des téleutospores de VHemileia vas- tatrijc. On voit donc que l'hypothèse émise plus haut n'est nulle- ment dépourvue de vraisemblance. Je ne vois pas pourquoi, en tous cas, on devra de préférence rechercher ces formes spermog-onie et H'cidium sur des Rubiacées, comme le conseille Marshall Ward (29), plutôt que sur des plantes d'une autre famille. En elFet, dans les Urédinées qui établissent la série de leurs fructifications sur deux hôtes différents, ces derniers sont souvent botaniquement fort éloi- g^nés l'un de l'autre. Le Puccinia graminis donne sa spermog-onie et son cccidium sur l'épine-vinette, son urédo et ses téleutospores sur le blé, l'avoine et un certain nombre d'autres g-raminées. Quoi qu'il en soit, il y a là, on le comprend, une lacune dans nos con- naissances au sujet de VHemileia vastatrix ; et ce n'est que lors- qu'elle sera comblée, que nous serons exactement renseignés sur les différents modes d'infection du caféier par la maladie de l'hé- miléia. L'héniiléia attaque toutes les variétés du caféier d'Arabie, mais il en est parmi elles qui sont plus sensibles à son action : telle est la variété Marag-ogipe (38). D'origine brésilienne, c'est-à-dire d'une région jusqu'ici indemne de la maladie, il semblait que sa croissance rapide, la dimension notable de ses feuilles, dussent lui permettre de résister suffisamment à la maladie (39, p. 89). Enréalité, il n'en est rien, et, transportée hors de sa patrie, elle a montré le grave défaut de souffrir beaucoup de l'hémiléia. On sait depuis longtemps (25 a) que le Caféier de Libéria est aussi fréquemment atteint que le Caféier d'Arabie. Comme on le plante assez souvent dans des terrains bas et un peu humides, cet habitat y facilite l'extension du champignon ; mais la puissance de végéta- tion de la plante lui permet d'en souffrir beaucoup moins. La chute des feuilles est moins fréquente que chez l'Arabica, et c'est à cette circonstance surtout que le Libéria doit l'extension prise par sa culture depuis quelques années. Il est remarquable que les hybrides d'Arabica et de Libéria jouissent d'une immunité bien plus grande que celle des parents. Aussi a-t-on cherché à répandre à Ceylan depuis quelques années les hybrides du Libéria et de la variété Maragogipe de l'Arabica. Il en est de même à Java, pour l'hybride de Libéria, et de la variété Java qui se greffe bien sur le Libéria et y pousse vigoureusement. Mais le grand défaut de ces hybrides de Libéria et d'Arabica, défaut que la culture Bul. du Jardin colonial. 1907 . II. — N" 52. ;5 3i ÉTUDES ET xMÉMOIRES n'a pas encore corrig-é, c'est de fournir des graines bien moins appré- ciées que celles des variétés de l'Arabica au point de vue commer- cial. D'un autre côté, le café Lerov, de Maurice et de la Réunion, considéré par beaucoup de botanistes comme une espèce spéciale, [Coffea laurina) et que Raoul croit être un hj^bride du Café marron [Coffea mauritiana) avec l'Arabica est atteint, lui aussi, par l'hémi- léiamais peug-ravement (32, 42 h). Le D*" Thw^aites (3) etWard (28) ont ég'alement trouvé le champignon à Ceylan sur le Coffea travan- corensis, qui vit à l'état sauvage dans les jungles, et actuellement, riiémiléia est très répandu sur cette espèce (35 e). D'autres espèces de Coffea sont également sensibles à l'hémiléia : Coffea canephora, C. couffensis (Fauchère, in « Journal d'Agriculture tropicale », 68, février 1907). On n'a pas encore signalé de Coffea absolument résis- tants. Enfin, il est démontré que l'hémiléia peut aussi se montrer sur des Rubiacées autres que celles du genre Coffea. Le D'" 0. War- burg (41, 43) l'a vu dans le jardin de Buitenzorg (Java) attaquer différentes espèces du genre Gardénia, dans le voisinage de Caféiers malades. A Ceylan, on a signalé aussi l'hémiléia, mais avec doute, sur une autre Rubiacée^ Diplospora sphserocarpus (35 e). Répartition de la maladie. — L'hémiléia, observée à Ceylan en 1868, s'y est vite généralisée. L'année suivante, elle atteignait la péninsule indoue (21), dont toutes les plantations furent envahies en peu de temps. Elle était k Sumatra en 1876 (49) ; bientôt après, en 1879, Java était contaminé (17, p. 89 et 130), puis les îles Fidji (22), Maurice (I880j, la Réunion (1882). Natal a été atteint sans doute vers 1878. Pour Madagascar, où la maladie est déjà assez ancienne, je n'ai pas trouvé de documents pour en préciser la date. En tout cas, des feuilles apportées par le D^' Keller en 1886, de Madagascar à Zurich, présentèrent k l'examen du D"' Cramer, les fructifications du champignon (D'' Gœldi, Relaiovio sobre a molestia de caffeeiro na provincia do Bio-de Janeiro^ 1887, p. 100). Au Tonkin il a été signalé en 1888, par Balansa (Revue mycoloc/ique, 1888, p. 78). Les récentes plantations de l'Afrique orientale allemande, dans l'Ousam- bara, présentaient des traces évidentes de l'hémiléia en 189i (40). Raoul déclare contaminés ou fortement suspects Bornéo et la Malai- sie (39). Les Philippines sont envahies depuis 1890 ou 1891 (36). Aux îles Samoa, on l'a rencontrée en 1894 (Harkness, in North Ame- MALADIES DES CAFÉIERS 35 rican Fiingi, n° 3198, deEllis et Everhart). Enfin, Sadebeck (41) et Hennino-s (43) croient V Hemileia vastatrix indigène dans le centre africain, et j'avoue qu'il me paraît difficile d'admettre qu'il en soit autrement. En effet, dans la région du lac Victoria-Nyanza, oui le Caféier d'Arabie a été trouvé depuis longtemps (18G1) par l'explo- rateur Grant, à l'état sauvage, on y a depuis lors observé à deux reprises l'Urédinée du Caféier. Le D' Fischer l'a vue le premier, puis plus tard le D^" Stuhlmann (4897). Le second l'a récoltée sur la rive occidentale du lac à Bukoba, dans la partie la plus éloignée de l'Afrique orientale allemande . La plante hospitalière serait une variété nouvelle du Caféier d'Arabie, Coffea arabica var. Stuhlmanni, d'après le D'" Warburg. En somme, à l'heure actuelle, on ne considère comme indemnes, que la côte occidentale d'Afrique, la Nouvelle-Calédonie et toute l'Amérique avec les Antilles (44, 46). P. Hennings (50, p. 171) a indiqué le Guatemala comme étant contaminé ; le fait n'a pas été confirmé et sûrement il y a eu erreur. La maladie qui y sévit serait due au Sfilhuin flaviduni, dont nous parlerons plus loin [Tropical AgricLilturist ^ 1'''' mars 1897, p. 631). J'ajouterai que F. V. Mor- ren, dans son ouvrage [Kofjiecultuur in Guatatemala, Amsterdam, 1899), ne fait aucune allusion à la présence de l'hémiléia et qu'il constate que, dans ce pays, on ne rencontre sur le Caféier aucune maladie grave. Je ne crois pas non plus que l'hémiléia se ren- contre aux îles Ilawaï et au Queensland (Australie), où le Caféier est également cultivé. En tous cas, dans toutes les régions où nous venons de constater la présence de V Hemileia vastatrix^ il est bien certain qu'il y a été importé, hormis sans doute Ceylan et le centre africain, et, dans la plupart des cas, ce sont, comme le pense Sadebeck, très probable- ment déjeunes plants récemment envahis, qui ont apporté le mal. On dit souvent que les graines décortiquées et sèches sont înolfen- sives (46). Mais je crois qu'il y a quelques restrictions à faire à ce sujet. Origine de l'hémiléia. — Ceci nous amène à rechercher l'origine de l'hémiléia, la raison pour laquelle cette maladie est apparue brus- quement à Ceylan en 1868, et s'y est si rapidement répandue. Tout d'abord, il est logique de croire que si les Caféiers de Ceylan étaient déjà atteints avant cette époque, il fallait que le champignon y fût bien 36 ÉTUDES ET MÉMOIRES rare pour que personne ne Teùt encore aperçu. M. Ward a accusé le Coffea fravancorenfiis (44) d'avoir contaminé l'Arabica. Il considère que l'extension énorme prise par la culture du Caféier a oiFert à un moment donné un support nutritif si avantageusement approprié pour le parasite que ce dernier a pu s'}' multiplier à l'aise et s'y développer très rapidement. Cependant, si, en réalité, les choses se sont ainsi passées, il est singulier que le fait ait tardé si longtemps à se produire et qu'on n'y ait pas plus tôt rencontré le parasite ; car c'est en somme vers l'année 1670 que les Hollandais introduisirent à Ceylan la culture du Caféier. Il est vrai qu'elle n'y a pris d'impor- tance qu'après l'occupation définitive de l'île par les Anglais (1833) ; en 18o6 déjà, l'exportation du café arrivait presque à la moitié (222.589 quintaux) du maximum qu'elle a atteint en 1870. J'ajouterai que ce fait de l'apparition brusque d'une épidémie nouvelle et son extension très rapide sur une plante de grande cul- ture ne constituent pas un cas isolé en pathologie végétale. P. Hen- nings (50) rappelle à ce propos l'histoire de la Pucciniedes Mauves [Puccinia Malvacearum), qui est une Urédinée comme YHemileia vastatrix. La Puccinie des Mauves, qui avait été observée dès 1869 en Espagne, s'est montrée brusquement en 1872, dans les environs de Bordeaux sur les Mauves et quelques genres voisins de Malvacées, Roses trémières, etc. '. Depuis, elle a envahi l'Europe continen- tale jusqu'en Sibérie, l'Angleterre, et on l'a trouvée même en Aus- tralie. Ce parasite, heureusement pour les mycologues, avait été décrit bien des années avant par Montagne sur des échantillons de Guimauve [Althœa ofjicinalis)^ provenant du Chili. Car, si, comme le fait observer Durieu, le champignon n'eût pas été déjà connu, (( on se demande quelles seraient les opinions des botanistes, leurs <( hypothèses plus ou moins hasardées, pour expliquer son arrivée « subite partout où croît une mauve ». L'invasion du Pliytophtora de la maladie de la pomme de terre, de l'Oïdium, du Mildiou, du Black-Rot de la vigne fournissent des exemples analogues. Une autre opinion sur la cause de l'apparition de l'hémiléia à Ceylan a été émise par Cruwell (10). Il avait trouvé, au cours d'un voyage à la république de Libéria, des feuilles de Coffea libérien quelque peu décolorées, et il en conclut qu'à Ceylan on avait dû 1. Durieu de Maisonncuve et Mad***. Apparilion snblle el Invasion rapide d'une Puccinie exotique dans le déparlenienl de lu Gironde, in... AcLcs de la Suciélé linné- enne de Pordeaux, XXXIX, 2" livraison, 1S73. MALADIES DKS CAFÉIEKS 37 importer riiémiléia en même temps que ce nouveau Caféier, Le Libéria n'a, en etïet, pénétré à Geylan que peu de temps avant l'invasion de l'hémiléia, ainsi qu'en témoigne une noted'Alexander ' relatant l'histoire de l'introduction du Libéria à Geylan depuis les premiers essais infructueux tentés en 18G6, jusqu'à l'établissement de plantations qui furent faites sur une grande échelle dix ans plus tard et réussirent parfaitement. Des feuilles de Caféier de Libéria récoltées par Cruwell furent envoyées à Kew ; mais B,erkeley, k qui les échantillons furent soumis, déclara que la décoloration devait être attribuée à une autre cause que l'hémiléia. D'ailleurs, jusqu'aujourd'hui, la maladie n'est pas signalée sur la côte occi- dentale d'Afrique, et l'opinion émise par Cruwell paraît dénuée de fondement. Examinons maintenant la question sous une autre face. On n'a jusqu'ici décrit que trois espèces dans le genre Hemileia^ et elles ne se rencontrent que sur des Rubiacées. Ces trois espèces sont bien voisines les unes des autres et on peut être tenté, à l'exemple de G. Massée, d'attribuer k la seule influence du support les difTérences légères qu'on peut observer entre elles. Les deux autres espèces du genre sont Hemileia Canthii et Henii- leia Woodi. U Hemileia Canthii Berkeley et Broome, décrit dans les Fungi of Ceylon n° 833, par Berkeley, attaque k Geylan et aux Indes une plante sauvage, qui y est commune, le Canthium [Plectronia) cam- panulatuin. Il diffère k peine de V Hemileia vastatrix. Pour V Hemileia ^Voodi, il a été trouvé vers 1880 k Natal, par J. M. Wood, sur le Vangueria infausta et décrit par Kalchbrenner et Gooke {Grevillea, IX, p. 22). En 1894, le D^" Volkens le retrouvait dans la région du Kilima-Ndjarosur un autre Vangueria k fruits comestibles, le Vangueria edulis. Peu de temps après (1895), Perrot, rencontrait la même espèce sur un caféier sauvage, le Coffea Iho Frœhner, près de Lindi, dans l'Afrique orientale allemande (43). 'L' Hemileia Woodi constitue k la face supérieure des feuilles, des taches brunes, arrondies, devenant confluentes sur le tard ; à la face inférieure, les taches montrent des petites pustules rouge orangé, pulvérulentes, pâlissant bientôt et blanchissant en 1. J. Alexander. Colonial notes. The introduction and cuUivation of Liherian Coff'ee in Ceylon, in » Gardener's Chronicle », XV, p. 331, 332. 38 ÉTUDES ET MÉMOIKKS vieillissant. Elle sont formées d'urédospores nombreuses, irrégu- lièrement arrondies, plus ou moins concaves dun côté, de couleur jaune d'or, hérissées de petites pointes surtout sur la face concave et pédicellées. Cet Hemileia ne s'éloigne guère du vastatrix que par ses urédospores pédicellées. On y voit bien certains organes spéciaux, des paraphyses lisses, aplaties, hyalines. Mais nous savons que de tels organes se voient sur les taches, jeunes sur- tout, de \ Hemileia vastatrix^ où Abbay (15) lésa constatées le pre- mier. Enlin, dans ces deux espèces, la dimension des urédospores est à peu près la même, de 30 à 35 \j.. G. Massée (47, p. 28) déclare même qu'à son avis, il serait presque certain qu'à l'occasion \ He- mileia Woodi envahirait le Caféier, et il ajoute que ce serait vouloir « aller au-devant d'un désastre que de planter des Caféiers dans le « voisinage de Vanyueria ». Ces quelques considérations ne donnent pas évidemment à pré- juger d'une façon certaine sur l'origine réelle de Y Hemileia vastatrix et la cause de son extension subite sur les Caféiers, puisque les docu- ments sur ce sujet sont insufïisants. J'ai cru devoir les exposer pour mettre exacteinent la question au point. En tous cas, il serait fort intéressant de tenter l'infection des Caféiers d'Arabie et de Libéria surtout, avec chacun des deux Hemileia, Canthii et \\oodi et de même l'infection de Canthium et de Vangueria avec V Hemileia vastatrix. Si, en cas de réussite et au bout de quelques passages sur les plantes hospitalières, on assis- tait à une évolution des spores de l'un quelconque des parasites vers un autre des trois types décrits à Hemileia, on pourrait affirmer l'identité de deux ou même des trois espèces. Et dès lors la solution de ce problème éclairerait d'un grand jour la question de l'origine de la maladie sur les Caféiers. Je crois nécessaire de rappeler ici l'existence possible de formes spermogonie et secidium sur une ou plusieurs plantes non encore déterminées ; mais ce n'est encore qu'une hypothèse, et il n'est pas mieux démontré que l'infection par V Hemileia vastatrix de plantes autres que les Caféiers ait pu, à notre insu, jouer un rôle actif dans l'apparition ou l'extension de la maladie. J'ai voulu signaler ce côté du sujet, mais je ne m'y arrête pas plus longtemps. Traitement. — Dès l'apparition de l'hémiléia on proposa et on MALADIES DES CAFÉIERS 39 mit en usag-e un certain nonribre de remèdes. Berkeley (2) conseilla le premier l'emploi du soufre en insufflations ou des solutions d'acide sulfureux. Abbay (16) préconise le badigeonnage des troncs à l'eau de chaux et, pour préserver plus sûrement les plantations, il insiste sur la nécessité de récolter et d'incinérer soigneusement les feuilles tombées et, en général, tous les débris qui jonchent le sol : mesure excel- lente qui donne de bons résultats, quand elle peut être convenable- ment appliquée. Morris (18, I) considère que pendant la période de végétation active du parasite toutes les parties du Caféier ainsi que la terre doivent être copieusement traitées à la fleur de soufre ; et, de ce traitement, il attendait l'arrêt du développement et la mort du mycélium parasite. Un peu plus tard (18, II), il a conseillé d'ad- joindre à une partie de fleur de soufre deux parties de chaux en poudre et d'employer le mélange ou insufflations sur les arbres malades. Ces deux substances donnent de l'acide sulfureux en présence de l'air humide. L'acide sulfureux, à l'état de vapeur, proposé en fumigations par Wall et d'autres expérimentateurs, a été également essayé (17, p. 8 et p. 12 à 22). On le produisait par la combustion d'un mélange de soufre, salpêtre et charbon de bois, mélange où ces produits sont associés dans des proportions différentes de celles de l'ancienne poudre à canon, et qui est moins fusant que cette substance. Malheureusement, l'acide sulfureux montra ce grave défaut qui était à prévoir : il corrodait fortement des feuilles, les jeunes sur- tout, ce qui aggravait encore le mal. Storck (31) préfère aux substances précédentes les vapeurs d'acide phénique. Biirck (34), ayant constaté l'action efficace du jus de tabac, recommande de traiter les feuilles de caféier avec ce liquide et con- curremment avec une solution d'acide sulfurique : et, pour réduire l'infection au minimum, il donne une grande importance à l'établis- sement d'abris destinés à arrêter le vent qui étend l'infection en apportant les germes de la maladie. Dans le but d'éviter l'aflaiblis- sement des arbres, dû à l'enlèvement systématique des feuilles malades, il s'est ari'êté à l'emploi d'un instrument de son inven- tion, une sorte d'emporte-pièce, qui n'extrait de la feuille que la partie contaminée. 40 ÉTUDES ET MÉMOIRES Peu de temps après, l'action incontestable des préparations cupriques, comme moyen de préservation dans bon nombre de maladies des plantes, vigne, pomme de terre, etc., suggéra à plu- sieurs personnes Tidée d utiliser la bouillie bordelaise pour enraver les dégâts de l'hémiléia. Les expériences de Sadebeck (41 j éta- blirent pleinement le bien-fondé de cette pratique en démontrant que la bouillie bordelaise tue en quelques minutes lurédospore, l'agent actif de dissémination de la maladie. Depuis lors, l'efTica- cité de ce traitement a été démontrée en maintes circonstances. La bouillie bordelaise constituait, sur les autres substances emplo^^ées auparavant, un progrès notable ; car si, en réalité, aucune parmi ces dernières ne s'est montrée complètement inetricace, les répul- tats obtenus étaient insuflisants. J'aitraité longuement dans un chapitre antérieur cette question des traitements et je n'y reviendrai pas. On doit pourtant nepas craindre de répéter qu'il faut préférer les préparations cupriques montrant une adhérence marquée et possédant une petite quantité de cuivre soluble, mais non caustique, ainsi qu'une réserve cuprique facilement solu- bilisable. A ce point de vue on recommandera plus spécialement la bouillie sucrée selon la formule Michel Perret. Mais d'autres bouillies cupriques, la bouillie bordelaise neutre aux papiers de tournesol, les solutions de verdet, etc., peuvent également donner de bons résultats. Les données que j'ai fournies plus haut ont montré cjue c'est avec la saison des jDluies que se produisent les premières taches. C'est, par suite, un peu avant son début que théoriquement on devrait faire le premier traitement; son but, en effet, est d'empêcher la germination des urédospoies que va déterminer une température humide et chaude. Ce premier traitement est le plus important de tous, puisqu'il réduira la première infection au minimum et atté- nuera, par ce fait, la violence des suivantes. Pour qu'il portât tous ses fruits, il serait déjà trop tard d'attendre l'apparition des pre- mières taches. Aussi, ce premier traitement sera-t-il copieux, car son but était surtout d'empêcher la germination des spores, on devra couvrir sur la feuille le maximum de surface. En même temps, on apportera à la confection et à la pulvérisation de la bouillie toutes les précautions requises. Les traitements suivants seront plus ou moins rapprochés, sui- vant l'intensité des chutes de pluie. Il sera toujours nécessaire de MALADIES Di:S CAFÉIERS 41 faire une nouvelle application toutes les fois qu'on verra apparaître de nouvelles taches, de manière k immobiliser les urédospores qui vont s'y produire en empêchant leur germination. Les conditions qui rè^i^lent l'application des traitements varient d'ailleurs d'une région à une autre. Elles sont, en somme, sous la dépendance étroite de l'intensité de végétation du parasite, liée elle-même à toutes les influences locales de climat. En tous cas, la protection ne sera réellement effective que si le traitement est g'énéralisé, de telle manière que, pour un rayon assez étendu, aucun foyer d'infection ne puisse persister. L'application des bouillies cupriques n'exige pas une main- d'œuvre très considérable, ({uand la maladie se présente avec une intensité moyenne; mais, dans les cas d'attaque grave, où il devient nécessaire de renouveler plus souvent les traitements, dans les plantations très étendues surtout, il n'est pas toujours possible de le faire, et le résultat obtenu est insuffisant. Il faut, en effet, considérer qu'au moment où la bouillie borde- laise est surtout utile, c'est-à-dire pendant la période d'extension rapide de la maladie qui est la saison des plaies, les violentes averses ne sont pas rares. Elles lavent les feuilles et entraînent rapidement le dépôt cuprique qui protège celles-ci contre l'infec- tion. C'est la raison pour laquelle des savants, comme Treub et Sadebeck (41), des praticiens comme Semler (33), sans rejeter complètement le traitement à la bouillie bordelaise, ne lui accordent cependant qu'une importance secondaire. Dans un travail récent, Buis (53) a bien résumé les conditions dans lesquelles le traitement peut être fait avec fruit. Si le Caféier souffre d'un mode défectueux de plantation, dans un sol peu appro- prié ou impropre à la culture de cet arbre ; si la station est en même temps trop chaude et trop humide, souvent le planteur est débordé, la lutte est parfois inutile et peut devenir onéreuse. Mais si l'on considère une plantation établie sur un sol convenable, dans des conditions d'humidité et de température favorables au Caféier d'Arabie et si, en même temps, cette plantation est conve- nablement fumée et entretenue, on peut combattre avec avantage l'hémiléia. La lutte opérée d'une façon rationnelle est une opéra- tion utile à la plante et protitable au planteur qui l'exécute. (A suivre.) D"" Geokges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à V École nationale supérieure d'Agriculture coloniale. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES^ {Suite 1.) Barrages pour dérivations d'eau. Pour se procurer l'eau nécessaire à une exploitation E (fi^. 30o), ou à l'arrosag^e des cultures, le problème est relativement simple quand il s'ag-it de capter et de dériver l'eau sécoulant à l'air libre dans un chenal naturel a h (les constructions E doivent toujours être élevées au-dessus du plan atteint par les crues du cours d'eau) : en un point a, en amont, on établit une dérivation qui alimente un canal a a', à plus faible pente que ab. — Lorsque la pente du cours d'eau na- \ turel a h est forte, le travail ne présente pas trop de difficultés ; sinon le canal a a' doit être 1res long", à moins qu'on '&' FiG. 305. — Principe d'une dérivation. n'aug-mente artificiellement la dénivel- lation entre les points a ei b par l'éta- blissement, en c, d'un barrage. Dans certains cas, il v aura nécessité de décanter les eaux de l'oued ou du ruisseau R (fig-. 306) afin d'atténuer le colmatage et, par suite, de réduire les curag-es du canal de dérivation cl ; il suffît de ménager, en tète du canal f/, une sorte de réservoir ou bassin de dépôt A pro- tég-é par un inusoir m (en pieux et clayonnag-es, ou en blocs de 1. Extrait de louvrage de M. Ringelmann, « Cours de Génie lUual appliqué aux Colonies », actuellement en cours d'impression (A. Challamel, éditeur). COURS DE GÉINIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLO?JIES 43 pierres) ; au besoin une claie filtrante a est chargée d'arrêter les gros éléments charriés par le cours d'eau ; la plus grande partie des dépôts s'elîectue ainsi dans la chambre A d'où on les drague de temps à autre. On doit chercher à faire les barrages aussi courts que possible en choisissant, dans la zone voulue, une partie étroite a /> (fîg. 307) du lit ; cette dernière correspond toujours à des rives en matériaux plus résistants, en même temps qu'à un 'J^r- .. point où le courant a le plus de vitesse '—-':,,'- et oii, généralement, la pente du lit FiG. 306. — Plan d'un bassin de dépôt. FiG. 307. — Tracés de barrages. est la plus forte ; en amont n s'embranche le canal de dérivation C. Ordinairement le barrage ab est perpendiculaire à l'axe y du cours d'eau ; on le trace quelquefois obliquement (e (/, fîg. 307) dans le but de chasser le courant des crues et les corps flottants vers la rive d opposée au canal de dérivation h\ on adopte aussi un profil en arc de cercle f g sous prétexte que l'ouvrage résiste, en plan hori- zontal, à la façon d'une voûte dont les ■sommfer.s appuient sur les rives, mais les hypothèses d'ordre mécanique ^ (décomposition des forces) qu'on peut faire valoir pour les dispositions de eifg ne peuvent se vérifier dans la pratique, parce que l'ouvrage n'est pas monolithe. Très souvent il n'y a pas lieu de construire en c (fig. 30o) un bar- rage étanche et il suffît de créer une résistance à l'écoulement de l'eau pour que son niveau s'élève en a ; des troncs d'arbres, des fas- t. Voir notre Traité de Mécanique expérimentale. 44 ETUDES ET MEMOIRES cines (fîg-. 308 et 309), des bottes de tiges de végétaux maintenues par des piquets ou consolidées par des pierres sont souvent utili- rM/eajiuL r FiG. 308. — ^'ue d'aval dun petit barrage en bois soutenu par des chevalets. sables, et, pour les cours d'eau d'allure tranquille, des constructions simples, établies sur le principe des barrages à aiguilles, sont très recommandables. FiG. 309. — Vue d'un petit barrage en bois maintenu par des pilots. Ces barrages à aiguilles s'installent de la façon suivante : lors des basses eaux, on enfonce dans le lit du cours d'eau des pieux incli- COURS DE GENIE RURAL APPLIQUE AUX COLONIES 43 nés a (fig'. 310) espacés de 0"' 50 à 0"" 80, consolidés par des contre- fiches b et reliés par des traverses /, /' ; c'est contre ces traverses qu'on place les aiguilles c en enfonçant un peu (à la main) leur pointe dans le lit ; ces aig'uilles, formées de simples perches plus ou moins rapprochées, ne sont pas attachées, elles ne font que d appuyer contre les traverses et sont mainte- nues en place par la pres- sion que l'eau exerce en amont ; leur pose et leur enlèvement s'effectuent facilement avec une barque, ou, ce qui est préférable, d'une passerelle de service (voir fig. 247, p. 158) qu'on peut établir suivant le tracé indiqué en pointillé n, n' sur la figure 310. 'Kfms FiG. 311. — Coupe transversale d'un bari-age en pierres. Pour les barrages permanents, les galets et les pierres constituent d'excellents matériaux à employer. En travers du cours d'eau on enfonce des pilots de 0"^ 10 à 0'" 15 de diamètre, sur une, ou mieux sur deux files a, a' (fig. 311), espacées de 1 mètre à 1'" 50, rég-lant ainsi la largeur de la partie m (qu'on peut augmenter si l'on a les matériaux nécessaires) ; on voit en C l'origine du canal de dériva- tion. Les pierres sont jetées de façon à donner à l'amont A un talus /> de 1 à 1.5 de base pour 1 de hauteur; souvent les talus amont et aval sont seuls en gros matériaux, la portion m pouvant être en petits éléments ou, s'ils font défaut, en terre maintenue par des clayonnages tressés sur chaque file a, a' de pilots. Il convient de surveiller et d'entretenir l'aval des barrages, surtout au pied n de l'ouvrage (fig-. 311) qui est sujet à des érosions 46 ÉTUDES ET MÉMOIRES dues aux remous; il faut enfin, comme pour tous les travaux ana- log-ues, mettre les matériaux de pkis petites dimensions a (fîg. 312) au cœur même de l'ou- vrage ; on les recouvre d'éléments plus gros b, et on termine les parements c par une ou plusieurs couches de blocs les plus volumineux. La fiffure 313 donne la photographie dun de ces i^ barrages qu'on rencontre fréquemment dans les Cé- FiG. 312. — Oi-di-c de superposition des pierres venues; généralement ces dans lin i-evètement. , . -,, barrages, qui sont iiltrants FiG. 313. — Barrage en iiierres. les premières années, se colmatent peu k peu et deviennent pra- tiquement imperméables. COURS DE GÉME RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 47 Quand, à certaines époques, le faible débit du cours d'eau filtre au travers du barrag-e sans refluer en A (fîg. 311), pour pénétrer dans le canal G, on rend étanche la paroi daniont en la couvrant d'herbes, puis de terre maintenue en place par des claies fixées à laide de piquets ; une lé- gère couche de fumier ou de cendres rend un barrage très rapidement impermé- able. Lorsque le cours d'eau est torrentiel (ce qu'on constate à l'examen du lit et des berges), on peut employer des barrages provisoires qu'il va lieu de reconstruire après chaque crue ; le sys- tème, adopté sur certains cours d'eau d'Espag-ne, con- siste à établir des sortes de trépieds a (fig-. 314) arc-boutés dans les anfractuosités n, n' du lit et, au besoin, consolidés par des traverses t ; ces trépieds sont garnis en amont de fascines, de fagots /" recouverts de pierres, de sable ou de terre ^. Mais ce procédé ^^ j^, ^ / nous semble demander «ç^^^^'^^^^s^ ^^^'^^o^U' ^^ peines, et il y -— aura lieu de voir s'il n'est ^>^, pas plus saffe de recourir à ^/-^vA/^^^^^^^^ d'autres dispositions plus durables, comme, par exem- Déversoir latéraL pie, l'ouverture d'un large canal latéral C (fig. 315) permettant d'écouler une partie de l'eau d'une crue .r', lequel canal, à section suffisante, jouant le rôle d'un déversoir k partir du niveaux, déboucherait vers n, en aval du barrage B. Les parois de ce canal seront consolidées par des enrochements, des fascines ou Fig 314. — Coupe transversale d'un barrage temporaire. \ i^-- FiG. 315. l. Quand la terre est friable, on peut la loger dans des gabions, dans de vieux sacs en toile ou en sparterie ; aux travaux de construction de la digue d'Assouan, sur le Nil, on fit un barrage provisoire avec des sacs remplis de sable et empilés les uns sur les autres. 48 ÉTUDES ET MÉMOIRES des clayonnages qu'on remettrait en état après chaque crue, ainsi que le barrage B qui subit forcément des dégradations ; en un mot ici, comme pour tous les ouvrages d'Hydraulique, l'entretien doit être constant. Nous n'avons considéré jusqu'à présent que des cours d'eau s'écou- lant à l'air libre, mais nous savons que, dans les vallées, des nappes souterraines N et N' (fig. 316) viennent converger vers le thalweg F, car une galerie P ou un puits 5', ne fournissent pas de l'eau de la rivière F, mais l'eau des nappes N ou ^ -y-^- ^x/ -^^ -/ -^/^ N' lesquelles, généralement, ^^^^^^^^^^^^^^ n'ont pas la même composi- tion chimique. Fn dessous Fir,. 316. — Ecoulement des nappes souterraines -, ^^ ■ -i 1 t-i , ,. du cours d eau visible, r , se dans un cours d eau. ' ' trouve toujours un cours d'eau souterrain à grande section, à grande masse d'eau animée d'une faible vitesse, mais déplaçant comme l'autre des matières solides et ayant, comme lui, des crues et des étiages présentant toutefois un certain retard sur les crues et les étiages du cours d'eau apparent. — -A. Fia. 317. — Coupe transversale d'un harra^^c snuLeri-ain. Le cours N N'(iig. 316) peut exister sans qu'il y ait d'eau visible dans le chenal F : tel est le cas des nombreux oueds de l'Afrique septentrionale, qui n'ont souvent un peu d'eau à l'air libre que pendant quelques jours de l'année ; les nomades .savent très bien qu'il suffît de creuser au milieu d'un oued à sec pour trouver, à une certaine profondeur, leau qui leur est nécessaire ; cela a été mis à profit par les Arabes d'autrefois pour établir des barrages souter- rains de la façon suivante, qu'on pourra appliquer dans certains cas. Soit (fig. 317), suivant une coupe en long, le fond ax d'une dépres- COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 49 sion OU d'un oued dont les berges sont en b x' ; on creuse une tran- chée transversale c J, dans laquelle on fiche des troncs de palmiers c, e', g-arnis de clayonnages ou de sparterie entre lesquels on tasse fortement de la terre fine dépourvue de cailloux ; l'ouvrage ter- miné ne laisse rien d'apparent, sinon que Teau souterraine S vient sourdre entre les points a et c pour se perdre dans le sol entre d et a? ; on crée ainsi une sorte de mare ou de flaque d'eau. D'autres fois on a construit un aqueduc souterrain n, à faible pente, qui conduit les eaux à une fontaine établie bien en aval. Dans le dernier cas, l'ordre d'exécution des travaux est : 1** construction de l'aque- duc n en commençant par l'aval ; 2° ouverture de la tranchée c d ; 3° construction du barrage e e' ; 4<> fermeture des tranchées c e et e'c? ; on voit qu'une étude préalable, avec nivellements, est néces- saire et il est bon de faire des observations sur la variation de la hauteur du plan d'eau dans un trou de sondage, garni d'un tube, et percé verticalement au point c choisi pour l'établissement du bar- rage souterrain. On retrouve, dans le nord de l'Afrique, de semblables ouvrages très importants qu'on suppose avoir été établis par les Maures, et qui ont péri faute d'entretien. On peut très souvent confectionner le barrage c d (fig. 317) en terre très argileuse bien pilonnée sans employer les bois e et e' ; avoir soin que le pied de l'ouvrage s'encastre le plus possible dans le fond imperméable (appliquer ici les notes données plus loin à pro- pos des Réservoirs). En c on peut construire un puits qui sera ali- menté par la nappe souterraine. Enfin, on n'a quelquefois à sa dispo- sition que des eaux limoneuses pour l'alimentation des hommes et des animaux d'une exploitation; tel est le cas lorsqu'on doit utiliser des oueds qui charrient des eaux troubles, d'une façon permanente ou temporaire ; on pourra établir soit une galerie filtrante, ana- logue à celle représentée en P dans la figure 316 ou des fontanili dont nous parlerons dans un instant à propos des Sources, soit un ou plusieurs /)«ff s s' (fig. 316) (puits ordinaires ou système connu sous le nom de puits instantané (voir plus loin le chapitre consacré aux Puits). {A suivre.) Max Ringelmann, Professeur à l'Institut agronomique et à l'École supérieure d'Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N° 52. 4 CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER PRÉPARATION DU CAFÉ [Suite) 1 Si, dans un pays contaminé, un tel traitement est capable de prolonger la vie d'une plantation de caféiers rapportant 1.000 ou 1.200 francs par hectare il ne faut pas hésiter à l'employer. Mais je n'assumerais pas la responsabilité de recommander aux planteurs de pratiquer ce traitement sur une grande échelle, avant que des essais sérieux aient été faits et aient démontré, d'une façon évidente, son efficacité. J'ajoute que, dans les régions humides, le sulfo-carbonate de potassium est préférable, son emploi est plus facile. Le sulfure de carbone s'emploie à l'aide du pal injecteur, il ne donne aucun résultat dans les sols compacts, pour que ses vapeurs puissent se diffuser dans la terre, il faut qu'elle soit légère. Le sulfo-carbonate de potassium s'emploie en dissolution dans l'eau, le traitement d'extinction nécessiterait de 4 à 5 mètres cubes d'eau à l'hectare et serait par conséquent onéreux. On peut, il est vrai, employer la drogue au moment de la saison des pluies. Les eaux du ciel dissoudront le sel et l'entraîneront dans le sol. En résumé : 1° Rien jusqu'à présent ne prouve que les traitements en grand des maladies vermiculaires par le sulfate de carbone et le sulfo-carbonate de potassium soient réellement efficaces dans les plantations. 2° En admettant leur efficacité, il ne me semble pas que ces traitements puissent être pratiqués pour les plantations des pays tro- picaux. Tout au plus, le traitement d'entretien pourra-t-il être appliqué pour prolonger la vie des plantations existantes. Le traitement d'extinction est trop onéreux, il conduit à des résultats, dont la durée, tout au moins, est plus que problématique et me paraît absolument incompatible avec les conditions de cultures de pays tropicaux. 1. Voir Bulletin, n"^ 38 à 50. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 51 3° Si comme, on semble l'admettre, les maladies vermiculeires ont ime nocuité égale au phylloxéra delà vig-ne, les pays contaminés doivent être fuis par tous ceux qui désirent se livrer à la culture du caféier, car on ne connaît pas encore le moyen de lutter efïicacement et d'une façon certaine contre elles. 4° A mon sens, rien ne prouve que la nocuité des maladies ver- miculaires soit aussi considérable. Des observations personnelles que j'ai faites, des déductions que j'ai tirées de ce qui a été écrit sur ce sujet, il me semble résulter, au contraire, que la puissance de dispersion des maladies vermiculaires du caféier est très limitée, et c'est pour nos praticiens le point important de la question, qu'il faudrait mettre en lumière, pour pouvoir apprécier l'étendue du danger qu'elles présentent. Il existe, entre les diverses personnes qui ont écrit sur ces maladies, des contradictions considérables. Les unes les représentent comme entraînant rapidement la mort des plants atteints, les autres disent qu'elles tuent très lentement les caféiers. Au Brésil et à Java elles attaquent aussi bien le Libéria que le Coffea arabica ; à la Mar- tinique, M. Thierry prétend que le Cotfea Liberica n'est pas atteint du tout et il conseille, pour lutter contre les nématodes, le greffage du Coffea arabica sur Coffea Liberica. 7° Les maladies vermiculaires n'existent pas, selon moi, à Mada- gascar dans les plantations de la côte Sud-Est où elles ont été signalées en 1900. Insectes attaquant les fruits. — Pi/rale ou Botyde du caféier. — C'est un papillon, microlépidoptère, pyralide, le Thliptocerasocto- guttalis. A l'état de chenille il produit des dégâts importants sur les cerises des caféiers de l'île Maurice et de la Réunion. Jusqu'à ce jour, je crois, cet insecte n'a pas été signalé à Mada- gascar ; j'ai cependant reconnu sa présence, au début de 1903, sur les caféiers de la Station d'essais de l'Ivoloina. Il s'attaque aux baies du Coffea arabica, du Coffea congensis et des caféiers hybrides, je n'ai jamais observé sa larve sur le caféier de Libéria. M. Delacroix (maladies et ennemis du caféier) en donne la descrip- tion suivante : (( L'insecte parfait est un papillon nocturne de 6 millimètres 1/2 sur 11 millimètres les ailes étendues, dont la couleur générale est 52 ÉTUDES ET MÉMOIRES brune avec bordure plus claire. La larve adulte de 1 1 millimètres de long sur 2 millimètres de larg-e est d'une couleur claire, avec deux rangées de taches brunes sur le dos. » M. Boutillv a remarqué que cette chenille pénètre toujours la baie à sa base près du pédoncule. Elle se nourrit bien plus volontiers de l'albumen de la graine et elle perfore, pour y arriver, les tissus plus extérieurs du fruit. Lorsque la maturité est presque complète, l'albumen n'est plus attaqué il est trop dur et la chenille se contente de dévorer la pulpe de la cerise. A Madagascar, j'ai fait des remarques semblables, je ne saurais dire si la chenille de Thliptoceras octoguttalis, dévore de préférence l'albumen du grain de café, mais j'ai parfaitement remarqué que lorsque les fruits sont attaqués quand ils sont encore jeunes, les graines sont dévorées et la récolte perdue, tandis que lorsque la chenille pénètre dans une baie arrivée à maturité, elle dévore la pulpe, la baie se dessèche sur l'arbuste, mais les grains restent uti- lisables. M. Bordage qui a étudié l'insecte à la Réunion estime que ses dégâts peuvent être considérables. D'après lui, la moitié de la récolte peut être détruite. Mes observations n'ont pas été suflisam- ment précises pour que je puisse émettre une opinion à ce sujet, mais j'ai remarqué, en effet, que cet insecte détruit un très grand nombre de cerises. 11 n'existe pas toute l'année. Le même auteur dit que les ravages de cet insecte ne se bornent pas à la destruction des cerises. Quand la récolte a été faite, les femelles du papillon ne trouvant plus de baies déposent leurs œufs sur les bourgeons terminaux des jeunes rameaux. L^es larves qui en proviennent pénètrent dans la profondeur du bourgeon puis dans la moelle des tiges, où les galeries qu'elles creusent peuvent descendre jusqu'à 20 centimètres de profondeur. M. Delacroix à qui sont empruntées ces notes, signale que d'après M. de Joannis qui a déterminé l'insecte qui j^i'oduit ces dégâts, la pyrale du caféier est signalée par différents auteurs en d'autres régions : au Natal, à Ceylan, en Australie, dans l'Inde ; mais on ne s'y plaindrait pas de dommages causés par elle sur le caféier. Il semble bien difficile d'indiquer un moyen efficace de lutter contre cet insecte. Les feux destinés à attirer les papillons la nuit n'ont pas fourni des résultats pratiques notables, M. Boutilly conseille É< CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 33 de récolter et de détruire, en les incinérant ou en les enfouissant dans la chaux, les baies et les brindilles attaquées par ce microlépi- doptère. On reconnaît les baies lorsqu'elles sont atteintes depuis quelque temps à leur coloration brune. La perforation produite par l'insecte n'est pour ainsi dire pas visible et les fruits atteints peuvent passer inaperçus ; aussi sera-t-il bon d'enlever tout le glomérule, si l'on y voit des fruits attaqués. Le résultat sera d autant plus certain qu'on aura effectué plus tôt ce nettoyage. On a préconisé aussi l'emploi de l'arséniate de cuivre, M. Delacroix estime qu'il serait prudent de proscrire l'emploi d'un sel d'arsenic qui peut être une cause d'accident. Quelques autres insectes s'attaquent encore aux fruits, ce sont : le œylotrupes Gideon, l'^gus acuminatus. Une pyrale appartenant au genre brambus perfore les fruits du Libéria à Java, la Bacterocera conformis qui vit dans la pulpe des baies dans l'Ouest de Java, etc. Insectes minant les feuilles. — Le plus répandu parmi les insectes qui minent les feuilles des caféiers est un microlépidoptère de la famille des Tineites que l'on connaît sous le nom vulgaire de teignes. Cet insecte a été signalé pour la première fois aux Antilles par Perrotet et Guérin Menneville, il a été placé dans le genre Elachista puis il en a été séparé pour être classé dans le genre Cemiostoma c'est le Cemiostoma coffeella. Le Cemiostoma coffeella existe dans un grand nombre de pays : je l'ai rencontré au Brésil, dans les Antilles, à la Guyane, il existe partout à Madagascar, mais je crois qu'il se trouve surtout en grande quantité dans les provinces de Mananjary et de Farafangana, où il inflige, me semble-t-il, de sérieux dommages au Cofîea Arabica. Je ne l'ai jamais observé sur le Coffea Liberica. La Réunion est également contaminée. La chenille de ce papillon à 4 à 5 millimètres de longueur elle est blanc jaunâtre, le corps va en s'élargissant de l'anus à la tête. Celle-ci présente, à son extrémité, une petite tache orangée. Le corps est formé de onze segments Elle pénètre dans la feuille du caféier et dévore le parenchyme entre les deux cuticules, elle forme ainsi des taches brunâtres très 54 ÉTUDES ET MÉMOIRES facilement reconnaissal)les. Dans ces taches il est commode de trouver les larves, elles s'y trouvent souvent plusieurs ensemble, en séparant les deux épidémies de la feuille. Après quelque temps (une quinzaine de jours) la larve sort des feuilles et se fixe à leur face inférieure, dans un repli ordinairement, elle tisse une sorte de petit cocon blanc dans lequel elle se trans- forme en chrysalide. Un papillon sort de ce cocon au bout de 6 jours, il est excessivement agile, très petit ; il mesure 5 à 7 millimètres de longueur lorsqu'il a les ailes étendues et son corps n'a guère plus de 2 millimètres de largeur. Dans la journée il se tient sous les feuilles et s'enfuit précipitamment dès qu'on les remue, son vol est très rapide, ce microlépidoptère est excessivement prolifique et donne plusieurs générations jiar année. Aux Antilles françaises, à cause des taches produites sur les feuilles attaquées, on donne au Cemiostoma le nom de Rouille. D'après M. Delacroix, l'importance des dégâts commis par cet insecte est très variable. Dans certains pays les plantations auraient beaucoup à en soulfrir, dans d'autres les dégâts seraient insignifiants. J'ai visité des plantations de caféiers très prospères aux environs de Campinas, au Brésil, dans lesquelles le Cemiostoma se trouve en abondance sans (jue les rendements en soient diminués et sans qu'on semble s'en préoccuper. Cet insecte qui peut, c'est incontestable, causer des dommages sérieux, ne présente pas, à beaucoup près, un danger aussi grand que l'Hemileia vastatrix, ses ravages ne peuvent en aucun cas être comparés à ceux du redoutable champignon. On dit que le Cemiostoma cotfeella ne s'attaque qu'aux caféiers souffrant déjà; j'affirme avoir vu, au Brésil, des plants en pleine vigueur, rompant sous le poids de leurs baies, violemment attaqués parles larves de ce papillon. Pour détruire les papillons on conseille d'allumer des feux, de place en place dans la caféière, les insectes attirés par la lueur viennent se brûler dans la flamme. Raoul conseille l'emploi d'une lampe spéciale, la lampe Guyot. M. Lecomte préconise une lampe qu'il a vu fonctionner à la Marti- nique. La flamme de cette lampe se trouve suspendue au-dessous d'un réservoir qui contient de l'huile dans laquelle viennent se noyer les papillons attirés par la lueur de la lampe. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 55 M. Delacroix indique un dispositif des plus simples, proposé par M. Noël, directeur du laboratoire entomolog-ique de Rouen. Voici en quoi consiste ce piège formé d'un simple réflecteur fort simplifié, il peut être réalisé par tout le monde. « Ce réflecteur se compose tout simplement d'une barrique défon- ce cée par un bout et posée horizontalement sur quatre piquets (( enfoncés en terre et dépassant le sol de 1 m. 25 environ; on « place sur une brique, au milieu de la barrique, une petite lampe « à pétrole et on enduit tout l'intérieur avec de la mélasse destinée « à retenir englués les papillons qui y pénètrent. Cinq à six litres « de mélasse sufîisent pour cette opération. On devra chaque soir, « avant d'allumer la lampe, faire tourner la barrique une fois sur (' elle-même, de façon que la mélasse tombée à la partie inférieure « se trouve également répartie et enduise entièrement l'intérieur « du tonneau; le matin à l'aide d'une raclette, on enlève les papil- « Ions ». Il y a lieu d'ajouter que le Cemiostoma ont des parasites, appar- tenant au genre Hymenoptère, qui en détruisent une grande quan- tité. Le ramassage et l'incinération des feuilles tombées s'imposent. Toutes ces mesures entraveront l'insecte, mais elles seront insuffisantes pour en amener la disparition. Il semble sage de conseiller, lors des attaques violentes, de fumer fortement les caféiers pour leur donner une plus grande force de résistance. Gracilaria coffeicola. — On a sous ce nom, signalé à Ceylan une teigne qui mine la feuille. Les galeries sont différentes de celles du Cemiostoma coffeella. Au lieu d'être larges, elles sont étroites, en zigzag et argentées. M. Bordage croit avoir vu cette teigne à la Réunion, de mon côté je crois qu'elle existe à Madagascar où du reste, elle commet des dégâts insignifiants. Insectes perforants s' attaquant à la tige et aux branches. — Ces insectes désignés sous le nom de Borer percent la tige et déposent leurs œufs dans la moelle. Les larves rongent celles-ci et entraînent la mort d'une partie du caféier. Raoul (Manuel des cultures tropicales. — Le caféier) estime que cette maladie est plus dangereuse que l'Hemileia vastatrix, Il ne 56 ÉTUDES ET MÉMOIRES semble pas, jusqu'à présent, qu'elle ait entraîné des dégâts aussi considérables que ce champignon. Elle s'est, en tout cas, beau- coup moins généralisée. Il y a plusieurs sortes de borers ; celui qui paraît être le plus rpandu ou qui, tout au moins, a le plus attiré l'attention est le Xylotrechus quadripes, longicorne de 1 cent, o à 2 centimètres très répandu dans certaines régions de l'Inde et dans la Basse- Cocliinchine. M. Lemarié a décrit un insecte qui s'attaque aux caféiers du Tonkin. M. Delacroix croit que c'est le xylotrechus longipes. Je n'ai jamais remarqué à Madagascar la présence du borer sur les caféiers, Il est à noter que, d'après Raoul, le borer s'attaque aussi bien au Libéria qu'au Goffea arabica. D'après lui les arbustes exposés au soleil sont ceux qui ont le plus de chance d'être attaqués. Comme mo\^en de préservation préventif, il y a donc lieu de préconiser l'ombrage. Pour se débarrasser de l'insecte lorsqu'il a attaqué les caféiers, on n'a qu'une seule chose à faire, arracher ou couper ceux-ci et brûleries parties atteintes avec les larves qu'elles contiennent. L'existence de l'Herpetophigas fasciatus dans les possessions allemandes de l'Afrique occidentale a été signalée par le Docteur Warburg. La larve de cet insecte creuse des galeries longitudi- nales dans l'aubier, elle se transforme, dans le voisinage du collet, en nymphe dans la couche cambiale et elle tue généralement l'ar- buste. On n'a pas de moyen de destruction autres que ceux indiqués pour le borer précédent. J'ai eu l'occasion d'observer à Tamatave une affection qui m'a semblé être causée par un cryptogame et qui ne paraît pas avoir été signalée jusqu'à présent. Elle s'attaque à la baie quelque temps avant la maturité. J'ai reconnu sa présence sur les fruits des caféiers d'Arabie et des caféiers hybrides. Le Coffea arabica semble beaucoup plus sensible à son action que les caféiers hybrides. Dans ceux-ci j ai, du reste, remarqué de grande différence dans l'intensité de l'attaque d'un sujet à un autre. Les fruits de Coffea arabica attaqués prennent une teinte jaune clair ou rose, très caractéristique. Quelquefois le côté situé à l'ombre est jaune et le côté exposé au soleil est rose* CULTURE PRATtQUE DU CAFÉIER 57 Quand on prend une de ces baies, qu'un œil peu exercé prend pour des cerises mûres, on est tout étonné de la trouver vide. Elles cèdent sous la plus faible pression des doig-ts, s'apla- tissent et reprennent leur forme dès que la pression cesse. Si on les ouvre, on constate que tout l'albumen est décomposé, il ne forme plus qu'une sorte de boue noire qui remplit incomplè- tement la parche. C'est à la surface de la parche que j'ai cru reconnaître le mycélium d'un champig-non. Toujours, ou presque toujours, les deux grains de la cerise de CofFea arabica sont détruits, tandis que, souvent, la baie des caféiers hybrides con- serve une de ses graines intacte. A l'extérieur la présence du parasite se sig-nale sur les cerises des caféiers hybrides par une légère coloration rose ou jaune localisée sur l'une des faces. Si on ouvre une baie attaquée, on trouve, sur la parche, le même m\^celium que celui dont j'ai parlé à propos des baies du Cofîea arabica. L'albumen ou grain du café est pourri ou en voie de décomposition. Mes observations, à ce sujet, n'ont été ni assez nombreuses, ni assez précises, pour que je puisse émettre une opinion sur le danger que présente cette maladie. Cependant, si elle se générali- sait, elle pourrait devenir inquiétante ; elle a, plusieurs fois de suite, détruit en totalité les baies de plusieurs caféiers hybrides et une très grande quantité de celles des Coffea arabica de la station d'essais. Les cochenilles. — Les caféiers sont très sujets aux attaques des cochenilles. J'ai constaté la présence de ces insectes dans les endroits les plus divers de Madagascar aussi bien sur les Coffea Liberica que sur le Coffea Arabica. Une espèce, qui semble être le Dactylapius adomidum, s'attaque aux parties aériennes des caféiers, mais on la rencontre très fré- quemment sur les racines des arbustes. Dans une plantation de caféiers d'Arabie, de la côte Est, je n'ai pas regardé au pied d'un arbuste, sans y constater la présence des cochenilles. Elles se trouvaient en abondance au voisinage du collet et sur les grosses racines. Je ne sais pas du tout quels dommages cet insecte peut causer aux caféiers. 58 ÉTUDES ET MÉMOIRES Il est difficile à Madagascar de fixer la part qui doit lui être faite dans les déboires qui ont accompagné la plupart des tentatives de culture en grand du caféier à petites feuilles. Les arbustes sur lesquels j'ai observé les cochenilles étaient tellement atteints par THeniileia vastatrix qu'ils avaient perdu complètement leurs feuilles et que cette seule maladie pouvait expliquer leur état de décrépitude. Dans la région de Mahanoro j'ai observé une cochenille qui est peut-être différente du Dactylopius adonidum ou des espèces voi- sines. La femelle, probablement, se fixe un peu au-dessous du collet des caféiers sur les grosses racines et se recouvre d'une sorte de coquille blanchâtre, conique, de o à 8 millimètres de diamètre sur 4 à 5 millimètres de hauteur. Ces galles ressemblent beaucoup aux nodosités que les légumineuses portent sur leurs racines ; un plan- teur des environs de Mahanoro avait cru qu'elles étaient produites par les anguillules du genre heterodera radicicola. Une observation tant soit peu minutieuse ne permet pas une telle confusion. En elîet, les coques des cochenilles se décollent très facilement et l'in- secte est très visible à l'intérieur, de plus, on ne les trouve jamais sur les radicelles. Je ne crois pas que ces insectes puissent être rangés dans le genre Leucanium. La coque dont je viens de parler ne provient pas de l'induration des téguments du dos, elle est, selon moi, produite par une sécrétion spéciale et la cochenille reste indépendante sous cet abri. Les cochenilles du genre Leucanium existent du reste certaine- ment à Madagascar. Elles vivent quelquefois en colonies très nom- breuses sur les caféiers, et plus particulièrement sur les feuilles et les tiges des caféiers de Libéria soutfreteux, oîi les femelles à l'état de galles insectes forment quelquefois un enduit continu. Ces insectes, comme les cochenilles, ont des parasites animaux et végétaux qui en détruisent de très grandes quantités. C'est heureux, car il n'y a pas de moyens réellement pratiques pour s'en débarras- ser. Pucerons. — A Madagascar on rencontre fréquemment des puce- rons sur les caféiers, et aussi bien sur les Libéria que sur les Ara- bica ; ces petits insectes s'attaquent aux feuilles, ils vivent ordi- CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 59 nairement à la face inférieure. Leurs piqûres provoquent un recroquevillement des feuilles atteintes et quelquefois une décolo- ration. Si on n"a pas un trop g-rand nombre d'arbustes atteints on peut les débarrasser des pucerons en les aspergeant de jus de tabac ou d'une décoction de savon noir et de pétrole. APPENDICE LE COFFEA ARABICA A MADAGASCAR Importance actuelle de cette culture Son avenir. — Utilité de faire des essais sérieux Rôle de l'administration Il est difficile, impossible même, de connaître l'époque d'intro- duction du caféier à petites feuilles, à Madagascar. Il paraît cepen- dent certain que les malgaches le connaissent depuis longtemps, puisqu'il existait avant l'occupation française sur toute la Côte Est, dans tout l'Emyrne et le Betsileo. La culture en grand de cette essence a été tentée aux environs de Mananjary, Vatomandry et Mahanoro il y a une cinquantaine dannées. Il existe encore, dans plusieurs villages de ces provinces, des groupes de caféiers qui datent certainement de cette époque déjà lointaine. Si on en croit des personnes établies depuis longtemps dans le pays, la culture du caféier d'Arabie a eu une réelle importance à Mananjary, Mahanoro et Vatomandry, jusqu'en 1873, date de l'apparition de l'Hemileia vastatrix. Ce redoutable parasite a en quelques années, anéanti les planta- tions existantes, de sorte qu'il ne reste plus actuellement qu'un souvenir confus de ces intéressantes tentatives. D'après des témoignages sérieux, il existe dans plusieurs villages des provinces de Maroantsetria et de Vohémar, de petites plantations de caféiers qui permettent de supposer qu'il a été fait, à une époque donnée, des tentatives de cultures dans le Nord-Est de l'île. On sait très bien que la culture du caféier d'Arabie a eu sa période de prospérité à Nossi-Bé ; les jjlanteurs de cette île l'ont abandonnée pendant une assez longue suite d'années, probablement 60 ÉTUDES ET MÉMOIRES à cause des dég-âts occasionnés par l'Hemileia vastatrix. Il est à remarquer que maintenant les plantations de caféiers à petites feuilles semblent en voie de reprise à Nossi-Bé. Dans le centre de Madag-ascar, le seul essai sérieux qui semble avoir été fait avant Toccupation, est celui tenté à Ivato par M. Rigaud. On trouve bien à Sabotsv et à Moramanofa des vestit^es de cul- tures de Coffea Arabica dues à l'initiative du Gouvernement Hova, mais il ne paraît pas que ces tentatives aient pris une grande importance. Le caféier d'Arabie est connu de tous les malg-aches du centre ; il n'y a pas beaucoup de villages en Emyrne qui n'en possèdent quelques pieds. Il en est de même aux environs de Fianarantsoa. Depuis l'occupation de Madagascar par la France, le caféier d'Arabie a donné lieu, sur divers points de l'île, à des tentatives de culture dont plusieurs ont été faites sur une assez grande échelle. Au Nord, à la montagne d'Ambre, plusieurs colons ont planté et plantent encore des caféiers ; il ne semble pas que, dans cette région, les résultats obtenus soient bien brillants; ils peuvent même être considérés comme négatifs. Dans le centre, à Fianarantsoa, des tentatives de culture très importantes ont conduit rapidement à des échecs retentissants. Aux environs de Tananarive, dans la vallée de Sabotzy, les planteurs de caféiers n'ont pas été plus heureux. Deux planteurs sont établis dans le Sud-Est, de lîle. L'un d eux a, pour ainsi dire, abandonné sa plantation, l'autre lutte encore, mais il ne semble pas que malgré l'emploi de fumures considérables ses laborieux efforts puissent conduire à des résultats pratiques satisfaisants. La direction de l'agriculture a tenté la culture du caféier d'Arabie dans ses trois stations de la cote Est, et au jardin d'essais de Nanisana. Les tentatives faites sur le littoral ont échoué complète- ment ; à Tamatave et à Mananjary, avant l'âge de deux ans les plants ont disparu, tués par l'Hemileia. L'essai tenté à Tananarive a été commencé par mes soins en 1900, alors que je dirigeais par intérim la station ; quand j'ai quitté l'Emyrne, à la fin de 1901, la plupart de mes élèves étaient en assez mauvais état, je ne sais ce qu'ils sont devenus depuis. En somme, on peut dire que, Nossi-Bé étant mis à part, la CULTURE PRAtiQUÈ DU CAFÉIER 61 culture du caféier à petites feuilles n'existe plus actuellement à Madag-ascar. On ne peut, en effet, pas considérer comme des cultures régu- lières celles que font les indigènes dans les ordures de leurs villages, et qui ne comportent toujours qu'un nombre très restreint de sujets. Les essais entrepris partout ont conduit à des résultats négatifs. Faut-il en conclure que la culture du caféier d'Arabie doit être considérée comme impossible à Madagascar ? [Je ne le crois pas ; je suis convaincu, au contraire, qu'elle pourrait, sur un grand nombre de points de lile, donner lieu à des tentatives plus heu- reuses que celles qui ont été faites jusqu'à ce jour. On peut même de ces insuccès, tirer un précieux enseignement, pour l'avenir ; il faut en rechercher les causes et indiquer les moyens d'en éviter le retour. C'est ce que je veux essayer de faire rapidement dans les lignes suivantes. Cause des insuccès. — En examinant même très superficiellement les choses, on arrive à conclure que les mécomptes des planteurs de caféiers d'Arabie sont dues à des causes multiples. J'ai déjà assez longuement parlé de cette question dans les chapitres, climat et sol de ce travail et j'ai dit que, à mon sens, les causes apparentes de ces insuccès étaient les suivantes : {'' Choix très mauvais du sol pour presque tous les essais. 2" Choix souvent mauvais du climat. 3° Installation des plantations dans des conditions d'exposition naturelle absolument défectueuses. 4" Insuffisance manifeste des abris contre les vents et le soleil. Le plus souvent ces abris ont fait totalement défaut. Si on pousse la réflexion plus loin, si on veut remonter à l'ori- gine des choses, ces causes d'insuccès, absolument locales, appa- raissent nettement comme la résultante de l'état d'esprit spécial qui règne malheureusement dans le public français, et qui montre à tous les colonies et la colonisation sous un angle complètement faux . Tant qu'on se figurera qu'il suffît de venir aux colonies pour faire fortune en quelques années : tant qu'on considérera que pour faire de l'agriculture coloniale il est inutile de posséder des connai- sances pratiques spéciales pour chaque culture, connaissances 62 ÉTUDES ET MÉMOIRES acquises non pas en France, mais bien dans les pays où on fait ces cultures, la colonisation agricole conduira forcément à des mé- comptes comme ceux qui nous occupent. Pas un propriétaire de France ne consentirait, j'en suis sûr, à nommer rég-isseur de ses propriétés un avocat, un médecin ou un architecte; cependant en France le nouveau régisseur pourrait, s'il était tant soit peu observateur, s'aider beaucoup des choses vues chez ses voisins plus expérimentés ; il disposerait de plus d'une main-d'œuvre experte et sérieuse, capable de racheter son inexpé- rience, dans une large mesure. Aux colonies où tout est à faire, où le plus souvent on a aucun exemple que l'on puisse suivre, où on dispose d'ouvriers indisci- plinés, paresseux et incapables, tout le monde se croit apte à créer et à diriger des exploitations agricoles. Les choses parlent assez d'elles-mêmes pour qu'il soit inutile d'insister davantage sur ce sujet, mais il est, je crois, de notre devoir, à nous qui avons en somme la mission d'étudier la valeur agricole réelle de Madagascar, d'attirer l'attention de ceux qui s'occupent de colonisation sur ces tentatives intéressantes mais malheureuses, pour les mettre en garde contre les enthousiasmes irréfléchis, conduisant à des échecs rapides, qui viennent jeter prématurément le discrédit sur tout un pays. Régions de Madagascar convenant à la culture du caféier d'Ara- bie. — Je suis convaincu, ai-je dit, que la culture du caféier d'Ara- bie pourrait donner lieu à des essais plus heureux. Je veux attirer l'attention sur les parties de Madagascar qui me paraissent devoir convenir à cette plante, A. Le Centre. — En écrivant « le centre », je veux désignertoute la partie dénudée de l'Emyrne, du Betsileo et du pays Sihamaka. La question pour ces régions doit, je crois, être envisagée à deux points de vue : 1" Culture du caféier par les Européens dans le centre de Mada- gascar. — Au risque de me faire une fois de plus traiter de pessi- miste, je répéterai ici ce que j'ai déjà dit dans les deux rapports sommaires adressés pendant ma mission au Gouvernement Général: la culture du caféier me semble économicj uement parlant, impos- sible pour les Européens dans le centre de Madagascar. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 63 Naturellement je veux parler de plantations importantes compre- nant une quantité suffisante de caféiers pour faire vivre largement ceux qui les cultiveraient. Si le climat de presque toute la région centrale semble convenir au caféier, il est au contraire certain que les terres dénudées et arides de ce pays ne se prêtent absolument pas à cette culture. Il y a exception, à mon avis, pour les régions volcaniques de Betafo, Antsiabe, Soavinandriana et de quelques points avoisinant le lac Alaotra. En 1901, à la suite de la tournée que j'ai accomplie dans le centre pour la sériciculture, j'ai tout particulièrement appelé l'atten- tion de M. le Directeur de l'Agriculture sur l'importance que la région de Betafo me semblait présenter au point de vue de cette industrie, à cause de la fertilité de son sol et des facilités qu'on y rencontre pour irriguer. Je crois que si quelques Européens vou- laient, malgré tout, tenter la culture du caféier à petites feuilles dans le centre, c'est dans cette région qu'ils auraient le plus de chances de réussite. Il reste entendu que toutes les précautions indiquées dans le cours de ce travail seraient prises. Les abris contre les vents sur- tout devront être l'objet des plus grands soins ; s'ils ne sont pas établis dans de bonnes conditions, les cultures de caféiers seront vouées à un insuccès certain. Betafo se trouve, je crois, à environ 1.300 mètres d'altitude ; il semble que cette élévation au-dessus du niveau de la mer est un maximum qu'il ne faudrait pas dépasser. Plus haut, il est probable que le caféier souffrirait du froid. Je sais bien, que si j'avais à ins- taller une caféière dans la région de Betafo, je chercherais à la placer dans un endroit abrité naturellement et exposé au Nord- Ouest, pour qu'elle reçoive le plus de chaleur possible. 2° Culture du caféier d Arabie clans le Centre par les indigènes. — Si je pense que l'Européen ne peut pas cultiver le caféier dans le centre de Madagascar, je suis convaincu au contraire que l'admi- nistration ne saurait faire trop de sacrifices pour pousser les indi- gènes à cultiver cette plante. Chaque malgache d'Emyrne trouve- rait facilement, à proximité de son village, des terrains suffisam- ment abrités, qu'il pourrait fertiliser sans peine pour cultiver, dans de bonnes conditions, quelques dizaines de caféiers. Dans les 64 ÉTUDES ET MÉMOIRES régions les plus fertiles et particulièrement dans les régions volca- niques d'Antsirabe, de Betafo, de Soavinandriana etc., les mal- gaches pourraient établir sans difficultés de véritables petites plan- tations de caféiers. Je me permets d'attirer tout spécialement l'attention de l'Admi- nistration supérieure sur cette question. Il y a, à mon humble avis, un intérêt indiscutable à pousser les Malgaches à s'occuper du caféier. Cette plante peut dans le centre, où elle résiste sans peine à Themileia, procurer une source de revenu très appréciable aux populations indigènes. Qu'un Malgache plante par exemple 100 caféiers et qu'il les entretienne dans de bonnes conditions, lorsqu'ils arriveront à l'âge de six ans, ils lui rapporteront certainement de 80 à 100 francs de bénéfice net. Je crois pouvoir affirmer qu'il n'y a pas pour le centre, une culture capable de donner aux indigènes des bénéfices aussi sérieux. Le café présente, en outre, lorsqu'il est cultivé en petit, l'avantage de ne nécessiter aucune installation spéciale. Les cerises, une fois cueillies, sont étendues sur des nattes ; quand elles sont sèches on les décortique dans un mortier à riz et les grains peuvent être vendus de suite. Il y aurait intérêt à ce que le Gouvernement de la colonie accorde à la culture du caféier, des encouragements de même nature que ceux consentis à la culture du mûrier. Ces encouragements consistent en conseils techniques donnés gratuitement par les agents de la Direction de l'agriculture, en primes attribuées aux planteurs les plus intelligents et les plus soi- gneux, et en plants distribués par les stations d'essais et les jar- dins des postes, La Direction de l'Enseignement pourrait par l'entremise de ses instituteurs, aider beaucoup à la vulgarisation de la culture du caféier dans le centre de Madagascar. B. Culture du caféier dans les régions forestières. /° A la mon- tagne d'Ambre. — Cette partie de l'île avait dès le début attiré l'attention des personnes désireuses de tenter la culture du caféier d'Arabie. J'ai dit précédemment que les résultats obtenus jusqu'à présent n'étaient pas heureux. Je continue cependant à penser que c'est principalement dans le massif de la montagne d'Ambre que le caféier d'Arabie a des chances de réussir et de pouvoir être cultivé en grand. CULTURE PKATIQUE DU CAFÉIER G-H 11 semble certain, d'après ce qu'à écrit M. Deslandes dans son rapport de tournée de la fin de 1902, que presque toutes les cul- tures de caféiers d'Arabie tentées dans la région de Diégo-Suarez ont été établies dans de mauvaises conditions. C'est à la place de la forêt qu'il faudrait cultiver le caféier à la montagne d'Ambre. En le plantant sur un sol de forêt, en l'abri- tant soigneusement des vents, il est certain, pour moi, qu'il réus- sirait. La sécheresse relative qui caractérise le climat du Nord de l'île permettrait certainement au Goffea Arabica, planté dans un sol vol- canique fertile, de résister facilement aux attaques de l'hemileia vastatrix. Il semble qu'aux environs de Diégo-Suarez (12" de latitude de sud) les cultures de caféiers à petites feuilles devraient s'étager entre 600 et 1.800 mètres d'altitude; l'altitude optimum, dans cette région, serait comprise entre les cotes 1000 et 1500. Dans les hauteurs de la montagne d'Ambre le climat est très salubre, la fièvre est pour ainsi dire inconnue ; nul doute, par con- séquent, que l'Européen puisse y vivre plus facilement que sur beaucoup d'autres points de l'île et s'y livrer sans difficulté à un travail suivi et rémunérateur. Enfin, je me permets de me placer à un point de vue différent et de signaler à l'administration supé- rieure l'intérêt indiscutable qu'il y aurait à créer non loin de Diégo- Suarez, un centre de population européenne pour appuyer, en cas de besoin, le port de guerre qui doit abriter la flotte de l'Océan Indien. 2^ Culture du caféier dans la région forestière du versant Est. — Si je n'envisageais que les facteurs sols et climat, je n'hésiterais pas à dire que toute la bande de forêt qui s'étend, sur le versant oriental, du nord au sud de l'île, est propre à la culture du caféier d'Arabie. Je suis cependant obligé d'apporter quelques restrictions à cette appréciation par suite de la présence de l'hemileia vastatrix dans la colonie. Je crois cependant qu'en plaçant les plantations à des altitudes suffisantes, on pourrait sans trop de difficulté lutter contre ce cryptogame et produire du café dans des conditions avanta- geuses. Sous la latitude de Tamatave (18°) le caféier à petites feuilles Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N" 52. 5 66 ÉJUDES ET MÉMOIRES pourrait sans inconvénient être cultivé jusqu'à 1400 mètres d'alti- tude, c'est entre les côtes 800 et 1200 qu'il donnerait, presque sûrement, les meilleurs résultats. Sous la latitude de Farafangana (23° Sud) je crois qu'il ne fau- drait jjas dépasser 700 mètres d'altitude et ne pas descendre au- dessous de 500. Dans toute la région forestière de l'Est, dont le sol est grani- tique et présente des analogies frappantes avec celui de la région de Campinas, les plantations ne devront être établies que dans les terres saines, sur les flancs des collines ; les fonds de vallées ne peuvent certainement pas convenir. Enfin, qu'on se rappelle ce que j'ai écrit au chapitre sol: il ne faudra choisir, povu' installer les caféières, que les parties de la forêt, ou l'on rencontrera en grand nombre de beaux et vigoureux arbres. Je ne connais pas assez le versant ouest pour conseiller ou décon- seiller d'}' tenter la culture du caféier d'Arabie ; on devra, en tout cas, éviter de le planter dans des terrains très calcaires. A Nossi-Bé, il existerait actuellement, d'après des données offi- cielles, 100.000 caféiers à petites feuilles en place. J'ai eu l'occa- sion de parler de cette culture avec un planteur de l'île, il semble que les plantations donnent de bonnes espérances. Si elles réu- sissent, on aura la certitude que sur un terrain fertile, le caféier d'Arabie peut résister à l'hemileia, même dans un climat très humide. Utilité de faire de nouveaux essais. — Bêle de V Administration. — Tout ce que je viens de dire au [sujet de la possibilité de culti- ver le Colfea Arabica à Madagascar, n'implique pas que je conseille à nos compatriotes de venir en foule dans l'île pour s'y livrer à l'exploitation de cette plante. Mes appréciations ne reposent que sur des probabilités; elles résultent des déductions tirées des observations personnelles que j'ai faites depuis plusieurs années, mais elles ne s'appuient pas sur des faits précis, sur des expériences concluantes, par conséquent elles n'ont de valeur qu'à titre d'indication ; elles s'adressent à ceux qui désirent, de leur propre initiative, se livrer à la culture du caféier à Madagascar. A mon avis, il faudrait que l'Administration prenne à son compte CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 67 les premières expériences et qu'elle les dirige dans un sens absolu- ment pratique. Le Jai'din Colonial a introduit à Madagascar une superbe collec- tion de caféiers. Nous possédons maintenant grâce aux libéralités dé cet établissement presque toutes les espèces et variétés intéres- santes de cette plante. Les exemplaires qui nous viennent de Paris sont forcément reçus à la station d'essais de l'Ivoloina, où ils ne rencontrent certaine- ment ni le sol ni le climat qui leur conviennent. En dépit des soins attentifs que nous leur prodiguons, malgré les fumures copieuses et fréc{uentes que nous leur donnons, il est impossible de les faire vivre dans des conditions satisfaisantes. A mon humble avis, il faudrait que sans retard le Gouvernement de la Colonie, dont la sollicitude pour toutes les questions agricoles est bien connue, se décide à créer, au moins deux plantations mo- dèles pour l'étude de la culture pratique du caféier à petites feuilles. La France consomme annuellement, environ 90.000 tonnes de café valant au moins L50.000.000 de francs ; ses colonies lui envoient à peine 800 tonnes, tout le reste lui est fourni par les pays étrangers ; il est indiscutable que les colonies françaises ont intérêt à faire tout pour développer la culture du caféier d'Arabie chez elles. Du reste, les plantations dont je parle n'entraîneraient pas des dépenses considérables ; un seul agent européen, secondé par un bon commandeur hova, pourrait en assurer la direction, à la condition naturellement, que la principale occupation de cet agent resterait bien certainement la culture du caféier, et qu'il ne serait pas détourné de sa mission par des travaux accessoires (pépinières, préparation de collection, etc., etc.) L'une de ces stations devrait être installée à la montagne d'Ambre, l'autre dans la région forestière traversée par le chemin de fer. Le choix des emplacements devrait être l'objet des plus grands soins, et n'être arrêté cju'après une étude approfondie de la région. La plantation officielle, pour rendre de réels services, devrait être installée dans un endroit où on aurait reconnu que la culture du caféier peut s'étendre et donner lieu à un groupement impor- tant de plantations. Le directeur de la plantation, duquel on devrait exiger de solides 08 ÉTUDES ET MÉMOIRES connaissances pratiques, instruit par les tâtonnements du début, deviendrait par la suite un guide précieux pour tous les nouveaux colons, parmi lesquels, il ne faut pas se faire d'illusion à cet égard, les profanes en agriculture seront, longtemps encore, légion. En un mot, si le Gouvernement de la colonie voulait, à la suite de la mission qu'il m'a confiée, me permettre d'émettre un avis, je conseillerais la création de centres de colonisation dont l'orga- nisation sérieusement étudiée, et la direction technique incombe- raient à l'administration, dans la limite permise par le respect dû à la liberté individuelle des citoyens. La création de centres de colonisation aurait des avantages incontestables. Si dans une région donnée de l'île il se formait, sous l'impulsion administrative, un groupe important d'exploita- tions agricoles, le Gouvernement pourrait leur venir en aide d'une façon très efficace en créant l'outillage économique (voies de com- munication, écoles, réseau téléphonique etc. etc.) indispensable à la vie de toute agglomération humaine pensante. Si au contraire, on laisse les colons s'installer là où ils veulent, créer des plantations dans des endroits isolés, loin des centres orga- nisés, le concours administratif ne peut plus guère se traduire que par une bienveillance toute platonique. Il ne viendra, j'en suis bien sûr, à l'idée de personne de penser que l'administration doit ouvrir une route, créer une école, installer une ligne téléphonique, pour desservir deux ou trois plantations situées dans une vallée de rivière à plusieurs kilomètres l'une de l'autre ; non seulement elle ne le doit pas, mais elle ne le peut pas. On m'objectera que l'administration n'a pas le pouvoir de forcer les colons à s'installer dans une région plutôt que dans une autre, cela est très vrai ; mais, si nous n'avons pas le droit d'empêcher les gens de se ruiner comme ils l'entendent et où ils veulent, nous avons le devoir, je crois, de les aider de nos conseils, de les mettre en garde contre leur propre inexpérience et de les dissuader de se lancer dans des entreprises mort-nées, qui jettent le discrédit sur tout le pays. Sans doute, pour que l'intervention administrative puisse se pro- duire dans le sens que j'indique, il ne faudrait pas que la distribu- tion d'avis et de conseils officiels se fasse à la légère. Il faudrait que les personnes chargées de donner ces avis et ces conseils, auxquelles incomberait la mission de diriger les bonnes CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 69 volontés inexpérimentées, offrent une probité technique au-dessus de tout soupçon et des connaissances pratiques solides acquises sur le terrain. Il me semble qu'un agent sérieux, disposant d'une bonne instruc- tion professionnelle générale, placé à la tête d'une plantation d'essais, acquérerait vite le doigté nécessaire pour conduire conve- nablement la culture dont l'étude lui aurait été confiée. Pour peu que cet argent jouisse d'une certaine indépendance technique et qu'il sache bien que son avancement ne sera pas menacé parce qu'il dira tovite sa pensée au sujet de la réussite probable ou improbable des cultures qu'il étudie, il serait vite apte à diriger utilement des tentatives sérieuses de colonisation agricole. Enfin, il faudrait à mon sens, que les agents chargés des essais en grand, sachent bien qu'ils ne doivent pas se contenter de les conduire au point de vue technique pur, mais qu'ils doivent au con- traire, se livrer d'une façon méthodique et réfléchie à l'étude éco- nomique de toutes les questions agricoles qu'ils ont à traiter pour que leurs avis puissent avoir une valeur pratique indiscutable. Si on néglige le côté économique des questions agricoles les expé- riences qu'on entreprend n'ont plus qu'une valeur scientifique pure ; elles ne répondent pas, je crois, aux besoins des colonies nouvelles, dans lesquelles il n'existe pas de traditions agricoles. Fauchère, Sous-Inspecteur de V Agriculture à Madagascar, Chargé de mission. LE LANTANA ET SA DESTRUCTION Le Lantana est une plante de la famille des Verbénacées, origi- naire du Mexique, où l'on en compte une centaine de variétés. La plus comnmne, néanmoins, est celle appelée a Lantana Gamara » (de CandoUe, Prod. XI, 598), qui a la propriété de porter de jolies petites fleurs de ditférentes nuances, principalement rouge, violet, jaune et blanc, en combinaison variées sur la même plante. Cette propriété curieuse et pittoresque, la rend très acceptable comme plante d'ornement, et ce fut comme telle qu'elle fut introduite du Mexicjue en Hawaï, en 1858. Mais elle a aussi la mauvaise c{ualité de se reproduire très facilement, soit par drageons, soit et surtout par ses graines. Celles-ci, qui viennent en nombreuses petites grappes, sont enveloppées d'un drupe charnu, sucré et aromatique, dont les oiseaux sont très friands ; mais ces g-raines ne sont pas dig-érées, et paraissent au contraire acquérir par leur passage à travers l'estomac des oiseaux, une plus grande vitalité et une plus grande facilité pour germer, comme cela arrive d'ailleurs à diverses autres plantes dès Amériques, le précieux algéroba du Pérou entre autres. Il en résulte que partout où passent les oiseaux qui en ont ingéré, ils laissent tomber ces graines, qui ne tardent pas à pousser avec vigueur. De cette façon, et par l'entremise, en Hawaï, principalement des colombes sauvages et des mynahs (introduits de l'Inde pour détruire les chenilles), toutes les îles de l'archipel furent graduellement envahies, et, trente ans seulement après l'introduction des premières plantes, le lantana s'était installé des bords de la mer au sommet des montag'nes, sur les collines et dans les vallées, prenant posses- sion des meilleures terres à pâturage, et menaçant même les terres à sucre, dans lesquelles les frais d'airachage des plantes et de leurs continuels rejetons revenaient à ])lus que la valeui- loca- tive des terres, au point que l'Association des Planteurs s'en émut et résolut de voirs'iln'existait pas des moyens d'extermination moins dispendieux. Sur ces entrefaites, un entomologiste de g'rande distinction, LE LANTANA ET SA DESTRUCTION 71 M. Albert Kœbele, qui a rendu d'immenses services à l'industrie sucrière d'Hawaï, en découvrant des procédés efficaces et pratiques de protection contre les parasites de la canne à sucre, se rappela qu'au Mexique même, — habitat naturel du lantana — cette plante n'était pas envahissante, et il en conclut que sa reproduction devait y être tenue en échec par des parasites naturels, A la requête de l'Association des Planteurs sucriers et de la Société Hawaïenne des Eleveurs de bétail, qui pourvurent aux frais de sa mission, M. Kœ- bele s'en fut au Mexique, au commencement de 1902, étudier la question, et il ne tarda pas à découvrir, — au prix de fatigues inouïes — qu'effectivement plus de 400 variétés d'insectes y vivaient aux dépens du lantana et réduisaient sa multiplication à sa plus simple expression. Malheureusement les amateurs qui avaient importé le lantana en Hawaï, avaient bien introduit la plante, mais non ses parasites. M. Kœbele s'appliqua donc à faire un choix des principaux de ces insectes parasites, pour les envoyer à Honololu, où son aide, M.R.G.L. Perkins, surveilla leur reproduction et leur mise en liberté. Malgré des insuccès répétés, dus un peu à la difficulté de recueillir ces parasites, — généralement très petits, presque micros- copiques — et leurs larves, et à les transporter de si loin, de manière à ce qu'ils arrivent dans de bonnes conditions de vitalité ; et dus aussi à l'importante nécessité d'étudier sérieusement leurs habitudes et leurs aptitudes particulières, de façon à ne propager que les espèces uni- quement destructives du lantana, tout en éliminant soigneusement toutes celles qui auraient pu être dangereuses ou nuisibles à d'autres plantes utiles, MM. Kœbele et Perkins finirent par faire choix avec succès, parmi les 23 variétés de parasites reconnues les plus impor- tantes, de 16 variétés, qui ont été propagées en Haw^aï ; mais 5 ou 6 seulement l'ont été sur une grande échelle, et ayant été mises en liberté en divers endroits, dans les champs de lantana, ceux-ci ne tardèrent pas à manifester la rapide action de leurs ennemis, à tel point que maintenant, quatre ans seulement après l'introduction de ces parasites, on assure qu'en maints endroits le lantana a complète- ment cessé de vivre, ne laissant sur la terre que les squelettes dessé- chés de ses branches pour témoigner de son existence passée, tan- dis qu'en d'autres localités, où ces parasites ne sont pas encore en aussi grand nombre, les plantes deviennent souffreteuses, rabougries, et cessent de se propager. En un mot, grâce aussi peut-être, il faut le constater, à. la diminution des oiseaux propagateurs (due à l'intro- 72 ETUDES ET MEMOIRES duction du mangouse contre les rats), on a déjà coupé court à Tenva- hissement des terres arables par le lantana. Les parasites qui ont produit de pareils résultats ont été classés, par les experts en insectes, comme il suit : Une variété àAgromyzid, petite mouche dont la larve détruit la graine même du lantana ; une variété de Pterophorid, minuscule papillon qui insère ses œufs à la base des fleurs, lesquelles, avant la formation dé la graine, sont dévorées du dedans en dehors par les chenilles qui en résultent ; deux ou trois autres espèces de papillons, les lycœnidœ, dont les chenilles rongent les fleurs extérieurement ; et les lethocollefis. dont les chenilles dévorent les feuilles et les jeunes pousses ; et enfin, un petit hémiptère, « tingid bug » [Teleo- nemia siihfasciaf.a), qui dénude rapidement la plante de son feuil- lage. C'est, paraît-il, la première fois que des elîorts systématiques ont été faits pour combattre de cette façon un fléau végétal par ses para- sites naturels ; et ce travail a révélé une autre phase curieuse de la vie des infîniments petits, en ce sens que chacun des parasites qui détruisent le lantana est sujet, de son côté, aux attaques d'une quan- tité d'autres minuscules parasites, — insectes ou cryptogames, — qui ne s'occupent nullement du lantana, mais se bornent à faire la guerre à ses parasites directs ; ainsi, un grand nombre des envois de M. Kœbele furent rendus inutiles, par le fait qu'avant même leur arrivée ici, les parasites qu'il voulait propager avaient succombé aux ravages des ennemis qu'ils contenaient en eux-mêmes, de manière qu'à leur ouverture, les boîtes ne contenaient plus les para- sites utiles et désirés, mais seulement les parasites de ces parasites (Voir Hawaïan Planters Monthly, décembre 1902 et avril 1903 i). De la sorte, néanmoins, nous avons appris une double leçon, à savoir : que si l'on peut arriver à détruire certaines plantes nuisibles en propageant leurs parasites directs, on peut aussi combattre avec succès les ennemis ou les parasites de nos végétaux utiles, en mul- tipliant artificiellement leurs propres ennemis ; et ainsi la science entomologique acquiert soudain une importance pratique toute par- 1. Dans une de ses expériences, M. Pcrkins obtint, à la place de trois larves quil voulait élever, S3 parasites divers, issus de ces 3 larves, aux dépens de leur existence, cela va sans dire. LE LAÎVTANA P:T SA DESTRUCTION 73 ticulière, à peine soupçonnée jusqu'à présent, et dont les planteurs de sucre en Hawaï ont déjà tiré le plus grand avantage, au point qu'ils ont été amenés à garder à leur service, des entomologistes très libéralement salariés, dont le seul travail est de rechercher, dans toutes les parties du monde, les moyens de détruire les parasites de la canne à sucre. Mais l'histoire de l'invasion d' Hawaï par le lantana, et de l'acca- parement des terrains par cette plante, qu'il est impossible ensuite de détruire par les moyens agricoles ordinaires, n'est pas une excep- tion ; elle paraît commune à d'autres contrées, et par exemple à Ceylan et à nos colonies de la Nouvelle-Calédonie, de Tahiti et des Marquises. En particulier à la Nouvelle-Calédonie, l'envahisse- ment des terres paraît avoir été si prompt et si menaçant que M. Rognon, gouverneur intérimaire, qui avait eu connaissance des travaux de MM. Kœbele et Perkins, crut de son devoir envers cette colonie de s'intéresser à la question, et il pria le Consulat de France à Honolulu, pendant ma gérance de ce poste, de lui faire obtenir la faveur d'un envoi de quelques colonies des parasites les plus utiles. L'acquiescement à cette demande ne fut pas obtenu sans difficulté, un peu par esprit d'exclusivisme, mais aussi par la crainte que si l'expédition tombait entre des mains inexpertes, il pourrait en résulter de funestes conséquences. Cette position fut bien expri- mée dans une lettre de M. Graw, le chef actuel du bureau territo- rial d'entomologie d'Honolulu, qui désirait savoir si, à Nouméa, il y aurait quelqu'un de compétent pour faire éclore, soigner et dis- tribuer les insectes après leur arrivée : (( le fait que les matériaux que l'on pourrait envoyer d'ici, écrivait-il, pourraient contenir des œufs de parasites attaquant d'autres plantes que le lantana, doit me rendre prudent dans mes envois, car le bureau d'entomologie d'ici ne désire pas être montré au doigt comme ayant aidé à la dis- sémination, dans d'autres pays, d'insectes nuisibles, s'il n'y a per- sonne au lieu d'arrivée, qui puisse surveiller avec soin, au micros- cope, l'éclosion des œufs, pour en séparer et détruire immédiate- ment toutes les espèces dangereuses, qui, malgré les soins appor- tés ici à la sélection, auraient pu nous échapper » M. Craw faisait ici allusion spécialement à un petit insecte, une espèce de pou, qui paraît avoir été introduit accidentellement du Japon, mais qui est devenu très commun en Havaï, VOrthesia Insignis (Douglas) ; 74 ÉTUDES ET MÉMOIRES à la vérité, ce parasite attaque bien et détruit le lantana, mais il ne borne pas là ses exploits, car il ravage aussi les plantes utiles, tan- dis que les insectes choisis par M. Kœbele sont spéciaux au lan- tana. Sur mon insistance, et les scrupules de M. Graw^ ayant été apai- sés, en lui apprenant que M. le Directeur du Jardin d'expérimenta- tion de Nouméa était un ingénieur agronome, versé en entomologie et capable de prêter toute l'attention et les précautions voulues, à l'arrivée des parasites, il vient enfin de m'être donné la satisfaction d'expédier un bon paquet de parasites pour Nouméa, par le croiseur « Gatinat », sous la bienveillante surveillance de M. le médecin- major Abeille de la GoUe, qui s'est vivement intéressé à la ques- tion de leur introduction et des services qu'ils peuvent rendre à notre belle colonie. Il est seulement à craindre que, bien que dûment conservés dans de la glace, la longueur du voyage du Gatinat ne permette pas aux paquets d'arriver à Nouméa dans de bonnes con- ditions de vitalité. Mais, en cas d'insuccès, j'ai la promesse de pouvoir renouveler cet envoi ; et, à cet égard, je dois dire que, comme la réussite de cette transplantation d'insectes dépend essen- tiellement du temps employé entre leur expédition et leur arrivée au point où doit se faire l'éclosion, il paraîtrait que la question pour la colonie pourrait devenir assez importante pour que M. le Gou- verneur de la Nouvelle-Galédonie obtienne du Gouvernement que les envois qui pourraient être encore nécessaires, soient faits par l'entremise d'un croiseur retournant directement d'Honolulu à Nou- méa. En tous cas, il sera très intéressant de savoir les résultats qui découleront de ce premier envoi, et nous espérons que M. le Direc- teur du jardin d'expérimentation A^oudra bien nous en informer. Il est regrettable que, jusqu'à présent, le « Board » d'entomo- logie d'Honolulu n'ait pas publié un précis succinct, mais complet des études et des travaux accomplis pour obtenir et propager les destructeurs du lantana, donnant des instructions nécessaires sur les soins qu'ils réclament dans les trois phases, de leur récolte, de leur expédition et de leur éclosion et distribution ultérieure. Gepen- dant, nous avons la promesse qu'un travail de ce genre sera publié. En attendant, on peut dire que les manipulations propres à la pre- mière phase, ou la façon de recueillir les parasites désirés, de les traiter au laboratoire et de les emballer pour l'expédition, ne LE LANTANA ET SA DESTRUCTION 75 nous concernent pas encore; de la deuxième phase, il suffira de mentionner que les boîtes contenant les expéditions de colonies doivent être maintenues à une température non supérieure à 5 deg-rés centig-rades, et dans un local sec et aéré. Quant à la troisième phase, les boîtes, à leur arrivée, doivent être manipulées de façon à passer très graduellement du froid à la température ambiante ; après quoi, l'éclosion des larves doit se faire sous cloche, ou dans un local parfaitement débarrassé d'insectes, de quelque genre que ce soit, qui pourraient attaquer les nouveaux venus ; puis doit suivre un soin constant de surveillance, pour exterminer toute espèce étrangère qui pourrait se montrer. Les jeunes larves sont nourries sur des brins de lantana munis de fleurs et de jeunes fruits verts, un peu comme les chenilles des vers à soie, jusqu'au moment de leur mise en liberté ; quand ceci arrive, on les enferme avec les brins qui ont servi à leur nourriture, dans des boîtes bien closes que l'on n'ouvre qu'une fois arrivé près des plantes de lantana que l'on veut infester. On a soin de choisir des plantes abritées autant que possible contre les vents, et bien g-arniesde fleurs et de fruits verts, mais exemptes de toute visite de fourmis. Les fragments du lan- tana sur lesquels se trouvent les parasites sont alors déposés dans les branches, vers les sommets des plantes à infester, ou tout au moins dans des parties abritées et éloig-nées de terre. Si des fruits appartenant aux brins déjà occupés par les parasites viennent à se détacher pendant le transport, on doit les déposer, à l'ombre, au pied du tronc des plantes. En l'état, le succès obtenu en Havaï montre ce qu'il doit être possible de faire ailleurs ; et il semble que l'initiative si éclairée du Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie pourrait être avantageuse- ment imitée dans d'autres localités qui ont à souftrir du lantana, et surtout à Tahiti, dont l'administration pourrait facilement, si elle le jug^eait convenable, s'arranger à obtenir un transport direct d'Honolulu à Papeete, dans un laps de temps assez court pour ne pas compromettre la vitalité des insectes. Il est vrai qu'à cet égard, on a quelque part soulevé la question de savoir si la destruction du lantana serait partout désirable, ou si, au contraire, cette plante n'était pas quelquefois utile au point de vue forestier. La réponse définitive à cette question paraît être la suivante : il se peut que la présence et même l'envahissement du lantana devienne utile, soit sur des terrains préalablement culti- 76 ÉTUDES ET MÉMOIRES vés, mais épuisés et que l'on désire faire reposer sous une épaisse couverture de verdure, soit pour recouvrir rapidement des terrains dénués et exposés à la dévastation par les pluies. Mais partout où cette plante envahit des localités dont ralFranchissement, comme pâturag-es ou terres arables, reste désirable, il est préférable de pourvoir à son prompt anéantissement par les moyens peu coûteux et décisifs inventés par M. Koebele. A. Mabqlès. Gérant du Consulat de France à Honolulu. NOTES RÉCOLTE DU COTON DE 1906-1907 DANS LA PRÉSIDENCE DE ROMRAY La Direction de l'Agriculture de la Présidence de Bombay publie les premières prévisions sur la récolte du coton dans les districts en retard du Gujarat, du Karnatak et du Sind, et les deuxièmes sur celle des districts en avance du Deccan, ces renseignements étant à jour au P'' octobre 1906. Dans les districts à production tai'dive la surface totale cultivée en coton s'élève à 3,325,000 acres (2 acres 1/2 = 1 hectare), soit 3 0/0 de plus que l'année dernière et 34 0/0 de plus que la moyenne des dix années précédentes à la même époque. Les premières semailles ont été emportées par des pluies violentes et de nouveaux ensemencements ont dû avoir lieu par endroits. La récolte est d'ail- leurs en bonne voie maintenant. Dans les districts anglais du Guja- rat, la récolte occupe 660,000 acres, 10 0/0 de moins que celle de la dernière campagne, mais 60 0/0 de plus que la moyenne. Les Etats indigènes de la région comptent 1 .960,000 acres plantés en coton, chiffre supérieur de 20 0/0 à la moyenne. Les pluies ont été propices au moment des semailles, mais la quantité d'eau par la suite a été excessive et a emporté la récolte en terre en bien des endroits, notamment dans le Broach, où il a fallu procéder à de nou- veaux ensemencements. La première récolte a été semée normale- ment dans la seconde quinzaine de juin et la seconde récolte dans la première quinzaine d'août. Actuellement les prévisions sont bonnes. Dans le Karnatak, la superficie complantée est évaluée à 549,000 acres, en déficit de 1 0/0 sur la dernière campagne, mais supérieure de 71 0/0 à la moyenne. Les renseignements ne sont pas 78 NOTES encore complets, d'ailleurs, mais les pluies ont été généralement favorables au temps des ensemencements et on augure bien des récoltes en terres. Les premières semailles ont commencé dans la première semaine d'août et les suivantes dans la seconde quinzaine de septembre les unes et les autres en temps normal. Dans le Sind, les cultures occupent 257,000 acres; elles sont plus étendue que l'an dernier à pareille époque dans le Thar et le Parkar, mais infé- rieures à la surface définitivement relevée pour la campagne précé- dente et il est peu probable qu'elles gagneront davantage vu l'ou- verture tardive des canaux d'irrigation. La récolte s'annonce bien ; les premières semailles ont été faites en temps normal le l*""' juin ; les autres le 10 août. Dans les districts du Deccan, de production précoce, les deuxièmes estimations fixent la surface cultivée à 1,837,000 acres, environ il 0/0 déplus que l'an dernier et environ la moitié autant que la moyenne des dix années précédentes. Cette superficie est la plus considérable qu'on ait enregistrée partout, excepté dans les districts de Nasik et de Satara, et l'augmentation est attribuée aux pluies favorables aux ensemencements, tombées de bonne heure, ainsi qu'à l'appât des hauts prix que la dernière récolte a atteint ces der- nières années. Les cultures sont généralement en excellente condi- tion et l'on s'attend à ce qu'elles donnent une très bonne moyenne comme résultat définitif. Le Khandesh entre dans cette estimation pour 1 ,ii-3, 000 acres, 1 0/0 de plus que la surface de la campagne précédente, et 33 0/0 au-dessus de la moyenne. L'augmentation est générale et est due aux pluies tombées juste au moment opportun pour favoriser les ensemencements. Le temps a été satisfaisant, excepté dans quelques régions de l'ouest, où de légers dégâts ont été causés par des pluies en excès au milieu de la saison et aussi par les attaques de certains parasites. Mais les cultures sont maintenant en bonne voie et promettent une excel- lente récolte. Le district d'Ahmednagar possède 189,000 acres sous le coton : 57 0/0 de plus que l'an dernier et près de 2 fois 1/2 la surface moyenne. Les ensemencements ont profité de pluies favo- rables. La récolte est en bon état, mais plusieurs talukas réclament un supplément d'eau. Dans le Nasik la surface complantée com- prend 62,000 acres en bénéfice de 6 0/0 sur l'an dernier et de 41 0/0 sur la moyenne. Deux talukas ont souffert des attaques de para- sites, mais la récolte se présente l>ien partout ailleurs. Les 85,000 RÉCOLTE DU COTON DE 1906-1907 79 acres que comprend le district de Sholapur représentent 8 fois la superficie de l'an dernier comme aussi de la moyenne. Les pluies furent si favorables au temps des ensemencements que ceux-ci furent faits avec un entrain considérable. Des atteintes de bollworm ont été constatées dans deux talukas et un supplément de pluies serait nécessaire en plusieurs régions. Ailleurs la récolte s'annonce bien. Les autres parties du Deccan ne comportent point de mention spéciale, les semailles y ont été faites avec Faide de pluies opportunes et les cultures en terre y font généralement bien aug-urer de la récolte. [Coinmiinication de M. Ch. Barret, Consul de France, à Bombay.) PRÉPARATION DU CAOUTCHOUC EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE Le Syndicat bordelais du commerce du caoutchouc, en avisant le Gouvernement général de l'arrivée d'un lot de caoutchouc du Sou- dan, mal préparé par la coagulation au sel, fait ressortir, par la circulaire suivante adressée aux maisons faisant des affaires à la Côte occidentale d'Afrique, les fâcheuses conséquences qui pourraient résulter de la généralisation de ce procédé : « L'attention de la Chambre svndicale du commerce des caout- choucs a été attirée par les courtiers de la place sur un petit lot de caoutchouc en provenance du Soudan, dont l'aspect extérieur humide et des traces nombreuses de cristaux de sel, semblaient dénoter une nature de coagulation jusqu'à présent restée en dehors de notre marché. « Après étude approfondie du lot en question avec M. le profes- seur Hugot, nous en sommes arrivés aux conclusions suivantes que nous nous empressons de vous communiquer : « Le latex a été coagulé avec du sel impur provenant de sel gemme ou en plaques, très légèrement humecté d'eau après pulvé- risation. Les boules, une fois faites, ont été trempées à nouveau dans cette salure et mises en sacs. « Les impuretés du sel ont maintenu dans l'intérieur des boules une humidité constante qui n'a pu que faciliter le stickage et modifier l'état élastique du caoutchouc. « Il y aurait donc le plus grand intérêt à arrêter la production de caoutchovic similaire, non pas que l'usage du sel comme coagulant ne puisse donner des produits de première qualité (lorsque les latex sont traités par des solutions d'au plus TiO pour mille et préparés en plaques bien lavées) mais parce que son emploi est excessivement délicat pour des noirs. « 11 faudrait donc préconiser tout autre coagulant que le sel ; parmi les meilleurs il est facile de désigner : solution de l'oseille indigène (dâj, niama, graines de tamarin, citron. PRÉPARATION DU CAOUTCHOUC 8i « Dans le cas où l'indigène continuerait k présenter, dans certaines rég-ions, du caoutchouc mal coagulé au sel, il faudrait d'abord faire subir une dépréciation à ce produit pour inciter les noirs à l'aban- donner et, ensuite, bien laver les boules extérieurement et sur les coupes et faire bien sécher à l'ombre, et le plus possible, sur des claies dans un bon courant d'air. De cette façon, l'humidité intérieure pouvant exister n'aurait pas le temps, avant l'arrivée à Bordeaux, de présenter des traces appréciables. (( Nous vous prions de bien vouloir dans l'intérêt même du mar- ché de Bordeaux aviser vos divers agents soudanais, des constata- tions faites ainsi que des moyens que novis préconisons pour y remé- dier, La qualité actuelle des arrivages du Soudan, en général, est de l'avis unanime des courtiers tellement médiocre et peu satisfai- sante que l'on doit continuer, sans se lasser, à prodiguer le plus d'avis possible à tous les intéressés. « En ce qui nous concerne, nous ne manquerons pas à les donner toutes les fois que l'on fera appel à notre dévouement ». Ces remarques très judicieuses, s'appliquent à une situation qui n'est qu'une partie d'un état de choses général, défectueux, concer- nant la qualité de nos sortes africaines de caoutchouc. Le Gouver- nement général se propose de faire étudier prochainement, les moyens pratiques les plus propres à améliorer les types du Soudan et principalement ceux de Casamance et de Côte d'Ivoire. Il ne peut donc que se féliciter de voir ses projets appuyés d'une façon aussi nette, par un groupement aussi intéressant qu'est le Syndicat bordelais des caoutchoucs. Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N» 52. NOTE SUR L'EXISTENCE ET LA RECOLTE DE L'ELETTARIA CARDAMOMUM AU TONKIN Par M. Ph. Eberhardt, Docteur es sciences Membre de la Mission scientifique permanente de llndo-Chine. Dans un récent voyage, j'ai eu l'occasion, à mon passage à Dong-- Dang (Haut-Tonkin), de voir un jour un certain nombre de Nùns ' arriver, chargés de sacs, dont ils m'offrirent le contenu. Mon atten- tion fut attirée par le produit exhibé, qui me semblait être des graines de Cardamome. Comme, aux interrogations que je leur fis sur la provenance de ces graines, ces indigènes me répondirent qu'ils les avaient recueillies dans (( les forêts du Nord », je résolus d'explorer les forêts du secteur de Cao-bang, qui m'avaient l'air d'être celles qu'ils voulaient indiquer, et daller me rendre compte si la Carda- mone y venait spontanément et si elle y était l'objet d'une culture quelconque. Cette question, en effet, offrait un vif intérêt, car, jusqu'à pré- sent, la Cardamone n'avait été signalée en Indo-Chine, comme étant cultivée ou comme étant exploitée, qu'au Cambodge - et dans certaines parties du Laos. Une autre question se présentait égale- ment : à quelle espèce botanique avait-on affaire, était-ce à YEletta- ria, était-ce au contraire à un Amomum ? J'ai, dans le cercle de Cao-bang, que je parcourus alors en tous sens, rencontré en effet des Cardamomes, parsemées au milieu des massifs montagneux, qui constituent un excellent milieu pour le développement de cette espèce, mais à une certaine altitude. 1. Peuplade du nord du Tonkin provenant du mélange de la race Tho avec les Chinois du Quang-Si. 2. Jumelle, Cultures coloniales. EXISTENCE ET RÉCOLTE DE l'eLETTARIA CARDAMOMUM 83 Je les ai toujours rencontrées de préférence sur les bords des arroyos qui traversent les forêts, les parties sèches ou essentielle- ment rocheuses en étaient totalement dépourvues. Il n'y a pas, dans cette région, de culture de cette plante ; les indigènes récoltent simplement les fruits, qu'ils préparent d'ailleurs très mal, en un produit à peu près invendable. On pourrait cependant en tirer un excellent parti, en indiquant aux peuplades de ces contrées la façon de les récolter d'abord et ensuite celle de les préparer. Malheureusement, on rencontre souvent trop d'indifférence chez ceux qui devraient s'intéresser le plus au développement agricole de la colonie. <( A quoi bon, me disait-on dernièrement, à quoi bon donner aux indigènes des conseils ! Ils ne les suivront pas, nous n'avons sur eux aucune action ! » En l'admettant, et cela n'est pas^, notre devoir est de signaler toutes choses qui peuvent intéresser et séduire tel ou tel colon dont la concession renferme quelque pro- duit digne d'intérêt. Je ne conseillerai jamais à un Européen d'entreprendre la culture de V Elettaria Cardamomuni, qui serait d'un rapport évidemment insuffisant pour le faire vivre ; mais pourquoi ne multiplierait-il pas cette espèce dans la région où elle existe, pourquoi ne récolterait-il pas le produit ou ne le ferait-il pas récolter et traiter de façon intel- ligente et raisonnée, pour en tirer ensuite parti, tout comme le font nos voisins dans les Indes ? Pourquoi n'indiquerait-il pas, dans son voisinage, aux indigènes des alentours, la manière de s'y prendre pour fournir un produit convenable qu'il leur achèterait ensuite lui- même et revendrait dans de bonnes conditions ? Je signalais précédemment que le produit de ces régions était pour ainsi dire invendable. La cueillette, en effet, étant faite à la main, et, la plupart du temps trop tard, j'entends par là à une épo- que où la maturité commence déjà, il en résulte inévitablement l'ou- verture d'un grand nombre de fruits. Ensuite, une fois la cueillette achevée, les fruits sont exposés a.u grand soleil, et cela pendant plusieurs jours de suite, ce qui des- sèche brusquement les capsules, en fait éclater une certaine quantité 1. J'ai eu souvent l'occasion de constater que l'indigène est tout disposé au con- traire à suivre les conseils que nous lui donnons, et avide de connaître les procédés d'amélioration que nous pouvons lui proposer. 84 NOTES et donne à toutes une couleur brun foncé déplorable, commerciale- ment parlant : elles ne peuvent évidemment pas entrer ainsi sur le marché, en concurrence avec les Cardamomes de Ceylan, d'une belle couleur jaune paille. Cette teinte s'obtiendrait cependant d'une façon très simple, en faisant sécher les fruits très lentement, à une faible lumière, et en ne les exposant à l'ardeur du soleil qu'une fois secs, et pendant deux jours. Quant à l'ouverture des capsules, on y remé- dierait aisément en faisant la cueillette un peu plus tôt et en déta- chant chaque capsule avec des ciseaux, ce qui, soit dit en passant, permettrait en outre d'aller plus vite ; de la sorte, la capsule non pressée entre les doigts resterait intacte et sa déhiscence ne serait pas sollicitée. Ce produit tonkinois trouverait certainement sa place sur nos marchés d'Asie et d'Europe, car il est beau ; les capsules mesurent en moyenne deux centimètres de longueur et atteignent fréquem- ment 2 cent, o, ce qui les fait rentrer dans la première caiégorie des produits similaires vendus sur les marchés des Indes anglaises. Sans même faire de culture de cette espèce, en se bornant à éclair- cir les pieds qui se trouvent dans les forêts, on arriverait rapide- ment à multiplier l'espèce et, peu à peu, à lui faire occuper une place sérieuse dans bien des endroits de la Haute-Région, à condi- tion toutefois qu'il y ait de l'eau, et c'est presque le cas général. Pour ce qui est de l'espèce au point de vue botanique, on a affaire ici à des échantillons nettement caractérisés d'Elettarla Cordamo- mum à tige rougeàtre, se rapprochant assez de l'espèce indigène de Ceylan. La plupart du temps, disposée par touffes, la plante se présente avec tiges feuillées et tiges florales. Les tiges feuillées ont de trois k quatre mètres de hauteur ; elles sont munies de feuilles lancéolées à pétiole relativement très court et sont souvent, sur leurs nervures, légèrement veinées de rouge. L'inflorescence est une grappe composée de cymes racémiformes accompagnées de bractées en forme de spathes. Les fleurs sont hermaphrodites, doublement tubulaires et pos- sèdent un labelle blanc lavé de pourpre. L'étamine unique est insérée à la base de la corolle. L'ovaire infère est triloculaire. Ce fruit, couronné par les débris du périanthe, est une capsule oblongue s'ouvrant en trois valves loculicides. EXISTENCE ET RÉCOLTE DE l'elETTARÎA CARDAMO.MUM 88 Les graines atteignent de 6 à 7 millimètres de diamètre ; elles sont rendues polyédriques par leur compression à l'intérieur du fruit et munies d'un arille. On y trouve un albumen farineux. Plus récemment encore, j'ai retrouvé la même espèce aux envi- rons de Lao-Kay, accompagnée d'une espèce voisine, à nervures non teintées de rouge et à fruits plus petits. La première est très répan- due dans les alentours immédiats de Phong-Tho (Laokay), où elle fait même l'objet d'un marché local. COMMUNICATIONS DIVERSES Les pêcheries du Bas Dahomey. (Extrait d'un rapport de M. le capitaine Fourn). Les fleuves Mono, Couffo et Sô-Oiiémé qui, vers leurs sources, sont de véritables torrents, ralentissent leur cours à hauteur de la Lama et s'étendent dans les plaines du bas pays côtier pour y for- mer une série de lagunes et de lacs. Cette région lacustre est très poissonneuse ; — toutes les espèces s'y reproduisent avec une rapidité et une intensité remarquables. — En effet, le calme des eaux, leur peu de profondeur, les abris her- beux que trouve le poisson à proximité des rives pour y déposer son frai en font de véritables bassins de pisciculture. La production des pêcheries est si considérable que non seulement elle suffît aux autochtones du Dahomey, mais qu'elle alimente encore ceux du Togo et du Lagos. Ces deux pays ne jouissant pas d'un système hj'drographique semblable à celui du Bas-Dahomey vivent, en tant que produits de pêche, sur les exportations de notre Colonie. Le régime fluvial côtier est donc chez nous la source d'une véritable richesse. Les indigènes exploitent les pêcheries avec une telle ardeur qu'il est à craindre que l'intensité de cette jouissance collective n'en tarisse la richesse. — Alors que les peuplades noires étaient en lutte fréquente, le poisson avait quelque répit ; aujourd'hui il est cons- tamment pourchassé et par tous les moyens. 11 serait peut-être utile, dans l'intérêt même des habitants, de surveiller l'exploitation de la région lacustre et d'interdire certains procédés de pêche, en particulier celui du lilet-sac qui consiste à déplacer, sur de larges espaces, un grand lilet en forme de sac dont les mailles tenues retiennent tous les poissons quelle qu'en soit la taille. La surveil- lance serait surtout nécessaire dans la région de l'Ahémé ; l'Indigène y est beaucoup moins prévoyant que dans la partie Est du Bas- Dahomey où les pêcheurs constituent des réserves, comme celles qui sont visibles k maints endroits du lac Nokoué. COMMUNICATIONS DIVERSES 87 C'est par charg-ements importants, par pirogues entières que le poisson franchit la frontière du Lagos et l'indigène est amené à en faire naturellement la déclaration de sortie. — Les chiffres fournis par la Douane comme totaux d'exportation vers l'Est semblent donc à peu près exacts, tout en restant au-dessous de la vérité ; le total pour 1903 égale 449.516 francs. Sur la frontière allemande, les indigènes de la rive droite du Mono peuvent atteindre facilement, par voie de terre, les grands marchés du lac Ahémé. Plusieurs de ces marchés ne sont qu'à une demi- journée du Mono ; l'exportation se fait par charges individuelles pour lesquelles on n'exige généralement pas de déclaration de sortie. 11 est difficile dès lors de déterminer l'importance de ces sorties. Exportation des Bananes delà République Dominicaine. Bananes. — Il a été exporté en 1905 pour les Etats-Unis, 514,033 régimes de bananes d'une valeur de 257,016 dollars 50. L'exportation des bananes a suivi, dans certaines régions, l'échelle ascendante du développement des plantations de cacao. Le bananier ; en effet, sert à ombrager les jeunes plants de cacao et à les protéger de l'ardeur trop violente du soleil tropical. D'un autre côté, le cacaoyer ne commence à produire qu'au bout de trois ou quatre ans ; pendant ce laps de temps, le planteur rie compte que des dépenses, sans recueillir aucun bénéfice ; la récolte annuelle, vient alors l'aider à supporter, dans une large mesure, les frais généraux d'exploitation. Le bananier est assez capricieux ; il a des tendances à faire son régime à des époques indéterminées, mais on est arrivé heureuse- ment à régulariser sa production. 11 donne aujourd'hui son produit dans un temps limité à trois mois pendant lequel les navires frui- tiers viennent le charger. Si la culture du bananier est fa:cile et demande peu d'entretien, la coupe de son régime et son transport sont, par contre, très déli- cats. Un régime qui a subi un choc est un régime à jeter, il ne pourrait, sans pourrir, supporter le voyage. Les bananes dominicaines sont vendues aux exportateurs à un prix moyen de 0 dollar 50 le régime, soit. 2 fr. 50. 88 COMMUiMCATlONS DIVERSES Elles sont très appréciées sur les marchés de Ne^v-Yo^k et de Boston, et font prime sur celles exportées de Costa Rica et du Centre d'Amérique. La culture du bananier est appelée à fournir une source de revenus des plus considérables, le jour où l'on aura créé ici des usines propres à faire de la farine de banane et propres, en même temps, à extraire la fibre des feuilles et du tronc du bananier. Une usine à Pekalongan (Ile de Java) est arrivée à produire des fibres, très appréciées sur le marché de Londres, et qui se vendent de 30 à 32 liv. st. les 1.000 kilogr. Si nous citons ces détails, c'est surtout pour attirer l'attention du monde colonial français sur la culture de cette plante, qui pourrait devenir une source de richesse dans nos colonies d Extrême-Orient, dont les conditions de sol et de climat se rapprochent de ceux des côtes de Saint-Doming^ue. Récolte du coton en Russie. Suivant les états publiés par les organes semi-offîcieux, la récolte du coton en Russie s'est élevée, l'année dernière, à environ 8.500.000 pouds, c'est-à-dire à environ 630.000 balles de 500 Ib. Ce résultat constitue un record, la récolte la plus importante enregistrée antérieurement, celle de 1900, avant fourni un rendement de 6.600.000 pouds, ou 500.000 balles. Cette production se répartit comme suit : Caucase, 500.000 pouds (37.000 balles) ; territoire Transcaspien, 600.000 pouds (45.000 balles) ; Bokhara et Khiva, 2.000.000 pouds (150.000 balles) ; Samarcand, 350.000 pouds (28.000) ; Syr-Daria, 900.000 pouds (65.000 ballesj ; Ferghana, 4.500.000 pouds (325.000 balles). La consommation annuelle du coton par les filatures russes est évaluée de 1.200.000 à 1.300.000 balles; on voit ainsi que la pro- duction locale est susceptible à l'heure actuelle d'approvisionner pour moitié les filatures, ce qui est un résultat très satisfaisant, étant donné que la culture rationnelle du coton ne date que de 30 ans. MAÇON, PBOTAT FRÈRES, IMPRIMEURS L" Editeur-Gérsuit : A. Ghallamei. & W4i: T MAISON FONDÉE EN 1785 VIIMORIN-ANDRIEUX k C" 4, Quai de la Mégisserie, PARIS '^>? LIANE A CAOUTCHOUC Landolphia Heudelotii La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & G'^ toujours soucieuse d'être utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et plante» précieuses des pays chauds. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre celte importante questi(jn. Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès pxiisqu'elle a obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition Lniverselle de jgoo, dont un spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. En outre, le Jury de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions du Jury de igoo en lui attribuant un Grand Prix. Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin- téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées. Graines et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte : Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai). Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya çigantea, etc. Plantes économiques. — Cacaoyer (variétés de choix). Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola, Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc. Plantes à caoutchouc. — CastiUoa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis, Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, etc. Plantes à épiées. — Canellier de Geylan, Gingembre des Antilles, Giroilier, Muscadier, Poivrier, Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc. Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc. attention de notre clientèle d'outre-mer sur (caisse Wardj pour l'expédition des jeunes Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler 1' l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées l'avantage qu'ils trouveront à employer plants ou des graines en stratification. GRAINES AGRICOLES ET INDUSTRIELLES Graines d'Arbres et d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux-. Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. les citations ou reproductions oartietles sont autorisées a condition de mentionner la source. Iifl COliIiECTIOfl DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à. Juin 1902 i vol. in-8o. Juillet 1902 à Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à. Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 (Envoi franco contre mandat-poste) 2 vol. in-8o. 20 fr 20 fr. 20 fr. 10 fr. 20 fr. 20 fr. Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. A. SAVY*", JEANJEAN" & C IngénieurS'Const'' : PARIS : 162, rue de Charenton lE MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature Broyeuses à 2, 3|ef 4 Cylindres en granit. 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Manèges, par Max Ring-elmann, directeur de la Station d essai de machines i34 Note sur la délimitation et les relations des principaux genres d'Illipées, par M. Marcel Dubard i5o Les Maladies des Plantes cultivées dans les Pays chauds. Mala- dies des Caféiers, par le D^ Georg-es Delacroix, directeur de la Station de Patholog-ie wégéiale (suite) i53 COMMUNICATIONS DIVERSES Culture du Thé dans le Bengale de l'Est et l'Assam 166 Commerce de la Gomme arabique en Egypte . . • 166 L'Agriculture à l'île Saint-Vincent 167 Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises 169 LE BOLLETINO DELL' ASSOCIAZIONE COTONIERI ET BORSA COTONI, de Milan (Via Manzoni 41) est la publication officielle de l'Association des Industriels en cote d'Italie; elle traite leurs intérêts, s'intéresse à améliorer les conditior intérieures des Fabriques de coton, à rendre uniformes les contrats d coton, et tient au courant ses associés et abonnés sur Tallure du march du coton, etc. Prix de l'année ( 1 2 numéros) 30 fr. <0'®<&<ê>^®<î>'S><3>0®<3><&O^ I BOLETIM i IagriculturaI ^ €> 0 DO ^ I Estado de Bahia | |PUBL1CATI0N OFFICIELLE DO GOUVERNEMENT DE L'ÉTATÎ § (en portugais) ^ I ^ Abonnement annuel : ^ Union postale 6 fr. <^ ï % è Annonces (prix de l'année) : ^ S Une page 1 00 fr. % Demi-page 60 fr. ^ ï ^ <5> Les documents et communications <î> ^ relatifs à la rédaction doivent être ^ ^ adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- <5> <î> CULTURE ». O I Mercès, 123. BAHIA. - BRÉSIL | Fix « Badigeonnage dans une brasserie Examinez nos nouvelles MACHINES A BADIGEOIMNEF ETA DESINFECTER (b s g d g) ^J Type FLX. Médaille de Bronze : Jardin Colonial, Nogent-s-Marn BLANCHIMENT au lait de chaux (, Murs, Plafonds, Arbres PEINTURAGE avec couleurs à l'eau } Ateliers, Ecuries, Fajades DESINFECTION avec tous les désinfectants liquides ECONOMIE énorme : 3.ooo mètres carrés en lo heures. Demandez notice n° 16 et Références Frédéric-Albin LOEBEL Téléph. 252-81 26, rue Cadet, PARIS (9 7^^ Année Août 1907 N'^ 53 PARTIE OFFICIELLE MINISTÈRE DE I/AGRIGULTURE Instructions relatives aux méthodes à employer pour l'analyse de certains produits alimentaires. t Confoi-mcmcnt à l'arrcté du 18 janvier 1907, pris par le Ministère de l'Agriculture et le Ministre du Commerce et de l'Industrie, les laboratoires admis à procéder à l'cxameu des échantillons prélevés ne peuvent employer pour l'analyse des épices et condiments tels que : vanille, poivre, girofle, etc., ainsi que pour l'analyse des farines, pâtisseries, pâtes alimentaires, fleurages et chapelures que les méthodes suivantes : ÉPICES ET CONDIMENTS Les épices existent clans le commerce à l'état entier et à l'état pulvé- risé. Généralement pures sous le premier état, elles sont souvent falsi- fiées sous le second. La falsification des épices entières consiste dans la substitution de subs- tances'analogues aussi bien au point de vue de leur origine botanique que de leur apparence extérieure, mais qui sont d'un prix tout dilTérent. Ainsi on substitue couramment les cannelles de Chine et les cannelles de l'Inde à la cannelle de Ceylan, la badiane du Japon (qui est véné- neuse) à la badiane de Chine. Parfois la fraude consiste à faire subir aux épices, altérées par la vétusté ou rongées par les vers, des manipulations diverses destinées à masquer ces altérations (muscades, gingembre). Une autre fraude consiste à mettre en vente des épices de nature aro- matique, après les avoir privées par la distillation ou l'épuisement par l'alcool d'une partie de leur principe aromatique (anis, fenouil et vanille). Le safran, épuisé d'une grande partie de sa matière colorante, est recoloré artificiellement, ou additionné de matières végétales et de matières minérales. A plusieurs reprises les épices entières ont été falsifiées par addition ou substitution de produits naturels préalablement manipulés ou de pro- duits artificiels fabriqués de toutes pièces avec des pâtes diverses assez habilement moulées pour reproduire l'apparence extérieure des subs- tances qu'on voulait sophistiquer. Les divers poivres factices rentrent dans celte catégorie. But. du Jardin colonial. 1907. II. — N° 53, 7 90 DOCUMEiNTS OFFICIELS La falsification des épices pulvérisées se borne rarement à mélanger les qualités ou espèces inférieures d'un produit avec les qualités supé- rieures : le plus souvent elle consiste à incorporer une notable propor- tion de substances inertes et d'un prix tout à fait insignifiant dans un produit qui a une certaine valeur commerciale. Examen des épices entières. Les épices entières, comme toutes les autres substances végétales, pos- sèdent un ensemble de caractères extérieurs qui permettent, dans la majorité des cas, de déterminer facilement leur identité. Cependant ces caractères, qui sont parfois inconstants dans la même substance, peuvent présenter dans des substances qui, quoique appartenant au mime genre, sont douées de propriétés toutes dillérentes, une analogie tellement g^rande qu'elle peut prêter à la confusion. Dans ce cas l'examen des carac- tères extérieurs devra être rigoureusement complété par l'observation et la comparaison des caractères anatomiques. Le mode opératoire consiste à pratiquer dans la substance suspecte qu'on a fait macérer préalablement, pendant quelque temps, dans un mélange de glycérine et d'alcool une série de sections transversales que l'on comparera avec une préparation type de la substance que l'on sup- pose falsifiée. Examen des épices pulvérisées. La détermination des épices pulvérisées exige d'un expert la connais- sance approfondie de la structure intime des substances qu'il est appelé à apprécier. A défaut de cette connaissance, l'expert devra avoir à sa disposition un certain nombre de pi^éparations faites avec le plus grand soin, dans les- quelles il se sera attaché à rassembler les divers éléments anatomiques qui constituent les épices sous les diflerents aspects qu'ils peuvent présenter dans ces substances réduites en poudre. Ces préparations pourraient être remplacées par des dessins reproduisant aussi exactement que possible ces diverses particularités anatomiques sous un grossissement de 250 à 380 diamètres, qui est le plus propre de ce genre de détermination. Ces précautions sont absolument indispensables pour se prononcer avec certitude sur la pureté d'une épice réduite en poudre et pour évi- ter d'attribuer à l'intervention d'une substance étrangère des caractères qui sont inhérents à la nature même de l'épice à examiner. Mode opératoire. — Pour pi\itiquer l'examen d'une épice pulvérisée, le mode opératoire est le suivant : DOCUMENTS OFFICIELS 91 On délaie dans de l'eau distillée 4 ou 5 ^^ranimes de substance préala- blement mélangée ; on en fait une ou deux prises d'échantillon qu'on examine directement au grossissement de 250 diamètres sous la glycérine pure d'abord. Cette première opération permet de conclure à la présence ou à l'absence d'un produit féculent autre que celui qui est contenu normalement dans l'épice suspecte. La présence d'une fécule étrangère ayant été constatée, on s'occupera de déterminer sa nature en se basant sur la forme, la dimension, l'isolement ou l'agglomération des grain? qui la constituent, ainsi que sur la présence ou l'absence et la disposition du hile et des stries concentriques qu'on peut observer à sa surface. L'addition à la préparation dune goutte de solution d'iodure de potas- sium iodée permettra d'apprécier plus approximativement l'importance du mélange. Une fois fixé sur ce point, on fait bouillir dans une capsule de porce- laine pendant quatre à cinq minutes dans de l'eau alcalinisée à 1 "/oi une certaine quantité de la poudre à examiner. On laisse refroidir et déposer. On décante l'eau alcaline qu'on remplace à plusieurs reprises par de l'eau distillée jusqu'à ce que celle-ci soit bien limpide : on décante une dernière fois et on étale avec un pinceau la plus grande partie du dépôt pulvérulent humide dans une assiette en porcelaine ou sur une plaque de verre qu'on a placée sur une feuille de papier blanc. En tâtant les éléments divers avec la pointe d'un couteau ou d'une aiguille mon- tée, on peut se rendre compte de leur résistance plus ou moins grande qui suffit parfois pour fournir l'indication d'une fraude. V.n complétant cet essai par un examen à la loupe de la matière pulvérulente, on dis- tingue rapidement s'il se trouve quelques éléments papyracés, mucilagi- neux, fibreux ou filamenteux dont la présence semble anormale dans la poudre suspecte. On commence par examiner les éléments colorés dont on a réuni quelques-uns en une seule masse s'ils sont homogènes dans leur teinte, et en plusieurs groupes s'ils sont d'une teinte dilTérente. On examine comparativement et successivement un certain nombre d'entre ces éléments pour être bien fixé sur leur nature. Si la différence de teinte révèle la présence d'une substance étrangère, la répartition des éléments diversement colorés sur le fond blanc de l'assiette ou de la plaque de verrepermettra d'apprécier approximativement l'importance de la fraude. On opère de la même façon sur les autres éléments constituants de la poudre qui sontgrisâtres, jaunâtres ou incolores et sur les autres éléments de forme anormale, en sériant toujours les observations qui arrivent très sou- vent à se confirmer l'une l'autre. Quand on a épuisé ces séries d'observations sur les divers éléments qui constituent la poudre suspecte, on examine encore à deux ou trois reprises différentes les prises d'échantillon faites au hasard dans toute la masse pulvérulente afin de s'assui-er qu'aucun de ces éléments constituants n'a échappé à l'œil de l'observateur. Après 92 DOCUMENTS OFFICIELS avoir ainsi opéré, on peut être définitivement fixé sur la pureté ou la fal- sification de la substance soumise à l'examen. Les épiées étant fournies par les divers organes de plantes appartenant à des familles différentes ne peuvent présenter les mêmes particularités anatomiques. Si le même mode d'essai leur est applicable, les éléments sur lesquels repose leur détermination sont d'une nature toute différente. On trouvera ci-après, pour chacune d'entre elles, les caractères qui doivent spécialement attirer l'attention de l'expert et qui doivent être particulièrement invoqués pour baser ses conclusions. Le poids des cendres laissées par les épices pures olfrant une certaine constance et pouvant changer considérablement avec la nature des substances qu'on y aurait frauduleusement introduites, il sera avanta- geux dans certains cas de contrôler par l'incinération le résultat des observations fournies par le microscope. Ajiis étoile. Les falsifications principales de cette épice consistent dans la substitu- tion de la badiane du Japon à la badiane de Chine, et dans la vente de badiane en partie privée de son huile essentielle. Dans le premier cas, la fraude pourra être révélée par la présence dans la masse de fruits très petits, déformés, irrég^uliers, incomplets, à odeur de laurier ou de poivre cubèbe. Les carpelles qui constituent chacun de ces deux fruits présentant dans leur structure la plus grande analog"ie, il est rigoureusement nécessaire, pour se prononcer sur la nature de ces deux substances, de faire une section transversale des pédoncules ou plutôt de la columelle ou colonne centrale autour de laquelle sont disposés les carpelles. Cette section, toute difTérente dans les deux fruits, est seule capable de fournir des caractères ayant une valeur absolue et indiscutable. L'absence ou l'atténuation considérable de l'odeur dans la badiane de Chine peut faire supposer qu'elle a été soumise à une distillation préa- lable ou qu'elle a été épuisée par l'alcool. On effectuera dans ce cas le dosage des essences et celui des cendres. Am's vert. Reconnaissable extérieurement à sa forme, à son odeur suave et à la présence des poils qui hérissent sa surface. A plusieurs reprises on lui a substitué d'autres fruits d'ombellifères (ciguë et persil) ayant les mêmes formes et les mêmes dimensions ou des fruits d'anis contenant jusqu'à 25 et 30 7o de poussières diverses, Anatomiquement le fruit d'anis est caractérisé par la profusion et DOCUMENTS OFFICIELS 93 Tétroitesse de ses canaux sécréteurs qui sont presque contigus, ainsi que par la présence et la forme des poils qui sont localisés sur son épicarpe. Ces caractères ont une valeur absolue pour la détermination des poudres d'anis. Les fruits de ciguë et de persil sont dépourvus de poils. Le premier ne contient pas de canaux sécréteurs; le second en présente six, qui sont, comme dans la plupart des fruits d'ombellifères, disposés symétrique- ment dans chacun des méricarpes. On complète cet examen par le dosage des essences et celui des cendres. Cannelles. Il existe dans le commerce de nombreuses variétés de cannelles : les deux principales sont la cannelle de Ceylan et la cannelle de Chine. La cannelle de Cevlan est nettement caractérisée par sa ténuité, sa teinte homogène, son odeur spéciale, sa cassure esquilleuse et la présence sur sa face extérieure de longues stries longitudinales grises ou blanches formées par les faisceaux lîbro-libériens primaires. Anatomiquement, elle est caractérisée par l'épaisseur et la constitution sensiblement uniformes de son anneau scléreux qui est continu. L'amidon qui s y trouve en très faible quantité est en grains très petits. La cannelle de Chine, qui est de beaucoup inférieure en qualité, est beaucoup plus épaisse. Imparfaitement mondée, elle conserve toujours sur sa surface externe, qui est brune, des débris de suber qu'on n'observe pas dans l'espèce de Ceylan : on ne distingue pas de stries longitudinales sur la surface externe. La cassure est nette au lieu d'être esquilleuse. Anatomiquement, la cannelle de Chine se distingue de la cannelle de Ceylan par la présence de plaques subéreuses, par la disposition de son anneau scléreux qui, au lieu d'être continu, est interrompu, irrégulier aussi bien dans son épaisseur que dans la constitution de ses éléments; l'amidon, qui s'y trouve en très notable proportion, est en grains plus gros. Les caractères à invoquer pour la différenciation de ces deux cannelles pulvérisées sont les suivants : Dans la poudre de cannelle de Ceylan on ne doit observer qu'une seule variété de cellules scléreuses, qui sont généralement munies de parois très épaisses et une très faible quantité d'amidon très petit. Dans la poudre de cannelle de Chine, les cellules scléreuses affectent des formes très diverses, notamment quant à l'épaisseur de leurs parois ; on constate la présence d'une très notable proportion d'amidon, même jusque dans les cellules scléreuses et on trouve constamment des cellules subéreuses. 94 DOCUMENTS OFFICIELS Les poudres de cannelle sont communément falsifiées avec des sciures diverses, de la poudre de curcuma et des débris de féculerie, diverses écorces et noyaux, des matières minérales. Gingembre. S'il s'agit de f;ingembre entier, il faut le racler à sa surface afin de s'assurer si le rhizome n'a pas été manipulé pour boucher les perforations occasionnées par les vers. Pour la poudre de gingembre il faudra s'attacher surtout à la forme et aux dimensions des grains d'amidon qui sont striés et à la présence de cellules oléorésineuses dans les tissus qui constituent le rhizome. La pondre est le plus souvent falsifiée avec des résidus industriels pro- venant des féculeries ou meuneries, de la farine de lin, des matières minérales. On complète l'examen microscopique par le dosage des cendres. Girofles. Falsifiés le plus souvent par substitution de girofles épuisés ou de grifTes de girofles. Quand le girofle est sain et de bonne qualité le tissu du tube calicinal doit être relativement tendre et doit, sous la pression de l'ongle, laisser suinter de fines gouttes d'essence. L'examen microscopique permet d'ap- précier cette fraude à la présence, à labsence ou à la proportion d'huile essentielle renfermée dans les glandes oléifères. En cas de doute, on dosera les essences par distillation. La présence de nombreux pédicelles fait suspecter l'addition de grilfes de girofles, qui anatomiquement sont caractérisées par la présence de nombreux sclérites localisés dans la moelle et le parenchyme cortical. La poudre de clous de girofles a été falsifiée par l'addition des matières les plus diverses : débris de céréales, tourteaux divers. On doit retrouver dans la poudre de clous de girofle pure tous les éléments du calice, de la corolle et des organes reproducteurs. On effectue aussi le dosage de l'humidité et celui des cendres. Moutarde de table. Après avoir délayé dans l'eau distillée un gramme environ de la mou- tarde considérée, on déterminera la nature de ses éléments constituants. Les caractères que l'on devra spécialement invoquer pour la détermi- nation de la moutarde de table reposent sur la présence et la forme des éléments qui constituent le tégument séminal de la graine de moutarde noire. DOCUMENTS OFFICIELS 95 Cette graine étant complètement dépourvue d'amidon, Temploi du microscope permettra de découvrir l'addition de toute substance amyla- cée introduite frauduleusement, ou de constater l'identité de celle qui serait mentionnée sur l'étiquette. A^ofd: muscades. l'allés sont falsifiées par substitution de produits inférieurs fournis par la même famille, de muscades rongées par les vers, ou de muscades préparées de toute pièce avec du bois ou des pâtes diverses habilement moulées. L'apparence extérieure, la forme, les dimensions permettent de distin- guer la muscade des Moluques de ses succédanés : le grattage, et surtout une section transversale bien nette permettront de reconnaître les mus- cades manipulées ou artificielles. L'amande de la graine de muscade, a en elfet une structure ruminée qui est tout à fait caractéristique. Les principaux éléments de détermination de la noix muscade pulvéri- sée résident dans la comparaison des éléments colorés qui sont très riches en glandes oléifères unicellulaires et dans la comparaison des éléments incolores ou blanchâtres qui sont composés de cellules renfermant de l'amidon en grains simples et composés, disséminés dans une masse graisseuse et accompagnés de gros cristalloïdes ; les éléments du péri- sperme primaire sont garnis de cristaux. La poudre est le plus souvent additionnée de produits féculents, de tourteaux oléagineux, de poudre de curcuma, de farine de lin et de coques de muscades. L'analyse des muscades peut être complétée par le dosage des huiles essentielles, des matières grasses et des cendres. Piment des jardins. Les piments qui arrivent dans le commerce sont très variables dans leur origine et leurs dimensions. Cette diversité n'entraîne pas de diffé- rences profondes dans leur structure anatomique. Toujours reconnais- sablés à leur forme quand ils sont entiers, ils doivent présenter quand ils sont réduits en poudre des éléments qui sont tout à fait caractéristiques et qui sont : la présence de poils tecteurs et de poils glanduleux sur les épidémies de calice, la surface élégante et sinueuse des cellules de l'en- docarpe, la forme irrégulière, les dimensions considérables et les sinuo- sités profondes des cellules scléreuses du tégument séminal. C'est sur la présence de ces éléments essentiels que doit reposer la détermination du piment pulvérisé. Il faut noter en outre que le piment ne contient pas d'amidon normal et que le piment de Gayenne se distingue spécialement du piment des jardins par la structure de son épicarpe. 96 DOCUMENTS OFFICIELS On ellcctue aussi le dosage des cendres. Les principales substances employées pour falsifier le piment sont : les débris de céréales, les tourteaux oléagineux, les noyaux pulvérisés, très souvent du bois de santal rouge et du curcuma. Poivres. On distingue dans le commerce deux sortes de poivres : le poivre noir et le poivre blanc. Sous ces deux états le poivre est falsifié par addition ou substitution de graines ou de fruits divers. Au poivre blanc on a substitué les fruits de g:arou, les graines de vesces blanches ou vesce d'Auvergne et même du poivre fabriqué de toutes pièces. Au poivre noir on substitue des fruits de genévrier profondément chagrinés et récoltés avant leur matu- rité, des graines de légumineuses appartenant aux genres Vicia et Lathy- rus, auxquelles on communique par une série de manipulations Taspect ridé, la couleur noire et l'âcreté du poivre. Ces produits reconnaissables quand on les examine isolément, pouvant passer inarperçus quand ils sont mélangés même en notable proportion au poivre, l'examen minutieux du poivre entier s'impose aux inspecteurs et aux experts. Le poivre blanc entier se distingue de ses succédanés par l'existence sur sa surface extérieure de nombreuses stries longitudinales qui s'étendent de l'un à l'autre de ses pôles et qui représentent les faisceaux fibro-vasculaires disséminés dans le mésocarpe. Le poivre noir se distingue nettement des graines de légumineuses par la forme et la disposition de son hile. L'immersion dans l'eau tiède désagrège les poivres blancs factices et rend aux poivi^es noirs artificiels leur forme primitive et leur aspect lisse. Le poivre noir et le poivre blanc coupés transversalement se dis- tinguent de suite, à To'il nu, de leurs divers succédanés par la nature de leur amande ou du périsperme farineux qui présente deux zones concen- triques d'une teinte toute différente, tandis que dans les autres graines l'amande olî're une teinte homogène. L'examen microscopique des tégu- ments et de l'amande permet de déterminer la nature de ces succédanés. L'examen et la détermination du poivre pulvérisé sont plus délicats à eifectuer, à cause de la diversité des éléments qui le constituent et des variations que ces éléments présentent dans leurs structures selon la par- tie du fruit qui les a fournis. Les caractères qui doivent être invoqués pour la détermination du poivre pulvérisé sont : la présence, la forme, la nature, le groupement, la coloration des cellules scléreuses localisées dans le péricarpe et le tégument séminal : l'existence de glandes oléifères unicellulaires dans les D0CU3IENTS OFFICIELS 97 diverses zones du péricarpe ; la forme toute spéciale des cellules du péri- sperme farineux qui contiennent de Tamidon disposé en grains simples, très petits, et en grains composés, étroitement serrés les uns contre les autres. Il est nécessaire d'être bien fixé sur la nature et la diversité des carac- tères des éléments scléreux qui existent normalement dans le poivre, car la plupart des substances que Ton introduit frauduleusement dans le poivre renferment une proportion plus ou moins notable de cellules pierreuses analogues. Il n'est pas moins nécessaire d'être fixé sur les dif- férences que le tégument coloré de la graine peut affecter, car il varie notablement selon qu'on l'observe à la périphérie, à la base ou au som- met de la graine. Il faut noter aussi que toutes les cellules du périsperme ne renferment pas de l'amidon ei que celles de la périphérie contiennent de l'aleurone seulement. Les falsifications du poivre en poudre sont aussi nombreuses que variées : on le mélange avec des matières féculentes, divers noyaux pul- vérisés, des tourteaux de graines oléagineuses, dont on relève la saveur fade au moyen de produits acres ou aromatiques tels qiie la galanga, le piment, la sarriette, le fruit de schinus molle. Le grignon d'olives, mal- gré les moyens précis qui on été donnés pour sa détermination paraît toujours avoir la préférence des fraudeurs en raison de la modicité de son prix et de la i^essemblance qu'il présente avec le poivre pulvérisé. La plupart de ces falsifications ne peuvent être révélées que par l'emploi du microscope. L'examen microscopique du poivre devra être complété, dans certains cas, par une analyse chimique consistant dans le dosage dé l'humidité, delà cellulose, des cendres et de l'extrait alcoolique. On déterminera l'humidité en desséchant 5 grammes de poivre en poudre dans une petite capsule de porcelaine à fond plat, dans l'étuve à 110 degrés pendant deux heures. La pesée, après refroidissement dans un exsiccateur, doit être faite rapidement, car la poudre desséchée fixe facilement l'humidité de l'air. On déterminera le poids des cendres en incinérant le résidu de la des- siccation provenant du dosage de l'humidité. Ces cendres sont souvent colorées en vert par la présence du manganèse. La détermination de l'extrait alcoolique se fait en épuisant par l'alcool à 90 degrés, pendant deux heures, dans un appareil à épuisement, 5 grammes de poivre en poudre mélangé avec une ou deux fois son volume de sable lavé. La solution alcoolique est ensuite évaporée à la température ordinaire dans des vases à extrait tarés en verre, d'une hau- teur assez grande pour que le liquide, pendant l'évaporation, ne grimpe pas jusqu'à la partie supérieure, puis le l'ésidu est desséché pendant deux 98 DOCUMENTS OFFICIELS heures dans Tétuve à 100 degrés et les vases refroidis dans un espace sec avant la pesée. On dose la cellulose en faisant bouillir dans un petit ballon de verre un gramme de poivre pulvérisé avec 100 centimètres cubes environ d'acide sulfurique dilué au 1 ° o- On rétablit de temps en temps le niveau primi- tif en remplaçant Teau volatilisée ou mieux on fait communiquer le bal- lon avec un réfrigérant ascendant. Les cellules scléreuses et les parties ligneuses inattaquées sont séparées, par liltration, sur un filtre pesé. On lave ce résidu jusqu'à ce que Teau de lavage ne précipite plus par le chlorure de baryum, on dessèche à 100 degrés pendant une heure ou deux et on pèse rapidement à l'abri de l'air. On peut apprécier assez rapidement la présence et la quantité de noyau d'olives contenu dans un poivre au moyen de la diméthylparaphé- nylènediamine. Ce réactif existe à l'état pur dans le commerce. On en prend un peu au bout d'un tube de verre, on le délaye dans une capsule de porcelaine avec un peu d'eau distillée dans laquelle on verse une pin- cée de poivre suspect. On porte à l'ébullition. On décante le liquide sur- nageant le dépôt et on lave à plusieurs reprises celui-ci avec de l'eau dis- tillée. Si le poivre est pur, il conserve sa teinte normale ; s'il a été addi- tionné de grignons d'olives pulvérisés, ceux-ci apparaissent au fond de la capsule sous forme de poudre rouge laquée. Safran. Le safran entier et le safran pulvérisé sont l'objet de fraudes les plus diverses consistant dans l'addition de .substances végétales ou de subs- tances minérales. Parmi les substances végétales les plus communément employées on peut citer : les fleurs de souci, de carthame, de pivoine, d'œillet, le safran du Gap, la poudre de curcuma, le bois de campêche. Parmi les substances minérales, ce sont : le borax, le chlorure de sodium, l'azotate d'ammoniaque, le sulfate de baryte ; on a aussi utilisé, dans le même but, le miel et le glucose. Si le safran présente un caractère suspect, il faut apprécier sa densité en se basant sur cette indication que 50 filaments complets pèsent très sensiblement 337 milligrammes. Examiner au microscope, après infusion dans l'eau, les éléments dou- teux en se basant sur la forme, la structure et l'apparence de leur épi- derme, la présence ou l'absence, à leur surface, de poils tecteurs et de poils glanduleux, et à leur intérieur de canaux sécréteurs ; la forme spé- ciale et les dimensions des grains de pollen qui accompagnent générale- ment les fleurs ou leurs débris. DOCUMENTS OFFICIELS 99 Pour procéder à cet examen, il suffît d'écraser entre deux lames de verre les éléments douteux qu'on a préalablement fait bouillir dans l'eau alcalinisée. Pour Texamen du safran pulvérisé, utiliser la coloration bleu foncé que prennent ses éléments au contact de Tacide sulfurique concentré. L'essai microscopique du safran doit être complété par une analyse chimique consistant dans le dosage de Peau, des cendres et de la cellu- lose. Très fréquemment, le safran est falsifié par substitution de safran épuisé plus ou moins complètement et recoloré artificiellement. Vanilles. L'attention de l'expert devra se fixer surtout sur la nature du givre qui recouvre la vanille suspecte. Le givre naturel se présente en fines aiguilles disposées perpendiculairement à la surface du fruit, tandis que le givre artificiel, généralement constitué par de l'acide benzoïque, est toujours formé de cristaux, de forme toute différente, appliqués parallèle- ment à la surface extérieure de la vanille. La présence du givre artificiel sur une vanille suffît pour la rendre suspecte et doit porter l'expert à s'assurer si elle n'a pas été préalable- ment épuisée de son principe aromatique par un séjour plus ou moins prolongé dans l'alcool. Les poudres de vanille de commerce ne sont que des mélanges de sucre avec des proportions plus ou moins faibles de vanille, allongée de pro- duits divers. L'examen microscopique de la poudre qu'on aura fait bouil- lir dans l'eau alcalinisée permettra d'apprécier la nature du mélange. Les particularités qui devront servir pour établir la présence de la vanille et la distinguer des autres substances sont : les cellules ponctuées de l'épi- carpe contenant un pigment particulier et des cristaux prismatiques ; l'existence de longs cristaux aiguillés ou raphides réunis en faisceaux tout à fait caractéristiques dans quelques cellules du mésocarpe; la pré- sence de tubes cristalligènes dans le voisinage des faisceaux fibro-vascu- laires. La plupart des produits vendus sous le nom d'essences de vanille ne sont que des solutions plus ou moins concentrées de coumarine ou de vanilline artificielle. La coloration artificielle de ces produits et leur odeur toute différente, du moins en ce qui concerne la coumarine, suffisent pour indiquer la fraude. (A suivre). 100 DOCUMENTS OFFICIELS NOMINATIONS ET MUTATIONS Guinée. En date du 8 juin 1907 M. Brossât, agent principal de culture de l"" classe, de retour de congé, est appelé à continuer ses services à Gonakry. MIMSTKRE DES COLONIES École Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale. Liste, par ordre de mérite, des élèves de FÉcole Nationale Supérieure d'Agriculture Coloniale de la promotion 1906-1907 ayant subi les exa- mens de lin d'études en juillet 1907. Ont obtenu le diplôme de V Enseignement supérieur d'Agriculture Coloniale. 1. Vergïîs. — 2. Maillakd. — 3. Achard. — -1. Merle. — 5. Texier. — 6. Desolme. — 7. Bornemann. — 8. Quaine. — 9. Nouette- Delorme. — 10. Aboilard. — 11. Salomon. — 12. Si'inel. — 1.3. Balengie. — 14. Barthel. — 1.5. Veyron. — 16. Delas. Ont obtenu le certificat d'études. MM. Salmon. — Rasetti-Filleul. ÉTUDES ET MÉMOIRES LE CAOUTCHOUC EN NOUVELLE-CALÉDONIE Historique Appréciations de M. le D'aspiré. — Le D' Sghlechter. — Les caoutchoucs de Céara. Tentative de multiplication des caoutchoucs de Sa. Les arbres à latex sont assez abondants à l'intérieur de ITle, mais il en existe peu dont la sécrétion soit susceptible de produire un bon caoutchouc. Pendant longtemps on a cru pouvoir coaguler le latex du Cerhera Maiighas, apocynée à fleurs blanches excessive- ment odorantes, mais le produit obtenu était poisseux et ne pré- sentait qu'une faible valeur marchande incapable de rémunérer l'extracteur. En 1898, cependant, les statistiques douanières accu- sèrent la présence d'un caoutchouc de bonne qualité. 11 en avait été exporté 30 kilos. Il semble que jusqu'alors on ait complètement délaissé cette richesse naturelle de l'Ile. En 1891, Jeanneney dans l'annuaire de. la Nouvelle-Calédonie ne la signale même pas et en 1901, M. le Docteur Spire dans des notes manuscrites ' sur le caoutchouc de Galédonie disait : « Les origines botaniques du caoutchouc de la u Nouvelle-Calédonie sont encore fort obscures, la bibliographie de cette question si intéressante se réduit à quelques données éparses çà et là dans des traités généraux. » « Coolins en parlant d'un caoutchouc de Galédonie qu'il a vu exposé à Paris en 1862, dit quil provient du ficus religiosa, M. Seeligmann cite comme producteur de cette colonie Vartocarpus incisa et Vurostigma prolixum. « Les renseignements commerciaux ne sont guère plus abondants, on s'accorde à trouver le caoutchouc de la Nouvelle-Calédonie de très bonne qualité. » 1. In archives d'Yahoué. 102 ÉTUDES ET MÉMOIRES Vers la lin de 1902, M. le Docteur Schlechter, botaniste alle- mand, chargé d'une mission spéciale par une société allemande s'occupant des caoutchoucs et de lagutta-percha, mit fin à cette igno- rance botanique de l'arbre producteur de gomme, il le nomma Ficus Schlechterl. C'est ce que l'on appelle dans l'Ile, le banian de Sa ou caoutchouc de Sa. Cet arbre est le seul producteur de gomme exploité dans l'Ile et ses dépendances. Le docteur Schlechter avait bien signalé sur les régions schisteuses du Mont Mou, et sur les flancs du Mont Humbolt, une apocvnée qui présentait du caoutchouc de très bonne qualité dans ses feuilles, alors que son tronc incisé ne donnait que très peu de latex. Mais cette plante à croissance lente et à feuillage clairsemé ne peut avoir qu'un intérêt purement scientifique. Non seulement les origines botaniques de l'arbre à caoutchouc étaient inconnues, mais, même dans Nouméa, en 1898, on ne pen- sait pas à l'existence d'un caoutchouc indigène. A cette époque la première assemblée agricole du pays, l'Union agricole Calédonienne de conceit avec l'Administration faisaient venir de France, à grands frais, des graines de Céara, et cherchaient à propager cet arbre. Le 6 août 1898, M. Godefroy Lebeuf expédiait, en effet, à l'Union agricole 120.000 graines de céara et 40.000 de Manicoba. Dans sa lettre d'expédition il attirait l'attention du Gouverneur sur d'autres arbres à caoutchouc du Brésil : ... ... « Permettez-moi, Monsieur le Gouverneur, d'attirer votre attention sur une autre espèce dont les qualités sont peut-être appe- lées à un immense retentissement, il s'agit du Castilloa élaslica '. » Sous l'influence de publications élogieuses, le céara se répandit partout dans l'Ile. 11 devait nuire à la création de plantations de caoutchouc calédonien, car il n'aboutit qu'à un échec. Pendant ce temps les indigènes et les maraudeurs exploitaient à outrance les caoutchoucs de Sa. Grâce au développement pris par l'agriculture à cette époque, l'on parvint à estimer cet arbre à sa juste valeur. En 1901, l'admi- nistration songea à le faire exploiter par un monopole sur les terres du Domaine. Quelques colons pensèrent à le multiplier et firent de timides essais de bouturages qui réussirent. Grâce au concours du départe- 1. In bulle lia de l'Union agricole. LE CAOUTCHOUC EN NOUVELLE-CALÉDONIE 103 ment, l'administration locale s'occupe k l'heure actuelle de multi- plier autant que possible les plantations de cet arbre précieux, dont il est fait au jardin d'essais d'Yahoué, des pépinières assez impor- tantes et dont les sujets sont distribués aux colons désireux de créer des peuplements de cette essence. Le Commerce du caoutchouc de 1898 à 1901 . — Les Fraudes. Si à titre de curiosité scientifique il fut exporté des boules de caoutchouc, comme celle signalée par Coolins à l'exposition de 1802, il est absolument certain que jusqu'en 1898 cette gomme n'avait donné lieu k aucun commerce d'exportation. A cette époque les statistiques douanières accusèrent une expédition de 30 kilos. Le prix de cette denrée était rémunérateur. Le kilo de caoutchouc était acheté sur la place de Nouméa à raison de 7 francs. Le tra- vail d'exploitation et de préparation peu fatiguant convenait bien a la nonchalance des indigènes et k la paresse des pupilles de l'Admi- nistration pénitentiaire, aussi les banians furent-ils l'objet d'une exploitation honteuse, d'un saccage barbare. Les quantités exportées s'élèvent : en 1899 à 1.524 K. _ 1900 — 23.110 — — 1901 — 16.511 — = 100.359 fr. — 1902 — 8.514 — = 45.858 — — 1903 — 11.268 — = 71.278 - — 1904 — 17.099 — = 138.234 — — 1905 — 22.047 — = 195.540 — — 1906 — 36.811 — = 368.110 — La valeur du produit de Sa est assez élevée. Achetée d'abord sur place par les commerçants à raison de 7 fr., il atteint maintenant la valeur de 10 frs. et d'après les derniers renseignements pris au commerce il aurait encore tendance à la hausse. A la suite d'un envoi de caoutchouc de Sa fait par l'Administration locale au département, M. le Ministre des Colonies répondait par une dépêche du 12 septembre 1906. .... « Le Ficus prolixa » de la Nouvelle-Calédonie donne un caoutchouc très élastique, mais qui manque de nervosité. Actuelle- ment, étant donné le cours du Para et la qualité du caoutchouc envoyé, l'échantillon représente un produit de 11 fr, 25 le kilo ». 104 ÉTUDES ET MÉMOIRES « Je ne puis donc que vous engager à continuer de cultiver cette espèce dont la multiplication présente pour votre colonie un réel intérêt' . » C'est grâce à la vigilance des commerçants que ce produit a atteint une aussi grande valeur. Car ceux-ci veillent à ce que les gommes ne soient pas fraudées ; ils coupent les boules pour s'assu- rer qu'elles ne contiennent pas du caoutchouc sali par des impure- tés ou même des corps étrangers assez volumineux, tels que des cailloux ou des morceaux de bois, puis ils les passent à la teinture d'iode pour déceler la fraude par addition de farine au latex. L'iode bleuit l'amidon; si donc taboulé contient de la farine ou une fécule quelconque la teinture d'iode au lieu de garder sa couleur jaune brun passe au bleu. On rencontre parfois dans le commerce des boules énormes ainsi fraudées, et quelquefois même elles con- tiennent tellement de farine que Ton peut avec le caoutchouc faire des boulettes, comme avec de la mie de pain. Il ne faut pas s'éton- ner de telles fraudes puisque, nous avons dit, ce sont en généi-al des maraudeurs qui exploitent les arbres à caoutchouc. Heureuse- ment les commerçants, et il faut leur en savoir gré car ils main- tiennent la haute cote du produit calédonien, sont impitoyables et refusent catégoriquement toute marchandise ainsi avai'iée. Elle n'est pas exportée. Une autre fraude plus inoffensive au point de vue de la renom- mée du produit, consiste à placer à l'intérieur de la boule le caout- chouc provenant de mauvaises saignées de l'arbre et contenant des impuretés, morceaux d'écorce. . .etc. Elle ne fait que diminuer le prix de la boule. Arrêté de J90i sur les arbres à caoutchouc. — Exploitation à outrance des arbres producteurs. — Le vœu de la Chambre d'Agriculture. Lorsque l'on s'aj^erçut que les banians étaient susceptibles de donner un produit commercial, l'administration locale, soucieuse de retirer du domaine de l'État, le plus de revenus possible, songea à faire exploiter, les arbres contenus dans ses réserves et à créer 1. Le défaut de nervosité provenait probablement du temps écoulé entre la récolte et l'expédition. Le caoutchouc même indnsli-icl devient ici très vite poisseux. LE CAOUTCtlOUC EN NOLVELLE-CALÉDOME 105 des permis d'exploitation des arbres à caoutchouc sur les terrains de l'Etat. En 1901, M. Telle, gouverneur par intérim delà colonie, prit sur la proposition de Monsieur le Chef du Service du domaine de l'Etat, de la Colonisation et de l'Aa^riculture l'arrêté suivant : Art. 1*"''. — La concession du droit d'extraire les sucs laiteux des arbres à caoutchouc existant sur les terrains du domaine de l'État ne peut en principe, être accordée que par voie d'adjudication publique. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'une concession dont la durée ne doit pas dépasser 6 ans et que le même territoire n'est demandé que par une seule personne, la concession pourra être accordée à lamiable. Un cahier de clauses spéciales sera établi pour chaque conces- sion, le présent arrêté ne fixant que les règles et conditions g"éné- rales auxquelles toute concession sera soumise. Art. 2. — La durée de chaque concession sera de 0 ans au moins. Art. 3. — La même personne ne pourra obtenir soit par voie d'adjudication, soit de g'ré à gré une concession portant surune sur- face de plus de dix mille hectares. Art. 4. — Sont seuls compris dans la concession : Le banian et ses variétés. En sont formellement exclus : Les araucarias ou pins colonnaires ; Les chênes g-omme; Le Kaori. Art. 5. — Toute concession donnera lieu à une redevance annuelle qui sera payable en un seul terme et d'avance, pour la l'*' année dans le mois qui suivra la notification de l'approbation du procès-verbal d'adjudication ou de la concession de gré à gré et ainsi de suite pour les années suivantes. Art. 6 . — Un cautionnement égal au chiffre annuel de la rede- . vance sera en outre versé par le concessionnaire en même temps que la première annuité de ladite redevance. Art. 7. — Les concessions sont personnelles et ne pourront être cédées qu'avec l'adhésion de l'Administration. Art. 8. — Le concessionnaire devra se conformer aux règlements forestiers actuellement en vigueur ou qui seraient ultérieurement édictés Art. 9. — 11 sera tenu de planter chaque année sur le territoire Bill, du Jardin coloiiinl. 1907. II. — N" 53. » 106 ÉTUDES ET MÉMOIRES compris dans sa concession un nombre d "arbres au moins égal au dixième des arbres par lui exploités pendant la même année. Art. 10. — Il ne pourra vendre ou exporter les jeunes plants de caoutchouc accrus spontanément ou repiqués par lui, sans l'assen- timent de l'Administration. Art. 11. — 11 devra prendre toutes les précautions utiles pour que l'exploitation n'entraîne pas la destruction ou le dépérissement des arbres. Art. 12. — 11 ne pourra se servir pour faire les incisions que de la grifîe (espèce de g'ouge recourbée en acier) conforme au modèle prescrit par l'Administration. Sous aucun prétexte les incisions ne pourront être faites à coups de hache. Elles pénétreront toute la profondeur de l'écorce sans s'enfoncer dans le bois. Art. 13. — Le gemmage des arbres et la récolte du caoutchouc ne. pourront avoir lieu, chaque année que du l""'' mai au 31 août seulement. Art. 14. — Le gemmage ne devra être pratiqué, dans le cours d'une même période que d'un seul côté de l'arbre et au moyen seu- lement d'une incision lonçfitudinale et d'incisions latérales et lég^è- rement obliques y aboutissant. Ces dernières ne doivent pas s'étendre chacune sur plus d'un quart de la circonférence del'arljre, elles devront être faites tantôt à droite tantôt à gauche de l'incision longitudinale k une distance de 30 centimètres les unes des autres. Art. 15. — 11 est rigoureusement interdit de gemmer les branches et les racines et de faire du feu près des arbres soumis au gemmage. Art. 16. — Le concessionnaire payera à l'Etat une indemnité dont le montant sera fixé, définitivement et sans recours par l'Ad- ministration ; mais, qui ne pourra dépasser cent francs, ni être infé- rieur à cinquante francs pour chaque arbre gemmé qui viendrait à périr, à moins qu'il ne soit dûment constaté que la perte de l'arbre ne résulte pas d'un excès de gemmage. Art. 17. — L'Administration se réserve le droit de disposer, dans l'intérêt de la colonisation, soit k titre gratuit, soit à titre oné- reux, de telle partie des terrains compris dans la concession qu'elle jugera utile. Toutefois dans le cas où l'Administration userait de cette faculté jusqu'à concurrence de plus d'un Adngtième de la con- tenance louée, la redevance subirait une réduction proportionnelle k la superficie distraite de la concession. LE CAOUTGHOLC EA NOUVELLE-CALÉDONIE 107 Le concessionnaire pourra même renoncer à la concession et en demander la résolution si la contenance prélevée au profit de la colonisation atteint la moitié de la surface concédée. Art. 18. — La déchéance pourra être prononcée par arrêté du Gouverneur, en Conseil privé, contre le concessionnaire : 1° — Pour non paiement de la redevance ou des indemnités prévues par l'article 16, ci-dessus, ou défaut du versement du cau- tionnement aux dates fixées ; 2° — S'il se livre sur la surface concédée à une exploitation autre que celle faisant l'objet de la concession ; 3° — Lorsque le gemniag-e aura eu pour résultat, dûment cons- taté, d'entraîner la perte d'un vingtième des arbres gemmés ; i° — Pour inexécution réitérée ou persistante des prescriptions des articles 9 à 15 ci-dessus. Art. 19. — Les demandes de concession concernant ou compre- nant des régions situées sur les réserves pénitentiaires, seront com- muniquées pour avis au Directeur de l'Administration Péniten- tiaire. Art. 20. — - Les forêts comprises dans les réserves indigènes ne pourront faire l'objet d'aucune concession, l'exploitation des arbres à caoutchouc qui s'y trouvent étant réservée aux indigènes. Art. 21. — Les exploitations entreprises par les indigènes seront soumises aux dispositions des articles 8 et 15 ci-dessus. Elles pourront en outre faire l'objet de telles dispositions spéciales que l'Administration croira utile de jDrendrc en ce qui les concerne. Art. 22. — Le chef de tribu sera responsable vis-à-vis de l'Ad- ministration des arbres détruits et pourra être obligé à en verser la valeur dans les conditions de l'article 16 et de l'article 18 § 3 du présent arrêté, sauf son recours contre les indigènes qui auront détruit les arbres et contre lesquels il pourra en outre provoquer des punitions administratives. Art. 2o. — Le Chef du Service des Domaines et de la Colonisa- tion est chargé de l'exécution du présent arrêté qui sera inséré au Journal et au Bulletin officiels de la Colonie et communiqué et enregistré partout où besoin sera. Cet arrêté très étudié, très documenté, était malheureusement d'une application trop difficile, surtout, dans un pays où il n'existe pas de service forestier, et où la population est si peu dense, 108 ÉTUDES ET MÉMOIRES qu'un homme peut exploiter impunément dans la chaîne centrale, par exemple, des caoutchoucs dont le produit, sous un j^etit volume, est facilement transportable. Il ne se présenta pas de concessionnaires, ou ceux qui deman- dèrent des permis d'exploiter ne le firent que pour quelques arbres voisins de chez eux et cependant les banians du Domaine de 1 Etat sont exploités. Non seulement sur le Domaine de l'Etat, mais même dans les propriétés privées, ces arbres sont saccagés, mutilés par les marau- deurs. Ils poussent l'audace jusqu'à venir auprès des habitations et au bord des routes opérer leurs rapines. Armés de hachettes ils pratiquent des entailles très profondes et très rapprochées, parfois même elles entourent la branche comme un anneau, et la vouent fatalement à la mort. Ce qui plus est, ils semblent s'acharner après ces arbres; tels des vampires, ils s'abattent sur l'arbre et veulent avoir jusqu'à la dernière goutte de son latex. Ils reviennent peu de temps après leur première maraude pour effectuer une seconde sai- gnée et ainsi de suite jusqu'à ce que l'arbre meure épuisé. J'ai pu voir aux environs de la Foa sur le bord de la route nationale, en face le monument du Colonel Gallv-Pasboc, deux banians tellement incisés qu'on eût trouvé diiTicilement sur leur tronc un carré d'écorce de cinq centimètres de côté absolument intact. Ils étaient couverts de cicatrices remontant à des dates plus ou moins éloi- gnées quelques-unes étaient récentes. Quelques maraudeurs se font prendre dans leurs opérations, mais ce ne sont que des exceptions, et les tribunaux, étant donné le genre d'individus auxquels ils s'adressent, ne peuvent malgré leur rigueur arriver à une peine exemplaire. Qu'importe à un libéré arabe un mois de prison!... Ce n'est pas l'individu qu'il faut recher- cher ; il est difficile à trouver, les punitions glissent sur lui, mais plutôt le produit vendu dont on peut toujours retrouver la trace à la douane au moment de l'exportation, et dont il faut chercher à assurer les garanties d'origine. C'est ce qui a conduit la Chambre d'agriculture à transmettre à l'Administration en mai 1906, un vœu tendant à réglementer le commerce du caoutchouc, comme le fut celui de la vanille à Tahiti. Les collecteurs de latex de banian devront être munis d'une auto- risation d'exploitation délivrée par le propriétaire et visée par la gendarmerie. LE CAOUTCHOUC EN NOUVELLE-CALÉDONIE 109 Les balles de caoutchouc ne pourront voyager et subir des tran- sactions qu'à la condition d'être accompagnées d'un certificat d'ori- gine, notant également le poids de la marchandise. Ces laissez-pas- ser devront être produits en douane par le commerçant exporta- teur. Ils seront délivrés par les gendarmeries des lieux d'origine. Les balles de caoutchouc devront porter les marques du produc- teur ; ces marques seront déposées. Ce vœu est resté lettre morte, la Chambre d'agriculture ne possé- dant pas une vitalité suffisante pour le faire aboutir. Les caractères botaniques des arbres à caoutchouc. Les Ficus proUxa ou Schlechteri. — Ses variétés. La Nouvelle-Calédonie contient une assez grande quantité de ficus, mais dont une partie seulement donne du latex riche en caout- chouc. Ce sont les variétés du Ficus prolixa ou Schlechteri. Ce sont des arbres possédant des développements colossaux, ils forment des dômes de verdure pouvant atteindre plus de 30 mètres de diamètre. La feuille ressemble à celle du Ficus élastica, mais est beaucoup plus petite, elle présente rarement des stomates aquifères. Les nervures sont vertes et peu saillantes. Elle possède une surface supérieure d'un vert brillant; la face inférieure est mate. Les jeunes rameaux des extrémités des branches sont grêles ; toutefois les gourmands sont très vigoureux. Ce sont ces derniers qui sont les plus recommandables au point de vue de la multiplication de la plante. Le fruit est une petite figue rouge noirâtre, sèche atteignant la grosseur d'un petit pois, elle présente à son intérieur de très petites graines dont beaucoup sont avortées. Le semis de ces graines est excessivement délicat, et la réussite aléatoire. Les branches émettent en général à leur base, et surtout à leur point d'insertion avec le tronc principal des racines aériennes, qui peuvent se coller sur le tronc, s'allonger, atteindre le sol et se développer tant et si bien qu'elles Unissent par le masquer et qu'il est impossible de reconnaître le tronc principal d'un arbre âgé. A sa place se trouve un amas de racines de dimensions et de directions différentes, qui donnent au pseudo-tronc un aspect original présentant souvent des grottes aux voûtes gothiques. Quelquefois ces racines naissent assez loin du tronc et au voisinage d'un arbre de la forêt. Elles se collent alors contre le tronc de cet arbre, l'entourent comme un serpent et HO ETUDES ET MEMOIRES o •s o ^3 Ç LE Caoutchouc f:n nolvelle-calédonie 111 descendent ainsi jusqu'à terre. Au fur et à mesure qu'elles se déve- loppent, elles enserrent le tronc hospitalier et finissent par le faire disparaître. Cet enroulement des racines autour des branches donne à cet arbre un aspect si bizarre que Jean Garol dans son traité sur la Nouvelle Calédonie agricole et minière le compare au groupe du Laocoon. Dans la multiplication spontanée, les l)anians naissent en général à la bifurcation des branches d'un arbre de la forêt, ils émettent des racines qui s'allongent à la façon des racines adven- tives de la vanille, prennent contact avec le sol, se développent et le ficus prend la place de l'arbre qui l'a généreusement porté. Quelle que soit la variété à laquelle ils appartiennent, tous ces ficus portent ici le nom de banians. On en distingue cependant plusieurs sortes dont les caractères botaniques sont très voisins, mais dont les qua- lités, au point de vue qui nous occupe, sont bien différentes. 11 est à remarquer d'abord que les espèces à latex poisseux, riche en résine et pauvre en caoutchouc, sont à feuilles caduques. Les véritables Sa sont au contraire à feuilles persistantes. Parmi les Sa on distingue couramment deux variétés par la cou- leur de leur écorce : ce sont les Sa blancs et les Sa rouges. Le port de ces deux arbres est un peu différent. Le Sa blanc est en général plus dénudé et de moins grande envergure que le Sa rouge. Le port des branches de l'arbre se rap- proche plus de la verticale que dans l'autre espèce. Le long de ces branches, on rencontre rarement des racines aériennes, et, s'il y en a, elles sont peu développées. Le Sa rouge, au contraire, a des branches qui s'étalent presque horizontalement. Il émet le long d'elles des racines aériennes nombreuses entrelacées qui, en pen- dant, forment un véritable feutrage, ou, parfois, rappellent une queue de vache. Elles prennent assez rapidement un grand dévelop- pement, s'anastomosent, croissent jusqu'au sol, s'y enfoncent et sont alors susceptibles de nourrir la branche qui leur a donné naissance. Le Sa rouge offre un aspect excessivement curieux par les portiques et les colonnades qu'il crée ainsi. Dans le Sa blanc, l'écorce est blanchâtre et sous la couche de suber, le tissu vivant n'est pas teinté de rouge, comme dans l'autre espèce. Dans cette dernière, la partie subérifiée, surtout sur les jeunes racines, est rouge brun. Ce sont ces différences de couleur qui ont fait désigner ses arbres sous les noms de Sa blanc et Sa rouge. 112 ÉTUDKS Kl" MÉMOIRES Les caoutchoucs provenant des deux variétés, rouge et blanche, du Sa, n'ont pas été distinguées en général. Au commerce, elles sont cotées au même prix, qui est de il fr. 50 le kilo ou de 4, 5/6 la livre anglaise. Il est vrai qu'a ])art une ditlerence de coloration le caoutchouc est aussi nerveux chez Tune que chez l'autre espèce. Le produit du Sa rouge est peut-être un peu plus brun que celui du S^ blanc qui conserve une couleur plus claire. La récolte du Caoutchouc. — La saignée par le sahre cVahaltis. — Saignée à la gouge. — Coagulation du caoutchouc. — Les procé- dés employés par les indigènes des iles Loijalty. — Le Tabou sur le caoutchouc de Sa des iles. Quoique le règlement administratif ait prévu que les saignées ne devaient, pour aucune raison être efîectuées à laide de la hachette ou du sabre d'abattis, c'est avec ces instruments que l'on opère toujours, car, celte façon de procéder, barbare, il est vrai, est plus conforme à une exploitation à outrance des arbres à latex. Le pro- cédé recommandé par l'Administration ne peut s'appliquer qu'à une exploitation raisonnée. Armés de ces instruments, les collecteurs pratiquent sur les branches et les racines des incisions très profondes. L'aubier est parfois entamé. Le lait qui s'écoule de ces plaies est recueilli dans des boîtes en fer blanc, des boîtes à conserves en général, puis emporté au logis oili on le coagule. Les plaies sont très profondes, parfois très rapprochées, et ne peuvent pas se refermer très facilement. Il se produit des nécroses qui ne tardent pas à se remplir de larves d'insectes. Parfois, elles sont si nombreuses que leurs entadles forment des incisions annu- laires qui font disparaître l'arbre tout entier. Certains maraudeurs sont arrivés à cacher ces incisions de telle façon qu'elles échappent à l'œil non prévenu. Les incisions elfectuées, les individus s'en vont. Ils reviendront un peu plus tard vider les boîtes où le latex a coulé. L'écorce du caoutchouc de Sa est épaisse et les vaisseaux latici- fères se trouvent surtout au voisinage du candîium, c'est-à-dire très voisins du bois de l'arbre, aussi, est-il nécessaire pour elîectuer les saignées de se servir d'une gouge et d'un instrument bien tranchant. La gouge sert à enlever la partie superficielle de l'écorce, à l'aide LE CAOLTCHOLC EN NOUVELLE-CALEDOME 113 du couteau, on pratique au fond de l'entaille une plaie plus profonde qui ira couper les vaisseaux laticifères, mais ne fera, sur la zone cambiale, qui est le tissu vivant de l'arbre, qu'une coupure insig'ni- Racine de banian étranglant un ai'bre de la brousse (Ferme d'Yahoué). fiante qui se refermera très vite. Cette façon d'opérer fatigue moins l'arbre et le résultat obtenu au point de vue de la récolte du latex, est H 4 ÉTUDES ET MÉMOIRES peu différent de celui que Ton obtient en faisant les entailles à coups de hachettes. Le Caoutchouc de Sa, n'est g-énéralement pas enfumé. Il est séché au soleil. Pour ce faire, le producteur étale sur une feuille de tôle, en une couche assez mince, le latex qu'il a récemment recueilli. Il l'expose à la chaleur solaire, puis, avi bout de quelques heures, il l'émoule soit en boule, soit en boudin. D'après M, Dalv, commerçant à Nouméa, dans certains points des îles Loyalty, les jeunes g-ens imberbes et les fdlettes suceraient le latex des incisions pour le cracher dans des récipients. C'est un côté orig-inal de la récolte, mais dont l'usag-e n'est pas très répandu. A l'origine les canaques détenteurs des arbres à caoutchouc faisaient des incisions sur les branches et le tronc des arbres, et laissaient le latex s'ég-outter sur des feuilles de bananier ou des plaques de tôles qu'ils plaçaient au-dessous de la branche traitée ; mais ils s'aperçurent bien vite qu'ils en perdaient ainsi une grande quantité, aussi, ne tardèrent-ils pas à employer des petits cornets en zinc, munis d'une anse qui leur furent proposés par M. Daly. Ces cornets s'emboîtent les uns dans les autres et l'indigènes peut en grimpant sur l'arbre en emporter plusieurs. Sur les conseils de ce commer- çant, et d'autres personnes avisées, les Loyaltiens sont arrivés à exploiter leurs arbres d'une façon presque rég-ulière. Ils se sont rendu si bien compte que ces arbres étaient pour eux une source de richesse, qu'ils ont diminué la quantité de caoutchouc exportée, et, même, on assurait il y a peu de jours, sur la place de Nouméa, que les chefs canaques avaient placé le tabou sur les banians de Sa. Pour une fois, les indigènes donnent une bonne leçon aux blancs. Les plantations d'arbres à caoutchouc de Sa K — Son avantage dans les ca féeries. — Les déboisements par les feux de brousse. — Reboisement à l'aide du Sa. — Le rôle de r Administration. — Importance de ces travaux pour la colonie et son régime des eaux. Nous avons dit qu'il y a peu d'années que le caoutchouc de Sa a pris place sur le marché, nous avons vu que la plus grande partie 1. Les tléaras. — Leur échec nuit au rcpeuijlenieiit. — Multiplication. — Son avan- tage. LE CAOUTCHOUC EN NOU -^^HSalédon lE 115 du produit exporté était enlevé par maraude, aussi on ne doit pas s'étonner que Ton ait peu song-é à multiplier cet arbre si précieux. Cependant quelques colons avisés y ont pensé. A l'origine de la colonisation libre, les caoutchoucs du Brésil étaient si cotés, on les recommandait tant, que les colons calédo- niens cherchèrent parmi ceux-ci le producteur qu'ils ignoraient se Banian Blanc à lalex poisseux (Ferme d'Yahoué). trouver bien plus sûrement parmi les arbres de leur forêt. Nous avons signalé l'envoi parla maison Godefroy Lebœuf de 160.000 graines de Géara. 11 y eut à cette époque un engouement extraordi- naire pour cette plante. On avait tant foi en cet arbre qu'on en met- tait partout, sur la montagne, dans la plaine et aussi bien dans les 1 1 6 ÉTUDES Kï MÉMOIHES régions sèches que dans les endroits marécageux. Il fut même employé comme arbre d'ombrage dans les caféeries. Malheureuse- ment il ne réussit en aucun lieu. Il donna de très beaux arbres, d'excellent caoutchouc, mais en si petite quantité que les colons durent l'abandonner. Ils restèrent découragés. Aussi, malgré les résultats acquis avec le Ficus Schlechteri, malgré les conseils de l'ad- ministration et de la presse, ils hésitèrent à recommencer une expérience si cruelle. Cependant, à l'heure actuelle un mouvement nouveau se fait sentir ; on veut refaire des peuplements d'arbres à caoutchouc, mais, tournure d'esprit qu'on retrouve dans bien des pays, on ne veut pas s'adresser k la plante indigène, on la dédaigne presque pour le Ficus élastica. Rien cependant n'est plus facile que la multiplication du caout- chouc de Sa. Autant, sinon plus que le Ficus élastica, il a tendance à produire des racines aériennes sous l'influence de plaies. En favo- risant cette tendance on obtient de très beaux plants qui mis en terre se développent vigoureusement. Il suffît pendant une période pluvieuse de pratiquer sur une branche maîtresse un certain nombre d'incisions, de maintenir les plaies constamment humides à laide d'un tampon de bourre de coco comprimé contre la branche par une toile à sac convenablement ficelée, pour obtenir des boutures enracinées. Et même, grâce aux racines aériennes on peut coupera la période pluvieuse des branches de l'arbre pour les transplanter. On obtient ainsi en très peu de temps des arbres qui ne demandent plus aucun soin. La rapidité de croissance du Sa est assez lente. Elle est moins rapide que celle de l'Elastica. Si toutefois on a soin de choisir des rameaux vigoureux, et déjà assez développés on peut se créer en cinq ans des arbres de rapport. Essais d arbres à caoutchouc. — Cependant quelques colons pensent encore que les caoutchoucs du Brésil sont susceptibles de donner ici des produits bien supérieurs au Sa. Le Castillok élastica qui est peut-être, parmi tous ceux-là, celui qui descend à la ligne isothermique la plus basse ne donne ici qu'un arbre à croissance lente et peu vigoureuse. Ceux qui existent à Yahoué quoique placés dans un terrain d'alluvion, nullement marécageux, se sont peu développés, et jusqu'à présent, ils ne nous permettent pas de parta- ger l'avis de ces quelques colons. LE CAOUTCHOUC EN NOUVELLE-CALEDOME 117 Par contre le Ficus élastica se développe avec une assez grande rapidité, donne un excellent caoutchouc. Il semble devoir être appelé à devenir l'arbre de boisement le plus apprécié au point de vue qui nous intéresse. Le Caoutchouc de Sa semble donc, à part le Ficus élastica, être le meilleur arbre producteur de Gomme que l'on puisse planter rationnellement en Nouvelle-Calédonie. Le mouvement favorable à sa multiplication, qui se produit à l'heure actuelle, à fait étudier les Jeune caoutchouc de Sa à-^é de 1 an (Ferme d'Yahouc). exigences de cet arbre et ses défauts. On a été tout étonné de voir que malg-ré son immense enverg'ure et son puissant dôme de feuil- lage, cet arbre ne nuirait en aucune façon à la végétation arbustive du sous bois. Au contraire même, dans les terrains assez profonds pour convenir à la culture du caféier, cet arbuste se comporte admirablement sous le banian et même très près de son tronc. Ceci peut avoir une très grande importance, car le banian pourrait à 118 ÉTUDES ET MÉMOIRES l'instar du bois noir servir d'arbre d'ombrage dans les caféeries. Par suite de sa croissance lente, il serait nécessaire au début de la plan- tation de le mélanger à ces bois que l'on ferait disparaîti'e au fur et à mesure de son développement. Par suite du développement immense de ses racines, cet arbre ne peut craindre les ouragans, et par les supports que prennent de loin en loin ses branches à l'aide de leurs racines aériennes, les rameaux ne sont pas brisés par les coups de vents et ne vont pas en balayant les caféeries, casser les jeunes plants comme cela arrive avec l'acacia Lebbeck ou bois noir. Il est vrai que son développe- ment radiculaire pourrait être un obstacle à la culture rationnelle des plantations k l'aide d instruments attelés, mais, c'est là un incon- vénient qui ne peut avoir de l'importance que dans des caféeries abandonnées, car le passage des instruments agricoles, limite la production des racines à la surface du sol. De plus cet arbre pourrait être l'utile auxiliaire des opérations de reboisement. Comme dans presque tous les pays où il existe une période sèche assez marquée, la Calédonie est annuellement sujette au plus grand fléau qui puisse exister pour les forêts : les feux de brousse. Au commencement de l'occupation, par suite des travaux d'irrigation elfectués par les Canaques, les coteaux et les plaines étaient couverts d'une végétation luxuriante et les forêts, par suite de l'humidité continuelle, n'avaient rien à craindre du passage du feu. Il semble d'ailleurs qu'à cette époque les indigènes avaient peu recours au feu pour mettre à nu les terres. L'élevage fut une des causes destructrices de cet état de choses. Le bétail en piétinant dans les canaux finit par les détruire. Les Canaques disparus depuis l'insurrection de 1878 de presque toute la côte Ouest n'étaient plus là pour les réparer, les éleveurs s'en désintéressaient; la sécheresse devint plus intense. Les mauvaises herbes avaient envahi les pâturages et pour les détruire on eut recours à l'incendie. Le feu se propagea dans les sous-bois. Peu à peu les forêts vertes disparurent d'abord des environs de Nouméa qui à l'heure actuelle sont arides et secs, puis de tous les centres de l'intérieur et le mal empire chaque année. Les niaoulis restent seuls. Il serait facile de pallier, en partie tout au inoins, à cet état de choses en étudiant dans chaque vallée les anciens travaux canaques et en ouvrant à nouveau les canaux. Cette opération de longue haleine serait certainement bien vue des éleveurs et agri- LE CAOUTCHOLC EN NOL'VELLE-CALEDOME H9 culteurs, mais il conviendrait aussi par un reboisement judicieux de prévenir le retour dun tel état de choses. C'est au banian que l'on s'adresserait comme para-feu. 11 est à remarquer, en effet, que lorsque la forêt a été détruite par le feu sur les collines réservées à l'élevage, les quelques banians quelle possédait restent encore et Caoutchouc de Sa àgc de 3 ans i Ferme d'Yahoué) marquent sa place. Certes, ils n'ont plus la vigueur des arbres sains et vigoureux, une partie de leurs racines a été détruite, leur tronc même, parfois, est à moitié carbonisé. Mais aussi à combien de passages du feu ont-ils assisté ! Nul ne saurait le dire. Il est plus que probable que des banians assemblés en lignes de forêts assez 120 ÉTUDES ET MÉMOIRES profondes, s'opposeraient au passage de l'incendie. Le banian en effet a des racines assez près de la surface du sol et empêche la croissance des herbes, il ne laisse tomber que peu de feuilles, et, par suite de son couvert, son sous-bois arbustif donne peu de prise au passage du feu. Il n'y a donc sous son ombrage que peu de matériaux susceptibles d'alimenter l'incendie. De plus, la sécheresse s'y fait beaucoup moins sentir, et si, par hasard, le feu s'y propage, la multitude de ses racines, leur enchevêtrement, les unes recou- vrant les autres, permettra à l'arbre de lui résister, et même de se refaire avant un nouveau passage de l'incendie, car celui-ci ne pourra trouver annuellement sous ces arbres de quoi satisfaire à sa progression. Ces lignes de para-feu constituées, et des mesures rigoureuses étant prises à l'origine contre les feux de brousse et ceux qui les mettent, on pourrait alors songer à propager les essences précieuses qui ont à l'heure actuelle disparu de ce pays. Les bois de rose et de santal par exemple. 11 en résulte donc que l'on pourrait créer ici un service forestier dont le rôle serait de préserver les forêts existantes contre les feux destructeurs ; d'essayer de diminuer le nombre et l'importance de ces feux ; de créer des plantations de Sa, qui tout en reboisant les collines du Domaine, seraient plus tard, lorsque le commerce du caoutchouc sera sérieusement réglementé, une nouvelle res- source pour le Domaine et la colonie ; de planter dans ces forêts, les arbres à essence : le santal, le bois de rose, les arbres à bois d'œuvre, l'acacia granulosa, le gaïac, et d'exploiter ces arbres en s'inspirant des règlements et façons d'opérer employés dans l'Inde au Bengalore et au Mysore où cette opération bien menée constitue à l'heure actuelle la richesse de ces pays. Non seulement la richesse du pays en serait accrue, et des mame- lons qui aujourd'hui sont regardés comme sans valeur pourraient dans un délai plus ou moins long donner au pays de nouvelles res- sources, mais une industrie nouvelle se créerait auprès de l'industrie minière et agricole, ce serait l'industrie forestière, qui aurait encore, en plus, le grand avantage, d'améliorer le climat et le régime des eaux. '^ M. Etesse, Ingénieur agronome, clicf du Service agricole en No uvelle-Ca le do n ie . ELEVAGE DE L'AUTRUCHE AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE Monsieur le Docteur Decorse à qui une décision en date du 15 janvier 1906, avait confié la mission d'étudier toutes les ques- tions se rapportant à l'élevag-e de l'autruche, a réuni avi cours de ses vo^'ag-es en A.O.F. des renseig-neinents des plus intéressants sur cet important sujet, et nous a transmis une série de rapports contenant d'utiles indications quil m'a paru intéressant de publier en les synthétisant. Les premières constatations faites par M. le Docteur Decorse et qui sont relatées dans sa première communication, donnaient à penser que les essais d'élevage de l'autruche seraient impraticables au Soudan. Mais son opinion paraît s'être modifiée à la suite des recherches et des études qu'il a poursuivies en dehors du Sahel ; une zone très favorable à la domestication de l'autruche existerait en effet, dans le quadrilatère situé entre Léré, Ras-el-Ma, Goun- dam et Soumpi. Cet officier n'avait accompli jusque-là qu'une partie de la mis- sion qui lui a été confiée. Après avoir étudié le Sahel et le Niger en amont de Tombouctou, il lui restait à explorer des régions qui semblent devoir se prêter mieux à la domestication de l'autruche, c'est-à-dire toute la partie du Niger comprise entre Bamba et Nia- mev. C'est le second rapport qui contient les renseignements recueillis au cours du voyage sur le Niger, dans la partie de ce fleuve com- prise entre Tombouctou et Dounzou. C'est à partir de Gao, et plus sj)écialement depuis Ansongo jus- qu'à Dounzou, que les indigènes riverains du fleuve se livrent à la domestication des autruches. A Dounzou même, un Européen, Bul. du Jardin colonial. 1907. IL— N' 53. 9 122 ÉTUDES ET MÉMOIRES M. Delanne, possède dans l'île d'Ayorou une vingtaine de ces volatiles. D'après M. le Docteur Decorse, les centres oîi il serait possible d'entretenir l'autruche seraient : 1° L'île d'Ansongo ; 2° deux îles, un peu exiguës, immédiatement en amont de Firkindi ; 3" un îlot couvert de vieux tombeaux, dans les rapides de Karou; 4" un îlot en amont de Ouatag-ouma ; 5° l'îlot de Tesoup, immédiatement en aval de Firkou ; 6° de nombreuses îles inoccupées autour de Dounzou, notam- ment celles de Gayo et de Mata. Mais tous ces points n'ont paru offrir à M. le Docteur Decorse que des conditions relativement bonnes pour la domestication des autruches : les herbages servant à l'alimentation de ces animaux, seraient en effet de qualité insuffisante et cette nutrition défec- tueuse, préjudiciable au développement des autruches et à la qualité des plumes. 11 résulte de ces constatations que, s'il y a intérêt à rechercher de nouveaux emplacements pour la domestication de l'autruche, des améliorations doivent être apportées d'autre part, aux méthodes d'élevage employées par les indigènes dans les îles et sur les rives du Niger. Une alimentation appropriée aux besoins et aux habi- tudes de l'autruche et surtout des essais conduits avec soin, per- mettront de déterminei" les chances de réussite de cette industrie. (R.APPORT DK M. LE DOCTEUR UEGORSE) i^ 1. — Le Sahel. Premier voyage. — Quatre mois passés dans une région ne per- mettent pas de porter sur elle un jugement définitif, surtout lors- qu'il s'agit d'une zone soumise à des alternatives très tranchées d'humidité et de sécheresse. En ce qui concerne le Sahel, on risque peu cependant, en affirmant que c'est une contrée bien pauvre, qui semble même en saison sèche, misérable et déshéritée. Placé à la limite des zones plus ou moins désertiques du Sahara occidental, le Sahel est la transition normale qui conduit aux régions plus arrosées et plus fertiles du, Sénégal et du Niger. ÉLEVAGE DE l' AUTRUCHE EN Al'RIQLE OCCIDENTALE FRANÇAISE 123 Sablonneux dans la plus grande partie de son étendue, laissant ailleurs affleurer des latérites, abondantes surtout aux environs de Dioromé, son sous-sol est presque exclusivement formé d'argiles schisteuses, à peine cultivables au voisinage de Goumbou et de Sokolo, toutes feuilletées au contraire, autour du Nioro, en véri- tables ardoises. Son système orographique se réduit à des chaînes de dunes, en séries plus nombreuses au voisinage d'Akor et sensiblement orien- tées d'Est en Ouest. C'est seulement aux environs de Nioro, qu'on trouve de véri- tables hauteurs, à substratum de schistes ardoisiers, et peut-être de dolomies ; elles forment un réseau confus de plis et de cuvettes qui contribuent, par leur enchaînement, k créer la vallée supé- rieure de rOued-Kolimbiné. En dehors de cette région coupée d'oueds intermittents, le Sahel, avec son sol de sable argileux et de latérite, est par excel- lence un pays de mares temporaires, nées de la pluie et qu'as- sèchent les premières chaleurs. Dans de telles conditions on ne peut s'attendre à trouver une végétation vigoureuse. Une brousse rachitique et triste d'arbres mal venus, sans feuillage, gommiers et acacias donne au passage l'as- pect rébarbatif et horriblement monotone C{ui le caractérise. Entre ces broussailles en parc, végètent avec vigueur au moment des pluies, des forêts de hauts andropogons : mais les premières ardeurs du soleil les dessèchent et laissent subsister le restant de l'année, leurs squelettes siliceux que n'ont pu consumer les incen- dies. Ailleurs, dans les plaines, les « Kham-Kham » dominent. Mais ce qui frappe dans ce tableau, surtout au temps où nous parcourons le pays, c'est l'effrayante sécheresse. Si rude qu'elle soit, elle paraît cependant moins terrible que dans le Sahel insou- mis. Là, elle devient implacable et chasse devant elle les bêtes et même l'homme. Tous s'enfuient vers le Sud. C'est dans cette migration vers l'herbe et l'eau, qu'il nous faut chercher l'explication de la présence de l'autruche sur nos territoires. Ce qui les différencie en elfet du Sahel Saharien^ c'est la période d'hivernage pejidant laquelle, de juin à octobre, des pluies abondantes viennent fertiliser le sol, et lui donner assez d'eau pour retarder de plusieurs mois la disparition des végétaux caducs. Or, cet excès d'hu- midité déplaît à l'autruche, qui fuit d'instinct ces régions où elle 124 ÉTUDES ET MÉMOIRES ne peut reproduire. Elle ne vient donc chez nous qu'en oiseau de passage, à qui son organisation permet de subsister assez longtemps dans certains endroits où nous la trouvons, en petit nombre, à peu près constamment, sauf en saison des pluies. Mais son habitat normal est le Sahel Saharien. Son pays d'ori- gine est Oualata, Bacikounou, Tichitt. C est là qu'elle hiverne, qu'elle s'accouple, cachant ses amours dans les dunes et les steppes immenses, où la dérangent à peine les troupeaux des Maures vaga- bonds. C'est là qu'elle élève ses couvées avec la coloquinte sau- vage, dont ses petits aiment à se nourrir. Puis, quand le soleil a pompé jusqu'à la dernière goutte Feau boueuse du dernier ghedir, l'autruche quitte pour un temps ses sables d'où la disette l'expulse. Elle suit alors les Maures qui s'en viennent vers le Sud, pous- sant devant eux leurs chameaux chargés de sel, et leurs troupeaux voraces, aussi dévasteurs que des nuées de sauterelles. Parmi ces bandes d autruches, quelques-unes trouvant la route trop longue pour leurs petits, issus de couvées trop tardives, s'ar- rêtent en certaines régions, où leur nombre restreint leur permet de trouver une nourriture suffisante, même jjendant la grande sécheresse. Là, elles vivent sans eau; elles arrivent à trouver la quantité de liquide nécessaire à leurs besoins physiologiques en se nourrissant, presque exclusivement, des fruits à pulpe juteuse d'une plante appelée en Bambara « Kamba », dont la corolle jaune d'or sort de terre sur un court pédoncule sans feuilles. Mais la plupart ne font que de courtes apparitions dans les terri- toires que nous avons visités. On les y trouve au début et à la fin de l'hivernage. Suivant le Maure dans ses migrations, elles apparaissent à la fin de la saison des pluies, se dirigeant vers les contrées plus arrosées du Sud. En mai, nous les retrouvons au contraire fuyant vers le nord, devant les grosses pluies d'hivernage, trop abondantes dans les vallées du Sénégal et du Niger. Et de même que 1 homme suit toujours les mêmes routes, jalon- nées par des villages où il trouve à trafiquer et à boire, de même l'autruche recherche chaque année les mêmes zones désertes, où l'attirent le soin de sa sécurité et la présence de l'eau. Ce sont, en quelque sorte, des couloirs naturels, qu'un rapide examen d'une carte permet de discerner d'un seul coup d'œil. En partant de l'ouest, le premier de ces chemins d'eau est cekii ÉLEVAGE DE L AUTRUCHE EN AFRIQUE OCCIDEISTALR FRANÇAISE 123 de Yélimané Lambafara. Il passe par les mares de Toumbou Oumou, de Gaké, de Toia et par la vallée de Tango. Au niveau de Nioro, un second passag-e est jalonné par les mares de Ahmaké, de Kerg-odio, de Gakou, par les vasques du Haut- Kolimbiné aux environs de Yahéro, par les ravins de Guesséné, puis par les cuvettes de Kourié, de Simbv et de Kaïlanga. Entre Nioro et Goumbou passe le couloir de Sékello, Boulai et HolFara. Goumbou est un des points de passage les plus fréquen- tés. S'écartant des lieux habités, les autruches émigrent par Domba, Alasso et Mourdia. Cette route est la dernière qui conduise dans la « zone dévas- tée » bordant au Nord le Kaarta-Biné et arrosée par le Baoulé du Sénég-al. La région de Dianghirte en est le point de rendez-vous où les autruches s'assemblent en saison sèche, en compagnie du sanglier et des antilopes de toutes sortes qui ont fui le Sahel assé- ché. Plus à l'est, nos oiseaux changent d'objectif, et s'en viennent chercher la verdure et l'eau jusqu'aux bords du Niger, dans le triangle Sokolo, Dioura et Monempé. Deux couloh"s les y con- duisent. L'un passe sur Nima, Tadjoua, Boudjiguiré, Farako et Kandara. L'autre, suivi surtout par les animaux des environs de Bacikou- nou, passe par Néré, la mare de Gélou, Nampala et Borgelot. Les autres troupeaux s'en vont plus à l'Est encore, sur les rives du lac Faguibine. En résumé, malgré que notre opinion soit en désaccord avec les idées généralement admises, nous pensons que l'autruche est plu- tôt un hôte de passage sur nos territoires. Elle est, en tous cas si vagabonde, que nous hésitons à lui assigner une aire d'habitat cons- tant. Nous avons pu cependant constater sa présence aux environs de Tadjoua, surtout dans les parages déserts de Negger et de Sanaé- lirièh fréquenté seulement par des Maures pasteurs aux époques de l'herbe. Mais les quelques journées passées à sa poursuite nous ont fourni la preuve qu'elle n'y existe qu'en nombre restreint. Comme nous l'avons dit plus haut, les bandes rencontrées étaient surtout composées de jeunes animaux, guidés par deux ou trois vieux mâles et quelques femelles adultes. Nous avons trouvé chaque jour, chaque petite bande dans les mêmes endroits. Ailleurs nous avons \ peine relevé quelques 126 ÉTUDES ET MÉMOIRES traces. Il semble bien que chaque groupe reste dans un même can- ton, assez vaste à la vérité, pour qu'en douze heures et plus, de recherches ininterrompues, nous n'avions jamais réussi à en par- courir plus de deux, même de façon incomplète. Pour quiconque d'ailleurs verrait le terrain, le contraire sem- blerait invraisemblable. Rien à boire : pas de feuillages à manger ; à peine quelques touffes d'herbe ; un peu de paille tine échappée aux feux de brousse : des fruits de Kamba, abondants sur le revers des dunes, en quelques places seulement ; voilà tout ce que les autruches trouvent pour se satisfaire. Autruche du Soudan. C'est peu. C'est tellement peu qu'on se demande comment feraient de plus nombreux animaux pour y vivre. Notre tâche se trouve donc fortement limitée. Rés^lementer la chasse serait aussi difficile qu'illusoire. Les autruches d'ailleurs sont assez défiantes, et savent assez profiter du terrain pour que leur poursuite soit très aléatoire. La rareté des dépouilles apportées à Sokolo, à Xioro et même à Goumbou, le prouve de façon péremp- toire. Les seules mesures sérieuses à prendre pour développer la repro- ÉLEVAGE DE LAUTRUCHE EN AFKIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 127 duction, nous sont interdites puisque les oiseaux vont passer la saison des amours dans le Sahel insoumis. Protéger les femelles serait insuffisant parce que les mâles couvent plus qu'elles. Restent les mesures à prendre contre le colportag-e des œufs. Mais nous ne pourrons jamais empêcher les Maures de détruire les couvées pour s'en nourrir. En ce qui concerne la domestication, nos efforts risqueraient d'être aussi impuissants. L'expérience de Goumbou, malgré les causes d'erreur qui l'en- tachent, prouve surabondamment que l'élevage en captivité est une opération désastreuse au Sahel. L'élevage en semi-liberté ne nous semble pas promettre de plus heureux résultats. Il importe de constater d'abord que nulle part l'indigène ne le pratique. C'est déjà une indication dont il serait imprudent de ne pas tenir compte. Deuxième voyage. — Mon dernier parcours accompli m'amène à modifier lég-èrement les conclusions de mon précédent rapport. Mon opinion s'est affermie en ce qui concerne les mig'rations périodiques des autruches, par les « couloirs » que je crois avoir déterminés d'une façon assez vraisemblablement exacte. Mais il y a lieu de signaler l'existence d'une zone fréquentée en toute saison par l'autruche, qui s'y reproduit. Nampala et Boundou-Badi forment en quelque sorte le trait d'union entre les pays à double passage de la ligne Yélimané- Sokolo, et les territoires en question situés dans le bassin du lac de Tenda. Je crois pouvoir affirmer qu'à l'Est et au Nord de Boundoubadi et même de Nampala, il reste en saison humide un nombre appré- ciable d'autruches qui reproduisent. Mais il me paraît qu'on ne doit accepter les dires de certains indigènes qu'avec une grande réserve. S'il est en effet certain qu'on recueille dans cette région quelques œufs d'autruches, il est plus probable que les jeunes autruchons qu'on y aperçoit chaque année en assez grand nombre viennent du nord dès qu'ils sont en état de voyager. De l'aveu des indigènes eux-mêmes, et plus spécialement des chasseurs de profession, la disproportion est telle entre le nombre des nids découverts et le nombre des jeunes aperçus, qu'on ne peut croire à leur naissance 128 ÉTUDES ET MÉMOIRES sur place. Il faut donc admettre leur descente vers les pâturages dès qu'ils sont en état de transhumer. En continuant vers le nord-est, on entre aux environs de Léré, dans une zone beaucoup plus fréquentée et on arrive enfin aux rég-ions environnant le lac de Tenda. L'autruche a dû y exister en bien plus g-rande abondance qu'actuellement. Le développement des relations commerciales, et surtout l'introduction des armes à feu, ont éloigné l'autruche des centres habités. Mais j'ai pu me convaincre de visu de son existence en nombre appréciable. L'examen du pays démontre que tovites les conditions favorables à l'existence de l'autruche se trouvent réunies dans ces parages. Je signalerai notamment les villages de Dianghé, Diarto, et la rive septentrionale du lac, autour de Dougousouma. Troisième voyage. — Il existe bien réellement une zone très favorable pour l'élevage de l'autruche dans le vaste quadrilatère situé entre Léré, Ras-el-Ma, Goundam et la région des lacs (Sumpi). C'est principalement k l'ouest du lac Iloro, sur le vaste plateau qui s'étend de la montagne jusqu'au lac au niveau de Tintara, qu'on trouve réunies les meilleures conditions de terrain et de nourriture. L'autruche sauvage y existe assez abondamment. La région des Drouna paraît plus favorable encore. Les Touaregs qui se livrent avec ardeur à la chasse, estiment que la meilleure région est le Télemsi, entre Horo et Daouna, vaste plaine à sol de sable et de petit gravier où les autruches viennent pondre. On les y rencontre soit isolément, soit par couples, soit par petites familles ; mais jamais en grandes bandes. Chaque année il s'en détruit beaucoup, les oiseaux étant recher- chés seulement pour l'alimentation. Nous croyons qu'il serait facile de se procurer dans ces régions, un certain nombre d'autru- chons à l'époque des couvées. Dans le centre populeux de Goundam, on pourrait peut-être exciter l'émulation des indigènes, en entretenant au poste quelques autruches qui ne coûteraient pas cher. Mais cet essai ne serait guère utile si on choisissait Diarto comme centre d'élevage. Dores et déjà j'appelle l'attention sur cette localié ; car à moins de trouver beaucoup mieux ailleurs, je crois qu'elle présente un certain nombre d'avantages capables de la faire adopter. ÉLEVAGE DR l'aUTRUCHK EN AFRIQUK OCCIDENTALE FHANÇAISE 129 J'attendais cependant d'avoir vu l'Aribinda pour proposer un choix définitif. A. Tombouctou, la question des plumes n'a pas une importance considérable. Le marché est complètement faussé par les habitudes déplorables de quelques Européens qui ont, sans motifs admis- sibles, poussé à une hausse exorbitante des prix. J'ai vu payer journellement k Torribouctou des plumes deux fois' plus cher qu'à Tripoli. Cette anomalie n'a pas de conséquences très graves au point de vue économique, car l'exportation de plumes d'autruches est faible. Le commerce est entre les mains de quelques Tonati ou Kounta, opérant probablement pour les quelques Marocains établis; ils écoulent leurs stoks par petits paquets aux Européens et envoient annuellement par caravanes, quelques ballots destinés au Maroc, plus spécialement à Mogador. Il n'y a plus de relations avec Tripoli. La majeure partie des plumes provient de l'Aribinda. A cette époque-ci de l'année j'en ai vu peu de très belles. D'une façon géné- rale le duvet est de belle qualité, mais souvent court ou boiteux. Peu de plumes enfin sont intactes : la plupart présentent de l'ef- frangement ou du becquetage. § IL — La vallée du Niger. (De Tombouctou à Dounzou). Tomhouctou-Bamba. — De Tombouctou à Bamba, le fleuve tra- verse une rég-ion fort giboyeuse par endroits, mais à peu près fermée complètement à l'autruche libre, sauf en de très rares endroits où on la voit parfois faire des apparitions accidentelles, à plusieurs années d'intervalles, pendant l'extrême sécheresse. A Bamba même, où la densité de la population rive-gauche est encore faible, l'autruche est rarissime et ne se rencontre guère qu'assez loin dans l'intérieur en très petit nombre. Sur la rive droite, elle n'est pas plus abondante au voisinage même du fleuve, le long duquel se concentre la vie. Il semblerait au contraire, qu'en pénétrant dans l'intérieur de la Boucle le nombre des autruches libres augmente sensiblement. Quant aux autruches captives, on en trouve à peine quelques-unes dans deux ou trois villages du cercle ; sur le Gourma : c'est une quantité négligeable. 130 ÉTUDES ET MÉMOIRES De Bamha à Bourem et Gao. — • De lîamba à Bourem et Gao la population plus groupée laisse sur les berges de larges tranches, comme a Tossav où lautruche pourrait trouver un accès facile malgré les campements. Cependant elle ne paraît s'aventurer le long de la rivière que pour y boire, s'il lui est totalement impossible de faire autrement. C'est seulement sur la rive droite qu'elle m'a été signalée. L'Aoussa semble réservée aux gazelles, antilopes, girafes, éléphants et lions. Gao. — Gao fait cependant exception, car les annales cj^négé- tiques y signalent la venue périodique de légions d'autruches, au nombre d'au moins trois cents. Lancé sur cette piste j'ai fini par trouver quelqu'un qui en avait vu. Néanmoins, abstraction faite de tous renseignements vagues ou douteux, les Kounta apportent assez fréquemment au poste des dépouilles ; et si j'en juge par les quantités de plumes qui m'ont été montrées, le nombre des animaux tués doit se monter annuellement à une cinquantaine. Mais loin d'affirmer que toutes ces autruches proviennent de la rive gauche, j'ai lieu de supposer qu'un certain nombre proviennent du Gourma où les indigènes affirment que l'autruche sauvage est plus abondante, à moins de remonter loin dans le nord et le nord- est. Gao à Ansongo. — En aval de Gao les apparitions d'autruches libres, le long de la rivière, sur les deux rives sont considérées par les indigènes comme accidentelles. A Tabango seulement, dans la A^allée d'Andermamane, et à Ansongo, ces apparitions sont un peu moins problématiques. En tous cas, les dires des indigènes s'ac- cordent tous pour reconnaître que les autruches libres, rencontrées dans les zones riveraines, c'est-à-dire sur une dizaine de kilomètres de large de chaque côté, sont généralement isolées ou par couples, ou par petites familles dépassant rarement cinq ou six individus, exceptionnellement dix ou quinze, jeunes poussins compris. Zone de Vautruche domestique. — Par contre, nous entrons en quittant Gao, et plus spécialement à partir d'Ansongo dans la région de l'autruche domestique. A ne considérer que les villages rive- rains, on peut tabler sur une moyenne de cinq ou six animaux par ÉLEVAGE DE l'aUTRUCIIE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 131 localité ; nous arrivons ainsi très approximativement à un total d'une centaine, deux au plus, d'Ansono;o jusqu'à Donzou. C'est une simple approximation, car je n'ai pu constater de visu que l'exis- tence de quarante-six animaux, la plupart déplumés, A Dounzou même j'ai trouvé l'embryon d'une exploitation, entre les mnins d'un européen, M. Delanne commandité par une société. Ce commerçant possède dans l'île d'Ayorou une vingtaine d'animaux en exploitation. Ils lui ont donné l'année dernière treize œufs, cinq éclosions dont deux survies. Conformément aux instructions reçues, j'ai cherché à me rendre compte des conditions d'élevag-e, et me suis efforcé, en cours de route, d'examiner le plus grand nombre de points possible. Malheu- reusement la saison des pluies donne aux paysages des apparences trompeuses, et surtout le nombre des îlots devient rapidement tel, qu'il faudrait des mois entiers pour les visiter tous. Dans ces con- ditions la prudence et la sincérité m'engagent t\ ne retenir qu'un nombre restreint, de localités. A vue de nez, s'en rapportant à l'état actuel des lieux, on pourrait en effet affirmer que partout il serait possible d'entretenir des autruches. Mais je signalerai seu- lement : 1° L'île d'Ansongo où il reste de la place libre ; 2° Deux îlots un peu exigus, immédiatement en amont de Fir- kindi ; 3° Un îlot en amont de Ouatagouma ; 4" Un îlot couvert de vieux tombeaux dans les rapides de Karou ; S° L'îlot de Tesoup, immédiatement en aval de Firkou, et un peu plus bas : tous deux de bonne apparence. Autour de Dounzou les îles inoccupées sont nombreuses. Celles de Gao et de Mata m'ont paru offrir des conditions relativement bonnes. A toutes en effet on peut reprocher d'être ou trop humides, ou trop rocheuses, et jamais assez boisées. J'ai reculé devant la visite du dédale des îlots en aval de Doun- zou. D'ailleurs, dès ce point, j'avais recueilli assez d'éléments pour pouvoir me faire une opinion. Possibilité d'établissement. — J'avais en effet à élucider la ques- tion de savoir si oui ou non, la création d'un établissement dans ces parages pouvait être profitable. 132 ÉTUDES ET MÉMOIRES Tout bien examiné, je ne le crois pas. D'une part, nous constatons bien effectivement l'énorme avantage qu'il y aurait à s'établir dans une île ; les frais seraient ainsi con- sidérablement diminués. Cependant cet avantage nous paraît com- pensé, et au delà, par les faits suivants qui m'ont paru assez nets : Les îles produisent bien des herbages abondants, mais dont la qualité est inférieure pour l'alimentation de l'autruche. Le bour- gou serait sans doute excellent, mais les animaux craignent l'eau et ne se risquent pas à chercher à l'atteindre. Force leur est donc de se contenter d'her])es rudes, mêlées de joncs et de carex, ou d'une espèce de fourrage à graines dures, épineuses, qu ils dédaignent à peu près totalement. La preuve en est que partout les autruches ne s'éloignent guère des tas de détritus, accumulés en hauts mon- ticules dans le périmètre immédiat des habitations ; pas de feuil- lages, pas d'arbustes, pas de fruits comestibles. A la saison sèche, la situation doit être encore beaucoup plus pré- caire, et dans bien des cas, les îles les meilleures ne pourraient pro- bablement nourrir qu'un nombre très restreint d'animaux. Les conséquences de cette alimentation défectueuse m'ont paru importantes. J'ai d'abord constaté une différence appréciable d'as pect entre les fientes des animaux de A'illages et celles des bêtes de brousse. Les autruches captives le long de la rivière ont des fientes ovillées, presque entièrement solides, en raison de la quantité de balle de mil et de détritus secs qu'elles absorbent. Dans la brousse, au contraire, les fumées d'autruches sont liquides ou en bouses. De plus, alors que l'autruche sauvage, au mois de juillet com- mence déjà à entrer en amours, ce n'est qu'aux premières fraîcheurs que l'autruche domestique prend sa parure de rut. Le corollaire en est que la poussée de plume est plus irrégulière, plus lente, plus tardive, et que la plume met par conséquent plus de huit mois à se développer, ainsi que j'ai pu le vérifier à Ayarou notamment, sur les oiseaux non plumés soumis à mon examen. Tous ces signes dénotent, à n'en point douter, une nutrition défec- tueuse. Ce ne serait rien si la qualité de la plume ne s'en ressentait pas. Or, malgré la belle qualité constante du duvet, tout ce que j'ai vu de plumes, provenant d'oiseaux élevés de la sorte était presque sans valeur commerciale, abstraction faite des plumes de corps, dont on ÉLEVAGE DE l' AUTRUCHE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 133 trouve toujours à se défaire, mais à des prix souvent peu rémuné- rateurs. Les plumes d'ailes sont courtes, étroites, presque toujours boiteuses. Toutes, ou à peu près toutes sont becquetées ou pré- sentent des nodules attestant un mauvais développement, dû au mauvais état des bulbes eux-mêmes. La remarque est généi*ale, et l'examen des animaux déplumés, m'a prouvé que les probabilités étaient en faveur de cette opinion. Si de prime abord les oiseaux en effet paraissent d'une belle venue, on s'aperçoit vite qu'ils sont gras, empâtés, poussés en taille, et que leur peau n'est pas en excellent état. Chez plusieurs, j'ai relevé la présence de tumeurs, d'abcès ou de kystes dont quelques-uns atteignaient la grosseur d'une boule de jeu de quilles. M. Delanne m'a dit avoir envoyé dernièrement en France une trentaine de kilos de plumes provenant en majeure partie de ses élèves. En tout cas je ne saurais, en conscience, préconiser la création d'une autrucherie dans ces régions trop humides ; et jusqu'à preuve du contraire, je tiendrai la zone fluviale comme peu propice à un élevage fructueux de l'autruche, même en semi-liberté. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX C(3L0NIESi [Suite.) Manèges. Manèges à piste circulaire. — Les manèges les plus employés sont du type dit à pisfe circulaire : l'animal parcourt une circonférence en entraînant une flèche tournant autour d un axe vertical ; la flèche est solidaire d'une g'rande roue dentée transmettant le mouve- ment, à l'arbre du manèg-e, par un pig-non ou par une série d'en- grenages intermédiaires destinés à augmenter la vitesse angulaire. Dans les manèges dits à terre (lig. 567 à o70), les plus recomman- dables aux points de vue de la facilité du montage et de la stabilité, l'arbre est au niveau du sol; en dehors de la piste, il est relié de diverses façons à un mécanisme, appelé intermédiaire^ portant les poulies de commande. Le bâti en fonte du manège est fixé sur une charpente horizon- tale, en bois ou en fers k double T, qu'on encastre dans le sol et qu'on maintient par des piquets ; il faut abandonner les modèles volu- mineux nécessitant plusieurs pierres de taille ou un socle en maçonnerie. La piste que parcourt le moteur doit être la plus grande possible, afin de ne pas gêner la marche de l'animal, sans toutefois être exa- gérée, ce qui conduirait à augmenter le nombre des roues de mul- tiplication de vitesse, et, par suite, le poids et les frais d'installa- tion. Dans les anciens manèges qui actionnaient diverses usines (huileries, distilleries, minoteries, sucreries, etc.), la piste avait jusqu'à 7 mètres de rayon, mais la première roue dentée, placée au- dessus des animaux (qui étaient souvent au nombre de 10 à l2'i, consistait en une grande couronne en bois ou en fer dans laquelle étaient im[)lantées des chevilles ou des dents de bois (les engrenages de ces vieilles machines, dont il reste encore quelques rares exem- plaires, étaient du type dit à lanternes). 1. Extrait de iVuivra^'-e de M. Rin^elmann c. (>oiirs de Génie Rural appliqué aux colonies », actuellement en cours d impression (A. Challamel, éditeur). COURS DE GENIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 135 Le rayon de la piste du manège ne doit pas descendre au-dessous de 2™ 30 ou 2"' 50 ; on lui donne ordinairement de 3 à 4 mètres au plus (il faut au moins 4 mètres pour des bœufs attelés au joug- double) . Les flèches sont en bois, en une ou en deux pièces; dans le der- nier cas elles sont écartées à leur encastrement et rapprochées au crochet d'attelag-e. L'extrémité libre de la flèche est à 0'" 80 ou un FiG. 567. — Attclag'O d'un cheval au manège. mètre du sol ; on y attelle l'animal par un palonnier ou la paire de bœufs par la chaîne du joug double; pour les petits manèges, la flèche se termine par une arcade verticale, ou attelle^ dont chaque branche reçoit les traits de 0"' 40 ou 0'" 50 de longueur ; on utilise également une attelle horizontale à laquelle on fixe les traits (courts) du cheval qui semble ainsi pousser la flèche devant lui; enfin, pour obliger les animaux à suivre le chemin circulaire, on emploie un bois de bouche (fig. 567) consistant en une gaule, de longueur voulue, attachée d'une part à la flèche et de l'autre au bridon ou au joug. Pour éviter les bris résultant des à-coups du moteur il est bon de placer un amortisseur au palonnier et même à l'arbre de transmis- sion. Lorsqu'on arrête l'animal, quand le manège et la machine qu'il commande sont lancés, il faut éviter que la flèche soit entraînée et vienne frapper dans les jarrets en occasionnant une frayeur à la bête ; dans ce cas, cette dernière cherche à fuir et tire brusquement sur la flèche en risquant de briser des pièces. Il est donc indispensable d'intercaler sur la transmission un encliquetage à rockets permettant 136 ÉTUDES ET MÉMOIRES Un a été la communication du mouvement du manège à la machine actionnée, mais non de cette der- nière au manèg'e ; Ten- cliquetapi-e empêche aus- si le mouvement arrière que le recul accidentel de l'animal pourrait oc- casionner. Certains manèges sont très ramassés et renfermés dans une boî- te cylindrique (fig-. 568) mettant le mécanisme à l'abri des poussières, tout en évitant l'intro- duction de corps étran- gers (clefs, bois, etc.) capables de produire des ruptures de pièces, D'autres fois, la grande roue porte un chapeau ou cloche venue de fonte (fig. o69). 11 est bon que l'ar- bre à terre traverse la piste dans une sorte de petit chenal métallique (fig. 068), ou simple- ment formé de trois ou quatre planches main- tenues par des piquets. Les bâtis des manè- ges sont dits en socle (^fig. 570), en archet ou à platines. manège Garnier (fig. 570), à quatre Hèches, de 3"' 30 de rayon, employé par M. Lejards-Maunoury à So'n-cùt (Tonkin) pour mmSi ^ COURS DE GÉiME RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 137 actionner une batteuse à riz ; d'après les renseignements fournis par notre ancien élève, M. Bui-Quang-Chieu, sous-inspecteur de l'Agriculture du Tonkin^ le manège était attelé de quatre buflles FiG. 569. — Manège à cloche (Simon frères) conduits chacun par un gamin ; les animaux faisaient de 3 tours et demi à près de 4 tours de piste par minute, c'est-à-dire que la vitesse du ci^ochet d'attelage variait de 1'" 15 à 1"' 30 par seconde; FiG. 570. — Manège à socle (Garnier). l'arbre à terre du manège faisait 18 tours par tour des flèches, soit de 63 à 72 tours par minute. (Nous donnerons plus loin, lors de l'étude de YEgrenage des céréales ^ les constatations faites sur la batteuse actionnée par ce manège.) L'arbre à terre peut porter directement la poulie de commande (fig. 567); d'autres fois, il est articulé par des joints à la cardan (fig. 568) se raccordant, par une portion inclinée, soit directement à la machine à actionner (batteuse, broyeur, concasseur, pompe, etc.), Bill, du Jardin colonial. 1907. II. — N" 53. 10 138 ÉTUDES Eï MÉMOIRES soit au inécaiiisine intermédiaire dont l'arbre peut recevoir des poulies de différentes dimensions (diamètre et larg-eur du limbe). Les engrenag-es des intermédiaires de MM. Simon frères sont complètement enfermés dans un carter en fonte formant réservoir d'huile (fig-. 571); avec cette disposition on di- minue les résistances passives du mécanisme tout en suppri- mant les accidents. Les manèges en Fair, sur- tout établis autrefois en loco- mobiles, sur deux ou sur quatre roues, ne présentent pas la même stabilité que les manèges à terre, sauf pour les types spécialement montés en machines fixes ; la poulie de commande (tournant dans le plan horizontal ou dans le plan vertical) doit être placée assez haut afin iG. j71. — Intermédiaire de mauèffe à terre (Simon frèrcs\ que la courroie ne vienne pas g'êner les animaux ou se prendre dans leurs harnais. Dans les bons manèg-es en l'air, très employés en Bretagne, la transmission se fait par un arbre a [(fig. 572), tournant à 2 mètres au-dessus du sol ; le manège M est placé en dehors du bâtiment, et la grande roue cône, solidaire des flèches pourvues d'attelles. COURS DE GÉNIE RtJRAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 139 tourne dans le plan horizontal autour d'un pivot fixé à la partie supérieure d'un fort poteau, de 0 "> 25 d'équarrissag-e, maintenu par quatre jambes de force ; on voit en p les pou- lies de commande des diverses machines. La figure 573 donne la vue d'ensemble de l'installation d'un ma- nèg-e à terre dont l'in- termédiaire peut action- ner, par courroie, un coupe-racines et un aplatisseur-concasseur, et, par arbre à joints, un hache-paille disposé en arrière de l'intermé- diaire. Le montage indiqué par la figure 573 est recommandable lors- qu'il est possible de placer le manège en dehors du local abri- tant les machines, sans gêner la circulation aux alentours. L'intermédiaire, qui est représenté sur la figure 573, comprend une roue et un pignon afin d'augmenter la vi- tesse angulaire de l'ar- bre à terre du manège ; avec un seul animal moteur, les trois machines ne peuvent fonctionner que consécuti- vement et, suivant les besoins, on défait l'arbre à joints qui relie l'intermédiaire au hache-paille, ou on fait tomber les courroies. 140 ÉTUDES ET MÉMOIRES On peut placer quelquefois le manège assez loin du bâtiment qui abrite les machines en utilisant une transmission par câble métal- lique ; nous avons eu l'occasion de faire en 1885 une semblable ll^l « / fi-^ - IMI installation d'un manège actionnant une scierie à pierres. Comme l'indique la iigure 574, l'arbre à terre a du manège A transmet son mouvement à l'arbre c de l'utermé- diaire par un arbre h, à joints, de 1 '" 70 de longueur, incliné à 45 de- grés. L'axe c de l'intermé- diaire est à 1"' 20 au- dessus du plan de l'arbre a ; il porte un jeu de trois poulies à gorges B, en bois (dont nous indique- rons la construction dans un instant), lapins grande ayant l'"65 de diamètre. Le bâti en bois de l'inter- médiaire B est relié au patin du palier n de l'ar- bre a par une contre-fiche et le tout est encastré dans deux petites murettes en pierres sèches qui sou- tiennent le remblai de la piste yj. — La transmission s'effectue par un câble (7 au bâtiment S contenant la scie circulaire, laquelle peut être remplacée par d'autres machines. — Pour éviter que le brin inférieur du câble traîne sur le sol, on dispose en f un ou deux rouleaux-supports d'après le diamètre de la poulie de B sur laquelle on fait passer le câble. En 1884, nous avons installé, sous un hangar de 6'" 65 de profon- deur, un atelier de préparation mécanique des aliments, représenté par la figure 575. Le manège à terre A, dont la flèche a 2'" 50 de longueur, actionne un intermédiaire B (une roue dentée et un ,/?' FiG. 57 i. — Plan et élévation dun manège avec transmision par câble métallique. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 141 pignon), qui transmet, par un câble en acier G, le mouvement k la poulie D clavetée sur un arbre E placé à 2"^ 33 de hauteur; cet arbre est soutenu par trois poteaux n enfoncés dans le sol et assemblés avec le tirant de la ferme ; du côté du mur de fond, le tirant est FiG. 575. — Élévation et plan d'un atelier mû par un manège à terre. consolidé par un chevalet A; en charpente, afin d'éviter queles trépi- dations détériorent la maçonnerie peu solide. Au moven de poulies et de courroies, l'arbre E (fig. 57S) transmet le mouvement à un laveur de racines /", à un coupe-racines ^ et à un hache-paille h. — Le coupe-racines débite en b et le hache- paille en d sur un grand plancher limité par m kn aae p\ le mélange des aliments s'effectue en j, en tête de la voie de départ u se rac- 142 ÉTUDES ET MÉMOIRES cordant, par une plaque tournante /, avec la voie v desservant tous les bâtiments de la ferme et la plate-forme à fumier. — L'installa- tion est complétée par une pompe d'applique/) et une sorte de box m dans lequel on emmag^asine le samedi les rations du lendemain. — Un cheval au manège préparait en deux heures les rations desti- nées à 43 bovins (35 vaches, taureaux et génisses, et 8 bœufs de travail). Les dimensions principales de l'installation sont indiquées dans le tableau suivant : Noml)ro de tours par minute de Tarbre à terre du manège .... 40 Poulie à gorge de Tinter- ^ Diamètre à la gorge "^60 médiaire ( Nombre de tours par minule .... 120 Diamètre 0'"006 Longueur IGmètres. Nombre de fds 36 ,^ „ „^ , , Charge de sécurité (à raison de 2 kg. Câble en acier (0 fr. 50 le ; " .,,. <. . i .• oi ( par milbmetre carre de section ^1 le mètre) .,., , .in, -f-n ' ^ itesse par seconde ci°' /oo Puissance que peut transmettre le câble à la charge de sécurité (en 1 kilogrammètres par seconde) . . 11 G. S Poulie à gorge de Tarbre | Diamètre à la gorge 1 mètre. de couche ( Nombre de tours par minule. ... 72 ; du laveur de racines 0<" iV) Diamètre des poulies de , . nm>'n _ (du coupe-racines U"' .)U du hache-paille 0" 60 du laveur de racines 27 du coupe-racines . 140 du hache-paille 160 commande. Nombre de tours à la mi nu te Nous avons fait construire les poulies des installations précédentes (poulies B, fig. 574 ; poulies B et D de la fig. 575) de la façon sui- vante par le charron du pays : chacune d'elles e.st formée de deux pla- teaux A et B (fig. 576) en peuplier, de 0'" 030 d'épaisseur, assemblés à rainures et languettes ; les fibres du plateau A sont croisées avec celles du plateau B et les deux pièces sont réunies par des pointes et une rangée de vis à tête fraisée (une sur chaque face). Au centre se trouvent deux moyeux carrés, G et D, en châtaignier, de 0'"05 d'épais- seur, encastrés de 0'" 01 dans chaque plateau. De chaque côté, une plaque de tôle t, de 0"' 003 d'épaisseur, destinée à permettre le cla- vetage de la poulie sur l'arbre, est maintenue par quatre boulons passants n qui assemblent toutes les pièces. — La gorge est garnie COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 143 d'une bande de cuir m très fortement serrée dans le fond et pointée sur ses bords. Nous avons pu nous assurer que, pour les installations de manèges, les câbles en acier, de 6 et de 8 mil- limètres de diamètre, peuvent s'enrouler sans résistance exagérée sur des poulies dont le dia- mètre peut s'abaisser à 0"' 50 et 0'» 60 ; leur vi- tesse peut être de 3 mè- tres par seconde ; l'en- tretien consiste à y pas- ser, tous les quinze jours ou tous les mois, un chiffon gras (mélange d'huile et de suif — ou d'huile et de goudron). FiG. 576. Détails de construction d'une poulie en bois. Lorsque le manège ne doit servir qu'à un seul genre de travail, il est préférable d'adopter une machine â manège direct, dont le ren- dement mécanique est plus élevé que pour un ensemble comprenant le manège, la transmission et la machine (on en a de nombreux exemples dans les malaxeurs pour la préparation des terres à briques, pour le mortier, les moulins à plâtre ; les broyeurs de tourteaux, les concasseurs de maïs, les presses à fourrages, les pressoirs, les broyeurs d'olives ; les norias (fig. 375, 377 et 379, p. 245 à 248), les pompes (fig. 372, p. 243 ; fig. 391 , p. 255) ; les treuils pour l'ar- rachage des souches d'arbres et pour les défoncements, etc.). En France, les manèges s'établissent de puissances différentes : depuis un âne, pour faire tourner une noria, une baratte ou un petit hache-paille, jusqu'à quatre chevaux. Certains manèges amé- ricains, destinés aux entrepreneurs de battage, sont mis en mouve- ment par six et même par douze chevaux. Les animaux attelés aux manèges produisent, avec la même fatigue, bien moins de travail mé^canique utilisable qu'en tirant suivant une ligne droite, comme lorsqu'ils sont attelés à une charrue ou à une voi- 144 ÉTUDES ET MÉMOIRES dans le cas cVune traction en lio-ne droite, ture ; en comparant les deux modes d'action de mêmes moteurs, nous avons vu, dans des expériences faites seulement sur un petit nombre d'animaux (deux chevaux et quatre bœufs), et pour une même durée utile de travail de 43 minutes par heure, que si Ton désig'ne par : F l'effort moyen en kilogrammes qu'un animal est capable de fournir en travail courant, V la vitesse moyenne en mètres par seconde qu'il est capable de prendre en développant l'effort ci-dessus, l'effort f et la vitesse v qu'il peut prendre au manège ont pour valeur, en fonction de F et V : f = 0,8 F et V = 0,85 V. De sorte que nous pouvons appliquer aux manèges les chiffres que nous avons eu loccasion de donner (pages 393 et 397) * et cal- culer le travail mécanique fourni en une seconde par différents moteurs, sachant qu'aux elForts les plus élevés correspondent les vitesses les plus faibles. Enfin, le rendement mécanique des bons manèges de fabrication courante varie de 75 à 80 °/o ; en adoptant le coefficient le plus élevé (0,80), nous avons pu faire figurer dans le tableau suivant la puissance disponible sur laquelle on peut compter avec un manège actionné par différents animaux : POIDS des moteurs (en kilogrammes) Krfort moyen exercé (en kg.) VITESSE par seconde du crochet d'attelage (en mètres) TRAV.ML MÉC.VMQn-: en kilogrammètrcs par seconde fouini par le moteur tlisponible au manège et pratiquement utilisaljle (Cheval : 300 à 450 450 — GOO 52 à GO 72 — 88 0.60 à 0.65 0.55 — 0.60 33.8 à 36.0 43.2 — 48.4 27.0 à 28.8 34.5 — 38.7 Bœuf : 250 — 400 400 — 500 5rjO — 700 44 — 56 64 — 88 128 — 160 0.60 — 0.65 0.50 — 0.55 0.40 — 0.45 28.6 — 33.6 35.2 — 44.0 ;i7.6 — 04.0 22.8 — 26.8 28.1 — 35.2 4G.0 — 51.2 1. Remarquons, qu'avec un rendement mécanique du manège de 0,80, on aies deux formules suivantes ai)plicables au même moteur : Travail de traction en ligne droite = F. \r. Travail au manège =0,80X0,85 X 0,80 F. V =0,5i4 F. V, c'est-à-dire, qu'au manège, un même moteur donnera une puissance un peu supérieure à la moitié de celle qu'il est capable de t'oupnir en tirant suivant une ligne droite. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 145 Ces chiffres s'appliquent à des travaux courants, non exag-érés, effectués par les animaux employés aux travaux ordinaires de cul- ture ; ils correspondent à 45 minutes de travail utile par heure ' et pour une durée moyenne de 8 heures de travail (360 k 400 minutes par jour). Rappelons enfin que quand plusieurs animaux sont attelés au FiG. 577. — Manège locomobile à plan incliné (Fortin). manèg-e, le travail mécanique total par animal diminue avec le nombre des moteurs, par suite du manque de simultanéité des efforts (pag-e 386) ; ainsi, si l'on prendles chiffres de la dernière colonnedu tableau précédent, représentant la puissance fournie par un seul animal attelé au manège, il faudra les multiplier par : 1,86 dans le cas d'un manège à 2 animaux 2,5r, — 3 — 3,08 — 4 — 1. Il est bon de faire travailler l'animal par périodes de 10 à 20 minutes au plus (suivant l'énergie demandée), coupées par 5 minutes de repos. 146 ÉTUDES ET MÉMOIRES 1 pour obtenir le travail mécanique total disponible suivant le nombre des moteurs employés. Nous n'avons pas de chilTres précis sur le travail que peuvent fournir les mulets, les mules et les ânes, souvent employés aux machines destinées à Y Elévation des eaux (voir p. 225 et suivantes) ; FiG. 578. — Manège à plan incliné 'Pilter) un mulet donnerait de 25 à 30 kilog-rammètres par seconde, et un âne de 10 à 42 kilogrammètres par seconde. Manèges à plan incliné. — Les manèges à plan mc^i/ie (appelés aussi trépigne uses, tripots ou tripoteuses) sont très recommandables lorsqu'il s'agit d'utiliser des moteurs lourds et en particulier des bovins. Dans nos recherches, faites en 1885, 1886, 1891 et en 1892 sur ces manèges, nous avons constaté que la pente du tablier ne doit pas dépasser 0 ™ 25 par mètre (angle de 14 degrés), sinon l'ani- mal, bien que libre et sans charge, éprouve une trop grande gêne dans ses mouvements. Nous avons reconnu qu'il est indispensable d'avoir un régulateur automatique limitant la vitesse du tablier à 0"' 80 par seconde, même si la résistance de la machine actionnée diminue, ou COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 147 si la courroie de transmission tombe ; un frein à main, à levier ou à manivelle, doit permettre d'arrêter complètement la machine ; enfin, l'animal ne doit pas être attaché dans le manège et il est bon de le faire travailler par périodes de 10 minutes (pente de 0"'25) à 20 minutes (pente de 0 '" 12), coupées par des périodes de repos d'environ 5 minutes. Les figures 577 et S78 donnent les vues de deux de ces machines dont le rendement mécanique oscille vers 7S k 80 "/o. Voici le résumé de nos nombreux essais (nous ne citons que les expériences qui ont fourni des chiffres extrêmes) : MANÈGE MOTEUR POIDS du moteur NTE du tablier être) -ESSE sur le tablier r seconde) VIBRE e l'arbre de ; par minute SANCE et utilisable imètres par onde) kg. a, =, £. vn du moteur (mètre pfi NO de tours d commande PUIS disponible (kilofjran sec A un 1 Cheval. . 540 0.169 0.818 199.6 53.89 cheval 1 Cheval. . 62:; 0.'-'>64 0.894 218.2 103.10 2 chevaux 1090 0.132 0 . 836 160.0 48.00 A deux 2 chevaux un bœuf 1175 0.243 0.852 207.9 149.69 chevaux (après 3/4 d'heure de dressage.. 790 0.228 0 . 492 120.0 54.00 La puissance T utilisable, en kilogramme très par seconde, se cal- cule par : P sin a. V K dans laquelle P est le poids du ou des moteurs, a — l'angle d'inclinaison du tablier sur l'horizontale, V — la vitesse du moteur en mètre par seconde, K — le rendement mécanique du manège. Le rendement mécanique K peut atteindre 80 et 82 "/^ dans les bons manèges à un cheval, et 65 à 70 % dans les larges machines dites à deux chevaux ; la puissance étant en fonction directe du poids du moteur, on voit que les petits animaux donnent une quantité de 148 ÉTUDES ET MÉMOIRES travail mécanique utilisable plus faible que celles constatées dans nos essais et consig-nées dans le tableau précédent. — Faisons observer que les machines à un cheval sont trop étroites pour un bœuf, non pas le tablier sur lequel se dé- place le moteur, mais les mains- courantes qu'il est facile de mettre à un plus grand écartement. Les ma- nèges k plan incliné conviennent très ])ien pour l'utilisation des bovins ; malheureusement leur prix d'achat est environ quatre fois plus élevé que celui d'un bon manège à piste à une flèche. Nous n'insisterons pas sur la roue à chien, employée dans les Ar- dennes et les Flandres (machine ana- logue à la iig. 529, p. 389) ; elle a l'inconvénient de forcer l'animal à se déplacer continuellement sur un plan concave, à moins de lui FiG. 579. Petit manège américain à plan incliné. Fia. 580. — Égreneusc de maïs actionnée par un manèj^e à plan incliné à deux chiens. donner un diamètre de plus de 3 à 4 mètres ; il vaut mieux lui préférer le petit manège à plan incliné représenté par la figure 579, dont le tablier mobile constitue un chemin rectilig-ne ; nous avons eu COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 149 Toccasion de visiter des fermes aux Etats-Unis où cette machine, actionnée par un mouton, faisait tourner une petite pompe, une ba- ratte, une laveuse à ling-e, etc. ; on peut d'ailleurs remplacer le chien ou le mouton par une chèvre et même par un porc. La figure S80 montre une égreneuse de maïs mise en mouvement par un large manège recevant deux gros chiens ; ces machines à deux animaux sont aussi employées pour actionner des écrémeuses centrifuges, des scies, etc. {A suivre.) . Max Ringelmann, Professeur à Vlnstitul agronomique et à l'Ecole supérieure d'Agricullure coloniale, Directeur de la Slalion. d'Essais de Machines. NOTE SUR LA DÉLIMITATION ET LES RELATIONS DES PRINCIPAUX GENRES D ILLIPÉES On sait que les Sapofacées sont actuellement divisées en deux grandes tribus, Palaquices et Miinusopées, basées sur l'absence ou la présence d'appendices dorsaux aux pétales. Les Illipinées constituent une première sous-tribu des Palaquiées^ caractérisée par une andro- cée typiquement diplostémone et comprenant toujours au moins deux verticilles d'étamines fertiles. Dans cette sous-tribu, toute une série de genres se distinguent par l'hétéromérie du calice et de la corolle ; le nombre des pièces du calice est généralement de 4, en deux paires croisées, dont l'une interne par rapport à l'autre ; le nombre des lobes de la corolle est alors typiquement de 8, peut d'ailleurs s'élever souvent au-dessus de ce chiffre ou s'abaisser acci- dentellement de quelques unités, mais en restant supérieur à 4. Le groupe des Illipées ainsi défini est très homogène et pourrait k la rigueur ne constituer qu'un seul genre. Si cependant, pour la clarté de la classification, on cherche à le subdiviser, il faut bien vite reconnaître que les cadres actuellement admis ne correspondent point aux affinités véritables des espèces et ne permettent guère la désignation générique indubitable d'un nouvel échantillon. C'est ce qu'avait reconnu le botaniste L. Pierre, comme en témoignent les Notes manuscrites de son herbier ; en examinant les abondants matériaux qu'il avait accumulés, je suis arrivé à admettre 5 genres principaux dans ce groujDe, avec les correspondances suivantes : \° Illipe (partie du g. Illipe de Konig, admis par Engler) '. 2" Pàyena (section Eiipayena d'Engler, partie du g. Payena de de CandoUe). 3° Kakosmanthus '- (genre d'Hasskoul avec extension, rangé comme section dans les Payena par Engler). 1. Engler, Sapolaceœ, in Pflanzenfiimilien, t. IV, p. 1. 2. Ce genre a été admis par Pierre avec la signification que je lui donne (PiEuau, Noies botaniques, p. 31j. DÉLDIITAÏION ET RELATIONS DES PRIiNClPAUX GEÎNRES d'iLLIPÉES 151 4° Dasyauliis (genre de Thwaites avec extension, rangé dans les Illipe par Engler). S** Ganiia (genre inédit de Pierre, correspond partie aux Illipe Kônig-, partie aux Payena D. C). Me réservant de préciser dans un travail plus détaillé les limites de ces divers genres et de grouper autour d'eux quelques genres secondaires, je me propose seulement dans cette Note de justifier ma manière de voir, par l'examen des caractères les plus impor- tants des Illipées et de montrer que nous avons affaire à cinq centres de classification plus naturels que les anciens. a. Nervation de la feuille. — De la nervure principale partent des nervures secondaires [costules) reliées entre elles par des arcs vas- culaires bien nets ; chez les Illipe et Kakosmanê/tus, entre les costules espacées et saillantes, on ne trouve c|ue des nervures trans- versales, beaucoup plus ténues et dessinant un réseau ; chez les Payena, les costules sont plus rapprochées et plus fines et, du milieu de l'arc vasculaire qui relie deux costules consécutives, part une fine nervure parallèle qui descend en se ramifiant vers la nervure principale ; les petites nervures transversales sont peu nombreuses, à peine visibles; chez les Dasyaulus, la nervation est intermédiaire, avec nervures intercalaires parallèles aux costules, non ramifiées et fines nervures transversales, enfin la nervation des Ganua tient à la fois de celle des Dasyaulus et des Payena. h. Corolle. — La corolle est constituée par un tube que surmontent les lobes pétalaires ; la longueur du tube varie par rapport aux lobes. Chez les Illipe, en général, le tube est notablement plus long que les lobes, tandis que l'inverse a plutôt lieu chez les autres genres. Il y a relation avec la disposition des étamines. S'il se pro- duit de bonne heure un arrêt de développement dans le tube de la corolle, les étamines de deux cycjes s'insèrent sensiblement au même niveau et le tube reste court ; si le développement se conti- nue, les cycles staminaux s'espacent et le tube est notablement plus long ; enfin la corolle peut être incluse dans le calice (Kakosmanthiis, Ganua). c. Disposition des ovules. — La place occupée par les ovules dans les loges fournit un caractère important ; chez la plupart des Illipées, chaque ovvde remplit à peu près la loge correspondante et s'insère 152 • ÉTUDES ET MÉMOIRES vers le milieu du placenta ; chez les Kakosmantliiis et les Gaiiua^ les ovules sont insérés à la base des loges ; la partie supérieure de celles-ci est vide et les cloisons séparatrices dans cette région, au lieu de confluer vers un axe central, sont indépendantes les unes des autres. (7. Fruit. — Le fruit qui est une baie jjossède un péricarpe plus ou moins charnu; cependant, chez les Ganuace péricarpe est exces- sivement mince et ligneux, et c'est peut-être là le meilleur caractère distinctif de ce genre. f. Graine. — Le développement de l'albumen est très variable. Alors que les Payena ont un al])umen abondant et les cotylédons foliacés, les Illipe possèdent des cotylédons charnus remplissant preque entièrement l'intérieur de la graine et l'albumen s'y réduit à une mince couche de tissu qui tapisse le tégument et peut facile- ment s'en séparer; mais l'albumen ne paraît jamais faire complète- ment défaut, comme on l'a souvent écrit ; il en est à peu près de même chez les Ganua. Quant aux genres Kakosnianthus et Dasyau- lus, ils paraissent posséder des cotylédons charnus avec un albumen plus ou moins abondant, les Dasyaulus se rapprochant plutôt des Payena et les Kakosmanthus des Illipe. En résumé, les caractères précédents suffisent à définir nettement les cinq genres principaux auxquels nous rattachons les lUipées ; ils montrent que ces genres constituent une série dont les termes extrêmes sont les Illipe et les Payena, tandis que les Kakosnianthus Dasyaulus et Ganua soni intermédiaires, à peu près au même degré, mais pour des raisons différentes. Ces trois derniers genres considérés deux à deux montrent d'ail- leurs des affinités réciproques très nettes. Les anciens genres Illipe et Payena apparaissent en outre comme dépourvus d'homogénéité puisque les Dasyaulus qui résultent du démembrement du premier se rapprochent beaucoup des Payena par la nervation de la feuille, par la disjDosition de la corolle et des étamines, et le développement de l'albumen et que les Kakosnianthus extraits des Payena se rapprochent, au contraire, des Illipe par la nervation et le développement de l'albumen. Marcel Dubard. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS {Suite ^) Le traitement pratiqué contre l'hémiléia à l'aide des composés cupriques serait bien des fois insuffisant si l'on ne prenait soin d'observer quelques précautions accessoires. Leur but est la des- truction des feuilles malades qui entraîne la disparition des spores virulentes qu'elles peuvent renfermer. Divers procédés ont été mis en usag-e. Le traitement des feuilles tombées au soufre ou à la chaux, recommandé par divers auteurs est coûteux et insuffisant. De même, le procédé de stérilisation proposé par Sadebeck (41) et qui consiste à arroser les débris à la bouillie bordelaise n'est guère plus pratique. Je pense, au con- traire, que l'idée émise par Abbay (16) d'accumuler les feuilles tombées et de les brûler est infiniment plus rationnelle. On ferait de petits tas de place en place de ces feuilles tombées et de tous autres débris jonchant le sol, et pour en favoriser l'incinération, on pourrait au besoin les arroser de pétrole ou de quelque autre matière inflammable. A Java (45), on a obtenu de bons résultats d'un labour assez profond qui enfouit les feuilles et les rend en même temps inolfensives^. Pour diminuer l'intensité de l'infection, on n'oubliera pas, sur- tout quand il sera fait de nouvelles plantations, que les grandes étendues d'un seul tenant sont bien plus exposées à une dange- reuse extension du mal, et que, dans ce cas, les haies d'arbres élevés arrêtent au passage une grande quantité des germes entraî- nés par le vent, sans dommage aucun pour les plantes ligneuses autres que les caféiers. L'expérience des planteurs de Java est, sur ce point, concluante. Mais, comme l'a fait observer Semler (33), le procédé n'est guère applicable en pays de montagne et il y est bien peu efficace ; de plus, il obligée à sacrifier des surfaces considérables d'un sol qui peut avoir une grande valeur. Le même auteur objecte 1. Voir Bulletin. Bul. du Jardin colonial. I9U7. II. — N" 53. 11 15 i ÉTUDES ET MÉMOIRES encore qu'à l'ombre des grands arbres le caféier ne pourrait pous- ser convenablement partout et enfin que le morcellement rend l'exploitation plus difficile. Semler croit ég-alement que pour diminuer l'intensité de la mala- die il serait nécessaire de limiter autant que possible la production du feuillage au moment où YHemlle'ia vastatrix se développe le plus activement, c'est-à-dire en général ^Dendant la deuxième moi- tié de la saison pluvieuse. L'abondance de feuillage, en effet, en même temps qu'elle diminue l'aération défavorable au champignon, offre à ce dernier un support plus étendu. Semler conseille par suite pour ce qui est des façons culturales et l'apport d'engrais activant la poussée des feuilles, de ne les pratiquer qu'à un certain moment dont l'époque doit être déterminée dune façon précise, et de telle manière, qu'au moment de la période dangereuse, le caféier ne possède que le minimum de feuillage. J'ignore si cette méthode a donné quelque résultat au point de vue pratique. Elle me semble inutile et d'ailleurs elle n'est guère réalisable, puisque la végéta- tion du caféier et celle de son parasite sont intimement liées l'une à l'autre et régies par l'influence déterminante du climat. A maintes reprises, pour faire disparaître une maladie de plante se montrant pour la première fois dans une région, on a essayé les « traitements d'extinction ». On les réalise en détruisant par le feu toutes les plantes atteintes, ainsi que les pieds sains qui les envi- ronnent; parfois même on a écobué le sol. Ces traitements n ont pas généralement réussi jusqu'ici et l'hémiléia n'a pas fait excep- tion à la règle. L'expérience faite par le gouvernement aux îles Fidji en 1879, est, à ce sujet, bien probante (22). Sur la proposi- tion de son envoyé, le D"" W. Mac-Gregor, il acheta toutes les plantations malades et les fit détruire par le feu ; mais la maladie n'en persista pas moins. Mesures préventives. — \'oyons maintenant quelles mesures on doit ordonner pour empêcher 1 introduction de Ihémiléia dans les contrées encore indemnes. En premier lieu, de l'opinion de toutes les personnes qui se sont occupées de ce côté de la question, il est une mesure qui s'impose : la prohibition absolue de l'importation de caféiers de toutes espèces et variétés, quel que soit leur âge, et quand bien même ils ne présenteraient extérieurement aucune trace de la maladie. Pour MALADIES DES CAFÉIERS 155 plusieurs régions jusqu'alors indemnes, régions séparées du foyer primitif par de vastes étendues marines ou de très grands espaces dépourvus de caféiers, il a été reconnu que l'infection ne reconnais- sait d'autre origine que l'introduction de plants paraissant sains, jeunes la plupart du temps. Maxime Cornu (46) a pensé qu'on devrait surtout interdire d'une façon formelle aux jardins colo- niaux l'expédition de caféiers vivants. Aussi bien que celle des plants, l'importation des fruits frais est à proscrire ; car les spores tombées sur le péricarpe peuvent y per- sister assez longtemps à l'état frais pour amener une infection dès leur arrivée à destination. Quant aux fruits desséchés, comme la date exacte de leur dessic- cation ne peut être appréciée par les agents de l'administration, et que, s'ils sont assez récents, ils peuvent encore receler des spores virulentes, il semble plus simple de les interdire également. On sait que quelques Rubiacées sont attaquées par des Hemileia, que ces Hemileia sont assez voisins pour qu'on ait pu supposer qu'ils ne constituent quune seule espèce, que, de plus, V Hemileia vastatrix Siété trouvé sur des Gardénia. Cette considération doit déci- der les gouvernements intéressés à imiter la Hollande qui a inter- dit à Java l'importation de plantes fraîches et aussi bien de graines de toutes les Rubiacées. Il y aurait peut-être quelques restrictions à apporter à une mesure aussi sévère. Exceptionnellement, l'im- portation des quinquinas ou des ipécacuanhas, par exemple, pour- rait être tolérée, car on n'y a jamais constaté à' Hemileia, ni aucune autre Urédinée. Au sujet des graines, qu'elles soient ou non munies de leur parche, les avis sont partagés, pour ce qui est de leur introduction directe sans aucune précaution préalable, M. Cornu (46) les consi- dère comme inoffensives. Je crois prudent, néanmoins, de faire subir à ces graines un traitement destiné à les désinfecter, de manière à détruire toute possibilité de développement ultérieur des spores à'' Hemileia que le hasard aurait pu y apporter dans le pays où s'est pratiqué le dépulpage. La seule condition à exiger du trai- tement est qu'il n'altère pas sensiblement la faculté germinative des graines auxquelles on l'applique. Dans ce but, j'ai fait exécuter quelques essais au jardin colonial de Nogent-sur-Marne. Pour la désinfection des graines de café, j'avais conseillé l'emploi comparatif de l'acide sulfureux en vapeurs, io6 ÉTUDES ET MÉMOIRES et, d'autre part, de solutions de sulfate de cuh^re et de sublimé corrosif (bichlorure de mercure) à différents titres. Les graines déjà en état de germination ont eu beaucoup à souf- frir du traitement, comme c'était d'ailleurs à prévoir. Les vapeurs d'acide sulfureux en vase clos ont retardé la germi- nation vis-à-vis des témoins et, au bout de cinq semaines, les 2/5 des graines n'avaient pas germé. Avec une solution de sublimé cor- rosif à 1 pour 1000 pendant une, deux ou trois heures, les résultats, sensiblement les mêmes, n'ont guère différé du précédent. Seules, les solutions de sulfate de cuivre, tout en retardant un peu la germination, sont susceptibles d'être utilisées. La solution à 2 °/o n'a détruit le pouvoir germinatif des graines que dans l/T) des cas, après des immersions de une, deux et trois heures. La propor- tion des graines germées restait la même avec ces durées diffé- rentes du trempage. L'emploi d'une solution plus faible, 5 grammes de sulfate de cuivre pour un litre d'eau, par exemple, sera suffisant pour tuer les spores d'Hemileia vastatrir^ puisque celles-ci perdent toute faculté de développement après un contact de quelques minutes avec la bouillie bordelaise, dans laquelle les composés solubles de cuivre sont pour ainsi dire absents. La durée d'immersion sera au plus d'une demi-heure. Les graines seront brassées convenablement dans la solution, de manière à expulser les bulles d'air qui, persistant dans le sillon, pourraient empêcher l'action du sel de cuivre sur quelque spore. Puis ces graines, extraites de la solution de sulfate de cuivre et rincées aussitôt après à grande eau, seront mises à sécher le plus rapidement possible. Le D*' Zimmermann a fait, à peu près à la même époque (51), des essais de désinfection à l'aide de sulfate de cuivre sur les graines qui ont abouti à un résultat identique. Bibliographie. — 1 lierkeley et Broome. in « Gai-deners Chronicle », 6 nov. 1S69. p. 1157. — ■(2] Berkeley, Enemies of Ihe Coffee-Tree, in « The Ceylon Observer », 2.3 mai 1870.— 3) D-- Tlnvaites, Report for 1871, in J. Nietner. The CoffeeTree and its Enemies in Ceylon, 2" éd., Colombo, 18S0, p. 2.3. — (4) Russel, Administration Report on Ihe Central Province for 1871. — (5) Berkeley, in « Linncan Soc. Journ., Botany » XIV, p. 93, pi. 3, fijj. 10; et « Quarterly Journal of microscopical Science », 1873, p. 70. — i6) D-- Thwaites, The Ceylon Coffee Funyiis, in « Quarterly Journ. of micr. Se. » 1874, pp. 298-300 (extrait du D' Thwailes Annual Report of the Peradeniyu botanical Garden). — (7) Hookcr, in « Gard. Ghron. », 1S74, p. 253. — (8) Farlnw, in 0 Quarterly Journ. of micr. Se. », juillet 1874. — [9 Cooke, in « India Muséum Rc])ort ", MALADIES DES CAFÉIERS \o^ 1876, p. 5. — (10) Hooker, Report on the proyress and condition of Ihe Royal Gardens at Kew dnriny theyear 1876. — (11) Cooke, Oranye monldon forest trees, in « Grevil- lea », 5, 1877, p. 1 45. — (12) Cooke, Leaf'-disease on Coffee and other trees, in « Gard. Chron. », 1877, VII, p. 441. — (13) Berkeley, Coffee-leaf disease, in « Gard. Ghron. », VII, p. 377. — (14) D' Talmy, médecin de la marine, Notes sur les maladies qui attaquent les Caféiers en divers pays. Tirage à part, Paris, 1878. Reproduit dans les Publications de la Société des études indo-chinoises. — Essais ayricoles et industriels faits en Cochinchine depuis la fondation de cette colonie jusqu'en 1^97, tome I"', Imp. Rey, 1897. — (15) R. Abbay, Ohserraho/i.'s ore Hemileia vastatrix, , n° 28, 5 mai 1899, Paris. — 49} Schetler, Verslacf oin tret den Slaal vans Lands Plantentuin te Buitenzorg, 1877. — (50) P. Hennings, Die wichtiysten Pilzkrankheiten der Kulturpflanzen unserer Kolonien, in « Deutsche Kolonialzeitung- », 1-' juin 1895, p. 117. — i51') Prof. D' A. Zimmermann, Werkt het ontsmellen met kopersiilfaat en kalk nadeeliy of het kiein- vermogen van koffiezaad ? , in " Teysmannia, XI, 10, 1900. — 521 D'' G. Delacroix, Les Maladies et les Ennemis des Caféiers, l'^éd., in « Revue des Cultures coloniales », 1898-1899; 2° éd., 1 vol. Challamel, Paris, 1000. — (53) Buis, LHèmiléia et l'avenir du Caféier à Madagascar et à La Réunion, brochure, Challamel, Paris, 1907. Planche XXXVI LÉGENDE Ilemileia vastatrix Berkeley et Broome. 1. — Feuille de Caféier (face inférieure) montrant les taches jaunes de la forme urédo. 2. — Une toutl'e d'urédo jeune, sortant par un stomate : G. m, cellules marg^inales du stomate ; My. s, stroma de fdaments mycéliens produisant à leur sommet des urédospores, Ur, et, sur le bord, des paraphyses, Pa. 3. — Ui-édospores; en a, mise au point du microscope faite sur le contenu ; en h, sur la surface. 4. — Début de la germination de Turédospore. 5. — Germination plus avancée : Fg, filament germinatif. 6. — a et h et les deux %ures en dessous. E.xtrémités renflées de filaments germi- natifs (Fig-. 3, 4, 5, 6, d'après Marshall Ward). 7. — Groupes d'urédos pores : 8. — Groupe d'urédospores, vues de profil. 9. — Pénétration d'un filament germinatif, Fg, d'urcdospore, pénétrant par un sto- mate. (D'après Marshall Ward.) MALADIES DES CAFÉIERS 159 Planche XXXVI 3. 8. 100 ETUDES ET MEMOIRES JMà 12. t. sta I ai •^S^tcL Planchi: X.\X\II LÉGEMiE Heinileia vastatrix (suite) 10. — Coupe transversale dune feuille de Caféier dans la région d'une tache, montrant le mycélium intercellullaire, My, et ses suçoirs, Se, pénétrant les cavités des cellules; E.s.. épidcrme de la face supérieure. 11. — Les suçoirs intracellulaires, ^'c, du mycélium, My. Grossis plus fortement. 12. — Téleutospores. lo, 1 i. — Leur germination : Pi\ proniycélium ; Slij, stérigmates ; Spd, sporidies. 15. — ,-i. Si)oridie mûre détachée ; h, c, rf, phases successives de sa germination par un filament. (Fig. Il, 12, 13, 11, 15, daprJs Marshall Ward.) MALAIMKS UKS CAFÉIEKS 1 64 KOLEROGA On désigne au Maïssour (Mysore), dans Tlndoustan, sous le nom de Koleroffa, terme emprunté à la langue canara, une maladie du caféier que les planteurs anglais ont appelée aussi black-rof. (pourri- ture noire), ou encore leaf-rot (pourriture de la feuille), et qui, au Venezuela, porte communément le nom de candelillo . D'après le D'' Ernst ', elle a été signalée au Venezuela, dès 1868, par Miguel Errera et reconnue d'origine cryptog'amique. Le D"' Ernst ainsi que Cooke ~ la différencient nettement de la « rouille » [man- cha de hierro en espagnol, iron stain en ang-lais), produite par un insecte lépidoptère, le Cemiostoma coffeella, et aussi de différentes maladies des feuilles dues à des champignons y produisant des macules ; car, primitivement, le Koleroga avait été généralement confondu avec toutes ces affections. D'après Cooke ^, c'est surtout dans la région duMalnad, au Maïs- sour, que le Koleroga est particulièrement répandu, en dehors du Venezuela. Le D"" J.-D.-A. Cockerell ^ l'a également vu à la Jamaïque où il semble avoir été observé, dès 1864, sans qu'on l'ait néanmoins étudié ''. Enfin, à Java aussi, le caféier est atteint, et le mal serait bien plus fréquent que ne le croient beaucoup de planteurs ^\ La maladie peut atteindre d'autres plantes ; au Maïssour, Cooke cite un palmier, l'Aréquier [Areca Catechu) ; à Java, d'après Raedt van Oldenbarnevelt, un arbre à ombrage pour le caféier, le dadap (légu- mineuse du genre Alhizzia), en souffre aussi parfois. En 1904, j'ai reçu de la Nouvelle-Calédonie, des rameaux de caféier d'Arabie, montrant nettement cette même maladie, Gallaud " l'a reçue de cette île en 1905. 1. D"^ Ernst, Bolanische Notizen ans Caracas, in « Botanisches Centralblatt », 1S80, 2, p. 1178-1179. 2. Cooke, The Coff'ee diseases in South-America, in Linnean Society "s Journal, Bota- ny, vol. XVIII, pi. XVIII. (Séance du 3 février 1881.) 3. CooRE, Tiro Co/fee diseases,'' Popular Science Review », n" LIX. 4. Gardner Chronicle,XyUl, 1893, p. 303. 5. Id., VIII, 1877. 6. H.vi.MEu, E. Die Krankheiten des Kaffeehaiimes, in « Wiener illustrirte Zeitun^^- », 1880, p. 158. — Raedt van Oloemiarnevelt, De Ko/JieciiUuur op Java, Gravenliage (La Haye). 1898. 7. I. Gallaud, Un nouvel ennemi des Caféiers en Nouvelle-Calédonie, Comptes rendus de TAcadéniie des Sciences, 27 nov. 1905, t. CXLI, p. 898. 162 ÉTUDES ET MÉMOIRES La maladie appelée aux Antilles françaises l'Enfer du caféier n'est pas, je crois, différente du Koleroga. L'état trop peu avancé des échantillons que j'ai reçus il y a quelques années ne me permet cependant pas d'être tout à fait affirmatif : le mycélium que j'ai vu sur les feuilles était encore stérile et la gélification n'était pas visible. Le mal, en tous cas, semble peu répandu. Dans l'Inde, la maladie apparaît au mois de juillet, et, d'après le rapport des indig;ènes, il ne se passe pas d'année humide, sans qu'elle se montre et sévisse plus ou inoins fortement. L'arbre attaqué se reconnaît de loin aux nombreuses feuilles des- séchées qui pendent entre les rameaux, souvent détachées, mais semblant retenues comme par des toiles d'araignée. Ces feuilles atteintes présentent, sur une étendue variable de leur face inférieure, parfois sur presque toute la surface, une très fine membrane, d un blanc grisâtre, ayant assez l'apparence et la consistance de la bau- druche, lisse et adhérente à l'état sec, et qui se rétrécit en s'épais- sissant quand elle atteint le court pétiole qu'elle couvre. Quand le temps est très humide, ce revêtement devient visqueux, et on le détache sans difficulté par fragments, avec la pointe d'une aiguille ou d'un canif, La feuille, dès lors, souvent tuée dès le début, se décompose ; la pellicvile visqueuse brunit de plus en plus, et, sous l'influence d'une humidité persistante, il en découle goutte à goutte un liquide foncé. Le D'' Ernst assure que cette mince membrane gagne le pétiole et la feuille opposés, puis se répandant sur l'entre-nœud, passe au nœud suivant sur les deux feuilles qui s'y insèrent. Il ajoute que, sans pouvoir dire exactement où commence l'attaque, il s'est bien rendu compte que le mal procède toujours, en suivant une marche ascensionnelle, montant du tronc vers les branches et non pas en sens contraire, La gravité, et même l'apparence de la maladie, diffèrent dans rinde et au Venezuela. Au Maïssour, d'après Cooke, les fruits sont souvent attaqués et tombent en masse; il a estimé, d'après les ren- seignements recueillis, que la perte annuelle n'était pas loin d'atteindre le quart de la récolte. Au Venezuela, le D'" Ernst n'a pas noté cet envahissement des fruits, et de la lecture de son mémoire il semble résulter que la maladie jjroduit moins de dégâts. Déplus, le même auteur ne fait aucune allusion à la viscosité possible de l'enduit qui couyre les parties malades. Or, l'examen d'échantillons MALADIES DES CAFÉIERS 163 envoyés à Cooke, parle D'Ernst lui-même a permis au mycologue anglais d'affirmer l'identité des deux parasites dans le CandcUllo et le Koleroga. C'est donc à une cause extérieure, peut-être iine séche- resse plus grande de l'atmosphère au Venezuela, qu'on doit attribuer ces variations. A Java, aussi, le Koleroga cause moins de dommages que dans l'Inde , d'après Raedt van Oldenbarnevelt. L'examen, à une forte loupe, des portions malades, permet déjà de résoudre la fine pellicule entièrement superficielle en une quan- tité considérable de filaments très ténus, intriqués les uns dans les autres. L'étude au microscope d'une portion de cette membrane recueillie par une immersion suffisante dans l'eau montre que ces filaments, disposés en un réseau serré, constituent le mycélium d'un champignon ; ils sont hyalins, cloisonnés, copieusement ramifiés, anastomosés, croisés dans toutes les directions, d'un diamètre variant de 3 à 9 jjl. Vers le sommet de ces filaments, il s'y produit de petits corps globuleux, faiblement hérissés, courtement pédicellés à l'état jeune, entièrement sessiles lorsqu'ils sont adultes. Ces corps globu- leux ont tous les caractères de spores, mais on ne les a jamais vus ger- mer. Le tout, filaments et corps globuleux, est agglutiné par la matière visqueuse, qui sans doute provient de la gélification de la partie externe de la membrane des filaments. Une immersion de douze heures dans l'eau n'a pas permis à Cooke de dissoudre cette membrane et obtenir la mise en liberté des spores. L'acide nitrique rend bien les filaments et les spores plus nets, mais ils ne tardent pas à se dissoudre et à disparaître dans la masse. La place de ce champignon, dans la classification, n'est pas éta- blie. Le D"" Ernst avait cru y voir une forme Oïdium, qu'il avait rattachée aune Périsporiacée non décrite, Erysiphe scandens j il en a donné une figure dans la planche qui accompagne son mémoire. Hallier croit également qu'il appartient à ce groupe ^ Cooke n'a pas admis cette détermination. Conformément à son opinion qui a pré- valu, on nomme cette espèce Pellicularia Koleroga Cooke, genre et espèce tous deux nouveaux -. Il est considéré comme une Mucédi- 1 Hallier, E. Op. cit. 2. Grevillea, IV, 1875: p. 116, Pellicularia Koleroga Cooke; p. 13'i, On ihe affinities of Pellicularia. — Grevillea, IX, 1880, p. 10. 164 ÉTUDES ET MÉMOIRES née, et ce n'est peut-être que l'état incomplet d'une forme à asques inconnue. Quoi qu'il en soit, le mycélium ne pénètre pas les tissus de la /ê ^Ç5 Planche XXXVIII LÉGENDE Pelliculavici koleroya. 16. — Mycélium, Fi, et spores (conidies), Co. 17. — Un filament fertile, Fi, avec une conidie mûre, Co, et une autre jeune, pcdi- cellée, Coj. (D'après Cookc.) Maladie de la « loile d'araignée ». 18. — Feuille et pétiole de Caféier de Libéria attaqués par la maladie. 19. — Trois 11 cellules-ancres » du mycélium. 20. — Filaments de mycélium. (D'après A. Zimmermann). feuille, et Cooke, tout en s'étonnant qu'un champignon épiphyte, c'est-à-dire entièrement superficiel, puisse nuire aussi gravement à la plante, déclare cependant que cette déchéance du caféier ne peut MALADIES DES CAFÉIERS 165 reconnaître d'autre raison que l'obstruction des stomates de la face inférieure de la feuille. Gallaud ' reconnaît également que les fila- ments ne pénètrent pas, mais qu'ils s'appliquent intimement par places à la cuticule, à l'aide d'appareils qu'il appelle « plaques adhé- sives ». L'emploi de la fleur de soufre en insufflations, conseillé par le D'" Ernst et aussi par Gooke, a donné au Véné/Aiéla quelques bons résultats. De même, si l'existence de la maladie est reconnue dès son apparition, l'enlèvement rapide de l'incinération des parties atteintes, a permis de restreindi^e notablement l'extension de la maladie au Venezuela et dans l'Inde. L'emploi des composés cupriques, proposé par Gallaud est à essayer. Maladie de la « toile d'araignée ». — Le D"" A. Zimmermann ~ a sig-nalé à Java une maladie qu il appelle spinnewehziekte (toile d'araignée) et qui semble fort analogue au Koleroga ; elle envahit les branches, rameaux et feuilles sur leur face inférieure et couvre tous ces organes d'une moisissure d'un blanc pur simulant une toile d'araignée. Les feuilles atteintes brunissent et meurent, et la mala- die se transmet des feuilles malades aux feuilles saines. Cette affec- tion est rare sur le caféier d'Arabie. Quoique peu fréquente égale- ment sur le Libéria, elle y est un peu moins rare ; et en tous cas, ne se voit que dans les places humides. L'envahissement est favo- risé par un fort ombrage et une plantation serrée des caféiers, et il ne cause qu'exceptionnellement de dégâts notables. Le champignon montre de fins fdaments incolores et ne paraît pas avoir d'organes adhésifs. On y voit des corpuscules en relation avec les filaments, montrant des prolongements latéraux, que l'auteur appelle des cel- lules ancres (ankercellen), remplies de protoplasma granuleux et qu'il n'a pu faire germer. Le traitement consiste à enlever et brûler toutes les portions attaquées, k tailler, rogner, donner de la lumière et employer les préparations cupriques. 1. Gallaud, Op. cit. 2. Prof. D' A. Zimmermaxn, Eenige pathologische en physiologische waarnemingen over Koffie, Batavia, 1904. [A suivre.) D"" Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à V École nationale supérieure d'Agriculture coloniale. COMMUNICATIONS DIVERSES Culture du thé dans le Bengale de l'Est et l'Âssam. D'après un rapport officiel publié dânsle Board of Trade Journal de Londres, la surface consacrée, en 1906, à la culture du thé dans le Bengale de TEst et l'Assam, s'est élevée à 423.828 acres < (171.650 11^34) sur lesquels 6.280)2.543 H» 4) avaient été nouvellement ensemencés et 9.940 (4.025 H» 7) abandonnés. 407.277 acres (164.947 H^ 185) sont la propriété d'Européens et 16.551 (6.703. H» 155) appartiennent à des Indiens. Le rendement total est évalué à2Ov7.680.288 pounds ^ (94.079.171 kilos) contre 192.693.635 pounds (87.390.216 kilos) en 1905. Sur les chiffres de 1906, ou compte 3.893.627 pounds (1.763.813 kilos) de thé vert, dont 613.629 pounds (278.984 kilos) ont été travaillés dans la vallée de Brahmapoutre, 2.438.133 pounds (1.104.474 kilos) dans la vallée de Suma et 841.865 pounds (381.365 kilos) dans le Bengale de l'Est. Note sur le commerce de la gomme arabique en Egypte. Le Journal de la Chambre de commerce anglaise en Egypte, a publié il y a quelque temps des renseignements intéressants sur l'exportation de la gomme arabique d'origine égyptienne. D'après le document auquel on fait allusion ici, les exportations de gomme arabique d'Egypte se répartissent comme suit en 1905 et en 1906 : Les forêts d'arbres produisant la gomme arabique se trouvent dans la pro- vince de Kordofan, et aussi aux environs de Djédid, dans la province du Nil blanc. La récolte de la gomme par les indigènes est libre, la seule taxe qui existe est l'impôt prélevé à Omdurraan. Cet impôt varie selon la valeur de la gomme et s'élevait l'année dernière à 2 sh. 6 d. ^ pour 99 livres ^. (6fr. 46 pour 100 kilos). La saison de la récolte s'étend de décembre à mai. Il y a deux sortes de gomme, l'une d'une couleur ambrée, l'autre blanche ; la difïérence provient de ce que cette dernière a été longuement exposée à l'ac- tion directe du soleil, généralement à Omdurman. La meilleure gomme et la production la plus importante arrivent du Kordofan. 1. L'acre vaut 40 ares 1/2. 2. Le pound ou livre vaut 0 kil. 453. 3. Le shillini; vaut 1 fr. 25. COMMUNICATIONS DIVERSES 167 La gomme récoltée est rapportée aux villages, et vendue contre argent comp- tant par les indigènes à des courtiers soudanais, à Dueim principalement; de là, le produit est envoyé par voie fluviale à Omdurman, qui est le marché prin- cipal de la gomme au Soudan. Elle y est réemballée, à destination des marchés européens, dans de solides doubles sacs contenant chacun environ 300 livres. (13o k. 9). Au lieu de compter, comme c'est l'usage, 100 rotolis (99 livres ou 44 k. 847) au cantar, les marchands d'Omdui'man comptent liO rotolis (49 k. 33), ce poids fictif supplémentaire couvrant toute perte possible pendant le trajet. Le coût du transport par bateau, d'Omdurman à Kartoum-Nord, inclus toutes dépenses, varie de 2 1/2 à 5 deniers le cantar (29 livres); jusqu'à Port-Soudan le fret est de 3 liv. st. ^ 5 sh. 8 d. (82 fr. 55) la tonne de 1.000 kilogr., avec une réduction de 10 p. 100 pour un ciiargement de 10 tonnes. De Port-Soudan, la gomme est transportée par vapeurs jusqu'à Suez, oîi elle est souvent triée, puis transboi'dée soit à destination de l'Europe, de T Amé- rique ou de l'Australie, soit embarquée sur le chemin de fer pour le Caire ou Alexandrie. Les principaux marchés pour la gomme arabique sont Marseille, le Havre, Hambourg, New-York, Londres, Liverpool, Anvers, Barcelone, Melbourne et Trieste. Presque tout le commerce d'exportation est entre les mains d'Européens, les termes de payement sont au comptant contre documents, ou bien d'un à trois mois de crédit ; lorsque l'acquéreur traite pour Melbourne, il a ordinaire- ment un crédit en banque à Londres, sur lequel le vendeur est libre de faire traite. L'industrie de la confiserie principalement, emploie la gomme arabique, mais ce produit sert également dans nombre d'autres industries, comme celles des produits chimiques, de l'impression et de la teinture. L'agriculture à l'Ile Saint-Vincent. Notre vice-consul à Port of Spain donne, dans une communication, les ren- seignements suivants sur l'ile Saint-Vincent et l'agriculture. L'île de Saint-Vincent lait partie de l'archipel des « iles au Vent » (Wind- ward Islands) ; sa plus grande longueur est de 18 milles et sa plus grande lar- geur de 11 milles; elle est située à 21 milles Sud-Ouest de Sainte-Lucie. L'île est d'origine volcanique et très montagneuse. Population. — La population totale de l'île est d'environ 44.000 habitants : la plupart sont des noirs et des gens de couleur, employés dans les travaux agricoles. Saint-Vincent a été le refuge des derniers Indiens caraïbes, race à peu près disparue aujourd'hui. La principale ville est Kingstown, 4.000 habitants, résidence de l'administra- 1. La livre sterling vaut 25 fr. 168 COiMMUNICATIONS DIVERSES leur qui relève du gouverneur des « îles au Vent » en résidence à la Grenade. Cinq autres petites villes sont situées dans cette possession ; les plus inn)or- tantes sont Georgetown, sur la côte Nord-Est et Chàteaubelaire sur la côte Nord- Ouest. Climat. — De décembre à juin, le climat est excellent; pendant la saison des pluies, d'août à novembre, il est chaud et humide. Malgré cela, l'état sanitaire est réputé satisfaisant. Agriculture. — 20 000 acres ^ de terres cultivées contre 73.987 encore à l'état vierge(29.9C4.7.3 h.). Les principaux produits sont la canne à sucre, Tarrowroot, le cacao, le café, les épices, le coton, les arachides. L'élevage du bétail donne de bons résultats. Par suite du bas prix du sucre, beaucoup de plantations de cannes sont délais- sées. La culture du cacao augmente sensiblement : 789 sacs ont été expédiés dans le coui-s de l'exercice 190.5-1906 contre 742 sacs en 1904-1905 el seulement 44.3 en 1900. La culture du coton a été encouragée pendant ces dernières années et on ne compte pas moins de 470 acres (190 H* 35) plantées de cotonniers. La dernière récolte a donné 338 balles pesant 121.680 livres ^ (55.121 kilos). 1. L'acre vaut iO ares J /2. 2. La livre vaut 0 kil. i53. ERRATA Bulletin n" 52. Juillet 1007. page 16. Liie : Ilolarrhena Wulfsbcrgii au lieu de : — ^^'ulfsberf^u. Bulletin n" 51. Juin 1907, page 479. La livre anglaise a été comptée par erreur 25 fr. 20, il s'agissait de la livre eu poids c'est-à-dire 0 kil. 568. STATISTIQUES COMMERCIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises. GUADELOUPE < 3* TRIMESTRE. — Exportations du 1^^ au 31 juillet. i° Café. — Exportation peu importante 5,589 kilos dont 3.333 kilos pour la métropole et 2.256 kilos pour les colonies françaises. Ces envois sont beau- coup moins importants qu'en juin 17.386 kilos, diminution de H.797 kilos. Le total des 7 premiers mois s'élève à 622.279 kilos contre 584.983 kilos pour la période correspondante de 1905 une augmentation de 37.296 kilos au profit de 1906. 2" Cacao. — Expédition de 32.336 kilos entièrement à destination de la métropole contre 52.907 kilos pour juin, d'où une diminution de 20.571 kilos. Total des exportations des 7 premiers mois de 1906, 468.677 kilos contre 434.522 kilos pour la période correspondante de l'année précédente. Augmen- tation de 34.155 kilos au pi'ofit de 1906. 3° Vanille. — Exportation de 150 kilos (132 kilos pour la France et 27 kilos pour les Colonies françaises) contre 219 kilos en juin — diminution de 69 kg. — L'exportation des 7 premiers mois s'élève à 7.388 kilos contre 6.833 kilos pour la période correspondante de 1905. Augmentation de 555 kilos au profit de l'année courante. 4° Sucre d'usine. — Exportation de 7.292.439 kilos dont 7.291.055 pour la France, 794 pour nos colonies et 590 pour l'étranger. 5" Mélasse. — 45.877 litres, le tout à destination des colonies françaises. 6° Rhum et tafia. — Il sort pendant ce mois 652.034 litres ainsi répartis : France. 624.478 Colonies françaises. . . 27 . 302 Étranger 254 GUADELOUPE 3^ TRIMESTRE. — ExpoHations du i^'^ au3i août 1906. 1° Café. — Exportation de 1.775 kg. 5 dont 1.625 kg. 5 pour la France et 150 pour nos colonies. Il en résulte une baisse de 3.803 kg. 5 sur le mois pré- cédent. 1. Voirie Bulletin du Jardin Colonial n° 42 (septembre 1906). Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N" S3. 12 itO STATISTIQUES COMMERClALEâ 2° Cacao. — 7.799 kilogs sont exportés. Le tout est à destination de la métropole. On constate là encore une forte diminution de 24.5.37 kilos sur les exportations du mois précédent. 3° Vanille. — Aucune sortie n'est à signaler pour ce mois, tandis qu'en juillet on avait exporté 150 kilos. 4" Sucre d'usine. — Exportation de 1.894.927 kilos ainsi répartis : 1.889.283 kilos pour la France. 2.496 — — nos colonies. 3.148 — — l'étranger. La quantité exportée est moindre de 3. 397.312 kilos que le mois précédent. 0° Mélasse. — On signale 131.388 kilos exportés dans les colonies françaises seulement. Là, contrairement à ce que nous avons vu plus haut, il y a une hausse dans les exportations. 11 sort 113.711 kilos de plus qu'en juillet. 6° Rhum et tafia. — La sortie est 1.245.245 litres elle dépasse ainsi de 393.211 litres celle du mois précédent. 7° Rocou. — 3.700 kilos sont exportés, pour la France seulement aucune sortie n'était enregistrée le mois précédent. Exportations du /<=■■ au 30 septembre. 1° Café. — 11 est exporté 499 kilos. La baisse se poursuit donc, elle est encore de 1.276,3 kilos sur le mois d'août. 2° Cacao. — 2.596 kilos sont envoyés en France; cette sortie est inférieure de 5.203 kilos à celle d'août. 3° "Vanille. — 40 kilos seulement sont vendus en France. 4° Sucre d'usine — 11 sort 1.283.112 kilos pendant ce mois qui accuse une baisse de 609.813 kilos sur le mois précédent. 3" Mélasse. — Là encore une baisse est à signaler dans les exportations, 73.409 kilos contre 151.588 pour le mois d'août, soit une diminution de 78.179 kilos. 6" Rhum et tafia. — 298.224 litres au lieu de 1.245.243 le mois précédent, soit une dimiiiulion de 947.021 litres. 7° Rocou. — On exporte 13.670 kilos, c'est-à-dire 9.970 kilos de plus qu'en août. Résumé des 3 premiers trimestres de 1903. On constate surtout dans le tableau qui va suivre que pendant le 9 premiers mois de l'année 1906 les exportations de sucre et de rhum ont été bien supérieures à celle de l'époque correspondante de 1903. D'un autre côté, cette augmentation a forcément amené une diminution dans la sortie des mélasses. Ce sont là les deux faits les plus intéressants à retenir. STATISTIQUES COMMERCIALES 171 Cfi Cf. ^ ^ 0) rj -0) «3 M «3 CI in -J O O _o 0) 3 O C ; - co s . e T. ■^ S « s '"* C5 o ^ o ce o J2 / C O) O 05 O o co O C cfi oo co 00 y^ m in a; « "la 3 œ lo 5 o Cl 00 i; oî O o o _o 16.6 5.7 -^ 00 Ci >y ."H * GC — ;3 O CO lO co vt cq 00 00 CD ■** S :s k! in c- c• 00 o 03 t~ O s •=> «L> f^ ^ t— . a> .^^ 5^ .-< «o •* "rt ■J^ CD C^ ..li r^ 00 co œ - -* o -^ O-J o de 1 Pour trang xn o o C Cl m 1) = o o o tn _o 15 s » cfi 1 -^ œ ^i '"^ r-t •- 1 - tH o -' rH / ■ ^ \ ^ tfi r? (Z) 00 C Cl i. On \C. 00 o -H .2 "o-ï ce e- Ti en p' •^ K rem es c uiça o o- 2 Cl ci Cl o t. X o co _c .» 1-^4 ■ C-5 ih s Cl s — "^. -i^ lC 05 i:li o o t-, o- \r. 'c- Cl o Cl 00 a: r-' Ï3 Cl ■ CD en _o C O C c Cl co o co -^ in t- es 00 "^ m 00 .1^ r^ S :| ^" e>i o 1 ° 1 ?; 1 œ 1 .hâ i- 1 ai ci C3 ;> : (/) S ci U A k 172 STATISTIQLKS (OMMERCIALES MARTINIQUE < 4'^ TRIMESTRE Exportations du 1'"^ au SI octobre. l" Sucre. — o) Sucre d'usine: L'exportation s'élève à 1.687.708 kilos ainsi répai'tis : France '. 1 .685.247 kilos Colonies françaises 2.094 — Étranger .367 — La sortie se trouve ainsi être supérieure de 1.459.792 kilos à celle du mois précédent. b) Sucre brut : 200 kilos seulement pour les Colonies françaises. 2" Mélasses. — Aucune sortie n'est enregistrée. 3° Rhum et tafia. — 944.833 litres avec les destinations suivantes : France 936.607 litres Colonies françaises 7.210 — Étranger 1.016 — dépassant ainsi les exportations du mois précédent de 57.299 litres. 4" Café. — Il sort de la colonie 614 kilos ainsi répartis : France 371 kilos Colonies françaises. . . 64 — Étranger 179 — Il n'y avait pas d'exportation de ce produit le mois précédent. 5" Cacao. — Seule la métropole achète 57.821 kilos soit 55.226 kilos de plus qu'en septembre. Exportations du I au 30 novembre. i° Sucre. — a) Sucre d'usine : Seul exporté pendant ce mois, la quantité est de 28.392 kilos. Les destinations sont les suivantes : France. 110 kilos Colonies françaises 28.000 — Étranger 282 — En octobre la colonie sortait 1.687.708 kilos. La différence au détriment de novembre est donc de : 1.659.316 kilos. 2° Mélasses. — Tandis qu'on n'exportait pas cette denrée le mois précédent, pendant celui-ci on envoie 65.578 kilos dans les Colonies françaises. 1. Voir le Bqlletin'tlu Jardin Colonial du mois de juin n» 51, STATISTIQUES COMMERCIALES 173 3° Rhum et tafia. — Contrairement à ce qui s'est passé pour le sucre l'expor- tation s'est élevée à 1.428.940 litres, dont : 1.404.506 pour la France. 24.434 — Colonies fi'ançaises. dépassant le mois précédent de 484.107 litres. 4° Café. 1.031 kilos dont 1.019 pour l'étranger, soit un surplus de 417 kilos pour ce mois. 5° Cacao. — 11 sort 71.687 kilos dont 71.617 pour la France et 70 pour les colonies. L'exportation dépasse celle d'octobre de 13.866 kilos. 6° Casse. — 7,200 kilos pour la France, Exportations du /<"" au 31 décembre. i" Sucre. — a) Sucre d'usine : Les exportations continuent à baisser, elles tombent ce mois à 1.960 kilos dont : 1.750 pour les Colonies françaises 210 — Étranger. La diminution sur le mois de novembre est de 26.432 kilos. b) Sucre brut : 210 kilos seulement sont exportés. 2° Mélasses. — 18.560 kilos pour les colonies françaises, ce qui fait une baisse de 47.018 kilos sur le mois précédent. 3° Rhum et tafia. — L'exportation s'élève à 841.123 kilos ainsi l'épartis : France 831.704 Colonies françaises.. . . 8.888 Etranger 531 On constate là encore une diminution de 587.817 kilos sur novembre. 4" Café. — Sortie presque nulle, 9 kilos pour la France seulement, 5° Cacao. — Cette denrée, au contraire continue à être exportée en plus grande quantité le chiffre des sorties est de 96,978 kilos soit une plus-value de 25.291 kilos au profit de décembre, 6° Casse. — 1.980 kilos, soit 5.220 kilos de moins que le mois précédent. Résumé et comparaison des exportations Je la Martinique pendant les années 1905-1 906. L'examen du tableau ci-joint montre que les exportations de la colonie se sont considérablement accrues pendant l'année 1906, C'est surtout pour le sucre et le rhum que les exportations ont pris une certaine importance. Il faut également remarquer que l'exportation de la vanille a plus que doublé, que celle du café a triplé. Par contre les sorties du campêche ont beaucoup diminué. 174 STATISTIQUES COMMERCIALES «•; (O . i V O o 3 °'' ^c c/} t- W «*in 'o _o O} CJ w oin a ^ : in - ;^ S o : = - ^ca s ^ co ->J •*>* c o ^ S ^00 o « 1^ 1 1 r/3 S?- esi 00 co co 3.716 trcs in 00 03 OJ X' .268 .844,95 320,8 è — ^ >* o co ^ 00 2 CO'^ Q-* csi y. (A. ■«no- CM 1 ^< in ^H - O) 00 co in coco c >> œ -; co •-^ c^ co co •^ co ^ r- o> (Ti feti^ o ».-i< in y. ^a CO r-m_ j. ce 2, o s co o X jc 00 co ^H c~ O % H Jk 00 o s- iri in l-i4 05 csi>* co ■^ o o co co a> 'O s. o o co co te co c c/l co t^ o ••T. m - - '^' - rt —l ■-■ o to î- œ 2 r- O o « 77^ rz3 C8 ^ '■D ^ CO ^ — - -4 C Q ^j o.ïï tfi -r te 1^ ce o c t/j 1^ t/i o o c? O t^ co *rH c co o I-- CD :: o = uO CO O o ^ ce ce a ^f ^ ri ^^ çC^ ^^ ■^H s- î>) C O in K o o O c- 1- o^ cO t^ O ç- "^ C3 O — O »1 o t~ OU I StAîlSTtQUES COMMERCIALES m Établissements français de VOcéanie ANNÉE 1906. Les exportations de cette colonie se sont élevées pendant l'année 1906 à 3.578.113 francs. On constate que presque toutes les exportations se font vers l'étranger, qui, à lui seul entre en ligne de compte pour 3.1bè).993 francs. La grosse production de Tahiti, le coprah dont la sortie s'élève à 2.105.245 francs va entièrement à l'étranger. Pour la vanille, l'étranger en reçoit pour 541.476 francs tandis que la France n'en achète que pour 42.172 francs. La métropole entre pour 422.120 francs seulement dans les exportations de Tahiti. C'est dire que chaque produit n'arrive en France qu'en petite quan- tité. Il faut cependant faire une exception pour les nacres dont 222.011 kilos valant 377.418 francs entrent dans la métropole. Dans le tableau qui suit, on pourra suivre en détail toutes les exportations des produits de cette colonie. 176 STATISTIQUES COMMERCIALES o HJ ND C8 C .O 5D C O ■ x^ t. O §^ «3 ^^^ tn Ta O O O c £ c s ^ ^ a a ^ s; «; - ^ 5 c ce es es «2 C^ =i: ex 3 1) in c-i - o o to ^■r co Cl 00 »* to ^^ ce 00 co *^ 1^ 1- ^■r en 00 ^5* s^ v^ CO Cl in oc co -H > M o in !M r^ O oc co *f «■1 o o •- X in ce J. to O r- Cî co a> co to co Cl o Cl ■'"■y ^H o in co ^-. co co co in ^ O 1— es Cl '■' in 00 l œ _J^_ C) • té O C 2 a a £ - £ - s - £ £ s £ 3 . çc çd »î ^ ce a 3 a O in ss J5 ^^ v-r to «>■* co H 00 -^ to •■"* o Ï-) co *f 1^ O -* Cl 00 — ^ c-i ■rH co Cl in t^ ^ Cl o 13 c^ CD co ^'T (M l^ di CO ^T S^l o to in Ci ;s >■ lO CO O to Ci t- ^fH t^ co co 00 to in <: c Cl Cl î-l CH ss in r^ in «H e-i es H ek co .rT^ c/i V^ o ij BJ U! O iri C '^- 3 03 •fi O u C - 2 a u o C3 £ £ £ O •■■j 7^ o r^ 7Z U ••- .ti ^ o ^ o ^ D, ^ ■^ « in 5 to to to 2 o to Cl 00 to ^T •^^ £ *^ 00 o C-l a> o o m ^i- o in IM eu C3 3 O 05 O o 00 o co oi ri to co co Ci co es o co in Cl co to 1» o 5(3 U c o; C tfi o S W en C5 s et ÇS u 3 î * : C « : : C! = I î : c; ce JS OJ oo to © S-) to co ^^ c^ GN <: es I^ o> o ^■r CD e r* fr- 00 r^ S-l M t^ es ^T* co *f 1. t» ee en ■X _o _ _Q _o Si 15 >^ 2 D '^ 2 5 5 5 2 £ - s a 5 £ O rj co -* -~-r ^H 2 ~* co o> ^H Oh in O 6 o (M es 2 O O C O c I« U c3 U 4) O O H «3 -.«^ '5 •a o t. tn a. C O u o o -d C cd 3-£ < O CD C u t.* 1 = 0 « t: > e: > C 4. D f 0. a C >> ô c -c Ç 3 o o 'E ■à -4J C c: 0 s. -1. s. 3 c t. > ex o ce a 'c '3 '^ :_ 'Z «. ^ c; u > C c eu C c a c lï 5 ^ c MAÇON, PROTAT FREHES, IMPRIMEURS L Editeur-Gérant : A. 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La reproduction complète d'an article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartietles sont autorisées à condition de mentionner la source. liR COIiHECTIOfl DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 . . Juillet 1902 à. Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 (Envoi franco contre manciRt-poste) I vol. in-8o. 20 fr — 20 fr — 20 fr — 10 fr 2 vol. in-8o. 20 fr 20 fr Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à iM. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeuses à 2, Sjt 4 Cylindres en granit. Moulins, Malaxeurs, Pétrisseurs pour matières pâteuses. Boudineuses, Coupeuses, Presses diverses. 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Bories de la direction d'un cours d'Agriculture pratique i84 Afrique occidentale française. — Décision fixant les conditions de cession d'essences forestières par la station ag-ronomique de Hann 1 84 Nominations et mutations i85 ÉTUDES ET MÉMOIRES U Arachide en Afrique occidentale française. — Rapport de l'Ins- pection de l'Agriculture 186 Recherches sur les Pailles à chapeaux de Madagascar, par MM. Em. Perrot et A. Goris 202 Cours de génie rural appliqué aux Colonies. Harnais, par Max Ringelmann, directeur de la Station d'essai de machines 2i4 Les Maladies des Plantes cultivées dans les Pays chauds. Mala- dies des Caféiers, par le D'" Georges Delacroix, directeur de la Station de Pathologie végétale (suite) 286 NOTES Le marché du Cacao et du Caoutchouc à Ceijlan 254 Production du Campêche dans les Colonies françaises, par M. A. Pernot 256 C^Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des ^ produits de la mer dans les Colonies françaises 260 I LI8RARY NEW YORK BOTANICAL (ïaRDEN. LE BOLLETINO DELL' ASSOCIAZIONE COTONIERA ET BORSA COTONI, de Milan (Via Manzoni 41) est la publication officielle de l'Association des Industriels en coton d'Italie; elle traite leurs intérêts, s'intéresse à améliorer les conditions intérieures des Fabriques de coion, à rendre uniformes les contrats du coton, et tient au courant ses associés et abonnés sur l'allure du marché du coton, etc. Prix de l'année ( 1 2 numéros) 30 fr. <5>€>e€>®<&<5><3>€><2>00®<2>O<î><î><2> I BOLETIM I IagriculturaI 0 DO <ô> I Estado de Bahia | <& IPUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE L'ÉTAt| ^ (en portugais) ^ Abonnement annuel : <î> © . ^ Union postale 6 fr. ^ <»> €> Annonces (prix de l'année) : <î> ^ Une page 100 fr. ^ ^ <î> <ï> Demi-page 60 fr. (^ <•> <2> Les documents et communications X relatifs à la rédaction doivent être ^ ^ adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- % CULTURE ». <î> 0 1 Mercès, 123. BAHIA. - BRÉSIL | l fl i Fix » Badigeonnage dans une brasserie Examinez nos nouvelles MACHINES A BADIGEONNER ETA DESGNFECTER (b s g d g) Type FIX. Médaille de Bronze : Jardin Colonial, Nogent-s-]VIarne BLANCHIMENT au lait de cliaux l Murs, Plafonds, Arbres PElNïURAGE avec couleurs à l'eau \ Ateliers, Ecuries, Façades DESINFECTION avec tous les désinfectants liquides ECONOMIE énorme : 3.ooo mètres carrés en lo heures. Demandez notice n° 16 et Références Frédéric-Albin LOEBEL Télcph. 202-81 26, rue Cadet, PARIS (9e) ^ Année Septembre 1907 N*^ 54 PARTIE OFFICIELLE MINISTERE DES COLONIES Le Pi'ésident de la République Française. Sur le rapport des ministres des colonies et des finances, Vu les lois des 11 janvier 1892, article 3, du 24 février 1900, article 2, du 17 juillet 1900, article 2, relatives au tarif des douanes ; Vu les décrets des 30 juin 1892, 22 août 1896, 25 août 1900, accordant des exemptions ou détaxes à certains produits originaires des colonies, Dégkète : . Art. !'''■. — Sont fixées ainsi qu'il suit, les quantités de produits ori- ginaires de la Guinée française qui pourront être admises en France du l^"" juillet 1907 au 30 juin 1908 dans les conditions fixées par les décrets susvisés des 30 juin 1892, 22 août 1896 et 25 août 1900 : Café 3.000 kilogr. Bananes 100.000 — Art. 2. — Le ministre des colonies et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 25 juillet 1907. A. Fallières, Par le Président de la République : Le ministre des colonies^ Milliès-Lacroix. MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE Instructions relatives aux méthodes à employer pour Vanalyse de certains produits alimentaires. {Suite ^) Conformément à l'arrêté en date du 18 janvier 1907, pris par le ministre de l'agriculture et le ministre du commerce et de l'industrie, les laboratoires admis à procéder à l'examen des échantillons prélevés ne pourront employer, pour l'analyse des fai'ines, pains, pâtisseries, pâtes alimentaires, fleurages, chapelures, épices et condiments, que les méthodes décrites ci- après : 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial n° 53, août 1907. Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N" 54. 13 478 DOCUMENTS OFFICIELS FARINES, PAINS, PATISSERIES PATES ALIMENTAIRES, FLEURAGES ET CHAPELURES FARINES La tromperie sur la qualité et la nature des farines s'opère g-énéralement de trois façons différentes : P Par la livraison d'une farine inférieure pour une supérieure; 2" Par la livraison d'une farine altérée, ou en voie d'altération, ou par le mélange de celle-ci avec une farine de bonne qualité ; 3° Par l'addition de farines étrangères au froment, riz, seigle, maïs, plus particulièrement. Les fraudes consistant dans l'addition aux farines, de sciure de bois, de craie, de plâtre, de chaux, de sable, etc., ne se rencontrent pas dans les farines de boulangerie, mais dans celles destinées à l'alimentation du bétail et aux usages industriels. Dans le premier cas, qui sera le moins fréquent à cause de la facilité avec laquelle l'acheteur peut se rendre compte, de visu, de la qualité de la farine, ainsi que dans le deuxième, l'expert aura recours à l'analyse chimique. Dans le troisième cas, l'analyse microscopique sera suffisante. Humidité. — On opère sur 5 grammes de farine qu'on place dans un vase à extrait, bouchant à l'émeri, de 60 millimètres de diamètre, en verre de Bohème, et taré d'avance. On place à l'étuve à 100-105 degrés pendant huit heures. On laisse refroidir sous un exsiccateur et on pèse. Gluten. — Ce dosage comporte deux phases distinctes : la confection du pâton et l'extraction du gluten. On pèse 33 gr. 33 de farine, on les met dans un mortier de porcelaine émaillée de 10 à 11 centimètres de diamètre, avec environ 17 centimètres cubes d'eau ordinaire. A l'aide d'une spatule en os de 21 centimètres de longueur, on délaye la farine avec l'eau de façon à en former un pâton qui est ensuite pétri entre les mains jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène, douce, s'étirant bien et n'adhérant pas aux doigts. Dès que ce résultat est obtenu on porte le pâton sous le robinet d'une fontaine de verre contenant de l'eau maintenue à une température de 15 à 16 degrés. Sous le robinet on dispose un tamis en soie n° 60, de 25 centimètres environ de diamètre, qui repose sur une terrine de faïence émaillée. La composition de l'eau utilisée pour ce dosage présente de l'importance, elle ne doit pas être quelconque et devra contenir à peu près 100 milli- DOCUMENTS OFFICIELS 179 grammes de chaux totale par litre, dent huit à neuf dixièmes à l'état de bicarbonate. Pour préparer une eau convenable à ce dosage, on prend 1 décigramme de chaux vive du marbre, on l'éteint avec quelques gouttes d'eau, pour la porphyriser ; on fait passer la chaux et l'eau dans un vase gradué et on complète à 1 litre avec de l'eau distillée. Puis on fait passer dans le liquide un léger courant d'acide carbonique jusqu'à dissolution complète. Le pâton est malaxé sous l'eau dont le débit doit être réglé de telle façon qu'il soit à peine possible de compter les gouttes. Cet écoulement est maintenu jusqu'à la fin de la deuxième phase du dosag-e, c'est-à-dire jusqu'au moment où la presque totalité de l'amidon étant éliminée, le gluten a acquis de la cohésion et se soude facilement. On accentue alors le débit de l'eau de manière à former un mince filet, on frotte le gluten entre les doigts, jusqu'à ce que l'eau qui s'écoule ne soit plus blanche, mais simplement louche. Cette opération n'exige pas plus de 700 centimètres cubes d'eau. Comme il faut éviter de prolonger le lavage du gluten, pour en dis- soudre le moins possible, tout en éliminant la totalité de l'amidon, il est nécessaire d'observer le temps qu'on mettra à l'exécution du dosage, en attendant que la pratique vienne elle-même le régler. On compte au maximum dix à onze minutes pour l'extraction du gluten et deux à trois minutes pour le lavage. Un opérateur très exercé arrive au même résultat en un temps plus court qui n'excède pas dix à onze minutes pour toutes les phases du dosage. Le gluten d'une bonne farine ainsi obtenues! blanc, légèrement jaunâtre, d'aspect nacré, élastique et s'étirant parfaitement. L'excès d'eau est éliminé en comprimant la boule de gluten une ou deux fois entre la paume des mains. Le gluten ainsi essoré est placé sur une plaque mince de nickel tarée de 7 X 7 centimètres, dont un côté est relevé à l'angle droit, puis porté sur le plateau de la balance. Le poids trouvé, multiplié par 3, donne la quantité de gluten humide pour 100 de farine. Il est indispensable de bien observer la marche qui vient d'être décrite pour obtenir des chiffres exacts et comparables entre eux. Matières grasses. — Le dosage se fait sur 5 grammes de farine pesés sur une petite main de clinquant. On prend, d'autre part, un tube de verre de 27 centimètres de longueur et de 19 millimètres environ de diamètre extérieur. L'une des extrémités du tube est effilée de façon à ne plus mesurer à la partie extrême que 6 millimètres de diamètre. L'autre bout est évasé pour faciliter l'introduc- tion de la prise d'essai. On descend dans la pointe effilée une petite boule de coton hydrophile 180 DOCUMENTS OFFICIELS qui est légèrement comprimée à l'aide d'une baguette de verre, et on introduit les 5 grammes de farine, qu'on tasse avec précaution, en mainte- nant le tube verticalement et en le laissant tomber de son propre poids, et à plusieurs reprises, d'une hauteur de 1 à 2 centimètres. On place le tube sur un support. Sous la partie effilée on met un vase à extrait de 60 millimètres, et par la partie supérieure du tube on verse de l'éther à 66 degrés de façon à le remplir complètement. On laisse la farine s'imbiber, et dès que les premières gouttes du liquide tombent dans le vase, on bouche le tube et on règle le débit du liquide pour obtenir une goutte toutes les dix secondes environ. Quand tout l'éther a passé sur la farine, celle-ci est épuisée. On lave avec de l'éther la partie effilée du tube qui retient toujours un peu de matière grasse, au-dessus du vase à extrait. Le contenu de celui-ci est évaporé, puis placé pendant une heure à Tétuve à 100 degrés. Acidité. — On prend un flacon bouché à Témeri, de 12 centimètres de hauteur, correspondant à une contenance de 80 centimètres cubes environ, dans lequel on place 5 grammes de farine; on recouvre celle-ci de 20 centi- mètres cubes d'alcool à 90-95 degrés ; le flacon bouché, après avoir enduit légèrement le rodage de vaseline, est alors agité à plusieurs reprises dans le courant de la journée. On laisse reposer pendant la nuit. De l'alcool surnageant on prélève 10 centimètres cubes correspondant à 2 grammes de farine, et on en tire l'acidité au moyen d'une solution alcoolique de potasse cinquantième normale, en se servant de la teinture de curcuma comme indicateur. La liqueur alcaline sera de préférence contenue dans une burette étroite et graduée de telle sorte que les dixièmes de centimètre cube soient très espacés et qu'il soit possible dévaluer le demi-dixième. La liqueur sera versée goutte à goutte dans l'alcool coloré en jaune par quatre gouttes de curcuma, jusqu'à obtention de la teinte chamois persistante. On aura soin de tirer l'acidité de l'alcool, qui sera retranchée du nombre de centimètres cubes trouvé. Cendres. — L'incinération de 5 grammes de farine se fait dans une capsule de platine, à une température aussi basse que possible, rouge sombre, tout au plus. Après le départ de l'eau et la combustion de la matière organique, il se forme un champignon charbonneux très dur, qu'il faut laisser en cet état pendant environ une heure. Au bout de ce temps ce charbon devient friable et facile à écraser avec le fil de platine, ce que l'on fait de temps en temps, jusqu'à disparition complète de points noirs. La température peut dès lors être élevée sans inconvénient pendant quelques instants. DOCUMENTS OFFICIELS 181 Les Cendres ainsi obtenues sont blanches ou grises, selon le taux de blu- tage des farines. Analyse microscopique. — Cette analyse ne doit jamais se faire sur la farine directement, mais sur la partie amylacée de la farine qui s'échappe pendant le dosage du gluten et qui est recueillie dans la terrine, sous le tamis. Quand le dosage du gluten est terminé, ou quand la malaxation d'un pâton est faite, s'il s'agit exclusivement d'une analyse microscopique, on prend la terrine — avec la main, on met en suspension dans l'eau tout l'amidon qui s'est déposé au fond du vase et qui y adhère assez fortement — on ajoute environ 1 centimètre cube de formol pour éviter les fermen- tations et on verse le tout, rapidement, en rinçant la terrine, dans un verre à pied de 750 centimètres cubes, puis on abandonne au repos pendant dix à douze heures. Au bout de ce temps, la décantation est parfaite, la séparation de l'amidon ou des amidons s'est faite par ordre de densité. En examinant le dépôt amylacé, ou constate qu'il est formé de trois couches distinctes. La première, blanc grisâtre sans cohésion, comprend les globules d'a- midon, les plus petits et les plus légers, mélangés de débris cellulosiques de très faible grosseur. La deuxième, d'un gris sale, glaireuse, contient les globules de grosseur moyenne, et le reste des débris cellulosiques en entier. Enfin la troisième, très blanche, très résistante, ne renferme que les gros amidons et les gros gruaux. On incline le verre, on élimine l'eau surnageante, puis, doucement, on accentue l'inclinaison de façon à décanter successivement les trois couches qu'on examine en faisant sur chacune d'elles un certain nombre de prépa- rations. Pour cela, on prend avec une baguette de verre un peu d'amidon sur chaque couche, et on examine d'abord à un grossissement de 150-175 dia- mètres ; puis, s'il y a hésitation dans la détermination de tel ou tel amidon, on porte le grossissement à 350 et même à 700 diamètres. Tous les amidons, même les plus petits, sont faciles à caractériser avec un peu d'habitude à 350 diamètres au maximum. Le riz se présente toujours en grains simples, en grains composés et en gruaux ou agglomérations plus ou moins considérables de ces deux espèces de grains. Les grains simples d'amidon de riz et ceux qui constituent les grains composés sont pourvus d'un petit hile plus ou moins apparent. Le maïs se présente en grains simples el anguleux et en gruaux très durs, se laissant difficilement désagréger. Chacun des grains simples et des granules qui constituent des gruaux est marqué d'un hile étoile. Les farines de riz finement blutées se retrouvent en presque totalité 182 DOCUMENTS OFFICIELS dans la couche médiane du dépôt; les farines plus grossières se localisent dans les deux couches inférieures. ■ Les indications fournies par cette méthode devront être confirmées ou contrôlées par l'emploi d'un autre procédé consistant à recevoir les eaux amylacées provenant de la lixiviation du pâton de farine sur un tamis n° 240 qui livre passage à tous les grains simples d'amidon de blé et retiendra la plus grande partie des téguments et des débris cellulaires. On lave à grande eau en le frottant avec les doigts, le résidu qui reste sur le tamis jusqu'à ce que l'eau de lavage soit tout à fait claire. La quantité de ce résidu permet d'apprécier le degré de blutage de la farine; son examen microscopique permet de retrouver immédiatement la plus grande partie des gruaux de riz ou de maïs ajoutés frauduleusement ; il peut en même temps révéler la nature des graines étrangères qui existent norma- lement dans les blés ou de celles qui y auraient été introduites dans un but de spéculation frauduleuse. Le seigle se reconnaît à ses grains pourvus d'un hile étoile dont la pro- portion n'excède pas 8 à 10 p. 100, à certains globules plus volumineux et plus transparents que ceux de l'amidon du froment. L'allure du pâton pendant la malaxation, dans le cas de la présence du seigle, ainsi que l'analyse chimique, confirment l'examen microscopique. Il sera indispensable de s'exercer à l'examen des principaux amidons, qu'on prépare soi-même au laboratoire avec des graines pures. PAINS Il est toujours préférable d'analyser, quand cela sera possible, les farines qui ont servi à préparer le pain, mais l'examen de celui-ci pourra, dans certains cas, être rendu nécessaire. Si le travail de la panification et la cuisson modifient profondément les grains d'amidon de blé, on retrouve toujours parmi eux et surtout parmi les moyens, une certaine quantité de globules qui sont peu altérés et qui ont conservé leur forme et leurs carac- tères primitifs. Beaucoup de grains d'amidon de seigle peuvent même être distingués des grains d'amidon de blé à leur dimension et à la persistance de leur hile étoile. Si les petits grains simples de riz peuvent être difficile- ment distingués des petits grains d'amidon de blé, il n'en est pas de même des grains composés dont l'apparence microscopique est à peine modifiée. Quant à l'amidon et aux gruaux de maïs, ils ont conservé, dans le pain cuit, à peu près la même apparence qu'ils avaient avant la cuisson. Pour pratiquer l'examen microscopique du pain, il suffit, s'il est frais, d'en faire une boulette du poids de dix grammes qu'on délaie comme un pâton de farine, sops un mince filet d'eau. Si le pain est sec, on en pèse environ div grammes qu'on rsmollit dang l'eau et que l'on délaie en le DOCUMENTS OFFICIELS 183 frottant entre les doigts sur le tamis n° 240, jusqu'à ce que l'eau de lavage soit bien claire. Si le pain est pur, on ne devra retrouver dans le dépôt des eaux amylacées que des grains d'amidon de blé plus ou moins déformés. Si le pain a été préparé avec des farines de froment additionnées de farines de riz ou de maïs, on retrouvera dans le dépôt des grains simples anguleux, hilés, d'admidon de maïs ou des grains composés d'amidon de riz qui seront tout à fait caractéristiques. Le résidu laissé sur le tamis par le pain pur ne doit contenir que des amas de gluten plus ou moins brunis par la cuisson et des débris cellulosiques provenant des téguments de blé ; dans le cas où le pain aurait été préparé avec des farines additionnées de riz ou de maïs, la plus grande partie des gruaux se retrou- vera sur le tamis. PATISSERIES Les points qui attireront plus spécialement l'attention sont : La nature de la matière grasse employée. Les substances colorantes. Les antiseptiques ajoutés quelquefois aux jaunes d'œufs conservés. (Voir les rapports spéciaux pour la recherche de ces substances.) PATES ALIMENTAIRES Elles doivent être faites avec du blé dur pur, si l'étiquette le spécifie. On ne doit donc pas rencontrer, dans ce cas, de riz ou de maïs. Pour rechercher les farines étrangères, on broyé finement les pâtes, on en fera un pâton avec de l'eau et on le traite comme on fait pour la farine. On opère la décantation des amidons et on examine au microscope comme il a été dit. Dans les pâtes aux œufs, on pourra également rechercher la présence de l'acide borique et des fluorures. FLEURAGES On vérifiera, par un examen microscopique, que le produit examiné ne renferme pas d'autres éléments que ceux indiqués par le nom sous lequel il est vendu, qu'il ne contient pas de moisissures et n'est pas envahi par les acariens. On s'assurera, par l'examen des cendres, qu'il ne renferme pas de sub- stances minérales ajoutées. CHAPELURES Ces produits ne devant être constitués que par du pain pulvérisé, on y recherche les substances autres telles que la sciure de bois, au moyen des méthodes 4écrites à l'analyse du pain. 184 DOCUMENTS OFFICIELS Colonie du Gabon ARRÊTÉ chargeant M. Bories, directeur du Jardin d'essai, de la direction d'un cours spécial d'agriculture pratique. Le Commissaire Général p. i. du Gouvernement dans les possessions du Congo français et dépendances, Vu le décret du 11 février 1906: ^^u les lettres du 9 février et 5 avril 1907 de M. le Commissaire Général p. i. du Gouvernement ; Vu l'arrêté du I"'' mai 1907 instituant à Libre\ille un Conseil de perfectionnement des écoles laïques de la colonie du Gabon; ensemble les arrêtés du 6 mai portant créa- tion des écoles normale et primaire ; Vu la décision de M. le Lieutenant-Gouverneur, en date du même jour réfi:lemen- tant le programme général des dits cours et en fixant les jours et heures pour Tannée scolaire 1907 ; Sur l'avis de M. le Lieutenant-Gouverneur et le Conseil de perfectionnement entendu. Arrête : Art. P"". — M. Bories, directeur du Jardin d'essai, est désigné pour professer chaque semaine, aux élèves de Técole normale, un cours d'ag'ri- culture pratique. Art. 2. — Il aura droit, à ce titre, à une allocation de 30 francs qui lui sera payée sur le compte du budget général. Art. 3. — Le présent arrêté r^eva enregistré et communiqué partout où besoin sera et inséré aux Journal et Bulletin officiels de la colonie, Libreville, le 12 mai 1907. A. Martineau. Afrique Occidentale Française DÉCISION fixant les conditions de cession d'essences forestières par la Station agronomique de Hann. Le Gouverneur général de l'Afrique occidentale française. Commandeur de la Légion d'honneur, Vu le décret du 18 octobre 1904, réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française; Vu la décision du 20 août 1906, fixant les conditions de cession de plantes par la Station agronomique de Hann, Décide : Article premier. — Indépendamment des arbres fruitiers et plantes DOCUMENTS OFFICIELS 185 d'ornement, la Station agronomique de Hann mettra en distribution, à partir de la fin de Thivernage 1907 et jusqu'au début de l'hivernage 1908, les essences forestières suivantes : 20.000 cocotiers 0 2o pièce. 150.000 sisales 6 » le cent. » 20.000 fourcroyas 5 / eucalyptus (série de dix espèces) Pilsos (équisétifolia, cuninghamin) grevilléas (robusta) acacias et mimosas (série de dix espèces). . 30.000v faux poivriers (molle et thérébintifolius). . )15 » le cent. caroubiers mélias ficus ornementaux Palmiers divers, 1 à 2 francs, suivant la taille. Art. 2. — Ces plantes, sauf les plantes à fibres, sont livrables en pots de carton sur le mode établi par la décision du 20 août 1906. Art. 3. — La présente décision sera enregistrée et communiquée partout oià besoin sera. Gorée, le 24juin 1907. E. RoUME. NOMINATIONS ET MUTATIONS En date du 26 juin 1907 : M. Brossai est appelé à continuer ses services à Gonakry, en remplace- ment de M. Costes, en instance de départ en congé. En date du 29 juin : Un congé administratif de huit mois, à solde entière d'Europe, est accordé à M. Blot Georges, vétérinaire en l'"' hors cadre. Un congé administratif de six mois, à solde entière d'Europe, est accordé à M. Costes Jean, agent de culture. ÉTUDES ET MÉMOIRES L'ARACHIDE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE CHAPITRE pr ORIGINE. — AIRE GÉOGRAPHIQUE. EXTENSION EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE Origine. L'origine de l'arachide est assez discutée. Selon les divers auteurs, elle serait américaine, asiatique ou africaine. Cependant, il semble à peu près bien établi aujourd'hui que c'est en Amérique que l'on doive chercher le berceau de cette plante. Celle-ci était en effet inconnue dans l'ancien monde avant la découverte du nou- veau et, d'autre part, on trouve, particulièrement au Brésil, à l'état spontané, plusieurs espèces se rapportant au genre Arachis. Il est fort probable que r.4. hypogsea n'est qu'une forme culturale très ancienne d'une de ces espèces, très vraisemblablement de r^. prostrata Benth, comme le suppose Engler. D'Amérique, la plante aurait été apportée en Afrique par les négriers portugais, dans le commencement du xvi" siècle. D'ail- leurs, ainsi que le fait remarquer M. Marcel Dubard dans une étude sur Voriginc de Varachide, publiée dans le Bulletin du Muséum dliistoire naturelle, 1906, n^ 5, p. 340 « la dénomination de Mantiga et par abréviation Tiga, sous laquelle les Mandingues désignent encore aujourd'hui ce produit jusqu'aux abords de Kong, indique clairement par sa forme même {Manteiga, en portugais, signifie « beurre ») que les premiers propagateurs furent les Por- tugais et, par suite, que les premières semences vinrent du Bré- sil. » Appréciée des indigènes, l'arachide se répandit très vite. Selon la tradition, depuis une date inconnue, chaque famille entretenait autour de sa case quelques pieds d'arachides dont elle utilisait les graines pour sa nourriture. Celles-ci servaient d'appoint au mil, qui paraît avoir toujours constitué la base de l'alimentation. On en I l'arachide 187 consommait aussi dans les centres. Une statistique de 1837, avant toute exportation, donne les chiffres de 213 barriques pour Saint- Louis et de 19 pour Gorée. M. Marcel Dubard, dans l'étude précitée, après avoir admis une première origine brésilienne de l'arachide, fait remarquer que, la plante, ayant été transportée et cultivée au Pérou probablement avant le xvi" siècle, il s'était créé à côté du type brésilien, qui s'est propagé à la Côte occidentale d'Afrique, un type péruvien, assez fortement caractérisé, lequel a été transporté par les Espagnols dans le bassin du Pacifique, où il s'est diffusé peu à peu, a péné- tré d'autre part au Mexique, et, de là, a été introduit en Espagne. D'après cet auteur, « l'arachide était cultivée au Pérou, à une date qu'on ne saurait fixer exactement, mais qui précéda de beau- coup la conquête espagnole ; en effet, des fruits à'arachis hypo- gsea ont été trouvés dans les sépultures péruviennes d'Ancon, à 35 kilomètres au nord de Lima, et ces tombeaux sont certainement antérieurs à l'établissement de la domination espagnole... « C'est bien certainement du Pérou que les arachides ont été transportées au Mexique par la route commerciale de l'isthme de Panama; alors que les Péruviens les nommaient Ynchi, que les Espagnols les appelaient primitivement Mani ou Monduhi, elles empruntèrent à leur nouvelle étape le nom de Cacahualt qui ser- vait aux Aztèques pour désigner le Cacao ; la confusion des deux graines vint-elle d'une simple analogie ou de ce que l'arachide se terre naturellement, comme on procède artificiellement pour pré- parer la graine du cacaoyer, ou enfin de ce que l'arachide riche en matière grasse fut considérée comme un succédané du Cacao ? Il est difficile de le dire, mais, ce qui est certain, c'est que l'appel- lation espagnole de Cacahuète^ qui sert aujourd'hui à désigner l'arachide, n'est qu'une corruption d'un vocable mexicain. « C'est du Mexique que, vers le début du xvui"" siècle, l'ara- chide fut introduite d'abord en France, où elle fut cultivée au Jar- din botanique de Montpellier, puis plus tard, vers la fin du même siècle, en Espagne par Don Ulloa, archevêque de Valence, qui fit venir directement des graines d'Amérique. « D'autre part, à la suite de l'expédition de Magellan qui ouvrit aux Espagnols la route de l'Extrême-Orient par le Pacifique (1519- 1521) et les rendit maîtres des Moluques et des Philippines, la forme péruvienne dut être introduite dans ces îles, à une date plus 188 ÉTUDES ET MÉMOIRES OU moins rapprochée de ce premier voyag-e. C'est de là qu'elle se répandit au Japon, dans les îles de la Sonde, à Malacca, en Indo-Chine, dans tout le sud de l'Asie et jusqu'à Madagascar. « Si cette hypothèse est justifiée, nous devons retrouver dans tout le bassin du Pacifique des types d'arachides voisins de celui des tombeaux péruviens : c'est ce que j'ai pu vérifier, en comparant des fruits pris au hasard provenant de Java, de l'Indo-Chine et de Madagascar. « Ces fruits renferment presque toujours trois graines ; ils offrent une symétrie bilatérale assez nette, avec une courbure plus ou moins accentuée ; du côté convexe, s'observent deux bosses, du côté concave une seule, correspondant à l'emplacement des graines; l'insertion du pédoncule est toujours déjetée vers la partie convexe; l'extrémité opposée forme un bec, toujours assez accentué, dirigé vers le côté concave ; la .surface du péricarpe est réticulée, avec des côtes longitudinales saillantes ; même dans les rares fruits à deux graines, la plupart de ces caractères subsistent; les figures 1 à 5 (PI. I) permettent de juger de leur accentuation mieux que de longues descriptions. « Les fruits des arachides cultivées sur la Côte occidentale d'Afrique offrent un aspect passablement différent (fig. 7 et 8) ; ils renferment presque toujours deux graines ; la symétrie bilatérale est peu apparente, car ils sont presque arrondis et se brisent sous la pression des doigts, au lieu de se subdiviser en deux valves ; les graines sont séparées l'une de l'autre par un étranglement qui se traduit sur toute la périphérie du fruit ; on ne peut plus distin- guer de côté concave ou de côté convexe ; rinsertion du pédoncule se trouve presque sur l'axe de l'akène ; le bec situé au pôle opposé est également moins saillant et moins déjeté que chez les races du Pacifique ; la .surface du péricarpe est moins nettement réticulée et les côtes longitudinales peu saillantes. Ces arachides, descendant vraisemblablement des premières importations brésiliennes, sont plus près de l'état sauvage que le type péruvien. « Ajoutons à ces différences, que, dans le type brésilien, le tégument de la graine, à l'état sec, est d'un rouge pâle, tandis qu'il est rouge foncé dans les arachides que je rapporte au type péru- vien ; l'état pulvérulent des graines contenues dans les fruits dépo- sés au Trocadéro ne m'a pas permis d'y observer la couleur du tégument. L ARACHIDE 189 « Enfin, si Ton examine les arachides cultivées aujourd'hui en Espag-ne (fig-. 6 et 9), on peut y constater la présence des deux types que je viens de caractériser. Les unes sont à trois g^raines, avec tégument foncé, et présentent les principaux sig-nes du type péruvien, avec une certaine atténuation ; elles proviennent proba- blement des premières introductions mexicaines ; les autres sont à deux graines avec tégument d'un rouge pâle et se rapportent au Cliché de M. Dubard PI. I. — Différents types de fruits. 1. Ségulture d'Ancon. — 2. Java. — 3. Tonkin. — 4 et b. Madagascar. 6 et 9. Espagne. — 7. Dahomey. — 8. Sénégal. type brésilien ; elles sont probablement d'introduction très récente et proviendraient de la Côte occidentale d'Afrique. » Aire géographique D'après les conditions précédentes, il est facile de se rendre compte que l'aire géographique de la culture de l'arachide est très vaste. On trouve, en effet, celle-ci répandue soit en vue de l'expor- 190 ÉTUDES ET MÉMOIRES tation, soit pour l'alimentation locale, dans la plupart des régions chaudes du globe et même dans quelques contrées de la région tempérée. Les pays tropicaux ou équatoriaux où elle a pris une place importante sont : en Asie, les Indes, Tlndo-Chine, le Japon ; en Océanie, l'Ile de Java ; en Amérique, la Cai'oline du Nord, la Virginie, le Mexique', les Antilles, la Jamaïque, Curaçao, le Brésil, la République Argentine; en Afrique, la Côte occidentale, Mozam- bique, Madagascar, l'Egypte. En Algérie, l'arachide n'occupe que des surfaces de faible éten- due. En Europe, elle est cultivée avec succès en Espagne, dans le royaume de Valence, et elle eut jadis quelque importance en Sicile. Des essais de cette culture furent elfectués au commencement du siècle dernier dans plusieurs départements du Midi de la France. Les résultats les meilleurs furent obtenus dans les terres sableuses des Landes. Enfin, sous la latitude de Paris, au Jardin Colonial, l'arachide a pu végéter et fleurir sous un léger abri. Les pays qui fournissent à l'industrie européenne de grandes quantités d'arachides sont : d'une part, la Côte occidentale d'Afrique, en particulier le Sénégal, d'où viennent des arac/iff/es non décortiquées, d'Autre part, les Indes, dont les arachides sont surtout connues en France sous les noms de Coromandel et de Bombai/, selon la provenance, et Mozambique, qui expédient des arachides décortiquées. Les arachides de Y Amérique du Nord et de Y Espagne, trouvent leurs principaux débouchés dans la confiserie. Extension de la culture de l'arachide en Afrique occidentale française. Sénégal. Les premiers produits que les navigateurs européens vinrent chercher au Sénégal, furent la gomme, l'ivoire (appelé à ce moment morfil), l'or. Au commerce d'échanges ou traite, qui porta au début exclusivement sur ces trois denrées, vint s'ajouter plus tard la traite des noirs, qui ne tarda pas à devenir très pros- père et à donner lieu à un mouvement commercial important avec l'Amérique. Son abolition en 181S, qui ne devint eiîective que bien longtemps après cette date, plaça dans une situation difficile les établissements de la Côte occidentale d'Afrique, qui tiraient de ce commerce tout spécial la majeure partie de l'arachide 191 leurs revenus. La métropole songea alors à chercher dans la culture du sol les produits d'échange pouvant remplacer les esclaves. Hantée par la vision des cultures riches des Antilles et des Indes, elle voulut les introduire en Afrique. Des essais officiels furent tentés en 1820, sous la direction de Richard, botaniste du Gouvernement. Ils portèrent en particulier sur le café, la canne à sucre, la canelle, le poivre, le rocou, la cochenille. Ces essais ne furent pas couronnés de succès. On n'avait pas suffisamment tenu compte du climat sénégalais. Le cotonnier, l'indigotier, plantes connues des indigènes, furent aussi l'objet d'études. L'arachide par contre, cultivée, ainsi que nous l'avons dit, sur de petites étendues, n'attira pas tout d'abord l'at- tention. (' Ce n'est qu'en 1840 que la culture de l'arachide commença à prendre un peu d'extension dans la Sénégambie, et c'est en 1841 que l'industrie française a commencé à l'utiliser comme graine oléagineuse. Un chimiste parisien, aussi instruit que modeste, alors représentant au Sénégal d'une maison de commerce de Rouen, M. Rousseau, témoin des produits considérables que l'arachide donnait dans le pays, s'assura de sa richesse en huile et encoura- gea aussitôt la culture de cette oléagineuse. « L'esclavage, à cette époque, était encore dans toute son inté- grité. La marchandise humaine faisait l'objet d'un commerce con- sidérable entre les factoreries de la côte d'Afrique et les colonies de l'Amérique. « Garde tes captifs, ils sont nos semblables » dit un jour M. Rousseau au chef de Dakar, qui lui présentait des esclaves pour qu'il en fît l'acquisition, « mais pour des arachides, je t'offre tout ce que tu veux d'Europe ». « Un éclair illumina le cerveau du chef indigène. Puisque chaque captif, au lieu d'être A^endu, peut rapporter en arachides au moins sa valeur, utilisons nos esclaves à la culture des lougans, pensa-t-il. « Le lendemain, les marabouts étaient réunis, faisant une céré- monie, enterraient des gris-gris et promettaient de propager la cul- ture de l'arachide. « Ceci se passait à Dakar en 1840. Dans la même année, M. Rousseau, avec le concours de M. Jean de Saint-Jean, achetait sur le territoire de Rufisque, qui n'était pas encore français, une concession de six hectares qu'il payait en espèces, y établissait une 192 ÉTUDES Et MÉMOIRES factorerie et un loug-an d'arachides. L'année suivante, en 1841, il y chargeait, à l'abri des roches, le brick le « Zénith », capitaine GiMiE, jaugeant en douane 99 tonneaux 74/100, qui compléta à Saint-Louis, à Gorée et à Albréda, le chargement d'arachides commencé à la factorerie de Rufisque. Ce chargement (70.000 kil. environ), fut fabriqué dans une huilerie à Sotteville-lès-Rouen, et le rendement en huile fut si favorable, qu'on en demanda immédia- tement quelques chargements aux factoreries de la Sénégambie. « Vers la même époque, M. Gascom, négociant à Saint-Louis, envoyait à Marseille quelques sacs de ces graines qui furent traitées^ aussitôt dans une huilerie. « Les premières arachides iinportées en France furent prises en cueillette, dans plusieurs escales ; mais, dès 18o0, M. Rous- seau put charger complètement à sa factorerie de Rufisque, seule alors, le trois-mâts « Nouvelle-Amélie », capitaine Bodlan, qui fut expédié au bout d'une semaine K » Le Gouvernement favorisa cette production naissante ; le 22 mai 1848, un arrêté du Gouverneur du Sénégal exempta de droits de sortie les arachides du Cayor. Un autre arrêté en date du 17 juin 1852 réduisit les droits de navigation payés jusqu'alors par les traitants du fleuve. Ces mesures maintenues jusqu'en 1859 contribuèrent à favoriser l'extension des cultures. D'ailleurs, les indigènes n'hésitèrent pas à cultiver une plante qu'ils connaissaient depuis fort longtemps, qui poussait merveilleusement bien dans le pays et qui ne demandait que peu de soins et peu de temps pour donner un produit recher- ché par le commerce. La culture de l'arachide s'est développée principalement dans les régions qui, réunissant les conditions favorables quant au sol. au climat et à la densité de la population, possèdent en outre des voies de communication permettant le transport facile aux ports d'embarquement. Elle a progressé au fur et à mesure que les moyens de transport se sont perfectionnés. L'établissement de la voie ferrée de Dakar à Saint-Louis, qui fut ouverte à la circulation en 1885, marqua pour elle le début d'une ère nouvelle d'extension. Presque subitement, les régions traversées fournirent à l'exportation des quantités ines- 1. LWrachide, principalement celle de la Sénégambie, par Th. Fleiry, Directeur de l'huilerie de Bacalan, Féret et fils, Libraires-éditeurs, Bordeaux, 1900. l'arachide 193 pérées de graines. Le Diambouj\ le Cayor, le Daol, une partie des provinces sérères virent leur prospérité s'accroître instantanément dans des proportions insoupçonnées, grâce à cette culture dont les produits trouvaient un écoulement facile. Ces provinces figurent parmi les régions de grande production. Ne pouvant s'étendre à l'ouest, où les bas-fonds humides des Niayes lui sont une barrière, la culture de l'arachide a gagné d'année en année vers l'est dans les sables peu fertiles de l'intérieur de la Sénégambie. L'éloigne- ment de la ligne et également la mauvaise qualité des terres limitent son essor dans cette direction. Les graines des régions précitées sont dirigées par la ligne du chemin de fer sur Saint-Louis et surtout sur Rufisque, actuelle- ment le grand centre de la Colonie pour l'exportation de ce pro- duit. Les gares entre Dakar et N'Dande expédient leurs arachides sur Rufisque ; il en arrive aussi à ce dernier port des gares situées au delà de N'Dande jusqu'à Louga, mais en quantité relativement faible. De Kébémer à Saint-Louis, les arachides sont dirigées sur cette dernière localité. Les premières prennent dans le commerce le nom de <( Rufisque » et les secondes ceux de « Saint-Louis )> « Cayor » ou parfois « Kébémer ». Toutefois, ces dénominations ne sont pas rigoureuses et aujourd'hui on a de plus en plus tendance à comprendre toutes ces arachides sous les noms de (c Rufisque » ou de '< Cayor », indistinctement. On n'établit aucune différence de valeur entre ces sortes. Les provinces sérères du sud, le Sine et le Salouni sont au point de vue du développement de la production de l'arachide compa- rables aux régions traversées par la ligne. Les premières dirigent sur le petit port de Nianing ce qui n'est pas enlevé par la voie ferrée (escale de Thiès). Le port de Joal et les escales de Kaolack, Fatick, Fondiougne, exportent les productions du Sine et la majeure partie de celles du Saloum. Les arachides de ces provenances portent la dénomination de « Petite Côte ». On réserve parfois cette dénomination unique- ment pour les arachides qui sont exportées par Nianing et Joal, celles qui empruntent la voie de la rivière Saloum prenant alors le nom de « Sine-Saloum ». On sépare parfois aussi dans le commerce les « Sine » des « Saloum », les premières ayant une plus grande valeur que les secondes. Bul. du Jardin colonial. 1907. II.— N" 54. 14 194 ÉTUDES ET MÉMOIRES Au point de vue de la qualité, on peut dire qu'il n'y a que des différences insensibles entre les arachides produites dans les diverses régions situées au nord de la rivière Saloum jusqu'aux environs de Saint-Louis : Sine, Provinces sérères, Baol, Cayor, N'Diambour. A l'est du Saloum, dans le cercle de Maka-Colihentan^ en particu- lier dans les territoires traversés par le Sandoug-ou, la production de la précieuse graine prend de jour en jour plus d'importance. L'écoulement se fait par cet affluent de la Gambie et les arachides exportées par cette rivière sont connues dans le commerce sous le nom de « Gambie ». Les villages de la partie ouest du cercle, contiguë au Saloum, portent leurs graines à Kountaour et à Mac-Carthj, sur la rivière Gambie, où les vapeurs de fort tonnage peuvent remonter. Ces deux points sont dits « Shipping troons «^ points où l'on embarque directe- ment pour l'Europe. Les villages du Sandougou, de la plus grande partie du Niani, d'une partie du Kalonkadougou et du Ouli vendent leurs arachides àOualia et aux points de traite essaimes sur le Sandougou. Elles sont descendues péniblement par cette rivière qui est encombrée de bancs de vase (potopotos) jusqu'à la Gambie et sont embarquées à Mac-Carthy. Les graines du Ouli et du Nétéboulou sont vendues à Fatatenda (Gambie anglaise), à Bagananko et à Guénoto (Sénégal). Dans le Tenda et le Daman tang, par suite de l'absence de traitants sérieux, il ne se fait que très peu de transactions. Dans la basse Casamance, l'arachide n'occupe que de très faibles étendues. On ne l'y rencontre qu'en quelques points situés à proxi- mité de la mer, où le sol est sableux et moins humide que dans les régions voisines à palmiers à huile et à rizières. On ne peut guère citer comme se livrant à cette culture que le Combo et quelques vil- lages OuolotTs des environs de Carabane. Dans la moyenne Casamance, elle est beaucoup plus répandue. En particulier dans le Yacine et le Pakao, elle couvre parfois de vastes étendues et à l'est de ces régions elle s'étend jusqu'aux environs de Nabo, où disparaît la navigabilité de la Casamance. Les peuplades de la haute Casamance la cultivent en vue seule- ment de leur alimentation. Dans les régions du liaui fleuve Sénégal (Cercles de Bakel et de Matam), la culture de l'arachide était autrefois très florissante. Le l'arachide 195 cercle de Bakel jetait chaque année de 5 à 6.000 tonnes de cette graine sur le marché de Saint-Louis. Dans le cercle de Matam ég-alement, cette culture occupait de jurandes étendues, en particulier dans le Damga. Les arachides en provenance de ces régions sont dénommées de « Galam » ; elles sont de moins bonne qualité que celles du Gayor et moins cotées sur le marché. En certains points cependant, comme dans le Diéri, la qualité se rapprochait de celle des arachides de la Sénégambie. La baisse des cours qui, d'une manière générale, atteignit ce pro- duit à partir de 1883-1885, se fît sentir d'une manière accentuée sur cette sorte inférieure, qui tomba certaines années aux prix de 6 à 7 fr. les 100 kilogs. L'état du commerce local, lequel se trou- vait presque exclusivement entre les mains des traitants indigènes qui, ne disposant pas, en général, du numéraire suffisant pour ache- ter contre espèces les denrées apportées, donnaient aux producteurs d'arachides des inarchandises que ceux-ci ne trouvaient pas à employer au gré de leurs désirs, ne fît qu'aggraver la situation. Quelques mauvaises récoltes, survenues dans les années qui précé- dèrent 1899, accrurent encore la défaveur dont cette culture com- mençait à être l'objet de la part des indigènes. Aussi, elle fut à peu près complètement abandonnée dans le haut fleuve. C'est à peine si Ton en rencontrait quelques faibles étendues de loin en loin, d'ail- leurs presque exclusivement destinées à faire face à la consommation locale. Même les populations les plus laborieuses, comme celles du Guove et du Guidimakha, dans le cercle de Bakel, avaient délaissé la production de l'arachide pour porter leurs efforts sur celle du mil qui, sans exiger autant de soins, pourvoit amplement à leur nourriture et leur permet même d'avoir des excédents qui trouvent un écoulement facile et rémunérateur chez les tribus maures. Dans le cercle de Podor, la culture de l'arachide n'a jamais eu la moindre importance. La sécheresse y sévit tout particulièrement et les terrains qui seuls y conservent une fraîcheur suffisante, sont de nature trop compacte pour convenirà l'arachide. Un essai de reprise de cette culture quia été tenté en 1906 dans l'île à Morphil et qui a porté sur 30 tonnes de semences y a donné de mauvais résultats. Il faut dire d'ailleurs, que, venant s'ajouter aux mauvaises conditions que cette plante trouve d'une manière générale dans cette région, une très forte crue du fleuve a détruit une grande partie des planta- tions. Dans celui de Dagana, elle eut à un moment donné une cer- 196 ÉTUDES ET MÉMOIRES taine extension, mais elley a subi les mêmes vicissitudes que dans le haut fleuve. L'administration s'étant émue de cet abandon, fit distribuer en 1903 des semences aux indig-ènes des cercles intéressés. On constate actuellement une reprise nettement marquée de cette culture dans les régions du haut fleuve et dans le cercle de Dagana. Dans ce der- nier, les résultats obtenus en 1906 ont été satisfaisants. On j^fut toutefois admettre que cette culture ne s'étendra guère dans la par- tie nord de ce cercle en dehors du Oualo. Dagana peut être consi- déré géographiquement comme la limite extrême vers le nord-est de la zone propice. Les essais du village même de Dagana n'ont pas donné de très bons résultats et il en a été de même des cultures des bords de la Taouey. Le centre le plus important restera sans doute la province du Keur Bàcine comprise entre le marigot de Bou- noun et le Diambour, la rive est de ce marigot et la partie sud du lac de Guiers, c'est-à-dire la partie de la province de Foss, où les résultats ont été en 1906 particulièrement concluants, enfin, la pro- vince de Mérinaghen et la partie de la province de Ross située entre les grands marigots de Kassack et de N'Gaje. Le sol de ces régions est le même que celui du Diambour. Quelques cultures existent également dans le Djollof, autour de Yang Yang, mais ne s'étendent guère en raison de l'éloignement des escales. En somme, les arachides en provenance du Sénégal, peuvent être réunies, d'après les centres d'exportation, dans les quatre groupes suivants : 1° Rufisque-Cayor. 2° Petite-Côte. 3" Casamance. i° Galam. Haut-Sénégal et Niger. Les excellents résultats obtenus au Sénégal par la culture de l'ara- chide, dont le développement rapide survenu à la suite de l'achève- ment du chemin de fer de Dakar à Saint-Louis, permit de mettre en valeur dans des conditions inespérées les plaines peu fertiles du Baol, du Cayor et du N' Diambour, ne pouvaient manquer d'attirer l'attention sur l'intérêt que cette production pouvait présenter pour l'arachide 197 les régions que le railway de Kayes au Niger ouvrait au commerce d'exportation. L'arachide était d'ailleurs déjà cultivée en vue de l'alimentation locale dans nos possessions soudanaises au sud du 15" latitude Nord. On ne se trouvait pas en présence d'une culture nouvelle pour les indigènes; il s'agissait seulement de les encourager à donner plus d'importance à leurs ensemencements. Depuis 1894, des efforts étaient faits dans le cercle de Bafoulabé pour accroître autant que possible la production de la précieuse graine. Mais, peut-être parce que les indigènes, ne trouvant pas des débouchés satisfaisants pour leurs arachides, que le gros commerce d'exportation ne cherchait pas à écouler dans des conditions avan- tageuses, continuaient à se limiter à leurs cultures de mil, de maïs et de riz, on ne pouvait signaler une augmentation sensible de la pro- duction. Ce ne fut qu'à partir de 1903 que le développement de cette pro- duction entra dans une ère nouvelle. Une circulaire du 24 février 1903 attira d'une manière toute spéciale l'attention des administra- teurs des cercles de Kayes, Bafoulabé, Kita, Bammako et Ségou sur cette question. Cette circulaire faisait ressortir les facilités d'écou- lement que cette graine trouverait, non seulement pour la consom- mation sur place et pour l'approvisionnement de l'huilerie installée par l'administration du chemin de fer du Sénégal au Niger en vue de la production de l'huile qui lui est nécessaire pour l'entretien des machines et du matériel en service, soit environ 40 tonnes par an, mais encore dans le commerce d'exportation, qui pouvait payer les arachides un prix avantageux pour les producteurs. Elle mettait, en outre, en évidemce que cette culture ne demande que peu de soins, qu'elle n'appauvrit pas le sol, qu'elle est la dernière qui soit atta- quée par les sauterelles qui causent fréquemment des dégâts aux autres cultures et peut, lorsque le mil est rare, éviter ou tout au moins pallier les disettes que l'insouciance des noirs avait dans le passé rendues malheureusement trop fréquentes. Afin d'étudier pratiquement dans tous leurs détails les diverses conditions de cette production et, en outre, dans le but de montrer aux indigènes, tout le parti qu'ils pouvaient en retirer, des cultures furent entreprises à la Station agronomique de Koulikoro sur une assez grande échelle. Elles montrèrent dès le début, qu'un terrain nouvellement défriché et planté pendant un an en arachides doit donner en mil les années suivantes un résultat supérieur à celui qui 198 ÉTUDES ET MÉMOIRES aurait été obtenu si le mil avait été planté sur le même terrain aussitôt après le défrichement. Cette constatation, dont on s'efforça de faire comprendre la portée aux indigènes, ne pouvait que les rassurer sur les résultats possibles de la culture dont l'extension était préconisée. Un des plus anciens colons installés à Kayes, M. Robert Schle- BER, comprenant toute l'importance de la question n'hésita pas à installer de vastes champs d'arachides sur le Sénég-al, à Godchoudi, au confluent de ce fleuve et de la Falémé. C'était un excellent exemple pour les indigènes. L'Administration elle-même, ne se bornant pas à des recomman- dations platoniques, fît distribuer des semences aux chefs des pro- vinces traversées par la voie ferrée. Les résultats obtenus furent satisfaisants dès la première année et la direction du chemin de fer trouva avec les plus grandes faci- lités à approvisionner son huilerie de Kayes. Depuis, la culture de l'arachide n'a cessé de s'étendre dans les cercles précités et la récolte de 1905 ayant donné toute satisfaction, un mouvement d'exportation d'une certaine importance a com- mencé à s'établir. On a évalué à pas moins de 8000 tonnes les quantités d'arachides qui avaient été réunies à Kayes, à la fin de la récolte, dans les grands halls construits en vue de ce commerce et qui attendaient l'arrivée des grands bateaux de mer, qui remontent jusqu'à ce point durant l'hivernage. Une question qui se posait et qu'il importait de résoudre était celle de la conservation des arachides depuis la récolte, qui a lieu en octobre-novembre, jusqu'aux mois de juillet-août, début de l'époque de navigabilité du Sénégal jusqu'à Kayes pour les bateaux de fort tonnage. La seule voie d'écoulement pratique pour les arachides du Soudan est, en effet, celle du fleuve Sénégal, à l'époque des hautes eaux, quand les grands bateaux de mer peuvent venir effectuer leur chargement directement à Kayes. Les maisons de commerce n'ont pas hésité à faire les dépenses nécessaires pour atteindre ce but. L'inondation du 21 août 1906, qui fît subir à la ville de Kayes des dégâts sérieux, est venu con- trarier momentanément leurs projets. Quoi qu'il en soit, tout porte à croire que le mouvement qui vient d'être indiqué, ne fera que s'accentuer. La récolte de 1906, a été également très bonne et, tandis que le chemin de fer de Kayes l'arachide 199 au Niger n'avait transporté que 241 tonnes en 1905, la quantité d'arachides qui ont suivi cette voie a été de 1800 tonnes pendant les 11 premiers mois de 1906. Ce mouvement est, d'ailleurs, favo- risé dans une large mesure par les tarifs réduits d'exportation dont bénéficie ce produit sur la voie ferrée et par les nouvelles faci- lités données à son transport sur le Niger par la création d'un ser- vice régulier de navigation à vapeur sur le fleuve. Les arachides produites dans notre colonie du Haut-Sénégal et Niger, étant exportées par le fleuve Sénégal, sont confondues dans le commerce sous le nom de « Galam » avec les graines des cercles de Bàkel et de Matam. Toutes les régions desservies par le chemin de fer Kayes-Kouli- coro et celles qui sont traversées par le Niger conviennent tout particulièrement bien à la culture de l'arachide en vue de l'expor- tation. Il en est une, en particulier, où elle a déjà pris un rapide développement, qui a d'ailleurs une tendance marquée à s'accroître, c'est celle de Sé(/ou. Elley trouve d'ailleurs des conditions exception- nellement favorables : vastes étendues déterres meubles suffisamment fertiles, main-d'œuvre agricole bien dressée, abondante et peu exi- geante, facilité de transport par le fleuve et le rail-way. De l'huile y est fabriquée sur une assez grande échelle et une partie est exportée jusqu'à Tombouctou. Dans le cercle de Bandiaffara, l'arachide est cultivée dans le Seno, grande plaine à l'Est et au Sud du cercle. Dans le Guimballa, au Nord du cercle, on fait même deux récoltes dans l'année. Cette plante trouve dans la vallée du Niger un milieu très favo- rable et elle vient s'ajouter à la liste des végétaux qui contribuent à faire de cette vallée une des plus riches régions du continent africain. Au nord du 12'^ degré de latitude, elle marche de pair avec le mil ; au sud, elle vient après le riz, le fonio et les tubercules : manioc, patates, ignames. Gui née. Au début du développement de la culture de l'arachide au Séné- gal, « le danger où l'on se trouvait alors de s'éloigner des côtes, fît que les négociants, au lieu de rester dans cette colonie, où le sol convenait parfaitement à cette culture, mais dont l'intérieur ne présentait aucune sécurité, préférèrent descendre en suivant le rivage de la Gambie, en Guinée portugaise et dans nos rivières, pays où ils étaient sous la protection éventuelle des avisos. 200 ÉTUDES ET MÉMOIRES Les maisons de Gorée établirent de nombreuses succursales dans le Nunez, de Victoria à Boké, le long- du cours du fleuve, dans le Compony, dans le Pongo et les Anglais de Sierra-Léone, suivant leur exemple, vinrent dans la Mellacorée, la Forécaria, le Béreiré, l'île de Matakong et Cassa aux îles de Los. '' Les commerçants européens peu nombreux (peut-être 30 en tout) étaient accompagnés de nombreux traitants sénégalais ou sierra-léonais qui installèrent des sous-factoreries dans tous les vil- lages. Les anciens nég-riers avaient, particulièrement au Rio- Pongo, fait souche à la suite de croisements avec des négresses du pays et plusieurs familles mulâtres, ayant souvent des noms de familles américains, s'étaient installées aux environs des points de traite; de nombreux captifs, prêts à être expédiés, n'avaient pas trouvé pre- neur et leur restaient sans emploi. Ces mulâtres établirent leurs captifs, dont l'esclavage avait perdu toute sa sévérité, dans des villages, dont eux-mêmes devinrent et dont leurs descendants sont encore les chefs, et firent planter dans tous les terrains favorables les arachides qui venaient les sauver de la misère. « De grands voiliers venaient, pendant la saison sèche, mouiller à Cassa, à Matakong ou dans les rivières et prenaient des charge- ments de graines : des goélettes et des cotres ramenaient les pro- duits des petites factoreries dans les points principaux ou à Gorée et un vapeur faisait un service régulier entre Cassa, Matakong et Sierra-Léone. » ^ Pendant de nombreuses années, le commerce d'exportation des arachides dites « dii bas de la côte », — expression employée en France pour désigner les produits de ces régions, que l'on connais- sait elles-mêmes sous le nom de « Rivières du Sud », par suite de leur situation géographique par rapport à Gorée, le grand entrepôt du commerce de toute la côte, du Sénégal au Congo, — fut très florissant. Mais, à la suite de l'abaissement des cours des graines oléagi- neuses dont il a été parlé plus haut, les indigènes qui trouvaient d'ailleurs dans l'exploitation du caoutchouc une source de bénéfices élevés délaissèrent peu à peu une culture qu'ils considéraient comme peu rémunératrice. Ce mouvement de baisse prit encore plus d'im- 1. Notice sur la. Guinée Française, publiée à l'occasion de l'Exposition r'e 1900, par M. Famechon, p. 138. l'arachide 201 portance, pour les provenances des Rivières du Sud, par suite de la qualité de plus en plus mauvaise des expéditions. Le sol de la basse Guinée est en de nombreux points relativement argileux et compact et convient moins bien à Tarachide que celui du Sénégal. Ce défaut est, en outre, accentué par des pluies parfois longues et abondantes et, ainsi, on trouve certaines années dans les lots un grand nombre de graines noires et moisies, La défaveur qui atteignit l'arachide fut même telle qu'à partir de 1892 il n'y eut plus du tout d'exportation en Europe. Les quelques cultures qui subsistèrent étaient uniquement destinées à faire face à la consommation locale. Ce n'est qu'en 1897 que la production de l'arachide en vue de l'exportation fut reprise dans le Rio-Nunez. La Compagnie de l'Afrique occidentale française, qui a de nom- breux comptoirs dans cette région, fît venir du Sénégal des semences qu'elle distribua aux indigènes, leur promettant d'acheter la récolte au meilleur prix possible. Diverses tentatives du même genre ont été faites depuis cette époque pour faire reprendre à cette culture son ancienne prospérité. C'est siu^tout dans le Bio-Nunez que les etlbrts semblent devoir être les plus fructueux. Cette région ne possède plus que très peu de lianes à caoutchouc, les noirs les ayant depuis longtemps saignées d'une manière exagé- rée. Ils sont obligés de faire de longues courses dans la brousse pour en trouver qui donnent une quantité suffisante de caoutchouc. D'autre part, toute cette zone est sillonnée par de nombreux mari- gots qui rendent facile le transport du produit jusqu'au Rio-Nunez, que les grands vapeurs remontent jusqu'à Bel-Air pour prendre leur chargement. Une avance de 100 tonnes de semences, faite en 1906 par la Compagnie précitée, a donné d'excellents résultats. Une grande partie des terrains compris au Sud d'une ligne allant de Boké à Kadianfara conviennent très bien à l'arachide. Il en est de même des environs de Boké et notamment des terres du village de Bora- landi, duquel proviennent généralement des graines très lourdes. Les pays toubacayes de la rive gauche du Nunez, à hauteur de Sogoubouly et Guénié Saint-Jean sont également favorables à cette culture. Dans la région de Dubréka, les champs d'arachides semblent actuellement être plus étendus que les années précédentes. 202 ÉTUDES ET MÉMOIRES En Mellacorée^ cette culture n'a consei'vé quelque intensité qu'en de rares contrées, comme par exemple le Morébaïa. Mais, d'une manière générale, le rendement ne donne pas toute satisfac- tion aux indigènes, qui préfèrent diriger de plus en plus leurs efforts vers la culture du riz, plus sûre et plus rémunératrice. Dans la moyenne et la haute Guinée, la culture de l'arachide est uniquement limitée aux besoins de la consommation locale. Côte cf Ivoire. On trouve de loin en loin à la Côte d'Ivoire, et plus spéciale- ment en dehors de la zone côtière, dans le haut Baoulé notam- ment, quelques petites cultures d'arachides, dont les produits sont presque en totalité consommés surplace. La quantité exportée est, en effet, à peu près insignifiante. Dahomey. Au Dahomey, cette culture ne s'est également répandue qu'en vue de l'alimentation des indigènes. « En 1897, des commerçants français essayèrent de la favoriser : ils importèrent dans la Colonie plusieurs centaines de kilogrammes de graines et les distribuèrent gratuitement aux indigènes en les engageant à en faire d'importants semis et en leur promettant d'acheter leurs récoltes. Les indigènes se laissèrent convaincre et dans le cercle d'Abomey en particulier, les cultures se multiplièrent avec rapidité. La récolte fut bonne, mais malheureusement elle coïncida avec une production abondante au Sénégal et une baisse sensible des arachides se produisit sur les marchés européens. Le Dahomey en subit le contre-coup : sa récolte ne s'écoula qu'avec de grosses difficultés et les indigènes devinrent tout à fait sceptiques sur l'intérêt que pouvait présenter pour eux la cultuj'e en grand de cette légumineuse. Néanmoins, en raison de l'utilité des graines au point de vue alimentaire, ils continuèrent à la cultiver en quantités suffisantes pour subvenir à leurs besoins. La culture s'est étendue dans le moyen et le haut-Dahomey constitués par des terres légères silico-argileuses, qui, en raison même du mode de végétation de la plante, lui conviennent beaucoup mieux que les terres argileuses du sud » ' . 1. L'agriculture au Dahomey, par N. Savariau, Lib. Challamel, 1906. [A suivre.) RECHERCHES SUR LES PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR LEUR ÉTUDE MICROSCOPIQUE ET LEUR CARAGTÉRISATION PAR MM. Km. Perrot et A. Goris. Depuis cinq ou six années, la question des pailles à chapeaux de Madag-ascar a pris une importance grandissante, grâce surtout aux efforts du Jardin colonial de Nogent qui, depuis cette époque, pré- sente à chaque exposition du Concours général agricole de Paris, des spécimens qui ont retenu l'attention non seulement des visiteurs, mais encore et ce qui est mieux, des industriels intéressés. On pouvait également admirer dans la collection permanente à Nogent, différentes sortes de chapeaux tressés avec des pailles présentant de réelles qualités d'apparence, de souplesse et de durée, aussi il ne faut point s'étonner de voir l'industrie du « Panama » de Madagas- car se développer chaque année davantage. Une question qui nous fut récemment posée par un commerçant nous entraîna à faire de ces « pailles à chapeaux » une étude micros- copique atin de déterminer à l'aide des caractères histologiques sinon leur origine botanique — encore incertaine ou inconnue dans beaucoup de cas — du moins leur identification. Nous pensons avoir réussi à mettre en main de l'expert des caractères qui permettront de spécifier chacune des pailles actuel- lement plus ou moins employées à Madagascar comme dans la métropole. La première étude concernant ces matières premières que l'on puisse signaler est de M. Vaucheret ^ ; elle fut rédigée à l'aide de documents réunis par le Service d'Agriculture que dirigeait M. Prudhomme et particulièrement depuis 1900, par M. Fauciière, puis par MM. Piret, Deslandes, etc. Malheureusement la détermination scientifique des espèces pro- ductives ne se rencontre pas dans la note en question, et nous ne 1. L. Vaucheret. Note sur les pailles et libres diverses employées à Madagascar dans la chapellerie et la vannerie. Bull. écon. Madag., 1902, II, 381-381. 204 ÉTUDES ET MÉMOIRES cesserons jamais de nous élever contre cette méthode de travail, entièrement dénuée d'esprit scientifique et incapable de rendre éco- nomiquement les services qu'on serait en mesure d'attendre d'une documentation complète. Nous n'ignorons certes pas les difficul- tés inhérentes au milieu dans lequel ces études sont faites, mais on nous accordera qu'il serait aisé de recueillir des échantillons bota- niques d'herbier et des photographies qui permettraient la détermi- nation spécifique dans les laboratoires compétents ! L'étude que nous présentons n'aura donc point l'allure rigoureu- sement scientifique que nous aurions désiré lui donner , mais les lacunes se combleront peu à peu d'elles-mêmes ; telle qu'elle est, il y a lieu de croire qu'elle rendra quelques services, ne serait-ce que comme base d'opérations en cas d'expertise. Les pailles utilisées en chapellerie par les Malgaches sont four- nies par des faisceaux fibreux qui proviennent les uns de feuilles de Palmiers, les autres de Gypéracées ou de Joncacées ; quelques- unes même sont tirées de plantes de la famille des Graminées. Nous exposerons nos recherches en groupant les pailles de ces végétaux par affinités, nous réservant sous forme de conclusion de montrer celles qui réunissent le plus grand nombre de qualités exigées par l'industrie et qui font déjà l'objet d'un commerce impor- tant. l. — Manarana [Phloga polystachy a Noronha: Dypsis nodifera Mari.). Palmier croissant dans les mêmes régionsqne le Dara, mais qn'on nerencontre pas aux environs de Tananarive. Son identité est diflicile à établir ; toutefois dans le dictionnaire Malgache-Anglais de Richardson, il est indiqué sous le nom de Palmier Anivono et dans le Compendium des plantes malgaches du P. Baron', le palmier Anivona (Imer.) est \e Phlorja polystachya'Sovonha^ que l'on trouve sur la côte Est, dans l'est de Tlmerina à la lisière et aussi à Tinté- rieur des forêts. Caractères extérieurs. — Lanières étroites, minces, rigides, à nervures formant des stries plus ou moins fines et proéminentes, les plus grosses assez espacées et non très fines et très nombreuses comme dans le Dara. La couleur est également différente et jaune pâle. Ces lanières sont très résistantes et se brisent seulement dans le sens longitudinal en lames plus réduites par un froissement énergique. 1. Rév. P. Baron. Compendium des plantes malgaches. Revue Madagascar, 1906, 813-841, 915-936. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 205 Em. Pehrot et A. (johis Agr. prat. des Pays chauds. T. Manarana Manarana. é.i. sel Manarana Dara.é.s. Manarana. é. s. PI. I. Pailles à chapeaux de Madagascar. 206 ÉTUDES ET MÉMOIRES Caractères microscopiques. — Feuilles à cuticule très mince avec cellules de répiderme inférieur papilleuses. Mésophylle homogène compact, sans méats. Fibres éparses ou par petits paquets sel plus nombreux vers la face supérieure (PI. I). Faisceaux/// entourés d'un endoderme très distinct et protégés par un tissu mécanique assez développé. Stomates peu enfoncés. Nombreux cristaux d'oxalate de calcium /n, en forme d'oursins, adossés aux paquets fibreux et aux faisceaux libéro-ligneux. Nervure principale triangulaire proéminente renfermant un seul faisceau protégé par un anneau mécanique complet. Epidémie supérieur es avec rares sto- mates et cellules à parois légèrement ondulées (les épidémies dans cette plante ont été dessinés à un grossissement de 180 diamètres). Usac/es. — Cette paille paraît actuellement Tune des plus usitées, et c'est en quantité considérable que se sont vendus les chapeaux de Mana- rana à l'Exposition coloniale de Nogent-s. -Marne en 1907. Ce seraient les feuilles jeunes du Palmier AniAono que l'on utiliserait. Ces chapeaux qui arrivent tout tressés de Madagascar sont les seuls que les Malgaches blanchissent. Ils sont recouverts d'une poudre blanche qui n'est autre chose que de la farine de riz. 2. — Dara. Phœnix reclinn(a Jacq. Le Dara (en Sakalave) est un palmier très épineux de 3 à 4 m. appartenant au genre Phœnix ; c'est sans doute le Ph. reclinata Jacq. Dans le rapport de M. Vaucheret il est désigné comme répandu sur une grande partie de la côte Est, surtout au noi'd et au sud de Mananjary et dans la région de Farafangana. D'après l'administrateur Bénevent, une maison allemande a, en 1902, expédié de cette dernière localité à Hambourg tout le Dara qu'elle a pu se procurer : soit 11.458 kg.de lanières de feuilles valant .3000 fr. L'exportation totale dans le port de Mananjary, aurait été dans le premier semestre de 1902 de près de 100.000 kg. au prix de 20 fr. les 100 kg. envii-on. Il n'en est plus exporté en France, d'après notre enquête. Caractères extérieurs. — Le Dara brut se présente sous forme de lanières aplaties, finement striées longitudinalenient, souvent doubles et repliées sur elles-mêmes, de teinte jaune verdâtre pâle, très résistantes à la traction, mais se divisant assez facilement en lanières plus étroites par un froisse- ment énergique. Caractères microscopiques. — Feuille à cuticule très mince, avec amas isolés de tissus fibreux répartis exclusivement sous Vépiderme^ dispersés sans ordre par rapport aux faisceaux libéro-ligneux. Ceux-ci limités exté- rieurement par un endoderme à larges élémentsarrondis, sont protégés par une gaine fibreuse très réduite. Adossés aux paquets de fibres et immé- diatement sous répidernie,on remarque descristaux en oursins (massues arrondies avec pointes aiguës) très petits, logés dans des chambres PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 207 Em. Perrot et A. GoRis. Agr. prat. des Pays chauds. T. Lakatna.1 m Dara.3 ch sel Lakatra.Z Dara.l PI. II. Pailles à chapeaux de Madagascar. 208 ÉTUDES ET MÉMOIRES cristallig"ènes et assez rég-ulièrement disposés en files longitudinales. Dans le mésophylle qui est bifacial, on remarque de nombreuses cellules à con- tenu coloré homogène, tannifères. Les stomates sont légèrement enfoncés, pourvues de larges cellules d'ostiole, répartis assez régulièrement en plages longitudinales et correspondant aux espaces interfibreux. Les fibres ont un lumen large (voir PI. I et II). Usages. — On fait avec le Dara des chapeaux solides de teinte vert pâle, mais ne changeant de couleur ni au soleil ni à la pluie. Toutefois faisons remarquer que la présence du tanin dans le tissu fondamental de la paille peut offrir quelques inconvénients pour Lusage. La structure anatomique montre, que contrairement à ce que croyait M. Vaucheret, ce palmier est bien différent du Manarana. Lakatra. — Origine botanique inconnue. Sous ce nom, nous avons reçu des lanières plus minces que les pailles précédentes (Dara, Manarana), de couleur jaune Champagne avec quel- ques stries proéminentes distantes de 2 à 3 mm., entre lesquelles on remarque à peine une striation plus fine ; de même, transversalement de très nombreuses stries, courtes, proéminentes irrégulières, semblables à des lignes de brisure, donnent à cette paille un aspect chagriné tout par- ticulier. Dans le dictionnaire de Richardson elle est désignée comme une « herbe (ou cypéracée ?) » ; ses caractères histologiques nous font plutôt penser qu'elle est fournie par une sorte de Palmier. Caractères microscopiques. — Cette paille se rapproche de celle du Manarana dont elle diiïère par Tépaisseur moindre du limbe, par la pré- sence de quelques rares cellules à raphides hypertrophiées et par consé- quent très apparentes. Les îlots scléreux sont également plus volumineux et répartis aussi bien sous Lépiderme inférieur que sous l'épiderme supé- rieur, et à rintérieur du mésophylle ; rappelons que chez le Manarana, il n'existe que des fibres isolées ou par petits paquets, plus nombreuses à la partie supérieure. 11 faut encore signaler, au voisinage des amas scléreux, la présence de cellules à tanin qui n'existent pas chez le Manarana. Du Dara, le Lakatra diffère aussi très nettement, car il présente de nombreux amas fibreux au milieu du mésophylle et chez le Dara tous ces îlots de tissu mécanique de soutien sont uniquement répartis sous les épidermes. Dans les deux plantes enfin, il faut signaler la présence de cellules à contenu homogène tannifère, mais le Lakatra seul a des raphides d'oxalate de calcium. Usages. — On ferait avec cette paille des chapeaux de bonne qualité ! I PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 209 Em. Perrot et A. Goris. ..-sel Agr. prat. dea Pai/a chauds. T. .- -1. ■ fl Raph la -h Satnahé.l Satrahé.3 PI. III. Satrahé.2 Pailles à chapeaux de Madagascar. Bill, du Jardin colonial. 1907. II. — N° 5i. 15 210 ÉTUDES ET MÉMOIRES Raphia. — Raphia pedunculala Pal. de Beauv. : Rafia Ruffia Mart. Palmier très répandu dont on utilise les folioles divisées en lanières étroites pour confectionner des chapeaux très résistants. Les Betsimisa- raka sont très habiles dans ces sortes de travaux. Porte les noms de Rofia, Raofia (Imer.), Maivanaty, Fomby. Cette année même, la fabrication de cha- peaux de jardin, d'usage courant, a pris un développement considérable. Caractères extérieurs. — Lanières très minces, larges de 1 cm., de cou- leur jaune paille caractéristique et très résistantes, que chacun connaît depuis que leur usage comme liens en horticulture s'est répandu partout. Caractères anatomiques. — La structure anatomique se réduit à l'épi- derme formé de cellules développées dans le sens radial avec une cuticule épaisse et des amas sous-épidermiques de fibres séparés par quelques cellules de parenchyme. Le reste du mésophylle de la feuille a été rejeté comme inutile. (PI. III). Satrahé ou Satrabé (Ori^me hritanirique inconnue). L'échantillon portant ce nom et qui provient des Collections de Nogent, se présente en lames assez épaisses (1/2 à 3/4 de mm.) rigides, de couleur cannelle claire, dont les bords s'effilochent en donnant des fils assez résis- tants à la traction. Stries longitudinales très rapprochées, peu proémi- nentes et ayant toutes la même épaisseur. Caractères microscopiques. — La coupe du limbe est franchement caractéristique; assez régulièrement centrique (fig. 1, PI. III, Gross.= 125 d.) elle comprend deux hypodermes sous-épidermiques, à 2 ou 3 cellules, rarement plus de deux à la face inférieure. Le parenchyme palis- sadique est à peu près d'égale épaisseur aux deux faces et le mésophylle lacuneux peu abondant. Les faisceaux conducteurs sont entourés par une ou deux assisses de sclérenchyme et reliés aux deux faces par une lame fibro-scléreuse puissante. Entre ces lames on trouve des piliers de ce même tissu mécanique formant des crêtes qui courent parallèlement au limbe. Les stomates sont enfoncés et à ouverture apparente assez large. Oxalate de calcium en oursins adossés aux piliers fibreux de soutien. Tout le tissu palissadique est imprégné d'un pigment noirâtre, et on trouve en plus quelques cellules tannifères dans le liber et autour des faisceaux. La nervure principale renferme un assez grand nombre de faisceaux (10 environ). Usages. — Bien que nous ayant été remise comme entrant dans la confection de certaines sortes de chapeaux, nous croyons plutôt que cette matière première pourrait être utilisée pour sa fibre, en tout cas pour des usages plus grossiers de vannerie. Nota. Nous avons eu entre les mains, une matière identique étiquetée Vinda. C'était sans doute une erreur car le Vinda est une Cypéracée que nous n'avons pu nous procurer. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 211 Em. Perrot et A. Goris. Agr. prat. des Pays chauds. T. Aisatpo.2 PI. IV. Pailles à chapeaux de Madagascar. 212 ÉTUDES ET MÉMOIRES Aisatro (^Origine botanique inconnue). Cette paille se présente sous forme de lame mince à bords fortement enroulés sur eux-mêmes, formant un tube double, mesurant, lorsqu'il est déroulé, plus d'un centimètre de larg^eur. La couleur extérieure est jaune clair assez verdâtre, et grise à l'intérieur. La face externe est lisse, et la face interne parcourue par des stries inégalement proéminentes corres- pondant à des faisceaux fibro-vasculaires. Cette paille ne représente pas en elTet la partie entière de l'organe du végétal producteur. Elle provient d'un traitement qui a consisté à enlever une partie du tissu existant en dessous des faisceaux. Caractères microscopiques . — Épidémie à parois fortement épaissies, hypoderme à larges éléments irrégulièrement répartis ; tissu palissadique épais (3 ou 4 assises) contenant une première rangée de petits faisceaux réduits à un petit nombre de larges cellules péricycliques avec quelques éléments conducteurs et entourés par un endoderme très visible(l, PI. IV). Les deux autres rangées de faisceaux sont plongés dans un parenchyme conjonctif et protégé par un amas fibreux développé à la partie interne et réduit au contraire à la partie supérieure. Dans la zone lacuneuse formée d'un tissu à larges éléments étoiles, on trouve de gros faisceaux entourés de fibres, et dans le bois une lacune plus ou moins grande avec parfois 1 ou plusieurs vaisseaux de seconde formation (fig. 1, PI. IV^). Cellules tannifères à contenu homogène au voisinage des faisceaux. Sous Tépiderme, on trouve de petits amas de fibres (6 à 8 éléments) écra- sant les cellules épidermiques, et assez rapprochés les uns des autres. N . B. Cette structure est en tous points semblable à celle de la partie inférieure de la paille de Herana, à laquelle on aurait supprimé l'épiderme supérieur, l'hypoderme, les petits faisceaux et une partie des lacunes soit par raclage, soit en fendant la paille parallèlement aux épidémies, Herana [Cyperus lalifolius Poir). Syn. — Vendrana ■ Antsih). Très abondante à Maurice et Madagascar dans les marais, cette Cypé- racée de haute taille est fréquemment utilisée pour l'établisssment du toit des maisons ; sa structure la fait ranger nettement parmi les plantes aquatiques ou marécageuses. Caractères extérieurs. — La feuille est repliée sur elle-même, avec une nervure médiane proéminente qui fait le bord externe du repli, et c'est la face supérieure de la feuille qui est interne. De couleur vert jaunâtre, elle est résistante, lisse, finement striée dans le sens longitudinal, d'une lon- gueur assez considérable, large de 1 cm. environ, quand elle est étalée. Caractères anatomiques. — L'épiderme inférieur et le mésophylle sous- PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 213 jacent sont en tous points semblables à ce que nous venons de décrire pour l'Aisatro . L'épiderme supérieur est formé d'éléments très développés avec un hypoderme épais comprenant 3 ou 4 assises de cellules volumi- neuses. De nombreux et très petits amas de fibres très ténues sont accolés aux épidémies, moins nombreux et plus volumineux. Sous l'épiderme au-dessous de l'hypoderme, le tissu conjonctif, dans la partie extérieure duquel courent un grand nombre de petits faisceaux, forme des piliers parenchymateux renfermant au centre une autre rangée de gros fais- ceaux qui rejoignent les épidémies en limitant ainsi de larges lacunes partagées verticalement par des diaphragmes étoiles {cet, Hérana, 1, PI. IV). Cellules tannifères à contenu homogène au voisinage des faisceaux. [A suivre.) COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES» [Suite.) Harnais Harnais de portage; Bâts. — Le hàt ne doit jamais être en con- FiG. 532. — Bât (France) tact avec la peau qui recouvre les apophyses épineuses des ver- tèbres ; les pressions doivent être reportées sur les apophj'ses arti- culaii^es latérales. Le bât, employé en France, est formé de deux arcades a a' (fig. 532), consolidées par les fers /", /*', reliant Vaube c, qui est maintenue par le surfaix s ; des coussins n reposent sur le dos de l'a- nimal sans comprimer les côtes, le g-arrot ni les rognons ; on inter- cale souvent une couverture, ou /^anneau, entre le bât et le dos de l'animal; le bât est retenu à l'avant par un montant de poitrail m, à l'arrière par une croupière d et une avaloire f. — L'avant a se 1. Extrait de l'ouvrage de M. Ringelmann, « Cours de Génie Rural appliqué aux colonies », actuellement en cours d'impression (A. Challaniel, éditeur). COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 215 place à 0'" 06 en arrière des épaules afin de leur assurer les mou- vements libres. En Bosnie, les bâts sont des plus simples : les arcades sont for- mées chacune de deux bois b b' (fig-. 533), reliés par des ligatures c, et portant sur les traverses t posées sur les coussins n. En Afrique, le bœuf et le zébu sont surtout employés comme por- teurs ; au Soudan, selon MM. C. Pierreet C. Monteil ', lebâtdu zébu (comme celui de l'âne) est composé de deux énormes coussins en paille de maïs ou en tiges d'herbes sur les- quels reposent les cordes d'arrimage (fîg. 534) ; il necomporte ni poitrail, ni sangle, ni courroie d'avaloire. Avec le simple harnais indiqué par la figure 534, la charge ne Fig. 533. — BâHBosnie) Fig. 534. — Bœuf porteur (Soudan). peut être en équilibre qu'à la double condition d'être également ré- 1. Le Bœuf au Soudan: Bulletin du Jardin colonial, mai 1905, p. 376. 216 ÉTUDES ET MÉMOIRES partie adroite et à g-auche du moteur, en A et en B (fig-. 535), et que les centres de g-ravité de cescharg-es (reliées par a et h) soient placés sur un plan x aussi bas que pos- sible ; cela se voit nettement sur la photographie (fig. 536), tirée de Y Empire colonial de la France (fas- cicule de Madagascar^ p. 88 j. Le même principe, selon M. Du- chemin, est suivi par les indigènes des rég-ions montagneuses du Tonkin et de l'Annam : les chevaux-porteurs ont un bât maintenu par un poitrail et une croupière, mais sans avaloire ^^ ni sangle ; les charges A et B (fig. 537) sont attachées à une sorte d'échelle double abc posée simplement sur le bât afin de pouvoir se séparer fa- cilement de Tanimal lors d'une chute ; comme dans la figure 535, Fig. 535. - la charge d'un bœuf porteur. Fig. 536. — Bœuf porteur (Madagascar). les centres de gravité des charges A et B sont placés sur un plan X aussi bas que possible. On voit que les méthodes précédentes, ayant l'avantage de laisser la charge indépendante du bât, ont une condition d'équilibre diffé- rente des chargements à dos d'animaux tels qu'ils sont pratiqués chez nous et en Suisse : le centre de gravité de la charge étant au COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 217 i niveau du bât, ou au-dessus (cas d'un cavalier), il faut que le bât soit solidement maintenu en place sur le dos de l'animal par un FiG. 537. — Support de charge (Indo-Chine). surfaix, un montant de poitrail, une croupière et une avaloire (%. 532). La sellette des dromadaires, appelée k'teb en Tunisie, pesant 3 kilog-., comprend deux parties a, a' (fîg-. o38) jouant le rôle d'arcades, reliées par les entretoises b, h' \ chaque arcade a et a' est for- mée de deux pièces de bois n et n' appliquées, à leur partie supérieure, à plat-joint et ser- rées par les chevilles rectan- 8' ul aires c, c maintenues en ^F '^m ^M ? — ^- n 1 ù' "^Si: ^^m f<^ -Sirai ?— - — 71' >-^ j/ n 1 n. ■^^ a.' O^Sc place par un petit goujon d en bois; la fîg-ure 538 donne, à l'échelle, la coupe des assem- blages très ingénieux utilisés par les indigènes de la Tunisie, analogues à ceux en usage chez nous il y a plusieurs siècles, et qui sont tombés dans l'ou- bli à la suite de l'emploi des pièces en fer comme moyen d'assemblage des bois (clous, pointes, vis, tirefonds et boulons). En Egypte, pour les transports importants de terres, à une dis- tance dépassant 100 mètres, on utilise le dromadaire muni d'un bât très simple (analogue à celui de la figure 538), auquel on accroche de chaque côté un récipient en tresses de palmier ; chaque récipient FiG. 538. — Sellette (/c' Uh) pour dromadaire (Tunisie). 218 ÉTUDES ET MÉMOIRES A (fig-. 539), tronc-conique, d'environ 0'" 60 à 0"* 70 de grand dia- mètre et 0^80 à 0^90 de hauteur, peut contenir 70 à 80 déci- mètres cubes de terre qu'on ■t-v„ ^•7 JL J charge, l'animal étant accroupi, avec des couffins ordinaires ; le fond, ou clapet a, est mobile autour d'une sorte de charnière o (en corde de palmier) et est maintenu fermé par un bout de corde et un crochet en bois b ; pour la décharge l'animal restant debout, il suffît de laisser tom- ber le fond a en a' (on appelle cela le système du chameau à clapet) ; la charge totale du dromadaire doit être d'environ 200 kilog. Dans le même ordre d'idées, nous avons étudié le montage sui- /a Fig. 539. — Coupe transversale de couffins à clapet pour le transport des terres (Egypte). Fig. 540. — Caisses à portes proposées pour le transport des terres en Tunisie. vant pour les ânes de Tunisie qui peuvent être chargés de 80 à 120 kilog. selon leur taille (ces ânes pèsent de 90 à 130 kilog. et, avec le beurda, sorte de bât économique bourré de paille, leur hauteur au garrot est de 0'"90 à l'"20, leur largeur 0-" 60 à 0™ 80). Chaque caisse A (fig. 540), à section triangulaire, est pourvue de la porte b à charnières n qu'on ouvre en soulevant le levier c ; une chaîne d limite l'inclinaison h' de la porte pendant la vidange, afin d'éloigner les matériaux des pieds de l'animal ; la longueur du coffre A varie COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 219 de 0™ 45 à O'" 55, suivant la taille de la bête ; les deux leviers c étant à l'arrière on peut vider d'un seul coup les deux coffres afin de ne pas trop détruire l'équilibre de la charge ; les deux pièces sont reliées par des entretoises /" et deux chaînes e reposant sur le beurda, qui a une dizaine de centimètres d'épaisseur. Harnais de traction ; col- liers, jougs, sangles et bri- coles. — Nous ne dirons que peu de mots relativement aux harnais des chevaux (qui ser- vent surtout de porteurs dans les pays chauds) ; si Ton de- vait atteler les chevaux et les mulets nous appellerons l'at- tention sur les colliers métal- liques (fig. 541) qui présen- tent des avantages incon- testables sur les colliers ordi- naires ; ils sont très légers, faciles à nettoyer, ont une grande durée et ne peuvent servir de réceptacle aux microbes ; les surfaces de contact sont zin- guées ; comme nous croyons ces colliers recommandables pour nos colonies, nous résumons, dans le tableau suivant, les dimensions des différents types de fabrication courante, ainsi que leur poids : FiG. 541. — Collier métallique (A. Bajac), DIMENSIONS EN MILLIMETRES POIDS ^pes Animaux Hauteur PI us grande kg. intérieure largeur intérieure 1 Petits ponneys ....;.... 395 185 3 )) 2 Ponneys 425 195 4.25 3 Petits chevaux 470 525 205 210 5 .) 4 Chevaux de fiacre 7 » 5 Omnibus et camions . . . . 565 220 8.50 6 Gros tombereaux 605 240 9 » 7 Fardiers 630 675 260 275 9.50 8 Gros fardiers 11 .. 220 ETUDES ET MEMOIRES A Paris, le prix de ces colliers oscille, suivant leur type, de 37 à 57 francs. Pour les travaux légers, on pourra employer la bricole de poi- trail sur laquelle nous croyons inutile d'insister (par suite de sa position sur Tanimal, la bricole ne lui permet pas de fournir un effort aussi élevé qu'avec le collier; l'armée emploie la bricole parce \si^:Si^'^S^I^mss^ii ^ Km. Ji2. — Bœufs allclés au jdu^'' double Australic-j. que le même harnais peut s'adapter à tous les animaux sans néces- siter l'ajustage du collier, qui doit être spécial à chaque bête). Pour protéger les animaux contre les mouches, on pourrait les recouvrir d'une toile, ou mieux, comme dans la Charente-Inférieure, d'un filet en ficelle, à grandes mailles, allant de la tête à la croupe, s'ar- rêtant au niveau des flancs d'où pendent de nombreux brins noués à l'extrémité. Le léger déplacement du fileta chaque pas et le balan- cement des ficelles pendantes empêchent les mouches de se poser sur l'animal; ce principe, qui se retrouve dans les harnais des mules d'Espagne, peut très bien s'appliquer aux bovidés. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 22i b Pour les bêtes bovines il convient, croyons-nous, d'abandonner lejoiiff de tête, simple ou double, car les animaux doivent avoir tou- jours la tête très libre afin de pouvoir se rafraîchir par des mouve- ments qui, en même temps, chassent les insectes ; il ne faudrait pas conseiller des chapeaux de paille, comme on en coilïe les che- vaux de Paris par les fortes cha- leurs, croyant leur être utile, alors qu'au contraire on concentre ainsi la chaleur au cervelet ; il subirait d'un filet protég-eant les oreilles contre les mouches, ou même d'une simple branche d'ar- buste attachée à la tête et for- mant éventail, en un mot tout dispositif assurant la ventilation et non la concentration de la chaleur. Disons cependant que le jouff double de nuque est utilisé en Australie (fîg-. S42)i, à Cuba, au Mexique, etc. ; peut-être y est-il Fkj. 543. — Joiiguet (A. Bajac) FiG. 544. — Bœuf harnaché du jouguet et des traits. imposé par l'indocilité des bœufs ? mais avec une bonne exploita- tion zootechnique des moteurs, en dressant les animaux dès leur jeune âge, en les habituant à l'homme, il serait bien préférable d'employer le joug simple (fig-. 543) permettant au bovidé de donner plus de travail utilisable sans fatig-ue supplémentaire. La fîg-ure 544 1. G. Lafforgue, L'Elevage en Nouvelle-Calédonie, p. 17. 222 ÉTUDES ET MÉMOIRES montre un animal muni d'un joug- simple, et M. Bajac a combiné des pièces accessoires, avaloire, dossière, etc., permettant d'atteler le bœuf comme un cheval à des véhicules à brancards. FiG. 545. — Équilibre du joug de garrot. he joiiff de garrot est très employé par les indigènes d'un grand nombre de nos colonies et F.^ nous avons déjà eu l'occasion d'en faire une étude détail- lée ^ Le joug de g-arrot se place en avant des éj)aules, contre la première vertèbre dorsale du bovidé et il est souvent maintenu par un lien passant en dessous du cou; ce harnais, qu'on trouve fi- guré sur les sculptures assy- riennes 2, est encore employé en Normandie et dans le Midi de la France, enSuisse, en Portug-al, en Algérie, en Tunisie, en Egypte, au Cau- case, dans l'Inde, l'Indo-Chine, au Mexique, en Californie, etc. Le joug- de garrot est posé sur la bête en a (fig. 545) ; l'effort F que l'animal doit communiquer à l'âge d'une charrue, à la flèche d'un véhicule ou à une chaîne de traction, est incliné suivant la ligne a h ; le bœuf fournissant une traction /, parallèle à la surface du sol (et plus grande que F), cette traction se décompose en deux forces, l'une a F utilisée par la pièce a b, l'autre ap appuyant le joug a sur la base du cou de la bête, c'est-à-dire sur les dernières vertèbres cervicales 3. — Pour que le joug ne remonte pas sur le plan incliné a c du garrot, il suffit que la pression a p ait une certaine valeur ; cette dernière, lorsque a est très petit, peut être assurée en donnant une charge supplémentaire a p' à l'aide de poids quelconques, et nous en citerons plus loin un exemple. — Cepen- 1. Du joug de garrol; Journal d'Agriculture pratique, w 33 du l(j août 1906, p. 207. 2. Voir notre Essai sur l'Histoire du Génie Rural, t. II, fig. 293, p. 357. 3. Si a est l'angle d'inclinaison des traits a h avec le sol sur lequel se déplace l'ani- mal, on a : F = t cos a et p= t sin a COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 223 dant, si l'effort t augmente momentanément, ou si la manœuvre de la charrue vient à diminuer l'angle a, ou, enfin, si la bête s'abaisse sur son bipède antérieur, le joug a tend à remonter sur a c. On limite la course arrière du joug au moyen d'un lien a n passé autour de l'encolure, en avant du scapulum et de l'articulation de l'humé- rus ; mais lorsque ce lien exerce son action, il serre sur le fanon et fait corner l'animal qui, suffoqué, s'arrête malgré les coups dont le gratifie copieusement son conduc- teur. D'après nos constata- tions faites en Algérie, , FiG. 546. — Joug- double de garrot 1 angle a (hg. 545) est d en- (Algérie, Tunisie). viron 20 degrés ; par ani- mal, la traction / étant de 100 kilog., F est de 94 kilog. et p de 34 kilog., auxquels il faut ajouter le poids p' du joug et de ses lanières (environ 5 kilog. par bœuf) et une partie du poids de l'âge de la charrue, de la flèche du véhicule ou de la chaîne de traction; dans ces conditions, la charge du joug a est suffisante ; mais avec un mauvais harnais, et dans les à-coups, le lien n serre la gorge de l'animal en exerçant un effort /"pouvant atteindre jusqu'à 20 et 25 kilog. — Il est bon de ne pas dépasser un angle a de 20" ; d'ail- leurs cet angle est souvent imposé par les machines auxquelles sont attelés les animaux. Les jougs de garrot sont doubles ou simples. Le Jouff double de garrot^ le jilus rustique, consiste en une tra- verse ah (fig. 546) pourvue de chevilles c, c', et d'une corde ou d'une sangle d passant sous le cou de l'animal ; le bovidé exerce la pression en /z, au contact du garrot; la traction s'effectue en t par des lanières ou par une flèche. — Nous avons vu que le joug doit toujours exercer une pression p de haut en bas sur les dernières vertèbres cervicales, et ne doit jamais avoir de tendance à se sou- lever suivant /", sinon le lien d étrangle la bête. — Au Hamiz, nous avons rencontré un indigène qui, ayant reconnu empiriquement ce que nous venons de dire, avait empêché le soulèvement du joug (suivant /", fig. 545) par un couffin garni de terre : il chargeait ainsi, et à volonté, le cou de chaque bœuf, mais supprimait son étran- glement. 224 ÉTUDES ET MEMOIRES '''^'^''"■"^"fi'ifilïmt^^'' Il est bon d'augmenter en n (tîg-. 546) la zone de contact du joug avec la peau de l'animal, afin de diminuer la pres- sion par unité de surface, sinon il peut se produire des blessures inguérissa- bles avant pour effet de diminuer la pression ou Telfort qu'on peut deman- der à l'attelage ; on em- FiG. 547. — iow^ double de gari'ot ii'arni de coussins. ^---- ----;/"' ce Ji ploie un paillasson, une natte en sparterie ou mieux un coussin. Les propriétaires soi- gneux de leurs animaux garnissent les chevilles du joug J {S\^. 547) avec de gros coussins a en forte toile ou en cuir rembourrés de crin ou de paille. 3 FiG. âlS. — Oscillation d'un joug de garrot dans le plan horizontal. FiG. 5i9. — Bœufs attelés au joug double de garrot (Algérie). COUKS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 225 Le joug a' h' (fig. 548) est souvent très long (environ 2 mètres), afin de diminuer les oscillations de t' t" dues au grand déplacement FiG. 550. — Buffles attelés au joug double de garrot (Birmanie) />' j&" d'un animal B de l'attelage relativement à l'autre A. Pérou, le joug de garrot a souvent 3"^ 50 de longueur. — Au FiG. 551. — Attelage au joug double de garrot (Egypte). La figure 549 donne la vue d'un de ces attelages algériens, et la figure 550 un attelage de buffles labourant les rizières de Birmanie (on voit en c a c' le joug de garrot relié par h avec l'âge n n' de Bal. du Jardin colonial. 1907. II. — N" 54. 16 226 ÉITJDES ET MÉMOIRES la machine de culture dont les mancherons, m, sont réunis par une traverse t ; un des buflles est conduit par une corde d attachée à FiG. 552. — Joug double de garrot (Algérie). l'oreille, l'autre par une corde e passée au travers de la cloison nasale). Le joug double de garrot est employé par les Egyptiens et, sou- FiG. 553. — Joug double de garrot (Macédoine). vent, on A'oit le même harnais accouplant un bœuf avec un droma- daire fîg. 551). Nous donnons dans la figure 552 la vue d'un bon joug double de garrot employé par les colons algériens : le bois repose sur le cou par les portions a et /> ; la pièce est maintenue en place par les attelles c et c', en fer rond, articulées en o, et dont on règle la longueur par les écrous e et e' . Souvent le joug de garrot est un cadre complet (fig. 553 : Macé- doine ; Pologne ; traverse haute a. h, traverse basse c d, montants chevillés n m, lanière de traction t ; une fois le joug posé sur les animaux A et B, on place les chevilles , b' et à la traverse ^; ens est une sous- ventrière et en c une croupière. A Java, en Chine, au Japon, les buffles sont attelés isolément avec Fig. 557. — Joug sim- ple de garrot avec brancards (Nouvelle- Guinée;. Fig. 558. — Buffle attelé au joug simple de garrot (Java). le harnais représenté par la fig. 558 ; le joug de garrot a est retenu COURS DE GÉNIE RURAL APPLinUÉ AUX COLONIES 229 sous le cou par une sang-le /j, en sparterie, et en arrière par une corde c et une sangle sous-ventrière d ; la traction se reporte en n à un chevalet en bois e, posé sur une natte m en jonc, et tenu en FiG. 559. — Buffle attelé au joug simple de garrot (Tonkin). place par les cordes , h' [poitrail qui peut être garni de brins flottants comme en h' pour éloigner les insectes), d, d' (dossière) et 5, s' (sous- ventrière); les traits t, t' s'attachent à la sangle du garrot et l'ani- mal est guidé par des cordeaux c, c' attachés à une garniture de tête. M. Paul Bourde a fait établir au prix de 30 francs, pour le domaine de Sidi-Mansour (Tunisie), par un sellier de Paris, M. Gh. Voirin, des harnais de garrot destinés aux dromadaires. Ainsi qu'on le voit COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 231 dans la iig. 562, la sangle de garrot a, de 1™ 60 de long et de 0"^ 1 3 de large, est une forte sangle en chanvre, garnie en dedans d'un FiG. 561. — Sanfi^les de garrot pour dromadaire et pour chameau. feutre très épais, et extérieurement d'un blanchet de 0'° 042, en cuir chromé, relié à l'anneau h de 0™ 09 de diamètre, garni de cuir; deux surdos c et cl embrassent la bosse ; la sangle de sous-ventrière s est reliée par une martingale m à un ^^ poitrail en fourche /", f rivé à la sangle a ; le pièces c, cl, s, m, f et f sont en sangles de 0"' 07 de lar- geur. Essayé par l'agent général de la Société de Sidi-Mansour, M. Tourniéroux, un de nos anciens élèves, ce harnais donna rapide- ment de très bons résultats ; avec des traits en corde t (fîg. 562), de l'"75 de longueur, terminés par 5 mailles en fer, on attela deux chameaux de front à une charrue Oliver qui laboura 28 à 33 ares Fig. 562. — Harnais pour dromadaire par jour, à la profondeur de 0- 1 5 ^^- ^''"'''^^ ^^ ^'^- ^°'"")- à 0™ 16. En septembre 1906, M. Bourde fit appliquer, avec le plus grand succès, le harnais aux arahas ou voitures à deux roues du pays, pour lesquelles les indi- gènes n'utilisent que le mulet. « Le dromadaire de Tunisie, dit M. Bourde, semble un peu plus fort que le mulet ou le cheval, mais ^^.y»R^ 232 ÉTUDES ET MÉMOIRES il est moins intelligent et demande plus de patience de la part du conducteur ; il se con- tente d'aliments gros- siers, et on peut ache- ter deux chameaux au même prix qu'un mu- let ; tous les chameaux nécessaires à l'exploi- tation de Sidi-Mansour vont être pourvus du nouveau harnais. » Au Transvaal, à la ferme expérimentale de Potchefstroom, du De- pai'tment of Agricul- ture, on emploie, pour tirer des charrettes ou des charrues, des dro- madaires attelés par à celui des chevaux (coussins en cuir Attelage de dromadaires au collier (Transvaal). un collier léger identique rembourrés et attelles légères en fer) ; pour l'attelage à la charret- te, l'animal porte une sellette recevant la dos- sière, la sous-venLrière et une avaloire ordi- naire (la charrette peut recevoir une charge uti- le de 750 kilog.); à la charrue, l'animal ne porte que le collier a (fîg. o63), posé sur un tapis h, et les traits c, plats, en cuir, qui se raccordent au palon- nier ■ on voit en cl la ^'*^- ''^^^- — Harnais de chameau (Russie d'Europe). garniture de tête ; la charrue peut être tirée par une ou deux bêtes attelées par paire COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 233 comme des chevaux (fig-. 563) ; — par suite de la largeur de son plan d'appui, il nous semble que le dromadaire doit éprouver un peu de difficulté pour marcher dans une étroite raie de charrue, comme le font nos chevaux et nos bœufs ; si cela était exact, il nous fau- drait, pour l'attelage aux camélidés, recommander surtout les char- rues ouvrant une raie aussi large que possible. Pour ce qui concerne le harnais du chameau dans Test de la Russie d'Europe, nous extrayons ce qui suit d'une communication faite en 1894 par M. J. Wilbouchevitch à la Société d'Acclimatation : le harnais, appelé chorka, se compose d'une sangle de garrot a (fîg. 564), de 1"'55 de long et 0"' 22 de large, d'une dossière h passant entre les deux bosses, de l'"02 de long et 0™ 13 de large (les pièces a et h sont faites en cuir non tanné doublé de plusieurs couches de feutre) réunies à la sous-ventrière c ; en cl est un anneau de 0"' 08 de diamètre qui sert à atteler les charrettes ou à recevoir des traits t. Dans des photographies, que nous avons, représentant l'attelage de deux chameaux de Russie à une moissonneuse-lieuse, la sangle de garrot (a, fîg. 564), qui semble avoir environ 0"" 30 de largeur, est raidie extérieurement par des bois disposés dans le sens vertical et reliés, en haut et en bas, par des cordes avec la sangle. En Birmanie, le harnais des éléphants de trait chargés de débar- der des troncs d'arbres, comprend une bricole de poitrail^ a (tig. 565), reliée aux traits t et t' en chaînes à grosses mailles ; la bricole et les traits sont soutenus par une forte corde h qui passe sur le dos de l'animal en s'appuyant sur un coussin annulaire c (analogue à celui que nous avons vu appliqué au dromadaire de la fîg. 560), ayant pour but de reporter les pressions sur les apophyses latérales des vertèbres, afin qu'il n'y ait jamais de charge sur la partie supérieure du dos (comme nous l'avons expliqué à propos des bâts, p. 404) ; le coussin c est maintenu par la sangle sous-ventrière d, les cordes h et souvent par une croupière e ; le conducteur, ou cornac^ est assis, comme d'habitude, en /i, sur le cou de l'éléphant. Dans l'Inde anglaise, le harnais des éléphants attelés aux char- rues est analogue au précédent (fîg. 565), mais la longue chaîne de traction m est attachée par deux cordes croisées /", reliées aux pièces b et h. Rappelons enfin nos recherches, publiées en 1893, sur les amor- 234 ÉTUDÇS ET MÉMOIRES tisseurs (%.566 ; ressorts de divers systèmes), lesquels, bien établis i, permettent de réaliser, pour les moteurs, une économie de 33 à 54 FiG. 565. —Harnais d'éléphant de trait (Birmanie. — Hindoustan). pour 100 sur les efforts de démarrage, et de 10 à 30 pour 100 sur Fi(î. 566. — Amortisseur (A. Bajac). les efforts moyens de traction. On voit que l'emploi de ces amor- tisseurs est tout indiqué dans nos exploitations coloniales où il y a g-rand intérêt, pour un travail déterminé, à réduire la fatigue des différents moteurs animés. 1. Le ressort de l'amortisseur ne doit se bloquer que sous un effort double de la traction moyenne de la machine devant laquelle il est placé ; ainsi, par exemple^ pour une traction moyenne de 250 kilog., il convient d'employer un amortisseur dont le ressort se bloque sous une charge voisine de 500 kilog. — L'économie de traction est d'autant plus élevée que l'amortisseur est plus flexible, et, dans les meilleures condi- tions, le ressort peut avoir une course de 3 à 4 centimètres par 100 kilog. de traction. (A suivre. Max Ringelmann, Professeur à rinstitut agronomique et à rÉcole supérieure d'Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS [Suite.) MALADIES DES CAFÉIERS CHAMPIGNONS MACULIGOLES Je désigne sous ce titre un certain nombre d'espèces, dont le mycélium, attaquant et tuant les cellules du parenchyme de la feuille, produit sur celle-ci des taches de couleur variée ; sur ces taches ou macules apparaissent les fructifications qui se montrent sur l'une ou l'autre des faces, ou sur les deux, suivant les espèces, comme de petits points noirs, plus ou moins nettement visibles à l'œil nu. Ces divers champignons maculicoles ne peuvent être différenciés que par un examen attentif au microscope et à la condition expresse que leurs organes de fructification soient parvenus à l'état de matu- rité. C'est pourquoi ils ont été, le plus souvent, confondus les uns avec les autres, et aussi parfois avec les dégâts de la rouille sur la feuille, dont la cause est un insecte lépidoptère du genre Cemios- toma. Les maladies produites sur les feuilles par ces parasites n'ont pas, en général, reçu de nom particulier. Le D"" Spegazzini ' leur applique le nom viruela (variole), et Adolfo Tonduz, celui de maya, sous lequel on désigne ces lésions au Costa-Rica. Les champignons qui les produisent ne sont pas tous également répandus ni également nuisibles, et leur étude complète nécessite encore des recherches. Comme les champignons en général, on les trouvera toujours plus répandus dans les parties abritées, basses et moins sèches ; leur période de développement coïncide avec la saison des pluies et subit un temps d'arrêt pendant la période chaude et sèche. 1. D' Carlos Spegazzini, Las enfermedades del cafeto en Costa-Rica (Revista de la Facultad de Agronomia y veterinaria, n° 22, octobre 1896, la Plata). 236 ÉTUDES ET MÉMOIRES La lésion produite, sur la feuille du moins, se localise à la macule, qu'on voit souvent isolée du tissu voisin, par une formation circu- laire de liège plus ou moins colorée et proéminente ; ce liège est ici peu abondant, en général. Aussi, voit-on les macules persister sur la feuille sans se détacher du tissu vert qui les entoure. Le dommage est insignifiant qviand les taches sont peu nombreuses ; mais, si les feuilles sont couvertes de macules, la fonction chlorophylienne sur- tout, et, par suite, la nutrition générale, se trouvent ralenties dans la plante. Parfois même, les feuilles couvertes de taches peuvent tomber après avoir progressivement jauni et dépéri, et, la cause d'infection persistant, si les conditions extérieures, l'humidité avant toutes, sont avantageuses, les nouvelles feuilles qui apparaissent sont envahies à leur tour. Dans la tache, on peut voir, à l'aide du microscope, que le mycé- liimi du champignon non seulement entoure les cellules, mais pénètre même leur cavité. Le résultat immédiat de ce phénomène, est la mort de la cellule. Le protoplasma et les contenus cellulaires, tués, coagulés se réunissent en une ou plusieurs masses dans l'intérieur de la cellule ; elles ne tardent pas, par un processus chimique, encore mal élucidé, à brunir et donnent à la macule une teinte brunâtre plus ou moins uniforme. Il n'est pas douteux cependant que les oxydases de la feuille, ou même des champignons qui la parasitent, n'inter- viennent activement. Le brunissement produit par les oxydases se fait surtout aux dépens des substances de nature phénolique du con- tenu des cellules parasitées. Dans plusieurs espèces, les macules se décolorent en vieillissant à partir de leur centre. Au microscope, on trouve les cellules cen- trales à peu près dépourvues de leur contenu brun ; il est remplacé par de l'air, qui donne la couleur blanche à la macule. Le mycélium du champignon a utilisé le contenu pour son développement; et, dès lors, obéissant à une loi biologique, pour ainsi dire, générale et dont les effets sont j)articulièrement visibles chez les êtres inférieurs, il donne naissance à des organes de reproduction. La réserve de matière nutritive nécessaire au foisonnement du mycélium étant épuisée, ce mycélium ne pouvant progresser plus loin, à cause de l'obstacle opposé par le liège pi-otecteur, la fructification devient nécessaire pour assurer la conservation de l'espèce. Pour ce qui est du traitement, il ne saurait être que préservatif, puisque dans les portions correspondant aux macules, le tissu est tué. On devra s'appliquer à empêcher la germination des spores MALADIES DES CAFÉIERS 237 et par suite la réinfection sur les surfaces encore saines ; à cet effet, on utilisera les propriétés anticryptogamiques des sels de cuivre dans les mêmes conditions que pour le traitement de l'hémileia. Comme toujours, les soins culturaux, l'assainissement du sol, s'il y a lieu, l'emploi raisonné des engrais et surtout des engrais azotés, destinés à aider la régénération du système foliaire, aideront puis- samment au succès d'un traitement préventif convenablement opéré. Généralement, cependant, il sera nécessaire de ne pas exagérer la quantité de ces engrais azotés, car il est reconnu qu'il favorisent d'une façon souvent active la végétation de beaucoup de champi- gnons. Stilbum (?) flavidum Cooke et Sphœrella (Phyllosticta) COffeicola Cooke, Spegazzini, G. Delacroix. C'est à dessein que je réunis sous le même titre ces espèces, car il n'est pas rare de les rencontrer ensemble et côte à côte sur la même macule, bien que, au moins aussi souvent, elles se montrent isolées. Elles semblent plus fréquentes que tous les autres cham- pignons maculicoles sur les feuilles de caféier. La maladie que produisent les deux champignons que je viens de nommer, fut observée la première fois en Colombie, vers 1876, par Saenz, professeur à l'université de Bogota. A cette époque, elle fut confondue avec le Koleroga et la rouille ; un envoi de feuilles malades fait à Cooke permit à cet éminent mycologue d'élucider la cause véritable de la nouvelle maladie et de différencier celle-ci des deux autres'. Le même auteur la signale également en Nouvelle-Grenade, au Venezuela, à Costa-Rica, oii elle a commis des dégâts importants, étudiés par Adolfo Tonduz - ; on l'a reconnue aussi au San-Sal- vador, d'après Saenz •^, ainsi que dans la province de Chiapas, au Mexique ^ et dans d'autres régions de ce même pays, surtout le territoire de Tepic, dans la province de Mexico (J. Hocquart de Turtot, communication verbale), dans la province de Oaxaca (A. L. Herrera), etc., et au Guatemala 5. 1. M. G. Cooke, The Coffee disease in South-America. 2. The tropical Agricultiirist, 1893-1894, p. 807, et 1894-1895, p. 12. (Traduction anglaise de Ferguson.) 3. M., 1894-1895, p. 13. 4. Id., 1897, p. 630. 5. Tropical Açfriciiltiirist, 1" mars 1897, p. 631. — George Massée, A text-hook of plant diseases, p. 446. 238 ÉTUDES ET MÉMOIRES Planche XXXIX LÉGENDE Slilbuin flavidiiin. — Phyllosticia coffeicola. — Sphierella coff'eicola. 21. — Portion de feuille de Caféier portant 3 macules : Tune, m. s., sans aucune fructification ; la seconde, St, portant le Stilbuin; la troisième, Sp, le Sphœrella. 21 bis. — A, asque de Sphserella coffeicola; B, une spore isolée (d'après Cooke). 22. — Fruit de Caféier avec macule munie de fructifications noires (Phyllosiicla'i), d'après K.ohl. 23. — Fruit de Caféier avec fructifications de Stilhum flaviduin (d'après Kohi). 24. — a. conidies du même: b. leur mode de formation (d'après Kohi;. 25. — Multiplication du Stilbum flavidum, et formation d'une macule nouvelle par transport naturel et bourgeonnement d'une tête sur une feuille de Caféier (d'après Kohi). 26. — Un conceptacle (Phylloslicta) développé sur la macule fi^'urée en 22 (d'après Kohi). 27. — Conceptacle de Phylloslicta coffeicola (gross' 290). 28. — Le même en coupe (gr. 290). 29. —Spores (gr. 1750). 30. — Spores germant dans le sulfate de cuivre à un dix-millième (gr. 900). 31. — Spores germant dans l'eau (gr. 900). AIALADIES DES CAFÉIERS 239 Z, ^, Planche XXXIX 240 ÉTUDES ET MÉMOIRES La même maladie est sig-nalé au Brésil par A. Puttemans ^ dans l'État de Saô Paulo, surtout dans le voisinage de la mer, et au Pérou par L. Hecq '^ ; elle existe évidemment dans d'autres régions, à la Jamaïque, par exemple (T. D. A. Cockerell, W. Tawcett), Porto- Rico (Gugg-enbiihl), etc. La maladie exige pour son développement une saison pluvieuse prolongée, accompagnée d'une température plutôt un peu basse. Elle débute en général par les parties hautes ou froides des planta- tions et elle s'étend rapidement quand les conditions météorolo- giques lui sont favorables. Les arbres chétifs ou ceux qui végètent dans un sol qui leur convient mal sont toujours plus gravement atteints. A l'approche de la saison sèche, les phénomènes morbides s'atténuent, mais ils réapparaissent souvent avec une égale intensité dès les premières pluies. Il est encore des conditions secondaires pour le développement et l'extension rapides de la maladie qui, ici, comme dans les maladies crvptogamiques en général, ne manquent pas d'importance. Je veux parler de la trop grande densité de la plantation et aussi d'un ombrage excessif. Il faut s'en méfier, et, à l'occasion, savoir y remé- dier. Lorsque les taches apparaissent en nombre sur les feuilles, celles- ci deviennent rapidement ternes, puis palissent ; elles ne tardent pas à tomber et l'arbre paraît tout pelé. De même, les fruits peuvent être envahis : on voit alors le péricarpe se mortifier par places ou même entièrement, et, au moindre vent, les baies très jeunes se détachent. Tout au moins, de ce fait déjà, se produit une perte sen- sible de récolte. Si, d'un autre côté, les caféiers ont eu à supporter plusieurs fois de suite une atteinte grave, ils s'atfaiblissent notable- ment et, bien qu'en général ils puissent résister, il résulte nécessai- rement de cette déchéance momentanée delà nutrition générale, un temps d'arrêt dans la croissance de la plante, et une diminution très appréciable de la production du fruit. Les taches qui apparaissent sur les feuilles et les fruits immatures sont séparées les unes des autres, à peu près arrondies. Elles passent d'abord du ton vert foncé de la feuille à une teinte plus pâle qui se modi- fie progressivement jusqu'à de venir presque blanche . Sur la feuille , ces 1. A. Puttemans, Sur la maladie du Caféier produite par le Stilbella flavida, in « Bulletin de la Société mycologique », t. XX, 1904, p. 157. 2. L. Hecq, in Bol. Minist. Fomento, n" 4, 1906. I MALADIES DES CAFÉIERS 241 macules visibles sur les deux faces, sont nettement limitées et bor- dées d'une marg-e étroite, lég-èrement proéminente, de couleur brun un peu roug-eâtre, et les fructifications peuvent se montrer sur les deux côtés de la feuille également, celles du Stilbum, du moins. Le diamètre de la tache varie entre un demi et un centimètre et demi. Parfois la tache possède en dedans de la marge colorée, deux ou trois cercles concentriques, à peu près de même couleur que la macule. Dans de pareils cas, le microscope démontre qu'il y a eu forma- tion k plusieurs reprises d un tissu de lièg-e insuffisant pour arrêter le mycélium du champignon qvii a débordé ce liège et s'est étendu au-delà. Le Stilbiim flavidum Cooke paraît plus fréquent que le second. Pour les taches des fruits en particulier, Cooke déclare n'avoir jamais rencontré que le premier sur les jeunes fruits. Il se pré- sente à la loupe comme une petite tige jaunâtre, très grêle, termi- née par une tête arrondie. On en trouve un nombre variable sur les taches, cinq ou six, et souvent plus, rarement une vingtaine. Le Sphserella coffeicola Cooke, et de même, le Phyllosticta coffeicola (Spegazzini, G. Delacroix) se montrent tous deux sous la forme de points noirs, s'ouvrant sur la face supérieure de la macule représentant tantôt une forme ascospore, tantôt une forme pycnide. Ces points noirs sont généralement peu nombreux ; le plus sou- vent, on n'en voit que trois ou quatre. Etudions maintenant la structure microscopique de ces diverses espèces. Le Sphserella coffeicola Cooke est une forme ascospore de Pyré- nomycète, et les points noirs représentent des périthèces en partie immergés dans le tissu, munis d'un pore au sommet, s'ouvrant sur la face supérieure de la macule ; ces périthèces renferment seule- ment des asques et sont dépourvus de paraphyses. Les asques, en forme de massue, portent huit spores fusiformes, hyalines, munies d'une cloison transversale médiane, au niveau de laquelle elles sont sensiblement étranglées ; on y voit deux gouttelettes, et la dimension de ces spores est de 23 [). de long sur 4 \}. et demi de large. Pour ce qui est du Stilhum flavidum, Cooke lui trouve la struc- ture suivante : Au microscope, le pied se montre formé de minces filaments, Bill, du Jardin colonial. 1907. II. — N" 54. 17 242 ÉTUDES ET MÉMOIRES accolés les uns aux autres et qui, vus en masse, sont très faible- ment jaunâtres. Vers le sommet, ces filaments deviennent libres ; ils se terminent par des spores extrêmement petites, à peu près hyalines, ayant à peine un <^. et demi de diamètre. C'est l'ensemble des filaments libres et des spores qui, d'après lui, constituerait la tête g^lobuleuse. Le Stilbum flavidum a été considéré par Cooke comme une forme imparfaite, une Mucédinée à filaments ni3'céliens as^rég-és. Le fait de sa coïncidence assez fréquente sur une même macule avec le Sphserella, fait venir immédiatement à l'esprit l'idée d'une cor- rélation entre les deux formes. De plus, la présence du Stilhum qui est la règ'le sur les macules jeunes des feuilles et des fruits, implique bien que cette forme est franchement parasite. On doit encore considérer que les Sphserella sont, pour la majeure partie, des parasites des feuilles vivantes, qu'ils sont le plus souvent macu- licoles, et que l'association d'une forme Sphserella et d'une mucé- dinée agrégée sur une même macule n'est j^as spéciale au caféier (on la rencontre dans l'Europe tempérée pour le Sphœrella isari- phora des feuilles de Stellaire et aussi pour le Sphserella Fragarise du fraisier). On peut ainsi considérer comme possible le fait que le Stilhum ne constitue que la phase primaire de développe- ment, la forme conidienne du Sphserella coffeicola. Cependant, on doit avouer que ce n'est qu'une simple hypothèse qui a besoin d'être établie expérimentalement. Plus récemment, C. Spega/zini ' a repris l'étude de cette maladie sur un envoi que lui fît de Costa-Rica, Adolfo Tonduz. Indépendamment du Stilhum flavidum^ qu'il rencontra fréquem- ment sur les macules et qu'il croit être la cause unique de la mala- die, il a vu sur ces mêmes macules accompagnant parfois le Stil- hum, un Pyrénomycète et une forme incomplète, une pycnide. Ce dernier champignon a été considéré avec doute par l'auteur, comme une espèce non décrite, car il n'était pas encore développé, et cette espèce nouvelle, Lsestadia coffeicola, n'est peut-être pas différente du Sphserella de Cooke encore immature, de l'avis même de Spe- g-azzini. Quant à la pycnide, Phyllosticta (?) coffeicola Speg., dune détermination également douteuse pour son créateur, c'est avec cette forme sur les macules que la viruela se montrerait la plus 1. D' Cardos Speoazzim, Op. cil. MALADIES DES CAFÉIERS 243 grave. Les conceptacles de ce Phyllosticta s'ouvrent sur la face supérieure de la macule, comme les périthèces du Sphferella de Cooke et du Lsestadia ; ils renferment de petites spores cylindra- cées, obstuses aux deux bouts, munies d'une fine g-outtelette, hya- lines et sans cloison. Pour ce qui est du Stilbum flauidurn, Speg-azzini ne le considère pas comme une forme imparfaite du groupe des Mucédinées ; il en fait un champignon aiitonome, un Basidiomjcète et le nomme Pis- tillaria flavida Speg. Je n'accepte pas volontiers cette interpréta- tion, d'autant que Spegazzini avoue n'avoir jamais pu rencontrer les spores dans aucun des nombreux échantillons qu'il a eus entre les mains. Je n'ai pas été plus heureux moi-même dans l'examen d'un échantillon que m'avait transmis M. Patouillard. G. Massée qui n'a pas non plus réussi à en trouver les spores, conserve également ce champignon comme nn Stilhum. En 1898, Juel observa de véritables basides dans le type du genre Stilhum, décrit anciennement par Tode ; dès lors, Lindau créa pour les Stilhum répondant à une structure de Mucédinée le nouveau genre Stilhella. En 1903, le D'' F. -G. Kohi i a donné une étude sur le même champignon, qu'il nomme Stilhella flavida, le considérant comme une Mucédinée vraie, et non comme un Basidiomycète. Il sépare de plus le Stilhella des Sphserella co/jfeicola, des Lœstadia et Phyllos- ticta de Spegazzini. Il déclare avoir reconnu l'existence des spores, et il aurait même observé leur germination. Les spores seraient iso- lées à l'extrémité d'un rameau cylindrique grêle et assez court porté sur le sommet d'un conidiophore arrondi ; le rameau peut être bifide, et le conidiophore porte alors deux spores. Ces spores qui sont des conidies, sont incolores, elliptiques, droites ou parfois un peu incurvées. Kohi aurait réussi à faire germer les conidies dans des milieux très divers, dit-il, mais il ne figure pas ces germinations, et il avoue n'avoir pu obtenir d'infection avec ces conidies, ni sur les feuilles, ni sur les fruits. D'après lui, l'infection se fait dans la nature par un tout autre procédé. L'observation minutieuse des taches des feuilles et de celles des fruits lui montra avec certitude que c'est par l'intermédiaire de la petite tête arrondie tout entière que l'infection s'accomplit. La petite tête est un peu mucilagineuse, 1. Prof. D"' KoHL, Untersuchungen iï/jer dte uon Stilhella flavida fteruorgreru/'ene Kaffeekrankheit, in Beiheftezum « Tropenpflanzer », IV, n° 2, mai 1903. Planche XL Stilbum flavidum Cooke LÉGENDE — 1. Aspect normaL Gr. 75. — 2. Aspect après dessiccation. Gr. 75. — 3. Vue de la tête, face inférieure. Gr. 75. — 4. Coupe longitudinale à travers la tête. Gr. 250. — 5. Disposition et forme des papilles du pied. Gr. 500. — 6. Cellules terminales périphériques de la partie supérieure du chapeau, à divers états de déve- loppement. Gr. 1500. — 7. Cellules terminales périphériques de la partie inférieure de la tète. Gr. 1500. — 8. Un filament développé sur une cellule périphérique de la partie inférieure de la tète. Gr. 1500. (Figures de Puttemans.) MALADIES DES CAFÉIERS 245 à sa périphérie ; arrivant au contact d'une feuille, elle s'y colle faci- lement sur la face supérieure, et on peut voir que lors de l'apparition d'une nouvelle tache cette petite tête ne manque jamais. L'air humide amène le foisonnement des conidiophores qui repas- seraient à l'état végétatif, et produiraient de nombreuses hyphes pénétrantes fixant fortement la petite tête. L'infection est alors produite, et bientôt, les fructifications en tête apparaissent. L'auteur a pu cultiver le champignon en milieu artificiel, et enfin, il déclare qu'il l'a observé sur d'autres plantes que le caféier ; il cite entre autres, Inga vera (avec doute), Inga laurina (qui au Mexique et ailleurs porte le nom de « guama » et est répandue dans les plantations de caféier). En 1904, A. Puttemans ' a repris l'étude du Stilhiim flavidum sur des échantillons fraîchement recueillis au Brésil. 11 a corrigé cer- taines observations insuffisantes des auteurs qui l'ont précédé, Gooke et les autres, au sujet de la forme extérieure de la fructification du champignon, et sur d'autres points, il n'est pas d'accord avec Kohi. Il constate d'abord, à la loupe aussi bien qu'au microscope, que la tête sporifère n'est pas arrondie, mais qu'elle a la forme d'une gourde fortement aplatie dans le sens de son axe longitudinal, légè- rement arrondie ou même un peu déprimée vers le centre, à son sommet. Le pédicelle est formé d'hyphes parallèles, soudées entre elles, septées, dune largeur d'environ 3 ;j. ; ces hyphes sont garnies irrégulièrement et dune façon plus ou moins abondante d'excrois- sances verruqueuses, hyalines de forme diverse, mais présentant généralement l'aspect de poils gros et courts. Il a vu également que le stipe est creux, que ses parois ont pour épaisseur tout au plus deux plans des hyphes en question. Le pied vient s'attacher au centre et dans la partie la plus large de la tête, qui, à cet endroit est formée d'un stroma grêle de filaments mycéliens. Ces hyphes septées, de 1,6 à 3 ij. de diamètre se terminent, vers la périphérie de la tête en une cellule globuleuse ou claviforme, peu colorée, de 2,5 à 4 ij. de diamètre. Cette dernière cellule est le stérigmate pri- maire de Kohi, donnant insertion au pédicelle, ou stérigmate de la conidie. Puttemans n'a pas vu de conidies ; mais il a observé un allongement et une ramification irréguliers des stérigmates décrits par Kohi, et la partie arrondie terminale peut porter plusieurs de 1. Puttemans, Opus cit. 246 ÉTUDES ET MÉMOIRES ces filaments. Puttemans reconnaît crailleurs que cette apparence peut être une forme ag-ame du champig-non, ou encore un retour des stérig-mates à l'état végétatif, après production de conidies. Putte- mans a noté aussi la formation de mucilag-e ; la partie inférieure de la tête, rétrécie, comme on Ta vu, présente une structure spé- ciale qu'il a bien définie. Elle est formée d'hyphes qui, nées de la partie inférieure de la masse centrale et autour de l'insertion du pied, se réfléchissent vers le bas, arrivent au contact du pied, et, de cette manière, dilTérencient une lacune formant couronne entre leur partie interne et la partie supérieure du pédicelle. Ces fila- ments de la base de la tête sont un peu ditférents de ceux déjà décrits de la partie supérieure. Les hj^phes viennent s'y terminer à des hauteurs différentes depuis le sommet jusqu'à la base de ce manchon. La cellule terminale de chacune de ces hyphes est irré- gulièrement globuleuse, à peu près hyaline et mesure de 3,5 à o \j. de diamètre moyen. Elle se couvre d'une grande quantité d'excrois- sances d'aspect d'abord verruqueux, s'allongeant ensuite en fila- ments épais, le plus souvent bifides et atteignant jusqu'à 13 p, de long et n'ayant jamais montré de spores. Puttemans laisse en sus- pens la question de savoir si le champignon est un Hj'phomycète ou un Basidiomycète ; il déclare manquer d'éléments suffisants pour juger, et nous avouons partager son avis. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que je conserve, provisoirement au moins, l'ancienne dénomination, Stilbuin flavidum. Il est certain, en tous cas qu'il ne s'agit pas d'un Plslillaria. Au sujet de la forme pycnide qu'on rencontre sur les taches des feuilles, j'ai reçu de Huatusco, au Mexique, dans la province de la Vera-Cruz, un échantillon de feuilles de Caféier d'Arabie portant des macules avec fructifications de Siilbuni et, en même temps, de petites ponctuations noires, répondant à un P/ii/Uosticta '. Ces taches ne présentaient aucune forme ascospore. Dans le voisinage de l'ostiole, le conceptacle de ce Phyllosticta montrait un certain nombre de poils simples, bruns, continus, droits ou légèrement incurvés, de 2 [>. de diamètre, pouvant atteindre jusqu'à 35 jx de long, quoique généralement plus courts. Ces concejDlacles sont épi- phylles, noirs, sous-cuticulaires, bientôt superficiels, arrondis, d'un ]. D"' Georges Delacroix, Sur quelques champignons parasites sur les Caféiers, in « Bull, de la Soc. mycol. de France », XX, 1904, p. 1 i2. MALADIES DES CAFÉIERS 247 diamètre de 65 à 70 [x ; quelquefois, le conceptacle est un peu aplati et mesure 90 sur GO [j.. L'ostiole est circulaire, non proémi- nent ou à peine ; les stjlospores sont hyalines, ovoïdes, sans goutte- lettes, et il n'y a pas de stérigmates visibles. Kohi a figuré dans sa planche II (fig. S) un semblable conceptacle, portant aussi des poils noirs ; mais ces poils sont cloisonnés, plus clairs vers le som- met, et, comme l'auteur ne donne pas de détails sur ce point, il est impossible de chercher à établir une identification. D'un autre côté, Speg-azzini se déclare incertain de l'identité de l'espèce qu'il a rencontrée, car elle était en mauvais état. J'ai pu faire germer les stylospores, l'échantillon étant encore frais. Dans l'eau, la stylos- pore produit un filament terminal, grêle ; quelquefois, il en appa- raît un aux deux extrémités. Dans une solution de sulfate de cuivre à 1/10.000, la germination s'accomplit aussi; mais le filament, trapu, ne subit qu'un allongement très réduit. Puttemans a rencon- tré sur ses échantillons du Brésil le PJiyllosticta que je viens de décrire ; il ne croit guère à une identité possible avec une forme se rattachant au Stilbum. Cette question, comme je l'ai déjà dit plus haut, exige donc encore de nouvelles observations. Je n'ai pas à insister sur le traitement dont j'ai donné les indica- tions principales. J'ajouterai seulement avec G. Spegazzini et G. Massée, qu'il sera très utile de récolter et de détruire par le feu, les feuilles et les fruits tombés, sur lesquels le ou les parasites se conservent et constituent, dès que le temps redevient pluvieux, de nouveaux foyers d'infection. La prescription que je viens de formuler est d'ailleurs applicable à toutes les maladies de feuilles en général. Au point de . vue du traitement, je dirai que les préparations cupriques sont fréquemment employées, et, à ce sujet, on se rap- portera à ce qui a été dit à propos de l'hémiléia. Dans les bas-fonds et dans les saisons très humides, l'observation a montré aux plan- teurs qu'on luttait néanmoins avec beaucoup de difficulté. Kohi conseille aussi une solution de sulfure de calcium, que l'on confectionne par le procédé suivant : Dans 10 litres d'eau, on fait bouillir pen- dant 10 à 15 minutes 750 gr. de soufre et un volume de chaux récemment éteinte ; le mélange est étendu dans 1.000 litres d'eavi. On adjoindra à ce traitement la destruction dans les plantations de caféiers, de toutes les plantes pouvant abriter le Stilhum flavi- dum, telles que Inga et autres plantes. 248 ÉTUDES ET MÉMOIRES Gercospora COffeicola Berkeley et Cooke. — Cette espèce pro- duit sur les feuilles vivantes du Caféier des macules, en général petites. Leur diamètre moyen est de 4 à 7 millimètres, et les plus g-randes atteig-nent rarement 1 centimètre ; il peut s'en trouver jusquà trente sur une feuille. Très jeunes, elles sont de couleur brun roux ou marron foncé, assez uniforme. Puis, à mesure que la macule croît, le centre se décolore jusquà devenir presque blanc, moins opaque que le restant de la feuille ; mais il persiste une marge brunâtre, relativement larg-e, par rapport à la dimension de la tache, et dont la teinte augmente prog'ressivement d'intensité de dedans en dehors. A la limite de la macule, on voit une ligne très étroite et peu proéminente qui la circonscrit ; la production de liège protec- teur est ici fort réduite. Sur la face inférieure de la feuille, la macule, quoique bien apparente, est moins différenciée qu'en dessus. La macule, même arrivée à son entier développement, ne se crevasse pas. Les taches déjà un peu anciennes présentent le plus souvent, à leur face supérieure, de petits points d'un noir olivâtre, qui sont les fructifications du parasite. La maladie produite est moins g'rave que la précédente. On ne signale pas la chute des feuilles, ni leur jaunissement ; Tenvahis- sement des fruits semble rare, mais les arbres affectés souffrent plus ou ntioins, et leur vég-étation s'arrête lorsque beaucoup de feuilles sont atteintes et que les taches y sont nombreuses. La maladie a été sig-nalée la première fois par Berkeley sur un envoi fait par Morris, botaniste du gouvernement à la Jamaïque. Berkeley fit parvenir des feuilles atteintes à Cooke, et ce dernier y rencontra le champignon fructifié •. Depuis lors, Lamson Scribner l'a retrouvé sur des feuilles provenant du Guatemala ~. Je l'ai moi- même reçu de la Guadeloupe en 1898. En 1900, le D'" Zimmer- mann le signale à Java -K La maladie est depuis longtemps au Bré- sil, où on l'appelle inolcstia dos olhos parclos, « maladie des yeux bruns ^ ». Elle est signalée aux îles Hawaï en 1904, sous le nom de brown-eyed disease \ Cette année même (1907), j'en ai reçu de la Nouvelle-Calédonie. 1. CdOKE, The Cn/fee-disease in South America. 2. Journal of Mycolorfi/^ 1888, p. 5. 3. Prof. D'A. ZiMMiîRMAN.N, Korle opmerkingen over eenige zieklen en plagen van coffie , in Teijsmannia, Batavia, 1900. 4. GusTAvo d'Utra, As manchas das folhas dos cafeeiros (Boletim de Agricultura Sao Paulo, janvier 1902). 5. Jarei) g. Smith, Tii'O plant di^eases in Hawaï, Ilonoluki, 1904. MALADIES DES CAFÉIERS 249 D'après Fritz Noack ', la maladie qui au Brésil se voit souvent dans les Etats de Saô Paulo et de Rio de Janeiro, se rencontre par- fois aussi sur les fruits encore incomplètement mûrs. Le champij^non y forme de petites taches sombres qui s'élargissent bientôt jusqu'à occuper une portion parfois considérable de la surface du fruit. La région atteinte se dessèche et ne prend qu'un développement incom- plet. Au microscope, la fructification se montre constituée par des houppes de filaments colorés en vert olive très pâle qui font issue du parenchyme de la feuille en déchirant la cuticule de la face supérieure ; une fois libres, ils divergent en formant une petite touffe un peu épaissie à sa base. Ces filaments, souvent stériles, peuvent atteindre une dimension de 200 |j. sur 4 de large ; les cloisons y sont toujours assez rares, 2 ou 3, rarement plus nombreuses, Berkeley n'avait pu y rencontrer de spores. Cooke ne les trouva que difficilement. Sur une quinzaine de macules paraissant fructifères que j'examinai successivement, je n'ai vu de conidies bien développées que sur une seule. Quand les touffes sont fertiles, les filaments restent généralement plus courts, leur longueur atteint au plus 80 \x. Ils sont un peu sinueux, leur calibre présente souvent, de place en place, une faible dilatation en forme de petite ampoule ; et, vers le sommet, sur lequel s'attache ime spore (conidie) unique, on peut voir assez diffi- cilement de très fines denticulations. Les spores sont effilées par le sommet, un peu élargies et arrondies à leur base d'insertion ; elles sont à peu près hyalines, souvent légèrement arquées. A l'état adulte, elles portent deux ou trois cloisons transversales et ont comme dimensions 75 jj. de long sur 3 de large. Ce parasite est une Mucédinée de la forme Cercospora, dont la forme parfaite ascospore n'est pas connue avec certitude. Les cham- pignons de ce groupe sont tous maculicoles sur des feuilles. Farneti a décrit un Cercospora Herrerana, provenant du Mexique "^, dont les fructifications peuvent se trouver sur les deux faces de la feuille de Caféier et dont les stérigmates^ plus allon- gées, possèdent en même temps des cloisons plus nombreuses, J'ai vu cette espèce ; je ne la crois pas différente de la précédente. 1. Fritz Noack, Die Krankheilen des Kaffeehaumes in Brasilien, in « Zeitschrift fïir Pflanzenkrankheiten », 11, 1901, p. 196. 2. Farneti, in Atti delV Istit. Bot. di Pavia, 1904, IX, p. 13. 250 ÉTUDES ET MÉMOIRES Planche XLI Légende Cercospora coffeicola. — Glœosporium coffeanum. — Coniothyriiim Coffene. — Colletolrichum incarnatum. Vig. 1. — Feuille de Caféier portant les macules, T, du Cercospora coffeicola. Fif/f. 2. — Touffe de filaments fructifères portant des conidies, Co, à divers degrés de développement. Fig-. 3. — Une conidie isolée, mûre, de la forme rencontrée le plus souvent. Fig. 4. — Une houiipe de conidiopliores (D'après Puttemans). Fig. 5. — Un stérigmate sur la face inférieure de la macule. ^Figure inédite de Puttemans.) Fig. 6. — Début de la germination d'une conidie prise sur la face inférieure de la macule (D'après Puttemans). Fig. 7. — Coupe transversale dans la fructification de Glœosporium coffeanum: Co, conidie; Pa.p.. parenchyme en palissade. Fig. 8. — A, conidies isolées ; B, un stérigmate, S'<, terminé par une conidie encore immature. Fig. 9. — Coniolhyrinm Coffese. Le conceptacle. Fig. 10. — Le même, coupe transversale du conceptacle. Fig. 1]. — Stylospores du même (Fig. 9, 10, 11, d'après Zimmermann). Fig. 12. — Colletotrichiim incarnatum, coupe transversale de la fructification (D'après Zimmermannj. Fig. 13. — a, un poil de la fructification. — h, stylospores et stérigmates. — c, stylospores (D'après Zimmermann). MALADIES DES CAFÉIERS 251 ^1 ^■ ^K^Oi ^'-**; i ^ B ■5t 7 Planche XLI 252 ÉTUDES ET .MÉMOIRES Les fructifications ont simplement pris naissance sur des feuilles empaquetées, placées par suite dans l'air confiné ; c'est, en un mot, la même espèce étiolée. Zimmermann ^ a vu et décrit un Cercospora Co^ese, certainement le même aussi que Cercospora coffeicola. L'espèce dont parle cet auteur a causé dans les cultures du jardin botanique d'x\mani (Afrique Orientale) une affection grave sur diverses espèces de Caféiers, les Coffea arabica^ laurina. rohusta, stenophijlla. Les macules des feuilles sont semblables à celles du Cercospora coffei- cola, mais les conidiophores sont plus nombreux, jusqu'à 20, les conidiophores et les conidies plus long-s, toujours sur la face infé- rieure de la feuille. Je considère ces deux espèces de Farneti et de Zimmermann comme identiques toutes deux au Cercospora coffeicola Berkeley et Cooke, et voici pourquoi : Parmi les nombreux échantillons du Cercospora coffeicola qu'il m'a été donné d'examiner depuis d assez longues années et de pro- venances les plus diverses, je l'ai presque toujours rencontré sur la face supérieure des feuilles, mais il n'est pas absolument exception- nel de le voir sur la face inférieure, en même temps que sur l'autre face de la feuille, et on le rencontre ainsi avec des caractères iden- tiques sur les deux faces. D'un autre côté, si le champignon a été récolté par une période assez humide et envoyé dans de telles con- ditions d'humidité, les filaments conidiophores s'allongent outre mesure, de même que les conidies, et ces organes acquièrent ainsi tous les caractères des deux espèces de Farneti et de Zimmermann, dès que. en même temps, quelques conidies apparaissent sur la face inférieure. Sur les mêmes taches que le Cercospora, Noack a rencontré très souvent un Mycosphserella qu'il appelle M. Coffese, distinct à coup sûr du Sphserella coffeicola Gooke, Il n'a pu déterminer si cette espèce était une forme supérieure du développement du Cercospora coffeicola. Il a vu aussi sur les mêmes taches de Cercospora un Phyllosticta, beaucoup plus rare que le Mycosphserella. Sur des macules de Cercospora coffeicola, provenant d'un Caféier d'Arabie, de la Nouvelle-Calédonie, j'ai trouvé sur quelques-unes et tout à côté de fructifications du Cercospora, des périthèces d'un 1. D"^ Zimmermann, Berichte ûher Land und Forstivirlhschaft, 1904. p. 35, 2 fig-. MALADIES DES CAFÉIERS 253 Lepiosphseria non décrit, Leptosphseria coffeicnla nova species. Cette espèce diffère du Leptosphseria coffeigena (Berkeley et Curtis) Sac- cardo [Sphseria c. B. et G.), rencontré à Ceylan. Ses caractères sont lea suivants : Périthèces épiphylles, épars, petits, percés d'un pore, d'un fauve foncé au microscope, noirs à la loupe. Asques octospores, avec paraphyses filiformes, diffluentes, atténués à la base avant maturité", un peu amincis à l'extrémité où ils sont arrondis. Spores droites ou un peu courbes, fusoïdes, triseptées, non ou à peine contractées aux cloisons, d'un jaune fauve^ d'une dimension de 16 à 20 [j. de lono^, sur 3 à 4 [j, de larg-e. Le nombre des macules qui montraient ce Leptosphseria n'est pas assez considérable pour qu'on puisse en inférer qu'il est la forme ascospore du Cercospora. [A suivre.) D"" Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à VEcole nationale supérieure d'Agriculture coloniale. NOTES NOTE SUR LE MARCHÉ DU CACAO ET DU CAOUTCHOUC A CEYLAN Le Nachrichten ftir Handel und Industrie de Berlin a publié récemment d'intéressantes indications sur le Marché du Cacao et du Caoutchouc à Ce vlan. — Ces renseig-nements, extraits d'un rapport du Consul g-énéral d'Allemag-ne à Calcutta portant la date du 3 mai 1907, montrent que le marché du cacao a été très actif à Ceylan, pendant le premier trimestre de cette année, par suite de la demande satisfaisante dont ce produit à été l'objet, et aussi en raison des prix rémunérateurs obtenus. Jusqu'au lo avril dernier, l'exportation s'est élevée à 41 ,220 cwts ', 2.083.732 kilos, soit, par rapport à la période correspondante de 1906, une aug-mentation de 8,000 cwts, absorbée pour la plus grande part par la place de Londres. On estime que le produit offert sur place représente environ un tiers des expéditions ; le reste étant, comme d'ordinaire, dirigé en consignation sur l'Angleterre pour le compte des planteurs. Une faible quantité seulement des transactions a porté sur le produit de bonne qualité ; la majeure partie des affaires a, en effet, été faite en cacaos moyens et inférieurs. Les prix se sont maintenus à leur niveau ; ils ont même subi, pour les qualités inférieures, une hausse d'environ 1 roupie -. Les cours actuellement pratiqués oscillent entre 46 et 51 roupies par cwt, 160 à 178 fr. par 100 kilog. Les stoks ne seraient pas très importants à Colombo. On estime que le marché conservera sa fermeté pendant quelque temps encore, car la récolte du cacao, dans' les autres pays producteurs, est sans doute demeurée au-dessous des évaluations précédemment faites. 1. Le cwt vaut 55 kilogr. 60. 2. La roupie vaut 1 l'r. 75. >'OTE SUR LE MARCHÉ DU CACAO ET DU CAOUTCHOUC A CEYLAN 2o5 On ne peut encore établir aucune prévision sur le rendement probable de la récolte dété. Les chiffres relatifs aux exportations effectués du 1*^'' janvier au 15 avril 1906 et 1907, s'établissent comme suit : Destinations 1906 1907 1906 1907 (En cwts.) (En kilog-s) Angleterre 13.670 28.593 691.702 1.442.005,8 Allemagne 4.131 5.358 209.028,6 271.114,8 Pays-Bas 350 2.141 .17.710 108.334,6 France 1.411 1.605 71.396,6 81.213 Amérique 400 951 20.240 48.120,6 Chine. 100 700 5.060 35.420 En ce qui concerne le caoutchouc, les prix ont fléchi d'environ 10 cents' par Ibs^ ; on paie actuellement pour : Biscuits Rubber fin, de 3,75 à 3,85 roupies (6 fr. 56 à 6 fr. 74). Scrap Rubber — 2,50 à 3,20 — (4 fr. 37 à 5 fr. 60), Comme toujours, la plus forte partie de la récolte est envoyée en consignation à Londres, alors que le produit mis en vente sur place, à Colombo, est acheté pour le compte de maisons améri- caines. Les exportations faites du 1"' janvier au 15 avril 1907 — com- parées à celles de la même période de l'année dernière — donnent les chiffres suivants : Destinations 1906 1907 1906 1907 En livres En kilos Angleterre 60.000 75.000 27.180 32.975 Anîérique. ... 11.000 29.360 4.983 13.250 Allemagne.... 7.000 8.900 3.171 3.921 La production s'est sensiblement développée, et accusait, au 15 avril dernier, une augmentation de 40,000 Ibs (18.120 kilos) comparativement à 1906. 1. Le cept vaut 0 IV. 175. 2. La Ibs vaut 0 k. 453 gr. 1 256 PR0DUCT10^ du ca.mpèc,he dans les colonies françaises PRODUCTION DU CAMPÈCHE DANS LES COLONIES FRANÇAISES La préparation des extraits tinctoriaux exige chaque année Tim- portation en France de quantités considérables de bois de Cam- pêche, provenant en grande partie des Antilles. Faire ses etlorts en vue d airranchir notre industrie de ce lourd tribu payé à l'étranger et en faire bénéficier nos colonies a été un des premiers soucis du Jardin Colonial. Aussidès Tannée 1900 un envoi important de graines de.Campêche de provenance directe de Haïti était-il fait à nos principales colonies. Il nous a paru intéressant de mentionner les résultats obtenus jusquà ce jour. Madagascar. — A Madagascar un essai de culture a été fait à la Station de l'Ivoloina, M. Fauchère, Inspecteur de l'Agriculture, signale dans son rapport que les arbustes, au nombre d'une tren- taine et âgés de 6 ans 1/2, sont plantés en bordure d'une allée dans un sol d'alluvions un peu humide peut-être. Ils ont deux mètres cin- quante en moyenne de hauteur, leur tronc est court, il se ramifie à 50 ou 60 centimètres du sol, son diamètre chez les plus gros sujets, n'excède pas 6 centimètres. Dans une plantation de la vallée de ITvoloina, à Alauricia, existent un certain nombre d'arbres de même essence d'âge inconnu, mais qui n'est pas estimé à moins d'une trentaine d'an- nées. Ces campêches atteignent une dizaine de mètres de haut, leurs troncs ont en moyenne 18 centimètres de diamètre et se ramifient à deux mètres du sol. De ces observations, on peut déduire que la croissance du Gam- pêche, au moins sur la côte Est de Madagascar, est excessivement lente, et que pour cette raison la culture de cet arbre ne pourrait être entreprise que par de puissantes sociétés ou par l'administra- tion comme essence de reboisement. Congo. — M. Luc a répondu, à la demande de renseignements qui lui avait été adressée, par le rapport suivant que nous publions in extenso. PRODUCTION DU CAMPÊCHE DANS LES COLONIES FRANÇALSES 237 L'orig-ine de l'introduction du Campêche au Gabon paraît remon- ter assez loin, une vingtaine d'années environ. Il est cultivé sur toute la Côte, sans que, jusqu'à ce jour, on ait songé à le multi- plier dans le but d'exploiter son bois pour l'exportation. Fortement épineux et facilement buissonnant, il sert en général pour l'établis- sement de clôtures naturelles et de haies vives et, utilisé de cette façon, il peut rendre de g-rands services en raison de sa rapide croissance pendant les premières années. En 1900, le Jardin Colonial adressait un sachet de ces graines à Libreville en nous faisant part de la demande toujours croissante faite par l'industrie et de l'intérêt que pourrait présenter cette cul- tui^e pour l'exportation. Monsieur Chalot, alors Directeur du Jardin d'Essai de Libreville, et possédant dans cet établissement une assez grande quantité de ces arbres en complet développement, m'avait fait suivre ces graines à Brazzaville. La multiplication est des plus simples ; semées en pleine terre en rayons distants les uns des autres de 10 centimètres, la germi- nation commence dès le quatrième jour et est complète dès le dixième jour de semis. Au bout d un mois les jeunes plants atteignent environ 8 à 10 centimètres et nécessitent un repiquage qu'il est inutile de répé- ter une seconde fois, si l'on prend soin de donner une distance minimum de 13 centimètres entre les plants. Dès le repiquage, la croissance est très rapide et deux mois après, la mise en place peut être effectuée. La reprise est très facile, la jeune plante perd ses feuilles entièrement, mais ne tarde pas à en former de nouvelles. Une partie des campêches du Jardin d'Essai de Brazzaville avait été plantée pour l'établissement d'une clôture et l'autre réservée à un carré de culture dans lequel les arbres étaient distants de 3 mètres. En un an de plantation les arbres atteignaient 2 et 3 mètres de haut. Je m'étais attaché pour les arbres du carré de culture à obtenir des troncs droits, mais ceci est presque impossible. En taillant constamment on pourrait tout au plus obtenir un tronc unique à la base, mais ceci nécessiterait une surveillance constante et des tailles répétées. L'arbre est naturellement ramifié dès la base, et croît très rapidement pendant les premières années. Dans la suite Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N'' :)4. 18 258 ■ NOTES il ne dépasse guère au Gabon 8 à 10 mètres de haut. Abandonné à lui-même, il se ramifie à 50 centimètres du sol, environ en 5 à 7 branches principales qui, au Jardin d'Essai de Libreville où les arbres peuvent avoir 15 ou 20 ans, ont un diamètre variant entre 15 et 30 centimètres. A Brazzaville, les jeunes arbres, dès 18 mois, fructifiaient abondamment, et leurs g'raines étaient parfaitement formées et pos- sédaient toutes les qualités requises pour la multiplication par semis. Chez les jeunes arbres, la partie utile, c'est-à-dire, le cœur rouge du bois, débarrassé de l'aubier et de Técorce est très faible. D'an- nées en années, sans que le développement des troncs soit considé- rablement aug-menté, cette partie utilisable est beaucoup plus importante. En résumé, la multiplication par semis de l'flœmatoxylon est excessivement facile. Le repiquage et la transplantation ne néces- sitent pas de soins spéciaux. La croissance est très rapide pendant les premières années et larbre se contente de sols très médiocres. Récépé k la base, larbre ne tarde pas à former de nombreux rejets, mais il ne faut pas songer à en faire l'exploitation par coupes régulières, avant la douzième année de plantation. AFRIQUE OCCIDEMALE FRANÇAISE En A.-O.-F. des essais de culture de Gampêche ont été faits dans les différentes stations d'essais. Au Sénégal, les graines envoyées en 1900 ont été semées au Jardin de Sor et a Richard Toll. L'essai de cette dernière station n'a pas réussi. Quelques pieds rabougris y existaient encore en 1902, mais ils n'ont par tardé à disparaître. A Sor, au contraire, la plante s'est développée. Quelques spéci- mens atteignent environ quatre mètres de hauteur, quoique non irrigués, ces arbres sont vigoureux, fructitient, mais ne pourraient encore être exploités. Les graines, envoyées au jardin de Koli (Haut Sénégal Niger), n'ont donné aucun résultat. En Guinée, des semis ont été elfectués à Gamayenne et dans le PRODUCTION DU CAMPÈCHE DANS LES COLONIES FRANÇAISES 259 Fouta. Dans cette dernière rég-ion, les résultats ont été mauvais et actuellement il n'y existe plus aucun plant de cette espèce. Au Jardin de Caniayenne le dévelo.ppement des arbres a été lent, la fructification a commencé l'année dernière et permettra de multiplier l'espèce. Au Dahomey les arbres provenant des graines envoyées en 1900 croissent au Jardin d'Essai de Porto-Novo d'une façon très satisfaisante. Ils atteignent une hauteur de 6 à 7 mètres et les dimensions des ramifications principales varient entre 5 et 18 cen- timètres de diamètre. Quelques fragments de ces branches envoyées au Jardin Colonial furent soumis par ses soins à l'expertise indus- trielle de M. Siegfrid. L'appréciation portée a été la suivante : Ces branches sont très chargées d'aubier à tel point que la partie utilisable pour l'extrac- tion ne comprend que 20 °/o de la totalité. Par contre cette partie est de très bonne qualité et nous trouvons l'essai extrêmement intéressant pour l'industrie. Les résultats de cette expertise sont des plus encourageants; si la teneur des branches en aubier est considérable, elle n'est due qu'au trop jeune âge des plants qui les ont fournies. Le produit utilisable étant de bonne qualité, on est donc parfaitement en droit d'espé- rer que des plantations arrivées à l'âge d'exploitation normale, c'est-à-dire de 12 à la ans, pourraient donner lieu à une exploita- tion rémunératrice. A. Pernot. STATISTIQUES COMMERCIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies fi'ançaises. NOUVELLE-CALÉDONIE Exportations du /•='' a» 31 octobre 1906 '. 1° Café. — La colonie exporte 25.933 kilos valant 44.120 francs, le tout à destination de la France. Il y a une augmentation de 8.918 kilos représentant une valeur de 15.157 francs sur le mois précédent. 2° Coprah. — 98.577 kilos valant 31.613 francs sont répartis ainsi : France 27.000 kilos valant 8.100 francs. Étranger... 78.577 — 23.513 — Soit une diminution de 17.380 kilos représensant une valeur de 6.085 francs sur le mois de septembre. 3° Peaux et dépouilles d'animaux : a) Peaux de bœufs : 33.585 kilos valant 28.262 francs à destination de l'étran- ger. Ce qui repré?ente une augmentation pour ce mois de 16.122 kilos valant 10.049 francs. b) Peaux de veaux. 1.104 kilos valant 1.541 francs pour l'étranger. Là encore il y a augmentation sur septembre, elle est de 837 kilos valant 1.345 francs. c) Peaux de moutons : Exportées à l'étranger, 2.007 kilos valant 1.796 francs, d'oîi augmentation en faveur d'octobre de 1.510 kilos valant 1.146 francs. d) Os et sabots de bétail: 15.854 kilos valant 1.412 francs exportés à l'étranger, soit une légère augmentation de 64 kilos représentant une valeur de 395 francs. 4° Caoutchouc. — La Colonie exporte 4.263 kg. valant 42.630 francs, dont pour la France.... 876 — 8.760 — — l'étranger... 3.387 — 33.870 — Soit 2.490 kilos valant 24.900 en plus que le mois précédent. 5° Gomme de Kaori. — 4.694 kilos valant 4.052 francs sont exportés : en France 4.164 kilos valant 3.787 francs. et à l'étranger. 530 — 265 — dépassant de 4.018 kilos valant 3.037 francs les exportations du mois précé- dent. 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial, n° 49 du mois d'avril 1907. STATISTIQUES COMMERCIALES 261 6° Bois de Santal. — 11.374 kilos valant 3.496 francs sortenl de l'île à desti- nation : de la France 574 kilos valant 156 francs. de l'étranger... 10.800 — 3. .340 — Là encore il y a un accroissement de 9.401 kilos valant 2.906 francs sur septembre. 7° Essence de Niaouli. — 9 litres valant 60 francs pour la France. Une diminution de 149 litres valant 1.540 francs est à noter. Exportations du 1'^'' au 30 novembre 1906. i" Café. — Il sort ce mois 22.911 kilos valant 38.949 francs pour la France, d'où une diminution sur octobre de 3.042 kilos valant 5.171 francs. 2" Coprah. — La sortie est de 118.965 kilos valant 35.689 francs dont 68.854 kilos valan^ 20.656 pour la France et 50.111 — 15.033 — l'Étranger. La sortie de ce mois a été supérieure de 20.388 kilos valant 4.076 francs à celle du mois précédent. 3° Peaux et dépouilles d'animaux. — Le tout est exporté à l'étranger et sur tous ces produits on constate une baisse dans la sortie.. a) Peaux de bœufs. — 6.703 kilos valant 7.317 trancs, soit 26.885 kilos valant 20.945 francs en moins. b) Peaux de veaux. — 146 kilos valant 110 francs avec une baisse de 95S k. valant 1.431 francs. c) Peaux de moutons. — 745 kilos valant 823 francs avec une baisse de 1.262 kilos valant 973 francs. d) Os et sabots de bétail. — 4.660 kilos valant 550 francs. La diminution est de : 11.194 — 862 — 4° Caoutchouc. — La colonie exporte ce mois-ci 4.538 kilos valant 45.380 fr. ainsi répartis : France 4.170 kilos valant 41.700 francs Étranger 368 — 3.680 — On constate une augmentation de 275 kilos valant 2.750 francs sur octobre. 5" Gomme de Kaori. — 6.118 kilos valant 5.418 francs sont expédiés à l'étranger. L'exportation dépasse de 1.424 kilos valant 1.366 francs celle du mois précédent. 6» Bois de Santal. — Seule la France achète 7.350 kilos valant 2.783 francs. Cette denrée est moins exportée qu'en octobre, la diminution est de 4.024 kgs valant 713 francs. 7° Essence de Niaouli. — On constate une augmentation de 173 litres valant 1.440 francs avec une exportation de 182 litres valant 1.500 francs. 262 STATISTIQUES COMMERCIALES 8" Champignons. — Sortie de 400 kilos valant 300 francs pour l'étranger seu- lement. Il n'y avait pas d'exportation le mois précédent. Exporlationn. du /'"'' au 31 décembre 1906. i° Café. — II sort 21.565 kilos valant 36.661 francs dont 20.565 kilos valant .34.961 francs pour la France ; il y a une diminution de 1 .346 kilos valant 2.288 fr. sur le mois de novembre. 2» Coprah. — 110.012 kilos valant 33.004 francs ainsi répartis : France 60.362 kilos valant 18.109 francs Étranger 49.650 — 14.895 — On constate une diminution de 8.603 kilos valant 2.685 francs sur le mois précédent. 3° Peaux et dépouilles d'animaux. — Le tout est exporté à l'étranger. a) Peaux de bœufs. — 16.645 kilos valant 16.576 francs, soit une augmenta- tion sur novembre de 7.942 kilos valant 9.259 francs. b) Peaux de veaux. — 46 kilos valant 60 fi-ancs. Il y a une diminution de 100 kilos valant 50 francs sur le mois précédent. c) Peaux de moutons. - 513 kilos valant 800 francs, il y a une diniiiuition de 232 kilos d'une valeur de 23 francs sur novembre. 4° Os et sahots de bétail. — 11,364 kilos valant 745 francs représenlanL une augmentation sur novembre de 6.704 kilos valant 195 francs. 4° Caoutchouc. — Les 1.250 kilos valant 12.560 francs sont exportés exclu- sivement à l'étranger. La sortie a baissé de 3.282 kilos valant 32.820 francs sur le mois précédent. 5° Gomme de Kaori. — Aucune exportation. 6° Bois de Santal. — 8. 386 kilos valant 7.367 francs sont exportés sur la France seulement. Il y a sur le mois précédent une augmentation de 1.036 k. valant 4.584 francs. 7" Champignons. — 140 kilos valant 137 francs, ce qui fait une dilTérence de 260 kilos valant 163 francs en faveur de novembre. 8° Essence de Niaouli. — Sortie de 187 litres valant 2.000 francs. Ce qui fait une augmentation de 5 litres valant 500 francs en faveur de ce mois. Résumé trimestriel des exportations de la Nouvelle-Calédonie. 4<' TRIMESTRE 1906. En résumé : les exportations des produits agricoles et forestiers de la Nou- velle-Calédonie se répartissent comme il est indiqué ci-après : STATISTIQUES COMMERCIALES 263 1° Café. — 70.429 kilos valant 119.730 francs avec les destinations sui- vantes : France 69.429 kilos valant 118.030 francs Étranger 1.000 — 1.700 — Pendant le trimestre précédent les exportations étaient de 45.906 kilos valant 78.041 francs. On constate donc en faveur du 4"^ trimestre une plus-value de 24.H23 kilos valant 41.689 francs. 2° Coprah. — 327.554 kilos valant 100.3(i6 francs ainsi répartis : France 136.216 kilos valant 46.865 francs Étranger 178.338 — 53.441 — Pendant le 3'' tinmestre on exportait 3.64.389 kilos valant 112.318 francs, soit donc en moins pour ce trimesti^e 36.835 kilos valant 12.012 francs. 3° Peaux et dépouilles d'animaux. — Toutes ces denrées sont exportées à l'étranger. a) Peaux de bœufs. — 56.926 kilos valant 52.155 francs. Pendant le trimestre précédent les exportations s'étaient élevées à 48.195 kilos valant 40.689 francs ; d'où augmentation de 8.741 kilos valant 11.466 francs en faveur du 4'' tri- mestre. b) Peaux de veaux. — 1.296 kilos valant 1.711 francs. L'exportation du tri- mestre précédent étant de 671 kilos valant 659 francs il y a pour le 4'' trimestre une plus-value de 625 kilos valant 1.052 francs. c) Peaux de moutons. — 3.265 kilos valant 3.419 francs. Il y a encore une augmentation sur le trimestre précédent de 1.568 kilos valant 1.664 francs; les exportations étaient en effet de 1.697 kilos valant 1.735. d) Os et sabots d'animaux, — 31 .878 kilos valant 2.707 francs. Comme le tri- mestre précédent décelait une exportation de 37.229 kilos valant 2.712 francs, cela fait pour le 4"= trimestre une diminution de 5.351 kilos représentant une valeur de 5 francs seulement. 4° Caoutchouc. — 10.057 kilos valant 100.570 francs ainsi répartis : France 5.046 kilos valant 50.460 francs Étranger 5.011 — 50.110 — Sorties inférieures aux exportations du 3'' trimestre de 435 kilos valant 4.350 francs. "i" Gomme de Kaori. — 10.812 kilos valant 9.470 francs se répartissant comme il suit : France 4.164 kilos valant 3.787 francs Étranger.... 6.648 — 5.673 — contre 7.155 kilos valant 4.435 francs pour le trimestre précédent, il en résulte une augmentation de 3.657 kilos valant 5.035 francs. 6° Bois de Santal. — 27.110 kilos valant 13.646 francs ainsi répartis : France 16.310 kilos valant 10.306 francs Étranger 10.800 — 3.340 — 264 STATISTIQUES COMMERCIALES L'exportation se trouve être inférieure de 80o kilos tandis que la valeur a augmenté, elle dépasse de 3.141 francs celle du trimestre précédent, 7" Essence de Niaouli. — 378 litres valant 3.560 francs à destination de la France. L'exportation est inférieure de 134 litres avec une différence de 140 francs seulement. 8° Champignons. — 54 l kilos valant 437 francs. Ce qui représente une aug- mentation de 283 kilos valant 89 francs en faveur du 4'" trimestre. Résumé des exportations agricoles et forestières de la Nouvelle-Calédonie pendant Vannée 1906. DÉSIGNATION DES PRODUITS QUANTITÉS VALEUR ■ Café • 282. 79S kilos. 1.247. lOS — 190.942 — 4.729 — 1 2 . 532 — llj.444 — 36.815 — 28.059 — 183.610 — 1.220 litres. 483.559 francs. 381.264 — 166.444 — 4.034 — 10.343 — » — 368.150 — 19.542 — 98.863 — » Coprah ^ / Peaux de l)(eufs Peaux 1 pt ) Peaux (le veaux. Dépouilles Peaux de moutons d'animaux. ■ i ■, •. \ Os et sabots de belail Caoutchouc Gomme de Kaori Bois de Santal Essence de Niaouli MAÇON, PHOTAT FREKES, IMPKLMEIIUS L' Editeur-Gérant : A. Ghali.amei.. VlLMORIN-ANDÏllEUX & C'^ 4, Quai de la Mégisserie, PARIS LIANE A CAOUTCHOUC Landolphia Heudelotii La Maison VILMORIX-ANDRIEUX & C'«. toujours soucieuse d'être utile à son imporlanle clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute parliculiere de l'importation et de la vulgarisation des graines et plantes précieuses des pays chaude. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre cette importante question. Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition universelle de igoo, dont un spécialement accordé pour son Cxpor.ition Coloniale. En outre, le Jury de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a conQrmé les décisions du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix. Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin- téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées. Graines et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte : Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya gigantea, etc. Plantes économiques. — Cacaoyer (variétés de choix). Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola, Tabacs divers. Thé d'Annam et d'Assam, etc. Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis, Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, etc. Plantes à épiées. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier, Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc. Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc., etc. Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur l'avantage qu'ils trouveront à einployer nos caisses vitrées ^caisse Ward; pour l'expédition des jeunes plants ou des graines en stratification. GRAINES AGRICOLES ET- INDUSTRIELLES Graines d'Arbres et d'Arbustes pour pays tempérés et tropicaux. Assortiments de Graines potagères, Fleurs, etc., appropriés aux différents climats. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées à condition de mentionner la source. UR COLiUeCTIOl^ De " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 Juillet 1901 à Juin 1903 . . Juillet 1902 à Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 VOLUMES I vol. in-So. 2 vol . in-8o. (Envoi franco contre mandat-poste) 20 fr 20 fr. 20 fr. 10 fr. 20 fr. 20 fr. Les abonnements à V (( Agriculture pratique des Pays chauds )) sont reçus : A Paris, chez l'Editeur, 17. rue Jacob. — A Berlin, chez Dietrich Reimer, 29 Wilhelm st. — A Rome, chez Loescher, corso 307. — A Milan, chez Hœpli. — Au Caire, à la librairie Diemer. — A Saigon, à la librairie Brunet. — A Hanoï, chez Taupin et C'-. — A Rio de Janeiro, chez Briguiet et C'*^. — A Mexico, à la librairie Bouret. — A Amsterdam, chez de Bussy. — Et dans tous les bureaux de poste. lE A. SAVY"", JEAN JEAN" & C Ingénieurs-Gonst'^ : PARIS: 162, rue de Charenton MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits det^ute nature. Broyeuses à 2, 3 [et 4 Cylindres en granit. Moulins, Malaxeurs, Pétrisseurs pour matières pâteuses. Boudineuses, Coupeuses, Presses diverses. MATÉRIELS COMPLETS pour GEOCOLATERIE, CONFISERIE SAVONNERIE, PARFUMERIE GRAISSES ALIMENTAIRES PRODUITS CHIMIQUES & PHARMACEUTIQUES ENCRES & COULEURS. MASTICS, ETC. 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Mala- dies des Caféiers, par le Dr Georg-es Delacroix, directeur de la Station de Patholog-ie vég-étale (suite) 821 NOTES Etude sur la Flore économique et tes produits végétaux de la Guyane française, par le D"^ F. Heim 834 Quelques recherches sur la composition de l'eau et sur les dias- tases du fruit de cocos nucifera, par E. de Kruyff 889 Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises 346 r Association des Anciens Elèves DE Il'ÉCOIiE flATIO^^flliE STjPÉt^IELl!^E D'AGRICULTURE COLONIALE Président : M. JOSÉ COURET Siège Social : Jardin Colonial. Nogent-sur-Marne (Seine) < Fi\ j Badigeunnage de palissades (Carbolineum) Examinez nos nouvelles MACHINES A BADIGEONNER ETA DESINFECTER (b s g d g) Type FIX. 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D'autre part, en vue de faire obstacle à la fraude, il a paru nécessaire d'appliquer aux cacaos de toutes provenances introduits dans cette colo- nie un droit d'importation correspondant à l'avantage existant pour ces produits à leur entrée en France. En conséquence, nous avons préparé et nous avons l'honneur de soumettre à votre haute sanction les projets de décrets ci-joints, auxquels la section compétente du conseil d'État a donné un avis favorable. Je vous prie d'agréer, monsieur le Président, l'hommage de notre pro- fond respect. Le ministre des travaux publics, des postes et des télégraphes chargé de l'intérim du ministère des finances, Louis Barthou. Le ministre des colonies, Milliès-Lacroix . Le président de la République française. Sur le i-apport du ministre des colonies et du ministre des finances, Vu la loi du 11 janvier 1X92, relative à rétablissement du tarif général des douanes et notamment l'article 3, paragraphe 2 ; Le conseil d'Etat entendu, But. du Jardin colnnial. 1907. II. — N" 55. 19 266 DOCUMENTS OFFICIELS Décrète : Art. l''^ — Le cacao en fèves et pellicules orig-inaire du Dahomey est admis en France à la moitié des droits du tarif métropolitain Art. 2. — Le traitement de faveur accordé par l'article précédent est subordonné aux conditions suivantes : A. — Le cacao devra être importé en droiture. B. — Il sera accompagné d'un certificat d'origine délivré par les auto- rités locales. En outre, des décrets du Président de la République rendus sur la proposition du ministre des colonies et du ministre des finances déter- mineront chaque année, d'après les statistiques officielles fournies par le gouverneur général, les quantités auxquelles s'appliquera le régime de faveur prévu à l'article l'^^ Art. 3. — Le ministre des colonies et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française et inséré au Bulletin des lois et au Bulletin officiel au ministère des colonies. Fait à Rambouillet, le 17 aoiit 1907. Le Président de la République française, A. Fallières. Par le Président de la République : Le ministre des colonies, MiLLiÈs- Lacroix. Le ministre des travaux publics, des postes et des télégraphes, chargé de r intérim du ministère des finances. Louis Barthou. Sur le rapport du ministre des colonies et du ministre des finances. Vu la délibération de la commission permanente du conseil du Gouvernement de l'Afrique occidentale française en date du 12 mars 1907 ; Vu l'avis du ministre du commerce en date dn 14 juin 1907 ; "Vu le décret du 18 octobre 1904, portant réorganisation du gouvernement général de l'Afrique occidentale française ; Vu le décret du 14 avril 1905, fixant les droits à percevoir à l'entrée et à la sortie de l'Afrique occidentale française modifié par les décrets, des 10 mars, 2 mai 1906 et 31 janvier 1907 ; Vu la loi du 7 mai 1S8I ; Le conseil d'Etat entendu, Décrète : Art. l«^ — Le tableau A de l'article l" du décret du 14 avril 1905 est complété ainsi qu'il suit : DOCUMEÎNTS OFFICIELS 267 DÉSIGNATION des produits UNITÉS sur lesquelles portent les droits TERRITOIRES situés en dehors de la zone visée par la convention du 14 juin 1898 TERRITOIRES soumis au réfi^ime de la convention du 14 juin 1S98 Droits d 'importation Surtaxe sur les produits étrangers Cacaos ^'aIeur 5 p. 100 7 p. 100 (1) 10 p. 100 (1) Au Dahomey les cacaos en fèves et pellicules acquittent un droit de 52 fr. les 100 kiloi;T. au lieu de la taxe ad valorem. Art. "2. — Le ministre des colonies esl charj^^é de rexécution du présent décrel, qui sera publié au Journal officiel de la République française et inséré au Bulletin des lois et au Bulletin officiel du ministère des colonies. F'ait à Rambouillet, le 17 août 1907. A. Fallières. Par le Président de la République : Lé nùnislre des colonies Milliès-Lacroix . Le ministre des travaux publics, des postes et des télégraphes, chargé de l'intérim du ministère des finances, Louis Rakthou. EXPOSITION NATIONALE COLONIALE AU JARDIN COLONIAL 1907 LISTE IDES R,É001wlI=Eiq-SES GROUPE I Produits du sol Jury du Groupe. Président : M. du Vivier de Streel, président du (ùonsoil d'Administra- tion de la C'" du Congo occidental. Vice- Préside?ifs : MM. E. Jouisse, conseiller du Commerce extérieur, prési- dent du Tribunal de Commerce d'Orléans. — Lefebvre, conservateur du Bois de Vincennes. Secrétaire : M. Michel Lévy, secrétaire de la C'<= du Congo occidental. Rapporteur : M. Fillot, négociant-importateur. membres MM. BucHET, D'' de la Pharmacie centrale de France. Carimantrand, ingénieur. Chalot, chef de Service au Jardin Colonial. Chapmann, négociant-importateur. DiGONNET, négociant-importateur. DoRVAULT, négociant. Fettu, négociant. GiLLOT administrateur délégué de la C'<= agricole et commerciale de la Nouvelle- Calédonie. Heim (D'j, secrétaire général de la Société française de colonisation. Hollande, négociant-importateur. Landrin, fabricant de produits pharmaceutiques. LuTz, professeur à l'École supérieure d'Agricultui'e coloniale. Menier, député. Pierrain, importateur de bois exotiques. Rachet, importateur de bois exotifjues. RoccA, négociant-importateur. De Roux, négociant-importateur. Tassy, négociant-importateur. Watel, président des Sultanats du Haut-Oul^angui. LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS MM. Fettu; Hollande; Pierrain; Rachet; Watel; Jouisse ; Landrin; Digon- net; Chapmann; Menier; Rocca Tassy et de Roux; Gillot et Fillot (membres du jury). Union Commerciale pour les Colonies et l'Etranger. Compagnie Coloniale du Gabon. RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULTURE COLONIALE 269 CLASSE 1 1° Diplômes de Grands Prix. Gouvernement Général de l'Indo- Col. du Congo (Serv. de l'Agriculture). Chine (Direction de l'Agriculture). Colonie de la Guyane (Service de Gouvernement Général de Madagas- l'Agriculture). CAR (Direction de l'Agriculture). Comité de la Guyane (Mission pernia- Gouvernement Général de l'Afrique nente de la Guyane). occidentale française (Direction de M. E. Dubot, planteur à Conakry l'Agriculture). (Guinée française). Colonie de la Côte d'Ivoire. . Maison Colombin, 4, rue Caml)on, Paris 2" Diplôme d'honneur. M. Levacher, 130, route de Fontainebleau à Kremlin-Bicêtre. 3" Diplômes de médailles d'or. CoMP. Occidentale de Madagascar. Maison Quesnel, à Sikasso (Haut- MM. de Béchade (Nouvelle-Calédonie). Sénégal-Niger). Albert Sturn, 237, rue S'-Maur, Paris. 4^ Diplômes de médailles de vermeil. MM. Oswald et C°, Tamatave (Madagascar). Herscher à Nosy-Bé (Madagascar). Jean Auge à Boui-ail (Nouvelle-Calédonie). 5" Diplômes de médailles d'argent. MM. MM. F. Teule à Gabès (Tunisie). Bouquet et BELLEGARDEà Farafangana J. UzAN à Tunis. (Madagascar). A. PoNSiN, 41, rue Tiquetonne, Imhaus frères à Diégo-Suarez (Mada- Sandoz à Volîémar (Madagascar). gascar). GuiNET à Vohémar (Madagascar). 6° Diplôme de médaille de bronze. MM. Malachowski et Lucchini à Tunis (Tunisie). CLASSE 3 1° Diplômes de Grands Prix. Gouvernement Général de l'Afrique car (Direction de l'Agriculture). Occidentale française (Direction Société des Plantations d'Anjouan, de l'AOTiculture). 15, rue du Louvre. "■»' Gouvernement Général de Madagas- M. Faucon (Tunisie) I 270 ÉTL-DES ET MÉMOIRES 2 " Diplômes d'honneur. M. F. Galonné, 132, boulevard Saint- Germain, Paris. Colonie de la Guadeloupe. Etablissements français de l'Océa- NIE. Etablissements français de l'Inde. Colonie de la Guyane française. Colonie de la Martinique. Colonie du Cambodge, Colonie de l'Annam. Colonie de la Cochinchine. Colonie du Laos. Colonie du Tonkin. Gouvernement Général de l'Indo- Chine (Direction de l'Agriculture et du Commerce 1. M. Paul Chafkanjon et C°, planteurs au Tonkin. C'^ des thés de l'Annam. 3*^ Diplômes de médailles d'or. MM. GuiEU frères. Jacques Verdier, planteur au Tonkin. Lafeuille, planteur au Tonkin. J.AuGÉ à Bourail (Nouvelle-Calédonie). Barreau et C° (Nouvelle-Calédonie). Union Commerciale Indo-Chinoise, 19, rue de Valois, Paris. Société d'Exploitation des proprié- tés Roux ET ScHALLER, Tonkiii. MM. Perrin frères, planteurs à Tuyen, Tonkin. Société d'Importation coloniale, MM. DE Béchade (Nouvelle-Calédonie). Devambez (Nouvelle-Calédonie). Maron (Tonkin). 4" Diplôme de médaille de vermeil. MM. Le Goupil kt Ronnv (Nouvelle-Calédonie). 5° Diplômes de médailles d'argent. MM. Herscher, Nosy-Bé (Madagascar). DuMONT, à Tamatave (Madagascar). Couesnon, à Tananarive (Madagascar). Laroque, Tamatave (Madagascar). Maigrot, Andevoranto (Madagascar). GuiNET, à Vohémar (Madagascar). Locamus, à Nosy-Bé (Madagascar). DupuY, à Tamatave (Madagascar). Venot, à Mananjary (Madagascar). ToDivATO, Sainte-Marie. Vergoz, Sainte-Marie (Madagascar). Todivelo, Sainte-Marie (Madagascar), lloDOUL, à Mahanoro (Madagascar). Guy de Lamothe, à Nosy-Bé (Mada- gascar). MM. Chantepie, à Tamatave (Madagascar)» Mathieu, à Analalava (Madagascar). MoYAux, à Nosy-Bé (Madagascar). ^me Veuve Kempf, à Sainte-Marie (Madagascar). Florent (Madagascar). HoARAu, à la Réunion. Mathieu, à Andevoranto (Madagascar). Ballande fils aîné (Nouvelle-Calédo- nie). Barrau (Nouvelle-Calédonie). Maestracci et Huet (Nouvelle-Calédo- nie). Janniard (Nouvelle-Calédonie). RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULTURE COLONIALE 27 i A. Rolland, à La Foa (Nouvelle-Calé- Domaine de Saint-Joseph di; Timbar donie). (Tunisie). Lacourt (Nouvelle-Calédonie) . Champ d'Essais de Yong-Yem (Cochin- Bloc frèbes (Nouvelle-Calédonie). chine). G. Rolland, à Saraméa (Nouvelle- MM. Romerv, planteurs à Tuyen- Calédonie). Quang (Tonkin). GuBBAY (Nouvelle-Calédonie). Moutenot, domaine de Kim-Yeu (Ton- BussY-DuRAND (Nouvclle-Calédonie). kin). Reboul, Enchyr-Bahia (Tunisie). Dechaume (Annam). TiMSiT, Tunis. Tartarin et C", planteurs au Tonkin. Pretel, Tunis. 6° Diplômes de médailles de bronze. M. DussouiLLEZ, è Tunis. Jardin Botanique de Hanoï (Tonkinj. C''= Occidentale de Madagascar. MM. MM. BouRGAiN, à Hanoï (Tonkin). Sabatieb, à Sainte-Marie (Madagascai'j. Fiivet, à Paris. Gardies, planteur au Tonkin. Reynaud, Blanc et C". CLASSES 2 ET 4 1° Diplômes de Grands Prix. Gouvernement Général de lTndo- Occidentale française. Chine (Service Forestier). Colonie de la Guinée française. Gouvernement Général de Madagas- Colonie de la Guyane. car (Direction de l'Agriculture). Colonie de la Nouvelle-Calédonie. Gouvernement Général de l'Afrique Tunisie (Direction des Forêts). 2" Diplôme d'honneur. Etablissements français de l'Inde. 3° Diplômes de médailles d'or. Société commerciale du Laos (M. Simon, administrateur délégué). Chambre d'Agriculture de Pondichéry. Chambre d'Agriculture de la Réunion. 4'' Diplôme de médaille d'argent. M. d'Alleizette. 5" Diplôme de médaille de bronze. M. Wizennemann, 42 bis, rue Sedaine, Paris. 272 étl'des et mémoires RÉCOMPENSES ATTRIBUÉES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE 1 1° Diplômes d'honneuj'. MM. Brenier, sous-dii'ecteui" de lAgriculture en Indo-Chine, — Jaeglé, agent de culture à Madag-ascar. — Max Robert, administrateur Colonial. — Prudhomme, Directeur de l'Agriculture aux colonies. — Yves Henry, directeur de rAgriculture en A.O.F. 2° Diplômes de médailles d'or. MM. d'Alleizette (pavillon de lA.O.F.). — Boude, Inspecteur-adjoint des forêts. — Crevost, Directeur du musée économique de llndo-Chine. Fauchère, sous-inspecteur d'Agriculture à Madagascar. — Gronnier. — Haffxer, chef du Service de l'Agriculture en Cochinchine. — Mal- puECH, commis des Services civils en Indo-Chine. — Piret, sous-inspec- teur d'Agriculture à Madagascar. — Ranchoux. — Raph. Mayer. — Rascol (Léon-Achille) Union commerciale pour les Colonies et l'Etran- ger. — Richard (Jacques) père 'Maison Hollande). — Sagot (Léon), maison Fettu. — Sartor, Administrateur Colonial. 3" Diplômes de médailles de vermeil. MM. Charroin (André). — Henry maison Jouisse). — Madame R. Lachaussée (préparateur de la maison Fillot). — Lenain .préparateur de la maison Fillot). — Spry (Henry) (maison Hollande). 4" Diplômes de médailles d'argent. MM. d'Alleizette (pavillon de ^ladagascar). — Agniel, agent de culture à Madagascar. — Bousquet, contre-maître d'Agriculture à Madagascar. — Campominosi. — Delgove, agent de culture à Madagascar. — Douine (Pavillon du Congo). — Dubot (Louis). — Duchène, agent de culture à Madagascar. — Girard. — Keating, agent de culture à Madagascar. — Lang. — Nicolas, agent de culture à Madagascar. — Raymond (Joseph). Richard (Jacques), fils (maison Hollande. — Rollot, agent de culture à Madagascar. — Tisserand (Alexandre), mandataire de la Société commeiciale du Laos. o" Diplômes de médailles de bronze. MM. Dubot (Charles). — Féron (L.). — Gervais (pavillon de Madagascar). — GuYON DE Chémilly. — Ly Fran, Thien (Annam). SouRBÉs (Abel), (maison Fettu). RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGKICULTLRE COLONIALE 273 GROUPE II Produits du sous-sol et procédés d'exploitation Jury du Groupe. Président : M. Alph. Gahen, entrepreneur de travaux publics. Vice-Président : M. A. Bigaud, ingénieur. Rapporteur : M. Louis Rau, président de la Société nouvelle des mines de Bong Niu. Secrétaire : M. Lavalot. LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS MM. Alp. Cahen, entrepreneur de travaux publics, 24, boulevard Edgar Quinet. A. BiGARD FILS, ingénieur, 00 rue de Maubeuge. Louis Rau, président de la Société nouvelle des Mines de Bong Niu, 54, rue de la Victoire. CLASSE 5 1° Diplômes de médailles d'or. Colonie de la Guyane française. Gouvernement général de l'Afrique occidentale française. 2° Diplômes de médailles d'argent. Colonie de la Côte d'Ivoire. Service des Mines de l'Indo-Chine. 3° Diplôme de médaille de bronze M. de Béchade (Nouvelle-Calédonie). CLASSE 7 Diplôme de médaille d'or. MM. Imhaus frères (Diego-Suarez). CLASSE 9 Diplôme d'honneur. M. Léon Terrien de la Gouperie. CLASSE 10 1° Diplômes de médailles d'argent Colonie du Sénégal. Colonie de la Guinée. 274 ÉTUDES ET MÉMOIRES GROUPE III Produits des Industries aux Colonies donnant lieu ou non à un commerce d'Exportation. Jury du Groupe. Pfésidenl : M. Bougenot, planteur propriétaire à la Martinique. Vice-Président : M. Baube, industriel. Secrétaire-Rapporteur : M. Georges Coulon, négociant importateur. MEMBRES MM. BOUTTEVILLE. Ch. CouLON, négociant importateur. A. Chaumier. Delignon, négociant importateur. Edeline, industriel. Gradis (Raoul), planteur propriétaire à la Martinique. Hallam de Nittis. Hamelle, industriel, membre du Conseil d'administration du Jardin Colonial. E. LiAUD, négociant. Martine, négociant. MiLLiAu, directeur du laboratoire d'essais techniques de Marseille. Morel-Lauthier, négociant. Taffonxeau, conseiller d'arrondissement, membre du Comité républicain du Commerce et de l'Industrie. LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS MM. E. Baube. MM. Morel-Lautier. Bougenot, père et fils. Rocca, Tassy et de Roux (Marr Ch. Coulon et frères. seille). D. Gradis et fils. de Bruyn (Produits fabriqués à Martine et C". l'étranger). CLASSE il 1" Diplômes de grands prix. M. Fernand Clerc. Gouvernement de Cochinciiine. Gouvernement du Tonkin. 2" Diplômes d'honneur. Gouvernement du Laos. Gouvernement du Cambodge. i RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULTURE COLONIALE 275 3" Diplômes de médailles d'or. Société anonyme « La Kotto ». Gouvernement de la Guyane. M. LocAMus, Nossi-Bé, Madagascar. A" Diplômes de médailles d'argent. MM. BoRDAz ET G" (Martinique). Thierry (Martinique). 5" Diplômes de médailles de bronze. MM. DE Béchade (Nouvelle-Galédonie). Dalleau (Madagascar). De Raynal (Martinique). Teule, Gabès (Tunisie). CLASSE 12 1° Diplôme de grand prix. Société anonyme du Domaine de Megrine (Tunisie). 2° Diplômes des médailles d'or. M. Bernier. Domaine de Saint-Joseph de Thibar (Tunisie). M™*' Lagrenée (Tunisie). M. E. Chatel (Paris). 3° Diplômes de médailles d'argent. MM. Archevêché de Cartilage. Mersanne (Madagascar). M. Cuny, Sfax (Tunisie). BARAUD,Tamatave (Madagascar), Orphelinat agricole Perret, à la Bauristhène, Tamatave (Madagascar). Maïssa (Tunisie). DupuY, Tamatave (Madagascar). MM. Vacherot, Beja (Tunisie). Mathiessen, Birkaden (Algérie). F. Galonné (Paris). A° Diplômes de médailles de bronze. MM. Fernand DE Loche, Zawack (Tunisie). Locamus, Nossi-Bé (Madagascar). E. Obert, Aïn-el-Asker (Tunisie). Les Frères des Écoles Chrétiennes E. Rousseau, Bir M'cherga (Tunisie). (Tananarive). Raffin frères, Medjer el Bab (Tunisie). MM. Teule, Galaès (Tunisie). Angeline (Tunisie). 276 ÉTUDES ET MÉMOIRES CLASSE 14 1° Diplômes de grands prix. Gouvernement Général ce l'Afrique Occidentale Française. Direction de l'Agriculture de l'Indo-Chine. M. BouLAKiA (Tunisie). 2" Diplômes de médailles d'or. MM. Moïse Sberro. Abdelhamid, Lescar. 3" Diplômes de médailles d'argent. Deutsch ost Afrika Gesellschaft (Madagascar). MM. Ly-Dang. boutboul. Beurnel. A" Diplômes de médailles de bronze MM. Gabriel Médina. Basilio Couiteas. CLASSE 15 1 ' Diplôme de grand prix. Etablissements français d'Océanie. 2° Diplôme de médaille d'argent. M. Charles Martineau. CLASSE 16 1" Diplôme de grand prix. Direction de l'Agriculture et du Commerce et de lIndo-Chine. 2" Diplôme de médaille d'argent. École Professionnelle de Tananarive. 3" Diplôme de médaille de bronze. M. Chaoli Belhassen. CLASSE 17 1" Diplômes de grands prix. MM. Pillet et d'Enfert. Direction de l'Agriculture et du Commerce de l'Indo-Chine. MM. Godard et Co (Indo-Chine). Union Commerciale Indo-Ciunoise. RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULTURE COLONIALE 277 2 Diplômes d'honneur. MM. A. Geoffroy. G. Bourbonnais. 3" Diplômes de médailles d'or. MM. Jean Fremont. J. Smadja, Hassid et Kaby. 4" Diplômes de médailles d'argent. M^l. G. Laridan. Prost (Parfumerie Biaise). Robin. CLASSE 18 1° Diplôme de médaille d'or. Manufacture de tabacs d'Hanoï. CLASSE 20 1° Diplômes de grands prix. Chambre de Commerce et Chambre Commerce de l'Indo-Chine. d'Agriculture de Pondichéry. Gouvernf.ment du Tonkin. Comité du Commerce et de l'Indus- Gouvernement Général de Madagas- TRiE DE l'Indo-Chine. car (Direction de l'Agriculture). Direction de l'Agriculture et du Etablissements français de l'Inde. 2" Diplômes d'honneur. Ville de Fianarantsoa. Ville de Tananarive. Direction de l'Agriculture (Tunisie). 3" Diplôme de médaille d'or. M. Lagrenée, professeur au Domaine de Chaouat (Tunisie). 4° Diplômes de médailles d'argent. MM. Dksghandchamps (Paris). Guimet (Vohemar-Madagascar). 4" Diplôme de médaille de bronze. M. Saintin, à Colombes. CLASSE 21 1" Diplôme d'honneur. Territoire militaire du Tonkin. 278 ÉTUDES ET 3IÉM01RES CLASSE 22 1" Diplômes de grands prix. Direction de l'Agiucultuue de Mada- Gouvernement du Cambodge. GASCAR. Gouvernement du Laos. Gouvernement du Tonkin. Gouvernement de l'An.nam. Gouvernement de Cochinchine. 2" Diplômes d'honneur. Établissements français de l'Océame (Tahiti). Gouvernement de la Guyane. 3° Diplômes de médailles d'or. MM. Levacher, au Kremlin-Bicêtre. Ranarivelo, Ambatonakanga à Tananarive (Madagascar). I^jme Veuve Mouton, Paris. 4'^ Diplôme de médaille d'argent. M. Jean Auge, à Bourail (Nouvelle-Calédonie). 5 • Diplôme de médaille de bronze. M. Joussard. CLASSE 23 1'^ Diplôme d'honneur. M. Léon Dartls, Paris. 2° Diplôme de médaille d argent. M. Lefortier, Antsirabé (Madagascar). CLASSE 24 1° Diplômes de grands prix. Direction de l'Agriculture de l'Indo- Gouvernement du Laos. Chine. Gouvernement du Cambodge. Gouvernement de la Cochinchine. Gouvernement du Tonkin. Gouvernement de l'Annam. 2" Diplôme d'honneur. M. Léon Dartus, Paris. CLASSE 25 1" Diplômes de médailles d'argent. MM. Harmel, Toussaint et Co (Courbevoie). Docteur Lucien Morisse (Paris). A. Ribard (Alger). RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULTURE COLONIALE 279 CLASSE 26 1° Diplômes de grands prix. Gouvernement du Tonkin. Gouvernement de la Guyane française. 2° Diplômes d'honneur. Province de Ha-Tinh. Comité local de Cochinciiine. CLASSE 27 1° Diplôme de grand prix. Gouvernement Général de Madagascar (Direction de l'agriculture), 2" Diplômes d'honneur. Comité local du Tonkin. École de THUDAUMOT(Cochinchine). Ecole professionnelle de Tananarive. 3° Diplôme de médaille d'or. Service forestier de l'Indo-Chine. A° Diplôme de médaille d'argent. M. Weischenk. CLASSE 28 1° Diplômes de grands prix. Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Gouvernement Général de l'Afrique Occidentale Française. M. Charles Langlois (Algérie). 2° Diplôme d'honneur. Direction des Antiquités et des Arts de la Régence de Tunis. S'' Diplômes de médailles d'or. MM. Imhaus frères. G. Chemla. 4" Diplôme de médaille d'argent. MM. Saladin et E. Blondel. CLASSE 30 1° Diplôme d'honneur. Société du Sinato Bactérien. A Lucas. 280 ÉTUDES ET MÉMOIRES CLASSE 31 1" Diplômes de grands prix. Notables du village de Phu-Cuono, province de Thudaumot (Cochinchine). (Maison sculptée). MM. Jean et Georges Hersent. Direction de l'Agriculture de Madagascar. 2° Diplômes dhonneur. Jardin d'Essais de Marovoay, jn'ovince de Majunga (Madagascar). MM. Vo-Vang-Quang (Thudaumot-Cochinchine). Gaston-Leloup, professeur de dessin en Indo-Chine. Jardin d'Essais de l'Ivoloina, près Tamatave. 3'^ Diplômes de médailles d'or. MM. EuG. Martin. Paul Embry. 4" Diplôme de médaille d'argent. MM. Imhaus frères (Diego Suarez). CLASSE 32 1° Diplôme de grand prix. Gouvernement de la Guyane. 2" Diplôme de médaille d'argent. M. GoussARD (photographies de la Martinique). RECOMPENSES ACCORDÉES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE III Maison Emile Bougenot. = Usine du Galion (Martinique) et 24. rue Pauquet, Paris. /" Diplôme de médaille d'or. M. Joseph de Laguarigue de Survilliers, directeur de l'usine du Galion à la Trinité (Martinique). i° Diplôme de médaille d''argent. M. Lejeune Victor, chef mécanicien à l'usine du Galion, Trinité (Martinicjue). RÉCOMPENSES A LEXPOSITION d' AGRICULTURE COLONIALE 281 Maison Ch. Coulon et frères, Havre, Paris, Fort-de-France f Martinique). /° Diplôme de médaille d\>r arec félicitalions du Junj. M. Bauthélemy Auguste, 11, rue (.k' la (Iroix Fauhin, Paris. Maison D. Gradis et fils, 15, rue d'Argenteuil, Paris. /° Diplômes de médailles d'or. JMM. DE CouHMONT, directeur de l'Usine Basse-Poinle à Basse-Pointe (Marti- nique). — Mercier (Louis), Paris. — Fhoelich (Jean), Paris. Maison A. et G. Martine et Cie, Paris, 2, square Pétrelle et 15, rue de Roubaix à Lill&. 7" Diplômes de méd;tilles d'or. MM. CoR.NETTE (Henri), ingénieur, directeur de la Maison.— Dele.meh (Jules), fondé de pouvoirs de la Maison. Maison L. Delignon. 1° Diplômes de médailles d'or. MM. Paris (Camille), directeur général des établissements Delignon en Annam à Phu-Pliong par Quimbon. — Lambert (Julien), fondé de pouvoirs à Paris, 16, rue d'Argenteuil. Maison Lautier fils à Grasse. /" Diplômes de médailles d'or. MM. Baver (Félicien), fondé de pouvoirs, riO, b^* Victor, Grasse. — Boucanier (Henri), directeur d'usine, rue des Cordeliers à Grasse. Maison Jean et Georges Hersent, 60, rue de Londres, à Paris. 1° Diplômes de médailles d'or. MM. Odent (Charles). — Hausermarn (Eugène). — Gallut (Armand). — Dechaux i Charles) et Benezeth (Louis), ingénieurs des Arts et Manu- factures. 2" Diplômes de médailles d'argent. MM. PiscHuiTA Napoléon. — Rabioglio François. — Lardy. — Plazonice Paolo ET LiTARDi, ingéiiicurs civils. Villages malgaches. h Diplômes de médailles de bronze. MM. Duchène, agent de culture (Madagascar). — Keating, agent de culture (Madagascar). — Nicolas, agent de cullure (Madagascar). — Rollot, agent de culture (Madagascar). Bul. dii Jardin colonial. 1907. II. — N" 55. 20 282 ÉTUDES ET MÉMOIRES Maison Dartus Léon, relieur, 6, rue Christiani, Paris. /" Diplôme de niédaille (Vargenl. M. Flesch (Edmond), contre-maître. 2° Diplôme de médaille de bronze. M. Vandeworde (Emile), doreur à la main, 21, rue Saint-André del Sarte. .5° Mention honorable. M. BiaoN (Fernaxd), doreur au balancier, 9, quai de Passy. Maison Paul-Alexandre Levacher. /° Diplôme de médaille de bronze. M. Martres (Roger Pierre), 10, rue Simon le Franc. Village indo-chinois et Diorama. /° Diplômes de médailles de bronze. MM. lIvÈN VAN Bay, village de Tàu Dông thon, canton de Binh tranh trung par Saigon. — Dong Tu, village de lluët Ung, province de Bac-Nunh (Tonkin). — Nguyen van Do, chef charpentier annamite. — Le Van On, sculpteur annamite. Maison Pillet et d'Enfert. 1° Diplôme de médaille d'or. M. Clerget, directeur d'usine. 2° Diplôme de médaille d'argent. M""" Mariette, contremaîtresse. Maison Paul Embry, 7, rue du Commandant Rivière, Paris. 1° Diplôme de médaille d'argent. M. Embry (Pierre), 7, rue du Commandant Rivière, Paris. 2° Diplômes de médailles de bronze. MM. Masselon (Emile), 18, avenue Alphand, Saint-Mandé. — Dumont (Jean) 17, rue de Ponthieu, Paris. — Lepierre (Charles), rue des Blagi, Bourg- la-Reine. — Ancrenan (Joseph , rue du Commandant Rivière, Paris. M»' Magmen. Maison Lagrenée, Tunis. 1° Diplôme de médaille d'argent. Gouvernement général de l'Indo-Chine. /° Diplômes d'honneur. MM. Outrey, inspecteur des services civils de l'Indo-Chine. — IIaltser, admi- nistrateur des services civils. — Brenier, sous-directeur de l'agricul- ture. Résidence générale de Tunisie. 1° Diplôme d'honneur. M. Violard, délégué de la Tunisie à l'Exposition coloniale nationale de 1907, (.i suivre.) ÉTUDES ET MÉMOIRES LE POLYMORPHISME DES MASCARENHASIA DE L'AMBONGO ET DU BOINA MM. H. Jumelle et H. Fermer de la Bathie. Récemment M. Dubard, dans plusieurs notes dont une parue ici-même, a tenté une révision du genre Mascarenhasia et a décrit, à cette occasion, un certain nombre de formes ou de variétés lui paraissant nouvelles. Nous voyons le moment venu de publier à notre tour des obser- vations que nous accumulons depuis quelque temps en vue préci- sément de démontrer l'extrême polymorphisme non seulement foliaire mais floral du même genre. Quelques-uns des caractères admis par M. Dubard nous paraissent d'une valeur très contestable-, et notre avis — basé sur les raisons qui vont être exposées ci-dessous — et qu'il faut plutôt restreindre qu'accroître le nombre des espèces ou des variétés de Mascarenhasia . Selon nous, aujourd'hui, ce n'est pas seulement le Mascarenha- sia anceps Boiv., qui doit être rapporté au Mascarenhasia arbores- cens D G., mais aussi plusieurs autres espèces, parmi lesquelles le Mascarenhasia micrantha Bak. (que nous avons vu dernièrement dans l'herbier de Kew et dans celui du Muséum de Paris), le Mas- carenhasia longifolia Jum., le Mascarenhasia Barabanja Dub. le Mascarenhasia coriacea Dub. Nous ajouterions même assez volontiers encore à cette liste synonymique — sans cependant être aussi affîrmatifs — le Mas- carenhasia angustifolia de de Candolle. Évidemment lorsqu'on compare ce Mascarenhasia angustifolia à un Mascarenhasia arhorescens typique, la ditïérence paraît grande; mais on verra plus loin que nous connaissons des feuilles très étroites et allongées de Mascarenhasia arborescens forme longi- folia qui, tout en ne ressemblant pas exactement à celles du Mas- carenhasia angustifolia de l'herbier du Muséum — car elles ont un sommet plus aigu et un pétiole un peu plus net — s'ache- minent tellement néanmoins vers cette forme (dont elles se rap- 284 ÉTUDES ET MÉMOIRES prochent beaucoup plus que de la forme ordinaire du Masc. arho- rescens) que nous considérerions sans trop grande difficulté le Mascarenhasia amjustifoUa comme le cas extrême, au point de vue de Tétroitesse des feuilles et des dimensions des fleurs, du Mas- carenhasia arhorescens. La grandeur de la corolle du Mascarenhasia angustifolia n'est pas, en effet, davàntag-e une objection, car nous allons dire que le Masc. arhorescens peut avoir des fleurs beau- coup plus g-rosses (2 centimètres de long'ueur) que celles qu'on lui attribue d'ordinaire. Et nous ne voyons pas, d'autre part, quel est, dans ces fleurs de Masc. angustifolia — dont le style est velu, dont les étaminessont ég-alement velues vers la base du connectif, comme dans le Masc. arhorescens — le caractère nettement distinctif qu'on pourrait relever. Mais, au reste, nous n'entreprenons pas ici une revision du g'enre Mascarenhasia, pour laquelle nous croyons que, en raison de toutes les variations spécifiques, il est plus prudent d'attendre. Notre seul but, pour l'instant, est de relever avec soin tous les caractères de variations non héréditaires — et qui seront, par conséquent à délaisser dans un essai de revision — que présentent les deux espèces de Mascarenhasia qui, pour nous, croissent seules dans le Boinaet l'Ambongo, le Mascarenhasia lisianthiflor a DC. et le Mascarenhasia arhorescens DC. Et, pour ces deux espèces, notre tâche est relativement facile. Quoique très polymorphes, elles restent bien définies si on élar- git leurs limites, et elles paraissent les seules du genre qui existent dans la région indiquée plus haut. Elles ny forment jamais (fhi/hride, ni aucune variété ayant un caractère d' hérédité; et leur polymorphisme paraît dû surtout à l'influence de l'habitat et à des causes fortuites et accidentelles, telles que feux de brousse, déboi- sement, recépage, etc. Pour affirmer l'inconstance de ces variations nous nous appuyons sur les raisons suivantes : 1° Pendant dix années consécutives, l'un de nous a fait, sur place, des milliers d'ohservations, et n'a jamais trouvé ces varia- tions localisées par peuplements, comme c'est le cas, d'ordinaire, pour les espèces nouvelles, même jordaniennes. 2° Il arrive, au contraire, souvent qu'on rencontre, dans un même peuplement d'un de ces Mascarenhasia, un certain nombre LE POLYMORPHISME DP:.S jMASCARENHASL\ 285 de ces variations, ou, du moins, toutes celles qu'ont pu y produire les causes fortuites et accidentelles déjà sig-nalées K 3° Beaucoup de ces variations sont souvent réunies sur les divers . rameaux d'une seule et même plante. 4" Une des variétés les plus tranchées du Mascaronhasia arho- rescens, et qui Test assez pour que nous ayons cru autrefois devoir créer une espèce nouvelle sous le nom de M. longifolia^ a été plantée dans un stat de Mascarenhasia anceps, et elle n'était plus disting-uable de ce dernier Mascarenhasia [M. arborescens) après deux ans de végétation. Nous allons passer successivement en revue les principaux caractères des deux espèces lisianthiflora et arborescens, et en décrire, au fur et à mesure, les variations. Nous indiquerons en même temps les causes auxquelles nous les attribuons. Nous ne nous dissimulons pas que certaines de ces variations, telles que nous nous croyons autorisés à les admettre, peuvent paraître déconcertantes; elles ont pour conséquence évidem- ment regrettable de compliquer l'étude des herbiers et d'en aug- menter les difficultés, car elles démontrent combien cette étude peut être trompeuse. On peut trouver entre des spécimens isolés des différences telles qu'il est permis de croire à des espèces dis- tinctes; et cependant, sur place, on s'apercevrait souvent que ce ne sont que des modifications d'un même type. Que d'espèces ont été ainsi créées et le seront encore! C'est la duperie des herbiers, et que malheureusement, pour certaines variations, lorsqu'on est réduit à ces fragments détachés, il est impossible d'éviter. A ce point de vue, on peut sans aucun doute regretter vivement le polymorphisme ; ce n'est pas une raison suffisante pour en dou- ter. On n'est pas en droit de fermer les yeux parce que la négation de larges variations accidentelles facilite l'étude des espèces exo- tiques; la seule préoccupation doit être de chercher à établir, chaque fois qu'il est possible, ce qui est réellement. C'est ce que nous allons nous efforcer de faire ici pour les Mascarenhasia du nord-ouest de Madagascar. 1. Les plantes du nord-ouest de Madag^ascar se modifient assez souvent en [)assant de l'un à l'autre des étages géologiques qui se sont formés si régulièrement sur le pourtour du plateau central, et, il y a eu de cette façon création d'espèces afllnes, très intéressantes au point de vue de l'origine et de la distribution des espèces dans la région. Mais il n'en est pas ainsi des Mascarenhasia, qui, dans des conditions identiques, sont invariables depuis le tertiaire de la côte jusqu'aux terrains primitifs du centre. 286 ÉTUDES ET 3IÉM01RES Mascarenhasia lisianfhifîora DC. Port. — Petit arbre de 3 à 6 mètres de hauteur, à tronc droit, unique, de 12 à 20 centimètres de diamètre, avec une écorce gri- sâtre, marquée de taches plus claires aux endroits où des écailles de rhjtidome se sont détachées. Rameaux subétalés. Forme géné- rale en cvme arrondie. Les rameaux terminaux avortent toujours, ou produisent des fleurs. Les jeunes branches sont aplaties, cou- vertes dune puhescence rousse. Sur les rameaux aoûtés, les lenti- celles g-risâtres ont plus d'un quart de millimètre de longueur et atteignent quelquefois un millimètre. Variations. — Ce port varie très peu, spontanément ; le plus bel exemplaire que nous avons vu n'avait que 8 mètres de hauteur et un tronc d'un diamètre de 23 centimètres. Mais, à la suite des feux de brousse ou d'autres causes à effet analogue, telles que les vents du large sur les collines de la côte, on observe quelquefois une forme naine ou rabougrie : c'est alors un petit arbrisseau ne dépas- sant pas un mètre, à nombreux rameaux subétalés, à souche apla- tie, très large, irrégulière, ne dépassant pas la surface du sol, comme rongée et indurée, et sur laquelle se développent de nom- breux rameaux qui périssent, pour les causes susdites, dès qu'ils arrivent à une certaine hauteur. Dans les individus normaux, la plante est d'autant plus chétive qu'on se rapproche de la côte ; et c'est dans les terrains primitifs des abords du plateau central qu'on rencontre les plus beaux exemplaires. Feuilles. — Elles sont caduques, vert sombre et brillantes en dessus, plus claires et plus ternes en dessous, à nervures blan- châtres. Elles sont très polymorphes, mais ordinairement, sur les pieds normaux, sont ovales arrondies, un peu acuminées aux deux bouts, toujours légèrement inéquilatérales à la base. Les feuilles très jeunes sont couvertes dune pubescence rousse, qui persiste rarement sur le limbe, souvent sur les nervures, et presque toujours sur les pétioles (6 à 12 nnllim. de longueur). Variations. — La pubescence varie peu ; cependant les individus poussant sur les rochers et dans les endroits très ensoleillés restent plus longtemps velus. LE POLYMORPHISME DES MASCARENIIASIA 287 Les feuilles des rejets provenant cVune souche recépée sont sou- vent glabres. Les dimensions du limbe varient entre 38 millimètres de lon- g-ueur, sur 22 millimètres de largeur, et 14 centimètres de longueur sur 9 centimètres de largeur. Ce limbe peut être arrondi, ovale-obtus, ovale-acuminé avec pointe obtuse, arrondi à la base, atténué aux deux extrémités, obovale, obovale-acuminé avec longue pointe obtuse, lancéolé, oblong, tronqué et presque en cœur à la base. Nous n'en avons tou- tefois jamais observé aucun qui soit réellement aigu. Les feuilles sont d'autant plus petites et arrondies que le pied qui les porte a poussé dans un endroit plus aride et plus sec. Les feuilles allongées s'observent dans les lieux un peu humides. Les grandes feuilles très inéquilatérales à la base et presque glabres appartiennent surtout aux rejets de souches qui ont été coupées pour l'extraction du caoutchouc. Le limbe est ondulé ou plan sur les bords suivant que la plante a poussé en plein soleil ou à l'ombre. Inflorescence. — C'est une cyme tripare composée de 3 à 12 fleurs, la fleur médiane étant souvent avortée. Il n'y a parfois qu'une seule fleur, par suite d'avortement. Cette cyme est termi- nale, mais paraît axillaire, en raison du développement d'un bour- geon latéral qui la rejette latéralement. L'axe est court (5 à 10 millimètres de longueur), velu. Les pédicelles ont de 15 à 20 millimètres et sont velus, avec 2 ou 3 bractées écailleuses à la base. Fleur. — Le calice est à o divisions inégales, écailleuses ou foliacées, la plus grande variant, suivant les fleurs, entre 10 milli- mètres de longueur, sur 3 millimètres de largeur, et 2 millim. 5 de longueur, sur à peine 1 millimètre de largeur. Toutes les fleurs venues en pleine lumière ont le calice foliacé^ ; et on voit rarement un Mascarenhasia lisianthiflora sur lequel il n'y ait pas les deux formes de calice. La corolle est mince, molle, de 30 à 55 millimètres de longueur, blanc rosé, bordée de rouge extérieurement, à tube longuement 1. N'est-ce pas cette forme qui est le Muscarenhasia macrocalyx de Baker et le Mascarenhasia phyllocalyv Dub. ? 288 ÉTUDES ET MÉMOIRES cylindrique inférieurement, puis brusquement évasé et légèrement rétréci à la base des lobes. Ces lobes corollaires sont ordinairement étalés, toujours chiffon- nés et bosselés sur les bords, avec une bande médiane plus sail- lante et lisse. Extérieurement, toute la corolle est pubescente; intérieurement les lobes sont velus, et la partie évasée du tube est munie de quelques poils clairsemés, mais la partie cylindrique inférieure est glabre. 11 y a, en outre, une toufPe de longs poils au sommet de chaque filet staminal. Les anthères sont jaunes, avec un connectif aigu. L'ovaire est légèrement velu. Le style et le stigmate sont glabres. \ariations. — • La partie cylindrique du tube corollaire varie entre 17 et 33 millimètres de longueur, sur 2 à 3 millimètres de largeur; la partie évasée, entre 14 et 20 millimètres de longueur, sur 3 millim. o à 6 millimètres de largeur. La largeur de la corolle ouverte oscille entre 17 et 60 milli- mètres. Les lobes ont de 7 à 25 millimètres de longueur, sur 5 à 20 millimètres de largeur. Ils peuvent être étalés, obliquement dressés ou infléchis, aigus ou arrondis, et quelquefois même iné- gaux, ce qui rend la corolle irrégulière. Voici les mesures de 3 types extrêmes : 1° Partie cjdindrique, 17 millimètres de longueur et 2 millim. de largeur ; partie évasée, 16 millim. de longueur, et 3 millim. 5 de largeur. Corolle, 43 millim. de largeur. Lobes étalés, 22 millim. de longueur et 14 mllim. de largeur. 2° Partie cylindrique, 20 millim. de longueur et 2 millim. de lar- geur ; partie évasée, 16 millim. de longueur et 5 millim. de largeur. Corolle, 17 millim. de largeur. Lobes obliquement dres- sés, 7 millimètres de longueur et o millimètres de largeur. 3° Partie cylindrique, 21 millimètres de longueur et 3 milli- mètres de largeur; partie évasée, 20 millimètres de longueur et o millimètres de largeur. Corolle, 60 millimètres de largeur. Lobes infléchis, 23 millimètres de longueur et 16 millimètres de largeur. Ces variations de la corolle n'ont pas plus de fixité que celles des feuilles. L'un de nous a bien, une fois, trouvé un exemplaire à petites feuilles velues et arrondies et n'ayant que les petites fleurs du type 2, mais il a constaté dans un bois voisin de la même loca- lité toutes les autres variations habituelles. I LE POLYMORPHISME DES MASCARENHASIA 289 En g-énéral, les fleurs sont d'auiant plus petites et plus rouges que la plante pousse dans un endroit plus sec et plus ensoleillé. Les fleurs qui paraissent en saison sèche sont aussi toujours plus petites que celles de la saison des pluies. Les grandes corolles à lobes infléchis se forment toujours dans les bois sombres et pendant cette dernière saison. Le disque est ordinnirement formé de S divisions ég-ales, mais parfois, une, deux ou trois de ces divisions sont plus courtes. Les écailles sont parfois toutes concrescentes en un tube quinquélobé ; d'autres fois, 4 sont concrescentes par paire et une est libre ; dautres /ois encore, il j en a 2 concrescentes et 3 libres. Le plus souvent, elles sont égales, 2 étant concrescentes et les 3 autres étant libres. // ni/ a pas de plante sur laquelle nous n ayons pas trouvé simultanément soit toutes ces variations., soit., tout au moins, plusieurs d'entre elles. Fruits. — Les fruits jeunes sont parsemés de poils à la surface. Ce sont des follicules de 13 à 16 millimètres de longueur, et de 5 à 8 millim. de largeur formant entre eux un angle plus ou moins ouvert. Végétation'. — Les fleurs apparaissent de novembre à février, mais les pieds croissant dans les endroits découverts refleurissent en saison sèche. Les feuilles tombent en août et septembre ; les nouvelles se développent à la fin d'octobre et au commencement de novembre. Les fruits mûrissent en mai et juin. Latex. — L'abondance en latex et sa richesse en caoutchouc paraissent plutôt varier suivant les phases de la végétation que suivant les individus. Dans toutes les formes, le latex est plus rare et aussi plus rési- neux un mois avant l'apparition des nouvelles feuilles. Habitat. — Le Mascarenhasia lisianthiflora est l'espèce des ter- rains secs. On ne le rencontre jamais dans les endroits où l'eau séjourne pendant quelque temps en saison des pluies. Il pousse dans tous les sols, sablonneux, argileux, calcaires ou siliceux ; ceux qui conviennent le mieux sont pourtant les collines latéritiques du versant occidental du plateau central. 290 ÉTUDES ET MÉMOIRES Mascarenhasia arhorescens DC. Svn. : Mascarenhasia anceps Boiv.; Mascarenhasia longifolia Jum. ; Mascarenhasia Barahanja Dub. ; Mascarenhasia micranl/ia Bak. ; Mascarahensia coriace a Dvib. Port. — Arbre de 8 à 20 mètres de hauteur, à tronc simple et droit dans les forêts, ramifié (3 ou 4 fois) dès la base, et plus ou moins oblique dans les endroits découverts. Le diamètre des troncs varie de 15 à 35 centimètres de diamètre. L'écorce est grisâtre, avec des taches plus claires, produites par la chute des écailles arrondies de rhytidome. Les rameaux sont nombreux, subdressés. La forme g^énérale est celle d'une cyme étroite. En plus des deux ramifications latérales, la branche terminale se développe parfois, dans les pousses vig-oureuses. Les jeunes rameaux sont très lég-ère- ment pubescents ou presque glabres, aplatis. Sur les branches aoûtées, les lenticelles, qui sont g-risâtres, ne dépassent jamais un quart de millimètre de longueur. Variations. — Cette espèce se présente sous trois formes bien différentes : 1" La forme sylvestre (ancien M. lonç/ifolia), qui est un arbre à tronc droit, haut de 20 mètres et plus (quelquefois 30 métros), à l'ameaux secondaires assez courts, étalés ou subdressés, s'accrois- sant en cvme ovale ; 2" la forme normale des lieu.v découverts, à plusieurs troncs principaux, plus ou moins tordus ou obliques, de 8 à 12 mètres de hauteur, avec des rameaux plus étalés, constituant un ensemble plus trapu; 3° la forme anormale des mêmes lieux découverts., créée par les recépag-es et les feux de brousse, et qui nest qu'un buisson touffu de 2 à 4 mètres de hauteur, à rameaux nombreux, dressés, fasti- giés, de faible diamètre, partant d'une souche semblable à celle de la forme chétive du Mascarenhasia lisianthiflora, mais plus large. Des souches semblables ne sont pas à observer seulement dans les Mascarenhasia, mais dans toutes les espèces ligneuses qui ont persisté sur les collines malg^ré les feux de brousse ; et ces souches sont pour nous une nouvelle preuve que la forêt devait jadis cou- vrir toute la rég-ion. LE POLYMORPIirSME DES MASCARENHASIA 291 Dans cette ancienne forêt^ la forme sylvestre {ou Mascarenhasia longifolia) devait seule exister. Ceci nous autoriserait, par consé- quent, à considérer cette forme comme la forme typique et j)rimor- diale de l'espèce; les deux autres en seraient dérivées à la suite du déboisement, la forme n° 2 dans les lieux découverts où aucune cause accidentelle n'est venue la détruire ou la mutiler, et la forme n° 3 dans les mêmes lieux, mais où les chercheurs de caoutchouc ou les feux de brousse l'ont forcée à renouveler périodiquement, à intervalles rapprochés, annuels ou bisannuels, toute sa partie aérienne. Feuilles. — Elles sont persistantes, d'un vert tendre, plus ou moins coriaces, trèe pol^'morphes, mais ordinairement ovales- obtuses et coriaces dans les lieux découverts, et minces et allon- gées, avec un acumen obtus, dans les endroits ombragés. Elles sont un peu inéquilatérales à la base, surtout dans les grands exem- plaires. Les feuilles très jeunes sont légèrement pubescentes, mais elles deviennent promptement gkbres, surtout dans les exemplaires à limbe coriace. C'est sur le pétiole que la pubescence, toujours très courte, persiste le plus. Ce pétiole a de 3 à 6 millimètres de lon- gueur. Variations. — La pubescence n'est vraiment bien visible que sur les feuilles des exemplaires poussés en forêt ; sur les autres pieds on ne l'observe jamais que sur les limbes très jeunes. Les dimensions des feuilles varient entre 17 millimètres de lon- gueur, sur 9 millimètres de largeur, et 22 centimètres de longueur sur 63 millimètres de largeur ; mais il y a aussi des feuilles étroites, de 12 millimètres de largeur sur 9 cent. 5 de longueur, ou de 15 millimètres de largeur sur 13 centimètres de longueur, et ce sont ces dernières qui nous amènent au Mascarenhasia angustifolia de de CandoUe, dont les limbes ont, par exemple, 10 millimètres de largeur sur 9 centim. 5 de longueur. Le limbe peut être mince, ou épais et cassant. Il peut être ovale, ovale-arrondi, obovale, elliptique-obtus, à sommet arrondi ou muni d'un acumen obtus plus ou moin long (8 à 16 millimètres de lon- gueur) ; il peut être très étroit et allongé. A la base il est ou rétréci, ou tronqué, ou arrondi, fortement inéquilatéral dans les grandes feuilles. 292 ÉTUDES ET MÉMOIRES Les feuilles sont d'autant plus petites que l'arbre qui les porte est dans un endroit plus découvert, et d'autant plus grandes qu'il a poussé dans une forêt plus épaisse et plus humide. Les plus petites feuilles que nous ayons observées appartenaient à un Mascarenhasia arhorescens en buisson, de 80 centimètres de hauteur à peine, qui avait poussé dans la fente d'une roche, près d'un étang" desséché. Les plus g-randes feuilles ont été récoltées sur des rejets d une souche recépée. Inflorescence. — L'inflorescence, qui est de 1 à 14 fleurs, est terminale mais rejetée ensuite latéralement, comme chez le Mas- carenhasia lisian thiflora . Les fleurs sont groupées par 2 à 5, sur un axe court (2 à o milli- mètres). Cet axe est pubescent ou glabre. Les pédicelles floraux ii à 12 millim. de longueur), munis, à la base, de 1 ou de 2 bractées très courtes, sont pubescenls, glabres ou glabrescents. Fleur. — Les 5 divisions du calice sont aig-uës, peu inégales, de 1 à 3 millimètres de longueur sur 1 ou 2 millimètres de largeur. Une seule fois, l'un de nous a trouvé, sur les rejets d'une souche recepée, des inflorescences dont les sépales inégaux étaient foliacés et avaient près de / centimètre de longueur, sur 4 à 5 millimètres de largeur. Le fait, quoique rare, n'en montre pas moins quelle faible importance il faut attacher aux dimensions des sépales sur certains échantillons dherbier. Les sépales sont plus ou moins parsemés de petits poils blancs .ou sont quelquefois glabres, mais toujours un peu ciliés sur les bords. Ils sont un peu charnus, cassants, de 5 à 13 millimètres de longueur. La corolle est blanche. Dans sa partie inférieure, le tube est cylindrique, ou un peu plus large à la base qu'au sommet ; dans sa partie supérieure, il est rentlé, puis de nouveau un peu rétréci à la base des lobes. Ces lobes sont ordinairement étalés, avec extrémité infléchie, triangulaire et un peu aiguë. Ils sont velus intérieurement et exté- rieurement, mais les poils internes sont plus longs et plus touifus. LE POLYMORPHISME DES MASCAREINIIASIA 293 La partie renflée, qui contient les étnmines, est glabrescente exté- rieurement, plus velue k l'intérieur, surtout vers le haut. La base du tube est g-labre en dehors et en dedans. Les filets staminaux sont velus, surtout au voisinage du connec- tif. Les anthères (4 millimètres de longueur environ) sont très aig-uës. Variations. — La partie inférieure du tube est cylindrique, ou plus large à la base qu'au sommet. Ses dimensions varient entre 7 millim et 2 millim. o de longueur, sur 1 à 2 millim. de largeur. La partie supérieure varie entre 5 et 3 millim. de longueur ; elle est ordinairement plus large à la base qu'au sommet (4 millim. à la base, et 3 millim. au sommet) mais peut être aussi parfaite- ment globuleuse. La largeur de la corolle ouverte est de 8 à 25 millimètres, les lobes pouvant être étalés, dressés obliquement ou infléchis, et ayant de 10 millimètres à 2 millim. 1/4 de longueur sur 2 millim. 1/4 à 6 inillim. de largeur. Quelques lobes sont parfois plus petits que les autres, ce qui rend la corolle irrégulière. Il y en a quelquefois six. Voici quelques mensurations de types extrêmes. 1° Partie inférieure du tube, 7 millim. de longueur, sur 2 millim. de largeur, cylindrique. Partie évasée, 4 millim. 5 de lon- gueur ; 4 millim. de largeur à la base. 3 millim. au sommet. Corolle de 23 millim. de largeur; lobes étalés, 9 millim. de lon- gueur et 6 millim. de largeur. 2° Partie inférieure du tube, 2 millim. 1/2 de longueur; 2 mil- limètres de largeur à la base et 1 millim. 5 au sommet. Partie supérieure, 5 millimètres de longueur; 3 millim. 5 de largeur à la base et 3 millim. au sommet. Corolle de 25 millim. de largeur à la base ; lobes étalés, de 7 millim. sur 5. 3° Partie inférieure du tube, 2 millim 5 de longueur, sur 2 millim. de largeur, cylindrique. Partie supérieure globuleuse, de 3 millim. de diamètre. Corolle, 8 millim. de largeur ; lobes infléchis, de 2 millim. 1/4 de longueur sur 2 mdlim. 1/4 de lar- geur. 4" Partie inférieure du tube, 4 millim. de longueur, sur 294 ÉTUDES ET MÉMOIRES 2 millini. de largeur, cylindrique. Partie supérieure, 3 millim. 5 de longueur ; 2 millim. 5 de largeur à la base et 2 millim. au som- met. Corolle, 10 millim. de largeur, avec des lobes obliquement dressés, de 3 millim. Les fleurs sont d'autant plus petites quelle sont venues dans un endroit plus ensoleillé^ et d'autant plus grandes qu'elles sont appa- rues dans un lieu plus ombragé. Elles sont d'un blanc pur, mais un peu verdàtres pourtant dans les bois sombres, et plus ou moins rosées en pleine lumière. Les écailles du disque sont toujours égales, mais présentent tous les degrés de concrescence, comme chez le Mascarenhasia lisianthi- flora . On observe inême assez souvent une sixième écaille surnumé- raire. Le cas le plus fréquent est celui de 2 écailles concrescentes et 3 libres. L'ovaire est velu. Le style est muni de longs poils depuis la base jusqu'au dessous du stigmate. Fruit. — Les follicules jeunes sont glabres ou glabrescents. Ils font entre eux un angle plus ou moins ouA^ert, ou sont quel- quefois complètement étalés, et même renversés en arrière au som- met. Les graines sont brunes, ovales, glabres, de 10 à 12 millimètres de longueur sur 2 à 3 millim. de largeur. L'aigrette rousse a de 12 à 18 millim. de longueur. Végétation — Les individus des endroits découverts tleurissent pendant à peu près toute l'année. Les pieds des forêts ne fleu- rissent qu'en saison pluvieuse. Les fruits mûrissent en saison sèche. Latex. — L'abondance du latex et sa teneur en caoutchouc varient suivant les saisons mais ne paraissent pas varier suivant les formes. Le caoutchouc est plus jaime que celui du Mascarenhasia lisiaii- thiflora, qui est plutôt brun-noirâtre. Habitat. — L'espèce vit toujours au bord des rivières ou des LE POLYMORPHISME DES MASCARENHASl A 295 lacs, près des sources, dans les marais à Raphia, ou au voisinag^e des lacs temporaires de la saison des pluies. Les plus beaux pieds, par le port, la végétation et le rendement, sont ceux qui avoisinent les sources claires et limpides, l'habitat préféré des Raphia. L'espèce croît sur tous les terrains, tout en paraissant préférer les calcaires et les sables. Conclusions. En résumé, les variations des deux espèces que nous venons d'étudier portent principalement sur les feuilles, sur la forme et les dimensions des diverses parties de la corolle, sur le calice, sur la pubescence et sur le disque. Dans le Mascarenhasia ai'horescens, les feuilles sont d autant plus g-randes et allongées que la plante pousse dans un endroit plus frais, plus ombragé et plus fertile. Ainsi que nous l'avons déjà dit, l'un de nous, en 1901, a planté, à Mévatanana, dans un endroit découvert, quelques rejets de l'arbre même sur lequel avaient été pris les rameaux qui nous avaient amenés antérieurement à établir l'espèce M. longifolia, et, en 1906, ces rejets n'étaient plus garnis que de feuilles courtes et coriaces, absolument semblables à celles de Mascarenhasia arbo- re scens. Les feuilles de M. lisianthiflora sont' d'autant plus arrondies et plus velues qu'elles poussent dans un endroit plus sec. Enfin les fleurs des deux espèces sont plus petites sur les pieds croissant en plein soleil que sur ceux des lieux ombragés. Ces variations sont dues à des causes récentes, provoquées par l'homme, telles que recepages, feux de brousse, déboisement, etc., et ne sont pas encore fixées '. 1. L'un de nous a observé dans le noi-d-ouest de Madagascar plus de vingt espèces, appartenant aux familles les plus diverses, qui présentaient des variations ana- logues. Ces espèces se sont maintenues, malgré les feux de brousse, sur des col- lines de latérite anciennement boisées. Arborescentes ailleurs, elles ne forment plus là que de petits buissons de 1 à 2 mètres de hauteur, avec une souche monstrueuse, aplatie et souterraine. La pubescence, les feuilles, les fleurs, les fruits même, se sont, en même temps, diversement modifiés, mais d'une manière inconstante, et en oflrant rarement des caractères certains d'hérédité. Parmi les Landolphia, le Lan- dolphia Perrieri est une de ces espèces très polymorphes dans toutes leurs parties, et qui peuvent devenir pubescentes. Parmi les Cryptostecfia, nous connaissons aujourd'hui de même une forme velue du Cryptostecfia madagascai'iensis. 296 ÉTUDES ET MÉMOIRES Nous ne croyons donc pas, contrairement à M. Diibard, que le calice, la longueur ou la forme du tube et des lobes corullaireSy et surtout le disque puissent fournir de bons caractères spécifiques. An point de vue pratique, et pour le cas où Ton song-erait à la culture des deux plantes, il est intéressant de retenir : 1" Que le Mascarenhasia lisianthiflora n'atteint son plein déve- loppement que sur les collines sèches recouvertes par la latérite qui provient de la décomposition des terrains primitifs ; et c'est donc une essence précieuse pour le reboisement de ces collines ; 2" Que le Mascarenhasia anceps, au contraire, ne devient un grand arbre que dans les forets humides, à sol sablonneux ou cal- caire. I L'ARACHIDE EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE [Suite) CHAPITRE II DESCRIPTION SOMMAIRE. — VARIÉTÉS A. — Description sommaire. L'arachide [Arachis hypogea., Lin.) appartient au groupe des Papillonacées, de la grande famille des Légumineuses. Elle fait partie de la série des Hédysarées. C'est une plante herbacée, annuelle, à tiges tantôt dressées, tan- tôt rampantes (fig. 12, 24, 25 et 26), atteignant de 30 à 50 centi- mètres de longueur au Sénégal et de 60 à 80 centimètres dans certaines variétés des Indes. Les feuilles sont alternes et composées de deux paires de folioles ovales ; elles sont, en général, légèrement duveteuses à la face infé- rieure et lisses à la face supérieure. Dans les variétés à tiges dres- sées, les tiges sont plus ou moins velues. Les fleurs sont jaunes, striées de rouge. Les unes sont grandes et émaillent la surface du champ pendant luie assez longue durée de la végétation ; elles sont stériles. Les autres, beaucoup plus nom- breuses, cachées sous les rameaux, sont plus petites et sont seules fertiles. Elles sont situées seulement à l'aisselle- des feuilles infé- rieures quand les tiges sont dressées, tout le long de la tige, dans les variétés rampantes. L'ovaire a une seule loge et un petit nombre d'ovules. La fleur est portée par un long pédoncule qui, aussitôt après la fécondation, s'allonge et se recourbe vers le sol pour y enfoncer l'ovaire qui commence à grossir. Au fur et à mesure que le fruit se développe, il pénètre de plus en plus dans la terre et c'est à quelques centimètres, 5 ou 6 en moyenne, au-dessous de la sur- face du sol, qu'il arrive à maturité. A cet état, il se présente sous la forme d'une gousse oblôngue ou ovoïde, d'un gris jaunâtre pâle, longue de 2 à 5 centimètres, large d'un centimètre à 1 cent. 5, à péricarpe coriace {cosse ou coque), dont la surface porte un réseau de nervures circonscrivant des dépressions. Cette gousse contient de une à trois graines, rarement Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N° 55. -1 298 ÉTUDES ET MÉMOIRES plus^ entre lesquelles le péricarpe est étranglé (fîg. 10 et 11). Ces g^rainessontde forme très variable ; elles sont plus ou moins ovoïdes, souvent aplaties sur leurs faces en contact, parfois élargies à une extrémité, l'autre étant terminée par une pointe plus ou moins accentuée; parfois aussi, elles ont la forme d'un tronc de pyramide irrégulier à arêtes peu vives. Elles sont recouvertes d'un e'piderme jDapjracé [épisperme ou spermodenne), plus ou moins coloré suivant les variétés, prenant une teinte plus foncée en vieillissant. Les graines du Sénégal ont une couleur de chair quand elles sont vieilles. L'ama/if/e, que Ton trouve sous cet épiderme, est blanc jaunâtre; elle est formée par deux cotylédons plans-convexes, charnus, gor- gés de matière grasse; entre leurs deux faces placées en contact, on aperçoit l'embryon, désigné communément sous le nom de germe. 10 Fig. 10 cl 11. 10. Aracl)idc à 2 graines (Grandeur naturelle), 11. — 3 — coupées suivant leur longueur pour montrer les graines qu'elles contiennent. L'arachide met en moyenne 4 mois pour accomplir le cycle de sa végétation dans les régions tropicales; toutefois, certaines va'rié- tés précoces s'y développent en 3 mois environ. Dans les régions moins chaudes, il peut s'écouler jusqu'à 5 mois et même G mois entre le semis et la maturité. B. — Variétés. Il existe, dans les divers pays de culture de l'arachide, un assez grand nombre de formes, présentant des caractères différents, qui les rendent plus ou moins avantageuses suivant les conditions parti- culières dans lesquelles elles sont placées. On les rapporte généralement à deux types : UArachis africana, à tiges rampantes et portant, ainsi qu'il a été dit plus haut, des fruits sur toute la longueur de la tige ; L AKACIIIDE 299 \J Arachis asiatica, à tiges dressées, velues et n'ayant de fruits qu'à la partie inférieure, autour du collet de la plante. On trouve ces deux types à la Côte occidentale d'Afrique, mais le second n'y a qu'une importance minime comparativement au premier, auquel appartiennent les races qui fournissent la presque totalité des arachides exportées. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'il se trouve parmi celles-ci des graines provenant du deuxième type. Fig. 12. — Arachide du Séiiécfnl. On voit les gousses sur la lige. a. — Arachides du Sénégal et de Casamance. L'arachide communément cultivée au Sénégal appartient au type Africana (fig. 12). Elle donne un produit de plus ou moins grande valeur suivant la région dans laquelle elle est cultivée. Cette différence de qualité paraît ne pas provenir de variétés à caractères nettement différenciés semble pouvoir être attribuée uniquement à la nature du sol. Nous verrons plus loin quel est le terrain qui con- vient le mieux a cette plante. 300 ÉTUDES ET MÉMOIRES L'arachide, type du Séiiég-al, se présente sous la forme de gousses à 2 graines de 2 centimètres à 2 cent. 5 de longueur (fîg-. 13) répondant à la description qu'en a donnée M. Marcel DuBARD dans son étude sur l origine de l'arachide, description qui a été reproduite plus haut (voir chap. I"'', Origine de Varachide). C'est cette arachide, relativement petite, qui a l'ait la fortune de notre colonie. La couleur des gousses de bonne qualité est jaune paille, tirant parfois sur le jaune serin. Cette couleur domine dans les. arachides la 14 16 Fij,^ 13, 11, 15 et 16. Ariichides ilu Sénég.il. 13. Arachide type à 2 graines, gousse et graine (grand, nat.). 14. Arachide à 3 graines — — 15. — à 1 — — — 16. — volète de Rufisque et dans celles du Sine. Celles qui ont eu à supporter les mauvais effets de l'humidité, soit qu'elle provienne du terrain qui les a produites, soit qu'elle ait atteint les gousses après leur récolte, prennent un aspect gris terreux ou même parfois portent des traces noirâtres de moisissures. Ce cas est assez fréquent dans les provenances du Bas-Saloum, en particulier des régions basses, I L ARACHIDE 301 voisines de la mer, comprises entre Sang-omé et la Gambie, de la Casamanee, de la Guinée. Parfois, les arachides sont teintées de rouge par le terrain de nature ferrugineuse qui les a produites. Beaucoup des arachides de la moyenne Casamanee sont dans ce cas. A côté de ces arachides à deux graines, on trouve assez fré- quemment des gousses allongées à 3 graines (fig. 14), de 4 centimètres environ et plus de longueur, rappelant comme forme les gousses du type péruvien précédemment décrit (chap. I"', Origine de l'ara- chide) et parfois aussi des gousses' arrondies à une graine (fîg. 15). Certains lots du Saloum contiennent fréquemment beaucoup de 17 18 19 Fig. 17, 18, 19. — Arachides de Casainance. 17. Arachide à 2 graines, la plus commune (tiga), gousse et graine, grandeur naturelle 18. Arachide éléphant à 2 graines (sama tiga). 19. Arachide mensabo à 3 graines. ces deux sortes de gousses. En Casamanee, on trouve également un assez grand nombre de gousses à 3 graines. La variété appelée (( mensabo » (fig. 19), cultivée en particulier dans la région d'Ham- dallali, se rapproche beaucoup comme forme de la gousse du type péruvien. En Casamanee, les indigènes distinguent k côté de l'arachide commune (fîg. 17) appartenant au type Sénégal, qu'ils appellent « tiga », une arachide à peu près de même forme que la précédente, sauf cependant qu'elle est légèrement moins étranglée, dont les 302 ÉTLIDES ET MÉMOIRES dimensions sont au moins d'un tiers plus grandes que celles de l'ara- chide du Sénégal ; ils la désig-nent sous le nom de « sama tig-a » ou « arachide éléphant ». Elle contient 2 graines, plus grosses que celles de la variété commune (fig. 18). Nous avons dit plus haut que l'arachide du Sénégal appartient au type Africana. On trouve cependant dans certains villages du Gandiolais et du N'Diambour, cultivée autour des cases, une forme appartenant au type à tiges dressées, que les indigènes appellent arachide volète (fîg. 16), ce qui signifie arachide précoce, caractère la diiVérenciant de la variété commune. Elle fait son apparition sur le marché de Saint-Louis au moins un mois avant cette dernière variété. Elle est connue depuis longtemps dans les régions précitées. Mais, son peu de productivité, malgré les avantages résultant de sa précocité, n'a pas poussé l'indigène à en étendre la culture en vue du commerce ; elle n'est utilisée que pour l'alimentation. Sa gousse ressemble à celle de l'arachide commune ; son étrangle- ment médian est toutefois très accentué. Sa graine rappelle celle de cette dernière ; son épidémie est d'une belle couleur chair. b. — Arachides de la vallée du Niger. Dans la vallée du Niger, Dumas, agent de culture, a rencontré cinq variétés d'arachides * : « 1° Le lotif/a ou loséna. Cette variété est caractérisée par ses rameaux nombreux, dressés, feuillus, longs de 0 m. 30 à 0 m. 40, par la disposition des gousses, toutes rassemblées au centre de la touffe formée par la plante. Le lotiga est la variété la plus répan- due. « 2" Le tigadia ou ouootiga. Rameaux peu nombreux, rampants, plaqués sur le sol, pouvant atteindre 0 m. 50 et 0 m. 60 de lon- gueur. Gousses peu nombreuses au centre de la plante, mais dissé- minées par groupes de deux ou trois le long des rameaux. Cette variété s'étale beaucoup en laissant à découvert de nond^reux espaces. La disposition des gousses rend la récolte diflîcile. Le rendement en est moindre pour des surfaces égales. Le tigadia se rencontre ordinairement dans les cultures, mélangé au lotiga. 1. Dumas, Larfi-LCiilliire dans la vallée du Niger. — L'arachide. — L"ajj:ricultui"e pratique des pays chauds, n" 38, mai 1906, p. 369. l'arachide 303 « 3° Le sognbatiga. Grosses gousses de trois à quatre centimètres de long se présentant par deux ou trois à l'aisselle des feuilles. Cette variété est cultivée surtout dans la région de Sikasso, où elle donne de très belles récoltes, « 4° Le hentiga ha. Gousses également volumineuses, grosses comme un doigt de pied, disent les noirs, mais souvent vides; pro- duit peu. « S*» Le diongossi ou fila tiga. Gousses très petites ; forte pro- duction néanmoins. Cultivé dans le Ouassoulou. Diongossi signifie captif pris. La légende raconte qu'un captif en fuite, en train de satisfaire sa faim avec des graines de diongossi, y mit tellement de temps à cause de leur petitesse qu'il fut repris. » c. — Arachides de la Guinée. M. Pobéguin ' signale dans la Haute-Guinée les mêmes variétés, sauf la troisième. Par contre, il a rencontré une autre forme à gousses petites, comme celles du diongossi, appelée par les indi- gènes tiga-nenkourou . L'arachide du Sénégal s'appelle à Kouroussa « sama tiga », mais elle est très peu cultivée dans la région. En Basse-Guinée, on ne cultive guère que les deux variétés sui- vantes, appelées en Soussou : 1° Sosso-Kansi, plante à tiges rampantes, la meilleure et la plus cultivée ; 2° Ti-Kansi^i à tiges dressées, moins cultivée. Au point de vue de la forme de la gousse, ces arachides appar- tiennent au type Sénégal à deux graines. On sait, en outre, qu'à diverses reprises des graines du Sénégal ont été introduites en Basse-Guinée. d. — Arachides étrangères ayant fait l'objet d'essais au Sénégal. Nous verrons dans l'avant dernier chapitre de cette étude que, dans le but d'améliorer la production de l'arachide au Sénégal, on a tenté d'acclimater dans cette colonie des variétés originaires de 1. PoBÉGum, Essai sur la flore de la Guinée française. Lih. Challamel, 1906, p. 102. 304 ÉTUDES ET IMÉMOIRES pars où cette production est tout particulièrement prospère. On s'est adressé aux sortes suivantes : 1° Arachide d'E(/ypie, se rapproche beaucoup comme forme et g-rosseur de la gousse et de la graine de Tarachide. type du Séné- gal. Elle appartient également à la catégorie des arachides à tiges rampantes (fig. 20 et 24). 2° Arachide de Java, a beaucoup de points de ressemblance avec 21 0 1 2'A Fig. 20, 21, 22 et 23. — Arachides étrangères aydiit [ail V objet d'essais au Sénégal 20. Arachide d'Egyjjte à 2 graines ; 21. 22. de Java à 2 graines — de Mozambique à 3 giaines, la plus commune ; 23. — a 2 graines. l'arachide volète. Sa gousse est de même grosseur; elle est k deux graines, mais est moins étranglée en son milieu que la précédente et les nervures de sa surface sont en outre moins accentuées (fig. 21). Sa graine a un épiderme d'une couleur chair assez claire. Son développement est également très rapide ; elle accomplit, en effet, son évolution en 90 à 100 jours. De même que l'arachide volète, elle appartient au type k tiges dressées (fig. 25). En outre de cette variété d'arachide de Java, qui a été intro- Vi^. 2 i, — Aracliide d'Egypte, tig. 25.— Arachide de Java. 306 ETUDES ET MEMOIRES diiite au Sénég-al, on cultive dans les Indes Néerlandaises une ara- chide à évolution également rapide, mais à p^ousses plus allongées, renfermant trois graines, souvent quatre, de coloration plus foncée que celles de la variété précédente. Cette arachide correspondrait au type péruvien décrit par M. Dubard. 3" Arachide de Mozambique^ a des gousses à 3 graines, de Fig-. 26. Arachide de Mozambique. 4 cent. 5 en moyenne de longueur, à nervures saillantes (fig. 22) ; au côté opposé au pédoncule, se trouve un bec assez accentué. Quelques gousses sont à deux graines ; elles portent également un bec très apparent (fig. 23). L'épiderme des graines est légèrement plus rou- geàtre que dans l'arachide du Sénégal. Cette variété est à tiges rampantes (fig. 26). (^4 suivre. J. Adam, Inspecteur dWgriculture en Africjue occidentale française. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES' {Suite.) Moulins à vent. Parmi les moteurs qu'on peut établir dans les colonies pour actionner diverses machines, surtout pour élever les eaux néces- saires aux usages domestiques d'une exploitation, et en vue de l'ar- rosage des cultures, il convient de citer les moulins à vent. Dans beaucoup de localités, le vent souffle d'une façon très régulière (vents alizés, moussons, etc.) ; dans d'autres, le vent est très intense dans la saison sèche, alors précisément que les besoins d'eau se font sentir. Par contre, les moulins à vent ne peuvent être utili- sés dans les contrées fréquemment balayées par des typhons. De très petites ditférences de pressions barométriques donnent à l'air des vitesses très élevées. Pour indiquer la vitesse du vent on emploie de préférence, en Météorologie, la notation en mètres par seconde. Quand on ne possède pas d'anémomètre., « on se borne à évaluer la force du vent à l'estime, dit notre collègue M. Angot^, en la notant en chiff'res suivant un certain nombre de degrés. A terre, on emploie généralement une échelle qui va de 0 (calme) à 6 (ouragan) ; sur mer où le vent est plus fort, plus régulier et d'une évaluation plus facile, on emploie d'ordinaire une échelle de 0 à 12 (échelle de Beau- fort). Nous donnons, dans le tableau suivant, la concordance de 1. Extrait de l'ouvrage de M. Ring-elmanii, « Cours de Génie Rural appliqué aux colonies », actuellement en cours d'impression (A. Challamel, éditeur). 2. Alfred Angot : Traité élémentaire de météorologie, résumé du Coui-s professé à l'Institut National Agronomique, p. 122. 308 ÉTUDES ET MEMOIRES ces deux échelles, la désignation de leurs degrés en langage ordi- naire et en langage maritime, et enfin les vitesses en mètres par seconde qui leur correspondent » : terrestre Echelle marine (de Beaufort) Vitesse en mètres par seconde 0 1 Calme Faible [ Modéré ! Assez fort . . . | Fort Violent ! Ouragan .... 0 Calme 0 à 1 1 Presque calme là 2 2 Légère brise 2 à 4 3 Petite brise ' 4 à 6 4 Jolie brise 6à 8 5 Bonne brise 8 à 10 6 Bon frais 10 à 12 7 Grand frais : 12 à 14 8 Petit coup de vent 14àl6 9 Coup de vent 16 à 20 10 Fort coup de vent 20 à 25 H Tempête 25 à 30 12 Ouragan plus de 30 « La pression du vent, ajoute M. Alfred Angot, s'évalue en indi- quant l'effort, en kilogrammes, que le vent exerce contre une sur- face plane d'un mètre carré, normale à sa direction. Il y a un rap- port simple entre la vitesse du vent et la pression qu'il exerce ; cette pression est proportionnelle au carré de la vitesse. D'après les expé- riences qui paraissent les plus exactes, un vent dont la vitesse est d'un mètre par seconde exerce, sur une surface d'un mètre carré, une pression de 0 kil. 125; une vitesse de 2 mètres par seconde correspond donc à une pression quatre fois plus grande ou de 0 k. 5 ; 4 mètres par seconde correspondent à une pression de 2 kilog". par mètre carré ; enfin une vitesse de 40 mètres par seconde, que l'on observe parfois dans les grandes tempêtes, équivaut à une pression de 200 kilog. par mètre carré. » En désignant par v la vitesse du vent estimée en mètres par seconde, la pression P, en kilog-rammes par mètre carré de surface plane exposée perpendiculairement à la direction du vent, a donc pour expression : P = 0,125 v^- COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 309 Neus pouvons de cette façon calculer le tableau suivant Vitesse du vent Pression correspondante en kilogrammes en mètres en kilomètres par par seconde par heure mètre carré 1 3'. 6 0.12r> 2 7.2 0.50 3 10.8 1.120 4 14.4 2.00 5 ' 18.0 ' 3.12o 6 21.6 4.S0 7 25.2 6.125 8 28.8 8.00 9 32.4 10.125 10 36.0 12.50 12 43.2 18.00 14 50.4 24.50 16 57.6 32.00 20 72.0 50.00 25 90.0 78.125 30 108.0 112.30 35 126.0 153.125 40 144.0 200.00 45 162.0 253.125 Des édifices ont été renversés par un vent d'une vitesse de 45 mètres par seconde. Moulins à quatre ailes. — Les grands moulins à quatre ailes, si employés en Hollande, au Danemark, etc., et dont il existe encore des spécimens en France, seraient très recommandables comme machines motrices, si l'on pouvait disposer d'ouvriers exercés pour effectuer leur montage sur place (en supposant qu'on les ait fait faire, 310 ÉrUDES ET MÉMOIRES Coupe verlicalc d'un moulin à vent à toit tournant. dans ce but, en Europe, avec pièces assemblées par boulons et en combinant leurs dimensions pour faciliter les transports). Nous croyons que la construction sur place sera très difficile, à moins de disposer du personnel nécessaire qui fait pour ainsi dire défaut dans nos colonies. Beaucoup d'anciennes sucreries de canne de la Guadeloupe étaient, en 1834, actionnées par ces g-rands moulins à vent ' ; aussi^ sans in- sister sur la construction propre- ment dite de ces machines nous donnerons quelques indications relatives à leur mode de mon- tag-e. Les ailes du moulin à vent, au Fig. 591. nombre de 4, sont fixées à un arbre incliné de 10 à 1 o degrés sur le plan horizontal. Afin d'orien- ter le moulin, suivant la di- rection du vent, l'arbre est souvent solidaire de la toiture et peut tourner à la partie supé- rieure de la tour qui est en ma- çonnerie (fig. 591) ou en bois; une queue ou gouvernail, par- tant du toit, arrive jusqu'à 0"'50 environ du sol et reçoit une corde qu'on enroule sur un petit treuil, ou sur un cabes- tan, attaché d'^airtre part à des pieux enfoncés dans le sol, de distance en distance, suivant u» cercle dont l'axe vertical du moulin occupe le centre. La fig. 591 donne la coupe d'une ins- tallation; dans le cas d'un de nos moulins à farine, le rez-de- chaussée constitue le magasin, le plancher du premier étage sup- FiG. 592. — Coupe verticale d"un moulin à vent à cage tournante. 1. A. Hugo : La France pittoresque, t. III. COUKS DI^ GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 311 porte le blutoir, celui du secoud porte les meules qui sont ali- mentées par une trémie s'ouvrant au plancher du troisième étage; à Taide d'un arbre vertical on peut actionner toute machine placée au niveau du sol. Dans certains cas, quand le matériel à mettre en mouvement n'est pas très important, l'arbre du moulin à vent tourne en même temps que la construc- tion légère, à section carrée, autour d'un pivot vertical so- lidement maintenu par une charpente et de la maçonnerie, comme l'indique la figure 592 ; souvent la construction fixe in- férieure est fermée par une toiture et des bardages pour constituer un magasin ou une écurie. La figure 593 représente la vue sfénérale d'un moulin de la Hollande, dont certains modèles ont des ailes de 14 mètres de rayon. Pour beaucoup d'installations, on pourra monter le moulin à quatre ailes sur une simple charpente dont nous donnerons plus loin le principe (fig. 597, p. 458). Les ailes du moulin sont contournées suivant une hélice et, sou- vent, leur châssis peut recevoir une toile à voile qu'on développe plus ou moins suivant l'intensité du vent et la puissance à utiliser. Dans certaines régions, la toile à voile est remplacée par des larmes de sapin, de 0 '" 015 d'épaisseur et 0 ™ 15 à 0 '" 22 de largeur ; ces lames sont articulées et peuvent s'efîacer les unes derrière les autres ou se développer en gardant un recouvrement de 0 '" 04 à 0 "' 05 ; ce système (de Berton) nécessite im mécanisme particulier pour régler la surface de la voilure sans arrêter le moulin, tout en faisant la manœuvre de l'intérieur même de la construction. L'arrêt du mou- lin s'obtient à l'aide d'un frein ; en temps de repos on réduit la voilure et on désoriente le moulin en plaçant son axe perpendi- culairement à la direction du vent. Enfin il existe de nombreux mécanismes automatiques agissant, à la fois ou séparément, sur Fig. 593. — Vue de face d'un moulin à vent (Hollande). 312 ÉTUDES ET MÉMOIRES rorientation des ailes et sur la surface de la voilure ; mais ces sys- tèmes sont surtout à leur place dans les moulins actionnant des pompes et devant travailler sans surveillance. Dans une grande installation, où il y a toujours un homme en permanence pour la FiG. 594. — Moulin à vent installé à bord d'un navire. conduite des machines, l'ouvrier peut se charger du réglage du moulin et des différentes manœuvres. A bord des voiliers, on voit fréquemment de petits moulins à vent à quatre ailes garnies de toile (fig. 594), chargés d'actionner la pompe de cale. On admet, avec ces moulins à quatre ailes, que le travail méca- nique T obtenu, en kilogrammètres par seconde, a pour expression : T = « S ^' 3 dans laquelle n est égal à 0,03 (chiffre de Coulomb, observé sur COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 313 un grand moulin aux environs de Lille), S est la surface de la voilure en mètres carrés, et V la vitesse du vent en mètres par seconde. Le coefficient n peut atteindre 0,0S et même 0,06 pour des modèles très bien étudiés. A vide, la vitesse d'un pointa la circonférence de l'aile est quatre fois la vitesse du vent ; en bon travail elle est de 2,5 à 2,7 fois la vitesse du vent. Voici, pour fixer les idées, quelques dimensions de pièces d'un grand moulin de 10 mètres de rayon, construit en bois: Hauteur du centre de rotation des ailes au-dessus du sol à la partie inférieure 12 à lo mètr es 7 à 8 — 5 à 6 — Qm 30 à Qm 60 Charpente octogonale soutenant le mou- , , , ,.-.,, / a la partie supérieure. Un, diamètre l Diamètre de l'arbre incliné équarissage des ailes près de l'arbre 0°^ 30 écartement des traverses sup- Ailes ( portant les voiles Qi" 40 longueur des voiles 8 mètres largeur des voiles 2™ 50 surface maximum d'une aile ... 20 met. car. En appliquant la formule précédente, pour un vent de 7 mètres par seconde, on voit qu'un semblable moulin peut fournir 823,2 kilog-rammètres par seconde, soit près de 11 chevaux-vapeur. Dans la plupart de nos applications, des moulins de 4 mètres de rayon suffiront ; dans ce cas, les voiles auront 3 mètres de longueur sur 1 mètre de largeur (on réduira en conséquence les dimensions indiquées ci-dessus). Suivant la perfection delà construction et du montage, on peut obtenir, avec im moulin ayant les dimensions précédentes, les puissances ci-dessous, en chevaux-vapeur, d'après la vitesse du vent en mètres par seconde : Vitesse du vent. Puissance en chevaux-vapeur. 4™ par seconde 0.3 à 0.4 6°^ — 0.9 à 1.4 8"» — 2.2 à 3.4 lOm — 4.3 à 6.8 Moulins à roue. — A côté de ces grands moulins à vent, dont l'emploi est malheureusement limité, il est tout indiqué de recom- Bal. du Jardin colonial. 1907. II.— N" 53. 22 314 ÉTUDES ET MÉMOIRES mander les petits modèles à rég-lag-e automatique qui peuvent se ramener à deux types: dans le premier, datant de 1876 (intro- duit en France en 1878), l'axe de la roue, à ailes en bois, actionne directement, par manivelle et bielle, la tringle de la pompe ; dans le second (qui date de 1890-1893), la roue, à ailes métalliques généralement cintrées, commande par des engrenages réducteurs l'arbre du plateau-manivelle chargé d'actionner, par une bielle, la tringle de la pompe. Des deux modèles, il y a lieu de préférer celui à ailes métalliques rigides et à engrenages, qui permet d'avoir une roue de petit diamètre, pouvant démarrer par des vents plus faibles que ceux nécessités par le premier tjqoe, et qui fournit un plus grand nombre d'heures de travail par an ^ Un moulin de 3 '"60 de diamètre, sans réduction de vitesse, ne démarre qu'avec un coup de vent avant une vitesse de 5 à 6 mètres par seconde ; le maximum de travail correspond à un vent de 10 mètres par seconde; au-delà de cette vitesse, la roue s'oblique pour fuir la tempête, et le moulin ne travaille plus. Un moulin de même diamètre (3'" 60), qui est muni d'un méca- nisme diminuant la vitesse (réduction de un à 3.3), démarre avec un coup de vent de 3 à 4 mètres par seconde ; mais le maximum est atteint lorsque la vitesse du vent s'élève à 7 mètres environ par seconde ; au delà, la vitesse de la roue devenant dangereuse, le moulin défile et ne fonctionne plus. Dans ces machines automatiques, un gouvernail place l'axe de la roue dans la direction du vent ; un mécanisme, variable «uivant les constructeurs, limite la vitesse du moulin. Quand le vent devient trop violent, la roue se dispose automati- quement (et s'enclanche) dans un plan parallèle au gouvernail ; on dit alors que l'ensemble fuit la tempête en présentant une très faible surface à l'action du vent. Le vent ne souffle jamais uniformément, et les appareils de préci- sion montrent qu'il y a' de grandes variations de vitesses dans de très courts espaces de temps. Gomme un moulin, arrêté lors d'une accalmie, demande, pour démarrer à nouveau, un coup de vent ayant une plus forte vitesse que la vitesse moyenne nécessaire à 1. Voir: Journiil iTAgriciilliirc prntirine, I80S, t. I, p. TOI ; Machines et ate- liers pour lu préparaiion des iiiitnenls du bétail (chapitre IV% Ateliers mus par un moulina vent, p. 104 et suivantes). COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 315 son fonctionnement, cela explique pourquoi il y a une disproportion apparente entre le diamètre de la roue du moulin et la pompe : il faut une roue de g-rande surface pour action- ner une pompe dont le piston est de pe- tit diamètre ; avec cette disproportion, pour une résistance déterminée par la charge de la pompe (effort à exercer sur la tige h de la fîg-ure 399 , page 262), la roue est capable de démar- rer avec une cer- taine vitesse de vent ; plus cette dernière peut être faible, plus on aug- mente le nombre de démarrages qui peuvent être effec- tués par heure, et, par suite, le temps utile de travail du moulin. Enfin, dans les localités où le vent souille générale- ment avec un ré- gime irrégulier, on constate une autre disproportion obli- gatoire entre les dimensions de la pompe et celles du réservoir qu'elle alimente. Le réservoir doit être volumineux pour emmagasiner l'eau fournie par l'installation pendant les périodes de bons vents ; au FiG. 595. — Moulin à vent (Stower-Pilter). 316 ÉTUDES ET MÉMOIRES besoin on pourra adopter deux réservoirs étag'és, celui du haut déversant son trop plein dans celui du bas dont l'eau sera destinée à certains usag-es ne réclamant pas une forte charge. On constitue ainsi, par les temps favorables, une réserve d'eau suffisante pour plusieurs jours, trois ou cinq suivant le régime des vents de la localité. En résumé, afin d'augmenter le nombre d'heures de travail annuel, pour utiliser les vents faibles, on est con- duit à adopter une grande roue com- mandant une petite pompe (les sys- tèmes actuels, à en- grenages , permet- tent de réduire le diamètre de la roue pour les mêmes conditions de tra- vail) ; afin de parer aux périodes de calme, on estime que le réservoir doit avoir, au moins, une capacité trois fois plus g-rande que celle qui est nécessaire au ser- vice journalier. FiG. 596. — Moulin à \"cnt monte sur pylône en bois. La roue du moulin peut se déplacer librement dans le plan hori- zontal à l'extrémité d'un pylône établi à poste fixe {i\g. 593). Le centre de la roue doit être, autant que possible, de 4 à 5 mètres au- dessus du niveau des plus hauts obstacles situés dans un rayon de 150 mètres environ. (Le vent est d'autant plus fort et d'autant COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 317 plus régulier qu'on considère des points plus élevés au-dessus du sol ; à Paris, au sommet de la tour Eiffel, la vitesse du vent est de trois à quatre fois plus élevée qu'à 20 mètres au-dessus du sol environnant.) Lorsqu'on monte le moulin sur un pylône en bois, ce dernier doit être confectionné avec des maté- riaux qu'on trouve sur le domaine ; la figure 59(3 en donne un exem- ple. Dans la figure o97, la charpente est formée de 4 montants a, a', très peu inclinés, reliés entre eux par des traverses h et h\ cette dernière jouant le rôle de solive au plancher carré, c, d'au moins 1 '" 50 de côté ; des écharpes f/, d' triangulent le système dont les di- verses parties sont montées avec assemblages ordinaires (tenons, embrèvements, etc.), ou, ce qui est plus simple, à l'aide de boulons et de tirefonds. Pour accéder à la plate-forme c, on dispose d'une échelle e, dont un des montants f est fixé à 0 "• 50 environ d'un poteau a jouant aussi le rôle de montant. C'est sur les pièces i du plancher c qu'on vient fixer le mé- canisme AI m du moulin, dont Il convient de se rappeler que, suivant leur nature, les bois se dété- riorent plus ou moins rapidernent dans une zone située un peu en dessous du niveau du sol (voir p. 38) ; il faudra donc, au bout d'un cer- tain temps, vérifier la solidité du pylône et, au besoin, rapporter des pièces j indiquées en pointillé sur la figure 597. Pour beaucoup d'applications, il est préférable d'adopter un pylône métallique (fig. 598) formé de trois ou quatre cornières d'acier réunies déplace en place par des traverses et consolidées par des tirants obliques ; les petits pylônes s'assemblent à terre, hori- zontalement, et l'ensemble, y compris le moulin, est redressé verti- Fig. 597. — Pylône en bois pour moulin à vent. la tringle passe en ?i. 318 ÉTUDES ET MÉMOIRES calement à Faide d'une chèvre et de cordages. La partie supérieure du pylône reçoit une plate- W .^^ forme à laquelle on accède par une échelle ordinaire ou de perroquet (iîg-. 105, p. 53). Dans la figure 595, on voit la roue à ailes métalliques cintrées, le moyeu de la roue qui abrite les engrenages ré- ducteurs de vitesse, la bielle et la tringle qui est reliée à la tige du piston de la pompe (on peut souvent débrayer cette dernière de la tringle pour l'actionner directement par ini balancier); à l'aide d'un levier, placé au bas du pylône, et d'un petit câble métallique on peut arrêter la roue en la plaçant parallèle- ment au gouvernail ; cette manœuvre doit se faire cha- que fois avant de monter à la plate-forme pour la visite du mécanisme. La tringle, en fer creux ou en bois, qui actionne la pompe, est guidée tous les trois mètres environ par des glissières, des galets ou des FiG. 598. — Moulin à vent monte' sur pylône métallique. leviers articulés de place en place au pylône. — Souvent Taxe de la tringle ne passe pas par l'axe du plateau-manivelle afin d'obtenir une vitesse différente à la descente et à la montée du piston. (Nous avons examiné aux pages 261 à 263 ce qui est relatif au choix de la pompe). — Bien que les réservoirs dans les- quels on élève l'eau soient toujours munis d'un trop-plein, on a proposé des systèmes qui arrêtent automatiquement le moulin COURS DE GENIE RURAL APPLIQUE AUX COLONIES 319 quand le réservoir est rempli, pour le remettre en marche dès que le niveau de l'eau s'abaisse. Dans beaucoup de bons modèles, le plateau-manivelle porte 3 ou 4 trous tracés sur des cercles de différents rayons^ afin de pouvoir modifier rapidement la course du piston suivant les conditions de l'installation, ou même sui- vant les saisons (la petite course étant employée pen- dant les périodes de vents faibles, ou quand la consom- mation d'eau est peu élevée). Tous les huit jours on doit monter à la roue pour effec- tuer le graissage du mécanis- me ; c'est l'occasion d'acci- dents, et, pour les éviter, on rencontre fréquemment aux Etats-Unis un dispositif, ap- pliqué aux petits moulins, permettant de faire descen- dre la roue à terre ; la figure S99 donne le principe de ce système : le bâti de la roue t.' motrice M est fixé à l'extré- mité d'un mât a h armé par le poinçon c et le tirant cl cl en fer rond. La tringle t du piston, passant dans des glissières g, se meut parallèlement au mât a b\ cette tringle se raccorde à sa partie inférieure par un étrier e avec la tige du piston de la pompe P. En travail, le mât a h est vertical, soutenu par l'axe o à la partie supérieure d'un petit pylône fixe n n\ le contre-poids h venant butter contre une traverse i à laquelle il est solidement relié. Lorsqu'il s'agit de vi- siter le mécanisme et de le graisser (il faut des graisseurs spé- ciaux à renversement), on défait l'étrier e, ainsi que l'attache de h à i et, à l'aide d'une chaîne m, on abaisse la roue M à terre en faisant tourner l'ensemble dans le plan vertical autour de l'axe o, comme l'indique le tracé en pointillé h' W de la figure 599. Fie. 599. — Moulin à vent monté à bascule. 320 ÉTUDES ET MÉMOIRES Aux États-Unis, comme dans l'Afrique du Sud (colonie du Cap et Transvaal), on rencontre souvent trois catég-ories de moulins : les uns, petits, de l'"80 à 3 mètres de diamètre au plus, installés au milieu des pâturages pour élever l'eau nécessaire aux abreuvoirs ; les autres (fig-. 600), de 3 mètres à 4 ""20 de diamètre, instal- lés dans les cours des fermes pour le service d'eau des bâtiments et la mise en marche de différentes machines. Enfin, dans certaines Fig. 600. — Moulin à vent installé clans une ferme américaine. régions des pays précédents, on emploie des moulins ayant plus de 4 mètres de diamètre qui envoient l'eau dans de grands réservoirs, entourés d'une digue en terre (v. p. 264), où elle s'accumule pour être employée à l'irrigation des cultures. {A suivre.) Max RlNGELMANN, Professeur à l'Institut agronomique et à VEcole supérieure d'Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS [Suite.) MALADIES DES CAFÉIERS Ramularia (?) Gœldiana. — Le D'' Gœldi, dans le mémoire qu'il a consacré à TAnguillule du Caféier ' a décrit avec quelques détails une maladie des feuilles de cet arbre observée par lui au Brésil et qui attaquerait également le Caféier de Libéria. Il vit sur les feuilles de nombreuses macules, qui, d'après les descriptions et les figures qu'il a données, présentent de grandes ressemblances avec la lésion du Cercospora coffeicola. Les taches sont fréquentes sur les bords du limbe foliaire ; elles peuvent exister aussi sur les jeunes rameaux et elles se propagent et se multiplient très vite sur leurs feuilles, lorsque celles-ci se trouvent dans le voisinage de pieds malades. Les macules se couvrent rapidement de petits points noirF : ce sont les fructifications du parasite, que, sur les feuilles, on ne trouve qu'à la face inférieure. Les semis de caféier sont parfois envahis, et, sur les macules des cotylédons, on peut rencontrer les fructifications sur les deux faces. Au microscope, on voit ces points noirs formés par des filaments libres, cloisonnés, de couleur foncée, sortant par les stomates, au-dessous desquels se rencontrent de petits amas pelotonnés de mycélium. Gœldi considère le parasite comme un Cercospora ; mais cette opinion, qui est peut-être exacte, n'est cependant pas comj)atible avec le mode de formation des spores et leur forme qu'il décrit d'après ses propres observations. Il aurait 1. D' E.-A. GcELDi, Relatorio sobre a molestia do Caffeeiro na provincia. do Rio- de-Janeiro, 1887. 322 ÉTUDES ET MÉMOIRES Yu ces spores prendre naissance par étranglement du filament au niveau de la dernière cloison, ce qui amène plusieurs fois de suite la mise en liberté de l'article terminal. Peut-être y a-t-il là quelque erreur d'observation ; en tout cas, l'auteur n'a pas décrit nettement les spores et il ne semble pas les avoir vues à un état de maturité suffisante pour établir les affinités réelles de ce champignon et le classer exactement, P. -A. Saccardo a pourtant donné une diagnose de l'espèce qui nous- occupe et il la nomme Ramularia Gœldiana Sacc. ^ Cependant, la classification proposée par Saccardo lui- même pour les champignons de ce groupe, les Hyphomycètes ou Mucédinées ne permet pas de considérer le parasite en question comme un Ramularia. Dans ce dernier genre, en effet, les spores sont cloisonnées et entièrement hyalines, aussi bien que les fila- ments. Or, Gœldi ne fait aucune mention du premier de ces carac- tères, et, pour ce qui est des filaments, il les dit expressément (p. 37) « couleur de fumée » [car de fumaça). Dès lors, la nature réelle de ce champignon reste douteuse et c'est pour cette raison que j'ai fait suivre le mot Ramularia d'un point interrogatif. F. Noack 2 croit également que l'espèce de Gœldi n'est autre que le Cercospora coffeicola, dont les spores ont mûri et sont tom- bées. Glœosporium COffeanum G. Del. — J'ai décrit cette espèce 3 sur des échantillons de feuilles de Caféier qui m'ont été apportés de la Réunion. Je l'ai reçue à nouveau ensuite sur des feuilles de Caféier Bourbon provenant de la côte est de Madagascar. D'après les renseignements fort incomplets que j'ai recueillis, elle produirait des dégâts appréciables dans les plantations en différents points de la Réunion. Je dois avouer pourtant que, sur les feuilles où j'ai trouvé ce champignon, il ne s'en trouvait qu'un petit nombre qui ne fussent pas en même temps atteintes par Y Hemileia vasta- trix. On ne peut conserver de doutes sur ce point que le champi- gnon dont je m'occupe soit parasite des feuilles vivantes, puisqu'il 1. P.-A-. Saccardo. Sylloge Fun(fOJ-um, t. X. p. 554. 2. F. Noack, Opiix cllatum. 3. G. Delacroix, Espèces parasites nouvelles. Glœosporium cofTeaniim nov. sp., sur les feuilles vivantes du Caféier, in BuUeliii de la Société mycologique de France, XIII, 1897, p. 110. MALADIES DES CAFÉIERS 323 y produit des macules dans lesquelles les cellules ont été tuées, macules bien différentes de celles de VHemilia vastatrix; mais la coïncidence de ce Glœosporium et de Y Heinileia ne permet pas d'éta- blir d'une façon certaine la part qui doit être attribuée au premier parasite dans le dommage subi par le Caféier. Les feuilles envahies présentent des macules brunes, assez éten- dues, limitées en général par un bord libre du limbe ; elles sont anguleuses sur les autres côtés et suivent le plus souvent le con- tour des nervures secondaires. Les fructifications qui ne se montrent que sur la face supérieure de la feuille, se présentent comme de très petits points noirs. Elles ne sont pas enfermées dans un réceptacle, elles s'ouvrent librement au dehors. Le mycé- lium hyalin du parasite passe entre les cellules ; il ne semble pas les pénétrer, mais les tue néanmoins, et le contenu de ces cellules du tissu de la feuille est fortement coloré en brun ; dans le voisi- nage de l'épiderme, le mycélium s'agglomère en une plaque bru- nâtre, une- sorte de coussinet de 140 à 170 [j, de large, qui prend la place d'une ou plusieurs cellules épidermiques détruites par le mycélium. La surface de ce coussinet produit de courts filaments dressés, cylindriques de 18 à 20 \y de long sur 3 \j. et demi de large ; ils donnent naissance par étranglement de leur partie supérieure, à des spores cylindro-ovoïdes, droites ou un peu arquées, de 15 |ji, sur 4 [j.. Lorsque cette fructification a pris un certain développement,, elle fait éclater la cuticule de la feuille de dedans en dehors, et, se trouvant en contact avec l'extérieur, les spores se détachent et se disséminent à mesure qu'elle mûrissent. Ellis et Everhart ont publié dans la collection des North American Fungi (2" série, n" 3198) un échantillon récolté par le D"" Harkness aux îles Samoa en 1894, sur lequel V Hemileia vasta- trix est associé à une espèce non décrite de Glœosporium. Les deux auteurs l'ont appelé Glœosporium coffeicolum. Je nai pu étudier cette espèce, mais je suppose que ce doit être la même que celle dont je parle. Noack a décrit sur les Caféiers du Brésil *, un Colletotrichum montrant à peu près tous les caractères de ce Glœosporium coffeanum • et il les suppose identiques, le Glœosporium, étant considéré comme la forme jeune et encore privée de poils du Colletotrichum. Je ne puis me prononcer d'une façon absolue à ce sujet. Mais je dois déclarer 1. F. Noack, Opus citaliim. 324 ÉTUDES ET MÉMOIRES Planche XL Dessiccation des rameaux floraux du Caféier LÉGExnE. — 14. — ■ (]oupe transversale dans un rameau floral atteint : Pe, périthèce d'Anthostomella Coffeœ; Py, pycnide de Hendersonia Coffeœ ; Pa. c, parenchyme cortical dn rameau ; Su, liège ; c. g. la couche g:énératrice de ce dernier ; My, mycé- lium dans le tissu du parenchyme cortical (gross. 165). 15. — Asques et paraphyses dVln ou Oanani du Brésil, servant au calfa- tage des navires (rapp. du jury internat, de l'Exposit. de 1867, t. VI, p. 169) ; la résine de « Paraman » du Venezuela (A. Ernst, Expos, nacional, Caracas, 1886) ; c'est également sous le nom de (( Mani » ou (c Manil » que l'on désigne, à la Jamaïque, la résine, FLORE ÉCONOMIQUE DE LA GUYANE " 337 plus connue, dans cette île, sous le nom de « Hog-g-um » ou Doc- tor's Guni », fournie par la même clusiacée (Macfadyen, The Flora of Jamaïca, London, 1837, p. 37). La même résine serait fournie sous les mêmes noms, par la Guyane anglaise. En Guinée anglaise, la résine de « Koramani » serait fournie par le même Si/mphonia ; il en serait de même pour les résines dites (( Oléo Bonao » à San Thomé, « Quingo » et « Menguendo » dans TAns-ola. La résine « Mani » régulièrement envoyée à toutes les exposi- tions de produits guyanais [Catal. des Colon, franc.). Exposit. de iS67 ,p. 7o. Devez, Notice sur les prod. de la Guyane franc, figurant à Vexposit. deiOOO, p. 76, Bassières, Exposit. uni- vers, de i 900, Notice sur la Guyane, p. 121. J.-L. de Lanessan, PI. utiles des Colonies françaises, p. 147), n'a été étudiée jusqu'à ce jour, ni au point de vue chimique, ni au point de vue technolo- gique. Nous avons effectué, avec M. L. Dupont, touchant le latex et la résine de Mani, un certain nombre d'essais, dont voici les résul- tats. I. — Latex Le latex jaunâtre (parvenu entre nos mains additionné d'alcool dans la proportion de 10,6 °/o5 ainsi que le démontre le dosage de l'alcool pour assurer sa conservation) a une densité très sensible- ment égale à celle de l'eau; il est très pauvre en matières miné- rales (0,15 °/o de cendres); excessivement pauvre en azote (d'où l'on peut conclure à l'absence de matières albuminoïdes) ; il ne con- tient pas trace de matières tanniques ou tannoïdes. La recherche de diastases hydrolysantes ou oxydantes n'a donné que des résultats négatifs. L'addition au latex d'alcool, d'acides, de sels minéraux, y pro- duit un précipité jaune se formant immédiatement avec l'alcool éthylique, au bout d'un temps variant de 1 heure à 6 heures avec l'acide sulfurique, chlorhydrique, le sulfate de magnésie. Le précipité produit par l'addition d'alcool froid est partielle- ment soluble dans l'alcool bouillant ; cette partie soluble dans l'alcool est une résine existant dans le lait, dans la proportion de 3,45 "/o : le résidu insoluble dans l'alcool bouillant est presque tota- lement constitué par une matière gommeuse (réduisant la liqueur 338 NOTES de Fehling" après hydrolyse, donnant la réaction de Bertrand) exis- tant dans le lait dans la proportion de \,2 °/o, dont les analogies sont avec la gomme arabique. Ce latex apparaît donc comme une solution ou plutôt une émul- sion, très diluée, d'un mélange g-ommo-résineux. IL — Résine La masse résinoïde provenant de la précipitation spontanée du latex est d'un rouge brun, tirant par places sur le noir, à l'exté- rieur, jaune dans des parties profondes, mises a nu par la cassure, et qui ont conservé à l'abri de l'air, la teinte jaune primitive du latex; elle est cassante, à cassure conchoïdale terne; elle croque sous la dent, n'olFre ni saveur, ni odeur appréciable : lorsqu'on frotte la cassure avec le doigt mouillé, il se produit une sorte d'émul- sion jaune ; c'est, comme le latex, un mélange gommo-résineux très pauvre en matières minérales (0,4 °/o de cendres). La résine contenue est assez soluble dans l'alcool, presque com- plètement soluble (avec persistance d'un louche) dans les alcalis, entièrement précipitable par les acides, en particulier l'acide car- bonique, de ses solutions alcalines ; très soluble dans le chloroforme le toluène, peu soluble dans l'éther ; cette résine paraît formée d'un corps unique (les diverses cristallisations obtenues dans l'alcool ont toutes même point de fusion) fondant à 65° dont nous avons pu poursuivre plus avant l'étude, vu la faible quantité de matière première ayant servi à nos essais. L'épuisement du produit brut par l'éther de pétrole détermine la dissolution de la résine, mais ce solvant n'entraîne pas une quantité appréciable des matières grasses contrairement à ce qui se ^^asse pour le suc concentré d'une espèce voisine de Sijmphonia : S. clu- soïcles Baker : le « kisy » de Madagascar (V. Heim, La gomme- gutte du Kisy de Madagascar. Et. scientif. sur les matières pre- mières,p. 33, Paris, 1901.) On peut donc conclure à l'absence de matières cireuses dans la résine de Mani, qui est constituée par le mélange d'une gomme ana- logue à la gomme arabique et d'une résine analogue à celle de la gomme-gutte vraie. FLORE ÉCONOMIQUE DE LA GUYANE 339 II. — Usages de la résine. Par fusion ou pyrog-énation plus ou moins avancée, le suc con- crète du Mani peut fournir une sorte de brai avantageusement uti- lisable dans la forêt ; mais ce sont là usages essentiellement locaux, La solution de cette résine dans la térébenthine a une couleur se rapprochant beaucoup de celle du sang-dragon ; il y aurait lieu de rechercher si elle ne serait pas susceptible de se prêter aux usages, d'ailleurs passablement limités, de cette dernière substance. La solution alcoolique possède une coloration beaucoup trop fon- cée, pour qu'il y ait lieu d'espérer la voir utilisée dans l'indiistrie des vernis, à l'alcool ou à l'essence, pour la coloration desquels la belle teinte jaune de la vraie gomme-gutte est parfois recherchée. La même considération s'oppose à l'emploi du Mani dans la fabri- cation des couleurs, comme succédané de la gomme-gutte ; il s'émul- sionne d'ailleurs imparfaitement dans l'eau, contrairement à la gomme-gutte. Bien que le Mani soit dépourvu de substances cireuses, peut- être serait-il accepté par l'industrie des cires à cacheter. D^- F. Heim. [Travaux de la Mission permanente d'exploration scientifique et économique de la Guyane française au Jardin colonial. — Minis- tère des Colonies.) QUELQUES RECHERCHES SUR LA COMPOSITION DE L'EAU ET SUR LES DIASTASES DU FRUIT DE COCOS NUCIFERA par E. DE Kruyff. TECHNOLOGUE Pour essayer de trouver pour l'eau de Coco un emploi industriel, effort qui, je le dis d'avance, n'a pas eu de résultats, j'ai fait sur la composition de cette eau des recherches dont voici le résumé : Les noix de Coco jeunes contiennent en quantité variable un liquide clair, de goût sucré. A mesure que le fruit vieillit, ce 340 NOTES licfuide se trouble de plus en plus (ce trouble est causé par des restes de cellules et de petites gouttelettes d'huile) le goût sucré diminue et le liquide devient mousseux. L'analyse des gaz dégagés montre qu'ils contiennent une quantité cdnsidérable d'acide carbonique mélangé à des traces d'air. L'analyse quantitative donne les chiffres exposés dans le tableau I, Tableau L Analyse quantitative des gaz dissous dans l'eau de la noix de Coco. Noix jeune Noix mûre (Ouantité de gaz dans JOO ce. deau T 27 Acide carbo- nique en '7o tl'î ^^az total Oxygène en c. c. Azote en c. c. 0,5 24,0 98 0/o 98 0/„ 0,2 0,3 Pour l'analyse qualitative et quantitative des sucres, j'ai employé la méthode suivante : L'examen de l'eau au polarimètre donnait une déviation à gauche ; il résulte de cela que la présence de sucre interverti ou de lévulose était plus que probable. Pour démontrer la présence de ces sucres et en même temps pour les éliminer et faciliter ainsi l'analyse d'autres sucres, dont la présence n'était pas impossible, j'ensemençai l'eau avec une petite quantité d'une culture pure d'un Saccharomyces. Comme ce Saccharomyces ne pouvait faire fermen- ter que le glucose et le lévulose, la présence de ces sucres ou de l'un des deux était démontrée si l'eau venait à fermenter. Avec l'eau examinée, la fermentation ne tarda pas à se produire et après 72 heures elle était terminée. Après liltration, cette eau fut examinée de nouveau au polarimètre et elle donna alors une dévia- tion à droite. Des analyses d'eau de fruits plus ou moins âgés mon- trèrent que l'eau de très jeunes fruits ne donnait pas la moindre fermentation. Pour expliquer cette anomalie, on pouvait donner les deux explications suivantes : ou bien l'eau ne contient ni l'un ni l'autre de ces sucres, ou bien elle les renferme, mais non les matières album.inoïdes nécessaires au développement du Saccharo- myces. COMPOSITION DE l'eAU DE COCOS NUCIFEKA 341 Laquelle de ces deux suppositions était la vraie ? C'est ce que nous apprennent les expériences suivantes. A deux flacons d'Erlen- meyer contenant de Feau qui ne fermentait pas, j'ai ajouté au pre- mier du g-lucose et au deuxième de la peptone. Après 24 heure» le flacon auquel fut ajouté du glucose était en fermentation active, tandis que l'autre ne montrait pas le moindre développement du Saccharomyces. L'eau des noix jeunes contient donc les matières albuminoïdes nécessaires à la croissance du Saccharomyces, mais, au contraire des noix plus âgées, elle ne contient ni sucre interverti, ni lévulose. L'eau des noix plus âgées après la fermentation donne, aussi bien que celle des noix très jeunes, une déviation à droite au polarimètre; la déviation de l'eau fermentée est bien moindre que celle de l'eau des noix jeunes. Il était donc nécessaire de faire des recherches sur la présence de saccharose. Si ce sucre était présent, un peu de sucrase devait donner une inversion, après laquelle il serait possible de faire fermenter le liquide. A deux flacons, contenant respective- ment de l'eau d'une noix jeune et de l'eau d'une noix plus âgée après fermentation, fut additionné un peu d'une solution de sucrase (de Merck) et après quelques jours le liquide fut ensemencé de Saccha- romyces. Le jour suivant les deux flacons montrèrent une fermen- tation active. Il résulte de ces expériences que l'eau, dans les deux cas, contenait du saccharose. La fermentation étant tei^minée, les liquides furent filtrés et polarisés de nouveau. Avec aucun des liquides le polarimètre ne donna la moindre déviation. Nous en concluons donc que : leau du fruit Jeune ne contient en fait de sucres actifs c/ue le saccharose et que pendant la maturation ce sucre est i?iterverti en glucose et en lévulose. La quantité de ces sucres est très minime, comme le montre le tableau II, où sont exposés les chiffres obtenus en polarisant l'eau de noix de diverses provenances et d'âges variés, avant et après l'in- version par l'acide chlorhydrique. 342 NOTES N° de l'Analyse Polarisation en deg:rés Tube de 200 niM. Polarisation en degrés après l'inversion Quantité de saccharose en o/o Quantité de sucre inter- verti en ô/,5 X" 1 -f 2,2 — 0,5 1,5 "/o 0.0 o/o N" 2 — 0,4 — 0,06 0,3 «Vu 1.6 «/o N° 3 N" 4 N" 5 N» 6 — 0,7 — 0,7 0,0 "/n 1,9 o/o + 0,0 - 0,44 0,3 ''/o 0.9 o/o + 0,7 — 0,3 0,6 o/„ 0,3 o/o + 1.1 — 0.66 1,2 "/„ 0.4 o/„ Comme le montrent ces chiffres, la quantité de sucres est trop petite pour rendre possible l'emploi de ce liquide dans l'industrie, même en tenant compte des quantités énormes de cette eau que l'on pourrait utiliser, et qui, pour les fabricants de coprah ^, n'ont pas la moindre valeur. Examinons maintenant de quelle manière se fait l'inversion du saccharose pendant la croissance et la maturation du fruit. Cette inversion peut se faire d'une des manières suivantes : 1° Au moyen des acides que renferme l'eau de Coco. 2° Par des diastases sécrétées par l'action de micro-organismes. 3° Par des diastases sécrétées par les cellules de la noix. L'eau de Coco a une réaction acide : 100 ce. d'eau sont neutra- lisés par S ce. '/'O N. Na-OH. Cette acidité ne suffirait qu'à pro- voquer une inversion extrêmement faible qui prendrait un temps énorme. Comme le montre l'exjîérience N° 1 du tableau III, l'inversion de l'eau de coco se fait rapidement ; aussi, on ne saurait l'attribuer à la faible proportion d'acide. L'inversion doit donc avoir lieu d'une autre manière. Comment l'expliquer ? C'est ce que nous apprend l'expérience N° 1 du tableau IV : une solution de saccharose fut ensemencée d'une petite quantité de l'eau d'un fruit pas très jeune. 1. Le Coprah est l'albumen du fruit, coupé en morceaux et séché. » COMPOSITION DE L EAU DE COCOS NUCIFERA 343 Pour une inversion dans un temps si court, l'acide est en trop petite quantité pour intervertir le saccharose et pourtant, comme les chiffres le montrent, il se produit une inversion importante. Tableau III. Eau d'un fruit pas très jeune avec quelques gouttes de CH GI3 Date de la pola- risation Polarisation en de- grés. Tube de 200 m. M. 20 Mai 30 Mai + 1,4 - 0,6 Eau de la même noix mais chauflce jusqu'à lOO-C avec quelques gouttes deCH CI3 20 Mai 30 Mai + 1,4 + 1,4 Restent donc les suppositions 2 et 3. L'inversion du saccharose n'est pas causée par de la sucrase sécrétée par l'action de micro-organismes, c'est ce que nous apprend l'expérience N° 1 du tableau III où l'addition de chloroforme n'empêche pas l'inversion. Les expériences 1 et 2 du tableau IV prouvent cela de façon encore plus certaine : Dans l'expérience précédente, il se pouvait que la quantité de sucrase sécrétée par les micro-org-anismes avant qu'ils aient été tués par l'addition du chloroforme fiit suffisante pour intervertir le saccharose. Si dans les deux expériences du tableau IV cette sécré- tion a déjà eu lieu, la sucrase sera si diluée qu'elle ne pourra pas donner l'inversion. Enfin l'examen microscopique démontre l'ab- sence de ces micro-org-anismes. De trois suppositions il ne reste donc que la troisième l'inversion par une diastase sécrétée par les cellules du fruit. Et les expériences des tableaux III et IV prouvent que cette supposition est la seule plausible : l'expérience N'' 2 du tableau III, où la diastase est détruite par la chaleur, et l'expérience N° 1 du tableau IV, où une très petite quantité du liquide contenant de la diastase suffit à intervertir une solution de saccharose, sont con- cluantes à cet égard. 344 NOTES Tableau IV. 1. Solution de saccharose ensemen- cée d'une petite quantité d"eau de Coco avec un peu de chloroforme. Date de pola- risation Polarisation en degrés 14 Mai 20 Mai 27 Mai + 2,8» + 0,7° - 1,4» 2. Eau de Coco d'un fruit très jeune ensemencée dune petite quantité d'eau d'un fruit plus âgé f>vec un peu de chloroforme 14 Mai 20 Mai -1- 2.2° + 0,8° 3. Solution de saccharose ensemen- cée d'une petite quantité d'eau de Coco de fruit très .jeune avec un ]iev\ de chloroforme Jl Mai 27 Mai + 2,8» + 2,8» L'expérience N" 3 du tableau IV montre que Teau d'une noix très jeune ne contient pas encore de sucrase. Donc : L'inversion du saccharose présent dans Veau de Coco se fait par faction d'une diastase sécrétée par les cellules de la noix. Cette inversion n'a pour but que de fournir à l'embrvon pendant les premiers temps de son existence des hydrates de carbone assi- milables. La possibilité n'était donc pas exclue que, soit dans l'eau, soit dans les cellules de la noix, se trouveraient dissoutes d'autres diastases, qui pourraient rendre solubles, avant le commencement de la croissance, les matières nutritives nécessaires à l'embrvon. Les expériences montrent que ces diastases, à l'exception de la catalase et de Voxydase^ sont absentes, aussi bien de l'eau de la noix que des cellules. Ces deux diastases catalase et oxydase se trouvent non seulement dans l'eau des noix plus âgées, mais aussi dans l'eau de noix très jeunes. Les autres diastases ne se trouvant, ni dans l'eau du fruit, ni dans les cellules de l'albumen, la dissolution de ces réserves nutri- tives n'aura lieu que sous l'influence des diastases sécrétées par les cellules du haustorium. Pour faire l'analyse de ces diastases, ce dernier fut broyé avec de l'eau. Le haustorium employé à ces recherches avait une réaction acide très prononcée et remplissait toute la cavité du fruit. COMPOSITION DK l'eaU DE COCOS XUCIFERA 343 La démonstration des diastases se faisait en observant, si le haustorium broyé était capable de dissoudre les matières insolubles et de les transformer en des combinaisons susceptibles de servir à la nourriture de lembrvon. L'analyse porta sur les diastases suivantes : la lipase, la diastase protéolicjue, la sucrase, l'amylase, la catalase la tyrosinase, l'oxy- dase. La présence fut démontrée de la lipase, de la diastase protéo- lique, de la catalase, de l'amylase et de la pèroxydase. ^ u que les membranes des cellules disparaissent, il est certain que les dias- tases qui les décomposent, sont présentes, mais il me fut impossible de démontrer leur existence. Résumé des résultats obtenus : 1. L'eau de la noix de Coco contient du saccharose. Ce sucre est interverti pendant la maturation de la noix. 2. Cette inversion se fait par l'action de la diastase sucrase, qui est dissoute dans l'eau du fruit. 3. Cette diastase est sécrétée par les cellules de l'albumen. 4. A part la sucrase, Feau contient encore les diastases suivantes : Voxydase ' et la catalase. 5. De ces trois diastases l'eau de fruit très jeune ne contient que l'oxydase et la catalase. 6. Le haustorium contient e.a. dans ses cellules : la lipase, la diastase protéolique, l'amylase, la catalase et la pèroxydase. Buitenzorg, Juin IDOG. E. DE Kruyff. 1. Voy. HuxGER : Die Oxydasen uncl Peroxydasen in der Cocosmilch. Bulletin de rinstilut botanique de Buitenzcjrg, n" VIII ,. Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N° 55. 24 STATISTIQUES COMMERCIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises. DAHOMEY • Exportations du i^ trimestre 1906. 1° Huile de palme. — La colonie exporte 403.907 kilos valant 17L608 francs ainsi répartis : France 288.874 kilos valant 122.771 francs Allemagne. .31.. 3.39 — — 13.319 — Lagos 83 . 384 — — 3."^ 438 — Angleterre 400 — — 170 — Pendant le trimestre précédent les exportations s'élevaient à 1.178.159 kilos valant 500.716 fr. 92. On peut donc constater pour ce trimestre une baisse de 774.162 kilos valant 329.018 fr. 92. 2° Amandes de palme. — Exportations de 4.262.221 kilos valant 961.252 francs, ainsi répartis : France 701 .703 kilos valant 157.884 francs Angleterre 1 .700 — — 383 — Allemagne 1 .487.-373 — — 334.059 — Lagos 2.081.415 — — 468.319 — Autres pays 30 — — 7 — Les exportations ayant été pendant le trimestre précédent de 6.083.355 kilos valant 1.368.754 francs on constate une diminution de 1.821.134 kilos valant 407. 502 francs. 30 Amandes de palmes fraîches. 60 kilos valant 14 francs. Aucune sortie le trimestre précédent. i-^ Coprah. — 53.815 kilos valant 13.455 francs contre 64.871 kilos valant 16.217 fr. 50 le trimestre précédent. Entièrement à destination de la France. 5» Noix de cocotiers. — 470 noix valant 23 fr. 50 se répartissant ainsi : F'rance 80 noix valant 4 francs Lagos 390 — — 19 fr. 50 Pendant le trimestre précédent il avait été exporté 5.240 noix valant 262 francs, le tout sur le Laeros. "O" 1. Voir le Bulletin du Jardin colonial, u° 50 (mai 190 STATISTIQUES COMMERCIALES 347 6" Arachides. — 24.07G kilos valant 2.408 fr. iJO ainsi réparlis. France . . 14.988 kilos valant 1.499 francs Lagos 7.032 — — 703 fr. 50 Autres pays 2.056 — — 206 — soit sur le trimestre précédent une augmentation de 2.538 kilos valant 254 iV. 50. Il n'en avait pas été exporté en France le précédent trimestre. 7" Coton égrené. — Il en a été exporté au Lagos pour 7.180 francs. 8" Maïs. — Il a été exporté 3.395.639 kilos de maïs valant 169.782. francs ainsi répartis : France 9.438 kilos valant 472 francs Allemagne 2.019.029 — — 100.940 — Lagos 1.364.521 — — 58.226 — Autres pays 2.651 — — 133 — L'augmentation sur le trimestre précédent est donc de 1.933.628 kilos d'une valeur de 96.682 francs. 9° Noix de Cola — 6.914 kilos valant 17.287 francs pour le Lagos. Diminution sur le précédent trimestre de 1.482 kilos valant 3.703 francs. 10" Café. — 155 kilos valant 155 francs à destination du Lagos. 11" Bétail, volailles, œufs. a) Bœufs. — 551 tètes valant 24.795 francs avec la répartition suivante : P'rance 18 têtes valant 810 francs Lagos 494 — — 22.330 — Autres pays 39 — — 1.755 — C'est une diminution de 34 tètes valant 1.530 francs sur le trimestre précé- dent. b) Moutons. — 583 têtes valant 9.565 francs ainsi réparties : Lagos 504 tètes valant 8.380 francs Autres pays 79 — — 1.185 — Le trimestre précédent n'ayant vu partir que 297 tètes valant 4.45') francs, c'est une augmentation pour celui-ci de 286 tètes valant 5.1 10 francs. c) Chèvres. — 271 têtes valant 2.710 francs pour le Lagos. Augmentation de 99 têtes valant 990 francs. d) Porcs. — 1.632 tètes valant 16.320 francs, soit pour : France 6 têtes valant 60 francs Lagos 1.612 — — 16.120 - Autres pays 14 — — 140 — L'augmentation sur le précédent trimestre est de 232 tètes valant 2.320 francs. e) Volailles. — L'exportation est de 28.795 francs contre 34.237 francs pour le trimestre précédent. f) OEufs. — 3.191 francs. Augmentation de 547 francs sur le trimestre pré- cédent. 348 STATISTIQUES COMMERCIALES 12° Peaux brutes. Exportation trune valeur de 3.061 francs, dont 3.040 francs pour le Lagos. 13" Poissons fumés. — L'exportation s'élève à 168.820 francs ainsi répar- tis : Lagos i 65 . 707 francs France 10 — Autres pays 3.103 — contre 110.825 francs au trimestre précédent, soit 57. 995 francs d'augmenta- tion. 14" Ivoire. — 147 kilos valant 2.205 francs entièrement pour le Lagos. 15° Tissu du pays. — Exportation d'une valeur de 2.362 francs en augmen- tation de 1.898 francs sur le précédent trimestre. 16° Caoutchouc. — 752 kilos valant 2.2.5ti francs se répartissant ainsi : France 113 kilos valant 339 francs Lagos 639 — — 1 . 917 — Les exportations nayant été pendant le précédent trimestre que de 361 kilos valant 1.083 francs il y a donc une augmentation de 391 kilos valant L173 francs en faveur de ce trimestre. 16° Cacao. — Néant. 18° Graines de coton. — Pourle Lagos seulementles exportations ont atteint 7.180 francs contre 1.200 le trimestre précédent. 19° Objets de collections. Il a été exporté pour 217 francs pendant le tri- mestre. IXDO-CHINE ExporUitions du 4'^ trimestre 1906. 1° Riz : a) Paddy. — - Les exportations sont ainsi réparties : 1° France et colonies 599.121 kilos 2° Chine 34.677 — 3° Hong-Kong 2.830.082 — soit un total de 3.463.880 kilos Pendant le 3'^ trimestre il n'était sorti que 80.172 kilos, soit en faveur (hi der- nier trimestre de 1906 un excédent de 3.383.708 kilos. b) Riz cargo. — La répartition des exportations est la suivante : 1° France et colonies 693.982 kilos 2° Chine 2 . 874 . 273 — 3° Hong-Kong 13.260.442 — 4° Autres pays 12. 307 . 972 — Total 29.136.069 — Il était sorti 14.260.721 kilos pendant le trimestre précédent d'où, j)our le 4" trimestre, une différence de 14.875.348 kilos en faveur de ce trim(>slre. STATISTIQUES COMMERCIALES 349 c) Riz entier blanc. \° France et colonies 15.196.647 kilos 2» Chine 583 . 975 — 3° Hong-Kong 22.788.095 — 4° Autres pays 61.920.791 — Total 100.489.508 kilos Durant le trimestre précédent on avait enregistré une exportation de 120.886.641 kilos. Le 4"^ trimestre est donc en baisse de 20.397.133 kilos sur le précédent. d) Brisures de riz. France et colonies • 10.138.715 kilos Chine 40.624 — Hong-Kong 14.463.205 — Autres pays 24 . 796 . 202 — Total. j49.438.7:6 kilos Les exportations du 3« trimestre ne s'élevaient qu'à 13.756.341 kilos ce qui fait une augmentation de 35.682.435 kilos en faveur du dernier trimestre de 1906. e) Farines et poussières de riz. France et colonies 1 .291 .003 kilos Hong-Kong 14.106.831 — Autres pays ' 297 — Total 15.398.131 kilos Les exportations pendant le trimestre précédent s'élevaient à 9.262.965 kilos, soit donc en faveur du 4^* trimestre une augmentation de 6.135.166 kdos. Les exportations totales de riz sous ses différentes formes se sont donc éle- vées à 192.926.364 kilos. Or on n'enregistrait cjue 171.136.962 kilos pendant le trimestre précédent. Ce qui l'ait une plus-value de 21.789.402 kilos en faveur du dernier ti'imestre de 1906. II. Maïs en grains. France et colonies 11.013.910 kilos Chine... 57.936 — Hong-Kong 17.122.648 — Total 28.194.494 kilos Les exportations du 3*^ trimestre s'élevaient à 4.286.060 kilos, il y a donc en faveur du i" trimestre une augmentation de 23.908.434 kilos, III. Légumes secs en grains et pommes de terre. a) Légumes secs en grains. Chine 17.131 kilos Hong-Kong. 79 . 609 — Autres pays H 2. 994 — Total. 20'J.734 kilos Pendant le 3" trimestre les exportations étaient de 355.827 kilos, on constate donc une diminution pour le 4'" trimestre de 146.093 kilos. 350 STATISTIQUES COMMERCIALES b) Pommeft de ffrrr. Chine 2.447 kilos Autres pays 9.860 — Total 12.307 kilos Les exportations du ii*" trimestre n'étaient que de 10.7(i;< kilos, ce qui lait pour le 4<' trimestre une augmentation de l.;J44 kilos IV. Sagou, salep, etc. Aucune sortie jiendant le 4<^ trimestre. V. Graines oléagineuses et huiles. a) Coprah. France et colonies 5.50") kilos Hong-Kong 2 . 400 — Autres pays 5 . 450 — Total T3"73?r5" kilos Les sorties ont été de 385.97.i kilos pendant le 3'' trimestre, soit luie ditlé- rence de 372.618 kilos au détriment du 4*' trimestre. b) Sésame. France et colonies 43 . 524 kilos Hong-Kong 11.285 — Autres pays 924 — Total 5o . 733 kilos Pendant le 3^ trimestre les exportations étaient de 15.682 kilos, soit en faveur .du dernier trimestre de 1906 une augmentation de 40.051 kilos. c) Arachides. Chine 2.392 kilos Autres pays 2. 170 — Total 4 . 502 kilos On enregistrait 1.700 kilos pour les exportations d'arachides pendant le 3'' trimestre, soit une augmentation de 2.802 kilos en faveur du 4'' trimestre, dj Autres fruits et grains oléagineux. Hong-Kong. 31 .683 kilos Autres pays 21) — Total 31.703 kilos On exportait 549.973 kilos pendant le 3'' trimestre, il y a donc pendant le 4'* trimestre une baisse de 518.270 kilos. e) Graisses de coco et de palmiste. 3.892 kilos sont exportés, dans divers pays. Pendant le trimestre précédent il était sorti 2.329 kilos, soit en faveur du 4« trimestre une augmentation de 1.503 kilos. f) Huiles de ricin. Chine 2 . 945 kilos Hong-Kong 51 .721 — Autres pays 20 — Total. -54.086 kilos STATISTIQUES COMMERCIALES 351 164.123 kilos sont sortis pendant le 3^ trimestre, ce qui fait pour les.3 derniers mois une diminution de 109.437 kilos. g) Huiles de colon, de sésame et d'arachides. Chine 38.815 kilos Hong'-Kong 2 . 995 — Autres pays . 820 — Total 42.630 kilos Los exportations du 3" trimestre étaient de 18.747 kilos, celles du 4^ tri- mestre ont donc une plus value de 23.883 kilos. Les exportalions lolales de (/raines, fruits oléagineux, ont été pendant le 4" trimestre de 101.353 kilos et celle des huiles de 101.208 kilos. On constate une diminution sur le trimestre précédent de 444.620 kilos pour les oléagineux et de 83.991 kilos pour les huiles. VI. Sucres. a) Sucres noirs dits galettes chinoises. 8.870 kilos à destination de différents pays, soit 3.440 kilos de plus que pen- dant le trimestre précédent. b) Sucre brun. Chine 3.390 kilos Autres pays 24 . 480 — Total 27.870 kilos soit en moins pour le 4" trimestre 202.691 kilos. c) Sucre candi indigène. 507 kilos à destination de différents pays, on constate une augmentation de 180 kilos en faveur du 4'' trimestre sur le précédent. d) Sucre blanc indigène en poudre. 851 kilos à destination de divers pays. 11 y a sur le trimestre précédent une diminution de 2.282 kilos. e) Sucre brun en poudre de VAnnam. 15.353 kilos répartis entre divers pays. Les exportations sont moindres de 69.773 kilos que celles du précédent trimestre. Le total des exportations de sucres de toute nature est de 53.451 kilos, il était de 324.577 kilos pendant le trimestre précédent. On constate donc une baisse de 271.126 kilos au détriment des 3 derniers mois de Tannée 1906. VIL Matières textiles. a) Soies grèges. France 4.188 kilos Hong-Kong 19.184 — Autres pays 3 . 382 — Total. 26.754 kilos b) Bourrés de soie. Pour la France seulement 1.153 kilos 3S2 STATISTIQUES COMMERCIALES c) Décheta de soie. Pour la Fiance seulement 3.629 kilos La soie totale exportée e?,\. de. . . , 31 .536 kilos Pendant le trimestre précédent ce total étùt de 27.290 kilos, soit en faveur des 3 derniers mois de 1906 une aupj'mentation de 4.237 kilos. d) Colon en laine. France 72 . 60r) kilos Chine 47.210 — Hong-Kong- 34.812 - Total 154.627 kilos ' e) Coton non égrené. Chine 11 . S55 kilos Hong-Kong 9.710 — Total 21.565 kilos n Jute brut. France 83 . 048 kilos Hong-Kong 1.120 — Total •. 84.168 kilos VIII. Cafés, thés, etc. a) Cafés en fèves et pellicules. , France 40.827 kilos Chine 307 — Autres pays 30 — Total . 41 . 164 kilos Les exportations du trimestre précédent s'élevaient à 22.051 kilos, il y a ici une augmentation de 19.113 kilos. b) Thé : France 86.353 kilos. Chine 137 Total 86.490 kilos. 103.840 kilos étaient exportés pendant le trimestre précédent. On constate donc une diminution de 17.330 kilos au détriment des 3 derniers mois. MAÇON, PROTAT FRERES. IMPRIMEURS V Editeur-Gérant : A. Chali.amei.. I*.;. MAISON FONDÉE EN 1785 VILMORIN-ANDÏIIEUX & C'^ 4, Quai de la Mégisserie, PARIS LIANE A CAOUTCHOUC Landolphia Heudelotii La Maison VILMORIN -ANDRIEUX &■ C'^ toujours soucieuse d'être utile à son imporlanle clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et plantes précieuses dt's pays chaude. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre celte importante question , Du reste, ses efForts ont été couronnés de succès puisqu'elle a obtenu 7 Grands l>rix à l'Exposition Universelle de igoo, dont un spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées à condition de mentionner la source. 'I ■■vV. lifl COllLiECTIO^ DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 i vol. in-So. 20 fr. Juillet 1902 à Juin 1903 — 20 fr. Juillet 1903 à Juin 1904 , — 20 fr. Juillet 1904 à Décembre 1904 .... / ~ 10 fr. Janvier 1905 à Décembre 1905. ... 2 vol. in-S». 20 fr. Janvier 1906 à Décembre 1906. ... — 20 fr. 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Ring-elmann, directeur de la Sta- tion d'essai de machines 388 Recherches sur les Pailles à Chapeau de Madagascar, leur étude microscopique et leur caractérisation, par M. Em. Perrot et A. Goris (suite) 4o2 Les Maladies des Plantes cultivées dans les Pays chauds. Mala- dies des Caféiers, par le D*" Georg-es Delacroix (suite) 4i2 La Culture des Plantes textiles à Puerto-Rico, par M. Paul Serre. 424 NOTES Note sur le Haricot de Rirmanie, par M. Dautremer, Consul de France à Rang'oon 429 Note sur les différents sucres fabriqués par les Indigènes de Java . 432 Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises 434 Association des Anciens Elèves DE li'ÉCOLiE |S[flTI0f4flLiE SXJPÉf^IEOHE r i D'AGRICULTURE COLONIALE! Président : M. JOSÉ COURET Siège Social : Jardin ColoniaL Nogent-sur-Marne (Seine) ^ « Fix t Badigeonnage dans une brasserie Examinez nos nouvelles IVIACHiNES A BADIGEONNER ETA DESINFECTER (b.s.g.d.g.) 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Monsieur le Président, J'ai l'honneur de vous soumettre ci- joint un projet de décret portant établissement d'un droit de sortie de 40 centimes par kilof^ramme sur le caoutchouc exporté de Madagascar, En me proposant cette mesure, l'administration locale a eu pour but d'améliorer la qualité du caoutchouc indigène, qui avait motivé les plaintes du commerce métro- politain. Le droit en question, basé sur le poids, incitera évidemment les exportateurs à n'expédier que des produits relativement purs, en les purgeant des pierres et des matières lourdes qu'y mélangent les indigènes. L'établissement de ce droit créera, d'autre part, à la colonie des ressources impor- tantes qui permettront la réalisation des vues de mon département touchant la réduc- tion de l'impôt de capitation, qui pèse trop lourdement sur l'indigène. A ce propos, il est bon de remarquer que, jusqu'à présent, tout le caoutchouc récolté à Madagas- car est tiré des forêts domaniales, soit qu'elles aient été concédées, soit que les indi- gènes y aient libre accès. Il ne paraît donc pas excessif que la colonie, sous une forme quelconque, retire un certain profit des avantages qu'elle concède. Si vous partagez ma manière de voir, je vous serai obligé de vouloir sanctionner le projet de décret ci-joint, qui a reçu l'approbation du conseil d'État. Veuillez agréer, monsieur le Président, l'hommage de mon profond respect. Le ministre des colonies, Milliès-Lacroix. Le Président dé la République française, Sur le rapport du ministre des colonies. Vu l'avis du ministre du commerce et de l'industrie; Vu l'avis émis par le conseil d'administration et par le gouverneur général de Mada- gascar et dépendances ; Vu la loi du 7 mai 1881, relative à l'établissement d'un tarif général des douanes, et notamment l'article 3 ; Vu la loi du 6 août 1896, déclarant colonie française Madagascar et ses dépen- dances ; Vu le décret du 28 janvier 1896, rattachant les établissements de Diégo-Suarez, P-Nossi-Bé et Sainte-Marie à l'administration de Madagascar; CJ: Vu le décret du 13 février 1898, relatif aux pénalités en matière de droit de sor- tie ; ^~~' Le conseil d'État entendu, '^■^ Bill, du Jardin colonial. 1907. II. — N" 56. 25 'JU 354 DOCUMEMS OFFICIELS Décrète : Art. l*^"^. — Le caoutchouc récolté à Madagascar et dans ses dépen- dances est soumis, à la sortie de la colonie, à un droit de 40 centimes par kilogramme net ; la durée de la perception de cette taxe est limitée au 31 décembre 1908. Art. "2. — Le ministre des colonies est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié aux Jo/;r/;a»j: officiels de la République française et de la colonie de Madagascar, et inséré au Bulletin des lois et au Bul- letin officiel du ministère des colonies. Fait à Rambouillet, le 21 août 1907. A. Faluères. Haut-Sénégal et Niger Arrktk : portant interdiction de la chasse aux aigrettes sur tout le territoire du IIaut-Séné(jal-Niger, pendant une durée de deux ans. Le Gouverneur général p. i. de l'Afrique occidentale FRANÇAISE, OfFICIER DE LA LÉGION d'hONNEUR, Vu le décret du IS octobre 190 i, réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française ; Vu le décret du 30 septembre 1887, déterminant les pouvoirs répressifs des administrateurs ; Sur la proposition du Lieutenant-Gouverneur du Ilaut-Sénégal-Niger. Arrête : Article premier. — La chasse aux aigrettes, grande aigrette {ardea alha), aigrette garzette {(jarzetta garzelta) est interdite sur tout le terri- toire du Haut-Sénégal-Niger, pendant une durée de deux ans, à compter du 1" janvier 1908. Cette interdiction s'applique également aux concessions territoriales provisoires et aux propriétés privées autres que les terrains attenant à une habitation et entourés d'une clôture continue faisant obstacle à toute communication avec les héritages voisins. En conséquence, la détention, la circulation et la vente des plumes d'aigrettes et crosses provenant du Ilaut-Sénégal-Niger sont interdites à partir de la même date. Art. '2. — Le commerce des plumes provenant des établissements d'élevage des aigrettes domestiques sera pratiqué à l'aide de laissez-passer spéciaux délivrés par les Commandants de cercle, après constatation dûment effectuée par ces fonctionnaires de l'origine de chaque lot. Art. 3. — Les Européens et assimilés reconnus coupables d'infractions DOCUMENTS OFFICIELS 355 au présent arrêté seront passibles des peines de simple police. Les peines prévues à l'article 2 du décret du 30 septembre 1887 .seront appliquées dans le même cas aux indigènes non citoyens français. La confiscation du produit de la chasse, des lots trouvés en circulation et en vente sera en outre toujours prononcée. Art. 4. — Le Lieutenant-Gouverneur du Haut-Sénégal-Niger est chargé de l'exécution du présent an^êté qui sera enregistré et communiai'é oai"- tout où besoin sera. Dakar, le 25 août 1907. W. PONTY. Gabon ARRÊTÉ Délerminanl la valeur des produits d'exportation en vue de V application des droits de sortie pendant le .2^ semestre J 907 . Le Commissaire Général p. i. du Gouvernement DANS LES possessions DU CoNGO FRANÇAIS ET DEPENDANCES, Vu le décret du 11 février 1906 ; Vu le décret du 25 novembre 1890, promulgué par l'arrêté du 1 i janvier 1891, frap- pant d'un droit de sortie les produits exportés d'un point quelconque des colonies du Gabon et du Moyen-Congo ; Vu l'arrêté du 18 janvier 1891, instituant une Commission des mercuriales; Vu le protocole signé, à Lisbonne le 18 avril 1892 et prorogé par acte du 24 juillet 1902, déterminant les droits de sortie sur les produits du Bassin conventionnel ; Vu l'arrêté du 25 février 1905, portant modification à l'arrêté du 29 décembre 1904, en ce qui concerne l'exploitation de l'huile de palme ; Vu l'arrêté du 29 décembre 1906, déterminant la valeur des produits d'exportation en vue de l'application des droits de sortie pendant le !«'' semestre 1907; Vu l"arrété du 15 mars 1907, portant modification de l'acte précédent en ce qui con- cerne la colonie du Gabon ; Vu le procès-verbal en date du 26 juin 1907, de la commission chargée, par arrêté du 25 du même mois, de fixer les mercuriales des droits de sortie pour le 2" semestre 1907 ; Le Conseil de Gouvernement entendu, Arrête : Territoires compris dans le Bassin conventionnel. Art. 1^'. ■ — 1. En dehors de l'ivoire travaillé ou non et du caoutchouc, pour lesquels des droits de sortie (taxe ad valorem) et la valeur de base sont fixés par l'article 2 du protocole de Lisbonne, les racines à caoutchouc et les écorces resteront frappées également du droit de sortie fixé par ce protocole, sur les quantités de caoutchouc pur qu'elles représenteront, ces quantités de caoutchouc pur étant évaluées sur la base d'un rende- ment moyen de 3 '% pour les racines, soit : 12 francs pour les 100 kilo- 356 DOCUMENTS OFFICIELS grammes, et de 8% pour les écorces, soit : 32 francs les 100 kilogrammes. Les écorces de racines qui auront reçu un commencement de main- d'œuvre de nature à augmenter dans une proportion quelconque leur rendement en caoutchouc, seront considérées comme caoutchouc pur et taxées comme tel à l'exportation 2. Les autres produits provenant du bassin conventionnel et qui sont soumis à une taxe d'exportation deb'% ad valorem^ seront évalués d'après les bases suivantes pour le 2'^ semestre 1907. PRODUITS ZONE MAIUTniE I XO\ MAKITIME les 100 kilogrammes. Arachides Café Gopal rouge et blanc I 1 ° Exportée dans les colonies'voisines Huile \ françaises et destinée à la cou- de ' sommation indigène palme ï 2" Exportée sur les marchés d'iùirope I pour l'usage industriel Noix palmistes Sésames Défenses d'hippopotames \ Territoires non compris dans le Bassin conventionnel . Art. 2. — Les prix devant servir de base à la liquidation des droits à percevoir à la sortie des territoires non compris dans le Bassin conven- tionnel, sont fixés ainsi qu'il suit, pour le 2" semestre 1907 : le kil. Caoutchouc 5 50 . ' Morceaux pilons 10 » ,,. . ] Dents de moins de 6 kilogrammes. . 16 » d ivoire. / ta i i i i c i i ii [ Dents de plus de b kilogrammes.. . . 21 » les 100 kil. Arachides 20 fr. Café • 5 » Gopal 75 » Huile de palme 50 » Noix palmistes 25 » Sésames 25 » I .Jk^ DOCUMENTS OFFICIELS 357 Art, 3. — Le présent arrêté sera enregistré et communiqué partout où besoin sera, inséré et publié aux Journaux et Bullelins officiels des pos- sessions du Cong-Q français et dépendances. Brazzaville, le 29 juin 1907. A. Martineau. Afrique occidentale française. ARRÉTK * du Gouverneur général portant constitution du cadre du personnel de V Agriculture de l'Afrique occidentale française. Le Gouverneur général de l'Afrique occidentale française, Commandeur de la Légion d'honneur, V'u le décret du IS octobre 1904 portant réorganisation du Gouvernement général de l'Afrique occidentale française ; Vu l'article 2 du décret du 6 décembre 1905, portant organisation du personnel des services d'Agriculture dans les Colonies ; La Commission permanente du Conseil de Gouvernement entendue, Arrête : Article l""". — Le cadre du personnel de l'Agriculture de l'Afrique occi^ dentale française est constitué ainsi qu'il suit : 3 directeurs d'Agriculture, 8 inspecteurs d'Agriculture, 25 sous-inspecteurs d'Agriculture et directeurs de jardins d'essais ou de stations agronomiques, 40 agents principaux de culture. Art. 2. — L,a répartition et l'affectation des fonctionnaires rentrant dans le cadre ci-dessus seront efTectuées par le Gouvernement général, d'après les besoins des services locaux d'Agriculture. Art. 3. — Le présent arrêté sera enregistré et communiqué partout où besoin sera. Gorée, le 21 mars 1907. E. Roume. NOMINATIONS ET MUTATIONS MLNISTÈRE DES COLONIES Décret nommant un directeur de l'Agriculture en Afrique Occidentale française. Par décret en date du 20 octobre 1907, rendu sur le rapport du ministre des -colo- nies, M. Henry (Yves), ingénieur agronome, inspecteur du service de l'agriculture de l'Afrique occidentale française, a été nommé directeur d'agriculture de 2° classe. 358 DOCUMENTS OFFICIELS JARDIN COLONIAL Par arrête du ministre des colonies, en date du l" janvier 1907, M. Lemoig-ne Maurice est nommé préparateur assistant du service chimique du Jardin colonial. Guinée française Par arrête, en date du 27 aoiit : M. Leroide (Henri), agent de culture de 4'' classe du cadre du Sénégal, retour de congé, est mis à la disposition du Lieutenant-Gouverneur de la Guinée française. M. Brocard (Léon), agent de culture de 4"^ classe du cadre de la Guinée (ancienne formation), est nommé agent principal de culture de 2'' classe (nouvelle formation). Indo-Chine Par arrêté du Gouverneur général de llndo-Chine, en date du 25 juillet 1907, rendu sur la proposition concertée du Résident supérieur en Annam et du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de l'Indo-Ghine : Sont promus dans le personnel de la Direction de TAgriculture, des Forêts et du Commerce de l'Indo-Chine, pour compter du l*"" juillet 1907: 1° A remploi de sous-inspecteur de r Agriculture de 1^^ cl. : M. Vieillard (Paul-François), sous-inspecteur de l'Agriculture de 2® classe. 2° A l'emploi de sous-inspecteur de V Agriculture de ê*^ cl. : M. Cartier (Auguste-Adrien), agent principal de culture. Par arrêté du Gouverneur général de rindo-Ghine. en date du 25 juillet 1907, rendu sur la proposition concertée du Gouverneur des colonies, chargé de l'Admi- nistration du territoire de Kouang-tchéou-Wan et du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de l'Indo-Chine : Est promu dans le personnel de la Direction de TAgriculture, des Forêts et du Commerce de Tlndo-Chine, pour compter du l*''' juillet 1907. A l'emploi de sous-inspecteur de l'Agriculture de 2^ cl. : M. Decker (Lucien), agent principal de culture. Par décision du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de l'Indo- Chine, en date du 21 août 1907 : M. Vieil (Pierre), inspecteur de IWgriculture de 3'' classe, revenant de mission, a été désigné pour reprendre, à compter du 21 août 1907, DOCUMENTS OFFICIELS 359 la direction de la station séricicole et de rétablissement de grainage de Phu-lang-Thuong, confiée pendant son absence à M. Gachon, rédacteur principal de '2^ classe. Par arrêté du Gouverneur général de l'Indo-Ghine, en date du 29 août 1907, rendu sur la proposition du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce, et l'avis conforme du Directeur du Cabinet et du Personnel : M. Jeannelle (Emile), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts du service métropolitain, chef de la circonscription forestière de l'Annam, est nommé chef du bureau annexe de Saigon, en remplacement de M. Gha- potte, intérimaire. M. Boullet (Jacques-Gharles-David), garde général des Eaux et Forêts du service métropolitain, rentrant de congé, est chargé par intérim de la circonscription forestière de l'Annam, et provisoirement attaché au bureau du chef de service à Hanoï, en remplacement de M. Jeannelle qui reçoit une autre affectation. Afrique occidentale française. MISSION Pa?' décision du Gouvernement général En date du 22 juillet 1907 : M. Teppaz, vétérinaire en second hors cadres, attaché au service de l'Agriculture du Sénégal, est chargé de se rendre en Algérie et en Tunisie pour y procéder à l'achat de moutons à laine reproducteurs. EXPOSITION NATIONALE COLONIALE AU JARDIN COLONIAL 1907 LISTE DES RBCQnyCPEN'SES Deuxième division. Produit d'exportation de la France aux Colonies. GROUPE IV Alimentation. Jury du groupe. Président : MM. A. Galland. Vice-Préaident : J. Cahen. Secrétaire-Rapporteur : J. Wohlhuter. MEMBRES MM. Belleau. Lamibal. Leleu (A.). Leroy (Charles-Gaston). Levy (H.). MiïNTz, membre de Tlnstitut. PlOT (H.). LISTE DES EXPOSANTS MIS HORS CONCOURS MM. Vital-Desclos, membre du jury. Leleu au Havre, membre du jury- Menier (Gaston), membre du Ju'T- Belleau (Désiré), à Reims, membre du jury. Chapmann, membre du jury. Galland, à Paris, membre du j"i'y- Lamihal, à Paris, membre du JLi'T- Wohlhuter (J.-J.), à Paris, membre du jury, Cahen (J.), à Paris, membre du jury- Garnier (Albert), à Paris, membre du jury. RoccA TASsvet de Roux, à Mar- seille, membres du jury. HÉCOMPENStS A l'exposition d'aGRICULTURE COLONIALE 361 CLASSES 34, 35 ET 37. 1° Diplômes de médailles d'or. MM, DiGONNET (Marseille), GUIPU FHÈRES, 2° Diplômes de médailles d'argent. MM, Hanff et Leu, Paris, MM. Schall et Covette, à Paris, Mn.i-A»p (Ai^khed), Del,va%'-e, 3" Diplôme de médaille de brpnze. M, Gauthier, CLASSES 36 ET 36 bis, i° Diplômes de grands prix. MM, Bourbonnais, à Marolles en Syndicat des Expositions des Hurepoix (cl. 36). vignobles de la Gironde, Bor» BoupciEH FRÈRES, à Ivry-sur- cleaiix, Seine. Syndicat central des fabricants Claquesin, à Paris. de produits oenologiques de DuMESNiL FRÈRES, à Paris, France. Fourey, à Nangis. MM, Talabakd, à Saint- Denis-sniv Moineaux et Bardin, Paris. Seine. Soualle, Pont-Sainte-Maxence. Jacquemin, àMalzéville, 2° Diplôme d'honneur. M, Bourbonnais, à Marolles en Hurepoix (cl. 36 bis), 3° Diplômes de médailles d'or. MM. Baron, à Paris. Sabatier, à Marengo (Algérie). Bessand, à Reims. Delahoutre, à Charenton. GuERSENT, à Paris. Bouillon, Paris, 4° Diplômes de médailles d'argent. MM. Delélee-Préhant, à Pré-en-Pail (Mayenne). Mercadier, Toulouse. 5° Diplômes de médailles de bronze. MM. Bozon, à Paris. Leu (Alfred), à Paris. Jacques Célestin, à Choisy-le- Philippeau, à Paris. Roi. Bàrdon, à Paris. 6° Mention honorable. M. MoRET G. et C, à Courbevoie. 362 ÉTUDES ET MÉMOIRES RÉCOMPENSES ATTRIBUÉES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE IV /" Diplôme rie (îrand Prix. M. Sabatiku, do la maison Gaston Menier. 2" Diplùmef! d'honneur. MM. Emile Jauffhet. — Léon Monmi'H i:t 1m, v IIawa, de la maison Rocca, Tassy ot do Roux (Marseille). 2" Diplômes de médnilles d'or. MM. Nei'ville, Schlienger, Louis Loghe do la maison Gaston Monior. — Louis Rots, fondéde pouvoirs delà maison Leleu. — Rernahd, de la mai- son Guieu frères. — René Stoll, directeur technique chez M. J. Wohl- huter. — Ed. Arquet, à Paris, do la maison Lamiral. — Courette, de la maison Fourey, à Nangis. — Gtmei. (Gilbert). — Pique (René), do la maison Jacquemin. — Cadot (Auguste), Rergier (Jean) et Crégu, de la maison Rocca, Tassy et de Roux.- .9" Diplômes de médailles d'argent. MM. Etienne Jeannin, de la maison J. J. Wolhuter. — Henri Maillard, de la maison Ch. Baron, à Paris. — Elu; Veyuon, de la maison Sabatier, à Nîmes. — Adolphe Lemoult de Lafosse, de la maison Fourey, à Nangis. — Laisné, chimiste de la maison Vital-Desclos. — Bourgerie, Joseph DucLOS, Auguste Legrand, de la maison Gaston Menier. 4° Diplômes de méd lilles de lironze. , .MM. Gaudry, chef de fabrication de la maison Millai'd. — Abel Gasgnier, de la maison Ch. Baron, à Paris. — Etienne, du Syndicat viticole do Boi'- deaux. — ■ M'"" Marie Jourdan (veuve Lherminior). — MM. Ambroise Barbé et Frétard (Eugène), de la maison Vital Dosclos. GROUPE V Fils. Tissus. Habillement. Jury du groupe. Président : M. FRaenckel, négociant, Vice-Président : M. Maurice Chevron, négociant. Secrétaire- Rapporteur : M. André Schwob, industriel. MEMBRE M. Bigorne, sous-gérant delà maison « La Belle Jardinière ». f RÉCOMPENSES A l'eXPOSITIOK D'AGRICULTURE COLONIALE 363 LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS MM. Fraenckel et Blin (Elbœuf). Liaud frères (Paris). ScHWOB frères (Héricourt-Haute- Vollant (Armand). Saône). Bessonnat et C'"' (High Life Chevron (Maurice). Paris. Taylor, Paris). Bessand, Stasse et C'''. (Belle Maison « Paris Tailleur ». Jardinière, Paris). CLASSES 40 et 41. 1" Diplômes d'honneur. M. Roche, Lyon. Diplôme d'honneur en collectivité aux exposants du Stand des modes sportives parisiennes. MM. DuGAS, 10, B^ Sébastopol, Paris. Chaillou. Pantel (Michel), Paris. M'"'' Desbruyères. Tony Vivier, successeurde Bégu- M. Evrard. met Desfoux. Gabrielle. Chotin (Gaston), 34, rue des Ar- chives, Paris. 2° Diplômes de médailles d'or. MM. Fritz Heinemey'er, 23, rue d'Antin, Paris. Paul Levacher. École de dessin de la chambre syndicale des dentelles de paris. 3° Diplômes de médailles d'argent. M. Colinot-Doux (Corbigny-Nièvre). Corset Margaret, 8, rue Boudreau, Paris. 4° Diplôme de médaille de bronze. M. ASKENASr. RECOMPENSES ATTRIBUEES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE V i° Diplômes d'honneur. M. Mathieu Bruyère, de la maison Liaud. 2° Diplômes de médailles d'or. M. Papigny (Augustin), de la maison Vollant. — M"'' Clémence Escribe, de la maison Liaud. 364 ÉTUDES ET MÉMOIRES 3" Diplômes de médailles d'argent. M. Ferrand (Joseph) de la maison Liaud. — M. Milliard (Léopold) de la maison Fraenckel et Blin. — M""" Poirier de la maison Voilant. 4° Diplômes de médailles de bronze. M. BoNHOMMET (Henry) et M. Antoine (Charles), de la maison Liaud. — M. Roger (Pierre-Marius), de la maison Levacher. — M. Wietté (Maurice). M™« Julia Hébrard et M. Hulné (Louis), de la maison Chotin. — M. Schmitt (Eugène) et M. Gunst (Charles), de la maison Fraenckel et Blin — M"*^ PuBREUiL (Mathilde) ET M'"^ Raph.vnd, de la maison Voilant, GROUPE VI Habitations. Constructions. Jury du groupe, Président ; M. Audoynaud aîné, expert près la Cour d'appel et le Tribunal civil. VicC'-P résidents : M. Théo-Petit, architecte. M. Besdel, architecte. M. WuiLLEMiN, industriel. Rapporteur : M. Laporte, architecte. Rapporteur- Ad joint : M. Guérin, fabricant de meubles d'art. Secrétaire : M. Bory, ingénieur. membres MM. Benoit-Lévy (Albert), négociant. Benoit-Lévy (Edmond), négociant. CoRNiL (Georges), entrepreneur de travaux publics. GiLLET (Emile), industriel. Lapeyrère, entrepreneur de travaux publics. Malin fde la maison Roll), fabricant de meubles d'art. Stuart-Sloan (James), industriel. CLASSES 42, 43 et 44. 1» Diplôme de Grand Prix. M. Vinant, 2*^ Diplômes d'honneur. Compagnie des constructions démontables et hygiéniques. ]yjme Veuve Lepeltier. M. Mouron. RÉCOMPENSES A l'eXPOSITIOX d' AGRICULTURE COLONIALE 36' 3° Diplômes de médailles d'or. M. Candlot (Fibro Ciment). M. Sauvanet (Ciment armé). 4° Diplômes de médailles d'argent. MM. AUTEMAYER. Ferri (Ciment armé). Chollet. Tisserand (Société commerciale du Laos). 5° Mention honorable. M. Maas. RÉCOMPENSES ATTRIBUEES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE VI i° Diplômes de médailles d'or. T\[uie BoRY de la maison Bory. — M™« Laporte de la maison Laporte. — M. Pascaud de la maison Mouron. — M. Gatinot (Albehtj de la maison Lepeltier. — M. Robin (Louis) de la G'® des constructions démontables. — M. CoRNiL (Marius) de la maison G. Cornil. — • M. Gérand (Gustave) du cabi- net de M. Besdel. — M. Romanet (Albert) du cabinet de M. Besdel. — M. Pel- TiER (Charles) de la maison Vinant. — René Perret de la maison Gillet. — M. Collier de la maison Gillet. 2° Diplômes de médailles d'ai^rjent. M. Lepape de la maison Bory. — M. Laffontan de la maison Bory. — M. Guttin de la maison Mouron. — M. Pileur (Albéric) de la C'^ des construc- tions démontables. — M. Violet de la maison Lepeltier. — M. Fraget (Charles) de la maison Guérin. — M. Guérin (Gaston) de la maison Guérin. — M. Gor- JONNET de la maison Laporte. — M. Georges Guérin de la maison Guérin. — M. Eugène Basanjon de la maison RoU. — M. Louis Streibler de la maison Roll. — M*"!'" Marthe HuLLiN de la maison Roll. — M. CuALiEnde la maison Petit. — M. Pépin. — M. Laur de la Société des appareils Berliner. — M. Camille Pinson de la maison Gillet. — M. Pingot de la maison Gillet. 3° Diplômes de médailles de bronze. M. Georges Pitre de la maison Gillet. — M. Croizat de la maison Gillet. — M™" Kohl de la maison Bory. — M. Paul Coursaget de la maison Laporte. — M. Tisserand (Alexandre) delà Société commerciale du Laos. — M. Brandazza, de la maison Ferri. — M. Gervais. 366 ÉTUDES ET MÉMOIRES GROUPE VII Matériel de transport. Jury du groupe. Président : M. Alexandre Darhacq, président de la Chambre Syndicale du Cycle et de FAutomol^ile de Paris. Vice-Président : M. Fkrnand Renault, industriel. Secrétaire-Rapporteur : M. Louis Baudry de Saunier, publiciste. MEMRRES MM. Bergougnan, fabricant de piieuma- Ducellier, industriel. tiques. Guillelmon, directeur de la maison Brédant, fabricant de cycles. ■ A. Clément. Chapelle, industriel. Hammond, faljricant de cycles et d'au- Charley, industriel. tomobiles. CocHAux, industriel. Robert, Delainay-Belleville, con- G. CoLLOT (Maison Darracq). structeur d'automobiles. C Ferrus. Rodrigues, industriel. De Turckheim, administrateur de 1^ Rotival, ingénieur. maison Lorraine Diétricli. Védrine, industriel. LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS Darracq (Société A. Dar.acq et C''', 3.3, quai de Suresnes), à Suresnes. Darracq-Serpollet. Société de construction d'Automobiles, G et 8, rue Benoît-Malon, à Suresnes. Renault, 139, rue du Point-du-Jour, à Billancourt (Seine). M. Baudry DE Saunier, 20, rue Duret, Paris. Delaunay-Belleville, Société anonyme des Automobiles Delaunay-Belle- ville, à Saint-Denis (Seine). Védrine, Société Anonyme des Voitures électriques Védrine, o9, Boule- vard du Château, Neuilly (Seine). Hammond (Société « La Française »), 11, rue Brunel, Paris. Bergougnan, Société des Etablissements Bersouonan et C'". CocHAUx (Emile), 121, rue Saint-Lazare, Paris, ou à Deville (Ardennesj. Brébant et C'<=, . 376 ÉTUDES ET MÉMOIRES vieuse, elle avait à sa disposition une quantité de chaleur suffi- sante, elle pourrait y être cultivée fructueusement sur de plus «grandes étendues. Il semble que l'on puisse fixer à 14 ou 15° le chiffre de la tem- pérature nécessaire pour que l'arachide entre en végétation ; les jeunes plantes souffrent énormément d'une diminution de la cha- leur qui atteindrait seulement 2 ou 3 deg-rés au-dessous de la tem- pérature précitée. Dans les régions tropicales, lo quantité de chaleur reçue est tou- jours suffisante pour permettre à la plante d'évoluer complètement. Dans ces régions, c'est uniquement l'humidité, soit qu'elle pro- vienne des pluies, soit qu'elle soit fournie au sol par l'irrigation, qui détermine la possibilité de sa culture. Nous donnons ci-dessous les caractéristiques du climat de notre colonie du Sénégal, où l'arachide trouve des conditions des plus favorables. Les renseignements sur la température ne devraient y avoir qu'une place très faible, puisque, d'après ce qui précède, ce facteur n'a qu'une importance minime pour déterminer la possibi- lité de cette culture dans la zone tropicale. Mais, nous avons tenu à les y faire figurer, craignant qu'en les négligeant, on ne se fasse pas une idée suffisamment exacte d'un climat convenant tout parti- culièrement bien à cette intéressante oléagineuse. a. — Climat du Sénégal. Température. — Au Sénégal, il n'existe que deux saisons nettement délimitées et qui se différencient l'une de l'autre bien plus par les pluies que parla température. Ce sont : 4° la saison sèche, qui est aussi la saison la plus froide; 2° la saison des pluies, appelée encore (( hivernage », qui est en nième temps la saison la plus chaude. A cette dernière, qui s'établit fin juin-commencement juillet et se termine généralement en octobre, correspond la période de pleine végétation des plantes. C'est également l'époque des cul- tures annuelles : mils, maïs, cultures vivrières diverses, arachides. L'arachide, en particulier, accomplit toutes les phases de son déve- loppement durant cette saison. Pendant l'hivernage, la température reste toujours assez élevée L ARACHIDE 377 et ne subit que des variations relativement faibles, dont le tableau et le diag-ramme I permettent de se rendre compte. Sur le tableau I se trouvent portées les moyennes mensuelles des minima et des maxima pour les deux points de Saint-Louis et Dakar, situés aux deux extrémités de l'aire de forte production de l'ara- chide au Sénégal, Tableau I. — Moyennes mensuelles pour Saint-Louis et Dakar des températures minima et maxima durant les hivernages i904 et 1905. Juin Juillet. . . . Août Septembre Octobre. . . Novembre. SAINT-LOUIS 1904 Minima Maxinis 26.2 27.5 25., S 26.5 25.6 22.9 29.5 32.5 33.5 33.7 37.3 34.9 1905 Minima 24.7 27 1 27. i 27. S 28.2 23.0 Maxima 34.2 33.3 35.1 35.4 38. S 37.4 DAKAR 1904 iMininna Maxima 24.0 33.0 » » 4,1 33.5 24.5 35.2 25.5 34.5 23.5 31.1 Diagramme I Variations des températures moyennes mensuelles maxima et minima à Dakar pendant V hivernage 1905. Maxima Minima 378 ÉTUDES ET MÉMOIRES Le tableau et le diagramme IT. qui indiquent la marche de la température moyenne au cours de Tannée, complètent les précé- dents. Les deux diagrammes précédents ne concernent que Dakar, car, pour Saint-Louis, ainsi d'ailleurs que pour les autres points de la même zone de production de l'arachide, les courbes de variation des températures maxima ou minima ou de la température moyenne seraient identiques à de très légères différences près. Tableau IL — Moyennes mensuelles pour Saint-Louis et Dakar de la température durant les années iOOi et 1905. Janvier SAINT- LOUIS 1905 D A K A R 1904 1904 1905 23.5 25.9 21.7 23.3 22.6 25 3 27.6 27.9 28 . 4 26.6 24.0 21.4 21.7 22.5 22.] 19 20.8 26 28 28.5 29.9 28.1 25.1 23.5 21.2 25.6 21.7 23.5 23.3 25.2 26.3 26.4 27.1 27.2 26.3 22.1 21.8 21.5 21.4 21.4 22.6 26.6 27.3 27.3 29.5 28.1 24.7 23.2 Février Mars Avril...' Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre DiAGR A.MME II Variations de la température moyenne mensuelle à Dakar pendant les années 1904 et 1905. ss^ ^n- ,' V. • • ^-. \ ^^ 1 / ^ ^ j r — ^ ^^•""^ \ >, ?s' \ y i 1 '^'X y 4 - <_;---£?. V£rna^ ie^ -->- Vm ,1905 ^ ^^^..^^^^ y > i i i »190^ r^~~' r ^' i ! ^0^ 1 15' 1 J." F"^ M? A' M^ i" J- A^ S^ 0' N-- B? l'arachide 379 Si, durant la saison la plus froide, les moyennes mensuelles se maintiennent toujours au-dessus de 20°, accusant ainsi une faible dilTérence avec les moyennes de la saison la plus chaude, cela tient à Télévation de la température pendant le jour. Par contre, durant la nuit, et généralement vers 5 heures du matin, en particulier aux mois de janvier et de février, la température s'abaisse fréquemment jusqu'à i3 ou 14 deg-rés et peut ég-alement descendrejusqu à9 degrés en certains points. Il est inutile d'ailleurs de s'étendre plus longuement sur ces variations de chaleur durant la saison sèche, la culture de l'ara- chide n'ayant lieu que pendant la saison des pluies; ce qu'il suffit de mettre en évidence, c'est l'élévation de la température pendant cette dernière saison puisque les moyennes mensuelles des minima ne descendent pas au-dessous de 22°9 et même se maintiennent au- dessus de 24°, si on n'envisage que la période de végétation de l'arachide, laquelle comprend en moyenne les quatre mois de juillet, août, septembre et octobre. Pendant ces 4 mois, les moyennes mensuelles des maxima oscillent autour de 35°, dépas- sant rarement 38°. De la comparaison des chiffres précédents, on déduit que la période de culture de l'arachide est une période de chaleurs fortes et constantes et ces fortes chaleurs sont favorables à cette culture, car on a remarqué que, dans les années les plus chaudes, le produit était de meilleure qualité. Pluies. —En même temps que les tem^aératures élevées de l'hi- vernage surviennent des pluies abondantes, qui contribuent plus encore que la chaleur à donner à cette saison son caractère parti- culier. C'est, en effet, de la plus ou moins grande quantité d'eau tombée que dépendent la réussite ou l'échec des diverses cultures et de celle de l'arachide en particulier. Les premières pluies se produisent fin juin-commencement juil- let, mais ce n'est guère que vers le 15 juillet que l'hivernage s'éta- blit définitivement. Les chutes d'eau deviennent raj)idement de plus • en plus abondantes et fréquentes, accusant un maximum nettement marqué en août. Elles sont, en général, espacées, de courte durée, mais relative- ment violentes. Il est assez rare que plusieurs jours de pluie se 380 ÉTUDES ET MÉMOIUES suivent sans interruption. Le plus souvent, à une pluie, peu fré- quemment de plusieurs heures, succèdent un ou plusieurs jours d'un beau soleil. Ces pluies sont souvent accompagnées de très forts coups de vent, prenant parfois l'allure de la tempête et constituant ce que Ton appelle la « tornade ». L'approche de l'hivernage est, d'ail- leurs, annoncée par ces forts coups de vent qui, au début de cette saison, se produisent sans accompagnement de pluie. En septembre, les pluies diminuent d'une manière sensible ; elles deviennent rares et même, parfois, disparaissent en octobre. Le mois de novembre est, en général, caractérisé par des pluies insignifiantes ou par l'absence de pluie. L'arachide est semée dès que les premières chutes d'eau ont suffisamment humecté le sol pour que la graine y trouve la quan- tité d'humidité nécessaire à sa germination. Elle accomplit toute sa croissance pendant la période des pluies les plus fortes et elle a achevé son développement herbacé ,et est parvenue à la floraison quand la sécheresse arrive. Elle entre alors dans la période de for- mation, puis de maturation de ses fruits et cette phase de son existence, coïncidant avec la période d'humidité moins forte, la fructification se produit dans des conditions favorables. Certaines années, les pluies, au lieu de disparaître en octobre, à l'époque de la maturité des arachides, augmentent d'intensité. C'est ce qui s'est produit, en particulier, en 1905. D'autres fois, elles reparaissent après une période de sécheresse, plus ou moins longue, ayant eu lieu en octobre -novembre. Ces pluies tardives, ainsi que cette seconde saison des pluies, dite «. petit hivernage » ou « heug », qui survient de novembre à mars, sans qu'il y ait la moindre régularité dans son apparition, peuvent porter une grave atteinte à la qualité des graines. Les récoltes des campagnes 1904 et 1906 eurent à subir de grands préjudices du fait des pluies de petit hivernage. Le tableau et le diagramme III précisent les indications précé- dentes sur la répartition annuelle des pluies au Sénégal. L ARACHIDE 381 Tableau III. — Répartilion annuelle des pluies à Saint-Louis cl Dakar. SAINT-LOUIS DAKAR Janvier 1904 1905 1904 1905 1906 Hauteur eu "■/"' S. 2, Hauteur en "'/■" 0^ ■*: ji. a E.2, Hanleur en '"/'" Hauteur en '"/'" 0^ 16 2 1.5 2 14 » » 1 1.5 Décembre 1 . 11.5 1 0.6 2 32 20.50 1 38 5 6 52 98.9 Totaux .T) 298.1 38 435.5 549 00 553.25 947.5 Diagramme III. Hauteur mensuelle des pluies à Dakar en 1904, 1905, 1906. Hivernage ^^^Seil^ Mveitiage^ Hivernage. Heà^. SOO' 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 Wm, ^ i ■ J FM AMJ JASOKDJFMAMJ JASONBJ F MA M J J AS OND 1904 1905.- 1906 Ces renseignements pluviométriques sont complétés par les don- nées du tableau et du diagramme IV relatifs à l'humidité rela- tive. Cette humidité atmosphérique, très forte pendant l'hivernage, contribue à favoriser la végétation 382 ÉTUDES ET A1ÉM0IRE8 Tableau IV. — Moyennes de Vhumidité relative à Dakar. Années 19U4 1905 Janvier . . . Février. . . Mars Avril Mai Juin Juillet. . . . Août Septembre Octobre . . . Novembre . Décembre, , 51° 52°5 41 46,5 59 66,5 62,5 65,5 D0,0 70,5 71 70 75 72,5 77,5 81,5 75 77,5 71 75,5 70 69 69,5 62,5 Diagramme IV. Variations de l' Iiurnidité relative à Dakar. (Humidité deO à 100). 8S 80 / <^, / 'v y^ s ^ ^^ 75 ^ "^ , ^-. \ / ^ / S. \ ^ / \ \ y ' \ > 70 > ^■>— — .y > \ ./ \ ,1904 /' \ ft'î ; ' — , \ y'^ \ / y^ \ / > < V 1905 60. 1 / ^/^ \ 1 /^ f 1 1 ,^. . --M vernat ie. .SS 1 1 1. 1 sn 1 1 \\ ' / / / \ > / 45 1 40 1 35 Y: F? M^ A^ Mi JE MoHGAN, Mission scientifique en Perse^ 180», j t. I, p. m, vi. COURS DE GÉNIE UUUAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 393 font couramment, à Madagascar, des étapes journalières de 40 kilo- mètres à l'allure de 8 kilom. à l'heure avec des charges de 80 kilog. Au sujet du travail mécanique que peuvent fournir les chevaux, nous pouvons dresser sous forme de tableau ^ (pa^e suivante) les résultats de nos constatations faites surtout dans la Loire-Inférieure, dans la Corrèze et en Seine-et-Oise ; ils ont été vérifiés lors de nos essais dans d autres départements ; ces chilfres correspondent à 8 heures de travail dans les champs et à 45 minutes de travail par heure, le reste étant occupé par les repos, les tournées et les temps perdus sur les chemins ; il est très probable qu'il faut les affecter d'un coefficient de réduction (que nous ne connaissons pas encore) pour les appliquer aux chevaux qu'on pourrait utiliser dans quelques colonies. Au Soudan, les ânes de petite taille (de 0"^ 90 à 1"' OS) sont sou- vent chargées de SO jusqu'à 100 kilog. ; en Tunisie, les ânes, qui pèsent de 90 à 130 kilog,, reçoivent des charges de 80 à 120 kilog. — A Madagascar-, les canes (qui furent importés de France et d'Algérie) portent actuellement environ 60 kilog. et font des étapeà journalières de 20 à 23 kilomètres, à l'allure moyenne de 5 kilomètres à l'heure ; un homme suffit pour conduire 5 animaux ; « ces expé- riences sont récentes, mais nous sommes convaincus, dit M. Ch. Roux, qu'elles donneront de bons résultats lorsque la question des bâts sera résolue et que les indigènes auront pris l'habitude de charger les animaux avec soin et de les conduire raisonnablement». Les ânes étaient employés dans l'Afrique du Nord et en Asie Mineure dès la haute antiquité et, selon les croyances, le peuple, les considérant comme l'incarnation du mauvais 3, les accablait de coups ; le même esprit se retrouve chez les populations musulmanes actuelles. En Tunisie, nous étions étonnés de voir, très fréquem- ment, une plaie sur une fesse de ces animaux ; on nous a déclaré 1. Rappelons que nos chevaux de ferme peuvent prendre des vitesses v, v', v" un peu différentes, mais en fournissant des efforts /", /"', f" en raison inverse, de telle sorte que leur puissance P reste sensiblement constante : P = fv = f' v' = f" v" = ... à la condition que v ne varie qu'entre les limites restreintes du travail au pas. 2. L'élevage à Madagascar, par le lieutenant Charles Roux, directeur de la ferme hippique de l'Iboaka : Bulletin du Jardin colonial, n" 20, 1904. 3. Voir notre Essai sur VHistoire du Génie Bural, t. I, p. 92. 394 ETUDÇS ET MEMOIRES CHEVAUX Poids des moteurs (en kg-.). . . . 300 à 450 450 à COO Vitesse (mètre par seconde). . . 0,75 — 0.70 0,70 — 0,65 ElJ'ort utilisable en kilogrammes : Un animal 65 à 75 90 à 110 Deu.\ animaux 120 — 140 ■](55 — 205 1 attelés défile. 165 — 190 230 — 280 Troisanimaux^^"''!'^'^ '' '^' 1 Iront et 1 en ( tète 170 — 195 240 — 290 ' attelés de file. 200 — 230 275 — 335 Quatre anim. attelés par paires 225 — 260 310 — 380 Puissance disponible en kilogrammètres par seconde: Un animal 48 à 52 90 — 98 63 à 71 115 — 133 Deux animaux [ attelés de file. 123 — 133 161 — 182 Trois animaux attelés 2 de 1 front et 1 en ( tête 127 — 136 150 — 161 168 — 188 192 — 217 attelés de file. Quatre anim. | attelés par paires 168 — 182 217 — 247 Travail mécanique journalier en kilogrammètres: Un animal 1.036.800 à 1.123 200 1.360.800 à 1.533.600 Deux animaux 1.944.000 — 2.116.800 2.656.800 — 2.872.800 2.484.000 — 2.872.600 3.477.600 — 3.931.200 i attelés de file. Trois animaux r^^^^l*^^ ^ '^' 1 front et 1 en ( tète 2.743.200 — 2.937.600 3.628.800 — 4.060.800 ( attelés de file. 3.240.000 — 3.477.600 4.147.200 — 4.687.200 Quatre anim. | attelés par paires 3.628.800 — 3.931.200 4.687.200 — 5.335.200 que les conducteurs avaient soin d'entretenir cette plaie afin de n'avoir, sans se fatiguer, qu'à la chatouiller avec une badine pour forcer l'animal à avancer, c'est-à-dire à fuir son bourreau ! On nous COUKS DI3 GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 395 a assuré également qu'une tentative de Société protectrice des ani- maux en Tunisie n'a obtenu qu'un succès d'estime ; il serait bon que le peuple civilisateur prît enfin des mesures, énergiques au besoin, pour faire cesser ces barbaries inutiles et incompatibles avec une bonne exploitation zootechnique des moteurs ; comme excuse, si cela en est une, nous pouvons ajouter que la brutalité envers les animaux n'étant malheureusement pas chez nous un fait isolé, on fut conduit à édicter en 1850 la loi Grammont, et surtout à l'ap- pliquer. Bovidés. — Suivant les colonies, on peut utiliser des zébus, des buffles ou des bœufs à divers travaux : transport à dos ou traction elîectuée sur une machine de culture, un véhicule ou sur un manège. Dans le nord de la boucle du Niger, les zébus ont une hauteur d'environ 1™50 à la bosse et reçoivent des charges de 50 à 120 kilog. Pour ce qui concerne les zébus à Madagascar, M. Gh. Roux, pré- cité, dit ce qui suit : ... « Les zébus se dressent facilement; on les conduit k l'aide d'un anneau en fer passé dans les naseaux. Ils portent des charges de 60 à 80 kilog. » « Faute de mieux, le bœuf porteur rend des services. Mais on ne peut lui demander que de très petites étapes, 20 kilomètres envi- ron par jour et des allures lentes; si on exige de lui un travail plus sévère, il dépérit rapidement et devient inutilisable. Partout où il y a des routés, il vaut mieux employer le bœuf à la ti*action. » « Les transports par voitures à bœufs nous paraissent appelés à se développer dans l'île. Le dressage des animaux se fait avec la plus grande facilité, et, pour notre part, nous n'avons jamais eu besoin de recourir à l'anneau dans le nez, un simple licol nous ayant suffi pour conduire nos animaux. La bosse permet l'usage d'un joug spécial, commode, facile à faire et à ajuster. Soumis à un entraînement progressif, le zébu arrive à fournir de bonnes étapes sans que son état général paraisse en souffrir. Sur de petites dis- tances, pour les travaux d'une exploitation agricole, pour le labour surtout, il rend les plus précieux services. Son emploi sur de grandes lignes d'étapes demande l'observation de deux conditions essen- tielles : 1° ne pas faire plus de 20 à 25 kilom. par jour, en conser- 396 ÉTUDES ET MÉMOIRES vant une allure lente ; 2° une fois l'étape atteinte, laisser aux ani- maux tout le temps nécessaire pour paître à leur aise, car la nour- riture ne leur est profitable qu'à la condition d'être prise lentement. Les mauvais résultats obtenus par certaines entreprises de trans- ports par voitures à bœufs peuvent être imputés, semble-t-il, à l'ef- fort trop considérable demandé à des animaux à peine entraînés. Employés sag-ement et pour transporter seulement des marchan- diises peu pressées, les bœufs peuvent rendre des services impor- tants. » Le zébu de Cochinchine, importé en Algérie ^, pèse 360 kil. et a une allure comprise entre celle du bœuf Guelma et celle du mulet ; c'est un bon animal de travail. Selon M. P. Boulineau-, le zébu craint la pluie et le marais ; le métis zébu remplace avantag-euse- ment le mulet pour les travaux de labour comme pour les trans- ports sur route. Les zébus sont très employés dans les cultures de la Nouvelle Gui- née-^, où on les fait tirer seuls ou accouplés par deux à un joug- de g-arrot (%. 557, p. il 8). Les zébus porteurs du Soudan ^ ont les dimensions suivantes : VARIÉTÉS SAUÉLIENNE NIGÉRIENNE Taille à la bosse 1™ 42 à 1™ 48 1™ 44 à 1™ 43 Taille à la croupe 1" 36 à 1" 44 l^SBàl^^Sg Longueur du tronc (de la pointe de l'épaule à la pointe de la fesse) 1^36 à 1^44 1^50 à 1" 52 Ces animaux peuvent transporter à dos des charges variant de 50 à 120 kilog. suivant les moteurs; ce sont les mâles seuls qu'on destine à ce service. On emploie dans l'Inde de petits zébus trotteurs, qu'on attelle à de légères voitures à deux roues. Le buffle est utilisable dans les régions chaudes et humides; 1. D'après Roger Mares, Journal d'Agriculture pratique, 1902, t. II, p. 75. 2. Le zéhu en Algérie, par M. P. Boulincau : Première réunion internationale d'Agronomie coloniale, Paris, juin 1905, pag-e 315. 3. D'après W. Kolbe, Der Tropenpflanzer, avril 190i. 4. Bulletin du Jardin colonial, mai 1905. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 397 son poids varie de 500 à 600 kilo^. Des biifïles employ^.s en Algérie par M. Mares ' ont donné d'excellents résultats comme animaux de travail : « dans les terres fortes qui avoisinent les dépressions marécageuses, dit-il, le labour est rendu difficile en hiver à cause de la faiblesse des bœufs du pays, auxquels seuls on peut demander de vivre dans ces régions où la malaria (bovine) interdit l'élevage et l'entretien des bêtes de France. — L'usage des buffles^ qui n'ont pas besoin de bains pendant la saison des labours, y est tout indiqué. Chaque couple de ces robustes et pesants ani- maux peut remplacer deux couples de bœufs, permettant de réduire les attelages des charrues de 4 à 5 couples de bœufs à 2 ou 3 couples de^buftles. — Les buffles sont têtus, surtout lorsqu'ils ont envie de se baigner, mais leur caractère est plus doux que celui des bœufs indigènes et ils sont en général fort dociles. » Les buffles sont employés dans l'Asie et dans les j)ossessions hollandaises où ils cultivent les rizières, travaillant en ayant l'eau jusqu'au ventre ; on les attelle seuls ou par paire. — A Java, selon M. Paul Serre, correspondant de la Société Nationale d'Agricul- ture, « le buffle est un animal précieux : il tire la charrue, pétrit l'argile dans les briqueteries, bat le riz en marchant dessus, fait tourner les moulins, traîne les voitures et, à la fin de ses jours, est débité à tant la livre dans les kampongs (villages indigènes des Indes néerlandaises) ». Selon M. E. Douarche, vétérinaire-inspecteur des épizooties du Tonkin 2, les buffles du Tonkin pèsent en moyenne 500 kilog. ; ils ne valent pas les bœufs annamites et sont surtout utilisés aux tra- vaux de culture des rizières basses ; les animaux font deux attelées par jour et, dans ce temps, on estime qu'un buffle peut labourer 2000 mètres carrés de rizière ; quelques buffles exceptionnels arrivent à labourer 1 màu dans leur journée, soit 3600 mètres car- rés de rizière. Les petits bœufs du littoral nord de l'Afrique pèsent de 300 à 350 kilog. au plus et 250 à 300 kilog. en moyenne ; en Algérie, c'est la variété Guelma qui semble la plus employée. Les animaux du Fouta-Djalon sont analogues aux Guelma comme 1. Journal d'Agriculture pratique, 1902, t. II, p. 75. 2. Bulletin économique de la Direction de l'Agriculture et du Commerce de V Indo- Chine, mai 1906, p. 261. 398 ÉTUDES ET MÉMOIRES dimensions et probablement comme puissance ; — les bœufs dont la taille est d'environ 1 mètre pèsent de 200 à 230 kilog. ; ceux qui ont 1 ■" 10 pèsent 300 kilo^. environ. Au Soudan', les bœufs du Fouta-Djalon ont une taille de 0'"99 à la croupe, et ceux de Bambara 1"' 20. Au Dahomey, la variété de TOuémé n'a que 0™ 95 à 1"' Oo de hau- teur au g-arrot et ne peut être utilisée que pour la boucherie ; la variété Peuhl, de 1"' 20 à l'"3o, propre au travail, est comparable à notre petite race bretonne. Comme nous l'avons fait pour les chevaux (p. 393), nous donnons dans le tableau suivant le résumé de nos constatations sur le travail des bœufs -, tout en répétant notre précédente observation : ces chitTres doivent être certainement atfectés d'un coefficient de réduction (inconnu actuellement) pour s'appliquer aux bovins uti- lisés dans les colonies : Poids des moteurs (en kg.) Viiesse (m. par seconde) H/fort utilisable en kilogrammes : n animal eux animaux luatre animaux Puissance disponible en kilogrammètres par seconde : Un animal. Deux animaux Quatre animaux Trnfiiil mécanique journalier en kilogrammètres : 1 n animal Deux animaux Quatre animaux 250 0,75 400 0,70 BOELTS 400 à 550 0.05 — 0.00 550 à 700 0.55 -- 0,50 Kjforl utilisable en kilogrammes : Un animal Deux animaux 55 à 70 1(10 — 130 170 — 215 00 à 110 105 — 200 275 — 3.35 160 295 490 h 200 — 370 Quatre animaux — 010 41 à 49 75 — 91 127 — 150 5S à GO 107 — 120 178 — 201 885.600 à 1.058.400 1.020.000 — 1.965.600 2.743.200 — 3.21O.fi('0 1.252.800 2.311.200 3. 814. 800 à 1.425. 600 — 2.. 592. 000 — 4.341.6(10 88 à 100 162 — 185 269 — 305 1.900.800 à 2.160.00(1 3.499.200 — 3.990.000 5.810.400 — 6.588.000 1. Bulletin du Jardin colonial, mai 1905. 2. Nous ferons ici la même observation que celle indiquée à la note 1, p. 392, relativement à la puissance : P=zfv—f' v' =f"v=z... qui reste sensiblement constante lorsque la vitesse des moteurs est maintenue dansles limites correspondant à l"allure du pas. Dans ce tableau, les animaux font 8 heures de tra\ail dans les champs et pendant ■45 minutes par heurc^ : le reste étant occupé par les repos, les tournées et les temps perdus sur Icscliemins. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 399 De nos recherches sur vingt-neuf paires de bœufs de travail de race limousine (Concours de Limoges — Société d'Agriculture de la Haute-Vienne, 30 septembre 1905), nous tirons le résumé suivant : BOEUFS LIMOUSINS de 2 à 4 ans de 4 à 8 ans Hauteur au garrot 1'" 30 à i°»40 !■" 37 à 1" 54 Poids de la paire de bœufs avec le joug 1085 kg. — 1165 kg. 1130 kg. — 1 720 kg. Effort moyen développé (en kg.). loO — 215 233 — 321 Vitesse moyenne (mètre par seconde) O'» 36 — 0™ 62 0™35 — 0°>60 La plus forte paire de bœufs limousins (4 ans 1/2), pesant 1.380 kg., était capable de fournir, entravait normal, un effort moyen de 317 kilog. à une vitesse moyenne de 0"^ 60 par seconde, soit une puissance utilisable de plus de 190 kilogrammètres par seconde, ou un peu plus de 2 chevaux-vapeur et demi. Nous résumons ci-dessous les résultats constatés dans nos essais sur vingt-six paires de bœufs de travail de race pure d'Aubrac (Concours de Rodez. — Société centrale d'Agriculture de F Aveyron, 17 mai 1907) : BOEUFS D'AUBRAC de 3 à 4 ans de 5 à 8 ans Hauteur au garrot 1°^ 32 à 1" 44 1°» 42 à l"» 35 Poids de la paire de bœufs avec le joug 1120 kg. — 1265 kg. 1220 kg. — 1630 kg. Effort moyen développé (en kg.). 154 — 227 162 — 266 Vitesse moyenne (mètre par se- conde 0°^ 50 — Om 74 0"! 45 — 0-^ 64 Une jeune paire de bœufs d'Aubrac (3 ans et 3 a\is et demi) pesant 1120 kilog., était capable de fournir, en travail normal, un effet moyen de 197 kilog. à une vitesse moyenne de 0"' 65 par seconde, soit une puissance mécanique utilisable de 128 kilogram- mètres par seconde, ou presqu'un et trois quarts de cheval-vapeur. 11 est bon d'ajouter que les bœufs du Concours de Rodez venaient de passer difficilement l'hiver par suite de la pénurie des fourrages et qu'ils étaient fatigués par les travaux de printemps. 400 ÉTUDES ET MÉMOIRES Lors de nos essais de Maison-Carrée, en 1898, nous avons eu l'oc- casion de faire des observations sur le travail pratique exécuté par sept paires de tout petits bœufs des indigènes algériens (les ani- maux devaient peser de 250 à 300 kil.); nous résumons ci-dessous les moyennes constatées pour chaque attelag-e (fîg. 549) travaillant dans une raie de 215 mètres de longueur qu'ils parcouraient en 4 ou 6 reprises successives séparées chacune par un léger repos : TEMPS _C ^ « -2 (minutes et secondes) ^ - " w a = N» pour faire la raie de 215 mètres et une tournée PPOIiT utile au de trava C t,j s £ de l'attelage < K _ ^ p '' — = - 1 - — — - — cz ^ ^ ■^ -r -■ C o H 'g := C = o — -j a ~ a t — ' — — — -■ — o c ^ Total Utile • ^'?. O 5 ^ minutes minutes niùtrcs kR- kgm . 1 10.40 8.30 0.79 0.42 14S 62.16 2 9.30 7.00 0.73 o.:ii 180 91 . 80 3 8.30 6.00 0.70 0 . 60 160 96.00 4 8 . 40 7.00 0.80 o.:ii 160 91.60 ") 7.30 6.00 0.80 0.60 164 98.40 6 8.20 6.20 0.76 o.:;7 143 81. al 7 10.30 6.20 O.o9 o.:i7 170 96.90 Si l'on fait les moyennes, en retirant du tableau précédent les chiffres extrêmes, on voit qu'on peut tabler sur les résultats suivants : Vitesse moyenne par seconde pendant le travail. . 0™ 54 Effort moyen utilisable 160 kilog. Travail mécanique utilisable par seconde 86 kilogrammètres. Rapport du temps utile au temps total 0,7b, soit 45 minutes par heure Une paire de semblables petits bœufs fournit ainsi 232200 kilo- grammètres utilisables par heure de présence au travail ; pour sept heures par jour, on disposerait ainsi de 162ot00 kilogrammètres par paire de bœufs, parcourant un chemin utile d'un peu plus de 10 kilomètres (10200 mètres). En comparant les chiffres précédents avec ceux du tableau de la page 397, on voit que les animaux de Maison-Carrée ont moins de vitesse mais donnent un effort moyen plus élevé que ceux de COURS DE GÉXIE RlîKAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 401 France ; la puissance fournie est un peu plus grande (86 au lieu de 75 kilog-ra m mètres par seconde) ; bien que la durée journalière du travail soit plus faible, le travail mécanique donné par jour est sem- blable (162o400 au lieu de 1620000 kilogrammètres). — Si nous avions le droit de généraliser la comparaison, nous pourrions dire que, pour les bœufs des colonies du nord de l'Afrique, les elForts du tableau de la page 397 doivent être multipliés par 1,60, les vitesses par 0,72, la puissance fournie par 1,15, et la durée du tra- vail journalier par 0,875. [A suivre.) Max Ringelmann, Professeur à VInstitut agronomique et à l'Ecole supérieure d'' Agriculture coloniale. Directeur de la Station d'Essais de Machines, Bal. du Jardin colonial. I90T. II. — N" 56. 28 RECHERCHES SUR LES PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR LEUR ÉTUDE MICROSCOPIQUE ET LEUR CARACTÉRISATION [Suite). PAR MM. Em. Perrot et A. Goris. Herana [Cyperus lalifoUus Poir). Syii. — Vendrana (Antsih). Très abondante à Maurice et Madagascar dans les marais, cette Cypé- racée de haute taille est fréquemment utilisée pour rétablissement du toit des maisons ; sa structure la fait ranger nettement parmi les plantes aquatiques ou marécageuses. Caractères extérieurs. — La feuille est repliée sur elle-même, avec une nervure médiane proéminente qui fait le bord externe du repli, et c'est la face supérieure de la feuille qui est interne. De couleur vert jaunâtre, elle est résistante, lisse, finement striée dans le sens longitudinal, d'une lon- gueur assez considérable, large de 1 cm. environ, quand elle est étalée. Caractères anatomiques. — L'épiderme inférieur et le mésophylle sous- jacent sont en tous points semblables à ce que nous venons de décrire pour TAisatro. L'épiderme supérieur est formé d'éléments très développés avec un hypoderme épais comprenant 3 ou 4 assises de cellules volumi- neuses. De nombreux et très petits amas de fibres très ténues sont accolés aux épidémies, moins nombreux et plus volumineux. Sous l'épiderme au-dessous de l'hypoderme, le tissu conjonctif, dans la partie extérieure duquel courent un grand nombre de petits faisceaux, forme des piliers parenchymateux renfermant au centre une autre rangée de gros fais- ceaux qui rejoignent les épidémies en limitant ainsi de larges lacunes partagées verticalement par des diaphragmes étoiles (ce/, Herana., 1, PI. IV). - Cellules lannifères à contenu homogène au voisinage des faisceaux. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 40,3 Penjy [Lepironia miicronafa Rich). Syn. Penja (Betsim.), Rambo (Taimovo), Mahampry (Taisako). Cypéracée des marais des côtes est, nord-est et nord-ouest de Mada- gascar, s'étendant jusqu'à l'Inde, l'archipel malais et l'Australie. La paille se présente en tigelles arrondies de couleur jaune paille ou verdâtre, finement cannelée par dessiccation, avec des nœuds irrég-ulièrement espa- cés. Caractères microscopiques. — Sous l'épiderme à parois épaissies sur- tout latéralement et extérieurement, on trouve accolés de très nombreux et très rapprochés petits amas fibreux, écrasant à leur niveau les cellules épidermiques et pénétrant comme des coins dans les espaces intercellu- laires sous-jacents (se/, 1, PI. V, — G. = 125 d.). Le parenchyme con- jonctif est formé de larges cellules avec une première rangée de faisceaux pourvus du côté du bois d'une lame fibreuse épaisse, réduite à une assise du côté libérien. De nombreuses et larges lacunes aérifères succèdent ensuite et forment également un cercle i^égulier, à l'intérieur duquel il existe une deuxième rangée de faisceaux vasculaires plus volumineux que les premiers. Çà et là on distingue les cellules étoilées des diaphragmes aérifères {cli). A signaler aussi la présence de quelques cellules tannifères dans le parenchyme conjonctif (Ch) et celle de l'amidon dans le parenchyme. Usages. — La paille préparée avec le Penjy, dit Vaucheret, est utilisée aussi bien dans le centre de l'île que sur la côte orientale pour fabriquer des chapeaux, des nattes, des sacs à riz. (( Les tiges entières sont utilisées après avoir été soit écrasées comme celles de l'Harefo « Penjy entier », soit coupées longitudinalement pour obtenir des lanières plus étroites, ce qui constitue le « Penjy fendu ». L'intérieur de la paille de Penjy est blanc mat, aussi les indigènes con- fectionnent-ils, en utilisant des brins de Penjy fendus, ployés tantôt sur une face et tantôt sur l'autre, des articles ornés de dessins vert et blanc, parfois d'un effet assez joli. On fait avec le Penjy, dans le centre, notamment aux environs de Tana- narive, des chapeaux à large bord et à fond plat, dont l'usage est très répandu chez les Malgaches de l'Imerina. D'après M. PiRET, les indigènes prétendent que la confection d'un cha- peau en Penjy de belle qualité exige au moins 8 jours ; ce genre de tra- vail est ordinairement confié aux femmes. Les chapeaux en Penjy de belle qualité valent environ 3 fr. 50 pièce à Tananarive et le prix des qualités plus ordinaires est approximativement de 1 fr. 50 à 2 frs. pièce. 404 ÉTUDES ET MÉMOIRES Em. Perrot et A. Goris. Acjr. prat. des Pays chauds. T. Penj^.1 fil ch sel Rangavohatpy.2 Rangavohatry. 1 i Penjy. 2 PI. V. Pailles à chapeaux de Madagascar [ PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 40S La paille de Penjy, dont le blanchiment est primitif passe pour avoir le défaut de jaunir assez rapidement. Rangavohatry [Origine botanique inconnue). Sans doute une Gypéracée qui fournit cette paille, obscurément trian- gulaire, avec un des côtés plus proéminents ; elle est souple et de couleur g-rise un peu verdâtre, avec des stries longitudinales assez apparentes. Caractères microscopiques . — Epiderme à petits éléments pourvus d'une épaisse cuticule ; gros paquets de fibres sous-épidermiques assez espacées et ne correspondant point aux faisceaux vasculaires [sel). Ils sont réunis entre eux par du parenchyme palissadique (PI. V). Le tissu cen- tral est parenchymateux avec des faisceaux épars, plus petits dans la région externe, plus volumineux vers le centre. Ce parenchyme central est irrégulièrement lacuneux donnant l'impression d'une plante d'endroits humides mais non franchement marécageux. Cette paille est peu utilisée. Sosety. Chouchou [Sechium edule Sw.). La paille de Chouchou produite par une Cucurbitacée, le Sechium edule Sw., sert à faire de très jolis articles d« vannerie. Elle croît dans tous les pays tropicaux et aussi sans difficulté à Madagascar, aussi bien sur les côtes que dans le centre. Caractères extérieurs et anatomiques. Se présente sous forme de lames minces très blanches, très résistantes. Elle est constituée par des fibres à parois peu épaisses, avec un peu de débris parenchymateux de place en place. Les lecteurs que la culture etla récolte du Sechium edule Sw. ainsi que la préparation de la paille de Chouchou pourraient intéresser trouveront des indications nombreuses dans une étude de M. A. Desruisseaux' sur les Cucurbitacées tropicales. Nous ferons cependant remarquer une erreur qui s'y est glissée (p. 130). Dans la préparation de la paille, M. Desruisseaux dit que « l'ouvrier commence par enlever le parenchyme et les faisceaux ligneux », et quelques lignes plus loin... « Après ces deux opérations, il ne reste que le tissu libéro-ligneux de la liane qui constitue un textile en forme d'élégantes lamelles ». 1. A. Desruisseai'x. Cucurbitacées tropicales. Industrie de la paille de chouchou, Agr.prat.pays chauds, 1907, 5-16, 127-136. '(.06 ÉTUDKS ET MÉMOIRES M. Desruisseaux n'a certainement pas étudié la structure de la paille de Chouchou, car il eût vu quon n'y trouvait aucun élément du liber ou du bois. Ce sont simplement les fibres péricycliques qui constituent cette paille (PI. VI) '. Tsipolimanitra (Oricfine hofanique inconnue). Sans doute uneCypéracée (?) des marais à apparence de jonc de 1 mm. de diamètre avec des cannelures très nettes et peu nombreuses, corres- pondant aux lacunes internes, disparaissant par immersion de la paille dans l'eau. Les tiges sont souvent longues de 0°' 50 à 0°^60, elles sont de couleur jaune un peu brunâtre. Caractères microscopiques. — Epiderme à larges éléments et à cuti- cule épaisse, séparée des lacunes par un assise parenchymateuse, rarement plus. Lacunes au nombre de 15 environ très larges rangées autour d'une moelle centrale parenchymateuse. Entre chacune de ces lacunes, il existe un paquet volumineux de fibres situé immédiatement sous lépiderme, et correspondant extérieurement aux stries proéminentes delà surface. [sel, PI. VI). C'est dans la partie intérieure à la zone lacuneuse que se logent les deux rangées de faisceaux vasculaires protégés extérieurement par une rangée de fii)res. Cellules à tanin nombreuses surtout autour des lacunes (cA, PI. VI). Usage. — Bien que signalée comme utilisée à Madagascar, cette paille ne nous paraît guère susceptible d'application à l'industrie des cha- peaux. Hazondrano [Scirpus %^\) Le P. Baron donne comme plante productrice, le Scirpus paludicola Kuntli. var. decipiens Nées. En Imorina, il porterait le nom de Hazondrano et chez les Betsiléos, celui de Forona. M. Vaucheret le rattache au Scirjms coryinho- sus y Caractères extérieurs. — La paille brute d'Hazondrano se présente sous l'aspect de tiges arrondies de couleur verdâtre pâle avec des stries longitudinales fines, et un tissu intérieur spongieux de couleur blanchâtre. Caractères microscopiques. — Cuticule épaisse ; amas fibreux abon- dants sous l'épiderme contenant '20 à 30 éléments et très rapprochés, plon- gés dans un tissu chlorophyllien palissadique épais (pp) (6 à 8 assises) à la partie interne duquel se trouvent deux cercles de faisceaux, les plus internesétantplus volumineux(Pl. VII, 1 ; G.r^ 200 d.). Cellules tannifères surtout dans le parenchyme palissadique et aussi mais en moins grand PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 407 Em, Perrot et A. Goris. ilsrr. prat. des Pays chauds. T. Tsipolimanitra. 1 Chouchoute. 1 Tslpolimaniira.2 Chouchoute. 2 PI. VI. Tsipolimanitra. 3 Pailles à chapeaux de Madagascar. 408 ÉTUDES ET MÉMOIRES nombre clans le tissu parenchymateux [ch). Le tissu central est très lacu- neux et dans les bandes de parenchyme qui réunissent ces lacunes, on constate la présence d'autres faisceaux vasculaii-es protégés par du tissu mécanique résistant. Les diaphragmes à cellules étoilées des lacunes aérifères sont assez rapprochés. On trouve également dans les bandes parenchymateuses, des fascicules fibreux sans éléments conducteurs. La forme des stomates rappelle celle des Graminées (PI. MI, 3, G = 200 d.); ils sont superficiels, en Vignes longitudinales, et les cellules qui les séparent latéralement sont fréquemment remplies par une matière jaune brunâtre. Tsindrodrota {Sporolobus indiens R. Br.). Cette Graminée est répandue dans touleslos régions chaudes du globe et se trouve à Madagascar surtout abondante vers le Nord-Est. Elle porte encore les noms de Tsindrodrota, Tsodrodrota (Imer), Toiana (Bets). Caractères extérieurs. — Paille de dimensions assez considérables, triangulaire et non arrondie comme la plupart des Graminées, de cou- leur vert pâle, avec un tissu spongieux blanchâtre à l'intérieur. Caractères microscopiques. — La section transversale est triangulaire (2, PI. VII; G. =200 d,). Epidémie à cuticule fortement épaissie; tissu palissadique comprenant2, 3 assisses de cellules presque isodiamétriques ; tissu parenchymateux réduit. Sous l'épiderme de place en place, assez éloignés même, on trouve des amas de fibres (25 à 30 éléments), écra- sant à leur niveau les cellules épidermiques. Les faisceaux libéro-ligneux sont disposés sur une seule rangée paral- lèle à l'épiderme; ils sont protégés à la partie inférieure par une lame fibreuse qui se réduit à une seule assise de libres à la partie libérienne du faisceau. Dans les angles, il existe en outre un faisceau plus extérieur. La partie centrale de la coupe est fortement lacuneuse et on trouve quelques faisceaux dans le tissu conjonclif qui sépare ces lacunes. Cel- lules étoilées à parois épaissies et pourvues d'ornements cellulosiques en pointes. Cellules tannifères (cA) surtout à la limite du tissu palissadique et parenchymateux et aussi en petite quantité à l'intérieur du parenchyme central (1, PI. VII ; G. = 200 d). Usages. — D'après M. Fauchùre, les Malgaches confectionnent avec avec cette paille des chapeaux et des articles de vannerie assez fins. Les chapeaux ainsi faits vaudraient environ 2 fr. à 2 fr. 50 pièce, et il faut environ 3 jours pour en fabriquer un seul. PAILLES A CPLAPeAiX DE MADAGASCAR Em. Perhot et A. Gonis. ^^fji'- l>'''if- des Paijs rhniids. T. 409 fil s « sel ^ Hazondrano.l Hazondrano. 2 cet DQ^ÔOO^^^Q^- -,sg| Tsindpodrota. 2 Tsindrodpota. 1 Haiondrano. 3 Tsmdrodrota.3 PI. Vil. Pailles à chapeaux de Madagascar. 410 ÉTUDES ET MÉMOIRES Em. Perrot et A. Goris. .1^/'. prat. des Pays chauds. T. ,.scl Ahibano. 2 Ahibano.1 Haravolovary Ahibano. 3 PI. VIII. Pailles à chapeaux de Madagascar. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 41 1 Ahibano {Cyperus'! sp !) Origine botanique incertaine. D'après M. Fauciière ce serait une sorte de roseau ! que l'on rencontre sur- tout dans la région d'Ankaraira et dont les tiges peuvent atteindre 1 ™ 50 de hauteur. C'est sans doute un Cyperusl Caractères extérieurs. — Paille pleine, souple, ferme, lisse de belle couleur paille, aplatie, elliptique. Caractères microscopiques. — l<]piderme à grands éléments allongés radialement avec cuticule assez épaisse. Toute la zone externe du paren- chyme est composée de cellules polygonales à parois un peu lignifiées. Elle est coupée de bandes lîbreuses qui vont rejoindre les faisceaux groupés en deux cercles, les plus petits extérieurs et réduits le plus sou- vent à un petit amas de cellules libériennes (1, PI. VIII ; G. = 175 d.). Quelques-uns de ces faisceaux ne sont pas entourés de tissu mécanique. La région centrale est volumineuse (3, PI. VIII), formée d'un tissu parenchy- mateux à grands éléments, très différent du tissu de la bande externe qui occupe seulement 1/8 environ du diamètre total de la tige. Vu de face l'épiderme a ses cellules allongées suivant la longueur de la paille et séparées par des cellules de dimensions plus petites (2, PI. VIII). Sto- mates ne présentant rien de particulier. Usaqes. — Cette paille paraît être employée principalement dans le centre, et on en fabrique à Tananarive, des chapeaux très fins, très souples, de belle qualité et supportant le lavage. En France, les chapeaux d'Ahibano ont eu quelque vogue ces années dernières, mais la colora- tion persistante de la paille en rend la demande de moins en moins fré- quente. Malgré cela l'Ahibano est d'un véritable intérêt pour la fabrica- tion du chapeau de p lille sous la réserve que l'importation puisse être suffisante pour intéresser les industriels. « Un beau chapeau d'Ahibano, dit Vaucheret, vaut au moins 5 fr. à Tananarive et il faut environ trois semaines pour le confectionner. C'est également avec cette matière pre- mière que l'on fabrique les chapeaux à larges bords que portent les femmes betsimisaraka, et qui se vendent jusqu'à 6 fr. à Tananarive. » Haravolovary [Cyperus? sp!). Paille petite de section elliptique, de couleur un peu verdâtre, parfois un peu rose violacé aux extrémités, très résistante. La structure anatomique, aux dimensions près, le rapproche de l'Ahibano. Toutefois le rapport de la bande corticale vasculaire représente 1/4 à 1/5 du diamètre total (PI. VIII). Si cette plante est abondante, nous croyons qu'elle peut être substituée avec avantage, à celle de l'Ahibano. C'est ce que dira sans doute l'ave- nir. (à suivre) Em. Perrot et A. Goris. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS [Suite) MALADIES DES CAFÉIERS L'expérience de plusieurs années a démontré au D'' J. Dufour que le plus grand nombre des pieds de vig'ne replantés sur des sols pareillement traités se comportent normalement^ sans paraître souffrir des atteintes du pourridié. D'autres essais ont été tentés avec des doses faibles de sulfure de carbone, ou de sulfocarbonate de potasse en solution, sur des ceps malades du pourridié, mais encore bien vivants. L'effet du traitement, surtout dans les sols compacts, arg-ileux, où le sulfure de carbone se diffuse mal, n'a pas été concluant et il n'est pas possible d'affirmer que le pourridié, même peu développé, puisse y être détruit par ce procédé. L'action du sulfure de carbone, surtout dans le traitement d'ex- tinction, serait complexe d'après des recherches récentes. Oberlin * admet que ce corps, en dehors de son action destructive sur les organismes vivants du sol, animaux ou végétaux, possède encore une véritable action stimulante sur la végétation. Cette propriété, particulière au sulfure de carbone, qui permettrait de cultiver, plu- sieurs fois de suite et sans interruption une même plante sur un sol donné, serait, comme le dit l'auteur, « de nature à nous con- duire sur une voie nouvelle, « en ce qui concerne la question des assolements dans les cultures. » Elle serait particulièrement avan- 1. Gh. Oberlix. Effets du sulfure de carbone sur les sols épuisés ou fatigués par la culture. Journal d'agriculture pratique, 1896, p. 459 et 499. 3IALAD1ES DES CAFÉIERS 413 tag-euse pour les planteurs de caféiers, toutes les fois qu'il y aurait à remplacer des arbres. L action bienfaisante du sulfure de carbone sur la culture a été interprétée d'une façon assez simple par Gastine : il croit que ce sont les org-anismes tués par cette substance, organismes dont le sol renferme une quantité notable, qui constituent pour les plantes un engrais azoté précieux en ce sens qu'il se trouve au contact même des radicelles. D'un autre côté, il y a lieu de tenir compte des expériences de Perraud ' qui paraissent démontrer que le sulfure de carbone entrave le travail de nitrification dans le sol. En résumé, ces données, spéciales au pourridié de la vigne, sont applicables, telles qu'elles sont, au pourridié du caféier. Il serait cependant nécessaire, par quelques expériences préalables, de préciser exactement les quantités de sulfure de carbone à employer, et, surtout pour une région donnée, la période de l'année où il sera le plus avantag-eux de le faire. A ce sujet, ^précisément, des expé- riences tentées à Java par Koningsberger sur le conseil de Ritzema Bos 2 pour la destruction de larves terricoles nuisibles n'ont donné aucun résultat, et cet échec a été attribué à la haute température du sol, d'où le sulfure de carbone s'évapore avant d'avoir produit aucun effet utile. Peut-être dans ces conditions le sulfocarbonate de potasse enfoui dans le sol un peu avant la saison des pluies serait-il plus actif ? Le « pourridié » dont je viens de parler n'est peut-être pas diffé- rent de la maladie dont parlent Guérin-Méneville et Perrottet 3, maladie que l'un deux a observée aux Antilles et qui existait peut- être aussi à l'époque (vers 1840) à la Réunion dans le cirque de Salazie. Elle « atteint, écrivent ces auteurs, les caféiers dans « quelques localités et cause leur mort au moment où on s'y attend « le moins. Cette maladie, qui se développe dans la terre, empoi- « sonne, disent les habitants, tous les caféiers qu'elle atteint. Elle « est due à un très petit champignon qui se propage dans un « espace de temps très court, surtout quand ce sol est riche en (( détritus de vég-étaux de facile décomposition. Ces détritus favo- 1. J. Perraud, Annales de la Science agronomique, 1896, p. 299. 2. J. Ritzema Bos, Zeilschrift fur Pflanzenkrankheiten. V'III, 1898, p. 119. 3. GuÉRix-MÉNEviLLE ct Perrottet, Mémoire sur un insecte et un champignon qui ravagent les Caféiers aux Antilles, Paris, 1842, p. 23. 414 ÉTUDES ET MÉMOIRES MALADIES DES CAFÉIERS 415 Planche XLI LÉGENDE Pourridié du Caféier. — Canker. Fio-, 19. — Filaments de mycélium noir pris sur racines de caféier de Libéria à la Guadeloupe : R, partie renflée de la cellule mycélienne ; Va, varicosité unilatérale de la même. Fig-. 20. — Mycélium observés sur des racines de Caféiers du Brésil tués par une anj^uillule. En A, filament plus jeune qu'en B (D'après Gœldi.) Fig. 21. — Le mycélium dans les tissus du bois secondaire jeune de la racine de Caféier de Libéria ; My, filaments ; Ce, cellule de parenchyme ligneux ; F, fibre ligneuse. RostreLla Coffeœ. Fig. 22. — Cellules du parenchyme cortical de Caféier d'Arabie avec filaments mycéliens et niacroconidies de Boslrella Coffeœ. Gr. 320. Fig. 23, 24. — Macroconidies du même sur les filaments de mycélium. Fig. 25. — Macroconidie jeune. Gr. 360. Fig. 26. — Premiers stades de la germination des macroconidies. Gi-. 340. Fig. 27. — Formation des microconidies (forme Endoconidium). Gr. 360. Fig. 28. — Germination des microconidies. Gr. 360. (Figures 22 à 28 d'après A. Zimmermann.) 416 ÉTUDES ET MÉMOIRES « risent la multiplication des champig-nons, en entretenant une « humidité constante au pied de l'arbre et en empêchant le renou- « vellement de l'air dans cette partie. » Ces auteurs ne fournissent pas d'autres renseig-nements sur la maladie ; ils préconisent, pour le combattre, un traitement assez analogue à celui dont nous avons parlé plus haut, arrachage et incinération des pieds malades, avec écobuag-e du sol envahi. Maladie du Collet. — On désig-ne sous ce nom, à la Réunion ', une maladie du caféier, qui y semble d'ailleurs peu répandue. Je ne la connais pas et me contente de citer l'auteur. « Cette maladie n'a été remarquée jusqu'à présent qu'à Saint- « Benoît et à Saint-Pierre. Elle semble n'attaquer que les caféiers « du pays, iTiais surtout les jeunes sujets. Quand ils paraissent (( vigoureux, sur le point de produire, ils se mettent à pousser « d'une façon tout à fait anormale pendant quelques semaines ou « quelques mois, puis périssent. Si on examine attentivement un « des pieds morts, on aperçoit une sorte d'hypertrophie de la « couche subéreuse autour du collet, quelquefois au-dessous. Il u semble que les racines ont péri longtemps avant la tige. » L'auteur incrimine, avec doute d'ailleurs, la cause invoquée par Guérin-Méneville et Perrottet, et il propose le greffage des caféiers du pays sur d'autres variétés qui n'ont pas paru atteintes jusqu'alors. Pourridié de Java. — Le D'" Zimmermann signale à Java un un véritable pourridié des racines du caféier - qui n'est peut-être pas différent de la maladie que nous avons décrite sous ce nom à la Guadeloupe. Il a trouvé tout le système radiculaire envahi par une moisissure noire, et il n'a rencontré aucun autre organisme capable de produire la maladie. Ce mycélium est certainement la cause du mal. Les feuilles jaunissent complètement et tombent quelques jours après. Si on déracine la plante, on voit que le j)ivot est tout-à-fait pourri. En enlevant l'écorce, on peut remarquer des 1. J. Delalande, Observnlionn sur les maladies des Caféiers à la Réunion. Rennes, 1883. 2. D'' A. Zimmermann, (Jver eene worlelschininiel van Colïea arabica, Teijsmannia, Batavia, 1901. MALADIES DES CAFÉIERS 417 bandes noires pénétrant radialement le bois de cette racine et se propageant de bas en haut. Ces taches sont dues à des filaments mycéliens entre-croisés, d'un brun sombre, qui pénètrent les rayons médullaires et le bois. On voit quelques filaments sombres dans les vaisseaux, entremêlés à des filaments très jeunes, qui sont inco- lores. Dans les parties fortement attaquées, l'amidon disparaît. Ce mycélium reste stérile. Zimmermann n'y a pas observé de coni- dies. Il a vu sur les filaments des g-rains cristallins (oxalate de chaux?) solubles dans l'acide chlorhydrique. Quand on place à l'humidité des portions de racines malades, une moisissure blanche apparaît, et elle brunit bientôt. Gomme moyen de traitement, Zimmermann conseille d'arracher et brûler sur place les arbres malades. Peut-être est-ce la même maladie qu'a rencontrée A. Tonduz au Costa-Rica, dans laquelle il vit des racines de caféier couvertes d'une moisissure blanche qu'il rapproche de V Armillaria mellea K G. d'Utra a fait une constatation analogue ^ au Brésil. Ganker. — Cette maladie appelée en anglais canker (chancre) ou bark disease (maladie de l'écorce), a été décrite par Saner. D'après le Gardner^s Chronicle '^ (a), on trouverait sur les caféiers atteints les racines couvertes d'un mycélium blanc épais. A la base du tronc, l'écorce se ratatine et meurt, et en même temps, les pousses se dessèchent. Les feuilles prennent des taches d'un noir livide, puis elles brunissent complètement, en se roulant, comme si le soleil les eût grillées. En tout cas, la plante meurt au bout de peu de temps. Le D"" Talmy, reproduisant à peu près aussi le Gardners Chro- nicle (l, b) écrit sur ce même sujet ^ : « Le premier symptôme de la maladie est une flétrissure des 1. A. Tonduz, El hlanco o moho de las raices dél cafelo, in Boletin del Instituto fisico-geografîco de Costa-Rica, 1900. 2. Gustave d'Utra, 0 mofo ou fiinxfo das raizes, in Boletim da agricultura, (Estado de Saô Paulo), n" 8, 1901. 3. Gardners Chronicle: a, 1874, p. 414. — è. 1877, p. 140-142. 4. D'' Tai-my, médecin delà marine. Noies sur les maladies quiaUa([uenl les caféiers en divers pays. Tirage à part, Paris, 1S78, reproduit dans les Piihlicalions de la Sociélé des études indo-chitioises. Essais agricoles et industriels /'ails en Cochinchine depuis la fondationde cette colonie jusqu'en 1897. T. I, Imp. lley, 1897. Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N» 56. 29 418 ÉTUDES ET .MÉMOIRES (( petites branches tertiaires ou secondaires ; par un examen plus <( approfondi, on trouve que le dessous de l'écorce des branches « primaires est délabré et offre une moisissure bleuâtre. Cette moi- ce sissure s'étend graduellement par en bas à toute la tig-e et tue « l'arbre en peu de mois. Un arbre une fois attaqué ne peut plus <( se rétablir. « Tous les sols et toutes les expositions paraissent indifférents « à cette maladie. Les arbres commencent à souffrir dès Fâge de (( six ans. L'espace de terrain planté en caféiers (à Natal) est déjà « beaucoup réduit, les récoltes ayant été peu rémunératrices. » Elle serait assez répandue à Natal et existerait également à la Jamaïque, quoique moins fréquemment. On a attribué la maladie à un champignon, mais cette origine est incertaine et la maladie n'a pas été suffisamment étudiée. 11 faut ajouter (|u"à la Jamaïque la maladie n'aurait guère été observée que dans des terres peu profondes, à sous-sol non péné- trable par les racines du caféier, condition désavantageuse pour cet arbre, qui demande surtout des sols profonds et meubles. Peut- être la condition première d'apparition, sinon la cause unique de la maladie, serait-elle simplement, dans ce dernier cas, la dépression qui atteint l'arbre. Avant les recherches auxquelles s'est livré le D'' Zimmermann •, on ne connaissait rien sur la nature de la cause qui amène cette maladie, ou du moins, i^ien de précis. La maladie est fréquente à Java, où cet auteur l'a étudiée ; le caféier de Libéria paraît indemme, mais l'Arabica soutTre au contraire beaucoup. Dans la région de Malang, en 1898, 800.000 arbres périrent. Les symptômes sont assez nets. Sur les arbres attaqués, les feuilles perdent très vite leur turgescence, pendent le long de la tige et jaunissent rapidement. Généralement, la maladie ne rayonne pas régulièrement autour d'un point central, mais attaque les pieds u'régulièrement. Les rameaux verts, très jeunes encore, ne sont jamais atteints ; c'est seulement sur les branches que se voit la maladie. On remarque alors dans la région malade, un brunissement de l'écorce qui ne tarde pas à gagner jusqu'au bois ; dans le caféier sain toute cette partie, au contraire, 1. D' A. Zimmermann, De Kanker iRnslrellaziekte) l'an Cofi'ea arabica, in Medc- declingen uit 's lands plantentuin, XXXVII, Batavia, 1900. MALADIES DES CAFÉIERS 419 reste parfaitement blanche. La surface atteinte est plus ou moins étendue et se trouve à une hauteur quelconque sur la tige. La tache progresse plus souvent vers la base et gagne vers la racine ; il est rare de la voir s'étendre du tronc vers un rameau. Le plus souvent, on ne voit sur le tronc qu'une seule tache, en général sur la partie supérieure de la tige. On peut cependant y rencontrer aussi plusieurs taches parfaitement isolées. Nécessairement, les rameaux situés sur la tige au-dessus de la tache se dessèchent et les feuilles commen- cent à faner et jaunir : c'est là un caractère général. En même temps, un rameau très fort apparaît le plus souvent au-dessous de la tache. Des arbres de dix ans, vigoureux souvent, sont fréquem- ment attaqués. A l'examen microscopique, on voit sans difficulté dans toutes les taches de l'écorce des corps arrondis, bruns, les macroconidies, qu'on ne rencontre pas ailleurs. Elles peuvent se rencontrer dans les cellu- les du parenchyme cortical, et on voit alors nettement leurs rela- tions avec les filaments du mvcélium. Ces macroconidies naissent à l'extrémité de rameaux courts et fins ; elles sont généralement rondes, parfois ovales ou un peu piriformes, et leur diamètre varie de 10 à 15 [;.. Leur couleur est, avons-nous dit, brune. Elles se déve- loppent facilement en chambre humide, en employant une décoction d'écorce de caféier ou un mélange de sucre à 2 °/o et acide citrique à l^/o. Au bout d'un à deux jours, les macroconodies germent, émet- tent un tube qui sort de la goutte suspendue, et produit des conidies secondaires, les microconidies, qui naissent en Endocoiiidium, c'est- à-dire que ces conidies, disposées en chaînes courtes, prennent naissance à l'intérieur et vers l'extrémité d'un filament ouvert. Dans une goutte plus grosse, et avec un liquide très nutritif, le mycé- lium seul apparaît et les conidies ne se montrent pas. Les microconidies se voient nettement au bout de deux jours sur la surface coupée de l'écorce, sous l'apparence d'une poudre blanche, et au microscope, on discerne leur mode de formation qui est le même que dans la germination des macroconidies, la microconidie qui occupe le sommet étant la plus ancienne. La chaîne de microco- nidies peut être très longue; Zimmermann a compté sur une chaîne 46 conidies. Ces microconidies sont d'abord longues et étroites, larges de 4 p., 5 environ sur 20 ou 30, rarement 40 [j. de long ; celles qui se forment ensuite deviennent moins longues, 10 [j, environ et plus larges, 9 [x. De la sorte, elles arrivent à être à peu près sphéri- 420 ÉTUDES ET MÉMOIRES ques. Le rameau portant les microcodinies brunit, mais les microco- dinies restent hyalines. Parfois, un même filament peut porter à la fois des macroconidies et des microconidies. Les microconidies ger- ment facilement dans les milieux nutritifs, en goutte suspendue. Elles se renflent à leurs deux extrémités, prennent souvent une cloison, puis donnent un ou plusieurs tubes g-erminatifs, qui, arrivés dans l'air se comportent comme des macroconidies, en donnant des chapelets de nouvelles microconidies. Les macroconidies paraissent jouer un rôle très important dans la répartition et l'extension de la maladie. Les périthèces apparaissent sur l'écorce ou le bois, lorsque celui- ci est à nu. Immergés dans les tissus attaqués, ces périthèces mon- trent un col long ; ils sont sphériques dans leur portion inférieure et mesurent là un diamètre de 100 à 160 [j.. Le col a une longueur de 200 à 260 p., svn^ une largeur de de 20 [j. environ. A l'état de maturité complète, les ascospores sortent de l'orifice du col, agglu- tinées par une matière mucilagineuse desséchée, en un tortillon dans l'air sec, en une grosse goutte dans l'air humide. Les ascospo- res sont constituées d'une surface plane basilaire, circulaire, mon- trant sur une des faces ou sur les deux une masse ovoïde ; ce der- nier aspect résulte, d'après Zimmermann, de l'accolement de deux ascospores. Leur dimension est de 4 à 6 jx. Dès 24 heures après leur mise en liberté, les ascospores germent, en développant un filament, qui se comporte comme celui qu'émet- tent les micro- et les macroconidies. Il est bien certain que cette espèce est un Ascomycète-Pyréno- mycète de la famille des Sphériacées ; Zimmermann l'a appelée Bostrella Coffese et le rapproche du genre Microascus de Zukal. Mais cette affinité est au moins douteuse, car il est fort regrettable que Zimmermann n'ait fait qu'une étude incomplète de cette forme ascospore, étude qu'il n'a pas complétée depuis. La description des périthèces est fort insuffisante ; il ne décrit pas les asques, on dirait qu'il n'a pu les voir, et il ne donne même pas la couleur des asco- spores à leur état de maturité parfaite '. Il a eu cependant des asco- spores mûres à sa disposition, puisqu'il a pu obtenir de nombreuses \ 1. Les agronomes de Java sont en g^énéral plus exigeants vis-à-vis des patliolo- gisles mycologues d'Europe qui se permettent d'étudier el de déci-ii'e les maladies qu'on leur envoie des régions chaudes. Voir à ce sujet un article du Teijsnuinnia, 1902, ]). 115, signé J. C. K., par exemple. MALADIES DES CAFÉIERS 421 infections avec ces organes. En se servant des ascospores, il déclare avoir obtenu les mêmes résultats qu'avec les macro- et microconidies, et, en particulier, avoir observé les deux formes de conidies et les ascospores sur les chancres qui ont pris naissance. Il a toujours réussi à produire la maladie en fixant un morceau d'écorce chan- creuse pendant quelque temps sur une plaie saine. L'infection artificielle sur les rameaux verts, jeunes, ne réussit qu'en milieu très humide, mais la pénétration est bientôt arrêtée par la formation d'un liège cicatriciel, se produisant dans une cou- che encore saine, au-dessous de la portion envahie. Sur le Libéria, l'infection artificielle peut être produite, mais irrégulièrement et sans certitude. Un certain nombre de plantes autres que des Caféiers ont également pu être infectées artificiellement, telles sont Erythrina lithosperma (Dadap), Albizzia moluccana, Gedrela odorata, Melia Azederach, Grevillea robusta. On est frappé de la ressemblance des formes conidiennes de Bostrella Coffese avec le Thielaviopsis paradoxa (de Seynes) Von Hœhnel [Sporoschisrria paradoxum de Seynes — Thielaviopsis ethaceticus Went). Cependant Zimmermann les considère deux espèces comme tout à fait différentes à cause de l'impossibilité d'obtenir l'infection sur canne à sucre en se servant des conidies recueillies j^sur Caféier. On peut répondre à cette allégation qu'un résultat négatif ne constitue pas une preuve, et que, de plus, deux races distinctes, adaptées définitivement, l'une au Caféier, l'autre à la Canne à sucre ont bien pu prendre naissance depuis long- temps, se fixer définitivement, ne se différencier, en somme, qu'au point de vue biologique seulement, mais non au point morphologique. En tous cas, il est parfaitement établi que le Rostrella Coffem est un parasite de blessure et que l'infection ne peut être réalisée sur une surface saine. Aussi les arbres fortement taillés sont-ils plus gravement et plus fréquemment atteints. L'humidité favorise nota- blement le développement, mais la blessure reste nécessaire pour que la maladie se montre. Le traitement est simplement celui des plaies infectées en général. Zimmermann conseille le récépage, surtout si le chancre est placé haut sur la tige. On peut se dispenser de récéper quand le chancre n'occupe qu'une partie du pourtour de la branche ou de la tige ; mais, dans ce cas, on devra enlever, non seulement la partie atteinte, mais une portion de partie saine. Il vaut mieux en enlever un peu 422 ÉTUDES ET MÉMOIRES trop que de laisser du tissu avec du mycélium, car dans ce cas, le chancre se reproduit invariablement. On devra détruire par le feu toutes les parties enlevées, de manière à supprimer toutes les sour- ces d'infection. On veillera à couper les rameaux d'une façon nette à la serpe ou au sécateur, et non k les briser ; en même temps, il est nécessaire de combattre les insectes capables de détériorer l'écorce, et il est fort utile de nettoyer le tronc des Caféiers de la mousse et des vieilles écorces qui abritent les g^ermes du parasite. Enfin, il sera indispensable de désinfecter les plaies dues à l'extirpation des parties chancreuses, sur lesquelles des conidies ou des spores quelconques pourraient tomber et reproduire l'infection. A cet effet, le mieux est d'employer la solution Skawinsky, utilisée couramment en Europe dans nombre de cas analogues. La formule et le mode d'emploi ont été donnés plus haut *. On peut conseiller aussi dans le même but une solution de sulfate de cuivre à 10 pour 100 dans l'eau, ou simple- ment une solution d'acide sulfurique à fiô" degrés Baume à 1/10 dans l'eau, en observant toutes les précautions voulues, c'est-à-dire en versant l'acide sulfurique dans l'eau et surtout très lentement et en se plaçant assez loin ; n'employer qu'un vase en bois ou en grès, mais non en métal. Etendre le liquide avec une brosse de peintre ou simplement un tampon de chiffons emmanché au bout d'un bâton. Le liquide étant sec, recouvrir d'un onguent quelconque, huile siccative, de lin par exemple, cuite avec ou sans résine, ou plus simplement du coaltar ou goudron de houille. Maladie de Java. — Cette maladie du Caféier, qui est connue à Java sous le nom de djamour oiipas '- (champignon vénéneux, en javanais), est signalée depuis assez longtemps déjà. Raedt van Oldenbarneveldt '^ la déclare comme très dangereuse pour la plante. Des récoltes en très bel état et promettant beaucoup se trouvent presque détruites en fort peu de temps, car la maladie se montre lorsque le Caféier est couvert de fruits, pendant les périodes humi- des prolongées ou à la suite de pluies nocturnes abondantes. L'action nocive du mal serait moins grave dans les plantations tenues en bon état où les arbres à ombrage sont disposés d'une façon ration- 1. Voir pag-es 22 et 23. 2. Ce terme est orthographié selon sa prononciation réelle. Il s'écrit, en hollandais, djamoer oepas. 3. Raedt van Oldenbarnevelt, Op. cit. MALADIES DES CAFÉIERS 423 nelle, c'est-à-dire de manière que la lumière solaire n'arrive au Caféier que dans les proportions voulues. On doit s'etrorcer, dès qu'on voit les premières traces de la maladie, d'enlever et brûler les parties atteintes ainsi que la région attenante de la tij^e encore saine. D'après A. Zimmermann ', cette maladie est certainement due k un Hyménomycète, qu'il nomme Corticium javanicum, et qui par sa structure semble être plutôt un Hypochnus. Cette espèce forme sur la tig'e une pellicule rouge pâle ou presque blanche, qui l'en- toure presque complètement. Il est souvent abondant aussi bien sur le Libéria que l'Arabica à Java. Le champignon a été vu sur les Caféiers dès le commencement de la maladie, mais les essais d'in- fection sont restés infructueux. Il existe aussi sur d'autres plantes, Théier, par exemple. Ce champignon n'est pas rare sur les branches et sur les fruits, et sur ces derniers, la novicité apparaît encore plus évidente. 1. D' .A. Zlmmermanx. Centralhlatt fur Bukteriolocfie, Parasitenkunde iind Tnfektionskrankheiten, 2% Abteil., 1901, VII, pp. 102 et 103 et 1902, VIII, p. 148. — Eenige patholoc/ische en physiologische waarnemingen. [A suivre.) D'" Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à VEcole nationale supérieure d'Agriculture coloniale. LA CULTURE DES PLANTES TEXTILES A PUERTO-RIGO Le grand succès rencontré ces derniers temps par la fibre d'ag-ave que l'on a cru devoir désigner sous des noms très divers : hene- qiien, sisal, ixtle, tampico, afin d'égarer les profanes en ag'ricul- ture tropicale, et la prospérité qui règne aujourd'hui dans la région autrefois fort pauvre du Yucatan (Mexique) son véritable « home » sont dus aux événements de 1898, à la guerre hispano-américaine qui diminua aux Philippines la production de fibre d'abaca, supé- rieure en qualité et convenant particulièrement à la fabrication des cordages, tissus, voiles, etc. L'industrie s'étant rabattue sur le hcneqiien le prix de cette filasse augmenta immédiatement. Il n'en fallut pas plus pour stimu- ler la culture de l'agave au Mexique, et, comme toujours en pareil cas, les planteurs des îles Hawaï, Bahamas, et de la Jamaïque, voire même de Floride, voulurent profiter immédiatement de cette heu- reuse occasion de gagner quelque argent. Cependant l'équilibre de l'offre et de la demande tardant à s'établir, on chercha à utiliser de nouvelles plantes textiles afin d'améliorer les conditions du marché des fibres. L'attention fut alors appelée sur le chanvre africain, c'est- à-dire sur la sansevière dont les feuilles tachetées fournissent de 2 à 3 °/o d'une fibre fine et lustrée presque aussi résistante que celle du sisal, mais un peu plus élastique. Or, on trouve à Puerto-Rico, à l'état sauvage ou mi-cultivée la Sanseviera guineensis et un peu de S. longiflora et de S. Zeijlanica appelées parles « jibaros » (paysans) : « Raiz de sangre » (racine de sang), (( Lengua de vaca » (langue de vache), voire même « Paso de negro » (cheveux dfe nègre), et <( piel de maja » (peau de serpent). Ces plantes ne produisant pas de semence dans l'île, on les propage en divisant les rhizomes ou en confiant à la terre des morceaux de feuilles à raison de 20.000 à 40.000 plants par hectare. Les herbes nuisibles, coupées la première année, servent d'engrais et, à l'époque de la sécheresse, le terrain est ameubli, afin d'éviter une évaporation excessive. CULTURE DES PLANTES T[-]XTILES A PUERTO-RICO 425 Dans les sols riches et humides de l'intérieur on obtient une première récolte de feuilles de 5 k 7 pieds de long- après deux années, alors que dans les terrains pauvres on doit se contenter de feuilles de 4 pieds après 3 et 4 années ; celles-ci s'arra(^hent à la main. La production de fibres sèches dans les terres fortes de Puerto- Rico avec deux récoltes annuelles pendant 8 ans, et plus avec des eng-rais, dépasse 2 tonnes à Fhectare soit 8 % du poids des feuilles vertes. Celles-ci peuvent être défibrées avec les machines servant pour l'agave. La fibre propre vaudrait de 630 à 750 francs la tonne à New^-York et grâce au bon marché de la main-d'œuvre à Puerto-Rico — de 1 fr. 50 à 2 fr. 50 par jour sans nourriture — on peut obtenir, selon le terrain et l'installation générale de l'exploitation, un bénéfice variant de 320 à 1.000 francs par hectare et par an; le prix de la fibre de sansevière sera d'ailleurs sujet à de grandes fluctuations jusqu'au jour où on lui aura trouvé une utilisation spéciale. Cependant les terres riches et humides sont plus rares à Puerto- Rico que les terres calcaires et argileuses, et on les réserve générale- ment pour la culture de la canne à sucre, qui donne ici de grands béné- fices (de 25 à 30 ^/o), grâce à l'entrée en franchise aux Etats-Unis des sucres roux. Or il est une plante textile qui pousse partout dans l'île en compagnie du Calotropis procera, sur les monts les plus sté- riles et les terres abandonnées : c'est le Magiiey ou chanvre de Mau- rice n Furcrœa fœtidaetgigantean^ supérieur ru F. cuhensis, appelé dans les Antilles « Cocuisa ». Cette plante peut donner après 3 ou 4 ans, avec 1 .800 pieds par hectare, plus de 3 tonnes de fibres sèches valant de 500 à 650 francs la tonne à New- York. On peut en détacher 23 feuilles chaque année pendant une période qui varie de 15 à 25 ans, mais sa culture serait cependant moins profitable ici que celle du sisal de Bahamas « agave rigida sisalana » dont le rendement est supérieur et la fibre plus solide. Des expériences de défibrafion tentées à Paterson (New- Jersey) ont parfaitement réussi, mais la quantité de fibre obtenue n'a pas été jugée suffisante. On cherche à introduire à Puerto-Rico la culture du chanvre de manille [Musa textilis) et du Daphnopsis philippiana bien que les essais tentés dans différentes îles des Antilles aient donné des résultats négatifs. La fibre de la première de ces plantes est en effet très supérieure pour la fabrication des cordages de marine, mais 426 ÉTUDES ET MÉMOIRES comme le bananier qui la produit ne pousse que dans les terrains riches recevant beaucoup de pluies et à l'abri des vents, il est fort probable que l'on se contentera de faire ici quelques expériences de plus. Les essais d'acclimatation du chanvre indien « Cannabis sativa » et àeX Arouma de Trinidad « Ischnosiphon arouma » n'ont pas réussi à Puerto-Rico, mais la ramie s'y développe normalement dans les sols argileux et humides. Le Caillo «■ urena sinueta et U. Lohata », de la famille des Malva- cées, pousse très bien dans l'île et donne un jute grossier. Enfin dans les réserves forestières du Luquillo se trouvent un grand nombre de Palmas de sierra Acrista monticola et de Roystonea borinquena dont les feuilles fournissent une fibre grossière, mais cependant uti- lisable. A l'heure actuelle, c'est le sisal qui donne les meilleurs résultats au point de vue financier, car il s'accomode des terrains pauvres de Puerto-Rico et donne une plus grande quantité de fibres que le maguey, la sansevière et l'Abaca. Cent mille plants ont été impor- tés déjà dans l'île et dès qu'il aura été possible de s'en procurer un plus grand nombre, une nouvelle industrie sera introduite dans le pays. Notons en passant que la métropole américaine achète pour près de huit millions de francs de sisal chaque année à l'étranger, mais comme cette fibre passe au travers des mailles cependant étroites du tarif Din^lev, il sera nécessaire de lutter contre la con- currence du Yucatan. Dans les districts d'Aguadilla, Mayaguez et Cabo-Rojo situés à l'ouest de l'île on fabrique avec les feuilles d'un palmier du pays Inodes causariiun des chapeaux beaucoup plus fins et plus blancs que les chapeaux de bambou de Java, mais se vendant plus cher. Un grand nombre de femmes et d'enfants sont occupés au tressage et l'exportation de ces couvre-chef aux Etats-LTnis et en Espagne prend chaque jour plus d'importance. On paie aux travailleurs locaux pour la première qualité 31 francs par douzaine et pour la qualité la plus inférieure, 6 frs 50. En outre, une compagnie américaine fait fabriquer, avec la fibre de jipa-japa, importée à l'état brut dans les manufactures créées par elle à Puerto-Rico des chapeaux de Panama, et, grâce à la main-d'œuvre à bon marché dont elle dispose, elle réalise de grands bénéfices en vendant ces chapeaux de luxe aux Etats-Unis. On CULTURE DES PLANTES TEXTILES A PUERTO-RICO 427 cherche d'ailleurs à acclimater ici la plante en question [Carludo- vica sp.), qui requiert beaucoup d'ombre et d'humidité. Le grand débouché oiîert aux ananas frais et conservés au natu- rel dans rUnion américaine a permis de développer à Puerto-Rico la culture de cette plante et un grand nombre d'espèces (30 environ) classifiées et non classifîées, car elles présentent des différences selon l'endroit oi^i elles sont cultivées, s'y trouvent actuellement. On parlera bien certain jour de la défibra tion des feuilles par un procédé mécanique. Enfin le cotonnier, qui semble être une plante indigène mais qui a été négligé de tout temps pour des cultures plus avantageuses, pourra donner de bons résultats par la suite à la condition d'em- ployer des fertilisants à grosse dose de potasse et d'acide phospho- rique dans les districts spécialement adoptés à cette culture et oi^i les pluies ne sont pas suffisamment abondantes pour nuire à la maturité de la gousse. Le terrible coléoptère tétramère « boll weevil » (colandre mexi- caine) du sud des Etats-Unis n'a pas encore fait son apparition dans l'île bien qu'on n'ait rien fait pour s'en protéger, et seule une che- nille « Alabama argillacea » dont il est d'ailleurs facile de se débar- rasser avec une bouillie de chaux et de vert de Paris peut causer des dommages, ainsi que le « D3\sdercus suturellus ». Plusieurs tonnes de g-raines de Sea-Lsland et d'Egypte ont été dis- tribuées par le gouvernement insulaire. La sélection des grains; la destruction des plants sauvages ou vieux; l'application de méthodes rationnelles de culture ; l'emploi de fertilisants dans les sols pauvres ; l'utilisation de sols riches et marécageux cju'il sera facile de drainer permettront de produire ici une excellente fibre en grandes quantités. On plante généralement dans l'île à 2 1/2 et trois pieds de dis- tance en ligne, et à 4 pieds d'écartement pour les rangs, les graines préalablement trempées mais on ne donne pas toujours les trois façons indispensables. Les femmes et les enfants indigènes moins habiles que les habitants du Mississipi ne cueillent guère plus de 60 à 85 livres i (27 kg. 24 à 38 kg. 59) de duvet par jour. Pour les entraîner, il suffirait de leur donner ce travail à la tâche tout en exi- geant qu'il fût fait convenablement. Une maison de commerce de San- Juan a pris l'initiative de dis- tribuer aux cultivateurs de la campagne les meilleures graines de 1. La livre anglaise vaut 0 kg. 454. 428 ÉTUDES ET MÉMOIRES coton connues et leur a fait parvenir en outre des brochures rédi- gées en espag-nol concernant la culture et la récolte de ce duvet. Elle achète le produit brut à raison de 0 fr. 25 à 0 fr. 35 la livre de 454 gTS pour l'égrener avant de l'expédier en balles pressées à des- tination du Royaume-Uni. Près de 5.000 hectares sont affectés à cette culture mais étant donnée la difficulté qu'il y eut à une certaine époque de se procurer à San-Juan du vert de Paris, les champs furent dévastés par la chenille « Alabama arg-illacea » dont il a été parlé plus haut. On a exporté en 1906 de Puerto-Rico 397.080 livres (180.274 kg-.) de coton égrené : valeur : 493.213 francs .70 dont 315.837 livres (143.390 kg.) à destination du Royaume-Uni, Le montant des expé- ditions ne s'était élevé qu'à 538 francs72 en 1902 et à 168.432 fr. 88 en 1905. Les acheteurs se plaignent que certains « jibaros » mélangent au duvet très supérieur obtenu avec les graines de Sea Island, des bourres indigènes de qualité très intérieure. Tout cela n'empêche qu'on a importé en 1906 à Puerto-Rico pour une valeur de 927.722 francs 46 de matières textiles brutes et travaillées comprenant*en grande partie des sacs de jute provenant des Indes anglaises et utilisés ici pour l'expédition du sucre et du café (ces sacs reviennent àO fr. 30 la pièce environ). Il est d'ailleurs assez curieux de constater que les essais de culture de la corchore capsulaire tentés à Java comme à Cuba et à Puerto-Rico où l'on voudrait s'affranchir du monopole des Indes pour la vente des sacs de jute n'ont pas donné les résultats auxquels s'attendaient les botanistes hollandais et américains, et il faut espérer que le mono- pole en question ne s'affirmera pas, en suite de ces insuccès répétés et par droit de représailles, sous forme d'une augmentation de prix qu'il faudrait se résigner à supporter. Paul Serre Correspondant de la Société Nationale d'Agricul- ture de France. NOTES NOTE SUR LE HARICOT DE BIRMANIE Psophocarpus tetragonolobus Il y a eu, en Europe, l'année dernière, des accidents quelque- fois mortels, provoqués par le haricot de Birmanie, appelé scien- tifiquement « Psophocarpus tetragonolohus ». Bien que cultivé au- jourd'hui dans toute la Birmanie et les Etats Shan, ce légume vient primitivement de Goa et de la Côte de Malabar. Cultivé si abondamment dans l'Arakan et la Birmanie est-il donc vraiment une cause d'empoisonnement? A la suite des recherches que j'ai faites à ce sujet, j'ai appris que les Birmans ne mangent que la racine de ce haricot, et quelquefois les jeunes cosses comme hari- cots verts ; mais jamais ils ne le mangent pas sec, car, arrivé à maturité, le fruit, petit et rougeâtre, est un violent poison ; il con- tient de l'acide prussique. Voici quelques notes sur le^mode de culture et de récolte de ce légumineux. Ce haricot n'est généralement cultivé dans ITnde que dans les jardins ; en Birmanie, il est semé dans les champs. Les districts où on en récolte le plus sont : Kyauksé, Mandalay, Meiktila, Jamethin, Prome et Heuzada. Il y en a très peu à Mong Mit, un peu dans le haut Chindwdn et un peu aussi à Katha, A Hanthawaddy il y en a également peu et il est totalement absent de Tharawaddy. Quelques chinois le cultivent sur une petite échelle près de Rangoon et à Bassein ou en cultivent quelques carrés dans les jardins. A Pegu on ne le trouve que dans les jardins. A Thàton les Kareus le cultivent tout le long des rives de la Salween. Dans les Etats Shan on le trouve partout à Hsipar et Hsumhsai ainsi qu'à Hsenwi et Khien long. Ce sont les États Shan qui fournissent les meilleures graines et elles viennent principalement de Kyaux Kwet et Kywet napa, Ngè min, Maymyo, Wetwun et Htilhaing; on les appelle en Birman : Pè saung sa, et Pè myit ; et, en Shan : T'o pong. Dans les États Shan, les graines sont mises en terre au commen- 430 NOTES cernent de juin ou quand les pluies commencent. On choisit un sol riche et bien détrempé, ou bien, si le sol n'est pas riche on com- pense sa pauvreté par un abondant arrosage. Dans les Etats Shan du Sud, par exemple, du côté de Khien tong-, on le trouve en petite quantité ; dans ceux du Nord on le sème avec profusion, et, g-éné- ralenient dans les Taung-ya, c'est-à-dire dans les endroits où la forêt a été brûlée et où les cendres des feuilles et des branches ont fumé le sol. Dans les jardins on sème ces légumes en ligne et on les abandonne à eux-mêmes après avoir eu soin de les pourvoir de tuteurs pour qu'ils puissent grimper. Ils montent, en effet, jusqu'à une hauteur de 3 à 4 mètres. Les Shan mang'ent quelquefois les racines mais, plus généralement, ils laissent les plants produire leurs fruits qui sont cueillis jeunes et tendres à l'exception de ceux réservés comme graines. La récolte se fait en décembre ou janvier. Le grain est plus gros que celui de Birmanie. Les g-ens de Hsumhsais en font un grand commerce avec les Birmans, de même que ceux de Majmjo et des environs. La graine est portée à Mandalay et à Kyankse où on la paye quelquefois 7 roupies ' 8 annas "^ ou même 10 roupies le bushel (environ 36 litres) (de 34 fr. à io fr. 80 les 100 kilos), soit le double de la g-raine locale. La qualité dépend évidemment du choix des grains et des soins donnés à la plante ; mais on peut dire aussi que la différence entre les graines Shan et les graines birmanes vient de ce que, même s'il pleut abondamment dans les montagnes Shan, cependant l'eau n'y séjourne pas comme dans la plaine birmane ; or l'excès d'humidité est très préjudiciable à la récolte. Et c'est là la raison pour laquelle on choi- sit toujours les champs un peu élevés pour planter ce genre de hari- cot. Il vient très bien dans un sol marneux ; mais alors le fruit est trop gros et n'est pas apprécié ; un sol sablonneux est préférable. Ce qui précède est pour les pays Shan ; voici maintenant comment on cultive en Birmanie. Vers le mois de mai ou de juin, on fait pénétrer l'eau dans les champs choisis pour l'ensemencement et la terre est ensuite labourée en tout sens. En juillet et en aoiit la terre est relevée en plusieurs lignes de talus entre lesquelles des rigoles sont laissées pour la libre circulation de l'air et de l'eau. Alors la graine est confiée à la terre dans de petits trous creusés sur les talus. Un acre (40 ares) peut être ensemencé avec deux paniers de g-raines. 1. La roupie vaut : de 1 fr. 60 à 1 fr. 70. 2. L'annas vaut : 0 fr. 10. HARICOT DE BIRMANIE 431 Les Peg-yi ou grands haricots sont semés un mois avant les Pegalé ou petits haricots. De suite après l'ensemencement, le champ est inondé, puis l'eau retirée immédiatement ; on inonde ainsi le champ de temps en temps jusqu'à la récolte suivant que la pluie est plus ou moins abondante. Il faut prendre grand soin de ne pas laisser l'eau résider longtemps sur le champ ; car, ainsi que je l'ai déjà noté, l'excès d'humidité est nuisible et contribue à réduire le nombre des racines (la seule chose que mangent les Birmans). Les mauvaises herbes sont enlevées avec grand soin deux ou trois fois durant la saison par des femmes que Ton paye 2 annas (0 fr. 20 cent.) par jour et nourries. On ne se sert pas de tuteurs et les plantes sont laissées à elles-mêmes courant sur la terre. De janvier à mars, quand la terre est desséchée, les racines sont récoltées par des ouvriers engagés à cet effet. On les pa^^e généralement 2 annas (0 fr. 20 cent) par 10 viss ^ (13 kg. 362) de tubercules récoltés. La journée d'un homme revient généralement à 6 annas (0 fr. 60 cent.) et celle d'une femme à 4 annas (0 fr. 40 cent.). En dehors de ce salaire chaque travailleur a droit à une charge de racines. Jusqu'à présent, aucun insecte nuisible n'a été aperçu sur ce haricot ; toutefois il est préférable de le planter sur un sol déjà travaillé par d'autres récoltes ; si on le plante dans un sol vierge il est beaucoup moins beau et son rendement est moindre. Le coût par acre (40 ares) revient à 40 roupies 10 annas (environ 67 fr.) ; il faut y ajouter l'impôt soit 8 roupies par acre (33 fr. par hectare). Le rendement est de l.SOO viss (environ 2.243 kilos) de racines d'une valeur de 67 roupies 8 annas (111 fr. 35 environ) au taux du gros, soit 4o roupies par 1.000 viss (environ 54 fr. o par 1.000 kilos). Le profit est donc de 19 roupies en moyenne par acre (78 fr. 35 par hectare). En général, après tout le travail et tous les soins donnés, le gain laissé ne serait pas énorme, si, de suite après la récolte, on ne plantait la canne à sucre ; or il est reconnu que celle-ci donne moitié plus si elle est plantée après les haricots. Tous les cultiva- teurs de Singaing notamment procèdent de la sorte, A Mandalay, la culture de ce haricot paraît plus récente. Le produit local sur le marché vaut 10 roupies les 100 viss (environ 1 2fr. les 100 kg.) en décembre, et seulement 5 roupies (6fr. les 100kg.) en janvier. Les cosses vertes sont vendues 5 roupies les 100 viss. La graine y est vendue 5 roupies le panier, et un panier de graines I. 1 viss = 3 livres = 1 kg. 362. 432 NOTES donne 700 viss (environ 950 kilos) de racines, soit 1.400 viss par acre (4.7.50 kilos par hectare). A Yamethin et Pyinmana, depuis 1878 on cultive aussi beaucoup ce haricot ; les graines sont semées fin juin au commencement de juillet et les racines sont apportées sur le marché en janvier et février. Dans les districts de Prome, Heuzada, Hautha^vaddy ; à Thàton, dans le nord de la Birmanie partout enfin où ce légume est cultivé, le rendement ne diffère pas essentiellement. Les Birmans mangent les racines comme un fruit d'une grande déli- catesse et il existe une racine de choix comme goût et grosseur de la- quelle le cultivateur essaie de se rapprocher en soignant la plantation. Le commerce en est considérable en Birmanie et les trains en emportent dans toutes les localités. Le district de Kyauksé en four- nit Bhamo, Pegu et même Rangoon. La racine est mangée crue, sans aucun apprêt; elle est légèrement douce, ferme comme une pomme ou une poire et n'est pas désagréable au goût. Les jeunes cosses sont quelquefois mangées vertes ; elles sont très inférieures à celles des haricots verts d'Europe. Beaucoup de haricots étant expédiés chaque année de Birmanie en Eurojîe il s'est sans doute trouvé dans le nombre, des graines de« Psophocarpus tetragonolobus », et c'est évidemment ces graines (que les Birmans se gardent bien de manger) qui ont occasionné les empoisonnements constatés en Europe l'année dernière. Dalïre^ier. Consul de France à Rangoon (Birmanie). NOTE SUR LES DIFFÉRENTS SUCRES FABRIQUÉS PAR LES INDIGÈNES DE JAVA Monsieur Paul Serre, notre ancien consul à Java, a communiqué il y a quelque temps à l'Inspection générale de l'Agriculture colo- niale d'intéressantes indications sur les différentes plantes dont les Javanais retirent du sucre. Avec la canne blanche, d'un faible rendement, les indigènes pré- parent le « goulat djava » (sucre de Java), terme qu'ils emploient indifféremment d'ailleurs pour tous les sucres de leur fabrication. Généralement, leur moulin, à cylindres verticaux en bois, est installé dans une hutte bâtie au milieu des champs ; à proximité se DIFFÉRENTS SUCKES FABRIQUÉS PAR LES INDIGÈNES DE JAVA 433 trouvent les marmites pour cuire les jus, les différents moules et même le coucher des sucriers et des bulïles qui actionnent le mou- lin. On essaie en ce moment, à Sourabaya, de refondre ces sucres obtenus à bon marché pour en faire du granulé blanc. Avec la sève du palmier « Arenga saccharifera » les indigènes préparent le « goula arène » livré en petits pains coniques ou plats. Ce sucre de couleur brune a un goût de noisette fort agréable et il coûte très bon marché. x\vec la sève fermentée du même palmier arène, qui pousse partout à Java, on prépare une boisson alcoo- lique appelée (( tonak », avec laquelle les Madourais s'enivrent et deviennent dangereux. Cet arbre donne également un crin végétal appelé (( donk » ou « dok » avec lequel on fait des cordes, des nattes et des tissus gros- siers. Avec la sève du « Nipa fruticans )> qui croît dans les marais, les indigènes préparent également du sucre et avec ses feuilles séchées (( atap », ils couvrent leurs habitations. En outre, une espèce de cocotier, qui pousse à Java, donne le plus blanc des sucres indigènes. Toutes les sèves en question sont cuites, comme celle de la canne, dans des marmites de fonte et parfois dans des tubes de bambou. Bul.du Jardin colonial. 1907. IL— N" JO. 30 STATISTIQUES COM MERGIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises. INDO-CHINE {suite.) IX. Condiment. Épices, aromates, etc. a) Poivres : France i .000. 39.j kilos. Chine 1.058 Hong-Kong- 49 . 592 Autres pays .... 8 . 190 Total 1.059. 235 kilos. Le trimestre précédent il élait sorti 1.045.702 kilos soit en faveur du 4'^ tri- mestre une augmentation de 13.533 kilos. *o b) Piment Hong-Kong 1.719 kilos. Autres pays 438 Total 2.157 kilos. Il y avait 399 kilos dans les exportations du trimestre précédent, on constate donc une plus-value de 1758 kilos en faveur du dernier trimestre de 1906. c) Amornes et cardamomes sauvages : 34343 kilos à destination de Hong-Kong. Les exportations du 3« trimestre de 1906 étaient de 32.711 kilos, il y a donc en faveur du 4'' trimestre une augmentation de 2.632 kilos. d) Amornes et cardamomes du commerce : Chine 60 kilos Hong-Kong 6.162 Total 6.222 kilos. Les exportations s'élevaient à 7.753 kilos pendant le trimestre précédent, il y a donc une baisse de 1.531 kilos au détriment des 3 derniers mois. e) Cannelle grande écorce : France 5 kilos. Hong-Kong....'.... 4.978 Total 4.983 kilos. STATISTIQUES COMM KUCI AIJ'-S 43o Pour le trimestre précédent on comptait 27.i"10 kilos aux exporlalions, il y a donc une diminution pour les 3 derniers mois de 11)06 de 22.4G7 kilos. f) Cannelle petite écorce : Chine 336 kilos. Hong-Kong 43.231 Autres pays 18 Total 43.580 kilos. Le 3"^ trimestre recelait 47.137 kilos aux exportations du 3'" trimestre, il y a donc une diminution pendant le 4'' trimestre, elle s'élève à 3 552 kilos. X. Tabac et masticatoires. a) Noix d'arec sèches : 1.782 kilos répartis entre divers pays. Il y avait 3.995 kilos exportés le trimestre précédent, soit une diminution de 2.213 kilos pour le dernier trimestre. b) Bétel : 20.403 kilos exportés dans des pays dilTérents. Les exportations du 3'' trimestre étant de 34.497 kilos, il y a pendant les 3 derniers mois une diminution de 14.094 kilos. c) Tabac indigène préparé : Chine 52 kilos. Autres pays 203.919 Total 203.961 kilos. d) Cigares : 12.100 cigares exportés en (>hine. e) Cigarettes de fabrication locale : 7 kilos à destination de la Chine. XI. Essences et résines, huiles à laquer, laques, etc. a) Benjoin : 22.317 kilos à destination de la métropole soit 13.1)07 kilos de plus que le trimestre précédent. b) Huile et essence de badiane : 8.230 kilos à destination de la ^létropole. Exportations inférieures de 10.935 kilos à celles du trimestre précédent. c) Huiles à laquer : Chine 2.266 kilos IIong-Kong 64.913 Total 67.179 kilos. 436 STATISTIQUES COMMERCIALp:S 2j Les exportations du 3'' trimestre étaient de Go.iOO kilos, il y a donc une ;V diminution de 2.689 kilos pour les 3 derniers mois. d) Huiles de résine : France 0.33G kilos. Autres pays 1 . 200 Total 6 . 536 kilos. Soit 1.200 kilos de plus que pendant le trimeslre précédent. e) Huiles, essences toutes autres : 7 kilos à destination de la Métropole. f) Gomme laque, stick laque : France 152.298 kilos. Hong-Kong- 2.992 Autres pays 2.822 Total 158.112 Les exportations du 3" trimeslre qui s'élevaient à 71.746 kilos ont été ainsi dépassées de 87.366 kilos pendant le 4« trimestre de 1906. 5.585 kilos à destination de Ilong-Kong. g) Stick laque du Laos 5. Soit 397 kilos de plus que pendant le trimestre précédent. XII. Gomme-gutte : 193 kilos exportés vers Hong-Kong. Le trimestre précédent décelait 3.546 kilos, aux exportations; on constate donc pour les 3 derniers mois de 1906 une diminution de 3.353 kilos. XIH. Caoutchouc et bois. a) Caoutchouc : 40.979 kilos exportés dans la Métropole. Pendant le 3^ trimestre il sortait 108.812 kilos, ce qui montre une diminution de 67.833 kilos pour les 3 derniers mois de 1906. b) Bois communs ou bois équarris ou bois sciés : France 150.200 kilos. Chine 17.117 Hong-Kong 342.235 Antres pays 2.900 Total 512.452 kilos. Les exportations du 3" trimestre s'élevaient à 190.519 kilos, il y a donc en faveur des 3 derniers mois une augmentation de 321.933 kilos. STAriSTIQUI-:» COMMERCIALES 437 c) Bois à brûler : 16.180 kilos à destination de IIon^-Kong au lieu de 15").120 kilos pour le ti'i- mestre précédent, soit donc une diminution de 138.950 kilos pour les 3 derniers mois. d) Charbons de buis : Chine 11.200 kilos. Hong-Kong 779.270 Autres pays GOO Total 78b. 070 kilos. Ces exportations sont en dessous de celles du trimestre précédent où elles atteignaient 909.026 kilos. La différence est de 123.936 kilos. e) Bois odorants : 320 kilos exportés à Hongkong. f) Bois d^éhénisterie ; France 31.000 kilos. Chine 7.340 Hong-Kong 15.456 Total 53.796 kilos. 67.660 kilos étaient sortis pendant le trimesti-e précédent, les exportations des 3 derniers mois sont donc inférieures de 13.864 kilos. g) Autres bois coniinuns : Chine 20.750 kilos. Hong-Kong. ... . . 1 .978 Total 22.728 kilos. au lieu de 39.211 kilos exportés durant le 3" trimestre, ce qui lait une différence en moins de 16 583 kilos pour les 3 derniers mois. h) Bois sciés Je 35 ^^ d^épaisseur et au-dessous : 18.222 kilos pour différents pays. Exportations supérieures de 13.322 kilos à celles du trimestre précédent. i) Bois de l<^, 2", 3'', 4<" et 3" catégories : 1<' catégorie 22 mètres cubes 311 pour Hong-Kong. ' 4" catégorie. 63 — 311 — Total 85 mètres cubes 622 pour Hong-Kong. j) bois de teck. Aucune sortie pendant ce trimestre. XIV. Substances tinctoriales et médicinales. a) Cunuo : Chine 98.791 kilos. Hong-Kong ■ 869.428 Total... 968.219 kilos. 438 STATIS'IIQUES COMMERCIALES Pendant le 3'' trimestre les exportations s'élevaient à 1.372. 784 kilos, celles du 4"^ lrimestr(> leur sont doue inférieures de 404.o().'j kilos. bi Indigo asiatique : 3.300 kilos répartis dans divers pays. L'exportatation atteignait 6.60") kilos pendant le trimestre précédent, celle des 3 derniers mois est donc inférieure de 3.303 kilos, c) Cachou en masse : 930 kilos sont exportés dans différents pays. Cette exportation dépasse de 53 kilos celle du précédent trimestre. d) Espèces médicinales d'origine chinoise: Chine 6 . 274 kilos. Hong-Kong 7 . 709 Total 13.983 kilos. au lieu de 21.783 kilos pour le trimestre précédent soit donc au détriment du dernier trimestre une diminution de 7.800 kilos. e) Racines médicinales : Chine 707 kilos. Hongkong 14.623 Autres pays 20 Total 13.330 kilos. soit une augmentation de 9.823 kilos sur le trimestre précédent. fj Herbes et feuilles : Hong-Kong 3.150 kilos. Singapore 180 Total .. 3.330 kilos, Cette exportation est inférieure de 1.833 kilos à celle du mois précédent. g) Fruits et graines médicinales : France 2.300 kilos. Hon"--Kong 1 .902 Autres pays 500 Total 4.902 kilos. Le trimestre précédent on avait exporté 70.302 kilos de cette denrée, il y a donc une diminution de 63.400 kilos pour ces 3 derniers mois. XV. Bambous, rotins etc. a Joncs et roseaux bruts, chiendents : 24.610 kilos à destination de la Métropole en diminution de 6.710 kilos sur le trimestre précédent. b) Bambous : Chine 13 . 230 kilos. Hong-Kong 16.300 Autres pays 180.030 Total 211.789 kilos. Il y a augmentation de 123.717 kilos sur le Irimestrc précédent. StAtlSTlQUËS COMMIiKClALKS 439 c) Rotins entiers ou fendus : Fiance 168 kilos. Chine 2. 174 Hong-Kong- 24o .544 Autres pays 35 Total 247.921 kilos. On constate une augmentation de 49.455 kilos sur le trimestre précédent. XVI. Légumes et fruits. a) Légumes frais : Chine 1.878 kilos. Hong-Kong 350 Autres pays 12. 758 Total 14.986 kilos. L'exportation du trimestre précédent était de 10. .'^36 kilos, on peut donc constater une augmentation de 4.650 kilos en faveur des 3 derniers mois de 1906. b) Légumes conservés ou desséchés : 265 kilos répartis dans différents pays soit 1 kilo de plus que le mois pré- cédent. c) Ail : 630 kilos expédiés dans différents pays. Ce produit était expédié pour 1.821 kilos le trimestre précédent, ce qui fait une baisse de 1.191 kilos pour le 4'' trimestre de 1906. d) Fruits frais. 610 kilos à destination de Hong-Kong. XVII. Animaux. a) Bœufs: France .. 5.225 kilos. Chine... 12.007 Autres pays 262.722 Total 279.954 kilos. b) Buffles: Chine 4 têtes. Autres pays. . . . 153 têtes et 2.800 kilos. Total 157 têtes et 2.800 kilos. c) Cochons de lait : Chine 489 têtes. Autres pays 4 Total 493 têtes. d) Porcs : Chine 25.812 kilos et 405 têtes. Singapore 120.530 (( Total 146.342 kilos et 405 têtes. 440 STATISTIQUES COMMERCIALES e) Chevreaux : Hong-Kong 2 têtes. Autres pays 2 Total 4 têtes. f) Volaille!< : Chine .' 3G.27o kilos. Hong-Kong 18. S60 Singapore 13o Total 5."). 270 kilos. g) Animaux non dénommés et divers : Colonies françaises. . .. 300 kilos. XVIII. Divers. a) Plants et arbustes de serre : 300 plants à destination de nos colonies. b) Produits et déchets végétaux non dénommés : Chine 2.116 kilos. Hong-Kong 2.0(33 Total ". . 4. 179 -kilos. c) Paillottes : 1.226 kilos à destination de différents pays. d) Paillottes blanches : 13.155 kilos à destination de différents pays. e) Albumine : 272 kilos pour la France. MAÇON, PBOTAT FRÈRES, IMPRIMEURS V E (H tCUr-G ém H t ." .A. C II A 1.1. A M Kl . ^^M J MAISON FONDÉE EN 1785 B.î VILMORIN-ANDRIEUX & C'^ 4, Quai de la Mégisserie, PARIS ïîS^^ LIANE A CAOUTCHOUC Landclphia Heudelotii La Maison VILMORIN-ANDRIEUX & C'^ toujours soucieuse d'être utile à son imporlante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une taçOQ toute particulière de l'importalioii et de la vulgarisation des graines et plantes précieuses des pays chauds. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre cette importante question. Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a obtenu 7 Grands Prix à L'Exposition Lniverselle de igoo, dont un spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. En outre, le Jury de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées à condition de mentionner la source. lïR COliliECTION DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 . . Juillet 1902 à, Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 I vol. in-8o. 2 vol. in-8o. (Envoi franco contre mandat-poste) 20 fr. 20 fr. 20 fr. 10 fr. 20 fr. 20 fr. 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Envoi franco des Catalogues spéciaux TÉLÉPH. : 909.03 L'AGJilCULTyiiE PIUTIQUE DES PAYS CHAUDS BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES 7e année Décembre 1907 N» 57 LiBRARV SOMMAIRE NEWYOR BOTANlCi^ QAROErs DOCUMENTS OFFICIELS Pages Afrique Occidentale française. — Au sujet de l'indemnité de log-e ment aux ag-ents de culture à Dakar 44 1 Sénégal. — Cession de plants par le Jardin d'essai de Sor 44 1 Nominations et mutations 44 2 Exposition Nationale Coloniale au Jardin Colonial rgoj. — Liste des récompenses (suite) 44-^ Le Docteur Georges Delacroix 455 'o ETUDES ET MEMOIRES Le Caoutchouc en AJrique occidentale Jrançaise, par M. Yves Henry, Directeur d'Agriculture 4^7 Recherches sur les Pailles à Chapeau de Madagascar, leur étude microscopique et leur caractérisation, par M. Em. Perrot et A. Goris (./?n) 476 Etat actuel des Pêcheries à Port-Etienne, par M. A. Gruvel 487 L'Arachide en Afrique occidentale française, par M. J. Adam, Inspecteur d'Ag-riculture (suite) 494 Les Maladies des Plantes cultivées dans les Pays chauds. Mala- dies des Caféiers, par le D"" Georg-es Delacroix (suite) 5 10 NOTES La Mouche du Haricot, par M. A. Desruisseaux 620 Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises 624 ! fix > Badigeonnage dans une brasserie Examinez nos nouvelles MACHINES A BADIGEONNER ETA DESINFECTER (h s g d.g) lyfi' F/X. Mcdaille de Bronze ; JarJin Colonial, Nogcnt-s-Marne BLANCHIMENT au lait de chaux \ Muis, Plafonds, Arbres PEINTURAGE avec couleurs à l'eau / Ateliers, Ecuries, Façades DESINFECTION avec tous les désinfectants liquides ECONOMIE énorme : 3.ooo mètres carrés en lo heures. Demandez notice n» 1 6 et Références Frédéric-Albin LOEBEL Téléph. 252-81 26, rue Cadet, PARIS (9«) Ixp. L'niv. MOO. MIHAILLE D'ARGENT, la plus huule recompense accordée a celte industrie CROIX d'officier du mérite agricole Seul récompeusé aux Fxpositions Universelles de iStr>-. iSjS. jSSg 'S'O.'^^ ^^0^— 85 MÉDAILLES OR, ARGENT & BRONZE - 17 DIPLOMES D HONNEUR «««tû'bï® ^^^^-----rrîft^^''^ Plu!« < 4 : Recettes diverses et éventuelles. Art. 4. — Le Chef du Service de l'Agriculture est chargé de lexécution de la présente décision qui sera enregistrée et communiquée partout oij besoin sera. Saint-Louis, le 9 août 1907. Par délégation : L'Administrateur en chef, chargés des affaires courantes. Ci. ArBRY-LECOMTK. NOMINATIONS ET MUTATIONS MINISTERE DES COLONIES .TARDIN COLONIAL Par arrêté ministériel en date du 4 novembre 1907, M. Bernard (Lilysse) a été nommé Jardinier-chef au Jardin Colonial. EXPOSITION NATIONALE COLONIALE AU JARDIN COLONIAL 1907 LISTE IDES RÉOOI/CFEISrSES ' GROUPE IX Jury du groupe. Président : M. Eissen Piat (Maurice), industriel à Paris. Vice-Présidents : MM. Pagiîs Allahy, industriel à Murât. Godahd-Desmarest, ingénieur à Paris. Secrétaire : M. Niclausse, industriel à Paris. MEMBRES MM. Ringelman, professeur à l'Institut national agronomique. LoRDEREAU G., ingénieur à Lyon. LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS Association Cotonnière Coloniale. Etablissements V. Vallée (M. Godard-Desmai^est, membre du jury). Etablissements J. et A. Niclausse (M. Albert Niclausse, membre du jury). M. Pages Allary (Jeani, membre du jury. Établissements (( Les fils de A. Piat et C" » (M. Eissen-Piat, membre du jury). Maison Stuart-Sloan iM. Stuart-Sloan, membre du jury). Maison Vjtal Desclos (membre du jury). CLASSES 52 et 53 1" Diplômes de grands prix. M. Bajac, à Liancourt (Seine-et-Oise). Maison Lhomme-Lkfort, .38, rue des Alouettes, Paris. Société Anonyme des Anciens établissements Weyher et Richemond, 52, route d'Aubervillers, Pantin. M. Bellard. 2" Diplôme d'honneur. M. Rondet-Saint (Maurice), 86, avenue Malakoff, Paris. 3" Diplômes de médailles d'or. M. Félix [Billy, constructeur mécanicien, 13, rue Victor-Arnoul, Provins (Seine-et-Marne). Société anonyme « La Charrue automobile », 25, rue Le Pelbtier, Paris. M. Bernel fLuciEN), 84, boulevard Beaumarchais, Paris. J. (Suite). 444 DOCuaiENTS officiels RÉCOMPENSES ATTRIBUÉES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE IX MAISON RONDET-SAINT Diplôme de médaille de vermeil. M. SCHOR. Diplôme de médaille d'argent. M. Renault. MAISON PAGES-ALLARY l'' Diplômes de médailles d'argent. MM. PiEKKE Marty. — Frère ÎHerichaud Joseph . — Delort. 2° Diplômes de médailles de bronze. MM. PiGNOL. IIlVERNOT. MAISON NICLAUSSE 1" Diplômes de médailles dor. MM. Beaucousin. — Nicol. 2" Diplômes de médailles d'argent. MM. Lévêque. — Thevenin. — Tilliette. — Sacleux. — Tulau. — Chastel. — Martin. — Payet. MAISON BAJAC /" Diplôme (F honneur. M. Gosset I Ernest). 2" Diplômes de médailles d'or. MM. Bled Eugène). — M. Anicet (Claude). MAISON << LA CHARRUE AUTOMOBILE ,. /° Diplôme de médaille d'argent. M. Henri Guillemin. i» Diplôme de médaille de bronze. M. Hizambert (Louis). MAISON BELLARD /° Diplôme de médaille d'or. M. Béthourné (Achille). MAISON FÉLIX BILLY 1° Diplôme de médaille d'argent. M. EDMONd Billy. 2° Diplôme de médaille de bronze. M. Blachet (Apollinaire). RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULÏURE COLONIALE 443 ASSOCIATION COTONNIKRE COLONIALE /° Diplôme» di' inihlailles (For. MM. Eugène Poisson, Cotonou (Dahomey), agent do l'Association cotonnière coloniale au Dahomey. Louis Level, Segou (Haut-Sénégal et Niger), agent de l'Association cotonnière coloniale au Soudan français. Georges Dufètue, 10, quai des Brotteaux, Lyon, collaborateur de l'Asso- ciation cotonnière coloniale en Algérie [où il fait entreprendre à ses frais des essais de culture du coton. Chaules Meunier, 34, rue de Saint-Pétersbourg, Paris, secrétaire admi- nistratif de l'Association cotonnière coloniale. Fama Mademba, Sansanding (Haut-Sénégal et Niger), a puissamment col- laboré à l'œuvre de l'Association cotonnière coloniale en entreprenant d'importantes cultures de coton. 2" Diplômes de médailles d'argent. MM. Jean Otten, Saint-Eugène, Oran, agent de l'Association cotonnière colo- niale. Eugène Jacquey, 30, avenue Malakofî, Alger, ingénieur agronome, délé- gué par l'Association cotonnière coloniale en Algérie. Michel Maine, Podor (Sénégal), a entrepris avec succès des essais de cultures de coton au Sénégal. Jules Burgert, Compagnie cotonnière, Palais de la Bourse, Le Havre, chargé des services de l'Association cotonnière coloniale au Havre (Expéditions de graines, réceptions des cotons coloniaux). Jean Giot, 96, rue Doudeauville, Paris, chargé des services de l'Associa- tion cotonnière coloniale à Paris. 3° Diplômes de médailles de bronze. MM. A. Pruvot, Analalava, Madagascar, correspondant de l'Association cotonnière coloniale pour Madagascar. Etienne Fossat, .32, rue di' la Bourse, Le Havre, collabore à l'œuvre de l'Association cotonnière coloniale en expertisant les cotons envoyés des colonies. G. Trochet, Le Havre, dirig'C l'égreuage des cotons coloniaux. G. Le Manissier, Le Havre, collaborateur de l'Association cotonnière coloniale au Havre. MoKDAR Ben Massaoud, Saint-Louis, Sénégal, est l'un des premiers commerçants de l'Afrique occidentale ayant entrepris le commerce d'exportation des cotons du pays. Mention honorable. M. Eugène Bâtisse, 3'.», rue Etienne-Marcel, Paris, employé à l'Association cotonnière coloniale à Paris. 446 DOCUMENTS OFFICIELS GROUPE X Jury du groupe. Président : M. Raynalid (Arthur), président du Syndicat des grandes pliarmacies françaises (Biarritz). Secrétaire-Rapporteur : M. Moigin (Docteur). MM. MEMBRES Alrert Garnier, industriel. LuTz, pi'olesseur de l'Ecole supérieure de Pharmacie. Ménétrier (ExMilej, conseiller du Commerce extérieur. Perrot, professeur de l'Ecole supérieure de Pharmacie. CLASSE ;j4 LISTE DES EXPOSANTS HOBS CONCOURS 1 MM. Raynaud. Ai.B. Garnier bulgare »'\. D"" MOUGIN. (Société MM. Priou et Ménétrier. L;i Mnya Ciiarbonneai; el Malaqi in. Pari SOT et Louis Vene. 1" Diplômes de grands prix. M^I. BucHET (Cii.j, 7, rue de Jouy, Paris. Robin (Maurice), 13, rue de Poissy. Sabatier, pharmacien à Nîmes. Syndicat des grandes pharmacies françaises. 2° Diplômes d'honneur. M. Baillv, pharmacien à Tarbes. Société générale parisienne d'antisepsie, Kl, rue dArgi'iiteuil, Paris. 3^^ Diplôme de médaille d'or. M. Bouquet, pliarmacien à Agen. RÉCOMPENSES ATTRIBUÉES AUX COLLABOBATEURS par LE JURY DU GROUPE X /" Diplôme)' (le ?)ié(lailles cVor. MM. le D'' lIucHÈDi;, docteur en pharmacie, pharmacien de l''^ classe, Paris (maison du D'' Mougini. le D'' GouRBiLLON, pharmacien de l'"" classe, Paris (maisonduD'' Mougin). Martin, directeur de l'nsine de MM. Priou et Ménétrier, Paris. 2" Diplôme de méduille d'argent. M. Cazaucau (Paul), employé chez M. Raynaud, secrétaii^e particulier du Pré- sident des Syndicats des grandes phai-macies françaises. ■i" Diplôme de médaille de bronze. M. Ferdinand Viennot, chez M. Baillv, pharmacien à Tarbes. KÉCOMPENSIJS A l'eXPOSITION u'aGRICULTURK COLONIALE 447 GROUPE XI Jury du groupe. Préùdenl : M, Weil. Vicp-P résidents : MM. S. Hirsch. J. ('lIAUBET. I>. Pl.ASSARD. Secrétaire-RnpporU'ur : M. D. Rivage. MEMBRES MM. Abadie (Michel). — Gahen (Emile). — Fleurot (Jules). — Fremont (Jean). — Bourgeois (Paul). — L'Héritier, industriel. CLASSES 55 h 67 LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS MM. Frémont (Jean), 121, rue de Paris, Pantin. Plassard (Louis), 17, rue du i Septembre, Paris. RoccA, Tassy et de Roux (Marseille). Abadie (Société Anonyme des papiers), 130, Avenue Malakoff, Paris. Seven (^IIenri) et Caiien (Emile), administrateur-ingénieur des Manufac- tures de l'Etat, avenue Niel, Paris. Weil-Damiel, 22, rue Richer, Paris. A. Lheritier et C''^, 80, avenue de Paris, La* Plaine Saint-Denis Caussemille Jn*^ ET C'», 7, ruc Caumartin, Paris. Hirsch Salomon, 16, rue Royer-Collard, Paris, directeur delà C'" de fabrication française de papier manufacturé. Rivage Denis, l.o, rue Lauzun, Paris. BiGARD fils, 60, rue de Maubeuge, Paris. Bourgeois Paul, 80, Boulevard Malesherbes, Paris. Vital Desclos, Papeterie d'Yversay, par Berny Mouirès Orne). 1" Diplômes de grands prix. MM, Société du » Val d'Osne, ."iS, boulevard Voltaire, Paris. MicHAUD, 89, avenue de la République, Aubervilliers. L. Edeline, 43, Quai National, Puteaux. Geisler (Louis), industriel, aux Châtelles, par Raon l'Etape (Vosges), et 14, rue des Minimes, Paris. Demaria (Henri), 1."), rue Auber, Paris. Société Jougla, 45, rue Rivoli, Paris. Richard (Jules), 25, rue de Mélingue, Paris. 448 DOCUMENTS OFFICIELS 2° Diplômes d honneur. MM. Plateau (Jean . 9, l'ue Morand, Paris. Théveny, 10, rue Dugomniier, Paris. 3" Diplômes de médailles d'or. MM. BiioussAUD ET BoNFiLS, 55, rue d'Austerlitz à Angoulême. BoNNAUD, 9, rue de la République à Marseille. 4" Diplômes de médailles d'argent. MM. L. P«osT ET C'«, 68, Faubourg Saint-Martin, Paris. J.-L. KoNELswKi, 9, rue du Caire, Paris. Besnard (Ahmand), 8, cité Dupetit-Tliouard, Paris 5° Diplômes de médailles de bronze. MM. Levis, 41, rue Le Marois, Paris. MoRET ET C''', 63, rue de la Sablière, Courbevoie. Terrien de la Couperie, 7, rue de Ja Michodière, Paris." Léon (L.-K.), .33. passage JoullVoy. RECOMPENSES ATTRIBUEES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE XI /" DlpUhne de f/rHiid prir. M. Granville Strauss (Maison S. Hirsch). 2" Diplômes d'honneur. M. Tabel (Moïse et Rorert), à Alger (Maison Gaussemille J""" et C'^). — Estjenne (Georges) (Société anonyme des papiers Abadie). 3° Diplômes de médailles d'or. MM. Delforge (Société anonyme des papiers Abadie), ingénieur. — M. Naud, chef mécanicien des Manufactures de l'État, collaborateur de MM. Sévène et Cahen. — Morjean frères à Alger (Maison Caussemille J"" et C'^). — Bf.laiche (Félix), à Constantine (Maison Caussemille J""^ et C"). — Perpétua, à Oran (Maison Caussemille J'^*' et C'"'). — Cohen Judaii, à Tanger (Maison Caussemille J"'" et C"). — Levesque (Georges) (Maison S. Hirsch) — Gaujacques Numa (Maison S. Hirsch). — Faure (Alfred) (Maison J. Richard). — Dubreuil (Léon) (Maison J. Richard), — Bourdet Alfred (Maison D. Rivage). — M^^ Thévenin, à Oran (Maison Caussemille J"" et C'^). RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d' AGRICULTURE COLONIALE 449 4" Diplômes de médailleii d'urgent.. MM. FiiissoN (Jules), contremaître à la Maison J. l'reraont. — Behcv, coinplable à la Société anonyme des papiers Abarlie. — L'IIospied (Louis), mécani- cien à la Société anonyme des papiers Abadie. — Cadel (Didiehi (Maison Broussaud et Bonfils). — Traveus (Emmanuel), chef du bureau tcchni({ue des études de la Maison D. Weil. — Teillaud, directeur de la Maison L. Edeline. — Muraglia, à Alger (Maison Caussemille J""" et C'"). — GoNssoLiN, à Bône (Maison Caussemille J"^ et C'^). — Pmelion (Louis), contremaître à la Maison J. Plateau. — S. Leopold (Maison S. Hirsch). — Strauss (Gustave) (Maison S. Hirsch). — Barbier (Charles) (Maison D. Rivage). — Graff (Jules) (Maison D. Rivage). — Grassin (Gustave) (Maison D. Rivage). — Paris (Maison D. Rivage). — MM""'" Derousse (Fanny), contremaîtresse (Société anonyme des papiers Abadie). — Dubois (Marie) (Maison D. Weil). — Cormontage (Louise), première employée à la Maison J. Plateau. Diplômes de médailles de bronze. MM. Lkvy (Henri), contremaître à la Maison L. Prost. — Desjardins (Georges!, contremaître à la Maison L. Prost. — Hery, chef de service à la Maison L. Edeline. — Bodeau, chef de service à la Maison L. Edeline. — Manasse, chimiste à la Maison L. Edeline. — Luc, contremaître à la Maison L. Edeline. — Claihambault, contremaître à la Maison L. Ede- line. — Plumail, contremaître à la Maison L. Edeline. — Houille (Paul), représentant de la Maison J. Plateau. — Mosse (Sadi) (Maison S. Hirsch). — Blankaert (Lucien) (Maison D. Rivage). — MM™"^ Cheret (Eugénie), contremaîti-esse à la Maison J. Frémont. — Pépin (Maison H. Bonnaud, Marseille), y, avenue Charles V, à Nogent-sur-Marne. — Robillard (Marie), première employée à la Maison J. Plateau. — M"'' Vassant (Louise), ouvrière à la Société anonyme des papiers Abadie. GROUPE XII Jury du groupe. Président : M. Trubert, négociant. Vice-Président : M. Bourdarie, explorateur. Rapporteur : M. Lecomte, négociant. Secrétaire : M. Perxot, ingénieur agronome, secrétaire de la direction au Jardin Colonial. M. Cadiot, professeur à l'École d'Alfort. membres M. LEFÎiBVRE, aviculteur à Nogent-sur-Marne. M. Mallèvre, professeur à l'Institut national agronomique. 450 DOCUMENTS OFFICIELS LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS M. Lefkuviii:, aviciilteur à Nog-ent-sur-Marne. CLASSES 68 et 69. 1 ' Diplômes de grands prix. Gouvernement général de l'Afrique Gouvernement général de l'Afrique OCCIDENTALE FRANÇAISE, pOlU' SOH exposiliou bovine (Race des La- ounes, race Gobra). OCCIDENTALE FRANÇAISE pOUT SOU ex- posilion caprine (Race dii Foiita- Djalon). Gouvernement général de l'Afrique M. Albertin, à Louveciennes. Lot de OCCIDENTALE FRANÇAISE poup SOI! ex- palmipèdes, position ovine Race du .Macina à M. Travella, successeur d».' M. Uus- laine) FINI, pour un lot de volailles Langsain. 2" Diplômes de médailles d'or. CoLONii; DK i.A (JuiNKE, pour son expo- Direction de Tagricullure , pour un sition bovine lot de volailles. OCCIDENTALE FRANÇAISE, pOUr UII lot de volailles. Colonie delà Guinée, pour son expo- Gouvernement (iénéral de l'Afrique sition ovine. M. (Gravier, pour un lot de Mi'Jiaris. Goitvernementgénéral DE Madagascar M. Travella, successeur de M. Rus- pin i. pour un lot de volailles nai^asaki. 3'^ Diplômes de médailles d'argent. Gouvernement général i>e l'Afrique occidentale française pour un loi i\v Bovidés du Niger). Gouvernement général ni: l'Afrique occidentale française (lot de moulons maures). 4° Diplôme de médaille de bronze. Colonie nu Dauomuv pour uu loi de i)()vi(lûs Pelile race du Ilaul-Dahomey). RECOMPENSES ATTRIBUÉ KS AUX COLLABORATEURS M. Coquelet. M. Réchaud. /" Diplôme de inédaille rrari/t'nt. 2° Diplôme de médaille de bronze. RÉCOMPENSES A l'eXPOSITION d'aGRICULTURE COLONIALE 451 GROUPE XIII Jury du groupe. Président : M. C. Chanel, conseiller du commerce extérieur, négociant importateur. Vice-Président : M. P. M. Grunwaldt, négociant importat(;ur. Rapporteur : M. Chaumet, industriel. MEMBRES MM. Bessonnat, négociant, directeur de la Naison « High Life Taylor ». CoRMOULS Houles, industriel, rapporteur du groupe XIII, Harpillard, industriel. JoRET, négociant. Pfeiffer, ancien négociant importateur. Parent, négociant. Parisot, conseiller général, Vital-Desclos, négociant exportateur. Leys, directeur de la Maison i Paris Tailleur ». Vollant, négociant. LISTE DES EXPOSANTS HORS CONCOURS. Maisons C. Chanel, 217, rue Saint-Honoré, Paris. P. M. Grunwaldt, 6, rue de la Paix. « High Life Ta YLO-R ■> (M. Bessonnat, membre du jury), 112, rue Riche- lieu, Paris. Chaumet, 27, rue Croix-des-Petits-Champs (Paris). Ed, Cormouls-Houlés et G. Latour (M. Ed. Cornouls-Iioulés, membre du jury), à Mazamet, Tarn. Vital Desclos, à Yversay (Orne). Bouet (M. Harpillard, membre du jury), (3, rue de la Réole, Paris. Paris-Tailleur, 6, rue du Louvve, Paris. ^ Frédéric Parent, 12, rue des Pyi'amides, Paris. Vollant, .34, boulevard Sébastopol, Paris. MM. Joret, 35, ii'ue Berger, Paris. B. Pfeiffer, 17, i"ue de TAncienne-Comédie, Paris. Maison Parisot et Vene (M. Parisot, membre du jury , li, Quai Bourbon. Paris . CLASSES 70 à 80. 1° Diplômes de Grands Prix. MM. Lucas frères, 23, rue des Cendriers, Paris (avec félicitations du Jury . Direction de l'agriculture de lTndo-Chinic. Sultanats du Haut-Oubangui. 452 DOCUMENTS OFFICIEL 2' Diplômes d'honneur. MM. Nicolas, i, rue Dauiiou, Paris (avec félicitations du jury). Gélestin Jacques, 32, rue du Pont-Choisy-le-Roi (avec félicitations du Jury I. Ecole professionnelle de Tananarive. M. Paul Beausire, ingénieur à Kotonou. Gouvernement général de Tlndo-Chine. Gouvernement du Laos. M. Harlay, 2, rue d'Antin, Paris. M'"'' Desbruyères, 217, rue Saint-Honoré, Paris. MM. Dugas, 10, boulevard Sébastopol, Paris. Tony-Vivier, 7,' rue delà Monnaie, Paris. 3" Diplômes de médailles d'or. Syndicat des mandataires a la volaille et au gibier des halles centrales DE Paris (avec félicitations du jury). Gouvernement général de l'Afrique occidentale française (Classe 70, Sec- tion 2). MM. David et Lagrange, Pelletiers, 93, rue Réaumur, Paris. Gouvernement général de l'Afrique occidentale française i Classe 70, Sec- tion 4). Compagnie occidentale de Madagascar. Gouvernement général de l'Afrique occidentale française (Classe 71, Sec- tion 1). Société l'Alima (Congo français^. MM. Filledier, 18, avenue de Clichy, P;iris. Delaunay, 16, rue de Sèze, Paris. Gouvernement de la Guyane française. Province du Hung-Yen (Indo-Chine). Gouvernement général de l'Afrique occidentale française (Classe 7.^). 4° Diplômes de médailles de vermeil. MM. Fritz Heinemeyer, 23, rue d'Antin, Paris. Colinot-Doux, à Corbigny (Nièvre). Lepeltier, i, rue Borghèse, Neuilly-sur-Seine. 5° Diplômes de médailles d'argent. M. Sciiweiger, 33, rue du 4 Septembre, Paris. C'^ occidentale de Madagascar (C. 70, section 2). Chambre d'agriculture et de commerce de Pondichéry. Etablissements français de l'Inde. Corsets Margaret, 8, rue Boudreau, Paris. M. MoRiCET, à Nouméa, Nouvelle-Calédonie. C'*" occidentale DE MADAGASCAR iClaSSC 75). RÉCOMPENSES A l'eXPOSITOIN d'aGRICULTURE COLONIALE 453 ^IM. le D'' Bonnet, 7, rue de la Chaise, Paris. Chotin, 34, rue des Archives, Paris. Pantel, 96, rue Lafayette, Paris. Chaillon, 34, rue Sainte-Anne, Paris. EvHAnD, 10, rue Bacliaumont, Paris. 6*^ Diplômes de médailles de bronze. IvrABLissEMENTs Gkatry dWmbositra (Classc 70, Section 2). (Classe 70, Section 4). (Compagnie <■ Madagaskara ». . Docteur Sebillotte, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Comptoir général p.\risien colonial, 33, boulevard Strasbourg, Paris. 7° Mentions honorables. MM. Agier, 22, avenue de TOpéra, Paris. Gabrielle et C'*, 16, rue Taitbout, Paris. LISTE DES RÉCOMPENSES ATTRIBUÉES AUX COLLABORATEURS PAR LE JURY DU GROUPE XIII /" Diplômes ^''honneur. M""" Pauline Chanel, 217, rue Saint-Honoré, Paris (Maison Chanel et C'*^ M. Pierre Chanel, 217, rue Saint-Honoré, Paris (Maison Chanel et C''') 2° Diplômes de médailles d'or. MM^' Berthe Augustin (Maison Parent). Marie Harpillard (Maison Harpillard). Poucher (Maison Filledier). Jeanne Leveille (Maison Delaunay). MM. Boucheron (Syndicat des Mandataires). Albert L'Herbier (Maison C. Chanel et C'^j. Paul Pinon. — Harry Grunwaldt (Maison Grundwaldt). 3° Diplômes de médailles de vermeil. MM. Etienne Gaston (Maison Delaunay). Emile Dubois (Syndicat des Mandataire 454 DOCUMENTS OFFICIELS l: « 4° Diplômes de médailles d'argent. \ }j[-\\me» . i,-,A Dubois (Maison Grunwaldt). Louise Martin (Syndicat des Mandataires). Maniettiî (Maison Evrard). MM. Jules Sauvage ( Maison Harpillard). PoucHET (Maison Filledier). Lucien Plaît (Maison Delaunay). Emile Beausire, à Hanoï (Maison Beausire). 5° Diplômes de médailles de bronze. MM"** : Kkrgot (Maison Filledier). Anaîs Dessaitvt (Maison Chanel et C'^). Camille Paupahdin (Maison Delaunay). M«"'' : Bevlard (Corsets Gabrielle et O"). MM. Landre (Simon) (Syndicat). MiGNOT (Gaston) (Maison Chanel). Heuschech (Charles) (Maison Chanel et C'''). Lesse (Emile) (Maison Chanel). Souriau (Jules-François) (Maison Célestin Jacques). Bernard (Armand-Adrien) — — (A suivre.) Le docteur Georges DELACROIX. L'agriculture coloniale vient de subir une perte qui sera vivement ressentie de tous ceux, et ils sont nombreux, qui portent intérêt au développement et à la richesse de nos possessions lointaines. Le docteur Georg-es Delacroix, directeur de la Station de patho- logie végétale, professeur à l'Ecole supérieure d'agriculture colo- niale, maître de conférences à l'Institut agronomique, a été brus- quement enlevé, le 2 novembre, en pleine activité de travail, alors que ses amis espéraient encore de nombreux et féconds travaux. Né à Montrouge en 1858, le docteur Delacroix avait connu des débuts très difficiles et n'était parvenu à la situation qu'il occupait qu'au prix d'un travail acharné qui avait usé ses forces et dont il devait toujours se ressentir, La mort de ce savant, modeste et désintéressé s'il en fut, et qui s'imposa par la valeur seule de son œuvre, sera vivement ressentie 456 ETUDES ET 3IÉM01KES dans toutes nos colonies où ses travaux étaient appréciés à leur juste valeur. Tous ceux qui ont connu le docteur Delacroix, ont gardé un souvenir ineffaçable de sa bienveillance et de sa bonté; ils savaient qu'on ne s'adressait jamais en vain à sa g-rande expérience et qu'il ne niénag-eait ni son temps, ni ses peines quand il s'agissait de rendre un service. Je n'ai pas à rappeler ici les importants services que le docteur Delacroix rendit à l'agriculture métropolitaine, ni les nombreux travaux qu'il consacra à l'étude des maladies des plantes cultivées en France, soit seul, soit en collaboration avec son maître, M. E. Pril- lieux. Mais depuis long-temps déjà son attention avait été attirée sur les parasites qui envahissent les plantes coloniales et causent tant de dégâts dans les régions chaudes ; il avait vu qu'il y avait là un vaste champ presque inexploré et qu'il pourrait rendre des ser- vices inappréciables. Il suffira de rappeler les études si documentées et si neuves en même temps qu'il consacra aux maladies du théier, de la canne à sucre, du bananier, de la vanille, du cotonnier, et surtout ce travail sur les maladies des caféiers, ouvrage aujourd'hui classique ; toutes ces études avaient valu à leur auleurune renommée universelle parmi les spécialistes aussi bien que parmi les praticiens et faisaient autorité en la matière. La mort vient le frapper au moment où, en pleine activité, dans ce journal même, il publiait un important ouvrag'e sur les « maladies des plantes cultivées dans les pays chauds « ; c'était le fruit de sa longue expérience et son but, unique et désintéressé, était que tous puissent profiter des leçons de son expérience. Cette œuvre seule empêchera l'oubli de se faire sur son nom et lui vaudra la reconnais- sance de tous les coloniaux. A. Maublanc. ETUDES ET MÉMOIRES LK CAOUTCHOUC EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE Production totale de l'Afrique occidentale française. Au début de l'année 1905, j'avais signalé une diminution impor- tante dans les exportations de caoutchouc de la Côte cV Ivoire, en même temps que les causes qui l'avaient provoquée. De 1536 tonnes en 1904, l'exportation tombe à 1180 en 1905, pour se relever à 1518 seulement l'année suivante. Cette colonie est la seule ayant présenté depuis deux ans une diminution sensible dans la quantité et la qualité des caoutchoucs exportés ; la Casamance accroît lentement son chiffre d'expor- tation et le centre Soudan-Guinée a passé à 2.345 tonnes en 1906. TABLEAU DES EXPORTATIONS PAR COLONIE EN TONNES Années 1902 1903 1904 190") 1906 Gu inee 1 . 155 tonnes 1.468 — 1 . 382 — 1.415 — 1.580 — Soudan 324 tonnes 533 — 618 — 615 — 765 — Casamance Côte d'Ivoire 225 tonnes 379 — 382 ~ 402 — 417 — 912 tonnes 1.167 — 1.536 — 1 . 180 — 1.518 — Totaux 2.616 tonnes 3 . 547 — 3.918 — 3.612 — 4 . 280 — J'estime la valeur totale, en Europe, de notre exportation en 1906 k 38 millions de francs, ce qui fait ressortir en moyenne la valeur du kilog-r. de caoutchouc à 6 fr. 25 pour la Casamance, 8 fr. 10 pour la Côte d'Ivoire, et 9 fr. 85 pour le centre Soudan-Guinée. On peut estimer, en tenant compte du déchet, que le caoutchouc exporté en 1906 des territoires du Gouvernement g-énéral, mais Bill, du Jardin colonial. 1907. II. — N» 57. 32 458 ÉTUDES ET MÉMOIRES Diagramme IV. — Production du caoutchouc dans les colonies de V Afrique occidentale française. I :§ 9 SSMiUwns fraacs 23.000.000 Jrancs 12400 OOa francs 2.600 000 francs / ItOOO / / ^ y v / \ / \ 3500 / / 3000 y / / ' f / / / / 2500 1 / / j / / , 1 / y / 2000 1 / /* r 1 ♦— « / i / ' 1 / • y 1500 / r- ^ ^ \ / / / / \ / * / . ^^ / / * ^*' ;. « — ^ I f » /. ,*'' '"^ tt / 1000 _* ^4- -■* 1 > 1 -.- • — ^ • * " • » / » V /' > / SOO / — kOO .•1 > 300 » * ^' ^^ _■ / y - 200 .'" ^^ — ; ' • ^ 100 pv .*i ►y ** * ■• 0 ^' 5) ^ ■^ se I Trodtuhon lolale de /'A.O.F. . Imporlalion sur le marché de Bordeaux _._,_., _.^^ProduchûiL du Soudan -Guinée ». 4.*. *,♦.*-- d° delà Côte d'Ivoire d° de la Casaxiumce . CAOUTCHOUC 459 supposé préparé en « twist » ou < niggers » exempts d'adultérations, vaudrait en Europe 40 millions de francs. En ce qui concerne la quantité, il y a lieu de penser, ainsi que je le disais l'année dernière, que la production totale se maintiendra assez sensiblement au-dessus du chiffre de 4.000 tonnes. J'ai tracé sur la carte ci -jointe, la limite approximative des peu- plements de densité moyenne et élevée, c'est-à-dire de ceux qui alimentent presque exclusivement nos exportations. Ce n'est là qu'une première approximation bien entendu, que nous pourrons resserrer au cours de notre enquête sur cette matière. La forme des taches indiquant ces peuplements est, en effet, sou- mise à deux causes de variations : 1° Bien des peuplements, d'importance réelle, sont restés jus- qu'ici inexploités parce que inconnus. L'exploitation s'est poursuivie tout d'abord sur les grandes routes caravanières, près des sentiers battus. C'est ainsi q^ue la carte des peuplements porte une série de vides, correspondant aux routes allant du Soudan vers Kong et le Baoulé,. vers Odienné par Bougounretvers le golfe de Guinée par Faranah, Timbo et Friguiagbé. , C est entre et au nord de ces grandes routes caravanières, que se trouvent les grands massifs producteurs : le Fouta et le Bouré, le Ouassoulou, le Kénédougou et le Folona, le Kouroudougou. Les massifs du sud : Sankaran et Kouranko, pays Toma, Bouzié et Guerzé, pays Gouaran, des Los et des Gouros, Indénié, Mangoet Boudoukou, appartiennent à la zone forestière équatoriale, dont ils forment la limite septentrionale. Aussi, dans ces régions très étendues, où le récolteur n'a pénétré que plus tard, existe-t-il de nombreux peuplements vierges ou à peine exploités. Il s'en révèle même d'importants à la limite nord de végétation de la gohine, dans des régions très connues ; c'est ainsi qu'en 1906, Bammako a vu arriver, des territoires du cercle, une tonne de caoutchouc par jour pendant la durée de la traite. De riches peuplements inexploités ont même été découverts au nord de Koulikoro à 5 kilomètres de la station culturale. 460 ÉTUDES ET MÉMOIRES 2" La seconde cause, plus importante encore, réside dans la reconstitution naturelle des peuplements saig^nés à refus et aban- donnés par les récolteurs. Lorsque la partie aérienne de la g-ohine a été sectionnée ou a disparu par suite de saignées trop violentes, la souche donne des rejets exploitables vers la cinquième année. Dans un autre ordre d'idées, bien des populations qui ignoraient la valeur du caoutchouc arrachaient ou coupaient les g-ohines dans leurs champs de culture. Il en était ainsi dans tous les pays Bobos et le Lobi qui fourniront par la suite, une contribution importante à notre production. Enfin il y a lieu de compter sur les remarquables effets de l'in- J terdiction de saigner en hivernage (jui, en une année, améliore 1 très sensiblement la tenue générale des peuplements. Aussi ne saurait-on trop insister sur la nécessité de généraliser cette mesure, dont nous ne pouvons attendre que de bons effets. La prospection attentive que nous faisons poursuivre dans chaque cercle des peuplements existants, nous permettra, en 1908, d'éta- blir définitivement une carte ayant une réelle valeur d'approxima- tion. CHAPITRE PREMIER QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOUCS. — FRAUDES. Mon rapport sur l'exploitation du caoutchouc en 1905 faisait ressortir les bons effets de la réglementation sur la fraude, qui nous avait permis de mettre iîn à la crise qui sévissait sur les sortes soudanaises. A l'appui de cette assertion, il contenait des cotes moyennes de nos caoutchoucs sur le marché de Bordeaux, un dia- gramme montrant nettement le relèvement des cours, en même temps qu une amélioration très sensible de l'homogénéité de notre production. Il constatait également que notre action avait eu pour but d'améliorer une situation franchement mauvaise et qu'il y aurait lieu, la crise passée, d'analyser avec soin la possibilité d'une amé- lioration fondamentale. Il me paraît que nous ne saurions tarder à réaliser ces vues, dont la justesse a été démontrée par un examen plus approfondi de la question, ainsi que par de multiples encouragements à persévérer dans cette voie. Nous serons sans doute amenés à préciser l'esprit de la réglemen- tation de 1905 et à en généraliser lapplication. Il va de soi que, pour arriver à ce but, il y aurait lieu de recourir, selon les lieux, à des moyens variables; afin d'aider à leur détermination, j'exposerai la situation générale de notre production caoutchoutière en fin 1906, ainsi que la situation spéciale de chaque colonie. A. — Situation générale. L'examen du diagramme ci-joint, dont les courbes représentent les cotes mensuelles moyennes, accusent, sauf pour les sortes Lahoii Nigçjers et Bassam Nir/gers, une situation stationnaire. Pour ces deux dernières, elles décèlent, à partir du mois d'avril, un abaissement notable dans la qualité, qui se rapporte à une situation tout à fait mauvaise de la production de la Côte d'Ivoire. La conclusion pratique qui se dégage à première vue de cet 462 ETUDES P:t MEMOIRES examen, est l'étendue extraordinaire de Téchelle des prix qui va de S francs pour le Gambie C, à 14 francs pour la « plaque », toutes sortes tirées presque exclusivement de la g-ohine [Lamlolphia heuclelolii). Le produit de la g-ohine étant partout identique à lui-même, il ressort nettement que notre premier soin doit être de pousser à Diagramme V. — Caoutchoucs de l'Afrique occidentale française. Marché de Bordeaux 1906- I I ^5 « I 'S Sortes Valeurs moyennes. Valeurs en ûàncs Caoukhauc enplaqoÈs 1 Niggers - Canakiy. Niffgers - Soudan. TwLsi -Soudan. Niggers -Lahau Twisl - Lahau. BassaiTL-J^gers Gambie -A.? Cake -Lahou ûatnbve - A . Oambie - A M Lump -Bassam Gambie - B Gambie - C . t^ J 1 1 i i 1 1 (2 Il lu ^ X ^ -^ ' -~xr- sr-^ -^ :^ ■""^ ~ ;-"; S — - 'ZHZ — !--- , — — 9 „.... •^^ \ _.. k,^ "n. g -' 1 1? \ f~ ^' ^ "^ ^ \ A \ / s 11 / \ ^ s. ^ " s y \ ^ ~- ^ ■-> / 10 9 / k / k / s / / \ /\ y \. .^ / \ / \ / s. s. J \, 8 ^ / i / s / ^ ^ ^ / \ / S / ^ / V j \ \\ \ \ / \ \ \ / \ \ A A j /\ \ \ / \ /A /i\ / \ / \ \ 7 \\ \ / \ / \ / \ \ 1 i 1 \ r \ / \ \ 1 6 , \ \ / l\ j \ \ \ / \ \ A A /\ j- \ \ \ / \ 1 \ \ / \ A \ / \ 5 \ 1 ! \ ' \ / \ \ / ' \ /;\ \ / \ 1 ' ' \ / \ 1 1 ' i 1 __ 1 1 1 1 I I '^. I "^ I •S .4 :y ^ 464 ÉTUDES ET MÉMOIRES Au point de vue de la préparation, les sortes de Casamance se répartissent en trois groupes : l" Préparation Akou (AP). — Caoutchouc type « twist » d'excellente qualité, valant sur place 6 à 7 francs. La courbe des oscillations des cotes est remarquable de régularité. 2*' Préparation Manjacque. — Caoutchouc type « niggers » que le commerce classe en deux catégories A et AM, suivant son degré de dessiccation, provient de la rive gauche de la Casamance (pays bayottes et Balantacounda), est payé sur place de 5 à 6 fr. r>0 le kilo. La sorte AM est souvent terreuse et contient toujours une assez forte proportion d'eau et de sel. Un peu plus de soin dans la préparation en ferait un type presque égal du caoutchouc akou. 30 Préparation Diola (B et C). — Caoutchouc en grosses boules pleines d'eau et de sable, préparé dans le Fogny, le Combo, le Kian, valant sur place 2 francs à 4 fr. 50 le kilo. Rentre dans la catégorie de ceux à interdire à l'exportation, non seulement à cause de sa faible valeur, mais aussi à cause du discrédit qu'il jette sur les autres types provenant de Casamance. Il faut noter que le nettoyage des sortes B et C est totalement impossible, l'impureté étant constituée par du sable pulvérulent, que le lavage ordinaire ne peut séparer du caoutchouc, ^ 2. — Mesures à prendre. En résumé, les mesures administratives devront avoir pour efïet d'uniformiser la préparation manjacque, en supprimant le type « AM » terreux, et de s'opposer à la fabrication et l'exportation du caoutchouc Diola (types B et C). Quelques détails à ce sujet j cour- ront éclairer le problème. 1. Manjacques. — Les Manjacques sont des sujets portugais, que les Papols ont refoulé entre le Rio Cacheo et le Rio Mansao et que l'exiguïté du territoire oblige à émigrer tous les ans pour sub- sister. C'est ainsi qu'ils louaient autrefois leurs bras aux maisons de QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOUCS. — FRAUDES 465 commerce de Gasamance et de Gambie et venaient même jusqu'au Sénégal. Depuis l'extension prise par l'exploitation du caoutchouc, tous se sont mis à saigner les lianes et ils arrivent désormais par les routes de l'Opertado et de San Domingho, en groupes de 10 à 20 sous la conduite d'un chef de bande. Après avoir traité avec une maison de commerce qui leur fournit du riz, du sel, des couteaux, des marmites, ces bandes se fixent en un village près de la forêt et se dispersent à la recherche des lianes. Une ou deux fois par semaine, chaque bande remet au traitant qui a fait les avances le caoutchouc récolté. Les Manjacques récoltent plus des deux tiers du caoutchouc exporté de Gasamance ; il y aurait donc lieu de prendre à leur égard certaines mesures, sans cependant leur donner un caractère vexatoire, afin de ne pas éloigner pour toujours cette série très importante de récolteurs. C'est ainsi qu'il serait facile d'exercer sur eux une surveillance générale, en les astreignant à demander un permis d'exploitation qui leur serait refusé ou retiré s'ils ne se conformaient pas aux règlements. Gette mesure prise et le dénombrement des bandes de récolteurs opéré, l'Administration locale aurait à rechercher les moyens d'appliquer les prescriptions suivantes : 1" Interdiction de saigner pendant les mois d'hivernage, 2° Interdiction d'employer et, au besoin, de vendre des couteaux de saignée non pourvus d'un épaulement d'arrêt. Au sujet du mélange au caoutchouc de matières terreuses, que le lavage est impuissant à séparer, il paraît impossible d'agir autre- ment que sur les indigènes par une surveillance aux abords des marchés où se traite cette matière. II. Diolas. — Ge caoutchouc se prépare uniquement dans la région comprise entre la Gasamance, le Songrougou et la frontière de la Gambie anglaise, pays coupé de nombreux marigots et couvert de forêts où abonde lagohine. Au début, le caoutchouc y fut récolté par les Akous et les Manjacques, puis les autochtones (Diolas), après avoir permis l'exploitation de leurs lianes par des étrangers, se mirent eux-mêmes à la récolte, principalement dans les villages où furent établis les premiers postes, notamment à Bignona et aux environs. 466 ÉTUDES ET MÉMOIRES Lorsqu ils désirent se procurer des articles européens, ils se rendent dans la partie de la forêt avoisinant leur village et se livrent à la récolte du latex suivant le procédé manjacque, quoique avec beaucoup moins de soins. Souvent aussi, ils saig-nent les lianes jusque dans les parties souterraines et par l'écoulement du latex sur le sol, ne préparent qu'un mélang-e de caoutchouc et de terre. Souvent, ils coagulent le latex avec de Teau boueuse recueillie dans des salines, ce qui enlève au produit une grande partie de sa valeur. La raison en est qu'au début, le Diola n'apportait jamais son caoutchouc aux factoreries et le Amendait à des intermédiaires, sorte de commis-voA^ageurs, qui abondent dans toute cette partie de la Casamance, les « Dioulas », Mandingues presque tous originaires de Bathurst. Ils se sont installés à Bignona, Baïla, Sindian et par- courent le Fogny et le Gombo. achetant toutes sortes de caoutchouc qu'ils écoulent, soit dans les factoreries françaises, soit à Bathurst, où on est moins difficile. La création d'un poste au cœur même du Fogny ( Bignona j avait amené les Diolas à trafiquer directement avec les maisons fran- çaises, qui, du reste, abandonnèrent l'ancien procédé du troc, pour payer le caoutchouc en argent. Elles purent également, par quelques opérations installées à Baila et Sindian, entrer plus directement en contact avec les autochtones, qui, malgré leur penchant pour la sieste et le vin de palme, paraissent vouloir se mettre de plus en plus à la récolte du caoutchouc. Malgré cela, si le caoutchouc de la partie est s'écoule sur Marsas- soum, sud à Ziguinchor, centre à Baïla et Bignona. celui du nord va en Gambie anglaise. Le problème qui se pose est donc des plus délicats. Exiger le nettoyage de ces sortes (B et G) à la sortie paraît impraticable, puisque les laveurs industriels les plus parfaits ne peuvent arriver à faire une séparation complète entre le sable et le caoutchouc; agir sur l'indigène apparaît comme la seule solution possible. Il y aura lieu d'étudier très attentivement cette situation, afin de ne pas détourner vers la Gambie une plus grande partie de la pro- duction de cette région. Il y aura également lieu d'envisager la création d'une école pra- tique de caoutchouc ; de toutes façons, il y a le plus grand intérêt à faire disparaître la préparation de deux sortes qui sont réellement détestables. QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOUCS. FRAUDES 467 G. Soudan. Guinée. Je groupe sous la même dénomination l'ensemble des territoires caoutchoutifères formant Tancien Soudan, le Fouta-Djallon et la Basse-Guinée. A cela il y a plusieurs raisons : tout d'abord, l'identité des plantes à caoutchouc et des modes de préparation du produit, ainsi que des pratiques commerciales. Ensuite et surtout, le fait que, selon les circonstances, le courant d'exportation des caoutchoucs de Haute-Guinée et Haute-Côte- dlvoire, oscille entre la voie du Sénégal et celle de Conakry. De telle sorte que l'on peut dire qu'au double point de vue de l'intérêt général et des intérêts commerciaux, il y a nécessité à appliquer à l'ensemble de cette production les mêmes vues géné- rales. Le diagramme représentatif des oscillations des cotes des trois principales sortes, indique une situation peu satisfaisante, en ce qui concerne le « Niggers Soudan » et, au contraire, une régularité remarquable des types « Niggers Conakry » et « Twist Soudan ». Diagramme VII. Caoutchoucs. — Soudan, Guinée. Marché de Bordeaux 1906. Séries. Oscillabons des Cales VcHeurseoÊmcs — — 13 12 I— j ■k..' Y ^ "^v^ ^ \ / \ / ■s 11 \ ^ \ / <- r-" Jjùfytia-t unutury. Mixers -Soudan TWisî • Soudan. A \ ">v ^~ / /\ \ \ i , \ \ i ' \ \ \ \\ i \ \ \ l'^ \ \/ A u ,\ \ \ \ \ / 1 [ \ \\ \ L y \ V \ > y \ si 4 H v 4 j \ V l f \ \ 1 1 \\ 9 ) 1 ^f'H \ ! ' _ _ _ ..^_ ^ „_ , __ •^ «1 ^ a ^ ^ ^. ^ ^ 468 ÉTLDES ET MÉMOIRES Sortes Guinée. Niggers Conakry. — Cependant, en ce qui concerne cette sorte et plus particulièrement le « Conakry prima », les marchés européens se sont plaints à plusieurs reprises d'en constater un abaissement de qualité. Le marché de Liverpool nous écrivait au début de l'année que cette qualité, l'une des rares d'origine africaine qu'il était possible de vendre à livrer comme une qualité rég'ulière, montrait des mélanges de plus en plus grands d'impuretés, ce qui amenait des plaintes de la part des industriels, qui ne pouvaient plus compter sur une qualité régulière dite « Standard ». La place de Bordeaux, de son côté, nous signalait le même fait et nous informait que jusqu'en février, les envois ne donnaient au classement que de fj à /^ °/o maximum de marchandise très légère- ment terreuse, mais que les arrivages de février donnaient de l^.T» à 3i **/o de boules terreuses, dont la moitié très terreuses. Du côté de Boké, on nous signalait que l'indigène pratiquait encore la fraude, en mettant des cailloux dans les moitiés de boules. En fait, il y avait une part de vérité dans ces deux appréciations, à l'époque où elles furent formulées. II semble que l'indigène garde la marchandise terreuse pour la porter au moment des gros arri- vages : or il est avéré qu'en janvier les arrivages de caoutchouc ont été très importants et ont forcément amené un certain relâche- ment de la surveillance. Toutefois, nous ne manquâmes pas de signaler aussitôt les plaintes des courtiers au gouvernement de la Guinée en le priant de redoubler de vigilance à Conakry et au Nunez. M. le Gouverneur Richard nous donna des renseignements inté- ressants sur la cause initiale qui avait motivé ces réclamations, en même temps qu'il nous faisait part de l'impossibilité où se trouvait la douane de rendre plus sévère le contrôle. Au début de mars 1906, il avait été embarqué sur le »' Biafra » à destination de Liverpool vingt-et-un ponchons de caoutchouc pesant 6.349 kilos. Ce lot important provenait de Kindia et avait fait l'objet d'une vérification qui n'avait pas duré moins de huit jours. Il avait été mis à bord sans plombs, et même 516 kilos avaient été expédiés sous la rubrique débris. Il est donc naturel QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOUCS. — FRAUDKS 469 qu'un tel arrivage ait pu créer la situation dont se plaignait le courtier de Liverpool. Les caoutchoucs provenant, en cette saison, tant de l'intérieur que de la rég-ion maritime, ont toujours besoin d'un nettoyage, et la douane s'est refusée à plomber plusieurs lots, expédiés néanmoins par diverses maisons de la place, au moment même où se produi- saient les plaintes qui nous occupent. Des causes autres qu'une infériorité très manifeste ont également accentué la défaveur qu'a subie le « Nigg-ers Conakry ». Le marché européen était lourd, parce que surcharg-é, et telle carg-aison, vendue à livrer eût été, à la fin de 1905. acceptée les yeux fermés, qui pendant plusieurs mois a été l'objet, à son débarquement, d'un examen minutieux, d'acheteurs qui cherchaient prétexte à laisser pour compte ou à obtenir au rabais. Du nettoyage à la sortie. — Cependant, il faut reconnaître que, par suite de la suppression de la visite du caoutchouc sur l'indig-ène, comme elle était autrefois pratiquée à Conakry, la qualité du « Niggers Conakry » baisse progressivement et qu'elle n'est encore bonne que par la permanence de l'effet moral que produisait cette visite. M. le gouverneur Richard, en vue de maintenir la qualité, avait proposé de faire subir aux boules à l'exportation, un nettoyage sommaire ne nécessitant qu'un appareil assez simple de laminage. LTne semblable opération est pratiquée sur le caoutchouc frais, au moment où les indigènes l'apportent, par la société d'Yrikiri installée en Haute-Guinée ; les boules sont simplement aplaties par des rouleaux munis d'aspérités qui donnent des sortes de <( cakes » d'excellente qualité et fort appréciés sur le marché de Bordeaux. La même opération est-elle praticable sur le caoutchouc apporté à (Conakry, toute la question est là. Personnellement, je pense qu'à Boké et Boff'a, cette opération peut se concevoir sans difficulté, étant donné que le caoutchouc traité par ces marchés vient du Fouta-Djallon et se présente encore facilement malléable." Pour Conakry, la questionniérite une étude très sérieuse; je l'ai entreprise avec la collaboration de M. P. Ammann, technicien très versé dans ces questions et, après enquête auprès des courtiers et industriels d'Europe, que nous avions connus au cours, de nos missions de 1904 : les éléments en sont les suivants : 470 ÉTUDES ET MÉMOIRES 1° Point de vue commercial. — Un grand nombre des négo- ciants de Conakry qui ont manifesté une vive inquiétude au sujet de la diminution de qualité des Gonakrj Niggers, prétendent que les mercantis syriens n'y sont pas étrangers, parce que non seulement ils achètent aux indigènes la marchandise sans aucune vérification, mais encore ils les inciteraient jusqu à un certain point à la fraude et la pratiqueraient eux-mêmes au besoin. Ils conçoivent qu'il est fort difficile de vérifier le caoutchouc boule à boule, mais il leur semble que c'est auprès de lindigène que la surveillance serait très efficace et qu'elle le serait peut-être davan- tag^e encore chez les intermédiaires qui monopolisent ce trafic au grand détriment de nos compatriotes. 2° Point de vue industriel. — Le problème a été envisagé par la plupart des industriels comme consistant en une épuration complète, à la façon dont les manufacturiers procèdent eux-mêmes avec leur outillage d'usine. Des considérations qu'ils développent, il résulte, en premier lieu, qu'une épuration semblable à celle qu'ils pratiquent serait une opération d'une application matérielle à peu près impossible pour le cas particulier visé. EUe engagerait des sommes importantes, et en outre, le travail à effectuer, très délicat par lui-même, demande- rait à être dirigé par des personnes d'une grande compétence en la matière. Le chiffre très élevé des dépenses à prévoir pour l'épuration des 1.400 tonnes exportées annuellement par la Guinée est confirmé par les renseignements fournis par divers constructeurs. Par exemple, d'après MM. Hepiquet, Chassagne et Cie (18 et 20, rue de la Folie-Regnault, Paris), les appareils nécessaires pour traiter de 1 50 à 400 kilog. de gomme par jour, suivant sa nature et son degré de pureté, demandant une force motrice de 8 à 10 chevaux- vapeurs et la présence constaten de cinq manœuvres, coûteraient seuls 11.300 fr. rendus au Havre. Pour traiter la totalité du caout- chouc exporté, il faudrait plus de vingt fois ce matériel. Si on ajoute les frais de transport jusqu'à Conakry, les dépenses concernant la force motrice, les dépenses diverses d'installation, les frais journa- liers de fonctionnement, on se rend facilement compte que de très gros capitaux seraient nécessaires pour une entreprise de cette nature. I QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOL'CS. FRAUDES 471 Tous les devis reçus fournissent des chiffres analogues aux pré- cédents. Une autre objection très sérieuse au projet en question et qu rendrait son exécution sans effets utiles, est le refus des industriels d'acheter des caoutchoucs ainsi épurés. La raison en serait dans leur désir de reconnaître la provenance, ce qui rend possible la présentation de la matière à l'état brut. M. Faucher lui-même nous faisait connaître qu'il avait essayé de procéder à Bordeaux à l'épuration industrielle du caoutchouc et qu'il n'avait pu réussir à trouver un écoulement normal de la matière ainsi épurée. Le laminage. — En somme, le problème ainsi conçu se présente comme irrésoluble. La question cependant présente le plus grand intérêt, d'autant plus que le principe en a été adopté par tous les intéressés de la colonie. 11 y a lieu de la poser autrement. A mon sens, la manipulation du produit doit avoir simplement pour but, en aplatissant les boules, d'en rendre le nettoyage très facile, sans cependant lui enlever ses qualités originelles. Elle ne doit, sous aucun prétexte, tendre à faire de la feuille, c'est- à-dire à livrer un produit presque pur. Il faut songer que la raison d'être des courtiers, ainsi que l'espoir de bien des manufacturiers de conclure des achats avantageux sur des lots plus ou moins adultérés, disparaîtraient de ce fait. L'Administration n'aura donc jamais d'appui de ce côté ; d'autre part, aller trop loin dans la voie de l'épuration la conduirait à deve- nir industrielle et la ferait sortir de son rôle. J'estime donc qu'il y a lieu de reprendre la question sui* des bases très simples, et, en s'aidant des recherches récentes faites dans ce sens par certains constructeurs. Le simple laminage des boules et le nettoyage obligatoire avant l'exportation me paraissent des mesures suffisantes pour faire disparaître toutes les objections et satisfaire entièrement le commerce. Cette étude assez délicate ne peut être faite que par un spécialiste très au courant de la question ; nous la poursuivons actuellement avec M. P. Ammann. § 2. — Sortes soudanaises. Niggers Soudan. — Cette sorte a été l'objet au cours de la cam- 472 ÉTUDES ET MÉMOIRES pao-ne 1906, de critiques très méritées. Les efforts tout particu- lièrement constants du Gouvernement de cette colonie étaient arrivés à empêcher l'adultération des « Nig-g-ers » par des matières étrangères, de la terre notamment ; malheureusement toute une région et, plus spécialement, les territoires de Sikasso, Bobo-Diou- lasso, Banfora, lui a substitué le mouillage, dont les effets sont bien plus graves. Sous son influence et celle de la chaleur, le stickage se développe souvent et déprécie des lots entiers. Gela est d'autant plus reg-rettable que la gomme est excellente et fort peu mélangée de terre ou de bois. Je ne pense pas que l'atten- tion, tout particulièrement appelée sur ce point, de M. le Gou- verneur Ponty, puisse al^outir à des résultats plus efficaces, tellement il est difficile de surveiller les indigènes qui, avant la vente, font séjourner leur caoutchouc pendant plusieurs mois dans l'eau. D'autant plus qu'il convient de reconnaître que l'adultération dont il s'agit, peut être imputée aussi bien à la marque dite « Sikas- so » qu'au caoutchouc originaire de Koroko et de Tengréla (Haute Côte d'Ivoire) qui transite par Sikasso. Il en serait de même de celui récolté dans les cantons du sud, comme Nanergue et Tiéressiadou, limitrophes de la Côte d'Ivoire. Délégué au Congrès colonial de Marseille, je n'ai pu que démon- trer l'impossiljilité d'une amélioration dans l'état actuel des choses, ainsi que la nécessité de prendre des mesures complémentaires. Peu après, en compagnie de M. P. Ammann, je fus appelé à exposer cette situation au « Syndicat bordelais du commerce des caoutchoucs ». Vœu du syndicat bordelais. — Le compte rendu fidèle de la dis- cussion générale où furent conviés les importateurs de caoutchouc de cette place, vous a été adressé par le Secrétaire général Philippe Delmas et se trouve consigné ci-après : « Sur la question de la diminution de la qualité, dont le marché de Bordeaux se plaint si vivement cette année, il y a eu un échange de vues très mouvementé, dont je voudrais vous donner en quelques mots la physionomie. « Rappelant la séance du congrès de Marseille, dans laquelle fut discutée l'adultération du caoutchouc, M. Yves Henry signale que tout le monde est effectivement d'accord pour constater qu'il QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOUCS. FRAUDES 47 3 existe un mal très ^j^rave provenant des fraudes effectuées par les indigènes : introduction de corps étrangers dans les boules, mouil- lage du caoutchouc avant la vente, mélange de latex inférieurs, et qu'il faut y remédier promptement, mais que l'on semble totalement en désaccord sur les moyens à employer pour l'enrayer. « Le vœu adopté à Marseille sur la proposition de M. Dybowski, demandant à ce que l'Administration exerce son contrôle sur la cir- culation et l'exportation du caoutchouc, dans le but de réprimer les fraiides dont ils sont l'objet, et celui émis à l'unanimité par le Syndicat bordelais, qu'il devrait y avoir une vérification des caoutchoucs du Soudan, montrent bien l'accord dont je parle plus haut ; mais, lorsqu'il s'agit de déterminer le lieu delà dite vérifica- tion, les avis sont opposés. « D'une manière générale, j'ai remarqué — comme tous ceux qui ont assisté au Congrès — que l'Administration, et principalement M. Dybovski, signalait que la répression des fraudes serait tou- jours très difficile à effectuer dans l'intérieur et que c'est à la sortie, au moment où le produit doit être exporté, qu'il y aurait lieu d'établir une vérification, un contrôle quelconque. « Cette manière de voir, tant au congrès de Marseille qu'à la réunion du Syndicat bordelais, â été vivement critiquée, car il ne suffît pas pour porter remède au mal signalé, c'est-à-dire à l'abaisse- ment progressif de la qualité des caoutchoucs africains, de procéder à des vérifications plus ou moins efficaces au moment de l'expor- tation, mais il convient d'exercer un contrôle permanent sur les producteurs et sur les acheteurs intermédiaires. <( M. Yves Henry dit qu'en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, les centres d'achat étant parfaitement établis, l'Administration peut facilement sur les points qui les constituent, vérifier la marchandise et s'opposer à l'introduction de caoutchoucs fraudés. En Guinée française, la vérification de Conakry est encore efficace ; quant au Soudan, où faut-il atteindre les caoutchoucs, étant donné qu'ils sont traités dans la brousse, à des distances considérables de tout centre important. M. Yves Henry nous assure que l'Administration ne peut aller plus loin dans son action sur l'indigène, ni obtenir dans cette voie une amélioration plus sensible que celle obtenue actuellement. « La vérification à Saint-Louis ayant été écartée au Congrès de Marseille, il reste à la faire au Soudan. Plusieurs très importantes Bul. du Jardin colonial. 1907. II. — N" 57. 33 474 ETUDES ET MÉMOIRES maisons d'achat sont catég-oriquenient opposées à toute vérification efîectuée en dehors des récoltants, qui seuls doivent être atteints, étant les seuls coupaJjles; les autres, pour essayer d'enrayer le mal, accepteraient vme vérification soit à Bammako, soit à Kayes, et c'est à cette dernière décision que la majorité se range. « Le syndicat a donc émis le vœu quil suerait désirable qu'un essai de vérification se fît à Bammako ou à Kayes sur le produit en provenance du Soudan. « Je me permettrai. Monsieur le Gouverneur général, d appeUn- votre haute et bienveillante attention, sur lintérêt quil y aurait à n'établir cette vérification, qu'après s être bien rendu compte de l'état dans lequel les caoutchoucs arrivent sur ces points, car si l'administration oblige l'exportateur à nettoyer son produit, faut-il que ce nettoyage soit possible pratiquement. « Ce qui précisément m'a fait vivement combattre la visite du caoutchouc à Saint-Louis, c'est qu'elle devait devenir rapidement platonique ; en effet, après un voyage d'une durée énorme, l'état d'agglomération du caoutchouc à Saint-Louis est tel qu'il serait impossible, même avec la meilleure volonté du monde, d'en chan- ger la nature. La question ne se présentera-t-elle pas similaire à Kayes ou à Bammako?... Un spécialiste seul, envoyé en mission avant l'élaboration d'une réglementation, permettra de s'en rendre compte et de savoir si le vœu émis par le Syndicat est susceptible d application ou non. Dans le cas où cette mission démontrerait l'impossibilité d une vérification pratique dans les deux localités indiquées, ce serait à l'Administration qu'incomberait le soin de déterminer les points où le caoutchouc serait visité, tout en donnant au commerce toute garantie que ses opérations d'achat ne subiront aucune entrave sérieuse. » La question de la vérification est donc nettement posée ; je la juge indispensable à toute amélioration de ce côté ; reste à détermi- ner le mode de son application. Les plus importantes maisons de Bordeaux se sont opposées à la vérification sur le commerçant sous prétexte de liberté commer- ciale et ont demandé que l'indigène seul soit poursuivi. Liberté commerciale et liberté de la fraude n'ont jamais été synonymes et le commercé ne peut donner de raisons indiscutables à l'appui de cette manière de voir. Ce qu'il y a à en retenir, en ce qui concerne le Gouvernement, I QUALITÉ DE NOS CAOUTCHOUCS. FRAUDES 475 ce sont les difficultés sans nombre, auxquelles donnerait lieu une vérification générale à la sortie, ainsi que la nécessité d'agir plus directement sur l'indigène, afin d'arriver le plus rapidement possible à faire disparaître dès l'origine les adultérations. [A suivre). Yves Henry, Directeur d' Agriculture en Afrique occidentale française. (Extrait du Rapport Général du Service de TAgriculture de l'A.O.F'.). Em. Perrot et A. Goris. Agr. prat. des Pays chauds. T. sel Haravolo.1 Haravolo. 3 LZjmc lŒ 3X TZZ~X Manakalahy.3 -m ■-b Haravolo. 2 Manakalahy. 1 %c\ -fil i Manakalahy. 2 PI. IX. Pailles à chapeaux de Madagascar. RECHERCHES SUR LES PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR LEUR ÉTUDE MICROSCOPIQUE ET LEUR CARACTÉRISATION {Suite). Haravolo [Arundinella slipoides Hack). Appelée aussi Bozaka, cette herbe est employée à la fabrication des paniers indigènes et des chapeaux. Elle se rencontre surtout en Imerina au pied et au sommet de l'Ankaratra. Caractères extérieurs . ■ — Paille petite, de couleur claire, un peu jaune verdâtre (0 "^ 3 à 0 ™ 5) arrondie et quelque peu cassante. Caractères microscopiques — Malgré son apparence, cette feuille n'est pas cylindrique, car la section montre nettement qu'elle est repliée sui- vant la ligne médiane et que les replis internes [in) sont très sinueux don- nant à la section une allure caractéristique (3, PI. IX; G. =75 d.). Epi- démie à cellules allongées radialement, avec parois épaissies latéralement ; cuticule très développée. Faisceaux libéro-ligneux reliés à l'épiderme par un amas de fibres très épaisses ; le faisceaux est lui-même entouré d'une gaine fibreuse très développée . Les cellulesdu tissu parenchymateux séparant ces faisceaux deviennent polyédriques sans méats et lignifient leurs parois, dans la partie située à l'extrémité des faisceaux plus déve- loppés ; partout ailleurs elles restent celIuUosiques (1, PL IX). Usages. — Il semble que cette paille fendue pourrait être utilisée en grand. Elle est souple assez résistante, pas très colorée, et sans tanin. D'après M. Vaucheret cette paille serait produite par un Stipa? N. B. Le Bozaka désigne aussi les rhizomes du Chrysopogon Gryllus Trin. exportés en abondance de diverses autres régions pour la fabrica- tion des brosses dites <( de chiendent ». Manakalahy, Banoka. D'après M. Piret, ces herbes ou joncs croissent à l'état sauvage à Mada- gascar et fournissent une paille qui sort aux indigènes pour confectionner des chapeaux ordinaires. Caractères extérieurs . — Pailles très minces, cylindriques, 0 '^"" 5 de de diamètre, de couleur jaune pâle, souple mais cassant assez facile- ment. 478 ÉTUDES ET MÉMOIRES Caractères anatomiques. — Epidémie à très grands éléments allong-és radialement. Zone corticale avec petits faisceaux réduits, et situés à la partie la plus externe, g-rands faisceaux reliés à Fépiderme par un amas de fibres plus ou moins développé. Parenchyme central à très larges éléments polyédrique et sans méats. La section montre une invagination de Tépiderme constituant une ligne de rupture (PI. IX), Usages. — La paille de Manakalahy n'est pas employée en Europe pour la confection des chapeaux. Toutefois la structure anatomique per- metde nous rendre compte qu'elle pourrait être utilisée avantageusement, si toutefois le caractère de fragilité que nous avons signalé au début n'est pas constant et ne se trouve que dans Téchantillon que nous avions à notre disposition. Tavolo. Taccapinnatifida Forst. Sous ce nom, nous avons reçu des lanières extrêmement minces, rappe- lant la Chouchoute, très luisantes, constituées par des faisceaux espacés de I mm. à 1 mm. 5 et séparés par des bandes de tissu parenchymateuv polyédrique se colorant très faiblement par les réactifs de la lignine ou des tissus fibreux. Ces lames se fendent très facilement en suivant les paquets fibro-vasculaires, ce qui rend cette paille beaucoup moins utili- sable que celle de la Chouchoute (PI. X). Elle serait tirée de la feuille du Tacca pinnalifida Forst, mais cette assertion mérite d'être contrôlée. Vero Heleropogon hirlus Pers : Andropogon hirtiis L. Syn. : Veromanga (Imer), Verofotsy (Bets.). Graminée qui croît dans toute lile et à Nossi-bé. Haute tige de couleur jaune paille ressemblant à nos graminées (blé, avoine), mais à chaume plein. Base des nreuds colorés en noir foncé. Caractères microscopiques, — Structure type de Graminées avec épi- démie fortement cutinisé et des faisceaux libéro-ligneux disposés par cercles concentriques les plus externes voisins de Tépiderme et protégés par un amas libreux très développé. Les cellules du parenchyme cortical avoisinantes se sclérilient plus ou moins fortement. (1,2, PI. X). Epidémie à cellules allongées dans la direction de la tige avec cellules plus petites les séparant, ces dernières ayant leurs parois transversales bien perpendiculaires aux parois latérales. Saingoro. Le Saingoro présente le même aspect extérieur et la même structure anatomique que le Vero. La paille est toutefois un peu plus grosse. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR i.79 Em. Pehkot et A. Goris. Agr. prat. des Pays chauds. T. Tavolo Vero.2 Vero . 1 Lohinotrîndrolitra 'ZDDÇ Vero. 3 PI. X. Pailles à chapeaux de Madagascar. 480 ÉTUDES ET MÉMOIRES Ampemby (Imer,), Sorghum vulgare Pers. Variampemby (Bets.), Varifemba (Betsim.), Morana (Sak.), Syn : Bakaka (Sak.). Se présente sous forme de lames aplaties, jaune paille et luisantes à l'extérieur et blanchâtres à Tintérieur. Structure normale de graminée peu sclérifiée. Les faisceaux sont moins protégés que dans le Vero et le Saingoro et le parenchyme cortical avoisinant est resté cellulosique (PI. XI,. Epiderme à grandes cellules allongées, ongitudinalement séparées par des cellules de plus petites dimensions dont les parois transversales sont obliques par rapport aux parois latérales. Harefo [Heleochuris plunlaifinea. W. Br.) Cypéracée répandue dans toutes les régions de Madagascar, dans l'Inde, au Japon, en Malaisie etc. Particulièrement commun sur la côte Est, elle donne une paille plus souple et plus volumineuse que celle du Penjy. Elle se présente sous forme de tigelles arrondies, légèrement cannelées par dessiccation, de couleur un peu brunâtre. Caractères microscopique . — La structure anatomique de l'Harefo est en tout point semblable à celle du Penjy, elle n'en diffère que par une dimension plus grande de la section (voir PI. XI et PI. \ ). On trouve des grains damidon [a] dans le parenchyme cortical. Usaçjes. — On en fait des chapeaux ordinaires, des nattes et des sacs. On expose d'abord cette paille au soleil ; elle prend ainsf une couleur vert blanchâtre qui devient peu à peu jaune grisâtre ; elle est ensuite écrasée de manièi'e à former des lanières aplaties que l'on peut tresser. On peut également la fendre comme le Penjy. .Zozoro Cijperus erectus Poir. [Cyperus inierinensis Bœcklj ? = Cyperus niadacfascariensis Bœcke. = Cyp. supinus Bœckl. D'après le Dictionnaire /na/.gac/ie-a/î^/a/s de Ricliardson, la plante productive de cette sorte de jonc, serait le Cyperus sequalis Vahl. Les noms indigènes nombreux désignent sans doute des espèces très voisines. Zozoro Imer.), Zozozoro (Bets.), Bile (Betsim.), Zoro (Antsih.), Zozoromposo. Caractères extérieurs. — Tigellesde .'5 mill. m. de diamètre, finement striées, de couleur verdâtre, avec à l'intérieur un tissu spongieux blan- châtre. Quelques-unes portent au sommet quelques débris d'inflorescences. Caractères anatomiques. — La section transversale de cette Cypéracée (PL XL G. = 40 (1) n'est pas circulaire comme pourrait le faire croire l'aspect cylindrique des tigelles, mais bien au contraire obscurément triangulaire. La structure anatomique se rapproche de celle du Tsindro- drota PL VII). Usages. — Les indigènes du centre l'emploient dune façon courante pour faire les portes et les cloisons de leurs cases, ce qui donne lieu à un commerce important en Imerina. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 481 Em. Perrot et A. Gorfs. Agr. pral. des Pays chauds. T. Sorgho. 3 H a nef o Sorgho. 1 Sorgho. 2 Zozoro PI. XI. Pailles à chapeaux de Madagascar. 482 ÉTUDES El MÉMOIRES Em. Pkhrot et A. Gonis. Ayi-. prut. (li's Paya chauds. T Télorimane Lohinotrindolitra Sain goro Lohinorompotsy Horompotsy Antsopo PI. XII. Pailles à chapeaux de Madagascar. PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 483 Em. Pkurot et A. Goris. -iS^''- pi'f^t. des Pays chauds. T. Hahipoisy PI. XIII. Paille à chapeaux de Madagascar. 484 ÉTUDES ET MÉMOIRES Horompotsy [Penniselum trilicoides Bak.) Graminée des terrains découverts très employée comme combustible et susceptible d'être utilisée dans l'industrie qui nous occupe. Le P. Baron croit que cette espèce n'est qu'une variété du /*. Alopecuros Steud. éga- lement indigène à Madagascar mais surtout répandu dans l'Inde. Petit chaume creux de 1 mm. de diamètre de couleur jaune paille. La structure anatomique se rapproche de celle du Vero, mais elle est toutefois moins scléreuse (PI. XII). Lohinorompotsy [Origine botanique inconnue). Cette paille se présente sous le même aspect extérieur que celle d'Horompotsy et possède la même structure. Doit être identique au pré- cédent (PI. XII). Antsoro désigne une paille plus mince et ne présentant qu'une moelle très petite. Structure de graminée plus ou moins sclérifiée (PI. XII). Telorimane . Ce nom au contraire se l'apporte à une paille plus épaisse ayant également une structure de Graminée (PI. XII). Lohinotrindolitra désigne probablement la même plante que Trindoli- tra (Imer.). Ahipody (^Bets.) qui est produite par le Setaria glauca Beauv. Structure de graminée dont les parois des cellules parenchymateuses sans être scléreuses comme dans la paille Vero sont cependant fortement épaissies (PI. X et XII). Le S. Verticillata Beauv. de nos pays offre la même structure. Il existe encore d'autres pailles, telles que Horona, Fotsivonoza, Fan- taka [Arundo niadagascariensis) , Mololo (paille de riz), Hasina (^Dracœna), Vakoa [Pandanus utilis Bory), Mangara, Ravinala [Ravenala madagasca- riensisJ . F. Gmel), qui sont moins utilisées. Le manque de matériaux nous empêche de les examiner, leur étude fera s'il y a lieu l'objet d'un travail complémentaire. Ahipotsy ou Hahipotsy Petites tigelles de 0 mm. 5 d'épaisseur, de couleur blanc jaunâtre, flexibles et assez résistantes. Cette paille n'est pas franchement cylin- drique ; elle porte deux petites dépressions cylindriques parallèles, non situées aux extrémités d'un même diamètre, de telle sorte que la paille semble constituée par deux rameaux inégaux accolés. Caractères microscopiques. — La section transversale montre bien cette curieuse disposition ^voir PI. XIII). Toute la partie extérieure de cette paille est formée par une lame épaisse de 4 à 5 rangées de libres. L'intérieur est constitué par un tissu parenchymateux polyédrique sans méats, avec un faisceau libéro-ligneux unique. Au centre de la»coupe une large lacune, avec de chaque côté un parenchyme aquifère assez peu dis- PAILLES A CHAPEAUX DE MADAGASCAR 485 tincl. Quelques cellules épidermiques renfermant des cristaux en mâcles non solubles dans l'HGL ou Thypochlorite de soude et constitués très proba- blement par de la silice (PI. XIII). La structure anormale de cette paille ne nous permet pas de la rapporter à une plante ou un groupe de plantes déjà connu. N.-B. Cette paille doit cependant arriver dans le commerce, car elle nous fut envoyée d'Italie pour être identifiée. CONCLUSIONS A Madagascar, un assez grand nombre de végétaux sont donc susceptibles de fournir des fibres ou pailles de valeur très diffé- rente. En ce qui concerne l'industrie du chapeau, les pailles réu- nissant les qualités appréciables sont peut-être abondantes pour les usages grossiers, mais la sélection pour la chapellerie européenne en réduit considérablement le nombre. La paille la plus estimée est celle de Manarana, mais il n'est pas impossible, comme le démontre l'étude de leur texture, que certains palmiers voisins ne puissent fournir une matière première de valeur au moins égale. Parmi les pailles de deuxième ordre, citons celles d'Ahibano donnant des chapeaux de prix peu élevé ; l'importation en serait tentée en dehors de la France. Viennent ensuite l'Harefo, qui malheureusement est de cou- leur un peu verdâtre^ le Penjy, le Lakatra (peu utilisé), le Zozo rompozo. La colonie de Madagascar n'exporte pas de pailles tressées, des- tinées à la fabrication des chapeaux à la machine, comme cela se pratique pour l'exportation en Italie et au Japon surtout. Elle nous envoie ses chapeaux tressés, et l'habileté du Malgache ne paraît le céder en rien à celle des indigènes des Philippines. Quelques fabriques sont installées dans l'île, qui aideront à la diffusion de ces produits, à qui quelques-uns de nos industriels éclairés ont fait le meilleur accueil. 48() ÉTUDES KT MÉMOIRES Toutes ces pailles, dont les plantes mères sont souvent encore mal connues, devront être à nouveau et définitivement étudiées, car, cette étude permet de penser que celles dites « Haravolovary, Manakalahy, Haravololo » pourraient être utilisées avec profit, à cause de leur souplesse, de leur solidité et de leur lég-èreté. Il nous a semblé aussi que des procédés de blanchiment indig^ènes sont bien primitifs. Quand des matériaux d'orig^ine certaine nous seront parvenus, l'identification anatomique nous permettra de les spécifier botanique- ment, étude absolument indispensable, si l'on veut éviter des erreurs préjudiciables au cours des essais industriels qui seront certaine- ment tentés ultérieurement K l. Travail l'ail au Laboratoire de recherches sur les matières premières à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris. Em. Perrot et a. Goris. ETAT ACTUEL DES PECHERIES A POKT-ÉTIENNE (BAIE DU LÉVRIER) LES PÊCHERIES DU SÉNÉGAL Pendant la mission que je viens d'accomplir en Mauritanie et sur les côtes du Sénégal, j'ai pu me rendre compte de Tétatdes travaux d'installation à Port-Etienne (baie du Lévrier) et des débouchés que pourraient trouver nos pêcheurs dans les opérations de pêche et fabrication des conserves sur les côtes du Sénég-al. Port-Etienne (Baie du Lévrier). Le Fort et la Citerne. Port-Etienne. — Les travaux officiels d'installation que j'avais eu l'honneur de proposer à M. le Gouverneur général de l'Afrique occidentale française ^ ont été commencés en mai \ 906 et poussés avec activité, en sorte que l'état des travaux lors mon dernier séjour à la baie du Lévrier, était le suivant : 1. A. Gruvel et A. Bouynt. Lés Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique. A. Challamel. éditeur. Paris, 1906. 488 ÉTUDES ET MliMOIRES Depuis le mois de février 1907, un service régulier de vapeurs, relie, chaque mois, Dakar à la baie du Lévrier. Un appontement de 13 ™ 50 de front, en attendant mieux, permet aux bateaux calant environ 3 ■" à 3 "" 25, d'accoster à tous moments et des voies Decauville facilitent le débarquement des marchandises. Un poste militaire, très solidement bâti, en g-rès du pays, log-e actuellement, un lieutenant, commandant le poste avec 85 tirailleurs, largement suffisants, avec une mitrailleuse, pour assurer la sécurité complète dans la région. Une citerne qui peut contenir 2.500 mètres cubes d 'eau était presque pleine, d'une eau excellente. Un feu provisoire, d'une portée de 7 milles, est installé au Cap Blanc et permet aux bateaux de pénétrer de nuit dans la baie du Lévrier. Un médecin des colonies, hors cadre, assure le service médical aussi bien pour les troupes que pour les industriels et leur per- sonnel. L'outillage du port a été complété par une chaloupe à vapeur de 45 HP qui sert au remorquage de deux chalands de 100 tonnes cha- cun et permette débarquement rapide des bateaux dont le tirant d'eau est trop fort pour leur permettre d'accoster directement l'apponte- ment. L'édification d'un phare en maçonnerie avec feu éclair de 4" ordre, est commencée à la pointe du Cap Blanc. Un autre feu, de même puissance va être élevé à la pointe Can- sado et le feu provisoire du Cap Blanc sera transporté à l'entrée de la baie du Repos. D'autres citernes vont être mises en construction et un appareil distillatoire est arrivé sur les lieux. De cette façon, soit avec les citernes soit parl'appareil distillatoire, le ravitaillement en eau douce sara assuré, aussi bien pour les personnes, que pour les usines et les bateaux à vapeur. Un poste de télégraphie sans fil est en construction pour établir des communications directes entre Port-Etienne et Saint-Louis, puis Dakar et l'Europe. Il faut compter que, vers le milieu de 1908, toutes les constructions seront terminées et que les relations télégraphiques seront établies entre Port-Etienne et Dakar d'une façon parfaite. Depuis notre installation à la baie du Lévrier, des relations com- ÉTAT ACTUEL DES PÊCHERIES A PORT-ÉTlENNE 489 c o a a. C3 o o o S 'S > T3 D S Oi C c W o eu Bul. (In .lanlin colnninl. 1907. II. — N° :)7. 34 490 ÉTUDES ET MÉMOIRES merciales suivies se sont établies avec les Maures des rég-ions avoi- sinantes, en particulier du Tiris et du nord de l'Adrar. Elles ne feront qu'augmenter, aujourd'hui surtout que la G"" Coloniale de pèche et de commerce et plusieurs factoreries sont installées à Port- Etienne, avec tous les articles d'échange en usage dans cette région. Les pêcheries trouveront, elles-mêmes, un écoulement facile dune partie de leur poisson séché, car les Maures sont, comme les noirs, très ichtyophages. Rien n'a été négligé pour permettre aux industriels de s'installer aussi confortablement que possible dans ce pays et pour tirer rapi- dement parti des immenses ressources qui sont à leur portée. Dès maintenant, deux importantes sociétés de pêche ont commencé leurs installations à Port-Etienne. Deux autres ont sollicité des concessions qui sont sur le point de leur être accordées et plusieurs autres sont en constitution sans compter les nombreuses demandes qui ont été reçues par l'Administration pour l'installation de maisons de commerce. Cette année, trois chalutiers à vapeur ont travaillé sur la côte et deux bateaux langoustiers ont rapporté en France un chargement de langoustes vivantes. En résumé, le centre commercial et industriel de la baie du Lévrier, auquel, par arrêté en date du lo août 1 907, M. le Gouverneur général Roume adonné le nom de Port-Etienne, est en train de se développer rapidement, et il est à prévoir que, dans un délai très court, mainte- nant, les sociétés "de pêche, qui n'utilisent que des inscrits métropo- litains, seront en mesure d'assurer un débouché important, sur leurs bateaux et dans leurs usines, à un nombre respectable de nos pêcheurs français, ainsi qu'à un certain nombre de familles entières. Pour que ces pêcheries et ces usines puissent prendre le grand développement qu'on peut attendre, il faut, cependant, que les pou- voirs publics de la Métropole favorisent, dans la plus large mesure, l'introduction en franchise de tous les produits, aussi bien en vert que sèches et en conserves, à la condition toutefois qu'ils seront péchés par des bateaux français, armés dans les conditions prévues par la loi du 24 décembre 1896. Les lois très justes, du reste, qui ont été votées par le Parlement aiin de défendre notre production nationale contre les produits étran- gers (espagnols et portugais surtout) ne peuvent, en aucun cas," être appliquées aux produits péchés et préparées dans une colonie fran- ÉTAT ACTUEL DES PÊCHERIES A PORT-ÉTIENNE 491 çaise, par des bateaux et des équipages français, régulièrement ins- crits. Ce serait, pensons-nous, méconnaître d'une façcn absolue et con- traire aux intérêts de nos pêcheurs, l'esprit du législateur. Pêcheries du SénégaU. — Les études que j'ai poursuivies cette année sur les côtes du Sénégal et dans les rivières du Sud (Saloum, Casamance, etc.), m'ont permis de diviser les pêcheries du Sénégal en deux groupes : 1" Les pêcheries à forme métropolitaine, en tout semblables à celles qui fonctionnent à la baie du Lévrier et qui seront susceptibles de préparer à la fois du poisson salé, séché, fumé, des conserves diverses, etc., ainsi que le transport, en France, de lan- goustes vivantes ; et 2" les pêcheries indigènes dont le développe- ment et l'amélioration, surtout en ce qui concerne la préparation des poissons, seront de nature à assurer des débouchés considérables et probablement illimités aux produits préparés par les pêcheries à forme métropolitaine installées à la baie du Lévrier et à Dakar. J'ai étudié également quels étaient les fonds le plus facilement chalutables sur les côtes du Sénégal, et je puis dire que toute la côte comprise enti^e Saint-Louis et la baie d'Yof est formée de fonds de sable coquillier plus ou moins recouvert du côté de l'embouchure du fleuve Sénégal, d'une couche variable de vase verdàtre. Quelques platiers rocheux ne s'opposent pas au chalutage avec les engins à plateaux ; mais, en s'approchant des Almadies, et k par- tir de 30 à 35 milles de ce point, les platiers tendent à être rempla- cés par des têtes de roche éruptive qui seraient désastreuses pour les filets. La plus grande partie de la baie comprise entre le Cap Manuel et le Gap Rouge est également facile à travailler, ainsi que la par- tie de la côte comprise entre les bancs de Joal et l'embouchure du Saloum. Plankton. — Sans entrer ici dans l'étude scientifique du Plankton sur les côtes du Sénégal, je puis dire que cet élément est toujours présent, mais d'une très grande importance depuis le mois d'avril jusqu'à la fin de l'hivernage, c'est-à-dire en novembre ou décembre. Il attire à ce moment des quantités énormes de poissons de sur- face parmi lesquels trois espèces de sardines : 1. Voir pour plus de détails : A. Gruvel, Les Pêcheries des Côtes du Sénégal et des Rivières du sud, A. Challamel, éditeur, Paris, 1907. 492 ETUDES ET MEMOIRES Poissons. — (Uupea senegalensis, G.V, Cl. eba C. V et Cl. aurita, G. V, cette dernière n'étant autre que la « sardinelle » de la Méditer- ranée. J'ai rencontré également, des quantités considérables du véritable ïinchois [Engraulis encrasicholus L.) dont la présence n'avait, je crois, jamais été signalée sur les côtes du Sénégal. Enlin des Scombéridés de belle taille, parmi lesquels le Thyn nus thu?inina, C. V. ou Thonine de la Méditerranée, qui donne, uen conserves, un très beau et excellent produit. Les poissons de fond sont à peu près les mêmes que ceux des côtes de Mauritanie, signalés dans mon travail de 1906. Les Pêche- ries de r Afrique occidentale française (côte saharienne). On trouve cependant une forme extrêmement intéressante par la beauté des produits qu'elle donne après tranchage et salage appro- priés, c'est le « Capitaine » (Polynemus quadrifilis, G. V.), qui se rencontre surtout à l'embouchure des fleuves et des marigots, en très grande abondance. Les soles et formes voisines, depuis la sole vulgaire de nos côtes jusqu'aux cynoglosses, se trouvent aussi en quantités considérables dans les fonds de sable vasard et pourront donner un appoint consi- dérable à l'industrie des conserves. Les mulets ou muges, dont les espèces de nos côtes [Mugil cepha- lus et M. auratus) se trouvent par bandes énormes, comme en Mauritanie. Sans pousser plus loin la nomenclature des diverses espèces de poissons, on peut se convaincre, par cet aperçu, de la quantité et de la variété des formes qui se prêtent à toutes les industries di\;erses qui tirent leurs ressources de la pêche. Crustacés. — Parmi les crustacés, je dois signaler d'une façon toute spéciale la langouste royale [Panulirus regius) qui se trouve en abondance sur tous les rochers de la côte. C'est la même que celle des côtes de Mauritanie qui supporte si bien le transport en France par bateaux-viviers. Il sera, quand on le voudra, tout aussi facile de les amener au Sénégal, qui ne se trouve qu'à 48 heures de vapeur du Cap Blanc. Avant même que mon rapport général ne soit publié, je puis annoncer le départ très prochain, pour le Sénégal, d'un bateau thon- ÉTAT ACTUEL DES PÊCHERIES A PORT-ÉTIENNE 493 nier, actuellement en armement en Bretag-ne et qui va se rendre au Sénégal pour fournir les provisions nécessaires à une usine de con- serves. Des essais industriels vont être poussés activement pendant toute l'année prochaine et l'usine s'installera définitivement et complète- ment à Dakar, si toutefois des entraves ne sont pas mises par l'Ad- ministration des douanes à l'entrée de ces conserves en France, bien qu'étant le produit de pêche française, mais uniquement parce qu'elles auront été fabriquées dans la Colonie. Je crois avoir fait, démon côté, tous les efforts qu'il est humaine- ment possible de faire pour chercher sur les côtes de l'Afrique occi- dentale des débouchés nombreux et sérieux à nos pêcheurs fran- çais. Le Gouvernement général de l'Afrique occidentale a, de son côté, fourni tous les moyens pour réaliser les installations que j'ai eu l'honneur de lui proposer. Les capitaux français ont pris confiance et viennent rapidement, et dans une assez larg-e mesure, à notre appel. Le développement de ces pêcheries est donc assuré, pour peu, je le répète, que les pouvoirs publics de la métropole et surtout l'Admi- nistration des douanes veuillent nous aider. L'intérêt considérable que présente le développement rapide de ces industries nouvelles en Afrique occidentale française, aussi bien pour la colonie que pour la métropole, me font espérer que toutes les questions actuellement à l'étude seront tranchées dans le sens le plus favorable, et que, dans un délai relativement court, il sera pos- sible d'avoir, à quelques jours de la France, un vaste champ de tra- vail où pourront être utilisées les bonnes volontés sans emploi de nos intéressantes populations côtières. Paris, le l'''" novembre 1907. A. Gruvel. L'ARACHIDE [Sui(e) CULTURE A. — Culture indigène. La culture de larachide, qui a pris une si grande extension au Sénég-al, est toujours faite par les indigènes suivant les mêmes pro- cédés ; il n'y a pas à enregistrer de perfectionnements à son sujet. C'est cette culture, telle' qu'elle est pratiquée par les noirs, que nous avons l'intention de décrire dans la première partie de ce chapitre. Nous ne pouvons qu'y répéter ce qui a déjà été dit maintes fois, en particulier par M. Pkkruchot, ex-Inspecteur d'agriculture au Sénégal, dans sa communication sur cette question au Con- ffrès international d agriculture de 1900. Assolement. Si, parfois, l'indigène laisse plusieurs années consécutives l'ara- chide occuper son lougan (champ de culture), il n'en connaît pas moins les bons effets de l'assolement et ce n'est d'ailleurs qu'ex- ceptionnellement qu'il ne pratique pas la rotation des cultures. 11 cultive l'arachide après du mil ou après une jachère. Les assolements les plus communs au Sénégal sont les suivants : \° Dans les terres humifères ou silico-argileuses, fertiles : l''''et2*' années : mil (souna, sanio). 3'' année : arachide. 4^' année : jachère. 2" Dans les terres sablonneuses, moins fertiles : 1''' année : arachide, â"" année : mil. H'' année : jachère. Dans une circulaire relative aux cultures vivrières indigènes, publiée dans le Journal officiel du Haut-Sénégal et Niger, n" 13, jer février 1907, M. le Gouverneur de cette colonie, en montrant tout l'intérêt que présenterait le développement de cultures nou- l'arachide 495 velles, notamment celles de l'arachide et du manioc, attirait l'at- tention de MM, les administrateurs et commandants de cercle sur les efforts qu'il y avait lieu de faire pour amener l'indig-ène à pra- tiquer la méthode des assolements et alterner ses cultures ordi- naires avec les précédentes. Il y recommandait pour les terres communes des cercles de Kayes, Bafoulabé, Kita, Bamako et Ség'ou, l'assolement suivant : 1'"^ année arachide. 2" — mil. 3^ — arachide. i" — mil. 5'^ — manioc. Les meilleurs terres de ces cercles seraient réservées à la cul- ture du cotonnier en alternat bis-annuel avec celle des céréales, mil et mais. Pour les cercles plus éloignés, bien que situés à proximité des voies d'accès, cette circulaire préconisait de réserver dans l'assole- ment la plus grande place au sésame. La rotation suivante devrait y être adoptée : L'*" année sésame. 2e — g-ros ou petit mil. 3" — arachide ou manioc. Nous montrerons dans le dernier fascicule de cette étude sur les Plantes oléifères de VA. 0. F tout le parti que peuvent retirer nos colonies de la Côte occidentale d'Afrique de la culture du sésame. Faisons remarquer que l'arachide, de même que toutes les légu- mineuses, étant une plante améliorante, présente le plus g-rand intérêt pour les terres peu fertiles, fréquentes sur le continent africain. Elle en aug-mente la richesse en matière azotée et place ainsi les autres plantes cultivées sur ces terrains dans de bonnes conditions de réussite. Au Sénégal, l'arachide est presque toujours cultivée seule ; mais, dans d'autres parties de l'Afrique occidentale française, elle occupe parfois le sol avec le mil. Les variétés à tiges dressées sont, en par- ticulier, employées dans ce cas. Préparation du sol. La préparation du sol pour l'arachide, comme pour les autres plantes cultivées par les noirs, est des plus simples. 496 ETUDES ET MEMOIRES S'il s'ag^it d'établir un nouveau champ, les arbres qui peuvent exister, sont abattus rez terre, sauf ceux, comme par exemple, les acacias « cad », qui perdent leurs feuilles en hivernage et ne feront pas d'ombre. Les herbes, les arbustes, les rejets des souches sont coupés peu de temps avant le début de l'hivernage à l'aide d un sabre d'abatis ou d'un outil à double fin, terminé en fourche d'un côté et en lame coupante de l'autre. S'il a affaire à un loug-an ayant déjà porté d'autres cultures, 1 in- digène se contente de couper les tiges de toutes sortes provenant des précédentes récoltes qui peuvent encombrer le sol. Dans l'un el l'autre cas, tous les débris ainsi obtenus, une fois secs, sont rasssemblés et brûlés ; les cendres répandues sur le cliamp 28 bi is 28 A /s Fig-. 27 et 28. — Hilaire et Daba. 27. Hilaire 28. Daba. 27 his. Fer d'hilaire 28 bis. Fer de Daba constituent le seul engrais que reçoit l'arachide. Cette minime fu- mure, tout insuffisante qu'elle soit, a cependant un excellent effet sur la végétation de la plante ; elle lui donne dès le début une vigueur favorable à son développement ultérieur. Le noir remue ensuite très superficiellement le sol à l'aide d un instrument à main, de forme et de maniement différents, selon les régions et les peuplades. Les Ouolofsetles Sérères emploient r« hilaire », ainsi appelée en L ARACHIDE 497 souvenir d'Hilaire Maurel, qui, le premier, mit cet instrument entre les mains des indigènes. C'est une sorte de rôtissoire à pousser, for- mée d'une lame plate en fer à cheval, fixée au bout d'un long- manche (fîg. 27). Ils se servent également du (( tongou » ou « daba » (fig. 28), pioche légère munie d'un manche de l"" 50 environ, d'un bon usage dans les terres compactes. Le daba est un instrument égale- ment utilisé par les Bambaras. Les Socès et les Mandingues se servent du « doukoto », rappelant la houe et d'une binette à pousser à manche court nommée « sokhsokh ». Fig. 29. — Travail d'un champ à l'hilaire. Avec l'hilaire, la façon donnée est un fort binage (fig. 29), qui ne remue le sol que sur une épaisseur de 3 à 5 cm. Au moyen du « daba » ou du « doukoto », la façon est plus complète ; c'est une sorte de labour, exigé d'ailleurs par la nature argileuse des terres pour lesquelles ces instruments sont employés. Dans les terres sablonneuses, la siu^face du sol est généralement laissée plane ; dans les terres plus compactes et surtout dans celles qui auraient une tendance à être humides, la surface des champs est disposée en billons ou en buttes. Ces dernières sont également 498 ÉTUDES ET MÉMOIRES employées dans les rég-ions où les terres n'ont qu'une très faible profondeur. Ces diverses façons préparatoires demandent un plus ou moins arrand nombre de iournées de travail, variable avec l'état du terrain, la végétation qu'il porte, sa nature, etc. ; mais, en général, il faut compter sur 25 à 30 journées d'ouvriers pour préparer un hectare de terrain en vue du semis. Semis. On peut semer soit la graine débarrassée de sa cosse, soit la la gousse entière. Dans ce dernier cas, la levée est retardée de deux à trois jours. Généralement, on sème la graine nue. Quelques jours avant de procéder aux semis, le cultivateur noir écosse les gousses et procède à une sélection grossière des graines. Malheureusement, cette sélection est faite sans soin et beaucoup de graines mal venues ou en mauvais état de conservation ne sont pas enlevées. Cette élimination des semences défectueuses est cependant un des avantages de l'emploi des graines nues. Ces semences proviennent parfois d'une réserve faite sur la récolte précédente, mais il arrive fréquemment que le noir vend chaque année sa récolte entière. Dépensant immédiatement la totalité de l'argent qu'il reçoit, il est obligé, au moment de la reprise de la cul- ture, de demander aux commerçants les semences qui lui sont nécessaires ; ces avances lui sont faites sur gages et sont rembour- sables à la récolte suivante. Les graines qui lui sont livrées ne sont pas choisies parmi les plus belles et bien souvent même, il lui est remis des lots plus ou moins avariés, qui n'auraient été acceptés que difficilement par les usiniers européens. On a attribué à la mauvaise qualité des semences, le commence- ment de dégénérescence constaté sur les graines de certaines régions, notamment des environs de Saint-Louis. Nul doute, en effet, que des cultures réitérées, pratiquées sans soins spéciaux dans des terrains naturellement très peu riches en principes fertilisants, en utilisant des graines défectueuses, n'aient amené une diminution de rendement et de valeur du produit. Lorsque le sol est détrempé par deux ou trois pluies, entre le 1') juin et le 15 août, l'indigène procède aux semis. Il faut attendre, pour cette opération, que la terre soit bien imprégnée d'humidité. LARACHIDE 499 Si elle ne contenait pas une quantité d'eau suffisante, il serait à craindre que la vég-étation de la jeuîie plante soit compromise par les jours de sécheresse, qui ne manquent pas de survenir, plus ou moins nombreux, suivant les années, au début de l'iiiverna^e, quand la saison des pluies n'est pas encore bien établie. La levée des g-raines abandonnées dans les champs l'année précédente est une excel- lente indication pour fixer le moment de procéder aux semis. Rarement, l'indigène fait tremper les graines pour hâter la ger- mination. Pour procéder aux semis, il fait avec l'hilaire ou le tongou, de petits trous profonds de 3 à 5 cm. distants de 0'" 40 à ()'" 70 et k peu près disposés en quinconce. Un intervalle de 0'" 60 entre les pieds est une bonne distance à observer. Dans chacun de ces petits poquets, les enfants et les femmes placent une ou deux graines, qu'ils recouvrent ensuite avec le pied d'un peu de terre. Parfois, c'est l'ouvrier qui creuse les trous, qui fait en même temps les semis en recouvrant avec la terre conservée sur son outil les graines qu'il a laissé tomber dans les trous. La quantité de semences décortiquées employées à l'hectare est de 45 à 50 kilogrammes et il faut environ 3 journées de travail à un ouvrier pour ensemencer un hectare. Végétation. Six à huit jours après le semis, les jeunes plantes commencent à apparaitre, frêles et délicates ; ce sont tout d'abord deux feuilles cot^dédonaires vert pâle qui sortent de terre ; puis, se forment plusieurs feuilles vert foncé restant quelque temps en touffe serrée autour de la tige. Des rameaux se développent ensuite et la plante prend enfin l'aspect qu'elle conserve à l'état adulte. Trente à quarante jours après la levée, les fleurs se montrent ; il en naît presque jusqu'à la fin de la végétation. Les premières fleurs apparentes se détachent par leur coloration jaune sur le fond vert formé par la masse des plantes ; ce sont les fleurs stériles. Cette floraison se maintient plus d'un mois. Les fleurs fertiles, cachées sous les rameaux et se formant au fur et à mesure que les rameaux s'allongent, ne tardent pas à recourber leur pédoncule pour enloncer dans la terre l'ovaire fécondé. Les dernières formées, quand la plante est arrivée au terme de son développement, avortent. 500 ÉTUDES ET MÉMOIRES Quand la plante a accompli le cycle de sa vég-étation, les tig-es se fanent, les gousses sont alors aprivées à leur maturité. Dans les terrains légers du Sénégal, elles sont bonnes à récolter immédiatement ; cela a lieu vers la lin d'octobre. Dans les sols plus compacts, les graines restent quelque temps gorgées d'eau ; il faut récolter un peu plus tard. Soins d entretien. Quand la levée a été mauvaise ou qu'une partie des jeunes plants ont été détruits par des animaux maraudeurs ou par toute autre cause^ les cultivateurs soigneux prennent la précaution d'effectuer un semis complémentaire pour remplacer les pieds manquants. Ils •donnent ensuite, durant la végétation de l'arachide, plusieurs binages, indispensables pour détruire les plantes adventices et dimi- nuer r é va po ration du sol. Lorsque la plante apparaît nettement à la surface delà terre, c'est- à-dire lorsque ses jeunes rameaux ont de 5 à 6 cm. de longueur, on procède au premier binage. 11 se fait dans la première quinzaine qui suit la levée ; la bonne venue de la plante en dépend car, très déli- cate dans son jeune âge, elle serait vite étouffée par les mauvaises herbes. Pour les binages suivants, l'indigène se règle sur la sortie des plantes adventices qu'il faut faire disparaître. Le sol doit toujours être absolument net pour que l'arachide puisse se développer libre- ment, et, en outre, il doit être bien ameubli, surtout à l'époque où la plante enfonce en terre son ovaire. Dans un sol bien meuble, cette pénétration sera plus facile et la fructification s en trouvera favorisée. Dans certains terrains où la végétation spontanée se déve- loppe avec vigueur, 2 et 3 binages sont nécessaires et parfois même un plus grand nombre. Dans le cas où le terrain ne reçoit que deux binages, le second est donné à l'époque qui vient d'être indiquée et l'indigène, qui comprend toute l'importance de cette opération, ne la néglige que rarement. Selon les régions, l'hilaire chez les Ouolofs et les Serères, le sokhsokh chez les Mandingues sont utilisés pour ces travaux. A partir du moment où les jeunes gousses commencent à se for- mer dans le sol, les binages doivent être effectués avec beaucoup de précautions pour ne pas briser les pédoncules des jeunes fruits l'arachide 501 en formation. L'ouvrier devra éviter de passer son instrument sous les rameaux et également de les soulever. On peut évaluer en moyenne à 30 journées le temps nécessaii'e à un ouvrier pour donner 3 binages à un hectare. Quand le champ est complètement couvert par les tiges des arachides, les mauvaises herbes qui ont poussé au milieu des toulfes doivent être enlevées à la main. Récolte. La récolte, qui peut se faire lorsque les tiges se fanent, a lieu d'ordinaire au Sénégal du 15 octobre au 15 novembre. A cette époque, la saison des pluies est généralement terminée. Cette récolte, bien que les gousses soient mûres, peut être retar- dée de plusieurs semaines sans inconvénient. L'indigène, à part quelques exceptions que nous indiquerons plus loin, attend d'ailleurs que les pluies aient complètement cessé pour procéder à ce travail. Il préfère, avec raison, laisser les gousses dans la terre plutôt que de les voir se mouiller et pourrir en meules et, ainsi, les années où la saison pluvieuse se prolonge, les arachides sont récoltées tardi- vement. Dans les régions où celles-ci ne constituent pas la produc- tion principale et où le noir a d'autres produits dont la récolte ne peut attendre, il s'occupe de l'arachide en dernier lieu. Il y a cependant intérêt à faire la récolte de celle-ci le plus tôt possible après maturité. L'arrachage est plus facile, le sol étant encore meuble et, d'autre part, les gousses sont encore solidement adhérentes aux tiges et restent attachées à celles-ci quand on les soulève. Par la suite, les pédoncules se brisent sous le moindre effort et restent dans le sol qui, de son côté, a durci. On est obligé de fouiller celui-ci pour avoir les gousses. D'autre part, avec une récolte retardée, les tiges, qui constituent un bon fourrage, s'altèrent et finissent également par se dessécher à un point tel que leur ramassage ne peut se faire par la suite sans qu'il y ait des pertes énormes. En quelques points, en particulier au voisinage des escales, les indigènes, pressés par des besoins d'argent ou encore pour vendre leurs arachides un bon prix, en font parfois la récolte prématuré- ment, avant que les tiges commencent à se faner. A cette époque, en eifet, les stocks étant généralement épuisés, les premières 502 ÉTUDES ET MÉMOIRES graines parvenues sur le marché sont payées le plus cher. Mais, la qualité se ressent de cette récolte trop hâtive, en particulier le pro- duit s'altère rapidement et, ainsi, cette manière de procéder n'est pas recommandable. Larrachage se fait avec Ihilaire ; le noir soulève chaque pied auquel les g-ousses restent fixées, quand cette opération est faite au momenl voulu. Lorsque la récolte est tardive, ou encore dans les terres compactes, une partie plus ou moins grande des gousses est retenue dans le sol lors de l'arrachage ; les femmes et les enfants recherchent alors ces gousses à la main, travail analogue au glanage. Malgré ce travail complémentaire, il reste presque toujours dans le sol une certaine quantité de gousses, qui germent à la saison des pluies suivante et suffisent quelquefois à donner une petite produc- tion, cpii vient s'ajouter à la récolte principale. Après arrachage, les tiges sont rassemblées en petits tas et l'in- digène les laisse sécher pendant quelques jours ; quand le temps est humide, il prend parfois la précaution de retourner ces petits tas pour favoriser le séchage. D'autres fois, en particulier quand on ne se préoccupe pas de conserver les tiges comme fourrage, les plantes sont laissées étendues sur le sol, les gousses en dessus, une journée ou même moins si l'atmosphère est très sèche. Les tiges garnies de leurs gousses arrivées à un état de dessiccation satisfai- sant, sont réunies en meules, où elles attendent le moment de la cueillette des gousses qui s'effectue sur place. L'emplacement de ces tas est généralement, de la part des indigènes, l'objet dune sollicitude toute particulière, pour éviter l'atteinte des termites et des rongeurs. Les meules elles-mêmes sont parfois entourées d'épines pour en écarter les animaux et, quand le temps est pluvieux, quelques rares indigènes soigneux les recouvrent de paille (fig. 30). Les cultivateurs noirs, trop négligents de leur naturel, devraient être encouragés le plus possible à avoir recours à cette pratique toutes les fois qu'il y a à craindre que les arachides soient dété- riorées par les pluies. A ce même point de vue, il y aurait également lieu d'encourager la mise des arachides en grosses meules plutôt qu'en petits tas, offrant à la pluie une surface plus considérable et rendant facile La pénétration de l'humidité. Nous devons signaler à ce sujet l'intéressante initiative prise, lors des pluies de décembre 1906, par M. l'administrateur du cercle de Tivaouane, qui ordonna de couper des feuilles de rônier pour couvrir lestas d arachides; par L ARACHIDE 503 suite de cette sage précaution, des dégâts insignifiants furent cons- tatés sur les tas ainsi protégés, tandis que les arachides non recou- vertes avaient subi des avaries importantes. La récolte et la mise en meules exigent en moyenne quinze jour- nées d'ouvrier pour un hectare. La séparation des gousses et des tiges est faite à la main par les femmes et les enfants ou par battage. Le premier procédé est le plus généralement employé. Les gousses pleines, qui résistent à une légère pression des doigts, sont détachées des tiges, les gousses vides ne sont pas enlevées et restent avec la paille. La cueillette se fait, en somme, gousse par gousse ; c'est par suite Fig. 30. — Menions d'arachides recouverts de paille. une opération longue et qui serait coûteuse si l'on s'adressait à des ouvriers ordinaires. Il faut compter, en effet, 80 journées d'ouvriers pour la cueillette des gousses d'un hectare de production moyenne. Mais, on peu»t, en ayant recours à la main-d'œuvre familiale, faire effectuer ce travail à meilleur compte. Dans certaines régions, on peut traiter soit avec les chefs de village, soit directement avec les familles, qui prennent comme rémunération une partie de la récolte, le 1/5" généralement ou même une moindre proportion, si l'on attend que le noir ait épuisé ses provisions ; il a alors des 304 ÉTUDES ET MÉMOIRES exig-ences moindres. La cueillette des g-ousses peut d'ailleurs être reculée sans inconvénient pendant toute la durée de la saison sèche. Par ce travail à la main, les tiges restent garnies de toutes leurs feuilles et constituent un fourrage d'excellente qualité. Le battage, procédé plus expéditif, n'est usité que lorsque les fanes ne sont pas utilisées comme fourrage ou qu'elles n'ont qu'une faible valeur par suite d'une récolte abondante. L'opération se fait simplement sur une petite aire à l'aide d'un bâton ou d'une gaule ou parfois même avec l'hilaire. Par ce traite- ment, quelques gousses se trouvent brisées et laissent échapper les Fig. 31. Greniers d'arachides. graines plus ou moins meurtries. Il faut dire cependant que, lorsque la dessiccation a été poussée assez avant, les gousses se détachent assez facilement et la proportion de celles qui sont brisées est faible. Un reproche plus grave que l'on peut faire à cette manière de procéder est que le fourrage obtenu est de moins bonne qualité que par le procédé précédent. Les feuilles sont réduites en pous- sière et le fourrage reste constitué par des tiges dures et ligneuses, moins nutritives que les feuilles. Les gousses séparées sont conduites immédiatement dans les L ARACHIDE 505 escales ou conservées dans des greniers semblables à ceux qui sont utilisés pour le mil {i\g. 31) ; ce sont d'énormes paniers tressés, placés sur des piquets au-dessus du sol pour soustraire leur con- tenu aux attaques d'ennemis divers. La paille est réunie en tas en plein air sur des planchers rus- ticpies formés par des morceaux de bois soutenus par des piquets (lîg-. 32), de manière qu'il reste un petit intervalle entre ces planchers et le sol. Fig. 32. Mise en tas de la paille d'arachide. Maladies, ennemis. Une des principales maladies observées jusqu'à ce jour sur l'ara- chide en Afrique occidentale française est une sorte de pourridié, qui atteint les racines, les gousses et les graines. Elle a été signa- lée en particulier en 1899 par M. Pérruchot. Les pieds atteints sont faciles à distinguer par la teinte jaune de leurs feuilles formant tache au milieu des plants sains et vigou- Bal, du Jardin colonial. 1907. II. — N° 57. 35 506 ÉTUDES Eï MÉMOIRES reux. Leurs g-ousses sont noires extérieurement et les graines qu'elles contiennent sont pourries. Cette maladie paraît être assez fréquente dans les terrains humides; elle se rencontre également dans les sols qui n'ont pas subi des façons préparatoires suffisantes. Dans certaines régions, les perdrix font des dégâts dans les champs. La graine d'arachide a également à craindre les attaques de quelques insectes, entre autres des « ravets », que l'on observe parfois en grand nombre dans les tas ou (( seccos » d'arachides. Dans les principaux centres de la colonie, les maisons de com- merce, pour empêcher l'envahissement de leurs entrepôts, les isolent de l'extérieur par des rigoles continues, où l'on maintient constamment de l'eau. Il y a également lieu de signaler l'apparition d'un insecte, comme des Ouololîs sous le nom de (( ouang », dont les ravages ont été constatés l'année dernière dans le cercle de Louga. Les maladies et les ennemis de l'arachide ont été peu étudiés jusqu'à ce jour. 11 n'y a, d'ailleurs, pas eu à redouter pour cette culture des ravages comparables à ceux qui ont à diverses époques compromis l'avenir de certaines productions. Il faut peut-être cher- cher dans le brûlage des herbes et des broussailles effectué pour la préparation du sol et qui fait disparaître une assez grande quantité de larves d'insectes et de germes de maladies, une des causes des faibles attaques que cette culture a eu à supporter. Rendements. Gousses. — M. Perruchot donne comme rendement moyen des bonnes terres du Sénégal de 1.500 à 1.800 kilogrammes à l'hectare en arachides non décortiquées. Il est possible, dans les régions productrices de belles et lourdes arachides, d'observer de pareils rendements. Mais, comme moyenne pour l'ensemble de notre colonie, ce chiffre nous semble trop élevé. Les cultures des noirs sont, en général, assez irrégulières, par le fait de la nature des terres et du mode de culture. En tenant compte, de plus, des variations annuelles, parfois très grandes, on ne peut guère admettre, pour tout le Sénégal, bon an mal an, qu'une moyenne de 1.000 kilogrammes à l'hectare. M. Fleury, dans son Etude sur Varachide^ a donné les chiffres suivants comme rendements à l'hectare dans diverses régions du Sénégal : l'arachide 507 (( Dans le Cayoi , le Baol, le Diander, le Sine et le Saloum, de 3.000 à 4.500 kilogrammes; « dans les rivières du sud de la Gambie, de 1.500 à 2.000 kilo- grammes ; « dans certains terrains d'alluvions du Oualo, dans des loug-ans bien cultivés, jusqu'à 11.000 kilogrammes^. » Ce sont là des rendements très élevés et qui n ont dû être obser- vés qu'exceptionnellement dans des conditions tout particulière- ment favorables à cette production. Citons, à titre de document, les rendements suivants indiqués par différents auteurs : En Alg"érie, d'après Heuzé, l'hectare rapporterait de 2.400 à 4.000 kilog-. de graines. Aux Etats-Unis : Virginie, Tennesse, Géorgie et Caroline, d'après Semler (die Tropische agrikultur), le minimum de rendement est de 2.000 kilog., mais il a pu être porté à 10.000 kilog. Aux Indes, dans la Présidence de Bombay, des expériences ayant porté sur cinq ans ont donné un rendement moyen de 5.000 livres anglaises par acre (2.265 kil. par 40 a. 46), soit 5.600 kilog. par hectare. Un hectolitre de gousses pèse de 30 à 35 kilog., mais ce poids varie avec la provenance et aussi avec l'état de la récolte. M. Fleury a donné pour le poids du mètre cube d'arachides les chiffres sui- vants ' : Arachides de la Côte occidentale d'Afrique : de Galam 333 kil. du Oualo et du Cayor 353 du Baol et du Diander 338 du paysSérère (Nianing) 326 du Sine 332 du Saloum . 325 de la Gambie 303 de la Casamance 274 des rivières du sud 294 I. Th. Flevry, oiivr. cité. 508 ÉTUDES ET MÉMOIRES Arachides étrangères : de Java 325 de la Plata 295 d'Egypte 365 de l'Inde 290 des Etats-Unis 305 Les graines décortiquées représentent en poids en moyenne 75 % du fruit complet. M. Fleury a fixé à 606 kilogr. le poids moyen du mètre cube d'arachides décortiquées en provenance de la côte occidentale d Afrique. Paille. — Le rendement en paille est très variable. Dans la cul- ture indig'ène, il est en général inférieur au rendement en gousses et peut être évalué en moyenne aux deux tiers de celui-ci. Pour le Sénégal, on peut admettre sans craindre de grosses erreurs, que la production en paille sèche d'un hectare d arachides est environ de 700 à 800 kilog. et, pour des situations favorables, de i.OOO à 1.500 kilog. B. — Culture améliorée. Les procédés de culture que nous venons de décrire sont des plus rudimentaires et c'est à leur état peu avancé que nous pou- vons attribuer, pour une large part, les faibles rendements préci- tés. Mais, tels quels, ils sont adaptés au milieu tout spécial dans lequel ils sont appliqués et des modifications ne doivent leur être apportées qu'avec une extrême prudence. Nous verrons dans l'avant dernier chapitre quelles sont les tentatives d'amélioration dont la production de l'arachide a été l'objet au Sénégal et quelles sont celles qui, k notre avis, sont susceptibles de donner de bons résultats. Nous nous contenterons, pour terminer ce chapitre, de mettre en évidence les différences qui existent entre cette culture primi- tive et une culture plus perfectionnée, celle qui est pratiquée, par exemple, aux Etats-Unis et grâce à laquelle on obtient les forts rendements que nous avons indiqués plus haut. Cette dernière a fait l'objet de plusieurs études ', et c'est en uti- 1. R. B. Handy, de Toffice des stations d'expériences du Département de Fagrii- culture de Washington. Arachide, Cultures et usages, 1896. — William Roper, ï Ara- chide et sa culture, 62 p. Edition de r« American mit Journal », Petersburg (Etat de Virginie, Amérique du Nord). L ARACHIDE 509 lisant les renseig-nements qui y sont contenus que nous allons pouvoir faire ressortir les perfectionnements qu'elle présente par rapport à notre culture sénég-alaise. Il est évident que, dans leur ensemble, ceux-ci sont loin de pou- voir être d'une application immédiate dans notre colonie. Cepen- dant, quelques-uns, en petit nombre d'ailleurs, peuvent être con- sidérés comme le but à atteindre, dans un avenir plus ou moins éloigné, dans les eftorts à faire pour améliorer la culture indi- gène. Un plus grand nombre peuvent servir de guide dans les tentatives de production directe de Farachide par les Européens, tentatives, disons-le immédiatement, qui, d'une manière générale, ne sont pas à recommander, pour des raisons que nous donnerons dans le dernier chapitre. Ces perfectionnements portent sur les points suivants : \° Sélection l'igoureuse des semences. — Sont seules semées les graines bien fournies et en bon état de conservation ; en particulier, les graines moisies ou échauffées, assez fréquentes dans certains lots, sont soigneusement éliminées. 2" Bonne préparation du sol et pratique des assolements. — La terre est fortement ameublie, sur une profondeur de 10 à 12 centi- mètres au moins, à l'aide de la charrue. On passe ensuite la herse et le rouleau pour obtenir une surface unie sur laquelle sera effec- tué le semis. 3° Emploi des fumures, des engrais chimiques en particulier. — D'après R. B. Handy ', les quantités de matières fertilisantes enlevées au sol par une récolte d arachides sont les suivantes : Arachides avec coques (3.000 k. par hect.) Paille d'arachides 4.480 k. Kilo^'. par hectare Azote Acide phospho- rique Potasse Chaux 100 90 20 12 28 44 10.4 03.2 Total de la récolte 7.180k. 190 32 72 103.6 Ces chiffres font présumer que l'arachide est sensible aux engrais 1. R. B. Hanhy, ouvr. cité. 510 ÉTUDES ET MÉMOIRES chimiques. Des expériences effectuées à la station de Southern- Pines (Caroline du Nord) et dont les résultats ont été donnés dans le Journal cï Agriculture tropicale ' ont prouvé la justesse de cette hypothèse. Elles ont montré, en particulier, les bons effets de l'acide phosphorique, dont la suppression abaisse le rendement plus que l'absence de la potasse ou de l'azote. R. B. Handy indique cependant en premier lieu les engrais potassiques comme étant favorables à l'arachide. Il donne des formules d'engrais composés dans lesquels l'azote, l'acide phosphorique et la potasse entrent dans les proportions suivantes. Azote 24 kilos Acide phosphorique 17 Potasse 36 Dans ces formules, les engrais chimiques sont associés en parti- culier au tourteau de coton et au fumier de ferme. Bien que l'arachide enlève une assez forte quantité d'azote au sol, cet élément peut lui être fourni en petite proportion, car. comme toutes les lég^umineuses, elle fixe l'azote de l'air par ses racines. Néanmoins, au début de la vég-étation, une petite fumuie azotée provoque un développement plus hàtif et, plus tard, une production plus abondante. La chaux est considérée comme donnant d'excellents résultats et les chaulag-es, avec apport de compost, de terreau, sont recom- mandables. i^ Diminution de la main-d'œuvre par l'emploi des machines : La charrue, la herse et le rouleau, pour la préparation du sol ; des semoirs de divers types, pour le semis en lig-nes ; la bineuse ou simplement une petite charrue, pour les façons d'entretien ; une charrue fouilleuse pour arracher les arachides ; dans certaines rég-ions, la batteuse, pour la séparation des gousses d'avec les tiges. A titre de renseignement, nous mentionnerons la machine à battre les arachides, de la « Cardwell machine C" » de Richemond (Etats-Unis). 1. Journal d\Agj-icultiire tropicale, n° 8. (^4 suivre.) J. Adam, Inspecteur d'Agriculture en Afrique occidentale française. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS {Suite) MALADIES DES CAFÉIERS Maladie des branchettes de Caféier. — Cette maladie du Caféier a été observée d'abord par H. N. Hidley ' dans l'Etat de Selangor (Péninsule malaise), et elle y commet certains dégâts. Elle apparaît sur les rameaux jeunes ; Técorce envahie se déchire, et, la lésion progressant vers la base, la branche ne tarde pas à mourir. Le parasite, selon Massée', serait une forme imparfaite d'un champignon, un Ascomycète sans doute, constituant un genre et une espèce nouveaux, Necator decretus^ du groupe des Tuberculariées. Le parasite se présente à la surface sous forme de petites masses qui prennent naissance sous l'écorce et arrivent k l'extérieur en déchi- rant celle-ci, à mesure qu'ils augmentent de volume. Ils constituent de tins coussinets d'un diamètre de I mill. et demi environ, d'abord blanchâtres et secs, puis rouge orangé et un peu gélatineux ; leur forme est celle de disques ou d'écussons un peu convexes, circu- laires ou un peu oblongs assez rapprochés les uns des autres. L'examen au microscope montre à leur surface un amas de petites spores (conid-ies) agglutinées, k membrane transparente, k contenu 1. RiuLEY, n. N. Coffee diseases, in << Ag;incultui'al Bulletin of Malayan Peninsula », 1897, n" 7, p. 146. 2. G. Massée, Kew Bulletin, 1898, n° 138, p. 119. — Id., A Texl-book of plant-di- seases, p. .327 et 4 42. 512 ÉTUDES ET MÉMOIRES Planche XL II Canker. (fin). — Corticium javanicnm. — Xecaior decrelus. 9 LÉGENDE Fi{,'. 29. — Coupe longitudinale du périthèce de Rostrella Coffex. Gr. 125. Fig. 30. — Ascospores du même : a, vue de profil ; /), vue de face : c. deux asco- spores accolées. Fig. 31. — Ascospore en germination. Gr. iiO. Fig. .32. — Coupe transversale de l'hyménium de Corlicium javanicum : Ba., baside : Sp., spore. Gr. 330. Fig. 33. — Basides et spores du même : 6, début de la germination des spores. Fig. 3i. — A'ecator decretus. Conceptacle jeune. Fig. 35. — Le même. Conceptacle âgé et ouvert. Fig. 35 bis. — Spores du même. Gr. 325. (Figures d'après A. Zimmermaiin. MALADIES DES CAFEIERS 513 iSi 35 ^^s Pry^oO Planche XLII 51 i ÉTUDES ET >IÉMOIRES rouge orangé, oblongues ou ellipsoïdes, d'une dimension de 14 k 18 p.. de long sur 7 ou 8 [j.. de large, sans cloison. Le support (stroma) est formé de fins filaments anastomosés, ce qui lui donne l'apparence d'un amas cellulaire, d'un parenchyme ; les cellules superficielles donnent naissance aux conidies agencées en chapelet et de telle manière, que, se produisant par des divisions successives de cette cellule, c'est toujours la conidie du sommet qui est la plus âgée. Les conidies adultes se détachent, tombent sur le stroma et y forment une masse qui transmet sa couleur rouge à la surface du stroma, lequel est incolore. D'après le D' A. Zimmermann \ qui a étudié cette espèce, ren- contrée par lui à Java, cet organe serait, non pas un coussinet, c'est-à-dire une Tuberculariée, mais une forme pycnide, qui se déchirant sous l'efîort de la poussée des spores, se montre couverte de celles-ci. Ces fructifications sont placées entre la cuticule et l'épiderme ; la cuticule se déchire, par suite de la croissance de la fructification. D'après Zimmermann, cette espèce attaque aussi le Théier de Chine, le Rocouyer, la Coca. Elle y est souvent accompa- gnée par le Corticium javanicum, de même que sur Caféier; le Necator decretus se trouve le plus souvent à la face supérieure de la branche. Les essais d'infection n'ont pas été probants. Pour arrêter le développement de la maladie, on supprime la partie envahie des rameaux, en taillant dans le tissu encore sain ; et il sera bon de protéger la plaie comme il vient d'être conseillé pour le cas précédent. Maladie du pied. — Dans la même région, péninsule malaise, Ridley ' a rencontré une autre maladie du Caféier due proba- blement aussi à un champignon qui envahit la base du tronc et les grosses racines, amenant rapidement la mort de l'arbre. Aux endroits infectés, l'écorce s'épaissit fortement, blanchit et se déchire en s'écail- lant. Le mal ne semble guère s'étendre. L'auteur n'a vu de champi- gnon en fructification que sur un seul arbre. Il a rapporté l'espèce à un Basidiomycète, Polyporus flavus. Ce champignon, d'un certain volume, est décrit depuis longtemp par Klotzch 3 ; il montre un récep- 1. D' A. ZiMMERMMANN, Ceiilralblatl fur Bahteriologie, 2« Ableile, VII, 1901, p. 145. — Eeniçfe patholofiische en physiologisclie icaarneiningen. 2. RiDLEV. H. N. Op. cit., p. 11/. 3. Klotzch, Fnnçfi exolici e coUeclinnibus Britunnoriim iii Linnsea, VIII, p. 152, Halle. MALADIES DES CAFÉIERS 515 tacle appliqué sur le support, étalé, spongieux, de consistance molle, coloré en jaune, avec une marge courtement réfléchie et tomenteuse. L'hyménium, c'est-à-dire lasurface fructifère qui couvre le réceptacle, est formé de dents comprimées, agglomérées par leur base en un réseau. Cette espèce a été signalée sur les chaumes de bambous, sur des troncs d'arbres indéterminés, à Java, à Geylan, en Australie, en Nouvelle-Calédonie, dans l'Amérique du Nord ; on ne l'avait pas jusqu'ici observée sur Caféier. Je ne puis rien affirmer au sujet du parasitisme de l'espèce en question, n'ayant pas eu en mains d'échantillon de Caféier malade, et je ne suis pas du tout persuadé que le Polyporiis flavus soit la cause de cette maladie, ni même que la détermination du champignon soit certaine. Maladie du collet du Libéria. — Ritzema Bos rapporte ^ le cas de très jeunes pieds de Caféiers de Libéria cultivés à Java, dont l'écorce semble avoir été rongée au niveau de la surface du sol, et y présente une coloration noire. Les entrenœuds supérieurs bru- nissent un peu et restent plus courts, leur accroissement s'arrête et les feuilles se détachent. La maladie débuterait au collet de la plante, s'étendant de proche en proche sur le pied atteint. Aussi, les indigènes de Java qui ont observé ces faits ont-ils appelé cette maladie « kadas », terme qui aurait le sens d' « affection dar- treuse ». La maladie a été attribuée por C. A. J. A. Oudemans à un cham- pignon Pyrénomycète du groupe des Dothidéacées, non encore décrit et qu'il a appelé Euryachora liberica '. Le parasite prend naissance sous l'écorce et il est appliqué sur le bois. Dans les parties inférieures de la jeune tige où il se déve- loppe dès le début, le champignon ne tarde pas à apparaître au dehors sous forme d'une masse noire, étalée, aplatie, qui constitue un stroma ; c'est l'accroissement de cet organe, en long et en large, qui fait fendiller l'écorce en de nombreux lambeaux très menus qui se détachent, s'éliminent peu à peu et mettent à nu la masse stromatique. Sur les entrenœuds supérieurs, l'écorce estres- 1. J. Ritzema Bos, Onderzoek over eeniye ziekten in stehken van kof/îe en dadap, in Bulletin van hel koloniaal Muséum te Ilaarlem, juillet 11S97, p. 33. 2. C. A. J. A. Oudemans, Note sur quelques champignons nouveaux, in Verslagen der koninglijke Akademie van Wetenschappen le Amsterdam, 1897, p. 231, avec %. 516 ETUDES ET MEMOIRES tée intacte ; elle est seulement brunie par la présence du stroma qui se voit par transparence au travers des tissus jeunes. La surface du stroma est rug-ueuse dans le bas, plus finement g-ranuleuse vers le haut, et les aspérités qui s'y observent sont Torifice de petites cavités, de cavernes qui apparaissent comme des points blancs dans la substance noire du stroma, quand on enlève la surface par une coupe tang-entielle. Au microscope, ces com- partiments, disposés sans ordre bien net. contiennent les uns des ^"^^"S"^^:* K j.;^ ^*. ^ 3S Planche XLIII LÉGEIVKE Fig. 35. — Polyporus flaviis Klotzsch, d'après un écliantillun de l'herbier du Muséum d'histoire naturelle, récolté par Gaudichaud à Tourane. Fig. 36. — Euryaclwra liherica Oud. .4, un asque et ses huit spores, Sp : P. le pore de l'asque; E, l'épaississement; B, spores plus grossies. spores isolées, d'autres des asques portant chacun huit spores. Oudemans considère les jDremiers comme une forme imparfaite, pycnide se rapportant au genre Haplosporella ; les spores qui s'y trouvent ( stylospores) sont fusiformes, hyalines, unicellulaires. aiguës aux deux extrémités, remplies d'un contenu protoplasmique finement gi^anuleux, dune dimension de 16 \}.. sur 5 \}.. Les autres compartiments renferment des asques élargis vers le haut, où la membrane s'épaissit. Ces asques sont munis à cet endroit d'un gros pore fermé ; les spores qu'ils renferment sont disposées sur deux rangs, hyalines, unicellulaires, aiguës aux deux extrémités, d'une dimension de 1 i ;x. sur 6 \}. ; les paraphyses sont absentes. MALADIES DES CAFÉIERS 517 Le début de la maladie au collet semble bien prouver que ce sont les spores mélang-ées à la terre (jui, dès qu'elles germent, attaquent les jeunes pieds de Libéria. Par suite, on devra conseiller l'arrachement des pieds malades et leur incinération, et cela autant que possible avant que le stroma n'ait donné naissance aux spores, 11 sera prudent de s'abstenir de replanter pendant un certain temps des caféiers de Libéria à l'en- droit où d'autres se sont montrés atteints. Maladie de Cochinchine. — On s'est plaint dernièrement, en Cochinchine ', d'une maladie qui pourrait bien être analogue à l'une des précédentes. Elle attaque le Caféier de Libéria dans les terres basses et argileuses, et se manifeste par une coloration noire du tronc et une rétraction de l'écorce. Celle-ci se couvre ensuite de points blancs qu'on a considérés comme des champignons. Les branches supérieures sont attaquées à leur tour et toute la tige se dessèche. En dernier lieu, le mal gagne vers la partie inférieure. La maladie n'est pas générale et n'apparaît que pendant la saison des pluies. On l'atténuerait en pratiquant au sol des drainages. La cause de cette maladie est, en somme, fort incertaine. En dehors de ces maladies signalées par les planteurs, des bota- nistes ont décrit un certain nombre de petites espèces de champi- gnons végétant sur des Caféiers mourants. Parmi celles-ci, il en est vraisemblablement qui sont parasites ; malheureusement, si nous possédons de ces champignons des descriptions exactes, nous n'avons pas de renseignements précis sur la nature et l'importance du dégât produit. MALADIE PRODUITE PAR UNE ALGUE CEPHALEUROS VIRESCENS Le Caféier de Libéria peut être attaqué par une Algue verte, le Cephaleuros virescens Kunze, et c est Marshall Ward qui l'y a signalée le premier dans l'Inde "-. Cette algue, qui appartient à la famille des Chroolépidées dugroupe des Confervacées, n'est d'ailleurs 1. Bulletin économique de Vlndo-Chine, iv 5, 1"' novembre 1898, page J76. 2. Marshai.ii Ward. Structure^ developinenl and life history of a tropical epiphyl- lous Lichen, in <( Transactions of the Liiinean Society », 188-i, série II, vol. II, p. 87, avec pi. 518 ÉTUDES ET MÉMOIRES pas spéciale au Caféier de Libéria ; on la trouve sur des plantes fort diverses, toutes à feuilles lisses et coriaces, camélias, crotons, citronniers, théiers, etc. Sur cette dernière plante, elle constitue un parasite dang-ereux quand elle passe des feuilles sur les rameaux '. Comme beaucoup d'autres Cliroolépidées [Trentepohlia flava, par exemple), elle a une aire de dispersion fort étendue et se rencontre fréquemment dans les régions chaudes des deux mondes. Le Cephaleuros inrescens apparaît sur la feuille de Caféier de Libéria comme de petites plaques minces, parfaitement adhérentes, nombreuses, irrégulièrement arrondies, de couleur jaune-rougeâtre et qui à l'œil nu semblent pulvérulentes. C'est à peu près exclusi- vement la face supérieure de la feuille qui les porte. Sous la loupe, le bord libre de la plaque se montre finement lobé ou fîmbrié, et la pulvérulence qui couvre la surface se résout en une infinité de petits poils dressés. La partie envahie de la feuille est parfois lég'èrement épaissie et un peu proéminente ; c'est quand l'attaque de l'algue est peu intense qu'on observe ce fait et, dans ce cas, sur la face inférieure de la feuille, dans la région de la plaque, la couleur verte naturelle persiste sans se modifier. Ailleurs, au contraire, à l'endroit de cette plaque, la feuille diminue d'épaisseur, et sur la face inférieure on observe une coloration roug'e-brunàtre, tandis que le bord de la plaque est limité par une marge étroite, faiblement bombée, appar- tenant au tissu de la feuille. L'analyse microscopique montre que le thalle de l'alg-ue, la portion végétative, est constitué par des filaments agencés en un faux parenchyme. Le thalle s'étend ainsi sous la cuticule et la sépare de l'épiderme supérieur sur toute l'étendue de la tache. Dans les cellules de l'algue, les plastides chlorophylliens, verts normalement, prennent pour le plus grand nombre une coloration rouge qui leur est communiquée par une matière oléagineuse. Sur un grand nombre d'espèces végétales attaquées par le Cepha- leuros virescens, cette algue ne dépasse guère la cuticule dans le tissu de la feuille et le dommage causé est nul. Il n'en est pas généralement ainsi pour le Caféier de Libéria et pour l'arbre à thé, en particulier. 1. George Watt, The Pests and Blights of the tea-plant, Calcutta, 1898, pp. 443- 459, et 2" éd. par George Watt et Harold H. Mann, Calcutta, 1903, pp. 396-408. MALADIES DES CAFÉIERS 319 Sur le Caféier de Libéria, ou peut voir les filameuts de Talg-ue constitués en des sortes de rhizoïdes s'insinuant entre les cellules épidermiques, pour faire irruption entre les éléments de la première ou même des deux couches du parenchyme en palissade. Ces fila- ments ne pénètrent pas les cavités cellulaires et ils se nourrissent simplement par osmose aux dépens des cellules qu'ils touchent ; ces cellules, cependant, ne tardent pas à périr. Leur contenu coagulé devient opaque et prend une couleur marron foncé intense. Cette teinte mêlée à celle des filaments du thalle produit une coloration rouge un peu bi'unâtre sur la face inférieure lorsque la pénétration, ayant dépassé les cellules en palissade, a gagné le parenchyme lacuneux, dont les éléments sont aussi en grande partie frappés de mort. {A suivre.) D"" Georges Delacroix, NOTES LA MOUCHE DU HARICOT Depuis quelques années, à la Réunion, les haricots sont attaqués par une petite mouche qui souvent, compromet considérablement la récolte de ce légume. Après avoir mis des nymphes de l'insecte dans un tube à essai j'ai pu obtenir des mouches qui ont été expédiées pour être déter- minées à M. Valéry Mayet, entomologiste à Montpellier. Ce dernier les a envovées à M. de Villeneuve, de Rambouillet, dont la com- pétence en entomologie tropicale est très étendue. M. de Villeneuve a reconnu que ce diptère appartenait au genre Açjromyza.. L'Agromyze du haricot est de couleur noire, brillante, elle a des yeux roux noirâtres et est très vive. La femelle ne dépasse pas 2 mm. '/^ de longueur sur 2 mm. d'en- vergure. Le mâle a des dimensions un peu plus petites. Ce petit diptère se multiplie beaucoup et a plusieurs générations par an. On voit les agromyzes constamment dans les champs de haricots posées sur les feuilles de la plante et prêtes à voler lorsqu'on s'approche d'elles. L'accouplement se fait toute l'année mais paraît être ralenti en hiver, saison pendant laquelle la quantité de mouches est moins forte. Dès que le pied de haricot a deux feuilles, l'insecte l'attaque et pour cela dépose ses œufs sur l'épiderme de la plante, de préférence à la base de la tige principale qui possède encore des tissus très jeunes et tendres. L'œuf ne tarda pas à donner naissance à une petite larve (fîg. 1) blanc jaunâtre qui perce l'épiderme et pénètre dans l'écorce où elle fait ses dégâts. Cette larve n'a pas plus de 3 mm. de long. ; et elle est munie d'un minuscule rostre noir. Elle se nourrit de l'écorce de la plante et creuse des galeries irrégulières et étroites entre l'épiderme et le bois des parties attaquées. LA Morcrii': du haricot o21 '^ ^ Fij;-. 1. Au début, ses attaques se manifestent par des traînées blanchâtres qu'on voit sur le sujet malade (lig. 2). La tige principale, les pétioles des feuilles, les tiges secondaires sont au fur et à mesure atteints. La plante réagit contre ces attaques et son tissu générateur donne naissance à de nouvelles cellules qui finissent par former des bourrelets de cicatrisation — qui ont l'aspect de petits broussins — aux endroits malades, ce qui déforme la plante i fig. 4). L'épiderme des tissus atteints se des- sèche et se fendille. Les pétioles, sous l'action de l'attaque qui se produit à leur insertion sur la plante, se détachent et tombent. Quand ils résistent à l'insecte ils se déforment et la circulation de la sève étant alors entravée dans leur écorce, les feuilles meurent. Lorsque l'attaque est forte dès le début, la jeune plante meurt, mais si les dégâts sont faibles elle continue à gran- dir et il se produit sur elle les déforma- tions mentionnées plus haut. Dans le cas le pied de haricot ne périt pas mais il y a coulure d'une partie des jeunes gousses et jaunissement de la plupart des feuilles. Le rendement à l'hectare est alors quelquefois réduit de moitié. La larve de rAgromyze du Haricot se transforme à la lin de son évolution en une petite nymphe (fig. 1) de 2 mm. de long sur environ 1 mm. ' /o de diam. Elle est un peu aplatie et de couleur brun jauuâtre à sa formation. Peu de temps après elle devient nettement brune, puis couleur sépia foncé. A l'endroit où elle se trouve l'épiderme de la plante se rompt et on peut l'apercevoir en partie. Souvent on la rencontre encore après la récolte des haricots dans les tiges qui ne sont pas bien desséchées. Bul. du .ia.rdin colonial. 1907. II. — N" 5'. 36 FiK. 522 NOTES Non seulement l'agTomyze attaque le haricot ordinaire mais le Haricot de Lima [Phaséolus Lunalus) appelé à La Réunion, Poix doux est aussi atteint par elle. Parlie s_(^e Faiiie allaquée Fi^. 3. 3. Fii Moyens de combattre la Mouche du Haricot. — Il n'est pas facile de combattre TAg-romyze du Haricot. L'insecte parfait est insaisissable, mais on peut agir sur ses larves et ses nymphes. Après la récolte des haricots l'incinération des fanes détruit les nymphes et les larves qui ne se sont pas encore métamorphosées. Pour cela, il est utile de ne pas laisser les pieds de haricots trop LA MOUCHE DU HARICOT o23 sécher car, alors, les nymphes auraient le temps de donner nais- sance à des insectes parfaits. L'alternance des cultures sur le même champ est aussi un moyen à conseiller. J'ai consulté M. Valéry Mayet, professeur d'entomologie ag-ricole k l'Ecole Nationale d'Agriculture de Montpellier, et M. F. Lafont, actuellement inspecteur de sériculture du gouvernement Persan, sur la façon de combattre l'agromyze du haricot. La réponse de M. V. Mayet, fut celle-ci : « . . . . Avant que les haricots soient atteints, il faut les saupoudrer avec un mélange de huit parties de chaux en poudre et deux parties de poudre de pyrèthre bien fraîche. La mouche venant pour pondre y renoncera et ira ailleurs. » C'est quand les deux premières feuilles de haricot commencent à s'ouvrir qu'il faut appliquer ce traitement. M. Lafont conseille de pratiquer sur les jeunes pieds de haincots des pulvérisations à base d'arséniate de plomb. Les jeunes larves en sortant des œufs seront empoisonnées par la couche insecticide qui recouvre la plante ainsi traitée. Ce remède doit être renouvelé 4 à 5 fois pendant la végétation de la plante pour que les nouveaux pétioles et tiges qui se forment soient aussi recouverts du poison. Mais il faut bien se garder de répandra le solution d'arséniate sur les gousses de haricot quand ces dernières doivent être consom- mées à l'état vert. Dans ce cas les pulvérisations doivent cesser lorsque les gousses commencent à paraître. Au début de l'attaque, quand les larves de l'Agromyze n'ont pas encore entamé toute la tige principale et qu'elles sont à la base du pied de haricot (fig. 5), par un fort buttage a' on peut empê- cher la plante de mourir. Celle-ci, comme nous l'avons vu, réagit contre les atteintes de la mouche et donne naissance à un bourrelet B qui au contact de la terre émet des racines qui continuent de nourrir la plante affaiblie. Avant de terminer, il est bon de noter qu'une bonne fumure permet à la plante de mieux résister et diminue le nombre des gousses qui meurent. P. Advisse Desruisseaux, Ancien élève de VEcole d' Agriculture de Montpellier. Ile de la Réunion. — Octobre 1907. STATISTIQUES COMMERCIALES Exportations agricoles, forestières et Jt's produih de la /Hcr f/a/is les colonies françaises. Afrique occidentale française. COTE DIVOIRE Exportations totales pendant l'année 1906. 1° Huile de palme. — Exportations de 4.836. o.jT kilos ainsi réparties France 4.5.'i0.576 Colonies françaises .... 5o . 604 Étranger 250.377 2° Amandes de palme. .3.217.35!) kilos sortis se répartissent ainsi : France 1 .785. 115 kilos. Colonies françaises. .. 3.765 Étranger 1.428.439 D 3" Noix de coco. — 11 en est exporté 3.554 dans les colonies françaises seu- lement. 4° Arachides. — 294 kilos pour létranger. 5" Beurre de Karité. — 30 kilos pour la France et ses colonies. 6" Caoutchouc brut. — L'exportation s'élève à 1 .518.576 kilos ainsi répartis : France 188. 825 kilos. Étranger 1 .329.751 " Gomme copal blanc. — 887 kilos dont : pour la France 223 kilos. rÉtranoer 664 » o 8" Bois débénisterie : Acajou. — 10.511.072 kilos sont exportés France 1 . 479 . 479 kilos. Étranger 9.031.593 » 9' Bois de teinture : Bois rouge. — L'exportation est de 1.570 kilos ainsi répiiriis : France 140 kilos. Étranger 1 .430 » STATlS'linUKS COMMEHCIALES 525 10» Piassava. — Il est sorti peiuUml cette année 29.728 kilos dont 29.712 kilos ponr l'étranger. 11" Ignames : 930 kilos qui ont été répaitis ainsi: Colonies françaises 518 kilos. Étranger 412 » 12" Maïs en grains. — 150 kilos à destination de l'étranger. l.'î" Café. ^ L'exportation est de 43.541 kilos ainsi répartis : France 42.040 kilos. Colonies françaises 10 » Etranger 1 . 491 » 14" Cacao (en fèves). — 1.993 kilos dont : pour la France 86(3 kilos. Étranger 1 . 127 » 15» Piment et poivre de Guinée. — 80 kilos pour l'étranger. 16» Pelleteries brutes : 350 kilos. France 30 kilos. Étranger 320 » 17" Cire. — 53 kilos pour la France. 18» Défenses d'éléphants : 3.139 kilos. France 1 . 577 kilos. Etranger 1 .562 )> 19° Poudre d'or. — 9 k. 725 pour la Fi-ance. GUINÉE Expo/Stations pendant le 2'^ semestre de 1 906 avec indications des exportations totales pour l'année entière. 1 ° Animaux vivants : a) Chevaux. — Exportations de 28 têtes pendant les 6 derniers mois de 1906, ce qui porte le total pour cette année à 70 tètes. b) Anes et ânesses : 2 têtes seulement pour l'année 1906. c) Bœufs. — Les exportations du dernier semestre ont été de 1.104 têtes, soit un total de 5.742 têtes pour 1906. d) Béliers, brebis, moutons. — 697 têtes exportées pendant le dernier semestre. Ce qui porte le total pour 1906 à 1.412 têtes. e) Boucs et chèvres. — 124 têtes pour les 6 derniers mois et un total, pour l'année entière, de 430 têtes. f) Porcs. — 13 tètes pour toute l'année 1906. g) Volailles. — 260 têtes pendant le dernier semestre. Soit pour l'année un total de 726 têtes. h) Divers. — Le total de l'année est de 109 têtes. 520 STATISTIQUES COMMEHCIALES 2° Produits et dépouilles d'animaux : a) Viande fraîche. — Aucune sortie pendant les 6 derniers mois de sorte que le total reste à 183 kilos. b) Peaux brutes, fraîches ou sèches, grandes ou petites, de bœufs : La sortie a été de 137.723 kilos avec un annuel pour 1906, de 330.177 kilos. c) Peaux de léopards. — 100 kilos pour toute l'année. d) Cornes de bétail à l'état brut. Pour le dernier semestre il n'y a que 24 kilos d'exportation. Soit un total annuel de 1.429 kilos pour 1906. e) Défenses d'éléphants. — 960 kilos pour les 6 derniers mois et un total annuel de 3.320 kilos. f) Cire d'abeilles brute. — 10.799 kilos pendant le dernier semestre. Soit un total de 16.096 kilos pour 1906. g) Miel. — 403 kilos pour le dernier semestre. Soit un total de 736 kilos pour 1906. h) Poissons secs, salés, ou fumés. — 550 kilos pour le dernier semestre. Soit un total de 370 kilos pour 1906. 3'> Riz : a) En paille ipaddy). — 3."J4 kilos seulement pour le 2" semestre. L'exporta- tion totale de l'année est de 3.191 kilos. b) Riz entiers. — La sortie pendant les 6 derniers mois s'est élevée à 17. 42.^5 kilos, ce qui a porté le total pour l'année entière à 25.436 kilos. 4» Mil. — L'exportation totale de 190i) a été de 9.260 kilos. S° Fruits et graines oléagineuses, huiles et matières grasses diverses : a) Arachides en coc/ues. — La sortie a été de 255.624 kilos pendant le dernier semestre. Le total pour l'année entière a été ainsi porté à 277.912 kilos. b) Sésames. — 2.143 kilos pour ce semestre. Soit un total de 201.536 kilos pour 1906. c) Amandes de palme et de palmistes. — L'exportation pendant le dernier semestre a été très importante, elle s'élève à 2.330.904 kilos, portant le chiffre des sorties en fin d'année 1906 à 2.930.550 kilos. d) Huile de palme. — 71.627 kilos pour les 6 dei-niers mois, soit un total de 86.378 kilos pour 1906. 6° Fruits frais : a) Bananes. — 1.480 régimes pendant ce semestre, soit un total de 4.025 régimes pour 1906. b) Ananas. — 222 fruits seulement. Le total pour 1906 est de 2.126. e) Oranges. — 3.839 kilos pour ce semestre, et au total de 4.025 kilos pour l'année. 7° Café. — Un total de 303 kilos pour l'année 1906. 8" Gingembre. — 250 kilos à la fin de l'année. 9" Colas. — L'exportation durant le dernier semestre a été de 5.810 kilos et le total pour l'année entière est de 38.799 kilos. STATISTIQUES COMMERCIALES " 527 iO" Gomme Copal. — Pendant les 6 derniers mois de l'année 1906 les sorties n'ont été que de 38.327 kilos. De sorte que le total des exportations pour l'année entière sont de 1 35.843 kilos. 11° Caoutchouc. — Pour ce produit encoi'e les exportations sont notablement inférieures à celles du semestre précédent. Elles atteignent 424.027 kilos pen- dant les 6 derniers mois. Le total est ainsi porté à 1.530.433 kilos pour l'année 1906. 12°- Bois. a) Bois équarris ou sciés. — 1.600 kilos pour l'année entière. b) Bois de feu — 557 kilos pour l'année entière. c) Charbons de bois. — 2.233 kilos pour l'année entière. 13" Teintures et tannins. a) Ecorces lannifères. — 136 kilos au total pour 1006. h) Indigo [en feuilles). — 218 kilos pour le total de 1906. 14° Divers. Il a été exporté pour 15.850 francs de produits non dénommés pendant 1906. GUYANE Résumé annuel des exportations de Vannée 1906. 1° Cacao : 17.617 francs, 2° Café : 1.676 francs. 3° Vanille : 61 francs. 4° Graines de Gaiac : 90 francs. 5° Gomme de balata et caoutchouc : 38.537 francs. 6° Essence de bois de rose : 106.350 francs. 7° Fécules exotiques : 282 francs. 8° Rhum : 1.611 francs. 9° Produits divers : a) Produits animaux : 45.886 francs. b) Produits non dénommés : 6.002 francs. GUADELOUPE Exportations pendant le 4'^ trimestre 1906 avec indications des exportations totales pour l'année entière. 1° Café. — Pendant le 4<' trimestre les sorties de cafés se sont élevées à 58.767 kilos, ce qui porte le total des exportations pour 1906 à 773.321 kilos. 2° Cacao. — 198.250 kilos ont été exportés pendant les 3 derniers mois de 1906. Ce ({ui donne pour cette année un total de 677.322 kilos. 528 STATISTIQUES COMMERCIALES 3° Vanille. — II est sorti durant le 4" trimestre 450 kilos de vanille. Soit pour lUOG un total de 7.778 kilos. 4» Sucre dusine. — L'exportation des 3 derniers mois s'élève à 69.214 kilos. Soit pour l'année entière une sortie totale de 43.217.402 kilos. o» Mélasses. — Les sorties du 4"= trimestre ont porté les exportations de l'année 1906 à 1.067.407 kilos. 6" Rhum et tafia. — ■ .Vvec les exportations du 4= trimestre le total annuel a été porté à 7.678.603 kilos. 7° Campéche. — .\ucune sortie, de sorte que le total pour 1906 reste à 20.000 kilos. 8" Rocou. — La sortie est 33.449 kilos, ce (jui fait pour 1906 un total de 94.170 kilos. 9" Divers. — Exportations pour l'année entière. a) Produits animaux. — 8.741 kilos. b) Produits alimentaires (féculents, fruits, oléagineux). — 142. o69 kilos. c) Condiments aromatiques et produits médicinaux. — 8.J.464 kilos. d) Produits non dénommés. — 72.62o kilos. MAÇON, PBOTAT KKBBES, IMPKIMF.UKS JJ' K d l t CU r-Gérfinl Z A. G II A U. A M El. 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DE INDISCHK MERCUUR publié en hollandais, la langue courante de ces régions, est considéré comme le principal intermédiaire de tous ceux étant en rela- tions avec les Indes néerlandaises ou désirant les créer dans les colonies. Abonnement annuel frs. 25. — (Union Postale). AMSTERDAM. J. H. DE BUSSY, éditeur. LIBRAIRIE MARITIME ET COLONIALE Augustin CHALLAMEL, Editeur IT, ru& Jacob, PAitis OUVRAGES SUR LES COLONII l'Algérie, TOrient. PUBLICATIONS DE L'INSTITUT COLONIAL DE MARSEILLE sous LA llIllECTIOX IIU D"" HeCKEI, {[^roduils itatiireh (Ms Colonirs et cultui-es tropiciles) PUBLICATIONS DO MINISTÈRE DES COLONIES A l'occasion de l'Exposition Universelle de 1 900 OUVRAGES DE LINSïlTUT COLONIAL INTERNATIONAL DE BRUXEI ET DE LA SOCIÉTÉ D ÉTUDES COLONIALES DE BELGIQUE BIBLIOTHEQUE D'AGRICULTURE COLONIAL comprenant plus de f