Tri- Y ^JÏ- A - -: -v .-, V* .V- ■ - V* . .' . ;■•■ • , . -4-V«. ■ „.*:. ,*.- ■ f '- • " a, ' •>iï.\ •'.-%'.'• 'V.-.- ".." *7~ ■ ■ i ' i N L' A M I DES JARDINIERS. ) . •» I i «..**• /* ■ T I Fkontispice yotre iein les fleurs nu'fl vous prochdue le les beaux fruits,! excellente lavi •»unu\ foueire ajoutez La faveur U nnbhe a. ce priac,la peine et la i .. . i . L' A M I DES JARDINIERS, Q U MÉTHODE SURE ET FACILE, pour apprendre à cultiver , avec le plus grand succès, tout ce qui concerne les Jardins Fruitiers, Potagers ; les Parcs et les Jardins Anglais,- les Parterres, Oran= geries et Serres = Chaudes, Avec tous les détails nécessaires, et 20 Gravures en Taille = douce , tant d'utilité que, d'agrément. Le tout rédigé dans le style le plus clair, et mis à la portée de tous les Amateurs et des Jardiniers de profession. Par le C. POINSOT. Tome I. Contenant les Jardins Fruitiers et Potagers» A Paris , chez DEBRAY, f T r -, ) Libraires. et a Genève ' chez MANGET XI — M.DCCCIIL AVANT-.PROPOS; LES TRAITÉS sur les Jardins et les Plantai tions , sont si multipliés , qu'il paraît inutile d'en offrir encore au public. Cependant , sans chercher à critiquer ceux qui ont paru jusqu'ici , j'ai remarqué qu'il n'y en a aucun , même parmi les plus distingués 9 qui puisse satisfaire tous les Amateurs et les Jardiniers, en ce qui concerne la culture des arbres et des plantes consacrées aux jardins. Les uns ne parlent que des arbres fruitiers ; tels que celui qui vient d'être traduit de l'anglais de Forsyth „ par le C. Pictet Malle t de Genève-, les autres ne traitent que des légu^ mes ou des fleurs. Les meilleurs de tous* , com= posés par des savans, et remplis de termes de Botanique , sont trop obscurs pour les personnes qui n'ont pas étudié cette science , surtout pour la pluspart des Jardiniers de profession ; ou sont trop chers , par rapport à leur volumineuse éten= due } tels sont les excellens ouvrages de Duhamel, Miller j La Ouintynie , l'abbé Rosier , etc. J'offre donc aux amateurs, un traité complet en deux volumes, qui pourront même se vendre séparément , contenant tout ce qu'il est essentiel de savoir sur toutes les parties qui ont rapport aux Jardins et aux Plantations de toutes espèces. A V A N T = P R O P O S. même des forêts , en en y réunissant ceux de pur agrément , tels que les Parterres , les Oran= geries et les Serres = chaudes -, et je ne me sers d'aucun terme qui puisse être obscur pour toube personne qui sait le français. Loin d'annoncer cet ouvrage comme venant uniquement de moi; je me fais un devoir de dé= clarer que je l'ai puisé en grande partie , dans les meilleurs auteurs qui ont paru jusqu'ici , et dont j'ai été à même de mettre les principes en pratique j et j'y ai joint les observations qu'une expérience de 30 années m'a fait faire. Malgré la clarté de cet ouvrage, c'est en vain que l'on se flattera de devenir bon jardinier en îe lisant seulement ; il faut planter, tailler, soigner soi = même, pendant plusieurs années, les diifé= rentes espèces de plantes j se familiariser en quelque sorte avec elles et étudier leurs difFérens caractères. Tout cultivateur qui est obligé de re= courir à son livre pour chaque opération qu'il veut faire, n'ira jamais qu'en tâtonnant, perdra beaucoup de tems, et ses opérations auront un mauvais coup d'oeil. Tailler un arbre, le palisser, l'ébourgeonner, paraissent peu de chose; cepen- dant les trois quarts des Jardiniers y échouent, et prouvent par=là qu'ils n'ont aucuns principes. Il en est de même de ceux qui sèment ou qui plantent , dans le même [terrein 3 les différentes AvàNT = PROPOS. espèces d'arbres , de le'gumes et de fleurs •, ou qui les arrosent indistinctement quand il fait sec et ainsi du reste. Il faut donc savoir qu'un Poirier, par exem= pie , demande une terre plus substantieuse et plus profonde qu'un Prunier ou un Cerisier -, que, dans les Poiriers, telles espèces se taillent plus long ou plus court 5 qu'elles demandent à être greffées sur sauvageon ou sur franc ; qu'elles se plaisent mieux à une exposition qu'à une autre, etc. Voilà ce qu'il est nécessaire d'apprendre aux cultivateurs. Mais il est inutile d'entrer dans les détails les plus minucieux, sur la fleur, la feuille et le fruit de chaque espèce d'arbre ou de plante , et quand vous parlerez à un homme qui ne sait pas la Botanique, du Calice, de la Corolle, du Pistil, de l'Embryon , du Style , du Stygmate , des Éta= mines et des Anthères d'un fleur, vous l'ennuie= rez au lieu de l'instruire, et voilà, en partie, ce que j'ai évité. Je veux donc causer familièrement avec mon Ami le Jardinier, et le conduire moi-même , la bêche ou la serpette à la main , dans ses diverses opérations* il ne craindra point de m'ennuier en répétant ses leçons , et l'expérience lui prou= vera que je ne l'ai point trompé. Fautes à corriger. Page a. Ligne 2. L'orqu'elles , lisez, lorsqu'elles. — 10. — 8. sur 2. ajoutez, pieds. — 13. — i 4. moin, lisez, moins. » — 17. — ■ 10. j'aune, lisez,, jaune. • — 34. — 27. comme en , ajoutez , c. — 42. — 21. Ieut, Usez, leur. — 47. — 1. n'achevea, lisez, n'achever. • — 49. — ■ 20. nomboe, lisez, nombre. — .94. — 28. condez , Usez, coudez. — 81. — 18. sans laquelle, Z^er, sur laquelle. — 91. — 11. bourgeon, lisez, bourgeons. ■ — 92. — 1S. coufusion, lisez, confusion. ■ — 101. — 2. en uu mot, /mcz, en un mot. — 108, ■ — 3. le bourgeonner, les bourgeons. ) — 119. — 12. ds laiton, Usez, de laiton. — • 139. — 13. et menu, lisez, est menu. — 140. — 22. des plantés, Usez, de plantés. — ■ 166. — 1. velouté, Usez, veloutée. — 173. — 14. pafumés , lisez, parfumés. — 186. — • 29. fécond, Usez, fécond. — 191. — 14. d'un taille, lisez, d'une taille, la même, ligne 17. un pen sec, Usez, un peu sec. la même, ligne dernière, et ses, effacez et. Page 196. ligne 13. depnis , lisez, depuis. TABLE DES CHAPITRES. Chapitre I. Forme des outils les plus nê= cessaires au jardinier. =• - - 1. Chap. IL Du choix et de V exposition du ter rein nécessaire aux arbres fruitiers 11. Chap. III. Des Treillages = - = 16. Chap. IV. Pépinières «= 23. Chap. V. Ecuffons et Greffes i = 26. Chap. VI. Choix des arbres avant de les planter 39. Chap. VIL Plantation des arbres = 42. Chap. VIII. Arbres en Plein = Vent ^ en Gobelet , Quenouilles el Buissons = Si. Chap. IX. Des Espaliers 58. Chap. X. Taille des arbres = = 63. Chap. XL Teins , façon et nécessité de tailler. = - = = = .' ' ■ 66. Chap. XII. Taille du Poirier et du Pom= inier 68. Chap. XIII. Du Palissage = = 84. Chap. XIV. De VEbourgeonnement =. 86. Chap. XV. Taille du Pêcher * = 90. Chap. XVI. Manière d'abriter les arbres 98. Chap. XVII. Ebourgeonnement et Palis = sage au Pêcher = = = = 106. Chap. XVIII. Maladies des arbres 109. Chap. XIX. Animaux et Insectes qui nuisent aux arbres et aux jardins , et moyens de les détruire = = = ,116. Chap. XX. Moyens pour faire porter les arbres stériles , tems de découvrir les fruits, et manière de les conserver 128, Récolte des fruits m ■ ? ■ => 131, Culture des arbres fruitiers , par cr^ dre alphabétique = ~ = 131. Abricotier , sa taille ~ ibïd. Sa culture = 136. Ses espèces = = = = = 137. Ordre de maturité des abricots = 4 14u. Nota. Les autres arbres fruitiers étant décrits et traités par ordre alphabétique , il est inutile d'en donner une table dans cet ordre. Le Noyer , le Chêne , le Fojard et autres grands arbres qui portent des fruits , mais qui ne peuvent trouver place dans les jardins ordinaires, sont placés dans la 3. partie, au commencement du Tome II. L'Oranger, le Citronier , l'Olivier et autres arbres fruitiers qui ne peuvent passer l'Hvver en pleine terre, se trouvent dans la 5. partie. 2. Partie. Les Légumes et les Plantes potagères = = = = = ^ 221. Chap. I. Manière de préparer la terre ibid. Chap. II. Manière de faire les couches 224. Chap. III. Manière de semer = - 231. Chap. IV. Manière de construire les chas= sis pour les couches = 232. NB. Les Légumes et les Plantes pota= gères sont détaillés par ordre alphabétique comme les arbres fruitiers. On trouvera à la fin de ce volume, la manière de construire solidement et à peu de fraix 3 les Bassins , Réservoirs et Citernes. T i JARDIKS FRUITIERS ■^sg^?7™~- ~— y— "— nc^r L' A M I DES JARDINIERS. PREMIÈRE PARTIE. LES ARBRES FRUITIERS, Chapitre I. ■ De la Forme des Outils les plus nécessaires au Jardinier, Av.ijrr d'entrer en matière , iî est bon de parler des outils dont on se sert pour préparer la terre à recevoir et nourrir les arbres , et pour les muU tipUeir, les tailler et leur donner les soins nécea» saires. 1. Le Pifcj ou grande pioche, planche 1. fig. i. n'est pas généralement connu • cependant il est le plus nécessaire pour bien défoncer un ter» rein; et cette opération, comme on le verra au chapitre suivant, est la plus importante pour la «anté et la durée des arbres. Le fer du pic , dont un bout est pointu et l'au» tre tranchant, doit être long- de 2 pieds à 2 pied* et demi, rechaussé ou garni A chaque extrémité, de bon acier bien trempé \ percé, dans le milieu, Tome I. A I L'ami des Jardiniers. «d'un oeil rond, et non ovale, comme on le fnit en quelques endroits ; ayant une base alongée, du côté du manche , pour le rendre plus solide. Le* deux côtés seront un peu courbe's, pour leur don» ner plus de force et d'aisance. Le manche, de bois de frêne ou d'érable, sera rond, un tant soit peu plus gros près du fer qu'à l'autre bout , et très uni ou poli dans toute sa longueur, qui ne doit avoir que deux pieds, ou environ. Ces de'tails paraîtront minucieux. mais ils sont nécessaires, et les Pionniers de profession y met= tent le plus grand soin , pour rendre cet outil plus commode. Il faut avoir trois Pics de différentes grandeurs; celui dont je viens de parler, sert à travailler aux grand délbncemens 5 à préparer les trous pour planter les arbres; à creuser les bassins, les réser* voirs, pièces d'eau etc. Le Pic moyen sert à pio= cher un terrein à peu de profondeur ; enfin le plus petit sert pour les menus ouvrages, qui cousis» tent à n'entamer que la superficie de la terre; ces deux derniers pourront avoir l'oeil et le manche plats ou alongés. 2. La. Bêche, qui se nomme Pelle dans le Pays* de Vand . même planche, fig. 2. est l'outil le plus ordinaire du jardinier ; mais il est peu d'endroit» où elle ait la forme et les qualités nécessaires pour la rendre commode, solide et facile à s'enfoncer facilement dans la terre. Un jardinier bien assorti doit en avoir trois de différentes grandeurs ; la première , pour les gros labours , ayant un pieti Des Outils» 3 de hauteur, (sans la douille A de 6 pouces) sur S pouces dans le haut, B, C, et 6 pouces dans le bas D, E. Le bout F. sera un peu en croissant., ou creusé, pour qu'elle enfonce mieux, et Uien tranchant. La douille A , se prolongera en cote j ou baguette alongée en pointe, du côté du dedans, pour empêcher îe fer de plier, et sera percée . jus» qu'au quart de la longueur du fer, d'un trou en pointe, pour recevoir le manche, qui ne doit point sortir ou paraître par derrière, comme on le fait mal à propos dans plusieurs pays. Le corps, ou le plat de la bêche, doit être de fer bien battu, garni de bon acier, par le bas, mince comme du petit carton , un peu creusé ou concave, dans sa longueur:, poli sur la meule à ai* guiser, afin que la terre ne s'y attache pas. En un mot, la bêche doit être solide, quoique très légère, polie et tranchante» Un bon jardinier, pour ne point la laisser rouiL 1er , aura grand soin de la nettoyer en quittant l'ouvrage, avec une curette de bois, G:, il poussera même l'attention, jusqu'à la frotter avec un tor= chon gras, pour qu'elle soit toujours luisante. Enfin îe manche G , bien arrondi et uni ou poli, aura environ 3 pieds de, longueur hors de la douille, et sera terminé en poire par le .haut, comme on le voit dans la fig. 2. Je ne suis entré dans tous ces détails , que pareequ'il et rare de trouver de bonnes bêches, et que cet outil bien fait, soulage infiniment le jardinier, qui doit s'en servir journellement. A 2 4 L'ami des Jardiniers. La 2. bêche moins forte que la première , mais de la même forme, servira pour labourer une se» conde fois les terres préparées à la grosse bêche ♦ ou pour hs légers labours. Enfin la troisième sera encore plus petite, mais, surtout, beaucoup plus étroite^ elle sert pour lever ou arracher des plantes entre des autres, sans endommager celles ci. Tou^ tes ces bêches auront le dos uni , quoiqu'un peu bombé dans la longueur , c'est à dire que l'arrête ne doit paraître qu'en dedans. 3. La Houlettx , ou Déplantoir , fig. 3. , est une très petite bêche , dont le fer est creux et bien tranchant, pour enlever les plantes en motte, et les transporter facilement, sans les faire souf* frir. La douille doit être prolongée en pointe par derrière, et non en dedans, comme celle de la b&« che-, le fer doit être bien uni, pour que la terre le quitte facilement, et très mince, pour le ren= dre léger et commode. Pour lever une plante ave» là motte, il faut enfoncer la houlette plus bas que les racines , et soutenir la terre , avec la mnin gauche , du cote opposé , en pressant contre la houlette. 4. Le Ratiav. On doit en avoir 3, de diffe's rentes formes et grandeurs ; le premier fig. 4. aura le porter dents, en bois de hêtre ou foyard, d'un pied, ou au plus 14 pouces de longueur, sur 2 pouces de largeur, et 14 lignes d'épaisseur. Set dents au nombre de 8 ou 10, suivant la longueur, auront 4 pouces de long, non compris la queue, qui doit avoir 2 pouces et demi, pour trapercer le bois et sa river de l'autre côté. Ces dents ses Des Outils, t roiit carrées et un peu courbées en creux du côté du manche , comme ou !e voit, même fig. 4. en *7 \ mais les angles doivent être tournés en sens opç posé à celui du bois , pour qu'ils puissent diviser la terre en tirant le manche , pour faire jouer le râteau. Celai ci sert à achever de diviser la terre après le labour, et à enterrer les graines que l'on serne à la volée, ou sans faire de rayons. Le man« coup de propreté. 6 L'ami des Jardiniers. 5. La. Binette, ou petite pioche, fourchue par un bout, et en langue de carne de l'autre, fig. 6. et 7. Cet outil, qui doit avoir 5 pouces de longueur de chaque côté de l'oeil . où il s'emmanche , est d'un fréquent usage pour biner, serfouir et décrôu« ter la terre après les grandes pluves, qui l'ont baU tue ; pour rechausser les plants en amassant la terre au pied, etc. 6. L.i Serpette , fig. S. Cet instrument, qui est un des plus nécessaires, est presque toujours mal fait. La lame trop courbée coupe mal les bran= ches ; il faut que le tranchant soit évasé pour cou« per en glissant, au lieu de raccrocher. Le manche est meilleur en corne de cerf, que de toute autre malitre , parce qu'il est plus solide dans la main, quand il n'est pas trop uni. Le bout doit être courbé seulement, comme dans la figure f et non en volute , ou avec quelque grosseur qui fosse mal à la main., quand on s'en sert un peu longtcms. Le tranchant doit couper net, et mordre , pour am3i dire de lui même, dans le bois } s'il reste le moindre fil, il glisse, ou laisse des bavures autour de la coupe , ou fait éclater le bois \ en suite que l'oeil, ou bouton de l'extrémité , qui est le plus important, se trouve perdu, ou avorté. r On aura donc soin de passer souvent la pierre à aiguiser, et de ne jamais couper du bois sec ou de noeud trop dur. qui gâterait le tranchant, il faut avoir pour cela une autre serpette ; ou quel- que instrument moins délicat. • Des Outil s. 7 La petite serpette, fig. 9. sert pour palisser, ébourgeonher les arbres , pour les arbustes de S'erre, ou orangerie, et pour les Heurs. 7. La grosse Serpe , fi>. io. aura la forme re- présentée, tant pour le fer, que pour le manche; c'est la plus commode que je cormoisse. Elle ne sert que pour ébraneher les grands arbres, ou pour les gros ouvrages. S. La Scie, ou tire = botte, fig. il. on doit en avoir de trois grandeurs, avec des dents plus ou moins fortes. La lame doit avoir le dos très mince et le coté des dents plus épais, afin qu'elle passe plus facilement dans le bois. C'est aussi par cette raison, qu'il faut donner de la voie aux dents? en les écartant alternativement en dehors. La plus grande des trois aura la lame de 1£ pouces de long, sur 2 pouces et demi de largeur dans le milieu, avec de fortes dents. La partie em- manchée sera plate, pour être retenue plus solide» ment entre deux morceaux de bois, ou de corne. Cette partie aura 8 pouces de long, ce qui fera en tout 23 pouces de fer. On aura soin que les dents soient toujours bien limées , surtout après avoir coupé des noeuds, ou du bois sec. La seconde scie, a, aura la lame d'un pied de long, sur un pouce de largeur, et les dents moins fortes que la première. La partie du manche sera à peu près la même. Enfin la troisième, b, n'aura que 7 à 8 pouces de long, sur 6 lignes de largeur, pour pouvoir passer clan.s les endroits les plus étroits sans bles= S L'ami des Jardikiirï. ser la branche voisine. Le bout en sera très effile', tant en largeur qu'en épaisseur. On sait que l'on doit parer, cest à dire cou- per net. à la serpette, ou avec un ciseau de me* nuisier, tout ce qui a été coupé avec la scie, et couvrir la plaje, lorsqu'elle est un peu grande, avec de la bouze de vache , mêle'e avec de la terre fine. 9. L'arrosoir, fig. 12. doit être de cuivre ou laiton, ou du fer blanc le plus fort, que l'on peint de trois couches de verd, ou autre couleur à l'huile, par dehors, et que l'on goudronne ëii dedans, sur* tout au fond, sans quoi la rouille le perce en peu «le tems. La forme que j'indique, dans la fig. 12, planche 1. est la plus avantageuse et la plus commode } mais il est peu d'ouvriers qui puissent exécuter la poignée ou anse, b , telle qu'elle est repfréséii* tée; ils la font toujours carrée, ou à pans. On verra, par l'usage, que cette forme arrondie laissant glis- ser librement la main par tout, sans la blesser, facilite beaucoup l'opération de l'arrosement. Le tuyau, a, doit être proportionné au corps <îe l'arrosoir, et à la gerbe ou pomme, d, afin de lui fournir assez d'eau pour assortir tous le* trous dont elle est criblée. Presque tous les arro= soirs de fer blanc ont ce canal trop étroit et trop court: il doit être au moins aussi élevé que le des= sus de l'arrosoir, non compris la gerbe, et prendre dès le fond; afin d'écouler toute l'eau» Des Outils, 9 La gerbe , d, doit cire très bombée, pour lui faire écarter beaucoup l'eau en arrosant. Il faut en avoir plusieurs, pour chaque arrosoir-, de gros= ses. de plus petites, avec ries trous plus ouverts, quand on veut plomber la terre sur les racines des arbres, qui viennent d'être plantes , etc. et avec de très petits trous, pour jet ter l'eau en pluie fine, quand on veut mouiller légèrement, connue quand on vient de semer des graines fines. Il ne faut point de main ou poignée de fer mo* bile au dessus de l'arrosoir, pour le porter; mais on se sert pour cela, du lien, c, qui doit être, comme on le voit, placé en pente et solidement soudé contre le cou de l'arrosoir et centre le des* sus du canal. C'est aussi par là qu'on prend far* rosoir pour puiser l'eau par l'ouverture, qui doit être fermée au tiers par une plaque , ./", peur em= pêcher feau de sortir en penchant l'arrosoir en devant ; et avoir un petit rebord, g , au coté opposé, Il est inutile de dire que l'arrosoir doit être par-» faitement soudé par tout; avoir une traverse ou renfort par dessous ; qu'd faut des arrosoirs de différentes grandeurs etc. ceux de cuivre sont les meilleurs, mais ils coûtent fort cher, et les chau= dronniers les font si minces, qu'ils se bossellent très facilement et manquent par le fond ; c'est à quoi il faut bien prendre garde en les achetant. Il faut, toujours renverser les arrosoirs sur l'ouverture , quand on ne s'en sert plus , pour écouler l'eau. 10. La Baouette , fig. i3. est si mal faite en beaucoup d'endroits ; que je ne puis m'empêcher 10 L'ami des Jardiniers. d'en donner la forme la plus commode; et entrer dans quelque^ détails. 1. Les bras auront au moins 5 pieds de long, savoir 2 pieds pour le devant, a, 2 pieds pour le corps, b j et un pied pour l'arrière, qui soutient la roue. 2. Le corps, ou caisse, aura 15 pouces de lar= gcur sur 2 ùe longueur , et au moins 1 pied de hauteur. II seva soutenu, en dessous, par 3 tra= verses entenonnées dans les bras, et fait de plan* ches minces, ou voliges de sapin, ou autre bois tendre , dont les côtés seront cloués aux pieds de devant, dont le dessus, c, passe à travers les bras, par une mortaise, pour plus de solidité. Les bouts des cotés seront soutenus . du côté de la roue, e, par deux, montants, <7; chevillés par en bas, dans les bras , et par en haut , dans une traverse , /, qui soutient le bout de la caisse en pente, afin de pouvoir vuider facilement la brouette par derrière, en élevant les bras, et non en la renversant de côté, comme on le fait ordinairement. Il y aura deux arcs boutants, outre ce dernier inconvé= nient , ont celui de blesser les branches qui les touchent, pareequ'ils sont trop durs et trop min* ces, et ne peuvent les retenir qu'en serrant très fort l'osier ou autre attache. On tend le fil de fer par le moyen de bons doux à tète, que Ion en* fonce dans le mur, en faisant une petite boucle à chaque bout du fil de fer, dans laquelle on passe le clou , avant de l'enfoncer. Il faut mettre un petit coin de bois sec dans chaque joint > où lés doux seront placés. Les Des Treillages. 17 Les meilleurs de tous sont ceux qui sont faits avec de Echallas ou Perches de coeur de chêne, de Châtaigner, de Sapin , de Cornouiller, etc. Les plus solides et les plus agréables doivent être refendus à la scie, ou dresses à la plane ou couteau à 2 manches , sur la plus grande longueur possible, pour éviter les joints ; et lors qu'ils sont poses, il faut les peindre de deux ou trois couches de couleur à l'huile de lin, ou de chenevis, dont la première pourra être d'ocre j'aune, et les deux autres de verd composé de deux tiers de blanc de céruse et d'un tiers de verd de gris , bien bro/és séparément et mélangés en suite. Les Echallas ou Perches dont vous vous sor*» virez, doivent avoir au moins un pouce de largeur., sur 8 à 10 lignes d'épaisseur :, on peut les faire plus forts, mais ce serait perdre du bois inutile^ ment. Les brins seront de différentes longueurs y depuis 3 jusqu'à 15 pieds , selon la hauteur des murs et des contre = espaliers. Les bouts, qui doivent être joints ensemble avec du fil de fer , pour former des rangs d'un bout à l'autre des murs, doivent être taillés en chamfrein, ou pied de Biche, pour ne point faire de ressauts \ on fait en sorte de placer ces joints vis à vis et derrière les montants } outre que cela est plus propre, c'est que le même fil de fer retient le tout ensemble. Voyez planche 2. fig. 1. et 2. Avant de poser les Perches , pour former le Treillage , il faut les peindre des quatre cotés , d'une bonne couche d'ocre à l'huile, parce que., Tome I, B 55» L'ami de» Jàkdikuh^ si vous attendiez après le posage, vous ne pour* riez peindre entre les joints, ni par derrière, et l'humidité ferait bientôt pourrir tout l'ouvrage. Pour avancer cette besogne, qui est ennuyeuse et sale", il faut se servir d'une planche pose'e sur deux tréteaux- vous mettez dessus, en travers, 3 ou 4 petites lattes sur lesquelles vous posez plu= sieurs Echâlïas les uns à coté des autres; voyez planche 2. fig. 10., et avec une grosse brosse, vous donnez votre première couche à grands coups, sur toute la surface*, vous retournez en= suite le côte' opposé en dessus, et vous faites la même opération. Les perches ainsi peintes sur leur largeur, vous les tournez sur leur épaisseur, qu'il est iacile de couvrir , à cause des bavures qu'elles ont reçues en peignant leur largeur. On les dresse ensuite contre un mur , en posant le bout d'en bas sur une planche, et Ton passe un pinceau plus petit tout le long de chacune, pour bien unir et répandre par tout la couleur". Pour bien peindre, il faut que la couleur ne soit ni trop claire, ni trop épaisse; n'en guerres prendre à la fois ; essuier le pinceau sur le bord du pot, chaque fois que vous en prenez; remuer de tems en tems la couleur avec une spatule ou un mauvais pinceau, en ajoutant un peu d'huile. Laissez sécher jusqu'à ce que la couleur' ne tienne plus au doigt en le posant dessus. Avant de placer vos Treillages, il serait bon de marquer au crayon, la distance des carrés longs que doiveot former les traverses et Jes montants Des Triuliges. 1£ réunis. Cette opération est très facile et très prôrripte, en posant plusieurs perches les unes à coté di% autres , sur une planche. Vous avez un modèle sur lequel vous avez tracé vos distances., pour les montants , et un autre pour les travers ses; vous ie placez à coté des perches, et, avec une règle ou une équerre, vous marquez toutes les perches d'un seul trait, à chaque distance, successivement. Les mailles ou carrés du Treillage , quand il est posé, doivent avoir 6 sur 7; ou, tout au plus, S sur 9 pouces de grandeur. Vous voilà enfin prêt à former vôtre assenu blage •, il faut avoir des crochets de fer à tète plate, longs de 5 à 6 pouces, (voyez planche 2 fig. 3 et 4, a, a, a, a,) que vous enfoncez dans le mur , à 3 pieds de distance les uns des autres , en commençant le premier rang à une distance convenable du chaperon ou couverture , c , c $ pour soutenir le second rang des perches de tra* verses. Le second rang de crochets se posera à 3 ou 4 pieds au dessous du premier, en les disposant en tiers point, c'est à dire celui de dessous vis à vis le milieu de deux, d'en haut. Cet éloigne^ ment se décide par la grandeur des mailles ou carrés , et comme vos perches sont tracées au crayon, il est facile à prendre, Voyez même fig. 3. Dans chaque trou de crochet, il faut mettre un petit coin de bois bien sec, avant d'enfoncer le crochet; sans cette précaution il ne serait ja» mais solide, B 2 20 L'ami dje's Jirî)inieKs. Sur chaque rang de crochets, que vous n'avez pas dabord entièrement enfoncés , trous posez une file de[perches, ouEchaîlas, b. b. que vous liez les unes au bout des autres, en croisant leur* bouts taillés en pied tic biche, avec un, ou plusieurs tours de fil de 1er bien recuit, d'environ une demi ligne de grosseur, Sur ces traverses, vous atta» chez tous les montans aux distances marquées. Ensuite vous passez entre le mur et les mon* tans , le reste des traverses nécessaires pour gar= hir le Treillage aux distances convenables , en les disposant également entre elles. Voyez fig. S , un côté de l'espalier garni du Treillage assemblé. Pour recuire le fil de fer , on le couvre de braise, ou on le place dans un feu clair, ou dans un four bien chaud pendant un quart d'heure. Je le mets pour cela en pelotons non serrés, en tor* cillant le fil en S, au lieu de le tourner en rond, fig. 7, et quand il est recuit, je le place sur des bobines de bois, fig. 8, pour m'en servir. Pour lier ensemble les Echallas, vous les em= brassez, à l'endroit où ils se croisent, avec le fil de fer, en saisissant, avec une tenaille, fig. 8. qui ne coupe pas , le bout et le brin \ vous tour* nez deux ou trois tours, en tirant un peu, jus* qua ce que le maillon soit assez serré; vous retu rez la tenaille de dessus le bout du fil de fer, pour n'en serrer que le brin, et en même tems, vous faites 4 ou 5 quarts de tour et détour, et le brin se rompt dans la tenaille. Vous rabattez ensuite sur le bois, le petit bout tordu de chaque lien ou De» T A H I T, L A. 6 F. s, 21 maitloa, qui pourrait blesser quelque branche pa* lisse'e. Lorsque toutes les perches1 sont liées ensem* ble, vous achevez d'enfoncer tous les crochets, pour assujettir solidement le Treillage dans, toute son étendue , et vous le peignez par devant et sur les côtés ou épaisseur, d'une 3. couche du verd que j'ai indiqué, ou d'une 2. , si vous n'en mettez que deux j cette couche couvrant en même tem s îe fil de fer, l'empêchera de se rouiller. Lors qu'on veut poser du Treillage contre un mur d'espalier, dont les arbres sont déjà grands, il faut assembler les perches sur un plancher ou un terrein uni, par panneaux de la grandeur des perches, ayant soin de ne pas les lier, avec le fil de fer, toutes dans le même sens, parce que l'as» scmblage se plierait l'un sur l'autre, au lieu de rester terme. Lorsque tous vos assemblages sont faits , vous tirez toutes les branches des espaliers en devant, au moyen d'une perche que vous pas» sez en travers, par derrière, et que vous attachez à un piquet planté à quelque distance, avec une corde. Vous glissez vos panneaux par le haut de l'espalier, derrière les arbres-, vous l'arrêtez à la hauteur convenable avec des crochets, et vo#s n'avez plus qu'à lier les panneaux ensemble par les bouts que vous croisez l'un sur l'autre, et qui doivent se rapporter, si vous avez formé les panx neaux sur la même mesure. Voyez pi. 2, ftg. 6„ Non seulement il serait très difficile d'assené bieç des Treillages derrière de^ grands arbres , 22 I/àmï des Jardiniers. mais on risquerait de jetter bas leurs bourgeons et de blesser les brandies. Le Treillage pour les Contre = Espaliers se fait tic la même façon; les traverses s'attachent, avec des doux, à des pieux de coeur de chêne, ou, avec du fil de fer, à des barres de 1er scellées en terre à 6 pieds de distance l'une de l'autre. Les pieux , ou poteaux de bois auront 2 à 3 pouces 4c grosseur et seront brûlés par le bout pointu, avant d'être enfoncez en terre. La planche 2. , indique la forme et les opéra« lions relatives aux treillages. Figure 1. Perche de traverse dont les 2 bouts sont taillés en chamfrein ou pied de biche. 2. Montant, ou Perche, qui s'attache sur les traverses, et qui doit être d'une pièce, à moins que le mur ne soit trop élevé. 3. Premier rang de Perches que l'on commence à poser au bas du chaperon. 4. Second rang à quelques pieds de distance. 5. Treillage assemblé, avec les crochets en= foncés entièrement. 6. Panneau assemblé séparément, pour placer derrière un Espalier déjà grand. 7. Fil de fer en peloton pour le recuire. S. Bobine pour le placer quand il est recuit. 9. Tenaille la plus commode pour serrer le» maillons. 10. Manière de placer les Perches sur une planche pour les peindre. Dis Pepimères. 23 li. Pinceaux, ou Brosses, pour peindre les Treillages , de différentes grosseurs. 12. Pot de terre vernissé , pour mettre la cou* leur à l'huile. 13. Spatule de bois, pour remuer la couleur, Chapitre IV. Des Pépinières. Les Jardiniers de profession doivent avoir des Pépinières d'une étendue proportionnée à leur dé* bit} mais un petit espace de bon terrein enclos 3 suffit à un particulier, pour son amusement, pour le remplacement des arbres qui lui périssent, et pour élever ceux qui lui sont nécessaires. Dans un terrein bien défoncé et préparé , sans fumiers ni engrais, plantez à 4 ou 5 pieds de dis»; tance, en tout sens , les uns des autres , de jeunes Poiriers , Pommiers , Merisiers levés dans les bois? avec de bonnes racines ; ou bien des rejettons dé» tachés du pied de vieux Poiriers , Pommiers , Pru- niers de Saint Julien , de Cérisettc, ou de Damas, de Cerisiers , de Merisiers à fruit blanc. On peut aussi se procurer des sauvageons de Coignassier, de Pommiers de Paradis et de Doiw cin , en coupant;, à la mi Février, presque à fleur de terre, quelques pieds de ces arbres, qui aient au moins deux ou trois pouces de diamètre } dé^- combler un peu la terre autour', couvrir la coupe avec un mélange de terre et de bouze de vaehç. Jl sortira du pied un grand nombre de rejetions. 24 L'ami des Jardiniers. Au Printems suivant, vous butterez le pied de 5 à 6 pouces de terre \ les bourgeons ou rejettôni s'enracineront . et un an après . vous les détache- rez du pied pour les planter en Pépinière, et vous découvrirez les si pour leur ci; faire pousser de nouveaux. Mais il vaut mieux courber ces bourgeons , pour les marcotter, que de les butter, parce que la souche en produit tous les ans 5 au heu qu'étant alternativement buttée et découverte , elle ne pousse que tous les deux ans. Comme il est préférable d'élever des sujets de semences . il faut pour cela recueillir des Aman= des, des Noyaux. de Prunes, de Gérises et de Me$ rises, même de Pèches et d'Abricots, dent les sujets sont excellents pour oreffer des Reine = Claude. A la fin de Décembre ou de Janvier, mettre dans des terrines ou baquets, un lit de terre légère, ou de sable frais et humide, et non mouillé, épais de 2 à 3 pouce c, et un lit dç noyaux-, en suite un lit de sable, et ainsi de suite \ renfermer ces baquets, ou terrines, dans un lieu à l'abris des gelées, et à couvert des Rats et des Mulots; ou les placer au pied d'an mur au Midi, et les couvrir de paille dans les grands froids. Vers la fin de Février, les -visiter, et, s'ils ne germent pas, les arroser avec de l'eau adoucie, pour les avancer. Au commencement d'Avril, retirer tous noyaux germes du Sable, avec précaution, pour n'en pas rompre les .germes •, les planter en répinière; à la distance marquée ci devant; et à Des Pépinières. 26 telle profondeur , qu'ils ne soient recouverts que d'un pouce ou un pouce et demi de terre. i Si le germe des noyaux de Ce'riscs n'est pas trop alongé, on peut les semer pèle = mêle avec le sable, dans de petits rayons, et ne les couvrir que de quelques lignes de terre , ou d'un demi pouce de terreau fin. Le Plant se mettra en Pé= pinière Torsqu'il sera assez fort, ordinairement dès l'Automne suivante. Pour éviter les ravages des Mulots , il est bon de semer, parmi les Noyaux, des Fèves de marais , pour amuser ces animaux , jusqu'à ce que les semences soient levées. Dans les Pays où l'on fait du Cidre et du Poiré , il faut prendre du Marc de Pommes et de Poires sortant du pressoir \ le briser et le passer à la claie , et vers le commencement de Mars , en répandre environ demi pouce d'épaisseur, sur un terrein bien labouré, et le couvrir de 3 ou 4 lignes de terre meuble , ou d'un demi pouce de- terreau. A l'Automne, ou au Printems suivants, l'on éclaircira ce Plant, en arrachant le plus ché= tif , qui provient des mauvais Pépins , et l'on trans= portera le meilleur dans la Pépinière 3 après la seconde année. Les Semis et les Pépinières demandent deux labours par an, à l'Automne et au Printems, et quelques binages pendant l'Eté, pour entretenir la terre en état, et lanettoier des mauvaises her- bes. On arrose dans les grandes sécheresses. 2t> L'ami des Jardiniers. On doit former et dresser les sujets dans la Pépinière, à mesure qu'ils avancent; pour cela on conduit et l'on assujettit chaque tige le long d'un Tuteur, ou fort Échafas droit et carré plutôt que rond. Les bourgeons qui naissent le long de la tige, se rompent ou se tordent, et l'année suivante on les coupe à fleur de l'ecorce de la tige, sans lui faire aucune plaie, ni l'entamer. Ceux qui ne montrent pas de disposition à devenir droits , bien faits et vigoureux, se greffent à 4 ou 6 pouces de terre , pour faire des arbres nains ; les Amandiers et les Pêchers des la première année, vers la mi Septembre; les Abricotiers, Pruniers et Cerisiers, entre la mi Juillet et le commencement d'Aoust de la seconde année ; les Poiriers et Pommiers la troisième année. Ceux qu'on destine pour les demi liges, et les tiges, ne se greffent que quand ils ont acquis la hauteur et la force nécessaires. Greiïer des sujets incapables de nourrir la Greffe, qui forme un gros bourrelet à l'endroit où elle est placée y c'est une très mauvaise praLique. Chapitre V. Des Ecussons et des Greffes. 4. Griffe à Emporte * Pièce. Avec le bout d'un outil à manche, tel quil est représenté, planche 3, fîg. 2, formé en Emporte * Pièce rond ou carré (cela est égal) d'environ 7 à 8 lignes de longueur, sur 3 ou 4 de largeur , vous coupez sur un bour* geon d'arbre franc bien en sève, une pièce d'é« torée, a, fig. 3, garnie d'un bon oeil saisi et aoûlé5 D E S G R È F F E S. 27 c'est à dire mûri par le soleil. Avec un Curc»dcnt ou la queue d'un Greffoir, a, fig. i., vous décolez celte pièce d'écoree de manière que l'oeil demeure plein par dessous, c'est à dire garni d'un petit filet ou bouton de bois, qui est le germe, ou le prin= çipe de la branche qui doit sortir de l'oeil ; sans cette condition votre Greffe ou Écusson ne réus* sira pas. Sur le sujet, b , fig. 4 ; et à l'endroit que vous voulez greffer, vous coupez avec le même Em^ porte = Pièce, une pareille pièce d'écoree , que la précédente, que vous enlevez de la même manière, et que vous rejettez pour appliquer la première que vous avez levée à sa place, où elle doit entrer parfaitement juste j \ç^ dimensions étant absolû= ment les mêmes. Liez la de plusieurs tours de laine filée, ou de chanvre, de manière que tout lÉcusson soit couvert, à l'exception de l'oeil qui doit rester apparent, Voyez la fig. 5, 2. Greffe en Écusson à oeil dormant. 1. Faites avec le tranchant du Greffoir, fig. 1. sur un endroit bien uni du sujet, fig. 6, une inci= sion, c, en travers:, dont la longueur soit un peu plus grande que le bout le plus large de l'Écusson que vous devez y placer. 2. Du milieu de cette incision abaissez en une autre, d . un peu plus longue que l'Ecusson. 3. Coupez sur un bour- geon d'arbre franc bien en sève, une pièce d'é-= corce, fig. 7, longue de .9 à 10 lignes, sur une largeur de 3 ou 4 lignes, et taillée en pointe par «m bas \ cette pièce d'écoree doit elre garnie en 2S L'a m ides Jardinier ». dehors, d'un bon oeil, bien aoûte et bien condi- tionne. Vous l'enlevez, soit avec un Cure = Dent, soit avec la queue, , de la même dimension que celle de la Greffe, appliquer celle ci à la place , et la recouvrir avec la bande d'écorcej mais dans ces deux cas, il faut assujet= tir les Greffes avec des liens d'osier, et couvrir toutes les l'entes avec la bouze de vache, ou la poix blanche, pour empêcher la pluie d'y pénétrer. On peut faire cette Greffe sur le côté d'un ar= bre où il manque une branche, comme en, elle ne convient point au Pécher, ni à l'Abricotier, et re'ussit peu sur les arbres Gommeux, ou à Noyaux. 6. Greffe en fente. Das Greffes. 31 Cette Greffe se fait peu de tems avant le pre* mier mouvement de la sève, et réussit bien sur tous les arbres fruitiers , excepté le Pêcher, TA* biïcotier et le Figuier. 1. Il faut cueillir sur des arbres francs, das bourgeons moyens et bien conditionnés , de fan» née précédente, avec, ou sans portion de bois de 2 ans , comme fig. 16 et 17. On peut ne les cueillir qu'au moment de les employer, ou dès le mois de Janvier , pourvu qu'on les pique en terre à l'exposition du Nord. 2. [1 faut scier le sujet à plat, unir la coupe $ surtout aux endroits où l'on veut placer les Gref* fes, avec une Serpette, ou autre instrument bien tranchant. 3. Fendez, par le milieu, avec la Serpette, en frappant sur le dos avec un Maillet, le sujet que vous avez coupé, d'environ un pouce et demi ou deux pouces de profondeur. Tenez cette fente entrouverte par le moyen d'un coin , ou d'un ins= trament que les Jardiniers appellent Z, tel que Jl j. 31, et unissez les bords de la fente, si elle n'est pas nette. 4. Taillez le gros bout des bourgeons francs eu coin , avec des retranchements à la tète du coin, comme 20 et 21, du sans retraites; comme 1S et 19, prenant garde de décoller l'écorce du coté qui regarde le coeur de l'arbre, un peu plus mince que l'autre \ rabattez les bourgeons ou Greilés . à 3 ou 4 yeux au dessus du coin . ou C 2 ), • ■•: i D r lî i UDINIERS. partit qui entre dans le sujet, suivant sa force. V< 18, 19. 20, 21 et 22. .•T. Insinuez le coin de la Greffe dans la fente du sujet7 comme en 27. de manière que la partie <;t:i se trouve entre l'c'corcc et le bois du suj^t et sous laquelle circule immédiatement la sève, soit placée juste vis à vis la même partie de la Greffe, sans vous inquiéter si les éeorces sont égales à l'extérieur 5 à moins qu'elles ne soient naturelle» Aient de la même épaisseur. Vous pouvez même, pour plus grande sûreté, et pour aller plus vite, ; cher un peu la Greffe en l'enfonçant, comme • i 26. parci rs vous serez sûr que les par= essentielle^ dont je viens de parler, se rerik contreront en un point, ce qui suffit pour le succès de l'opération. 6. Retirez en suite le coin qui tenait la fente ouverte, afin que ies deux cote du sujet serrent bien la Greffe entre eux. Si cependant ils serraient trop fort, il faudrait soulager la Greffe en laissant un petit coin de bois dans la fente. Si, au con« traire, le ressort du sujet est trop faible, il faut le serrer arec un lien d'osier. 7. On couvre la partie greffée entièrement, avec un mastic de terre, de bouze de vache et de foin , ou avec de la poix blanche fondue. Si le sujet est fort menu, on peut le greffer enfourchement, c'est à dire en le formant en roin, pour le faire entrer dans la Greffe, 23, comme il est représenté un peu plus bas, en 28. Des Greffes. df S'il a plus d"un pouce de cîi^a'nêtrç ou épais* seur, il faut y. mettre ('eux Greffes; s'il a 2 poiu ces, ou plus, on y mettra, 4 Greffes , en le. fendait eu croix, comme eu a. On peut encore fendre îe sujet .sur le côté, el y introduire une Greffe, dont le coin est taille comme fig. 22. 7. Greffe en approche. Cette Greffe, dont l'usage e-8t fort rare, n< peut avoir lieu que pour des arbres plantés près l'un de l'autre. Elle se fait de plusieurs maniè= res , dont ^opération essentielle consiste à appli= quer l'une contre l'autre les surfaces de bois des deux sujets , en y faisant des entailles , comme 29, que vous assujettissez en suite avec une liga- ture de chanvre, de laine, ou d'osier, et que vous couvrez de terre grasse enveloppée de mousse , avec une bande de linge . pour contenir le tout. Voyez, aussi les Greffes en approche , figures 24 ] 25 et 30. On ne coupe la Greffe qu'après qu'on s'est as? sure qu'elle est parfaitement unie avec je. sujet, On fait cette coupe au dessous de la ligature, que l'on retire en suite. On voit dans les forets, cl dans les endroits où les branches des arbres se croisent, de pareilles Greffes se former naturel, lement. 1. Je crois devoir répéter que le point essen tiel. pour faire réussir toute sorte de Greffes, c'est 3S L'ami uns Jardiniers. qu'il faut que la partie qui est sous l'écorce de la Greffe, soit bien placée vis à vis la même partie du sujet. 2. Ne Greffez que sur des sujets qui ont du rapport avec les Greffes que vous y insérez , soit pour le teins de la sève où ils entrent l'un et l'au= tre. Par exemple, un Poirier réussira mal sur un Pommier, parce que la conformation de leurs or= ganes. et la qualité oie leurs humeurs sont diffé- rentes. Le Pécher réussit bien sur le Prunier et sur l'Amandier* mais le Prunier et l'Amandier ne peuvent subsister longtems l'un sur l'autre , parce que la sève de l'Amandier se met beaucoup plutôt en mouvement, s'arrête beaucoup plus tard, et par conséquent dure plus longtems (pic celle du Prunier. 3. Proportionnez les Greffes aux sujets j la force et la grandeur naturelles des sujets à celles des arbres francs dont vous prenez les Gn Un Bourgeon fort fera une mauvaise Greffe sur un sujet faible et chétif, qui ne pourra lui fournir une sève suffisante. Un Bourgeon faible et chif=» fon sera suffoqué par l'excès de la sève d'un sujet ureux. Un Cerisier précoce réussit mal sur un Merisier qui est plus tardif. Un Pommier greffé sur l'espèce qu'on nomme Paradis , demeurera nain. \Jn Poirier greffé sur l'Aube=Épine, ou le petit Coignassier, ne fera qu'un arbre moyen, et ne pourra même y subsister, si c'est une variété très vigoureuse, comme l'Impériale à feuille de chêne, la Vngouleuse, l'Ambrette, etc. Choix des A n. fe k G iî 39 Au surplus, j'aurai soin d'indiquer, à chaque espèce d'arbres, qiu'Is sont les sujets sur lesquels ils doivent être ereftés , et les espèces de Greffes qui leur conviennent. ChaIpit^é VI. Du choix des arbres avant de les planter. Les arbres faibles, mal tournes, ou trop jeu* nés , doivent être rejettes pour les plantations , parce qu'ils réussiront mal , et qu'ils ne donneront de fruit que longtcms après. Si vous voulez que vos soins aient du succès, prenez donc les pr6= cautions suivantes. 1. Choisissez, dans la Pépinière, des arbres d'une belle venue, moins forts par le nombre des années , que par la bonté de leur tempérament ; les plus vifs, les mieux faits, les plus sains; gar= sis, dans l'endroit où ils seront rabattus, de bons yeux, ou de bonnes branches , dans une disposi= tion convenable à la forme que vous voulez leur donner. Il ne faut cependant pas choisir des arbres qui aient fait des jets prodigieux et qui montrent mie vigueur excessive j cette force ne vient ordinal cernent que d'un terrein fumé et amendé, et ne peut se soutenir dans des terres ordinaires. Pre= nez donc des arbres d'une force moyenne, d'une écorce vive , et qui aient un air de vigueur et de santé. Ouaud à ceux qui sont, naturellement fH* blés , maigres et contrefaits, ils ne peuvent se ra= «emmodev, même dans les meilleurs terreins,. 4î L'ami bis Jardiniers. Faites les tirer de terre avec leurs racines cn=. tières, ou du moins fort longues, cherchées et déterrées avec soin, sans permettre qu'on tire avec force par la tige, comme pour les arracher; parce que les coudes nombreux des racines étant allonges, forces et souvent rompus, sans qu'il en paraisse aucune marque, sur l'ccorce souple qui prête et obéit facilement, il s'y forme autant de chancres pernicieux aux arbres. Vu arbre nain dont les grosses racines n'ont pas au moins nu pied de longueur, bien saines, sans plaies ni meur* (rissures , doit être rejette; les demi tiges et les tiges, à proportion. / Lorsqu'il est nécessaire de transporter loin les arbres , on ne peut trop prendre de précautions contre le haie et la gelée pendant la route. Oa doit par conséquent couvrir de mousse humide, et ensuite , de paille , non seulement les raci- nes, mais encore la tige et la tète des arbres, et lier le bout avec de bons osiers, pour éviter les inconveniens dont je viens de parier, cl les frotte? meus qui usent l'écorcc et rompent les racines et les branches. Lorsqu'ils sont arrivés à leur destination, il est nécessaire de faire tremper les racines dans l'eau pendant 24 heures avant que de les planter; et quand on est obligé de relarder leur plantation, on doit les enterrer séparément en jauge, ou pe= ti! fosse, jusqu'au moment de les mettre en place. 2. Les Jardiniers qui font commerce de fruits, ni préférer les espèces dont le débit est le Choix des Arbres. <4i plus sûr et le plus avantageux. Les particuliers détermineront ecs espèces et le nombre des ar= bres de chacune , et de chaque variété, par la qualité, le tems de la maturité et La durée de leurs fruits. La qualité des fruits , même àcp, meilleures espèces, dépend essentiellement du terrein dans lequel sont plantés les arbres; j'indiquerai donc, lorsque je traiterai de chaque espèce et de < lia= que variété, quel terrein lui convient. La tçm« përature des années, l'exposition et l'état des ar= bres , peuvent aussi la iaire varier ; mais ceci n'est qu'accidentel j ainsi le propriétaire doit consulter son terrein et son goût. 3. Ayez soin de planter des arbres dont la maturité se succède, pour prolonger vôtre jouis= s'ance; mais procurez vous plus de fruits d'Hyver que de ceux d'Eté, parce qu'ils se conservent plus longtems, et surtout ne plantez pas beaucoup d'arbres dont les fruits mûrissent en même I que d'autres d'une qualité supérieure , par exem= pie, des Poires d'Eté, qui ne paraissent pas avec avantage à coté des Pèches et des Prunes. Pour guider les amateurs, jaurai soin d'indi* quer en quel mois de l'année chaque espèce de fruit parvient ordinairement à sa maturité , et je donnerai la succession des différentes variétés, à la suite de chaque espèce. 42 L'ami dis Jaroimers. Chapitre V1.I. De la Plantation des arbres* Comme les arbres se greffent à toute sorte de hauteur, depuis 3 pouces près de terre, jusqu'à 8 pieds au dessous de la naissance des premières branches*, on distingue les hautes , les moyennes, les demi et les basses tiges , enfui les arbres nains. Les hautes tiges de 7 h 8 pieds, se plantent en plein vent, ou en Espalier, quand les murs ont plus de 12 pieds de hauteur. Les demi tiges , de 3 à 4 pieds , conviennent mieux en plein vent qu'en Espalier, où elles se= raient trop hautes pour garnir te bas des murs , et trop basses pour y subsister avec les nains. Les Nains, ou Basse -Tiges, sont propres pour les Espaliers, les Contre = Espaliers, les Palissa- des , les Eventai!?, et même le Plein = vent. Leur lige est de 3 à 6 pouces. Dans les Potagers d'une certaine étendue, l'on aie mauvais usage déplanter des haute «tiges de 6 à S pieds ; mais lent hauteur les empêche de profiter de l'abri des murs, et leur ombrage s é= tend trop loin , et fait tort aux. légumes. Les Nains, ou du moins les demi = tiges sont préféra* blés } on les laisse croître en liberté, et on ne les taille que grossièrement , pour donner quelque régularité à leur forme. Ils se plantent dans des fosses de 4 à 5 pieds en carré, et de 3 pieds au moins de profondeur , (surtout; les Poiriers) ou mieux dans des tranchées de pareille largeur et Plantation pes Arbres. 43 profondeur , fouillées dans toute la longueur de la Plantation, ou du rang d'arbres4, leur distance est de 9 à J5 pieds, selon les espèces; on donne même jusqu'à 24 pieds de distance aux Pommiers, Poiriers, Cerisiers et Pruniers en plein -vent, dans les vergers , où Ton plante les arbres en quinconce , tant pour empêcher leurs tètes de se toucher, que pour donner à leurs racines, de quoi s'étendre en liberté, sans s'alïajncr les unes les autres. Les arbres d'Espaliers se plantent dans les Pla= te = bandes de trois pieds au moins, de profondeur, et améliorées, si le terrein est maigre, larges de 6 pieds au moins, ou de 10 à 12 pieds, si l'on ajoute un Contre = Espalier , qui se place à 8 ou 10 pieds des murs. Les arbres en Palissade, Eventail etc. se plan* tent autour des carrés, dans des Plate-bandes lar^ ges de 3 pieds , et défoncées comme celles i\v> Espaliers; ou dans des fosses, comme ceux de plein-vent, si le terrein est bon et meuble , c'est à dire, facile à labourer. Les arbres en buissons ne sont plus admis , parce qu'ils couvrent un trop grand espace de ter= rein qui ne peut rien produire. Il ne faut jamais planter d'Éventails dans les angles ou coins des carrés , pour faire tourner leurs branches sur deux faces, c'est une pratique aussi désagréable à la vue , qu'incommode pour le passage. On doit donc planter ces arbres à 6- 8, ou 10 pieds de chaque angle, selon le plus ou 44 L'ami des Jardiniers. moins d'étendue que demande l'espace , el la hau- teur que vous voulez donner à l'Éventail. Comme ces Éventails nuisent beaucoup à la vue , quand même on ne leur donnerait que 4 à 5 pieds de hauteur, et que les basses et demi tiges deviennent trop étendues et couvrent trop de ter- rein, je préfère, pour les plate = bandes de pota- ger, (Yy planter <\cs Poiriers en quenouilles , et des petits Pommiers nains sur Paradi nati- rement , en plantant une quenouille à chaque angle du carré, ensuite un Pommier à 4 ou 5 pieds de distance , puis une quenouille etc. bien des personnes méprisent actuellement ces quenouilles, qui ont été très à la mode;, mais, quand elles sont bien conduites , elles tout un effet très agréa- ble , et produisent beaucoup de fruits, sans occu- per une grande place. Je donnerai, dans le cha- pitre suivant la manière de les diriger. Lorsque vos distances sont marquées et vôtre terrein préparé, il tant habiller les arbres avant de les planter. Celte opération consiste, l. à rétrancher les racines chevelues, à moins que l'ar* bre ne soit replanté sur le champ, et avant que ces petites racines aient eu le teins de se dessè^ c lier, planche A.jiff. 1. , a . a. a. 2. A rafraîchir les grosses et les moyennes racines, en couper h à l'extrémité, pour faire une coupe nette el unie, au lieu d'une rupture ou déchirement, ne pourrait se recouvrir ou se cicatriser • 3. À rabattre au dessus du ma! , celles qui sont mes, écorchées , ou endommagées, comme . où l'on n'a pu se dispenser de couper au Plantation des Arbres. iï dessus du mai, ainsi qu'on le voit en d^jîg. 2. 4. Les coupes doivent être faites en pied de biche, et en dessous, afin que l'extrémité pose à plat sur la terre f fia. 2 , c , c , c-, c. On ne peut décider , en général 3 à quelle distance" les arbres doivent être plantés ", cela dépend, 1. Des espèces et de la variété. 2. De la qualité du terrein. 3. Pour les Espaliers , de la hauteur des murs. Mais on peut assurer qu'il vaut mieux, planter les arbres plus éloignés que plus près les uns des autres, parce que, dans ce dernier cas, ils s,e nuisent réciproquement, et que l'on est tôt ou tard, obligé d'en arracher un entre deux, ce qu: est très désagréable. Dans un bon terrein, 4 ou 5 toises peuvent ne pas être un trop grand intervalle entre chaque arbre, 18 à 20 pieds, qui suffisent dans un terrein médiocre, seraient un espace trop grand dans les sables secs et maigres , où les arbres ne viennent qu'avec le secours des engrais et des arrosemens, et ne parviennent qu'à 10 ou 12 pieds d'étendue. On doit aussi avoir égard à l'espèce et à la va= riété. Un Pécher s'étend plus qu'un Poirier. Un Poirier d'Impériale à feuille de chêne , ou de Vir= gouleuse, s'étend plus qu'un Saint = Germain. Des arbres plantés en Contre*Espalier, ou en Éventail de 4 à 5 pieds de hauteur, doivent être beaucoup plus éloignés que ceux en Espalier , dont les murs ont 9 à 10 pieds , parce que les arbres doivent re* gagner sur l'étendue, ce qu'ils ne peuvent obte= nir sur la hauteur. 46 L'ami dbs Jardiniers. L'arbre destiné à l'Espalier, se met en place à 9 ou 10 pouces du mur vers lequel on penche un peu sa tige, de façon que ses plus grosses ra= cines soient dirigées le long de la Platebande, et non en devant, afin que la sève agisse plutôt sur les côtés que sur le devant et le derrière de l'arbre. Il faut planter vos arbres de manière que la Greffe soit hors de terre, et que la partie qui est immédiatement au dessus des racines, ne soit que très peu enterrée } car, à moins que le terrein ne soit très sec, un arbre, pourvu qu'il soit enterré un peu au dessus de la naissance des racines > Sauf à le butter pendant les premières années , se portera mieux que s'il était enfoncé. Beaucoup d'arbres dépérissent et sont ruinés pour avoir été enterrés trop bas ; leurs racines placées à une profondeur hors de la portée des bienfaits de l'air et de la pluie, tirent de la terre des sucs grossiers et sans qualité} ensuite l'arbre, pour se procurer une meilleure nourriture, pousse un second étage de raciues vers la surface de la terre, c'est à dire à la hauteur où devraient être les véritables \ dès lors il dépérit, ses feuilles deviennent jaunes, ses fleurs coulent, ou ses fruits sont sans saveur; en* fin, tout arbre qui a un double étage de racines, ne peut longtenis subsister. Les racines des arbres étant bien garnies de terre meuble arrangée et insinuée avec la main , s'il est nécessaire , et recouvertes de trois ou qua* tre pouces , si la terre est sèche, et surtout si l'on plante après l'Hvvcr, il faut jetter en pluie, deux arrosoirs d'eau dans chaque fosse, pour lier Plantation des Arbres. 47 et attacher la terre aux racines, et n'achevea de remplir les fosses et de dresser la Platebande., que deux jours après. Mais , si la terre est humide , et si la planta» tion se fait avant FHyver, on peut achever fou=» vrape sur le champ et sans arroser. Dans tous les cas, c'est une mauvaise méthode que de plom= ber, c'est à dire fouler la terre, avec le pied, sur les racines. Lorsqu'il ne sagit que de regarnir un Espalier^ en remplaçant quelques arbres morts , il faut faire des fosses de la grandeur marquée ci devant, les remplir de bonnes terres les plus voisines, et à la place de celles ci, transporter celles qui sont sorties de la fouille. Un arbre ne réussit point dans la place et dans la m<2me terre où un autre de son espèce est mort, ou a vécu quelques an= nées. Il est bon, même en changeant l'espèce, de changer la terre, ou du moins,, d'y mêler une partie de terre neuve ou d'engrais. On peut transplanter les arbres fruitiers, de* puis la fin de la sève d'Aoust, qui a ordinairement lieu dans le courant de Novembre , jusqu'au pre= mier mouvement de celle du Printems, du 1. au 15 Mars. Mais il est toujours plus avantageux de planter avant IHyver, aussitôt que les feuilles jau^ nissent et commencent à tomber, ce qui annonce la cessation de la sève \ à moins que le terrein ne soit froid et humide. La raison de cette 'méthode, est que les raci* nés que vous coupés en plantant les arbres > ne 48 L ' \ M r D B S -I A R O ! N ! P. R s. •leur fournissent de la nouriture qu'après qu'il s'est formé un bourrelet au tour de la coupe, d'où sor= Itut les nouvelles racines ou chevelus, qui il faudra planter des chevilles de bois dans les endroits où la tige ferait un coude ; la bien lier en cet endroit, et redresser en suite l'arbre pour le lier plus haut, en prenant toujours la précau= tion de mettre du liège, ou de la mousse sous les liens, et contre les chevilles, pour ne pas en= dommager I'éGorce en la serrant. On doit ehan= ger ces liens chaque amie'e, parce qu'ils entre- 54 L'ami des Jardiniers. raient dans la tige à mesure qu'elle grossirait, et y formeraient des clranglemens. 2. Les Quenouilles, planche 4, fig. 5, sont fies arbres choisis dans les espèces de Pommiers et de Poiriers les moins vigoureuses et les plus abondantes en fruit, afin qu'elles puissent en pro« duire beaucoup, sans prendre trop d'étendue. Leur Greffe se fait à 3 ou 4 pouces au dessus des racines du sauvageon , ou sujet. A mesure qu'elle pousse, il ne faut supprimer aucune des tranches ou bourgeons qui naitront le long de la tige ; mais les taiiler à quelques jeux au de là, pour les ramifier , ou épaissir , sans les laisser, trop alonger sur les cotés. La beauté d'une Quenouille consiste à avoir, une tige bien droite et garnie de branches depuis le bas jusqu'à la cime, de manière qu'elle forme une espèce d'obélisque ou pyramide étroite, dhni= nuant insensiblement du bas en haut. Les branches ne doivent pas s'étendre à plus d'un pied de la tige, lors même qu'elles sont en» tièrement formées -, et la tige ne doit pas monter, à plus de 7 à a pieds. Le mérite des Quenouilles étant d'être char= gées de fruits dans toute leur étendue, l'art con* siste à les entretenir bien garnies du bas en haut. Il faut pour cela ne pas laisser monter la tige trop vite, parce qu'elle emporterait toute la sève, et ferait dépérir les branches du bas, et sucees= sjvement celles du milieu. De la. Forme des Arbres. 55 Comme on est obligé de les tailler court pour les tenir étroites , si les pousses soiit trop vigoiu reuses, on les tourne en rond, au lieu de les tail= 1er l'année suivante, en attachant à la tige ou à quelque autre branche, l'extrémité du bourgeon; alors au lieu de pousser du bois, ils se chargent de boutons à fruit. On en verra la raison à l'ara tuile de la taille des arbres. On doit donner des tuteurs aux Quenouilles , comme je l'ai dit pour les arbres en plein = vent, pendant qu'elfes sont jeunes, pour soutenir leur tige droite, sans quoi le vent, ou d'autre causes les dérangeraient bientôt. On plante les Quenouilles dans les Plate *ban= des des Potagers, elles ne nuisent point à la vue, ne portent point d'ombre , et en les variant avec de petits arbres nains entremêlés à 4 ou 5 pieds de distance , elles font un effet très agréable, 3. Les Gobelets, planche 4, ficj. 6, sont des arbres à basse tige; dont la tête est vuidée en, forme de vase. Leur GrefTe se fait, comme celle des Ouenouilles, un peu au dessus des racines, ou à un pied au plus , pour faire commencer leur tête à peu près à cette hauteur. On forme cette iêle en commençant, comme pour les Pleine vent, sur 3 ou 4 branches , que l'on taille d'abord un peu court, pour leur faire pousser des jets vigou- reux dont on choisit les mieux disposés et les mieux placés en dehors, afin de les écarter du centre le plus qu'il est possible. On les soutient en rond, à mesure qu'ils s'élèvent , par lç mc-jei* SS L'ami des Jardikiirs. d'un cercle autour du quel on attache l'extre'mité de chaque branche, au moment où on les taille. Le mérite de ces arbres, est d'être bien régu= lier, bien tvuidés, bien garnis de branches, sans confusion, et de ne pas s'élever trop haut, pour ne pas nuire à la vue. On ne doit par conséquent donner cette forme qu'à des Pommiers ou des Poi* riers d'espèces ou variétés modérées dans leur pousse et greffes sur des sujets convenables; com= ?ne je le dirai, afin de pouvoir les mettre à fruit, sans leur donner trop d'étendue. 4, Les Buissons , fuf. 7, comme je l'ai dil . ne sont plus de mode, par rapport à leur forme dés* agréable, à la trop grande place qu'ils occupent, et à l'ombre qu'ils portent. On peut cependant en élever dans des endroits perdus où ils ne peu- vent point gêner, et ils ont l'avantage de pouvoir être abrités facilement au tems de la fleur, si la température de l'air est dangereuse. Ce nom de Buisson ne doit pas empêcher qu'on ne leur donne une forme régulièrement arrondie en dehors-, mais on ne les vuide point, ou du moins, que très peu en dedans, et l'on élague les branches qui feraient trop de confusion, ou qui se nuiraient les unes aux autres. Leur touffe doit commencer tout près de terre, et on doit par conséquent les greffer à 3 ou 4 pouces des racines. 5. Enfin les petits arbres nains,. ficj. S, s'élè= vent de Pommiers de toutes variétés greffées sur Ds la Forme des Arbres. 57 l'espèce qu'on nomme Paradis, et sur laquelle ils ne produisent que des pousses de très petite étendue. On les greffe tout près des racines et on leur forme , à 8 ou 10 pouces au dessus . une tête que l'on dispose le plus régulièrement qu'il est possi» ble. en lui donnant la forme d'un Gobelet, ou en boule, ou libre, quoique symmétrique. Leur mérite, outre celui de n'occuper qu'une petite place de 2 pieds au plus, est de se char= ger de beaucoup de fruits. Un Api, par exem= pie, peut porter jusqu'à 60 pommes. Un Calville en portera jusqu'à 20. En sorte que 100 petits Pommiers nains distribués dans les Plate -bandes d'un Potager, à 4 pieds l'un de l'autre, peuvent donner 2000 pommes, sans incommoder ni donner d'ombre. On les place ordinairement entre des OuenouiU les. pour varier, lorsqu'on les plante dans des Plate = bandes*, mais on en forme des massifs, en les plantant en quinconce, où ils sont très agréa* blés au teins de la fleur. Tous ces arbres, même ceux en plein = vent, doivent être labourés deux fois par an, avec les précautions dont j'ai parlé pour ceux en Espalier, afin de ne pas endommager leurs racines:, bines et sarclés de tems en tems, et même arrosés dans les grandes sécheresses. 5ô L'ami des Jâidimers, Chapitre IX. Des Espaliers. Les arbres plantés en Espaliers sont ceux qui donnent les plus beaux fruits. *\ que l'on peut le mieux préserver des intempéries de l'air. Mais il faut bien connaître la manière de les planter, de les tailler fit de les conduire-, commençons par leur forme. Pour donner une forme régulière à un arbre destiné à garnir un mur, il faut rabattre sa tige à 6 pouces environ au dessus de la Greffe, et, des brandies qui sont sur les cottvs ou qui y pera ccront dans la pousse de la première année, chou sir les deux plus vigoureuses et les plus opposées, l'une sur un côte, l'autre sur l'autre. Si l'arbre ne perce que sur un cote, ou reperce inégalement, c'est à dire un bourgeon de cote et l'autre par devant, ou par derrière, ou enfin beaucoup plus bas que l'autre, on n'obtient ces deux branches, que la seconde ou la troisième année, en rabat= tant à 2 ou 3 veux, le bourgeon le plus fort, et supprimant les autres. Ces deux branches que l'on a tôt ou tard obtenues, seront comme les mères de toutes les autres , et la base de tout l'arbre, qui, au lieu d'une tige droite, dont le canal direct porterait la plus grande partie de la sève vers le haut, aura comme deux tiges, ou deux canaux surbaissés, qui partageront la sève entière entre eux, pour la distribuer sur ko deux, côtés. Des Espaliers. 5$ On palisse ces deux branches en forme de V ouvert carrément au dessus de la lige. D'année en année on attachera, dans la même direction, le principal bourgeon sur lequel on taillera, afin que cette suite de tailles ne fasse qu'une branche merc sur chaque côté de l'arbre. Mais on dirige vers le haut, les bourgeons qui poussent du coté supérieur de ces branches mères, et sur les cotés, ceux qui naissent par en bas ; comme je vais le faire voir. Par cette méthode simple , naturelle et raison* née, l'action et l'abondance de la sève étant pora tées sur les côtés de l'arbre , elle ne le laissera jamais faible et dégarni; au lieu que, si vous lais* sez une ou plusieurs tiges s'élever directement, toute la force de la sève s'y portera comme à un arbre en plein = vent, et les côtés , et le bas de vôtre Espalier, se trouveront, peu à peu? entier rement dégarnis. Voici donc la méthode que j'ai suivie , d'après les meilleurs cultivateurs., et qui m'a toujours par» faitement réussi. 1. Planche 4, fifj. % Vous voyez un arbre nouvellement planté pour être élevé en Espalier. a est la tige rabattue ou coupée à 3 ou 4 yeux au dessus de la Greffe, b, c, d, sont 3 yeux, qui doivent pousser les premières branches. 2. Le même arbre représenté, ficj. 10, a poussé 3 branches, /", [/* h, et même une quatrième, iy tout près de la Greffe ; cette dernière aurait dû être supprimée tout en naissant, comme ne pou= 60 L'ami des Jardiniers. vaut jamais servir. Dans les 3 branches du dessus, je choisis "elles marquées ./", h. comme les n teures et les plus opposées pour former le V, que je cherche pour établir la base de mon Espalier. 3. Dans \a.fig. 11, a et£, sont les deuxbour* geons choisis, tailles convenablement à leur force, pour leur faire produire chacun 2 ou 3 bourgeons. 4. Planche 5. firj. 1. Ces nouveaux bour- geons taillés précédemment, ont pousse' les nou= veaux, marqués a1 £, r, â , cf. qu'il faut de nouveau tailler à une longueur convenable, pour leur faire produire chacun 2 ou 3 bourgeons. 5. Mcme planche fig. 2. Ces nouveaux bour= geons taillés, savoir le bourgeon a, taillé court, tant pour lui faire pousser un seul bourgeon vi= gourcux , que pour faire monter la sève en plus grande, quantité dans le bourgeon Z», qui est taillé aussi long que sa force le permet. 6. Même planche fig. 3. L'arbre avant poussé comme il est représenté, je donne au bourgeon, «, la taille convenable; ensuite aux bourgeons r, dy e, provenus du bourgeon b. 7. Même plancJie fig. 3. Les branches b, c, sont inclinées, pour en faire des branches de coté, et je reprends les branches mères sur les bour« geons a et b ; par ce procédé la branche la plus forte devient une branche de coté, ou secondaire. Comme elle est la plus longue , clic jouit de tous les bienfaits de l'air, qui entretiennent sa vigueur, et ïcs branches, a. b: par leur position et leur Des Espaliers. 61 direction, ne prendront que trop d'avantage sur les branches , b , c. 8. Planche 6, fig. 1. L'arbre ayant poussé les bourgeons à bois marqués } av à, c, d3 e, je les taille suivant les règles, comme il est marqué par la même figure. J'ai eu l'attention de ne laisser venir sur le côté supérieur de la branche a, c, aucun bourgeon fort} mais j'y ai ménagé et pa= li^sé directement , un bourgeon moyen , tel que , l> , pour en faire une principale branche montante, ou verticale. 9. L'année suivante l'arbre ayant la forme re* présentée par la fig. 2, planche 6, et les deux bourgeons //, i} avant été un peu inclinés au pa* lissage , pour les préparer à l'usage auquel ils sont destinés • dabord je taille tous les bourgeons , ainsi qu'ils sont représentés par la même figure' en* suite j'examine si la partie e, i, de la branche, à, e, i, pourra encore se plier dans un an, et, dans ce cas , je palisse les bourgeons , // , i . dans la même direction, et je laisse le bourgeon i, se for- tifier; si non je le penche de côté pour en faire une seconde branche horizontale , et je reprend la branche mère, $, e, sur le bourgeon h. Enfin je penche d'avantage la branche ?n, n , avec de l'urine* 9. Toute coupe faite avec la scie, doit être parée, ou unie avec la serpette, et couverte d'on= guent. Tome I. E 66 L A M I l> M .1 UU) I V ! F. R S. C H AP I I RI X J. Tans, i'aron et nécessité de tailler, 1. On peut tailler les Pommiers elles Poiriers* • qui poussent tard, dont la moelle est dure, et dont le bois est à l'épreuve des gelées, dans les climats tempérés , depuis la chute de leurs feuilles , jusqu'au premier mouvement de la sève , en Mars. Cependant il faut éviter de le» tailler par les fortes gelées et par les pluies d'Hvver , qui peuvent se convertir en verglas, ou en glace, presque aussitôt' ces intempéries saisissant tout à coup les plaies nouvelles, le dernier oeil de la taille pourroit périr entièrement, ou ne produire qu'un bourgeon faible. 2. On ne doit tailler que depuis la mi Février, jusqu'à la fin de Mars , ou, dans les climats froids, au commencement d'Avril, tous les autres arbres dont le bois est tendre, et la moelle large et spon= gieusc. Les vieux, les faibles et les malades se taillent les premiers , avant que la sève se soit portée à l'extrémité de leurs branches , parci qu'ils ne sont pas en état de supporter des pertes. Ouoi= que l'on puisse quelques fois différer cette opcra= tion sur les jeunes , jusqu'au teins de la (leur , cependant on risque défaire couler celle ci. ou de la faire avorter, et plusieurs maladies des ar« bres taillés trop tard , sont occasionnées par la perte de la grande quantité de sève, qui était mon? tée dans les extrémités que l'on retranche a la taille 5 par le désordre que l'on met dans la végé- tation des arbres, qui dépourvus et incapables Tems et Manière de Tailler. 6Y de suffire en même tems à la guérison de leurs plaies et à la nourriture de leurs fruits , tombent nécessairement dans la langueur et l'épuisement. Ensuite, les moindres secousses en taillant, ou en palissant, peuvent détacher les veux et les faire tomber, surtout aux Abricotiers, et il faut beaucoup plus d'adresse et de légèreté dans la main du Jardinier , pour ses opérations , en tail« lant trop tard, que s'il devançait le mouvement de la sève. 3. La taille des arbres en Espalier, est ab* solûment nécessaire;, 1. parce qu'il est bien rare que tous les yeux d'une branche non taillée s'ou* vrent; ceux qui sont placés près de sa naissance , demeurent ordinairement formés , comme on le voit aux plein = vent, que l'on ne taille point. Ainsi une portion de chaque branche, et, par conséquent une partie considérable de l'arbre, serait nue et inutile*, le coup doeil de cet arbre serait désagréable , et son produit très médiocre. Au lieu qu'en raccourcissant les branches, tous les yeux s'ouvrent; ceux qui sont près de leur naissance , produisent des bourgeons a fruit ; et ceux des extrémités , donnent des bourgeons à bois , et le Jardinier assure ainsi sa récolte pour chaque année; au lieu qu'un arbre qui n'est point taillé, ne produit ordinairement que de deux an» nées l'une, 4. Les branches à bois ne naissant ordinaire* ment que sur les derniers yeux des bourgeons, Lorsaue ceux ci sont fort longs , comme ils le sont E 2 \ 68 L'ami des J ak dinîers. dans un arbre d'Espalier en bon état, les brandies à bois se trouveraient trop éloigne'es les unes des autres, et laisseraient beaueoup de vuides , ce qui est un tre's grand défaut^ car un Espalier n'aie double avantage de la beauté et de la fécondité , qu'autant qu'il aune grande étendue, et qu'il est plein , bien garni , et chargé de fruits partout éga= le ment. La taille est donc nécessaire , pour faire d'un arbre un tapis régulier, et semer sur toute sa surface, des fruits aussi beaux que nombreux. Chapitre X [I. Taille du Poirier et du Pommier. 11 faut dabord distinguer sur le Poirier et sur le Pommier , les branches à bois , et celles à fruit. 1. Les branches à bois , quoiqu'ainsi nommées , produisent aussi des branches et des boutons à fruit', mais leur force les rendant capables de rem- plir ces deux fonctions, c'est ce qui les distingue des autres , qui ne donnent que des fruits. De ces branches, les unes sont fortes, les autres faibles , d'autres moyennes \ quelques unes , qui viennent contre l'ordre naturel de la végéta* tion, se nomment branches gourmandes , branches de faux bois. Les branches faibles se distinguent en chiffonnes et en brindilles. L'ordre naturel de la végétation , est qu'il ne sorte de nouveaux bourgeons à bois , que des Taille des Arbres. 69 derniers jeux des branches de la dernière taille, et que le bourgeon du dernier oeil de l'extrémité de la branche taillée, soit plus fort que celui qui est en arrière, et ainsi de suite en reculant vers la naissance de la branche. Si l'avant dernier bourgeon est plus fort que -Je dernier, ou le troi= sième plus fort que le premier et le second :, s'il. en perce un d'un bouton qui devait donner une branche à fruit; s'il en nait sur les anciennes tail= les •, si les yeux des branches à fruit s'alongent et deviennent des branches à bois } ce sont des dés= ordres. Les branches fortes produiseut de 3 h 5 bour* geons à bois , suivant leur degré de force ', les moyennes en produisent 2 ou 3, et les faibles un seul ; toutes produisent des branches à fruit en arrière de ces bourgeons } les plus bas de leurs yeux s'ouvrent rarement. Ceci s'entend des ar= bres taillés, Les branches seules à bois sont sujettes à la taille, qui procure à leurs productions, une nour= riture plus abondante, et qui les place plus avan* tageusement pour la forme et le piem de l'arbre, Voici un exemple. Planche T ,fîg. 3. Cette branche taillée, aux points 1, 2, 3, 4, a produit, à son extrémité, des bourgeons à bois, dans l'ordre naturel } si je ne taille pas ces bourgeons, ils feront les produc^ tions représentées dans la fig. 4. Si je les taille aux points, a7 ô. r, d, leurs productions seront les mêmes, seulement un peu 70 L'ami des Jardiniers. plus fortes, et peutotre s'ouvrira = t=iI quelque oeil de plus dans le bas des bourgeons., c'est à dire vers la naissance de la branche. Si je les taille aux points marqués, c,/\ g , ?i, le petit nombre d jeux laissés sur chaque bran» che , ne s'ouvrira que pour donner des bourgeons à bois, d'autant plus nombreux et vigoureux , que ces restes de branches recevront, outre la sève qui leur est 'nécessaire, toute celle qu'aurait eu la partie retranchée} et, non seulement il ne se formera aucune branche à fruit, mais probable^ ment la sève refluera sur les tailles précédentes, y fera dégénérer les branches à fruit, ou produira des branches gourmandes. Cette taille trop courte mettra donc partout, dans l'arbre, le désordre et la confusion, dont il sera très difficile de les tirer, et l'empêchera de produire des fruits en abondance } car si l'année suivante , on taille toutes ces branches , en se multipliant elles augmenteront encore la confu= sion -, si l'on en retranche un grand nombre, la végétation sera encore plus troublée par la néces= site où sera la sève de forcer des passages extra* ordinaires, et les plaies multipliées seront desa» grcables à la vue et nuisibles àj l'arbre. Des bords de ces plaies il sortira un grand nombre de faux bourgeons, qui renaîtront avec d'autant plus do= piniàtreté, qu'on sera plus assidu à les retrancher. Pour remédier à ces inconvéniens , il est re= connu qu'il faut tailler à peu près par le milieu, les branches bien proportionnées dans leur grosc Taille des Arrhes. 71 seuv et leur longueur, et, si Ton ne. craint pas de faire des vuides sur l'arbre , les tailler plutôt au de là , qu'en deçà de la dite longueur. Lorsqu'une branche est maigre et effilée, elle doit être retranchée de plus de moitié \ si elle est , au contraire, grosse et raccourcie, il ne faut pas retrancher la moitié 5 lorsqu'une telle branche garnie de boutons bien nourris et peu éloignés les uns des autres , n'est pas terminale , c'est à dire, sortant du dernier oeil de la taille, je la coupe fort long-, et, si elle se trouve dans un endroit assez garni de bois, comme elle est dis= posée à porter beaucoup de fruit, je la palisse entière en l'inclinant par l'extrémité, pour faire ou« vrir les yeux les plus près de sa naissance -, ainsi les bourgeons de la fig. 3 , taillés aux points 1 , 2, 3, 4, auront assez d'yeux pour donner un bon nombre de branches à fruit, et autant de branches à bois, (peut être une de plus) que si elles n'é- taient point taillées \ et pleines de vigueur, capa= blés de faire de belleg productions et bien dispo- sées pour garnir l'arbre régulièrement , connue elles sont représentées, fig. 5. Là taille a donc, comme je l'ai dit, deux objets-, le premier de faire pousser plus près les unes des autres, les branches à bois, qui seraient trop éloignées pour garnir et couvrir l'Espalier, en évitant cependant de leur donner de la confusion. Le second, de convertir en branches à fruit, tous les yeux qui ne sont pas nécessaires pour produire des branches à bois. Ï2 L'ami des Jardiniers. Mais un principe clair, et que vous reconnaît trez par l'usage , c'est que , si vous taillez trop court, surtout les branches vigoureuses et fortes, vous n'aurez que des branches à bois et point de fruit ; et si vous taillez trop long, tous les boiu tons, ou les jeux près de la naissance de la bran- che taillée , ne s'ouvriront pas , et la partie sur laquelle ils se trouvent placés , restera nue et inutile. 2. Lorsque vôtre arbre mal taillé, ou même taillé selon les règles , produit des branches à bois mal placées, gourmandes, ou trop vigoureiw ses, ou de faux bois, il faut examiner ce qui peut leur avoir donné naissance et ne pas les re« trancher imprudemment. 1. Si un bourgeon naît sur une branche malade, comme, a , planche 7 ,fig. 2\ sur une branche, bj que les plaies , les chicots, les calus, etc. ont altérée ; sur une branche , c , fig. 6 , dont les veux ont été ruinés-, bien loin de le traiter comme un gourmand vicieux , je le conserve comme une précieuse ressource, et je le taille comme une branche venue dans l'ordre , pour le disposer à remplacer les branches qui s'affaiblissent , ou qui vont périr, et que je raccourcis jusques sur ce bourgeon. 2. S'il en perce sur une branche coudée ou trop penchée comme, /;, fig. 2\ en redressant cette branche, b, la sève y reprendra son cours, le gourmand profitera moins , et pourra être con» serve ou retranché, selon qu'il sera utile ou né= çessaire. % Taille bes Arbres. Î3 3. Si la naissance de ce bourgeon vient d'une taille trop courte, il faut voir s'il peut être con« serve, et on le. dirige en consc'quence. S'il faut le retrancher, lorsqu'il a une certaine longueur, on le rabat sur son sixième ou septième oeil, et, vers la mi Juillet, on le raccourcit de nouveau sur son deuxième ou troisième oeil , et il pourra se retrancher à la taille suivante qu'il faudra alon» ger à cause de cette suppression. 4. Si la naissance de ce bourgeon extraordi» naire , n'a aucune cause apparente , il faut voir si quelque nouvelle racine n'y a pas donné fieu; alors il faut tenir plus longue la taille suivante , charger l'arbre, c'est à dire, lui laisser plus de bois qu'à l'ordinaire, et prendre les précautions de l'article précédent, pour, supprimer ce bourgeon. 5. Il est rarement nécessaire de supprimer les gourmands , et on ne doit k; faire, que quand ils sont absolument nuisibles. Il fout, dts la fin de May, examiner en détail , l'état de l'arbre*, on trouvera presque toujours , quelques branches faî« blés dans le voisinage des gourmands, et, en pla- çant ceux ci dans une direction convenable, pour leur faire remplacer ces branches , on les rendra nécessaires, au lieu de les laisser, par négligence, devenir nuisibles. Les jeux plats dont ces gour= mands sont couverts , ne sont occasionnés que par une direction trop favorable à l'action de la sève, qui les alonge trop promptement, et qui, par sa course rapide, ne s'arrête point aux yeux; au lieu qu'en les inclinant, la sève y coulera plus lentement; formera des yeux plus nombreux, ou 74 L'ami des Jardiniers. moins éloignés, et les nourrira; car il est certain que le nombre et la grosseur des boutons d'une branche, dépendent du plus ou moins de lenteur avec laquelle elle a pris son accroissement. Une autre raison qui doit faire craindre de supprimer les gourmands, c'est qu'ajant ordinai= rement un fort grand empattement à leur nais= sance , on ne peut les retrancher sans faire une grande plaie à la branche qui les a produits , ce qui est fort préjudiciable à l'arbre, et une source intarissable de faux bourgeons. Lorsqu'il arrive donc qu'il est indispensable de les couper, on ne doit pas manquer de couvrir la plaie avec un mé= lancre de terre et de bouze de vache. 7. On ne doit jamais manquer d'alonger et de charger davantage les arbres à la taille, dans les années où l'on fume et où l'on amende les Plate= bandes des Espaliers, à moins que les arbres ne soient vieux et en mauvais état. Sans cette atten= tion, ils pousseront des gourmands de tous les côtés , par rapport à l'abondance extraordinaire de la sève; qui ne trouverait pas assez d'issues. 3. Les branches à fruit sont ainsi nommées , parce que leur unique fonction est de porter du fruit. On en distingue plusieurs sortes. 1. Les petites branches à fruit, qui sont fort grosses, à proportion de leur longueur, comme, k, k, kvfig. 2 et 6, elles croissent si lentement, qu'à peine elles parviennent à un pouce, ou un pouce et demi, en deux ans. Elles en poussent plusieurs autres en suite , et durent de 6 à 10 a»s. Taille ses Arbres. 76 Quelques fois elles se renouvellent par de très petits bourgeons, /, /, /, qui naissent de quel= ques uns de leurs boutons, surtout de ceux des bourses a fruit. (On nomme ainsi le bout des petites branches à fruit, lorsqu'elles s'enflent et prennent la forme d'une petite bourse, comme, k, £, k. jïçj. 2 et 6.) Ces branches ne se taillent point, mais les mêmes causes qui produisent les gourmands , font dégénérer leurs yeux. Si les bourgeons qui en proviennent sont très forts, ce sont de vrais gourmands qui se traitent comme tels j s'ils sont gros, court?, comme, o, o, o, o, fig. 4 et 5 , bien garnis de beaux veux , on les laisse entiers, tous leurs boutons se tourneront à fruit; s'ils sont maigres, alongés , comme, ju, m y ?n, m:fig. 2, 4 et 6, on les casse entre le pouce et le tranchant de la Serpette , au dessous de tout oeil enflé et apparent, ou un peu au des= sus des rides ou anneaux qui sont à leur naissance, et qui distinguent toute branche provenue d'un bouton à fruit. Quelques fois on fait exprés dé« générer ces branches , lorsqu'un arbre ne donne plus que des branches à fruit, parce qu'il n'a plus la force de pousser des branches à bois, et qu'il pourrait devenir victime de sa trop grande fécon= dite ; en taillant de ces branches à fruit à un oeil , elles produiront des bourgeons à bois, qui réta= bliront l'arbre. Ainsi, en taillant les branches les plus déterminées à fruit, on en fait des branches à bois; et en cassant les branches à bois, comme nous le dirons dans peu; on les convertit en bran» ches à fruit. 76 L'ami des Jardiniers. 2. Les grandes branches à fruit, comme, // , n . a, fifj. 2 et 6, qui n'ont aucune ride, même à leur naissance, ou insertion. Des la première année elles prennent toute leur longueur de 3 à 6 pouces ; elles sont médiocrement grosses , bien garnies de boutons, mais la pluspart peu renliés. On les distingue facilement des branches à bois, par leur position à angle droit ; au lieu que celles à bois sont plus inclinées et courbées vers leur naissance. Ces branches ne se taillent point, mais les plus longues , lorsqu'elles sont placées sur le devant de la branche, se cassent à une longueur convenable , et alors leurs boutons pro= émisent de petites branches à fruit, comme, p, figure S. • 3. Les bourgeons courts, gros, garnis de bou= tons bien nourris et peu distans les uns des au= très, dont il a été parlé, peuvent être regardés comme des branches à fruit, et employés à cet usage; ils se palissent entiers, s'ils ne font point confusion; ou ils jse cassent, tant pour les rac= courcir, que pour faire ouvrir leurs jeux les plus bas ; mais si l'endroit où ils sont placés, n'est pas assez garni de bois, on les taille. 4. Les petits bourgeons, //, // , h, planche S, fia. 3, très minces, effilés, sans corps, sans force, qui sortent de toutes les parties de l'arbre, dans l'ordre, ou contre l'ordre, ne peuvent être regar- dés comme branches à bois ni à fruit, n'étant ca= pables de nourrir ni l'un ni l'autre. On les retran» che ordinairement, ou on les casse tout près de leur naissance , pour en faire sortir une petite Taille dis Arbres. 77 branche à fruit; ou, faute de meilleur bois, on les taille à un oeil/ pour tacher d'en obtenir un bon bourgeon. 5. Souvent les Poiriers bien portants poussent des bourgeons forts, dont les yeux s'ouvrant dans la même année, produisent des branches à fruit. Bien loin de les supprimer, ou de les rabattre sur les yeux placés avant ces branches à fruit, je les regarde comme un bienfait de la nature, et j'alon= ge leur taille jusques sur les yeux qui sont au de là; mais si les bourgeons sont fort longs et gar* tlis d'un grand nombre de branches à fruit , je taille à un ou deux yeux quelques unes de ces branches à fruit , et je les fais pousser à bois , afin de prévenir les vuidcs que laisseraient ces branches à fruit, lorsqu'elles seraient épuisées. 4. Appliquons maintenant les détails précédents sur un arbre en bon état, tel que le Poirier re= présenté, planche S,fî(/. 1. 1. L'arbre étant dépalissé entièrement, et ne te toyé de tout ce qui peut déplaire à la vue , ou donner retraite aux insectes , comme mousse , vieilles écorces solde vées , chancres etc. Je le considère, en général, pour reconnaître son état, et les effets de la taille précédente ; ensuite j'exa= mine chaque branche en particulier, pour en re= trancher les onglets, chicots, bois morts, ou aU taqués de maladies incurables. 2. Les branches à bois étant les plus impor= tantes, et la source de toutes les productions, je choisis les bourgeons les plus propres à cet usage, L'ami des Jardinier». et j'en taille le nombre convenable, pour bien gar- nir l'arbre. Commençant par le bas, qui reçoit le moins de nourriture, je n'y taille que les bour= gcons forts , et les moyens , ces derniers fort courts , les autres moins longs que je ne les tail» lerai dans le haut de l'arbre, afin d'entretenir la vigueur dans cette partie , en laissant à la sève moins d'issues par lesquelles elle s'épuiserait en branches chiffonnes. Je le décharge de tous les petits bourgeons moins capables de faire des pro- ductions utiles, que d'affamer ou d'amaigrir les bonnes branches. Je casse quelques unes des meilleures, pour en tirer du fruit, et je supprime tous les autres. S'il se rencontre quelque branche, a, fief* 1, qui ne fasse que des pousses maigres, je la sup= prime pour donner à ses voisines, la sève qu'elle consommerait inutilement. En un mot, je ne con= serve au bas de l'arbre , que ce qui est le plus sain, le plus vigoureux., et le meilleur, et je sup= prime tout ce qui est défectueux ou trop faible. 3. A mesure que je m'élève en taillant, je con= serve d'avantage de petites branches, dont je casse un grand nombre, pour les mettre à fruit, et je donne à la taille , une longueur moyenne entre celle du haut et celle du bas de l'arbre, ayant ce= pendant égard au point où les branches du bas s'étendront étant palissées; car, quoique l'on ne doive pas faire faire la queue de Paon à un arbre, en lui donnant une forme demi ronde par le des= sus, quand il est palissé après la taille, il faut pourtant que les branches du haut se retirent un Taille des Arbres. 79 peu. pour que celles d'en bas n'en soient pas cou= vertes, et profitent de l'air, des rosées et des pluies, dont la privation les fait maigrir et dépérir. 4. Enfin étant parvenu au haut de l'arbre, je ne supprime aucune des branches qui peuvent se placer sans confusion j je conserve entiers les pe= tits bourgeons les plus courts et les mieux garnis de petits boutons, cassant les plus effilés, taillant le nombre de bourgeons forts et moyens, conve= nable à l'espace que j'ai à remplir , alongeant les gourmands , et ravallant les branches faibles qu'ils affament, supprimant même ces gourmands , lors* qu'ils sont nuisibles par leur position. Je retran= che les branches ruinées par des chancres; je taille sur le 2. ouïe 3. oeuil, celles qui ont ces bourgeons plus forts que les derniers , qui ne de= viendraient propres qu'à porter du fruit, ou à faire confusion , ou a taire prendre une mauvaise direct tion à la branche. Tous les bourgeons sur lesquels on a ravalé ou détruit, doivent être taillés plus longs que les autres. On casse près de leur naissance , tous ceux qui sont inutiles. L'intérieur de l'arbre se traite de la même manière, suivant la force, la qualité, la position et la direction des bourgeons qui y sont nés. La suppression de la branche , a , laisse de la place pour rehausser un peu la branche, £, au palissage , et pour incliner davantage la bran= che, c, et les supérieures, qui sont trop serrées. $0 L'àMIDïsJa.RDINIIRS. Enfin les ravalements et les retranchement! faits au haut de l'arbre, donnent de la place pour incliner toutes les brandies qui abusent de leutf position trop droite, pour pousser trop vigoureux sèment, au préjudice de celles qui sont inclinées. Observations. L'usage de casser des branches du Poirier et du Pommier, se pratique ordinairement sans règle ni raison. Trois sortes de branches sont propres à cette opération, dont le but est de diminuer les plaies et d'augmenter les branches à fruit; savoir les bourgeons petits ou moyens , les branches chiffonnes , et les petites branches provenues de boutons à fruit dégénérés , c'est à dire qui se sont mis à bois. 1. Les bourgeons qui ne peuvent se placer sans confusion, et ceux qui sont nés sur le devant ou sur le derrière de la branche, doivent être retran» chés ; mais au lieu de les couper au raz de la branche, on les casse à 4 ou 5 lignes de leur nais» sance, au dessous de tout oeil, et on alonge un peu la taille. De ces restes de bourgeons cassés, il sort quelques petites branches à fruit, ou un bourgeon que l'on éclate à l'ébourgeonnement j ou qu'on retranche à la taille suivante, s'il est inutile ou mal placé , ou s'il ne sert «à rien du tout, et dans ce cas, on coupe ces restes à la taille suivante. Par cette pratique, on décharge l'arbre de bourgeons inutiles, qui sont souvent rempla- cés par des branches à fruit, sans faire de plaies. Taille des Arbres. 81 Si sur un arbre vigoureux , il se trouve un £rand nombre de ces bourgeons inutiles , on peut choisir entre les plus forts, ceux qui sont venus sur les côtés des branches, et, autant qu'on peut en placer sans confusion, les tordre près de leur naissance, les tailler assez long et les palisser 5 par ce moyen ils ne tireront plus assez de sève pour produire de forts bourgeons, mais assez pour nourrir les branches à fruit qui pousseront de tous leurs boutons , et pour empêcher de faux bois de pulluler, ce qui arriverait infailliblement, si l'on supprimait entièrement ces bourgeons inutiles. Ainsi un habile Pépiniériste casse ou tord lés bourgeons qui naissent le long de la tige de ses jeunes élèves. La tige grossit et recouvre la base de ces bourgeons , dont le progrès à été arrêté. L'année suivante il les coupe au raz de l'écorce, sans laquelle ils disparaissent bientôt 5 s'il les cou= pait d'abord, il ruinerait ses arbres par les plaies*, en les traitant ainsi , la tige profite de toute leur sève, et se fortifie d'autant plus que son écorce n'est ni entamée , ni altérée par aucune plaie. 2. Les branches chiffonnes se cassent au des* sus du 2. ou 3. oeil renflé, afin défaire ouvrir les yeux inférieurs , et de réduire les boutons au pe= tit nombre qui peut prospérer sur ces branches faibles. 3. Les petites branches provenues dfè boutons à fruit, se cassent comme les chiffonnes; ou, si elles sont très faibles, au dessus des rides de leur base, sans y laisser aucun oeil apparent. Tome I. £ b^ L ' À M 1 D £ » ,1 A R D1NIERS. Cette opération n'a }3oii:t lieu sur les vieux Poitiers et Pommiers - parce qu'en les surchar= géant de branches à fruit, on les ruinerait entier renient en peu d'années. Dans les arbres gommeux, tels que les Pru= niers, Abricotiers, Pêchers, etc. elle ne peut avoir lieu, parce que la sève altérée et corrompue par l'action de l'air sur la plaie que la cassure empo* che de se fermer , se durcirait en gomme qui fe* rait périr la branche cassée. La cassure, seulement propre aux Poiriers et aux Pommiers, se fait en deux saisons; à la taille d'Hyver, comme il a été dit", et à l'ébourgeonne= ment, comme il sera expliqué à cet article. Lorsqu'un arbre s'étant trop alongé tout à l'en* tour, est dégarni dans le bas et au milieu', lors= que, pour tempérer l'excès de sa vigueur et le mettre à fruit, on a été obligé pendant quelques années, de le tailler trop long-, on le ravalle en* suite sur les branches les plus basses, pour regar= nir les vuides, pour le décharger et rétablir l'or* dre et les proportions dans toutes ses parties ; mais ce ravalement, surtout dans ce dernier cas , est quelques fois l'ouvrage de 4 ou 5 ans. En lç faisant en une seule année, on ruinerait l'arbre par les plaies et par le retranchement qu'il faudra faire par La suite , d'une multitude de bourgeons qui perceront confusément de toute paît. RavaU 1er, rapprocher, rappeller, démonter, rabaisser, rajeunir, se reprendre, signifient dans ces cas, presque la même chose. Taille de $ Arbre*. 83 La Taille des vieux arbres doit se traiter à peu près comme celle du bas d'un arbre dans sa force; c'est à dire qu'il «e taille court, et seule» ment sur les meilleurs bourgeons; qu'il doit être déchargé de toute branche inutile ou faible; qu'il ne faut casser aucune branche ; que tous les bour= geons qui percent du vieux bois , pour peu qu'ils montrent de vigueur, doivent être ménagés avec soin pour regarnir les vuides , ou remplacer les branches mortes ou prêtes à périr; qu'on doit ra* valler d'année en année , les branches les plus usées, pour essaier d'en faire sortir des bourgeons propres à les renouveller; en un mot seconder tous les efforts de sa vieillesse, et profiter de tou* tes les ressources dont elle est encore capable, pour soutenir et entretenir ses forces , prolonger et rendre utiles ses dernières années; enfin, lors* que la sève ne peut plus percer l'écorce trop dure, ni couler dans des canaux trop resserrés , demi desséchés, ef que l'arbre se dégarnit de toute part, si sa tige et ses racines paraissent saines , on peut le récéper jusque» sur la naissance des grosses branches, couvrir ses grandes plaies, et espérer qu'il repoussera des bourgeons vigoureux, qui le rajeuniront et procureront une jouissance encore longue ; mais si ses racines sont en aussi mauvais état que ses branches , il faut l'arracher et lui donner un successeur. Il est, je crois, inutile d'observer, que si un côté d'un arbre est plus fort que l'autre , le côté faible doit être taillé court, et déchargé ; et le côté fort alongé et chargé «omnie un arbre vigoureux. F2 Si L'ami des Jardiniers. Avant de terminer ce chapitre, il est bon de faii •'.• connaître les différentes espèces de branches et de productions du Poirier. Platic/te S.//V/. 3, a, a . d . branches à bois. h. h . branches a fruit. r, c, c , bourses à fruit, d. gourmand, ou bran* che de faux bois. e$ e9 branches à supprimer, parce qu'elles feraient confusion. f. ./", branches ruinées sans yeux, g- g. petites branches que l'on casse, au lieu de les couper, pour les faire naître à fruit h. k9 branches chiffonnes que Ton supprime entièrement, eu que Ton coupe à un oeil. Chapitre XIII. Du Palissage. Le but du Palissage est de rendre un arbre agréable, par l'ordre et la symmétrie que l'on met dans toutes ses parties; de préserver ses branches de la violence des vents; d'y augmenter ou mo= dérer l'action de la sève, suivant le besoin et les circonstances', de les rendre plus fécondes, et de procurer aux fruits une maturité plus prompte et plus parfaite, et des couleurs plus brillantes. Ses règles sont d'étendre droites toutes les franches , afin qu'elles ne soient ni coudées ni tortueuses; de placer à distances égales entre elles, les principales branches, ayant attention de les rabaisser d'année en année, suivant le besoin, pour regarnir le bas , et fournir de l'espace pour baisser celles du haut, si les arbres ne sont pas formés régulièrement 5 de disposer les autres bran= ches de façon qu'elles ne laissent point de vuides, Du P \ 1. 1 as v g e. êi et que cependant les bourgeons qui en doivent naître, puissent être placés sans confusion. Si une branche a pris une mauvaise direction, il faut la corriger ; si elle fait la trompette, c'est à dire, si elle s'élève à sa naissance, perpendiculairement, et ensuite se courbe en arc, il faut la rapprocher de la branche d'où elle sort, en les embrassant et les serrant ensemble avec un osier • par ce moyen on lui donnera la direction qu'elle doit avoir. Du reste, le Palissage est une affaire de goût, d'intelligence, de bon sens et de justesse dans le coup d'oeil. Prenez garde de trop serrer les osiers, qui étrangleraient les branches et formeraient des en- foncemens préjudiciables ; c'est même pour cela qu'il faut dépalisser entièrement les arbres chaque année, parce que les branches, en grossissant, se trouveraient trop serrées dans les anciennes ligatures } ne faites point passer non plus les osiers sur les jeux ; amenez doucement les branches ait point où elles doivent être arrêtées, sans les for* cer • ne les faites point croiser sans nécessité, cte. Le Palissage étant fini , on place les abris , comme je l'indiquerai dans peu , pour défendre les arbres des frimats et des gelées duPrintems. sur tout dans les pays froids, où ils doivent être placés dès le commencement ou le courant de Dé= cembre *, ensuite on laboure les PJalebandes , pour* vu que les arbres ne soient pas prêts à fleurir. 86 L'ami des Jardiniers. Chapitre XIV. De V Ebourgconnemcnt. L'Ébourgeonnement est une opération plus im» portante que la taille même, qui décide plus de l'état et du sort d'un arbre, demande beaucoup de discernement , et d'autant plus de légèreté et d'adresse dans la main, qu'elle se fait sur un sujet très délicat, sur des bourgeons cassans, dont les feuilles tendres se déchirent et se détachent aisé- ment, des fruits presque naissans , que la moin= dre secousse peut faire périr. C'est à la mi May , ou au commencement de Juin, selon que l'année est plus ou moins avan« cée , qu'il faut ébourgeonner les arbres , et sui« Vaut qu'ils ont plus ou moins souffert des der« niers froids. Si l'arbre à ébourgeonner est vieux , ou ne pousse que faiblement, il ne faut conserver que les bourgeons les plus forts, les mieux places, les mieux conditionnés, et retrancher tous les autres. Si l'arbre est dans sa première jeunesse . on choisira les bourgeons les mieux disposés et les plus propres à lui assurer une belle forme, et à devenir ses principales branches; ainsi on retraite chera ceux qui seront inutiles ou mal placés \ mais ce retranchement sera plus ou moins vigoureux , Suivant la force de l'arbre auquel il est quelque fois nécessaire de laisser des bourgeons inutiles , pour consommer son trop de sève, qui produirait de toute part, de faux bourgeons, ou des gourmands. De l'Ébuurgeokkement. 87 Si l'arbre est forme , et dans sa force , et qu'il pousse avec une grande vigueur, il faut de même l"é bourgeonner sobrement, se contenter de n'y rien laisser de confus , en conservant tous les bourgeons qui peuvent se palisser, ne retranchant que ceux, qui mal places, ou en trop grand nom» bre, amaigriraient les autres, et les gourmands dont on sera sûr de ne pouvoir faire usage. Sou* vent même il vaut mieux casser ou couper ces gourmands à moitié de leur longueur, pour arrê= ter leur progrès, en forçant la sève à s'ouvrir de nouvelles issues , et à se partager à plusieurs bour= geons, qui naîtront de leurs jeux, et différer leur suppression à un autre tems. Enfin si l'arbre à e'bourgeonner est sage et modéré dans ses productions, et surtout, s'il a retenu beaucoup de fruit, on ne doit lui laisser aucuns gourmands , ni bourgeons inutiles , afin que la sève qu'ils dissiperaient, serve à nourrir les fruits, à soutenir et augmenter la force des bourgeons conservés. 1. Si du même noeud il est sorti plusieurs bour= geons, il faut les réduire à un seul, le plus beau et le mieux placé. 2. Ne conserver aucun bour= geon malade ou défectueux. 3. Si quelque oeil d'une branche ou d'une bourse à fruit , a dégénéré en bourgeon, ne pas y toucher, surtout lorsqu'il a arrêté du fruit sur cette branche, ou bourse. 4. Si depuis la taille il a péri quelque branche, en remettre le retranchement à la taille suivante, et disposer le bourgeon qui se présente le mieux pour la remplacer. 5. Ne pas s'occuper seulement S» L'ami uns Jardiniers. du besoin présent, mais ménager de bons bour- geons dans tous 1rs endroits de l'arbre où Ton prévoit qu'il y aura des bourgeons à remplacer, l'année suivante. 6. Le Palissade doit se faire en même tems que l'Ebourgconneinent; je suis même dans l'usage de palisser tous les bourgeons que je conserve, avant de retrancher les autres, afin que si quelques uns se cassent, se décolent, ou ne fassent pas un bon effet au Palissage, je ne me trouve pas sans ressource. 7. En palissant il faut étendre les bourgeons de toute leur longueur , sans les croiser ni leur laisser prendre aucun mau= vais pli, aucune tournure gênée; les espacer de manière qu'ils ne se cachent pas entièrement l'air m le soleil, et que les fruits ayant de l'air, ne soient pas entièrement exposés aux rayons du soleil. 8. Far Ebourgeonncment, on ne doit en« tendre que la suppression des bourgeons surnu= méraires, nuisibles aux arbres faibles, incapables d'en nourrir un plus grand nombre , ou aux arbres vigoureux qu'ils rendent confus, et non pas une suppression rigoureuse de tous les bourgeons qui Seront inutiles à la taille suivante \ car alors il faut qu'il .s'en trouve pour pouvoir choisir, ou pour remplacer tout re que î'îlvver, les maladies, ou les accidents auront endommagé, ou fait périr. En faisant un nouveau Palissage au mois de Juillet, il faut faire iu^ nouvelle revue, tant des bourgeons* conservé? a J'Ebourgeonnement. que de ceux qui ont poussé depuis, et délivrer les arbres vieux ou languissans , d* tout ce qui est imrtile; mais les arbres vigoureux demandent un De l'Ébourgeomnement. 89 autre traitement 5 il faut casser au dessous des veux, les pousses survenues depuis l'Ebourgeon= nement , et les bourgeons nos des branches ou des bourses à fruit. Si l'on a été obligé de conx server un trop grand nombre de bourgeons, pour amortir la fougue de l'arbre, et qu'ils se nuisent les uns aux autres, ou aux fruits } on en casse alors quelques uns ça et là, pour les éclaircir et procurer aux différentes productions de l'arbre, la jouissance du soleil et de l'air, nécessaire pour les aoùter, les perfectionner et les mûrir. Enfin, pour plus grande régularité, on fait un troisième Palissage au commencement de Septembre. Toutes ces règles sont communes aux arbres en Contre =r Espalier j en Palissade, en Eventail} la seule différence est que ceux ci ont une dou= ble face. On trouvera à chaque espèce d'arbres fruitiers de ce recueil, et aux différentes variétés de cha= que espèce , la manière particulière dont ils doi= vent être taillés *, car un Poirier de saint Germain, ou de Beurré, qui se met promptement à fruit, ne veut pas être conduit comme un Poirier de Virgouleuse, de Bonchrétien d'Hyver etc, , qui por= tent 1res tard, parce qu'ils s'élancent en bois, et qu'il faut; les tailler très peu, les alonger et les surcharger de petites branches, sans quoi ils coin* menceraient à peine à 12 ou 13 ans, à porter7 queU qwes fruits. Presque chaque variété a un carac= tère propre, qui exige quelque différence dans le traitement ; il faut qu'un Jardinier étudie lui même la conduite convenable à ses différents 90 L'ami des Jardiniers. arbres, et quelques attention et observations, la lui feront connaître en quelques années. Ce que nous avons dit jusqu'ici de la taille des arbres, regarde particulièrement les Poiriers et les Pommiers j voyez aux articles des autres arbres, celle qui leur convient; mais comme le Pêcher demande des soins particuliers, qui lui sont propres, et qui exigent des détails assez considé= râbles, je ferai un chapitre exprès pour cet arbre intéressant. Chapitre XV. Taille du Pécher. C'est de la Taille que dépendent la vie , la santé et la fécondité du Pêcher, ainsi que la beauté de ses fruits. Les autres arbres vivent longtems sans être taillés 5 mais le Pêcher' dure très peu, quand on lui refuse, ou qu'on néglige celle opération. Je suppose que l'on n'ait point taillé les trois derniers bourgeons d'un Pêcher , à la longueur convenable, mais qu'on les ait laissés entiers, on les trouvera l'Automne suivante , avant poussé de leurs derniers yeux , quelques bourgeons assez forts ', mais des autres yeux plus en arrière et les meilleurs , il ne sera sorti que quelques bourgeons minces, effilés, dépourvus de boutons dans le bas, en ayant très peu de doubles et de triples dans \c brait, et la pluspart étant trop faibles, non seu= iement pour produire et nourrir d autres bour= .e.rons, ou pour porter du fruit, mais pour se sou= tenir eux mêmes cfe résister à l'Hyver j de sorte Taille du Pêcher. Si que l'année suivante, ces branches seront mus. ou n'auront que des brindilles desséchées } cusorte que, si l'arbre est abandonné à lui même pendant quelques années , il n'aura plus de verd que les extrémités , et il ressemblera plutôt à un Bouleau mort, qu'à celui qui doit faire l'ornement d'un Espalier. Mais , si vous taillez les bourgeons dont je viens de parler, la sève n'ayant à travailler que sur un petit nombre d'yeux, elle en fera sortir des bourgeons capables d'une longue durée, dont les boutons bien nourris seront lapluspart doubles ou triples, qui seront propres, par leur vigueur, les uns à fournir des sucs abondants à un grand nombre de fruits \ les autres à multiplier les bour* geons nécessaires à la forme régulière, à la fé« condité et à l'étendue de l'arbre. La Taille du Pêcher est donc nécessaire, et quoi qu'elle ait rapport à celle du Poirier, voici en quoi elle, en diffère. On distingue, sur le Pêcher, trois sorte d'yeux, ou boutons: 1. de simples, qui produisent un bour* geon, ou une fleur :, 2. de doubles, qui produisent un bourgeon et une fleur. 3. De triples, qui pro* duisent un bourgeon entre deux fleurs. Il y a des variétés du Pêcher sur lesquelles il s'en trou* ve qui ont des yeux rassemblés au nombre de 4 à 8, Les yeux simples à bois , sont propres aux bourgeon vigoureux , dont la croissance est trop rapide, pendant la première sève , et qui n'ont ordinairement de? j-eux doubles et triples, que 92 L'ami dfs Jardiniers. vers leur extrémité, qui a été fonhé par la der= hière sève, moindre dans sa quantité, et plus iente dans son action. Quelques fois même les jeux doubles et triples de ces derniers bourgeons, donnent des branches au lieu de fleurs. Les yeux simples à fleur , sont propres aux branches chiffonnes, et aux bourgeons che'tifs, dont la sève n'est pas suffisante pour produire des jeux doubles, ni même un grand nombre d'yeux simples à boi3. Les jeux doubles se forment sur les bourgeons faibles, dont la quantité de la sève tient le milieu entre celle des bourgeons moyens et celle des bourgeons très faibles. Enfui les bourgeons moyens ont la pluspart de ieursyeux triples, produits par la modération de la sève. Il ne faut jamais tailler sur un oeil simple a fleur, qui ne donnerait point de fruit, puisqu'au= çun fruit ne peut réussir, s'il n'est acompagné de feuilles, ppur préparer sa nourriture. Lorsqu'on taille sur un oeil double en triple , il faut examiner et s'assurer si l'oeil à bois est sain , afin que ce bout de la taille ne devienne pas un chicot sec et désagréable à la vue, et préjudiciable à la branche, par la gomme à laquelle il e$t pres= que toujours sujet. Nous nommerons branches à boïsy sur le Pc* cher, tous les bourgeons forts, soit naturels, soit gourmands 3 soit de faux bois, parecqu'ils sont Taille du Pécher. 93 seuls propres à en produire de semblables , et à fournir de bon bois, pour l'agrandissement de l'arbre : et Branches à fruit, les bourgeon* mojfe ens faibles . qui n'en peuvent produire que de tels ; mais qui sont plus féconds en fruit qui noue mieux sur eux que sur k»3 bourgeons forts, par= ceque la sève y coule avec moins d'abondance et de rapidité'. Les branches à bois se taillent à une longueur proportionnée à leur force, depuis 6 pouces, jusqu'à 3 pieds*, et, si elles sont garnies de quel= ques petits bourgeons, on en taille d'un à trois yeux, suivant leur force, autant qu'on en peut placer. Si quelque taille , que l'on a été obligé de faire très longue, "par la crainte des gourmands, du faux bois, ou d'autres désordres, n'a produit des bourgeons que vers son extrémité . l'année siù= vante on la ravale sur les bourgeons les plus bas, qui se taillent en nombre suffisant, et à des lon= gueurs capables de fournir à la sève, assez d'issues, afin de rapprocher , autant qu'il est possible , ce nouvel étage de branches de l'ordre inférieur, qui en serait trop éloigné , et qui en serait séparé par une branche toute nue. Si, sur une autre taille, il est venu un ou plu= sieurs gourmands, à la taille suivante on la ravale sur le plus fort, et dans le cas où il s'en trouve une autre plus faible au dessous, on le taille aussi, s'il peut se placer avantageusement *, car la 3irp* pression des gourmands doit être encore plus rare 94 L'ami dus Jardinil r j, sur le Pêcher^ que sur les autres arbres, et ils ne sont jamais retranchés qu'au préjudice, et sou- vent à la ruine des branches naturelles. Cependant, lorsqu'un gourmand vient dans une place où il ne pourra être employé, dès la fin de Mai, on le rabat vers la moitié de sa longueur; environ trois semaines après, sur son 5. ou 6. oeil j Enfin à la mi Juillet, sur son 2. oeil, afin d*essaier de le réduire à deux branches à fruit moyennes, ou de le préparer à être retranché à la taille , avec moins d'inconvénient. Lorsqu'un bourgeon Vigoureux se trouve gar= ni de branches à fruit, qui ont poussé dans la même année, la pratique ordinaire est de le tail» 1er sur un oeil en deçà de ces branches. Il faut, au contraire, lalonger audelà, et tailler à deux ou trois yeux, autant de ces branches à fruit qu'on en peut placer sans coufusion, tant pour se pro= curer des fruits, que pour faire naître de bonnes branches à fruit de celles ci; mais comme ce bour= geon ne peut subsister Iongtems, et s'épuise qucl= qucfbis dès la première récolte, lorsqu'elle est très abondante, il faut choisir un autre bourgeon le plus près de. la naissance de celui là, et le tailler à un ou deux yeux pour leur faire pousser un jet vigoureux, que l'on forme et que l'on dispose à remplacer l'autre. S'il ne s'en trouve point, ou s'il n'y en a aucun de placé avantageusement pour cet usage, il faut courber le bourgeon vers sa nais* sance , et faire naître du milieu de la courbure/ ce* lui qui est nécessaire pour le remplacer. Cette vaé* thode , en rapprochant et rajeunissant les branches Taille du Pic h ïr. 95 d'un Pêcher, est plus favorable à sa durée, que l'usage de tailler longtems sur les mêmes bran= ches , qui, au bout de quelques années, ne sont qu'une suite de plaies et de cicatrices. Les branches à fruit se taillent pareillement suivant leur degré de force. Les fortes , planche S>,fio. 2. qui ont environ trois lignes de grosseur et qui sont garnies d'yeux triples biens nourris, et peu éloignés les uns des autres, se taillent à 4, ou 6. yenx. Les moyennes , b , qui ont aussi les yeux triples, se taillent à 3 ou 4 yeux. Le nombre des branches à fruit, tant fortes que moy= ennes, et la longueur de leur taille, se règlent aussi sur Vàge , la force et l'état de l'arbre, c'est à dire, plus ou moins longues. Les branches faî= blés , dont les yeux ne sont que doubles pour la plus part, se taillent à 3 yeux pour fruit, s'il n'y a pas assez de fortes et de moyennes ; ou à 1 ou 2 yeux, qui donneront de bonnes branches à fruit moyennes pour l'année suivante, propres à remplacer celles qui seront usées, épuisées, mortes ou malades. Dans cette vue il faut tailler à deux yeux, autant de ces branches qu'on peut en placer sans confusion* les alonger et tirer à fruit dessus est une mauvaise pratique , qui les surcharge, les rend incapables de nourrir ensem* ble du bon bois , et inutiles polir les années suU vantes. Il se trouve encore sur le Pécher , une autre sorte de branche , c , beaucoup moindre que les précédentes, et qui n'a d'autre usage que de por« ter du fruit. Quelquefois elle n'a qu'un pouce on 96 L' A M I 1)E S J A RDI M . - P. :, deux de longueur, et est assez grosse; quelque- fois elle a jusqu'à 6 pouces, et est [uns mince-, dans toute sa longueur, elle est bien garnie de gros boutons a fruit , terminée par un amas , ou grouppe de pareils boutons, et un seul oeil a bois. Si cet oeil manque, on la retranche, pareeque le fruit ne tiendrait par sans feuilles; s'il y est. on conserve cette branche précieuse entière, dans quelque position et direction qu'elle se trouve. Quand aux chiffonnes, comme, d f maigres, effilées, dont tous les veux sont simples, elles se retranchent, comme ne pouvant donner ni fruit j ni bon bois, à moins qu'il ni ait un vuide qui obli* ge de s'en servir à défaut d'autre -, alors on les taille à un oeil. N'oubliez jamais, en taillant un Pêcncr j 1. qu'il ne pousse que sur le jeune bois , et qu'ainsi il faut lui en faire produire de nouveau, chaque an= née. 2. Ouc le bois qui a produit une fois, de- meure nudj qu'il faut donc le faire naître le plus près qu'il est possible, des branches mères, afin que l'arbre soit garni et fécond" au milieu comme aux extrémités. 3. Quoique le Pécher reperce difFu cilement , cependant, si cela lui arrive, il faut profiter de ces productions extraordinaires , pour remplacer les branches épuisées. Ouelques amateurs craignent de jetter bas le plus grand nombre de boutons à fleurs dont les branches à fruit sont chargées, et en conséquence, ils alongcnt la taille des branches qui portent jus* qu'à 20 bons. yeux, tant doubles que triples; mais ce. retranchement, loin d'être nuisible, assure la Taille du Pécher.. $7 conservation de l'arbre et des fruits} car, si on laissait sur un Pêcher tout ce qui paraît devoir porter du fruit , on verrait que si cela réussissait, il serait trop chargé des deux tiers , et la plus» paît des fruits tomberaient avant d'avoir atteint la moitié de leur grosseur. Il faut donc sacrifier l'agréable à l'utile, et assurer la santé de l'arbre en même tems que ses productions , et considérer que le ravalement et le rapprochement sont aussi nécessaires au Pêcher, qu'ils sont nuisibles au Poirier, au Pommier, etc. Tl arrive souvent que la cloque qui attaque le Pêcher au Piïntems, ou les pluies froides, qui durent quelque fois jusqu'à la fin de May , et même en Juin , font avorter les premiers yeux, des branches et empêchent les yeux, doubles et triples de s'y former; de sorte qu'il faut, à la taille suivante, sacrifier le fruit à l'arbre , ou nuire à l'arbre par une taille trop alongée, en faveur du fruit. Pour éviter ces deux extrémités, on taille- à l'ordinaire, et même un peu plus court \ mais on conserve, on alonge beaucoup, et l'on plaça en hors d'oeuvre , un nombre de branches à fruit bien garnies de bons yeux. Celles qui porteront1 du fruit, pourront être retranchées après l'IIyver suivant. Celles qui n'en retiendront point, et qui ne feraient que de la confusion , seront supprU mées dès l'Ébourgeonnement ] mais elles seront coupées à demi pouce de leur naissance ; et non à fleur de la branche d'où elles sortent \ car il vaut mieux souffrir le difformité de ces onglets . (jui disparaîtra à la taille suivante, que de fairç Tome I, G; $d L'ami ue» Jakuiniir-s. des plaies plus dangereuses, pendant la première sève, que dans toute autre saison. Voyez l'article du Pincement, ci après, qui est préférable. Dans les années sèches, presque tous les jeux des Pêcher», surtout de ceux dont la vigueur est médiocre, sont doubles on triples; mais au Prin» tems suivant, la pluspaii de leurs fleurs se trouvent stériles. Ce défaut, vienl de la faiblesse des sujets, qui, faute de nourriture, n'ont pu suffire à un trop grand nombre d'embryons , ou fruits naissants. Pour Je prévenir, il faut, pendant l'Été, jetter mi pied des arbres, quelques arrosoirs d'eau mèiee de jus de fumier. Chapitre XVI. Manière d'abriter les Arbres* Les abris étant nécessaires aux arbres en Es« palier, mais surtout aux Pêchers et Abricotiers, on a imagine différentes méthodes, pour ! es pré- server des gelées de l'Hj ver et des fiimats du Printcms. 1. Les Auvents faits de Paillassons . ou de planches légères, et posés en pente sur des piquets1 plantés sous le chaperon du mur, garantissent le haut, des arbres de la gelée, des pluies froides, des brouillards, des rayons du soleil, etc. Des Paillassons attachés dans le bas du mur à 8 ou 10 pouces des arbres, défendent cette partie des mêmes injures et de l'humidité froide de la terre. Enfin d'autres Paillassons placés au dessus Abris des Arbres, 99 de ceux ci, à la même distance des arbres, aehc* vent de les couvrir, mais que de soins, de peines, de soucis, cette méthode ne donne = t= elle pas? (Tailleur la moindre négligeanee à ôter ou à re- mettre ces couvertures à propos , peut tout per= dre , non compris la dépense et rembarras de ces abris. 2. Quelques personnes riches font assembler y Lais à Lais, de la toile à emballage, ou treillis des Tapissiers , du tissu le plus clair que l'on peut trouver. On en forme des pièces de la hau> teur des murs, moins S ou 9 pouces, et de lar=s geur à volonté, c'est à dire, suivant la longueur des Espaliers. On fait tout au tour , un ourlet dans lequel on renferme une ficelle , pour plus grande solidité. On y pas/e, de distance en dis= tance, des ficelles, oueffrdons, tant pour joindre ensemble ces pièces, que pour les attacher par le haut et par le bas. On enfonce dans la Platcbande de l'Espalier, à 5 ou 6 pouces des arbres, et à 7 à >s pieds l'une de l'autre , des perches qu'on lie sous le chaperon du mur. On place sur ces per= ches . en travers, trois rangs de lattes ou bague bâ- tes , un en bas, un au milien, et le troisième dans Je haut. Attachez vos toiles sur le rang d'en haut et sur celui d'en bas, de façon quelles soient tei:u dues. Assemblez les pièces, et aux deux extré= mités de l'Espalier, placez une torche de paille, ou des branches d'arbres , pour fermer l'entrée aux. vents, ou pour les briser. Dans les tems fort rudes, garnissez le bas de litière. Ces couvertifa res n'exigent aucuns soins, depuis qu'elles sont G 2 100 L'ami vols, Jarimnïlrs. placées, jusqu'à ce qu'on les retire-, mais elles Goûtent beaucoup et ne durent pas, à inoins qu'on ne les mette chaque année dans une lessive de tan fin que l'on fait bouillir pendant, environ une heure dans de l'eau , et dans laquelle on les lait tremper pendant 24 heures. En les retirant on ne les tord point, mais on les met sécher en les étendant dans lui lieu bien airé^ avant de les plier pour les serrer. 3. Voici le moyen aussi simple que bon, dont je me sers et dont je garantis le succès. Je commence par établir au haut des murs, dès le milieu du mois de Décembre . les Auvents, ou petits toits en pente, dont il est parlé au 1. article ci dessus. Un pourrait même s'en passer, si le. chaperon du mur déborde de 8 pouces. Ensuite je plante le long de la Platebande, à un pied et demi de distance des arbres , et à 1 ou $ pieds l'une de l'autre, des perches dont la hauteur aille- jurques sous le chaperon où j'attache leur extré* mité à un piquet ou cheville à tète. La grosseur de ces perches doit être proportionnée à leur lon=^ gueur. Si le mur n'a que 8 pieds, elles pourront n'avoir que 15 lignés^ mais si L'Espalier a 12 pieds et au de là, il faudra des perches de 2 pouces à 2 pouces et demi, dans leur milieu, pour les ren« dro fermes. Il est inutile de dire qu'on leur fait une pointe par le bout d'en bas pour les enfoncer de 6 pouces dans la Platebande. J'attache sur ces montants, en travers, avec des Osiers, 3 ou 4 rangs d'autre perches plus pe= tites -, savoir, un rang dans le haut, un dans le A B R r.S D F."S A Rl'.RES, 101 bas à un pied de terre , et un ou deux dans le milieu, selon la hauteur du mur. En nu mot, je forme avec ces perches , qui peuvent être de toute sorte de bois, un bâtis! grossier, sur les traverses duquel j'attache de distance en distance, des brandies de Genévrier, de Sapin, d'Epieé% •de Pin, d'Olivier, de Charmille, de Hêtre ou Poyard, avec leurs feuilles sèches; ayant soin de tourner les branches de manière qu'elles soient renversées , afin que les frimais et les pluies froi« des glissent mieux, par dessus; du Genêt, même de la paille de pois -, en un mot toute espèce de matériaux avec lesquels je forme un tissu clair, qui brise l'air et les vents , sans les intercepter entièrement, et qui laisse jouir les arbres places dessous, de l'influence du soleil, sans laisser tom=- ber directement sur eux ses rayons. Par ce moyen j'empêche la neige, les giboulées, le verglas, et la trop forte gelée de pénétrer; le froid de la nuit ne succède pas sur le champ à la chaleur du jour, mais l'un et l'autre sont tempérés , et les arbres éprouvent le même effet que l'on ressent dans une forêt claire, ou peu épaisse, où l'on jouît d'un air doux, quoiqu'il soit froid au dehors, parce qu'il est brisé et tempéré par les tiges et les branches des arbres , qui s'opposent à son passage direct. Mais je dois prévenir, que dans les climats froids, les branches d arbres verds sont préférables à toute autre chose, parce qu'ils brisent mieux les vents, arrêtent mieux les fritnats, et qu'ils contiennent une résine extrêmement favorable aux plantes , pendant la saison rigoureuse. Or comme on trouve de cet arbres dans tous les climats froids, et par* 102 L'ami des Jardiniers- ticulièrement des Genévriers, qui sont les mciU Jcui'6 ^ il est facile de se procurer cette ressource. Ouand aux climats méridionaux, tels que la pro= vence, où les frimats sont moins fréquents, mais où le vent du Noi d-E;t, qu'on nomme Mistral, et qui souffle le froid tout à coup et avec impétuosité", au mois de Mars ou d'Avril, peut faire périr en une matinée les fleurs , ou même les jeunes fruits ; les branches d'Olivier, rie Genêt, de Laurier même, sont excellentes pour garantir les Espaliers. On peut placer ces Abris, comme je l'ai dit, dès le milieu du mois de Décembre, pour les lais» ser jusqu'à la fin d'Avril, et même au mois de May, lorsque les fruits seront noués et arrêtés ; mais il faut avoir soin de les élaguer ou éclaircir, lors* qu'on s'apperçoit que les Espaliers commencent à fleurir, afin de les accoutumer peu à peu à l'air. Cela se fait en coupant, de tems en tems , quel- ques branches, avec la Serpette, ou en les de'ta* chant de distance en distance. Enfin lorsqu'on est sûr que les fruits n'ont plus rien à risquer, on profile d'un tems sombre ou pluvieux, pour enle= \er le reste des Abris. On sent donc qu'il faut avoir nécessairement égard au climat et à sa température, pour former ces Abris plus ou moins serrés ou épais , et ponr le tems qu'ils doivent rester en place. Dans les pars (In Nord, par exemple, il faut bien se garder de les enlever entièrement avant le mois de Juin, et surtout, tenir toujours des matières prêtes poul- ies regarnir en cas de besoin. On peut tailler les Espaliers que l'on abrite , avant de les couvrir^ Aurais des Akrhks, 10£ .c'est à dire , même avant l'Hyver. Mais si l'on veut différer la taille, il est aisé de détacher les Abris et de les remettre, à mesure que l'on fait cette opération. 4. Quelques personnes plantent devant leurs arbres, deux rangs de perches de Charmille, d'Or- me, de Foyard, ou de Bouleau, garnis de brin= dilles, de manière que les perches du seeoiid rang soient placées vis à vis l'entre deux de celles du premier, et que les petites branches ou brimé. des unes et des autres se touchent, et même se croisent ensemble j cela produit à peu près ie même effet, pour briser l'air, que la méthode précédente; mais, 1. il faut beaucoup plus de matériaux. 2. Ces Abris ne sont pas faciles à éclaircir, lors de la pousse des arbres, car il faut ôter une perche entière a chaque place. .3. Il est impossible de rien mettre dans la Platebande, ou d'approcher des arbres. 4. On ne peut se servir d'arbres verds dont la résine est le meilleur pré= servatif contre la gelé* et- les frimats. On peut abriter de la même manière, les Con= tre- Espaliers, les arbres en Eventail, les arbres nains et les basse -tiges, en soutenant les matiè= res à abriter, avec des petites perches rabotéu= ses . ou garnies de kr'ms coupés à quelques pou= ces de la tige; que Ton plante, en les inclinant, de ehaque co'é des Eventails et des Contre^ Es- paliers, et à l'entour des arbres nains, auxquel- les on attache les branches d'arbres verds ou au= Oc-: , soit avec de i'oiicr, soit eu les accrochant 304 L'ami des Jardiniers. simplement par leurs fourches , aux crochets des petites percjies. A ï*égâïd des arbres en plein «vent, on sent rpie cette méthode leur serait difficilement appli= cable. J'ai cependant abrité des Abricotiers en plein s vent, en plantant au pied une forte perche plus élevée que le sommet de l'arbre, au dessus de laquelle j'avais adapté une virole avec des cro* chefs qui soutenaient par un bout, 7 à 8 petites perches dont les bouts àen bas était attachés à* un grand cercle qui les étendait comme les balei= nés d'un par = à = pluie ; je fixais ensuite sur ces espèces de rayons , d'autres petites perches en travers , sur lesquelles j'attachais les branches d'arbres verds; et autres. Mais je conviens que l'exécution est difficile, et que quand on a beau» epup d'arbres en plein-vent, il faut y renoncer; c'est réellement une cchaflaudage pénible et em= barrassant. J'indiquerai donc pour les vergers, ou planta* tions dont les arbres sont rassemblés dans un es= pace de terrein quelconque, de faire, au teins de la fleur, une fumée épaisse, de distance en dis» tance, avec des matières à moitié sèches, du l'u= mier en partie consommé , ou autre chose qui ne jette point de flamme. Il faut s'y prendre avant le lever du soleil, car c'est le moment critique; si ie soleil a donné sur les arbres fleuris, après la gtléc , ils sont perdus; et, pour s'en assurer Ou n'a qu'à regarder le pistil, ou aiguille, qui se trouve au milieu de la fleur; s'il est brun et lanné, le Fruit est perdu. Abri? dus Arbres. 105" C'est ordinairement la dernière matinée froide, ■après plusieurs jours d'un vent sec et froid, qui sou/île en Avril , que les Heurs sont gelées. Il s'élève , pendant la nuit un brouillard épais et mal sain qui se congèle, à la pointe du joui", le ciel s'éclaircit ensuite au lever du soleil , dont les rayons faisant succéder subitement leur chaleur à cette gelée , détruisent en un instant les plus belles espérances. > Surveillez donc, et guettez soigneusement ce moment , et quand même il n'y aurait que des brouillards, sans gelée, faites toujours de la fu» mée dès le matin , et vous ferez périr du moins les insectes malfaisans qui accompagnent ces brouillards. Ce que je viens de dire suffit aux amateurs et aux Jardiniers qui ont un peu de bon sens et d'intelligence, pour les guider dans une opération aussi importante que la conservation des fruits naissans, qui demande toute l'attention des cul= tivateurs. En tout cas, que la méthode que j'ai indiquée à l'article 3. , trouve des critiques ou ou non, je la donne pour la plus certaine, la moins dispendieuse, la plus facile à exécuter, et je déclare crue c'est moi qui l'ai mise le premier en pratique-, je conviens que d'autres personnes avant moi, ont abrité avec des arbres verds *, mais on ne les a point employés de la même manière \ on les appliquait in±rné duire de nouveaux bourgeons, jusqu'à la mi.sep= tembre, il faut en faire . pendant l'Eté, plusieurs nouveaux retranchements ; de sorte qu'on peut regarder l'ébourgeonnement de cet arbre, comme une opération continue , depuis May jusqu'en Septembre. S. Le Palissage du Pécher consiste, comme celui du Poirier, à le répéter autant de fois que les bourgeons auront besoin d'être soutenus con= tre le vent, la pluie et leur propre poid. Pincement. On pince les jeunes bourgeons, pendant qu'ils sont encore assez tendres, pour être coupes avec 105 L'ami des Jardiniers. l'ongle. Cette opération se Tait en Mav et Juin , sur les gros bourgeons seulement , et jamais sur le bourgeons faibles \ dans le haut de l'arbre , et non dans le bas , où le bois ne saurait être trop fort, et où il faut plutôt diminuer qu'augmenter le nombre des petites branches. Le Pincement à lieu, 1. Sur toute sorte d'ar= près, dont il faut multiplier les bourgeons, ou en afiamlir quelqu'un, en partageant sa sève entre plusieurs auxquels il donnera naissance, et qui seront propres à devenir branches à fruit. 2. Sur les Pêchers, que la Cloque, ouïes froids du Printems affaiblissent et font languir, de sorte que les premiers noeuds des bourgeons ne portent qu'une feuille, et par conséquent, un oeil simple. En pinçant une partie des bourgeons à deux bons yeux les plus bas, ils donneront de bonnes bran= ches à fruit pour L'année suivante. 3. Sur les Pêchers auxquels une vigueur ex= cessive oblige de baissera rébourgeonnement, des bourgeons forts, qui ne pourront s'emploier à la tailie, mais qui trouveront place comme bran» ches à fruits fortes ou moyennes. Comme le cas» sèment convertit en petites branches à fruit, les bourgeons superllus , ou mal placés du Poirier , ou du Pommier^ ainsi le pincement change en branches de même espèce , ces bourgeons du Pêcher, et lui épargne les plaies que leur retran- chement occasionnerait. On peut traiter de même tous les arbres trop ureiOL , et par conséquent stériles, qui ne dousj e de gros bourgeons à boi*. Maladies des Arbres. 109 Chapitre X V 1 1 1. Des Maladies des arbres. 1. La Jaunisse est une maladie commune à tous les arbres , qui rend jaunes les feuilles , le dessous de l'éeorce, et la moelle des bourgeons. Les eflets sont la chute des feuilles avant le tems ; le dessèchement de l'extrémité des bourgeons ; la maigreur, la roideur et la fragilité du bois; la petitesse, et presque l'avortement des veux. Elle tend, dessèche et amincit l'ècorce ; elle rend les fruits insipides ; elle altère la sève* elle fait languir et dépérir l'arbre, et il meurt enfin, s'il n'est se* couru à tems. Cette maladie vient principalement d'une terre maigre, usée, sans fond, trop sèche, ou trop humide, trop froide, scellée et impénétrable aux pluies; de l'argile, du tuf, de la glaise, qui toiu client les racines ; des fourmis qui les éventent , ou les échauffent; des taupes et des mulots, qui les mettent à l'air; des chancres aux racines, ou au corps de l'arbre ; des greffes enterrées ; des arbres plantes trop bas. Si le mal n'est pas dans le corps de l'arbre , il faut le chercher dans les racines, les découvrir, visiter, les traiter, les regarnir de terre, Tune après l'autre , et la plomber à l'eau , cest à dire l'arroser largement. Si le mal provient du terrein, il faut employer, suivant les cas , les arrosemens , les labours . les binages, les tranchées, pour faire écouler les eaux; les engrais , les bonnes terres , etc. Mai» si l'on iOO L'ami des Jakdiniers. s'apperçoit, ou que l'on sache d'avance, que le terrein manque de profondeur, et que les racines touchent à des matières stériles, pardessous. il n'y a pas d'autre parti que celui d'arracher les arbres et de leur fournir une bonne terre étendue et profonde de trois pieds au inoins. 2. La Rouille re'pand des taches rousses et graveleuses sur les jeunes bourgeons, et sur les fouilles. Elles ronge la partie mince des feuilles. et ne laisse que leurs côtes j les yeux sevrés de la nourriture que les feuilles leur préparaient, s'ou= vrent avant le tems , et parconséquent, l'arbre est stérile l'année suivante. Quelquefois ses causes sont les mêmes que celles de la jaunisse.* quelquefois elle est occa- sionnée par les pluies continuelles pendant l'Été; par une alternative de pluies, ou de nuits froides dans cette saison, et d'un soleil brûlant; Je plus souvent par des Insectes, qui ordinairement pen> dant la nuit, rongent la partie même tics feuilles, et la surpeau des bourgeons, dont les plaies ne peuvent se guérir, étant sans cesse rouvertes par de nouvelles morsures , et frappées des rayons du soleil. Détruire les Insectes, en les cherchant et les écrasant avec le plus grand soin -, amender les ar= hres, si la cause vient d'une mauvaise terre: les abriter légèrement dans les intempéries de l'Eté , sont les remèdes qui conviennent, mais qui ne réussissent pas toujours, surtout si l'arbre est vicié ou trop vieux. Maladies des Arbres. m 3. La Brûlure ? la Lèpre, le Blanc, le Meunier expriment une maladie propre au Pêcher Zl et au Plumer. tlJe couvre es feuilles les bou- geons et les fruits, d> dum b!anc_ *££ b°l = ZITiï d; ma!a,iiv,e u ••»». K$ dafaord les dernières feuilles et l'extrémité des t7SAS'étend ~~t «Ttocïï uant, jusqua leur naissance. Elle cause la chute prématurée des feuilles • la rume des jeux privés de nourriture et attacmés' eux mêmes de la maladie ; souvent la S 1 xtremtte des ourgeons , et enfin la mort Z larbre si la ma,ad,e résiste pendant plusieurs an- nées aux remèdes. Ou ignore quelle est au juste la cause de cette maladie et le meilleur remède que l'on ait trou é jusqu'ici, est de découvrir les racines, d'en re, jeter a ^ terre et de la remplacer par de meilleure de la plomber avec partie égale d'eau et de jus de fumier, afin de rendre des forces à farle par une nourriture saine et abondante; on taille c,î biensam, audessous de toute Lèpre apparente pour en préserver les parties qui n'en Ton pas encore attaquées. P S Pêther Cauq"n f "** "^ c'ni atta^ le re cher au commencement de la premier sève - geons, et les couvre d unepoussière sale etgluante Elle cause la chute des feuilles et des fruits ia ruine des veux à fruh ^ «uns, y ux a nuit, et par conséquent, 412 L'ami des Jardiniers. de la récolte de l'année suivante, si les bourgeons ont déjà poussé la 5. ou la 6. feuille, lorsqu'elle les attaque. Selon d'habiles cultivateurs, la cloque est occa« sionnée par l'alternative subite de chaleur excessi ve, pour la saison, et de froid accompagne d'un vent meurtrier du Midi au Couchant, qui paralyse et fronce les nervures des feuilles, gèle et épaissit la sève, et engorge les canaux où elle doit couler. Cependant quelque vraisemblable que soit cette conjecture, elle est détruite par l'expérience, qui nous prouve que la maladie vient du sujet même, puisque son voisin en est préservé. Souvent les rcmèdos que Ton emploie, sont pires que le mal. Bien des Jardiniers coupent toutes les feuilles attaquées, et les brûlent, pour faire périr les Insectes dont elles sont remplies. D'autres mettent au pied de l'arbre, des engrais Lien consommés, ou ils donnent quelques arrose» mens avec de l'eau mêlée de jus de fumier. D'au* très laissent agir la nature. Pour moi je pense que les intempéries de l'air . au moment où les feuilles sont encore tendres , influent beaucoup sur cette maladie, et qu'il faut redonner quelques Abris aux arbres, si ceux, de l'iïvver sont cntic= rement levés. Car quoiqu'un Pêcher voisin d'un autre qui est attaqué de la cloque, ne le soit pas lui même, c'est apparentent, parce qu'il est plus robuste, ou d'une espèce qui y est moins sujette. On sait que le Pêcher est un arbre des climats chauds de l'Asie \ il demande done des ménage* mens particuliers, quoi qu'il se soit accoutumé à Maladie des Arbres. 113 la température de l'Europe, pourvu qu'elle ne soit pas trop rigoureuse. 5. La Brûlure est un dessèchement de l'écorce et du bois, qui attaque la tiaje et les grosses branches des arbres en espalier , par le côté que le soleil frappe à Midi; les parties brûlées se creusent, et causent une mort prématurée à l'aiv bre. Les pluies , les neiges , les frimats , les humU dites converties en glace fondue ensuite par le soleil, gelées de nouveau et fondues alternatif veinent, donnent lieu à cette maladie. Il faut couper jusqu'au vif, toutes les parties cariées, et appliquer sur les plaies, un mélange de terre et de bouze de vache. On préserve les arbres de cette maladie, 1. en couvrant, du coté du Midi, pendant les for» tes gelées, la tige et les grosses branches des ar= bres, avec des écorces, de la paille, des planches minces, etc. 2. En enlevant, au mois de Sep^ tembre, toutes les vieilles écorces des arbres, qui étant spongieuses, fendues, gercées, s'abreuc. vent d'humidité, et la retiennent en telle quan* tité, que quelque fois elles sont couvertes de glace épaisse de près de six lignes *, car les jeunes brân= ches ne sont exemtes de cette brûlure, ou ex*. foliation, que parceque leur écorce étant lisse, et unie, le peu d'humidité qui peut s'y attacher étant fondue par le soleil, se dessèche ou s'é* coule, et n'y forme pas une nouvelle incrustation. La pratique de nettoyer les arbres de ces écorces moites, non seulement les préserve, ds Tome I. l| 414 L'ami des Jardiniers, celle maladie, mais favorise la transpiration, procure les bienfaits de l'air, et détruit les nu sectes et la mousse, qui s'y attacheraient. 6. La Gomme est une maladie commune aux arbres à fruits à noyaux, qui peut les attaquer tur toutes les parties exposées à l'air, et dans toutes les saisons où leur sève est en mouvement. Elle cause le dépérissement des branches qu'elle attaque, et leur mort, si on liii laisse le teins de les gangrener. Elle est occasionnée par une excessive abon- dance de sève qui romp ses vaisseaux*, par un dérangement dans sa circulation , occasionné par une alternative de chaud et de froid hors de saison* des plaies négligées, ou mal pansées, on Jaites pendant les gelées ou les grandes cha« leurs ; quelquefois par la mauvaise qualité de la sève, enfin par la Punaise. On y remédie, soit en faisant une incision à Fécoree, le long delà branche, pour faire sortir le suc surabondant; soit par le changement, ou l'amélioration du terrein: en enlevant la gomme avant qu'elie se soit durcie-, et, si elle l'est, il faut la laisser ramollir par la pluie , ou en l'enve* loppant quelques heures avec un linge mouiliéj ensuite il faut examiner et sonder les endroits où elle a séjourné et qu'elie a endommagés,- les retrancher jusqu'au vif, et mettre sur les plaies un emplâtre de bouze de vache et de terre-, prévenir, ou détruire lçs autres causes qui peu» vent l'occasionner. Maladie des Arbile&. h$ On ne peut trop prendre de précautions, ni donner trop d'attention à cette maladie , qui peut attaquer tout à coup la branche la plus belle t la plus vigoureuse d'un Pêcher ou Tau Abri* cotier, et la faire périr en quelques jours. 6. Les chancres, les ulcères et tés plaies* se guérissent en retranchant Ifis, parties corrompues j eu les coupant Jusqu'au vif. et par l'application, de L'onguent de St. fiacre, ou de bonze de vache, détrempée avec de la terre et de l'urine* qui sert aussi de topique pour les contusions, les fentes et les déchiremens de l'écorce, causes par l'action trop violente de la sève. L'onguent susdit guérit aussi parfaitement les- coupures et cassures que l'on pourrait avoir fais* tes par maladresse, ou par mégarde, en remet* tant les parties à leur place et les soutenant avec des éclisses ou morceaux de bois lie's avec de la ficelle, ou de i'ozier, autour de la branche cou« pée ou cassée, mastiquant toute la partie attaquée, avec l'onguent, et couvrant le tout avec un linge, ou de la mousse que l'on retient avec du fil.. J'ai rétabli ainsi parfaitement, des branches que- j'avais coupées par maladresse, et qui ne tenaient plus qu'à un peu de peau. Après avoir parlé des maladies des arbres» je doit prévenir que presque toutes sont occasion^ nées par le mauvais terreiu , son peu de profond deur, le défaut de culture et de soins, les interne pérics de l'air non empêchées par des abris ou •autres précautions 5 on aura donc beau applique!? des remèdes, si l'on ne détruit pas les causes, uuj obligent d'y avoir recours, 6 H 2 116 L'ami des Jardiniers. Chafiî&e XIX. Des Animaux et bisectes qui nuisent aux Ar* ères y et aux jardins , et des moyens pour les détruire. 1. Le Mulot , qui tient le milieu entre le Rat et la .Souris, et dont le poil est fauve, se creuse des retraites sous les racines des arbres et niante les fruits ,et surtout, les graines, même dans la terre. 11 se prend, 1. avec des 4 de chiffres, ou assommoirs composés d'un bout de planche charge d'une pierre, ou d'une pierre plate, soute= nus élevés en pente sur un autre planche, pierre plate , ou endroit uni , par 3 petits bouts de bois minces représentés PI. 9. fig. 1, 2, et 3, et for= mant, lorsqu'ils sont rassemblés sous l'assouu moir, un 4 de chiffre, comme vous le voyez fig. 5. L'essentiel de ce piège est qu'il soit tendu de manière qu'au moindre mouvement que l'animal fait faire à la plus grande pièce, d , en cherchant à manger l'amorce qui y est attachée, en c, tout l'assemblage se détraque, et laisse tomber la planche, ou la pierre, sur lui. On commence donc par soutenir la planche en plaçant, sous le bord de devant, la pièce dont le petit mentonnet, a, fig. 5, doit être tourné en haut*, ensuite soulevant un peu la planche, avec la main gauche et tenant, avec les doigts, la même pièce, on place le bout mince de la seconde pièce, b, dans le cran du mentonnet, et l'on tire en dehors l'autre bout qui fait alors mi levier, par la pesanteur de la planche sur le Des Animaux nuisible 117 dehors du mcntonet. Enfin on place la grande pièce de la manière dont elle est représentée , mais les deux bouts du cran, c, c, ne doivent qu'effleurer le bout, d, de celle à mentonnet, et le côté de celle qui est amincie par le bout pla* ce sous ce mentonnet. L'amorce se fait avec un petit morceau de lard un peu grillé, et une moitié ou un quart de noix, enfilé aubout pointu de la grande pièce. fig. 4 , en c. Je ne me suis un peu étendu dans la des= cription de ce piège , qui est très connu , que pareeque peu de personnes savent le tendre comme il faut. Il prend également les Souris. Lorsqu'on veut prendre des gros Rats, ou des Loirs, de cette manière, ii faut que les pièces du 4 de chiffre soient plus longues et plus fortes, et que la planche soit plus chargée, ou la pierre plus lourde. 2. On empoisonne les Mulots et les Souris, avec des Carotes coupées en petits morceaux carrés j les plus jaunes sont les meilleures, on fait un lit de ces petits morceaux , sur une feuille de papier fort*, on les saupoudre d'arsenic ou de sublimé corrosif, ou de Noix vomique mise en poudre } ensuite un second ou plusieurs lits par dessus, en les saupoudrant l'un après l'autre, surtout le dernier } on plie la feuille de papier pardessus le tout , et après l'avoir liée avec une ficelle , on marche bien pardessus ce paquet , pour faire entrer le poison dans les Carottes ; on en met 3 ou 4 petits morceaux dans les trous ils L'ami des Jardiniers. tics Mulots ou des Souris, en choisissant Ins trous qui sont frayés au bord et où l'on est sûr qu'il y a de ces animaux ; comme ils sont friands de ce ragoût, ils ne manquent pas d'en manger, et Ton est sûr de les trouver morts quelques jours après. Il est bon de semer quelques petits morceaux de carottes empoisonnées, sur les bords des trous, pour attirer les mulots. 2. Le Loir est une espe'ce de gros Rat qui entame tous les fruits à mesure qu'ils mûrissent; comme il dort pendant l'hvver, et qu'il ne donne dans aucun piège, aussitôt que les fruits com= cent, il faut s'y prendre dès le mois de May, pour les détruire. On peut le faire' avec le piège dont je viens d 1er, en lui donnant un volume plus con= sklci'able que pour les Mulots; mais comme le ; descend guerres sur la terre, et qu'il grin, volontiers Je long des murs et sur : liages ou U branches des Espaliers , il faut placer sur des piquets une planche sur laquelle vous établissez l'assommoir; mais' au lieu de Jardj i. . ut amorcer avec quelque morceau de fruit, ou avec la composition suivante, qu'on lui présent* aussi de la manière que je vais dire. Mettez en poudre avec une râpe à bois ou ;> ucre, de la Noix vomique; fricassez la avec de la graisse, ou du Beurre frais, sur un feu doux, sans la faire bouillir, et en la remuant bie avec une spatule de bois ; mettez de cet appas sur des tuileaux, ou des pierres plates, ou 4cô petite morceaux de bois que vous placcre's Des Animaux nuisibles. .119 contre les murs , le long des treillages , en les soutenant sur deux petits piquets. Il faut avoir attention de ne jamais toucher cette drogue avec les doigts , car les Loirs , qui ont l'odorat très fin, n'en mangeraient pas \ ensuite il faut placer au dessus, en la posant, quelque abri, pour em* pêcher la pluie de la mouiller-, ces deux atten- tions sont absolument nécessaires. On peut aussi placer le long des traverses des treillages, sur lesquelles les Loirs courent, ou sur quelques branches chargées de fruits , des collets ou lacets de fil ds laiton fin , de manière qu'il ne puissent passer sans enfiler leur tète dans l'ouverture, qui doit être posée vis à vis la branche, en la traversant sans la toucher, afin que leurs pattes de devant fassent serrer le noeud coulant, en raccrochant; on pourrait faire ces lacets avec du crin , mais les Loirs les coupent avec leurs dents , pour s'en débarasser. 3. La Taupe nuit beaucoup aux racines «les arbres; elle détruit leur chevelu, en faisant ses routes souterraines , et elle donne entrée à l'air , au froid et au hàle, dont on ne peut trop les défendre. On prend les Taupes de bien des manières ; mais la meilleure, selon moi, est, de se servir d'un morceau de bois rond , ou cilindre ,d'un pied de longueur, sur 2 pouces et demi de grosseur, ou diamètre, creusé, dans sa longueur, d'une ouverture de deux pouces de large , à l'excep= tion d'un bout qui reste fermé, mais auquel ou donne un peu de jour avec un petit percoir. 430 L'ami dis Jardiniers» L'autre bout doit avoir à l'entrée et en de- dans, un petit rebord moins évasé que le reste du tuyau, et large seulement de quelques lignes. À l'entrée du trou, et en dedans de ce rebord, tous suspendrez avec un fil, une petite languette ou soupape de bois mince et très légère , qui puisse s'enfoncer dans le tuyau, mais qui n'en puisse sortir en la poussant par dedans, au moyen du petit rebord contre lequel elle est retenue. Vous découvrez bien le trou de la Taupe , avec une bêche, ou pelle ; et vous placez l'ou= l'erture du cilindre, vis à vis; de manière qu'en le recouvrant légèrement de terre, la taupe en Suivant sa route, entre dedans en poussant la petite soupape qui se referme derrière elle, aus* sitôt qu'elle est passée; et comme l'autre bout du cilindre, ou tuyau, est fermé, ou du moins très peu ouvert , elle se trouve prise au milieu ; on s'appercoit facilement qu'elle est prise , par le bruit qu'on lui entend faire, en cherchant à s'échapper . et pour la faire mourir, on enfonce le cilindre dans l'eau pendant quelques minutes, et en poussant la petite soupape en dedans , avec un petit bâton, on fait sortir la Taupe, ou bien on fait le cilindre de deux pièces, que l'on serre avec une virole ou petit cercle de fer, que l'on ote pour l'ouvrir. Comme on ignore assez souvent de quel cô» té poussera la Taupe, il est bon d'avoir deux cilindres dont on tend les ouvertures, l'une d'un côté, et l'autre de celui opposé; on amorce cette Des Animaux nuisible y. 121 espèce de boëte avec quelques petits morceaux de carotes que la taupe aime beaucoup. On tend aussi des pinces de fer à ressort, qui sont connues partout: Pour mieux faire comprendre le méehanisme simple de la boëte ou cilindre creux dont je viens de parler, je vais en donner la figure , PL 9. fig. 6. 7. S. 9. La. fig 6, est la boëte vue en dehors, du coté ouvert, fig, 7. La même, vue du côté fermé, mais percé de petits trous pour donner de l'air, fig S. Profil de la boëte vue en dedans, fig, 9. Languette ou soupape mobile, qui doii être suspendue à l'entrée du dedans de la boëte, comme en, a, fig, 8, pour être poussée en arrière par la Taupe, eomme en b , même fig. Lorsque l'on peut se procurer une Taupe fe* melle en chaleur, au Mois d'Avril, après lavoir enfermée dans la boëte, pendant une demi journée, pour y faire ses ordures , on l'ôte , puis on tend la boëte où tous les mâles des environs seront attirés par l'odeur de la femelle qui y a été en- fermée. 4. Les Courtilliercs-, Courtilles, Grillon-Taupe, ouTaupe=Grillon. Cet insecte hideux, qu'on nomme encore Ecre visse de terre, est, après la Taupe, le plus grand ennemi des jardins potagers, et des fleurs*, il coupe, ronge, détruit les racines et les plantes , et porte partout la désolation. On le détruit 1. en faisant couler dans leurs trous, de l'eau mêlée d'huile de chenevis, ou i22 L'ami des Jardiniers autres; l'odeur de l'huile les fait fuir aussitôt, et, après avoir fait quelques pas au dehors, elle-s noircissent et meurent. Mais le meilleur moyeu de les détruire, c'est de faire, avant l'hiver, vers le milieu du jardin, qui en est infecté, une espèce de couche, avec du furnier à moitié consommé; toutes les Courtillieres du jardin s'y retireront pour y passer l'hiver; et avant le retour du Printems, au mois de Février, on fera un fossé à l'entour de cette couche, et en enlevant succès* sivement le fumier, on les tuera toutes à mesure qu'elles voudront retourner dans la terre. Cet ex= pédient est inmanquable et le plus sûr. 5. Les Crapaux. , les Lézards, les Mulots même et les Loirs se prennent dans des pots de terre vernissés, ou des cloches de verre renversées, que l'on enfonce en terre jusqu'au bord , le long deo murs d'Espalier, et que l'on remplit d'eau à moitié ; on semé quelques miettes de pain , ou quelques petits morceaux de carottes autour, pour attirer ces animaux, qui tombent dedans et n'en peuvent plus sortir. Il faut qu'ils soient posés tout près des murs. 6. Les oiseaux, qui mangent les fruits, s'é* partent par le moyen des épouventails de toute espèce, surtout par le moyen d'un petit moulin à vent qui fait beaucoup de bruit quand il est agité ; ou bien il faut avoir des filets que l'on tend devant les Escaliers. 7. La Punaise est redoutable pour le Pêcher, l'Abricotier, le Pommier, le Prunier, et l'Oranger. Cet insecte se promené sur les branches. de= Des Animaux nuisibles. 123 puis sa naissance, jusqnes vers la mi Septembre; elle se fixe alors dessus, du coté du mur, et s'attache à 1 écorce par des crochets qui sortent des bords de son écaille. Elle s'accroit considé« rablement jusqu'au mois de Mai-, vers ce tems elle jette un grand nombre d'oeufs, qui éclosent vers là fin de Mai ; ensuite elle meurt et se dés* sèche sans se détacher de la place où elle s'était fixée. Cet insecte extrêmement nuisible aux arbres, résiste à toutes les intempéries de l'air, et aux Hyvers les plus rudes. Il n'y a d'autre moyen de le détruire , que de frotter les branches avec une petite brosse rude , en enlever toutes les Punaises, surtout par derrière, et tremper en= suite la brosse dans de l'eau mêlée de vinaigre, pour les bien laver -, nettoyer la platebande et la labourer; faire quelques revues au mois de Mai, quand la grosseur de la Punaise l'empêche de se dérober à la vue, et faire ensorte de n'en laisser aucune. On observe qu'en général il n'y a que les ar= bres malades ou faibles, qui en sont attaqués, surtout quand ils sont plantés dans un mauvais terrein. 8. Le Puceron, pire que la Punaise, ruine- rait en trois mois, l'arbre le plus vigoureux, si le tems de ses ravages pouvait être aussi long. Sans inarrêter au dommage qu'ils portent, jii aux remèdes qu'on a imaginés pour les détruire, je dirai seulement qu'aussitôt que vous appercea 124 L'ami des Jardiniers. vez, au Printems, le premier établissement des Pucerons sur vos arbres , il faut les écraser avec les doigts , et chaque jour en faire une nouvelle destruction, afin d'arrêter de bonne heure, leurs ravages , et d'empêcher la multiplication de ces ennemis •, mais si leur nombre est trop considé» rable, par la négligeance qu'on aura mise à les détruire , il faut alors couper l'extrémité des bour= geons qui en sont couverts, et les jetter dans l'eau, ou dans le feu ; ensuite poursuivre et écraser le reste des Pucerons, qui se disperseront çà et là, et abandonneront l'arbre, dès qu'il n'aura plus de parties assez tendres pour les attirer. 9. La Fourmi n'est pas aussi nuisible aux arbres qn'on le pense, mais si elle établit sa demeure à leur pied, ou qu'elle en parcoure les branches en trop grand nombre, il faut l'en faire déloger par le moyen de l'eau, et surtout de la poudre à canon et du souffre. Pour employer la poudre à canon, il faut attendre que toutes les fourmis soient ramassées, ce qui arrive pendant la nuit. Dés le matin vous remuez la fourmilliere avec un bâton, vous y jettez aussitôt de la poudre, à proportion de son étendue, et vous y mettez le feu avant que les fourmis se soient éloignées ', vous pouvez être sûr que celles qui échapperont à ce coup de fou= dre, ne reviendront pas. Si les Fourmis établies sur un Espalier, ont leur retraite dans le mur, ou que vous ne sachiez pas d'où elles viennent , il faut suspendre aux branches^ des petites phioles de verre à moitié Des Animaux nuisis les. 12S pleines d'eau mielle'e ou sucrée, dans lesquelles elles viendront se noyer- on mettra en din'érens endroits, des os de jambon, des pelures de fruits et autres choses qui les attirent et sur lesqueU les vous jettez de l'eau bouillante au moment où elles sont bien garnies de fourmis. Si elles attaquent un arbre en plein vent ou autre arbre isolé, il faut attendre le moment où la chaleur du jour, est un peu forte et où les four= mis sont dans leur plus grande activité} vous commencez par répandre une demi once de pou= dre autour du pied de l'arbre, sur la terre même j ensuite vous frappez avec la main contre la tige, à coups redoublez; cet ébranlement se communique jusqu'à l'extrémité des branches d'où les fourmis ne manquent pas de descendre aussitôt de toute part-, lorsque vous n'en voyez plus le long de la tige où elles sont toutes venues se réunir pour quitter l'arbre, vous mettez le feu à la poudre , et vous êtes sûr qu'il n'en re= viendra aucune dans l'année, et que ce qui aura échappé à la poudre, désertera. Cette pratique est la meilleure de toutes pour détruire toutes les fourmillieres , en quelque en= droit qu'elles s'établissent. 10. Les, Chenilles . 1, Il faut, pendant l'hy ver, détruire les sacs ou paquets dans lesquels elles déposent leurs oeufs au bout des branches , sur= tout des Pruniers } et les bagues ou anneaux qu'ellent collent autour des petites branches, et qu'il est facile d'enlever en to;rcfôn.t avec les doigts j brûler le tout ensuite. Ï26 L'ami des Jardiniers» 2. T es chercher derrière les branches où elles se cachent pour mieux, tromper et pour s'y pro- curer plus d|ômbragcj en se mettant derrière des bourgeons qu'elles n'ont pas encore entamés. 3. Surprendre celles des petites espèces, après !e cô'iifcher, où avant lever du soleil, lorsqu'elles sont rassemblées en masse autour des branches, pour s'échauffer et se défendre de l'humidité de la nuit, et les brûler ou les écraser. 4. Il y a des espèces de cheYiillcs qui se col= lent aux branches par derrière, et qu'il est tre3 difficile d'appercevoir 3 pàrcequ*ellës sont de la couleur même do JY'oorce. Il faut les chercher avec beaucoup de soin , lorsque vous èfes assuré de leur existance par quelques bourgeons en* tamés, sans que vous voyez aucune chenille sur l'arbre*, on les guette pendant la nuit, à la chandelle ; car c'est alors qu'elles se mettent en mouvement. Il y a de ces chenilles d'une grosseur considérable, qui broutent plusieurs bourgeons dans une nuit, et que l'on ne peut appercevoir pendant le jour, parce qu'elles ne restent et ne se cachent jamais dans l'endroit où elles ont fait leurs ravages. 11. Les Verset les petites Chenilles blanches, qui s'enveloppent dans les fleurs et dans les feuilles des arbres, surtout du Pommier, du Cerisier, et de l'Abricotier-, rongent les feuilles et les fruits naissans \ détruisent toute l'espé= rance de la récolte, et suspendent ou arrêtent la végétation des arbres. Le seul remède est de les écraser, en pina Des Animaux nlûsibies.! 12? r^ant toutes les feuilles roulées ou plièes, et tou= tes les fleurs refermées ; il faut de la patience et de la persévérance 3 parceque ces Insectes se renouvellent plusieurs fois. 12. Le Tigre est un petit insecte dont les aiïes sont tachetées de noir et de blanc ; il ronge les feuilles du Poirier en espalier, surtout du Boiu chrétien d'hiver, aux expositions du Midi et du Levant, ce qui les fait tomber et fait périr le fruit. Il n'y a d'autre moyen de les détruire, que celui de faire passer, au Mois de May, toutes les feuilles entre les doigts, et de les presser assez pour écraser les insectes dont elles sont attaquées, et détruire leurs oeufs. 1.3. Les Limaces et Limaçons mangent les jeunes feuilles âts arbres :, les fruits , lorsqu'ils sont mûrs, et quelquefois la peau tendre des Poires, des Abricots et des Pêches, lisses, lors* que ces fruits sont encore petits. Il faut les écraser assiduement le soir, le, matin, après les pluies, les rosées, lorsqu'ils sont répandus sur les arbres. 15. La petite Lisette grise couleur de cendre , qui coupe les jeunes bourgeons . La Grosse Li=; sette tachetée de gris et de brun , qui mange les fruits naissants -, il faut les écraser avec le plus grand soin. 15. Les Guêpes et les Mouches, qui entament les fruits au moment où ils mûrissent*, on les attire dans des phiolcs pleines d'eau sucrée y ÇfiUim.e je l'ai dit; pour les Fourmis.. 128 Lami des Jardiniers* 16. Les PerceiOreilles qui criblent les feuilles et percent les fruits •, on les cherche sous les pierres plates , les bouts de branche , que l'on pose ça et là pour les attirer par la fraîcheur et l'humidité j on suspend au bout de quelques ba= guettes de bois plantées près des arbres , ou le long du treillage, des ergots de pieds de Mou=- ton , dans lesquels ils aiment à se cacher. 17. Les Hannetons. Il faut les chercher le matin à la rosée , ou par la pluie , parcequ'alors ils sont tranquilcs , en secouant les arbres } ils tombent tous , et on les rainasse pour les écraser. Il ne faut jamais manquer en labourant, de détruire tous les gros vers blancs que l'on brou* ve dans la terre , ce sont eux qui produisent les Hannetons après avoir été 3 ans sous cette forme. Chapitre XX. ftloyens pour faire porter les arûres stériles ; teins de découvrir les fruits , et manière de les conserver. On voit souvent des arbres qui poussent avec beaucoup de vigueur, et dont la santé est parfaite, mais qui refusent de porter du fruit. On peut en trouver la cause, 1. Dans la greffe qui a été mal choisie et sur un mauvais sujet \ dans ce cas il n'y a d'autre parti que de les greffer ou écussonner avec des greffes prises sur des ar- bres de bonne espèce, et en bon rapport. 2. Dans le trop de vigueur de la sève qui circulant avec rapidité, ne donne pas le tems Fertilisation Des Arbre*,', 12* aux boutons de se mettre à fruit, et ne leur lais«v se produire que des branches à bois. Le Poirier greffé sur franc, et le Pêcher greffé sur l'Amany dier, y sont fort sujets. On peut remédier à cet inconvénient de deujç, manières; en déplantant ces arbres avec soin, sans rompre ni endommager leurs racines, et les replantant aussitôt, dans la même pUce, ou ail» leurs. En découvrant le pied de ces arbres, et sci=» ant à moitié, et un peu loin du tronc, leurs plus grosses racines, ou celles qui pivotent, c'est à dire, qui s'enfoncent directement dans la terre. Ces deux moyens arrêtent la trop grande a» bondance de la sève , et donnent le tem.5 aux, boutons de se mettre à fruit. Ils sont meilleure que le remède que conseille La Quin.tinie, qui est de couper entièrement iea plus grosses racines 3. On peut aussi, vers la fin de Juin, tailler à la longueur marquée au chapître de la taille t les bourgeons faibles et moyens de_s Poiriers eb des Pommiers vigoureux» À. la seconde sève , le» yeux de ces tailles s'ouvriront et produiront des bourgeons à bois et des brandies à fruit, qui auront le. tems do. se perfectiouncr pour l'année suivante.. 4, Enfin on met les arbres trop vigoureux à fruit, eu multipliant et alongeant leurs branches, en lés courbant au palissage, et en les rompant* -même en partie vers leur naissance, en un mot. en prenant tous les moyens qui peuvent dimûiueu l'action de la sève. I 130 L'ami dus Jariunikrs, Lorsque les fruits sont noués , c'est à dire» /ju'ils sont bien formés, après que la fleur est passée, il faut les laisser à l'ombre de leurs feiuU les, jusqu'au moment où l'on voit leur peau s'é- claircir pour la maturité. Si on coupait plustôt les feuilles qui les environnent, on les ferait pé* rir entièrement, ou du moins, cela leur ôterait beaucoup de leur qualité-, aulieu qu'eu retardant cette opération jusqu'au moment où les fruits sont prêts à mûrir, en les faisant jouir immédiatement îles rayons du soleil, on leur procure le goût, le parfum et les couleurs les plus agréables. En retranchant les feuilles, i! ne faut pas les arracher, mais les couper, avec dts ciseaux , au bout de la queue, ou même ne supprimer que la partie qui donne de l'ombre au fruit, parce» qu'en arrachant la queue entière , on ferait avor= ter le bouton, ou oeil, qu'elle nourrit sous sou aisselle. On peut donner aux fruits une couleur plus éclatante et plus vermeille, en passant dessus, dans la grande chaleur , im pinceau ou une épon* ge mouillés. Pour faire paraître un chiffre, ou autre figure, $ur les Pêches , &c. 11 faut tracer la figure que vous avez dessein de donner, sur du papier, la découper entièrement, envelopper le fruit avec ce papier, en tournant le côté découpé, au soleil j vous passerez plusieurs fois par jour; un pinceau mouillé sur le vuide de la découpure, et quand Je fruit sera mûr ; il portera exactement l'empreinte 4s V9U'e dessin. Mais il faut envelopper ainsi les Récolte De» Fa tut s. 131, fruits, au moment où vous les découvrez, et a*. vaut qu'ils aient reçu du soleil, aucune couleur» Lorsque Ton découvre les fruits , il ne faut pas Je faire en un seul jour, mais peu à peu, afin dç les accoutumer par degrés , au grand air. Cettô précaution exige, un espace de 8 jours au moins* Récolte des Fruits. Il ne s'agit ici que des Poires et des Pommes tardives, et des Raisins, 1. Il faut laisser les Poires et les Pommes suc les arbres, le plus longtems qu'il est possible, jusqu'à ce que les gelées de la fin de Septembre, ou du commencement d'Octobre , obligent de les mettre à couvert. Cueillies trop tôt, elles se fan.*», nent, se rident et n'ont point de qualité \ mais eu, les laissant trop tard, la gelée altère leur goût, et les fait pourrir. 2. Les cueillir par un tems sec, non en les se* couant pour les faire tomber , mais à la main eç, l'une après l'autre •, les porter dans la fruiterie, les y entasser sur des tables, ou sur le plancher^ les laisser dans cet état pendant 2 ou 3 jours, jusqu'à ce qu'elles aient ressué , c'est à dire qu* elles soient chargées d'humidité. 3. Alors les bien essuier avec de la serge ou étoffe de laine \ les ranger l'une près de l'autre , sans se toucher, au soleil, ou au grand air, afin qu'elles se sèchent parfaitement. 4.. Choisir les plus beau* fruits et les plus prs^ I 3 132 L'ami des Jardiniers* cieux; les envelopper séparément de papier, et les placer dans des armoire* bien fermées. Les Fruits communs, ou moins mteressans se mettent sur des tablettes, eiurs deux lits de mousse bien sèche. 5. Une Fruiterie est mal établie dans une cave humide} dans un grenier lambrissé que la gelée et la chaleur pénètrent aisément \ dans une pièce qui n'est pas fermée de double porte, double chas= sis , &c. Un souterrein voûté et bien sec , est le plus propre à la conservation des fruits. En un mot, il faut les préserver de la gelée, de l'humjjt tlilé et de l'air. C'est donc un mauvais usage de les ranger à découvert sur des tablettes j il faut les placer dans, des armoires, des caisses, des commodes ou au*, très meubles fermés, qui les préservent de l'actif on de l'air. Les Pommes se conservent très bien dans la cendre , mais elles y prennent un mauvais goût r si on ne les enveloppe pas de papier, Elles se conservent aussi dans du sable fin bien sec, et dans des tonneaux. 6. Lorsque les fruits sont arrangés dans la fhùV terie, on ne l'ouvre que pendant quelques heures, dans le milieu des jours très secs et très beaux, pour en dissipper l'humidité -, et dès que la saison devient rigoureuse, on la tient continuellement et exactement fermée. Cependant il faut souvent la visiter , pour chois»* les fruits qui sont mûrs , re=- tirer ceux qui se gâtent, etc: Récolte des Fruits. 133 Les Marony et les châtaignes se conservent îongtems e» les laissant dans leur enveloppe épU neuse, pour les entasser dans quelque cellier, et les laisser ressuer jusques vers la mi Décem= bre; on les tire alors de leurs enveloppes pour les étendre sur le plancher j si vous en voulez conserver presque jusqu'aux nouveaux, mettez les- dans des grands pots de grais, que vous couvrir rez d'une toile * ou d'un pouce ou deux de cendres. Pour conserver les Raisins , et surtout les chasselas, il faut les laisser longtems sur le sep ou la treille; les y enfermer dans des sacs de crin ou de papier pour les préserver des mouches et des Guêpes ; et quand les gelées ou les pluies froides surviennent, les pendre avec leur sac, dans un endroit sec et à l'abri de la gelée. On peut aussi en conserver dans du Son bien sec, en formant alternativement, un lit de Raisins et un lit de Son. iSà L'ami des Jardiniers. CULTURE DES ARBRES FRUITIERS, jEt Détails de leurs espèces et de leurs variétés. PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE ABRICOTIER, En Latin , Armeniaca. Sa Taille» Le Caractère de l'Abricotier Participe de de celui du Pêcher et de celui du Prunier. Comme le Pêcher, il forme des boutons à fruit en une seule sève-, il a des jeux simples, dou= blés, triples et même rassemblés en grouppes de 4, jusqu'à plus de 20 sur un même noeud. Vers le milieu, ou à l'extrémité de ses bour.= geons forts, souvent il nait, pendant la dernière sève, un grand nombre de petites brindilles, ou petites branches très courtes. De plus il a des branches à fruit proprement dites, qui se forment dans la même direction que celles du Prunier. Souvent il arrive que partie de ces bran* t hes à fruit n'ayant pas eu le tems 'de se forti* te et de s'aoûter, périt pendant l'hiver. DE tABRICOTTElf! 1JS? Ses bourgeons se taillent, comme ceux du Pêcher , d'une longueur proportionnée à leur force. De ses branches à fruit on supprime celles qui sont trop saillantes sur le devant-, ou sur le derrière , et l'on ne conserve que celles qui sont placées sur les côtés. De celles ci les plus fortes se taillent longues pour fruit } les autres à 5 ou 4 yeux, pour donner des bran* ches à" fruit pour l'année suivante ; les plus courx tes se laissent entières sur toutes les faces de la branche, même sur le devant. Mais il vaut mieux dès Fébourgeonnement, qui est l'opération la plus importante pour cet arbre , supprimer tout ce qui sera évidemment inutile à la taille, et qui ne pourrait alors se re« trancher sans occasionner des plaies, dont les suites fâcheuses rendent l'Abricotier très diffi» eile à traiter, car il ne peut subsister, même en plein vent, sans être taillé, et cependant on ne peut lui faire presque aucune plaie, sans que la gomme y paraisse. Cette maladie fait des progrès si rapides, qu'il est très commun de voir des branches d'Abricotier bien garnies de feuilles et chargées de fruits parvenus à leur grosseur, périr du matin au soir;- ce qui fait que l'on trouve rarement un Abricotier sans aucun vuide} heureusement aucun arbre ne re perce avec autant de facilité. En rapprochant les grosses branches, elles en poussent de nou= velles. Coupez même un Abricotier jusques sur le tronc, au la tige, il en sortira des bourgeons vigoureux qui renouvelleront l'arbre. Cependant, comme cette extrémité, quand 136 Lami des Jardiniers. on est forcé d'y avoir recours, prive de fruits pendant quelques années, il faut l'éviter, ou du= moins la retarder le plus qu'il est possible. Une grande exactitude dans rébourgeonnement; ne faire , à la taille, que les plaies inévitables -, cou* vrir soigneusement toutes celles qui sont gran* des, avec l'onguent de bouze de vache et de terre} visiter souvent l'arbre, pour voir et net= fcoyer celles où la gomme se montre; retrancher jusqu'au vif tout ce qui n'est pas sain et y appli* quer de l'onguent; voilà les moyens de conserver eet arbre en bon état, dans les terreins qui lui conviennent, et de le rendre fécond sans inter= ruption. Mais il est important de le tailler avant le premier mouvement de la sève, c'est à dire dis h commencement de février, ou à la fin de ce mois, dans les climats froids, Quelques jardiniers ne taillent l'Abricotier que quand il est en fleur; c'est une très mauvaise méthode, tant par la raison que j'ai donnée, que pareequ'il est impossible de ne pas jetter bas quelques bourgeons essentiels, soit en taiU lant, soit en palissant l'arbre ensuite. En abritant ceux en Espalier au teins et de la manière que j'ai indiqué à l'article 3 des abris , on peut le tailler dés le mois de Décembre, en le couvrant un peu plus serré, mais il ne faut jamais le tailler par la gelée. Culture. L'Abricotier dégénérant par les semences, il Abicotier. 137 faut le greffer en Écusson à oeil dormant 3 sur le Prunier. L'abricotier de Nancy, ou Abricotiers Pêche} l'Angoumois et l'Alberge se greffent bien sur l'Amandier, et même sur le Pêcher, mais la greffe est sujette à se décoller. Il réussit dans tous les terreins , mais mieux dans les terres chaudes et sablonneuses. Toute forme et toute exposition lui conviens hent, excepté icelie du Nord; mais il rapporte pins fréquemment et plus abondamment en es= palier, dans une cour ou autre enclos bien ai brité , que dans les jardins découverts ; s'il porte trop de fruits, il faut les éclaircir avant que le noyau se durcisse; on ne doit point craindre de le trop charger , lorsqu'il est vigoureux ; j'ai vu un seul pied de cet arbre, rapporter plusieurs milliers d'abricots biens nourris. Les fruits de ceux en plein vent, ont en général plus de goût et sont plus colorés que ceux des Espaliers, mais ceux ci deviennent plus gros et mieux nourris. Espèces. 1. Abricot précoce , ou hâtif musque. Son fruit est petit, arrondi, creusé d'une rainure serrée d'un côté ; son eau est un peu musquée ; il mûrit au commencement de juillet. 2. Abricot blanc. Il est un peu moindre que le précédent; sont fruit est d'un blanc de cire, légèrement teint de rouge du côté du soleil; d'une chair; fine et délicate , il mûrit en même lenis <^ue le premier. 13S L'ami des Jardinier!. 3. Abricot commun. Il est plus gros que le précédent, mûrit ensuite, est meilleur en plein vent qu'en Espalier. i. Abricot Angoumois. L'arbre est moins çrand que les préccdens ; ses bourgeons sont minces et très longs; les feuilles pointues par les deux extrémités, pendent à de longues queues ; son fruit est petit, alongé, d'un beau rouge foncé, du côté du soleil , abondant en eau vineuse et et relevée, il mûrit en même tems que l'abricot commun, et quelque fois auparavant. 5. Abricot de Hollande Amande=aveVuie. Lorsqu'il est greffé sur le Prunier de Cerisette, il devient moins grand que l'Angoumois ; mais il donne beaucoup de fruit, petit, bien arrondi, dont la peau et très rouge d'un coté, et d'un beau jaune de l'autre; sa chair et fine, fondante, d'un jaune très foncé; l'eau très bonne et très relevée; l'amande est douce, d'un goût d'ave* line. En le greffant sur le Prunier de Saint Julien, J'arbre devient plus grand, et les fruits en Es- palier sont plus gros que les plus beaux abricots communs. Il mûrit après la mi juillet. 6. Abricot de Provence. Sa grandeur d'arbre est à peuprès comme celle du précédent ; ses bourgeons sont longuets, ses feuilles petites et presque rondes; ses fruits, assez nombreux, sont netifs, applatfr par les extrémités, jaunes d'un côté, d'un rouge vif de l'autre. Leur chair d'un jaune très foncé, est un peu sèche, mais d'un goût fin et vineux ; l'amande est douce. Abricotier.' 439 71 mûrit au commencement d'aoust, en plein vent; un peu plutôt en Espalier. 7. Abricot de Portugal. Cet arbre moins grand que l'Abricotier commun, est très vigoureux; ses boutons sont la plupart grouppés ; ses feuilles sont petites,- sont fruit est moins gros que l'abricot commun; sa chair est fine, foïîsi dante, abondante en eau excellente; il mûrit vers la mi aoust. 8. Alberge; Abri'cot-Alberge. Cet abricotier se multiplie bien par les semences, qui le font quelque fois un peu varier; il devient grand et touffu ; son bois et menu , ses feuilles sont pe* tites, ses fruits meilleurs et plus abondans en plein vent qu'en Espalier, mûrissent à la mi aoust; ils sont petits, applatis , teints de verd foncé, tachetés de rougeâtre d'un côté, et de verd jaunâtre de l'autre; leur chair est tendre, d'un jaune presque rouge, abondante en eau via neuse et très relevée. L'amande est amère. 9. Abricot de Nanti Abricot=Pêche. Sa taillé et ses feuilles sont plus grandes que celles de l'Abricotier commun, il a aussi les bourgeons plus forts et le fruit beaucoup plus gros; de couleur fauve, légèrement lavée [de rouge du côté du soleil, sa chair presque rouge, fondante comme celle d'une Pèche, est pleine d'eau très agréable; c'est le meilleur des Abricots, il mûrit à la mi aoust. Les autres espèces d'Abricotier, scnit plus curieuses qu'utiles. 440 It'kVCt DES JARrjîftîEftfc Orde de maturité des Abricots 1. Abricot précoce. 6. Abricot de Hollande. 2. Abricot blanc. 7. Alberge. 3. Abricot Angoumois. 8. Abricot de Portugal. 4. Abricot conmmun. 9. Abricot Pêche. 5. Abricot de Provence. A M À ff O ï tf R, Amygdalus. \j Amandier se multiplie, et ordinairement dé^ génère par les semences ', les bonnes variétés se greffent en écusson sur des sujets d'Amandier; il aime les terreins chauds, légers et profonds, il craint les terres froides. La Récolte des Amandes se fait en Octobre , mais elles se mangent vertes en juillet et Aoust. Sa Taille n'a rien de particulier, elle se fait sur les boutons doubles ou triples •, plus ou moins alongée, selon la force des branches; on peut les charger tant qu'on veut, en suivant néanmoins les règles, et sans confusion. L'amandier croît parfaitement, et sc$ fruits réussissent dans un endroit peu étendu et fermé de hautes murailles \ j'en ai vu des plantés dans une vieille tour, dont les fruits réussissaient dans les années les plus dangereuses. E s p è c ei. 1. Amandier Commun à petit fruit. Ce sont les fruits de cette variété que l'on semé ordi- nairement pour se procurer des sujets propres à recevoir les greffes desr autres Anw/ulicrs , Amandier. i4t Pêchers , &c. Le noyau est très dur , et l'amande petite. 2. Amandier à noyau tendre \ Amandier des Dames. Son fruit est un peu plus gros que l'As mande commune; l'amande est douce et très bon* ne; le dehors du noyau se formant après le de« dans , la coque est fort tendre. 3. Amandier à petit fruit et noyau tendre'. Amande Sultane. Son fruit est plus petit , mais a plus de saveur que le précédent. 4. Amandier à gros fruit et amande douce. Tout est plus grand, dans cette variété , que. dans les autres, le noyau est dur , l'amande gros* se, ferme et de bon goût. 5. Amandier ^Pécher 3 Amande=Pcche> Cet arbre participe de l'Amandier et du Pêcher, De ses fruits, les mis sont charnus et succuîens^ comme la Pêche , mais très amers \ les autres sont couverts d'un brou sec et dur: ils renfer<=, ment tous un gros noyau dur et lisse , comme celui des Amandes, et une bonne amande douce. 6. U Amandier nain des'Jndes x n'est propre* qu'à la décoration des parterres, 7. L Amande pistache demande des climats- plus tempérés que le nôtre. AZEROLIER, Mespilus.. VAzerolier blanc d'Italie, est un arbre à. peu près de même grandeur que l'Aubépine, qui a besoin de l'espalier pour mûrir dans nôtre cinnat. Sa taille n'a rien de particulier, ,^ou. ftui£ 142 L'ami des Jardiniers. est gros comme une petite Nèfle-, il est rond, sa peau est très lisse, blanche d'un côté, lavée de rouge de l'autre j sa chair est pâteuse, sèche, d'un goût aigrelet. \!Az,erulier se greffe sur l'Aube'pine , sur les autres AzœroUers , sur le Néflier , le Poirier et le Coignassier. Son fruit mûrit vers la mi Oc« tobre. Dans une bonne exposition, tous les ter* reins lui conviennent. CERISIER, Cerasus* Culture. Le Cerisier produit, sur ses bour* geons, les mêmes sortes d'yeux que le Prunier. 5es branches à fruit sont placées dans le même ordre,- mais au lieu de porter des boutons à fruit dans toute leur longueur, elles en ont, à leur extrémité , un grouppe ou assemblage , au milieu duquel est un oeil à bois, qui produit un pareil grouppe pour l'année suivante. Elles s'a= longent si peu, qu'elles ne rendent jamais l'arbre /épais ni confus , parconséquent aucune ne se re= tranche, quelle que soit sa direction. Les vui= des qu'elles laissent, en périssant, se remplissent par de petits bourgeons qui sortent du vieux bois et dont on conserve, tant à la taille, qu'à l'é= bourgeonnement, autant qu'on en peut palisser. Si quelque partie se dégarnit, en la rapprochant, il repousse des bourgeons. Les vuides étant donc rares , ou faciles à remplir, sur le Cerisier, on le taille long, seu» lement pour entretenir son plein et sa vigueur , et pour que ses bourgeons naissent dans une disposition avantageuse. Crf&xm*.' 143 Aucun arbre n'est plus docile et ne forme, sur le mur, un tapis plus régulier et plus agré- able, lorsqu'il est conduit par une main habile." Depuis que le Cerisier entre en fleur, jus« qu'à ce que son fruit ait acquis environ le tiers de sa grosseur, il est bon, et même nécessaire, de jetter de tems en tems au pied, quelques voies d'eau, si le Printems est sec. Si un Cerisier pousse des bourgeons trop confus , qui exigent un ébourgeonnement , il faut différer cette opération jusqu'en Septembre, et au lieu de retrancher les bourgeous superflus , il faut les tailler à 2 ou 3 yeux qui ne produiront que de petites branches à fruit. Quoique le Cerisier s'accommode de tous les terreins, il réussit mieux dans les terres légères et profondes } il craint le fumier, et il ne souffre pour tout engrais , que des gazons pourris et des feuilles Consommées. Toutes ses espèces se conservent par la greffe en fente , ou par l'écusson sur le Merisier à fruit blanc. Les variétés à fruit rond se greffent bien sur des sujets de leur classe , pour faire des ar« bres moyens \ mais celles à fruit en coeur , y ré* ussissent médiocrement. Les variétés communes à fruit rond, peuvent se perpétuer par les mar= cottes et les drageons ou rejets enracinés, On distingue deux classes de Cerisiers. Ceux de la première sont beaucoup plus grands et moins touffus que ceux de l'autre. Les feuilles «ont grades, d'une étoffe peu forte, inal soute* iAi L'ami des J arduhers; nues par des queues longues et faibles. Le fruit est divisé par un sillon, ou raie, plus ou moins marqué, ce qui lui donne un peu la figure d'un Coeur. De cette classe sont: 1. le Merisier à gros fruit noir, qui ne se cultive que pour son fruit excellent pour les Ratafias. Celui à fruit blanc fournit des sujets pour greffer les autres Cerisiers. 2. Le Gui g nier à fruit noir. Il est plus tou= ffus que le Merisier , et ses branches moins gros= ises se soutiennent mal sous le poids de ses ieuil», les nombreuses , qui se roulent en dedans. Son fruit a bien la forme d'un coeur, est applati eÇ couvert dune peau presque noire. La chair est d'un rouge très foncé-, l'eau, de même couleur, est d'un goût peu relevé } il mûrit au commences ment de Juin. 3. Giùgnier à fruit blanc. Son fruit est blanc de cire, d'un côté, lavé de rouge, de l'autre -,1a chair est blanche et plus ferme , l'eau blanche et plus agréable que celle du précédent. 4. Guignicr à fruit noir luisant. Celle Gui= une , meilleure que les précédentes, ne mûrit que vers la fin de Juin. Sa peau est d'un noir poli et brillant} sa chair est rouge, tendre sans être molle -, son eau est abondante et d'un goût agré- able et relevé. 5. Bigarreautier à petit fruit hutif Son fruit mûrit avec les Guignes , est presque semblable à la Guigne blanche, mais ses couleurs sont plus Cerisier. 145 vives, sa chair plus ferme, son eau plus relevée. 6. Bigarreautier à gros fruit rouge. Son fru-* it mûrit à la mi Juillet , est beaucoup plus gros que celui du précédent \ sa peau est lisse et briU lante, d'un rouge vif du coté de l'ombre, foncé du côté du soleil-, la chair est très ferme, rouge autour du no/au , abondante en eau d'un goût re- levé et excellent. 7. Bigarreau à gros fruit blanc , c'est une variété du précédent, il est de même forme et grosseur^ sa peau d'un blanc de cire, ne se la= ve que légèrement de rouge du côté du soleil • sa chair est moins ferme et son eau moins relevée. 8. Heaumicr blanc. Il ressemble presque à un Bigarreautïer', le fruit n'a pas tant la forme de coeur que la Guigne et le Bigarreau. Il a 9 lignes de diamètre., est un peu applati sur un côté, et porté par une queue longue de deux poiu ces. Sa peau est très rouge du côté du soleil, blanche, ou un peu ambrée de l'autre. Sa chair n'est pas sujette aux vers *, elle est blanche , moins ferme que celle du Bigarreau , plus aboudante en eau, qui est bien plus relevée que celle de U Guigne. Seconde Classe des Cerisiers. Les Cerisiers de la seconde classe sont moins grands que ceux de la première ; ils soutiennent plus mal leurs branches plus nombreuses j leurs feuilles * sont plus fortes, plus fermes sur leurs queues moins grandes. Leurs fruits sont ronds, fondans, d'un goût relevé d'acide, et leur jjçaU Tom. I, & 1 16 L' AMI fi ES J A K L> I N I E K S. ne tient pas à la chair. On pourrait distinguer cette classe en arbres à fruits rouges, et en ar= bres à fruits noirs. 1. Cerisier nain précoce. Ce Cerisier est le plus petit de tous ; à peine a»Uil 6 ou 8 pieds de hauteur en plein vent. Il est propre pour l'espa= lier; ses branches sont longues , souples, menues ^ bien exposé , ses fruits mûrissent dès la fin de Mai ; ils sont très petits , ronds , légèrement teints de rouge; leur chair fort mince, a peu d'eau trop acide. 2. Cerisier hâtif. Sa taille est beaucoup plus grande que celle du précédent; il est fort touffu, et ses branches se soutiennent mal. Son fruit de moyenne gross-eur. se lave de bonne heure, d'un rouge clair , vers la mi Juin ; mais son eau ne s'adoucit que quand sa peau est d'un rouge foncé. 3. Cerisier commun à fruit rond. Ce nom est commun aux Cerisiers provenus de noyaux, qui varient beaucoup par la taille , le port, la qualité des fruits , et le teins de leur maturité. 4. Cerisier à irochet. Ses rieurs ressemblent à celles du Cerisier hâtif \ ses fruits très nome breux sont d'un rouge foncé , de médiocre gros= seur, pleins d'une eau trop acide. 5. Cerisier à bouquet. Ses fruits sont rassem= blés ou grouppés à l'extrémité d'une seule queue ? serrés les uns contre les autres ; ils sont de gros» seur médiocre, d'un rouge vif, d'un goût trop a= cide ; ils mûrissent après la mi Juin. C É R I s i E R. 147 6. Cerisier de la Toussaint , ou tardif. Ce Cerisier n'a que des boutons à bois et à fruit- Ceux ci, aulieu de fleurs, produisent de petits bourgeons dont les quatre premiers yeux sont des boutons à fruit pour l'année suivante. II commen- ce à fleurir au mois de Juin, ses fruits sont por.- tés par de longues queues , petits 7 d'un rouge clair, et d'un goût très acide. Ses fleurs et ses fru* its se succèdent jusqu'aux gelées. L'arbre est très touffu, ses feuilles sont petites, et une partie de ses bourgeons à fruit ne fleurit pas. 7. Cerisier de Montmorency , gros Gobet , Cerise à courte queue. Sa taille est médiocre, ses bourgeons sont très menus* ses feuilles petites ? longuettes, les fleurs très nombreuses nouent rai rement. Le fruit est gros, applati par les ëxtre= mités , d'un rouge vif, brillant, peu foncé -, dune eau abondante , très agréable, porté par de çr.'os* ses queues courtes. Il mûrit vers la mi Juillet. 8. Autre Cerisier de Montmorency. Ses fru= its sont moins gros que le Gobet , mieux arronr. dis, d'un rouge plus foncé, d'un acide plus a- douci et agréable*, il est plus hâtif d'environ 15 jours. 9. Cerisier de Villenne , à gros fruit rouge pâle. La taille de ce Cerisier est plus grande que celle des deux précédens *, ses bourgeons et ses jeux sont plus gros , «a fleur s'ouvre moins et ses feuilles sont moins alongées. Son fruit est gros, bien arrondi parla tête, couvert d'une peau fine, teint d'un rouge clair, qui se fonce un pm en mûrissant j plein d'eau relevée d'une légère a* K 2 445 L'ami des Jardiniers.1 cidité. Cette excellente cerise mûrit au commen* cernent de Juillet. 10- Cerisier à fruit timbre. C'est le plus grand de sa classe. Son fruit, la plus excellente de tou- tes les cerises , mais souvent peu abondant , est gros, arrondi par la tête, porté par une queue assez longue , sa peau est fine , de couleur d'auu bre, que le soleil teint de rouge clair en mûris- ant-son eau est abondante, douce, sucrée, sans fadeur. Cette cerise mûrit vers la mi Juillet, 11. Griotticr. L'arbre est un peu moins grand que le précédent ; ses Heurs s'ouvrent bien \ ses feuilles sont grandes, d'un verd foncé; son fruit est gros, souvent applati par les extrémités, cous vert d'une peau fine, noire, luisante,- sa chair est ferme, d'un rouge très brun, pleine d'eau rouge, douce , très agréable. [1 mûrit en Juillet. 12. Griotticr de Portugal. Il est de moyenne taille; il pousse de gros bourgeons courts et bien garnis de grandes feuilles. Ses fleurs s'ouvrent bien , son fruit est gros , applati par les extré= mités, couvert d'une peau cassante, d'un rouge tirant sur le noir. Sa chair est ferme , d'un roua- ge foncé, pleine d'eau abondante, rouge, exccl» lente. Il mûrit au commencement de Juillet. 13. Griotticr d Allemagne ,• Griotte de Chaux. Son bois est menu, ses fleurs médiocrement ou* vertes , ses feuilles larges , son fruit gros et beau , presque noir:; sa chair d'un rouge foncé, est a* boudante en eau acide , surtout dans les terreins froids. Il mûrit à la mi Juillet. Cèr isïer. H9 JLe Guindalier^ nommé Guirtdoux en Poitou, est un Griotticr bien supérieur aux autres , par la grosseur et la qualité de son fruit. Dans nôtre climat et dans ceux qui sont encore plus froids, l'espalier bien exposé Lui convient mieux que le plein vent. Cet excellent Cerisier devrait être cultivé partout, 14. Chéri/ ^Duke , Roi/ aie. Cet arbre ne devient pas très grand , à cause de sa fécondité, La quan* tité de son fruit le fait courber, et il se relève mal. Son fruit est gros, peu arrondi, d'un rouge très brun* la chair est rouge, plus ferme que cel» le de la Griotte, pleine d'eau rouge, excellente, quelque fois un peu trop douce. Elle mûrit, au corne mencement de Juillet. 15. Cerise guigne. Cet arbre devient plus granci que le précédent; ses boutons grouppés en grand nombre h. l'extrémité des branches à fruit, don= nent de 3 à 5 fleurs chacun , comme ceux du Ché^ ii/duke. Ses fruits sont aussi nombreux, un peu plus gros, delà forme d'une grosse Guigne rac- courcie, de mêmes couleur, saveur et qualité, uii peu plus hâtifs. Cette cerise connue sous le nom de. Roi/ aie nouvelle, mûrit depuis la rai Ju« in, jusqu'à la mi Juillet. Ordre de maturité des différentes Cèrisesv 1. May«Duke, 6. Cerise hâtive. 2. Cerise précoce. 7. Cerise commune. 3. Guigne blanche. 8. Heaume blanc. 4. Guigne noire. 9. Guigne noire luisante.' fi. Bigarreau hâtif, 10. Cerise à bouquet» 150 L'ami des Jartiniers. êYise à brochet. 18. Gros Gobet. i 2. Montmorency. 19. Cerise ainbre'e. 1J. Che'iy^Duke. 20. Griotte. ii.Céiise de Vilîcnnc. 21. Griotte de Portugal 15. Gros Bigarreau blanc. 22. Griotte d'Allemagne 16. Gros Bigarre an rouge- 23. Cerise tardive. 17. Cerise Guigne. 2 i Cerise de la Toussaint- Coigna5sier; Cydonia. 1. Le Coignassier commun- est un grand ar= brisseau qui n'exige ni soins ni culture, et qui croit dans toute sorte de terreins \ il se multi= plie par marcottes et par boutures pour former des sujets sur lesquels on greffe le Poirier. 2. Le Coignassier de Portugal , devient un ar= bre de grandeur médiocre ; son fruit est gros . a= Jongé ; la peau est jaune, couverte d'un duvet fin ; la chair de même goût et de même odeur que celle des autres Coignassiers . est plus tendre. 11 mûrit en Octobre et Novembre. 3. Le Coignassier mâle; son fruit est près* que rond. 4. Le Coïgnassier femelle ; ces deux derniers tiennent le milieu entre les deux autres, pour la grandeur et les productions; ils donnent, avec cçr lui de Portugal, des sujets plus forts que le com= mun, pour bien nourrir les greffes du Poirier. Épine Vinette, Berberis. "ÛKpine Vinette est un arbrisseau très com= mun, qui croît naturellement dans les lieux les Fi g v ier. I5i plus incultes et les plus sauvages. Il a plusieurs variétés intéressantes , notament celle à fruits sans pépins. Ses fruits mûrissent en Novembre, il ne veut ni taille, ni culture, ni engrais. Figuier, Ficus. Dans les climats froids, le Figuier n'est près» que jamais qu'un arbrisseau ; mais dans les Pays du Midi, il devient très gros. Il se multiplie par les marcottes, les boutu- res, les brins enracinés éclatés des vieux pieds", Voyez la manière de faire ces opérations , au cotnmencement du second Volume. Il aime les terres chaudes et légères , quoique toute terre et toute exposition lui conviennent; mais ses fruits sont plus tardifs et de mauvaise qualité, dans les terreins froids et aux mauvaises expositions. Il réussit mieux dans les cours fermées de Bâtimens ou contre des murs exposés au Midi. Pour le préserver des Hivers rigoureux, s'il est placé contre un mur, il faut baisser ses brah= ches , les rapprocher, les attacher contre le mur, et les couvrir de terre, de fumier à moitié corn sommé, de branches de Genièvricr, de Sapin, ou autres arbres verds et résineux ,et même de paii= le ou de fougère. Mais j'ai remarqué que dans les Hivers neigeux , les Souris et les Mulots vont en ronger l'écorce .quand il est couvert de paille, où ils aiment à se retirer. S'il est en plein vent ou en buisson, il faut, dès 1<3 moi? de Décembre, en bien butter le pied 152 L'ami des Jardiniers. avec rie la terre; lier ses branches les unes contre 1rs autres avec des liens de paille ou d'o- sier, et les envelopper avec un gros cordon de paille ou de cossas de Pois tordus , depuis le pied jusqu'à l'extrémité des branches, en serrant bien chaque tour l'un contre l'autre. On peut aussi les rouvrir de branches d'arbres verds , et cette méthode est la meilleure et la plus facile -, il faut seulement ejj mettre un peu é* pais. Vers la fin de Mars, on débute le pied de l'arbre et on le découvre peu à peu de bas en haut, afin que l'extrémité demeure couverte , jus= qu'à ce qu'elle n'ait plus rien à craindre des froids tardifs, qui ont quelque fois lieu jusqu'au com* mencement de Mai. Mais s'ils sont contre un mur, on peut les découvrir entièrement dès le commencement de Mars , et les abriter légère» ment, comme je l'ai dit pour les Pêchers, et en prenant les mêmes précautions. On avancera, parce moyen, beaucoup leur végétation , et leur seconde portée mûrira bien. Apres qu'ils sont' découverts, il faut retran* cher tout le bois mort; tailler à un ou deux veux les branches chiffonnes; à trois ou quatre yeux, les branches moyennes, qui ne montrent point de fruit, et même les gros bourgeons qui sont fort longs, afin de multiplier les branches, et d en rap= prochef les étages; car chaque oeil ne produisant qu'une fois du fruit, on ne peut se procurer de nouveaux yeux. . qu'en fusant naître de nouvelles inches.. Dans cette vue il est bon de pincer au Fi ru ier. mois de Juin, les plus forts des nouveaux bour* geons. Dans les vieilles touffes, il faut tous les ans», avant l'Hiver, couper jusques sur la souche, les brins usés et dégarnis du bas, afin de faire pro* fiterles autres, de faire naître de nouveaux brins, et de renouveller successivement l'arbre. Le Viguier réussit bien en espalier, mais il ne peut y être conduit bien régulièrement, par râpa port à la roideur et a l'indocilité de ses bran^ ches. Il est bon de jetter quelques voies d'eau au pied du Figuier, pendant l'Eté. Variétés du Figuier. 1. Figuier à fruit blanc; c'est le plus propre aux climats tempérés. Ses fruits sont gros , ren= liés par la tête, pointus vers la queue , couverts d'une, peau lisse, d'un verd très clair, pleins d'un suc doux et très agréable. 2. Figuier à fruit jaune : Figue angélique. Ses fruits sont un peu plus alongés et moins gros que ceux du précédent; la peau est jaune, tique= tée de verd clair ; le goût est fort bon. Ce Fia guier porte plus abondament en Automne, que dans la première saison. 3. Figuier à fruit violet. La peau de son fruit est d'un violet foncé; la chair rouge et le goût très bon, dans les années chaudes. Il pro* duit plus en Automne qu'en Été. Les autres variétés du Figuier , veulent les Pays Méridionaux, 154 L'ami des Jardiniers. Na. Il ne faut cueillir les Figues, pour les manger excellentes, que quand elles sont bien mûres et même un peu cuites par le soleil ,• il faut pour, cela, les découvrir de leurs feuilles, lorsqu'on* voit qu'elles sont à leur grosseur, les laisser rider ou fanner un peu, et quand on voit une larme de sirop sortir de l'oeil, c'est le mor ment de les manger. Framboisier', Rubus Idaeus. Le Framboisier est une Ronce, ou arbuste, qui se multiplie en éclatant les vieux pieds, ou en levant les drageons, ou rejets sortis de leurs racines. Il faut les rabattre à 8 ou 10 pouces, et les planter à 3 ou 4 pieds l'un de l'autre. En Février il faut retrancher tous les brins qui ont donné du fruit l'année précédente, et dont la pluspart sont morts ; tailler à 1S ou 18 pouces une partie des jeun es bourgeons, et lais= ser les plus forts presque entiers ; ceux ci don= lieront plus de fruit . les autres du plus beau. On donne ensuite un labour en arrachant tous les drageons sortis des racines. Le Framboisier se plante depuis Novembre jusqu'en Mars, dans toute sorte de terreins. Il ne veut ni fumiers ni engrais , mais il faut le chau* ger de place quand il a effrité la terre , ce qui se reconnaît par la petitesse de ses fruits. On dis= tingue: 1. Le Framboisier commun à fruit rage. 2. Le Framboisier à fruit blanc. G K 0 S E I L B E R. 155 3. Le Framboisier des deux saisons . préférable aux deux premiers ; il donne des fruits jusqu' aux gelées , pareeque les yeux de l'extrémité des jeunes brins s'ouvrent en Automne. En Fé= vricr suivant, on rabat ces brins, les uns à 15 ou 18 pouces* les plus forts au dessous des veux qui ont donné du fruit :, les jeux d'en bas s'oiu f/rent pendant l'Été, de sorte qu'il produit 2 récoltes, lune sur le bas des bourgeons de Pan* née précédente j l'autre au dessus des bourgeons de Tannée. Groseiller à Grappb; Grossularia. Quoique le Groseiller vienne bien dans toute terre et à toute exposition, il donne de plus beau fruit, et moins acide, dans les terres légères et fertiles. On peut le mettre en touffe, en tige, en palissade, en espalier, car il est susceptible de toutes les formes. On taille le Groseiller en Février , en retranchant le bois mort, usé, trop vieux, et les chicots; en supprimant les brins faibles , s'il est trop tou= ffu :, en rabattant les jeunes bourgeons qui par* tent du tronc, à une longueur convenable à la hauteur -de la touffe ; en taillant les forts bour= geons des anciens brins, à 3 ou 4 yeux, et les moyens à 1 ou 2 yeux. Lorsque le Groseiller ne produit plus que de petits fruits trop acides, il faut le déplanter, é= dater les plus jeunes brins des vieux pieds, et les planter dans une autre terre , ou dans la même place, en changeant et amendant la terre. Ï06 L'ami des Jardiniers. Voici ses différentes variéte's : 1. Groseiller à gros fruits rouges. Ses pro- ductions en bois et en fruit, sont plus grandes et plus fortes que celles du Groseiller commun , et ses fruits moins acides. 2. Le Groseiller à gros fruits couleur de chair. Son fruit est un peu moins acide. 3. Groseiller à gros fruit blanc. Son acidi-= té est beaucoup moindre. 4. Groseiller à fruit blanc ; Groseille perlée. C'est une variété du Groseiller commun , dont le fruit est un peu plus gros et moins acide. 5. Groseiller à fruit noir, Cassis, Poivrier. Cet arbrisseau dont le fruit est de quelque usage en Médecine. , ne doit pas être beaucoup muU tipiié, quoique l'on en fasse du Ratafias, parce» que son goût est désagréable et qu'il n'a que peu d'amateurs. Il ne noue ordinairement, dans chaque grappe , que 5 ou 6 grains , plus gros , noirs et d'un goût qui répugne à bien des personnes. Lorsque le fruit des Groscillers approche de sa maturité, en couvrant leurs touffes de paille pour le défendre des rayons du soleil, et des oi= seaux } il s'y conserve bien jusqu'en Novembre, et perd presque toute son acidité. Groseiller épineux*, Grossularïa spinosa. Le Groseiller épineux croît naturellement en touffe, mais on peut l'élever sur une tige courte. Mûrier.. 157 et lui former une tête, ce qui le rend moins désagréable. Son fruit varie de couleur, suivant les espèces, blanche, rouge, violette. II croît dans les plus mauvais terreins et à toute exposition. On le nomme à Paris, Groseille à Maquereau. Mûrier à fruit noir; Morus. Le Mûrier est un grand arbre mal fait et sans régularité. On peut rélever en espalier, pareeque ses bourgeons sont fort souples , et il y donne de plus beaux fruits qui mûrissent successives ment , depuis la fin de Juillet , jusqu'à la fin de Septembre. Mais il lui faut un grand espace pour qu'il puisse s'étendre en liberté et pouvoir don= ner de l'air à ses fruits qui tomberaient avant de mûrir. On le multiplie de marcottes et de boutures. Voyez, au commencement du 2. Volume. Sa taille n'a rien de particulier, sinon qu'il demande à être alongé , sans quoi il pousserait avec trop de vigueur. Il aime les lieux abrités des mauvais vents , et préfère une -bonne terre légère , quoiqu'il puisse croître vigoureusement dans les terres fortes et humides. Pour le Mûrier blanc , voyez la 3 partie , au 2 Volume. Néflier; Mespilus. Le Néflier , qui tient du Coignassier , se I08 L'ami des Jardiniers. multiplie par la greffe en fente , ou en éeusson sur l'Épine, le Néflier des bois, l'Azerolier, le Cognassier, le Poirier. Il réussit dans tous les terreins , et peut recevoir toutes les formes. Ses différentes variétés sont-. 1. Ne/lier des bois ^ sa taille et ses fruits sont petits et de mauvais goût. 2. Néflier cultivé, à gros fruit ; ses produc* tions surpassent de beaucoup celles du précédent -y son fruit 7 ou 8 fois plus gros , est encore moins délicat. 3. Néflier a fruit sans noyaux \ il est un peu plus grand que celui des bois, il porte des fruits aussi petits, mais qui mollissent mieux. Tout le monde sait que les Nèfles mûrissent dans la paille ordinaire , et mieux dans celle de vanage, ou bourre. Noisettier; Corylus. Le Noisettier , qui croît communément dans les bois , ne demande , parconséquent, aucune culture particulière, ni un bon terrein. Voici les autres espèces, qui ne sont guerre3 plus difliciles, et qui se placent dans l'endroit le plus reculé des grands jardins , où elles ne de= mandent ni soins, ni culture. 1. \J Avelinier à fruit rond. 2. L 'Avelinier d'Espagne à fruit carre, ou anguleux ; c'est V Aveline que vendent les Epiciers. 8. Le NoiseU fier franc à fruit blanc 3 de la forme d'un oeuf. Pécher. 1o9 4. Le Noisettier franc à fruit rouge , et de même forme. Oranger; Aurantia. Comme {'Oranger est un arbre qui ne peut supporter nos Hivers, en plein air, Voyez, son article dans la S Partie, au 2 Volume. P i c h e r ; Persica. Voyez,, pour sa taille particulière , le Cha- pitre 15, an commencement de ce Vol. Elle est nécessaire à ceux qui sont en plein vent, comme à ceux qui sont en espalier. Le Pécher en plein vent, n'est qu'un petit arbre; mais il s'étend beaucoup en espalier sur tout lorsqu'il est planté dans un terrein conve=. nable , et qu'il est conduit par une main habile. La pluspart des bonnes variétés du Pêcher, ne se multiplient que par la greffe en écusson à oeil dormant, sur l'Amandier, pour les terreins qui ont de la profondeur ; ou sur le Prunier de St. Julien, pour les terres légères qui ont peu de fond, pourvu qu'elles ne soient pas arides; ou sur l'Abricotier. L'écusson doit être levé aux noeuds des bourgeons moyens qui sont garnis d'yeux duubles ou triples, bien aoûtés, et être appliqués sur les sujets, au déclin de leur secon= de sève, parconséquent vers la fin de Juillet, sur le Prunier; un peu plus tard, sur l'Abrico= tier, et le vieux Amandier ; vers la mi Septem-» bre, sur le jeune Amandier. Les.Chcvreuscs j la Bourdïne , la Malte ; la 160 L'ami des Jardiniers. Nivctte. et les Pêchers de Vigne, peuvent s'é* lever en picm vent; toutes les autres veulent l'espalier. Un terrain doux , meuble , substantieux , pro= fond, ni sec ni humide, est parfait pour le Pécher. Ne le plantez jamais au Nord} placez, au Midi, les espèces tardives, et les autres, quand le terrein est froid et humide. L'exposition du Levant au Midi, et celle du Midi au couchant, sont les plus favorables aux. espèces qui mûrissent depuis Juillet , jusqu'en Septembre. Prenez garde à la gomme, elle le fait péril aussi promptement que l'Abricotier , et la plus belle branche, lorsqu'elle en est attaquée, peut mourir du matin au soir. Voyez, les autres observations qui le cou* cernent, au Chap. 15 de ce Volume. Variétés du Pêcher , par ordre Alphabétique. Az>ant=Pêche blanche. Son fruit est fort pe- tit , d'une rondeur un peu aiongée , terminé par un mamelon , couvert d'ur.e peau fine , velue > blanche , ou légèrement la\ée de rouge du côté du soleil \ sa chair est blanche , peu succulente , très sucrée et un peu musquée. Il mûrit vers la mi Juillet. Avant-Pêche rou>/e. Ses fleurs ont la cou* leur de Rose plus foncée que celles du précé= dent :, le fruit est moins petit , bien arrondi , teint de rouge vif du côté du soleil j d'un goût sucré PÊCHER. 161 et musqué. Il mûrit à la fin de Juillet. Au ant= Pêche jaune. Ses fleurs sont petites , d'un rouge foncé ; son fruit est petit, un peu alongé, terminé par un gros mamelon pointu, couvert d'une peau très veloutée , d'un beau jau* ne, teinte de rouge très foncé du côté du so= leil. Sa chair est fondante, jaune , rouge autour du. noyau, douce, sucrée; il mûrit vers la fin d'Août, Alberge jaune , P ce he jaune. Elle ne diffère de la précédente, que par son fruit, qui est plus gros, d'un goût sucré et vineux, et qui mûrit un peu plus tard. Sa variété nommée Rossane , a le fruit un peu plus gros et plus tardif. Admirable. Ce Pêcher grand et vigoureux a les fleurs petites et légèrement lavées de rou* ge ; son fruit est très gros , bien arrondi , jaune clair d'un côté, rouge vif de l'autre. La chair est ferme, fine, blanche, teinte de rouge clair prés du noyau , pleine d'une eau douce , su= crée, d'un goût vineux, relevé, admirable. II mûrit à la mi Septembre. Admirable jaune , Abricotêe , Pêche d'abris cot. Ce Pêcher, qui parait une variété du pré« cèdent, est très fécond, même en plein venty-sa fleur est grande et belle; son fruit est rondy un peu moins renflé par la tête ; la chair fei'ifte , quelque fois uu peu pâteuse , est de même ' cou- leur que celle de l'Abricot commun, et l'eau en en a un peu le goût; sa maturité est en Octo* bre. En plein vent le fruit est meilleur, mais plus petit. Ce Pêcher ne dégénère point par les semences. Tome I L L'ami des Jardind^ Bdlcgarde : Voyez, Galande. Bourdine , Narbonne , est une variété de lu Crosse^Mignonne , dont les fleurs sont petites, lave'es de couleur de rose ; le fruit est aussi beau , teint des mêmes cpulcurs et d'un goût plus par* fait ; il mûrit à la mi Septembre. Brugnon; Voyez aux Pêches tardives. Chanceliere à grande fleur , est une variété de la Chevreuse hâtive ; ses fleurs sont plus gran= des, son fruit un peu moins alongé, d'un goût plus sucré et plus agréable ; il mûrit à la fin d'août Chevreuse hâtive. Ses fleurs sont petites , ses fruits gros . un peu alongés *, souvent parsemés de petites bosses, surtout vers la queue ; la peau est jaune et prend un rouge vif et clair du cô= té du soleil. La chair devient un peu pâteuse , quand elle est très mûre et que l'arbre est mal exposé; l'eau est sucrée, agréable; elle mûrit à la fin d'Août. Chevreuse tardive ,• Pourprée. Cette variété est plus féconde encore que les autres Chevreu= ses, a le fruit moins alongé , presque verd, plein d'une eau excellente, il mûrit à la fin de Sep= tembre. La véritable Pêche d'Italie est aussi une va* riété de la Chevreuse , plus grosse, plus tardive, plus* pale, plus abondante en eau. L'arbre est aussi plus vigoureux, quoique les Pêchers de Che* vreu.se le soient beaucoup. Double de Troyes; Voyez Petite. mignonne. PâCHEB. lui Galande, Bellegarde, c'est une variété de Y Admirable \ son fruit un peu plus hâtif est presque entièrement teint de rouge pourpre ; l'eau est sucrée et fort bonne. Jaune lisse. Ses fleurs sont de moyenne grandeur, son fruit, de grosseur médiocre, est rond-, la peau est jaune, un peu marbrée du cô= té du soleil, lisse et sans duvet; la chair est jau= ne, sucrée, d'un goût approchant de l'Abricot. Elle mûrit vers la mi Octobre, et peut se gar= der 15 jours dans la fruiterie. Madeleine blanche. Ce Pécher est difficile sur ie terrein; sa moelle est brune; ses grandes fleurs sont d'un rouge pâle; ses feuilles profondément dentelées. Son fruit est plus gros que celui de la Pcche de Troyes et des Alberges. Sa peau fine et blanche est un peu fouettée de rouge du côté du soleil; sa chair est fine, délicate, bîan= che , pleine d'eau sucrée , musquée ; il mûrit vers la mi Août. Madeleine rouge. L'arbre ressemble beaucoup au précédent; ses fleurs sont plus teintes, ses feuilles plus dentelées ; son fruit est plus gros , rond, d'un beau rouge; sa chair est blanche, abondante en eau sucrée, relevée, excellente. Il mûrit à la mi Septembre. Malte, Pêche de Malte. C'est une variété de la Madeleine blanche, dont la moelle est brune, les feuilles sont dentelées plus profondé-, ment ; les fleurs sont de mêmes couleur et gran= deur; le fruit est d'un rond applati; de même grosseur, marbré de rouge clair et de rouge foncé. L 2 164 L'ami desJ ardiniers. La chair est toute blanche, fine, reriiplie d'eau musquée très agréable. 11 mûrit vers la fin de Septembre. Mu/nonne , ( Grasse) Veloutée. Ses fleurs sont grandes et d'un rouge vil'} son fruit est gros, bieji arrondi, divisé par une gouttière pro= fonde , mais serrée ,* la peau couverte d'un du= vet très fin , est d'un verd clair tirant sur le jaune, très finement tiqueté de petits points rou= ges ; le côté du soleil est d'un rouge très foncé \ la chair est fine, fondante, délicate, blanche, pleine d'eau sucrée, vineuse, relevée. Ce beau fruit, l'une des plus excellentes Pêches , mûrit à la mi Septembre. L'arbre est très fécond. Mignonne , petite , Voyez, Pêche de Troyes. Nivelle, Veloutée. Ses fleurs sont petites, d'un rouge foncé. Son fruit est gros, rond, un peu alongé, la peau vcrdàtre se lave de rouge vif, foncé du côté du soleil ; elle est garnie d'un duvet lin et très épais; la chair est ferme, l'eau sucrée et relevée , si le fruit a passé quelques jours dans ls fruiterie. Elle mûrit à la fin de Septembre. Pavie; Voyez, après les Pêches. Persique. Ce Pêcher est d'un grand rapport, même en plein vent; on peut le multiplier de se= menées; ses fleurs sont petites, légèrement lavées de rouge; son fruit alongé, mal arrondi, angu= leux, semé de petites bosses, dont une plus sail« lante vers la queue; il est gros, d'un beau rouge du côté du soleil ; la chair est ferme, succulente, PÉCHER. 165 d'un goût fin, relevé. Cette Pèche la meilleure des tardives, mûrit en Octobre et Novembre. Pêche jaune ; Voyez, Alberge jaune. Pèche de Malte; Voyez Malte. Pêche de Troyes ; petite -Mignonne ; Double de Troyes. Ce Pécher ressemble beaucoup à \Avant=Pêche rouge ; mais ses fleurs sont fort petites, son fruit est double en grosseur, quels que fois alongé , d'un blanc un peu jaune, d'un rouge très foncé du côté du soleil. Sa chair est fine et toute blanche \ l'eau est abondante, vineu= se, agréable. Il mûrit vers la fin d'Août. PecJies.Ceri.se. C'est une variété de la petite Mignonne . Le fruit est de même grosseur, bien fait, lisse, brillant, d'un blanc de cire d'un coté, d'un beau rouge de cerise de l'autre , il est plus agréable aux yeux qu'au goût , mûrit un peu plus tard; du reste, la taille, le port, les fleurs et les feuilles sont semblables. Pourprée hâtive. Les fleurs sont grandes, bien ouvertes , teintes de rouge vif; le fruit est gros , divisé par un sillon large et profond ,• sa peau est veloutée , d'un beau rouge foncé du côté du soleil., tiquetée de rouge vif de l'autre; sa chair fine et très fondante est d'un rouge fort vif auprès du noyau, blanche ailleurs, très a= bondante en eau d'un goût excellent. Cette Pè= che mûrit au commencement d'aoûst. Pourprée tardive. Ses fleurs sont fort peti=> tes, son fruit est gros, bien arrondi, divisé par une gouttière peu marquée, couvert d'une peau 166 L'ami des Ja ruini ers. velouté, d'un jaune, paille d'un côte', rouge vif, ou pourpre du côté du soleil. Sa chair est fort rouge près du noyau, et pleine d'eau très rele^ vée. Elle mûrit au commencement d'Octobre. Royale. Ce Pécher passe pour une variété de l'Admirable, son fruit est gros, moins arrondi, terminé par un mamelon assez saillant, quelque fois parsemé de petites bosses ; l'eau est sucrée , re- levée, agréable^ il mûrit à la fin de Septembre. Tetlon de Vénus. Ce Pêcher a aussi le port , les feuilles et les fleurs de l'admirable } ses fruits ordinairement plus gros , moins bien arrondis, terminés par un gros mamelon , sont d'un jaune paille lavé légèrement de rouge du côté du so* Jcil. La chair est de couleur de Rose près du noyau } l'eau est d'un goût très fin et très agré- able. Ce beau fruit mûrit à la fin de Septembre. Net. Les Pèches précédentes ont plus ou moins la chair fondante et facile à détacher du noyau et leur peau est couverte d'un duvet plus ou moins fin et épais. Les suivantes n'ont aucun de ces caractères. Brugnon violet, musqué. Cet arbre se dis- tingue par ses grandes fleurs et par son fruit un peu moindre que la Grosse violette dont je vais parler. Il est teint d'un beau violet clair du co* té du soleil-, la chair est ferme, très rouge près du noyau, très abondante en eau vineuse, mus* quée, sucrée, excellente, lorsqu'il a été cueilli dans sa parfaite maturité et qu'ensuite il a pas* se quelque tems dans la fruiterie. Il mûrit à la fin de ^Septembre. Pkchek. 167 Pavie blanc , Pavie Madeleine. Ce Pécher ne diffère de la Madeleine, que par la dureté de sa chair et son adhérence à la peau et au noyau j qualités propres à tous les Pavies. Son fruit mûrit à la fin de Septembre. Pavie jaune. Son fruit est quelque fois plus gros que le Pavie de Pomponne , dont je par= lerai à l'article suivant, souvent meilleur j il mû- rit aussi bien et dans le même teins. Pavie de Pompomie , Pavie rouge. Ce Pêcher est très vigoureux , ses grandes fleurs s'ouvrent mal ; son fruit d'une grosseur extraordinaire, est d'un très beau rouge d'un côté , d'un blanc ver= dâtre de l'autre \ la chair très rouge près du noy= au, est pleine d'eau musquée, sucrée, vineuse , lorqu'il mûrit dans le commencement d'Octobre. C'est la plus superbe Pèche. II faut mettre ce Pêcher à la meilleure ex^ position, le bien abriter dans les dernières ge- lées , afin de hâter sa végétation et pouvoir jouir de son fruit 15 jours plus tôt, pour qu'il soit par« faitement mûr. Vineuse; Voyez, Pourprée hâtive. Violette, Ç grosse ). Ce Pêcher est une va* riété du suivant, il mûrit plus tard et aie fruit double en grosseur. Violette, (petite). Ceîuici est beau et porte beaucoup-, sôs fleurs sont très petites, d'un rou= ge très foncé ; ses fruits gros comme ceux de la petite Mignonne, sont assez bien arrondis, lis= ses, d'un jaune pâle d'un côté, d'un violet clair de l'autre-, la chair est fine., l'eau sucrée vineu- 46S L'ami des Jardiniers. se , relevée, excellente, pourvu qu'on laisse mû« rir le fruit sur l'arbre. Cette Pèche mûrît au com= mencement de Septembre. Violette tardive, marbrée* panachée. C'est une sous^variété de la Grosse Violette \ son fruit est moins rond , un peu anguleux , verdàtre d'un côté, violet de l'autre, tacheté de rouge ; si l'on veut qu'il mûrisse parfaitement, il faut le mettre à la meilleure exposition. Il est inutile de parler de plusieurs autres Pêchers , tels que ceux qui se cultivent dans les vignes, ou autres dont les qualités sont très in» férieures à celles des différentes espèces dont je viens de parler, et qui suffisent au delà, pour tous les amateurs, et même pour les Jardiniers de profession. Na. On peut voir au Chap. 20 de ce Volume , la manière de colorer les Pêches et de peindre des Fleurs, Chiffres , &c. sur leur peau. Un bon Jardinier doit connaître la maturité d'une Pêche , à la couleur de la peau qui s'é* claircit. Mais s'il n'a pas ce talent, il ne faut pas qu'il serre le fruit avec les doigts , pour essaier s'il est tendre et parconséquent mûr; il faut pla= cer la main dessous et le soulever doucement \ s'il quitte facilement la queue , il est à son terme. Ordre de Maturité des Pèches. AvantrPêche blanche. Madeleine blanche. AvanUPêche rouge. Pêche jaune. Avant Pêche jaune. Pourprée hâtive. Double de Troves. Chevreuse hâtive. PicHER; Poirier. 169 Vineuse. Mignonne. Madeleine rouge. Galande. Pavie Madeleine, Chanceliere. Pêche=Malte. Pêche d'Italie. PêcheXérise. Petite Violette. Grosse Violette. Bourdine. Admirable. Tetton de Ve'nus. Chevreuse tardive. Brugnon Violet. Rovale. Nivette. Violette tardive. Pourprée tardive. Persique. Pavie rouge. Pavie jaune. Admirable jaune. Jaune lisse. POIRIER; Pyrus. Le Poirier est un des plus beaux arbres que Ton puisse cultiver ; il prend la forme la plus ré- gulière, quand il est bien conduit; on le répare , on le rajeunit à volonté , mais il demande une bonne terre, et surtout très profonde. Les ter= reins de sable gras et frais lui conviennent le mi= eux. Ses nombreuses variétés se multiplient par la greffe en ccusson , en fente , en couronne , sur le Poirier sauvage, pour les grands plein vent, dans les terreins qui ont beaucoup de profondeur ; sur le grand Coignassier , pour les plein vent , dans les terreins médiocrement profonds , et pour les espaliers qui ont une grande hauteur -, sur le pe= tit Coignassier, pour les espaliers bas, les con= tre=espaliers , palissades, Sec. Quelques variétés de Poires fondantes réus= 170 L'ami ses Jardiniers. sissent sur l'Azerolier, l'Aubépine , le Néflier, le Cormier. En quelque forme qu'on élève le PoU rier, il peut être greffé sur franc, lorsque le terrein a assez de profondeur. Il n'y a aucune exposition où l'on ne puisse planter quelque variété de Poirier-, mais en gé» nérai il réussit mieux, et ses fruits ont plus de goût et sont mieux colorés, au Midi. Quand à sa taille, Voyez le Chap. 12, au commencement de ce Volume -, les instructions que j'y ai détaillées font la base de celles des autres arbres fruitiers. Variétés du Poirier , par ordre Alphabétique^ Ambrette. Le bois de ce Poirier est vigou* reux et épineux ; son fruit de moyenne grosseur , de forme presque ovale, blanchâtre ou gris dans les terres fortes j sa chair est fine, fondante, su= crée , relevée et excellente dans les terreins secs et chauds,- il mûrit depuis Novembre jusqu'en Février. Amiré Joannet. Ce Poirier est vigoureux , sa Heur est grande et belle, son fruit est petit, a bien la forme de poire 5 il est lisse , jaune citron , sa chair est blanche, son eau peu relevée, il mù= rit vers la fin de Juin. Amour , Voyez, Trésor. Angélique de Bordeaux. Ce Poirier est très délicat et ne se greffe que sur franc. Son fruit est gros, semblable au Bon- Chrétien d 'Hiver , mais Poirier. 171 applati sur son diamètre ou épaisseur *, ses cou= leurs sont plus pâles j il est lisse, cassant, quel= quefois tendre , doux et sucre'. Il se garde fort longtems. Angleterre , Beurré d' Angleterre 0 Ce Poirier fertile ne se greffe bien que sur franc, son fruit est de moyenne grosseur, en forme d'oeuf alon= gé, pointu vers la queue, lisse, d'un gris verdâ» tre tiqueté de roux, tendre, demi beurré, fon* dant, prompt à mollir, abondant en eau d'une saveur agréable, il mûrit en Septembre. Angleterre d'Hiver. Son fruit est de moy« enne grosseur, bien arrondi par la tête, lisse, d'un jaune cition parsemé de grandes taches d'un jaune foncé; très beurré, prompt à mollir, doux et agréable, mais un peu sec. Il mûrit en Décembre, Janvier et Février. Aurate. Il se greffe le mieux sur franc. Son fruit est petit, un peu applati, jaune très clair lavé de rouge, demi beurré, un peu sec, près* que aussi hàtif que le petit Muscat, vers la fin de Juin. Bellissime d'Eté , Suprême. Son fruit est pe= tit , bien arrondi par la tête , en pointe camuse vers la queue, lisse, brillant, d'un très beau rou= ge foncé et d'un jaune citron rayé de rouge fort clair • demi beurré, prompt à se cotonner et à mollir-, d'un goût agréable j il mûrit en Juillet. Bellissime d Hiver. Ce beau fruit , plus gros que le Catillac , presque rond, lisse, peint de jaune et d'un beau ronge, est tendre, sans pier- res, doux, sans acreté, moelleux et excellent à 172 L'ami des Jardinier». cuire de Janvier en Mai. Beurré d'Angleterre; Voyez, Angleterre. Bergamotte d'Eté, Milan de la Beuvriere. Son fruit est gros, rude au toucher, d*un verd gai tiqueté de fauve, demi beurré, prompt à se coLonner, d'un goût peu relevé, quoiqu'agréable ; mûrit au commencement de Septembre. Bergamotte d'Automne. Ce Poirier vient mi= eux en espalier. Son fruit est gros , applati par la tète, lisse, jaune, légèrement lavé de rouge brun tiqueté de gris, beurré et fondant, doux, sucré, parfumé; mûrit en Octobre , Novembre Décembre. Bergamotte de Hollande, d'Aleneon , Amo= selle. Le fruit est gros dans les bons terreins , sa forme est presque ronde; sa peau verte devient d'un jaune clair; sa chair demi cassante, abon» dante en eau agréable un peu relevée , appro= citant de celle du Bon=chrétien \ c'est la plus tar= dive des bonnes Poires. Bergamotte de Pâque, ou tf Hiver. Cet ar- bre vigoureux a la fleur très grande ; le fruit est, gros selon le terrein, de la forme d'une toupie courte et un peu arrondie , d'un verd tiqueté de gris, qui jaunit un peu en mûrissant, et que le soleil lave légèrement de roux. Cette Poire se mange depuis Janvier jusqu'en Mars. Bergamotte de Soulers , Bonne de Soulcrs. Son fruit est gros, ou moyen, selon la bonté du terrein, alongé, très arrondi par la tete, lisse, brillant, jaune légèrement lavé de rouge brun, beurré | fondant, sans pierres, d'un goût sucré et Poirier. 173 agréable. Il mûrit en Février et Mars. Bergamotte Suisse, Culotte de Suisse. Ce Poirier n'aime pas une exposition trop chaude y qui ne convient à aucun arbre panaché, sa feu= ille est fort alongée , son fruit de grosseur mo= yenne , est rayé suivant sa longueur, de verd, de jaune et de rouge; beurré, sucré. Il mûrit en Octobre. Eergamotte rouge. Les bourgeons de ce Poi* rier vigoureux et très fécond , sont gros et forts 3 ses fruits sont petits, ou de moyenne grosseur, de la forme d'une petite toupie raccourcie, d'un jaune foncé , et rouges , tendres , prompts à se co~ tonner et à mollir, un peu secs, très pafumés ; ils mûrissent en Septembre. Beurré blanc, Voyez, Doyenné. Beurré gris. Les bourgeons de ce Poirier très fertile, sont coudés à chaque noeud, et garnis de grandes feuilles alongees. Son fruit est fort gros, ovale alongé , pointu vers la queue, lisse _, fondant, délicat, sucré, d'un goût relevé, fin et très agréable. Sa couleur varie suivant le terrein , l'exposition, le sujet, l'âge et l'état de l'arbre- verte , grise , teinte de rouge du côté du soleil. Il mûrit vers la fin de Septembre. Pendant que cet arbre est jeune , il faut le tailler court, pour le garnir de bois et l'empêcher de porter trop abondament. Beurré d 'Angleterre ,• Voyez Angleterre. Bezy de chasser y .; Voyez Ech assert/. 174 L* A M 1 DES Jardikisrs. Bcz y rt'e Chaumontcl , Beurre d'Hiver. Il ressemble beaucoup au précédent-, le fruit est gros, variant de forme, ordinairement alongée, enflé par le milieu, diminuant de grosseur par la tête, et beaucoup plus vers la queue , où, elle se termine en pointe arrondie. Sa chair e^t de» mi beurrée et fondante , pleine d'eau sucrée , re* levée, excellente. La qualité du terrein influe beaucoup sur ses qualités. Cette Poire mûrit de« puis Novembre en Février. Bczy de Caïssoy , Roussette fî Anjou. Ce Poirier est faible et délicat, même dans les bons terreins , et greffe sur franc -, sa feuille et sa fleur sont petites } son fruit rond, un peu applati par la tête, d'un verd qui jaunit ensuite, recouvert de grandes taches brunes , tendre et beurré , d'une eau comme celle de la Crasanne, mûrit en Novembre. Bezij de Montigni. Ce Poirier a la feuille presque ronde, la fleur grande et bien ouverte, le fruit de moyenne grosseur et de* forme \ni peu alongée , à peu près comme celui du Dojen= né, lisse, d'un beau jaune, très fondant, sans pierres, relevé de .musc, mûrissant vers le com» 'mencement d'Octobre. Blanquet , (gros ). La feuille de cet arbre est fort lar^e et sans dentelure; ses fleurs sont gran« des et bien ouvertes, son fruit bien fait est pe* tit, lisse, d'un blanc jaunâtre lavé de rouge clair, cassant , d'un goût sucré et relevé ; il mûrit à la fin de Juillet. " Poirier. 175 Blanquet ,( petit ). Poire à la Perle. Ce Poirier très fertile a les fleurs grandes , le fruit petit, de la forme dune perle en poire, d'un blanc jaunâtre, demi cassant, musqué? agréable, un peu plus hâtif que le suivant, mûrit à la fin de Juillet. Btciîiquet à longue queue. Ce Poirier se gref« fe le mieux sur franc. Son fruit par bouquets , est un peu plus petit que le gros Blanquet , bien fait, terminé en pointe aiguë à la. queue,, qui est longue ; blanc , lisse , d'un verd presque blanc , demi cassant, abondant en eau sucré*e, parfumée, agréable. Il mûrit au commencement d'Aoust. Bon--chi étien d'Été , Qracio.ll. Ce Poirier a la feuille et les fleurs grandes, son fruit est *gros, alongé en pyramide tronquée, imitant un peu la calebasse, anguleux et bossu, lisse, d'un verd clair, qui jaunit ensuite, demi cassant ou tendre^ mûrit au commencement de Septembre. Bo?i=c/irétien d'Eté, musqué. Cet arbre déli» cat se greffe mieux sur franc; il pousse desbours geons longs et menus -, son fruit est de moyenne grosseur, imite la Poire de Coing, lisse, jaune, légèrement lavé de rouge, cassant, sujet à se gerser et fendre, un peu sucré, très musqué; il mûrit à la fin u'Aoust. Bon=chrétien d'Espagne. Son fruit est moins gros et de même forme que celui de X Angéli- que de Bordeaux ; sa forme en pyramide régu= liére , est terminée en pointe \ sa couleur est jau= ne verdâtre et rouge yiî tiqueté de brun. Il est 176 L'ami des Jardiniers. dur, cassant, doux, sucré. Dans une terre douce et itgcre, cette Poire est passable-, elle se met en compote en Novembre et Décembre. Bon -chrétien d'Huer. Ce Poirier se plait mie eux à l'exposition du couchant, qu'au Levant et au Midi-, son fruit est très gros, variant de for= me, imitant le plus souvent la pyramide tron- quée; sa peau est fine, d'un jaune fort clair et rouge incarnat-, sa chair est fine, tendre, quoi» que cassante, son eau abondante, douce ,sucre'e. Sa forme, sa grosseur et ses qualite's dépendent du terrein. Cette Poire mûrit de Janvier en Mai. Bourdon musqué. Cet arbre est très fertile, ses feuilles sont d'un ovale raccourci; son fruit, que Ton pourrait nommer Orange hâtive, est pe= tit, rond, un peu applati , d'un verd clair tique= té de verd foncé, cassant, musqué, de médiocre bonté. Il mûrit en Juillet. Cassolette , Muscat verd. L'arbre est beau et très fécond; son fruit est petit, quelquefois de moyenne grosseur, d'un verd clair tirant sur le jaune, et d'un rouge fort lavé, tendre, sucré et musqué ; il mûrit en Aoust. Catillac. Ce Poirier très vigoureux, se greffe mieux sur franc et ne devient pas trop grand ; sa feuille et sa fleur sont grandes , son fruit est très gros, souvent de la forme d'une calebasse, d'un gris qui devient jaune pale teint de rouge brun ; bon à cuire , depuis Novembre jusqu'à la fin d'Avril ; ordinairement fort acre. Champ=Rïchc d Italie. Ses feuilles sont gran. des, larges, arrondies; sou fruit est gros, alongé. Poirier. W renflé vers le milieu de sa hauteur, terminé en pointe camuse ; d'nn verd clair tacheté de gris , demi cassant, sans pierres-, bon à cuire en Dé* cembre et Janvier. Chat-brûlé, Jolie Poire, de moyenne grosseur, un peu alongée, bien arrondie par la tête, très lisse et brillante, jaune citron et d'un beau roiu ge clair et vif, sans pierres ; bonne à cuire en Février et Mars. Colmars; Poire= Manne. Les feuilles de ce poi* rier sont grandes et ses fleurs belles et bien ou* vertes; son fruit est très gros, imitant quelque* fois la forme du Bon=Chrétien d'Hiver, d'un verd qui jaunit un peu, très légèrement lavé de rouge 5 beurré, fondant, sans pierres, doux, sucré, re* levé, excellent. Il mûrit depuis Janvier, jusqu'à la fin de Mars. Crasanne , Bergamotte^Crasanne. Ce Poirier vigoureux se greffe mieux sur franc, son fruit est gros, de forme arrondie, d'un gris tirant sur le verd, souvent tacheté de roux; très fondant, d'un goût sucré, relevé, quelquefois un peu â« pre; mûrit en Novembre, et se conserve longs tems sans mollir. Cuïsse=Madame. Cet arbre réussit mal sur le Coignassler , il faut le greffer sur franc. Sa fleur est petite et sa feuille est pointue par les deux bouts ; le fruit est demi beurré , sucré , un peu musqué, très alongé, de grosseur moyenne . lui* sant, verd et rouge brun; mûrit à la fin de Juillet. Double=Flew. Poirier très vigoureux , dont les Tome L M i7s 1/ ami des Jardiniers. feuilles et les fleurs sont grandes, le fruit gros, rond, applati par les extrémités , de la forme d'une Bergamotte à Bonbons -, sans pierres , plein d'eau. On Je mange cuit en Février, Mars, Avril. Doyenné. , Beurré blanc , SainuMichel. Cette Poire est grosse, longue , de couleur jaune citron, d'un rouge vif en espalier, très beurrée, mais trop prompte à se co tonner , douce, très sucrée, et quelque fois d'un goût très relevé. Elle mûrit en Octobre. Doyenné-gris. CettePoire, qui mûrit en No*. vembre, est de moyenne grosseur, presque ron= de, lisse, d'un verd grisâtre, beurrée, fondante , rarement cotonneuse, sucrée et meilleure que le Doyenné blanc. Echassery , Bczy de Chassery . C'est un bel arbre , fertile dans les terreins doux et légers , ses feuilles sont longues et étroites , ses rieurs grane des, le fruit de moyenne grosseur, à peu près de même forme que l'Ainbrette , de couleur pres= que blanche, qui jaunit un peu; beurré, fondant, sucré, musqué •, mûrit en Novembre et Décembre. Epargne , Beau=présent , Saint=Samson. Ce poirier est fort , il pousse de gros bois ; sa feuille est grande et se soutient mal ,• ses fleurs sont très grandes , son fruit est de moyenne grosseur dans les terres médiocres, très alongé, renflé vers le milieu, verd marbré de fauve, fondant. Il mûrit à la fin de Juillet. Epine (TElé, Fondante Musquée. Sa feuille est alongée, son fruit de même, bien arrondi par la tête, de moyenne grosseur, très lisse, verd pré, Poirier, 179 fondant, quelque fois un peu pâteux, très musqué'. Il mûrit au commencement de Septembre. Epine d'Hiver. Cette Poire est alongée, très lisse, d'un verd très pale, fondante, beurrée, dou= ce, excellente dans les terreins qui lui conviens nent. Elle mûrit depuis Novembre jusqu'à la tin de Janvier. Epine=Rose , Poire de Rose. Son bois est gros et court, sa feuille et sa fleur sont grandes , son fruit est gros , rond , applati par les extrémi» tés, ou de forme approchant la Crasane, tendre > demi fondant, musqué, sucré, de même goût que l'Oignonet. Il mûrit en Aoust. On confond sou- vent cette poire avec d'autres qui ne lui ressem= blent point. Fondante de Brest , Inconnue=Cheneau. Ses fleurs sont petites , son fruit est de grosseur mov=: enne , un peu alongé , renflé vers la tête , couvert d'une peau lisse, brillante, d'un verd gai tiqueté de verd brun et légèrement lavé de rouge ; sa chair est fine, mais cassante, d'un goût sucré et relevé} il mûrit au commencement de Septembre. Franchipane. L'Arbre a la feuille très grau=s de \ ses fruits sont de grosseur médiocre, longs, renflés par le milieu, très lisses, d'un beau jau* ne citron, et d'un rouge vif5 demi fondans et sans marc , doux , sucrés , d'un parfum particulier qui leur a donné [son nom. Ils mûrissent à la fin d'Octobre. Franc=Réal. Ce poirier est fertile et vigou* reuxj sa fleur est petite, son fruit gros, renflé par le milieu, diminuant de grosseur par les Tome I, M 2 JSO L'ami des Jardiniers. extrémités, de grosseur égale à sa hauteur*, ver* dàtre tacheté de roux. Cette poire est bonne à cuire en Octobre et Novembre. Gracioli; Voyez boiuChrétien d'Eté. Jalousie. Ce poirier veut être greffé sur franc. Ses feuilles et ses fleurs sont grandes et belles, le fruit est gros, applati suivant sa longueur, a» longé, renflé par le milieu, boutonné et grené, de couleur de Noisette, très beurré prompt à mollir, plein d'eau sucrée excellente j mûrit à la fin d'Octobre. Jardin, Poire de Jardin. C'est un gros fruit un peu boutonné, de la forme d'une Orange, d'un jaune rayé de rouge clair et teint d'un beau roiu ge foncé tiqueté de jaunç, cassant, un peu pier= reux , de goût sucré et fort bon. il mûrit en Dé= cembre. Impériale à feuille de Chcne. Ce poirier très vigoureux pousse de gros bourgeons; il faut beaue coup i'alonger à la taille. Ses feuilles grandes et larges sont froncées par les bords-, son fruit de moyenne grosseur, ressemble à une petite Vir* gouleuse, il lui est inférieur en qualités , quoique fort bon en Mars et Avril. Lansac , Dauphine , Satin. Sa fleur est grande et belle, son fruit de grosseur à peine moyenne, renflé par le milieu, plus souvent rond, lisse, jau« ne, fondant, sucré, relevé. Mûrit depuis Octo* bre en Janvier. Livre , Poire de Livre. Ce Poirier très vigou= reux ne se greffe que sur franc j son fruit est P 0 R. I E S. 181 \ très gros, d'un verd couvert de taches rousses, bon à cuire de De'cembre en Février:, mais son eau est âpre* Louise^bonne. Ce fruit , assez semblable au Saint ^Germain , est très lisse , d'un verd qui pâ* lit et blanchit par la suite, demi beurré, sans pierres, doux, relevé dans les terres sèches, in» sipide dans les fonds humides et froids: Il mûrit en Décembre. Madeleine , Citron des Cannes. Cet arbre est vigoureux , son fruit est de moyenne grosseur , figuré en toupie un peuaiongéc, d'un verd tirant sur le jaune, fondant, sans pierres, doux, par= fumé , agréable, il mûrit à la fin de Juin. Mansuette , Solitaire. Cet arbre, qui a quel» que ressemblance avec le Bon-Chrétien d'Hiver, se greffe mieux sur Coignassier :, son fruit est gros, de forme irrégulière, alongé en pyramide tronquée, bossu, verd et jaune tacheté de brun, demi fondant, sujet à mollir- son eau est un peu acre. Il mûrit vers la fin d'Octobre. Marquise. Cte poirier très vigoureux a les fleurs grandes , le fruit gros , alongé en pyrami= de, de forme irrégulière, jaune, légèrement lave de rouge, beurré et fondant, doux, sucré, un peu musqué. 11 mûrit en Novembre et Décembre. Marttn=Sec. Ce poirier est très fertile, sa fleur est fort grande, son fruit est de moyenne grosseur, alongé et pointu vers la queue, de cou* leur Isabelle, ou roux cendré, et rouge vif; cas= sant, un peu pierreux, sucré et agréable-, mûrit eu Décembre et Janvier , même dès Novembre, 182 L'ami dss Jardiniers. Martin-Sire ) Ronville. Les feuilles de ce poirier sont presque ovales , ses fleurs sont gran- des ; son fruit bien fait, alongé, est gros, lisse, d'un verd qui se change en jaune en mûrissant; la chair est cassante, l'eau est' douce et sucrée» Elle mûrit en Janvier. Messire=Jean=Doré. Son bois est gros et court , sa fleur grande -, le fruit est gros , rond , renlîé par le milieu, d'un jaune foncé rembruni de grandes taches qui rendent la peau rude ; cassant, pierreux, sujet à mollir,- il mûrit en Octobre. Ce fruit est bon, mais le terrein, le sujet, l'âge et l'état de l'arbre, font varier sa couleur et sa grosseur. Muscat (petit J, SepUen=Gueule. Ce poirier donne la plus petite de toutes les poires; ses fruits sont rassemblés par bouquets, teints de verd clair et de rouge brun, demi beurrés, d'un goût musqué. Us mûrissent à la fin de Juin. Muscat ^Robert , Poire à la Reine , Poire a Ambre. Ce poirier se greffe mieux sur franc ; son fruit est de moyenne grosseur, lisse, d'un verd clair un peu jaune , d'un goût sucré et relevé \ la chair est tendre. 11 mûrit à la mi Juillet. Muscat^Lallemand. Ouoique l'on confonde souvent ce poirier avec le Royale^d' Hiver , son fruit est plus régulier, moins gros, gris et rou= ge, beurré, fondant, musqué. Il mûrit depuis Mars jusqu'en Mai. JSaples. Sa feuille est longue et étroite-, son fruit de moyenne grosseur, imitant un peu la ca=* lebasse, liese, jaune légèrement lavé de rouge Poirier. 183 brun, demi cassant, sans pierres, est doux et assez agréable en Février et Mars. Ce Poirier est vigoureux et fécond. Oignonnet , Archiduc d'Été, Amiré^roux. Ce Poirier très fertile se greffe mieux sur franc ; sa feuille est arrondie, ses fleurs sont petites, son fruit est de grosseur moyenne , en forme de toupie, lisse, brillant, jaune et d'un rouge vif; demi cassant , un peu pierreux , d'un goût rosat et relevé. Il mûrit vers le commencement d'Aoust. Orange^Musquée. Ce fruit est de moyenne grosseur, de la forme d'une Orange un peu ap* platie; boutonné, verd, d'un jaune très pâle lavé de rouge clair étant mûr, cassant, sujet à se co= tonner, relevé de musc. Il mûrit en Aoust. Orange^Rouge. Le fruit de la même forme que le précédent, est un peu plus gros, gris d'un coté, rouge de corail de l'autre, cassant, sucré et musqué. Mûrit en Aoust. Orange d'Hiver. Cette Poire a la forme d'une Orange applatie par les extrémités , de mojenne grosseur, boutonnée, d'un verd brun, cassante, sans pierres , d'un goût musqué et agréable. Elle mûrit en Février, Mars et Avril. Orange=Tidipée0 Poire^aux^Mouches. Cette poire est grosse, sa forme est entre celle du Beur=, ré. et celle du Doyenné, sa couleur est verd et rouge brun, panachée de petites raies d'un rouge clair et marbré de gris \ sa chair est demi cas» santé, assez pleine d'eau, quelquefois un peu a» crej elle mûrit au •commencement de Septembre, 1S4 L'ami des Jardiniers. Pastorale. Cet arbre réussit mieux sur franc. Son fruit est gros, fort alongé, renflé vers le milieu , camus à l'extrémité où est la queue char, nue à sa naissance, d'un gris qui se change en jaune parsemé de roux , demi fondant , sans pi«= erres et fort bon. tylûiït d'Octobre en Décembre. Poire*Figue. Cette poire un peu plus alongée que l'Épine d'Été, est d'un verd brun, fondante, douce et sucrée. Elle mûrit en Septembre. Poire de Livre, Voyez Livre. Poire de Jardin , Voyez Jardin. Poiresans^peau , Fleur=demGuigne. Ce poir rîer se greffe mieux* sur franc •, sa feuille et sa fleur sont grandes -, son fruit est de grosseur moins que moyenne, il varie de forme, à peu près comme celle d'un Rousselet de Reims un peu alongé, La peau est fine, d'un verd pâle tacheté de gris, et jaune tacheté de rouge pâle; la chair est fondante, sans marc, l'eau est douce et par* fumée ; elle mûrit au commencement d'Aoust. Robine , Royale d'Eté: Ce poirier fort ress* semblant à La Cassolette , a les feuilles et les fleurs grandes; son fruit est petit, delà forme d'une toupie arrondie et courte ; d'un verd blan» châtre tiqueté de verd brun, qui jaunit ensuite, demi cassant, sucré et musqué; mûrit en Aoust. Rousselet , ( gros ) Roi d'Eté. Cette poire est de même forme que le Rousselet de Reims , dont je vais parler; elle mûrit dans le même tems, est de moyenne grosseur, un peu plus pointue vers h cmeue; §a peau est rude, d'un Poirier. ISo ▼erd foncé et d'un rouge brun-, sa chair demi cassante et peu fine, est pleine d'eau parfumée. RousseletJiâtif, Poire de Chypre, Perdreau. Sa feuille est raccourcie et arrondie,- ses fleurs sont petites, ainsi que son fruit, qui a la peau fine, jaune et d'un rouge vif tacheté de gris; la chair est demi cassante, l'eau très parfumée et sucrée. Il mûrit vers la mi Juillet. Rousselet d'hiver. Ce Poirier est vigoureux, son fruit est petit, d'un verd foncé et d'un rouge très brun, demi cassant, assez bon. On peut cuire cette Poire en Février et Mars. Rousselet de Reims , Petit Rousselet. Le fruit est petit, d'un rouge brun et d'un verd qui jaunit un peu en mûrissant} sa chair est fine, demi beurrée; son eau est relevée d'un parfum qui lui est particulier. Il mûrit à la fin d'Aoust. Rousseline. Ce Poirier ne se greffe bien que sur franc1; ses fleurs et ses feuilles sont petites, Son fruit a la forme entre celle de la poire et celle de la calebasse; il est petit, de couleur plus claire que le Martin*sec, demi beurré , dé= licat, sucré, musqué, très agréable. Il mûrit en Novembre. Royale d'hiver. Il faut greffer sur franc cet arbre vigoureux, dont la feuille est large et belle et la fleur très grande. . Son fruit est gros, très renflé par la tête, où l'oeil est enfoncé, lisse, jaune clair et d'un beau rouge, demi beurré, sans pierres, fondant, sucré dans les terxes sèches et 1S6 L'ami des Jardiniers. chaudes, insipide dans les terres froides. Il mû- rit depuis Décembre jusqu'en Février. Saint=Pere. Cette Poire est de moyenne grosseur, un peu pointue, rude au toucher, 'ten- dre et sans pierres, abondante en eau, excel- lente cuite depuis Mars juisqu'en Mai. Saïnt=Germain. Inconnue la Fare. Ce Poi« rier est vigoureux et très fertile ; ses feuilles sont longues et étroites. Son fruit est gros, alongé en Pyramide, verd tiqueté ou tacheté de brun, très beurré, fondant, pierreux dans les ter= reins secs , très abondant en eau excellente, d'un parfum particulier. Il mûrit depuis Novembre jusqu'en Avril. Salviatï. Ce Poirier veut être greffé sur franc. Son fruit rond, de grosseur moyenne, est couvert d'une peau jaune de cire, laveé de rouge par le soleil, et parsemée de grandes taches rousses qui la rendent rude. Sa chair demi beurrée et sans marc, est sucreé , très parfumée, quelquefois un peu sèche. Mûrit en Août. Sarasin. C'est la Poire la plus tardive } elle est de moyenne grosseur, de forme peu régulière, alongce, renflée par le milieu, jaune pâle et la= vée de rouge brun tiqueté de gris, tendre, sans pierres, d'un goût sucré et un peu parfumé, on peut la garder jusqu'en Mai. Sucré = verd. Ce Poirier vigoureux et très fécond, a les feuilles très grandes et alongées, et les fleurs grandes et belles. Ses fruits par bouquets sont de moyenne grosseur, un peu Poirier. 187 alongés , d'une grosseur presque égale dans toute leur longueur, lisses, verds, beurrés, sucrés, d'un goût agréable. Ils mûrissent vers la fin d'Oc= tobre. Trésor, Amour. Ce Poirier se greffe mieux sur franc. Son fruit est la plus grosse Poire, renfle par le milieu, terminé en pointe courte vers la queue, rude, d'un jaune citron presque entièrement re» couvert de taches fauves, tendre, sans pierres, doux, sans âcreté, très bon à cuire depuis Dé= cembre jusqu'en Mars. Tonneau. Ce Poirier a les feuilles grandes, les fleurs belles et bien ouvertes, son fruit est très gros, renflé vers le milieu, diminuant pres= que également de grosseur par les deux bouts qui sont camus, jaunes et d'un beau rouge vif. Cette belle Poire est bonne à cuire depuis le commencement de Février à la fin de Mars. V ' erte^longue , Mouille abouche. Ce Poirier est très fécond et se grefi'e mieux sur franc. Sa feuille est arrondie et sa fleur bien ouverte. Son fruit est gros, alongé, renflé vers le milieu, verd, fondant, délicat, sans pierres, un peu prompt à mollir, doux, sucré, très agréable. Mûrit au com= mencement d'Octobre. Firgouleu.se. Cet arbre est très vigoureux et se met lentement à fruit ,• il n'aime pas les ter= res froides ni les expositions trop chaudes. Son fruit est gros, alongé, terminé en pointe courte et même renflée; lisse, verd. jaune dans sa ma= turité ,• il se teint de rouge, en Espalier y la chair o,Sa L'ami des Jardiniers. est tendre, beurrée, sans marc et sans pierres, pleine d'eau douce, sucrée, relevée, d'un goût qui ne plait pas à tout le monde. Cette excellente Poire mûrit depuis Novembre jusqu'en Janvier. Je pourrais décrire près de 200 autres Poires dont les qualités sont trop mauvaises pour trou. ver place dans un recueil où je crois ne devoir admettre que les meilleures espèces de fruits. Ces 86 articles sont beaucoup plus que suffisans pour garnir les plus grands vergers et pour sa= tisfaire les personnes qui ne veulent que des Poires au dessus des mauvaises, puisque 30 à 40 suffiraient dans les Jardins les plus vastes. Ordre de Maturité des Poires. Amiré Joannet. Petit Muscat. Aurate. Muscat Robert. Madeleine. Rousselet hâtif. Cuisse Madame. Gros Blanquet. Epargne. Ognonnet. Bcllissime d'Eté. Bourdon musqué. Blanquet à longue queue. Petit Blanquet. Poire sans peau. Epine Rose. Salviati. Orange musquée. Orange rouge. Robine. Bon^chrétien d'Eté musa que. Gros Rousselet. Cassolette. Rousselet de Reims. Fondante de Brest. Epine d'Été. Poire Figue. Gracioli. Orange tulipée. Bergamote d'Eté. Bergamote rouge. Verte longue. Beurré. Poirier. 1S9 Angleterre. Doyenné. Bezi de Montigny. Bergamote Suisse. Bergamote d'Automne. Jalousie. Franchipane. Lansac. Pastorale. Bcllissime d'Automne. Messire^jean. Sucré verd. Mansuete. Rousseline. Boiuchrétien d'Espagne. Crasanne. Bezi de caissoy. Doyenné=gris. Epine d'hiver. Louise- bonne. Martin=sec. Marquise. Echassery. Ambre tte. Bezi de chaumontel. Franc Real. SainUGermain. Virgouleuse. Jardin. Royale d'hiver. Angleterre d'hiver. Angélique de Bordeaux, Champ riche d'Italie. Livre. Trésor. Martin=sire. Bergamote de Pâque, Colmars. Bellissime d'hiver. Tonneau. Bon=chrctien d'hiver, Catillac. Rousse] et d'Hiver, Orange d'Hiver. Bergamote de soulers. Double fleur. Naples. Chat=brûlé. Muscat l'Allemand, Impériale. Saint=Pere. Bergamote d'Hollande. Sarazm. Pommier; Malus. Voyez ce qui conceime la taille du Pom* mie?- 3 au Chap. 12 de ce Volu?ne. 190 L'ami i>es Jardiniers. Les variétés précieuses du Pommier se con= servent et se multiplient par la greffe en écus= son, en fente, en couronne, sur des sujets de la même espèce. Les sujets élevés de pépins de pom* mes à Cidre, ou autres, ou de sujets enracinés éclatés du pied des Pommiers des bois et des vergers, sont propres pour les grands pommiers de plein vent. Les sujets de Doucin, qui est une variété de pommier de grandeur très mé= diocre, conviennent pour les plein vents, Buis= sons, Espaliers <&x. des jardins. Enfin les sujets de paradis, autre variété de pommier, en arbrisseau, servent pour les petits buissons et les contre Espaliers. Tous les terreins conviennent au pommier; il réussit bien dans les terres grasses un peu humides, quoique ses racines ne pivotent pas, comme celles du poirier, il ne subsiste guerres » dans les terreins peu profonds ; il s'y charge de Mousse, de chancres ', il y est rongé par la pu. naise, et ses fleurs y avortent. Il vient à toutes les Expositions, même à celle du Nord ; cependant je ne conseille pas de le planter au Midi. Les fleurs du Pommier, panachées de rouge sur un fond blanc, et rassemblées par bouquets, sont un des plus beaux ornemens des jardins au printems. On forme de petits massifs avec les petits pommiers nains greffés sur paradis. On peut aussi les placer entre des quenouilles de poiricr3 où il produit un effet agréable. Pommier. 191 En plein vent, on lui forme facilement une tête régulière et bien arrondie, rien n'est plus beau qu'un pommier bien conduit , lorsqu'en au tomme il est chargé de fruits prêts à cueillir. Voyez la manière de les conserver au chapitre 20 de ce volume. Variétés du Pommier , par ordre Alphabétique ;' Api , Long « Bois ; Ce pommier de taille médiocre, pousse des bourgeons droits et longs, son fruit est petit, raccourci , ou applati, d'un jaune pâle d'un côté et d'un beau rouge de l'autre. Cette jolie Pomme se conserve jusqu'en Avril. Calville d'Eté. L'arbre est vigoureux et fertile, d'un taille médiocre; son fruit est petit, un peu en pointe, relevé de cinq côtes , blanc de cire et d'un beau rouge foncé, prompt à se cotonner , un pen sec et de goût peu relevé. II mûrit a la fin de Juillet et s'emploie en compotes 15 jours plutôt. Le vrai Calville ne mûrit que vers le coma, mencement de Septembre ; celui dont il est ques- tion ici, n'est qu'une variété de Passe = pomme. Calville blanche d'hiver. Cet Arbre est beau, vigoureux et fécond -, son fruit est très gros, raccourci, d'un jaune pâle, quelquefois d'un beau rouge vif 3 la chair est grenue , fine, tendre y légère, pleine d'eau relevée, sans acidité. Ce beau fruit mûrit depuis Décembre jusqu'en Avril. Calville Rouge d'Hiver. Ce Pommier est peu touffu et soutient mal ses branches; et ses 192 L'ami des Jardiniers. fleurs sont grandes:, le fruit est gros, alongé, re* levé de côtes, lisse, d'un rouge léger et foncé , sa chair fine, légère, grenue, rouge sous la peau, est pleine d'eau relevée et vineuse:, il mûrit de» puis Novembre en Janvier. La Calville rouge franche , dont la peau est d'un rouge très foncé, se conserve jusqu'en Mars, la chair est teinte en couleur de Rose. Capendu, ou Courpcndu. Cette Pomme est petite , un peu en pointe , d'un rouge pourpre et d'un rouge très brun , tiquetée de fauve ; sa chair imite celle de la Reinette; son eau est aigre=- lette , assez agréable. Elle se conserve jusqu'à la fin de Mars. Drap d'or vrai. Ce Pommier est vigoureux et fécond :, ses feuilles et ses fleurs sont grandes 'y son fruit est gros, d'une forme très régulière, bien arrondi sur son diamètre, un peu renflé vers la queue, très lisse, d'un beau jaune, léger, grenu, sujet à cotonner, d'un goût agréable. Cette belle Pomme mûrit en Décembre. Fenouillet gris , Anis. Ce Pommier est de grandeur médiocre, et délicat*, ses feuilles sont petites, longues et étroites, et ses fleurs grandes, sont fruit est petit, bien fait, rond sur son dia- mètre, un peu renflé vers la queue, de couleur grise; tendre, sucré, parfumé d'anis , sans odeur. Il mûrit depuis Décembre jusqu'en février. Fenouillet jaune , Drapd'or. Cette Pomme est de moyenne grosseur . de même forme que les autres fcnouillets ; d'un beau jaune relevé par Pommier.' 193 un gris fauve très léger; ferme, presque sans odeur, délicate, douce et fort agréable; elle mû- rit en Octobre et Novembre. Fenouillet rouge, Bardin, Courpenduc. Sa fleur est grande et bien ouverte, son fruit est de moyenne grosseur, un peu raccourci, d'un gris foncé fouetté de rouge brun du coté du so* leil ; il se conserve jusqu'à la fin de Février. Haute — Bonté. Cette grosse Pomme est applatie par les extrémités, anguleuse, lisse, d'un verd gai, quelque fois lavé de rouge tendre; délicate, d'une odeur plus forte et d'un goût moins relevé que les Reinettes ; elle mûrit en Janvier, et Mars. Long^Bois, voyez Api. Nonpareille. Ses bourgeons sont longs," ses feuilles alongées, ses fleurs très grandes; son fruit est gros, court, très applati du côté de la queue; lisse, d'un verd qui jaunit un peu, ten=» dre , presque du même goût que la Reinette. II mûrit en Janvier, Février et Mars. Passe — -Pomme rouge. Les feuilles et les fleurs de ce Pommier sont grandes , le fruit est bien fait, applati par les extrémités , lavé de rouge vif, prompt à se cotonner, son goût est agréa- ble, mais peu relevé. Il mûrit en Aoust, s'em* ploie en compotes, dès le commencement de Juillet. Pigeon , Cœur de Pigeon, Jérusalem. Cette pomme est plus petite que la suivante, lisse , bril* lante, ferme , de couleur de rose, un peu chan* Tome T N 194 L'ami des Jardiniers. géante , fine , délicate . grenue , légère \ son goût particulier est très = agréable. Ce joli ihût mûrit depuis Décembre jusqu'en Février. 14. Pigconnct. Ce fruit est de moyenne gros= seur , alongé, très» renflé vers la queue, rouge et rave de rouge=foncc •, sa chair est fine et d'un goût fort agréable. Il mûrit en Novembre. 15. Pomme d'or. Ce pommier est fertile, mé= dioercment grand ; ses feuilles sont petites , et ses fleurs s'ouvrent mal. Son fruit est petit, bien ar» rondi sur son diamètre, lisse, jaune vif, lavé de rouge=clair , et jaune mêlé de vert , ferme , plein d'eau sucrée et très=relevée. C'est une petite Rei- nette, et l'une des meilleures pommes. Elle peut se conserver jusqu'en Mars. Pommier nain de Reinette. Sur quelque sujet que ce pommier soit greffé, il demeure nain. Ses liourgeons sont gros et courts, garnis de feuilles fort près les unes des autres ; son fruit un peu plus gros que celui de la Reinette blanche, est de mêmes forme, couleur, saveur, durée etc. Il se conserve jusqu'en May. Postophe d'Eté. Ce fruit est de moyenne grosseur , il a la forme un peu en pointe , quel* quefois il est également alongé , ou eilindrique , d'un rouge plus clair que le Calville, dont il tient pour la chair et le goût. Il mûrit vers la fin d'Aoust. 18. Postophe d'Hiver. Sa fleur est grandi- et bien ouverte; le fruit est gros, applati parles ex.= tremités, anguleux ; lisse, jaune, rouge cerise ion- P 0 M M I E R." !9# ce, d'un goût agréable relevé d'aigrelets, mais moins que les Remettes j Il se eonserve aussi longtems. Rambour franc. Ce pommier est vigoureux et fécond ; ses feuilles et ses fleurs sont gran* des \ son fruit est très gros , fort applati , re* levé de bosses et de côtes , d'un jaune très pâle rayé de rouge-, léger, aigrelet, très bon à cuire en Septembre et Octobre. Rambour d'Hiver. Cette pomme ressemble beaucoup à la précédente , ses couleurs sont un peu plus marquées. Elle est fort bonne à cuire, depuis Janvier jusqu' à là fin de Mars. Reinette, (Nain.) Voyez, Pommier Na'ut de Reinette. Reinette blanche. Ce Pommier est petit ,' très fertile } ses fruits sont de grosseur à peine moyenne , variant dans leur forme , très lisses , d'un jaune très pâle, tendres, très odorans, sujets à se cotonner, pleins d'eau agréable } ils se conservent jusqu'en Mars. Reinette de Bretagne. Son fruit est de moyenne grosseur , quelquefois applati , souvent alongé , rude au toucher j rouge foncé , rayé de rouge brun, ou d'un rouge clair sur un fond jaune doré , ferme , plein d'eau sucrée , relevée d'aia grelet. 11 mûrit en Décembre. Reinette de Canada , ou Grosse Reinette d'Angleterre. Ce grand et bel arbre a les feuil* les et les fleurs fort grandes. Son fruit est très* N 2 1?6 L'ami des Jardiniers. gros , presque de la même forme que la Calville blanche ; relevé de côtes", d'un verd clair, qui jaunit ensuite, quelquefois lavé de rouge; un peu sujet à cotonner j d'un goût moins relevé que celui des bonnes Reinettes. Cette superbe pomme mûrit en Décembre , Janvier et Février ; elle est déli= cieuse étant cuite. Reinette dot e'e , ReinPtte jaune tardive. Cette pomme est de moyenne grosseur, raccourcie et applatie par les extrémités, lisse, tiquetée de gris clair sur un beau jaune foncé, ferme , peu odo=* rante. pleine d'eau très sucrée, relevée et fort peu acide. Elle mûrit dcpnis Décembre en Mars. Reinette jaune hâtive. Grandes feuilles , taille médiocre, fruit de moyenne grosseur, cilin* drique , applati par les extrémités , d'un jaune clair tiqueté de brun, tendre, mais sujette à co= tonner , abondante en eau médiocrement relevée. Cette bonne pomme mûrit vers le commencement d'Octobre. Reinette grise. Ce pommier vigoureux sou- tient mal ses branches :, ses feuilles sont alongées ; son fruit est gros , applati par les deux bouts , renflé vers la queue , ferme , un peu cotonneux dans l'extrême maturité*, abondant en eau sucrée, relevé d'un acide très=-faiblc et très=fiii , qui fait préférer, par quelques uns, cette pomme à la Remette franche. Elle se conserve aussi longtems , c'est=à=di;e , près d'un an. R einette grise de Champagne. Cette pomme est de moyenne grosseur, très applatie par extrémités ; portée par une queue fort courte, d'un Pommier, 197 gm ventre de biche , un peu rayé de ronge -, cas» saiitie , sans odeur , sucrée et sans acide. Elle se conserve jusqu'en Juillet de l'année suivante. Reinette franche. Ce pommier est grand et fécond -, ses fleurs sont grandes , son fruit est gros, applati par les extrémités, relevé de cotes saillantes i lisse, d'un verd clair, qui se change en jaune pâle, quelquefois légèrement lavé de rouge, ferme, sucré, relevé, d'un goût très=agréab!e , qui donne à cette pomme le premier rang. Elle se conserve jusqu'aux nouvelles. Reinette rouge. Ce pommier est grand , très fertile *, sa feuille et sa fleur sont grandes \ son fruit est assez gros , un peu raccourci , renflé vers la queue, très=lisse, blanc ou jaune=clair, et teint d'un beau rouge*, ferme, abondant en eau relevée d'aigrelet. Il se conserve fort iongtems. Violette. Ce Pommier, dont les feuilles et les fleurs sont grandes , ressemble beaucoup au Calville d'été *, son fruit est de grosseur moyenne , pointu, alongé , lisse et brillant, rouge foncé, et jaune fouetté de rouge ; sa chair, teinte de cou* leur de rose très=Iégère, tient de celle de la CaU ville-, l'eau est sucrée et parsemée de violette. Cette excellente pomme se conserve jusqu'en Mai. Ordre de Maturité des Pommes. s Calville d'été. Reinette jaune hâtive. Passepomme rouge. Fenouillet jaune. Postophe d'Été. Drap d'or. Rambour franc. Reinette de Bretagne. Pigeonnet. Calville rouge d'hiver. 193 L'Ami des Jaiiz>ln i tiv >. Calville blanche d'hiver. Capendu. Fenouîllet gris. Haute bonté'. Fenomllet rouge. Reinette grise de chaiu» Pigeon. „ pagne. Reinette dorée. „ ., -! ,, ReineLte rouge. Pomme d or. ° Reinette de Canada. Rambour d hiver. Api. Violette. Reinette nain. Reinette grise. Reinette blanche. Postophe d'hiver. Nonpareille. Reinette franche. PRUNIER, Prunus. Le Prunier y qui est un arbre de moyenne grandeur, est sujet à devenir di/Vorme en vieillis» sant , quoiqu'il soit bien fait et régulier étant jeune. Ce défaut lui vient en partie du peu de soin que l'on prend d'étayer ses branches lorsqu'il est trop chargé de fruits, ce qui les courbe quel= quefois jusqu'à terre, ou les casse entièrement. Pour y remédier facilement, aulieu de placer une multitude de perches pour soutenir les bran* ches , il faut les attacher à un grand cercle que l'on ne lie qu'après y avoir introduit le pied de l'arbre j on l'élève ensuite jusqu'aux deux tiers au moins de la hauteur des branches que l'on y at= tache avec de bons osiers , en commentant par les deux opposées de chaque côté de l'arbre, pour mettre le cercle en équilibre, et continuant ensuite tout autour, de manière qu'elles suppor* tent tout le cercle qui les soutient lui même a son Prunier. 199 tour. Par ee moyen fort simple , un Prunier , quelque chargé qu'il soit, n'est jamais défiguré. Les variétés intéressantes de cet arbre , se greffent en écusson, ou en fente, sur des sujets de leur espèce , élevés de drageons , ou rejets en» racines, ou mieux des noyaux de Prunier de Da= mas noir , de Cerisette et de Saint Julien \ ce der* nier est préférable. Elles peuvent aussi se greffer sur l'Abricotier et sur le Pêcher. Le Prunier réussit dans tout les terreins , mais mieux dans les terres légères et sableuses, pour= vu quelles ne soient pas arides. Ses racines , qui tracent vers la superficie de la terre, ne demaru dent pas une grande profondeur. Il n'aime pas l'abri des grand arbres , ni des Bàtimens , et l'ex= position du levant ou du couchant lui convient mieux que celle du midi. Taille du Prunier. On remarque trois sortes d'yeux sur les bour° geons du Prunier. 1. Ceux du bas, qui sont foiv mes la même année , fleurissent au Printems sui=- vant, donnent du fruit, et ne laissent sur la bran*- che que la marque de l'insertion du support corn» mun de leur bouquet de fleurs. Quelquefois ils sont, doubles ou triples , selon les variétés du Prunier, et alors il s'y trouve un oeil à* bois, qu; donne une branche à fruit pour l'année suivante. 2. Ceux de l'extrémité, qui produisent des bourgeons au nombre d'un à six, suivant la force du bourgeon. 200 L'ami dus Jardiniers. 3. Ceux qui sont compris entre les premiers et les seconds, qui produisent, au Printems sui= vaut, des branches à fruit. Ces branches fort nombreuses , sont longues de 6 lignes à deux pouces ; les unes n'ayant que des boutons à fruit , périssent après une récolte-, les autres ont audes= sus des yeux à fruit; un ou plusieurs yeux abois , qui donnent autant de branches à fruit, et ainsi successivement d'année en année, jusqu'à ce qu'elles soient épuisées. On voit que le Prunier a, par là, une grande jessemblance avec le Poirier; toute la différence est que celuici met quelquefois six sèves pour former ses jeux à fruit, au lieu que le Prunier les forme en deux sèves, ou une seule année. La longueur de la taille du Prunier se règle autant sur la distance à laquelle doit être placé le nouvel étage de branches, que sur la force des bourgeons,- car, à quelque longueur qu'ils soient taillés , aucune partie n'en demeurera nue ; tout les yeux sains s'ouvriront et produiront des bran= ches à fruit, ou des bourgeons à bois. Si l'on raccourcit ira peu la taille, le nombre des bour« geons ne s'augmentera pas de beaucoup ; mais les branches à fruit s'alongeront davantage. 1. Sur le Prunier, comme sur tout autre arbre, on doit éviter une taille trop courte, qui y met=» trait le désordre par les gourmands , le faux bois, et ferait dégénérer les branches à fruit. 2. Il ne faut jamais tailler sur un oeil à fruit ôhuple, parceqiui ne produirait jamais un bour. Taille du Prunier. 201 gcon, et que très rarement il en repercerait un, de son support; car le Prunier est un des arbres de 1 écorce desquels ils reperce le plus difficile^ nient des bourgeons. 3. En conséquence il faut être très attentif à profiter des branches à fruit qui dégénèrent, et de toutes les ressources qui se présentent pour remplir les vuides que laissent les branches à fruit en périssant. 4. Les branches à fruit du Prunier s'alongeant et se ramifiant d'année en année , elles rendent l'arbre d'autant plus hérissé, touffu, désagre'able, qu'elles ne sont pas rangées seulement sur deux côtés des branches, mais disposées en bâton de Perroquet, s'élevant presque perpendiculairement sur les cotés , le devant et le derrière des bran= ches. Il faut donc retrancher celles du devant et du derrière , ou du moins ne les supprimer qu'as prés avoir tiré une première récolte , pour sacri* fier moins de fruit, et parcequ'elles n'ont pas en= core défiguré l'arbre. 5. Quoique le Prunier soit sujet à la gomme, ses bourgeons surnuméraires peuvent être cassés , mais plus loin de leur naissance que ceux du Poirier, c'est à dire à 3 ou 4 jeux. Variétés des Pruniers , par ordre alphabétique. Abricofée ( Prune. ) Elle est assez sem* blable à la petite Reine-Claude, et un peu moins applatie par les extrémités, et plus grosse, elle est d'un vçrd blanchâtre et légèrement lavée de 202 L'ami des Jardiniers. rouge. Sa chair ferme et jaune , pleine d'eau masquée et agréable, quitte le noyau, elle est presque aussi bonne que la Reine -Claude, et mûrit au commencement de Septembre. Damas Dronet. Petite Prune alongée , bien arrondie sur son Diamètre, dun verd clair tirant sur le jaune 3 peu fleurie, ferme, fine, très sucrée et agréable. Elle mûrit vers la fin d'Aoust. Damas d'Italie. C'est un Prunier vigoureux et fécond, dont le fruit est de moyenne grosseur, presque rond, applati du coté de la queue, très fleuri, d'un violet clair, qui brunit ensuite; sa chair est jaunâtre, quitte le noyau, son eau est sucrée et de bon goût. Elle mûrit à la fin d'Aoust. Damas de Maugerou. Ce Prunier a la taille grande et les feuilles alongées. Son fruit, sou* vent verreux , mûrit à la fin d'Aoust-, il est gros, rond, applati par les extrémités, d'un violet clair parsemé de points fauves, et bien fleuri, ferme, sucré, agréable. La chair très adhérente à la peau , quitte bien le noyau. Damas Musqué. Cet arbre est de moyenne taille, et porte peu. Le fruit est petit, applati sur son diamètre, et par les extrémités; divisé par une goutiere très profonde; d'un violet ap« prochant du noir , très fleuri ; sa chair est jaune et ferme, abondante en eau d'un goût relevé et musqué. Il ^mûrit à la JVLUAoust. On l'appelle aussi prune de Malle et prune de Chypre. P R W N i çr. 203 Damas de Septembre , Prune de Vacances. Ses fruits sont presque toujours très abondans; ils sont petits , un peu alongés , d'un violet fon« ce', bien fleuris. La chair est jaune et cassante, adhérente à la peau, d'un goût relevé et agréa able, quitte le noyau. Elle mûrit en Septembre. Damas de Tours. Cette Prune ressemble beaucoup au Damas Violet dont je vais parler, mais elle lui est inférieure en qualités. Elle est très crosse et mûrit dès la mi Juillet. Damas Violet. Ce Prunier est vigoureux, mais peu fécond; son fruit de moyenne grosseur, alongé , violet, très fleuri, a la chair jaune , fer= me , sucrée , un peu aigre. Il mûrit en Aoust. Le gros et le petit Damas blanc, les Damas rouges et le Damas tardif, sont des Prunes peu estimées. Diaprée blanche. Les feuilles de ce Prunier sont longues et étroites , son fruit est petit , ovale alongé, d'un verd tirant sur le blanc, couvert d'une fleur blanche; la chair d'un jaune très clair, ferme, pleine d'eau d'un goût sucré, rele* vé et très fin, quitte la peau et le noyau. Il mûrit au commencement de Septembre. Diaprée rouge, RocIic^Corbon. Ses feuilles sont petites et très raccourcies. Son fruit est de moyenne grosseur, long, d'un rouge cerise, avec des points bruns .: il a la chair jaune, ferme, fine, pleine d'eau sucrée et relevée, quitte bien la peau et le noyau, Il mûrit en Septembre. 204 L'ami des Jardiniers. Diaprée Violette. Les yeux de ce Prunier très fécond, sont triples, quadruples,- son fruit est de moyenne grosseur, alongé, violet, ferme, délicat, sucré, agréable. Il mûrit au commence- ment d'Àoust. La peau et le noyau ne tiennent point à la chair. Les Diaprées font de bons Prunaux; elles sont meilleures en Espalier. Drap = Dor , Voyez Mirabelle double. Isle* Verte , Ilevert. Ce Prunier est de petite taille, ses feuilles sont alongées:, le fruit est gros, très alongé, d'une l'orme irrégulière et peu déci- dée, pointu par les extrémités, verd, peu fleuri. Sa chair, qui tient au noyau et à la peau, est verte , mollasse et grossière. Son eau est d'un goût de sauvageon , aigre et désagréable. 11 mûrit au commencement de Septembre. On en fait d'ex» cellcntes confitures. Impératrice Blanche. Cette Prune est de mo* yenne grosseur, de forme un peu alongéc , d'un jaune clair chargé de fleur qui la fait paraître blanche; elle a la chair ferme , jaune, pleine d'eau sucrée et agréable, quittant bien le noyau. Elle mûrit à la fin d'Aoust. Elle a une variété de couleur violette, de même forme, un peu plus tardive. Impératrice Violette. C'est une variété tar* dive de perdrigon , qui est préférable aux Impé= riales. Son fruit, de moyenne grosseur, est long, pointu par les deux bouts, d'un beau violet très P R S N I E R. 205 fleuri, ferme, délicat, et fort doux pour une prune qui ne mûrit qu'en Octobre. Impériale Blanche. C'est une grosse prune qui n'a d'autre mérite que d'être de la grosseur d'un oeuf de poule d'Inde. Impériale Violette. Ce Prunier est très vi= goureux-, son fruit est gros, long, un peu enflé par la tête, très fleuri, d'un violet clair, ferme, un peu sec, d'un goût sucré et relevé. Il mûrit vers la fin d'Aoust. Autre Impériale , dont le fruit très gros et très long quitte bien la peau et le noyau. Mirabelle. Ce Prunier est touffu et très fé= cond , sa grandeur est médiocre , ses feuilles sont petites, ainsi que son fruit, qui est rond, un peu alongé, d'un jaune tirant sur le verd, quelquefois tiqueté de rouge, ferme, un peu sec, fort sucré, excellent pour faire des tartes, c'est à dire pour cuire sur de la pâte. Il mûrit vers la mi Aoust. Ce Prunier a une jolie variété à fleurs semidou* blés. Mirabelle Double, Drap à" Or. C'est une petite Prune , presque ronde , de la forme d'une petite Reine -- Claude , jaune tachetée de rouge, fon- dante, très délicate, fort sucrée; elle mûrit vers la mi Aoust. Monsieur, (Prune de. ) C'est un Prunier fé= cond et vigoureux dont les feuilles sont grandes ovales. Son fruit est gros, arrondi, bien fleuri, d'un beau violet; sa chair jaune, fondante, d'un 206 L'ami des Jardiniers. goût an peu relevé dans les terreins chauds et secs, quitte bien la peau et le noyau. Il mûrit vers la fin de Juillet. En prenant la peine de cueitlir cette prune avec attention , au lieu de secouer l'arbre, et lui conservant toute sa fleur, aucune autre n'est aussi belle à présenter sur une table. Il y a une variété de Monsieur hâtif, qui n'en diffère que par la couleur plus foncée , et par le teins de sa maturité, qui le devance de 15 jours. Perdrïgon blanc. Ce prunier étant sujet à couler, doit être mis en espalier, sont fruit est petit, longuet, un peu renflé par la tête, d'un verd presque blanc tiqueté de rouge, très fleuri, fin, fondant, très sucré, d'un parfum qui lui est particulier. Il mûrit au commencement de Sep^ tembrc Perdrïgon ~\ormand. Celuici est une espèce de perdrigon violet, dont l'arbre grand, vigou- reux et très fécond n'a pas besoin de l'espalier. Son fruit est gros, très peu alongé, renflé vers la queue, bien fleuri, d'un violet très foncé, et d'un violet clair mêlé de jaune, ferme, délicat, fort plein d'eau douce et relevée. Il mûrit vers la fin d'Aoust. Perdrïgon rouge. Ce prunier est moins sujet à couler que le perdrigon blanc, et porte davantage*, il donne des fruits de mêmes forme et grosseur, d'un beau rouge tirant sur le violet, finement tiquetés de fauve, très fleuris, fins , fer* mes , pleins d'eau fort sucrée et relevée , dont la chair qui te le noyau. IJs mûrissent en Septembre. Prunier. 207 Perdrigon Violet. Il faut mettre ce pru= nier en Espalier. Son fruit est de moyenne gros* seur, un peu alongé, renflé par la tête, très fleuri , d'un beau violet clair tirant sur le rouge , fine= ment tiqueté de jaune doré j il a la chair fine et délicate, et l'eau fort sucrée , relevée, parfumée. Il mûrit à la fin d'Aoust. Précoce de Tours. L'arbre est vigoureux et fécond , il pousse des bourgeons violets garnis de feuilles alongées, sont fruit est petit, ovale, noir, très fleuri, assez plein d'eau un peu par= fumée. Il mûrit vers la mi Juillet. Prune de Catalogne « Jaune hâtive. Ce prunier est très fertile et de grandeur médiocre y ses feuilles sont longues et étroites \ son fruit est petit, alongé, un peu renflé par la tête, jaune, mollasse, sucré, un peu musqué, souvent insipide. En espalier il mûrit au commencement de Juillet. Prune Suisse, ou Couetche. II paraît que c'est une variété de Monsieur, dont le fruit est moins gros, mais plus alongé j violet tirant sur le noir} la chair est très ferme, quitte le noyau; cette prune , qui se conserve longtems sur l'arbre , est excellente pour faire des pruneaux \ elle mûrit en Septembre et au commencement d'Octobre. Il y a la grosse et la petite espèce. Reine=Claude , Dauphine , Abi'icot^verd , Verte-bonne. Ce prunier Vigoureux et fécond a les feuilles grandes et larges. Son fruit est gros et rond, la peau tient à la chair, est fine, verte semée de taches grises et rouges, peu fleuri; la 205 L' a m i des Jardiniers. chair un peu adhérente au noyau, est d'un verd clair, très fine, délicate, fondante, très .pleine d'eau sucrée et du goût le plus excellent, surtout quand l'arbre est âgé et dans une terrein léger et chaud,- elle mûrit en Août. La Reine=Claude a deux variétés , qui sont , 1. la petite Reine^Claude , dont le fruit n'est que de moyenne grosseur, d'un verd tirant sur le blanc, très fleuri ; sa chair est \m peu grossière , quel* que fois sèche, son eau est sucrée. Il mûrit au commencement de Septembre. La Reine = Claude à fleur sémi = double, dont le fruit est quelque fois de même grosseur que la petite Reine* Claude , souvent moindre, mais inférieure en qualité, ainsi que la petite Reines Claude. Royale de 'fours. Ce Prunier est fort et fécond-, son fruit est gros, applati par la tète et sur son diamètre 0 divisé par une large gou= tiare, très fleuri, d'un violet peu foncé et d'un rouge clair-, sa chair est fuie, pleine d'eau sucrée , assez relevée. Il mûrit à la fin de Juillet. Sainte - Catherine. C'est un Prunier vigou* rcuxetlecond son fruit est de moyenne grosseur , alongé, renflé par la tête, d'un jaune de cire , bien fleuri, sa chair jaune, fondante, délicate, quitte le noyau et tient à la peau; l'eau est sucrée et excellente, lorsque le fruit est très mûr, vers la mi Septembre. Prunier. 200 Ordre de Maturité des Pru/tes. Prune de Catalogne. Perdrigon violet. Précoce de Tours, Reine Claude. Monsieur. Perdrigon blanc, Rojale de Tours. Abrieotée. Diaprée violette. Diaprée blanche. Damas musqué'. Diaprée rouge. Mirabelle. Impératrice blanche, Drap^d'or. Isle verte. Impériale Violette. Perdrigon rouge. Damas Violet. Ste. Catherine. Damas dronet. Prune suisse. Damas d'Italie. Damas de Septembre. Damas de Maugerou. VIGNE. Mon dessein n'est point de traiter ici des différa rentes manières de planter et cultiver la vigne ? dans les grands Vignobles. Il ne s'agit, dans un ouvrage sur les Jardins, que d'indiquer la façon de multiplier, de planter et d'entretenir les TreiU. les , ou Ceps en Espaliers , ou quelques ceps que l'on cultive , plus pour l'agrément et le plaisir de trouver du Raisin sous sa main, que pour se. procurer du vin par la récolte de leurs fruits, dont la pluspart n'y seraient pas propres, tels que les Chasselas, le raisin de Corinthe, celui de Damas, et autres, cependant, ce que je vais dire suffira pour donner un idée de la plantation dei vignes en général. La vigne se multiplie communément par les Marcottes, ou provins > et par les boutures, Tome I. 0 210 L'ami des Jardiniers. ceîlesci se font avec des bourgeons forts et bien garnis d'yeux ou boutons. Elles doivent avoir chacune cinq jeux, et être plantées jusqu'au dessus du second oeil. Pour bien réussir on prend des bourgeons de la dernière pousse, qui aient environ un pouce de vieux bois au gros bout , ce vieux bois produit plus facilement des racines que le jeune. Il faut, pour bien le préparer, faire tremper des paquets de boutures ou chapons, en les plaçant, le gros bout par cnbas , dans une mare, ou ruisseau, pendant une 15. de jours , ou dumoins , jusqu'à ce que les racines ou mamelons commencent à pousser, alors on les plante dans des trous de six pouces de profondeur, faits dans une terre bien préparée par un bon labour, en couchant un peu la bouture, dont on recouvre les trois quarts de la longueur avec de la terre meuble que l'on foule avec le pied ; si e'est dans un Jardin que Ton plante , on fera bien d'arroser quelque fois chaque plant pour avancer sa reprise. On plante la vigne en Mars et Avril , et quelquefois dès le commencement de Décembre. Elle aime les terreins chauds, légers et un peu pierreux , ou graveleux. Dans les terres froides et humides, le fruit mûrit dificilement, et n'a pas de qualité. La terre neuve, les gazons consommés et les marcs de raisins pourris, sont de meilleurs en= grais pour la vigne, que les fumiers, qui don« nent un mauvais goût au raisin, et surtout au vin. Vigne. 211 Taile de Vigne Cet arbrisseau sarmenteux s'élèverait au dessus des plus grands arbres , s'il n'était arrêté et con* tenu. En Italie , et dans la pluspart des pays Mé= ridionaux on laisse grimper la vigne sur les arbres , sans aucune culture. 1. Le tems de la taille varie suivant les cli* mats j en Bourgogne cette opération se fait avant, ou pendant l'Hyver ; cependant si la vigne e^t taillée trop tôt, le cep avance trop vite et court risque d'être ruiné par les gelées et les mauvais vents. 2. Dès que la sève est en mouvement, si l'on taille la vigne, le cep pleure et sa pousse est r&« tardée. 3. Il faut donc observer, pour la taille, la qualité du terrein, le progrès de l'année, et l'ex= position, et prévenir le premier mouvement de la sève. 4. Les Vignes en Espalier au midi, peuvent se tailler à la fin de Février, ou au commencement de Mars. Celles des autres expositions seront un peu retardées, ainsi que celles des contre- espaliers. Je sais que cette observation serait im* possible à suivre dans les grands vignobles , où les vignerons qui ont plusieurs arpens de vignes à cul- tiver, ne pourraient attendre une époque à peuprés fixe, parraport à la multiplicité de leurs ouvrages *, mais je parle ici seulement de la taille de la vi* gne dans les Jardins, où l'on peut choisir le tems convenable, 0 3 .12 I/iMi pes Jardiniers. 5. Lorsqu'un cep est dans sa force , qu'il pousse vigoureusement, et qu'il est planté dans un bon terrein ayant de la profondeur, il faut le tailler sur 5 h 6 bourgeons les plus beaux et les plus sains, dont le plus fort se taillera à long bois, c'est à dire à 3 ou 4 pied-, un ou deux à 4 ou S yeux, autant à 2 ou 3 yeux, et les plus faî« blés à un oeil, le surplus des bourgeons se re« tranche. 6. Si vous taillez trop court les bourgeons vigoureux, vous fatiguerez la vigne à donner de faux bois et des gourmands, et vous n'aurez que fort peu de fruits. 7. Lorsqu'un cep, au contraire, est faible, vieux, planté dans une terre maigre, sèche et peu profonde; ou lorsque son bois est effilé et mal nourri, pareeque l'année précédente a été trop sèche; ou si les bourgeons sont nombreux et forls. mais tendres et mal aoûtés, pareeque l'année précédente a été pluvieuse ; ou enfin s'ils ont été gelés et endommagés par un hiver trop froid ; il faut le décharger en le taillant fort court , sur un petit nombre de ses meilleurs yeux, 8. Lorsqu'après la taille il arrive, en Avril ou May , des gelées qui ruinent la vigne , il faut ravaller les tailles sur les yeux qui ont échappé ; ou si tous ont été gelés, jusque sur les sous yeux près de la naissance des bourgeons. L'année sui= vante on taillera les meilleurs bourgeons provenus de ces sous yeux, ou sortis du vieux bois. 9. F,u taillant il faut laisser un onglet ou ex* cédant de 4 à 5 lignes, au dessus de l'oeil sur Vigne. 213 lequel on taille, pour ne pas faire éventer ou périr l'oeil en taillant trop prés, et faire toujours la taille en pente du côté opposé à l'oeil , afin que les pleurs ou l'humidité ne coulent pas dessus, ce qui lui nuirait beaucoup, s'il survenait des gelées. 10. Lorsque les nouvelles pousses sont longues d'environ deux pieds, il est tems d'attacher tou= tes celles qui portent du fruit, et celles qui sont nécessaires pour la taille suivante, et d'ébour= geonner toutes les autres ; si vous ébourgeonniez plutôt, vous pourriez faire couler la fleur, et plus tard vous seriez embarassé. En attachant, ou en palissant, il ne faut pas étouffer les grappes, et ne pas trop approcher les bourgeons les uns des autres, afin que l'ombre du feuillage ne puisse les attendrir en les empêchant de s'aoûter. 11. A L'ébourgeonnement de la vigne, on coupe tous les bourgeons faibles, tous ceux qui sont inutiles ou superflus, tous ceux de faux, bois, à moins que quelques uns ne soient meilleurs que les vrais bourgeons, ou nécessaires pour ra* valer le vieux bois dessus •, les plus faibles des bourgeons doubles ou triples sortant d'un même noeud , quelques un3 même de ceux qui portent du fruit, lorsque le cep en est surchargé, et dans le cas de s'épuiser-, les bourgeons gourmands qui sortent du pied, à moins qu'ils ne soient néces* saires pour rajeunir le cep } tous les bourgeons chiffons qui naissent, tant à côté des yeux des nouveaux bourgeons , qu'ailleurs ; toutes les vriU les ou attaches , qui deviennent inutiles à la Vigne 214 L'ami des Jardiniers. palissée; en un mot on ne conserve que ce qui est nécessaire, tant pour la récolte de l'année, que pour la taille de l'année suivante, et on re= tranche tout le reste et tout ce qui naît de su= perfiu sur les bourgeons que l'on conserve , afin qu'ils profitent de toute la sève; et, comme il ne cesse de repousser de nouveaux bourgeons inutiles, il faut tous les 15 jours, faire un nou= vel ébougeonnement. 12. Lorsque les bourgeons deviennent , par leur longueur , incommodes à palisser ou à at- tacher , on peut les rogner, savoir: les plus forts d'une Vigne jeune et vigoureuse, à environ 4 pi= cds , les autres à proportion, l'essentiel est qu'Us ne soient pas trop raccourcis, pour ne pas faire ouvrir les yeux qui sont nécessaires pour la taille suivante, 13. Pendant tout le teins de la fleur delà Vigne, il ne faut ni l'ébourgeonner , ni rogner ses bour= geons , ni lui faire aucun retranchement considé= rable , dans la crainte de faire couler sa fleur. 14. Lorsque le Raisin est parvenu à sa gros= seur , s'il est nécessaire de le découvrir pour le faire mûrir , ou lui donner du goût, il ne faut pas arracher les feuilles , mais les couper à l'ex« trémité de leurs queues , qui doivent être conser* vécs entières, parcequ'elles nourrissent les veux qui pousseront aux tailles de l'année suivante. 15. Il faut, à la taille qui se fait avant la pre= micre seve , retrancher les longs bois de Tannée précédente, ravaler les tailles qui ont produit plusieurs bourgeons, sur le plus bas, ou sur les VlCNE. 215 deux plus bas de leurs bourgeons , et tailler ces bourgeons à une longueur convenable à leur force. Lorsqu'au dessous des anciennes tailles , il naît de beaux bourgeons gourmands , ou de faux bois, on les ravale sur le vieux bois, et ils servent à rajeunir la Vigne. ib. Les Ceps qui 'se plantent en contre=es^ palier, ou en planches, pour être attachés à des échallas , se plantent à 4 pieds de distance , ou environ, l'un de l'autre, afin qu'ils puissent jouir de l'air et du soleil. Ceux qui se plantent en espaliers ou contre espaliers garnis de treillages , se placent à 25 ou 30 pieds de distance. On forme de chaque côté du Cep , une branche principale , que l'on dispose horisontalement à 6 ou 8 pouces au dessus de la plate bande •, d'année en amiée on alonge ces bran» ches en taillant leur dernier bourgeon à une lon= gueur de 2 ou 3 pieds, suivant sa force. De 2 en 2 pieds , ou environ , on conserve un oeil au dessus, (et on ébourgeonne tous les autres) dont il sort un bourgeon qui se multiplie dans la suite par la taille j de sorte que ces noeuds garnis de bourgeons , peuvent être considérés , taillés et traités comme autant de ceps ', mais on palisse les bourgeons le plus de côté qu'il est possible , on forme et on fait courir sur le mur, autant de branches mères parallèles que sa hauteur le per* met, à une distance de trois pieds au moins entre elles } ainsi un contre espalier pourra en porter une dans le bas et une dans le haut j un mur de huk pied en portera trois } etc. 216 L'ami des Jjlrdini ers. 17. C'est un fort mauvais usage que de plan= ter entre les arbres des Espaliers, des ceps de Vigne, pour les faire monter sour le chaperon, et garnir le haut du mur audessus des arbres , qui par cette espèce de couverture, sont privés des pluies et des rosées. Variétés des Raisins. Raisin précoce , Raisin de la Madeleine , Morillon hatif. Cette Vigne devient moins grande que la plus= part des autres. Sa feuille est petite j les grappes et les grains , quoique nombreux . sont fort petits. Les grains ont la forme un peu alongée, la peau dure, d'un violet noir-, le jus en est insipide. Le seul mérite de ce Raisin est de mûrir avant les autres. Chasselas , Chasselas doré , Bar * Sur « Aube =r Blanc. Cette Vigne, la plus commune dans les jardins, parceque son fruit y mûrit le mieux en espalier , contre espalier, ou autrement, aux expositions du Midi, du Levant et du Couchant, produit de grosses grappes, dont les grains d'inégale gros* seur , sont bien arrondis , couverts d'une peau dure, d'un verd très pâle, qui jaunit ensuite et prend une couleur d'ambre. Ce Raisin est ex= cellent. Chasselas - Rouge. C'est une variété du pré» cèdent, dont les grains se lavent légèrement de rouge d'un coté. Raisins 217 Chasselas = Musqué. C'est «ne autre variété de Chasselas, un peu plus tardive, dont le grain ne prend point une couleur d'ambre. Son eau abondante et sucrée , est relevée d'un Musc agréable. doutât. Raisin d' Autriche. C'est encore une variété du Chasselas, dont les grappes sont moins nombreuses, moins grosses et moins garnies de grains. La feuille est divisée en 5 pièces , qui sont découpées profondément, et garnies , par les bords, de dents fort longues. Muscat Mane. La feuille de cette Vigne , de grandeur égale à celle du Chasselas, est légère* nient découpée , d'un verd plus foncé , et garnie de dents plus aiguës. Sa grappe est fort alongée , très garnie de grains un peu alongés et renflés par la tête. La peau est cassante , d'un verd près* que blanc, et ambrée; l'eau est très sucrée et musquée. Cet excellent Raisin mûrit difficilement , même à l'exposition du Midi. Muscat = Rouge. Cette variété de Muscat mûrit mieux , pareeque les grains sont moins serrés; ils sont bien arrondis, couverts d'un peau moins cassante, d'une beau rouge vif. L'eau est un peu moins musquée. Muscat = d Alexandrie , Passe = Longue* Musquée. Les feuilles de cette Vigne, quoique plus pe= tites . sont découpées plus profondément que eeU les des autres .Muscats. La grappe est alongée, 2i8 L'ami des Jardiniers. peu garnie de grains ovales , renflée par la tête , couverte d'un peau dure , d'un verd clair , qui se change en jaune ambré à la maturité. Mais com« me il mûrit difficilement, on en fait des confitures excellentes. Cornichon « Blanc. Sa feuille est fort grande , et peu découpée. La grappe a peu de grains , qui sont très longs, enflés par le milieu, courbés comme un Cornichon. La peau est dure, bien fleurie, d'un verd blanchâtre, qui jaunit un peu \ son eau est douce et sucrée. Ce Raisin mûrit difficilement. Corinthe = Blanc. Ses feuilles sont grandes , étoffées, couvertes d'un duvet blanc, très peu dé* coupées. La grappe est très alongée, bien garnie de très petits grains ronds, très fondans et su= crés. Ce petit Raisin , qui n'a point de pépins , mûrit fort bien dès la Mi = Septembre. Il a deux variétés moins estimables*, l'une rouge , l'autre violette. Bourdelas , Bordelais , Verjus. La feuille de cette Vigne est fort grande et peu découpée. Sa grappe est fort grosse et bien garnie de gros grains ovales ou oblongs , un peu enflée par la tète, couverte d'une peau très dure, d'un blanc qui jaunit dans la suite -, très remplie d'eau agréable. Avant que le grain ait sa grosseur, on en ex<= prime le Verjus , qui est d'un grand usage dans la cuisine; ou, avant qu'il soit mûr, on le met en confitures, qui sont excellentes. Vignc. 213 II a trois variétés *, une à très gros grains, qui lui est préférable. Une à fruit noirs , et une à fruits rouges , dont la couleur n'est pas agréable à l'oeil. Ils s'emploient aux mêmes usages. Quand à la manière de conserver les Raisins, surtout les Chasselas, voyez chapitre 20, récolte des fruits, page 133. .20 L'ami des Jardiniers. SECONDE PARTIE, LES LÉGUMES ET LES PLANTES POTAGÈRES. Chapitre I. Manière de préparer la terre. Si les arbres , qui étendent leurs racines pour aller chercher au loin la nouriture qui leur est nécessaire, ont besoin d'une terre défoncée, meu= ble et divisée par de bons labours \ à plus forte raison les légumes et les Plantes potagères, qui sont plantées ou semées fort près les unes des au= très, et garnies de racines extrêmement nombreuses et fines , qui épuisent et effritent le terrein où on les place, et où souvent on fait deux ou trois récoltes chaque année ; à plus forte raison , di = je , esUil nécessaire de bien labourer, diviser et gar» nir d'engrais , les carrés d'un Jardin potager. i. Il faut donc que les labours rendent la terre meuble,, déliée, légère, et facile à être pé» nétrée par la chaleur et l'humidité, qui sont les deux grands agens de la végétation ; ils augmen= tent et entretiennent la fertilité en mettant dcs= sous les parties de dessus, qui ont été comme cuites et bénéficiées par le soleil; en ramenant PiltfPARÀTI ON DE L A TERRE. Ê21 dessus les parties de dessous, chargées de sels, qui s'y sont précipités à une profondeur à laquelle les racines des plantes pénètrent rarement, afin qu'ils soient divisés et perfectionnés. 2. Les labours ont pour objet de détruire les mauvaises herbes en les enterrant avec les graine3 qu'elle ont répandues sur la surface du terrein, afin qu'en se pourrissant elles fournissent de nou* veaux sels, au lieu de dévorer les sucs néces» saires aux bonnes plantes. Les terres légères et sèches doivent être Iabou* rées très profondément avant l'Hiver, afin que les eaux des pluies et des neiges les pénètrent fort avant, et corrigent leur défaut d'humidité ; pendant l'Eté il ne faut les labourer que dans les tems de pluies , ou, si l'on est obligé de le faire par un tems sec, il faut les arroser aussitôt abons dament. Les labours sont aussi nécessaires pour faire pénétrer l'eau des pluies qui glisseraient sur un terrein sec et battu, au lieu de le pénétrer à fond. Il ne faut au contraire , donner aux terres fora tes , Compactes , froides , humides , qu'un léger labour vers la fin d'Octobre pour les dresser et faire périr les mauvaises herbes. Mais au Printems , lorsque la saison des pluies est passée, et dans l'Eté, lorsque le tems est le plus sec, on ne peut les labourer trop profondément ni trop fro= quemment , afin de .les rompre , les diviser, y faire pénétrer la chaleur, et en faire évaporer l'humidité trop abondante, outre les grands la* 222 L'AMI des Jardiniers. bours, il faut souvent leur en donner de petits,' les biner, les serfouir, pour entretenir au moins leur surface meuble, prévenir ou remplir les feu* tes et les gerçures auxquelles elles sont sujettes, et qui laissent passer le hâle jusqu'au racines des plantes et des arbres. Il faut aussi labourer convenablemeut à chaque espèce de plante , dont les unes , telles que l'artU chaud, l'oseille et les grosse raciness, demandent beaucoup plus d'humidité que l'asperge, les pois, les haricots , etc. Lorsqu'on laboure au pied des arbres, il faut bien prendre garde d'offenser leurs racines en en= fonçant la bêche trop profondément, surtout au pied du Prunier et du Cerisier. Si l'on n'a pas pu labourer quelque teins avant que les arbres soient en fleur, il faut différer jusqu'à ce qu'ils soient défleuris et que leurs fruits soient noués; car les[terres ouvertes par les labours, laissant échapper beaucoup plus de vapeurs que celles qui sont fermes et plombées , les fleurs atten= drics et humectées par ces vapeurs, sont ruinées par la moindre gelée blanche qui les surprend dans cet état , et qui sont très fréquentes au coma mencement du Printems. Si on laboure au pied des cerisiers et des pru* niers dont les racines courent presque à fleur de terre, et qu'il ne vienne pas de pluie, la terre se desséchant ne peut fournir la nourriture abon= dante qui est nécessaire à la grande quantité de fruits dont il sont chargés et au développement de leurs feuilles et de leurs bourgeons. Préparation de la Terre.' 223 2. Les labours étant insuffisans pour soutenir la fertilité de la terre, il faut lui donner des en= grais pour lui rendre les sels dont elle est épuisée. Les fumiers consommés et pourris sont les engrais les plus connus, mais il faut donnera chaque es= pece de terre, ceux qui lui conviennent, ainsi qu'aux différentes espèces de plantes. 3. Le fumier de cheval est propre à corriger les défauts des terres compactes , froides et pares* seuses-, s'il n'est pas encore assez chaud, il faut lui substituer le crotin de Mouton, ou dumoins en mêler un peu. Les vuidanges des latrines, con« sommées pendant deux ou trois ans 3 au point de n'avoir plus aucune odeur, feraient encore plus d'effet. 3. Le fumier de vache, qui est gras et onc* tueux, convient aux terres légères et chaudes, dont les parties ont besoin d'être liées et rappro» chées , pour conserver de la fraîcheur et de l'hu- midité. 4. Il ne faut pas trop enterrer les fumiers > afin de ne pas les rendre inutiles en les enfonçant hors de la portée des racines des plantes. 5. C'est immédiatement avant l'Hiver que l'on doit fumer les terres ; on donne un labour pro= fond, on étend le fumier dessus et on le laisse passer l'hiver en cet état; après l'Hiver on donne un labour moins profond, pour enterrer le ftu mier. Cependant je préférerais de l'enterrer aussi» tôt qu'il est répandu afin que les sels ne puissent s'évaporer-, d'ailleurs, après un Hiver humide, si 224 L'Ami des Jardiniers. le fumier est resté répandu sur la terre , elle se trouve si grasse , qu'il est très difficile de la la= bourer. 6. On doit renouveller plus ou moins souvent les engrais , à proportion de la bonté des terres et des récoltes qu'on leur fait produire, un terrain qui ne rapporte qu'une fois par an , n'a pas be« soin d'être autant ni si souvent fumé, que si cha= que année plusieurs espèces de légumes y étaient semés ou plantés successivement, ou qu'il n'eut jamais de repos, comme presque tous les jardins, surtout des Jardiniers de profession. Cependant il faut prendre garde de donner du fumier aux légumes qui le craignent et j'au* rai soin d'en prévenir à chaque espèce de plante. En général les arbres et beaucoup de légumes préfèrent la terre neuve aux fumiers ; Les gazons pourris, les boues des rues, vieilles et consommées, profitent et durent beaucoup plus que les fumiers , et donnent un bien meilleur goût aux fruits et aux légumes. CHAPITRE II. Manière de faire les Couches. Dans un jardin bien cultivé et où l'on veut surtout se procurer des primeurs et des plantes qui demandent beaucoup de chaleur, il n'est pas possible de se passer de couches *, mais la plus« part des Jardiniers les font très mai et ne les re* couvrent que d'une mince épaisseur de terreau . CoucheJ. 225 qui n'est presque que de la paille consommée, et qui ne donne aucune saveur aux plantes. 1. Les couches doivent être établies dans un endroit sec et chaud , un peu élevé , pour que l'eau des pluies ne puisse y séjourner; bien ex= posé au soleil , défendu des vents par des murs ou des abris ; enclos et fermé , pour qu'il n'y en» tre que peu de monde ,• accompagné de quelque bâtiment nécessaire pour serrer les paillassons , les cloches et outils; enfin peu éloigné de l'eau pour les arrosemens. 2. On fait des couches depuis le mois de No* vembre jusqu'en May ; les premières prolongent la jouissance des plantes ; et les secondes l'avan* cent de beaucoup. Cette ressource s'emploie selon les besoins, l'utilité et l'agrément du culs tivateur. 3. Le fumier neuf pour les couches , est de la paille qui n'a servi de litière aux chevaux que pendant une ou deux nuits ; en le prenant plus vieux, il perd sa force et la durée de sa chaleur. Celui des Mulets et des Anes, est aussi bon et même plus chaud. 4. Quand à la manière de faire les couches, il faut 1° en marquer la place en Jongueur et largeur, et déposer dans sa longueur un rang de hottées , ou brouettées de fumier sortant de l'écurie, que l'on étend bien en l'épanchant avec la fourche, et que l'on foule en marchant dessus partout également. On fait ensuite de même, un second, un troisième et autant de lits qu'il est nécessaire pour former Toj ne I. P 226 L'ami des J ah d in i ers. la couche entière, dont la hauteur se règle sur la saison plus ou moins froide où on la fait. C'est de la qualité du fumier et de la régularité avec laquelle on dresse la couche , que dépendent sou succès, sa durée et son uniforme abaissement:, en arrangeant chaque lit de fumier, il faut avoir soin de retrousser la paille de chaque côté de la cou« che, de manière que les bouts se trouvent en de* dans , et que le tour soit propre et alligné au cor* deau. 5. Si le fumier est sec, on donne à la couche une mouillure avec un arrosoir à gerbe ,• mais s'il a suffisament d'humidité pour exciter la fermenta* tion et la chaleur, il ne faut pas la mouiller, pareequ'étant arrosée, elle s'échaufferait plus prom» tement, mais sa chaleur durerait moins longtems. 6. Lorsque la couche est finie on la couvre de deux ou trois pouces de terreau fin de vieilles cou= ches , ou de terre meuble, et on la laisse échauffer ; si elle doit être garnie en entier de terreau , on peut lui donner sur le champ toute son épaisseur, qui varie selon les plantes que l'on veut semer ou placer dessus. 7. Lorsque la grande chaleur est passée et qu'on peut soutenir la main enfoncée dans la terre de la couche, sans se brûler, il faut la dresser, en plaçant sur les côtés, à deux ou trois pouces du bord , une planche large de huit à dix pouces, que l'on soutient ferme , et contre laquelle on approche de la terre ou du terreau que l'on foule bien avec la main pour le rendre solide. On continue cette opération tout autour de la Couches. 227 couche, ensuite on remplit le milieu et on^ssse bien le tout au râteau. 8. Si l'on se sert d'un châssis vitré, il faut en placer la caisse sur la couche avant de la couvrir , et la remplir ensuite de terre ou de terreau à une hauteur convenable , en pressant contre la caisse, de façon que l'air ne puisse péne'trer. 9. La hauteur que l'on doit donner au fumier des couches , doit avoir trois pieds , depuis la mU Décembre jusqu'à la mU Février, avec une largeur de trois pieds seulement , pour pouvoir facilement les réchauffer au besoin. A mesure que la saison avance, on diminue la hauteur du fumier, et on augmente sa largeur; de manière qu'à la fin d'Avril, un pied de fumier suffît, et on peut donner quatre pieds de largeur. 10. Dans la saison froide , il faut un peu in« cliner au Midi la surface des couches pour les faire jouir de toute l'influence de rayons du soleil. 11. Le terreau pur de vieilles couches , ne sert sur les nouvelles, que pour y placer des pots que l'on veut échauffer ; mais les plantes que l'on veut semer ou repiquer, demandent une terre préparée propre à leur donner de la saveur. Cette terre, dont la composition varie, se pré* pare au moins six mois ou un an avant d'en faire usage; j'indiquerai celle dont on doit se servir, eu traitant de la culture de chaque plante, P 2 22S L'ami des Jardiniers. \£. Lorsque la chaleur d'une couche diminue, clans un teins où l'on a besoin de chaleur, il faut former à l'entpur un réchauf de deux pieds de largeur, sur une hauteur qui surpasse un peu celle de la couche, avec du fumier neuf. S'il y a plusieurs couches, l'une à côté de l'autre , ce réchauf se fait entre deux , et n'a pourlors be- soin que d'un pied de largeur. Ce nouveau fu= inier , en fermentant , communique sa chaleur à la couche, c'est pourquoi il faut le renouveller aussitôt qu'il paraît se refroidir, soit en le remae .niant avec du fumier neuf, soit en le changeant. en entier. 13. À la fin de chaque Automne , on détruit toutes les couches et on eu amoncelé les matés riaux , afin de les faire consommer ensemble. Le terreau en est très = bon pour ameublir les terres, pour couvrir les semences en pleine terre, et les préserver du hàle, des déssccheinens , des petites gelées , et pour favoriser leur sortie de la terre , quand elles sont germées. 14. Au lieu de dresser les couches sur la sur= face du terrein, on peut, dans les lieux secs, les enterrer à une certaine profondeur que l'on creuse dans les dimensions convenables j c'est ce qu'on appelle des Couches sourdes. La fouille doit avoir un pied de profondeur et sept pieds de largeur, sur une longueur à volonté. Sur cette largeur de sept pieds, si l'on donne quatre pieds à la couche, il restera un pied et demi de chaque côté pour les réchauis. Couchss. 229 r On place les terres de la fouille autour de la tranchée , en les foulant , ce qui augmente la pro= fondeur, d'environ six pouces, et lui donne par conséquent un pied et demi. 1d. Pour entretenir long=tems la chaleur des) couches, on peut, en faisant une couche de qua= tre pieds de largeur , dans une tranchée de cinq pieds , remplir avec du tan , le demi pied de vuide qui restera tout autour. Par ce moyen il n'y aura pas besoin de réchauf, parceque le tan attire l'humidité superflue du fumier et prolonge sa chalenr. 'Jà 16. On fait de fort bonnes couches , qui con» servent long.tems leur chaleur, avec des feuilles d'arbres , ou mieux ? de la bruyère sèche et hachée, mêlée avec du fumier neuf, en faisant alternativement un lit de fumier et un lit de feuil» les ou de bruyère. Ces couches s'échauffent un peu plus tard , mais leur chaleur est plus forte que celle de fumier seul. 17. Les soins du Jardinier doivent être con* tinuels , lorsque les couches sont en activité -, un instant peut lui faire perdre le fruit de plusieurs mois de travail } voici donc ce qu'il a de plus important à faire. 1°. Il faut procurer aux couches une chaleur modérée , mais égale et soutenue. Le trop grand chaud, comme le trop grand froid, fait fondre et périr les plantes. 2°. Les préserver du froid y en tenant les châssis fermés et même couverts 230 L'ami des Jardiniers. de paillassons pendant les nuits et les tems ru= des, et les cloches bornées, c'est=à=dire , garnies de paille tout autour et couvertes de litière ou de paillassons. 3°. Leur donner de l'air toutes les fois qu'il n'est pas trop froid. 4°. Jetter quand il en est besoin , sur les cloches ou sur les vitra= ges , un peu de paille , ou un canevas , pour rompre les rayons du soleil qui sont quelquefois à craindre dès le commencement de Mars, quand le Ciel est serein. 5°. Sarcler, biner et serfouir la terre des couches pour la tenir propre et meuble. Cette opération se fait mieux avec la main ou une petite houlette en prenant garde de "blesser les racines des plantes. 6°. Arroser de tems en tems -, mais toujours le matin vers huit ou neuf heures, depuis le mois de Février jus= qu'en Avril , et toujours se servir d'eau qui ne soit pas crue, c*est=à=dire, sortant d'un puit ou d'une fontaine, et trop froide. Un Jardinier at= tentif . doit même en faire chauffer , pour mêler dans les arrosoirs, sur-tout pour les Melons, et pour hâter ses primeurs. CHAPITRE III. Manière de semer. Pour semer avec succès , outre la manière de préparer la terre , dont j'ai parlé , il faut que les graines soient parfaitement mûres, qu'elles soient semées clair, pour qu'elles ne s'eflilent pas, et qu'elles soient enterrées à une profondeur cône yenable à chaque espèce. Couches. 231 Les plus grosses semences , telles que les fê= ves de marais, les amandes, etc. ne doivent pas être couvertes de plus d'un pouce ou deux de terre. Les autres graines s'enterrent à une profon« dcur proportionnel à leur grosseur. Ne la coux vrant point trop on emploie moins de graines, parecqu'elles lèvent toutes, et que le plant est très vigoureux. Mais si on les enterre trop peu , elles sont exposées à manquer de l'humidité néces» saire pour les faire germer. En les couvrant de terreau , on préserve la terre du dessèchement ; la petite plante naissante est défendue des rayons meurtriers du soleil , elle jouit de l'air et s'ouvre aisément un passage au travers de ces matières meubles et légères. On sent qu'il faut couvrir davantage les grai= nés dans une terre sèche et légère , que dans une terre humide et compacte. Si l'on sème sur couches, il faut qu'elles soient chargées de terre; dans le terreau pur, le plant fait des racines trop faibles pour pouvoir se sou= tenir ensuite en pleine terre. Cependant c'est la méthode de la pluspart des Jardiniers , qui n'emploient sur leurs couches que du terreau fin et desséché, dans lequel ils sèment très = épais, pour se procurer davatange de plant dont la tige effilée et les racines extrêmement déliées ne peu= vent réussir à la transplantation en pleine terre. Pour les graines fort menues , telles que celles 232 L'ami des Jardiniers. de fraisier, de pourpier, etc. il faut bien dres* ser, unir et ameublir la terré: lui donner une tonne mouillure, y répandre aussitôt les graines et tamiser par=dessus, un peu de poussière, ou de terreau fin , qui à peine cache les graines \ jetter par dessus un paillasson , un peu de litière , ou mieux de la mousse , de deux à trois doigts d'épaisseur j au travers de cette couverture, sans la retirer , donner de tems en tems quelques pe= lits arrôsemens , pour entretenir l'humidité. Lors» que le plant commence à paraître , on retire les couvertures , mais on l'abrite contre le soleil , et on le mouille souvent jusqu'à ce que toute la graine soit levée. CHAPITRE IV. Manière de construire les Châssis pour les Couches. On a inventé différentes manières de construire les châssis , dont je vais donner celles qui m'ont paru les plus avantageuses. J'ai appris comment on doit arranger les dif» férens matériaux dont on se sert pour faire les couches chaudes , telles que les fumiers , feuilles d'arbres, bruyère hachée, tan, etc. le tout bien arrangé par lits , et foulé avec les pieds , princu paiement sur les bords. Ces couches étant dres= sées de 18 pouces à 3 pieds de hauteur, suivant la saison plus ou moins froide ou chaude , et élevées de 6 à 7 pouces de plus au Nord qu'au Midi, pour mieux les faire jouir des rayons du Couches. 233 soleil ; on ne doit pas poser les châssis dessus aussitôt qu'elles sont finies, comme le font, mal= à=propos , beaucoup de Jardiniers. Cette méthode est vicieuse, en ce que toutes les vapeurs qui s'élèvent en abondance pendant les premiers jours, s'attachent aux vitrages des châssis , et ternissent les verres. Il faut donc seulement couvrir la couche de paillassons , pendant les premiers jours, pour la préserver des pluyes ; lorsqu'elle a jette son grand feu et que la main plongée dedans , peut en soutenir la chaleur, on pose dessus, l'encaissement, ou le tour de planches , qui doit soutenir les vitrages, et on garnit le dedans d'une épaisseur suffisante de terre composéef, selon les plantes que l'on a à élever, en l'appliquant fortes ment contre la caisse en dedans, afin que l'air ne puisse y pénétrer. La première espèce de châssis et la plus corne mune , représentée Planche 9, fig. 10. consiste en un tour de caisse large de 3 [pieds , long de 12, haut de S à 10 pouces par devant et de 18 à 20 par derrière. On le construit avec de bonnes planches de chêne, de 18 lignes d'épais= seur, et faisant d'une pièce, la longueur entière du châssis. Les angles doivent être assemblés solidement en queue d'aronde , comme , a, a, a, af et maintenus par de bonnes équerres de fer. On place à queue d'aronde , sur les bords supérieurs du devant et du derrière, des traverses, b, b, de 3 pouces de largeur sur 2 pouces d'épaisseur avec une cannelure dans le milieu , pour écouler les eaux des pluies \ on les place à 3 pieds l'une de 2H L'ami des Jardiniers. l'autre, et on les maintient per dessous avec de petites tringles de fer , pour les empêcher de se tourmenter. On pose , sus ces traverses , les panneaux qui doivent recevoir les vitrages ; leur assemblage doit être fait d'un cadre de 3 pouces de largeur sur 18 lignes d'e'paisseur On les gar* nira dans leur longueur , de 2 petits bois de 2 pouces carrés, maintenus par dessous de quelques petites tringles de fer , c, c, qui tiennent lieu de traverses et qui les empêchent de se gauchir. Les hords intérieurs des cadres et des petits bois, doivent être creusés d'une petite feuillure pour recevoir les carreaux de verre qui doivent être posés en recouvrement par la partie d'en bas , comme d, d, d, d, et garnis de mastic de vitrier. Au milieu des traverses d'enhaut et d'enbas des panneaux, on met une poignée de fer, e, c, ou de bois bien assujettie , pour les soulever ou les baisser à volonté. On les empêche de glisser par le moyen d'une tringle de bois, /, attachée sur la traverse d'enbas. Ce châssis doit être peint ou ou verni avec de l'ocre jaune broyé à l'huile de lin ou de chenevi et recouvert de deux couches de blanc de céruse également broyé à l'huile. Ou bien on mêle lentement et à petit feu, \me demie bouteille d'huile de lin , six livres de poix résine et une livre de brique pilée et passée au tamis fin, et on applique cette composition toute chaude sur toutes les faces du bois par un grand soleil, et lorsqu'elle est bien sèche, on peint à l'huile pardessus -, il est bon d'observer que le bois dont on construit les châssis, doit être par= iuitement sec, avant. de l'employer. Couches. 235 Tous les jours il faut soulever un peu les panneaux pour dissiper les vapeurs de la couche et donner de l'air aux plantes , qui , sans cette précaution, s'alongcraient et s'amaigriraient extrê- mement. Lorsque l'air du dehors est très froid , il faut mettre sur l'ouverture que l'on a donnée au chas» sis , des paillassons ou quelqu autre chose qui préserve les plantes d'un courant d'air trop direct. Pendant les nuits du Printems, jusqu'en May, il faut couvrir les vitrages avec àts paillassons plus ou moins épais, selon le degré de froid. Lorsqu'on arrose , il faut se servir d'eau dé* gourdie et non de celle que l'on vient de tirer d'un puit on d'une fontaine, et qui est pernicieuse aux plantes. On peut faire chauffer de l'eau au soleil, en plaçant les arrosoirs contre un mur au midi, ou mettre sur le feu une grande chau= dière , qui servira pour huit ou dix arrosoirs. Pendant tout le Printems , il ne faut arroser que vers les 9 heures du Matin, et jamais le soir. À mesure que les plantes grandissent et s aps prochent du vitrage, il faut en élever la caisse en plaçant dessous des morceaux de bois ou des torches de paille, sans quoi le verre brûlerait le dessus des plantes qui le toucheraient. Il faut prendre garde de soulever cette caisse bien éga= iement en la soutenant partout de manière à l'empêcher de se tordre ou se tourmenter, ce qui ferait bailler les panneaux et donnerait entrée au froid. A mesure qu'on l'élève, il faut avoir £36 L'ami des Jardiniers. soin de fermer ou boucher exactement toutes les ouvertures que le soulèvement pourrait occasion» ner , en y fourrant du fumier ou du terreau gras. 2. Mais voici un moyen plus sûr et plus fa* cile pour éviter les inconvéniens attachés à cette espèce de châssis. Faites un cadre avec de la membrure de bois de chêne, de 5 ou 6 pouces de largeur sur 3 pouces d'épaisseur. Placez dessus , à tenons et mortaises, en queue d'aronde, les traverses à 3 pieds de distance, comme au châssis précédent. Placés ce cadre sur de bons piquets de coeur de chêne , enfoncés en terre , bien alignés et nU velés dans leur longueur, à 5 ou 6 pieds de dis* tance l'un de l'autre, élevés audessus du sol, de 3 pieds par devant et de 4 à 5 pieds par derrière, si vous faites la couche dans la saison encore froide, ou de 2 pieds seulement par devant et de 3 pieds par derrière , si la saison est plus avan- cée } c'est à dire qu'il faut leur donner une hau= teur proportionnée à celle du fumier, ces piquets soutiendront toujours le cadre à la même hauteur, à mesure que la couche s'abaissera, et par ce moyen, les plantes, en grandissant, s'éloigneront suffisament du vitrage } ensuite ce cadre sera moins sujet à se pourrir, pareequ'il sera garni, endedans, de vieilles planches qui l'empêcheront de toucher au fumier ni à la terre même de la couche. S'il se trouve quelques petites ouvertures, par où l'air pourrait pe'nétrcr, on les bouchera avec de la mousse. Couches. 23/ îl faut peindre ou goudronner ce cadre , com« me celui du châssis précédent, on place dessus 3 les vitrages , comme il a été dit. Lorsque la couche est refroidie , ou que sa chaleur diminue trop , on fait des réchaufs en de=s hors, comme je l'ai indiqué à l'article des cou^ ches. Lorsqu'on veut élever sous châssis, des plans tes étrangères, qui y réussissent souvent mieux que dans les serres chaudes , mais qui demandent une hauteur de vitrage plus considérable, on donne, au châssis, la forme d'un triangle, dont les montans sont attachés solidement sur le cas dre et sur un faîte , comme on le voit Planche , St fig. 12 , et à la même distance que ceux du chas* sis précédent, pour recevoir, du côté du Midi,' des panneaux vitrés entièrement, et, du côté du Nord, des petits panneaux vitrés dans le dessus, et dans le bas , des volets de bois ,• quelques=uns des petits panneaux vitrés du dessus , doivent s'ouvrir et se fermer à volonté , du haut en bas ,; par le moyen de charnières et de tourniquets , afin de pouvoir laisser tomber les pluyes douces suc les plantes, au besoin $ les bouts de ce châssis sont formés par des panneaux à petits bois gar* nis de verres, comme on le voit en, c, fig. 13* Onpeut donner à cette espèce de châssis,1 plus ou moins de hauteur, en allongeant le tri= angle ; on peut aussi donner plus de longueur aux panneaux du midi, en raccourcissant le côté du Nord; cela dépend du goût du cultivateur. 238 L'ami des J àrdiniers. 3. Lorsque l'on veut se procurer un chassi» d'une construction peu dispendieuse , on forme les panneaux d'un simple cadre, de longueur et de largeur convenable pour l'emplacement qu'ils doivent occuper , avec les feuillures et fermetures nécessaires pour bien se joindre entre eux • on tend, sur ces cadres, des rangs de ficelle en long et en large, aulieu de petits bois \ on peint bien le tout de 3 couches de couleur à l'huile, ensuite on colle du papier sur le coté du dehors et en retournant le cadre, on enferme les ficelles en collant des bandes de papier par dessous , de manière que le vent ne puisse rien enlever; lors= que la colle est parfaitement sèche, on frotte tout le papier, pardessus et pardessous, avec de l'huile d'olive ou de Navette , ou autre , sans couleur, avec un pinceau doux-, on fait cette opération au soleil, afin que l'huile pénètre bien tout le papier, pour le mettre à l'épreuve de la pluye; ce châssis est meilleur pour les Melons, les semis et les boutures, que ceux de verre aux quels il est préféré par Miller célèbre auteur An= glais, très connu par ses talens pour l'art des Jardins. 4. Voici une 4. me manière de construire un châssis très solide, et sous lequel on peut éle* ver des Ananas ou autres plantes étrangères. Creusez une fosse de longueur à volonté, sur 6 pieds de largeur et 3 ou 4 de profondeur. Construisez alentour de cette fosse, un mur du moilon dur, d'environ un pied d'épaisseur, jus* qu'à la hauteur de la surface du terrein, moins Couches. 239 quelques pouces, sur cette espèce de fondation, ajoûlez un mur en brique de 10 à 12 pouces d'é» paisseur du côté du Nord, et de 8 pouces du coté du midi et aux deux extrémités j élevez ce mur d'un pied plus haut que le terrein, au Midi, et deux pieds et demi au Nord; ceux des bouts se« ront en pente proportionnée. Sur tout le tour de ces murs vous poserez une plate = forme ou cadre dans lequel vous as= semblerez des montans larges de 3 pouces sur 2 pouces et demi d'épaisseur , pour poser dessus, des panneaux vitrés , en recouvrement; ces panneaux se font en deux parties , dont l'une s'ouvre par derrière et l'autre pardevant, parcequ'ils seraient trop lourds, si on les faisaient tout d'une pièce, et on peut ouvrir une partie seulement, ou les deux parties des panneaux, par le moyen d'une fiche, comme, d, qui les lie ensemble. Pour faire la couche dans l'intérieur des murs, on commence par mettre dans le fond, un pied d'épaisseur de bruyères, de feuilles sèches ou autre matières qui puissent s'échauffer et pomper l'humidité de la couche dont le surplus se fait, à l'ordinaire, avec du fumier et du tan, comme il a été dit à l'article des couches. Lorsqu'on veut élever des Ananas ou plantes étrangères sous ce châssis, on peut construire, à l'une des extrémités, un petit fourneau avec un tuyau de chaleur dans les murs, ou un tuyau de grais qui se posera sur une retraite pratiquée en dedans des murs, sur laquelle il sera retenu 240 L' ami des Jardiniers. par des crochets de Ter. Les emboilures de ce tuyau seront garnies d'étoupe et de terre grasse corroyée, pour empêcher la fumée de s'échapper. Ce tuyau pourra faire le tour de la couche , mais les 8 ou 10 premiers pieds près du fourneau, se= ront construits en brique , parce que les tuyaux de grais ne pourraient résister à la grande cha= leur. On peut faire des châssis de plusieurs autres manières ; l'essentiel est, 1. de les construire solide^ ment} 2°. de les faire fermer exactement, toutes les fois qu'ils doivent l'être par les tems froid3 et pendant la nuit , afin d'éviter les vents coulis qui peuvent perdre , en un instant , toutes les plantes d'une couche, 3. qu'ils puissent s'ouvrir et se fermer devant et derrière, afin de pouvoir soigner et cultiver la couche avec facilité, et la faire jouir au besoin, de l'influence de l'air et de la pluie , 4. que le cadre sur Jequel sont posés et jouent les panneaux , soit posé, d'une manière fixe, sur des poteaux on piquets, T I POTAGERS Légumes etc. 241 ■ jj»m .. t'y ii jin.iii i m »-^a—— — www .»i,»i!C CULTURE DES LÉGUMES et des PLANTES POTAGÈRES y PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE- AbsynthEj Absynthium. 1. La gra?ide Absynthe. Cette plante s© cultive pour son utilité \ elle subsiste en pleine terre, même dans les Hivers les plus rudes, pendant quinze à dix = huit ans. 2. Petite Absynthe. Toutes ses parties sont beaucoup moindres que celles de l'autre \ elles se multiplient chacune de pieds éclatés et enra* cinés, plus facilement que par les semences. Tout terrein et toute exposition leur conviennent. Ail. Ail mm. i. VA il commun est une plante bulbeuse, vivace par ses tubercules qui ne sont adhérentes à la bulbe ou tête , que par leur base. 2. VAïl d'Espagne ou Rocambole , dont le dessus de la tige porte un bouquet de petits tubercules ronds , qui tiennent lieu de graines. Au Printems on peut semer, dans toute sorte de terre , la graine d'Ail commun , et planter les petites Rocamboles d'Espagne. Mais il est plus Tome L Q L'ami des Jardinier*. expéditif d'éclater les tubercules, ou séparations des têtes et de les planter en Mars, en bordures ou en planches, a quatre pouces de distance, et un ou deux, pouces de profondeur. Chaque par= lie produit une tête, des la même année , au lieu qu'il faut deux ans aux graines. Les Aulx étant arrachés lorsque les tiges jaunissent, il faut les laisser pendant douze à à quinze jours exposes au soleil, ou au grand air; ensuite on les lie par bottes et on les sus* pend en lieu sec. Il est bon de tordre les tiges , quelque tems avant la maturité, pour faire grossir les bulbes. Amande de terre, Cyperus Esculentus. Cette plante, qui n'est connue en Allemagne, que depuis quelques années , pousse une touffe d'herbe pointue, garnie dune côte élevée. Ses racines, ou tubercules, par lesquelles on la multiplie , sont grosses comme des noisettes, d'un brun violet; leur peau est mince et prend, en séchant, une couleur plus brune. Leur chair est blanche comme celle des Amandes, pleine d'un jus laiteux , doux , huileux , et d'un goût aussi agréable que celui des Amandes. On plante l'Amande de terre au commencement de May, dans une terre sabloneuse , humide, et bien exposée au soleil. Avant de la mettre en terre, on la fait tremper dans l'eau pendant 24 heures, si elle est de l'année pi écéduite; et pen= dant 2 jours, si elle est plus ancienne. On essuie chaque tubercule avec un linge avant de le plans Légumes etc. 2i3 ter. On les place en terre bien labourée et bien funie'e , dans des raies ou sillons de 2 pouces et et demi de profondeur , éloignés de 10 pouces , et à 5 pouces de distance l'un de l'autre. Lors* que le plant est levé , on en arrache un entre deux, et celui qu'on arrache sert à remplacer ceux qui manquent. On peut retarder la plan= tation jusqu'en Juillet , et l'avancer dès le mois de Mars , en semant sur couche , pour repiquer en pleine terre. Il ne s'agit plus que de les sar= cler et les butter comme les pommes = de = terre. La récolte se fait par un tems sec, au commen= cernent d'Octobre , avant les froids. Les fruits ne poussent en terre , que de quatre pouces de pro= fondeur , il est facile de les tirer ; alors on les iietioie , on les lave, et on les sèche à l'air et au soleil, en les retournant de tems en tems. On. les serre dans des caisses , ou des barrils , pour les préserver des souris qui les aiment beaucoup. Cette Plante passe pour avoir un grand" nom- bre de qualités , notamment celle de remplacer le Café des Indes j mais ces détails sont étran* gers à la partie que je traite. A n i s, Anisum. UAnis dure deux années ; sa graine se sème au Printems , en planches, ou mieux en bordures, dans une terre légère, bien labourée et arrosée de tems en tems , jusqu'à ce que la graine soit levée-, il faut éclaircir le plant, lorsqu'il est fort, le sarcler et l'arroser dans tes sécheresses, 0 3 244 L' A m i des Jardiniers. Au mois d'Août, lorsque la graine est nuire, on coupe les tiges contre terre , on les expose quelques jours au soleil , ou bat la graine que l'on conserve en lieu sec. Les pieds repoussent et donnent une seconde récolte l'aunée suivante. A R R o c h e. A triplex liortensh. L'Arroche, Belle Dame ou Follette. Plante annuelle , qui monte en graine aux premières chaleurs , et n'est par conséquent pas d'un long usage. Comme ses graines se détachent facile* ment, dès qu'elles commencent à tomber, il faut couper la tige et l'exposer quelques jours au soleil . pour faire mûrir les autres. En Mars, il faut semer clair la graine d'Ar* roche ; elle lève promptement et réussit en toute sorte de terrain 4 s'il est cultivé. Artichaut. Cinara hortensis. 1. L'Artichaut verd, produit pendant trois ou quatre ans. C'est celui qui porte les plus grosses têtes dont les feuilles, ou plutôt les écail- les, sont quelquesfois arrondies et raccourcies, et souvent terminées en pointe très aiguë. 2. Artichaut blanc. Il est distingué du pré- cédent par sa tête , qui est très petite , et dont les écailles d'un verd très pâle , sont armées de pointes piquantes. Son seul mérite est d'être précoce j il est fort difficile sur le terrein et la eulture. h É G v m e s etc. 2iS 3. Artichaut rouge. Ses têtes sont petites , mais elles sont excellentes à manger crues, lors= qu'elles sont aux deux tiers de leur grosseur. Les e'cailles du dehors sont d'un rouge pourpre, celles du dedans sont jaunes. 4. Artichaut violet. Sa tête est de moyenne grosseur , plus alongée que celle de l'Artichaut vert , et aussi bonne. Pour semer les Artichauts dont la graine se recueille sur les plus belles têtes que l'on tient penchées ou couvertes d'une ardoise, ou écorce, jusqu'à leur maturité', pour prévenir la pourri=- ture • il faut labourer profondément et bien pré« parer la terre. On marque à trois pieds de dis* tance en tout sens les places où l'on doit semer, et au mois de Mars on sème à chacune quatre ou cinq graines à deux ou trois pouces l'une de l'autre, et à un pouce de profondeur. On arrose, on bine et sarcle le jeune plant jusqu'à la fin de Mai. Alors on lève tout le plant superflu pour le repiquer ailleurs , ne laissant qu'un pied en chaque place. Ce pied étant souvent arrosé et bien cultivé , donnera des fruits en Automne. Pour multiplier les Artichauts par les oeilletons ou filles , il faut dès avant l'Hyver préparer le terrein par un labour très profond , ou mieux par un défoncement de deux pieds au moins. A la fin de Mars ou au commencement d'Avril, on donne un second labour et l'on dresse bien le terrein. A trois pieds, ou au moins à deux pieds et u s Jardinier-. grand nombre de pétales. Elle ne donne point de graines. On sème sur couche, en Mars, la grande et la petite Capucine, et lorsque le plant est assez fort , il faut le repiquer en bonne terre ou dans de petites fosses remplies de fumier et de ter» veau, aux expositions dont j'ai parle' ; le mouiller fréquemment et abondament pour le faire durer long = teins et poiter beaucoup de fleurs. La Capucine à fleurs doubles se multiplie en coupant des branches que l'on pique dans des pots remplis de bonne terre; on les tient à l'onu bre pendant huit ou dix jours sans les arroser, ce qui sulïit pour les enraciner et les faire com= mencer à pousser. Les Marcottes sont encore plus promptes et plus sûres. Fendant nivver il faut les mettre dans une chambre habitée , ou dans une excellente Oran= gerie , mais mieux dans une serre chaude, en leur procurant le plus de soleil possible et ne les arrosant jamais. A la mi = May on les plante en pleine terre à une bonne exposition et on les mouille souvent. Ses fleurs et celles de la grande Capucine, servent à une fourniture de salade agréable à la vue et au goût. On confit les bou= tons de la petite Capucine comme ceux de la fleur du Câprier et pour les mêmes usages. Cardon, Cinara spinosa. 1. Cardon de Tours. C'est une variété de Y Artichaut et il devient plus grand de tige , mais Légumes etc. 2o9 son fruit est plus petit. Ses feuilles sont armées depiues fortes et très piquantes. 2. Cardon d'Espagne. Celui=ci se cultive plus commodément que l'autre , parcequ'il n'a point d'e'pines } mais il est plus sujet à monter , ses tiges sont mojns épaisses, moins pleines et moins tendres. On sème des Cardons en difFérens tems, pour en avoir toute l'année. 1. En Janvier, il faut semer sur couches, sous des cloches ou des châssis , de la graine de Cardons. Lorsque le plant a deux feuilles bien formées outre celles de la semence y on le repique sur mie couche neuve de 9 à 10 pouces de terre et terreau passés à claie et bien mêlés ; on le laisse sur cette seconde couche que l'on réchauffe au besoin , jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour être mis en place. On peut semer en même tems sur la couche , des petites raves , lais tues, etc. Il serait plus simple et plus sûr de semer dans des pots à oeillets que l'on place sur une couche et que l'on change au besoin sur d'autres pour l'avancer plus promptement. La dernière couche se fait de fumier à demi consommé , sur une largeur de quatre pieds et demi ; on la charge d'un pied de bonne terre passée à la claie avec un tiers ou moitié de terreau. Lorsque sa grande chaleur est passée , on y plante en Échiquier à deux pieds et demi de distance , les jeunes pieds de Cardons que l'on couvre d'une cloche, ou de châssis , jusqu'à ce R 2 200 L' A M I D E S J A R D I N 1 L R S. qu'ils soient bien repris. S'ils sont en pots, on les dépote et on les place sans briser ni dérançei Ja moite et comme ils n'ont pas souffert, il n'ont pas besoin de cloches ni de châssis pour reprendre. Pendant les jours froids et les nuits . il faut les couvrir de paillassons soutenus sur des cercles ou des petites perches. On peut semer des Lé= çjumes entre les Cardons. Il faut souvent mouiller ce plant , tant pour l'empêcher de monter en graine que pour l'avan= cer. A mesure que chaque pied a acquit la force et la grosseur nécessaires , on le lie de trois ou quatre liens de paille par un tems sec \ ensuite on l'empaille jusqu'à vers l'extrémité des feuilles, avec de la paille neuve ou mieux de la grande litière qu'on lie également de distance en dis» tance avec des liens de paille ou d'ozier bien serrés. Environ trois semaines après , le Cardon est blanc et bon à manger \ ce qui arrive ordU nairement en May. On se sert de différentes méthodes pour lier les Cardons de Tours sans se piquer. Les uns les serrent avec des fourches, les autres prennent des gants \ mais de quelque manière qu'on s'y prenne , il faut prendre garde de rompre les feuilles , puisque leur côte est ce qu'il y a de plus utile. On sent que pour continuer la jouissance des Cardons de primeur, il faut en semer sur couche depuis Janvier jusqu'à la fin de Mars. 2. Enfin vers le quinze d'Avril, pous semer L é g i; m e s etc. 261 en pleine terre, il faut labourer profondément et et dresser un terreur, y espacer et garnir de pe* tites fosses , comme il est dit ci=devant ; semer dans chacune trois ou quatre graines de Cardons à deux ou deux pouces et demi de distance Tune de l'autre et environ un pouce de profondeur. Lorsque le jeune plant est à sa troisième feuille , on choisit le plus beau pied pour rester en place et on arrache tous les autres. Mais comme la graine est sujette à être man= gée par les vers des hannetons , la fourmi rouge, la Lisette, le Puceron, etc. Pour éviter le de'sa* grément de ressemer , il serait à propos de se servir de petits pots dans lesquels on mettrait la graine ; ces pots se placeraient autour des cou= ches , en dehors des châssis , ou au pied d'un mur au Midi, et quand les Cardons auraient qua= tre feuilles, on les mettrait en pleine terre où ils n'auraient plus que les vers blancs à craindre, mais on peut réserver quelques pieds pour rem= placer. On peut cultiver d'autres légumes entre les Cardons. Jusqu'en Octobre , les Cardons veulent être serfouis de tems en tems et mouillés tous les deux jours par les pluies ou les arrosemens. Depuis- ce tems on lie et l'on empaille successivement de huit en huit jours quelques = uns des plus beaux pieds pour les consommer trois semaines après. Lorsque les gelées commencent , on les lie tous , sans les empailler et on les butte de sept à huit pouces. S'il survient en Novembre quelques gelées un 262 L'ami des Jardiniers. peu forte, on jette dessus de la litière , du cos* de pois j etc. Enfin lorsqu'on prévoit les grandes gele'es , il faut lever en motte tous les ( crdons , les transporter dans la serre \ les y planter dans du sable et leur donner de l'air toutes les fois qu'il est doux. Ils y blanchissent sans paille et, dans une bonne serre, il s'en con» serve jusqu'en Avril. Au défaut de serre on peut, dans un terrein très = sec , taire une tranchée profonde de trois pieds , large de quatre et longue à proportion, de la quantité de Cardons que l'on a. On couvre un bout de la tranchée, de deux ou trois pouces dVpai^eur de longue paille \ contre ce chevet on place debout trois ou quatre pieds de Car- dons levés en motte , de sorte qu'un pied ne touche pas l'autre } on fait un second chevet de paiile sur ce premier rang de Cardons , contre lequel on place un second rang, et ainsi de suite, avant l'attention de laisser le bout des feuilles à l'air , tant que le froid n'est pas assez considé= rable pour couvrir toute la surface de la tranchée avec de la paille et des paillassons inclinés pour empêcher les pluies et les neiges de pénétrer. Il y a plusieurs autres méthodes pour conser= ver les Cardons , qu'il serait trop long de dé- tailler j le point essentiel est de les préserver du froid , de l'humidité , et de les faire blanchir sans qu'ils pourrissent. Pour recueillir la graine , il faut laisser qucU ques pieds de Cardons sur place , au commen* L é G y u e s oie, 263 cernent de Novembre les butter et les conduire comme les Artichauts. C a r o t t e , Daucus sativus. 1. Carotte jaune longue; c'est la plus com« mune des jardins. 2. Carotte jaime ronde ; elle a la forme d'une toupie alongëe et supporte mieux l'IIyver que la précédente, On peut la semer en Septembre. 3. Carotte blanche longue •, elle resssmble à la jaune longue pour la forme \ elle en est seules ment distinguée par sa couleur blanchâtre. Elle est plus douce au goût , mais moins tendre et plus difficile à cuire •, elle résiste mieux aux ge= lées et aux humidités. 4. Carotte blanche ronde. Sa racine est en forme de toupie. 5< Carotte rouge longue. Sa racine est teinte de jaune orangé assez foncé ; elle est fort bonne , mais moins grosse que les autres. Quoiqu'elle soit à la mode , son goût fort ne plaît pas à tout le monde. Vers le quinze Mars , dans une terre légère et meuble , défoncée ou préparée par deux bons labours , dressée et améliorée par de bons engrais, s'il en est besoin, semez en planches ou en bor^ dures, cala volée, mais mieux en rayons distans de cinq à six pouces, la graine de Carotte, après l'avoir rudement frottée entre les mains pour la détacher l'une de l'autre et rompre ses poils qui empêchent qu'elle ne s'attache à la 264 L'Ami des Jardiniers. terre. Recouvrez la le'gèrement au râteau, bat= tez un peu la terre avec le dos de la bêche , ou marchez dessus afin de l'enterrer. Criblez un peu de terreau sur la place ou elle est semée. Il faut choisir un tems sec et sans vent. Sarclez et arrosez soigneusement le jeune plant. Lors= que sa racine a environ deux lignes d'épaisseur, il faut lcclaircir , de manière que chaque pied soit distant de. l'autre de 4 à 6 pouces en tout gens. Il D'exigé ensuite d'autre culture que d'être sarcle et mouillé. Il est bon d'en couper toutes les feuilles deux fois dans le courant de l'Eté. Quand le terrein est fort, compact, froid, humide 3 il faut semer un mois plus tard } amcu= blif ce terrein avec du terreau et le couvrir de terreau fin. On arrache les Carottes vers le 15 Décembre ou plutôt, s'il fait trop froid ; il faut les laver, les nettoyer de terre , laisser sécher et ressuyer ; ensuite les ranger dans une serre ou dans une cave par tas , de façon que les bouts des racines soient en dedans et les têtes à découvert pour jouir de l'air. On peut aussi les ranger entre des lits de paille dans des fosses creusées en terrein sec et contre un mur au Midi, et rejetter par dessus, La terre de la fouille, que l'on dresse en dos d'Ane et que l'on bat bien pour que la pluje ne puisse pénétrer dans la fosse. Par ce moyen les carot= tes se conservent très longtems. On laisse en terre au jardin un certain nom* bre de carottes que l'on couvre de feuilles ou Légumes etc. 265 de litière dans les fortes gelées , ou bien on choisit les plus belles dans la serre; et on les replante en Mars pour donner de la graine, en les mettant à un pied de distance l'une de l'autre. Lorsque les graines veulent mûrir, il faut couper, à mesure, leurs bouquets ou parasols, et les exposer quelques jours au soleil pour les achever. On peut semer des carottes sur couche , sous cloches ou châssis, dès le mois de Février, pour jouir deux mois et demi plutôt de cette racine. Céleri, Apium dulce. Le Céleri est une variété d'^iche qui n'est qu'annuelle dans nos jardins. 1. Céleri long . Céleri tendre, grand Céleri. Les feuilles naissent immédiatement de la souche ou tronc de la racine qui est charnue, grosse et garnie de chevelu. 2. Céleri court. Céleri dur } Petit Céleri. Cette variété a les feuilles plus courtes et d'un verd moins clair que celles du Céleri long } elles sont plus charnues , plus nombreuses \ elle est plus hâtive, moins sujette à la gelée, à la rouille et à la pourriture. 3. Céleri plein. Ce qui distingue cette espèce des autres, c'est que la côte de sa feuille est pleine et par conséquent plus charnue et plus tendre ; mais il est sujet à dégénérer de goût et de qua= lités. Il veut une terre légère et bien fumée. Le voisinage des autres Céleris fut varier sa graine. 266* L'ami des Jardiniers. 11 a une variété qu'on nomme Céleri rouge , agréable à la vue par quelques veines rouges dont tlle est panachée. 4. Céleri à grosse racine longue, Céleri* Rave long. Ce Céleri se distingue des autres par ses feuilles qui se renversent sur terre aulieu de se tenir droites ; et surtout par sa racine qui est grosse, alongée , blanche, de la forme d'un ISavet long ou d'une grosse Rave. Il est de bon rapport, quoiqu'on ne fasse usage que de sa racine cuite \ sa culture est simple et facile. 5. Céleri à racine blanche et ronde. Cest une tariété du précédent 6. Céleri à racine ronde, blanche et veinée de rouge. C'est le plus estimé. Si Ton veut avoir du Céleri toute Tannée, il faut en semer en différens tems. 1. Semer en Janvier sous cloches ou châssis, sur une couche chargée de bonne terre neuve et de terreau mêlés et passés à la claie*, lorsque le jeune plant a trois ou quatre fouilles, repiquez le sur une autre couche, à un pouce ou un pouce et demi de distance-, donnez lui de l'air toutes les fois qu'il est supportable et défendez le du froid avec des châssis ou autres couvertures. Vers le commencement d'Avril, lorsqu'il est assez fort pour ctre planté en pleine terre, il faut labourer et ameublir un bon terrein bien fumé et bien amendé, y dresser des planches de trois ou quatre pieds de largeur et même pli-s; y tracer des rayons distans de six à sept pouces l'un de L £ g u m e s etc. 267 l'autre , planter dans ces rayons les pieds de Cé= leri en quinconce à six pouces d'éloignement, mouiller sur le champ et arroser tous les deux jours, à moins qu'il ne pleuve; les sarcler et les biner au besoin. Vers le commencement de Juin, il doit avoir acquis sa force. Alors , par un tems sec il faut lier chaque pied de Céleri d'une planche , avec trois liens de jonc ou de paille -, garnir de litière sèche tous les vuides entre les pieds, de sorte qu'on ne voie que l'extrémité des feuilles 3 arro= ser de deux jours l'un pour l'attendrir ; et si les arrosemens font baisser la paille, en ajouter de l'autre. En trois semaines ou un mois, le Céleri sera blanc et bon à employer et se conservera sans se pourrir environ un mois j dès qu'il est blanc il ne faut plus l'arroser. Alors on lie de la même façon le Céleri des planches voisines et on le butte avec la terre de celles qui ont blanchi pré= cédemment. Dabord on le butte jusqu'au premier lien \ huit jours après , jusqu'au second; et autant de tems après , jusque vers l'extrémité des feuil= les. Il n'aura pas besoin d'être mouillé par la suite, à moins qu'il ne vienne une grande séche= ressse; la fraîcheur de la terre suffisant pour l'attendrir. 2. Au mois de Mars on fait un second semis de Céleri sur un bout de couche, ou en pleine terre à une bonne exposition bien abritée ; on repique le jeune plant lorsqu'il pousse sa qua- trième ou cinquième feuille , et on le met en place lorsqu'il est assez fort. Il se cultive comme il est 36Ô L'ami des Jardiniers. dit eidevant, et on le fait blanchir quand il est teins , pour le consommer , après le premier. 3 En May on fait un troisième semis en pleine terre, avec l'attention de semer clair, ou d'éclairs cir le plant de façon qu'il puisse devenir dans la inème place, assez fort pour èlre mis à demeure en planche sans être repiqué en dépôt , ce qui le 'retarderait trop. Etant conduit comme il a été dit, il succédera en Octobre au second semis. 4. Enfin vers la fin de Juin, on fait un quatrième semis de Céleri pour consommer pendant i'bvver. On pourrait même éviter ce semis en se servant du plant le moins avancé du troisième, que l'on plu-ite plus tard. Lorsque ce Céleri est parvenu à sa grandeur , si le terrein est sec, le Céleri étant lié avant toute gelée capable de l'endommager ( ce qui est essentiel) et butté de terre le plus tard qu'il est possible, mais avant les fortes gelées, il résistera bien à l'hyver en le couvrant de grande litière, dans les froids rigoureux. Si le terrein est humide, après avoir lié le Céleri et défendu des gelées .jusqu'à ce que les couvertures deviennent insuffisantes ou préjudi- ciables à cette plante qui aime Pair et qui pour- rirait, si elle était trop longlems ensevelie dans la litière:, il faut l'arracher, et sans rien retraita cher de ses racines, le porter dans la serre ou dans une bonne cave et l'enterrer dans du sable frais et un peu humide jusqu'au premier lien. En= suile le butter avec le même sable, jusques vers l'extrémité Ues feuilles, en teins et en quantité Légumes etc. 269 convenables , pour qu'il ne blanchisse qu'à mesure qu'on voudra le consommer. Il faut être attentif à ouvrir la serre, lorsque l'air le permet, car le Céleri craint le froid, i'hiu midité et le défaut d'air, quand il est mûr, com= me il aime, pendant sa croissance, une terre lé= gère, bien engraissée, fraîche et souvent ar* rosée. La racine du Céleri -rave étant la seule partie employée dans la cuisine , ses feuilles n'ont be= soin d'être ni liées ni buttées -, aux approches des fortes gelées , on les retranche en les tordant, après avoir arraché le Céleri. Ensuite les racines étant bien nétoyées , on les arrange dans la serre com= me les Carottes ; ou bien on les replante fort près l'une de l'autre dans un terrein bien labouré 3 de manière que l'oeil soit recouvert de trois ou quatre pouces; dans les grands froids on y ajoute des feuilles ou autres couvertures. Tous les ans , avant les grandes gelées, il faut choisir quelques beaux pieds de Céleri que l'on laisse en place pour porter graine l'année sui= vante; les lier et les butter comme pour les faire blanchir et les défendre des grands froids. Au mois de Mars on les déterre peu à peu. S'il en périt on les remplace par ceux qui sont conservés dans la serre. La graine mûrit en Septembre; la plus nou= velle est toujours la meilleure, parcequ'elle em- pêche le Céleri de dégénérer, ainsi que la boime culture. 270 L'ami des Jardiniers. Cerfeuil, Cerefolium hortensc. 1. Le Cerfeuil commun ou petit Cerfeuil. C'est une plante annuelle dont on ne fait usage que pour la '.able ou des bouillons. 2. Grand Cerfeuil Fivace, Musqué y d'Espa* gne. Celuici est beaucoup plus grand que l'autre \ a une odeur aromatique approchant de celle de VAnis\ il est vivace et donne des feuilles plus nombreuses. Depuis le commencement du Printems jus= qu'à la fin de Septembre , on semé tous les quinze jours le Cerfeuil commun en planche ou en bor= dures , à la volée, ou mieux en rayons. Les pre= miérs semis se font sur couche ou au pied d'un mur au Midi. Pendant l'Eté , au contraire , on semé au Nord, à l'ombre de quelque mur, et on arrose tous les jours. Pendant le mois de Sep= tembre, on en semé à toute exposition. Le der= nier semis passe l'Hyver, sa tige monte au Prins tems et sa graine mûrit en Juin. Elle n'est très bonne à semer que pendant un an. La graine de Cerfeuil musqué semée au Prin= tems , ne levé que du vingtième au trentième jour , à moins qu'on ne l'arrose souvent. 11 monte difficilement en graine , et n'exige ni soins ni cul* ture. On fait blanchir et attendrir ses feuilles, pour les mêler, en les coupant, dans les salades, mais peu de personnes aiment son goût fort et musqué. Légumes, etc. 271 Champignon, Fungus. On ne cultive qu'une espèce de Champignon > c'e?t celui de fumier de cheval -, étant cueilli peut et presque naissant, il est d'un parfum et d'un goût très agre'ables. Plus gros , il fait plus depro* fit, mais il est moins bon. Si on le laisse vieil* lir, son odeur désagréable avertit de s'en défier comme d'un mets dangereux. Il y a plusieurs pratiques pour élever les Cham» pignons, voici les meilleures. 1°. Dans le courant de Décembre, il faut faire, dans un terrein sec et sabloneux , une tranchée de longueur à volonté, sur deux pieds de largeur et six pouces de profondeur ; jetter sur les côtés la terre de la fouille. Si le terrein est fort et humide , il faut faire la tranchée plus profonde et mettre dans le fond , un lit de pierrailles ou de plâtras 3 recouvert d'un peu de terre mêlée de sable. Dans cette tranchée faites une couche de fu^ mier court mêlé de beaucoup de crotin de cheval qui ne mange point de son, sans cependant em= ployer du fumier trop gras. Cette couche doit être dressée bien également, bien foulée et tré« pignée , formée en dos d'âne ou de bahu, et avoir deux pieds de hauteur dans son milieu. Ensuite la couvrir d'environ un pouce de la terre sortie de la fouille , mêlée de sable ou de terreau , si elle est forte et compacte -, la laisser sans aucun soin jusqu'au commencement d'Avril. Alors la couvrir de trois à quatre doigts d'épaisseur de 272 L'ami des Jardiniers. grande litière secoue'e , et la laisser jusqu'à la fin de May , où elle doit commencer à produire. Depuis ce tems . il iaut la visiter souvent pour couper les champignons , et lorsqu'elle produit abondament, tous les deux jours ôter la litière pour récolter , la remettre aussitôt , et , s'il ne tombe pas de pluie, donner un léger arrosement; deux arrosoirs suffiront pour quatre toises de couches. Elle doit produire au moins pendant quatre mois. Si la récolte donne plus de champignons que Ton n'en peut consommer, on les conserve en les enfilant et les faisant sécher à l'ombre dans un lieu bien aire ; ensuite on les enferme dans des boëtes ou des sacs de papier, et pour les employer on les fait tremper quelques heures dans Tenu tiède ; ils se rendent et sont presque aussi bons que ceux qui sont fraîchement cueillis. Lorsque la souche est épuisée, ou la détruit; mais il faut séparer du terreau , des croûtes ou. morceaux blancs qu'on appelle blanc de clicun* pignons ", ce sont les parties où les queues des champignons étaient attachées et qui contiennent les semences. On les met en lieu sec et elles se conservent pendant deux ans , bonnes à pro- duire des champignons sur les meules dont je vais parler , plus promptemeet et plus abonda- ment, dans tous les tems de l'année; c'est ici l'avantage des meules sur les couches. 2. Près de l'emplacement d'une meule à cham- pignons , il faut entasser du fumier de cheval Légumes etCi 2T$ avec le crotin , l'y laisser pendant un mois, efe écarter la volaille qui pourrait le gratter. 2k Faire garnir l'emplacement de la meule qui •doit être large de trois pieds sur une largeur à volonté , d'environ un pied de pierrailles ou dé* combres, et les recouvrir de quelques pouces de sable que l'on bat ou que l'on égalise bien. Cette précaution n'est essentielle que pour les meules d'Automne , de Printeins et dHyver -, car celiea d'Été réussissent mieux sur un fond frais sans être humide, et à une exposition un peu défen* due du grand soleil. 3. Dresser la meule avec le fumier qui a été entassé à l'air pendant un mois , comme on dres* serait une couche, haute d'un pied sur les Ion* gueur et largeur ci=devant expliquées ; et en maniant le fumier , en retirer la paille longue e£ n'employer que le fumier court avec le crotin. Lorsque la couche est toute dressée, il faut la mouiller abondament, 4. Pour arrêter et empêcher la trop grande chaleur de la meule , quatre jours après qu'elle a été dressée et mouillée, il faut la remanier en entier, retirer environ un tiers du fumier qu'on entasse à côté , et y substituer du fumier neuf en pareille quantité, 5. Avec les deux tiers de fumier remanié et" le tiers du fumier neuf, dresser de nouveau la meule de longueur à volonté , sur deux pieds de largeur et quinze pouces de hauteur, par consé^ Tome L & 274 L'Ami des Jardiniers. quent diminuer un pied sur la largeur et ajouter trois pouces sur la hauteur. 6. Six jours après , on rompt les galettes de blanc que l'on a conservées, en morceaux, de trois ou quatre pouces } sur les côtés de la meule on place un rang de ces morceaux de blanc à un pied de distance l'un de l'autre et à huit ou neuf pouces du terrein sur lequel la meule est établie. On enfonce la main dans le côté de la meule , à chaque place , pour faire une petite ouverture , on y insinue un morceau de blanc de façon qu'il ne soit qu'à fleur du fumier et non enfoncé fort avant. Quand les meules sont placées contre des murs et qu'on ne peut enfoncer les morceaux de blanc que d'un côté , cela suffit. Aussitôt que la meule est lardée de blanc, on remet sur toute sa surface , environ un tiers du fumier resté lors= que la meule a été remaniée, et on la dresse en dos de bahu \ cela s appelle remonter la meule. 7. Deux ou trois jours après , lorsque le blanc est bien attaché , il faut battre tout le tour de la meule avec le dos d'une pelle , afin de serrer, mastiquer, et incorporer le blanc avec les fu=» miers, arracher avec la main toutes les pailles longues qui débordent la meule ; c'est ce qu'on appelle peigner la meule. Ensuite on couvre toute sa surface d'un pouce de terre mêlée de moitié de sable ou de terreau, si elle est forte; jetter pardessus environ trois pouces de fumier neuf, excepté sur la partie la plus élevée qu'il faut couvrir légèrement. S. Huit jours après , ajouter autant du fumier Légumes etc. 275 neuf, avec la même attention de ne gueres cou», vrir le dessus de la meule. 9. Huit jours après , retirer toute la couver* ture ; nettoyer toute la superficie de la meule de» pailles et menues ordures du fumier *, ensuite choisir ce qu'il y a de plus long dans le reste» du fumier retiré , en faire une couverture très mince sur la meule , ( d'environ un doigt ) c'est ce qu'on nomme la chemise , et la ranger de façon que les pluies coulent dessus et ne puissent pénétrer dans la meule*, ajouter par dessus cette petite couverture environ trois pouces de fumier neuf qu'on aura laissé ressuier en tas pendant huit jours j enfin rejetter encore sur ce fumier neuf., le reste des vieux fumiers remaniés, avec l'attention de ne pas trop charger le dessus. 10. Ouinze jours après on découvre la meule jusque sur la chemise pour reconnaître son état \ si l'on commence à appercevoir quelques cham* pignons naissans , on marque avec des baguettes , tous les endroits où il s'en est montré •, ensuite on recouvre bien la meule avec les mêmes fu= miers et de la même manière qu'elle l'était, et trois ou quatre jours après, on vient recueillir, dans les places marquées, ce qui s'y trouve de bons champignons , sans découvrir la meule. 11. Ouatre autres jours après on la découvre, comme il vient d'être dit , et si les champignons ne paraissent encore que par places, on les mar=> que , on recouvre et on revient quatre jours après :, mais si elle se trouve disposée à donner des champignons partout également, on ote les S 2 276 L'a.vi des Ja&dinibus. marques , on la recouvre , et trois jours aprrs on vient faire récolte; aussitôt on recouvre la meule, et on continue ainsi tous les trois jours pendant deux ou trois mois. Dans les grandes chaleurs , il faut tous les jours, ou au moins tous les deux jours, donner une le'gère mouillure, comme je J'ai dit pour les couches à champignons , et dans les tems froids il ne faut recueillir que tous les cinq jours j dans les gelées augmenter les couvertures de grand fumier sec en proportion du froid, pour entres tenir la meule dans une chaleur douce. Toute la vigilance du Jardinier est nécessaire contre les variations fréquentes de la tempéra*, ture de l'air. Il aura différé quelques heures de charger les couvertures , le ùoid pénètre la meu« le et la perd : si l'air devient tempéré , et qu'il ait négligé de décharger les couvertures , la meule s'échauffe trop, tout le fruit périt, s'il n'arrive à tems pour découvrir la superficie de place en place pour faire évaporer la grande chaleur. Cet accident arrive quelque fois en pré* parant la meule , c'est pourquoi il faut la sonder de tems=en=tems et l'empêcher de prendre trop de chaleur. Dans l'Été le tonnerre et les éclairs font pé* rir les champignons naissans j il faut alors dé= couvrir la meule , remanier la chemise et la terre dont elle est garnie , en retirer tout ce qui est gâté -, quelques jours après elle reproduit. lorsqu'on recueille des grouppes } ou amas Légumes etc. ■ 277 de champignons, il faut sur le champ remplir les creux qu'ils laissent sur la meule, avec de la terre préparée à portée, ou prise au pied de la meule. Pour éviter tous ces soins, on peut établir les meules dans des caves , elles s'y préparent comme en plein air ; mais lorsqu'elles sont gar« nies de terre, elles n'ont besoin ni de chemise, ni de couverture, ni d'aucun soin, pourvu qu'on ferme bien les portes et qu'on bouche les soupir raux pour empêcher l'air de pénétrer. Environ un mois après, elles commencent à donner. Lors= que la terre devient trop sèche, on mouille lé= gèrement, après avoir cueilli les champignons. Ouand une meule cesse de produire , on la détruit} on sépare le blanc que l'on conserve sèchement. Les débris de la meule peuvent ser» vir aux mêmes usages que ceux des couches ordinaires. Na. Le fumier des chevaux qui ne vivent que de paille et d'avoine , est très propre pour les couches et les meules à champignons ; celui des chevaux de labour, qui ne mangent que du foin et de l'avoine, ou du son, ou des faver elles } n'y vaut rien • celui de ceux qui mangent peu de foin et beaucoup d'avoine, est bon. Lorsqu'on entasse le fumier destiné aux cou* ehes ou aux meules, il faut en retirer et rejetter tout le foin qu'on y trouve. ChekviSj Sisarum. Le Chervis , Garnis , Chirouis ou Girolles % 2TS L'ami des Jardiniers. est une racine qui croît de 6 à 8 pouces de Ion» gueur sur 4 ou 6 lignes de grosseur, dans un terrein léger et frais , ou même un peu humide. Au mois de Mars on semé la graine à la volée ou par rayons, en terre bien labourée. On ne sarcle le plant que quand il est un peu fort, afin d'amuser les insectes qui le dévore* raient , en leur laissant de mauvaises herbes. On l'éclaircit en même teins, s'il est trop épais, et on l'arrose fréquemment. On peut ne couper les tiges de la première année, que quand elles sont sèches. On peut serrer des racines pour consommer pendant l'Hiver , quoiqu'elles ne craignent pas la gelée. À mesure qu'on s'en sert on peut en couper les têtes que l'on met à part pour les planter en Mars} elles renouvellent la plante. Cette racine est douce et fade et n'est passai ble qu'en friture. Chicorée, Cichorium. 1. Chicorée de Meaux , Endive; ses feuilles sont ailées ou découpées profondément} elles ont de 6 à 9 pouces de longueur, sur 10 à 15 lignes de largeur , non compris les découpures , et sont couchées sur la terre. 2. Grosse Chicorée frisée. Ses feuilles sont plus nombreuses que celles de la précédente , mais un peu moins grandes. Elle est meilleure cuite que crue. 3. Chicorée courte ou Cékstine. Cette espèce Léo u m e s etc. 279 est petite, mais tendre, douce, et se garnit bien de feuilles étant beaucoup arrosée. 4. Chicorée fine , d'Italie. Ses feuilles sont plus petites , plus déliées que celles de la courte } elle est aussi moins hâtive. 5. Régence > ou Barbe de Capucin. Elle a les feuilles plus petites, plus fines et plus déliées que celles des précédentes , mais elles sont plus ten* dres, plus douces et plus blanches. 6. Grande Scariole , Escarole, Ses feuille» sont larges et unies, nombreuses, tendres, dou= ces et approchent beaucoup de la Laitue=Ro= ni ai >ie , quand à la forme. 7. Petite Scariole. Elle ne diffère de la gran= de que par la petitesse de ses feuilles qui sont plus tendres et très découpées. 8. Chicorée Sauvage. Cellecei est plus propre pour la Médecine que pour les alimens. Etant cultivée ses feuilles deviennent plus longues et plus larges que celles des chicorées frisées , et moins larges que celles des scarioles. Elle a une variété dont la feuille est veinée de rouge et la cote teinte de la même couleur; Ce rouge devient vif en la faisant blanchir , et la rendant agréable à la vue, la fait préférer pour les salades j elle est sujette à dégénérer. 1°. On semé, dès le mois de Janvier, de la chicorée sur couche, en la couvrant de cloches ou de châssis , et lui donnant les soins né= cessaires aux plantes dont on veut jouir de bon^ ne heure. La chicorée courte est la meilleure 2fi0 L'ami des Jardiniers. pour cela. On repique le plant sur d'autres cou* ches en le mettant plus au large. Au mois de Mars il faut bien labourer , ameublir et garnir de terreau une platebande d'es» palier au midi, ou un autre terrein bien exposé et abrité:, y planter la chicorée à 9 ou 10 pouces de distance en tout sens, l'arroser aussitôt , en* viron tros semaines après, la serfouir. On la lie pour la faire blanchir, lorsqu'elle a la grosseur nécessaire. 2. En Février on peut faire un second semis sur le bout de quelque couche, ou même en pleine terre bien exposée et abritée. Il faut se= mer fort clair, ou éclaircir le plant, pour lui laisser prendre dans la même place , la force né* cessaire pour être replanté en planches à 10 ou 12 pouces de distance l'un de l'autre, 3. On fait en pleine terre les semis suivans à toute exposition , jusqu'au mois d'Août. 1°. La chicorée courte est la plus propre au premier semis , parcequ'elle vient bien sur cou* ehe et qu'elle avance plus que les autres. Elle peut se cultiver jusqu'à l'Automne, étant peu su- jette à monter, pourvu qu'elle soit bien arrosée pendant les mois de chaleur et de sécheresse. 2. La Régence peut se semer dans les mêmes tems que la précédente • elle est de meilleur goût, mais elle est sujette à se moucheter et à pour=. rir dans le coeur. 3. La Fine d'Italie convient aux mêmes sai- sons, mais est plus lente. Légumes etc. 261 4. La grosse espèce étant sujette à monter pendant l'Eté, et dure, n'est propre que pour l'Automne et l'Hiver, et ne doit se semer que du 15 Juin au 15 Août. 5. La Scariole montant aisément en Eté, convient mieux pour l'Automne et l'Hyver^ il faut la couvrir dans les gelées et dans les tems de pluies qui la font moucheter. 6. La Chicorée de Meauoc peut tenir lieu de toutes les autres chicorées , étant plus profitable et également bonne, crue et cuite } mais il faut l'arroser très = peu et même la défendre des fré» quentes plujes d'Été , qui la font monter ; elle veut être souvent serfouie. On peut en semer en tous tems. J'ajouterai quelques observations : 1. Il faut espacer la chicorée suivant l'espèce et la saison, où on la plante. 2. Quelques Jardiniers obser» vent, pour semer la chicorée et l'empêcher de monter, que ie vent soit au Midi ou au Levant, 3. En plantant la chicorée ils coupent la moitié des feuilles et de la racine. On peut planter de la chicorée dans les ter^ res meubles et légères jusqu'à la fin de Septem= bre , et dans les terreins forts et humides , juss qu'à la fin d'Août seulement, Aussitôt qu'elle est plantée , il faut bien arroser. Dans la suite elle n'a besoin que d'être serfouie et arrosée au besoin, suivant son espèce et la température de la saison. Lorsque la chicorée a pris .toute sa croissance 2ï2 L'ami des Jardiniers. et qu'on veut la faire blanchir ; par un tems sec on relève toutes les feuilles de chaque pied et on les serre, vers le bas, d'un seul lieu de paille ou de jonc. On les laisse dans cet état pendant huit ou dix jours , pour que les feuilles du mi= lieu s'alongent et profitent encore. Alors on ajoute encore un lien vers l'extrémité des feuiU tes, et un troisième au milieu, si la chicorée est grande , afin que les feuilles du coeur ne pous* sent pas par les côtés. Environ trois semaines après , la chicorée est blanche et bonne à être employée . Si depuis qu'elle est liée, jusqu'à ce qu'on la coupe , elle a besoin d'être mouillée , il ne faut pas l'arroser en pluve , mais avec le goulot, et verser de l'eau au pied et non sur les feuilles de chaque plante, de peur de la faire pourrir. On peut faire blanchir la chicorée sans la lier, en la couvrant de feuilles sèches ou de litière , mais celle=ci pourrait lui donner un mauvais goût, à moins qu'elle ne soit liée. La chicorée que l'on veut conserver pour l'Hyver se laisse sur place jusqu'aux premiers froids dont on la défend avec des couvertures de paille neuve; lorsqu'elles deviennent insuffisantes , il faut lever la chicorée en motte par un tems beau et sec ; la nettoyer de toute ordure et pour* riture; la porter dans une serre ou une cave sèche où elle soit seulement préservée de la gc= lec • l'y planter dans du sable frais , sans être humide , à la même profondeur qu'elle était dans la terre -, à mesure que l'on veut en faire blan= L É e u m e s. etc. 283 c.hir , on rassemble et on serre avec la main toutes les feuilles de chaque pied comme pour le lier , on le butte de sable , ou on l'enfonce dans le sable jusqu'à l'extrémité des feuilles , on laisse les autres en liberté et l'on donne de l'air à la serre toutes les fois qu'on le peut, sans danger. Pour recueillir de bonne graine de chicorée, il faut planter quelques pieds de celle des der* niers semis contre un mur exposé au Midi, et les couvrir avec soin pendant les grands froids. Ou bien les planter dans quelques pots, caisses, baquets , les conserver dans la serre et les remet= tre en terre au Printems. Ces pieds donneront leur graine de bonne heure. La chicorée sauvage se sème vers la fin d'Avril en pleine terre meuble et légère ; en terre forte , vers la mi = May. Si elle est destinée à être consommée jeune , on la sème épaisse , soit en volée, soit en rayons. Si non il faut la semer fort clair, ou l'éclaircir, ou la repiquer en planches à dix ou douze pouces. Elle n'exige que quelques serfouissages et arrosemens* Pour la faire blanchir on en arrache succès* sivement depuis la fin d'Octobre jusqu'en Décems bre } on la replante fort serré dans une cave chaude, après en avoir coupé toutes les feuilles. Elle en pousse bientôt de nouvelles qui sont blanches et tendres. Chou, Brassica. 1. Chou^pomme commun. C'est celui qui est 254 L'ami des Jardiniers. le plus anciennement connu et le plus commun dans les jardins. Il est plus sujet qu'aucun autre à varier de forme , de grosseur , de hauteur et de couleur. Sa tête est large et applatie ^ elle est ferme et tellement pleine que souvent les feuilles du coeur font fendre celles du dehors , ensorte que la pomme étant pénétrée par les pluyes se pourrit en peu de tems. Pour préve* nir cet accident, lorsque la pomme est parvenue à sa grosseur et bien formée , il faut dabord ar= radier les choux à moitié , pour modérer leur végétation, mais comme la racine reprend quels que tems après, alors on les arrache entièrement, on retranche toutes les feuilles des tiges et celles qui ne sont pas serrées et appliquées sur la pomme *, on couche sur terre chaque pied , l'un fort près de l'autre, la tête tournée au Nord, dans un lieu abrité du soleil et exposé au Cou* chant, ou mieux au Nord \ on jette un peu de terre sur les racines ; on fait un second rang , disposé de façon que les têtes soient posées sur les racines recouvertes du premier rang -, on place de la même façon un troisième ou plusieurs autres rangs. Dans les fortes gelées on les couvre de grande litière sèche qu'on retire au dégel ou dans les tems doux. Ils se conservent long -tems dans cet état. Pour en recueillir de la graine , on replante en Mars quelques-uns des pieds qui se sont le mieux conservés pendant l'Hyver , on fend le dessus de la pomme eu croix pour laisser monter L i g y 94 s s etc. 28a la tige qui pousse un grand nombre de rameaux dont la graine se conserve bonne à semer pen*. dant huit à dix ans. Avant que cette graine soit mure , il faut couper toutes les extrémités des branches dont les gousses ne donnent qu'une graine faible et sujette à dégénérer. Lorsque les premières gousses ou étuis de la graine commencent à s'ouvrir, il faut couper les tiges et les exposer au soleil jusqu'à ce qu'elles soient sèchées. La graine de la tige du milieu est la meilleure et donne le plant le plus beau, le plus franc et le plus hàtif. Ce chou se sème en Août à l'ombre. En Oca tobre on repique le plant pareillement à l'ombre de quelque mur ou palissade, à trois ou quatre pouces de distance en tout sens. Dans les fortes gelées il faut le couvrir de grande litière, de ros^ sas de pois, oiv de branches d'arbres verds , le tout soutenu plus haut que les feuilles du plant. On doit prévenir la gelée pour le couvrir, ou alten= dre que le soleil l'ait dégelé. On le plante en Mars à deux pieds et demi ou trois pieds d'intervalle en tout sens j il est bon en Août. Il se sème aussi en Mars -, se plante quand il est assez fort, et pomme en Septembre. Celui-ci se conserve jusqu'à la fin de Décembre. Le Chou blanc de Strasbourg, quoique beauc coup plus gros, n'est qu'une variété. k Le Chou de §t, Déni? ou d'AuberviJlièrs , m 2s6* L'ami des Jardinxirs: diffère du commun que par sa pomme ferme et blanche qui est un peu pointue à son sommet. Ces deux variétés se cultivent comme le chou commun. 2. Chou = pomme blanc hâtif, chou de Bonne uil. Sa tige est courte , ses feuilles sont grandes, rondes , d'un verd mêlé de bleu \ sa pomme est de grosseur médiocre , un peu applatie à son sommet, ferme et serrée; elle se conserve long» tems sans s'ouvrir ni se pourrir. On le sème Sur couche en Janvier; en le replantant à pro= pos à deux pieds de distance , et le soignant , il est bon à manger vers la fin de Juin. Pour en recueillir de la graine il faut le semer en Août , le repiquer en Octobre , le préserver du fri d , le replanter en Mars , etc. comme le Chou=pomme commun. Il y a une variété à pomme alongée , que Von préfère. 3. Petit chou -pomme frisé précoce. Sa tige est fort courte ; ses feuilles sont d'un verd clair, froncées et frisées par les bords \ sa tête est ferme , blanche et très petite -, sa précocité est son principal mérite. Il est tendre et fort bon, mais il fait peu de profit et, par cette raison, il n'est cultivé que par les curieux et les amateurs de ce légume. A. Chou pointu d "Angleterre , ou chou pain de sucre. C'est une variété dont la tête est alonr L £ g u m e s etc. 287 gée et pointue. Il est préféré à tous les autres par ceux qui n'aiment pas le goût du Chou... Il se sème du 15 Août au 15 Septembre •, se repique pour passer l'Iïyver en pépinière dans une plates bande d'espalier ou dans un terrein abrité \ se plante en Février et Mars et forme sa tête au commencement de May. 5, Chou pomme rouge. Sa pomme est grosse^ et ses feuilles sont d'un rouge sanguin et ont la côte d'un rouge plus foncé. 6. Chou Pomme de Milan. C'est le meilleur des chou a: pommes } on en distingue plusieurs variétés, s avoir : 1. Le gros chou de Milan. On le sème en Août , il supporte l'Hy ver • on le replante en Mars et sa tète est formée en Juillet, 2. Le petit chou de Milan. Sa tête est ferme, fort sujette à se fendre, et pour l'en empêcher, il faut l'arracher de bonne heure j ainsi que pour le mettre à couvert de la gelée. 3. Le chou frisé court. Sa tige est très courte; sa tête est ferme , à=peu=près de même grosseur que celle du petit choie de Milan. On peut le semer sur couche en Février , en pleine terre en Avril, à l'ombre en Juin, afin d'en jouir la plus grande partie de l'année. Il est un peu sensible à la gelée. 4. Le chou frisé pointu , ou chou à tête longue. Sa tête est ovale, jaune, médiocrement ferme, fort tendre et d'un goût excellent, mal. 2SS L'Ami de* J aroikiehs; très difficile à préserver de la gcle'e j c'est poiiv^ quoi on peut n'en semer en Juin pour l'Hvver } qu'afin de recueillir de bonne graine. La fleur du chou de Milan est blanche , et celle des autres jaune. Culture de* Choux. Les Choux veulent un terrein gras, substan* tieux et frais ; les terres sèches et sablonneuses ne leur conviennent point; cependant à force de fumier et d'eau , ils y viennent médiocrement. Ils veulent du fumier , même dans les meil= leurs terreins , tant pour les engraisser que pour y entretenir la fraîcheur. 1. On les plante de différentes manières. Je pense que la meilleure est de les piquer à la cheville , dans un terrein bien fumé et labouré , en serrant le pied avec le plantoir. 2. La distance entre eux se proportionne à la grosseur de chaque espèce , depuis quinze pouces jusqu'à trois pieds. 3. Aussitôt qu'ils sont plantés ils doivent être arrosés. 4. Il ne faut mettre en place le plant ni trop vieux ni trop jeune ; dans le premier cas il noue et monte , parce qu'il reperce difficilement de nouvelles racines \ dans le second il est dévoré par les insectes. 5. Pour faire promptement reprendre le plant, il faut faire en sorte^ de le planter par un tems sec : l'arroser et "continuer tous les deux Légumes etc. 2S9 jours jusqu'à ce qu'il soit repris. 6. Il faut ser~ fouir, bîrrer et sarcler exactement les jeunes pian» tuions de choux. 7. Prendre garde de planter des choux borgnes , c'esUà=dire dont le coeur est fermé. 8. De quelque façon qu'on plante les choux, l'oeil doit être à fleur du terrein, plus tôt? un peu enterré qu'élevé au=dessus. 9. Lorsque les choux grossissent et qu'il fait très sec y il faut former autour de chaque pied , un petit bassin que l'on remplit de fumier à moitié consommé ^ par ce moyen on retient l'eau des arrosemens et les racines du chou sont toujours fraîches. Je vais parler de quelques autres espèces de choux différens des choux=po/nme , et je teiv. minerai par la culture particulière du dioux -fleur. ~ 1. Chou vert à la grosse cote. Il se sème à la fin de Juin et se plante en Août., même jus- qu'à la mi = Septembre dans les terres légères. Pour l'employer il faut qu'il ait été attendri pac les gelées -, plus il en a souffert , plus il est tendre et bon \ ses feuilles ne sont jamais meilleures à cueillir que lorsqu'elles sont couvertes de gelée. Si on le plante de bonne heure , il forme quels quefois une petite pomme j mais les feuilles sont préférables. 2. Chou blond à grosst cote. C'est une va= riété du précédent 7 qui n'en diffère que par la couleur de ses feuilles qui sont d'un vert fort jaune. Il est beaucoup plus tendre et plus délicat. Quelques petites gelées suffisent pour le rendr^ excellent \ il ne supporte pas les grandes. Tome L T 230 L'ami des Jardiniers. Pour, recueillir de sa graine, il faut couvrir quelques pieds pendant l'Hyver , ou les porter dans une serre. 3. Chou pancaller , chou vert frise. Sa feuille est verte, froncée et frisée par les bords; la côte est très = grosse . tendre et bonne à manger comme celle des choux à grosse cote. Il lait ordinairement une très = petite pomme. Il se sème en May et se consomme pendant l'Hyver, dont les neiges et le froid l'attendrissent sans l'endommager. 4 Chou Rave, chou âe Siam. CeluUci tient plus de la rave que du chou } sa tige s'enfle et devient une pomme ronde un peu applalie, de la même consistance qu'une Rave. Ce chou se sème en Avril et se plante à la •fin de Juin au plustot. Sa pomme est forme'e en Septembre. Aux approches des fortes gele'es on arrache tous ceux qu'on veut conserver pour l'Hyver 5 on retranche la racine , on éclate les feuilles et on entasse les pommes dans la serre sans les enterrer :, dans cet état elles s'améliorent. Ceux que l'on veut conserver pour graine , se plantent dans la serre et se remettent en pleine terre au mois de Mars. Les pommes servent aux mêmes usages que le Navet. Il y a une variété de couleur violette. 5. Chou Navet. Ce chou est fort ressemblant au précédent. Il sert aux mêmes usages et se cultive de même. On les estime fort peu. 6. Brocoli de Rome. La tige de ce chou est Légumes etc. 291 haute d'environ deux pieds. Sous Faisselle de chaque feuille, il naît une petite branche, ou rejelton, bien nourrie, tendre et succulente > ter= minée par un bouquet violet ? grenu presque comme le chou fleur. Du dessus de la tige il sort un groîippe de pareils rejettons , qui sécar-. tent quelque fois les uns des autres, quelquefois se réunissent comme la pomme du chou-fleur ? et qui sont violets. Étant coupés il sort d'autres petites têtes de l'extrémité de la tige. Ces dra-a geons que l'on nomme Brocolis , servent aux mêmes usages et se préparent comme les As~ perges. Il se sème sur couche à la fin de Janvier; se. conduit et se cultive comme le chou fleur hâtif^ dont je vais indiquer la culture. Il est bon en Juin. Pour prolonger sa durée , on l'arrache avant que ses rejettons ou brocolis aient toute leur grandeur , et on le replante à L'ombre. Il se sème aussi en pleine terre en Avril- s'élève et se cultive comme tout autre chout on commence à recueillir des brocolis en Octo^ bre. Aux approches des fortes gelées on arrache ceux dont les brocolis ne sont pas encore formés et ceux qui sont formés ; on les place dans la serre et on les y gouverne comme les choux* fleurs ; ils s'y conservent bien 1 et les tardifs y produisent leurs brocolis. Ce chou aime à êfre beaucoup et souvent arrosé. Les brocolis blancs qui sont une variété de celui = ci , sont moin 3 estimés. R 2 292 V AMI DES J ÀRD1N1ERS. Le Brocolis commun , très inférieur au pré« cèdent , ne mérite pas les frais et les soins qui seraient nécessaires pour le défendre de l'H\ ver et prolonger sa durée. 8. Petit chou frisé cE Allemagne. Ce chou élève sa tige d'un pied à dix^huit pouces. Les petites feuilles d'un verd cendré , très frisées , dont elle est garnie, sont agréables a manger, lors= qu'elles ont élé attendries par les gelées. On coupe l'extrémité de la tige qui porte les feuilles les plus tendres. De l'aisselle des feuilles dures, il sort des remettons pendant PHyv.er , qui sont fort bons. 11 se sème en Avril et May. Chou = fleur, Brassica Cauli -flora. Le Chou=fleur élève peu sa tige; la tête ou pomme grenue qu'elle porte , est parfaite , lors= qu'elle est grosse, ferme et bien garnie , blanche et d'un çrain lin. &■ Les trois variétés de chou-fleur , qui sont: le tendre ou hâtif, le demi = dur , et le dur, différent très = peu l'une de l'autre. Les choux= fleurs de Malte, de Chypre, d. Italie, de IIoU lande, etc. d'où l'on tire la graine, sont les mê« mes étant cultivés dans nôtre climat. C'est même une duperie que d'y avoir recours, car la graine recueillie avec les soins nécessaires, par teux qui cultivent des choux. ^fleurs , est préférable aux graines étrangères. Voici leur culture. 1. Chou .- fleur tc?idrc. A la fin de Janvier semez la graine sur couche d'une chaleur fort tempérée , sous cloches ou châssis. Lorsque les L É G U M E 3 CtC. 293 feuilles de la semence sont bien formées , repi= quez le plant sur une autre couche. En Mars, transplantez le encore sur une autre et espacez le de de façon qu'il n'y en ait que 15 à 20 pieds sous une cloche du grand moule, parce qu'il ne doit plus être transplanté jusqu'à ce qu'on le mette en place , mais il faut avoir soin pendant cet intervalle , de lui donner de l'air toutes les fois qu'il est supportable , afin de l'endurcir et de l'empêcher de s'amaigrir ou élancer. Lorsque le plant à six ou sept feuilles , et que la saison est adoucie, fumez et labourez pro« fondement le terrein où, vous voulez le placer. Faites y: à deux pieds de distance en tout sens , de petits trous que vous remplirez de terreau, et vous planterez à la cheville , un pied de chou* flleur dans chacun., que vous enfoncerez jusqu'au dessus du collet, qui se doit trouver à fleur du fond du bassin qu'il faut pratiqner au pied de chaque chou pour retenir les arrosemens. Don.* nez aussitôt une mouillure seulement suffisante pour plomber le terreau et l'attacher aux racines. Après une quinzaine de jours , pendant las quelle vous n'arroserez points du = tout , vous commencerez à mouiller tous les deux jours, ou de trois en trois, si le tems est un peu pluvieux j un arrosoir suffit pour quatre pieds. Mais lors= que les choux seront prêts à faire leur tête , il faudra doubler la dose d'eau. Dans les terreins su jel s à se durcir et à se gerser, il faut donner un binage au pied des choux, tous les cinq à six jours et jet'.er un peu de grand fumier sur les bassms pour y entretenir la fraîcheur. L'ami des Jardiniers. Depuis que les choux -fleurs ont commencé à reprendre, il faut les visiter souvent. 1. Pour s'assurer si quelques-uns ne sont point borgnes, c'est» à = dire sans oeil , et dans ce cas, les rem= placer. 2. Si quelques=uns montent, les arracher de même et les remplacer. 3. Si la feuille qui précède immédiatement la pomme, est rompue, arrachée ou avortée , les traiter de même. 4. Si sur quelques pieds trop faibles . la tête se montre trop tôt . butter la tige , former un petit bassin et mouiller plus fréquemment et plus abondament, jusqu'à ce qu'ils aient repris vigueur. Ces soins regardent tous les choux ^fleurs en toute saison. Le chou* fleur tendra convient mieux que les autres dans les terres fortes , et réussit mieux dans les années sèches. Autrement le dur lui est bien préférable. Lorsque la pomme est sortie, et de la grosseur du poing, il faut lier les feuilles par l'extrémité, ou les rompre par le milieu et les rabattre sur la pomme , afin qu'elle blanchisse et profite sous cette couverture. 2- Le chou - fleur commun veut une bonne terre légère ,* il est moins sujet à monter que les autres et fait une tête plus grosse et plus ferme \ mais on lui préfère le chou * fleur dur d' Angle* terre, qui a le grain plus blanc, plus fin, plus «erré et qui ne perd point sa blancheur en cuisant. Il se sème en deux saisons \ d'abord dès le mois d'Octobre sur couche, sans cloches ou chas= sis \ mais il demande les plus grands soins et beaucoup de dépense pour lui faire passer !'H/= L É g u m e s etc. 295 ver- le replanter en pleine terre vers la mi = Avril. On le gouverne ensuite comme le tendre , et il se mange à la fin de Juin. Pour succe'der à ces premiers choux = fleur s , on en sème clair la graine en May , dans un ter= rein bien labouré , hersé et couvert d'environ deux pouces de terreau ou de crotin de cheval bien brisé , à l'expo ition du Nord. Aussitôt que la graine est levée , mouillez très légèrement le plant naissant et tamisez dessus de la cendre et de la suie de cheminée, pour préserver les premières feuilles cIjs insectes qui en sont fort avides ; renouveliez tous les jours cette petite opération y jusqu'à ce que les feuilles pro= prement dites soient développées. Arrosez fré= quemment et sarclez le plant pour le fortifier; éçlairciisez le , si les pieds ne sont pas au moins à trois pouces de distance l'un de l'autre. Lorsqu'il a cinq ou six feuilles bien formées, plantez le comme il est dit ci = devant, et mouile lez Je très abondament et fréquemment pendant les mois de Juillet et d'Août. Les têtes paraî= tronten Octobre et se succéderont pendant l'Au» tomne et l'Hyver. Couvrez avec de la grande litière, les choux* fleurs à l'approche de la gelée. A mesure que les têtes sont bonnes , on coupe la tige quelques pouces au = dessous , et toutes les feuilles jusqu'à fleur de la pomme j on range ces têtes sur des tablettes propres, dans un fruitier ou autre lieu qui ne soit point humide et où l'on puisse donner L'ami des Jardiniers. de l'air. Elles se conservent bien ainsi, deux ou trois mois. Mais en Décembre , à l'approche des grandes gelées , il faut déplanter en motte tous les choux* fleurs qui n'ont pas encore fait leur tête , par un beau jour et à une heure où il n'y ait au- cune humidité dessus \ leur retrancher les feuiU les du bas de la tige; les planter dans la serre, jusqu'au collet, fuit près les uns des autres, dans du sable ou terreau fiais et même un peu hu= mide. Ils y feront leur tête , pourvu que Ton ait l'attention de donner de l'air à la serre toutes les fois qu'il est supportable , et de la fermer dans les gelées. 3. Le chou = fleur dcmi=tcndre tient le milieu entre les deux autres } il se sème et >z cultive comme le tendre pour la primeur. Il se sème aussi dans les mêmes tems et se cultive comme le dur , mais il lui est un peu inférieur en bonté. Il est moins difficile sur le terrein et sur la tem= perature des années , que le tendre et que le dur. Pour cultiver le chou .- fleur avec moins de soins et dans toute sorte de terrein , mêlez bien et passez à la claie, de la terre meuble et du terreau , parties égales. Remplissez de cette terre composée , des pots à Basilic ou à Giro*- fiée de la petite espèce \ semez dans chacun, deux ou trois graines de chou fleur et plombez à l'eau. Depuis la fin de Janvier jusqu'en Avril , il faut enfoncer ces pois dans des couches , sous cloches ou châssis et les changer de couche lorsque la première est refroidie. Plus tard, on les enterre Légume s. etc. 2.97 dans un lieu et à une exposition convenables à la saison , comme il a été dit. Lorsque les pre= raières feuilles ont poussé , il ne faut laisser qu'un pied dans chaque pot et couper les autres à fleur de terre, sans les arracher. Le plant ayant cinq ou six feuilles bien formées , plantez le en motte bien entière dans un ter-rein préparé comme il a été dit, et cultivez le de même. Observez 1°. Qu'en plantant le chou = fleur dans des fosses remplies de terreau, on est usa sûre de le cultiver avec succès dans toute sorte de terrein. 2. Les choux = fleurs semés en pots, gagnent plus de force et d'avance que semés autrement , parce que les transplantations les fatiguent , al* tèrenfc leur vigueur et ralentissent leurs progrès , étant quatre ou cinq jours à reprendre et autant à ne profiler que très = peu. Pour recueillir de la bonne graine de choux* fleurs , il faut laisser en place quelques pieds de ceux que l'on a semés les premiers ; continuer à le-; mouiller tous les deux jours jusqu'à ce que les gousses ou graines soient bien formées ; en arroser souvent la tête pour faire tomber les pucerons , et couper les branches qui en sont infectées. La graine se recueille en Septembre et peut se conserver trois ou quatre ans , mais elle est meilleure la première et la seconde année Ciboule, Cepa fissilis. 1. Ciboule commune. Cette plante est an? nuelle, pour cette espèce, emporte graine. SgS L'ami des Jardiniers'. 2. Ciboule vivace. Elle vit neuf ou dix ans et ne porte point de grame. 3. Ciboule de St. Jaques. Ses feuilles sont plus courtes et renversées sur terre. La ciboule commune se sème tous les quinze jours depuis Mars en Août, (afin qu'étant plus nouvelle elle soit plus tendre ) assez épais , dans une terre bien labourée et bien hersée au râteau; si la terre e->t forte, on couvre la graine d'un. poui e de terreau. En Juin, et non plus tard, on repique à six ou sept pouces de distance et à quatre pouce de profondeur, trois ou quatre pieds ensemble de ciboule du premier semis. Ces petites touffes talent et augmentent beau* coup et fournissent pendant I Hvvcr , en en ar= radiant une partie et les plantant dans une serre. Les touffes laissées en terre montent au Prin= tenu 5 la graine étant mûre en Août , on coupe les tiges , on les lie par bottes que l'on enve= loppe grossièrement de papier j on les expose au soleil pendant quelques jours j ensuite on les suspend en lieu sec et la graine laissée ainsi dans soji enveloppe se conserve bonne à semer , trois ou quatre ans. Autrement , étant sur Je champ égrainée, elle ne duie que deux ans. Du reste la ciboule n'a besoin que d'être sarclée et arro= sée au besoin. 2. La ciboule de St. Jaques ne se sème qu'au Printems et fournit jusqu'en Août-, alors toutes feuilles se dessèchent. Ses bulbes résistent aux Hyvers les plus rudes. Elle repousse au Légumes etc. 299 Printems et fournit abondament , parce qu'elle monte fort tard en graine. 3. La ciboule v'wace se multiplie par ses pe« tits oignons que l'on détache des vieilles touffes et que l'on replante au Printems et en Automne. Ses feuilles poussent de bonne heure au Printems ; elles périssent pendant l'Eté, si l'on n'arrose pas souvent. Elles repoussent en Automne. Aux approches des gelées on serre des touffes pour i'Hyver, comme il a été dit. Celles qu'on laisse en pleine terre ne périssent point. Cette variété est préférable aux deux autres. Citrouille , Cucurbita. 1. Citrouille commune. Citrouille verte. Courge. Elle a beaucoup de variétés dont la grise et la jaune pâle sont les meilleures. Elle pousse de longs sarmens creux et velus. 2. Potiron. Ses branches s'étendent à plusieurs toises ; son fruit est d'une grosseur extraordi= naire, variant de forme. L'écorce est d'un jaune orangé. Il y en a une variété aussi bonne, à fruit vert, il mûrit au commencement d'Octobre. 3. Potiron-hâtif. Il se distingue de l'autre par son fruit qui est moins gros , par le tems de sa maturité qui a lieu en Août, et par sa queue jaune et non verte. 4. Potiron d'Espagne. II est petit, n'a qu'une seule tige droite, sur laquelle les feuilles moins dres que celles des autres potirons, naissent fort près les unes des autres. Les fruits, au nom= bre de 6 à 10, sont semés entre eux comme une 300 L'Ami des Jardiniers. espèce de grappe, n'ont qu'environ 6 pouces de grosseur sur 7 ou 8 de longueur. Ils ce ronser= vent longtems et sont aussi bons que les meil= leurs polirons. Au commencement de Mars, si vous voulez récolter de bonne heure; en Avril ou Mai , si vous voulez garder pour 1 Hiver ; creusez à 8 ou 10 pieds l'une de l'autre , des fosses de 2 pieds carrés sur 1 pied de profondeur. Remplissez les de fumier recouvert de 3 pouces de terreau. Si c'est- dans un terrein chaud et léger, cette pré= caution n'est pas nécessaire. Dans chaque fosse semez deux graines, mouillez et couvrez de clo= ches, jusqu'à ce que le plant n'ait plus rien à craindre du froid. Pincez le à la quatrième feuille pour lui faire pousser 2 ou 3 sarmens. On peut semer sur couche ou dans des pots, et replan* ter en motte , quand il est tems , c'est à dire à la seconde feuille. Arrosez souvent le pied du "potiron, ou r/= trouille, afin qu'il profite mieux; supprimez les branches faibles, stériles, inutiles. Lorsque le fruit est bien noué ou arrêté sur un sarment, cou= pez ce sarment à la deuxième ou troisième feuille audelà du fruit , et couvrez d'une petite butte de terre, le premier ou le second noeud qui prés cède le fruit, afin qu'il s'enracine et fournisse d . ia nourriture au fruit qu'il faut placer sur une tuile, planche ou pierre plate un peu penchée, r que l'eau des pluies ne s'y arrête pas. Loràque le fruit est presque à sa grosseur, il faut l'exposer au soleil en coupant les feuilles qui le Légumes, etc. 301 couvrent. Enfin le fruit étant mûr, on le met au soleil pondant quelques jours et on le serre en lieu sec et à l'abri Je la gelée. Il se conserve longtems, pourvu qu'il ne se touche pas. Cive, Ccpa sectilis, 1. Petite Cive, Civette. Son pied est un grouppe de petits oignons ou bulbes très noms tireuses qui ne tiennent l'une à l'autre que par des raunes blanches et délices. 2. Cive d'Angleterre. Ses parties sont beau=* coup plus grandes que celles de l'autre. 3. Cive de Portugal, Grande Cive. Elle est encore plus grande que les 2 autres. On semé rarement la cive, il vaut mieux séparer ses touffes en Mars, et' planter 3 ou 4 bulbes ensemble en bordure ou en planche dans une terre légère et bien labourée. Elles s'epaissisa sent considérablement et peuvent rester en place 4 ou 5 ans. On les met à S pouces de distance» Il faut les sarcler, les serfouir, mouiller au besoin, couper souvent les feuilles pour les faire repousser • à la fin de l'Automne les couper tous tes à rieur de terre, et couvrir les touffes d'un pouce de terreau ou de crotin. Concombre, Cucumis. 1. Concombre commun. Il porte un fruit cys lind'ique, arrondi par les extrémités, long d'en* viron 1 pied sur 3 pouces d'épaisseur. Pour recueillir la graine, il faut laisser pour= rir sur pied un ou plusieurs fruits ; en retirer 302 L'ami des Jardiniers; la graine., la laver en plusieurs eaux, la laisser sécher quelques jours à l'air et la renfermer eiv= suite 5 elle se conserve bonne à semer 7 à 8 ans. Le concombre vert, ou à cornichons , est fort bon . mais si petit qu'il ne se cultive que pour confire au vinaigre. 2. Concombre hâtif. Il ne diffère du No. 1. que par son fruit qui est plus petit. 3. Petit concombre hâtif , concombre à bou* c/uct , concombre mignon. Ses parties sont moin- dres que celles des 2 premiers; la plante est si petite qu'elle peut être couverte entièrement par une cloche du grand moule. Ses fruits sont très précoces } sa culture, par ces raisons, est com- mode et avantageuse. 4. Concombrç noir. Il pousse quelque fois Z tiges ; ses fruits ont au moins un pied de Ion gueur sur 4 pouces de diamètre , et sont relevés de plusieurs petites côtes dans leur longueur.: il est de médiocre qualité. 5. Concombre de Barbarie. Ses fruits ont quelque fois 2 pieds de long sur 9 à 10 pouces de grosseur. Ils sont d'un vert très fonce' \ la chair est sèche et pâteuse -, son seul mérite est de se conserver en lieu sec jusqu'en Février. Les autres variétés de concombre , ne sont que curieuses. On peut semer en Octobre dans des petits pots remplis de terre légère mêlée de terreau, deux graines de concombre hâtif, dont on ne laisse quune, quand elles sont levées. On conserve Légumes etc. 303 jusqu'aux froids , et ensuite on place ces con* conihrcs sur une couche que l'on réchauffe, au besoin , pour passer IH\ ver jusqu'en Février où vous les planterez en motte bien entière sur une couche neuve. Les premiers fruits seront bons au commencement d'Avril. La pratique la plus ordinaire est de semer le concombre Jiâtlf en Njvembre ou Décembre sur couche, en mettant une vingtaine de gi aines sous chique cloche que l'on borne, que l'on couvre de paillassons ou de litière , etc selon que le tems est plus ou moins rude. Trois semaines ou un mois après, on repique le jeur.e plant sur une couche neuve qu'il faut réchauffer exactement. On en met cinq ou six pieds sous chaque cloche et l'on donne de l'air toutes les fois qu'il est supportable. On le replante un mois après à demeure, à deux pieds l'un de l'autre , sur une troisième et dernière couche , chargée de huit à dix pouces de terre meuble mêlée de moitié de terreau. Lorsque le plant est assez fort , on rabat la tige en la coupant et non en la pinçant avec l'ongle, au = dessus de la seconde feuille. Réchauffez la couche au besoin pour y entretenir une chaleur modérée. Couvrez le plant avec soin pendant le froid, mais donnez lui de l'air s'il eit possible. Lorsque la tige a poussé deux branches, cuupéz les à deux yeux . et quand ces secondes branches ont du fruit , rognez les avec l'ongle à Un oeil au=de^là du fruit. Taillez de même les branches qui sortiront successivement les unes des autres , mais élaguez celtes qui fe= 304 L'ami de» Jardiniers. raient confusion et les gourmandes ou stériles • telles qui sont trop faibles pour bien nourrir leur fruit ; retranchez les feuilles dures et une par ie de celles qui sont éloignées du fruit, qui lui font trop d'ombrage et mangent la sève. Donnez de l'air le plus souvent possible ; si le plant n'est pas sous châssis, mais sous cloches, et qu'elles ne puissent plus le contenir , laissez le sortir et s'étendre en liberté , avec l'attentiou de couvrir la couche avec des paillassons soute= nuis sur 'de petites perches, ou si ce sont des paillassons en ficelle , sur des cercles , lorsqu'il arrive des gelées. Enfin lorsque le fruit com= menée à avancer et que les chaleurs viennent, il faut arroser aboiulament le concombre qui aime l'eau j et avoir grand soin de le tailler. Avec ces soins on peut avoir des fruits bons à couper au commencement de May , si Flîyver n'a pas été long et- excessif. Mais en suivant cette méthode , il serait plus avantageux de se= mer les concombres en pots , jusqu'à ce qu'ils soient assez forts pour être mis en place. Les concombres bien cultivés donnent du fruit pendant deux ou trois mois. 3. Le concombre tardif demande bien moins de soins et de dépenses. Au commencement d'Avril on fait dans un terre in abrité et bien ex= posé, des fosses d'environ un pied carré, éloi* gnées de deux pieds l'une de l'autre , on les remplit de terreau gras ou de fumier bien con sommé recouvert d'un peu de terreau fin , ou mieux de terre meuble mêlée d'égale partie de Légumes etc. 30î terreau. Vers la mi «Avril on sème dans chaque place deux, ou trois graines. Jusqu'à la fin de May on défend le jeune plant des gelées tar^ dives , avec des v loches ou des pots reiivèr* ses, ou des paillassons soutenus sur un treil- lage, et bordés de litière. Lorsque le plant e-t. en sûreté , on ne laisse qu'un pted dans chaque fosse. Tout le reste de leur culture consiste à les arroser abondament, et à les tailler exacte» ment à mesure que le fruit arrête sur les branches. Vous hs avancerez beaucoup plus en les se- mant sur couche en Mars pour les mettre en place entre la mi = Avril et le commencement de May, dans des fosses garnies de terreau ou dans une couche sourde, sur = tout s'ils ont été élevés dans des pots. On peut se procurer des concombres jus- qu'aux fortes gelées , en semant au commence^ ment de Juillet . à demeure , de la graine de concombre tardif "sur une couche de litière fraî= che et de fumier sec mêlés ensemble , et recou* verte de 10 à 12 pouces de bonne terre meuble, On soigne et on cultive le plant suivant ses besoins. Lorsqu'en Novembre, et même plustôt , les nuits commencent à devenir froides, on couvre le plant avec des châssis vitrés ou des cloches , et on ajoute par la suite , des paillassons ou autres couvertures pour le défendre des grands froids. On a soin d'entretenir la chaleur de la couche par des réchaufs , et par ces précautions l'on peut recueillir du fruit jusqu'aux fortes gelées. Les concombres destinée à faire des cornU Tome I. Y. 306 . L' A M I DES JiRDINIERS. citons , se sèment en pleine terre en Mai , et n'exigent que d'être arrosés au besoin. On re- cueille en Septembre. ' Les feuilles des concombres se couvrent quel= quefois dune poussière blanche, c'est la maladie du blanc ou meunier. On en préserve la plante en la couvrant dans les nuits froides. Lorsqu'elle en est attaquée , il faut couper toutes les feuilles et les parties infectées de cette espèce de lèpre. 4. Le concombre noir et le concombre de Barbarie se sèment sur couche à la fin d'Avril, et se repiquent dans des fosses garnies de fumier consommé ou dans une terre bien fumée *, le concombre noir se met à deux pieds de distance, et celui de Barbarie à 6 ou 7 pieds Comme leur principal mérite est de se conserver fort avant dans l'Hiver , il suffit que leur fruit soit mur avant les fortes gelées et placé en lieu sec et aire. Ils n'exigent que d'être taillés et mouiU lés au besoin. Courge , voyez Citrouille. Cresson , Nasturtium hortensc. 1. Cresson Alenois. C'est une plante annuelle ou plustot de quelques mois, connue de tout le inonde. 2. Cresson frisé. Sa feuille est un peu plus grande , d'un vert foncé et frisé. 3. Cresson doré. Sa feuille est d'un jaune doré , un peu alongée *, la graine beaucoup plus petite est d'un/ jaune orangé clair. Légumes etc. 307 Le cresson se sème pendant l'Hiver sur cou* clie et se coupe 12 à 15 jours après. Pendant les autres saisons il se sème en pleine terre en rayons. Il demande une terre meuble , l'ombre et les fréquens arroserncns en Eté. Comme il monte facilement en graine , il faut en semer tous les quinze jours } et le couper souvent, parce= quil n'est bon qu'étant jeune et tendre. Échalotte , Cepa Ascalonica. 1. Petite Echalotte^ ou Echalotte commune. Sa bulbe, ou cayeux, est petite. 3. Grosse Echalotte. Sa bulbe est double en grosseur, de la précédente. Elle est sujette à dégénérer, ce qui donne lieu de croire que le terrein seul cause la différence de ces deux, espèces. Dans le commencement de Mars on sépare les bulbes des échalottes , pour les planter à 4 pouces de distance en bordures ou en planches bien labourées *, il ne faut les enfoncer qu'à fleur de terre. Elles ne demandent ni arrosemens ni d'autre culture que d'être sarclées au besoin. On peut employer leurs bulbes vertes dès le mois de Mai*, vers la fin de Juin , lorsque les feuilles sont entièrement sèches, on déterre toutes les bulbes", on les laisse sécher quelques jours au soleil, et on les serre en lieu sec. U Echalotte demande plustôt une terre forte que légère :, pour les empêcher de graisser ou de pourrir avant leur maturité, il faut répandre des cendres de lessive sur le terrein où l'on veut les V 2 305 L'ami des Jardiniers. planter 9 avant de le labourer , et déchausser leur pied jusqu'aux racines , quand elles sont a leur grosseur. Epinard, Spinacla. 1. Petit Epinard , ou Epinard commun. Celte espèce est la plus connue. Elle se distin= gue en deux variétés , dont l'une a la graine garnie d'épines ou cornes fortes, et l'autre dont la graine est unie } celle = ci est plus commode à semer. 2. Grand Epinard. Ses feuilles sont beau= coup plus grandes que celles du commun. Il est plus profitable et rc'siste mieux à l'Hiver. 3. Epinard <) feuilles rondes ou orales courtes. Celui = ci est préféré par quelques amateurs, lia la ieuille unie et étoilée et il se coupe plus long= teins sans monter. Dans une terre bien labourée, ameublie et amendée , on sème la graine à' epinard en rayons et plustôt claire qu'épaisse ; on la recouvre au râteau, on la marche, ou l'on bat la terre avec le dos de la bêche \ aussitôt on lui donne une bonne mouillure , et le lendemain on couvre la planche de terreau. La graine à: epinard commun lève en quelques jours } celle du grand, en quinze ou vingt. Cette plante demande seulement à être mouillée au besoin et sarclée exactement. 1. On sème X epinard à la mi = Août. Il est bon à cueillir et non à couper au commencement d'Octobre. On en sème plus tard pour cueillir jusqu'en Hiver. Légumes etc. 309 2. Au commencement de Mars on sème de nouveau pour continuer tous les quinze jours jusqu'à la fin de l'Été , parce quil ne se coupe qu'une fois. Il faut même , pendant l'Été , le semer à l'ombre et le mouiller très souvent pour l'empêcher de monter sur = le = champ en graine. La graine se recueille sur les pieds semés avant l'Hiver. Quand la fleur est passée , on soutient les tiges avec des échalas ou petites perches posées en travers sur des piquets ou des fourchettes. Aussitôt qu'elles commencent à jaunir , on les coupe , on les expose au soleil sur un drap pendant quelques jours , la graine achève de mûrir ; alors on la bat et elle se con« serve pendant trois ans en lieu sec. Celle de deux et trois ans est moins sujelte à monter. Estragon, Dracunculus cscule7itus. Estragon , T argon, Serpentine. Cette plante est vivace et forme une touffe de tiges hautes de 18 pouces à 2 pieds. Il est plus facile et plus prompt de multiplier l'estragon de boutures ou mieux de pieds écla« tés que de semences. Au Printems , aussitôt qu'on apperçoit ses drageons sortir de terre, on arrache quelques touffes , on les sépare et on plante chaque partie à un pied de distance, en terre bien labourée. Il faut arroser, sarcler et serfouir ce plant, en couper tous les 15 jours, en Eté, une partie pour lui faire pousser de noua velles tiges dont la feuille soit tendre. En Novembre on coupe l'estragon à fleur de 310 L'ami des Jardinier». terre et l'on couvre les pieds d'un pouce de terreau. Si l'on veut en avoir pendant l'Hiver, il Eiut en transplanter quelques pieds sur couche. Tous les 3 ans la plantation d'estragon doit être renouvellée, Fenouil, Foeniculum. 1. Fenouil commun , Anïs doux. Il est vi- vace par sa racn x. 2. Fenouil doux , Fenouil de Florence. Ses feuilles sont plus petites et sa tige s'élève beau» coup moins \ ses graines sont trois fois plus gros=» ses , d une saveur et d'une odeur plus agréables. Il est fort sujet à dégénérer. Au mois de Mars on sème le fenouil par rayons , en planches ou en bordures , dans un ter rein meuble et bien labouré, qui ne soit ni trop fr oit ni trop humide. Si le teins est sec on l'arrose un peu pour le faire lever. En May on Féclaircit ou on le repique et on sarcle. Il n'exige point d'autre culture. Mais si l'on veut en faire le même usage que du céleri, auquel il est bien supérieur dans les climats et le terrein qui lui conviennent , il faut semer le fenouil doux en May ou au comme n= cernent de Juin} lorsque le plant est assez fort, le repiquer en planches comme le céleri, à un pied de distance en tout sens; le mouiller sou- vent pour qu'il profite , et le butter lorsqu'il a une grosseur suffisante. Légumes etc. 311 Fève de Marais, F ah a major. 1. La grosse Feue de Marais. Lorsque cette espèce est mûre, les gousses et toute la plante deviennent noires. 2. La petite Fève de Marais. Elle n'a d'au= tre me'rite que la précocité. 3. La Feue de Marais à châssis. Elle n'est pas plus grosse que la précédente , mais comme elle rapporte beaucoup et qu'elle s'élève peu , elle peut se cultiver sous châssis et en bordures. 4. La Fève de Marais d 'Angleterre , ou ro?ide. Elle est aussi grosse et plus délicate que celle du N.° 1. j elle en diffère par sa forme ronde et plate. On distingue une variété à fleur rouge , qui n'intéresse que par cette couleur. Ija grosse Ftve de Marais , ainsi que les autres , aime une bonne terre , plustôt forte que légère , bien labourée , fumée et amendée. On en sème dès le mois de Décembre et de Janvier au pied des murs , au Midi. Celles qu'on peut défendre des gelées et des mulots et autres ani= maux , se mangent en Mai. Depuis le mois de Février jusqu'à la fin d'Avril , elles se sèment en planches ou autrement, par rayons ou mieux par touffes de deux ou trois feues. Lorsque le plant a quatre ou cinq feuilles , on le serfouit en approchant la terre autour du pied pour le chaus= ser. Il ne demande pas d'autres soins jusqu'à la fleur. Alors on pince ou Ton coupe au dessus du dernier épi , l'extrémité des tiges qui consoms 312 L'Ami des Jardinier^ nierait inutilement la sève, et qui étant plus ten<= cire , serait mangée par les pucerons. On ne sème point de fèves de Marais après le mois il Avril, parce que le jeune plant est sujet à être la proie de ces insectes. Mais après la récolte des premiers semis . on peut couper les tiges à fleur de terre ; il eu repoussera de nouvelles qui donnerpnt du fruit une seconde fois à la fin de l'Été. Lorsque les pieds que l'on réserve pour graine sont noirs et dessèches, on les arrache, on les bat et l'on serre lea fèves en lieu sec. Elles sont bonnes pour deux ans. Fraisier, Fragaria. Le Fraisier est une plante vivace dont voici les meilleures espèces. 1 . Fraisier commun à fruit rouge , fraisier des bois. Ce fraisier cultivé dans un bon tcr= rein , forme une touffe de \5 à 20 oeilletons. Ses fruits ordinairement très raccourcis sont lavés de rouge et teints de rouge foncé vif et brillant, délicats , d'un goût et d'un parfum relevés et ex= ccllens. Les premiers fruits mûrissent vers la fin de Mai au Midi, et les derniers vers la mi« Août au Nord. 2. Fraisier à fleur scmidouble. C'est une variété dont le fruit est très = petit ; ses jolies fleurs ont de 25 à AS feuilles ou pétales inégaux disposés sur plusieurs rangs. 3. Fraisier sans coulans. Cette autre variété ne pousse point de filets, mais multiplie ses oeil^ ï, le G V M E S ClC. 313 Jetons quelquefois au nombre de cent, qui for= meut une grosse touffe et donnent des fruits très nombreux. Il a une sous = variété à fruit blanc. 4. Fraisier commun à fruit blanc. Autre variété qui ne diffère que par la couleur. Il a une sous = variété très hâtive, propre pour les châssis. 5. Fraisier de Montreuil. C'est réellement le fraisier commun des bois, dont le plant élevé et cultivé dans un bon terrein , donne des fruits plus gros , mais moins parfumés , souvent très anguleux et comme formés de plusieurs fruits réu* nis. Il a une s ous = variété à fruit blanc. II se trouve dans les bois plusieurs variétés de fraisier commun ^ dont les fruits deviennent, par la culture , plus ou moins gros et arrondis. Souvent on arrache avec le bon plant , un frau- sier stérile que l'on nomme Coucou , dont les fleurs noircissent au centre ; il faut le détruire au teins de la fleur. 6. Fraisier des Alpes , fraisier de tous les4 mois. Il est plus petit dans toutes ses produc= tions , que le fraisier commun , mais il a l'avant tage de produire presque continuellement par la culture. Non seulement les touffes formées don= nent des fruits , mais les oeilletons qui naissent des filets ont à peine quelques feuilles et sont à peine enracinés, qu'ils poussent une tige et fleu- rissent. Le goût et le parfum des fruits sont le; Hiêmes que ceux, du fraisier commun, 314 L'ami des Jardiniers. 7. Fraisier de Bare/emont Cette espèce n'est pas plus grande que la précédente . mais ses tiges sont moins grosses. Aucun fraisier n'est au.-sî fécond et ne mérite peutètre autant d'être cultivé. Son fruit est petit, arrondi, légèrement lavé de rouge, et teint d'un beau rouge vif, très abon=r dant en eau d'un goût fin et agréable. Dans une bonne exposition et avec des soins, il donne une seconde récolte en Automne. 8. Fraisier-vert. Toutes ses parties sont plus faibles que celles du précédent. Ses fruits sont d'un rond applati par les extrémités, d'un vert blanchâtre et lavé de rouge brun , fermes , très abondans en eau d'un goût et d'un parfum agré= ables. Les tiges sont si faibles , qu'il faut souvent chercher le fruit à terre. 9. Fraisier=caperoh. Les touffes de ce frai- sier . par le nombre de leurs oeilletons et de leurs feuilles , sont plus grosses que celles d'aucun au= tiv fraisier, excepté du fraisier =sans=coulans. Ses fleurs qui s'ouvrent presque toutes en même tems, forment un bouquet- elles ont un pouce de diamètre. Ses fruits sont gros, de forme ovale tronquée vers la queue, blancs de cire ou lavés de rouge clair et teints de rouge pourpre, fer- mes, uu peu secs, d'un goût peu agréable mêlé de miel et de musc. 10. Fraisier, framboise. Ses différentes parties sont semblables à celles du précédent, mais cha= que individu portant des fleurs mâles ou des fleurs femelles, on ne plante que de ces derniers, et l'on met entre deux ; un pied du' fraisier-a Légumes etc. 315 ron qui étant mâle et femelle , féconde le fraisier* framboise. Les fruits de celui=ei de même forme que ceux du caperon , sont d'un beau jaune ou lavés de rouge clair et teints d'un rouge cerise , ioiidans, abondans en eau vineuse, parfumés de framboise. 11. Fraisier^ Abricot. Les fruits de celui=ci ne diffèrent de ceux du précédent que par leur forme plus arrondie, par leur couleur d'un rou= ge brun foncé et d'un blanc de cire , ou légère» ment lavée de rouge \ ils sont fondans, mais d'un goût et d'un parfum peu relevés. 12. Fraisier^écarlate , Ecarîate de Virginie, de Hollande , de Barbarie, etc. Les feuilles de cette espèce sont lisses , d'un vert lavé de bleu , et très minces. Les fruits arrondis ont la grosseur des fraises com?nunes , une couleur écarlate vive :, ils sont fondans , d'un goût et d'un parfum particuliers, peu agréables. Les pépins, ou graines , sont plantés dans des piquures très profondes. On cultive ce fraisier parce qu'il réussit bien sous châssis et qu'il est précoce. 13. Fraisier du Chili. Toutes ses parties sont grosses et couvertes d'un duvet blanchâtre, Iotig et épais. Ses fleurs sont très = grandes et seraient stériles si elles n'étaient fécondées par quelqu'un des fraisiers suivans qu'il faut planter à côté, ainsi que par le caperon. Comme il est tardif, il faut le mettre à la meilleure exposition. Son fruit est la plus grosse 3ïô L'ami des Jardiniers. de toutes les fraises , ordinairement de forme plongée plus ou moins régulière , selon que la fieut a été plus ou moins fécondée. La peau est lisse, brillante, d:un beau rouge peu foncé et très- légèrement lavée de rouge. La chair est ferme, pleine d'eau très = fraîche , d'un goût et d'un parfum peu relevés. Ce fraisier veut une terre chaude et légère. Il n'est pas d'un grand rapport. 14. Fraisier de Barth. Cette variété provient du précédent fécondé par quelque autre espèce. Elle lui ressemble beaucoup au Printems , avant sa grosseur •, mais ensuite ses parties sont bien moins garnies de poils. Ses tiges s'élèvent beau- coup plus que celles du fraisier du Chili. Ses grandes fleurs sont mâles et femelles $ ses fruits ont un pouce de diamètre et autant de hauteur; leur peau est d'un rouge écarlate peu foncé, et blanche, ou rarement lavée de rouge; les semen« ces sont dans des petits trous assez profonds ; la chair moins ferme que celle du fraisier du chili , est d'un goût et d'un parfum faibles, mais elle est très pleine d'eau. Ce fraisier cultivé dans un bon terrein, devient le plus grand. lo. Fraisier = Ananas. Ce fraisier provenant des semences du fraisier du chili , fécondées par le caperon , ressemble beaucoup au fraisier de barth, mais il n'est pas si grand. Ses feuilles sont plus lisses et toute la plante est plus gar* de poils. Ses fleurs sont quelque fois plus grandes que celles du fraisier du chili, mieux ouvertes , et contiennent les parties maies et fe* Légumes etc. 317 melles. Il est plus propre que tout autre à fécon= der celui du chili, parceque ses fleurs durent longtems. Ses fruits sont gros , ont la forme d'un oeuf applati; leur peau est lisse et brillante 3 tein= te d'un côté, d'un rouge un peu ponceau , et db l'autre lavée de rouge sur un fond jaune très= clair. Leur chair est pleine d'eau d'un goût et d'un parfum très agréables imitant un peu ceux, de Y Ananas. 16. Fraisier de Caroline. Ce fraisier est un peu moindre que le précédent; il lui ressemble beaucoup; il est moins garni de poils. Ses fruits souvent arrondis, ou un peu alongés, ont beau- coup plus de couleur, et leur parfum différent est plus relevé que celui de Va. fraise de bar th. Culture des Fraisiers. Les fraisiers se multiplient ' par les jeunes pieds provenant des filets, mieux par les o.eilIe= tons éclatés des touffes, mais te mieux par «le? semences. Les graines doivent être recueillies sur les plus belles fraises qui ont passé leur ma-? turité , et semées comme il a été dit à l'article des semis pour les petites graines. Elles lèvent en 10 ou 12 jours, si elles sont toutes fraîches ; en 20 , si elles sont anciennes. Lorsque le plant a 5 à 6 feuilles, on le met eu pépinière, ou en place à demeure. La plantation des fraisiers élevés de graines j se fait mieux en Avril qu'en toute autre saison ^ parcequ'il est important qu'ils ne portent pas de fruit la première année , afin de ne pas les épiù? 31S L'ami des Jardiniers. ser trop tôt à donner quelques, fraises ; ils se fortifient et multiplient leurs oeilletons pour don^ ner une récolte abondante l'année d'après. Si quelques pieds poussent une tige, il faut la cou= per avant la fleur. Le fraisier se met en planches mieux qu'en bordures ; on le plante à la houlette ou à la che^- ville ; les variétés qui sont fort grandes ou qui toufîent beaucoup , se mettent à 15 ou 18 pouces entre chaque pied; les autres à 10 ou 12. Le fraisier se plait dans une bonne terre Ié= gère, meuble et fraîche", il aime à être défendu du plus grand soleil pendant quelques heures. Les labours, binages, serfouissages lui sont neV. cessaires. Les arrosemens fréquens augmentent sa vigueur et. la grosseur de son fruit, mais ils en a/faiblissent le parfum. Il faut donc n'arroser qu'avant sa maturité. Il ne faut point couper les feuilles du fraisier après la récolte du fruit ; on retranche seulement tous les filets qui ne sont pas nécessaires pour remplacer les pieds morts, ou pour fournir de nouveau plant; ensuite on bine et on rechausse le fraisier , afin qu'il taie et qu'il se fortifie. Il est nécessaire de renouveller tous les 3 ou 4 ans, les plants de fraisiers , qui effritent beau= coup la terre; on ne les remet dans la même place que 10 ou 12 ans après , à moins qu'on ne la regarnisse de nouvelle terre. On sème le fraisier des alpes depuis le mois de Février jusqu'à la fin de Juillet, afin de faire Légumes etc. 319 successivement des récoltes, dans la même an= née . jusqu'à la fin de l'Automne. Les nouveaux plants portent du fruit, tant sur les oeilletons des pieds que sur ceux qui sortent de leurs fi= lets. L'année suivante ils porteront en même tems que les autres fraisiers. Aussitôt après cette récolte, il faut retrancher tous les filets, rechausser les pieds, et donner quelques arro= semens pendant l'Eté ; ils produiront une secon= de récolte abondante pendant l'Automne^ ensuite il faudra détruire le plant. On peut se procurer des fraises pendant l'Hiver et le Printems , en plantant au mois d'Avril, en pleine terre, ou en pots, des fraU siers des bois , de Montreuil , des Alpes \ ou mieux , de blanc hâtif d Angleterre ou d'Ecart late. Depuis la fin de Seplempre jusqu'à la fin de Janvier, on les place sur couche sous des châssis. Lorsque les fraisiers cessent de rap» porter, il faut les lever en motte, les replanter en pleine terre , les défendre du grand soleil et les arroser jusqu'à ce qu'ils soient bien repris ; ils donneront une nouvelle récolte en Septembre et Octobre. La chaleur des couches fait souvent périr le fraisier des alpes. Dans les Hivers ordinaires, il suffit de le garantir des grands froids avec des châssis vitrés garnis par dehors, de grande paille, de mousse ou de terre , et de lever les châssis pour donner de l'air, quand il est supportable. Le fraisier étant sujet à être dévasté par le ver blanc, il faut, dès Février ou Mars, semer 320 L'ami des Jàrdinibr.3. dans les sentiers et même dans les planches de fraisiers , des fèves de marais, qu'il préfère aux raiines dures du fraisier. Aussitôt qu'on voit quelque pied défère fanné, on fouille et on écrase les vers que l'on y trouve rassemblés. Giradmon, Cucurbita^Pepo. 1°. Le Giraumon croît naturellement à la Louisiane ; il porte des feuilles presque aussi lar- ges qu'une assiette:, ses fleurs sont jaunes; ses fruits sont quelque fois très gros, d'un goût moins fade que celui de la citrouille. 2. Le Pastisson, ou Bonnet de prêtre. Ar. tichaut de Jérusalem ou d'Espagne. C'est l'es- père la plus cultivée -, sa forme est irregulière et varie beaucoup. On l'appelle pastisson , parce= qu il imite différentes pièces de pâtisserie. La chair de ces fruits est cassante; on la coupe par morceaux minces, que l'on fait trem= per dans du lait froid pendant 3 ou 4 heures : on les roule dans la farine , ou on les enveloppe de pâte pour les faire frire comme les beignets: le goût en est agréable et imite celui de VartU chaut. On les cultive comme les citrouilles \ mais il est bon de les semer sur couche pour les avancer , afin qu'ils mûrissent dans les grandes chaleurs , pour leur donner plus de goût. Les graines sont bonnes à semer pendant 3 ans. Haricot, Phaseolus. Les variétés de haricots se sont multipliées au nombre de plus de 60, distinguées par la gran* Légumes etc.' 321. denv de la plante, la couleur des fleurs , la gros*» leur, la tonne, les couleurs et les qualités des fruits que l'on nomme aussi fèves, pois de mer, Les Haricots se divisent en nains, bas ou sans rames j et en haricots à filets, à rames ou i/rimpa/is. Haricots nains. 1. Haricot=qris. C'est le plus hâtif. Sa fl-ur est teinte de pourpre; ses gousses sont tendres et fort longues. La fève jaspée de blanc sur uri fond noir, est de grosseur moyenne, alongée , ronde sur son diamètre, fort bonne sèche et en grain tendre \ mais il se mange le plus en vert. 2. HaricoL-blancJiâtif. Cette variété , très» bonne en vert et d'un grand rapport, est fort I se. Ses fleurs sont blanches \ ses feues sont d'un blanc pur et brillant, alongées, médiocrement grosses et arrondies sur leur diamètre. 3. Haricot=Suisse=blanc. Il est d'un grand produit pour être consommé en vert seulement 5 sa fleur est blanche, son fruit d'un blanc roux, a la forme du précédent. 4. Haricot=suisse=.gris. Sa fleur est pourpre; son fruit d'un rouge obscur marqueté de noir ; il est plus alongé et moins renflé que l'autre. 5. Haricot=%uisse=rouge. Il est distingué du précédent par ses fleurs rouges et la marbrure de ses fruits, que le terrein fait varier, sur un beau fond rouge. Les d haricots^suisses se Tome I, X JJJ L'AlUI DES J ARDiMERfe, nient depuis la première saison jusqu'à la der^ ni ère \ c'est leur principal mérite , car leur qualité est médiocre. Haricots à rames. 6. HaricôUgrïvelé. Il se sème des premiers. Sa fleur est violette \ ses gousses longues et fort tendres se raient de rouge en grossissant. Son fruit est gris=dc=lin jaspé de noir. 7. Haricot d'Espagne. Il se distingue par la longueur de la plante, par ses rieurs couleur de feu , par la longueur de ses gousses d'un vert foncé , et par la grosseur de ses fèves gris=de=Jin jaspé de noir, qui surpassent de beaucoup ton» tes les autres variétés. Il donne pendant 3 mois des gousses vertes, ensuite beaucoup de fèves sèches. 8. Haricot blanc commun. Celui=ci se culs, tive partout , quoiqu'inférieur en bonté à beau= coup d'autres variétés, pareequ'il charge bien, et qu'il s'emploie également en vert, en fèves, nouvelles et en fèves sèches. Sa fleur est blan* che, sa gousse médiocre en grandeur, et sa fève d'un blanc sale , applatie et courte. 9. Haricot=blancJu'itif. Il ressemble beaucoup au commun. Sa lève est d'un blanc moins sale. 11 est fort hâtif et ne se mange qu'en vert. 10. Petit=Haricot rond. C'est le plus petit et le plus mince des Jtaricofs qrimpans , mais il mérite autant' qu'aucun autre d'être cultivé, pour son grand rapport et sa bonté en sec. Sa fleur est blanche, et sa petite fève d'un blanc tirant sur le roux» est presque exactement ronde. Légumes etc, 323 il. Haricot =de- S oissons. Sa fleur est blanche ; sa gousse fort longue est garnie de S ou 9 JR ves applaties , d'un blanc pur et brillant, plus grosses que toutes les autres fèves blanches , la meiU ieure en grain tendre et en sec. Comme ce haricot est le plus tardif, on ne cueille point ses gousses tant qu'on peut espérer que les fèves parviendront à maturité, sans être tachées et endommagées par les pluies et les premiers froids de l'Automne • il faut même avoir soin de recueillir les gousses à mesure qu'elles sèchent. Mus lorsque la saison est avancée, on consomme en vert les dernières gousses , et eu haricot tendre, le grain qui ne pourrait pas mûrir. 12. Haricot blanc sans parchemin. La gousse de celui=ci , différente de celle des haricots or* dinaires , demeure tendre jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à toute sa grandeur , et commence même à sécher. Cette qualité particulière le rend plus propre qu'aucun autre , à manger en verd et en haricot tendre. Sa fleur est blanche ; sa gousse fort longue est garnie de fèves blanches, courtes et plates. Il est hâtif et de bon rapport. 13. Haricot rognon de Caux. Ceiui=ci est P avec raison, regardé comme un des meilleurs. Sa fleur est blanche j sa fève d'un blanc pur. a la forme d'un petit rognon. Sa gousse est Ion* gue , mais peu garnie. Il est très = bon en vert* en fèves tendres et en fèves sèches. 14. Petit haricot rouge d'Orléans. Cette es= pèce est aussi estimable , d'aussi grand rapport et de. mêmes qualités que le N.° 10. Sa fleur X 2 324 L'Ami i>as JAanimap.t, est pourpre , son grain nombreux et serré dans la gousse, est ordinairement applati par les deux bouts et sur son diamètre , d'un rouge tirant sur le pourpre clair. Culture des Haricots. 1. Au commencement de Mars on peut semer des haricots nains hâtifs pour manger en vert dès la fin de ?\Iai ou le commencement de Juin au plus tard. Il faut remplir de bonne terre meuble, des pots à oeillets \ semer 4 ou 5 fèves dans chacun j les placer dans une couche sous des cloches ou des châssis, ou du moins "les couvrir de paillassons . bornes de grande litière pendant les nuits , et les défendre des gelées et du mauvais tems. Vers la fin d'Avril , par un tems doux, placer les mottes bien entières au pied d'un mur au Midi ; et , s'il y a encore quelques gelées à craindre, jetter devant, quelques pail= lassons ou autres abri.. 2. Il faut fumer, bien labourer et ameublir le terrein destiné à être semé en haricots. 11 serait même très avantageux de donner à ce terrein trois Labour^ 9 le premier avant l'Hiver, le second à la fin de Février, et le troisième avant que de semer. Si le terrein est léger et chaud, on peut semer dès la fin d'Avril j s'il est froid ou fort, quinze jours après. Le haricot se sème en bordures, en planches ou en grands carrés j il se sème grain à grain à trois ou quatre pouces l'un de l'autre, en rayons distans de six pouces , et recouverts d'un pouce ou un pouce et demi. Il se sème beaucoup mieux L F. etc. par touffes de quatre ou cinq haricots disposées en échiquier, à 2 pieds ou 1S pouces de distance l'une de l'autre en tout sens. La houe, ou fos^ soir, est meilleure que tout autre outil pour faire de petites fosses de 3 ou 4 pouces de profon= deur sur 7 ou 8 de largeur .; on répand dans le fond i ou 5 fèves qui ne se touchent pas et on les recouvre d'un pouce ou un pouce et demi de terre. Si , après que les liarïcots sont semés il survint de grandes pluies qui battent la terre, et la font devenir comme une croûte par la sè= cheresse qui leur succède, il faut la rompre et l'ameublir par un binage léger pour faciliter la sortie de la semence, qui périrait dessous. Environ un mois après, lorsque le plant ronru menée à se fortifier , on le rechausse après une pluie, en rejeltant dans les fosses une partie de la terre qui eu avait été tirée en semant. En même tems on le sarcle et on plante les rames aux espèces grimpantes. On peut semer des haricots en pleine terre depuis la fin d'Avril jusqu'en Juillet. Dans cette dernière saison on sème des haricots suisses , parce qu'ils sont moins délicats que les autres et qu'ils produisent prompt tement leurs gousses. Pour recueillir de bonne graine de haricots » si ce sont des Nains, on laisse sécher la plante jusqu'à ce qu'elle soit toute dépouillée de ses feuilles ^ on les arrache 7 on les étend au soleil pendant quelques jours } ensuite on les lie par boites et on les serre en lieu sec. Si ce sont d&s haricots rames , il faut re ... 326 L'ami des Jardiniers. lir les gousses à mesure qu'elles se sèchent, parce que celles du bas mûrissent long = tems avant les autres, s'ouvrent , le grain tombe et est perdu * ou bien, s'il survient des pluies, elles pénétrent la gous.se sèche, rouillent et gâtent le grain. Sur ces haricots je préfère de laisser sè^ cher toutes les gousses qui naissent au pied , afin de n'avoir qu'une recolle à raire, et de consom* mer les auires en vert. Les haricots secs laissés dans leurs gousses, s'y conservent bons à semer pendant quatre ans ; au lieu qu'étant égrainés aussitôt qu'ils sont re-s cueillis , ils se conservent à peine deux ans. Plus les rames des haricots sont longues , plus la récolte est abondante ; cependant il faut proportionner les rames aux. espèces. Les plus grandes doivent avoir au moins 8 pieds et les plus courtes 6. C'est une mauvaise pratique de laisser filer les haricots à rames sans les soute= nir ; et lorsque ceux qui sont rames passent la perche, il faut pincer tous les filets excédans: H y s s o p e , Hyssopus. UHyssope est une plante vivace dont on fait quelque usage pour les sausses. Elle se sème, ou se multiplie de vieux pieds éclatés , qui se plantent ordinairement en bordures au Printems Ou en Automne. Laitue, Lactuca. On distingue deux espèces de Laitue dans les Potagers , la Laitue Pommée et la Laitue Ro- r:c;mc. Voici leurs principales variétés: L % g u m r s etc. o27 1. Laitues -pommées. 1. Impériale, ou grosse allemande. Les feuilr les basses sont très = grandes, lisses, d'un vert pale et terne. Sa pomme est fort = grosse, très» garnie de feuilles, très = ferme, serrée, tendre ? jaune, fort = douce au Printems qui est la saison de cette espèce ; nn peu amère et moins grosse en Eté, et sujette à fondre dans les chaleurs, si elle se trouve en terre le'gèrc et trop souvent arrosée. On ne doit plus en replanter après le mois de Juillet, parce qu'elle n'aurait pas le tems de faire sa tête qu'elle forme très = lentement , mais qu'elle conserve long=tems, sans monter ni moucheter. Il faut même en semer de bonne heure sur cou'.he, si l'on veut recueillir de la bonne graine, qui est blanche. Le plant se repique à 15 pouces de distance en tout sens. Il faut retrancher les pousses qui sortent en grand nombre d'entre ses feuilles basses. 2. Laitue cocasse. Elle est un peu amère efc médiocrement tendre, mais sa pomme est grosse, jaune, si ferme et se soutenant si long^tems, qu'il faut en avancer du plant sur couche, la planter en bonne exposition et fendre la tête , pour que la tige puisse s'élever et donner de la graine, qui est blanche. Cette laitue réussit médiocrement dans les terres fortes; pendant l'Eté, elle aime un terrein léger et de fréquens arrosemens. On peut en semer en Août , la repiquer en Novembre à une bonne exposition abritée } elle L'ami des Jardiniers. soutient bien les Hivers ordinaires et donne plus .nient de la graine. La Versailles p irait être une variété de la cocasse •, même grandeur et même qualité -, la tête est \m peu plus applatie , moins amère , moins garnie de feuilles, se soutenant aussi long^tems dans les chaleurs , etc. Elle veut le même ter* rein , la même culture et soutient mieux les for- tes geléeo. 3. Batavia , Laitue de Silcsie. Sa pomme met deux mois et demi à se former , n'est pas très=p!einc ni trop blanche , elle est un peu ainère dans les terres fortes, mais elle est si tendre, si cassante et si délicate , qu'elle peut passer pour une des meilleures Laitues. Elle est une des trois plus grosses. Les feuilles un peu alongées, sont trè- = frisées , très = grandes , d'un vert très» clair , presque blond , un peu teintes de rouge sur les bords qui sont très = dentelés , ou légère-^ ment découpés. Sa graine est blanche. On ne sait pas encore véritablement qu'elle est l'espèce de terrein qui convient le mieux à cette laitue. Elle veut être souvent et abonda- ment mouillée le soir ou le matin , et non dans la journée pendant la grande chaleur. Elle pomme rarement après le mois d'Août, pareeque le froid et même le frais lui sont contraires. Elle a une variété qu'on nomme laitue - chou } ou mieux Batavia brune , qui n'en diffère que par sa coiu leur de vert foncé. Elle est excellente , peu :ile sur le terrein , pomme mieux et plus L é a u m 1 ' ;y:() ferme. Elle est préférable aux Batavia et à la pluspart des Laitues. -i. Pomme de Berlin. C'est une des plus gros= ses. Ses qualités sont égales et mêmes snpé;= heures à celle de Batavia. Sa tête se forme promptement, mais dure peu; elle est un peu creuse , douce , tendre et cassante ; elle blanchit bien. Ses feuilles sont d'un vert tendre, légère^ ment teintes de rouge sur les bords. Sa graine est noire. C'est une laitue de Printems et d'Au« tome -, car en Eté elle monte souvent avant que sa pomme soit formée. On l'espace de 20 pouces en la plantant. 5. Grosse rouge. Cette espèce veut une terre grasse et substancieuse pour réussir également bien en toute saison. Dans les autres terreins. elle est un peu dure , plus petite, et est su* jette à Jiûilcr ou graisser en Eté. Sa pomme est grosse , d'un jaune orangé , douce et fort tendre, et se conserve très = long -tems sans monter en graine, qui est noire. Cette laitue est excellente. 6. Jaune rouge, ou petite rouge. Celle = ci, de qualités semblables à la précédente , veut un terrein doux et ne réussit que dans le Printems et l'Automne. Sa tête est à peine de movenne grosseur , jaune , tendre et douce. Ses feuilles basses , fort arrondies", sont d'un vert tendre, marquetées de rouge et très=peu crépues. Sa graine est noire: pour en recueillir il fml avancer sur couche le plant du Printems , parce que sa pomme est lente à se former et se soutient long= tems sans monter. 3J0 L'ami des Jardiniers. 7. Laitue à Coquille. Si elle n'avait l'avant tage de mieux supporter les Hivers que les autres, son amertume et sa dureté lexelueraient des jars clins. Sa feuille d'un vert un peu jaune , est bien arrondie, très » peu frisée, grande, unie par les bords -, sa pomme est petite et sa graine blanche. Elle a une variélé à graine noire, c'est là sa seule différence. 8. Passion. Elle n'est pas meilleure que la précédente. Sa pomme est un peu moindre ; sa feuille verte, et sa graine blanche ; mais elle ré= siste encore mieux à l'Hiver. 9- Grosse blonde. Cette espèce ne se cultive que le Printems et l'Automne. Elle est douce et tendre; sa feuille est blonde et grande, unie par les bords, très cloquée ; sa tête grosse se forme bien en 2 mois ; mais elle monte promptement , c'est pourquoi on en est privé pendant l'Été. Sa graine est blanche. 10. George blonde. Elle veut une terre meu= ble et légère ; le Printems est presque la seule saison de cette laitue qui est douce, tendre, cassante. Ses feuilles sont grandes , blondes , un peu frisées, fin la plaçant au pied d'un mur ou dans une position abritée , sa pomme grosse , bien faite, un peu applatie , se forme en 2 mois, mais monte aussitôt. Elle ne pomme point sous cloches. Sa graine est blanche. La grosse^george est une belle variété de cette laitue; sa feuille est presque lisse et unie, et la pomme un peu plus grosse , se forme moins prompicment et monte de même aussitôt. Mois L E G If M E » C* 331 elle réussit bien sous cloches , pourvu qu'on lui donne souvent de l'air et de l'eau. Elle est presx que aussi blonde que la précédente ; sa graine est blanche, 11. Bapaume. Sa qualité est médiocre ; sa couleur est blonde , sa tête grosse , un peu vuide au sommet, se soutient assez longtems; elle est de toute saison et s'accommode de tous les ter= reins \ sa graine est noire. 12. Laitue de Gênes. Celle-ci, comme la plus= part des blondes, ne réussit qu'au Printems et en Automne. Sa feuille lisse est d'un vert blond. Sa tête est blanche, de grosseur médiocre, un peu pointue. iSa graine est noire. Cette laitue est fort douce ; elle a 2 variétés de mêmes qualités et saisons; 1°. ha Gênes verte , dont la feuille est frisée et verte, la tête jaune, un peu plus grosse ; la graine blanche. 2°. La Gênes rousse, dont la feuille est d'un vert lavé de roux mar= quêté de brun, la tête jaune, la graine noire. 13. Laitue d'Italie. La feuille de cette laitue est fine , de grandeur moyenne , d'un vert ten= dre , teinte de rouge sur les bords et sur le de=r hors. Sa pomme est jaune, de grosseur médi= ocre et se forme en 2 mois ; sa graine est noire. Elle est douce, tendre, réussit en toute saison, moins bien en Été -, monte difficilement, deman= de peu d'eau et préfère un terrein léger et de médiocre qualité. C'est une des meilleures. 14. Laitue d'Hollande , Laitue brune. II ne lui manque que d'être plus tendre pour être parfaite. Sa tête jaune _, grosse , ferme et bien pleine, se L'ami des Jardiniers. forme très bien et se conserve longtems sans fondre ni monter, dans l'Été même et la sèche* resse. Sa graine est noire. Il n'est presque pas possible de la distinguer de la laitue palatine. 15. Paresseuse. Son nom prouve sa lenteur à monter en graine,, même dans les chaleurs et les sécheresses \ mais elle est amere et un peu dure. Ses feuilles sont unies par les bords, fort nombreuses, crispées, d'un vert foncé. Sa tête est grosse, ferme et bien pleine; sa graine est blanche. 16. Royale. Sa pomme est grosse , tendre et douce , se forme bien en 2 mois , et se soutient longtems. La feuille est un peu frisée et cloquée , d'un vert brillant-, sa graine est blanche. En mouillant largement cette laitue pendant l'Été, c'est une des meilleures de cette saison , mais elle est un peu sujette à fondre et à nuiler. 17. Pcrpicjnane , Laitue*à^-grosscs=côtes . C'est une de celles qui soutiennent le mieux les chaleurs dans les terreins secs,* elle y monte même diffi- cilement , mais elle nulle et pourrit dans les terreins humides. Sa tête est gros-e, jaune, ten* dre et fort douce. Sa graine est blanche. 1$. Pctite=crcpe , Petite -noire. Cette petite laitue est presque insipide et ne fut qu'une très petite tête } mais elle a l'avantage de se soutenir sur couche mieux qu'aucune autre , pendant l'Ili= ver. Dans une terre douce et très meuble , à une bonne exposition abritée par des murs ou autre= ment, elle vient un peu plus grosse et meilleure au l'rintems. Elle ne supporte pas les autres sai= sons. Sa feuille est frisée, d'un vert tirant sur L é * y m s s etc. 33à le jaune, très arrondie, un peu dentelée*, elle monte* en 2 mois. Sa graine est noire. 19. La grgj.se crêpe. Elle est presque dou*> i)le de l'autre ; sa seule saison est le Printems ; on l'élève et on l'avance sur couche. Elle veut le même terrein et la même exposition. En la repiquant à demeure sur couche, elle y pomme fort bien , pourvu qu'elle ait de l'air et qu'elle ne soit pas sous cloche -, sa graine est noire. 20. La crépe^ronde , crêpe - blanche , petite* courte , printaniere. Sa feuille est blonde, peu frisée, presque lisse; sa tête est plus jaune, plus grosse, plus ferme, se forage plus promptement sous cloche, sans aucun air, fond moins et est en tout préférable pour l'Hiver et le commence» meut du Printems ; car dès que les chaleurs viennent, elle monte j sa graine est blanche. 21. L'Auberuillers. Sa pomme très petite, jaune et fort tendre se conserve longtems sans monter ; elle réussit bien pendant le Printems et lÉté. Sa graine est blanche. 22. La Gotte est remarquable par sa graine blanche fort courte; c'est une des meilleures à semer sous châssis, depuis Octobre jusqu'en Fé=s vrier. On en sème peu en pleine terre, même au Printems , parce que les moindres chaleurs la font monter. 23. La Danph'me. C'est une des meilleures laitues du Printems ; sa pomme est un peu plate, fort grosse, pleine, tendre, douce, et se forme promptement. En l'arrosant abondament et sou* vent, elle réussit en toute sorte de terres. Sa o3i L'ami des Jardiniers. graine est noire. IL faut retrancher les pousse» qui sortent entre ses feuilles basses , comme à Y Impériale. 24. La Sanguine , ou Flagellée. C'est encore une laitue du Printems, de moyenne grosseur et de médiocre qualité', mais agréable parles veines rouges dont elle est fouettée. Le coeur est blond, veiné d'un beau rouge. Elle pomme en 2 mois. .Sa graine est noire; elle a une variété à graine blanche, dont toutes les couleurs sont plus clau rts. Il faut Une terre douce à cette laitue. 25. La Berg*op=zoom. Cette espèce est pe= lite . à feuilles rondes, unies par les bords, d'un vert brun , fortement lavées de rouge brun , sur» tout les endroits frappés de soleil. Sa pomme ferme et bien arrondie se forme en deux mois et demi et monte difficilement. Elle passe l'Hiver et est de toutes les saisons. 26. La Palatine , la Rousse. Elle est sem= blabie à la précédente , pomme en même tems \ est un peu moins teinte de rouge , et environ un tiers plus grosse. 27. La S 'ans -pareille , est de moyenne gros- seur. Sa feuille tirant sur le blond , est finement dentelée, et très = légèrement lavée de rouge sur les bords \ elle met 3 mois à pommer. 28. La Mousseronne. C'est une petite laitue fort tendre. La feuille très=crispée , frisée, den= teléc , d'un vert clair , fortement teinte de rouge par les bords , pomme en 2 mois. On connait beaucoup d'autres variétés de loi» L É g « m e s ete. 335 tues pommées, qui, la pluspart, ne sont que dé* générées par le voisinage des laitues de différen* tes espèces , qui fleurissent en même tems dans les Potagers. La laitue cliicorée et la laitue epinarH, peuo vent se semer comme laitue à couper éLant jeu^ nés, surtout la dernière qui repousse plusieurs fois. 2. Laitues Roma'mes. La Laitue - Romaine , ou Chicon, se distin** gue de la laitue-pommée , 1. Par sa feuilJe alona gée., étroite à sa naissance, large et ordinaires ment arrondie à son extrémité j presque lisse , n'étant ni frisée , ni cloquée , ou l'étant très* peu. 2. Aucune de ses feuilles ne s'étend de côté , mais elles se soutiennent droites , se rap.=» prochent les unes des autres , sans cependant se serrer ni former de tête ferme. 3. Elle est pai> faitement douce, Sec. Voici ses variétés. 1. CJiicon^rouge ? Romaine=rouge. Les feuil* les du dehors sont teintes de cette couleur ; celles du dedans sont jaunes et fort tendres. Il faut en élever peu à la fois et successivement, pareequ'aussitôt que le coeur est blanc , il pour= rit ou monte. On ignore quel est le terrein qui lui convient le mieux -, si la sécheresse oblige de la mouiller après qu'elle est liée, il faut verser l'eau au pied, et non sur les feuilles ni sur le coeur j elle réussit mieux dans l'arrière saison. Etant semée aux distances convenables, en JuiU îet ou Août, au pied de* murs, ou à d'autres 336 L' A. M L D F. S. J A B. B I li I E K S, abris , à l'exposition du Levant ou du Midi , s'y élève, y blanchit sans être liée, et fc;; jusqu'aux fortes gelées. Sa graine est noire. 2. Chicon panaché , Romaine flagellée. Le Printems est la seule saison de cette Romaine , tendre, excellente, et agréable à la vue. Elle ne supporte ni les chaleurs de l'Été , ni l'humidité de l'Automne. Ses feuilles extérieures sont for- tement tachées de rouge , celles du dedans sont un peu moins panachées d'un beau rouge sur un fond jaune. Sa graine est noire. 3. Chicon vert. Li Romaine verte a la feuille plus longue que les autres chicons , bien arrondie, concave à son extrémité, un peu froncée, dun gros vert , soutenue par une côte blanche. Sa graine est noire. Elle est la moins tendre , mais la plus grosse, la moins difficile sur le terrein : elle réussit dt plus hâtive au Printems, et plus douce que la verte, dont elle ne ditîère que par le vert plus foncé de ses feuilles, et par sa graine Légumes etc. 33? jçul est blanche. Elle ne réussit ni en Eté ni dans l'Automne. 5. Chicon blond , Romaine blonde. Sa feuille est d'un vert jaunâtre , mince . unie . un peu pointue, soutenue par une -oe blanche. E ter.-e forte il veut être njédiocrement \v\o é; il est gros comme le précèdent, lui est tien supérieur en qualité, mais il est plus sujet à fondre ou à monteri Il est plein et bien garni ., et son ex* trémité est camuse ou applaue. 6. Chicon hâtif ? Romaine hâtive ■ Il esC difficile à distinguer du précédent , lorsqu'il est élevé en pleine terre. Cependant le vert de ses feuilles est inoins lavé de jaune. Sa graine est blanche. Il est distingué de tous les autres chl~ tons , parce qu'il s'élève et se forme bien sous cloches. En le semant sur couche en Octobre , il parvient à son point en Avril 7 mais il est moins gros qu'en pleine terre. Culture de toutes les Laitues* 1.° On peut semer des laitups en pleine terre, tous les 15 jours, depuis le commencement de Mars jusqu'en Juillet, pour en avoir successive* ment jusqu'aux froids. Il faut avoir soin de choisir les espèces qui réussissent le mieux dans chaque saison et de les semer en terre convenable* Plus la terre est douce et ameublie par les labours, et amendée par les fumiers, mieux la laitue réiïssjt. On dresse des planches de 3 A 4 pieds de largeur , pour y repiquer 3 ou 4 rangs Tome I. Y L'ami des Ja.&dinilr.s de laitues } soignées l'une de l'autre de 7 a £> pouces y ou davantage, selon l'espèce. En repiquant la laitue au plantoir, il faut avoir l'attention de ne pas trop serrer la terre contre la racine et que le coeur de la laitue ne soit pas enterré, mais seulement de niveau à la surface du terrein. Aussitôt que le plant est repiqué , il faut l'arroser , et continuer , suivant la saison 7 la disposition du teins et l'espèce de laitue, avant attention de ne mouiller dans les chaleurs , que le matin ou le soir , soit les semis , soit les laitues repiquées ', et pendant Mars et Avril , le matin ou dans le milieu du jour et jamais le .soir , parce que le plant périrait s'il survenait une petite gelée pendant la nuit. Le plant laissé à distance convenable dans les places où il a été semé , réussit beaucoup mieux que celui qui a été repiqué, et il donne de meil= leure graine. Le surplus de la culture de cette plante, con* siste à biner , sarcler exactement et arracher les pieds qui montent eu graine. 2. Pour avoir de bonne heure des laitues au Printems, c'esUà=dire , du 1. au 15. Mai, il faut d^s le 15 d'Août semer en bonne exposition, les variétés qui passent l'Hiver , telles que les crê- pes ; l'Italie , la cocasse , la coquille , la pas* sion , la romaine Jiâtiue. A la lin d'Octobre ou au commencement de Novembre repiquer le plant Sur les platebaiiiles d'espalier au Midi et au Le= vaut j dans les loi tes gelues, Je couvrir de litière, paillassons , cessas de pois ou autres matières £ £ o il m e s etc. 339 propres à le défendre du froid, et qu'on retire ùès que le tems s'adoucit. On laisse en pépi^ nière le plant le plus faible ; et , s il résiste à l'Hiver, il fournira une autre plantation en Mars, 3. En Septembre ou Octobre on peut semer ces mémos variétés sous cloches sur des ados de terreau ou de terre meuble mêlée avec du cro=a tin •, trois semaines après repiquer le jeune plant; plus à l'aise sur d'autres ados , pour y passer? l'Hiver en pépinière ; couvrir les cloches de litière dans les for' es gelées , et les découvrir dans le milieu du jour , même leur donner un peu d'air quand il est supportable. Au commencement de Février, leur donner chaque jour plus d'air, les ôter entièrement pendant le jour et même pendant la nuit , si les gelées ne sont pas trop fortes , afin d'endurcir le plant. Lorsqu'il aura passé 8 à 10 jours sans cloches , et qu'il sera accoutumé au plein air, on le repiquera en place P en bonne exposition, entre le 15 Février et le 1. Mars; si la température de la saison le permet. 4. Depuis la fin de Septembre jusqu'aux nou=. velles laitues pommées , on sème tous les 15' jours de la graine de laitue crêpe , de versait* les, de geor çje ^blonde , etc. sur des couches de chaleur tempérée et couvertes de 4 à 5 pouces de terreau. On la sème assez clair en petits rayons ou à la volée ; on la couvre^ très peu de terreau , ou on la presse fortement avec la main sur le terreau . sans l'enterrer j on couvre de cloches» Environ 15 jours après , lorsque la laitue a 2 ou 3 feuilles outre celles dç la jséà -meuce, on peu les couper. 340 L'Ami »es Jardiniers. 6. Pour avoir des laitues pommées pendant l'Hiver , il faut à la fin d'Août semer sur un ado» de terreau, bien exposé, de la graine de petite crêpe , de crepe ronde ou autre qui résiste au froid et pomme sous cloches. Lorsque le plant est assez fort , on le repijue sur couches qui n'ont pas besoin d'être fort hautes*, il y pomm* sous cloches en Décembre. En un mot il faut semer sur des ados bien exposés, quand la saison permet à la laitue d'y résister au froid j et semer et repiquer sur cou- che , sous cloches ou cha-sis, lorsque la tempé- rature est trop rude. Avec du soin et de l'iiuel» ligence, on réussit à tout. 6. Pour recueillir la graine des laitues , dans les plants faits l'Hiver et le Printems , il faut choisir les plus gros pieds , les mieux pommés , les marquer par un échalas planté au pied de chacun, qui servira en même tems à soutenir sa tige contre les vents j dégager le pied , sur=tout des grosses variétés, des feuilles jaunes, fanées, pourries, ou même trop nombreuses. Lorsque les aigrettes des graines commencent à paraître à l'extrémité dts branches , il faut couper ou ar* racher les tiçes , les exposer pendant quelques jours au soleil, sur des draps ou dans un vasej ensuite les secouer ou battre légèrement, et ra» masser la graine qui s'est détachée, c'est la meilleure :, celle que l'on recueille après avoir remis les tiges au soleil et les avoir battues une seconde fois , ne doit être employée que pour semer des laitues à couper. L 1. G V 3! E 5 etC. La graine de laitue peut se conserver 4 ans, Mais elle n'est très = bonne que la seconde année; en la semant la première année , le plant monte facilement -, la troisième année une partie ne lève point , et la quatrième il ne lève que les grains parfaitement aoiii.es , pourvu encore qu'elle ait été bien enfermée. La vieille graine a encore un autre inconvénient , c'est de lever S jours plus tard que la graine fraîche. Il y a des variétés qui donnent de la graine en petite quantité ou difficilement -, il faut en laisser monter un plus grand nombre de pieds. Ce sont surtout les crêpes , Y duberuillièrs , la bapaume , la brune , les grues vertes et rouges , la jeune^rouge ;la cocasse , le cliicon blond et le panaché. Lavande, Lanandula. 1. Lavande femelle, est une plante vivace ou sous= arbrisseau. 2. Lavande mâle , spic , aspic. Les touffes de celle=cî s'élèvent moins; ses feuilles sont plus grande» et moins blanches ; ses fleurs moins gran= des , ses graines ovales et presque noires } sou odeur plus furte. La Lavande peut se multiplier de graines _, mais mieux des vieux pieds éclatés ', et se plante en Mars , Avril et Septembre , en planches on en bordures , qu'il faut renouvelle).* tous les 2 014 3 ans , parce qu'elles deviennent trop hautes on. trop épaisses. Il y a 5 ou 6 autres variétés. l'42 L'ami des Jardiniers, Lentille, Lens. On cultive la grosse et la petite Lentille, ou Lentille à la reine ', mais cette culture ne peut avoir lieu que dans les vastes potagers et dans les champs. Cette plante ne réussit que dans les endroits les plus secs et les moins substancieux. Elle piefère les terrein> maigres, sablonneux, etc. r.ux terres de bonne qualité , dans lesquelles elle devient trop forte. En Mars ou Avril on la sème en rayons et. elle n exige plus aucuns soins. Mâche, Valerianella. 1. Mâche commune, Doucette , Marchette , Poule grâce, etc. Cette plante annuelle , quoi» que commune dans les champs , se cultive dans les potagers où elle devient plus grosse , plus tendre et plus facile à recueillir. 2. Grosse Mâche , Mâche à" Italie. Elle est un peu plus grande que la commune , plus lente à monter au Printems; cependant elle est moins recherchée , parce que son duvet la rend moins agréable à manger. Cette plante se sème de 15 jours en 15 jours, depuis la mi «Août, jusqu'à la mi= Octobre, dans une terre bien ameublie et amendée. La graine se sème épaisse et se recouvre au râteau, ou légèrement de terreau*, on la mouille très = souvent, et lorsqu'elle est bien levée on la sarcle. Sur les dernières planches de Mâche que l'on tâiUGtt au Printems. , on laisse des pieds de L L G 0 M P: 3 6tCt cette plante éloignés 1 "un de l'autre de 6 à 10 pouces j lorsqu'ils sont montés et que les tiges commencent à jaunir, on les arrache le matin a la rosée , pour les entasser en lieu frais et les laisser en cet état pendant 15 jours , afin que la graine se nourrisse et achè* e de mûrir. Ensuite on les secoue à la fourche ou avec une baguette et l'on fait sécher la graine qui tombe , au grand air , pendant quelques jours avant de la vanner. Elle ne se sème que la seconde année et dure 5 à 6 ans. Marjolaine, Majorana. On distingue plusieurs variétés de Marjolaine, dont les plus estimoes sont celle à coquille, et la Marjolaine à petites feuilles. La Marjolaine commune est celle que l'on cultive principalement dans les jardins , parce qu'elle se soutient seule en Hiver en pleine terre. Eile se multiplie de graines, mais plus commu* nénient de pieds éclatés. Mélisse, Melissa. La Mélisse des jardins ou citronelle , est une plante vivace qui se multiplie par les semen=r ces , mais plus promptement par les pieds écla* tés, et plantés en Mars en bonne terre, un peu à l'ombre -, tous les ans en Automne on coupe toutes les tiges à fleur de terre. Dans les boiïà terreins la mélisse subsiste long = tems \ dans les terres maigres , faut la renouveller de semences, ou de plant bien franc tiré d'ailleurs , autrement elle dégénère. 341 L'ami des Jardiniers. Les feuilles recueillies avant que la plante n'eu* risse, sont préférables à celles qu'on ne recueille que vers l'Automne. On peut plusieurs fois peiw fiant l'Été , couper les tiges naissantes, afin de faire pousser de nouvelles feuilles , qui ont plus de qualité. M E L O N , Mcli). Le Melon qui esl une phnte -les 'pays étraiù gers et chauds, ne réussit Dieu dans nos climats teniprt s qu'avec beaucoup de soins et d'atten* tioji. La plus mauvaise pratique des jardiniers ordinaires qui cultivent It melon , est d en mettre plusieurs variété» ensemble sur la même couche OU sur le même tenein par ce moven les éta« mines dû poussières fécondantes des uns et des au^ très se mêlant ensemble , il en résulte de noù« velles variétés qui sont souvent plus mauvaises que bonnes. Il arrive aussi que beaucoup de cultivateurs de melons , sèment ou plantent sur un bout de la même couche , des pieds de concombres qui communiquent leur qualité insipide et fade aux melons leurs voisins } c'est ce qu'il faut éviter avec le plus grand soin en plaçant les concombres en lieu éloigné. C'est de cette inattention que vient la plus grande partie des variétés des melons , dont on compte plus de 60 , mais dont je ne donnerai que les principales , les autres étant de peu de con= Séquence. 1, Melon commun , à Paris Melon M aval- L l « u m i s étfe) 315 c7*e/\ ' C'est le plus anciennement cultivé en France. Il n'a aucunes cotes sensiblement mar- quées } est entièrement brodé, sa chair est très= épaisse, rouge et pleine d'eau. Il est assez gros3 de forme peu constante , ronde , longue ou ap= platie. Les jardiniers lui font perdre ses bonnes qualités en le mouillant trop pour le faire gros* sir. Il n'a de goût que dans les années ièches, quand on l'arrose peu. 2. Mclon^Morln , gros Maraîcher. Celui-ci est plus hâtif et plus gros que le précédent ; il a la forme ronde un peu alongée -, il est marqué à 1 oeil d'une espèce d'étoile ; la broderie de sa peau est très relevée , sur un fond vert tirant sur le noir. Sa chair est fort épaisse , rouge , sacrée et vineuse. 3. McLon-des=Carmes=long , melon de Sau= mur. 11 est de de moyenne grosseur, de forme ovale, presque sans cotes. Sou ecorce hgcre=* ment bro iée s'éclaircit ec devient presque jaune, lorsqu'il approche de sa maturité, Sa chair est épùs^e, remplie d'eau sucrée et relevée, plustôt blonde que rouge, et ferme s'il n'et pas trop mûr. On distingue plusieurs variétés de ce melon, savoir: Le blanc dont la qualité est supérieure à celle du précédent. Celui a graine blanche. Le rond , et le melon.romaln qui mûrit facilement* 4. Melon=dcS t.,. Nicolas. Celte espèce supé* rieure aux précédentes en qualité, est de moy= er.ae grosseur, de forme alongée, à côtes régu=? lières et bien marauées. Son écorce verdâtre est L'ami des Jardiniers. fort mince, sa chair épaisse, ferme, d'un beau rouge, d'un goût tin , vineux, sucré. 5. Mclon=de-Lancjeais. II est de moyenne grosseur, un peu alongé, relevé de côtes niar= quées régulièrement. Vers sa maturité son écor= ce devient d'un jaune doré \ quelquefois elle est brodée, quelquefois lisse. Sa chair ferme, rouge, très épaisse, abonde en eau sucrée et vineuse. 6. Gros=Sucrin=de=Tnirs Sa forme est ronde, peu régulière; ses cotes sont a peine sensibles; son écorce devient un peu jaune en mûrissant, et quelquefois se brode plus que celle d'aucun autre melon. Sa chair est rouge . ferme , pleine d'eau d'un goût relevé et très sucré. Il est égal en grosseur au melon maraîcher. 7. Lc=petit^sucrin=de=Tours est rond, appla= ti par les extrémités; son écorce est verie , quel= quelbis très=brodée. Sa chair est rouge, d'un g< ût relevé et fort sucré, épaisse pour un petit melon. Voilà les espèces de melons auxquelles on donne la préférence ; dans celles qui tout moins bonnes, on distingue le melon=dc=Coulommlers qui est le plus gros de' tous les melons. Le me* lo/i-à^c/iair^verte. Le pcïbt=melonJiâtïj ', &:c. Quand aux melons d'Italie , de Malte , (TEs* pagne, et autres, je conviens qu'ils sont délici= eux dans ces climats -, mais leurs qualités sont très affaiblies dans les pays froids ou tempérés. 7. Cantaloup =noïr: Ce melon est aujourd'hui préféré à tous les autres. Il est petit, rond, un peu applati par les extrémités, relevé de oi Légumes ete. 3i7 fort saillantes. Son écorce, quelquefois un peu brodée, est chargée de petites bosses } elle est d'un vert très foncé qui ne s'éclaireit po;nt en. mûrissant. Sa chair est épaisse, rouge, tonne, remplie d'eau sucrée, vineuse et excellente. Il est beaucoup plus hâtif que les melons français; li est presque le seul cultivé par les vrais ama£ leurs, pareeque son fruit noue et arrête facile* ment 5 qu'il est rarement mauvais, et que dans l'arrière saison même, ou ies gros melons sont sans qualités, il conserve son sucre, sa finesse, sa délicatesse. Il n'incommode point l'estomacli; sa culture demande moins de tems et moins de soins ; en un mot il n'a de défaut que sa peu» tesse , sinon qu'on lui reproche d'avoir l'écorce épaisse et de n être pas assez plein. Le premier défaut lui vient de ce que notre climat n'est pas assez chaud pour lui, et le second de la man= vaise culture et du mauvais terrein qu'on lui donne. La mauvaise pratique des Jardiniers, dont j'ai parlé au commencement de cet article, a fait varier ce melon presqu'à l'infini , tant pour la forme, que pour la grosseur et l'avancement. Quelques espèces sont plus grosses que nos mo= yens melons., d'autres sont à peine comme une pomme de Rambour, Les grosses espèces sont un peu tardives ; d'autres sont mûres 50 jours après avoir été semées. Il est inutile de les dé= tailler toutes . l'essentiel est de donner la meilleu= re manière de cultiver les melons. X. Il faut dans la belle saison, avoir prépare, I an ou 18 mois d'avance, une terre dont les deux q^uaiiiés essentielles sont d'être meuble et 3 (S L'ami des Jardiniers. Biibtanoîeuse. Si l'on a une bonne terre légère," il suffit de mêler avec moitié de cette terre, un quart de terreau gras et un quart de erolin de cheval; de laisser consommer le tout et de le passer à la claie plusieurs fois pour le mêler et l'ameublir. Si le terrein est chaud, on peut rem= placer le crotin par la bonze de vache; s'il est froid , par la fiente de pigeon, ou du crotin de mouton ; s'il est lourd et compact , on en mêle un tiers avec un tiers de terreau commun, un sixi* cme de terreau gras et un Hxième de crotin. Les boues des rues , le terreau de feuilles d'arbres, les gazons consommés, les terres dégoûts, le cro=* tin de vers à soie, &c. sont très propres au même usage,- l'essentiel est, comme je l'ai dit, que cet* te composition soit grasse, le'gère, bien mêlée et bien consommée. 2. Au mois da Janvier faites une couche de la longueur d'un châssis de S à 9 pieds; de 3 bons pieds de hauteur de fumier , et de 2 à 3 de large. Il fuit que le fumier soit bien foulé. En même tems faites à l'entour, un réchauf d'un pied de Jargeur et d'un demi pied plus haut que la coup- elle; couvrez celle=ci de 6 pouces de terre. Aussitôt qu'elle aura jette son grand feu , mais que cependant la main étant enfoncée déduis, puisse avec peine en souffrir la chaleur, remplis- sez de vôtre terre-composée , d,e petits pots à bazilic ; semez une graine de melon dans cha= cun; enfoncez les dans la couche et couvrez les de cloches on de châssis ; s'il fait de fortes ge- lées , bornez les cloches et jettez pardessus de Légumes etc. 349 la litière, des paillassons, &e. Lorsque la graine est levée , redoublez d'attention contre le froid, surtout pendant les nuits j préservez le plant de l'humidité, en essuiant les cloches ou les verres humides des vapeurs de la coiuhe. -, donnez de l'air toutes les fois qu'il est supportable, et sur=^ tout lorsqu'il fait quelque rayons de soleil-, ne tenez le plant rigoureusement renfermé que quand il fait des brouillards, de la neige, des pluies froides } entretenez une chaleur modérée dans la couche, en remaniait le réchauf avec du fumier neuf, et le rétablissant sur le champ -, enfin lors=» que ce secours paraîtra insuffisant pour soutenir la chaleur, il faudra faire une autre couche sem= blable dans laquelle on transportera les pots. En même tems on sèmera d autre graine de Melons dans d'autres pots sur celte seconde couche, pour avoir du plant propre à succéder au pre= mier, ou à le remplacer au cas qu'il périsse. Cette seconde couche et le plant exigent les mêmes soins. 3°. Si la clialeur de chacune de ces deux cou- ches ne s'est soutenue que 15 jours, il faudra trans= porter les pots dans une troisième. Mais si la chaleur a duré trois semaines ou plus , le plant sera assez fort pour être mis en place à demeure. Les couches où il entre du tan, de la bruyère ou des feuilles d'arbres , conservent leur chaleur* assez longtems pour qu'une seule suffise. Préparez donc une ou plusieurs couches larges de quatre pieds et demi sur deux pieds de hauteur 3 après avoir été foulées et mouchées ; que leur 'ne graine de melon, il fuit laisser pourrir sur la douche un melon que l'on jugera excciicjnt et bien coiiuiLunus j LÉGUMES etÔ ; $ alors on en retire ta graine, on la Iavoj ou U . lisse bien sè< hef à l'ombre et ou la serre ca lieu see. Elle se conservera bonne à semer peu* riant 6 ans au inoins. Si ion ne veut [> ■ lier un fruit . ii faut du moins ne recueillir la graine que de ceux qui sont très* bons, très»» murs , et qui n'ont pas été rafraîchis dans l'eau glacée ou l'eau du puits; détacher d^,s côtes Ont toujours été exposées au soleil, toute là pi à laquelle la graine est attachée et ïy laisser pendanl quelques jours avant de la laver ; sera moins mauvaise que celle qu'on retire d'un melon en le mangeant et qu'on lave sur champ. Les autres soins nécessaires au succès des melons sont i°. d'entretenir la chaleur des cou* ches bien égale jusqu'à la mi = Mai; il faut f Cela, dans certaines années, défaire pendan ca mois, et rétablir sur-le=champ les réchaufs. 2.J Pendant le même mois commencer à donner queU ques arrosemens légers , lorèque le plant eu a besoin 7 nuis av^c les précautions indiquées ci* ant , ci. jamais par le grand soleil. Côi : iciues des melonsi détendent jusqu'aux tiers des couches, il serait plus à=propos de n'ar=* roser que ces sentiers et de le faire abondamment ^ sans donner d'eau aux couches. C'est Par cette si que j'ai recommandé de couvrir lés sen* tiers de terre comme la couche. i.° Tenir les jeunes fruits à couvert ^ous les feuilles, t coniraire les découvrir quand ils approcheni de. leur grosseur. 4.° Dans l'arrière saison mettriô- Tome I. g* .i L'ami des Jardiniers. une tuile > ou une ardoise , pierre plate, etc. sous les fruits pour les préserver de L'humidité de la couche. Dans les chaleurs jetter sur les cloches ou les châssis un peu de litière ou une toile claire i emballage, pour briser les rayons du soleil. S.c Jetter un peu de poussière sur les plaies que l'on fait en taillant, pour les guérir plus promp- tement. 6.° Lorsqu'une branche devient chan= creuse, il faut racler le mal jusqu'au vif, le frotter de c rotin et le dessécher avec de la poussière. Le melon est fort sujet à cette ma- ladie qui fait périr en peu de teins les plus belles brandies et le pied même , lorsqu'on n'y porte pas remède à tems. Elle vient ou des arrosemens trop fréquens ou faits à coulre^tems , ou de ce que la couche est refroidie ; ou enfin de la mau= vaise qualité de la terre. 0. Arroser les melons avec de l'eau douce et légère-, si l'on n'a que de l'eau de puits, ne pas L'employer crue et nouvellement tirée , mais la laisser pendant vingt = quatre heures au moins déposer et s'échauffer avant crue de s'en servir. On peut semer des melons depuis le mois de Janvier jusqu'en May. Les premiers et les der= niers semis seront de cantaloupe et de melons de petite espèce, qui donnent plus promptement du fruit que les autres. Depuis la mi = Avril on peut semer en place, et planter des melons des derniers semis jusqu'en Juillet, sur des couches neuves, ou sur celles qui ont porté les premiers melons. Les melo;:s peuvent se multiplier, au besoin, L É 0 u m e s etc. 355 de marcottes et de boutures. Depuis la mi = Mars jusqu'à la mi Avril , il suffit de donner 2 pieds d'épaisseur de fumier aux couches bien foulées et marchées. Après ce tems, 1 pied ou 15 pou» ces suffissent. Pour avoir des melons de bonne heure, ayez les attentions suivantes et vous réussirez parfai= teinent. 1. Semez dans des pots pour ne pas fatiguer les melons ui les transplantant. 2. En* tretenez vos couches dans une chaleur modérée, 3. Plante? les dans de la bonne terre qui puisse leur fournir la nourriture nécessaire et leur donner les qualités qu'ils ne trouveront jamais dans le ter= reau des vieilles couches dont presque tous les Jardiniers se servent communément. 4. Donnez leur de l'air le plus souvent qu'il est possible. 5. Ne les ruinez point par des plaies , des tailles et des suppressions continuelles. 6. Préservez le fruit des pluies et des arrosemens. On peut très bien élever des melons en pleis ne terre, dans les années chaudes et sèches. Vers le 15 d'Avril semez dans <\ts pots placés dans une couche , de la graine des variétés les plus hâtives, Soignez et formez y le plant jusqu'après, sa pre= mièie taille: plantez les alors dans des plaleban--* des exposées au midi, dont la terre soit subsl m» tieuse sans être humide*, garantissez les des plui- es avec des paillassons mis en auvent, <\ne l'on peut placer et ôter à volonté. Ces melons, quand ils réussi.-1: eut, sont d'un goût fin et excellent. Les cloches soufflées sont mauvaises pour la culture du melon:, je préfère celles qui sont for* mées de pièces de verre assemblées a\ ec du plomb .JJ6 L' A M I D E S J A K D 1 N I E R S. Il faut leur donner environ 2 pieds de diam mais comme la dépense est considérable et qu'elles sont sujettes à se disloquer en peu de teins , je préfère de nie servir de carrés de planches de 2 pieds ou 2 pieds et demi de diamètre, sur 10 pou- ces d'élévation par derrière, et 7à8 par devant, ce qui forme une espèce d'encaissement de chas* ■sis, .iur lequel je place un cadre vitré ou garni de papier bien huilé , qui est aussi bon ; cette me» thode tort simple m'a parfaitement réussi. Voyez au Chapitre -î , pacje 282 j la manier* de construire les. châssis pour les couches. Melon d'Eau, Anguria. Le Melon d 'Ame'riâue \} connu sous le nom de petit melon d i cause de sa ressemblant ce avec le gros melon d'eau commun en Provence et en Italie , est construit de la même manière que les melons ordinaires; mais sa iéuille est déeou= pée profondément; ses fleurs sont moindres; son fruit e^t lisbe, de 6 à 7 pouces au plus de diamètre , vert, marqué suivant sa longueur, de raies ou taches jaunes disposées régulièrement. Son écor* ce est mince-, sa chair blanche et transparente esl; pleine d'eau sans saveur et sans odeur. On sème sa graine sur couche en Mars ou Avril, soit à demeure, soit pour repiquer le plant sujc couche, ou même en pleine terre dans n. •.nés fosses remplies de bonne [erre romposé< on de terreau. Lorsque par la taille, les pieds sont garnie d'un nombre suffisant de branches, on les Laissé courir en libcité. sans les arrêter ni sup-s L £ G 1 •"!"< primer aucun des fruits. Ils rie demandent d'au- tre soin que d'être arroses au besoin. Ce fruit n'est bon qu'à être confit avec le cé- drat et autres fruits de ce genre, étant fort insi= pide dans nos climats. Melon gène ou A.U berginf, JMelongena. Le Melongènç, qui est une plante annuelle y est fort estimé et cultivé dans le midi. On l'y nom«- iii c encore mayenne 5 aubergine , meringeanne , viedase, etc. Voici ses 4 variétés. \. jSTeloncjhne à fruit long rouge. Son fruit est long, delà forme d'un petit concombre, lisse, de couleur purpurine , quelquefois rayé de blanc et de vert; sa chair est blanche , insipide. 2. JSIclongcne à fruit ron 1 rouge, H ne diffère du premier que par sa rondeur. 3. Mclontjè.nc à fruit rond jaune. Sa tige est moins haute, son fruit est jaune et ovale, lia une variété à fruit blanc qui imite l'oeuf de poule. i. Melongene à fruit long jaune. Ses fleurs sont petites, son fruit long jaunît en mûrissant. Le mélangent: du No. 1. est le plus cultivé. Tous se sèment de bonne heure sur couche afin que le fruit mûrisse de bonne heure. Lorsque le plant est assez fort et qu'il n'y a plus de gelées- à craindre, on le repique à 1S pouces de distance sur couche : ou dans une platcbande au midi, e'a on le mouille souvent. , Moutarde, S in api. i. Moutarde à feuille de rave. Cett L'Ami des Jardinibm. annuelle s'élève à 4 ou 5 pieds , suivant le ter* rein. Sa gr..ine est blanche. 2. Moutarde à feuille (Vache , Moutarde blanche. Se. fleurs ont une odeur agréable et sa graine est blanche. Au mois de Mars on sème la moutarde fort clair, en terre meuble et bien exposée. La graine mûrit à la fin d'Août et est bonne à semer pen= dant 2 ans. Navet, Napus. 1. Navet commun long. Sa racine en pyra= mide a 2 pou. es environ de diamètre à sa basse. Elle e^t douce , tendre et couverte d'une peau blanche. 2. Navet rond commun ne diffère du précé- dent que par sa forme ronde. 3. Le Navet de Meaux. Sa racine a jusqu'à 10 pouces de longueur sur une grosseur propor= tioance. 4. Navet de Berlin. Il est fort petit, blanc, un peu alongé , fort tendre, et de bon goût. 5. Le Navet rouge. Il est fort estimé en Angleterre. Sa racine est de grosseur médiocre, ronde, teinte de rouge ou de violet. 6. Le Navet gris. Sa racine est alongée, sa couleur grise. Il est rarement tendre. 7. Navet Printanier. C'est un petit navet rond , applati par le* extrémités , de la forme d'un oignon ; il se sème dès le mois de Mars.; L é g v m e s. etc. 3*9 Toutes lés autres espèces de Navets , tels que ceux de Saulieu , de St. Geome près Langres, d'Anet , du Gàtinois , etc. sont execlJens étant cultives, dans leur climat , mais ils ont un goût très = ordinaire étant cultivés ".ailleurs. Cependant en faisant venir de la graine du pays même , elle donne du fruit dont le goût n'est pas beaucoup dégénéré, la première année. Le Navet aime les terres légères et sablcn» neuses • dans les terres fortes et humides il de* vient plus gros , mais il 7 a moins de goût et de qualité. Le terrein, quel qu'il soit, doit être bien la* bouré, dressé et ameubli. On y sème la graine très = claire et on y passe légèrement le râteau. Depuis qu'elle est levée jusqu'à ce qu'elle ait quelques feuilles , il faut souvent donner de légà= res mouillures pour écarter la Lisette qui mange les premières feuilles et ruine le semis, sur-tout dans les mois de Juin et de Juillet. Lorsque le plant est fortifié, on le sarcle et on L'éçlaincit; il n'exige pas d'autres façons, Avant les fortes gelées on arrache les Navets et on les entasse en lieu couvert. On peut semer les Navets dès le mois de Février sur couches fort tempérées couvertes de 10 pouces de terre meuble ; et en pleine terre depuis Mars jusqu'à la mi = Août. Au moi? de Mars on choisit pour porter graihe3 le nombre convenable des plus beaux et ou les 1/ A M T P F. S JARDINIERS. plante à un pied de distance. La graine se èon* 2 à 3 ans . bonne à semer. 0 i g x o x , Crpa. 1. Oignon rcmqr commun. C'est le plus eom= inunément cultivé, parce qu'il esl gros et qu'il s,e conserve. ms. 2. Oig ion ;'.(/■■ commun, Il est un peu moins gros, pins app ati que le rouge, et d'un coùi moins 11 a une vni té d-'un jaune clair presque i ix oignons sont les plus estimes. 3. Oignon bianc. 11 est de même forme. majs moins gros que le rouge. Tl est fort doux. Il a une variété que l'on nomme blanc hâtif. 4. Oignon blanc t\' Espagne. II est très-gros, \ et serai préféré s'il se gardait Iong=tems. }1 a une variété rouge d'un gcût un peu moins doux. 5. L'Oignon de Florence est blanc, fort ten= are cl fort doux . mais il n'est d'usage qu'en . parce qu'il ne se conserve point sec. 6. h "Oignon long blanc et sa variété rouge , ont une bulbe cylindrique longue de 7 à 8 pouces, sur environ, deux pouces de grosseur. Ces OU gnons étant 1res difficiles sur le terrein, ne sont ivés que p.r quelques curieux. L' Oignon aime un terrein gras et précédern* ir*ent amendé par des engrais , et non pas nou=. ■uellcment fumé . meuble et préparé par deux labeurs, dont le dernier doit être donné environ BOJg avant que l'on semé, pour laisser rafler- L | G V M E S SCt ipîr h terre. Les fonds humilies el compacts se corrigent par les labours, et les terres sablori= neuses et maigres, par les engrais. 1. En Juillet et Août dans les terres fortes, et jusqu'à la ipi = Septembre, clans les terres lé= gères, on seine fort épais , une ou plusieurs pi .m= ches d ' Oif/non blanc hâtif ou à petites feuilles, préieraMcment au blanc à grandes fini Iles, au rouge et au pâte, qui cependant réussissent bien. Si le teins est sec, on donne quelques arrose* mers pour fiire gcrnierplus promp'emcr.t la graine : mais étant levée on ne la mouille plas. lin Oc= tobre Oii repique à deux ou trois pouces de ciis= tan e . le jeune plant dont ou laisse une partie en pépinière pour regarnir en Mars . les pieds qui auront péri pendant l'Hiver. Dans les fortes ge= ïées, il es! bon de jetter par dessus, un peu de litière ou des feuilles d'arbres. On les mouille en Mars pour les faire grossir*. En May ou Juin on le- arrache pour les consommer en Été et en Automne.. 2. 'es Oignons qui doivent se consommer pen* dant l'Hwer se sèment à la fin de F i*riei . dans l'es terres légères,, et un mois plus tard dans les terres foi te?. Les planches de terre légère étant dressées , il fan! les marcher à pieds joints sur tonte la surface; y semer la graine assez épaisse, et her= ser légèrement avec la fourche. - Si l'on a du ter= reau, aprè-, avoir, hersé avec la fourche , on passe légèrement le râ eau pour unir les planches, et on les couvre également de quelques lignes de .tu, 3C2 L' A M ! DES J A R D I N I E K t. Dans les terres fortes il ne faut point marcher auparavant, mais semer sur le labour grossier, ensuite marcher et herser avec la fourche-, mais on ne passe point le râteau; il est nécessaire de couvrir ensuite de terreau ou de menu fumier bien consommé. Lorsque la graine est bien levée, on sarcle le plant, et ensuite on arrose pour raffermir la terre. On sarclera de nouveau au besoin , mais si l'on arrose beaucoup, ï Oignon se gardera moins. Lorsque le plant est fort et qu'il n'a plus rien à craindre du mauvais tems, il faut l'éclair cir, s'il est trop serré, de sorte qu'il y ait entre cha= que pied, deux à trois pouces de distance. Le petit plant arraché servira , comme nous le dirons. Lorsque les oignons sont à peu=prcs à leur grosseur et que les feuilles ne croissent presque plus, il faut tordre ou rompre la tige audessus de l'oignon , surtout dans les terres fortes et hua mides. Dès qu'elle commence à jaunir on arra= che tous les pieds à mesure qu'ils mûrissent, et on laisse pendant 12 à 15 jours les oignons éten* dus sur le terrein , ou mieux, dans un lieu aire, mais à couvert de la pluie. On les nettoie ensuite de terre, de racines et de peaux sèches qui s'e;\ détachent. On les remue de tems en tems pour les entretenir secs et les empêcher de germer. Enfin aux approches des fortes gelées on les met en glanes pour les serrer, ou en tas que l'on couvre de paille, pour les préserver, quoique la gelée ne les fasse pas périr, mais parcequ'elle di= minue de sa qualité. Légumes ete. 353 3. Le petit plant que l'on a arraché pour éclaircir les planches peut se repiquer en planches } ou bien on l'étend fort clair sur terre et on J'y laisse expose' à l'air et au soleil pendant l'Eté'. Les feuilles périssent , mais les pieds se forment en petit Oignon que l'on replante en Novembre ou en Mars. Il est formé vers la fin de Mai et doit se consommer avant l'Hiver. On replante de même tous les petits Oujnons de la récolte, si l'on n'en a pas besoin pour man- ger et que l'on veuille jouir plutôt qu'en semant; mais comme ils monteraient promptemei t en graine, il faut couper à fleur des dernières feuiU les , toutes les tiges à mesure qu'elles paraissent. 4 Pour recueillir de bonne graine âJOlg?iony il faut en Novembre ou Décembre, fchoisir les plus beaux, surtout ceux qui commencent à. pousser et qui sont sains et fermes-, les planter à 6 ou 7 pouces de distance et à 2 pouces de profondeur, dans un terréin sec et bien exposé. Si le ter= rein est humide , on ne les plantera qu'à la fin de Février et a fleur de terre. Ils n'auront besoin que d'être sarclés , et mouillés dans les sécheresses. Lorsque les tiges approchent de leur hauteur, il faut les soutenir avec des échalas plantes au- tour de la planche ou le long des rangs . et y aU tacher des petites perches en travers ; il faut aus= si empêcher les tètes de s'appuyer l'une contre l'autre, pareeque la graine des cotés qui se tous cheraient, périrait entièrement. La graine étant mûre on coupe les tiges à un pied ou environ audessous des tètes, pour pouvoir les lier ensem= L'ami des Ja r» 3 ni ers. Me par bottes, les exposer quelques jours au sokit sur un drap ou dans des >ans pour recevoir les graines qui se détacheront et qui sont les meiU leures; les suspendre en lieu sec la tête en liant. La graine qui restera dans les tètes, s/ conser* bonne à semer pendant Irois ou quatre ans, au lieu que celle qui à été vannée sur le champ, ne dure que deux, années \ dans la seconde elle est meilleure. Oseille, Acctosa. i. Oscille longue , sur elle 3 vinette. C'est la plus commune dans les potagers. 2. Oseille jaune, vwace. Ce nom de vivace lui a été donne'; parccqu'elle ne porte pas de graine et qu'elle ne se multiplie que par ses pieds i .s. Sa feuille plus ronde que longue est moins grande et plus douce que la longue. 3. Oscille ronde. Ses feuilles sont quelque^ fois terminées en pointe, et sa tige est basse et presque rampante. 4. La grande Oscille, ou Oscille vierge. Cette grande espèce ne pousse que quelques tiges stériles, ses feuilles ont plus de quinze pouces de long sur cinq ou six de large. Elle est d'un grand produit. 1. Depuis le commencement de Mai jusqu'en Août, on semé en terre bien labourée et ameji* Mie. la graine et Oseille par rayons peu profon \s, cm planches ou en bordures. On l'enterre, très pe.u et on la recouvre à'un demi pouce de tej reau ou de crotin bien brise'. Le plant n'a besoin Légumes etc. 365 que d'être bine ou serfoui et èclairci, s'il est trop serre'. Il vaut mieux semer de la graine à volée sur un coin de (erre, et lorsque le plant est assez fort, le repiquer à 10 ou 12 pouces da distance , suivant la variété. 2. Les Oseilles qui ne produisent point de graine, et celles qui eu portent, se multiplient par les oeilletons ou drageons éclatés des pieds et rèpla itez à 10 ou douze pouces. On commence à couper l'Oseille six semaines après quelle a été semée ou plantée, elle dure 10 à 12 ans. Au mois de Décembre on coupe a fleur de terre . I Oseille qui a été mise en planches ou en bordures et on la couvre de terreau ou de crotin. Au mois de Février il est bon de jetter sur Les feuilles d'Oseille qui commencent à pousser, de la paille sèche , pour les défendre de la gelée, Au mois de Mai et dans les trois suivaus, si Ton n'a pas besoin des graines , il faut couper l'Oseille dont on ne veut pas recueillir de la graine , pour lui faire pousser de jeunes feuilles et l'empêcher de monter. Pour avoir de l'Oseille pendant l'Hiver il faut en planter sur couche, ou avoir des plan-, ches d'Oseille très étroites, de chaque coté des* quelles on creuse des tramhées d'un pied au moins de largeur mu* deux pieds de profondeur, que l'on remplit de fumier neuf bien mari hé. On re=> nouvelle ou réehaufe tout les quinze jours jusqu'à la mi = Janvier. Pendant les neiges et les gele'es on les couvre de paille ou de ftiuiiçr sec. J/a.v. i des Jardiniers. r Panais, Pastinuca. 1. Panais long. C'est le plus commun dans les jardins. 1. Panais rond. Celui=ci est plus gros, mais moins long. Cette plante potagère se cultive comme la ca- rotte et dans les mêmes saisons , mais elle soutient les plus fortes gelées. Au mois de Mars on arrache un nombre convenable des plus fortes racines et on les replante entières aussitôt r à 15 ou 1S pout ces de distance pour donner de la graine vers la fin d'Août. Paslisson, voyez Giraumon. Persil, Apium petroselinmn. 1. Persil commun. C'est celui qui se cultive ordinairement. 2. Persil de Macédoine. Sa friiillc est d'un vert plus clair, dentelée plus finement, découpée plus régulièrement; elle se renverse autour du pied. 3 Persil frise'. 4. Persil panaché. 5. Pcr= s'il à grosse racine, etc. En Mars et Avril . et même pendant tout Je Priniems et l'Été, on semé à la volée, ou mien*, en rayons de deux pouces de profondeur, en plançneâ ou en bordures , la graine de Persil . et on la recouvre d un demi pouce au plus dé ier= reau. On serfouit et on mouille le jeune plant jusqu'à ce qu'il soit fortifié', ensuite on ie i sans culture j mais on le coupe souvent pour Légumes etc. 357 lui faire pousser des feuilles nouvelles et tendres. Pour que la racine grossisse, il faut avant l'Hiver éclaireir hs plants, porter celui que Ton arrache , dans la serre ou dans la cave pour le consommer pendant cette saison. Les racines résistent au froid, mais les feuilles périssent dans les fortes gelées et les neiges, si elles ne sont couvertes de litière. Les Persils frisé et panaché étant fort ten= dres à la gelée, se cultivent peu. Celui à grandes feuilles est sujet à avorter. Cest le Persil à grosse racine qui mérite la préférence sur tous les autres. Le Persil ne monte en graine que la seconde année , mais en coupant au mois de May les ti= ges, lorsqu'elles paraissent 5 il continuera à pous= ser des feuilles et ne donnera de la graine que la 3me. année. En Août , lorsque la graine est mûre , on coupe les tiges , on les expose au soleil sur un liage qui reçoit la graine , dont la plus grande partie tombe à mesure qu'elle mûrit. Pimprenelle, Pimpinella. On ne cultive que la petite Pimprenelle qui sert pour les fournitures des salades et autres usages. La Pimprenelle peut se multiplier par les vieux pieds éclatés et repiqués à 8 ou 10 pouces de distance. Mais il vaut mieux la semer en planches eu en bordures, au Printems et mieux en Automne. On éclaircit le plant , on coupe souvent les feuilles pour en faire pousser de r.ou* 3(SS L'ami des Jardin i^ velles qui soient plus tendres. Pour recueillir Je la graine, il laut au l'untems, ne point tondre un certain nombre des pieds \ ils monteront, et la graine mûrira en Juin. Elle se conserve deux, ou trois ans. Poire de terre , ou Topinambour. Voyez, Pomme de terre. P o I II e a u , P orrum. 1. Poireau long. 2. Poireau court. Celui fait moins de profit, mais résiste mieux aux Jor- tes gele'es. Le poireau se sème en Mars , comme Xoirpwn^ et le jeune plant demande les mêmes façons jus» Qu'à ce qu'il ait environ .3 lignes d'épaisseur. Alors il fuit labourer et dresser des planches- y tracer des rayons a six pouces l'un de l'autre:, faire le le long de ces rayons des trous à la cheville j profonds de six poui es et éloignés <;e qii pouces; arracher les Poireaux^ et sans co« per ni fenil e> j i i racines . eu mettre un dans chaque trou, sans plomber ni rapprocher la terre avec le plantoir, mais donner aussitôt une mouillure abondante quj remplisse les trous de terre. Pendant l'Été il faut arroser fréquemment, et couper deux ou trois fois ks feuilles, afin d'en faire pousser de r ir lv pied. Ver.- la fin de Décembre on arrache !e Poi* reau long, on l'enterré jusqu'aux Feuilles, l'iîh à coté de l'autre, dajis oc petites U s a ou le Légumes etc; couvre de litière dans les grands froids \ il sj conserve jusqu'en Ma/. Au mois de Mars on choissit un nombre conve* tiable des p'iis beaux pieds de Poireau long et. de Poireau court , que l'on replante à 8 ou 10 Routes de d; tance; 11 . en (ïdiisfc une tige ri fil trois à cinq pieds de hauteur qu'il ia.nl Il se forme une tète comme à H0igiïon\ Mrs1 que les (apsules ou étuis de la g aihe cfririirieiïcèftt a s'Ouvrir, on coupe et oii soigne les 'Ole? côriimë Celles de VOïgnfftt\ pour recueillie La graine. PoirIe, Beta viilgaris, i.L\ Fuirez ou Bette. ïl sort du coflet dé sa racine un grand nombre de feuilles îi- sir- m'entes, longues de S à 12 pouces, sur 4 à. 9 pouces de largeur vers là queue , terminées eu pointe camuse , d'un verci quelquefois bia:ic-5' so tenues par des queues blanches , loi 4 à 10 pouces larges, creus- en dedans. vexes et cannelées êfl dehors, Sa lige ni fait que la seconde année $ elle- ressemblé ^ ainsi que la graine, à celle de la betterave ; mâts ies se conservent bonnes à Semer, peu b à 10 ans, 2. Poiree ■ i. Cette et les cotes beaucoi p plus larges, i. sefisijj ble auK gelées-, Mais elle a \\\\?. s bus variété' nii peu moins fcencfo^ et d'un verd plus i supporte mieux l'Hyver Depuis" ALn:.^ jnsqu'ên Aoa" on peut —, P.oitréé ëH bordure^ èii pJ Ti .'jlTû L'Ami des J a rdin i i: h. 3. rayons éloignes des S pouce, ou à lu, votée à. demeure, ou pour repiquer. On la serfouit et on la mouille au besoin •, on la coupe souvent pour lui faire pousser de jeunes feuilles qui sont plue tendres. Plusieurs Jardiniers ne sèment que de la Polrc'c à cardes. Ils sèment la blonde en Mars ou Avril pour servir jusqu'aux gelées ; la demi verte à la fui de Juin , pour être repiquée en Août à ■S pouces de distance en tout sens ; elle passe l'Hiver et se consomme en May. 11 7 a des ter= reins où la blonde soutient bien les gelées en la couvrant de litière sèche; dans d'autres, la demi verte même a besoin d'être couverte exactement. Pois, Pisum. 1 . Pois commun. C'est celui que l'on cultive, le plus communément dans les jardins et dans les champs. Il se seine dans une bonne terre neuve , depuis le mois de Décembre pour rapporter à la fin de May, jusqu'à la fin de Mars pour rappor* ter à h fin de Juin. On peut le semer jusqu'au 15 Août. Il faut le semer épais, car il ne pous- se qu'une tige. Il est bon et tendre en verty pourvu qu'il soit cueilli assez tôt. 2. Pois Michaux. Il est précoce , assez gros, blanc, rond, fort tendre et sucre , en vert-, mais il ne réussit bien que dans les terres chaudes , douces ou sablonneuses et il périt ou devient tari dif dans les terres froides et humides. Quoiqu'il ne soit pas de grand rapport, il est cultivé pour Sa primeur. Dans l'Eté îï faut souvent le moiuilcr L É g u i»; e s et£ ?r^ le matin. On le pince aux premières fleurs pour l'avancer. Le Pois Michaux d' Hollande lui est préfé* rable. Il est d'un grand rapport et de très bonnâ qualité, plus hatif de 15 jours : moins haut, et- par conséquent plus propre pour les châssis. Il n'a pas besoin d'être étèté ni arrêté. 3. Pois Domine. II. est de meilleur rapport quels Michaux. Son grain est blanc, aussi gros * moins rond, et d'aussi bonne qualité. Il est moins difficile sur le terrein et supporte mieux les teraa rudes , mais il est moins précoce. 4. Pois Baron. Il est précoce et donne abon* dament , mais ses cosses sont petites et son grairt est sans sucre et sans qualité 5. Pois suisse y ou grosse cosse hâtive- Cest un des plus féconds lorsqu'il est cultivé en bonne terre. Ses cosses sont grosses, longues, nom* breuses, bien garnies de grains ronds, de grosseur médiocre , de couleur jaune tirant sur le verd, Il se semé dès Décembre pour rapporter lé premier en pîein champ; et a la fin de Juin pour fournir dans l'arriére saison. Il n'est bon qu'en vert. Il faut le semer épais. 6. Pois à la longue cosse. C'est celui qui produit le plus, surfout dans les terres de htei diocre qualité où il pousse moins en tige et plti$ eu fleurs que dans les bonnes terres. Gomme il réussit le mieux dans l'arriére saison , on ne Çoov> même à ie semer qu'à la mis Avril et on c tfi* tinue jusqu'en .millet. Sa cosse est très îOiigflg et contient jusqu'à 14 grains- Â a 2 Z72 L'Ami des Jardisibk». Il se met promptement et abondament à fruit* il se sème clair, parecqu'il pousse plusieurs tiges. 7. Pois carre blanc. On seme ce pois de* puis la iin de Mars jusqu'à la fin de Mai dans une terre de qualité médiocre •, il s'élève fort haut et a besoin de grandes rames ^ il produit peu et est lent à. se mettre à fruit. Il n'est d'usage qu'en vert, mais il est le plus gros, le plus tendre et le plus sucré de tous. C'est de ce pois que l'on fait sécher les grains verdi bien tendres pour l'Hiver. 8. Pois carré verd. Il n'est distingué du pré= cèdent que par sa couleur verte. Sa culture est la même. En vert il est inférieur au carié blanc, mais il est excellent pour les purées. Il ne faut le renfermer que quand il est bien mûr et bien sec. Il se sème clair ainsi que le Caire blanc. L'un et l'autre n'aiment pas les terres grasses. 9. Pois Normand. Il est de même forme et grosseur que les deux précédens , et il en a la forme et la couleur ainsi que la qualité. Ii rapporte médiocrement. Il se sème en bonne terre depuis la fin de Mars jusques vers la fin de Juin-, en vert il est tendre, moelleux, peu inférieur au Carré blanc j comme il a la peau très une, il rend plus de purée que le carré vert, et lui est préférable. II ne fait qu'une tige. 10 Pois vert d Anqlcterrc. Ce pois se sème en toules saisons, s'élève à une assez grande hau= téurj scs fleurs paraissent depuis le pied jusquà l'extrémité, elles coulent rarement et sont suivies de grosses cosses bien garnies de très gros grain? Légumes etei d'un vert tirant sur le blanc , d'une forme alon* gée et presque ovale, très bons en vert et en purée. Ce pois étant d'un grand produit est une des espèces le plus à préférer. 11. Pois carre à' cul noir, Cul noir carré. Ce pois dont le petit creux et noir, a la forme carrée, la couleur verte et est bon en vert et en purée. Il a une variété à cul no/'r rond qui n'est bonne qu'en vert. On sème l'un et l'autre de= puis la mi = Avril jusqu'au commencement de Juin, assez épais, parcequil ne font qu'une seule tige. 12. Pois de Clamart. Non = seulement cette espèce est estimable parce qu'elle est tendre, sucrée et excellente , mais parce qu'elle est de grand produit» Ses cosses contiennent jusqu'à 10 ou 12 grains serrés et applatis. Il se sème de bonne heure même avant l'Hiver , à Clamart près Paris, 13. Pois sans parchemin . Pois Mange=tout\ Celui ci a la cosse tendre, sucrée et elle se mange comme le grain. On en distingue plusieurs va* î'iétés qui ne diffèrent que par la hauteur de la plante, la grandeur des cosses, la couleur de la fleur , la grosseur , la couleur et la forme du grain. Les unes ne s'élèvent qu'à 18 pouces , les autres à S ou 9 pieds -, tas unes ont la co.-sq très = petite , d'autres longnes de 4 à 5 pouces sur 15 à 16 lignes de largeur, etc. Toutes veu=* lent être semées clair } par ravons distans de 1S à 18 pouces \ mouillées fréquemment pour attend drir la cosse. On les sème depuis le mois do. Mars jusqu'à la fin de May 5 et dans ces 3 mois il faut en semer tous Us 1$ jours ? parce eue. U Jf4 L'ami des Jardiniers. fleur tic ce pois étant très «sensible au tonnerre, on manque une planche, elle est remplacée par une autre. On les mange avec leur cosse* îe grain, quand il n'est pas trop gros, est excel= lent eu vert 5 en sec, ceux à grains blancs sont exceliens pour les purées. 1. Les pois veillent une terre neuve non fu= niée ; on peu: .n senior dans les mêmes places, au bout de 6 ou 7 ans , à moins qu'on ne mêle de nouvelle terre avec l'ancienne, en labourant. \ oyez lea différentes espèces . pour la qualité du terrein . parce que les unes la veulent médiocre, ^autres bonne. On sème dans les jardins, le Pois par plan= fches de. -± r. von- chacune, diitarif d'un pied ou environ , et profonds de 2 ou 3 pouces. Les jwis se sèment à 4 ou 5 pouces l'un de l'autre, plus ou moins ; on les marche et on les recouvre au râteau, Dans les terres fortes on ne les marche point. Lorsque le plant a 5 à 6 pouces de hauteur, on le sarcle , on le bine et on le rechausse par un beau teins ; quelques jours après , on plante les rames plus ou moins longues suivant les va= j'iétés, les penchant un peu vers le dedans de la planche et observant de les mettre en dehors des pois sur les bords des planches. Il ne faut jamais mettre plusieurs planches de pois à coté Tune de l'autre , parce que les pois étant grands se portent trop d'ombre et s'amafc grUwnt, On peut donc mettre un planche dfl L F. g ti m e s etei 375 légumes bas entre deux planches de pois-, sur- tout de ceux qui s'élèvent beaucoup. Les rames doivent être branchues depuis le pied jusqu'à la cime, aiin que le pied trouve à s'accrocher des qu'il a 5 à 6 pouces de hauteur. On sème des pois en pleine terre jusques vers la mi = Août. Dans les planches que l'on destine pour graine, il faut arracher tous les pieds dégénérés \ on les reconnaît à leur grosseur, à leur vigueur et à la rareté de leurs fleurs. Dès que les cosses jaunissent, ou arrache les pois\ on les expose au soleil ; ils y achèvent de mûrir et de sécher ; on les bat ou on les écosse. 2. Pour avoir des pois au commencement de Mty , il faut au commencement de Décembre, dans les terres légères, douces, sablonneuses, et dès la mi=Novembre dans les terres franches, semer sur des platcbandes exposées au Midi et abritées, ^cs Pois =jSUc> 'h aux par touffes de 7 à S pois , à un pied l'une de l'autre , ou mieux assez épais par rayons -, les marcher , en terre légère , et en terre franche, si elle n'est pas trop humide :, les recouvrir et répandre par-dessus s un peu de crotin, de fiente de pigeon, de ter* reau gras , ou de vieilles boues des rues ou des chemins fréquentés. Lorsqu'ils sont bien levés, il est bon de les rechausser encore d'environ un pouce de quelqu'une de ces matières. Depuis la fini de Décembre jusqu'à la mU Fé- vrier ; il faut défendre le plant des fortes gelée?,» I Je r ouvrr.nl Hivi'iô v u cçs précautions sont inutiles, et d'.i,u|i«'D où elles -ont in uiîi an;e;>} le lerrein y fait aussi beau, oug. Après h inUFûwién, l'on retire les couver^ tuu's, on serfouit (i l'un rechausse le plant • lors^ qu'il a, 6 à ,7 pouces 'le hauteur on le rame Mars, pu, Avril on arrosé j s il en est besoin et > ^i l'on veut jouir plutôt, on rogne ou arrête les vois kAà secoiuie ou troisième fleur. • p.n peut avancer \çs pois en planches même, çn inclinant la surlace au Mi di et formant un abri, au Nord > avec des, paillassons dressés et (tenus , ,-is 5 à 6 pieds vie hauteur. }'l y a d'autres manières de se procurer ries petits fjois. plus hâtifs que par la nte, il faut des couches. chaufs au besoin, nés ■ tes soins nécessaires et gue détailles a différent articles. . ;■ dois s< meut observe? que si l'on sème sur couches, il faut (pi elles soient couvertes «le 10 pouces au hip tonne terre meuble et franche. Poivre long, Mapropiper. $j3 Poiïïc lonçf , À-'oivre ci Inde , de Gumée.% est une plante étraiu est devenue commune dans nos jardm|^ L É 6 U il 2 5 ;;'t;. 3lff Elle se sème, sur couche en Mars, ou plus tard eu pleine terre , et se replante en Mai en plana clies ou en pots. Une bonne terre \m peu hu= mitb et \n\ peu ombragée lui convient, 11 y en a trois variétés qui se distinguent par la forme de leurs baies , rondes , larges , ou fort alongées. Pomme d 'amour , voyez, Tomate, Pomme de terre, Solarium tuberosum. La Pomme de terre, qui est originaire de Virginie, a plusieurs variétés distinguées par la couleur et la forme des bulbes ou tubercules , qui sont longs , irréguliers, jaunes, blancs , roi.geàtres , et par leur grosseur. Les Pommes de terre se plantent à 18 pou* ces l'une de l'autre, dans des tranchées proton^ des de S Ou 10 pouces. On élève les terres en a. lus entre les tranchées d'où elles ont été tirées. Dans le fond de ces tranchées , plantez à 15 ou 13 pouces de distance et à 3 ou 4 de profondeur, 1 ou 2 petites pommes de terre, ou un morceau des grosses , qui ait deux ou trois bons jeux *, on plante même avec un plus grand succès les plus gros tub. -renies ou pommes entières, paivô qu'elles produisent beaucoup plus. Cette opération se fait en Mars ou au coma mencement d'Avril; mais dans les pays froids, il faut différer jusqu'en Mai. En Juin ou Juillet, lorsque les tiges sont élevées d'environ un pied, on les rechausse avec la terre mise sur les ados , de sorte que les pommes eu tubercules se trou» . eji|bnçéês d'un pied a.u moins. 378 L'ami bes Jardiniers. On peut aussi , dans un terrein bien labouré et ameubli , creuser des petites fosses de 3 ou 4 pouces, dans chacune desquelles vous placez un gros ou plusieurs petits tubercules que vous couvrez de terre au niveau de la surface du ter- rein. Lorsque les tiges des pommes de terre sont élevées à un pied ou environ , vous formez autour, une butte de terre en forme de taupinière, que vous ameublissez bien. C'est dans cette butte que les bulbes se multiplieront et grossiront mieux que de toute autre manière. À la fin d'Octobre ou au commencement de Novembre, plus tôt dans les pajs froids, on ar* raehe toutes les plantes en tirant à soi la tige avec la main , si c'est une terre sèche et sablon* neuse , ou mieux avec une fourche ou un cro=» chet double, à = peu = près comme les crochets à fumier, si la terre est forte ou humide. On dé* tache les pommes des racines et on les laisse un peu ressuier à l'air, après quoi on les place dans un lieu qui soit à l'abri de la gelée , sans être trop chaud , pour ne pas les faire germer trop tôt. Pour conserver les pommes de terre bonnes à manger jusqu'aux nouvelles , au Printems il faut casser les tiges à mesure qu'elles poussent et étendre les pommes dans un lieu sec, tel qu'un grenier ou galetas. Poire de terre ou Topinambour. Sa tige s'élève de 5 à 6 pieds , elle ressemble assez à* Celle du soleil ou héliotrope. Ses racines, imitant un peu la poire, sont de forme iircguiièie j elles Légumes etc. Vt9 poussent en abondance et peuvent donner 5 à 6 boisseaux dans un espace de 6 pieds carres. On la multiplie et on la cultive comme là pomme de terre. Son goût est à = peu = près celui du eu d'artichaut. Potiron , voyez, Citrouille , Courge. Pourpier, Portulaca. 1. Pourpier vert. Cette espèce a les feuilles vertes et assez dures. 2. Pourpier doré. Ses feuilles et ses tiges sont d'un verd fut jaune. Depuis le mois de Janvier jusqu'à la fin d'Avril, on t>ème sur couche assez épais , de la graine de pourpier verd sans l'enterrer , mais en la pressant seulement avec la main sur le terreau pour l'y attacher. Donnez de Fair et du soleil aussi souvent que possible sans danger , car le pourpier craint beaucoup le froid. On le coupe pour les salades, dès qu'il a 2 ou 3 feuilles for- mées. Depuis le commencement de May jusqu'en Automne , on sème du pourpier doré qui est plus tendre et plus estimé, en pleine terre mru= bîe ou ameublie avec du sable , du terreau fin ou des cendres de lessive. On sème la graine fort clair à la vole'e ; on répand pardessus mi peu de terreau ou de sable , ou l'on passe Je râteaft très = légèrement pour l'enterrer un peu j on la mouille tous les jours jusqu'à ce qu'elle soit le- vée } et,j quand le pourpier est grand, on arroac jfeo L'Ami des Jardinier*. fréquemment en plein Midi , pour l'entretenir tendre, Aussitôt que les capsules de la graine com* inencent à s'ouvrir , il faut arracher les pieds et les mettre sécher au soleil sur des toiles , pen» dant quelques jours, en les remuant de tems en tems j ciiiuite détacher la graine et l'entériner sèihemenL Elle se conserve bonne à semer pendant S ans. Raiponce, Rapunculus. La Raiponce ne se cultive que pour l'avoir plus grosse et plus tendre. Sa racine est char* nue, tendre, blanche, douce et sans odeur. On sème la graine à la volée , dans le mois de Juin , en terrein doux et frais \ on y passe le râteau fin et on couvre de terreau fin ou de deux lignes de terre meuble et sableuse. On mouille aussitôt et on continue souvent jusqu'à ce qu'elle soit levée. On sarcle au besoin et on arrose dans les sécheresses. Cette plante aime assez l'ombre et se consomme en Février, Mars et Avril. Rave et Radis, Râpa sauva. ha Rave a la racine unie , droite , ferme ou cassante , pleine d'eau d'un goût fort et piquant, plus ou moins grosse, longue et teinte de ronge, suivant sa variété'. La racine du radis a le goût plus fort , la consistance plus ferme , et la forme approchant de celle du navet \ sa feuille est d'un vçit \Aus Légumes, etc. 331 clair, ses petites fouilles sont moindres en nom# bre et en étendue et plus couchées. 1. Grosse Rave. Sa racine a jusqu'à 8 pouces de longueur sur 9 ou 10 lignes d'épaisseur , ellô est d'un goût fort et piquant. 2. Rave commune. Elle est de médiocres grosseur et qualité. Elle se sème en pleine terre au Printems et en Automne. Elle est bieii teinte de rouge. 3. Rave hâtive. Ceîîe=ci est très=petite, mais fort tendre, douce, d'un beau rouge et se forme en peu de tems. Dès qu'elle a 4 ou 5 feuilles , elle est bonne à manger •, elle, peut s'élever sur couche dans la plus rude saison. 4. Rave, saumonée, Elle est moins hâtive que la précédente j de la même grosseur que la rave commune •, de couleur de chair de saumon , forfc claire, transparente et agréable à la vue. 1. Petit Radis blanc et rond. Radis de tous tes mois , Radis blanc hâtif. Sa racine est ronde , de 7 à 8 lignes de grosseur , terminée! par une queue fort menue. Sa peau est blanche. Il est tendre , délicat , d'une eau fort douce ^ quoique d'un goût bien marqué. Il est très=hà* tif et réussit bien sur couche pendant l'Hiver, et au Printems en terre meuble et fraîche. Il veut être arrosé souvent. 2. Petit Radis rouge hâtif. Sa couleur très foncée le distingue du précédent*, souvent l'inté= rieur en est teint entièrement, ou veiné. Il réus- sit bien sur couche. L' AMI BEi JARDINIERS. 3. Petit Radis blanc et long. Il est moine gros, mais plus long que les 2 précédens; son coût est un peu plus piquant; il est moins tenV dre et moins hâtif ; réussit bien sur couche pen= dant l'Hiver, et en pleine terre dans les autres saisons , pourvu qu'il soit bien arrosé dans les chaleurs. 4. Petit Radis gris. Sa grosseur est la môme que celle du précédent ; il est moins long ; son coût est plus relevé ; il réussit bien en pleine terre, même en Été, en arrosant souvent. 5. Petit Radis noir. Il est moins tendre et plus sec que les 2 précédens , nuis il leur est préféré en Été et en Automne , à cau Manière de construire solidement et à peu de frais , les Bassins , les Jiescruoirs , et les Citernes. Di l'on manque- de sources d'eau dans son, terrein, on qu'on ne puisse la distribuer conj- modément dans ses différentes parues , il est ab= solument nécessaire dy construire des bassins? tant pour pouvoir y puiser l'cair à portée des carres , que pour l'y laisser reposer et échauffer, afin de la rendre plus propre aux arrbtCmens ; car toute eau froide, ou sortant de source, est pernicieuse aux plantes , et , si Ton n'en a pas d'autre, pour le moment, il faut la dégourdir, eu y mêlant un peu d'eau chaude, dans chaque ar= îoaoir, avec un peu de salpêtre fondu dans l'eau, en la faisant chauffer. Celte petite précaution produit un merveilleux effet, mais serait impra= ticable pour un jardin spacieux où il faut chaque, jour 2 à 300 arrosoirs. Je suppose donc que "l'on ait à construire urç bassin , une citerne ou tout autre réservoir , pour contenir l'eau des pluie:,, ou celle que l'on tire d'un puits, pour la laisser reposer et échauffer ,, et avoir une provision prête, 1. Commencez par creuser l'emplacement, de 3 pieds de largeur , et d'un pied de profondeur de plus que l'étendue intérieure que doit avoir le bassin ou la citerne. Assurez vous de la solidité du fond, afin que les murs que vous construirez dessus ; soient ioiidçmeut établis. Si le ibiid ii'çôH L' a m i des Jardiniers. pas solide, vous le creuserez davantage, et vous y placerez de bons matériaux} ou sans le creu* scr davantage, vous y poserez une grille de bon bois de chêne, faite avec des membrures, ou plateaux, de S à 10 pouces de largeur .sur i pr>u= ces, au moins, d'épaisseur', sur laquelle vous ouç/moerez le i'ond du bassin dans toute son étendue. 2. Le fond étant solidement établi , vous éle* yerez dessus, contre [es terres du pourtour, le mur de douve d'un pied et demi d'épaisseur , eu ■ Pt exactement la forme que vous voulez donner au = dedans du èqssin, jusqu'au niveau des terres. 3. La (iaiscm de votre maçonnerie se fera avec du mortier cfe bonne chaux et sable ordinaire-, pu a i glaise, ou terre grasse bien cov- rou'c, de manière que tous les joints soient par* nent remplis ; c'est ce que l'on pomme : à bain de moi; 4. Il faut que l'extérieur des pierres . en ('•. = d\\ bassin^ soit raboteux , o\[ grossièrement picruc!, afin <: per ou retenir le ciment ou .)i'>>,iC , dont je vais pai 1er, pareeque ce sera cet c ■ d u i t qui contienàVa parfaitement l'eau. 5. Lz pourtour de vôtre bassin , etc. étant t el p,a.r conséquent la carsasse étant 1er** mince, il ne s'agit plus que de la revêtir d'unfl ne ou épai seur d'un pouce tic ciment, pour lidre impénétrable à leau, qui doit s'j c -•-:,ic:;t. CoxsTiUTT.'ov de.î Bassin» , etc. Z91 Are/, une provision proportionnée à la gratis dcur de votre pièce d'eau . de chaux vive sor= tant du fourneau, ou conservée en lieu sec. dans des tonneaux bien Penhéf, de manière que celte chaux n'ait rien perdu de sa force , et ne soit point éventée. Faites en piler , ou mettre en poudre, comme le gypse pour les plafonds et les enduits, une certaine quantité', à=peu=près suflî? santé pour occuper deux maçons pendant un jour, 6 Préparez du mortier de chaxix éteinte et de sable de rivicrç, ou autre bien, lave et pur, un peu plus clair que le mortier ordinaire. Lors- qu'< u peut avoir de îa poxxalane , qui est une e de sable lire des Volcans d'Italie^ c'est la meilleure matière que l'on puisse prendre pour cette opération, , À défaut de bon saftle et de pozzo!a?ic, on se servira de tuile priée et passée au crible fin- 7. Ce mortier éjant préparé, mettez en 4 par^ tics égales dans un augel de maçon, contenant 6 à 7 de ces parties. S. Mettez sur ces 4 parties , une cinquième de vôtre chaux vive mise en poudre, et gâchezj sur « le = champ et proniplement le tout ensemble? pour le mélanger parfaitement. 9- Il faut enduire aussitôt, avec ce méïanp-e- \ intérieur de votre, bassin, ôju pièce d'eau , eij, commençant par le tour, et unissant bien avec la truelle, faisant croiser chaque reprise l'une sur- l'autre, de minière qu'il n'y paraisse aucun joint, comme quand on veut enduire un mur d'aénar= tenient, ou yai nlafontd^ Ifi L'ami des Jardiniers. 10. Lorsqu'une augée sera emploiée , recom- mencez en une autre, et ainsi successivement, jusqu'à ce que toute la superficie intérieure de la pièce d'eau soit terminée. il. L'essentiel de cette opération est que la poudre de chaux «vive soit emploiée à enduire, au moment où elle fermente dans le mortier où elle vient d'être mélangée , afin qu'elle en boive toute l'humidité et l'empêche par^ià de faire aiu cime gerçure. C'est aussi pour cette raison , qu'il faut passer et, repasser souvent la truelle sur tout l'enduit, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus à craindre qu'il s'y forme aucune crevasse. 12. Laissez sécher cet enduit à l'air, mais à J'ombre , et alors passez y une couche d"hui!e la plus commune , et il sera en état de recevoir l'eau et de résister à la gelée. On peut faire , avec ce ciment , des marches d'escaliers , ou perrons , dont le massif sera en simple moilon sur lequel on appliquera une cou= che d'un pouce d'épaisseur bien dressée à la truelle et à la règle } comme on fait pour le gypse. On peut aussi en couvrir des terrasses , sur tonte la superficie , de manière qu'il n'y paraisse aucun joint, et les eaux des pluies s'écouleront; bien mieux que sur les dalles de pierre dont on les couvre ordinairement. Lorsqu'on a quelques tuiaux de terre à sou* çler ensemble pour conduire l'eau un peu loin, voici mi mastic excellent Pour cela ; Construction des Bassins , etc. 393 Prenez deux parties de poix = résine, Deux parties de poix noire 9 Une partie de cire jaune , Une partie de soufre en poudre. Mettez le tout sur le feu dans un vaisseau de fer ou de terre ; lorsqu'il sera bien fondu , mèkz, y de la brique pilce et de la limaille de fer, jus- qu'à ce que ce mélange soit fort épais. Versez le tout sur un pavé mouillé , pour en faire un gâteau ou masse, dont vous vous servirez au besoin. Avant de souder vos tuiaux , il faut bien sè~ cher, avec de la braise allumée, les bouts qui doivent être unis. Vous faites chauffer le mastic , vous l'appliquez tout chaud à l'entour des joints des tuiaux , et vous le soudez avec un fer chaud, comme font les Vitriers , ou les Plombiers. Un auge de pierre cassé, peut se rétablir pars faitement avec ce mastic , en faisant bien sécher- l?s cassures , avant de rien appliquer. On soude de même les robinets et autres Vistrumens qui servent aux conduites d'eau. 39i L'ami des Jardiniers. Instructions et Observations additionnelles. ,/Yprès l'impression de ce volume . en parcou. rant Je Traite de la culture des arbres fruitiers , traduit de l'anglais de Forsyth par J. P. Pietefc Mollet de Genève j j'ai remarqué quelques articles assez intéressans pour en faire part à mes lic- teurs , en les insérant dans mon ouvrage , avec quelques additions. Art. I. Composition pour gue'ïjr les Plaies, Meurtris» pires ou autres accidens qui peuvent survenir aux arbres ; et pour les rétablir , lorsqu'ils sont attaquée du chancre. K Prenez un boisseau de bouse de vache, un demi boisseau de plâtres de vieux bâtitnèns (celui des plafonds des chambres est le meilleur) . un demi boisseau de centres de bois, et la seizième partie d'un boisseau de sable de rivière, ou autre. On doit tamisée ces trois derniers objets avant de les mélanger Ou travaille ensuite bien !e tout avec une spatule de bois, jusqu'à ce qu'il soit parfaitement uni. On peut employer cette c< m* position en forme d'emplâtre , mais il est plus avantageux d'en faire usage sous une forme plus liquide 5 parce qu'elle adhère plus fortement à re, et maigre cela, permet à lïcorce de croître. On la délaie donc avec de l'urine et de l'eau de savon, jusqu'à ce qu'elle soit de la con-j Additions. 395 t sistance d'une peinture un peu épaisse. On a soin de rendre la coupure ou blessure bien unie avec quelque instrument tranchant , on arrondit les bords de lécorce, on les rend aussi minces que possible , et on applique dessus la composition avec un pinceau. On prend alors une certaine quantité de poiulre sèche composée de cendres de bois mêlées avec une sixième partie de een= dres dos brûlés ; on la met dans Ulie boite qui ait des trous à son sommet, et on secoue cette poudre sur la surface de la composition, jusqu'à ce que le tout en soit couvert -, on la laisse ainsi pendant une demi heure pour qu'elle absorbe l'humidité ; on remet ensuite davantage de pou= dre ; on la bat légèrement avec la main 7 et on répète l'application de la poudre, jusqu'à ce que l'emplâtre devienne une surface sèche et unie. Toutes les fois que l'on étetera un arbre un peu considérable près du terrein , après que l'on aura rendu sa surface parfaitement unie, et qu'on l'aura recouverte de la composition, on la sau=r poudrera avec de la même poudre que la préeé= dente, à laquelle on aura mêlé une quantité égaie de poudre d'albâtre , ann de la rendre pins pro- pre à résister au suintement des arbres et aux grosses pluies. Si l'on garde de cette composition pour d'au*- très tnomens , il faut la conserver dans un vase avec de l'urine par= dessus. Quand on ne peut se procurer des plâtres de vieux bâtimens , on prend de la craie pilée , ou de la chaux, commune qui ail clé éteinte au moin? depuis un moia, 396 Additions. Lorsque l'accroissement du bois élèvera les bords de la composition près de l'écorcc, on aura, soin de frotter dessus avec le doigt , pour que l'emplâtre se conserve en entier et empêche l'air et l'humidité d'entrer dans la blessure. Cela se fait mieux après une pluie , ou bien il faut mouiller l'emplâtre. Pour prévenir les chancres , il est bon d'.ip=r pliquer cette composition par = tout où l'on a fait une taille un peu considérable. u Mr. Forsyth prétend que cette composition rétablit parfaitement les vieux arbres, tant fruitiers que forestiers , rongés par le chancre , en cou» pant avec soin toute l'écorce et le bois malade , en un mot toutes les parties gâtées et co>rom= pues, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace de chancre, en couvrant de composition les parties saines, ou le bois dur, après les avoir bien unies. Il assure que par ce moyen , les arbres les plus vieux et les plus détériorés ont repris nn& nouvelle vigueur, et que la composition a fait sur eux le même effet qu'une couche de fumier produit sur le terrein. On me permettra de douter d'un succès aussi miraculeux. Je conçois qu'un arbre sain et vigou- reux auparavant, peut être guéri de ses blessures, ©u du chancre, avec cette composition, qni n'est autre chose que l'onguent de St. Fiacre, (dont je parle en plusieurs endroits de ma première par» tie) perfectionné § mais qu'elle rajeunisse un ar^ bre dont iage a fixé la durée, c'est comme si Mr. Forsyth m'assurait qu'il redonnera sa pre= imère vigueur à un vieillard de 100 ans. Additions 397 Art. II. M. Forsyth conseille d'arroser annuellement les arbres , dans le mois de Février ou de Mars , avec un mélange de bouse de vache, d'urine et d'eau de savon , qui détruira les oeufs des Insec= tes j empêchera la mousse et les lichens de croîs tre sur le tronc et les branches, et servira à maintenir l'écorce belle et saine. En répétant cette opération en Automne , on détruira les oeufs d'une grande quantité d'Insectes qui cclosent en Autom= ne et en Hiver. Il n'y a rien de plus salutaire aux arbres, surtout aux espaliers , que de les arroser dans les gran= des sécheresses, avec une pompe à brouette, ou avec une grosse seringue dC bois, de fer- blanc, ou de toute autre matière solide, en y adaptant une canule de cuir que Ton serre avec le pouce et l'index en arrosant . pour écarter l'eau et la faire tomber eii pluie fine sur les arbres. Cette opération les nettoie, les rafraîchit et les délivre de tous les insectes dont ils peuvent être attaqués. Elle doit se faire sur les 5 à 6 heures dii soir, et non quand le soleil donne sur les arbres. Il est bon aussi, et quelquefois nécessaire, d'ar= roser les arbres au pied, dans les tems secs, en creusant un large bassin autour de chaque arbre, ou en taisant avec du terreau , un rebord le long: de la platebande. Apres avoir donné un bon arro= sèment, on couvrira la plate=bande de fumier bien! pourri, ou de feuilles, ce qui maintiendra les ra=4 cines des arbres humides et empêchera le terreii* de se crevasser. Additions. A R T. I I I. J'ai oublie de dire que pour avoir de beaux fruits et ménager ses arbres, il faut éelairehles fruits lorsqu'ils sont trop épais. Celte opération ic f'tit lorsqu'ils sont noués et qu'ils commencent à grossir. On en laisse une quantité proportion* îk e à la grandeur et à la vigueur de l'arbre; on a soin dé laisser ceux qui restent, placés le plus régulièrement qu'il est possible, et assez écartes les uns des autres pour qu'ils puissent prendre leur accroissement sans se toucher. Art. IV. Pour nettoier les arbres de moussé comme il faut et avec facilité , on doit 1.* s'y prendre avant que la sève soit en mouvement;, et au moment de la taille. 2. C'est par un tems humide qu'elle se détache facilement et, pour ainsi dire, d'elle même. 3. Si le tems est trop sec, mouillez le soir, les parties mousseuses , et le lendemain matin dé= tachez la plus grosse, en la raclant avec un mof* peau de bois dur, concave et tranchant. 4. Vous terminerez l'opération en frottant le tronc et les branches mousseuses, avec un morceau de grosse toile neuve, ou mieux, avec une brosse rude trempée dans \m baquet d'eau où l'on aura délaie de la bouse de vache et du savon noir. l'oyez pour les vieilles ccorccs , page i> TX Pi.r. rnb ■ aud 0£ ItfJS « T. I PI. II CÊJ. lJ^%S^ds»^Je^|8Sgfc^«'^!^r TA ai ;3 VM •M ne LU vq T \ Grlitzs 1 L ni T I FORMES DES ARBRES t ■■r ut. T.I, ESPALIERS PL.V r i LSPAIXIKS PL VJ /'LUI lame. I — - — PLI // ^j-" — c C PL c Toms // . fuj. /* : ► ■ ■, . -. ■ ■ ■ i >*v ï*ï- M • \ ■ ' ■■■ ■ - , * ■ - - - i - ; - ~ ~ > - . . • •■>